EE CRAN HAS] Ag Re si AD Fe ui VIE Five ne ve Le ‘x ie fi k ÿ Fr N { in ÿ. Ron à M LIT [TU " NET \bit, ut \ TRY TA 4 L M" Ha RU 1 AL r ANT 1 PAU YE V WA at UF A “ie _ … RUN o? ra LE LC RS mc, 4 BULLETINS di | L< | 2 CADÉMIE ROYALE DES SCIENCES | BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. + g Tv Ne 3 LL ; À | , Ta ds + } 9: FAT d Le = # FACE SLIORP 2e : Exit, +. g” LeUPTIX te ‘ te CAS r ue à, . : 4 DRE, TR Ê L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES | ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. ANNÉE 1841. TOME VIII. — j" PARTIE. dt 2 at dite dite ait dr de RÉ re h BRUXELLES, M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE. 1841. BULLETIN DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES, 1841. — No 1. Scance du 9 janvier. M. De Gerlache , directeur. M. Quetelet, secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. Le secrétaire donne lecture de la lettre qui annonce la mort de M. Jean-Guillaume Garnier, membre de la classe des sciences, décédé dans sa 74e année , le 20 décembre dernier. Il fait connaître en même temps qu’une députation de l'académie a assisté aux funérailles, qui ont eu lieu à Ixelles le 23 du même mois. — M. le Ministre des travaux publics transmet un rap- port de M. Wesmael, concernant une exploration scienli- To. var. 1 (21) fique qu'il l'avait chargé de faire sur une partie des côtes maritimes de la Belgique. (Commissaires : MM. Dumortier el Kickx.) — M. Charles Morren fail hommage des portraits de MM. Jean Kickx, Pierre Varderlinden, Richard Courtois et Charles Schmerling, que l'académie comptait au nom- bre de ses membres. Ces portraits, dessinés par M. Morren, sont destinés par l’auteur à paraître dans le premier vo- lume de son Histoire des sciences naturelles en Belgique; ils sont gravés au burin sous la direction de M. Corr, pro- fesseur à l’académie d'Anvers. — M. De Jonghe fait aussi hommage d’un portrait litho- graphié de J.-A.-H.-J.-N. De Crumpipen, chancelier de Bra- bant, dont le nom se rattache à l’histoire de l’ancienne académie de Bruxelles. — L'académie reçoit encore les ouvrages manuscrits suivants : 1° Note sur un théorème qui établit entre quelles li- mites de la variable, la série de Stirling est convergente ou divergentes par M. Pioch, professeur à l’école mili- taire. (Commissaire : M. Pagani.) 2° Formes des équations des lignes du second ordre, par M.-J. Martynowski, (Commissaires : MM. Timmermans el Quetelet.) 3° Essai sur l’osmologie végétale. PERTUR sur la ques- tion proposée au concours de 1841, relativement à lathéorie des odeurs dans les plantes. (Commissaires : MM. Morren, Dumortier et Martens.) & Description d’une pile qgalvanique d’une con- | À ; & 2 ÿ (3) struction nouvelle, par M. Van Melsen. (Commissaires : MM. Crahay et Quetelet.) RAPPORTS. HISTOIRE NATIONALE. Aprés avoir entendu ses commissaires, MM. le chanoine De Ram, le baron Falck et le baron de Stassart, l'académie a ordonné l'impression du mémoire de M. le baron de Reit- fenberg Sur les relations qui ont existe jadis entre la Belgique et la Savoie, ainsi que des notices du même auteur sur les poëles belges, Regnier de Bruxelles et frère Corneille S':-Laurent , qui tous deux ont écrit en latin. COMMUNICATIONS ET LECTURES. + AURORES BORÉALES. — MAGNÉTISME TERRESTRE. — HALO ET PARJHÉLIES. Aurores boréales: — Le secrétaire annonce qu'il a reçu déjà un grand nombre d'observations météorologiques ho- raires , failes au dernier solstice d'hiver; mais qu’il croit devoir différer encore d’en présenter les résultats à l’aca- démie, parce qu'il n’a pas reçu toutes les observations des (#2 stations les plus éloignées. Il fait néanmoins connaître dès à présent que, pendant le cours des observations, il s'est présenté un phénomène analogue à celui qui a été re- marqué à l’époque des dernières observations horaires du 21 septembre; c’est-à-dire que l’on a vu à l'observatoire royal de Bruxelles une aurore boréale, qui a élé accompa- gnée de perturbations magnétiques. Cette aurore boréale, assez faible, s’est manifestée vers neuf heures du soir et a duré pendant près d’une heure, Elle a aussi élé remar- quée à Gand , à Groningue , à Franeker et à Cracovie, par M. Weisse, directeur de l'observatoire. Un prochain bulletin contiendra un extrait de la lettre de ce dernier savant. M. Lamont, directeur de l'observatoire de Munich, écrit de son côté, qu'il a observé de fortes perturbations magné- tiques, dans la soirée du 29 octobre dernier , époque à la- quelle M. Quetelet remarquait à Bruxelles avec M. Babbage, que, malgré l'interposilion des nuages, la partie voisine du pôle était lumineuse ( voyez le bulletin de novembre, p. 201). De sorte qu'il paraîtrait qu'il y avait effectivement une aurore boréale pendant cette soirée. « J'ai inventé, poursuit ce savant, un appareil pour avertir l'observateur, quand une perturbation commence: c'est un barreau ma- gnélique, suspendu par un fil de soie et qui, toules les fois qu'il dépasse les limites ordinaires du mouvement diurne, établit la communication entre les pôles d'une petite pile vollaïque. Le courant passe par un mulliplica- teur et fail sonner une clochelle. » M. Lamont s’est aussi occupé de construire des appa- reils qui marquent d'eux-mêmes les varialions de décli- naison et d'intensité magnétiques. Pour comprendre ces appareils, il faut coucevoir que les barreaux aimantés dont ils sont munis, portent à leur extrémité et dans la partie (5) inférieure, une pointe qui laisse des traces sensibles de ses mouvements sur la pellicule dont se couvre un amalgame de mercure, dont est enduite une lame de cuivre dirigée par un mouvement d’horlogerie. Les points correspondants aux différentesheures sont trés-visibles, et leurs distances se mesurent par un micrométre attaché à l'appareil. Si c’est un bifilaire dont on veut marquer les variations, il faut rendre l'instrument très-sensible; si c’est un instrument de déclinaison , il faut employer un second barreau magné- tique, fixé dans une position convenable, pour compenser une partie de l'action du magnétisme terrestre et augmenter les varialions. Le secrétaire communique encore l'extrait suivant d'une lettre de M. Colla de Parme, au sujet des aurores boréales accompagnées de perturbations magnétiques. « Dans le bul- letin que vous m'avez envoyé, j'ai lu à la page 72, t. VIT, deuxième partie, que, dans la nuit du 29 mai dernier, on a observé à Bruxelles et dans d’autres localités des perturba- tions magnétiques très-sensibles (1). Eh bien, je vois au- jourd’hui par une lettre de M. Kreil, qu’à la même époque on a observé une aurore boréale à Londres et à Toronto dans le Canada, et que des deux côtés on a remarqué de fortes perturbalions magnéliques. » | 1 Dans la soirée du 24 novembre, pendant près de 3 heures (de 8 heures jusqu'à 11), une partie du ciel de prés de 90° d'amplitude, entre le nord astronomique et : (1) C'était l'époque fixée par la société royale de Londres. Les obser- vations complètes ont été insérées dans le bulletin à l’endroit indiqué, et l’on a pu voir que ces observations , comparées à celles de Prague et de Dublin, ont présenté un grand accord ; mais qu’elles ont été en dis- cordance avec celles de Toronto , page 72,t. VIT, deuxième partie. (6) l'ENE, jusqu’à la hauteur de 16 à 18 degrés, parut légè- rement éclairée d'une espèce de lumière phosphorescente, semblable à celle de la voie lactée, ou plutôt encore à celle de la lumière zodiacale. Quant à l'intensité, l'aiguille aiman- tée, ce soir, n’éprouva aucun mouvement remarquable. » Le jour précédent, on avait vu un autre phénomène digne d'attention. « Après le lever du soleil, on observa dans le voisinage de l'horizon occidental, un très-beau par- hélie avec une longue traînée de lumière pourpre, qui demeura visible depuis 4 b. 35 m., jusqu'à 4 h. 50 m. L’é- lévation du parhélie était de 2°30', et celle du point su- périeur de la traînée ou queue de 90°. Elle était presque perpendiculaire à l'horizon, qui alors était chargé de petits nuages. » Halo et Parhélies.—Le 28 décembre 1840, vers 9 heures du matin, on observa également, à Bruxelles, un halo autour du soleil; il était très-bien marqué et bordé de couleurs. La partie inférieure du halo était cachée par les maisons. À l'extrémité australe du diamètre horizontal apparaissait un parhélie blanc , peu intense et aplati dans le sens vertical. Un arc tournant sa convexité au soleil et tangent à la cir- conférence du halo, passait par l'extrémité supérieure du diamètre vertical. Cet arc, qui avait plutôt une forme pa- rabolique que circulaire , était d’un blanc plus vif et plus brillant que le parhélie, surtout à son intersection avec le halo. Vers 10 heures il s'était formé un second parhélie plus faible que le premier , à l'extrémité opposée du dia- mètre horizontal. À 10 172 b.le parhélieoccidental et la plus grande partie du halo située de cecôté s'étaient effacés, et du côté oriental, il ne restait plus qu’une légère trace du par- hélie; mais l'arc tangent an halo et la partie supérieure (977) du halo, qui formaient ensemble deux ares égaux en eon- tact par leurs convexités, étaient devenus beaucoup plus ‘intenses. Ensuile ces deux ares se sont effacés insensible- ment, et le parhélie occidental a reparu. À midi, il ne restait plus aucune trace du halo ; mais on voyait encore de cha- que côté du soleil deux taches blanchâtres très-allongées dans le sens horizontal , et qui occupaient la place des par- hélies. Vers { heure après midi lout le phénomène avait disparu. Le ciel avait été très-vaporeux pendant toute la matinée, et avant midi il s'était formé quelques légers nua- ges cirrhus. Le baromètre était descendu de 6 millimètres depuis 24 heures, mais il était encore très élevé et mar- quait dans la matinée 770 mill. environ. À 9 heures la tem- péraiure était de —9°,7 cent. et à midi —5°,9 cent. L'hy- gromètre était très-élevé et indiquait 95° environ. La nuit précédente , il y avait eu une forte gelée blanche, et les ar- bres étaient couverts de givre. MAGNÉÊTISME TERRESTRE. Le 23 et le 24 décembre dermier, on a continué à faire les observations des variations de la déclinaison et de l’inten- silé magnétiques, dans l’une des grandes salles de l’obser- valoire, avec les instruments disposés comme il a été dit dans le dernier bulletin, au sujet des observations du 27 et du 28 novembre. Les observateurs, cette fois, étaient au nombre de trois seulement, MM. Quetelet, Mailly et Bouvy. On se rappellera que chaque division de l'échelle, pour l'appareil destiné à mesurer les variations de la déclinai- son magnélique, répond à un espace angulaire de 2175 en arc. (8) | Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 23 décembre 1840, à 10 heures du soir, temps moyen de Gœttinque. 10 hs. [53,20/53,33|53,34| 53,50 |53,66[53,50|53,42/53,25/53,34/53,04/52,54/52,15 an — |52,45/55,42/54,20|54,50154,60[54,79/55,00/55,11155,15/54,88/54,76/54,67 Minuit . (54,44154,23|53,06| 53,80 [53,66 |53,81153,85|53,57|52,49/51,69|51,24/51,52 1h.m. [51,78/52,14152,45| 52,59 [52,37 |52,51152,57|52,80|53,22/53,45/58,79|54,06 2 — |54,82/54,57/54,60|54,76/54,70|54,67|54,36/54,07154,37|53,97|53,70|53,82 3 — |53,94/54,15154,36| 53,82 153,63 |53,98153,36/53,17|53,16/53,16/53,24/53,74 a — |53,93154,18/54,49/54,62/54,34154,17/55,83/53,82|53,50/53,34153,18/53,28 5 — |53,14/53,24153,12| 55,20 [53,20 |53,35|53,25/53,01152,87[52,96)52,98|52,91 & — |52,98/52,98/52,89| 52,70 [52,55 |52,68|52,62|52,52/52,47/52,82|52,73/52,53 ï 6 8 9 HEURES. | 0’. | 5’. | 10’.| 15’. | 20’. | 25. | 50’. | 35’. “| 50!. | 55. } — |52,55152,42/52,56| 53,07 [52,89 |52,80/52,83153,03/52,94152,97/52,85/52,81 — 52,79! » [53,38 53,32153,03 |53,05152,98/53,02153,05|52,88/52,92/53,57 — |53,35/53,05/53,42| 53,02 153,02 |53,05153,20/52,96/52,88|52,98/52,95|52,93 10 — [52,82/52,72 [52,34] 52,07 |52,01152,24/52,51152,63|52,53]52,35/52,33|52,36 11 — 52,25 52,19 [52,42 52,40 |51,96/51,89/51,60/51,73|52,09|51,91/51,82/51,70 {omiai. . [51,75 51,61 [51,311 51,08 |51,34|51,59/51,81/51,79/51,74/51,58/51,50/51,55 1h. s. |51,86/51,76|51,90| 51,70 |51,44/51,18/50,52/50,71|50,34/50,49/50,75/50.85 2 — |51,18/51,45/51,50/51,64/51,42/51,11/51,03/51,35/51,66/51,63/51,60|51,36 3 — 151,53|51,65|51,68|51,94|52,16|52,48152,59|52,48152,41,52,44/52,34/52,17 4 — 152,09152,14152,39| 52,48 152,56152,41152,52/52,61152,68152,73|52,75|52,70 5 — 152,79152,74152,80| 52,87 152,73 152,61151,53/52,54152,52152,61152,53|52,47 6 — 152,57152,57 152,70] 52,72 152,87 |53,05153,50/53,69153,57|53,91154,18]54,32 7 — 154,56154,51154,16|53,77 [53,35 [53,28 153,66154,16,54,40154,10|53,99153,81 8 — |53,46153,11 52,82] 53,26 [53,98 154,50 154,50154,35154,01/53,75|53,70|53,90 9 — 154,39154,63|154,48] 54,89 |54,78/54,68)54,40154,19|53,88153,74153,45153,36 109 - 53,17 » | » » » » » » » » » » PL 1 -(9) Variations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 23 décem- bre 1840, à 10 h. 9 m. 80 s. du soir, temps moyen de Gæltingue. (Le thermomètre est celui de Fzhrenheit.) 30”. —— 4230". In. h.| Ten, {In. h. A «Bb: .{n. b. à .]Tem. 2250”. HEURES, In.h.|Tem. 10b.dus. [12,61130°2 |12,46|30°3 3023 [12,58/30°3 = 13,02|30°3 11 — |12,15/30,4 |12,28/30,5 112,52/30,5 112,43/30,5 112,61 30,5 |12,66/30,5 Minuit. [12,67,30,5 [12,95/30,5 Î12,79/30,5 |12,96)30,6 [13,34,30,6 |13,37130,6 1 h. m. [13,34/30,8 |13,53130,7 |13,63|30,6 |13,38/50,6 |13,03130,7 |12,88/30,8 2 — |12,80/30,8 112,59/30,8 Î12,57/30,8 Î12,85!30,7 112,75 30,6 [12,46/30,6 — 12,50/30,7 112,70]30,7 l12,26|30,6 |12,44/30,8 |12,62 30,8 |12,46/30,8 — |12,58/30,9 112,78130,9 Î13,16130,9 |13,14/30,7 |13,20,30,7 |13,20/30,7 — 13,15/30,7 113,14130,8 |13,62130,8 |13,21/30,6 |13,22130,6 |13,17/30,6 13,07130,6 |13,16/30,6 113,19/30,6 |13,23/30,8 [13,25 30,8 |13,36/30,8 — |15,39130,8 l13,17/30,8 113,48130,8 |15,35130,8 13,52/30,8 13,50/30,5 — |13,38/30,6 |13,20]30,6 Î14,02|30,6 113,55/30,6 |13,57/30,6 |13,61/30,6 — |13,62/30,6 |13,53130,5 |13,57130,5 |13,46130,7 |13,45!30,8 |13,40/30,8 10 — |13,20/31,2 |13,32131,3 Î13,07/31,6 12,79/32,0 |13 La do 12,70|32,4 11 — |12,84,32,6 112,57/32,8 |12,61/32,9 |12,62 ii UCI 12,58|33,0 Midi . . |12,93/33,0 113,15133,0 Î12,93133,0 112,90 3 13 Hi 13,20|33,2 13,30133,3 113,51133,3 Î13,75133,7 |15, pa 6 |13, AS 6 [13,67|33,6 2 — |13,73133,7 |13,68/33,8 113,56133,9 RS LU ET Da 13,28|34,0 — |12,99/34,2 l12,71134,3 l12,43/34,3 |12,87/34,3 |13 Fe 1 |12,99]34,0 — |12,86/33,9 |12,90/33,7 Î12,85/35,5 112,93,35,5 [13 5/2, 3 [13,08(33,3 | | | | 3 4 5 -- |13,10/33,2 113,25/33,1 Î13,07/33,1 |13, De 0 |13,30 32,8 |13,20/32,8 6 — |13,05/32,8 12,86/32,7 Î12,77/32,7 [12 né vo 12,77,82,7 |12,84/32,5 7 — |12,91/32,5 13,10/32, 32,4 [13 vols 13,40 32,5 |13,68|32,4 8 + 4 HET 13,36/32,4 32,3 113,35 32,2 113,36 32,2 |13,11132,2 13,13/32,1 32,1 [13,09 32,2 13,20/39,1 12,89)32,1 13,11,32,1 |13,12/32,1 » » » » » \ (10 ) Variations de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures , à partir du 23 aécem- . dre 1840, à 10h. 7m. 80s. du soir, temps moyen de Gættingue. (Le thermomètre est celui de Fabrenheit.) 7:50”. | 17/50”. 1 2750" | 37/50”. { 47/50”. | 5750”. HEURES. nas de 7e in ren. 3 fre ne fren In. v.{[Tem.fln. fr 10b.s. . 16,045/2955 |: 6,711|2997 | 11 — 5,836/29,7 6,198|30,0 Minuit. . |6,379]30,0 200: 5,750|29,9 1h.m,. 5,144/29,9 3,725|30,0 | 2 — {3,:17130,0 3,459/30,0 | 3 — 14,512/30,0 75: 4,374/29,9 4 — À4,531/30,0 5,049/30,0 | 5 — À5,047/30,0 5 2 4,75020,1 | 6 — 14,688]30,1 5 3 4,638|30,2 T — 141,692]30,2 4,795130,3 | 8 — 14,795/30,0 4,585|29,9 | 9 — 14,868/30,0 ; 3,17431,5 | 10 — À3,955|32,0 ; 3,850|33,7 | 11 — {3,879/33,8 Ë 4,128|33,6 Midi .. 33,3 | 4,221132,7 | 1h,s.. 32,8 Î1,: s 4,467|33,3 “eg Li 33,5 34, 4,451|34,5 se 34,5 4,967|33,7 5 — 33,0 ; 4,233|32,7 5 — 32,5 : 4,289|32,0 | 6 — 292|32,5 ,244 32 4,245|32,0 | ho 21[32,0 4 2 2 4,510 32,0 | = 32,0 Ë 275 |: 4,258|: | J0— 31,6 252 4,527 (EH) ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES, M. Morren présente un mémoire sur le mouvement et l'anatomie des étamines du Sparrmannia africana, pour 4 ? faire suite à ses recherches précédentes sur la motilité des plantes, dont plusieurs ont paru dans les recueils de l’aca- démie. (Commissaires : MM. Dumortier et Martens.) PALÉONTOLOGIE. M. Le docteur De Koninck, correspondant de l'académie, …—_ envoie un mémoire manuscrit sur les crustacés fossiles de la Belgique. (Commissaires : MM. Dumont et Cantraine.) ARCHITECTURE, M. Schayes présente trois planches accompagnées de - notes, et destinées à servir de complément à son travail couronné sur l'architecture ogivale en Belgique. (Commis - saires : MM. De Reiffenberg, Cornelissen et le duc d'Ursel.) HISTOIRE NATIONALE. Correspondance d'Erycius Puteanus, de 1600 à 1646, par le baron De Reïffenberg. | _ L'importance d’un écrivain est souvent toute relalive, et doit moins s'apprécier d'aprés le mérite intrinsèque de ses (12) ouvrages que par l’action qu'il a exercée sur son siècle. A ce titre Erycius Puteanus occupe une assez belle page dans l'histoire de l'intelligence humaine. Sans doute, ce n'était pas un homme de génie, mais il possédait des connaissances étendues et avait même abordé certaines études que dé- daignaient les savants de profession. Doué d’un esprit prompt et d’une activité merveilleuse, il se hâtait de tou- cher à tous les sujets, en formant mille projets de travail et d'améliorations pour l'avenir. Quoiqu'il n’ait laissé qu’une foule de livrets, souvent médiocres, et qu'il ait essentielle- ment manqué de goût et de profondeur, il n’en a pas moins élonné ses contemporains qui, frappés de ses évolu- lions conlinuelles, se sont surfait sa valeur littéraire. On peut dire aussi avec justice qu’il fut un de ceux qui con- tribuërent le plus puissamment à retarder parmi nous la décadence des lettres, et ce sommeil de plomb qui devait suivre nos formidables commotions politiques et reli- gieuses. Le grand Corneille, dans la préface de sa tragédie de Pertharite, publiée en 1653, cile un passage de l'Histoire des Barbares , de Puteanus, où il est parlé de ce prince, et se garde bien de le traduire, ce passage, de peur, dit-il, de corrompre la beauté du style de notre savant, par la fai- blesse de ses propres expressions à lui, l’auteur du Cid et de Polyeucte ! Le grand Corneille subissait la commune influence et partageait l'admiration générale. J'ai déjà mis sous les yeux de l'académie l'analyse de la correspondance inédite de Puteanus avec Plouvier. Je ne dirai ici que quelques mots d’une collection de lettres qui lui ont élé adressées, de 1600 à 1646, par divers person- nages distingués de cette époque. Ces lettres sont au nom- bre de plus de 1500. Il paraît que Puteanus les avait lé- - (18) .guées à une maison religieuse; quoi qu'il en soit, feu M. Lammens en a été le dernier propriétaire, et elles ont été acquises par l'État à la troisième vente de sa biblio- thèque, au mois de novembre 1840. Elles sont désignées dans le catalogue sous le n° 146 des manuscrits, el ont élé payées 605 francs (1). Si on rapproche ces lettres de celles écrites à Plouvier et des divers recueils qui ont été imprimés, on aura une idée de l’activité de Puteanus et de l’immensité de ses relations. Beaucoup des épilres dont je vais m'occuper ne renfer- ment que des civilités, mais d’autres contiennent quelques détails qui ne sont pas indifférents pour l’histoire littéraire, et, les compliments mêmes, partant de certaines personnes, ne manquent pas tout à fait de signification. D'ailleurs, il arrive qu'un billet sans importance par lui-même consacre parfois une date, un détail biographique ou généalogique; or J'avoue que je suis de ceux qui pensent qu’on ne doit rien laisser perdre. Quand celte correspondance commença, Puteanus était dans la fleur de l’âge, il n'avait que vingt-six ans. C'était l’époque où sa réputation le faisait appeler en Italie et où il allait recevoir du roi catholique le titre d’historiographe. Un de ses premiers correspondants, en suivant l’ordre du manuscrit, qui n’est pas malheureusement l’ordre chrono- logique, est une femme, cette Dorothée de Croy, marraine d’une fille de notre savant, laquelle aimait passionnément la poésie et lui sacrifiait elle-même, dans l'occasion, avec plus de ferveur, il faut le dire, que de succès. Ces lettres, ordinairement fort courtes et peu intéres- (1) Bulletins de lu commission royale d'histoire, t. IV, p. 135-356. ( 14) santes, ne témoignent que d’une haute estime et d'un vif. intérêt pour Puteanns, dont cette dame va jusqu'à baïser les mains , toute femme et toute princesse qu’elle est. J'y trouve cependant une anecdotesous le 9 octobre 1622, la voici : (Une chose estrange (se me semble) est arrivée » au champ de Bergue, c’est qu’une femme grosse, ayant » heu le ventre emporté d’une pièce d'artillerie, sonenfant » a été jesté d’un costé sur la terre, vivant et se portant » pour l'heure fort bien. » Par un billet du 26 août 1607, le comte d’Arenberg prie Puteanus de lui envoyer un artiste qu'il avait ramené d'Ita- lie, pour peindre à fresque plusieurs vues d'Enghien. Il y a d’autres grands seigneurs tels que le duc d’Arschot, le comte de Solre, le marquis de Bedmar, N. de Montmorency, comte d’Estaires, le comte d'Ongnies, le duc Ch. Alb. de Croy, Pierre Branitsky, comte de Rustza, le marquis de Caretto, Léon Sapiéra, palatin de Vilna, le comte de Gommigny, le comte de Megen, Herman de Bourgogne, seigneur de Fallez, le comte de Berghe, le comte de Bruay, le Rhingrave, le comte de Gamarache, le comte Georges Ossolynsky, Léonard, Lamoral et Geneviève de Tassis, Marie, comtesse de Lalaing, le seigneur de Grobben- doncq, Claude de Rye-Balançon, le marquis de A ftona, le duc d'Havré, le marquis de Renty, François de Gerf, baron de Flamerting (celui qu'en ses mémoires, voyez mon édi- tion, p. xxr, 32, 35, 36, le comle d'Ongnies appelle Flammartin), Ve comte de Busquoy, le comte de Mello, le marquis Sfondrati de Milan, César Visconti, Georges d'Au- triche, François de Moncada, comte d'Ossone, Vratislas, comte de Furstenberg, don Fr. de Benavides, le marquis de Belveder, la comtesse de Boussu, le baron de Hoens- broeck, etc., ele. Ils écrivent, les uns pour l’assurer de leur k (15) protection et de leur amitié, les autres pour lui recom- mander leurs enfants, ceux-ci pour être mentionnés dans ses livres, ceux-là par d’autres molifs analogues de vanité, de bienveillance ou d’admiration, Il ya cela de remarquable que plusieurs de ces hommes - d'épée et de cour écrivent tantôt en français, tantôt en - espagnol ou en italien, tantôt même en latin. Le comle d'Estaires surlout paraît un latiniste trés-exercé. C'est lui, ainsi qu'il le déclare dans une lettre, qui avait engagé Adrien Van Schrieck à se livrer à des recherches sur les antiquités de la Belgique. L'on sait jusqu'où remonte cet auteur pour ne pas s'arrêter en chemin. Il n’y a que le comte de Berghe qui se serve de la langue flamande. … Woverius, dont Puteanus se plaint quelquefois à Plou- vier, esl un de ceux qui lui écrivent le plus fréquemment. … Ce sont des éloges qui ne tarissent point. Il résulle de quelques lignes de Paul de Carondelet, baron de Vilers (1), qu'en 1616 Puteanus songeait à pu- blier une espèce de biographie des hommes illustres de la ji Belgique : .….. Cülo tuos effringant carceres E1L0G1A BELGARUY , opus non minus le dignum, quam tu patriæ bonus quia gratus. Dabit Belgio quod Ttalis invidebat. Hic viros habemus quo- . um factis nihil deest nisi tu laudator. Facile aliorum elogia … conlemnent, cum tuo. Liaque si ipsorum virtutem œterna glo- cri® face illustrare non detrectas, mittam que dignt videbuntur L inter tua elogia fulgere. Obligabis non ingratos débitores, quod ipsorum merilis detuleris quod aliunde expectare non poterant, quia Puteanus es. . (1) Moëil, des Pays-Bas, t.1, p.106. (16) Carondelet voulait, sans doute, faire figurer dans le livre projeté quelques membres de sa famille, et il protestait d'avance contre l'ingratilude que montrent trop souvent ceux qui, après avoir cajolé un auleur dans l'intérêt de leur amour-propre, l’oublient complétement dès qu'ils ont ob- tenu ce qu'ils désiraient. Nous aussi savons à quoi nous en tenir sur la reconnaissance de ces messieurs. Par une autre lettre (1638), Carondelet recommande à Puteanus Jérôme de Medinille, de Cordoue , qui avait tra- duit en espagnol l’Utopie de Th. Morus. | En 1639, Puteanus, pressé par des besoins de famille, voulut vendre sa bibliothèque au comte-duc d’Olivares (1); il se servit pour cela de l’entremise de Don Laurent Ra- mirez de Prado et de L. W. Zapieta. Ce dessein au reste n'était pas nouveau, et en 1626 Puteanus en avait déjà entretenu le comte de Solre. Pendant l’année 1604, le terribleScioppius écrit de Rome des choses charmantes pour Juste-Lipse et Philippe Rubens qui, à la vérité, avait fait son éloge. Il envoie à ce dernier une correction sur Virgile. Ailleurs, longne dissertation à propos de Mercure, le dieu Thot, Thoot, dont il fait Æoopt, il capo. Une lettre du magistrat de Cologne à Puleanus, datée (1) Un des éloges singuliers de ce ministre, que Gilblas a révélé aux moins instruits, se lit dans la dédicace des Sceaux de Flandres d’Oli- vier de Wrée, au roi Philippe IV. L'auteur ne craint pas de rappeler à ce prince son état de tutelle: « V. M. a, passé longtemps, appris les » hauts faits de ses ancètres, non pas pour les sçavoir, mais pour les » imiter: et autrement n'aurait permis que V. M. n’y eut esté expé- » rimentée , celuy qui à V. M. soutenant comme un Atlas le poids de » tant de royaumes, assiste comme un autre Hercule, le sieur comte-duc n d’Olivares. » (17) de l’an 1643, prouve qu'il avait fait ses premières études en celle ville au collége des Trois-Couronnes. En 1639, don Laurent Ramirez de Prado, protecteur de Puteanus près du comte-duc, lui demandait des vers pour mettre en têle de son édition de Zuitprand. C'était une mode littéraire de cette époque, et tout le monde connaît le liber adoptivus de Daniel Heinsius et celui de Ménage. Parmi les personnes lettrées de la Belgique, nous voyons Juste-Lipse, Janus Lernutius, Florent Van der Haer, Her- _manus Hugo, P. de Lowe d'Anvers, Janus Schepperus, Bernard de Mont-Gaillard, abbé d'Orval, André Hoius, Ant. Abundantius de Spa, Jean Brantius, Justus Ryckius et Mich. Hoyerus de Gand, Ant. Bergaigne, H.-C. de Don- gelberge, Ant. Triest, évêque de Gand, J. Bonchaert, curé de Montaigu, G. Gevartius, Fr. de Paz, Oliv.-Florent Water- loop, Stravius, archidiacre d'Arras, depuis nonce aposto- lique, P. Puteanus, J. de Rodoan, évêque de Bruges, Chris- tophe de Marlet, évêque de St.-Omer, P. Pecquius, François Buschaert (sic), évêque de Namur, Janus Vletius, l’arche- vêque de Malines Jacques Boonen, Jean le Mire, évêque d'Anvers, P. Castellanus, Guil. Cripius secundus, P. Weym- sius, EH. Van Dormael, Ph. Rubens, Nic. Vernulæus, J. Ri- vius, du couvent des Augustins de Louvain, I. Pierssenæus, le président Richardot, Nic. Burgundius, Jac. Crucius, Car. Laurinus, Alex. Vrientius, J.-F. Van Slingelant, Lib. Fromundus, P. Stockmans, Louis Nonnius, Jac. Rolandius, Jean de Chokier, Arn. Planctus Cervius, Mich. Bulielius, Jean-l'Heureux ou Macarius, Justus Mulderus Ascanius, P. Roose, CI. Dausquius, F. Bernartius, Hub. Audejantius de Bruges, Daniel et Nicolas Heinsius, Godefroid Wen- delinus, qui se mêlait d'astronomie et à qui Gassendi en- voyait des éclipses en manières de régal , le médecin Janus Tom. vrrr. 2 (18) Detræus de Lille, Diodorus Tuldenus, Aub. Miræus, etc. Parmi les étrangers : le cardinal Bentivoglio, Didacus de Saavedra Faxardo, P. Burius, Chr. Huygens, Jo. Phil. Pa- reus, recteur du gymnase de Neustadt, l'anglais Simon Russell, qui écrit de St.-Omer et paraît tout préoccupé des auteurs grecs, le commandeur Scipion della Scala, Martinus La Farina de Palerme, Fortunatus Scacchus, de l'ordre des Augustins, chapelain du pape, Jo. Petr. Qua- drius, Fortunius Licetus de Padoue, Jacob. Merlo Horstius de Cologne, Petr. Brantzius, Jacq. Le Vasseur, doyen de Noyon, God. Gretschmar, danois, Goth. Jaugermann, l'im- primeur, De Climace de Paris, B. Canutus Aquilonius, Fred. Lindenbrog, de Hambourg, le cardinal Barberini, J. Hesselus, Ab. Hermana de Franeker, Nic. Lacaille de Paris, J. Meursius, J. Accarisi, qualificateur du St.-Offce, à Rome, Nic. Pelloquiuus, de Paris, Gérard-Jean Vossius, Ch. Chamberlin, M.-Z. Boxhorn, J.-M. Suarès, Marc-Ant. Bongratio, doyen de St.-Pierre d'Avignon, P.-A. Lugo de Salamanque, André de Soto, Petr. Scriverius, Lambertus Vossius, Jo. Cabeljavius de La Haye, P. Cantoni, avocat de Milan, Corn. Plempius et V.-F. Plempius, G. Rhenanus, C. Barlæus, G. Elmenhorstius, le médecin Corn. Van Some- reu, Jac. Skytte, Janus Rutgersius, Mathieu Vossius, Isaac Gruterus, Bened. Sossagus, N. Rigault, nommé en 1615, à la place de Casaubon, garde de la bibliothèque royale, que la tour du Louvre (1) n’était plus capable de contenir; Sixtus Arcerius de Francker, M. Velserus d'Augsbourg, Justus (1) Croirait-on que dans une traduction de Guillaume-le-Breton, pu- bliée par M. Guizot, on ait rendu Turrès Luparis par la Tour de Lupar! Cette version d’écolier est toute pleine de pareilles bévues, auxquelles on gémit de voir accolé le nom d’un homme tel que M. Guizot. (49) Reifenbergius, Jean-Fred. Gronovius, Melch. Haiminsfel- dius Goldastus, Fr. Bartholinus, Wibrandus Auskema, Fri- sius, B. Gerbier, envoyé d'Angleterre, J,-B. Saccus, secrétaire du conseil de Milan, celui de tous les correspondants de Puteanus dont notre recueil contient le plus de lettres, Adolphe Vorstius, Isabelle Andreins, Louis Septalius, Jean Beverovicius ou Beverwyck, enfin Antoine Salmatia(Ayréwcc Zpcros) dont nous avons des épîtres tout en grec, etc. P. Scholier (et non Scholiers ainsi qu'il est imprimé dans la table de la Bibliothèque Belge de Foppens), en- voie, en 1626, ces vers à Puleanus: Scire velim quæ de Latio sententia nostro Nata palestritas inter, Puteane , capaces. Oblecture magis studuri quam cogere iniquis Res orbis summas numeris , et labier impar _ Magnorum fluvio, et repetita offendere crambe. Quidquid erit ,perscribe, precor, quod vulnerat aures : Quam (Liceta doctis) laudari , malo doceri. Ne res communis lateat te, millibus audent Certare hic super induciis : beat éndica classis Plus solito regem duplo : fugat agmina Cæœsar Rustica : Dantisci victoria lata Polono. Vive memor nostri. Valeas cum conjuge, proie. Tuus P, Scxoztes. Voici un billet du prince d'Orange, Philippe-Guillaume, l'aîné de Maurice et de Frédéric-Henri ; il est tout plein de courtoisie sinon d’élégance et de correction : « Monsieur Puteanus, l'affection que contribuez d’un » cœur sincère dénué d'obligation en mon endroit, comme » j'ay appris par une vostre que le sieur Florice m'a con- » firmé et assuré , m'oblige de tant plus, puisque l’origine » n’a autre but que me rendre capable d’icelle; et désirant (20) » y correspondre me trouverez en toute occasion tel que » pouvez espérer d’un qui vous ayme et honore la vertu, » prudence el capacité qui reluit en vous. Et encore que » vous (vos) escripts me le tesmoignent que trop, je seray » fort ayse de le recognoistre par votre présence quand il » vous plaira, qui me sera autant agréable que la satisfac- » tion qu’en receverez vous assurera de ma bienveillance » et de combien je désire vostre amitié, come estant, Monsieur Puteanus, Vostre bien affectionné à vous complaire et servieir, Le prince d'Orances. À Bruxelles, 28 de nov. 1612. Une lettre de Henri Lancelot, commissaire général de l'ordre des Augustins pour les provinces du Rhin et de Souabe, en date du 7 octobre 1621, rend compte d’un voyage en Allemagne, et contient eutre autres ce passage sur l’universilé de Tubingue: Tubinqu (ut pseudo-theolo- giam lutheranam silentio involvam) lectissimam et fre- quentissimam habet juventutem, et omni pene natione germanica, anglica, scotica, qallica, hollandica , etc., collectam, ducentos fere alumnos propriis expensis alente Wirtenbergico duce... Le 4 mai 1636,R. Wouters s’adressa à Puteanus, au nom du recteur et de toute l’université de Louvain, pour le prier de faire quelques dons à la bibliothèque que l’on ve- nait de fonder. Cette leltre est rédigée avec une élégance remarquable. (1634). Gérard-Jean Vossius, ancien condisciple de Pu- teanus à Dordrecht, exprime la douleur que lui cause la (21) perte de son fils Denis, qui, jeune encore, élait versé dans les lettres latines, grecques, hébraïques, syriaques et chal- déennes, avait appris l'éthiopien ainsi que d’autres langues orientales, et possédait le français, l'italien et l'espagnol. Il préparait une édition de César, et s’apprétait à publier le traité de Maimonides sur l'idolâtrie, traduit de l’hébreu en latin avec un commentaire. Il voulait de plus tirer des écrits des Rabins tout ce qui pouvait servir à la conversion des Israélites. Il semble que Foppens, d’après l’article qu'il a consacré à Denis Vossius, ait lu la lettre de son père à Putea- aus, attendu qu’il emploie les mêmes expressions que lui. En 1637, entre autres projets, Puteanus avait celui d’é- crire l'histoire du cardinal de Granvelle, ouvrage qui reste encore à faire même aujourd’hui ; mais que la commission , présidée par M. Weiss à Besançon, doit certes beaucoup avancer. (1627, 14 octobre). Le comte Léonard de Tassis le presse de finir sa généalogie, le plus beau livre qu'on puisse com- poser au jugement des intéressés. (27 Novembre 1623). P. Pecquius s'exprime assez dure- ment sur le compte de Moretus: Satis sese ostendit , dit-il, quis esset, nimirum ut alii typographi plerique omnes, lucelli mancipium. Cependant la chose s’explique : More- tus ne voulait pas imprimer un nouvel ouvrage de Putea- aus, peut-être parce que l'expérience l'avait rendu plus difficile. Pecquius était d'intention de recourir aux frères Bellere (1), qui faisaient un grand commerce aux foires de Francfort. En 1624, les armes de l’empereur occupaient les lieux mp (1) Voir sur l’établissement typographique des Bellere, M. Arth.Dinaux dans les Archives du nord de la France et du midi de La Belgique. | (22) d’où l’université de Heidelberg tirait ses principales res- sources. Ce corps, dans sa détresse, voulait recourir à l’in- fante Isabellé”; mais, au préalable, il désirait que l’univer- sité de Louvain intercédât en sa faveur, et pour se faire un appui dans celte université, il invoque les bons offices de Puteanus. Cette missive, où la rhétorique n’a pas été ou- bliée, se Lermine ainsi : Nostra vicissim dignitati tuæ, clarissime Domine Puteane, studia, officia promittimus. Sed promittimus nunc quidem , et ut Ulysses èlle apud Alcmœum nihil habet quod rependat pro in- gentibus meritis prœter vota et grates, ila nos præter mentis munera. Rependet Supremus , laudabit fama et æternitas, com- pensabit cum musis omnibus Apollo ipse vestris (sic vovemus) studiis propitius et benignissimus : Deus Opt. Max. dignita- tem tuam famæ et æternitati studiorum servet ac sospitet. Da- bantur 12 julii anno1624, Heidelbergæ. Dignitatis tuæ studio- sissimi rector et professores academiæ Heidelbergensis. (1600). Ferdinand et David de Tassis font l'éloge du peintre Jean Rotterhamer qui était alors à Venise. (1621). L'infante Isabelle avait assuré aux enfants de Puteanus, l'habitation de la citadelle de Louvain, que l’ar- chiduc Albert lui avait personnellement accordée. (28 mars 1620). Longue pièce de vers élégiaques de M. J. Weitzius de Gotha à Puteanus. C'est le même Weitzius qui, dans une autre lettre, pro- fère cet adage, bien propre à le faire honnir aujourd’hui par les hommes du progrès : Pax una triumphis innumeris potior ! (Septembre 1614). Vers de L Ryckius de Gand, sur l'Æistoria Insubrica. Quidquid in externa miles peccavit arena , ete, (28 ) (1638). Autres vers d'Eustache de Pomereux Dusart, curé de Wackerseel, (1638). Autres madrigaux du même. (1624). Vers de Pierre de Streithagen, chanoine de Heins- berg. (1642). Détails littéraires sur une femme poëte, dans une lettre de G. Barlæus, qui écrit d'Amsterdam. V'ir clarissime, qui eruditam juventatem sæpe commendati- tiis litteris prosecutus fui, jam matronam ingenii et poeseos fama apud Batavos celebrem tibi commendo. Nihil petit, nisi ut alloquio tuo, hoc est, ipso Romänorum facundiæ ore frui possit, dum Lovantii est. Scit aquilas solis conspectum ferre. ÆEtiam hœc doctissimorum virorum in Belgio vultibus se in. trepida offert. Nam et ea loqui potest, quæ a doctrina et huma - nioribus litteris aliena non sunt, et ea scribere, quæ supra sezum suum sunt. Inclaruit hic apud nos multis retro annis belgica poesi, grata maximis patriæ nostræ viris, Hoofdio, Muy- densi satrapæ , Constantino Hugenio, Zulichemi domino, Cat- si0, Hollandiæ ordinum syndico, Vossio, Heynsio aliisque, quos nominis et eruditionis fama eruditorum vulgo secrevit, So- rorem habet Tesselam nomine, quæ poema belgicum et gallicum pangit ad miraculum. Hæc Anna Romeria est, parente nata ingentosissimo et argutissimo , qui emblemata belgica edidit sensus acutissimti, ut non uno nomine hœc mater favore tuo digna videatur. Tota gestit arcem tuam et grudium Helicona conscendere. Quem , si voles, versibus celebrabit dum istic est. Religionæ vestri et sacris addictissima filios duos disciplinæ Jesuitarum Antverpiæ, ni fallor, commisit, etc. (22 août 1621). Lettre de Ch. Della Faille, au nom de l’'archiduchesse, qui souhaitait que Puteanus achevât l’ou- rage commencé par Juste-Lipse sur N.-D, de Montaigu, et qui se proposait d'en envoyer des exemplaires hors du pays. (24) (1633) C. Barlæus, à l’université de Leyde, avait failli devenir victime de la liberté de ses opinions : Nos hic, mi Puteane, aliquandiu cum iniquiore fato lu- ctati jam per Dei gratiam, Amstelodamensium liberalitate ma- gnifice fruimur et loquimur ac philosophamur securius. Nimia disputandi libertate nuper periimus, et quidem per illos quo- rum est servare animas , non perdere, prodesse, non nocere. Tllud potius dicam : perieram , nisi sic periissem. Excidi ; 12 professione Leidensi, ut luculentiorem impetrarem. Desii ad tempus philosophari , ut poetica lingua fabulam laxarem libe- rius, elc. (Sept. 1630). Gassendi annonce son départ prochain pour l'Orient. (23 nov. 1644). Letire latine du magistrat de Bruxelles à Puteanus, pour le remercier de ses offres de service. Je ne pense pas que cette latinité correcte et soignée soit en- core de mise dans les greffes de nos municipalités con- stituées. (2 août 1621). Le sieur de la Serre, connu par ses am- phigouris, écrit à Fan Put ou Puteanus : «... Je suis » si altéré de l’eau de votre puits que je supplie très-hum- » blement V. S. de m'en donner une goute pour esteindre » la soif de mon ambition, désirant que votre plume, » toute d’or, honore d’un distique mon livre des Saintes » affections de Joseph et des amours sacrées de la Vierge, » affin d’éterniser sa mémoire par l'éternité de votre muse » royale! » Ne peut-on pas dire, avec la princesse de Conti, que c’est là un style en obélisque ou qui finit en pointe comme un clocher ? (1601). D. Vie. Van Belle Brugensis , cum juriscon- sultus renunciaretur (Lovanii), cognato et amicissimo (25 } suo, calore benivolentiæ pangebat Hub. Audejantius Brugensis. Vers lyriques. (16 mai 1627). Mademoiselle de Gournay, l'élève et l'éditeur de Montaigne , vient, à son tour, payer tribut à l'homme en vogue. Elle lui envoie les Essais, auxquels Puteanus s'inléressait, dit-elle, beaucoup; et le prie d'in- former les imprimeurs belges, que s'ils en veulent des exemplaires, elle leur en fournira à bon marché , c’esl-à- dire, à 28 souls en blanc. Le chapitre des souls paraît être fort à cœur à ce philosophe en jupons, car la lettre finit par cette recommandation : « Monsieur, maictes moy ainsy ie vous suplye l’adresse de » vos lettres : à Mademoiselle de Gournay, rue de l’Arbre sec, » devant Sainct-Germain, à Paris; port cinq souis. » (1609). Daniel Heinsius rend compte de ses travaux sur Aristote , dont il venait d'expliquer publiquement la poli- tique : Moriar nisi sæpe stomachum aut bilem mihi moverant , qui opiniones suas , idque in sanctissimo scribendi genere, in quo minimum licere debet, summo philosopho ascribunt. Idem de Platone alibi affirmare possum. (16 nov. 1628). Aubert Le Mire, qui avait déjà de- mandé une inscription pour le mausolée de son oncle, an- nonce que le troisième volume de ses diplômes est sous presse. (17 nov. 1629). Il écrit que François Bruno vient de mourir à Bruxelles. C'était un Espagnol versé dans le grec, et qui avait recueilli, dans la bibliothèque de l'Escurial, des parties inédites des anciens pères. Fuit hic annus, ajoute-t-il, vere fatalis (ut sic loquar) ma- (2%) gnis viris, quos 2nter socictas Jesw quatuor cximios amnastié Schottum , Scribanium , Rosweidum et Hermanum Hugonem, mihi cognatum quemque mater mea de sacro fonte susceperat. (Fév. 1646). Plaintes de Wendelinus sur la décadence des études : ’ Non est mihipromptum dicere quam me vellicavit triste istud nuncium erepti nobis Cantelmi, quam mihi fibras omnes lanei- navit acerbissima suavissimi herois recordatio, et cum quo non ex falso tu pronuncias concidisse studia. Barbaries grandibus passibus et quasi per grallas omnia pervadit, ne solam cretam credas transmigrasse , etc. Puis il revient avec empressement à sa chère astronomie et à ses éclipses, dont il devait bon compte à Gassendi. (Mars 1624). Aub. Le Mire énumère ses découvertes his- toriques : Mitto codicem nostrum donationum piarum ilemque anna- les nostros belgicos. Reperies in iis non pauca hactenusincognita, nominatim Lambertum I et Aufridum, comites Lovanienses , Ragineros quattuor, comites Hannonienses, Gandenses item atque Alostanos comites, Antwerpienses marchiones, etc., fa- bulosis istis Brabonibus, Forestariis ac Melusinis explosis. Leges item duces Lotharingiæ superioris seu Mosellanæ, item- que inferioris ac Masanæ, accurate a me distinctos. Quod a nemine (absit jactantia) hactenus prœæstitum. Invenies denique Godefridum Bullonium nostre Lotharingiæ inferiori asser- tum, quem hactenus Mosellani (qui hodieque Lotharingi vocan- tur) sibi vindicare sunt conati. Qua occasione docui modernos Lotharingiæ duces, non a Carolo Magno aut a Godefridi Bullonii fratre Guilielmo (ut ipsi jactitant), sed a Gerardo, Alsatiæ comite, stirpem ducere. Super his et aliis libens judi- cium vestrum audiam , quod eo mihi gratius ertt, quo liberius. (27 ) » De Geldrensibus comitibus quœdum attigi, sed breviter : » quia diplomata veiera mihi desunt , quæ utinam vestra » opera nancisci queam, elc. » Je m'arrête : si je voulais multiplier les extraits de cette espéce, j'excéderais bientôt les bornes où je dois me ren- fermer. Le peu que j'ai dit suffit pour faire apprécier l’im- portance de la collection dont vient de s’enrichir la biblio- thèque royale. Je le répète, elle présente un coin du tableau littéraire de la première moitié du X VIT siècle. Confiden- ces d'auteurs, doutes de savants, adulation de la célébrité, envie de s'associer à une réputation à la mode, traits de caractère et de mœurs; tout s’y trouve. Il n’y a pas jusqu’à la forme extérieure des lettres qui n’ait aussi son ins- truction. J'aime ces écritures nettes, fermes et rapides d'hommes tels que Bentivoglio; les pattes de mouches de Juste-Lipse me peignent son style sautillant et haché ; je vois avec plaisir des princes et de grands personnages écrire de leur main avec une politesse extrême, tandis que de moindres se contentent de tracer la cortesia ou même seulement leur signature, et affectent de petits airs souve- rains. Les adresses m'amusent et m'instruisent aussi; l’une qualifie Puteanus d'ornement du Parnasse, autre du plus grand des mortels, un troisième de miracle du sie- _ ele. Enfin, je ne dédaigne pas même d’examiner la trame du papier et je fais là dessus des rapprochements dont je vous épargne la subtilité. Ces lettres, chose surprenante , contiennent à peine des traces des événements publics qui s’accomplissaient alors. Aub. Le Mire est presque le seul qui leur accorde quelque attention, encore ne fait-il qu’effleurer en passant les opéra- tions de la guerre. C’est pourtant de 1600 à 1646 qu'eurent lieu le siége d'Ostende, l'établissement de la compagnie hol- ( 28 ) landaïse des Indes orientales, le décés de la reine d’Angle- * terre Élisabeth , les négociations de Londres qui la suivi- rent , la reconnaissance de la liberté des Provinces-Unies, la trève de douze ans, le supplice de Barneveld, la guerre du Palatinat , la mort de l’arehiduc Albert, la reprise des hostilités contre la Hollande, l’arrivée de Marie de Médicis aux Pays-Bas, la conspiration du comte de Berghe, etc. A la fin de cette période, la décadence commençait à se faire sentir partout. La Belgique, remise sous le sceptre de l'Espagne, partageait le marasme de cette monarchie. On remarquera que les savants de l’époque étaient obli- gés d’entretenir un commerce épistolaire peut-être plus étendu qu'aujourd'hui. En effet , ils ne pouvaient être in- struits que par lettres de ce qui se faisait dans le monde intellectuel puisqu'on n'avait alors ni revues ni journaux. Je n’affirme pas que ce fût un mal, je n’ose dire que ce fût un bien, car j'ai toujours eu peu de disposilion à m'insur- ger, surlout pendant l'hiver, et si je n'ai jamais flatté les puissances de la terre, mon principe invariable est du moins de les respecter. ARCHÉOLOGIE. La double Minerve — Explication d'un vase peint ap- partenant à M. le comte Albéric du Chastel, Notice de M. De Witte, correspondant de l’académie. Eo publiant, il ÿ a quatre ans, la description d’une partie de la magnifique collection de vases peints du prince de Ca- nino, je n’avais fait qu'indiquer en peu de mots un combat “ Re Le nc { 29 ) dans lequel interviennent deux femmes armées (1). Getle collection, comme on sait, fut dispersée ; une partie passa en Angleterre au Musée Britannique. Des circonstances indépendantes de ma volonté ne me permirent point alors de faire prendre des calques de tous les vases qui me sem- blaient offrir des sujets curieux; mais grâce à l’amitié de M. Jules de Breuvery, on vient de m'envoyer de Belgique le dessin de la peinture inédite joint à cet article. Cette peinture décore le col d’une hydrie à figures noires, trouvée à Vulci et aujourd’hui en la possession de M. le comte Albé- ric du Chastel, près de Tournay. Le principal tableau de cette hydrie, que nous avons jugé inutile de reproduire, représente une de ces scènes nuptiales auxquelles il est si difficile , faute d'inscriptions, d’assigner des noms justifiés par quelque récit mythologique (2). Sur un quadrige à droite sont placés un homme et une femme; à côté des che- vaux et devant le char marchent Apollon Citharëde , Her- mès et Hestia ou Déméter; une panthère accompagne cette déesse. La frise peinte au-dessus du quadrige nous a paru mé- riler une attention particulière. On y voit un combat au- quel prennent part quatre guerriers et deux femmes. À gauche de la scène un des guerriers tourne le dos à l’ac- tion. Ceci, comme dans mainte occasion pareille, prouve que les peintures tracées sur les vases étaient copiées d’a- près des tableaux. Ici, l'artiste ayant sous les yeux une composition d’une plus vaste étendue et se trouvant gêné ——————————————…—…—…—…—.—…"————_————————— (1) Voir mon Catalogue étrusque, n° 126. (2) Cf. la note du n° 126 de mon Catal, cité dans la note précédente. Là sont discutées les diverses opinions relatives à ces sortes de repré- sentations,. ( 30 ) par l’espace, s’est vu obligé de supprimer la moitié d’un groupe. Les deux femmes qui attaquent les guerriers sont revêtues de tuniques talaires et armées de casques et de lances, costume auquel on reconnaît constamment Minerve surles nombreux vases peints qui montrent cette déesse, soit seule , soit accompagnée d’autres divinités. Les adversaires des deux déesses armées sont quatre guerriers dans le cos- tume d’hoplite, manière de figurer les géants qui nous est connue par une foule de représentations analogues. Au premier abord, on pourrait croire que notre pein- ture fait partie de cette nombreuse série de combats de Grecs et d'Amazones, si souvent répétés sur les vases de tous les styles et de toutes les fabriques. Mais un examen plus attentif doit faire rejeter celte supposition. Dans tou- tes les peintures publiées ou inédites , qui représentent les guerres des Amazones, soit en Asie, soit dans l’Attique, ces femmes guerrières sont revêtues de tuniques courtes avec les jambes nues, quand le costume est purement grec, ou bien avec les jambes couvertes d’anaxyrides, quand les vé- tements ont conservé la richesse orientale. Jamais les Amazones, combattues par Hercule, par Thésée ou par les Grecs rassemblés au siége de Troie, n’apparaïssent sur les monuments avec la tunique longue (1). Il doit exister néan- moins une analogie de costume entre les Amazones et Mi- nerve, qui est l’amazone par excellence (2). Loin de méconnaître les rapports qui se trouvent entre la déesse (1) Je ne connais que l’Amazone de la galerie Giustiniani qui ait la tunique talaire. Clarac, Musée de sculpt. ant. et moderne, pl. 813, n° 2037. (3) Diodor. Sicul., II, 71. Méuora d'adrés quoi rapopuÿoæi æpèc Th ouupayias "Abyyär, à Ty Guowy Th mpoupéceus EÿAoy' dc dy Ty *Apaévoy dyreyouéyoy Ërt roAd tic dydpeius ai rupôevinc x. 7, À. (31) armée et ces femmes guerrières, nous avons nous-même appelé l'attention sur le récit de Diodore de Sicile (1) qui nous représente Minerve allant combattre les Titans, à la tête dés Amazones dont elle partage les exercices. Mais la peinture que nous publions n’est pas la seule qui nous of- fre deux déesses revêtues du costume de Minerve. Sur un lécythus sicilien , décrit par M. Gerhard (2), on voit égale- ment deux déesses qui combattent contre des guerriers armés de toutes pièces; les deux divinités ont la poitrine couverte de l'égide, arme qui distingue surtout Minerve (3). Il paraît que, sur ce lécythus, Mars intervient dans le com- bat comme dans certains groupes que nous avons expliqués par le dieu de la guerre terrassant un géant (4). M. Gerhard, de son côté, pense que le sujet peint sur le lécythus qu'il décrit, doit appartenir aux gigantomachies, et nous som- mes entièrement de l'avis de cet archéologue; quant aux (1) L. cit, Ka? Try juèy dydpéy otputyyobyTos Auoyoou , Téy dè yuya- x Ty Yyemoyiay Égooys Alyyäs, rposreodyras mer The oTpariäs, Tolg Tiror, ocuvébai méyyy. (2) Annales de l’Institut archéologique , tom. VII, p. 39. (3) On sait que l'égide appartient aussi à Jupiter, surnommé Ægiochus. Apollon, dans Homère ( Zliad., O, 229 : Q , 20). Junon Sospita à Lanu- vium (Cic., de Nat. Deorum , 1, 29), Dionysus Mélanégis à Hermione et à Athènes (Paus., IL, 35, 1; Suid. et Etym. M. ». Azaroûpia et les Furies dans Eschyle ( Septem contra Theb. 701, ed. Schütz) portent l’égide. Cf. la Nouvelle Galérie mythologique , p. 30 et suiv , publiée par M. Ch. Le- normant, dans le Trésor de Numismatique et de Glyptique. (4) Cat. étrusque, n° 185. Ce vase, aujourd’hui au Musée britannique, a été publié par M. Jughirani, Pütture di vasi fittili, tav. XLI; cf. V'Étite des monuments céramographiques , pl. VIL. Une amphore repré- sentant d’un côté Minerve et deux géants, et de l’autre Mars également avec deux géants , a été publiée par M. le baron Judica, Ant. di Acre, tav. XXII, (32) deux déesses, le savant allemand croit que l’une est Mi- nerve, l’autre Diane. Le costume de Diane est connu par une foule de représentalions anciennes. Si cette déesse a des rapports avec les Amazones, fondatrices du temple d'Éphèse (1), si en Laconie elle est associée à l’Apollon Amazonius (2), si quelquefois elle est revêtue de la tunique ialaire, comme sur une amphore à figures noires du musée impérial de Vienne (3), du moins jusqu’à ce jour, nous n'avons jamais vu ni l'égide ni le casque au nombre des armes que porte Diane. Il résulte donc de la comparaison du sujet figuré sur le lécythus sicilien , avec celui peint sur l'hydrie de Vulci, que c’est bien réellement une double Minerve qu'on a voulu représenter dans ces deux compo- silions. On connaît une foule de miroirs étrusques, qui mon- trent les deux Dioscures placés en face l’un de l’autre. Sur un beau miroir inédit du musée britannique , on voit deux Minerves dans la même pose que l’on donne ordinaire- ment aux Dioscures. Ici, les boucliers, les lances, les cas- ques, les égides , ne laissent subsister aucun doute, quant à la déesse que l'artiste a voulu figurer; ces armes caraclé- risen! parfaitement Minerve. (1) Paus., IV, 31, 6. Cf, sur les rapports de Diane avec les Amazones, Gerhard, Auserlesene griechische Vasenbilder , s. 150. (2) Avec le surnom d’Astratia. Paus, III, 25, 2. Cf. dans les Mon. inéd. de L’hist. arch., tom. I, pl. LVIT À, un vase peint qui fait partie de ma collection, et la dissertation de M. Panofka, Ann. de l’inst. arch., tom V, p. 255 et suiv. (3) Millingen, Ancient uned. monum. ; pl IX; cf. L'Élite des mon. cé- ramograph., pl. VI. Sur les deniers de la famille Hostilia (Morell. Fam. Hostilia, no 2) Diane est revètuc d’une tunique talaire. Parmi les statues qui représentent Diane dans ce costume , on peut citer celle d'Hercula- num, Raoul Rochette, Peintures inédites, pl. VII. Te M mt :2 (33 ) Maintenant, si nous consultons les monuments numis- matiques sur lesquels paraissent des divinilés bicéphales, nous trouvons d’autres arguments en faveur de notre opi- nion sur la double Minerve. Ce ne sont pas les monnaies italiotes seules qui nous montrent la double tête soit bar- bue , soit imberbe de Janus. Plusieurs médailles grecques, frappées pendant l’antonomie, nous font voir des têtes analogues à double face, et il n’est pas possible de penser que ce soit à l'influence des Romains que l’on doive attri- buer ces types. On remarque le dieu bicéphale sur les mé- dailles de Catane (1), de Thessalonique (2), d'Amphipolis(3), d'Athènes (4), de Panorme (5) et des Étoliens (6). Sur les monnaies de l’île de Thasos paraît la tête de Silène à deux faces; au revers deux amphores en sens inverse (7). Des hermès doubles en marbre nous font connaître les têtes réunies de deux divinités mâles et barbues (8), et quelque- fois la face barbue d’un dieu à cornes de bélier adossée à celle d’un dieu jeune et imberbe à cornes de taureau (9). (1) Mionnet , Descrip. de médailles antiques ,t. X, p.227, no 156. Cf. la Nouvelle Galerie myth., pl. I, n° 6. (2) dem, t. 1, p. 492, n° 319 et suivants; Mouv, Gal. myth., pl. I, nos 7et8, (3) Idem , t.1, p. 465, no 140; Nouv, Gal. myth., pl. IL, n° 9. (4) Hunter, Num, populorum, tab. X, 26; Mionnet, t. INT, suppl, p.537, ne 5. Cf. Visconti, Mus. Pio Clem., t, VI, tav. B. III, 6. (5) Mionnet, t. 1, p. 279, nos 616 et 617 ; Nouv. Gal. myth., pl. IL, n° 11. Là c’est au-dessous d’un bélier qu’on voit la double tête, On sa- crifiait un bélier à Janus.Ambrosch, Studien und Andeutungen im Gebiet des altrümischen Bodens und Cultus, t. 1, p.12. (6) Zdem, t. IE, p.88, n° 16. (7) Zdem, t. 1, p.434, no 26, et 1. IT, suppl, p. 545, et sur la pl, no VIII. (8) Visconti, Muse, Pio Clem., t. V1, tav. VIIL. (9) Zdem, ibid. ,t, V, tav. A. LIL, Il existe dans la collection de M. Ie Tom. var. 3 (34) D'autres hermés réunissent une tête mâle à une tête fé- minine, C'est ainsi que sont représentés Apollon et Diane(1), Ariadne et Bacchus (2). Des vases en forme de tête et à deux anses offrent la face d’un satyre ou d’un Silène acco- lée à celle d’une jeune fille (3). Sur les médailles de l’île de Ténédos , nous remarquons aussi une tête mâle et barbue, unie à celle d’une femme (4). On a reconnu avec raison dans ce type soit Tenès et Hémithéa, soit Jupiter et Junon(5). Mais, si d’un côté, les monuments anciens nous montrent souvent deux têtes mâles et plus rarement la réunion d’une tête mâle et d’une tête féminine, d'un autre côté, certaines médailles nous font connaître des têtes de femme à double comte de Pourtalès-Gorgier à Paris, deux hermès semblables à celui publié par Visconti. (1) Voir mon Cat. Beugnot , nos 287 et 288. (2) Hermès inédit du musée de Volterra, Cf. aussi les doubles hermès représentant plusieurs divinités, publiés par M. Gerhard, And. Hild- werke , taf. ccexvItT, GCCxXIX und cccxx. (3) Cat. Durand , n°5 1256 et 1257. Il existe des tètes semblables dans plusieurs collections, et notamment au musée du Louvre et au musée Blacas. On peut y voir soit Pan et Écho, soit, comme le pense M. Ch. Le- normant (Cat. Durand, L. cit.), Alphée et Aréthuse. A la fable d’Alphée on peut comparer celle de Jupiter et d’Antiope. Souvent les fleuves sont taurimorphes ; suivant l’opinion de M. Lenormant, Alphée aurait pu être représenté sous la forme d’un satyre. Or, dans la fable d’Antiope, Jupiter se métamorphose tantôt en sutyre, tantôt en ta@reau.(Myth. lat. Vatican.) 11, 74. Jupiter in satyrum, vel ut alii dicunt, in tuurum versus. Cf. Lactant. ad Stat. Theb. VIT, 189, Voyez aussi R. Unger, Thebana Pa- radoza, t.1, p.372, — On connaît plusieurs vases qui représentent les têtes réunies d’Hercule et d’Omphale. Caylus, Æecueil d’antiquités, t. II , pl XXVII, 1 et 2. (4) Au revers la bipenne Mionnet, t. IL, p. 672; Nouv, Gal. myth., pl. IT, no 12. (5) Cf, Lenormant , Vouv, Gal. myth., p. 8. En << ( 35 face. Les monnaies de Rhegium (1), de Lampsaque (2), de Sy- racuse (3) et d'Uxentum (4), nous fournissent ce Lype. Les grandes déesses paraissent sur quelquesmonuments (5), sous la forme d’Antevorta et Postvorta (6), les mêmes qu’Adeona et Abeona (7). Dans le même ordre d'idées rentre la repré- senlalion rare el curieuse d’un vase de bronze de la collec- tion de M. Fejervary à Éperies, en Hongrie. M. Ch. Lenormant a cru reconnaître dans ce bronze les têtes réunies d'Hippa ou de Déméter Erinnys et de Perséphore (8). Hippa (9) est caractérisée par un mors de cheval placé dans la bouche et rattaché à la tête. La médaille d'Uxentum, citée plus haut, a pour type la double tête casquée de Minerve, Que l’on com- pare celle représentation avec les deux chouettes figurées sur un grand nombre de médailles de diverses villes (10), (1) Monnet, t, 1, p. 200 et 201; Mouv, Gul, myth., pl. IL, no 13. (2) dem, t. 11, p.560, n°293; p.561, no 205 ; Nouv. Gal. myth., pl. I, n° 3 bis et pl. XXI, ns 1,2et4. (3) Zdem, t. 1, p.303 et 304; Nouv. Gal. myth., pl. XXE, n° 5. (4) Idem ,t. 1, p.149, no 480; Nouv. Gal. myth., pl. IL, n° 14. (5) Un vase peint dans le Recueël d’ Ant. de Caylus, t. IL, pl. XXVI,2; un vase de terre cuite au cabinet des médailles à Paris ; plusieurs vases gallo-romains , notamment dans la collection de M. L, De la Saussaye, à Blois. (6) Varr. ap. Aul. Gell. Noct. Att., XVI, 16 ; Macrob., Saturn. 1, 7, Ovid., Fast., 1, 633. (8) S. Augustin., de Civ. Dei, IV, 21. (7) Voirmon Cat. Durand, n° 1929. (9) Orph. Hymn., XLIX, ed, Hermann. Cf. la déesse Epona chez les Latins. Juvénal, Sat. VIIT, 157; Plutarch., Parall, Gr. et Rom., t. VII, p 242, ed. Reiske. (10) Sur les médailles de Mélétopolis de Myrie, Mionnet , t. II, p. 569, no 352, Nouv. Gal. myth., pl. XXI, n° 8. Sur celles de la Béotie, Mion- net,t. HT, suppl. p.508, n° 42. Sur celles de Sigerem de la Troade, Mionnet, t, IT, p.671, n°262; Nouv. Gal. myth., p. XXI, n° 7, Toutes L36 ) et en particulier sur celles d'Athènes (1), et l’on conviendra que le type des deux chouettes, aussi bien que la tête cas- quée à double face des monnaies d'Uxentum, ont une par- faite analogie avec la double Minerve du vase de M. le comte du Chastel , avec celle représentée sur le lécythus sicilien, dont il a été question plus haut, et enfin avec les deux déesses armées du miroir conservé au musée britannique. Par tout ce qui précède on a pu comprendre que les di- vinités à double face, n’appartiennent pas exclusivement à l'Italie; des monuments grecs de divers genres nous mon- trent des types analogues, soit que la divinité prenne la forme mâle, soit qu’elle offre la réunion des deux sexes, soit enfin qu’elle apparaisse sous une forme féminine (2). Chez les Romains le personnage de Janus avait sa contre- partie féminine dans la déesse de Jana, qui, selon Ma- crobe (3), n'était autre que Diana. La nymphe arcadienne Atalante se présente dans la mythologie avec le caractère et sous les atiributs de Diane. Celte nymphe appartient encore à l'Étolie où elle prend part à la chasse du sanglier de Calydon (4). Or, sur les médailles des Étoliens, l'Étolie personnifiée figure avec le costume d’une Amazone, revêtue d’une tunique succincte, coiffée de la causia et assise sur des boucliers; une épée courte est suspendue à son côté, ces médailles offrent la dauble chouette à une seule tête ; sur ces mêmes médailles paraît la tête ou l’image de Minerve. (1) Mionnet, t. IUT, Suppl. p.566. Sur les monnaies d'Athènes les chouet- tes sont tantôt réunies en une seule, tantôt placées en face l’une de l’autre. Cf. la Nouv. Gal, myth., pl. XXI, nos 9 et 11. (2) Cf. les réflexions de M, Lenormant dans la Nouvelle Galerie myth., p. Set suivantes. (3) Saturn., 1,9. (4) Apollod., I, v.2. (37 ) de la main droite la déesse porte la haste , et de la gauche elle soutient une petite vicloire (1). On ne peut nier que cette déesse armée n’ait des rapports avec Atalante (2). Si l’on considère Atalante comme la Fortune des Étoliens ; on se rappellera aussi les nymphes Fortunes des villes (3), et les Amazones identifiées avec les villes elles-mêmes sur un grand nombre de médailles grecques frappées en Asie (4). De ces Fortunes on rapprochera encore Tarpéia qui , iden- tifiée avec Roma, devient, selon l’ingénieuse idée de M. Lenormant (5), la Fortune de la ville éternelle. Mais le nom de Jana nous renvoie aussi à la Junon des Latins (6). Cette déesse, sous le nom de Sospita , paraît ar- mée de la peau de chèvre, du bouclier et de la lance, sur les deniers de la famille Procilia (7). En Élide, à côté de (1) Millingen , Médailles inédites , pl. I, no 9, Le savant numismatiste anglais a fort bien expliqué cetype (1. cit. p. 39), en reconnaissant l'É- tolie dans cette déesse armée, Pausanias (X, 18, 7) nous apprend en effet que les Étoliens avaient consacré à Delphes une statue de femme armée (yuyzxés 4yaua dr Moméyys ) représentant l’Étolie, pour perpé- {tuer le souvenir d’une victoire qu’ils avaient remportée sur les Gaulois, la seconde année de la 125me olympiade. Cf, Paus. X,21 et 22. Dansle catalogue du musée Theupoli, le type de la médaille des Étoliensavait déjà été indiqué comme représentant une femme, ce qui nous paraît hors de toute contestation. Cependant Eckbel (Vu. vet. anecdoti, p.113) pré- férait voir ici Ætolus, Méléagre ou Appollon. (2) La statue d’Atalante au Vatican représente cette nymphe dans le costume d’Amazone, avec la tunique courte, Clarac, Hus, de sculpt. ant. et mod., pl. 809 , no 2027. (3) Lenormant , Nouvelles Annales, t.1, p.260 et suiv.; Vouv. Galerie myth., p.42. (4) Vaillant, Vum. Græc, ,p. 41, n° 16. Cf. la Nouv. Gal, myth , p.11, (5) Nouv. Gul. myth., p. 42. (6) Cf. Janus Junonius, Macrob, Saturn., 1, 15. (7) Morell. Fam, Procilia, nos 1 et 2, Cf. La statue du musée Pie Clé- mentin, Visconti, Mus, Pio, Clem., tom. II, tav. XXI (58 ) Leus Aréius (1), nous trouvons Héra Orhoouix qui se con- fond avec Enyo ou Bellone {2}. Enfin, au nombre des dées- ses guerrières , il ne faut pas oublier la Vénus armée de Gythère (3), de Sparte (4) et de Corinthe (5). Vénus se con- fond comme on sait avec Junon, et à cet égard on n’a qu’à citer l’Aphrodite-Héra des Lacédémoniens (6). Sur un mé- daillon de bronze du règne d'Hadrien, on voit le Jupiter du Capitole debout entre deux déesses casquées (7). Il faut avouer pourtant que ce médaillon semble avoir été retou- ché par une main moderne; il serait par conséquent témé- raire de donner une trop grande confiance à ce type, si d’au- tres médailles ne nous offraient pas des représentations analogues. Il nous sera donc permis de rapprocher de ces deux déesses casquées, celles qui se voient sur les deniers de la famille Egnatia (8). Là sont représentées Vénus ar- mée , accompagnée de l'Amour et Roma, la même que (1) Paus. V, 14, 6.Cf la V. G. Myth., p. 21 et 27. (2) Tzetz., ad Lycophr. Cussandr. 858, 614, 519. Cf, Enyo sur les mé- dailles de Philadelphie de Lydie. Mionnet, tom. IV, p.100, no 545; cf, la N. G. Myth., pl. XXX, n° 14. (3) Paus. IIT, 28, 1. Vénus, armée de l’égide et accompagnée de son nom, paraît sur un quadrige à côté de Neptune sur une amphore à fig. noires de la riche collection deM.Rogers à Londres. Broüdsted, À brief description of thirty-two greek vases, no XXIX. Cf. aussi ce que dit M. Millingen , sur le nom d'Ezeméa dans les Transactions of the Royal Society of Literature, tom. II, p. 139. (4) Paus. III, 15, 8; Lactant. Div. Instit., tom. 1, 20. (5) Idem, Il, 4, 7. Cf. les médailles de Corinthe, sur lesquelles Vénus paraît tenant un bouclier. Mionnet, tom. II, p. 182, n° 255. (6) Idem, IT, 13, 6. Cf. le char et les armes de Junon à Carthage, Virg. Æn., 1. 16-17. (7) Voir la W, G. Myth., pl. VIL, n°6, (8) Morell,, Zam. Egnatia, ne 5 et suiv. "L (39) Pallas ou Minerve, posant le pied gauche sur la tête de la louve (1). Les monuments et les témoignages anciens nous four- “issent donc plusieurs déesses armées, Minerve, Bellone, . Junon, Vénus et même Diane. Jusqu'ici, c’est d’après les monuments de l'antiquité figurée que nous avons tâché de reconnaître les traces d’une double Minerve. Maintenant il s’agit de savoir si les textes anciens nous fournissent quel- que tradition à l'appui de ce que nous avons dit. Nous avons d’abord la fable dans laquelle « Æihéné, après sa » naissance, est élevée chez Triton, qui a une fille du » nom de Pallas ; toutes deux se livrent aux exercices mi- » Hilaires. Mais un jour elles eurent une dispute, et Pallas » était sur le point de frapper Æthéné, quand Zeus, crai- » gnant pour sa fille, mit au devant d'elle l'égide. Pallas » effrayée, fixa sa vue sur l'égide , et Æthéné ayant frap- » pée, la fit tomber morte. Désespérée de cet événement , » Athéné fit un xoanon semblable à Pallas, lui mit sur » la poitrine l'égide qui l'avait effrayée, et pour honorer » sa compagne, consacra le oanon à Zeus (2). » Telle fut l'origine du Palladium selon Apollodore. Dans ce mythe, Minerve et Pallas sont deux person- nages distincts, deux compagnes qui, d’abord, vivent en- semble et vont à la guerre. Mais ensuite la discorde se met entre elles, el à cetle occasion il n’est pas inutile de rap- peler que Pallas est également le nom d’un géant, pére de Minerve, et combattu par cette déesse (3). Or, comme (1) Cf. La W. G. Myth., p.48. (2) Apollod. I, 12,3; Tzetz. ud Lycophr. Cassundr., 355. (3) Cic., de Nat. Desrum, UE, 23; Arnob “ue Gentes, AV, 14; Tzeta ad Lycophr. Cassandr., ( 40 ) l'a remarqué feu K. OIf. Müller (1), le géant Pallas devient un être multiple dans la guerre des Athéniens contre les Pallantides (2). Nous avons donc dans le personnage de Pallas le dualisme mâle aussi bien que le dualisme fémi- nin; et quant au Palladium, l’origine de cette ancienne statue se raitache aussi aux gigantomachies, si nous en croyons le témoignage du scoliaste d’Aristide (3), qui ra- conte que le Palladium tomba du ciel pendant le combat des dieux de l’'Olympe contre les géants. Une tradition analogue au récit d’Apollodore, et tirée du généalogiste Simonide, nous a élé conservée par l’auteur de VEtymologicum Magnum (4). La, Athéné et Jodamasont filles d'Itonus ; elles aiment l’art de la guerre à l’envi l’une de l’autre ; enfin elles ont une dispute et Jodama est tuée par Minerve. Ces deux récits confirment les données fournies par les monuments que nous avons examinés. On comprend main- tenant comment on a pu représenter deux déesses armées revêtues du costume de Minerve. Ces deux Amazones ne sont autres que Pallas ou Jodama et Athéné. Nous avons (1) Æyperboreisch Rômische Studien, s. 276 folg. (2) Schol. ad Aristophan. Acharn. 233; Plutarch., èn Thes. 13. (3) Ad Panath., p 103, ed. Frommel et tom. II ,p. 320, ed, Dindorf. On sait les rapports qui existent d’un autre côté entre la pierre de la mère des dieux et le Palladium. Voyez Lenormant, Vouvelles Ann., tom, 1, p.240 et 241, et ma Lettre à M. Gerhard dans les mêmes Annales, tom, I, p.552; Klausen, Æneas und die Penaten, tom. I, s.164 folg. (4) V. Trois... pyoi d'è à veveaéyos Euovidys, Iréyou Suvarépas vevéadeu dûo, ASyyäy na) Todéuay" à ÉtyAonulas Tÿy éTouayinÿy Es ep Thy els dARGRAG popfou, na dvapeSÿvar Ty Todéuay Ürd Ts "ASyyäs. Cf. Tzetz, ad Lycophr Cassandr., 355; K, 0. Müller, Æyper- boreisch, Roümische Studien, s. 292, D +9 à EE EEE "AND PPIF,] 2P UH2]7N4 (41) déjà fait observer que Diane peut être regardée comme une déesse guerrière; le personnage intermédiaire entre Diane et Minerve est la déesse Roma, qui a tantôt la tunique succincte des Amazones (1), tantôt la tunique talaire de Pallas (2). Quant à l’antagonisme des deux sœurs, on le retrouve également dans le mythe des Dioscures, image du dualisme mâle. Presque partout les deux frères s’assistent mutuelle- ment dans leurs entreprises ; mais à la fin ils en viennent aux mains et s’entretuent (3), comme Étéocle et Polynice, ou Romulus et Rémus. — M. Le directeur en levant la séance, a fixé l’époque de la prochaine réunion au samdi 6 février. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Rapport décennal des travaux de l’académie royale des sciences et belles lettres de Bruxelles, par M. A. Que- telet, secrétaire perpétuel. Séance publique du 16 déc. 1840. Broch. in-8°. Mémoires de l'institut royal de France. Académie des inscriptions et belles-lettres. Tome XIV, 2° partie. Paris, 1840. 1 vol. in-4°. (1) Visconti, Mus, Pio Clem., t. IL, tav.15; Clarac, Musée de sculp. ant. et mod. ; pl.765, no 1905, ù (2) Clarac, Z. cit., pl. 332, no 1903; pl. 468 , no 882, (3) Lactant. ad Stat. Theb, VIl, 412, Apud Spartam, aperto templo, codem tempore Castor et Pollux inter se dimicare visi sunt. Cf. la Revue numismatique , année 1889 , p. 93. (42) Séance publique et annuelle de l'académie royale des inscriptions et belles-leitres, du vendredi 25 sept. 1840, présidée par M. Raoul-Rochetle. Paris, 1840. Broch. in-4°. Annuaire de l’observatoire royal de Bruxelles, pour l'an 1841, par le directeur A. Quetelet. Bruxelles, 1840. 1 vol. in-18. | Annuaire de l’université catholique de Louvain. 1841. 5° année, Louvain, 1 vol. in-18. Mémoire sur la diathermansie électrique des couples métalliques, par M. le prof. Elie Wartmann. Genève, 1840. Broch. in-4. Recherches sur la nature d’un acide qui se forme pendant la maturité des fruits des espèces du genre corylus , etc., par F.-G. Leroy. Bruxelles. 1 feuille in-&°. Annales et bulletin de la société de médecine de Gand. Décembre 1840. 7° vol. , 12 livr. Gand, broch. in-8°. Annales d’oculistique publiées par F1. Cunier. T. IVe, 2° liv. Nov. 1840. Bruxelles, broch. in-&. Nouvelles archives historiques, philosophiques et lit- téraires. 2° année, tome IT, 4° livr. Gand, 1840. Br. in-&. Journal de la société de la morale chrétienne. T. XVIII, n° 6. Décembre 1840. Paris, broch. in-&°. Journal historique et littéraire. Tome VIE, 9° livr. Liége, 1840. Broch. in-6°. Le Magnétophile. 2° année, 10 déc. 1840. Bruxelles, 2 feuilles in-4°. Belgisch Museum, uitgegeven door J.-F. Willems. 4%° deel, 4 aflevering. Gent, 1840. Broch. in-&. Compte-rendu des séances de la commission royale d'histoire. Tome IV, 2° bulletin. Brux., 1840. Br. in-8e. BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1841. — No 2. Séance du 6 février. M. le baron de Stassart, vice-directeur, occupe le fauteuil. M. Quetelet , secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. Le secrétaire donne lecture d’une lettre qu’il a reçue de M. A. Bravais, officier de la marine française et qui faisait partie de l’expédition scientifique du Nord. Cette lettre contient de nouveaux renseignements au sujet des aurores boréales et des averses d'étoiles filantes, dont il a été parlé dans les Bulletins de l'académie. « La pluie météorique du 7 décembre 1838 , dont parle To. vu. 3 (44 ) M. Herrick (1), a été remarquée par nous à Bossekop, écrit M. Bravais. Je ne pourrais vous dire le nombre total des mé- téores aperçus; mais ce que je me rappelle très-bien, c’est qu'ils divergeaient presque tous du même point du ciel, situé entre les constellations de Persée, Céphée et Androméëde, vers 7 à 8 heures du soir ; ce point pourra être déterminé avec beaucoup d’exactitude, puisque nous avons noté les points de départ et d'arrivée de chaque méléore. Ainsi voilà un phénomène vu à la fois à New-Haven, en Chine, en Angleterre, au Cap-Nord et en France à Toulon (par M. Flaugergues), c’est-à-dire à peu près dans tout l’hé- misphère nord, ce qui donne une grande étendue à la nuéec. » En ce qui concerne le nombre des aurores boréales, je vous signalerai aussi leur permanence presque habituelle à notre poste d’hivernage, puisque, sur 200 nuits, nous en avons vu 153 fois; je pourrai plus tard vous en donner la liste, si vous le désirez. » M. Argelander, actuellement professeur à Bonn, en a observé un grand nombre pendant son séjour à Abo en Fin- lande. » Nos observations confirment en général celle loi que, dans les nuits à éloiles filantes, on peut s'attendre à des aurores boréales; car si, à la vérité, la nuit du 7 au 8 dé- cembre 1838 ne nous a rendus témoins que d’une aurore boréale d'éclat ordinaire, la nuit du 2 au 8 janvier 1839, fort remarquable pour nous par le nombre de ses étoiles filantes, nous a montré une très-belle aurore boréale, la ! (1) Page 140, 2e partie du tome VIT des Bulletins, séance du 17 oc- tobre 1840. ( 45 ) plus belle peut-être des 153 que nous avons vues. Dans les nuits du 12 au 13 et du 13 au 14 novembre 1838, nous ayons aussi observé deux aurores boréales fort belles et beaucoup plus australes que de coutume. » Quant à ce qui concerne la périodicité dans les au- rores boréales d'octobre, voici ce que mentionnent nos observations pour octobre 1838 : Le 17 octobre , belle aurore, colorée extraordinairement. Le 18, 19 et 20 octobre, temps couvert. Le 21 octobre, couvert ; apparence d’aurore. Le 22 octobre, assez belle aurore boréale. » Les aurores de celte même période ont été très-belles dans le Nord pendant l’année 1839, d’après les observa- tions qui nous ont été communiquées par les ingénieurs des mines de cuivre situées près de Bossekop. » — L'académie reçoit les ouvrages manuscrits suivants: 1° Notice sur René-François Sluse, par M. l'avocat Van Hulst de Liége. (Commissaires: MM. Morren et Que- telet); 2 Théorèmes relatifs à la théorie des parallèles , par M. Seghers. (Commissaire: M. Pagani). — Le secrétaire met ensuite sous les yeux de l'académie, de la part de M. G. Smits, un instrument destiné à exécuter des dessins de perspective , et désigné par l'inventeur sous le nom de coordonnateur perspectif. L'œil, placé en un point fixe, observe les différents points dont on veut mé- surer les positions relatives, au moyen d’un second point - mobile donné par deux fils croisés. Le petit châssis qui » porte ces fils croisés, peut glisser le long d’une régle gra- ( 46 ) duée , qui se meut elle-même perpendiculairement à une seconde règle graduée. On mesure ainsi les deux coordon- nées rectangulaires de chaque point que l’on veut mettre en perspeclive. CONCOURS DE 16841. L'académie avait proposé, pour le concours de 1841, cinq questions dans la classe des lettres, et huit dans la classe des sciences. Le secrétaire annonce qu'il a reçu, en réponse à ces questions, les mémoires suivants: CLASSE DES LETTRES. 1° Sur la troisième question : On demande un mémoire sur la vie et les écrits de Jean-Louis Vivès, professeur de belles-lettres à l’université de Louvain, et l’un des savants les plus célèbres du XV 1% siècle, en rattachant ce sujet à l'histoire littéraire de la Belgique, à cette époque. Un mémoire portant l'inscription : Sine querela Hoc est symbolum nostrum. (J. G. Vives, Satellitia). Commissaires : MM. Roulez, le chanoine De Ram et le baron De Reiïffenberg. 2° Sur la quatrième question : Quel était l’état des écoles et autres établissements d'instruc- tion publique en Belgique, depuis Charlemagne jusqu'à la fin du XV11%e siècle? Quelles élaient les matières qu’on y enseignaît, les méthodes qu'on y suivait , les livres élémentaires qu'on y em- (4F) ployait, et quels professeurs s’y distinguèrent le plus aux diffé- rentes époques ? Un mémoire portant la devise : Quod munus reipublicæ afferrae majus meliusve possumus, quam si docemus atque erudimus juventutem, (Crc.) Commissaires : MM. le baron De Reiffenberg, le baron Falck et Cornelissen. CLASSE DES SCIENCES. 1° Sur la première question : Un mémoire d'analyse mathématique dont le sujet est laissé au choix des concurrents. Un mémoire avec l'inscription : (Vos numerus sumus, Commissaires : MM. Pagani, Timmermans et Dandelin. 2° Sur la deuxième question : Déterminer par des expériences si les poisons métalliques , tels que l'arsenic blanc (acide arsénieux ), enfouis dans un terrain cultivé , pénètrent également dans toutes les parties des végétaux qui y croissent, et entre autres dans les graines des céréales , et s’ily a, d’après cela, du danger pour la santé publique de ré- pandre de l'acide arsénieux et d'autres poisons analogues dans les champs , pour détruire les animaux nuisibles. Deux mémoires : 1° Un mémoire avec l'inscription : La chimie recule de jour en jour ses bornes; elle embrasse main- tenant toutes les sciences physiques, et l’agriculture est peut- être une de celles qui auront le plus à s’applaudir des succès de la chimie, (Lavoisien. ) (48) 2° Un mémoire avec l'inscription : Les racines des plantes sont des filtres trop serrés pour qu’elles puissent absorber d’autres substances que des fluides. Si elles udmettent des solides, il faut qu’ils soient tellement atténués, tellement divisés, que leur diffusion dans leliquide ait tous les caractères d’une véritable dissolution. (Tu. Saussure, Rech. chèm. sur la végétation). Commissaires : MM. Martens, De Hemptinne et Van Mons. 3° Sur la huitième question : Ezxposer et discuter les moyens les plus convenables pour éta- blir, dans les lieux habités, une ventilation appropriée à leur destination et à la température qui doit y être maintenue. Deux mémoires : 1° Un mémoire avec l'inscription : Il faudrait une disposition qui permit de chauffer en hiver, et de raffraichir en été. 2° Un mémoire avec l'inscription : Zythouvles Etpyoste réyra. Commissaires : MM. Cauchy, De Hemptinne el Crahay. Un anonyme écrit à l’académie pour lui demander de conserver dans son prochain programme la question sui- vante, à laquelle il préparait une réponse qu’il n’a pas eu le temps de terminer. Faire la description des coquilles et des polypiers fossiles des terrains ardoisier , anthraxifère et houiller de la Belgique, et donner l’indication précise des localités et des systèmes de roches dans lesquels ils se trouvent. (49 ) Il présente en même Lemps un aperçu des coquilles fos- siles qu’il a déjà eu occasion de reconnaître. Commissaires : MM. Cauchy, D'Omalius et Dumont. L'académie a reçu de plus, dans la dernière séance, un mémoire en réponse à la quatrième question des sciences, concernant la théorie de la formation des odeurs dans les fleurs, et portant pour inscription : Toute théorie qui se trouve en contradiction avec un fait bien observé, est fausse; tout fait qui est en contradiction avec une théorie rigoureusement démontrée , a été mal observée. L'auteur a négligé de joindre à son mémoire les planches explicalives du texte. = Commissaires : MM. Morren, Dumorlier et Martens. RAPPORTS. — Rapports sur lu qualité du papier d'impression. L'académie, dans une de ses séances précédentes, avait chargé MM. De Hemptinne, Martens, Cauchy et Morren, de s'occuper de l'examen des papiers qui servent à ses impres- sions. Celle question, toute spéciale, ayant donné lieu à quelques observations qui ont paru d’un intérêt général, l'académie a résolu de publier les rapports de ses commis- saires qui les renferment. Rapport de M. Martens. Dès qu’on eut reconnu au chlore la propriété de détruire les matières colorantes organiques, on ne tarda pas à en ( 50 ) faire l'application au blanchiment des loiles, des chiffons et de la pâte de papier; mais on remarqua aussi que les matières ainsi blanchies présentaient souvent moins de so- lidité, que si l’on n’eût pas employé cet agent puissant de décoloration. On crut cependant que cet inconvénient n'é- tait qu’accidentel, et ne provenait que du peu de soin avec lequel l'application du chlore avail eu lieu. Ainsi, comme le chlore décolore en s’emparant de l'hydrogène de la ma- tière organique el en se transformant en acide chlorydrique, on pensa que c’élait à raison de cet acide produit que le blanchiment par le chlore pouvait devenir nuisible aux tissus ; mais qu’en enlevant promptement cet acide par des lavages ou en le neutralisant par des alcalis, on n'avait pas à craindre une diminution notable de solidité dans les tissus blanchis au chlore. Plus tard, diverses observations apprirent que le chlore, en décolorant, ne se borne pas toujours à enlever une certaine quantité d'hydrogène aux matières organiques , mais qu’il prend souvent la place de ce dernier, en se combinant avec la malière organique suivant la loi dite des substitutions. C'est ainsi que la cire jaune, en se décolorant par le chlore, prend exactement autant de chlore en volume qu'elle perd d'hydrogène ; ce qui rend même la cire ainsi blanchie impropre à la confection des bougies, sa combustion donnant une fumée chargée d'acide chlorhydrique. Robiquet a observé d’un autre côté que certaines malières colorantes végélales, en se décolorant par le chlore, entraient en combinaison avec une partie de ce dernier. Il est donc probable que , dans le plus grand nombre de cas de décoloration par le chlore, une parlie de cel agent entrera en combinaison avec la ma- tière organique déshydrogénée. Or, de tels composés orga- niques chlorurés sont ordinairement peu stables, surtout nl (51) si, comme cela a lieu ordinairement , ils renferment en- core de l'hydrogène, qui tend toujours à réagir sur le chlore présent et à former avec lui de l'acide chlorhy- drique. D'après ces considérations, il n’esl sans doute pas sans intérêt de rechercher si le papier , qui a été fait avec une pâte blanchie au chlore ou aux chlorures d’oxydes, ne con- tiendrait pas une partie de chlore en combinaison intime, que les lavages ne peuvent pas enlever ; et s’il en était ainsi, on pourrait, je pense, affirmer que ce papier présente moins de chances de durée que celui qui ne contient pas ce puissant agent de réaction. C’est dans cetle vue que j'ai cru devoir examiner les deux qualités de papier qui m'ont élé soumises par l'académie. Voulant m’assurer d'abord si les papiers en question étaient acides ou alcalins, j'en ai mis des bandes, préala- blement humectées, entre du papier de tournesol bleu d’une part, et du papier de Fernambouc de l’autre; le tout ayant élé soumis à la presse pendant 26 heures, j'ai pu constater au bout de ce temps que le papier n’élait ni acide ni alcalin. J'ai fait bouillir séparément, pendant une demi- heure, avec un peu d’eau distillée, une partie de chacun des deux papiers, le liquide filtré était parfaitement neutre et ne précipitait, ni par le nitrate d'argent, ni par lin- fusion de noix de galle ; mais il bleuissail intensément par l’eau d'icde. D'où j'ai dû couclure: 1° que les deux pa- piers en question ne renfermaient aucun acide ni aleali, qui pourrait, à la longue ; attaquer leur tissu ; 2° qu'ils ne contenaient pas de chlore libre ni aucun chlorure so- luble; 3° qu’ils n’ont point été collés à la gélatine, mais bien à l'amidon ; ce qui, comme on sait, est un collage plus économique, mais aussi bien moins bon que le col- (52) lage à la colle-forte. Toutefois , je ne saurais positivement déclarer que le papier collé à l'amidon, quoiqu'inférieur en qualité au papier collé à la gélatine, soit moins durable que ce dernier. Il est bien vrai que celui-ci présente gé- néralement plus de corps et paraît offrir plus de solidité. D'après cela, et comme le papier est en général d'autant plus fort qu’il est mieux collé, il serait possible que le pa- pier collé à la gélatine fût plus durable que celui qui n’a été collé qu’à l’amidon, et, sous ce rapport , l'académie pourrait, je pense, exiger que, pour ses publications, on fit usage de papier collé à la gélatine plutôt que de papier collé à l'amidon. : Il me restait à constater si le papier pouvait contenir du chlore en combinaison. J'ai déjà dit qu'aucun des deux ne contenait du chlore à l’état de liberté, ni à l’état de chlo- rure soluble. Après en avoir brûlé une partie, le résidu de la combustion ne m’a pas non plus offert de composé chlo- ruré, même aprés l'avoir incinéré avec du nitre pur. De sorte que , si le papier contient du chlore, il faut que celui-ci s’y trouve combiné à la matière organique, et se soit dissipé pendant la combustion à la manière de celui de la cire blanchie au chlore. Pour juger s’il en était ainsi, J'ai incinéré dans un creuset d'argent avec 15 à 20 grammes de nitre pur, un quart de feuille du papier de la 2° qua- lité, pesant 415 centigrammes. Ici le chlore ne pouvait s'échapper à l'état d'acide chlorhydrique, puisque la po- tasse du nilre qui se décompose dans la combustion, de- vait le retenir. C’est aussi ce qui a eu lieu; le résidu de la calcinalion ayant élé dissous dans l'eau et la solution filtrée, qui était alcaline, ayant été sursaturée par de l'acide nilrique pur, a donné avec le nitrate d'argent un précipité de chlorure qui, recueilli, lavé et calciné, pesait 36 mil- (55) ligrammes; ce qui correspond à 9 milligrammes de chlore. Ayant traité de la même manière un quart de feuille du papier de la première qualité, pesant 423 centigrammes, il ne m'a fourni que 5 milligrammes de chlore à l’état de combinaison avec la matière organique. Ainsi l’un et l’autre des deux papiers examinés ne con- tient pas 4 de son poids de chlore. Une aussi petite quantité de chlore ne saurait, ce me semble, inspirer au- cune crainte sur la solidité de ces papiers. On peut même, je crois, en inférer que le chlore, dans l'emploi qu'on en a fait comme agent décolorant, n’a pas agi sensiblement sur le ligneux qui fait la base du papier; mais seulement sur la matière colorante qui lui était associée et qui, comme on sait , est étrangère à sa nature. S'il en est ainsi, on doit admettre que le procédé de décoloration au chlore, em- ployé avec précaution pour blanchir la matière première du papier, ne saurait être nuisible à sa solidité, à moins de supposer que, lors de la décoloration, le chlore puisse déshydrogéner ou attaquer fortement le ligneux du papier, sans s’y combiner et sans laisser ainsi des traces matérielles de son action destructrice. Pour juger si tel pourrait être effectivement le mode d'action du chlore sur le papier, j'ai placé deux larges bandes bien mouillées de notre pa- pier d'impression, pesant 141 centigrammes, dans un fla- con de 2 litres plein de chlore gazeux, et les ayant retirées au bout de deux jours, j'ai remarqué qu'il n’y avait que trés-peu de chlore disparu. Le papier soigneusement lavé pour entraîner l'acide chlorhydrique et le chlore adhé- rents, puis séché, a été ensuile incinéré avec du nitre pur dans un creuset d'argent, et, en suivant le procédé indiqué plus haut, j'ai reconnu qu'il contenait environ 553 de son poids de chlore combiné à la matière organique , c'est-à- (54) dire le double au moins de celui qui s’y trouvait avant l'expérience. Ainsi le chlore, en agissant sur le ligneux qui fait la base ou le tissu du papier, s’y combine effectivement, probablement en se substituant à l'hydrogène enlevé; de sorle que du peu de chlore que j'ai trouvé à l’état de com- posé organique dans notre papier d'impression, je crois pouvoir conclure que le tissu de ce dernier n’a point éprouvé d’altération notable de la part de ce puissant agent de décoloration. Rapport de M. De Hemptinne. Mon honorable collègue, M. Martens, s'étant occupé, dans son rapport, du chlore et des chlorures employés dans la fabrication du papier , j'ai cru qu’il était inutile de faire de nouvelles expériences sur ce point. Mais comme l’on ajoute quelquefois au papier des substances terreuses pour lui donner de la blancheur, de la consistance ou du poids, je me suis assuré, par l'analyse, que les échantillons qui nous avaient élé soumis, n’en contenaient pas une quan- tité notable. Quant à l'opération du collage, je ne puis me pronon- cer, pour le moment, sur la garantie qu'offrirait pour la durée du papier l'emploi de telle ou telle matière. Rupport de M. Morren. Mes honorables confrères MM. Martens et De Hemptinne s'étant chargés d'examiner le papier servant aux impres- sions de l'académie, le premier , sous le rapport de son col-: lage et de son blanchiment, le second, sous celui des malières calcaires qu'il pourrait contenir, je me suis oc- ( 55 cupé plus spécialement des matières premières qui ont servi à sa fabrication. Le papier, dit M. Piette (Truite de la fabrication du papier, pag. 16), est un produit de substances filamen- teuses végélales extrêmement divisées par la trituration. Je conteste la justesse de cette définition. Le papier est un feutre où tout ce qui a servi à le faire, est encore re- convaissable après sa fabrication. Il n’est pas un seul élé- ment, soit végétal, soit animal, propre à faire du papier, qui ne puisse facilement se déterminer après coup. La dis- section du papier doit se faire au microscope; elle révèle à l'instant la nature de ses matériaux. Ces matériaux ne sont pas loujours des fibres végétales. Il y a du papier formé de poils de plantes, d’autres de fils de soie ; le prétendu pa- pier de riz est une moelle d’Æschynomena où toutes les cel- lules sont visibles et en place, etc. En Belgique , le papier se fabrique surtout avec du lin, du chanvre et du coton. Le pleurenchyme du lin et du chanvre est la substance qui forme les deux premiers, et ce pleurenchyme est fort dif- férent dans le chanvre de ce qu'il est dans le lin. Le papier de coton est formé de poils plats et rubannés, Ce dernier est moins durable que le papier de lin, parce que les poils de coton ont moins de ténacité et de force que les fibres pleurenchymaleuses du lin et du chanvre. L'académie a donc intérêt à ne pas se faire imprimer sur coton. Mais, la la compagnie peut être tranquille; je n’ai pas découvert une brindille de coton dans le papier de M. Hayez. Le papier de chanvre est moins beau que le papier de lin. Je ne crois pas que l’un soit moins durable que l’autre. La sécurité qu'on doit chercher dans ces papiers repose sur l'absence de tout parenchyme, car celui-ci est bien moins solide que le pleurenchyme. Le papier trop paren- ( 56 ) chymateux se déchire facilement, il se désagrége par l’hu- midité. Au contraire, le papier pleurenchymateux où les fibres sont loin d’être arrivées à une extrême division par la trituration , résiste à la traction et à l'humidité. Le pa- pier de l'académie, première qualité, est du papier pleu- renchymateux, qui n’offre aucune chance de destruction prochaine; celui de deuxième qualité est plus destructi- ble ; il est moins pur. Celui-ci est du papier de chanvre et de lin mélangés , mais le lin y est surabondant ; le papier n° 1 , est formé de lin pur. Je me suis occupé de la délerminalion des caractères microscopiques des malières papyrantes, qu'on me par- donne ce mot, et j'aurai l'honneur de présenter un mé- moire sur la dissection du papier, à l'académie. En attendant que j'aie fini la rédaction de ce mémoire, je puis dire que, dans mes prévisions, les collections aca- démiques ne sont destructibles que par les causes ordinai- res et connues, contre lesquelles il est du devoir de tout bon bibliothécaire de prendre ses précautions. Électricité. — MM. Crahay et Quetelet, chargés d'exa- miner la nole présentée à la séance précédente par M. J.-A. Van Melsen de Maestricht, sur une nouvelle batterie gal- vanique, demandent son insertion dans le Bulletin de l'académie. « La pile décrite par M. Van Melsen , fait observer M. Crahay, revient pour le fond à la modification appor- tée par Faraday à la pile de Wollaston , sauf que M. Van Melsen emploie , pour séparer les cuivres des couples suc- cessifs , des carreaux de verre au lieu de papier verni dont Faraday fait usage dans le même but. En outre, M. Van Melsen a adopté le zinc amalgamé. Les résultats très-sa- (5m) tisfaisants oblenus avec la balterie galvanique du cabinet de physique de l’université catholique , el dont quelques- uns sont rapportés dans la notice, comme aussi ceux que l’auteur dit avoir produits avec le pelit instrument qui lui appartient , rendront, à mon avis, cette espèce de bat- terie très-recommandable. » PHYSIQUE. Notice sur une nouvelle batterie galvanique, par J.-A. Van Melsen de Maestricht. En m'occupant d'expériences d'électricité galvanique, je fus conduit à rechercher la forme à donner à une pile ou batlerie qui, à égalité de nature et de grandeur des ‘éléments, produisit des effets plus énergiques que ceux que l’on obtient des piles ordinairement employées, et qui fût d’une manipulalion moins embarrassante. La disposition à laquelle je m’arrêtai, et que j'exécutai, remplit complé- tement mon attente; depuis deux ans que j'en fais usage, elle a continué à travailler de la manière la plus satisfaisante. Deux autres piles construites depuis, d’après le même mo- dèle, mais sur une échelle plus grande, produisent égale- ment des effets propres à confirmer mon opinion sur les avantages qui J'ai cru reconnaître dans celle combinaison. J'ai pensé qu'il ne serail.pas sans quelqu’utilité de faire connaîlre cette forme de pile, et en conséquence, je prends la liberté de transmettre à l'académie les détails suivants, sur sa construction el sur ses effets. ( 58 ) Les éléments, cuivre et zinc, de celle pile, sont disposés comme dans la combinaison de Wollaston; c’est-à-dire que le cuivre, soudé au zinc dans chaque couple, va embrasser le zinc du couple suivant, de manière à être en regard avec les deux faces de cette plaque, mais sans contact avec elle (fig. 3). Elle diffère de la pile de Wollaston en ce que les lames métalliques sont beaucoup plus rapprochées les unes des autres que dans celte dernière; elles ne s’y trouvent qu’à deux millimètres de distance, et sont maintenues ainsi par des morceaux de liége interposés entre les plaques de zinc et celles de cuivre, tandis que les plaques de cuivre des éléments consécutifs, sont séparées par des carreaux de verre de même étendue que les plaques. Elle se distingue encore de la pile de Wollaston en ce que, au lieu de faire plonger chaque paire dans un vase particulier contenant le liquide acidulé , la pile entière est immergée dans une seule auge continue, sans cloisons. Tous les couples sont placés dans une espèce de cadre de boïs, soigneusement verni, dans le- quel ils sont facilement retenus , sans qu'il soit nécessaire de les attacher par des vis à une barre de bois, ainsi qu’on est obligé de le faire dans la combinaison à la Wollaston (fig. 2). Cette disposition présente encore l'avantage de facili- ter beaucoup le désassemblage des éléments. Les couples, réunis dans le cadre, sont descendus tous à la fois dans le liquide acidulé renfermé dans l’auge ; j'ajouterai encore que les lames de zinc sont amalgamées avec soin. La pile que je construisis, il y a deux ans, consiste en 19 couples , dont les lames de zinc ont 11 ? centimètres de longueur sur 8 de largeur. Celles de cuivre ont la même lar- geur sur une longueur à peu près double, pour se replier au- tour des lames de zinc. Elles sont soudées aux lames de zinc du couple précédent par un prolongement étroit (fig. 1). LL. LE, ( 59 ) Ce petit instrument , qui n’a qu’une section horizontale de 351 centimètres carrés, qui ne consomme que peu d'a- cide et une fort pelile quantité de zinc, produit des effels très-énergiques. Plongé dans un mélange de 60 parties en volume d’eau , une d'acide nitrique et autant d’acide sulfu- rique, il fait rougir le charbon de bois avec une lumière dont les yeux peuvent difficilement supporter l'éclat, Un fil de fer de ? millimèire d'épaisseur sur 35 centimètres de longueur, rougit sur toute son étendue. Quand le fil n’a que 25 centimètres de longueur, il acquiert un haut degré d'incandescence et ne larde pas à être dispersé en globules. La décomposition de l’eau est opérée avec une très-grande rapidité. Les deux batteries galvaniques que j’ai construites pour l'université catholique , d’après le plan de celle ci-dessus décrite, mais sur une échelle plus grande, offrent des effets proportionnés à leurs dimensions. Celle du cabinet de phy- sique consiste en 52 couples, dont les lames de zinc ont 16 % centimètres de largeur sur 20 de hauteur, Par son moyen, un fil de platine de 4% de millimètre d'épaisseur sur 45 centimètres de longueur, fut mis en incandescence avec un éclat extraordinaire , et tomba en sept morceaux aux extrémités desquels le métal fondu s’aggloméra en boules. Un fil d'argent de 4% d'épaisseur sur 40 centimé- tres de longueur, rougit fortement et tomba en fragments. Un filde fer de 1,22 d'épaisseur sur 40 centimètres de longueur , fut porté rapidement à la plus vive ignition , et se réduisit en quatre morceaux , dans lesquels en plusieurs endroits le fer fondu s'était ramassé en gros globules. Lors de cette dernière expérience, la batterie avait déjà travaillé depuis longtemps, et élait très-affaiblie, Au début, on avait, afin d’exciter une étincelle, rapproché jusqu’au con- Tom. var. 5 ( 60 ) tact les deux lames de cuivre qui servent de conducteurs, les extrémilés rapprochées se soudérent incontinent en- semble, au point qu'il fallut employer un certain effort pour les séparer. Pour comparer cette pile, quant à l'intensité des effets calorifiques avec celle de Daniell à force constante, j'ai construil deux couples de même grandeur; l’un était sem- blable à ceux décrits plus haut ; dans l’autre la lame de zinc, pareillement en regard de celle de cuivre par ses deux faces, en élait éloignée à la distance de 6 millimè- tres, afin de pouvoir l’entourer d’un sac fait de vessie, et dont les paroïs étaient tenues écarlées par un tube de verre replié. Les plaques de zinc de l’un et de l’autre couple, étaient amalgamées et jointes à leurs cuivres par un mince fil de fer de clavecin, portant le n° 10, et ayant 4 milli- mètres de longueur. Le premier couple fut plongé dans un mélange acide fait dans les proportions indiquées plus haul ; tandis que le couple à la Daniell fut placé dans une solution saturée de sulfate de cuivre, le sac de vessie ayant élé rempli du même mélange acide que celui dans lequel plongeait le premier couple. Le résultat fut lout à fait à l'avantage de celui-ci, son fil de fer fut brûlé à l'instant, au lieu que celui adapté à la combinaison suivant Daniell, s’'échauffa seulement, mais ne rougit point. Même, en ré- duisant dans cette derniére la largeur du fl de fer à 2 millimètres, et en faisant usage d’un mélange acide beau- coup plus fort, je n'ai pu parvenir à faire rougir le fl. Je suis porté à croire que les avantages qui résullent, à cer- tains égards, de l'application du principe de Daniell, sont limités, quant au pouvoir calorifique, par l’écartement des plaques métalliques qu’exige l'inlerposilion de la cloison poreuse destinée à séparer les deux liquides employés dans Torne VIL, 1° partce, page 6e. 72 ! Bulletin de LA Zith. de P. Degobert. RE ER SE: J (61) ces piles , écarlement qui doit nécessairement diminuer la force du courant. Si donc les piles que l’on construit au- jourd'hui d’après ce principe, mais en remplaçant les lames de cuivre par des lames de platine, produisent, ainsi qu’on l'assure , des effets d’une force si extraordinaire, eu égard à la grandeur des couples, cela ne peut lenir qu’à l’avan- tage que possède le platine sur le cuivre sous le rapport de l'excitation électrique, quand il est combiné avec le zinc. — L’académie, après avoir entendu ses commissaires, vole aussi l’impression des ouvrages suivants : 1° Recherches sur le mouvement et l'anatomie des étamines du SPARRMANNIA AFRICANA, par M. Ch. Morren ; 2 Supplément au mémoire couronné de M. Schayes sur l’architecture ogivale, avec trois planches. COMMUNICATIONS ET LECTURES. ASTRONOMIE. M. Quetelet communiqueles résultats des observations de l'éclipse de lune qui ont été faites, la nuit précédente, à l'observatoire royal. L'élat du ciel a élé généralement assez favorable à l'observalion de ce phénomène, bien que des va- peurs aient presque constamment couvert la lune d’un voile léger. Malgré ces vapeurs, il a Loujours été possible de bien reconnaître, même à l'œil nu, l’astre éclipsé, dont la teinte était rougeûtre , surtout dans la partie centrale de l'ombre (62) de la terre. On a pu observer aussi les immersions de trois pelites étoiles qui ont été successivement occullées par là lune. Ces étoiles, que nous désignerons par les leltres æ, y, et z, formaient les sommets d’un triangle rectangle ; celle y, placée au sommet de l'angle droit , a été occullée la pre- miére, l'étoile z était très-faible et l'observation en est douteuse, Les observations de l’éclipse de lune comportent bien plus d'incertitude encore , aussi l’on se bornera à ne donner ici que les résullais moyens observés pour le com- mencement et la fin du phénomène, en négligeant toutes celles qui se rapportent aux principales taches de la lune. Les observalions élaient faites d’un côté, par le directeur de l'observatoire , et de l’autre par ses aides MM. Bouvy et Maillv. TEMP. MOY. DE BRUX:. Commencement de l’éclipse à . . . . Oh. 38m. 35s. Commencement de l’éclipsetotaleà . . 1 35 22 Fin de l’éclipse totale à . . . . . . 3 13 19 Kindeléclipseas “MOREL CL". 0. LADA EEE Les deux derniers nombres semblent devoir inspirer le plus de confiance ; du moins les observations particulières auxquelles ils se rapportent, présentaient un accord salis- faisant. Quant aux occultations des éloiles, elles ont donné les nombres suivants : M, QUETELET. MM, BOUVY €t MAILLY, Immersion de l'étoile y . , 2h.14m.25s. 2h. 14m. 25s. » de l’étoilez. . . 2 26 30 2::28:4 81 » de l’étoilez. . . » 2 28 2.5 ( 63 ) MÉÊTÉOROLOGIE, M. Crahay, membre de l'académie , communique les ta- bleaux contenant le résumé de ses observations météoro- logiques, faites pendant l’année 1840 à Louvain, au collége des prémontrés. Il résulte de ces tableaux, que la température moyenne de l’année 1840 , déduite des marima et minima de tem- pérature diurne, s'élève à +8°61 du thermomètre centi- grade; elle est par conséquent inférieure de 0°,94 à la tem- pérature moyenne de l’année 1839 , laquelle était de 9°,55. La plus haute température de l’année 1840 a régné le 2 septembre, et a été de +27°,3 ; la moindre a eu lieu dans la nuit du 9 au 10 janvier , et a fait descendre le thermo- mètre à 13,6 au-dessous de la glace fondante. Les observations de température , failes à trois époques fixes du jour, pendant tout le courant de l’année, fournis- sent pour moyennes : à 9 heures du matin +8°,98 ; à midi +11°,09, et à 3 heures après midi +11°,41. Les hauteurs moyennes annuelles du baromètre, con- clues des observations faites de jour en jour , ont élé trou- vées de 758mm,57 à 9 heures du matin; de 758mm,36 à midi, et de 758%M,95 à trois heures après midi; la plus grande hauteur de l’année a été de 777,73 le 27 décem- bre à 10 heures du matin , la plus grande baisse du baro- mètre a été de 733,40 et coïncide au 16 septembre à 8 heures du matin. Ces hauteurs barométriques sont cor- rigées de l'effet de la capillarité et réduites à zéro de tem- pérature. La hauteur totale de l’eau tombée pendant toute l'année est de 666MM,8 ; nombre probablement un peu plus faible (64) que la moyenne que fournirait une longue suite d'années. — On a enregistré pendant tout le courant de l’année 176 jours de pluie, 12 jours de grêle, 16 jours de neige, 24 jours de brouillard, 79 jours de gelée, 11 jours de ton- nerre, 29 jours où le ciel a été entièrement couvert de nuages et aulant de jours d’un ciel sans aucun nuage. — M. Quetelet fait observer qu’il résulte des observa- tions faites à Bruxelles, et dont il communiquera les ta- bleaux dans la prochaine séance, que, pendant l’année 1840 comme pendant l'année 1839 , la température dans cette ville a été plus élevée qu'a Louvain ,et il en est de même pour les villes de Gand et d’Alost, dont les observations lui ont été transmises par MM. les professeurs Duprez et Ibarra. La température moyenne de l’année a été à rvrar| BRUX. | ALOST. | GAND. D’après les moyennes de chaque jour. 8561 — les max.et min. absolus. . | 8,34 — les observ. à 9 h. du matin. | 8,98 — Jemoisd'oct.,à9h.dumat. | 7,98 En 1839, la température moyenne de l’année avait élé de 10°6 pour Bruxelles et de 9,5 pour Louvain. Quant aux indications barométriques, elles ont donné à 9 heures du matin et midi, les nombres 758"%,57 et 758"%,36 pour Louvain, 756,90 et 756®m,70 pour Bruxelles. Les différences s'accordent très-bien entre elles. Au sujet des observations barométriques, M. Quetelet fait connaître que MM. Bravais et Martins, en revenant de (65) l'expédition du Nord , ont comparé leurs baromètres à celui de l'observatoire de Bruxelles, et que ces savants lui ont communiqué les résultats des comparaisons semblables qu'ils ont faites à Stockholm , Copenhague, Allona, Berlin, Dresde , Gottingue, etc. M. Quetelet demande l'impression de ces résultats comparatifs, qui rendraient nos observations directement comparables à celles de ces stations impor- tantes. (Commissaires : MM. Quetelet et Crabhay.) BOTANIQUE. Notice sur quelques nouvelles espèces de plantes -indi- gènes de l’ Amérique septentrionale, par M. Martens, membre de l'Académie. Un missionnaire belge fort zélé, nommé Duerinck, ha- bitant l'Amérique septentrionale, m’envoya, il ÿ a quel- ques mois, une grande collection de plantes sèches qu'il avait recueillies dans les états du Missouri et de l'Illinois, et particulièrement aux environs de St-Louis, capitale du Missouri (Etats-Unis). Après plusieurs semaines de travail, je suis parvenu à déterminer et à classer toutes ces plantes, qui se trouvent pour la plupart décrites par Michaux dans sa Flore de l'Amérique septentrionale. Mais j'ai trouvé parmi elles quelques espèces encore inédites ou non dé- crites dans nos traités de botanique. Je crois donc faire plaisir aux botanistes en leur signalant ces espèces, qui m'ont paru nouvelles. En voici les caractères diagnosti- ques. Anis missuntensis. Mihi, Scapus multiflorus , ‘:—1 pedalis, foliis ensiformibus longior; spathæ herbaceæ, inflatæ ; tubus ( 66 ) perigonii elongatus, gracilis, exsertus ; tepala deflexa barba- ta, fusco-venosa ; erecta lutea, obovata, unguiculata. — Affi- nis {ridi variegato ; sed differt perigonii tubo spathis longiore, gracili; laciniis erectis unguiculatis. UTRICULARIA GRANDIFLORA. Mahi. Folia pinnato- multipartita, vesiculifera , laciniis capillaribus; scapus squamatus multiflo- rus ; flores racemoso-spicati, pedunculi fructiferi deflexi, ne- ctarium floris corniculatum adscendens , labio inferiorelongius ; Jabium superius palatum excedens. Flores magni, lutei. . \ Moxarpa vizrosa. Mihi. Caulis pilosus, obtusangulus; folia sessilia, ovata , acuta, remote serrulata , villosa, dense ciliata, subtus pallida ; involucrum purpureum , villosum ; flores capi- tati ; corolla pallida , rubro-punctata , labium superius barba- tum ; calix coloratus , glaber fauce barbato. — Aflinis monardæ barbatæ Wenderoth ; sed differt foliis sessilibus, leviter tantum serratis, involucro purpureo, caule non hirsuto. ScuTELLARIA MIsISsIPIANA. Miha. Villosa, caulis bipedalis apice ramosus , folia petiolata , cordata, obtusa , crenata ; flores op- positi, breve pedunculati, racemoso-spicati; racemi elongati, bracteati , apice caulis paniculatim dispositi ; bracteæ oppositæ, sessiles, ovato-rotundæ , integerrimæ ; calix glanduloso-villo- sus ; tubus corollæ elongatus ; flores purpurei. — Ad ripas flu- minis Mississipi detectum. Senecio pENsiFLoRus. Mihi.—Glaber ; caulis fistulosus, sulcatus 1—2 pedalis ; folia alterna, semi-amplexicaulia et auriculata, decursive et interrupte pinnata, lobis obovato-cuneatis , angu- lato-dentatis , ultimo subrotundo ; flores radiati, corymbosi; corymbus densus, multiflorus, nudus seu aphyllus; antho- dium 15—20 phyllum , vix calyculatum. Aster PAUCIFLORUS. Mihi. Hirsutus ; caulis humilis, a basi ra- mulosus ; ramuli breves, simplices, subuniflori, axillares , foliis caulinis lanceolato-linearibus subintegerrimis vix longiores; (67) folia radicalia obovato-spathulata, obtusa , subserrata , longe petiolata. Flores albi; squami anthodii imbricati, appressi, glabri , albo-virides. Celle espèce est remarquable par sa tige peu rameuse, ou n'ayant que des rameaux fort courts, terminés géné- ralement par une fleur unique. Sourpaco ampLexicauzis. Mihi. Caulis erectus, simplex, lævi- gatus, foliosus, apice pubescens ; folia lævigata, margine scabra, lineari-lanceolata, integerrima, elongata, uninervia, condupli- cata , approximata , amplexicaulia et caulem quasi vaginantia ; racemi subsecundi, densi, corymboso-paniculati; pedunculi pubescentes ; squami anthodii, subscariosi, obtusi, disco bre- viores. Celte espèce est remarquable par ses feuilles étroites très- allongées, de ‘} à 1 pied, trés-lisses à la surface el sem- blant par leur rapprochement engaîner inférieurement la tige à l'instar des feuilles des graminées. Sozipaco GLagerrima. Mihi. Caulis elatus, teres, lævigatus, simplex , apice ramoso-paniculatus ; folia triplinervia, serru- lata , in petiolum brevem attenuata, lucide punctata, lævia, margine scabra, #laberrima ; superiora lineari lanceolata, subin- tegerrima ; inferiora subspatulato-lanceolata ; racemi elongati, secundi, recurvi, in paniculam latam ac densam dispositi, bra- cteis subulatis, ligulis decem parvulis discum vix superantibus. — Affinis Sol, glabræ Dec.; sed folia non ciliata, ligulæ mi- nutæ, HetiANTHUS GROSSESERRATUS. Mihi. Perennis ; caulis elatus, lævis , simplex , apice ramosus scaberque ; rami breves, subu- niflori ; folia longe petiolata, alterna, oblongo -lanceolata, longe acuminata , basi in petiolum attenuata , uninervia, ser- raturis magnis instructa, supra viridia , scabra, subtus pube- scenti-albida ét mollia ; petioli læ&ves, canaliculati, Flores magni, (68 ) radiis 15—20 florum, discus luteus ; achænia glabra, subbia- lata , squamellis duobus lanceolatis, scariosis , integris, acumi- natis coronata ; paleæ acutæ, integræ , villosæ , longitudinaliter striatæ ; anthodii squami lanceolati, disco née à læves, ni- gri, margine ciliati, pedunculi strigosi. — Affinis Heliantho altissimo L. ; sed folia uninervia , subtus albido mollia, grosse serrata , longe petiolata. Cerasus nuerinckn1. Mike. Racemi horizontales et penduli ; flores conferti; petala orbiculata ; folia subcordato - ovalia , acuta, serrulata.—Differt a Ceraso virginiano cui aflinis, race- mis brevioribus, densis , non erectis , foliis latioribus ovali-el- lipticis , non acuminatis, sed breviter acutiusculis, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Recherches sur le tissu cellulaire des Mousses, et en particulier sur celui des Hypnum, par M. Ch. Morren, membre de l'académie. M. Schleiden n’a trouvé le cytoblaste comme vrganisme antérieur à la cellule et nécessaire à sa formation, que dans les plantes vasculaires ou phanérogames, dans celles qui, par conséquent, réalisent les conditions les plus éle- vées de la vie végélative. Parmi les plantes cellulaires , cet excellent observateur n’a pu retrouver le cyloblaste que dans les spores des Æelvelloïdées, où il est déjà fort difficile à apercevoir, que dans les cellules jaunâtres de l'intérieur de l’anthère supposé des Chara et dans les spores du Marchantia polymorpha , où il a pu constater leur déve- loppement en cellules. Ses observations sont restées, dit-il lui-même, trés-bornées pour ce qui regarde les crypto- il 4 (69 ) games. ( Phytogenesis. Annales des sciences nat. bot., tom. IL, pag. 252.) Une réflexion a dû frapper de bonne heure les hommes accoutumés à étudier l’origine des choses, c’est que préci- sément chez les plantes où la cellule résume en elle toute la vie, où elle devient l’individualisation de l'espèce, l'or- ganisme lout entier, et souvent le véhicule et l'appareil de plusieurs importantes fonclious, c'est que précisément chez ces plantes cellulaires, la cellule semble se soustraire à sa génèse commune. Là , où sa formation devrait être la plus claire, elle est la plus obscure , et où l’on croit saisir, d’un trait, la solution d’une des plus importantes questions d'organogénie histologique, on ne saisit, en effet, que vague et incertitude. D'une autre part, si on remarque la tendance qu'ont imprimée à celle partie de la science les travaux de MM. Du- mortier, Hugo-Mobh], et, je me permettrai d’y ajouter les miens propres , on dirait, comme s’exprimait le professeur de Tubingue, que, chez ces plantes, les cellules ne doivent pas être très-petites à leur commencement, parce que, comme l’ont prouvé ces travaux, les grandes cellules pour se mulliplier, ne font que se partager par des plans qui les isolent, tout en leur permettant de croître toujours. Ge mode de formation des cellules, que la nature nous offre réellement plus souvent qu’on ne le pense, devait éloigner toute idée d’aller rechercher encore leur première origine et de se demander surtout, si effectivement, au commen- cement de l'apparition d’un organe, les corps qui le con- slituent ne sont pas d’une pelitesse extrême. (7’ermehrung der Pflanzenzellen durch Theilung). Mais, même chez les végétaux supérieurs, la formalion par le cytoblaste ne semblait pas être un phénomène gé- (70 ) néral., Les observations sur les racines du dallier, publiées en France par M. Mirbel, en même temps que les‘idées schleideniénnes se faisaient jour dans ce pays, ébranlaient forlement le système du professeur d'Iéna. Sur ces pal- miers, une malière mucilagineuse exisle d'abord là où, plus tard , on comptera des cellules; des mamelons nuageux s'y forment; au centre de chaque mamelon paraît un point plus sombre, qui indique la présence d’une cavité cellulaire; une tache grise suit ce point, la cellule s’est agrandie, le mamelon a disparu et la cellule a des parois formées par condensation. Alors des papilles naissent sur ces paroïs pour disparaître à leur tour et faire place à des stries; les cloisons, de simples qu’elles sont, se dédoublent, les méats se creusenl et la cellule est enfin l’utricule végétale sur la formation de laquelle on a fait tant d'observations qui, au lieu de conduire à la connaissance d’un mode unique, nous ont au contraire révélé que la nature emploie des génèses aussi différentes dans leurs phases et leur expression que semblables dans leur dernier but. (Mirbel; sur le Cam- bium. Ann. des sciences, nat. bot., tom. IE, pag. 821.) C'est en présence de ces systèmes que j'ai cru pouvoir m'occuper avec quelque suile de la recherche sur la gé- nèse du tissu cellulaire des mousses. Je me rappelais que dans plusieurs de ces plantes, et notamment dans les espèces : si translucides d’ÆAypnum, ce qu’on est convenu d'appeler feuille , présente un tissu cellulaire si transparent, si régu- lier, si facile à observer, que je crus bien faire en m’adres- sant à l'Æypnum lucens (L.) pour m'enquérir de sa génèse dans les très-jeunes feuilles. Ces recherches me conduisi- rent à faire plusieurs autres observations sur le contenu des cellules , sur les manières d’être de la chlorophylle et sur lc développement des racines, toules choses que j'exposerai (7) successirement dans cette publication. Je prie le lecteur de ne pas oublier que si plusieurs fails que je me permet- trai de citer , rentrent dans la catégorie de ceux déjà con- nus, je n'ai eu en vue, en les consignant, que de mieux les prouver encore; car, en ces matières, la multiplicité des preuves est aussi nécessaire que leur négation est ulile aux progrès de la science. On dit ordinairement que le tissu cellulaire des feuilles des mousses est en couches superposées (Decandolle fils. Introduction, tom. IL, pag. 232.) Hedwig avait dit cepen- dant, à propos de leurs feuilles: Folia muscorum omnium simplicia (Sp. musce., tom. Ï, pag. 5). L'Hypnum lucens présente une organisation plus simple et qui se prêle mieux à l'étude, quoique les feuilles chez lui soient fort grandes. Une seule couche de cellules forme la feuille. C’est un pris- menchyme fort régulier, où la seule série de cellules dans un plan, permet de faire les observations les plus certaines et les moins contestables , précisément parce que chez elles, il n’y a point de derme distinct. Kieser avait déjà remarqué que le parenchyme des feuilles des mousses est fort régulier, et que les cellules y sont élaborées plus par- faitement que dans les plantes inférieures. (Mémoire sur l’organisation des plantes , pag. 148). La feuille s’y trouve en cffet réduite à sa plus simple expression organique : une seule couche de cellules vertes, respirant et formant la substance nutrilive pour la plante. On ne saurait imaginer d'organe appendiculaire moins composé. C'est pourquoi je l'ai choisi pour suivre sur lui le mode de formation et de développement de la cellule des mousses. Celle étude résoudra d’ailleurs celle de la formation de la feuille elle- même chez ces plantes. L'illustre Link a donné dernièrement (1840), dans le (72) fascicule 11 de ses Ausgewählte anatomisch-botanische Abbildungen (Icones selectæ, pag. 8, tab. VI), le premier développement des feuilles du Sempervivum arboreum , du Quercus robur et du Syringa vulgaris. Dans ces ana- tomies, bien qu'elles aient eu lieu sur des plantes supé- rieures, un fait remarquable par sa généralité se présente : c'est que le sommet du très-jeune organe, sommet qui doit croilre et se développer principalement, est formé par ce que le professeur de Berlin appelle une papille. Cette pa- pille est tout simplement une cellule conique (conenchyme) unique dans le Sempervivum arboreum , ou bien, dans Ja gemmule de cette plante, elle est formée de quelques cel- lules plus grandes et plus transparentes que les autres. Ce qui frappe l'observateur , c’est leur grandeur. Plus tard, la où ces grandes cellules s'offrent aujourd'hui, il y aura de pelites cellules, non un conenchyme, mais un prismen- chyme ordinaire. Or, celte métamorphose histologique se fera par la division de ces grandes cellules en plus pelites, et le mode de celte division, c’est la formation des dia- phragmes membraneux ; en d’autres termes, c’est la forma- tion dans une cellule de membranes qui la divisent en plu- sieurs. Ge que j'ai observé sur la Crucigémie dés 1830, se répète dans des plantes supérieures. M. Link ne parle pas d'un cytoblaste ici, ni ne le dessine pas non plus (1). La cellule primitive se subdivise donc en cellules secondaires. J'atlire l'attention sur ces fails, parce que chez l'Hyd- (1) J'ai eu l'honneur de voir M. Link à Liége, le 3 novembre 1840. Il était loin de croire que la formation des cellules par la voie du cytoblaste fût générale, et sans avoir sur ce sujet de ces idées bien nettement arré- tées, il regardait la matière grumeuse comme primordiale, même dans les plantes supérieures. (73) num lucens c'est le même ordre de phénomènes qui se présente. J'ai pris un jeune jet (innovatio); j'ai détaché les feuilles loutes formées , el j'ai isolé le bout de manière à voir les feuilles très-rudimentaires de ce bourgeon terminal. En les contemplant au microscope, je me rappelais les plan- ches de M. Link, tellement il est vrai que les organes rudi- menlaires des végélaux supérieurs offrent de l'analogie avec les plantes inférieures. La plus jeune feuille que je pus saisir, et elle n'avait guère que le tiers on le quart d’un millimètre, me présenta l'aspect d'une simple cellule presque cylindrique, un peu renflée au milieu, mais trans- parente, sans cellules dans son intérieur, lequel ne mon- trail qu’une chlorophylle liquide et amorphe semblable à celle que M. Hugo Mobl a signalée dans beaucoup de végé- taux. (Fig. 1.) Gelte chlorophylle gélatineuse rentre dans celles que je nomme axile dans une dissertation que je pu- blierai prochainement sur la symétrie de la chlorophylle. Eile est sans globules quelconques et occupe à peu prés l'axe dilaté de cette cellule primitive. La paroi de celle-ci esl uniforme, anhiste , sans aucun point plus obscur ou plus nuageux, qui ferait croire à l'existence antérieure d’un cyloblaste. Après cel élat, j'observai une feuille qui, par sa gran- deur et son développement était évidemment plus ancienne, mais de peu. (Fig. 2.) La chlorophylle gélatineuse n’y avait point encore passé à l’état de chorophylle granuleuse, mais elle était devenue grumeuse. Les grumeaux étaient fort dis- tinels , placés régulièrement , nuageux, offrant une densité plus grande à leur centre; ils se plaçaient les uns à côté des autres en s’intercalant par des espaces plus clairs, plus transparents , mais lout autour de la cellule primitive de (74) la feuille , cellule alors aplatie , apparaissait en dedans une partie plus claire, plus transparente, où l’on dirait que la chlorophylle n'existe pas. On comprendra dans un mo- ment ce qui arrive par suite de cette disposition. Ces grumeaux, cet espace plus clair et les intervalles transparents entre les massules de cette chlorophylle en- core liquide et grumeuse prennent de suite une significa- tion incontestable, si on compare cet état à celui d’une feuille encore plus avancée en âge. (Fig. 3.) On voit alors évidemment que les grumeaux sont des cavités de cellules, remplies de chlorophylle, que les intervalles transparents sont des parois de ces cellules, et que l’espace du pourtour sont des cellules pauvres en chlorophylle. Mais telle est le peu de consistance de ces jeunes organismes, qu’il suffit du mouvement léger de compression entre deux verres pour réduire le tont en une bouillie verte. Ces observations ont une grande analogie avec celles pu- bliées par M. Mirbel sur les racines du dattier. Les parois des cellules étaient alors simples, c’est-à-dire qu'il était impossible de distinguer chez elles ce trait médian qui indique qu'un côlé apparlient à une cellule et l’autre à une autre. Il y a loin à saisir les deux traits de limite d’une membrane el les deux autres traits de limite d’une mem- brane accolée. En ce moment, celte paroi paraît continue. Je voulais autant que possible saisir loutes les phases qui, pendant celte concentration de la matière chlorophyllaire gélatineuse en cellules et la solidification de la matière bhyaline en membrane, s’élaient passées au sein de cette très-jeune feuille. À un très-grand grossissement, je vis donc (fig. 4) qu’en définitive, la matière chlorophyllaire verte gélatineuse était passée à l’état de chlorophylle gra- nuleuse, que les granules , formés sans doule par voie de (75°) concentration ou peut-être par une solidification spontanée dont la respiration sous le soleil doit être regardée comme la cause occasionnelle, que ces granules , dis-je, s'étaient placés côle à côte, dans un cercle ou une figure géométri- que analogue, mais que ces granules , en se touchant deux à deux , ne se Louchaient pas de grameau à grumeau. C'é- tait précisément dans l'intervalle entre ceux d’un grumeau el ceux d’un autre, que la membrane cellulaire prenait naissance (1). On apercevait en outre quelques granules verts , au milieu des grumeaux devenus cellules. Ces granules sont jusqu’à cette heure mous, diffluants par la moindre compression. On dirait que la matière verte liquide, n’a encore, dans son premier état de solidification, qu’une adhérence ébauchée, qu’une cohésion imparfaite que le moindre effort détruit. Désormais, la cellule est donc formée. Nous ne verrons plus maintenant de génèse, mais seulement un développe- ment. Or, le mode génétique, d’après ce que nous avons vu, comporte plusieurs circonstances. En effet, en l’envisageant dans la feuille elle-même, il est évident, 1° qu'il y a d’abord une cellule primitive au sein de laquelle s’engendre un liquide visqueux qui, par l'influence de l'air et de la lumière, verdit; 2° que ce li- quide se trouble et se coagule en grumeaux, en séparant sa substance grumeuse d’une autre transparente; 3° que (1) Cette observation prouve encore combien est fausse l’opinion de Meyen qui veut qu'une fibre élémentaire et spiraloïde forme par ses spires la membrane végétale. Il n’y a pas de trace ici d’une telle consti- tution. Je me suis occupé de cette question dans mon travail antérieur sur l'Urtication (Voy. Bulletin de l'académie royale de Bruxelles, t. Vi, 2e partie, pag. 263. 1839). Tow. vi. (G (76 ) cette dernière substance transparente se solidifie et devient une membrane par la condensation de sa matière ; 4° que la matière grumeuse verte se globulise pour passer à l'état de granules verts lesquels s'associent contre la membrane nouvellement née. Ainsi, existence d’un liquide, coloration , coagulation , séparation de deux substances (polarisation du conteuu et du contenant), transformation de l’une en membrane , de l'auire en granules, tels sont les phénomènes qui ont pré- sidé à ces formations organiques. Mais, je ne pouvais me dispenser de poursuivre mes re- cherches au delà de ces points. Je pris une feuille plus vieille, d’un millimètre de longueur. Là, le tissu cellulaire est bien constitué (fig. 5), mais ses cellules sont presque toutes carrées, c’est un pinenchyme fort régulier. Les cel- lules du milieu sont plus petites que celles du bord ; ces dernières s'offrent comme d’élégants carrés plus transpa- rents et plus grands que les cellules du disque. Plus tard , on voit que c’est l'inverse (fig. 6); alors, les cellules de la marge sont plus petites et celles du milieu plus grandes. Il y a donc eu chez la feuille développement central plus énergique que le développement périphérique, la force d'expansion a marché surtout du centre. Je ferai remarquer ici d’un trail que cette évolution comporte encore un autre caractère : le parenchyme est d’abord pinenchymateux (cel- lules tabulaires) ; puis il devient ovenchymateux (cellules ovoïdes), et avec ce changement qui indique une plus grande indépendance de la cellule, coïncide la formation des méats auxquels on a fail jouer Lant de rôles. Plus tard, l'ovenchyme perd ses méals et passe à l'élat de prismen- chyme, car c’est une loi générale dn tissu cellulaire vé- gétal de ne pas rester stationnaire avec une seule forme bn G és ad Re Re RE RE ( 2) parenchymateuse; la variabilité est une de ses principales conditions d'existence. (Ces états sont dessinés fig. 7.) Je vais m’altacher maintenant à un autre ordre de faits. Quelle série de métamorphoses s'empare de la chlorophylle au sein des cellules pendant leurs âges? Telle est la ques- tion qui va m'occuper. Nous avons vu naîlre la chlorophylle granuleuse de la globulification de la chlorophylle gélatineuse. Ces granules, d’abord rares, étaient pour la plupart pariétaux (fig. 4, 7). Il résulte de là que ce sont des demi-sphères attachées par leur côté aplati aux jeunes parois : il n’y a là ni trophos- perme , ni funicule, ni hile, êtres de raison enfantés par l'imagination de quelques prétendus observateurs. (C’est l'état qu'on peut leur reconnaître fig. 4, 7, 8,9, 10). Les globules de chlorophylle sont d’abord rares , ensuite plus nombreux. Ils se montrent d’abord sur les parois laté- rales(fig. 4,7), puis sur les parois supérieures et inférieures (fig. 9, 10). Ils deviennent de plus en plus nombreux, jusqu’à couvrir tout le dedans de Ja cellule (fig. 11. ce). Cependant ils restent toujours pariétaux. Leur position, sans être régulière, a cependant un certain ordre, en ce sens qu'ils sont équidistants ou à peu prés (fig. 10). C'est dans cet état que la feuille atteint son plein développement et que ses fonctions s’accomplissent avec force. Les glo- bules, quoique pariétaux, se détachent facilement des parois : le hasard a servi pour m'en assurer. J'avais mis une plante d'Æypnum lucens dans l’eau sur une feuille de pa- pier pour mieux l’observer. Le lendemain je trouvai dans quelques-unes de ses cellules et surlout dans celles qui se forment par division (fig. 11, e. f. g) un animalcule vert, ovoïde ou globuleux qui par des cils très -fins faisait mouvoir les globules chlorophyllaires détachés. Il les fai- (78 ) sait tourbillonner au devant de lui (voy. fig. 12 d). Je reconnus dans cet animalcule l'Uvella virescens (Ehr. Infus., p. 20 n° 27) pour lequel, à ma connaissance, on n’a pas désigné cet habitat. Je l'ai fait voir à M. Chapuis de Verviers. MM. Vaucher, Unger, Roœper et Wimmer ont vu des infusoires se développer dans les cellules des ’au- cheria et des Sphagnum et j'ai moi-même signalé l’exis- tence chez les Vaucheries du Rotifer vulgaris (voy. Bull. de l’acad. de Frux. VI n° 4, et Meyen’s Jahresbericht für 1839, p.79), mais loutes ces observations ont porté sur dés microscopiques supérieurs. Ici, c'est une Monadine que je signale dans ces cellules d'Zypnum. La cellule n’est nullement percée; je n’y ai vu aucune ouverture, Je n'avais point vu d’Uvella virescens , ni aueune autre espèce sem- blable dans l’eau où j'avais mis l'Æypnum , les jours au- paravant. Comment est-elle entrée dans ces cellules? Je l'ignore , mais je ne suis guère Lenté d'attribuer sa présence à une génération spontanée : je dis cela pour qu'on ne se méprenne pas sur mon intention en consignant ici celte observation. Les faits sont trop peu nombreux pour présen- ter à cet égard quelque considéralion utile. Mais ilarrive un temps où la chlorophylle granuleuse se détache d'elle-même des parois. Avant que cela ait eu lieu, j'ai voulu m'assurer si les globules ne contenaient rien dans leur intérieur. Légitimement je pouvais y soupçonner l'existence de la fécule, puisque ce corps existe déjà dans les globules vertsdes Algues, selon l'observation de M. Hugo Mohl. L'iode est venu me confirmer que je ne me trom- pais pas. Un granule de fécule, fort petit, existe dans le globule vert (fig. 15, b). Je n’en ai pu voir qu'un seul dans chaque globule et encore est-il fort petit. On sait que dans les Algues, la chlorophylle ou l'endo- LECTEURS DE — 1 nié t'a —. pile (79): chrome se délache des parois pour se condenser au centre des cellules. Les mousses suivent la même loi. La chloro- phylle prend chezelles une foule de figures. Tantôt on la voit se disposer en disque large et troué (fig. 11 m), lantôt, elle s'amoncèle en amas globuleux (fig. 11.n). Ici, elle se met en couronne (fig. 13. c); la, en spirale ou en hélice (fig. 11. 0, fig. 13. b). Dans une cellule, elle est en filet ou fragment de filet (fig. 11 À. k), elc.; dans une autre, elle reste avec ses globules séparés (fig. 11, 2). Dans toutes ces dispositions , on reconnaît une analogie avec des plantesin- férieures, comme les Ænabaina, les Nostoch,les Zygnema, les Conferves, etc. On retrouve même ici celle fameuse disposition en spirale qui semble être une expression géné- rale dela nature dans tous les organismes animaux et plan- tes. Cette symétrie, à laquelle la chlorophylle libre est soumise dans l'intérieur ce la cellule, est un fait qui sem- ble, en effet, se rattacher à quelque condition d'ordre supé- rieur et à laquelle on a fait trop peu d'attention jusqu'ici. Jusqu'ici, dans toutes ces métamorphoses de la chloro- phylle, ses globules n’ont pas paru souffrir d’altérations , mais eux aussi changent. L'iode ne montre plus dans ces globules détachés depuis quelque temps des parois cellu- laires, de fécule; ils passent au brun ou au rouge. Plus tard, la forme globulinaire disparaît; les globules se fondent en une masse verte uniforme qui prend toutes sortes de dispo- sitions en filets continus ou interrompus (fég. 14 b). La chlorophylle était à sa naissance gélatineuse, puis elle est devenue grumeuse , puis elle a pris la forme de globules, et enfin elle redevient gélatineuse, comme si dans cet état elle se résolvait plus vite; elle a donc pris naissance, elle a vécu et elle est morte, Tout le monde se rappellera ici les phé- nomènes qui s'opérent dans les Algues. .( 80 ) Uu autre ordre de faits doit m'occuper. Je veux parler du développement des racines. Je prie le lecteur d’avoir présent à la mémoire les faits et déductions présentés par Lichtenstein et M. Hornschuch, sur la germinalion des mousses et la formation de leurs tiges et de leurs feuilles par des filets confervoïdes. S'ils ont vu des filets confervoi- des se rassembler en feuilles, nous verrons des feuilles pro- duire des filets confervoïdes qui seront de vraies racines adventives. Sur les feuilles de l'AÆypnum lucens parvenues à un assez haut degré de développement, on voil que les cellu- les ont chacune une paroi à part .Gelles du bord ont par conséquent deux lignes sur le bord et les autres offrent trois lignes de démarcation (fig. 11, a, d): Toutes ces cellules on! à peu près la même grandeur. Mais , au delà de celles du bord, un peu vers le disque, on voit tanlôt une cellule partagée en deux plus petites (fig. 11, e, fig. 16, g) tau- tôt , et ceci est plus ordinaire, une cellule régulièrement partagée en quatre pelites (fig. 11, f, g, fig: 16, b). Ces cel- lules montrent pour leurs cellules de division des parois plus simples, semblables à celles que possédaient les cel- lules mères et primitives à leur premier développement (fig. 4-7). C'est là déjà un fait remarquable de trouver dans les mousses des cellules secondaires formées par division des primitives au moyen de diaphragmes pariélaux qui, de la périphérie ont marché vers le centre. Il n’y a plus de doute que ce mode de multiplication n’existe dans les plantes inférieures, comme je l'avais indiqué dés 1830 et comme depuis, MM. Dumortier et Hugo Mohl l'ont vérifié à leur Lour. Je ne sache pas qu’on l’ait signalé dans les mousses. La division en quatre de ces cellules démontre cet autre fait que le nombre 2 et ses multiples est non-seulement (81) inbérent aux dents du péristome, mais qu'il exprime une condition inlime de la cellule, de l'élément histologique le plus simple de ces plantes acotylédanes. C'est dans ce qu’el- les ont de plus essentiel qu’elles obéissent à cette coordi- nalion de la dualité et de sa répétition. Mais, lorsque j'eus mis l'Æypnum lucens dans l'eau , au bout de deux jours, je trouvai mainte feuille qui avait poussé des racines adventives , longs filets transparents ramifiés , cylindriques et où je reconnaissais des diaphrag- mes qui les avaient divisés en cellules posées bout à bout. Ces racines naissaient ou deux à deux, ou quatre à quatre par groupes distants. En voyant de près, je reconnus que celte coordination où le nombre 2 et son multiple se re- trouvaient encore une fois, provenait de ce que les cellules divisées par voie poslérieure en deux ou en quatre cellules secondaires, avaient seules produit desracines. Cela se re- connaît en la figure 16. Ainsi, les racines ont une souche préétablie, une ori- gine fixe, une naissance liée à quelqu'élat organique inap- préciable pour nous, mais qu’on peut déterminer quant à son lieu de production; un travail d'organisation s'empare de quelques cellules privilégiées, nous ne savons ni pourquoi ni comment, mais celles-ci seules, au lieu de faire pour- suivre leurs phases vitales aux granules de chlorophylle, se divisent en cellules secondaires; la chlorophylle s’y accu- mule, s’y condense en globes (fig. 11, g), se liquéfie et se résorbe. Alors, chaque cellule secondaire pousse un tube; celui-ci s'articule par des parois de division ; la cellule secondaire est devenue un organe radicifére et la cellule primitive un appareil de radicalion. Ce sont là des évolutions que j'ai cru utile de mention- ner. (82) Hedwig, Moldenbhawer et L. C. Treviranus ont éludié l'anatomie de la tige des mousses. Le premier voulait à tort qu'elles eussent une moelle. La tige de l'Zypnum lucens nous a présenté, au centre, des cellules allongées, mais d'un petit diamètre (fig. 17, a) : aulour de cet axe qui indi- que le commencement du pleurenchyme, sont des cellules prismatiques (fig. 17, b) chez lesquelles on voit aussi des diaphragmes qui montrent qu’elles se subdivisent de cel- lules primitives en cellules secondaires (fig. 17,c). Enfin, entre les cellules commencent à paraître les méats inter- cellulaires en prismes triangulaires. Les cellules périphéri- ques se prolongent en racines (fig. 17, f). EXPLICATION DE LA PLANCHE, Fig. 1. Jeune feuille avec la chlorophylle mucilagineuse (150 diam.) — 2. Jeune feuille avec la chlorophylle grumeuse (150 diam.) — 3. Jeune feuille où la chlorophylle se partage et les cellules com- mencent à se montrer (150 diam.) — 4, Jeune tissu cellulaire de cette feuille, plus agrandi (200 diam.) a. Globules pariétaux. D — nus. e. Membrane pariétale simple. d. Cavité cellulaire. e. Globules attachés à la paroi supérieure. . Jeune feuille à parenchyme pinenchymateux (100 diam), Jeune feuille, grandeur naturelle. . Son tissu cellulaire (200 diam.) . Tissu cellulaire d’une feuille plus ancienne (150 diam.) a. Sphérenchyme, b. Méat. c. Globules de chlorophylle pariétaux. d, Cellules de pinenchyme. e. Cellules du pourtour pauvres en chlorophylle. — ‘9et 10. Jeune parenchyme à globules de chlorophylle bien for- més (200 diam.) Dm nu © © te, Page 82, Tome VAL, 1'"*p Bert © Zik. de Dego inn L . prum lucens Hy is F ( 88 ) Fig. 11. Portion de feuille adulte (200 diam.) a. Paroi de cellule. d. Globules pariétaux. CO — attachés aux parois supérieures, d. Doubles parois entre les cellules e. Cellules secondaires 2 à 2, provenant de la division en ? de la cellule primitive, f. Cellules secondaires 4 à 4, provenant de la division en 4 de la cellule primive. g. Cellules avec la chlorophylle en amas globuleux. h. Chlorophylle en série. i. Chlorophylle à globules isolés. k. Chlorophylle à globules sériés comme ceux d’un nostoc, , Chlorvphylle en couronne ou ruban. m.Chlorophylle en disque troué. ñn. Chlorophylle en amas. o. Chlorophylle en hélice. — 12, Portion de tissu cellulaire d’une feuille adulte (150 diam.) A. Cellule divisée en 4 dont une renferme un Uvella virescens. B. Cellule ordinaire. C. Cellule divisée en 2 dont chacune renferme un Uvella vire- scens. a. Paroi. L. Globules pariétaux. c. Globules libres. d, Uvellu virescens avec ses cils vibratils. — 13. Deux cellules (200 diam.) a, Paroi. b. Chlorophylle à globules en hélice. c. Chlorophylle à globules en couronne. — 14. Deux cellules où la chlorophylle 4 est en ruban sans globules dans la cavité dont la paroi est a. — 15. Globules de chlorophylle passés à l’iode (300 diam.) a. Couche verte, b. Granule de fécule. — 16, Feuille adulte poussant des racines. a, Cellules primitives, b, Cellules secondaires provenant de la division en 4 d’une cel- lule primitive. cd, Racines. e, Division des racines en cellules, ( 84) s f. Branches de racines, g. Cellules secondaires provenant de la division en 2 d’une cel- lule primitive, hk. Racines qui en proviennent. Fig. 17. Coupe horizontale d’une moitié de tige (100 diam.) a. Cellules centrales, allongées. b. Cellules périphériques (cellules primitives.) c. Leur division en cellules secondaires. d. Méats. e_ Cellules dermoïdes. f. Racines qui en proviennent. — M. Morren présente encore plusieurs mémoires de sa composition également sur la physiologie végétale, la z00- logie et l’hisloire naturelle de l’eau, et il rend compte, dans les termes suivants, du but qu'il avait en les composant. « J'ai l'honneur de présenter à l'académie mon second mémoire : Âistoire du genre Hydrodictyon de Roth , fai- sant partie de mes Recherches sur les Hydrophytes de Belgique, dont la compagnie a bien voulu décider l'im- pression dans ses mémoires. Dans ce travail accompagné d'une planche coloriée représentant les détails de la struc- ture de l’Æydrodictyon, je donne d’abord un aperçu histo- rique sur les travaux publiés relativement à celle plante si remarquable. Dans la taxonomie de ce genre, je m'at- tache à démontrer la nécessité de fonder dans l’ordre des Confervacées (algues) une tribu nouvelle : les Zydro- dictyeés. J'y décris l'Hydrodictyon utriculatum de notre pays. Mais, la partie où je me suis livré à plus de recher- ches, est celle qui traite de l’organographie et de la phy- siologie de celte espèce. C'était un problème d’histoire naturelle que la formation d’une nouvelle Hydrodictye dans le tube de l'ancienne. Meyen, avant de mourir, ex- prima le désir qu'on cherchät sa solution. Je l'ai tentée et / ( 85 ) je crois avoir prouvé qu'a cet égard mes prédécesseurs n'ont pas été heureux. À une certaine époque, l'endochrome de l'Hydrodictye entre en mouvement et c'est à la suite de ce signe de haute vitalité que les spermacystes exerçant une action de fécondation sur la malière chlorophyllaire, dé- terminent la formation d’un nouveau sac réliculé. J'espère que ce travail avancera nos connaissances physiologiques. Le second mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'académie au nom de M. Auguste Morren, ancien profes- seur de physique et de chimie au collège royal d'Angers, et actuellement proviseur de cet établissement, et en mon nom propre, traite d’un objet directement plus utile à l'homme. Ce sont des Recherches physiologiques, zoolo- giques , botaniques et chimiques sur l'influence qu’'exer- cent la lumière, les alques et les antmalcules de couleur verle ou rouge contenus dans les eaux stagnantes et courantes sur la quantité et la qualité des gaz que celles-ci peuvent contenir. Ces travaux peuvent être con- sidérés comme le troisiéme mémoire de mes Recherches physiologiques sur les hydrophytes de Belgique. D'après le travail de MM. de Humboldt et Gay Lussac, sur l’eudio- mélrie , on sait que dans son élat normal, l’eau des fleuves ou l’eau distillée bien aérée , contient en dissolution en- viron le ‘5 de son volume d'oxygène et d'azote dans les proportions de 32 d'oxygène et 68 d'azote. M. Auguste Morren chargé d'analyser les eaux de la ville d'Angers, trouva de 56 à 58 pour 100 d'oxygène dans celle d’un vi- vier, et de nombreuses expériences qu’il expose dans notre mémoire lui firent découvrir que celle quantité variait aux différentes heures de la journée. Le matin, l'air de l’eau contient 25 p. °/, d'oxygène, à midi 48 p. ‘, et à cinq heures après-midi G1 p. °,,au mois de juillet. Les jours ( 86 ) pluvieux l'oxygène n’attéint que 28 p. °/.. Avec l'absence de l'insolation et de la chaleur, ce gaz décroît. Des re- cherches très-suivies ont fait voir que ces différences dont les conséquences peuvent être de la plus haute influence sur l'hygiène, le jardinage, l’agriculture, et cette foule d'arts où l’eau joue un grand rôle, tiennent à l'effet pro- duit par les algues et les animalcules qui y vivent. Nous avons donc dû nous attacher à connaître dans tous leurs détails et l’organisation et la vie de ces êlres organisés. Nos recherches se sont surtout portées sur le Tessararthra fasciculata , le Chlamidomonas pulvisculus, le Gonium pectorale etc., et le Discerwa purpurea , être dont nous avons dû créer un genre nouveau. Ce dernier colore les eaux en rouge. L’oxygénation de l’eau produite sous l'influence soit de la lumière solaire, soit de la lumière diffuse , tourne tout entière au profit de l'atmosphère qui, chaque nuit, lui enlève rapidement loxygène que l’eau pourrait posséder. Celle série de phénomènes a lieu presque toute l’année ; elle commence dans les premiers jours de mars jusqu'aux pluies d'octobre et de novembre. Par un beau jour où l'oxv- génalion peut quelquefois être portée à 61 ou 62 p. ‘L, on voit qu’un pied cube d’eau contenant de l'air riche à ce pointen oxygène, laisse pendant la nuit dégager 0,016 pieds cub. d'oxygène parfaitement pur, ainsi, 8000 pieds cubes, formant la quantité de l’eau du vivier qui servait aux expé- riences, laissent dégager 128 pieds cubes d'oxygène pur. Or, 128 pieds cubes, quantilé dégagée pendant la nuit, peuvent former avec de l'azote un volume d'air respirable égal à 609 pieds cubiques. Si l’oxygénation de l'air de l’eau descend à 18, 19 et 20 p. °, dans l'air qu'elle dissoul, un grand nombre de poissons ne peuvent y vivre el ils meurent d'une véritable ( 87) asphyxie. Le 18 juin 1835, une grande quantité de poissons périrent ainsi dans la Maine, et c’est à ce phénomène qu'il faut attribuer dans certaines circonstances la mort subite d'une foule de ces animaux. Puisque les Conferves , les Os- cillatoires et ce nombre si considérable d’algues vertes et d’animalcules verts ou rouges que contiennent nos eaux, sont les agents de cetle formation d'oxygène dans l'air dis- sous dans l’eau, on voit de suile que ces plantes ne doivent pas être détruites dans les fontaines publiques, les abreu- voirs , les eaux stagnantes, les réservoirs où ils exercent un effet si utile, surtout parce que beaucoup d’entre eux sont fixes el ne peuvent suivre les eaux qui découlent. Ce mémoire est terminé par une suite d'observations sur un animalcule rouge qui oxygène aussi l'air de l'eau, le Disceræa purpurea, armé de deux appendices mobiles. Je présente, en outre, à l’académie trois autres mémoi- res faisant tous partie de mes Recherches physiologiques sur les hydrophytes de Belgique , savoir 1° Recherches sur la rubéfaction des eaux , suivies d'observations sur les apparences végétales que prennent les animalcules des familles des Monadines , Cryptomonadines et Asta- siés (quatrième mémoire des Recherches.) Après avoir donné dans ce lravail , tout ce que j'ai pu réunir sur les observalions publiées antérieurement sur la rubéfaction des eaux, depuis Moïse jusqu’à nos jours, je rédige deux tableaux dans le premier desquels je mentionne 20 espèces de plantes qui peuvent donner à l’eau l'aspect sanguino- lent , et dans le second 22 espèces d'animaux qui peuvent produire le même effet. En Belgique, j'ai observé plusieurs fois des eaux rouges et j'ai trouvé que ce phénomène était dû , en ce qui concerne les animaux, aux Monas vinosa , Monas rosea, nouvelle espèce que j'ai trouvée dans les caux ( 88 ) sulfureuses des environs de Liége, Trachelomonas vol- vocina que j'ai observée au haut des tours de Saint-Bavon à Gand et de Saint-Martin à Liége, Euglena sanguinea , animalcule commun en Flandre. Je communique à l'égard de toutes ces espèces mes observations propres. Dans l’eau rouge, tombée à Blankenberg le 2 novembre 1819, il y avait aussi des animalcules, mais on n’en a pas spécifié les sor- tes. Le 20 juillet 1829, j'ai observé dans des grelons que j'ai recueillis sur la place Saint-Jean à Bruxelles, le Phi- lodina roseola d'Ehrenberg , animalcule dont l’organisa- tion esi fort compliquée. C'est aussi dans ce mémoire que je fonde le genre nouveau Disceræa, au profit d’un ani- malcule qui colore en rouge les eaux d'Angers et qui a élé envoyé vivant en Belgique, par M. Auguste Morren. 2 Histoire du genre Hæmatococcus d’Agardh (ein- quième mémoire des Recherches). Je discute les caractères des genres Protococcus et Hæmatococeus, et je conclus au rejet du premier. Le Protococeus nivalis,ce fameux être qui colore les neiges perpétuelles du pôle et des Alpes en rouge estun Jæmatococcus , si tant est que ce n’est pas un animal voisin des Trachelomonas et des Disceræa , ce que je crois bien plus probable. Je donne ensuite mes observationssurles Hæmatococcus vesiculosus et H. mucosus, espèces nou- velles qui colorent en vert et en rouge nos eaux de Belgique. 3° Histoire du genre Tessararthra d'Ehrenberg(sixième mémoire de mes Recherches sur l’Hydrophytologie belge). Les Tessararthes sont des êtres singuliers que M. Ehrenberg classe parmi les animaux , bien qu’il ne donne pas leur anatomie, Je les regarde comme des plantes qui s’accou- plent deux à deux ou quatre à qualre. J'ai reconnu en Belgique les Tessararthra moniliformis Ebr. T. ampul- lacea, T. faseiculata, T. elegans et T. crispa, ces quatre ‘4 (89 ) élant des nouvelles espèces dont je donne l’histoire taxono- mique et physiologique. Cinq planches accompagnent ces mémoires. (Commis- saires : MM. Martens et Dumortier, M. Quetelet est invité à s'adjoindre aux commissaires pour l'examen du mémoire sur la rubéfaction des eaux.) PHYSIOLOGIE ANIMALE. Recherches sur la structure de l’œuf dans un nouveau genre de Polype (genre HxpracTinie); par P. J. Van Beneden , correspondant de l'académie, Nous apporions ici une observation qui ne nous paraît pas sans intérêt, parce qu’elle tend à détruire l'impor- tance mystérieuse que l’on a attachée jusqu’à présent, à la tache que l'on voit sur la vésicule de Purkinje, et à la- quelle on a donné le nom du célèbre physiologiste qui l’a signalée le premier (1). M. R. Wagner avait remarqué le premier un point opa- que dans la vésicule de Purkinje, lantôt simple et tantôt multiple , et que cet auteur a retrouvé dans l'œuf des diffé- rentes classes d'animaux. Il n'y en a qu'un petit nombre qui n’ont point montré celte macule. On a atiaché une grande importance à celte découverte, surtout à cause de sa constance dans l'œuf des différentes classes d'animaux. Quelle est la signification de la macule de Wagner? M. Schwann est le premier et le seul qui a essayé de répon- * dre à celte question. Le hasard m'a procuré l'occasion d'éludier un polype de (1) R. Wagner, Lehrbuch der æcrgleich. Anatomie. In-8. Leipzig, 1834, pag. 351. (90 ) mer chargé d'œufs, et dans lesquels j'ai pu me convaincre que la macule de Wagner, n’est qu’une cellule emboîtée dans la vésicule de Purkinje et dans l’intérieur de laquelle on irouve encore un noyau ou cellule. Je profiterai de cette même occasion pour publier une figure des œufs dits mobiles dans les Alcyonelles, et dont j'ai parlé dans ma note sur les Polypes d’eau douce, insé- rée dansles Bulletins de l’Académie (lom. VE, n° 9, 1839). Ces figures ont été faites dans l'été de 1839. Si je ne les ai pas publiées plus tôt, c'est que je n'ai pas voulu les séparer de mon Mémoire sur les Ælcyonelles el que j'ai besoin encore de tout un élé pour étudier les modifications que subit le polypier de ces animaux. C'est la réclamation de M. Dumortier dansle Bulletin du mois de décembre 1840, sur ma note publiée en 1839, qui me détermine à publier ces figures séparément. J'ai reçu d'Ostende, au mois de janvier 1839, par l'o- bligeance de mon ami M. De Brouwer , plusieurs animaux marins, parmi lesquels se trouvail un Polype nouveau, qui prendra place entre les Æctinies et les Æydres. J'ai pu étudier cet animal encore en vie à Louvain. Je le dési- gnerai sous le nom d'Zydraetinie, et je le ferai connaître bientôt sous le rapport analomique et zoologique. Les œufs de cet animal se forment comme dans les Hydres toul autour de la partie moyenne du corps (pl. À , fig. 2). On n’en voit point dans tous les individus. Je ne sais si l'on doit l'attribuer à une différence de sexe, ou à ce que tous navaient pas encore atteint leur développement com- : plet. Ces œufs ont une couleur rougeâtre qu’ils communi- quent à la masse polypiaire. Comme ces animaux sont très- petits (1 ligne) et qu'ils forment par leur agrégation des plaques plus ou moins étendues , sur différents corps so- (91) lides, on les prendrait d’abord pour une moisissure. On voit en dehors du corps, ces œufs sous forme de bour- geons irrégulièrement développés. Chacun de ces bourgeons se présente d’abord comme un œuf simple, maïs, comme nous allons le voir, il y a beaucoup de vitellus réunis dans un albumen commun, comme chez les Æplysies (1). On en aperçoit dans le même individu à tous les degrés de développement , mais les vitellus d’un même sac présen- tent à peu prés tous le même volume. L'ensemble des bour- geons a le même aspect que l'ovaire de l'oiseau à l’époque de la ponte, avec cette différence que les œufs sont simples dans l'oiseau, et multiples dans l'Hydractinie, c’est-à-dire que chez les oiseaux il n’y a qu’un seul vitellus dans chaque sac, tandis qu’il y en a plusieurs ici, Un de ces bourgeons examiné au microscope nous mon- tre , en procédant dans l’'énumération des parties de dehors en dedans : 1° Une membrane externe qui forme un sac et qui pa- raît être la continuation de la peau extérieure. Dans l’in- térieur on aperçoit : 2° Un liquide blanc, transparent , dans l’intérieur du- quel sont suspendus un grand nombre de vitellus. C’est l'albumen. 3° Un grand nombre de vitellus (10 ou 11) qui ont chacun leur membrane vitelline. Ils sont opaques et de couleur rougeûtre , couleur qu'ils communiquent à tout le sac. Dans chacun de ces vitellus se trouve ensuile : | (1) M. Laurent avait déjà publié depuis lorigtemps que dans les Aply- sics il y a plusieurs vitellus dans un seul albumen, et R. Wagner a si- gnalé cette multiplicité des vitellus dans le genre Coryne. Tom. vur. 2 (92) 4° Une vésicule arrondie, remplie d'un liquide clair et transparent : c’est la vésicule de Purkinje. 5° Dans la vésicule de Purkinje se trouve encore une autre vésicule, aussi claire et transparente : c’est la macule de Wagner. Nous avons vu quelquefois deux de ces macules (vésicules)de Wagner, dans uneseule vésicule de Purkinje. On voit ici distinctement que la macule de Wagner n’est autre chose qu'une vésicule. G° Nous avons remarqué enfin dans l’intérieur même de la macule (vésicule) de Wagner , encore un granule ou vé- sicule. R. Wagner a observé aussi que dans la macule il ya encore souvent des granules , et il cite en particulier l'œuf de l_Æ/cedo hispida , Lepus cuniculus et Ovis aries (1). Ainsi la macule de Wagner est une vésicule, qui est, par rapport à la vésicule de Purkinje, ce qu'est celle-ci par rapport à la membrane vilelline. De là résulte que l'œuf proprement dit, à commencer seulement du vitellus ou plutôt de la membrane vitelline, se compose de trois vési- cules emboîtées, avec un noyau au milieu de Ja vésicule centrale ou de la première. Dans les œufs très-jeunes, où le vitellus se distingue à peinc, nous avons vu également bien la macule de Wagner sous forme vésiculeuse, dans la vésicule de Z'urkinje. Ces vésicules sont plus petites , lorsque le vitellus n’est pas en- core développé. Pour donner plus de garantie à ces observations délicates, j'ai prié MM. Schwann et Hallmann de revoir ces différentes parlies avec moi, el ils se sont assurés par eux-mêmes de ce que je viens d'avancer. (1) Prodromus historiæ generationis. Lips., 1836, fol , et Lehrtuch der Physiologie, von R, Wagner. Leipzig, 1839, pag. 35. Milieis JT CLÉ LCA ch Hydractinie. il 1 il Il cl RÉ ( d W lil be 1 Û qi NH | rue NRA 5. Alcyonelle è Tiéh. de ? Degcternti£ 72 dt à did (93) ” EXPLICATION DE LA PLANCHE. À. Iydractinie. Fig. 1. L'animal étendu, grossi vingt fois. a. La bouche. b, 4, Tentacules ou bras. c. Corps. d. Partie inférieure par laquelle l’animal est fixé. Fig. 2. Un individu chargé d’œufs. Ses tentacules sont retirés. a, Désigne les œufs. É Fig. 3. Un de ces œufs isolé et comprimé entre deux lames de verre, pour faire voir qu’il y a plusieurs vitellus réunis dans chacun de ces sacs, a, Membrane externe qui n’est que la continuation de la peau. 6. Albumen commun. c. Vitellus. d. Vésicule de Purkinje, e. Macule de Wagner. f. Un autre œuf dans lequel les vitellus sont beaucoup moins développés. Fig. 4. Un de ces vitellus isolé et vu à un plus fort grossissement. Les mêmes lettres désignent les mêmes objets. f. Granule central. B. Alcyonelle. Pig. 5,6, 7,8 et 9 représentent des jeunes individus de l’Alcyonelle, à différentes époques de développement, et lorsqu’ils jouissent de la lo- comotilité. a. Membrane externe, couverte de cils vibratils et fermée d’abord de toute part. ». Une scconde membrane en dedans de la précé- dente et qui la perce pour devenir extérieure. c. L’embryon qui setrouve en dedans des deux membranes, et qui finit par se faire une issue par la seconde membrane, comme la seconde l’a fait à travers la première. On ne peut mieux le comparer qu’à la manière dont l’embryon végétal se fait jour à travers la primine et la secondine. Lorsque l'individu va sefixer, les cils de lamembrane externe sont remplacés par des cellules, et cette membrane devient le Polypier. d. Ouverture de la membrane moyenne pour laisser passer l’embryon. e. Ouverture de la première membrane. f. Les tentacules. g. Tube digestif, 11 y a deux individus réunis dans une enveloppe commune, Toutes ces figures de 5 à 9 sont faites d’après le même individu, que j’ai observé depuis 9 heures du ma- tin jusqu’à 4 heures du soir. C’est en 7 heures de temps que tous ces changements ont eu lieu. Mis HISTOIRE POLITIQUE ET LITTÉRAIRE DU PAYS. Prétentions de la maison de Hesse sur le Brabant. — Éloges de MM. Moll et Meyer. (Note du baron De Reiffenberg, membre de l’académie. ) L'académie a bien voulu admettre dans ses mémoires l'exposé que j'ai fait des droits et des prétentions de la mai- son de Hesse sur le duché de Brabant. Ces droits, on l'a vu, étaient loin d’être illusoires ; dans les vieilles traditions germaniques, si gracieuses à la fois de naïveté et de poésie, le petit-fils de sainte Élisabeth, ce Henri dont l’héroïque Welspeche soutint la légitimité avec une merveilleuse opi- niâtreté (1), estencore appelé l'enfant de Brabant. Depuis que j'aiécrit ma Dissertation, M. le docteur K. Bernhardi, jadis bibliothécaire de l’université de Louvain, maintenant bibliothécaire à Cassel , et à qui, dans la première commis- sion d'histoire, la publication de De Dinter avait été dé- volue , a tiré de cet historien , que M. le chanoine De Ram va rendre à la lumière, plusieurs chapitres relatifs au sujet dont je me suis occupé, et les a insérés dans la quatrième livraison du deuxième volume du recueil intitulé : Zeit- schrift des Vereins für hessische Geschichte und Lan- deskunde , Kassel, J.-J. Bohné, 1840, pp. 347-364. Il résulte de ces pièces, qui font partie du livre VI de De Din- ter, ch. 247, 248, 249, 250, 251, 252, 253, 254, 255, 256 et 257, qu'au mois de juin 1434, l’empereur Sigismond, étant à Ulm, conclut avec le roi de France une confédé- ralion dirigée contre le duc de Bourgogne; que l’empe- (1) Voy. les frères Grimm, Deutsche Sagen, IL . (95) reur fulmina des lettres-palentes de diffidation ; que le duc y répondit en disant que c'élait sous des prélextes frivoles qu’on atlaquait son bon droit, et qu'il envoya sa réplique à quantité de princes de l'Empire. L'empereur s’adressa aussi aux prélats, nobles, magistrals et com- munes du pays de Liége, en se plaignant de ce que le duc de Bourgogne détenait injustement des terres et prin- cipautés relevant de l'Empire ; qu'il avait été obligé, dans l'intérêt de l'autorité impériale, de s'unir ou sérénissime roi des Français; en conséquence, il les exhortait à se ranger de son parti, et à ne plus reconnaître le duc. Cepen- dant les princes auxquels le duc de Bourgogne avait envoyé sa défense , tels que les rois de Pologne et de Danemarck, le duc de Saxe, le duc de Bavière, etc., lui répondirent qu'ils n'étaient pour rien dans la mesure prise par l'empe- reur, et que les sujets du duc pouvaient continuer d'aller et venir librement dans leurs états. Mais l'empereur n’en poursuivit pas moins son dessein et donna plein pouvoir à son oncle le landgrave Louis de Hesse pour se mettre en possession , au nom de l'Empire, des duchés, comtés et pays de Brabant, Limbourg, Hainaut , Hollande, Zélande , An- vers et Frise. Muni de ces lettres, le landgrave se rendit à Aix-la-Chapelle l'an 1437, le 15 août, et de là fit parve- nir aux magistrats des quatre principales villes de Brabant, Louvain, Bruxelles, Anvers et Bois-le-Duc, des lettres closes avec copie de ses pouvoirs, les invitant à se pré- senter à Aix-la-Chapelle un jour désigné, ou à y envoyer des députés chargés d’un mandat suffisant pour trailer avec lui des objets mentionnés dans sa lettre, c'est-à-dire pour reconnaître que leurs pays élaient revenus à l’Empire, soit par la mort de leurs derniers souverains et l'extinction de la ligne masculine, soit par droit héréditaire ou par main- (96 ) morte. Les magistrats répondirent qu'ils avaient reconnu le duc de Bourgogne comme le plus proche et le légitime héritier du duc de Brabant défunt, et qu'ilsle défendraient de leurs corps et de leurs biens; que, quant aux conférences indiquées, si le susdit seigneur et duc le leur ordonnait , ils s'empresseraient d'y prendre part. Cette négociation n'eut pas d’autre issue. Au mois de septembre suivant, le sei- gneur de Reifferscheid et celui de Reyde saisirent le pré- texte de la réclamation de l’empereur, pour envahir le Limbourg ayec plus de cinq cents lances. Mais les habi- tants, les nobles en pelit nombre, les bourgeois el les vi- lains en masse, les repoussèrent vigoureusement: beaucoup furent tués ou furent faits prisonniers. C'est à cela que se bornérent les succés de l’empereur Sigismond. — Je ferai remarquer, afin d'attirer l'attention de l’aca- démie sur les matériaux qui peuvent servir à son histoire, que des nolices biographiques sur deux de ses membres défunts, viennent de paraître dans les annales académi- ques des universités des Pays-Bas : {nnales academici MDCCCXXXV 11— MDCCCXXXV III. Hagæ-Comi- tis, ex typographia regia, 1840 , in-4° ;on ylit,eneffet, pp. 97-134 : Oratio rectoris magnifici (academiæ Tra- jectinæ ) L.-G. Vissoner , de Gerarno Morr (1), et pp. 199- 246 ; Francisct DE GREVE (Athen. Franequerani rectoris magnifici) Oratio de Jowa Daxrexe Meyero. Dans une note de ce dernier discours , on cite diverses notices sur ce savant jurisconsulle, savoir : Æ{q. konst- en letterbode, 1834, n°2, pp. 19-24 ,et n°3, pp. 35-41 (article de M. Le- (1) Foy. aussi la notice sur ce savant insérée dans l'Annuaire de l’a- cadémie de Bruxelles pour 1838 et Æulletins , tome 11, 1835, p. 260. Q. ee Ce RTE NENT A . (97 ) vyssohn ) ; même journal, 1835, n° 2, pp. 19-24, n° 3, pp.35-41 (article de M. Van der Schaaf).—P. Simons, Notice sur la vie et les écrits de M. J.-D. Meyer. La Haye, 1835, in-8°, 22 pages. — Levensschets van M. J.-D. Meyer, in- séré par un anonyme dans Jaarboeken voor de Israëliten in Nederland, 1835, n° 2, pp. 19-46. — Aanhangsel op het alg. Woordenboek voor Kunsten en Wetenschappen, van G. Nieuwenhuis, Vie deel, 1-0 , pp. 333-336. — Fer- slag van de openbare vergadering der 2° kl. van het Æ.N. Instituut , gehouden in 1835, p. 8. — Muller, Pro- ces-verbaal van de 28° alq.vergadering van het K. N. In- stituut , 1835, pp. 15-18.—- Siegenbeek, Æandelingen der jaarlyksche verg. van de Maatschappy der Ned. Letterk., te Leiden , 1835, pp. 16-18. — M. De Reiffenberg communique encore à l'académie un écrit renfermant l'itinéraire de l’archiduc Albert, de la reine d'Espagne, Catherine d'Autriche ,et de l’infante Isa- belle, en 1599 et 1600, tiré d’une relation contemporaine et manuscrite. (Commissaires : MM. Moke , Steur et le cha- noine Desmet. ) — M. le chanoine De Ram présente, sous le titre de Dis- quisitio de doymatica declaratione a theologis Lovanien- sibus edita an. 1544, un écrit qui se rattache, pour le sujet, à son mémoire sur la part que le clergé de Belgique, et spécialement les docteurs de l’université de Louvain , ont prise au concile de Trente. Cet écrit est renvoyé aux com- missaires désignés dans la séance du 7 novembre 1840. (9% ) PALÉOGRAPIIIE. Quelques tessères de gladiateurs. — Estampille d’un po- tier d'Arretium. Note de M. Roulez, membre de l’aca- démie. La précieuse collection d’antiquités de M. Kestner, mi- nistre de Hanovre près du Saint-Siége, renferme plusieurs petits monuments épigraphiques fort intéressants, et qu'on trouverait difficilement en nombre égal, même dans les grands musées : je veux parler de tessères théâtrales et gladiatoriales. Tous ces monuments réunis devant proba- blement faire l’objet d’une publication de l'institut archéo- logique , auquel leur possesseur les destine, je me bornerai à faire connaître ici les tessères de gladiateurs qui sont au nombre de cinq. Elles consistent, comme d'ordinaire, en morceaux d'ivoire longs de quatre à cinq centimètres et taillés à quatre faceltes, sur chacune desquelles se lit une inscription. Je ne disculerai pas de nouveau la question déjà tant débattue de l’usage et de la destination de ces tesséres, que les uns (1) croient avoir été des cartes d’en- trée ou des espèces d'annonces de spectacle, et que d’au- tres (2) regardent avec plus de raison, ce semble, comme des certificats délivrés aux gladiateurs sortis vainqueurs de l'arène, certificats qui leur servaient à constater le nombre de combats qu’ils avaient soutenus avec avantage. ‘ (1) Arditi, £essere gludiatorie, Napoli. 1832. 4, (2) Labus, Bulletino dell Tnstitulo archeologic, 1835. pag. 108. sv. (99) . à CINNAMVYS HOSTILI SP. X. K. AVG C. VIB. C. ATEI. COS Je lis ainsi cette inscription : Cinnamus Hostili (servus) spectatus decimo Kalendas Augusti, C. V'ibio, C. Ateio consulibus. Le génitif Æostili dépend d'un nom sous- entendu, qui sur cerlaines tessères est indiqué par la lettre S. (1). Ge nom esl ou secutor ; dénomination d'une classe de gladiateurs, ou , plus vraisemblablement, servus, la plupart des gens de celte profession étant des esclaves. L'abréviation $P., qui commence la troisième ligne de l'inscription , a donné naissance à diverses interprétations; celle que j'ai suivie, proposée d’abord par Amati (2), ap- puyée ensuite par M. Labus (3), se trouve en quelque sorte mise hors de doute par un passage d’Horace (4), que M. Orell (5) a le mérite d’avoir signalé à l'attention des antiquaires. Le consulat de €. Vibius Postumus el de C. Atejus Capito correspond à l'année de la fondation de Rome 757, la cinquième de notre ère. Ils n’occupèrent pas celle magistrature à partir du commencement de l'année, mais ils y furent nommés seulement aux calendes RL —————————— (1) Voy. la tessère trouvée en 1834, dans le voisinage de Modène , et pu- bliée par M. Cavedoni dans le Bulletino dell? Instit. Archool. de la même année , pag. 231. (2) Dans le Giornale Arcadico, tom. XXXII, pag. 105 (ottob. 1826). (3) Dans l’édition qu’il a publiée de la dissertation de Morcelli, Delle Tessere degli spettacoli Romani, pag. 48. Milano. 1827. 8. (4) Epist. 1,1, 2: spectutum satis , el donatum jam rude. (5) {nscript. Lat, ampl. collect., vol. IX, pag. 378. ( 100 ) . de juillet, en remplacement de Z. Valerius Messala Vo- lesus et de Cn. Cornelius Cinna Magnus. La tessère suivante nous apprend qu’un spectacle de gladiateurs fut donné précisément à l’époque de leur entrée en fonctions : 2. SYAVIS THYBRIDIS SP. K. IVL C. VIB. C. ATEI. COS C'est-à-dire : Suavis Thybridis ( servus) spectatus Ka- lendis Juliis, C. Vibio, C. Atejo consulibus. 3. FORTVNATVS CRYSTIDI SP. K. DEC DRYS. C.M. SIL. COS J'interprète ces lignes de cette manière : Fortunatus Crustidi ( servus ) spectatus Kalendis Decembribus, Druso Cæsare, M. Silano consulibus. Ni les fastes con- sulaires ni aucun autre document historique ne présentent ces deux consuls comme collègues. Drusus Cæsar fut investi deux fois de cette magistrature : la première foisavec C. Nor- banus Flaccus , Yan 767 de Rome (1); la seconde avec Ti- bére, l'an 773. Je suppose que notre tessère se rapporte au premier de ces consulats, et que C. Norbanus ayant cessé ses fonctions avant l'expiration de l’année, aura eu pour successeur M. Silanus. Les fastes consulaires se trou- (1) Voy. Dion Cassius LVIT, 14, pag. 858, (Tom, HIT, pag. 642, Sturz.) (101) | vent donc ainsi enrichis du nom d’un nouveau consul suffectus. Le Silanus de notre monument est vraisembla- blement le même M. Junius Silanus, qui fut consul ordi- naire l’an 771. 4, PINVS DOMITI SP. N. SEP M. ASIN C P Sans oser garantir l’authenticité de cette tessère, j'en pro- poserai l'interprétation suivante : Pinus Domiti (servus) spectatus Nonis Septembribus M. Asinio Cosso Lentulo ( consulibus ). M. Asinius Agrippa et Cossus Cornelius Lentulus furent consuls l’an de Rome 777. Le graveur, afin d’abréger sa besogne, s’est contenté de mettre les initiales du second magistrat, en négligeant en outre l’abréviation ordinaire du mot consulibus. Il faut sans doute attribuer à la même précipitation le changement de Zen P. Il y au- rait encore un autre moyen de surmonter la difficulté que présente nolre inscription, moyen toutefois qui me satis- fait si peu, que je ne veux pas même l’essayer ; ce serait l'hypothèse de la mention d'un seul consul, auquel se rap- porteraient les lettres CP que l’on pourrait interpréter de différentes manières. b. FLORONIVS ROMANVS SP. K. D L. CAN. Q. FAB. COS Floronius Romanus ,spectatus Kalendis Decembribus, L, Caninio, Q. Fabricio consulibus. Cette tessère se trouve (102) publiée déjà dans le recueil d'inscriptions de M. Orell (1), qui l’a reproduite d’après le Giornale Arcadico (2). Si je la donne de nouveau, c’est qu’à la troisième ligne il existe une légère différence entre ma copie et le texte publié, et qu'en outre je voulais faire observer que le consulat de L. Caninius Gallus et de Q. Fabricius, attribué par le savant professeur de Zurich à l’an de Rome 717 (3), doit être fixé avec plus de vraisemblance à l’année 751 (4). Ca- ninius et Fabricius remplacèrent en qualité de consules suffecti Auguste et M. Plautius Silvanus, qui avaient élé promus à cette charge au commencement de l'année. ÆArretium (aujourd’hui Arezo), ville de l'Étrurie, était très-renommée dans l’antiquité pour sa belle poterie rouge. Du temps même de l'empire elle en expédiail encore une grande quantité à Rome, pour l'usage du commun du peu- ple (5). On a déterré à différentes époques, danslesenvirons d'Arezzo, de nombreux débris de ces poteries. Beaucoup de fragments portaient les noms des potiers imprimés à l’aide d'une espèce de cachet. On peut en voir une liste dans le recueil des inscriplions de l'Étrurie, publié par Gori (6). (1) Tom I, pag. 449, no 2565. + (2) Tom. XXXIT, pag. 104. (3) Cf. Wurm. De Pond. Num.Mensur. ac de anni ordinandirationibus apud Roman. et Grœæc. pag. 237. (4) Voy. Fasti consulares triumphalesque Romanorum recogn. J. G. Baiterus. Turic. 1838. pag. LX, sq. (5) Plin. H. N. XXXV, 46. Retinet hanc nobilitatem et Arretium in Italia, Martial, Zp. XIV, 98. Aretina nimis ne spernas vusa MOnEMUs , Lautus erat Tuscis Porsena fictilibus. 1, 54 : Sic Aretinæ violant cry- stallina testæ. Cf. F, Inghirami, Monumenti Etruschi 0 di Etrusco nome) tom. V. P. I. pag. 2. sq, 0. Müller, Ztrusker 11, pag. 243. fig. (6) Gori, Znscriptiones antique in Etrur, urbib, exstantes ; A, p. 820. (103) Au mois de septembre 1839, j'ai examiné dans le musée public de celle ville un bon nombre de pareilles estam- pilles, qu’on y avait recueillies depuis quelques années. L'une d’entre elles mérite d’être rapportée parce qu’elle mentionne le lieu de fabrique. On y lit : ” A. TITI FIGVL ARRET (Officinæ) A. Titi fiquli Arretini. C'est l'unique exem- ple d’une semblable mention qui soit connu pour Arezzo, et l'on sait que quelques noms de localités que l’on a cru lire sur des poteries découvertes dans d’autres contrées, ne _ sont rien moins que bien constatés. Si, au lieu d’être l’ex- OT A ception, c’eût été la règle que les potiers indiquassent le lieu où leur fabrique se trouvait établie, nous pourrions juger aujourd’hui encore de l’élendue des débouchés d’une branche d'industrie qui ne fut pas sans importance dans l'antiquité (1). | M. le baron de Stassart ayant dû s’absenter pendant la séance , M. Cornelissen, qui l’a remplacé, a fixé l’époque de la prochaine réunion au samedi 6 mars. (1) Plin. 2, c. Z/œc quoque per mariu lerrasque ultro citroque portantur, énsignibus rotæ officinis. = (104) OUVRAGES PRÉSENTÉS. Tableau général du commerce de la Belgique avec les pays étrangers, par les Ministres de l'Intérieur. 1°° (1831, 32, 33 et 34), 2me (1835), 3me (1836), 4me (1837) et 5m (1838) publications officielles. Bruxelles, chez Vandooren frères, 1836 à 1840. 5 volumes in-folio. : Mémoires de l'académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. VI série : Sciences mathématiques el physiques. Tome IL, 3° et 4% livr.; — Sciences na- turelles. Tome ILT, 1°, 26, me et 4me livr.; — Sciences politiques, histoire, philologie. Tome IV, 4e et 5e livr. Saint-Pétersbourg, 1839 et 1840, 6 vol. in-4°, Recueils des actes des séances publiques de l'académie impériale des sciences de Suint-Pétersbourg, tenues les 29 décembre 1838 et 1839. Saint-Pétersbourg, 1839 et 1840. 2 volumes in-4°. Mémoire sur les moyens de corriger les malfaiteurs et les fainéants à leur propre avantage et de les rendre utiles à l’État; précédé d’un mémoire inédit sur la même matière ; présentés aux États de Flandres en 1771 et 1775; par le vicomte J.-P. Vilain XIIIL Nouvelle édilion , aug- mentée par Ch. Hippolyte Vilain XIIIL Bruxelles, 1841, « 1 volume in-8. i Note on the calculation of the distance of a comet from the Earth; by J.-W. Lubbock , esq. London, 1840. Broch. , in-€, ; On the theory of the moon , and on the perturbations 1 of the planets ; by J.-W. Lubbock. Part. IV. London, 1840, N Broch. in - 8°, | | LL LR À dé ( 105 ) Address of the most noble the Marquis of Northamp- ton , the President , read at the anniversary meeting of the Royal Society, on saturday, nov. 30 , 1840. London, 1840. Broch. in-&°. Proceedings of the geological society of London. Vol. HI, 1840. n° 68, 69, 70 et 71. London, 4 broch. in-8°. Proceedings of the american philosophical society.Voi. 1, n° 13. Aug, sept., and oct. 1840. Philadelphia. Br. in-8e. The historical Society of Science. Lars, Members, etc. London, brocb. in-8e. Annalen der Staats- Arzneikunde. Herausgegeben von Schneider , Schürmayer und Hergt. Fünfter Jahrgang. 4ss Heft. Freiburg im Breisgau , 1840. 1 vol. in-&°. Goettingische Gelehrte Anzeigen unter der Aufsicht der Kônigl. Gesellschaft der Wissenschaften. 190, 191 Stück. (26 nov. 1840). 5,6, 7,9 Stück. (11 und 18 Januar 1841). Gocttingen. 4 feuilles in-12. Notice sur J.-G. Garnier, par A. Quetelet. Brux. 1841. Broch. in-12. Quelques réflexions sur le pétitionnement en faveur de la langue flamande, par Louis Goethals. Brux. 1841, broch. in-8e. Société des Antiquaires de la Morinie. Programmes pour les concours des années 1841 et 1842. St-Omer, 1840. 1 feuille in-4°. Bulletins de l’Académie Royale des Sciences et Belles- Lettres de Bruxelles, année 1840, Tome VIT, 1r° et 2m par- tie. Bruxelles , 1840. 2 vol. in-8°. Annuaire de l'Académie Royale des Sciences et Bel- les Lettres de Bruxelles, 79° année. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-18. BULLETIN DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1841. — No 3. Séance du 6 mars. M. le baron De Stassart, vice-directeur, occupe le fauteuil. M. Quetelet, secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. M. le chevalier G. H. Seymour , ministre plénipotentiaire du gouvernement anglais, fait hommage du recueil complet the British and foreign Review. — L'académie reçoit l'annonce que la troisième réunion des savants italiens aura lieu, à Florence, depuis le 15 sep- tembre prochain jusqu’à la fin du mois. — Le secrétaire annonce qu’il a reçu, depuis la der- nière séance , deux nouveaux mémoires destinés au concours de 1841. 3 L'un sur la question des poisons métalliques, avec l’épi- graphe : Du choc des opinions rejaillit la lumière ; Tow. var, 8 ( 108 ) L'autre sur la question d'analyse mathématique, et relatif à l'interprétation des expressions imaginaires. Ces deux ouvrages ayant été reçus après le terme de ri- gueur, ne peuvent être admis au concours. — M. Marchand, professeur à l’école de commerce, adresse une note concernant une formule propre à calculer le rapport approché de la circonférence au diamètre. — Le secrétaire annonce qu’il a reçu différentes lettres concernant les tempêtes qui ont signalé le commencement de cette année. Des renseignements lui ont élé demandés à ce sujet par M. Airy, directeur de l'observatoire royal de Greenwich, et par M. Colla, directeur de l'observatoire mé- téorologique de Parme. Comme ces savants ont témoigné l'intention d'écrire sur ces phénoménes , le secrétaire croit devoir se dispenser d’en entretenir plus longnement l'aca- démie ; il fait remarquer que la lettre de M. Colla donne les indications de plusieurs perturbations magnétiques qui ont aussi élé remarquées à Bruxelles; il en est de même des perturbations observées par M. Weisse, directeur de l'observatoire de Cracovie. On trouvera ici les extraits des lettres de ces deux savants. Lettre de M. Colla. Parme, le 1er février 1841. Dans la soirée du 11 décembre, il commença à se mani- fester une très-grande perturbation magnétique, qui dura jusque vers minuit du 13 de ce mois. Une autre perturba- tion fut observée dans la nuit du 20, et elle continua jus- qu’au 22, à six heures du matin. Les plus grandes variations eurent lieu à 5 ‘2, à 6 17° et à 10 heures du soir du 21 ( 109 ) (temps civil). À Milan, la perturbalion commença à se ma- nifester dans la journée du 10 à midi, et elle dura jusqu’a- prés minuit. Comme vous le voyez, moins l'aurore boréale, il y eut aussi en Italie, dans la journée du 21 , une très- grande perturbation magnétique (1). Dans la matinée du 26, la hauteur du baromètre, réduite à 0°, était dans cet observatoire de 28e 61,1 et dans la malinée suivante de 28P 61,6. Dans les nuits du 24 et du 28, il y eut ici quelque indice d’une aurore boréale. Dans la première nuit, vers les 9 heures, quelques rayons lumineux se manifestérent en convergeant vers le nord et vers un point situé sous l’ho- rizon dans la direction du méridien astronomique. Dans la seconde nuit, une faible clarté entre le nord et l’est eut l'apparence d’une prochaine apparition de la lune. Vers 1% 5/1 de la matinée du 28, une trés-belle étoile filante deux fois plus grande que Vénus se montra dans la constellation du Bouvier, en se dirigeant sur celle de la Couronne et s'éteignit sans bruit avant d'arriver à l'horizon. La couleur de sa lumière élait égale à celle de Sirius. — Pendant l’ap- parilion de ces météores, l'aiguille magnétique n’éprouva pas de varialions extraordinaires (2). Phénomènes du mois de janvier 1841. — De 9 heures du matin de la journée du 3 jusqu’à 9 heures du matin de la journée du 4, le baromètre descendit 8 lignes, c’est-à- dire de 27r 916 à 27r 11,6; pendant la journée du 4, il descendit encore de 1,3 ligne, et marqua à 2 ‘/1 heures (1) L’aurore boréale a été observée à Bruxelles.” A.Q. (2) A Bruxelles au contraire, les instruments magnétiques ont été sen- siblement affectés, À, Q. ( 110 ) 27e 01,3. Pendant la nuit du 3 au 4, il tomba une pluie abondante, et dans la soirée de ce dernier jour, une grande quantité de grésil, — Il paraît que dans les journées du 3 et du 4, on a éprouvé, dans presque tout le nord de l’'Eu- rope, une commotion atmosphérique extraordinaire. — Je vous prie de me faire connaître l'état des observations barométriques faites pendant ces deux jours à Bruxelles et dans quelques autres villes de la Belgique, par vos corres- pondants , ayant l'intention de composer un article relatif aux phénomènes qui ont eu lieu pendant ces jours. La journée du 11 présenta à Parme les phénomènes sui- vants : de la neige, du grésil , une pluie gelée , des vents très- forts, des éclairs très-vifs et très-fréquents, une dépression barométrique et une légère perturbation magnétique. Sur la montagne, il régnait un fort bouleversement atmosphé- rique, et tous les torrents ont considérablement accru leurs eaux le jour suivant. On a vu aussi les éclairs à Milan. Dans la matinée du 13, vers 9 heures, perturbation magnétique. - Dans les derniers jours du mois, en plein jour et à l'œil nu, on vit la planète Vénus à l’est du soleil. Les jours les plus froids de cet hiver ont été le 26, 27, 28 et 29 décembre, et le 13 et le 15 janvier le thermomeé- tre R. a donné pour minima — 49,5 ; (*) — 49,7; (X*) — 4°,9 ; (AY) 269,7 Gais Je termine cette lettre en vous annonçant que dans la nuit du 19 octobre il y eut, non-seulement à Parme, mais (*) Dans la journée du 25 décembre. (*) Dans la journée du 27. (***) Dans la journée du 28 et du 29. , (**##) Dans les journées du 13 et du 15 janvier, (AH ) aussi dans la ville de Dinau, en Bretagne, une apparition d’aurore boréale, comme je l'ai lu dans le n° 583 de l'Écho du monde savant. Mon annuaire contient un long arlicle au sujet de l'aurore boréale du 21 septembre et sur celle du 19 octobre (1). Dans le n° 586 du journal que je viens de citer , je trouve encore qu’à Bruxelles la nuit du 29 au 30 mai 1840, fut signalée par une forte perturbation ma- gnétique. On a observé aussi des aurores boréales à Toronto dans le Canada, ainsi qu’à Greenwich (2). (1) On a observé aussi des aurores boréales à Bruxelles, le 29 octobre et le 21 septembre derniers. ( Pulletin de janvier 1841, p.4.) A.Q. (2) M. Colla a écrit une 2e lettre au sujet de perturbations magnétiques qui ont été observées à Parme le 7 février dernier. Nous ne la citerons pas ici, parce qu’elle a été insérée dans le journal l’Znstitut. Les mèmes perturbations ont été observées à Bruxelles; et elles ont particulièrement affecté l'instrument destiné à mesurer l'intensité verticale de la force magnétique, d’après le procédé de M, Lloyd. Voici les nombres observés aux trois instruments , le 7 et le 8 février dernier, HEURES DÉCLINAIS. |INT. MAGN.[TEM. FAHR.Ï INT. MAG. [TEM.FAHR. # : 5 ! : = en t. m, de Brux, magnét. horiz. de l'instr. | verticale, | de l'instr, 7 Jévrier. 9 heures du mat. 2 heur, du soir. 4 heur, » 1x jh. » Eh or 8 février. 9 h, du matin. . in OR FE 2 h, du soir . , 4h. » Th MNT LH+++ ( 113 ) Lettre de M. Weisse. Cracovie, le 22 décembre 1840. Je prends la liberté de vous faire connaître que nous eûmes ici hier 21 de ce mois,entre 10 et 11 heures dusoir, une superbe aurore boréale (1). Aussitôt après qu’on m'eut donné connaissance de cette apparilion, je me rendis dans notre observaloire magnélique, et je commençai à faire des observations. Pendant toute la durée de ces observations, l'aiguille n’est pas restée un instant immobile ; elle avança tranquillement ; et dans l’espace de 17 minutes, elle dé- crivit un arc de 26 minutes. Ensuite, elle rétrograda, mais beaucoup plus lentement qu'elle n'avait avancé d’abord. A 11 heures 12 minutes, après que l'aurore boréale eut en- tièrement disparu , l'aiguille resta dans un état fixe qu’elle conserva pendant environ 12 minutes, et elle recommença ensuile à marcher dans le premier sens. Je vous adresse par la présente les différentes positions de l'aiguille que j'ai observées. Hormis les deux dernières, chaque position se compose de 3 observations qui sont séparées les unes des autres de 27 secondes, en raison de la durée du mouvement de l'aiguille. Les deux dernières positions forment chacune la moyenne de 9 observations, dont chacune est séparée de l’autre d’un tiers de la durée du mouvement de l'aiguille, à savoir de 9 secondes. (1) Ce phénomène à aussi été observé à Bruxelles et dans plusieurs autres villes, comme on peut le voir par les observations horaires du dernier solstice que l’on trouvera plus loin. (113) Voici les observations : LE 21 DÉCEMBRE. DIVIS. T, MOY. DIVIS. T, MOY. DIVIS. «| DIVIS. de de de de de de . | l'échelle. || Cracov. | l'échelle. || Cracoy. | l'échelle, . [L'échelle. 516,12 576,82 | 10.53 | 563,35 519,55 578,52 561,87 524,28 578,27 562,05 531,05 577,30 562,55 534,27 575,85 560,30 541,60 573,32 560,05 546,77 570,67 559,65 549,12 569,80 554,95 | 566,40 557,60 564,52 560,75 564,62 565,35 563,47 568,55 563,50 572,17 563,87 575,10 563,95 557,79 556,75 554,87 552,50 549,60 547,27 544,47 _542,52 N OO © À © à æ © (1) Correction de la pendule sur le temps moyen — 8//,8. (2) Valeur d’une division de l'échelle = 25//,09, Afin de pouvoir mieux juger de la marche et de la posi- tion de l'aiguille, je vous communique ci-après les observa- tions que j'ai faites ce même jour et aujourd'hui, entre 8 et 9 heures du matin et 1 à 2 heures de relevée. Chaque po- silion est de nouveau la moyenne des observations. (114) Le 24 DÉCEMBRE. Le 22 DÉCEMBRE. TEMPS MOYEN DIVISIONS TEMPS MOYEN DIVISIONS de CRACOVIE: L'ÉCHELLE. de de de CRACOVIE. L'ÉCHELLE. à nm 4 (15) Aurore boréale du 24 février. — M. Quetelet rappelle que , dans le bulletin de janvier dernier, page 4, il a fait connaître que le 21 décembre, on a aussi remarqué à Bruxelles l'aurore boréale et les perturbations magnéli- ques dont parle M. Weisse; il ajoute que le 24 février dernier , il a eu occasion d'observer une nouvelle aurore boréale, et que les trois instruments magnétiques de l'obser- vatoire ont donné les indications suivantes pendant le cours de cette journée. INTENSITÉ | THERMOM. | INTENSITÉ | THERMOM. HEURES. HE vértic. Fahr. On remarquera encore ici que l'instrument destiné à mesurer l'intensité verticale dé la force a été sensiblement affecté, comme le 7 du même mois. Cette aurore boréale du 24 février n’a pu être aperçue qu’à travers des éclaircies qui se sont formées, vers 11 heures et demie, dans une bande comprise entre le nord et le nord-est, et entre 10 à 25 degrés de hauteur. (116) RAPPORTS. Sur les formes des équations des lignes du second ordre, par M. Martynowski. io M. Timmermans présente le rapport suivant sur ce tra- vail, «Le mémoire de M. Martynowski est une discussion inté- ressante et trés-complète de l'équation générale du second degré, à laquelle l’auteur fait subir différentes transfor- mations d’une manière fort simple. Quoique ce travail ne renferme rien de neuf, quant au fond, et que le sujet en soit trop élémentaire pour être considéré comme acadé- mique, il mérite cependant d'être connu, surtout des personnes qui se livrent à l’enseignement des sciences ma- thématiques ; aussi est-il fort à regretter que l’on ait cessé la publication de la Correspondance mathématique qui, en accueillant des mémoires du genre de celui de M. Mar- tynowski, rendait au pays un grand service, en y répandant le goût de l'étude, » L'académie, après avoir entendu M. Quetelet, son second commissaire, décide que des remerciments seront adressés à M. Martynowski pour sa communication. Rapport sur un mémoire de M. Vanhulst, intitulé : Rexé-Francois Scuse, par M. Ch. Morren, commissaire rapporleur. «ÆExhumer, dans l'intérêt de l’histoire des sciences, les litres oubliés ou méconnus de nos ancèlres , le souvenir de ( 117 ) leurs vertus el de leurs talents, c’est servir à la fois le pré- sent et l'avenir ; c’est êlre utile à son pays; c’est exciter une noble émulalion parmi les contemporains; c’est rappe- ler à ceux dont le mérite serait aussi inapprécié, qu'ils peuvent espérer en nos arrière-neveux, et attendre d’eux cetle justice qui, toute boîteuse qu’elle est souvent, finit cependant par arriver. M. Vanhulst, qui s’est déjà fait con- naître par la publication de plusieurs notices, écriles avec purelé sous de si heureuses inspirations, a cru convenable de s'occuper de la biographie d’un de nos anciens géomé- tres, du chanoine René Sluse(1), né à Visé en 1622, et mort le 19 mars 1685. Nous regrettons avec M. Vanhulst lui-même que son dé- faut de connaissances spéciales en mathématiques et en leur histoire, lait empêché d'apprécier notre compatriote à sa juste valeur, car l’écueil où tombent d'ordinaire les biogra- phes est d’exalter outre mesure les talents de leurs auteurs. M. Vanbulst s’est donc borné, en ce qui regarde cette ap- (1) Pascal écrivait S/uze, dit M. Vanhulst, tandis que les Transactions philosophiques et l’épitaphe du chanoine orthographient S/use. Je ferai remarquer que les archives de St-Lambert, que m'a laissé consulter M, Polain, écrivent aussi S/use, ce qui est plus conforme à l'orthographe liégeoise, Si la famille de Sluze, dont la généalogie, conservée aux archi- xes de la province de Liége, ne remonte pas fort haut, était d’origine flamande , comme le nom semble l'indiquer , il faudrait , en effet, écrire Sluse de Sluys, écluse, ou de la ville de l’Écluse, S/uys, en Flandre. M. Vanhulst fait naître Sluze le 7 juillet 1622, de René et de Catherine Waltheri. La pièce des archives qui est la copie de son acte denomina- tion comme chanoine de la cathédrale, en remplacement du duc de Bavière (9 avril 1651), porte qu’il a été baptisé le 7 juillet 1622, et que sa mère était dame Catherine Waltheri Du Château (Waltheri a - Castro). ( 118 ) préciation des services rendus par Sluse aux sciences ma- thématiques, à transcrire les écrits de Baillet, de l'abbé Bossut, de Montucla, etc. Nous eussions désiré que l'au- teur de celte notice eût tenu compte des articles publiés par feu notre collègue J.-J. Garnier, sur l’Æistoire de l’al- gèbre et du beau volume de M. Chasles sur l'Histoire de la géométrie. Nous ne parlons pas des propres travaux dus à l'un de nous, et relatifs à l’histoire générale des mathéma- tiques dans nos provinces. Il aurait vu par ces ouvrages qu'il est peu exact de dire que les mémoires de Sluse, consignés dans les Transactions philosophiques, n'avaient jamais été cités sur le continent. Garnier, Chasles et l’un de nous avaient certes fait usage de ces archives et les con- naissaient. Garnier a fait voir, par elles, que Sluse avait été un des premiers promoteurs belges de la nouvelle ana- lyse cartésienne , et qu'il partageail au reste ce mérite avec nos anciens compairioles ou alliés Schoolen, Wassenaar, Huyghens, Dewitt, Hudde, Van Heuraet , Gerard, Rinck- huysen, Ferguson, De Graaf, etc. La part que prit Sluse dans la connaissance des propriétés de la cycloïde avec Wren, Wallis, Huyghens, La Loubère et Fabri, ses succès dans la culture de la pure géométrie des anciens, et dans la doctrine nouvelle de son temps, des indivisibles, les perfectionnements qu’il apporta aux mé- thodes de Descartes et de Fermat, pour mener les tangentes et déterminer les maxima et minima , la gloire qu'il eut sans. réserve, en se servant d'un cercle et d’une section co- nique quelconque de grandeur donnée, de compléter la construction que Descartes avail inventée des équations du troisième et du quatrième degré par un cercle et une para- bole, sa solulion du probléme de la normale à mener à la parabole, sa solution de cet autre problème où il s’agit de | | 1 | | | (119) trouver le point de réflexion sur un miroir sphérique, le lieu de l'œil et celui de l’objet étant donnés, Lous ces points, les plus importants de l’AHistoire mathématique de Sluse, avaient déjà été trailés avec pleine connaissance de cause par un savant dont l'académie, à qui M. Vanhulst a présenté son écrit, a couronné l’œuvre, par M. Chasles. Ces passages et d’autres encore étaient donc connus des mathématiciens belges; ils élaient connus à l'étranger. Sluse avait donc obtenu sa part d'illustration et de ses compatriotes et des savants de l'Europe ; mais il s’est trouvé, comme la chose est commune, qu’il étail moins apprécié dans son ancienne résidence que partout ailleurs. Sluse jouissait de son temps d’une haute réputalion, car il fut nommé membre de la société royale de Londres le même jour que Malpighi, Huyghens, Carcavi, Leibnitz et Newton. IL s’occcupa tour à tour de mathématiques, de géogra- ” phie, de législation, de belles-lettres, d'histoire et surtout de la vie de St-Lambert el de celle deS'-Servais, évêques de Tongres. Son amour pour les livres était si passionné, que peu d’instants avant de mourir, il se fit transporter dans sa bibliothèque pour que ces chers amis de loute sa vie reçussent au moins son dernier soupir. M. le baron De Reiffenberg et M. Voisin sauront gré à M. Vanbulst de leur avoir rappelé une anecdote de plus pour l’histoire des bibliophiles sérieux. M. Vanhulst a fait ressortir le mérite des écrits de Sluse avec celle heureuse facilité de rédaction et cette élégance de style dont il a donné des preuves dans ses publications antérieures. Lillérateur de l’ancienne école, où le bon goût comptait pour quelque chose, il a mérité pour celle nou- velle communication , les remerciments de l'académie, et ( 120 ) nous avons l'honneur de proposer à la compagnie qu’elle veuille bien les lui voter. » Aprés avoir entendu son second commissaire , M. Quete- let, l'académie décide que des remerciments seront adressés à M. Vanhulst pour sa communication. Rapport sur le Mémoire de M. Van Beneden intitulé : RECHERCHES SUR L'EMBRYOGÉNIE DES SÉPIOLES : par F. Can- traine. «L'évolution et l'épigénèse divisent depuis longtemps les anatomistes; elles ont donné lieu à des disputes dans les- quelles, comme dit Dugès, le ridicule et l’incompréhensible disputent souvent la palme au vraisemblable. La première, entendue dans le sens de Haller , compte encore beaucoup de partisans, parce qu'elle ne présente rien qui répugne à la raison, et qu’elle repose sur des données qui sont, aux yeux de plusieurs savants, aussi clairement démontrées que celles sur lesquelles s’appuie l’épigénèse. À cause des dif- ficultés qui entourent les recherches sur le développement de l'embryon, ces deux systèmes paraissent souvent avoir plus de force par le raisonnement que par des démonstra- tions rigoureuses : ils sont par là destinés à donner lieu à des disputes plus philosophiques que scientifiques, plus oiseuses la plupart qu’intéressantes, De telles recherches offrent d'autant moins d'intérêt que leurs résultats sont dou- teux parce qu'ils sont presqué toujours contestés, une concordance parfaile existant rarement entre les résultats obtenus par deux savants qui se sont occupés de la manière (42% ) d'être des organes dans l'embryon d’une même espèce (1). Aussi , l'importance qu’on attache aujourd'hui à de telles recherches doit être bien pesée, afin qu’on ne tire pas de leurs résultats des conséquences qui-seraient contraires à celles qui découlent de l'examen anatomique de l'animal, quand il a acquis tout son développement. On en a un exemple dans la découverte de M. Hérold, faite en 1824. Ce savant a vu fa vésicule ombilicale ou vitelline implantée sur le dos des Epeïres, par conséquent dans un sens opposé à ce qui a lieu dans des vertébrés. Ce fait n’étail-il pas pour les sectateurs de M. Geoffroy-St-Hilaire de la plus haute importance, en ce qu’il corroborail l’idée émise par ce sa- vant, que les animaux articulés ne sont que des vertébrés dans une position renversée ou marchant sur le dos ? Ce- pendant quel est celui qui croit réellement encore aujour- d’hui à ce rapprochement entre les articulés et les vertébrés, el regarde les ailes des premiers comme les analogues des extrémités des autres ? Ce rapprochement est certainement une des vues les moins heureuses émises par l’ingénieux auteur de la philosophie anatomique (2). L'épigénése ayant obtenu plus de vogue que l'évolution, plusieurs ont tenté dans ces derniers temps d'en assurer les bases par leurs travaux. De ce nombre est notre savant confrère M. Van Beneden : il a remis à l'académie, dans sa séance du 17 octobre dernier, un mémoire sur l'Embryo- PNEU (1) Nous ne doutons pas que ce ne soient de pareilles considérations qui portaient Curvier à laisser enfouies dans ses cartons ses observations sur les œufs de la Seiche. ; È (2) La découverte de M, Hérold, en appuyant ce rapprochement hété- rogène des vertébrés et des articulés, détruit le théorème que le vitellus est toujours placé à la partie du corps par laquelle s’opère la locomotion la plus active, { 192) génie des Sépioles, mémoire dans lequel il a consigné les observations qu'il a faites à Cette sur les œufs de ces ani- maux. MM. Bohadsch , Cuvier, Carus et Dugès, s'étaient déjà occupés du développemeut des Céphalopodes : le peu d’har- monie qui rêgne entre eux relativement à la forme de ces œufs porte à croire qu’ils ont examiné une progéniture ap- partenant à des genres différents. Dugès dit que ces œufs ont à peu près la forme et.la grosseur d’un noyau de cerise, qu'ils sont terminés par une pointe mousse et portés sur un long pédicule, que leur enveloppe extérieure a la con- sislance du caoutchouc ramolli et semble n'être produite que par l'involution d’une seule lame de mucus concret. Il croyait que ces œufs appartenaient à une espèce du genre Sépiole ; mais les observalions que nous avons eu l’occasion de faire sur les côtes de Toscane, nous permettent de dire que ce sont des œufs de Poulpe. Bohadsch a étudié ceux des Calmars (Loligo) ; il dit qu’ils sont cylindriques, gélati- neux et réunis par un ligament commun. L'observation du naluraliste danois cadre assez bien avec celle de M. Van Beneden, si ce n’est que ce dernier a trouvé les œufs des Sépioles d’une forme glubuleuse. Mais cette différence dans la plus ou moins grande consistance de l'enveloppe exté- rieure de ces œufs est de peu d'importance : il y a un point qui est beaucoup plus intéressant en morphologie z0olo- gique , c'est le mode d'insertion de la vésicule vitelline. MM. Cuvier, Carus et Dugès ont signalé l’anomalie re- marquable que cetle insertion présente : ils ont reconnu que celte inserlion du pédicule du sac vitellin se fait à la partie inférieure de la tête. Dugès dit que ce prolongement du vitellus pénètre dans la cayité abdominale parallèle- ment à l'œsophage , et que ces deux conduits sont distincts et séparés jusque dans l’abdomen. L'auteur du mémoire ( F23 ) que nous examinons indique plus précisément le point d'insertion de ce pédicule sur le tube digestif; il a remar- qué qu'elle à lieu sur l'œsophage, ce qui certainement est trés-extraordinaire. En ceci il n’a fait que confirmer ce que Garus avait observé depuis longtemps (vol. IE, pag. 453). Mais il attribue au professeur de Montpellier une manière de voir à ce sujet dont nous n’avons trouvé aucun veslige dans son travail, inséré dans l’/nstitut, année 1837, p. 349, Dugés n'admetlant pas et ne semblant pas admettre que celle inserlion a lieu près de l'anus plutôt que sur un autre point de l'intestin. Nous ferons observer à l'auteur que dans les nombreuses figures qu'il donne pour représenter tant celle vésicule que le développement progressif des organes, il n’y en a aucune qui exprime celte insertion et cette con- nexion remarquable de la vésicule, point pourtant le plus important de ses recherches. Carus les a rendues dans son Anatomie comparée, pl. 4, fig. 20—23, par des dessins moins finis, il est vrai, mais plus parlants. Nous lui ferons observer en outre que dans toutes ses figures relatives au développement des parties, la vésicule vitelline conserve à peu près les mêmes dimensions : cependant il est constant que le vitellus s’épuise au fur et à mesure que l'embryon grandit; il est constant aussi qu’alors le sac vilellin dimi- nue progressivement de volume, et que son pédicule se rapelisse, ainsi que l’observe Carus. L'auteur compare cette insertion de la vésicule vitelline avec celle des limaces; ses résullats sont les mêmes que ceux obtenus par Laurent ct par Dugés. La seule parie de ce travail qui nous paraisse neuve, est celle relative au système nerveux. Ce point avait élé né- gligé par Cuvier et par Dugés, pour des raisons que tout analomisle devinera facilement. Il était et il sera toujours Tow. vrrr. 9 ( 124 ) bien difheile de découvrir d'une manière positive ce sys- tème dans de tels embryons : aussi sa description de ce qu'il regarde comme le premier vestige du système nerveux nous paraît-elle hasardée : lorsque l'embryon, dit-il, était a peine développé, j'ai vu, dans un individu, sur le mi- lieu du sac vitellin, une vésicule contenant une autre dans son milieu, ou produisant l'effet d'un anneau que nous devons considérer comme le premier vestige du système nerveux. D'après ce que nous'venons d'exposer, on voit facilement que ce mémoire aurait dû être beaucoup mieux travaillé qu'il ne l’est : il aurait pu alors présenter quelqu’intérêt. Nous devons déclarer qu’il ne nous a offert rien de neuf, si ce n’est le système nerveux considéré hypothétiquement, et en proposant à l'académie d'en ordonner l'impression dans ses travaux, nous le considérons uniquement comme une confirmation de ce qui avait été dit par les savants que nous avons cités. » M. Morren, second commissaire, présente les remarques suivantes sur le même travail de M. Van Beneden. « Notre savant confrère, M. Dumortier, attira, en 1835 5 l'attention des zoologistes sur l’embryologie des mollus- ques, par un mémoire extrêmement remarquable qui fut plusieurs fois reproduit à l'étranger : le même mois que deux membres de l'institut de France, MM. Audouin et Milne Edwards le firent réimprimer dans les Ænnales des sciences naturelles, MM. Serres et Dugès publiérent leurs idées sur un sujet analogue. Le travail de ce dernier avai trail à l'évotution de la Seiche commune et de la Sépiole, el ramenail les esprits à la célèbre discussion qui, soulevée D L ( 125 ) naguère entre Guvier et Geoffroy de St-Hilaire, sur les principes transcendants de la science, semblait faire de l’un l’Aristole et de l’autre le Platon des doctrines zoologi- ques. Cette chaleureuse discussion , à laquelle une des pre- mières illustrations de France ne prenait part qu’à regret, parce qu'elle lui semblait, disait-elle ,une perte de temps (et l’on sait si le temps lui était cher, alors surtout quele grand homme paraissait pressentir sa fin!), cette discus- sion élait née à propos des Céphalopodes , que Meyranx et Laurencey comparaient à des vertébrés repliés sur l’épine du dos.Cuvier comballit celte unité de composition organi- que ; et, au milieu des faits qu’on citait de part et d'autre, surgissait celte question : si le dos des insectes ne corres- pondail pas au ventre des vertébrés , si les articulés ne mar- chaient pas sur leurs vertèbres, et si ceux qui sont ailés ne volaient pas avec leurs pattes? Il y avait là de quoi ré- fléchir. Ce théorème de haute morphologie zoologique _ appelait l'examen d’un autre fait : à savoir si, en effet, dans tous les invertébrés, le sac vitellin communique au dos de l'animal , à l'inverse des vertébrés où il communique au ventre. Cuvier , sans avoir peur de rien, craignait que les Céphalopodes ne tournassent contre lui : il exhuma donc de ses cartons ses anciennes observations sur l'embryo- génie des Seiches , et prouva que le vitellus , chez elles, ne tient ni au dos ni au ventre, mais à la tête. Il concluait de là que chez les invertébrés , et les Céphalopodes en étaient, le dos ne correspondait pas au ventre des animaux supé- rieurs. Les zoologues de l’école opposée, les métaphysiciens, comme les nommait l’auteur du ARègne animal, pou- vaient bien déduire de ce fait déja connu d’Aristote, de Carus , elc. , el confirmé par Cuvier , que le vitellus est loujours placé à la partie du corps par laquelle s'opère la ( 126 ) locomotion la plus active, la marche d’un côté, le vol de l'autre. Le Céphalopode, marchant sur la tête, devenait ainsi le pôle intermédiaire entre le vertébré qui marche sur le ventre et l'arliculé qui marche sur le dos; c'est par lui que le prototype animal vertébré, fait la culbute sur la têle pour devenir articulé. Dugès , qui appartenait à l'école théorique , fit des re- cherches très-profondes pour prouver que rien n'infirmait chez les Céphalopodes l’identité entre la face dorsale des invertébrés el la face ventrale des vertébrés : cette face était toujours l'ombilicale. Il dut, pour établir ces vues, faire l’a- nalomie des embryons à leurs différents états d'évolution, el 1l le fit avec cette sagacité et cet esprit de méthode dont chacun de ses écrils porte l'empreinte. Le mémoire de M. Van Beneden nous semble être, pour ce qui concerne la Sépiole, une confirmalion de celui de Dugès sur la Seiche , sauf quelques points où ces auteurs sont en contradiction. Dugès s’eslaussi occupéde l’embryo- génie de la Sépiole, du moins il le dit, mais on doit con- venir qu'il y a beaucoup de différences entre ses assertions et celles de M. Van Beneden. L'auteur français dit les œufs altachés par un pédicule , leur peau serait coriace; M. Van Beneden assure qu’ils sont contenus en grand nombre dans une gelée tremblotante où l'œuf n’a aucun pédicule. Dugès a Lrouvé leurs yeux noirs, M. Van Beneden les dit rou- ges , etc. Ces asserlions contradictoires ne peuvent être débattues au profit de l’un ou de l’autre que par des per- sonnes qui habitent les lieux où ces observations sont pos- sibles, ct nous ne nous trouvons pas dans ce cas. Il en est de même pour la question de l'insertion de la vésicule om- bilicale. Dugès la met près de l'anus, M. Van Beneden la place sur l’œsophage. Il n’y a pas moins que tout un canal . ( 127 } digestif entre ces deux opinions. M. Van Beneden avouant que ces observations sont excessivement difhiciles à faire, on concevra d’aulant mieux que le rôle du rapporteur, chargé de l'examen de ce mémoire, doit se borner à accep- ter le fait sous caulion d'auteur. Les recherches de M. Van Beneden , sur la premiére ap- parition du système nerveux chez les Céphalopodes, laissent à désirer , surtout en ce sens que les vues théoriques de son prédécesseur , le professeur de Montpellier, alliraient sur ce point une vive allention. C’est, en effet, de la diffé- rence d'évolution dans les différentes parties de ce système qu'il tirait la diagnose physiologique entre le vertébré et le céphalopode. Rien ne confirme, dans le propre mémoire de M. Van Beneden, que la pelite figure annulaire vue, une seule fois, par lui, sur un jeune embryon, soit bien, non le vestige, comme il le dit, mais le premier rudiment du système nerveux. D'après Dugès, la loi de dualité et celle de conjugaison présideraient à la formation du cerveau, première partie centralisée. Nous aurions désiré, nous le répélons, plus de dévelappement el surtout plus de preu- ves dans ce passage des recherches. Les recherches de M. Van Beneden sur la Sépiole, con- tiennent , au reste, une foule d’assertions dont il importe de ne pas priver la science. Dans un sujet si intéressant, toutes les données sont utiles , el c’est dans cette vue d’u- tilité et dans le but d’amasser:de bons matériaux toujours nécessaires à consulter , que nous demanderons à l’acadé- mie l'insertion dans ses mémoires du travail d’un de ses correspondants les plus actifs, el à qui nous proposons de vo- ter des remerciments pour cette nouvelle communication, » À près avoir entendu son troisième commissaire, M. Wes- (128 ) mael, l'académie ordonne l'impression du mémoire de M. Van Beneden. — L'académie ordonne également l'impression dans ses recueils du mémoire de M. le baron de Reiffenberg, intitulé: Itinéraire de l'archiduc Albert, de la reine d’Espagne Catherine d'Autriche et de l’infante: Isabelle en 1599 et 1600, tiré d'une relation contemporaine et manus- crite. « COMMUNICATIONS ET LECTURES. MÉTÉOROLOGIE. Le secrétaire rend compte des observations météorolo- giques horaires failes les 21 et 22 décembre dernier, Les stalions qui ont pris part aux observalions de Bruxeiles, sont : Louvain, . . . . Observateur : M. Crahay. Le en fi © ME » » Duprez. JL ROMA » » Jbarra. Maestricht, . . . » » Ryke. LV OT ER MSN Res Ù » Van Rees. L'O RR D) » ? Groningue, . . . » » Ermerins. Amsterdam. . . . » » Matthes. DOTE, A ET UN » » Delcros. Annee ” » Plantamour, ÉREMR L E4 Le ‘à » Colla. Bologne. . . .. » » le Direct. de l’observ, On sait déjà que la soirée du 21 décembre a été remar- quable par une aurore boréale et par des perturbations magnétiques, dont il a élé parlé plus haut. Cette aurore boréale se trouve signalée dans les observations de Bruxelles, Groningue, Franeker et Gand. À la suite des tableaux météorologiques, on trouvera ceux pour le magnétisme terrestre, d'après les observations de Bruxelles. (130 ) — en 96‘zo [zo‘oz loc‘ez [oc‘ez [sos °° — M UT 60‘6s |cc‘og |ôg‘re |es‘so |£tT'o2 |vo‘04 9s‘zo lrsez |re‘ez lertez lco‘oz D © ‘ — mers cr‘ |re‘ée [ss‘re |ce'ro |S1‘04 |71*69 o9zo locvz lisez lentes rte À © ‘ — SAS zo‘ss [ig‘og |e9‘oe |s81‘zo [0169 |67*69 vo‘zo lez legtes lentes loue À © * — on, aise |ivtes |co‘og loo‘ro |r1‘69 |80‘a9 Log [toy |g6‘1s [ca'ez |Sv'yL D © — = 19 tL‘os |oste [ce‘ez |rL‘eo |96‘eo |ec'so Lego |rr'y4 lors [obftz |92vz D * © — de 0 eos los‘ze [Les |es‘eo |ss'en |Tce‘89 vote eo‘ez lootrz lur‘rz |euez À * : = Sr A 68‘cg |es‘ze |ev‘sz |L1‘co |se‘eo |ss'19 o‘eo loges |go‘oz lootrz Îvyez ° * * — te ve‘og [se‘og |zi‘ez |o6‘zo |ec‘so |L8°19 iséco less lec‘oz lec'oz lrotez À * * — LÉ 1e o1‘og [cos |l6‘za [ro‘eg |ce‘gg |7s'29 6g‘co Îge'zz loz‘oz |ec‘oz |zo‘ez À ‘ * axios np omou 1: g9'ce Icrfos [cstzc |6T'eo |oz'sg |£8'10 8s‘so lostzz |99‘oz |se‘oz [vi‘es À‘ * — =D g6'‘ec |eo‘es |cs‘sc |17‘e9 |se‘so |08‘19 ey‘co [uses |aotoz. |gc‘oz cotes À © : — UT priécc [greg loctsz |cr‘eo Icz‘eo |61°29 |ze‘xo |ez‘go |oc‘co |zs‘es |ac'oz |ge‘oz |29°ez LE * * — Zn (1): core |sct#g [co‘zz [vo‘eo |ys‘zo [cr'19 lor‘za |Le‘co [6o1‘o |ig‘ez |ce‘oz |ér'os |6t'es E° * * — te oc‘ce los‘es [ac‘oz |cs‘co io‘so [ce‘so |co‘eo |cr'co |sc‘eo |r6‘1s |1e‘éo 1669 |go‘cz D © * — ENS ooes [orteg [éotoz |ce‘co |go‘zo |oz‘oo loreo lootco [cu‘eo [ev‘rs [rstéo [reéo |éetrz D © * — Pen EL uztcez lvcteee 69e |o6‘192 |oc‘994 |ec‘99c |Te‘zoc l90#94 [ce‘eoz |La‘122 |1e‘6oz |gc‘694 [10122 À * * ‘ uneur np saimou g Fe T2 2e ai Lis ne pue me Lau pu œu um “AMANIOA 1S Ua | *ANOT | ‘SAVA | “NV | *AULA | LSNV | "NOUD *D0T04| "WUVd AN49 |'SIUVd | "ENVI sen] ‘LV ‘0 V LINGAU MILANOUVE , "OYQI 2P oa1y.p aousos no sopv] souvaoy sonbriguounq suouna438qQ() up CALE | (132) Observations thermométriques faites un solstice d'hiver de 1840. S a a #1 = a ë a : È 1 2 al el el A +2 #] É EH LE È k. |. AIN IS 4 © 4 Fe) A a] C [2] & 21 Déc. || b | | 081" ù 04 |—190 ru 6 h. mat, (133) TEMPÉRATURE CENTIGRADE. = : : et e ‘ c : 5 Les | El: Ë d : | Æ a [=] pe Eh < s] A , . > A [2] Z E = 2 an ce # n a = “A À o BE dal EL TETE SES REANERS 5 < ? e À de) ä < C) ñ E A a 22 péc 7 b. mat.[—9%4|- 506] 751 | —8?1 |—5°6 |—6%0 | —6°9 | —50 94 54 67/81 60|—6,7|7,21-6,1 9 — 0,41 5:1|—6,01—7,6|—5,7|—5,7|—6,6|-5,3 10 — ,f—7,8] —4,4|—4,7 | —6,0 | —4,7 |—4,7|—3,5]—4,7 5 ol 351—4321—3,51s » |—391 3,7 2 sl 32-27-18 221-2013; Dub. soir.|—3,1|—2,8|—1,5 | —3,0 |—1,2 |—0,8 |—1,2 |—1,6 2 282,11 0,7 |—3,2|—0,4 | 0,6 |—0,8 |—0,4 5211 0,9) 3.909 0,71 —"1,8 | 1,7 0) 2,5) 2,0)-5,0|1,2| 1,9 | 2,2] —1.8| 2,2 D 52-28 261-561-2027 |-36| 20) 2,7 a 62) sl 201-5,8/-20|-29| #01 28-321 EXTRÈMES DE TEMPÉRATURE. MAXIM. MINIM. Louvain. | Nuit du 21 au 22 décembre - — —6,7 Du 20 au 21 décembre, à midi. —055 —2,7 BRUXELL. Du 21 au 22 — — ,. —0,3 —7,3 Du 22 au 23 — — —0,7 — 8,3 ‘Q À 15 2 déc B ° F 9 D... e 21 décembre à : 1,8 2,9 Le 22 — > 0,0 — 6,8 ! L Du 20 au 21 décembre, à midi. +-0,6 —2,2 IGAND. . Du 21 au 22 = = : +-0,6 6,6 | Du 22 au 23 — — 1,0 —1,1 \ Lol 21-déÆmbre:2 1 A 51 5 & 2,3 — 1,3 GENEVE, , TRAD ART. : LA ee EE a — 2,4 ( 134 ) Observations horaires de l’hygromètre, faites au solstice d'hiver de 18,0. HYGROMÈTRE DE SAUSSURE. BRUXEL.| ALOST. | GAND. | PARIS. [GENÈVE.|PARME. semer) 21 DÉCEMBRE. 6 heures du matin . . 84°0 8792 7495 840 97:;0 100° Tir — — at 83,0 87,7 74,5 85 96,0 100 gr er 82,0 90,4 81,0 84 97,0 100 De ss . | 55,0 | s9,5 | 75,0 | 84 96,5 | 100 10 — — z 83,0 86,9 73,0 83 94,0 100 ait à. 81,5 | 85,1 | 70,5 | 82 91,5 | 100 ie = .U 780 | s5,8 | 69,0 | 1 90,0 | 100 1 heure du soir. , . 76,0 85,8 68,0 80 92,5 100 2e = 15,0 | 83,6 | 68,0 | 79 93,0 | 100 3 — — te 75,5 84,4 65,5 79 94,0 100 4 — — 75,5 84,9 67,0 80 95,0 100 5 — — 76,0 82,8 67,0 84 93,0 100 e— A Tel TE. 0181-81 EN) RL 92,0 | 100 | INR — oh 75,0 81,7 64,0 81 92,0 100 ee en 76,0 | 82,1 | 62,0 | 80 93,0 | 100 Re SE 976 LL sel 625 180 91,0 | 100 TRE COL ON 780 0865 67 ON Us 93,0 | 100 1 — 0.1 19,0 |- 87,0 | 700 | 2 93,0 | 100 nue Ar en leu lai dés 94,6 | 100 22 DÉCEMBRE. | 1 heure du matin . . 81,0 88,3 71,0 83 92,0 100 2 — — TT 82,0 89,8 80,0 83 93,0 100 pe al 82,0 | 91,1 | 82,0 | 83 93,0 | 100 (135) HYGROMÈTRE DE SAUSSURE. BRUXEL.| ALOST, | GAND. | PARIS. [GENÈVE. PARME. 22 DÉCEMBRE. | 4 heures du matin . , 8320 9152 8250 820 9295 100° nf RTE er 0 les UN 82 a1|P182 92,0 | 100 Fes ei Presonior | M'eso lee e2 92,0 | 100 7 be PUR serons 31 850! | 282 92,0 | 100 Ni HD PR solos, een | les 91,0 | 100 rad — . À 840 | 922 | 85,0 | 83 91,0 | 100 VON — TR 850) 202) D eZ op 2082 91,0 | 100 F1) ee RME ET MO AT ET 90,0 | 100 Er — 220,210 78,001 090;:27 1% 6910] 480 90,5 | 100 1 heure du soir. . .] 74,0 | 89,1 | 63,0 | 79 89,5 | 100 Dre. no 12,01018750h 060,08 107 91,0 98 LA — RON 7202) e775 2 | 67/08) 80 88,5 99 A Nr ler NET. 6nitess Op ES 90,0 | 100 bo — Ne 0P T7. 80 ro EST 90,0 | 160 on — ANA EU ON Er A EC 91,0 | 100 QUANTITÉ D'EAU TOMBÉE. se Panne. Me 2tdEcembre ruée UP ET NS MEN 0 a 1, ANT EU 22 _ (136) G'TL go'e 1‘96 86‘£ NEC SEUIL “JEU uso “Tru uo “Tru ua “TI ue ‘2ANBTX |éheo p'deal ‘2ANEIOT |éneo p'deal ‘?ANEII |npo p deal ‘2ANPI1 |éneo p ‘des EI 9P RIPE aqrpuun At E9 2 EL9P E Les UOISS9I4 PREND uoIssaiq À” VEPCE UOISSai4 À * APE uOISSaI4 S&LVa I ©" À] © Q — À ee _— *LHOINISAVN *LHOAULA “HVOUHLSHV *HAPNINOUS "OYQI 2p soauy,p a0usjos no sopv] ‘ysnbny p oujowouyohisd np suouvasssqo ‘AUINIOAE IG np a1nay np seine 9 (137) 86°T 61‘£ Y6'G 16‘ £9'e cr'e np ÉALEL SE: D GI AN OT (138) Observations horaires de l’état & x DATE. GRONINGUE. ANSTERDAM,. UTRECHT. FRANEKER. | MAESTRICHT. LOUVAR (1) 21 nÉc. 6 h. du mat. Nuages. Couvert, quelques] Couvert. Nuages. Couvert. Couverl cumulus. T7 — 3 Id. Couv. Cumulus, Id, Id. Id- Id. beaucoup. Stra. à l'horizon. vue 3 Id, Clair; beaucoup de Id. Id. Id, Id, cirr.-cumulus et . cirr.=str. à l'ho- rizon. 79 — c Id. D F6 Id. Id. Id. Id. ln id. Id. id. “CAB, id. td. M 11 CCE Id. Ser. Qq. stratus et Id, Id. Id, Id, cirr,.-str, à l’'hor, 12 — 4 Id. Id. Peu couvert. Id. Id. Id. 1 h. du soir. Id, Très-serein, point Clair. id. Id. Id. de nuages. Ê 2 — . Serein. Très-serein. Q4q. Id. Id, Id, Id. stratus. ; 38 — 4 Nuages. Serein ; nuageux à Id. Id. Id. Id. l'horizon. 1 4 — : Screin, Id. Id. Id. Id. *1d-4, DMC) id. td. id. id. Id. Id. 6 — « Id. Id. Id. Serein. Aurore Id. Id. boréaledepuis 6 h. du soir. 7 — g Id. Id, - Id. Serein. Id. Éclaireil Bi à | (1 CR Id. Id. Id. Id. Couvefl 9 — 4 Id. Id. Id. Id. Couv. avec qq. Nuage! éclaircies. (1) Dans la soirée du 21, on a observé à Groningue une aurore boréale. (139) RE l au solstice d'hiver de 1840. JXELLES, ALOST, GENÈVE. PARME, BOLOGNE. puvert. Couvert. |Couv.; un peu|Couv ; légère-| Couvert. |Brouill. épais.| Couv. et brouill. de vent. ment brum. ld. Id. Id. Id. Id. Id. Bezu et brouill. Id, id. Couvert, Id, Éclaircies. Id, Beau et brouil. bas très-épais. Id. Id. Presque couv. Id, Id. Id, Beau et brouillard très-épais. Id. Id. Couvert, Id, Couvert, Id. Couv. et Brouill, léger, | Hd, Id. Id, Id. Id, Id. Id. Id. Id. Id. Id. Éclaircies. Id. Id, Id, Id, Id. Id, Couvert. Id, Id, Id, Id, Id. Id, Pluvieux. Id. Id, ircies. Id. Id. Id. Id. Brouill. pluv. Id, ouvert. Id. Id. Id. Couvert. Pluie fine. |Couv., brouill. et un peu de pl, Id, Id. Couv.;un peu Id. Pluvieux. |Brouill. épais. |Couv. et brouill. de vent, moins épais. I. Id, Id. Couvert. |Nuag.,brouil] Id. 1d, Id. Id. id. Épais brouill. Id. Serein. Couvert; faible Id. Id. Nuageux. |Couv., brouill, et lueur versl'E. pluie fine, Vent as. fort, bLumière Id, Très-éclairci, Id, Id, Nuag.—A 9 } Id, âtre au stratus, air h. brouillard Aurore .calmé.Auro- humide, le ?— À re boréale, (2 h. ciel faib. au- oréale. » Tom. vuur. 10 DATE. GRONINGUE. 10 h. du soir. Serein. Id. Id. 22 Déc. 1h, du mat. AMSTERDAM, Serein. Nuageux à l'horizon. Id. Id. Id. Ser. Plus de cum- à l'horizon. id. Ser., beaucoup de cum. à l'horizon Ser, Étoiles brill. Id. Fort nuag. Lever du soleil ahnon- cé par une forte raie, couleur de sang à l'horiz. Couvertltout à fait. Clair ; nuages à l'horizon. Id. Clair; qq. cirr. au NE. Nuages à l'horizon. Id. Stratus et cumul, nombreux. Qq. cum. au NE. Serein, QŒœ cirr.-str. Hor. nuageux, Couvert. Pastout à faitser., des étoiles pour- tant. UTRECHT. FRANEKER. Clair, Id. Id. Id. Id. MAESTRICHT. Couvert. UXELLES. ser.; faible re boréa. plus d’au- > boréale. Id. clair vers > Nord. Id. erein. Id. Id. Id. Id. id. Id. ALOST, Serein. Id, Id, (141) PARIS, Serein. Couvert, légé- rement brum. Id. 1, Id, Id. Id. Nuageux, qq. écl. Id. - "Hd, Id. Id, Id. Id. Id, Id. Id. Id. Id, Id. Vaporeux. |Nuag.; éclaire. Strat. à l'hor. Sans nuages, Presque serein. Vaporeux. Brumes à l’ho- rizon. Id. Ser. magnifq. Sans nuag. Lé- Id. ger.vaporeux à l'horizon. Id, Id, Id. Serein, petilsel légers cirr. au zénith. Screin. Id. Id. Id, Vap. à l'hor. Screin. Cield'unrouge|Strat. et bru- foncé à l'O, | mesà l'horiz, Serein. I, GENÈVE, Couvert. Id. Id. Id. Id. Id, Id. Id. Id. Id. Nuages épars.|Couv., brouill. et: BOLOGNE, | pluie fine. Nuageux. |Couv. de brouill. Id. Id. Id. ; Id. Id. Couv., obscur. Id. Id. dre Id. Id. Id. id. 1d, Id. Couwv. et brouill. Id. Id. Id. Couv., obscur et brouill. tombant. Id. Id. Id. : Id. Id. Id, Nuag.- Goult,|Couv., obscur et de pluie, brouill. Nuageux. Id. Id. Couvert, brumeux et pluvieux, Id. Id, Id. Id, Id, Id. (142) a A A END NE 0 VE ‘Æ EN | ‘AN ANS l'ana | ANA! 4 ‘Æ AN | ‘AN ‘0 où | ‘eux | “as |'anx lan ana | ‘a an | ‘an | ‘an ‘0 o aS4 as |'ana |'ann | ana | ‘ana | “an | ‘an | “an de) ON AS as |‘ana l'annl'ana| « ‘ana | ‘an | ‘an ‘0 ‘ON | ‘asx as |‘ana [ann ana | ‘anal ‘a ‘x aN ‘0 ‘0 as4 as [ana ann |'anx| ‘an | an | ‘a AN 0 O auwue) as AN SNA CAEN AN AN ‘4 ‘0 ‘ON | ‘asx “as | à « |'an | ‘an | ‘os a | “an -0 0 + easa. legs | 7 À e Jan | « as | “| « . “ane np ‘y 9 4 Ki a m e > & Ë 2 C] a © = E > > si = © = 5 = snor À CE TL UP MR MIE E SMS A SES RÉ Ma CRD RENE 5 Ÿ ë z À ? 3 : SINHA ‘ŒHALSAV *“ONINOU9 *OYQI 9p 4oa,p 9018708 no san] ‘quan NP UOUIBMP Dj 9p S041D40Y SUOUDALISG() ‘AXANA9FA 1G (143) *SUOÏEAIIS AO p SM 9e So Juepuod J107 juoA (1) ‘0 AN ANN ‘as le E d W ci os ci ‘PI Nc: es + Al, ‘Oo ‘x ANN ‘as u « d AN Ge à 4 “ ['asslt'a nc: ET) ne) 4 ANN ‘as ‘x ANA | ‘ANA | ANA | ‘AN ci "an "As4 ‘AN s get = wp : \(0) ANA ANN ‘as ‘4 ANA | ‘ANY Œ ni 4 aN "asx ‘AN Re roarel ‘O0 AN “NN as ‘4 ANA | ANA | ANA no: ci °‘Æ ‘AS4 4 RE °0 oi HNN as ‘x "ANA | ‘ANS | ‘ANA ‘4 ci ‘AN ‘PI 4 4 SE Li OL TE: ‘0 as "ANN ‘as "x ANA | ‘ANA | ‘AN 4 "asx ‘AN ‘PI ‘x g mb L ‘0 as {NN as "4 ANA | ‘ANA & nc sx LC DE : AR ‘as ci re NT DE ‘0 ci “ANN as Nc ANA | ‘ANA | ‘ANA x ‘AS4 | ‘AN ‘4Sx Æ me a de) ON ‘NN ‘as ‘Æ ‘ANA | ‘AN ‘INA nci "asx “4aN "Asx ci Ÿ A 10 ne) ON ‘NN xS ‘4 |'ANX| ‘AN ‘AN nc ‘x ‘AN ‘AS4 "4 PET TE + eg 0 |'oN | ‘ann. | ‘as | + ‘ana |l'an | ‘AN | « ‘x | ‘an | ‘asx « D gr ÈS O0 ‘0 "ANN ‘as « « « « w a « asx « —— —, 9 1 ‘O0 ‘ON "aNN ‘as « « « a a « a ‘asx « A er | o | ‘on | “ann | ‘a | « u « « “ . « x « — —»} ‘o 0 "NN ‘as « “ a 4 a a « 4 « gi MER CES ‘0 ‘0 ‘ANN ‘as « « a a a a a 4 « SES ER { 1440) Observations magnétiques horaires, faites à l'observatoire de Bruxelles au solstice d'hiver de 1840. Ù INTENSIT.| TEMPÉR. | INTENSITÉ | TEMPÉR. DATES. DÉCLINAIS. Fahrenh. horizont. | Fahrenh. verticale. 91 DÉCEMBRE. 6 h. du m. 1 h. du soir. 19 © @ "I © OX à O1 > > > © Lt timer anne. nu Le] 29 DÉCEMBRE. 4 1 h. du m. 52,10 | 11,65 | 29,0 | —5,169 | 929,0 : es 55,20 | 11,70 | 29,0 | —6,515 29,0 MIE 52,97 | 12,00 | 29,0 | —6,052 | 929,0 | 4 * RE 53,64 | 12.18 28,8 | —5,855 28,0 | Ar D, Mb || 12,50 | 987. | 5052 00084 6 » . . | #11 | 12,27 | 28,6 | —5,687 | 128,6 7 » . . .| 69,79 | 19,42 | 98,5 | 5,657 28,5 DS Le \ D [1] Ca. MAUR S SLA CZ [7 Te 4 ie ua = = 7 A = = | | ‘1e 4 10 12 2 4 6 Hat ao. . 1 2 4 6 muuulL, Nes ie an (145) INTENSITÉ.| TEMPÉR. | INTENSITÉ | TEMPÉR. DATES. DÉCLINAIS. Fabrenb, Fabrenh. horizont. verticale, 99 DÉCEMBRE, 8h. dum. . .| 52,79 | 12,20 28,4 | — 4644 | 928,4 go» « . .| 52,56 | 11,94 28,5 | 4403 | 928,0 Mt: 0.2 | so lat:ra 29,9 | — 4,891 29,1 end sci t4du À41,65 51,0 | —5,364 30,5 19. Le... , | 51,20 :-| 11,99 31.5 | — 5,829 31,1 4h. du soir . .| 50,84 | 12,61 32,0 | —5,642 31,7 ul 1,41, 1270 32,9 | —6,077 32,5 Us | 5165 l'1266 | 55.0 | 6,182, |, 52,5 Ds | 52,40, | 19:68 32,5 | — 5,913 51,9 5 10204 12,82 29,7 — 5,840 29,7 6 » . . .| 52,54 | 1984 | 310 | —5,525 | 50,3 Nota: Les perturbations de la déclinaison magnétique ont eu lieu dans la soirée du 21 décembre, vers l’époque où se manifes- tait l'aurore boréale. Pour l'intensité horizontale , elles s’élaient - déjà manifestées vers le milieu du jour, de même que pour l'intensité verticale qui a été le plus sensiblement influencée, comme déjà la remarque en a été faite plus haut. ( 146 ) — M. Quetelet communique ensuite trois tableaux des observations météorologiques horaires , qui ne lui sont par- venus qu'après la publication de tableaux obtenus dans les autres stations. Ge sont les résullats des observations faites à Genève au solstice d’été de 1840 et de celles faites à Mu- nich par M. Lamont, et à Londres, par M. Roberton, à l’'équinoxe d'automne de la même année. t En construisant la courbe des observations barométri- ques de Genève, on trouve qu’elle offre à peu près les mêmes inflexions que celle de Parme, donnée pour celte époque. Quant aux courbes des deux autres villes, celle de Londres s'écarle fort peu des courbes des diverses stalions de la Bel- gique et de la Hollande, et pour Munich sa marche s’ac- corde assez bien avec la courbe de Genève, On à reçu aussi les observations faites à Parme à l’équi- noxe du printemps de l’année dernière; elles n’ont été commencées, par erreur, que le 21, tandis que dans les autres stations les observations ont été faites le 20. MAGNÉTISME TERRESTRE. L’académie reçoit communication des observations ma- gnétiques faites à l'observatoire royal de Bruxelles, les 20- 21 janvier et 26-27 février de cette année, époques fixées par les savants anglais pour les observations du magnétisme terrestre (1). (1) Depuis plus d’un an d'attente , aucune décision n’a été prise en- core par le Gouvernement au sujet de la demande, faite par la société royale de Londres et appuyée par le Gouvernement anglais, de donner à l'observatoire de Bruxelles les moyens nécessaires pour exécuter, d’une manière complète, le plan d'observations arrêté vers la fin de 1839. ( 147 ) La planche ci-jointe représente les variations de la dé- clinaison à ces deux époques en même lemps que pour le 23-24 décembre dernier, dont les résultats ont élé présen- tés à l'académie dans sa séance de janvier dernier. Chaque division de l'échelle répond à un Eee angu- laire de 217,5 en arc. Les observations sur l'intensité de la force magnétique ont élé faites avec l'appareil bifilaire de Gauss, dans le sens horizontal, et avec l’appareil de Lloyd, dans le sens ver- tical. Dans ce dernier appareil, il a fallu rapporter les obser- valions à l’un des microscopes, afin d'indiquer si l’extré- mité du barreau, dirigée vers ce microscope, était au-dessus ou au-dessous du point 0. Ce point 0 est celui que marque le barreau lorsqu'il est horizontal. On a adopté le micros- cope de droite qui se trouve à l’ouest de l'appareil; ainsi, lorsque l'extrémité du barreau, située de ce côté, s'élève au-dessus de 0, on a fait précéder les nombres du signe +, et du signe — lorsque cette extrémité s’abaissait au-des- sous. Comme celte distinclion n’a pas été établie pour les observations précédentes, on les rectifiera de la manière suivante : Tous les nombres du tableau des 23-24 sept. 1840 (Z,,t. VII, 2e p., p. 209), doivent être précédés de — P » >" PP ; P 21-22 oct. » (» » » p.210), » » de — 27-28 nov.(l)» (» » » p.238), » » de + 23-24 déc. » (» VIII, 1ep.,p. 10), » » de + (1) Tome VE, 2me parie, pag. 238, 6me colonne, ligne 7, en remon- lant , à 32730: soir, au lieu de 2,158, lisez 1,659. (148) Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 20 janvier 1841, à 10 heures du soir, temps moyen de Gættinque. HEURES. | 0’. | 5’. | 10’. | 15. | 20’. | 25’. | 50’. | 55. | 40’. | 45’. | 50’. | 55’. 10 h. s. 54,96/54,91 54,79/54,61/54,61, La 2 54,66/54,63 54,78/54,70|54,75 Minuit . 54,22|54,39 54,55/54,56/54,41 1h, m. 54,09) 54,04 54,10/54,21 154,35 pv jee 54,70|54,63/54,60|54,49/54,31/54, | Que 54,27/54,19/53,98/54,10/53,94/54,03 ES 54,22/54,27/54,92|54,22/54,03|54,17 CARE 1153,90/54,11 54,08/54,03|53,96 6.2 54,09/54,17 54,00/53,99| 54,30 7 — (54,20/54,30/54,17/54,30/54,32|54,35/54,34154,31 54,33/54,38/54,33 | | 8 — 54,31/54,35|54,3754,31/54,30/54,40/54,33/54,33 54,33/54,42/54,50)] M} 9 — |54,45/54,48/54,39/54,40/5:,40/54,43/54,30/54,50 54,21/54,1054,16| 10 — |53,99/54,05/54,13 be 54,00)53,90|53,90 |: 53,84/53,82/53,79 4 11 — |53,82/53,79/53,81153,76/53,70/53,66|53,69|53,66 53,51[53,46|53,47 Midi. . |53,44153,40|53,39,53,35/53,29/53,22,58,24/53,20 5153,06/52,98/53,09 | 1h. s. |53,07|53,06/52,96/52,94/52,92/52,9652,85/52,85 52,97/53,05|53,02 2 — |53,12/53,18/53,06/53,11153,01/52,91/52,76,52,70 52 81152,83/52,90 4 3 — |52,95/52,97/53,12/53,17/53,23|53,27|53,39/53,42 53,46/53,43/53,55 4 — |53,62/53,57|53,56/53,49,53,57/53,54/53,59/53,53 53,62,53,55|53,54 5 =. |53,49/53,40/53,27,53,22| » FUATR 13/53,15153,11/53,08/53,13/53,05/} 6 — |53,23153,37|53,32/53,38153,44 sa s6l se, 74|53,80 53,61/53,26/52,99 Ù 7 — 152,62/52,14/51,45/51,90/52,35/52,12 52,07/51,80 52,09 52,36,52,36 8 — |52,51/52,60[52,67|52,91/53,00/55,31/53,39/53,57|54,40/57,01,58,93/59,80 NB 9 — |58,98/57,30/55,89/55,25/54,77154,45 54,66/54,30 abs 54,86,54,95 [MID 1000, 155,02|0 » » » rent D »" l'on IE L' | 1 ( 149 ) Variations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 20 janvier 1841, à 10 b. 2 w. 30 s. du soir, temps moyen de Gættinque. (Le thermomètre est celui de Feæhrenheit.) 4230". | 52/50”. from In.h. rem 10h. “6 H12,85]38°6 |12,36|38° 38/6 ET 12,13|38°7 AU 12,20/38,7 Î12,05|38, 2[28,6 [12,00 58,6 |11,96/58,6 Minuit . = 12,00/38,7 |12,10 38,7 DERE 12,15/38,8 M. 8 |12,09/38,8 {12,00!38, 38,8 12,22 138,8 12,25|38,8 12,13 12,18 38,8 [12,04 38,9 |12,00|38,8 12,49 12,51 2138,5 [12,55 38,5 [12,50/38,5 12,32/38,5 |12,28/38, 58,4 [12,30 38,4 |12,32138,4 12,30/38,5 |12,42/38, 28,7 /|12,32 138,7 |12,35138,7 12,36/38,7 12,41 38,6 [12,40 38,6 |12,28/38,6 12,52 12,57 38,6 12,50/88, 12,55|38,6 12,50)38,6 |12,49/38, 3,6 12,47138,6 |12,35/58,5 12,36/38,7 |12, ,9 112,43/38,9 |12,48.39,0 |12,47/39,1 2,43[39,7 |12,41/40, 40,2 ati 12,43/40,8 12,43 41,8 AE FU 12,40|42,1 12,40 42,6 12,42 Lis 12,32|43,0 12,47 43,0 |12 53,0 12,52/43,1 | | 2/50”. 12/50”. | 22/50”. CT — .|In. h.|Tem. | In. h. HEURES, Tem.fln.h.|Tem. 43,2 |12,60,43,1 |12,53|43,0 42,7 |12,51142,6 [12,51/42,5 42,0 [12,63!41,8 |12,71/41,8 2/41,2 [12,55/41,2 |12,50/41,2 5[41,0 [12,25 40,9 |12,36|40,9 40,8 ns 12,53/40,8 40,7 Fe ph 7 |11,70/40,7 40,6 [11 Faute 6 }11,74|40,7 » » » » » | (150 ) Variations de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de M 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 20 janvier 1841, à 10 b. 7 ms du soir, temps moyen de Gœttinque. ï (Le thermomètre est celui de Fabrenheit. ) 7:50”. 7/50”. 17/50”. HEURES, mm _—— | —, In. v. |Tem.f In. v. ee In, v. |Tem. 5750”. 4750". 57/30 Le, PS T , In.v. | Tem.} In. v. |Tem 10h.s, . [+4-0,811/3797 |+.1,139/37°7 |+-0,796]38°0 |+- 0,480] 38°3 [+ 0,431]383 11 — |+0,429/38,0 + 0,395138,0 |+-0,398/38,0 |+- 0,372] 38,0 |+-0,313/38,0 Minuit, . |4-0,362/38,0 |4-0,463/38,0 {+-0,538138,0 |+-0,425| 38,0 |+-0,387/38,4 1h, m,!+0,328|38,3 |+0,432138,3 L+0,545/38,3 |4-0,425| 38,5 |+ 0,280/38,5 É 2 — [0,133 H-0,055/38,3 H-0,088/38,3 [-0,119) 38,3 {+-0,157]38,0 |4-0,361k$ 2 — .]—3,163144,6 Η2,802/44,0 Η2,275|43,7 |—1,963| 43, 43,1 3 — À+0,550/38,0 |+-0,287/38,0 |— 0,121138,0 |— 0,127 —0,126/38,0 Η 0,193 4 — |—0,181/37,8 |—0,210/37,6 | —0,093/37,5 |H-0,091| 37,5 ]+-0,091/37,5 ]4-0,089! 5 — {+0,079/37,5 [+-0,022/38,0 Î+-0,079/38,0 Î+- 0,070! 38,0 |+-0,070/38,0 Î+-0,105| 6 — ÀL0,124/38,2 |0,099/38,2 |+0,099/38,2 | 0,074| 2 +0,151[38,0 + ousil | 7 — |+0,132/38,0 [4-0,054/38,0 |-0,042|38,0 Î+-0,042| 38,0 À 0,150/38,0 | 0,181/! | 8 — À+0,025/38,0 |+.0,072/38,0 |+-0,072/38,0 |— 0,027 —0,116]38,0 —0,158/8)} 9 — À_0,625/38,3 | 0,695/38,3 —0,725|38,3 |— 0,730] 38, 39,0 | 19 — 0,878 39,3 Η1,023/39,6 |—1,065/40,0 |— 1,394] 40, 40,5 | 11 — À—1,961/41,5 |—1,961/41,7 |—2,201/42,0 |— 2,201 42,6 | Midi —2,214/42,6 |—2,140/42,7 |—2,339/42,8 À 2,579! 43, 10|44,0 fl 1 — À-2,298 143,5 |— 2,395143,7 | 2,533144,0 |— 2,626| 43, 44,0 l | | 3 — À—1,685!42,5 |— 1,661142,3 | 1,833142,4 |—1,736| 42,4 |—1,905/42,4 | 1,774] "4 bals —_1,435/42,3 À 1,200/42,0 |— 1,290! 41,7 |—1,191|41,4 | 1,000!) pe Be ne —1,159/41,0 À—1,251/41,0 | » | 41,0 Η1,180|41,0 |—1,180/fh FER à ane —1,187/41,0 |—1,187|41,0 À—1,134| 41,0 |—0,723l41,0 |— 0,630 5 TE Ph —0,458/40,5 À 0,540/40,3 D—-0,462| 40,3 |—0,443/40,2 | 0,4060 1h 8.2 ESA —_0,437/40,2 | 0,268/40,2 |—0,978| 40,2 |—1,059/40,0 |— 1,070 CE. +0,549/40,0 +-0,729/40,2 Î+-0,581/40,2 Î+-0,513] 40,2 -0,177/40,2 | 0,032 | (151) ; Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de B& en 5 minutes , et pendant 24 heures, à partir du 26 février 1841, à 10 heures du soir, temps moyen de Geættinque. HEURES. | 0’. | 5’. | 10°. | 15”.1 20°. | 25”. | 50’. | 35’. | 40’. | 45. | 50’. | 55. | 10 h.s. |54,93156,13156,35156,53156,87|56,67156,57|56,32 1 — 56,12156,31/56,45/56,44156,45/56,35]56,23/56,03 Minuit . [56,13/56,06156,09/56,17156,19/56,38/56,5:156,59 1h.m. |54,11/54,07154,48/54,96155,67|56,44157,29/57,75 2 — À56,41/56,58/56,73/56,81156,88|56,99/57,08|57,14 3 — |56,77/56,60/56,54156,54/56,34155,77155,08|54,59 4 =, |54,97 55,13 |55,23 55,74155,99/55,49/55,38)55,22 5 — |55,45/55,37155,24/55,15/55,21]55,1254,96/54,02 6 — |54,73154,58/54,61/54,50|54,54/54,74|54,70|54,64 7 8 9 56,42[56,53|56,61[56,29 56,19/56,52156,27/56,12 56,23[55,43/54,93[54,53 57,91/57,81/57,11/56,53 57,23[57,21|57,16/56,93 54,14/54,11/54,41154,77 55,05/55,26/55,29/55,48 54,95154,93154,93|54,87 54,56/54,42/54,38/54,31 55,30154,79/54,37/54,48 54,43|54,33/54,33/54,23 54,24154,18/54,10[54,11154,26/54,22/54,07|54,07154,14|54,38 — |54,13153,94154,01154,14154,31/54,48 Æ 54,25154,18/54,30/54,21/54,17154,15|54,30154,34154,33[54,86 — 54,40 sa sl — |54,34/54,44 10 — |54,25/54,20 11 — |54,30/54,06|54,10/54,12/53,96/53,94/53,94/53,91 Midi. . |53,93 53,96 |53,90/53,89|53,76/53,52]53,40|53,35 hs. |53,31/53,29/53,23]53,26/53,19/53,u7|53,07]52,87 2 — |52,42/52,30/52,45/52,45/52,52/52,61/52,55|52,53 — |52,47/52,50152,70/52,77152,82/52,86152,97|53,06 54,31/54,88/54,31|54,43154,49/54,45 54,04/53,94153,81153,85 53,45/53,39|53,39 4152,58|52,56 53,39 52,78/52,5 52,62[52,64152,72|52,59 53,26152,28/53,41153,43 — |53,44/53,20/53,25|53,32153,34153,34153,90/53,21|53,32/53,16|53,28|53,36 54,81 54,93 54,82 54,35 54,57 » 54,80/55,08/54,72 54,53[54,28|54,23 55,33[55,68[55,69 54,31/54,27|54,24 54,62|54,65|54,66 3 4 5 — À53,59/53,58|53,74153,98/54,28/54,56/54,82|54,99 6 — }54,55154,61154,63/54,41154,23/54,23154,37/54,72 7 — |54,28/54,59/54,47/54,40/54,56/55,13/55,28/54,85 8 — 155,45/55,32/55,01/55,01/54,79]54,62]54,40)54,36 9 — |54,33154,39/54,48/54,44154,42154,56154,56|54,54 = l LL = Loc EI » | » » » n » »” (152) Variations de l’intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes , et pendant 24 heures, à partir du 26 février 1841, à 10h. 2 m. 30 s. du soir, temps moyen de Gættinque. ( Le thermomètre est celui de RE me 250" 12/50”. 50”. AE A % 42/50. |! 52/50”. HEURES. | ———— SRE? En | .|T'em.{In. h.|Tem.{ln,h.|Tem, in. a à ÉARAÈARS 10.h.|Tem,||\ 12,40[38,0 112,59 12,10/38,2 111,65138,2 [12,05 Minuit . [11,22/38,3 Î11,43/38,4 |11,15 1 h. m: 112,50/38,4 Î11,88/38,4 |11,72 11,98/38,6 Î11,89/38,6 11,87 11,85/28,8 Î11,74/38,8 111,52 12,15|38,8 Î11,90/38,8 /11,95|: 11,71/38,9 Î11,90/38,9 11,95 11,90/38,9 Î11,81/39,0 |11.75 11,96/39,0 Î11,73/39,0 111,46 12,70138,0 112,60 38,1 |12,65138,1 11,40|38,2 10,84 /38,2 11,23|38,2 11,38/38,4 112,66 38,4 |13,22|38,4 11,70/28,5 [12,12,38,5 |12,30|38,5 11,85|38,7 111,88/28,8 |11,95138,8 11,38138,8 111,92,38,8 |11,95138,8 11,80/38,9 111,64,38,8 |11,59/38,8 12,00/38,9 112,01138,9 |11,95138,9 39,0 [11,99/39,0 112,02/39,0 |11,95139,0 39,0 [11,57/39,0 {11,66139,0 |11,83/39,0 11,90,39,0 111,95/39,0 {11,91139,0 |11,91/39,0 Î11,82/39,1 |11,76139,2 9 — |11,62/39,2 À11,52/39,2 {11,42/39,4 [11,25/39,3 Î11,40,39,5 Î11,21/39,4 10 — |11,64/39,5 11,69/39,5 111,65139,5 |11,50/39,5 Î11,45/39,5 |11,35139,8 11 — V1,41/40,1 În1,37140,3 |11,47/40,6 [11,38/40,9 Î11,24/41,1 l11,18/41,2 Midi . .|11,13/41,3 Î11,22|41,4 111,24/41,5 À11,38/41,5 Ü11,30/41,6 |11,38/41,8 1 h.m. |11,42/41,0 Dui,41|41,7 |11,43/41,6 {11,51141,5 Î11,62/41,5 |11,58/41,4 2 — 11,60!41,3 Î11,54/21,2 Î11,46/41,1 À11,43/41,2 l11,45/41,2 À11,45/41,2 — fu,rolat,2 11,67|41,0 |11,74/40,8 11,63 )40,8 11,58/40,9 |11,63/41,7 — |u,76/41,8 Î11,83141,8 {11,88/41,8 [11,98,21,9 Î11,83/41,9 |11,77|41,8 — ({11,62/41,6 Î11,60/41,5 {11,46/41,3 11,75/41,2 Î12,00|41,2 |12,08|41,0 11,95/41,0 Ü11,93,41,0 |11,98/41,0 f11,85,40,8 {12,00/40,8 |12,06/40,8 — [11,82,40,8 À12,08/40,8 {11,85/40,8 |12,21/40,5 Î11,88/40,5 11,90 40,5 — {11,92/40,5 {11,80/40,5 {11,99/40,5 |12,03,40,5 12,04/40,5 12,16/40,5 — |12,10/40,4 U12,11/40,4 |12,08/40,4 |12,04/40,3 {12,00/40,3 12,11140,3 =— 12,01140,2 » » » » » » » » » » S © ® J EE € & © | en Tome VIL,1'“part\ | page 183, P. 2 LE ER LL EEE EX Où à RENTE P RE RSS 4 CL T LP nauot nage higue choice 72 2. 7 TRE DAT. ee JS 4e: : Pr ; S TR à Lol Lantiir cé D: D Pebrièr. LSYT. à ets de l oudemée. Zone VHL2"*part] | page 153 EI ÉÉEYEN 1 Li mmEn 2 EEE n ; Re HE D 2 7 RREE I - FE LU 1 Ro L Hi PET eu <; RÉRRAAEETRTE ame Eva an: lSSRRRRR tar ma em ee EE VIE) [L /! £ ti h [E] SET TE mai 1 ss se FRRBReRe RE : - ES ni je gi jajateiael BSRRES EE PRE ERRE AR ADR EN BTE CT A YA re A Al E Ï Fi ] LE C G! un = E + tt L OC U 1 A F aan arr | v F Fi] T ñ l [ 3 . H libre AIRE À mi 1 ss FE] A 5 g Ë : F Ï = Ï me QE Ë 1 | CH ï : : î : RES g 37. Th F7 à sa |f d s " …. 4 … (153 ) utions de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 10 en minutes , et pendant 24 heures, à partir du 26 février 1841, à 10h-7m. s. du soir, temps moyen de Gœttinque. (Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) 7/50”. 1750". 27/50’. 57 50”. ES. mm ——_— À | ms | ms ——— In. v. |Tem.f In. v. ren. In. v. |Tem.} In,v | ‘ ds. [—1,552/37,5 |—1,691|37,3 | 1,213137,0 |— 1,201 37,0 | —1,547,37,2 1—1,517137,1 Η1,253|37,1 | — 1,110 37,0 ie. »1—0,567138,0 |— 0,6:2138,0 {—0,758138,0 1 0,733 38,0 m..l1,732138,0 |—2,781|38,0 Η3,572|38,0 |— 3.642 37,8 = ul 2,:98/37,8 |—2,617137,8 1—2,612|37,8 [— 2,65113 37,8 —92,319|37,8 | —2,569/37,8 | 2,365|38,0 |— 2,135 38,0 — 3,913138,0 | —4,093138,0 {-_3,284138,0 {— 2,916 38,3 —2,425,38,5 {— 2,314138,5 1— 2,115138,5 | — 2,008 7138,5 —1,670|38,5 |—1,608138,5 1— i,581138,5 À 1,576|: 38,8 —1,544/38,7 |—1,748138,7 |_1,785128,7 | 1,699 39,0 —1,537(38,6 |—1,585|28,6 |— 1,710/38,6 | 1,665 38,7 —1,606/38,7 |—1,496/38,7 |—1,435138,9 | 1,435/5 39,4 —1,721139,7 |— 1,721139,7 |—1,721|39,7 |—1,784|: 39,7 —1,951/39,7 |-—1,997/39,7 À— 1,961/40,0 Η 2,010 40,2 1 . .]—2,183|141,0 | — 2,166|41,0 4—2,012|41,0 — 2.043 41,0 s. ]—1,914/40,7 F— 1,924|40,6 [—1,754/40,5 |—.1,522 40,4 ® D 1,325/40,2 À — 1,219/40,2 Η 1,239/40,2 | — 1,262 2|41,0 —1,001/41,0 Η 1,001/41,0 [—0,966/41,0 À— 0,898/40,3 | 1,004/40,3 —1,004,40,5 1— 1,001,40,7 {— 0,826,41,5 — 0,739141,5 {—0,755|41,5 | —0,692/41,2 | 0,773/41,0 ]—0,788/41,0 Ï—0,787/41,0 |— 0,611/41,0 |__0,515|41,0 | —8,638/41,0 À—0,545/41,0 [— 0,650/41,0 |—0,802/41,0 À— 0,742/40,3 | 0,768|40,3 —0,961,40,3 {— 0,818140,7 {— 1,345140,4 {—0,808/40,0 Η 1,326 40,0 {—1,178|40,0 —0,895|40,0 {— 0,691140,0 1— 0,771|140,0 1—0,779140,0 ?__ 0,807 39,9 [— 0,806139,9 —0,923/40,1 |—1,006/40,1 —1,075/40,1 À—1,117/40,1 Η1,128/46,1 Η 1,240|40,1 (154) Ob$ervations sur la météorologie et la physique du globe faites a l'observatoire royal de Bruxelles en 1840. : M. Quetelet communique à l'académie les tableaux des observalions faites à l'observatoire royal, pendant l’année 1840, sur la météorologie, les températures de la terre, les variations diurnes de la déclinaison et de la force ma- gnétique, de la floraison des plantes , etc. M. Quetelet fait connaître à ce sujet, qu'il s’occupe de- puis longlemps de réunir les éléments d'un grand travail sur le climat de la Belgique, considéré non-seulement sous le rapport de la météorologie proprement dite et de la physique du globe, mais encore sous le rapport des phé- nomènes qui apparliennent au règne animal et végétal et qui dépendent des influences atmosphériques et surlout de la périodicité des saisons et des jours. Ainsi, dans le tom. XI des Mémoires , il a déja présenté un premier essai de ses recherches sur l'influence des sai- sons relativement à la mortalité aux différents ages. Dans son Essai de physique sociale, imprimé à Paris en 1835, il avait élargi de beaucoup le cadre de ces recherches. Depuis deux années, il a tâché d'étendre encore ses obser- valions à la floraison des plantes, et il en présente ici les premiers résultats qui ont été obtenus, en 1839 et 1840 (1), s dans le jardin de l’observatoire. La naiure de ces recher- ches, la spécialité des connaissances qu’elles exigent, sur- tout quand on veut les exécuter sur une échelle un peu (1) Déjà l’on a commencé des observations semblables en Belgique, comme on peut le voir dans la Flora Bruxellensis de M. Kickx père, et dans les Annuaires des départements de la Dyle et de Jemmapes pour lan XII de la République française. À ( 15 ) grande el ne pas négliger l'influence des localités, l'ont porté à s'adresser à plusieurs savants du pays, en deman- dant leurs concours et leurs avis dans un système d’obser- vations qui peut intéresser à un haut degré l’élude de l'histoire naturelle en Belgique. M. Quetelet fait connaître que ses demandes ont élé accueillies de la manière la plus -obligeante, et que déjà trois de ses confrères, MM. Morren, Kickx et Martens, ont bien voulu lui promettre que des ob- servalions seront recueillies dans les jardins des universités de Liége, Gand et Louvain, sur la feuillaison, la fleurai- son, l’effeuillaison , etc.; M. Morren lui a promis en outre sa coopération dans ce qui tient aux phénomènes pério- diques relatifs au règne animal, et des promesses semblables ont élé failes par MM. Dumortier, Cantraine, Wesmael, B. Dubus, De Sélis Longchamps, etc. M. Stas, de son côté, a fait espérer des analyses de l'air aux différentes saisons. On s’est borné dans ce qui suit, à faire des rapprochements entre les résultats des observations météorologiques et de la physique du globe pour 1840 et ceux des années précéden- tes; les tableaux seront insérés dans le t. XIV des mémoires. L'académie décide en même temps qu’on imprimera, pour faire suile à ces tableaux, les notes de MM. Bravais et Mar- tins, présentées à la séance précédente, et renfermant les résultats des comparaisons qui ont été failes par ces savants entre leurs baromètres et ceux des observatoires de Bruxel- les, Stockholm, Copenhague, Altona, Berlin, Dresde, Gœættingue, etc., afin de faciliter la comparaison des ob- servations belges à celles de ces stations importantes. A. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. 1. Pression atmosphérique. Les observations sont rapportées au baromètre de l'ob: Tom. vus. 11 (156 ) servaloire de Paris. La pression moyenne a été déduite des observations faites quatre fois par jour , à 9 heures du ma- ün,à midi, à.4 heures et à 9 heures du soir. PRESSION DIFFERENCE A moypnng on: marin. MiDt, 4x. soin. | 9H SOIR. mm. +-0,08 759,25 +-0,03 757,20 +0,03 754,97 +0,04 | —0,36 +0,05 | —0,37 +0,02 | — 0,82 +-0,05 | —0,31 +0,03 +0,22 | +0,04 | —0,35 | +0,09 IL. Température. La température moyenne est exprimée en degrés de l'échelle centigrade, et déduite des #maæima et des minima moyens. L'on a fait les corrections nécessaires pour l'échelle des thermomètres qui ont servi aux observations. EXT. DE L'ANNÉE. | tin) MAXIM. | MNINIM, | TEMP. DIFFÉRENCE A ANNÉE. moyenne) nm. Mipi. F H. 5.19 a. s | 0 nr mo So a mt € 2e nn ee 1833 . . . |-110°3 | +0?2| +24] +2/4]—11 F428;8 | — 93 RE, LOIRET 0,0! +-2,2| +-2,4|]—1,1 | -+33,1 | — 3,9! 1835 . .', |-+10,6 | +0,1| +2,2| +2,1|—1,1 } -+29,8 10,4 | 1836 . . . |+10,6 0,0! +1,8| +2,0/—1,0 }+-30,1 | —11,3 1837 . . . |-+ 9,8 À —0,2| +1,8| +1,9/—1,1 | +29,7 | — 6,3 1858 . . . |+ 9e |—0,3| 1,0! +1,7|—41,38 | + 30,8 | —18,8 | 1839 . . .:|-+10,6 | —0,2| 41,9) +1,9]—1,2 | +32,9 | — 9,3 —12,9 1840 : . . |+ 9,7 | —0,3| +2,0| +2,2|—1,1 | +27,5 MoYENNE . ( 157 ) IL. Aumidité. On s'est servi de l'hÿgromètre à cheveu de Saussure. L'sumidité moyenne est déduite des observations faites quatre fois par jour, Les nombres donnés ne peuvent être considérés que comme approximatifs (1). 5 HUMIDITÉ DIFFÉRENCE A ANNÉE, 1 PT RC TO nan) | MIDE, 4x. sort. | 9 n,sorn, 1833 ; +-326 HO". +-2,9 1835, . . è 42,8 1836 2 Rd : +-2,7 1837 ; +-2,7 1838 . . +3,0 1839 . . . +2,7 1840 , . +-4,1 ———————— MOYENNE . . » | +-3,1 IV. Quantité d’eau recueillie. Dans le tableau suivant, la quantité d’eau recueillie : comprend celle qui provient de la pluie et de la fonte de la neige et de la grêle. En 1840 Ja quantité de pluie et de grêle a été de 636%m,37 et la quantité de neige de 18mm 32, HAUTEUR JOURS ANNÉE, de où l'on a recueilli RAPPORT. l’eau en millim, de l’eau. ESS 761,61 207 17 PA at DAT 511,03 166 ED cbr upirrs 617,99 160 3,86 tn St, 827,94 202 4,09 AR EC Ne. 738,33 178 4,15 TE nr 597,55 181 3,30 Diese 4. 778,17 (a 181 4,29 AS 654,69 182 3,60 MOYENNE . . . . 685,91 182 4) La pluie du 4 au 5 juin a donné seule 112mm,78, (1) Au mois de mai 1839, l’on ajoint à lhygromètre de Saussure, le psy- chromètre d'August; le résultat de cesobservations sera présenté plus tard. (158) V. Pluie, grêle, neige, etc. NOMBRE DE JOURS DE MOYENNE. Pluie Grèle , Neige 12 Gelée 39 è Tonnerre . 7 Brouillard 25 a) Nombre de jours de pluie en y comprenant ceux où la quantité d’eau tom+ bée était trop faible pour pouvoir être recueillie. BP. YEMPÉRATURE DE LA TERRE. Pendant l’année 1840, l’on a continué les deux séries d'observations commencées l'une en 1834, au moyen de thermomètres centigrades à esprit-de-vin placés au nord, l’autre en 1836, au moyen de thermomètres centigrades ex- posés au midi-el accessibles aux rayons solaires pendant les différentes saisons de l’année (1). Le tableau suivant donne, pour 1840, l'époque et la va- leur du maximum et du minimum de tempéralure, pour les thermomèlres placés au nord. (1) Voyez pour la discussion de ces observations , les tom. X et XIIT des Nouveaux Mémoires. . | | ( 159 ) TEMPÉRATURE. PROFONDEUR. MAXIMUM. MINIMUM. VAR. ANN. | — 2 ———, “ 7 1 Epoque. Valeur. Epoque. Valeur. 14,95 9,2 mars. 285 15,07 |11,4 — 3,42 14,74 |13,9 4,21 14,56 » » 14,14 » » 14,19 |20,3 avril.| 10,09 12,16 |21,5 juin.| 10,95 C. VARIATIONS DE LA DÉCLINAISON MAGNÉTIQUE. Les observations ont élé faites en 1840, à 9! du matin, à midi, à 2! et à 4h du soir, et entre 11h et minuit. Les moyennes des onze mois, à partir de février, ont donné: à 9h du matin . . . . . 52,149 DDR Ta T4: 401807 » 2hdusoir . . . . . . 49,893 nrdlidtwsoir-ess 26) -60;793 de 11h à minuit . . . . . 62,326 En même temps que ses observalions de 1840, M. Que- telet présente celles que MM. les professeurs Duprez et Ibarra, sur sa prière, ont bien voulu continuer de faire à Gand et à Alost. Les tableaux de ces observations seront publiés dans les Ænnales de l'observatoire royal, dès que les fonds de cet établissement, permettront de reprendre les impressions suspendues depuis trois ans ; en attendant, M. Quetelet a cru qu’il serait intéressant d'en rapprocher les résultats de ceux de Bruxelles et de Louvain. ( 160 ) HAUTEUR MOYENNE, TEMP. MOYENNE CENT. à midi, du baromètre réduit à 00. fd'après les max. et min. moy. 7 — BRUX. | LOUV. | ALOST. | GAND. À BRUX.| LOUV. |ALOST.|GAND. mm. o Janvier . 756,98 758,25! +3,56 || Février 759,71 Mars . : 764,06 Avril . . 760,29 Mai. . 756,50 Juin . 759,15 Juillet. 757,19 Août . . 757,87 Septemb..…. 755,01 Octobre . 757,96 Novembre. 752,45 Décembre. 763,13 ANNÉE. . 758,36 TEMPÉRATURES. DATE EE 2 TTC. M TE Maxima. | Minima. du maximum. | du minimum. Bruxelles. . Le 2 juin. |16—17 déc. Louvain . Le 2 sept. | 9—10 jan. Alost. . . Le 9 juin. |14 décemb. Gand, . . Le 2 juin. |[16—17 déc. TEMP. MOYENNE CENT. d'après lés max. et min. moy. HAUTEUR de l'eau recueillie en millimètres. Pression moyenne . Différence : 9h du mat. midi 4h du soir. 9h du soir. LOUVAIN mm, 758,33 +-0,24 +-0,08 —0,40 » BRUX, LOUV. | ALOST, | GAND. BRUX,| LOUV. FER mm. | nim. | ‘mm. |! mm. Janvier .| 83,44| 82,68 106,93 | 56,52! 18 | 18 | 16 | 17 Février 23,95 | 29,30 | 39,79 | 15.84] 12 | 11 | 10] 9 Mars . .| 23,17] 19,03| 6,86 | 21,87] 11 | 18 | 10 | 12 Avril , .| 10,44] 10,14 13,66| 3420) 3 4 3 3 Mai. . .} 71,28| 80,17| 65,98/100,80] 21 | 21 | 17 | 19 Juin 60,92 | 55,35 | 61,69 | 76,86] 15 | 18 | 11 | 13 Juillet. 76,09 | 62,82| 89,70] 64,44] 25 | 19 | 15 | 18 Août 48,89 | 55,31 | 96,33] 56,61] 11 | 11 | 12 | 0 Septembre {103,90 | 89,69 | 84,24/125,01| 19 | 18 | 14 | 17 Octobre .} 68,49 | 86,35 | 76,32] 83,341 20 | 23 | 16 | 18 Novembre, | 79,15 | 80,15 [110,60 | 84,06] 21 | 19 | 17 | 19 Décembre. | 4,97! 5,64| 36,24| 7,56] 6 5| 5 4 Année 654,69 666,84 |788,34 |727,11 | 182 | 185 | 146 | 158 . ALOST. PRESSION. DATE Maximum.|Minimum. du maximum. | du minimum. Bruxelles, . 44,90 | Le 27 déc | Le 16 sept. Louvain, . 44,33 Id. Id. | Alost. . . 48,52| Id. Le 24 janv. Gand. . . 44,48 Id. Le 16 sept, CHIMIE. Note sur l'action de l'hydrogène sur quelques matières chlorées , par J.-S. Slas, professeur à l’école militaire. Il est un fait acquis à la science chimique, savoir que le chlore peut enlever de l'hydrogène à certaines matières organiques etque, dans ce cas, il prend sa place. Il restait à voir si l'hydrogène à son tour ne pourrait enlever le chlore aux malières auprès desquelles il s’élait substitué, et re- prendre sa place. Je crois avoir résolu le premier élément de la question. Je me suis assuré que l'hydrogène, sous l'influence de la mousse de platine, à la température or- dinaire ou à une faible chaleur, peut déterminer la trans- formation du chlore de certaines matières chlorées en acide chlorhydrique. Ainsi, quand on fait passer à travers un tube conte- nant de la mousse de platine et plongeant dans un bain mélallique chauflé de 120 à 130° , de l'hydrogène mélangé ( 165 ) de vapeurs de liqueur des Hollandais ou de chloroforme, il se produit à l'instant une trés-grande quantité d'acide chlorhydrique. De même, l'hydrogène aidé de la mousse de platine peut convertir à la température ordinaire le chlore de l’éther chlorhydrique mono-chloruré de M. Regnault en acide chlorhydrique. Le chlorure de carbone c*eF etle chloride de phosphore sont ,sous la même influence et à la température ordinaire, changés en gaz chlorhydrique et chlorures inférieurs ; ceux- ei à leur tour, sous l'influence de la chaleur ,sont convertis en gaz acide chlorhydrique et en charbon qui se dépose et en phosphure de platine. Le chloride de mercure , à une température capable de le volatiliser, est également con- verli en gaz acide chlorhydrique et en protochlorure de mercure , et celui-ci à son tour en gaz chlorhydrique et mercure. Je crois devoir observer que je me suis assuré que c’est bien aux dépens de l'hydrogène ajouté que le chlore de la liqueur des Hollandais , celui du chloroforme et de l’éther chlorhydrique monochloruré, se convertissent en gaz chlo- rhydrique, et non aux dépens de l'hydrogène de la matière même , et que la réaction est indépendante de la chaleur et de la mousse de platine, Cependant je dois ajouter que la mousse de platine possède la propriété de décomposer, mais très-faiblement et très-lentement, la liqueur des Hollandais et le chloroforme , à une température de beau- coup supérieure à celle que s'établit la réaction de l'hydro- gène , mais beaucoup inférieure à celle de décomposition de ces matières par la chaleur seule. Je pense que ces faits suffisent pour pouvoir conclure que l'hydrogène peut changer le chlore de certaines ma- tières chlorées en acide chlorhydrique. Mais l'hydrogène se ( 164 ) substitue-t-il au chlore dans sa réaction sur le chloroforme et la liqueur des Hollandais ? C'est ce que pour le moment je ne pourrais affirmer. L'étude des produits résultant de cette action est difficile, à cause qu'ils sont délayés dans une grande quantité de gaz chlorhydrique et dans des vapeurs des matières sur lesquelles on opère et qui échap- pent à la réaction , et surtout dans une très-grande quan- tité d'hydrogène, qui, pour le dire en passant, n’agit qu’en raison de sa masse. Pour le moment, je me borne donc à constater le fait de la transformation du chlore en acide chlorhydrique dans celte circonstance, el à en prendre date. Dès que j'aurai complété l'étude de cette action, j'aurai l'honneur de pré- senter les résultats à l'académie. | PHYSIOLOGIE ET ANATOMIE VÉGÉTALES. Recherches sur l'inenchyme des Srnaexu, par Ch. Morren, membre de l'académie, etc. Jean Hedwig, en 1782, découvrit pour la première fois, que les Sphagnum présentent dans leurs feuilles un tissu des plus remarquables, et qui a depuis lors exercé la sagacité des premiers phytotomistes. Il consigna ses observations dans son Fundamentum historiæ naturalis muscorum frondosorum (I. 25, tab. LIL, fig. 13. 6). Cet habile ob- servateur avait trouvé dans les cellules des feuilles de ces mousses une fibre transversale de la plus grande ténuité, el 1l la compara à celle qui constitue la trachée ou son vais- seau pneumalochymifère, sur la nature duquel il professa (165 ) des idées si nouvelles, mais aussi si peu exactes. Il ne sait pas si les mousses ont un lissu vasculaire comme celui des Phanérogames, et croit que les vaisseaux sont formés de conduits primaires et doubles, Dans son œuvre posthume, le Species muscorum frondo- sorum, son continuateur Frédéric Schwaegrichen (Suppl., tom, I, pag. 12-18, 1811) a soin de dessiner pour chaque espèce de Sphagnum en particulier ce singulier tissu. Il appelle les cellules les aréoles du filet (reticuli areolæ ) et la fibre le rabes ; 11 remarque que ces fibres et les cellules ont des différences d’après la différence des espèces, mais les dénominations qu'il emploie dans les descriptions font voir que ce botaniste avait des idées fausses sur la nature de ces organes. Les études sur ce tissu devinrent pour Jean-Jacob-Paul Moldenhawer un des plus beaux sujets de l’histoire végé- tale, et elles acquirent entre ses mains une importance d'autant plus grande qu’elles servirent de points de com- paraison entre la fibre végétale et celle des trachées chez les insectes. Le professeur de Kiel exposa ses vues dans ses Beyträge zur Anatomie der Pflanzen(Kiel,1812,p. 117- 125). Moldenhawer compara entre elles les cellules spiri- fères du Sphagnum obtusifolium ( Ehrh ) et la trachée de la chenilledu Bombyx potatoria. W reconnu fort bien , ce que d’autres observateurs ont vérifié depuis, que les cellules spiriféres sont séparées entre elles par d’autres cellules rem- plies de suc vert, qui lient les premières en forme de filet. La fibre de ces cellules se distingue, dit-il, par sa finesse, mais celle de la trachée de l’insecte l'emporte encore sur elle par sa ténuité. Moldenhawer était au reste d’avis que les organes Lissulaires des plantes et des animaux se com- posent, en définitive, de fibres très-fines, lissées ensemble. ( 166 ) La fine fibre des Sphagnum était faite pour étayer son sys- tème, tout peu fondé qu'il est de sa nature. Moldenhawer reconnut que toute la couleur verte des feuilles de ces mousses provient des cellules allongées pla- cées entre les spirifères. Hedwig avait remarqué que les Sphagnum blanchissent en séchant, et le professeur de Kiel démontre sans y faire attention, que ce blanchiment provient de l'excès d’un tissu incolore chez ces plantes. On a fait, depuis, du papier de Sphagnum. La fibre d’une part, et le peu de cellules vertes, d’ailleurs fort exiguës, de l’autre, ont dû contribuer à tirer avantage de ces mousses organisées d’une manière si particulière. Les autres genres ne pourraient convenir à cet usage autant que le leur, pré- cisément à cause de celte organisation. La fibre des utricules fibro-cellulaires des Sphagnum “paraissait à Moldenhawer composée de fibrilles plus té- nues, mais trés-fortes; il les comparait aux prétendues fibrilles qu'il aurait trouvées entre les cellules du derme du Tradescantia discolor, fibrilles purement imagi- naires. Les aires circulaires et transparentes qu’on observe entre les spires , ont paru à Moldenhawer des ouvertures qu'il a figurées pourtant comme faisant saillie en dehors des cel- lales ( Tub. IF, fig. 4 et 5, a b). Son texte explique ce- pendant des idées bien neltes à l'égard de ces aires. Le premier, il reconnut que ces aires sont bien des ouver- tures , puisque le tissu séché est opaque, tandis que l'aire est transparente. M. Mohl a fait usage de la même preuve dans ses Recherches anatomiques sur les cellules poreuses des Sphagnum ( Ann. des scienc. nat. pag. 86, tom. 13. Bot.). Moldenhawer croit que ces ouverturesservent à laisser passer le suc nutritif d’une cellule à une autre; il fit des ( 167 ) expériences sur les liqueurs colorées qui se transvasaient de cellule à cellule par elles, de sorte que selon lui, chez ces mousses, les feuilles inférieures deviennent les racines, quant à leur usage. En 1817, Kurt Sprengel donna l’analomie de la tige du Sphagnum obtusifolium . à laquelle il reconnut exté- rieurement une couche de cellules plus grandes et plus claires. Les cellules trouées fixèérent son allention; il les figura ici comme isolées , la comme se correspondant l’une à l’autre; il dessine la fibre comme un simple trait très- fin , et les cellules vertes sans fibres ni trous, que Molden- bawer avait reconnues, lui échappent, sans doute, comme dit M. Moh], parce qu’il observa un échantillon séché et ramolli. (Anleitung zu» Kenntniss der Gewächse. 2 édit. vol. 1, pag. 23-25, pl. IV, fig. 20.) En 1824, M. Link émit des doutes sur l'opinion de Moldenhawer ; il prit les fibres comme des lignes de limite entre des cellules que contiendrait la cellule mère. (Æ4e- menta philosophiæ botanicæ, pag. 103.) Cette fàcheuse objection, trés-peu fondée, fit donner tort à Moldenhawer par des auteurs généraux. (Lindley’s Introduction to Bo- tany , edit. 1832, pag. 10.) M. Lindley, dans ses trois éditions de son Znétroduction, fil graver en bois une figure malheureusement inexacte de l’inenchyme des Sphagnum, figure que l’on croirait être celle de Moldenhawer , mais qui ne ressemble en rien à celle de cet auteur. En 1828, M. Hugo Mohl publia sa dissertation Ueber die Poren des Pflanzenzellgewebes ( pag. 31). Elle ser- vil à lever les doutes sur les trous, sans augmenter nos connaissances, comme de juste, sur.les autres particula- rilés de ce tissu. Cet excellent observateur , en coupant les cellules de manière à faire passer la section par les trous, ( 168 ) fit voir que ceux-ci ne montraient pas de lambeaux de mem- brane sur leur pourtour, En 1830 , Meyen publia ses premières idées sur le tissu des Sphagnum. Le professeur de Berlin distingua les cel- lules fibrifères des chromophores, et dans les premières il admit de l’air et de l’eau. La fibre était pour lui lanalogue de celle des spirales, mais quand elle a la forme d'un an- neau, elle se renverse, de sorte que, se collant contre la paroi , elle figure le rebord annulaire d’un trou. Ce trou serait donc une illusion. ( Phytotomie, pag. 160.) En 1832, M. Mohl combattit cette manière de voir , en faisant remarquer que ce renversement serait un fait unique dans le règne végétal ,et que de plus le renversement d’un anneau n’expliquerait pas l’absence de toute membrane à l'aire circulaire dont il est ici question. (Ueber den Bau des Cycadeenstammen, pag. 415.) En 1833, M. Fürnrobr publia son Versuch einer Le- bens und Formgeschichte der Gattung Sphagnum( Flora: 1833, 1"° partie, pag. 1), lequel avait été lu à la société royale de botanique de Ratisbonne, le 24 octobre 1832. M. Mobl lui avait communiqué une partie de ses observa- tions, qui confirmèrent les vues de Moldenhawer. C’est assez dire qu’il admit les ouvertures des cellules par lesquelles il s’expliqua cette propriété des Spha gnum , nommés par Bri- del «fæcundi soli primordia,» de s'imbiber d’eau comme les éponges. II fit voir aussi la relation de ces trous évapora- toires el celle du peu de développement de la chlorophylle avec l'aspect blanchâtre de ces mousses. En 1835, M. Treviranus rapporte ce qui avait été écrit jusqu'alors sur ce sujet, et se range de l’avis de M. Mohl, en ce qui concerne l'impossibilité d'admettre le mouvement de bascule imaginé par Meyen. Il reconnaît du reste, avec ( 169 ) celui-ci ; que ce sont plulôt des anneaux que des spires qui se rencontrent dans les Sphagnum. ( Physiologie , tom, 1, $ 108, pag. 183-184.) En 1836, dansle Verhandeling der Teyler’s tweede Ge- nootchap, Meyen (Ueber die neuesten Fortschritte der Anatomie und Physiologie der Gewächse, pag 124-130 ) revint à sa première opinion; il parle encore des cellulés des Sphagnum en traitant de l'existence de la fibre dans l’intérieur des cellules. Dans ce nouvel écrit, il reconnaît le plan unique des cellules qui forment les feuilles des Sphagnum , mais ; il réfute Moldenhawer et se réfute lui- même du reste, en ce qui concerne les deux formes d’utri- cules, les spirifères et les chromophores, qu'il avait admises en 1830. Il déclare maintenant que les cellules vertes sont des illusions produites par l'épaisseur des parois. Plus tard, Meyen revint encore une fois à son opinion premiére, M. Mohl ayant voulu que la fibre spirale fût un simple épaississement de la membrane, et non une fibre distincte, Meyen ne nie pas (pag. 126) que cette fibre ne soit soudée à la membrane de la cellule; mais il ne voit pas dans celte adhérence un changement de nature pour la fibre. I a, dit-il, isolé la fibre et la regarde donc comme une for- mation distincte. M. Mob], plus tard, a mis en doute, quant au point d’avoir isolé la fibre sur une grande longueur, la véracité de Meyen. Celui-ci étudia la formation de cette fibre dans les cellules. Au bas d’une feuille, il découvrit des cellules sans fibres; plus haut, elles commencent à se montrer ; elles naissent au milieu d’une cellule et transver- salement (1), une d’abord , plusieurs ensuite , et alors sous (1) Nous verrons plus loin que Meyen n’a pas connu les principales conditions de cette genèse. ( 170 ) forme d’anneau , de sorte qu'il est plus porté à y voir des fibres annulaires que des fibres spirales, opinion dans la- quelle il a été soutenu par M. Treviranus ( Physiologie der Gewächse, tom. 1 , pag. 184). C’est en partant de celte ob- servation sur la formation de la fibre annulaire, qu'il est arrivé à cette idée que les aires circulaires sont des anneaux fibreux semblables, couchés à plat contre la paroï latérale des cellules. La théorie de Meyen, exposée comme l'a fait M. Mohl, doit paraître, en effet, extrêmement étrange à celui qui ne la lit pas dans l’ouvrage même de cet auteur, mais quand on passe par son récit, l’étrangelé se dissipe. Ceci ne veut pas dire que nous admeltions le moins du monde la bascule des anneaux. Nous avons sur ce sujet une tout autre manière de voir. Au reste, dans son écrit de 1836, Meyen n'apporte d’autre preuve de ce que les aires circulaires ne sont pas des trous , qu’une affirmation con- traire et quelques raisonnements. En 1837, Meyen publia le tome 1 de son Veues Évutnis der Pflanzen-physiologie. X\ y traite longuement de l’or- ganisation des Sphagnum ( pag. 55-60) et revient ici sur son idée de l’année précédente, en admettant les deux sortes de cellules. Les cellules chromatogènes se replient, selon lui, en coudes pour envelopper les grandes cellules fibri- fères et les lier entre elles: cinq des unes entouraient une des autres. Néanmoins , il admet toujours que c’est une vraie fibre spirale qui revêt en dedans la membrane des grandes cellules en se soudant à elle. Il remarque que telles cellules présentent cette fibre, et que telles autres tout à côté en sont dépourvues. Le professeur de Berlin proleste encore, dans ce dernier écrit, contre l'opinion de M. Mohl de ne voir dans cetle fibre qu’un épaississement partiel de la membrane végétale (pag. 57), et semble être d'avis que, CAL ) jeune, celte fibre est spiraloïde, pour devenir annulaire, vieille. Meyen ne change pas sa manière de voir relative- ment aux aires circulaires. L'emploi de l’iode pour colorer les membranes et celui d’une lumière colorée lui ont ap- pris que celle aire possédait une membrane, expériences dans lesquelles il est formellement contredit par M. Mohl, qui déclare que l’iode ne montre pas de membrane et que la lumière colorée ne peut , elle, rien révéler du tout à cet égard. Meyen veut, en outre, que ces aires croissent en nombre par l’âge de la cellule et qu’elles se forment quel- quefois les unes lout à côté des autres (pag. 59). En 1838, M. Mobl fit présenter une thèse à l'Université de Tubingue par M. Philippe Schlager , contenant des Re- cherches anatomiques sur les cellules poreuses des Spha- gnum, avec un appendice sur l'organisation des feuilles du Dicranum glaucum et de l’Octoblephorum albidum . thèse traduile sous ce titre dans les Ænnales des sciences naturelles (février 1840), et reproduite dans la Flora (1838, pag. 337) : Untersuchungen über die: porosen Zellen von Sphagnum. Dans cet écrit, M. Mohl a traité d’abord la question d’érudition et a rendu , sous ce rapport, notre tâche plus facile, bien que nous ayons modifié en plusieurs points son exposé crilique, et que nous l’ayons complété. IT y démontre d’abord que les cellules chroma- togènes sont contenues entre des cellules spirifères, qui néanmoins s'appliquent les unes contre les autres par deux parties de leurs membranes respectives , structure dont la fig. 4 de M. Mobl rend très-bien compte. Ghez les Spha- gnum à feuilles étroites, ces cellules vertes ne sont plus recouvertes par les spirifères, Quant aux aires circulaires, M. Mohl y voit toujours des trous qui peuvent exister même dans les cellules qui n’ont To. vus. 12 (172) pas de trace de fibre à l'intérieur ( Sph. cymbifolium ). Ces trous annulaires sont bordés d’une fibre et ont un diamètre de + à 4 de ligne. Les cellules sèches ayant leur mem- brane trouble et ridée , il devient facile de s'assurer , en les regardant sous cel état au microscope, que les aires ne pré- sentant pas cet aspect, sont des solutions de continuité. En déchirant les cellules de manière que le déchirement passe par une aire, on ne voit pas celle-ci offrir de lam- beaux. Enfin, l’iode colore en jaune brun foncé la mem- brane, et nullement l'aire ou une fraction de celte aire. Celle-ci est donc une vraie solution de continuité, et il y a des cellules poreuses. M. Mohl n’examine pas la genèse de ces grands pores, et il se borne à soupçonner que, dans le jeune âge, une membrane fine s'étend sur l'anneau et qu’elle se déchire ensuite. Quant aux fibres , elles forment ou une spirale régulière, ou des anneaux, ou un réseau. L’anneau qui entoure l’ou- verture est lié ou non au reste de la fibre; mais, toujours les fibres sont très-minces , incolores et cassantes ,et se dis- tinguent par là de celles des vaisseaux spiraux. Elles n’exis- tent pas dans les cellules des rameaux fructifères, sur les feuilles de la tige principale et dans les utricules externes et grandes de la périphérie des tiges. Leur dimension n’at- teint jamais un millième de ligne. Elles forment partie in- tégrante de la membrane même des ceilules, et proviennent du développement par couches de cette partie, aussi s'é- vanouissent-elles quelquefois sur la membrane même dont elles ne sont qu'un épaississement. En 1838 aussi, M. Rœper, professeur à Rostoc, publia un arlicle: Die Sphagnum-zellen und ihre Poren (Flora, 1838, IE, pag. 17, 28), dans lequel il vint en aide au sys- tème de M. Mob]. M. Rœper plaça les Sphagnum dans une { HE sé 2 de io SEE ET L'47S | eau qui contenait des granules féculacés de l’albumen du Nuphar lutea ; ces granules entrèrent dans les cellules de la mousse par les ouvertures, et l’iode démontra leur exis- tence dans ces cavités. D'autres cellules contenaient des Rotifer vulgaris , et un de ces animalcules sortit, sous les yeux de M. Rœper, par un trou de la cellule pour entrer dans une autre par l'ouverture de celle-ci ; il surprit ainsi cel infusoire ayant sa tête hors de la cellule comme une personne qui se penche hors d’une fenêtre ouverte. Il ne lui restait donc aucun doule sur l'existence de ces ouver- lures mêmes. En 1839, Meyen, dans son Jahresbericht von den Jahre 1838 , pag. 110-113, analysa les écrits de MM. Rœper et Hugo Mohl, combattit leur manière de voir , mais sans ap- porter des preuves nouvelles pourétayer son propre système. En 1839 encore, M. Schleiden publia ses Bemerkungen über Spiralbildungen in den Pflanzenzellen (Flora, 1839, p. 321—334—337—344— Annals and magazine of naturel history, sept. 1840, pag. 35. Ann. des sc. nat, juin 1840 pag. 364), dans lesquelles le professeur d'Iéna touche aussi à la question de l’organisation des Sphagnum. Il se range de l'avis de M. Mohl, en ce qui concerne la fausse manière dont Meyen avait conçu la formation des fibres annulaires de leurs cellules. Il émet une nouvelle théorie sur la formation des anneaux par l'application de deux spires l’une contre l’autre, tandis que les spires su- périeure et inférieure se distendent beaucoup et se rongent par la force absorbante de la cellule. Cependant, il n’ap- plique pas cette nouvelle théorie aux Sphagnum. Eu 1840, Meyen (Jahreshericht von dem Jahre 1839, pag. 106) déclara n'être pas en état de comprendre com- ment par ce moyen des anneaux pouvaient naître de spires. ( 174 ) Tel était l’état de la question relativement aux Spha- gnum , lorsque nous entreprimes nous-mêmes de nous oc- cuper de leur organisation. On voit, par cet aperçu littéraire, combien, depuis 1782 jusqu’en 1840, ces plantes ont fixé l'attention des botanistes, et il semblera singulier, à quel- ques personnes du moins, que nous ayons encore à ap- prendre quelque chose de neuf sur un sujet si rebattu. Cependant, nous croyons pouvoir consigner ici quelques observations nouvelles. Nos recherches se sont portées surtout sur le Sphagnum acutifolium, Ehrh :(S. capillifolium, Hedre.), le Spha- gnum le plus commun aux environs de Liége (1). Lorsqu'on vient à effeuiller le sommet d’un des rameaux terminaux de cette espèce, en ayant soin d'isoler les très- petiles et Lrès-jeunes feuilles de cette parlie, on voit, après quelques tentatives, de ces organes encore à leur état ru- dimentaire, sous la forme de pelites écailles trés-tendres, vertes, et qui offrent la forme d’un dé à coudre coupé perpendiculairement par le milieu. Dans les feuilles très- rudimenlaires, on n'apercoit qu'une substance verte con- tinue qui devient peu à peu grumeuse. Bientôt de petits globules arrondis se dessinent dans cetle masse verte, et peu de temps après des aréoles s’y dessinent aussi, lesquelles (1) On le trouve abondamment sur les berges du ravin où coule le ruis- seau de Quinkenpois. Nous avons comparé nos individus à ceux des her- biers de Persoon et de Courtois, et aux échantillons séchés des Stirpes cryptogamæ vogeso-1henanæ de Mongeot et Nestler, (Fasc. I, n° 11) et des Deutschlands Lebermoose de Hubener et Genth. (liv. IT, no 74). M Kickx (Æore cryptogamique de Louvain, pag. 59) donne à cette es- pèce des feuilles très-aiguës et entières, tandis qu’elles sont denticulées au sommet. Sur les échantillons de ces herbiers, de ces publications et sur les nôtres, nous avons vu de 2 à 8 dents au sommet. ( 175 sont placées en séries quinconciales et obliques (fig. 1, ce). À cet âge, on voit donc dans ces feuilles des aréoles (fig. 1,c), des points globuleux ( fig. 1 ,b) et finalement une matière verte sans forme (fig. 1, a). Pour formuler de suite à l'égard de ces corps leur état futur, nous dirons que les aréoles deviennent les cellules spirifères, les espaces verts entre elles, les cellules chro- matogènes. | Une feuille un peu plus avancée montre déjà une locali- sation de la chlorophylle verte en un réseau à mailles carrées (fig. 2). Les mailles sont les cellules spiriféres (fig. 2,e) et les interstices vertes ( fig. 2, a), les cellules chlorophyllaires où il y a déjà alors des globules arrondis distincts (fig. 2, b). A cette époque, on ne distingue encore aucune cellule nettement prononcée, nettement formulée par des parois et des cloisons. Toul le filet est continu. Plus tard, la feuille plus grande montre des mailles plus étendues. Elle a ses pointes à son sommet (fig. 3, a); elle est repliée par les bords en forme de nacelle ( fig. 3, b ). Les grandes mailles sont blanches, carrées (fig. 3, ce) et entre elles, les cellules chromatogènes (fig. 3 , d ) se des- sinent avec une paroi propre, et à leur jonction, quatre à quatre, on aperçoit une cinquième cellule (fig. 3, e) plus pelite. Alors, tout ce réseau, formé de cellules dis- tinctes , est très-régulier ; il perd bientôt sa régularité; les cellules spirifères, mais où ne s'offre pas encore d'appa- rence de fibres, s’allongent, entraînent les cellules chro- matogènes et peu à peu on arrive à la forme ordinaire, qui appartient à ces utricules dans l’âge adulte de la plante. Jusque-là il n’y a ni fibre, ni trou. La membrane est primordiale, formée par condensation, sans la moindre trace de structure spiroïde, (A6 ) Comme M. Mohi l'a fort bien fait remarquer, il y à dans cette espèce des feuilles qui n'offrent jamais ni fibres m1 trous. Attachons-nous à une de ces feuilles (fig. 4). Sur le bord , on aperçoit de fort légers sinus (a), et de chaque sinus part une ligne obscure (c), plus obscure que la ma- tière continue à qui forme souvent, près du bord, un es- pace fort considérable, Ces lignes obscures sont souvent très-longues. Elles indiquent simplement une différence de densité dans la matière qui constitue la feuille. Mais, un peu plus en avant, vers le centre de cette feuille, on voit cette ligne obscure se diviser en deux ( d) et cela par l'intermédiaire d’une pellicule très-fine et excessivement transparente. La ligne primitive se suit encore au-dessous et au-dessus de cette séparation (e). Cet écartement s'é- largit de plus en plus, et on le reconnaît enfin pour une cellule ( g) qui deviendrait spirifére, si ces feuilles déve- loppaient la fibre. On voit quelquefois un globule ou deux (f) verts se former dans ces cellules. La matière restée entre les écartements s’épaissit, acquiert des parois, se divise par des cloisons,et on la reconnaît pour les cellules chromatogènes (A, 2), mais moins vertes que les cellules qui ont eu une autre genése. Il y a, certes, une grande différence entre la formation des cellules achromes telle qu’elle a lieu dans une feuille déjà toute constituée, et celle que nous avons constatée dans une feuille à sa première période d'évolution. Gepen- dant, en y réfléchissant bien, c’est en définitive le même phénomène. Les cellules achromes, et nous nommons ainsi celles qui, dans ces plantes , ne contiennent pas normale- ment de la matière verle, mais qui sont remplies d'un suc incolore avec une spiroïde ou sans spiroïde, naissent dans l’un et dans l’autre cas entre les cellules chromatogènes (177) ) et par condensation de la matière organisable en mem- brane primitive. Dans le jeune âge, il y a écartement de la matière verte par les aréoles qui se modifient en cel- lules; plus tard , il y a écartement des cellules à chloro- phylle par la membrane qui se forme entre elles pour se modeler en cellules. Nous avons aperçu, plus tard aussi, sur les cellules achromes, qu’elles soient destinées ou non à développer une spiroïde , un autre phénomène non moins curieux et qui a, pensons-nous, échappé aussi à nos devanciers. Les cellules chromatogènes entourent, comme on sait, les achromes, que la membrane de celles-ci fasse ou non saillie sur les premières. Or, en observant une série de ces cellules dans une feuille, nous avons aperçu des cellules qui présen- taient une division oblique par une membrane propre qui les partageait en deux. Une cellule primitive était formée de deux cellules secondaires et de formation postérieure. La préparation figurée fig. 5, indique en g, en k et en à de pareilles cloisons dedivision. En g, il est facile de voir que cette membrane, quoique mince, présente une certaine épaisseur indiquée par les deux trails noirs, el qu'elle forme un plan, Nous rappellerons ce que nous avons con- signé dans nos Recherches sur le tissu cellulaire des Hyp- num , où les cellules se partagent aussi par un mode semblable, en deux ou en quatre cellules secondaires, Ici, nous ayons conslalé que la division en deux est la plus commune, et que parfois elle partage en Irois une cellule primitive , comme on peul le voir fig. 6. Dans une de ces cellules (fig. 5, L.), nous avons vu la membrane de divi- sion former une cloison incomplète ; l’un bout tenait à une cellule chromatogène, l’autre à la cellule homologue op- posée, de sorte que par celle observation, que nous n'avons ( 170 ) faite à la vérité qu'une fois, nous sommes portés à croire que la genèse de cette cloison procède de la circonférence ou centre. Il est aussi naturel de penser que, puisque les cloisons partent toujours des cellules vertes et non des deux faces de la cellule achrome supérieure et inférieure, par lesquelles elle n’est en contact qu'avec l’air ou l'eau, ces cellules vertes ont une grande action sur le développe- ment de ces membranes diaphragmatiques. Les cellules achromes ne sont pas toujours telles. Dans quelques exemplaires nous avons vu une chromule verte en forme d’anneau ( fig. 7), placée dans un des bouts de la cellule, On ne peut pas dire que ce soit un corps introduil dans la cellule comme les rotifères de M. Rœper, car il n’y a point sur une telle cellule de trou quelconque. Seconde- ment, la figure 5, en l,m,n, 0, montre de la chlorophylle globulinaire en anneau , en spirale, en hélice ou en amas, dans des cellules parfaitement closes. C’est un phénomène que nous avons trouvé souvent dans quelques feuilles du Sphagnum acutifolium. La présence de cette chlorophylle n'exclut pas celle de la division en deux comme on peut le voir en x et o. Il y a donc un troisième mode de genèse pour ces cel- lules par voie de division semblable à celle que nous avons vue sur le Crucigenia , que M. Dumortier constata dans le Conferva aurea, et que M. Mohl revit ensuite dans beau- coup de plantes. C'est sur ces cellules ainsi divisées que nous avons pu suivre le développement de la spiroïde. Nous employons de préférence ce mot, adopté par M. Schleiden, parce que M. Mohl verrait dans celui de fibre l’idée de l'isolement de la membrane de cet organisme. Le fail est que celte spiroïde présente de grandes analogies de forme avec la (E 679: ) fibre des trachées, et si son mode genétique diffère, il n’en n’est pas moins vrai de dire que cette fibre donne à ce tissu un aspect si particulier, que nous n’hésitons pas à le ranger dans l’inenchyme, classe de notre classification de tissus qui renferme ces formes, celles de l’endothèque de l’an- thère, des élatères de Jungermannidées, etc. La fig. 6 exprime la manifestation initiale de ces spi- roïdes. Un premier fait est à remarquer, c’est qu’elles naïs- sent individuellement dans chaque cellule divisée. Ainsi, la cellule Z, bien limitée par les utricules chromatogènes, est partagée en trois cellules achromes a, b, c. La pre- mière a ne contient pas encore de fibre, que celles b et c en montrent déjà plusieurs. En d, on voit que cette spi- roïde se présente avec une certaine largeur, qui indique que sa matière est d’abord plus étendue, plus membraneuse, pour se relrécir ensuite. Aussi offre-t-elle quelquefois une largeur assez grande et permanente, comme onle voit fig. 8, e dans des spiroïdes annulaires définitivement constituées. La fig. 6 montre aussi que ces nouveaux organismes se prononcent déja fort bien d’un côté et qu’ils s’'évanouissent de l’autre (c). Enfin, tous naissent perpendiculairement sur les membranes divisionnaires. Cette condition est gé- nérale. Les préparations figurées ici, indiquent aussi que les an- neaux ont celte forme dès le commencement, et que chez les Sphagnum , il n’y a pas formation d’anneaux par des spires d’une spiroïde, comme M. Schleiden a vu le fait se passer dans l’£Equisetum arvense. Les spirales, les anneaux ou les arceaux (fig. 8, 9 et 10 ) naissent donc comme telles dès le commencement, et il n’y a point de métamorphose matérielle de l’une de ces formes dans une autre. Mais ces spiroïdes sont-elles des fibres distinctes ou des (180 ) épaissements de la membrane primordiale? Nousavons tenté par tous les moyens possibles d'isoler ces organismes, mais nous ne sommes jamais parvenus à pouvoir le faire sur une certaine longueur. Les figures 11, 12, 13 et 14, représén- tent les états ordinaires de ces expériences. La membrane (fig. 11, 13 et 14) reste presque toujours adhérente en lambeaux plus ou moins grands, et lorsqu'elle se détache, comme en 12 et 14, on voit la fibre s'atténuer en pointe terminale, ce qui n'arrive pas sur la fibre des trachées. Cette circonstance doit faire pencher vers l'opinion de de M. Mohl, surtout si l'on prend garde à la manière dont ces spiroïdes se manifestent d’abord, par une substance plus étendue qui se contracte ensuite. Il y a évidemment quatre types de formation de ces spi- roïdes dans les cellules achromes du Sphagnum acutifo- lium : celui des anneaux ( fig. 9), et alors les ouvertures naissent sur deux rangées, quand l'organisme de la cellule est bien régulier; celui des arceaux (fig. 8), et alors les ouvertures sont d’un côté seulement (fig. 8,e); celui des spirales régulières avec des ouvertures allernes d’un côté et de l’autre, et enfin celai des spiroïdes mixtes qui sont en anneaux, arceaux et spirales dans une même cellule (fig. 10), avec une position irrégulière des ouvertures. Quant aux aires circulaires , nous avons répélé les expé- riences de MM. Mohl et Rœper, pour nous assurer que ce sont bien des ouvertures (le dessèchement, le déchirement, la teinture d’iode et l'entrée de corps étrangers). Nous les avons trouvées exactes. En remplaçant la fécule par de petites algues, des navicules ou des spores de l'£xidia au- ricula Judæ, que nous avions sous la main, nous avons vu aussi que ces corps entraient dans les cellules par ces cavités. La formation de ces ouvertures est décidément pos- . di dit. ce it hdi der tt mu nt es en Pi) ( 181 ) térieure à celle des spiroïdes, car jamais nous n’en avons trouvé où les spiroïdes n’eussent acquis tout leur déve- loppement. Cependant elle s'opère de bonne heure. La fibre apparente qui entoure l'ouverture est aussi plus large dans son jeune âge que plus tard, c’est ce que nous avons bien vu sur les très-jeunes cellules, et la membrane de celles-ci, qui répond aux aires circulaires, doit disparaître bien vite, car dans des cellules récentes nous avons déjà trouvé les solutions de continuité bien établies. Les premières aires qui se forment et où la membrane disparaît en premier lieu sont celles qui correspondent aux endroits où les cel- lules chromatogènes font un angle, soit par leur réunion soit par des courbures. L'anatomie de la tige du Sphagnum acutifolium est représentée fig. 15 ; a sont les cellules du derme et d celles du centre. En ce il y a une ouverture. EXPLICATION DE LA PLANCHE. Fig. 1. Portion d’une très-jeune feuille égalant -- de millimètre. a. Chlorophylle verte gélatineuse. b. Globules verts. c. Rudiments d’aréoles, — 2. Portion d’une feuille plus grande, —- de millimètre, a. Chlorophylle verte devenant un réseau de cellules chroma- togènes, b. Globules verts, c. Aréoles devenant des cellules achromes. — 3. Portion supérieure d’une feuille —+- de millimètre. a. Denticules du sommet. Rebords de la feuille. Cellules achromes. Cellules chromatogènes, eo RS © Cellules du même genre interposées entre les précédentes Fig. 4. (182) Bord d’une feuille toute formée, mais dont les cellules n’ont pas de spiroïdes, + diamètre. a. Sinus du bord. b. Substance qui devient la cellule chromatogène. e. Lignes obscures qui correspondent aux sinus et où se forme la membrane des cellules achromes. d. Première apparition de ces dernières. e. Lignes obscures dans le prolongement des cellules. b. Globule chlorophyllaire d’une de ces cellules. y. Grande cellule achrome. h. Cloison séparant deux cellules chromatogènes. . Paroi plus épaisse de celles-ci. A. Dessous de la feuille. B. Portion plus interne de la feuille. . Portion d’une feuille adulte ou à 300 fois le diamètre. a. Cellule chromatogène courbée. b. Épaisseur de ses parois. e. Cloison de deux cellules voisines, d, Parois d’une de celles-ci. e. Cavité remplie de chlorophylle verte gélatineuse. f. Globules verts de cette chlorophylle, g. Membrane de division de la cellule primitive. h. Membrane analogue en deux pièces. ä. Division complète. k. Globules pariétaux. L. Cellule à chlorophylle en hélice. m. Cellule à chlorophylle globulinaire en cercle. n Cellule à chlorophylle globulinaire en spirale. o, Cellule à chlorophylle en amas. p. Membrane des cellules. . Cellules achromes se divisant en 3 cellules secondaires (300 diamètres). A,B,C. Cellules primitives. a. Cellule secondaire sans spiroïde. b. Une cellule où la formation des fibres a lieu. c Idem. d Spiroïde jeune élargie. . Cellules achromes contenant un corpuscule vert (100 diam. ). Cellule achrome à arceaux (300 diam.). a. Cellules chromatogènes. &. Cellule achrome. | pr AL EE ation, il EL Dr d PL À ” l aa 0 Su 0 Bulletin de l'Acaderue . Sphagnum acutifolium. Ehrh. ( 193 ) ce. Spiroïde à arceaux; partie élargie. d. Partie rétrécie de l’arceau. e. Ouverture. Fig. 9. Cellule semblable à anneaux. — 10. Cellule semblable mixte, à anneaux, arceaux et spire. — 11, 12, 13, 14. Diverses portions de spiroïdes détachées et brisées (300 diam.) — 15. Portion de la tige du Sphagnum acutifolium. a. Cellules de la périphérie, b. Leur jonction. e. Leur ouverture. d. Cellules vertes centrales. HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA BELGIQUE. Sur Jean de St.- Amand, savant médecin belge du XII° siècle. — (Notice par le baron de Reïffenberg , membre de l’académie). Un ouvrage qui excède les forces d’un individu et qu’une corporation savante peut seule mener à bonne fin, un ou- vrage que les Bénédictins ont commencé et qu’achève l’a- cadémie des inscriplions, en ce qui concerne la France, c'est l’histoire lilléraire du pays. Un pareil travail est di- gne de réunir les efforts de tous les membres de cette compagnie, et quoique j'aie déjà essayé plus d’une fois d’at- Lirer son attenlion sur mon sujet favori, je ne saurais pro- mettre d'éviter désormais cette sorte de redite. Je ne de- mande point avec la cruelle opiniâtreté de Caton, que l’on détruise, mais, au contraire, que l’on édifie : restituenda Carthago. En attendant que l'académie prenne une résolution sur ce point, qu'il me soit permis de glaner de temps à autre ( 184 ) dans le champ dont la moisson lui est réservée. Je lui sou- mettrai aujourd’hui quelques lignes sur un belge qui à possédé des connaissances médicales étendues, à une époque où l’art de guérir se bornait à un empirisme grossier. Si l'on objecte que je parle de ce que je ne sais pas, je réponürai comme un personnage de certain vaudeville, que nous som- mes tous un peu médecins, et si l'on va jusqu'à m'accuser d'irrévérence pour toucher à des matières qui doivent être placées hors de la portée des profanes, je saisirai avec joie l’occasion de déclarer solennellement que j'ai été élevé dans la crainte des médecins et de la médecine, et que je compte bien persister jusqu’au bout dans les mêmes sentiments. Jean de St-Amand n’a obtenu de la part des biographes que de courtes el parcimonieuses mentions; Symphorien Champier , Foppens, J.-B.-L. Chomel et M. Van Hultem lui accordent une brève notice, Eloy, plus explicite, un paragraphe moins étriqué ; M. G. Broeckx et Sprengel sont aussi réservés que leurs devanciers. M. L. Chouland, con- seiller de cour du roi de Saxe , et professeur de médecine pratique à Dresde, a voulu suppléer à cette indigente so- briété. Dans son Historisch-Literarisches Jahrbuch fur die deutsche Medicin, Dritter Jahrgang, Leipsig, 1840, pp. 138—143, il a inséré sur Jean de St-Amand quelques pages qui ne sont en grande parlie qu’un extrait des écrits de ce médecin. C’est M. Chouland qui m’a servi de guide. M. Chouland se contente de dire que Jean de St-Amand naquit dans le Hainaut. M. le docteur Cunier (de Bel-OEil), qui a obtenu de si beaux succès dans l'oculistique, et qui se dévoue à de profondes recherches sur l’histoire de la science qu'il cultive, M. Cunier a découvert que Jean de St-Amand avait vu le jour à Huissignies, aujourd'hui du canton de Chièvre, Quoi qu'il en soit, il florissait entre Ja fin du XIF° (185 ) siècle et le commencement du XIIE, et devint chanoine de Tournai, ce qui n’élait pas incompatible avec la pro- fession de mire ou de physicien, comme on disait alors, quoique peut être il se soit borné au rôle de médecin spé- culatif. Un manuscrit de l’abbaye de St-Victor le qualifie de prévôt de Mons en Puelle: Johannes in Pabula cano- nicorum, praepositus Montensis. Dans ceux de ses écrits qui ont été livrés à l'impression, il cite seulement, parmi les anciens, Hippocrate, Aristote, Galien, les Arabes, et, parmi les modernes, Nicolas le Prévôt, Platearius, Constantin l'Africain et une fois Rogerius Baro, vraisemblablement Roger de Parme. Gabriel Naudé (Pane- giris de antiquitate et dignitate scholae medicae parisien- sis, Parisiis, 1628, 8°, p. 39) et Rob. Patin (Paranymphus de antiquitate et dignitate scholae medicae parisiensis. Parisiis, 1663, 8°, p. 24) donnent Jean de St-Amand pour un membre de la faculté de médecine de Paris. Chomel (Essai historique sur la médecine en France. Paris, 1762, 8°, p: 175) lui attribue des traductions et des extraits, avec commentaires, des aphorismes et des pronos- tics d'Hippocrate, ainsi que de l'ouvrage de Galien sur les maladies aiguës (probablement son commentaire sur le traité qu'a fait Hippocrate des fonctions vitales dans cette classe de maladies [1] ). Il a fait aussi un traité de Zdoneo auxiliorum usu (voy. Mercklin, Lindenius renovatus, p. 675), qu'on dit avoir élé imprimé à Mayence, en 1534; in-4°, et qui a paru avec Christ. Heyl artificialis medicatio et Bertrutii me- thodus cognoscendi morbos. [1] Kegimen acutorum, Bibl. Dunens., Sander., I, 204. +( 066 ») Son livre sur les vertus des plantes cst resté manuscrit. Il était intitulé : Æureolum ou plutôt Æreolae de sim- plicibus, Schenckius le possédait, ainsi qu’il le dit lui- même dans sa bibliothèque médicale. En 1395 , le doyen de la faculté de médecine de Paris conservail un volume ayant pour titre : Concordantiae Joh. de Sto-Amando. Foppens (que M. Chouland ne nomme point, par pa- renthèse) dit que la collection sur les bains (de balneis) , imprimée à Venise en 1553 , chez les Juntes, contient en- core un écrit de notre auteur; c'est, selon toute appa- rence, le chapitre qui concerne les bains dans l'£Expositio supra antidotarium Nicolai. Or, ce dernier ouvrage, qui a été imprimé à Venise avec ceux de Jean Mesue, J’enetiis , 1495 , per Bonetum de Locatellis, impensis Octaviani Scoti; — Foppens cile des éditions de 1527 apud J'untam, item, 1589 , il en est d'autres de 1549 et 1562 (1) —; cet ouvrage est l’œuvre capitale de Jean de St-Amand. Je ne mettrai pas sous les yeux de l'académie les passages qui prouvent que Jean de St-Amand était un médecin su- périeur à son siècle, et combien il y avait d'originalité dans ses opinions. Je me contenterai d’en transcrire un seul, mais d’un intérêt scientifique plus général : il se rapporte aux propriétés de l’aimant et à son usage dans la navigalion. Est quæstio difficilior, quomodo adamas attrahit ferrum, et etiam adamas adamantem, cum ab eo non possit evaporare (evaporari?) aliquid, cum sit ita durum , quod vix possit frangi. (1) Ch.-L. Chouland, Bécherkunde für die àltere Modicin, p. 170 et suivantes. ( 187 ) Dico quod facit hoc muiltiplicando suam similitudinem et sine evaporatione aliqua , excitando potentiam actiram incomple- tam existentem in ferro, quæ nata est compleri per formam adamantis , ideo movetur ad ipsum. Unde dico quod in ada- mante est vestigium orbis, unde est in eo aliqua pars habens in se proprietatem occidentis , alia orientis, alia meridiei, alia septentrionis, et dico quod in parte pro meridie et septentrione existente , maxime attrahit et parum a parte orientis et occi- dentis , unde sunt in eo fortiores virtutes polorum , quod cogno- scitur a nautis, quando habent ventum sepientrionalem aut meridionalem. Sed quomodo tunc discernetur , utrum sit meri- dionalis aut septentrionalis. Dico quod sic : accipitur testa ovi plena aqua et movebitur ortiter el tunc ponetur adamas in testa fortiter mota , tunc pars meridionalis ad meridiem movebitur , et septentrionalis ad septentrionem. Et aliquando accidit quod illa pars , quæ est meridionalis, attrahit illam , quæ est ha- bensproprietatem et naturam septentrionis, licet sint sub eadem forma specifica , et hoc non est, nisi per aliquam proprietatem magis completam. existentem in parte meridionali, ad quam est pars septentrionalis in potentia, et completur sua potentia per ipsum , unde dico, quod nunquam pars meridionalis attrahit partem meridionalem , nec septentrionalis septentrionalem , quia neque est in una aliquid quo indigeat alia , propter quod fiat motus , cum sint cjusdem formæ et proprietatis. (Éd. de 1549, fol. 272 , 1562, fol. 465.) Cette explication, qui ne satisfera pas tout le monde, j'en conviens, acquierl un certain degré d'importance quand on réfléchit qu’elle est comtemporaine des vers composés à la fin du XIL° siècle par Guyot de Provins , et dont M. Jal , dans son Archéologie navale , a si cruellement dé- figuré le sens. Au surplus j'éprouve quelque honte d’a- voir cilé ce latin d'apothicaire devant des hommes habi- lués à toute l'élégance classique, et cette solution prétendue Tom. vi. 13 (188) d’un des plus curieux problèmes naturels , en présence d’un de nos confrères qui fait chaque jour sur l'attraction ma- gnétique les expériences les plus ingénieuses. M. Chouland, à qui ce passage sourit, semble incliner à croire que Îles phénomènes des courants magnétiques et de la polarisation” avaient été entrevus par Jean de St-Amand. Je m'en réfère à M. Quetelet. PALÉOGRAPHIE. Inscriptions latines relatives a des magistrats romains de la Belgique. Note de M. Roulez, membre de l’acad. Il existe à Rome, dans le musée du Capitole, le piédestal d'une statue qui avait élé érigée à un ciloyen romain, le- _ quel, entre autres fonctions, avait élé revêtu de celles de gouverneur de la Belgique. Ce piédestal, provenant des fouilles du Forum de Trajan, porte l'inscription suivante, dont le commencement se trouve malheureusement mutilé: DACICVS. GENTEM. DACOR. ET REGEM. Decebalum BELLO. SVPERAVIT. SVB. EODEM. DVCE. LEG. PRO. PR. AB EODEM, DONATO. HASTIS PVRIS. VIII. VEXILLIS VIII CORONIS. MVRALIB. 11. VALLARIBVS II. CLASSICIS. II AVRATIS. II. LEG. PRO PR. PROVINCIAE. BELGICAE. LEG. LEG, 1 MINERVIAE, CANDIDATO. CAESARIS IN PRAETVRA ET IN TRIBVNATV. PLEB. QVAESTORI. PROVINCIAE ACHAIAE, IIII VIRO. VIARVM, CVRANDARVM HVIC, SENATVS. AVCTORE IMP. TRAIANO. AVG GERMANICO. DACICO. TRIVMPHALIA. ORNAMENT DECREVIT. STATVAMQ. PECVN. PVBLIC. PONEND, CENSVIT. (1) Guasco, qui a publié cette inscription (Muse cavitolini antiquæ PT ( 189 ) La mutilation de notre inscription a emporté le nom du personnage dont elle nous rappelle les titres et les distinc- tions honorifiques. Juste-Lipse a émis la conjecture que ce favori de Trajan était L. Licinius Sura, en l’honreur du- quel nous savons (1) que cet empereur fit ériger une statue après sa mort. Guasco (2), sans se.montrer cependant trop éloigné de partager cette opinion, soulève avec raison une difficulté qui paraît la détruire : c’est que l'inscription ne fait pas mention du triple consulat de Sura (en 850, 854et 859 de la fondation de Rome), et j'ajouterai qu’elle ne parle pas davantage de son investiture de la charge importante de préfet du prétoire (3). Or il est impossible d'admettre que l’on ait énuméré les emplois subalternes remplis par le citoyen que l’on voulait glorifier, et que l'ont ait passé sous silence les hautes fonctions dont il ayait été revêtu. Indépendamment de Sura, Dion Cas- sius (4) cite encore trois autres lieutenants de Trajan, que énscriptiones, tom. I, n° 83), donne de plus que moi les trois mots : IMP. CESAR (sic) NERVA......... Je ne sais s’ils sont effacés aujourd’hui, ou si c’est le jour peu favorable dans lequel l'inscription se trouve placée qui m'a empêché de les déchiffrer, On remarque dans le texte de Guasco deux omissions qui ne peuvent être attribuées qu’à l’incurie des impri- meurs : le mot REGEM ne s’y lit pas à la première ligne, et les deux derniers mots de la cinquième ligne ainsi que la sixième ligne tout en- tière y manquent également. (1) Voy. Dion Cassius, LX VITE, 15, p. 1132 (t. IV, p. 316, Sturz.) : Loûpa To Auuvio xal Tapÿy dyusoiay Kai dydpiéyra Edtone TEMEUTYOZYTI. (2) Ouv. cité. T. I, p. 162. Guasco, qui rapporte l’opinion de Juste- Lipse, n'indique pas l’endroit où elle se trouve consignée. J'avoue l’a- voir cherchée en vain dans les ouvrages du savant belge. (3) Voy. Dion. Cassius, Z. cit. p. 318, Sturz. (4) Ibid, : £oryre dÀ xai rod Sooaiou, rod te IléAgou ai vod KéAcou £ixépus" oùrw mou æÜToÙs TÜy LAÂGY TPCETIMHYNTE. ( 190 ) ce prince honora d'une estime particulière et auxquels il fit élever également des statues même de leur vivant; ce sont Sossius, Palma et Celsns. Je vais examiner si l’un de ces noms ne pourrail pas convenir à l'inscriplion qui nous occupe. D'abord, il est un point sur lequel il convient de fixer notre attenlion , c’est l'époque de l'érection du monu- ment. [Il résulte de l’épithète de Dacicus donnée à Trajan, que l'inscription est postérieure à l’année 855 de la fon- dation de Rome, ou 103 de notre ére, époque à laquelle l'Empereur prit ce titre , aprés avoir terminé la première guerre contre les Daces (1). Selon Reimar (2), le Sossius mentionné par Dion Cassius serait ce Sosius Pappus, ami de l’empereur Hadrien dont parle Spartien (3); je pense moi que c’est plutôt C. Sosius Senecio, qui obtint quatre fois les honneurs du consulat, soit avec Sura soit avec Palma, dans les années 850, 851, 854 et 859. En effet, la. saine raison commande de supposer que la faveur de Trajan tomba sur un homme recommandable par les dignités dont il avait été investi, plutôt que sur celui qui, à notre con- naissance, n’avait d'autre litre que son amitié avec Hadrien. Sosius ne peut pas avoir été l’objet de notre inscription , car elle ne faitmention d'aucun de ses consulats, dont trois au moins lui sont antérieurs. J'en dirai autant de A. Cor- nelius Palma, puisqu'il fut déjà consul l’an 851, et qu'en outre, à l'époque de la première guerre contre les Daces, (1) Sur l’époque où Trajan prit le titre de Dacicus, voir les autorités alléguées par Francke, Zur Geschichte Trajan’s und seiner Zeitgenos- sen, S.13, figg. (2) Ad Dion, 4. c., Tom. VI, p. 621, Sturz. (3) In Hadrian, c. 4. ŒUIRS il eut le Gouvernement de la Syrie (1), circonstance sur laquelle notre inscription se tait également. Reste donc L. Publicius Celsus; à l'égard de celui-ci, il ne se présente aucune des difficultés que j'ai signalées relativement aux autres (2). Les fastes consulaires ne cilent son nom que pour l’année 865 (3), et comme nous n'avons aucune con- naissance des charges qu’il peut avoir gérées auparavant, rien n'empêche de supposer que ce soient celles qu'énumère notre inscription. Dans cet état de nos renseignements, il est donc permis d'admettre, avec une cerlaine vraisem- blance, que Celsus est le personnage en l'honneur duquel, sur la proposition de l'empereur, et conformément à un décret du Sénat, il fut élevé une statue aux frais de l'état. Ce Celsus fut mis à mort à Baies pour avoir trempé dans un complot contre la vie d'Hadrien, devenu empereur (4). Jetons maintenant un coup d'œil rapide sur la carrière administrative et militaire du personnage, quel qu'il soit, # qui notre inscriplion est consacrée. Après avoir débuté par la charge d'intendant des chemins publics, il fut en- voyé en qualité de questeur dans la province d’Achaïe. De retour à Rome, il obtint successivement la préture et le tribunat du peuple, magistratures auxquelles il fut promu, grâce à la prolection bienveillante du prince; car c’est dans ce sens que je crois devoir entendre l'expression can- (1) Voy. Dion Cassius LXVIIL, 14,p. 1131 (p. 314, Sturz). (2) Je suis obligé d’avouer pourtant que ces difficultés sont peut-être plus spécieuses que réelles ; car on ne peut pas répondre que le titre de consul ne se trouvait pas dans la partie de l'inscription qui est effacée. (3) Fasti consulares Romanor. recogn. Baiterus, p. LXXXI. Celsus y est nommé consul pour la seconde fois. Il avait probablement été consul suffectus un ou deux ans auparavant. (4) Spartianus, Hadrian, c. 7. (192 ) didato Cæsaris in prætura et in tribunatu (1). Après avoir rempli ces deux charges ou au moins la première des deux, il fut investi du gouvernement de la Belgique avec le titre de legatus pro prætore. ; Notre inscription nous apprend encore qu'il fut lieute- nant commandant la légion appelée Prima Minervia. Cette légion avait été créée par Domitien (2). Trajan l'em- ploya dans sa seconde expédition contre les Daces, et la mit sous les ordres d'Hadrien (3). Au temps de Dion Cassius, elle stationnait dans la Germanie inférieure et son long sé- jour dans ce pays est attesté par plusieurs inscriptions trou- vées à Bonn, à Cologne, à Aix-la-Chapelle, à Clèves, à Kattwyk et dans d’autres localités (4). | La carrière militaire de notre anonyme fut remplie d’un grand nombre de traits de bravoure. Outre huit hastes pures et autant de bannières (vexilla), qui étaient des récom- penses militaires honorifiques d’un ordre secondaire, il reçul, non pas une, mais deux fois, la couronne murale, pour avoir escaladé le premier les murailles d’une ville ennemie ; la couronne vallaire, qui se donnait à celui qui à l'attaque d’un camp ennemi franchissait le premier les retranchements; et la couronne navale, récompense du guerrier qui s’élançait le premier sur un vaisseau ennemi et contribuait à sa prise. En outre, d’autres traits remar- quables de courage lui valurent deux couronnes d’or. C'est (1) Cf. Forcellini Lexic. tot, lat. voc. candidatus. Marini, Atti de’ Fratelli Arvali, p. 803. (2) Dion Cassius LV, 24, p. 796, (t. HI, p. 394, Sturz.) (3) Spartian. Zadrian, c. 14. (4) Voy. Steiner, Codex inscript. Romanar Rheni, Th. 1, s. 218. Cf. Francke Zur Geschichte Trajan’s, s. 95. fg. Mannert, Res Trajani ad Danubium ygestæ, p. 17. ( 193 sans doute pour une victoire remporlée sur l'ennemi comme général en chef, qu’outre une statue , Trajan lui fit décer- ner les ornements triomphaux ; qui à cetle époque rem- plaçaient, pour les généraux, letriomphe ordinaire, lequel demeurait réservé à l’empereur (1). Une inscription sépulcrale que j'ai copiée dans le musée Kircher à Rome est de la teneur suivante (2) : D. M. T. AELIVS. AVGG. LIB SATVRNIN DENT UE MU ARE MR BELGICAE ETS AL PROG FISCI. LIBERTATIS. ET. PECVLIOR TABVL. A. RATIONIBVS TA3VL. OSTIS. AD. ANNONA Je l'interprète de cette manière: Diis Manibus. Titus Ælius Augustorum libertus PROGURATOR PROVINCIAE Bel- gicæ ET DUARUM GERMANIARUM; procurator Fisci, liber- tatis et peculiorum ; tabularius a rationibus ; tabula- rius Ostiensis ud annonam. Je tâcherai tout à l'heure de justifier mes restitutions. Gette’ inscription, comme je vais le démontrer, appartient à l'époque des Antonins. À Rome l'usage voulait que l’esclave, après son affranchisse- ment, prît le nom el le prénom de son ancien maître. L'af- franchi Saturninus étant appelé ici T. Ælius, j'en conclus que le prince, à qui il dut le bienfait de la liberté, est An- tonin le Pieux. À la vérité ce Saturninus est dit affranchi (1) Auguste paraît être le premier qui introduisit cette espèce de triomphe en faveur de Tibère. Voy. Sueton, Tiber., ch. 9, avec les notes d'Ernesti et de Wolf, p 249, sqq. (2) Cette incription se trouve déjà publiée avec ses lacunes par Maffei, Museum Voronense , p. 319 ,n°5, et par(J. Brunati) Musei Kircheriani inscript, ethnicæ ct christian, Mediolani, 1837, 8, p. 62, n° CXIX. (194) non pas de l'empereur, mais des empereurs ( Augustorum libertus). Gela provient sans aucun doute de ce qu'il avait survécu à Antonin, et de ce que les droits de patron que celui-ci conservait sur sa personne, avaient passé après sa mort, à Marc-Auréle et Lucius Verus ses fils adoptifs et ses successeurs à l'empire (1). On sait que dans les provinces dont l’empereur se réser- vait le gouvernement, l'administration des finances était entre les mains de magistrats appelés procurateurs , les- quels, selon le témoignage formel de Dion Cassius (2) se prenaient parmi les chevaliers Romains et quelquefois parmi les affranchis. Je ne pense donc pas que l’on puisse élever d’objection sérieuse contre les mots procurator pro- vinciae, par lesquels j'ai rempli la lacune de la troisième ligne de linscriplion qui nous occupe. Ma restitution de la quatrième ligne(et duarum Germaniarum ou bien utrius- que Germaniæ paraîtra au premier abord beaucoup plus hasardée. Cependant elle se justifie très-facilement. En ef- fet, il résulte de plusieurs inscriptions (3) parvenues jus- qu'à nous, que l'exercice des fonctions du procurateur de (1) Relativement à la transmission des droits de patron du père au fils. Voy. Gaius 111, 58. Fr. 9, Lig. de jure patronatus (37, 14). (2) Dion, Cassius , LIT, 15, p. 708 (t. LIL, p. 198, Sturz). (3) Inscription publiée par Gruter, 375, 1. Orelli 3574, et en dernier lieu par Kellermanu ( Vigil. Romanor. laterc. Cœlimont, p. 37, n° 42) : M. Basswo M. P. Stel. Rufo Pr. Pr. imperatorum M. Aureli Antonini et L. Aurelr Veriet L. Aureli Commodi augq.…... procurator Belgicæ et dua- rum Germaniarum, elc. Inscription trouvée à Trèves (/Zontheim Prodro- mus hèst. Trev., p. 182, Steiner, Zuscriptt. Rhenë. Th. J1, p. 96, no 825) : T. Vario Clementi ab epistolis Augustor. proc. provinciæ Belgicæ et utriusq. Germ., etc. Autre inscription chez Gruter, 389 , 2, chez Orelli, u° 798 Tab. cl. candido cos... . proc. XX, hered. per Gallias Luqdu- nensem et Belgicam et utramg. Germaniam, etc. ( 195 la Belgique s'étendait aux deux Germaniques et, circon- stance concluante, c’est que l'une de ces inscriptions re- monte comme la nôtre au temps des Antonins. Avant de vénir en Belgique, Saturninus avait été pro- curateur de la caisse particulière de l'Empereur (fisci) et chargé de tout ce qui concernail l’affran: chissement de ses esclaves et le réglement de leur peculium (proc. libertatis et peculiorum) (1). I avait commencé par être employé à la comptabilité de l'administration de l'annonce au port d'Ostie, puis chargé de la tenue des comptes dans la mai- son du prince. — M. le baron De Slassart ayant dû s’absenter pendant la séance, M. Cornelissen, qui l’a remplacé, a fixé l'époque de la prochaine réunion au samedi 3 avril. OUVRAGES PRÉSENTÉS. — Annuaire magnétique et météorologique du corps des ingénieurs des mines de Russie, ou Recueil d'observa- tions magnétiques et météorologiques , faites dans l’e- tendue de l'empire de Russie, publiées par À. E. Rupffer. Année 1838. S'-Pétersbourg, 1840. 1 vol. in-4°. ———_—_—_—_—_—_—_——— (1) C’est là le sens que jai cru devoir donner à ces deux derniers mots. Bruvati de son côté les interprète par proc. servorum manumittendorum et pecudum aut gregum préncipis. Dans quelques autres inscriptions il est fait mention de l'emploi de Tabularius fisci, libertatis et peculiorum Voy. Marini, 4tti de’ Fratelli Arvali, & A, p. 552 ( 196 ) Abhandlunyen der kôniglichen Akademie der Wis- senschaften zu Berlin, aus dem Jahre 1832, 3 und 4tr Theil. — Aus dem Jahre 1838. Berlin, 1838 et 1839, 3 volumes in-4°, Bericht über die zur Pekanntmachung geeigneten Verhandlungen der kôniglich - Preussischen Akade- mie der Wissenschaften zu Berlin. 2° semestre 1839 et 19" semestre 1840; — Namen- und Sach-Register der Mo- nats-berichte, von 1836-1839. Berlin. 3 brochures in-8°. Preisfragen der koniglich-Preussischen Akademie der Wissenschaften : Physikalisch - mathematischen Klasse für das Jahr 1842; — zur Jubelfeier des Regie- rungs- Antritts Kônigs Friedrichs IT, auf das Jahr 1844. Berlin. 2 feuilles in-8°. Nouveaux mémoires de la société helvétique des scien- ces naturelles. Volume IV. Neuchatel, 1840. 1 vol. in-4°, The british and foreign review ; or, european quar- terly journal. Vol. TaIX, 1835-1839. London. 9 vol.in-8°, reliés. — De la part de M. le chevalier George Hamilton Seymour. Analysis of the code universitaire of France. — Ana- lysis of the statutes of the university of Bonn. — Ana- lysis and abstract, with reference io the university of Gôttingen , of the laws for students, and of the requla- tions relating to faculties, by W. Parish Roberston and J. Berridge. London, 1838. 1 brochure in-&e. Rendiconto generale dei lavori della sezione di agro- nomia e technologia letto dal segretario nell ultima adunanza del secondo congresso scientifico italiano che ebbe luogo in Torino nel 1840. Verallo, 1840. 1 broch. in-8°. Précis d'un cours complet de rhétorique française et ( 197 ) de belles lettres, par À. J. Becart. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-8°. Cours de logique, par E. Tandel. 1r° partie : Logique formelle. Liége, 1841. 1 volume in-8°. Cours de prononciation , de lecture à haute voix et de récitation ; par un professeur. Tourray, 1841. 1 vol. in-12. Notation hypsométrique, ou nouvelle maniere de noter les altitudes. Par M. Jomard. Paris, 1840. 1 brocb. in-&. Cours élémentaire de chimie générale inorganique, par P. Louyet. 1r° livraison. Bruxelles, 1841. 1 brochure in-8°, Second mémoire sur les types chimiques, par MM. J. Dumas et J.-S. Stas. (Extrait des {nn. de chim. et de phys., t. LXXIIT.) Paris, 1840. Broch. in-8°. Recherches sur le véritable poids atomique du car- bone; par MM. J. Dumas et Stas. (Extrait des Compt. rend. de l’acad. des scienc. 1840.) Paris. Broch. in-4°. Examen de l'ouvrage intitulé : PRINCIPES GÉNÉRAUX DE STATISTIQUE MÉDICALE, PAR JULES GAVARRET ; par le doc- teur Ch. Martins. Paris, 1840. Broch. in-&. * Revue des spécialités et innovations médicales et chi- rurgicales, fondée et dirigée par le docteur Vincent Du- val. N° 1. — Janvier 1841. Paris, 1841. Broch. in-&e. De quelques maladies de la mâchoire supérieure, ob- servées à l'hôpital civil de Louvain, et de l’ablation com- plète de cet os. Thèse soutenue à l’université de Louvain, par J.-B.-J. Heylen, le 27 févr. 1841. Louvain. 1 vol in-&, Projet de loi destiné a régulariser en Belgique l’exer- cice de l’art de quérir, présenté par le comité central nommé par le corps médical d'Anvers, à l'effet de reviser un projet de même nature élaboré par le comité de Bruxel- les. Anvers, 1841. Brochure in-8°, ( 196 ) Annales de la société des sciences médicales et natu- relles de Bruxelles. Année 1840, feuilles 22-23, Bruxelles, 1840. Broch. in-8°, Annales et Bulletin de la société de médecine de Gand. Janvier el février 1841, 8 volume, 1°° et 2e livraisons. Gand. 2 brochures in-8°. Programme des questions proposées par la société de médecine de Gand, pour le concours de 1842. Gand, 1841. Une feuille in-&. Annales de la société de médecine d'Anvers. Année 1840, n° {1 et 12. Anvers. 2 broch. in-&e. Annales d'oculistique, par le docteur FI. Cunier. T. IV, 3me, 4me et 5e livraisons. Décembre 1840 , janvier et fé- vrier 1841. Bruxelles. 3 broch. in-&e. ‘ Bulletin médical belge, publié sous la direction de M. le docteur FIL. Cunier. Nouvelle série, t. T. Bruxelles, 1841. Broch. in-&. Bulletin de la société géologique de France. Tome XI, feuilles 23-29, Tome XIE, feuilles 1-5. Paris, 1841. 2 bro- chures in-&°. Journal de la société de la morale chrétienne. T. XIX, ns 1 et 2. Paris, 1841. 2 broch. in-&°. Journal historique et littéraire. Tome VII, 10° et 11m livraisons, février et mars 1841. Liége. 2 broch. in-8e. Méthode pour apprendre à lire en peu de temps aux enfants, par l'abbé C. Duvivier. Liége, 1834. Brochure in-12. Cours d'instruction primaire, par l'abbé G. Duvivier. Syllabaire, 1re et 26 partie ; — Grammaire, 1° et 2e parlie; — Arithmétique,-1"° partie; — Géographie; — Mythologie ancienne et moderne ; — Nouveaux choix de fables. Liége. & brochures in-12. €. 199; ) L'imitation de Jésus-Christ, par l'abbé G. Duvivier. Liége , 1840. 1 volume in-18. Nouvelle carte topographique dela Belgique, à l'échelle de 1 à 80,000, construite sous la direction de P. Gérard et de Ph. Vandermaelen , feuilles n° 12, 16 et 17. Bruxelles, Établissement géographique. à cartes. Programme des cours de l'université de Liége, semes- tre d'été 1840-1841. Liége. 1 tableau. Comptes rendus des séances de l'académie des sciences de Paris : 2e semestre 1840, n°° 23-26. — 1% semestre 1841 , tome XII, n° 1-9. Paris. 13 broch. in-4°. BULLETIN DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1841. — No 4. Séance du 3 avril. M. De Gerlache, directeur. M. Quetelet, secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. L'académie reçoit les ouvrages manuscrits suivants : 1° Monographie de la famille des Lycopodiacées; 1"° par- tie, contenant la description du genre Lycopodium, par M. A. Spring, professeur à l’université de Liége (commis- saires : MM. Dumortier, Morren , Martens); 2° Notice sur les Cyprinidées de la Belgique; par M. Edm. deSélys-Longchamps (commissaire : M. Cantraine) ; 3° Aperçu géognostique sur les environs de la Havane, par M. H. Galeotti (commissaires : MM. Cauchy et d'Oma- lius ); Tom. var. 14 ( 202 ) 4 Lettre au secrétaire sur des ossements fossiles découverts dans les environs de Mexico ; par M. le D° Trioen (commissaires : MM. Cauchy et d'Omalius ); 5° Notice sur deux coquilles mexicaines apparte- nantaux genres Pupa et Hélix ; par M. Nyst (commissaire : M. Cantraine ) ; 6° Quatrième Mémoire sur la mortalité à Liége; par M. Defooz (commissaires : MM. Quetelet et Sauveur ); 7 Notes sur différents sujets de chimie, par M. Louyet (commissaire : M. Martens ). L'académie a reçu en outre une note destinée au con- cours de 1841, sur la question des poisons métalliques, et portant la devise: L’homme n'est parvenu à son but qu’en étant utile a son semblable. Cette note étant arrivée après le terme de rigueur n’a pu être admise au concours. RAPPORTS. L'académie , après avoir entendu ses commissaires , MM. Martens et Dumortier, ordonne l'impression des 2°, 3e, 4°, 5e et 6° mémoires de M. Morren, Sur les Hydro- phytes de la Belgique (voyez p. 8 des Bulletins, t. VIII; séance du 6 février 1841.) — Sur la proposition de M. Dumorlier, l'académie or- donne également l'impression dans ses bulletins de Notes géologiques sur la province de Minas Geraës au Brésil, par M. P. Claussen. ( 203 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. ENTOMOLOGIE. Notice sur les Hémérobides de Belgique, par M. Wes- mael, membre de l'académie. Les Æemerobius de Linné, de même que la plupart de ses genres, ont subi, par les progrès du temps et de la science, des démembrements successifs. Dès 1775, Fabri- cius, dans son Systema Entomologiæ (1), en avait séparé quelques espèces pour les faire entrer dans son genre S'emblis ; et c’est, sans y rien changer, qu’il reproduisit successivement celle parlie de son travail dans son Species insectorum en 1781 (2), dans sa Mantissa insectorum en 1787 (3), et dans son Entomoloqia systematica en 1793 (4). Ce fut en 1798 seulement, dans son Supplemen- tum Entomologiæ systematicæ (5), qu'il sépara de ses Hemerobiusdes Psocus, genre déja établi par Latreille en 1794, dans les Bulletins de la société Philomati- que (6). Celui-ci, dans son Précis des caractères géné- riques des insectes en 1796 (7), dans son Âistoire géné- rale des crustacés et des insectes en 1805 (8), dans son (1) No 97, pag. 305, et no 99, pag. 309-311. (2) Tom. I, n° 99, pag. 386 , et no 101 , pag. 393-395. (3) Tom. 1, no 103, pag. 244, et n° 105, pay, 246-248, (4) Tom. IT, no 129, pag. 72-74, et no 131 , pag. 81-87. (5) Pag. 203-205. (6) Nos 1 et 2. (7) Pag. 99, genre VII, et pag. 102, genre XII. (8) Tom XI, fam. 54, pag. 32, 37 et 80. — Fam. 55, pag 40, 43 et 44, ( 204 ) Genera crustaceorum et insectorum en 1807 (1), dans ses Considérations génértles sur l'ordre naturel des Crustacés, des Arachnides et des insectes en 1810 (2), dans ses Familles naturelles du reqgne animal en 1825 (3), et enfin dans le Regne animal distribué d'apres son or- ganisation en 1829 (4), établit aux dépens des Semblis et des //emerobius de Fabricius, les genres Chauliodes, Corydalis, Sialis et Osmylus , forma avec les trois pre- miers, sa tribu des Mégaloptères ou Semblides, el avec les Osmyles , les Hémérobes et les Nymphes de Leach (5), composa sa tribu des Æémérobins. En 1839, M. Burmeister , meltant à profil les travaux de ses prédécesseurs, transforma les Planipennes de Latreille en un groupe d'un ordre plus élevé, et, après en avoir éliminé les Termitines et les Perlides, les partagea en 4 familles (6) : Sialide, Panorpina, Rhaphidiodea, Megaloptera. Celle dernière se divise à son tour en 3 sous- familles : Æemerobidæ, Nematopteridæ et Myrmeco- leontideæ. Les Jémérobides, les seuls dont nous ayons à nous oc- cuper ici, ont pour caraclères : quatre ailes planes, les postérieures non dilatées à la base, de la largeur des antérieures ; bouche a mâchoires libres , sans prolonge- ment rostriforme ; sous-côte des ailes parallèle au ra- dius ; antennes filiformes ou sétacées ; premier article des tarses allonge. (1) Tom I, pag. 195-201. (2) Pag. 269, fam. V et VI, pag. 275-276. (3) Pag. 436 et 437. (4) Tom V, pag. 250. {5) Zoo!. misc., tom.I, pag 101. (6) Handbuch der Entomologie, 2er Band, 2de Abih , pag. 842, ( 205 ) M. Burmeister (1) admet, chez les Æémérobides , sept genres (2), dont cinq d'Europe, répartis de la manière suivante : a. Ocellis nullis, Palporum articulo ultimo acuminato; tibiis -posticis fusiformibus. ,. . . . . . . Hemerobius. Palporum articulo ultimo subacuto; tibiis cylindricis. Les + Antennis moniliformibus. Radius sectores plurimos emittit, . . . . Drepanoptoryx. Radius sectorem unum furcatum emittit . . Systra. ++ + Antennis setaceis ; alæ multiareolatæ . . . C'hrysopa. aa. Ocellistribus in fronte . . . . . . . . Osmylus. Je me permettrai quelques observations sur les carac- tères assignés à ces genres (3). D'abord, quant aux Chrysopa, la forme des antennes et des crochets des tarses les sépare nettement des autres? il en est de même des Osmylus, à cause de leurs ocelles. Les Osmylus ont en outre un caractére qui semble être resté inaperçu : les crochets de leurs tarses ont plusieurs den- telures. Les trois autres genres, les Æemerobius et Drepano- pteryÿæ de Leach, ainsi que les Sisyra de M. Burmeister, peuvent sans doute être conservés, mais c'est en partant de considérations autres que celles invoquées par M. Bur- meister. En effet, ce qui distingue les Drepanopteryx des (1) Zbid, pag. 971, (2) M. Burmeister prévient qu’il adopte tous les genres proposés par Leach dans l’Edinburgh Encyclopædia. Je ne connais pas ce travail de Leach, mais je regrette peu de n’avoir pu le consulter, puisque celui de M, Burmeister en est une reproduction. (3) M. Burmeister a d’ailleurs donné beaucoup plus de développement à ces caractères, en traitant de chaque genre en particulier, ( 266 ) Hemerobius, ce n’est ni la forme du dernier article des palpes, ni celle des jambes, ni le nombre de secteurs des ailes, car il y a des Zemerobius dont le dernier article des palpes est simplement aigu, il en est dont les jambes sont cylindriques, et dont les ailes ont un nombre considérable de secleurs; mais un caraclère qui n'appartient qu'aux Drepanopteryx, c'est que chez eux la plantule (1) se ter- mine de chaque côlé par un processus dentiforme. Quant aux Sisyra , la circonstance qu'ils n’ont aux ailes qu'un secteur, ne suflirait pas à elle seule pour les caractériser , puisque le nombre de secteurs est trés-variable chez les Hemerobius ; selon moi, ce qui les distingue éminemment, c’est la brièveté du pénultième article des palpes, caractère qui paraîl avoir échappé à l'attention de M. Burmeister. Je propose donc de répartir les cinq genres d'Héméro- - bides européens de la manière suivante : a. Ocellis nullis. é Antennis setaceis ; unguiculis compresso-dila- tatis, juxta apicem abrupte attenuatis (2). Chrysopa. ne Antennis moniliformibus;uneuiculistenuibus. + Palporum maxillarium articulis duobus ultimis eadem inter se circiter longitudine, Plantulis in processum dentiformem utrinque desinientibus . . . . . . . . : . Drepanopteryæ. Plantulis apice muticis. . . . + . . Hemerobius. +- + Palporum maxillarium articulo ds penul- timo quadruplo longiore (3). . . , . . Sisyra. aa. Ocellis tribus. (Unguiculis denticulatis.) . Osmylus. (1) Sous le nom de Plantula, M. Burmeister désigne cette espèce de petite semelle située à la face inférieure du dernier article des {arses. (2) C’est, me semble-t-il, donner une idée fausse de cette conforma- tion que de dire, comme le fait M, Burmeister, que ces crochets sont munis d’une dent avant l'extrémité. Zbid, pag. 976. (3) Cette conformation des palpes maxillaires avait déjà été indiquée par Degeer, tab, 22, fig. 10, ( 207 ) Je renvoie, pour l’exposé des autres caractères, à l'excel- lent ouvrage de M. Burmeister. Pour désigner certaines nervures des ailes des Héméro- bides, M. Burmeister s’est servi d’une nomenclature dont j'ai cru pouvoir aussi faire usage provisoirement, mais dont je lui laisse d’ailleurs toute la responsabilité. G. CHRYSOPA. Leacu. I. Tertie areole cubitalis venula divisoria areolam externe contiquam non attingens (fig. 10). 1. C. PERLA. Flavo-viridis, lineola utrinque ante oculos brunnea vel carnea; alarum venis omnibus pallide viridibus. — Long. c. alis : 63 li. CHnysopA PERLA, Burm., Handb. der Entom.,? Bd.,2 Abt., 980-4. — — Curtis,, Brit. entom., XX, 520 in vers. n° 6. — — Westw., Zntr. mod. class, ins., IX, 48. HEMEROBIUS PERLA. Lat , Hist, gén., XIII, 37, n° 1. — — Oliv., Encyc. méth., VIT, 59, n° 5. — — Walk., Fuun. Paris , 11,17, n°1. — — Ilig., ên Ross. Fn. Etrus , H,13, n° 683. — — Panz., Fn. Germ., 87, 13. — — Schrank, Fn. Boic., Il, 189, no 1922. — — Schrank, Enum. Ins, aust., 311, n° 623. — — Fab., Ent. syst., 11,82, n°2. — — Petagn., Zns. Calabr., 336, w 1, tab. X, f.17. — — Villers, Zntom., IX, 46, n°1. —— — Lin., Syst. nat., 11,911, n°2. Joueurs... Reaum., IE, 412, tab. 33, f. 14 et 15. 5 +53 RME RE Roes, IT, 128, 30, tab. 21, f. 5. eco … PGoedart, 11, 40, tah.7,f.14. ? Hemenomwus Cnaysors. Dumer., Consid. génér., pl. 26, f. 5. Hab. ubique frequens. ( 208 ) EL. Tertiæ areolæ cubitalis vena divisoria in areolam ex- terne contiquam inserta (fig. 11). + Antennæ pallidæ , articulo secundo nigro. 2, C.CANCELL AT A. Pallide viridis ; punctis ante oculos, linea circa basin cujusvis antennæ , macula ocellata in vertice, maculis in dorso thoracis, ventre, venisque alarum transversis, nigris. — Long. c. alis : T li. HEMEROBIUS CANCELLATUS. Schrank, Fn. Boic. , IL, 189 , no 1928. CHRYSOPA RETICULATA. Curt., Brit. ent., XI, 520 in vers. n°3. — — Burm. , Jandb., 980, n°8, HEMEROBIUS CHRYSOPS. Oliv., Enc. méth., VIL, 59, no 7. = — Petagn., Zns. Calabr., 1,336, n° 3. — ee Lat., Hist. gén., XIII, 37, n°2. — — Illig., 2x Ross. Fa. Etr,, 11, 15, no 687. — — Schrank, Znum. Inst. Aust ,312, n°635. — — Tab., Ent. syst., 11, 83, n° 6. HEMEROBIUS VIRIDIS, Retz., 59, n° 197. HÉMÉROBE VERT TACHETÉ DE NOIR. Degeer, IL, 708, tab. 22, f. 1-3. er Men tonn Vistenr sie . . Schaeff., Zcon.,tab.5,f, 7 et 8. Hab. ubique frequens. Schrank avait d’abord décrit cette espèce sous le nom de Chrysops, qu’il changea en celui de Cancellatus dans sa Fauna Boiïca , afin de restituer le nom de Chrysops à l'es- pèce décrile antérieurement sous ce nom par Sulzer, et qui est la même que l’Æ. maculatus de Fabricius ; mais il conlinua à regarder l'Æ. chrysops de Linné comme le même que son Cancellatus. Plus tard, Illiger fit remar- quer que la description de l’Z. chrysops donnée par Linné dans la Fauna Suecica , ne pouvait s'appliquer raisonna- blement qu’à l'espèce nommée postérieurement par Fabri- ( 209 ) cius maculatus. Quant à l'A. cancellatus de Schrank, Linné semble ne l'avoir pas connu. Quoi qu’il en soit, M. Leach, en créant le genre Chry- sopa , a pu se croire aulorisé à faire disparaître le nom spécifique de Chrysops, afin d'éviter une répétilion de mots bizarre et désagréable ; mais il devait alors conserver à cette espèce le nom de Cancellatus, imposé depuis longtemps par Schrank , au lieu de porter atteinte aux droits de prio- rité de ce dernier et de surcharger la science d’un nouveau nom complétement inutile. 5. C. ABBREVTATA. Pulchre viridis ; puncto in primo anten- narum articulo , puncto inter antennas , striga arcuala tenuissima ante basin cujusvis antennæ, puncto in medio marginelaterali clypei, punctis interdum duobus in fronte et uno utrinque ante oculos, nigris ; venis alarum omnibus viridibus. — Long. c. alis : 45—6 ki. Hab. prope Ostendam. Cuaysopa ABBREVIATA. Curt. Brit. Ent., XI, tab, 520. Comme le fait observer M. Curtis, cette espèce a les ailes proportionnellement plus courtes que la plupart des au- tres. Les nervures des ailes sont aussi moins fines et les jambes moins longues : celles de derrière sont à peine trois fois plus longues que les tarses. 4. C. PHYLLOCHROMA *. Pulchre viridis; puncto inter antennas , duobus in fronte, striga arcuata ante basin cujusvis an- tennæ, puncio utrinque ante oculos, et alio in medio margine laterali clypei, nigris; alarum anticarum venis transversis juxla subcostam anguste nigris. — Long. c. alis : 6—6: li. Hab. circa Bruxellas , raro obvia. Quoique cette espèce ressemble singulièrement à la pré- cédente , elle en diffère par l'absence d’un point noir sur ( 210 ) le 1% article des antennes, et par la coloration des nervures transversales de la première rangée; j'ajouterai que les ailes ont une teinte d’un vert plus pur. + + Antennæ pallidæ , articulo secundo concolore. « Caput nigro maculatum. 5. C. ASPE RSA *. Pallide viridis , palpis nigris pallido annu- latis; puncto inter antennas, lineola utrinque ante oculos et in margine laterali clypei, prothoracis punetis 2 dorsalibus, et lineolis utrinque 2 vel 5 submarpginalibus, punetis 2 inter alas anticas , punctoque in alarum costa juxta basin , nigris, alarum venis parce breviterque pilosis , anticarum transversis plerisque utroque apice nigro. — L. c. alis 63—83 li. Hab. circa Bruxellas. ? Crysora venrrauis. Curt,, Brit. ent., XI, 520 in vers. no 3b. D'après la description de M. Curtis , le ventre de son C. ventralis est noirâtre (piceous); c’est à cause de celte circonstance que je le crois différent de mon C. aspersa ; à moins toutefois que M. Curtis ne se soit laissé induire en erreur par une fausse apparence, car les Chrysopa sont trés-sujets à prendre, après la mort, des teintes qu'ils n'avaient pas étant en vie. 6. C. SEPTEMPUNCTATA *. Pallide viridis, palpis conco- loribus ; punelo inter antennas , duobus ante antennas, uno utrin- que ante oculos, unoque in margine laterali clypei, nigris; venis transversis inter costam et subcoslam nigris, summo apice exteriore pallido. — Long. c. alis : 9—10 le. Hab. circa Bruxellas. Le 3e arlicle des palpes maxillaires est seul un peu obscur, (211) = = Caput viride immaculatum. 7. C. VITTATA *. Læte viridis, vitta media flavescente ; pal- porum maxillarium articulis 5 et 4 externe fuscis; alarum costa brevissime ciliata. — Long. c. alis : 10—11 d. Hab. circa Bruxellas. JS, SCIAN Réaum., Zns., III, 411, tab. 33, f.2,4,5, 6. CHRYsOPA ALBA: Burm., Handb., 981, n°18, . Heuerogius ALBus. Oliv., Ence, méth., VIL, 59, n° 6. e— — Panz., Fn. Germ. , 87, 14. 2 | Hemerogius FLAVUs. Scop., Ent. Carn., 707. . ....-. Roeb.,/Zns.,lIll,128,6 30, tab. 21,f. 4. 22 LÉ ARERSSE Schæf,, /con., tab. 9, f.2 et 3. L'ATTENTE Albin., Zns. Angl., tab. 64. La cilation de Réaumur est la seule que je regarde comme à peu près certaine «son corps, dit-il, est d’un vert tendre , excepté le long du dos où règne une raie blanche ou d’un blanc jaunâtre. » Les figures ont assez d’analogie, pour la taille, avec l'espèce que nous décrivons. Quant aux autres citations , elles paraissent se rapporter à uue espèce de grande taille et d’uu vert pâle, peut-être la même que notre Fittata, mais ne pouvant , dans aucun cas, conserver le nom de Æ/bus, puisque l’Æ. albus de Linné ( Fn. Suec. 1506 ) est une tout autre espèce, beau- coup plus petite, comme l’a démontré Illiger (Fn. Etr. IF, 14, n° 685). L'Æ. albus de Schrank (E num. 312, n°624), ne paraît pas non plus être le mème que celui de MM. Bur- meister, Olivier, Panzer, elc., car il lui assigne une taille inférieure à celle de son CArysops, n° 625 (A. can- cellatus de la Fn. Boïe.). M. Curtis donne aussi son Chry- sopa alba comme une espèce plus petite que le Perla, ce qui prouve qu'il partage l'opinion d'Illiger. ( 212 ) Les nervures transversales contiguës à la côte, m'ont paru un peu sujettes à varier de couleur dans cette espèce. Le plus souvent vertes, il arrive parfois qu'elles sont noires. Peut-être celte différence coïncide-t-elle avec une différence de sexe ? — Le premier article des antennes semble être pro- portionnellement plus grand, plus cylindrique que chez les autres espèces. 8. C. CILTATA *. Læte viridis, palporum maxillarium arti- culis 35 et 4 externe fuscis; alarum cosla longius ciliata; venis transversis inter costam et subcostam, inter sectorem secundum et cubitum, nec non mediis inter ramos obliquos nigris. — Long. ce. alis : 7 li. ; Hab. prope Bruxellas semel tantum lecta. ? Cnrysopa PRASINA. Burm , Zandb., 981, n° 14. Je cite M. Burmeiïster avec doute, à cause de la différence de taille entre son espèce et la mienne, et à cause d’une lé- gère différence dans la coloration des nervures transversales. Il m'est d'autant plus difficile de me prononcer sur l’iden- . tité des deux espèces, que, n’avant sous les yeux qu’un seul individu, je ne puis savoir jusqu'a quel point les autres varient. + + + Antennœæ nigro-piceæ, articulo primo testaceo. — Frons inter antennas canaliculata. — Labrum profunde emar- ginatum. 9. C. CAPITATA. Capite aurantiaco; thorace pallido , nigro variegato ; abdomine fusco, apice pedibusque pallidis ; alis cæruleo micantibus, venis omnibus transversis nigris. — Long. c. alis : 9—10: kr. Hab. prope Bruxellas, rarissime obvia. CHRYSOPA GAPITATA. Curt., Brit. ent., XI, 520 in vers. n°2 Hewerogius cAriTATOS. Fab,, Ent. syst. , IL, 82, n°5 Re en de. ( 215 ) La description de cette espèce, dans Fabricius, contient une grave inexactitude : il dit des ailes qu’elles sont viridi micantes, tandis qu'elles ont une teinte bleue très-pro- noncée, qui n'existe chez aucune des espèces précédentes. G. SISYRA. Burm. Quoique trés-voisins des Aemerobius, les Sisyra s'en distinguent non-seulement par la conformation des palpes, mais encore par des caractères empruntés à la nervalion des ailes, tels que l’existence d’un seul secteur, et l'absence de séries transversales de nervules en gradins. Ils ont, comme quelques Æemerobius, la côle des ailes sinuée à la base. 1. S. FUSCATA. Fusca, pedibus testaceis, alis lutescentibus. — Long. c. alis : 53 li. SISYRA FUSCATA. Burm., Æandb.,976, no 1. Hemenogius FuscaTus. Fab,, Ent. syst. , IL, 84, n° 11. — — Walck., Faun. Paris. , VE, 17, n° 5. — — Lat., Hist. gén., XII, 38, n°5. Hévérose vecu Noir. Degeer, Mém., 11, 713 ,nc3, pl. 22, fig. 8-11. HEMEROBIUS NIGER. Retz.,59, n° 199, — — Oliv., Encyc. méth., VIT, 64, n° 26. Hab. in pratis uliginosis frequens. 2, $. NIGRIPENNIS *. Fusca, alis concoloribus, pedibus testaceis. — Long. c. alis : 54 li. Hab. cum præcedente. Celte espèce diffère de la précédente par ses ailes un peu plus courtes, moins velues, et d’une teinte noirâtre très- prononcée. Sous tous les autres rapports, elle lui ressem- ble beaucoup, et les bifurcations du secteur des ailes sont absolument les mêmes. (214) G. HEMEROBIUS. Lracn. JL: Alæ anticæ costa basi sinuala. — Venularum grada- tarum series duæ. — Palporum HF Hieutus ultimus apice acutus. X Sectores tres. 1. H. VARIEGATUS. Corpore fusco, antennis pedibusque pallidis; alis albo-hyalinis, anticis nigro-punctatis venisque trans- versis late nigris, posticis maculis tribus versus apicem marginis exterioris nigris. — Long. c. alis :5 li. Henmerogius VARIEGATUS. Burm., Zandb., 974, no 2. — -— Fab., Ent. syst. , 11,85, no 18, _ _ Walck., Faun. Par., 11,18, n° 7. Hab. circa Bruxellas rarissime obvius. X X Sectores quatuor. . H. INTRICATUS *. Ochraceus , maculis thoracis abdomi- neque fuscis; alis anticis cinereo-hyalinis, venis et venarum in- tervallis fusco-variegalis. — Long. c. alis: 5. Hab. cirea Bruxellas. IL. Alæ anticæ costa a summa basi arcuata. —- ’enularum gradatarum series duæ. — Palporum articulus ul- timus apice acuminalus. A. Venulæ duæ inter sectorem primum et cubiti ramum sub- jacentem.— Sectores tres. a. Areolw duæ perfectæ sub postcostam. ( Venularum series gra- F data 2 septenaria. ) — Venularum series gradata 1* senaria. (25) 5. H. HUMULI. Flavus, vitta maculari utrinque in dorso thoracis abdominisque fuscis; alis albo-hyalinis, anticis cinereo parce variegatis, venis fusco-punctatis. — Long. c. alis : 4 li. Hewenogius aumuzr, Burm,, Âandb., 974, n°5, — — Lat., Hist. gén., XUIT, 38, n° 7. — — Oliv., Enc. méth., VIT, 62, n° 14. — — Tab., Ent. syst., IL, 84, no 13. — — Vill., Entom., IX, 47, n° 6. — — Schrank, Fuun. Boic., IL, 191, n° 1927. — — Schrank, Enum Ins., 313, no 626. OR Die e Geoff., Zns., IL, 254, n°2. — — Lin., Syst. nat., 1,912, n° 10. — — Lin. , fau. suec., n° 1507. Hab. in locis nemorosis haud infrequens. 4. H. MACULATUS *. Flavus, vitta maculari utrinque in dorso thoracis abdominisque fuscis ; alis albo-hyalinis , anticis fusco con- ferlim variegatis, venis nigro-punctatis ; seriei gradatæ posterioris venulis 1 et 2 nulla furca separatis. — Long. c. alis : 4 li. Hab. prope Bruxellas semel captus. Chez l’espèce précédente, la seconde série de nervures en gradins a ses deux premières nervures séparées par une des bifurcations du troisième secteur, tandis qu’elles sont contiguës chez l’'Æ. maculatus. Celui-ci a, en outre, les nébulosités des ailes supérieures beaucoup plus colo- rées. 5. HI. LIMB ATUS *#. Luieus, abdomine fusco ; alis subcinereo hyalinis; anticarum disco nebulis, limboque lato, luleis; venis nigro-punctalis. — Long. c. alis : 5 li. - Hab. prope Bruxellas semel captus. Ce qui rend surtout cette espèce remarquable , c'est que les ailes antéricures on tout leur bord postérieur et inté- rieur d'une couleur uniforme ocracée. (216) — = Venularum series yradata 12 septenaria. 6. H. AFFINIS *. Flavus, vilta maculari utrinque in dorso thoracis abdominisque -fuscis; alis albo-hyalinis, anticis cinereo parce variegalis, venis fusco-punclatis; venularum serie gradata priore septenaria. — Long. c. alis : 4 li. Hab. prope Bruxellas semel captus. Ce pourrait bien n'être qu’une variété de l'Æ. humuli, dont il diffère en ce que, dans la première série de nervules en gradins, on en compte une de plus, placée dans la bi- furcation intérieure du troisième secteur , de sorte que les deux premières nervules de cette série ne sont séparées que par une seule bifurcation. a. a. Areola prima tantum perfecta sub postcostam. + Venularum series gradata 2a septenaria. 7. H. MICANS. Flavus, pronoto vitta utrinque ferruginea ; alis albo-hyalinis, anticarum venis fusco-lituratis. — Long. c. alis : SFAUTERE HEMEROBIUS MICANS. Oliv., Enc. méth., VII, 63, no 19. Hemerogius LUTESCENS. Fab., Ænt. syst., Il, 84, no 12. — — Lat., Hist. gén., XIII, 38, n°6. — — Burm., Âandb. , 974, ne 4. ? Hemerogius pacanus. Vill., IIL, 49, no 7. Hab. prope Bruxellas. Si, comme je penche à le croire, les Æ. micans d'Oli- vier et H. lutescens de Fabricius appartiennent à la même espèce, la dénominalion imposée par Olivier doit être pré- férée, car le tome VII du Dictionnaire des insectes de l'Encyclopédie méthodique porte la date de 1792, tandis que le tome II de l'Entomologia systematica est de 1793. Olivier assigne à son H. micans une laille de prés de 4 lignes, depuis la tête jusqu’à l'extrémité du corps. Il est | (217) probable que ces deux derniers mots ont élé imprimés par erreur au lieu de ceux-ci : des ailes ; car c'est depuis la têle jusqu'a l'extrémité des ailes qu'Olivier indique la lon- gueur d’autres espèces d'Hémérobes. Chez les individus que je rapporte à l'A. micans, le corps est à peine long de 2 lignes. + + fenularum series gradata 28 quinaria. 8. I. OCHRACEUS *. Ochraceus, alis concoloribus, venis crebre nigro-punctalis. — Long. c. alis : 53 li. Hab. prope Bruxellas. A. A. V’enulæ tres inter sectorem primum et cubiti ramum subjacentem. d. Venulæ duæ inter sectorem primum el secundum (sectores tres). 9. I. NERF OSUS.Fuscus, vertice thoracisque vitta media pal- lide ochraceis , segmentis abdominis basi luridis ; pedibus pallidis, übiis anterioribus-fusco-bimaculatis ; alis albo-hyalinis, anticarum limbo toto venisque fusco alboque variis, venarum intervallis cine- reo-nebulosis, — Long. c. alis : 43 li. HEMEROBIUS NERVOSUS. Fab., Ent, syst., IE, 85, no 19. + = Walck., Fau. Paris., I, 18, n°6. ? HÉMÉROBE GRIS TACHETÉ DE 8RuN. De Geer, Mém., IL, 711, n° 2, tab. 22, f. 4et 5. Hab. prope Bruxellas raro obvius. Je ne suis pas certain si cette espèce, que j'avais d’abord nommée J1. tibialis , est réellement la mème que celle de Fabricius; mais ce qui est hors de doute, c’est qu’elle est très-différente de l’Z1. nervosus de M. Burmeister (Handb., 974, n° 3). Les antennes sont päles, annelées d’obseur, avec l’extré- milé entièrement obscure. Les cuisses de devant sont noi- râtres au-dessus et en dessous ; et celles de derrière ont une Tow. vrrr. 15 (28) tache noirâtre à l'extrémité. Les laches noirâtres des quatre jambes antérieures sont placées , l'une près de la base, l'autre près de l'extrémité. dd. Venulæ tres énter sectorem primum el secundum (sectores quatuor). 10. 4.CYLINDRIPES *. Pallide ochraceus; alarum anticarum venis nigro-punclalis, venarum intervallis nebulis creberrimis cinereis ; tibiis omnibus cylindricis. Long. ce. alis : 52570. Hemeroëits nintus. Burm., Zundb., 975, no 7. — — Petagn., Zns. Calab.,1, 336, n° 5, ? — — Oliv., Enc. méth., VIL, 61, n° 13. — — Ross., Fau. Etr., 11,15, no 686. — — Schrank, Fuu. Boïc., IL, 191, no 1928. Hab. prope Bruxellas. De deux individus que je possède, l’un a aux ailes supé- rieures quatre sccleurs; chez l’autre, qui a perdu l'aile supérieure gauche, on ne compte à celle de droite que - trois secleurs, parce que la nervure d'origine du quatrième, au lieu de partir du radius, s’est réunie au troisième, au moyen d’une bifurcation. LL. Ale anticæ costa a summa basi valde arcuata. — Fenu- larum gradatarum series tres (serie tertia e medio spatio oriunda ubi desinunt series duæ solitæ). — Sectores quinque vel plures. 11. 4. HIRTUS. Hypostomate verticeque piceis, ore et oculo- rum orbitis luteis ; thorace et abdomine piceo luteoque variis; pedibus luteis ; alis anticis cinerascentibus, venis fusco-punctatis, (219) venarum intervallis nebulis erebris fuscis; alis posticis fascia subobsoleta , limboque apicali , subfuscis. — Long. ce. alis : 4 li. Hemenorios mintus. Lin., Fau. suec., n°1507. — — Lin., Syst. nat. 11, 912, n° 6. — — Fab. , Ent. syst., I, 84, n° 10. Es — Lat., Hist gén., XIII, 38, u° 4. — — Vill., Ent., Ii, 48, n°5. Hab. prope Bruxellas. Je ne possède que deux individus de cette espèce : l’un d'eux a cing secteurs aux ailes supérieures, landis que l'au- tre en a sept, ce qui prouve que plus le nombre de ner- vures augmente, moins il offre de stabilité. La bande trans- versale des ailes inférieures est siluée un peu en dessous du milieu ; elle naît au bord extérieur et n’alteint pas le bord opposé. La coloration en est si faible qu’il n’est pas éton- nant qu’elle ait échappé à l'attention de plusieurs auteurs. G. DRÉPANOPTERYX. Leacn. Sous le rapport du nombre de secleurs el de nervules en gradins, ainsi que de la forte courbure de la côte des ailes à sa base, la dernière espèce du genre précédent, l'Hemerobius hirtus, forme en quelque sorte le passage entre les Hemerobius et les Drepanopteryx. Et, si l'on considère que, chez l'H. hirtus, les jambes de derrière seules sont à peine légèrement fusiformes, el que même chez l'H. cylindripes, elles sont parfaitement cylindri- ques, on sera forcé de convenir que les Drepanopteryx ne différent réellement des Hemerobius que par la forme de la plantule du dernier article des tarses. D. PHALÆNOIDES. Testacea, dorso infuscato; alarum ( 220 ) anlicarum venis transversis fuscis; sinu albo ad angulum analem , margineque alternatim albo et fusco. — Long. c. alis : 63 li. DREPANOPTERYX PHALÆNOÏDES. Burm., Aanb.,975. HEMEROBIUS PHALÆNOÏDES. Lin., Fau. suec., n° 1508. - — — Lin., Syst. nat., IL, 912, n° 5. —— —- Fab. , Ent. syst. , 11, 83, n°8. — _ Sulzer., Gesch:, tab.25, f. 2. — — Roemer, Gen. Ins., tab. 25, f.2. — Schæf., Zns. Ratisb., tab. 3, f. 11 et 12, — — Schrank , Enum., 313, n° 628. _— — Schrank, Fau. Boïc., 11, 190, no 1925. — — Degeer, Mém., 11, 714, no 4, tab. 22, f.12 et 13. —_ — Réaum., Zns., II, 390 ,t. 32, f. 8. — — Petagn , Znst. Calab.,1, 336, n° 4 — — Vill., Ent, , 111,48, n° 4. — — Panz., Fau. Germ., 87,15. — — Oliv., Encyc. méth., VIT, 61, n° 11. OsmYLUS PHALÆNOÏDES. Lat., Hist, gén., XIII, 39, n°2. Tab. in Belgio rarissime obvia species. G. OSMYLUS. Lar. O. Chrysops. Fuscus, capite rufo , pedibus testaceis ; alis hya- linis, anticis fusco-maculatis. — Long. c. alis : 91—10 Xe. HEEROBIUS CHRYSOPS, Lin , Fau. suec., n° 1505. ee — Sulz., Gesch., tab. 25 ,f. 1. == — Rœm., Gen. Ins., tab. 26, f. 1. — — Schrank, Fau. Boic., IL, 188, no 1. HEmEROBIUS FULVICEPHALUS, Scop., Ent. Carn., no 706. — — Schrank , Enum , 311, no 622, — — Villers, Ent. , WHL, 55, n° 20, HEMEROBIUS MACULATUS. Fab., Ent. syst., 11, 85, n° 7. — — Oliv., Enc. méth., VIE, 61, no 9. OsnYLUS MACULATLS. Lat., Hist. gén., XII, 39, no 1, LS — Lat., Gen. Crust. et Ins., UE, 197, no1. _ — Ahr., Fun. Ins. Europ., VI, 17. Fe == Burm., {undb., 983, n° 1. Re RP lee DL IROGF-AUERL, 120, ta) es T0: Hab. in locis umbrosis ad ripas rivulorum frequenter obvius. L'Wesmarl del CZ VID Cr Lee Z Tome VII T° partie, page 221. à Fig. 6 1 Fig ô Fig. 12 . RE ER Fig 1} Ky À Fig.6. ; Fig. #1. A AC N & Blassean Sex 2 SEE, Er CZ ÆFrg.15 LIL TZ CZ cn Fg2 C Fig 43. Bulletin de L'Académie Fig 1 = | a Fig 7 = Fg.10 . nt ie | | | Hémérobides de Belgique . r Fa TE e (221) EXPLICATION DES FIGURES. 1. Palpe maxillaire aigu au bout de certains Hemerobius. 2. Palpe maxillaire acuminé d’autres Hemerobius. 3. Derniers articles d’un palpe maxillaire de Szsyra. 4. — — de Chrysopa. 5 = —_ d’'Osmylus. 6, — — de Drepanopteryx. 7. Crochet des tarses d’un Chysopa. 8 — d’un Osmylus. 9. Plantuleet crochets des tarses d’un Drepanopteryx. 10. Portion de la base d’une aile supérieure du Chrysopa perla. La troisième cellule cubitale est partagée en deux portions iné- gales par la nervure W, qui n’atteint pas la cellule C. 11. Portion de la base d’une aile supérieure du Chrysoga Cancel- lata. La troisième cellule cubitale est partagée en deux por- tions inégales par la nervure Ÿ, qui est insérée dans la cel- lule C. 12, Portion d’une aile théorique d’Hemerobius. A: (Côte, B. Sous-côte. C. Radius. D. Cubitus. E. Post-côte, $. 1. Premier secteur. S. 2. Deuxième id. S, 3. Troisième id. S, 4, Quatrième id. représenté avec une bifurcation. G. 1. Première série de nervules en gradins, composée de cinq nervules. G. 2. Deuxième série de nervules en gradins, composée de six nervules , la première et la seconde séparées par une bifurcation du quatrième secteur. P,1. Première cellule complète sous la post-côte, P,2. Deuxième — 13. Aile supérieure de l’Hemerobius variegatus. 14, — de l’Hemerobius intricatus. 15, — de l'Aemerobius humuli. 16. — de l'Hemerobius hirtus. (22) ANATOMIE , VÉGÉTALE. Recherches sur l'anatomie et la physiologie des Fonti- nalis, par M. Ch. Morren, membre de l'académie. Les observalions que j'ai présentées sur la formation des ulricules dans mes Recherches sur le tissu cellulaire des Mousses et dans celles sur Pinenchyme des Sphagnum , méritaient bien, ai-je pensé, d'être appuyées par de nouvel- les remarques, que j'ai eu l’occasion de faire en éludiant la structure des Fontinalis ; ce sont ces remarques que je vais exposer dans ce Mémoire. Je erois qu'elles ne seront pas inutiles pour l'histologie, parce qu'on sait encore fort peu sur la formation des Lissus dans les cryptogames, en général, et dans les mousses, en particulier, famille où le tissu cellulaire prend définitivement la forme, qu’il revêt dans les organismes plus élevés, maïs placée précisément à la imile inférieure de ces coupes où l’on commence, pour la première fois, à observer ce lissu avec lous ses caraclé- res. Celle réflexion, déjà faite par M. Treviranus( PAysio- logie, 1. I, p. 182), devait m'engager à étendre mesétudes parliculièrement sur les plantes de celle intéressante fa- mille. C'est sur le Fontinalis antipyretica (1) que j'ai fait surtout mes observalions. (1) M. Kickx, dans sa Flore cryptogamique de Louvain (p.38), cite le Fontinalis antipyretica , comme se trouvant à Hal, à Wavre et à Wes- terloo. Le fait est que cette espèce est fort commune dans le Brabant ; on la rencontre au centre même de la ville de Bruxelles, dans les fon- taines de la cour de l’hôtel de ville, par exemple, ct dans d’autres fon- taines publiques Le Fontinalis antipyretica abonde dans la Vesdre , dans ( 223 ) On sail que M. Hornschuch voulait que des filets confer- voïdes formassent par leur réunion les organes foliacés ou foliiformes des Mousses ( 4cta nature curiosorum , t. X, 2° partie, p.515). M. Link qui , dans ces derniers temps, a donné à ces organes le nom de feuilles (Æ/ementa philoso- phiæ botanicæ, tom. I, p. 213 ), explique leur formation d’après la théorie de M. Hornschuch ; à la base de la tige, dit-il, des séries de cellules sortent et forment ainsi des feuilles primordiales confervacées qui, d’après cela, sont consliluées par de Lelles séries de cellules. Il est vrai que le célèbre professeur de Berlin ajoute qu'il n’a jamais vu de séries de cellules ou des filets confervacés passer ainsi à l'é- tat de feuilles. Or, quand on vient à effeuiller le sommet d'une jeune branche de Fontinalis antipyretica , on trouve des feuilles à tous les âges, à tous les degrés d'évolution, et entre elles des filets confervoïdes semblables à ceux dont parle M. Horn- schuch, Mais, par cela même, on est bientôt convaincu que ces filets ne forment point les feuilles , car on voit cel- les-ci naître et grandir, prendre forme et tissu, se déve- lopper en lames carinées sans que les filets confervoïdes n’entrenl pour rien dans leur composition. Je dois cependant décrire ici ce que j'ai vu dans ces filets, parce que les phé- nomènes qui s’y passent ont une grande analogie avec ceux qui ont lieu dans les feuilles elles-mêmes. Mes observations ont, du reste, été vérifiées sur d'autres mousses, comme les Hypnum, par exemple, où ces filets sont aussi trés- visibles. l’Ourte et aux environs de Liége. Le Fontinalis squamosa se trouve dans la Meuse, à Liége même, et dansla fontaine de Nessonvaux , entre Liége et Verviers, Sur le Fontinalis antipyretica, les filets confervoïdes du sommet des innovalions ou jets sont ou courts ou allon- gés (fig. 1,a, b), cylindroïdes , et formés d'articles articu- lés les uns aux autres. Les articles du bout libre sont beaucoup plus longs que les autres et plus clairs, plus transparents. Ceux de la base sont courts, à tel point que trois d’entre eux équivalent à la longueur d’un seul du bout terminal. Au milieu des articles courts, on voit une bande verte, formée par de la chlorophylle viscoso-gru- meuse, à son premier élat de développement. Au-dessous et au-dessus de cette bande, l’article présente deux espaces clairs qui ont l'air souvent d'être deux bulles arrondies par les limites que leur donnent, d’une part, le ménisque concave de la bande verte et le diaphragme qui sert à séparer un article de son voisin. Ces bandes vertes finissent par se rétrécir, par se condenser, et alors elles deviennent de vraies cloisons qui limitent autant de cellules distinctes. Par suite de cette genèse de cellules secondaires qui pro- viennent de la division d’urie cellule primitive , on s’expli- que pourquoi les cellules terminales de ces filets ccnfervoi- des sont plus grandes que celles de la base. C’est qu'elles ne se sont pas encore divisées. En suivant, fg.1,de c en d,e eten f, g, h les diverses gradalions , on s'expliquera bien la multiplication des cellules dans ces filets par voie de division. On voit d'aprés cela que ces filets ont certainement la nature des conferves, et on serait tenté de les assimiler définitivement à ces formes d'algues, si on ne savait au- jourd’hui que multiplier ses cellules par des divisions cloi- sonnaires est un caractère qui appartient à une foule d’au- tres plantes, que c’est un phénomène physiologique général. J'ai voulu faire ressortir cette idée avant d’enlamer ( 225 ) l'histoire des feuilles du Fontinalis , parce que chez elles aussi, nous verrons la malière viscoso-grumeuse verle se condenser en parois cellulaires, et former des membranes par la solidification d’une chlorophylle d’abord étendue, puis limitée à de certains espaces. M. Mirbel considère les organes appendiculaires des Mous- ses comme de véritables feuilles qui, «effilées, étroites , ai- guës, luisantesetsatinées, recueillentet aspirent l'humidité, décomposent l’eau et l'acide carbonique, retiennent l’hy- drogène et le carbone et rejettent l'oxygène du gaz acide de même que les feuilles des autres végétaux » (Éléments de physiologie végétale. 1815, tom. 1, p. 389.) Kurt Sprengel vit dans la production des feuilles tout . le but de la végétation des Mousses. Cependant, ajoutait-il, elles sont simples, privées de pétiole, et si quelques-unes ont des nervures, aucune n’a de veines. ( Anleitung zur Kenntniss der Gewächse. 1817, tom. IL, p. 75.) M. Hornschuch, dans ses observalions sur la métamor- phose des organismes inférieurs, regarda les Conferva fri- gida , castanea et autres, comme le premier état des Mousses. Les filets se réuniraient les uns contre les autres, de sorte que, pour constituer la feuille, les filets les plus grands avoisineraient d'autres plus petits ; ou bien les filels confervoïdes formeraient réseau , comme dans l'Hypnum riparium , el conslilueraient la feuille par le réseau même. (Æinige Beobachtungen und Bemerkungen über die Entstehung und Metamorphose der niederen vegetabi- lischen Organismen. Act.nar. cur., 1821, vol. X , p. 513.) Dans ce système, les organes appendiculaires des Mousses seraient Loujours des feuilles , mais ils naîtraïient de la tige par une divaricalion des filèts confervoïdes, comme les feuilles naissent sur les tiges des plantes supérieures par ( 226 ) une divarication des fibres liées entre elles par du dia- chyme. Bridel regarda les filets confervoïides comme des feuilles radicales et comme des stolons ( Muscologia recent., 1. W, p. 1), et plus lard, en envisageant la vie des Mousses partagée en trois périodes, il prend les filets confervoïdes pour des cotylédons, au centre desquels existe le germe de la plante, qui, arrivée à sa seconde période de croissance, divise ses filets. Les feuilles sont, pour cet auteur, de vraies feuilles analogues à celles des autres plantes (Species mu- scorum ; p.3). M. Decandolle père, doute sur la nature des organes appendiculaires des Mousses. « Ge qu’on a appelé feuille dans ces végétaux diffère beaucoup , dit-il, des feuilles or- dinaires. » Ces organes ne sont pour lui que des expansions de la tige tout à fait homogènes avec elle, les cellules y sont disposées sur un même plan ct on ne peut les dédou- bler (Organographie, 1827, tom. 1, p. 374). M. Bischoff d'Heidelberg regarde les feuilles des Mousses comme de vraies feuilles, bien distinctes , et dont la base est soudée à la tige (Zehrbuch der Botanik , 1833, tom. 1, page 113). M. Kutzing revint par de nouvelles observations à la théorie de M. Hornschucb. Il vit des filets confervoïdes du Protonema , constituer le Febera pyriformis , et des co- niocystes encore attachés aux filets dont la réunion formait la tige de la Mousse. Il vérifie ainsi le fait signalé déjà par Fr. Nees von Esenbeck , que c’esl par un enlacement de ces filaments que la tige des Mousses était formée (Zsis, vol. XV, p. 762, Ueber die Entwickelung der Moose). Mais cet ob- servaleur ne parle pas de la formation des feuilles par ces filets ; il ne figure pas ce qu'a figuré M. Hornschuch, c'est- ( 227 ) à-dire des feuilles constituées par des filets articulés soudés dans un plan. Les figures de M. Kutzing indiqueraient même que c’est tout autrement qu’il a concu la formation des feuilles (Zinnœæa, tom. VIIL. Ann. des sciences naturelles ; Pot. ; 1834, t. IL, p. 217 et suiv.) M. Link étudia beaucoup la nature des feuilles des Mousses. Elles différent, dit-il, de celles de toutes les autres plantes, à l'exception des Lycopodiacées. Toujours sessiles, jamais pétiolées; toujours simples, jamais ni composées, ni divisées , elles sont quelquefois simplement dentées au bord, leur diachyme serait caractérisé par des cellules à cinq angles (ce que je ne crois pas exact), et entre elles il y au- rait parfois des méats intercellulaires qui, verts, feraient croire à des vaisseaux rampants entre les cellules. La mem- brane des cellules serait verte par elle-même (ce que jene crois pas exact non plus), et on la trouverait verte en regar- dant les parois verticales doubles de deux cellules juxtapo- sées , mais non si on regarde une paroi horizontale étendue. Quoique cet auteur ait traité très-spécialement des modes divers sous lesquels s'offrent et la lame, et le pétiole et la portion vaginale de la feuille; il ne lui vint pas à l'esprit de comparer les feuilles des Mousses à un pétiole (phyllo- dium ) plutôt qu'a une vraie lame (Ælementa philosophiæ botanicæ , 1837, t. 1, p. 486). J'ai déjà dit plus haut que M. Link déclare n'avoir pu retrouver dans les Mousses les filets confervoïdes constituant des feuilles comme le vou- lait M. Hornschuch. Au milieu de ces discussions , il devait être intéressant | pour moi d'étudier la genèse des feuilles des Mousses, et en particulier de celles des Fontinalis. D'une part, s’il est vrai, comme l’affirme M. Link dans sa Philosophie botani- que (tom. 1, p. 438), que toujours toute la feuille, quand ( 228 ) le bourgeon s'ouvre, paraît en entier , avec toutes ses folio- les , toutes ses divisions , sa base, son bout et ses bords, le tout bien petit sans doute, mais le tout bien formé ; —si cela était vrai, il devenait curieux de décrire le mode de formation de la feuille chez cette Mousse, où la feuille a d'abord la forme d’une lame sans cellules , où les cellules se consliluent plus tard, où le sommet prend sa forme avant la base , oùse passe ainsi une succession de phénomènes dont la connaissance n’est pas ou ne saurait être sans intérêt pour la science. D'une autre part, il devenait tout aussi intéressant de déterminer , si possible, par la genèse de la feuille, si celle-ci est bien une lame foliaire ou si ce n’est pas un pé- tiole foliacé, comme on l’a admis dans les Iridées , les Ama- ryllidées, les Liliacées, etc., si, par conséquent, ce n'est pas un vrai phyllode, idée à laquelle se sont ralliés MM. Martius, Hornschuch et d’autres, tout en modifiant toutefois celle qu’on doit se faire du phyllode lui-même. À l'égard de cette idée de voir dans Les feuilles des Mous- res des phyllodes, il faut d’abord bien s'entendre sur la na- ture de celui ci: «Il arrive quelquefois, dit M. Decandolle, surtout quand le limbe des feuilles ne se développe pas, que le pétiole , sans être engaînant à sa base , se dilate dans sa longueur tout enlière en un état intermédiaire entre l’état foliacé et l’état péliolaire, el alors il a reçu le nom de Phyllodium » (Organographie, t. I, p. 282.) M. Lindley est encore plus clair : « When the petiole is leafly and the lamina is abortive it is called Paxuronrun » (Key to PBotany, 1835 , p. 15). On voit clairement par ces défini- üons, pour lesquelles nous pourrions étendre les cilations, que dans l'esprit des auteurs , le phyllode est un pétiole affectant la forme d’une lance; mais, c’est loujours un pé- tiole de sa nature. ( 229) Dans les Æcacia phyllodinea , je crois que le phyllode représente les folioles, lesquelles sont soudées entre elles dans la position même qu’elles affectent en dormant. Ces folioles, dont les bourgeons sont placés dans une position analogue à celle qu’elles offrent plus tard quand, bien dé- veloppées, elles dorment la nuit. C’est alors que les tissus se sont soudés. C’est ce qui explique pourquoi le phyllode qui en résulle , est perpendiculaire à la direction d’une feuille ordinaire, circonstance essentielle , dont la théorie candol- lienne ne rend pas compte. Ces phyllodes foliolaires ont en outre leurs deux surfaces latérales organisées comme les surfaces inférieures des folioles. Or, un tel phyllode ne vient donc pas d’un pétiole ou de pétioles modifiés, mais bien de folioles. Peut-être conviendrait-il delui donner un nom qui exqliquât sa nature et le différenciât du vrai phyl- lode pétiolaire. En ce cas, je proposerai celui de phyllome (Poe, feuillage). Le phyllode pétiolaire existe bien dans les Zathyrus aphaca , Indigofera juncea, Stelitzia juncea, etc. Je lui laisserai le nom propre de phyllode (Dune, ce qui res- remble à une feuille). Mais, dans les Mousses, les Lycopodiacées, MM. Martius, Hornschuch , Spring, etc., regardent les feuilles comme étant dans un état rudimentaire où la portion vaginale, le pétiole et la lame ne sont pas encore distincts, et où, par suite de cette non-polarisation des parties, la portion verte, laminaire , est un organe qui ressemble seulement à une feuille , sans être une vraie feuille; d’où suit leur avis de comparer ces feuilles à des phyllodes. On voit que, dans celte manière d'envisager les choses, ce mot de phyllode n’a rien de comparable avec l’idée qu'il exprime dans les Acacias, où cet organe provient de folioles ( 230 ) : soudées , ni avec l’idée qu'il exprime dans les Liliacées, elc., où le phyllode est un pétiole déguisé. Peut-être ferait-on bien de désigner sous le nom de phyllidie (vmxiLinivm) cet état de la feuille où elle ne fait que ressembler à une lame sans être effectivement cette lame seule, et cela à cause de la confusion où sont encore à cet état et la gaine, et le pé- tiole et la lame. M. Hornschuch s’est déjà servi de ce mot de phyllidie pour exprimer la vraie nature des feuilles des Mousses (Flora brasiliensis Musci. Exposuit Christ. Frid. Hornschuch, p. 2, 1840.). En étudiant la formation des feuilles dans le Fontinalis on est, en effet, conduit à y voir une feuille rudimentaire analogue à celles des Lycopodiacées et des Jungermanni- dées, c’est à-dire ,un organisme qui , dans son premier état, s'offre déja avec ce que sa forme définitive a de plus essen- tiel. Dans la vraie feuille, la lame prend d'abord naissance , à quelques exceplions près, comme nous l'avons prouvé pour l'Hydrocharis morsus-ranæ , la Sagittaria sagitti- folia, elc., pour laisser ensuite le péliole se former. Mais, dans les Mousses, on ne voit de prime abord qu’une lame qui grandit ct reste toujours aplatie. Dans le Fontinalis on sait que les botanographes disent que les feuilles sont carinées ; ils n’expriment pas par là que la feuille offre une carèue, car , dans ce cas, ce serait une erreur, mais qu’elle est repliée sur sa longueur en deux portions égales faisant an- gle entre elles. Or, cen’est pasainsi que ces feuilles naïssent. On les voit d’abord comme de peliles lames épaisses, arrondies (fig. 2), où l’on n’aperçoit qu’une substance verte uniforme, ayant une tendance à se granuler. Il n’y a, à cet époque, pas de traces de cellules, el cependant la forme de l'organe est déja déterminée. Une feuille un peu plus avancée montre une lame mieux ( 231 ) formée et des granules verts à peine distincts dans une ge- lée verte (fig. 3). La feuille s'élargit, et au milieu d'une chlorophylle géla- lineuse où un grénulé se montre, on distingue vers le som- mel de l'organe quelques espaces plus clairs, mais trés-rares d’abord (fig. 4, a). Une feuille plus avancée présente de ces petits espaces plus nombreux accumulés vers le sommet (a, fig. 5). Le gréaulé est plus déterminé (fig. 5, b}, et c’est dans cet état qu'on voit souvent aux feuilles un rebord épais (fig. 5, c), qui envahit ou un seul côté de l'organe ou les deux (fig. 6). Une feuille de ce genre fait voir clairement que les espa- ces éclaircis sont des cellules qui se forment donc d’abord vers le haut de la feuille (fig. 6, a). Ce sont autant de va- cuoles séparées par une substance condensée qui devient la membrane cellulaire. Les feuilles grandissent de plus en plus, et ce rebord se développe à mesure que le limbe lui-même se courbe en écaille autour du centre de l'innovation. Les figures 7, 8 et 9 expriment ces modifications. Chez ces feuilles on voit toujours une chlorophylle verte, viscoso-gélatineuse, déjà granuleuse, former tout le bas et tout le milieu de l'organe, tandis que son sommet a seul de ces vacuoles qui sont des cellules. La formation de celles-ci a donc lieu de haut en haut, de la périphérie au centre. Je crois que le sommet de la feuille présente des cellules avant le- reste, parce que tout l'organe croît surlout par la base, et que celle-ci est par conséquent lrop jeune pour qu’on puisse y voir déjà des utricules. Toujours est-il que sans cellules ou avec des cel- lules rudimentaires encore, la feuille a toute sa forme, som pourtour, son bord légèrement sinué, mais entier. L’or- gane a pris forme avant l'existence de ses éléments histologi- ( 232 ) ques, loi que M. Valentin a déjà découverte pour les animaux. Si nous éludions maintenant en particulier la formation des cellules après qu'on a trouvé ces vacuoles creusées dans la chlorophylle ou la substance verte primitive, nous voyons d’abord ces aréoles blanches, limilées par une substance ir- régulièrement granuleuse (a, fig. 10), laquelle offre des globules petits, mal formés et plus ou moins bien circon- scrits el visibles (b, fig. 10). Les vacuoles (c, fig. 10) n’of- frent dans leur intérieur qu’une cavité sans granules. . Ces cavités cellulaires grandissent (fig. 11); elles s’al- longent dans le sens de la feuille ; le réseau vert qui les sé- pare , et où l’on ne voit pas encore de trace de membranes cloisonnaires, est plus pâle, grumoso-globuleux. Chaque vacuole se dessine nettement (d), et s’il reste entre plu- sieurs de ces corps un espace plus rempli de cette substance verte (a), on y voit une nouvelle vacuolé prendre nais- sance (b) comme une bulle, et s'étendre (ec) pour devenir peu aprés une nouvelle cellule. C’est lorsque ces cellules sont définitivement constituées qu'on leur voit prendre la forme en lozange ( fig. 12), avec des paroïs encore communes, mais moins vertes ; peu à peu cette couleur se perd, et le tout devient transparent, état sans couleur qui ne dure pas longtemps. En effet, les lozanges s'allongent (fig. 13 ), el c’est alors qu'on voit leur membrane, propre maintenant à chaque cel- lale, se garnir de globules verts (ec, fig. 13). La chloro- phylle globulinaire prend naïssance sur les parois mêmes des cellules. En même temps un autre phénomène a lieu, c’est la formation de cloisons qui partagent les cellules pri- milives en deux cellules secondaires (fig. 13, b, d). Cette cloison est tantôt horizontale (b) ou perpendiculaire à la direction des parois latérales, Lanlôt oblique (d). Quand on ( 233 ) trouve des cellules à cet état , toute une portion de la feuille offre des cellules semblables, ce qui donne au tissu un as- pect fort régulier. Ces divisions cloisonnaires sont verdà- tres d’abord; elles naissent aussi par une concentration de la substance visqueuse primitive, absolument comme les parois des cellules elles-mêmes , à la genèse desquelles nous avons assisté tout à l'heure. Plus tard , des globulines plus nombreuses se montrent (fig. 14), mais encore sans régularité, les unes bien vertes (fig. 14, e) en amas, les autres d’un vert pâle, plus jeunes, moins bien dessinées (fig. 14, b). Enfin, les globulines sont décidément alignées en séries pariétales bien vertes, bien globuleuses; elles donnent au tissu son aspect définitif (fig. 15). Contre les parois a se posent des globulines hémisphériques b , et dans le milieu de la cellule on voit celles qui sont attachées à la paroi supé- rieure de la cellule placée vis-à-vis de l'œil de l'observateur. Lorsque les feuilles dn Fontinalis antipyretica vieillis- sent, elles perdent leur couleur verte. Cetie décoloration a pour cause la destruction, par voie de décomposition et de macération, des globulines vertes qui se dissolvent en mucus. Alors reste la membrane des cellules qui est blan- che , transparente, hyaline, et non verte, comme où l’a pré- tendu. Telle est la série des phénomènes que nous offrent et la formation des phyllidies et celle du tissu cellulaire dans cetle plante. Cette dernière ne requiert , comme on le voit, ni la présence d'un cytoblaste ou phacocyste (changement de nom proposé par M. Decaisne. Voir son Mémoire sur le Gui, p. 14), ni celle d’un noyau quelconque. La forma- tion de ce tissu a plus d’analogie avec la genèse que lui a reconnue M. Mirbel dans son mémoire sur le Datlier. Tom, vrrr. 16 ( 234 ) Les faits que je viens d'exposer sont, comme on le voit, aussi une confirmation des principes que j'ai fait connaf- tre dans mes recherches antérieures sur les /ypnum et les Sphagnum. M. Decandolle demande qu’on étudie avec soin la struc- ture des racines des Mousses ( Organographie, t. 1, p.369). Je vais répondre à cet appel pour ce qui est du Fontinalis antipyretica. Geux que j'examinerai de préférence sont les individus pris dans une des fontaines de la maison de ville de Bruxelles, parce que la, ils croissent sur du marbre poli et, par conséquent, forment un épatement qui n'est autre-chose qu’une division de la tige en filets déliés. Ces filets ne s’implantent nullement dans le marbre, mais l’at- tache a lieu par une couchede mucus condensé qui entoure tous les filets âgés, et qui devient comme une lame de colle plus tard (fig. 18, b). Ce mucus colle, en effet, le filet radical à la pierre, et il y a absence complète d'air entre lui et elle. Dans ce mucus condensé on remarque des corps étrangers, et à sa surface est attachée une foule de navicules et de ba- cillaires ainsi que des conferves qui se trouvent bien de celte fixité dans une eau toujours agitée. Cependant ce n’est point par ce mucus que la substance alimentaire peut aflluer à la Mousse. L’absorption se fait uniquement par des extrémités libres et non collées à la pierre, mais qui s’y colleront plus tard. Ges extrémités sont rosâtres. On les voit de a en À, etdecen e (fig. 18). Elles sont terminées par de vraies spongioles unicellulaires , blanches, transparentes où la paroï est visible, et qui mon- trent que cette vésicule terminale est close. La coloration commence un peu plus haut par des globules roses, deve- nant bruns peu à peu et verdâtres ensuile. Ces globules pa- riélaux (fig. 18, g) sont absolument semblables à ceux (235 ) qu'on observe sur une foule de poils, et peuvent , par con- séquent, être envisagés comme élant des éléments d’une glande. C'est à eux qu’on devrait la sécrétion du mucus collant. Ils sont ovoïdes et ont un autre aspect que la glo- buline chlorophyllaire. Il est évident, par suite de cette étude , qu’il faut regar- der comme organe d'absorption le bout de la spongiole, bout transparent et hyalin ; c'est la plus jeune partie du tissu cellulaire de cette racine. Comme dans les racines des Hypnum, on voit ici des diaphragmes (4, k, fig. 18) qui indiquent clairement que cette racine élémentaire est formée de cellules cylindriques posées les unes sur les autres. On peut donc dire que les racines de ces plantes croissent par des parties distinctes, placées bout à bout, et dont la dernière seule, la termi- nale, exerce la fonction d'absorption. C'est un caractère fort différent que nous offrent les plantes monocotylédones et les dicotylédones. J'ai voulu connaître aussi l’exacte structure de la Lige des Fontinalis. Comparée à celle que j'ai donnée des tiges des Hypnum et des Sphagnum, elle en diffère sensiblement. Il ya, au centre, un tissu cellulaire dont quelques utri- cules cylindriques (fig. 16 et 17, a) sont plus larges que les autres. Autour d’elles se posent d’autres cellules prisma- tiques allongées, mais de manière à irradier autour des premiéres comme autour d’un centre (fig. 16 et 17; b). On dirait que c'est une première tendance à la formalion des canaux propres. Autour du centre de la tige ainsi formée, on voit des cellules prismatiques allongées, mais de plus courtes en plus courtes, et qui ne sont pas disposées en rayons autour de certains centres. Jusqu'ici , on peut regarder cette portion comme un sys- ( 236 ) tème central, car les cellules y ont des parois fort minces. Autour d'elles et peu à peu, les parois deviennent bien plus épaisses; de plus elles brunissent , et les cellules, tout en devenant plus étroites , s’allongent de nouveau (fig. 16 et 17, d,e); de sorte qu’il y a une espèce de système péri- phérique distinct. On ne peut se dissimuler qu’en général, sous le rapport de la consistance et de la disposition des cellules, c’est une tendance vers la struclure de quelques endogènes et notamment les Palmiers. M. Hooker et Lindley placent les Fontinaliées à la fin des Hypnacées, comme conduisant aux Andræacées, tandis que les Bryacées ouvrent la famille des Mousses. Cepen- dant, la tige des Fontinaliées est, comme on voit, plus analogue que celle des autres Mousses, à la structure des plantes supérieures. EXPLICATION DE LA PLANCHE. Toutes les figures sont dessinées grossies à 200 fois le diamètre, ; ‘Fig. 1. Filets confervoïdes du sommet des innovations. a. Petit filet. b. Grand filet c. Zone verte. d,e. Lones vertes, au nombre de 2 dans une cellule. f, 9h. Zones vertes , au nombre de 3 dans une cellule, — 2,3,4,6,6, 7,8et9,. Êtats successifs de la feuille qui se forme. a. Granules qui deviennent des cellules, b Grénulé antérieur aux cellules. c. Rebord de la feuille. — 10. Partie d’une feuille plus vieille. a. Matière verte qui se condense pour former les parois. b. Granules de cette matière, c. Vacuole ou jeune cellule. — 11, État d’une feuille plus avancée. a. Matière qui se condense en membranes cellulaires. b. Petite vacuole devenant plus grande en cet end, ad rat: ets: [1 “parte page, 237 ax Morren Tome Lüh de Degobert LME TITLE - Bulletin de l’Acade 2 Lion . antipyretica ! Fontimalis RE SPACE # 1. (237) Fig. 12. Tissu plus avancé en âge, a. Parois des cellules. b. Cellules. — 13. Cellules bien formées. a. Parois. b, Diaphragme de la division d’une cellule en deux. c. Globulines pariétales. d. Diaphragme divisionnaire oblique. — 14et 15. Cellules plus avancées et adultes. a. Parois. b, c. Globulines pariétales. — 16. Coupe horizontale de la tige. a. Cellules les plus grandes autour desquelles irradient les b. Cellules plus petites. c. Cellules uniformes. d. Cellules périphériques à membranes épaisses, — 17. Coupe longitudinale. a,b,c,d. Mèmes objets. e. Cellules extérieures. — 18. Portion de racine. a. Partie collée au marbre. b. Mucus condensé ou substance qui colle. c,d, e. Jeune spongiole. , f,g,h,1, k. Autre spongiole. ( Voyez le texte). PHYSIQUE. Note sur une modification dans la construction des piles galvaniques, par J. G. Crahay, membre de l’aca- démie. Après avoir vu les effets satisfaisants des piles galvani- ques à éléments rapprochés, et immergés dans une seule auge sans cloisons, j'ai pensé que les couples métalliques soudés face à face, tels qu'on les employait soit pour les piles à colonne, soit pour les piles à auges, seraient suscep- ( 238 ) tibles de rendre de meilleurs services, et d’être d’une ma- nipulation plus commode, si, au lieu de les assembler de l'une de ces deux manières, on leur appliquait également les principes qui ont conduit Faraday à la modification qu’il a apportée à la pile de Wollaston; le rapprochement des éléments, en rendant plus facile la circulation du cou- rant , donnerait plus de force à celui-ci ; et la possibilité de pouvoir relirer la pile du mélange acide pendant le temps plus ou moins long qui est nécessaire pour passer d’une expérience à l’autre, fournirait le moyen d'empêcher qu’elle ne s’épuisät inutilement. Dans le but de vérifier cette idée, je me suis servi de 24 éléments rectangulaires, zinc-cuivre , soudés face à face, ayant 15 3 centimètres de longueur sur 10 de largeur; après avoir amalgamé les faces zinc qui sont à nu, j'ai collé, avec de la cire molle, de petits carrés de bois de placage d’environ un centimètre de côté, sur les quatre coins des faces de cuivre, puis j'ai disposé les plaques les ._ unes à côlé des autres, les métaux de même nature dans le même sens, et j'ai assujetti le tout en l’entourant d’un bâti formé de lattes de bois qui laissaient à découvert la plus grande partie des bords des plaques. Cette masse fut plongée dans un baquet contenant de l’eau acidulée. Ce premier essai ne fut pas heureux, car l’effet électrique fut à peu prés nul, même aprés avoir augmenté l’acidité du liquide. Je soupçonnai que la distance d’environ un milli- mètre qui séparait les éléments métalliques pourrait bien être trop petite, et que l'électricité accumulée aux pôles trouverait peut-être plus de facilité à traverser la pile elle- même! que le corps placé extérieurement entre les deux pôles. Dans cette vue j'ai augmenté l'intervalle des plaques jusqu’à 3 millimètres; maintenant le succès a répondu à - ( 239 ) mon attente. Le cadre ne pouvait plus embrasser que 19 éléments ; ils produsirent l’ignition d’un fil de platine et la décomposition de l’eau avec une force notablement plus grande que celle avec laquelle ces effets élaient produits par le même nombre d'éléments, montés en auge à la ma- nière de Cruikshank, comme ils l’étaient antérieurement, et alors qu’ils étaient espacés à 8 millimètres. En outre, il y a dans cette nouvelle disposition le grand avantage , ainsi que je l’ai fait remarquer plus haut, que la pile peut être soustraite à l’action du liquide acide, après chaque expé- rience, Ce qui n’est pas praticable avec les piles à auges. Il est très-possible que l’espace qui sépare les éléments ne soit pas encore celui qui donne le plus d'avantage; quel- ques nouveaux essais pourront apprendre les changements à y apporter. — M. Dumortier présente, au nom de M. Campan, diver- ses pièces de bois bruts, ouvréeset injectées par la méthode de M. Boucherie; il appelle l'attention de la compagnie sur l'utilité de cette découverte pour les billes de nos chemins de fer. M. Nothomb donne des explications sur les expérien- ces faites dans nos chemins de fer au moyen des procédés de M. Kyan. LITTÉRATURE. Sur l’étude du grec au moyen âge, en Belgique, et sur une ancienne traduction d'Homère, par le baron de Reiïffenberg, membre de l'académie. Lorsque naquit la poésie populaire, la poésie classique resta presque oubliée, et ses monuments les plus célèbres ( 240 ) étaient à peine soupçonnés. Si la langue latine quiinterve- nait sans cesse dans lestransactions les plus importantes, si cette langue, dans laquelle on rédigeait les contrats jour- naliers, les concessions les plus chérement obtenues, les lois qui réglaient la vie publique et privée, était, quoi- que corrompue et barbare, devenue pour ainsi dire le partage d’un pelit nombre d'hommes privilégiés, on com- prend que l’on dut alors, à plus forle raison, négliger le grec, que ne recommandait aucun intérêt positif et qui n'avait pour lui que des sympathies littéraires impuissan- tes. Toutefois le grec ne fut pas entiérement ignoré, sans qu'on doive cependant argumenter de quelques rares ex- ceplions pour conclure à une teinture habituelle de ce bel idiome. Ce n’est point manquer de respect envers le moyen âge que d'avancer qu’il savait moins de grec encore que les hommes du progrès au XIX° siècle; c’est exprimer tout simplement un fait, une vérité. M. Le Glay, qui a adressé à son spirituel ami M. F. Del- croix deux curieuses dissertations sur l’étude du grec aux Pays-Bas avant la renaissance des lettres (1), range parmi les hellénistes Halitchaire, élu évêque de Cambrai en 817; Nannon, écrivain frison qui florissait vers 880, et qui fut précepteur de Radbode, évêque d'Utrecht; Brunon, archevêque de Cologne, qui puisa les éléments du grec dans les écoles d'Utrecht, et Rathier, évêque de Vérone, né dans le pays de Liège, qui mourut à Namur en 974; arrivé ‘là, il remarque que le XI siècle ne nous offre dans les Pays-Bas aucun personnage digne d’être mentionné comme ayant contribué à l'avancement des études grecques. M. Le (1) Mémoires de la société d’émulation de Cambrai, 1826 — 27, pag. 188—199 et pag. 268—280. ( 241 ) Glay, dont le savoir est si solide el si étendu, M. Le Glay qui n'oublie rien, a pourtant oublié Sigebert de Gemblours, qui non-seulement savait du grec, mais encore de l’hébreux. Dans le XIL siècle, M. Le Glay nomme Éverard de Bé- thune, et au XILI° Thomas de Cantimpré, Henri de Brabant et Guillaume de Moerbeke, archevêque de Corinthe, au- teur, entre autres, d’une traduction du traité de Proclus sur la providence et le destin, faite sur le sol même de la Grèce et publiée par M. Cousin en 1820 (1), traduction rude, inculte, presque barbare, mais où, suivant l’expres- sion de Fabricius (2), on voit étinceler de temps en temps le génie de l’antiquité. M. Le Glaÿ omet, à celte époque, Alain de Lille, qui dans son dy dlbpisiate énumère beaucoup M ÉSPARE grecs, peut-être, il est vrai, par tradilion. J'ai montré ailleurs quelle profonde ignorance avait pré- cédé le réveil des esprits, et je suis entré dans quelques détails sur le grec (3). Homère, nom proverbial, auquel se rattachaient ces traditions troyennes qui servent de début à toutes nos anciennes chroniques, élait souvent cité si on le lisait peu, et 1l en est encore aujourd’hui de même ; car je remarque que les auteurs dont on invoque le plus l'autorité, sont précisément ceux qu’on lit le moins. Dans l'académie in- stituée par Charlemagne, et dont celle des Arcades a con- servé une des coutumes essentielles, un des savants du pa- lais portait le glorieux sobriquet d'Homére. (1) Procli philosophi Platonici opera , 1, 1—288. (2) Bibl, gr., ed. Harless, IX, 373. (3) Troisième et quatrième mémotres sur les deux premiers siècles de l'université de Louvain. (24) Chose remarquable! je ne trouve point de manuscrits de ce poète indiqués par Sanderus, et cette observation s'applique en général aux auteurs classiques latins et grecs qui n'occupent presque pas de place dans les inventaires recueillis par ce bibliographe, non plus que dans les /:- brairies des ducs de Bourgogne. " Selon toute apparence, Homère n’était connu générale- ment que sur traduction et encore sur une traduction d’un extrait fort abrégé de l’Illiade. Vers 1467 , c'est du moins la date marquée par M. Van Hulthem, et tout concourt à confirmer son opinion, on publia dans les Pays-Bas, soit en Hollande, soit en Bel- gique, un in-folio de dix feuillets ,sanstitre, sans chiffres, réclames ni signatures, et dont le dernier est resté en blanc. Ce volume, d’une extrême rareté, est imprimé avec un caractère semblable à celui du Speculum, mais un peu plus grand et même d’un aspect plus rude et plus gros- sier. M. Brunet conjecture que ce caractère a servi à im- primer un doctrinal que M. Renouard attribue, dans son catalogue, à quelque ancien imprimeur des Pays-Bas, sans doute antérieur à Ketelaer, mais jusqu'ici inconnu. La forme composant chaque page à part semble avoir été un baquet en bois qui, tout autour de l'impression , a laissé une trace en manière d'encadrement timbré à sec. La marque du papier n’est pas, comme le dit M. Van Hul- them, la lettre P, mais un G gothique surmonté d’une cou- ronne ; dans la trame d’un des feuillets on aperçoit même une espèce d’F. Le premier de ces signes est à peu prés le n° 217 de M. Janssen (1), mais dans notre volume la queue (1) Essai sur l’origine de la gravure en bois, tom.1, pl. 17. ( 243 ) du G est plus arrondie, D'après ce que dit M. Koniug, il aurait élé imprimé, ce volume, par les descendants de Lau- rent Koster, si jamais Koster il y eut (1). Un exemplaire en 10 feuillets, comme celui-ci fut vendu en 1815 chez M. le comte Mac-Carthy-Reagh (n° 2400), 134 francs. Il vaudrait aujourd’hui deux ou trois fois autant. M. Brunet décrit un autre exemplaire précédé de dix feuillets contenant des opuscules d'Æneas Sylvius. Mais que contiennent ces précieuses pages que notre bibliothèque royale est loute fière de posséder (2)? préci- sément une traduction abrégée d'Homère , quoique Fabri- cius n’en dise rien (3). e Elle est précédée d’un bout de préface et accompagnée de quelques vers du pape Pie IT ; mais rien ne prouve qu'il soit l'auteur de la traduction. Au contraire, il est même impossible qu’il l'ait faite, puisque né en 1405 et décédé en 1464, il n’a pu écrire un ouvrage que nous trouvons dans un de nos manuscrits provenant de l’abbaye de Stave- lot, et qui appartient certainement au XIV® siècle, C'est celui dont j'ai tiré le conte de Regnier de Bruxelles et la vie de S'-Maur, par frère Corneille de St-Laurent. Il est côté 2695-2719 dans l’Inventaire. Mais d’après quelques lignes de Pétrarque, transcriles à la fin du volume, cet extrait serait emprunté à la traduc- tion de Pétrarque. Pétrarque dit, en effet, dans un passage rapporté par (1) Dissertation sur l’origine de l’imprimerie, etc., 1819 , & , pag. 82; Renouard , catalogue de sa bibl , XX, 151—158. (2) Cat. du fonds V.H,, n° 11125, acheté à la seconde vente des livres de M. Dela Serna Santander, faite à Bruxelles , le 19 mars 1816. (8) Bibl, græca , lre éd., I, 297—98, ( 244 ) Vigneul-Marville (Dom d’Argonne) (1), et rappelé par Fa- bricius: 7n Græciam misi et unde Ciceronem exspecta- bam, habui Homerum, quique Grœcus ad me venit, mea ope et impensa factus est latinus. Et un autre pas- sage du même Pétrarque , transcrit à la fin du volume que nous décrivons, est conçu de celte manière : Tpse namque (Homerus) de excidio Trojæ poema insigne valde heroïicis versibus edidit, quod opus Fliada nominavit. Et incipit liber ille : Iram pande mich, etc. Or, ces premiers mots sont justement le début de notre abrégé, et si Pétrarque ne se servait pas d’une version an- térieure, on est fondé à dire que celle-ci est de lui, ce qui ne répugne pas à l’âge du manuscrit, Pétrarque étant né en 1304 et mort en 1374. L’avertissement de Pie II contient ces lignes : Pii secundi pontificis maximi pro laude Homeri præfatio in Homerum, poetarum maximum. Quamvwis Meonius Homerus , poetarum maximus , diversa ut Virgilius variaque poemata ediderit, hoc tamen proch dolor ! solum quod sequitur apud nos traductum reperitur. — (Suivent huit lignes et demie.) Ainsi, à en croire Æneas Sylvius, on n’aurait eu connais- sance de son temps que de l’épitomg dont nous venons de parler, et qui est beaucoup plus resserré dans l’imprimé que dans le manuscrit. En effet, le premier contient 430 vers et Je second 1929. Du reste, sauf de légères variantes, c’est des deux côlés le même texte; seulement à l’un on a fait des coupures que n’a pas subies l’autre. On n’au- (1) Mélanges d'histoire et de littérature, 1, 20, ( 245 ) rait donc rien appris de l'Odyssée; et environ vingt ans aprés allait paraître à Florence l'édition de Démétrius Chal- condyle (1). On ne saurait donc, surtout après ce qu'on vient de dire de Pétrarque, prendre à la lettre l'assertion d’Æueas Sylvius. Mais on peut croire qu'il représentait l’é- tat habituel des connaissances littéraires. Après quelques testimonia qui achévent de remplir le premier feuillet, et qui offrent entre autres treize vers d’Æneas Sylvius sur Homère, vient notre précis : Meonii Homeri græci, poetarum maximi, opus insigne cui Yliada titulus inscribitur e græco in latinum versa. Incipit feli- citer. Iram pande michi Pelidæ, diva, superbi Tristia qui miseris injecit funera Graïis, etc. Après le cinquième vers il y a déjà un retranchement. On a omis ces sept vers du manuscrit : Conficiebat enim summi sententia regis Ex quo pertulerant discordi pectore pugnam Impiger Atrides et bello clarus Achilles. Quis Deus hos ira tristi contendere jussit, Latonæ et magni proles Jovis iste Pelasgum, Infestum regis pestem in præcordia misit, Implevitque gravi Danaorum corpora morbo, etc. Le treizième vers est inachevé dans imprimé. Le pas- sage se complète ainsi dans le manuscrit : Dona simul (2) præfert, Vincuantur fletibus ejus Mirmidones, reddique patri Cryseida censent. Cette alternative de transcription et de lacune se pour- (1) En 1488, in-fol. (2) L’imprimé porte ici un que inutile. ( 246 ) suit jusqu’à la fin, L'imprimé offre cette conclusion : £x- plicit Yliada Homeri poetarum mazximi ; et le manuscrit: Explicit Homerus de prohitate Achillis. Php le premier le vers final est incorrect : Tu fave cursum jam plene peracto vati. Le manuscrit le rétablit : Tuque fave, cursu vatis jam, Phœbe, peracto. Il faut remarquer que celte narration , qui est loin d'être dépourvue d’une certaine habileté métrique, va jusqu’à la mort d’Hector et la restitution de son corps à son pére. C’est aussi là que s'arrête le vingt-quatrième chant de l’I- liade d'Homére. Le volume imprimé se lermine par une note qui n’an- nonce pas une grande érudilion philologique, et par des passages de Pétrarque, de Diogènes de Laerte, de Justinien, de Stace et d’'Æneas Sylvius. Je ne dois pas omettre de dire que parmi les £estimonia de imprimé, celui-ci est placé sous le nom de Virgile : Meonium quisquis romanus nescit Homerum Me legat, et lectum credat utrumque sibi. Illius immensos miratur Græcia campos, At minor est nobis sed bene cultus ager. Ce fragment d'Homère avait paru depuis quarante-six ans à peine, quand Thierry Martens d’Alost donna à Lou- vain une édition toute grecque de l’Iliade et de la Batra- chomyomachie, anno 1523, mense Martio, 2 vol. petit in-4° (1). Fabricius ne parle que de l'édition de Louvain, (1) Bibl. royale, Fonds V. H., no 11090, Brunet, Manuel, troisième édit., I!- 208, ( 247 ) donnée par Rescius en 1535. Déja les lettres grecques com- mençalent à fleurir et jetaient sur la Belgique un nouvel éclat. ARCHÉOLOGIE. Mort d'Antiloque et de Memnon. Peinture de vase expli- quée par M. Roulez, membre de l'académie. Une hydrie , à figures noires, provenant de Vulci et fai- sant partie de la collection de M. Pizzati de Florence, offre pour tableau principal une scène nuptiale. Au-dessus de ce tableau règne une frise peinte, dont nous présentons le dessin inédit : on y voil un combat entre trois guerriers ar- més de toutes pièces, et munis l’un d’un bouclier échancré orné d’une étoile et de deux globules, les deux autres de boucliers ronds, dont l’un a pour emblème une jambe hu- maine. Le guerrier du milieu est renversé sur un genou et se défend encore avec sa lance contre son adversaire qui va lui porter le coup de grâce. Le guerrier à droite de la * scène semble venir au secours du vaincu. De chaque côté de ce groupe se trouve une femme assistant au combat. Une tunique talaire étroite et un péplus brodé composent leur vêtement. Nous croyons devoir reconnaître dans les person- nages de ce tableau Antiloque, Memnon et Achille, ainsi que l’Aurore et Thétis mères de ces derniers. Nous tâche- rons de justifier notre opinion en rapprochant la présente peinture d’autres monuments de l'art. Le combat singulier entre Achille et Memnon, CARE par Arclinus de Milet dans son Éthiopide (1) se trouvait (1) Sur l’arrivée de Memnon au secours des Troyens et sur sa mort. \ 248 ) déja représenté sur la caste de Cypselus (1) et sur le trône d'Amyclée (2), Pausanias, auquel nous devons ce$ rensei- gnements, dit positivement que sur le premier de ces deux anciens monuments de l’art grec, les héros combatlaient en présence de leurs mères. Eschyle, dans sa tragédie intitulée Psychostasie (3) avait introduit Jupiter, pesant dans une balance les âmes d'Achille et de Memnon, tandis que ceux-ci combattaient et que Thétiset l'Aurore intercédaient chacune pour son fils (4). L'art ne manqua pas de s'empa- rer également de celte fiction. Le célèbre vase du Stahou- der (5), comme on sait, présente dans le plan inférieur du tableau principal Achille terrassant Memnon, et dans le plan supérieur, on voit une balance suspendue à un arbre et sur chacun des plateaux un génie ailé nu. Hermès, assis auprès de l'arbre, préside à la pesée. D'un côté est Thé- tis et de l’autre l'Aurore s’enfuyant et s'arrachant les che- veux de désespoir. L'ancienneté du type de la mort de Vay. les témoignages des auteurs anciens, receuillis par Jacobs ad Tzetzæ Posthomerica, 215. (1) Pausan. V, 19,1. (2) Pausan. IT, 18,7. Siraseuti tatiques autres monuments qu’il n’entrait point dans mon plan de mentionner dans cet article, »oy. Zoega, Bassirilievi antichi, tom. Il, p. 4; Welcker, ad Philostrat. Imagin., 1, 7. p.247. (8) C.G. Hermann, Disputatio de Æschyli Psychostasia, Lips. 1838. Welcker, die Griech. Tragædien, etc Th. 1,s.35. Klausen, Theologu- mena Æschyli tragici, p. 183. (4) Platarch. De audiend. poetis, p. 17, Eustathius ad. Iliad. VII, 699. (5) Publié par Millin. Peintures de vases , tom. 1, pl. 19, et Galerie Mytholog. CLXIV, 597. — À Olympie on voyait une base de pierre en forme d’hémicyele surmontée de statues. Au milieu était Jupiter, entre Thétis et l'Aurore, qui imploraient du père des dieux le salut de leurs fils. Aux extrémités de l’hémicycle se trouvaient Achille et Memnon, ar- més de toutes pièces. Voy. Pausan, V.22, 2. (249 ) Memnon; sa célébrité, son appropriation à un but fu- néraire, tout semble faire une loi à l'archéologue de le reconnaître sur tous les monuments céramographiques re- présentant un combat de deux hoplites en présence de deux femmes. Par cette considération, nous ne balançons pas à approuver l'interprétation adoptée par M. Campanari (1), pour une amphore à figures noires trouvée à Vulci, et par M. Dewitte, pour une hydrie (2) et une amphore (3), éga- lement à figures noires et de la même provenance. Mais en attaquant Memnon, Achille voulait venger la mort d’Antiloque, qui venait de succomber sons les coups du prince éthiopien. Afin de rappeler cette circonslance, les artistes introduisent souvent dans leur composition le personnage du fils de Nestor, en le figurant renversé aux pieds des combattants. Nous en trouvons un exemple sur uneamphore bachique, qui est remarquable parce que des inscriptions indiquent les noms des personnages (4). Ce vase a appartenu à M. de Magnoncour, et se trouve décrit de la manière suivante dans le catalogue de sa collec- tion (5) : « Les combattants sont armés de toutes pièces. AXIAEYE, Achille a un bouclier béotien sans emblème ; le bouclier de MEMNON, Memnon, est argien. Des flots de sang jaillissent de la cuisse gauche du fils de l'Aurore, qu'Achille vient de percer de sa lance. Aux pieds des com- te (1) Antichi vasi dipinti della collezione Feoki, Roma. 1837, p. 205, n° 112, (2) Descript. d’une collection de vases peints provenant de fouilles de l'Étrurie , p.42, ne 85. (3) Descript. des vases qui composent la collection de M. de Magnon- cour ,p. 49, n° 60. (4) Cf. Gerhard, Rapporto Volcente, p.154 (410). (5) P. 48, n° 59. Tom. vu, 17 ( 250 ) battants gît ANTIAOXOZ, Æntiloque ; sa tête est tout ensanglantée. Le héros est couvert de son armure et tient encore son épée ; près de lui est sa lance. Les deux déesses OETLE, Thétis, et AQËS, l’Aurore, se liennent chacune près des combattants. Leur costume est absolument identi- que : une étroile tunique talaire et un péplus brodé sous lequel sont cachées leurs mains. » Un autre exemple nous est fourni par une amphore qui est dans la possession de M. Panckoucke à Paris (1). IL arrive quelquefois que le cadre du tableau se trouve élargi par l'addition d’autres per- sonnages : sur une coupe à figures noires et rouges de la collection Feoli (2), qui présente une composition analo- gue à la précédente, on voit de plus deux hérauts, assistant au combat, dont ils semblent être les juges; ils tiennent la main droite levée. Les deux hérauts se reproduisent sur le revers d'une amphore bachique du musée de Berlin (3), où toutefois ne figure pas le corps d’Antiloque. Au lieu des hérauts une coupe à figures noires de M. le comte de Pour- talès offre, à la suite de chaque combattant, deux cavaliers et un guerrier à pied (4), tandis que sur la frise supérieure d’une hydrie de la collection du prince de Canino, on voit en arrière de Thétis un hoplite qui lui tourne le dos, et près de l’Aurore un éphèbe nu muni d’une lance (5). Sur tous les monuments énumérés jusqu'ici, nous avons vu figurer Thélis et l’Aurore, et leur présence seule a (1) Foy. le Catalogue Durand, p. 112, ne 321. (2) Voy. Secundiano Campanari, ouv. cité, p. 206, no 113, (3) Foy. Berlin’s antike bildwerke beschrieben von Gerhard, S. 196. (4) Voy. le Catalogue Durand, p.140, no 391. (5) De Witte, Description d’une collection de vases peints provenant des fouilles de l'Étrurie, p.21, sv no 44. ( 251 ) servi à déterminer le sujet de plusieurs d’entre eux. Le mu- sée de Berlin renferme un vase d’une forme et d’un style très-ancien, représentant Achille ( Aydevs ) et Memnon ( Meuvow )E se livrant un combat, auquel assistent deux guerriers placés de chaque côté des combattants (1). Ceux-ci n'ayant aucun attribut particulier, et les deux déesses ayant disparu de la scène, il eût été trés-difficile, sans le secours des inscriplions, d'expliquer ce tableau, qui du reste nous paraît un de ces lypes indélerminés par eux- mêmes, auxquels on appliquait à volonté des noms divers. M. Gerhard prend les deux cavaliers pour des gens de la suite des princes. Nous aimerions mieux les considérer comme leurs directeurs, si toutefois ils ne figurent pas simplement ici les armées ennemies; c'était un usage des temps héroïques de mettre les jeunes guerriers sous la surveillance d'hommes expérimentés appelés pymuoves qui les aidaient de leurs conseils et au besoin modéraient leur ardeur (2). Nous savons par le témoignage d’auteurs an- ciens que le mentor d'Achille se nommait Noémon (3). Nous avons vu ci-dessus deux vases représentant le com- bat d'Achille et de Memnon offrir, comme figures acces- soires, outre les deux déesses, plusieurs guerriers; sur celui que nous avons mentionné en dernier lieu, il n’y a plus que des guerriers. Nous avons rencontré également sur deux vases des hérauts en arrière de Thétis et de Aurore. (1) Voy. Gerhard, Veucrworbene antike Denkmæler de Koenigl. Mu- seums zu Berlin, Heft. 1, S 4, Ce vase provient des fouilles faites en 1834, sur l’enplacement de l’ancien Cæré. (2) Voy. Servius, ad Virgilii Æneid,, V, 646, tom. I, p. 337, Lion, et les autorités que j’ai citées dans mon Commentaire sur Ptolemée Héphest , p. 62, sq. (3) Ptolemœus Hephæst., lib, 1, p.12, avec ma note, p. 63. ( 252 ) Maintenant on pourrait demander si, par analogie, il ne serait pas permis de rapporter aussi au même mythe, quel- ques peintures où les combattants ne sont assistés que de deux hérauts. De ce nombre sont : 1° un lécythus de style éginétique, déterré à Athènes et publié par feu le baron de Stackelberg (1), qui y a reconnu le combat entre Eche- mus et Hyllus, pour la décision du sort des Héraclides ; 2° deux vases trouvés l’un à Athènes et l’autre en Italie, dans la terre de Labour. M. Millingen (2), qui les a édités, voit dans les deux guerriers les princes thébains Étéocle et Polynice , et dans les personnages accessoires, munis de longs bâtons, qui nous paraissent à nous des hommes et que lui prend pour des femmes, deux Æérés ; 3° un vase ayant fait partie de la collection Durand, et acquis dans sa vente par M. Paravey (3); enfin 4° un vase publié par Mil- lin (4), qui l'explique par le combat d’Hector el d’Ajax, lesquels, suivant Homère (3), après s’être attaqués mutuel- lement avec leurs lances, elc., furent séparés par Idæus, héraut de l’armée des Troyens, et Thaltybius, héraut de (1) Die Grabdenkmeæler der Hellenen. Taf. X, s. 8. (2) Peintures antiques de vases grecs de lu collection de sir John Cog- hill Bart., pl. XXXY, n° 2 et3, p. 36. Si les deux figures, portant un scep- tre, étaient réellement des Kérès, comme le croit le savant archéologue anglais, il ne faudrait pas balancer à expliquer ces peintures par le com- bat d'Achille et de Memnon; car selon Quintus de Smyrne (Posthomeri- cor, lib. IE, v. 510, sq.), Jupiter, pendant le combat de ces héros, envoya deux Kérès l’une noire, qui se dirigea vers le fils de l’Aurore, l’autre brillante, qui alla voltiger autour du fils de Thétis : M, Panofka a reconnu ce sujet sur un vase de Nola, qu’il a décrit dans les Hyperboreisch.-Rœ- mische Studien, 8.161, fy. (3) Voy. Cataloque Durand, p.272, no 846. (4) Peintures de vases antiques, tom, I, pl, XXXIII. (5) Iliad, VI, 274-277. x "p0T 2000 ON MD ASE IA 00 Z TT A ER ( 253 ) celle des Grecs. À notre avis toutes ces peintures sont de ces sujets auxquels les artistes laissaient un certain vague, qui les rendaient susceptibles de plusieurs explications. Et nous ne voyons pas pourquoi les noms d'Achille et de Memnon ne leur seraient pas aussi applicables que ceux mis en avant par les éditeurs. Nous avouons toutefois que si nous avions à nous décider pour un sujet déterminé, nous donnerions la préférence à l'interprétation de Millin. Par les considérations que nous avons fait valoir précé- demment, la présence des deux déesses sur la peinture que nous publions, nous oblige à nous arrêter pour son expli- cation au sujet iliaque du combat d'Achille et de Memnon. Remarquons que sur les vases dont il a été question jus- qu'ici, Antiloque, que l’on aperçoit étendu aux pieds des combattants , ne figure que d’une manière secondaire ; ici, au contraire, il devient personnage principal ; l’action se passe entre lui et Memnon. C’est donc à proprement parler la mort du fils de Nestor, qui en fait est représentée par notre peinture, tandis que celle de Memnon n’est qu’indi- quée par l’arrivée d'Achille et par la présence des mères des deux héros. Un monument antique semble former la tran- silion entre notre composilion et les représentations or- dinaires, c’est la Table iliaque (1). En effet, d’aprés la manière dont les figures sont disposées sur ce bas-relief, il paraîtrait, comme l'a déjà fort bien observé Heyne (2), qu'au moment où Memnon renverse Antiloque, Achille vienne lui porter un coup de lance à la gorge. — M. le directeur a rappelé aux membres que l’époque (1) Dans Millin, Gallerie Mythologique. CL, no 82-83, (2) Antiquarische Aufsaetze, X, s. 38. (254) de la prochaine séance est fixée au 7 mai, d’après le ré- glement; cette séance générale sera précédée d’une autre séance qui aura lieu le 6, et commencera à dix heures du malin, OUVRAGES PRÉSENTÉS. Mémoires de la société géologique de France. Tom.IV, 17° partie. Paris, 1840 , 1 vol. in-4°. Compte rendu des travaux de l'administration des mines, pendant l’année 1840. Par le Ministère des Tra- vaux publics. Bruxelles, 1841 , 1 vol. in-8° long. Société des sciences, des arts et des lettres du Hai- naut. 7° anniversaire. Mons , 1840 , 1 vol. in-&°. Société littéraire de l'université catholique de Lou- vain. Choix de mémoires. T, Louvain, 1841, 1 vol. in-8°. Histoire de l'Église, par J. J. I. Doellinger , traduite de l'allemand, par Ph. Bernard, tome premier. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-&. Traité élémentaire de physique , par J. Stein. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-18. Éclaircissements sur le cercueil du roi Memphite My- cérinus, traduits de l'anglais et accompagnés de notes, par Ch. Lenormant ; suivis d’une lettre sur les inscriptions de la grande pyramide de Gisels, par M. le Dr. Lepsius. Paris, 1839. Broch. in-4. Considérations sur la rétention du placenta après l'accouchement , par J. C. Hoebeke. Bruxelles, 1841. Broch. in-8. ( 255 The climate of England, or a guide to the knowlegde of the atmospherie phenomena of England, with meteo- rological tables and general records, etc.; by Orlando Whistlecraft. London, 1840. 1 vol. in 8°. The Horoscope : a monthly magazine of interesting and instructive science and litterature. Edited by Zad- kiel. N° 1, january, 1841. London. Broch. in-&8e. Proceedings of the american philosophical society. Vol. I, n° 13. August, sept.'and oct. 1840. Philadelphie. Brocb. in-&. Éloge de Pierre-Paul Rubens , dédie à la ville d’An- vers, par M. le comte de Kerckove d’Exaerde. S'-Nicolas, 1840. Broch. in-&°. Éloge de Dugès , par F. Bouisson. Montpellier, 1840. Broch. in-&. Société d'agriculture et de botanique de Louvain. Salon d'hiver 1841. — 42° exposition publique, Louvain. Broch. in-8&o. Traité de la séparation des patrimoines, par M. Blon- deau. Paris, 1840. 1 vol. in-8°. Études sur l'anatomie et la physiologie des végétaux, par Thém. Lestiboudois. Paris, 1840. 1 vol. in-8°. Description des cancellaires fossiles des terrains ter- tiaires du Piémont, par Louis Bellardi. ( Extrait des Meém. de l'Acad. des scienc. de Turin. Série II ,tom IT). Turin, 1841. Broch. in-4°. Portrait de M. de Crumpipen, chef-président du con- seil privé des Pays-Bas et président de l’ancienne acu- démie de Bruxelles , de la part de M. Dejonghe. | Ve a, ) int tt CUITS SEL da LT RAT 4 A 4% D à ir [A % ; ‘AE BULLETIN DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1841. — No 5. Séance générale du 6 et du 7 mar. M. De Gerlache, directeur ; M. Quetelel , secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Intérieur écrit à l'académie qu'il vient de meltre à sa disposition une somme de 3000 fr., comme prix extraordinaire pour le meilleur ouvrage sur le règne d'Albert et Isabelle. Des remercîiments seront adressés a M. le Ministre. — L'Institution Nationale qui vient de s'organiser à Washinglon pour l'avancement des sciences, écrit, par l'in- termédiaire de M. Maxcy , chargé d’affaires des États-Unis en Belgique, qu'il lui serait agréable d'entrer en relation avec l'académie. En acceptant ces offres, l'académie charge Tom. vu, 18 (258) son secrétaire de faire hommage en son nom, à l'Institu- tion Nationale de Washington, de la collection des der- nières publicalions. — M. Zantedeschi de Venise, adresse à l'académie la nolice suivante, sur les rapports entre les dilatations des dif- férents liquides, déterminées à des températures variables. « Les physiciens, communément guidés par la série des expériences de Deluc, Dalton et Gay-Lussac, déterminent les dilatations des différents liquides , en les introduisant à volumes égaux, dans de pelits matras ou boules d’égale capacité, ayant des tubes uniformes el parfaitement cali- brés ; ils observent altentivement leur marche en les sou- mettant à Ja même source calorifique, el par là ils déduisent les lois de leur dilatation respective ou relalive à la même température. Avec un thermomètre normal à mercure, ils graduent les thermomètres à alcool, les thermoscopes et les thermométrographes en faisant usage d’échelles de confrontation ; mais l'emploi de cette graduation me paraît entraîner une erreur très-grave”, qui naît de la supposition que des thermomètres construits avec différents liquides, arrivent en même temps à la même température. Supposons en effet un bain à température constante, et deux petits tubes égaux pleins, l'un de mercure et l’autre d’esprit-de-vin a zéro degré; arriveront-ils dans le même espace de temps à la température, par exemple, de 40°? L'expérience prouve que non ;et beaucoup moins encore si l’on prend des mas- ses égales qui donnent des volumes inégaux; la raison en est que la faculté conductrice des liquides n’est pas la même pour tous, non plus que leur capacité pour le calorique. Ainsi des masses égales de liquides différents ne peuvent se meltre dans le même temps à la même température. (29H) » Quand, par conséquent , le thermomètre à mercure mar- que e 5° c., ceux à acide sulfurique et à eau ne seront pas encore arrivés à + 5° c., et cependant communément on indique leurs dilatations comme répondant à une tem- péralure parfaitement égale à + 5° e.; c’est ainsi que se font les échelles de confrontation dont on semble faire à présent généralement usage pour déterminer la tempéra- ture des corps; et comme le thermomètre à alcool, par exemple, arrive en même temps que le thermomètre à mer- cure à ces degrés de convention, on dit que tous deux sont à la même température, tandis qu’il faudrait dire seule- ment que ces accroissements successifs correspondent aux indicalions connues du thermomètre à mercure. En usant des échelles de graduation dans cette hypothèse, on ne fait pas d'erreur; leurs indications ne son! que les expres- sions des phénomènes produits simultanément par la même source calorifique dans les différents corps, mais si on les considère comme correspondantes aux actions produites par les mêmes quantités de chaleur, alors elles sont erro- nées. Ainsi les thermomètres à liquides différents expri- ment l'effet de la même quantité calorifique à une tempé- rature invariable, à laquelle ils finiraient par s'élever tous également, mais non à une température variable croissante ou décroissante. De la sont nées, dans la science thermique, deux er- reurs communes à ous les physiciens : l’une, c’est la sup- position que les dilatations des différents liquides, à des températures variables, correspondent à l’action de la même quantité thermique; l’autre, qui en est un corollaire, c'est que les degrés des thermomètres à différents liquides soient la mesure d’une égale intensité calorifique. Com- ment cependant pourra-t-on déterminer que les dilatations “. (200%) de deux liquides correspondent à l'intensité de la même quantité calorifique ? Voici la méthode que je propôse. Je prends deux pelits Lubes parfaitement calibrés que je rem- plis, l’un de mercure et l’autre d'acide sulfurique; je les plonge lous deux dans de la glace fondante, et je marque le point où le liquide demeure stationnaire des deux côtés. Les ayant retirés promptement, je les plonge dans de la vapeur d’eau bouillante à la pression connue, el avec une montre à secondes lrès-exacle, je marque le temps qu'em- ploie le mercure pour arriver à son maximum; je fais de même pour le thermomètre à acide sulfurique et j'en dé- duis la différence des temps. Cela fait, je partage en 100 parties égales l’espace rempli d'acide sulfurique compris entre Îe point de glace et celui de l’ébullition, comme aussi celui du thermomètre à mercure. Supposons que le mercure arrive à son maæimum en 6” et celui à acide sulfurique en 8” ; en multipliant ces deux nombres par 60, on aura 360” pour le thermomètre à mercure et 480 pour celui à acide sulfurique. Si l'échelle centigrade est divisée en 360 parlies dans le thermomètre à mercure, et en 480 dans l’autre, on aura pour chaque degré de l'échelle cen- ligrade 3 divisions 6 dixièmes d’une part, el 4 divisions 8 dixiémes de l’autre. De cette manière j'arrive à avoir très- approximalivement les vraies dilatalions apparentes pro- duites dans les différents liquides par l’action de Ja même quanlité calorifique. » — M. Rogier, professeur au collége d'Arlon, commu- nique une théorie nouvelle des paralléles, que l’auteur appuie sur la considéralion du mouvement. L'académie n'a pas cru devoir.s’en occuper. ( 261 ) CONCOURS DE 1841. L'académie avait proposé, pour le concours de 1841, cinq questions dans la classe dés lettres, et huit dans la classe des sciences. L'examen des mémoires reçus en ré- pouse à six de ces questions, a présenté les résultats sui- vants. CLASSE DES LETTRES. Sur la question : On demande un mémoire sur la vie et les écrits de Jean-Louis Vivès, professeur de belles-lettres à l’université de Louvain , et l’un des savants les plus célèbres du XV [me siècle , en rattachant ce sujet à l’histoire littéraire de la Belgique, à cette époque, l'académie n’a reçu qu'un seul mémoire; et, après avoir entendu ses commissaires MM. Roulez, le chanoine DeRam et le baron De Reiffenberg, elle a décerné la médaille d’or à son auteur, M. l'abbé A. J. Namèche, professeur au collége de la Haute-Colline, à Louvain. L'académie a en même temps ordonné l'impression dans son bulletin du rapport de M. Roulez, conçu en ces termes : « Le commencement du seizième siècle est une époque mémorable dans l’histoire de l'esprit humain. On vit alors la raison, longlemps esclave de la routineet de l'autorité, ( 262 ) briser les chaînes qui l’oppressaient encore, et l'édifice gothique de la philosophie scolastique déjà ruiné en par- tie par des secousses antérieures, achever de s’écrouler sous les coups redoublés qui lui furent portés. Plusieurs hommes éminents de diverses contrées de l'Europe prirent une part plus ou moins efficace à ce grand mouvement de réformation liltéraire et philosophique ; dans les Pays-Bas, tandis qu'Erasme versait la plaisanterie à pleines mains sur les préjugés et les abus dominants, Vivès, son disciple, s’ef- forçait de concourir au même but, en employant la dis- cussion grave et pleine de force. Si ses succès furent moins éclatants que ceux de son maître, c’est sans doute parce qu’il existe des absurdilés que l’on combat plus sûrement avec l'arme du ridicule que par la voix imposante de la rai- son. L'histoire particulière de la vie littéraire de ces réfor- mateurs offre non-seulement de l'intérêt pour elle-même, elle est propre encore à jeter une vive lumière sur le ta- bleau général de la culture intellectuelle de l’époque. C’est par celte considération que l’académie avait demandé un mémoire sur la vie et les écrits de l’un des plus célèbres d’entre eux, de Jean-Louis Vivés. Espagnol par la naissance, Vivès, comme savant , appartient plulôt à la Belgique qu’à son pays natal; car c’est chez nous qu'il fil ses dernières études , lesquelles décidèrent probablement de sa vocation; c’est pendant son long séjour parmi nous qu'il publia la plu- part de ses écrits : aussi l’académie a-t-elle voulu que l’ex- posé de sa vie littéraire se rattachat à l'histoire liltéraire de notre pays. L'auteur du mémoire soumis à notre examen a divisé son travail en deux parties principales, dont l’une est consacrée à la vie et l’autre aux écrits de Vivès. Dans une introduc- tion qui les précède, il présente un exposé succinet de l’é- ( 263 ) tat littéraire de l'Europe en général et de Ja Belgique en particulier , au temps où parut cel écrivain, Le premier de ces deux points esl traité d'une manière satisfaisante, mais nous eussions désiré que le second eût obtenu plus de dé- veloppement. En effet, c'était là le lieu d'examiner entre autres choses, jusqu'où, par exemple, les plaintes de Vivès sur la dépravalion de la philosophie et particuliérement de la logique, de la métaphysique, de la théologie et de la physique, sur les écarts de l'esprit et l’asservissement de la pensée, sur l'amour des disputes et de vaines sublilités, sur la négligence du langage, etc., jusqu'où, disons-nous, ces plaintes étaient applicables à la Belgique. Il existe déjà plusieurs biographies de Vivès, parmi lesquelles se distingue surtout celle qui se trouve en lête de l'édition de ses œuvres, publiée à Valence vers la fin du siècle dernier, et quia pour auteur G. Majansius. Get écrit, trop long et trop diffus, a pourtant le mérite de renfermer à peu près tous les renseignements existants sur la vie du savant espagnol, et l’auteur du mémoire n’a plus guère eu que la peine de les vérifier et de leur donner une forme plus convenable. Vivès commença ses études à Valence, sa ville natale, alla les continuer à l’université de Paris, où 1l eut entre autres pour professeur un gantoisnommé Dullaert, et vint enfin les achever à Louvain, sous la direction d'E- rasme. Après avoir- professé lui-même à l’universilé de celte ville , il passa en Angleterre, où il reçut un bon ac- cueil du roi Henri’ VIIT et de la reine Catherine, qui lui confiérent l'instruction de la princesse Marie, leur fille. Revenu ensuite à Bruges, ils’y maria à une de ses compa- triotes, et y passa le reste de sa trop courte existence au milieu d'occupations liltéraires, Vivès paraît être demeuré élranger aux événements politiques quis’accomplirent de son ( 264 ) temps. S'il eut des relations avec Charles-Quint, avec Henri VIIT, avecle pape Adrien VE, il n’en profita que pour leur adresser des conseils ou des prières dans l'intérêt de la justice, de l'humanité et de la civilisation. Et bien qu'il résulte de ses écrits qu'il fut un adversaire de laréforme religieuse, on ne voit pas que sa vie ait élé mêlée aux orages qu’elle souleva. Vivès fut un véritable polygraphe ; pour rendre compte de ses œuvres, il est nécessaire de les diviser en plusieurs classes. L'auteur du mémoire en a établi cinq, renfermant, la première les ouvrages philosophiques, la deuxième les ouvrages didactiques et pédagogiques, la troisième les ou- vrages philologiques et littéraires, la quatrième les ouvra- ges théologiques et ascéliques; la cinquième comprend les œuvres diverses qui n’ont pas trouvé place dans les classes précédentes. Nous ne pouvons qu’approuver celte division ainsi que la distribution des ouvrages dans ces diverses ca- tégories. Toutefois, nous observerons que le commentaire sur la Cité de Dieu de saint Augustin, placé parmi les ouvrages théologiques , appartient aussi bien et avec plus de droit peut-être , aux écrits philologiques. En jetant les yeux sur la table des malières , on s’étonnera probablement de voir rangés dans la deuxième classe, les traités : De prima phi- losophia ; De censura veri; De instrumento probabili- tatis, elc., qui sont du ressort de la philosophie; nous avons éprouvé nous-mêmes cet étonnement, mais l'auteur . rend raison dans son mémoire de ce déplacement. Dans la revue qu'il fait des écrits de Vivès, l’auteur, avant d'en donner l'analyse, indique d’abord les principales éditions qui en ont été publiées, rectifiant ou complétant quelquefois Paquot. Ces écrits n'ayant pas lous une valeur égale, la raison voulait que leur divers degré d'importance Journit la mesure de l'étendue de chaque analyse. C'est une règle que l’auteur a fort bien comprise et mise en pratique. Nous n’énumérerons pas ici tous les ouvrages analysés; on nous permeltra seulement de nous arrêter un instant sur deux ou trois des plus importants. A la tête de la liste des ouvrages de Vivés se trouve un opuscule intitulé : De éni- tiis, sectis et laudibus philosophiæ, et présentant un résumé historique de la philosophie ancienne. « Cet opus- » cule, dit l’auteur, nous semble d'autant plus remarqua- » ble, que c’est peut-être Le premier modéle de cette espèce » de travail. » C'est en effet le premier essai d’une histoire de la philosophie qui ait été publié depuis la renaissance des lettres. Gel essai est sans doute incomplet et défec- tueux; mais en donnant l’exemple d’une investigalion approfondie des monuments de la philosophie, Vivés con- tribua à rappeler l’érudition à l'étude des sources. Mais les ouvrages auxquels ce savant dut principalement sa célébrité sont les deux traités : De causis corruptarum artium et De tradendis disciplinis (1). Esprit judicieux et pralique, il ne s’attacha pas moins à fonder la sagesse de la réformation qu’à en stimuler le zèle; aprés avoir dévoilé les causes du mal, il chercha à en indiquer le remède. Vivès avait embrassé avec une grande étenduc’el une grande justesse de vues l’ensemble des sciences, et paraît avoir compris déjà que leur perfectionnement dépend de l'ap- plication d'une bonne méthode. Le traité : De, traden- dis disciplinis est le premier ouvrage encyclopédique vraiment digne d'attention, qui ait vu le jour depuis la re- (1) Aux éditions de ces deux traités indiquées dans le mémoire, il faut ajouter la suivante : Joh. Lud, Vives, Valentini, de disciplinis libri XT, seplem de corruptis artibus , quinque de tradendis disciplinis. Neapoli, ex lypographia Simoniana, 1764, in-8, ( 266 ) naissance des lettres ; et les deux traités réunis offrent sans contredit un des tableaux les plus curieux et les plus in- structifsde la culture intellectuelle de l'époque. Une preuve que l’auteur a bien apprécié leur importance, c’est que l'analyse qu’il en a faite ne comprend pas moins d'untiers de tout le mémoire. Nous transcrivons ici le jugement qu'il en porle, pour donner une idée de sa maniére. « Toutes » réflexions failes, dit-il, nous croyons pouvoir affirmer » qu'aucun autre ouvrage ne l'emporte sur celui-ci pour » l’étendueet la justesse des vues , pour la complète intel- » ligence du sujet, pour l'élévation des idées, pour la no- » blesse et le désintéressement du but, la sagacité dans le » choix des moyens propres à l’alteindre : l'admiration » redouble, si l’on songe à ce qu'était encore la science et » les méthodes scientifiques au moment où Vivès écrivait. » Pour notre part, il nous est arrivé plusieurs fois en le » lisant d'oublier les trois siècles qui le séparent de notre » époque, et de croire avoir sous les yeux un ouvrage écrit » pour nos contemporains, tant les conseils, la manière, » Ja langage, si plein de persuasion et de naturel , nous » semblaient avoir d'actualité. Aussi tous les écrivains qui » s’ensontoccupés n'ont qu’une voix sur le mérite de ce mo- » nument littéraire, où Vivés a surpassé Lous ses contempo- » rains, dit Dugald Stewart, par la justesse de ses aperçus sur » les progrès futurs des sciences. Deux critiques (1) se sont (1) Un troisième critique, resté inconnu à l’auteur, a jugé plus sévè- rement encore Vivès comme métaphysicien, c’est Tiedemann, dans son Esprit de la philosophie spéculative, t. V , pag. 560 suiv. (cenallemand). L’estime méritée dont jouit cet ouvrage nous engage à donner ici la tra- duction du passage qui concerne le savant espagnol: « Louis Vivès est compté au nombre des grands philosophes de ceite époque. Dans ses ( 267 ) » permis seuls de jeter quelque blâme sur cette œuvre (1et » l’auteur rapporte, en les désapprouvant, les censures » du théologien Canus et de Brucker.) » La Cité de Dieu de saint Augustin , une des productions littéraires les plus remarquables que l'antiquité chrétienne nous ait léguées , renferme un véritable trésor de notices diverses sur l'histoire des littératures grecque et latine, sur la philosophie, la mythologie et les antiquités. Dire que Vivès a publié un excellent commentaire sur cet ou- écrits il se plaint du langage barbare des scolastiques, de leur tendance à soulever des controverses oiseuses, de leur soif insatiable de disputes. Mais lui-même il n’a pas sondé les profondeurs de la métaphysique et rejette comme superflues les recherches les plus ingénieuses. Il ne veut pas entendre parler des distinctions subtiles, relatives aux moments con- sidérés comme parties du temps ni d’autres problèmes de cette nature, lesquels ne sont à ses yeux qu’un pur aliment de la curiosité. En voulant introduire de la clarté et de l'élégance dans la métaphysique, il détruit, sans toujours le bien comprendre, ce qu’elle a de plus profond, ou ce qui peut mener à l’approfondir. Ainsi il se moque de la Compositio me- taphysica des scolastiques, sans se douter qu’il existe une grande différence entre deux parties d’un corps et le genre et l'espèce dans la définition. Ce n’est pas pour avoir aperçu les vices intérieurs de la philo- sophie qu’il eut l’idée de la réformer, mais parce qu’il se trouvait choqué de la manière dont on la traitait, et de la barbarie du langage des sco- lastiques. Dans le but de montrer que la métaphysique pouvait être ex- posée en bon latin, il écrivit sur la philosophie première, sur l’âme et sur quelques sujets de morale; mais dans ces questions il saute, comme s’ils n’existaient pas, les points les plus difficiles, et qui eussent exigé de nouvelles recherches, s’en tient aux preuves les plus frappantes et se ferme ainsi à lui-même la voie qui eût pu le conduire à reculer les limi- tes de la science. Il ne m'est pas arrivé de rencontrer dans cet auteur une idée qui fût digne de remarque, Du reste, il suit la plupart du temps Aris- tote, auquel il prodigue de grands éloges ; il ne l’abandonne qu'alors qu’il s’y croit obligé par son orthodoxie, comme dans la question de l’immor- talité du monde, sans apporter toutefois des arguments neufs ou péremp- toires, » ( 266 ) vrage, c'est faire l'éloge de sa vaste érudition. Un travail de cette nature ne se prêlant pas à l'analyse, il suffisait de formuler un jugement sur son mérite, et nous pensons que l'auteur eût pu s’en tenir là, sans transcrire | comme échantillon, un passage du texte et du commentaire. Mais une citation que nous lui savons gré d’avoir répétée après Majansius, c’est celle d’un autre passage, qui nous apprend que du temps de Vivès un manuscrit de l’Ænticato de Jules César avail encore été vu dans une bibliothèque de Liége. Avis donc aux particuliers possesseurs d'anciens manuscrits et aux personnes préposées à la garde de nos dépôts litléraires. Il est inutile d'ajouter que la découverte de celte œuvre salirique d’un des plus grands écrivains de Rome serait, dans le domaine de la littérature latine, une des plus précieuses conquêtes du dix-neuvième siècle, nous dirions même la plus précieuse, s’il ne nous avait pas déjà rendu la République de Cicéron. L'auteur signale encore particulièrement à notre atten- tion le trailé : De subventione pauperum sive de humanis necessitatibus. C'est sans doute un phénomène étonnant qu'un ouvrage sur le paupérisme, à une époque où les lut- tes et les discussions ne favorisaient guère les recherches solitaires et silentieuses sur l'amélioration de l'ordre social. Quoiqu’aujourd'hui, en certain pays, il soit reçu qu’en fait de politique et d'administralion , un liltérateur ou un sa- vant ne peut avoir des idées aussi sensées qu’un avocat ou un raffineur de sucre, nous nous tromperions cependant si la lecture de l'analyse de l'ouvrage ne donnait à quelques personnes l'envie de consuller l'original, pour connaitre plus en délail une théorie sur le soulagement des pauvres éclose au commencement du XV[° siècle du cerveau d'un modeste humaniste, (369 .) Après avoir Lerminé la revue de tous les écrits de Vivés, l'auteur, dans une espèce de résumé, essaic d'apprécier le ‘caractère de ce savant, considéré comme homme et comme écrivain. Ces dernières pages, il les a écrites autant avecson cœur qu'avec son esprit. Pour nous résumer à notre lour et faire connaître notre opinion sur Le mérite de l'ouvrage que nous avons examiné, nous dirons que nous en trouvons le plan simple et natu- rel, et les diverses parties travaillées avec soin et exacti- tude. L'auteur a constamment fait preuve d’un jugement droit et éclairé. Son style est clair et facile. L'examen ana- lytique des écrits de Vivès forme sans contredit la partie principale du mémoire, dont il remplit les quatre cinquié- mes. Nous aimons à reconnaître que ces analyses sont sub- slanlielles, failes avec méthode et discernement; mais nous croyons que l'ouvrage eût acquis un bien plus haut intérêt, si elles eussent été exécutées dans un esprit plus critique. La plupart d’entre elles, à la vérité, sont précédées ou sui- vies d’une appréciation de l’œuvre qui en fait l'objet; mais ces jugements, quel que puisse être leur mérite, se tiennent toujours dans des généralilés et ne suflisent pas pour imprimer à ces résumés le caractère d'analyse critique, qu’autant que possible, nous eussions voulu leur voir. Tou- tefois nous eslimons que, dans l'état où il se trouve, le mémoire présenté au concours n’est pas indigne du suffrage de l'académie. » N. B. Dans une note placée à la fin de son avanli-propos, l’auteur réclame l’indulgence de l'académie pour les fautes de transcription que le copiste n’a pu éviter. Nous pensons que ces faules, qui sont en effet très-nombreuses el qui ren- dent même quelques phrases inintelligibles, devront être ( 270 ) corrigées par l'auteur avant où pendant l'impression du mémoire. » Sur la question : Quel était l’état des écoles et autres établissements d'instruction publique en Belgique, depuis Charlemagne jusqu'à la fin du XVII" siècle? Quelles étaient les matières qu'on y enseignaït, les méthodes qu'on y suivait, les livres élémentaires qu’on y em- ployait, et quels professeurs s'y distinquèrent le plus aux diffé- rentes époques ? l'académie a reçu un seul mémoire portant l’épigraphe : Quod munus afferre majus meliusve possumus quam sidocemus aique erudimus juventutem. Crc. Elle n’a pas cru devoir lui accorder de distinction, con- formément aux conclusions de ses commissaires MM. le ministre Falck, Moke et le baron De Reïffenberg, qui à fait le rapport suivant : «Ge mémoire porte celle épigraphe :Quod munus reipu- blicæ, ete. X est écrit en latin, et si la latinilé n’a ni l'élé- gance ni la correction compatibles avec l’état de nos con- naissances dans les langues anciennes , elle se recommande du moins par la clarté. Un trait de plume suflirait pour cor- riger Pelgia, mot inusité, destiné à exprimer Belgique, Cambrensis au lieu de Cameracensis, Flamieus, de Flandrensis; ces barbarismes néanmoins prouvent peu d'habitude des formes les plus connues. La première parlie embrasse l’époque écoulée depuis Charlemagne jusqu'aux croisades. Cette époque absorbe 60 pages, et le mémoire out entier n’en a que 136, ce qui ferait supposer que l’auteur avait d’abord dessiné son plan (274 ) sur des proportions qui se sont rétrécies à mesure qu'il avançait vers le lerme, car ce défaut d'harmonie serait inexplicable autrement. Presque tout ce premier chapitre est consacré à Charle- magne, et quoi qu'il y ait à ajouter, de ce chef, sous le point de vue des appréciations historiques et littéraires, il y a aussi à retrancher beaucoup de choses communes, telles que les détails sur les orgues, le chant d'église, etc. En général, il me semble que l’auteur, dont les principes sont très-sages et les intentions fort droites, n’envisage pas son sujel d'assez haut, n’en fait pas saisir l’ensemble, la marche et les vicissitudes : ce sont des détails, puis des détails encore , dont on voudrait apercevoir nettement la liaison : en un mot, l’auteur raconte, il ne conclut pas. Il ne paraît pas non plus qu'il ait eu à sa disposition des secours littéraires assez complets. Il a fouillé patiemment, on le voit, dans les anciens grands corps d'ouvrages , mais les modernes, en général, n’ont pas été à sa disposition. Il dit quelque part que son lravail était achevé quand il a eu connaissance de l'ouvrage de l’abbé Janssens , qu’il appelle præstantissimum opus. En vérité cela est par trop poli. Je l'ai remarqué, en avançanl, l’auteur voit se borner son horizon. j A la page 87 il n’est encore qu’au XI siècle. Il avoue que bien des matériaux indispensables lui ont fait défaut et que, par exemple, il n’a pu se procurer plusieurs des mé- moires de notre compagnie, non plus que le livre de Ver- nulæus sur l’université de Louvain, livre qui cependant n'est pas rare. L'auteur, qui semble étranger à la Belgique, à ses mœurs, à ses traditions, à ses sympathies , en est encore à regarder Artevelde comme un obscur brasseur de bière, et ilappelle ( V2 ) quelque part Pierre de Koning, ror de Bruges; Petrum illum textorem , Brugarum reGEm, 1302. Le XVE siécle est trop négligé. Alors les écoles se mul- üplièrent parmi nous et des hommes éminents se consa- crérent aux devoirs obscurs de l’enseignement ; chaque ville , chaque bourgade compta des instituteurs instruits, même de vrais savants, de leurs écoles sortit une foule d'élèves distingués. Vilvorde, Enghien, Herenthals, Tirle- mont, aujourd'hui oubliés et frappés de réputation anti- littéraire, avaient les Sylvius, les Oridryus, les Vivarius, les Schenckelius, etc. ; que dire des Vivès, des Nonnius, des Paul Leopardus, des J. Meverus, des Cassander , des Lambertus Hortensius, des Despautere, des Cornelius Vale- rius, des Houcharius, des Simon Verepæus et d’une mul- titude d’autres que l’auteur du mémoire ne nomme même pas ? Ces professeurs ont pourtant publié quantité d’ouvra- ges qui ont simplifié les méthodes. Cleynarts de Diest n'a- t-il pas énoncé sur l'étude des langues les idées les plus hardies ? Pareil silence de la part du mémoire, En résumé, quoique cet écril présente cerlainesdivisions assez bien nourries et qu'il soit rédigé dans un bon esprit, il est trop incomplet, et la critique s’y montre trop vul- gaire pour que l’auteur obtienne le prix : l'avis de la com- mission est qu’on ne peul le lui adjuger. » CLASSE DES SCIENCES. Sur la 1"° question : On demande un mémoire d'analyse algébrique dont le sujet est laissé au choix des concurrents, l'académie a reçu deux mémoires, l’un avec l'inscriplion : Nos numerus sumus ; ( 273 ) l'autre, qui n’a pu être admis au concours pour être ar- rivé après le terme de rigueur , sur l’interprétation des ex- pressions imaginaires. Par suite de la maladie d'un des commissaires , le Juge- ment a élé remis à une prochaine séance. Sur la question : Déterminer par des expériences si les poisons métalliques , tels que l’arsenic blanc (acide arsénieux), enfouis dans un terrain cultivé, pénètrent également dans toutes les parties des végétaux qui y croissent , et entre autres dans les graines des céréales, et s'ily a, d'après cela, du danger pour la santé publique de ré- pandre de l’acide arsénieux et d’autres poisons analogues dans les champs, pour détruire les animaux nuisibles ? l'académie a reçu cinq mémoires, dont trois, arrivés après le terme de rigueur, portent pour inscriptions : 10 L'homme n’est parvenu à son but qu’en étant utile & son sôm- bluble. 20 Du choc des opinions rejaillit la lumière. 30 Arsenicum lethale vorare refusat arista. Les deux autres ont donné lieu aux rapports suivants de MM. Martens et De Hemptinne. Rapport de M. Martens. L'académie avait remis au concours, l’année dernière, la queslion de l'absorption par les plantes des substances mé- talliques vénéneuses accidentellement répandues dans le sol , afin de savoir s'il v a du danger pour la santé publique Tom, vu, 19 ( 274 ) a répandre dans les champs eultivés des poisons métalliques destinés à la destraction des animaux nuisibles aux récoltes. Deux mémoires sont parvenus à l'académie en réponse à cette question. Le premier à pour inscription : La chimie recule de jour en jour ses bornes. Elle embrasse maintenant toutes Les sciences physiques, et l’agriculture est peut-être une de cel- les qui auront le plus à s’applaudir des succès de la chimie. (Lavoisier ). le deuxième porte pour épigraphe : Les racines des plantes sont des filtres trop serrés pour qu’elles puissent absorber d’autres substances que des fluides. Si elles admettent des so- lides, il faut qu’ils soient tellement atténués, tellement divisés , que leur diffusion dans le liquide uit tous les caractères d’une véritable dissolution. (Tu. ne SAUSSURE.) "Le mémoire qui a pour épigraphe: La chimie recule de jouren jour ses bornes ,etc., renferme un exposé succinct el assez complet de l'état de la science sur l’action que les composés métalliques mélangés au sol exercent sur la végé- lation. L'auteur du mémoire, après avoir fait l'analyse qualitative du sol qui devait être l'objet de ses expériences, en a imprégné diverses parlies : 1° avec de l’acide arsénieux employé en trois proportions différentes, 2° avec de l’arsé- nile de polasse, 3° avec du tartrale de polasse et d’anti- moine, 4° avec du sulfate de fer, 5° avec du sulfate de cuivre, 6° avec du sulfate de zinc, 7 avec du proto-nitrate de mercure, 8° avec du bichlorure de mercure. L'auteur a semé dans ces terrains, convenablement préparés, de l'orge, du blé noir el du seigle. Il a observé que, lorsque (275) la quantité d'acide arsénieux montait à 1280 grains sur une couche de terre de 64 pieds carrés de surface, la ger- mination y fut empêchée; mais que lorsque la quantité d'acide arsénieux sur la même étendue de terrain ne s’éleva qu'a 256 grains, la germination et même plus tard la ma- turation des graines se firent comme à l'ordinaire. Ayant laissé macérer séparément pendant deux à trois jours à une douce chaleur avec une solution de potasse caustique, les tiges , les feuilles et les graines des céréales ainsi oblenues, et introduit les diverses solutions, après les avoir concen- trées et neutralisées par l'acide sulfurique , dans l'appareil de Marsh, il n’a découvert aucun indice d’arsenic ; ce qui l'a porté à conclure que l'acide arsénieux répandu dans le sol ne pénétre pas en quantité sensible dans les céréales qui y croissent. L'auteur a eu soin d'examiner le sol dont ces céréales étaient provenues, el il y a encore retrouvé l'acide arsénieux à l’état soluble. Il semblerait donc que, lors même qu'elles sont constamment plongées dans un sol empoisonné par l'acide arsénieux, les racines des cé- réales ne pompent pas une quantité appréciable de matière vénéneuse. Il est à regretler que l’auteur, dans la recherche de l’arsenic qui pourrait avoir pénétré dans les céréales, n'ait pas employé la méthode de la carbonisation de la plante par l'acide nitrique pur, méthode beaucoup plus exacte que celle qu'il a suivie, dans laquelle de petites quantités d'acide arsénieux, intimement combinées à la maliére organique, auraient pu échapper à l’action dissol- vante de la solution de potasse. L'auteur a constaté aussi que, dans le sol trop chargé d'acide arsénieux , où la germination n'avait pu se faire, Les graines n'avaient subi qu'un commencement de germi- nation. Celles-ci, soumises ensuite à son procédé d'analyse, ( 276 ) lui ont montré contenir une quantité sensible d'acide arsénieux; ce qui Lend à prouver que ce dernier, en péné- trant dansles plantes , en arrête la végétation ; de manière qu’il est peu probable qu'on puisse en rencontrer dans un végélal sain une quantité sensible, même lorsqu'il aura crû dans un sol empoisouné. L'auteur ayant imprégné de la terre avec de l’arsénite de potasse, n’a pas retrouvé non plus ce composé, ni l’ar- senic, dans les céréales qui y crûrent ; mais il a remarqué que l'arsénite était devenu presqu'entiérement insoluble dans le sol, sans doute à raison de sa transformalion en arsénile de chaux par la réaction du carbonate de chaux du sol sur l’arsénite de polasse. L'auteur n’a pas non plus retrouvé dans les céréales le tartrate de potasse el d’antimoine qui avait élé mêlé avec le sol où ces végélaux germèrent et mürirent leurs graines ; mais ici encore le sel antimonial était devenu dans le sol presque complétement insoluble. En ajoutant à là terre du sulfate de fer , il a reconnu que les céréales qui y crûrent contenaient dans toules leurs parties, et même dans leurs graines , plus de fer que celles qui crûrent dans un sol ordinaire ; de sorte qu’il semble que les composés métalliques non vénéneux sont plus aisément absorbés que les autres, quoique le sulfate de fer se décom- pose aussi dans le sol et y devienne généralement insoluble. En opérant de la même manière avec le sulfale de cuivre, il a réussi aussi à démontrer la présence de ce métal dans toutes les parties des céréales qui avaient crû sur un sol ainsi préparé. Les graines des céréales manifestaient la pré- sence de ce métal aussi bien que les Liges et les feuilles, quoiqu’en moindre quantité. Les céréales qui étaient pro- venues d’un terrain non imprégné du sel cuivreux, n'offri- ( 277 ) rent à l’auteur aucun indice de la présence du cuivre. L'emploi de l'acétate de plomb mélangé au sol n’a fourni que des résultats négatifs; les céréales n’en pompérent point une quantité sensible, probablement à raison de sa promple décomposition par le sol, qui le rend insoluble. Le sulfate de zinc, le prolo-nitrale de mercure el le bichlo- rure de mercure se sont comportlés de la même maniére. Cessels, mélangés au sol en quantité peu considérable, n’ont pas influé d’une manière sensible sur la germination et la végélalion; mais en arrosant des plantes en pot avec une forte solution de sublimé corrosif, l'auteur les a vues périr en quelques jours, et dans ce cas l'analyse chimique a dé- montré la présence du mercure dans leurs diverses parties. L'auteur conclut de ses expériences qu’on peut, sans in- convénient, mêler au sol, avant le semis, des substances métalliques vénéneuses, sans qu’on ait à craindre que les céréales qui germeront et végèleront dans ce sol en con- tiennent une quantité sensible. Ce mémoire, qui est le fruit d’un grand nombre d’expé- riences , laisse à désirer sous le rapport de la rédaction et même sous celui des méthodes analytiques à l’aide des- quelles l’auteur a recherché la présence des substances étrangères dans les plantes. Cette recherche ne nous paraît pas toujours avoir été faite avec assez de soin pour écarter tout doute sur la valeur des résultats négatifs obtenus par l’auteur. Quoi qu’il en soit, ce travail, eu égard surlout au grand nombre de fails qui s’y trouvent consignés, mérile l'approbalion de l'académie, et nous proposons en consé- quence qu’elle veuille bien accorder à l’auteur une mé- daille d'argent. ( 278 ) L'auteur du mémoire portant pour épigraphe : Les ra- » cines des plantes sont des filtres trop serrés pour » qu’elles puissent absorber d'autres substances que des » fluides, etc., a exposé d’abord en détail l’état de la science sur l'absorption des substances métalliques et vé- néneuses par les plantes. Passant de là à l'exposé de ses expériences, il nous apprend qu'ayant parlagé le terrain d’un jardin en plusieurs carrés ou compartiments, il y a mélangé au soi, en diverses proportions, de l'acide arsé- nieux, du biarséniate de potasse et du sulfate de cuivre, et semé ensuite, dans ces terrains ainsi préparés, du froment, de l'orge, de l’avoine, du cresson alénois et des petits pois (pisum satioum L.). Au sujet de l'acide arsénieux , il a observé que si la proportion mêlée au sol était trop grande, la germination élait empêchée; dans le cas contraire, elle avait lieu sans entraves, et les diverses parties des plantes qui crûrent dans ces terrains empoisonnés (tiges , feuilles, graines ), ayant été séparément carbonisées par l’acide ni- trique, ne fournirent à l'appareil de Marsh aucune trace d’arsenic. Nous remarquerons ici, en passant, que l’auteur ne paraît pas avoir débarrassé le résidu de la carbonisation de ses plantes de l'acide nitrique employé, avant de l'in- troduire dans l'appareil de Marsh. Il aurait dû neutraliser cet acide par la potasse pure, puis chasser ou déplacer l'acide nitrique par l'acide sulfurique pur ; car on sait que la présence de l'acide nitrique dans l'appareil de Marsh peut s'opposer au dégagement de l'hydrogène arséniqué, qui est promplement oxydé ou décomposé sous l'influence de cet acide. ( 279 ) L'addition du Biarséniate de potasse au terrain s’est op- posée à la germination des plantes et n’a ainsi rien offert de remarquable. Le sulfate de cuivre n'a pas entravé la végétation. Aussi l’auteur a-Lil reconnu qu'il était devenu insoluble dans le sol auquel il l'avait mêlé, sans doute par l'influence dé- composante du carbonate de chaux sur ce sel, L'auteur n'a pu découvrir des traces de matière cuivreuse dans les végé- taux qui crûrent dans le sol auquel il avait mêlé le sulfate de cuivre ; mais les procédés d'analyse auxquels il a eu re- cours à celle occasion ne nous paraissant pas avoir élé exécutés avec loul le soin nécessaire, il est permis de con- server quelque doute sur l'absence absolue du cuivre dans ces végétaux, eu égard aux résultats opposés de diverses expériences analogues faites par d’autres savants, Il paraît, en effet, d’après ces expériences, que les plantes qui ont crû dans un lerrain cuivreux ou ferrugineux , contiennent lant soit peu de ces matières , qui peuvent y pénétrer soil à l’état de carbonales dissous dans de l’eau chargée d'acide carbonique, soit à l’état d'oxydes dissous à l’aide de cer- lains principes du terreau. L'auteur a constaté aussi qu’en introduisant dans le sol des boulettes faites avec un mélange d'acide arsénieux et de farine, comme le font souvent les cultivateurs, on n’en- trave aucunement ni la germination, ni la végétation, et on ne trouve point d’arsenic dans les plantes qui ont crû dans ce sol, quoique le poison se retrouve dans la Lerre , à l’état soluble , plusieurs mois après son introduction. L'introduction dans le sol soit d'acide arsénieux, soit de biarséniale de potasse en poudre au pied du froment et du cresson alénois en pleine végétation , n’a pas non plus fait souffrir ces plantes , et les poisons n’ont point été ab- ( 280 ) sorbés par elles. Il n'en a pas été de même lorsqu'on a arrosé les plantes avec une solution arsenicale. Une plante vigoureuse de Renouée orientale (Polygonum orientale), en pleine floraison, ayant été arrosée avec une solulion de biarséniate de potasse, périt au bout de 24 heures, et l’au- teur réussit à découvrir manifestement la présence de l'ar- senic, non-seulement dans les tiges et les feuilles , mais même dans les graines du végétal. Il paraît donc que les poi- sons métalliques peuvent pénétrer jusque dans les graines des végétaux , au moins dans certaines circonstances ; ce dont il était permis de douter jusqu'ici. L'auteur a observé que l’on ne peut pas faire pénétrer dans les végétaux, par le moyen des arrosements, des solutions de sels métalliques qui ont la propriété d'être décomposés et rendus insolubles par le sol sur lequel on opère, tels que le sulfate de cuivre, l’acétate de plomb, etc. Il a examiné ensuite l’action des composés métalliques dissous sur les végélaux entiers plongés avec leurs racines dans ces dissolutions, etil a observé que, dans ce cas, le com- posé métallique pénétrait dans toutes les parties du végé- tal, et même dans les graines des céréales , dont il l’a extrait à l’aide d’une simple ébullition des graines dans l’eau bouil- lante. L'auteur a constaté ainsi la pénétration dans toutes les parties des plantes, des solutions de biarséniate de po- tasse, d’acide arsénieux, de bichlorure de mercure, de sulfate de cuivre , de persulfate de fer, de ferro-cyanure de potassium et d’acétate de plomb. D'après les résultats des expériences de l’auteur, on est tenté de croire qu'il n’y a pas de danger à craindre pour la santé publique, de la pratique suivie par beaucoup de cultivateurs de répandre dans les champs de l'acide arsé- pieux pour la destruction des animaux nuisibles aux ré- ( 261 -) colles ; car ce poison, lors même qu'il se dissoudrait par l'eau du sol, ne paraît pas pouvoir pénétrer en quantité sensible dans les plantes sans arrêler leur végétalion et em- pêcher ainsi la maturation des graines. Toutefois nous re- grettons de devoir avouer que les expériences de l'auteur ue nous paraissent pas avoir élé assez nombreuses, ni faites loujours avec assez de précautions el dans des circonstan- ces assez diversifiées pour écarter tousles doutes sur l’exac- titude des conclusions qu’il a déduites de ses travaux; mais tel qu’il est, son mémoire ne répand pasimoins beaucoup de jour sur la solution de la question qui avait été propo- sée par l'académie , et quoique la question, à notre avis, n'ait pas élé parfaitement résolue , il est cependant per- mis de croire, d’après le travail de l’auteur , que la pratique usitée dans les campagnes de répandre souvent de l'acide arsénieux dans les sols où l’on cultive des céréales, ne sau- rail inspirer de crainte sérieuse pour la santé publique. En conséquence , nous avons l'honneur de proposer à l'a- cadémie qu’elle veuille bien accorder à l’auteur la mé- daille d'argent. Nous ne croyons pas devoir demander l'impression du mémoire, parce que nous avons pris soin de consigner dans ce rapport tout ce que le travail de l’au- teur renferme de vraiment neuf ou utile; de sorte que la publication du rapport, si elle alieu , ne peut manquer de rendre l'impression du mémoire inutile. J'ajouterai encore ici que, pour contrôler les résultats des travaux de l’auteur, j'ai arrosé diverses plantes en pots, telles qu'un jeune oranger,un Pelargonium capitatum , un Cactus speciosus , avec une forte solution d'acide ar- sénieux ; au bout de 8 à 10 jours d’arrosements soutenus, ces plantes ont péri. Je pensais que l'acide arsénieux aurait pénétré dans les tiges et les feuilles de ces plantes, qui ( 262 ) élaient devenues jaunes et flétries ; mais l'analyse ne m'y a pas fait découvrir la moindre trace de poison, quoique faite avec tous les soins possibles. J'ai coupé en menus mor- ceaux les tiges et les feuilles et les ai laissé macérer pen- dant plusieurs heures à une température voisine de 100°, avec une très-faible solution de potasse caustique. Le li- quide filtré, sursaturé par l'acide chlorhydrique, a élésoumis à un courant d'hydrogène sulfuré , qui n’en a séparé rien d'arsenical. Evaporé ensuite jusqu’à siccilé el carbonisé par l'acide nitrique , il n’a encore fourni aucun atome d’ar- senic à l’aide de l'appareil de Marsh. Enfin , la partie in- soluble des tiges et des feuilles de nos plantes, ayant élé carbonisée par l'acide nitrique , n’a pas donné non plus la moindre trace d'arsenic appréciable par l'appareil de Marsh. D'où nous devons conclure que l'acide arsénieux, employé en solution, peut tuer les plantes sans pénétrer dans leur tige. Probablement que, dans ce cas, il ne fait que pénétrer dans la racine ou dans les extrémités radi- culaires de la plante, en altére les fonctions ou l’organisa- . Lion etentraiae ainsi la mort du végétal. Rapport de M. De Hemptinne. Le rapporteur, mon honorable collègue M. Martens, vous ayant rendu compte du mérite des deux mémoires présentés à l'académie, sur l'absorption des poisons par les végétaux, je me bornerai à vous faire connaîlre les expé- riences que j'ai faites sur le même sujet, dans le but de comparer mes résultats à ceux des auteurs qui se présen- teraient au concours, Dans la note que j'ai eu l'honneur de lire, l’année der- nière, à l'académie, je disais que j'avais disposé dans un ( 283 ) jardin ouvert el aéré comme un champ, un terrain où j'a: vais répandu, par mètre carré, 250 grammes d’acide arsé- nieux en poudre, et que j'y avais fait semer et cultiver, dans la saison convenable, du froment, de l’avoine, des ca- rottes et des pommes de Lerre; que tous ces végélaux avaient bien levé et élaient parvenus à leur maturité sans avoir pré- senlé rien de particulier pendant leur croissance ; que j'a- vais soumis les diverses parties de ces plantes aux procédés ordinaires d'analyse , et que je n'avais pu y découvrir la moindre trace d’arsenic. La même question ayant été remise l’année dernière au concours , j'ai continué mes expériences et j'ai obtenu les mêmes résultats. Ayant analysé, six mois après la récolte, la terre qui avait servi à la culture des végélaux que j'avais semés , J'Y ai encore relrouvé une assez grande quantité d'acide arsé- nieux, quoique le jardin où ces expériences avaient élé faites, eût été couvert d’eau, cet hiver, pendant environ quinze jours. Il résulte donc de nos recherches, que des plantes se- mées dans un terrain contenant une assez forle proportion d'acide arsénieux en poudre, n’absorbent pas ce composé vénéneux. Comme on pourrait croire, d’après cela, que l'académie approuve l'emploi de l’arsenic dans l’agriculture , je pense qu’on ne saurait trop hautement recommander , au con- traire, de bannir de toutes les opérations de l’industrie agricole et même de l’industrie manufacturière et de l’é- conomie domestique , l'usage de ce poison dangereux. Pour mes conclusions, j'adhère à l'avis du rapporteur sur la distinction à accorder aux auteurs des deux mémoi- res présentés sur celte question au concours. ( 284 ) Après avoir entendu son 3° commissaire, M. le profes- seur Van Mons , l'académie a décerné deux médailles d'argent aux auteurs des deux mémoires soumis à son ju- gement : | M. Louyet, professeur de chimie à l’école centrale de commerce et d'industrie de Bruxelles, M. B. Verver , candidat en sciences naturelles et en mé- decine à l’université de Groningue. Sur la question : ÆExposer la théorie de la formation des odeurs dans les fleurs, l'académie n’a reçu qu'un mémoire, auquel elle n’a pas cru devoir accorder de dislinction, conformément aux conclusions du rapport suivant de M. Morren , auxquelles avaient adhéré les deux autres commissaires, MM. Martens et Dumortier. Rapport de M. Morren. L'académie, qui regarde comme une de ses missions les plus importantes, de diriger les esprits vers la solution de ces questions incomplélement résolues dans les scien- ces , avait proposé depuis 1837, un prix pour le meilleur mémoire sur la théorie de la formation des odeurs dans les fleurs. Ce sujet était, en effet, une vraie lacune dans les physiologies générales ; c'était en même temps une de ces questions les plus intéressantes par ses applications à la physique, à la météorologie, à la chimie, à la médecine, à l'hygiène et à des arts uliles, à des professions mercan- tiles même. Outre l'intérêt de la science, considérée ( 285 ) dans ses plus hautes abstraclions, dans ses observations immédiates , il y avait encore là une utilité directement agplicable à l'art, à l'industrie. La première année, il n'y eut pas cependant de réponse, et la compagnie jugea utile de remettre la question au concours de l’année suivante. Elle ne se dissimulait pas qu’il fallait à la fois un certain degré d'érudition et une certaine habitude des observations d'analomie et de physiologie végétales, pour tenter la so- lulion de ce problème; elle savait que les travaux anciens el modernes devaient être passés en revue , que les travaux contemporains, ceux qui présentent ce cachet de préci- sion qui forme maintenant le caractère de toutes les scien- ces d'observation, devaient surtout être analysés et mis en rapport; elle n'ignorait pas aussi qu’il fallait s'adresser aux ouvrages et aux mémoires allemands de MM. Muller, Meyen, Schubler, Kohler, Treviranus, Link, etce.; aux travaux français de MM. Decandolle, Mirbel, Dutrochet, Desvaux, Raspail, Robiquet, Buchner, Recluz, Dunal; aux re- cherches anglaises de MM. Lindley, Hooker, Don, Que- kett, Carpenter, elc.; aux publicalions américaines de M. Raflinesque, etc. L'académie avait pensé que la Belgi- que; placée entre les grandes nations , l'Allemagne, l’An- gleterre et la France, où l'intelligence enfante le plus et où les sciences sont arrivées à un si haut degré de perfection- nement el de popularité, l'académie avait pensé, dis-je, que la Belgique pouvait ainsi servir de rendez-vous pour les travaux de ces peuples différents, et que dans notre pays elle pouvait exiger des auteurs qu’ils connussent au moins l'état européen des questions mises au concours. En Belgi- que, la différence des langues n’est plus un obstacle, et il n'est pas, disons-le avec plaisir, chez elle, un seul savant qui ue possède la connaissance des principaux idiomes qui sont nr. à devenus en Europe, le véhicule et la traduction de la pensée humaine. Un mémoire en réponse à la question sur les odeugs des fleurs nous arriva en 1839, du royaume Lombardo- Vénitien ; 11 oblint la médaille d'argent, M. Trinchinelti de Monza vit les principaux trails de son mémoire impri- més dans les Bulletins de l'académie, avec des réflexions et des additions du rapporteur : ces réflexions avaient prin- cipalement pour but de faire connaître aux concurrents l'état de la question, tel que l'avait envisagé l'académie dans l'énoncé de sa demande, tel que l'état actuel de la science exigeait impérieusement qu’elle fût entendue et résolue. La tâche devenait ainsi plus facile pour ceux qui auraient entrepris la solution de la question, proposée une troisième fois au concours de 1841. Un mémoire nouveau a élé en effet envoyé en réponse à celle queslion; il porte pour épigraphe ces mots : Toute théorie qui se trouve en contradiction avec un fuit bien observé, est fausse. Tout fuit qui est en contradiction uvec une théorie rigoureusement démontrée a été mal observé. (Bouiz- LAUD, Traité de l’Encéphalite.) Nous regreltons de devoir appliquer précisément à l’au- Leur sa propre épigraphe ; beaucoup de faits bien observés, dûment constatés et avérés par une foule d'auteurs sont en contradiction formelle avec sa théorie sur les odeurs in- termillentes, point essentiellement recommandé par l'a- cadémie à l'attention des concurrents; nous le daissons ürer lui-même la conclusion de cette assertion. Ce mémoire embrasse un champ plus vaste que celui in- diqué par l'académie, mais il est bien au-dessous du tra- vail de M. Trinchinetti pour les faits el la théorie. En gé- néral, nous devons regretter de n’y lrouver qu’une érudition (28) faible, un système d'anatomie végétale arriéré, une phy- siologie surannée, des asserlions posilivement controuvées, el, ce qui est plus fâcheux, une absence complète d’autop- sies d'organes, d'observations neuves el de planches, toutes choses que réclamait la compagnie. Nous n’hésilons pas à déclarer à l'assemblée que, dans notre manière de voir, ce mémoire ne répond nullement à l'attente de l'académie. Comme il le paraît d'après la rédaction, si ce travail est le fruit des recherches d’un jeune homme qui est assis encore au seuil du temple de la science, nous devons diminuer l'effet décourageant que pourraient avoir nos paroles, bien malgré nous, en lui disant : Espérez et regardez surtout du côté du Rhin, c'est de là que la vérilé vous arrivera, si vous aimez à la connaître ; c’est par elle que votre travail refait, enrichi des travaux de vos contemporains et fécondé par des observations originales et exactes , méritera la palme au prochain concours de l’académie. Nous proposons, en eflet, que vu la tendance des esprits vers celle théorie des odeurs, l'académie veuille bien re- meltre au concours de 1842 la même question. Nous dési- rons surtout qu’elle fasse connaître le plus prochainement possible son vœu à cet égard (1). (1) Un journal allemand, en donnant en 1838, la traduction de la ques- tion proposée par l’académie, oublia d’y mettre ce mot odeurs ; c'était donc une théorie de La formation des fleurs que la compagnie eut l’air de demander. MM. Vogel, professeur à Bonn, et Schleiden , professeur à Jena , résolurent de tenter la solution de ce problème. Ils s’aperçurent plus tard de l’oubli du journaliste, et envoyèrent leur mémoire à l’aca- démie Césaréo-Léopoldine des curieux de la nature, qui s’est empressée de le publier. C’est ainsi que la science possède aujourd’hui le plus beau travail sur la formation des fleurs qui existe; ce quiproquo fâcheux nous a privés de la coopération de deux physiologistes des plus distingués et ( 288 ) Sur la sixième question, relative à la description des co- quilles et des polypiers fossiles des Lerrains ardoisier , an- thraxifére et houiller de Belgique, l'académie a reçu une note dont l’auteur demande que la question soit conservée dans le prochain programme, el qu’on insère dès à présent dans le bulletin un aperçu des coquilles fossiles qu'il a déjà eu l’occasion de reconnaître. L'académie n’a pas jugé à propos de déférer à cette dernière demande; elle a de plus remarqué avec regret que les planches qui accompagnaient la note étaient déjà lithographiées. Sur la question : Exposer et discuter les moyens les plus convenables pour éta- blir, dans les lieux habités, une ventilation appropriée à leur destination et à la température qui doit y être maintenue. l'académie a reçu deux mémoires qui ont donné lieu-au rapport suivant de M. Cauchy, rapport aux conclusions duquel ont adhéré les deux autres commissaires, MM. Crahay cl De Hemplinne. Rapport de M. Cauchy. En proposant celle question, le jour même où elle ve- nait de porter son jugement sur les mémoires relatifs à que l’académie aurait couronnés aux applandissements de tous les amis de la vérité, ( 289 ) l'aérage des mines, dont cinq ont élé réunis en un volume publié peu de temps après, l'académie devait naturelle- ment s’aliendre à voir discuter la convenance ou la possi- bilité d'appliquer à la ventilation des lieux habités à la surface de la terre, des moyens analogues à ceux qu'on emploie ou qu'on propose pour aérer les cavités souter- raines dans lesquelles les mineurs se livrent à leurs tra - vaux. Elle était aussi en droit d'espérer que l'ouvrage re- marquable de M. Tredgold (Principes de l’art de chauffer et d’aérer les édifices publics, les maisons d’habita- tion , etc.) servirait de point de départ aux auteurs de tous les mémoires qui lui seraient présentés; que ceux-ci cher- cheraientà apprécier, parle raisonnement el par les résultats de l'expérience, obtenus pendant une vingtaine d'années, le mérite pratique, s’il est permis de s'exprimer ainsi, des divers moyens proposés par l'ingénieur anglais, à fixer les idées sur ceux des procédés anciens et nouveaux qui con- viennen! le mieux à chaque genre d’édifices, el à faciliter, par des détails et des dessins très-circonstanciés, la pro- pagalion de quelque système de ventilation efhicace et ap- plicable à nos habitalions actuelles, qui laissent encore, il faut bien le reconnaitre, beaucoup à désirer sur ce point si important d'hygiène. C'est ce que n’ont point fait les auteurs des deux mé- moires que l'académie a reçus en réponse à la question prérappelée, comme elle pourra s’en assurer par l'exposé suivant, dans lequel nous nous bornerons à dire ce qui nous paraîl strictement nécessaire pour motiver notre opi- nion , tendant à ce qu'il soil accordé un nouveau délai d'un an pour mettre les deux concurrents à même de com- pléter leurs travaux, et pour en engager d’autres à entrer en lice avec les premiers. Tom. vin, 20 ( 290 ) L'un, qui a pris pour épigraphe ectte phrase de son imé- moire «4 faudrait une disposition qui permit de chauf- fer en hiver et de rafraîchir en été, » suppose que l’édi- fice isolé qu'il s'agit d'aérer est construit entièrement en fer, el que chaque appartement est, comme lui, entouré d'un double muraillemeutl en plaques de fonte; puis il fait circuler, dans l'intervalle, de l'air chauffé par un ca- lorifère établi dans la cave, on de l'air froid et humide venant de celle cave. Nous pourrions nous borner à dire que ce procédé est inapplicable aux habitations actuelles; mais nous croyons devoir engager l'auteur à le méditer, sous le point de vue de savoir s’il remplirait même le but dans ses maisons en fonte ; — si de l'air, en contact avec des parois couductrices d'une aussi grande surface, ne changerait pas bien rapidement de température, malgré l'enduit dont il propose subsidiairement de recouvrir les plaques extérieures, et qui ne pourra guére, selon nous, résister aux effets de l'inégale dilatation entre des corps très-diflérents sous le rapport de leur faculté conductrice ; — si les ventouses qu'il place dans les plaques intérieures pourront bien déterminer le courant d'air à changer brus- quement de direction; — si l'air d'une cave est bien propre à l'assainissement des appartements ; — si les caves traver- .sées par un courant continuel d'air chaud seront encore bien propres à remplir les fonctions auxquellesellessont appelées. Le second mémoire a pour devise une sentence grecque, que sa lecture ne justifie guêre; car si l'auteur a beaucoup étudié son sujet , il ne nous paraît pas avoir encore trouvé la solution du problème. Il examine successivement les cas où la température ex- téricure est inférieure, égale où supérieure à celle qui doit être maintenue dans l'appartement. Css ( 291 ) Dans le premier cas, il emploie un calorifère dont la construction nous paraît laisser une large part à la crili- que , et il suppose, bien gratuitement sans doute, que l'air chaud introduit par cet appareil dans l'appartement s’écou- lera par les joints des portes et des fenêtres, et empêchera, par conséquent, l'air froid d'entrer par ces ouvertures. Dans le second, il a recours aux vasistas et à quelques autres pelits appareils analogues, dont un esi représenté par la figure 8. Nous avons peine à croire qu'on puisse se départir de la règle d’après laquelle l'air doit être introduit par les parties les plus basses des appartements el être ex- pulsé par les parties supérieures. Dans le troisième , il propose et représente (fig. 4 et 5, 6 et 7) deux petits appareils assez ingénieux, et que nous croyons nouveaux, mais dont l'efficacilé ne nous est pas bien démontrée, et qui ne peuvent d’ailleurs fonctionner que sous l'influence du soleil ; or il est souvent bien diffi- cile de disposer de ses rayons, sur un point déterminé d’une maison , surtout dans les villes; et tout le monde sait que la disparition de cet astre ne suflil pas toujours pour diminuer la chaleur de l'atmosphère. Ces considérations nous paraissent suffisantes pour mo- tiver la proposition que nous renouvelons de remettre au concours de 1841 la huitième question de la classe des sciences, qui n’est point résolue d’une manière salisfai- sante par les deux mémoires dont elle a provoqué, cetle année , la production. | L'académie, d’après l'avis de ses commissaires, a cru qu'il n'y avait pas lieu à décerner une récompense. L'académie propose pour le concours de 1841 les ques- tions suivantes : ( 392 ) CLASSE DES LETTRES. PREMIÈRE QUESTION. Quelles ont été, jusqu’à la fin du règne de Charles-Quint, les relations politiques, commerciales et littéraires des Belges avec les peuples habitant les bords de la Mer Baltique? DEUXIÈME QUESTION. Les anciens Pays-Bas Autrichiens ont produit des juris- consultes distingués qui ont publié des traités sur l’ancien droit belgique, mais qui sont, pour-la plupart, peu connus ou népgligés. Ces traités, précieux pour l’histoire de l'an- cienne législation nalionale, contiennent encore des no- lions intéressantes sur notre ancien droit politique; et, sous ce double rapport, le jurisconsulle et le publiciste y trouveront des documents utiles à l'histoire nationale. L’académie demande donc qu’on lui présente une analyse rai - sonnée et substantielle, par ordre chronologique et de matières, de ce que ces divers ouvrages renferment de plus remarquable pour l’ancien droit civil et politique de la Felgique. TROISIÈME QUESTION. Quel était l'état des écoles et autres établissements d'instruction publique en Eelgique, depuis Charlemagne jusqu’à l'avénement de Marie-Thérèse? Quels étaient les matières qu’on y enseignaït, les méthodes qu'on y suivait , les livres élémentaires qu’on y em- ployait, ct quels professeurs s'y distinguèrent le plus aux diffé- rentes époques ? QUATRIÈME QUESTION. -» Faire l’histoire de l’état militaire en Lelgique, sous les trois périodes hourguignonne , espagnole et autrichienne, jusqu’en ( 293 ) 1794, en donnant des détails sur les diverses parties de l’'admi- nistration de l’armée, en temps de querre et en temps de paix. L'académie désire que le mémoire soit précédé, par forme d'introduction, d'un exposé succinet de l'état mili- taire en Beigique dans les temps antérieurs, jusqu'a la maison de Bourgogne. CINQUIÈME QUESTION. Quels sont les changements que l'établissement des abbayes et des autres institutions religieuses au VII siècle, ainsi que l'in- vasion des Normands au IX°, ont introduits dans l’état social de la Belgique. SIXIÈME QUESTION. Il existe un grand nombre de documents écrits dans les dia- lectes de l’ Allemagne et appartenants aux VII°, VIII, IX, Xc et XI° siècles ; ils sont indiqués par la préface de l’AMkhoch- deutscher Sprachschatz de Graff; mais on ne connait quère d’écrits rédigés dans la langue teutonique usilée en Belgique an- térieurement au XII° siècle. On demande : 1° Quelle est la cause de cette absence de manuscrits belgico-germaniques ? 2 Quelle a été la langue écrite des Belges-Germains avant le XII° siècle ? 3° Peut-on admettre que les Niederdeutsche Psalmen aus der karolinger Zeit, publiés par Vonder Hagen , le Heliand récem- ment mis au jour par Schmeller, et quelques autres ouvrages, appartiennent à la langue écrite dont on faisait usage en Bel- gique ? CLASSE DES SCIENCES. PREMIÈRE QUESTION. Un mémoire d'analyse algébrique dont le sujet est laissé au choix des concurrents. ( 294 ) DEUXIÈME QUESTION. Faire la description des coquilles et des polypiers fossiles des terrains ardoisier, anthraxifère et houiller de la Belgique, et donner l'indication précise des localités et des systèmes de roches dans lesquels ils se trouvent. TROISIÈME QUESTION. Faire la description des coquilles et des polypiers fossiles des terrains tertiaires de la Belgique, et donner l'indication précise des localités et des systèmes de roches dans lesquels ils se trouvent. Dans les réponses aux deux questions qui précèdent, la synonymie des espèces déja connues devra être soigneuse- ment établie, et la descriplion des nouvelles espèces accom- pagnée de figures. QUATRIÈME QUESTION. Rechercher, par de nouvelles expériences et par de nouvelles observations , l'influence que paraissent exercer sur la forme cris- talline des corps, la nature et la température des milieux dans lesquels ces corps ont cristallisé. L'auteur fera précéder son mémoire d’un exposé succinct de l’état de nos connaissances sur le sujet de la question, au moment où il remettra sa réponse. Il joindra à son mémoire des figures et des échantillons des principales modifications qu'il aura obtenues. CINQUIÈME QUESTION. Exposer la théorie de la formation des odeurs dans les fleurs. L'auteur déterminera les organes où se forment les odeurs des fleurs ; il exposera la structure anatomique et les fonctions de ces organes. Il examinera le mode d’exha- RE (29 ) lation et spécialement à quoi on doil attribuer que plu- sieurs fleurs sont odoriférantes à certaines heures de la journée et inodores pendant d’autres. Les observations devront, autant que possible, se rapporter à des plantes de familles différentes. (Le mémoire devra être accompagné de planches. ) SIXIÈME QUESTION. La théorie de la digestion a acquis un caractère tout posi- tif; après les belles recherches chimiques que la science possède déjà sur le chyme, il serait à désirer que ce der- nier fût soumis à une investigalion microscopique plus détaillée, L'académie propose donc : 1° De faire des recherches microscopiques approfondies sur les parties qui composent le chyme, en général ; 2 D'établir les rapports qui existent entre ces parties et cer- tains aliments, tels que l’albumen, la gélatine, le lait et ses pro- duits, l’amidon , etc. SEPTIÈME QUESTION. On demande un examen approfondi de l’état de nos connais- sances sur l'électricité de l’air et des moyens employés jusqu’à ce jour pour apprécier les phénomènes électriques qui se passent dans l'atmosphère. HUITIÈME QUESTION. Æxposer et discuter les moyens les plus convenables pour éta- blir, dans les lieux habités, une ventilation appropriée à leur destination et à la température qui doit y être maintenue. L'auteur devra donner la description et les dessins très- détaillés du système en faveur duquel il se prononcera, ( 296 ) L'académie propose dès à présent, pour le concours de 1843, les questions suivantes : CLASSE DES LETTRES. PREMIÈRE QUESTION. La famille des Berthout a joué, dans nos annales, un rôle important. On demande quels ont été l’origine de cette maison , les progrès de sa puissance et l’influence qu’elle a exercée sur les affaires du pays. L'académie recommande aux concurrents de ne pas né- gliger les sources inédites , telles que chartes, diplômes et chroniques. CLASSE DES SCIENCES. PREMIÈRE QUESTION. Quelle est la structure de l’arille ? Exposer son histoire litté- raire, donner son anatomie, son organographie, sa genèse el ses fonctions dans les différentes familles où il existe. DEUXIÈME QUESTION. Le gonflement et l’affaissement alternalifs du cerveau et de la moelle épinière, isochrones avec l'inspiration et l’ex- piration, ne sont pas encore suffisamment expliqués. L’aca- démie demande : 1° Quelle est la cause immédiate de ce phénomène ? 2° Quelle est, en général, l’influence de la respiration sur la circulation veineuse ? TROISIÈME QUESTION. Faire la description des coquilles fossiles du terrain crétacé de Belgique, et donner l'indication précise des localités et des sys- tèmes de roches dans lesquels elles se trouvent. Ÿ ( 297 ) Le prix de chacune de ces questions sera une médaille d’or de la valeur de six cents francs. Les mémoires doivent être écrits lisiblement, en latin, français ou flamand, et seront adressés, francs de port, avant le 1°" février 1842, à M. Quetelet, secrétaire perpétuel. PRIX EXTRAORDINAIRE de 5,000 francs accordé par le Gouvernement. L'époque d'Albert et d'Isabelle est extrêmement remar- quable dans l’histoire de la Belgique. Pour la première fois, le pays, ramené à l’unité, eut une administration nationale. Pendant celte période, il produisit une foule d'hommes remarquables et exerça au dehors une puissante influence. L'académie demande une Histoire du règne de ces princes. On sent que ce n’est pas un simple mémoire qu'elle altend, mais un livre qui unisse au mérite du fonds celui de la forme, et où le sujet soit traité dans toute sa pléni- tude, c’est-à-dire sous les différents rapports de la politi- que intérieure et extérieure, de l'administration, du com- merce, de l’état social, de la culture des sciences, des lettres et des arts. Pour la complète intelligence des faits, l'ouvrage devra présenter, comme introduction, le tableau de la situation de nos provinces à l’avénement des archi- ducs. Le travail des concurrents ne devra être remis qu’en 1843 , avant le 1 février. ( 298 ) RAPPORTS. L'académie entend les rapports verbaux de ses commis- saires sur ciflérentes notices communiquées dans les séances précédentes et dont quelques-unes seront impri- mées dans les Bulletins. En ce qui concerne le mémoire de M. le D' Hallmann, sur la structure du testicule et le développement des spermatozoaires des raies, présenté à la séance du 5 dé- cembre dernier, M. Morren fait observer que ce travail a déja été inséré en 1840, par l’auteur, dans le recueil al- lemand, Ærchiv für Anatomie, Physiologie, etc., de M. Muller, de Berlin. Aux termes du réglement de l’aca- démie, ce mémoire ne peut donc donner lieu à un rap- port de la part des commissaires. MM. D'Omalius et Cauchy font ensuile un rapport sur le travail que M. le D' Trioen a fait parvenir au secrétaire, au sujet du voyage qu'il fait actuellement au Mexique. M. Trioen , entre autres renseignements , lransmet des dé- tails sur la découverte qu'il a faite, prés du village de Tio- lihuacan , au pied de la partie des Cordilliéres appelée Patolo , d'ossements et de dents fossiles appartenant , du moins pour la plus grande partie, à l'espèce du Mammouth (Elephas primigenius). Rapport sur un travail de M. Van Leneden , intitulé : MÉMOIRE SUR LA LIMACINA ARTICA; par M. Ch. Morren, membre de l'académie. Parmi les pelits animaux marins qui servent de nourri- (: 299 ) lure aux baleines, se trouve un Ptéropode connu dans la science, sous le nom de Limacine arclique, qui, malgré son extrême abondance dans la mer glaciale , n'avait jamais été soumis au scalpel. M. Van Beneden en a disséqué deux individus qui proyenaient du Musée de Leyde , et c’est le résultat de cette investigation qu'il a soumis au jugement de l'académie. L'auteur donne la description de l'extérieur de l'animal. Cuvier conservait du doute sur l'identité des Spiratelles et des Zimacines. M. Van Beneden est conduit par sa des- cription à croire cette identilé réelle, malgré une légère différence qu'il a trouvée à la forme des ailes et à la dis- position des lèvres , entre ses individus et les planches pu- bliées dans plusieurs ouvrages français. Nous devons faire remarquer ici qu'en 1840 notre ho- norable confrère M. Cantraine, a émis l'opinion que la Spi- ratelle est un Hétéropode voisin des Atlantes. Cette opinion ne reposait que sur des considéralions suggérées par l’exa- men de la figure de l'animal donnée par M. De Blainville et sur l’analogie qu’on trouve dans la forme des deux co- quilles et dans la conformation identique de la spire, qui est située dans un ombilic. Si les observations de M. Van Beneden sont exactes, elles prouveraient que la physio- nomie de l'animal n’exerce passur la coquille une influence - aussi grande que la plupart des auteurs l'ont cru, car on trouvera très-difficilement dans la coquille de la Limacine, une analogie quelque peu fondée avec celle des autres Ptéropodes. L'auteur décrit le système nerveux, qui ne diffère pas de ce qu'on le sait être chez les Pléropodes, le système muscu- laire, les organes digestifs, respiratoires et cirçulatoires. Quant à ces derniers, M. Van Beneden exprime ses doutes : ( 300 ) sur la détermination des parties qu'il a décrites, et croit que l'appareil de la circulation chez les Limacines se rap- proche davantage de la disposition reconnue aux Gastéro- podes. Le sang passerait du côté droit dans un réseau respirateur pour affluer au cœur. Les organes de la repro- duction offriraient la structure de ceux des Hyales, sauf un ovaire plus long et enroulé. En résumé, ce mémoire accompagné d’une planche, ne renferme qu’une suite d’asserlions sans (théorie, une expo- silion trés-simple de faits sur lesquels lerapporteurne pour- rait ouvrir de discussion que pour autant qu'il eût disséqué par lui-même des animaux semblables, et c'est ce que leur extrême rareté dans nos collections ne lui a pas permis de faire. Sa conclusion se borne donc à accepter ces faits comme exacts jusqu'a preuve du contraire, et à demander à l’académie , sauf l’avis de ses honorables co-commissai- res, MM. Cantraine et Wesmael, qu'elle veuille faire à M. Van Beneden l'honneur d'insérer son travail dans les recueils de la compagnie. Conformément aux conclusions de ce rapport, auxquelles ont adhéré les deux autres commissaires , l'académie a or- donné l'impression du mémoire de M. Van Beneden. Rapport de M. Dumont sur un mémoire intitulé : Re- CHERCUES SUR LES CRUSTACÉS FOSSILES DE BELGIQUE, pré- senté à l'académie , par le docteur L. de Koninck. Le mémoire de M. de Koninck , renfermant de bonnes descriptions des principaux crustacés de nos calcaires an- thraxiféres, ainsi que des dessins très-soignés de chaque ( 301 ) espèce décrile, nous proposons à l'académie d'en ordonner la publication dans ses mémoires, et de remercier l’auteur pour son intéressante communication. Je crois cependant devoir observer que je n’approuve pas le nom de Goldius proposé par M. de Koninck, en rem- placement de celui de Brontes donné par Goldfuss, car bien que ce dernier apparlienne déja à un genre d'insecle, il est introduit dans la science et adopté par les savants. M. Cantraine, second commissaire, ajoute les remarques suivantes à celles présentées par M. Dumont. Tout en admettant les conclusions de M. Dumont, rela- tivement au mémoire de M. de Koninck, je reconnais que l’auteur a remplacé sans nécessilé par Goldius le nom gé- nérique Brontes proposé par M. Goldfuss, car cette der- nière dénomination n’a été appliquée par Denis de Montfort el par Fabricius qu'a des groupes qui n’ont pas été adoptés par les savants. J'ai examiné les nouveaux genres qui y sont établis et ai reconnu : 1° Que le genre Cyclus s'éloigne assez de celui nommé ÆAgnostus par Brongniart : il a la plus grande ressemblance avec la valve adhérente ou inférieure des Cranies, et je ne serais pas élonné qu'il ne fût établi sur une telle valve; 2° Que le genre Cyprella rentre dans celui établi par Milue Edwards, sous le nom de Cypridina ; le caractère sur lequel il repose n'a pas l'importance que l’auteur y at- tache : en jetant les ‘eux sur la fig. 7 qui représente la Cy- prella chrysalidis el en la comparant à la fig. 9, on y dis- _lingue une identité générique patente. Après avoir entendu son lroisième commissaire, M. Wes- mael, l'académie a ordonné l'impression du mémoire de -M. de Koninck. ( 302 ) — L'académie, aprés avoir entendu ses commissaires, MM. le chanoine De Smet, le baron Falck et le baron De Reiffenberg, ordonne également l'impression de deux ou- vrages de M. le chanoine De Ram: L Mémoire sur la part qui a élé prise par les théolo- giens belges, et surtout par les docteurs de Louvain, aux travaux du concile de Trente. IL Disquisitio de doymatica declaratione a theologis Lovaniensibus edita anno 1554. COMMUNICATIONS ET LECTURES. PILYSIQUE DU GLOBE. Le secrétaire annonce qu'il vient de recevoir une nou- velle lettre de la société royale de Londres, qui apporte quelques modifications dans les observations du magné- Lisme Lerrestre , surlout en ce qui concerne la déclinaison et l'intensité horizontale de la force. La société royale demande aussi d'observer huit fois par mois, au moins, l'inclinaison absolue, savoir les mardis et vendredis après midi. Le secrétaire saisit celle occasion pour annoncer à l’a- cadémie que M. Nothomb, Ministre de l’intérieur, vient de donner à l'observatoire royal les moyens d’exéculer enfin, en son entier , le plan d'observations tracé par la société royale, et il fait connaître que les observations , à partir de ( 305 ) lundi prochain, se poursuivront, jour et nuit, sans inler- ruplion , de deux en deux heures. — Le secrétaire annonce ensuite qu'il a reçu de M. Cra- hay les indications des maxima de températures chservés pendant les mois d'avril depuis l’année 1817. M. Crahay adresse celte communication dans la vue de reclifier une erreur qu'on a répélée au sujet de la température du mois d'avril dernier, laquelle s’est élevée à 25 degrés ceuligra- des , et a élé regardée comme une lempérature extraordi- naire pour la saison. Les observations ont élé faites à Maes- tricht jusqu’en 1835, et ensuite à Malines et à Louvain. Le secrélaire y a joint les observations pour Bruxelles depuis 1833. Ces diverses températures sont données en degrés de l'échelle centigrade. A MAESTRICHT. A MALINES,. D lou FOREST PERD dE PAT. . . . dr re 1819, le 14 25,1 Ole 602831 1856, le 20 . . . . + 15,9 LT, 25,9 1857, le 50 . . . . 15,8 1822, le 16 24.6 18086 SD, ARE, 18,8 1895, le 2 17,5 1B393/Je 30: à lu WULIATA 1824, le 30 27,4 1840 27E as leier 25,0 6 8 4 Se A BRUXELLES (à l’Observatoire.) 1827, le G 94,4 1833, le 24. . . . + 17% 1828, le 29 25,5 1854, le 30. . . . 21,5 1829 , le 16 . 21,4 18354le 22 dl.» a 11 128,0 1830, le 50 . 24,4 Ati le 201, :. 10, 1831, le 15 95,0 1857, le 30. , . . 16,1 1832, le 24 . 20,0 18585 le 25... . « 4195 1835, le 27 . 16.0 1839. le 16. . . . 165 1834, le 29 20,3. || 1840, le 27... . . . 25,5 ( 304 ) Nores ne M. Louyer swr les taches métalliques , formées dans certains verres, sous l'influence d'une flamme réductive. Dans la séance de juin 1840 (Pulletins, pag. 406), j'ai annoncé à l'académie que, sous l'influence de la flamme de réduction du chalumeau ou d’un courant de gaz hydro- gène, il se formait dans certains verres des taches mé- talliques, simulant jusqu'à un certain point les taches arsenicales données par l'emploi de l'appareil de Marsh; je ne savais alors à quelle cause attribuer ces taches, l'ana- lyse m'ayant prouvé que ces verres ne contenaient pas d’ar- senic. Depuis, de nouvelles recherches m'ont démontré que ces taches étaient produites par la réduction d’üne certaine quantité d'oxyde de plomb qui entre dans la composition du verre des fioles à médecine, et ce fait a été constaté de la manière suivante : 3 grammes du verre des fioles, furent pulvérisés et fondus avec quatre fois leur poids de carbonate de potasse, dans un creuset de platine, La matière fut trailée par de l’acide azolique étendu d’eau et bouillant, le liquide fut filtré et évaporé presqu'’à siccité ; le résidu ful traité par l'eau distillée bouillante et filtré de nouveau pour en sépa- rer une certaine portion de silice. Par l'addition d’un excès de solution de potasse, il se forma un précipité gélatineux qui fut recueilli sur un filire, lavé, puis dissous par l'acide azolique. De pelites quantités du liquide acide obtenu, trai- tées par la solution de bichrômate de potasse , une lame de zinc, le sulhydrate d’ammoniaque, donnèrent successive- ment un précipité jaune, une cristallisation métallique et un précipité noir, principaux caractères des sels de plomb. Le reste de la liqueur acide fut soumis à l'action d'un ( 305 ) courant de gaz sulfhydrique ; le précipité noir, formé, re- cueilli sur un filtre, lavé , séché et chauffé dans un petit creuset, après l'avoir préalablement mélangé avec un peu de flux noir, donna un grain mélallique, qui, traité de nouveau par l'acide azotique et les autres réaclifs, fut re- connu pour êlre du plomb pur. 2. Sur la combinaison du brôme avec l’azote. Dans la dernière édition du Traité de Chimie de Berzé- lius, l'auteur dit(t.[",p. 107) que l’on n’a pu jusqu’à présent déterminer la combinaison du brôme avec l'azole , quelque probabilité qu'il y ait en faveur de l’existence de ce com- posé. Voulant remplir la lacune qui existe à cet égard dans la liste des combinaisons du brôme, j'ai essayé de préparer le brômure d'azote, me guidant, pour le procédé à suivre, sur celui employé pour combiner le chlore à l'azote, par suite de la grande analogie qui existe entre le brôme et le chlore. À cet effet, je préparai une solution concentrée de brômhydrate d'ammoniaque , et j’y ajoutai une certaine quantité de brôme ; ce corps s’y dissolvit à la longue, co- loraut la liqueur en brun rougeatre. Au bout de quatre jours il ne s'élail pas manifesté le moindre dégagement d'azote ni formation d'un brômure d’azote, et une ébulli- tion de quelques minutes suffit pour dégager le brôme en excès el rendre de nouveau la liqueur incolore. Comme le chlorure d'azote ne se forme que lentement à la température ordinaire par l'action du chlore gazeux sur une solulion concentrée de chlorhydrate d'ammoniaque, ct qu'au contraire, il est abondamment produit vers 30°, je pensai qu'en élevant la tempéräture de la solution de brôm- bydrate d'ammoniaque, je pourrais obtenir le brômure d'a- Tom. vur. 21 (306 ) zote. À cel effet, je fis passer des vapeurs de brôme dans la solution du brômhydrate, placée dans une éprouvelle Le- nue elle-même dans de l’eau à 30° environ ; mais, comme dans l'expérience précédente, il n’y eut que dissolution du brôme sans décomposition du sel. En remplaçant la solution de brômhydrate d'ammo- niaque par une solution concentrée d'azotale d'ammonia- que, le gaz azole se dégage lentement, le brôme disparaît peu à peu, mais l’on n’oblient pas de brômure d'azote. De même, en mellant en contact du brôme avec de l’io- dure d’azote humide, ce dernier corps est décomposé; il se forme un per-brômure d'iode, el le gaz azote se dégage avec effervescence. Il résulte de ces faits que, si le brôme s’unit à l'azote, celte combinaison n'est pas produite dans les mêmes cir- constances el sous l'empire d’affinités analogues à celles par lesquelles on obtient le chlorure d'azote. Depuis que j'ai fait ces expériences, j'ai vu dans le jour- nal l'{nstitut (année 1837, pag. 406) que M. Millon avait annoncé à l'académie des sciences de Paris l'existence d’un nouveau composé, l’azoture de brôme, combinaison, dit- il, qui est liquide et qui a la plus grande ressemblance avec l’azoture de chlore. Comme ce chimiste ne donne pas le procédé qui lui à permis d'obtenir ce corps, j'ai cru qu’il pouvait être inté- ressant de démontrer qu'on ne peut le préparer par des opé- ralions analogues à celles qui servent à obtenir le chlorure d’azole. x 3. Sur l'isolement du Fluor. Ainsi que je l’ai annoncé à l'académie dans la séance du mois de juillet 1840, je me suis occupé el m'occupe en- ( 307 ) core de l'isolement du radical de l'acide fluorhydrique, ct des combinaisons non encore préparées de ce mélalloïde avec différents corps, simples et composés. J'ai d'abord été conduit à examiner le procédé par lequel M. Baudrimont annonça , en 1836, à l'académie des sciences de Paris, avoir obtenu du fluor mêlé à d’autres gaz ,'disait- il, mais cependant assez pur pour pouvoir en constater les propriétés principales. Le procédé de M. Baudrimont con- sistait à traiter simplement dans une fiole de verre nn mé- lange de fluorure de calcium et de bi-oxyde de manganèse par l'acide sulfurique. D'après ce chimiste, le fluor serait un gaz brun jaunâtre, d’une odeur analogue à celle da chlore, n’attaquant point le verre, décolorant l'indigo et se combinant directement avec l'or. D'après les recherches que j'ai faites à ce sujet, el dont je vais détailler les principales, je crois pouvoir affirmer que M. Baudrimont est loin d’avoir oblenu du fluor par son procédé, el que le gaz jaune qu'il a recueilli, était du chlore mêlé de vapeurs d'acide fluorhydrique, de gaz acide fluosilicique et oxygène, et provenant de l'impureté du fluorure de calcium employé. Dans mes premières expériences je me servis de fluorure de calcium blanc et opaque. Ce sel, réduit en poudre et trailé par le bi-oxyde de manganèse el l'acide sulfurique, à l’aide de la chaleur, me donna, en effet, un gaz jaune que je recueillis dans des fioles, d'abord sèches et pleines d'air, puis remplies d'eau sur la tablette de la cuve hydro- pneumalique. Confiant dans la bonté du procédé de M. Baudrimont, je crus d'abord avoir obtenu le véritable fluor, mais un examen détaillé me montra que le gaz jaune recueilli n'é- lait que du chlore impur. En effet, ce gaz lait soluble dans ( 308 ) l'eau, lui communiquant sa couleur et son odeur, déco- lorant le tournesol, la solution d'indigo, précipitant la so- lulion d'azotale d'argent en blanc; ce dernier caractère surtout est sans réplique, etmontre évidemment que le gaz ne pouvait être du fluor , car le flucrure d’argent est très- soluble dans l’eau; de plus, la solution du prétendu fluor, exposée à la Inmière solaire, dans un flacon bouché, perdit sa couleur et son odeur, l’eau devint acide, mais ne corroda nullement Ja paroi du flacon, où elle fut conservée pour- tant pendant deux mois, preuve évidente que ce n'était pas de l'acide fluorhydrique qui s'était formé. On voit donc évidemment que certaines variétés de fluorure de calcium peuvent contenir du chlore, mais à quel état ce dernier s'y trouve-1-il, c'est ce que je n’ai pas encore déter- miné, faute d’avoir pu me procurer une nouvelle quantité de la variété de spathfluor blanc-opaque, employé en pre- nier lieu. En répétant l'expérience avec du spathfluor eristallisé, privé de silice par la potasse, et dosant les matières d'après la formule : Ca F2-+ Mn O° + 2 So3, c’est-à-dire en employant 40 gr. de fluorure, 45 gr. de bi-oxyde de manganèse et 81.8 gr. d'acide sulfurique réel, étendu d'eau, chauffant le mélange dans une fiole de verre et recueillant les gaz dans un vase sec à l’aide d’un tube, j'oblins beaucoup de vapeurs d'acide flnorhydrique, du gaz fluosilicique et le tube et la fiole furent fortement corrodés. L'air dégagé de l'appareil, dans le commencement de l'expérience, recueilli dans un flacon plein d’eau et agilé avec une petite quantité du liquide, lui communiquait une faible odeur de chlore; la solution précipitait en blanc par l'azotale d'argent ; en prolongeant l'opération j'obtins du gaz oxygène. L'expérience fut encore répélée sur une même quantité ( 309 ) de matières, mais en remplaçant la fiole ct le tube de verre, par un vase et un tube en plemb; faisant plonger l'extré- milé du tube dans un vase sec, en chauffant je n’obtins que des vapeurs d'acide fluorhydrique qui attaquaient le verre; en faisant arriver le tube dans de l’ammoniaque liquide, et disposant l'appareil de manière à pouvoir recueillir les gaz dégagés , l'ammoniaque ne fat pas décomposé , comme cela aurait dû être s’il y avait eu du fluor libre en pré- sence ; je recueillis un gaz, mais c'était de l'oxygène, pro- venant de la décomposition du bi-oxvde. J'ai constalé de même qu’en faisant réagir à chaud, un excès d'acide fluorhydrique élendu d’eau sur du bi-oxyde de manganèse dans un appareil en plomb, on n'obtient pas de fluor libre ; il se forme du fluorure de manganèse , et l'excès d'acide fluorhydrique se volatilise sous forme de fumées épaisses. Il résulle donc de ces différentes expériences que le gaz jaune oblenu par M. Baudrimont, en traitant le fluorure de calcium mêlé à du bi-oxyde de manganèse, par l'acide sul- furique, n’est pas du fluor, mais bien du chlore, et qu’en employant un fluorure pur, la production du gaz jaune n’a jamais lieu. Je ferai encore remarquer ici que bien avant M. Baudrimont, on avait tenté d'isoler le fluor par le pro- cédé indiqué plus haut, car Gay-Lussac, dans le cours de chimie qu'il donnait en 1828, à l'école polytechnique, a dit (1) : « Les hydrofluates ou fluorures solubles ne préci- pitent pas le nitrate d'argent. Ils ne sont pas décomposés par l'acide nitrique. Traités par l'acide sulfurique et l’oxyde de manganese, on n'obtient pas le fluor.» (1) Cours de chimie, tome Er, Läme leçon, pag. 24, ( 310 ) J'aurai l'honneur d'adresser à l'académie la suite de mes recherches sur le fluor, lorsqu'elles seront terminées. Notice sur le gisement et l'origine des dépôts de mine- rais, d’urgile, de sable et de phtanite du Condros, par J.-J. D'Omalius d'Halloy, membre de l'académie. J'ai déja eu l'occasion de décrire les dépôts de minerais, d'argile, de sable et de phtanile qui se trouvent dans le massif de terrain ancien qui s'élend de l'Escaut à la Roer, maïs la nature de l'ouvrage où j'ai placé les dernières de ces descriplions, ne permellant pas de développer mes idées sur l'origine de ces dépôts, el les premières remontant à une époque où ces idées n’élaient pas encore fixées, je crois pouvoir me permellre d'appeler de nouveau l'attention des géologues sur cette question. D'un autre côté, pour que l'on comprenne ce que j'ai à dire à ce sujet, il est néces- saire que je rappelle, en peu de mots, la constitution géologique de ce pays et le gisement des dépôts dont il s’a- git, en me bornant à la contrée, située entre la Meuse, la Lesse et l'Ourte, que l’on désigne sous le nom de Condros. On sait que la majeure parlie du sol de cette contrée appartient an terrain que j'ai nommé anthraxifère, lequel, d’après les belles observations de M. Dumont (1), se divise en quatre systémes que j'ai désignés, en allant de haut en bas, par les dénominations de système du calcaire de Visé, système des psammiles du Condros, système du calcaire de (1) Mémoire sur la constitution géognostique de lu province de Liége. Tom. VIIT des Mémoires couronnés par l’académie de Bruxelles. TETE) Givel et système des poudingues de Burnot. Ges dépôts ont été plissés à une époque très-ancienne, de manière à former des séries de bassins el de selles. Dans la partie. centrale du Condros, où les deux systèmes inférieurs vien- nent rarement au jour, les plis ont une certaine régularité, et l’on voit une suile de collines longues et étroites, dirigées du sud-ouest au nord-ouest, formées par des selles de psam- imites el séparées par des espèces de vallées parallèles, for- mées de bassins calcaires ( voir la coupe ci-jointe ). Ces collines et ces vallées longitudinales sont traversées par d’autres vallées plus profondes, qui n’ont point de direc- tions constantes ni de rapport avec la nature et le relief du sol, et dont l'origine est beaucoup moins ancienne que le plissement, Dans quelques lieux, il y a au-dessus des bassins de cal- caire de Visé d’autres pelits bassins ou ilols de terrain houiller en stratification concordante avec les calcaires et les psammiles. Enfin , outre ces divers systèmes de roches qui consti- tuent l'ensemble du sol de la contrée, on y trouve aussides dépôts de sable, d'argile, de minerais de fer et de phta- nile, sur l'origine et le gisement desquels on est loin d'être d'accord , ce qui n’est pas étonnant , parce que ce gisement est extrêmement varié, et qu'il est fort difficile d'expliquer l'origine de ces matières selon les idées les plus générale- ment reçues. Celui des modes de gisement que l'on pourrait considé- rer comme normal, consiste dans des filons larges et irrégu- liers, ou plutôt dans des séries de pelits amas qui occupent des cavités placées en général vers le point de jonclion du calcaire et du psammile, mais plus souvent compris Lout à fait daus le premier que joignant au second, Le plus ( 312 ) 3 ordinairement, du moins lorsque les dépôts n'occupent pas uu espace considérable, on n’y voil point de stratificalion, et si, comme c’est le cas le plus fréquent, le dépôt se compose de sable et d'argile, la séparation n’a pas lieu par assise, mais l'argile constilue au milieu du sable des cs- pêces de filons ou de veines qui n’ont ni limites ni formes déterminées. On voit seulement le sable devenir successi- vement plus argileux , el l'argile redevenir successivement sableuse. Du reste, sauf ce mélange du sable et de l'argile, ces dépôls sont souvent remarquables par leur pureté, c'est-à-dire que l’on trouvera un amas où il n’y a que du sable blanc et de l'argile blanche , un autre où il n’y a que du sable jaune et de l'argile jaune; quelquefois ils sont rouges , et les dépôts où l'argile domine sont souvent gris. On ne voil aucune trace de fossiles dans ces dépôts, et si l'on y rencontre parfois des fragments pierreux, ils sont rares, sauf dans les parlies supérieures, où la matière de- vient ordinairement une argile jaune brunâtre, remplie de fragments de phtanite et de limonite. Quelquefois cette dernière substance, enfouie dans une argile ocreuse, de- vient très-abondante et occupe toute la cavité ou du moins la majeure parlie de la cavité. Dans ce dernier cas elle se trouve ordinairement dans le milieu, et les sables et les argiles forment les salbandes du dépôt ferrugineux. D'autres fois , surtout dans les lieux où, comme sur la bordure du Condros, les systèmes inférieurs aux psammiles viennent au jour, les dépôts qui nous occupent ont plus de ressemblance avec des filons proprement dits, ils cou- pent les bancs calcaires dans diverses directions; les parties concrélionnées et cristallines y sont plus abondantes, et, outre les concrétions de limonite, on y voit de la sperkise, de la galène, de la calamine, de l'allophane, de l'halloysite, de la barytine, ele. ( 313 ) Enfin lorsque les dépôts qui fout le sujet de cette note deviennent plus développés, ils présentent des couches distinctes et composent de vérilables bassins, souvent en forme de bateaux, dont les bords sont quelquefois fortement relevés et même renversés. Ces bassins donnent souventlieu à des exploilalions importantes, soit de minerais de fer, soit de terre de pipe. On voit dans ceux de cette dernière caté- gorie que les couches de bonne argile ou terre de pipe sont accompagnées de couches d'argile mélangée de sable, de sables quelquefois purs, el de terres noires ou argile mé- langée de lignite renfermant quelquefois des morceaux de bois transformés soit en lignite, soit en sperkise. Il n’est pas à ma connaissance que l'on y ail trouvé des fossiles animaux. Les bassins à minerais de fer ont à peu près la même composition ; la limonite y est, comme dans les autres dé- pôts , enveloppée dans une argile ocreuse et repose ordinai- rement sur une couche d'argile, de sable et quelquefois de phtanite. On y a trouvé quelques fossiles, notamment des crinoïdes et des leptènes. On voit que ces dépôts peuvent, d'après les termes em- ployés en géologie, étre considérés comme se trouvant en couches, en amas et en filons. Je crois cependant qu'ils ont tous la même origine; mais avant de rechercher quel peut avoir élé le mode de formation, voyons quelle à pu être l'époque de celte formation, question sur laquelle il y a beaucoup de divergence; car les ressemblances miné- ralogiques de nos argiles el de nos sables avec l'argile plas- tique de Paris les ont fait considérer comme tertiaires , tandis que M. Cauchy (1), frappé de la position inclinée (1) Mémoire sur La constitution géognostique de la province de Namur; tom, V des Mémoires couronnés par l'académie de Bruxelles. ( 314 ) L] LI , . La d'une partie des couches d'argiles, des rapports de celte substance avec les minerais métalliques el de la circon- slance que ceux-ci ne pénètrent pas dans le terrain houiller, les a considérées comme étant à peu prés contemporaines des dépôts dans lesquels elles sont intercalées. Je ne con- teslerai pas qu’il y ait des dépôts lerliaires sur les parties basses du massif houiller et anthraxifère qui approchent. du bassin de Bruxelles et de la Picardie. Mais lintime liaison de nos argiles et de nos sables avec nos malières métalliques, et la circonstance que l'on n'a pas encore trouvé de fossiles terliaires dans le Condros ni dans les autres parlies élevées du massif anthraxifère , me parais- sent écarter tout à fait le rapprochement avec les terrains lertiaires. Quant aux circonstances que nos matières mélalliques ne pénélrent pas dans le terrain houiller, et qu’elles s'insi- nuent dans les roches anthraxiféres qui forment les salban- des des filons, elles ne prouvent pas évidemment, selon moi, que ces malières soient plus anciennes que le Lerrain houiller. En effet , il suffit , pour concevoir la première de ces circonstances, de supposer que, au moment où se sont opérées el remplies les cavités qui renferment les dépôts métalliféres, le terrain houiller se trouvait dans un certain état de mollesse qui le mettait dans le cas de ne pas se fen- À dre aussi aisément que le calcaire, el c'est précisément ce que prouvent les plis que l’on voit si souvent dans le ter- rain houiller, comparés à l'état fracturé et aux cavilés que présentent les couches calcaires. D'un autre côlé, on sent que sur les parois des grandes fentes remplies par les filons, il a pu yavoir une infinité de fissures susceplibles de recevoir les particules métalliques, d'autant plus que tout nous porle à croire que Ja ruplure de ces cou-. im éaé nat ( 315 ) ches était accompagnée d’une forte émission de chaleur. Je suis loin cependant de nier qu'il y ait des lits d'argi- les contemporaines des terrains houiller et anthraxifère. Car ces terrains renfermant des schistes, qui ne diffèrent des argiles que par leur cohérence , et cette dernière pro- priété étant probablement due aux actions que ces couches ont éprouvées lors de leur relèvements, on sent, lorsque l'on fait atlention à l'espèce de bizarrerie avec laquelle les causes mélamorphiques ont agi, qu’il est très-probable que quelques-unes de ces couches ont échappé à l'effet de la cause qui a endurci les autres, ou, si l’on veut, qu'elles ont perdu postérieurement leur cohérence. Tout ce que je veux dire, c’est que les dépôts de sable, d'argile et de minerais dont j'ai parlé ci-dessus, ne sont pas conlempo- rains des terrains anthraxifère et houiller. On ne peul, en effet, contester qu’ils ne soient postérieurs au calcaire de Visé, puisqu'ils y forment des filons ; ils sont aussi pos- térieurs au plissement, puisqu'ils remplissent des cavités qui sont le résultat de ce plissement, que leur stratification n’est pas concordante avec celle des autres grands systèmes, et que leurs bassins ne sont pas embrassés par ceux de ter- rain houiller, comme ceux ei le sont par ceux de calcaire de Visé et ainsi de suite. On ne peut se prévaloir contre ces faits de la circonstance que quelques-uns de ces bassins ont des bords trés-relevés ou même renversés, car on sent qu'après le grand phénomène du plissement il a dû y avoir des affaissements locaux suflisants pour déranger la posi- tion de ces pelits bassins, sans compter les autres mouve- ments généraux que le sol a éprouvé depuis cette époque reculée , antérieure à la formation des vallées transver- sales. Si ces considérations prouvent, selon moi, que nos sa- ( 316 ) bles, nos argiles et nos minerais sont postérieurs au lerrain houiller , celles que M. Cauchy à fait valoir pour prouver leur ancienneté, annoncent au moins qu’elles ont suivi de très-près la formation @e ce Lerrain. D'un autre côté, il est bien probable que la plus grande parlie de ces matières sont arrivées au jour lors du plissement, el, comme les grès péciliens ou bigarrés, qui se trouvent sur la bordure orientale de notre massif de terrain ancien, n'ont pas subi les effets de ce plissement , il y a lieu üe croire qu'il s’est opéré à l'époque que j'appelle penéenne, c'est-à-dire à celle de la formation du Zechstein de la géognosie allemande, laquelle à suivi immédiatement la formation du terrain houiller. Nous rechercherons maintenant quel a pu être le mode de formation des dépôts qui font le sujet de cette note. On sait que l’on a cru pendant longtemps que presque tous les matériaux de l'écorce solide du globe avaient été dissous dans leseaux de la mer, sans être embarrassé de l'immense masse d’eau qu'il fallait pour tenir en dissolution une sem- blable quantité de matière terreuse , et sans se demander pourquoi les eaux, qui avaient déposé les matières des fi- lons, n'avaient pas enveloppé le globe terrestre d’une cui- rasse métallique. Aussi les progrès de la science ont-ils fait justice de celle doctrine, el l'on est généralement d’ac- cord maintenant pour admettre que les dépôts cristallins, qui forment la base de l'écorce terrestre, doivent leur cris- tallisation à un simple refroidissement, et que les malières métalliques des filons ont été injectées de bas en haut. Mais , d’un autre côté, un grand nombre de géologues pen- sent encore que Lous les sables et loutes les argiles pro- viennent de roches préexistantes, dont les débris ont été transportés et déposés par les eaux, comme le limon et le (Si) gravier de nos rivières. Or, il me semble bien difficile d'appliquer cette manière de voir aux sables et aux argiles dont nous nous occupons. Eu effet, si ces sables et ces argiles provenaient de la destruction d’autres roches, comment se fait-il que l’on ne reconnaît jamais dans leur intérieur de traces de ces roches ? Comment se fait-il qu'ils forment dés amas, lanlôt complétement blancs, tantôt complétement jaunes , landis que ces couleurs ne se pré- sentent que comme des accidents rares dans toutes les ro- ches antérieures, nou-seulement de la contrée, mais aussi des autres pays environnants? Si ces sables et ces argiles avaient éLé amenés par les eaux superficielles, comment se ferait-il que ces eaux auraient été choisir, pour opérer leur dépôt, les pelites cavilées qui se trouvent au point de jonc- tion du calcaire et du psammite, situées ordinairement à mi-côle des collines longitudinales, ct ne se lrouvent que dans le voisinage de ces cavités, au lieu de s'être placées, comme les dépôts alluviens et diluviens dont ‘la position peut, presque loujours, s'expliquer d'après les règles de l'hydrodynamique ? Si , au lieu de vouloir faire amener ces sables el ces ar- giles par les eaux superficielles, nous supposons qu'ils sont venus de l’intérieur, comme les matières métalliques des filons et comme M. d’Alberti l'a supposé pour les grès et les sables triasiques (1), leur position s'explique avec la plus grande facilité. Ils se trouvent dans le calcaire, au lieu d’être dans le terrain houiller, dans les psammites du Condros ou dans le système du poudingue de Burnot, parce (1) Monographie des bunter Sandsteins, Muschelthalks und Keupers. Siutigart , 1834. (318) que le calcaire ayant été, comme je l'ai déjà dit, plus dis- posé à se fendiller , leur a donné des facilités de passage qu'ils n’ont pas trouvées dans les systèmes où dominent les roches schisteuses et quarzeuses. Ils sont principalement vers le point de jonction des systèmes calcareux et quarzo- schisteux, parce que la pression des masses se faisant moins sentir dans les parties supérieures des bords des bas- sins que dans les parties plus basses, les cavités ont dû se maintenir en plus grand nombre dans ces parties que dans celles qui se trouvaient pressées par leur poids. Lorsque les éjaculations ont duré peu de temps, on ne doit voir au- cune stratification dans ces dépôts, mais un mélange sem- blable à ce qui a été indiqué ci-dessus. Si, au contraire, les éjaculations ont duré longtemps, leurs produits doivent présenter une stratification distincte, soit dans l'intérieur de la cavité, si celle-ci est considérable , soit sur le sol en- vironnant , si la cavilé est de petite dimension ; et ceci est encore en harmonie avec le résultat de l'observation. Eu- fin , en donnant celle origine interne à nos sables et à nos argiles, on évite une grande difficulté géogénique : celle de devoir leur attribuer une origine différente de celle des minerais dont ces matières sont les compagnes fidèles, on bien de supposer que ces minerais ont une origine diffé- rente de celle que l’on est assez généralement d'accord, maintenant, d'attribuer aux métaux des filons. D'un autre côlé, une fois que l’on admet la chaleur centrale, on sent que la continuation du refroidissement doit produire une continuation de la solidification de la masse fluide inté- rieure, Landis que l'observation de ce qui se voit dans nos usines, ainsi que dans les volcans, prouve que, quand une malière liquide passe à l’état solide, une partie de celle ma- tière se volatilise. Or, si un grand nombre de géologues (319 ) admeltent maintenant la volatilisation de la magnésie, ma- tière qui, dans nos laboratoires, est plus fixe que la silice, on peut aussi admettre la volatilisation de la silice dans les temps où se passaient les grands phénomènes géologiques. On concevra donc aisément que, si des gaz siliceux venaient à lraverser des masses d’eau, il pourrait se produire des réaclions chimiques qui précipiteraient cette silice, soit à l'état pur, soit à celui de silicates d’alumine, ou, en d’au- tres lermes, qui donneraient naissance à des sables et à des argiles ; de même que les eaux de cerlaines fontaines ac- tuelles précipitent du carbonate calcique, parce que l'acide carbonique qui tenait ce sel en dissolution se sépare lors- que les eaux arrivent au jour. Je sais bien que les partisans de l’opinion que je combats objecleront que rien n'autorise, dans l’état actuel de la science, à admettre la solution ou la volatilisation de cette grande quantité de silice et de silicates d’alumine, mais j'ai déjà eu l’occasion de répondre à cette objection : qu'il s’est passé, dans la nature, beaucoup de phénomènes que l'on ne peut reproduire dans nos laboratoires ; que, d’un autre côté , la dissolulion de la silice par les eaux n’est pas un phénomène qui soit encore étranger à la nature ac- tuelle, puisque les eaux thermales des geisers, en Islande, contiennent une cerlaine quanlilé de celle matière, qu’elles déposent sous la forme de sable ou sous celle de concré- tions. On sait aussi que nous rencontrons quelquefois, dans la nature, de la silice et des silicates dans ,un état complet de mollesse, et qu'enfin on trouve moyen, dans nos laboratoires , à l’aide de certaine combinaison, de rendre la silice volatile. On aura remarqué qu'après avoir indiqué , au commen- cement de cette note, les phlaniles comme élant aussi ( 329 ) des compagnons fidèles des sables et des argiles, je me suis abstenu d'en parler, ce qui provient de ce que celte sub- slance mérite quelques observations particulières. Je préviendrai en premier lieu, que je me sers ici du mot phtanite, pour désigner l’ensemble des malières que les habitants du Condros nomment clavia , quoiqu'il n'y ait qu'une partie de ces malières qui appartiennent à la modification de quarz à laquelle Haüy a donné le nom de phtanite, et qu’elles présentent une foule de variations, en passant du phtanite au jaspe gris, au jaspe rougeûtre, au silex corné, à la meulière, au pyromaque, au quarz, au grés, au psammite, à la limonite, à l’oligiste rouge, au schiste, à l'ampélite, etc. D'un autre côlé, ces matières sont une preuve bien re- marquable que la nature minéralogique des dépôts est quelquefois plus en rapport avec leur posilion géographi- que qu'avec leur ordre chronologique, ou , en d’autres ter- mes, que la même nature de roche a de la tendance à se reproduire dans les mêmes lieux pendant une longue suite de temps; car nous allons voir que ces phtanites se relrou- vent dans presque tous les dépôts successifs qui constituent le sol de la contrée qui nous occupe. Ils se montrent d’a- bord dans le plus ancien de ces dépôts , c’est-à-dire dans le poudingue de Burnot , où ils sont à l’état de fragments an- guleux ou blocaux. On les trouve ensuite, sous la forme de rognons, dans le calcaire de Givet. J'ai des molifs de soup- çonner qu'ils se rencontrent, en couches schistoïdes, dans le système des psammites du Condros. Ils se présentent fré- quemment, sous la forme de rognons et sous celle de bancs minces, dans le calcaire de Visé. Ils composent ordinaire- ment la partie inférieure du terrain houiller; ils sont alors en banes schistoïdes et y passent souvent à l'ampélite et an ( 321 ) schiste gris. Enfin ils accompagnent presque toujours les argiles, les sables et les minerais qui font le sujet de cette note, mais leurs rapports avec ces dépôts ne sont pas très- bien déterminés. Je les considère comme étant souvent postérieurs aux sables el aux argiles, mais je n’oserais assu- rer que ce soit une chose constante. Toutefois ils ne sont pas mélangés avec les vrais sables et les vraies argiles, mais ils se trouvent de préférence engagés dans des dépôts d’ar- giles ocreuses et sableuses qui recouvrent les amas de sa- ble et d'argile et qui, en s'étendant sur le sol environnant, forment ordinairement la base de la terre végétale qui re- couvre le calcaire de Visé. Ils paraissent avoir plus de liai- sons avec la limonite à laquelle ils se lient par une série de passages ; ils lui sont quelquefois inférieurs. Ces matières sont beaucoup plus variées que cales qui se trouvent dans les calcaires, elles sont comme les meuliéres des environs de Paris, en fragments anguleux souvent trés-petits, et passant quelquefois à des blocs considérables. Elles renfer- ment parfois des géodes tapissées de cristaux de quarz blanc ou limpide; d'autres fois elles sont presqu’entiérement composées de tiges de crinoïdes et ont alors une texture très-celluleuse , parce que l’intérieur de ces tiges forme une espèce de Lube traversé par un axe mince auquel sont altachées des rouelles qui laissent entre elles de grands es- paces vides rappelant les cellules des meulières. Les rapports des phtanites avec les minerais de fer, les argiles et les sables me persuadent qu'ils ont la même ori- gine, en ce sens qu'ils proviennent également d'émanations intérieures, mais leur état cohérent annonce qu'ils ne sont pas le résultat de précipilations instantanées comme celles que je suppose pour les argiles et les sables; ils doivent, au contraire, provenir de molécules qui conservaient leur état Tom. vin. 22 ( 322 ) de dissolution lors de leur arrivée au jour, el qui se sont réunies d'après les lois de l’aflinité. La quantité de ces mo- lécules, qui se sont subslituées aux matières qui compo- saient les liges de crinoïdes, prouve que celte opération a êté fort lente, puisqu'il a fallu que les crinoïdes aient eu le temps de croître sur ce sol et ensuile de se pétrifier. Quant à la cause qui a pu donner aux phtanites la forme de pelits fragments anguleux, enfouis dans un dépôt argilo-sableux, elle est fort difficile à concevoir; peut-être que cet état est dû à la tendance qu'ont cerlaines matières siliceuses à se fendiller, combinée avec les agilalions que le sol a éprou- vées postérieurement ? Notes géologiques sur da province de Minas Geraes au Brésil ; par P. Claussen, de l'Institut brésilien. 1841. La province de Minas Geraes au Brésil, si intéressante par ses productions minéralogiques, esl jusqu’à présent trés-peu connue; les savants naturalistes Martius el S'-Hi- laire l'ont visitée en botanistes, et M. d'Eschwege la dé- crivil à une époque où la géologie était encore dans son enfance; l’auteur de ces notes a eu, par un séjour d’une vinglaine d'années, l’occasion d'examiner beaucoup de fails intéressants, entre autres le problème relatif au gise- ment vérilable du diamant, de l’euclase et de la lopaze, et de découvrir des cavernes à ossements fossiles. Ces noles étaient plutôt destinées à accompagner les envois de roches, de minéraux et de fossiles que l’auteur à faits au muséum de Paris et à d'autres établissements, qu'a figurer dans des annales scientifiques; et le temps qu'il se proposail de passer en Europe étant près d'expirer, ne Bulletinsde l'Academre.. Tome. VII, 17° partie, page 322. Idée de la constitution géoynostique dx’ Condres. v. Y. Positon des dépôts de sables, dergiles de minerais et de phtanites. H + AS * + Cas 2 (323 ) lui a pas laissé le loisir de les présenter sous une forme plus convenable pour être insérées dans un recueil aca- démique ; mais l'intérêt des objets qu'il traite dans ces notes lui fait espérer qu’on lui pardonnera la confiance qu'il à eue de les publier. Note sur le Terrain Gneissique. Le terrain gneissique constitue au moins une sixième partie du sol de la province, On y trouve quelquefois des filons de pegmatite avec l’émeraude bleue (Minas Novas). Mais il n’y a aucune exploitation d’or ni d’autres métaux dans le gneiss. Note sur le Terrain Micacique. Le groupe micacique repose sur et passe dans le gneiss. J1 couvre au moins une sixième parlie du sol de la province de Minas. L'or s’y trouve : A. Dans de grands amas couchés auriféres ({iegende stockwerk) ; ils sont composés de quartz ferrugineux, fer sulfuré et arsenical, spath calcaire et d’arragonite (Morro velho, Papa farinha, Cuyaba, Santa Rita, Bella fama, elc., elc). Le minerai n’est pas très-riche , mais son extrême abondance et la facilité d’être presque toujours exploité en carrières et à ciel ouvert, rendent ces mines très-abon- dantes el productives à leurs propriétaires, qui ne courent pas autant de risques que ceux qui en ont de plus riches, mais plus incertaines de produits. B. Les couches inférieures de ce terrain contiennent l'or dans de petits filets et veines quarlzeux, qui sont disséminés ça et là dans les micaschistes phylladiens (Morro das ( 324 ) Almas, Pinheiro, Itacolumi de Marianna, Piranga, Bento Rodriguez, Antonio Pereira, Lagoa Dourada, Prados, Ba- nana], Congonhas do Campo, Goyabeïra, S. José d’Elrey, S. Joao d'Elrey, Paracalu et plusieurs autres endroits). Quoique les veines soient quelquefois assez riches, l’ex- ploitation de ces mines est presque toujours ruineuse pour le propriétaire (Morro das Almas, Piranga, Ourofino), et spécialement quand on est obligé de travailler dans des galeries souterraines; car, comme les veines n’ont presque jamais une direction constante, on est toujours obligé de travailler au hasard. Quelques mineurs suivent une autre manière d'exploiter, ils abattent de grandes parties de montagne avec de l’eau, qui en même temps sert au la- vage de l'or. Celle manière est plus avantageuse, mais pas loujours possible, à cause de la dureté de la roche ct autres circonstances qui peuvent en empêcher l'appli- calion. C. La partie supérieure de ce lerrain contient encore de l'or dans des couches quarlzeuses (Louis Soares, Rossa granda, Morro vermelho, Vira Copas, Alto de Pires, Bahu et plusieurs autres endroits). Presque toutes les mines qui y sontexploilées sont productives à leurs propriétaires, quand leur profondeur ou l’eau n’en rendent pas l'exploitation très-difiicile. Le plomb sulfuré se trouve avec l'or dans de petites veines quartzeuses du micaschiste (Soumidouro , Goyabeira). On trouve le plomb chromaté et chromé dans un sléaschiste (Goyabeira). Il y a à Goyabeira, dans les micaschistes phyl- ladiens des amas d’un chlorite avec octaèdres de fer oxy- dulé. Dans le voisinage de ces amas, le micaschisle se change en un sléaschiste, Une couche d'ilacolumite de- vient argileuse, et c'est seulement quand ces roches mon- â ] tirent une modification semblable, qu'on y trouve le plomb chromalé et chromé an lieu de galène. (7oy. la coupe.) La wawellite? se lrouve lapissant les crevasses du mi- caschiste phylladien, fracturé par un dyke de diorite à Iiacolumi de Marianna. Pour exploiter les pelites veines quartzeuses aurifères qui se trouvent dans le micaschiste de cet endroit, on a fail une coupure de près de cent pieds de profondeur au milieu de la montagne; cela facilite la vue d’un dyke de diorite de près de deux mètres de gros- seur, qui s'élève verticalement presque jusqu’à la super- ficie. Le micaschiste est très-fracturé el crevassé par le dyke, el son contact le fait changer d'aspect jusqu’à la distance d’un mètre de chaque côté. Toutes les erevasses sonl Lapissées par la wawellile ? en partie cristallisée. (og. la coupe.) Le tilane-anatase se trouve en filons quartzeux dans le micaschiste phylladien {Arrayal velho près Sabara, Bromadlo.) Les améthystes el les tourmalines vertes se trouvent dans le micaschiste (Riopardo, Minas Novas); l'itacolu- ile flexible se lrouve en lits peu épais dans le micaschiste phylladien (Ouro preto, Marianna, ete., ete.). Note sur le Groupe Quartzique. L'itacolumite (micaschiste quartzeux) repose sur et al- terne quelquefois avec les schistes du terrain micacique. Il est très-régulièrement stratifié, Ses couches, séparées par des lits de phyllades peu épais, sont souvent fractu- rées, mais trés-rarement un peu contournées, Elles sont coupées par des filons quartzeux souvent aurifères (Ouro Preto, Lavraseca, etc., etc. ), avec l'or et le fer arsenical au- rifère (Ouro Preto, Marianna , S. Anna, S. Sébastiào, etc.), ( 326 ) l'or, avec l’antimoine, bismuth, plomb et fer sulfurés ( Catta Branca , S, Vincento ). Les filons de Catta Branca et S. Vincento s’approfondissent dans leterrain micacique. L'i- tacolumite contient aussi des couches auriféres, quelquefois composées de tourmaline, quartz et fer arsenical (Passa- gem de Marianna, etc.). Ge minerai est nommé carvoeira à cause de sa couleur noïre. Les exploitations d’or qui exis- tent dans l'ilacolumite sont en général productives, quand la roche n’est pas extrêmement dure. Note sur le Groupe Traumateux. Ce groupe, dont la siratification est concordante avec celle de l’itacolumite sur lequel il repose, est composé de quatre roches, savoir : 1° les phyllades; 2° les sidéro- christes; 3° les anagénites ; 4° les calcaires. Les deux pre- nières constituent souvent des terrains indépendants ; les deux dernières existent seulement en couches subordon- nées aux autres; mais toules ces roches allernent entire elles indistinctement; ce qui m'a obligé à les réunir toutes en un même groupe. Les phyllades sont bien plus répan- dus que les sidérochristes. Les Lerrains où ils dominent seuls ou avec des couches subordonnées d’anagénites et calcaires ne sont pas aurifères. On y trouve des couches et amas d’une roche chloriteuse, ferrugineuse, quelquefois teinte en noir par le manganèse. Elles sont, autant que j'ai pu l’observer, déposées dans le sens de la stratification des phyllades; mais je pense que c’est probablement une ro- che postérieure introduite par une espèce d'épanchement peut-êlre boueux. Celte roche contient des nids (appelés par les mineurs panellas), et des petites veines d’une malière blanche, argileuse et talqueuse (lithomarge ? ), dans les- Sn Le - w# ke ,* 2: (2327 ) quelles se trouvent enveloppés pêle-mèle des cristaux pour la plupart brisés de quartz, fer oligiste, fer lilané, mica, topaze el euclase. On trouve dans ce même Lerrain des dy- kes véritables d’unc espèce de bol ou argile ferrugineuse qui s’est épanchée sur le terrain. (Voyez la coupe.) Les sidérochristes loin d'occuper une aussi grande étendue de terrain que les phyllades, sont toujours plus ou moins aurifères (Gongosoco , Gocaes , Ilabira do Matto Dentro, Inficionado, Cattas Allas, Catta Preta, Antonio Pe- reira, Condonga, Brucutu, etc). C'est la roche de prédilec- tion des mineurs d’or, qui la nomment jacutinga. Les exploitations sont généralement profilables aux propriétai- res, quand la profondeur des mines ou l’eau ne rendent pas les travaux trés-dispendieux. L'or y existe en couches mê- lées avec du fer oligiste micacé, un peu d'oxyde noir de manganèse, de quartz et de mica lalqueux. On trouve des couches d'or de deux à trois pouces d'épaisseur. On a tiré d’une couche semblable, en 1829, à Gongosoco, 192 livres pesant d’or en un jour. L'or qu’on trouve dans le Sidéro- christe contient généralement du palladium en propor- tions variables dans différentes mines ; l'or du Gongosoco en contient communément 7 à 10 p. °7.,et l'or de quelques mines des environs de [tabira do Matto Dentro de 40 à 50 p. ,. On ne trouve jamais de pyrites dans les sidérochris- tes. Ils renferment peu ou pas de filons. Les couches d’anagéniles sont quelquefois auriféres, quand elles reposent immédiatement sur l'ilacolumite (ouro fino, Chapada). Quand elles sont mêlées aux couches de sidérochristes, elles sont trés-riches en or (Taquaril). Les calcaires ne contiennent d’autres métaux que quelques cristaux de cuivre sulfuré (Timbompeba) et le fer oligiste et oxydulé. (328) L'or qu'on extrait de divers groupes de terrains dans la province de Minas, est à peu près dans les proportions sui- vantes : Sur 100 parties : Le groupe alluvial donnes h. mioi xtltioo%#008 — diluvial HT Lol nue die LES No MONTE —"1 traumateux © — 0.1 UN MOD — quartzeux me ON PRIE ER ut vob (De — micacique EMILE, MON GE I RE 100 La quantité d’or qu’on extrait annuellement peut être estimée à 10 ou 12 mille marcs. Note sur le Terrain de Transition. Le terrain calcareux de transition est composé de cou- ches à peu près horizontales de phyllades argileux, pé- - trosiliceux et macignos. Elles contiennent, spécialement dans leurs assises inférieures, des couches puissantes de calcaire noir et gris. Presque toutes les inégalités de ce terrain sont dues aux effets de la dénudation, et cela donne un aspect tout particulier au pays, en formant de grands plateaux sur des montagnes cotoyées de terrasses. Ces pla- teaux, que les habitants du pays nomment faboleiros, et quelques voyageurs, erronément, je pense, savannes , sont en général secs et arides , et couverts d’une végétation ra- bougrie, On y trouve parfois des dépressions que les habi- tants nomment varedas, el qui paraissent avoir élé d'anciens lacs; elles contiennent des amas de galets dont quelques-uns dérivent de roches dont les analogues en place se trouvent à de grandes distances. Elles donnent presque toutes naissance à ( 329 ) à quelques petiles sources d’eau qui servent aux besoins des habitants. Ce terrain constitue à peu prés le tiers du sol de la province de Minas Geraes. Dans les macignos et phyllades, on trouve fréquemment du fer sulfuré cubique, et quelque- fois des veines quartzeuses avec tilane anatase (Gurvello, Extrema). Dans les calcaires il y a des filons de quartz avec du plomb sulfuré (Real Mina d'Abaéthé, Fazenda do Carmo). C'est aussi dans ces calcaires qu’on trouve les cavernes à os- sements fossiles. Je n’ai jusqu’à présent pas pu découvrir de fossiles ni d’or dans ce terrain. Note sur le gisement du Diamant dans le grès rouge ancien. Les grès rouges reposent Sur et passent dans les maci- gnos et phyllades du terrain de transition, avec lesquels ils ont une stratificalion concordante ; ces grès prennent quel- quefois l'aspect de l’itacolumite (je nomme cette roche provisoirement gres pseudomorphosé ou grès itacolumite, pour le distinguer du vrai itacolumite, roche qui équivaut au micaschiste), changement dû probablement au voisi- nage des roches plutoniques. Je pense que les grenats py- ropes, peridots, fer Litanifère, granuleux, etc., qu'on trouve entre les cascalhos diamantifères, dérivent de ces derniers, Les grès rouges doivent avoir couvert une grande étendue de lerrain; mais, à cause de leur mollesse et de leur peu de cohérence, ils ont été très-facilement détruits par les courants d’eau qui ont creusé les vallons profonds qui sé- parent les lambeaux qui existent encore entiers, et qui cou- ronnent les montagnes de macignos. Leurs débris, mêlés avec ceux des autres terrains, forment le dépôt diluvial dia- mantifére. ( 330 ) J'ai trouvé dans le grès l'empreinte d'une partie de co- quille univalve marine, mais en si mauvais élat que je n'ai pu la déterminer {elle est déposée au musée de Rio de Janéiro). Ge terrain ne contient ni or ni platine(1). Les pail- lettes, auxquelles on avait donné le nom de platine à l'A- baéthé, sont de petites paillettes de galène. L'or qu'on trouve dans les cascalhos diamantifères du Serro do Frio, dérive des détritus du véritable itacolumite, du sidéro- christe, elc., qui se trouvent mélés dans les cascalhos. Les fragments de cette dernière roche se trouvent parfois si abondants dans les cascalhos diamantifères du Serro do Frio, que M. d’'Eschwege l'a supposée être le gite du diamant. Dans les districts diamantifères du Serro do Frio, le grès rouge est pour la plus grande partie détruit. On trouve celui qui reste non-seulement sur le terrain de transilion , mais aussi immédiatement sur les terrains trau- maleux el quarlzeux. Il est quelquefois difficile de le dis- linguer de ce dernier, si on n’observe pas sa stralification contraslante. Le Lerrain diamantifére déjà connu, s'étend dans les provinces de Minas et de Saint-Paul , depuis le 16° degré jusqu’au 26° sud. Quand les diamants disparaissent sous cette dernière latitude dans la province de Saint-Paul, on commence à trouver les schistes bitumineux qui con- tiennent la houille dans la province de Sainte-Catherine. Dans le nord de la province de Minas, le grès rouge est couvert par une formation calcaire que je juge équiva- lente au groupe jurassique, el qui se trouve elle-même recouverte de marnes gypseuses avec sel marin. Dans tous (1) Le platine qui existe à l’Itambé et dans quelques autres endroits, se trouve entre des débris de sidérochriste et d’autres roches du terrain traumateux. ( 331 ) les endroits de ce dernier terrain où les vallées ont été creusées assez profondes pour que le grès rouge soil mis à découvert, on trouve encore des diamants dans les rivières. (Rio Acary,elc.) Ce fut au commencement de 1839 qu'on découvrit les diamants en place dans le grès psammite du Serro do Sanlo- Antonio de Grammagoa. Cette montagne est composée de couches assez puissantes de grès, qui ont parfois l'aspect de l'itacolumite ; mais leurs couches très-peu inclinées , re- posant immédiatement sur les macignos (terrain de transi- tion), ne laissent aucun doute sur leur identité avec les grès psammitiques d'Abaéthé. Les premières personnes qui les découvrirent en tirérent beaucoup de diamants, parce que la roche élait assez molle; mais, dans la profondeur, elle devient plus dure et par conséquent plus difficile à exploï- ter. Le grand nombre de personnes qui accoururent de tous côtés (plus de 2,000 personnes), et qui travaillèrent sans ordre ni plan, fit ébouler une partie de la montagne , dont on lire encore profit en en broyant les débris pour en ex- traire les diamants. Les échantillons de roches avec des diamants ne sont pas lrés-rares ; mais les mineurs en de- mandent cependant des sommes considérables , parce qu'ils pensent gagner davantage en les broyant tout à fail pour trouver les gros diamants, que leur imaginalion échauflée leur fait croire y exister infailliblement. Si l’acheteur est uu étranger, encore une raison de plus, pensent-ils, parce : que celui-ci doit connaitre ce qu'il y a dedans, et ils ne peuvent pas comprendre qu’on offre une somme assez con- sidérable par pure curiosité. Les diamants se trouvent em- pâtés dans le grès psammite; dans le grès itacolumite, ils sont quelquefois entre les feuilletles de mica, presque comme les grenats dans le micaschiste. (Il existe au musée ( 332 ) de Rio de Janéiro un assez gros diamant arrondi, qui porte les empreintes de grains de säble très-distinctes.) Parmi les échantillons que j'ai vus, il s'en trouve un en possession de M. Mallard, français établi à Ouro Preto ; c'est un pelit morceau de grès pseudomorphosé, ayant presque l'aspect de l’itacolumile, de deux pouces de lon- gueur sur un de largeur ; il contient un diamant pesant à peu près deux grains, et crislallisé en oclaèdre arrondi. Le propriétaire m'a demandé 3,000 francs pour cel échantil- lon!!!! Un autre échantillon appartient à un négociant brésilien à Rio de Janéiro : c’est un morceau de grès jaunà- tre gros comme le poing ; il conlient deux diamants, dont l’un à peu près du poids d’un carat, l’autre d’un grain. Tous deux sont cristallisés en oclaèdre primitif parfait. On m'a assuré qu'on avail remarqué que tous les diamants qu'on lrouve dans le grès ilacolumite, sont à angles el aré- tes arrondis, el qu’au contraire, ceux que l’on trouve dans le grès psammite, sont des cristaux parfaits. Si ce fait se vérifie et se trouve constant, il faut supposer que la même cause qui a pu changer le grès en itacolumite a aussi agi sur les diamants. Comme j'avais déjà envoyé au musée de Paris, en 1838, des échantillons de grès rouge , en l’indi- quant comme le gîle présumé du diamant, je vais exposer les motifs qui m'ont conduit à celle supposilion, que les dé- couvertes postérieures ont pleinement confirmée. Le gise- ment primilif du diamant élant un problème que j'ai beaucoup désiré de résoudre, j'ai depuis plusieurs années mis beaucoup d'attention à étudier les débris minéralogi- ques entre lesquels on trouve communément celle sub- stance rare. Je remarquai d’abord que les galets qui se trou- vaient constamment dans les cascalhos diamantiféres , élaient: 1° itacolumite; 2° un grès que je prenais alors n COTES (333) pour une variété de l'itacolumite ; 3° quelques fragments de jaspe ; et je reconnus que tous les autres minéraux qui s'y trouvaient étaient tout à fait accidentels. Je jugeai alors l'itacolumite (micaschiste quartzeux) être le gîle du diamant , ne pouvant pas facilement expliquer son absence totale dans presque tous les endroits où celte roche était trés-développée. En 1836, faisant un voyage sur la rive gauche de Rio San-Francisco , dans le but d'examiner les salines qui s'y trouvent, je résolus d’abord de visiter le district diamantifère d'Abaéthé. En y arrivant, j’examinai les cascalhos diamantifères de celte rivière, que je trouvai composés à peu prés ainsi : “/s de galets et morceaux angu- leux de macignos et phyllades pétrosiliceux; */s de grés psammile et jaspe; ‘/s de grès itacolumite; ‘/s de sable quarlzeux avec quelques grains de ménakanite, péridot, grenatls, etc. La présence d'une aussi grande quantité de macignos n’est pas étonnante, parce que le lit de la rivière est creusé dans celerrain, qui domine aussi dans tous les environs jusqu’à une grande distance. Ce qui me frappa davantage fut la présence d'une quantité aussi considérable de galets de grès ilacolumile, que je pris alors pour de l’itacolumite vrai (micaschiste quartzeux) , lequel je ne connaissais en place qu’à une distance de 50 lieues de là. Je commençai à croire que le terrain de macigno pouvait reposer sur l'itacolumite, et que celui-ci devait quelque part exister à découvert dans les ravins profonds que les eaux avaient creusés dans le terrain de transition. Malgrémes recherches je n’ai trouvé que ce dernier. Je commençai alors à gravir les monta- gnes : mon étonnement ful grand en trouvant déposés, çà et là, sur les Lerrasses qui les coloient, des galets et mor- ceaux d'itacolumite, du grès et du jaspe, etc. Enfin, sur la (334) hauteur , je trouvai des couches de grès psammite reposant sur le terrain de transition, avec lequel elles ont une stra- tification concordante, et dans lequel elles passent graduel- lement. Ces grès contiennent parfois des veines de jaspe et de jaspe agate, el dans les mêmes couches ils changent quel- quefois subitement d'aspect et de structure, en prenant ceux de l’itacolumite vrai (micaschiste quartzeux). Je re- connus done à l'instant l’origine de ces galets, que j'avais trouvés comme essentiels aux cascalhos diamantifères, et je fus forcé d'admettre l'existence de l’ilacolumite secon- daire postérieure au terrain de transition, et je le supposai alors être le gîte primitif du diamant, ce qui est à présent confirmé. En appelant cette roche grès pseudomorphosé ; je cherchai à expliquer sa présence dans ce lerrain ; jugeant aussi nalurel le changement du psammitle en micaschiste quarlzeux , composés Lous deux de quartz et mica, que le chângement de la craie en marbre cristallisé. Les diamants ne se trouvent jamais enveloppés d'une croûle terreuse comme quelques auteurs l'ont écrit. Sa su- perficie est quelquefois raboleuse; mais le plus souvent lisse. Le diamant est très-facile à reconnaître en le mettant dans l’eau ; car il y conserve lout son éclat, ayant l'appa- rence d’une bulle d'air, tandis que toutes les autres pierres précieuses le perdent. Il est incompréhensible que le gouvernement brésilien n'ait jusqu’à présent donné aucune allention à une décou- verle aussi intéressante. Il paraîl qu’il n’est pas pénétré de toute l'importance de connaître posilivement la roche pri- mitive du diamant, qui, une fois connue, peut amener à beaucoup de découvertes semblables à celle de Santo-An- tonio de Grammagoa, et faire utiliser les cascalhos an- ciennement lavés, en ramassant et broyant les galets de Le LA ( 335 ) celle roche qui s’y trouvent; et il est probable qu'à l'ave- nir on pourra extraire bien plus de diamants qu'on n’a fait jusqu'à présent, el cela devra nécessairement influencer beaucoup sur leur valeur qui baissera en proportion. Note sur les Terrains Clysmiens. Les mineurs brésiliens distinguent les dépôts quicontien- . nent l'or et le diamant par les dénominations suivantes : a. Groupiara : galets, sable, etc. (diluvium), qui se trouvent sur les montagnes et qui semblent indiquer les traces de cours d’eau qui n'existent plus à présent. b. Burgalhao : petits fragments anguleux de roche, qui se lrouvent sur la surface du terrain, et qui provien- nent des débris de la même roche. e. Cascalho : sable et galets mélés avec l'argile qui se trouve dans les lits des rivières, torrents et lacs actuels. d. Tahoa-canga, ou Tapanhoa-canga : quand le cas- calho, burgalhao où groupiara sont réunis par un ci- ment ferrugineux, formant un conglomérat plus ou moins dur. Une grande partie du ciment qui forme ces conglomérats dans le terrain traumateux doit dériver de dykes de ma- tières argileuses et ferrugineuses, qui se sont épanchées sur celui-ci, probablement en état boueux, et il est possible que quelques-uns de ces conglomérats se soient formés à l'époque de ces épanchements. Le dépôt diluvial de Minas est composé de sable et de galets dont les plus grands ont rarement plus d'un pied cu- bique de grosseur, Ilssont toujours déposés immédiatement sur la roche el communément recouverts d'une couche d'ar- gile limoneuse, Ils paraissent avoir été déposés par des ( 336 ) courants d'eau , qui suivaient le plus souvent la direction des cours des rivières actuelles. On les trouve plus abon- dants sur la pente des montagnes, au côlé des vallées lon- giludivales et dans les défilés des montagnes que sur les hauteurs. Ils sont auri- ou diamantifères seulement dans le voi- sinage du terrain qui produit ces substances. Le Rio das Velhas, qui prend naissance dans un terrain extrêmement riche en or, coupe dans son cours successivement les Ler- rains micaciques, quarlzeux, el lraumateux, el entre ensuite dans celui de transition non aurifére. Ses cascalhos allu- viens aurifères sont encore exploitables sur ce dernicr, jusqu’à la distance de 10 lieues : plus loin les paillettes d'or, charriées par les eaux de cette rivière, deviennent de plus en plus rares, et 10 lieues plus bas on n’en trouve pres- que pas; 1l faut encore observer que les eaux de toutes les rivières tributaires de sa rive droite viennent des terrains aurifères et que leurs eaux doivent certainement charrier quelques paillettes d’or. Le même cas arrive avec les dépôts diluviens; ils sont riches près des terrains auriféres el de- viennent graduellement pauvres en s’en éloignant. Je pense que presque Loutes les rivières qui charrient de l'or, doi- vent couper des terrains auriféres ; et quand ce métal pro- vient de dépôts diluviens, ceux-ci se sont formés aux dépens de terrains aurifères existant dans le voisinage. Note sur les Cavernes à Ossements. Dans les calcaires de transition de la province de Minas, on trouve un grand nombre de cavernes. Presque loutes contiennent des ossements d'un grand nombre d'animaux, lantôt d'espèces vivant actuellement , tantôt d'espèces qui ( 337 ) n'existent plus. Les restes de ces dernières se trouvent par- ticuliérement dans une couche limoneuse, qui parfois est couverte d’une croûte de stalagmite, Ordinairement on ne trouve pas plus d'une couche dans la même caverne, qui contient des ossements d'espèces éleintes : cependant j'ai irouvé dans quelques cavernes deux et dans une jusqu’à sept couches séparées par des croûtes de stalagmite, On lrouve parfois dans les dépôts limoneux des galets; mais communément des fragments anguleux de la même roche calcaire dans laquelle les cavernes sont creusées. Quelque- fois on trouve encore des brèches calcaires qui remplissent les feules et cavités de la roche contenant aussi des osse- ments fossiles. Les animaux qu’on trouve dans quelques cavernes, paraissent y avoir vécu ; dans d’autres ils doivent y avoir élé apportés par des animaux carnassiers, et dans quelques-unes, ils y auront péri en y tombant par hasard. Les dépôts limoneux contiennent parfois aussi des coquil- les terrestres el fluvialiles qui me paraissent identiques avec celles qui sont actuellement vivantes, Je n’ai trouvé qu'une fois,entre les ossements d’un animal d'espèce éteinte (Platyonyx Cuvierii), des fragments de poterie qui étaient couveris d'une couche mince de stalagmite. Le terrain ne paraissait nullement remué. L'animal était si bien conservé que même les ongles d’un pied de devant étaient encore entiers. Les morceaux de poterie se trouvaient sous et entre les ossements (1). Dans une roche calcaire, près de Lagoa Santa, j'ai trouvé dans une fente des osse- ments d'une espèce très-grande du genre Mégathère. Cet animal ne paraît nullement avoir élé couvert d'aucune (1) Une grande partie de cet animal et quelques échantillons de pote- rie existent au musée de Paris. Tow. vrrr. 23 (338) armure osseuse. Les morceaux d’une telle armure qu’on lui . a atlribués, appartiennent à l'animal d’un genre tout à fait, différent, Hoplophorus, dontnous avons trouvétrois espèces. L'armure d’une espèce (H. Clausenii) qui existe dans le . musée de Berlin (trouvée par M. Sellow et moi aux bords de l'Arapéy près d'Uruguay dans le Cisplatina, en 1826) a été attribuée au Mégathère, que je pense être assez lourd sans une enveloppe semblable. Dans la caverne de Maquinés, j'ai trouvé entre les restes d’antilopes les ossements d’un animal qui se rapproche beaucoup du Mégalonyx (Mega- lonyx Maquinensis); cet animal paraît avoir eu des con- crélions osseuses dans sa peau, et il lie de cette maniére les Pachydermata et les mammifères à enveloppe osseuse. Les ossements d’antilopes que j'ai trouvés dans celte même caverne, paraissent n'avoir tout au plus appartenu qu’à une vinglaine d'individus. Je les ai trouvés par monceaux dé- posés çà et là dans la partie supérieure d’un dépôt limo- neux appartenant chacun à un individu. Comme ces ani- maux vivaient vraisemblablement en troupeaux, etavaient la même coutume que les cerfs et autres ruminants de venir lécher la terre salpétreuse quise trouve à l’entrée de la ca- verne, il est probable qu’étant assaillis par une inondation, ils se soient sauvés jusqu’au fond de la caverne, où ils se sont noyés, et leurs corps, flotiant quelques jours sur l’eau, ne se sont pas enfoncés ayant que la vasene fût déja déposée. Comme beaucoup de personnes ont été embarrassées pour expliquer la cause d’une très-grande quantité d’osse- ments des rongeurs et d’autres petits animaux qu’on trouve fréquemment dans les cavernes et les brèches, je vais rap- porter le fait suivant, qui, peut-être, jetera quelque lu- miére sur cet objet. Dans les calcaires du terrain traumateux, il y a près de Dr NO PT RS ( 339 ) Caxoeira do Campo quelques pelites caverngs qui ne con- tiennent pas d'ossements fossiles d'espèces éteintes ; mais dont une est remarquable par la grande quantité d’ossements modernes qu'elle renferme. Les ossements, qui dérivent spécialement de petits Rongeurs, Didelphis et Chauve-sou- ris , couvrent Loul le sol et forment çà et là des monceaux à quelques endroits de plus d’un pied de profondeur. Les plus anciens, qui sont les plus au fond , sont à demi-pour- ris, et commencent à former une espèce de terreau ani. mal ; dans une poignée que je pris au hasard, je trouvai, sans compter les autres ossements, plus de 700 mâchoires de ces petits animaux. On peut par cela juger du grand nom- bre qui doivent avoir péri pour former un dépôt de &0 pieds cubiques ; tous ces animaux ont été tués el apportés par des hiboux qui existent et fond leurs nids dans cette ca- verne ; Loutes les Lêtes qu’on trouve ont un trou au crâne par lequel ces oiseaux ont l’habilude de manger la cervelle; puis ils les avalent entièrement, et quelque temps après, ils en vomissent les ossements. J'ai tué un de ces hiboux (Sérix perlata) qui, avant de mourir , vomit les ossements de deux rats. Je peuse que l'opinion attribuant à des oiseaux sembla- bles les amas d’ossements analogues à ceux-ci qu’on trouve dans la caverne de Kirkdaleet dans beaucoup d’autres, estau moins aussi vraisemblable que celle du savant M. Buckland, qui suppose que les hyènes mangeaient des rals ; mais sans pouvoir expliquer comment ces animaux , qui vivent d'os, n'avaient pas pu digérer ceux de ces petits animaux. (Re- liquiæ antediluvian®æ, pag. 34). C'est cet excellent ouvrage (que m’a donné en 1831 mon ami regretté feu cap‘ G.-F. Lyon , R. N.) qui a éveillé en moi la première idée de re- chercher des ossements fossiles dans les cavernes du Brésil. En suivant les instructions de M. Buckland, j'eus le bon- ( 340 ) heur de trouver dans la première caverne (Maquines) que je visilai en 1832, deux animaux d'espèces inconnues (4n- tilope et Megalonyx maquinensis). Depuis ce temps, en me réunissant à mon savant compatriote et ami M. Lund D. P., nous avons visité un grand nombre de cavernes et trouvé 101 espèces de mammifères, 31 espèces d'oiseaux, reptiles, serpents, elc. La liste ci-jointe montrera celles que nous avons découvertes jusqu'au mois de janvier 1840. 1 Dasypus aff. octocincto, 30 Equus neogæus. 2 — punctatus. 31 Cervus sp. 3 Xenurus aff. nudicaudi. 32 — sp. 4 Eurÿodon. 33 Auchenias sp. 5 Heterodon. 34 — sp. 6 ChlamydotheriumHumboldtii. 35 Antilope maquinensis. 7 — gigas. 36 Leptotherium majus. 8 Hoplophorus euphractus. 37 — minus. 9 — selloy. 38 Felis protopanther. 10 - minor. 39 — aff. onça. 11 Pachytherium magnum. 40 — aff. concolori. 12 Megatherium. A1 — aff macrouræ. 13 Platyonyx Cuvierii. 42 — exilis. 14 — Owenii. 43 Cynailurus minutus. 15 — Brongniartii. 44 Hyæna neogœæa. 16 — Bucklandii. 45 Mephitis sp. 17 — Blainvillüi. 46 Galictis. 18 — Minutus. 47 Canis troglodytes. | 19 Megalonyx maquinensis. 48 — protalopex. | 20 — Kaupii. 49 Spcothos pacivorus, | 21 Sphenodon. 50 Nasua sp. 22 Mastodon sp. 51 Didelphis aff. auritæ. 23 Tapirus aff. americano. 52 — aff. albiventri. 24 — Suinus. 53 — aff, incarnæ. 25 Dicotyles sp. 54 — aff. elcganti. 26 — sp. 55 — aff, pusilla. 27 — sp. 56 — aff. myosuræ, 28 — sp. 57 — sp. 29 — sp. 58 us aff. principali. (341) 59 Mus aff. aquatico. 60 — aff, mastacali, 61 — aff. laticipiti. 62 — aff. vulpino. 63 — aff, fossorio. 64 — aff. lasiaro. 65 — aff. expulso. 66 — aff. robustus, 67 — aff. debilis. 68 — aff. orycter. 69 — aff. talpinus. 70 Nelomys aff. antricolæ. 71 Aulacodus aff, Temminckii. 72 Loncheres aff. eleganti. 73 Lonchophorus fossilis, 74 Phyllomys aff brasiliensi. 75 Synætheres magna. 76 — dubia. 77 Lepus aff. brasiliensi. 78 Lagostomus brasiliensis. 81 Cerodon aff, saxitili. 82 — bilobidens., 83 Hydrochærus aff, capibaræ. 84 — sulcidens. 85 Dasyprocta aff. caudatæ. 86 — capreolus. 87 Cœlogenys caticeps, 88 —- major. 89 Myopotamus antiquus. 90 Phyllostoma sp. 91 — sp. 92 — sp. 93 — sp 94 Jacchus aff. penicillato. 95 — grandis. 96 Cebus macrognatus. 97 Callithrix primœvus. 98 Protopithécus brasiliensis. 99 Phyllostoma aff. spectre. 100 Dysopes sp. 79 Cavia robusta. 80 — gracilis. 101 Vespertilio sp. Un assez grand nombre d’espèces d’oiseaux, parmi lesquels les deux espèces d’autruche, dont l’une bien plus grande que l’espèce actuelle; quelques serpens, plusieurs espèces de sauriens, parmi lesquels des moniteurs, des crocodiles, un très-srand nombre de batraciens ; beau- coup de coquilles terrestres et fluviatiles; enfin, parmi les animaux ar- ticulés , les genres Julus et Polymerus. i La tourbe ne se forme pas aujourd'hui, autant que j'ai pu l'observer, dans aucun endroit de la province de Minas. Celle qu'on y trouve forme une couche reposant immé- dialement sur le groupiara (diluvium), el est communé- ment recouverte par l'argile limoneuse (Zehm). Le climat élait-il plus tempéré quand ce dépôt se forma et quand les lamas, chevaux, antilopes et hyènes , vivaient ? Fer météorique. J'ai vu à Curvello, le 11 avril 1833, à : (342 ) 6 5/a heures du soir un météore lumineux de la grosseur du disque apparent de la lune : il traversa quelques degrés assez vite dans la direction du SSO. à NNE., en laissant une longue trainée lumineuse. Arrivé presqu'au zénith de l'endroit où je me trouvais, il éclata en 3 grands morceaux et quelques petits ét disparut. Sa durée n’excéda pas une demi-seconde. Je comptai 123 pulsations depuis sa dispa- rilion jusqu'à ce que j'entendisse un bruit semblable à 3 coups de canon suivis de quelques-uns plus faibles, puis un roulement trés-fort qui dura à peu près 3 minutes. À celte même heure,dans la Fazenda do Matlo Grosso, distante à peu prés de 3 lieues ESE. du Curvello, une grosse pierre tomba dans un marais profond en cassant une branche d'arbre, qui se trouve près de la maison. Le propriétaire la fit rechercher par ses nègres, s’imaginant que c'était peut-être quelque chose de précieux ; mais le marais étant très-profond , on ne put rien retrouver. Cependant, quel- ques jours après , un nègre m'apporta un morceau pesant à peu près 3 onces qu'il avait trouvé et prudemment gardé pour lui-même , jugeant que c'était de l'argent. Cet échan- üillon fut acquis par moi et existe au musée de Ria de Janéiro. Au moment de l'apparition du métléore, le ciel était nuancé de petits nuages blancs, éclairés par la lune et poussés par un faible vent d'Est. À l'endroit où disparut le météore, les nuages se séparérent en formant une ou- verlure ronde qui ne se referma tout à fait que 10 mi- nules aprés. Le météore a été vu en même temps à Tejuco (Cidade Diamantina) 22 lieues Est, et à Sabara 28 lieues Sud, eton y a entendu un roulement comme un fort tonnerre loin- lan. (343 ) Le 15 août 1834, à midi, j'entendis à Curvello, par un ciel tout à fait serein, un bruit semblable à celui du mé- téore du 11 avril, maïs on ne vit pas tomber de pierre. Notice sur deux coquilles mexicaines , appartenant aux genres Pura et Heux, par H. Nyst. M. A. Ghiesbreght, de retour de son voyage au Mexique, voulut bien nous céder un certain nombre de coquilles terrestres el fluviatiles des genres Unio, Cyclas, Mytilus, Helicina, Helix, Pupa, Cyclostoma, Melania, Sucei- nea, Physa, Planorbis, Achatina, Bulimus et Am- pullaria. Ces objels nous paraissent ne pas être sans intérêt pour la science; nous nous proposons donc de les figurer et de les décrire. En attendant que nous ayons pu les étudier en détail, nous croyons faire plaisir aux amateurs par la publication des deux espèces nouvelles suivantes: 1° Heuixe De GuiessREGuT, elix Griesbreghtii. Nob. IT. testa orbiculato-convexa , subdepressa, late umbilicata, rufo- zonata ; anfraclibus irregulariler striatis, ultimo rotundato ; aper- tura labro intus albo, reflexo. Habite la province de Chiapa au Mexique. Cette espèce , l’une des plus grandes du genre, se rap- proche par sa forme de l'Æelix labrella Lamk. Elle est apla- tie, composée de 6 tours de spire faiblement coniques, dont le dernier plus grand que les autres est arrondi à sa circon- férence. Les Lours sont convexes, irréguliérement striés par les accroïssements successifs de la coquille, et séparés par ( 344 ) une suture légèrement enfoncée. L'ombilic est large el pro- fond; l'ouverture, médiocrement oblique, fort grande, évasée, sémilunaire , réfléchie en dehors, est blanche ainsi que le péristome, et laisse apercevoir les zones extérieures. Sa lévre gauche recouvre en partie l’ombilie, et la columelle est garnie d’une mince callosité blanchâtre qui réunit les deux bords. Sarface supérieure d’un brun pius ou moins clair, le dernier tour portant à sa circonférence une zone d’un brun noirâtre; surface inférieure colorée comme la zone précilée, et montrant à la loupe des ponctualions in- visibles à l’œil nu. Cette belle coquille à 63 mill. de diamètre sur 40 de hauteur. Nous en possédons un individu d’une taille un peu moindre, couvert à sa partie supérieure d’un épiderme mince et velu, dont les poils sont blanchätres et courbés. 20 Marcror DÉCOLLÉ. Pupa necozzars. Nob. P. testa crassa, cinereo-pallida, turriculato-cylindracea, apice truncata , basi subumbilicata ; anfractibus convexiusculis, striatis ; aperlura suborbiculari ; columella uniplicata ; labro reflexo. Habite le Mexique , dans la province de Tabasco. Cette singulière espèce de Maillot, que nous pensons être Ja plus grande que l’on connaisse, se rapproche un peu, quant à son aspect extérieur, du Pupa élatior, Spix test. Brasil., pag. 20, n° 5, pl. 15, fig. 1; mais en est très-dis- tincte ainsi que de toutes celles décrites jusqu’à ce jour. Elle est cylindrique, turriculée, son test, quoiqu'épais, est subdiaphane. Sa spire est formée de 10 toursétroits peu convexes, chargés de stries longitudinales un peu obliques, plus prononcées vers les sulures, qui sont simples et peu profondes. Le sommet de la spire est tronqué comme dans Tome VAL, 17° partie, page 345. Helix Ghiesbreghti Nob. ( 345 ) le Bulimus decollatus , ce qui nous a engagé à l'appeler du même qualificatif. Le dernier tour est lrés-court, con- vexe à la base et percé d’une fente ombilicale peu pro- fonde et entièrement découverte. L'ouverture est grande, orbiculaire, détachée du reste de la coquille, et un peu oblique à l’axe. Le péristome con- tinu peu épais, simple, se renverse au dehors et se rélrécit supérieurement, de manière à former un angle obtus. Co- lumelle munie dans son milieu d'un pli comparable à celui des Clausilies. La couleur du Lest est le brun-cendré ; d’après notre indi- vidu il semblerait que l'animal ne peut porter sa coquille, car la partie du tesl qui correspond à l'ouverture est for- tement usée. Longueur 75 mill., largeur 20 mill. M. Ghiesbreght vient de s'embarquer de nouveau pour le Mexique, qu'il se propose d'explorer plus amplement. Puissent ses recherches, déjà si fructueuses malgré les contrariélés qu'il essuya dans son premier voyage, être celle fois couronnées d’un plein succés. Observations sur les efflorescences de quelques plantes, par Ch. Morren, membre de l'académie , etc. La surface de quelques parties des plantes peut être re- couverte d’une poussière glauque, blanche, brune, elc., à laquelle les botanistes latins donnent le nom de pruina, gelée blanche , et qui peut, par son aspect externe, se com- parer à une efflorescence. La glossologie a consacré les termes de pulvérulent , farineux, pruineux, pollinaire et ( 346 ) roride pour indiquer cet état (1), ou du moins ses princi- pales modifications. Les physiologistes ont regardé cette poussière comme formée d'excrétions cireuses. On disait qu’elle sortait à l'état liquide de la surface du végétal pour se concréler à l'air (2), assertion que nous démontrerons être inadmissible dans une foule de cas par nos recherches, mais qui est vraie dans d'autres. Celte sortie à l'état liquide n’est pas une condition générale. Connue sous le nom de fleur du fruit, chez quelques fruits de nos tables, comme les prunes, les raisins, les figues, les épines-vinettes, elc., elle se régénère, lorsqu'elle a été enlevée , et M. Decandolle lui trouvail cette différence physiologique avec la pous- sière glauque des feuilles des cacalies et des ficoïdes, où elle ne se reproduirait plus, parce que ce serait une excré- tion formée seulement pendant la jeunesse des organes (3). Cependant M. Treviranus a vu renaître, sous des cir- constances favorables , l’efflorescence qui recouvre les pé- doncules du Ferula tingitana, et ce savant pense qu'il faut attribuer la non réapparition de celte poussière sur quelques parties d’où on l’a enlevée, à la lenteur du travail vital des organes (4). f Gomme la cire sécrétée par quelques plantes (Ceroxylon , Myrica, etc.) se présente sous la forme d’une poussière glauque à la surface des végétaux, on n'a pas manqué d’at- tribuer celte nature cireuse à toutes les efflorescences bleuâtres, verdâtres, blanches ou brunes qu’on voit naître (1) Bischoff, Æandbuch der botanischen Terminologie, 1830, pag. 103. (2) Decandolle, Physiologie, 1832, tom. 1, pag. 229. (3) Zd. Ibid. pag. 252. (4) Treviranus, Physiologie der Gewüchse, tom. 11, 1838, pag. 44. ( 347 ) chez d'autres espèces. Nous croyons qu'aussi longlemps que des expériences chimiques ne son! pas venues prouver celle identité de nature, nous devons accepter cette asser üon avec la plus grande circonspection. Le doute sur cette nature générale nous vient de ce que nous trouvons beau- coup de différences dans les formes organiques de ces efllo- rescences , el de ce que chez plusieurs nous observons des phénomènes particuliers que la cire ne nous offre pas. Nous ne connaissons que-M. Treviranus qui ait soumis les efflorescences bleues à l'inspection microscopique. Il leur a trouvé les formes, dit-il, tantôt de granules, tantôt de petites écailles dont il est difficile, ajoute-t-il, d’attri- buer l'origine au parenchyme de la feuille. Il n'entre pas dans de plus amples détails sur celte constitution , et notre intention en écrivant ces lignes, a été de compléter celte partie de la physiologie, en tant que cela dépend de nous. Quant au but final pour lequel ces efflorescences ont été créées , on dit que c’est pour que les plantesne se mouil- _ lent pas. On les compare aux canards qui graissent leurs plumes avec l'huile de leurs glandes suscaudales pour ne pas les laisser mouiller par l’eau , mais comme beaucoup de plantes glauques n'habitent pas les lieux humides, aqueux, ou les eaux mêmes, on est tenté de comparer celles des montagnes et des lieux secs à ces jeunes fashion- nables qui se pommadent la tête pour que leur chevelure ne souffre point de l'effet des vapeurs atmosphériques. Il est vrai que l'observateur qui ne poétise pas ses remarques, ne Sail pas se rendre à de telles idées, bien que M. Bouchet, cité par M. Decandolle, ait vu que les plantes efflorescentes ne se mouillent pas lorsqu'elles sont plongées dans l’eau. M. Treviranus fait observer que les végétaux des climats chauds el ceux qui aiment le grand soleil ont plus d’efflo- ( 343 ) rescence que les autres, et il ajoute un autre fait singulier, c'est que beaucoup de plantes litlorales sont plus glauques aux bords de la mer que dans nos jardins. Ce fait semble venir à l'appui de l’explicalion rappelée plus haut ; mais le professeur de Bonn ne voit là dedans qu’une suite de l'énergie plus grande des forces vitales qui siégent dans les tissus de ces plantes qui naïssent dans leur site naturel. Le fait est qu'il y a des plantes qui, mouillées dans leur état naturel, deviennent efflorescentes en séchant ( Lami- naria saccharina Lamx.), qu'il y en a où des organes qui n’onl rien à redouter de l’eau, comme des tiges fortes, sont couverts de poussière glauque ( Rubus cæsius, Rubus idœus, Rubus occidentalis — Salix, sp. plur.), tandis que d’autres organes, qui devraient être plus protégés, n'en ont pas ; qu'il y a des plantes où la surface supérieure des feuilles est pruineuse (Ceroxylon), tandis qu'ailleurs c’est la surface inférieure qui est telle (Calandrinia speciosa, Salix amygdalina , S. monandra, etc. ), et c'est même là le cas le plus commmun , quoique l’eau de la pluie ne doive point alteindre celte surface. Il y a des plantes où le pé- doncule, le pédicelle et le calice sont comme couverts de farine, eux qui n'ont rien à craindre de l’eau, tandis que les pétales qui entourent les étamines sont glabres et nus (Primula auricula L. Var. farinosa). La pluie, par sa seule chute, frotte les fruits pruineux et les prive d'une poussière qui ne peut guère devenir protectrice que contre la rosée; la nalure n’aurait pas, comme on le voit, atteint son but, si elle avait eu réellement celui qu'on lui attribue. Toutes ces considérations nous font penser que la cause finale de l'existence de cette poussière est encore à lrouver ; mais il nous semble plus rationnel d'y voir, ou une vraie exsudation de parties inuliles ou nuisibles à la plante, ou | ( 349 ) une desquammalion de son derme nécessitée sans doute au profit de la respiration végétale. La difficulté du mouillage devient ainsi un but secondaire, mais le principal se rap- porte à l'être lui-même, à son hygiène, s'il est permis d'employer ce mot en parlant du règne végétal. Nous allons entrer maintenant dans l'exposition de nos observalions propres. Les cfflorescences végétales affectent différentes formes qui les lient, d’une part, au règne minéral, de l’autre à l'organisme des cellules végétales. Elles varient de la forme du cristal à celle du poil, de la glande, de la lépide, en passant par quelques fisures intermédiaires dont le globule est le type le plus commun. Des faits particuliers mettront ces généralités hors de toute contestalion. Voyons d’abord les eflorescences cristallines. M. le docteur Greville, dans ses excellentes //9æ bri- tannicæ (1), en parlant du Laminaria saccharina de Lamouroux, dit que l’efflorescence blanche, qui paraît à la surface de cette algue marine et de quelques autres espèces, après qu’on les a séchées, n’est autre chose que du sel commun. Les feuilles laissent cependant, ajoute-t-il, une impression de douceur sur la langue qui vient à les lécher. Nous pouvons assurer que l'efflorescence si abondante de cette plante n’est point formée par du sel, dontellene donne nullement le goût, mais de sucre qui paraît aux yeux et à la loupe sans aucune cristallisation. L'emploi du ini- croscope à une grande augmentalion fait reconnaître que celle efflorescence se compose d'une foule innombrable de pelits cristaux allongés, prismaliques, à sommels lron- qués, le plus souvent réunis, confondus deux à deux (1) Edimbourg, 1830, pig. 34. ( 359 ) obliquement, de manière que l’un des sommets est bi- furqué. Tantôt ces cristaux, dont la longueur n'excède pas x de millimètre, sont réunis en arbuscules, tantôt soudés en combinaison triangulaire, ayant du reste une foule d’autres formes, résultats de ces diverses soudures. On peut les voir représentés fig. XXV. Voilà donc une forme purement minérale de l’efflorescence végétale. Sur d’autresalgues marines imprégnées de l’eau de la mer el qu’on lèche, on voit souvent des efflorescences de sel marin. Cela se conçoil facilement. Les fruits du Vanilla planifolia ( Vanilla aromatica du commerce), lorsqu'ils sont conservés pendant quelque temps dans des boîtes de ferblanc bien closes, givrent c’est-à-dire qu'ils se couvrent d’une efflorescence cristalline nommée givre, et qui fait estimer davaniage celte pro- duction. La vanille que nous récoltons annuellement à Liége, ne le cède point à cel égard à celle du commerce la plus belle, et les gousses que nous avons conservées de la riche récolle de 1840 (où un pied a porté 160 gousses mûres), sont en ce moment toutes givrées, sans que nous ayons dû employer pour cela, comme on le fait dans le commerce, de l'acide benzoïque. Celte efflorescence est de deux nalures : une, cristalline, brillante, ayant des lames cristallisées visibles à l'œil nu et même longues de deux millimètres et plus ; l'autre, pulvérulente, d’un brun pale orangé passant à l'orange plus décidé et se distri- buant par taches sur tout le fruit ou s'accumulant en quan- tité à l'extrémité de la gousse opposée à son pédicule (1). (1) On dit en terme de commerce que la vanille est milée, quand elle offre cette seconde efflorescence. Ce terme semble indiquer que les négociants attribuent à une mite la production de cette poussière, ce qui est erroné, comme nous le démontrops ici. un tél : : LA ( 391 ) Vue au microscope , celte efflorescence est aussi de deux natures : l’une cristalline ( voy. fig. XX VI c), en forme de prismes à quatre pans et à sommets coupés obliquement, c’est de l'acide benzoïque, assurent les chimistes ; l’autre est cellulaire. Ce sont des cellules oblongues (fig. XX VI, a b) un peu fusiformes ou cylindriques, plissées, sèches, brunes, jaunes ou oranges, el à l'extérieur desquelles suinte une huile volatile, brune, odorante. Ces cellules de l’efflores- cence brunâtre sont celles du placentaire qui se disloquent et finissent par sortir du fruit qui se retire sur lui-même. On voit donc ici une efllorescence passer de la nature cristalline à une forme organique par le mélange dans la fleur de deux corps bien différents l’un de l’autre. Les eflorescences qlobulinaires sont organisées; ce sont les plus communes, et c'est à cette forme anatomique qu'il faut ramener presque toutes les vraies poussières glauques (nous ne disons pas les surfaces glauques). Les globules de ces efflorescences ont pour caractères généraux d’être tous similaires de forme, mais non de grandeur, laquelle varie selon les espèces; d'être lous blancs par réflexion, laiteux, ct un peu jaunes par ré- fraction; de devenir légèrement mobiles lorsqu'on les met dans l’eau, où ils ont leur liberté de locomotion et de se mouvoir à la manière des corpuscules browniens. Peu à peu ces globules deviennent gluants, susceptibles de s'unir en rubans, en boudins, et puis ils s'associent en amas ou en plaques superficielles, ce qui mène insensiblement à des efflorescences d’un aspect constant et déterminé. Le Mesembryanthemum deltoides nous a offert les globules de son efllorescence si légère, les plus petits que nous ayons vus (fig. XX }, de &45 de millimètre, et pour- tant peu mobiles; ils sont moins opaques que les autres. Le Mesembryanthemum maximum à une pruine plus ( 352) abondante, à reflet glauque. Ge sont tous globules égaux, uniformément répandus à la surface, équidistants et me- surant ; À de millimètre (fig. XXE). Le Mesembryanthemum decumbens offre la même or- ganographie avec une légère différence dans le diamètre de ses globules. Les Cacalies, si remarquables par leur belle poussière glauque, ont aussi pour la produire la facullé de sécréter à leur surface une énorme quantité de petits globules de 5% de millimètre environ. Le Cacalia repens nous à servi surtout d'élude microscopique. Sa poussière est d’un beau glauque tendre, uniforme, contrastant vivement avec le vert foncé du Lissu sous-jacent. Les globules n’ont qu'une faible adhérence avec le derme, et lorsqu'on gratte celui-ci, la matière pruineuse s'offre comme une poudre de chaux très-fine (fig. XXII). Sur celle espèce, on voit que les feuilles sont pourvues d'un derme très-solide, prismenchymateux ( #g. XXIL, a), dont les cellules, quand on l'a détaché du diachyme, sont baignées par dessous d'une matière onciucuse qui res- semble à de l'huile, et qui forme dans l'eau du porteobjet des yeux comme une malière grasse (fig. XXII, b). Les cellules dermiques sont recouvertes en dehors des innom- brables globules de l'efflorescence blanche bleuâtre dont nous avons parlé (fig. XXIL, ce). Le Caculia ficoidea présente une organisation analogue. On ne peut douter que celle efilorescence ne soit une excrélion globulinaire, produite par les cellules mêmes du derme, derme élevé ici comme dans tant d’autres cas, à l’or- ganisalion glandulaire. Cependant c'est dans les Cacalies qu'on voit l’efflorescence remplacée par une autre produc- . tion dermoïde, par l'appareil pileux, et dans cette condition il n'ya plus de trace de l'existence de Ja poussière glauque. ( 393 ) Le Cacalia tomentosa offre ce système pileux très-devé- loppé; il l'y est même d'une manière toute parliculiére, puisque les poils constituent un feutre naturel, tellement tissé, qu'ils s’enlèvent comme un étui cotonneux de dessus le derme de la feuille ; ces poils sont longs, simples, ru- banés , aplalis comme ceux du coton, mais beaucoup plus étroits; ils se croisent obliquement pour former des losanges dans les intervalles desquels l’air séjourne. L’efflo- rescence est annulée ici au profit du système pileux. Sur le Xleinia suffruticosa (fig. XXWI—XXIV), la pous- sière glauque étendue sur les deux surfaces de la feuille est aussi très-fine, globulinaire (fig. XXIV) , à granules très-petils, mais si on vient à la racler avec un scalpel, on la voit se prendre en petits boyaux continus (fig. XXIII) de formes diverses, où les globules ne sont plus visibles par leur fusion les uns avec les autres en séries uni-globu- linaires. Cette fusion s'accorde bien avec la nature cireuse qu'on altribue à l’efflorescence des plantes. - Le Calandrinia speciosa offre aussi une efflorescence rose et verte sur le derme inférieur de ses feuilles (fg. XIL —XIIL). Les globules sont uniformément répandus en ta- ches nébuleuses roses et vertes (XIE, c-d), mais toujours de manière que les stomates (XIT, a-b) soient épargnés. Autour des sphincters roses des stomates s'étend de chaque côté une efflorescence rose. Geci nous montre comment la na- ture opère pour ne pas gêner la respiration de la plante par l'excrélion cireuse, et cette disposition nous confirme da- vantage que l’efflorescence globulinaire est réellement une excrélion. Les globules de l’efflorescence du Calandrinia speciosa s'agglomérent aussi en boudins quand on les racle (XIII), mais les globules y restent distincts, ce qui indiquerait Tom. vur. 24 (354) chez eux une nalure moins cireuse que chez le Xleinia suffruticosa. L'efflorescence de la prune ( Prunus domestica , fig. XX VIT) est la dernière de ce genre que nous examine- rons ici ; elle est formée aussi de globules similaires de 34% de millimètre, uniformément répandus el entremêélés de quelques cellules aplaties qui se sont détachées de l'épi- derme, comme l’épithélium se détache des membranes ani- males. Les globules de la prune finissent par se prendre en plaques et par se confondre. Nous avons comparé ces eMlorescences globulinaires , étu- diées au microscope , avec la structure dle la cire vue par le même instrument. La cire offre-aussi des globules collés les uns aux autres et à peine distincts, comme les plaques ou les boyaux artificiels obtenus en raclant la poussière glauque des plantes. La constitution structurale est érir demment identique (1). (1) À ce sujet, nous devons prendre date ici d’une observation que nous ne eroyons pas sans intérêt pour l’art médical, l'hygiène et le com- merce. A On sait qu’il y a différents miels vénéneux. Ce fait est connu depuis la plus baute antiquité , et l’on se rappelle quel fléau ils exercèrent parmi les soldats de Xénophon dans le fameuse retraite des dix mille. On a at- tribué cet empoisonnement au nectar de l’Azalea pontica , Ægolethron des anciens, et à celui des Rhododendron , des Kalmia , etc. Au Brésil, M. Jaume de St-Hilaire faillit périr victime , lui ct ses compagnons, de la qualité vénéneuse du miel d’une abeille nommée Zechequana, M. Se- ringe, à Lyon, constata aussi l’existence de ces miels dangereux. Cepen- dant M. Lassaigne, qui décomposa de ces substances par les procédés chimiques, n'y découvrit aucun principe à qui l’on put attribuer cet ef- fet délétère, Où la chimie est restée impuissante , nous croyons que la micrographie doit dévoiler le mystère. Nous avons soumis, il y a déjà deux ans , à l’inspection microscopique les différents miels qu'on vend à Liége dans les officines , et nous avons PET. ( 355 ) Les eflorescences en amas sont encore des sortes d’ef- florescences globulinaires. On les observe sur les raisins. Le derme (épicarpe) de ces fruits est formé de cellules ovoïdes ,à parois très-épaisses el à cyloblaste très-grand,au- tour duquel se trouve un suc rouge plus ou moins foncé qui, avec d’autres corps particuliers (que j'appelle corènes el qui n'ont pas encore élé décrits), constituent la matière colorante du vin rouge (fig. XVIIT, a b). Sur ce derme se trouvent excrélés des amas ovoïdes de poussière glauque , à globules assez gros (voy. fig. XIX). Les efflorescences utriculiformes se rencontrent sur une plante à qui elles donnent du prix aux yeux des horti- eulteurs, nous voulons parler des auricules. Celte jolie plante originaire des montagnes de la Suisse, du Caucase reconnu qu’on trouve toujours dans cette substance des grains entiers et bien conservés des pollens différents , récoltés par les abeilles pour la fabriquer. Or, chaque plante a sa forme particulière de pollen, de sorle qu’un grain de pollen étant donné, la plante d’où il a été pris est connue. Aussi n’avons-nous eu aucune peine à reconnaître dans le miel de nos boutiques, les pollens du Thym, des Erica, des Mauves, etc., tous facilement déterminables et parfaitement conservés. D'après cela, on voit qu’il sera plus facile de s’assurer par le micros- cope que par le creuset de la nature de ces miels, et qu’on pourra toujours déterminer d'avance si un miel est vénéreux ou non. Il faudra tenir compte pour cela de la forme des pollens des plantes vénéneuses répan- dues dans nos jardins, nos champset nos bruyères, et ce travail devien- drait dans ce cas, d’une haute utilité. : L'observation que nous publions ici, après l’avoir annoncée et démon- trée publiquement dans nos cours à l’université, depuis deux ans , nous prouve aussi que, dans la préparation du miel , les abeilles sont loin de digérer le pollen ; il est probable que le nectar s’assimile plus vite et que les coques externes du pollen sont des matières à peu près indi- gestibles pour ces animaux. Je reviendrai sur ce sujet. 1 . ( 356 ) el de la Syrie, formait en 1790 nne branche importante du commerce de Liége, au point que Maddock, dans son calalogue anglais de 1792, nommait Liégeoise , toute une série de ces variélés. Parmi elles on a distingué, de tout temps, les furineuses. Or, qu'est-ce que celle farine qui saupoudre les pédoncules , les pédicelles , les calices et les pélales de ces auricules ? Nous avons voulu nous assurer de sa nature, et nous ayons trouvé que c’est une efflorescence utriculiforme très-singulière , dont l'anatomie est repré- sentée de la fig. I à la fig. XI. Sur celte dernière on voit la coupe de la partie périphérique d’un pédicelle : a est le dermeà cellules tabuliformes épaisses, à chlorophylle abon- dante , b les cellules du diachyme cortical et e d les deux formes de l’efflorescence. Celle efflorescence naît comme des utricules séparées, (fig. MI-IV-V-VI) qui diffluent ensuite ou crèvent pour réunir leur contenu sec et pulvérulent (fig. I-IT). Chaque utricule a une membrane très-fine , qui se brise trés-vile el qui s'aperçoil difficilement ; elle est blanche. Dans son intérieur se lrouvent des globules secs , blancs , mates, de 45 de millimètre (VII), des plaques de :43 de mil- limètre , de formes diverses (fig. VIII-X), des filets courts formés de globules peu nombreux (fig. IX). Tous ces corps, quand on les met dans l’eau, entrent en mouvement , comme de la matière brownienne. Les auricules étant fort odoranles, il est infiniment probable que ces corps son! cou- verls du principe odorant qui, en s'échappant, leur donne une impulsion, car le mouvement n’a pas continué dans l'eau au delà d’une heure. Lorsque les utricules ont difflué , elles forment une masse amorphe, blanche, possédant des amas divers de ces corpuscules intérieurs, mais les amas indiquent eux-mêmes la présence antérieure des utricules. Rs VU Te TO CT ( 357 ) Eufiu , il y a des e/orescences épithélimorphes qui mé- nent les efflorescences glauques aux desquammations et aux /épides ou écailles. Ilest évident que,dansle Tillandsia farinosa , le Pitcairnia straminea , les Bromelia, etc., on ne peut pas nommer efilorescence, les écailles scabieu- ses , blanches, qui recouvrent les feuilles. C’est une vraie desquammation cellulaire qui s'empare, chez ces plantes, du système dermoïde, et ce phénomène conduit à cetautre g qu'on obseïve chez les Æippophe , les Elæagnus , etc., l'existence d'organes particuliers intermédiaires entre les glandes et les poils, et qu'on a désignés sous le non de lépides. Or, le Thuya orientalis et d'autres conifères nous pré: sentent sur leurs fruits une poussiére glauque qui est déjà un passage à la desquammation (fig. XV, XVI, XVII). Cette poussière se compose d’une couche trés-mince de portions blanches et sèches, disposées au-dessus d’un épicarpe dont les cellules sont perpendiculaires à ces portions (fig. XW, a, e). De la chlorophylle jaune, résineuse (fig. XV,b),existe dans ces cellules, et la couche d, ou l'eforescence, est formée de cellules épidermoïdales qui deviennent si fines qu'elles figurent un vrai épithélium où dans chaque cellule en pavé, il y à encore une trace du cyloblaste (fig. XVD). Quelquefois ces cellules striées, plissées, sèches, ne pré- sentent plus rien de ce corps (fig. XVII). En établissant ces cinq classes d’efflorescences : 1° les efflorescences cristallines ; 2 les efflorescences globuli- naires ; 3° les e/lorescences en amas ; 4 les efflorescen- ces utriculiformes el 5° les efflorescences épithélimor- phes,nous croyons avoir expriméleur organologie générale, parce que toutes les autres observalions particulières que nous avons failes sont venues se ranger dans ces formes. Quant à la question de savoir si ces efflorescences sor- (358 ) tent , à l’état liquide, des surfaces , nous ne saurions la ré- soudre avec certitude. Sur le Zaminaria et les fruits de Vanille, c’est une substance dissoute dans un liquide qui se cristallise : elle suinte des cellules. Sur le Cacalia repens , les très-jeunes feuilles du sommet des rameaux offrent moins de poussière glauque que les feuilles plus âgées, et lorsqu'elles naïssent, elles sont entourées par les poils cloisonnaires , gras et huileux, des bourgeons avortés. Nous n’avons jamais rien trouvé de liquide sur les surfaces qui deviennent si glauques peu de temps après. Le derme de ces feuilles de Cacalia présente de l’efflorescence jus- que sur les sphincters des stomates, mais autour d’eux nous n'avons rien vu de liquide. Au centre de l’inflores- cence des auricules, centre souvent si farineux , il y a aussi absence complète de liquide, de sorte que nous crovons que la surface sécrétoire, si elle forme extérieurement l’ef- florescence à l'état liquide , doit la mettre dans la néces- sité de se dessécher immédiatement après sa formation. EXPLICATION DES FIGURES. (Toutes les figures sont dessinées à 250 fois le diamètre, excepté les figures VII X et XIV, qui le sont à 600 fois). Fig. 1—XI. Efflorescence et anatomie du derme du Primula an- ricula. — Jet IL Eforescence diffluente. — III—IV. Efflorescence utriculiforme. — V—VI. Utricules brisées et jetant leur contenu. — VII—-X. Différents corps de ce contenu se mouvant dans lédu : comme l’indiquent les flèches. — XI. Anatomie du derme. a. Derme, b, Diachyme. c. Efflorescence utriculiforme. d, Efflorescence diffluente, Tom WZ,1 “partie page.Sig . se à (Sos 232 SZ ce Lit. Degobert. XVII —XIX Vitis vinéfera”; xx Mesembrianthemum de/toides; xx1 Mesembrianthemum aæeémum xxu Cacalia repens,; xxm-xxiv Kleinia sf/ruticosa/; xxx Laminaria saccharina’; xxvi Vanilla planufolea j xxvn Pruvus domestica”. EEE Féy. XIL. — XII. — XIV. — XVI—XVIL — XVIII —XIX. — XIX. — XXIII-XXIV, — XXV. — XXVI. — XXVII. ( 359 ) Portion du derme inférieur de la feuille du Culan drinia speciosu. a. Stomate. b. Son ouverture. c. Efflorescence verte. d, Eflorescence rose. Boyaux formés par l’efflorescence globuloso-cireuse de cette même plante, Les globules indiquent leur mouvement par les flèches. Anatomie de l’épicarpe du Z'huya orientalis, a. Cellules en plan dont le sommet est ondulé. b. Chlorophylle résineuse jaune, c. Cellules du second plan, d. Efllorescence épithélimorphe. Eflorescence épithélimorphe de la mème plante, l’une à cellules allongées (fig. XVII). Efflorescence du raisin (wités vinifera), — Fig. X VIN, Épicarpe. a, Cellules de l’épicarpe. b. Leur cytoblaste, c. Amas de l’efflorescence. Eflorescence en amas du même fruit. Globules de l’efflorescence du Mesembryanthemum deltoides, Globules de l’efflorescence du Mesembryanthemum mazimumn. Anatomie du derme du Cacalia repens. a, Cellules du derme. &. Liquide huileux qui en sort, c. EMlorescence. Eflorescence du Xlenia suffruticosa. Efflorescence cristalline du Laminaria saccharina. Efflorescence cristalline et cellulaire du fruit du Vanilla planifolia. a. Cellules brunes, fusiformes. b. Cellules brunes, plus courtes. c. Cristaux d’acide benzoïque. Efllorescence de la prune ( Prunus domestica). ( 360 ) Note sur les caractères des Eucrros Grav. (sous-genre d'Icuneumonines), par M. C. Wesmael, membre de l'aca- démie. Dans le troisième volume de son Zchneumonologia eu- ropea , M. Gravenhorst a élabli, sous le nom d'Euceros, un sous-genre caractérisé, dans le groupe des Passus, par la forme singulière de ses antennes qui, vers le milieu, sont comprimées et fortement dilatées ; mais M. Graven- horst n'ayant vu qu'un seul individu, un mâle, qu’il nomme Euceros crassicornis, les caractères des E'uceros n'étaient qu'a moitié fixés, puisqu'il restait à savoir si les femelles ont les antennes conformées comme les mâles. Or, la femelle de l'Euceros crassicornis n'est autre que le Tryphon pruinosus (1), de sorte que, ici comme dans une foule d’autres cas, M. Gravenhorst a décrit les deux sexes d’une même espèce comme deux espèces différentes, et, à ceite erreur, a ajouté la double erreur de les avoir placées dans deux genres différents, el d’avoir pris une fe- melle pour un male. Ainsi, le prétendu Tryphon pruinosus d', ayant les an- tennes sans dilalalion notable vers le milieu, il en résulte que le caractère tiré de la dilatation de ces organes chez les Euceros n'appartient qu'aux màles. Dans la distribution de ses Jchneumonides d'Europe, M. Gravenhorst s’est laissé guider par une bien fausse idée, en iutercalant son groupe des Tryphon entre ses Zchneu- mon et ses Cryptus:; et déja, en Allemagne, M. Hartig, frappé des inconvénients de cette disposilion , a proposé de (1) Zchneumonologia Europæa , NL, 189, n° 124, ( 361) partager les Ichneumonides en deux groupes principaux : 1° les Pentagonaux, ayant la deuxième aréole cubitale pen- tagonale, quelquefois tétragonale, mais toujours à côlés rectilignes (Zchneumon , Cryptus); 2° les Trigonaux , ayant la deuxième aréole cubilale, lorsqu'elle existe, en triangle plus on moins irrégulier, et souvent curviligne (Tryphon, Pimpla, Bassus, Banchus , Ophion, etc.) Il y a longtemps que mes observations particulières m'a- vaient conduit au même résultat que M. Hartig , et j'aime à croire que la division proposée par lui restera dans la science : d'abord, parce qu'elle ne viole aucun rapport na- turel; en second lieu, parce que les caractères en sont très-faciles à saisir el ne sont sujets qu'à peu d'exceplions. Sans entrer ici dans une discussion approfondie que ne comporte pas la nature d’une courte notice , el en prenant pour point de départ les caractères mêmes déjà employés par M. Gravenhorst , il me semble que les £uceros appar- üennent plulôt au groupe des Tryphon, où il a placé la femelle, qu’à celui des Zassus où il a placé le mâle. Parmi les Tryphons il en est dont les jambes de derrière n'ont pas d'éperons à l'extrémité (les £xenterus de M. Har- tig); d'autres, en plus grand nombre, en sont pourvus, et parmi ceux-ci, quelques-uns ont les crochets des tarses plus au moins peclinés : c'est ce qu’on observe également chez les Euceros qui, probablement, prendront place auprès d'eux, lorsque des travaux multipliés auront tiré les nom- breuses espèces d’Ichneumonides du chaos où elles sont encore plongées aujourd’hui , et nous auront mis à même d'apprécier sainement leurs affinités mutuelles. Dans le quatorzième volume, page et planche 60, du British Entomology, M. Curtis a décrit et représenté les caractères des Æuceros, dont un des principaux lui à néan- ( 362 moins échappé : il ne s'est pas aperçu que les crochets des tarses sont peclinés, el il se borne à dire qu'ils sont petits (claws and pulvilli minute). M. Curtis n’a d’ailleurs connu que des mâles d'£wceros, dont il décrit deux espèces : 1° Æ. crassicornis, Grav.; 2° Æ. albitarsus. Ce dernier, d’après la figure et la description, diffère de l'Z. crassi- cornis, 1° par la couleur de l'abdomen, qui est d'un fauve rougeàtre excepté le premier segment , lequel est noir avec la base rougeûtre ; 2° par la couleur des tarses de derriére, qui sont d’un blanc jaunâtre avec le premier article noir. — Ces deux espèces d'Euceros habitent l'Angleterre, où elles paraissent être fort rares, M. Curtis n'ayant eu sous les yeux qu’un seul individu de chacune d'elles. Il en men- tionne une troisième espèce, Æ. serricornis, qu'il croit d'Irlande, mais il n’en donne pas la description. L'Euceros crassicornis est la seule espèce que j'aie jus- qu'à présent découverte en Belgique; et, quant à ses carac- tères spécifiques, je me borneraï à ajouter aux descriptions de M. Gravenhorst les remarques suivantes : 1° Parmi les males, les uns ont les cuisses de derrière fauves , tandis que d’autres les ont noires comme l'individu décrit par M. Gravenhorst. L'extrème base du premier seg- ment de l'abdomen est le plus souvent blanche, et, quelque- fois, celte couleur occupe presque toute la moilié anté- rieure de ce segment. Sa taille varie de 3 £ à 4 lignes ; 2° Chez les femelles, les cuisses de derrière varient du noir au brun foncé; l'écusson est quelquefois entiérement bordé de blanc jaunâtre. La taille est de 2 4 à 5 lignes. — Je ne sais si la var. 1 de M. Gravenhorst appartient à la même espèce, car il semblerait, d’après la description, que les proportions du premier segment de l'abdomen ne sont pas les mêmes, ( 363 ) D'après une note de M. Westwood (1), il paraitrait que la larve de l'Euceros crassicornis vit dans le corps de la chenille de l’Æchatea piniperda. Comme j'ai avancé plus haut que , dans bien d’autres cas encore , M. Gravenhorst a placé les deux sexes d'une même espèce dans des genres différents, je me conlenterai, en attendant la publication d’un travail que je prépare, d’ap- porter à l’appui de mon assertion les exemples suivants: 1° L’Zchneumon monticola, Grav. I, n° 1, est le mâle d'un Cryptus ; 2° l'Ichneumon lanius , Grav. 1, n° 204, estlemäle d'un Phygadeuon(1);3°\ Zschnus porrectorius, Grav. I, n° 277, est le mäle du Cryptus assertorius , Grav. IE, n° 50 ; #°le Trogus luteiventris, Grav. IE, n° 4, est le mâle d'un Ichneumon; 5° les Pezomachus ne sont en général que des femelles de Phygadeuon et d'Hemita- les ; 6°le Lissonota murina % , Grav. UE, n° 54, et l'Exe- tastes albitarsus & % , Grav. IL, n° 27, appartiennent à la même espèce , elc., etc. Puisque je viens de nommer l'£xetastes albitarsus, je crois pouvoir consigncer ici un fait assez intéressant et rela- tif à cette espèce. Il y a deux ans, je trouvai pendant l’hi- ver une coque noire, de forme ovale-allongée, longue de 7 lignes environ, de laquelle sortit dans le courant de juia un mâle de l'Exetastes albitarsus. En examinant cette coque de plus prés , je ne lardai pas à m'apercevoir que ses parois, quoique minces , n'étaient pas simples, et, à l’aide d’une pince, je pus extraire avec facililé cinq coques qui étaient emboîtées l’une dans l’autre, conliguës, mais sans adhérence mutuelle, Je me hâte d'ajouter qu’un fait ana- —_—__——_—_—_—_—_—_—_—…—…—…— —…— —_—.——— s (1) /ntrod.tothe mod. classif.of Insects,etc., mars, 1839, part. XI, p. 153. ( 364 ) logue a déjà été observé et mentionné par M. Westwood (1), à l’occasion d'un Cryptus dont la coque était composée de trois enveloppes distinctes. À une époque où nous en sommes encore à rechercher les aflinités réciproques des différents genres el sous-genres d'Ichneumonides, il n’est pas impossible que le mode de structure de la coque de cerlaines espèces ne nous metle sur la voie de quelque heureux rapprochement ; en tout cas , ce sera une preuve Ge plus, ajoutée à mille autres preuves, de la sollicitude de notre mère commune, celle bonne nalure, qui a affublé noire Æxetastes, pour passer l'hiver, d’un quintuple macintosh , aussi impénétrable au froid qu'à l'humidité. Sur un petit poème latin du XIIe siècle, en l'honneur de Suger, par Radulfe le physicien ou le mire. Notice par le baron De Reifflenberg , membre de l'académie, Quelques biographes ont essayé de restituer la grande renommée de Suger à l’ancienne Belgique, et ont fait naître à St-Omer ce vertueux prélat, cet habile ministre. La Société de l'histoire de France, dont l’activité est si remarquable, a entrepris une édition complète des œuvres de Suger, Dans ce but, elle n’a rien négligé , et les moindres renseignements ont fixé son allention. M. Pertz, au seplième volume des Ærchiv der Gesell- schafft für deutsche Geschichte, pag. 35, indique un éloge de Suger par Radulfus physieus, Radulfe le physi- cien ou le mire, comme on disail au moyen âge el comme (1) Zntrod. 10 the mod classif., elc., mars, 1839, part, XI, pag. 148. ( 365 ) le disent encore les Anglais, qui ont retenu lant de locu- tions normandes. Il n’est pas superflu de remarquer que celle qualité de physicien n'était point incompatible avec l'élat ecclésiastique, témoin Jean de St-Amand, dont j'ai parlé dernièrement. Les archives de la Chambre des Comptes, à Bruxelles ({nvent. X, 204), mentionnent une pension de 300 livres au profit du maître Jean Cotereau, physicien, doyen de Lierre. L'éloge de l’abhé de St-Dénis se trouve à la suite d’un manuscrit de la bibliothèque royale, in-8° parchemin , 47 feuillets, n° 5385-86, et dont l'écriture est du XIT° siècle. Il contient les Theorica de Radulfe ; ouvrage en vers avec de nombreuses gloses en prose qui donnent cette explica- lion du litre adopté par l’auteur: « Tusos græce Deus dicitur , unde Tusorica, èdest divina con- templatio ; unde recte liber iste Tarorica nominatur, quia om- nium evangelistarum breviter continet explanationem, et quicquid mortalis infirmitas Dei contemplatione attingere valet, pene in hoc libro sedulus lector inveniet. » Le livre est précédé d’un court prologue qui se lermine ainsi : Sillaba longa brevis non vos offendat , amici, Grandis materies inde petat veniam. Et ne voyez pas ici un artifice de rhéteur, une formule de fausse modestie; car les vers de Radulfe ne sont rien moins qu'harmonieux et corrects ; on y chercherait vaine- ment de l'originalité. S'ensuit-il qu'il faille les mépriser ? jene le crois pas ; à l'égard de ces débris d'une époque en- core ignoranlte et grossière, je persiste à partager l'opinion ( 366 ) des Grimm, des Orell, des Daunon, des Champollion- Figeac, des Whrigt, du savant auteur de l'histoire de la littérature latine à l’époque des Garolingiens (1)et de tant d’autres érudits. Comme lémoignage d’un temps qui n’est plus, ces restes informes doivent être protégés par leur barbarie même. Je transcris l'éloge de Snger. De nobilitate domni Sugerii, abbatis, et opibus ejus. 1 Inclite Sugeri, cupimus te luce repleri, Justa Dei veri magnalia corde xereri; - Abba pater, gaude, dignissimus es, pie, laude; Mente Deo plaude, bona cudere fortiter aude. 5 Nobilitas morum supereminet astra tuorum, Qui pater es florum simul et regimen monachorum : Cælicus ergo chorus probat hanc, splendore decorus, Sceptriger annosus amat hanc et dux animosus, Francorum cœtus, hujus moderamine fretus, 10 Hanc colit, et lætus regitur pietate repletus. Nobilitas mentis patet omnibus hæc facientis, # Qui propriæ gentis decus est et forma parentis. Muneribus divis Deus hunc erexit ab imis, Ne fieret vilis animus virtusque virilis, 15 Gloria condigna tanto patre, sorte benigna, Contulerat signa quibus fraus cassa maligna. Signa beatorum sunt diva karismata morum, Nobilitas quorum diffunditur ore virorum. Regnum Francorum rexit moderamine morum, 20 Qui dux regnorum simul et dux animorum. Gloria regnorum nec obest meritis dominorum, Si perfectorum retinent exempla bonorum. Splendor doctorum deceat hunc virtute laborum, * Qui sibi cunctorum formam tenet emeritorum, 25 Innovat inventum pater a fundamine templum, (1) Geschichte des Rümischen Literatur im Aarol, Zeitalter von Dr, Joh. Ch. E. Baehr. Carlsrube, 1840 , in-So. ( 367 ) Ut sit in exemplum Dyonisii monumentum. Nostra pro vita Christi fuit hic agonista, Ariopagita Dyonisius, archisophista, Extitit athleta fortissimus atque propheta. 30 Regna tenet læta vir fortis et agoniteta, Cujus erat lampas Sugerius, inclitus abbas. Struxit ei capsas auro, gemmis decoratas, Ordine ditavit claustrum templumque novavit, Âras ornavit auro , gemmis radiavit, 35 Pallia mira dedit, distractaque plura redemit, Tres tabulas fecit, auro gemmisque replevit ; Quarta nitens plurimis gemmis, preciosa lapillis, Vernat in onichinis, smaragdis, arte berillis. Aurea crux, miris fulgens distincta saphiris, 40 Ostendit vivis quam sit pater iste virilis. Gloria sublimis debetur huic sine rimis, Dignus ei finis cælo celebretur herilis. Radulfus phisicus cepit dictando laborem, Luridus invidia reprobans confundis honorem. — M. le baron de Reifflenberg présente aussi un mémoire sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique et le Portugal. Commissaires MM. le chanoine De Ram, le minis- tre Falck et le baron De Stassart. L’académie a procédé ensuite à l'élection de cinq cor- respondants régnicoles dans la classe des sciences, et la ma- jorilé des voix s’est réunie en faveur de : MM, C.-F. Veunvsr , professeur de mathém. à l’école militaire. Guizc, Sras , professeur de chimie à la même école. Le baron Eox. pe Seuys Lonccuamps, à Liége. Le baron Berxaro Du Bus , de la chambre des représentants. H. Gazeorr: , à Bruxelles. és. oi Soins he. hdd SES Après avoir réélu les membres de la commission des fi- nances, l'académie a procédé à la nomination de son vice- directeur , et M. De Gerlache a été réélu pour 1842. (368 ) M. le baron De Stassart, directeur pour 1841 , est ensuite entré en fonctions et a fixé l'époque de la prochaine séance, au samedi {* juin. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Mémoires de la société royale des antiquaires de France. Nouvelle série, Tome V. Paris, 1840, 1 vol. in-8°. Mémoires de la société royale des sciences , lettres et arts de Nancy , 1859. Nancy, 1840 , 1 vol. in-8°. Bulletin de la société industrielle d'Angers et du départe- ment de Maine et Loire, n° 6.—11° année. Angers, 1841, broch. in-8°. | Antiques du cabinet du comte de Pourtalès-Gorgier , dé- crites par Théodore Panofka. Paris, 1854. 1 vol. in-folio ; de la part de M. le comte de Pourtalès. Examen critique des historiens de Jacques Van Arte- velde, avec pièces justificatives, par Aug. Voisin. Gand, 4841, 4 vol. in-8°. Loi communale de la Belgique, expliquée et interpré- tée, ete.; par J.-B. Bivort. Bruxelles, 1841 , 1 vol. in-8°. Traité élémentaire des fonctions elliptiques; ouvrage des- tiné à faire suile aux traités élémentaires du calcul intégral ; par P.-F. Verhulst. Bruxelles, 1841, 4 vol. in-8°. Nouvelle solution du problème de l'attraction d'un ellip- soïde hétérogène sur un point extérieur ; par M. Chasles. (Extrait du Journ. de mathém. pures et appliq., tom. V, 1840). Paris, broch. in-#°. Relation de l'expédition scientifique des Français en Égypte en 4798. (Extrait de l'Eneycl. des gens du monde, ( 369 ) tom. XIV). Paris, 4 feuille in-8° , de la part de M. Jomard. Extrait du rapport annuel fait à la société de géographie pour l'année 1840. (Extrait du Bull. de la soc. de géogr., dé- cembre 1840). Paris, 1 feuille in-8°, de la part de M. Jomard. Lezioni di artiglieria dettate agli alunni del collegio mili- tare. Da Mariano d’Ayala. Parte I. Napoli, 1840, 1 vol. petit in-4°. Disegno di una scuola per macchinisti e construttori nel artiglieria napolitana ; par le même, 1 feuille in-4°. Philosophical transactions of the royal society of London. For the year 1858 (part I and IT), 1839 (part I and II) and 4840 (part I and IT). London, 6 vol. in-4°. Fellows of the royal society. 30th. november, 1840. Lon- don , broch. in-4°. Catalogue of the scientific books in the library of tie royal society. London , 1839, 1 vol. in-8°. A catalogue of the miscellaneous manuscripts, preserved in the library of the royal society. By J. 0. Halliwell. Lon- don , 1840, 1 vol. in-8°. Proceedings of the royal society. 1840. N° 45. London, broch. in-8°. The transactions of the royal irish academy. Vol. XIX, part I. Dublin 1841 , 1 vol. in-4°. Report of the eight meeting of the british association for the advancement of science; held at Newcastle in august 1838. Vol. VII. London, 1839, 1 vol. in-8°. Transactions of the american philosophical society, held at Philadelphia, for promoting useful knowledge. New se- ries. Vol. VI (part I and IT) and vol. VII (part 1). Philadel- phia , 1838-1840, 35 vol. in-4°. Proceedings of the american philosophical society. Vol.1, n°1 à6.Janv.1838àmars1839. Philadelphia, 6 broch.in-8°. Tom. vit. 25 ( 370 ) The american journal of science and arts. Conducted by Benjamin Silliman. Vol. XXXIX, n° 2. October, 1840. New Haven, 1 vol in-8°.— M. Vaughan, de la part de la société philosophique américaine. Transactions of the Albany institute. Vol. Land Il (part E, IT, II, IV). Albany, 1850 à 1857, 1 vol. et 5 broch. in-8°. A discourse on the life, services and character of Stephen Van Rensselaer ; with an historical sketch of the colony and manor of Rensselaerwyck in an appendix. Delivered before the Albany institute, april 45, 1839. By Daniel D. Bar- nard. Albany, 1839, broch. in-8°. | Annual report of the regents of the university of the state of New-York. Made to the legislature. March 1, 1858.— id. March 1, 1859.— id. March 2, 1840. Albany 1838 à 1840, 5 vol. in-8°.— De la part de l'institut d'Albanie. State of New-York. N° 275. In assembly, february 27, 1859. Communication from the Governor, relative to the Geological Survey of the state. Albany, 1839, 1 vol. in-8°. An examination of the ancient orthography of the jews, and of the original state of the text of the hebrew Bible. — Part the second, on the propagation of alphabets and other _phonetic systems throughout Eastern Asia, ete., bÿ Charles William Wall. Vol. IIT. London, 1841 , 1 vol. in-8°. Tracts on docks and commerce , printed between the years 1795 et 1800, and now first collected; with an introduc- tion, memoir, and miscellaneous pieces. By William Vau- ghan. London, 1839, 1 vol. in-8°. The narrative of captain David Woodard and four sea- men, who lost their ship while in a boat at sea, and surren- dered themselves , up to the Malyas in the island of Cele- bes ; etc. Second edition. London, 1805, 1 vol. in-8°. De la part de M. W. Vaughan. (371) Experimental researches on the strength of pillars of cast iron, and other materials; by Eaton Hodgkinson. (From the philos. trans. , 1840 , part IT). London , 1840, broch. in-4°. Constitution and by-laws of the national institution for the promotion of science, established at Washington, May 1840. Washington , 1840 , broch. in-8°. Discourse on the objects and importance of the national institution for the promotion of science , established at Was- hington , 1840, delivered at the first unniversary ; by Joel R. Poinsett. Washington , 1841 , broch. in-8°. Proceedings of the geological society of London. Vol. IX, part. Il, 1840-1841, n° 72 et 75. London, 2 broch. in-8. List of the geological society of London. March 1“, 1841. London, broch. in-8°. Annals of natural history; or magazine of zoology , bo- tany and geology. Vol. TE (march to August 1839, n° 14 à 20).— Vol. IV (sept. 1859 to febr. 1840, n° 21 à 27). Londres, 1839 et 1840, 14 broch. in-8°. The annals and magazine of natural history , including zoology , botany and geology (continuation de l'ouvrage pré- cédent). Vol. VI (sept., oct. et déc. 1840 à févr. 1841, n® 34, 35 et 57 à 40). Londres , 1840-41 , 6 broch. in-8°. Proceedings of the botanical society of London, vol. I. Part. L. London, 1859, broch. in-8°. The british and foreing review; or European quarterly jour- nal. Vol. IX et X, 1859-1840. London, 2 vol. in-8° reliés ; de la part de Son Ex. le chevalier George Hamilton Seymour. Gelehrte Anzeigen. Herausgegeben von Mitgliedern der K. Bayer. Akademie der Wissenschaften. Sechster bis elfter Band. 1858-40. München, 6 vol in-4°. Abhandlungen der philosophisch-philolog. Classe der ko- niglich bayerischen Akademie der Wissenschaften. Zweïten ( 372 ) Bandes. Zweite und dritte Abtheïlung. Dritten Bandes. Erste Abtheïlung. München, 1858-1840, 3 vol. in-8°. Abhandlungen der mathematisch-physikalischen Classe der koniglich Bayerischen Akademie der Wissenschaften. Dritter Bandes. Erste Abtheïlung. 1837 bis 14840. Mün- chen, 1840, 1 vol. in-8°. Annalen der Staats-Arzneikunde. Herausgegeben von Schneider, Schürmayer und Hergt. Sechster jahrgang. Erstes Heft. Freiburg im Breisgau, 1841, 1 vol. in-8°. Goethingische gelehrte Anzeigen unter der Aufsicht der koenigl. Gesellschaft der Wissenschaften. 29 stück. Den 22 febr. 1841. 1 feuille in-8°. Bulletin de la société géologique de France. Tom. XII, feuilles 6-11. — Table des matières et des auteurs pour le 11° vol., par M. Clément-Mullet, année 1839 à 1840. Paris, 1841 , 2 broch. in-8°. Cours élémentaire de chimie générale inorganique; par P. Louvyet , 2° livr. Broch. in-8°. Annales et bulletin de la société de médecine de Gand, mars 4841, 8° vol. 5° Liv. Gand, broch. in-8°. Annales de la société des sciences naturelles, de Bruges. Tom. IT, feuilles 50 à 65. Bruges, 1840-41 , 2 broch. in-8°. Annales d'oculistique, publiées par le D' Florent Cunier. 3° année, mars 4841, tom. IV, G° livr. — 4° année, avril 1841, tom. V, 1° livr. Bruxelles, 2 broch. in-8°. Bulletin médical belge, publié sous la direction de M. Flo- rent Cunier. Nouv. série. Tom. I, n° 2. Février 1841. Bruxelles , broch. in-8°. Compte rendu des maladies observées au dispensaire oph- thalmique de Bruæelles, pendant le 5° trim. 1840 ; par le D' Florent Cunier. Bruxelles, 4841, broch. in-8°. ES BULLETIN DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1841. — No 6. Séance du 5 juin. M. le baron De Stassart , directeur. M. Quetelet , secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. M. le chevalier de Quadrado, chargé d’aflaires du gou- vernement espagnol, propose d'établir des relations litté- raires entre l’académic royale de Bruxelles et l'académie royale d'histoire de Madrid. L'académie accepte ces offres et charge son secrétaire de faire hommage, en son nom, à l'académie royale d'histoire de Madrid , de la collection de ses dernières publications. —M. Louyet, à qui l'académie, dans sa séance précédente, a décerné une médaille d'argent, pour son mémoire sur les poisons mélalliques , portant l'épigraphe : les racines Tom. vu. 26 ( 374 ) des plantes sont des filtres, ete., écrit que son intention est de faire imprimer son travail. M. Verver écrit de son côlé qu'il se propose aussi de faire imprimer son mémoire sur le même sujet, auquel a élé décernée également une médaille d'argent. L'académie ne peut voir qu'avecintérêt la publicité donnée à ces ouvrages, pourvu que les auteurs, en citant les distinctions qui leur ont été accordées, aient soin d'indiquer les modifications qu'ils auraient jugé à pro- pos d'introduire dans leurs écrits depuis le concours. — M. Valles, ingénieur des ponts et chaussées à Paris, écrit qu'il est l’auteur de l'ouvrage d'analyse qui n’a pu être admis au concours de celte année, pour être arrivé après le terme de rigueur. Il exprime en même temps le désir que l'académie nomme des commissaires pour.faire l’examen de cet écrit, qu'il se propose de livrer à la publicité. Com- missaires, MM. Pagani, Timmermans et Dandelin. —-M. le docteur Forster écrit que, dans la soirée du 13 mai dernier, vers 9 heures et demie du soir, il a vu un météore très-brillant, qui laissait après lui des étincelles colorées, et qui se dirigeait du zénith vers l'OSO. Ce météore fut visible pendant cinq secondes environ et avait l’éclal de Vénus. Mais, ajoute M. Forster, ce qu’il y avait de plus re- mmarquable, c’étail la succession des couleurs verte, jaune, bleue et rouge, qu'il laissa sur son passage. M. Quetelet dit que, le même jour, vers 11 heures du soir, se trouvant sur la terrasse de l'observatoire, il a vu également ün mé- téore très-brillant dans la direction du SSE. —M. Ch. Defooz, médecin à Liége, adresse à l'académie la suile de ses relevés stalistiques sur l’état sanitaire des quar- L ( 375 ) tiers sud et ouest de la ville de Liége : ces nouveaux docu- ments sont relatifs au premier trimestre de 1841, M. Que- telet, nommé commissaire rapporteur pour le travail relatif à l’année 1840, exprime le désir que l’académie en- courage les travaux statistiques analogues à ceux de M. De- fooz , et qu’elle insiste sur la nécessité d'appuyer toujours ces documents du chiffre de la population et, autant que possible, d'observations météorologiques; il pense, du reste, que des remerciments devraient être adressés à M. Defooz. pour ses communications successives. —Le secrétaire communique l'extrait suivant, d’une let- tre qu'il a recue de M. Cauchy: « L'application de la vis d’Archiméde à la ventilation des travaux souterrains qu’a proposée M. Motte, dans son mé- moire auquel l'académie a décerné une médaille d'argent et les honneurs de l'impression, vient d’être , de la part de mon collègue M. Gonot, auteur de l’un des trois mémoires couronnés sur la question de l’aérage des mines, l’objet d'expériences en grand et d'observations très-intéressantes dont il a consigné les résultats dans le rapport ci-joint. » M. Cauchy, qui était commissaire rapporteur du con- cours, pense que le nouveau mémoire ne déparerait pas le recueil publié par l'académie sur l’aérage des mines, et propose de l’ajouter comme supplément. L'académie est d'avis qu’on pourrait faire entrer dans un supplément sem- blable le mémoire annoncé par M. Bisschof de Bonn, pour faire suite à son travail couronné, mémoire qui doit ren- fermer le résultat des expériences que l'on continue en- core dans des mines de l'Allemagnes. ——— 1 (376 ) RAPPORTS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Concours de 1841. L'académie s'occupe d’abord du mémoire d'analyse en- voyé en réponse à la première question de son programme de 1841, pour la classe des sciences, mémoire dont le jugement avait élé renvoyé à celle séance à cause de l'in- disposition d’un des commissaires. : Le programme demandait un mémoire d'analyse ma- thématique dont le sujet était laissé au choix des con- currents. Un seul ouvrage, portant l'inscriplion : nos numerus sumus , est arrivé au terme de rigueur. M. Tim- mermans à présenté le rapport suivant sur cet écrit. + € L'auteur paraît avoir eu pour but principal de donner une démonstration élémentaire de l'intégrale définie à dif- férences finies de Gauss, qui sert de fondement à la théorie des résidus quadratiques; il a été ainsi conduit à des re- cherches intéressantes sur certains nombres, qu'il appelle combinaisons binaires ou différences des résidus, et sur les propriétés des nombres— 2 ou 3 considérés comme résidus ou nou résidus de certaines classes de nombres premiers, En rapprochant ces résullats de quelques séries connues, il arrive ensuite à de nouvelles intégrales définies à diffé- rences finies, dont plusieurs nous ont paru remarquables par leur simplicité et font découvrir certaines erreurs Me - ( 377 ) commises dans des recherches analogues par des géomètres du premier ordre. | La nature abstraite de ce mémoire ne permet pas d'en donner une analyse détaillée suffisante pour en faire com- prendre le sujet dans toute son étendue; nous nous borne- rons donc à observer que, quoique ce travail ne roule pas sur les théories les plus avancées de celte branche d’ana- lyse, cependant il paraît mériter de fixer l'attention de l'académie, à cause des difficultés que présente la matière et de l'importance de tout ce qui se rattache à la théorie des nombres. Nous avons en conséquence l'honneur de proposer de décerner à l’auteur la médaille d’or. » Après avoir entendu ses deux autres commissaires, MM. Dandelin et Pagani, l'académie a décerné sa médaille d’or à l’auteur du mémoire , M. Moriz Stern de Gœættingue. BOTANIQUE. Rapports sur un mémoire intitulé : MONOGRAPHIE DE LA FAMILLE DES LYCOPODIACÉES , par M. Spring, professeur à l'université de Liége. — Rapport de M. Dumortier. De tous les travaux d'histoire naturelle descriptive, les plus utiles sans contredit sont les monographies. Celle vé- rilé, souvent proclamée, est surtout appréciable dans les travaux de botanique cryptogamique, dont l'étude est telle- ment aride et diflicile, que les travaux monographiques y sont indispensables. Aussi des botanistes de premier ordre n’ont-ils pas reculé devant ces travaux si ingrats. En eflet, nous possédons de bonnes monographies, des algues, des ( 378 ) lichens , des champignons , des mousses, des fougères, mais il nous manquait un travail de ce genre sur l’intéressante famille de Lycopodiacées; M. Spring, professeur à l’uni- versilé de Liége , et déja connu par plusieurs travaux sur cette famille, n’a pas reculé devant les difficultés que pré- sentait une monographie générale de ces plantes curieuses, et a remis à l’académie la 1°° parlie de son ouvrage, conte- nant la description du genre Lycopodium et des espèces qui s’y rapportent. M. le D’, Spring s’est trouvé dans des con- ditions très-heureuses pour entreprendre ce travail. Chargé par deux des plus célèbres botanistes modernes , MM. Eud- licher et Martius de la publication des Lycopodiacées de la flore du Brésil, il a pu consulter les herbiers des aca- ‘démies de Munich, de Vienne et de Berlin, et voir ainsi les échantillons authentiques de Swartz, Willdenow , Martius, Humbold et Bompland, Sellow, Scheide, etc. Il ne s’est pas borné à ces observations; il a voulu visiter l’herbier de M. De Candolle à Genève, et les belles collections du mu- séum , de MM. De Jussieu et Delessert à Paris. Possesseur de si nombreuses richesses, M. Spring , déjà riche de ses pro- pres observations, ne pouvait manquer de produire un tra- vail propre à tirer les Lycopodiacées de la confusion qui y régnait, aussi n’hésitons-nous pas à déclarer que son travail sera d’une grande ulilité pour la science. En conséquence, nous avons l'honneur de proposer à l'académie, d'adresser des remercîiments à M. le D". Spring pour sa communica- tion, et de voter l'insertion de sa belle et savante monogra- phie dans les mémoires des savants étrangers. “ch D Le. . the “os à ÉD ( 379 ) Asnexe au rapport précédent, par M. Ch. Morren. Tout en me ralliant aux réflexions que mon honorable confrère, M. Dumortier, a émises sur le mérite du mémoire de M. Spring, et aux conclusions de son judicieux rapport, j'aurai l'honneur de faire remarquer à l’académie que le travail du professeur de Liége est entièrement neuf sous le point de vue de l'esprit qui a présidé à sa rédaction. Je de- manderai la permission de faire ici en abrégé, l'historique de la question. Les anciens botanistes, depuis Pline jusqu’à Plumier (1705), ont toujours mentionné les deux mêmes espèces de Lycopodes, et, ne jugeant de la place que devaient occu- per les individus qu’ils voyaient, que par le port et par les formes des feuilles, ils réunissaient le plus souvent des espèces distincles sous un même nom. C'est ainsi que M. Spring reconnut dans l’herbier de Willdenow, quoique postérieur encore aux travaux de Plumier, cinq ou six es- péces confondues sous une seule dénomination. Dodoens, qui rangeait dans les mousses les Drosera, les lichens, les ulves et les polypiers, comptait aussi parmi elles la patte ou les griffes de loup. Je ferai remarquer que c’est Dodoens, notre célèbre hotaniste belge, qui se servit le premier du nom de Zycopodium , nom qu'il tira du grec, en tradui- sant le nom vulgaire que les Flamands donnaient à la plante, le Lycopodium elavatum, WoxrsCLAUWEN ; c’est à 1554 que remonte ce nom. Cette année, Dodoens publia dans son Trium priorum de stirpium historiu commentario- rum imagines (1), p. 404, la figure du Zycopodium cla- D ———— (1) Cet ouvrage est faussement classé par les bibliographes parmi ceux de 1553, — Voyez pour les preuves mon article sur les Tulipes, les Ja- cinthes et les Narcisses , p 2. Revue de Bruxelles, avril 1841. ( 380 ) vatum , figure qu'il plaça également dans son Cruydeboeck de 1554, p. cc (1). La plante était appelée Spica celtica, en allemand griffes du diable, mais les Brabauçons, dit Do- doens la nommaient griffes de loup «nos, ajoute-t-il, ad vernaculam vocem alludentes, Avxorcdc,, Lycopodium et Lupipedemappellavimus.» C'est doncen Belgiqueque prit naissance le nom de ces végétaux, sur lesquels aujourd’hui le professeur d’une deaos universités a rédigé le travail le plus complet. Successivement Plumier en 1705, Dillen en 1741, Linné en 1753, Lamarck en 1789, Palisot de Beau- sois en 1805 , Olaus Swartz en 1806, Willdenow en 1810, Robert Brown en 1810, Poiret en 1813, Kunth en 1824, Raddius en 1825, Gaudichaud en 1826, Desvaux en 1827, Hooker et Greville en 1829, 1831 et 1832, Presl, Schlechten- dal et Chamisso en 1830, Martius et Kunze en 1834, avaient augmenté le nombre des espèces de Lycopodes de deux, connues des anciens, à 88. Mais, si parmi ces travaux quelques-uns ont été de vrais catalogues de’spécification , comme le Synopsis Filicum et Lycopodiacearum de Swartz, le Prodromus de M. Desvaux, qui énumérait 70 es- pèces de Zycopodium seulement, et les différentes publica- tions de MM. Hooker et Greville, qui ont porté leur nombre à 88, il faut remarquer que ce résultat est trompeur. Beau- coup d’espèces établies comme telles ne sont, en effet, que des variétés réduites par M. Spring à des espèces types. C’est (1) Je fais cette remarque parce que dans l'Histoire littéraire des Lyco- podiacées, publiée par M. Bischoff d'Heidelberg, cet estimable auteur se trompe en donnant la date de 1567 pour celle de la première apparition du nom de Lycopodium dans la science. Même l’édition française de Do- doens, publiée par De l’Escluse , est de 1557 et non de 1567. De l’Escluse conserya la dénomination de son ami. Voÿez : Die hryptogamischen Ge- wächse, par G.-W. Bischoff, 2me livraison, Ahïzocarpen und Lycopo- dien (Nurnberg), 1828, p. 119. *( 364 ) ainsi que, sous lenom de Zycopodium clavatum, l'auteur en a réuni onze, élevées au rang d'espèces par ses prédéces- seurs; sous celui de Zycopodium aristatum sept, de L. com- planatum trois, et ainsi de suite. M. Spring appartient à celte bonne école qui pense que c’est nuire aux progrès de la science que de l’encombrer de ces créations factices d'’es- pèces , créalions arbitraires, nées de l’amour-propre des au- teurs et non de leur amour de la vérité. Aussi M. Spring, parmi les 98 espèces définitives qu’il décrit dans son genre de Zycopodium , n’en mentionne que 16 nouvelles, lui qui a consulté presque tous les grands herbiers du continent. M. Spring a préludé à la présentation de sa monographie complète par la publication de trois ouvrages qui traitent exclusivéementdes Lycopodiacées, ses Beytraege zur Kennt- niss der Lycopodien , imprimés dans la Flora de 1838 (1. 1, p. 145-224), ses LZycopodineæ dans la somptueuse Flora brasiliensis de MM. Martius et Eudlicher, et ses Matériaux pour servir à la connuissance des Lycopo- diacées dans les Annales des sciences naturelles (1. XE, Bot.; 1839 , p. 218). Dans sa nouvelle monographie, l’au- teur a fait usage de caractères neufs pour reconnaître les genres Lycopodium, Selaginella, Tmesipteris et Psilo- tum ; en distinguant les anthéridies des oophoridies. Les anthéridies sont les sporanges des auteurs, les capsules farinifères de Dillenius; les oophoridies les capsules sémi- nales des auteurs, les réceplacles tuberculiféres de Bis- choff. Il suit de là que Jes quatre genres de Lycopodiacées se trouvent aujourd'hui caractérisés comme suit : 1 Lycoponiux = Antheridiis uniloculuribus. Oophoridiis nullis. 2 SELAGINELLA — Antheridiis unilocularibus. Oophoridiis 3-4 coccis. 3 Tuesivrents — Antheridiis bilocularibus. Oophoridiis nullis. 4 Psicorum — Antheridiis trilocularibus. Oophortdiis nullis. Ce sont là des diagnoses toutes nouvelles. ( 382 Je ne puis point passer sous silence les différents carac- tères que M. Spring a employés, en les créant en quelque sorte, par une étude approfondie de l’organisation végé- tale, pour constituer les espèces avec fixilé et certitude. Sous ce rapport encore, son nouveau travail l’emporte de beaucoup sur tout çe qui a paru antérieurement et, je le dirai, même sur ses propres publications antécédentes. Ces caractères sont : 1° la forme relative des feuilles ; 2° la dif- férence relative des rameaux stériles et des rameaux fertiles; 3° les articulations de la tige; 4° la direction horizontale de la Lige tétragone des selaginelles ; 5° la décurrence des feuilles; 6° la nervation des feuilles; 7° les formes des or- ganes de la fructification. Dans l’état actuel des sciences naturelles et de leurs ap- plications, une bonne monographie des Lycopodiacées est un travail d’une haute importance; je ne parle pas de la botanique descriptive, qui doit toujours gagner à une telle publication, mais j'envisage surtout la botanique anato- mique, cette science philosophique et d’un intérêt général dont les archives viennent de s'enrichir encore d’une nou- velle anatomie de ces plantes par M. Adolphe Brongniart (Archives du Museum, Paris, 1841), j'envisage la bota- nique morphologique, cette étude abstraite des formes, la botanique géologique , la géologie elle-même qui ont tout à gagner à la connaissance des formes des Lycopodiacées, si nombreuses, si grandes, si gigantesqués dans la flore des temps antédiluviens. | Le travail de M. Spring mérite donc sous tous les rap- ports l'honneur d’être publié sous les auspices de l’acadé- mie royale. (383) M, Martens , troisième commissionnaire, a présenté les réflexions suivantes sur le même mémoire de M. Spring. Je partage entièrement l’avis de mes honorables collé- gues, MM. Dumortier et Morren, sur le mérite et l'utilité de la savante monographie de M. le professeur Spring. J'a- jouterai qu’a mes yeux la partie la plus remarquable de la monographie, c’est la méthode judicieuse suivie par l’au- teur, en réunissant ou rapprochant , en plusieurs pelits groupes naturels, les diverses espèces de Zycopodium qui ont le plus d’analogie entre elles ; et pour éviter de donner à ces groupes des dénominations plus ou moins arbitraires qui n'auraient pu que surcharger la mémoire sans aucune ulilité, il les rattache aux espèces les mieux connues, qu'il prend pour types des divers groupes. Cette méthode, toute naturelle, facilite singuliérement la détermination des es- pèces si nombreuses du genre Lycopodium , ainsi que j'ai pu m'en convaincre en cherchant à déterminer les belles espèces mexicaines rapportées par notre collègue M. Ga- leotti. Dans ce travail, j'ai pu apprécier le mérite de l’ou- vrage de M. Spring et tout ce qu’il y a de neuf dans la belle monographie qu’il a soumise à l'académie. J'approuve com- plétement la suppression qu'il a cru devoir faire de plu- sieurs espèces qui, suivant lui, ne sont que des variétés. Je conserve seulement quelques doutes sur la possibilité de réunir, comme l’a fait l’auteur , les espèces Æcerosum Sw. et Filiforme Sw., qui, d’après des échantillons dessé- chés que j'ai sous les yeux et que je crois bien déterminés, me paraissent trop différentes pour ne former qu'une seule et même espèce. Le Zycopodium acerosumSw. a les feuilles capillaires, élalées, la tige flasque, les rameaux rappro- ( 38#) chés à angles aigus , non divariqués. Le Lycopodium fili- forme Sw. a les feuilles subulées, plus courtes, raides, dressées, plus ou moins piquantes ; la tige moins flexible, les ramifications divariquées ou à angle très-ouvert. Je pense que ces différences sont bien suffisantes pour distin- guer ces deux espéces ; qui me paraissent différer plus entre elles que le Zycopodium tenue ne diffère du Zycopodium acerosum. Au reste, je ne fais cette remarque que pour appeler sur ce point l'attention de l’auteur, qui , avec les nombreux matériaux qu’il a eus à sa disposition, est parfai- tement compétent pour juger définilivement cette question. Je vote, au reste, avec le plus grand empressement, l'im- pression de l’intéressante monographie de M. Spring. L'académie adoptant les conclusions de ses commissaires, voie l'impression dn mémoire de M. Spring. — L'académie ordonne aussi l'impression du mémoire de M. le baron de Reiïffenberg, présenté à la séance du 7 mai dernier, Coup d'œil sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique et le Portugal. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Le secrétaire donne communication de quelques déter- minations de la température de la terre que M. Stas, cor- respondant de l'académie, a bien voulu prendre, à sa demande, dans la houillére de St-Cécile, montagne de _ aisé ( 365 ) Flénu ; près de Mons. Il résulte de différentes expériences faites entre les profondeurs de 273 et 322 mètres, que l'élévation de température, dans cette houillère, serait de 1° centigrade par 38 métres d’abaissement , en admeltant que la température moyenne annuelle du lieu soit de 109,5. Il serait à désirer que des déterminations semblables fus- sent prises dans les mines de ce royaume, dont quelques- unes alteignent, comme l’on sait, des profondeurs très- grandes. PUYSIOLOGIE VÉGÉTALE, Sur la motilité du labellum dans le Megaclinium falca- tum, par M. Ch. Morren, membre de l’actdémie, etc. M. Ch. Morren présente l'analyse suivante d’un mémoire de sa composition, destiné à paraître dans les Mémoires de l'académie. Commissaires MM. Dumortier, Kickx et Martens. « Le Megaclinium falcatum (Lindl.) est une orchidée de Sierra-Leone d’une structure fort originale. La pseudo- bulbe et les feuilles n’offrent rien d’extraordinaire; mais la tige se termine par une faux crénelée, terminée en pointe et à deux tranchants. Sur celle faux, qui se tient levée et inclinée, naissent à droite et à gauche deux rangées de fleurs alternes, d'abord horizontales ; puis perpendicu- laires, colorées en jaune, en rouge et en blanc. Leur forme rappelle celle d’un insecte, d’une mouche à quaire ailes dont le corps serait figuré par un des sépales, le supérieur, qui est jaune et pourvu de deux callosités renflées; deux ( 386 ) des ailes sont figurées par les deux autres sépales d'un jaune nanquin, marqués de taches pourpres. La corolle est formée par trois pétales , dont les deux supérieurs sont pe- tits et simulent les deux autres ailes de l'hyménoptère. Le troisième pétale est la partie la plus curieuse de la fleur, c’est le labellum ; il est mobile, et de plus, mobile sans au- cune espèce d’excitation préalable. Cette motilité a été appelée par quelques-uns volontaire, non parce que par là on voulait dire que les plantes eussent une volonté, mais pour indiquer qu'il ne fallait pour la provoquer aucun agent extérieur, aucuneirritalion, comme on s’exprimait dans l’ancienne physiologie. Un mouvement spontané a été aperçu par M. Robert Brown dans la fleur : des Pterostylis, autres orchidées curieuses ; Lady Monson, qui trouva au Bengale, près de Dacca, le fameux Hedy- sarum gyrans, vil un mouvement spontané s'emparer des deux folioles latérales de la feuille de cette plante; M. Mirbel signala un mouvement sans excitation préalable dans les Hedysarum gyroides et Hedysarum vespertilionis ; M. Meyen parla, le premier , de celui qui s'empare de la sen- sitive, exposée à une haute température. J'ai moi-même fait connaître le mouvement spontané de la colonne, des stylidiées, de l'androcée du Cereus grandiflorus et des éta- mines du Sparrmannia africana. C’est le célèbre profes- seur de Londres, M. John Lindley qui vit, le premier, le singulier mouvement qui s'empare du labellum du Mega- clinium falcatum. Or, dans la théorie de la motilité vé- gétale, rien n’a plus d'intérêt que l'étude de ces mouvements spontanés qui se produisent dans les parties de la plante sans qu'on sache ni pourquoi, ni comment : on conçoit, en effet , que si la plante a quelque phénomène qui la rap- proche de l'animal, c'est par cette motilité spontanée qu’elle ( 387 ) doit lui ressembler. L'étude de la vie, la connaissance des fonctions on! lout à gagner à bien connaître ces phéno- ménes, car la physiologie est encore pauvre en détails sur celte partie si intéressante de son domaine. : C'est précisément ce qui m'a porté à donner toute mon ailention aux mouvements des fleurs. J'ai vu fleurir le Me- gaclinium falcatum au jardin botanique de Liége , et j'ai fait sur lui une suite de disseclions , d'observations et d’ex- périences qui m'ont paru assez. utiles pour les consigner dans un mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l’acadé- mie, el dont ces lignes forment une espèce de résumé. Je désire, par lui, prendre date d’une part, et, d’une autre, ré- pondre le plus tôt possible aux bienveillantes demandes qui me sont faites par plusieurs savants d'Allemagne , de France et d'Angleterre, de continuer mes recherches anté- rieures sur l'anatomie des appareils de la motilité chez les végétaux. Le labellum du Megaclinium étant sa seule partie mo- bile, c'est surtout sur lui qu’ont porté mes observations. Ce pélale est le plus grand des trois; il a la forme d’un cœur qui se prolonge par sa pointe , laquelle se retourne en arriére, Le haut du cœur est lié au reste de la fleur par un filet d'un blanc argenté, élastique et marqué de trois petiles raies grises. C’est ce filet qui est l’organe où siége la cause du mouvement. Après avoir longtemps étudié celui-ci, j'aire- connu qu'il est double, c’est-a-dire que ce labellum se meut par une motililé mécanique et par une motilité vi- tale. M. Lindley avait dit que ce labellum se mouvait à la manière des têtes de ces pelits chinois automates qu'on donne comme joujoux aux enfants. C'est une allusion au mouvement mécanique. Ce mouvement vient de l’élasticité extrême du filet qui attache le labellum à la colonne, et qui (388 ) fait tituber le labellum lui-même au moindre mouvement qu'on communique au plan de sustentation. Le second mouvement est d’une tout autre allure. Il est cntiérement vital, et celui-là seul est spontané. Par lui, le labellum s'élève et s’abaisse successivement sur son petit pied ; cette molilité est plus lente que la vacillation qui vient de l'élasticité; de plus, il est intermittent. Le 10 avril 1841, à 3 heures de relevée, il se faisait sentir tantôt ioutes les 2 minutes, tantôt toutes les 7 minutes. Pour exé- cuter ce mouvement vital, le labellum ne peut être dévié de sa directiou naturelle , et de plus aucune cause excitante ne parvient à la produire. C'est donc bien un phénoméne d'autonomie. Il faut que la vie se concentre dans le labellum pour le produire, car la fleur, qui reste ouverte douze jours, ne conserve son labellum à l’état de fraîcheur que pendant deux jours, et pendant ce peu de temps, il est mobile le jour comme la nuit. J'ai dû mettre quelque importance à connaître J'ana- tomie de cette partie mobile, et c’est surtout aux observa- tions de la dissection que je me suis arrêté dans mon mé- moire. En effet, tout l'avenir de la science est dans la con- naissance de la structure intérieure, car elle seule nous donne le moyen de résoudre d’une manière salisfaisante le problème si difficile de la cause du mouvement. A l'extérieur, le filet mobile du labellum offre un derme formé de deux espèces de cellules: les unes sphérenchy- mateuses , à très-grosses parois, les autres prismenchyma- teuses, à parois moins épaisses. Celles-ci parcourent trois bandes longitudinales, celles-là se trouvent entre les bandes. En dedans du filet, vis-à-vis des raies ou de ces bandes, il y a trois faisceaux ou trois fibres comme on les nomme vulgairement, Ces fibres occupent le même plan horizontal, ( 389 ) ce qui est fort important à noter, car nous verrons dans un instant que celle position exelut l'idée que ces fibres puis- sent jamais provoquer le mouvement. il n'y a riea là qui ressemble à l’organisation musculaire. Au-dessous du derme, il y a des lacunes aériféres, et entre elles et les fibres un diachyme utriculaire. La fibre se compose, elle, de pleu- renchyme au dehors et de trachenchyme au dedans. Le trachenchyme revêt deux formes : la trachée et le vaisseau ponctué. Le mouvement élastique a pour organes les cellules sphé- renchymateuses du derme; c'est ce que des expériences m'ont prouvé. Les lacunes aérifères sont comme des coussinets d'air par lesquels la turgescence des cellules du diachyme, vérilable tissu de la motilité, est rendue plus facile. Mes recherches antérieures ont prouvé que de semblables cous- sinets d'air existent dans les organes mobiles des Stylidiuwi, des Sparrmannia, ete. ; cependant , ni dans les élamines des Mahonia, ni dans celles des Berberis, je ne les ai pas aperçus. Ils favorisent donc le mouvement, mais n'y sont pas strictement nécessaires. Les vaisseaux soit pleurenchy- mateux ; soit trachenchymateux qui forment par leur asso- ciation les fibres, ne sont que des organes de l’afflux de la séve et de la respiration ; ils ne contribuent en rien au mouvement, Le diachyme est le véritable tissu motile. Les cellules sont cylindroïdes , à parois fines, très-turgescibles et remplies d’un liquide viscoso-aqueux où nagent des glo- bules rares, petits, égaux et mobiles. C'est la turgescence de ces cellules qui fait mouvoir, par le fait de la vitalité, le filet et par conséquent le labellum. Cette anatomie faite , je me suis livré à mes réflexions et a des expériences. Si, comme on l'a prétendu , les fibres faisaient mouvoir les parties mobiles des plantes, on ne Tom. vi. 27 ( 390 ) pourrait attribuer ce mouvement qu'aux trois fibres que j'ai trouvées dans le filet du labellum. Or, ces trois fibres sont dans un même plan horizontal; supposez que celle de droite se raccourcisse , tandis que son antagoniste de gauche s’al- longe, le labellum irait à droite , et, vice-versà, si la fibre gauche se raccourcissait. Le labellum irait donc de droite à gauche et de gauche à droite. Mais nous avons vu qu'il n’exécule pas ainsi son mouvement: il va de bas en haut et de haut en bas. Les fibres sont par le fait seul de leur struc- ture et de leur position, inhabiles à produire un tel mou- vement. J'ai coupé le derme en haut par une entaille transver- sale : le labellum s’abaissa et ne se releva plus ; j'ai entamé le derme par en bas , le labellum s’est relevé vers la co- lonne. Toute oscillation avait cessé. J'en ai conclu que le derme est bien le siége de l’élasticité, et par conséquent l’organe du mouvement mécanique. La structure de ses cellules venait encore au secours de cette réflexion. Le mouvement vital.a donc son siége dans le cylindren- chyme du diachyme. Les cellules cylindroïdes laissent entre elles des méats qui leur permettent de changer de forme. S’allongent-elles dans le haut du filet ,elles s’'amin- cissent , et le labellum se dirige en bäs; ce même allonge- ment se produisant dans le bas du filet, le labellum remonte. Ne serait-il pas permis de croire que le mouvement du li- quide intra-cellulaire, qui marche d’une cellule à une autre pour les nourrir et entretenir leur vie; liquide qui sort de la fleur pour entrer dans le labelluwm, et qui sortdu labellum pour rentrer dans la fleur, est ici la cause de ce mouvement, rendu visible aux yeux par l'extrême élasticité de l'organe où s'opère ce double transport ? Je me suis peu inquiété de la philosophie des causes fi- (391) nales. Salisbury croyait que la colonne des Stylidiées se mouvait si brusquement pour chasser les insectes qui au- raient troublé les noces de ces plantes. Chez le Megacli- nium , qui a besoin, lui, que des insectes favorisent et opèrent même directement le mariage de ses fleurs, le mou- vement de titubation, celui de bascule, opérés par le la- bellum , sont peut-être un piége innocent pour les attirer par une fausse apparence de la vie animale. Mais ici, je le répète, un observateur doit être sur ses gardes: pour avoir le dernier mot d’un phénomène naturel, il faut presque une révélation. Je confesse dans cetle dernière explication toute mon ignorance, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VEÉGÉTALES. Observations anatomiques et physiologiques sur le Pay- TEUMA SPIGATUM, par M. Ch. Morren, membre de l’aca- démie. « La grande Raiponce, qui n’est guère encore cognue, disait De l'Escluse en 1557 (1), a au commencement les fueilles larges et puis après estroites sur la tige : elle a une tige ou deux droictes, creuses, sur lesquelles croist un beau gros espi, plein de petites fleurs longues, qui avant qu’elles s'ouvrent semblent de petites cornes, et estans ouvertes, sont parties en quatre petites fueilles estroictes, de couleur bleue, perse, grise ou blanche. Les fleurs tombées, y sur- (1) Histoire des plantes , 1557, p. 413. ( 392 ) vient plusieurs siliques rondes, ioignans l'une l’autre, semblables aux siliques ou calyces de la Raiponce, plus petites toutefois. Le racine est grosse, blanche, succu- lente, de figure et goust fort semblables à la racine de rai- ponce. » Notre célèbre botaniste belge parle ainsi du Phyteuma spicalum ; plante alors à peine connue, quoique origi- naire de nos forêts. et l’un de leurs beaux ornements du mois de mai. Il avait remarqué la singulière coroile, cornue en effel, comme il le dit, par la cohérence des cinq pé- tales (el non quatre comme le rapportait De l'Ecluse }) en forme de tube; pétales qui ne se séparent tout à fait qu’a- près la fécondation du stigmate. Auparavant, réunis par le baut, ils forment, séparés au milieu , comme aulant d’ar- ceaux autour du pistil, entre lesquels tombent au dehors les étamines flétries. C’est une particularité dont je cher- cherai plus loin la cause physiologique. À l'époque de De l’Escluse, toutes nos plantes avaient leurs vertus. Trois siècles ontdésillusionné bien des esprits, et le Phyteuma , s'il avait réellement la propriété que nos anciens bolanistes lui attribuaient , jouirail d’une grande vogue , au lieu d’être abandonné dans nos bois. « Meslée avec farine de Lupins ou d’Yuraye, disait le professeur de Leyde, la Raiponce nettoye el embellit la face, et tout le corps induicle dessus. Le ius des Liges et fucilles d’i- celle. distillé aux yeux avec laict de femme, esclarcit la veue. » Dodoens (1) n’ajoute rien de plus à l’histoire du Ra- punculum alopecurum. Plusieurs médecins de son temps ne (1) Pemptades, 1616 , p. 166. ( 393) étaient d'avis que l’Æ/opecurus des anciens était le Phy- teuma , à cause de la forme de son inflorescence, qui res- semble à une queue de renard, mais le botaniste de Malines ne partageail pas cette opinion. : Les botanistes actuels ont reconnu que le Phyteuma, quoique appartenant aux plantes à fleurs cyaniques, variait au blanc, ce qui ne serait pas extraordinaire, mais aussi au jaune, Ce qui serait une exceplion bien curieuse aux lois de la coloration des corolles. Le fait est que la variété jaune des botanographes ne peut point être réputée jaune par les physiologistes: c’est un blanc sale, à teinte cinéréo- lutescente, mais pas un jaune pur. Bauhin avait déjà re- connu la variété cendrée. De l’Escluse signala les variélés blanches et bleues, et De l'Obel paraît avoir reconnu le premier l'influence des localités sur la constance de ces coloralions diverses. Il cite Brugelette, dans le Hainaut, comme la petite ville autour de laquelle la variété blanche est le plus répandue (1). Merat assure que le Phyteuma, à fleurs blanches est bien plus commun aux environs de Paris que celui à fleurs bleues, tandis qu’à Liége, c'est celle-ci qui l'emporte de beaucoup sur celle-là (2). Tour- nefort connut aussi la variété jaune ( Rapunculus spi- catus flore flavescente) (3), et Camerarius et d’autres signalèrent une variété pourpre. Jean Bauhin (4) vit aussi des cornicules dans la corolle du Phyteuma, cornicules découpées en bas en arceaux distants. Quoique cette forme soit au premier coup d'œil, (1) De l’'Obel, Stirpium historia 1576, p. 179. (2) Merat, ZVore des environs de Paris. (3) Znstitutioncs rei herbariæ, p.113, tom. 1. (4) Historia pluntarum universalis, tom. XIE, p. 808. ( 394 ) l'inverse de celle qu’on rencontre habituellement dans les fleurs, les anciens y firent peu d'attention. Il n’en est pas de même des modernes, qui cilent la fleur des Phyteuma, comme une exception à la structure générale de la corolle. Leur opinion me paraît néanmoins peu fondée, et si j'ai cité De l’Escluse et quelques anciens botanistes, c’est pour dé- montrer que notre grande célébrité botanique du XVE siè- cle, avait parfaitement observé le phénomène que nous offre cette corolle. Linné, en fondant son genre Phyteuma , avait assigné à la corolle la forme rotée, quinque-partite, à divisions ou laciniures linéaires (1). Il n’y parle pas de leur soudure en haut, en forme de cornicule. Ce fut, si jeneme trompe, Christian Schkubr qui, le pre- mier , donna l'idée que ces cinq divisions élaient soudées en bas en forme de corolle rolée, et en haut en tube sem- blable à celui que forment les anthères des syngenèses (2). Il y avait sous ce rapport une analogie entre la corolle de quelques campanulacées et l’androcée des composées : une soudure en tube par où passait le style armé de part et d'autre de poils collecteurs ou mieux encore balayeurs. L'idée de Schkubr passa dans les écrits classiques de la science. Elle fut adoptée par De Candolle (3), Lecou (4), etc. Le mot de cohérence se prenant, en terminologie bo- tanique , dans deux sens différents, celui de la soudure de parties-semblables entre elles, et celui d’une simple agglu- tination de ces parties, soit par des poils croisés, soit par (1) Linnœi systema, édit. Richter, 1837, p. 181. (2) Schkubr, Botanisches Handbuch, 3 vol., 1791-1813, pl, 89, a, 8. (3) De Candolle, Organographie, tom.I, p.456. 4) Lecoq, Précis élémentaire de botanique , 1831, p. 228. L 2 ( 395 ) une viscosité (étamines des //iola, etc. ), il est difficile de déclarer ce que les auteurs ont voulu exprimer quand ils ont dit que les pétales du Phyteuma étaient cohérents en haut, Quelques-uns ont dit qu’ils sont soudés ; pour ceux-là il n’y a pas de doute, mais il y a erreur. Il est évident, en effet, que les cinq divisions pétaloïdes et linéaires des Phyteuma , sont simplement agglutinées les unes aux autres à leur partie supérieure, et qu’elles se séparent naturellement lorsque la fleur se fane. On peut, du reste, lorsque la fleur est en pleine floraison, séparer les divisions sans les déchirer, en faisant glisser une ai- guille entre elles. Je ne sache pas qu’on ait déjà étudié physiologiquement le mécanisme de cette cohérence des pétales sans soudure. J'ai voulu combler cette petite lacune, en ce qui regarde. le Phyteuma de nos bois. La figure I représente l’anatomie d’une partie du bout de cette corolle, en état de cohérence entre deux laciniures du côté + de la figure et en état de séparation du côté —. La comparaison entre ces deux états fait ressortir à l’in- stant la cause de cette cohérence , cause plus compliquée qu'on ne se l’imaginerait à priori. Les cinq divisions pétaliformes du Phyteuma ne sont pas cohérentes jusqu’à leur bout; celui-ci est libre et figure de a en b, un cône papilleux où le derme a toutes les cellules sphérenchymateuses du côté libre. A l'endroit où les bords des divisions pétalées deviennent rectilignes, la cellule marginale du derme prend une autre figure et d'autres relations. Celase voità partir de b en e, vers la partie infé- rieure de la figure. Ici, deux cellules s'associent toujours deux à deux, de telle manière que les deux réunies imitent un segment de sphère complet et régulier. Par suite de ( 396 ) cette association, on dirait que les cellules marginales de la partie cohérente des divisions de la corolle sont hémi- sphériques, avec un diaphragme dans le milieu ( £g. 1, d ). Mais, au fond, ce sont deux cellules soudées par un côté commun qui s’est aplati. Chaque cellule a , en outre, un cytoblaste pariétal ( fig. L, e ). Ces doubles cellules avec les autres du derme sont rem- plies d’un liquide bleu, dans la variété du Phyteuma de celle couleur, avec un cytoblaste incolore et quelques glo- bules muqueux, également incolores. L'odeur de la fleur est, comme on sait, désagréable, cadavéreuse ; elle disparaît quand les divisions de la corolle se détachent les unes des autres et se.déjetlent en bas, pour former la roue comme Linné l’a dit. Cette odeur n'existe donc que pendant la cohérence des parties de la corolle. C’est qu’en eflet ces doubles cellules sont non-seulement les organes qui, par leur mécanisme, opérent la cohérence, mais encore ceux qui, par une vérilable fonction glandulaire, forment et sé- crétent le principe de l'odeur : une huile volatile. En effet, quand on examine les rapports de position qui existent entre deux bords homologues et conligus de ces divisions ( fig. I, + ), on voit que la convexité de deux cel- lules soudées de l’un des bords répond à la concavité lais- sée entre deux cellules soudées de l’autre bord continu, Il y a ainsi enchevauchure de cellules, comme entre les briques de deux maisons qui se touchent. La cohérence qui en est le résultat , est ici, comme on voit, la suite d’une disposition physique des éléments histologiques. Mais celte enchevauchure de cellules, n’est pas la seule cause de la cohérence : celle-ci esi favorisée par un effet physiologique, la sécrélion d’une huile visqueuse (quoique odoranle el volatile), que préparent les cellules mêmes de ( 397 ) ce derme. Sur les fleurs fraîches du PhAyteuma, on voit, au microscope, les goulteleltes de cette huile baigner les cellules encheyauchées (fg. E, f). L'huile, quand on sépare mécaniquement deux divisions corollines qui étaient cohé- rentes, se rassemble en grosses gouttes. Sur une fleur à di- visions cohérentes, l'huile se voit dans les espaces inter- cellulaires (fig. I, L), laissés entre deux bords contigus. On comprend maintenant pourquoi les fleurs inodores et fanées n’ont plus leurs divisions pétaloïdes réunies en tube. C'est que d’une part les cellules se retirent sur elles- mêmes, de sorte que les bords se désenchevètrent , et que de l'autre, l'huile qui, par sa viscosité, contribuait aussi à les tenir réunis, se dissipe. Telle est la cause à la fois mécanique et physiologique de la cohérence entre les cinq divisions de la corolle en roue des Phyteuma. Je dois faire remarquer que les bords de ces divisions, dans la partie où elles forment naturel- lement des arceaux distincts, n’ont point de cellules associées deux à deux, mais un pinenchyme fort extraor- dinaire. On comprendra facilement que je n’aie point pu quitter l'étude physiologique du Phyteuma spicata, sans m'en- quérir de la structure de ses poils collecteurs, après l’im- mense inlérêt qu'ont jeté sur ceux des Campanulacées en général, les observations de MM. Adolphe Brongniart et Treviranus. Rappelons en peu de mots l’état actuel de la question relativement à ces poils. Avant l’époque où M. Adolphe Brongniart s’occupa de l'anatomie des poils collecteurs des Campanulacées, on croyait que ces organes tombaïeut en même Lemps que les branches stigmatiques du sommet du style divergeaient. Le premier, il annonça, en 1839, que ces poils ne tombent ( 398 ) pas, mais qu’ils sont rétractiles comme les poils des anné- lides et les cornes des limaçons (1). Le savant professeur de Paris signala de plus que ces poils «sont formés par un prolongement extérieur de la cuticule épidermique (£. eët., p. 245), » et que sous la base de chacun de ces poils, il existe une cavité percée dans le tissu cellulaire extérieur du style, cavité où rentre plus tard le poil en s’invaginant en lui-même de dehors en dedans, comme un doigt de gant qu’on retire en dedans. Ce poil, en se relirant ainsi sous le derme du style, en- traînerait parfois dans sa nouvelle cavité, dont les parois sont formées par la surface externe de l'organe, des granules de pollen qui,ainsi, entreraient dans le style même. M. Adol- phe Brongniart ne pense pas toutefois que ces granules de pollen puissent, entrés dans le style, y exercer une action fécondante, MM. Treviranus et Link avaient été de ce sys- ième. M. Brongniart cherche à établir au contraire que la fécondation s'opère par les papilles stigmatiques des divi- sions terminales du style. En septembre 1840, eut lieu la réunion des natura- listes à Erlangen, et M. Treviranus y lut un mémoire sur ce sujet intéressant. MM. Leupoldt et Stroemeyer, ayant publié aujourd’hui l'aperçu sur les travaux de cette réu- nion, il m'est plus facile de savoir précisément l'opinion du célèbre professeur de Bonn (2). M. Treviranus reconnaît la justesse de la principale ob- (1) Note sur les poils collecteurs des Campanules, et sur le mode de fécondation de ces plantes. Ann, des scienc. nat ; 1839, Bot., tom. XII, p. 244. (2) Amitlicher Bericht über die achtsehnte Versammlung der Gesell- schaft Deutscher naturforscher und Aerzte zu Erlangen. Erl. 1841, p.129. ( 399 ) servation de M. Brongniart, c'est-à-dire la rétractilité par inyagination sur soi-même du poil. El n'émet plus de doute non plus sur la fécondation opérée par les grains pollini- ques, dont les boyaux sont formés sur la surface papilleuse des stigmates terminaux; mais l'observation directe des choses lui a prouvé que les grains de pollen n'entrent pas dans la cavité du poil rétourné surlui-même. Au contraire, M. Treviranus soutient que ces grains entrent dans la pro- pre cavité interne du poil, assertion que combattit vivement M. Unger, présent à la lecture de ce mémoire. Au-dessous du poil se trouve de plus, selon M. Treviranus, une ouver- ture qui entre dans le tissu cellulaire du style, sans com- muniquer toutefois au tissu conducteur de celui-ci. Malgré l'extrême confiance que doivent à tant de titres inspirer l’un et l’autre de ces savants, auxquels l'amitié et l'estime la plus haute me lient, je ne puis pas laisser ignorer ici que si plusieurs de leurs observations sont confirmées par ce que présente l’organisation du Phyteuma , ilen est d’autres qu'infirme l'étude de cette Campanulacée. D'abord , le poil n’est point un prolongement de la cuti- cule épidermique. Cette cuticule est ce que j'ai appelé de- puis longtemps l’épiderme, et c'est au-dessous d’elle que vient le derme, la peau de la plante (l'épiderme des an- ciens auteurs), car dans ces distinctions d'organes , il est bon de se servir de termes précis, rigoureux et dont l'éty- mologie exprime le sens. Or, l'épiderme peut bien recou- vrir la cellule qui forme le poil et s'attacher à la paroi externe de sa membrane, c’est le cas dans tous les poils, sans que pour cela le poil cesse d’être une cellule dermique indépendante. Je ne nie pas que ce soit là le cas dans le poil du Phyteuma et de toutes les Campanulacées. Mais toujours est-il que le poil forme un organisme ( 400 ) indépendant, une cellule allongée à part, qui tient non à l'épiderme, mais au derme dont il est un des éléments hypertrophiés. Ce que MM. Brongniart et Treviranus ont nommé une cavilé percée dans le tissu cellulaire du style et dans laquelle le poil, en s’invaginant, se relirerait , n'est que le bulbe de ce même poil, c’est-à-dire la continuation sous le derme de sa propre cellule. Presque tous les poils offrent un bulbe de même nature, mais ordinairement plus court et plus gros. On peut donc dire que le poil s’invagine dans son bulbe. La partie externe du poil perce entre des cellules du derme, de manière que lorsque le poil est tout à fait rentré, on dirait en effet qu’il y a un trou à l'endroit où il se mon- trait auparavant. Le poil venant au-dehors , entre les cel- lules du derme, paraît d’abord une cellule surajoutée (fig. D), et quelquefois, les cellules entre lesquelles le poil se dirige en dehors, semblent , en se soudant , former une base que le cône du poil transpercerait (fig. WII, k, à). C'est ici une simple apparence. Le cône du poil ne fait qu'écarter les cellules du derme, et l’épiderme dont l’un et l'autre sont recouverts rentre avec le poil quand ilse retire. Dans un de mes écrits antérieurs (1) j'ai démontré que dans plusieurs poils il y a, au sommet, un dépôt de matière organique continue, landis que la base de l'organe est fort mince. Le même fait s'offre dans le poil rétractile du PAy- teuma , comme on le voit (fig. I, ILE, et IV, d. ) Get épais- sissement de la membrane propre du poil n’est point un (1) Observations sur l’épaississement de la membrane végétale. Buzz, DE L'AcaD,, tom. VI, no 9.—Prémices d'anatomie et de physiologie végé- tale, Bruxelles , un vol. in-8o, 1841, XVIII: mém. . ( 401 ) épaississement de l'épiderme qui, là comme ailleurs, est une membrane d’une excessive lénuilé. M. Brongniart émet avec hésitation ses idées sur la cause de la rétractilité des poils, j'entends ici par cause le méca- nisme de celle opération. Sans prétendre en donner'une explication certaine, dit cet auleur, je crois pouvoir l’at- tribuer à la résorption du liquide contenu tant dans le poil , ajoute-il, que dans la cavité qui se trouve à sa base. Par celle cavité, il faut , selon nous, entendre le bulbe du poil. Ce serait donc à la résorption du liquide contenu dans toute la cavité du poil entier qu'il faudrait, selon celte théorie, attribuer la retraite du poil. Un poil qui perd son fluide ne ferait que se dessécher, comme on le voit dans une foule de cas pour l'appareil pileux, où les poils sont aérifères et secs. Le fluide se retire là sans entraîner le poil d’une si étrange façon. En outre, il est difficile de conce- voir comment un liquide pourrait, en se perdant peu à peu , entraîner du sommet à la base un cône membraneux comme le sont les poils des Gampanulacées, avec cette ré- gularité que nous offre ce phénomène. Le poil du Phyteuma peut nous fournir peut-être une meilleure explication du mécanisme que la nature met ici en usage pour opérer cet effet rétractile. Ces poils, bien observés, montrent dans leur intérieur une suite de cou- rants qui entraînent dans une cyclose la matière globuli- naire muqueuse et blanche, absolument comme on l'a observé dans les poils des Tradescantia, Hydrocharis, Penstemom, Urtica, Viola, Tulipa, Senecio, Cobæa , Loasa, Marica, eic., et comme M. Schultz l’a constaté dans toutes les Campanulacées (1). (1) Voyez pour l'historique de ces faits et pour mes propres observa- ( 402 ) J'ai figuré ces courants dans les figures IE, KE et EV. Es sont toujours pariélaux , c'est-à-dire que la matière mobile, sujette à la cyclose, chemine le long des parois internes. Vers l'endroit où le poil entre dans le derme, les courants deviennent plus nombreux et prennent la forme d’un ré- seau (fig. I, c,f). IL est trés-difficile de dire si ces courants ont lieu dans un système de vaisseaux laticifères pileux, car la mem- brane qui les entourerait, serait, dans ce cas, trés-fine ; mais il est aussi très-hasardeux de nier l’existence de cette membrane dans ce cas, comme dans les cas analogues. Dans le Mariea cœrulea, j'ai démontré l'existence de vrais vaisseaux laticifères, et M. Schultz les a trouvés dans tous les poils des Campanulacées, des Lobéliacées, etc. Ici, dans le Phyteuma, je crois donc que cette membrane aussi existe et que ce sont de vrais vaisseaux à parois trés- minces qui renferment la matière mobile par cyclose. Or, ces vaisseaux sont surtout adhérents à la paroi in- terne de la membrane qui forme le poil. On conçoit d’a- près cela que si, pendant que les parties florales se fanent, le latex diminue et se retire vers l’axe de la plante, les vaisseaux si éminemment contractiles qui le contiennent, se retirent eux-mêmes ou se racourcissent , eux qui dans le poil adhèrent à sa membrane et entraînent avec eux la membrane du poil, qui alors s’invagine sur lui-même. Je pense que c’est là le vrai mécanisme de la retraile des poils : leur rétractilité est le résultat de la retraite du latex et de tions , mon Mémoire sur lu circulation dans les poils corollins du MARICA CÆRUTEA. Bull. de l’académie , tom, VI, n0 5, — Pyrémices d’ana- tomie et de physiologie végétale ; XIVe mém, ( 403 ) la diminution en longueur de ses vaisseanx. La figure IV exprime celle rélraclilité , et le raccourcissement des vais- seaux ;, tels que je les ai observés. La figure IT, à, repré- sente le poil presqu’entièrement réliré; alors, on n'y observe plus de réseau à circulation. Je dois ajouter quelques remarques relativement au rôle que Joueraient ces poils dans l’action de la fécondation. Ils ne sont évidemment que des poils balayeurs pour en- lever le pollen des anthères, et collecteurs pour rassembler et conserver ce pollen qui ne servira réellement qu'aux lanières stigmaliques du sommet du style. Ces lanières sont, en effet, recouvertes d’un tissu conenchymateux (fig. VIX, a), où chaque cellule, vraie papille, a un cyto- blaste b et une matière grumeuse €, laquelle est mobile pendant le temps où la fécondation s’accomplit. Le grain de pollen du Phyteuma est sphérique et possède trois pores pourvus chacun d’un bourrelet d, pore par où sort le boyau pollinique e, qui pénètre entre les papilles du stigmate. Celte sortie du boyau pollinique ne se fait jamais sur les poils collecteurs, et par suite ceux-ci ne peuvent point servir à faire entrer ce boyau dans le style, ni contribuer directement, par suite de cela, à la fécondation. Mais, M. Brongniart prétend que, par l’invagination du poil sur lui-même, le grain de pollen peut entrer par la cavité (d, fig. IV) laissée entre la paroi externe et repliée du poil dans le tissu cellulaire du style ; et M. Treviranus croit même que le granule de pollen entre dans la cavité interne du poil. Pour ce qui est du Phyteuma , je dois dire que l’une et l’autre de ces opinions me paraissent sans fondement. Une fois j'avais cru voir que des grains de pollen étaient entrés dans le poil, mais il me fut facile de me convaincre que c'étaient des grains simplement adhérents au poil ex- ( 404 ) térieurement, mais placés à l'opposé del'œil qui faisait l'ob- servation. Mon attention se porta depuis lors sur le volame des grains de pollen, et il est tel ( {g. V , VI )que, comparé au diamètre du poil, celui-ci ne pourrait en contenir ex- térieurement ou intérieurement qu'après s'être dilaté, et c’est un élat que je n’ai jamais constaté chez lui. Le grain ne saurait d’ailleurs s’incarcérer dans le poil qu’en le bri- sant, el c’est encore ce que l'observation directe ne prouve pas. Il me paraît, d’après ces considérations et ces faits, que les grains de pollen ne sont jamais introduits dans le siyle. La rétractilité des poils doit servir à détacher le pollen pour qu'il puisse tomber ou être amené plus facilement sur les branches stigmatiques. EXPLICATION DES FIGURES. Toutes sont dessinées à 150 fois le diamètre, Fig. Y._ Partie supérieure d’une division de la corolle adhérente du côté + à une division semblable et détachée du côté — d'une autre division, a. Sphérenchyme du sommet, Bb. Bord où commencent les cellules doubles. c. Une de ces cellules doubles. d. Diaphragme apparent de ces cellules. e. Cytoblaste dorsal, f. Gouttelette d'huile odorante et visqueuse. g. Cellule double de la division pétaloide voisine, h. Intervalle entre ces cellules rempli d'huile. Fig. U,. Poilet partie du style. a, Cellule du derme. b. Granules intérieurs, c. Poil, d. Son sommet épaissi. e. Courant de latex intérieur. f. Réseau de ces courants. Bulletin de l'Academie’ Tome V11,1'* partie, page Lo5. OO ‘ y . " a dc “re @© (À, OC CO ) (SÉOCO (À ©? JO 0 Lo ) “OUT 000 J CX | e| () LA Phyteuma spicata. Linn. NAT ‘a Lu ( 405 ) Fig. HI, Poils et partie du style. c. Poil. d. Son sommet épaissi, g- Partie de la base du poil. h. Cellule du derme qui paraît percée par le poil. ë&, Poil presque tout à fait rentré. Fig. IV. Poil invaginé sur lui-même, a. Portion de sa base. b. Partie qui se replie en dedans, c. Sommet du poil. | Fig. V et VI Deux grains de pollen dont l’un VI est dépouillé de ses granules ; le pore y est vu en face. Fig. VIL, Portion papillaire du stigmate avec un grain de pollen qui opère la fécondation. a. Cellules coniques. b. Cytoblaste. c. Matière globuleuse en mouvement. d, Grain de pollen. e, Boyau pollinique. GÉOLOGIE. Aperçu géognostique sur les environs de la Havane, par Henri Galeotti, membre de l'institut national de Mexico, elc. ; Le naviresur lequel je m'étais embarqué à la Véra-Cruz, pour revenir en Europe, ayant été retenu à la Havane pen- dant quelque temps pour compléter sa cargaison , je pro- filai de ce répit pour visiter les environs de cette belle ville métropole et la reine des Antilles, car certes l’île de Cuba mérite un aussi beau nom, et n'est-elle pas mainft- nant le plus noble fleuron de la couronne d'Espagne. Tom. vi. 28 ( 406 ). La nature de cette notice m'interdit d'entrer dans des détails sur cette ville aux rues étroites, sillonnées par trois mille cabriolets (volantes), où à chaque pas on rencontre des enfants de l'Afrique, représentants de vingt différentes tribus, et où le luxe de l’homme blanc brille d’un faste moqueur à côté de la misère de l’esclave ou du forçat; ville au ciel brûlant ; ville de plaisirs et de richesses, en un mot la Capoue des Antilles. Je ne puis non plus peindre l'en- thousiasme qui s'empare de l'âme du voyageur qui , après avoir longtemps vogué sur un océan furieux ou pluseffrayant dans son calme, aperçoit le château rouge du Morro, assis sur les falaises escarpées qui bordent la côte et l'étroit ca- nal qui le conduit dans cette baie enchanteresse au milieu d’une forêt de navires venus de tous les points du globe pour y chercher lesrichesses coloniales du nouveau monde. Puis alors apparaissent la cité imposante et ses châteaux , Regla, -et les jolis bouquets de cocotiers, d’Oreodoxa regia, et de bananiers qui délassent la vue : cercle de verdure et de maisons qui encadre celte magnifique baie. Il est de ces vues qui vous laissent au cœur une impression que rien ne peut effacer, et qui vous forcent aux eflusions du sou- venir! M. de Humboldt , dans son Essai politique de l'ile de Cuba, a donné un aperçu géognostique de l’île en géné- ral, mais la variété surprenante des observations auxquelles cet illustre voyageur se livrait avec tant de bonheur, ne lui a pas toujours laissé le loisir nécessaire pour s'occuper en détail des sciences géognostiques. Des exploitations récem- ment entreprises dans les environs de la Havane, m'ont permis d’ajouter quelques faits nouveaux à ceux qui ont été consignés par M. de Hüumboldt. “Le sol des environs de la Havane est légèrement on- dulé, présentant des collines allongées, à pentes douces, tes ss ( 407 ) qui appartiennent au terrain magnésien, ou offrant des mamelons peu élevés, composés de calcaire et de grès. En traitant de ces différents Lerrains, je ferai remarquer l'as- pect particulier de la végétation sur chacun d’eux (1). On trouvedans les parties basses une couche assez épaisse de terre végétale, tantôt très-argileuse comme dans le voi- sinage de Guanabacoa et de Regla, tantôt calcaire et mar- neuse comme vers la côte, où dominent les rochers madréporiques. Ces bas-fonds deviennent dans la saison des pluies, des marais stagnants dont les émanations doivent causer ces fièvres ataxiques, qui dévorent les habitants des régions tropicales. Les rochers qui bordent la côte vers San Lazaro, Fuerte del Principe, et près du Fuerte de la Cabäna et du Morro, sont formés de calcaire madréporique mélangé de grains de sable : agglomérats solides dont la puissance s'étend au - loin dans l'Océan. D’énormes madrépores , tantôt entiers, tantôt brisés et des coquillages généralement pélagiques (ce sont surtout des Cardium , Venus, Turritella, Cassis, Murez , Fusus ; les genres Pecten et Spondylus y sont par- fois abondants; à San Lazaro, j'ai observé d'énormes huîtres dans les calcaires que l’on y exploite; ces huîtres présen- taient plusieurs couches d’accroissement) se trouvent ren- fermés dans une pâte compacte de calcaire, pénétrée de grains de quarz; un peu d’hydrate de fer colore ces mas- sifs et leur donne un aspect bigarré; on y observe assez (1) L'étude de la distribution des plantes selon la nature géologique du sol, est très-importante non-seulement pour le géologue , mais aussi pour le botaniste physiologiste , ct donne la solution d’une foule d’ano- malies que l’on observeklans la distribution des plantes par températures moyennes, ( 408 ) souvent des vacuoles de différentes grandeurs et remplies d'un limon sableux ferrugineux. La ténacité de ces calcaires récents est assez grande pour nécessiter l'emploi de la poudre dans leur exploitation; près de San Lazaro,on en remarque des carrières très-vastes, qui occupent un grand nombre de nègres (1); c’est avec ce calcaire que l’on bâtit tous les édifices publics et les mai- sons de la Havane, Aux carrières de San Lazaro , on peut remarquer la stra- üfication du calcaire madréporique ; les couches sont épaisses d’un à deux mètres (2) : elles inclinent légèrement vers la mer; dans d’autres carrières à quelque distance de San Lazaro, les couches calcaires sont irrégulières dans leur inclinaison, mais l’angle qu’elles forment avec l’ho- rizon est loujours très-faible ; le plus souvent on ne peut observer de stratification, la roche se présentant en mas- sifs fracturés , à pentes escarpées el à surface raboteuse. En examinant des échantillons isolés de cette roche, on serait tenté de les prendre pour des fragments de cer- tains calcaires jurassiques ou de quelques calcaires gros- siers des bords du Rhin ; généralement cette roche est subcompacte, solide, tenace, offrant çà et là de petites ca- vilés de chaux carbonatée cristallisée ; d’autres fois c'est une roche grenue, à pâle grossière, plus chargée de détri- lus quarzeux. Les rochers escarpés de la côte près de San Lazaro, contre lesquels vient se briser l'Océan , sont très-vacuolés et cre- {1) Ce sont principalement des nègres forçats que l’on emploie à ces travaux, (2) Les polypiers englobés dans la pâte calcaire sont dressés et attei- gnent quelquefois 60 à 80 centimètres de hauteur. _ ( 409 ) vassés en tous sens , et donnent un détrilus calcaréo-qnar- zeux; c’est dans ces vacuoles ou à la surface même des ro- chers que l’on trouve du bilume solide, s’étalant tantôt en plaques allongées, tantôt formant des globules sembla- bles à de la cire figée. Comme j'aurai à examiner l’exis- tence du bitume dans des roches hjien différentes, je me borne à ciler sa présence dans ces roches récentes. Cetteroche madréporique s'étend assez loin de la côte: elle est alors cachée presque partout par une couche peu épaisse dedétritus sablonneux de couleurrougeätre;la végélation est peu vigoureuse ; la plupart des plantes que l'on rencontre sont armées d’épines; il est à remarquer que le sol calcaire, ici comme au Mexique, est favorable au développement des plantes armées d’aiguillons, tandis que le terrain ar- gileux n’en supporte que peu d'espèces ; ainsi sur ces cal- caires croissent des Grandia épineux à fleurs blanches odo- rantes , des Catesbæa ; des Mimosa épineux , une Sapotée très-épineuse formant un véritable buisson , des Malpighia ilicifolia, dont les jolies fleurs roses ornent les rochers bru- nis; puis des Opuntia, des Cereus , plantes essentiellement propres aux sols stériles des régions calcaires el arénacées ; des Pupa se traînent sur ces rochers ou se groupent dans les vacuoles (1). En quittant la Havane pour se diriger vers Guines, on entre dans un sol bas, argileux, où croissent en abondance (1) Mon ami M. Claussen, qui nous a rapporté du Brésil une foule de plantes curieuses et de minéraux rares, m’a fait remarquer que les plantes les plus épineuses , entre autres les cactées, croissaient presque unique- ment dans un sol calcaire, D’après Les divers renseignements que j’ai pu recueillir , Le sol He porte généralement beaucoup de plantes épi- { neuses dans la plupart des contrées lu globe. ( 410 ) ces magnifiques Oreodoxia regia ( Palma-Real), dont le stipe s'élance comme une colonne à 20 et 25 mètres de hauteur ; à peu de distance de Jesus del Monte, on aperçoit des strates calcaires se dirigeant presque E-O. d’une épais- seur variant de 2 à 3 centimètres à 40 et 60 centimètres ; le calcaire est gris ou jaune, subcompacte et renfermant du sable quarzeux et de l'argile; plus loin il devient plus sili- ceux et passe à un grès calcarifère que l’on exploite dans les carrières de San Francisco de Paula (canteras de San Miguel). Dans ces carrières la roche est dure, grise, jaunâ- tre ou bleuâtre; elle n’est pas visiblement stratifiée, mais à quelque distance on la voit en couches régulières, dirigées du NNE au SSO , et plongeant de 20° environ vers l'ONO ; ailleurs les couches se chargent d’argile et deviennent des roches marneuses. J'ai observé dans une des carrières de San Miguel de grands massifs de calcaire siliceux se croi- sant sous divers angles, à surface luisante, légèrement striée et chargée d'oxyde de fer. Je n’ai point trouvé de fossiles dans ces roches, et les ou- vriers qui exploitent les carrières à San Francisco de Paula m'ont dit n’en avoir jamais vu. Du bitume liquide suinte des roches calcaires de San Francisco de Paula, et des roches calcaires de tout ce dis- trict ; il s'échappe des joints de stratification et des diverses fissures qui sillonnent les roches calcaires et argileuses. À 1/4 de lieue des carrières de San Francisco, en mar- chant toujours sur les roches calcaires et marneuses, on arrive à la mine de houille de San Miguel, but principal de mes recherches; mais avant de décrire cette intéressante localité, jetons un rapide coup d’œil sur un groupe impor- tant des environs de la Havane, je veux parler du sol ma- gnésien ou serpenlineux. ( #1 ) Roches magnésiennes. — Au bord de la baie en face de la métropole, près du village de Regla, commencent à se montrer au jour les roches magnésiennes qui ont été bien décrites par M. de Humboldt, en formant des collines al- longées de l'E, à l'O. Dans les carrières ouvertes près de Regla, on trouve une . serpentine vert jaunâtre, renfermant beaucoup de diallage laminaire métalloïde et des veinules d’ashbeste qui traversent - la masse en tous sens; les parties exposées à l'atmosphère sont d’un noir violet , teinte provenant du manganèse qui se trouve disséminé dans la roche. Au village de Guana- bacoa la serpentine est plus savonneuse au toucher : elle renferme beaucoup de quarz hyalin gras, parfois scoriacé ; sa surface est recouverte de dendrites manganésiques; on y observe aussi des parlies serpentineuses couleur vert- laque. Dans ces collines on trouve des amas assez considé- rables de quarz calcédonieux à surface mamelonnée, qui semblent indiquer l'existence de gros filons de cette sub- : stance dans les serpentines résinoïdes compactes de Gua- nabocoa; à Regla le quarz est beaucoup moins abondant. La serpentine résinoïde est parfois tellement imprégnée de silice qu’elle fait feu sous le briquet ; elle est alors noire, luisante, dure, de nombreuses veines calcédonieuses la tra- versent. Les champs du terrain serpentineux sont parsemés de blocs et de cailloux quarzeux et calcédonieux colorés par de l'hydrate de fer ; sol ingrat qui se reconnaît de loin à sa Leinte rougeàtre el à sa chélive végétation. Le nom de cuabal donné par les habilants aux lerrains magnésiens ex- prime l’idée de stérilité. Le fond des vallées qui séparent les collines magné- siennes les unes des autres est argileux et voit naître de beaux palmiers dont le port rappelle les Pandanus; quel- ( 412) ques Orchis à fleurs blanches ; sur les collines magnésien- nes croissent des Æhretia havanensis , des Jatropha, Convolvulus pinnatifidus, Bignonia lepidota, Marica à fleurs blanches , Triopteris lucida , des Echites à fleurs roses et à fleurs jaunes, des Grandia , des Catesbæa , des Malpighia ilicifolia et urens , etc. Les roches magnésiennes de Regla et de Guanabacoa ne sont point stratifiées ; ce sont des amas qui se divisent en grands rhomboïdes irréguliers , se délitant avec facilité en une terre’argileuse boueuse; cette roche est par consé- quent peu propre à la construction, On y observe assez souvent de grandes surfaces lisses et miroitantes, quelque- fois striées. Les collines magnésiennes des environs de la Havane ont une élévation de 60 à 80 mètres au-dessus des eaux de la baie. Il paraît que ce terrain d’épanchement s'étend au loin vers Malanzas. La serpentine des carrières de Regla laisse suinter beaucoup de bitume. On prétend y avoir jadis trouvé du minerai argentifére , surtout à Guanabacoa. Le terrain magnésien se montre aussi à jour près de la houillère de San Miguel; c’est un petit affleurement de quelques mêtres d’étendue, qui disparaît bientôt sous des calcaires madréporiques et remplis de coquilles pélagi- ques, analogues à celles que nous avons trouvées le long de la côte; ici la roche magnésienne esl très-calcédonieuse ; on y remarque aussi de l’hyalite en jolis globules limpides, tapissant les fentes, du talc en abondance et de l'asbeste à filaments courts, des veinules ferrugineuses traversent la roche en divers sens ; cette serpentine renferme des parties talco-argileuses assez importantes ; le sol qui enloure ces petites buttes est recouvert d’un détritus quarzo-ferrugi- ( 415 ) neux, puis à quelques mètres de distance on entre dans le terrain des grès et des calcaires , au milieu desquels se trouve la couche exploitée. La mine de houille est située dans un petit vallon où ser- pente un ruisseau ombragé de ces beaux Oreodoxa regia, de Cocos nucifera, de bananiers, Psidium et d’une quan- tité de fougères et de hautes graminées. Ce vallon est cou- ronné vers le N. de calcaires madréporiques , au S ce sont les grès et les calcaires de San Francisco de Paula , enfin, le centre est occupé par les rochers quarzo-serpentineux; et la couche de houille que l’on exploite a une puissance de 1 mètre à 1,45 (1 vare à 1 vare 3/4); elle court du N 10° E au S 10% 0, en plongeant vers l'O , sous un angle de 80 à 85°. La matière qui constitue la couche, est une houille d’un noir grisätre , ayant peu d'éclat ; elle se casse au moin- dre choc en petits morceaux rhomboïdaux ou en esquilles, et ne se divise point comme notre houille en grosses pla- ques ; elle est remplie de parcelles , de grains et même de fragments assez volumineux et anguleux de marne et de calcaire analogue aux roches dans lesquelles la couche est implantée; ces matières hétérogènes lui donnent un aspect bréchiforme ou d’un poudingue à grains fins, selon le plus ou moins de volume des échantillons observés. Celle houille se délite facilement à l'air, et à l'influence d’un s0- leil ardent , l’on en fait sortir des émanations bitumineuses suffoquantes ; ces émanalions sont tellement fortes qu'on les aspire bien longtemps avant d'arriver à la mine. Le toit et le mur sont composés de marnes et de grès calcaires iden- tiques avec ceux que l’on exploite aux carrières de San Francisco de Paula; les parois sont généralement lisses, on y observe cependant de petits filets charbonneux qui pous- sent des ramifications dans les grès, parfois aussi au point ( 414) de contact, le charbon est surchargé de matières hétéro nes et devient très-argileux et d’une couleur grise. On n’y a point observé de fer sulfuré ni aucune trace de restes organisés fossiles. Aucune émanation gazeuse in- flammable ne s’y est encore fait remarquer. La houille renferme une proportion très-considérable de bitume (chapopote) analogue à celui que l'on trouve sur les rochers madréporiques de San Lazaro ; ce bitume so- lide s’y trouve aussi en nids. La grande quantité de bitume renfermée dans cette sin- gulière houille la rend peu propre aux usages domestiques ; lorsqu'on la brûle il se forme à sa surface une pâte écu- ve. gé meuse et boursouflée, qui colle ensemble les divers mor- ceaux el s'oppose à ce que l’air y pénètre et y entretienne la combustion; il s’éleint facilement en dégageant une fu- mée épaisse et désagréable par sa forte odeur bitumineuse; les essais que l’on a fait à la direction des chemins de fer de la Havane , sans le mélanger avec de la houille étran- gère, n'ont point donné d’heureux résultals ; les inconvé- nients que je viens de signaler sont trop importants pour que l’on puisse se servir de celle houille sans y ajouter un mélange de houille véritable : avec cette derniére elle brûle bien, mais son odeur est, il est vrai, toujours désagréable. La proximilé de la Havane, l'existence des chemins de fer sont de trop grands avantages pour qu’on ne cherche point à l'utiliser. Les exploitants actuels sollicitent le droit d’ap- provisionner les machines des chemins de fer et l'exclusion des houilles étrangères; je ne pense pas cependant que la qualité réponde entièrement à l'effet désiré; quant à la quan- tité que l’on pourrait extraire, elle paraît énorme, car on re- trouve ce même charbon à 3 lieues de Guanabacoa, ce n’est sans doute qu'un prolongement de la couche de San Miguel. ( 415 ) La mine a déjà atteint une profondeur de 50 mètres environ (55 varas); on y a percé 2 bures boisées, les gale- ries sont également boisées et dirigées dans le massif houil- ler. La petite rivière qui serpente dans le vallon étant précisément située au-dessus du filon, introduit beau- coup d’eau dans la mine, infiltrations non-seulement nui- sibles au boisage , mais aussi à la houille qu’elles désagrè- gent facilement en donnant ainsi lieu à de fréquents éboulements. En brûlant cette houille dans des fourneaux fermés ; on obtient une espèce de coke très-léger, de couleur gris de plomb, à vacuoles rapprochées et petites; plus Lenace et plus solide que le coke qui résulte de nos houilles européennes, il produit assez de chaleur, et sous cet état ce serait peul- être le meilleur moyen d'utiliser ce singulier combustible. Je suis entré dans des délails un peu minutieux, maisle mode de gisement de cette houille, ses caractères exté- rieurs et sa composition complexe, qui la différencient de toutes les houilles connues, m'ont paru exiger une descrip- tion succincte pour faire ressortir les caractères qui l'é- loignent de la houille proprement dite. En résumé elle s’en distingue par une couleur moins foncée , par son peu d’é- clat, par sa composition presque exclusivement d'argile ou de marne et de sable ou de galets, réunis par une pâte pourpre où domine le bitume; elle s’en distingue aussi par sa cassure en esquilles ou en rhomboïdes, par sa raclure bril- lante comme celle du jayet, par sa facile désagrégation à l'air et surtout au soleil, en dégageant une forte odeur bitumineuse et passant alors du noir au gris pâle, en ne présentant le plus souvent qu’une masse d'argile sableuse bitumineuse; aussi après avoir bien examiné celle mine et les terrains avoisinants, je ne puis placer sur le même ( 416 ) rang la véritable houille et cette matière combustible dé- pourvue de traces de végétaux ou de tout corps organisé ; c'est à mes yeux un dépôt épais de sédiments argileux, sa- bleux et calcaire, à travers lequel s’est infiltrée une quan- tité considérable de bitume, ancien lac analogue à celui de l’île de la Trinité. Le bitume abonde dans l’île de Cuba : on en trouve un filon de plusieurs mêtres d'épaisseur dans les environs de Matanzas; il se poursuit vers l'Océan et re- paraît dans de petits îlots marins et sous-marins, nommés cayos , à 3 lieues en mer; sa connexion avec le terrain ser- pentineux, l’existence de roches volcaniques dans la partie orientale de l’île , les soulévements récents qui ont affecté les calcaires madréporiques de la côte dont la formation a encore lieu de nos jours, font assez supposer que l’ori- gine des bitumes est d'une nature plutonique, et que son apparition date d'une époque trés-peu ancienne. Les cal- caires et les grès de San Francisco de Paula , semblent être du groupe supracrétacé, ou tout au moins feraient partie du terrain de la craie, car ils s'appuient sur des calcaires que l’on peut rapporter avec quelque certitude aux grou- pes oolithiques ; ainsi toute la partie occidentale de Cuba est composée de calcaire jaunâtre d'aspect jurassique, pré-° sentant des montagnes arrondies assez élevées on des buttes à sommet tronqué. À une quinzaine de lieues à l’'ESE de Ja Havane, ce calcaire renferme du minerai de cuivre, et il devient assez compacte pour offrir de la pierre lithogra- phique et des marbres de couleurs ternes. L'apparition du terrain serpentineux n’est sans doute pas étrangère à cette accumulation de bitume dans la partie occidentale et septentrionale de l’ile de Cuba, une même origine ignée peut leur être assignée, et celte prétendue houille n'être qu'un bitume solide empätant des débris hétérogènes , des Haauin ; à HE Dee Fe: À ‘1164 Ha so put ur : | à ' l À r * PA i i LEE 4 til DOUÉ TL! (nn 4 ML AT Pr Pare ee ve 20,760" tira b sé SR) Que 4° OO Pirore ph Mein TE "Ye 8. N" A0 Po! dép og CRT 7 22 , LE la: * Nr LILTE ,2 Miele nb shot mhprt &fe parus is : trad ete dial Mais br ef ob users us at ti Mbtb tes OMS #0. , duree & wie 205! Lisdq liriet, eft., sur l'origine volcanique des bitumess Bslible dé. SE Organe, E | { l Æ sileux, sa- 7 & UNE quan. : ue ä cel MT de Cuba: 4 | SeUr dans È \ Éan et re. $ > DOmmb F rain ser= à s la partie rl Le nt affecté \ F formation V X FE que l'ori- eL que son M he \ . 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Addition à la notice sur l'étude du grec au moyen äge, en Belgique ; par le baron de Reiffenberg (voy. le Bul- letin de la séance du 3 avril 1841 , pp. 239-246). — 4n- cien cataloque des manuscrits de l’abbaye de St-Maxi- min de Trèves. — Anecdotes, par le même. L En comparant une impression du XV° siècle, faite soit en Hollande, soit en Belgique, avec un manuscrit de la bibliothèque royale, j'avais conclu que le fragment de tra- duction d'Homére, ou plutôt l'épitome de l’Iliade qu'ils (1) appelle l'attention des géognostes sur ce gîte particulier de bi- tume , dont l'existence et le mode d’être s’accordent peu avec les idées émises par MM. Reichenbach et Turner, et confirment les observations de MM, Fournet, Virlet, etc., sur l’origine volcanique des bitumes,. ( 418 ) renferment, ne pouvait être d'Æneas Sylvius et apparte- nait à une époque antérieure. L'examen du Corpus poeta- rum de Maittaire et de la Collectio Pisaurensis a changé ma conjecture en certitude. L'abrégé d'Homère dont j'ai parlé n’est, en effet, rien autre chose que celui du faux Pindare : Pindari Thebani epitome ac summa universæ Iliados Homeri, C.-P., tom. IV, pp. 216-224. Ce dernier est imprimé dans le recueil cité, sauf quelques légères diffé- rences, tel qu'il se trouve dans notre manuscrit. De cet abrégé devenu classique, il y a eu beaucoup d'éditions, indépendamment de celle qui a été l’occasion de ma notice; l'impression qu'on croit exécutée à Venise vers 1475, in-4°, est la plus ancienne, au jugement de M. Brunet, Nouv. recherches, IL, 218. L'édition de Parme, 1492, a été suivie de celle de Paris 1498 , d’autres éditions italien- nes de 1505 et 1515, de l’édition de Bâle, 1583, etc. Celle- ci est cilée par Lutatius sur le 120% vers du sixiéme livre de la Théhaïde de Stace. Il est élonnant qu’un critique comme Barthius, Ædversar., 1xvur, 14 et 1x, 1 et 15, prénne ce faux Pindare pour un auteur de l'antiquité, lui accorde du génie et le préfére à Joseph Iscanus. Il est plus surprenant encore que Laurent Valla, qui a aussi traduit l'Iliade, aille jusqu’à le placer au-dessus de Virgile même, comme l’a remarqué Jovien Pontanus De sermone, lib. I, cap. 18, Coll. Pisaur., IV, xxx. Quoi qu'il en soit, notre abrégé, bien décidément , n’est pas d'Æneas Sylvius; quant à Pindarus, quel est le per- sonnage que cache ce pseudonyme? nous l’ignorons et de plus habiles n'ont pu le savoir. Pour ce qui nous regarde, il ya cela de particulier, que ceux qui ont mentionné no- tre édition, n'ont point songé à Pindarus, tandis que ceux qui, au contraire, s'occupaient de Pindarus, n’ont pas connu ( 419 ) l'existence de notre volume. Nous ne voudrions pas toute- fois appliquer celle remarque à M. H. Weytingh, le der- nier éditeur de l’abrégé d'Homère (1), attendu que n'ayant pas son livre sous les yeux, il nous est impossible d’en par- ler avec connaissance de cause. Si l’on revenait sur l’assertion d’Æneas Sylvius relative- ment à la connaissance que, de son temps, l’on avait d'Homère, on pourrait se livrer à quelques recherches in- iéressantes, dans lesquelles on n’oublierait ni Simon ab Capra Aurea, ni Josephus Iscanus, celui-là même que maltrailait Barthius, que le surnom d’Zscanus pourrait faire prendre pour un belge, quoique l’on s'accorde à le regarder comme anglais, et dont on lit le poème en six chants sur la guerre de Troie, à la suite du Dictys de Crète et du Darès de Phrygie, ad usum Delphini, édition d'Am- sterdam, 1702, in-4°. IL. Les anciens catalogues de manuscrits sont des documents aussi curieux qu'importants pour l’histoire liltéraire. Ils donnent une idée de la composition des bibliothèques aux différentes époques, et des ressources offertes à l'étude, en faisant connaître quelquefois des auteurs ou des ouvrages ignorés ou perdus , en mettant sur la piste de quelques vo- (1) Zucertz auctoris (vulgo Pindari Thebani) epitome Iliados Homericæ ex recensione et cum notis Tugonor1 VAN KooTEn ; edidit, præfatus est, suasque animadversiones adjecit Hexr. Wexrin6ex. Lugd. Bat. et Amstel., Luchtmans, 1809, in-8o, Cf. Fabricius , bi/, lat., liber 1, c. VI, et sur- tout Bill. med, et infim. latin., t. V, p 875; voyez aussiJoannes Vander Dussen , in prodromo novæ Pindari Thebani editionts S, specimine ani- madversionum criticafum. Campis, 1769, in-8, Bondam, IL, Variar. lect., c. IV, pp. 138-174. ( 420 ) lumes précieux que l’on cherche à retrouver , et en four- nissant les moyens de rétablir la généalogie de ceux que l'on possède. Ces considérations m'ont engagé à publier, il y a plusieurs années, dans nos Bulletins, un inventaire raisonné de plusieurs manuscrits de l’abbaye de Saint- Amand, dont j'ai enrichi ensuite mon édition de Philippe Mouskes, et dans l’Ænnuaire de la bibliothèque royale des inventaires des manuscrits copiés par Jean de Stavelot, moine de S'-Laurent , et de ceux qui composaient en 1731 la bibliothèque de la cour à Bruxelles. C'est par les mêmes molifs que j'ai recueilli dans les Bulletins de la commis- sion royale d'histoire quantité de renseignements de cette espèce. Aujourd’hui je tire des recueils du P. Alex. Wil- theim, une liste des manuscrits qui étaient jadis à l'ab- baye de St-Maximin de Trèves (bibl. roy., 2%° section, n° 6833). Cette liste était couchée, pour mémoire, au com- mencement d’un ancien exemplaire de saint Grégoire-le- Grand sur Job : Ex veteri magno codice operum sancti Gregorii Magni in Job , in bibliotheca sancti Maximini, pagina 1, per modum parerqi. Voici ce document dans son entier : LIBRI DE ARMARIO SANCTI MAXIMINI. « Bibliothecæ duæ majores perfectæ. Item alia minor, in qua Vetus tantum lestamentum cum epistolis Pauli, textus evangelii unus auro scriptus (probablement l’évan- géliaire donné par Ada, sœur de Charlemagne), item ah quinque. Augustiniani libri. Augustinus de civitate Dei. — Æjusdem super Johan- nem.— Aug. super beatus vir, duo volumina. — Super : (A1 ) quid gtoriaris ? 1. — Aug. super cant. graduum.— Quæslio- nes ejusdem veteris et novi Lestamenli. — Aug qui vocatur speculum. — Enchiridion Augustin, IL — ÆAuqustini retractationum IL. — Æjusdem âe confessione. — Aug. de magistro et de beata vita , et unde malum , el de libero arbitrio, et de vera religione, et de præsentia Dei ad Dar- danumw , in uno volumine. — Aug. de natura et origine animæ. — Îtem Aug. idem, et ad Paulinum de cura pro mortuis agenda. — Ad Pollentium de adulterinis conjugiis. __ Item de continentia, in uno volumine. — Æug. ad Ar- marium et Paulinum.— Aug. de opere monachorum. — Musica Zug.— Aug. de sermone Domini in monlie et de blasphemia Spiritus Sancti, in uno volumine.—Iiem bibri duo de caritate. — Aug. de decem chordis et de bono con- jugii.— Aug. de concordia quatuor evangelistarum.— Aug. in Genesim ad litteram. — Æug. super quædam capitula epistolæ ad Romanos. — Aug. ibri duo contra Julianum apostalam. — Aug. de baptismo parvulorum. — Aug. de baptismo , imperfeclus. — Augustinus de karitate, scot- tice, in quo habetur passio vij dormientium. — Aug. de moribus ecclesiæ, in que habentur libri ejusdem de Fide et Operibus. De mendacio et epistola ad Nebridium et ad alios. Item Omeliæ Cæsarii, in quo Aug. de karitate.—Item Enchiridion , in quo habentur Lxxx quæstiones ejusdem et de Fide catholica. — Dialectica Aug. cum Isagogis Porphi- ri. — Aug. soliloquiorum et de duabus animabus et de... (sic). Frater Theodericus beato Maximino Augustinum con- tra Parmænianum herelicum.... Frater Fridericus beato Maximino Psalterium glosa- tum (sic). e Tom. vu. 29 ( 422 ) Historiam scholasticam sanclo Maximino fratres ipsius ecclesiæ. Jeroniminiani libri. Jeronimus super Isaiam, imperfeclus. — Item super Psalterium , imperfeclus. — Jeronimus in Mathæum, IL. — Jeronimus in Danielem. — Jeronimus super x1r pro- phetas. — Jeron. super epistolas Pauli ad Galathas et ad Ephesios. — Idem ejusdem de eodem, liber I (alia manu). — Item super epistolas ad Titum et ad Hebreos. — Liber epistolarum Jeron. — [tem libellus de quinque quæstioni- bus ad Marcellum. — Cronica Jeronimi. Origen. libellus : quid sit opus pontificis. Omeliæ Ori- genis in Genesim. Frater Theodericus sancto Maximino Jeronimum He- braicarum quæslionum. — Item contra Jovinianum. — Jeron. in ecclesiasticum, item et in Didimum de processu Sancti Spiritus, et contra Elvidium de virginitate sanctæ Mariæ. Ambrosiani libri. Ambrosius in Lucam. — Æinbrosius super_ Psal- mum £xvrir. — Examen sancli Æmbrosii. — Ambrosius super epistolas Pauli. Gregoriani libri. Liber sci. Greg. de pastorali cura.— Moralia Gregorü. — Greg. in Hezechilielem (sie pro Ezechielem). — Dialo- gus Gregorii. — Vita sci. Gregorii. — Greg. in cantica canticorum. — Paterius de moralibus sci. Gregorii. — Libellus in quo xxx°° liber moralium Job continetur. D a * ( 423 ) Bedani libri. De temporibus tres: — Item libelli duo de Sodom. — De tabernaculo duo.— Omeliæ Bedæ. — Beda in Apocalyp- sin. — Peda in parabolas Salomonis. — Beda in Lucam. _—_ Beda in Marcum.— Beda in Danielem et in actus apostolorum.— Peda de gestis Anglorum. Isidorus in quinque libros Moysi (sic). — /sidorus æthimologiarum et unus scotlice seriptus. Joannes Crisostomus. De compunctione. — Item Ome- liæ ejusdem. — Xiem de reparalione lapsi , in quo Auqus- tinus de carilate. Haimo super Ysaiam. — Item in cantica canticorum.— Item liber Omeliarum ejus. Historia romana, cum tripartita historia, in uno volu- mine. — Liber actus (actuuwm) apostolorum , in quo habe- tur textus Evangelii cum epistolis Pauli. Regulæ sanctorum patrum. — Apollogeticus Gregorii Nazianzeni. — Claudianus de statu animæ. — Smarag- dus super partem psalterii.— Expositio sanctorum patram in brevit.— Orosius.— Diadema monachorum Smaragdi. — Enchiridion Sixti, — Eucherius de Formulis. — Gesta pontificum romanorum.— Libri £ffrem duo. — Liber scin- tillarum. — Liber sententiarum Tagii. — Ordo ecclesias- ticus. — Liber de offciis ecclesiasticis. — Ordo romanus. — Liber 4litgarii de pœænitentia. — Liber canonum , duo majores et tres minores. Gesta Francorum. Gesta Karoli et ejus successorum. Gesta Getarum. | Cronica ex diversis collecta. — Libellus glosarum Jero- nimi. e ( 424 ) Libri duo de legibus Karoli et aliorum imperatorum. Rabbanus de ecclesia catholica. Cussianus de vita patrum.—Vita patrum et passio scæ. Margarinæ , in uno volumine. Vita Antonii et Hilarionis , et Greg., in cantica cantico- rum , Cum quibusdam quæstionibus in epistolis Pauli, in uno volumine, Liber theutonicus. Commentum isagogarum. Fortunatianus de Rhetorica, cum dialeclica Æugus- tini. — Amalarius de officiis. Regulæ solitariorum. Reginaldus super Mathæum. Glosæ super regulam sci. Benedicti. — Psalterium glos- satum,.— Libellus expositionis in libros Machabæorum.— E‘ugippius excerptus ex libris sancti Augustini.— 4tha- nasius de Sancta Trinitate. — Liber Filiastri, episcopi, de omnibus heresibus, in quo Æmbrosius de Joseph, et de benedictionibus prophetarum, et expositio psalmorum a: Beatus vir qui timet Dominum usque: Beati inimacu- lati, in uno volumine. — Æ{cuinus super Johannem ab eo loco ubi ait: Znte diem sextum Paschæ, sciens Jesus, q. v.s. h. usque in finem totius evangelii. — Expositio psal- terii scotice scripla. Sur la couverture de cuir du volume d’où cette liste est extraile , ces mots élaient imprimés en relief : Hune li- brum ligavit frater Julianus de Nuscia. On n’omettra pas de remarquer que dans cet inventaire se trouvent indiqués trois ouvrages en écossais (scotice), et un en allemand (fheutonicus). Une autre pièce des mêmes recueils de Wiltheim men- lionne l'évangéliaire donné au monastère de St-Maximin _ Hit LS NN. ( 425 ) par Ada, sœur de Charlemagne, sans doule celui qui est signalé au commencement de la liste, et elle en fait cette descriplion : « Hæc religiosissima nobilissimaque virago donavit mo- nasterio nostro textum evangeliorum per totum aureïs lit- teris scriptum , intus forisque aureum atque gemmatum , nescio cujus precii, donum sane magni valoris, maximi animi, magnæ personæ sororis Caroli Magni. In fine aurei textus a sorore Caroli Magni Ada donati hi versus habentur. Hic liber est vitæ paradisi et quattuor amnes, Clara salutiferi pandens miracula Christi, Quæ pius ob nostram voluit fecisse salutem. Quem devota Deo , jussit prescribere mater Ada, ancilla Dei, pulcrisque ornare metallis : Pro qua, quisque legis versus , orare memento. e IL. Le pape Alexandre VII. On ignore généralement que ce pontife , dont le nom occupe tant de place dans l’his- toire du jansénisme et des querelles que celte secte fit naître, descendait, ainsi que le sultan Mahomet IV, son contemporain, de Magnus Marsigli. Voici l'exposé de cette parenté , assez singulière et déduite, mais d’une manière peu exacte, dans les papiers du jésuite A. Wiltheim, qui a marqué celte généalogie de l'épithète curiosa. ( 426 ) MAGNUS MARSIGLI. Souche commune. EE LÉONARD MARSIGLI, NARGUERITE MARSIGLI, femme de Soliman II. RS CÉSAR MARSIGLI, | SELIM II. ME MERE] AMURATH 1H, ALEXANDRE MARSIGLI,. ARTE SAME MAHOMET IT. LAURE MARSIGLI. Gras ACHMET I, A — ' nn Sn FABIO CHIGI, ' IBRAHIM, Et MAHOMET IV. 1655—1667. 1649 — 1687. pape sous le nom d’Alexandre VIE. Pour comprendre ce tableau il faut savoir que le comte Marsigli et sa fille Marguerite ayant été pris l'an 1525 par les Turcs, dans un château d'Italie, furent conduits à Con- stantinople, et que Marguerite devint sultane, tandis que son frère continua la branche mâle el chrétienne. Cette particularité a échappé à l’auteur satirique du pam- phlet janséniste intitulé: Relation de la cour de Rome, faite l'an 1661 au conseil du Pregadi, par l’excellentis- sime seigneur Angelo Corraro, ambassadeur de la séré- nissime république de Venise auprès du pape Alexan- dre VIT. Leide, Almarigo Lorens, 1663, in-18 de 136 pp. Et cependant l’accasion était belle pour ce pamphlétaire, qui reproche à Alexandre VIT sa partialité envers les Turcs, au milieu des dangers de la chrétienté (p. 16). Gaspar Gevartius. Ge savant distingué qui soutint l'honneur des lettres belges à une époque où elles décli- ( 427 ) naient visiblement, jouissait d’une si grande considération que les jésuites désirérent faire paraître l’imago sous son nom; mais Gevaerts, soil par modestie, soit par d’autres motifs, n'y voulut pas consentir. J'emprunte cette anecdote à une note manuscrite de Foppens, ainsi conçue: Dum PP. soc. Jesu imaginem primi sæculi sui anno 1640, nomine proprio edere non auderent, obnixe rogarunt literatissimum Gevartium, ut ad majorem authorita- tem libro conciliandam, nomen suum inscribi patere- tur. Ipse autem plane recusavit alienos fœtus adopture. Gevaerts achevait sa soixante-douzième année, et des pen- sées de mort se présentaient à son esprit. Prévoyant sa fin prochaine, il composa quelques vers où il l’annonçait, et mourut peu de jours après. Quand on est plus que sep- tuagénaire, de pareilles prophéties se font presque toujours à coup sûr, Celle-ci donna lieu aux amis de Gevaerts de distribuer une feuille en forme de placard ou de billet de faire part , et sur laquelle on lisait imprimé ce qui suit : Vaticinium magni nostro sæculo philologi de se ipso ad se ipsum. Mortalisque senexque , brevi moriture Gevarti, Septuaginta anni, quem grave lassat onus, Adjuncti binis : parvo cur tempore multa Moliris? votis contrahe vela tui. Obiit Antwerpiæ Gaspar Gevartius X kalend. Aprilis, anni volventis M, DC. LXVI post dies Paucos a fuso illo lugubri Tetrasticho. Cantator Cygnus funeris ipse sui Anima candide amica bene sit tibi : Nos, qui avia adhuc peragramus loca, Ordine, quo Deus jusserit, Te sequemur. = ( 428 ) ARCHÉOLOGIE. Notice sur deux peintures de vases à sujets nuptiaux, par M. Roulez, membre de l'académie. La peinture de vase à figures noires sur fond jaune, dont le dessin est reproduit sur la planche I, représente une procession nupliale (1). On voit les deux époux montés sur un quadrige entouré de divinités protectrices du mariage. À côté du char marchent Diane et Apollon Citharède, ayant en face d'eux une autre déesse, probablement Hestia. Le corlége est ouvert par Hermés, qui précède les chevaux, et fermé par Dionysus et Libera. Il existe plusieurs vases peints (2) offrant des compositions analogues à celle-ci, où les personnages qui occupent le quadrige sont également dépourvus de tout attribut distinctif. Cette circonstance nous laisse incerlains si nous devons ranger ces tableaux parmi les sujets de la vie privée , ou si nous devons leur at- tribuer un sens mythique. Une amphore à peintures ar- chaïques avec inscriptions, semble favoriser ce premier système d'interprétation; on y litles acclamations suivantes: Avards xahos. Podry xoe. Le beau Lysippide et la belle (1) Cette peinture décore l’hydrie dont la frise représentant la mort d'Achille et de Memnon , a été publiée dans le Bulletin de l Académie, avril 1841 , n° 4, pag. 247. (2) De Witte, Catalogue Durand, n° 645-650 , pag. 219 sv. Catalogue Etrusque, n° 126, pag. 74. E. Gerhard : Zerlin’s antike Bildwerke. Va- senbilder, n° 695, pag. 225 , no 706, pag. 229 sv. pag. 317, no 1028. Cf, Rapporto volcente, pag. 184. (744). S, Campanari, Antichi vasi dipinti della collezione Feoli, pag. 56 , n°17. Bulletin de l'Académie. Tome VIL TX part, page 428.  TS 7) LA F- ï ) PC 7 = W (es \ TITRE => Lt ( = À ke * 7 PS Q EL) x Je | Lith.deP Degobere, D Re ie ( 429 ) Rhodon (1). Ge sont les noms des deux jeunes époux à qui le vase a été offert par leurs parents ou amis. Il est pro- bable que ces inscriplions avaient été placées après coup, et lorsque le vase acheté du fabricant, avait reçu une des- tüination. Mais faut-il conclure de là que celle classe de re- présentations était laissée à dessein dans le vague, pour que les acheteurs pussent leur donner à volonté une dé- termination personnelle. Une pareille conclusion ne nous paraîtrait pas fondée, Nous observerons d’abord qu’un seul vase à inscriplions parmi un assez grand nombre qui n’en ont pas, semble prouver suffisamment que ce n’était pas la règle d’y mettre les noms des possesseurs.Ensuiteil était plus conforme au génie et aux habitudes des artistes d'exprimer leurs idées à l’aide de l’allégorie. Aussi pensons-nous que ces couples, qui pour nous sont entourés de vague, étaient pour le peintre des dieux ou des héros déterminés. On sait que les deux personnages du quadrige sont quelquefois Hercule et Hébé ou bien Bacchus et Ariadne. Ces figures étant, dans tous les cas, la représentation allégorique des nouveaux mariés auxquels le vase était destiné, le manque d’attributs dans les peintures archaïques, comme la nôtre, pouvait permeltre au caprice des acheteurs de mettre à côté de figures idéales les noms des personnes qu'elles étaient censées représenter. Nous croyons en conséquence qu’il convient d'attribuer au couple indécis de nos repré- sentations des noms positifs, en tâchant , faute de données certaines , de se rapprocher le plus que possible de la vrai- semblance. (1) Catalogue du prince de Canino, no 1547. Cf. Gerhard, Rapporto Vol- cente (Annali dell instituto arch., vol. MT), pag. 82, ( 430 ) On a proposé déjà pour les personnages sur le quadrige les noms de Jupiter el de Junon, d'Ulysse el de Péné- lope (1), de Lyncée el d'Hypermnestre (2). Le cycle hé- roïque pourrail en fournir d’autres qui ne seraient pas dénués de fondement; mais nuls ne nous paraissent réunir autant d'indices de probabilité que ceux de Jupiter el de Junon. En effet, l’hymen sacré (ispès yäuos) du maître de l'Olympe avec sa sœur étant le prototype de tous les ma- riages célestes et terrestres (3); il devrait paraître étonnant de ne pas le rencontrer sur les vases peints, alors que nous y trouvons la représentation des noces d’autres dieux. On objecte (4), à la vérité, que les artistes anciens devaient s’en abstenir, à cause des idées mystérieuses qui se rattachaient à l'union de ces grandes divinités. Mais cet obstacle exis- iaitil réellement pour une branche de monuments de l'art où les scènes de mystères sont si fréquentes ? Pourquoi les peintres de vases auraient-ils reculé devant un sujet dont s'était emparé la poésie épique el lyrique (5) et que la co- (1) Gerhard, Æapporto Voisente, pag. 139 (213). (2) C’est une ingénieuse conjecture de M. Ch. Lenormant, chez De Witte, Cutalogue étrusque, Pas: 75. (3) Dionys. Halic. 4rs Rhetor, e. 2, tom. V, pag. 335 ed. Reiske. Cf. Poettiger. Die atdobrandinische Hochzeit, pag- 63, 126, syv. 140. sv. Ideen zur Kunst-mythologie, B. IL, pag. 243, SYY: et pag. 409. Creuzer Religions de l'antiquité, trad. de J. D. Guigniaut , tom. IT, P. IT, pag. 566. (4) De Witte, Catalogue étrusque , pag: 75. ji (5) Cf. Boettiger, Kunst-mythologie. B.*IL, pag. 246. Pisandre, poète du temps d'Alexandre Sévère, avait commencé son poème sur les mariages des dieux par celui de Jupiter et de Junon. Macrobe, Satur- nal. V, 2. (431) / médie avait même osé travestir (1). Pausanias (2) se refuse à révéler le sens mystique de la pomme que tenait en main une statüe de Junon, placée dans le Heræum près de My- cènes;mais Polyclète s’élait-il fait le moindre scrupule de produire une pareille statue et de laisser deviner ce que Patsanias a jugé convenable de taire? Ge n’est pas sans rai- sonymous paraît-il, que Boettiger (3) soupçonne que l'i- mage gracieuse el, poétique que relrace Aristophane (4) du char nuptial de Jupiter et de Junon, guidé par l'Amour aux ailes d’or, n'ait trouvé sa réalisation par l'art. Nous citerions encore , à l'appui de notre système, le Lableau ohscène des amours de ces divinités dont Chrysippe avait parlé dans son livre sur les anciens physiciens (5), s'il ne s'élevait pas quelque ‘doute :sur l'existence de cette peinture; ou au moins sur son-exposition dans le temple de Samos (6). Si done rien ne s’opposait à ce que les noces de Jupiter et de Junon ne fissent l'objet d’une peinture de vase, nous pou- vons accepter comme vraie, jusqu’après nouvelle vérifica- tion, l'indication du Catalogue du prince de Canino (7), a —"——————_—_———————— (1) Oneite une comédie d’Alcée le jeune et une autre d’Epicharme, intitulées : Hpas vépoc. Chez Aristophane , le mariage du maître de l’Olympe avec sa sœur sert de type à celui de Pisthetærus et de Basileia. (Avib. vs. 1731 sq.) {2) 11.17, pag 273 éd. Siebelis. (3) Ouv. cité, pag. 248. (4) Avëb. vs. 1537-1541. (5) Diogenes. Laert., VIT, 187, vol. Il, pag. 224. Huebner. Origenes contra Celsum, \V, pag. 196, éd. Spencer, et d’autres passages d'auteurs anciens chez Baguet De Chrysippo, pag. 347 sv. r (6) Voy. M. Letronne, Appendice aux lettres d’un antiquaire à un ar- tiste, pag. 34, sv. Ÿ (7) Nos 696 et 711. { 432 ) touchant l'exactitude de laquelle on ne paraît pas ras- suré (1), et qui porte que sur deux vases les personnages du quadrige sont Jupiter et Junon bien caractérisés. Nous avons maintenant à écarter quelques objections que l’on pourrait soulever contre l'interprétation de notre peinture et de celles qui lui ressemblent , par l’union des deux grandes divinités de l’olympe. L’abseñce d’attributs chez Jupiter ne saurait être un motif de doute, puisqu'on a des exemples où ce dieu n’en a pas d'autre quele sceptre (2), remplacé ici par le bâton avec lequel il stimule les che- vaux, Sur un vase de la collection Durand (3), acquis par M. Lacoste, le char des époux est suivi par un homme à cheveux et barbe blancs, vêtu d’une tunique longue et d’un manteau, et s'appuyant sur un bâton. On a pris ce vieillard pour le père de la mariée; explication qui ramène cetle peinture dans le cadre des sujets de la vie privée. Nous yÿ reconnaissons nous Olympus, le vieux précepteur de Jupiter (4), ou plutôt le Cithéron personnifié. D’après une tradition particulière (5) , ce fut ce dieu qui éconduisit Macris, la nourrice de Junon, lorsque celle-ci se présenta devant la grotte qui abritait la déesse et son ravisseur. Sur notre vase, comme sur la plupart des autres, le marié porte une longue barbe, tandis qu'une hydrie de la collection (1) Voy. Catalogue étrusque , pag. 74 (1). (2) Voy. Inghirami Pitture di vasi fittili, tav. LXXVI. . (8) Catalogue Durand, pag. 220, n° 647. (4) Diodor. Sic. HIT, 73. Ptolem, Hephæst. IL, pag. 17, éd. Roulez, Cf. De Witte et Lenormant, Elite de monuments céramographiques , X, pag. 25, (5) Dans Eusèbe, Præparat, evangelic, WE, pag. 84, B.-D. ( 433 ) Durand (1), le montre jeune et imberbe. Cette différence pourrait porter à croire qu'il s’agit de deux personnages divers; mais l’un et l’autre de ces types conviennent éga- lement à Jupiter : ce dien n’élait pas loujours figuré barbu et d’un âge mûr; plusieurs monuments nous le font voir avec un air de jeunesse (2); le Jupiter Kasius, entre autres, lequel était représenté offrant une grenade à Junon, avait la figure et les formes d’Apollon (3). Les divinités qui sur notre hydrie escortent le char nup- tial, se retrouvent partiellement sur les autres vases ana- logues, mais nul, que nous sachions, ne les donne réunies en nombre égal; ce qui accroît l'intérêt de ce monument céramographique. L'intervention d’Apollon , d’Artémis et de Latone dans les scènes de noces, comme divinités pro- tectrices, est suffisamment établie par une série de vases peints (4), et M. Campanari (5) a élé d'autant plus mal avisé de refuser à Diane la qualité de divinité nuptiale, qu’elle lui est attribuée en termes formels par les auteurs an- ciens (6). La procession de l'spôs yäuos n'est qu’une image plus ou moins incomplèle de ce qui se pratiquail aux noces ordinaires. Ici le cortége s’avançait aux accords de la mu- (1) Catalogue, n° 648. Le marié est également jeune sur l’hydrie du musée de Berlin (no 695), citée ci-dessus , pag. 428, not. 2. (2) Voy Otf. Muller, Handbuch der archæolog. der Kunst, $ 350, not. 3, p 495. ; (3) Achilles Tatius , lib. LIL, p. 63, édit. Jacobs. (4) Cf. Gerhard, Auserlesene griechiesche Vasenbilder, t. 1, s. 76, fr, (5) Vasi di Feoli, p. 56. (6) Plutarch. Quest. Roman., p. 264, B, Pollux, III, 38. Photii Lexi- con , p. 464, Dobr, cf. W. A. Beckef, Charikles, Bilder altgriechischer Sitte, &. TL, p. 458. Leipzic , 1840. ' ( 434 ) sique el à la lueur des flambeaux (1). Sur les vases, l'officede musicien et de dadophore était rempli par Apollon Citha- rède el par Diane, dont les deux torches allumées qu'on voit sur un vase de la collection Durand (2) se trouvent supprimées sur presque Lous les autres monuments de la même espèce. La femme qui vient au devant de ces deux divinités pourrait êlre regardée comme Latone, laquelle, à part ses rapports avec ses deux enfants, joue un rôle par- ticulier dans la fable de l'union de Jupiter et de Junon. En effet, celle-ci, lors de son séjour avec le maître des Dieux sur le mont Cithéron , se cacha sous le nom emprunté de Latone, et pour ce motif, les deux déesses furent honorées d’un culte commun dans cette localité et s'identifiérent même l’une avec l'autre (3). Toutefois nous aimons mieux reconnaître dans cetie femme Hestia ou Vesta, la person- nification du foyer domestique, la protectrice des liens de famille, laquelle vient recevoir les nouveaux mariés. Cette interprétation , loin de se trouver aflaiblie, acquer- rait même plus de force, si sur un vase de Vulci (4) la femme (1) Cf. Bœttiger, Die Atdobrandinische Hochzeit, p. 141, sq. Becker, Charikles , t. \T, p. 465, sv. et 468. : (2) Catalogue, n° 648. Sur le lécythus du musée de Berlin, la femme placée devant les chevaux porte aussi deux flambeaux allumés Malgré sa position, nous croyons que cette femme, prise par M. Gerhard ( Berlin’s ant. Bildw., p.230) pour la mère de la mariée ou pour Déméter, nest autre que Diane, (3) Foy. Eusebius, L. c. (4) De Witte, Catalogue étrusque, p. 74, d’après Gerhard Æapporto Vol- cente , p.139 (213), Je ne sais si le vase allégué n’est pas le même que celui que M, Gerhard a publié récemment dans ses Auserlesene griech. Vasenbilder, t. X, taf. XL. Or, sur cette peinture, c’est la femme montée sur le quadrige que l'inscription appelle Déméter. Tome VII, 1 partie, page 495. Bulletin de l'Academtre. Wotice deMTRoulex, PL, S NN 4 JVIFIKIKKK& > > URSS a :° > = AVE (435 ) placée devant les chevaux est réellement appelée Déméter (Acuerep) ; car ce serait la Déméter, maîtresse du foyer do- mestique et identifiée avec Hestia (1). On se rappellera aussi que la célèbre coupe de Sosias, au musée de Berlin (2), montre Vesta (Heotia) parmi les divinités qui assistent aux noces d'Hercule et d'Hébé. La présence de Mercure à toutes les fêtes d’Apollon et de Bacchus est connue; son interven- tion dans les cérémonies de noces résullant des monuments céramographiques, se confirme par l'épithète d’Epithala- mite qu'on lui attribuait (3). Bacchus et Libera ( quelquefois Bacchus seul ) assistent à ces pompes nuptiales à plus d’un titre. D'abord comme nouveaux mariés eux-mêmes ; puis comme protecteurs du banquet nuptial (Son ya) qui succèdera à la proces- sion. Enfin, peut-être aussi à cause des rapports locaux du _fils de Sémélé avec Jupiter et Junon , considérés comme époux ; car c’est sur le mont Cithéron, où ces divinitésrece- vaient un culle, que Bacchus institua les orgies. La peinture archaïque lithographiée sur la pl. IL (4), offre une autre procession nuptiale. Cette composilion peu remarquable par elle-même, tire la plus grande partie de (1) Aymhryp Écrwbycs Sophocl. OEdip. Colon. , vs, 1727. Cf Creuver. Religions de l'antiquité , trad. par J. D, Guigniaut ,t. IL, P. I] , p. 702, (2) Publiée dans les Monuments inédits de l'institut. arch., vol. T, tav. XXIV, XXV, et reproduite par Gerhard, Trinkschalen dos Kgl. Museum zu Berlin, taf: VI-VII. (3) Hesychius voc. ‘ExiSzauirys, t. 1, p. 1353, édit. Alberti. (4) Cette peinture ornait une hydrie qui a appartenu à M. Bassegio à Rome, Au-dessus de ce tableau principal régnait une frise où était figuré un combat de coqs, et que nous avons publiée à part dans les Pulletins de l'académie , année 1840, no 6, t, VII, p. 449, ( 436 ) son intérêt des inscriplions qui l'accompagnent, Nous Ÿ voyons également deux mariés sur un quadrige. L'homme est barbu, vêtu d’une longue tunique brodée et d’un man- teau. Il lient les rênes et un bâton au lieu de fouet. La femme est voilée. La couronne de lierre qui ceint la têle de l'époux nous fait reconnaître en lui Bacchus; et consé- quemment sa compagne sera Ariadne. À côté du char mar- che Æpollon, Anolcves (1) [rétrograde]; il porte d’une main la cithare et tient de l’autre le plectrum. Devant lui s'a- vance Mercure, Heguow, barbu, vêlu d'une chlamyde, chaussé de bottines et coiffé du pétase. Au lieu du caducée, il porte un simple bâton dont on n'aperçoit que le bout. La femme qui se trouve placée en face des chevaux a pour vêtement une double tunique, ornée de broderies, et porte dans la main deux javelots. L'inscription qui accompagne celte figure nous apprend que son nom est Hémé, Heuec. Nous soupçonnions d'abord que dans ce nom inconnu et que nous regardions comme corrompu ou mutilé, il fallait chercher celui de Cérès Asustpos ou de Sémélé Zeucdec; mais dans l'incertitude où nous sommes si ce mot a subi une reslauralion, nous le maintenons tel qu'il est, et nous l'expliquons comme une épithète qualificative de Diane. Heue (2) signifiera donc celle qui lance le javelot (sAGULA- rrix). C'est ainsi que dans Homère (3) la sœur d’Apollon est (1) Les noms propres régis au génitif par le mot £/x@ ou tout autre sem- blable, se rencontrent quelquefois sur les vases, sans être pourtant très- communs. Cf. Gerhard, Æapporto Volcente, not. 737. Auserlosene Gr. Vasenbilder, S. 77. S, Campanari, Vusi dipinti dellu collezione Feoli, no 12, p. 42, (2) Hux , javelot. "Huy , habile à lancer le javetot. (3) Zliad. XXI, 511. ( 437 ) désignée par l'adjectif Keloden, la bruyante, employé d’une manière absolue. On a déjà recueilli sur les monuments étrusques et grecs plusieurs exemples d’épithètes ainsi sub- stituées à des noms propres (1). Nous en cilerons encore un autre exemple , lequel nous est fourni par une coupe iné- dite, qui se trouvait en 1839 dans les magasins de M. Bas- seggio à Rome, et dont nous possédons un dessin. Le mot Herroxpiros , c'est-à-dire celui qui a été mis en pièces par des chevaux , s’y lit à côté de la figure d’Abdère , placé en- tre deux cavalles de Diomède, qui se cabrent contre lui. Du reste , le mot Heue sur notre peinture convient parfaite- ment pour caractériser cette figure de femme armée de deux javelots ou de la double lance (2). Hercule et Géryon. — Explication d'un vase peint ap- partenant à M. le vicomte Léon de Laborde, par M. De Witie, correspondant de l'académie. Si l’on en excepte les sujels bachiques, les scènes le plus fréquemment reproduiles par les peintres de vases , sont les travaux et les aventures d'Hercule. Au nombre de ces (1) C£. sur ces substitutions d’épithètes aux noms propres Raoul Ro- chette, Mémoire sur les représentations figurées du personnage d’Atlus, p- 58, sv. De Witte, Lettre à M. le professeur Gerhard sur quelques mi= roirs étrusques dans les Nouvelles annales publ. par la section françuise de Pinstit. archéol., t. 1, p.518. Catalogue Beugnot, no 41, p. 41. (2) EL n’est pas très-rare de trouver Diane sans autre attribut que la lance. Foy. par exemple, Millin, Peinture de vases, t. IX, pl. XXV. Monu- menti ined, dell instituto archeol., vol. IE, tav. XXX et XLIII, Tow. vu. 30 ( 438 ) travaux nous trouvons le combat du héros contre Géryon. Ce sujel a été souvent traité, et malgré les changements plus ou moins importants admis par les artistes grecs dans ces sortes de compositions, on reconnaît facilement, sur- tout sur les vases à figures noires, limitation d’un type uni- que, qui a dû être pris pour modèle, à cause de la célébrité qu’il avait acquise. Depuis les fouilles entreprises sur le sol étrusque, il n’y a que deux autres travaux d'Hercule, le lion de Némée et le sanglier d'Érymanthe qui soient restés plus communs que la lutte du fils de Jupiter avec le roi de l'Hespérie,. | Dans un mémoire en grande partie inédit encore, j'ai tà- ché de donner la description de tous les monuments con- nus relalifs à Géryon, de rechercher l'origine du mythe qui fait mention du triple héros et de pénétrer le sens de ce mythe. La fable de Géryon est une des conceptions les plus étranges des religions anciennes ; elle embrasse des traditions sur lesquelles les auteurs nous ont laissé peu de documents ; se confondant avec des événements de l’his- toire , il devient fort difficile de retrouver les traces de son origine, quoiqu'il soit impossible de douter que la légende de Géryon n'ait été d'abord que purement religieuse et préexistante à un fait réel qui a pu y être raltaché plus tard. Il arrive souvent que l'expédition d'Hercule aux extrémités occidentales de la terre soit racontée par les écrivains an- ciens, sous une forme où domine le système d'Evhémère, système généralement réprouvé aujourd’hui par tous ceux qui s'occupent de l'interprétation des monumenls antiques. L'être à trois Lêles ou à Lrois corps est une de ces concep- ons monstrueuses, qui mettent sur la voie pour indiquer l'origine de la fable de Géryon , qui n'a pu être apportée que de l'Orient. En effet, c'est aux navigateurs phéniciens ( 439 ) que les Grecs durent la connaissance de l'Hespérie , des îles de Gadira et des merveilles que l’on racontait de ces con- trées. Les traces de l’origine phénicienne ne s’effacent pas entiérement dans les auteurs grecs ou latins, quoique les modifications nombreuses que le mythe subit ne soient que des éléments puisés à la source hellénique. Trogue Pom- pée (1) assurait qu'Hercule était parti du continent asiati- que pour aller chercher les génisses de Géryon, aux limites de la terre. Le mémoire dont j'ai déjà parlé est divisé en trois parlies qui ont pour objet : 1° la description des monuments qui représentent Géryon; 2° l'exposé du mythe ; 3° un essai d'interprétation. L'analyse succincte que j'ai l'honneur de présenter à l'académie ne pourra qu'effleurer à peine les questions pleines de difficultés que j'ai tâché d'éclaircir. Si donc quelques-unes des considérations que j'ai employées pa- raissaient étranges, dépourvues qu'elles sont de l'appui nécessaire des textes et de développements dans lesquels je ne saurais entrer ici , j'ose me flatter, Messieurs, que vous daignerez accueillir avec indulgence cette analyse, et atten- dre , pour porter un jugement sur l’ensemble de ces re- cherches, la publication de mon mémoire intitulé : Étude du mythe de Géryon. Dans la première partie de ce mémoire , il est question de tous les monuments conservés jusqu'à nous sur lesquels est retracée la lutte entre Hercule et Géryon. Ge sont sur- tout les vases peints qui offrent cesujet : souvent des ins- criptions donnent les noms des personnages qui prennent (1) Ap. Justin, XLIV , 4. ( 440 ) part ou bien qui assistent à la lutte. Un des monuments les plus remarquables en ce genre est la grande coupe du musée du prince de Canino, publiée par la section fran- gaise de l'institut archéologique , pl. XVI et XVII de son recueil de monuments inédits. Là, le sujet se compose d’un grand nombre de figures. On y voit Hercule accompagné de Minerve et d'Iolas ; Géryon est assisté d'Eurytion et du chien bicéphale Orthrus. Enfin, un dernier person- nage placé en arrière de Géryon, et représentant une jeune fille qui accourt tout éplorée, m'a paru devoir être re- gardée comme indiquant la localité. Ce serait Érythia , fille du héros de l’Ibérie (1). Au revers de cette belle scène sont représentés les troupeaux de Géryon, emmenés par quatre des compagnons d’Hercule. Le vase dont j'ai l'honneur de mettre le calque sous les yeux de l'académie , est une amphore tyrrhénienne à fi- gures noires, qui fail partie de la collection de M. le vi- comle Léon de Laborde, à Paris. Les peintures tracées sur les deux faces de ce vase ont le mérite de pouvoir être ex- pliquées l’une par l’autre. D'un côté on voit Hercule, recon- uaissable à la peau de lion et à la massue avec laquelle il attaque le triple Géryon. Le héros de l'Occident est figuré par lrois guerriers armés de pied en cap, forme habituelle de ce personnage sur le plus grand nombre des monuments anciens. L'un des boucliers offre pour emblème un trépied peint en blanc ; sur le bord du second est tracée l’inscrip- tion ÈTESIAZ KAAOË, Stésias est beau, inscription qui se lit encore sur une antre amphore de la fabrique d'Exé- cias. Cette dernière amphore, qui fait partie de la collec- (1) Paus., X, 17,4; Steph, Byzant, v. EpuSeée. | | | Bulletin de l'Academre-. TomeV11,1 part. page ko. Tome VI11,1 partie, page 441. Bulletin de l'Academte . \ \ / N ee. y \ / \ F\ \ —- o ) Notice de M. De Witte. ( 441 ) tion de M. le baron Roger à Paris, représente également le combat d'Hercule contre Géryon (1). Le troisième bouclier n'offre pas d’emblème, parce qu’on n’en voit que l'inté- rieur , le guerrier qui le porte s’élant détourné , comme s’il allait prendre la fuite. Aux pieds des combattants sont étendus le berger Eurytion et le chien bicéphale Orthrus. Le revers de ce vase représente trois hoplites, placés entre deux personnages drapés. Les boucliers de ces guer- riersont celte parlicularilé, que l’un est enlièrement rouge avec un bord noir, le second noir avec un bord blanc , et le troisième superposé aux deux autres, montre un grand astre rayonnant peint en blanc sur fond noir. Nous croyons pouvoir reconnaître ici Géryon placé entre les deux Hes- pérides (2). Car, quoique les chairs des deux figures dra- pées soient colorées en noir ,il me semble qu'on ne saurait avoir aucun doute à l'égard du sexe de ces figures ; le col- lier qui sert de parure à celle placée à gauche suffit pour caractériser une femme. D'ailleurs la couleur noire em- ployée pour les chairs des Hespérides , loin de pouvoir dé- truire mon hypothèse, me paraît au contraire avoir été choisie à dessein pour indiquer les nymphes qui person- nifient les pays situés vers le Couchant, et pour faire allu- sion aux ténèbres (3). Les vases peints ont l'avantage de nous montrer pour les emblèmes des boucliers une grande variélé, et cette variété (1) Voirmon Cut. Durand. , n° 296 ; Cat. Magnoncour, no 39; Nou- velles Annales , AL ,pf 117. (2) Palæphat. de Zncred,, p.19, Le nombre des Hespérides varie dans les auteurs, Apollod,, IL, p 5, 11, Schol. ad. Apoll. Rhod, Argon. IV, p. 1599. Cf Millingen, Ann. de l’Institut archéol., VE, p, 339. (3) Cf, Nouv, Ann., WE, p. 295, note 7. ( 442) dans les symboles peut servir jusqu’à ua certain point à jeter quelque lumière sur les nombreuses difficultés qu'of- fre le mythe. Quelquefois Géryon est ailé (1) comme dans le poème de Stésichore intitulé Geryonis (2) ; d’autres fois, au lieu de trois corps, le héros du détroit de Gadès n’en a que deux (3), quoique les témoignages littéraires soient muets à l'égard de cette particularité. Hercule et Géryon sont encore représentés dans un groupe en marbre du mu- sée Pie-Clémentin (4) , sur quelques bas-reliefs de l'époque romaine (5), enfin, sur une rare médaille de bronze ran- gée jusqu'ici parmi les incertaines, mais qui, d’après la fa - brique, semble devoir être restituée à la Cilicie (6). Je ne répèterai pas ici les détails du combat d’Hercule contre Géryon. Tout le monde sait que le dixième travail imposé par Eurysthée à Hercule, fut d'aller chercher, en Espagne, les troupeaux de Géryon. Seulement je ferai oh- server que la lutte du héros tyrien ou thébain avec le sou- verain du Couchant , avant d’être portée à la pointe la plus reculée du monde connu des anciens, se trouve en Ly- (1) Cat. Magnonvour, n° 38 ; duc de Luynes , Vases étrusques , tla- liotes , siciliens et grecs, pl. VII ; Nouv. Ann. , 11, p.115 et suiv. (2) A4p. Schol. ad. Hesiod. Theogon., p. 287. (3) Nouv. Ann. 11, pl.c, 1838; Gerhard, Berlin’s ant. Bildwerke, no 1022, (4) Visconti, Mus. Pio Clem., I ,tav. VII. (5) Winckelmann, Mon, ined. , p. 65 ; Zoëga, Bassirilievi,tav. LXIIÏ; Millin, Galer myth., CXIIT, p. 434 ; CXVITL, 463, Visconti, Mus, Pio Clem.,1V ,tav.B, LIL; Gall. Güust. , t. IT, tav. CXXXV ; Beger, Herc., tab, XI, p. 3; du Mège, Description du musée des antiques de Toulouse, 1835, p. 91 ; Clarac , Musée de sculpt. ant, et moderne, t. 11, p. 581. Cf. Nouv. Ann, , I, p.126 et suiv. (6) Nouv. Ann. , IL, pl. 1838 et p. 128 be. ES ( 443 ) die (1), sur les bords du Pont-Euxin (2) et sur les côtes de l'Épire (3). Des traces du culte de Géryon se rencontrent en Grèce, à Olympie (4), à Thèbes (5), en Sicile, à Agy- rium (6), et enfin, en Italie, aux environs de Padoue , où existait un oracle de ce héros (7). D'après les explications que l’on trouve dans les auteurs de l’anliquité, et surtout dans le scoliaste d'Hésiode (8), Géryon est la personnification du temps , de la saison plu- vieuse, de l'hiver, du brouillard qui s'élève de la surface de la terre, des vents déchaînés, des orages qui grondent, Il est un emblème, comme la triple Hécate des phases de la lune, de la foudre et probablement aussi des trois sai- sons. Dans ses trois têles on reconnaît le passé, le présent et l'avenir, Son empire, situé aux rivages de l'Océan ou du moins prés d'un fleuve ,le met en rapport avec les divinités de la mer auxquelles il doit son origine (9). Son séjour prés de la demeure des morts en fait un acolythe de Pluton : ou bien encoreil s'identifie complétement avec ce dieu, comme l'a fait judicieusement observer M, Jacobs (10). Les symboles représentés sur les boucliers de Géryon jt ni (1) Paus. ,I,p 35,6, (2) Palæphat. de éncred., p. 25. (3) Hecat. ap. Arrian. Exped. Alexand. Il, p.16; Aristot., de Mirab., p.145. Cf. Creuzer, Vetust, hist. fragm., p. 50. (4) Philostrat., Zeroica 1, p.671 , éd. Olear. (5) Lucian, ado. Indoct., p.14. (6) Diodor-Sicul., IV, p 24, (7) Sueton., ên Tiber,, XIV, p. 4. (8) Ad Theogon. , p. 287 et 982. (2) Son père est Chrysaor , fils de Neptune et de Méduse ; sa mère est l’Océanide Callirhoé, Hésiod., Theogon., p. 287 et 288. (10) Bibliothek der alten Literatur und Kunst hérausgegeben von Tychsen und Hceren. Siück X, p. 51. (444 ) peuvent, je pense , se rapporter à la triple puissance de la divinité, dans le ciel, sur les mers et dans les enfers. Ainsi, lastre, l'oiseau et le trépied, emblème du feu, tous symbo- les que l’on rencontre sur les vases , doivent faire allusion au pouvoir céleste : la sèche, le taureau et le cheval, à la domination sur mer ; le sanglier , le serpent, la guirlande de lierre , le gorgonium et les trois globules , à la puissance infernale. Mais, comme il est possible d'expliquer de di- verses manières les symboles , à cause de l’élasticité , si je puis m’exprimer ainsi, qui est inhérente aux conceptions religieuses des anciens, la sèche pourra faire allusion aux ténèbres, à cause de la liqueur noire que ce molusque produit, et dont il s’enveloppe au moment du danger, et le trépied pourra être regardé comme l'expression du feu tel- lurique. Mais quelle que soit l'explication que l’on puisse préférer, les qualités mulliples exprimées par les symboles tracés sur les boucliers, conviennent de toute manière à un personnage multiple lui-même comme Géryon. La comparaison de la fable de Géryon avec plusieurs autres mythes dans lesquels des héros, partis des contrées orientales de la terre, passent de pays en pays pour suivre une marche progressive vers le Couchant, m'a permis de saisir le fil de ces sortes de légendes, dans lesquelles deux divinités ou deux héros se lrouvent en opposition. La triplicité de Géryon comparée aux triades de divinités en Âsie, en Égypte et en Grèce, m'a servi à démontrer qu'il n’y avait guère de différence entre ce héros à forme triple et la triade placée par les Grecs à la sommilé de leur système religieux, je veux dire, celle des trois fils de Saturne, Jupiter, Neptune et Pluton, qui se partagent l'empire du monde. Le caractère céleste de Géryan avail peu besoin d’être 0 ( 445 ) élabli : car il ressortait des observations répandues dans le mémoire. Quant au caractère marin et au caractère infer- nal , il a été examiné, sous ses différentes faces , et d'accord avec K. Otf. Müller (1), j'ai rattaché le mythe de Géryon à la guerre d’Hercule contre les Thesprotes à Éphyra, et contre Nélée, roi de Pylos. Les mêmes circonstances se re- produisent dans ces fables : Junon y est blessée comme dans l’île d'Érythia (2) ; enfin nous avons vu déjà que quelques auteurs placent le séjour de Géryon en Épire, ce qui achève de confondre la guerre contre les Thesprotes avec l’expé- dilion contre le roi du Couchant. L’explicalion des bœufs de Géryon m’a fourni l’occasion de développer quelques idées sur l'emploi des troupeaux dans les récits mythologiques. Si le nombre des génisses avait pu se prêter à des combinaisons qui eussent permis de reconnaître là une idée exprimée par un nombre dé- terminé, on aurait été porté à croire avec M. le duc de Luynes (3) que ces animaux servent à personnifier les sai- sons. Mais bien qu’on trouve la plupart du temps trois génisses, ce nombre varie, et il arrive qu’on en voit quatre el jusqu’à cinq, sans compter le taureau qui marche à leur tête. Il est donc impossible de reconnaître là les sai- sons. Les troupeaux de bœufs ne sauraient exprimer, à mon avis, que l'idée du multiple, comme tous les acoly- thes qui forment le cortége des dieux, par exemple les sa- tyres et les bacchantes qui suivent Bacchus, ou les cer- copes qui accompagnent Hercule. Ainsi les bœufs qui la- bourent, qui partout sur leur passage fertilisent la terre (1) Die Durier, X, p. 419 et 423. (2) Ptolom. Hephæst. LE, p. 16, éd. Roulez, (3) Vases étrusques, italiotos, siciliens et grecs, p. 6. ( 446 ) par le fumier qu’ils y déposent, ne doivent être considérés qué comme exprimant une idée de fertilité et d’abon- dance. La comparaison de Géryon avec le Minolaure, être moilié homme et moitié taureau, m'a fait préssentir que lé héros triple pouvait se confondre avec ses troupeaux de bœufs. En effet, sur un scarabée étrusque de la collection Vidoni, on remarque un Géryon à corps humain surmonté de trois têtes de taureau (1). Il pourra même arriver que Géryon, rapproché du fleuve tauromorphe Achéloüs, de- viendra un dieu taureau dans lequel la forme humaine aura complétement disparu. On se souviendra pour lors de l’épithèle que le poële Lycophron (2) donne à Hercule en le désignant sous le nom de Zion, et l’on finira par re- connaître la lutte entre les deux puissances qui se com- battent à l'Occident dans une image symbolique empreinte sur les plus anciens monuments de J’Asie, à savoir le groupe qui représente le combat du lion et du taureau. Quand on examine les tradilions relatives au retour d'Hercule, ou parvient facilement à saisir la fusion qui s'élablit entre les deux antagonistes. La mythologie nous offre souvent des luttes, mais presque toujours les deux combattants tendent à se confondre dans une seule con- ceplion. C’est ce qui arrive aussi quand on raconte qu'Her- cule est enterré dans l'Ibérie, aux mêmes lieux où existé le tombeau de Géryon (3). Souvent le nom du person- nage vaincu devient un surnom pour le vainqueur. Je (1) Voir Nouv. Ann , I, p.314. (2) Cassandr., 33 et 697. (3) Sallust. èn Jugurtha, 18; Arnob. adv, Gentes, 1, 36; Pomp. Mela, IN, 6; Philostrat, Pit. Apoll. tyan. V, 5. ( 447 ) ne viterai ici pour exemple qu'Athéné-Gorgo ou Athéné- Pallas qui combat la Gorgone (1), ou encore son propre pére Pallas (2). En Italie , Hercule revenant de son expédi- tion en Espagne porte le titre de Garanus ou Recara- nus (3), épithètes qui rappellent à la mémoire le Géryon Torépnves et le dieu Tarvos Trigaranus, adoré dans les Gaules (4). Quand Hercule retourne en Grèce, aprés avoir emmené les génisses d'Érythia, il se dirige vers le Nord et passe chez les Hyperboréens. On prétendait que l'Océan était un grand fleuve qui roulait ses flots autour de la terre et que le so- leil, arrivé à l'Occident prenait sa route au Nord, en suivant le cours de l'Océan. Dans le mythe du retour d'Hercule, on voit dominer cette idée, que saint Augustin nous dépeint d'une manière fort précise, en parlant des Manichéens : Orationes faciunt ad solem per diem quaqua versum circuit : ad lunam per noclem, si apparet ; si autem non apparet, ad aquiloniam partem, qua sol cum occi- derit ad Orientem revertitur, stant orantes (5). Une fois en possession des génisses, Hercule est sans cesse exposé à l'attaque de géants et de brigands qui veulent s'emparer de ses troupeaux. Plusieurs de ces personnages font allusion par les noms qu'ils portent aux pays par les- PT A 5 Cu VUE à (1) Euripid. Helen. 1316, éd Mathiae. : (2) Cic. de Nat. Deorum , M, 23; Tzetz. ad Lycophr. Cassandr. 355. (8) Verrius Flaccus ap. Serv. ad Virg. Æn. VIII, 203 ; Aurel, Victor, Orig. gentis Rom. 6. (4) Dom Martin, Religion des Gaulois, tom. IN, pl. 25. cf le tyran Tauriscus vaincu par Hercule dans les Gaules. Ammian. Marcell. XV, 9. (5) S. Augustin. de Hacresibus, 46, tom. VIIT, p. 17, éd. Paris, 1688, Cf. Vôlcker, Mythische Geographic, p. 140. ( 448 ) quels Hercule prend sa route. On peut nommer Ligys , Ælbion, Celtiné (1) , qui personnifient la Zigurie , la Grande-Bretagne et les Gaules. Dans Pomponius Mela, on lit qu'Hercule fut attaqué par deux brigands nommés Albion el Bergion. Les commentateurs proposent de re- connaître dans Bergion soit le mot berg, montagne, soit l'île Hibernia, VIrlande. Mais je préfèrerais avec M. Ch. Lenormant, membre de l'académie des inscriplions et belles-lettres , faire une légère correction au texte de Pom. ponius Mela, et lire au lieu de Bergion, Belgion. La Bel- gique est voisine de l’île d’Albion. Nous aurions ici l'a- vantage d’avoir Albion, représentant géographique de l'Angleterre et Belgion, le héros qui personnifie la Bel- gique. | La dernière question que j'ai tâché de traiter dans mon mémoire sur Géryon, est l'étude étymologique du nom de ce personnage. Mais, comme ces recherches présentent des difficultés graves, je devrais entrer dans des dévelop- pements qui dépasseraient les bornes d’une simple analyse. Qu'il me suffise de dire qu'avec l'illustre auteur de la Sym- bolique, M. Creuzer , je considère le nom de Géryon comme dérivé en quelque sorte du mot grec yñpas , la vieillesse (2). Les Gaditaires rendaient un culte à la vieillesse et même à la mort personnifiée (3). Pour me résumer en peu de mots, il résulte de l'étude (1 Tzetz, ad Lycophr. Cassandr., 649 ; Pomp. Mela, 1,5; Parthen. Erotica, 30. (2) Dans la traduction française de la Symbolique par M. Guigniaut, tom, IE, p.200, note 1, (3) Phlostrat Var. Apoll, Tyan, v. 4; Ælian,ap. Eustath, ad, Dionys. Perieg. , 451, ( 449 ) du mythe de Géryon, que la lutte entre ce héros et Her- eule se réduit, quand on la dépouille de tout ce qu’elle peut offrir d'étrange au premier examen, à réproduire les phases qui se rencontrent dans toutes les luttes mytholo- giqués. Le héros ou le dieu triple placé aux extrémités du monde, et reculé de proche en proche depuis la Lydie jus- qu'a l'Hespérie, aux rivages de l'Océan, est l'image du soleil qui parcourt les trois saisons, ou accomplit sa course diurne divisée en trois parlies. Il devient particulièrement le symbole du soleil de l'hémisphère inférieur. De plus Géryon est un dieu lane, les anciens ayant très-souvent accordé la double qualité de dieu soleil et de dieu lune au même personnage divin : il est la personnification de la vieillesse et de la mort , comme le vieux Saturne vaincu par son fils, et précipité dans le Tartare. Divinité bruyante, Géryon se fait entendre par les tremblements de terre et par le mugissement des flots, comme Posidon l'c5yoe qui,avec son trident, ébranle la terre. En sa qualité de devin, il rend des oracles, don qui appartient à Apollon et à tou- tes les divinilés d’un caractère bruyant, tels que Nérée, Triton et d'autres divinités de la mer. Peu à peu on voit s’effacer l’origine asiatique du mythe, Géryon ne nous apparaît plus que comme un héros local : on le regarde comme le dieu indigène de l’Ibérie. Dans les récits des Evhéméristes, ce n’est plus qu’un roi qui régne sur trois Îles : ou bien Chrysaor est le riche souverain de l'Ibérie; il a trois fils qu'il envoie combattre contre Her- cule, quand celui-ci vient pour s'emparer des richesses du pays. C'est ainsi que la légende religieuse, apportée de l'Asie, disparait pour se fondre dans le souvenir des pre- miers établissements formés par les Phéniciens sur les côtes d'Espagne. Les observations météorologiques horaires du dernier équinoxe ont élé plus nombreuses que celles qui avaient été reçues jusqu'à présent pour les époques fixées par sir John Herschel. L'observatoire royal a reçu communication des tableaux de vingt et une stations différentes qui ont (450 } - PHYSIQUE DU GLOBE. pris part à ces observations; savoir : STATIONS. | OBSERVATEURS. LAT, SEPT, .[MM.Ermerins . Groningue Franeker Amsterdam. Utrecht . Gand Alost. Louvain. Maestricht . Paris Lyon Marseille Toulon . Genève . Milan Parme . Bologne. Naples . Munich . Lemberg Varsovie Cracovie 8 Matthes Van Rees Duprez . Ibarra . Crahay . Ryke Delcros . Bravais . F. Billet : . Flaugergues Plantamour S. Capelli,R.Stam- bucchi et C. Buzzetti. A. Colla. S. Ceschi E. Capocci. Lamont. Kunezek. . (Observatoire) . Max. Weisse 50.535,26 50.51. 7 48.50.13 45.46.00 43.17.50 45. 8. 9 46.11.59 45.28. 1 44.48. 1 44.99.54 40.51.55 48. 8.45 49.51.42 52.15. 5 50. 5.50 LONGIT. OCC. de Paris. 414 5” Ÿ 2.52.54 2.47, 5 1.25.28 1.41.58 2,21.51 35.20.46 0. 0. 0 2.50.00 5. 1.54 3.56. 5 35.48.41 6.50.56 7.59.44 9. 0.56 11.55.50 9.16.18 21.12.50 18.41.51 17.37. 0 ALTITUDE en mêt, 58 190 53 56 404 114 ({ 41) On à cru devoir se borner à présenter ici Les résultats de toutes les observations, en se réservant de les soumettre plus tard à une discussion générale avec les observations failes aux époques antérieures. Les courbes dessinées qui accompagnent les tableaux barométriques, pourront dès à présent donner une idée du grand mouvement atmosphé- rique qui s’est manifesté au dernier solstice. Les observations du psychromètre, faites à Marseille, Milan et Naples, ont été calculées à l'observatoire de Bruxelles, d’après les tables de Stierlin. À Lemberg el à Cracovie, on s’élait borné à donner la pression de la va- peur: on en a déduit l'humidité relative. Les observations des autres villes ont été envoyées toutes calculées. En Hol- lande , on s’est servi également des tables de Slierlin. En même temps que les tableaux météorologiques, M. Quetelet a communiqué les observations failes, pendant les trois mois précédents, avec les deux instruments d'in- tensité et l'appareil de Gauss pour les variations de la dé- clinaison. Chaque division de l’échelle de ce dernier appa- reil , a une valeur angulaire de 217.5 en arc. (452) Observations barométriques horaires f@ | BAROMÈEÏ DATE. = LOUV. | BRUX. GRON. | FRAN. | AMST. | UTRE. | GAND,. |ALOST. MAES. 22 Mars. mm rom mm mm mm rm nm rom 6 h. mat. À 755,09] 753,47] 752,18) 753,19] 751,64] 752,57| 751,80] 749,61] 751,96] 7 — . À 54,76! 52,21| 51,88] 52,69] 51,20] 51,90] 51,32] 49,58 8 — .!) 54,72) 53,07| 51,57| 52,54] 51,17] 51,83] 51,17| 49,42 9 — ,) 54,40! 52,63] 51,27! 52,24] 51,28] 51,77] 50,87] 49,18] 51,69 10 — .Ù 54,03| 52,20] 51,06| 52,02| 51,05] 51,58] 50,83| 48,98 51,30] 11 — ,.) 53,70] 51,97] 50,71| 51,70] 50,89| 51,39] 50,67| 48,72 12 — 1 53,26| 51,44] 50,56| 51,51] 50,60| 51,30] 50,43] 48,76] 50,58 | 1h. soir. À 52,66! 51,23] 50,28] 51,21] 50,34] 50,76| 50,08| 48,27 2 — ,] 52,30! 51,20] 50,10| 50,80 50,07 50,95] 49,66| 48,18] 49,79)M | 08 —-,) 51,99! 50,96| 49,64] 50,62] 50,24] 50,69] 49,71| 48,01] 49,84 4 — À 51,19] 50,55] 49,59| 50,65] 50,46| 50,54] 50,09! 48,16| 49,78h 5 — ,) 51,59! 50,68] 50,51 50,65 51,14] 51,20] 50,12| 48,21] 50,35)! 6 — .À 51,66! 51,12| 50,94! 51,89] 51,85] 52,15] 50,65| 48,89] 51,38 7 — À 52,44] 51,69! 51,50! 52,76] 52,77| 52,90] 51,32] 50,04] 50,91! S:-= 52,81| 52,36] 51,98] 53,11] 53,02] 53,40] 52,04] 50,62] 5 GITES 53,14| 52,84] 52,46| 53,51] 53,70] 53,78] 52,42] 50,81| 5 10 53,45) 53,31] 53,02| 53,00] 54,11] 54,42] 52,84] 51,40] 52,76] HUE 54,27| 54,11] 53,45] 54,37| 54,64| 54,68] 53,08] 51,67| 52 ( 453) iquinoxe du printemps de 1841. T A 0. | ans.| rouz.| GENË.|miLan.| PAR. rouoc| NAPL. [uvre aan. VARS. |cRAco. mm mm mm mm mm ram mm min mom mm mao 758,45|759,99|726,93| 751,66| 758,0 | 756,52] 753,0 | 716,23] 731,03] 749,43] 743,93 58,63] 60,10| 26,90] 51,67] 58,0 | 56,48] 53,2 | 715,92] 31,34] 49,70] 43,21 58,87| 60,43] 27,19] 51,74] 57,7 | 56,86| 53,2 | 15,78] 31,52] 50,05] 43,23 2}, 59,15] 60,67| 27,39] 52,20] 57,7 | 57,32] 53,4 | 15,87| 31,43] 50,35] 43,27 59,49] 60,99! 27,18! 52,27| 58,0 | 57,31] 53,2 | 15,83] 32,02| 50,25 43,18 59,32] 61,10| 27,13| 52,49] 58,2 | 57,33] 53,2 | 15,94] 31,77| 50,33] 42,89 59,31] 60,89| 26,93| 52,48| 58,4 | 57,27| 52,9 | 15,85| 31,77| 50,21| 42,80 58,99] 60,59| 26,60| 52,21] 58,2 | 57,27| 52,9 | 15,60] 31,79] 50,16| 42,51 58,70) 60,32] 26,38] 51,89] 58,0 | 56,98] 53,2 | 15,47] 31,88| 50,01| 42,42 58,64] 60,00! 26,01| 51,80! 57,5 | 56,93| 53,0 | 15,10] 31,84] 49,93] 42,31 58,64] 59,99| 25,80] 51,39] 57,5 | 56,17] 53,2 | 14,87] 31,84] 49,91] 42,05 258,74] 60,14| 25,77| 50,94| 57,3 | 56,18] 52,8 | 14,98] 31,71| 49,84] 42,14 59,14] 60,32| 26,34] 51,07| 57,3 |*55,95| 52,8 | 15,15] 31,57| 49,76| 42,22 »59,64| 60,74| 26,30] 51,45] 57,3 | 56,86! 52,5 | 15,26] 31,73] 50,11| 42,98 D” 61,19] 26,74] 51,09] 57,7 | 56,81] 53,0 | 15,10! 31,75] 50,49] 42,40 | 50,09 61,30| 27,43| 52,25] 58,0 | 56,73] 52,8 | 15,47| 31,88] 50,62| 42,56 1! 60,20 61,25| 27,74] 51,34] 58,2 | 57,24] 53,2 | 15,51] 31,88] 50,55] 42,92 | 60,41| 61,19| 28,37] 52,40] 58,2 | 57.24] 53,2 | 15,55| 31,88] 50,50! 42,90 | 60,61! 61,41 28,56] 52,49] 58,4 | 57,03] 53,2 | 15,57! 31,95] 50,57| 42,96 « Tow. vrrr. 31 BARON DATE. GRON. | FRAN, | AMST. | UTRE. | GAND. |ALOST.| LOUV. | BRUX, |MAESFT: 23 nmARS. mm mm mm mm mm mm mm mm mm 1 h. mat. 1755,16| 754,84] 754,59! 755,40] 755,48 » » 752,85! 753,60] 7 2e + b;, 55,60| 55,57| 54,82] 55,57] 55,88 » » 52,92! 54,06 DEA 55,88| 55,70| 54,98] 55,77| 55,89 » » 53,17| 54,36 4 — 56,21] 55,94| 54,98] 55,96} 56,20 » » 53,61| 54,90 5 — 56.50| 55,87| 55,43] 56,24! 57,00 » 755,79! 54,01| 55,18 6 — 56,64| 56,45| 55,97] 56,89] 57,65| 757,93] 56,63] 54,82] 55,76 7 — 57,22] 56,98| 56,40] 57,34! 58,30! 58,69] 57,27! 55,56| 56,79 8 — 57,28| 57,36| 56,98] 57,84! 58,90! 59,09] 57,81] 56,20] 57,50 9 — 58,01| 58,07| 57,62] 58,59] 59,59! 59,61| 58,35] 56,67| 57,88 10 — 58,51| 58,34] 58,28] 58,92! 59,89! 60,32] 58,70] 57,14] 58,28 11 — 59,19) 58,89! 59,47] 59,59] 60,48! 60,53| 59,03| 57,60| 58,68 12 — 59,53] 59,52] 59,42] 60,03! 60,68] 61,12] 59,27| 58,21| 59,12 1 h, soir. 59,77! 59,71] 59,47| 60,13| 69,97] 61,50| 59,99! 58,47| 60,01 De 59,91| 59,85| 59,67| 60,45 à 61,32| 61,82, 60,30] 58,61| 60,01 3 — 60,14| 60.24] 60,36] 60,95] 62,08| 62,29! 60,58] 59,07| 60,08 4 — 60,69| 60,67| 60,69! 61,45] 62,79] 62,84] 61,06| 59,62] 60,42 5 — 61,05! 61,17| 61,28] 62,13] 63,33] 63,05! 61,70| 60,25| 61,15 G — 61,36| 61,42| 61,83] 62,23| 63,92] 64,09; 62,25] 61,01 61,65} Les baromètres des stations de Bruxelles, Lyon, Toulon et Marseille, ayant6 dernier et lui sont par conséquent comparables, Variations horaires dela pression Atmos hérique à ‘équinoxe du Printemps de184x. , Tome VIL.1"*part.,p. 454Y 1 Variations horaires dela pression Atmosphérique à l'équinoxe du Printemps derBêr n DA 2 LE Tone Vu à tpart-p. 854 // Bulletin de 1 Acn émit u o # A y AV 2 dm 4 Ci 11 # ff D Cenéve Paris Marseille Toulon Milan. l'arme Bologne unes. TOUL. PARM.|B0LOG.] NAPL, | MUNIC.| LEMB. | VARS. | CRAC. GENË. juuas. 2 RETRO ET EEE SEE EE EE | mm mm mm ram mm mm rm 758,41) 757,02 753,22] 715,64| 731,90! 750,51| 742,69 58,19| 57,02] 52,99] 15,64] 31,95| 50,28] 42,69 58,19! 56,92] 52,77| 15,66| 31,95! 50,06| 42,47 57,96! 56,58! 52,76| 15,66] 31,12! 49,79] 42,40 57,73| 56,57| 52,54] 15,64] 31,12] 49,72] 49,24 57,96| 56,54| 52,77] 16,09! 31,17| 49,75] 42,03 58,19! 57,07] » | 16,32] 31,73] 49,74] 42,03 so! 57,26] » | 16,70] 31,50] 49,68] 42,01 38,41] 57,48] ©» | 17,41] 31,75] 49,86| 42,14 58,19| 57,01] » | 17,86] 31,73] 49,62| 42,03 57,713| 56,13] » | 18,06] 31,77| 49,34] 41,89 57,50! 56,22] » | 18,99] 31,57| 49,26| 41,69 56,83| 56,01| » | 19,72] 31,36| 49,05] 41,65 56,38 55,20| » | 20,20] 31,09] 48,73] 41,37 55,93] 55.20] 9 | 20,58| 30,89! 48,52| 41,31 35,48| 54,66] » 20,81| 30,80| 48,50] 40,92 55,48| 54,28 ) 21,12] 30,50| 48,31| 41,44 Meëlui de M. le commandant Delcros À Paris, ont été corrigés de leurs différences avec ce 22 MARS. GRON. AMST,. ( 456 } Observations thermométriques horaires faites UTRE. GAND. o ALOST. LJ o o o 6 h. mat, 47,2 |+9,5 | 10,0/-+ 10,45 9,3 7 8 9 10 11 12 11 12 7,7 9,5 10,9 LOUV, BRUX. mas. [rans. LYON. LA o L o 49,5 |[+-10,1|-+- 10,8|-+ 11, 9,9 h (457) à l’équinoxe du printemps de 1841. MARS. | TOUL. | GENE. [MILAN.| PARM. . MUNIC.| LEMB, à La o 0 ] 9 o o o o B11,1|+-12,1|+ 8,4 |+ 10,4|+ 12,7/+10,2 |+12,5 | 5,4 |+ 1,6 |-+ 3,8 |+ 5,2 10,5] 12,4] 11,1 | 12,4 » 1,9 3,8 4,7 10,9! 12,9] 12,2 | 13,5 » 3,1 3,3 5,6 12,2] 14,6] 14,4 | 14,4 | 11,0 4,1 3,8 6,0 13,2 16,9! 15,9 | 17,4 | 13,0 5,7 5,0 8,4 15,5| 17,5] 17,6 | 18,0 | 16,0 4,1 | 10,0 | 11,4 14,4] 18,4] 18,1 | 17,4 | 15,4 4,200 103" |- 185 14,3| 18,0) 17,7 | 17,7 | 15,7 4,5 | 10,6 | 11,6 14,1| 17,5] 17,7 | 17,0 | 16,0 4,2 | 10,5 | 12,9 14,0| 16,2] 16,9 | 16,0 | 14,2 4,1 9,8 | 11,5 13,5] 15,0] 15,9 | 14,1 | 12,5 3,4 8,8 | 11,1 12,5| 14,4] 15,2 | 14,4 | 12,0 20 7,7 9,2 12,0| 14,0) 15,2 | 13,5 9,9 1,2 7,2 7,0 11,4] 13,7] 15,0 |" 11,1 8,9 0,5 5,1 6,0 11,2| 12,9] 14,4 | 12,4 8,6 0,2 4,6 4,7 10,4| 12,5] 13,7 | 13,1 7,5 0,6 3,1 3,9 TEMPÉRATUI DATE. | GRON. | AMST. | UTRE, | GAND. | ALOST,.| LOUV,. | BRUX. sr PARIS.| LYON 23 MARS. d û 0 Ô ° ë o ° 1 h. mat. + 6,8 |+7,8 |-+8,1 |+6,7 » » |+9,7 |+9,2 |+8,6 » ge 5,8 | 7,7 7,4 7,5 » » 9,4 9,0 8,7 | » BE LUE Gr 7,9 7,0 6,2 » » 8,9 8,4 8,0 |-+12 PRET 6,2 | 7,6 6,5 7,0 » » 8,3 8,1 8,0 1 3 — 5,9 7,8 6,4 7,1 » [+77 8,0 8,2 7,5 1 & — 5,7 7,7 6,7 6,2 [+758 7,3 8,2 8,3 7,0 TE 6,2 CE 1 7,4 7,5 7,9 7,7 8,3 8,4 8,0 gr — 7,6 7,6 7,4 7,5 8,0 8,7 9,2 8,9 9,0 ge 8,0 | 8,4 9,3 | 10,2 | 10,0 9,1 9,4 9,9 | 10,8 10e = TT 8,0 185 9,0 | 10,0 9,7 | 10,2 | 10,2 9,8 | 411,2 1 11 — .f 8,5}! 9,0 8,5 | 10,6 | 10,7 » 11,2 9,91 12,2 1 LTÉE 9,6 | 9,3 | 10,5 |. 12,7 | 10,8 | 11,7 | 10,2 | 11,6 | 13,0 1 2, — 49) 10,21) 10,0 [210,9 1 118,51 18804 69:50 adel| Ne té mie WC — 9,8 | 10,3 | 10,8 | 13,2 | 11,4 | 11,2.| 12,3 | 10,3/| 24,5 | 4 AU 9,241 “996: 10,% d 18,0 fe 21/3 2 aan, 3 6) Po ot da he 8,8 | 9,6 | 10,0 | 12,1 | 10,6 | 10,3 | 11,6 | 10,2 | 14,0 | à Fe: 8,6 | 9,1 9,2 | 9,9 | 10,1 | 9,5 | 10,7 9,2 | 11,6 | 4 * Les températures du 23 mars, à 6 h, et 7 h. du matin, sont probablement trop basse EXTRÈMES] Maxim. Min Maxime Ganp, Du 21 au 22 mars, ä midi . 17,2 9,5 Louvain. Le 22 marée b. nn. 1659 n — 22 au 23 _— + 118,4 , 6,23 Nuit du 22 au 23 . — — 23 au 24 —_ 14140 65,0 Le 23 mars! 0,5. 12,3 MAEsr. Le 22 (entre midiet1h,s). 18,4 — GENÈVE. Le 22 mars. . - .. 18,3 Du 22 au 23, àmidi . . . 18,0 6,6 Le 2820 NOR CITES L ( 459 ) NTIGRADE. ARS. | rouL. | GENE. |miLan.| PaRm. | 50LOG.| Napz. | munic.| LEms. VARS, | CRAC. | SRPFER | = 12,0 adol+ aies uv viols louis Le 56 la oo [+ 16 [+ 25 12,0| 10,0! 11,9 D 711,9) 13,6 |. HU3,1 GE 02 0,9 1,7 11,0 8,9, 10,6 9,1 11:2| -22,9 12,5 8,0 |— 0,5 0,3 1,9 10,5 9,8 9,5 9,1! 10,9] 12,5 11,7 8,0 |— 1,0 0,0 1,5 10,0 9,8 9,5 8,9! 10,7] 12,5 11,2 8,0 |— 0,6 |— 0,3 1,5 9,5 9,9 9,3 9,5) 10,6! 12,2 11,4 ONE ATNEE-110:3 1,6 11,0] 13,0 Be MD0N. 1121" 12,2 » 8,4 |— ‘0,0 1-+.0,7 2,2 11,0] 14,5 6,51 10,81 12,5|° 12,9 » pu "22 1,8 2,6 14,0] 15,4 6,7| 11,6) 13,7] 14,4 » 10,9 3,2 2,9 5,5 14,8] 16,0 T8 127 467| 416,9 ” 8,6 5,7 4,1 6,5 16,5] 18,0 8,6] 14,3] 17,4) 16,7 » 9,1 7,0 6,4 9,2 du thermomètre était mouillée. RATURE. Maxim, Min, Maxim, Min. EL, Du 21 au 22 mars; à midi. 15,9 9,3 PinME. Le 22 mars., « . . 18,6 10,6 DA ZEN AN 204 17,5 76 Let2340n". , fl. 19,4 01070 Dui23 au2%,, 7 ,:, 12,6 9,8 Bococ. Le22 mars. , 4 . . 18,2 10,2 Dé28 1. MNIOIL 0 na ( 460 ) Observations horaires de l’hygromètre, faites à l’équinoxe du printemps de 1841. 6 10 11 22 MARS. b. du matin. HYGROMÈTRE DE SAUSSURE. PARIS. | TOUL. |GENÈV.|PARME.| NAPL. 94° 101 75,0 23 Mars. 1 b. du matin. 2 E 3 +s A = 5 EN 6 £ 7 ee 8 = 9 2 10 — 11 — . 12 — 1 h. du soir 2 S 3 — . 4 = 5 =- 6 ES Du 22 au 23 Louv. GAND, Alest. Pend. les 36 h, d’observ. Du 22 su 23,en 24h.. Du 23 au 24, en 24h., Lemberg. Le 22 mars, de 11 h, m, ap 407 Marseille, Les 20, 21, 22 et 23, il n’est point tombé de pluie. ALOST.| BRUX. Gand, }2u 21 au 22 mars, à mid. 1mm,26 || LS = à PARIS. 8620 | 95° | 660 | 86° 87,0 | 96 | 66,0 | 83 87,0 | 96 | 66,0 | 89 88,0 | 93 | 66,0 | 07 88,0 | 94 | 66,0 | 96 87,0 | 92 | 66,0 | 97 85,0 | 91 | 61,0 | 92 83,0 | 84 | 63,5 | 94 81,0 | 77 | 58,0 | 91 78,5 | 76 | 55,5 | 91 75,5 | 67 | 43,0 | 86 78,0 | 59 | 37,0 | 89 82,5 | 59 | 32,5 | 90 79,0 | 56 | 21,5 | 88 74,5 | 56 | 25,0 | 80 72,0 | 57 | 26,5 | 93 73,0 | 56 | 30,0 | 86 88,0 | 64 | 30,0 | 89 Hauteur de l’eau tombée en millimètres. .35 || Brux. {ou 22 au 23 .76? Du 23 au 24 .80 PÉrmé Le 22 mars, .25 sb ÎLe 23 mars . à6 h,s HYGROMÈTRE DE SAUSSURE. ———a—_—_—_—_—_—@—_—_—_—_—_] ZE — | . 0 .0 ..3 «1 TOUL. [GENÈV,|PARME.| NArL. Du 21 au 22 mars, à m,. 2mm,04 .15 .89 .40 .06 13 (462 ) Observations horaires du psychromètre d’August, faites à l'équinore du printemps de 1841. GRONINGUE. AMSTERDANI. UTRECHT. DR Res CC ET PA gr Ress DR À A [T7 2 MR DATES. [ Poe | Humidité | Pin | Humidité Preston | 'rrumidité ve don relative. NET dep relative. ÿ. ie relative. 29 mars. 1 6h. m. 721 90,5 8.64 94,0 7,75 81,8 7 —. 7.55 89,4 8,89 96,8 8,54 92,5 8 — 7,70 90,9 9,12 97,4 8,49 91,2 9 — . 8,14 94.8 9,41 96,5 8,66 89,2 M 8,52 96,1 9,72 95,6 8,77 86,0 Ce 9,07 96,2 10,47 92,0 9,07 81,2 12 — . 9,30 95,2 10,84 91,5 8,97 74,7 1h, soir. 9,66 95,2 10,91 89,2 8,85 68,0 2 — . 9,97 92,3 10,95 87,9 8,83 68,0 3 —. 10,04 89,9 10,95 87,9 8,66 65,5 4 —1, » » 10,82 89,5 9,17 74,1 5 — 10,07 87,9 9,98 94,3 9,18 71,6 6: ,—). 10,04 91,0 9,29 92,2 8,48 85,7 ENTER 9,42 90,6 8,68 87,8 7,91 | 80,0 “A 8,85 91,5 8,58 85,8 7,08 72,9 AE © 8,59 91.2 8,27 87,8 7,20 76,0 10 — . 7,94 88,6 8,05 89,2 7,00 76,7 11 — , 7,64 89,5 HSRr 92,5 6,68 74,1 19 — . 8,15 97,5 7.77 92,8 6,87 78,6 ; DATES. 1 23 MARS. Li L: 1 b. m ; a Le nl Re — Î AT nu 6 > y D 4: 8 ee. | 9 — | 10 — 11 — 1 12 — | ll 1h. soir. 1. | De E._ j D — | si — | 4 GRONINGUE, Pression e la vap. d’eau, en mill. pe —— Humidité relative. ( 463 ) AMSTERDAM. Pression e la vap. d'eau, en mill. Humidité relative, UTRECHAT. D FSSOR Humidité | vap. d'eau,| relative, en mil. 6.80 81,7 6,78 84,0 6,70 85,1 6,58 86,2 6,64 87,6 6,88 89,1 6,88 85,3 6,88 85,3 7,05 77,7 6,78 76,1 6,55 75,8 6,55 67,0 6,91 75,4 6,26 62,5 6,38 64,1 AA 75,8 6,62 69,9 7,10 78,7 DATES. ES Humidité Humidité RUN Humidité vap. d’eau,| relative, 4 relative. fvap. d’eau,| relative. en mill. ill. en mill. 22 mars. 6 h. m. 8,08 94,9 8.75 95,3 7,57 77 7 —. 8,59 95,9 8,87 91,6 7,95 84 8 — 8,68 94,6 8,81 85,6 8,61 89 9 —., 9,25 94,5 9,21 79,7 T2 84 10 — 10,29 91,4 9,58 78,1 9,01 82 11 — » » 9,39 72,6 9,04 75 12 — 10,42 87,5 9,25 66,7 8,89 62 1h. soir 11,05 85,9 9,05 62,4 8,22 59 2 — 11,05 84,2 9,54 61,5 8,19 58 5 — 11,52 84,2 9,08 62,2 8,09 56 4 — 10,67 86,2 9,38 67,6 8,05 69 5 — 10,69 87,9 9,49 70,5 8,54 64 6 — 10,11 89,8 9,04 71,0 8,50 70 T — 9,41 90,0 8,56 75,5 8,67 75 8 — 8,62 93,4 8,25 80,4 9,49 90 9 — 8,44 91,4 8,57 82,6 8,84 94 10 — 8.39 95,9 8,14 80,8 8,56 95 11 — 8,03 94,2 7,91 80,0 8,54 95 ( 465 ) LOUVAIN. BRUXELLES, MAESTRICHT, .. # Re. - A . — DATES, | PS9 | Humidité | 509 | Humidité | PAR | Humidité de É relative. mi er | relative, pe relative. 23 mans. Ba a 1h, m. * » 7,63 82,8 8,95 : À CR S on 7,65 82,8 8,01 De ; 5 » 7,50 82,4 7,70 5: —. » ” 7,20 85,4 | 7,77 | OE 7.04 91,5 7,14 84,5 7,49 2 CES 6,75 89,5 6.50 75,5 6,99 | me. | r688 88,9 6.81 77,4 6,76 | LE 7,29 88,3 7.11 75,9 6,45 lo — |} 7,55 86,4 7,00 75,6 6,58 10 — . | 7,85 85,9 6,72 68,4 6,64 Fr - Zi » » 6,82 64,5 6,14 ue |) : 6,26 82,92 | 7,20 74,4 6,25 À 1h: soir. 7,90 93,6 7,72 76,6 7,97 | 2 = ,| 81 04,5 7,87 70,0 À. 7,76 | 5 — | 5.50 85,4 7,22 64,5 7,68 | 4 — | 52 83,5 6,74 60,5 7,63 mA 1] : 7,09 85,8 6,87 64,8 6,75 | RE à 27:47 85,8 7,27 75.0 6,56 ( 466 ) MARSEILLE, MILAN. NAPLES, D te lag Leg Ve a Mel DATES Jesus [ere 1 entente ge ce" relative. ee eg relative. #-” me relative. 22 mans. " su À 6h. m.! 8,64 85,5 9,02 86,8 9,24 91,8 7 — . 8,40 78,4 9,16 89,6 9,18 91,7 a 0: 8,65 75,5 9,02 86,8 9,97 93,1 9 . 8,54 68,2 8,76 78,2 10,57 91,1 108 : 8,95 65,7 8,52 241 10,96 86,5 1185 .1l 009309 65,9 8,95 66,2 À 10,76 80,8 12:— . 8,66 56,4 8,59 65,1 10,45 SA Ah.soir. | : 8,29 55,4 8,59 65,1 | 10,52 77,2 30} 8,45 56,0 À 8,94 71,2 10,59 77,6 3.1.1 AG 59,8 8,59 66,1 10,51 78,0 at | ri7s 51,7 8,45 68,5 | 10,54 79,6 De : 8,08 59,5 8,89 75,2 10,62 86,3 606 7,81 62,5 9,01 78,2 | 10,11 89.9 1 IErer 60,5 9,44 85,0 9,92 89,8 80— . 8,10 71,6 8,99 79,2 10,55 95,2 912 Al "1817 75,5 8,85 78,4 9,47 95,2 10% — , 8,58 69,1 9,09 84,2 9,47 94,1 ALES 7312 66,5 8,62 84,6 9,48 88,5 PRET 7,01 65,4 8,52 83.9 9,48 88,5 NAPLES, DATES Pression Pression Pression RS Humidité Humidite Humidité de la de la vap. d'eau ,| relative. fvap. d'eau ,| relative. fvap. d'eau,| relative. en mill. en mill. en mill. N 25 arars. Uh. m.| 6.78 65,3 | ‘8,71 88,1 9,40 87,5 TON 62,5 8.21 86,7 9.48 88,5 ao.) | /:670 66,5 8,10 86,8 9,42 88,6 20 420 71,7 8,35 88,6 9,47 95,2 be | lis 75.8 8.25 87.8 9,41 96,5 ni ls 80,9 8,34 87,0 9,24 | 95,1 nue lire 75.2 8,55 86,0 » ; Be || 48,64 85,8 8,88 86,7 » ) Do | 8,05 66,6 8.75 79,4 » » Diou= | 08,79 69,5 7,45 65,5 » ns Mio | 801 65,5 8.66 69,0 » mes |101:8:50 57.0 8,45 65,0 » » soir. À 6,87 46,9 8,52 65,1 » » do | hécsor 35,1 8,58 67,8 » » CURE DEPTT 35,5 9,97 78.6 » » do |: 456 51,9 8,91 78,5 ie bi | 4,40 32,5 8.85 76,8 » » UE PTT 35,4 8,54 76,4 » » (468 ) LEMBERG. VARSOVIE. CRACOVIE. RE — a 5 — DATES. | PS0 | Humidité | si | Humidité | 500 | Humidité br à der ;| relative. seb san »| relative. Dé a € >| relative. 22 mans. : 6 h. m. 5,05 029 6,23 97 6,07 88,8 7 —. 4,98 90,6 6,12 95 6,11 92,5 8 — . 5,55 89,4 6,24 100 6,54 90,6 9 — , 5,41 85,1 6,44 100 6,58 89,3 10 — . 5:91 84,0 6,46 95 6,86 82,6 11 — . 6,20 92,5 6,92 89 6,68 74,9 12 — . 6,14 94,1 6,91 79 6,79 72,9 hs. 6,07 95,4 7,59 78 6,18 61,8 2 — . 6,07 95,4 6,66 69 5,80 57,6 3 — , 6,18 94,8 7,08 72 6,00 591 4 —. 6,11 95,4 6,55 67 5,50 50,2 5 — . 6,07 95,4 6,18 66 5,66 56,3 6 —. 5,55 91,4 6,51 74 6,14 62,4 T — . 5,26 94,7 5,75 70 6,18 70,4 8 — . 4,98 94,0 6,14 77 5,86 76,9 9 — . 4,74 935,7 5,66 81 5,75 80,1 10 — . 4,65 95,6 5,76 85 4,57 84,5 11 — . 4,51 88,9 5,85 95 5,59 86,5 12 —, 4,74 95,7 5,54 94 4,90 80,7 CRACOVIE. LEMBERG. VARSOVIE. Ps es 1 ETS GRR DATES. | Pression | Humidité Humidité | PSS 0n | Humidité es SE ;| relative. relative. Fees ns | relative. 23 mars. mm Le sn 1 h. m. 4,65 93,6 5,60 100 5,20 90,5 D — 4,56 94,8 5,26 98 4,94 90.5 mr : 4,42 93,5 4,77 93 4,98 90,6 | 4 — . 4,22 92,1 4,71 93 4,83 -89,5 5 —. 4,38 93,5 4,96 100 4,83 89,5 | Œ — 4,20 92,5 4,71 95 4,76 87,9 : LE 4,56 95,9 4,95 95 4,90 86,8 … PERS 5,12 90,8 5,60 98 5,05 87,5 Mi, 5,26 87,5 5,78 95 5,55 79.8 | LEUR 5,27 89,1 5,97 91 5,80 78,6 nn. 6,86 89,9 6,52 85 6,54 | 74,5 an . 7,01 81.2 6,52 84 6,63 75,9 1h. soir. 7,15 72,0 7,39 86 6,80 68,4 RE : 6,45 62,2 7,68 85 7,26 66,3 . LEE 5,86 56,9 7,68 84 7,42 65,7 D —. 5,17 54,5 7,82 95 7,74 71,8 D 4,98 55,5 7,82 95 7,58 72,2 D: 5,08 62,1 7:71 96 7,04 73,8 Tom, vu. F 32 ( 470 ) Observations horaires de la direction du vent, fuites à l’équinoxe du printemps de 1841. : VENTS. DATE. GRONING. | FRAN. | AMSTERD. | UTREC. | GAND. | ALOST. | LOUV. 22 MARS. 6Gh.mat. | S. SSE. ÎSE. I/4E.| S. _S. | SSE. | So. 7 — . |S.1/40.| SSE. |SE.1/4E.| S. S. SSE. | SO. re »: S50. 8SE. ESE. S. 8. SSE. | SSO. 9 — S SSE. |SE. 1/4 E S _S. SSE. | SO. LU — 5 SSE. |SE. 1/4 E 8 _S. SSE. | SO. 11 — S. 1/4E SSE SE S S. S8E. » 12 — S9.1/4S 8 SE. S S SSE. so. 1h.soir. S. S. SE. S SSO SSE. So. 2 — . [S.1/40.| sso. [SE.1/48.| S. |-SSO. | sse. | So. 3 — . |S.1/40.| sso. |SE.1/48.| S. | SSO. | $SE So. EEE Ten S sso |SE.1/48.| SsO. | SSO. | SSE. | OSO. LE SSO. Ss0. |S. 1/4 0. | SS0. | 050. SO. s0. 6 =. À S.1/40: |Mss0. | S. 0. 80. | OS0. | So. FÈce so ; 8. 1/4E to) ) n so. 8 S5.1/40.| » S. 1JâE » » » » De ATEN 1 AA €: F k È 10 — S0.140 » s » » y 3 11 — » » S. » » » 5 2 - » , S.14E » » » » 23-MARS. 1h, mat. t | GRONING. SO. SO. FRANE. SO. ( 471 ) ANSTERD , | UTREC, © mn S Jo © o °19| ALOST, | LOUV, » 0. SSO. 0. SSO. oO. SSO O. SS0. ©. SS0. o. OSo. » 080. oO OSC. (e OS0o. Oo. 050. Oo. 050. oO. 050 ONO, OSO. | ONO. (472 ) VENTS. DATE. BRUXEL, | MAEST. | PARIS. LYON, MARS. |TOUL, 4 GENEVY. cbseraie sn) ; LL 22 MARS. 6h. mat. sso. NO. NO. S E: NE. |Calme 7: S50. N. NO. S. E. NE. Id, . Et Rir 8 — . SS0, NO. NO. S E NE E. 9 — . SO. ONO. NO. S E. NE. Calme 10 — so SSO NO. S E NE SO 11 — SSO S NO. S E. NE SO ES TE sso. S. NO. S E NE So. 1 h. soir. s0. NO. NO. S. E. NE. So. 2 —. SO. NO. no. S E NE. | SO. D S0. NO. NO. S. E. NE. S0. 4 —:. SO. ONO. | NO. S E. NE so 54 — }. SO. NO. NO. S. E. NE. S0. 6 so NO NO S. E. NE. 80. 10 + ND. » No. S. E, [FRE 60s s— » » NO. 5: E N So 0 » » NO. S E. o s0. (TEE » » 0. $. E. ONO. » NT ETE » » O0. S. E. ONO. » PEN p » o. 8. + re LOME lie * M. Flaugergues écrit que du point élevé d’où il observe, situé à la cam- pagne près de Toulon à 56 mètres au-dessus de la mer, et au moyen des navires que l’on aperçoit presque constamment en mer, il peut s’assurer de la direction des vents dans une étendue d'environ 25,000 à 30,000 mètres en tous sens, LT BRUXEL.| MAEST. GENÈEV. PARIS, LYON. MARS, TOUL, Les 23 MARS. 1h. mat. » » NO. » E. ONO. | 80. hs AE LR LE PAR » NO. » E. ONO. | so. EN AETTR » » NO. » E. ONO. | so. dt | en) : frenelreme 0 5e — . 050. NO. NO. » E. E. Calme. 6 — . | 050. | nNo. | No. | NNO. | Nul. | ESE. | so. TT So. NNO. | NO. | NNO. | Nul. | Nul. | oNo. 1500 So. NO. NO. | NNO. |N.1/40.| no. | so. M. . 00. NO. NO. N. faible, NO. SO. 108 —*.. 050. NO. NO. N. NO. NO. so. 11 — . | oso. | No. NO. | NNO. | wo. NO. | So. 1 0. 0 No, _NNO.-| no. NO. | So. 1h. soir. 0. 0. No. 80. NO. NO. | So. 2e. Il’ 080 0 No. S0. NO, NO. | So. 2 080; O0. NO. | Sso. NO. NO. | So. 4 — . | oso. | oo. | no. | 550. NO. NO. | So. LL RE o. 0. NO. | Sso. NO. NO. | NE. 5. 0. 0: NO. | ss0. NO. NO. | NE. (474) MILAN. | PARME. BOLOGNE.| NAPLES, | LEMB. | VARS. 22 mars. 6h. mat. E. SOS. S. SS0. SO. Se [e) Te E O/NO. S 8 50. 0 o 8 — SE os S s SO. 0 Oo Dia E so 080. SSO SO. so 0 oise NE oJs. 080 s SO. (e) Oo 11 — NO OS ss0 sso so (0) 050. 12 — . S, S0/0. sso. SSO. 050. 0 SO. 1h. soir. S. O/N0. SS0. SsO. oS0. 0. 80. DE se. |So/NO.| sso sso 050, | o 080. 3 — . S. [NO/OS0.| sSo. SSO: 050. (o) SO. 4 — . S. O/NO. SS0. 050. OS0. 0. 0. 5 — S0 0. so SO. S0 Calme. 0. 6 — 0 0/NO SO. so so Id O. ra (e) o So. So so Id oO. 8 — . | SSE. NO. 0. OS0. so, Id. oO. CESR So. NO. 0. 050. So. Id. o. 1077, So. NO. ESE. oS0. so. Id. o. HUE OS0: NO. SE. 050. so. | 1. oO. fn 0. NO. 50. 080, So. S. O. ( 475 ) | VENTS. | MiLAN. | PARME. |BULOGNE,| NAPLES, | | 23 MARS. | & 1h. mat, ONO. ; | : s So. SO. So. et les vents très-forts ou violents, au moyen de deux traits. SO. S0. VARS, Calme. SE, SE. SE. SE. SE. SE. SE. SE. Calme, CRAC, Id. Id. NO. NB. Les diverses désignations employées pour noter l'intensité du vent, ren- dent les comparaisons impossibles où au moins très-douteuses ; c’est pourquoi on les à négligées et on s'est borné À indiquer les vents forts avec un seul trait , (476) Observations horaires de l’état du ciel, faites à l’équinoxe du printemps de 1841. GRONINGUE. FRANEKER. | AMSTERDAM. UTRECHT. 22 MARS. — 6 h. du matin . Pluvieux. Pluvieux. Légère pluie. Id. Légère pluie. Id. Pluie. Couvert. Id. Id. Id. Id. Couvert. Id. Id, Id. Id. Couvert, Hd. Id. Couvert , arc- Id, en-ciel. Pluvieux. Pluie fine. Nuageux. Id. 1 heure du soir . Id. Couv., pl. par Id. Nuageux. intervalles. Id. 5 Id, Id. Couvert. Id. id. | Pluie. Id. Averse, (Comet, Pluie. Pluie. Pluie. Couvert. Couvert. Couvert. Luvents’élève.| Id. Id, Nuages, Serein. Nuageux. Nuageux. Screin, Id. Serein. Serein. ET OST YO es DATES. 11 heure du soir, 12 — 23 MARS, 1h. du matin . 2 = 3 = 4 ae 5 #1 .6 = 7 LEA 8 =< 9 kr. 12 — . 1 heure du soir, 2 LS 3 ds 4 =, 5 — 6 — GRONINGUE, Serein. Id. Id. Id. Id: ld. Id. Id. Couvert, Id, Nuageux. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Sérein, Nuageux. Id, Serein. Id. Id. Nuages, Serein. Nuages, Id. Id. Id. Id, Serein. Id. Id, Id, Id. . Couvert, Id, FRANEKER. AMSTERDAM, UTRECHT. Serein. Serein. Id. Couvert. Id. Id. Id. Clair. Id. Id. Id. Id. Couvert. Brumeux. $ Épais nuages, Id, Id, Couvert. Serein. Id. Id, Nuageux. Id. Faibles nuag. Nuageux, Couvert. Serein. Nuageux, Nuageux. Couvert, Serein, nuag.| Nuageux. à l'horizon. Nuageux. Couvert. Id, Nuageux. Id. Clair, Id, Couvert. 22 mars. 6 h. du matin . heure du soir. (478) Couvert, un peu de pluie. Couvert. Couv.; qq. gouttes de pluie par interv. Couvert. Couv.; faible pluie par intervalles. Voile; qq. gouttes de pluie par interv. È Eclaircies. Presque couvert, Qq. éclaircies. Presque couv ; à 3 1/2 h. un peu de pl, ; Éclaircies rares et étr, Couv., nimbus; à 5 1/4 h. pluie. Éclaircies À l'O: qq: gouttes de pluie par interv. Éclaircies À l'O; un péu de pluie par in- tervalles, LA . . # EÉclaircies rares et étr, LA EÉclaircies Couvert. Id. Pluie, Couvert. 1d, Nuages, # Eclaircies. Id. Cumulus. Couvert, Cirrhus. Couvert, Id. ERUXELTES. Pluie peu. Id, Pluie assez forte, Couv.; qq. goultes de pl. par intervalles, Couvert. Cum.-str. nomb. A 12 1/2 heure il s’élève un vent très fort, Cum ,=str, Éclaircies. Cum.=str. 2 Eclaircies. Stratus; à 6 1/2 h. il passe d’épais nuag. nimb.; qq. gouttes de pluie. Eclaire,, nimb. Qq: rares éclaire. , Id, H'tombe un peu de pl, DATES. GAND. | | 10 heures du soir. Éclaircies. 11 — . Id. 12 — . Stratus. 23 mars. 1 b. du matin Serein, stralus au NE. 2 — . | Éclaire. rares. Pluie. 3 - ; Couvert. 4 — : Éclaircies, 5 _ . | Qq. éclaire., nimb. 6 — - Stratus. 7 4 . | Écl. à l'E etau N. 8 — ‘ Très-éclairci. 9 — S Des éclaircies, 10 — ; Cudul, 11 — 1 Presque couv, Pluie, 12 _ . Des éclairc.; cumulus nombreux. À 12 1/2 b, un peu de pluie. 1 heure du soir. Q«. éclaircies. 2 _ . | Éclaire, rares et étr. 3 — : Des éclaire; 4 — . Des éclaire , cum, 5 — ‘ Id. 6 — + Stratu ALOST,. Couvert. Id. Id. Couvert. Id, Cirr.-cum. Cumulus. Id. Id. Cirr.-cum. Stratus. Nuages. TA . . Éclaircies, Cum,.-str. Civrbhus, Nuages. BRUXELLES, , Eclaire., peu. 2 “ “ Éclaircies. Stratus. Serein Stratus. Peu de stratus. Id. Strat, et nimbus. Couvert. Stratus. Presque couvert. Strat., beaucoup. Id. Strat. PI. à 11 h. 35’. Pluie Rares écl. au N. et couv. unif. au S. — A12h.20/lapl. cesse, Eclaire., nomb. Éclaircies, stratus et nimbus. Strat., nomb. Stratus. Slrat., nomb. Cum.-stratus, nombr, Brouill, après 6h, ( 460 ) LOUVAIN, MAESTRICHT. 22 mars. 6 h. du malin . | Couv., pluie. Couvert. Couv., éclairc.|Str, peu épais. rares, 7 . : Id, Couv., pluie, |Couv. entière- Id. ment ; plu- Î vieux, 8 = À Id. Couvert. Id. Id, 9 — : Couvert. Couv. et pl. Id.. |Strat. à bords cirrh, , chas- sant de l'O. 10 Æ . | Éclaircies. Id. Nuag., éclaire. Id. sales. 11 — ë » Couvert, Id. Id. 12 — . Éclaircies. Qq.|Couv.avecécl.| Couvert. Nuageux. gouttes de pluie. 1 heure du soir. Éclaircies. Couvert. Id. Id, 2 e . [Éclai., un peu Id. Id. Cirrhus, très de pluie. diffus. 3 — és Éclaircies. Id, Id. Str. à l’ouest. 4 — . TÉd. rares, un Cirrhus. id. Couvert. peu de pl. 5 — \ Éclaircies. Couvert. Id. Nuag., couv. 6 — , Écl., un peu de Id. Pluie averse. |Cirrho-strat. pl.par inter. couvert. 7 _ . [Gros nuages, Id, Strat. à l’hori- Id. pluie averse, zon, zénith dépouillé. 8 _— : Couv., pl. » Id Nuag.; zénil j clair, 9 LE L id. Forte pluie. |[Strat. à l'hori- Id. zon O, serein au zénith. 10 _ se Couvert. Pluie, Seréin. Tout couv. 11 — : Nuages. Id. Id, id, 12 3 n Couvert, Id, Id. ( 481 ) DATES. LOUVAIN. MAESTRICHT. 23 mars. h. du matin. Id. Ser. avec cirrh, Forte pluie. Éclaircies. Cirrhus, Id. Id. Couvert, Cirrhus. Éclaircies > qq. gouttes de pl. Cumulus, 2 Éclaircies. Couvert, Id. Cumulus. Couvert. Ser. avec cirr, Couv., pl. Cumulus. Écl., pluie. Id, heure du soir. Couv.,forte pl, Couvert. Nuages. Cumulus. Id, Id, Id, Cirrhus. Qq. cumulus, Serein. Cou, avec écl, Cum. rapides Nuag., cumu., -|Cumul., belles Très-nuageux, PARIS, Qq. lég. str. Id, Serein. Nuageux. Id. Id. Str. à l’horiz., petits cirrh.- cum., écl. Couv., pluie. Strat. étendu. Nuageux, ciel sale. Cumul., belles éclaircies, Nuag.; grand du NO., écl. cumul, Tout couv. |Lesnuag chas sent de l'O. Tout couv. éclaire, Id, Très-nuag. Nuageux. éclaire. Très-nuageux. qq. éclaire, sales, Id. Id. Temps à la pl. Très-nuageux. Presqueserein.| Presque dé- qq: saletés. couvert. TOULON. — DATES. MARSEILLE, 22 maARs. 6 h. du mat. |Légers nuages unifor-| S. 5. | Ci. 5. | Ci. 8. mément répandus, ri — Ë Id. 8.455 11Cu:.5.-Cu.8: 8 — . Id. Ci. 1. | Cu.5, | Cu.6. 9 = . [Très-légers nuages, | Ci. 4. | Cu. 5.| Cu.s. ciel laiteux. 10 — . [Nuages extrémement| Cu.8. | Cu. 6. | Cu.7. lég.; longues bandes. | ; 11 — ; Nuages légers. Cu. 3. | Cu.5.| Cu.9. 12 212 è Id. Cu. 10.| Cu. 7. |Cu. 10. | 1 h. du soir. |Ciel laiteux , longues| Cu. 3. | Cu.6. | Cu.7. | bandes. 2 — 4 id. S.. 5: |'Cn.7. | Gi 4 3 — 5 Id. Cu. 2. | Cu.5. | Gi. 2 4 — © Id. Cu. 1. | Cu.2, | Ci. 2 5 — k Id. Cu. 2. | Cu. 1. | Gi. 3 6 — . [Ciel un peu plus char-| Cu. 1. | Cu. 1. | Ci. 2. gé. | 7 = . [Ciel presque pur, ex-| » » » ceptlé au couchant. 8 — . [Ciel pur; étoiles bril- » » » lantes. 9 — 5 Id. » » » 10 _— À Id. y » » 11 — x Id, » » » 12 == ; Id. à » ] 23 MARS. 1 h. du mat. |Ciel pur; nuages à l'ho- » » » rizon. 3 _— . | Le Lemps se couvre un » Ci. 4. » peu. 3 — p Id. » Ci. 3. » 4 — . [Ciel pur; qq. nuages » Ci. 8,. FC 2. à l'ouest. 5 . [Ciel uniformémt cou- » » Ci. 3. vert de petits nuages. TOULON, ——— ne 7 < GC —————— MARSEILLE. Gh du mat . |[Cieldégarnidenuages,| » » Ci 4. | Cu.3.| Gi. 2. hormis à l'horizon, brouill, sur la mer à l'ouest. 1 | Ciel très- légèrement » » C2! PCn-27INCi 2: laiteux, brouill. sur la mer à l’ouest, 8 — . [Ciel pur, horiz. bordé| » » » Cu.3.| Gi.1. de nuages. 9 - . [Ciel ser., nuagestrès-| » » EL. NC T. » rares. 10 — . [Ciel pur, qq. nuages » » Êrt » » e à l'horizon du Net de l'E. 11 — » Ciel pur , qq nuages. » Ci, 15 » » » 12 — . Ciel pur, nuag. rares. » » » » » 1 h. dou soir, |Ciel pur, qq. nuages » » » » L » à l'horizon. 2 _ . [Ciel pur, qq. nuages » » » » » à l'horizon, 3 — ; Ciel sans nuages, » » » » » 4 y . Id, »n » » » » 5 —— Id, » » » » » — . [Qq. nuages au cou- » » » » » chant, NB. M. Flaugergues décrit ainsi la méthode qu'il suit pour noter l’état du ciel à Toulon. « Pour'me rendre compte de l'état du ciel, je le suppose divisé en cinq régions, savoir : celle du zénith, s'étendant à 45° en tous sens autour de la verti- | cale, puis les quatre régions du nord, de l’est, du sud et de l’ouest, Des objets | terrestres, remarqués sur les montagnes qui environnent le lieu de mes obser- vations, me servent à délimiter ces régions aussi précisément que possible, » Dans les cinq colonnes de l'état du ciel, affectées à ces cfnq régions, j'ai écrit les abréviations 8. , Ci., Cu ; j'ai voulu désigner ainsi les formes des nua- ges que l'on connaît sous les noms de status, cirrhus, cumulus, Un chiffre, ui suit chacune de ces notations est destiné à faire connaître à peu près l'éten- ue occupée par les nuages, en supposant que la surface totale de la région où ils se trouvent, soit représentée par 10. Ainsi Cu. 6, qui se trouve dans la colonne N. sur Ja ligne de 10 heures du matin (22 mars), signifie que dans la région nord du ciel se trouvaient, à 10 heures du matin , un ou plusieurs nuages de la forme des cumulus, et que, par leur étendue, ils couvraient à peu près les 6 dixiè- mes de la surface visible de cette région. Et, d'après ce qui précède, il est en- tendu que cette région s'élève depuis l'horizon jusqu'à 450, et qu’elle est bornée par la ligne NO. et la ligne NE. » Les indications que donne cet observateur sur la hauteur des nusges et l'état de la mer, n'étant données que pour celle seule station, on a cru pouvoir les supprimer. 6 1 DATES. 22 MARS. b. du mat. . heure du soir. GENÈVE. Couvert. Id, Éclaircies. Id. 1. Nuageux. ; Eclaircies. Nuageux. Id. Eclaircies, Vaporeux. Nuageux. Id. Id. Vaporeux. Qq. nuages. Éclaircies. Id. Id. (484) MILAN. Nuages. Id. Id. Id. Id, Id. Nuages déta- chés. PARME. Nuages déta- chés. Id. 1d. Nuages épars. Pluie fine en- tre8et9 h. Id. Nuages épais. Nuages épais, goutles, Nuages épais. Id. Id. , Nuages coupés| Nuages épars. vers l'E. Nuages. Id. ld. Serein. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Nuag , brouil- lard léger. Nuages épars. | ; Ë Serein, nuag.|Nuag.. brouil- à l'horiz, Id. lard léger, Ser, vaporeux. BOLOGNE, Presque couv. Id, - Id. Couv.denuag. Le ciel se cou- vreet devient orageux ; il tombe de la pluie pendat 2 heures en viron. Presq. couv. Id. Id. Id. Id. ld. Id. DATES. GENÈVE, MILAN. PARME. BOLOGNE. 23 MARS. 1 b. du malin , Pluie. Serein. Ser, vaporeux.|Couv. de nuag. 2 — L Couvert. Id. Id, Couv. denuag. mobiles, 3 — ; Pluie, Id. Nuages épars. Serein. 4 _ è Id. Ser,, Nuages. Nuages. Id. E 5 — : Couvert. |Serein, nuages|Nuag. De 51/4| Id. à l’horiz, à 5 3/4 b. vent violent * avec pluie, 6 — ' Pluie, Nuages. Nuages déta-|Ser., variable. chés. 7 _ : Id. Id, Id. Serein. | 8 — F Id. Nuag. brouil- Id. Id. | lard. T'ARSRNES id. id. id. Id, _ - Pluvieux. |Nuages,serein.| Nuages pluv. |Couv.denuag. == . | Éclaircies. 1d, Id. Id. 2 H Pluie. Nuages. Épais nuages fd. épars. heure du soir, Id, Id, Nuages épais. Id. — . | Nuageux, |[Nuages; pluie Id. Id, - mélée de gréle fine. — : Pluie, Nuages. L 1d, ld. — : Éclaircies. |Pluie, nuages Id. Id, détachés vers l'O, 2 Nuageux. |Screin; nuages Id. ° ld, détachés. | —_ < Id, Id. Pluie, Id, Tom. var. 33 10 11 DATES. 22 mars h, du matin. heure du soir, ( 486 ) NAPLES, LEMBERG, Nuag. variah.| Assez sercin. Nuages rares. [Les nuag.aup- mentent. Id. nuages de pl. Nuages vap, Id, Nuages ct vap. Id. Nuages et va-| Faible pluie. peurs éparses. Nuag. détachés Id. et variab. Nuas. détach., Id, vapeurs, Id. Id. Id. Id. Nuages amon- Id, celés. Nuagesà l'hor. Id, Nuages. |La pluie cesse. Peu de nuag.|Il devient ser.|Serein, brouill. à l’horiz, à l'Ouest et au SO. Entièrem. ser.| Totalemt, ser. Id. Id. Un peu sombre Id. Id, Nuages, vap. Id, Id, Id. il se forme des|Brouill. épais. VARSOVIE, É | | | Couvert. |Couvert, pluie Id, Couvert. Id. Presque couv. Id, Qgq. nuages, Id. Ser,, quelques Id, ps nuages à l'ho- rizon. Demi-couv. |Clair avec nu: ages, 1. Id. Id. Nuages. Id. Clair avec nu- ages. Soleil et nuag. Id, petite pl. entre 4cet5h, Serein, Clair avec nu ages. Id, id. Id. à Fhoriz. Serein,brouill. Id, Serein, brouil]. ide à l'horiz, Serein, 4 Clair, Id, Id, Jd, Id, , etant ns dE rl épis: PSE fl LPS ; pers Se ce de 23 mars. 1 h. du matin. . 2 m2 3 — 4 == 5 L2 6 en heure du soir, NAPLES, Nuages, vap. Nuag.partout. Nuag. à l'hor. Trés-beau par- tout. Petits nuag. et vapeurs. .« [Nuages épars. ( 487 ) LEMBERG, Serein. Id, Assez serein, Nuages plus épais. . Hd. Soleil faible, VARSOVIE. CRACOVIE, Ser., quelques|Clair avec nu nuages. ages, Demi-couvert,|Nuag. brouill, brouillard à l'horizon. Couv.,brouill.|Couv. brouill. à l'horizon. Couv., brouill, Nuages. L'air très-hu- mide. Couvert, Id, Id, Id. Id. Couv. nébul. Pluie. Id. pl. entre midi et 1h. Id, Nuages. Couvert. Couvert, Pluie, Couv., pluie. Id Id, Id. Couv. pluie, Id. Id. (488 ) Observations magnétiques , faites à l'équinore du printemps de 1841. BRUXELLES. NAPLES. DATES. INTENSITÉ HORIZONT. | INTENSITÉ VERTICALE. — DÉCLINAIS A3 DÉCLINAIS E, 1 S. LA , TEMPÉRAT. TEMPÉRAT. DIVISLONS. | Rabrenh. | PIVISIONS. | Réhrenh. G h. m. | 214112" 10,18 545 | 6,089 | : 5535 | 15°12/40” PE A AT ST USA 5,421 | 55,5 15.45 8 — .| 39:16 /| 10,09 | 54,5 5,359 | 53,7 15.50 UT 4170100" | : 547 4,962 | 54,2 15.50 10 — .} 45.010,21 | 55,7 5,062 | 54,2 16.95 11 — | 4559 | 10,26 | 562 4,469 | 54,6 19.50 129 — ,| 50.46 | 10,05 | 56,6 4,515 | 55,4 20.55 ID RS 54,50 | 10,62 | 57.5 auo7 | 56,0 | 915 2 — .| 5618| 10,62 | 58,0 5,145 | 56,5 29,90 3 — ,| 59.26 | 10,69 | 59,7 8,902 | 57,0 29, 5 ME) MAN 9,70 | 58,2 | 10,281 | 57,0 20.45 5 — | 59.42 | 10,97 | 57,6 | 11,529 | 56,5 20.45 où 0 97:17 8,95 | 57,0 9,888 | 56,0 14.40 RES RTL 8,54 | 56,6 9,190 | 55,7 15.10 CAEN ERP 8,95 | 56,2 8167 | 55,4 | 14.4 9 — ,} 48.32 | 10,19 | 55,9 6,070 | 55,0 10.10 10! — 44800 8,82 | 55,6 5,454 | 54,9 11.50 1 LORS 9,94 | 55,4 7,161 | 54,6 9.50 12 — . 43.24 9,40 5b,1 4.818 54,5 15.50 BRUXELLES. NAPLES, DATES. INTENSITÉ HBORIZONT. | INTENSITÉ VERTICALE, = EE TEMPÉRAT. TEMPÉRAT. DIVISIONS. |Eehrenh. | VISIONS. | puhrenh. DÉCLINAIS, DÉCLINAIS. | | 23 mars. 4 h. m. 1 21°41/59" 9,55 55,0 + 5,515 55:0 115°15'40” | — . 44.44 9,41 54,8 5,890 55,0 » — 45.57 9,59 54,5 5,925 54,0 » — . 43.29 9,57 54,5 5,908 53,6 » — . 41. 8 | 10,37 54,0 6,245 55,5 » — . 45.18 9,75 53,9 6,800 53,6 Se — . 48.50 9,55 55,8 6,573 53,0 » — . 45.25 8,75 54,0 7,039 53,2 » — . 45.50 9,22 54,4 7,239 53,5 » — . 41.58 9,58 55,0 7,090 54,0 » — . 45.29 9,53 HE 6,817 54,6 » — . 46.14 9,11 55,6 7,811 54,7 » h. soir. 52,32 9,02 55,5 6,966 54,8 » — . 52.19 8,72 55,6 6,931 55,0 » = À wus! o17 | 560 | 7ou9| 55,5 : — ,| 2,50! 1024 | 66e | 7052| 55,7 , — | &5| 087 | 562 | 6cco7 | 55,7 À À 47| 080 | vs66 | 77321 547 À a ————— HEURES, DÉCLIN. HEURES, Ed (491) VARIATIONS DE LA DÉCLINAISON MAGNÉTIQUE A GENÈVE. HEURES, DÉCLIN. HEURES. DÉCLIN. HEURES. DÉCLIN. | 922 mars. 922 mars. F 93 Mars. | h.m. s. du s. h.m.s. du s. .m. s. du m. l 2.57.50 — |15'34”| 8.22.30 — | 59’21” 7. 55. 0 — | 40/39 | 1 5.0.0 — | 17.16 95,0 — |54. 7 | 8.0.0 — | 39.51 E L | 2.30 — |921.6 27.30 — | 53.49 5.0 — | 39.26 DS o — |24116 |: 50.0 — |52.4| 10.0. —.| 39.9 | E | 10.0 — | 98.1 32.30 — | 49.50 || 2. 2.50 du s. | 31.12 | 1250 :— | 50.0 35. 0 — | 47.29 502 11:51:29 D Lai. 0: — | 51:16 40. 0 — | 44.45 10.0 — | 32.29 | 0017.50 — | 53.20 45. 0 — | 43.24 15.0 — | 32,6 b 8. 230 — |3.41 | 50.0 — |43924|| 17.30 — | 32. 4 5. 0 — | 40.18 20.0 — | 31.55 23 mars. 7.50 — | 41.12 95.0 — | 31.49 bh.m. s, du m. 10.0 — | 41.39 || 7.40. 0 — | 4015] 27.30 — | 51.51 15.0 — | 45.16 42,30 — | 40.35 30.0 — | 31.54 17.30 — | 47.5 45. 0 — | 40.29 55.0 — |32,53 D OÙ — 11160. 7 50. 0 — | 40.20 ‘ ‘AA . N.B. Comme il ne s'agissait que des variations de la déclinaison magnétique, on s'est Done à donner les nombres lus sur l'échelle de l'instrument, en les réduisant en valeur angulaire. L'addition d'une constante serait nécessaire pour avoir les variations de la } déclinaison absolue, | À Parme, le 22 mars, de 2 1/2 heures du soir jusqu'à minuit , perturbations magné- || tiques. Peu "après 7 1/2 heures du soir, météores lumineux en forme de globes “ la grandeur de Vénus, d'une couleur rouge très-vive , direction SE, ou NO, C D: (492 ) F'ariations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 24 mars 1841, _ à 10 heures du soir, temps moyen de Gœttinque. 50’. | 55’. HEURES. | 0’. | 5”. 10 h.s. [56,56 se | 57,84157,59/57,22156,80|56,68|57,024/57,16/56,88 57,68,57,87/58,24/58,59/58,58|58,53158,05|57,58 56,20/55,92,55,74155,67/55,19/54,55/54,69/55,43 57,64/58,15/58,:3158,68/58,47/57,99/57,44/56,97 55,56155,56|55,68[56,04156,21156,25/56,48/56,54156,52|56,35 56,37 56,27/56,10/55,89/55,80/55,69/55,68/55,34 | 11 — |56,81156,87 Minuit . 1h. m. 156,25 [56,69 56,16/56,29 57,22|57,49 54,41/54,41 — |55,20/55,27!55,17154,84 3 4 54,27/54,59/54,83155,05/55,13[55,13/55,12|55,16 5 5 | 6 — 155,05154,81/54,74154,69 7 8 9 54,99155,09154,96/54,86155,06|55,33|55,13|55,07 54,82/55,07155,19/55,25[55,08154,96/55,16|55,06 55,14155,32/55,21154,98/55,11155,05/55,16|54,96 54,81/55,19/55,24155,38/55,52|55,55|55,39|55,39 54,9954,99 Ho 54,99/55,11/55,15/55,23 54,33154,25/54,17153,97153,93153,92/54,07|54,18 53,80/53,63/53,35/53,31153,30|53,33|53,37|53,37 53,11|52,98/52,93/52,88|52,85|52,79/52,97|52,97 52,87152,86153,50[53,37[53,40[53,27|53,27|53,40 53,34 cedlés es 53,60/53,59/53,56|53,53[53,46 53,42[53,45153,39/53,46|53,53153,58[53,60|53,67 53,94153,99/54,04/54,07[54,17/54,20/54,23|54,26 54,37|54,37/54,35|54,35/54,38/54,41154,41154,42 54,48154,52[54,52/54,54154,54154,55|54,56|54,56 54,72[54,73154,69154,71154,71|54,72|54,74[54,91 55,38/54,51155,50/55,50155,67/55,99/56,16|56,36 56,22/56,19/56,06/55,96/55,97[55,91/55,86/55,81 — |55,00/54,98/54,86155,11 — |54,98/54,96/55,03|55,22 — (55,30/55,37155,36154,92 10 — |55,09/54,86/54,74154,53 11 — |54,23/54,26/54,10/53,95 Midi. . [53,52/53,40153,32|53,35 Dhs. |52,87/52,87152,83/52,88 2 — |53,38/53,48153,38/53,36 — |53,43|53,48153,37|53,38 — |53,72/53,79/53,87153,93 54,22/54,32 54,46|54,47 54,66/54,65 55,32/55,81 ps 56,2 S © D I € À Qt E 1 Leu LS - E co _ » » » » | » » ] » » » ( 493 - Variations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 24 mars 1841, à 10h. 2m. 30 s. du soir, temps moyen de Gæltingue. (Le thermomètre est celui de Fehreuheit.) 50”. | 12/50”. E 22/50”. 1 5230’. 1 4250”. | 52/50”. Tan . 2 1 || HEURES, Gba net Se ln. D 4 in [ren In. h.|'Tem. | In. h.|Tem.fin.h.|Tem. a from. In, h. UFR 9,91153,0 | 10,86:53,2 [11,05|53,2 9,44153,3 Ê 9,60/53.3 Lo RE 11.58153,4 10,85,53,3 110,95153,3 9,96/53,3 |10,00/53,3 10,24,53,4 [10,19/53,4 10,17153,4 |10,33[53,4 10,32153,2 9,82153,2 À 9,76153,2 | 9,92/53,2 |10,00|53,2 10,06/53,2 9,60/53,3 À 9,84153,5 À 9,80/53,5 | 9,62153,6 9,44154,0 9,36154,0 À 9,23/54,0 | 9,29/54,1 Ÿ 9,53l54,1 a ro. dus. 10,36|53°0 53,0 Er 9,83/53,1 | 9,83/53,1 : lMinuit . l10,67/53,3 À10,10/53,3 | 10,24/53,3 |10,58/53,3 11,39/53,3 53,3 10,73153,3 10,12/53,3 10,06|53,4 530 |10,22|53°0 ,05/53,1 Î10,37/53,1 53,3 | 9,49,53,3 53,4 111,08/53,4 ,73153,3 110,66153,3 53,3 | 9,96/153,3 53,3 110,28/53,4 53,4 |10,13,53,4 9,13/54,4 À 8. 8,65154,9 À 8,80/55,0 À 8,60155,2 | 8,54155,5 8,59,55,8 8,80/56,0 | 8,74,56,2 À 8,57156,3 | s,73156,5 8,71156,7 | 8, 9,05157,0 À 9,16157,2 À 9,07/57,3 | 9,09/57,3 9,13/57,5 7,7 | 9,31 9,18158,5 | 9,15 9,15 9,41158,8 = 9,54/59,1 9,64/59,2 “4 9,58[58,9 | 9,77158,3 | — |10,09157, ,11/57,6 Î10,18/57,6 l10 AIRES 5 [10,17 10,28/57,3 Î10,29/57,3 Î10,29/57,4 (ee 57,4 | 9,98,5 57,9 À 9,25/58,0 À 9,20/58,2 | 9,12/58,2 58,7 | 9,15158,7 o,48[58,7 9,45[58,8 9,58/58,9 À 9,50,59,0 À 9,47/59,0 À 9,53/59,1 9,70)59,2 À 9,71159,2 À 9,65/59,2 | 9,65/59,2 59,2 À 9,70/59,2 À 9,70 59,1 À 9,63159,0 | 9,65159,0 58,9 À 9,67158,8 À 9,68/58,6 | 9 1158 ,6 À 9,70158,5 58,1 À 9,82158,0 À 9,82 57,9 À 9,87,57,8 À 9,94/57,7 DRE MS: + PR + où © à [ 57,5 |10,17/57,4 57,3 À 9,89157,3 57,1 10,42/57 “0,975 57,2 M10,11/57,1 À10,37,57,1 F10,42 10,63157,1 Le , |, À 5 © æ ( 494 ) Variations de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 10 & 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 24 mars 1841, à 10h. 7 mi 30 s. du soir, temps moyen de Gœttingue (1). (Le thermomètre est celui de Fahrenheït.) 7/50”. 7/50". HEURES, Dm —— À In. v. 2730". | 5750". (| — | {| In. v. |Tem.} In. v. Tea | Term. In. v. |Tem. 10h. s. 69523 |+6,173152°31 +-4,842152,5 | 4,841152,54]] Cl +-4,695/52,5 |_+3,594)52,54] +3,940/52,7 !_+4,488[52,5 | +3,957/52,5 |_+.4,167|52,71] .4-6,227152,0 |+-6,176/52°0 |-1-6,359 1 — +45,961/52,3 L455,622/52,3 l45,175/52,4 Minuit. .]+-5,023152,5 |-4,854152,5 14,957 1h.m..f4-3,168/52,7 |+-3,050/52,7 | 13,093 +-4,685152,5 |+4,533152,5 | 13,947 46,554 4,7785 4,430 43,249 3,957 12 3 — !+4,054/52,7 Î+-4,070/52,7 L.4,318152,7 | 4,647 4,647152,8 |_+ 4,979] 52,841) 4 — f4-5,100/52,5 1-5,183/52,5 | 4970 +- 4,822 +-4,950)52,5 À-15,146)52,5 | 5 — À4-5,284/52,5 |+5,469/52,5 | 5,499 5,859 +4-5,730|52,5 1-+5,745|52,54p 6 — À+5,871/52,5 Î+5,974/52,5 |, 5,966 1-6,023 4-6,025/52,3 |4.6,298/52,5" 7 — +-6,171/52,8 |+6,057|52,3 | 6,054 6,230 +-6,017152,4 |-+6,018]52,4 8 — À+5,975152,8 |+-6,082|52,8 |} 6,264 +-6,053 [+-6,114/52,8 |-+6,129/52,8 9 — À4-5,985/53,0 |+-6,050/53,0 Î+5,841 45,535 +5,375/53,5 Î-15,270|53, 10 — À4-5,077153,9 + 4,860/54,4 | 14,667 4,667 +-4,401/54,7 |+ 4,240) 55,0 11 — |+4,121/55,0 |+4,035/55,2 | 3,940 +-3,815 +3,714/55,8 |-+3,482|56,31 Midi . .-3,535/56,4 {+-3,512/56,5 {+ 3,558156,5 3,675 +-3,675/56,5 |_13,586|56,51 1h.s. .|+-3,588|56,7 |-13,588 2 —- —+3,137157,7 +3,134 56,8 57,8 43,514 +-3,040|57,9 +-3,146|57, 71 3,114 -3,290| 57,5 +-3,040 +-3,022/58,0 |+-2,954/58,1 3 — |+-2,958/58,2 |+2,961/58,2 |+2,800 +-2,800 +-2,542158,2 ]+-2,453]58,2 4 — À+2,577/58,0 |42,577158,0 | 2,578 2,578 +-2,59657,9 Î+-2,596|57,9 5 — À4+2,596/57,9 1-12,596|57,9 |_1.2,673157,8 + 2,687 42,731 57,7 }+2,807|57,64 6 — |4-2,860157,5 À+2,930/57,3 | 4.3,000|57,2 + 3,021 +3,207|57,0 +-3,272]56, T7 — À+43,272/56,9 |-+3,272156,9 |_1.8,269 3,204 +-3,388/56,5 |+-3,370|56,4 8 — À+43,219/56,5 1-13,237/56,5 |+1.3,187 +-3,234 +-3,130156,5 |+-3,111156,5 9 — +3,262156,5 |+3,316156,5 [15,369 + 3,376 +-3,376/56,4 |+-3,400| 56,4 (1) Les nombres de ce tableau ne sont pas comparables À ceux de l'intensité verticale des époque précédentes , à cause qu'on a dû toucher à 1 aiguille; pour rendre ces comparaisons possibles, ils de vraient être diminués d’une constante i Le ( 495 ) Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 21 avril 1841, 10 heures du soir, temps moyen de Gœttingque. Heures. |. 0’. | 5”. | 10’. | 15°. | 20’. | 25’. | 30’. | 35’. | 40’. Minuit . |58,22/58,16/58,16/58,28/58,46/58,54158,46/58,41158,40/58,42/58,43[58,51 1h. m. |58,48/58,54/58,57158,77159,01159,18/59,37[59,59/59,68159,58/59,52|59,58 — |59,47/59,44/59,29/59,24159,26/59,16/59,04/59,00/58.,95|58,91158,82|58,86 — |58,91/58,95/58,90/58,62158,42158,27|57,89/57,61157,45/57,36[57,55|57,48 57,61157,68|57,83|57,86 58,08/58,05[58,00|57,78 58,17/58,04[57,91|57,88 58,03158,16|58,19/58,44 57,66/57,54|57,44|57,29 56,83/56,76[56,74156,70 56,47|56,38[56,38|56,33 55,82/55,57[55,55/55,51 54,78/54,68/54,85|54,92 55,14155,21155,25|55,23 55,96/56,01|56,05/56,10 56,44[56,45 56,80/56,85 57,60/57,53 58,22 59,11 59,00 58,69 — |57,45/57,39/57,52/57,56/57,51157,59/57,70|57,69 — 58,05/58,14158,21/58,22/58,19/58,22/58,19/58,14 57,64157,84,58,13]58,26|58,28)58,25/58,23 — |57,92/57,98/58,01/58,07|58,03/57,98/57,94157,99 — |58,23158,17/58,08/58,06/57,93/57,78/57,72|57,75 © Œ@ 1 @ € à ww Nb gr LI [-0] LE — 157,16157,12157,11157,06,56,98,56,85/56,76156,78 10 — 156,75156,65156,68,56,66,56,71156,65|56,67|56,62 11 — !56,24156,25156,28,56,08|56,03/56,01|55,99155,77 Midi. . 155,40/55,33/55,21,55,14,55,04154,99,54,96]54,93 1 h.s, [54,93154,92/54,93/54,90/54,93154,92154,93/54,95 2 — 155,24155,23155,25155,38153,51155,65|55,78,55,86 — |56,03156,08156,17|156,26/56,34156,41|56,43 56,52|56,62 56,93|156,99 » 157,47 58,26,58,36 59,02|59,07 58,96,58,97 65 — (|56,62/56,59/56,61/56,61/56,62/56,67|55,70 3 4 5 — (|56,97157,06/57,24/57,46/57,52157,57 57,69 57,70 6 — 153,58157,63|57,69/57,73157,68/57,72157,90 7 60,17|60,01|59,75 8 59,13/59,31/59,26 9 58,84158,76,58,73 — |58,70/59,47160,00|60,09 — {59,06/59,04[58,99/59,01 = Lu 58,89/58,86/58,87 LOEB 86! : L | ; » ; 5 | 10 h. s. |57,44157,40/57,51157,51157,55|57,65|57,65|57,88|57,90|57,64|56,96 11 — |56,95/57,28/57,73/58,08/58,15158,38/58,44/58,29/58,23/58,24158,24158,93 | œ © ee ae D ©. l’ariations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 21 avril (:496 ) 1841, à 10h 2m. 80 s. du soir, temps moyen de Gættingue. HEURES. 10h.dus. 11 — Miouit 250”. 10. h. 13,69 14,09 13,66 13,56 13,16 12,95 13,93 13,24 13,47 12,98: 12,79 12,24 12,13 12,06| 2 12,47 12,35 13,27 518 (Le thermomètre est celui de Fabrenheit.) 29250”. In. h.|Tem. 1250”. 50”. dj — In. b. = Tem. Tem. In, h. 13,68 14,18 13,51 13,50 13,06 13,05 13,04 13,18 13,25 12,97 12,40 12,16 12,13 12,16 12,54 12,53 13,36 13,20 13,53 12,73 13,36|: 13,62 13,37 15,16 51°9 52,2 52,3 52,4 52,6 52,7 PT — Tem.fln. h.|Tem.fln.b. 42'50".1 5250". PP — 14,22/5201 Ten. Sr 0 à gore ddl ( 497 ariations de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 21 avril 1841, à 10h. 7m. 80: du soir , temps moyen de Gœttinque. (Le thermomètre est celui de Fahrenheit. ) 750”. |° 1750”. 2750". .! 5750”. 4730". 57/50”. , En < TSN v. |Tem.i In. v l'em. a.» ren In. v. | Tem.] In. v. |Tem. 10b.s. . L+3,415/51°0 À 3,372 2,629/51,2 | 2,148|5 2,297/51,5 À 2,211 2,104/52,3 | 1,977 1,807/52,0 | 1,915 1,855/51,7 | 1,980 2,033/51,7 | 2,033 1,879/51,7 | 1,985|5 2,315/51,5 | 2,127 2,495/51,6 | 2,501 2,502151,5 À 2,585|5 2,739,51,5 | 2,594|5 2,126/51,7 | 2,083/5 1,778/51,6 | 1,710|5 1 05/51, 7 Sec | | | 1,912 52,5 2,073/52,8 2,445 52,9 2,629 52,9 24/04 1,978 53,0 2,715 53,3 2,047 53,3 ( 498 ) Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 28 mai 1841, à 10 heures du soir, temps moyen de Gættinque. HEURES. 10 h.s. 11 —- Minuit . 1b.m. 2 — |55,78|56,07 3 — (55,50/55,52 4 — |55,93|155,98 5 — |56,36156,4215 6 — 1|56,62156,64 7 — 156,72156,68 8 — |56,49156,45 9 — |55,93155,73 10 — |55,42155,36 11 — |54,99/54,98 Midi 54,70154,72 1 h.s. [54,27154,34 2 — |54,31154,22 54,32 3 — |54,36154,3615 54,38 4 — |54,45|54,50 54,79 5 6 HE 57,21 156,98 55,76155,71 54,73154,56|? 55,21155,22 ( 499 ) Variations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 28 mai 1841, à 10h. 2 m. 80 s- du soir, temps moyen de Gœttinque. ( Le thermomètre est celui de Fahrenheit. ) 1 1 2:50”. 1 12/50”. | 2250”. | 32/50”. | 4250". | 52/30”. RES Ro État In. h.|Tem.ffn, h.|Tem.}fln. h.|Tem.fln. h.!Tem. [ren 760 À 9,77|7690 76,0 À 9,46/76,0 76,0 | 9.65176,0 75,8 À 9,85175,8 75,7 À 9,14175,7 75,8 | 9,36175,8 À 9,37,75,5 75,4 À 9,62175,2 À 9,65|75,2 75,2 À 9,41175,2 À 9,34175,2 75,1 | 9,17175,1 À 9,11/75,1 75,0 | 8,91/75,0 À 8,85175,0 75,1 | 8,76/75,2 À 8,62175,2 75,8 À 8,75176,3 À 8,77176,4 76,9 À 8,90|77,0 À 8,98)77,0 77,0 À 8,98|77,0 À 9,05177,0 | 9,40/77,1 ,32177,4 À 9,24177,5 À 9,18177,6 À 8,96177,8 9,12/77,8 À 8,96|77,9 77,9 À 9,19178,0 À 8,69178,0 À 8,54/78,1 8,45|78,1 À 8,68]78,1 78,1 | 8,65|78,2 | 8,57178,2 À 8,71[78,2 8,75/78,2 À 8,75178,2 | 8,89178,2 | 8,78178,3 À 8,92178,3 À 8,50]78,3 8,85178,3 | 8,78178,3 | 8,90/78,3 À 8,91,78,3 À 8,85178,3 | 8,86|78,3 8,91|78,2 À 8,92/78,1 78,0 À 9,21/77,9 À 9,33177,9 À 9,34|77,9 9,45177,8 eur 7 77,6 SUR 9,67/77,5 Ê 9,67|77,5 l, nf In. h.|Tem..f 9,85176°0 À 9,76|76°0 9,47176,0 | 9,35|76,0 9,48/76,0 À 9,48|76,0 h. m. D 9,79/75,8 À 9,83175,8 — Ào,30/75,7 | 9,18/75,7 — À9,22/75,8 À 9,27|75,8 — À9,50/75.,4 À 9,56175,4 — À9,54/75,2 À 9,49/75,2 9,32/75,1 À 9,28/75,1 — À 9,04/175,0 À 8,99/75,0 8,79/75,1 À 8,78/75,1 — Às,76/75,5 À 8,69/75,8 — Às,80/76,6 À 8,87|76,6 8,96/77,0 À 8,94177,0 9,15[77,2 À 9,13|77,4 [l | 9, pue 9,58[76°0 sa 760 9,48|76,0 | ar E FONTE 9,67.76,0 À 9,68/75,8 9,69 75,8 | 9,52|75,8 9,03,75,7 À 9,05|75,7 9,42175,5 9,59/75,2 9,35|75,1 9,05|75,1 8,79|75,0 8,71/75,5 8,78[76,4 8,94|77,0 ET PR CE se + mé © © @ 3 D EU & OO KL = 9,71177,3 À 9,80!77,3 | 9,82177,3 À 9,86,77,1 À 9,88|77,1 À 9,86|77,1 9,84177,0 À 9,89!77,0 À 9,82177,0 À 9,90!77,0 E 9,92]77,0 À 9,80/77,0 9,80/77,0 À 9,86177,0 76,9 À 9,90/76,9 À 9,86176,9 À 9,84176,9 9,83176,8 À » | » » » » » » » » ( 500 ) Variations de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 10 € 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 28 mai 1841, à 10h: 7». 80ÿ du,soir, temps moyen de Gœttinque. L + {Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) 17 50”. a, Tem. 730” HEURES, À" —. 27 50”. 57 50”. 47 30". 57'530”.p te me À nn S S | l Tem.f In. v. In. v. |Tem. ne * | T'er| | In: v. In. v. |Tem.k In. v. Tem. 10h.du s. |-+10,44175°6 |4-10,44/75%5 À 10,50/75%5 {10,50/75%5 À 10,35/75%5 l4-10,35/75:] un — À+uo,s0/75,5 V4 10,50/75,5 D 10,25/75,5 14 10,32/75,5 Lp10,15/75,5 Î+-10,31/75! Minuit . |-10,43/75,5 110,29/75,5 l+10,13/75,5 | 10,02/75,5 L+- 9,80/75,5 Li 9,98|75,8 1h, m,410,01/75,3 L+10,01/75,2 + 9,84/75,2 À 0,82|75,2 | \9,86/75,2 +. 9,87/75,}) 2 — [+ 9,82/74,6 !+10,01/74,8 |+10,23/74,8 | + 10,20|74,8 |+10,20/74,8 Î+10,09 15, 3 — À+10,16/74,9 | + 10,32|74,9 74,9 +10,40[74,7 |-10,51[74,7 Ÿ+-10,59/74, à — |+10,67|74,7 | 10,65/74,7 74,7 Î+10,65[74,7 |+10,82/74,5 |+11,18|74h 5 — +u1,28/74,5 |i11,22/74,5 74,5 Dpa1,33[74,5 11,36/74,5 |+11,37|74, 6 — |+u,38/74,3 | 11,46/74,3 74,3 Dpai,48/74,3 |+u,44/74,3 4 11,44/74, 7 — |Hai,33/741 Lnail7ai 74,1 Lp,4a7|74,5 |+u,41/74,5 + 11,32|74, 8 — 4-11,24/74,5 | 11,21174,5 Î+-11,08174,5 {+ 10,95/74,5 + 10,74/74,5 10,66 74} 9 — À+10,61/74,7 | 10,39/74,7 410,65/75,0 Î-+10,19/75,0 À+ 9,02/75,2 + o,mulns, 10 — + 9,58/75,3 {+ 0,20/75,5 | + 9,17/75,6 [+ 9,08/75,5 4 8,90/75,7 Lt 8,80/75; in — + 8,7475,8 Li s,65176,0 | 8,63176,1 [+ 8,49/76,1 [+ 8,40/76,1 | 8,49/76) Midi. + 8,38/76,5 LE 8,38/76,5 [+ 8,32176,7 [+ 8,16/77,0 | + 8,06/77,0 [+ 8,03|774 1h.dus. [+ 7,91177,3 LE 7,95177,3 Fi 8,02177,3 le 7,94177,3 | 4 7,95|77,7 + 7,80|78} 2 — + 7,98/78,0 | 7,91/78,0 | 7,89/78,0 + 7,69/78,0 |} 7,89/78,0 |+ 7,98 LE | 3 — | 8,03178,2 [+ 8,03178,2 Î+ 8,17178,2 |-+ 8,17178,2 | 8,17|78,2 | 8,24/784 à — + 8,078, LE ssalr8,2 le 8,31178,2 | 8,23178,2 À, 8,41178,2 D} 8,46|78) 5 — + 8,53178,1 Le 8,65178,0 | 8,81177,9 [+ 8,83,77,7 lo 8,94/77,7 + 9,00|7 6 — + 9,03/77,6 |+ 9,08/77,5 | 9,08177,4 [+ 0,00!77,3 L+ 0,09 77,3 |, 0,09|7%4 7 — ft 91377,2 |+ 9,20/77,2 + 9,20/77,0 À 9,26,76,7 [+ sal à + 9,26|76 8 — + 9,3076,6 | 9,33176,6 |-+ 9,30/76,6 [+ 9,30176,6 | + 9,32/76,6 + 9,25|76! 9 — À 935766 [+ 9,55176,6 | 9,33176,2 | 9,35,76,2 | + 9,34176,2 + 9,48 76! | Les nombres de ce tableau ne sont pas comparables à ceux des tableaux donnés précédemmenl Î| pour rendre ces comparaisons possibles, ils devraient être diminuées d’une constante, car on a touel au barreau pour rétablir l’équilibre. 143 DRAC LI 29 Mail, ’ à à VA TomeV111, 1'* partie, p.$00. È [_ En + HI ‘VERRE SEL LAISSES [ [] CRSRETBETEre" SE , RERELE ct hs seu Sex | HR F3 BST ES mie ë ASE MERE EN El nu 4 EE Sn ae ts) [1 ETS ÉÉPÉEECHEEECEE AE + EE 1 LL Le Le LA. GC. 8. 20h. tp 22 LS 7. LE, GA8-2 Æ es 4-28 » Los, es 2422 » eee 4 LATE ler Ague e PLCALAC'IE Dit 4 e 22 ec L 72 phbALOIS à C € 4 Ï DE TomeV111, 2 * partie, pS00 mi EEE CRE TETE Brilletin de L'Arademie ( 501 ) L'époque de la prochaine séance a été fixée au samedi 3 juillet. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Annales du conseil central de salubrité publique de Bruxelles. Tome 1%. Bruxelles , 1841. 1 vol. in-8°. Essai sur la statistique générale de la Belgique, com- posé sur des documents publics et particuliers, par Xavier Heuschling et publié par Ph. Vandermaelen. 2° édition. Bruxelles, 1841. 1 vol. grand in-8°. De la part de l’auteur. Statistiske Tabeller….. Tables statistiques sur l’état de l'instruction publique en Norwège, à la fin de l’année 1837. Par Christian Holst. Christiania, 1840. 1 vol. in-folio. Statistiske Tabeller.…. Tables statistiques sur le com- merce et la navigation de la Norwège, en 1838, Christiania, 1840. 1 vol. in-4° oblong. — De la part du professeur Holst. Om de sanitaire Forholde à Fœængsler efter nyere Sys- temer. Ved Professor Frederik Holst. Christiania, 1840. Broch. in-8°. Disquisitio de origine juris municipalis Frisici, auc- tore J.-H. Beucker Andreæ. Jur. Utr. Doct. Trajecti ad Rhenum ,1840. 1 vol. in-8. Eenige aanmerkingen, betrekkelyk het werk van Dr. Justus Liebig, getiteld : DIE ORGANISCHE CIIMIE IN INRER ANWENDUNG AUF AGRICULTUR UND PHYSIOLOGIE; door Prof. C.-A. Bergsma. Broch. in-8°, 1841. Mémoire sur les incendies et inflammations sponta- Tom. vrir. 34 ( 502 ) nés; par M.-A. Chevallier. { Extrait des Ænnales d’hyg. publ.,tome XXV). Paris., broch. in-8°. Nouvelle Neustrienne. Aux Français. Par Marie du Mesnil, Paris, 1841. Broch. in-8°. Notice historique sur l’origine et l’étymologie des noms de Bruxelles et Brabant, par P, Spinnael. Bruxelles, 1841. Brocb. in-8°. Notice biographique sur Jacques de Hemricourt, par Ferd. Henaux. (Extrait du Messager des sc. hist. de Bel- gique). Gand , 1841. Broch. in-8°. Chrestomatie grecque de Fr. Jacobs. Traduit de l’alle- mand par Ph. Bernard. Cours élémentaire. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-&°. Annuaîre de la société philotechnique. Tome second. Année 1841. Paris, 1 vol. in-12. Annales de la socièté d’émulation pour l'histoire et les antiquités de la Flandre occidentale. Tome IL, n° 4. Tome IIT, n° 1. Bruges , 1840 et 1841. 2 vol. in-8°. Compte-rendu des séances de la commission royale d'histoire, ou Recueil de ses bulletins. Tome IV, 3 bul- letin. Séance du 3 avril 1841. Bruxelles , broch. in-&e. Annales de la société des sciences médicales et na- turelles de Bruxelles. Année 1840, feuilles 19, 20,21, 24, 25, et 26. Bruxelles, 1840. Broch. in-8°. Annales de la société de médecine d'Anvers. Année 1841. Feuilles 1-8. Anvers, 2 broch. in-&e. Annales et bulletin de la société de médecine de Gand. Avril 1841. & vol. , 4 livr. Gand, broch. in-&e. Annales d’oculistique, publiées par le D', FI. Gunier. 4° année. Mai 1841. Tome V, 2° livr. Bruxelles, broch. in-8°, Bulletin médical belge, publié sous la direction de ed. « iii. Le. ., ( 503 ) M. le D'. Florent Cunier. Nouv. série , tome I, n° 3. Mars 1841. Bruxelles, broch. in-&°. Extraits de l’instituteur , journal d'instruction pri- maire et d'agriculture. Douai, 1841. broch. in-8°. De la part de M. V. Adam , éditeur. Le biblioloque de la Belgique et du nord de la France. Publié par Fréd. Hennebert. Feuilles 19 à 24. Tournay. Broch. in-&e. Concours de 1842 de la société dés sciences, des arts et des lettres du Hainaut. Mons, 1 feuille in-&. Le sourd-muet et l'aveugle , par l'abbé GC. Carton, tom. 3°, 17° livr. Bruges, 1840-41, broch. in-8e. Messager des sciences historiques de Belgique. Année 1841, 1° livr. Gand, broch. in-8°. Belgisch museum, uitgegeven door J. F. Willems. 1841, 1° aflevering. Gent, broch. in-&. Journal de la société de la morale chrétienne. Tom. XIX, _n% 3,4 et 5. Paris, 1841, 3 broch. in-8. Journal historique et littéraire, lom. VIE, livr. 12, avril 1841. Tom. VILLE, livr. 1 el 2, mai et juin 1841. Liége, 3 broch. in-8°. Catalogue des livres anciens et modernes composant la collection connue depuis 1823 sous la dénomination de : Bibliothèque d'un armateur belge, collection délaissée par feu P.-J. De Mat. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-&e. FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE DU TOME VII. À FORSPRE SC | ca) LENT ns it LOI: di a te quËl one ET), Pure, vue Mondes fl | Me aimés ALTENT TENTE Ne D: sie ; SaRñQ. ani. Word 484 eñ0G | pan eies x tiert his or bat SE FES Ex Ru bristahe LOS CENTS ANS ERETEUE Vbinhol ee LÉO aolfiatt odennsft PACE L 2: Vutée boss paie mist atcacs dt less ag Lars abs ao db TO ag y ah CRE 4) Jai FR a of Bt Foot anse ss Réeonedd rt crée Vs de Voie char r Pont dodrdés Do ; MT M hs qua sshtatoe ib + Hate ‘té. he. a êr à haine ed 4880 , 1 D UTILES 7 2: Sn) Se Re 5 MANU El ÆE Tu RES‘: "EE A Fo 4 | SR DAT ins mt, me Re Étape He, CARE 1 S A4 de Lui A les ‘ak à ‘k SANTE, br: 628 “44 \cwqhsSo Ktm dors amiaate ah A es K vf A TR CL CT ie but DE doitonfhes sie da Boost hist Pantitrées er ve 4 as 24 tn ES CURE CS A jh? C8 LP | + ° *_) Re dE re) 7 nrtoir 2 Lis Brad: ne ETS SATTN BULLETINS DE | L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. RETIRE ï IT we PE TS eXX AIATON CU ns m-bé dl BULLETINS “DE FY à ÉFAS L’ACADÉMIE ROYALE Es SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. ANNÉE 1841. TOME VIEIL. — 2" PARTIE. BRUXELLES, M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE. — 1841. 4 Pa HO AT e Hd ABLE IST RUE A it ATP A LÉ = an ni 2 Q 4 Le =] . « : LA 2 # é . dde ; sc sd * . , - » pe Fa ty SRE NP à re * TT. a" d +3 TT) IPAAMX ‘aug "NIV EME NERO L - LA Ce « F LAN" - M, . e È Le 1 ’. r “ ” , > — 4 à * s ’ fe BULLETIN DE L’'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1841. — No 7. Séance du 3 juillet. M. le baron De Stassart, directeur. M. Quetelet , secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. L'académie est informée de la mort de M. Debaut, cor- respoudant de la classe des lettres, décédé dans la matinée | du 1° de ce mois. Æ Le secrétaire communique l'extrait suivant d’une dettre qu’il a reçue de M. le capitaine Duperrey, au sujet des observations sur les intensités relatives du magnétisme terrestre à Paris et à Bruxelles, Ces observations ont été faites avec l'aiguille n° 1, dont M. Duperrey s'était servi dans ses voyages, et qu'il avait eu l’obligeance de prêter à M. Quetelet , pour faciliter son travail sur le magnétisme terrestre en Italie. Tom. vu 1, TS LRO) SE Paris, le 14 juin 1841. «Je m'empresse de vous faire parvenir les résultats que j'ai obtenus en faisant osciller l’aiguille n° 1, que vous avez observée à Bruxelles, ces jours derniers. J'ai également ob- servé l'aiguille n° 2; mais comme la température est trés- basse dans ce moment, à Paris, j'attends qu’elle soit plus élevée, afin de pouvoir mieux déterminer le coefhicient de la correction qui convient à cette aiguille, celui que vous avez oblenu vous ayant inspiré des doutes. » J'ai observé l'aiguille n° 1, dans le jardin de l'Abbaye, pendant la matinée du 10 juin 1841. Ces observations se composent de ciug séries de 200 oscillations, comptées à partir de 4°,5 de +‘amplitude, et d’une série de 360 oscil- lations, comptées à partir de 30° de + amplitude. J'ai dé- duit des cinq premières séries la durée de 100 oscillations qui se trouvent , pour chacune d’elles, naturellement ré- duites en oscillations infiniment petites. Dans la 6° série, j'ai pris les + amplitudes de 10 en 10 oscillations, afin de pouvoir en déduire la durée de 100 oscillations infiniment petites. Celle série donne naturellement la durée des oscil- lations brutes, ce qui rend l’observalion immédiatement comparable à celles que vous avez failes dans les mêmes conditions d'amplitude. + » Un fait que je remarque avec plaisir, c’est que le rapport d'intensité que j'obliens entre mes oscillations brutes et les vôtres, est parfaitement égal à celui que j'abliens entre mes oscillations infiniment petites et les vôtres ramenées à ce der- nier état. Mais cela provient de ce que nous avons observé, l'unet l’autre, le même nombre d’oscillations dans les mêmes limites de l'échelle des amplitudes, et que je suppose que la loi du décroissement des ampliludes est la même, pour l’ai- | (5) guille n° {, à Bruxelles qu’à Paris. Gete loi du décroissement ne serait pas la même dans deux stations dont les intensités magnétiques seraient très-différentes entre elles, et, par conséquent , la même correclion ne serait point applicable aux observations des deux stations, ainsi que je m’en suis. convaincu en consultant les observations qui ont été faites dans les voyages de circumuavigation. Les oscillations de l'aiguille aimantée sont dans le cas des oscillations du pen- dule; elles ne sont véritablement comparables qu’autant qu'elles sont exprimées en oscillations infiniment petites; et, puisque les observateurs du Nord n’ont point égard à cette réduction, je ne suis plus élonné de la différence que présentent leurs résultats respectifs dans les stations it, leur sont communes. » Vous m'avez dit que l’aiguille n° 1 avait fait, à Bruxel- les, 100 oscillations brutes en 540”,16 à la température de 21°,5 centigrades. » Je trouve qu’elle fait, à Paris, 100 oscillations brutes (à partir de 30°) en 528”,06 à la température de 15°,5 cenligrades. » D'après ce que vous m'avez communiqué dans votre seconde lettre, l’inclinaison, à Bruxelles, peut être éva- luée 68°17' (25 mai). » Deux séries, observées à Paris le 15 avril dernier, par M. Laugier, donnent, terme moyen , 67°7") (1). » Je ramène mes observations à 18°,5 de température, qui est la moyenne des températures que nous avons obser- vées l’un et l'autre, et j'emploie le coeflicient 0,000648 (1) Je vais observer l’inclinaison , mais ma boussole est en réparation dans ce moment. KF) qui me paraît n'avoir pas encore sensiblement varié. Les résultats que j'obtiens ainsi , sans réduire les oscillations en oscillations infiniment petites, donnent : Paris étant {. . . . . Bruxelles — 1,01221 Paris étant 1,3482 . . . Bruxelles — 1,36466. » Je vais actuellement recourir aux oscillations infini- ment pelites. Les 100 oscillations dont la durée , à Bruxel- les , a été de 540”,16, résultent de 360 oscillations dont la durée a dû être, par conséquent, de 1944”,58; mais je trouve que 360 oscillations de l'aiguille n° 1 , entre 30 et 10° d'amplitude, répondent à 362,43 oscillations infiniment petites; on aura donc 362,43 : 100 : : 1944”,58 : 536,54 pour la durée de 100 oscillations infiniment petites, à Bruxelles, à la température de 21°,5 centigrades. » À Paris, j'ai trouvé que 360 oscillations observées en- tre 30 et 10° d'amplitude, avaient duré 1901”,0 ; j'aurai donc 362,43 : 100 : : 1901” : 524,51 pour la durée de 100 oscillations infiniment petites, à Paris, à la tempéra- ture de 15°,5 centigrades ; déduisant à 18°,5 de température et effectuant le calcul, je trouve, comme ci-dessus, pour l'intensité, à Bruxelles, Paris étant 1 st LT OLRSL Paris étant 1,3482. . . 1,36466. Aiünsi que je l'ai déjà dit, les cinq premières séries ont élé prises dans 4°,5 d'amplitude. k » Voici, maintenant , ce qui résulte de toutes les séries que j'ai observées : (5) ire série, durée de 100 oscill. infin, petites . . 523/,60 à 13,0 centig. 2me — — — . . 523,75 à 13,3 — ES == = _— . . 524,00 à 14,0 — gme — = — . . 524,25 à 15,0 — bme — 2 = + . 524,30 à 15,0 — Gme — — —— . «+ 524,51 à 15,5 — Moyenne . , . 524,07 à 140,38 — Vous avez eu à Bruxelles . . . . . . .636/,54a210,5 — Réduisant à 18° centigrades, et effectuant le calcul, je trouve, pour Bruxelles, par l’ensemble de toutes ces ob- servations : Paris étant 1 D ÉMN CT 01206 Paris étant 1,3482. . . . 1,36445 COMPARAISON. Paris— 1 Panis — 1,3482 Bruxelles, 1833, M. Quetelet. . . . . 1,0127 1,3653 — 1837, M. Forbes . . . . . 1,0095 1,3610 — 1839, M. Quetelet. . . . . 1,0102 1,3620 — 1841, M. Quetelet et Duperrey. 1,0121 1,3645 Moyenne, . . . 1,0111 1,3632 » Je crois, Monsieur, qu’il est impossible d’arriver à des résultats plus satisfaisants. » — Le secrétaire rend ensuite compte des observations météorologiques horaires qui ont été faites à l'époque du dernier solstice. Le nombre des observateurs s’est encore augmenté celte fois. M. le baron d'Hombres-Firmas vient d'envoyer les résultats observés à Alais; la société indus- trielle d'Angers a résolu de prendre également une part active dans le système d’observations simultanées; mais comme les vingt-deux villes qui déjà avaient concouru aux observations du dernier équinoxe, n’ont pu , à cause de l’é- loignement de plusieurs d’entre elles, donner communica- tion de leurs résultats, le secrétaire propose d’en ajourner la publication. (6) — Îl'annonce en même temps qu’une aurore boréale a élé observée à l'observatoire de Bruxelles, par M. le lieu- tenant Liagre, dans la nuit du 15 au 16 juin dernier, vers deux heures du matin. L'instrument destiné à mesurer les variations de la déclinaison magnétique a été sensiblement affecté pendant l'aurore boréale et pendant la journée qui avait précédé. < — Le secrélaire communique encore l'extrait d’une let- tre de M. Stern de Gættingue, à qui l'académie vient de décerner la médaille d’or , pour son mémoire en réponse à la question d'analyse mathématique. « M. Gauss, écrit M. Stern , m'a chargé de recommander à votre attention un phénomène curieux, qui aura probablement lieu le 20 juin prochain. Vous savez peut-être que, le 5 février 1821, le célèbre Olbers a vu un point très-lumineux dans la partie obscure de la lune, et qui semblait être dans Aristarque. Se- lon l'hypothèse de ce grand astronome, ce point lumineux qu’on regardait autrefois comme l'effet de l’éruption d’un volcan lunaire , n’est que l’image de la terre réfléchie par un grand rocher, silué dans Aristarque, el qui, par son poli, ressemble à un miroir plan. Si cette hypothèse est vraie , il faut que le même phénomène se répète toujours, quand la libration de la lune est la même ou presque la même; et comme cela aura en effet lieu le 20 juin pro- chain , il sera très-intéressant de vérifier si ce point lumi- neux se montrera encore. » Malheureusement le mauvais temps qui a régné à Bruxelles, n’a pas permis de faire la vérificalion indiquée par l’illustre géomètre de Gœæt- tingue. — M, Barthel adresse à l'académie un chapitre manuscrit (7) d'un Cours de physique de l'esprit humain. Commissaï- res : MM. Morren, Roulez et Martens. RAPPORTS. Rapport de M. Wesmael sur une excursion scientifique le long des côtes maritimes de la Belgique. Ce rapport , qui est le résullat d’une exploration scien- tifique que l’auteur a été chargé de faire sur une partie des côtes maritimes de notre pays, a élé communiqué à l'académie par M. le ministre de l’intérieur. M. Wesmael a témoigné l’intention de continuer son travail et de le présenter ensuite, pour faire partie du recueil des mémoi- res. L’académie a cru qu’il pouvait être intéressant de con- signer , dés à présent, dans son bulletin , quelques réflexions que le travail de M. Wesmaël a suggérées. M. Dumorlier a présenté les remarques suivantes : « Le rapport adressé à M. le ministre de l’intérieur, par notre savant confrère M. Wesmael, offre beaucoup d'’inté- rêt, relativement à la partie entomologique, jusqu'ici peu connue, de nos côtes océanes. Le voyage qu'il a entrepris servira à faire connaître les richesses de notre faune Bel- gique. Parmi les plantes indiquées , il en est deux que je n’ai jamais rencontrées dans notre pays, les Ætriplex ro- sea et hastata. Si ces plantes sont réellement indigènes, c’est une acquisilion pour notre flore. » Si notre collègue se propose d’entreprendre d’autres voyages dans le pays, je lui conseille de visiter particulié- ment les hautes fagnes de Zourbrouth , les vallées de l’'Am- blève et de l'Ourthe, les environs de Verviers, Spa ct (8) Bouillon, les bords de la Semoy et de la Lesse, le pays de Virlon, d'Étalle et d'Arlon, qui sont les localités où j'ai trouvé le plus de plantes rares indigènes. » «Aux observations présentées par M. Dumortier, à l’égard des Ætriplex rosea et hastata, observalions que je crois tout aussi applicables à l’Atriplex halimus , a dit M. Kickx, j'ajouterai que malgré les courses nombreuses que j'ai faites sur notre littoral, je n’y ai jamais rencontré l’Znula britannica, Y Euphorbia Gerardiana ni la Sperqulasagi- noides. Je passerai du reste rapidement sur la partie bota- nique du rapport de M. Wesmael, parce qu’elle n’y est trai- tée que subsidiairement et dans le seul but de donner une idée de l’aspeci des lieux. » | » L'exploration entomologique de nos côtes maritimes ne pouvait manquer d'amener des découvertes intéressantes et de fournir des données nouvelles pour la faune belge. » Parmi les faits dont le voyage de notre honorable collé- gue vient d'enrichir l'histoire naturelle du pays, je dois citer d’abord l'existence, dans nos dunes, d'insectes propres à des contrées plus méridionales, tels que le Melolontha fullo, \a Phaleria cadaverina, ete. On se rappellera peut- être, qu’en 1837, j'ai également signalé à l’attention des botanistes (Bullet. de l'académ., tom. IV, pag. 59), l'a- nalogie de notre végétation littorale avec celle de la côte des Asturies, aux environs de Gijon, prés du cap Penas. L’é- tude des productions des deux règnes conduit donc de part et d'autre à faire supposer que la température estivale des dunes est plus élevée que celle de l'intérieur. » Nous devons à M. Wesmael une autre observation non moins curieuse : c’est la présence dans les dunes d’un assez grand nombre d'insectes connus jusqu'ici pour n’habiter que les parties hautes et montueuses de la Belgique, comme + à sé Dr fé 1108) par exemple : les Cistela sulfurea, Anthicus Antheri- nus, Stenocephalus nugax, Syromastes quadratus, Pros- temma Guttula, etc. Dans le règne végétal, la même chose a lieu , et je mentionnerai à l'appui de mon asser- tion les Dianthus superbus, Silene armeria, Lychnis viscaria, Carex ornithopoda , que j'ai recueillis moi- même sur différents points du littoral. Il est vrai que les dunes, avec leurs pics, leurs vallées encaissées, leur sol ondulé et siliceux que rien n’abrite contre l'effet direct des rayons solaires, présentent des expositions que l’on cher- cherait vainement dans le reste de la Flandre. » Si enfin, à ces résultats, on ajoute la découverte de plu- sieurs espèces nouvelles, et celle, non moins importante, d’une douzaine d’autres dont l'habitat en Belgique n'avait pas encore élé constaté, on restera convaincu que le voyage de notre confrère a été des plus profitables à la science. » — L'académie ensuite a ordonné l'impression du mé- moire de M. Morren, présenté à la séance dernière, sous le titre : Recherches sur le mouvement et l’anatomie du labellum du Megaclinium falcatum. COMMUNICATIONS ET LECTURES. - PATHOLOGIE VÉGÉTALE. Observations sur les panachures des feuilles, par M. Ch. Morren, membre de l'académie, etc. Les anciens physiologistes regardaient les feuilles pana- chées et celles à teinte naturellement jaune , quand l’es- ( 10) pèce les a ordinairement vertes, comme des maladies parti- culières qu’ils classaient parmi les cachexies, et auxquelles ils donnaient le nom de jaunisse végétale, ou d’ictère par empêchement d’accroissement (1). Ce n'était pas précisé- ment l’étiolement par défaut de lumière, car si la pana- chure était une jaunisse, l’étiolement était une chlorose, une pâle couleur. On a continué à prendre la panachure pour une vraie diagnose de maladie, sans que cependant les recherches faites sur elle aient rien appris de positif sur la cause qui produit ce phénomène , et même sur la na- ture des tissus déviés de leur coloration habituelle. Les ex- périences de sir Thomas Knight sur la fécondation d’un chasselas blanc et d’un frontignan blanc par une vigne d'Alep, avaient porlé à penser que la panachure pouvait être le résultat de l’hybridité, puisqu'il obtint de celte opé- ration des pieds à feuilles panachées (2). Aujourd’hui que la science possède de nouveaux et de plus amples détails sur la striature des fleurs , et sur l'influence qu’exerce le pollen diversement coloré dans la production des corolles à teintes multiples, on serait plus tenté encore de croire qu’en effet la panachure des feuilles , chez les plantes ve- nues de semis ,est un phénomène dont la cause première a sa source dans la fécondation. Remarquons seulement que la production d’une branche à feuilles panachées sur un vieil arbre dont les feuilles ne le sont pas, infirme singu- liérement la valeur de celte opinion. La panachure est, même chez des plantes venues de semis, un phénomène quelquefois si local qu'il paraîtrait au premier instant (1) Plenck. Pathologie des plantes, 1802 ; p. 171. (2) On the variegation of plants. Transact. of the linnea society, t. IX, 1808 , p. 268. De Candolle, Physiol., t. 11, p. 734. D (11) absurde d’en chercher la cause hors de l'organe même qui nous l'offre. Nous citerons, par exemple, l’Oxalis aceto- sella, sur les pieds duquel on en trouve parfois, entre beau- coup de feuilles bien vertes, une ou deux présentant une panachure des plus élégantes, c’est-à-dire une réticulation . jaune qui suit toutes les nervures et les veines des trois fo- lioles obcordées. Évidemment , c’est ici un phénomène tout local. D'ailleurs , quand nous aurons démontré plus loin la cause organique de la panachure, ce fait ne laissera plus aucun doute. M. Von-Schlechtendal a donné, en 1830, une longue énu- méralion des plantes panachées observées jusqu’à présent , liste qui ne manque pas d’un certain intérêt pour l'horti- culture , puisque ces plantes maladives ont excité quelque- fois un engouement singuliér parmi les amateurs, en- gouement dont le commerce a fait son profit (1). Miller ra- conte que de son temps, lorsque les houx panachés furent introduits en Angleterre , ils y excitèrent une telle passion que toutes les autres plantes étaient délaissées. Nous avons connu, pour notre part, un amateur de Liége qui aimait tant ces houx panachés, qu’il ordonna par testament qu’on en planterait un parterre sur sa tombe ; ses héritiers ont religieusement rempli ce vœu. M. De Candolle , qui pense que toutes les plantes peuvent présenter des panachures, hésite quand il s’agit de classer ce phénomène parmi ceux de la physiologie. Pour lui, c’est tantôt une monstruosité très-bizarre (2), liée à la repro- duction par graines, à l’hybridité ; tantôt une ressemblance (1) Linnæu , 1830. (2) Physiol, , 1, , p, 734. (12) d’atavisme (1). Ce serait encore, pour le même auteur, une production spontanée (2), comme dans ce cas singulier, cité par Hales et invoqué depuis par une foule d'auteurs , qu'un jasmin panaché, greflé sur un jasmin ordinaire, com- munique ses panachures aux feuilles d’au-dessous de la grefle, circonstance qui serait extraordinaire. M. Moretli, cité par M. De Candolle, aurait précisément conclu de ce fait que la panachure est une maladie capable de se trans- mettre dans l’arbre en toutes directions. Le physiologiste de Genève , en parlant ailleurs des panachures (3) ne cite que les jaunes et les blanches, regardant ces teintes comme originelles, primitives, et s'étant conservées sur une partie, tandis qu’autour d’elle le vert s’est développé. Gela est ad- missible , en effet, pour ces teintes, mais non pour les pa- nachures rouges-brunes ou couleur de rouille ou même les blanches, qui existent sur ces variétés d'arbres panachés aux- quels les horticulteurs donnent le nom de tricolores. Sur un Evonymus europœus à feuilles marginées de blanc, nous avons reconnu, il est vrai, que les plus jeunes feuilles, à peine vertes , avaient déjà leur bord blanc , de sorte que ce bord conserve bien sa teinte originelle, celle avec la- quelle il naît; mais sur les Acer , les Cratæqus, ete., où il'existe des panachures rouges, celles-là sont de formation postérieure et ne révèlent point une teinte primitive ; c’est évidemment une couleur acquise. De plus nous devons ajou- ter que, sur un Piper verticillatum nous avons vu les feuilles se développer vertes et prendre leur grandeur ac- coutumée avec celte couleur , puis, plus tard, les nervures (1) Physiol. , t. IT, p. 734, CRM et IT, p- 811. (3) RE RENTAIL ;p'ep1. (13) blanchir, de sorte à offrir, vieilles, celte panachure que nous avons désignée sous le nom de panachure réticulée. M. De Candolle, après avoir fait remarquer que les en- dogènes offrent des bandes pâles, longitudinales, parallé- les aux nervures, tandis que les exogènes ont des taches plus irrégulières (1), circonstances facilement explicables par la différence du système de nervalion dans ces deux grands ordres de plantes, ajoute que ces bandes ou ces ta- ches sont des parties ou la chromule ne s’est pas dévelop- pée, soit en quantité, soit en qualité suffisante , pour être verdies par l’action du soleil. La cause directe de ce phé- nomène, dit ce physiologiste , est entièrement inconnue. C'est précisément cette cause que nous avons voulu re- chercher, et c’est pour remplir cette lacune dans les fastes de la physiologie que nous avons cru pouvoir publier ces quelques lignes. Nous devons cependant, avant d'exposer nos observa- tions, rendre une eutière justice aux travaux de M. Tre- viranus de Bonn, qui, dans celte matière comme dans tant d’autres, a perfectionné singulièrement la science. M. Treviranus (2) fait d'abord remarquer que si , dans les monocotylédones, les panachures forment des bandes parallèles aux nervures, chez les dicotylédones, comme le Carduus murianus , le blanc suit les nervures, tandis qu'ailleurs, comme dans l’'Æuweuba japonica , les taches jaunes se distribuent sans ordre. Il fait de plus une obser- vation importante, c’est que quelquefois la panachure est visible sur la face supérieure de la feuille, tandis que la (1) Physiol., t. IL, loc. laud. (2) Physiol, der Gewächse, t, 3, p. 65i et suiv. ( 14) face inférieure ne la présente pas, el alors une coupe lui a appris que le parenchyme de la première est seul achrome. D'ailleurs, la partie blanchie est plus mince que la partie verte, et ses cellules sont privées de la substance granuleuse verte (chlorophylle), ce qui les fait ressembler à celles des ta- ches blanches et des surfaces pâles. M. Dutrochet dit qu’elles ne doivent leur teinte en blanc qu’à l’air contenu dans les cavilés pneumatiques (1). Nous rappellerons à ce sujet que M. Dutrochet attribue aussi à cet air, qui serait renfermé dans les cavilés pneumatiques , toutes les panachures ; ma- niére de voir en partie conforme à la vérilé , en partie con- traire aux faits, comme le prouvera cet écrit. Elle est exacte en ce sens que la panachure , comme les taches blanches naturelles (Trifolium pratense, Arum italicum, Pulmonaria officinalis, Begonia argyrostigma, etc.), reconnaît pour cause de l'air ou un gaz, mais elle est inexacle en ce sens que ce ne sont pas des cavilés pneuma- tiques (lacunes) qui renferment cet air, Parce qu’une feuille perd sa tache blanche par sa submersion dans l'eau, et l’ex- traction de son air par la machine pneumatique, M. Du- trochet conclut que cet air existe dans des cavités parti- culières. Nous ne pensons pas ainsi, parce que l'étude microscopique des taches des plantes signalées plus haut nous à prouvé que cel air existe tanlôt dans la cellule, tan- tôt dans les méats intercellulaires. Les lacunes dans les feuilles se trouvent, comme on le sait , surtout dans le mé- sophylle inférieur (système inférieur, terrestre, du dia- chyme), et ce n’est pas celte surface inférieure qui présente el ces taches et ces panachures de préférence. Au contraire, (1) Dutrochet, Mémoires , t. 1, p. 331. ! (15) le système supérieur (aérien) du diachyme, ou le méso- phylle supérieur, où les cellules sont prismatiques , forte- ment comprimées les unes contre les autres et remplies de granules chlorophyllaires, est la surface même où la déco- loration albine s’offre presque toujours. C’est la portion non lacunifère. On ne peut donc pas envisager ce phénomène comme l’a fait M. Dutrochel. M. Treviranus donne des raisons majeures pour faire re- garder la panachure comme une vraie maladie asthénique, car les plantes , vraiment panachées en blanc et en jaune, croissent plus lentement, sont plus sensibles au froid, aux gelées, à l’action de l'humidité, fleurissent moins, plus rarement el portent moins et plus rarement des fruits. Cependant il fait observer qu’il y a des espèces où , malgré la panachure, la végétation est forte, comme dans l’Æucuba Japonica. Mais, quant à la remarque qu'il fait aussi, que le Pulmonaria officinalis croît dans plusieurs localités sans taches, et que le Lamium maculatum a ses premières feuilles, au printemps, tachetées de blanc, tandis que l'été fait disparaître ces taches, nous croyons que ce phénomène est d’une autre nature que la panachure, el qu’il ne suit pas les mêmes lois. Nous avons étudié avec quelque soin la maculure des feuilles, et nous avons reconnu, en effet, que ce phénomène est d'un tout autre genre que celui de la panachure ; d’un autre genre sous le rapport des plantes qui nous l’offrent, de la raison anatomique qui l’occasionne, de son siége , de sa physiologie et des circonstances qu’il révéle. Aussi nous nous proposons de publier sur ce sujet nos observations dans un mémoire séparé. M. Treviranus, pour ce qui est de la production des pa- nachures, rappelle que la nature seule les produit et que l'art ne peut en cela l’imiter. Il est en cela contredit par (16) M. Sagcret. L'art conserve et propage par la bouture, la marcotte ou la greffe, ce que la nature a produit. La cause pour laquelle un arbre, dans une forêt, présente des pana- chures, alors que ses congénères aulour de lui n’en ont point , eux qui tous ont même sol, même air et même lu- mière, ne se laisse pas saisir facilement. Nous ajouterons à cette réflexion que ceux qui ont pensé que la panachure se devait toujours à un étiolement inilial, conservé et propagé ensuite aux organes voisins, ne peuvent soutenir leur opinion avec quelque avantage, car il n’est pas rare de trouver sur les Rubus, croissant en plein soleil, des feuilles bien éclairées à moitié blanches. Nous connaissons près: de Liége (Quinkempois}), un Æsculus hippocasta- num dont une branche a des feuilles panachées ; c’est pré- cisément celle qui est tournée au midi et ne reçoil point d'ombre du bosquet voisin. Miller cite un cas curieux (1): Le Sempervivum arboreum a , comme on sait, une variété à feuilles panachées (foliis albo-limbatis); Miller raconte qu'elle a été obtenue la première fois à Badmington , dans la maison de campagne de M. le duc de Beaufort, par une branche accidentellement cassée et détachée de l'espèce à feuilles vertes ; la branche avait élé un peu séchée, plantée quelque temps après, et les nouvelles feuilles se sont trou- vées panachées. Malgré l'autorité de Miller, le fait me semble mériter une confirmation; M. Treviranus regretle qu’on n’ait point dit dans quelle terre la bouture avait été plantée, car il y a des faits qui indiquent que le sol exerce ici une influence très-remarquable. Burgsdorf, cité par M. Trevi- 1) Dictionn. des jardiniers, trad, française, 1785, in-40, t. VI, p. 596, 4 » çatse, , ; »P art. Sempervivum. D TT 7 | (17) ranus, rapporte le fait suivant : des limaces avaient mangé les cotylédons et l'écorce d'un hêtre, mais il survécut à celte mutilation ; la seconde année, ses feuilles élaient pa- Hnachées ; la troisième, on le transplanta dans un sol meil- leur, et il y perdit peu à peu ses feuilles panachées. Le professeur de Bonn donne plusieurs observalions par les- quelles il conste que les arbres à feuilles panachées les font retourner au vert uniforme, quand on les transplante d'un sol maigre dans ur sol plus riche, de sorte que pour lui ce phénomène lient à une débilité particulière apportée dans les sucs végélaux par une diminution de l'absorption dans la racine, débilité qui ne permet pas au parenchyÿme de se colorer en vert par l'influence de la lumiére solaire. Tels sont les faits, telle est la théorie que nous trou- vons consignés dans les meilleures physiologies du jour; sauf le mémoire de M. Sageret , dont nous parlerons plus ‘loin. Nous nous trouvons à Liége , par une circonstance toule particulière, dans la possibilité d'étudier sous un point de vue très-général le phénomène des panachures. MM. Henrard, pére et fils, horticulteurs très-instruits, ont eu la curiosité, depuis plus de trente ans, de réunir dans leur établissement à S'-Walburge toutes les variétés d’ar- bres, d'arbustes et de plantes vivaces à feuilles panachées qu'ils ont pu trouver. Leurs pépinières forment ainsi un xérilable hôpital botanique, où loin de s'attacher à détruire des maladies d'asthénie et de pâle couleur, ils s'efforcent au coniraire à les augmenter et à les conserver. Nous ne pouvons pas ici énumérer toutes les espèces, mais c'est en examinant les modes différents selon lesquels les pana- chures se distribuent, que nous avons imaginé de les classer d'après une méthode à la fois physiologique et phylogra- phique. Cette méthode, que nous allons exposer ici, est phy- Tom. vu. 2. ( 18 ) siologique , en ce sens qu'elle permei de saisir toutes les varialions d'après lesquelles se manifeste le phénomène, en démontrant les rapports de la coloration avec le bord, le sommet, la base, les nervures et l’intervenium de la lame de la feuille ; phytographique, en ce sens qu'elle éta- blit une nomenclature simple et fixe, qui permet d'exprimer. sans figure el avec précision la manière exacte selon la- quelle la teinte anormale se distribue. Le premier point de vue permet de concevoir les influences exercées, sans doute par les différents organes de la feuille les uns sur les autres, pour amener la panachure, el le second met à même de déterminer les combinaisons possibles entre les couleurs et les endroits panachés dans une espèce donnée. FEUILLES PANACHÉES (1). * Action procédant circulairement , du pourtour de la lame vers son centre. L. Feurrres marGinées. ( Folia albo-flavo-purpureo marginata). Feuilles entourées d’un bord très-étroit, blanc, jaune, pâle- vert ou pourpre. Exemples : A. Bord entier, non interrompu : (margo continuus). 10 Viburnum lantana. L., var. foliis flavo-marginatis, 20 Pyrus americana. DC., var. foliis albo-purpureo-marginatis. 30 Prunus alaternifolia. Hort., var. foliis albo-marginatis — albo- marginatis. (1) Nous rappelons ici que la panachure est un phénomène différent de la ma- culure : celle-ci est normale, naturelle, constante dans une espèce, nécessaire, caractéristique ; celle-là est anormale, exceptionnelle, variable, maladive, l'expres- sion d'un état individuel. Anatomiquement la maculure est encore différente de la panachure : celle-ci siége dans le diachyme, celle-là dans le derme, l'une est pro= fonde, l’autre superficielle, (19) 4 Evonymus japonicus. DC., var. foliis albo-marginatis. 50 Rubus fruticosus. DC., var. foliis albo-purpureo-marginatis (spi- nis basi rubris, apice albis). 6° Fraxinus excelsior, argentea. DC., var. foliis flavo-marginatis. 7° Buxzus sempervirens. L., var. foliis flavo-marginatis. 8 Ilex aquifoléum. L., var. foliis albo-flavo-marginatis. B. Bord interrompu : (margo interruptus). 9o (10) Quercus robur, L., var. interrupte albo-marginatis. NB. Le bord blanc projette quelques irradiations vers le centre. 100 (20) Fagus silvatica. L., var. interrupte albo-flavo-marginatis (1). IL. Fevrces sorvées. (Folia albo-flavo-purpureo limbata). Feuilles entourées d'un bord large, blanc, jaune, vert-pâle ou pourpre, égalant le + ou le 1 de toute la largeur de la feuille. Exemples : 4. Bord sans irradiations : (margo non irradians). Alo (1°) Tazus baccata. L., var. foliis flavo-limbatis. 120 (2°) Philadelphushirsutus, gracilis. VC., var. foliis flavo-limbatis. 13° (3°) Amygdalus Persica. W., var. foliis flavo-albo-limbatis (2). 8. Bord à irradiations légères vers le centre (margo irradians). 14° ( 1°) Quercus cerris. W., var. foliis flavo radiato-limbatis. 150 ( 2) Ulmus campestris. L., var. foliis flavo radiato-limbatis. 160 ( 3°) Castanea vesca. L , var. foliis albo radiato-limbatis, 170 ( 4°) Pyrus malus. DC., var. foliis flavo radiato-limbatis. 180 ( 5) Ailes rubrum. DC., var, foliis flavo-viridi radiato-limbatis. 190 ( 6°) Lavatera arborea. DC., var. foliis flavo radiato-limbatis. 20° ( 7°) Aristotelia Macqui. DC., var. foliis flavo radiato-limbatis. 21° ( Se) Ligustrum vulgare, L., var. foliis flavo, albo, radiato-lim- batis. ” (1) Quoique nous pourrions étendre cette liste, cette sorte de panachure n’est . pas cependant si commune. F | (2) La feuille devient quelquefois toute jaune, et la nervure médiane reste la | dernière verie. | (20) 220 ( 9°) Fagus silvatica. L., var. foliis flavo-viridi, purpureo ra- diato-limbatis. : 930 (100) Staphylea pinnata. DC., var. foliis flavo radiato-limbatis. 940 (11o) Cornus masculu. DC., var. foliis flavo radiato-limbatis. 25° (12°) — alba. DC., var foliis albo, flavo, purpureo radiato- limbatis. HT. Feurces miscoïvaes. Folia albo, flavo discoïdalia.) Feuilles dont le disque ou le cenire de la lame est seul blanc ou jaune , le bord restant vert. Exemples : 0 260 (1°) Prunus padus, heterophylla. DC., var. (oliis flavo-viridi dis- k coïdalibus. 27° (2°) Evonymus europœus. L., var. foliis albo (aureo) discoïdalibus. 28° (3°) lex aquifolium. L., var. foliis albo discoïdalibus (1). IV. Fevues 2owées, (Folia albo, flavo zonata.) Feuilles dont le disque et le bord sont verls, mais l’un esL sé- paré de l’autre par une zone blanche ou jaune (2). Exemple : 290 (1°) Symphoricarpus racemosus. DC., var. foliis flavo, albo zonatis. * Action procédant sans ordre . indépendamment du bord, des nervures du sommet ou de la base de la lame. V. Feuizres macuLo - variées. (Folia albo , flavo maculo- variegata.) Feuilles à lame tachetée irrégulièrement «et sans ordre de ma- cules blanches ou jaunes. Exemples : 300 (10) Aucuba japonica.-L., var. foliis albo flavo maculo variegatis. 310 (20) Prunus padus, var, aucubæfoliu. Mort., var. foliis flavo maculo-variegatis (3). (1) Cette sorte de panachure est des plus jolies , elle ne se rencontre pas commu- nement. (2) Cette panachure rappelle une maculure du même genre: celle du Pelargonium dateripes zonatum , de l'oxalis Deppei, ete. Elle est extremement rare et élégante. (3) Le peu d'exemples que nous apportons ici prouve précisément que la pana- EDS UE (21) ** Aciion procédant par l'influence du système de nervalion sur l’intervenium ou vice versa, de sorte qu’elle marche depuis la bande décolorée et l’aréole panachée, jusqu’à la moitié latérale de la lame décolorée ou panachée. VE. Feunes réricusées. (Folia albo, flavo, flavo-viridi reti- culata.) Feuilles où l’intervenium est blanc ou jaune , tandis que les ner- vures et les veines sont vertes ou vice versa ; feuilles angulinerves ou de dicotyiédones. Exemples : A. Intervenium décoloré, nervures el veines verles (intervenio decolorato , nervis et venis viridibus). 320 (1°) Aucuba japonica. L., var. foliis intervenio flavo reticulatis. 830 (20) Berberis vulgaris, L., var. foliis intervenio flavo-viridi re- ticulatis. 34 (3°) Fraxinus ornus.L.,var.foliis intervenio flavo-viridireticulatis. 350 (de) Sambucus laciniata. Mili., var. foliis intervenio flavo reti- culatis. 360 (5°) Sumbucus racemosa. DC., var. foliis intervenio flavo reti- culatis, 37° (6°) Amorpha glabra. DC., var. foliis intervenio flavo reticu- latis (1). B. Nervures el veines décolorées , intervenium vert (venis colo- ralis , intervenio viridi). 380 (1°) Ptelea trifoliata. L., var. foliis venis flavo reticulatis (2). 890 (2°) Ribes nigrum. L., var. foliis venis flavo reticulatis. 400 (3°) Kobinia pseudo-acacia. L., var. foliolis venis flavo reticulatis. 41° (4°) Cytisus triflorus. DC., var, foliolis venis flavo reticulatis. chure est un phénomène plus régulier dans son mode d'action qu'on ne le pense communément. Dans tous les autres ordres de panachures, la régularité est beau- coup plus grande qu'ici. (1) Les exemples de cette panachure sont plus nombreux encore, mais nous devons nous limiter dans ce mémoire : celle remarque s'applique à d’autres caté- gories. (2) C'est une des plus élégantes panachures qu'il soit possible de voir, de même qué la suivante. … y (2) 42v (5°) Pyrus malus, DC., var. fol. albo reticulatis 430 (60) Sambucus nigra, L,, var. foliis venis albo aut flavo reticulatis, 440 (7°) Acer campestris, L., var. foliis venis albo reticulatis 45° (8') Oxalis acetosellu. L., var. foliis venis albo reticulatis. 460 (90) Geum urbanum. L., var. foliis flavo reticulatis, etc. (1). VII. Fevnses vitrées. (Folia, albo, flavo, purpureo vittata.} Feuilles à lame panachée par bandes longitudinales parallèles ou convergentes. (Plantes monocotylédones). Exemples : 47° (1°) Funkia lanceæfolia. Sieb., var. foliis albo vittatis. 48 (2) Hemerocallis fulva. BM., var. foliis albo, flavo, purpureo vit- tatis. 490 (30) Fritillaria émperialis L,, 500 (4\ Convallaria majalis. L., var. foliis albo vittatis. 51° (5°) Digraphis arundinaceu. Tr., var. foliis albo, purpureo vitta- tis (2). var. foliis albo vittatis, VIIL. Fevrcces marerées. ({Folia flavo-viridi, flavo, albo, pur- pureo marmorata.) Feuilles à lame présentant trois ou quatre teintes à la face su- périeure , distribuées sur le parenchyme entre les nervures prin- cipales dont elles suivent les directions et les contours. Exemples : 520 ( 1°) Viburnum lantana. L., var. fol.albo marmoratis, 530 ( 20) - — L,, var. foliis flavo-viridi , flayo marmo- ratis, 54o ( 30) Viburnum opulus. L., var. foliis flavo-viridi , flavo marmo- ratis. 550 ( 40) Quercus robur. L., var. foliis flavo-viridi marmoratis. 560 ( 6o) — — L., var. foliis albo, flavo marmoratis. (1) Cette espèce de panachure, une des plus élégantes, a son correspondant parmi les maculures, comme le carduus marianus, l'arum italicum, etc. (2) Beaucoup d’autres plantes monocotylédones offrent cette espèce de panachure qui, physiologiquement, rentre dans celles où l'influence des nervures est toute puissante, car dans le Funkia ovata, par exemple, le Convallaria majalis, les ner- vures seules sont panachées, tandis que dans le Digraphis c’est l'intervenium qui est blanc. - (33) 570 ( 6) Acer rubra. L., var foliis albo, flavo-viridi marmoratis. 580 ( 7) — pseudoplatanus. L., var. foliis flavo-viridi, flayo mar- moratis, 590 ( So) Acer pseudaplutanus. L., var. foliis flavo-viridi, rubro, albo marmoralis. 600 { 9°) Æsculus hippocastanum L., var. foliis flavo-viridi mar- moratis. 610 (10°) Æsculus hippocastanum. L., var. foliis flavo , albo marmo- ratis, 620 (11°) Pyrus communis. L., var. foliis flavo-viridi marmoratis. 630 (12°) Pyrus malus. L., var. foliis flavo-viridi marmoratis. 640 (13°) Prunus laurocerasus. L., var. foliis flavo-viridi, flavo mar- moratis. : . 650 (140) Cerasus capronianu. DC., var. foliis flavo-viridi, albo mar- moratis. 660 (15°) Crutægus oxyacantha. DC., var. folüis albo, flavo, rubro marmoratis. 670 (16°) Cratæqus pyracantha. DC. , var. foliis flavo-viridi, flavo marmoratis, 68 (17°) Broussonetia papyrifera. DC., var. foliis flavo-viridi, flavo marmoratis, 690 (18 Umus campestris. L., var. foliis albo, flavo-viridi marmo- ratis (1). IX. Fevurcues paNAcHéEs PAR moitié, ( Folia albo, flavo, purpu- reo dimidiatim-variegata.) Feuilles ou folioles où l’un des deux côtés de la nervure médiane, est blanc, jaune ou rouge , Landis que l’autre est vert. Exemples : 700 ( 1°) ARubus fruticosus. DC., var. foliis flavo dimidiatim-varie- gatis. 71° ( 2°) Mespilus germanica L., var. foliis flavo dimidialim-va- riegatis. 720 ( 3°) Viburnum dentatum. DCG.. var. foliis flavo dimidiatim-va- riegatis. (1) Cette espèce de panachure est ‘la plus commune de toutes; les exemples abondent en profusion et presque tous les arbres peuvent l'offrir; elle est bien plus rare dans les plantes herbacées. (24) 73° ( 4) Sambucus nigra. L., var. foliis flavo-viridi dimidiatim- variegalis. 740 ( 5°) Populuslævigata. W.,var. foliis flavo dimidiatim-variegatis. 75° ( 6°) Salix nigra. Ss., var foliis flavo-viridi, flavo dimidiatim- variegatis. 760 ( 7°) Beiula nigra. W., var. foliis favo dimidiatim-variegatis. 770 ( 8) Carpinus betulus. W., var, foliis flavo, purpureo dimidiatim- variegalis. 78° ( 9) Ulmus glubra, microphylla. À.D., var. foliis flavodimidiatim- variegatis. 79° (10°) Fraxinus excelsior, jaspidea. DC., var. foliis flavo dimi- diatim variegatis. 800 (110) Ornus europea. DC., var. foliis flavo dimidiatim-variegatis. 81° (12°) Syringa vulguris. DC., var. foliis albo dimidiatim-variegatis. 82° (13°) Ligustrum vulgare. L., var. foliis albo dimidiatim-varie- gatis. 83° (14°) Evonymus europæus. L., var. foliis flavo dimidiatim-varie- gatis. 84 (18°) Rhamnus frangula.L.,var.foliis flavo, purpureo dimidiatim- variegatis. 850 (19°) Buxus sempervirens. L., var, foliis flavo dimidiatim-varie- gatis. 86c (20°) Acer campestris. L., var, foliis flavo-viridi, purpurco va- riesatis. $ **#* Action procédant de la base au sommet, du sommet à la base ou par une bande transverse perpendiculaire aux nervures principales. X. Feuriies PANACHÉES PAR LE BOUT. (Folia albo basi aut apice varicgata. Feuilles dont la base seule ou le sommel seul se trouve déco- loré. Exemples : A. Par la base. 87° (lo) Cornus sanguinea. DC., var. foliis basi albo variegatis. 88° (2) — alba. DC., var. foliis basi albo variegatis. B. Par le sommet. 890 (1°) Cornus mascula, DC., var. foliis apice albo variegatis, ns toit ns (25 ) XI. Fevurrues rasciées. (Folia albo, flavo fasciata.) Feuilles dont la lame offre une ou plusieurs bandes transverses décolorées, perpendiculaires à la direction des nervures princi- pales. Exemples (1) : 900 (Lo) Cornus mascula. DC., var. foliis albo fasciatis. 9io (20) Viburnum dentatum. DC., var. foliis flavo fasciatis. *#* Action générale, envahissant toute la lame de la feuille, chlorose complète. XII. Feurces nécororées. ( Folia omnino decolurata.) Feuilles où la lame est entièrement passée au jaune ou au blanc. Exemples : 920 (1°) Juniperus sabina. L., var. foliis albis. 930 (20) — communs, L., var. foliis albis. 940 (30) Thuya orientulis. W., var. foliis albis. 95° (4) — cupressoides. W., var. foliis albis. 96° (5°) Quercus robur. L., var. foliis flavis. 97° (6°) Fruxinus excelsior, L., var. foliis flavis. 98° (7°) Acer platanoides, L., var, foliis flavis. 990 (8) Robinia pseudo-acaeia. L., var. foliolis flavis, flavo-viridibus. 100° (9°) Æsculus hippocastünum. L , var. foliolis albis. Telles sont les douze classes de panachures que nous avons reconnues parmi les nombreux exemples que nous avons élé à même d'étudier dans nos jardins, dans l’élablis- sement de MM. Henrard , père et fils, à Liége , et naguères à la maison de campagne de M? la vicomiesse Vilain XI, à Wetteren, près de Gand. Nous avons borné le nombre de nos exemples à cent, quoique nous eussions pu aller bien au dela. (1) Cette espèce de panachure ainsi que la précédente X, sont une des plus sin- gulières et des moins communes, Elles semblent se concentrer dans la feuille des caprifoliacées, (26 ) Il est certain que lorsqu'on voit une panachure s'arrêter précisément à une nervure, lorsqu'on voit le tissu décoloré se limiter nettement à la nervure médiane, on est conduit à voir dans ce phénomène une aclion qui dépend des fibres; on est encore plus raffermi dans cette opinion, en obser- vant ces belles feuilles réticulées où tout le réseau fibreux est blanc ou jaune, tandis que l’intervenium reste vert ; mais, quand le nombre d'exemples devient grand, les feuil- les marginées, bordées, zonées, discoïdales, fasciées et panachées parles bouts, font bientôt tomber celte explica- tion devant des faits qui jamais ne s’accorderaient avec celte hypothèse. Dans les feuilles fasciées et les feuilles panachées par le bout , les nervures comme l’intervenium sont nettement coupées par une partie décolorée. La tran- sition a même lieu brusquement. Il serait donc impossible d'admettre que ce phénoméne de la panachure puisse provenir d’un excès d’air que les vaisseaux pneumatophores verseraient dansla feuille, quand la racine elle-même irait puiser dans un sol trop pauvre plus d’air que de sève. On penserail à cela pour les feuil- les décrites sous le nom de maculo-variées , réticulées, vit- tées, marbrées et panachées par moitié. Les feuilles mar- ginées seules ruineraient ce système. Le genre de nos éludes nous a naturellement porté à soumettre les tissus blanchis à l'inspection microscopique, car il nous a paru fondé d'examiner d’abord les différences tissulaires qui auraient pu exister entre les parties vertes et celles panachées, pour aller ensuite à la recherche des causes de cet étrange phénomène. Nous ne pouvons pas ici retracer loules nos anatomies : d’ailleurs la constante similitude que nous avons trouyée entre elles, nous permet de croire que la cause est la (27) même, el partoul et toüjours. Nous nous bornons done à dire ce que nous ont présenté les Cornus mascula , Evo- nymus japonicus el Syrinqga vulgaris. Quelle que soit la classe de la panachure, sa cause intime est loujours la même. Le Cornus mascula n'offre rien de particulier dans son système dermoïde (fig. I, a, b) supérieur ou inférieur. Ses poils malpighiacés ou en navette, offrent le même aspect sur une partie panachée comme sur la partie verte. Il n’en est pas de même du diachyme. Celui-ci offre une modifica- lion importante dans son système mésophyllaire supérieur (sécréteur, pôle aérien de la feuille), lequel a ses méats in- tercellulaires tout remplis de gaz ou d'air, en même temps que les granules de chlorophylle blanchis. Nous ne disons pas que l'air ou le gaz séjourne dans des lacunes, car celte partie du diachyme n’a point de lacunes (fig. I, e). Les cel- lules courtes, prismatiques, se sont un peu retirées sur elles-mêmes, pour permettre à l’air de se loger dans les méals, qui ainsi existent bouflis d'un fluide aériforme , au nombre de six, autour de chaque cellule (fig. IT). Quand la décoloration est complète, le même phénomène s'em- pare du système mésophyllaire inférieur ({g. 1, f), qui est nalurellement percé de lacunes répondant aux chambres pneumatiques de l'appareil stomalique. Ordinairement une portion du systéme mésophyllaire supérieur est frappée de celle sécrélion d'air, landis que l'inférieur est encore sain. -L'Evonymus japonicus est encore plus propre à prou- ver que la panachure reconnaît pour cause le séjour de l'air dans les méats du diachyme. La figure HT offre la dissection d'une partie saine, la figure IV, celle d’une partie malade . Ou panachée. Le système dermoïde, supérieur et inférieur, le système mésophyllaire inférieur avec ses cellules, ses (28 ) lacunes, ses cavités pneumatiques, restent les mêmes de part et d'autre, avec cette seule différence que les globules de chlorophylle sont verts d'un côté (fig. IL), et décolorés de l'autre (fig. IV). Le système mésophyllaire supérieur est seul changé. D'un côté, dans la partie saine (fig. IL), les prismes cellulaires (prismenchyme) sont fortement adhé- rents les uns aux autres par l’enchyme ou la substance in- tercellulaire qui colle intimement toutes leurs parois ensemble. Il résulte de là qu'ici il n’y a point de méats in- tercellulaires et, par conséquent, il ne saurait y avoir de l'air entre ces cellules. De l’autre côté (fig. IV), les prismes cellulaires du mésophylle supérieur sont détachés les uns des autres ; ils ont de l'air entre eux à leurs six angles (fig. V), de sorte que les méats y existent privés de cette substance interceHulaire qui, ailleurs, lie les cellules les unes aux autres. Avec ce développement d’air, de gaz ou d'un fluide aériforme, de nature encore inconnue, cor- respond un blanchiment plus ou moins complet de la chlorophylle intérieure; mais ces phénomènes se présen- tant déjà dans les parties du pôle inférieur de la feuille, sans y entraîner une différence dans l'agencement des or- ganes, nous devons le regarder comme moins important que la sécrétion de l'air entre les cellules. Le Syringa vulgaris (fig. VI) rous a rendu compte, par son analomie, d'un autre fait non moins important pour la physiologie des feuilles panachées. Surcette plante, comme sur beaucoup d’autres , on aperçoit plusieurs tein- tes fort nombreuses, qui constituent les feuilles que nous avonsnommées,dansnotre classification, marbrées:les unes de ces teintes sont un vert pâle, les autres un vert jaune ; celles-ci un jaune pur , celles-là un jaune blanc, el enfin un blanc pur et une couleur brune qui indique une car- (29) bonisation du tissu. Ces teintes variées, procédant du vert au blanc, par une foule de nuances intermédiaires, d’où viennent-elles? Il y a telle coupe sur une feuille marbrée semblable qui , d’un trait, peut répondre à cetle question: c'est celle où, sur un pelit espace, et la chose n’est pas rare, ces diverses gradalions se présentent loutes à la fois. Nous avons disséqué une telle portion (fig. VI), et bientôt l'anatomie est venue rendre compte de ce phénomène. La décoloration de la chlorophylle et la formation de l'air en- tre les cellules, lemphysème, puisqu'il faut iei appeler la maladie par son hom, ne s'emparent du Lissu cellulaire du mésophylle supérieur que couche par couche. Il suit de là que la première couche malade est la supérieure, la se- conde , celle qui vient en dessous , la troisième , celle plus bas encore, et ainsi du reste. On conçoit alors pourquoi la teinte pâle-vert n'est que l'indice d'un emphysème com- mençant, léger, superficiel ; pourquoi la teinte jaune ver- dâtre comporte lemphysèmede plusieurs couches, et pour- quoi enfin la décoloration lotale n’est aussi le résultat que d'un emphysème général qui à envahi tout le diachyme. D'après ces vues, on doit conclure que la double cause qui décolore , d'une part, la chlorophylle, et d’une autre, séquestre de l'air dans les méats intercellulaires qui nor- malement ne sont pas destinés à en retenir, agit de haut en bas , c'est-à-dire, qu’elle commence dans le systéme méso- phyllaire destiné au rejet des substances par la feuille, sys- tème qu'on peut regarder comme exerçant une fonction de sécrélion (exemples : la gomme, les résines, etc., qui ver- nissent la surface supérieure des feuilles, etc.). De plus, il n'est pas inulile de faire remarquer ici que c'est celle sur- face qui reçoit le plus de lumière et le moins d'humidité quand il ne pleut pas directement sur elle, Cette suite de (30) réflexions porle naturellement l’esprit à rechercher, dans un effet de la respiralion, la cause de ce phénomène de la panachure, qui, à nos yeux, n’est qu'un emphysème du tissu cellulaire. M. Sageret, qui a fait plusieurs expériences lrès-curieuses sur la panachure (1), attribue ce phénomène à plusieurs causes, bien qu'il n’ait pas cherché à résoudre la question par l'examen de la structure même des parties panachées , chose essentielle dans un cas de pathologie, où il faut con- naître avant lout le siége de la lésion. Ces causes seraient , selon cet observateur : ; 1° La vieillesse des graines, leur incomplète maturité, leur conformation défectueuse, leur origine de pieds déjà monstrueux ou bizarres. — On conçoit qu'ici rien ne dit clairement comment ces causes peuvent produire des pana- chures. L’affirmation est ici un peu vague, parce qu'elle n’explique rien ; 2 La panachure dans les ascendants, — Ce fait est vrai ; nous en avons vu des preuves dans plusieurs jardins; 3° Un accident, nne lésion d’insecte. — Ici, nous de- vons faire remarquer que la différence de couleur d’une feuille piquée par un insecte ou servant de nid à sa progé- niture n’est pas une vraie panachure. Ce phénomène est local, reconnaît pour cause une dégénérescence ou la mort des tissus, comme dans la croissance des épiphytes biogènes cryptogames qui naissent si communément sur les parties vertes des plantes. Le plussouvent la teinlejaune, comme nous l’observons sur les poiriers, les pommiers, le (1} Sur le moyen de faire naître les végétaux à feuilles panachées, Hor- TiQuLTEUR BELGE, mai 1836, p. 145. (31) Colutea arborescens, elc., n’est qu'un indice de la mort da tissu ; 4 L'hybridation d’une plante non panachée par le pol- len d’une panachée. — Cela doit s’entendre des bâtardises (copulation de deux variétés entre elles d’une seule espèce) etnon des vraies hybridations (copulation de deux espèces différentes ) ; 5° Une fécondation imparfaite par imperfection du pol- len. — Il est plus exact de dire sans doute par la différence de coloration dans le pollen, comme on l’a observé dans la production de la strialion de la corolle ; 6° La contagion inoculée par la greffe. — Ce résultat est mis hors de doute par l'expérience quotidienne. À ces causes il nous paraît qu’il faut ajouter : 7° La croissance de la plante sur un terrain chaud , sec, aride, pénétré d'air. — Les faits cités par M. Treviranus ont élé pleinement confirmés par ce que nous avons vu dans tous les jardins où se trouvent des arbres à feuilles pana- chées. 8 Le bouturage avec dessiccation. — Le fait cité par Miller rentre dans cette catégorie de causes , et M. Sageret lui-même, en parlant des felianthus annuus produits ou oblenus panachés par lui, dit que le bouturage, le marcotage, la torsion, l’incision annulaire et la ligature ont causé la panachure. Nous pensons que ces causes sont secondaires , et qu'avec elles on doit faire agir concomita- ment une respiration active, si aclive qu'elle entraîne l’'emphysème des tissus sécréteurs. Cette dernière condition remplie par une exposilion chaude, aérée, dans un sol aride, a élé entiérement négligée par les observateurs : elle ne pouvait se révéler à eux que par l’anatomic végétale, et peu ont fait attention à la dissection des tissus. (32) 9° La destruction d'organes de nutrition importante par les animaux ou d'autres causes. — Les faits rapportés par Burgsdorf sont dans ce cas. — Ils s'expliquent par l'excès de la respiration qu'ont dû exercer les parties survivantes pour continuer la vie dans les plantes. Il nous paraît done, d’après cette exposition de fails que : 1° L'on peut regarder la panachure comme une maladie; 2 Qu'elle siége dans le tissu cellulaire du diachyme ; 3° Qu'elle attaque surtout le système mésophyllaire su- périeur, en s'y propageant par couches Loujours de plus bas en plus bas, de manière à s'emparer de tout le diachyme; 4 Qu'elle résulle d'un emphysème sans boursoüflure, mais au contraire avec rétrécissement des Lissus ordinaire- ment remplis de séve élaborée ; 5° Que cet emphysème se localise dans les méats inter- cellulaires, en remplaçant la substance intercellulaire par de l'air ou un gaz de nature inconnue ; G° Que cet emphysème entraîne la décoloration des gra- nules de chlorophylle contenns dans les cellules du dia- chyme panaché ; 7° Que la panachure se produit toujours d’après un cer- tain nombre de Lypes qui se répètent les mêmes dans une foule de végétaux d'ordres et d'espèces très-différents, et que jusqu'à présent on peut ainsi reconnaître des feuilles : 1° marginées ; 2 bordées ; 3° discoïdales; 4° zonées ; 5° maculo-varices ; 6° réticulées ; 7° vittées ; 8° murbrées; 9° panachées par moitié; 10° panachées pur le bout; 11° fasciées ; 12° décolorées entièrement ; 8° Que ce dernier phénomène constitue l'albinisme com- plet, qui ne se reproduit jamais par graines, de sorte que c’estune maladie individuelle qui ne s'élend pas à la race; 9° Que les causes occasionnelles de la panachure sont : Bulletin de l'Académie . Tome VIII, 2° partie, Page #3. ii TT HI — "1! di FL LL till ae ll} ne ah pu pt | | in \ til n | MUR ) | ù I jun I-II.Cornus #areuta. MI-V, Évonymus /4ponteus. VE. Syringa v4/garus. | (38 ) multiples et prennent leur source de plusieurs conditions assignables. 10° Que la panachure se lie intimement à un mode per- verti de la respiration végétale, et que par conséquent il est aux plantes ce que l’'emphysème pulmonaire est aux animaux : chez les premiers, il siége dans les feuilles qui sont les vrais poumons des végétaux ; 11° Qu'en cela il faut aussi distinguer les emphysèmes généraux qui s'emparent de toute la plante et non des pa- nachures locales. EXPLICATION DE LA PLANCHE, Æig. 1. Coupe de la feuille d’un Cornus mascula, panachée. a. Derme supérieur. b. Derme inférieur. c, d. Poils en navette couchés à plat. e. Couche du diachyme emphysémateuse, siége de la pana- chure. f. Reste du diachyme vert. Fig. WI. Cellules vues séparément et agrandies , prises dans la couche panachée ou emphysémateuse. a. Cellule. b. Air renfermé dans les méats intercellulaires. Fig. WI—IV—V. Coupes d’une feuille saine (UL) et d’une feuille malade, fig. IV de l’Evonymus japonicus. La figure V représente, vu d’en baut, le tissu cellulaire du mésophylle supérieur. Fig. VI Coupe de la feuille panachée par teintes différentes du Syringe ” vulyaris. A. Derme supérieur. B, Derme inférieur. a, Cellules du premier plan emphysémateux. b. Celles du second. c. Celles du troisième. L’emphysème ne se poursuit pas à droite de la figure. d. Cellules du mésophylle inférieur. Tom. vru. 3. (34) ENTOMOLOGIE. Instinct des insectes. — Notice présentée par M. Wesmael, membre de l'académie. En me promenant, il y a une quinzaine de jours, dans mon jardin, je remarquai, sur un lilas de Perse, des espèces de cornets ou cylindres irréguliers, longs d'un pouce et demi à deux pouces, ouverts aux deux bouts, et formés par le rapprochement et le contournement de trois ou quatre feuilles retenues au moyeu de quelques fils de soie. Chacun de ces cornets servait de retraite à une pelite chenille de la famille des Rouleuses (Tortrices). Une odynère femelle (Odynerus parietum) vint se poser sur un de ces cornets, courut successivement à chaque bout où elle s'arrêta un instant pour introduire dans l’ouverture l'extrémité de ses antennes, puis revint se placer sur le milieu du cornet. Là, elle se mit à le pincer avec vivacité entre ses mandibules, et, un instant après, se transporla de nouveau rapidement et tour à tour à chaque bout, comme la première fois; puis revint encore une fois au milieu, se remit à pincer le cor- net si fort qu’elle y fit une entaille, et alors, une nouvelle fois, elle courut visiter, l’une après l’autre les deux extré- mités. Revenue encore se placer sur le milieu du cornet, elle employa de nouveau quelques moments à le pincer, puis, courant à l'extrémité antérieure , elle ÿ saisit avec dextérité la petite chenille qui s'était réfugiée près de l’ou- verture. — Tel est le simple narré des faits qui se sont passés sous mes yeux, dans l’espace de deux à trois mi- nutes. is Si ces faits, considérés dans leur but et dans leur en- semble, sont du nombre de ceux que l'on peut mettre sur (55) le compte de l'instinct, il faut convenir que, dans leurs détails , ils ressemblent singulièrement à certaines opéra- tions de l'intelligence. Sans doute, l'odynère qui cherche une chenille pour approvisionnerle berceau de sa postérilé, agit inslinctivement; mais les moyens à l’aide desquels l'odynère se procure sa proie, ne sembleraien£ils pas être le résuliat d’une sorte de raisonnement ? En effet , aprés s'être assurée que la petite chenille rouleuse ne se trouve prés d'aucun des deux bouts du cornet, l’odynère se met à - le pincer vivement vers le milieu ;el cela , dans quel but? est-ce pour écraser ou saisir la petite chenille ? aucune- ment: c'est pour l’effrayer; c’est pour la forcer à quitter sa retraile et à fuir par une des deux ouvertures. Chaque fois, l’odynère court s'assurer du résultat de son stratagème, et, comme on l’a vu, ce n’est qu’à la troisième reprise qu'il lui réussit, et qu’elle s'empare de la chenille au moment où celle-ci veut imprudemment fuir son cornet protecteur. HISTOIRE NATIONALE. , Chronique rimée de Nicaise Lapam. — Sur la famille maternelle de Marguerite, duchesse de Parme, fille de Charles-Quint. — Encore sur le Pseuno-Pinnarus; par le baron De Reiffenberg, membre de l'académie. À peine M. Lambin était-il inscrit parmi les personnes avec qui l'académie désirait entrer en correspondance, que la mort nous a enlevé cet homme laborieux”(1). Pendant RE + (1) Voy. Biographie de M Jean-Jacques Lambin (avec un portrait litho- graphié), par M. l’abbé Van de Putte, dans les Annales de Lu société d’é- (36) qu'un peu de terre recouvrait son corps inanimé, on met- lait en vente les livres qui avaient charmé son intelligence; car il est rare que la bibliothèque d’un savant ne soit pas dispersée quand il à cessé de vivre. On se rappelle l'ingé- nieux apologue qui sert de préface aux aventures de Gilblas de Santillane. Deux écoliers allant de Pénafel à Sala- manque, s'arrêtent devant une pierre, sur laquelle ils lisent celle inscription qui serait une énorme impiélé si elle ne cachail une leçon de morale: Zei est enfermée l’âme du licencié Pierre Garcias ; cette âme n’élait rien autre chose qu’une bourse. L'inscription , s’il s'agissait d’un sa- vant, s’appliquerait bien mieux à ses livres. Aussi quand un écrivain de mérile a fini sa carrière, se dispute-t-on ses dépouilles lilléraires : il semble qu’en se procurant un des volumes confidents de ses méditations, auxiliaires de ses recherches, on s'empare en même temps d’une partie de son âme el de sa pensée; ce qui console de voir éparpiller tant de collections précieuses , Lant de curiosités pénible- ment rassemblées, à part l'utilité qu'il peut y avoir à rendre à la circulation tous ces capitaux intellectuels. Donc la bibliothèque de M. Lambin fut vendue à Ypres, le 19 avril 1841. Elle n’était, il faut le dire, ni consi- dérable , ni riche, pourtant il s’y trouvait des manuscrits importants, dont plusieurs ont été acquis pour la biblio- thèque royale. Parmi ceux-ci, sous le n° 2, je m'arrêterai à la Chronique métrique de Nicaise Ladam , qui embrasse l'époque écoulée de l’année 1492 à l’année 1528, c’est-à- dire depuis le siége de Boulogne par les Anglais, sous Phi- mulation pour l’histoire et les antiquités de la Flandre occidentale , t. NX, n° 1, pp. 145-170, M L. n’était pas encore notre correspondant officiel, a — (37 ) lippe-le-Beau, jusqu'à la trêve qui précéda le traité de Cambrai, Charles-Quint régnant (1). Nicaise Ladam a rimé l'histoire de son temps, à l'exemple de Georges Chastelain el de Jean Molinet. Or, cette ma- nière de consacrer le souvenir du passé est un procédé propre à la poésie encore ignorante et naïve , lorsque, tru- chement universel, elle mnémonise et les annales des peuples et les faits de la science, comme elle rend tous les caprices de l'imaginalion. Mais à l'époque de Chastelain , de Molinet et de Ladam, s’ouvrait une ére nouvelle, celle de la littérature savante et calquée sur les modèles de l’an- tiquité. Ges écrivains élaient des hommes de iransition ; ils relevaient de Froissart et de Tite-Live, de même que leur siècle était placé entre le règne de la féodalité et celui de la monarchie, et, quoique changeant de caractère, la poésie finissail, entre leurs mains, comme elle avait dé- bulté. Que le mot poésie que j'emploie ici ne trompe cepen- dant personne. Il ne s’agit que de la forme, car aucune étincelle poétique ne jaillit de l’œuvre de Ladam. C'est un rimeur froid, incorrect et dur : la gazelte en vers de Loret élait du génie à côté de sa chronique. Celle-ci ne mérite l'attention que sous le rapport des indications matérielles qu'elle contient. Nicaise Ladam, que Foppens appelle mal Jean Adam (2), né à Béthune, en 1465, et décédé à Arras en 1547, entra de bonne heure au service de l’empereur Charles- Quint , el remplit les fonctions de l’un de ses rois d'armes, 1) Ce MS. n’a coûté, avec les frais, que la somme modique de fr.16-50. ? ’ Il ( 38 ) du titre de Grenade. Retiré sur la fin de sa vie à Arras, il fut enseveli dans l’église de St-Jean de Ronville, où l'on voyait, sous son portrait, cette épilaphe, qui contient un abrégé de sa vie et que rapporte Menestrier : Précogitant que l’homme est serf à pourriture, En ce tableau est mis du corps la pourtraicture, Auquel Dieu doint que l’âme enfin au ciel repose, Qui rhétorique aima, fût en rime ou en prose, Par ses œuvres appert écrites en son temps, Et qui se porront lire après sa mort cent ans, Entre les fils sortis du premier père Adam. Son nom et son surnom sont Vicaise Ladam , Combien qu’en sa jeunesse on l’appella Songeur , Roy d'armes fut créé par Charles l’empereur, Auquel estat , voulant augmenter son renom, L’intitula Grenade, en la cité de Nom. Des hauts princes servit en maints divers réames, Bien exalta les corps desquels Dieu ait les âmes, ës Entre autres chroniqueurs et historiographes Fabriqua maints dictiers et plusieurs épitaphes. Pérégrinant servit aux deux saints lieux , si comme Saint Jacques de Galice et plusieurs fois à Rome; Et premier que venist en son anchienneté, - Circuit la plus-part de toute chrestienté. Sur quoy voyant venir son règne en décadence, L'empereur très-illustre et tout plein de prudence, Ordonna le susdit roy d'armes ordinaire Demourer domestique et son penbionnaire, Par mandement patent , seellé et signé, Pour sa vie durant sur Flandres assigné, Et pour vivre de mieux, joindant à Dieu les palmes ; L’establist et commist son prévost de Bapalmes, Et portier du chasteau au dict lieu scitué, Aux gages anciens par droict institué. (1) Les recherches du blason, seconde partie , de l’usage des armotrèes. Paris , 1673 ,in-12. pp. 145-148. (59 ) Mais parce qu’en Arras conclut soy transporter, D’estat dudit prévost se voulut déporter. Deux femmes épousa, l’une Jehanne Ricquart, Et puis Claice Grarder , ici mise à l’escart. Trois fils et quatre filles acquist de la première, ” Puis après seulement ung fils de la dernière. Si cinquante et six ans régna en mariage Et à octante deux expira son éage, L'an, le mois et le jour icy bas par escript (Voeuillez prier pour l’âme au benoist Jésns-Christ), L’an mil cinq cents quarante et sept, bien seramembre, Au vingt-buitième jour et vray mois de septembre. Le vray Dieu par sa grâce veuille à son âme aydier Qu’elle puist face à face le voir à souhaitier, Comme il en a mestier, en luy estant propiche, Afin que il puist estre éternellement riche. L'un des biographes actuels les plus profonds, M. Weiss, qui, dans le vingt-troisième volume de la Biographie uni- verselle, a écrit la notice de Nicaise Ladam, n’a point tiré parti de cetle curieuse épitaphe. Menestrier, à qui nous la devons, dit que le surnom de Songeur que portail Ladam, en sa jeunesse, provenait des fables généalogiques qu'il avait inventées, en bon roi d'armes qu'il élail. Ges petites imaginations inspirées par la flatterie ou la complaisance, étaient en effet un privilége dé sa profession. Sanderus , dans sa Bibliothèque des manuscrits de la Belgique, 1, 290, cite, comme conservé à Arras, en 1641, dans le cabinet de Jean-François de Cardevacke, seigneur de Simencourt, un manuscrit intitulé : Cronicque en vers et prose de Nicaise Ladam , natif de Béthune en Arthois, et roy d'armes, intitulé Grenade, contenant les choses advenues de son temps, et principa- lement dessous l’empereur Charles-Quint. In-fol. Foppens, qui défigure le nom de l’auteur, désigne proba- (40 ) blement son ouvrage quand il dit avec peu d’exactitude : « Concinnavit versibus gallicis, qui vulgo quadrains nuncupantur, sub hoc titulo : Chronicon ab anno 1488 usque ad annum 1543, de rebus gestis in Belgio, aliisque ad Caroli V imperium spectantibus, MS. » Selon la Zi- bliothèque historique de la France (éd. de Fontelte), t. IF, p. 223, n° 17618 , une chronique de Ladam commençant en 1488 et finissant en 1545 , se trouvait dans la bibliothè- que deSt-Vast d'Arras, et un exemplaire qui s’arrêtait à l'an 1541 était chez le chancelier d’Aguesseau. Enfin, en 1810, M. Dulaure possédait une chronique de Ladam d'environ 600 pages in-folio , contenant la généalogie de la maison d'Autriche, dont l’auteur recule l’origine jusqu’à Phara- mont; viennent ensuite diverses pièces en vers el en prose, des récils de batailles, des négociations, des traités de paix, des lettres, des éloges, des salires contre les Français. Selon toute apparence ce volume n’est qu’un recueil de mélanges et non la chronique de Ladam. Quant à celle-ci, l’exem- plaire de M. Lambin est cette chronique complète. Ainsi qu'il l'a ditlui-même dans le Messager des sciences et des arts de la Belgique (1), il a appartenu à Philippe de Croy, 3e du nom, duc d’Aerschot, prince de Chimay, mort le 15 décembre 1575, après s'être distingué dans les troubles des Pays-Bas , et qui a marqué ce volume de son nom. Il est composé de 708 strophes de quatre vers alexandrins, et chaque page en contient six, toutes écrites sans ponclua- tion. Le premier et le dernier quatrain annoncent positi- vement le commencement et la fin de l’ouvrage. Les voici : 1492 En l’an mil quatre cent et quatre vingts et douze, Non trop pourveu de sens, aussy non trop harouge ; (1) Année 1835 ,21 livr., pp 271-277. Extrait d’un ancien manuscrit, (EE ) Sieyys les cours des prinches comme à vingt et quatre ans, Et en plusieurs provinces escrip , selon le temps. 1528 Dont puis que trie des sont en Arthois et sups somme Gens de guerre n’y font choses qui rompe ung somme, Pour bouter en escrip ailleur je me retire, Priant à Jhésuscrist me faire au vray escripre. Mais cette première rédaction a pu être reprise de plus haut , c’est-à-dire de 1488, et poussée jusqu’en 1545, sui- vaut les indications que j'ai recueillies tout à l'heure. Je vais transcrire quelques vers des stances que M. Lam- biu a omises dans son extrait : 1494 Un gallant plain de mynes et de soubtil enhort Trouva lors à Malines Marguerite d’Yort, Soubz title faux et fin feist au roy Henri guerre, Dont il fust en la fin pendut en Angleterre. 1495 L’an quinze sans vergoigne, en triomphant crédit, Philippes de Bourgongne, seigneur de Bevres dict, Pour l’archiduc, grand erre fust chief ambassadeur, Transmis en Angleterre pour magnifique honneur. 1496 L’archiduc commencha fréquenter ses contrées, Chacun luy annoncha grands dons à ses entrées; Grand chambrelan du prinche Berghes estoit pourlors, Et à chacun province bien gardant ses ressors. 1498 Ce temps en Hongueri fust le roy des Romains, À la gendarmerie labourant de ses mains; Les Hongres en souffrance par leur cas querelleux, Se allyèrent en Franche : c’estoit bien loing pour eux. 1499 Cherge voulut emprendre Monsieur de Ravestain, Pour supz mer chemin prendre en ung païs longtain , Es parties de Grèce asséger Mathelin; Il n’y a point grand liesse souvent en long chemin. La fin fust périlleuse, comme à pluseurs sambla, Car la mer merveilleuse des grands ventz se tourbla, Par un hurt inutille se rompit nave et malz : Là fina Tainteville et Pierre de Damas. 1503 1504 1507 1508 1517 (42) L’an et trois davantaige , pour en Franche estre francq, Le roy meist en hostaige trois prinches de son sang, Monpensier puis Vandosme et Fouetz ( Foix ), tous enfaus, A Valenchiennes, comme fust promis, pour ung temps, L’archiduc par ce point en France se trouva, etc. L’an mil chincq cens et quatre, sans estre extravagant, L’archiduc va esbatre en la ville de Gand; Nassau y fust malade ; à Bruxelles revint, En sa maison, tout rade où morir luy convint. Aussy la mort qui rongne abatti bien marry, Le bastard de Bourgogne dedans Chasteau-Thierry. Nassau gist à Bréda et le bastard gist ens L'église qu’il fonda jadis à Tournehens, Par Charles d'Esguemon qui faict grandes meslées, Fust prinse Thillemont et femmes violées, Mais de tous les desrois, traveil, paine et nuysance, Fy des bons Namurois s’ilz n’en prendent vengeance. Dieu qui les bons inspire et pugnist les malvais, En Cambray , soulz l’Empire , feist traictier une paix. J’accoustray mes bésicles, cuidant le traictier voir, Mais de plusieurs articles je ne poeuls riens savoir. Pour l’estat recoeullir, y estoit audict au, Chièvres, vray chevalier, chief et grand chambrelan, Monsieur du Reux estoit le grand maistre d’hostel, Qui l’état fréquentoit de longtemps : n’en veis tel. + Sennezelles (Senseilles) utile estoit grand escuyer, Et oultre Courteviile le premier someillier ; Desjardins cappitaine de cent archiers de corps : Une garde certaine évite maintz discordz. Bevres, gros personnaige, supz mer grand amiral, Maistre Jhau le Sauvaige chancelier général, Hanart audiencliier et Nicolas Rifflart, Eu estat d’argentier aux finances appart, _” ; ne - (4) Madame Aliéonore conduicte de Madame De Chièvres , pour mémoire, saige de corps et âme, Monsieur de Traisinies pour chevalier d'honneur ; Quand aux dames unyes point n’en suis réciteur. Dessus les ordonnances Nassau d'honneur garny , Et pour chief des finances gouvernoit Montigny ; D'Omont vischancelier et, par la mort de luy, Fust maistre Jhan Caulier , comme appert aujourduy. Après les rimes relatives à la bataille de Pavie, il ÿ a quelques lignes de prose ; d’abord la copie de la lettre de François I à sa mère, où il lui-dit : pour vous advertir comment se porte le ressort de mon infortune , de toutes choses ne m'est demouré que l'honneur et la vie qui est sauve ; passage qui a servi à fabriquer un mot sublime. Ensuite vient la déclaration des morts et des prison- niers. Parmi les premiers on distingue : /a Blanche Rose s0y disant duc de Suffol. Ge nom rappelle la tragédie d’un jeune poète allemand, qui a fait un assez long séjour à Bruxelles et qui songe, dil-on, à s’y fixer. Nous serons, pour ce qui nous concerne, charmé de conquérir un nouveau compatriote en la personne de M. Kuranda: l’au- teur qui a écrit la Rose Elanche n’est pas loin d’être belge. Famille maternelle de Marquerite, duchesse de Parme, gouvernante des Pays-Bas. Marguerite de Parme, née en 1522, était fille de Charles- Quint et de Jeanne Van den Genst, dont le père Jean Van den Genst d'Audenaerde, que l'on qualifie de chevalier, avait pour femme Marie Cocambi, dite Van der Coyen. Nous savons par Strada, qui parle de Marguerite Van Gest, ce qui donna occasion à celte naissance. Jeanne (#4) Van den Genst, épousa ensuite Guillaume Van den Dycke, seigneur de Santvliet et Berendrecht, conseiller et pre- mier maître des comptes en Brabant. Ce mariage se prouve par lettres d'octroi de l'Empereur , en date du 6 août 1540 ; par le livre original de famille de Guillaume Van den Dycke, où l’on voit, selon le recueil manuscrit de Nelis (Bibl. roy., n° 17962), que cette union se célébra le 13 oc- tobre 1525; par le testament du même Van den Dycke, en date du 14 juillet 1572; par acte échevinal du magis- trat de Bruxelles et partage de biens fait le 31 juillet 1595; par des mémoires italiens d'Annibal Schotto, maître d’hô- tel de la duchesse de Parme en 1613 (7 août); par une déclaration en italien de Guilielmo Schotto, en date du *21 avril 1617; par attestation de l’abbesse et des religieuses de l’abbaye de Roosendael où Agnès Van den Dycke, sœur de la duchesse Marguerite, fut religieuse (2 mai 1617); par attestation de la prieure et des religieuses du Val-la- Duchesse, où fut religieuse Gouda Van den Dycke, aussi sœur de la duchesse, et qui, sur ses instances, prit le nom de Marguerile (27 avril 1617); par des vitraux, des épitaphes et sépultures contenant les armoiries de Van den Dycke, Van den Genst, Cocambi, etc.; enfin par le livre armorial de la famille. Guillaume Van den Dycke mourut le 1° sep- tembre 1572, et Jeanne Van den Genst le 15 décembre 1541. Tous deux furent enterrés à N.-D. du Sablon, à Bruxelles. Ils laissèrent les enfants suivants : Jean Van den Dycke , né le fe juillet 1526; Gouda ou Marguerite, née le 15 juillet 1527, religieuse au Val-la-Duchesse; Agnès, religieuse à l'abbaye de Roosendael. Le représentant actuel de cette famille de Van den Dycke, qui babite Bruxelles, m'a montré un couteau d’un travail trés-délicat, et qui provient, dans l’origine, de Marguerite de Parme. Elle nous (45 ) a laissé à tous quelque chose de mieux, le souvenir de son habileté et même de sa douceur, et l’on peut la compter parmi ces femmes éminentes à qui la Belgique doit de la reconnaissance, Marie et Marguerite d'Autriche, l’'Infante Isabelle , Marie-Thérèse, Pseuro-Prwparus. Pendant que j'avais l'honneur d’en- tretenir l'académie d’une édition du faux Pindare, le docte M. F. Ritschl, qui avec M. F.-G. Welcker, publie le Rheï- nisches Museum für Philologie, insérait dans le premier numéro de la nouvelle série de ce recueil, pp. 137—140, une nolice où il compare le texte de M. Weytingh avec celui d'un manuscrit de la Pibliotheca Amploniana à Erfurt, lequel est du XII siècle, et peut être considéré comme un des meilleurs exemplaires de Y'£pitome de l'I- liade , dont M. Ritschl loue la versification, et que Werns- dorf ( Poet. lat. min., IV, 546) attribue à Rufus Festus Avienus , le traducteur d'Aratus el de Denys Periégetes. ARCHÉOLOGIE. Hercule chez OEnée. Explication d’une peinture de vase, par M. Roulez, membre de l'académie. Hercule étant arrivé à Calydon, chez OEnée, roi d'Éto- lie, fut épris des charmes de Déjanire, une des filles de ce prince, laquelle était recherchée aussi par le fleuve Aché- loüs. Son père l'ayant promise à celui des deux prétendants qui, dans un combat singulier , serait demeuré vainqueur de l'autre, le fils d'Alemène l’oblint, après avoir terrassé son ( 46 ) rival (1). Cette lutte d'Hercule avec Acheloüs se trouve re- présentée sur plusieurs monuments de l'art, dont nous n'avous pas à nous occuper ici. Peu de temps après, conti- nue la tradition, le héros thébain quitta l'Étolie, à cause du meurtre d’un jeune garçon, dont il s’élait rendu invo- lontairement coupable, et fut suivi, dans son exil, par sa femme. Parvenus au bord du fleuve Évenus, le centaure Nessus s’offrit à passer Déjanire ; mais ayant tenté de lui faire violence, il fut tué par Hercule. Cette aventure a éga- lement fourni matière à plusieurs représentations de l'art antique. Pour ne pas parler du groupe en marbre du Musée britannique, représentant Nessus portant Déjanire sur son dos, groupe dont l'antiquité n’est pas certaine (2), nous rencontrons le même sujet sur un vase du Musée de Na- ples (3) et sur une coupe de la collection d'Hamillon, où les figures sont accompagnées de l'inscription AAINANIA- NENLDOEË (sic), Dejanira , Nessus (4). Une peinture ar- chaïque, à figures noires, rehaussées de rouge, qui décore le fond d’une autre coupe, trouvée dans un tombeau, à (1) Voy. Sophocl., Trachin. init., Diodor. Sic. , IV, 35 et 36; Apol- lodor, IL, 7, 5, 6; Hygin, 34, 36; Eudoc , p.209 ; Mythographi Vaticani, 1, 58, p. 20; II, 165, p. 131 , éd. Bode; Cf. Heyne , Obss. ad Apollod , p. 189 et 192, (2) Brit. Mus., 11,15; Cf. Welcker, Goetting. gelehrt. Anseig., 1819, S 1930 et ad Philostr. imag., p. 670 , sq. (3) Gerhard und Panofka, Veapels Antike Bildwerke , S 331. Il existè un dessin de ce vase dans un des portefeuilles de Millin, conservés au ca- binet des estampes de la Bibliothèque royale à Paris : Vases des musées . de Naples, n° 654. Nous pensons que c’est le même qu’a publié Dubois- Maisonneuve , Zntroduction à l’étude des vases, pl LXII. (4) D'Hancarville, Antiquités étrusq., grecques et romaines, tirées du ca- binet de M. Hamilton, tom IV, pl. 31; reproduite dans la Galerie mythol. de Millin, CXVIIT, 456. CH) Ténée (1), montre Hercule retenant le centaure de la main gauche, et Jui portant de la droite un coup de massue ; à côlé de ce groupe, Déjanire Lend la main vers son mari. Une peinture de Pompéi (2) offre Déjanire montée sur un bige, el avançant les mains pour prendre le petit Hyllus qu'Hercule porte sur son bras gauche. Le héros s'appuie de la main droite sur sa massue. Devant lui on voit Nessus à demi-couché et étendant les bras. M. Quaranta suppose qu'il implore son pardon d'Hercule pour la trop grande li- berté qu'il s’est permise envers son épouse ; mais l'attitude tranquille de celui-ci nous fait croire plutôt que le cen- laure est occupé à lui proposer de lransporter Déjanire à l'autre rive du fleuve. Nous ne devons pas passer sous si- lence la représentation d’un miroir étrusque qui a été mal interprétée jusqu'ici : Millin (3), qui l’a reproduite d'aprés Lanzi (4), y reconnaît Hercule, emportant Déjanire, laquelle vient de lui être rendue; et son explication a obtenu l’ap- probaiion de feu Otf. Müller (5). Gette composition, fort remarquable, présente une analogie complète avec celle en bas-relief, qui orne un couvercle de miroir provenant de la Grèce, et qui existait autrefois dans le musée Grimani (1) Peinture d’un vase de Ténée (par S. Ross.), Athènes , 1835, in-4o, pag. 5. (2) Publiée dans le Real Museo Borbonico, vol. VI, tav, XXXVI, avec une explication de M. Quaranta. Il faut rapprocher de cette peinture la description d’uu tableau sur le même sujet dans Philostrate le jeune Imayg., ce 16,p. 137, sq., éd. Jacobs. — Pline (ist. nat., XXXV, 11, —… 40) parle d’un tableau célèbre du peintre Artémon , représentant Her- k ee cule et Déjanire , mais sans rien nous apprendre sur sa composition, (3) Galerie mythologique, CXIX, 457. (4) Saggio di Linqua Etruska, tom. IE, tav. VIE, 2. (5) Handbuch der Archæologie, 6 410,6,S, 6356 ( 46 ) à Venise. M. Braun (1), qui a publié un dessin de ce der- nier monument, l’a expliqué par une lulle de Minerve et d'Hercule, ayant trait à leur hymen mystérieux. Nul doute que celle interprétalion , dont nous nous plaisons à recon- naître la justesse, ne doive être appliquée également au miroir élrusque en queslion, et nous avons la persuasion que si M. Braun s’en fût souvenu , il ne nous eût pas laissé le faible mérite de cette reclification. s Nous nous sommes élendu assez longuement sur les compositions relatives à la rencontre d'Hercule et de Nes-, sus, parce qu’il nous importait d'y constater l'absence du roi OEnée. En effet, le fils d'Alcmène s'étant éloigné de la cour de son beau-père, on ne comprendrait pas pourquoi celui-ci serait présent au passage du fleuve Évenus. Il faut en conclure qu’on a eu tort de rapporter à celte aventure quelques peintures de vases ayant, à la vérité, plusieurs points de ressemblance avec les compositions énumérées ci-dessus, mais où figurent en outre OEnée et d’autres per- sonnages. Il est nécessaire, par conséquent , de chercher un autre fait mythologique qui s'adapte mieux à ces pein- tures. Suivant le témoignage d’Apollodore (2), Hercule étant venu à Olène, chez Dexamène, trouva ce prince obligé de donner, malgré lui, sa fille Mnésimaché en mariage au centaure Eurytion. Dexamène ayant imploré le secours de son hôte, celui-ci tua le centaure lorsqu'il se présenta pour enlever sa fiancée. Sur une hydrie à inscriptions , trouvée (1) Tages und des Hercules und der Minerva heilige Hochzeit, von E. Braun. , München , 1839, in-fol., tav. IL, S. 7. (2) I, 5,6, cf. Diodor. Sicul., 1v, 33 ; Hs in , fab, XXXI, Lactantius, ad Statii Thebaid., V, 263, p.226, c. bé Cruc. Hyit rennes Vatican, IL, 162, p. 130, Bode, (49 ) près de Télèse, dans le Samnium, et conservée dans le musée royal de Naples (1) , on voit un centaure ( AE*AMENOS rétrograde) ayant un bras passé autour de la ceinture d’une jeune fille (AAJANEIPA rétrograde), laquelle cher- che à s'échapper par la fuite,etinvoque l’aide des assistants; Hercule, à la poursuite du ravisseur , le saisit d’une main par la tête et lui assène de l’autre un coup de massue, Un vieillard (OINEYS), couvert d’un manteau , et tenant un scepire dans la main gauche, encourage le héros par son geste. On conviendra que, sans la présence des inscriplions, il eût été difficile de trouver un événement plus applicable à ce tableau que celui dont nous venons d'emprunter le récit à À pollodore, et qu’au lieu d'OEnée, de Déjanire et du centaure Dexamèene, nous y eussions reconnu Dexamène, roi d'Olène, Mnésimaché et Eurytion. À notre avis, la tradition figurée sur la peinture et celle qui s’est conservée dans les écrits des anciens, différent essentiellement l’une de l’autre, mais elles ne sont pas sans rapportsentre elles. Nous pensons que la première est une imitation de la se- conde, ou, en d’autres termes, que l'aventure arrivée chez le roi Dexamène, a été transportée par quelque poëte (2) chez OEnée, et peut-être substituée à la lutte d’'Hercule avec Acheloüs, mais que, dans tous les cas, elle est demeu- rée distincte de la rencontre subséquente du fils d'Alcmène avec le centaure Nessus. On peut regarder, en quelque (1) Publié par Millingen, l’eintures antiq. de vases grecs, pl. XXXIHI, XXXIV, et dans le Æeal Musco Borbonico, vol. V, tav. V; reproduit par E Inghirami, Mouumenti Etruschi o di Etrusco Nome, tom. V,P.1, tav. XXVILI, et par Th. Panofka , Recherches sur Les véritables noms des vases grecs, pl. IX, 4; cf, Veagels antike Bildwerke, S. 242, (2) 15e peut que ce soit le poète comique Timoclès dans sa pièce in titulée : Kéyraupos y AcËaueyés. Voy. Athenœus, VI, 9, p.240, D. Tom. vrrr. 4, ( 50 ) sorle, comme des traces de la connexité que nous indi- quons, le nom de Déjanire au lieu de celui de Mnésimaché, attribué par quelques auleurs (1) à la fille de Dexamène, et la circonstance que le centaure qui, tente de ravir la fille d'OEnée, est l’'homonyme du roi d'Olène, et habite à Bura dans le voisinage de cette ville (2). Nous avons jugé les observations qui précédent néces- saires pour arriver à une détermination exacte de la pein- ture inédite, qui est représentée sur la planche lithogra- phiée ci-jointe (3). Nous voyons au centre du tableau le centaure Dexamène fléchissant les genoux el avançant les mains pour asseoir sur son dos Déjanire, qui se retourne ef- frayée vers Hercule; elle est vêtue d’une tunique longue et d’un péplus brodé , qui est relevé sur sa tête en guise de voile; ajustement convenable à une jeune fiancée. Le héros, n'ayant pour tout vêtement qu’une chlamyde jetée sur son épaule gauche, lève sa massue pour en frapper le centaure, À l’autre extrémité de la scène est un homme (1) Hygin, Lactance et le mythograpke du Vatican? il. ce. ; Diodore de Sicile de son côté nomme la princesse Hippolyte. (2) Schol., ad Callimachi hymn in Delum, vs. 102, Bodpx, ro Aoains" @uyre à adty AsËauerès 6 Kéyraupos. Cf. Etymologic. Ma- gnum, voc. Pop et les Observations de Spanheim sur Callimaque, p. 406 — Ilest digne deremarque, que dans les vers précités de Callima- que, Dexamène soit appelé fils d'OEnée (C4#x0). Heyne ( Observait. ad Apollod., p. 150), sans avoir égard à l’autorité des paroles du scoliaste que nous venons de transcrire, rapporte les vers de Callimaque à Dexa- mène, roi d'Olène; ce qui n’est pas iuvraisemblable : mais ensuite il donne pour père à ce Dexamène OEnée, sur la simple garantie d’une glose sur Hesychius voc. Oxrédyc, t. 1, p.724, éd. Alberti. (3) Cette peinture de style archaïque et d’une exécution grossière, orne une amphore provenant de Vulei, Le calque en a été pris lorsqu'elle se trouvait en possession de M. Bassegio , à Rome. (51) barbu, vêtu d’une tunique courte et d’une chlamyde. Ii ges- ticule de la main droite et semble parler vivement à Her- cule. Nous donnerons à ce personnage le nom d'OEnée. Si nous avons préféré placer la scène de notre peinture à Ca- lydon , c’est purement en considération du vase de Naples; car rien nes’oppose à ce que nous la transportions à Oléne, el à ce que nous nommions les personnages , Hercule, Mné- simaché, Eurytion et Dexamène. Nous sommes convaincu que c’est également un de ces deux mythes qui est figuré sur deux vases peints de la collection Durand (1) et sur un troisième du musée royal de Berlin (2) , où l'on a reconnu l'aventure d'Hercule et de Nessus , aux bords de l’Evénus. Le premier de ces vases comprend, comme notre pein- lure, quatre personnages seulement. Le deuxième, outre le groupe central d'Hercule , du centaure et de la jeune fille, montre d’un côté du tableau deux hommes barbus et drapés, et à l’autre extrémité deux éphèbes drapés. On pourrait hasarder pour les premiers les noms d'OEnée et de Mélas ou d’Agrius , frères de ce prince (3), et pour les seconds ceux de Thyreus et de Clymenus ses fils (4). On re-. marque entre les jambes d'Hercule un lièvre, animal aphro- disiaque, qui indique que l'amour est le mobile de l’action que nous avons devant les yeux(5).Sur l’amphore du musée de Berlin, les personnages qui assistent au combat d'Hercule (1) De Witte, Description des antig. du cabinet Durand, pag. 11 et -saiv., nos 320 et 321. (2) Gerhard, Zerlin’s antike Bildwerke, Th. I, S. 199, no 628. (3) Homère s Iliad., XIV, 17.Q. Smyrn. Posthomer, 1, 770 sq. (4) Apollodor, I, 8, 1. (5) Sur cette signification emblématique du lièvre, Voër mon article sur le vase de Térée dans le tom. II des Nouvelles annales publiées par da section française de l'institut archéologique, lequel est sous presse. (52) ei du centaure pour la possession de Déjanire sont au nom: bre de cinq, trois hommes et deux femmes. Nous suppose- rons de nouveau ici que c’est OEnée en compagnie de ses frères ou de ses fils, et ensuite deux sœurs de Déjanire ow bien Althæa sa mère et Gorgé sa sœur (1). Le revers de notre vase offre, à l'extrémité droite du ta- bleau , une femme vêtue d’une tunique longue et d’un pé- plus très-serré, et s'appuyant sur une haste. Elle est placée en face de deux chevaux dont l’un est monté par un jeune “garçon. À l’autre extrémité, une femme ayant les mains cachées sous son péplus, semble s’entretenir avec un homme barbu, enveloppé dans un manteau et tenant en main un long baton. Comme cette composition ne porte aucun caractère d’une scène de la vie commune , et que nous ne connaissons pas de fait mythologique qui puisse l'expli- quer avec quelque vraisemblance, nous sommes obligé de la ranger dans la classe des sujets imdéterminés. M. le directeur, en levant la séance, a fixé l'époque de la prochaine réunion au samedi 7 août. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Mémoires de l'académie royale des sciences de l’insti- tut de France. Tom. XVII. Paris, 1840. 1 vol. in-4e. (1) Antoninus Libern]., IE, p. 6, éd. Koch. Pseudo-Pisander ap. Apol- lodor, 1,8,56, 2. ( 58 ) Mémoires de l'académie royale des sciences morales et politiques de l'institut de France. Tom. IL. Paris, 1841. 1 vol. in-4°. Mémoires. de l’académie royale des sciences morales et politiques de l’ institut de France. Savants étrangers. Tom. L Paris, 1841. 1 vol. in-4°. Mémoires de l'institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres. Tom. XIV, 2° partie. Paris, 1840. 1 vol. in-4°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’aca- démie des sciences de Paris. Tables du tome XI, 2° sem. 1840. — Tom. XII, 1% sem., 1841, n° 10-24. Paris, 16 broch. in-4°. Mémoire sur l’embryogénie des Limaces , par P.-J. Van . Beneden et Ch. Windischmann. Bruxelles, 1841. Broch. in-4°. Histoire des bibliothèques publiques de la Belgique, par P. Namur. Ton. IL. Bibliothèque de Louvain. Bruxel- les, 1841. 1 vol. in-&°. Traité pratique sur les maladies des organes génito- urinaires, par le docteur Civiale. Deuxième partie: Mala- dies du col de la vessie et de la prostate. Paris, 1841. 1 vol. in-8°. Opere dell abate Teodoro Monticelli, segretario perpe- tuo della reale accademia delle scienze de Napoli. Vol. 1. Napoli, 1841. 1 vol. in-4. Goettingische gelehrte Anzeigen unter der Aufsicht der Kœnigl. Gesellschaft der Wissenschaften. Stück 81, 90-91 , 92, 93. 24 may; 10,12, 14 junius 1841. Gœttin- gue , 4 feuilles in-8°. Fortifications de Paris. 1", 2° et 3° notes sur la néces- sité de repousser, ou d’ajourner le projet de loi sur les for- ( 54) ; üficalions de Paris, etc., par M. Jullien de Paris. Paris, 3 broch. in-8. Revue scientifique et industrielle, sous la direction du D: Quesneville. N°5 11, 12, 15-16 et 17. Nov. et déc. 1840 ; Mars-avril et mai 1841. Paris, 4 broch. in-8e, Assemblée générale de la société de la morale chre- tienne. Séance génér. du 26 avril 1841. Paris, broch. in-8°. L’investigateur , journal de l'institut historique. 8° an- née. Tom. [°, 11° série. 80° et 81° livraisons. Mars et avril 1841. Paris, 2 broch. in-8°.- Le Magnétophile. 3° année, 6 juin 1841. Bruxelles, 1 feuille. Institut de France. Annuaire pour 1841. Paris, 1841. 1 vol. in-18. Cours élémentaire de chimie générale inorganique, par P. Louyet, 3° livr. Bruxelles, 1841. Broch.in-8°. Cours d'instruction primaire. L'art épistolaire, par l'abbé Ch. Duvivier. Liége, 1839. 1 vol. in-12. Der Gesellschaft Naturforschender Freunde zu Ber- tin; Magazin für die neuesten Entdeckungen in der ge- sammten Naturkunde. Erster (1807) bis Achten (1814) Jahrgangs. Berlin, 1807-1818. 8 vol. in-4°. Projet de réglement sur la prostitution, par le conseil central de salubrité publique de Bruxelles. Bruxelles, 1838. Broch. in-8°. Manuel d'hygiène populaire, publié par le conseil cen- tral de salubrité publique de Bruxelles. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-18. Résumé des observatious sur la méléorologie, sur le magnétisme, sur les températures de la terre, sur la flo- raison des plantes; etc., faites a l'observatoire royal de ( 59 ) Bruxelles en 1840 ; par A. Quetelet, avec les comparai- sons barométriques faites à Bruxelles et dans le nord de l'Europe, par MM. A. Bravais et Ch. Martins, Bruxelles, chez M. Hayez, 1841. Broch. in-4°. Coup d'œil sur les institutions médicales belges, de- puis les dernières années du XVIIIe siècle, jusqu'à nos jours, suivi de la bibliographie de cette époque, par C. Broeckx. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-&°. Des roches considérées minéralogiquement , par J.-J. d'Omalius d'Halloy. Paris, 1841. 1 vol. in-8e. De la géologie et de ses rapports avec les vérités ré- vélées , par H.-B. Waterkeyn. Louvain , 1841. 1 vol. in-&,. Les tulipes, les jacinthes et les narcisses, ou frag- ments d’une histoire de l'horticulture belge, par Ch. Mor- ren. Broch. in-12. Memoria sobre as minas de Carvao de Pedra do Bra- zil, pelo DJ. Parigot. Rio de Janeiro, 1841. Broch. in-8e, Société dès sciences, des arts et des lettres du Hainaut. Mémoires et publications. Tom. IL. Première livraison. Mons , 1841. Broch. in-&. Compte rendu des travaux de la société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut, pendant l’année acadé- mique 1840-1841, lu en séance publique du 12 avril 1841; par J.-B. Bivort, secrétaire de la société. Mons, broch. in-8e, Analyse critique du RÉSUMÉ DES RAPPORTS SUR LA SITUA- TION ADMINISTRATIVE DES PROVINCES ET DES COMMUNES DE Bercique, pour 1840, PRESENTÉ Au Ror par M. Lreprs, » MINISTRE DE L'INTÉRIEUR , par Ch. de Chénedollé, (Extrait de la Revue Belge, mai 1841.) 1 feuille in-8e. Société d'agriculture et de botanique de Louvain. Sa- lon d'été 1841. 43° exposition publique. Louvain, broch. in-8°. (180 ) Société royale d'agriculture et de botanique à Gand. Salon d'été 1841. 65° exposition publique. Gand, broch. in-8°. | BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1841. — No 8. Séance du 7 août. M. le baron De Slassart, directeur. M. le baron De Reiffenberg, faisant les fonctions de se- crétaire. CORRESPONDANCE. La société cuvierienne de Paris, envoie à l'académie ses diverses publications. M. Falck, envoyé extraordinaire el ministre plénipoten- tiaire de S. M. le roi des Pays-Bas, fait cadeau de plusieurs ouvrages à la bibliothèque de l'académie. M. À. Comarmond, secrétaire général du congrès scien- tifique qui doit s'ouvrir à Lyon, le 1° septembre prochain, invite les membres de la compagnie à assister à ses séances. M. Defooz transmet la suite de ses communications sur la mortalité à Liége. Renvoyé aux mêmes commissaires , MM. Quetelet el Sauveur. To. vu, Lei (58 ) Le département de l'intérieur, sur les informations du ministère des affaires étrangères, annonce à l'académie , que conformément à ses désirs, M. Zizinia, consul à Alexan- drie, s’est occupé, en l'absence de M. Blondeel , de rassem- bler des renseignements sur la population de l'Égypte, et qu'à cet effet il a mis à contribution les personnes instruites du pays les plus capables de le seconder. Le premier rapport envoyé par M. Zizinia lui a été fourni, sur l’ordre du vice-roi, par M. Hubert, employé supérieur du cabinel particulier de S. A. , et chargé depuis cinq ans de la rédaction d’un ouvrage de statistique géné- rale sur l'Égypte. « Tous les documents nécessaires, dit la lettre de M. le ministre de l'intérieur, toutes les archives, pièces et ren- seignements possibles, ont élé mis à la disposition de M. Hubert, et la plus grande confiance doit êlre accordée à ses assertions. C'est, ainsi que l’affirme M. Zizinia, l’éva- luation la plus exacte de toutes celles qui ont été faites jus- qu'aujourd'hui de la population de celte contrée. » Les autres questions indiquées par l'académie, et dont la solution exige des recherches plus spéciales et plus éten- dues , on été soumises, sur la demande de M. Zizinia et par ordre du vice-roi, à M. Lambert, ingénieur français, -employé du gouvernement égyptien, en qualité de direc- teur de l’école polytechnique, de l'observatoire nouvelle- ment établi au Caire et aussi de la société scientifique égyp- tienne, dont la réputalion s'étend tous les jours , grâces aux soins du vice-roi, qui ne néglige rien pour le développe- ment des arts et des sciences en Égypte. » Le mémoire de M. Hubert est renvoyé à des commissaires. M. le directeur nomme MM. Cornelissen rapporteur, Thiry et Marchal. (59) M. De Reïffenberg, au nom de M. Ferdinand Wolf, se- crétaire de la bibliothèque impériale à Vienne, fait hom- mage à l'académie de l'ouvrage allemand de cet auteur, sur les lots, et proteste du désir qu’il éprouve d'entretenir avec la compagnie des relations qui puissent tourner au profit et de la Belgique et de l'Autriche. De son côté M. le docteur Édouard Düller, de Darms- tadt, qui est maintenant à Bruxelles , où il fait des recher- ches assidnes dans les bibliothèques et les archives , offre le premier volume de son supplément à l'histoire de la ré- volution des Pays-Bas, par Schiller. M. De Chénedollé, professeur au collége de Liége, commu- nique à l'académie une lettre qu'il a adressée à M. Berger de Xivry, et dans laquelle il propose plusieurs reslitutions à uneinscriplion en vers latins, du musée d'Aix. L'académie a entendu la lecture de cetle lettre avéc intérêt, et charge le secrétaire d’en remercier l’auteur. M. Barthel, ayant témoigné le désir de céder à l'académie son musée phrénologique, la compagnie exprime le regret que son organisalion ne lui permette pas de l'acquérir. LECTURES ET COMMUNICATIONS. ZOOLOGIE, M. Wesmael, membre de l'académie, donne communi- cation d’un passage d’une lettre de M. le baron Popelaire de Terloo, datée de Bobica (Bolivie), lettre qui annonce l'envoi au musée d'histoire naturelle de Bruxelles de deux caisses renfermant des peaux d'animaux, squelettes, insectes, etc. ( 60 ) « Les deux squelettes de la caisse n° 2 méritent votre altention. Ils appartiennent à deux individus femelles de Rongeurs castoriens dont les caractères n’ont été, je pense, décrits par aucun naturaliste. Ces animaux, qui habitent les bords des eaux douces du Chili, ont les plus grands rap- ports avec les Couia (1): leur tête, leur pelage, leur queue roulée (2), leurs pieds de derrière palmés, et leurs clavi- cules complètes, les en rapprochent autant que leurs ha- bitudes aquatiques; mais ils en diffèrent par la position des tétines, placées sur le dos ,à six centimètres dela colonne vertébrale, et par la présence d’une poche composée inté- rieurement de replis cutanés , qui se trouve située entre la vulve et l’anus, et communique avec la matrice par un ca- nal qui peut se dilater. Dans le rectum, à peu de distance de l'anus, il se trouve aussi une glande dont les canaux excré- teurs versent une malière grasse el jaunâtre comme chez quelques castoriens, sauf cependant qu'elle est absolument inodore. » Ayant désiré vous meltre à même de comparer l’ana- tomie de ces casloriens avec celle dont j'ai fait les dessins, ils avaient été placés dans l'alcool , où la chaleur les a pu- tréfiés, et je n’ai eu alors d'autre moyen que de les réduire en squelettes. Toutes les recherches que j'ai faites depuis, par moi ou par mes domestiques, ont été infruclueuses : je n’ai pu me procurer de nouveaux exemplaires, et j'ai dû me borner à une déclaration du consul de France à Valpa- raiso , qui constate l'existence el les caractères de ces sin- guliers animaux. » (1) Myopotamus Comm. (2) Les Myopotamus n'ayant pas la queue roulée, il y a, sous ce rap- port, inexactitude dans le rapprochement que fait l’auteur de la lettre. { 6E-) 3 M. le baron Popelaire de Terloo ayant eu déjà , à plusieurs reprises, la générosité d'enrichir par de semblables envois le musée de sa ville natale , M. Wesmael propose de lui dé- dier, sous le nom de Mastonotus Popelairi, le mammifère remarquable qu'il a découvert (1). — Î. De Reiffenberg demande à être autorisé à faire à son mémoire sur les relations anciennes de la Belgique et du Portugal, diverses additions qu’il dépose sur le bureau. Celle aulorisation lui est accordée. MÉTÉOROLOGIE. Il est donné lecture de deux lettres sur les étoiles filantes et sur quelques autres phénomènes météorologiques; l’une de M. Herrick de New-Haven, et l’autre de M. Colla de Parme. Le secrétaire, à qui elles sont adressées, en a présenté les extraits suivants : New-Haven (Connecticut), 25 juin 1841. «J'ai eu le plaisir de vous envoyer, il y a un mois ou deux, une copie de mon mémoire intitulé : Contributions to- wards a History of the Star-Showers of former times, qui renferme les indications, plus ou moins satisfaisantes, de trenle-neuf apparitions de pluies météoriques. Comme il est possible que ce mémoire (qui a été imprimé dans le volume 40, n° 2, avril 1841, du Sillimans’ Journal of Science) ne vous soit pas parvenu , je vous donnerai ici un catalogue de ces dates, réduites au calendrier grégorien. (1) Il est bien entendu que M. Wesmael laisse à M, le baron Popelaire de Terloo toute la responsabilité de l'exactitude des faits contenus dans sa lettre. Ne pourrait-il pas se faire aussi que la position si singulière des tétines ne constituât qu’une anomalie individuelle * (6) 1 AvantJ.C. 1768 21 Êre chr. . 1061 2 —— . 686 22 — . 1090 8 Ërechr.. 7 2341 . 1094 4 — . 632 24 — . 1095 avril 10. DU 558 25 — . 1096 avril 10. 6 — 585 sept. 6? 26 — . 1106 févr. 19, RER LE . 1122 avril 14. 8 — 744 ou 747. 23 — . 1199 oct. 9 — 750 29 — . 1202 oct, 26. 40 — 764? mars. 30 — . 1243 août 2. 11- — 765 janv. 8. 31 — . 1366 oct. 30. TUE 829 CE . 1398. 13 — . 855 oct. 21. 33 — . 1399 oct.” 14 — 899 nov. 18. 34 — . 1635, 1636. 15 — . 901 nov. 30. 35 — . . 1743 oct. 15. 16 — 902 oct. 30. 36 — . 1799 noy. 12. 17 — 912 ou 913. 37 — . 1803 avril 20. 18 — 931 ou 934 oct. 19. | 38 — . 1832 nov. 13. 19 : — 935 oct.? 39 — . 1833 nov. 13.. 20 — Juillet ou août, » Une notice, publiée par M. Chasles dans /’Znstitut, pré- senle un cataloguesemblable,et je suis extrèmementcurieux de voir ce mémoire, On ne peut pas raisonnablement dou- ter que beaucoup de pluies météoriques plus anciennes restent à découvrir dans d'anciennes histoires ou chroni- ques ; mais les habitants de l’ancien monde sont dans des conditions beaucoup plus favorables pour les mettre au jour que ceux de notre continent. » Je regrette de n'avoir à vous envoyer qu'un rapport aussi court que celui qui va suivre, sur les éloiles filantes ob- servées depuis le mois d’août dernier, La pluie météorique du 13 novembre semble s'être éteinte, Quoique le lemps ait ( 65 ) été ici, l’année dernière à celte époque, généralement défa- vorable , il était cependant assez clair pour nous permet- tre de conclure que les étoiles filantes n'ont pas été abon- dantes et qu’elles n’ont pas dépassé la moyenne. La même chose a eu lieu pour l'époque du 5-7 décembre dernier. I serait intéressant de rechercher si ces deux apparilions n'ont pas quelque rapport inconnu entre elles. Les étoiles filantes n’ont pas été ici plus nombreuses que de coutume dans la matinée du 2 janvier dernier. Dans la soirée du 19 avril dernier, trois d’entre nous ont observé, dans le quarlier sud-ouest du ciel seulement (car nous observions simullanément avec des amis à Philadelphie), et ont vu, en une heure, entre 11 et 12 h. du soir, treize étoiles filantes. Le 20, à 0 h. 30 m. du matin, nous commençâmes des observations générales dans toute l’élendue du ciel ; mais, vers 1 heure, le ciel devint si nuageux qu'il fut inutile de veiller plus longtemps. Pendant ces 30 minutes, nous ne vimes que sept météores. D'après ces observalions par- tielles , il semble très-probable qu'il n'y avait ici, celte an- née, aucun retour de l'apparition météorique du 20 avril 1803.— Quant à l’époque du 17 juin, nous n'avons rien d’extraordinaire à signaler. J'espère que l’averse méléorique du mois d'août ne nous fera pas défaut celle année ; et si le résultat est favorable, je m'empresserai de vous en in- former. J'ai lu dans l’un des numéros de l'Institut une lettre de New-York qui signalait une bande lumineuse ex- traordinaire allant de l'Est à l'Ouest en passant par le zénith, observée le 29 mai 1840, à 9 h. du soir.—On cherchait à éta- blir si ce phénomène pouvait être considéré comme étant dû à la lumière zodiacale ou à un arc en-ciel lunaire : très-cer- tainement il n’appartenail à aucun d'eux. Il n'y avait en ce moment ni lune, ni pluie. Ce phénomène était simplement ( 64 ) l’une des formes que prend l'aurore boréale : une zone étroite ou bande, s'étendant à peu près de l'horizon Est à l'horizon Ouest, passant par le zénith, avançant vers le Sud et s’effaçant graduellement en une demi-heure environ. Cette belle bande lumineuse a élé vue aux États-Unis dans une étendue de 600 à 800 milles (Est et Ouest). Une rela- tion de ce phénomène a été publiée dans le Sillimans’ Journal of Science , pour juillet 1840. » Les aurores boréales sont devenues beaucoup moins belles qu'elles ne l’étaient il y a 4 ou 5 ans, mais nous les voyons toujours accidentellement. La liste suivante donne les soirées pendant lesquelles on en a observé, depuis le 1% janvier 1841, en omellant plusieurs cas douteux. Dans la dernière saison, le nombre de jours couverts m'a paru extraordinairement grand. 1841. Janvier 25. Février 7, 8, 18, 22. Mars 11, 19, 21,23, 24. Avril 11,16, 18, 19. . Mai 8. Juin 17. » J'ai vu une citation au sujet des météores, dans un li- vreintitulé The present state of Peru(4°, London, 1805), pag. 391. Je n’ai pas encore eu l’occasion de consulter cet ouvrage, el comme la cilation était très-imparfaile, j'ignore s’il mérite d’être consulté. » Dans la Bibliotheque Universelle (Genève) , tom. 51, 1832, p. 197,se trouve un extrait d’un journal de Bruxelles concernant la pluie météorique du 13 novembre 1832, qui dit: « Il en est qui ont prétendu se rappeler que les mêmes signes avaient précédé de quelques jours la bataille de ( 65 ) Waterloo. » Juin 18, 1815. Pourriez-vous trouver l’auto- rilé qui a avancé ceci? (1). » J'ai été surpris de voir avancer que le D' Maskeïyÿne a le premier proposé des observations simultanées d'étoiles filantes pour déterminer les différences de longitude. La première idée précise sur ce sujet se trouve probablement dans les Philosophical transactions of the Royal Society of London , n° 400, p. 351 (Abrégé, vol. 7, p. 207), vers le milieu du dernier siécle. George Lynn y propose clairement ce mode de détermination de la longitude géographique des lieux. Benzenberg, si je ne me trompe, cile ce mémoire dans son premier ouvrage sur les éloiles filantes. » Dans la Pibliotheca Britannica de Watt, se trouve le titre d’un traité de James Gaffarel, né en Provence, vers 1601, mort en 1681 : « De Stellis Cadentibus opinio nova. » Il serait intéressant d'examiner ce trailé, parce qu’il pourrail contenir des renseignements sur les averses d'étoiles filantes. » Étoiles filantes , halo , phénomènes divers, observés a Parme, par M. Colla. « Je viens de lire dans l’Znstitut, du 18 mai dernier, que M. Bravais, l’un des savants qui faisaient partie de l'ex- pédition scientifique du Nord, vous a annoncé que l'averse des étoiles filantes de la nuit du 7 au 8 décembre 1858, dont vous donnez lant de détails dans votre Correspondance mathématique, a été remarquée de même par eux à Bosse- kop. Il conclut, en vous annonçant que le phénomène à été vu à la fois à New-Haven , en Chine , en Angleterre, au (1) Je ne connais absolument rien à ce sujet. A. Q. ( 66 ) Cap-Nord et en France à Toulon, c’est-à-dire à peu près dans tout l'hémisphère nord, ce qui donne une grande élendue à la nuée.….. Si par hasard vous vouliez encore parler de ce phénomène, je vous prierais de signaler qu’à Parme, j'ai observé dans la même nuit une apparition ex- traordinaire d'étoiles filantes; dans un intervalle de trois heures, j'ai compté cent quatorze de ces météores ;, comme vous pouvez le vérifier dans mon Ænnuaïre astronomique de 1840 ; ce phénomène se trouve cité à la page 91. » M. Capocci, directeur de l'observatoire de Naples, m'a écrit le 11 mai dernier, pour m'inviter à faire attention aux époques qu'il a indiquées comme périodiques pour les aérolithes et pour les étoiles filantes, savoir, le 17 et le 28 juillet prochain (1). Les époques d'août de cette an- née, ne seront pas défavorables pour les observalions des étoiles filantes, car la lune se trouvera à son dernier quartier. » Depuis ma dernière lettre j'ai noté plusieurs phéno- mènes, dont voici les principaux : » Dans la matinée du 15 mai dernier, on vit pendant plusieurs heures le soleil entouré par un halo circulaire d'environ 50 degrés de diamètre, embelli extérieurement, à peu dedistance, par un second haloelliptique, ayant le grand axe dans le sens de l'équateur et le petit axe dans celui du méridien, et dans cet endroit il se lait faiblement au balo principal. La largenr de la partie lumineuse des deux ha- los était presque égale à celle du disque du soleil, et les couleurs étaient disposées dans le même sens, savoir le rouge en dedans, le jaune au milieu et le bleu verdâtre en dehors, avec la seule différence que dans le halo ellipti- que les teintes étaient moins déterminées. {1) A Bruxelles, le ciel a été couvert dans les soirées du 17 et du 28. Fe L ET Ps Ê 45) , sut à? ul ' L j Ë se £. 2" hs ; ÿ , LA “ "LU . 7 ‘ | \ } FA : , ‘ e “! d s " .! LR 7 .? red PLU ANUS + À de US di k 1408 Bull. de l'acad. 4 Tom.V111,2*part. pag. 67.0 O v L. Zenith. D. Halos egalement colorés : Le rouge E. Zse. er dedens :le jaune au milieu ec Le O. Ouest. bleu verdätre au dehors. N. Word. æ. Anneau blanchâtre. D? ( 67 ) » À 11 heures et demie le phénomène s'embellit encore d'une bande annulaire blanchâtre, parallèle à l'horizon, ayant la largeur et l'épaisseur du halo principal, envelop- pant le soleil avec la partie inférieure, dans le sens de l'é- quateur, et ornant , avec la partie supérieure, l'espace au . nord du zénith avec une vivacité lelle, qu'elle fixa l'atten- tion générale. Ce cercle lumineux ne demeura visible que quelques minutes, tandis que les autres furent visibles d'une manière distincte jusqu'à 1 heure après midi. La figure ci-jointe représente le phénomène complet tel qu'il était à 11 heures et demie, Les instruments météorologi- ques n'ont rien présenté d’extraordinaire. » Les deux jours suivants, le 16 et le 17, des halos so- laires ordinaires ont été observés. » Dans la soirée du 21 et pendant la journée du 22, perlurbalions magnétiques (1). » Le 24 du même mois, à 8 heures 20" du soir, un mé- téore lumineux en forme de globe enflammé, d'une grosseur apparente , égale à celle de Jupiter, éclaira pendant quel- ques secondes le firmament entre la constellation du Cor- beau et la planète Mars. Son mouvement élait lent et le sens précis de sa trajectoire du N.-O. vers le S.-E. » Pendant la premiére quinzaine du mois de juin, qui vient de s’écouler , nous avons eu plusieurs orages très-violents, accompagnés de coups de foudre et d'averses considérables, et nous avons éprouvé jusqu'au 15, un abaissement de température très-sensible. Le baromètre de même a été fort bas, et l'aiguille magnétique a donné quelquefois des signes d’affolement, particulièrement dans les journées des 7, 8 et 15. Depuis quelques jours la température s’est beau- (1) Des perturbations ont aussi été observées à Bruxelles. ( 66 ) coup élevée; le maximum indiqué par le thermomètre Réaumur a été le 23 de + 24°,5; le 24 de + 250,0 ; le 25 de + 230,0; le 26 de + 25°,5 et le 27 et 28 de + 26°,6. * » Le 23, après le coucher du soleil, j'ai vu la planète Mercure à l’œil nu entre les étoiles de la constellation des Gémeaux, vers l'ONO. Elle avait l'apparence d’une étoile de seconde grandeur et était très-scintillante, » Dans la nuit du 28 au 29 juin, un orage épouvantable a éclaté sur notre ville et les environs. Le tonnerre et les éclairs ont continué sans interruption pendant deux heures au moins, el la lumière des éclairs était tellement éblouis- sante que l'atmosphère paraissait tout en feu. Outre la clarté électrique sur des parties métalliques saillantes du palais de l’université, j'ai vu même,avec grand étonnement, une colonne de feu en forme serpentine et à étincelles, tomber dans une rue à peu de distance de l'observatoire. À minuit , au milieu des éclairs, on voyait un arc-en-ciel lunaire complet, qui demeura visible jusqu'a 12 heures 20", L'eau tombée a été peu considérable à Parme, car l'u- domètre n’a donné que 11"",80. Après le 7 septembre 1819, nous n'avons rien vu de plus épouvantable, » MATHÉMATIQUES. Note de M. Plana, correspondant de l'académie , sur un passage de la M£GANIQUE ANALYTIQUE de Lagrange, et sur la pag. 124 du tom. III (nouv. série) de la Corres- PONDANCE MATHÉMATIQUE ET PHYSIQUE de M. Quetelet. Lagrange a démontré , dans sa Mécanique analytique (voy. p. 355 de la première édition, ou la p. 217 du second ( 69 ) vol. de la seconde édition), que la quantilé À doit êlre nécessairement égale à l'unité positive: el par sa démon- stration on voit bien qu'il est impossible d'attribuer à celle quantilé une valeur égale à l'unité négative, Par sa nature, l'expression de À est une fonction des trois angles 8, Y, 9 qui déterminent la posilion des nouveaux axes à l'égard des premiers. Or, en remplaçant a’, b',e', et c par les fonctions de ces angles qui sont écrites dans la page 64 du second volume de la Mécanique de Poisson , on trouve a” (b'e" _S b''c') + b'''(a"c— ac") Fe c'’’(a'b" — ab’) a — — — sin.#sin.o(— sin. 6sin.v)— sin. cos.» (— sin.écos.s) + cos. #(cos. 4) —sin."4(sin.?p + cos.”g) + cos.°s = sin.*9 + cos.°0=— + Î. De sorte qu'il n’y a rien dans ce résultat qui soil sus- ceptible d'ambiguité. En changeant dans ces formules ex- plicites l'angle 4 en 180° +, les trois quantités a’, b', c’, prennent un signe contraire; mais les quantités «”, b"”, prennent en même temps un signe contraire ; Ce qui réla- blit les signes primilifs dans les six termes qui composent l'expression de A. Au reste, on peut démontrer que la quantité À doit être égale à l'unité positive, par une considération fort diffé- rente de celle de Lagrange. La double intégrale // =? étant étendue à toutes les Z valeurs posilives el négatives de æ,y, z, qui satisfont à l'é- quation æ? + y? + z°— 1 doit être égale à la surface totale de la sphère dont le rayon est l'unité, c'est-à-dire à 4. Or, en faisant, conformément à la théorie de la transfor- malion des coordonnées, = ax + by +c'z; y—=a"x + by + "3"; Pa =a""x Me Dé LEE CSS on à A +y+s=2" +y" +23 =l, en vertu des six équations de condition entre les neuf coefficients. En différentiant x et y par rapport à x'et y on oblient; LA ! dz ! L La dz 4 ! | on— (e + c Tr dx'+ | b'+c sp dy —Pdx’ +- Qdy'; ’ æ =" dz dy Fe C2 dx’ + (ue =) dj = P'dx' ET Q'dy'; #1 y en observant que z’ est une fonction de +’ et y’ délermi- née par l'équation x"? + y? + 2*— 1. De là on lire PU / dz | PQ'— P'Q _ (a'b''—b'a") art {a'c'—a"c') Fi 4 (B'e'— be} y dx’ 1 RE [(ab"—b'a')s"+(a"'e"—a'c")y"+(b'e"—b'e')x']; puisque dz' 5 dz’ e y RE nr a al Actuellement, j'observe que d’après les six équations de condition entre les coefficients a’, b', c’, etc., on a par réciprocilé : a'—a'x+a"y+ 02; y —=b'x+b'y+ D; ca + cy+ cz. En résolvant ces équations par rapport à æ, y, 2, par la règle de Cramer, comme s’il n’y avait aucune équation (71) de condition, entre les coefficients, on trouve que le dé- nominateur commun est égal à A. En écrivant seulement la valeur de z, on a l'équation A3 —={[(a'b"— b'a)z + (ac — a'c")y + (b'e'— — b''e")x]; ce qui donne A.z PQ'— P'Q ==". Donc, conformément à la formule connue d'Euler (voy. tom. II du Cal. diff. et int. fe se FIGE p. 205), il faut remplacer l'élément primitif © Z par AS NI (ile dy . / EL De sorte que l’on a l'équation 1) dady s ff et sous la condition expresse que, dans le second membre, la double intégrale soit étendue à toutes les valeurs posi- lives el négatives de z', y, z', qui satisfont à l'équation ty ur z = 1, Cette condition donne MET= nr, el par conséquent 4kn= A, 4m; c'est-à-dire À = + 1. Cette démonstration æ sur celle de Lagrange, l'avantage d’être applicable avec une égale facilité à la transformation des intégrales tri- ples, quadruples, ele., qui s'opèrent par des fontions linéaires entre les variables primitives et les variables secondaires. Ÿ LA { F9 \4# ) BOTANIQUE. Sur quelques champignons du Mexique, par J. Kickx, professeur à l'université de Gand et membre de l’Aca- démie. Quoique le Mexique ait été exploré dans ces derniers temps par un grand nombre de botanisles, parmi lesquels les Karwinski, les Hegewisch, Schiede, Mublenpfordt, Hartweg et Graham tiennent surlout un rang distingué, il n’en est pas moins vrai que la végétation cryptogamique de l’ancien empire des Montezuma nous est encore en grande partie inconnue. J'en exceple cependant la belle famille des fougères dont les formes légères et élégantes ont toujours caplivé davantage l'attention des voyageurs- naturalistes que celles des cryptogames inférieures. Nous devons donc savoir gré à M. Galeolti, lui que l'é- tude de la géognosie altirait sur ces rivages lointains, du soin qu'il a mis à recueillir autant que possible ces hum- bles productions organiques , que le vulgaire dédaigne et que jamais le philosophe ne contemple sans se dire avec Pline : Zn his tam parvis atque tam nullis, quæ ratio, quanta vis, quam inextricabilis perfectio! Parmi les agames que notre collègue nous a communiqués avec une générosilé peu commune pour laquelle nous le prions de recevoir l'expression publique de notre gratitude, se trouvent quelques Ækymeno-et Pyrenomyces, non ou mal décrits, qu'il nous a permis de faire connaitre. C’est d’eux, ainsi que d’un autre champignon, angiogastre , et originaire des mêmes contrées, qu'il s'agira dans celte notice. La végétation mycétoïde du Mexique, comme en général toule sa végélalion agame, se compose du resle, si nous en (73) jugeons par la collection que nous avons sous Îles yeux, de trois catégories de végétaux. Les uns sont identiques, soit avec des espèces européennes ou boréali-américaines, soit avec celles des Indes occidentales; les autres sont con- génères des premiers, mais spécifiquement distincts; enfin la troisième catégorie, peu nombreuse, est formée d’es- pèces appartenant à des genres que l’on croit propres au Mexique. + HYMÉNOMYCES. 1. Lenzires verrucosa , nov. spec. (tab. I. Icon. 1-2.) L. pileo tenaci, velutino, obsolele zonato, ferrugineo- ochraceo, verrucoso ; lamellis tenuibus, ramoso-furcatis simplicibusque , cinereis : acte ligneo-pallidis, oblusis, integris vel crenatis. Subéreux , élastique, variant en forme selon l’âge ; jeune obliquement arrondi, s’élargissant ensuite en une sorte d'éventail , devenant plus tard semi-circulaire puis réni- forme. La surface supérieure, d’un aspect terne, est d’abord jaune d'argile avec une teinte roussâtre; elle prend bien- tôL une couleur ferrugineuse-ocracée , el se montre alors comme zonée par ses stries d’accroissement. Cette surface est toujours veloutée au toucher et couverte de verrues proéminentes, amoncelées vers le centre, plus rares vers les bords, qui sont minces, aigus et légèrement sinueux. L'Hymenium est couleur de liége."Lamelles larges, flas- ques, poreuses-anastomosées dans la jeunesse, libres par la suite, celles du milieu souvent simples, celles de la cir- conférence fourchues ou dichotomes. Leur bord est obtus, entier ou inégalement crénelé. Cette espèce, qui appartient au groupe des Coriaces de Tom. vur. 6. Er4 ) Fries (1), n’a d'affinités qu'avec les Zenzites striata et tricolor, entre lesquels elle paraît intermédiaire. Tout le champignon répand une légère odeur de goudron, qui ne peut provenir, comme nous l’avions d'abord cru, du navire qui le transporta en Europe, puisque le reste de la collec- tion n’en participe aucunement. Il y succède, quand on incise la chair, une odeur aromalique bien prononcée, te- nant à la fois du girofle et de la muscade. Longueur (du point d’inserlion au côté opposé) 8 centimètres, largeur 15; épaisseur de la base 2 cent., du bord 3 mill. Sur les vieux chênes, rarement sur le Liguidambar sty- raciflua, dans les bois humides près de Xalapa, à 4500 pieds au-dessus du niveau de l'océan. Mai 1838. (Galeotti). 9, Traweres Fignosa Fr. Bozerus rierosus Hook., ep. Kunth Synops. plantar.æquinox. Orbis nov. 1, pag. 10, n. 5. T- pileo suberoso, tenui, subundulato, zonato, nigro-fusco ; fibris crebris ramosis hispido ; margine fimbriato ; poris minutis, inæqualibus, obliquis, rotundis, denticulatis, ferrugineo-fuscis. ( Descr. Friesii mutata.). Dimidié-flabelliforme, échancré à la base, légérement ondulé, frangé sur ses bords, mince, d’un brun noirâtre qui devient noir par l’âge, marqué de zones fibreuses dont les fibres piliformes sont plus ou moins allongées, ramifiées et dressées. Sa chair a la couleur de l’amadou. Son Aymenium est ferrugineux-brunâtre, à pores intérieurement cendrés, très-petits, arrondis , obliques, inégaux, denticulés quand on les examine à une forte loupe, ce qui les fait quelque- fois apparaître granuleux. Ils varient en longueur; les plus (1) Epicrisis Systeniatis anycologicr, 1, pag. 106. (75) longs ont 2 mill. et forment en général la moitié de l’é- paisseur du champignon, qui a 7 centimètres de diamètre longitudinal sur une largeur de 10. Inodore. À l'instar de Hooker, dont il a répété dans son £picrisis la phrase descriptive, Fries attribue à ce Trametes des pores anguleux que la plus minutieuse inspection ne nous y à point fait reconnaître. Ce caractère ne peut donc plus être compilé parmi ceux qui diflérencient notre espèce d'avec le Trametes hydnoides. Sur les chènes et les liquidambars à Songuantla près de Xalapa (Galeotti). 3. Posvrorts érnivus Fr., Æpicr. Syst. mycol, 1, pag. 455, n- 11. P. pileo carnoso-lento, gilvo, velutino, azono, rerrucoso ; margine patente ; poris exiquis, planis, nudis, integer- rimis, gilvo-ferrugineis. (Descr. Friesii mutata). Telle que nous l'avons modifiée, la phrase de Fries dé- peint très-exactement les cinq ou six exemplaires que nous avons à décrire. Leur couleur est le jaune d’ocre pale; leur bord, quoique mince, est plutôt obtus qu'aigu. Ils sont tous verruqueux el ont jusqu'a 10 centimètres de largeur sur une longueur de 8. Aussi ne sont-ils guère plus petits que le Polyporus ribis, comme le disait l’auteur dans son Elenchus, X, pag. 104. Ce qui nous à surloul engagé à changer la diagnose que nous a donnée pour celte espèce le célèbre mycologue de Lund, c’est que la description de l'Epicrisis contraste sin- guliérement avec celle de l'Elenchus. Ne serait-il pas per- mis d'en conclure que le Polyporus gilvus Fr. Ep. et le Polyporus liquidambaris de Schweiniz sont deux espèces différentes, que l'on a mal à propos réunies jusqu'à ce (76) jour? Plongés dans une solution alcoolique de deuto- chlorure de mercure, nos échantillons ont pris une teinte rougeàtre et se sont couverts de laches rubigineuses qui leur donnent un aspect bien dissemblable de celui qu'ils avaient avant leur immersion. Sur les gros chênes vivants ou pourris près de l’Hacienda del Mirador, à 22 lieues de Vera-Cruz et de Xalapa (Galeotli). ++ PYRENOMYCES. 4. Hypoxyzon (Xylaria)rasacinun , nov. spec. (tab. IL. Icon. 1.) H. Suberosum , clavato-cylindricum, subcompressum , corrugatum , simplex, tabacinum ; stipite nigrescente, sulcato-plicato ; peritheciis immersis, globosis; ostiolis prominulis, punctiformibus. Strome subéreux, allongé, cylindrique ou légèrement renflé en massue, quelquefois un peu comprimé, ridé et comme bosselé, ayant à l'extérieur la couleur du tabac rapé, intérieurement blanc et creusé d’un bout à l’autre d’une large cavité axile. Slipe solide, lisse, sillonné-plissé, noirâtre, plus ou moins courbé ou dressé, formant le quart environ de l'individu. Périthèces périphériques, immergés, noirs, Charbonneux, de la grosseur d’une graine de pavot, à ostioles à peine proéminents et punctiformes. Ascidies ou thèques allongées, plutôt linéaires que claviformes, entourées de paraphyses très-minces, filiformes et subu- lées. Sporidies au nombre de huit, elliptiques, non cym- bæformes, obtuses aux deux extrémités, opaques, unisériées. Mes plus grands échantillons ont de 14 à 15 et les plus petits de 6 à 7 centimètres de longueur. N'a de rapports qu'avec les Æypoxylum gomphus Fr. (77) et Hypoxylum yuianense Montag. (1). Encore ne s'agit-il que de rapports généraux, tels qu’il en doit toujours exister entre des congénères. Une simple comparaison de la des- cription qui précède avec celle des deux espèces citées, suffira donc pour prouver, sans qu'il soit nécessaire d’en- trer à cet égard dans plus de détails, que notre Zypoxylum est nettement caractérisé. Le disque orbiculaire au centre duquel se montre l’ostiole dans l'espèce de M. Montagne, manque dans celle-ci. Croit attaché aux chênes à moitié pourris, à des lianes, à différentes térébenthinacées , au Laurus persea et même quelquefois à terre sur le détritus du bois, à l'Hacienda del Mirador, à 3000 pieds d’élévation au-dessus de la mer. Août. (Galeotti). 5. Hyroxyzum(Poronia) cazeorTtanux, nov. spec. (tab. IT, Icon 2.) H. carnosum, orbiculare, applanatum, sessile, margine convexo e stromate formato cinctum, extus nigro-fus- cum , intus badium ; peritheciis in disco periphericis, ovatis ; ostiolis minutis, vix prominulis. Cette singulière Hypoxylée, sessile, aplatie, plus ou moins orbiculaire, d’un brun noirâtre à l'extérieur, à chair brune, mesure environ 17 mill. de diamètre sur une épais- seur de 4 à 5. Elle vient se grouper très-naturellement à côté des Hypoxylum Schweinizii et Hypoxylum rigens Fr. (sub Sphæria). Sa surface inférieure est convexe, de manière que, sans être slipité, le champignon fixé par le centre conserve cependant les bords libres. Le disque, obtusement marginé par un large rebord du strome, plane, (1) Annales des Sciences Naturelles, juin 1840, pag. 343. (78) un peu bosselé, offre une multitude de petits points noirs à peine proéminents, qui sont les orifices des périthéces. Ceux-ci ont une forme complétement ovale, une couleur noire. Sporidies oblongues, un peu courbées, aculiuscules. Je n’y ai vu ni thèques ni paraphyses. Sur les chènes abaltus presque pourris et sur plusieurs légumineuses arborescentes, dans les lieux humides près de l’Hacienda del Mirador, en août (Galeotti). . TT ANGIOGASTRES. 6. Cratnus surcoLosus, nov. spec. (tab. II. Icon. 3. 4. 5.) C. infundibuliformis , extus squamuloso-stuposus , griseo= rufescens, subiculo maximo, pulvinato, concolori; intus nigricans , levis. Péridium en cône renversé, radicifère, étoupeux, d’un gris d’abord blanchâtre et luisant, puis roussâtre, élevé sur un subicule de même couleur, tomenteux , qui devient successivement hémisphérique et pulviné. L'intérieur en est lisse et noirâtre. Epiphragme blanc se déjetant après sa déhiscence sur les bords du péridium, qui en prennent quelquefois un aspect argenté. Sporanges de 7 à 12 plus ou moins arrondis, lenticulaires, trés-lisses, bleu-noirätres dans leur jeunesse, puis noirs. Leur enveloppe ou carpo- derme se compose de deux membranes cellulaires super- posées, dont la seconde est tapissée sur sa face interne d’une couche de vaisseaux fibreux à parois épaisses. La cavité centrale en est occupée par une matière blanchâtre qui paraît avoir élé liquide (1) et dans laquelle sont épar- (1) Cette matière ne devrail-elle pas son origine à la mucosité qui remplit le péridium avant sa déhiscence? (79) pillés des spores gros et globuleux. Chaque sporange porte sur l’un de ses côtés un ombilic qui sert de point d'attache à un long et mince filet, susceptible de s’allonger par la traction puis de se raccourcir, et dont l’autre extrémité va s'insérer sur la paroi du péridium. Le docteur Paullet, dans son savant mais bizarre Traité des Champignons, avait avancé que les sporanges des Cyathus, parvenus à leur maturité, sont lancés élastique- ment hors de la cupule, et cetle assertion souvent révoquée en doute n’a cependant jamais été, que je sache, ni réfutée ni confirmée depuis lors par des observations directes ; à tel point qu’on peut encore se demander aujourd’hui comment s’accomplit la dissémination dans ce genre. Bien que nous n’ayons pu réussir, malgré le soin que nous y avons mis, à prendre la nature sur le fait, tout concourt cependant, nous semble-t-il, à rendre cette éruption très- probable. On doit même supposer avec assez de vraisem- blance qu’elle a lieu de nuit. Du moins avons-nous toujours trouvé disséminés autour de la cupule les sporanges que nous y avions vus, sans qu'il fût possible d'attribuer leur dispersion soit à la pluie, comme le croyait Nees (1), soit à une cause quelconque étrangère à la plante. Les Nidulaires ne sont-elles pas d’ailleurs voisines des Carpoboles, où le phénomène de la projection du globule reproducteur a été à diverses reprises dûment constaté? Les tentatives inslituées dès l’époque de Camerarius (2), dans le but de faire lever ces sporanges, sont connues : on (1) « Der regen wäscht die Peridien des Cyathus aus, und sie liege» zerstreut auf der oberfläche der erde. » (bAS SYSTEM DER PILZE UND SCHWAMME. Wurzburg , 1817, pag. 141.) (2) Voyez R. J. Camerarius : De fungo calyciforma seminifero, 1688, ( 80 ) sait qu’elles ont été répétées plus tard par Weis, Necker, Hoffmann, etc., et toujours, assure Persoon (1), sans avoir été couronnées de succès. Je fus donc bien agréablement surpris de voir quelques-unes des lentilles sporophores que la plante mère avait produites et qu’elle avait disséminées à la surface du sol, donner des signes de végétation. Je les laissai abandonnées à elles-mêmes, et aidé de M. J. Donke- laer fils, je suivis attentivement leur évolution progressive. Ce que l’on observe en premier lieu, c’est l’aplatisse- ment du sporange. Bientôt il devient concave et disparaît sous une sorte de carcithe (rhizopodium Ehrenb., rhizo- thallus et hypothallus Alior.) qui a tout l'aspect d’une Mucedinée , eten qui il finit par se résoudre entiérement. Deux ou trois jours après, l’on voit poindre du milieu de la masse carcitheuse un corps de la grosseur d’une petite tête d’épiugle. Ce corps grandit et se présente vers le quatrième jour tel qu'il est représenté pl. IT, fig. 3. Il n'existe plus alors aucune trace de carcithe. Le péridium a déjà deux millimé- tres de hauteur ; il est comme stipilé. Son sommet, terminé en pointe, sera plus tard conique puis convexe. Les premiers rudiments du subicule s’y montrent sous forme de rayons plurisériés, courbés en arc vers le sol et partant à la fois de la base du péridium et du stipe. Ce stipe, sorte de colu- melle, devient floconneux à mesure que les rayons primi- tifs se ramifient, se multiplient et se recouvrent du duvet tomenteux qui constituera enfin le subicule de la plante adulte. Le développement extraordinaire de cet organe est certes bien digne de remarque, puisque les angiocarpes, à l'exception des seuls genres Myriococcum et Thelebolus, (1) Traité sur Æs Champignons comestibles , pag. 110 et 111. | 8,3 ALLO)! PDIY ) 22 nng D ii » 0? Id Bull:del Acad :tor:VNI, 2° par:page #1 PL. RP 1, Hypoxvlum tabacinum kx. 2, Hyp: Galeotianum kx 5.4.9.(vathus subiculosus kx. (#1) en sont généralement privés, et que les Cyathus en leur particulier n’en offrent aucune trace; à moins qu'on ne veuille envisager comme l’analogue du subicule de notre espéce la base radiculaire et hypogée, qui a valu au Cyathus dasypus son nom spécifique. Les sporanges dont nous avons suivi les phases succes- sives d'évolution, et ils étaient au nombre de cinq, n'ont produit chacun qu’un seul péridium. Leurs spores cepen- dant avaient Lous atteint le même degré de maturité, el se trouvaient tous exactement dans les mêmes conditions. Pourquoi donc chaque sporange n’a-til pas donné nais- sance à plusieurs péridium ? Peut-êlre devra-t-on en reve- nir un jour à regarder les prétendus sporanges comme des spores et les spores d'aujourd'hui comme des grains amyÿ- lacés comparables à ceux que Hugo Mobhl a observés dans les spores de l’Ænthoceros, et de plusieurs autres cryplogames. Le Cyathus subiculosus apparut spontanément en 1839, dans les serres du Jardin Botanique, sur la terre qui entou- rait les racines d'un Oncidium subulatum directement envoyé du Mexique, avec sa motte, par MM. Linden et Ghiesbrecht. Remarques sur la symétrie de la chlorophylle dans les plantes; par M. Ch. Morren, membre de l'académie, etc. Les phytotomistes ont donné, jusqu'à présent, trop peu d'attention à la position régulière qu'occupent, dans les cellules des plantes et la chlorophylle gélatineuse et la chlorophylle granuleuse, nettement formée de globulines ou de sphérioles. M. Hugo Mohl, dans sa dissertalion sur celle matière verle, a énuméré quelques figures connues (82) depuis longtemps, selon lesquelles la substance colorante se pose dans quelques algues, comme le Conferva zonata, le Draparnaldia plumosa , le Mougeotia genuflexa et les Spyrogyra, où de tout temps, ces figures ont servi de ca- ractères principaux pour distinguer les espèces les unes des autres, et même pour établir des genres, comme celui des Tyndaridea nous en offre un exemple. Ce consciencieux auteur a déposé ,dans son écrit, le germe de plusieurs ob- servations dont l'intérêt s’accroîtra par les découvertes ultérieures auxquelles elles donneront naissance. C'est ainsi qu’il avait remarqué que, dans des plantes plus haut placées dans l'échelle des familles, les granules de la chlo- rophylle s’assemblaient en figures régulières; comme, par exemple, dansle ’anilla planifolia , où ils forment une masse centrale, et dans l’'Orontium japonicum où ils se placent autour de ce qu’on appelait alors le nucléus, c’est- à-dire autour du cytoblaste. Mais, ces exemples exceptés, d’autres positions régulières paraissent avoir échappé à V’attention des anatomistes, et, il faut en convenir, les granules de la chlorophylle, nageant librement dans les cellules , feraient croire naturellement que leur situation, alors que, par la cessation de leur mouvement, elle est rendue fixe, ne peut rien avoir de bien déterminé. Nous pensons, au contraire, qu'ici encore, la loi de symétrie exerce une influence remarquable, et nous sommes arrivé à cette manière de penser en recueillant et en comparant entre elles quelques-unes des anatomies que nous avons faites depuis plusieurs années. Nous avons même quelques raisons qui nous déterminent à présumer que l’exacte ob- servation de la position des granules de chlorophylle dans les cellules de quelques plantes, combinée avec celle de la position, également régulière quelquefois, des matières (83) extraclives qui se forment et s'accumulent dans d’autres cellules , fournira des moyens d'arriver à la connaissance du mécanisme qui préside au développement des cellules elles-mêmes, sujet qui, bien que traité par la savante plume deM. Schleiden, offre encore beaucoup de points à élucider. Nous parlerons d’abord de la régularité des formes qu'af- fecte, dans certaines circonstances, la chlorophylle géla- tineuse, précisément celle où l'on devrait le moins s'attendre à quelque fixité, puisqu'on la considère comme une sub- slance amorphe, comme une maliére d’une organisalion ébauchée, où la nature travaille à produire des éléments organiques plus symétriques. Nous citerons pour elle les posilions et les figures symétriques suivantes : 1° Chlorophylle gélatineuse cxomrorme. Le Chœæto- phora endiviæfolia (Ag.), que nous avons observé en abon- dance dans les ruisseaux autour de Liége, présente parmi les algues gloïocladées , l’endochrome gélatineux vert, ac- cumulé et concentré en globules sphériqnes qui occupent tout le diamètre des tubes transparents et gélalineux de cette plante. Ces amas globiformes sont très-réguliers. 2 Chlorophylle gélatineuse ax. Outre plusieurs con- ferves qui offrent leur endochrome régulièrement placé, sous forme d’une baguette , dans l'axe des articulations (Conferva capillaris, Lyngb., par exemple), on trouve la chlorophylle axile dans les cellules du mésophylle supé- rieur du Polygonum tinctorium, sur lequel nous avons recommencé nos observations pour nous assurer de nou- veau de ce fait. La gelée végétale incolore se trouve, dans ce cas, acculée entre l'axe des cellules occupées par la substance verte et la paroi même des cellules. 3° Chlorophylle gélatineuse Axxuzaire. Non-seulement dans le Conferva zonata et le Draparnaldia plumosa , (84 ) que M. Mohl a cités comme exemples d'une telle position symétrique, nous l'avons trouvée exprimée avec la plus grande régularité dans les jolies Draparnaldia tenuis(Ag.), que nous avous recueillies dans les ruisseaux de Melle, près de Gand. La gélatine verte y forme des anneaux réguliers qui occupent le milieu de chaque cellule. Les Drapar- naldia glomerata , si abondants dans le ruisseau de Quin- kenpois, près de Liége, et le D. uniformis d'Agardh (1) présentent la même disposition , mais chez ce dernier , elle est beaucoup moins régulière. 4° Chlorophylle gélatineuse rusirorme. Des observations suivies, que nous avons faites sur le Tyndaridea pectinata, Harv. (2), une de nos plus jolies algues liégeoises, nous ont appris que l’endochrome de cette plante, qu'on. dit être toujours stelliforme dans les auteurs descriptifs, est loin de présenter cette figure à toutes les phases de sa vé- gétation. Il y a d’abord, dans chaque article, deux masses sphériques vertes qui finissent chacune par projeter des rayons, mais en même lemps que ces étoiles se forment par l'irradialion de la matière verte qui marche du centre à la circonférence, deux prolongements, partis de chaque masse, se rencontrent et s’inosculent. Le prolongement unique qui en résulle et qui devient un lien entre les deux masses slelliformes, finit par absorber celles-ci en même temps qu’il change peu à peu en fuseau. Ce fuseau est ter- miné à ses deux bouts, tantôt par des éventails de matière verte, tantôt par deux sphéroïdes , et finalement par deux cônes. Le sporidium naît de ce fuseau , ou plutôt ce n’est (1) Zcones algurum Europæ , tab. 37. (2) Hooker, Engl. Flora, cryptogamia , p. 361. ( 85 ) que lai, et alors il est évident que , dans cette algue con- fervoïde, la copulation de deux filets n’est pas toujours nécessaire pour produire le corps reproducteur : la copu- lation s'élablit au sein de chaque article, entre les deux masses endochromiques. 5° Chlorophylle gélatineuse s1-viwéaime. Le Drapar- naldia plumosa (Ag.), nous offre souvent deux cylindres de cette matière, placés parallèlement l’un à l’autre dans chaque articulation, comme Lyngbye l'avait déjà figuré, dans sa variété 8 de cette espèce (1). 6° Chlorophylle gélatineuse carrée. Cette forme est une des plus curieuses que nous ayons constatée, non pas tant à cause de sa figure , que par les circonstances où nous l'avons observée. Étudiant les différentes phases de la vie de l'Hydrodictyon utriculatum , Roth. , nous avons vu la malière verte de ses ulricules, matière parièlale et gélati- neuse d'abord, où des globules se dessinent plus tard, sortir à l'état amorphe de ses réservoirs et au dehors, libre, dans l'eau, s'organiser en masses carrées très-régulières. Cha- cune de ces masses finissait par offrir quatre points de con- centration et se partageait plus lard en qualre portions. Celte associalion rappelle les quatre globules des Tetra- spora et des Crucigenia, maïs, ce qui ne doit pas échapper ici à l’altenlion du physiologiste, c’est que la matière verte prend forme au dehors de ses véhicules naturels; elle pos- sède donc en elle des forces vitales d'organisation. 7° Chlorophylle gélatineuse srerxée. Les diflérentes espèces de Tyndaridea sont des exemples trop connus de telles formes, pour que nous en parlions davantage. Seule- (1) Tentamen hydrophytologicæ Danicæ. Atl., tab, 65, A. ( 86 ) menl nous rappellerons que ces étoiles se forment par l’ex- tension en rayons de masses primitivemeut sphériques. 8° Chlorophylle gélatineuserameuss. C'est encoreune des plus belles formes que nousavons remarquée. Elle provenait aussi de l’Zydrodictyon utriculatum. L'endochrome était sorli des utricules. Des masses s'élaient organisées en car- rés, d’autres avaient pris la forme de rameaux très-élégants, irradiant hors d’un centre, au nombre de cinq, six, sept et davantage. Nous devons aussi mentionner ici qu’à une cer- taine époque, les globules verts de l'Hydrodictye se mettent en mouvement spontané dans l’utricule. Or , ces formes de l'endochrome que nous signalons ici, proviennent de la substance verle sorlie à l’élat mobile , et ayant perdu sa lo- comolion dans le liquide ambiant. Cette forme rameuseest une sorte de germinalion , si on le veut, mais elle indique bien, à l’époque où des globules verts ne sont pas encore formés , une vitalité particulière dans ces masses qu’on re- présentait comme amorphes et sans organisalion. Si nous étudions les différentes manières d’être de la chlorophylle granuleuse ou globulinaire, nous apercevons qu'il y a bien plus de régularité encore dans la position des granules. Tantôt ces granules sont attachés à la paroi in- terne des cellules, tantôt ils plongent dans le suc intracel- lulaire. M. Mohl ne croit pas avec raison à l'existence d’un funicule tel que MM. Turpin et Raspail en avaient admis; mais nous devons faire observer qu'il y a néanmoins deux manières d'être différentes pour des globulinés pariélales , considérées dans leur connexion avec les paroïs cellulaires. Tantôt, en effet, le globule est parfaitement sphérique et n'offre qu’un point de contact avec la paroi interne des cel- lules : ce point présente quelquefois une adhérence très- forte. On peut s'assurer de cette position dans l'Hydrodic- — + (“87 tyon adulte, où une matière verle uniforme colore toute la paroi interne des utricules : la cavité de celles-ci est rem-. plie par un liquide limpide comme de l’eau. Dans la ma- tière verte uniforme se forment plus tard des globules qui ont un centre plus obscur, et ces globules, parfaitement sphériques, adhèrent par un point à la paroi même, de sorle que la membrane de la cellule simule, étant tiraillée vers le globule, un funicule, quoiqu'il n’en existe pas de spécial. Dans d’autres circonstances, le globule chloro- phyllaire est si adhérent à la paroi des cellules, qu'il s’a- platit contre elle, de sorte que ce ne sont plus des globules, mais des hémisphères ou des calottes de sphères, faisant saillie dans les cellules. Le Willarsia nymphoides , le Stachys velutina, le Sela ginella decomposita (Sprg.), ete., offrent , dans les cellules de leurs feuilles et de leur tige, des exemples incontestables d’une telle manière d’adhérer. Examinons maintenant quelques-unes des positions ré- gulières que la chlorophylle granuleuse présente dans la série des plantes. % Chlorophylle granuleuse vixkaire. Des globules ali- gnés en série, el formant des arcs de cercle, sont précisé- ment les caractères génériques des Vostocs, que Paracelse nomma, le premier de celle bizarre dénomination. Les Anabaina de M. Bory de S'-Vincent, ne sont que des fila- ments moniliformes semblables à l’état isolé. 10° Chlorophylle granuleuse Ax11e. Parmi les crypto- games, nous voyons les granules de matière verte accumu- lés en un cylindre dans l'axe de la cellule chez les Conferva capillaris, quadranqula, \es Zygnema compressum , litioreum (Lyngb.). Aussi longtemps que le Polytrichum aloïdes est à l’état byssiforme, c’est-à-dire, quand le com- mencement de cette mousse est encore le Pyssus velutina ( 68 ) des floristes, la malière verte est accumulée aussi en ligne dans l’axe des cellules. Parmi les phanérogames, la chloro- phylle globulinaire occupe l'axe des cellules dans les ra- meaux jeunes du Pinus strobus, les feuilles du Polygonum tinctorium el un grand nombre de plantes. 11° Chlorophylle granuleuse annuzatre. La distribution des granules au milieu de la cellule, de manière à produire un anneau vert qui semble la partager en deux pôles, où le liquide aqueux est relégué, s’observe chez un grand nombre de conferves , comme les Conferva vesicata(Ag.), €. dissiliens (Dillw.), € lanosa, C. lubrica, C. nana, C. compacta, C. brachymelia (Lyngb.). Cette disposition est plus rare chez les phanérogames. 12° Chlorophylle granuleuse vorairs. C'est celle qui est accumulée, au contraire , aux deux pôles de la cellule, de sorte que celle-ci présente sa zone du milieu blanche et transparente. Une telle disposition se rencontre dans les cellules des jeunes feuilles du Cycas revoluta. C'est aussi une silualion semblable que la fécule occupe dans les poils unicellulaires de la fleur du Marica cœrulea. 13° Chlorophylle granuleuse carr£e. Quaire granules colorés en vert ou en une autre teinte, placés aux quatre angles d’un quadrilatère, forment le caractère analomique le plus saillant de plusieurs plantes de nos mers el de nos eaux douces. M. Agardh père, a trouvé cette position ré- gulière des globules, quatre à quatre, dans l'U/va aureola du Sund. Dans le Porphyra laciniata (var. umbilicata) ; ce même auteur a remarqué celte associatien quaternaire, qui se change en une association binaire dans la variété laci- niée de la même plante. Mais, cet arrangement qui donne une forme carrée à la chlorophylle , quand les globules sont rapprochés, devient fixe dans les Tetraspora lubrica (Ag.), ( 89) et gelatinosa (Dillw.). Dans le Palmella terminalis, qui abonde en été dans les eaux stagnantes de Tronchiennes, près de Gand , nous avons confirmé l'observation d'Agardh, que les globules verts sont associés, quatre à quatre, en carré ; deux carrés se joignent quelquefois. 14 Chlorophylle granuleuse xx courowxe. C’est une de ses dispositions les plus communes, et que M. Mohl cite déjà pour l'Orontium japonicum. Le plus souvent les glo- bules se posent en un cercle autour de la partie saillante du cytoblaste, en dedans de la cellule, mais soit qu'il y ait adhérence entre eux, de sorte que le cercle se maintient, soit que cet anneau tout entier adhère à la paroi interne de la cellule, il arrive que le cytoblaste ayant disparu, la couronne de globules se conserve et orne la cellule de sa jolie figure. Cette propriété appartient aussi aux globules muqueux du liquide intra-cellulaire , comme les fleurs du Calanthe veratrifolia nous en offrent un exemple. La fé- cule se pose aussi en couronne dans les cellules de la moelle du Begoniu argyrostigma. La chlorophyile est ainsi dis- posée dans le derme de l'Ophrys ovata (feuilles) , celui du Marica cœrulea (sépales), les cellules du parenchyme de l'Arum divaricatum (spadice), de lÆrum maculatum (feuilles et spadice), de la V’anilla planifolia (feuilles), du Calla Æthiopica (spathe), de l'AÆtropa belladona (épicarpe et sarcocarpe); du Solanum dulcamara (épi- carpe), elc., elc. Il paraît certain que ces rapports entre des globules libres , au moins à leur naissance , et un cytoblaste qui est fixe, dès que la cellule est formée, indiquent que celui-ci exerce une aclion altractive sur ceux-là, Cette ac- tion nous sera mieux expliquée par la disposition suivante. 15° Chlorophylle granuleuse &N RAYONS ou EN ARCEAUX. Le Zygnema nitidum (Ag) (Spirogyra Link.) est une Tow. var. 7. (90 ) plante précieuse pour suivre les modifications que subit la chlorophylle globulinaire dans les différentes périodes de la vie cellulaire. Prenons une de ces conferves à l’état adulte; les articles nous offrent alors des spires croisées et serrées. En disséquant avec soin, nous avons trouvé qu’il y avail ainsi communément trois spires parallèles allant de gauche à droite, et trois autres spires paralleles entre el- les, allant de droite à gauche. Chacune de ces spires, lon- geant la paroi interne des cellules, croise ainsi celles du . côté opposé, mais il est bien certain que ce n’est pas tou- jours à leur intersection qu'elles produisent les globules féculifères, comme l’a prétendu M. Raspail. Maintenant, nous devons faire remarquer qu’à un certain âge, dans la jeunesse de la cellule du Spirogyra nitida , on trouve à sa paroi, vers le milieu, un corps arrondi d'apparence dis- coïde, se présentant le plus souvent comme deux cercles ou deux ellipses, dont l’un est inscrit dans l’autre. Quand la membrane de la cellule se plisse, les plis irradient vers ce corps, que je suis tenté de regarder comme un cyto- blaste, bien que M. Schleiden ne signale point ce corps dans les cryptogames. À côté de ce corps, on trouve sou- vent une croix qui est formée par deux cristaux aciculaires se croisant à angles droits. Suivons , à présent que nous possédons ces données, les modifications que la chlorophylle va subir dans les cellules de ce végétal. Les spires, d’abord si régulières, se déforment; les unes deviennent anguleu- ses pour pousser leur angle vers le corps en question, les autres se disloquent, et leurs extrémités se courbent vers le même corps. Bientôt, celui-ci attire à lui, c’est le mot, toutes les lignes de chlorophylle globulinaire , de manière à changer les six spirales primitives en six arceaux abou- tissant tous au même point; ces arceaux figurent alors au- (91) tant de voûtes qui semblent soutenir la cellule. Les arceaux eux-mêmes finissent par se disloquer par l'absorption exer- cée sur chacun de leurs bouts aboutissant au centre com- mun ,et ils changent-en autant de rayons qui partent d'un point central. Ce centre est alors une masse de matière verte, qui, tanlôt pousse devant elle l'enveloppe transpa- rente de la cellule, pour en faire un tube d’inosculation, et tantôt enfile ce tube tout formé pour aller constiluer la sporidie reproductrice. . Dans les plantes phanérogamiques nous avons trouvé une disposition semblable dans l’endocarpe membraneux de l'Ærum maculatum. Les cellules sont ovoïdes et très- transparentes. Un grand cytoblaste hémisphérique est at- taché à la cellule, entre ses parois, mais à partir de lui, comme centre, on voit jusqu’à cinq ou six arceaux réguliers de chlorophylle granuleuse rouge, en grains ovoïdes très- bien formés, se recourber contre la paroi interne de la cellule, Le cytoblaste ici se présentait encore une fois comme un centre d'attraction. En examinant bien attenti- vement cette belle disposition au milieu de l'été, par un temps chaud, nous vimes que ces granules de chlorophylle étaient en mouvement circulatoire aulour du cytoblaste, et nous nous trompons fort, s’il n’y a pas pour régler leur marche une disposition de vaisseaux intra-cellulaires, comme dans les poils de beaucoup de plantes, et comme nous en avons constaté, en 1840, d’une manière très-cer- taine dans les cellules ovenchymateuses de la Prune, dans les cellules sphérenchymateuses du Symphoricarpos glo- merata. Un mouvement semblable existe dans les cellules de la pêche mûre et pendant un temps chaud, mais sans que là nous soyons bien sûr qu’il se trouve un système de vaisseaux. Ce qui arrive dans l'Ærum maculatum nous (92) fait croire ainsi que la disposition en arceaux des lignes de chlorophylle vient, en beaucoup de circonstances, de la fixation de ses globulines, de leur repos dans des vaisseaux intra-cellulaires où ils étaient primitivement en mouve- ment. On ne peut guère douter, puisque ce mouvement s'exerce à partir du cytoblaste pour aboutir encore au cy- toblaste , que celui-ci ne soit l'organe le plus souvent des- tiné à produire cel effet. Nous disons le plus souvent, parce que nos observations sur la circulation dans le Marica cœærulea nous font encore hésiter quelque peu sur ce sujet délicat. 16° Chlorophylle granuleuse ex sprraLe. Celle disposi- tion des granules de chlorophylle est en même temps une des plus élégantes, des plus régulières, des plus constantes et des plus anciennement connues. Lorsque M. Agardh forma le genre Zygnema , c'est surtout sur celle disposi- tion de l'endochrome qu'il l'établit. M. Link, en démem- brant le genre Spirogyra, a, par le choix de ce nom même, exprimé loute l'attention qu'il donnait à la figure de la matière verte. Plus tard, M. Raspail partit de l'idée de cetle disposition en spirale, pour enfanter un singulier système sur les spires mâles et femelles (!) de la chloro- phylle, idée qui servait de base à ses théorèmes sur la phyllotaxie. Ces détails prouvent déjà combien les physio- logistes ont attaché de l'importance à ces dispositions de la chlorophylle , quand elles ont quelque chose de fixe et de régulier ; mais les détails précédents prouvent qu'ils étaient loin d’en avoir classé toutes les formes. La disposilion en spirale des granules de la chlorophylle peut se faire selon trois modes. x. En spirale simple: \e Zygnema quininum (Ag) en est un exemple vulgaire. La spirale simple, dont les spires sont D a (93 ) plus ou moins rapprochées, parcourt toute la longueur de la cellule, et les spires imitent, vues d’en haut, autant de lettres V (cinq) accolées de cette manière : W W. On croit que cette disposition est reléguée dans les algues , mais il n’en est rien. La chlorophylle résineuse qui colore en brun- marron les longues et grandes cellules du Psilotum tri- quetrum (Sahw.) m'a présenté la même forme : c’est une large bande brune et plate, qui se tourne comme un ru- ban spiraloïde contre la paroi de la cellule. Dans le dia- chyme du Selaginella decomposita (Spring.), je trouve encore la spirale de l’'endochrome parfaitement exprimée, el cela d’aulant plus qu’elle revient sur elle-même en étant continue, de sorte que, chez cette plante, on peut bien s'assurer de la disposition en une seule série des globules qui , ici, sont ovoïdes, et ont dans leur intérieur un gra- nule de fécule. C’est une des dissections que nous pouvons le plus recommander pour cette étude. Je l'ai encore si- gnalée dans les feuilles de l'Hypnum lucens (1), dans le Sphagnum acutifolium (2), dans l'Æydrodictyon utricu- latum (3). Gette disposition s’étend aussi aux phanéroga- mes. Je l'ai observée dans les poils du Crassula ciliata, quand leur énorme cytoblaste occupe le bas de la cellule unique qui les forme; elle n’est pas rare dans d’autres plantes grasses. 8. En spirale double. Ge que nous venons de dire du Sela- ginella decomposita nous prouve déjà que la spirale double peut résulter du retour de la série linéaire et spiraloïde des (1) Voy. Morren. Dodonæa, tom. 1er, p.12. .(2) Voy. même ouvrage, pl. El, fig. 5, n. (3) Voy. mon mémoire sur ce genre. (94) globules chlorophyllaires sur eux-mêmes ; mais alors il y a plutôt une seule spirale qui monte et descend dans la cel- lule. La spirale double est plutôt celte disposition où deux spirales inverses se croisent à angles aigus dans une même cellule, comme dans le Zygnema deciminum (Ag.), où l'on obtient alors une série d’X , aboutissant les uns aux autres : XXXX. Nous avons suivi la genèse de cette disposi- tion sur cette espèce. Le tube est d’abord uniformément coloré en vert pâle, et plus tard on voit des éclaircies cir- culaires, qui se forment peu à peu comme une série d'O, placés de celte manière 000000. Les espaces entre ces aires circulaires étant seuls verts, parce que la chlorophylle s'y condense, on voit s’y former une double spirale en sautoir. Cette disposilion es! surtout propre aux algues. 9. En spirales nombreuses. Le Zygnema nitidum est un exemple intéressant de cette multiplicité des spirales dans une même cellule, mais on aurait tort de croire que leur nombre est ou illimité ou irrégulier. Nous avons vu dans cette espèce Lrois spires dextrorses el trois spires sinistror- ses se croisant ainsi à angles aigus. Quand on suit tous les développements de l’algue, on trouve un âge où il devient évident qu'il n’y a que trois spires continues, mais repliées sur elles-mêmes, de sorte que ses spires marchent parallèle- ment de droite à gauche en montant, et de gauche à droite en descendant. C'est là ce qui produit celte apparence de spirales trés-nombreuses el croisées, mais qui, en défini- tive, se réduisent à trois. Nous savons déjà que les globules féculifères se forment sur toute la longueur de ces spirales, sans qu'il soit nécessaire d’avoir un entrecroisement pour déterminer leur naissance. Nous n'avons jamais retrouvé cette forme compliquée dans les phanérogames. x (95 ) STATISTIQUE. Recherches statistiques sur la population du Mexique. en 1840 , par Henri Galeotti, membre de l'institut na- tional de la république mexicaine, etc. La position heureuse du Mexique, le vaste développe- menti de ses côles baignées par les eaux de deux océans, la fertilité de son sol et ses climats variés, les richesses de ses innombrables mines , qui versent chaque année des mil- lions dans le commerce européen, enfin l'étendue de son territoire, les efforts de ses habitants pour élever leur patrie, à peine née, au rang des nations les plus policées, offrent un puissant intérêt au politique et au philosophe qui étudient les progrès d’un peuple marchant dans la carrière de la civi- lisation, l’influencequ’un tel peuple peut exercer sur ses voi- sins et sur le monde en général. On suit avec plaisir les pas d'une nation qui s’élance avec ardeur vers le but si noble de la perfection sociale , perfection à laquelle l’industrie coopère d'une manière eflicace, mais trop peu appréciée ; on fait des vœux pour qu'une heureuse destinée la récom- pense de ses efforls, mais aussi quelles angoisses on éprouve en appréciant les infortunes qui la frappent, les retards et les obstacles qui l’entravent dans sa marche généreuse! Eh bien,cette immense contrée qui nous fournit tant de richesses en or et en argent, en cochenille, en bois de tein- ture, en vanille, qui recèle une foule d’autres objets di- gnes de notre attention, comme les drogueries, les bois d’ébénisterie, les productions de l'agriculture, les cuirs, etc., et des milliers de plantes intéressantes (dont quelques-unes importées dans nos serres et nos jardins se font remarquer par leur beauté et par leur originalité), cette contrée ex- ( 96 ) ploitée pendant trois siècles par l'Espagne, qui en retira d'immenses trésors, est encore à peine connue en Europe, le chiffre de sa population est encore problématique, et ce- pendant les états de la république mexicaine sont les plus peuplés des deux Amériques; les États-Unis (Washingtonie) seuls les surpassent. D'après ces considérations, j'ai essayé de tracer un aperçu statistique sur la population du Mexi- que, en m'étayant des notes que j'ai pu recueillir pendant un séjour de cinq années au milieu des différents peuples que j'ai visités dans celle vaste république ; je me hâte aussi d'ajouter qu’une partie des documents que je présente, ont été coordonnés el insérés dans les Bulletins de l'institut national de Mexico, par M. le comte José Maria de la Cor- tina , l'honorable président de cet utile corps savant. Déja, Gès l'an 1585, plusieurs vice-rois s'étaient occu- pés du dénombrement des habitants de la Nouvelle-Espagne, mais ce ne fut que sous le célèbre vice-roi comte de Re- villa Gigedo, que l’on mit quelques soins pour parvenir à un résultat approximatif; il se fit donc, en 1794, d’après les ordres de cet habile administrateur , un recensement de la population du royaume, dans lequel, cependant , on ne comprit point, par je ne sais quels motifs , les états de Vera- Cruz, de Guadalaxara et de Coahuila. Les observations et recherches sur la population, anté- rieures à l’époque du recensement de 1794, étaient très- incomplètes et défectueuses : tantôt elles n’embrassaient que quelques provinces, tantôt elles s’écartaient du but que l'on s'était proposé ; on cite de 1585 à 1794, 49 mémoires, ayant pour objet de constater le nombre de familles, de tribus, de missions, de paroisses, elc., dans différentes parlies du royaume ; les principaux recensements sont les suivants : (97 ) En 1585, sous le vice-roi Don Moya de Contreras. 1591, — Don Luis de Velasco. 1599, — comte de Monterey. 1614, — marquis de Guadalcazar. 1625, — — de Cerralvo, 1654, — duc d’Albuquerque. 1662, — comte de Banos. 1664, par ordres supérieurs. 1665 et 1667, sous le vice-roi marquis de Mancera. 1725, 1736 et 1739, par ordres supérieurs. 1742, sous le vice-roi Don Pedro Cebrian, comte de Fuenclara. 1747, 1762, 1777, 1781, 1787, par ordre du gouvernement. Le dénombrement entrepris par ordre du vice-roi, comte de Revilla Gigedo, nous donne pour l’année 1794 une population de 3,865,529 habitants pour 13 provinces; les recensements des provinces de Guadalaxara , Vera-Cruz, ne furent point achevés, mais le vice-roi en évalua la po- pulation à 618,000 âmes, ce qui porte le chiffre total à 4,483,529, comme minimum de l'évaluation. À peine ce grand travail venait-il d'être coordonné, que l’on en remar- qua l'inexactitude ; les dénombrements des provinces ou intendances des Californies, de Durango, Puebla , San- Luis Potosi, Sonora et de Zacatecas, furent trés-incom- plets; le recensement même de la ville de Mexico , qui avait donné le chiffre de 112,926 habitants, fut infirmé, et un nouvel examen fut ordonné deux ans après la rédaction du grand travail; on constala alors une population de 130,602 habitants. Il en fût de même pour le relevé de l’état de Puebla qui, de 566,433, se vit porté au chiffre de 600,062 habitants par ce second travail partiel. Ce fut donc sur ces considérations que l’on évalua la population totale du Mexique à 5,200,000 âmes , en supposant une erreur d'un 6Me en moins pour la somme obtenue dans le dénom- brement général. (9% ) Bien que M. de Humboldt n'ait eu , pour former le cadre statistique de son essai politique sur le royaume de la Nouvelle-Espagne, que ces données bien incomplètes, il parvint néanmoins à reclifier, autant que faire se pouvait, les résultats obtenus en 1794, par les renseignements exacts qu'il obtint dans diverses cures sur le nombre des. décès et des naissances pendant une série d'années ; les rai- sonnements judicieux de cet illustre voyageur sur l’aug- mentalion annuelle de la population mexicaine l'ont con- duit à donner le chiffre de 5,800,000 habitants pour l'année 1803, et comme étant, ajoute-t-il , un nombre qui , bien loin d'être exagéré , est probablement au-dessous de la population existante. Mais, depuis la visite de M. de Humboldt, des événements d'une haute importance dans l'histoire d’un peuple, tels que des luttes sanglantes entre l’opprimé et l'oppresseur, des famines cruelles, de nombreuses proscriplions, puis enfin ces dissensions intestines que souvent amène le choc de différents principes politiques chez un peuple éman- cipé, ont modifié la moyenne de l’augmentalion annuelle. Il faut des époques d’un long calme et les conditions les plus favorables pour suivre la marche de la population des contrées les plus civilisées; de semblables recherches au milieu d’un peuple dont les blessures saignent encore, dont l'avenirest mémeencore chargé de nuages , deviennent chose impossible. Examinons cependant un instant les travaux stalistiques qui ont éléexécutésdepuis 1792 jusqu’à nos jours ; ils jetteront sans doute quelque lumière sur no- tre importante question. En 1810, après une période de 18 ans, pendant laquelle on ne fit aucune recherche, le Seminario economico de (99 ) Megico (1) donna l’état de la population d’une partie du royaume de la Nouvelle-Espagne ( on omit les populalions des intendances ou états de Nouveau-Mexique Tejas , Coa- huila , Nouveau-Léon et des Californies, à cause du fré- quent déplacement de leurs habitants). Cet état donne une population de 5,810,005 habitants. En 1815, Don José Salas, dans les Tables géographico- politiques de la Nouvelle - Espagne , dressées par ordre du gouvernement, indique la population de ce royaume en 1803, comme s'élevant à 5,764,731 âmes. En 1820, Don Fernando Navarro y Noriega, publia à Mexico un Mémoire sur la population du royaume de la Nouvelle - Espagne , dans lequel il l’évalue à 6,122,354 âmes. Le résultat obtenu par ce consciencieux et érudit écrivain s’écarle peu de la vérité. Lorsque le premier congrès national s’occupa des lois qui devaient régler les élections des députés à choisir par le peuple, on évalua la population à 6,204,000: chiffre arbi- traire, basé sur les résultats obtenus par M. de Humboldt, modifiés sans discernement sur de simples supposilions. Dans une notice des états et territoires de l'Union Mexicaine, publiée à Mexico, on évalue la population, en 1826, à 7,843,132 habitants. En 1831, le gouvernement chargea M. Valdes de for- mer les cadres d’un recensement général; son travail donne pour résultat, 6,382,264 habitants. Cet auleur se plaint beaucoup du manque de dates positives; il ajoute que, (1) Les Mexicains écrivent généralement Wegico. Les Indiens pronon- cent Mechico, L'x, le g ou j des Espagnols est un che pour eux. Je donne- rai plus tard un tableau comparatif de la prononciation de diverses lan- gues indiennes , en traitant des mœurs et de l'historique des peuplades. ( 100 ) d’après ses observations, le chiffre de la population doit excéder 7,000,000. En 1834, M. Galvan , dans un article érudit sur la sta- tistique de la république mexicaine , inséré dans son 4n- nuaîre, fait monter la population à 7,734,292 âmes. Enfin en 1839, la commission de la chambre des dépu- tés annonça le total de 7,009,120 habitants, comme étant le minimum de la population. Constitué dans le but important de rassembler toutes les données et tous les documents qui pourraient jeter quelque jour sur la statistique générale de la république, d'examiner et de vérifier les calculs précédents, dont la plu- part offrent entre eux des divergences remarquables, l'ins- titut national de Mexico est parvenu à réunir une foule de matériaux intéressants, dont le nombre augmente sans cesse sous le puissant patronage du gouvernement, et avec la coopération des magistrats, des curés et des grands pro- priétaires du pays. Je présente ici les chiffres minima de la population de chaque département , tels qu'ils ont été provisoirement adoptés pour 1839 par l'institut; et, comme termes de com- paraison, je donne en même temps les chiffres indiqués pour 1803 , par M. de Humboldt. ÉVALUATION EN 1805. ÉVALUATION EN 1859. INTENDANCES HABITANTS| DÉPARTEMENTS re. de POPULAT. par s POPULAT. par LA NOUVELLE ESPAGNE. lieuecar.[PE LA RÉPUBLIQUE. (han car Queretaro . 120,560 Puebla. . . .| 661,902] 245 Guanajuato . . | 513,606 563 Oajaca. . - :. 500,278| 112 Michoacan . . | 497,906] 144 San Luis Potosi. | 321,840 PPuebla . . . . 813,300| 301 J. Guanaxuato. . - | 517,300] 568 MOisocu . . . . | 634,800) 120 . Valladolid . . +. | 376,400] 109 [. San Luis Potosi. . | 331,900 12 Ro >. .,11,511,980! ,265 Ê . + + [1,889,520) 2 5 | Nuevo-Leon. . | 191,108 18 Coahuila . . . 75,340 Texas (2). -. : 27,800 II. Zacatecas . . . | 153,300 65 | Lacatecas. . - | 273,576] 116 IL Durango. . . : | 159,70 10 Durango . . -: | 162,618 Chihuahua . . PAR X. Guadalaxara. . . | 630,500 66 Jalisco. . . et a Aguas Calientes. 69,693) X. Merida ou Yucatan. 465,800 81 Taéatans he 600 JE), 07 L Vera Cruz . . . | 156,000 38 Vera Cruz, . . | 254,380 Tamaulipas . : 100,068) 100 Tabasco . . + 63,580 D Sonora. .. . . + | 121,400 6 Sonora. . . -+ | 124,000 Cinalos 200 1114147000 19 ————— | Tor. À aevonter. « |05,772,800 Tor.a rer. : |6,812,469 1) 11 est bon de remarquer que plusieurs des évaluations sont de 1822, 1826 et de 1837, et qu'elles n'ont été coordonnées qu'en 1839, mais par conséquent les chiffres sont beaucoup trop bas. (2) Texas, quoique figurant comme département Mexicain, devrait peut-être disparaître de la liste, étant à peu près perdu à jamais pour Ja république. ( 102 ) ÉVALUATION EN 1805. ÉVALUATION EN 1859. D nn 1] HABITANTS] DÉPARTEMENTS HABITA | par POPULAT. par lieue car.[DE LA RÉPUBLIQUE. lieue cl INTENDANCES de LA NOUVELLE ESPAGNE. TOPULAT. Report. . . . |5,772,300 © Rerorr. . |6,812,469 XIII. Nouveau Mexique . 40,200 7 Nuevo-Mexico . 57,026 9 XIV. Provinces de la Vieille et de la Alla et Baja Ca- Nouvelle-Califor- lifornia. ,. . | 33,439 3 niet be À 24,600 2 Chiapas (1) . . | 141,206 Toraz. . . |5,837,100 ToTaL. Donnant par lieue carrée. . . . 49 Donnant par lieue carrée sans comprendre Chiapas. . . B8 (1) M. de Humboldt ne donne point la population de Chiapas, celte province faisait alor partie du royaume de Guatemala. En comparant l'évaluation actuelle avec celles de 1803, nous remarquerons une amélioration sensible pour les pro- vinces seplentrionales (provincias internus ou Tierra- dentro), ainsi Sonora compte maintenant 19 habitants par lieue carrée, en 1803 on n’y comptait que 6 habitants ; Durango et Chihuaha ont 8 habitants par lieue carrée de plus qu’en 1803; les Californies ont vu leur population augmentée d’un Liers depuis cette époque; en revanche les états les plus civilisés ont diminué dans leur population relative : ainsi celui de Puebla, de 301 habitants par lieue carrée, qu'il comptait en 1803 ,esl réduit maintenant à 245. L'esprit spéculateur alliré par les riches mines, à peine ( 103 ) connues, du Nord, et les nombreuses révolutions qui ont eu pour théâtre les provinces méridionales, ont, sans au- cun doute, amené ce résultat affligeant; quelques années de quiétude publique peuvent rapidement combler la la- cune. Je présente ici, comme comparaisons intéressantes, les populations relatives de 1803 et 1839. POPULATION RELATIVE EN 1803 | POPULATION RELATIVE EN 4859 (par lieue carrée). (par lieue carrée). Guanaxuato . re Guanajuato Puebla. . . - Mexico . . MEXICO. ee - 5 | Puebla . RAT UT Michoacan. . Valladolid. . . Er Zacatecas . LRO 5 MER PES Oaxaca . . Guadalaxara . . . . . Vera-Cruz . HACHSECRS 0. à .. Yucatan LOESE CTP Jalisco . San Luis Potosi . s Sonora . . . BRAND RS 6: de San Luis Potosi, Nouveau lexique Durango . DHDOTA. dep ,… + Nouveau Mexique . Californies. . . . : Californies. . . . On voit par cet exposé que la marche de la population dans les diverses intendances n’a pas suivi une progression uniforme; l'augmentation s’est surtout fait sentir dans les régions les moins peuplées en 1803, et cela d’une manière ( 104 ) sensible. L'intendance de Vera-Cruz a presque triplé sa population en 36 années. D'après des observations exactes, faites en 1803, et con- signées dans les tables géographico-politiques du royaume de la Nouvelle-Espagne, on voit que le mouvement de la population à différentes périodes quinquennales, donne une augmentation de 1 4/5 pour 100 par an. En supposant le chiffre total de la population en 1803, d’une exactitude très-approximative, et ajoutant à ce chiffre les Lotaux d’aug- mentation annuelle depuis cette époque jusqu’en 1839, c'est-à-dire au moins 4,000,000 d'habitants en plus, la population actuelle serait d'environ 10,000,000 d’âmes; ainsi en évaluant cette population à 7,044,000 , nous lais- sons, ajoute M. de la Cortina, dans son résumé statistique, «un chiffre suffisant pour les années de guerres qui ont désolé le Mexique depuis 1810, pour les diseltes et les épidémies (choléra-morbus, pelite-vérole, etc.), fléaux pas- sagers, mais dont la course cruelle a creusé des milliers de tombes! » Après cet aperçu général sur les travaux qui ont été en- trepris pour connaîlre la population du Mexique, je vais présenter quelques observations locales que j'ai pu recueil- lir pendant un séjour de cinq années au milieu des créoles et des peuplades indiennes. Les notices que j'ai pu obtenir sur le département d'Oaxaca constatent que l'évaluation de 500,278 âmes est trop faible d’un dixiéme au moins. Il est bon de remarquer que tous les recensements anté- rieurs à celui achevéen 1840 présentent constamment des résultals en moins; c’est particulièrement dans les bourgs et villages indiens que les erreurs sont les plus grandes, la méfiance des habitants et la crainte d’être soumis à quelque impôt ou d’être vexés, s’opposent fortement à ces invesli- ( 105 ) gations, les alcaldes indiens sont souvent les premiers à cacher le véritable chiffre de la population qu'ils adminis- trent; mais, en 1839, le gouvernement voulant connaître le nombre d'hommes recrutables, prit des mesures efficaces pour assurer l'exactitude des recensements, en obligeant tous les curés et vicaires à dresser des listes exactes de leurs paroissiens, Ces listes confrontées avec celles dressées par les alcaldes étaient envoyées aux gouverneurs de dis- tricts (1) pour être vérifiées, puis enfin elles passaient sous le contrôle du gouverneur général de la province; c’est d'aprés les notes que j'ai pu examiner dans diverses loca- lités d'Oaxaca que j'ose avancer que la population indienne est beaucoup plus considérable qu'on ne l’asupposée, et en m'arrêétant au chiffre de 550,000 âmes, je suis encore en des- sous de la véritable population, que je ne serais pas surpris de voir monter à 600,000. L'accroissement se trouvera peut- être retardé par la cruelle famine qui s’est fait sentir dans la Cordillère occidentale d’Oaxaca (Mistecas alta y baja) en 1839, el par la petite vérole, fléau plus cruel encore, et qui a emporté des populations entières en 1839 et en 1840. Pour prouver combien l'évaluation de la population a élé trop basse, je vais donner une statistique de l’état de Jalisco, l’un des plus grands du Mexique, puisqu'il occupe 9,162 lieues carrées, el que, si l’on y ajoute le territoire de Colima, il embrasse alors 9,612 lieues carrées ou environ 1/12 de tout le territoire Mexicain. On compte dans cet élat : (1) Je saisis cette occasion pour dire que si tous les districts du Mexique possédaient, comme celui de Villa-Alta (district à l’est d’Oaxaca), un gouverneur aussi éclairé et aussi zélé que Don José Maria Pando, on obtiendrait des renseignements d’une exactitude rigoureuse. Tom. vu. 8. ( 106 ) 314 villes et grands villages (pueblos). 2541 villages (ou runchos). 391 grandes fermes (ou haciendas). 6 congregaciones ou assemblages de petits villages indiens. 3252 endroits habités avec une population de près de 680,000 habitants, distribués en 8 districts, celui de la capitale ou de Guadalaxara renferme seul 130,000 âmes. Ce relevé fut fait en 1822; en admettant une augmen- tation de 1 1/2 pour 100 par an depuis cetle époque, cet état devrait renfermer plus de 800,000 habitants, à moins de supposer la population stationnaire, ce qui n’est guère probable. L'état de Michoacan, qui occupe 3,446 lieues carrées, est divisé en 4 districts, savoir : District de l'E. ou de Valladolid avec une population de. . . 111,998 OO entae ales ne ee ie de ee ST SR TO EU nt OO. 7e ee mn + eee a ae Cole EU tr due 20H ENT ET AREA Ste SAME, PRO 08S 365,413 ou environ 105 habitants par lieue carrée. Ces détails sont tirés de l’intéressante et érudite stalistique de l’état de Michoacan, dressée par M. Lexarza en 1822. En ajoutant à ce nombre l’augmentation annuelle, nous trouvons, pour 1840, une population de 500,000, chiffre qui correspond à celui indiqué par l’Institut, mais qui me paraît encore trop faible; car cette province, l’une des plus fertiles et des plus montagneuses du Mexique, ren- ferme de nombreuses populations indiennes, dont il est difficile de connaître au juste le chiffre; mais il suffit de parcourir le pays qui avoisine le pic de Tancitaro, les en- virons d'Uruapan, de los Reves et de Palzquaro, dont le ( 107 ) lac poétique voit s'élever sur ses bords une foule de vil- lages indiens très-peuplés, pour se convaincre de la grande population indienne disséminée dans celte province. En parcourant cette magnifique région, sans cesse arrosée de bienfaisantes pluies, j'ai recueilli des observations inté- ressantes sur la proportion entre la population de terre froide ou tempérée froide et celle de terre chaude; ainsi on remarquera que la terre chaude de l’état de Michoacan, quoique occupant 2,297 lieues carrées, ou les 4/6 du sol, ne renferme que 65,000 habitants environ ou 29 habitants par lieue carrée, tandis que les terres froide et tempérée froide, occupant 1,149 lieues carrées, possèdent environ 435,000 habitants, ou 378 habitants par lieue carrée, c’est-à-dire treize fois plus d’âmes qu’en terre chaude. Cette proportion est à peu prés la même dans la plupart des provinces mexi- caines; cependant l’état d'Oaxaca n'offre point une aussi grande disproportion, car les populations des plateaux de terre tempérée et de terre froide seraient environ sept fois plus fortes que celles de terre chaude. Il serait très-inté- ressant d’avoir une stalistique raisonnée, donnant ainsi les proportions exactes entre les populations de terre froide et de terre chaude de toute la république, avec la distinction par sexes. L'influence des températures moyennes, de la nature du sol, de ses productions et de la posilion topo- graphique des localités sur l'accroissement de la popula- tion, présente aussi des observations d’un intérêt tout particulier. Si une température douce, une position heureuse, un sol fertile , favorisent le développement et l'augmentation des races, l'indolence et l'insouciance des habitants de ces régions favorisées peuvent aussi amener des conséquences funestes à cet accroissement, et rendre nuls ces bienfaits (108 ) de la nature. Si les régions d’une température moyenne peu élevée, et où le sol est ingrat aux soins des habi- tants, ne sont point aussi favorables à l'accroissement de la population, les épidémies n’y sont point aussi fréquentes; et le travail, né du besoin, et le soin que prend l'habitant de lui et des siens, compensent les avantages du climat et du sol. Cependant il paraît qu’en terre tempérée, à une élé- valion moyenne de 1000 à 1200 mètres au-dessus du niveau de l'Océan, il naît proportionnellement plus d'enfants que dans les régions supérieures, et que l'accroissement de la population des régions tempérées est à celui des climats plus rudes, comme 101 1/2 : 100. Quoique l’on ait plusieurs fois tenté d'évaluer exacte- ment la population de la ville de Mexico , on ne peut encore enlièrement se fier aux divers recensements qui ont élé exécutés. Les documeuts les plus récents, quoique très- approximatifs, ne sont point d’une rigoureuse exaclitude. Voici les différentes phases d'accroissement depuis 1793. Le recensement exécuté par l’ordre du vice-roi, comte de Revilla Gegido, donna : 1798 0d'dbord 86 MEN MEN SL TR ON RENE DE Mais le résultat fut infirmé comme étant trop faible d’un 6me; on le porta 2 ans après, à . . . . . . 130,602 1811 (1), suivant les états formés par le juzgado de policia . 168,846 1813 (2), suivant les états formés par l’ayuntamiento . . . 123,907 (1) Ce recensement est le plus exact que l’on ait fait. (2) I se fit par ordre du gouvernement, lorsqu'il voulut forcer tous les babitants à prendre les armes, aussi est-il très-inexact, car l’ayunta- miento cacha le nombre réel pour plaire au peuple. Il y eut aussi en cette année une peste qui fit de grands ravages. + 109 ) 1820 (1), recensement fait par Don Navarro y Noriega . . . 179,830 1839 (2), on compte, selon les documents fournis à l'institut RE ME MIC D. +. ee se CR 205,430 Distribués en hommes . . . . . . 96,611 (3) =2Hidenfemmeéss. 5 (106 LES 7) 109,819 205,430 L'exactitude du dernier recensement se trouve confirmée par un simple calcul ; ainsi, en prenant la moyenne des cinq recensements donnant pour résultat. . . 161,723 Et ajoutant à cette moyenne la moyenne de l'accroissement pendant 45 ans ou environ. . 44,000 Nous oblenons un total, pour 1839, de … . 205,723 qui diffère peu du chiffre admis par l'institut. L'institut national s'est également occupé de recherches intéressantes sur la criminalité; mais elles ne me semblent pas encore mériler d’être invoquées pour donner une idée exacle du degré de moralité qui existe dans le peuple de Mexico. Voici les documents exacts des prisons de Mexico en 1836 : Personnes incarcérées . . . , . . . 5 0266 — immédiatement relâchées . . . . . . , , 53 — ayant commis des délits contre les propriétés (vols). 138 — ayant commis des délits contre lés personnes , . 64 (C'est-à-dire plus d’un quart.) 255 Ge qui donnerait un terme moyen de 29 délits par mois. dé abs be LU LOL ai (1) Recensement exact, (2) En comparant ce recensement avec le dernier, ilen résulte une augmentation de 1347 habitants par an, ou à peu près 3 habitant p. 0/0. (3) Dans aucun de ces recensements on n’a compté les troupes ni les étrangers , ce qui porterait notre dernier calcul à environ 216 ou 218,000 habitants. ( 110 ) Maisil suffit d’avoir habité Mexico pendant quelque Lemps, pour soupçonner l’inexactitude de ces renseignements sur la quantité réelle des crimes commis. Le chiffre donné des personnes incarcérées est exact, il est vrai; mais il est loin d'être le chiffre réel des délits qui se commettent dans une ville où la police a peu de vigueur, et d’où les malfaiteurs peuvent s'échapper avec la plus grande facilité et défier ensuile toute poursuite. Remarquons avec plaisir qu'il se commet peu de crimes prémédités, comme on ne le voit que trop souvent en Europe , et peu de ces crimes qui ré- voltent la nature: au Mexique, les crimes sont le plus sou- vent le résultat de passions momentanées, violentes, comme elles le sont toujours chez les peuples des pays chauds; ce sont plutôt des mouvements de fureur que l'effet d’une atroce préméditation qui arment la main du couteau ho- micide, Les empoisonnements sont des crimes à peu près inconnus , el ne se commettent qu’à des intervalles éloignés. Je n'en ai entendu citer que deux cas en cinq années ; la jalousie en fut la cause. Aussi, l'examen approfondi du caracière du créole rt cent différentes localités, dans les régions les plus brülan- tes comme dans les parties dont le climat est aussi âpre que celui du nord de l'Europe, m'a conduit à un résultat qui fait honneur aux habitants de ce beau pays, et qui- conque l'aura visilé sans préjugés ou arrière pensée devra, du fond de sa conscience, arriver à cetle même conclusion, que le Mexicain créole est bon, hospitalier, qu'il est sus- ceptible de hautes conceptions; que son intelligence est vive, et que les semences de l'éducation y germent plus vite que cheznous, en Europe; si quelques vices dégradent le peuple, le manque de vigueur dans les lois et de ressour- ces pour réprimer les crimes dans une contrée où les po- ( 111 ) pulations sont si éloignées les unes des autres, où les chemins sont souvent impraticables et où l'instruction publique est encore dans son enfance, peuvent en quelque sorte l'excuser , et certes, en considérant ces dernières circon- slances, l'amour du jeu et la violence des passions, on sera élonné de voir le petit nombre de crimes qui se commet- tent, lorsque les malfaiteurs sont à peu près assurés de l’im- punité. Rendons justice à une nation qui s'efforce d'implanter l'industrie sur son sol fertile en y attirant les hommes de toutes les contrées du globe, et qui, en retour de l'accueil hospitalier qu’elle leur donne et des richesses dont elle les comble, s’en voit trop souvent bafouée et dénigrée. Il serait absurde de vouloir qu’une nation qui vient seu- lement de briser les fers de trois siècles d’esclavage, qui est séparée de l'Europe, ce grand foyer dela civilisation el du progrès, par plus de 2000 lieues d’océan, qui eut à lulter contre les infortunes des guerres civiles, des mala- dies épidémiques et des famines, qui a vu ses mines, ses fermes et ses champs ruinés par dix années de lutte, qui a eu à pleurer la perte de milliers de ses enfants, morts en combattant pour l'indépendance ou en s’entr'égorgeant, hélas! pour de moins nobles causes, ait des lois aussi bien exécutées qu’en Europe, ait des manufactures aussi actives, des machines aussi puissantes, des communications aussi rapides que nos contrées industrieuses où fourmillent les hommes. Cette nation, que nous connaissons à peine, nous accueille avec générosité, encourage la colonisation sur son fertile territoire, excite ses habitants à établir des ma- nufactures et donne des lettres de naturalisation aux étran- gers qui y importent une industrie utile. Ne sont-ce point là des titres suffisants à notre estime, et qui méritent de notre ( 112) part des vœux sincères pour son bonheur? Qu'on me par- donne celle digression, mais, cédant à ma conviction , j'ai cru devoir repousser les calomnies dont la nation mexi- caine a élé si souvent l’objet. BOTANIQUE. Note sur un phénomène de végétation extraordinaire, par M. Martens. Le jardin botanique de Louvain présente en ce moment un phénomène de végétation fort curieux. De deux énor- mes Agave americana (L.), plantes presque séculaires, provenant encore de l’ancien jardin botanique de l’univer- sité de Louvain, l’un fleurit pour la première fois en 1839, et périt l'hiver suivant; l’autre fleurit l’été dernier; mais, loin de périr ensuile, comme nous l’avions présumé, il se disposa au printemps à fleurir de nouveau, et en ce moment il offre ,non pas seulement une tige unique, comme l’année dernière , mais cinq fortes tiges chargées d’une innombrable masse de fleurs prêtes à s'épanouir. Ce qu'il y a de plus extraordinaire encore dans ce phénomène de végétation luxuriante, et ce qui, je crois, est tout-à-fait inouï dans les annales de l’horticullure, c’est que plusieurs rejetons de 1 à 3 ans, au nombre de plus de vingt , qui, avec deux ( 113 ) à trois cents autres, entourent le pied de la plante-mére , sont eux-mêmes munis de petites tiges chargées de boutons à fleur. Quelques-uns ont même poussé des tiges de 2 à 5 pieds de longueur. Ce curieux phénomène dément l'opinion populaire que l’agave, cultivé en pots, ne fleurit qu’au bout de 100 ans. On savait déja, par d’autres observations, que cetle opinion n’était point fondée, d'autant plus que dans leur pays natal, les agaves fleurissent tous les 15 ans environ; mais il n’y avait pas, je pense, d'exemple qu'un agave eût fleuri deux années de suite, et encore moins que de petits rejetons ou de jeunes plantes de 1 à 3 ans se fussent mis à fleur. ORNITHOLOGIE. Observations de M. Cantraine sur le Cox Sonnint. J'ai à entretenir l'académie d’un de ces petits et élégants Gallinacés que la nature semble avoir confinés dans le Nouveau-Monde, et dont on a fait une section dans le genre Perdix, Briss., sous le nom de Colins (Ortyx Steph. — Ortygia, Boié, — Colinus, Less.). C’est celui que M. Tem- minck a nommé Colin Sonnini (Pernix Sonxini). En lisant la description que M. Termminck en donne, je croyais reconnaître dans l'individu que j'avais sous les veux, une ( 114 ) espèce nouvelle qui aurait différé de celle décrite et figu- rée par le savant directeur du musée de Leyde, tant par le bec que par la coloration de la queue, des plumes de l'abdomen et par l'espèce de hausse-col formé de mouche- tures blanches et noires. Ayant eu occasion d'examiner un Colin Sonnini dans les galeries du musée de Bruxelles, jai constaté son identité avec celui que j'avais nommé Perdix galericulata. Je crois devoir, dans l'intérêt des sciences, compléter la description de ce bel oiseau , afin de le rendre bien reconnaissable parmi les espèces ses congénères, dont le nombre s'accroît assez considérable- ment. Cette espèce , tant soil peu plus pelite que notre caille, a le bec très-fort, noir ; les plumes qui entourent sa base ainsi que celles du front sont d’un blanc sale, Une houppe orne la tête ; elle se compose de 4-6 plumes brunâtres im- plantées entre les yeux; elles ne mesurent que 10 lignes. La tête et le cou ont des teintes très-variées ; on trouve, en effet, la gorge d’une belle teinte rousse, qui est bordée par une bande qui part de la région parotique, et est formée de mouchetures blanches et noires: cette bande forme une espèce de hausse-col ou de fer à cheval, et se met en contact avec un demi-collier , à peu prés de mème couleur , qui oc- cupe les parties postérieures et latérales de la base du cou. La poitrine est d’un ferrugineux cendré; quelques plumes tachetées de brun se rencontrent à sa partie supérieure. Quant à l’épigastre et aux deux liers antérieurs du ventre, ainsi qu'aux flancs ou hypochondres, ils sont d’une même teinte , c’est-à-dire d’un brun-marron parsemé de grandes taches blanches , enchatonnées ou demi-entourées de noir à leur partie antérieure; chaque plume porte quatre à six de ces taches, deux ou trois sur chaque rangée de barbes. TT CT (115 ) Sur le tiers postérieur du ventre, ainsi que sur les couver- lures inférieures de la queue, la couleur marron est rem- placée par du noir, mais les taches blanches y existent encore, se modifiant au fur et à mesure qu’on se dirige vers la région anale, de manière à finir par former des espèces de bandes transversales. Les parties supérieures diffèrent beaucoup des inférieu- res que je viens de décrire : le roux et le noir, parsemé de quelques traits blancs, occupent par mouchetures la nuque et la partie supérieure du cou, tandis que l'inférieure est fortement mouchetée de blanc et de noir, comme je l'ai déjà dit, de manière à former un demi-collier. Le dos, le croupion , ainsi que les grandes et petites couvertures des ailes, sont d’un gris vermiculé de noir avec des teintes fer- rugineuses qui sont plus prononcées sur les plumes inters- capulaires et sur les pelites couvertures que sur le reste; le bord de quelques-unes de ces dernières est en outre ta- cheté de noir avec un liséré blanchâtre. Les rémiges sont couleur de suie; elles sont blanchâtres en dessous, de même que leurs baguettes; la première est plus courte que les autres, mais les trois qui suivent sont égales, à peu de chose près. Quant aux rectrices ou pennes de la queue, qui est faiblement conique ou presque arrondie, elles sont noirâtres , et sont traversées par des bandes blanchätres vermiculées de noiratre. Les plumes qui occupent le bas de la jambe, et qui re- couvrent l'articulation tibio-tarsienne, sont brunâtres avec une Leinte ferrugineuse. Le tarse et les doigts des pieds sont gris-brun clair, plus foncé aux articulations des doigts; les ongles qui termi- nent ces derniers sont noirâtres. Je ne puis indiquer avec précision la couleur des yeux, (116) que je suppose êlre , comme dans les autres espèces de Co- lins, c’est-à-dire d’un brun jaunâtre. Lonpueur totale: 27 2007 ROC OT — de la mandibule supérieure . . . 6’. — düffaretess di SIRMANE: ts UMR — du doigt du milieu y compris l’ongle. 18”. De l'articulation cubito-carpienne à l’extrémité de A JC TÉMIRE Lee Fr etlin ne le Le a MN de DÉS Longueur de la penne externe de la queue . . 172”. HISTOIRE LITTÉRAIRE. Notice d'un manuscrit de l’ancienne abbaye de Villers. — Poésie romane. — Édition de Simon Stevin, négligée par les bibliographes. — Les Belges à l’é- tranger. Par le baron de Reiffenberg. Les ruines de l’abbaye de Villers allestent encore sa puis- sance. On dit que le gouvernement se propose d'utiliser ce vaste terrain el ces constructions à moitié détruiles; projet fort sage assurément , mais qui ne nous rendra point cette grande communauté dout les souvenirs se lient à toutel’his- toire du Brabant. Sanderus nous a transmis le catalogue des manuscrits sur parchemin que possédait, en 1636, la bibliothèque du monastère. Celui qui est marqué dans l'inventaire de la bibliothèque royale sous les n°5 4459- 4470, ne pouvait s’y trouver, puisqu'il élait passé, par TS OT ( A7 ) échange, en 1568, aux chanoines réguliers de St-Martin de Louvain. Je ne le trouve pourtant pas dans leur catalogue imprimé également par Sanderus. Quoi qu'il en soit, c’est un recueil de divers ouvrages de piété que frère Jean de S'-Trond fit écrire en 1320 , quand il était confesseur des religieuses du Parc-les-dames (/rou- wèn-Parc), à Wezemael, du temps de l'abbé Jacques Cette dépense fut couverte par les aumônes que frère Jean avait reçues, M. Peignot, qui a réuni des données sur le prix des livres (1), nous apprend , entre autres, qu’en 1373 Belin, enlumineur à Dijon, écrivit et enlumina pour la duchesse de Bourgogne un septseaumes, au prix de trois francs, que M. Peignot évalue à 28 francs 45 centimes de notre monnaie, En 1454, le prix accoulumé de la copie d’un feuillet était, pour le duc de Bourgogne, d’un gros, c'est-à-dire d'environ 43 centimes. Frère Jean, qui ne de- mandait pas des transcriptions si magnifiques , et qui vivait plus d’un siècle avant, était loin certainement d’accorder à son copiste un salaire aussi considérable. Le volume, qui est encore revêtu de sa reliure primitive, avec son fermoir de cuir, ses clous en saillie et sa pipe de cuivre, conlient les parties suivantes : 1° Feuill. 2-45. Vie de sainte Élisabeth de Hongrie, cette princesse à laquelle M. le comte de Montalembert a con- sacré un beau livre. Proloqus in vita ancillæ Christ Elyzabet, filiæ re- qis Hungarix et dominæ Thuringiæ. Dominus ac salu- tator noster.…. cujus regnum et sacerdotium sine fine permanet in saecula saeculorum. (1) De l’ancienne bibliothèque des ducs de Bourgogne, 2me édition, 1841. ( 118) Au revers du dernier feuillet, une main plus moderne a écrit quelques lignes relatives à Francon-le-Rouge , Cha- noine régulier de sainte Gertrude à Louvain. 29 Feuillets 46-55. Vie de sainte Aléide ou Adelaïde de Scarebeke , religieuse à la Cambre-lez-Bruxelles, laquelle mourut en 1250. Oraisons et varia. 3° Feuillet 64. Vie de la vénérable Béatrice, prieure de Nazareth, de l’ordre de Citeaux , par Guillaume de Ma- lines, moine d'Afflighem, ensuite prieur à Wavre, puis abbé de S'-Trond. Béatrice élait née à Tirlemont et mourut en 1268. 4 Considérations édifiantes. 5° Proses et oraisons composées par Arnulfe de Louvain, quinzième abbé de Villers. Salve meum salutare, Salve, salve , Jesu care ; Cruci tuæ me aptare Vellem, vere tu scis quare, Da mihi tui copiam, etc. Inscription pour les instruments de la passion; c’est Jé- sus-Christ qui parle : Lancea, crux, clavi, spinæ, mors quam toleravi, Ostendunt qua vi miserorum crimina lavi, 6° Traité quid sit Deus. « Deus est æternilas, nobililas, potentia, forlitudo, etc. » — Sermo de passione Domini. 7 Vie de Werry, prieur d’Alne. 7ata domini V'errici, prioris de Ana, viri venerabilis et Deo digni. Gelte vie est en vers, et comme toutes celles de saints personnages que contient ce recueil, elle présente moins l’histoire d’un individu que l’éloge de ses vertus et de sa piété. En voici (119) quelques extraits. Je commence par ce qui est relatif à l'a- mour de Werry pour les livres de dévotion. Usque ad obitum suum non cessavit a scriptis acquirendis. Semper quæsivit scripturas ædificantes, Sanctorum vitas , exemplaque gestaque fantes ; Totus in hiis studuit et talia semper amavit, Ex quibus et libros numerosos accumulavit. Vix sinus illius unquam fuit absque libellis, Quos ita dilexit ut apis libamina mellis, Sæpius et collo sacellum ferre solebat Codiculis tumidum quæ lata cucullo tegebat. Effectivement , le catalogue des manuscrits de l’abbaye d’Alne, tel qu’on peut le lire dans Sanderus, est un des plus longs qu'ilrapporte, et les livres religieux y abondent. On y remarque aussi néanmoins plusieurs monuments his- loriques, et Chapeaville dit expressément qu’il dut à l’ab- baye d’Alne des exemplaires d’Hariger et d’Anselme : « Gratiam habemus….. Henrico V'elpen, mon. Alnensis abbati.… a cujus quoque monasterio pergamenum codi- cem textum Harigeri et Anselmi absque Ægidii addi- tionibus complectentem, non sine magnofructu depromp- simus (præf. 1612). , De equo domini Werrici, cum magister esset conversorum. Tunc equitabat equum qui cognoscebat egenos, Præteriens dites et clara veste serenos. Obvius hic et equus quotiens venisset egenis, Sponte sua stabat tentis a nemine frenis; Donec finitus cum paupere sermo fuisset, Stabat equus pro se vel donec pauper abisset, Irrationale jumentum consuetudo Addocuit stare sic coram paupere nudo. Pauperibus coram palefridus stabat ad horam, (12 ) Divitibus et spretis ibat sine mora quietis, Hos neque curabat quos mundus magnificabat,. Hunc equitavit equum quadam vice domnus Æ/ardus, Qui vocitatur adhuc veteri cognomine Rufus. Obviat huic pauper et equus stat, non removetur. Mox intellexit monachus cur non graderetur; Dicit 4/ardus equo verbum ridendo jocosum : « Îte viam vestram quia non Werricus ego sum, Si vultis, stetis, Werricum quando feretis. » Plus loin l’auteur revient encore à deux reprises au goût de Werry pour les livres et surtout pour les SS. Ecritures. Mortis ad usque diem studiosus non requievit Quærere scripturas quas nullo tempore sprevit. Celle vie, qui est assez longue, est terminée ainsi : Explicit vita domini Werrici quondam prioris S.-Ma- riæ de Alna, qui obiit nonas decembris. 8° Sur le feuillet suivant on lit ce recit qu'on pourrait inliluler : Le duc Henri II de Brabant et la discipline à l'abbaye de Villers. « Cum aulem olim monasterium Villariense divitiis el omnibus bonis habundaret (1) et fama virtutum ejus un- dique personaret, dominus Henricus, dux Brabantiæ, miro (1) M. Glibert, membre du conseil de régence de la ville de Bruxelles, et qui possède la ferme et une partie des biens de l’ancienne abbaye de Villers, à laquelle sa famille était jadis attachée , a bien voulu me conter qu’en son enfance il avait assisté au repas d’adieu donné par l’abbé dans la ferme même , la veille du jour que les commissaires français avaient fixé pour l’expulsion des religieux. Ce repas n’avait pas la tristesse que la circonstance semblait devoir inspirer. « Ne craignez rien, disait l’abbé, avant peu nous serons de retour : un tel état de choses ne peut durer. » Il n’a duré que quarante-six ans et il dure encore! (121 ) cirea locum et incolas ejus aflicichatur amore (1). Unde frequenter orationibus conventus se commendabat. Audi- vit poslea quod in sancla die Perascheves (2) , personæ loci illius, ob memoriam dominicæ passionis, corpora sua gravissimis disciplinis castigarent. Quod an ita esset, ut au- divil, experiri volens, ipso anno qui fuit millesimo ducen- tesimo quinquagesimo ab incarnalione Domini , prædicta die, cum decenti comilatu affuit el advocans fratrem quem- dam, rogat se deduci et abscondi circa locum ubi fratres ea die debebant accipere disciptinas. Cumque , nemine sciente, in loco illo latitaret, ecce fratres more solito illuc venientes , el singulo (cingulo) tenus se denudantes, expo- nunt dorsa sua verberibus. Cumque aliqui eorum per unam- quamque horam diei et ultra quater cæsi essent usque ad sauguinis effusionem , passionis tum Chrisli memores, ro- gant verbera verberibus adici (adÿici). Cumque reinduti essent, percussores, cæsorum pari modo denudantes se, gravissime se disciplinari postularunt, Quod ut vidit domi- nus dux, vehementer expavit et a latibulo progrediens et a suis interrogatus unde veniret : de lorneamento duris- simo , scilicet de loco ubi fratres disciplinas acceperant, se venire respondit, quod audientes satellites ejus valde ædificati sunt. Nec mora, ipsa hora conventui vineam quandam in Lovanio ad pitantiam dedit ad honorem Dei, qui est benedictus in sæcula. Amen. » 9% Vie de la bienheureuse Christine de St-Trond, par frère Thomas de Contipreit (sie pour Cantempré). Un autre (1) I voulut y étre enseveli On voit dans les Trophées de Brabant une gravure représentant son mausolée. [, 239. (2) Parasceves , le Vendredi-saint, Ton. vu. 9. (122 ) manuscrit de la bibliothèque royale, n° 10490 , et qui ap- partient au XV° siècle, contient une vie en français de cette même Christine. 10° Vie de Marguerite d’Ypres. L'auteur dit tenir les détails qu'il raconte, de la bouche de Siger , de l’ordre des frères précheurs à Ypres. 11° Vie de saint Antoine de Lisbonne, de l’ordre des frères mineurs. 12° Vie de sainte Claire. 13° Vie de saint Louis, fils du roi de Sicile. 14° Bulles et lettres pontificales. 15° Zn beguinagio Tongerensi factum est verbum JhesuChristiadquandam juvenculam innocentem valde, in hunce modum.…. 16° Deux lettres de Thomas, chantre de Villers, à sa sœur, religieuse à Parc-les-Dames. Elles sont suivies de quelques notes. Tel est le contenu de ce volume, dont la notice m'a paru ne devoir pas être inutile à notre histoire littéraire et aux travaux des bollandistes, auxquels, je ne le dissimulerai pas, je prends l'intérêt le plus vif. Fragment de poésie romane. Dans l’intérieur de la couverture en bois du manuscrit 14635—37, de la bibliothèque royale, lequel renferme les vies des hommes célébres de la Grèce et celle de Lu- cullus, par Léonard Giustiniani de Venise, on trouve, sur un morceau de parchemin, ce fragment en langue romane, qui a élé écrit au XIII° siècle, et qui est d’une rédaction peut-être plus ancienne, à en juger par le langage et l'or- thographe que je reproduis ici littéralement : (13) Il sera ancor oi de tel chose apellez, Si bien ne se defant traites ! ert puez ?, Vos ne seroiz ia rois sa force nel 5 pandez, La cort est noble eriche # si ? furent li baron, E Amangins li bruns cmença 6 sa rason : Antendez emyereres que nos vos cteron”, Entre moi e mon frère q tag p le manton8, Fumes fil Alori enevo ? Gainellon, Miles et Auboins ‘© fil Pinabel le blon, Qui tint tote la tre ll iusque !? de mal tron, Il fu ocis à Ais por le plet Guenelon, Se li peres for sist 15 queus colpes iavon lt ? Ne sauez sire rois por coi di !5 cest sermon, Au siége à Herberie , sor um !6 marbrin perron, Garniers que ie vola !7 cmença l8 sa raixon, Seignor que la farons ! franc chr 20 baron, Molt par est fel cist rois e pleins de traïson, De mal e de bosdiee de sodition?!, Peu nos 2? laise de tre 25 que nos tenir deuon 21, Prez sui que ie locie ?5 sausiez 26 cpagnon, En bois oan rivere ola ono porron ?, Quant nos laurons ocis de naiant dotarons 28, 11 names cu sol fil que afoible tenon ??, Qui mol parraliez se seruir le dagnon 5, E cil li respondirent p ma foi no feron 5!, Melz uolun ®? tot ior pdre 5 q liroiociron 54, De ço trai agarant 5 au boin % Emilon, Que Carle fut oci&ee nos lo trieson °7.... 2 1 Traitres. | 2 Prouvez. | 3 Si à force ne Le. | 4 Et riche. | 5 Si y. | 6 Com- mença. | 7 Conterons. | 8 Que taing (tiens) par. | 9 Et nevo (neveux). | 10 Au- boïns. | 11 Terre. | 12 Trissyll. | 13 Porfit. | 14 Quels torts y avons ? | 15 Je dis. | 16 Un. | 17 Vois là. | 18 Commenca. | 19 Que ferons-nous la. | 20 Chevaliers. | 21 Sédition. | 22 Peu nous, | 23 Terres. | 24 Devons. | 25 Je l'occie. | 26 Si osiez. | 27 En bois ou en rivière ou là où nous pourrons. | 28 De rien doute (crainte) aurons. | 29 Il n'a plus qu'un seul fils que comme faible nous tenons (considérons.) | 20 Daignons. | 31 Par ma foinon ferons. | 32 Mieux (plutôt) voulons, | 33 Perdre que, | 34 Occirons#| 35 De ce prends à garant. | 36 Boïn (dissyll.) | 37 Trahissons. ( 124.) Ces vers sont un fragment d’un roman du cycle carolin- gien ; on y retrouve des noms connus Âmangins ou Aman- guis-le-Brun, et son frère, fils d'Ælori et neveu de Ga- nelon, Miles (Milon) et Æuboins, fils de Pinabel-le-Blon, mis à mort à Aix, enfin Garnier. Quant à la géographie ro- mancière , elle réclame Æerberie ou V’erberie et Maltron. Ce morceau semble appartenir à la légende de Dame Aye, dont M. de Martonne a donné l'analyse dans les Mémoires de la sociète des antiquaires de France, nouvelle série, tome V, 1840, pp. 398—434. Il se rapporte principale- ment aux faits que M. de Martonne rappelle à la page 406. On ne trouvera pas mauvais que nous fassions pour la lan- gue française ce qu'on applaudit dans les philologues allemands : par exemple, MM. Hoffmann et Moritz ne dé- daignent pas le moindre débris de poésie, et transcrivent jusqu’à de longues suites de vers dont les premiers hémis- tiches n’ont pu être restitués. Et c’est pourtant avec de lels éléments que les Fallot, les Ackermann , les Bruce-Whyte, les Ampère, les Dielz, etc., reconstruisent les langues du moyen âge! Edition de Simon Sievin, négligée par les bibliograÿhes. Quand un homme, en cullivant les sciences, a été puis- samment créaleur, ses moindres écrits doivent fixer l'at- tention, parce que souvent ils contiennent ou le germe de découvertes subséquentes, ou quelques-unes de ces idées justes et fécondes dont on ignore l’origine dès qu'on les a adoptées, et que le genre humain croit avoir eues toujours, tant elles sont justes et nécessaires. Un de ces hommes est sans contredit le grand mathématicien brugeois Simon Stevin, à qui la mécanique dutune forme nouvelle, qui com- ( 125 ) prit Loute la portée du calcul décimal, refit l'architecture militaire, et qui, d’après la Correspondance mathématique de MM. Garnier et Quetelet, a découvert la pesanteur de l'air. M. Quetelet, en se montrant jaloux de l'honneur scien- üfique des Belges, défend son propre bien. Quoique nous n'ayons aucun partage à espérer dans ce glorieux trésor, nous n'en serions pas moins heureux d’aider à le conserver et à l'accroître. C’est dans ce but que nous signalerons un petit livre de Stevin qui, pensons-nous, a échappé à ceux qui ont traité de ce sublime géomètre, et dont, notamment, M. Justin Corneille Voorduin d'Utrecht, n’a rien dit dans sa dissertalion couronnée par l’université de Gand, en 1821 —1822. (Laudatio Simonis Stevini PBrugensis, 39 pp. in-4°), non plus que M. O. Delepierre, dans la biographie dont il a enrichi les Annales de la société d'Emulation de Bruges (1). Ce livret est peut-être la première publication de Stevin. Il est intitulé: Tafelen van interest mitsga- ders de constructie der selver, ghecalculeert door Simon Stevin Bruggelinck, t’ Antwerpen, by Christoffel Plan- tyn , in den Gulden Passer, MDLXXXIT, in-8° , de 92 pp. Goth. La dédicace, datée de Leyde, le 16 juillet 1582, est adressée au bourgmestre de celle ville. L'ouvrage lui-même n'était pas néanmoins inconnu, et M. O. Delepierre, en énumérant le contenu des œuvres ma- thématiques de Simon Stevin, publiées par Albert Gérard , chez les Elsevier, en 1634, indique La pratique d'arith- métique, contenant les tables d'intérêts , etc. Mais per- sonne, que je sache, ne signale l'édition originale flamande. (1) Tome, pp. 256—302 , t. II, p.172, M. Oct. Delcpierre cite avec éloge ce que MM de Foere, Van de Capelle et Coomans aîné ont écrit vur Stevin. ( 426 ) Dans ces tables et les explications qui les accompagnent , perce le génie éminemment pratique de l’auteur. Sans en- trer en plus de détails à cet égard, je me contenterai de remarquer que Stevin parle continuellement, comme de la chose la plus simple, d’un intérêt annuel de 10 et de 12 pour cent. Cependant alors les doctrines théologiques re- latives au prêt à usure élaient dans toute leur force. Au- jourd’hui on n’est pas encore revenu aux vrais principes sur celte matière, mais on arrivera sans doute à considérer aussi le numéraire comme une simple marchandise. Ce volume qui, indépendamment de son mérite intrin- sèque, a celui de la rareté, a élé acheté pour la hibliothè- que royale, à la quatrième et dernière vente de feu M. Lam- mens, n° 240 du catalogue. Les Belges à l’étranger. Un ouvrage à faire serait un livre sur les Belges qui ont vécu dans les pays étrangers, sur l'influence qu'ils y ont exercée et les avantages que notre pays a pu tirer de leurs voyages ou de leur séjour. Des matériaux, pour un pareil travail, se trouvent quelquefois la où on les soupçonnait le moins, dans des histoires locales , des re- cueils d’épitaphes, etc.; par exemple, il existe un livre rare intitulé : Znseriptiones antiquissimæ et celeber- rimæ urbis patrie Hamburgensis , editæ pridem à Theodoro Anckelmanno, Heidelbergæ, apud Guil. Wal- therum academiæ typographum anno MDCLXIIT , nunce cum novo auctario recuso. Hamburgi, sumptibus Christian: Liebeczeilii, Leoburgi, excudebat Ch. Alb. Pfeif- fer, 1706, in-fol. , 56 pp. chiff. sans la tabl. et la pré- face. Ce volume contient les inscriptions suivantes relatives à des Belges : (127) IN TEMPLO PETRINO. XXXIX. BALTHASAR LE MEBCHIER, Epitaphium. Ick genaent den Brüsseler Balthasar le Merchier, Ligge nu hier van di doot verbeten, Spiegelt u aen my, wat den menschis vor een dier , Tiss maer een gerempte van die wormen geten. Waerom wilt ghy u dan s00 groots vermeten, Ghy en syt maer eirde en in eirde süld y gaen, En u leste cleet is schier oeck versleten, Rasch, maeckt u rekeninge ghy moet my volgen gaen, Wer ghy jonck oft oudt syt de doot en siet süler niet aen Sy haelt rick en arm sonder jemandtte myen, Soo myn lichaem hier leyt dat in welden plach testaen, Also salt met u schoon lichaem oock corts de dyen, Al u gelt en u goet en kan u niet bevryen, Ghy moet doch hast komen die wormen spysen, Düss statt vast op Christum wilt wettelyck stryen, En wercken van gelooffs uwen naesten bewysen ; Gott lat uns hier namals met vreugden verrysen, Bewaert uwen wyghboom well. Obiit 20 febr. anno 1604. ÆGIDIUS DE GREVE. D, O0, M. S, ET MEMORIÆ ÆTERNÆ. S, Viator, quod dico, paululum est , asta ac perlege. Hic est sepulchrum haud pulchrum conjug. Æpidii de Greve et Mariæ de Nasdunck, Antwerpiæ antiqua stirpe natorum, qui patriam amore v. relig., odio belli linquentes, Hamburg. vitæ , mort. ac sepult. lo- cum S, selegere, ubi cum obpiet. etanimi ingenii ac fortunæ dotes om- nium erga se animos mire excitassent, tandem voti compotes facti, ille in ipso heroum climact, id. sept, ann Dn, MDCIV, hæc V, MDCVIITkal., { 19 (128) febr. ætat. LVII pie et placide expiravere Quibus ut in vita ita et morte junctis liberi, generique, quo gratiam parentib. pientiss. et B. M. re- ferrent, P. C. Anno 1609. Dixi. Abi. IN TEMPLO D. CATHARINÆ. XCII. DOMINICUS VAN UFFELE. Ad cathedræ ingressum. D. T. O0. M. Ecclesiæ ælernæque memoriæ nobiliss. conjugum domi- nici Van Uffel et Mariæ Hoon, in Dutzow hæredd., queis ortum Ant- werpia, hospitium religionis zelo migrantibus Hamburgum, fatique tandem evoluta serie, sepulchrum D Catharina dedit hanc qua sub- humantur cathedram pro tumulo LL, MQ. PP. liberiet afnes anno MDCXXXI. Obiit. ille MDCXXIHT, 1v id. jul. ætat. LXXXVIIL, hæc MDEX, ur kal.jul. ætat. LVI, IN TEMPLO D. JACOBI. CVI. ÆGIDIUS COIGNET. Memoriæ Ornatiss. Viri Ægidii Coignet Antwerpiani, pictoris eximii et cum summis hujus temporis artificib. quibus in Belgicis provinciis et in Germania, Gallia et Italia familiariter innotuit, merito comparandi , anno MDXCIX, xxvii xbris in hac urbe pie demortui et in hac ecclesia religiosi sepulti. Magdalena mæstiss. vidua et Juliana filia unica superstites cum la- crymis F.EF. IN TEMPLO S. JOHANNIS. CLXXIX. GABRIEL ENGEL. Herr Michael Engels und Fr, Elisabeth de Dobbelers, Aus Braband Ehe-leibliche sobne, Welcher Anno 1592 den 24 augusti in Hamburg gebohren (129) Und nach vielen Reisen auch fleissiger Ubung in der edler Perspectiv- : [kunst, Worinnen er grosse Beliebung gebabt, Anno 1621 den 5 junii mit jaufr. Hannen, Hn Peter Cornelissen Ehcleichen Tochter , sich verkeyrahtet, Und in wahren der friedlichen Ehe Vierer Sohne und sechs Tüchter Vater, Endlich anno 1654 de 30 augusti dem Geiste nach recht verengelt, Dessen Corper aber in St.-Johannis Kirchen allhier beerdiget worden, Haber seine nachgelassene Fr. Wittive und Erber dieser Epitaphium, Bevor aber dem Schüpffer aller Engel en Ehren Setzen und aufrichten lassen. Ce n’est la que l'indication d’un sujet que l'on peut or- ner, et dont j'ai broché quelques chapitres dans des mé- moires sur les relations anciennes de la Belgique avec d’au- tres pays. C'est un simple signet placé à l’une des pages en blanc du livre universel, D'autres seront plus habiles que moi à la remplir. ARCHÉOLOGIE. Borée enlevant Orithye. Peinture de vase expliquée par M. Roulez, membre de l’Académie. L'enlèvement d'Orithye par Borée est un mythe propre à Athènes, et la manière dont Platon (1) en parle prouve qu'il y jouissait d’une grande popularité. C’est sur cette tradition que reposaient les prétentions de la vanité athénienne à une parenté avec Borée et les Thraces (2), prétentions que (1) Phœdr., p.239. B-E. (2) Herodot, VII. 189. Schol. Sophocl, Antigon. 978, p. 254, ed, Ste- phan. Schol, Pind. Pyth., IV, 324, Philostrat. Var. Apollon. c. 21. p. 160. Olear. Ælian. Var. Hist, XI, 61. Schol, Aristid., p.251. ed Frommel, Suidas Voc, ‘Asérz, p.394. (130 ) Seuthés mit habilement à profit en s'adressant à Xénophon, lorsque ce chef de la retraite des dix mille traversa ses élals (1). La poésie lyrique et tragique ne manqua pas de s'emparer de ce sujet national : Eschyle et Sophocle avaient composé chacun une tragédie intitulée Orithye, que le temps a détruites (2) ; et c'est sans doute à ces poëtes qu'O- vide a emprunté les développements qu'il donne au récit de cette fable (3). Borée avait sa résidence dans la Thrace (4), au delà des monts Riphées , qui doivent leur nom à son souffle impé- tueux (5). Étant devenu amoureux d'Orithye, une des filles d'Erechthée, roi d'Athènes, il l'enleva un jour (6) et se retira avec elle sur un rocher du mont Hæmus, appelé Sarpedo- nia (7)ou,selon Ovide (8), dans la ville des Ciconiens. De leur (1) Xenophon, Anabas., VII, 2, 31. (2) Joh. Siceliota, Comment. MSS. in Hermogen. ap. Rubhnken, ad Long., III, 6 1, p. 232. Weiske, : aiyere dè 4 drorix Tod royrod (Eschyle) &y r& rÿ; QpeSuixs dpéuari...... di ka) ScpoxAÿe (Ruhnken insère ici avec raison la particule où) wweïrey. Cf. Welcker Die Grie- chischen Tragæd. mit Rucksicht auf dem ep. Cyclus , Th. I, s. 30 et 298, fg. Nous ne comprenons pas pourquoi M. Bernhardy (ad Dionys. Perieget. p. 632) refuse de reconnaître dans ce passage un témoignage de l’existence des tragédies en question. (3) Ovid. Metam., VI, 682, sqq. Comp. les vers d’Eschyle ap. Longin. de Sublim. L. c., p. 9. Weiske. (4) Iliad. ,1X, 5. XXIIL, 280. Hesiod. opp., 605-551. (5) Pirai. Servius ad. Georg., WU, 382. p. 281, ed Lion. Cf, Voelcker, Myth. Geographie der Griechen und Rœm,, S. 146. 166, feg. (6) La demande faite par le prétendant au père de la jeune fille et lerefus de celui-ci (voy. Ovide, Z. c.) sont un enjolivement des poètes tragiques. (7) Simonide et Pherecyde, ap. Schol. Apollon. Rhod. I, 212, Cf. Voelcker.ouv. cité, S. 139, fs. (8) L.c. : Ciconum tenuit populos et mœænia raptor. Maxime Planude lisait probablement Si#honum, puisqu'il traduit E1Séycy, nés CRE ( 131 ) union naquirent, comme on sait, Zétès et Calaïs, qui prirent part à l'expédition des Argonautes. Il existe plusieurs ver- sions relativement à l'endroit de l’Attique où l’enlévement s'effectua. Platon dit que les uns assignaient pour théâtre a ces violentes fiançailles les bords de l'Ilissus, d’autres l'Aréopage; Chœrilus de Samos (1) les transporte sur les rives du Cephissus, et Simonide (2) sur le mont Brilessus. Mais l'opinion la plus générale se prononçait en faveur de la première de ces localités (3). C'est là en eflet que les Athé- niens avaient élevé une chapelle à Borée, en reconnaissance de ce qu'il avait dispersé et détruit en partie la flotte de Xerxès à Salamine (4). Dans le dialogue de Platon, Phèdre demande à Socrate ce qu'il pense de la vérité de cette fable; celui-ci répond que, sans se montrer plus absurde que les sages d'alors, il pourrait dire qu’il n'y ajouteaucune foi,et que tout ce qu'il y a de vrai au fond, c’est qu'Orithye fut renversée du haut d’un rocher par un coup de vent , et perdit la vie. On com- prend aisément que celle explication, que le philosophe athénien mel en avant pour s’en moquer, appartenait à quelque sophiste de son témps. On peut être certain que si Socrate avait cu à se prononcer sur l'interprétation don- (1) Ap- Schol. Appollon. £. c., Cf. Næke ad Chærili fragm., p.152, sq. (2} Ap Schol. Apollon, Z. c., où le texte porte faussement Bp/usood. Cf. Wellauer ad. h. 1. p. 12, et Næke, 1. c. p. 153. Le changement en Tu ood proposé par Heyne (ad Aypollod., p. 334) et par Sturz (ad Phe- recyd, fragm ) est inutile. (8) Pausanias, 1, 19, 6. p. 78. Siebelis. Cf. Rruse, Hellas, IL, 1, p. 131. (4) Hérodote, VIT, 189. avec la note de Bæhr et de Creuzer, p. 737. Platon, ubi supra, avec la note d’Ast.t. X, p. 221. Sur le culte rendu à Borée.. Voir aussi Hesychius voc. Bopeuouoi. t. 1, p.742. Alberti, (132) née plus tard par le Néo-Platonicien Hermias, il ne lui eût pas fait un meilleur accueil. Selon celui-ci (1) Orithye était, une prêtresse de Borée, laquelle expira dans un accés d’ins- piration divine, L'auteur d’une histoire de Mégare, Hésa- gore (2), traduisit ce mythe en un fait historique. D’après lui le ravisseur de la princesse athénienne n’est plus l'A- quilon, mais un certain Borée, fils de Strymon (3) et roi de Thrace (4). Pour nous, Orithye (5) enlevée, lorsqu'elle est occupée à cueillir des fleurs ou à jouer avec ses compagnes, c'est la personnification de la nature jeune et riante, de la végélation qui couvre les montagnes de l’Attique, et que le vent du nord vient flétrir de son souffle. Nous retrouvons la même idée exprimée plus clairement encore par un autre mythe, d'après lequel Borée enleva également Chloris (la florissante), fille d'Arcturus (6). C'est ainsi que la fable beaucoup plus connue de l'enlèvement de Proserpine par Hadès rappelle le printemps, la germination que l'hiver emporte. Le mythe de Borée et d'Orithye offrait un sujet non moins digne de l'attention des artistes que de celle des poètes. La plus ancienne représentation, dont le souvenir soit arrivé (1) Schol.MSS., ap. Ruhnken , ad Timæi Lexic. Platon. , p. 268. (2) Ap. Schol. Apollon. Rhod, £. c. (3) Ce Strymon est sans doute le roi de Thrace (Conon., e. 4) ou le Dieu-Fleuve de ce nom (Hesiod. Theogon., 339, Apollodor., I, 8, 4). (4) Eudoc, Violar., p 440. C’est probablement de la même source que dérive la version qui nomme le ravisseur un Thrace de distinction (évip r@y à Opéxy Evd6Ecy ) Schol. Pindari. Pyth., IV. 324, (5) Le nom d”’Opefuz vient probablement d’"Opos montagne , sinon d’'Opx, saison, printemps. (6) Natalis Comes (d’après Cléanthe), Wytholog., VAL, 11. ( 133 ) jusqu’à nous, est celle qui décorait le coffre de Cypsélus (1). Le roi des vents y était figuré anguipède. Les jambes ter- minées en queues de serpents constituent un caractère distinctif des enfants de la terre ; mais cette qualité n’ap- parlenait pas à Borée , auquel on donne pour parents Astrée et l’Aurore (2). Voss (3) a cherché à expliquer cette parti- cularilé en supposant que , d’après une tradilion différente de là Théogonie d’Hésiode , Borée devait le jour à Typhon, autre vent anguipède. Nous ferons remarquer à l'appui de celte conjecture, que, suivant Apollodore (4), Typhon ha- bitait le mont Hæmus en Thrace, par conséquent la même localité que Borée. La fable de l'enlèvement d'Orithye fut reconnue d’abord sur trois peintures de vases publiées l’une par Tischbein (5), l'autre par Millin (6), et la troisième par les académiciens d'Herculanum (7). Borée y apparaît avec’ une lunique courte, sans manches, de grandes ailes aux épaules, et le menton ombragé par une ample barbe. Sur le premier de ces vases, il a en outre d’autres ailes aux chevilles, et sur le troisième il est chaussé de bottines ayant la forme de celles que porte Mercure dans les peintures de style archaïque. M. Raoul Rochette (8) fit connaître en- (1) Pausanias, V, 19,1. (2) Hésiod, Theogon., 371, sq. (3) Mythologische Priefe, 1, 35, p. 266, 2ter Ausp. (4) 1,6, 3. (5) Vases d’Hamilton, t. WI, pl. 31; reproduit par Millin Galerie myth. LXXX , 314, et par J D. Guigniaut , Religions de l'antiquité, Atlas pl. CXXXVIL, fig. 529. (6) Peintures de vases, t. IT, pl. V. (7) Real Museo Borbonico, vol, V , tav. XXXV. Ce même sujet se trouve deux fois au musée de Naples, voy. Veapels antike Bildwerke. Th. 1, pp: 252. 377. (8) Mon. inéd, d'antiquité figurée, pl, XLIV, À ,B., p. 220 sv. dutexte. L ( 134 ) suite deux autres monuments céramographiques tirés de la collection Durand, lesquels présentent le même sujet, à peu près conçu de la même manière, si ce n’est que sur le second, l’homme qui emporte la jeune fille dans ses bras, a pour vêtement, au lieu de la tunique, une peau de loup nouée sur la poitrine. Mais l'illustre antiquaire français ne reconnaît la fable d'Orithye ni dans ces compositions ni dans les précédentes, il les explique toutes par la Mort personnifiée ou Thanatos enlevant une jeune fille. En- tre autres considérations qui militent en faveur de son opinion, il fait observer avec raison , non-seulement que la manière dont le ravisseur est représenté sur ces pein- tures, ne répond en rien à celle de Borée du coffre de Cyp- selus, mais qu’en outre son costume est trop léger pour un vent du Nord. En effet, sur la tour octogone d’Andronic Cyrrhestès, à Athènes (1), qui est le monument le plus au- thentique qui nous montre la manière dont les Grecs figu- raient les divers vents, Borée se trouve vêlu beaucoup plus chaudement : outre une double tunique il porte une chla- myde et des brodequins lacés. Il n'arrive que trop souvent que des faits nouveaux viennent renverser les systèmes les mieux fondés. C’est ce qui a eu lieu dans cette question. Depuis la publicalion de l'ouvrage de M. Raoul Rochette, les fouilles de l’Étrurie ont mis au jour deux belles ampho- res pointues où le nom de Borée (Bopac sic) est inscrit au- dessus de la tête du personnage qui ravit la jeune fille. L'une de ces amphores appartient à la collection du prince de (1) Stuart Antiquities of Athens , t.1, ch. LE, pl. I, fig. 1; reproduit dans Millin Gallerie mythol, LXXVI, 316, et dans Guigniaut, Religions de l’antig., CXXXVI, 531. bin dec ute d __—— ( 135 ) Canino (1), l’autre fait un des ornements du musée royal de Berlin (2). Au rapport de Platon, Borée choisit pour ravir Orithye le moment où elle était occupée à folâtrer avec la nymphe Pharmaceia. Timée nous apprend que Pharmaceia est le nom d’une fontaine dont les eaux donnaient la mort (3). La cruche renversée que l’on remarque dans le champ du vase d'Hamilton indique que la jeune princesse allait pui- ser de l’eau soit à cette fontaine soit à l’Ilissus. Sur le vase publié par Millin , une autre jeune fille se trouve près d’O- rithye. Outre cette compagne, un vase inédit de la collec- tion Durand (4) montre en arrière de Borée et assis sur un rocher, un vieillard chauve, enveloppé dans un manteau et tenant en main un bâton en forme de béquille. Sur celui du musée de Berlin, la princesse est entourée de plusieurs compagnes. Il semble naturel de voir dans ce vieillard Érech- thée, père d'Orithye, et dans les jeunes filles, ses sœurs, que les auteurs anciens nomment Creüse , Procris et Chtho- nie (5). Mais le vase à inscriptions du prince de Canino nous (1) De Witte, Catalogue étrusque , 105, p.57 sv.—Ce vase vient d’être gravé dans les Monuments inédits publiés par la section franç de l’insti- tut archéologique, et une explication par M. Wélcker s’imprime en ce moment dans le tom. IT des Annales. La persuasion que ce sujet est traité par ce savant illustre beaucoup mieux que je n’aurais pu le faire, m’a en- gagé à ne pas entrer dans de plus longs développements, Je m’estimerai heureux si je me rencontre avec lui dans la même voie d'interprétation. (2) Gerhard, Veuerworbene antike Denkmaeler , 1602 , 5.26, (3) Loxicon Platonic. sub voc., p. 268. (4) De Witte, Description des antiquités du cabinet Durand, no 213, pag. 67. ; (5) Apollodor, IE, 15, 1. Schol. Apollon , 1. 1., où il faut lire EpeySéos au lieu de Kéxporos. Mythograph. Vai., 1, 204, p. 65, Bode. Ovid. , Met., VI,679. Jamblichus, Vie. Pythagor , c. 34, p. 195. Kuster. ( 136 ) a révélé d’autres noms. Celle magnifique composition, aussi remarquable sous le rapport de l’art que sous celui du su- jet , se compose de huit figures, qui sont appelées Hersé, Borée, Orithye, Pandrose, Aphyas, Cécrops, A glaure et Érechthée. Voilà, par conséquent, Érechthée et sa fille transportés au milieu de la famille de Cécrops, tandis que dans les généalogies ordinaires, le premier ne règne que plusieurs générations après le second. Toutefois ce rappro- chement s'explique fort aisément. Tous ceux qui sont au courant des études mythologiques, savent qu'Érechthée le jeune est souvent confondu, même par les anciens, avec Érechthée - Erichthonius (1). Nous devons supposer que la légende suivie par le peintre du vase admettait l'identité des deux rois. Or, la tradition rapporte qu'Erichthonius, ce premier enfant de l’Altique, fut reçu par Minerve à sa naissance et confié par elle aux filles de Cécrops (2). En outre , Pandrose, l’une d’elles, se trouve rapprochée d'É- rechthée dans le culte que leur rendaient les Athéniens, tous les deux ayant leur cela particulière dans le temple de Minerve Polias sur l’acropole d'Athènes (3). Nous avons avancé que la végétation de l’Atlique est personnifiée dans (i) Cf. Heyne, Obss. ad Apollod., p.329 Creuzer, Æeligions de l'anti- quité , tr. en français par J -D. Guigniaut, t. 11, P. IL, p. 758. — Servius (ad 4en. XU, 88. t. Il, p. 60. Lion) semble reconnaître le premier Érechthée pour le père d'Orithye, puisqu'il appelle celle-ci filia terri- genæ. Du reste , dans le cas même du dédoublement, on attribue aux deux rois la même épouse; car nous ne saurions considérer les mots Prazxithea et Pasithea que comme deux formes d’un seul nom, (2) Apollodor.Ul, 14,6 Ovid., Metamorph., Il, 553sqq Hygin.,fub.166. (3) Herodot., V, 83. avec la note de Bæhr, p. 152. Müller, Minervæ Poliadis sacra et ædis. cap. I. Le même, Zandbuch der Archaæoloy., Ÿ 109, 4. pag 90. nn. 2 ( 137 ) Orithye, le nom d'Æphyas (1) fait allusion au sol aride de cette contrée. Ceux de ÆZerse et de Pandrose désignent la rosée qui abreuve et ferlilise la terre. Enfin Æglaure est la personnification de la clarté ou de la lumière nécessaireau développement de la végétation. Tout l'entourage de la fille d'Érechthée semble donc confirmer complétement le sens physique que nous prêlons au mythe de son enlèvement. Le vase de la collection Pizzati, dont nous publions un dessin , offre une nouvelle représentation de la même fable. Cette peinture mérite une attention particulière, à cause du costume de Borée, qui s'éloigne entièrement de celui que nous lui avons vu sur tous les autres monuments, mais qui, du reste, caractérise parfaitement l'habitant de la Thrace, d’un pays de frimas. Le dieu barbu est vêtu d'une tunique longue, ornée de franges, et d’un manteau, sous lequel il cache ses mains. Ses pieds, dont un seul se voit, sont enveloppés dans une chaussure grossière qui en dé- guise presque la forme. Il a la tête couverte d’une espèce de mitre de forme toule particulière, dont les deux pen- dants retombent sur son cou. De grandes ailes éployées se détachent de ses épaules. L'artiste a représenté Borée dans le moment où il s’abat au milieu des jeunes Athéniennes comme un oiseau sur sa proie : Car il faut remarquer, et ceci est encore une particularité de notre peinture , que le roi des vents ne marche pas, le seul pied qui dépasse sa tunique ne touchant pas même le sol. Orithye effrayée s’en- fuit en se relournant sur son ravisseur. Une de ses com- pagnes accourt vers elle, attirée sans doule par ses cris: (1) 'Apôas est dérivé de yo , produire, et d’x privatif. Ce nom my- thologique , qui se rencontre ici pour la première fois , désigne peut-être Chthonie, fille d'Érechthée, Tow. vu, 10, ( 138 ) elle lève une main en signe de surprise et d’effroi, De l’autre côlé de Borée nous voyons une autre compagne de la jeune princesse qui prend également la fuite en regardant der- riére elle. Au revers du vase est peinte une scène d'initiation. Deux prêlresses paraissent occupées à instruire une jeune ini- tiée qui se trouve au milieu d’elles entièrement enveloppée dans son ample péplus. On se demande maintenant s'il existe quelque corrélation entre cette peiuture et celle qui orue le côlé principal du vase. Le revers du vase de Trip- tolème, dont nous avons eu l'honneur de mettre un dessin sous les yeux de l'académie , dans une des séances précé- dentes (1), offre aussi une cérémonie de l'initiation peu dif- férente de celle-ci. Là cette représentalion est en rapport évi- dent avec le mythe de Triptolème, lequel renferme une allu- sion à la fondation des mystères. Sur le vase, dont nous nous occupons, les rapports entre les sujets des deux tableaux, pour être plus obscurs, n’en sont pas moins réels. Si la scène d'iniliation ne tient pas à la fable de l'enlèvement par les personnages principaux, elle s’y rattache par les personnages secondaires. Indépendamment des Plynte- ries (2) et des Ærréphories (3), les unes consacrées à Aglaure, les autres à Hersé , il y avait à Athènes une fête des Dipnophories ; instituée en l'honneur des trois filles de Cécrops, et qui se célébrail avec des cérémonies myslé- rieuses (4). Or, il est probable que pour prendre part au (1) Vovy. les Bulletins, tom, VII, P. II, p 187. (2) Xénoph., Mellen., 1, 4, 12. Hesychius, voc. [HAvyr#pie, À. I, p. 983. Alberti. (3) Etymolog, Magn., v0c. Appfecpes. (4) Bekker, Anecdota græc ,t. X, p. 239, ATyogopia yép TT Tù gé- EPST l'Acadenue . ( 139 ) moins à la dernière de ces fêtes, les jeunes filles avaient besoin d’être initiées. Il resterait à indiquer dans quel but les anciens plaçaient sur les vases peints les représentations du mythe de Borée et d'Orithye. Nous pensons que ces représentations sont tantôt funéraires, et que tantôt , au contraire, elles ont trait à des noces. Dans le premier cas, elles font allusion à la mort prématurée d'une jeune fille ; car le rapt d'Orithye par Borée cache, sous une forme euphémique, l’enlévement d’une jeune fille par Thanatos ou le personnageallégorique dela mort (1). Mais c’est pour l'épouser que Borée ravit lafille d'Érechthée, Considéré sous ce point de vue, l’enlévement n'est plus qu'un acte précurseur du mariage. Il rappelle le rapt simulé (virginem rapere) qui faisait partie des rites nuptiaux chez les anciens. Notice sur quelques antiquités du midi de la France. (Extrait d’une lettre adressée de Marseille à M. Roulez, par M. De Witte , correspondant de l’académie.) « Je commence par la description d’un petit monument en bronze que j'ai remarqué à Autun, dans la collection de M. Jovet. C’est un taureau à trois cornes , semblable à celui que j'ai cité dans mon Étude du mythe de Géryon, (p. 83 , not. 5). Je ferai remarquer que ce monument vient à l'appui, s'il était nécessaire, de ce que j'ai dit relative- ment au Géryon à trois têtes Tppnvos rapproché de l'i- peus détrya ras Kéxporos Suyarpäoiy "Epoy a) Taydpôre ai 'Aypabhe. Epépero dé route NS xaté viva muotindy A6Voy. (1) Cf. Lenormant et De Witte, Étite des monum, céra mographiques , p.34, Catalogue Beuqgnot, p. 40. ( 140 ) dole gauloise Tarvos, Trigaranus. (Dom Martin, Religion des Gaulois, 1. LI, pl. 25 ; voy. mon mém., p. 101.) Plusieurs rapprochements réunis dans mon travail m'ont fait consi- dérer le dieu Tauriscus d'Ammien Marcellin, XV ,9, comme un Géryon gaulois. En effet, le dieu Tarvos Tri- garanus , le taureau à trois grues rapproché du taureau à trois cornes Taÿpos Torépavos rentre tout à fait dans cette série de combinaisons d’épithètes si familières au génie des anciens. (Cf. Etym.Magn.voc. Képas….ñ repair.) Mais ce qui mérite aussi de fixer l'attention sous un autre point de vue, c'est l'inscription dédicatoire tracée sur le socle de bronze du taureau de M. Jovet. » En voici la copie : AVG. SACRVM BOTIORIX (sic) DAE (sie) SVA PE CVNIA (1) » Je crois que dans les Ænnales, ou bien dans le Bulletire de l’Inst. archéolog. , a été dernièrement question des monuments d'Autun, je ne vous parlerai donc pas de la curieuse mosaïque de M. Jovet, restée en place sur le sol antique. Seulement le propriétaire a fait élever sa maison sur les fondations romaines. La mosaïque représente Bellé- rophon monté sur le cheval Pégase , et combattant la Chi- mère. Il reste fort peu de chose du sujet, landis que les (1) On sait qu’Autun, appelé d’abord Bibracte, changea son nom en celui d’Augustodunum par flatterie pour Auguste. Notre inscription porterait à croire qu’il a existé dans cette ville un temple d’Auguste , et que Île bronze est un ex-volo consacré à l’empereur divinisé. Mais pourquoi l'offrande d’un taureau à trois cornes à Auguste ? (Vote de M, Roulez.) + nr pe (“441 ) ornements qui formaient la bordure sout bien conservés et de bon goût. » Voici une inscription que j'ai copiée chez M. Commar- mont, conservateur du musée des antiques à Lyon. C'est un petit monument funéraire en marbre blanc : D. L, AGRIO SVNTROPHO LIBERTI OPTIM L. L. AGRI LICINIANVS ET PIVS PATRONI (1). » Au musée d'Avignon, j'ai copié l'inscriplion suivante, que je crois cerlainement inédite : MAPTI ALBIORIGI SEX. CORNELIVS SACRVM. S S. V. L. M (2). » Le musée d'Avignon est très-riche. Mais je n'ai pas eu letemps de l’étudier avec soin. On y remarque des bron- zes trés-intéressants. Un choix de ces bronzes va être pu- blié dans le prochain cahier des Nouvelles Annales, avec (1) Cette inscription a été publiée par Gruter (930, 10) et reproduite par Orelli(t. 1, p.510 n° 3010). Si je ne la supprime pas ici c’est qu’elle est donnée dans ces ouvrages comme existant à Rome. Ou Gruter s’est trompé , ou bien ce monument lapidaire aura été apporté de Rome à Lyon. Cette inscription offre de l'intérêt, à cause qu’elle fait mention d’un affragchi qui avait peux patrons. Le texte publié porte liberto au- lieu de liberti, leçon fautive. (2) Cette inscription, qui a trait à un culte local, fournit un surnom de Mars (A/biorix) jusqu'ici inconnu. Le doublement surabondant de la let- tre S dans la formule : so/vit, votum, libens, merito, n’est pas sans exemple (Notes de M, Roulez.) ( 142 ) une explication de M. Ch. Lenormant. La colleclion de verres est trés-précieuse. Il y en a de couleur bleue et vio- letite avec des anses. La collection de marbres mériterait d’être éludiée. On y remarque un grand nombre de monu- ments trouvés à Vaison , d’autres à Caderousse, etc. Deux grauds bas-reliefs en pierre détachés d’un mausolée de Vai- son , représentent un magistrat romain monté sur un char à quatre roues. Un licteur se tient derrière le magistrat, tandis que le cocher el assis devant : deux chevaux traî- nent le char. Au-dessus on voit les courses du cirque. Dans le second bas-relief est représenté le sacrifice d’un tau- reau. » M. le directeur fixe la prochaine séance au 9 octobre prochain. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Ilistoire naturelle, générale et particulière, avec la description du cabinet du roi. Par MM. de Buffon et Dau- benton. En 15 tomes. Amsterdam, 1766 à 1771. 8 vol. in-4°, — De la part de M. le baron Falck. Histoire naturelle, générale et particulière , servant de suite à la théorie de la terre et d'introduction à l'his- toire des minéraux. Par M. le comte de Buffon. Supplé- ment en 6 tomes. Amsterdam, 1774 à 1779. 3 vol. in-4°. — De la part de M. le baron Falck. Les Fastes universels, on tableaux historiques, chro- nologiques et géographiques, etc. Par M. Buret de Long- champs. En 13 tomes (manque le tome 12). Bruxelles, 1823 à 1827. 12 vol. in-8°. — De la part de M. le baron Falck. ( 143 ) Transactions of the american philosophical society, . held at Philadelphia, for promoting useful knowledge. Vol. VIL — New series. Part. IL and SIL Philadelphia, 1840. 2 vol. in-4°. Proceedings of the american philosophical society. Vol. L Nov. et déc. 1840 (n° 14). — Vol. IL. Janv. à avril 1841 (n°5 15, 16 et 17). Philadelphia, 4 broch. in-8°. Report of the tenth meeting of the british association for the advancement of science ; held at Glasgow in au- gust 1840. London, 1841. 1 vol. in-&. The Silurian system, founded an Geological Resear- ches in the Counties of Salop, Hereford, etc.; with Des- criptions of the Coal-fields und Overlying formations. By Roderick Impey Murchison. (From the Edinburgh Re- view , april, 1841 ,n° 147). Broch. in-8°, On the composition of chalk rocks and chalk mart by invisible organic bodies. By Thomas Weaver. ( From the Lond. Edinb. and Dubl. Philos. Mag. and Journ. of science. May and june 1841). London, 1841. Broch. in.8°. Proceedings of the Royal society. N° 47 et 48, 1841. London. 2 broch. in-8°. Osservazioni geologiche sulle Alpi marittime e sugli Apennini liquri de Angelo Sismonda. (Extrait des Mem. de l'Acad. R, des scienc. de Turin. Série IL. Tom. IV). Turin, 1841. Broch. in-4°. Revue zoologique, par la Société Cuvierienne: jour- nal mensuel, publié sous la direction de M. F.-E. Guérin- Méneville, 1841. N° 1 à 6. Janvier à juin 1841. Paris, 6 broch. in-8°. Observations sur les Érotyles, par M. F.-W. Hope. (Extrait de la Revue zoolog. Avril, 1841). Paris, 1841. Broch. in-&v, ( 144 ) Liste des principaux travaux zoologiques , de M. K.-E. Guérin-Méneville. Paris, avril 1840, 1 feuille in-8°, Histoire naturelle générale et particulière des insectes névroptères, par F.-J. Pictet. Première monographie : Famille des Perlides. 1"° livraison. Genève, 1841. Broch. in-8, j Dagboek der Gentsche Collatie, bevattende een nauw- keurig verhael van de gebeurtenissen te Gent, en elders in Vlaenderen, voorgevallen van de jaren 1446 tot 1515, enz. Uitgegeven door A. G. B. Schayes. Eersle aflevering. Gent, 1841. Broch. in-8. Faits et vues détachés, elc., par J. B. Van Mons. Feuil- les 3 à 5. | Recherches historiques et critiques sur la vie et les ouvrages de Rembert Dodoens (Dodonœus), par P.J. Van Meerbeeck , de Malines. Malines , 1841. 1 vol. in-&e. Recherches sur l'hôtel-de-ville de Bruxelles, l'époque de sa construction et la destination de chacune de ses parties, par Alphonse Wauters. (Extrait du Messag. des scienc. hist. de Belq.). Gand , 1841. Broch. in-8e. L'Ommeganck et les autres fêtes des serments de Bruxelles, par Alphonse Wauters. Broch. in-12. Bulletin de la société industrielle d'Angers et du dé- partement de Maine et Loire. N°° 1, 2 et 3. — 12° année. Angers, 1841.2 broch. in-8. Annales de la société d’émulation pour l'histoire et les antiquités de la Flandre occidentale. Tome IE, n° 2. Bruges, broch. in-8°. Messager des sciences historiques de Belgique. Année 1831. 2° livr. Gand , broch. in-8e. BULLETIN DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES, 1841. — No 9. Séance du 9 octobre. LT nl M. De Gerlache, vice-directeur, occupe le fauteuil. M. Quetelet , secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. L'académie reçoit avec douleur l'annonce de la mort de M. Auguste-Pyrame Pecandolle, son correspondant, dé- cédé à Genève, le 9 septembre dernier, à l’âge de 63 ans et 6 mois. Tom. var. 1% ( 146 ) — M. Moreau de Jonnès, correspondant de l'académie, fait hommage des deuxpremiers volumes de la Statistique agricole de la France , dont il espère pouvoir bientôt ter- miner les deux derniers volumes. Remerciments. — M. Louyet, professeur de chimie, présente deux mé- dailles qu’il a dorées par un procédé particulier qu'il ne fait point connaître, mais qu'il croit pouvoir substituer, plus tard, avec avantage aux procédés actuellement con- nus. — MM. De Koninck et Burggrave présentent à l’aca- démie des prospectus d'ouvrages qu’ils vont publier, le premier sur les animaux fossiles qui se trouvent dans le terrain houiller et dans le système supérieur du terrain anthrazxifere de la Belgique ; le second, sur Vésale, sous le titre études anatomiques et chirurgicales sur Vé- sale, elc. — L'académie reçoit encore : 1° Par l'entremise de M. Dumortier, un mémoire de MM. Funck et Linden, naturalistes voyageurs du gouver- nement belge, contenant une description du Yucatan. Commissaires : MM. Dumortier, Martens et Morren. 2e Une lettre adressée au secrétaire perpétuel, par M. le docteur Florent Cunier, sur une nouvelle application qu'il : vient de faire de la myotomie oculaire. 3° Des recherches sur les causes qui influèrent particu- lièrement sur la civilisalion des Grecs, dés avant la guerre de Troie , par M. Ph. Bernard. Commissaires : MM. Roulez, Cornelissen et De Gerlache. 4° Une nolice sur les traces de la mythologie germa- nique dans les Pays-Bas, par M. V. W. Wolf. Commis- RE SE à 5. ( 147 ) saires : MM. le baron De Reiffenberg, Roulez, le chanoine De Ram. PHÉNOMÈNE ÉLECTRIQUE. — Il est donné lecture de la lettre suivante, écrite par M. Ch. Montigny, de Namur. Le 16 avril 1838, à 7 heures du soir, près du château de S'-Marc, à ‘4 de lieue au nord de Namur, j'entendis un coup de tonnerre parti de nuages orageux placés au NE.; celte détonation fut suivie d’une chute de grélons ordi- naires, accompagnés d'un vent assez violent de SO. ; plu- sieurs éclairs se montrérent au NE. sans être suivis d’au- cune détonation. À une demi-lieue vers Namur, le ciel _ étant obscurci par les nuages et la nuit, j'observai, vers le lieu d'apparition des éclairs, une faible lueur qui s’é- tendait à l’horizon ; le vent n’avait pas discontinué et la neige tombait assez abondamment. Arrivé au milieu de l'esplanade qui s'étend entre les portes de Bruxelles et de Fer, le vent et la neige redoublérent, la lueur aperçue au. NE. avait disparu, mais une autre se montra vers le sud , et ne tarda pas à disparaître. Depuis quelques instants je remarquais quelques étincelles qui voltigeaient autour de ma tête, et j'entendais un pétillement léger que j'attri- buai à la chute de la neige ; mais ayant levé la main , une étincelle apparut à l'extrémité de chaque doigt humide; “reconnaissant un phénomène électrique, je présentai dans l'air une pointe triangulaire, aussitôt une aigrette lumineuse d’un centimètre de long s’y manifesta ; je diri- geai successivement la pointe dans toutes les directions, le phénomène se montra toujours avec les mêmes caractères ; seulement les aigrettes cessaient lorsque l'instrument n'é- tait pas en repos; pendant ces instants l'espace qui m’en- vironnait fut éclairé par une lueur bleuâtre très-difluse ( 148 ) dont l'intensité éprouvait des variations semblables à celles d’une clarté vacillante. Je vins prévenir M. Dandelin, qui se transporta sur les lieux; dans cet entre-temps la neige et le vent cessérent, les phénomènes électriques ne se manifestaient plus; nous trouvâmes à la porte de la ville des personnes dont les parapluies et les habits avaient offert les mêmes parlicularités que celles observées par moi à une distance de 50 mètres au moins, et entièrement isolé de toute construclion, ce qui n'existait pas pour ces per- sonnes. M. Dandelin ne remarqua aucune variation à l'ai- guille aimantée; la hauteur du baromètre était vers cet instant de 073, et le thermomètre indiquait — 1°, à 10 heures 45 minules. ÉCONOMIE POLITIQUE. — M. Quetelel communique encore les extraits de deux leltres qui lui ont été adressées par M. le professeur Rau de Heidelberg, au sujet de l’applica- tion des théories mathématiques à la solution de quelques problèmes d'économie politique. Bien que ces questions ne soient pas d’une utilité pratique, elles peuvent cepen- dant n'être pas sans intérêt. 1% Extrait. — « Soient À et B deux marchés, pour le blé, par exemple; lesquels sont approvisionnés par un lieu intermédiaire (fig. 1.) Supposons d’abord que les frais de transport soient les mêmes dans chaque direction, mais que les prix courants d’un quintal soient différents en A et B. Il suit que le point d’où il est également avantageux d'envoyer le blé à À et B, n'est pas équidistant de ces mar- chés, mais qu'il est plus près de celui qui a le prix le moins élevé; soit e ce point qui sépare les deux cantons d'approvisionnement. Mais quelle est la ligne qui sera, hors de la droite AB, le lieu des autres points d’approvi- ( 149 ) sionnement qui auront un égal avantage à envoyer leurs produits aux deux marchés indiqués? Si d'est un des points de cette ligne, nous trouverons Ad — dB = Ac — cB — const., donc cd est une hyperbole dont A et B sont les foyers. En désignant Ac par a, et cB par b, j'ai trouvé pour son équalion 4ab hab D PTS æ . On obtient le même résultat si A et B sont les points de dé- part d’une denrée , et si on cherche le lieu du débit de ces deux marchés. » Mais supposez que lesfrais de transport, dans la direc- ion d'A vers B, soient plus faibles que de B vers À dans le rapport de z à 4, il s’ensuivra que, les prix d'A et B élant égaux, le lieu de leur débit a pour point de sépara- üon €, de sorte que Ae : eB — 1: z. Dans ce cas, la ligne ed est en général une ellipse, et l'équation y? — x æ? indique que la ligne est une circonférence de cercle, dont une parlie doit être impossible , non par l'équation , mais par la nature des quantités exprimées par les signes. » Si À et B ont des prix inégaux, de sorte qu'au lieu de P+az—P + bt,on doive poser P + D {différ.) + az = P + ht, on arrive à une équation plus compliquée. » 2me Extrait. — « La manière dont la concurrence règle le prix des denrées, a été exprimée par plusieurs écono- mistes au moyen de formules algébriques. Pent-être arri- verait-on à des explications plus claires, en faisant usage de constructions géométriques. » Si l'offre d'une marchandise — 20, et la demande—24, il est clair qu'un sixième des acheteurs ne peut êlre satis- (150 ) fait. Aussilôt que le rapport est connu, les vendeurs haus- sent le prix, c’est-à-dire qu’ils déclarent vouloir donner la préférence à ceux qui surpasseraient les autres dans le paye- ment. Il s'opère alors une diminution- dans la demande, parce qu’à chaque somme dont le prix demandé augmente, une partie des amateurs se retire, trouvant moins d’avan- tages dans l’achat; ceci dépend de l'évaluation de l'utilité d’une chose, de l’urgence du besoin et des moyens de l’a- cheteur. Si les vendeurs connaissent parfaitement les ten- dances des acheteurs, ils hausseront le prix demandé jus- tement jusqu’à ce point où il en restera encore un nombre suffisant pour payer le prix. S'ils se trompent dans leurs prévisions ou ils recevront moins qu'ils n’exigeaient, ou une partie des marchandises restera non vendue, parce que le nombre des acheteurs est trop réduit en comparai- son de la quantité offerte. Nous pourrons néanmoins sup- poser que la demande réduite et l'offre soient égales. » Soit ab (fig. 2) la quantité de marchandises offerte, le prix par exemple de 100 kil. ayant été à 25 francs, et soit ac la demande. La ligne cd indiquera la réduction de la demande pour des prix plus élevés; de sorte qu’à un prix de 37 ‘2, la ligne de la demande cd et celle de l'offre be se coupent. Le prix se fixe donc à 37 '}2. Plus une chose est - utile et désirée, moins la demande décroît, de sorte que l'on pourrait parvenir à des lignes soit droites soit courbes, se dirigeant diversement vers l’axe ou l’échelle AB. Si la ligne de la demande coupe AB , alors cesse la concurrence des acheteurs, et il n’en reste qu’un seul qui ne peut plus être surhaussé. » Soient maintenant ab et cd (fig. 3) les courbes de la demande de deux marchandises, L'offre ef restant égal , on voit que le prix d’une des marchandises peut monter à &, | ! | ( 151 ) tandis que celui de l’autre ne s'élève qu’à e. Mais la supposi- tion que l'offre reste la même est pour l'ordinaire inexacte. Chaque marchandise a un rapport parliculier, d’après lequel la quantité offerte se resserre ou s'étend selon le prix du moment. Il est des choses dont la production peut être très-facilement augmentée en peu de temps. Dès que le prix hausse, l'offre s'étend , par exemple selon la courbe mn (fig. 4). Soit ec la demande momentanée, cd la courbe de sa diminution, le prix montera de e en f; pour une au- tre marchandise dont la demande serait également ec et la ligne de décroissance cg, il montera en À. » Il ne sera pas nécessaire de développer le cas opposé, où la demande est plus faible que l'offre, car alors s’opére la même chose dans un sens inverse, au-dessous de l’axe ec. » Si l’on connaît la quantilé vendue d’une chose à diffé- rentes époques, par exemple d’une semaine à l’autre, en même temps que les prix correspondants, on sera en état de trouver la ligne de demande par construction, mais seu- lement dans le cas où aucune autre cause influente ne viendrait déranger le cours ordinaire des choses. » LECTURES ET COMMUNICATIONS. MECANIQUE. Note sur quelques transformations des équations relati- ves au mouvement d'un point matériel, par M. Pagani, membre de l'académie. Le but de cette note est d'exposer un moyen élémentaire el uniforme pour opérer la transformation des équations de la dynamique d’un point, lorsque l’on passe d’un système d'axes à un autre système. On parvient aussi, par le même moyen, à démontrer d'une manière lrès-simple la théorie de la force centrifuge et le beau théorème de Lagrange, dans le cas où l'on passe du système des coordonnées rec- tangulaires au système des coordonnées polaires. Soient, au bout du temps #; æ, y, z les coordonnées rectangulaires du point matériel »#», et P l'intensité d’une quelconque des forces accélératrices qui le sollicitent dans le sens de la droite indéfinie p, menée par le point m. Les équations du mouvement du point ?» seront (1) DRM D ee = — € P(pz), +, en dénolant par x’ le coeflicient différentiel dx és Ra el par + Bull. de l' Acad. Tor Vl2° partie, pag.192. DÉC En me = —————— ( 153 ) (px) le cosinus de l'angle que fait la droite p avec l'axe des æ positifs. Le signe sommatoire Z s'étend à toutes les forces accélératrices, et doit comprendre, en outre, celle qui provient de la résistance de la surface ou de la courbe sur laquelle doit se trouver le mobile, lorsqu'il n’est pas entièrement libre. Pour faciliter les applications des équations(1), ou pour découvrir aisément certaines propriétés de l’état dynami- que d’un point matériel, on est souvent obligé de trans- former ces équations en substiluant un nouveau système d’axes ou en opérant une nouvelle décomposition des for- ces aocélératrices. Dans un précédent travail, imprimé dans les volumes de notre académie (*), j'ai exposé une méthode générale pour opérer ces transformations, en considérant l'équation symbolique d’un système quelconque de points malériels en mouvement. Je me propose maintenant d'indiquer quelques trans- formations des équations (1), propres à démontrer , d’une manière uniforme et élémentaire , plusieurs théorèmes de dynamique auxquels on parvient ordinairement en suivant une marche longue et laborieuse. C’est pourquoi j'ai pensé qu'il ne serait pas tout à fait inutile d'en donner connais- sance à l’académie. Si, par l’origine des coordonnées, on mène deux droi- tes quelconques, x et £, et si par le point #, on imagine une longueur infiniment petite dx parallèle à la droite x; on aura, en dénotant par dx, +, dË, les projections de (+) Tome XII des Nouveaux mémoires. (154) dx relatives aux axes æ, +, Ë, dt = (xxx, +, dE —(xÉE)d4, nn”, ET (xx) (Ex) +, dE = (Er)dr +. Cela posé, multiplions les équations (1) par (ëx), + ,et ajoutons les produits, membre à membre, nous aurons, eu égard à la première des relations (2), (3) sn — SP(pE Blsairque, Ma iget + — SP(pË). Cette équation va nous fournir les divers résultats dont nous venons de parler. Supposons d’abord que la droite & soit fixe, et désignons par & la projection sur cette droite de la distance du point m à l’origine ; il est clair que l’on aura E — x(Ex) +. Partant dŒ'. dé . PPT PU AE ce qui est d’ailleurs évident, (155 ) Maintenant, il est clair que l’on a dx’ d°’s dx ds dx PR un Re) PE le, dt dt” ds dt? ds D'un autre côté, si l’on désigne par 7 la tangente, et par ; gne p g »ELP p le rayon du cercle osculateur à la trajectoire au point. m, on sait que l’on doit avoir Donc, en substituant ces valeurs dans l'équation (3), on aura d’s ù 1 ds’ M 0e TES JU (SE TE (pe Si la droite Ë est parallèle à la tangente +, on a évi- demment (22) (Er) + = 1 (ve) (6e) + = (6) = (7) = 0; (156 ) ce qui change l'équation (4) en d’s at* (5). — SP (pr). Si la droite & est parallèle au rayon y, on aura (rx) (Ex) + =0, (93) {Ex) + = 1, el l'équation (4) donnera, en faisant T— u, 2 (6) . AR LC el PUR ——); formule d’où dérive toute la théorie de la force centrifuge. Enfin, si la droite £ est perpendiculaire au plan des deux droites 7, et y; on a (rx) (Ex) + — 0, (yr)(Er) + — 0, et par suite (7) UV ome LUE 2 S —_— = P(p£). Les équations (5), (6) et (7), que nous venons d'obtenir d’une manière si simple, peuvent souvent remplacer avec avantage les équations (1). L'équation (3), mise sous la forme (4), nous a déjà fourni plusieurs transformations remarquables; et nous allons encore en déduire celles qui s’obtiennent ordinai- rement en substituant les coordonnées polaires aux coor- dounées rectangulaires. On à dans ce cas, en désignant par ( 157 ) r le rayon vecteur du point », par 0 l'angle que fait le rayon » avec l'axe des z positifs, et par © l'angle que fait le plan z, >, avec le plan des x, z; %— "Sin. 0€0s. ç, Y—#"sin. DSi. ©, 5— 100.06, el, en différenliant ces équations, dx=—dr sin, 4cos. ?+rd8 cos. 8 cos. ;—r sin. 6d; sin. » (8) . . . (dy—dr sin. 6sin. #+rd6 cos. 6sin. ++ rsin. 6: cos. » dz—dr cos. 4— rdi s'n. 4. En outre, si par l'origine des coordonnées, on méne trois axes rectangulaires & , 7, 6, le premier parallèle au rayon r, le second dans le plan z,7, et dans le sens de l'angle 9, et le troisième dans le sens de l'angle o; il est aisé de vair que les projections de ds sur ces trois axes seront exprimées par dr, rdÿ, r sin. ds; et en vertu de de la dernière des relations (2) on aura (£x) = sin. 6cos. (yr)— cos. 8cos.;, (x) — — sin. (9). € (£y)—sin.8sin. ; (yy)—cos.6sin.+ (y) cos.» (£z)— cos. 4 (43) — — sin. 4 PEL On aura aussi += r? + r (8 + sin.’8 7). En vertu de ces relalions, on voil sans peine que ) I À dx arts d'où , dx dx’ dx’ dx +73 x’? (= Rd — 1 d dt dt dr d dy T dx’ dr z'? ee RE MR ARS" 2 Re a FLAT Donc, si nous posons pour abréger, T=r(a +)= (1? + 7707 +r sin.’4?), et si nous substituons le résultat précédent dans l’équa- tion (3), nous pourrons lui donner cette forme élégante, due à Lagrange, dr dr’ dr 10). — — — sp £ (10) 7 à (p£) Si nous changeons Ë en », l'équation (3) devient d2' TAN A È a (+ (p#) Mais en combinant les formules (9) et (8) on s'assure (159) aisément que l’on doit avoir PO Te ave donc M ob dx’ 1 da’ mia E— PR RE ne Er a M par conséquent d dr dé” dr (11). CRETE SE ie 4 RENE Enfin, si l'on change Ë en €, et si l'on observe que l'or doit avoir on obtiendra sans peine la transformée dr ds’ dr e 0 A | ra = r sin. 0 EP(pé). Si l'on substitue à L sa valeur, les équations (10), (11), (12), deviendront dr’ dé — r(0° + sin.”0;?) = SP(pË), r°0 . 7 = ""#" sin.) cos, 0 = r EP (pr), ( 160 ) sin.°0:* in. 0 EP pt) d ——— —= rsin. 9 EP ‘pè); dt FE ce qui esl conforme aux résultats connus. PROCÉDÉS PIOTOGRAPHIQUES. M. Quetelet met sous les yeux de l’acadénrie différents dessins photographiques qu'il a rapportés d'Angleterre, et qui ont été produits par les procédés de Talbot et de sir John Herschel. Les dessins d’Herschel sont des reproductions de gravu- res diversement colorées. Ils ont été obtenus, d’après ce que M. Quetelet tient du célèbre astronome anglais qui les lui a donnés, par les seuls rayons lumineux du spectre solaire (sans les rayons chimiques ni thermiques). La teinte de chaque exemplaire est produite par des substances d’o- rigine végétale, diversement préparées. Les autres dessins sont des portrails faits par le peintre anglais Collins, d’après le procédé de Talbot. Une première empreinte est reçue, en moins d’une minute, sur un pa- pier sensible. Le papier, après quelques préparations chi- miques, présente en noir toutes les lumières du modèle, et vice vers les ombres sont représentées par des lumières. Ce premier dessin, appliqué contre un autre papier sen- sible et exposé à la lumière pendant quelques minutes, devient à son tour le type d’après lequel on tire une image offrant les teintes complémentaires, et par conséquent une image exacle de l’objet qu’on avait en vue de reproduire. Le tirage peul se continuer ainsi indéfiniment , et l'artiste a l'avantage de pouvoir retoucher les dessins et de renfor- (MA61 ) cer à volonté les ombres ou les lumières, en lirant sur des papiers colorés el en relevant les dessins par du blanc. MM. Collins et Wheatstone ont eu l’heureuse idée de tirer à la fois deux images d'un même objet, dans les positions convenables pour être placées dans l’ingénieux appareil in- venté par ce dernier savan£ pour expliquer les effets de la vision binoculaire (1). M. Quetelet a vu deux images de cette espèce, placées en même temps dans le s{éréoscope , pro- duire des illusions complètes. On peut donc ainsi, par deux empreintes faites sur le papier, créer des portraits en relief de la vérité la plus frappante. MAGNÉTISME TERRESTRE, L'académie reçoit communication des observations sur les variations de la déclinaison et de l'intensité magné- tique, faites à l'observatoire royal de Bruxelles , de 5 en 5 minules, pendant les mois de juin, juillet, août et sep- tembre, aux époques indiquées par la société -royale de Londres. A ce sujet, M. Quetelet dit avoir vu en Angleterre les résultats des premières comparaisons faites entre les ob- servalions magnétiques de l'Europe et celles de l'Amé- (1) M. Wheatstone vient de perfectionner son télégraphe électrique et y a adapté un mécanisme qui imprime à plusieurs exemplaires les signaux qui sont tragsmis de l’autre extrémité du conducteur. Cette adjonction à l'appareil est extrémement simple et n’exige presque pas de dépense. On sait que M. Wheatstone est aussi l'inventeur d’une machine à parler ; cet habile physicien parle d'adapter également cette dernière machine à ses télégraphes, de manière que les signaux télégraphiques pour- raient étre transmis par des sons imitant la voix humaine. Tom. vur. 12. ( 162 ) rique. Des cartes figuratives des variations simultanées de la déclinaison qui accompagnaient un rapport sur le magné- tisme terrestre, transmis par sir J. Herschel, à la réunion des sanvants anglais, à Plymouth, présentaient le parallé- lisme le plus parfait entre les lignes pour Dublin, Green- wich , Bruxelles, Milan et Prague, tandis qu’il y avait désac- cord complet entreleslignes pour Toronlo etautres localités de l'Amérique qui sembleraient au premier abord avoir un système particulier de perturbations , indépendant du système européen. Cependant cette discordance pourrait bien n'être qu’apparente; c’est aussi l’opinion de M: Gauss, qui à jelé tant de lumières par ses travaux récents sur le magnétisme terrestre. M. Quetelet communique sur ce point important de la physique du globe, l'extrait qui suit d’une lettre qu'il vient de recevoir du célèbre pro- fesseur de Gæœttingue. « Vous parlez dans votre lettre d’une circonstance singulière dans les observations d'Amérique comparées à celles de l’Europe, c’est que les premières, en s'accordant bien entre elles, n’ont aucune ressemblance avec-les dernières. Quant à moi, je n’ai pas attendu au- tre chose; les forces qui sont la cause des mouvements magnétiques en quelqu’endroit que chacune d'elles ait son siége, doivent agir dans des directions très-différentes en Amérique et en Europe, de sorte qu’en comparant simplement les mouvements en déclinaison avec les mou- vements en déclinaison; et, de l’autre côté, en comparant simplement les mouvements en intensité avec les mouve- ments en intensité, on n’a pas lieu de s'attendre à une ressemblance. Mais probablement on trouverait assez de ressemblance si l’on représentait graphiquement les ob- servations conjuguées de la déclinaison el de l'intensité dans une seule figure, comme je l'ai indiqué dans mes ( 165 ) Resultate , vol. 2, p. 11. Témoin les dessins qui ont été donnés dans les volumes postérieurs... » (1) Les observations de Bruxelles qui suivent, ont été faites par MM. Quetelet, Maiïlly, Liagre, Bouvy, Sacré, auxquels se sont réunis : MM. Esselens et De Bremaecker, candidats en sciences physiques. C'est l'appareil construit à Gœttingue qui a continué à servir aux observations de la déclinaison magnétique. L'échelle est placée de manière que chacune de ses divi- sions correspond à une valeur angulaire de 217,5 en- viron. Les nombres de l'échelle diminuent quand la décli- naison augmente. Quant à l'appareil bifilaire, les nombres indiqués par _ le collimateur, croissent en même temps que les intensités horizontales. Chaque division répond à un arc de 1/,093, d’après des mesures prises par M. Lloyd, avec beaucoup de soins et au moyen d’un bon théodolite. L'appareil bifi- laire et l'appareil de M. Lloyd pour les variations de l'in- tensité verticale ont été construits à Dublin, par M. Grubb. Dans ce dernier appareil on peut estimer 'à 5 minutes environ dla valeur d’une division de l'échelle. (1) Voyez aussi ce qui a été dit par M. Arago , au sujet du magnétisme terrestre , dans les dernières séances de l’institut, ( 164 ) Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de 5. en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 23 juin 1841, à 10 heures du soir , temps moyen de Geættinque. 5’.2] 10’. 15". | 20/.1.95":1 60/1155". |40.045% 150": | 55! HEURES. 10 h.s. 56,15 tite 55,91/55,84/55,90/55,88 55,54155,42154,85 |54,56|54,48/54,28 Minuil . 54,42/54,44/54,58/54,51 54,35154,48154,75|55,13/55,39/55,44 1h: m, 55,78/55,91/56,00/55,96 |5 56,12/56,05 156,20 |56,23/56,35|56,26 55,84155,59[55,35 |55,47155,70|55,80 155,70 /55,47155,54|55,63 pe 56,33/56,36|56,38/56,37 |56,25/56,15|55,07 |55,84/55,71155,66|55,64 3 — À55,82/55,90/56,20/56,39/56,40 56,33/56,33|56,08156,15|56,10/55,84 4 — À55,59/55,60/55,82/55,94155,78 55,38[55,47 155,65 [55,61155,40/55,29 FAIT 55,33155,77[55,81155,63 55,92/56,20/56,21/56,12| » [55,70 ee: 55,64155,86|55,73|56,07 56,06/56,08/56,16156,23156,50|55,59 Ai — 56,31/56,47[56,68/56,71 57,15/57,04 156,95 |57,02|57,04|56,97 TUE 56,51156,26/56,03/55,88156,22|56,41/56,30/56,44156,38/56,46|56,59 “hyes 56,79/56,75[56,64[56,56|56,48/56,38156,41 156,35 156,37|56,31156,26 10% 56,19/56,20|56,16/56,07 55,80/55,66 [55,46 |55,37/55,35]55,09 11 — 54,84/54,76/54,80/55,09/55,06 54,65/54,78/54,92/54,84/54,84154,74 Midi. . |: 54,48/"4,37|54,34/54,22 54,07153,98 |53,90|53,72/53,77|53,84 dS 54,00/53,98[54,01/54,00 53,91/53,84!53,88/53,96/53,90/53,81 she, 53,71/53,66[53,52|53,38 53,50/53,52/53,52/53,50|53,44/53,36! 3 — À53,44/53,48/53,42/53,37/53,47 53,55[58.55 |53,62|53,67|53,57 Re | a — À53,81/52,86/53.92/54,05|54,07 54,18/54,32|54,41 [54,50/54,59/54,61 5 — 5468/54,51/54,57/54,48/54,68 54,66/54,75 54,91 [54,90/54,91/54,88 6 — À54,97/55,06155,06155,18/55,23 |55,21/55,16 sont ss 55,17/55,18/55,29 7 — À55,27155,45/155,42/55,52/55,55 55,40/55,55155,64[55,55/55,52|55,53 PT : 55,59/55,53155,56155,55 |55,69|55,82 8500 55,70/55,71/55,78; — 55,60/55,53155,61155,69/55,73|55,75155,66/55,62 155,60 |55,56155,60|55.621lk 10 — 55,63] » » » » » » » » » » » | APE ES TA Me... es HS r HEURES. 10h.dus, 11 — Miouit , 1 bh. m. In.h. 10,98 10,44 10,68 11,10 10,54 10,79 10,58 10,396 10,21 9,84 9,46 9,28 9,17 8,55 9,14 9,35 9,94 10,46 10,12 10,15 10,34 10,45 10,71 10,69 Term. 68,1 10/56/68,0 (165) Variations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 2} heures, à partir du 23 juin 1841, & 10h. 2m. 30s. du soir, temps moyen\de Gettingue. (Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) In, h.|Tem. 10,95 |67°0 10,37/67,1 10,82|67,4 11,02|67,5 10,44167,5 10,62 |67,4 10,36|67,3 10,42|67,0 10,02,66,9 9,80166,8 9,48166,6 9,37166,5 9,07|67,7 8,30168,5 9,13168,8 9,54168,3 10,10/68,2 10,43|68,6 10,08|69,0 10,19|169,2 10,18/68,8 10,55168,4 10,73|68,3 10,57|68,1 » » 2250". nd In,h. Le Tem, 5250”. In.h 10,57 10,72 11,18 11,00 10,49 10,38 10,20 10,37 9,83 9,63 9,43 9,45 9,05 8,80 9,41 9,72 9,90 10,15 10,20 10,16 10,46 10,56 10,75 10,54 —_—— Term. 67°1 67,2 67,5 67,5 67,3 67,3 67,3 67,0 66,8 66,7 66,5 66,8 68,0 68,7 68,6 68,3 68,3 68,8 69,1 69,0 68,7 68,4 68,2 68,1 42507. A In.h.|Tem. LJ 67°1 67,4 67,5 57,5 67,3 67,3 67,1 67,0 66,8 66,7 66,5 67,0 68,0 68,7 68,5 88,2 68,3 68,9 69,2 69,0 68,7 68,4 68,2 68,0 » 52/50”. In. h. —__— Tem. 10,51/6721 10,90 [67,4 11,06|67,5 10,62|67,5 10,76 10,46 10,31 10,20 9,67 9,38 9,41 9,26 8,78 9,10 9,62 9,75 10,25 10,13 10,27 10,28 10,47 10,69 10,75 10,60 » 67,3 67,3 67,0 66,9 66,8 66,5 66,5 67,2 68,2 68,8 68,4 68,2 68,4 69,0 69,2 69,0 68,6 68,4 68,1 68,0 » ( 166 ) Variations de l’intensité magnétique verticale observées à Bruxelles ; de 10 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 23 juin 1841, à 10h:7 m 3 du soir , temps moyen de éneue (Le thermomètre est celui de Fabrenheit. ) 7/50” ne , In. v. |[Tem,i In. v. |Tem.) In. v 17/50”. 27/50”. 37 50”. 4730". 37/50" at + Tem.} In.v. | Tem.{! In. v. |Tem: HEURES, +4,180|66,9 14 3,967| 6720 + 4,214166°6 [+ 4,041|6 4,077|66,8 4,248| 66,8 4,228]66,8 4,041 66; 10h.s, .|+4,353/66:9 [4 4,390 66°9 TUE 3,982|66,6 3,960 66,6 Minuit, . 3,911166,8 3,661|66,8 3,651166,8 3,340! 66,8 2,926166,8 2,939 166 1 h. m. 2,767|66,7 2,840 66,7 2,725|66,7 2,817| 66,7 2,914|66,7 2,991 |66 | 2 — 2,980166,6 3,075 66,6 3,200|66,6 3,560|66,4 3 ,442 66, dl se 3,210166,3 | 3,120/66,3 | 3,290|66,3 3,618166,4 À 3,744/66 | 4 — 3,742166,3 3,672 |66,3 3,958166,3 4,065166,3 4,253 |66;) DE 4,252|66,2 4,006166,2 À 3,985166,2 4,183166,2 | 4,306|66; 6 — 4,086/66,0 À 4,061/66,0 À 4,107|66,0 4,074166,0 | 3,991 66, Ji Es 4,278166,0 | 4,219166,3 | 4,252/66,3 4,195/66,0 | 4,357|66, s Es 2,535166,0 | 4,6o1166,0 À 4,311165,8 3,290/65,7 | 4,340/654 9 22 4,340|65,8 4,276166,0 À 4,276166,2 4,022]66,5 L 3,975 cg, 10 = 3,820 166,7 3,682/66,7 3,566[66,7 3,470167,0 | 3,283|67 THIN = Han Ers 2,984167,2 | ”2,984167,2 2,791/67,5 Midi. .. ab 3,101167,6 À 3,197|67,6 3,373|67,5 1h.s.. AE 4 5 | 3,313167,5 | 3,356167,5 3,378|67,5 GA 3,334167,6 | 3,552167,6 | 3,463167,6 3,463|67,6 30 3,357167,5 | 3,280167,7 3,146|67,7 3,024|68,0 CAE 2,992168,7 | 2,992168,7 | 2,992168,7 3,086/68,9 5e 3,426,68,9 | 3,426168,9 | 3,568/68,7 3,538[68,5 QE - 3,538 68,5 3,538168,4 | 3,647168,2 3,697| 68,0 | 3,643|68,0 NE - 3,590 67,9 8,718167,9 À 3,782167,9 | 3,927] 67,9 | 3,927|67,8 8 — ‘| 3,871,67,7 3,871167,6 | 3,787167,6 | 3,799] 67,6 | 3,808|67,6 “Je - 3,6646 3,607167,5 | 3,584167,5 | 3,582] 67,4 3,582/67,4 L4 Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 21 juillet 1841, ( 167 j à 10 heures du soir, temps moyen de Gættingue. HEURES. 10 h.s. | 41 | Minuit . Ù 1h.m. 0”. 55,96 56,25 56,20 56,00 56,04 55,35 53,58 56,07 56,92 55,78 56,31 55,95 54,77 55,81 55,02 54,35 56,36 56,37 5". 56,00 56,23 56,21 56,15 56,06 55,23[55,06 53,35153,48 56,28 156,25 56,81|56,53 55,78156,05 56,22156,19 56,02 [55,71 55,00 55,21 55,99 |55,82 55,00 |54,89 54,27 54,34 54,70|54,70 5 ’ 55, 56,19 56,17 56,10 56,14 5 6 78 93 5 5; 5, 56,44 56,44 55,97 55,98 56,37 |56,42 56,07/56,03 56,05 56,14 56,18 56,13 54,84 53,59 56,41 56,45 56,45 56,00 55,90 55,30 55,80 54,87 54,40 54,68 55,09 55,63 Fi Se 55,98155,87 56,17 56,23 55,96 54,47 53,89 56,48 56,29 56,65 55,82 56,21 56,32 55,59 54,50 54,16 56,28 56,13 56,78 55,62 55,58 55,45 55,57 54,71 3154,45 54,72 55,13 2155,60 55,70/: 55,97 56,46 55,95 56,43 »” 55,86/55,82 55,96|56,06 56,39,56,31 55,83|55,96 » | 56,02/56,02 55,97|56,05 56,19/56,22 56,37156,33 55,65/55,55 54,61/54,64 54,49155,02 56,37156,28 55,95|55,87 56,70156,80 55,57[55,50 55,66155,55 55,62155,75 55,57/55,50 54,67|54,57 54,42|54,46 54,69154,74 55,07|55,15 55,63 55,89 56,10 56,30 56,06 55,64! » » | | | 56,11/56,20 56,08/56,17 56,22]56,17 56,23/56,15 55,32155,33 54,78|54,65 55,43[55,66 56,29/56,53 55,87156,02 56,74156,44 55,52|55,69 55,32155,37 55,90155,87 55,36155,24 54,56/54,45 54,52/54,58 54,82/54,82 55,36155,27 55,69|55,64 55,93155,94 56,14156,21 56,36[56,22 56,25 56,18 55,97 56,15 55,26 54,26 55,94 56,67 55,91 56,16 55,99 55,10 55,89/5 55,28 54,39 54,56 54,87 55,30 55,66 55,95 56,26[5 56,13|5 56,09156,14156,21 56,43156,43,56,44156,45156,48156,45 » » » (168 ) Variations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 21 juillet 1841, à 10h. 2 m. 30 s. du soir, temps moyen de Gættingue. HEURES. In.h. 10h.dus. [10,78 11 — [10,59 Minuit . {10,59 1 h. m. |10,62 10,52 10,60 9,93 10,82 10,19 9,58 9,70 8,83 8,95 9,59 9,96 10,28 9,83 9,88 10,25 10,50 10,62 10,61 10,78 10,63 10,56 2 3 4 5 6 7 8 9 (Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) Tem. 6320 63,0 63,0 63,1 63,0 63,1 63,0 63,0 63,0 63,1 63,2 63,7 63,9 64,1 64,6 64,9 65,2 63,9 63,7 63,7 12/50". je In,h.|Tem. 10,71|630 10,65|63,0 10,63|63,0 10,60/63,1 10,56|63,0 10,57|63,2 10,35|63,0 10,80|/63,0 10,31/63,0 9,49163,1 9,69/63,2 8,62[63,8 9,14/64,0 9,56[64,1 9,99/64,7 10,12|64,9 9,81165,2 9,84/64,8 10,21/64,6 10,57|64,2 10,70|/64,0 10,73|63,9 10,79|63,7 10,68|[63,7 » » 2250". | 52/50". | 4230". 1 5250”. In. [ren he 4 Al. h.|Tem. ( 169 ) rialions de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 21 juillet 1841, à 10h.7m. 30: du soir, temps moyen de Gaœttinque. (Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) 730”. 1750”. 27/50”. 3750”. 4750". 5750”. | HEURES. A , À me, |, À, —, 4 In. v. |Tem.f In. v. fre. In. v. |Tem.f In. v. |Tem.} In. v. |Tem.} In. v. |Tem.\ Dhdus. 14-5,892|62°5 | + 5,877162°5 146,020 !62°5 + 5,698 162°5 Ly 5,80l62°5 L15,868[62:5 | = 5,844162,5 | 5,925/62,5 | 5,912/62,5 À 5,856162,5 | 5,745162,5 À 5,845162,5 jouit . | 5,845/62,5 | *5,809/62,5 | 5,810162,5 | 5,858/62,5 À 5,819162,5 | 5,920|62,5 Bb. m.} 5,931/62,5 | 5,868/62,5 | 5,881162,5 | 5,790162,5 | 5,789162,5 À 5,958162,5 3 5,884/62,5 | 5,800162,5 | 5,723162,5 | 5,748/62,5 À 5,764162,5 À 5,550/62,5 EL 5,463|62,7 À 5,450162,7 À 5,134162,5 | 4,780162,5 | 4,750/62,5 | 4,975162,5 Es 5,072/62,5 | 4,860162,4 À 4459162, | 4,127162,3 | 4,023/62,3 À 4,095162,3 sr. 4,232162,3 | 4,275162,3 | 4,436162,2 | 4,439/62,2 | 4,489/62,2 À 4,715162,2 MBE 4,889162,1 À 5,022/62,1 | 5,060|62,2 | 5,039162,2 | 4,986162,2 | 4,964/62,2 "RE 4,88062.1 À 4,801/62,1 | 4,866/62,1 | 4,818/62,2 À 5,040/62,2 À 5,072|62,2 ue 5,132/62,2 À 5,050/62,2 | 5,198[62,5 | 5,225l62,6 | 4,894/62,7 À 4,880/62,8 Fe 4,843162,8 | 4,813/63,0 | 4,857/63,0 | 4,785|63,1 | 4,743163,1 À 5,037|63,2 pe 3 4,837163,2 À 4,658163,2 À 4,604163,3 | 4,509163,3 | 4,512]63,4 | 4,513/63,5 12 4,442163,5 | 4,442/63,5 | 4,480|63,6 | 4,471163,6 | 4,395/64,0 | 4,448164,0 idi . .{ 4,411164,2 | 4,388164,2 | 4,399/64,4 | 4,292164,3 | 4,724164,3 À 4,731164,3 Lh.dus. | 4,666/64,4 | 4,546,64,5 À 4,491164,5 | 4,479/64,6 | 4,440/64,6 L 4,440/64,6 nn — 4,51164,7 is20lo6 4,590164,5 | 4,631164,4 | 4,645/64,3 À 4,781164,2 a 4,781164,2 | 4,676,64,2 À 4,771164,3 | 4,655164,3 | 4,883|64,2 | 4,808|64,2 ‘ pi 4,808164,2 | 4,829162, 5,021163,7 | 5,021163,7 À 5,127163,5 À 5,205|63,5 ne 5,205/63,5 | 5,269,63,5 À 5,269|63,5 | 5,272163,5 | 5,272163,5 À 5,272|63,5 2 4 5,389[62,4 EAU 5,335163,4 | 5,399163,4 | 5,496,63,4 | 5,496|63,4 Ne: 5,539163,4 À 5,595163,3 À 5,684163,3 | 5,510163,3 5,810/63,3 5,477 |63,3 - +5 5,289/63,2 5,389.63,2 5,389163,2 | 5,275163,2 AN 5,371|63,2 N- 5,206]63,2 su 5,382/63,2 | 5,382163,2 nt à 5,451163,2 Æ / pr L: (170) Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 27 août 1841, à 10 heures du soir, temps moyen de Gættingue. HEURES. | 0’. | 5’. | 10’. | 15’. | 20’. | 25’. | 30/. | 35’. | 40’. ere 10 hs 57,17157,62/57,75/57,99|58,30/58,88 57,91 58,48 NES E 59,53/59,11/58,72|58,44[57,89/57,46 a rat Minuit . 57,38157,59/57,76|57,69[57,21156,99 1155,93 1h. m. 56,77 56,80/55,95/55,52/56,27|56,47 57,0515 57,54 GE 58,62/58,67/58,77158,86/58,76/58,75|5 58,47 2158,55| Sue 58,72|58,69/58,71158,26|58,06/58,07157,97|57,57 57,48, NEA 57,48157,47|57,83|57,75/57,97|57,44 57,54 SAVE 57,24156,84/56,63|56,24/56,03|/56,03 55,80 (ES 55,52/55,20|55,12/55,15/55,08/54,80 55,47 RES 56,03156,02/55,67[55,50/55,57/55,75 56,23 FES 56,04/56,24/56,19/56,10/56,12|56,25 2155,82 3 ban æ 56,16[56,32/56,16/56,09/56,04/55,94155,84/55,98/56,04/55,97 DORE 55,76/55,61/55,42/55,28155,11155,14/55,05/54,85/54,76|54,71 RME 7154,73154,64154,77154,54154,36|54,33|54,03|53.85/53,86|53,71 Midi. . 3,59/53,53/53,46,53,44/53,67|53,73|53,67153,66|53,66,53,66/53,56 1h.s. |53,34/5 53,36/53,16/53,16|53,10/53,00|53,00|53,17|53, ie 42153,38 2 ET NI 48153,54153,59/53,71153,64/53,69/53,89/54,06|54 Ts 54,12 REY 54,63154,73154,74154,77154,84/54,98/55, Mn Et 55,01 PRE 2 1,93/54,88/54,80/55,00/54,93/54,07/55,07/55,18/55,22/55,25|55,32 OX 55,37155,47155,41155,45/55,44/55,46 55,45/55,52/55,65 pere ls 55,66|55,66155,74|56,10/56,48|57,04157,17|5 57,24/57,55!57,69 TES 57,81/57,30|56,66/56,32)56,28|56,30|56,34156,49/56,58/56,52 Sub 56,74[56,72156,66156,67/56,58156,72156,62|56,48/56,45 56,46 ||” 9 — |56,39156,24156,17/56,19/56,19/56,36,56,50/56,54/56,65156,67/56,73156,75 [M (171) Variations de l’intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 27 aoûs 1841 , à 10 b. 2 m. 80 «. du soir, temps moyen de Gæltingue. (Le thermomètre est celui de Fehrenheit.) 52/50”. 1h re . à: = .h. .Îl0. b. . io ren. 9,74168:2 À 9,70/68%2 À 9,71168,3 10,10,68°3 | 9,62|68°3 9,12/68,3 | 9,47168,3 | 9,50168,3 9,79,68,2 | 9,69168,2 | Minuit . | 9,79168,3 | 9,72168,3 | 9,63168,3 11,51|68,5 11,60|68,5 1 h. m. |10,60/68,5 |10,07|68,4 |10,67168,2 10,24,68,3 |10,03/68,4 =3 9,95168,4 |10,15/68,4 |10,33168,4 10,46 68,4 |10,40|68,3 10,30/68,3 110,50168,3 À 9,85168,3 9,68/68,2 9,60168,2 9,74168,2 | 9,82168,2 À 9,83168,2 7 9,67168,1 | 9,72/68,1 9,68/68,1 | 9,62168,0 À: 9,41168,0 8,81/68,0 | 8,95168,0 9,18168,0 | 9,21/68,0 | 9,06/68,0 d'slesu 9,28|68,0 9,45168,0 | 9,57168,0 | 9,83168,0 9,74168,2 | 9,31168,2 9,15/68,3 À 9,11168,4 | 9,03168,7 8,96|69,0 8,88169,2 À 8,72169,5 À 8,77169,6 8,50/70,1 8,54[70,2 À 8,52170,4 À 8,45|70,6 2 7 7,53|71,1 7,42171,2 À 7,50171,3 À 7,59171,4 8,20|71,9 8,46/72,0 À 8,45/72,1 À 8,71/72,1 9,00|72,2 9,25172,3 À 9,20172,3 À 9,18]72,3 7 8,78|72,4 8,89172,4 À 9,05172,4 À 9,22172,4 2 8,98|72,4 8,82/72,5 | 8,95172,4 À 9,25/72,4 | 9,12|72 2 9,32[72,6 9,62 9,43172,5 À 9,04172,5 26 72 9,25|72,7 9,24 9,33172,6 À 9,15/72,6 À 9,16,72,6 2 9,10|72,4 9,05 9,05172,2 À 9,26/72,1 À 9,18/72,1 9,34 72,0 9,20|72,0 9,15 9,37171,9 À 9,50171,9 9,20|71,9 9,05 71, 9,11171,9 9,19 9,28171,8 À 9,15/71,8 À 9,11,71,8 | 9,21,71,8 | 9,22171,8 9,14 9,17/71,8 À 9,15[71,8 À 9,08,71,8 | 9,06 71,8 | 9,04171,8 9, ie EU LS A Le LE S © D 1 QE OC à Di 750”. TT , In. v. Ÿ+1,759/68°0 -0,810/67,9 +-1,236|67,8 À—0,352|68,0 —1,006/68,2 —0,195|68,3 +-0,599|68,0 +-1,215|67,6 +-1,295|67,5 +-1,130|67,5 1,479] 67,5 +-1,239|68,9 —0,118/69,2 —0,558/70,2 . .]—0,394171,0 À—0,770|71,5 — 0,736|71,8 —0,576|72,0 — 0,294|72,3" —0,594|72,5 — 0,251|72,0 +-0,204|71,7 +-0,122/71,6 +-0,043|71,4 — 0,262171,2 Tem. (Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) 17/59". ——., In. v. —+- 1,697 +-1,203| +-0,997 — 0,553 — 0,952 +-0,024! 0,599 + 1,250 + 1,426 +1,130 1,313 + 0,632 == ONE 7 — 0,558 — 0,249 — 0,693 0275 — 0,473 — 0,375 — 0,525 — 0,039 +-0,449 0,122 +- 0,043 » si Tem. 68°3 67,8 67,8 68,0 68,2 68,3 68,0 67,5 67,4 67,5 67,5 68,5 69,4 70,3 71,1 71,5 71,8 Toi 72,3 72,5 71,9 77 71,6 71,3 » (172) Variations de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 108 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 27 août 1841, à 10 h. 7 m. 30) du soir, temps moyen de Gættingue. 27/50". ne, In. v. +-1,724 +1,510 +0,958 » — 0,621 0,358 +-0,673 1,352 +-1,099 +-1,294 +-1,438 — 0,448 — 0,152 — 0,493 — 0,415 — 0,556 — 0,613 — 0,419 —0,521 — 0,419 — 0,099 +.0,491 +-0,122 -0,135 Tem. 68;0 67,8 67,8 4750". 57 50", —+-1,615|6799 |+-1,018|67%9) +-1,590/67,8 }+-1,399/67, 4 Tem.f In, v. 68,0 |— 0.154168: | 68,2 |—1,103/68; | 68,2 |—0,295|68,2) | | 68,3 |1-0,599/68,2 +-1,215|67,6 -1,358[67,5 +-1,130|67,5 +-1,316 ] +-1,152 69,0 |—0,118|6 69,9 | 0,465 70,8 |— 0,296 71,4 | 0,770 71,7 Η0,705 71,9 Η 0,510 72,2 | —0,310 67,6 67,5 67,5 67,5 67,7 72,5 |—0,685 72,5 |—0,520|728 71,8 |+-0,178|71, 71,6 |—0,009|71 71,5 1-+-0,142/7L 71,3 Η 0,245 71 | » » (173) Variations de la déclinaison magnétique observéès à Bruxelles, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 22septembre 1841, à 10 heures du soir, temps moyen de Gættinque. neures. | 0’. | 5. |10/. | 15. | 20’. | 25’. | 50’. | 35.1 40°. | 45”. | 50°. | 55”. | 1 | 10 h. s re 57,31 57,71| 57,77157,51[57,33|57,27|5 L | 11 — |57,06/56,89/56,79 56,53156,51156,59|56,48 «À Minuit. |56,35156,39/56,39 5 5 56,36/56,39/56,43/56,45 Dub. m. |56,44156,48156,47 56,39[56,40[56,44156,4315 | 2 — |56,31/56,22/56,33 3 56,42156,47|56,56156,56|5 | 3 — |56,64/56,71156,81 5 56,75156,78|56,76|56,70 D 4 — |56,50/56,74/56,81 56,82/56,76|[56,72156,81 | 5 — |56,95,56,71156,73/56,7 56,83156,87|56,99|56,94 l 6 — 156,92/56,98/56,96 7 56,97|57,08/56,76|57,06 | 7 — |57,27157,34[57,33 2157,35[57,39/57,36|57,40|57,30 8 — |57,52/57,41157,47 : 57,59/57,45|57,27|57,30 9 — |57,21/57,34[57,31 57,02/56,85|56,85|56,88 10 — |56,80/56,68/56 2 56,19/56,06155,92|55,93 11 — |55,82155,73155, 55,21155,11155,13/55,05 Midi. 54,97154,90[54,75|54,5 ,55154,68/54,61154,63[54,62 1h.s. |54,76[54,83|54 54,75/54,80/54,79|54,80 2 — |54,90/54,98154, 55,04/55,08[55,04|55,08 83 — 1|55,11/55,10[55,2 5,22155,25|55,27|55,32/55,40 à 4 — |55,60/55,65155 55,89/55,91155,95|55,97 5 — |56,05,56,09/56 56,09 /56,09/56,06|56,06 6 — |56,01/55,90/55,92| 56,08 ; 5155,90/55,99/55,97|55,97 n -- |55,93155,94/55,98|56, 56,10/56,06|56,07|56,15|56,12 8 — |56,12/56,05/56,06 1156,05/56,06/56,14156,11/56,13 9 — |56,17,56,15/56,22|5 56,23156,22|156,20/56,24/56,20 10 — 156,25 » » hd » » 0] » ( 174) Variations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 22 septem- bre 1841, à 10h. 2m. 39s. du soir, temps moyen de Gættinque. (Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) 42/50" | 52/50" 1n.b. 2/50” | 1250” | 22/50” | 52/30” ER ER Len AT a me] In. h.|Tem.}in.h.|Tem.[In.h —— sn S Tem.fin.h.|Tem. HEURES. Tem.}in. h.[Tem. 10h.dus. |10,47166°7 Î10,21/667 À 9,92/6626 À 9,88/66°6 À 9,7216626 À 9,57|66°6 Li } » 11 — À 9,48/66,6 À 9,50166,7 À 9,53166,7 À 9,54/66,7 À 9,60166,7 À 9,60166 7 Mivuit . | 9,58/66,6 À 9,59166,6 À 9,63166,6 À 9,70166,7 À 9,64166,7 À 9,62|66,7 1h. m.} 9,58/66,8 À 9,57166,8 | 9,65166,8 À 9,70/66,8 À 9,62|66,7 À 9,69/66,7 2 — À9,72/66,6 À 9,71166,6 À 9,70[66,6 | 9,68166,5 À 9,70/66,5 À 9,73/66,5 3 — Ào,72/66,5 | 9,65166,5 | 9,61166,5 À 9,64166,5 À 9,64/66,5 | 9,48/66,5 a — Ào9,66/66,5 À 9,68/66,5 À 9,63166,5 À 9,61166,5 À 9,67|66,6 | 9,58/66,6 5e 9,64166,6 | 9,62166,6 À 9,63166,5 | 9,62166,5 À 9,68/66,5 | 9,75166,5 6 — À9,73166,5 | 9,69/66,5 À 9,64166,4 À 9,68/66,4 À 9,51166,5 | 9,63/66,5 7 — À9,78/66,5 À 9,55/66,5 À 9,50166,4 À 9,45/66,4 À 9,48166,5 À 9,36/66,5 8 — À9,37166,6 À 9,32/66,7 | 9,25166,8 RE 9,16/67,2 | 9,05/67,4 9 — Às,89/67,5 | 8,86167,7 | 8.84167,9 | 8.65167,9 À 8,57|68,0 À 8,54168,1 in 8,59168,1 | 8,71168,1 | 8,66/68,2 À 8,60,68,2 | 8,44168,2 À 8,40/68,2 11 — | 8,38168,1 | s,41168,1 | s,48/68,0 À 8,52167,9 À 8,62167,9 | 8,69/67,8 Midi. . | 8,69/67,7 | 8,824167,7 À 8,91167,6 À 9,024167,6 À 9,01167,5 À 8,96167,5 1h.dus. | 9,02/67,4 À 9,13167,4 À 9,26167,3 À 9,28/67,3 | 9,27167,2 À 9,40167,2 FRE 9,44167,1 À 9,49167,1 À 9,49/67,0 À 9,48/67,0 À 9,56167,1 À 9,66167,4 — Ù9,59/67,4 | 9,55,167,5 À 9/66167,5 À 9,72167,5 À 9,71167,5 À 9,55167,5 — | 9,39/67,6 | 9,40/67,8 À 9,43168,0 À 9,51/68,0 À 9,524/68,1 À 9,55/68,1 — | 9,64168,1 À 9,66,68,1 À 9,69/68,0 | 9,74/68,0 | 9,82|68,0 | 9,84/68,0 9,89/67,9 |10,18,67,9 Î10,22167,9 À 9,75/67,8 À 9,62|67,7 À 9,59/67,6 Le 9,62/67,5 À 9,79 67,5 | 9,80167,5 À 9,78,67,5 À 9,81167,5 À 9,82|67,4 5 9,91167,4 À 9,87,67,4 À 9,91167,4 À 9.93167,4 À 9,92/67,4 À 9,92167,4 — À9,87|67,4 À 9,98 67,4 À 9,95167,4 À 9,93167,3 À 9,93/67,3 À 9,93/67,2 10e 9,89/67,2 À » » » ME » » » On ET: © @ I A à. | 436 4 (175 ) tations de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 10 en 10 linutes, et pendant 24 heures, à partir du 22 septembre 1841, à 10h. 7m. 805. L soir, temps moyen de Gœttinque. (Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) É 7/50”. 17/50”. 27/50". In ES, a ne Ju. v. [rem In. v. [ren +1, e 660 À+1,351/6620 À+-1,227/65°6 1,807166,1 À 1,899/166,1 | 1,899/66,1 1,984/66,0 | 2,069/66,0 | 2,012|66,0 2,106/66,0 | 2,054/66,0 | 2,050/66.0 2,095/65,8 | 2,072|65,8 | 2,002|65,8 + 2,093166,0 À 2,094/66,0 À 2,09:/65,9 Fe — 2,032165,9 À 2,039166,0 À 2,085|/66.0 95 — À 265,6 | 2.008/65,6 | 2,098/65,5 1e 2,032165,5 | 2,159165,5 À 2,170|65,5 ee 2,188165,7 | 2,173165,6 | 2,209/65,7 nn 2,207/65,7 | 2,166/65,8 | 2,071|66,0 D — 1,622/66,5 | 1,424166,6 À 1,207166.8 D — 0,835,67,1 | 0,783/67,1 | 0,731/67.1 nn — 0,857167,3 | 0,919/67,3 À 0,921|67.2 Û idi, soi ,0 0,828167,0 0,721167,0 1 hs. | o0,911!66,9 | 0,993166,9 À 1,065/66,8 — 1,214 1e 61 1,295/66,6 | 1,373166,6 E- 1 37), 9 À 1,759/66,9 | 1,826/66,9 b — 1,629 67,2 | 1,501167,3 À 1,444167,5 En |. dou 67.0 1,123/67,7 | 1,123167,7 4 1,256167,6 | 1,256167,5 | 1,364/67,5 — 1,393,67,3 1,451167,2 1,460!67,1 b— 1,527167,0 À 1,527166,9 À 1,502/66,7 Fi 66,6 | 1,374166,6 À 1,317/66,6 ae 57/50”. In. v. [ren. In. v. rem 2,029 65°6 66,0 66,0 66,0 65,9 65,9 66,0 65,5 65,8 65,7 66,2 1,105166,9 0,774 67,2 0,921|67,2 0,811 1,068 1,486 1,829 1,338 1,173 67,0 66,8 66,7 66,8 67,5 67,7 1,364 67,4 1,512 67,1 1,428 66,7 1,400 66,5 47/50”. 1,899/66,0 1,974 66,0 2,056|66,0 2,086 66,0 2,149 165,9 1,980 65,6 2,115/65,5 2,233165,8 2,231 65,6 1,913|66,4 1,105|67,0 0,760 !67,2 0,770/67,1 0,861|67,0 1,103166,7 1,615/66,9 1,753166,8 1,281 [67,6 1,173|67,7 1,392|67,4 1,512|67,0 1,428/66,7 1,420|66,4 +1 sa | 37/30" me , 10. Tem. v. -+1,624 1,962 2,050 1,983 2,093 6651 66,0 66,0 65,8 66,0 65,8 52[65,6 65,5 65,7 65,7 66,4 67,0 67,2 67,1 66,9 66,7 732|66,9 67,0 67,6 5|67,7 67,3 2167,0 66,7 66,4 ( 176 ) MÉTÉOROLOGIE. Observations météorologiques horaires des derniers solstice et équinoxe. Les observalions météorologiques horaires, faites aux époques des derniers solstice et équinoxe, conjointement avec l'observatoire royal de Bruxelles, n’ont pas élé moins nombreuses que pour l’'équinoxe de printemps (voyez le n° 6 des Bulletins pour 1841). On sait que ce système d’ob- servalions a élé provoqué, en 1835, par sir John Herschel, pendant son séjour au cap de Bonne-Espérance (1). Cet illustre savant , à son retour, s’élant aperçu que les obser- vateurs qui avaient répondu à son appel, se trouvaient trop éloignés sur les différents points du globe pour que leurs résultats pussent conduire à des conclusions satisfaisantes, les pria, en 1838, de ne plus se livrer à ce genre de re- cherches (2); mais il exprimait en même temps au directeur de l'observatoire de Bruxelles, le désir de les voir continuer en Belgique, s’il ne devait pas en résulter une fatigue trop grande pour les personnes qui y prenaient part. « La chaîne des stalions météorologiques que vous avez réussi à établir en Belgique est si avantageuse, disait:l, et les résultats d’un intérêt si réel, que je conviens avec vous que ce serait une chose déplorable de ne pas les continuer, vu les avantages (1) Voyez page 126 du tome II des Pulletins. Ces observations se font quatre fois par an, d'heure en heure (le 21 décembre, le 21 mars 11 21 juin et le 21 septembre), depuis six heures du matin jusqu’au lende- main à six heures du soir. Si le 21 tombe un dimanche, on ne commence que le 22, et si le 22 tombe un dimanche, on fait les observations le 20 et le 21. (2) Pages 631 et 755 du tome V des Pulletins. 7 Le. 72 5 # ay À Co) -) 27 LS CE RC RBE MERE LS GE à el à ae a A IE È AS A D EE à [ [oo oo à = EE QE) fe AR 1 1 | 1 È LELCÉRRE raie a RE al À EE fl £a © D à PQ SL HPCEREC Sn EE EE [1 FES LE: Re En EE SC M D D 1 rt VA SL À OL 2 A A LP A è EEE EEE EE EEE Ca 4 RP LP A A EE SE — [EL 1 = NaL= EH =) (| (Te) Bei — ee 1 1 EE NV DA LE PP PP 2 A a AN AE En ae A But E] FE BEA TS Dam Co It DRE SAS ÉFÉEHREEEE - - RE - BAPE Ds EE ae] —- [1 + [| CE 1 D a FRERE EEEE PRÉÉEECE ll GO A RE El A PE XL LP À [et] [Oe (E APN PA Le 1 NP 2 FER ME EN RME EN A Rs | LEA PL bi (5 LS ARR VERT LR CR PE JS VE NE FER < È a À] Î à 1 È Ï Ÿ + N N Î NÙ L NX EN + à X SN Ÿ je N ù FFE Ÿ À Ÿ 1e! à ! À Ï leclohnacior CALA/dadé Cale ClsebteCS AL Zfrer0r 1. cher _ l rocliord lea C4 Ep rErEEEt AUOT ELEC UNE. Séptembre aller BE STS SEE 5 £ FÉRÉSSSHSsEÉDE LE De ÊÉZSSÉ es Ê = eLÉEBSE— Z,9 bp 14 © := & (177) locaux qui en résultent. » Les observations météorologiques horaires de la Belgique (Gand, Alost, Bruxelles et Louvain) n’ont donc pas cessé d’être faites avec la plus grande régu- larité depuis le commencement de 1835 jusqu’à ce jour, et les résultais ont été successivement imprimés dans les Bulletins de l'académie. Cependant, en 1839, plusieurs villes de la Hollande prirent part au même système d’ob- servalions combinées, et le directeur de l'observatoire par- vint en même temps, par ses relations scientifiques, à trou- ver de nouveaux collaborateurs dans les pays étrangers. Il étail important de choisir, autant que possible , les stations de manière que les distances intermédiaires ne fussent pas trop grandes. Les stations où l’on ohserve maintenant, sont Bruxelles, Louvain, Alost, Gand, Maestricht, Utrecht, Am- sterdam, Franeker, Groningue, Paris, Angers, Lyon, Toulon, Alais, Marseille, Genève, Parme, Bologne, Flo- rence, Naples, Milan, Munich, Breslau, Varsovie, Cra- covie et Lemberg. A la derniére réunion de l'Æssocintion britannique, à Plymouth, un premier rapport, fait sous les yeux de sir John Herschel, a résumé les résultats des observations mé- téorologiques horaires, faites pendant les premières années de l'association. Nous nous proposons nous-même de faire un travail semblable pour Les observations nombreuses qui ont été communiquées à l'académie royale de Bruxelles, surtout depuis 1841. Pour le moment, nous nous bornerons encore à présenter ici les observations originales. Les tableaux que nous donnons, nie se rapportent qu’à l’époque du solstice d’é- té; l'éloignement de quelques stations ne nous a pas permis de recevoir encore toutes les observations du 21 septembre dernier. Nous n'avons pas cru devoir attendre quelques- unes qui nous manquent encore pour le 21 juin; néan- Tom. vu. 13. (178) moins nous en avons reçu de 24 stations différentes, savoir : LONG. OCC. STATIONS. OBSERVATEURS. LATIT. : de Paris. CS DDR EI DE IE SRE 7 EE NN EE ER EEE RENE Bruxelles, .| MM. le Dir. de l’Obs. et ses aides. . . .« | 50051’ 10” 1/45/'| 59m Louvain .. Crahay 2 21 31 lost: -. Ibarra. , 41 Hand es SET 23 Maestricht . Utrecht .. Amsterdam Matthes . Franeker. . Enschede Groningue. Ermerins Barialr.. tt Delcros Angers. . . Morren, Menières. Lyon. . .. Bravaïs-y:1 . 10 Alaïs. Ce d’'Hombres Firmas. Toulon, . . Flaugergues. . . Marseille. . ] F. Billet, .. Genève. . . Plantamour . . Milan ... S.Capelliet Carlini Parme . .. BAC ER EL Bologne . . Gaetano Ceschi . . Florence. . Amici, Pons .. Breslau. , . de Boguslawski, . Varsovie. . Arminski Cracovie. . Max, Weisse. . . . Lemberg. . 21 12 30 Les observations psychrométriques faites à Franeker et à Marseille ont été calculées à Bruxelles, d’après les tables L] ( 079 ) de Stierlin. À Lemberg et à Cracovie, on s'était borné à don- ner la pression de la vapeur ; nous en avons déduit l’humi- dité relative. Ce sont aussi les tables de Stierlin qui semblent avoir servi à calculer les observations du psychromètre fai. tes dans la plupart des autres stations. Ce dernier instru- ment n’a été observé simultanément avec l’hygromètre de Saussure qu'à l'observatoire de Bruxelles ; les indications sont assez concordantes. Les observations barométriques, de même quecelles faites à l'équinoxe de printemps, ont manifesté un mouvement atmosphérique très-remarquable. Pendant qu'au 21 juin le baromètre montait dans le nord de l'Europe, et particu- hièrement en Hollande et en Belgique, il n’en était pas de même dans le midi de la France et en Italie ; les observa- tions de Paris et d'Angers formaient pour ainsi dire la tran- sition de l’un à l’autre élat atmosphérique. Lyon semble avoir été le siége principal de deux mouvements très-remar- quables qui ont eu lieu, l’un le 21, vers 5 à 6 heures du soir ; et l’autre le lendemain, vers 2 heures de l'après midi. Le premier s’est manifesté dans tout le midi, et même à Paris et à Angers, et dans quelques villes plus au nord (1) ; l'autre semble avoir eu un effet plus local, quoique sensible encore dans les stations voisines. La marche des vents et l'indication de l’état du ciel correspondent à ces oscillations atmosphériques. Les observations du 21 avril sont peut-être plus remarquables encore ; à cette époque, c'était Marseille qui tombait sur la limite des deux côtés de laquelle l’atmo- sphère subissait des mouvements de nature opposée. (1) Li est remarquable que la déclinaison magnétique , vers la même heure , se trouvait sensiblement affectée à Bruxelles. ( 180 ) Les observations horaires ont élé faites à Marseille à la fois par deux observateurs, par M. Valz à l'observatoire, et par M. Billet qui avait aussi pris part aux observations de l'équinoxe du printemps. Comme les résullats présententun accord très-grand, on n'a construit sur la carte figurative que la ligne relalive aux nombres de l'observatoire. Les derniers nombres ont été obtenus au moyen d’un baro- mètre de Fortin, à niveau constant, « dont le tube, écrit M. Valz, a six lignes de diamètre intérieur, et la cuvette, en marbre, deux pieds carrés de surface de mercure, ce qui rend toute variation de son niveau entiérement insen- sible, et dispense de le régler chaque fois, opération dé- licate et qui n’est pas exempte de tout inconvénient. Sa hauteur, déterminée rigoureusement par trois nivelle- ments se confirmant fort bien, est de 46,60 au-dessus du niveau moyen de la mer. L'instrument, solidement scellé à demeure à un fort pilier en maçonnerie, est ren- fermé dans une armoire à vitrage, qui annulle presque les varialions diurnes de la température, et les réduit au plus à 1°. D'après les comparaisons faites, les indications de la colonne de mercure sont de 0®%,33 moins élevées que celles du baromètre de l'observatoire de Paris. Les thermomètres cenligrades sont fort sensibles, leurs boules ayant au plus 8 millim. de diamètre, et se vérifient an- nuellement dans de la glace fondante. J'ai substitué, depuis deux ans à l'hygromètre, le psychromèlre que je trouve bien préférable. J'y avais d’abord reconnu, ainsi qu’au rorimètre de Daniell, dont on ne peut souvent du reste, en été, oblenir le point de rosée , que les deux ther- momètres s’influençaient notablement par leur voisinage, et devaient donc être séparés par un écran , mais de plus, que la température d'évaporation était abaissée d'un demi- | (181) degré à l’aide d’un courant d’air et même par un genre de rotation ou d’oscillations convenablement faites. J'allais avoir recours à l’un de ces trois moyens pour les observa- tions, lorsque M. Forbes se trouvant ici, quelques essais nouveaux avec ses thermomètres à petites boules me mon- trèrent que l’abaissement de température n’avait plus lieu, mais qu’il devenait manifeste, lorsque les boules des ther- momèlres à mercure dépassaient quatre lignes de diamètre. C'est la température même d’évaporation qui est inscrite au journal, et non la tension aqueuse ou le point de rosée correspondant, afin d'éviter toute erreur de réduction, et parce que les tables employées à cet effet n’ont pas encore toute; l'exactitude convenable, ainsi que l'indique la nouvelle formule de M. Biot, d’après laquelle les erreurs des anciennes tables iraient jusqu'a un millimètre de ten- sion à 0 du thermomètre. » 6h. m. 7 — . s=- 9 hi 10 11 Minuit . GRON. 21 suIN. FRAN. mm mom 57,52| 56,50 57,68| 56,78 57,87| 57,39 58,47| 58,06 59,19] 58,83 59,82] 59,49 60,16 60,52 »: | 61,01 ANST. 62,95 63,15 UTRE. mm 56,60 57,30 58,02 58,87 59,32 60,02 63,58 63,77 63,76 GAND. min 57,82 A LOST mm 757,401756,48]755,411756,001757,10|757,76 58,60 59,06 59,29 59,71 60,11 60,65 61,05 LOUVY. | BRUX. mm MAES.}PARIS. mm mm 755,71[753,77|755,28|759,48 56,60 57,59 55,09 55,60 56,13 56,54 57,08 57,37 55,64| 60,08 56,25| 60,43 57,41| 60,99 58,00| 61,08 58,48] 61,52 58,60! 61,47 59,16| 61,77 59,36| 61,92 59,54| 62,01 59,84| 61,96 60,13| 61,95 60,41 60,60 61,00 61,37 61,57 61,64 61,67 759,16|75 59,37 59,78 60,09 60,53 60,81 61,12 60,98 61,35 61,55 61,49 61,59 61,91 61,88 61,95 j * Ces observations ont été réduites à Milan; précédemment elles avaient été calculées à Bruxelle (183) au solstice d'été de 1841. PDUIT A 0. ON.| MARSEILLE. | TOUL.| GENË.| MILAN! PAR. |BOLOG.| FLOR. | LEMB. | vars. |[cRACO.| BRESIL, gs Obser.| Ville, mm mm mm mm mm mm mm mm inm mm mm rom 207|762,36/761,93|761,29|732,45|752,99| 757,5 | 757,76 760,78| 730,14] 750,91 | 743,07| 752,59 4| 62,79] 62,00! 61,85| 32,43| 53,68| 57,7 | 58,28] 60,97| 30,05] 51,40| 43,75] 52,61 249! 62,98| 62,08| 62,35| 32,55] 53,90| 58,2 | 58,17| 61,05] 30,35] 51,70] 43,82] 53,11 43] 63,32] 62,46| 62,51| 32,65| 54,01| 58,6 | 59,24] 61,02] 30,35] 51,95] 44,06| 53,47 61,11| 30,77| 52,25] 45,12] 53,47 ,63| 63,69| 62,81| 63,01| 32,51| 54,20| 58,6 | 59,53| 61,10] 31,28] 52,43] 45,79] 52,38 ,68] 63,79) 62,95| 63,17| 32,44] 54,18] 58,4 | 59,57] 61,08] 31,34] 52,57| 45,79] 53,67 61,06| 31,05| 52,69] 46,20| 53,65 62,99| 63,31| 52,34] 54,04] 58,2 | 59,31 ,29| 63,84| 63,02! 63,32] 32,36] 54,04] 58,4 | 59,31 61,02| 31,64| 52,65| 46,31| 53,56 62,96| 63,34) 31,95] 53,88] 58,0 59,18! 60,78! 31,64! 52,77| 46,42| 53,58 80 à. 62,85| 63,19] 31,80| 53,75] 57.7 | 59,31 se 62,95| 31,61] 53,73| 57,7 | 58,62 226! 63,48! 62,62| 62,57| 31,72| 53,19] 57,7 | 58,40 63,54| 62,73| 63,03| 31,68| » 58,0 | 58,41 63,67| 62,90| 62,94] 32,18] 54,29] 58,4 | 58,63 1) 64,11] 63,21] 63,59] 32,74] 54,51| 59,5 | 58,9 64,23! 63,46| 63,28! 32,80] 54,96] 59,8 | 58,97| 61,56] 34,07| 54,46] 47,76| 54,33 64,43| 63,67| 63,14] 32,88| 55,23] 60,0 | 58,83] 61,75] 34,12] 54,49] 47,65] 54,64 64,23| 63,32| 63,24] 32,87] 55,19] 60,0 | 58,78] 61,67] 34,25! 54,69! 48,03| 54,78 ( 184 ) "# | BAROMÈT DATE. - GRON.|FRAN. | AMST.| UTRE. | GAND,. nan vaux. |macs, PARIS.| ANG. Al 22 JUIN. mm mm mm mm mm | mm mm mm A 1h.m. Î764,201763,70|763,15|763,891763,66|764,10| » |760,58,761,44|763,19/762,40 2 — . | 64,20) 63,75] 63,18| 63,72] 63,91 60,76| 61,34| 63,12| 62,2 3 — . | 64,30| 64,03| 63,33] 64,10| 63,90 60,76! 61,57| 63,00| 62,23 4 — . À 64,55] 64,08| 63,59] 64,42| 63,93 60,66| 61,77| 63,03| 62,23 5 — . | 64,86| 64,24) 63,59| 64,19 60,66| 61,96| 62,98| 62,24 6 — . | 64,94] 64,65| 63,84 60,93| 61,44! 62,93| 62,19 7 — . À 65,02| 64,66| 63,87 60,86| 61,74] 62,84! 62,10 8 — . | 65,09| 64,81| 63,82| 64,28| 64,09 60,80| 61,60| 62,98| 62,30 9 — ,. À 64,93| 64,68] G3,84| 64,06| 63,94 60,65| 61,80! 62,57| 62,27 10 — . | 64,66| 64,90! 63,84] 64,07| 64,11 60,70! 61,56| 62,75| 62,22 11 — . À 64,99] 64,92| 64,02| 64,17| 64,03 60,66| 61,63| 62,68| 62,19 Midi. . 65,01 64,94| 63,79! 64,08| 63,87 60,50] 61,36| 62,39] 62,45 1h.s. À 64,90| 65,03| 63,82] 63,93| 63,90 60,29! 60,96| 62,14| 62,4 2 — . | 64,90| 64,98| 63,99] 63,98| 63,88 60,01| 61,06| 62,03| 62,35 3 — . À 64,92| 64,91| 63,82] 64,02| 63,38 59,76] 61,29| 61,86] 61,92 4 — . | 64,61| 64,56| 63,43| 63,73] 63,22 59,49! 60,59] 61,73| 61,54 5 — 64,58| 64,44| 63,24| 63,43| 62,82 59,39! 60,16 st | 61,28 6 — . | 64,26] 64,30| 62,90) 63,23) 62,59| 62,55 60,80l 59,19) 60,10| 61,66| 61,15] 5: x : £ id 4 A Les baromètres des stations de Bruxelles, Lyon, Toulon et Marseille, ayant élé compar et lui sont par conséquent comparables. ( 185 ) T A 0. 5 MARSEILLE. | TOUL.| GENË. BOLOG.| FLOR. | LEMB. BRESL. sua PARM. VARS. | CRAC. ! Obser.| Ville. mm mm rm mm mm mm mm mm mm mm mm rm 1763,98[763,15|762,98|732,68|755,19| 760,0 | 758,78| 761,19| 734,82| 755,03| 748,12| 754,73 63,88| 63,01| 62,78| 32,23| 55,03| 60,0 | 57,35] 60,91| 34,67| 55,07| 48,23] 55,05 63.,88| 63,03| 62,85| 32,30| 54,91| 59,5 | 60,04] 60,91| 34,80| 55,11| 48,17| 55,18 63,98) 63,08| 62,97| 32,41| 55,23| 59,5 60,03| 60,85| 34,97| 55,18| 48,26| 55,36 64,16] 63,21| 63,14] 32,22! 55,25| 59,5 60,03| 61,39| 34,95] 55,22| 48,48| 55,64 64,55| 63,41| 63,05| 32,68) 55,43| 60,0 60,58| 61,54| 34,87| 55,31| 48,42] 55,59 64,44] 63,61| 63,10| 32,69| 55,68| 60,4 | 60,86| » 35,02| 55,55| 48,66| 55,73 64,28| 63,45| 62,95! 32,53) 55,66| 60,4 60,75 » 35,06| 55,34] 48,50| 55,77 64,23| 63,35| 63,01| 32,46| 55,55] 60,4 | 60,75| G1,45| 35,06] 55,40| 48,48] 55,82 64,23| 63,35] 63,04! 32,28| 55,36| 60,4 60,58 » 35,11| 55,54] 48,55| 55,82 64‘18| 63,27| 63,19] 32,09! 55,25] 60,2 60,23 » 35,25| 55,64] 48,68| 55,70 63,63| 62,06| 62,84| 31,77| 54,80] 59,5 | 59,84] 60,46| 35,34] 55,72] 48,64| 55,55 DM62,88| 62,09| 62,44| 31,19] 54,31] 59,3 | 59,46] » | 35,34] 55,62] 48,21] 55,07 62,58| 61,94! 62,11] 30,27| 53,84] 58,9 | 59,12] » 34,95| 55,32] 48,08| 54,60 62,28| 61,52] 62,16| 29,61| 53,27| 58,6 57,97| 58,80| 34,70] 55,26| 47,72] 54,71 61,98| 61,12| 61,66| 29,33| 52,79] 58,2 | 57,55] » 34,52| 54,94| 47,31] 54,11 61,66| 60,77| 61,07| 29,22] 52,11| 57,3 | 56,82| » 34,48| 54,76| 47,15| 53,85 61,43! 60,65| 60,69! 30,13! 51,64] 57,0 | 56,82| 57,47| 34,35] 54,70] 47,18] 52,8 M. le commandant Delcros à Paris, ont été corrigés de leurs différences avec ce dernier (186 ) Observations thermométriques hofe DATE. GRON.| FRAN.| AMST.|}UTRE.| GAND.| ALOST| LOUV.| BRUX.| MAES.|PARIS. 21 JUIN. o o o o o o o CA o o 6 h. mat. +113,5|+13,8|+14,8|+14,5|+17,5|+-15,2|+16,3|+17,3|+15,5|+17,9 7 OÙ 13,7) 14,7| 15,8! 15,5] 18,0) 15,7| 16,8] 16,4] 17,8] 18,7/ 1 8 — | 14,21 16,1] 16,41 16,0] 18,7| 15,9] 17,6] 16,7| 16,4] 17,8] 17,6] 9 — À w5,2| 17,4 16,5] 16,7] 19,7| 16,7| 18,0] 17,4] 18,2] 20,0! ‘18,21 10 — .Ù 16,0] 16,9] 16,8] 17,5] 21,2] 17,0| 18,5] 18,4| 18,6] 21,0] 18,6 : MONS ANRT 1801 18:61 17:21" 17,5] 2352)lT8,010$ 19,3| 20,2] 21,5] 19,5 Midi. . .] 18,5] 17,8] 17,7| 18,8] 923,7] 19,8] 19,7| 19,9] 21,4] 22,0] 20,3 pores 18,8] 18,5] 18,7] 19,2| 23,6] 19,8] 21,8] 20,9] 21,0] 24,0] 19,8 SRE RE be » 18,6! 18,5] 19,1! 23,0] 19,8] 20,5] 21,1] 21,8] 23,5] 19,0 peur 17,6| 17,9] 18,5! 19,0] 22,0] ‘20,2| 21,3|° 21,1] 21,5] 23,0] 20,0} D 17,9] 17,4] 18,1] 18,7] 21,5] 19,4] 21,2] 21,0] 21,7] 23,0] 18,6] po 17,6] 16,7| 17,2] 18,0] 19,9] 18,7| 20,2] 20,5] 20,4! 22,0] 18,6 7 — 16,7| 15,7] 16,7] 17,0] 18,5] 18,0, 18,2| 20,8] 20,5] 20,4| 17, RES ni 15,7] 14,7] 15,7] 16,9]: 17,1] 16,4| 16,1} 18,6|" 17,51 °19,0/ "17,08 gr 13,9| 14,0] 15,6] 14,9] 15,6| 14,9] 14,2] 16,6| 15,5] 18,0) 15, 10 — 13,31 ° 14,31 15,1! 13,9] 15,0] 13,7| 13,3] 15,6| 14,7] "18,0/. 14, 11 — ). | 12,7l0414,0! 145! 13,4| 13,7| 13,5] 12,9] 15,11 138) 17,6) 4188 Minuit . . 12,4] 13,9] 13,7| 13,0] 12,9] 13,3 » 14,3 13,2] 16,8] 141h * AGh. du matin le soleil donnait sur la boule du thermomètre. _ 20 (07 ) au solstice d’été de 1841. LYON. MARSEILLE, TOUL.| GENÈ.|MILAN| PARM.| BOLO. | FLOR.| LEMB. | VARS.| CRAC. |BRESL. | PE PQ EN CUP DEC CR CRU UE {| Obser.| Ville. o 0 o o 0 o o ° o C] (] 17,0/-419.4|+-18,9|-+22,7|-+17,6|+18,9|+17,5|-+21,4]-+17,5|+417,0|117,8|-114,0|-+17,2 18,0] 21,5] 21,4] 23,6| 18,1] 20,1| 18,7] 23,5] 18,0| 18,2] 19,1] 14,4 | | | | de ….19,7| 20,2! 22,7| 24,0! 19,5] 20,0] 19,7] 22,5] 20,0| 21,5] 20,0] 15,1| 18,9 A ( 188 ) TEMPÉRA! ’ | DATE. PARIS. | ANG GRON.!| FRAN.| AMST.| UTRE.| GAND.| ALOST | LOUV. | BRUX.| MAES. Collég 22 JUIN. | 0 LA 0 o o o o o [2 o 1 h. mat, |+11,6|-+13,3|-+13,5|+12,3|+13,5/+13,0) » |-+11,7|-+12,8/+16,6| +14, DA 11,4| 12,9] 13,2] 11,8| 14,4| » » 14,6| 12,8] 16,0 Br tar. 10,7| 12,5] 13,0] 11,4 14,1] » |-+12,3| 14,4] 12,6! 15,2 © 11,3] 12,3/° 12,0! 11,2| 14,1| 13,5] 12,6) 14,3] 12,9) .15,0 Mt 12,2] 13,5] 12,8] 11,4| 14,4] 13,5| 13,3[ 14,9] 13,7] 16,0 DE 13,4] 15,6| 14,8] 13,0| 15,2| » 14,8| 15,3] 15,8] 16,5 7 16,6] 16,8| 15,5] 14,4] 15,6| 16,1| 16,0] 135,9] 18,4] 17,0 SE 17,2] 17,3| 16,3| 15,3] 17,5| 18,6| 16,6] 16,3] 18,3| 19,0 ge 19,6] 18,0] 17,5] 16,1| 20,0| 21,1| 17,3] 16,8] 18,1] 20,0 10e 21,6] 19,8] 17,4] 18,4| 20,6] 19,9) 19,4] 20,4] 20,4] 21,0 Ho 21,2] 19,8| 17,7| 18,5] 23,5| 20,7 » 19,9] 20,3! 23,0 Midi 20,2] 21,4] 17,9] 18,2! 23,6| 23,1| 20,2] 20,5] 21,2] 23,0 1 b. soir. 20,2] 20,1] 17,4] 18,1] 24,2] -20,7| 20,0! :20,7| ‘22,2|! 22,0 CEE. 19,6! 19,3] 17,2] 18,0] 23,0] 20,8| 20,3| 22,2] 20,1] 22,0 3 — 19,3] 19,0] 18,0] 17,7| 24,4] 20,2| 20,7| 22,4] 18,1] 21,0 4 — 18,8] 17,9] 17,6] 17,7| 20,6| 20,3| 20,6| 20,7| 18,3] 19,6 5 — 18,1] 17,6| 18,0] 17,9] 22,0] 19,5] 19,2] 20,3] 17,5] 18,5 6 — 17,9) 16,6] 17,9] 16,9! 21,7| 17,7| 17,4) 18,6) 117,2} 019,2 EXT Maxim. Min. Maxi GAND. Du 20 au 21 juin, à midi. . 2590 14% LoOUVAIN. Lie 21 juin. . 1 18 — 21 au 22 — 25 6 127 Nuit du 21 au 22 .... — 22 au 23 — 120310 11,2 Le22, . si ( 189 ) IGRADE. T LYON.| MARSEILLE. | TOUL.| GENE. | MILAN parx. | 010. FLOR.| LEMB. | VARS. |CRAC, |BRESI.. RE à CS RU De Obser.| Ville. o 0 o o 0 o o o (] 0 0 0 » |+18,4/+17,7,+-21,5|+16,5,+18,4|+-19,0 -+20,1|+20,0|-+13,9|+-16,0|+-13,7|-+15,6 L 219,0! 18,4] 17,5| 21,5] 16,8] 18,2] 19,6] 20,0| 19,4| 15,0] 15,4] 12,2| 16,7 20,0|: 19,0! -15,2| 14,8] 12,5] 16,7 18/21 18,4)0117,2) 21,5) 115,7| 17,0! 17,7]! 219,7|1 18,7| 15,5] 15,7] 12,7| 17,2 18,0] 19,4] 18,5| 21,0] 15,3] 17,6| 18.7| 20,0! 18,6| 15,2| 15,6] 12,0| 19,3 18,0| 19,7| 19,1| 22,7] 18,9| 19,9] 20,0! 23,1| 20,5] 16,2] 17,6| 14,0| 20,1 20,0| 20,3| 20,3! 23,4] 18,9| 21,1| 21,0! 25,2] » 18,0| 18,6| 16,0| 20,7 20/1] 20,2] 21,7| 23,8] 21,9] 22,9| 92,5| 24,4| » 19,4] 19,1] 17,7| 22,8 | 21,0| 20,4] 21,7| 25,0] 22,5| 23,8] 24,4] 25,0] 23,7| 21,2] 21,7| 19,9] »9,9 | 217%) 21,8) 22,7| 24,3] 22,4! ,25,1 26,2]! 25,7 » 22,2| 22,3| 21,0| 24,6 | 24,5| 24,4] 24,1| 24,5] 23,7| 25,5] 927,4] 26,2| » 22,0| 23,8| 22,5| 924,3 | 24,8] 24,4] 25,8] 25,0| 26,8] 26,4| 29,0! 27,5| 28,7| 23,1| 24,6| 23,6| 924,7 26,2| 24,6| 25,7| 24,5] 26,2] 26,6| 29,1| 28,5| » 24,1| 25,6| 24,4] 95,7 k 26,8| 24,9] 26,0] 24,8] 27,1| 26,4| 29,4 28,9| » 25,9] 25,0] 25,0| 27,7 L 22,8). 25,2| 26,1] 24,6| 27,0| 26,9] 29,7| 28,7| 31,0| 26,0| 25,1| 26,1| 28,6 | 20,4| 24,5| 25,8] 24,0! 27,2] 24,5| 997| 28,7| » 25,2| 26,0| 26,5] 25,8 k 19,6| 24,1| 24,9] 23,0] 22,5] 28,5] 29,7| 29,0| » 23,7| 26,2| 27,5| 25,8 | 19,8] 22,7| 24,4] 22,4] 22,3] 27,5| 29,4| 26,9] 32,7| 20,0] 26,2] 28,5| 25,0 | RATURE. : Maxim. Min. Maxim. Min, Du 20 au 21 juin, à midi. , 2193 1302 PARME. Le 21 juin ......,... 2606 1605 Du 21 au 22 < V2 3.8 DORE une « ccrre MAD UNIT T Du 22 au 23 : 120,0 1:40 VOL LE 21 ae » à suce 21 CR 0 s DER EN TN . 1294 0 19,7 (190 ) Observations horaires de l’hygromètre, faites au solstice d’été de 1841. HYGROMÈTRE DE SAUSSÜÛRE. DATE. GAND. | ALOST.| BRUX, | PARIS. GENÈV. PARME | FLOR. 21 JUIN. 6 heur. du matin . . 80° | 87°7 | 78°0 80° | 82°0 | 86° » 7 D DE LE: 77,2 | 75,5 | 78 | 85,5 | 84 » 8 4, MS LE Hop: 73 76,4 | 75,0 | 76 82,0 | 84 » DU ONE MERE TOM I T0 720 RES 80,0 | 84 90° sir) ie AE TRS TT | LC 74,7 | 68,0 | 72 77,0 | 83 » 11 A) BE NS LL AU 74,8 | 65,5 | 68 75,0 | 80 » TES RO EE lue lue E EU EUR LEE et are 83 1 heur. du soir . . 54 | 73,5 | 60,5 | 64 | 73,0 | 74 » 2 M, ere LES cl : gi 73,7 | 58,5 | 62 72,0 1 071 » 3 Te Mittioi DRE 52 73,8 | 59,0 | 62 68,5 | 70 77 AË CE 55 71,8 | 57,0 | 63 66,5 | 72 » 5 À 55 74,9 | 58,5 64 81,0 71 » 1 55 75,2 | 60,0 | 69 | 93,5 | 72 73 7 = 61 76,4 | 62,0?| 81 93,5 | 75 » 81 "= 69 78,3 | 65,0 | 84 95,0 | 75 » 1} UE 76 80,6 | 74,0 | 87 94,0 | 80 88 10 … — 80 88,3 | 78,5 | 90 96,0 | 82 » 11 LS AA PERTE 86 85,2 | 78,5 94 97,0 | 85 » Minuit. . . . . .'] 88 | 88,3 | 83,0 | 95 | 99,5 | 88 97 (191) HYGROMÈTRE DE SAUSSURE. DATE. GAND. | ALOST.| BRUX. | PARIS. [GENEV.|PARME.| FLOR. 22 JUIN. 1 heur. du matin . .# 89° | 89°4 | 80°0 | 95° |102°0 | 89° 98° = RE. , | 59 » 80,0 | 98 99,0 | 88 99 mer, 11 90 » 80,0 | 99 |101,0 | 91 99 Me. ; 90 93,7 | 80,0 | 99 |100,0 | 91 100 nn 92 91,7 | 76,5 | 96 |103,0 | 91 100 Ge! L 92 » 78,0 | 95 94,5 | 90 96 7 — . 1 90 88,2 | 74,0 | 92 93,0 | 90 » ar . | 86 74,6 | 71,0 | 77 83,0 | 88 » |‘ LEE 72 | 69,9 | 68,0 | 73 73,5 | 85 89 nue Eee 69 71,5 | 56,0 | 71 74,0 | 82 » 11 sers | Lori: 62 68,6 | 60,0 64 70,0 80 » RO AP Pen 68,3 | 58,5 | 63 67,0 | 75 70 1 heur. du soir. . . 59 72,0 | 59,0 69 67,5 75 » 2 — - 60 71,1 | 57,0 | 70 | 65,0 | 73 » Aou AA A 56 72,221" 585. |" "74 66,0 | 72 68 4 _ . 1 67 72,3 | 61,5 80 67,0 | 72 5 D 65 | 73,6 | 64,0 | 94 | 72,0 | 72 » 6 = 64 77,2 | 68,0 | 75 87,0 | 73 68 Hauteur de l’eau tombée en millimètres. Alost. Pend. les 36 h. d'observ, Omm,00 21 juin, de midi à 1 h.s. 1mm,00 Louv, Pend,les 36 h, d’observ. 0 32 Angers,22 — de7h.m.ä10m, 2 .00 fou 20 au 21 juin,àäm.2 ,29 — de5b,s.à6h.s.10 .00 Brux. $Du 21 au 22 — 0 .00 |Alais, Pend, les 86h, d’observ. 0 ,00 Du 22 au 23 — -0 .25 |ILyon, — _ — 0 .00 ( 192) Observations horaires du psychromètre d’ August , faites au solstice d’été de 1841. . PRESSION DE LA VAPEUR D'EAU, EN MILLIMÈTRES. ; ; : = : : 5 114 “ ei [-7 = = * Æ > = £ ES 5 8 = 3 Ë MARSEILLE. | * ë 3 = 5 2 É En Se [=] DATE. | 5 |3|5 |E le lÉ]S 5 LE els) = El S « ë = | S Fa < = A & = |Obs.|Ville _ = > © Ë 21 JUIN. LL] 6 h. m. |11,14/11,58|12,38/11,65/12,75|12,47/12,00/12,31/12,04|13,04|12,29/11,73|11,10|10) 7 — |11,15/12,07/13,16,12,13,11,91/10,41/12,57|13,26/11,85/13,29/12,46/11,59/11,12|11, 8 — |11,84/12,64/12,80/11,30/10,62/10,99/12,84/12,27/12,11112,92/12,81|11,80|11,71|11, 9 — À12,79/13,34/12,76/10,48,10,72|10,69/10,95/12,27|12,14/13,83/13,17|11,73/12,10|11; 10 — 13,15112,21/12,83/10,80 10,49/10.95/10,15/13,55/13,76|14,34113,28/12,61|12,03|10) 11 — |13,01112,55/12,75.10,41| » |11,06/10,57/14,12/14,15/14,27|12,65|13,39|12,14| 9, Midi. . {12,35111,72|12,88| 9,89,10,73/10,49/10,27|12,90/12,31/14,07|11,21113,07|13,94| 9, 1 h. s. |12,00/12,12/13,52| 9,77| 9,7810,69,10,69|13,00,13,96/14,53|12,28|13,88|11,78| 9) 2 — |11,13,11,51/13,44| 9,65,10,04/10,14/11,22|11,93113,74|14,81|12,93|12,91|11,60| 9} se » |11,42/13,25| 9,45| 9,98/10,84/11,18/11,40,12,01/14,53/12,43|14,21/12,18|10; 4 — Îio,48l11,24/13,31| 9,93/11,62|10,70| 9,38|11,85,12,43/14,31/12,03|13,88|12,50| » EE 9,90/11,13/13,12,10,91| 9,97/10,30/10,24/12,12,12,79/14,82/11,16|13,96|12,34| » AN 9,81/110,94/12,99/10,37|10,57/11,23,11,72|11,88/12,11/14,40|11,67|14,55|12,68| » 7 — Îos510,55/12,50 10,31/10,79/11,46 10,67|11,19,11,67| » |13,10/15,08 14,18] » 8 — À10,29/10,53/11,79/10,18/11,77|11,00 11,54/11,82|12,47/13,28/13,00|14,55|13,06|12,) 9 — |0.08/10,56/11,65| 9,48/11,05/10,55/10,67|[12,18:13,00/13,55|12,93/14,04[12,32|139 10 — 0,19,10,66/11,56| 9,58/11,46/11,69,10,37|13,04113,01113,17/12,59|14,04|11,60|184 TN 9,73,11,04/11,42| 9,88/10,93|11,21,10,14/13,28 13,31/14,29/12,29|13,55|11,23/13 Minuit . | 9,61110,97/10,83| 9,13] » PE mor nel 11,93/13,31[10,80/13: * Les nombres donnés pour Milan ont été calculés dans cette ville; précédemment les calculs avaie) été faits À Bruxelles. 11 semblerait qu'à Milan on s'est servi de tables autres que celles de Stierlin, ** AGh. du matin le psychromètre élait exposé aux rayons solaires, TA L ( 193 ) HUMIDITÉ RELATIVE. = : - = : 4 = = A = = 5 Z. = Æ [MARSEILLE C3 = a > Led n ne < n = = = A RIM EU eut) El SM Obs |Villé, M. 95,7 [96,7 |97:6 [93,5 |91,9 |87,2?| 91 |73,8 |74,4 7 — 6,4 |95,7 [97,7 [91,7 [82,9 |74,1 | 83 [70,3 |63,2 5 — [o6,s |o1,9 [91,7 |82,9 |70,8 |77,1 | 92 |70,2 |59,9 "g — |9s,4 |89,8 [90,9 |73,7 [69,0 |71,7 | 70 |68,2 |62,0 ” ES » (71,6 [83,8 157,7 [55,6 |58,7 | 58 |50,5 |50,8 x — 69, [73,7 [84,2 [61,0 |61,9 155,1 | 50 |55,6 154,8 5 — [ous 75.1 [85,0 |68,1 [53,4 |56,6 | 54 157,5 |58,4 Hinuit . [87,6 |91,3 [91,2 |80,3 | » |82,5 | 90 |82,2 |73,2? Tom. vu. { l | V4 | MILAN. LEMBER, VARSOY. CRACOY. BRESL, (194) PRESSION DE LA VAPEUR D'EAU, EN MILLIMÈTRES. MARSEILLE. a — Obs. | Ville. DATE. AMSTER. UTRECH. BRUXEL, MAESTR. LEMBER, VARSOV. CRACOV. BRESLAU. GRONIN. 22 JUIN. \ 1h.m. 10,94 » 10,23[12,19/12,76|13.,40 12,84/10,62|13,00) NES 10,92 » 9,98/[12,19/12,88|13,29 12,31 /10,12/12,7 3 — À9,41/10,75 10,65110,11/10,35112,31/12,96113,51|12,38|11,87|10,39|13,00 4 — À9,77/10,78 10,76/10,10/10,17/12,19/15,20/13,48/12,25|12,01| 9,79/14,1 TES 11,34 10,94| 9,68/10,58/11,60/13,14/13,66|12,25|11,80| 9,79/13,2 62 12,00 10,60!10,08/11,15|11,86/13,22|14,69/12,55/12,38/10,31/13,1 LEZ 12,35/12,25/10,15[10,10|10,31|10,68|13,52 15,80/13,45[12,09/11,10|13,9 gs = 10,65| 9,36 10,60|13,73 16,18/13,81/12,53/11,56|14,3 FR Z 10,43 9,64[10,18/13,91 16,55/14,16|11,59/12,14|13,5 10, — 10,25| 9,53/10,40/10,73|14,00/13,78/15,95|11,98|12,23 12,36 13,5 11, 10,74] » |11,10| 8,47/13,84 nel 17,13[11,82|11,04,12,18/13,8 Midi. , 10,37/10,01/11,16| 9,70/14,32{14,80/16,53|12,18|11,45/12,10|14 À 1hs 10,03/10,38/11,48/10,65|13,73[14,86|17,50|12,16|11,17|11,69 | — 10,92/11,84/11,47/12,77|13,38/17,20|10,74/11,31|11,42 3 — À11,24111,24/12,96 11,83/12,10/11,96/11,81/13,32|16,53|11,75|12,68|12,43 | à — Î1,96/10,01/12,60/12,33/12,03/11,58/12,97|11,93/13,34/17,84|11,69/11,24/12,48 5 — |11,83110,69/12,53/10,28/11,58|11,25|12,88|11,71112,78/17,39|11,16|10,77|13,31 6 — 12,08/10,63/12,44| 9,95/12,51/10,91/12,63/12,55/13,39/19,67|13,31/13,47/15,18 (195 ) HUMIDITÉ RELATIVE. MARSEILLE, LS Obs. [vine. GRONIN, FRANEK, AMSTER. UTRECH. LOUVAIN. BRUXEL MAESTR. LEMBER. VARSOV. CRACOV. BRESLAU. (196 ) Observations horaires de la direction . ; VENTS. DATE. GRONING. | FRANE.| AMSTERD. | UTREC, | GAND. | ALOST,. | LOUV, | BRUX 21 suIN. 6h. mat. S. S. |S.1/4E: S ©. So. [a] (e] TA TU: 140; |PSS0. so. So. oO. 0. o 8 — , |S.1/40. | Sso. |SO.i/4 o.| sso 080. | 0s0 0. 9 1: SS0. S0. 080. 0. oS0. | 080. | o. 0$0 TO — 4: 050. So. |50.1/40.| o. os0 S0 0. 0: 11 — . ]S0.1/40.| 080. |S0.1/40.| So. s0 so » ose Midi. . 050. S0. So. 0S0. | oso. | 050. 0. Oo. 1 h. soir. 050. so. |So. 1/4 0.| SSo. | 50 050. O. O: 2 — . | so. so, | So. 0. | o. l'oso.| 0. o. PACE EE So. SO. |[S0.1/4 0.| So. o os0 O. o. 4 — . |S0.1/40.| So. so (o) O. oS0. o. oël hs os0 so so. 0 050. | 050.| o. À 6 — os0 S0. |S0.1/45. | oNo. | 050. | oso 0. cl 7 — . ]so.iao! so. | sso. | ono. | oso. | oso.| o: À A so 80: | Sso. 0. | oso- | osb.| o. ù 9 —. s SO. |SO.1/48S.| o 050. » Oo. os 1000 580, so. 850. » » » :s 4 11h07 » So. |S0.1/45. » » » » ÿ Minuit : » SO. | S.1/40. » » » » » (197 ) faites au solstice d’été de 1841. F VENTS. sr, | PARIS. ANGERS. | ALAIS, | LYON. MARSEILLE. | TOUL. | GENÈV. | MILAN. EE Observ.| Ville, | » 0. So. N. Calme. NE. NE, E. SO. N. 0. " So. N. |ONOfcal.| NE. SE. E. 80. | sSso. D. 0. SO. N. S, O. |Insens. E. Calme. | SO. D. Oo S), N. |O/presque oO. SE. E. |Calme.| O0S0. calme. x a) So. N. SSE. NO. S. E. Calme. SO, s 0. S0. N. SO/S. NO. SE. E. Calme.| Sso. x o So. N. OS0/S. SE. S. E. S0. SSO. ). Oo. SO, N. S. SE. S. ESE. | So. S0. ). [eo] so. NNO. S. SE. S. ESE. S®. SO. F 0. So. NNO. | 0S0/0. SE. S. ESE, SO. S. O0. re) So. NNO. S. SE. SE. ESE. SO. SSO. D 11 0. 50 NO. S SE SE: | ESE. | 050. SG ). 0. |! 80. | no. |! calme. S. SE. | ESE. | ONO. | ESE. ), o. 80. | No. N. SE. x? | FESE: N. » ), 0, SO. NO. | SO/NNO.| SE, Nul. | ESE. N. ESE. | o. | so. | no. | sono. | se. | #. | ee. | so. | ser. 0. 80. NO. Calme, SE, Nul. ESE, SO. NNE, 0. SO. O0. N. SE. Id, ESE, | Calme. N. 0, 80, » » Calme. Id, ESE. | NNE, | NNE. GRONING. 22 suIN. 1h. mat. » Du » RESTE » "pos » SE — SO. FE” S0.1/4 O Da SO. 1/40 ES: os0 9 — . 150.1/40. 101,— 11,5: M74:0. 11, — 8150. 1/40. Midi. . SO. 1/4 ©. 1 h. soir, So. 2 — SS0. 3 — 050 4 — . INO.1/40 6 — . NNO. FRANE. AMSTERD, S. 1/4 O. S. 1/4 O. S. 1/4 O. S.1/40. S. 1/40. S.1/40. S.1/40. S.1/40. S. 1/4 0. S.1/4 0. 8. 1/4 0. sS0. S50. S0. S0. SO. 1/45. 50. SO. UTREC. NNO. SO. So. 050. NO. GAND. ALOST. LOUV. BRUXE] ( 199 ) VENTS. EST.| PARIS, |ANGERS.| ALAIS. LYON, MARSEILLE, TOUL, | GENEV.| MILAN. US RERRRRE CRE EE | Observ.| Ville. » 0. SO. » » Calme. | Nul. ESE. SO. N. » 0. 50. 0. N. E. Id. ESE. | NO. | ENE SO. 0. So. » N. E. Id, ESE, | Calme.| NNE. SO. 0. O. S0. Calme. E. NE. E. Calme. N. so. 0. o. » Calme. | NO. | NE. E. |Calme.| NE. O0. 0. oO. So. Calme, | Calme.| Nul, E. S0. NE. so 0. O0. So. Calme. NC. Id. E. So. ENE. DSO. 0. O0. SO. Calme, | Calme. 0. ESE. SE. E. oO. o. O. So. Calme. O0. SO, ESE. So. NE. NO. oO. oO. SO. S. 0. NO. ESE, so. NE. NO. 0. O, so. S. S. S.1/40.| ESE. So. SE. NO. 0. 0, so S. SE. s. ESE. | Calme. N. ENE. | oO. Oo. s0 S0. SE. | So. ESE, | So ESE ESE. 0. O, So, S 8. So ESE, so NE. NO. (e) oO, So. SO/s. s. so ESE so E. NO. o 0. so NO SE. S.1/4E.| ESE. So SSE Po. | came. | o. 50 NO S: |SEgjol ESE.| ©. SE. VO. |Gslme.| o. | so NO s. 8. | ESE. | Calme. | SSE. pantgr ( 200 ) Observations horaires de la direction du vent, faites au solstice - d'été de 1841. A VENTS. DATE. PARME. |BOLOGNE.| FLOREN. CRAC. | BRESL. 21 sUIN. 6h. mat. o. | Sso. | Calme. | ENE. | NE. | 050. | oNo. A — LA SSO. Id. ENE. | Culme.| SO. 050. 8 à NO SSo. Id. ENE. NE. SO. NO. 9 — NO. 0. Id. ENE. | Calme. | ONO. NO. 10 — . NO 0. Id. ENE. So. 0. ONO. il — NO 0. id. ‘ ENE. So. 0. NO. Midi. . NO. 0. Id. NE. |Calme.| O. NO. 4 h. soir. NO. 0. Id NE. Id So. S 2 — . E. ©. Id N Id. so so 3 — . E. 0. Id. N. 0. So. S 4 — . E. 0. Id NO 0. so NE. 5 — . NE. oO. Id NO 0. So. SSE 6 — NE. 0. Id ONO. 0. So. SSE. 7 — . NE. O. Id, ONO. 0. So NE. 8 — . NE. [e] Id 0. 0 So. SE 9 — , E. 0. Id 0. Calme.| SO. S. 10 — SO. [9] Id 0. Id So ONO. hr 50. Oo. Id, 0. 1d So. 0 Minuit so [a] Id 0. Id so 050. (201) VENTS. PARME. | BOLOGNE.| FLOREN. VARS. |. CRAC. | BRESL. 22 JU:N. 1h. mat. So. 0. Calme. É Calme, | SO. So. LAVER Ce) 0. Id. 0. Id. 0S0. 0. Et So. oO. Id. O. 0. OSO. | 050. A — So. 0. Id. oO. O. OSO. | So. FRE? NE 0. Id. 0. ©. 0. OS0. Gi 2 NE. 0. Id. 0. Calme, 0. 0S0. Lee NE. 0. Id. 0. So. OSO. 0. Br NE 0. Id. 0. oO. OS0. | NO. 9 — , NE. 0. Id. Oo. oO. OS0. | NNE. 10 — , E. N. Id. Oo. 0. SS0. | NO. 11 — . E. E. Id. O. 0. SSso, N. 12 — , SE. E. Id. [ox 0. S0. | NNE 1h. soir. SE E Id. ONO. 0. So. N. CEE SE. E. Id, NO, S. So. O0. A —— E. E Id, NO. 0. SE. N. Que # SE. E. Id. NO. 0. ESE. N. FPE SE. E Id, Ny. 0. SE. | NNE. &i. — SE. E Id. NO. |Calme.| SSE. | ENE. DATES. » 21 JUIN. 6 h. du m. 10 11 GRONINGUE. Pluie. Id. Id. Id. Pluie forte. Nuageux. Id. Id. Serein. Id. Id, Id. Id. Id. Id. Id. Id. FRANEKER. Pluie. Id. Id. Tluvieux. Nuageux. Id. Id. Id. Id. Serein. Id. Id. Id. Nuageux. Id. Sercin. (202 ) AMSTERDAM. Couvert, Légère pluie. Nuageux. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Serein. Id. Id. id. Très-serein. Screin. Id. Id. Nuag. à l'O. Id. Observations horaires de UTRECHT. Pluie. Id. Épais nuages. Nuageux. Id. 1d. Couvert. Nuageux, Serein. Id. AL GAND. ALOS! Qgq. éclaire. 2 Là Eclaire. étr. Éclair. Presque couv. Id. Id. Écl. rar. qq.c. Cirr.-cum | Écl. rares. Cumulü # ; Écl., cumul, à| Cirr.-cur l'horiz. Cir.-cum., peu. Écla., cumul, Id.” nomb. Id. Cumult Cumulus. Cirr -cut Petits et rares nuages. Presque sans nuages. Stratus. Très-écl. Stratus. Très-écl. Couveïl # Ecl., str. au N. ( 203 ) iel au solstice d’été de 1841. 1 BRUXELLES,. MAESTR. PARIS. ANGERS. air. Cir.cum.rap.,| Couvert. |Serein; quelq.| Couvert. st.aut. del'h. cum, à l’'hor. Id. Strat. nomb. Id. Cir. cum. rap. Id. Id. Id. Couv., pl. Tout couv. |Éclairc. rares. Id, Éclaircies. |Serein avec qq-|Cir. cum.,pe-| Couvert, cumulus. tites éclaire. Id. Id. Cumulus. Id. Id. Id. Strat. nomb. |Couv. de cum.|Cir.cum.mout.|Quelq. éclaire. irc. rares. Éclai.; cum.-| Cumulus, |Cirr. Ciel sale. Couv:; quelq. stratus. gout. d'eau. Id. L Id. Id. Cum. éclaire. Id. uages. Id. Id. Id, Couvert. Id. Grand. écl., st, Id. Id, Id. Id. Id. Id. Id. Éclaircies. 11. Id, Id. Id. Id. és moins| Cumul. strat. Id. Cir. cum., écl. Id. pndants. Id. id. Serein. Éclair., strat. Couvert. Id. Cumulus. Id. Id. Id. Id. Ser. , 4q. cum. Id. Stra.et cumul.|Couvert ; gros à l'hor. O. rapides. nuag. à l'ho. ls nuages |Serein; cum. à Id. Belles écl., str. Id. à l'O. l'ho.— Lueur à l'horiz, au N, Id, Serein ; cumul. Id, Id. Id, à l'horiz, » Id, id, Tout couv, Id, ALAIS, Serein. Id, Id. Qq. nuag. du côté du N,. Id. Id. Id. LYON, Clair; quelq. nuages. Eclaircies. Cum. cirreux. Id. Pres. couv. de nuages gris., hor. clair. Très-nuageux, Nuag. à l'E. et sur les mont, Nuag. dans le|Clair; cumul. mil. du ciel. Id. Id. Id, à l'horiz. Id, Se couvrant de nuag. orag. Orageux; gout. de pluie; qq. tonn, rar, et lointains. Nuag. au cou-| Mêm. ciel; nua, chant. Id. Id. épars, Clair; nuages orag. à l’h. O. Nuag.; goult. de pluie ; qq. ton. dans l'O. Nuag, ; brum.| Cum, str. au S. Serein, Id. Nuageux. Nuag. lents. Nuageux; des éclairs. Nuageux, DATES. GRONINGUE. 22 JUIN. 1h. du m. Serein, 2 — Id, BON à: Id. 4 — . Id. 5 — Id, 6 — Nuageux. 7 — Id, CEA TS Couvert. 9 — Id. 10 — "" Id, on Id. 12 — . Id 1h dus Id. 2 — Légère pluie, 3. — . Id. 4 — ., Couvert. 5,107 Id. 6 — . Serein. (1) Nuages encore plus denses et plus gris, chassant assez vite du SO. Ciel orageux au NO. À 3 h.2 FRANEKER. Serein. Légère pluie. Serein. Id. Id. Nuageux. Id. Nuageux, Couvert. Id, Serein. Id. Id. (204 ) AMSTERDAM. Nuageux. Id. Id. Id, Id. Couvert. u3,. Id, Id, Id. Id, Nuageux. Couvert. Id. Id. Id, Id, Id. Id. UTRECHT,. Serein. Id. Id. Nuag. au NO. Couvert. Id. Id. Id. Id, Id. Id. Id. Id. Id. Id. Nuageux. Couvert. Id, GAND. Écl. au N. Id, Pres.couv.Ciel rougeau NNE. Presque couv. Couvert. Id. Conv.A7h.1/4 qq-gout. de pl. Écl. rares. Presa. couv. Id. Couvert. Id. Presq. couv. Id. Couvert. Id. Id. , . . Éclaircies, A 3 h. 40” rafales très-fraîches du NO, faisant trembler la maison où j'observe. Éclaire Cirrh.-cui Nuageu Éclaird L Id, Id.” Nuagel Id. 144 » Couvert. » Id. 1q. écl Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. . rares, Petites écl. Id. - Éclair, str. Id. Cirrh. cum. el cum, str. Id. Éclaircies. Hd. Couvert. Id. Id, e Q:elq. Id. Mde rl. ERUXELLES. ( 205 ) MAESTRICHT. Serein avec qq. cumulus. Id. Couv. de cum. Id. Cumulus. Couv. de cum. Couvert. Id. Id, Couv. de cum. Couvert, Cumulus. Id, un peu|Légér. couver.|Couv. et pluic. Pluie. Nuag. élev. läircies. Couv., cum. JuverL. Id. da. Couvert. “ #,, pluie Id Id. Cour. PL. fine.|Cum. bas, PI. Couvert. Id Tout couv. Id. Id. Id. Id. Id. Vastes cir. Pl.|Couv., goutt. etstr.àl'ho, id. Id. Cumulus bas, lourds, noirs el pluvieux. Id. Id Id. Id. averse, Tout couvert;|Couvert, pluie très-pluv. Écl., cirrh, À l'hor. E, str. ANGERS, Couvert, gros nuag. à l'ho. Id. Qgq. éclaire. Id. Id. , Eclair rares. d’eau. 1d. Couv., pluie. Id. Eclair. rares. Éclaircies. Id. Id. Id. Id. abondante, Id. Nuageux. Id. Très-nuageux. Éclaircies. Nuageux. Id, Ciel orageux. Id. LYON. Nuageux. Id. Clair, vapore., horiz. nuag. Nuag. à pom- mel. Plus bas vap. grisälre Même ciel. Brouillard, Id. Méme ciel, tout couvert. Couvert avec écl. bleues. » Cirrh. cum. , à bords diffus., épars. Cumul. épars, grands, diff. Nuages épars. Nuages plus denses. ges ténébreux vers le NO. Très-nuageux. Très-nuageux, des cum.-str, passe au NO. bon frais; le plan le plus bas des nuages chasse aussi du NO, Des lonnerres lointains, À DATES. > ER | MARSEILLE. 21 JUIN. Observatoire. Ville. 6 h.du m. | Serein, léger |Serein, brouill. brouillard: | à l'O. sur la mer. 7 — . Id. Id. RER Id. Ser., le brouil. s’est étendu sur Ja ville. LÉ Serein, Ser., bande é- troite de bro- uil. à l’hor.O. 10 _— ‘ Id. Id. 11 LUS Hd. Id. 12 — Id. Id 1 h. dus. Id Id. 2 — Id. Id 3 — Id. Id. 4 — Id. Id AD Hd. Sere., très-lég. cir. au Couch. 6 — Id, Id. T — - ÎQq. lég. nuag.|Lég. cir. à l'h. à l’horiz, 8 — . |Qp. lég. nuag.|Q4q. cir. épars. Brum. à l’ho. 9 — : |Qq. lég. nuag. Serein. àl'hor.,brouil. 10 — . | Vap. à l'hor. Id. 11 _—— 5 Id, Id. 12 — : Id. Id. (1) ( 206 ) GENÈVE. , . . Eclaircies. Id. Nuageux. Qq. nuages. Éclaircies. Qgq. nuages. Nuag, à l’hor. Couvert. Id. Nuageux. Id. MILAN, Serein. PARME. BOLOGN Serein Sereinsl Id. Id. Id. Id. Id. Id. | ! . Nuag. à l'hor. Id. Serein , voile. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id: Id. Id. Id. 1d. Serein. Id: Id. Id. Id. id. Id. Id. Id Id. Id. Id: Serein, éclairs Id. vers le NO. Id, Id, La méthode d'observations pour le ciel, suivie par M. Flaugergues, a été relatée dans le Bull. dej Pendant toute Ja journ. gaze légère, peu élevée au-dessus de l'hor. qu'elle voile partout, excepté# ( 207 ) TOULON (1). RENCE. || LEMBERG. | VARSOVIE. |CRACOVIE.| BRESLAU. | me Z.etn. É:> | s. | 0. d. Serein. Id, Id, ld, » » » » L2 au qgq-|Qq. cirrh.-str.|Qq nuages à| Couv.-pl.| Cirrhusæ| » » Sur » l'ho-| et cirr.-cum.| l'horizon. au sud. Wild. Id. Id. Id. Semi-ser. » » S. À » Uid. Très-clair. | Qq. nuages. Id. Id, » » CASE ” Id. Très-clair, qq. Id. Id. Id. » » » » cum. Id. Très-clair. Id. Id. Id. » » où Ë » Id. Les cum. s’é- Id. Id. Cir.-cum. » » Ci. » paississent. Id, Id. Id. Id. Id, » » » Ci.2. /a) Id. Id. Id, Id. Id. » » » Ci. 2. Id, Id. Des nuages 2 Id. Id, » » » » l'horizon. Id, Très-cl., cum.| Presq. couv. Id. Cum. épa. » » » » au NO, 1d. Clair. Nuages|Presq. couv. ;|Serein avec Id. » » x Ÿ » au SO. tonn. du côté| nuages. du N. Id, Id. Nuag. à l'hor. Id, Id, » » » » Id. Id, Id, Id. Id, » » » » id. Cumul.-strat, |Presq., serein. Id. Cumul. » » S. 1. » épais au NO. # b) ld. Clair, Ser. > q- nuag Id. Id. » » S. 1. » à l'horiz, Id. Id, Serein. Id. Id, » » » » Hd. Id. Id, Serein. | Semi-ser. » » » » | td. id. id, [d, id, 4 aze s'épaississant. uit obscure; étoiles brillantes au zénith et voilées à l'horizon par une brume uniforme et peu élevée, DATES. MARSEILLE, "| 22 JUIN. Observatoire. Ville. 1 L. du m. Vap. à l'horiz. Serh. : SRI Id. Id. EURE Serein. Id. — Qa. lég. nuag.|Très-lég. cir., brouill. sur mer. DT Qg. lég. nuag.|Leég. cirrh. au A l'hor., lég. Levant. brouillard. LES Ser., brouil. |Serein , brume lég. à l’ouest. 7 _— . Id. Id, & — . Id, Ser. La brume s'ét. sur ter. 9 — . {Qq.lége. nua-| Ser. laileux. : ges fort rares, Brouillard, US Qq. lég. nuag.|Serein , léger Lég. brouill. | brouil., cirr. à l'est. 11 — . |Qq. nuag.rar.|Ser., le Lbrouil, à l’horiz, s'est dissipé. 12 — Qq:. nua. forts Serein. rar. à l'hor. J 1 h, du s. Id, Id. D — EL Id, Id. 3 — Id, Id, 4 — . Id. Ser., qq. cirr. irès-rares au couchant. 5 — Serein. Serein. G run € Id, Ser., cirr. très- a) Nuit obscure; étoiles brillantes au zéhith et voilées à l'horizon par une brume uniforme et peu élé b) Des bancs de vapeurs blanches à base parfaitement horizontale et dont l'é rar. all COUC, ( 208 GENÈVE. Nuageux. Qq. nuages. Éclaircies. Nuages. Id. Couvert. 2 . . Eclaircies. Id. Nuages. Qq:. nuages. Nuages. Id, Id, Couv., pluie. Couvert. D : s'élèvent peu à peu sur la pente des montagnes. MILAN, Serein. Id. Id. Id. Nuages au N. Serein au S. Id, Serein. Ser. et nuages. Serein. Id, Id. Id. Ser. et nuages. Id. Serein. Id. id. Id. PARMNE, Id. Nuages à l’ho- rizon. Nuages épars. Id. Nuages à l'ho- rizon, Id. Id, Id. Nuages épars, paisseur varie de 20 à5] Li ES Cr lg St» M . 14.4 4 4 ( 209 ) TOULON (1). LEMBERG. VARSOVIE. |CRACOVIE.| BRESLAU. * # rein, Voile. Serein. Serein. |[Cum.épar.| » » 1 Voile épais. Id. Id, Id, » » d ; Couvert. Id. ser.avec.n.| Cirrhus. 2. 2 Id, Éclaircies. Les|Ser. Qq. nuag. Id. Strat. S:2. | S. 2 nuag. s'abais-| à l'horiz. sent. Id. Clair. Nuag. du côté Id. Cum.épar.| 5. 2. | S. 2. de l'O. Id. Trés-clair.Qq.| Couvert. Id. Id. SANS TT rar. cir.-sir. Id. Couv. de cum. Id. Id. Hd, SET: » Id. Id. Serein. Id. Id. » » Id. Cumulus. Id. 1d. Id. » » Id. Id. Demi-couv. Id. Id, » » Id. Cumulus plus|Soleil et nuag.| Nuages. Id. » » nombreux. À Les cum. s’é-|Nuag. divisés. Id. Id. » » É paissiscent, Id. Soleil et nuag.|Ser.avec.n, Id. » » Clair. Cum. au|Nuag. divisés. Id. Cumul. » » SS0.et àl'O. Nuages au SO.|Nuag. à l'hor. Id. Id. » 9,2: età l'O. [nl id. id. 1d. Id, |S.2..| 8.2. Id, Clair ; qq cir.- Id. Id. |Cum.épar.| S. 2. | S. 2. strat. | Id. Serein. Id, | Id. Si 2 8. 2 j “Gaze légère et basse à l'horizon. VWapeur plus épaisse à l'horizon. Le zénith est resté constamment sans nuage, Tow. vur. ( 210 ) Observations magnétiques horaires, faites au solstice d'été de 1841. BRUXELLES. FLORENCE INTENSITÉ HORIZONT. | INTENSITÉ VERTICALE. Es | —— 2 DECLINAIS. TEMPÉRAT. .< ÎTEMPÉRAT. Fabrenh, | PIVISIONS. | Eohrenh. DÉCLINAIS. DIVISIONS. 4,471 4,618 4,746 4,986 5,168 4,793 4,690 4,921 Minuit . ë 5,050 « 4 Je F 4 À "7 à RE Ve pa ’ * LE] ratés à L af t , 1 ’ ” k F - | : 1 ,- } { he | À : * 1 | l LA _ « : L! = : , } . Fi 11 Che m » A « LA lhscaliond horaire) dela hchsior Cimopihe égue et / / sJoblice d'AE de 1d A1 faites Au sol ie Tome VII 2*purrt page-211 Butatin. de lAcxdonmi ENT ' DLL rar [Ha] œ | y 7 5 747 ti OST 15 | jy 2 4,707 650 i8%| & sul, ? 4380 | 6, || | Ca 4,471 669 #08 | Go 446! ws |, 4,986 | 660 ans! sal 3,690 ! e6s4 | ,| 4921 | [) | . | Franche 5050 | 649 Amsterdir ñ Gand arr Parts. Manu eht Heris Angers Marseille Toulon Milan Parme Bologne. 5 G SE Florence Genève. Genfoe (211) BRUXELLES. ————— | ORENCE DATES. INTENSITÉ HORIZONT. | INTENSITÉ VERTICALE, == | DÉCLINAIS.| Det mme [repérer DÉCLINAIS. DOS Penh OIVBIORS" ph cent. | 22 sui. th: m. 51 47! 10,84 65,0 + 5,268 6452 » DD) 57 4 | los 64,9 | 5,497 | 64,5 | 3 — .| 3722] 10,62 64,6 5,843 | 64,2 ; 4 — . 57 19 10,68 64,6 5,646 64,2 » 5 —. 38 24 10,47 64,4 6,964 64,0 » G — . 36 56 10,10 64,6 5,964 64,1 ». A . 35 45 10,56 64,7 5,812 64,1 » 8 — 32 55 11,16 65,0 5,163 64,8 » 9 — ., 35 29 9,95 65,0 4,453 64,6 14°55/ 10 — . 41 G 9,97 66,5 3,765 65,3 » 1 — .| 4511] 9,57 66,7 3,240 | 65,7 : Midi. | 474 | o,61 66,8 3,098 | 65,8 À 15 2 1h.soir. | 4550 | 10,04 67,0 3,569 | 66,0 ; Lo — | 4657! 10,57 | 07,4 | 5,546! 66,6 s Ms | 4795 | 10,1 67,7 3,981 | 67,0 | 15 1 | 4 — ., 44 59 10,48 67,8 5,458 67,0 » | Bu | 4352 | 10,97 67,7 3.746 | 66,0 ; G — , 41 50 10,93 67,5 4,216 66,5 15 0 ne (212) Étoiles filantes du 9 et 10 août 1841. — Note communiquée par M. À. Quetelet. Depuis que l'attente des observateurs a été trompée, et - que le phénomène des étoiles filantes vers le milieu de novembre a cessé de se reproduire, même en Amérique, qui semblait un pays privilégié pour ces sortes de météores, un intérêt nouveau s’est attaché à la période d’août. On a pu voir par une lettre de M. Herrick, que j'ai eu l'hon- neur de communiquer dans l’une.des séances précédentes, qu'aux États-Unis, la fin de 1840 et la première moitié de 1841 ont été trés-stériles en météores. Le savant amé- ricain attendait, comme nous, avec impalience le mois d'août, pour savoir si celle périodicité ne se démentirait pas à son tour. Une lettre récente qu'il vient de m'adresser et les nombreux renseignements que j'ai reçus de diffé- rents pays, montreront que l'attente des observateurs n'a point élé vaine , bien que l’état du ciel ait été générale- | ment défavorable aux observations. États-Unis d'Amérique, New-Faven: lettre de M. Herrick. « Nous n’avons pu constater ici l'apparition météorique d'août 1841. J'avais pris des arrangements avec trois amis pour veiller pendant les nuits entières du 9 et du 10 août; mais depuis la soirée du 8 jusqu'à celle du 13 inclusivement, le ciel était trop couvert pour permettre d’observer. J'es- pére que vous aurez été plus heureux, et que j'aurai bientôt connaissance des particularités des observations qui au- ront probablement été faites dans les différentes parties de l'Europe. Les observations suivantes, faites en Amérique, sont les seules qui soient parvenues à ma connaïssance. ( 213 ) » 1. Pensacola. Floride. Lat. 30° 28/ N.,long. 87° 12 Occ. Le docteur Joshua Huntington m'a communiqué ses obser- vations, dont ce qui suit est un extrait. « Pendant la nuit du 9 du courant, je me lins sur mes gardes dans l'altente de quelque apparition extraordinaire d'étoiles filantes. Le champ de ma vision embrassait environ le sixième de notre hémisphèére, depuis le SE. jusqu’au SO. Il faisait clair de lune, et des nuages, par intervalles, obscurcissaient le ciel. Entre minuit et une heure du matin, le 10, je vis quatorze méléores; entre 1 et 2 heures j'en vis vingt-trois. À l’'ex- ception d'un seul, ils se dirigcaient tous vers le SO. S'il y avait un point rayonnant commun, il devait se trouver au NE. Vers 3 heures du malin, j'observai encore pendant quelques minutes (guère plus de 15), et je vis dix méléores, qui tous avaient la même apparence et la même direction que ceux que j'avais aperçus précédemment. » » 2. Cincinnati. Ohio. Lat. 39° 6’ N., long. 84° 27'Occ. Le docteur John Locke a publié dans la gazette quotidienne de Cincinnati, 14 août 1841, une note dont j'ai tiré ce qui suit : « Dans la nuit du 9 août 1841, j'ai observé les trajec- toires de plusieurs étoiles filantes avec un instrument d'al- litude et d’azimut, et j'ai trouvé qu'elles émanaient, comme précédemment, de la constellation de Persée. Dans la soirée du 10, en observant depuis 9 jusqu'à 11 heures, je comptai avec un aide 70 méléores, dont 49 convergeaient au SO, vers le Loup, et étaient trés-brillants, comme des fusées, en laissant des traînées lumineuses. Les 21 autres allaient dans différentes directions , étaient petits et avaient une courte carriére, sans phosphorescence. Les 49 météores convergenls avaient des trajectoires qui en général, prolon- gées, se seraient rencontrées entre « et B de Persée, et du côLé opposé dans la constellation du Loup, vers lequel point ( 214 ) elles se dirigeaient toutes. Deux seulement présentaient une déviation considérable : l’une en se dirigeant vers un point à environ 20° à l’est du Loup, et l’autre vers 14° environ à l’ouest de la même constellation. Gomme mon aïde et moi nous ne pouvions voir à la fois qu'à peu près la moitié du ciel, les météores peuvent être évalués à environ soixante par heure. La nuit était claire; un peu de brume régnait à l'horizon. Le vent était NO., et une légère aurore boréale se montrail au nord. » » D'après les résultats précédents, il paraît certain qu’à l'époque indiquée du mois d'août de cetle année, les étoiles filantes ont été plus nombreuses que dans les nuits ordi- naires, quoique peut-être d’une maniére moins remar- quable que les années précédentes. » Pendant le dernier printemps el l'été, j'ai dirigé par- liculiérement mon attention vers la lumière zodiacale, au commencement de la nuit. Le matin, le brillant éclat de Vénus a, pendant un certain temps, entravéles observations. Si nous ne nous sommes pas trompés (car généralement je fais mes observations en compagnie avec un ami), ce phé- nomène peul être aperçu dans ces régions jusqu'au milieu de juillet, époque à laquelle il se manifeste ainsi qu'il suit. — Une faible lumière lactée s'étend sur l'horizon boréal, depuis Cassiopée, par le NO., jusqu’au Lion ; dans sa plus grande hauteur, elle ne s'éloigne pas beaucoup des pattes de la Grande-Ourse: mais elle se perd dans le bleu du ciel par des dégradations insensibles. C’est une vraie bande de lumière, et elle n’a rien de la forme triangulaire qu’on lui voil en janvier, février, etc. Nos observations se faisaient de 10 à 40 minutes après la fin du crépuscule, et elles ont été souvent répétées. Nous avons pris les soins nécessaires pour éviler les méprises avec la voie lactée ou les aurores bo- + RE + ( 215 ) réales. Le 10 août 1840, justement avant le point du jour, nous vimes la lumière zodiacale au NE, (Journal de Sil- liman, vol. 39, p. 331). » Depuis le 1° juillet 1841, on a observé ici les aurores boréales dont les indications suivent : Juillet 19. Lumière diffuse considérable, et par intervalles jets Iumi- neux. » 21, Faible. Août 2, Médiocre; groupes de jets de 15° à 20° de hauteur. » 6, Lumière générale dans le nord , et un segment de l'E à l'O. vers 9 heures du soir. » 14. Faible; quelques jets peu distincts, » 23. Faible. » Observatoire royal de Bruxelles. A Bruxelles, on a pu observer pendant la nuit du 9 au 10 août, et seulement pendant le commencement de la nuit suivante. Le nombre de météores observés a été : Du 9 au 10, avant 10 heures, 5 étoiles filantes. — de 10 à 11 h. 15 — — de 11 à 12 h, 19 — — de 12 à 1 h. 27 _— — de 1à 2h. 12 — _— de 2 à 3h. 13 — Du 10 au 11, de 9 à 10 h. 22 —_ 1 der 10 à LISE, 98 + La plupart de ces météores étaient très-brillants el mar- chaient dans la direction du SO, Leur nombre aurait été probablement plus grand, si les deux observateurs (1) n’a- vaient pas eu à s'occuper de suivre la marche d’un chrono- mètre et de marquer soigneusement le temps des appari- lions, d’après une demande de M. de Boguslawski, faite dans (1) Le 21, de 9 à 10 heures, il ny en avait qu'un seul, ( 216 ) la vue de déterminer la différence des longitudes entre Bruxelles et Breslau. C'est vers minuit qu’on a compté le plus de météores; avant et après cette époque, le nombre des étoiles filantes observées par heure se réduisait au nom- bre que j'ai indiqué comme étant celui des nuits ordinaires, ce qui est conforme aux résultats observés à Gand par M. Du- prez. La nuit du 22 s’annonçait plus avantageusement , mais l'état du ciel n’a pas permis de continuer les observations. Gand. Lettre de M. Duprez. « La sérénité du ciel pendant la soirée du 9 de ce mois m'a engagé à observer l’apparilion des étoiles filantes. Contre toule attente , le ciel est resté sans nuages pendant tout le temps que durèrent les observations : l'air était calme et le vent paraissait être au SO. Je n’ai observé que la partie du ciel comprise entre le sud et l’ouest ,et dans l’in- tervalle de trois heures, j'ai vu apparaître 58 étoiles filantes presque toutes très-brillantes et accompagnées de belles traînées, qui persistèrent pendant un temps trés-notable. Voici l’ordre dans lequel elles se montrèrent : 6 météores de 9 h. 30 m,. à 10 h. 15 — de 10 h. à 11 h. 24 — de 11 h. à 12 h. 13 — de 12 h, à 12 h 30 m. » Ce résultat donne en moyenne 19,3 étoiles filantes par heure. Les observations faites les deux années précédentes m'avaient donné moyennement, pour la même nuit, 20 et 21,6 étoiles filantes par heure : on peut donc dire que, pour cette année encore, la nuit du 9 août a été remar- quable par une apparition extraordinaire d'étoiles filantes. » Quant à la direction des météores observés, elle a en- core été généralement du NE. au SO., ainsi qu’on peut [o) (217 ) s'en convaincre par le tableau suivant dans lequel la direc- tion de chaque étoile filante est rapportée à une ligne pa- rallèle passant par le point d'observation : Du N. auS.. Du NNE. au SSO. Du NE. au SO. De l'ENE. à l’OSO . De lE à lO De lESE. à l'ONO Du SE. au NO. Du NNO. au SSE. Indéterminées Cr Co dl TR RÉS » Dans la soirée du 10, j'ai compté, de 9 ‘2 à 10 heures, 10 étoiles filantes remarquables par leur éclat et par les traînées qu'elles laissèrent derrière elles. Malheureusement le ciel ne resta clair que jusque vers les dix heures; après cette époque , il se couvrit et ne me permit plus de con- tinuer mes observations. » Breslau. Lettre de M. De Boquslawski. « Nous nous étions bornés ici, le 9 août, à compter seu- lement le nombre des météores (26 par heure et par ob- servaleur ), ayant en vue d’épargner tous nos efforts pour la nuit du 10 au 11, qui nous désola par un ciel couvert et pluvieux. Le lendemain amena quelques éclaircies, dont nous profilèmes pour enregistrer 279 étoiles filantes, avec les points principaux de leurs trajectoires. » Angleterre. — Quoique je me trouvasse accidentelle- ment dans ce pays, je n'ai pu y réunir que peu de rensei- gnements sur les météores du 9 août. M. Airy, que j'eus (218) l'honneur de voir à cette époque, me dit que les aides de l'observatoire royal de Greenwich avaient observé , les soirs précédents, un assez grand nombre d'étoiles filantes d’un bel éclat. — M. John Phillips m'écrivit que se trouvant à Plymouth, il n'avait pu observer que par intervalles très- courts, tant à cause de ses occupations que de l'état du ciel. « De 9h 25" à 9h 32°, dans la soirée du 9, dit-il, je regardais au sud, et je vis, passant de l’est à l’ouest, trois étoiles filantes. La plus élevée était la plus brillante. Chacune décrivait une ligne s’abaissant vers l’ouest, comme si l'on eut vu seulement la partie occidentale d’une grande courbe, dérivant de la région de Cassiopée ( NE.), mais non visible prés de l’origine. De 9h 55" à 10h, je regardais la partie du ciel qui entoure Cassiopée, et je vis six étoiles filantes ; une était très-grande, trés-bril- lante, et tombait avec lenteur verticalement, un peu au sud de Cassiopée ; la plupart passaient près de celle con- stellation, dans la partie australe; l’une d’elles se dirigeait à l'ouest; le ciel commençait à s’obscurcir. De 10h 25"a10 30", le ciel était en partie couvert ; cependant au sud et à l’ouest, il y avait des parlies claires ; une seule étoile filante fut visible, dans la même partie du ciel où les premières avaient été vues; elle Lombait verticalement, » — Au sujet des étoiles filantes du 9 août, sir John Her- schel a cité dans l’Æthenœum, du 21 août, quelques dé- tails que nous reproduisons ici, pour compléter ce qui se rattache à cette période (1). « Le beau clair de lune du 9 août s’est opposé à ce que je pusse faire des observalions satisfaisantes sur les météores dont le retour périodique, le 9 {1} Voyez aussi le journal l’Znstitut, no 400, 26 août 1841, ("219 ) et le 10, a été signalé à l'attention publique par M. Quetelet, comme étant plus régulier que celui du 12 et 13 novem- bre. Néanmoins à défaut d'observations pour la présente année , je demande la permission de mentionner, comme en contribution à la masse des malériaux déjà recueillis sur ce sujet, le récit que fait sir W. Hamilton, de la grande éruption du Vésuve en 1799, et qui a été im- primée dans le tome LXX des Transactions philoso- phiques , récit qu’on lira avec d'autant plus d'intérêt que la périodicité de certains phénomènes lumineux n'était pas encore connue, et que ce savant rattache ceux-ci à quel- qu'action électrique locale développée par les éruptions volcaniques. Après avoir décrit les phénomènes de l’é- ruption pendant le jour jusqu’à sept heures du soir, le 9 août 1799, sir W. Hamilton continue ainsi : «On a remarqué généralement que l'atmosphère, celle nuit, a été rempli, quelques heures après l’éruption , de météores lumineux qu'on appelle étoiles filantes. Ces méléores se dirigeaient généralement dans un sens horizontal, en lais- sant aprés eux une graînée lumineuse qui disparaissait promptement, Cette nuit a été très-pure, et remarquable par l'éclat des étoiles ; on n’y a pas aperçu le plus léger nuage. Cette espèce de feu électrique a semblé sans dan- ger, et n’a jamais atteint la terre, tandis que celui du nuage noir volcanique de la dernière nuit a paru extrême- ment malfaisant, et semblable en cela à celui qui ac- compagne les orages où gronde la foudre, » » Les méléores du 9 août 1840, autant que j'ai pu les observer, poursuit sir John Herschel, rayonnaient pres- que lous, et, à peu d’exceplion près, d’un point du ciel trés-voisin de l'étoile 7 de la constellation de Persée, qui est très-proche du point (l'étoile B de la Girafe) d’où je ( 220 ) les avais vus s'élancer le 10 août 1839. Des faits de cette nature me paraissent à peu prés décisifs en faveur de l'opinion qu’une zone ou des zones de ces corps, tournent autour du soleil, et sont coupés par la terre dans sa révolution annuelle. » Italie, Parme. Lettre de M. Colla. «Dans les nuits du 9 au 12 août je me suis occupé, en compagnie d'un amateur de météorologie, des observa- tions des étoiles filantes. Dans la première nuit du 9 au 10 le nombre des étoiles filantes observées de 8! 44" du soir (t. civil) à 2h 14 du matin, a été seulement de 80; dans la seconde nuit du 10 au 11, dans l'intervalle compris entre 8" 47% du soir à 3: 40% du matin, les météores enregistrés furent au nombre de 283, et de 82 dans la troisième nuit du 11au 12 de 8! 37m à minuit. À Puastalle (élats de Parme), quatre observaleurs du haut de la tour de l'hôtel de ville, dans les deux premières nuits, ont observés 697 étoiles filantes, savoir 257 la nuit du 9 au 10 et 440 la nuit du 10 au 11. Je me borne à vous présenter ici les résultats des observations de Parme de la nuit du 10 au 11. Nombre des étoiles filantes. De 8h 47’ à 8h 659’ soir 5 LUE 9 58 — 3 10 1 10 56 — 41 11 1 11 59 — 37 OU" 0 58 matin 44 1 ® 1 59 — 44 2 À 2 58 — 43 3 À? 3 40 — 34 Éclat des étoiles filantes. LE 1 Cou er SP PS EE PE : 1 Êçal ALORS Es UE ut TE PU 4 Éclat égal aux étoiles de 1re grandeur . . al — — de2meporandeur. . . 49 — — de3mepgrandeur. . . 74 Grandeurs moindres . . , . . . . : 114 y 283 Couleur et mouvement apparent des éloiles filantes : COULEUR. NOUVEMENT. Blanches .,,,. 203 Font Eee 191 DATaUUEs), . 0. 34 Moyen, ... 62 OUPEN ST des 1 20 Lente 30 Bleuâtres , .... 16 283 283 25 étoiles filantes avaient des trainées. » Les apparitions des 5 étoiles filantes trés-remarquables ont eu lieu : La 1re à 10h 25— à Jupiter , couleur jaune, mouvement fort, avec trai- née luminense , partie de la Grande Ourse, direc- tion de la trajectoire du nord-est vers le sud-ouest. —?me à 11 26 — à Jupiter, jaune, vitesse moyenne, sans traînée, du Bouvier, direction de l’est vers l’ouest. — 3me à 11 34 — à Jupiter, rouge, avec traînée, mouvement fort, de la Lyre, direction de l’est vers l’ouest. — Ame 1 30 — à Jupiter, rouge, avec traînée, mouvement lent, de l’'Aigle, direction du nord-est vers le sud-ouest. —0meà 2 27 — à Vénus, rouge, avec traînée persistante près d’une minute, mouvement lent, de Pégase, direction du nord-est vers le sud-ouest, (22 ) Lieu du ciel (rapporté aux constellations) dans lequel ont paru les étoiles filantes : Balance 1 ANIIDOUS ET ST RRE 6 Pléiades . . 1 Poisson austr. . 6 Honn. de Fréd. 1 Capricorne. 7 Gémeaux . . 1 Bouvier LC CIRE 7 FÉES" 00: COUR 2 Hercule. : " Girafe. 07. 2 ÉYRE PISTON 7 Léon AUCUNE 2 Cassiopée . . . 8 Triangle bor. ,. . . 2 Saciltaire 0 CE RIT O FIÉChE AT AT 2 Dauphin ae ee Et LG ET RS MER 2 2 Poissons. : 1 CONS Scorpion .. . « . 3 Baleine... -f.. SENS Bélier.” 3 Pégase 4 0 0 Couronne bor. . 3 Petite Ourse , . . 14 Cocher. . 4 Dragons "1e "nr Andromède . . 4 Aigle: LS ERA Taureau RL: 4 CINE Ne OT CNET Persée . 5 Grande Ourse, . . 18 RENTE PE MATE 5 Serpentaire. : Ua Frupnil Taureau 5 Verseau 721. "2 "Er Céphée. 6 Direction des trajectoires des étoiles filantes : Nord-est vers le sud-ouest, . . . . . . 103 Est Vers l'obest aie le mea de 70 Nord/verssie Bud MT L'an un die tile 68 Sadivers demonter te le ets le ne 14 Sud-ouest vers le nord-est, , , 9 Nord-ouest vers le sud-est, , .: . , . 8 : Sud-est vers le nord-ouest, . . . . .'. 7 Ouest vers l’est 3 Non déterminée, Nr eu ts 1 283 » Durant la nuit le ciel a été constamment serein, la température moyenne a élé de + 15°,67, l'état moyen de lhygromètre à cheveu — 79°,57 et le vent dominant du sud-ouest, Vers le nord-ouest clarté sensible même après le crépuscule ; ce phénomène reprit les deux soirées suivantes et dans la soirée du 17. » Autres phénomènes : juillet 1841. — Durant la ma- tinée du 23 et du 24 faibles perturbations magnétiques. » Dans la nuit du 28 au 29 plusieurs étoiles filantes, et particulièrement entre 1h et 2 du matin. » Le 30, très-forl vent de sud-ouest et abaissement du baromètre. » Août 1841. — Dans la soirée du 6, entre 9b et 10" perlurbation magnétique très-forte (1). » Dimanche 15, à 84 9 (4. civil) une secousse de trem- blement de terre, avec mouvement vertical et horizontal a été ressentie à Parme dans la direction de l’est à l’ouest. Sa durée fut de 4, Les variations de l’aiguille magnétique de déclinaison dans le même jour et dans le suivani furent très- irrégulières. » La planète Vénus, du 15 juillet jusqu’à ce jour, a pu être observée à l'œil nu dans le milieu du jour à l’ouest du soleil, sous l'apparence d’une étoile de 1'° grandeur. » Dans une lettre plus récente, M. Colla nous a fait con- naître que les étoiles filantes ont aussi été vues en très-grand nombre à Vienne, en Autriche, ainsi que dans les environs de Milan et sur les Apennins. M. Litirow lui écrivait de Vienne que, dans la soirée du 9, on a compté (le nombre des, observateurs n’est pas indiqué) 162 étoiles filantes depuis 8" 45 jusqu'a 11" 43% ;et, dans la soirée du 11, 194 depuis 8" 43 jusqu'à 11" 32%, Le 10, l’état du ciel n’a pas permis d’ob- server. «M. Carlini, ajoute M. Colla, en passant par Parme pour se rendre à Florence, m'a dit qu’il avait compté beau- (1) Aurore boréale en Amérique, voy. plus haut.— A Bruxelles, des per- turbations magn. ont eu lieu les 5, 20 et 24 juillet, et les 3,24 et 27 août. ( 224 ) coup d'étoiles filantes dans une habitation de campagne, dans le voisinage de Milan, depuis le 9 jusqu'au 10. M. Ca- pocei a conclu de plusieurs renseignements recueillis sur les Apennins, où il se trouvait à celle époque, que le phé- nomène s'était encore manifesté celte fois... À Parme, nous avons observé des perturbations magnétiques dans les jour- nées du 23 et du 24 juillet, et les 6, 15, 16 et 21 août, sans apparilion d’aurore boréale. Une très-forte se manifesta ensuile dans la soirée du 24 septembre, laquelle n’a pas encore entiérement cessée (le 26, à 10 heures du matin). Hier après midi, l'aiguille varia dans un court intervalle de temps de +-0° 16’ (son état moyen) à +0° 48. Dans la nuit du 24 au 25, on a vu plusieurs étoiles filantes vers le nord. Selon moi, pendant ces nuits, et particulièrement dans la précédente, quelque apparition d’aurore boréale a dû avoir lieu (1). » (1) Dans la nuit du 23 au 24, le barreau aimanté a également manifesté des perturbations à Bruxelles, et il en a éfé de même le 25 septembre et le 8octobre. Le 25 septembre surtout, les variations ont été les plus gran- des qu’on ait enregistrées à l’observatoire de Bruxelles. Nous nous con- tenterons de donner celles du magnétomètre (chaque division vaut 3375 en arc, et les nombres diminuent quand la déclinaison augmente). DR eriennne Midi/ 0, LAON NUE 4 heures du soir. . . . 54,48 FRE USINE DENSEES 6 » » Éviter NUL 44 ë à Y "1. 1648 NOR *s Ù à LU Up 3h.10/ » ° res ORAN AD 10 4 k ADEME 00 3h. 30’ » (1 ZI NOR : 4 heures » st Lot 006 ER 95 SEPTEMBRE. 5 » » MT LCR MinQIL EUR TONY ANT U :F6D2S 6 » » NM ENS AI 2 heures du matin , . . 64,10 7 » » Tr PP ST 4 » m nt" 14,08:07 7 hd … +. HR eiOl: A 6 » » en 7O 8 heures » Ru: | 8 n » +16 Le 100,08 10 » » D mo | 10 » » si 53:99 LEE » "sed NES Le 8 octobre, la perturbation s’est surtout manifestée vers 6 h, du soir, ( 225 ) Genève; lettre de M. Wartmann. « Le 9 et le 10 août de cette année, je me trouvais à Schaff- house, où j'avais organisé une réunion de six amateurs d'astronomie pour observer les étoiles filantes, mais le temps couvert, durant ces deux nuits, nous a compléte- ment contrariés. À Genève, selon les rapports qui m'ont élé faits par M. Bruderer, astronome-adjoint à notre observa- toire, et par de jeunes militaires qui siationnaient au camp du Plan-les-Ouates à trois-quarts de lieue de la ville, la nuit du 9 au 10 fut sereine, et il y a eu une apparition nom- breuse d'étoiles filantes remarquables par leur éclat. Comme elles n’ont point été observées d’une manière régulière, je dois me borner à constater seulement qu'elles n’ont pas fait défaut ici, sans pouvoir désigner le nombre des appa- rilions ni les circonstances physiques qu’elles ont présen- tées. À Parme et à Puastalle , selon ce que m'écrit M. Colla, plusieurs centaines d'étoiles filantes y ont été enregistrées dans les nuits du 9 an 11. J'ignore ce qui a été fait à l’ob- servaloire de Bruxelles, n'ayant pas encore reçu votre Bul- letin du mois d'août, mais, en France, d’après les Comptes rendus des séances de l'académie des sciences de Paris, plu- sieurs observaleurs ont aussi vu un grand nombre d'étoiles filantes dans la nuit du 10 au 11. Il est donc hors de doute aujourd’hui, que, conformément à vos prévisions, la pé- riode météorique la plus riche de l’année est réellement celle du 10 août ; on sait que celle du 12 au 13 novembre a perdu depuis longtemps son crédit en Europe, et il pa- raît qu'il en est de même en Amérique, du moins d’après les détails que M. le professeur Edward-C. Herrick m'a transmis dans une leltre fort intéressante qu’il ma adressée de New-Haven , à la date du 15 mai dernier. Tom. vu, 16. ( 226 ) > Parmi les nuits remarquables où les étoiles filantes ap- paraissent périodiquement en grand nombre, j'ai signalé, le premier je crois, à l’attention des méléorologistes, celle du 2 au 3 janvier, el, depuis sept ans, l'événement a pris sur lui de justifier ma prévision. En effet, lorsque durant cette nuit d'hiver le ciel s’est trouvé serein comme en 1835, 1838 et 1840, on a vu de plusieurs parties de l'Europe, surtout de minuit jusqu’à la naissance du jour, une manifestation inusitée de météores très-brillants. Cette époque doit donc prendre rang, dans les annales de la météorologie, à côté de celle du 10 août, et j'ose compter , mon cher Monsieur, sur votre aclive coopération pour en observer les retours futurs, » La mortnousayant enlevé notre excellent ami, M. Rey- nier, astronome plein de zèle qui habitait les Plancheltes, canton de Neuchâtel, à 22 lieues au nord-est de Genève, avec lequel j'avais commencé des observations simultanées d'étoiles filantes, qui se trouvent maintenant interrompues, il serait bien à souhaiter que vous pussiez vous mettre en rapport avec quelque habile observateur praticien, situé à une distance de Bruxelles d'au moins 20 lieues, pour eon- tinucr ces observalions de parallaxe, propres, au moyen d’une telle base, à déterminer avec sûreté les hauteurs de ces méléores; hauteurs qui sont probablement très-diverses, et sur l'estimation desquelles il existe, comme on sait, assez de divergence. La science attend ces nouvelles données pour éclaircir l'importante question de la lumière propre ou d'emprunt de celte classe de météores, dont la nature physique est encore aujourd’hui si mystérieuse, » Le 20 juillet dernier, à 8 heures 40 minutes du soir, temps moyen, j'ai observé à Pregny (canton de Genève), un beau méléore de couleur blanche, aussi brillant que (227 ) Jupiter et sans traînée lumineuse, qui a traversé le ciel dans la direction de l'étoile 7 du Bouvier à l'étoile € de la Vierge; il a élé visible pendant 4 ou 5 secondes, sa marche de l'est à l’ouest était lente et s'effectuait dans une région plus élevée que celle où se voyaient de légers petils nuages épars, derrière lesquels il a passé en per- dant un peu de son éclat, mais sans cesser d’être visible, Ce météore à présenté un phénomène singulier, le seul de ce genre que j'aie jamais vu, c’est que durant sa trajec- toire, qui a été d'environ 25°, il a paru s’éteindre pen- dant trois quarts de seconde, au moment même où il se trouvait dans une région du ciel parfaitement pure, puis- que les pelites éloiles y étaient très-distinctes, après quoi il a repris son éclat primitif, et, enfin, il a disparu en l'air, près de l'étoile & de la Vierge, sans s’abaisser vers le sol el sans faire entendre aucun bruit. Mon fils, profes- seur de physique à l'académie de Lausanne, avait déjà vu, l’année dernière, un phénomène analogue qui eut lieu le soir par un ciel tout à fait serein : un beau météore, aussi éclatant que la planète Vénus et qui se dirigeait du nord- es au sud-ouest , après avoir brillé l’espace d’une seconde, s'éleignit Lout à coup pendant un instant très-court, reprit ensuite son éclat primitif, et continua d’être visible en- core une seconde et demie, après quoi il disparut en l'air sans décrépilation. Les nuils du 9, du 10, du 17, du 18, du 19 et du 20 du présent mois de septembre ont élé aussi fort riches en étoiles filantes. Je me suis trouvé avec plusieurs personnes sur la Lerrasse de notre observatoire, et, quoique nous ne fussions pas directement occupés de l'observation de ces météores, nous en avons compté pendant ces six soi- réces, seulement de 9 à 11 heures, un nombre qui ( 228 ) donne.23 1/2 pour la moyenne des apparitions par heure. Le 20, à 8 heures 41 minutes du soir, temps moyen, par un ciel clair et sans lune, il s’en esl montré un magni- fique qui mérite une mention spéciale. Ge météore, dont le disque très-éclatant répandait une lumière blanche beaucoup plus vive que celle de la planète Vénus, pro- Jetait sur son passage des aigreltes d’un rouge orangé qui formaient une queue de plusieurs degrés de longueur ; son apparition sous la voûle céleste a eu lieu vers l'é- toile « de la Lyre, quelques degrés à l’ouest du méridien, non loin du zénith; il était d'abord prodigieusement haut, et toutes les personnes qui m'enlouraient, au nombre de cinq, ont jugé qu’il descendait verticalement presque au-dessus de nos têtes, mais, comme c’est ordinairement le cas, il s’est évanoui en l'air dans une région encore assez élevée, sans faire entendre aucun bruit et après avoir brillé cinq secondes. Je ne doute pas que ce beau météore n'ait élé vu par d’autres observateurs éloignés, et, s’il arri- vait qu'ils eussent précisé le lieu de l'apparition en Île rapportant à quelque étoile fixe, on pourrait déterminer l'angle parallactique avec une approximation suflisante pour déduire la hauteur du météore au-dessus du sol, et obtenir une donnée fort importante à connaitre, Le 18 oclobre approche, et cette époque intéressante du retour périodique de l'aurore boréale appelle aussi l'attention des météorologistes ; ce sera une nouvelle occa- sion d'examiner s'il y a concomitance d’une apparition d'étoiles filantes, surtout vers la zone magnélique et dans son voisinage. » Vous avez sans doute déjà recueilli beaucoup de ren- seignements sur l'orage du 18 juillet de celte année, qui a causé à la fois de si grands dégâts en Belgique, en (22 ) France ,en Allemagne, en Italie, en Suisse et ailleurs (1); cela m'engage à vous transmettre un petit résumé des observations que j'ai été à portée de faire en Suisse, sur la venue et les effets de ce singulier méléore. » J'étais au Pelil Château, prés Lausanne (canton de Vaud}, dans une maison de campagne assez élevée pour dominer sur tout le bassin, et d’où j'ai pu assister pour ainsi dire à la naissance de l'ouragan, dont la violence a été telle que les personnes les plus âgées ont déclaré n'avoir jamais rien vu de semblable. Il était 5 heures et demie du matin, et les rayons du soleil se jouaient à travers le feuillage des arbres que, de ma fenêtre, je voyais tout au- lour de moi; il n’y avait alors au ciel que quelques nuages épars, et l'atmosphère élait calme. Environ un quart d'heure plus tard, l'air perdit subitement sa trans- parence, au point que je ne pouvais plus distinguer des arbres placés à quatre mètres de mon habitation. M'étant mis à la fenêtre pour en découvrir la cause, je ne pus re- venir de ma surprise en voyant d'épais brouillards sor- tir abondamment de terre, avec une rapidité extrême, et qui étaient emporlés non moins vite dans une di- rection presque verticale. Ce phénomène se continua huit minutes, puis ensuite l'air s'éclaircit; mais bien- tôt, il survint une forle ondée de grosse pluie qui dura un quart d'heure, et à laquelle, après une inter- (1) Le même orage s’est fait ressentir à Bruxelles, dans la journée du dimanche 18 juillet. Plusieurs coups de vent ont été très-violents, surtout l’après-midi; la pluie a également tombé en abondance, le baromètre a descendu rapidement à 0m,74540, la température maximum s’est élevée à 22° cent, et le minimum dela nuit avait été de 80,9. Le vent, qui, le matin, soufllait de V'E., a brusquement passé à PO, et au NO. ( 230 ) ruption de vingt minutes, succéda une grêle très-abon- dante qu’un fort vent d'ouest amenait par bourrasques. Vers 7 heures le ciel se découvrit en partie, el l’air, forte- ment agité et toujours un peu caligineux, faisait balancer les arbres en Lous sens. À 8 heures et un quart, le vent souf- flait avéc une si grande impétuosité, que de gros arbres, des saules et des peupliers de 2, de 3 et même de 5 pieds de circonférence, furent cassés par leur base et renversés sur le sol ; d'autres arbres, assez flexibles pour plier sans se rompre, furent déracinés et jetés bas. Les poiriers, les pommiers , les pruniers , les noyers, moins hauts mais plus volumineux par l'extension de leurs branches, furent en peu de minutes complétement dépouillés de leur fruit, qui tomba mulilé à terre; quelques-uns de ces arbres, les plus touffus, ont été tordus et déchirés par de violents lourbil- lons qui leur imprimaient un mouvement giratoire. L'une des promenades de la ville de Morges, à deux lieues de Lausanne, plantée de magnifiques peupliers, n’en a pas eu moins d’une cinquantaine brisés par le pied. Genève et ses environs ont éprouvé aussi des dégâts semblables, et le lac a élé agité d'une manière tout à fait extraordinaire. Il y a eu, dans un grand nombre de villes et villages suisses, des cheminées abaltues et des loilures de maison emporlées. C'est à peu près vers 9 heures ou 9 heures et demie que l'ouragan avait son maximum de violence dans les cantons de Genève, Vaud, Neuchâtel, Fribourg, Berne, Zurich, Schaffhouse et Bâle; dès-lors il s’est graduellement apaisé, et, vers midi, le calme avait reparu, du moins dans les can- tons de Vaud et de Genève. Pendant la manifestation de celte tempête, de 5 heures du matin à midi, la marche du baromètre a été constamment ascendante, soit à Lausanne, soit à Genève, et le thermomètre à l'air libre, observé en ( 231 ) dés lieux assez éloignés les uns des autres, indiquait par- tout une élévation de température inaccoutumée ; mais c’est surtont en Italie qu’elle a été prodigieuse, puisque, selon les rapports faits à l'académie des sciences de Paris (1), le thermomètre centigrade à l'ombre marquait, ce même jour, à Naples, 38°, à Pesaro, 40°, et à Palerme, 43°! Quoique celte chaleur africaine n’ait pas été, à beaucoup près, aussi forte en Suisse, elle n’en a pas moins exercé sur les arbres un effet quelque peu délétère. Douze jours aprés la venue de ce siroco, appelé à me rendre de Genève à la réunion helvétique des sciences naturelles à Zurich, j'ai vu, tout le long de la route, un assez grand nombre d'arbres dans un élal de souffrance évident : les feuilles, non plus vertes, mais devenues olivâtres, élaient ridées et contractées comme s’il y avait eu absorption de la sève et dessiccation des branches. Peut-être l'électricité, qui se trouvait parlout surabondante le 18, n’est-elle pas étrangère à ce phénomène. On sait, d’a- prés les intéressantes expériences de M. Peltier, et selon ce que ce savant physicien rapporte lui-même (2), qu’à Paris, à la même date , les courants électriques étaient si intenses, que si la tempêle élait arrivée la nuit, la pluie eût paru lumineuse au contact des corps terrestres. » Phénomènes périodiques.—M. Quetelet annonce à l'aca- démie que, pendant un voyage qu'il vient de faire en An- gleterre, il a rencontré un grand nombre de naturalistes distingués, disposés à seconder les naturalistes belges dans les efforts qu’ils font pour porter plus loin l'étude des phé- (1) Séance du 23 août 1841. (2) Comptes rendus des séances de l'académie des sciences de Paris, 1841. Tom, xu1, p, 214, ( 232 ) nomènes périodiques, tels que ceux de la floraison, de Ja feuillaison et de la fructification des plantes, de l’arrivée et du départ des oiseaux voyageurs, etc. Gette étude permettra de mieux déterminer la nature de notre climat et les carac- tères qui le distinguent des climats voisins. Les vues qu’il a présentées à ce sujet onL été favorablement accueillies. par l’associalion britannique dans sa dernière session, à Ply- mouth , où il a aussi été résolu de donner place, dans le rap- port annuel, à une notice de M. de Selys-Longchamps sur les oiseaux voyageurs qu'il conviendrait plus particulière- mentd'étudier. Geltenotice, traduite en anglais par M.Owen, a donné lieu à des discussions intéressantes entre plusieurs savants qui s'élaient occupés déjà de recherches analogues. M. Quetelet annonce qu'il a trouvé aussi dessavants qui ont promis des observations correspondantes pour la Hollande, la France, l'Allemagne et d’autres pays plus éloignés. M. Morren vient de lui écrire de Bologne que le même sys- tème d'observations combinées a rencontré beaucoup d’ad- hérents dans le midi de la France et en Italie, où il se trouve actuellement. Il à cu personnellement occasion d'en faire apprécier les avantages aux congrès scientifiques de Lyon et de Florence. M. Morren a fail parvenir aussi la nolice suivante pour être communiquée à l'académie. BOTANIQUE. Note sur le mouvement des Sensitives soumises à des secousses répélées, par M. Morren. On connaît la curicuse expérience de Desfontaines sur Ie mouvement des sensilives soumises à l'action réitérée de (233 ) secousses petites el nombreuses , effet auquel ces plantes excitables finissent par s’habituer, et malgré lequel elles ou- vrent leurs feuilles sans cesse agitées par ces mêmes secous- ses. Desfontaines avail pris avec lui, dans une voiture, deux mimenses, et après avoir battu le pavé de Paris pendant quelque temps, il avait remarqué que le cahotement de la voiture, qui d'abord avait abaissé les feuilles et ployé les pinnules , finissait par ne produire aucune action, de sorle que les feuilles se maintenaient planes et ouvertes. Cette expérience n’a jamais été répétée, à ma connaissance. Le hasard vient de me Ja montrer, avec des modifications cu- rieuses; et je crois utile de ne pas perdre le fait pour les doctrines de physiologie végétale. Le 17 de ce mois, je m'em- barquai à Gênes pour Livourne à six heures du soir et par un beau Lemps. Un jardinier transportait de la première de ces villes à la seconde une cargaison de plantes sur le même bateau à vapeur, le Lombardo, qui faisait route, pour la première fois, de Gênes à Livourne. Parmi ces plantes se trouvaient le Mimosa Pudiea en fleurs et le Mimosa Sen- sitiva, avec leurs feuilles à l'air libre. A six heures un quart, loutes les feuilles étaient ouvertes encore: le vais- seau élait en panne. À 8 heures le ciel s’obscurcit, les feuilles dormirent, et un épouvantable orage nous suivit pendant tout le trajet. La mer était fort grosse, elle matin (18), en vue de Livourne, le soleil sur l'horizon, les meu- bles, les verres, les glaces furent cassés par le roulis effroya- ble du navire. Malgré le tremblement que présentent tous les vaisseaux à vapeur et le mouvement des vagues, les mi- meuses ballotées sans cesse ouvrirent leurs feuilles dès le malin, et se comportèrent comme si elles étaient placées dans le lieu le plus tranquille. Si les flots et la vapeur ne les agitaient pas, il suffisait du moindre contact d'un corps pour ( 234 ) produire leur mouvement, Elles s'étaient donc habituées la nuit et pendant leur sommeil à ce mouvement extraordi- paire, dont l’effet était nul sur elles. L'expérience de Des- fontaines reçoil ici une pleine confirmation ; mais elle a été faile, comme on le voit, dans des conditions différentes et plus défavorables encore aux plantes. Note sur le GHRYSANTHEMUM LEUCANTHEMUM, considéré comme spécifique contre les puces, par M. Cantraine. Pendant mon séjour dans les contrées orientales de l'Europe, je fus élonné de la petite quantité de puces qu'on y trouve, malgré l’excessive malpropreté des habita- tions. J'ai appris plus tard à Raguse, que les Bosniaques el les Dalmates ont reconnu dans le Chrysanthemum leucanthemum un spécifique contre ces suceurs incom- modes. Ils le font entrer dans la litière des animaux do- meslique, tels que le chien, le chat, ete. Les puces sont détruites en très-peu de temps. Si cette plante conserve dans nos climats la verla que je viens d'indiquer, son emploi pourrait êlre d’une grande utilité non-seulement dans les chaumières, mais même dans les palais. C'est pour conslater celle propriété que je fixe l’attention de mes compatriotes sur cette plante si commune, et connue du vulgaire sous le nom de fleur de St-Jean, sans doute . parce que sa floraison commence vers cette époque. Note sur le mus AGREsTiIS de Linné, par M. de Selys- Longchamps, correspondant de l'académie. Les auteurs qui ont parlé du Campagnol des champs (Mus arvalis. Pallas), y ont rapporté, soit posilivement (235 ) soit avec doute, le Mus agrestis de la 2° édition de la Fauna suecica. Ayant reconnu que l'indication de la couleur : corpore nigro-fusco, abdomine cinerascente ne pouvait convenir à l’Arvalis, j'en ai éloigné ce syno- nyme en le rapportant avec doute à l’Æ. subterranea jus- qu'à ce qu'on ait pu examiner des exemplaires de Suëde. Je viens d’en recevoir un en peau, par l'intermédiaire de M. le professeur Carl Sundeval, directeur du muséum d'histoire naturelle de Stockholm. Grâce à l’obligeance de ce naturaliste, je puis dire maintenant que ce Mus agrestis forme une espèce trés-distincte de tous les autres campagnols d'Europe, que j'ai décrits dans les Études de micromammalogie. I semble intermédiaire entre l’Ærva- lis et le Rubidus ; il diffère de lÆrvalis : 1° par sa taille beaucoup plus forte (1) ; 2° par sa queue proportionnelle- ment plus longue, bicolore comme celle du ÆRubidus, mais moins longue que chez ce dernier; 3° par ses oreilles presque cachées par le poil, noirâtres, revêlues de poils gros- siers, longs, épais, roussâtres; 4° par ses pieds cendrés, mais velus, à doigts plus longs; 5° par la couleur du pelage, qui est d’un brun foncé, terreux au-dessus, à peu près comme celui de l'Æmphibius, et cendré au-dessous. Je crois donc à propos de rélablir celte espèce sous le nom d'Arvicola agrestis. J'ai recucilli cel été à Longchamps-sur-Gecr, dans les prairies humides, un couple adulte, le nid et cinq petits d’un campagnol qui avait échappé jusqu'ici à mes recher- ches, et que je comptais décrire comme nouveau , lorsque (1) Le corps seul a 4 pouces 3 lignes; la queue 1 pouce 6 lignes, les picds postérieurs 8 lignes +, les orcilles 5 lignes ?, mesures prises sur les individus frais recueillis en Belgique et indiqués plus bas. 230 }) l'envoi de M. Sundeval est venu me prouver qu'il est de la même espèce que l’Ægrestis de Suède. C'est aussi à celle espèce que se rapporle un individu d'âge moyen que M. Baïilou (d’Abbeville) m'a adressé de la Picardie, et que j'ai indiqué dans les actes du congrès de Turin, en 1840 , sous le nom d’Ærvicola Baillonii. Enfin, il est possible qu’il faudra encore réunir à l'Agrestis : 1° L'Arvicola neglecta, Thompson, découvert en Écosse par cet auleur en 1840, et dont le révérend Léonard Jenys a donné une excellente description en juin 1841, dans les Ænnals and magazin of natural history. N'ayant pas encore vu d'exemplaire de cet Ærv. neglecta, je ne puis me prononcer définilivement , surtout que d’après la description il existerait quelque disparité dans la colo- ralion, dans les dimensions du crâne. 2° Un Arvicola que je n’ai pas encore décrit et que je désigne sous le nom d’Ærvicola arenicola. Je V'ai vu cette année au Musée de Leyde. Cette espèce, qui a été recuellic dans les digues de la Hollande, par les soins de M. Tem- minck, directeur du musée royal, différe de l'Ægrestis par ses pieds plus longs, plus robustes, sa queue plus longue à poils grossiers (la queue a plus de 2 pouces, les pieds postérieurs près de 10 lignes). Ici il faut attendre encore un examen plus approfondi pour pouvoir se prononcer en dernier ressort. Je me réserve d'examiner plus lard ces différents cam- pagnols et de donner une bonne description de leur sque- letie en général et de leur crâne en particulier. Le squelette de l’Ægrestis proprement dit est d’ailleurs très- différent de celui de l’AÆrvalis. Qu'il suffise aujourd’hui d’avoir signalé les principaux ( 237 ) caractères et les faits qui ont servi à la reconnaissance d'une espèce nouvelle pour la faune européenne, espéce qui tout à l'heure était inconnue ou confondue avec l'Ærvalis, et que nous savons maintenant se trouver en Belgique aussi bien qu’en Suède, en Picardie, et proba- blement en Écosse et en Hollande. Notes sur les dernières révolutions géologiques qui ont agité le sol de la Belgique, par M. d'Omalius d'Halloy. J'ai entretenu dernièrement l'académie (1) de la grande révolution qui a plissé les terrains anciens qui forment une portion remarquable du sol de la Belgique. Si, maintenant, pour juger des révolulions qui ont eu lieu depuis cette époque reculée, nous cherchons à reconnaître quelles sont les autres dislocations dont ce sol présente encore les traces, nous remarquerons, en premier lieu , que les principaux cours d’eau ou fractions de cours d’eau qui traversent la Flandre, le Brabant et la Hesbaye , notamment la Lys, l’'Es- caut, la Dendre, la Senne, la Dyle et la Gette, présentent généralement une même direction. Or, quand on fait at- tention à la facilité avec laquelle le moindre obstacle fait dévier le cours d’une eau qui se fraie un lit, on sentira qu'il est bien difficile qu’une semblable uniformité soit le résultat de simples érosions; et si l’on ajoute que la direc- tion de ces cours d’eau est aussi à peu près parallèle à celle de la côte de Flandre, on est porté à supposer que ces lignes sont l'effet d’une dislocation analogue à ces failles par (1) Zulletin de l'Académie de Brurelles, VIN, 310. (238 ) lesquelles notre confrère Dumont a si ingénieusement ex- pliqué la formation des vallées de la Hesbaye (1), et que celle dislocation est celle qui a soulevé au-dessus de la mer une grande partie du sol de ces contrées. ; - Quant à l’époque où cette révolution a eu lieu, on recon- naîtra aisément qu’elle est postérieure à la formation des collines qui s'étendent de Cassel au delà de Diest, puisque ces collines ont été formées sous l’eau, et commeil y a lieu de le croire, ainsi que l’a établi M. d’Archiac (2), que les sables à grès ferrugineux qui couronnent ces collines appartien- nent à l'élage tertiaire inférieur, nous obtenons de cette manière une limile d'ancienneté que n’a point dépassée la dislocation qui nous occupe. D'un autre côté, on voit que tous les cours d’eau mentionnés ci-dessus changent brus- quement de direction lorsqu'ils alteignent les lieux où le sable de Campine prend une certaine importance, comme si ce dépôt avait obstrué les canaux par où s’écoulent ces eaux, d'où l'on est porté à conclure que ces sables ont été déposés postérieurement à la dislocation qui a en quelque manière lracé ces canaux, ou plutôt que leur formation est le résultat de ce phénomène, car il n’est pas probable qu’une semblable agitalion ait pu se passer sans avoir été suivie par la formation d'un dépôt, et rien n’annonce qu’il soit survenu aucun événement remarquable dans le pays entre la formation du grès ferrugineux de Diest et celle du sable de Campine. Or, comme il y a lieu de croire, avec M. Dumont (3), que ce sable est contemporain du crag, c'est-à-dire, de l'époque du terrain tertiaire supérieur, (1) Bulletin de l’Académie de Bruxelles, IV, 475. (2) Bulletin de la Société géologique de France, X, 200. (3) Bulletin de l’Académio de Bruxelles, VI, 2€ partie, 482, ( 239 ) c'est aussi à celle époque qu'il me semble, d'aprés les con- sidérations qui précèdent , que l’on doit rapporter la dis- location qui a produit les vallées où coulent les cours d'eau menlionnés ci-dessus, el qui a émergé une grande partie des contrées qu'ils traversent. Si, d’un autre côté, nous cher- chons à déterminer cette époque d’après les régles que M. Élie de Beaumont a déduites de la direction des lignes, nous verrons que les cours d’eau ou fractions des cours d’eau dont il s’agit, ont une direction du S.S.O. au N.N.E,, c'est-à-dire, semblable à celle des Alpes occidentales ou 11° soulèvement de M. de Beaumont; ce qui correspond à la même époque, et présente une concordance bien remar- quable, quand on fait attention que l’on arrive à ce résullat par deux voies lout à fait différentes. La Belgique présente encore une autre fracture plus for- tement marquée que celle dont je viens de parler, et qui se prolonge sur une seule ligne pendant une grande longueur, c’est celle où coulent la Sambre et la Meuse depuis Mau- beuge jusqu'a Liége ; mais il est fort difficile d'arrêter une opinion positive sur l'époque de sa formation. On peut ce- pendant dire qu’elle est postérieure au terrain crétacé, puis- qu'on ne trouve aucun dépôt de ce groupe dans le fond de la vallée, tandis qu'il en existe au-dessus des plateaux qui la bordent à droite et à gauche, aux environs de Liége. On pourrait aussi, par la même considération, dire qu’elle est postérieure au Lerrain terliaire inférieur ; mais on ne doit cependant pas mettre trop d'importance à l'absence de ce terrain dans la vallée , parce qu’il est peu abondant dans son voisinage. La circonstance qui semble la plus propre à jeter quelque lumière sur l’époque de celte fracture, c’est que l’on voit, tant dans le fond de la vallée que sur ses flancs et sur les plateaux qui la bordent, des cailloux de même na- ( 240 ) ture que les roches de l'Ardenne, ce qui semble annoncer, mais ce qui est loin de prouver, que cette fracture est le résultat de la révolution qui a mis ces cailloux en mouve- ment. Or, comme ces cailloux se prolongent au-dessus des sables de Campine et en-dessous du limon de Hesbaye , on pourrait en conclure que la grande fracture dont il s’agit est postérieure à la mise en place du sable de Campine , et par conséquent aux autres dislocations dont il a élé parlé ci-dessus. Si nous consultons maintenant la règle des direc- Uons, nous verrons que la ligne de Maubeuge à Liége se dirige à peu près de l'O. 1/4 S.O. à l'E. 1/4 N.E,, c’est-à-dire comme les Alpes orientales, ou 12° et dernier soulèvement européen de M. Élie de Beaumont , résullat qui concorde aussi avec l’autre ordre de considération. Les grandes révolutions qui se sont passées sur d’autres parties du globe terrestre pendant le temps qui s’est écoulé entre le plissement de nos terrains primordiaux et l'époque où nous supposons que se sont formées les vallées dont il vient d’être question, portent à croire que la Belgique n’a pas joui pendant celle longue période d’une tranquillité parfaite; mais je ne suis pas en élat de reconnaître d’une manière positive les traces de dislocation qui seraient ré- sultées de ces révolutions. On conçoit, quant à ce qui con- cerne les contrées sur lesquelles se sont étendus les terrains tertiaires , que ces traces ont dû être effacées par ces dé- pôts; et quant aux contrées qui ont échappé à ce grand comblement, on en est à peu près réduit aux indications lirées de la direclion, qui pourraient bien nous induire en erreur. On trouve en effet que les vallées de fracture de ces contrées présentent des directions si variées, que lon pourrait y trouver des traces non-seulement des douze di- rections admises par M. de Beaumont, mais aussi de beau- ( 241 ) coup d'autres, qui toutefois pourraient bien n'être que de ces fentes transversales qui doivent inévitablement accom- pagner une grande fente qui s’opérerait avec soulèvement. Du reste, il y a parmi cette confusion de vallées deux direc- tions qui se font principalement remarquer par l'impor- tance des cours d’eau qui les suivent, et par la fréquence avec laquelle elles se reproduisent. L'une est celle du S. au N. que l’on remarque dans la vallée de la Meuse de Mézières à Namur, dans la vallée de l'Ourte de Durbuy à Liége, et dans les vallées de plusieurs autres cours d’eau de l’Ardenne et de l'Eifel. La seconde de ces directions est celle de l'ES.E. à l'O.N.O. que l’on remarque dans les vallées de la Semois, de la Lesse , de l'Ourte vers Houffalize, de l'Am- bléve, etc. Or, si nous cherchons à ramener ces deux di- rections à celle des systèmes de M. de Beaumont, nous trou- verons qu'elles se rapportent au 10° et au 9° soulèvements ou systéme Sardo-Corse et Pyrénéo-Apennin, qui ont eu respectivement lieu entre les deux premiers élages tertiaires etentre les terrains tertiaires et crélacés. Mais on peut ob- jecter contre ce rapprochement que quand on voit les vastes creux que présentent ces fractures et les débris abondants qui se trouvent à leur débouché, on est bien tenté d'ad- mettre que la formation de ces débris et leur transport ont concordé avec la formation de ces creux, tandis que l'on ne voit pas de cailloux primordiaux dans les deux dépôts de cailloux que présente notre sol à des niveaux géo- gnostiques correspondants. Toutefois, on peut répondre à cette objection que quand une dislocation ou violente agi- tation du sol se fait sentir sur une contrée émergée, elle peut produire des fentes, des failles et des écartements sans être accompagnée d’une débâcle ou déluge, c’est-à-dire, d’un grand transport de débris, Or, l'absence dans l'Ardenne et Tom. vu. 17. ( 242 ) dans le Gondros des terrains intermédiaires entre les grou: pes pénéen et terliaire supérieur, donne lieu de supposer que ces contrées élaient émergées pendant celle période, d'où l'on peut conclure que rien, à la rigueur, ne s'oppose à ce que l'on considère les grandes dislocalions qui viennent d'être indiquées comme ayant eu effectivement lieu aux deux époques cilées, Landis que le transport des débris au- rait été effectué beaucoup plus tard, c'est-à-dire à l'époque où le soulévement de la vaste chaîne des Alpes orientales avait mis en mouvement une immense quantilé d’eau qui aurait fait irruplion sur le sol de ces contrées. Il y a cepen- dant une circonslance qui semble indiquer que ce phéno- mène de la dispersion des débris de l’Ardenne a été plus compliqué. C'est que ces débris s'étendent qussi au Sud de celle contrée en Champagne et en Lorraine, ce qui annon- cerait qu’à cette époque, comparalivement récente, le sol de l’Ardenne a non-seulement été le théâtre d’une grande débâcle, mais qu'il a été de nouveau soulevé et agité par de fortes secousses qui ont produit de violentes dislocations, el que par conséquent il y aurait lieu d'admettre l'existence d’un déluge ardennais , tout comme on admet un déluge alpin pour le grand mouvement d'eaux qui a amené les débris que l'on remarque des deux côtés des Alpes, et un déluge scandinave pour celui qui a amené cet immense dépôt de débris des roches primordiales du nord de l'Europe, qui reposent sur la vaste plaine du milieu de cette partie de la terre. Mais comme il paraît , ainsi qu'on vient de le voir, que l'Ardenne n’était plus, comme l'emplacement des Alpes, couverte d’eau à celte époque, son soulévement n’au- rait pas suffi pour produire une débâcle ; d’où 1l me semble qu'au lieu de voir dans le déluge ardennais une révolution indépendante, on ne devrait le considérer que comme un (243 ) accessoire du déluge alpin, c’est-à-dire que l'Ardenne aura éprouvé le soulèvement et la dislocation dont je viens de parler, dans le moment où le grand soulévement des Alpes orientales avait fait refluer sur son sol, ainsi que sur celui d’une grande partie de l'Europe, les eaux qui couvraient auparavant l'emplacement de celte vaste chaîne de mon- tagnes. E Une circonstance bien remarquable que présentent les débris de nos terrains primordiaux, c’est que l’on n’y voit point de calcaire, tandis que l’état des escarpements de cal- caire anthraxifère prouve que cette roche résisle au moins aussi bien à l’action des agents extérieurs que les roches quarzeuses. On serait Lenté de supposer que celte circon- slance provient de ce que les eaux qui ont transportés ces débris avaient une acidité qui les meltaient dans le cas de dissoudre le calcaire ? Mais celle supposition est contrariée par les formes anguleuses que présentent la plupart des escarpements calcaires. D'un autre côté, ne pourrait-on pas attribuer la grande prédominance des cailloux quarzeux dans ces débris, d’abord à la désagrégation des poudingues qui se lrouvaient dans des conditions plus favorables pour produire des cailloux, et ensuile à ce que les roches quar- zeuses avaient encore conservé , à celle époque, une partie de celle mollesse que d’autres considérations m'ont déjà porté à leur attribuer, et qui semble favoriser la produc- tion des cailloux (1). (1) Je crois devoir citer, à cette occasion, une observation qui, pour moi, est nouvelle, mais qui peut-être a déjà été faite par d’autres, et qui prouve la facilité avec laquelle les matières molles prennent les formes de ce que nous appelons cailloux roulés, En montant dernièrement la colline qui se trouve entre Renaix et Ellezelles, je vis dans le fossé de la ( 244 ) La formation du vaste dépôt de limon qui a si puissam- ment contribué à la fertilité de notre sol, et qui s'étend, d’un côté, jusqu’au delà de la Seine, et de l’autre jusqu’au delà du Rhin, est un phénomène géologique dont il me semble bien difficile de donner une explication salisfai- sante. On considère ordinairement ce dépôl comme ayant une origine analogue au limon.d’atlérissement que trans- porlent nos cours d’eau actuels; mais ce dernier n’a pas une composition aussi uniforme ; il passe souvent au gra- vier et aux dépôts caillouteux, et laisse en général des té- moins de son passage, tandis que le grand dépôt qui nous occupe est remarquable par son uniformilé, par son indé- pendance, c’est-à-dire par la manière dont il se distingue neltement de la plupart des autres dépôts meubles sur lesquels il repose, et par sa concentration dans la vaste étendue qu'il occupe. Ce qui a été dit ci-dessus sur la pro- babilité de l’émersion d’une grande partie de notre sol à des époques antérieures à la formation du limon, etl’absence dans ce dernier d'animaux marins combinée avec la pré- sence de quelques animaux terrestres ou fluviatiles, annon- nouvelle route que l’on vient de faire dans cette direction, des frag- ments arrondis, quoiqu’un peu aplatis, d’une substance bleuâtre. Ces fragments attirèrent mon atténtion, parce que n’en ayant pas encore vu sur le sol de la contrée, je me demandais comment quelques centaines de mètres qu’ils avaient pu parcourir avaient suffi pour les arrondir ; mais ayant pris de ces prétendus cailloux pour les examiner, je fus surpris de voir qu’ils étaient composés d’une argile molle qui se laissait pétrir sous les doigts. Je compris facilement alors comment les fragments anguleux qui s'étaient détachés de la masse d'argile mise au jour par le creusement des fossés avaient pu s’arrondir par un transport de quelques mètres, et je me suis demandé s’il ne serait pas possible que beaucoup de cailloux roulés aient pris leurs formes à une époque où ils n'avaient pas encore atteint leur solidité actuelle. (245 ) cent qu'il n'a pas été déposé dans la mer. Mais comment admettre l’existence de ce vasle amas d’eau douce dont le dépôt, au lieu d’être encaissé dans un bassin , s'élève à plus de 200 mètres au-dessus des sables marins sur lesquels il ne s’est pas étendu ? S'il était permis de hasarder à ce sujet une hypothèse, dans laquelle je mets toutefois bien peu de confiance, je dirais qu’à une époque où les eaux, mises en mouvement par les derniers soulèvements des Alpes et de l'Ardenne, n'étaient pas encore enliérement rentrées dans le lit de la mer, mais où les cailloux transportés par ces eaux élaient déja déposés dans les lieux où ils se trouvent main- tenant , de puissantes éjaculations de limon sont sorties de l'intérieur de la terre dans les contrées où nous voyons ce dépôt , et ont été arrêtées dans leur expansion par le reflux de la mer, de la même manière que les alluvions que trans- portent nos fleuves sont arrêtées à l'embouchure de ces der- niers au lieu de se précipiter dans les profondeurs de la mer. La formation d’une partie de nos terrains modernes pré- sente aussi des difficultés. Lorsque l’on croyait, comme au temps de Deluc, que nos terrains d’attérissement se trou- vaient exclusivement à l'embouchure de nos fleuves, leur origine s’expliquait facilement; mais il n’en est plus ainsi depuis qu'un de nos laborieux confrères, dont nous regret- tons encore la perle prématurée , a fait connaître (1) qu’un dépôt d'argile moderne forme une bande tout le long de la côte de Flandre, vers laquelle il ne s'écoule cependant au- cun cours d’eau important. Belpaire, qui écrivait à une époque où la théorie des soulévements était encore dans (1) Mémoire sur les changements subispur la côte d'Anvers à Houloyne, par M. Belpaire, Tome VE des Mémoires couronnés par l’Académie de Bruxelles. ( 236 ) l'enfance, avait cependant imaginé, pour expliquer les faits qu’il avait observés, une hypothèse analogue à ces alierna- tives d’émersion et de submersion qui jouent un si grand rôle chez les géologues actuels ; il supposait que des marais tourbeux, qui existaient le long de cette côte du temps de César et étaient séparés de la mer par une chaîne de dunes, avaient , depuis lors, été couverts par la mer, laquelle y a déposé une puissante couche d'argile, dont l'emplacement a élé de nouveau séparé de la mer par le rétablissement d’une nouvelle chaîne de dunes. Je suis loin de vouloir atta- quer une hypothèse aussi ingénieuse; mais, telle que Bel- paire l'a présentée, elle me semble susceptible d'une grande difficulté, c’est que l’on ne conçoit pas pourquoi la mer qui baigne la côte qui nous occupe et qui avait élevé ancien- nement des dunes sableuses, comme elle en élève encore actuellement , parce que son fond est sableux, a formé mo- mentanément un dépôt argileux, non pas sur un point dé- taché, mais sur loute la côte, depuis Calais jusqu'aux bou- ches de l'Escaut. On lèverait cette difficulté si l'on supposait qu'il y a eu au voisinage de nos côtes, pendant la période. moderne, une éjaculation de matière argileuse analogue à celles que j'ai supposé (1) avoir donné lieu, à une époque beaucoup plus ancienne, aux dépôts qui accompagnent les minerais de fer intercalés dans le terrain anthraxifère, phé- nomène qui , s’il a effectivement eu lieu, a dû être accom- pagné de mouvements dans les eaux qui baignaient ces côtes, et par conséquent concorder avec une inondation qui aura poussé sur le continent les matières produites par celle éjaculation. Belpaire rapporte même (2) une obser- (1) Bullotin de V'Acudèmie de Bruxelles, VIA, 317. (2) Mémoire cité ci-dessus, pag. 33. ( 247 ) vation qui non-seulement viendrait à l'appui de l'idée d’une éjaculation argileuse, mais indiquerait que ce phénomène aurait eu lieu dans les marais tourbeux; c’est l'existence, dans la tourbe, de filons argileux, nommés aardsscheen dans le pays, qui ont quelquefois plus d’un mètre de lar- geur, et qui sont parfois plus larges dans le fond qu’à la par- tie supérieure. D'un autre côté, diverses observalions de Belpaire semblent annoncer qu’il se passe sur nos côles un phénomène analogue au soulèvement lent qui a lieu sur les côtes septentrionales de la Suëde, et peut-être même de ces affaissements lents que l’on croit aussi exister sur les côles méridionales de la même contrée. HISTOIRE LITTÉRAIRE. Notice d'un manuscrit de la bibliothèque royale. — Ré- clamation à propos d’ Antonello de Messine et de Rem- bert Dodonœus. — Ancienne pièce tournaisienne (?) inédite; par le baron de Reïffenberg. Quand les livres étaient rares, un seul volume composait quelquefois toute une bibliothèque : c'était un trésor de famille ou de communauté, qu’on transmettait soigneuse- ment à ses hériliers et à ses successeurs, comme une riche propriété. On y insérait successivement le plus de choses possible , et grâce à l’exiguité des caractères , à une sévére économie de l'espace, on formait des recueils compactes qui laissent bien loin derrière eux celles de nos éditions, où l’art de concentrer la matière , en ménageant l'étendue, est poussé le plus loin. Ces volumes uniques, on les lisait sans cesse, on en étudiait les idées, les mots, les syllabes, ( 248 ) on s’en pénétrait intimement, et c'est sous ce rapport qu'il était permis de dire avec apparence de raison : Sæpe timui virum unius libri, adage que m'adressait le sévère censeur des études au lycée de Bruxelles, lorsqu’enfant je répon- dais à ses questions, en étalant mon prétendu savoir d’é- colier. Le manuscrit dont je vais parler est une de ces petites bibliothèques portatives. Formé au XIT: siècle, il renferme quantilé de morceaux précieux, les uns publiés, les autres encore inédits; mais ceux qui ont vu le jour de l’impres- sion, peuvent encore quelquefois être corrigés à l’aide de nos textes. Les renseignements sur l’histoire de ce volume manquent : je le crois cependant originaire d’un des mo- nastères des bords du Rhin ou de la Moselle ; au XV° sié- cle, il aura probablement appartenu, comme un manuscrit d’Isidore, que nous possédons aussi, à l'hôpital. de St-Ni- colas, près de Cuss; au X VTT siécle, il était entre les mains des Bollaniistes. Ce qu'on sait à n’en pouvoir douter, c’est qu'il a été pris deux fois par les Français : sous Louis XV, dont il porte le chiffre, et sous la république. C’est à Paris qu'on y a ajouté une table incomplète et inexacte. Une pareille table, pour ne laisser rien à désirer , de- mande, en effet, un long examen et de patientes recher- ches. Nous ne nous flattons pas de nous être acquitté de cette besogne. Nous avons voulu seulement suppléer à ce que l'inventaire imprimé des manuscrits de la bibliothèque royale offre de défectueux à cet égard, et empêcher que les savants ne soient induits en erreur par de fausses indi- cations. Ces fautes, au reste, n'empêchent pas l'inventaire d’être utile. Un pareil travail exigeait un temps plus considérable que celui qui lui a été consacré, et un concours de colla- ( 249 ) borateurs exercés. On jugera de la difficulté de donner le signalement fidèle de tant de manuscrits par la notice d’un ‘seul, notice où il reste encore beaucoup de lacunes. Cette considération engagera à juger avec indulgence une œu- yre à laquelle , au surplus, nous sommes totalement étran- ger, et sur laquelle nous n’exerçons pas même l'influence du conseil. À Le manuscrit dont il est ici question, occupe dans l'in- ventaire les n° 10615-10729. C’est un petit in-folio, de 231 pages, en parchemin, à deux colonnes. Il à été exa- miné plusieurs fois par des hommes de lettres, nommé- ment par M. Jacques Grimm , en septembre 1834, puis par M. Pertz ({rchiv der Gesellschaft für aelter deutsche Geschichts - kunde, VIL, 1839, in-8°, pp. 1004-7), et dernièrement par M. Théodore Oehler de Francfort. Passons à l’analyse : N° 10615.24, pp. 1-13 (HomivrÆ Ex DIVERSIS ss. PP.) Incipit sermo de diversitate timoris mortis, in die marty- rum. ( Dans l'inventaire imprimé on a mis ainsi le titre : Fra- tris hortis. — Sermo de diversitate timoris, ce qui provient d’une lecture peu attentive). Incipit de seminatoribus verbi sermo. Incipit de luctatione Jacob. Incipit de eo quod apparuit Dominus Moysi in rubo ardenti, inibi et sermo de Esaia propheta. De Esaia et apostolo. Incipit de penitentia Ninivitarum sermo. Incipit sermo habitus in basilica restituta XI kal. februariis natal, Sci. Vincencii. S. XVI. Incipit de quinque panibus et duobus piscibus , S. X F7 IT. Incipit de monachis ad clericatum ambitionis tendentibus , S. XVIII. | Incipit de V'igiliis servorum Dei Nicen. episcopi , 5. AX, ( 250 ) Æncipit de Psalmodiæ bono , ejusdem. Incipit de Beatitudinibus secundum Matheum , in natale Virginis Martyris cujus non tacetur. S. X XIT. Incipit sermo Beati Augustini episcopi de Ada et de ligno dinoscentiæ (et non pas innocentiæ, comme dans l'inventaire imprimé) boni et mali. Incipit de discipulis et magistris sermo Nili monachi. Ce sermon présente, dès les premières lignes, une ex- pression assez curieuse, le mot bonbon , qui appartient à la basse latinité, ou plutôt que la basse latinilé a emprunté à ; P la langue romanc; bombonos comedunt, dit le prédice- ; ; P teur , en parlant des écoliers. Incipit omelia Sci. Augustini episcopi de lœtitia et gratia. Sermo Sci. Gregorianii (Gregorii), Natanteni (Nazianceni) cpiscopi, de Arrianis quod non liceat semper prublice de Deo con- tendere. N° 10627, pp. 13-21. Incipit prohemium in librum (libros IV) Forum eputaphio- run (sic) sanctoruim. Ce prologue est adressé à Brunon, archevêque de Trè- ves, par Thiofridus, du monastère d’Echternach. N° 10628, pp. 22-35. Salviani de qubernatione Dei Lib. VHL. N° 10629-10660, pp. 36-55. L'inventaire annonce le traité de Frontin : de Stratagematibus, lisez : Jul. Frontinus ad Celsum.— Idem de divisione agrorum et alia eo spectantia. — Seculi Flacci de condicionibus agrorum. — Ex libris Dolabellæ. — Ex libris Latini de terminibus (sic). — Auctor Vitalis, — Ex libro AIT Innocentius vp. auetor de (251 ) licteris (sic) notis juris exponendis. — Nomina limitum.— Eu- clidis Liber primus. — C. Hygeni Augusti liberti de limitibus constituendis liber cromaticus. — Ordines finicionum ex diver- sis auctoribus. — L. V'italis et Arcadius auctores. — Gaius et Theodosius auctores.—Latinus atque Misrontius togati Augus- torum auctores. — Ex libris Magonis et Vegoræ auctorum. — Item V'italis auctor.—Item Faustus et Valerius.—Oratio Fi- nium regundorum.— Incipit expositio terminorum.— Incipit expositio de marginibus terræ. — Incipit expositio de vallibus. — Incipit et de casis (à la marge , une main moderne à écrit, p. 246, Rigalti).— Æzxpositio literarum finalium (p. 280 , Ri- galti). — De finibus agrorum. — De mensuris agrorum. — De agris. Et plusieurs autres sujets analogues. Le savant jurisconsulte De Savigny, le chef de l’école historique de jurisprudence, pendant le court séjour qu’il fit a Bruxelles, au mois de septembre de la présente année, remarqua celte partie de notre manuscrit, dont M. Oehler , philologue très-instruit de Francfort, a envoyé la notice à M. Ed. Boecking , professeur en droit à l’université de Bonn, qui l’a fait passer à M. Lachmann, ami de M. De Savigny, et qui habite Berlin. N° 10661, p. 58-69. Ex rhetorica Notkeri, cænobitæ S. Galli excerptum. — In- cipit dialectica. N° 10669, p. 68. M. J. Grimm doit avoir parlé de cet ouvrage dans les Goetting. Anzeig. Isidorus de natura angelorum. N° 10670, p. 68. Berengarius de Corpore Domini. N° 10670-71, pp. 69 verso, — 70. (252 ) VERS SUR LES INVESTITURES, Anulus et baculus duo sunt ènsignia per que Pontificalis honor traditur ecclesiæ. Anulus est sponsi, baculus pastoris, et apte Hunc pietas sacrat, hunc regula justitiæ. DIALOGUE EN VERS ENTRE LE PAPE ET L'EMPEREUR, PAR HUGO METELLUS, QUI SE NOMME A LA FIN. Cerlamen regis cum papa , musa, canamus Et que dixerunt ea verbatim recolamus. Papa prior cecinit, secum ratione canente, Et contra regem sie cepit, rege tacente. . . . . . . . . . . . . . Litem prœdictam contexuit Hugo Metellus Quem pascit Tuli ditissima gallica tellus. Voila donc cet Hugue de Toul dont Jacques de Guise a si souvent invoqué l'autorité! M. de Fortia n'a point parlé de ce dialogue. N° 10672-74, p. 70 verso. Rimes satiriques dont j'ai déjà donné le commencement dans les Pulletins de la commission royale d'histoire, IX, 132. Gens Romanorum subdola Antiqua colit hydola, etc. M. Pertz attribue ces rimes à Hunaldus qui à composé les vers suivants : Pal: Hunaldi carmen : Hactenus ex vetito peccata fuere timori Versibus his quid sentiam exposui vobisque ut harissimo domino meo mist. Je ferai une observation à propos de quelques-uns des morceaux de poésie contenus dans notre manuscrit. Plu- ( 253) sieurs ont été composés quand on chantait, en langue vul- gaire , les exploits d'Hildebrand (1), de Walther et de Sieg- fried, et, malgré le secours des auteurs de l'antiquité, ils sont de beaucoup inférieurs pour le sentiment et li- magination à ces inculles essais. C’est que ceux-ci avaient leur source dans le génie, les traditions , les croyances in- times de la nation, tandis que les autres n'étaient qu'une contre-épreuve de modèles mal compris, mal adaptés aux mœurs régnantes. N° 10675, pp. 71 verso, 73. — Carmina gædam. Wir- gilii (?) Ciris : inventaire porte: Versus latini de heæa- metris. Jam tandem casus hominum jam respice, Minos. Martialis epigrammata , priapera. (1) La chanson d’AHildebrand, si terrible et si pathétique dans le frag- ment qui nous en reste , doit avoir été reproduite en flamand. En voici la preuve dans un passage d’un livret assez rare que ma communiqué mon ami, M. le professeur Serrure , dont la bibliothèque est sibienassortie en monuments de l’ancienne littérature flamande. Ce livret est intitulé : BR. Versteganus. De Gazette van Nieuwe-Maren van de gheheele werelt ; t'Hantw. Hier. Verdussen, 1608. In -12, 123 p. À la p.122 on lit ce qui suit : D'ounE LIEDEKENS ZYN DE geste. Soo waren sy dan de slechtste doen sy nieuwe waren. Ende den tydt, die ghemeynlyck alle dingen verslyt en quader maeckt, die maeckt liedekens Leter, dan hy dede die die eerst maechkte. Hoe veel excellent dan sy noch syn, sullen dan metter tydt de tiedekens van Tisken Van per Scuicoen ende van den oude HILDEBRANDT worden , die nu areets 500 oud zyn. Laet den tydt maer gheworden , die door cracht van dit spreeck-woordt moet ghenomen worden voor een secr constich poëet en verbeteraer van alle oude liedekens. Ende s00 mach men dan na dit spreeck-woordt concluderen aldus : Daer d’oude lieckens zyn de best, Daer zyn de nicuwe uyt gepest, Soo zyn duer dan yheen niouwe te prysen, Ten waer alleenlyck om de wysen. ( 254 ) N° 10677, pp. 73 v., 94 v. Panini Flori Vergilius orator an poeta incipit : capienti mihi in templo..…. C'estun curieux fragment d’un rhéteur qui ne me semble pas le même écrivain que le Drepanius Florus, que Saxius fait fleurir en 852 (1. IL, pp. 120, 121-547). M. T. Ocbler l'a publié, avec de savantes annotations, dans le Ahein. Museum, 1841, 302-314. N° 10679, pp. 75-75 v. Paulinus ad Severum.. N° 10680, pp. 77-78 v. Salvianus ad Siagrum cet ad alios scilicet Thaumastum , Secundinum, Potentinum, Chalminium , Pannitinium , Ruri- tium, Aprum, Papianillam, Atalum, Fontelum, Lupum, Pragmatium, Theoplastum, Grecum, Censorium , papas, etc. Comme aucun de ces personnages ne figure, parmi les souverains pontlifes, il en résulle que le mot papa ne doit pas être pris dans ce sens, el ne signifie qu'un simple prêtre. N°s 10681-86, pp. 79-85 verso. Epistola TVandalberti diaconi ad illustrem rirum Otricum super eis quæ sequenti opere continentur metrorum generibus. Parmi ces vers se trouve un poème en hexamètres qui forme ure espèce de calendrier : Martyrologium sive comprehensio temporum , mensium , dierum atque hora- rum, le lout rédigé par mois, et jour par jour. Get ou- vrage est le seul que Sigebert de Gemblours donne à Wan- dalbert. Trithème y ajoute la vie de saint Goar, publiée par Surius , sous le 6 juillet (2. Miræi Bibl. ec., Antv. 1639, in-fol., pp. 149, 239). Or, au second livre de cette même vie, Wandalbert dit qu’il acheva son martyrologe en 839, sous l'empereur Louis , Marquard étant le troisième abbé du monastère de Pruhm, fondé par Pepin, père de Charlemagne. ( 255 Ce martyrologe fut publié à Bâle avec les œuvres de Bede , sous le titre de £phemerides Bedæ presbyteri. Une édition meilleure , avec le nom de Wandaïbert, parut à Lou- vain, en 1568 , en compagnie du martyrologe d'Usuard. Mo- lanus, savant hagiographe, el qui, un des premiers, a porté le flambeau de la critique dans ces sortes de recherches, en fut l'éditeur. Malheureusement il n'avait suivi que ses ingénieuses conjeclures , el n'avait pu consulter de manus- crits, pour vérifier el son opinion et son lexle. Le catalogue de l’abbaye de Lobbe indiquait bien le martyrologe de Wandalbert, mais il étail probable qu'il avait péri dans l'incendie de 1546. Suivant d’autres inventaires anciens, les martinistes et les chartreux de Diest devaient posséder le même ouvrage; toutefois Molanus ne put le découvrir chez eux. (Quare, dit-il, quod mihi quærentine feliciter cessit, aliorum diligentiæ opto ut bene et cum felicitate suceedat. » (De Martyrologiis, ad Usuardi Martyrolo- qium, Lovanii, 1573 , 235 v. — 236 v.) Parmi les nombreuses additions failes en marge par la main d'un correcteur, il y en a une qui marque ainsi la date de la mort de Charlemagne; il s'agit des calendes de février, mais on ne voil pas si ces vers se rapportent au V des calendes de ce mois (28 janv.), date connue da dé- cès du grand empereur. Ethrodroh, hisdem transiit (transis), memorande, kalendis. Luz decus orbis, amor patriæ luctusque dolorque Excelso imperii capite exaltatus honore, Tumn Karozus migrans Hludovico scepira relinquingd \relinquit). Le martyrologe est suivi d'autres poésies de Wandalbert, qui ne sont pas loutes énumérées dans l'inventaire, telles que : Yuinus in omnes sanctos, — De Mensium X11 nominibus, (256 ) signis, culturis, aerisque utilitatibus. — orologium metro editum per XII mensium punctos (sic). — De creatione mundr per ordinem dierum. — Myticus de creatione mundi sensus àn nomine accipiendus. N° 16687, pp. 85 verso. — 87. IV'ettini visio. — Alia visio. J'en ai donné un extrait dans les Bulletins de la com- mission royale d'histoire, NL, 131-32. N° 10688, p. 87. Walafridi Strabi versus. — Oratio. — De sui monasterti patribus. — De visione Fettini. N° 10689, pp. 90 v. — 91. Omelia Fulgentii epi de natale Domini. N° 10690 ,p. 91 verso. Fragmentum de S. Dionysio (en prose). Nes 10691-95, pp. 93-96. Poltmei Siloii (à la p. 94, où le texte de la 1. 98° est recopié, il est écrit : Polemei) latercolus. Bollandus, p. xx de sa préface des Æeta Sanctorum, annonce qu'il avait l'intention de publier ce petit traité avec des notes. À la fin sont des chapitres intitulés : Bre- viarium temporum. Nomina ponderum, mensurarum, et non pas Nomina principum romanorum , comme dans l'inventaire. Ils sont suivis d’un petit glossaire, appelé dans l'inventaire : Ptotomei glossarium , on ne sait sur quelle autorité. Je ne trouve pas le fragment de saint Prosper annoncé dans ce même inventaire. N° 10698, pp. 99-105. Aratus de signis cœlestibus et quædam alia (en prose). ( 257 ) N° 10699, pp. 107-122. Arati philosophi astronomicon libri (en vers). Une note d’une main ancienne contient ceite observä: Lion : Hic liber non potest antiqui Arati esse qui tempore Anti- goni et Machabæorum , ut patet hic ex septimo versu cuod auc- tor fuit tempore Augusti. Sed fuit Marcellus (Manilius). N° 10700-701-702 , pp. 123-136. Sidonii Apollinaris poemata, Panegyricus ad Avitum. Nes 10703-705, pp. 138-156. Paulini Nolani episcopi versus : Finit ad Jovium prosa , tncipit ad eundem versus. — Ausonius ad Paulinum — Incipit de natale Dni Felicis qui observatur die XVIII kal. 2 L POTR In Hispanis adhuc positus fecit Melitæ confessor meritis et nomine Felix. Fol. 156, Finiunt sex sci volumina Felicis. Deo gratias. N° 10706, pp. 157-163. Cassiodori senatoris liber de institutione divinarunt scriptu- rarum. N° 10707; pp. 165-172. Gelonis Parisiensis poema de expeditione crucesignatoruni in lerra sancta. On sait que Andr. Duchesne a publié ce poème dans son IV° vol. des Æist. Fr., p. 898. N° 10708, pp. 172-172 v. Vulpes et Gallus. MM. J. Grimm et Andr. Schmeller ont insére cette pièce, que l'inventaire appelle Æpoloque chrétien, pp. 345-354 Tow. vu. 18; ( 258 ) de leurs Zateinische Gedichte des X und XI Jh., Goit., 1838, in-8°, Ils l'ont tiré de notre manuscrit. N° 10709-10710-11, pp. 173-178 v. Carmina varia , fol. 175 : Claviger æthereus Petrus dum sancta regebat. Sacræ narrationes e scripturis, hymnus de sancto Gorgonio (1). M. Pertz donne cette partie à Adalberon, évêque de Metz. Grummaticus nullus nunquam dialecticus ullus, etc. 10712-13, pp. 179-184 v. Theodoricus aliquis de animantibus et mundi mirabilibus. Auribus aut oculis non totus sufficit orbis, Non omnis nova res oculos quæ mulcét ctaures, Sedquæ mirentur homines nec rara videntur. Me juvat audiri quod non est copia cerni, Unde mihi facilem si quisquam præbeat aurem, Que de Solini scriptis imitanda relegi Ex rebus variis , brevibus mandabo lituris, Multa quidem referens et eorum multa relinquens, Sermo sed incomptus ne sit tibi forte molestus , Lector, clementem tibi reddet, ut arbitror, aurem Mira fides rerum, compendia totnovitatum. Quo modo cumque sonet sermo, sit dulce quod affert: Aurum subversis penitus reperilur arenis, ÎVec Labor ille dolct qui de spe divite gaudet. Après ces vers vient l'index des matières. (1) Voy. dans les Wonumenta Germanie, VE, 238, sq. Miracula S. Gor- gonti. ( 259 ) De mira fecunditate mulie- rum. De ea quæ uno partu septem edidit. De ea quæ xxx enixa est. De menstruis mulierum et de bi- thumine. De eo qui habuit perpetuum os pro dentibus. Qui nunquam risit. Et qui mox natus risit. De constancia animi. De eo qui non ructavit et ea quæ non spuit. Qui non sudant nec siciunt (si- tiunt). De viribus hominis. De allectorio lapide. De similitudine hominum. De proceritate hominum. Qui tria cubita crevit in tribus annis. De velocitate hominum. De visus subtilitate. De eo qui vidit ultra CXXXV miliaria. fl Iliadem tam subtiliter scriptam in membranis, utin tesla nucis tota clauderetur. De formicis ex hebore scluptis (ehore sculptis). De mulieribus quæ habent ge- minas pupillas. De muto qui vi timoris erupit in vocem. De cauda lupi. De urina lyncis. De coralio seu corallo. De Sardonüs herbis et aquis. De lacu Siciliæ. De Ethna monte et Etnnensi campo. De fonte Dianæ. De Helbeso fluvio. De Hemereo fluvio. De sale Agrigentino, De fonte Alisinæ, De Geloneo slagno. De Agrigentino agro. De annulo regis Pirri. De fonte Epyri. De galathite lapide. Caristos ; in ea de avibus et car- baso. De monte Athos. De ponte Xerxis regis. Mira de Delphinis. De nevris lupis. De andropophagis. De albanis canibus. De ritu esse donum. De monoculis. De tigre. De panthera. De hippopodis. De phanesiis. De cervis. De tragelapbis. Hirciniæ aves. Bos Vesons. Alces et simile illi animal. De elephantis. ( 260 ) De cinnabari. De ursis. De leonibus. De hyena. De corocotha. De onagris. Affrica, in ea serpentes. Aspis. Cerastis. Amphisibena. Jaculus. Hemæroiïs. Dipsis. Spes. Pester. Basiliscus. Scilale. Chenchris. Dracones. Chelindri. Salpunga. De Heliotropio lapide et Helio- tropia herba. De Cyrene provincia. De psillis gentibus. De aqua quæ die friget et nocte ardens est. Insula Gaulenis. Boves Garamantum. Garamantes. Cynomolgi. Arthabathitæ. Macrobi. Monstruosæ gentes. De dragoncio lapide. Animal novum. Cefusa monstra. Rinocheros. Cathoplebas. Formicæ ad magnitudinem ea- num. Licaon lupus. Parander. Lüpus Ethiopiæ. Histrix. Pegasus avis. Tragopa avis. Gentes monstruosæ. ({lerum:) Gentes trogodilæ. Gentes Athiantum. Blemmiæ. Satiri homunciones: Egibanes. Himandropodes. Nilus cacodrillos hab. Delphini in Nilo. Homines in insula Nih. Scinei. Hyppopotami. Ibis avis ore parit. Picus Ægyptia. Fons juxta mare rubrum: Arbor thuris. Arbor myrræ. Phenix avis. Andradamas lapis. Joppe castrum. Judeæ regio mea. Affaltites (Asfallites) lacus. Thiberiadis lacus. Jherosolima et Jericho urbes: Fons Calliroe. ( 261 ) Balsamum. Sodomum et Gomorrum. De pomo hujus Lerræ. De monte Cassio, unde sol vide- tur quarla adhuc vigilia noc- tis. Lacus Arethusa. Lapides mirabiles. Sagada lapis. Thegolidus lapis. Ethites lapis, Pirrites lapis. Dionisias lapis. Glosopetra lapis. Calcophungus lapis. Siderites lapis. Animal bonachus quod per lon- gitudinem trium jagerum fi- mum egerens jacit. Cameleon animal. De ciconia avi. De equis. De bucephalo equo Alexandri. De equo Cesaris. Mira in India. In ea de populis. De serpentibus, De leucocrota. De eale. De tauris indicis, De manticora. Boves tricornes. Monocheros, Ganges flumen. Balena indica. Phisieteræ. Psitacus avis. Silvæ Indorum. Ficus indica. Harundo indica. Tiles insula. Mons Caucasus piper gignit. Adamas et magnetes lapides. Taprobanes insula. Homines indi. Testudo indica. Urbs Babilonia. Gens trogoditæ. ({teruwm.) Gens hicthiofagi (sic). Gorgada, insula in ea. De mulieribus setosis. Legerat hos Stephanus, studii probitatis amicus, Versiculos tituli compendia grata professt, Arridensque mihi : nobis sic dabitur, inquit, Hoc opus unde tuis poteris prodesse coævis , Ut mentem studiis aptent et rebus honestis. Hoœc ait : atque suæ dextram me jungere dextræ Cogens : hoc operis cæptum müihi perfice, dixit. Erubui tacitus. Paulo post pauca locutus : Parebo, dixi ; plus jussio posset amæna. Tantum quod scribo pænitus proferre caveto, Deque meo titulus semper sit nomine mutus, Ve me verbosum , ne me testetur ineptum ( 262 ) Et dignum pœna quod feci vile poema , Quintilius vates ne dicat : corrige, sodes, Istud et hoc mule stat, vatum chorus hoc et damnat At si quidem nolo, si forte legantur ab ullo Qui sensu modicum non novit Theodcricum, Donec(donet ?) me venia, reputans tibi non sibi scripta. Quidquid in hoc pecco te respicit, arbiter esto… L'auteur, qui voulait garder l’anonyme, s’est pourtant nommé , el ces mols : Judeæ regio mea, semble annoncer qu'il était né au delà des mers, soit d’une famille chré- tienne, soit de parents israélites. Ces indications , au reste, le laissent dans le complet incognito qu'il craignait tant de trahir. N° 10714, pp. 185-186. v. Epitaphium Juliani apostatæ. Auctores mortis qui terra regna tenctis, etc. N° 10715, pp. 187-191. Echasis cujusdam captivi. M. Pertz intitule cette pièce : Animalium concio. Publié d’après ce texte et un autre manuscrit de la bi- bliothèque royale, examinés par M. Grimm, en septembre 1834, pp. 241-285 des Lateinische Gedichte, Cf. Bachr, Gesch. der À. Literatur im Karol. Zeitalter, pp. 1388-40. N° 10716, pp. 191 v., 194. Enigmata Aldhermi episcopi, dactilico carmine nexta (sic). P. 194 verso. Aviani V. C. àd amicos de agro (7 vers). — Alphabetum metrice descriplum. Principium vocis veterum quæ non tnventio mira... ( 263 ) N° 10717, pp. 194 v., 199. Fragmenta metrica. Destituit terra decus, orbis gloria rarum.., Diogenes lecto positus cum membra quieti…. Si te nosse potes , felir nil amplius optes… N°: 10719-22. pp. 201-204. Galli alicujus proverbia Salomonis versu reddita , seu cleri deliciæ. « Versificator iste memoratur Gallus fuisse , qui quare tempestate fuerit, quove in loco vel ad quem hoc ediderit, ob æœmu- lorum malivolentiam omnino reticuit.n— Versus de XIT ventis Tranquilli physici. N° 10723, pp. 204 v., 212. v. Liber S. Augustin: de laudibus Dei. Qui cupiunt animis placidum nescire tonantem … N° 10724, pp. 212 v., 214. De S. Lucia carmen. N° 10735, pp. 214-223 v. Versus quos Sedulius Scottus venerabili pontifici Hartgario ( Leodiensi) composuit.…. Au lieu de Sedulius, dans une table, ébauchée à Paris, on a écrit Eusebius. Les poésies de Sedulius débutent ainsi : Florida Thespiadum soror ac prænobilis Eyle, Cignea mellifluos nunc cane, posco, tropos. Sedulius ad Carolum (Calvum) regem, de adventu duorum requm Luodewici ct Karoli, de obitu Hartgarii, de adventu Franconis episcopi, ad Ermigardem imperatricem, ad Lo- (264) tharium regem, ad Ruobertum, de strage Norimannorum, de adventu impcratoris Lotharii, ad Guntharium archiepisco- pum Coloniensem , etc. Ilest , je pense , inutile de faire remarquer que ce Sedu- lius, qui vivait au milieu du IX° siécle, n’est pas l’auteur du Carmen paschale, dont M. le professeur Bormans se propose, depuis plusieurs années, de donner une édition (cf. Saxii Onomasticon, 1, 493-96 , 596). M. Beuchot, dans sa courte notice sur deux Sedulius, ne mentionne pas les poésies que contient le manuscrit dont on donne ici l’analyse. N° 10726, p. 224. Smaragdus de diversis virtutibus sive diadema monachorum. Il paraît que le copiste s’est contenté d'écrire le titre de cet ouvrage, el que, changeant d'objet, il y a substitué un autre texte, puisqu'on lit ensuite : Cujusdam Astensis poelæ Novus Avianus incipit quem juxla prisci fabulas edidit. Ces fables sont précédées d’une invocation. Voici leurs litres : De aquila et testudine. — De Borea et Phæbo. — De ho- mine et leone. —Deasino pelle leonis texto (tecto).— De phoca et pisce. — De pavone et grue. — De bove et vitulo. — De leone et cane. — De quercu ct arundine. — De bove et mure. — De venditore et Bacho. — De rustico et ejus plaustro. — De sy- mia (sic) et ejus natis geminis. — De invido et cupido. — De cancro et ejus nato. — De cane fallaci. -— De camelo. — De calxo milite, — De cornice. — De rustico et Fauno. — De formica et cicada. — De rustico et thesauro. — De rustico et sue. — De rustico et tauro. — De parro alite et rustico. — De lupo et nutrice infantis. — De geminis ollis. — De duobus (265 ) sociis et wrsa. — De parvo puero et cane. — De 1111 juvencis et leone. — De leone et capra. — De piscatore et parvo pisce. — De lupo et hœdo. — De Diana venante et tigre. — Epilo- gus libri. DIATRIBE SATIRIQUE CONTRE L'ITALIE, Nulla salus autpazx veniat tibi, gens tencbrosa, Vel maneat tecum benedictio, gens odiosa , Gens mala, gens dura, gens aspera, gens sine Cur« » Gens sine mensura , gens rumpens publicu jura, Gens sine judicio , sine justicia, sine lege, Gens sine consilio, sine præsule, gens sine rege.….. N° 10728, pp. 227 v., 230. Poëme sur la bataille d'Hastings et la conquête de l’An- gleterre , par Gui d'Amiens. 840 hexamètres. Début : Quem probitas celebrat sapientia munitet ornat, £rigit et decorat, L(anfrancum) W(ido) salutat. Le poème finit par le couronnement de Guillaume-le- Bâtard : Crismate diffuso regis et ipse caput « Unxit et in regem regali more sacravit. Lanfranc, est-il l'archevêque de Cantorbéry dont parle Sigebert (1), et qui avait écrit en l'honneur de Guillaume- le-Conquérant : Wido ou Gui, estil l'évêque d'Amiens ? M. Petrie, averti par M. Pertz, vint copier ce poème à Bruxelles, et M. Serrure a dû en faire faire une transcrip- lion pour la commission des Records d'Angleterre. N° 10729, p. 201. Fragmentum de duobus grammaticis.—Fabellæ, peut-être la (1) Seript cccl. e. 155 Scripsit laudes, triumphos et res gestas Guil- liebmi, Nortmannorum comitis, qui regnum Anglorum prinus tuvasit, ( 266 ) suite du Novrus Avianus, quoique les autres fables soient termi- nées par un épilogue.— Fin d’une fable.— De rana edita gurgi- tibus et pecoribus. — De tauro et leone et hyrco. — De abiete ac duimo. — De rustico et ansere et aureis ovis. — De milite arma cremante. Il n'ya que deux vers de celte fable qui est inachevée. Le fragment qui précède a fait croire au rédacteur de l'inventaire que c'étaient Fabule satyricæ de gramma- ticis, Il n'en est rien. Ainsi finit ce riche recueil qui mé- rite tout l'intérêt des philologues. M. Oehler y a trouvé en outre un Dracontius beaucoup plus complet que l'édition de Jo. Ben. Carpzov. N'ayant pas ce volume sous les veux, je n’ai pu indiquer la véri- table place qu’occupe cet auteur. Réclamation & propos d'Antonello de Messine et de Rembert Dodonæus. — Quand un homme qui fait auto- rité dans la science, énonce une hérésie littéraire , elle ne manque pas d'être répétée, el insensiblement elle se trans- forme en vérité convenue, en fait établi. C’est donc un devoir de la relever, On vient d'imprimer à Paris l'Héstoire des sciences naturelles, depuis leur origine jusqu'a nos jours, chez tous les peuples connus , professée au col- lége de France, par Georges Cuvier ; complétée, rédi- gée, annotée et publiée par M. Magdeleine de Saint-Aqy. Dans cette publication , peu digne, entre nous, del’homme célèbre dont elle porte le nom, la Belgique est encore sa- crifiée, comme de coutume, el Îles inexactitudes ne sont pas moins nombreuses que les omissions. Je n’en veux rele- ver qu'une seule. La voici; L IT, p. 179 : Un contemporain de Matthiole, tout en travaillant à peu près de la même manière que lui, ne se borna pourtant pas au rôle de ( 267 ) simple commentateur de Dioscoride, et fit un ouvrage qui porte le cachet d'une certaine originalité. Ce bota- niste est Dodonée, ou plus exactement Dodoens Rembert. Îlétait né en Frise, en 1517, et se fixva à Anvers. Tout le monde sait ici que Rembert Dodoens, d'origine frisonne, élait né à Malines, et si l’on pouvait l'oublier, la belle mo- nographie de M. P. S. Van Mcerbeeck est là pour nous le rappeler. — Un autre ouvrage, sorli récemment des pres- ses de Paris, les Vies des peintres , sculpteurs et archi- tectes , par G. Vasari, traduites et annotées par Leo- pold Leclanché, et commentées par Jeanron et Léopold Leclanché, offre, t. LE, pp. 1-2, la biographie d’Anto- nello de Messine. Les éditeurs nient l'invention ou le per- fectionnement de la peinture à l'huile par Jean Van Eyck; ils établissent que la peinture à l'huile était employée longlemps avant ce peintre, et citent la recelte connue du prêtre Théophile. Mais s'ils s'étaient informés de tout ce qui concerne un sujet si intéressant, et s’ils avaient dai- gné consulter surtout les auteurs belges, ils auraient, en conservant peut-être leur opinion, parlé au moins de M. Van Hulthem, car, un des premiers après Lessing, il a cité Théophile, dont il a donné un extrait du chap. 23e, d'aprés le MS de la bibl. de Paris, n° 6741 (Discours pro- noncé dans une réunion d'artistes belges, habitants de Paris, le 8 octobre 1807, pp. 36-39, note C), et il a fait, à ce sujet, des remarques qui valaient au moins la peine d'é- tre relevées. La disserlation de M. L. De Bast, sur Antonello, insérée dans le Messager des sciences et des lettres, el tirée à part (Gand, 1825), n'était pas non plus trop indigne d'être mise dans la balance. El m'a paru que c’était devant le premier corps savant de la Belgique qu’il convenait de faire réserve de nos droits en matière d'art et de science, ( 268 ) — Ancienne pièce tournaisienne (?) inédite. Au mois de septembre dernier, prés du chemin de fer , entre Mali- nes el Anvers, on a trouvé une pelile pièce de cuivre gau- loise , du genre de celles que Ghesquière a décrites , mais avec un nom nouveau. D'un côté’est une têle casquée et le mot Durna (Durnakos , Tournay ?), de l’autre le cheval gaulois avec la légende : Bavo Ri. Le métal, l’époque , l'exergue , tout rend cette pièce trés-digne d'attention. Le roi ou chef Bavo à Tournay! Voilà Jacques de Guyse qui va devenir une autorité, et son respecable éditeur ne man- quera pas d’invoquer ce fait en sa faveur. La dynastie tour- paisienne s’est augmentée d'un nom nouveau, sa légili- mité s’est élevée d’un degré! ARCHÉOLOGIE. Hercule saisissant le sanglier d'Érymanthe. — Vase. peint, expliqué par M. Roulez, membre de l'académie. Une des entreprises périlleuses imposées par Eurysthée à Hercule, et exécutées heureusement par celui-ci, consista à prendre vif eta apporter à Mycénes, le sanglier qui ravageait les environs du mont Érymanthe (1). Ce fait, de même que les autres travaux du héros thébain, devint un objet fré- quent des représentations de l’art antique. Plusieurs classes des monuments échappés à la faux du temps présentent ce sujet (2), mais depuis les fouilles de l'Étrurie, aucune (1) Voy. Apollodor. IF, 5, 5. Diodor Sic., IV, 12. (2) Cf. Zoëga, Bassirilievi antichi di Roma, tom. IE, p. 71, sv. Hagen, de Herculis luboribus, etc., p. 4!, Sqa O. Muller, Zandbuch der Archeolog., $ 410, 4, p. 635. ( 269 ) classe n’en fournit des répétitions aussi nombreuses que celle des vases peints. Zoëga basant son observation sur les monuments connus alors, remarque que lous peuvent se rapporter à deux moments différents de l’aclion : les uns nous montrant Hercule victorieux qui s’achemine vers Mycènes avec sa proie; les autres nous le faisant voir en présence d'Eurysthée (1). Les nouvelles découvertes nous révélent encore un troisième moment choisi par les artistes, c’est celui où le fils d'Alcmène saisit le sanglier. Les représentations de la première espèce se rencontrent principalement sur les bas-reliefs et les médailles (2), et ne sont peut-être qu'une abréviation de la scène où inter- vient Eurysthée. Cette scène est celle qui a élé le plus souvent traitée par les artistes, el malgré quelques légères variations dans le nombre des personnages présents, on ne saurait y méconnaître limitation d’un type unique, que l’on a pris constamment pour modèle à cause de sa célébrité. Conformément au récit de Diodore de Sicile (3), lequel a peut-être sa source dans la poésie comique; on aperçoit Hercule barbu ou imberbe apportant le sanglier à Eurysthée; il le tient levé au-dessus du vase ou pithos dans lequel le roi de Mycènes s’est réfugié, et d’où l'on ne voil sorlir que sa lête et ses deux mains élevées en signe d’effroi. Les témoins de la scène, sont tantôt Minerve (4) L. c., p.72, not. 89. (2) Voy. Zoëga et Hagen, Il. ce., Cf. Liban, Æcphras, 12, et Petersen de Libanio, WA. Cependant les vases peints offrent aussi des exemples de ce type. Nous citerons un vase de la collection Feoli ( Campanari, vasi di Fooli, n° 81, p. 148), et un autre appartenant au célèbre sculp- teur Thorwaldsen ( Annali dell’ Instituto,t. V, p.34), (8) L, c. ( 270 ) et Jolas, tantôt Minerve et Antimaque, femme d’Eurys- thée (1), ou Admète sa fille (2). Une amphore du mu- sée de Berlin (3), montre de plus Mercure à côté de la déesse (4). Les vases peints représentant Hotiules au moment où il s'empare du sanglier, existent en fort petit nombre, et celui dont j'ai l'honneur de mettre un dessin sous les yeux de l'académie est, pour autant que je sache, le pre- mier qui sera publié (5). Au centre de la composition nous voyons le fils d’Alcmène, saisissant le sanglier par une patte de derrière et le soulevant de la main gauche placée sous le ventre de l'animal. Le héros est barbu, vêtu d’une tunique courte, et muni d’une épée, d’un are et d’un carquois. En face d'Hercule se trouve Minerve debout, vêtue d’une tunique étoilée, la tête couverte d’un casque et la poitrine d’une égide hérissée de serpents. Elle s'appuie de la main droite sur sa lance, et pose la gauche sur le dos du sanglier. Par cette position de là déesse, l'arliste a voulu donner à entendre qu’elle avait arrêté l'animal dans sa fuite et aidé Hercule à le prendre. Der- riére le héros est Iolas, le compagnon ordinaire de ses (1) Apollodor, IE, 9, 2. (2) Schol, Lycophron, 1327. (3) Berlins antike Bildwerke , n° 655. (4) Un grand nombre des vases représentant cette scène sont encore inédits, mais plusieurs sont déjà publiés. Voy. Dubois Maisonneuve, Zx- troduction à l'étude des vas. ant.. pl. LXVI ; Micali, Storia degli antichi pop. Ital., tavol, LXXXV et XCII. (Ce daitier vase reproduit par Inghi- rami, Wasi Fittili, tav. CCXXIX.) Inghirami, Z. Z., tav. CCXXX. Ati dell academia nié di archeologia, tom. I, p. 155; Panofka, Anti- quités du cabinet Pourtalès, pl. XIL. (5) Cette amphore provient de Vulci; le calque en a été pris lors- qu’elle était en vente chez M. Bassegio, à Rome. (271) travaux. Il a pour vêtement une tunique courte; une massue dans la main droite, un arc dans la gauche, et une épée au côté forment son armure. Après lui vient Mercure , barbu, vêtu d’un chlamyde étoilée, chaussé de bottines et coiffé du pétase; il porle son caducée dans la main droite, La présence du dieu se remarque dans beau- coup de représentalions des travaux d'Hercule; il semble servir de guide au héros et indiquer la protection divine qui l'entoure. Mais il se pourrait que le fils de Maia, né ct adoré sur le mont Cyllène en Arcadie (1), rappelât de plus ici la localité où la scène se passe : en effet, la version la plus généralement répandue (2) plaçait dans ce pays le théâtre de cet exploit. Deux lécythus du musée de Ber- lin (3) montrent également le héros thébain prenant le san- glier. Il n’est accompagné de personne ; mais selon la judi- cieuse remarque de M. Gerhard, le double vêtement que l'on aperçoit dans le champ du vase, fait soupçonner le voi- sinage d’Iolas. Sur un vase à une anse de la collection Da- rand (4), aujourd'hui au musée britannique, lequel re- présente le même sujet, Minerve seule est présente à l’action. Sur un autre vase peint de la même collection (5), où Hercule prend également le sanglier, on voit une forêt dans laquelle sont trois amazones casquées et montées à cheval. Selon M. De Witte leur présence ferait allusion à la localité où eut lieu la chasse du sanglier d'Érymanthe, (1) Pausanias, VILLE, 17, (2) Apollodor, Il, 5, 4, Diodor Sic., LV, 12. (3) Gerhard, Zerlins antike Bildwerke, no 613, S, 193, n° 617, 8. 194. (4) Catalogue Durand, n° 274, p. 91. (5) Zbid., no 27. (272 ) laquelle est placée par Hygin (1) en Phrygie. Je laisse aux personnes qui ont eu la peinture sous les yeux, à juger de la conjecture que je prends la liberté de leur soumet- tre : n’aurions-nous pas, dans ce seul tableau, la réunion de deux travaux distincts d'Hercule. Plusieurs monuments céramographiques (2), montrent le fils d'Alcmène com- battant contre trois amazones, et, ce qui est digne d’at- tention, c’est que ce même combat du héros contre trois amazones se trouve sur une amphore de Berlin (3), au revers d'une peinture représentant Hercule terant le sanglier au-dessus de la tête d'Eurysthée caché dans le pithos. Le revers du vase que je publie mpntre un combal sin: gulier entre deux guerriers , en présence de deux femmes. Je reconnais sans hésitation dans les combattants Achille et Memnon, et dans les témoins Thélis et l’Aurore leurs mères respectives. On peut donc ajouter ce monument à la série de ceux relatifs au même sujet que j'ai cilés dans un travail lu dans une des séances précédentes (4). Dans notre peinture Memnon est tombé sur un genou et cher- che en vain à se couvrir de son grand bouclier rond; sa mère tend les deux bras au-dessus de sa tête, comme pour le soustraire au coup fatal que son adversaire va lui porter. — M. Roulez communique à l'académie les extraits sui- vants d’une lettre écrite d'Athènes, par M. De Witte;, (1) Fub., 30. (2) Catalogue Durand, nos 286, 287, p. 94; 290, p. 95; 293, p. 96. (3) Berlins ant. Bildw., 655. (4) Bulletins, t. VI, no 4, avril 1841, p. 247. Jai oublié d’y citer un beau vase appartenant à M. le due de Luynes et publié par lui dans son recueil intitulé : Description de quelques vases peints, étrusques, italiotes, siciliens et grecs. Paris, 1840, fol. pl. XI, ( 275 ) correspondant de l'académie, et relative à des antiquités de l’île de Malte et de la Grèce. « Je ne vous parlerai pas celte fois de l'Italie et de ses musées, mais je vous dirai quelques mots de Malte. M. Ch. Lenormant, avec qui je voyage, vient d'envoyer à l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres de Paris, une notice fort intéressante sur les temples phéniciens décou- verts depuis peu de temps dans l’île de Malte, au sud-ouest de Cité-la-Valette (1). Ces monuments curieux ressemblent pour l’ensemble et les détails à la Giganteja de l’île de Gozo ( voy. les Nouvelles Annales de l'Inst. archéol., vol. 1). Ils sont taillés dans le roc: des pierres debout, brutes à l'extérieur, mais polies à l’intérieur, forment les diverses enceintes. On reconnaît l'entrée, deux hémicycles, une seconde porte, deux autres hémicyeles, et au fond une espéce de sanctuaire avec une pelile chapelle placée à gauche. Les habitants du pays donnent le nom d’Had- jar-Hem ou de Ghebel-Hem aux deux temples supérieurs placés dans un lieu qui s'appelle Casa-Krenti. Deux au- tres monuments sacrés, semblables aux premiers, mais mieux conservés, se trouvent à environ dix minutes de marche en descendant vers la mer, en face d’une île nommée Æl-Kla. On nomme Mnaïdra la localité où ces deux derniers temples sont silués. Quand on a déblayé ces monuments, dont la découverte remonte à un ou deux ans, on a trouvé plusieurs objets curieux. J’ai surtout re- marqué des autels sculptés, ayant pour ornement des feuilles de palmiers; des cônes, des figurines en pierre (1) Une courte notice sur ces mêmes monuments, accompagnée d’une planche lithographiée, a paru dans le Xunstblatt, n° 52, juillet 1841. (Note de M, Roules.) To. vins. 19. (274 ) représentant des femmes accroupies qui se distinguent par leur obésité. La plupart de ces monuments ont été déposés à la bibliothèque publique, où l’on voit aussi quelques bronzes, entre autres un bouc d’un bon travail, des vases peints trouvés dans des tombeaux ouverts à Malte, un autel décoré du triskèle avec le Gorgonium au centre ; sur chaque côté latéral est représenté un éphèbe qui tient le poisson Pélamide. » « M. le professeur Gerhard, comme vous savez, a donné dans le IX®e vol. des Ænnales de l’Institut archéolo- gique (p.103 etsuiv.), un aperçu des monuments figurés de la Grèce. Bepuis le voyage du célèbre archéologue de Berlin on n’a pas fail des découvertes importantes. Cepen- dant je ne trouve pas dans sa nolice la mention d’un bas-relief qui à fait partie de la frise du Parthénon : il re- présente des béliers conduits pour être sacrifiés (1). Les bas-reliefs qui servaient de décoration aux tombeaux forment la classe la plus nombreuse des monuments réunis dans les divers dépôts d'Athènes. Parmi ces bas-re- liefs on remarque plusieurs stèles du plus beau travail, les unes trouvées au Pirée les autres à Délos. Je citerai parmi les premières celle qui représente une femme debout, posant la main droite sur la têle d’une autre femme age- nouillée, laquelle est occupée à lui rattacher sa chaussure. Une troisième femme tient la pyxis (2). L'inscription à (1) M. le Dr Schoell de Berlin , le compagnon de voyage de l’illustre et infortuné O. Mueller, a publié ce bas-relief dans le Xunstblatt, no 49, juin 1840. (2) Ces scènes de ({oïlette ayant une signification funéraire, sont dignes de fixer l’attention des archéologues. Un sujet de la même nature est figuré sur un bas-relief de l’époque romaine, existant dans le musée public d’Arezzo, Je ferai connaître plus tard ce monument (235 ) moitié effacée donne les mots suivants : . ..., OKAEIA ANAPOMENOË OYTATHP sur une seule ligne. Les vases en forme d’amphore semblables à ceux du Louvre, connus sous le nom de vases de Marathon, abondent dans l’Attique. Dans le dernier siècle, Pacciaudi et Caylus en ont publié un grand nombre. On en trouve encore tous les jours. » L’acropole, comme vous savez, élail couverte de temples et de statues. Mais on a découvert un grand nom- bre de monuments dont les auteurs anciens n’ont pas fait mention. Ainsi on a une inscription qui constale l'existence d’un temple de Rome et d'Auguste.….… M, le professeur Ross, qui connaît parfaitement tous les monu- ments d'Athènes, m'a montré, entre autres objets remar- quables, la base de la statue de Minerve-Hygie que Péricles fit placer derrière les Propylées pour remercier la déesse d’avoir indiqué les moyens de guérir un ouvrier qui avait fait une chute (voy. Plutarch. in Pericle ) : en voici l'inscription : AGENAIOI TEI AOENATAI TEI YTTIEÏIAI IITPPOZ ETIOIHEEN AOENAIOE « On a donné le nom de colline des nymphes au rocher inédit, dont je possède un dessin, Une autre composition analogue se trouve parmi les antiquités romaines du Luxembourg, décrites par P.-A. Wiltheim, dans son ouvrage manuscrit intitulé: Luciburgensia romana, etc. Du reste, M. Gerhard ( Annales de l’Inst, arch., vol. IX, p.122), a déjà fait mention de celte stèle, sans parler toutefois de l’in- scription. M, Schoell (ubi supra, p. 214) qui en a dit aussi un mot, ne donne pas non plus le texte de l'inscription, mais il la traduit et la complète de Ja manière suivaute : « Amenokleiu, Andromènes Tochter, » ( Notes de M. Roulez,) ( 276 ) situé derrière l'Aréopage, et indiquée à tort par Leake comme étant le Lycabettus. Ge nom est tirée d'uneinserip- tion tracée sur le rocher : IEPON NTM... AHMOE « L'inscription suivante se lit sur-le même rocher, du côlé qui regarde la colline de l’Aréopage : KOIA : SOGOH « Hier j'ai fait une excursion à Eleusis. Il reste fort peu de momuments dans cet endroit. On reconnaît par- faitement bien l'emplacement du grand temple, maïs les colonnes sont détruites. Celles des Propylées jonchent le sol. Dans la chapelle de St-Zacharie, on voit quelques statues de l’époque romaine, mais elles manquent de têtes. Sur une stèle en forme de colonne on lit : ISIAOTH ISIAOTOT MIAHEITA Au-dessous est un bas-relief représentant une femme assise, qui lient le flabellum. Il existe plusieurs autres inscriptions dans celte chapelle : je n’ai pas eu le temps de les copier toutes, mais je vous communiquerai celles que j'ai receuillies. » — M. le secrétaire présente à la compagnie le tome XIV des mémoires de l'académie, contenant les ouvrages sui- vanls : ‘OUL2pPD2p;] p UTINT 40,8 TILA VUL07 ni né ve {: C7.) Pour les sciences. — Résumé des observations météo- rologiques faites en 1840, à Louvain, par M. Crahay. Résumé des. observations sur la météorologie, sur le magnétisme , sur les températures de la terre, sur la flo- raison des plantes, etc., par À. Quetelet, suivi des com- paraisons barométriques faites à Bruxelles et dans le nord de l'Europe, par A. Bravais et Ch. Martins. Recherches sur le mouvement et l’anatomie des étamines du Sparrmannia africana , par Ch. Morren. Recherches physiologiques sur les hydrophytes de Bel- gique. — Second mémoire, par le même. — Troisième mémoire par MM. Aug. Morren et Ch. Morren.—Quatrième, cinquième et sixième mémoire, sur le même sujet, par M. Ch. Morren. Recherches sur l’embryogénie des Sépioles, par P.-J. Van Beneden. Mémoire sur la Limacina arctica, par le même. Mémoire sur les crustacés fossiles de Belgique, par L. De Koninck. Pour les lettres. —"Coup d’œil sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique ef la Savoie , avec des recti- fications pour l’histoire de la Flandre et du Hainaut, par le baron De Reïffenberg. Coup d'œil sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique et le Portugal, par le même. Notice sur frère Corneille de St-Laurent, par le même. Notice sur Regnier de Bruxelles, par le même. Itinéraire de l’archiduc Albert, de la reine d’Espagne Marguerite d'Autriche et de l’infante Isabelle ‘en 1599 et 1600 , par le même. : Mémoire sur la part que le clergé de Belgique, et spécialement les docteurs de l’université de Louvain, ont ( 278 ) prise au concile de Trente, par M. le chanoine De Ram. Disquisitio de dogmatica declaratione a theologis Lo- vaniensibus anno 1544 edita, par le même. M. le vice-président, en levant la séance, a fixé l’époque de la prochaine réunion au samedi 6 novembre. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Documents statistiques sur le royaume de Belgique, recueillis et publiés par le Ministre de l’intérieur. 6° pu- blication officielle. Bruxelles , 1841. 1 vol. in-4°. Statistique de la France, publiée par le Ministre de l’agriculture et du commerce. Agriculture. Paris. 1 vol. in-4° en 2 tomes. — De la part de M. A. Moreau de Jonnés. Atti della reale accademia delle scienze. Sezione della societa reale Borbonica. Vol. II e ÊV. Napoli, 1832, 1839. 2 vol. in-4°. - Relazione intorno al Dagherrotipo , lelia alla R. acca- demia delle scienze da Macedonio Melloni. Napoli, 1839. Broch. in-4°. Esperienze sull’ azion chimica dello spettro solare, e loro consequenze relativamente alla Dagherrotipia ; memoria letta alla R. accademia delle scienze da Mae. Mel- loni. Napoli, 1840. Broch. in-4°. Det kongelige danske videnskabernes selskabs natur- videnskabelige og mathematiske afhandlinger. Olende. deel. Kiübenhavn, 1841.1 vol. in-4°. Oversigt over det kongelige danske videnskabernes ( 279 ) selskabs forhandlinger og dets medlemmers arbeider à Aaret 1839. — Idem, à Aaret 1840, Par le professeur H. C. Orsted. 2 broch. in-4e. Censura commentationem societati regiæ danicæ scientiarum a 1840 ad præmium reportandum oblata- rum ; el novæ questiones , quas in annum 1842, societas cum præmi promisso proponit. { feuille in-8. Natuurkundige verhandlingen van de hollandsche maatschappy der wetenschappen te Haarlem. Tweede verzameling. 1° deel. Haarlem , 1841. 1 vol. in-4°, Extrait du programme de la société hollandaise des sciences à Haarlem , pour l’année 1841. 1 feuille, Transactions of the geological society of London. Se- cond series. Vol. VL. Part the first. London, 1841. 1 vol. in-4°. Transactions of the zovlogical society of London. Vol. IL. Part. 5. London, 1841. 1 vol. in-4°.— Tables des vol. 1 et 2. Broch. in-4°. Reports of the council and auditors of the zoological society of London , read at the annual general meeling. April 29, 1841. London, broch. in-8°. Proceedings of the American philosophical society. Vol. IX, n° 18. May and June 1841. Broch. in-8&e. The transactions , and the proceedings of the London electrical society, from 1837 to 1840. London, 1841. 1 vol. in-4°, Proceedings of the London electrical society. Session 1841-42. Part. I and IL, July and oct. 1841. London. 2 bro- chures in-&°, Abhandlungen der küniglichen Akademie der Wis- senschaften zu Berlin. Aus dem jahre 1839. Berlin, 1841. 1 vol. in-4e, Bericht über die zur Bekanntmachungy geeigneten ( 280 ) Verhandlungen der koenigl.preuss. Akademie der Wis- senschaften zu Berlin. 2° semest. 1840 et 1* semes- tre 1841. Berlin. 2 broch. in-8°. Preisfragen der philosophisch-historischen Klasse der Koeniglich-Preussischen Akademie der Wissenschaften für das jahr 1844. Berlin. 1 feuille in-8°. Quæstiones quas academiæ regie scientiarum borus- sicæ classis philosophica et historica certamini littera- rio in a. 1844. Berlin. 1 feuille in-&°. Commentationes societatis regiæ scientiarum Gottin- gensis recentiores. Vol. VIIL. Ad a. 1832-37. Gottingæ, 1841. 1 vol. in-4°. Annalen der Staats-Arzneikunde, herausgegeben von Schneider, Schürmayer und Hergt. Sechster Jabrgang. Lweites Heft. Freiburg im Breisgau, 1841: 1 vol. in-8°. Ueber die Lais, Sequenzen und Leiche. Ein Beitrag zur Geschichte der rhytmischen Formen und Singweisen der Volkslieder und der Volksmässigen, Kirchen und Kunst- lieder im Mittelalter, von Ferdinand Wolf. Heidelberg , 1841. 1 vol. in-8°. Versuche zur Bestimmung der Elasticitaet und Fes- tigkeit verschiedener , auf Koeniglich Hannoverschen Eïisenhuetten verfertigter Stabeisen Sorten , etc. Par J.-F.-L. Hausmann. Goetlingen. Broch. in-8°. Friedrich von Schiller’s Geschichte des Abfalls der vereinigten Niederlande, forigesert von Eduard Duller. Erster band. Küln, 1841. 1 vol. in-12. Mémoires de la société royale et centrale d'agricul- ture, sciences et arts, du département du Nord, séant à Douai , 1839-1840. Douai , 1841. 1 vol. in-8, Dissertatio politico-medico inauquralis, qua inqui- ritur:nwm publicæ sanitati nocere possint venena metal- ( 281 ) lica, quibus conserantur agri, ad occidenda animalia nociva ; auctore B. Verver. Groningæ, 1841. 1 vol in-&°. Cours raisonné et pratique d'agriculture et de chimie agricole par M. J. Scheidweiler. Tom. Ie. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-8°. Mémoire sur l'étiologie générale des déviations laté- rales de l’épine, par rétraction musculaire active. — Mémoire sur un cas de luxation traumatique de la se- conde vertèbre cervicale. — Mémoire sur l'intervention de la pression atmosphérique dans le mécanisme des exhalations séreuses. — Recherches sur les luxations congénitales. — Essais sur la méthode sous-cutanée. Par le docteur Jules Guérin. Paris, 1840 et 1841. 5 broch. in-8°, Panthéon médical belge, par G. Broeckx. 1 tableau. Coupes géologiques et topographiques des environs de Paris, montrant le sol sur lequel sont assises les fortifica- ons, par MM. Leblanc et V. Raulin. Paris. 1 tableau. Loi électorale de la Belgique, expliquée et interpré- tée, par J.-B. Bivort. Bruxelles, 1841. Broch. in-8°. Discours prononcé à la premicre séance publique du concours ouvert, le 16 janvier 1841, devant la faculté de droit de Paris, elc., par M. Blondeau. Paris, 1841. Broch.in-4°. Éléments de l'histoire du genre humain d'apres les documents les plus récents, par N, Dally. Ie partie. Géo- graphie. X* cahier. Bruxelles, 1841. Broch. in-4°, Justifications et éclaircissements à l'appui de la no- tice historique sur l’origine de Bruxelles et Brabant, par P. Spinnael, Bruxelles, 1841. Broch. in-&. Une élection à Cambray, sous la domination espagnole en 1598, par M. J.-B. Thibault. Cambray, 1840. Broch. in-8°, ( 282 ) Coup d'œil historique sur la ville de Beauvais, par Ernest Breton. Paris, 1841. Broch. in-8°. Les serments de Bruxelles, leur origine, leur organi- sation et leurs réglements, par A. Wauters. Broch. in-12. Quelques mots sur la réponse de M. le docteur Rul- Ogez a une consultation medico-légale, par F.-J. Matthys- sens. Anvers, 1841. Broch. in-12. Compte-rendu des séances de la commission royale d'histoire. Tome V. I bulletin. Séance du 3 juillet 1841. Bruxelles. Broch. in-8°. Bulletin médical belge. Nouv. série, tome 1, avril à juin 1841. N°s 4 à 6. Bruxelles, 3 broch. in-8e, Annales d’oculistique, publiées par le D' Florent Cunier. 4° année, tome V, 3° à 6° livr. Bruxelles, 1841, 4 broch. in-8. Annales de la société des sciences médicales et natu- relles de Bruxelles. Année 1841. Feuilles 1-8. Bruxelles. Broch. in-8°, Annales et Bulletin de la société des sciences natu- relles de Bruges. 8° année, 3° vol., 1841-1842. Annales, feuilles 1 à 3. Bulletin, feuilles 1 à 3. Bruges, broch. in-8e, Annales de la société de médecine d’ Anvers. Année 1841, feuilles 9 à 29. Anvers, 6 broch. in-8. Annales et Bulletin de la société de médecine de Gand. Mai à sept. 1841, 5me à Qme Jiv, Gand, 5 broch. in-8°. Pelqisch museum, witgegeven door J.-F, Willems. 1841. 2° en 3° aflevering. Gent. 2 broch. in-&e. L’'Investigateur, journal de l'institut historique. 8° an- née. 78°, 79° et 82° à 85° livr. Paris, 1841. G broch. in-8e. Bulletin de la société géologique de France. Tom. XIE, feuilles 12-27 (15 mars-21 juin 1841). Paris, 3 broch. in-&°, ( 283 ) Mémoires de la société royale des sciences de l'agriculture el des arts, de Lille. Année 1859, 2° partie. — Année 1840, Lille, 1841. 2 vol. in-8°. Bulletin de la société industrielle d'Angers et du départe- ment de Maine et Loire. N° 4. — 12° année. Angers, 1841. Broch. in-&. Annales de la société d'Émulation pour l'histoire et les antiquités de la Flandre occidentale. Tome HI. N° 5. Bruges, 1 vol. in-&. Actes de l'académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux. 5° année, 2° Trim. Bordeaux, 1841. Broch. in-8°. | Description des animaux fossiles qui se trouvent dans le terrain houiller et dans le système supérieur du terrain an- thraxifère de la Belgique, par L. de Koninck. 4"° livr. Liége, 1842. Broch. in-4. Térée poursuivant Philoméle et Procné, vase peint ex- pliqué par J. Roulez. Paris, 1841. Broch. in-8°. Monographie du madi cultivé, MaDrA sariva , par Victor Pasquier. Liége, 1841. 1 vol. in-&. Réforme de la nomenclature chimique, par C. J. Boset. Liége, 1841. Broch. in-8. Quelques vérités importantes, sociales, politiques et reli- gieuses , précédées d'une notice sur le prototype de la phré- nologie perfectionnée, par N. À. Burthel. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-18. Histoire de Jeanne de Constantinople, comtesse de Flan- dre et de Hainaut, par Edward Le Glay. Lille, 1844. 1 vol. in-&e, Tenue des livres autodidactique, par Valentin Poitrat. 4° édit. Bruxelles, 1841. 4 vol. grand in-8°. ( 284 ) Comptes rendus des séances de l'académie des sciences de Paris. Tome XIL 1% semestre 1841, n° 25, 26 et la table alphabétique. — Tome XIIT. 2° semestre 1841, n° 1-19. Paris. 16 broch. in-4°. Journal de la société de la morale chrétienne. T. XIX, n° 6.— Tom. XX, n° 1-3. Juin à septembre 1841. Paris, 4 broch. in-8°. Journal historique et littéraire. Tom. VIIE, 3°, 5° et 6° livr, Juillet, septembre et octobre 1841. Liége. 3 broch. in-8°. XVIIIe salon de Gand. 1792-1841. Notice des pro- ductions de peinture, sculpture, architecture, gravure, dessin, elc., d'artistes vivants, exposées au musée de l’aca- démie, le 5 juillet 1841. Gand. Broch. in-8°. Société d'agriculture et de botanique de Louvain. 4° exposition extraordinaire et publique des fleurs de dah- lia. Louvain, 1841. Broch. in-&. Le magnétophile. 3° année, 18 juillet 1841. Bruxelles, 1 feuille. Cataloque des livres et manuscrits composant la biblio- thèque de feu M. Hoverlant de Beauwelaere. Tournay, 1841. 1 vol. in-&. Verzeichniss der Bücher, Landkarten, ete, welche van januar bis juni 1841 neu erschienen oder neu aufge. legt worden sind. Zu finden bei Carl Muquardt. Brüssel, 1841. 1 vol. in-8°. | BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1841. — Ne 10. Séance du 6 novembre. M. le baron de Stassart, directeur. M. Quetelet , secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. L'académie royale de médecine de Belgique fait hom- mage de trois exemplaires de ses statuts organiques, et exprime le désir de voir s'établir entre les deux compagnies un échange de publications. Cette offre est acceptée, et le secrétaire est chargé, de plus, de faire parvenir à l’acadé- mie de médecine les volumes encore disponibles de toutes les publications antérieures. — M. Louyet adresse à l'académie la note suivante, au sujet du développement d’un végétal dans le sein d’une dissolution d'acide arsenieux : Tom. vi. 20. ( 286 ) : «Dans le mémoire sur l'absorption des poisons métalli- ques par les plantes, que j'ai eu l'honneur de présenter à l'académie lors du dernier concours, et auquel elle a bien voulu décerner une médaille d'argent, j'ai rapporté une observation curieuse faite par M. Gilgen Krautz, et commu- niquée par M. Bory de S'-Vincent à l'académie des sciences de Paris. Il s'agissait du développement spontané d’un vé- gétal du genre Leplomitus ou Hygrocrocis, dans une solution d'acide arsenieux. J'ai dit, à cette occasion, que j'avais aussi observé, dans une solution d’acide arsenieux que je possédais depuis plusieurs mois, un développement de végétaux dont je n'avais pas constaté la nature. Depuis, les dimensions de ce singulier végétal se sont accrues; j'ai l'honneur de l'envoyer à l'examen de l’académie. Il est à remarquer qu'il s’est développé dans le liquide, flottant comme des conferves et non en croûle veloutée à la sur- face, comme cela arrive pour l'encre. J'observerai aussi que c’est le seul végétal que j'aie remarqué, jusqu’à pré- sent, dans le sein d’une solution métallique. » — M. Colla écrit de Parme au sujet d’un abaissement considérable du baromètre qui a eu lieu dans cette ville, le 6 octobre dernier. Le minimum a été observé à 8 h. ‘4 du matin, et le mercure, réduit à 0°, était à la hauteur de 26r 111,8 (730Mm,44). À Milan, le minimum à eu lien à 7 heures du matin, et le mereure, réduit à 10° de température, indiquait 26P 101,6 (727m%,72). À Bruxelles le minimum s’est présenté vers 6 heures, et le baromètre, réduit à 0°, marquait 727"%,83, sa hauteur moyenne pour les huit années précédentes étant 756"m,28. On voit que le mouvement atmosphérique a marché du nord au sud. ( 287 ) Ce grand abaissement barométrique a été suivi de fortes pluies et de tempêtes. En [talie, les eaux des torrents étaient enflées d'une manière extraordinaire. Dans la nuit du 8 au 9 , on observa à Parme des pertur- bations magnétiques, qui furent aussi remarquées à Milan el à Bruxelles. Voyez le Bulletin précédent , p. 224. Dans la journée du 9, vers 5! 46’ aprés midi, il y eut à Parme une secousse de tremblement de terre qui dura troïs secondes; et, dans la soirée du 10, M. Colla observa un assez grand nombre d'étoiles filantes. M. Quetelet fait remarquer qu'il semble exister entre les perturbations magnétiques, les tremblements de terre et les apparitions des étoiles filantes, des rapports analogues à ceux déjà observés entre ces mêmes perturbations et les aurores boréales. Ces phénomènes marchent fréquemment ensemble, et les uns peuvent quelquefois faire supposer l'existence des autres dans des lieux différents et même très-éloignés. Le milieu d'octobre a continué à présenter des temps trés-variables et de fortes oscillations barométriques. Voici les nombres que M. Crahay a annotés à Louvain pour 9 heu- res du matin; on trouvera à côté d'eux ceux de Bruxelles pour les heures correspondantes. LOUVAIN. BRUXELLES. mm mm 17 octobre, .. . . … 7h202 749,21 JOUER, CPE OA TE 46,79 deu us un ti Na 52:52 48,06 ct. MS 720 02:58 59,07 060. 0 à HD:04 53,19 A to tue 01540 65,96 SON ROME Ta ya 50,24 A mb em Sara pis 36,99 ( 288 ) M. Crahay ajoute que, pour la première fois de cet au- tomne, le thermomètre est descendu à 0°, dans la nuit du 22 au 23. Une dernière lettre de M. Colla annonce que de nouvel- les perlurbalions magnétiques se sont manifestées à Parme, dans les journées da 21 et du 25 octobre, et qu’on a vu un grand nombre d'étoiles filantes dans les nuits du 17 au 18 et du 25 au 26. Le baromètre , réduit à 0° de température, marquail le 25, à 9 heures du malin, 27r 51,5 (743,30), et le lendemain matin, à 7 heures, il marquait 27P 3!,7 (739mm,23 ). À Bruxelles, dans la nuit du 24 au 25, à minuit (1), le baromètre avait déjà alleint le minimum, et indiquait 736MM,24; ila continué à monter ensuite. Des perturbations magnéliques ont aussi élé observées le 16 et le 25 octobre. -—L'académie reçoit les ouvrages manuscrits suivants : 1° Un mémoire sur l'électricité animale, par M. le pro- fesseur Zantedeschi de Venise. (Commissaire : M. Cantraine.) 2° Un état stalistique des décés à Liége, pendant le troi- sième trimestre de 1841, par M. le docteur Ch. Defooz. Renvoyé aux commissaires déjà désignés, MM. Quetelet et Sauveur. 3° Une notice sur un nouveau mode de dorage des mé- taux par voie humide et courant vollaïque, par M. le pro- fesseur Louyet. (Commissaires : MM. Martens et De Hemp- tinne.) Le secrétaire présente encore à l'académie un paquet cacheté, de la part de M. Jules Letoret, élève ingénieur des (1) Les observations du 24 n'ont pas eu lieu, à cause du dimanche, ( 209: ) mines, avec prière d'en ordonner le dépôt dans les archives de la compagnie. Le dépôt est accepté. RAPPORTS. CHIMIE. Rapport de M. Martens sur le Mémoire de MM. F'an- devyver et d’Haüw, envoyé d'abord au concours pour la 2° question des sciences et ensuite présenté à l’aca- démie. e MM. Vandevyver et d'Haûw ont présenté à l'académie un mémoire sur l'absorption des poisons métalliques par les plantes, dans lequel ils se sont particulièrement atta- chés à rechercher l'effet du chaulage du blé sous le rap- port de la salubrité publique. [ls ont reconnu par des expé- riences précises que la où le blé était chaulé avec un mélange contenant de l'acide arsenieux ou de l’acétate de cuivre, la terre contenait de l'acide arsenieux à l’état libre, ou de l'oxyde de cuivre soluble dans l'acide sulfurique dilué; tandis que la paille du blé provenu de ce sol ne contenait aucune trace d'arsenic ou de cuivre. Le blé lui-même ne renferme pas dans ce cas la moindre trace d’arsenic; mais on y découvre quelquefois de faibles traces de cuivre, quoique celui-ci manque ou n’a pas été retrouvé dans la ("290 ) paille, ce qui tient peut-être à ce qu’il ne peut y former de coriposé insoluble comme avec l’albumine du blé. Les au- teurs observent d’après cela, avec raison, qu'il n’y a aucun danger pour la santé publique, de chauler le blé avec des substances arsenicales. Puisque les poisons métalliques employés dans le chau- lage ne pénètrent pas dans le blé, les auteurs croient qu’on ne peut se rendre raison de leur efficacité pour prévenir la carie du froment, Mais ils n’ont sans doute pas fait attention que la carie, d’après la plupart des botanistes modernes, est une espèce de petits champignons parasites, se développant à l'intérieur des grains de froment. Lorsque le sol, dans lequel on sème, renferme les germes de ces productions cryplogamiques, ceux-ci pourront pénétrer avec la sève dans les plantes et aller se développer là où ils rencontre- ront l'élément nutritif convenable à leur développement, el comme les champignons renferment beaucoup d'azote, on conçoit que ces germes se développeront surtout dans les graines du triticum sativum (froment), qui, comme on sait, sont riches en gluten et par suite en azote. Ainsi Lout ce qui tend à détruire ces germes dans le sol doit prévenir la carie du blé, et c’est de cette manière qu’a- gissent, suivant nous, diverses substances vénéneuses ou salines employées dans le chaulage. Leur effet ici est le même que celui de l’oxyde rouge de mercure qui, quoi- qu'employé en très-pelite quantité, s’oppose au développe- ment des moisissures dans divers liquides et entre autres dans l'encre. Quoi qu’il en soit, le mémoire de MM. Vandevyver et d'Haûüw est très-intéressant, et leurs expériences nous parais- sent avoir été faites en général avec le plus grand soin. C’est pourquoi j'ai l'honneur de proposer à l'académie de voter CSS ) des remerciments aux auteurs, et je ne puis qu’émettre le vœu que leur travail puisse être imprimé dans le recueil de la compagnie. Après avoir entendu ses deux autres commissaires MM. De Hemptinne et Van Mons, l'académie a ordonné l'insertion dans ses bulletins, du mémoire suivant de MM. Vandevyver et d'Haûw. De l'absorption des poisons métalliques par les plantes, dans ses rapports avec le chaulage du blé et autres . pratiques analoques usitées dans les champs; par MM. Vandevyver et d'Haûw, Cette question , qui intéresse la salubrité publique , nous semble en même temps une question de physiologie végétale des plus difficile à résoudre. Quoique cependant, plusieurs chimistes et physiologistes se soient occupés par des recherches minutieuses et des analyses, à constater l'absorption de certains corps inorganiques par les végé- taux, tous n’ont démontré que d’une mamière identique, pour ainsi dire, ce que d’autres avaient trouvé. Nous avons lâché, par des expériences nouvelles et celles que nous connaissions , de contrôler nos travaux avec ceux de nos prédécesseurs; à cet effet, nous avons recueilli les produits propres à nos opérations sur des terrains libres, expo- sés aux intempéries de l'air et tels que la nature nous les offre. Nous allons rapporter d'abord les substances dont nous nous sommes servis exclusivement pendant le cours de nos expériences, afin d'éviter autant que possible les redites : ( 292 ) 1° Une quantité suflisante d'acide sulfurique redis- tillée ; | 2° Une quantité suflisante de zinc coupé en lanières minces; ces deux substances ont été essayées préalablement dans uu appareil de Marsh pendant une heure, et n’ont produit aucune tache quelconque; 3° De l’azotate de potasse du commerce, dissous, purifié et de nouveau cristallisé; les cristaux recueillis ont été converlis en bisulfate de potasse et essayés dans un appa- reil de Marsh. L'eau était distillée, les ustensiles étaient des capsules de porcelaine ct de verre, des creusels de Hesse, ainsi qu’un bassin en fer de fonte, verni à l'intérieur; les filtres ont été formés avec du verre pilé; les lavages, pour détruire tout soupçon et éviter les erreurs, ont élé fails par l’eau, l'acide chlorhydrique et l’'ammoniaque. Nous avons apporté à nos opérations toute l'attention possible, afin d'avancer avec plus d'assurance les résultats obtenus, et nous avons con- trôlé en même temps nos travaux avec des produits sem- blables, mais qui avaient été recueillis à plus de dix lieues de distance ; nous nommerons donc les premiers produits æ et les seconds z, pour ne pas nommer Îles lieux et pour les distinguer plus facilement les uns des autres. Analyse du terrain des environs de x. Cette terre a été recueillie après la semaille, au mois d'avril 1840. On y est dans l'habitude de préserver le blé contre les allaques des animaux, en y ajoutant un mélange composé d'acide arsenieux, d'acétate de cuivre, d'alun et de souffre. 1e Opération. — Une demi-livre de cette terre séchée (29% ) et tamisée, a été bouillie dans deux litres d’eau jusqu’à réduction de la moitié ; le liquide, filtré et évaporé à la quantité de quatre onces, élait légèrement coloré; nous avons divisé ce liquide en deux parlies; la première a élé versée dans un appareil de Marsb, et a produit un bon nombre de taches miroitantes arsenicales solubles dans l'acide azotique ; cette dissolution évaporée a laissé pour résidu de l'acide arsénique, qui, traité par l’azotate d'argent ammoniacal , a de suite fourni le précipité caractéristique rouge brique d’arséniate d'argent , soluble dans l’ammo- niaque. La seconde parlie a élé essayée par les réaclifs sui- vanls : L'azotate d'argent ammoniacal a produit un précipité blanc jaunâtre d’arsénite d'argent. L'acide sulfhydrique, un léger précipité jaune de sul- fure d’arsenic, soluble dans l’'ammoniaque. Le sulfate de cuivre ammoniacal, un léger trouble. 2° Opération. — Une livre et demie de la même terre a élé mise en digestion pendant trois jours avec de l'acide sulfurique dilué, nous l'avons fait bouillir pendant une demi-heure axec de l’eau, la liqueur filtrée avait une cou- leur de thé ; nous l’avons divisée en deux parties : la pre- miére parlie convenablement évaporée, nous avons préci- pité par l’ammoniaque les sels calcaires, alumineux et de fer qu’elle pouvait contenir; la liqueur de nouveau filtrée a élé évaporée pour en chasser l'excès d’alcali, puis, essayée par le prolo-cyanure de potassium et de fer, nous avons obtenu un léger précipité brun marron, de ferrocyanure cuivrique, La seconde partie, essayée dans l'appareil de Marsh, à donné des taches nombreuses arsenicales ; ces taches dis- ( 294 ) soules dans l'acide azotique, et traitées de la même manière que ci-dessus, ont donné les mêmes résultats. Analyse du terrain des environs de 1. Cette Lerre a été recueillie aprés la récolte, à la fin du mois d'août 1840. Le blé y est chaulé avec une composition de soufre, de sulfate de fer, d’alun et d'acétate de cuivre. 3° Opération. — Nous avons soumis une demi-livre de celle terre, aux mêmes épreuves que dans la première opération ci-dessus, et nous n'avons obtenu aucun préci- pité par les réaclifs, ni aucune tache par l'appareil de Marsh. | 4° Opération. — Une livre et demie de cette terre a été trailée par l’acide sulfurique dilué comme pour la seconde opération, et nous avons obtenu une liqueur d’une couleur brun clair, qui a donné par l’ammoniaque un précipité abondant d’alumine et de sesquioxyde de fer; la liqueur filtrée et concentrée a été essayée par le ferrocyanure de potassium, qui n'a pas donné de précipité, par l’arsénite de potasse, qui n’a produit aucune coloration , enfin une lame de fer décapée après avoir séjourné pendant vingt- quatre heures dans le liquide, ne s’est couverte d'aucune couche métallique dénotant le cuivre. 5° Opération. — Étonnés de ne pouvoir retrouver des traces du cuivre enfoui dans le terrain, par les réactifs sus- mentionnés , nous avons voulu renouveler cette année la même opération, avec de la terre recueillie à cette époque, et qui contenait le même mélange. Donc, au mois de jan- vier 1841, la même quantité de terrain traitée de la même manière que ci-dessus, nous a fourni les résultats suivants : ( 295 ) Une lame de fer décapée s’est recouverte d’une couche de cuivre métallique ; le ferrocyanure de potassium a donné un précipité brun marron de ferrocyanure de cuivre , l’arsé- uite de potasse, un précipilé vert d’arséniie de cuivre. Analyses faites sur la paille des environs de x. 6° Opération. — Quatre onces de cette paille coupée trés-menu, mêlée avec une once d’azotale de potasse, ont été incinérées dans un creuset de Hesse; nous avons fait bouillir les cendres obtenues avec deux livres d’eau; le liquide filtré et évoporé jusqu’à la quantité de deux onces, versé dans un appareil de Marsh, a donné de légères taches non miroilantes ressemblant à de la suie, faciles à détacher et non volatiles. 7° Opération. — Quatre onces de la même paille ont été carbonisées par l'acide sulfurique; après digestion de deux jours nous avons fait bouillir eette masse carbonisée pen- dant trois quarts d'heure dans de l’eau , la liqueur filtrée et neutralisée comme à l'ordinaire, a été mise dans un ap- pareil de Marsh, et a fourni les mêmes taches que dans la sixiéme expérience. 8° Opération. — Quatre onces de paille ont été carboni- sées par de l'acide azotique pur, puis traitées par de l’eau bouillante, pendant une demi-heure; la liqueur filtrée a été neutralisée comme dans les opérations précédentes; versée dans un appareil de Marsh, elle n’a produit aucune tache quelconque. 9% Opération. — Huit onces de paille ont été incinérées, el le produit bouilli dans une capsule de verre avec de l'acide azolique pur, la liqueur étendue d’eau a élé neu- tralisée par l'ammoniaque, qui a précipité l'alumine conte- ( 296 ) nüe dans cette substance; après une nouvelle filtration et évaporalion convenable, nous l'avons soumise aux réactions de l'hydroferrocyanate de potasse, de l'arsénite de potasse, de l'acide sulfhydrique, ainsi que de la lame de fer décapée; tous n'ont donné aucune trace dénotant le cuivre dans la paille, La paille provenant des environs de z, traitée de la même manière que ci-dessus, voir 6°, 7°, & et 9° expérience, nous à fourni le même résultat. Analyses faites sur le froment des environs de x. 10° Opération. — Huit onces de froment pulvérisées et mêlées avec une once d'azolate de potasse, ont élé pro- jetées dans un creusel de Hesse, chauffé au rouge, et carbo- nisées; nous avons fait bouillir ce résidu charbonneux avec une demi-livre d’eau pendant un quart d'heure, la liqueur filtrée a été essayée de la manière suivante : Une lame de fer décapée y a séjournée vingt-quatre heures, et ne s’est recouverte d'aucune couche métal- lique. L'hydroferrocyanate de potasse n’y a produit aucun pré- cipité. Le liquide, versé dans un appareil de Marsh, a donné de légères taches ayant le même aspect que celles obte- nues de la paille. Le résidu charbonneux resté sur le filtre, a été enlevé soigneusement el séché, puis incinéré dans un creuset de porcelaine ; les cendres ont été traitées par de l'acide azo- tique trés-pur et bouillant, dans une capsule de verre; la liqueur refroidie, étendue d’eau et neutralisée par l’ammo- niaque, a été filtrée, et après une nouvelle évaporation qui (297 ) en a chassé l'excès de cet alcali, nous avons obtenu un précipité brun marron par l'hydroferrocyanate de po- tasse, signe caracléristique du cuivre contenu dans le fro- ment. 11° Opération. — Une pâte a été formée avec quatre onces de froment pilé et de l'acide sulfurique; après deux Jours de digestion à froid, la matière charbonneuse a été bouillie avec quatre livres d'eau pendant une heure et fil- trée; celle liqueur évaporée, d’une couleur brun clair, fut versée dans un appareil de Marsh, après y avoir ajouté une once d'huile d'olives pour arrêter la mousse, elle n’a produit aucune tâche quelconque. Le résidu charbonteux resté sur le filtre, a été enlevé et lavé jusqu'à disparition totale de l'acidité et séché ; cette poudre a élé mêlée avec une once d’azolate de potasse, et projelée dans un creuset chauffé au rouge; la matière in- cinérée ayant bouilli un quart d'heure avec de l’eau, a été filtrée ; le liquide évaporé convenablement , a été versé dans l'appareil de Marsh , et a donné de légères taches sem- blables à celles obtenues précédemment de la paille, mais entourées d'un rayon jaunâtre , dont il a été impossible de constater la nature, 12° Opération. -— Quatre onces du même froment pul- xérisé el mêlé avec une demi-once d’azotate de polasse, ont élé placées au feu dans un creuset de Hesse; après in- cinéralion , la matière a été bouillie dans de l'eau pendant une demi-heure et filtrée ; le liquide neutralisé a été mis dans un appareil de Marsh et a donné les mêmes taches, que nous avions obtenues précédemment (1). (1) M. Orfila fait observer que souvent lorsqu'on fonctionne avec lap- pareil de Marsh, il arrive que l’on obtient des taches blanches, opaques, ( 298 ) 13° Opération. — Quatre onces du même froment pul- vérisé , ont été carbonisées par l'acide azotique trés-pur, après deux jours de digestion la matière a été bouillie dans de l’eau pendant une demi-heure et filtrée ; le liquide éva- poré convenablement a été mis dans un appareil de Marsh, et n’a fourni aucune tache arsenicale. 14° Opération. — Quatre onces du même froment'ont élé incinérées dans un creuset de Hesse : nous avons traité les cendres par l'acide azotique à 22, et précipité l'alu- mine par l’ammoniaque; après avoir filtré el évaporé la liqueur, nous l'avons soumise aux réactifs suivants, pour découvrir les atomes de cuivre qu’elle aurait pu contenir; l'hydroferrocyanure de potassium nous a donné un préci- pilé brun marron, et l'arsénite de potasse une légère cou- leur verdâtre. Les mêmes expériences se sont répélées avec le froment des environs de z, et ont donnés des résultats tout à fait identiques. Nous avons encore opéré de la même manière que volatiles, dont il ne reconnaît pas la nature, mais qui ne lui paraissent pas arsenicales ; d’autres fois, qu'il se forme sur l’assiette de porcelaine des taches crasses brunes , qui semblent formées par une matière orga- nique, et que l’on serait tenté de confondre au premier abord avec les tachesarsenicales, mais qu’elles ne sont pas brillantes et ne se volatilisent que très-diflicilement , lorsqu'on les soumet à la flamme du gaz hydro- gène ; enfin que certaines matières organiques, et notamment les mus- cles, donnent après être carbonisés des taches blanches opaques, ou d’un blanc bleuâtre et brillant, on jaunes et opaques, ou enfin d’un jaune brun et brillant, mais que toutes ces laches sont volatiles, et quoi- qu’on puisse les confondre avec les taches d’arsenic, elles ne sont pas solubles dans l’acide nitrique à froid, et quand on les a dissoutes dans cet acide, qu’elles ne se comportent pas avec les autres réactifs comme les véritables taches arsenicales, ( 299 ) ci-dessus avec l'avoine, le seigle , l'orge, et nous n’avons pu découvrir la moïndre trace de cuivre qu’auraient pu contenir ces céréales, excepté une seule fois, dans l’avoine, où nous avons pu constater des atomes de cuivre ; quant à l'arsenic, jamais nous n'avons trouvé la moindre trace de ce métal dans les céréales, même dans celles qui avaient été récol- tées dans des terrains où on avait jeté cette substance toxique mêlée au vert de gris. 15° Opération. — Un doute s'étant élevé si la trop grande élévation de température n'avait pas été cause de l’insuc- cès de l’opéralion n° 12, nous avons renouvelé soigneuse- ment cette opération , en ayant soin d'ajouter à la poudre un huitième de grain d’acide arsenieux , et quoique nous puissions porter la quantité à un seizième de grain , parce que nous n'avons employé qu'une partie de la liqueur, nous avons obtenu par l'appareil de Marsh des taches nombreuses miroitantes d’arsenic. 16° Opération. — Nous avons voulu constater s’il n’au- rait pas élé possible de découvrir l’arsenic ou le cuivre dans le froment germé; à cet effet , nous avons recueilli du froment germé , dans le mois de janvier 1841 ; ce froment, quenous avions chaulé nous-mêmes avecun mélange d'acide arsenieux, de vert-de-gris, de soufre , d’alun et de chaux, avait la hauteur de quatorze centimètres; nous en avons soigneusement Ôlé les graines, dont quelques-unes s’y trouvaient encore adhérentes, et après l'avoir séché, nous l'avons incinéré dans un creuset de porcelaine; les cendres traitées comme dans l'opération n° 9 ne nous ont pas donné la moindre trace de cuivre; de même huit onces de ce froment séché ont été incinérées avec l’azotate de po- lasse dans un creuset de porcelaine; le résidu bouilli dans de l’eau distillée a été versé dans un appareil de Marsh, et ( 300 ) n'a fourni aucune tache quelconque dénotant l’arsenie ; cependant la terre qui s’y trouvait adhérente et à l’entour, analysée préalablement , nous a fourni avec l'appareil de Marsh des taches nombreuses arsenicales, et avec nos réac- tifs ordinaires le cuivre. Conclusions. Dans la terre des environs de æ, recueillie au mois d'avril 1840, ou six mois après la semaille, il nous a été possible de constater l'arsenic et le cuivre, l'acide arse- nieux, même par simple ébullition; donc l'acide arse- nieux ne se change pas si facilement en arsénite de chaux, comme veut bien le croire M. Orfila,et les expériences faites sur ce même acide par M. le professeur Martens se trouvent confirmées. Il nous a été impossible de constater la pré- sence du cuivre dans le terrain des environs de z ; cette ierre avait élé recueillie après la récolte; mais des expé- riences renouvelées au mois de janvier 1841, trois mois après la semaille, avec du terrain des mêmes environs, et où on avait chaulé le blé de la même manière, nous ont donné des résultats différents, et nous avons pu facile- ment constater la présence de ce métal, par les moyens ordinairement employés et tels que nous l’avons susmen- tionné. Il nous a été impossible de constater la présence de l'ar- senic, ni dans la paille ni dans les grains des céréales, quoique M. Chevalier pense que l’arsenic normal trouvé dans les os de l'homme , pourrait provenir de l'acide arse- nieux employé dans le chaulage {voir séance de l'académie de médecine du 13 octobre 1840) ; nous n'avons pu trouver également des atomes de cuivre, ni dans la paille des cé- (301) réales, ni dans le froment germé, mais nous avons con- staté sa présence dans les grains de différentes espèces de froment , ainsi qu’une seule fois dans des graines d'avoine, jamais dans l’orge ni dans le seigle, quoique les analyses de MM. Sarzeau et Rollermand prouvent le contraire. M. Ko- perynscky rapporte n’avoir jamais trouvé le cuivre dans le pain, et, par conséquent, nie l'existence de ce métal dans les graines de céréales; si le procédé dont s'est servi ce chimiste ne l’a pas induit en erreur, alors il faudrait considérer la présence du cuivre dans le froment comme accidentelle. M. Boutigny, pharmacien à Évreux, publia, en 1833, un mémoire ayant pour titre : De la présence du cuivre dans le blé et dans un grand nombre d’autres substances; dans lequel il avance que le vin, le cidre, et le blé recélent quel- quefois des atomes de cuivre, mais seulement lorsque le sol dans lequel croissent les pommiers, la vigne et le blé en contient ; ce qui permet, dit-il, d'affirmer que la pré- sence du cuivre dans les végétaux n’est point le résultat de l'acte de la végétation, mais bien de l’absorption. Comment admettre la manière de voir du savant pharmacien, et com- ment expliquer alors la présence du cuivre par absorption, puisque nous trouvons seulement ce métal dans les graines, sans en trouver de lraces ni dans la paille, ni même dans la planteencore en pleine végéjation ? Pournous,nous pouvons cerlifier sa présence : quelle en est la cause? nous l’ignorons. L'expérience suivante vient encore militer en faveur de notre opinion : au mois de septembre 1839 , nous avions analysé des graines du Trifolium Pratense cultivées aux environs de z, ces graines analysées par la méthode de M. Sarzeau, contenaient du cuivre, et cependant il nous fat impossible de constater la présence de ce métal dans : le terrain dans lequel elles avaient été cultivées; élonnés Tom. vur. 21. ( 302 ) , d’un tel résultat, et après avoir soigneusement constaté le rapport du cuivre à la quantité des graines analysées, nous avons semé de ces mêmes graines dans un autre terrain un peu plus argileux, et dans lequel nous avions jeté à des- sein un mélange d'acide arsenieux et de vert-de-gris ; notre surprise ne fut pas moins grande de ne plus trouver aucune trace de cuivre dans les nouvelles graines, et de trouver pourtant le sel cuivrique et l’arsenic dans le terrain. Comment expliquer maintenant l’action de ces diffé- rentes substances toxiques employées dans le chaulage ? Comment arrive-t-il que l'effet d’une substance quelquefois innocente en elle-même , et qui ne s'attache qu’à la partie extérieure de la graine , exerce plus tard une influence si salutaire sur les fleurs de la même plante ? Car il est dé- montré par M. Dombasle, que le sulfate de soude exerce la même action préservatrice que l’arsenic , les sels de cuivre, elc., etc. ; de plus , il est démontré que si une sub- stance toxique pénétrait trop dans la graine, celle-ci refu- serait de germer. Quel est donc le résultat définitif, que la pratique des agriculteurs altribue unanimement à l’effi- cacité de ces procédés ? Sans vouloir entrer dans des dis- cussions infinies à cet égard , nous croyons l’action précise inconnue dans l’état actuel de nos connaissances, seulement il est constaté : . 1° Que moins un terrain est argileux, plus il est néces- saire d’avoir recours au chaulage ; 2° Que le chaulage est seulement pratiqué pour le fro- ment, jamais pour l'orge , le seigle ou l’avoine ; 3° Que le chaulage n’est pas ou presque pas nécessaire, lorsqu'on sème dans un temps sec ; 4° Que la carie est très à craindre lorsqu'on sème dans un temps brumeux ; ns à ( 303 ) 5° Que lorsqu'on sème du froment dans un bon terrain, qui a été récolté dans un terrain moins meuble et qui n’a pas élé chaulé, on a fortement à craindre la carie ; 6° Que plusieurs cullivateurs n’ont jamais de carie, parce qu'ils ne sément jamais du froment venu dans le même terrain. Les travaux de Jaeger, Séguin, Marcet et Macaire con- slatent, dit-on, l'absorption de l’arsenic dans les plantes ; Jaeger a démontré cette absorption par l'odeur alliacée que développait leur combustion; Macaire a constaté que les étamines de l'épine-vinette perdaient totalement la faculté de se rapprocher du pistil, après avoir plongé un rameau dans de l’eau contenant une faible quantité d'acide arsenieux ; pour contrôler ces travaux, nous avons plongé également l'extrémité d’un rameau de Perberis , non-seu- lement dans une dissolution faiblement arsenicale , mais aussi dans une dissolution de sulfate de cuivre, ainsi que d’azotate de plomb; les étamines ont réellement perdu la propriété énoncée plus haut. Aussitôt le phénomène observé, nous avons soigneusement coupé les sommités fleuries, et nous les avons directement soumises à l'analyse ; mais il nous a été impossible de constater des atomes quel- conques d’arsenic, de cuivre ou de plomb : il faudrait donc conclure par là, que l'absorption proprement dite n’est nullement la cause du phénomène cité, mais qu’il dépend d’une cause encore inconnue que les substances toxiques exercent sur leur organisme en général; il faut ajouter cependant que les parties plongées directement dans le liquide arsenical, cuivrique et de plomb, nous ont fourni des traces de ces métaux ; mais y a-t-il là absorption réelle, ou seulement imbibition d’un liquide qui déplace l'air contenu dans ces différents tissus ? ( 304 ) Quoi qu'il en soit, nous croyons à l’action préservatrice de quelques substances minérales employées dans le chau- lage du froment, sans en pouvoir expliquer l’action pré- cise; nous pensons que ces mêmes substances peuvent être absorbées par les végétaux , lorsqu'elles sont en assez grande quantité, que l'eau en favorise la dissolution et lorsque leurs racines s’y trouvent pour ainsi dire plongées ; mais nous concluons par les différentes expériences que nous avons l'honneur, messieurs, de vous soumettre, que le chaulage, comme on le pratique ordinairement, n’est nullement nuisible à la santé de l'homme; puisque nous avons démontré qu'il n’est pas constalé que le cuivre trouvé dans les graines du froment el de l’avoine, soit le résultat de l'absorption de celle substance contenue dansle terrain. — MM. le baron De Reiffenberg, le chanoine De Ram et Roulez font leur rapport sur le travail de M. le docteur E W. Wolf, Sur les traces de l’ancien culte germanique en Belgique. Ce travail sera inséré dans un prochain bulletin. — M. le professeur Dumont fait parvenir le rapport sur l'état de ses travaux concernant la carle géologique de la Belgique. L'importance de plusieurs questions que soulève ce rapport, a fait ajourner sa discussion à la prochaine séance , d’après la demande de MM. d'Omalius et Cauchy. ( 305 COMMUNICATIONS ET LECTURES. CHIMIE. Recherches sur la passivité des métaux et sur la théorie de la pile voltaïique, par M. Martens membre de l’aca- démie. . On sait que la chaleur rouge obscure, ou l'immersion dans de l’acide nitrique trés-concentré, ont la propriété de rendre passifs le fer et d’autres métaux, c’est-à-dire de les rendre inattaquables par l'acide nitrique non fumant du commerce, qui attaque vivement le fer ordinaire. Des expériences récentes m'ont prouvé qu’on pouvait obtenir encore le même résullat en plongeant le fer dans d’autres liquides. Ainsi l'acide acétique cristallisable ou très-concen- tré prépare le fer, aussi bien que l’acide nitrique à 48 ou 49°; et ce phénomène est d’autant plus curieux, que l'acide acélique , à son maximum de concentration, ne rougit pas non plus le tournesol et ne peut pas, comme on sait, dé- composer la craie, ni à chaud, ni à froid; ce qui tend à prou- ver que tous ces phénomènes sont du même ordre , c’est-à- dire de nature électrique, et montre la grande influence des états électriques des corps sur leurs réactions chimiques. L'alcool anhydre prépare aussi le fer ou tend à le rendre électro-négatif; aussi ce métal, plongé dans une solution alcoolique de nitrate de cuivre, conserve son poli et ne se couvre pas de cuivre, même après une addition de quelques ( 306 ) gouttes d'acide nitrique, ainsi que l’a observé M. Wetzlar (1). _ Le fer devient aussi électro-négalif, suivant Wetzlar, dans une solution alcaline; aussi ne peut-il s’y oxyder, et une lame de fer, plongée dans de l’eau alcalisée, conserve son poli brillant même après 18 mois d'immersion (observa- tion de M. Becquerel). Par la même raison, le fer ne peut précipiter le cuivre d’une dissolution de cuprate d’ammo- niaque, ni s’y oxyder. La solution de sulfure de potassium rend aussi négatif le fer qu’on y plonge; aussi cette solu- tion , de même qu’une forte solution de potasse , rend plus ou moins passif le fer qui y est resté plongé pendant quel- ques minutes. Mais cette passivité est beaucoup plus fugi- live et aussi moins marquée que celle que lui communique la chaleur rouge ou le contact avec les acides nitrique ou acétique trés-concentrés. Voilà pourquoi, lorsqu'on transporte le fer, à sa sortie d’une forte solution de potasse ou de sulfure de potassium, après l’avoir bien lavé et es- suyé, dans de l'acide nitrique à 39°, il est encore légèrement altaqué, mais beaucoup moins que le fer ôrdinaire, et l’ac- tion de l'acide cesse souvent au bout de peu d’instants. En tous cas cette passivité est moins durable que celle que prend le fer par la chaleur. Ces phénomènes se rattachent évidemment à ceux, précé- demment observés par Marianini, de l'influence des con- ducteurs liquides sur l’altération de la faculté électromo- trice relative des métaux (2). Marianini a fait voir que tous les métaux gagnent ou perdent en faculté électro-motrice relative, c’est-à-dire, s’éloignent plus ou moins de leur état (1) Bulletins de Férussac, avril 1828, p. 269. _ (2) Annales de chimie et de physique ,t. 45, p. 40 et suiv. _ (307 ) électro-positif naturel, suivant la nature du liquide avec lequel ils ont été en contacl, lors même que ce liquide n’a pu agir chimiquement sur eux ; et c’est là, sans doute, la cause de la polarité que manifestent tous les métaux lorsqu'ils sont plongés en partie dans un liquide, la partie émergée devant nécessairement avoir un état électrique différent de celle immergée, qui est sous l'influence du liquide conducteur. Le fer nous montre cette polarité à un haut degré, lorsqu'on l’a rendu passif à un de ses bouts par l'immersion dans de l’acide nitrique ou acétique très- concentré. Ce bout diffère tellement en état électrique de l'extrémité qui n’a pas été en contact avec l'acide, qu'il peut former avec cette dernière un couple galvanique assez puissant pour donner lieu à un courant sensible dans les liquides bons conduteurs, ainsi que je l'ai montré dans ma précédente notice sur la passivité du fer (1). En tenant compte de la polarité électrique que les mé- taux contractent lorsqu'ils sont baignés partiellement par un liquide, ou que leurs deux extrémités plongent dans des liquides de nature différente , on peut se rendre raison des Courants galvaniques qu’on a pu obtenir dans ces circon- stances sans contact de mélaux hétérogènes, comme aussi de l'électricité statique qui se manifeste au contact des mé- taux avec les liquides, et dont la nature paraît quelquefois différente de celle que la théorie du contact semble devoir indiquer, Ainsi, si un métal n’est plongé que partiellement dans un liquide, comme cela a souvent lieu, la partie plongée et celle qui ne l’est pas formeront un couple gal- vanique, et devront ainsi présenter des électricités difté- ® 0 PU RATS 8) Di ST AU 4 IQ (1) Bulletins de l'académie royale de Bruxelles , t, VI. ( 306 ) rentes ; de sorte que, si la partie immergée est posilive par rapporl à l’autre, elle communique son état électrique au liquide conducteur contigu, qui paraîtra ainsi posilive- ment électrisé, tandis que la portion métallique émergée, en contact avec un électroscope trés-sensible, manifestera l'électricité négative; ce qui a fait dire, je crois, à M. de la Rive qu'un métal, plongé dans une eau acide qui l'attaque, prend l'électricité négative, tandis que le liquide se charge d'électricité positive. Mais on aurait tort de croire, d’après celle expérience, que les métaux prennent l'électricilé né- gative dans leur contact avec la plupart des acides, ou qu'ils'sont électro-négatifs par rapport à eux; car Davy a prouvé le contraire par des expériences directes, et c’est aussi ce qui ressort du sens du courant qui s'établit entre des métaux et de l’eau acide disposés de manière à éviter le contact de métaux hétérogènes. Dans ce cas, le courant se dirige de la partie immergée du métal le plus électro-positif vers l’eau acide, ou à travers elle vers le métal moins électro- posilif; ce qui montre que celle partie doit être positive- ment électrisée dans son contact avec le liquide acide, ainsi que cela résulte d’ailleurs des expériences de Karsten (1). Les modifications, que le contact de certains liquides produit dans la force électro-motrice des métaux, sont de la plus haute importance pour la théorie de la pile voltaïque, et c'est parce qu’on les a généralement perdues de vue dans l'explication du jeu de cet admirable appareil, que l'on est arrivé à des théories si discordantes sur la manière dont l'électricité s’y développe, ou sur les causes qui la produi- sent; c'est ce qu'il ne me sera pas difficile, je crois, de prouver dans la suite de ce mémoire, (1) L'Institut, 23 mars 1836. ( 309 ) Rappelons-nous que le fer, rendu passif, a pris un état électrique analogue à celui du platine, c’est-à-dire qu'il a contracté une force électro-motrice semblable ou à peu près identique à celle de ce dernier, de manière à ce que ces deux métaux, à défaut d’une différence notable entre leurs états électriques , ne peuvent plus former par leur contact un couple galvanique assez puissant pour donner lieu à un cou- rant très-sensible. C’est ce que je crois avoir suffisamment établi dans ma notice sur la passivité du fer (1). Il suffit, d’ailleurs, pour s’en convaincre, de prendre une petite cap- sule de platine bien nette, d’y verser une solution un peu acide de sulfate de cuivre, de toucher le fond de la capsule avec un fil de fer passif plongé dans la solution ; au bout de quelques instants, ou d’une ou deux minutes, on trouve, en vidant la capsule, que son fond ne s’est aucunement recou- vert de cuivre réduit, tandis qu’en répétant l'expérience avec un fil de fer ordinaire ou non préparé, on trouve le fond de la capsule devenu cuivreux, parce que, formant l'élément négatif d’un couple assez puissant avec ce fer, il a dû se recouvrir du cuivre provenu de !a décomposition du sel sous l'influence du courant qui s’est établi. Ceci confirme que la passivité du fer, comme je l’ai déjà avancé antérieurement, n’est que le résullat d’une modification survenue dans son élat électrique naturel ou dans sa force électro-motrice, de même que nous voyons souvent la cha- leur ou d’autres circonstances amener des changements dans d’autres propriétés physiques des corps, et notamment dans leur capacité pour le calorique, leur constitution moléculaire, etc. (1) Bulletins de l'académie , &. VI. , ( 310 ) Ce changement dans l’état électrique du fer, qui con- stitue, suivant nous, sa passivité, doit puissamment influer sur ses actions chimiques, si, comme nous l’admettons avec le célèbre Berzélius, les combinaisons chimiques sont souvent favorisées ou entravées par les états électriques des corps. Ainsi, ceux qui offrent le plus de différence entre leurs états électriques, pouvant se combiner le plus faci- lement, parce que les attractions électriques agissent alors dans le même sens que l’affinité, il est clair que le fer pas- sif étant beaucoup moins électro-positif que le fer ordi- naire, doit se combiner plus difficilement avec l'oxygène, et, de là, sa difficulté de se laisser attaquer par les acides. Pour conslaler jusqu'où pourait aller cette difficulté, et m'assurer en même temps si la passivité du fer influait sur toutes ses actions chimiques, j'ai voulu comparer l’ac- tion de l'acide sulfurique dilué sur le fer passif avec celle du même acide sur le fer ordinaire. J'ai pris pour cela deux lames de fer exactement pareilles en qualité, en surface et en poids, ayant chacune 14 centimètres de long et 3 centi- mètres de large. J'ai préparé l’une en la chauffant jusqu’au rouge obscur dans la flamme d’un fourneau à réverbère, et je l'ai plongée ensuile quelques instants dans l'acide ni- trique ordinaire, pour juger si elle était bien préparée et dissoudre le peu d'oxyde qui pouvait s'être formé par l’ac- Lion de la chaleur; j'ai passé cette lame sous une éprouvette, remplie d’un mélange de trois parties d’eau en volume et une partie d'acide sulfurique, qui était renversée dans une capsule de verre contenant le même liquide; j'ai opéré exactement de la même manière avec la lame de fer non préparée, en employant un appareil tout à fait semblable; el quoique loutes les circonstances fussent égales de partet d'autre , le dégagement d'hydrogène a été bien plus rapide ( 311 ) avec la lame de fer non préparée qu'avec celle du fer pas- sif ; au point que la première , au bout de 7 minutes d’ac- tion,avait fourni 140 centimètres cubes de gaz hydrogène, tandis que l’autre a dû agir pendant 17 minutes pour dé- gager la même quantité de gaz. Les phénomènes de la passivité du fer nous montrent donc la grande influence des états électriques des corps sur leurs réactions chimiques, et viennent ainsi à l'appui de la belle théorie électro-chimique due à l'illustre Berzé- lius, Ils peuvent aussi nous rendre raison de diverses ob- servalions curieuses, faites dans ces derniers temps par M. Faraday, à l’aide desquelles le savant chimiste anglais a cru pouvoir renverser complétement la théorie qui rapporte le développement de l'électricité galvanique dans les piles, au simple contact des corps hétérogènes, sans action chimi- que préalable. Cette théorie, dite du contact, qui est encore professée de nos jours par beaucoup de physiciens alle- mands, et qui nous paraît plus conforme aux phénomènes, que la théorie qui ne conçoit de production électrique dans Jes piles de Volta que par suite d’une action chimique (1), a été vivement altaquée depuis peu dans un beau travail de M. Faraday, composant la 16° et la 17° série de ses re- cherches sur l'électricité, et inséré dans les #nnalen der Physik und Chemie von Poggendorff, 1841, t. 52 et 53. C'est la lecture de ces mémoires qui m'a déterminé à re- prendre mon précédent travail sur la passivité du fer et à chercher si d'autres liquides que l'acide nilrique ne pourraient pas également rendre le fer passif. Je fus en effet surpris à la lecture des expériences de M. Fa- raday, que cet illustre physicien, pour nier l'influence du (1) Voir mon Mémoire sur lu pile vollaïque dans les Mémoires pe L'AGADÉMIE DE BaUXELLES, t. XII. (312 ) contact mélallique sur la production de l'électricité vol- taïque, crût pouvoir se borner à observer particulièrement l'effet du contact du platine et du fer, en ne prenant pour liquides conducteurs du courant,ou plutôt pourélectrolytes, que des solutions concentrées de sulfure de potassium ou de potasse el de l'acide nitrique fort. Le fer el le platine, plon- gés parallèlement l’un à l’autre dans ces solutions , et mis en contact mutuel hors du liquide, ne déterminérent aucun courant, tandis qu’en inlerposant entre les extrémités mé- talliques émergées un papier mouillé par un acide faible, de manière à intercepter le contact des deux métaux, il y eut un courant sensible au galvano-mulliplicateur; d’où M. Faraday conclut que le contact du fer et du platine ne peut pas produire de l'électricité, sans quoi il aurait dû, dit-il, s'établir un courant à travers les liquides précédem- ment indiqués, qu’il avait constaté préalablement être de bons conducteurs de faibles courants galvaniques. Si, au contraire, on substitue, dit-il, au contact métallique du fer et du platine, une action chimique trés-faible, exercée par le liquide acide que l’on interpose entre le fer et le platine, le courant s’établil à travers les solutions de sul- fure de potassium et de potasse, de même qu'à travers l'acide nitrique; d’où l’on doit conclure, dit-il, que la plus faible action chimique produit un courant là où le con- tact métallique est tout à fait impuissant à le produire. Pour que cette conclusion fût fondée, il fallait d’abord s'assurer, suivant nous, si l’électrolyte ou le liquide corf- ducteur employé n'avait pas la propriété de modifier l’état électrique naturel du fer, de manière à le rendre semblable à celui du platine, ce qui ôterait au fer la propriété de former avec ce dernier un couple galvanique actif. Or on peut aisément se convaincre, par des expériences directes, ( 313 ) que toutes les fois que les solutions concentrées de sul- fure de potassium ou de potasse, ou l'acide nitrique fort, employés comme électrolytes, ne permetlent pas la mani- -festation du courant galvanique que tendent à produire par leur contact le fer et le plaline, c’est que ces liquides, pris isolément , ont la propriété de rendre plus ou moins passif le fer qu’on y plonge, c’est-à-dire de lui communi- quer un étal électrique voisin de celui du platine ; de sorte qu’un couple de fer et de platine, plongé dans l’un des trois liquides en question, doit être assimilé à un couple de deux métaux à tendances électriques pareilles ou élec- triquement homogènes, qui, comme la théorie du contact nous l'enseigne, ne peut produire de courant galvanique. Si, au lieu de prendre de l'acide nitrique concentré, on prend de l'acide nitrique très-dilué, on trouve que ce der- nier ne peut pas rendre passif le fer qu’on y plonge, et dans ce cas aussi ce liquide, employé comme électrolyte dans l'expérience de M. Faraday, nous montre l’établisse- ment d’un courant; ce qui prouve que ce n’est que l’état passif du fer dans l'acide concentré, qui est la cause de l'absence du courant qu’aurait produit, sans celte circon- stance, le contact du fer et du platine. Quoi qu'il en soit, il est aisé de concevoir que si on supprime Je contact mé- tallique en interposant entre le fer et le platine un liquide conducteur, un courant pourra s'établir, parce que le fer, par suile du nouveau contact et de son contact avec l’élec- trolyte, pourra contracter une polarité électrique suffi- sante à la production d’un faible courant galvanique. Le zinc, ne subissant pas d'aussi grandes modifications que le fer dans sa force électro-motrice par ‘le contact des liquides conducteurs, ne forme aussi jamais avec le pla- Une un couple inactif, Une pile de zinc et de platine, ( 314 ) chargée avec une solution de sulfure de potassium, produit un courant assez énergique, quoique ni l’un ni l’autre de ces mélaux, pris isolément, ne soit attaqué chimiquement à froid par cette solution. Le développement de l’électri- cilé dans cette pile ne saurait donc être rapporté à l’action chimique de l’électrolyte sur les mélaux, puisque celle action est subordonnée au courant galvanique lui-même et n’en est que le résultat. De même, dans une pile faite avec du zinc amalgamé et du platine, et chargée par de l’eau légèrement acidulée par l'acide sulfurique, il y a de l'électricité développée par le contact des métaux antérieurement à toute action chimique; car tant que la pile est isolée, le liquide acide reste sans action sur le zinc, et cependant la pile offre une tension électrique à ses deux pôles (1), et le courant qui s'établit lorsque les pôles sont mis en communication n’est évidemment que le résultat des électricilés de nom con- traire, développées par l’action électro-motrice, et qui pro- duisent dans la pile la tension électrique qu’on y observe lorsqu'elle est isolée. Ce qui le prouve, c'est que ce cou- rant est dans une dépendance intime avec l'électricité sta- tique de la pile isolée, puisqu'il passe d'autant plus facile- ment par les conducteurs imparfaits qu'on lui présente, que la tension de cette électricité est plus élevée. (1) Cette tension est même très-sensible dans les piles ordinaires, chargées simplement avec de l’eau distillée, quoique celle-ci n’ait pas d'action sur le zine, soit qu’il soit amalgamé, soit qu’il soit terni par une mince pellicule d’oxyde, comme dans le zinc ordinaire. M. Crosse a ob- servé qu’une pile de 1,200 paires, chargée avec de l’eau pure, présentait à ses pôles une tension assez forte pour produire une série d’étincelles entre des fils de platine distants de + de pouce. ( Biblioth. univ. de Genève, oct. 1840.) (315 ) Il suffit donc qu'il y ait des cas où des couples métalli- ques, avec inlerposition de liquides conducteurs, puissent produire de l'électricité sans action chimique préalable ou concomitante, pour que nous soyons en droit de contester que tout courant galvanique doive son origine à une action chimique. M. Faraday prétend, à la vérité, que pour pou- voir admettre des courants par simple contact, il faudrait que l’on pût produire des courants sans action chimi- que (1); mais il faudrait, pour cela, pouvoir empêcher l’action chimique du courant lui-même, ce qui est fort difficile, sinon impossible; car nous savons que les cou- rants les plus faibles peuvent généralement décomposer les liquides conducteurs placés entre les couples métalli- ques de la pile. L'eau elle-même est décomposée par le faible courant d’un élément unique, pourvu que l’un des métaux , fonctionnant comme pôle, soit oxydable, ainsi que je crois l'avoir indiqué le premier dans mon Mé- moire sur la pile galvanique, page 44 (2). Au reste il n’est (1) Annalen von Paggendorff, 1841, t. 52, page 349. (2) Mémoires de l'académie de Bruxelles, t. 12. La mème chose a été constatée depuis par M. Grove, qui a même réussi, par un procédé fort ingénieux , à décomposer l’eau par un couple unique à pôles de platine ou à électrodes non oxydables, en substituant à l’aflinité de l’électrode pour l’exygène de l’eau, une autre affinité agissant dans le même sens. (Comptes rendus de l’Académie des Sciences de Paris, avril 1839). M. F, C, Henrici, dans les Annalen von Poggendorff, an 1841, n° 8, traite aussi avec beaucoup de détails de la décomposition de l’eau par un couple galvanique unique à électrodes oxydables, et croit à tort que ce phénomène n’avait pas été observé avant lui. Il l’attribue à ce que le courant peut plus aisément passer d’un métal oxydable dans le liquide à décomposer, que lorsque le métal n’est pas susceptible d’oxydation ; mais ce qui prouve que ce n’est pas là la vraie cause du phénomène , et que celui-ci est dû à l’aflinité du métal oxydable pour l’oxygène de l’eau, ( 316 ) pas tout à fait impossible, comme je l'ai reconnu, de pro- duire un courant sans aclion chimique. En voici un exemple fort remarquable. Si on lie un fil de fer ordinaire ou non préparé avec un fil de platine, et qu’on plonge les deux bouts libres de ce système dans de l’acide nitrique pur à 36 ou 38&, avec la précaution de plonger le platine en premier lieu; si les deux bouts métalliques dans l'acide ne sont distants que de quelques millimètres, il y aura courant sans aucune action chimique appréciable; car, quel que soit le temps de l'immersion des fils, l’acide, comme je l’ai constaté, ne subit aucune alléralion, ne dissout pas la moindre trace de fer, et les deux métaux ont conservé leurs poids primi- tifs; c’est qu'ici le fer est devenu passif sous l'influence du courant dont il constituait l’électrode positif, (Voir ma Notice sur la passivite du fer dans le tome VII, n° 6 des Bulletins). Si, au contraire, on empêche le courant de s'établir, en éloignant le fer et le platine dans l'acide nitrique à une grande distance l’un de l’autre, le fer n'est plus rendu passif, et il y a action chimique de l'acide sur le ainsi que je l’ai avancé le premier dans mon Mémoire sur la pile galva- nique, présenté à l’académie des sciences de Bruxelles, dans sa séance du 2 mars 1839, c’est que M. Grove a obtenu la décomposition de l’eau par un couple unique, ayant des lames de platine pour pôles, en plongeant ces lames partiellement dans des gaz qui devaient faciliter par leursaffini- tés respectives la décomposition de l’eau. M. Edm. Becquerel est aussi par- venu depuis à décomposer l’eau par un seul couple à pôles de platine, en dissolvant dans l’eau des substances qui ont de l’affinité pour l’oxygène - ou pour l'hydrogène. Il a ainsi décomposé l’eau de chlore avec forma- tion d'acide chlorhydrique et dégagement d’oxygène au pôle positif; mais il ne se dégage pas d'hydrogène, parce que l’eau n'est décomposée qu'avec le concours de l’aflinité du chlore, qui produit avec ce gaz de l’acide chlorhydrique. ("SIT ) fer. Voila donc un fait positif qui montre qu'il peut y avoir courant galvanique sans action chimique. Si dans les circonstances ordinaires l’action chimique accompagne toujours les courants, ce n'esl pas que ceux-ci en soient l'effet, mais c’est qu'ils tendent toujours à dé- composer les corps liquides qu'ils traversent : l’action chi- mique est donc liée au courant galvanique comme un effet l'est à sa cause, et d’après cela il est difficile de produire l'un sans l’autre; mais il n’y a aucun moyen d’avoir un courant sans contact de corps hétérogènes ; de sorte que celui-ci est la condition sine qu& non de la production des courants galvaniques à l’aide des piles de Volta. Or, comme nous ne connaissons aucune aulre cause constamment agis- sante dans la production de ces courants, el qui doit précé- der leur développement , nous devons jusqu’à présent nous borner à les attribuer au contact, sans qu’il soit nécessaire de pouvoir expliquer comment celui-ci agit dans cette cir- constance, pas plus que les chimisles n’expliquent com- ment il agit dans les phénomènes chimiques dits cataly- tiques. M. Faraday oppose encore à la théorie du contact le fait suivant : Si on emploie un couple de zinc et de platine et la solution de sulfure de potassium comme électrolyte ou liquide conducteur ; tant que le zinc peut agir chimique- ment sur la solution du sulfure de potassium, il y a cou- rant, comme le montre le galvanomètre; mais dès qu’il est recouvert d’une couche de ce sulfure empêchant toute ac- tion chimique ultérieure du liquide sur le métal, le cou- rant cesse, quoique le contact métallique continue à subsis- ter (1). Mais ce phénomène s'explique très-nettement dans (1) Annalon der Physik und Chemie von Poygendorff, 1841, ne 4, p. 56. Tom. var. 22. ( 318 ) la théorie du contact. Tant que le zinc reste à l’état métal- lique dans la solution, il doit y avoir un courant, qui pro- duit la décomposilion chimique du sulfure et transporte le soufre sur le zinc, élément positif des couples. Lorsqu’en- suite le zinc, plongé dans la solulion, s’est couvert d’une couche de sulfure, son action électro-motrice doit être changée, ou plutôt ce sera le sulfure qui aura pris sa place comme électro-moteur vis-à-vis dn platine dans la solution. Nous aurons donc là un nouveau couple de sulfure de zinc et de platine, communiquant entre eux hors de la solution par le zinc métallique. Or on sait, d’après la théorie du contact, que l’action d’un tel système est tout à fait indé- pendante de la nature du métal intermédiaire. L’objection du physicien anglais est donc sans valeur, On pourrait dire, à la vérité, que le sulfure de zinc étant mauvais conduc- teur de l'électricité , ne pourra jouer le rôle d’électro-mo- teur, et qu’ainsi l’action électro-motrice devra continuer à se faire entre le zinc et le platine; mais dans ce cas-là même, il ne peut y avoir de courant, parce que le sulfure de zinc s’opposerail à son passage. Ainsi, quelle que soil la ma- nière d'envisager le phénomène dans la théorie du contact, le courant devra s'arrêter et, avec lui, l’action chimique qui n’en est que le résultat (1). D'après ce que nous venons de dire, il est évident que la théorie du contact expliquera aussi facilement un phé- nomène analogue que lui oppose M. Faraday, consistant en (1) Ce qui prouve qu'ici l’action chimique qui accompagne le courant n’est qu'un effet de ce dernier et n’en est point la cause, c’est que sans courant il n’y a pas d’action chimique sensible de la part d’une solution de sulfure de potassium sur le zinc métallique que l’on y plonge, ainsi qu'il est facile de le constater. ( 319 ) ce qu'un couple de platine et de plomb, avec interposition d’une solution de sulfure de potassium pour électrolyte, ne produit un courant que tant que le plomb reste à l’état métallique dans la solution, mais dés qu'il s’est couvert d’une couche de sulfure de plomb, le courant cesse, quoi- que le sulfure soit bon conducteur de l'électricité et que tout le système puisse facilement transmettre des courants galvaniques Lrés-faibles(1). Ce résultat dépend évidemment de ce que le sulfure de plomb, par son état électrique pro- pre, ne peut pas former un couple galvanique actif avec le platine. On a aussi prétendu que la théorie du contact ne pouvait pas rendre raison de l’inversion des pôles, que l’on remarque dans une pile à couples de fer et de cuivre, lorsqu'on vient à la charger avec une solution de sulfure de potassium. Dans ce dernier cas, le cuivre est l'élément positif, tandis qu’il est négatif lorsque la pile est chargée avec de l’eau aci- dulée. Or, dans les deux cas, le contact métallique étant le même, il aurait dû produire, dit M. Faraday (2), le même courant ou un courant dans le même sens, si le contact métallique élait la cause de ce dernier. Mais si l’on se rappelle, ce que nous avons constaté plus haut page 306, que la solution de sulfure de potassium , comme celle d'o- xyde de potassium, rend le fer électro-négatif, tandis que ces solulions n’exercent pas la même action sur le cuivre, qui, comme on sait, peut s'oxyder dans de l’eau ammonia- cale et par suite s’y dissoudre, on se rendra facilement raison de cette inversion des pôles. Gelle-ci n’est que le ré- sultat du changement d'état électrique que le contact du (1) Aunalen von Poggendorff, 1841, n° 4, pp. 563 et 564. 93 ; ; » PI (2) dem. 1841, t, 52, p. 558. ( 320 ) sulfure de potassium détermine dans le fer, changement qui le rend électro-négatif par rapport au cuivre, et doit ainsi faire de ce dernier l'élément positif de la pile dans sa combinaison avec le fer devenu en quelque sorte passif. La même chose a lieu si on combine le cuivre avec le fer préalablement préparé, lout en choisissant pour électro- lytes les liquides conducteurs ordinaires , tels qu’une solu- tion saline faiblement acide ; ici encore le euivre est positif par rapport au fer passif, comme je l’ai prouvé ailleurs (1). Aussi en combinant un fil de cuivre avec un fil de fer pas- sif où préparé par la chaleur, el plongeant ce couple mé- tallique par ses extrémités libres dans uñe solution de sul- fate acide de cuivre, il ne se précipite pas de cuivre sur le fil de cuivre employé, comme cela a lieu en substituant du fil de fer ordinaire au fer passif; alors le cuivre devient l'élément négatif du couple, el se recouvre du métal du sel décomposé par le courant. On explique facilement de la même manière dans la théorie du contact tous les cas d’inversion des pôles, pro- duits dans les piles par le changement du liquide conduc- teur, que M. de la Rive a fait connaître (2). La seule dilu- tion du liquide conducteur, et notamment celle des acides, influe déjà puissamment sur l’état électrique des métaux qui y sont plongés. Ainsi le fer est négatif el par suite pas- sif dans l'acide nitrique concentré, tandis qu'il est positif et par suite altaquable dans le même acide étendu d’eau. En général, on a trouvé les métaux plus positifs dans les acides faibles que dans les acides concentrés, et comme (1) Vote sur la passivité du fer, pp. 9 et 12 ( BüLLETINS DE L'ACADÉMIE DE BRuxELLES , t. VIL.) (2) Annales de chimie vt de physique, t. XXXVIL, pp. 232-238. ( 321 ) celle modification, que l’état de concentration d’un acide amène dans la qualité électrique ou électro-motrice des métaux, varie d’un métal à l’autre, on conçoit comment il se fait qu'un couple de deux métaux, plongé tantôt dans nn acide fort, lantôt dans le même acide faible, peut, dans les deux cas, offrir des courants en sens inverse , ainsi que MM. Avogrado et OErsted l'ont observé (1). M. Faraday, remarquant que l’état de dilution d’un acide augmente généralement la qualité électro-positive des mé- taux qui y sont plongés, se demande comment ce résultat peut se concilier avec la théorie du contact, puisque l'in- fluence électrique d’un acide sur un métal semble devoir augmenter dans le même sens avec le degré de concentra- tion de l'acide (2); mais la difficulté me paraît bien plus grande encore dans la théorie chimique; car l’action chi- mique d'un acide sur un métal semble devoir augmenter aussi, {outes choses équles d'ailleurs, avec le degré de concentration de l'acide. Ainsi, d'aprés les lois de l’affinité chimique, abstraction faite de toute influence électrique, l'acide nilrique à un atome d’eau devrait attaquer plus vi- vement les métaux et notamment le fer, que l'acide à deux ou lrois atomes d'eau, puisqu'il est moins stable que ce dernier, c’est-à-dire d’une décomposition plus facile, ainsi que nous le montre l'influence décomposante de la cha- leur et de la lumière sur l’acide très-concentré. L'oxydation du fer doit donc être, chimiquement parlant, plus facile dans l'acide nitrique monohydraté que dans celui à deux ou trois atomes d’eau, qui, à raison de sa plus grande sta- (1) Annales de chimie et de physique, 1813, t. XXII, p. 361. (2) Annalen von Poggendorff, t. LU, p, 480 et suiv. (322 ) bilité, abandonne plus difficilement son oxygène. Si donc le contraire s’observe, on ne peut l’attribuer qu’à une in- fluence électrique, indépendante de toute action chimi- que (1), influence qu’il est au reste impossible de nier, depuis que l’on sait que le fer qui a été soumis à celte in- fluence dans de l'acide nitrique à un atome d’eau, reste aussi ensuile inattaquable dans de l'acide à deux et même à trois alomes d’eau. On explique encore facilement dans la théorie du con- tact, comment on peut obtenir des courants galvaniques avec un arc métallique homogène, pourvu que les deux ex- trémilés de l’are, plongées dans l’électrolyte, soient à des températures différentes, ou que l'électrolyte lui-même pré- sente une inégalité de température aux deux extrémités de l'arc immergées. Il suffit pour cela de se rappeler la modi- fication puissante que la chaleur apporte dans l’état élec- trique ou la qualité électro-motrice de la plupart des mé- taux, modificalion qui est surtout remarquable pour le fer, qui, à une chaleur voisine du rouge obseur, esl aussi peu électro-positif que le platine lui-même. En général, la chaleur tend toujours à rendre les métaux électro-négatifs; aussi en chauffant l'élément négatif d’un couple métallique à l'endroit de son contact avec l’électrolyte, le courant de- vient quelquefois dix fois plus fort d’après les observations de M. Faraday (2). Or, cette influence de la chaleur ne peut guère s'expliquer dans la théorie chimique; car, (1) On ne peut, en effet, alléguer aucune raison chimique pour laquelle le fer serait plus attaqueble dans de l’acide nitrique à deux ou trois atomes d’eau, que dans de l'acide nitrique à un atome d'eau, puisque dans les deux cas il ne s’oxyde qu'aux dépens de l'acide et non de l’eau ajoutée. (2) Aunalen von Foggendorff, t. LI, p. 322, ; ( 333 ) comme l'observe fort bien M. Faraday lui-même, elle ne dépend pas d’une action chimique, vu qu’elle se manifeste en chauffant l’électrode qui n’agit pas chimiquement sur le liquide conducteur ; ce n’est pas non plus un phénomène thermo-électrique, puisque la chaleur ne renforce le cou- rant que lorsqu'elle est appliquée au métal électro-négalif du couple. D'après cela, M. Faraday, qui n'admet pas la théorie du contact, pense que celle influence de la chaleur est due à ce qu’elle facilite le passage du courant ou qu’elle augmente la conductibilité du système (1); mais celte ex- plication n'est appuyée d'aucun fait posilif, tandis que la chose s'explique facilement dans la théorie da contact, en admettant que la chaleur modifie l’état électrique des mé- taux dans le sens que nous avons indiqué, ce que confir- ment, du reste, la passivité el les phénomènes électro-chi- miques parliculiers que nous présente le fer lorsqu'il a été chauflé, Or, parmi ces phénomènes, il en est qui ne sont accompagnés d'aucun courant : on ne peut donc pas dire avec M. Faraday que l'influence de la chaleur sur l’électri- cité des mélaux en contact, doive être dépendante du cou- rant qui Lend à s'établir (2). On peut conclure, je crois, de ce qui précède que tous les faits connus jusqu'ici de l'électricité galvanique s’ex- pliquent mieux dans la théorie du contact que dans la théorie chimique ; c’est ce que j'avais déjà essayé de mettre en évidence dans mon Mémoire sur la pile galvanique. Le contact, au reste, n’a pas besoin d'être considéré comme une cause active ou agissante dans la production de l’élec- (1) Aanalen von Poggendorff, pp. 322 et 323. (2) Zdem. p. 322. ( 324 ) tricilé, mais seulement comme la cause occasionnelle du développement de l'électricité galvanique, ou comme la seule condition jusqu'ici connue , pour que deux corps hé- térogènes puissent se mettre spontanément dans des élats opposés d'électricité, Aussi les partisans de la théorie du conlact se taisent complétement sur le mode d'influence de ce dernier dans la production de l'électricité voltaïque, comme les chimistes se laisent sur sa manière d’agir dans les phénomènes chimiques dits catalytiques. Les partisans de la théorie chimique de la pile vont , au contraire, plus loin; ils affirment que le contact n’agit que par l’action chimique à laquelle il donne lieu, et que celle-ci est la seule cause productrice de l'électricité galvanique ; or , c’est là une conséquence que les fails jusqu'ici n’autorisent pas à admettre (1), et il est bien plus facile de rendre raison des phénomènes que la pile nous présente, en rapportant l'électricité, qui s’y produit, au simple contact de corps hé- térogènes, el même, en quelque sorte, au seul contact mé- tallique. Cette dernière asserlion ne paraîlra pas étrange, quand on songe que , lors même qu’il n’y a pas contact de deux métaux de nature différente dans les couples gal- vaniques , il y a au moins contact entre deux parties d'un même mélal, que l'on peut considérer comme électrique- ment hétérogènes, c'est-à-dire comme douées de facultés électro-motrices diverses ou d'états électriques différents, par suite de leur contact avec des liquides ou des fluides divers : dans ce cas, c’est à la polarité électrique ou, si ER SO ÉE R (1) Consultez encore les mémoires de Marianini (nn. de chim. et de phys., t. XLV), de Pfaff ({nnalen von Poggendorff, t. LUE, p. 303), de Jacobi (Zbid., t. LILI, p 336), de Schônbein (Comptes rendus de l’acadé- mie des sciences de Paris, t. VI, p. 421, an. 1838), etc. (920 ) l'on veut , à l’hétérogénéité électrique qui s’est établie entre deux parties métalliques contiguës qui ne sont pas dans les mêmes condilions physiques, qu'est dû le développement de l'électricité galvanique. Mais quoiqu'il soit vrai de dire que le contact métallique est la source fondamentale de l'électricité dans les piles voltaïques, le contact des liquides conducteurs avec les couples métalliques ne peut pas moins concourir aussi puissamment au développement de celte électricité , mais seulement d’une manière indirecte, en modifiant la puissance électro-motrice de ces derniers. Ce qui me paraît prouver que c’est là la vraie manière d’a- gir des électrolytes dans les piles, et qu’ils n’agissent pas comme électro-moteurs proprement dits, à l’instar des mé- taux , c’est que l’électricité produite par ces derniers, lors- qu'ils se touchent, est, en quelque sorte, indépendante de l'étendue des surfaces de contact, et est proportionnelle à la surface totale des métaux contigus, lors même qu'ils ne se toucheraient que dans un petit nombre de points; ce qui peut tenir, à la vérité, à la rapidité avec laquelle l'électricité se développe aux points de contact, et à sa prompte diffu- sion à la surface de corps aussi bons conducteurs que les mé- taux. Quoi qu'il en soit, il est certain que la-puissance élec- trique d’une pile est proportionnelle à l'étendue des couples métalliques, et non point à celle des surfaces métalliques qui se touchent; tandis que les électrolytes dans les piles ne modifient son action électrique qu’en raison de l’éten- due des surfaces métalliques qui en sont baignées; ce qui montre qu’abstraclion faite de leur qualité conductrice, ils agissent dans les piles de la même manière que les li- quides qui rendent le fer ou d’autres mélaux passifs, pas- sivité qui ne se manifeste que dans la partie du métal qui a élé baignée par le liquide, et qui ne s'étend aucunement ( 626 ) æ au delà, comme cela devrait avofr lieu si elle tenait à une électricité excilée dans le métal par une véritable force électo-motrice, s’exerçant à l'endroit du contact hydro-mé- tallique ou entre le liquide et le métal. Tout tend donc à nous montrer que les liquides ne concourent pas au déve- loppement de l'électricité dans les piles en qualité d’élec- tro-moteurs, mais comme modificateurs de la puissance électro-motrice des métaux qu'ils baignent; de sorte que leur action, de ce chef, peut être tantôt favorable, tantôt dé- favorable à la puissance électrique de la pile, suivant qu'ils agiront dans le même sens, ou en sens inverse, du contact mélallique. Elle sera, en général, d'autant plus forte que les surfaces métalliques qui en sont baignées seront plus étendues, puisque celles-ci deviennent les véritables élec- iro-moleurs mélalliques de la pile. De là l'avantage des piles à la Wollaston, dans lesquelles les mélaux sont baignés à leurs deux surfaces par l'électrolyte, Si l'on se demande maintenant quelle peut être la cause de la modification que plusieurs liquides apportent dans la facullé.électro-motrice des métaux, on peut observer que les liquides les plus propres à agir chimiquement sur les métaux, paraissent êlre généralement ceux qui modifient le plus puissamment leur faculté électro-motrice, soit que celle modificalion soit produite par la même cause qui dé- termine l'action chimique, soit que celle-ci, ce qui est plus probable, soit elle-même influencée par la modifica- üon er question, comme nous le montrent les phénomènes de la passivilé du fer. Au reste, si le simple contact d'un liquide, sansaction chimique, suffit déjà pour modifier l’état électrique d’un métal {témoin le contact de l'acide nitrique monohydraté ou de l'alcool anhydre avec le fer), il est possible que l'action chimique elle-même pourra également (1827 ) modifier la faculté électro-motrice du corps qui l’éprouve. Il n’est done pas difficile de se rendre raison de la puis- sante influence que l’action chimique des liquides conduc- teurs dans les piles, semble exercer sur l'intensité ou la direction du courant. Cette influence ne paraît être en tout cas que l'effet des modifications apportées par le liquide dans la faculté électro-motrice des métaux de la pile; et ce qui me paraît venir complétement à l'appui de cette manière de voir, c’est la grande supériorité des piles à courant con- slant, de zinc amalgamé et de platine, amorcées ou chargées avec deux liquides de nature différente, sur les piles ordi- naires, qui ne sont amorcées que par un seul et même li- quide. Ces dernières présentent un inconvénient majeur, c'est que le même liquide baignant à la fois le métal élec- tro-positif el le métal électro-négatif de la pile, il tend généralement à modifier dans le même sens ,quoiqu'a divers degrés d'intensité, la force électro-motrice de chacun d’eux; de sorte que son influence sur la production du courant ne peut être que le résultat de la différence de son action sur les deux métaux qui forment les couples galvaniques. Or, il est aisé à concevoir que, pour obtenir le plus d’effet possible d’une pile, il faut pouvoir modifier l'état électri- que de chaque métal dans le sens de l’aclion du contact métallique lui-même. Cest-ce qu’un physicien anglais, M. Grove, me paraît avoir parfailement réalisé, en entou- rant les plaques de platine, dans sa pile, d’acide nitrique fort et les plaques de zinc amalgamé d'acide sulfurique très-dilué, Ce dernier tend à rehausser, comme on sait, l'élat électro-positif du zine, tandis que l'acide nitrique fort, qui rend généralement les métaux moins électro-posi- tifs, ne peut que rehausser l’élat électro-négatif du platine, que le contact de l'acide sulfurique dilué n'aurait pu au ( 326 ) contraire que diminuer. Joignez à cela que l'acide nitrique est un excellent conducteur du courant, et comme les métaux ne peuvent point ici s’altérer par aucune précipi- tation métallique ni par aucun dépôt étranger, comme dans les piles ordinaires, on conçoit que l'action de la pile de Grove devra être fort intense el fort durable; c'est-ce que l'expérience a constaté (1). Une autre circonstance peut modifier encore dans les piles la faculté électro-motrice des métaux et influer, par conséquent, sur la production et l'intensité du courant, J'ai montré dans ma précédente notice sur la passivité du fer, que le courant galvanique peut, de même que la chaleur el le contact des liquides, modifier dans certains métaux l'état électrique ou la puissance électro-motrice qui leur est prapre ; témoin le fer qui devient passif sous l'influence d'un courant dont il constitue l’électrode positif (2). Il paraît d’ailleurs, d’après les expériences de Marianini (3) (2) Dans les piles à courant constant de Daniell , la solution de sulfate de cuivre qui baigne les plaques de ce métal agit aussi, non-seulement parce qu’elle tend toujours à maintenir la surface du cuivre nette en n’y déterminant qu’une précipitation métallique de même nature, mais aussi parce qu’elle tend à donner au cuivre un état électrique différent de ce- celui que tendrait à lui imprimer l’acide sulfurique dilué qui entoure le zinc. On en a la preuve dans les phénomènes galvaniques que nous pré- sente une lame de cuivre plongée simultanément dans une forte solution de sulfate de cuivre et dans de l’eau acidulée ; les deux liquides étant disposés en couches séparées, la partie de la lame en contact avec le sul- fate est négative et se recouvre de cuivre précipité , tandis que la partie plongée dans l’eau acide est positive et s’oxyde (voir mon Mémoire sur la pile galvanique , p. 13, dans les MÉmoIREs DE L’ACADÉMIE DE BRUXELLES. (2) Note sur la passivité du fer, p. 9 et 10 (BULLETINS DE L'ACADÉMIE, t. VIT, n° 6). (3) Annales de chimie et de physique , t. XLV, p. 33 et saiv. ( mé- moire de Marianini), ( 329 ) que lout mélal soumis à un courant voltaïque, pendant qu'il se trouve plongé dans un liquide , devient moins ou plus électro-positif suivant que l'électricité passe du métal dans le liquide, ou réciproquement ; c’est-a-dire suivant que le métal est l’électrode positif ou l’électrode négatif du courant. C’est là sans doute la cause de l'électricité mani- festée par les piles secondaires de Riller, qui se réduisent en dernier résultat à un assemblage d'éléments métalliques de même nalure , séparés l’un de l’autre par un liquide con- ducteur. Si l’on fait passer quelque temps le courant d’une pile à travers un pareil système, chaque élément métalli- que subit une modification diverse de son état électrique à l'extrémité d’où le courant sort et à celle où il entre, de sorte qu'après que le courant a cessé d'agir, chaque élé- ment métallique doit avoir à ses deux extrémités une puis- sance électro-motrice différente, et doit constituer ainsi un un couple galvanique qui aura ses pôles disposés en sens inverse de ceux qu’il présentait pendant le passage du cou- ranlt; c’est ce que l'expérience a constaté. On comprend aussi, d’après cela, comment il se fait que lorsqueles pôles d’une pile sont mis en communication , celle pile, par l’action que le courant exerce sur les lames, diminue de puissance , et que si l’on fait parcourir celle même pile à un courant contraire , sa puissance augmente (1). On peut encore, je pense , rallacher à ces phénomènes les courants secondaires que donnent divers liquides qui ont élé pendant quelque temps traversés par le courant d’une pile, surtout lorsqu'on suppose que ces liquides peuvent se polariser pendant le trajet du courant, comme je l'ai admis dans mon mémoire sur la pile galvanique (2). (1) Annales de chimie et de physique, t. 45, p. 149 et 150. (2) Mémoires de l'académie de Bruxelles ,t XI. ( 330 ) Des divers faits rapportés dans le courant de cette notice, on peut, je crois , déduire les conclusions suivantes : 1° Les phénomènes de passivité, que nous présentent certains métaux dans leur contact avec divers liquides, ou à la suite de ce contact, ne sont que le résultat des modifi- cations que ces derniers impriment à leur état électrique naturel ou à leur puissance électro-motrice, 2° Ces phénomènes ne sont qu’un cas particulier de plu- sieurs phénomènes du même ordre, dus aux modifications plus ou moins sensibles que les liquides en général ap- portent à la force électro-motrice des corps solides qui en sont mouillés. 3° Ces modifications, qui persistent plus ou moins long- temps aprés la cause qui les a produites, entraînent des changements dans les réactions chimiques des substances qui les subissent, par suite de la grande influence des états électriques des corps sur leurs propriétés chimiques. 4 Les modificalions en question ne s'étendent jamais au delà de la partie du corps, qui est en contact avec le li- quide modificateur; de sorte que lorsqu'un mélal n’est plongé que partiellement dans un liquide, la partie im- mergée forme un couple avec celle qui est en dehors du liquide, 5° Le courant qu’on a observé lorsque les deux extrémités d'un même fil métallique sont plongées dans deux liquides différents qui se Louchent, ne doit pas être exclusivement attribué , comme l'ont cru quelques physiciens, au contact mutuel des deux fluides ou à leur action chimique l’un sur l’autre ; mais il peut aussi dépendre des modifications di- verses qu'ils ont imprimées à la puissance électro-motrice des deux bouts du fil métallique. 6° L'espèce d'action électrique que les liquides exercent (331) sur les métaux en modifiant leur qualité électro-motrice, ne peut pas être considérée comme dépendant exclusive- ment de leur action chimique, puisqu'elle se manifeste lors même que le liquide n’exerce pas d'action chimique sur le métal qu'il baigne. 7° C’est au changement que les liquides conducteurs ou les électrolytes , dans les piles , peuvent apporter à la force électro-motrice des couples métalliques, qu'est due l'in- version des pôles, que l’on remarque souvent en changeant convenablement la nature de l’électrolyte. 8° Le contact métallique est la seule cause directe ou immédiate de la production du courant galvanique dans les piles de Volta. Les électrolvtes ne semblent concourir à celte production que d’une manière indirecte, non pas uniquement comme conducteurs du courant, mais prin- cipalement comme modificateurs de la puissance élec- tro-molrice des mélaux. De ces deux qualités dépend, en général , toute leur influence sur l'intensité et la direction du courant galvanique, qui n’est dû, en dernier résultat, qu’à l’action éleclro-motrice qui s'exerce au contact des mélaux électriquement hétérogènes ou d’autres électro- moteurs analogues. 9 L'action chimique dans les piles ne saurait être la source première de la production des courants galvaniques ou de l’état électrique des métaux qüi les détermine, puis- que l'électricité se développe dans les piles isolées avant que l’action chimique, qui accompagne le courant dans les piles closes, se soit manifestée. Celle action n’est générale- ment que l'effet et non la cause du courant, Elle peut tou- tefois modifier ce dernier en tant qu’elle amène des chan- gements dans les surfaces métalliques des couples ou qu’elle puisse modifier leur qualité électrique. ( 332 ) 10° Les piles & courant constant doivent, en partie, les avantages qu'elles présentent, à ce qu’elles permettent de baigner les deux éléments métalliques des couples par des liquides de nalure différente, qui tendent à modifier la force électro-motrice de chacun d'eux, de manière à don- ner au courant le plus d'intensité. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Note sur l’Arachis Hypogæa, par Ch. Morrer , membre de l’académie. J'ai publié, il y a quelques années, dans les Bulletins de l’académie des sciences, un aperçu sur les plantes hypo- carpogées, c’est-à-dire sur ces espèces remarquables dont l'appareil floral pousse de lui-même le fruit dans la terre, pour qu'il germe et reproduise l'espèce. Ces plantes hypo- carpogées sonl peu communes, et si j'ai été arrêté dans la publication des mémoires que j'avais préparés sur celles qu'on peut observer en Belgique, ça été parce que mes recherches ne pouvaient s'étendre aux espèces particulières au midi de l'Europe. Mon voyage en Italie m'a permis, heureusement pour moi , de combler une lacune à ce sujet. Le pape Grégoire X VI est le premier pontife qui ait songé à doter Rome d’un jardin botanique, fondé en 1837 sous ses auspices, et placé sous la direction du professeur, le cheva- lier Charles Donatelli, qui, parmi les cultures toutes parti- culières qu'il a fail établir dans son jardin, a donné la pre- mière place à l’Ærachis hypogæa. J'ai donc pu suivre, à Rome, sur cette plante singulière, la marche dés phéno- mênes de la fructification; et les déductions que j'en ai ( 333 ) tirées pourront, je pense, jeter un Jour nouveau sur la . connaissance de l'importante fonction de la fécondation. L'AÆrachis hypogæa forme décidément son fruit sous jerre, c'est-à-dire, que lorsque l’imprégnation de l’ovule a lieu, circonstance qu'il faut distinguer de la fécondation du stigmate, le véhiçule de l’ovule, le fruit, est sous terre, J'ai observé sur les lieux la fécondation du sligmate; le style est long et recourbé, terminé par des papilles, mais plus bas, il y a des poils stigmatiques latéraux. Les papilles ter- minales ne sont pas le vrai stigmale, car j'ai vu les boyaux polliniques pousser entre les poils latéraux, et jamais au sommet du pistil. Cette observation confirme un fait géné- ral que m'a annoncé M. Robert Brown, pendant son séjour à Florence, c'est-a-dire que le stigmate chez ces plantes n'est jamais terminal. Quoi qu'il en soit, le fait est que les grains polliniques, dans l/rachis hypogæa s'ouvrent sur le pistil et le fécondent dans la fleur. Aussi longtemps que le style subsiste , c’est-à-dire qu'il y a floraison, l’ovule n'est pas imprégné; le boyau pollinique ne se met pas en contact avec lui. Après la floraison , le pédoncule grossit, et il fait si bien suite à l’ovaire, il lui sert si bien de base, qu'il est impossible de reconnaître ces deux organes l’un de l’autre; tous deux paraissent une branche qui s'enfonce sous terre. Seulement , en coupant en deux le pédoncule et l'ovaire, on distingue celui-ci à deux points verts mi- croscopiques , qui existent tout au bout de l'appareil total. Ces deux points sont les deux ovules. Le style est tombé, et c’est sa cicatrice, où le tissu cellulaire est à nu, qui fait les fonctions d’elcyse, de sorte que l'Ærachis hypogæa, quoique papilionacée, a plus d’analogie sous ce rapport, avec le Cymbalaria vulgaris, anthirrinée, qu'avec son allié de famille, le Trifolium subterraneum, deux au- To. vur. 23. ( 334 ) tres plantes hypocarpogées. Ce rapprochement mérite une attention toute spéciale. Je n'hésite pas à regarder la cica- trice du style comme représentant la spongiole qui fait de l'appareil femelle un système radical, ascendant dans l'im- mense majorité des cas , mais descendant dans les plantes hypocarpogées, par la même raison que les racines se dirigent vers la terre el les tiges vers le ciel. Ce point spon- giolaire est rouge et très-prononcé dans les jeunes fruits de l’Arachis. Quand le pédoncule a considérablement grossi, qu’il a poussé, par l'effet de son point spongiolo-ovarien, sa pointe en terre, on le voit se terminer en cône insensi- blement , sans aucun renflement qui indiquerail la forma- tion ultérieure d’un fruit quelconque. Sous cet état, je l'ai observé au microscope, et sur des tranches irès-fines et faites à propos : on voit d’abord le derme cesser d'exister à la cicatrice du style, point de rapprochement avec la struc- ture du Cymbalaria, structure qui mène à l’hypocarpo- gisme. Secondement on voit, qu'a cette époque (c’est-à-dire lorsque le véritable ovaire indistinct est envoyé sous terre par le prolongement du pédoncule) se fait l'imprégnation de l’ovule, car alors son micropile très-distinct est saisi par le boyau pollinique, le bout des nucelles est évidem- ment en contact avec lui, et on suit avec grande faci- lité la formation des enveloppes de l'ovule et celle du raphé. Gelte imprégnation, si je tiens compte des 10 jours pendant lesquels j'ai observé à Rome la croissance de l'Arachis , doit se faire 10 à 15 jours environ après ia floraison. L’imprégnation faile (et je pense, d’après tout ce que j'ai observé récemment sur celte matière, que celte différence de temps entre la fécondation du style et l’imprégnation ( 335 ) de l’ovule est beaucoup plus grande dans la plupart des plantes qu'on ne l’a cru jusqu’à présent), l'imprégnation faite, les ovules grossissent et, sous eux, le fruit lui-même qui paraît d’abord , toujours sous terre , un pelit cône ren- flé, puis qui devient un petit baril, puis un corps cylin- drique plus gros et plus grand, enfin ce fruit bien connu de la pistache de terre. Le chevalier Tenore, de Naples, a fait aussi sur ce singulier et important phénoméne de la égétation , plusieurs observations dont il nous a entretenu au congrès de Florence, mais qui n’ont point le caractère de celles que je communique aujourd’hui à l’académie; ce savant honorable a bien voulu attirer mon attention sur ce sujet, dans cette assemblée, et je me félicite d’avoir trouvé à Rome l’occasion de faire ces observations, qui, je l'espère du moins, pourront servir à élucider l'histoire si remar- quable des plantes dont la fleur est aérienne et le fruit sou- terrain. Elles se fécondent comme les oiseaux et mettent bas comme les taupes, ce qui est une singulière associa- tion de qualités. Rome, ce 21 octobre 1841. ZOOLOGIE. Note sur deux espèces de Musaraignes observées nou- vellement en Belgique , par Edm. De Selys Longchamps, membre correspondant de l'académie. Avant la fin de cette année j'aurai l'honneur de soumet- tre à l'examen de l'académie mon travail sur la Faune belge , comprenant le catalogue raisonné de tous les ani- maux verlébrés observés jusqu'ici dans notre pays, avec ( 336 ) l'indication des localités où ils se trouvent; l'époque de l'année où les espèces voyageuses apparaissent, les cap- tures accidentelles, et des observations critiques sur les espèces rares. Je demanderai -cependant d’anticiper aujourd'hui sur cet ouvrage, en signalant deux espèces extrêmement inté- ressantes de mammifères inseclivores dont l'existence cer- laine en Belgique m'était encore inconnue il y à un mois; je veux parler de deux Soricidées dont l’une appartient aux Musaraignes proprement dites, et l’autre aux Crocidures. 1° Sorex pygmeus Laxmann. Musaraigne Pygmée. — Cette charmante espèce, la plus petite de tous les mammi- fères connus avant la découverte du Sorex etruscus de Savi, habite la Sibérie, la Russie et une grande partie du nord de l'Allemagne; mais on pensait que sa limite occi- dentale extrême était le Rhin. Un individu adulte que je mets sous les yeux de l'académie, et que je dois à l’obli- geance de M. Warlomont, amateur zélé et inspecteur de l'enregistrement à S'-Hubert, m’a prouvé que le Sorex pygmeus existe en Ardenne, et m'a permis de reconnaître pour appartenant à la même espèce un individu semblable que j'ai pris en 1832 à Longchamps-sur-Geer, au milieu de la campagne, et que je n’avais osé rapporter avec certi- tude soit au Pygmeus, soit au Rusticus , soit au jeune âge du Tetragonurus ,ayant monté cet exemplaire unique sans en prendre les dimensions exactes, ne possédant pas alors d'objets de comparaison , el les descriptions des auteurs élant très-incomplètes. Je ne connaissais pas encore l’ex- cellente figure et la description données par Gloger, dans un mémoire sur le S. pygmeus , mémoire qui fait partie du tome XIII des Vouveaux actes des curieux de la Na- ture. ( 337 ) Le fait est que le Sorex pygmeus diffère surtout du Tetragonurus par sa taille beaucoup plus petite; sa queue plus épaisse, plus velue, nolablement plus longue, égalant presque la longueur du corps; par le museau beaucoup plus long et plus étroit. Le S. hybernicus a la taille du Pygmeus, mais la tête et la queue conformées comme le Tetragonurus. 2° Crocidura leucodon Herm. Crocidure leucode, — Je savais que le Sorex leucodon des auteurs existe dans la Lorraine et la Picardie , et je soupçonnais qu'on finirait par le trouver en Belgique. Je viens en effet de recevoir de M. Wicard, naturaliste à Espierres, un individu qu'il a pris dans cette localité. On le distingue au premier abord de la C. aranea à la différence des couleurs, le dessus du corps étant noirâtre, tranchant avec le dessous qui est blanc. Ce pelage est le même que celui de la musaraigne d'eau (S. fodiens), mais les formes et la dentilion de ces deux pelits mammifères sont toutes différentes. Je profite de l’occasion pour rectifier ainsi qu’il suit le tableau des Musaraignes d'Europe, d'après les nouvelles données que j'ai recueillies depuis la publication des Étu- des de micromammalogie en 1839. Seulement je crois inutile de répéter leur trop longue synonymie. GENRE SOREX L. * Sorex. Wagler. 1. Ternaconvnus. Jerm. De la Belgique et de toute l’Europe. Variété? Castaneus Jenyns. Observée en Angleterre. Aberration causée par l’alcool : Labiosus Jenyns. . Hivenwicus Jenyns. Des îles Britanniques. 5. Proueus. Lazmann, Belgique, Allemagne septentrionale, Russie , Si- bérie, Lo (338 ) 4, Anminont Bonap. (1). Piémont? 5. Azrinus Schinz. Mont-St-Gothard, ** Crossopus Wagler. 6. Foniens Pa/las. De la Belgique et de toute l’Europe. 2. Cuurarus Sowerby (2). Belgique , France, Angleterre, Allemagne ocei- dentale. F GENRE CROCIDURA Waczer. * Pachyura Selys. 8, Ernusca Suvi. Italie méditerranéenne. ** Crocidura Wagler. 9. Aranea Prisson. Centre et midi de l’Europe, Belgique. 10, Leuconon Zerm. Tbidem. Variété accidentelle : Cr. Thoracica Savi, Bonap, Toscane. Liège, 5 novembre 1841. HISTOIRE. Comment une communauté de calvinistes s’est-elle éta- blie et conservée au milieu d’une population catho- lique, près d’Audenarde? Aperçu historique par le chanoine J.-J. De Smet, membre de l'académie. Pour qui connaît la rigueur de nos anciennes lois pé- nales contre les régnicoles qui appartenaient à une com- (1) Cette nouvelle espèce diffère du Tetragonurus par sa queue aussi longue que celle de l’A/pinus et sa couleur pâle; l'individu type que j'ai examiné fait partie du musée de Turin. On n’est pas certain qu’il pro- vienne d'Italie, peut-être est-il de l'Amérique septentrionale ? (2) Je ne suis pas encore convaincu que le Fodiens et le Ciliatus ne soient que deux variétés d'une même espèce. Je développerai ailleurs mes raisons à l’appui de cette opinion. Relativement aux individus en apparence de couleurs intermédiaires ne pourrait-on pas soupçonner que ce sont des Hybrides de l’une et de l’autre espèce qui se produiraient dans les contrées où l’une des deux est rare commo le Fodiens l’est en effet en Belgique? On observe des faits analogues en ornithologie. ( 339 ) munion anti-catholique, il doit être difficile à s'expliquer comment une agglomération de familles protestantes s’est formée et perpétuée au centre d’une population trés-atta- chée à l'église romaine, dans la Flandre orientale. Ce phé- noméène existe encore aujourd'hui dans les villages de Macter et de Hoorebeke-Sainte-Marie, mais il n’a plus rien qui étonne depuis l'édit de tolérance de Joseph IE et nos lois postérieures. Au seizième siècle, la plupart des communes qui envi- ronnent Audenarde sur la rive droite de l’Escaut, el nom- mément celles d'Edelaere, de Volkegem , Maeter, Eti- chove, Nukerke, Melden , Maerke-Kerchem, Leupegem et le faubourg de Ter Baillien (1), étaient habitées par des ouvriers assez pauvres qui dépendaient des fabricants de draps et de tapisseries de haute-lisse établis dans la ville. Elles faisaient partie de l’ancienne baronnie de Pamele, qui y possédait la haute et basse justice. Ces ouvriers avaient des communications journalières avec les marchands français et allemands qui portaient leurs laines aux manufactures d’Audenarde ; on ne tarda pas à s’apercevoir de la funeste influence qu’exerçait sur eux ce commerce continuel avec des gens presque tous infectés des erreurs de Luther et de Calvin. Le poison des nouvelles doctrines se répandit avec tant de rapidité dans les familles de ces artisans, que déjà en 1566 ; si l’on en croit le père Robyn (2), on y trouvait avec peine un catholique sur dix personnes ; mais ce calcul est peut-être exagéré, puisque le magistrat de la ville affirmait lui-même l’année sui- (1) Ancien faubourg depuis longtemps détruit. (2) Hastorie van den oorsprong, voortgang en ondergang der ketteryen binnen en ontrent Audenaerde, pag. 32. ( 340 ) vante (1) que celie proportion était d'un sur six. Il n’en était pas de même sur la rive gauche, dont les habitants avaient peu ou point de relations avec l'étranger : on ne trouve au commencement des troubles que deux prêches de prétendus réformés dans toute la châtellenie d’Aude- narde, et tous deux avaient eu lieu au faubourg de Beve- ren, soumis à la juridiction d’un seigneur particulier; les sectaires réclamèrent en vain du magistrat et du comte d'Egmont l’autorisalion de se construire un temple à l’en- droit qui se nomme aujourd'hui et se nommait dès-lors lEyn-driesch. Les iconoclastes qui désolérent Audenarde le 24 août 1566, appartenaient encore presque exclusivement à la baronnie de Pamele; le magistrat se trouvait ainsi les mains hées pour les punir, et le baron, qui aurait pu les livrer à la vindicte des lois et maintenir l’ordre pendant l’efferves- cence, que les nouvelles opinions avaient fait naître, se trouvait presque toujours absent et laissait à la garde d’une femme le château de Pamele (2). Nous trouvons cependant que plusieurs de ses vassaux furent jugés d’après les pla- cards de Charles-Quint et de Philippe IL, et condamnés à être décapités ou brûlés vifs pour eause d’hérésie (3). Sous le gouvernement tyrannique du duc d’Albe, qui respectait les droits des seigneurs bien moins encore que les libertés des provinces, les religionnaires el en particulier les ico- noclastes furent impitoyablement poursuivis; il ne leur resta d’autre ressource que de se retirer avec femmes et enfants en Allemagne, en France ou en Angleterre. (1) Déclaration du magistrat faite le 17 octobre 1567. (2) Robyn, ibid. p. 38. (3) P. la chronique manuscrite et les archives d’Audenarde. ( 341 ) Mais aprés la pacification de Gand, conclue en 1577, un grand nombre de ces malheureux bannis ou émigrés revinrent en Flandre et s’établirent de nouveau dans les communes qu'ils avaient habitées avant les troubles ; ils commencèrent à y exercer publiquement le culte qu'ils avaient embrassé. Les magistrats de la châtellenie d’Audenarde, qui comptait encore très-peu de religionnaires, ne voulurent point to- lérer dans leur ressort une pareille liberté. Dans le temps même où l'anarchie, qui suivit la mort du commandeur de Requesens et l’emprisonnement du conseil d'état, donnaient une supériorité évidente au parti de la prétendue réforme, ils ordonnèrent à l'administration de Caster, où quelques sectaires étaient domiciliés, de tenir l’église absolument fermée, tant pour ne point accorder aux calvinistes l’exer- cice public de leur culte, que pour empêcher le retour des fureurs dont les iconoclastes avaient épouvanté le pays (1). On sait que le prince Alexandre de Parme soumit Aude- narde à l'autorité royale en 1582, après un siége de trois mois ; mais on ignore assez généralement combien ce siége fut meurtrier et funeste aux villages voisins ; un seul fait peut nous en donner une idée. Dans une requête que le magistrat présenta peu après au gouvernement, et qui se trouve aux archives d’Audenarde, il affirme qu'aucune maïi- son n’est restée intacte à une lieue à la ronde de la ville. Un tel désastre était suffisant pour contraindre les reli- gionnaires à reprendre la route de l'exil, mais ils s’y virent forcés encore par les conditions mêmes auxquelles la place s'était rendue à Farnèse. Par un des articles de la capitula- (1) F les mêmes sources, ( 342 ) lion, il élait formellement statué que tous ceux qui profes- saient les nouvelles doctrines avaient à quitter la ville et ses environs dans l’espace d’un an, qui devait leur suffire pour vendre leurs biens, à condition toutefois de payer leur quote-part dans la contribution de guerre de 30,000 fi. à laquelle la ville était imposée. La plupart des sectaires abandonnèrent donc leurs villages ruinés et se retirèrent d’abord à Gand , qui ne reconnaissait pas encore l’aulorité du gouverneur-général , et ensuite en Hollande, mais avec l'espérance de revenir bientôt dans leurs foyers. Quelques- uns cependant préférèrent de rester et d'attendre dans leur pays des temps meilleurs. [ls s’assemblaient en secrét pour exercer leur culte et recevaient annuellement la cène de la main de ministres qui les visitaient, à la faveur d’un travestissement , pour les affermir dans leurs opinions. Les choses en demeurérent là jusqu’au gouvernement d'Albert et d'Isabelle, ou, pour parler plus exactement, jusqu’à la trève de douze ans. Un article secret de cette convention provisoire slipulait, en faveur des calvinistes demeurés en Belgique comme des catholiques en Hollande, qu'il ne serait point exercé de poursuiles pour cause d'o- pinions religieuses. Une disposition aussi favorable permit à un grand nom- bre de réfugiés et d’apostats de revenir en Flandre et de revoir leurs familles : parmi ceux d’Audenarde, on distin- gua Simon Van der Trappen, Pierre De Wilde, Pierre Bakereel (1) et quelques autres, qui avaient appartenu à des familles considérées dans la bourgeoisie et s'étaient retirés (1) Le père de Pierre Bakereel, l’un des principaux fabricants de tapis d’Audenarde , avait été pendu en 1567 comme chef d’une horde d’ico- noclastes. (343) en Hollande par suite de leur attachement aux doctrines de Calvin. Mais le plus grand nombre de ceux qui reparu- rent alors étaient d'anciens habitants de la baronnie de Pa- mele. Ils furent reçus à bras ouverts par leurs proches et amis, d'autant mieux qu’ils étaient accompagnés de pré- dicants réformés ou de ministres de la parole, comme on les nommait, qui, sous prétexte de visiter d'anciennes con- naissances , préchaient partout leurs erreurs et s'efforçaient même d’y attirer les catholiques. Ces manœuvres ne pou- vaient cependant rester longtemps secrètes. LL. AA. les archiducs ordonnèérent de faire quitter le pays aux minis- tres, et l’on exécula leurs ordres à Audenarde et dans quel- ques villages. Mais il n’en fut pas de même à Hoorebeke-S'-Marie, à Maeter et à Etichove, où la police était faible et presque nulle. On continua à s’y assembler, d’abord plus secrète- ment et bientôt en public. Ils y faisaient la cène dans des chambres ou des granges préparées à cet effet, sans que l'autorité prit aucune mesure pour l'empêcher. Cette 1n- -dulgence ne manqua point d’avoir des résultats faciles à prévoir. Plusieurs de ceux qui avaient longtemps résidé en Hollande jugérent à propos, puisqu'on les gênait peu ou point dans l'exercice de leur culte, de demeurer dans les communes qu'ils avaient quiltées d’après les ordres du prince de Parme. L'archevêque de Malines , effrayé de voir ces prétendus réformés établis au milieu d’une population catholique (1), ordonna en 1619 d'employer tous les moyens pour la con- version de ce noyau de protestants; il leur envoya succes- (1) Nulle part ne se trouvait dans les Flandres une réunion de familles protestantes , à l'exception de celle-là, ( 344 ) sivement des jésuites , des franciscains et des prêtres sécu- liers, mais leurs instructions n’eurent pas le succès qu'il s'en était promis; ils persévérérent dans les erreurs aux- quelles ils s'étaient attachés. On remarqua même que plus on travaillait pour les ramener au giron de l’église, plus ils recevaient des secours et des conseils de leurs coreli- gionnaires de Hollande (1). Vinrent les guerres contre la France et les Provinces- Unies qui ravagèrent la Belgique et réduisirent à la men- dicité une multitude de bourgeois et de gens de la campa- gne. L'infante Isabelle crut le moment opportun pour pur- ger le pays du levain des nouvelles doctrines; elle ordonna aux administralions locales d'Etichove, Maercke-Kerchem, Maeter, Nukerke et Hoorebeke-Sainte-Marie , de refuser tout secours de la mense des pauvres à ceux qui ne prou- veraient pas par une attestation de leurs curés qu’ilsavaient toujours été fidèles aux croyances de l’église romaine, ou qu'ils s'étaient sincèrement réconciliés avec elle. Ces ordres furent mis à exécution. Beaucoup de pauvres religionnai- res , dénués ainsi de tout moyen d'existence, se relirèrent dans la Flandre des états et se plaignirent vivement des mesures que l’archiduchesse avait prises contre eux. Les autorités hollandaises ne restèrent pas sourdes à ces plain- tes, et pour s’indemniser en quelque sorte, elles prirent envers les catholiques de leur ressort des arrêtés semblables à ceux qu'Isabelle avait rendus contre leurs coreligion- naires. Ces représailles produisirent leur effet; en 1627, tout était rentré dans les deux pays dans l’ordre ordinaire. La continuation d’une guerre désastreuse fit perdre cet (1) NSS. du R. P, de Bleekere, jésuite, ( 345 ) objet de vue aux gouverneurs généraux jusqu’en 1647. À cette époque, le gouverneur civil, marquis de Castel- Rodrigo, donna ordre d’abattre la grange, métamorphosée en temple, queles réformés avaient construile à Maeter, et défendit tout exercice du culte protestant. Ceux d’Eli- chove et de Hoorebeke-Sainte-Marie adressèrent de nouveau a ce sujet leurs doléances à l'administration de la Flandre Hollandaise ; celle-ci écrivit une lettre menaçante au gou- verneur espagnol, déclarant qu'elle en agirait avec les ca- tholiques romains qui dépendaient d’elle comme il en agirait avec les protestants en Belgique. Soit qu’on crai- gnît ces menaces, soit qu’on ne voulüt pas irriter les Pro- vinces-Unies , avec lesquelles on négociait en ce moment même un traité de paix, on ne donna point d’autre suite aux ordres de Castel-Rodrigo. On permit de nouveau aux calvinistes après la paix de Munster l'exercice de leur culte. Un coup plus sensible, et, comme assure le R. P. de Bleekere , le plus rude qu'ils aient souffert, leur fut porté par le roi de France, Louis XIV, qui demeura quelque temps maître d'Audenarde et de ses environs. Quand la guerre éclata, en 1672, entre la France d’une part et les Provinces-Unies , l'Espagne et l'Angleterre de l’autre, le gouvernement français prit les mesures les plus rigoureuses contre les religionnaires flamands , qu'il accusait d’entre- tenir des intelligences avec les Hollandais et les Espagnols. La plupart de ceux d’entre eux qui possédaient quelque bien furent obligés d'abandonner leurs maisons et d'aller s'établir en Hollande ; ceux qui demeurèrent se virent for- cés par les peines les plus sévères de renoncer à tout exer- cice public de leur culte. Cet état de choses dura jusqu’au départ des Français, en 1679. : Les guerres qui suivirent cette époque jusqu’à la paix ( 346 ) de Rastadt et l'instabilité du gouvernement pendant la guerre de la succession d’Espagne, ne permirent pas de songer à celle population presque inaperçue de calvi- nistes. L'administralion autrichienne y songea et prit à leur égard plusieurs dispositions qui n’apportèrent aucun changement remarquable à leur situation. Ils continuérent pendant le XVIII: siècle à recevoir la visite des ministres protestants de la Flandre hollandaise. Quoi qu’ils jouissent aujourd’hui d’une entière liberté, leur nombre paraît diminué depuis la domination fran- çaise. La commune de Hoorebeke-Sainte-Marie en con- serve le plus, celle de Maeter en a peu, et Etichove ne compte plus qu'une seule famille de religionnaires. Ils ont depuis plusieurs années un cimetière à part, s’al- lient entre eux et s’occupeut d'agriculture et d'industrie linière (1). — M. le chanoine De Smet présente encore à l’académie un mémoire intitulé : Examen critique des anciens mo- numents sur lesquels les historiens ont fondé le récit de la querre de Grimberge. (Commissaires : MM. le chanoine de Ram; Willems et le baron de Reciffenberg.) (1) La plupart des matériaux qui ont servi à cette notice sont dus aux recherches de feu M, B. De Rantere, archiviste d’Audenarde, (347 ) L4 PALÉOGRADHIE. — HISTOIRE LITTÉRAIRE, Notice et extraits d’un manuscrit de la bibliothèque royale—Fragments de métrique et de grammaire. — Martyrologe en vers latins.— Poésies de Fredigardus. — Manuscrits de l'ancienne abbaye de S'-Trond. — Regnier de Bruxelles. — Nicaise Ladam. — Couron- nements de Charles-Quint ; par M. le baron De Reiflen- berg, membre de l’académie. L'atlenlion que les savants étrangers donnent à nos ma- nuscrils, et que j'ai peut-être contribué à éveiller, me fait une loi de continuer les extraits que j'ai depuis longtemps commencés. Si l’on veut une preuve des ressources que la bibliothèque royale offre à l’érudition historique et philo- logique, il suflit d'ouvrir le sixième volume des WMonu- menta Germaniæ dont M. Pertz est le principal éditeur : les manuscrits qu'elle renferme y sont indiqués à chaque page. Je vais m'occuper ici de celui qui est marqué dans l'in- ventaire sous les numéros 10470-10473, in-4° parchemin. Il y est indiqué dela manière suivante : 10470 Gradus ad Parnassum avec cilations , IX° siècle. 10471 Donati Grammatica , IX° siècle. 10472 Fredigardi Collectio poematum de Festibus (lisez de Festis ), anni, IX° siècle. 10473 Rathberti Poemata et epitaphia , IX° siècle. Or cette désignation n’est pas tout à fait ce qu’elle devrait être. D'abord le manuscrit n’est point du neuvième, mais du onzième siècle, Ensuite le contenu pourrait être plus correcte- ( 348 ) ment représenté. Il devrait l'être aussi dans les 4rchiv des Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtshunde, t. VI, p. 1000, où on lit : « Brussel membr., sec. XI in-4°. Grammatica la- » tina. Darauf gedichte Rainhards. Versus de cuculo. Grab- » schriften der Godalendis, Gerwidis, des Adelelm, Angilbert, » Nithard, Rudolf, Herirard, an Karl den Kahlen, aus; » theils PE abzuschreiben (1). » Voici un signalement un peu plus fidèle ; Le commencement et la fin du manuscrit manquent. La pre- mière feuille qui est déchirée, contient la conclusion d’un poème et une oraison pour la communion. Fol. 2. Espèce de Gradus ad Parnassum ou choix d'exemples en vers tirés de différents auteurs, suivant l’ordre alphabétique de certains mots dont on veut faire connaître la quantité. Les auteurs ou ouvrages mis à contribution sont cités en marge ; ce sont Juvenal, Virgile, Ovide, Lucain, Sid.-Apollinaire, P. Allobroga, Paulin, Prudence, Venantius Fortunatus, Mar- tial, Aratus, Horace, M. Aconita, P. Agamenno, Agenor, P. Ardex, Prosper, Stace, Licentius, Favinius, Lucrèce, Alchim. (Alcimus Ecdicius Avitus ou S' Avit)(2), Avienus, Felix cap., P. Castor, P. Demoniac., Cicéron, Smaragdus, Perse, Flavianus, Priscien, Saluste (pour un exemple unique en prose), etc. L'auteur se nomme à la fin : Ipse Micow paucos studui decerpere sticos Alfaque per betum figere marginibus, Nomina doctorum simul et diversa notare, Ut solet accensis suffrasium pueris. (1) Il semble que rien ne soit sujet à des inexactitudes et à des méprises comme les catalogues; ainsi la Bribliotheca Hulthemiana , pour ne citer que deux exemples, met Awusone parmi les poètes grecs ( n° 11212) et Apulée et Pétrone parmi les poètes latins (nos 11489-11497 )! Vous voyez bien que le savoir et l’esprit n’y peuvent rien. (2) Il y a un fragment de cet auteur dans les nos 5224-5267, Cf. J. C, F, PE SP SEE ( 349 ) Fol. 12. Martyrologe ou calendrier, mais plus court que celui de Wandalbert dont j'ai déjà parlé. Quel en est l’auteur? Intercalé entre deux ouvrages de Micon, est-il aussi sorti de sa plume? C’est ce que je n’oserais affirmer. Cette pièce, à cause de son peu d’étendue, trouvera facilement place dans cette nolice. Bissena mensum (1) vertigine volvitur annus Septimanis decies quinis simul atque duabus, Ter centenis bisque tricenis quinque diebus, Qui ternis gaudet divisus stare columnis, Scilicet idibus et nonis simul atque kalendis, Nam quadris constat nonis concurrere menses Omnes, excepto marte et maio , sequitur quos Jalius, octimber , senis soli immoderantur ; Septenis patet hos pariterque flagrare kalendis, Octenisque simul pares sunt idibus omnes. Janus et augustus semper mensisque december Volvuntur denis tantum denisque kalendis. Adcontra (2) currunt bis nonis rite quaternis Junius, aprilis , september et ipse november; Sedenis februus cito solus ab omnibus errat ; Bis senis sic namque rotatur megsibus annus, Per nonas , idus decurres (3) atque kalendas, Festaque quæ passim sanctorum inscripta leguntur Sub certis quæ sunt anni celebranda diebus, Janrs. IIII non, XVIII kl. postid.; dies XXXI. Prima dies jam est qua circumciditur Agnus, Octavas idus colitur theophania Christi, Deserti quartas primus caput accola Paulus, Sedecimas Antonius obtinet æque kalendas, Baehr, Die chrislichen Dichter und Geschichtsshreiber Rom. Carlsruhe, 1836, 70-72, (1) Mensium. (2) 4. (3) Decurrens. Tom. vur. 24. ( 350 ) Tredecimas Sebastianus tenuisse fertur. Bissenas meritis mundo fulgentibus Agnes Martyrum, undecimas et Anastasius memoratur. Februar. Prima dies februi jam et qua patitur Policarpus , Et quartas nonas Christus templo offerebatur ; Nonarumque diem festum celebramus Ægathæ, Atque Valentini sedenis forte kalendis. Sic J'uliana (1) bis septenis ornat honore Ac senas merita Mathian virtute dicabat. Martius. Hinc idus martis quartas Gregorius aurat (2), Chutbertus denas tenuit ternasque kalendas, Bissenisque pater Benedictus scandit ad æthra, Octavas merito gaudet conceptio Christi. Aprilis. Atque Georgius hinc evectus ad astra volavit, Carnifices nonis maie (3) vincente (4) kalendis; Hegbertus (5) digna virtutum laude choruscus Astriferum octavus veneranter scandit olympum, Quoque die præsul penetravit Wu/fridus alma, Angelico vectus cœtu trans culmina cœæli. Septeni major mundo claret . . . . .(6) Senis Richari colitur natalis et almi. ÆEcclesiæ quintas dedicatio alma colenda, Sanctis ec cristo(7) ciet æquum in sæcula laudem, Wilfridus ternis superam penetravit aulam, (1) Julianam. (2) Aurat, dore, illustre, sanctifie. (3) Mai. , (4) Cet ablatif absolu se construit mal avec ce qui précède. (5) Ce nom est allongé comme sil y avait Âegberabtus. (6) Vers inachevé, (7) Et Christo. (351) Maius VI no.hab., XITII kl. p. id. ; dies XXXI. Jacobus , frater domini pius atque Philippus Mirifico maias venerantur honore kalendas. Sanctus et antistis nonis volat alma Johannis, Bis binis sequitur Pancratius idibus insons, Ter quinis meruit Marcus pulsare kalendis. Jun. IIII no. hab., XVIIT kl. p. id.; dies XXXÏ. Janius in nonis miratur corpus adeptum Et summis Thatberti animam trans sidera vectam. Hincque suis quadris Barnaban idibus æquat, Gervasius denis patitur ternisque kalendis, Protasius simul , in regnum perhenne vocati, Hisque Johannes bis quadris Paptista colendus ; Natalis pulchre festi plaudente corona, Martyrio Paulus senas ovat atque Johannes. Doctores Petrus et Paulus ternis sociantur, Maxima quos palma claret (1) et sibi lumina mundus. Julius VI no. ab. (hab.), XVII Kl. p. id.; dies XXXI. Julius in quadris bis gaudet ferre kalendis Jacobum , fratrem Johannis (2), more colendum Sanctificant Abdo et Sennis ternis venerando. Augustus TITI n0. ab. (hab.) XVIIII kl, p.id.; dies XXXT, Machabæi augusti coronati mensis in ortum Sanctumque et Sixtum octavus tenet idibus almum Bis binis victor superat Zaurentius hostes, Sancta Dei genitrix senes ter constat adire Angelicos vecta inter cœtus virgo kalendas, Octenas sanctus sortitur Bartholomeus. Bis binis passus colitur Zaptista Johannes. (1) Le mot claret est répété dans le texte. (2) Ce mot n’a plus ici la même quantité que plus haut, (352) September TITI no. hab. XVIII kal. p. id. ; dies XXX. Idus septembris senas dedicabat honore Qua meruit nasci felix jam Vérgo Maria. Octavas decimas Cornelius inde kalendas Consecrat et Ciprianus simul ordine digno. Eufemia at senas decimas tenet intemerata, Undecimas capit et Matheus doctor amænus; Mauritius decimus martyr cum milibus (1) una, Quintus sortitur Cosmas sibi cum Damiano , Michahelis ternas templi dedicatio sacrat, Atque bonus pridie micat interpres Jeronimus (2). October VI no. hab. XVII kl. p. id. ; dies XXXI. Sextas octobris nonas Zosa (3) optat habere Sollémnes terris summo qui gaudet olympo Et gemini quinis Zwaldi sorte coluntur. Septenis superat Dionisius idibus hostes , Ipsis Richari sancti translatio claret ; Paulinus binas metet idus jure magister, Doctor ter quinis, Lucas , succurre kalendis, Simonis quinus (4) et Judæ vota feramus. Novemb. TITI no. hab. XVIII k, p.id, ; dies XXX. Multiplici rutilet gemma ceu fronte november, Cunctorum fulget sanctorum laude decorus. Martinus ternis scandit super idibus astra, Quindenis vitæ (5) finivit Zecla kalendis. Cecilia merita decimis cum laude migrabat, Clementis læti veneramur festa novenis; (1) Millibus. (2) Entre ce vers et le précédent on avait écrit celui-ci, qui est presque effacé : Ipso nempe die Hieronimus sydera scandit, (3) Boso? (4) Quinis. (5) Vitam. (353) Felicitas ipsis migravit sancta kalendis, Asbanioque (1) simul veneratur festa Trudonis Octavis Chrisogonus ovat vitalibus armis, Andreas pridie juste veneratur ab orbe. Decemb. IIII no. hub. XVIIII k. p. id. ; dies XXXI. Ter decimas addet jam Zgnatius atque kalendas Bisseniss (2) cœlum cœpit conscendere Thomas, Octavis Dominus natus de virgine casta, Martyrio Stephanus septenis alma petivit, Bis ternis evangelicus scriptor penetravit Angelico vectus tutamine virgo Johannes, Martyrio tenera prostrantur milia (3) quinis ; Silvestrem pridie celebramus ad (4) orbe colendum, Virgo Columba simul Senonis veneratur in urbe Nec non Basilius magnus celebratur in orbe. Fol. 13 verso. Grammatica latina. Elle commence ainsi : Jam quia retro aliquid tetigi metrice de correptione et productione syllabarum, lector, volo, anne etiam breviter, prosaïce parum per- addere, partim juxta Prisciani dicta grammatici, partim etiam veluti a modernis philosophis per diversa repperi loca..…. Ille parcat , oro, talia craxanti (tractanti) Miconti pusillo. Ilest clair, d’après ce début et par la forme de ce qui suit, que ce morceau est de Micon, que j'ai nommé tout à l’heure, et qu'il ne fallait point, par conséquent, l’intituler Donati grammatica, sans compter que Donat est connu. Voilà donc un grammairien de plus pour le corpus grammaticorum de M. F. Lindemann. Fol. 20. Zncipiunt pauca de geminis conjugationibus verba discretionibusque quorundam verborum. Fol. 21. De geminis genitivis nominat. et declinat. (1) lasbanioque. (2) Bissenis. (3) Millia. (4) Ab. ( 354 ) Fol. 22. De duplicibus præteritis vel triplicibus. Fol. 22. verso. f’erba casum genitivi trahentra. Fol. 23. Casus accusativi, casus ablativr. Fol. 23. verso. De nominibus queæ carent plurali numero. — De his qui varietatem patiuntur. Fol. 35. Poésies diverses d’un auteur qui se nommant lui- même Fredigardus, ne peut être le Rainhard dont parle M. Pertz, et rien n’explique, selon nous, pourquoi, dans l'inventaire, apres avoir nommé Fredigardus, on attribue les épitaphes à Rathbertus, tandis que c’est dans cette partie que le nom de Fredigardus se trouve répété. I paraît que c’était un religieux qui florissait vers 870, et qui vivait dans l’abbaye de Saint- Riquier (1) de l’ordre de saint Benoît (2), où les moines se vouaient avec zèle à la transcription des livres. IL doit y avoir exercéles fonctions de gardien ou de portier, puisqu'il dit, fo. 64 : Jam bini revoluti anni mihi sunt quoque postquam Stat commissa hujus porta monasterii, Reddere quam desidero. . . , . Il fait itérativement allusion à ses fonctions, fol. 74. Le Nithard dont il a composé l’épitaphe est précisément celui dont nous avons une histoire de son temps, de 814 à 843, et qui fut abbé de S'-Riquier comme son père Anpgilbert, gendre de Charlemagne. Toute cette partie du manuscrit est digne d'être étudiée. Quoi qu'il en soit, Fredigardus n’est, comme Micon, qu'un nouvel auteur à ajouter à l’histoire littéraire tracée par M. J. C. F. Baëhr et tous ceux qui ont traité le même sujet. (1) A la page 63 on lit, à propos de l'emprunt d’un Claudien : Gratia nam Christi vobis remanebit et almi Ex hoc Richarii nostri summique patroni. (2) Hic normam sci recitat lector Benedicti. ( 355 ) Fol, 35. {n domo scriptorum. Hæc domus offcii scriptorum in honore dicata, Hanc adiens aliquis dominum deposcat abunde Officit ut pellat hoc quod scriptoribus ex hac Atque libros valeant inibi sulcare sacratos ; Ad decus æterni regi(1) simul atque beatæ Ipsius sponsæ servit conjunctio patrum, Hac etiam residens studeat servare beati Legem permissam benedict (2) nocte dieque ; Hic quidam residet calamis ornatus honestis (3) Cum quibus assidue haud laborare piget. Has Christi species ob amore (4) fingere jussi (5) Simplex in trigono (6) qui colitur numero. Fol. 36. Oro in prima fronte nostræ inceptionis, m2 pater atque germane Adelfe, ne cuilibet cornicatori nostram propale- tis neniam (en marge nostras nenias), ut ex hoc minime valeat pelle inflata ac fronte rugata crispare cancinnum. Quin magis humiliter flagito quo clam nostram corrigatis inertiam atque subpresse plurimas stilo calamove denotate mendas, quum fateor non adeo de hoc insipido curavi scripto, nisi tantum ut tempus redimissem vacuum. Fol. 42. Oro in fine hujus finctionis , ita loquor, si libet cari- tati vestræ , ut mihi perpræsens unam studeatis mittere cucullam cum geminis pedulis , aut unde fieri possit, causa nostræ neces- sitatis, absque ulla calliopistia, quum satis, fateor, indigeo ejus ; et sit ita precor; vestrum velle, uti scio, est facere posse. Exin efflagito ut hi apiculi presse legantur ne nostri nostram rideant inertiam. Valete et cum secundis successibus. (1) Legis. (2) Benedicti (S.) (3) A la marge : Zn setico. (4) Amorem. (5) A la marge : Zn figuram. (6) Au-dessus de ce mot, on a écrit T'sacro, ( 356 ) Fol. 46. Éloge d’un jeune homme appelé Leautgaudus, en- levé par une mort prématurée : Fistula metri astu pollebat jure magistri In qua florebat velut unus Porphirianus. Ortus trans Sequanem (sic), nostra hac tellure sepultus Octavo decimo maias obiitque kalendas, Fol. 46. verso. Épitaphe de Nithard. Hic rutilat species Nithardi picta sagacis, Nomen rectoris qui modico tenuit. Eheu quod subito in bello rapuit gemebundo Mors inimica satis seu furibunda nimis Invidia, si quidem multatus hostis iniqui Qui primus nocuus perstitit innocuis , Astu nam belli viguit quasi fortis asilas (asylus) Nec non ex Sophia floruit ipse sacra ; Extitit elatosrigidus mites humilisque Contra, commissum pacificusque gregem. Cujus de Karoligemino( gremio ou Karolo gemino ?) processit Nobilis ac celsa Cæsaris egregii. [origo Occubuit junii octavo decimoque kalendas Hostili gladio, hac requiescit humo..…. Fol. 47. Épitaphe d'Ermenric. Præcipuus scriba vivax lector fuit atque Insuper occentor nec non numerator opimus. Ter nonas decimo octobris obiitque kalendas. 1b, Épitaphes de W'alathinus , egreqii juvenis monachi, et de Donadeus , autre religieux. Optimus ex multis mechanica doctus in arte Auctor etiam diversarum pulcherrimus ipse Artium. Aprilis hic obiit quinto kalendas, Fol. 47, verso. Epitaphium Asberti monachi, alterum Leut- gaudi juvenis. (357) Fol. 48. Item Sicheri, Stainardi, Lutonis. Fol. 49. Item ÆHildrici et Angilberti. Hoc recubat busto semper memorabilis abba Angilbertus, ovans spiritus astra colit. Mensis martii obiit bissenis ipse kalendis. Construxit templum quod retinet tumulum. Et cluit augusti Karoli sub tempore magni, Dogmatibus clarus principibus socius , Ante fores templi jussit qui se tumulari, Richodo huc abba transtulit ac posuit Post annos obitus bis denos ejus et octo Corpore cum nactus integer insolito est, Fol. 49, verso. Epitaph. Godelindis , Stoaræ. Fol. 50. Item 4dalelmi. Fol. 51. Item Godelindis et Gerwidis. Fol, 52. 4d Hucbertum. Digna (1), summe sacer, simul immensasque salutes. Lego tibi custos eco Fredigardus egenum Biblum ; quem repetis procul est a finibus almi Richarii, modo de libris studeo neque quicquam, Debeo sed potius Christi præbere receptum Pauperibusque manum nec non stipem dare largam, Juxta quod potis est nostrum , carissime pater, Aut tempus dictat vacuum aut permittit habere. Odelricus adest librorum claviger atque Castarum custos et earum scriptor honestus..…. Fol. 52, verso. De aciebus cœli. Fol. 54, verso. 4d nostrum abbatem (Adelfum). Fol. 56. 4d nostrum archimandritam. On voit de nouveau dans cette pièce que saint Richer était le patron de la maison religieuse qu’habitait Fredigardus. Ipsius in sacra festivitate patris Nostri Aicharii confessoris quoque Christi, (1) Dignas. (358 ) Fol. 56, verso. Stichi apti in fronte pandectinis (la bible ). In hoc quinque libri retinentur codice Mosis, Bella ducis Josue seniorum et tempora patrum, Ruth , Job, Regum et enim bis bini namque libelli Atque prophetarum sancti bis octo libelli, etc. Fol. 59, verso. 4d Karolum Calvwm, monachorum lucernam. 0 regale decus Francorum spes procerumque, Cujus præclarum nomen in orbe cluit, Nobilis ac celsa cujus processit oriso, Floribus almorum candiferisque patrum Scilicet Arnulfi Karoli martyris almi Atque Moderici præsulis egregii..……. Fol. 60, verso. Épitaphe de Salacon et de Sandon. Anno Incarnationis Christi DCCC LXVIIL, sub die XI Kalendarum aprilium, reddidit Salaco debitum humanæ vitæ. Anno Domini Incarnationis DCCC LXVIII, XI Kalendarum aug,, finivit Sando præcursum instantis vitæ. Fol. 61. Épitaphe de Diaconus ou d’un diacre. Anno Domini Incarnationis DCCC LXVIT, sub die XV kal. aug., Diaconus exivit (1) hominem. Fol.62. 4d Ansigisum. Munificum patrem nimium deposco valere Ansigisum Karoli residentem regis in aula, Lege poetarum redimitum jure magistri..…. Fol. 63. Claudiani librum mihi vestrum mittite, quæso, Per quem corrigere nostrum valeam malefalsum, (1) Exuit, ( 359 ) Fol. 63, verso. 4d Fion (ui, , filium) Karoli regis. 0 regis suboles (soboles) Karoli salveris amæna, Plurima per sæculi curricula cupidi; Ad decus ecclesiæ, vestri genitoris honorem, Qui vos in sorte fecit inesse Dei Ac ovium Christi pastorem digne in ovile, Adfore degentum præcipuisquelocis In quibus assidue fratres, sed maxime nostri, Pro vestra Dominum prosperitate rogant , Et merito eximia quum permissio vestra Nos erga hilariter accelerata manet. Felix illa dies nobis in qua reboavit - Vox : urt (vestri?) regis pastor adest genitus, Jam quia dominus abest Welpho, memorabilis abba, Qui quondam nostrum rexit amando gregem. Vos vestri circa pro patris amore sciatis Nos qui bis denos rexit feliciter annos, . . - . . - . , . . . . Fol. 66. Allocutio inquisitoriæ mentisque responsio. Fol. 67. 4d Gallum. Fol. 67, verso. £pitaphium Magenardi, monachi mortui an- no DCCCLXXI. Fol. 69. L'auteur envoie du vin à quelqu'un qu’il appelle dilecte pater ( ad lectorem), mots qui sembleraient désigner un religieux , et il lui dit : ' Unde amore Dei hodie geniti, oro, bibatis, Qui vobis tribuat longos deducere soles Felici cum conjuge , posteritate sequaci… Fol. 70. Epitaphium Heridardi. Fol. 71. £Epitaphium Hrothodi pueriquiobiitanno DCCCLXI. Fol. 71, verso. Zn Tabula. Hance tabulam custos sancti reparavit Odulfus Ad decus ipsius Richarii tumuli. ( 360 ) : Il est encore parlé d’Odulfus, fol. 69, verso, à propos d’un vase , et plus bas, pag. 74. Fol. 72, verso. Stichi exhortatorir ad combenniones nostros. + + Pastores Christi Richarieximii... Antiquus noster codex ne (nec) sic breviatus Ceu mansit nostra hactenus incuria Quo partim miracula picta videntur honeste À quodam Albino nomine doctiloquo. L'auteur se nomme derechef dans ces vers, fol. 74. Sæpe sacer portarum specto foramina bina (1) Attonitasque tenens aures carissime semper Opperiens donec rebo et quis jam veuit, ecce Expectatus enim Guntlandus nimium Fredigarde (2). Fol. 74. 4d Epitimatum didasculum. Witmarus legit largus , nimiasque salutes Ermenulfus enim a Christo te poscit avere, His et jam nixusque tuus Gunthardus, Adelfus, Cum Samubhele tuo germano dicit avere. Odulfus custos super omnes teque salutat, Psalmatio quid sit vestigamente sagaci, Vel si quis codex ita decantat peraratus, His in partibus id jure facias sitienti. Fol. 75, verso. Épitaphe de Ruodulfus. Tempore sub magno Lhudowici vixit honore Ipsius auletis Cæsaris egreciis, Nec minus in sceptro Karoliregis decoratus, Mansit consilio pace fideque bono..…. Fol. 76. Æpitaphium Flodegeri. (1) Voyez plus haut, p. 354. (2) Fredigardo. (361) Fol. 81, verso. Ut valeas etiam mandant tibi plurime nostri Codex, Grapinus , Cradulfus et ipse Gotendach, Asclipius , necnon Gisulfus prospera dicunt, Calvellusque tuus, si quidem Marculfus . Tisulfus . . - Noesis Je UBOSON Tres Plus bas sont nommés 7. eodinqus, Lurgo, Guntlandus , He- ricius. Fol. 84, verso. 4d Combeniones. 0 socii, mecum studeatis ludere, quæso, Non trocho infantum, sed calamo juvenum.…… Comparez ce passage avec celui-ci, fol. 80, verso : Interim libeat tibi, flagito, munusamici Rhetoris exemplum , placeat memorare , Catonis Munus perparvum. . . . C’est toujours le zélé copiste. Aussi rien n’annonce que dans cette partie il y ait d’autres écrits que ceux de Fredigardus. Il manque quelques feuillets après le 85° qui est le dernier. Il ne paraît pas que ce volume originaire , je crois , de Gem- blours , ait été à Paris. A ce propos on m'a fait remarquer que le manuscrit n°* 10615-10729 que j'ai décrit dernièrement ; n'y était allé probablement qu'une fois et que les Z qu'il porte sont le chiffre non pas de Louis XV mais de Louis XVIIL, Je con- signe ici cette observation grave, parce que j'aime à me corri- ger même dans les petites choses, et je demande pardon à cette critique de faible complexion qui se nourrit de miettes, de hanc olli avertere gula. IL. Manuscrits de l’ancienne abbaye de St-Trond. Nous sommes loin de posséder toutes les richesses de la bibliothèque de ce monastère; il en existe , ici et à Liége, ( 362 ) des débris importants, nous-même en avons recueilli quelques -uns. La plus forte partie fut transportée en Westphalie, et des volumes précieux qui en proviennent sont aujourd’hui chez un honorable conseiller de la ré- gence d’Aix-la-Chapelle, M. Von Outhem, d'une famille belge. M. Bock a vu , entre autres, un Æusèbe de la fin du IX: siècle ou du commencement du Xe. Il est suivi de plu- sieurs chroniques de Marcellinus comes illyricianus et de Marius episcopus, ainsi que d'un recueil de miracles écrit en 1050. On y lit également une chronique anonyme. M. Bock, dont le coup d'œil est aussi sûr que son érudi- tion est étendue, a remarqué encore un Flavius Josephe traduit en latin, orné de belles miniatures du commen- cement du XIV: siècle, et dont quelques feuillets laissés d’abord en blanc, ont été remplis par des diplômes relatifs à l’abbaye de S'-Trond. Un Martinus Polonus avec conti- nuation remonte au XIV-X V® siécle, et renferme aussi un traité apocryphe de Senèque de remediis fortuitorum et un liber provinciarum qui a de l'importance. J'ai cru devoir consigner ici ces renseignements, dans l'espoir qu'ils pourront contribuer à rappeler ces manus- crits à leur place naturelle, IL. Regnier de Bruxelles. Dans le quatorzième volume des Nouveaux Mémoires de l'Académie, j'ai publié un poème latin composé par un au- teur inconnu jusqu'aujourd’hui , etnommé maître Regnier de Bruxelles. Or les Monumenta sepulchralia de Sweer- tius, p. 289 , offrent l'épitaphe d’un personnage qui s’appe- lait maître Regnier de Wael, et qui mourut à Bruxelles ( 363 ) le 26 septembre 1469 , après avoir enseigné trente-deux ans les humanités , c’est-à-dire de 1437 à 1469. Ce rensei- gnement semble convenir à l’auteur du récit intitulé : Tra- gædia lupi, et sil lui convient en effet il faudra rajeunir un peu le manuscrit qui contient cette pièce et le dater non plus du XIV: siècle, mais du XV°. Voici, au surplus, celte épitaphe que m'a rappelée M. Alphonse Wauters, jeune littérateur d’un savoir solide : D..,,0:.9: Hoc quoque , qui transis, non sit tibi, quæso, molestum Sistere paulisper, nec celerare gradum, En lapis iste super quem legis hoc epigramma, Arida consumpti corporis ossa tegit Reyneni dicti ne WAEL quem sæpe magistrum Artibus insignem fama fuisse refert, Nec non et juvenes annis triginta duobus Ingenuas artes edocuisse virum Mortuus est an. do. MCCCCEXIX 26 die sept, Quem numerum metro claudere musa negat. Ut requies animam foveat tranquilla per ævum, Lector , amice , Deum , quæso, rogare velis. La tombe de Regnier se trouvait à St-Gudule, muis depuis très-longtemps elle a disparu avec tant d’autres mo- numents plus précieux. Le fait que je viens de relever me confirme l'utilité d’un grand recueil d’épitaphes. La poussière des morts à lou- jours quelque chose à nous apprendre. IV. Nicaise Ladam. A la notice sur le héraut et rimeur Nicaise Ladam , que j'ai insérée dans ces bulletins , tome VII, n° 7, j'ajouterai l'indication d'un ouvrage de ce même auteur, lequel est ( 364 ) resté inconnu quoique publié par la voie de la presse. C’est celui-ci : Épitaphe de feu digne de bonne me- moire tres hault, tres puissant et tres illu- stre empereur Mazimilia daustrice. (Les armes du pape gravées sur bois.) Entre les empereurs tres haulx cesariens Pour le sceptre romain puissans victoriens : Au magnificque estocq des prinches terriens Doibt estre nommé ung par les historiens Lequel partist du sang imperial demainne De Sigismont qui fust par l’eglise romainne Mis en possession de l’empire germaine. . . . . . . . . . Ces beaux vers sont suivis de 81 autres de même force, présentant un abrégé du règne de Maximilien et imprimés sur deux feuillets, goth. petit in-4°; ils sont signés par le songeur; el‘nous avons dit que c'était le prénom de La- dam, lorsqu'il était jeune encore. Il est à présumer que cette épitaphe parut en 1518, l’année même de la mort de Maximilien. Au moyen d’une élégante reliure de Bouzon- net ou de Nidrée et grâce à sa rareté, elle a été vendue dernièrement à Paris au prix de 30 francs. V. Couronnements de Charles-Quint. — Curiosités biblio- graphiques. Entre les brochures auxquelles donna naissance le cou- ronnement de Charles-Quint, soit comme roi, soit comme empereur , et qui tenaient lieu de journaux aux lecteurs de ce temps-là, il en est Lrois très-courtes mais excessive- ( 365 ) mentrares, et que le hasard a fait tomber entre mes mains. En voici une brève nolice : Le couronnement du tres puissant et tres redoubté roy catholi- que Charles, par la grace de Dieu, roy despaigne, en sa bonne ville de Validolif, avecq le nombre des priches et grands sei- gneurs dudit Castille , le dimence VII iour de feburier, lan de grace mil cincq cens et VII, Petit in-4° goth., 6 pages non nu- mérotées. Le caractère du dernier feuillet est beaucoup plus gros que celui des trois autres. Cette relation, où la toilette des principaux acteurs est décrite à la manière de la gazette de la cour à Londres, est signée Laureus de Garnode ; vendu à Paris 35 fr. en 1841, rel. de Bouzonnet. Le joyeux recueil de le electio imperialle au magnifique honeur de tres hault, tres excellent , tres illustre et tres puissant priche Charles, etc., petit in-4° goth. de 4 pages. Après ce litre sont gravées les armes de l'Empire et celles de Bourgogne. Puis viennent 112 vers où le nom de l’au- teur et la date sont marqués ainsi à la fin : Pour l’empereur Charles de grant estime Eleut par vraye et juste election L'an mil cinq cens et dix noeufle trentiesme Au moys de juin furent posés en rime Les mots predictz en iubilation Soit bien ou non, de bonne intention, Sans fiction, apres dure fortune Le recueil tel fust songiet par Zethune. Imprimé pour Antoine Membru, libraire de la croix sainct Adrien, vendu à Paris 25 fr., rel. de Bouzonnet. La couronnation de l’empereur Charles cinquieme de ce nom, Tom. vin. 25. ( 366 ) faicte à Boloingne la grasse le mardy vingt deuxiesme de feburier l'an de grace mil cinq cens et trente. Une vigneitesur bois représentant le pape et l’empereur. Cum gratia et privilegio; petit in-4° goth., 16 pages, dont les trois dernières sont remplies par des vignettes. A la fin: imprimé à Anvers par moy Guilliaume Vorsterman. An M D XXX. Vendu à Paris en 1841, 75 fr., rel. de Bou- zonnel. M. Quetelet présente un nouveau catalogue des étoiles filantes, précédé de considéralions sur la périodicité de ces météores. Il en sera donné lecture dans la prochaine séance. — M. le secrétaire présente à l'académie la 1°° partie du tome XV des Mémoires couronnés , qui vient de paraître. Ce volume contient les ouvrages suivants: 1. Recherches sur les résidus quadratiques ; par M. Stern. 2. Mémoire sur la vie et les écrits de Jean-Louis Vives ; par M. l'abbé Namèche. 3. Un mémoire de M. Heÿlen, sur l'origine du tiers-état dans le Brabant, avec une introduction de M. l'abbé De Ram. — M. le directeur, en levant la séance, a fixé l’époque de la prochaine réunion au samedi 4 décembre. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Tableau général du commerce de la Belgique avec les pays étrangers, pendant l’année 1839, publié par le Ministre de l'Intérieur. 6Me publication officielle. Bru- xelles, 1841, 1 vol, in-fulio. ( 367 ) Académie royale de médecine de Belgique. Sratuts or- ganiques du 19 septembre 1841. Bruxelles, 1841. Broch. in-&°. Expériences sur la composition de l'air atmosphéri- que par B. Verver. Broch, in-8. Chenopodearum monographica enumeratio ; auctore À. Moquin-Tandon. Parisiis, 1840. 1 vol. in-8°. Proceedings of the geological societyof London. Vol. TX, part. IL. 1841. N°: 74-77, 4 broch. in-&. G. Vrolik, Over cene volkomene gewrichtsverstyvinq der heilig-darm- en schaambeenderen , zonder vooraf- gegane ziekelyke aandoening. Amsterdam, 1841. Broch. grand in-folio. Mémoires de l'académie des sciences, agriculture. commerce, belles-lettres et arts, du département de la Somme. Amiens, 1841. 1 vol. in-&°. Bulletin médical belge. Nouvelle série, tom. [. Août el septembre 1841. N° & et 9. Bruxelles. 2 broch. in-8°. Mémoire sur l'absorption des poisons métalliques par les plantes, en réponse à la question proposée par l'aca- démie royale de Bruxelles, pour le concours de 1841; par P. Louyet. Bruxelles, 1841. 1 vol. in-12. Messager des sciences historiques de Belgique. Année 1841,3° hvr. Gand, broch. in-8°. Programme des cours de l’université de Liége. Se- mestre d'hiver 1841-1842. Liége, 1 tableau. ERRATA. Page 251, lig. 22, au lieu de 69 : lisez 67. — Ib, — 25, M. Grimm, etc., cette observalion se rapporte à l'ouvrage de Notker. 251, — 1, au lieu de 94: lisez 74. . TSSRNSE NT at IP ASE Et Ad Fe y ous PROALAS DUyi | APRMMEUET LEE te Ltonn nur ; à (TA fine * Lo Ha sn + A om ETS À nr Av YA je do PO ed TE A E RL FAR dv + a trie © sabre r0 ee se" : DUR T: 4 Lescannnels th haren jui sismiiresifste FAC. Érs de rates TARA [Loge ah x Ne, & ap f. sim CHLEVT LS 4€ Vust6é a A Be ECO INT AR TEUT AL, LOT aa rés s5 rar ds VAS 4 “pi EE De D v ELU pra e ml: divoGurthfenr hé Ce NE e s M if set y à me s REC saA pr È . LÈE, D CE RTS * t … L £ 4 pe C v, F3 PT ouf Le, fi T4 Ur: MAT rte Sr 7 tt F + ALT EC SL À ro AIN - RARE Le EN KR ñ w ” “RL d r Te . d' Si S EN on ed 4 cs Re 7, 4 ve # L . | ET PR ee. ° ar ä L MS MAR TE , Li r … 2 a SA « v BULLETIN BE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1841. — No 11. Séance du À decembre. M. le baron de Stassart, directeur. M. Quetelet , secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. L'académie apprend avec douleur la mort de M. le baron de Keverberg de Kessel, l’un de ses membres honoraires, décédé à La Haye, le 30 novembre dernier, âgé de 73 ans et demi. — Le secrétaire fait connaître que la société royale asia- tique de Londres, vient de mettre à la disposition de l’aca- démie la collection complète du journal qu’elle publie. — Le secrétaire communique encore les extrails sui- vants de deux lettres qu'il a reçues de M. Colla de Parme, et de M. Wartmann de Genève, au sujet de plusieurs phéno- Tom. vu. 26. ( 370 ) - mênes météorologiques observés pendant ces derniers mois. Lettre de M. Colla (Parme, 15 novembre 1841). — «Le phénomène du retour périodique des étoiles filantes a pres- que entiérement manqué dans les nuits du 11 et du 12 de ce mois, car dans celle du 11 au 12, qui a élé constam- ment sereine et sans lune, je n'ai pu compter de 7 heures et demie du soir à { heure et demie du matin que huit étoiles filantes; sept ont été enregistrées par deux observa- teurs dans la nuit du 12 au 13, de 8 h. à 11 heures (le ciel s’est couvert ensuite), el j'ai vu en tout quatre de ces météores, à travers des éclaircies, dans la soirée du 13. La nuit dernière a été couverte et orageuse (1). J'ai cependant observé un beau métléore le 6 courant à 8 heures 51 minutes (temps civil) ; il était deux fois plus brillant que Vénus et de la même couleur : il parut dans la grande ourse en décrivant une ligne parallèle à l'horizon, de l’est à l’ouest, d'environ 25°, et s’effaça en l'air sans aucun bruit.—Nous verrons comment se passeront les nuits du 6 au 7 décembre et du 2 au 3 janvier prochain. Je trouve dans la Gazetta Piemontese du 8 courant, une annonce détaillée d’une chute d’une espèce particulière d’aérolithes sur le district de la commune d’Ivan (comté d'Oldenbourg en Hongrie), laquelle a eu lieu le 10 août dernier au soir, époque du relour périodique des étoiles filantes. Voici en abrégé l'annonce d’un phénomène singulier remarqué à Parme à la fin d'octobre dernier : Pendant une commolion atmosphérique trés-violente, (1) À 11 heures la hauteur du baromètre réduit à 0o de temp, était — 27r'2L6. (371) accompagnée de dépressions barométriques extraordinaires, de perturbations magnétiques et de météores ignés, que nous avons éprouvée du 25 au 29 d'octobre dernier, il ÿ a eu renouvellement du phénomène singulier du 19 février. IL est tombé à plusieurs reprises, particuliérement dans l'après-midi du 27 el dans la matinée du 29, une pluie orageuse colorée en rouge par une matière pulvérulente très-fine, d’une couleur semblable à celle des briques, dont on trouye même encore aujourd'hui des traces très-visibles sur la terrasse de l'observatoire, sur plusieurs objets de la ville et en particulier sur les siéges en bois du jardin D; substance qui aura été transportée sur ces localités, de même que sur le sol Guastallese (États de Parme), et peut- être sur d’autres encore, par les vents très-violents qui ont constamment soufflé dans les journées ci-dessus indiquées. Une portion de cette pluie, tombée le 29, que je plaçai dans un récipient en verre, ne reprit en totalité sa transpa- rence ordinaire qu'après quatre jours , et conserva, comme au moment de sa chute, une saveur acre très-prononcée: » Lettre de M. Wartmann (Genève, 19 nov. 1841).—Vous le savez, depuis cinq ans le 18 octobre (1) a été remar- quable par le retour périodique d’une aurore boréale en même lemps que par une perturbation de l'aiguille ma- gnétique: À Genève, le 18 octobre dernier, par un ciel clair et sans lune, il y a eu, à 10 heures 50 minutes du soir, temps moyen, une légère apparence d’aurore boréale, à peu près dans la région du méridien magnétique : la faible lueur (1) Et non le 8, comme l'a dit le journal /’Znstitut, n° 409. (372 ) rose qui illuminait le ciel de ce côté s'élevait de l'horizon jusqu'aux éloiles de la queue de la grande ourse. À 11 heures 26 minutes, des vapeurs troublèrent la transpa- rence de l'air; à 11 heures 35 minutes, les étoiles n'étaient plus visibles, mais on pouvait distinguer encore à travers le brouillard une faible lueur blanchätre qui s'éteignit avant minuil. Le 17, le 18 et le 19 octobre, je n'ai pu, à mon grand regret, observer la marche de notre magnéto- mètre, parce que le théodolite au moyen duquel se font les lectures élait alors en réparation. Les brouillards qui, le 18 octobre, voilaient en partie le ciel pendant laueur de l’aurore, ne m'ont pas permis non plus de reconnaître s'il y a eu vers la région magnétique et dans son voisinage, concomitance d’éloiles filantes. J'espère que les observa- teurs d’autres pays auront eu un temps plus favorable. Le ciel, couvert pendant les nuits du 12, du 13 el du 14 novembre acluel, a empêché ici l'observation des météores périodiques. Relativement aux étoiles filantes, qui ont présenté le cas particulier d’une disparition suivie d'une réappari- tion spontanée, dont je vous ai entretenu dans ma der- nière lettre, j'ajouterai ici une rectification de date, con- cernant celle qui fut observée à Lausanne par mon fils. C'est le 4 juillet de la présente année 1841 ( et non de l'année dernière comme je vous l’ai écrit par erreur) qu'il vit cette étoile filante à 9 heures et demie du soir, temps moyen, par un ciel pur et sans nuage, sauf quelques légères vapeurs à l'horizon ; la lune, presque pleine (au 16° jour de sa phase), était alors levée. Puisque je suis amené à vous reparler de ce sujet, per- mellez-moi de vous soumettre aujourd'hui les réflexions suivantes. ( 375) Les météores qui présentent le phénomène d'une dispa- rilion suivie d’une réapparition spontanée ne devraient- ils pas être rangés dans une catégorie exceptionnelle ? Peut-on expliquer leur disparition et leur réapparition par la venue de deux éloiles filantes qui se succéderaient à intervalle trés-court, et chemineraient dans le même sens, de manière que l’une suivit directement le prolongement de la trajectoire de l’autre? Il me semble que l'identité d’é- clat et de couleur remarquée dans les deux apparitions rend cette hypothèse trop improbable. Dira-t-on que lorsque le météore du 4 juillet fut ob- servé, la lune, presque pleine, illuminail le ciel, et que, dans ce cas, la clarté que celle-ci répandait a pu diminuer et même faire disparaître la lumière de l'étoile filante, qui, dans une’ nuit obscure, ne se fut peut-être qu'affaiblie avant de reprendre une seconde fois son éclat primitif? Mais si cette explication était fondée , elle viendrait juste- ment confirmer l'existence d'étoiles filantes qui peuvent changer d'éclat à divers degrés, parmi lesquelles il s’en trouve qui le perdent complétement pour le reprendre en- suite, comme cela est arrivé à celle que j'ai moi-même observée à Pregnv, le 20 juillet dernier, par un ciel sans lune. Et alors comment concilier ces faits avec l'hypothèse assez accréditée (laquelle toutefois je n'ai jamais pu ad- mettre) que les étoiles filantes sont des astéroïdes, dont Vincandescence et le brillant éclat résultent du frottement que ces corps uraniens éprouvent en traversant la couche atmosphérique. Dans un passage de ma dernière lettre, relatif à la mé- téorologie, je vous disais que la nuit du 2 au 3 janvier est remarquable par une apparition périodique, très-riche, d'étoiles filantes, et j'indiquai en même temps les années ( 374 ) 1885, 1838 el 1840 comme celles où le phénomène a été vérifié en Europe. Depuis lors j'ai appris que la nuit du 2 au 3 janvier 1839, M. Bravais a observé à Bossekop un grand nombre de ces méléores en même temps qu’une au- rore boréale (1). C'est donc un retour de plus à ajouter aux précédents. Voici quelques renseignements nouveaux sur la tempé- rature normale que l’on a remarquée en divers lieux de la Suisse pendant l'orage du 18 juillet de celte année, les- quels vous pourrez peut-être joindre à la description que je vous ai transmise de ce singulier ouragan (2). À Genève, à Lausanne, à Zurich, d’après les documents authentiques qui m'ont été fournis, il y a eu, pendant la durée de l'orage, une ascension du baromètre trés-remar- quable , presqu'uniforme dans les trois localités, et qui s’est continuée jusqu’au soir. En effet, à Genève, le 18 juil- let, le baromètre de l'observatoire réduit à 0° marquait, à 9 heures du matin 721Mm41 , à midi 726MM49, à 3 heures du soir 728M®89 et à 9 heures du soir 730Mm65, A. Lau- sanne, le même jour, le baromètre réduit à 0° marquait, à midi 71326 et à 3 heures du soir 716MM79. A Zurich, le même instrument réduit à 0° marquait, à 9 heures du matin 716MM38, à midi 719"Mm90, à 3 heures du soir 72367 et à 9 heures du soir 727"M01. La sécheresse de l'air a été aussi fort remarquable pendant l'orage. A Genève; l'hygromètre à cheveu de l'observatoire indiquait à°9 heures du matin 74°, et à Lausanne 60°; mais à Zu- rich, à la même heure, l’état de sécheresse de l'atmosphère (1) Znstitut du 13 mai 1841, n° 385, page 164, Bulletins de l'académie des sciences de Bruxelles ,t. VII, 1re partie, p. 44. (2) F, pag. 228 de ce volume. ( 375 ) s’esl trouvé bien autrement prononcé : l'hygromètre ne marquait que 44°. Quant à la température de l'air, qui s'est subitement élevée à un degré extraordinaire, voici ce qui a été observé : À Genève, le thermomètre centigrade à l'air libre marquait, à 8 heures du matin +17°0 , et à 9 heures du malin +19°4; cette dernière température est de 6°6 plus élevée que celle du jour précédent à la même heure, mais elle est de beaucoup inférieure à celle qui a été observée à Zurich, puisque le 18, à 9 heures du matin, le thermomètre centigrade à l'air libre y marquait +28°; le jour précédent , à la même heure, il marquait +19°; à Lausanne, au fort de l'orage, entre 8 heures et trois quarts et 9 heures et demie du matin, un thermométre centigrade à l'air libre a marqué +21°5, et à Schaffouse il est monté, pendant quelques instants, vers 9 heures et un quart, jus- qu'à +35° cenligrades. Il résulte de la que la température de l’air aussi bien que son élat de sécheresse augmentaient de plus en plus d’une manière notable du sud-ouest au nord-est de la Suisse, précisément dans la même direction que celle où le vent soufflait. » — M. Quetelet fait connaître à l'académie que, pendant nuits du milieu de novembre dernier, on s’est occupé à l’ob- servatoire royal de l'observation des étoiles filantes ; mais que les recherches, ici comme à Parme, ont été infruc- tueuses. Pendant la première partie de la nuit du 12 au 13, qui était très-belle, il a observé lui-même, et a vu moins de météores que pendant les nuits ordinaires. Il est très- remarquable néanmoins que plus de la moitié de celles qu'il a vues, partaient à peu près du même point (entre Capella et Persée) et se dirigeaient du même côté, vers le nord. D'une autre part, rien d’extraordinaire ne s’est ma- (376) nifesté dans les instruments magnétiques. MM. Liagre et Esslens, qui ont observé pendant la dernière partie de celte puit, n'ont également remarqué ni aurore boréale ni étoiles filantes nombreuses, ni perturbutions magnétiques. Les seules perturbalions qu’aient éprouvées les instruments pendant ce mois, ont en lieu le 5 et les 18, 19 et 20. Il pa- raîl que les choses ne se sont pas passées de même à Paris, a et qu'une aurore boréale avec perturbations magnétiques élé constalée dans la nuit du 12 au 13 novembre. —L'académie reçoit ensuite communication des ouvrages manuscrits suivants : 1° Deux notes de M. Pioch : l’une sur une formule de Fourrier et sur son application à la musique; l’autre sur un cas d’exceplion d’un théorème d'Ampère, et sur la dif- férentielle des fonctions a* et log. æ. (Commissaire : M. Dan- delin.) 2 Notice sur un nouveau langage, par M. Herpain. (Commissaires : MM. le baron de Reïffenberg et le chanoine de Ram.) RAPPORTS. Rapport de M. le chanoine De Ram sur le mémoire de M. Wolf, sur LES TRAGES DE L'ANCIEN CULTE GERMANIQUE pans LES Pays-Bas. (Cominissaires: MM. le chanoine de Ram, le baron de Reïffenberg et Roulez.) «M. J.-W. Wolf présente à la compagnie la première partie de ses recherches sur les traces de l’ancien culte germanique dans les Pays-Bas. Depuis quelque temps ce ( 377 ) genre de recherches a été consacré, surlout en Allemagne, par les suffrages les plus réspectables, par les travaux les plus importants. Il nous manque, comme le remarque fort bien M. de Reiïffenberg, un livre sur notre ancienne mythologie. Ce que Grimm, à l’aide de son savoir prodi- gieux, a fait pour l'Allemagne, M. Wolf essaie de le faire pour la Belgique. On ne contestera pas à l’auteur que les hommes apos- toliques, qui préchèrent la foi à nos ancêtres, firent sa- gement de plusieurs pratiques païenues des moyens de conduire à des idées chrétiennes, comme il le dit dans son introduction. Mais ensuile, il me semble énoncer d’une manière lrop générale et trop positive que /e culte germa- nique dans les Pays-Bas et surtout dans la Belgique, s'ést conservé, quoique avec des tendances modifiées , dans la religion chrétienne. À mon avis, M. Wolf aurait dû se borner à exprimer un fait, en disant que des vesli- ges du culte des Germains se sont conservés dans nos anciennes cérémonies religieuses et civiles, dans nos usages et dans nos traditions domestiques. Ce fait se confirme par l’histoire de nos anciens synodes et par une foule de documents. Mais il est essentiel de ne pas confondre cer- taines cérémonies et cerlaines praliques avec la religion même, car l'œuvre de Dieu n’a jamais admis ou connu un amalgame mythologique (1). La première partie du travail de M. Wolf, qui est sou- mise au jugement de l'académie, se rapporte à Odin , le premier et le plus grand des douze Ases scandinaves et le chef de tous les êtres divins de cette mythologie. Les Alle- (1) M. Wolf s’est empressé de profiter de cette chservation et a mo- difié son travail, ( 378 ) mands septentrionaux et les Saxons possédaient, aussi bien que les Scandinaves , la mythologie d'Odin, car ils ne for- maient tous originairement qu’un seul peuple. Les ves- tiges que celte mythologie a Jaissés dans nos provinces, nous les devons à ces colonies suèves et saxonnes, à ces peuplades septentrionales qui, tour à tour, ont occupé et dévasté notre sol. On sait que le quatrième jour de la semaine était consacré à Odin. Ne serait-il pas permis de croire que cetle consécralion a pris naissance parmi nos ancêtres au quatrième ou cinquième siècle, lorsque plu- sieurs peuplades germaniques viurent fondre sur nos pro- vinces et y fixérent leur demeure ? Dans quelques parties de la Basse-Saxe, dit Des Roches (1), le mercredi est en- core appelé wodentag, c'est-à-dire, le jour de Woden. Tous les dialectes de l’ancien gothique ont conservé celte étymologie, et notre woens-dag flamand n'est qu’une abbréviation de wodens-dag, que les Anglais nomment wednes-day, les Danois wonsdag, et d’autres peuples sep- tentrionaux odensdag et wodendayg. Il résulte de plusieurs documents historiques, que nos ancêtres rendaient un culte à Odin, divinité que les lan- gues du Nord nomment Oden, Woden, Wodan,etc., et qui paraît avoir des rapports avec le Bouddha de l'Inde et le Votan de l'Amérique. M. Wolf a tâché de trouver des preuves nouvelles du culte de ce dieu, parmi nos ancêtres, dans les noms propres et les proverbes. Une preuve bien forte selon lui, il la cherche dans un ancien monument du Tournaisis appelé vulgairement la pierre Brunehaut. (1) Mésmoire sur la religion des peuples de l’ancienne Belgique, p. 451 du 14 vol, des Ænciens mémoires de l’acudémie. ( 379 ) M. de Nelis pense que ce monument ne saurait être atlri- bué à la reine Brunehaut; il croit que la pierre Brunehaut ou la brune pierre, comme elle s’appelait anciennement, est un monument de la victoire des habitants du Tour- naisis sur les Hérules ou autres barbares; que le peuple de cette contrée, après avoir vaincu ses ennemis, aura trouvé cette masse extraordinaire de grès, gisante dans leurs terres, et qu’il l’aura dressée pour servir de monu- ment de leur délivrance et de leur joie (1). M. Wolf n'admet pas cette .explication: il dit que l'épithète brune ne peut pas provenir de la couleur de la pierre, parce qu'elle est de granit et par conséquent grisâtre ; que celte épithète doit avoir une autre origine, et il la trouve dans le surnom d’Odin, celui de Bruno. Après avoir fait un assez grand détour pour prouver l’analogie qui existe entre Odin et l'Ours, le Brune de la fable; après avoir établi que l'ours est l’attribut d'Odin, il en déduit que la pierre Brunehaut ou la brune pierre n’est autre chose qu’un monument érigé en l'honneur d’Odin. Cette expli- cation , quelque ingénieuse qu'elle puisse être, sera-t-elle admise ? Pour ma part j'ai lieu d’en douter, et j'avoue que je préfére celle que nous a donnée M. deNelis. M. Wolf trouve ensuite des vestiges du culte d’Odin dans quelques anciens proverbes. Notre savant confrère, M. Willems, dira peut-être que cette partie du travail de M. Wolf est susceptible d’un plus grand développement. Au reste, je partage l'avis de mes deux honorables con- frères MM. Roulez et de Reïfflenberg , et je me joins à eux pour demander que l'essai de M. Wolf soit inséré dans nos Bulletins. (1) Auciens Mémoires de l'académie, tom, Er, p. 479-495. ( 380 ) L'académie , conformément aux conclusions de ce rap- port et à l'avis des deux commissaires , a ordonné l'impres- ) sion du mémoire de M. Wolf. ARCHÉOLOGIE. Recherches sur les traces de l’ancien culte germanique dans les Pays-Bas, par M. le docteur J.-W. Wolf, de Cologne. Et moribus et vitæ institutis gentes hæ (Germani et Belgæ) similes sunt et cognatæ. (STRADo.) Dans les Pays-Bas et surtout en Belgique se conservent plus que dans tout autre pays, des traces de l’ancien culte germanique ; cependant l'utilité qu'il y aurait à les ras- sembler a été jusqu'a présent trop méconnue. Ce culte s'était maintenu ici plus longlemps qu'ailleurs, excepté peut-être en Westphalie; et, par celle raison, il fut plus difficile aussi de le déraciner du cœur des peuples pour y introduire Ja divine religion du Christ, certes plus douce, plus poétique , mais par cela même moins en har- monie peul-être avec le caractère de ces rudes enfants des forêts. Lorsque îe christianisme fut enfin introduit, la nation l'embrassa avec ardeur, et elle y est restée intimement at- tachée jusqu'à nos jours. Mais l'esprit de conservalion et d’indulgence que le christianisme catholique a toujours montré , a préservé de la destruction beaucoup de vestiges des croyances de nos pères. On sait trop, pour que nous (381) ayons besoin dele répéter ici, comment les premiers apôtres firent sagement de beaucoup de pratiques païennes des moyens de conduire aux idées chrétiennes. Duris men- tibus simul omnia abscindere , impossibile esse non du- bium est, disait le saint pape Grégoire-le-Grand, quia is qui locum summum ascendere nititur, necesse est ut gradibus, non autem saltibus elevetur. Il est néanmoins trés-rarement question des Pays-Bas dans la Deutsche Mythologie de notre savant Jacques Grimm; mais n’en n’attribuons pas la faute à l’auteur : les Pays-Bas ne lui offraient point de matériaux pour ses re- cherches, point de receuils de traditions, aucun des super- slilions, aucun des fêtes et usages, aucun des chansons populaires. Plusieurs membres de cette académie ont eu le mérite de frayer la voie , et l'auteur des Ruines et souvenirs à donné le signal. De leur côté, MM. Blommaert, Snellaert, Serrure, de Saint-Genois el Van Duyse, nous ont ouvert depuis quelque temps des sources abondantes dans le Kunst en Letterblad. Les journaux politiques même, et entre eux surtout l'Éclair ou l'Emancipation et le Vla- ming de Gand, nous apportent presque continuellement des traditions curieuses, quoique celle des premiers soient souvent enjolivées de trop de divagations romantiques. Et que n'avons nous pas encore à atlendre, si des sa- vants, dont les recherches ne sont plus un mystère et qui siégent à la commission d'histoire, publient enfin les fruits de leurs travaux, en accomplissant des promesses don- nées depuis longtemps ? Alors on ne pourra plus dire que les Hollandais surpassent les Belges en activité dans la con- naissance de l'antiquité germanique, et l'on cessera de nous opposer la mythologie et les autres ouvrages de Wes- (382) u tendorp, les Nederlandsche volksoverleveringen en Go- deleer de Van den Bergh et le Geschiedkundig Mengel- werk de Hermans. Il y a deux ans que nous avons commencé nos recherches sur les vestiges de la mythologie germanique dans les Pays- Bas, el nous nous trouvons largement récompensé. Nous le serons plus encore, lorsque nous aurons levé divers ob- stacles qui nous arrêlaient dans nos travaux. Déjà nous pouvons donner quelques aperçus neufs sur les points principaux du culte germanique. Des questions obscures ont élé simplifiées , un plus grand nombre en- core recevront une solulion. PREMIÈRE NOTICE. Wuotan-Wodan, \ Othinn des peuples du Nord.—Nous ne nous occuperons ni du passage trop connu de l’Histo- ria translationis St Fandregisili, qui nous apprend que saint Amand détruisit à Gand un fanum Mercurii (Wodani), ni des canons VIII et XX du concilium lepti- nense, de feriis quæ faciunt Tovi (Donar-Thunaer) et Mercurio et de sacris Mercurii vel Zovis. M. Schayes les a déja cilés et a épuisé ce sujet dans son livre inli- tulé : Pays-Bas avant et durant la domination romaine. Essayons plutôt de trouver quelques nouvelles preuves du culte de ce dieu dans les noms propres et les proverbes qui étaient ou qui sont encore en usage dans les Pays-Bas, Nous citerons premièrement entre les noms: propres celui de ’odgoriacum , qu'on lit dans les Tabulæ Peu tingerianæ. Le mot primilif est sans doute Vod, et go- riacum n'est qu'une aflixe que nous rencontrons sans le g en Geeoriacum; elle est semblable à giacum, iacum, ( 383 ) acum et nacum, qui se trouvent dans une infinité de noms de villes et de places fortifiées par les Romains: par exemple, Firoviacum (Werwyk), Perviciacum (Per- wys), Epternacum (Epternach), Tornacum (Tournai). Or, ce V’od est évidemment le même que ’odan-Wodan (J'od-ne de l'anglo-saxon, Vodnebeorg), Vancien nom saxon du Ÿ’uotan germanique. Cetle forme se retrouve dans Vod-ecq (Hainaut), Vot-em (Votenheim, près de Liége), et Æ#od-on (nom de famille). Grimm nous explique le nom de V’audemont (famille lotharingienne) par Fodani mons, et il le prouve aussi par des documents. Nous avons pareillement en Belgique celui de J’audesée. Le see est allemand (Zac), et par con- séquent le aude ne peut être d'origine française; sa forme originale doit être Ÿ’ode ; nous aurions de cette ma- nière en Ÿ’audesée un Wodani lacus. 1] en est de même de Vaudelée, V'autelée, dont le lée est Lei (cf. Lorelei) et que nous traduisons par Wodani petra. Le nom de Voneiche (Luxembourg), que nous tra- duisons par Wodani quercus ( Vodeneiche, Voeneiche, Wôneiche), est plus important encore; nous en avons pour preuve évidente, le chêne consacré non-seulement à Thor- Donar-Thunaer, mais aussi à Othinn-Wuotan ou Wodan. Les noms de ZLanteyck (quercus sancra?). Ældeneyck, Maseyck, Bercheyck et Sevenceken deviennent donc bien remarquables, et surtout les deux derniers, dont l’un nous donne le nombre sacré de sept et dont l’autre est déjà im- portant par le Berg qui se trouve dans sa première moitié. Mais une preuve bien plus forte pour le culte de Wodan en Belgique se manifeste surtout dans la pierre Brunehaut. Déjà le savant évêque d'Anvers, de Nélis, a dit dans ( 384 ) une notice sur ce monument {lome I des Mémoires de l'Académie impériale et royale), que Brunehaut ne pou- vai être le vrai nom de la pierre; il a prouvé d’une ma- nière incontestable que celte pierre appartenait à un âge bien plus reculé que le siècle dans lequel vivait la reine franque de ce nom ; et qu’elle était antérieure à tous les événements dont parle l’histoire. Parmi les arguments qu’il allègue contre le nom de Pru- nehaut se trouve le suivant : La pierre n’a pas toujours eu le nom qu’elle porte à présent : « Le curé de Hollain , » dit de Nélis, « dans la paroisse duquel se trouve cette pierre, m'a dit avoir vu dans d'anciennes notes de ses pré- décesseurs, qu'avant le quatorzième et le quinzième siècle, elle s'appelait /a brune pierre (1), et que c'était sous ce nom qu'elle servait de limite ou de borne à quelques porlions de sa dîime. » Il est bien probable qu'on a confondu celle brune pierre avec Brunchaut, nom qui est si répandu en Bel- gique et dans le nord de la France. Mais cette épithète brune ne peut provenir de la couleur de la pierre, vu qu’elle est de granit et par conséquent grise. Elle doit donc avoir une autre origine, que nous découvrons dans le surnom d'Othinn-Wuotan-Wodan-Bruno. Le grammairien Saxo nous raconte (Æistoria Daniae) qu'Othinn avait reçu ce surnom du roi Haraldus; mais cette opinion nous semble fort douteuse, et il est peut-être nécessaire de remonter à des temps beaucoup plus reculés pour trouver sa vraie origine. (1) Une charte écrite vers l’an 1100 et que Du Cange a tirée des ar- chives de Conches, porte parmi les noms des témoins, celui d’un cer- tain Bac de Petra-Bruna, Nouv énir. nu GLoss, prær,, ne XXXVI (De R). ( 385 ) Nous croyons donc apercevoir cette origine dans le vieux mot nordique Bruni (1) (aestus , ardor, fervor), dont la significalion s'accorde lrès-bien avec le caractère d’Othinn, du dieu des batailles, du Æerfadis ; avec la traduction que donnent les vieux glossaires de Wotan (tyrannus , herus malus, Graff., Dict., I, 276? ; Gloss. ker., 270), et surlout avec le substantif Wuth (fureur), que Grimm fait dériver de Fuotan (Deutsche Mythologie, Wuor. Cf. aussi Deut- sche Gramm., II, 516). Bien plus, nous pourrions essayer de tirer une consé- quence du nom de l’ours de la fable, pour constater l’exis- tence du surnom Bruno donné à Othinn. Nous n’admettons pas toutefois avec Grimm que ce nom fut donné à l'ours à cause de sa couleur brune (Rein. Fuchs, COXXXII), mais nous applaudissons au père de la . mythologie germanique, lorsqu'il dit que chacun des noms d'animaux de la fable avait originairement une certaine signification , et qu'aucun d’eux n’était insignifiant. La cou- leur seule ne pouvait être celte signification intime; aussi aucun des autres animaux de la fable n’est appelé d’a- près sa couleur, Telle est notre opinion. Avant que le lion figurât dans la Germanie comme roi des animaux , l’ours occupait le trône dans les forêts de ces immenses.contrées, fait dont l'authenticité est déja démon- trée par Grimm ( Reinh. Fuchs, XLVIT). Il ne serait donc pas extraordinaire que l’on eût donné ce roi des animaux (1) Bruni est aussi superciliosus, Docrqus e Durini vel Modsogneris coitu (Voluspa, 12), mais nous rejetons une dérivation de ce mot. On pouvait penser plutôt à Brun (vieux haut-allemand ), munimentum pectoris , thorax , lorica, le nordique Brynia. (Hyndlo liod IT, Grymnis mal IX, Bryniom vm becki strad, etc.) Tow. vu, 27: ( 386 ) pour attribut au roi des dieux et du ciel, comme les Grecs el les Romains voyaient dans l'aigle royal un attribut de leur Zeic (Jupiter). Les faits suivants nous en paraissent même une preuve suffisante. Dans les Pays-Bas, l’astre de la grande ourse est nommé Woenswagen(1)(Yodenswagen, char de Wodans-Wodan, expression de la même famille que Woensdag, Woensel, Woensdrecht Troets); Junius l'appelle Ursawagen. La plupart des noms propres dans la composition des- quels entre l'élément God, Got (Gwod, Guot), se trou- vent de même composés avec Per (ours) , par exemple, Gothard, Bernhard.—Gotivald, Beroald, Berwald.— Godwin, Bernwin.— Gotfried, Bernfried. Aussi dans le livre populaire ( Bibl. bleue ) Reynaert den Vos, l'ours est nommé (p. 13) Goevaert (Godevaert : Maer den armen Gorvaert verstond ditniet).—L'ancien poëme de Reinaert donne le même passage ainsi (v. 640 et 641): Die keitif Prun ne wiste niet Waer hem Reinaert die tale kérde, Le pouvoir suprême est désigné en vieux nordique par bersa leyfi, licentia ursi. (R. F., XLVII.) Les Lapons appellent l'ours le chien de Dieu. Is ne le comptent pas au nombre des animaux, et ils lui croient même la force de dix et l'intelligence de douze hommes. (2. F., Nachtrag., 1.) Les Ostjackes prétent serment en s’agenouillant sur la peau d’un ours. Jamais ils n’appellent l'ours qu'ils ren- contrenl par son nom, mais loujours vieil homme. (Georgi, (1) Hellewagen par d’autres. ( 387 ) Descript. de toutes les nat. de la Russie. Pétersb., 1776, I, 96.—Grimm, À. F., Nachtr.) De plus, dans la fable des trois Sœurs de Musaeus, les amants des trois filles sont un ours, un-aigle el un dau- phin. Nous trouvons de même dans une tradition rapportée par le grammairien Saxo un ours , un renard et un loup. Victor Hugo (1) réunit, dans sa Notre-Dame de Paris, un ours (qu’il fait nommer par les Bohémiens grand père, nom que donnent aussi les Suédois à cet animal, et qui nous rappelle le vieux flamand vaderdag pour woensdag), un renard (pied-bleu) et un loup (pied-gris). Ainsi l'Edda nous présente les trois dieux les plus puis- sants en Othinn, Thor et Freyr (Wodan, Thunaer, Fro- Wuotan, Donar , Fro), dont les statues se trouvaient, sui- vant Adamus Bremensis, dans le même ordre à Upsal. Or; supposons, d'après ce que nous venons de dire, une ana- logie entre Othinn-Wodan et l'ours, alors le renard serait analogue à Thor-Thunaer. Quoique nous n’ayons pas de preuves que ce dieu ait eu le renard pour attribut ou qu’on lui offrît des renards en sacrifice , il a néanmoins, comme ces derniers, des cheveux roux. Le paysan l’invoque pour obtenir de la paille rouge comine le cuivre; il est toujours représenté dans les vieilles traditions avec une barbe rousse. (Le Reinaert flamand parle de son rode baert [v. 3,196]: Al en hebben si ghèn roden baerde [v. 4,394]. Ces pas- sages ne se trouvent pas dans le livre populaire.) Mais ce (1) Nous n’aurions pas cité ici le nom d’un romancier qui , en fait de recherches pareilles aux nôtres, n’a aucune autorité, si nous n’étions bien persuadé avec Grimm , qu’il a dû rencontrer ces troisanimaux dans cet ordre et avec leurs dénominations, soit dans un ouvrage ancien, soit dans la tradition orale d’ün bohémien. ( 388 ) qui nous paraît plus important, c'est un ancien nom nor- dique du renard : Holthathor, le Thor des forêts. Les proverbes qui sont issus de la fable nous donnent aussi des preuves de cetle analogie. Il y en a un qui dit: {ls de duivel ziek is, dan wil hy een monnik worden. Ce diable est remplacé dans un autre par le renard : De vos is kluizenaer geworden. Il en est de même des suivants : De vos die de passie preekt. — De duivel die de passie preekt. By den vos te biechte gaen.—By den duivel te biechte gaen. Nous ne trouvons, il est vrai, dans aucun de ces proverbes le Thunaer, mais nous demandons : Aurait-on changé ce renard en diable (ce qui s’est fait sans doute bientôt après l’introduction du christianisme , et qui est en même temps un argument en faveur de l’antiquité de la fable des animaux), si l’idée qui s’attachait à cet animal eût été tout à fait innocente ? Com- ment nous expliquer aussi la maladie du diable ou qu’il chante la passion, lui qui frissonne toujours si on pro- nonce un mot sacré en sa présence ? Ce ne sont là que des traits de la fable qui ne se retrouvent dans aucune des lé- gendes des saints, dans aucune des traditions populaires. Cette diabolisation renvoie donc à une ancienne déif- cation du renard, et le dieu que nous pouvons cher- cher sous l'emblème du renard est seulement Thunaer. La tradition chez Musaeus remplace le renard par l’ai- gle (ours, aigle, dauphin pour ours, renard, loup); encore une nouvelle preuve pour nous, c’est-à-dire, qu'après l’in- vasion des Romains, on changea le vieux Thunaer en Ju- piter, et avec les noms des dieux naturellement aussi leurs attributs: ainsi le renard en aigle. On pourrait nous objecter que Thor avait le surnom de Biôrn (ours, anglo-saxon Zeorn, Bere, Byr, dans l'Edda Beri, le grec Beucos) ; mais cela ne prouve rien contre nous, 7 i— { 389 ) ce n’est qu'une preuve de la paternité d'Othinn à l'égard de Thor, de l’analogie mythique entre le père et le fils. Le troisième des animaux que nous avons cités, est le loup (chez Musaeus le dauphin, mais c’est évidemment une substitution plus récente); le troisième des dieux Freyr, Fro, le dieu de la fécondité et de l'amour. Le Freir est remplacé dans l'abrenuntiatio par Saænot; mais nous ne pouvons trouver une analogie du loup qu'avec le premier. Les preuves en sont très-rares, néanmoins nous avons élé assez heureux pour en trouver au moins #ne en Belgique ; c’est la suivante : Le nom de Fro fut changé par les Romains en celui de Priape. Suivant Grammaye (ZLo- vanium ), il y avait autrefois à Louvain un Sacellum Dei- paræ in porta Priapæa. Cette porte s'appelait et s'appelle encore aujourd'hui Porte des Loups (1). On pourrait être tenté de croire que chez quelques-uns des peuples de la Germanie, et surtout en Belgique, on ne regardait comme dieux principaux que Wodan et Thu- naer. Ainsi nous lisons dans la légende de saint Ghislain, qu'il fut conduit dans une vaste forêt par un ours et un aigle (symboles des principaux dieux païens, forcés à l'obéissance par le saint apôtre ). De même les canons VIL et XX du concilium leptinense ne nous parlent que de Jupiter et Mercure ou de Thunaer et Wodan. Nous re- trouvons ce nombre de deux animaux, en 1096, année où (1) Witikind nous rapporte que sur l’étendard des Saxons qui fut trouvé au haut de l'Irminsul , on avait vu un Zion, un dragon et un aigle. Mais ces données nous paraissent fort apocryphes. Le lion (l'ours? le roi des animaux) n’était pas connu en Germanie ,et, comme nous l'avons déjà dit, il ne remplaça l’ours qu'après qu’il eut été connu soit par les croisés, soit plus tôt peut-être. Le dragon ne serait pas moins difficile à expliquer. Quant à l'aigle, ilne devint un symbole sacré , qu'après ( 390 ) les croisés qui marchaient à la suite de Pierre l'Ermile, furent conduits par une chèvre et une ote, animaux qui n'ont, excepté le nombre, rien de commun avec nos ours et aigle ou renard; rien donc d'inléressant pour nous, si ce n’est peut-être que le premier de ces animaux est vivi- pare comme l'ours, et l’autre un oïseau comme l'aigle. Cette opinion que les Germains n'avaient que deux dieux principaux pourrait paraître en contradiction avec César qui nous en cile trois : deorum numero eos solos ducunt, quos cernunt et quorum opibus aperte invantur, solem et Vrulcanum etlunam. (Bezr. Gaz, 6, 21.) Quoiqu'il soit évident que César ne connaissait point le culte germanique, ce nombre de trois est toujours impor- tant pour nous; il pourrait même détruire nos preuves pour deux dieux principaux. Le soleil, le plus grand, le roi des astres, se trouve natu- rellement en tête; mais pourquoi la lune ne suit-elle pas immédiatement ? Pourquoi l’auteur metil Vulcain entre les deux astres? Nous ne croyons pas qu’il soit trop hasardé de voir dans le soleil, Wodan, le plus grand et le plus puissant des dieux, et dans Vulcain, Thunaer ; au moins ces deux der- niers se servent-ils beaucoup du marteau et plus encore du feu, celui-ci en lançant la foudre, celui-là dans sa forge. l’invasion des Romains. Nous admettrions volontiers le témoignage de Witikind, s’il nous disait qu'un ours, un renard et un loup étaient re- présentés sur cet étendard. Ce qui a plus de prix pour nous, c’est la tradition citée par Occa (Chro- nyk van Friesland, édition de Ændreas Comelius, p. 2), touchant les trois frères Friso, Saxo et Bruno, arrivés primitivement en Frise, et dont les deux premiers donnèrent leur nom aux Frisons et aux Suxons, tandis que le dernier devint le fondateur de Brunswick. ( 391 ) La lune nous semble inexplicable, nous l’avouons franche- ment ; nous ne sommes pas assez romantiques pour trou- xer une analogie entre sa puissance sur les amants et Freir ou Fro, le dieu de l’amour. . Nous avons fait un grand détour pour démontrer cette analogie entre Wodan et l'ours, mais nous devionsle faire, car maintenant nous sommes en mesure de conclure avec sûrelé qu'il existe véritablement des analogies entre Les animaux principaux de la fable (1) et Les dieux princi- paux du culte germanique, et par conséquent aussi entre Wadan et l'ours. Cette analogie ne peut provenir que d’une union intime entre le dieu et l’animal, et la conséquence que nous en Lirons, que l'ours doit son appellation au surnom d'Othinn, ne peut désormais paraître hasardée, non plus que celle que l'ours fut l’attribut de Wodan. Or, à quelle époque cela avait-il lieu ? En tout cas dans un temps où le peuple germanique était encore dans sa première enfance, dans l'antiquité la plus reculée (2). (1) Zch glaube einen grund dafür, dass fuchs, wolf und bär die haupt- thiere der deutschen fubel sind noch in jener scheu des volks zu entdecken, von der schon s. [IT die rede war, die appellativa GERADE DIESER DRIE THIERE auszusprechen, denen man list, stürke und gewalt zutraute, deren freundschaft man durch zuvorkommende hôflichkeit gern in anspruch nahm, (Note: es ist uberhaupt grundsatz des alter- thums, den namen des unheïmlichen, zauberhaften nicht laut uuszus- prechen, weil es dadurch augenblicklich herbeigerufen wird.) Grimm, R. F., LUI. (2) Ce qui nous confirme encore dans notre opinion que Wodan fut aussi adoré en Belgique sous le surnom de Bruno, ou au moins qu’il portait ce surnom, c’est le Zruneberg ( Brunonis mons) et Brunelmont (voir les cartes de Guicciurdini, Anrois). On sait assez que les païens consa- craient surtout des montagnes à leurs dieux (Zercheyck). Bruneberg et Brunelmont seraient donc des montagnes consacrées à Wodan pa- reilles au Wodani mons (Vaudemont), à Wodenesberg, Godesberg et à ( 392 ) En expliquant donc la brune pierre de M. de Nélis par bruno-pierre, colonne de Wodan-Bruno, nous découvrons dans ce monument négligé (pour ne pas dire oublié et mé- prisé) la relique la plus précieuse qui existe du culte de nos péres, le monument le plus ancien peut-être qui se trouve en Europe. Restera-1-il dans son état déplorable? sera-t-il exposé encore longtemps au danger d'être brisé et emporté par des paysans ignorants ou par un épicier vandale, comme la pierre du diable à Namur (1), et tant d’autres restes de l'antiquité qui ont servi à bâtir des moulins et des cabanes? Nous espérons qu'il plaira bientôt à l'académie rovale de lui faire donner une place plus honorable que celle qu'elle occupe à présent (2). Passons maintenant aux proverbes. God helpt den sterkste, dit l'un d'eux (Dieu aide le plus fort). Nous voyons bien que ce proverbe n’a rien de com- mun avec l'idée que le christianisme attache à Dieu, la suprême Justice. C’est seulement chez un peuple rude que nous pouvons chercher des analogies entre la justice et la force. Ce peuple serait pour nous le peuple germanique, et le dieu serait le plus puissant entre tous les autres, celui qui présidail surtout à la guerre, aux batailles, à la victoire, Wuotan-Wodan. beaucoup d’autres en Allemagne. Grammaye (Ge/donia) arencontré lenom de Brunbasia pour Geldonia dans un vieux manuscrit de Rouge-Cloitre. Le Mons Hannoniæ de Nicolas de Guyse nous présente un Zrunulph, comte de Mons, qui vivait déjà en 640 (p. 2). Cette composition de Bruno et ulph, wulph (loup), nous montre que le nom était alors depuis longtemps en usage. (1)Dansles Mémoires de la Société des antiquaires de France, il en existe un du président Vaugeois sur la pierre du diable près de Namur. (De R.). (2) Telle, par exemple, que le milieu da jardin devant le palais de l'Industrie, ( 393 ) Hyÿ vraegt naer God noch den duivel. Ce proverbe pourrait paraître d'origine purement chrélienne, mais nous en avons un fragment dans les pays rhénans : Dâ frog den Duvzz derno, qui se retrouve dans la version : Dà frog den Donner (Donaer-Thunaer) derno. De là nous pouvons conclure , que la forme originale du proverbe bas-alle- mand était : y vraeyt naer God noch den donder, ou Hy vraegt naer Wodan noch Thunaer. Ons Heere zal wel uit zyn vensterken kyken. Pour commenter ce proverbe, nous devons transcrire une tra- dition qui se trouve dans Paulus Diaconus (I, 8), et que Grimm a citée entre autres pour prouver que c’est Wodan que l’on implorait afin d'obtenir la victoire. Refert antiquitas ridiculum fabulam , quod accedentes FV'an- dali ad }V/odan victoriam de W/inilis postulaverint , illeque responderit , se illis victoriam daturum , quos primum oriente sole conspexisset. Tunc accessisse Gambaram ad Fream, uxo- rem FVodan et FVinilis, victoriam postulasse, Freamque con- silium dedisse, ut inilorum mulieres solutos crines erqga fa- ciem ad barbæ similitudinem compcnerent, maneque primo cum viris adessent seseque a WVodan videndas pariter e re- gione, qua ille per rENEStTRAM, orientem versus, erat solitus ADSPICERE , collocarent, atque ita factum fuisse. Laet de donder de nikker niet schenden (Ne re- prochez pas à un autre les fautes que vous avez commi- ses vous-même). Le nikker que nous trouvons dans ce pro- verbe est, ce qui est bien connu, un esprit des eaux; mais Nikkar fut de même un surnom d'Othin-Wodan. Nous aurions donc: Laet de Thunaer de Wodan niet schenden; preuve évidente que ces deux dieux occupèrent le même rang chez les Belges germaniques. Laet God raeden, die heeft ven wyze moeder ge- had. La mère de Jésus-Christ est nommée dans les Zi- ( 394 ) taniæ lauretanæ MATER SAPIENTIÆ; Mais NOUS ne pensons pas que le proverbe la désigne, puisqu'il parle de Dieu en général et non uniquement de la seconde personne de Ja Trinité. Or, où chercher une mère pour notre Dieu, qui est éternel, qui ne doit son origine à personne? Nous sommes encore renvoyés au paganisme, où nous trouvons qu'Othinn eut pour mère la fille du‘Titan Bôülthor, Bestla. Le manque d’auxiliaires littéraires nous empêche d’en dire davantage à cet égard. En tout cas, c’est la seule explication de ce proverbe qui ait de la vraisemblance, Il y à un jurement bas-allemand, by Gud!(Tuinman, LE, 337), d’après la prononciation allemande et par consé- quent germanique : by Goud. Si le gud était God, on aurait conservé sans doute l’o. Tuinman prétend que ce serment nous est venu du suédois Gud, Dieu — Gud àr god, Dieu est bon. Mais cette opinion doit être rejelée comme toutes les autres rêveries relatives à une intro- duction des dieux nordiques dans les Pays-Bas et dans la Germanie entière. Nous n’avons pas besoin de chercher nos dieux chez nos frères du Nord, nous possédons les nôtres, qui sont en effet les mêmes que ceux du Nord, mais dont les noms étaient formés selon notre langue ou plutôt selon notre dialecte; car notre langue est germani- que comme celle du Nord; elles sont des sœurs, des filles d’une même mère, le flamand comme l'allemand, le hol- landais comme le danois, le norwégien comme le suédois. Wodan sane quem adiecta littera Gwodan dixerunt, ipse est qui apud Romanos Mercurius dicitur, dit Paulus Diaconus (I, 9). Ge Gwodan était dans le vieux saxon Gvo- den, ou, sans l'affixe an, Gwod, Gvod, Guod, dont l’u (ou) et o se contractaient facilement en w ; ainsi Gut (Goud). By Gud était donc originairement by Wodan, le serment le plus ancien qui soit connu. ( 395 ) — MM, Roulez, Cornelissen et De Gerlache font leur rapport sur le mémoire de M. Bernard, intitulé : Situation de la Grece dans les temps les plus reculés. L'académie, adoptant les conclusions de ce rapport, charge son secré- taire de remercier l’auteur pour la communication qu’il a bien voulu faire. — L'académie décide également , sur le rapport de ses commissaires, MM. Cornelissen, Thiry et Marchal, que des remerciments seront adressés à M. Zizinia, consul belge à Alexandrie, pour la communication de sa note sur la population actuelle de l'Égypte. — MM, Dandelin, Pagani et Timmermans, nommés commissaires pour l'examen du mémoire de M. Vallès, sur l'interprétation des expressions imaginaires, font connaître que l’auteur a déja rendu publics les résulats de ses re- cherches dans un ouvrage imprimé à Paris, au commence- ment de cette année, et qu’ainsi elles ne peuvent donnerlieu à un rapport, aux termes du règlement de la compagnie. —L'académie, ensuite, après avoir entendu ses commis- saires, MM. le chanoine De Ram, le baron de Reïffenberg et Willems, ordonne l'impression dans ses mémoires de lExamen critique de M. le chanoine De Smet, des an- ciens monuments sur lesquels les historiens ont fondé le récit de la guerre de Grimberge. Rapport sur les travaux de la carte géologique, pendant l’année 1841, par A.-H. Dumont, membre de l’aca- démie. Les recherches géologiques auxquelles je me suis livré celle année, ont eu des résultats très-satisfaisants. ( 396 ) J'ai d’abord étudié les terrains triasique et jurassique de la partie méridionale de la province de Luxembourg, et je suis parvenu à les diviser en plusieurs systèmes qui se distinguent très-bien par leurs caractères minéralogiques, paléontologique et géométrique , et que je ferai connaître ultérieurement quand je décrirai la constitution géologi- que de la Belgique. En parcourant l'Ardenne, j'ai de nouveau constaté, par des observations, l’existence de quelques-unes de mes divi- sions du sol schisteux de cette contrée, notamment celle du massif anthraxifère du Rhin et de l'Eifel, qui vient se terminer d'une manière si remarquable entre Bastogne et Martelange, au milieu du terrain ardoisier supérieur qui lui sert de base. La position de ce dernier, entre leterrain anthraxifére et le terrain ardoisier moyen , a aussi élé con- statée par des observalions multipliées. Le Condroz a ensuite atliré particuliérement mon atten- tion. Les recherches que j'ai faites en 1829, et qui ont eu pour résultat la description géologique de la province de Liége, ont été continuées celte année avec aclivilé dans les provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, de sorte que tout le grand massif anthraxifère de Belgique, ainsi que les riches bassins houillers qu’il renferme, sont complétement déterminés et délimités. L'académie apprendra sans doute avec plaisir que, dans le cours de ces recherches laborieuses, aucune observa- ion n'a élé en contradiction avec les divisions du sol authraxifére en quatre systèmes, que J'ai établies depuis 12 ans. Plusieurs faits nouveaux, au contraire, appuient fortement mes conclusions de 1830. Je ne m'arrêlerai pas à faire ici la descriplion des dé- couvertes, assez nombreuses, que j'ai failes dans le massif ( 397 ) anthraxifère condrusien ; elle trouvera sa place dans la description générale du sol de la Belgique, que je me pro- pose de donner plus tard. Je me bornerai à signaler le fait suivant, | J'ai démontré , dans mon Mémoire sur lu constitution géologique de la province de Liége, qu'il ÿ a entre les deux grands bassins anthraxifères, plusieurs points où le terrain ardoisier se relève jusqu'a la surface du sol. Le premier point , vers le N. E., se montre au S. de Hermal, entre Liége et Huy, et fait partie d’un pelil massif qui se prolonge au S. O., jusqu’au delà d'Ombret. Ce massif se perd ensuite sous les alluvions de la Meuse, et reparail au S$. O. à Statte, et entre Tihange et Huy. Je n'avais pas alors poussé plus loin mes investigations, mais j'ai re- connu depuis, que ces différents massifs font partie d’une longue bande qui s'étend de Hermal jusqu'au delà de Sart - Eustache, au S. E. de Châtelet, près de Charleroÿ, et qui n'est pour ainsi dire interrompue que par la vallée de la Meuse, entre Ombret et Huy, et à Dave au S. de Namur. Cette bande, très-étroite au S. O. de Huy, présente plu- sieurs renflements dont les plus considérables se trouvent aux Tombes, entre Beuzet et Dave, à Fosse, et à Sart-Eus- tache où elle acquiert plus d’une demi-lieue de largeur et se termine brusquement au S. O. Dans une grande partie de son étendue, cette bande est en contact, vers le N., avec le calcaire anthraxifère inférieur du bassin septentrional; mais entre les Tombes el Beuzet, elle en est séparée par une bande très-étroite du systéme quarzo-schisteux infé- rieur, que l'on distingue fort bien à sa couleur rouge. Elle est au contraire partout séparée, vers le sud, du calcaire inférieur du bassin méridional, par une tdtié du système ( 398 ) quarzo-schisteux inférieur,qui a au moins une demi-lieue de largeur, et qui, dans quelques points, est en stratifica- tion discordante avec le terrain ardoisier (Fosse). Ces différences de symétrie et de stratification des mas- sifs, paraît tenir au redressement irrégulier qui a distri- bué les trois systèmes supérieurs du terrain anthraxifère en deux grands bassins, et qui est dû à des forces dont quelques-unes, décomposables suivant la verticale, pré- sentent des traces de leur existence à l'ES.E. de Beuzet, dans un des renflements dont j'ai parlé plus haut. J'ai dé- couvert effectivement en ce point un petit monticule un peu conique, d’une roche blanchâtre ou jaunâtre qui paraît être de l’eurite et dont l’origine plutonienne remon- terait à l'époque du redressement des couches et à l'appa- rition de la bande ardoisière en question. La bande qui nous occupe présente beaucoup de rap- ports extérieurs avec le sol ardoïisier ardenais, Les roches ont le plus souvent les caractères du schiste, et quelquefois ceux de l’ardoiïse ; il y a, comme dans le terrain ardoisier supérieur auquel elle se rapporte, quelque trace de cal- caire (entre Roux et Sart-Eustache ), et les fossiles qu'on y trouve rarement (Fosse), ressemblent à ceux de Grand- Manil, près de Gembloux. J'ai lerminé ma campagne par de nouvelles études sur le terrain tertiaire, el dans un voyage géologique au mont de Cassel, entrepris avec notre savant confrère, M. d'Omalius d'Halloy, et M. Elie de Beaumont, ingénieur en chef des mines, chargé de la carte géologique de France, j'ai reconnu dans cette montagne remarquable, les quatre systèmes terliaires inférieurs Landenien, Bruxellien, Tongrien el Diestien , clairement superposés , et tels que je les ai décrits dans mon rapport sur les travaux de la carte ( 399 ) géologique , pendant l'année 1839. Ce point bien connu , situé prés de la frontière de France et de Belgique, permet d'établir facilement les rapports qui existent entre nos di- visions du terrain terliaire , el celles admises par les géo- logistes parisiens, pour le nord de la France. Ce qui précède suffit pour donner une idée de l'étendue des travaux exéculés cette année. En définitive, les travaux de la carte géologique étant assez avancés pour qu'il importe de s'occuper des moyens de publication , je prie l'académie de proposer immédiate- ment au Gouvernement ceux qui lui paraîtront les plus convenables , car les courses qui doivent encore avoir lieu pour compléter mon travail, peuvent facilement se faire pendant qu’on s’occupera de graver la carte, A cet effet, je crois devoir donner à l'académie les ren- seignements suivants : J'ai pris pour base de mes opérations la carte de Capi- taine , copie de Ferrari, cette carte étant la plus exacte et en même temps la plus détaillée qui existait à l’origine des travaux, en 1836. Or l'académie décidera si la publi- calion aura lieu à l'échelle de Capitaine, ou à une réduc- tion , qui ne pourrait, dans tous les cas, sans de grands inconvénients, être moindre de la moitié, En adoptant l'échelle de Capitaine, on pourra figurer les nombreux et intéressants détails que présente la partie centrale de la Belgique, qui comprend les bassins anthraxi- fères et houillers de Liége, de Namur et de Mons, et les terrains crélacé el tertiaire du Hainaut et du Brabant; tandis que dans la réduction de moitié, la plus grande partie de ces détails, si importants sous le rapport indus- triel, agricole, etc., disparaîtront. D'un autre côté cette réduction paraît suffisante pour ( 400 ) l'Ardenne, la Hesbaye, la Campine et les Flandres, qui pré- sentent peu de variations géologiques. Les deux cas présentent donc des avantages et des incon- vénients que l'académie discutera, et sur lesquels je pourrai donner plus de détails, si elle jugeait nécessaire de m'’en- tendre. Tels sont cependant les points principaux sur les- quels j'appelle, en ce moment, son attention, pour qu'elle puisse prendre, à ce sujet, une prompte résolulion. Je joins à ce rapport un tableau d'assemblage de la carte géologique. MÉTÉOROLOGIE. Observations météorologiques horaires, faites à l’équi- noxe d'automne de 1841. L'académie reçoit communication des observations ho- raires qui on! été faites à l'époque du 21 et du 22 septem- bre dernier. Le secrétaire fait connaître que quelques stations nouvelles figurent dans les tableaux qu'il présente, Ainsi M. Airy, astronome royal d'Angleterre, a bien voulu lui faire part des observations de Greenwich, et M. de Bo- guslawski lui à fait parvenir celles de Breslau. M. Lamont, outre les observations météorologiques faites à l'observa- loire royal de Munich, a communiqué celles du magné- tisme terrestre, faites le 22 et le 23 septembre, dans le même observatoire et au sommet du Hohenpeissenberg, par lui et par M. Heintz, professeur au lycée d'Amberg. Ces dernières observalions, comparées à celles de Bruxelles (1) et de Munich, seront parliculiérement intéressantes, ayant été (1) Voyez le n° 9 des Æulletins de l'académie. ( 401 ) failes au sommet d’une montagne qui s'élève au milieu d’une plaine en forme de pyramide, à la hauteur de 1,200 pieds, et à plus de 3,000 pieds au-dessus du niveau des mers. Cette fois, vingt-deux villes ont pris part aux observa- tions météorologiques. Ce sont : STATIONS. OBSERVATEURS. LATIT. LONGITUDE| ALT. Bruxelles. .| MM, le Dir. de l’Obs. et ; ra sesaides. . ... | 50051 10”| 2° 1/45/x| 59,0 Louvain .. Vasdaetials 00 21 31 Alosts ; é 60 41 58 Gand. . .. HS 51 23 28 Maestricht . ken LR 50 20 46 Utrecht. . . 6è 47 3 Amsterdam Mafthes -/.. ae | 00 32 54 Franeker, . Enschede . . ... É ? Grouingue. Ermerins . . ,. 53 14 3 Paris. . - Delcros'. .... .:..| 48 0 0 0 Greenwich. le Dir, de l’Obs. et ses aides , . . . | 51 Lyon. ... Dravaihsts 26tct Rd Alais. . .. d’'Hombres Firmas, 44 Marseille. . 43 Genève. . . Plantamour . . . . | 46 Munich . Lamont 48 Parme . . A, Colla 44 Bologne . . Gaetano Ceschi . , | 44 Breslau. , De Boguslawski. , | 51 Varsovie, , Arminski 52 Cracovie. . Max, Weisse, . . . | 50 Lemberg. . Kanczek 49 Tom. vrr. 28, ( 402 ) Si l'on jette les yeux sur la carte qui représente la pres- sion atmosphérique dans les différentes stations, on y re- connaît des différences très-grandes. Ainsi, pendant les 36 heures d'observation, le baromètre a presque constamment descendu à Groningue et à Franeker; seulement, vers la fin du second jour, il marque une tendance à se relever, tan- dis qu'a Amsterdam et à Utrecht, le minimum avait déjà été visiblement atteint. À Maestricht, dans les villesde Bel- gique et à Greenwich, le minimum s'est manifeslé vers sept heures du matin, et à Paris dés la veille. Plus au midi, à Alais, par exemple, des orages ont produit des pertur- bations atmosphériques locales très-prononcées (1). Néan- moins, pour Genève et les villes d'Italie , il existe entre les lignes du tableau figuratif un parallélisme assez marqué, dont la ligne de Munich s'éloigne peu; elle sert en même temps de transition aux lignes de Breslau, Varsovie et Cracovie. Lemberg présente quelques oscillations baro- métriques , dont il n'existe pas de traces dans les autres lignes. Les températures ont aussi manifesté des différences très- marquées, même en ayant égard aux différences des lati- tudes. Les observations psychrométriques faites à Greenwich et à Marseille, ont été calculées à Bruxelles d’après les tables de Stierlin. À Lemberg, à Cracovie et à Munich, on s'était borné à donner la pression de la vapeur; nous en avons déduit l'humidité relative. (1) I est fâcheux qu'une méprise de dates n’ait fait commencer les übservations de Lyon que le 22; cette station était l’une des plus im- portantes. ( 403 ) Le secrétaire, en déposant ces différents tableaux, fait connaître que désormais les observations de Bruxelles, con- tiendront , outre les indications actuelles, celles de la di- reclion et de la force du vent , ainsi que des quantités d'eau tombée d'heure en heure , au moyen de l'appareil d'Osler, qui, par un mouvement d’horlogerie, enregistre ces trois éléments d’une manière continue. Cet appareil vient d’être placé sur l'observatoire, en même temps qu’un autre, destiné à faire connaître la nature et la quantité de l'élec- tricité atmosphérique (1). (1) L'observatoire s’est enrichi encore d’une belle lunette achrema- tique , que M. South a bien voulu envoyer de son observatoire pour sup- pléer à la lacune qui se faisait sentir dans le nôtre. ( 404 ) Observations barométriques horal BAROMÈTRE DATE. antex lonov. FRAN.| AMST. | UTRE, eue. auost LOUV.| BE 21 SEPTEMBRE. mm mm mm mm mm mm mm mm 6 heure du matin, . . 1759,29 |768,941768,04|764,81|764,79|762,47[762,53|761,11 7 = Lu, 1 a 58,97 | 68,98] 67,88] 64,81| 64,89| 62,33| 62,32] 60,89 8 de PAPE 58,56 | 68,62] 67,55| 64,50| 64,69] 62,02] 62,13| 60,64 9 = = dsphnile 58,54| 68,20! 67,25] 64,20] 64,39] 61,68| 61,57| 60,22 10 _ gr mars set 58,03 | 67,71] 66,90] 63,94| 64,04| 61,39] 61,17] 59,85 11 LA DEV Le 57,72| 67,27| 66,29] 63,56| 63,64] 60,68| 60,74] 58,93 ME et Lis 57,39 | 66,97| 65,99| 63,21] 63,12] 60,19] 60,30| 58,56 1 heure du soir, . . 57,04! 66,41| 65,59| 62,85] 62,87| 59,68| 59,66] 58,02 9 PATES = . 56,73! 66,02! 65,02| 62,29] 62,27| 58,98] 59,61! 57,42 ER — Le : 56,55 | 65,61| 64,45| 61,66| 61,69| 58,39] 58,34] 56,96 A Fra Fe 55,56] 65,03| 64,07| 61,20| 61,69] 57,98| 57,88| 56,65 FILTRE — . . . À 52,341 63,06! 62,04! 58,86| 59,58] 56,11] 56,52] 54,89 Minuit. . . . . . . | 51,60! 62,59! 61,54| 58,86| 59,08| 55,67| 56,00! » Les baromètres des stations de Bruxelles, Lyon et Marseille, ayant été comparés à cel par conséquent comparables. È [4 a À 1 tommandant Lelcros à Paris, out PARIS. 53,68| 53,47 52,84 DUIT A OC. LYON. ALAIS. 749. 45 49,74 49,84 49,50 49,35 48,75 48,36 57,71 ( 405 MARS.| GENE. 760 ,07 738 "60 59,86, 28,38 60,09 59,84 ,59 59,69 57,16 58,18 58,28 57,38 57,47 | | | |, À | E ai À à l’équinoxe d'automne de 1841. PAR. BOLO. rom 2 [756,98 55,09 MUN. LEMB. 35,92 VARS. min 760,04 60,17 57,07 56,92 56,64 56,66 CRAC. 751,98 49,26 49,31 49,17 49,17 49,12 48,94 48,73 BRES, 55,16 été corrigés de leurs différences avec ce dernier et Jui sont ( 406 ) 22 SEPTEMBRE. 1 heure du matin 2 — 3 == 4 =< 5 = DATE. du soir GREEN. mm GRON. rm 751,47 |762,09 50,71 50,38 50,03 49,90 49,82 49,72 49,67 49,80 49,82 50,43 50,53 50,38 > 61,73 61,33 61,05 60,65 60,32 60,38 FRAN. 55,70 AMST. UTRE. GAND. BAROMÈ! nn LOUV. |» T A O». S.| PARIS. LYON. » ALAIS, » rm 745,00 MARS. rom 757,07 57,16 57,01 56,66 56,77 56,81 56,71 56,71 56,75 56,70 ( 407 GENË. mm PAR. mm 724,87|756,4 24,61 24,80 24,80 24,58 25,16 56,1 55,9 BOLO. mm MUN. mm 745,75|715,8 54,78 _55,13 55,16 54,84 54,56 55,14 55,15 56,06 LEMB. mm VARS,. mm 735,83|756,43 35,72 ? 35,83 ? 34,64 56,18 56,01 55,83 55,71 55,60 55,68 55,59 55,51 55,29 | CRAC. 748,42 47,86 47,72 47,56 47,54 47,65 47,54 47,38 47,11 46,96 46,13 46,47 45,62 BRES. |} ( 408 ) | Observations thermométriques horair| TEMPÉRATU DATE. GREEN,|GRON.|FRAN. | AMST.|UTRE. | GAND.| ALOST| LOUV.| BRUX.| MA 21 SEPT. o LA o o Le Lo o o 6 h. mat. |-+14,4| +5,2| +5,3|+10,9| -+8,0|-+10,6|-+10,5| +9,3/-+10,5|-+171 7 — À 150! 6,5] 6,1] 11,60] 8,2] 11,2 10,9! 10,0] 10,9] ül} 8 — À 149| 78] 7,8] 11,4! 9,9) 42,5] 13,0] 41,6! 12,1] "24 9 — .} 150! o7| sol 11,8] 11,9] 131! 13,5] 14,6| 13,7| # 10 — . | 15,7| 11,0! 10,4] 12,1! 15,1] 149] 14,4] a6,7| 15.:l 10} ALES 17,4| 12,2) 1,7] 12,7) 16,9] 16,5] 15,8] 19,2| 17,0 Midi 17,8| 13,2! 12,7] 13,6] 17,7] 17,7| 16,6! 20,8] 18,3] 1 sai 18,7! 14,1! 14,4] 15,2] 18,2] 20,0! 19,0! 22,3| 20,3l|' 44 3 — , | 18,5] 140| 143] 15,8] 18,0] 20,5! 19,2] 21,5] 20,9 4 — 17,5] 13,7] 13,7] 16,1] 17,5] 20,1] 19,0] 20,1| 20,4! # FRITES 15,9 12,6 12,5] 16,1] 16,5] 19,0| 19,0! 18,1] 19,2! # 62h 15,7| 10,2 10,3] 15,5] 15,4] 17,2] 16,4] 16,5] 17,3l 4 proél 14,6| 8,9! 9,1] 14,9! 24,92] 15,7] 15,3! 149] 15,8| # “AE 14,6| 8,4f 8,3] 14,4] 13,2] 14,5] 13,0] 24,31 1471 % ATEN 14,3| 7,8] 7,7] 13,9] 12,2] 14,2] 13,0] 13,6] 13.8l°% 10 — .! 140! 7,7 7,41] 13,5! 11,5] 13,2] 19,1] 131] 13,2] ‘hi ; FN PA 13,5 6,2 6,5| 13,0] 10,9] 12,4] 12,0| 12,4] 12,3 1 Minuit. - | 15,9) 5,5]. 5,5] 12,8] 10,0] 12,0). 11,11, 12,0| 1 ( 409 ) Qtes à l’équinoxe d'automne de 1841. ENTIGRADE. 1s.| LxON.|ALAIS. | mars.| GENE.| PARM.| BOLO. | MUNI. | LEMB.| vaRS.| CRAC.|BRESL. o o o o o Le Lo o o o BON «» |+417,5/+16,4| +9,0|+16,7|-+15,6| +3,6| 4,4] +1,9| —0,7| +1,7 M5,0| » 17,8l 47,2Ù 10,6! 16,7! 16,2] 4,5] 4,7| 2,3| +0,9| 1,6 16,0! » 20,1! 18,4) 12,5] 18,7| 16,9! 6,4] 7,5] 5,5] 3,6] 3,9 7,0! *» 22,8| 21,4 14,6| 19,0! 17,5] 7,7| 9,5] 8,3] 6,1] 5,9 2,1l :» 23,2| 92,4] 15,5] 20,5| 18,1] 9,4] 10,2] 10,3] 8,6| 8,7 18,0| » 24,0) 22,4] 16,3] 22,5! 19,9] 11,0| 12,0! 11,3| 10,4] 10,2 8,5) » 25,2! 53,4] 17,2| 23,7| 21,1] 11,7] 11,7| 12,7| 11,0] 11,4 20,0| » 25,5| 23,9] 17,51 .25,2! 22,1] 12,4| 13,0] 12,8| 11,6| 12,0 0,6| » 25,9! 923,41 18,1| 23,7| 22,7| 13,7| 11,4] 13,4] 13,7| 12,9 21,0! » 25,5| 22,5] 18,4! 923,5| 22,5] 16,1] 11,2| 13,8] 14,4] 13,4 22,0| » 24,8| 22,2) 18,1} 22,7 21,4} 13,1] 10,6| 13,4] 13,6| 13,2 m1,3| » 23,7| 20,91 17,7| 21,6] 20,6] 12,1| 11,1} 13,2] 14,0] 12,9 | 4] 5 20,5/° 16,4 20,6| 19,7| 9,7| 9,4] 11,4] 9,9] 11,1 7) CR 22,0|° 20,4|° 15,8l 20,2] 19,21 8,0! 7,0] 10,4] 7,7] 9,7 221,0, 21,4| 19,9! 14,6! 18,2] 18,5! 7,0! 5,2] 9,4] 5,9] 7,6 7,4) » 21,0] 19,5] 12,9] 18,7| 18,4] 6,6] 3,7| 9,2] 5,1! 7,3 | S| » 21,0| 19,41 12,41 18,7| 18,1|. 6,5 3,2] 6,8| 4,2] 6,6 Ml » 21,0| 19/6/Mu2;2ls,5ln 17,5lm5,6| 2,71 5,8] 3,2] 5,6 (4200 TEMPÉR A TUR DATE. — 1 cnuax.Jenox. FRAN. AMST. UTRE.|GAND. |[ALOST.|LOUV. |BRUX. mal 22 SEPT. o o ° o o o o ° LA 1h.mat, |+13,9 +5,1| +5,1|-+12,4) +9,4+11,9/-+10,6| » |+411,7 10 TR 13,8| 4,8] 4,6] 12,3] 9,1] 10,9] 9,8| » 10,9] 14 BE Ep 14,3l 4,1] 4,2| 11,9] 8,7! 10,9! 9,7| » 10,5 | TT 13,9] 3,9] 3,7| 11,6] 8,2] 9,9! 9,0! » 9,9] LE 13,9] 3,5] 3,4] 11,51 8,0] 9,4| 8,7 4-94 9,5 || EE 13,9] 3,0| 3,31 11,5 7,7| 9,4| s,7| sol s,6 A 13,4] 4,2| 4,1] 12,0| 8,2] 10,6| 11,9] 9,7| 10,2| 1 Ru 13,8] 6,2! 5,9] 12,4] 10,0! 12,1| 12,3] 12,3| 13,3] 4 De 13,9] 9,4| 8,2] 13,0| 12,2] 14,4 14,2] 15,5] 16,2 ; 1 V1 QE ES 17,1] 11,3| 10,1|. 14,7] 14,9] 15,7| 14,6] 15,7| 16,3| 44 11 VAR ER 17,2] 12,5] 11,9] 15,0] 15,7] 16,7| 15,4] 15,8] 16,3| 49 Midi 18,0] 14,6] 33,6] 16,6| 16,5| 18,7| 16,4] 16,9] 17,8] 1% 1 h. soir. 18,2] 15,4| 15,4] 16,3] 16,2| 17,9| 16,6] 17,5] 17,9] 11 2 is » 16,7| 16,3] 16,2] 15,2] 19,4| 17,5] 17,2] 17,6] 4} TFUE » 17,1| 15,6] 15,3] 14,5] 21,2] 18,0] 17,3] 18,2 & » 16,8| 15,1] 15,3] 14,6| 20,6| 18,0| 18,0] 19,1| AE » 15,8| 13,4] 15,0) 15,0! 18,0! 16,7| 16,5] 17,6] 4 ph a » 13,4| 13,0] 15,0| 15,0! 15,9| 15,7| 14,8| 16,3 | va | 7 EXTRÊMES DE TEMPÉRATURE. j Maxim. Min. Maxim. 3 Ganp. Du 20 au 21 sept., à midi. 2130 1055 Louvain. Du 21 au 22 sept. 22,3 | — 2] au 22 — 20,6 9,2 Nuit du 21 au 22. » à — 22 au 23 — 21,4 10,6 | de) (411) FNTIGRADE. RIS.| LYON.|ALAIS.|MARS. | GENË. PAR. |BOLO. MUNI.|LEMB. |VARS. | CRAC. |BRESL. Î o o o o o 17,2 (» » |+19,4/+12,7|+18,0!-117,2| -+5,6| -+2,5| 16,1] +1,5| 4,9 o MANS 20) "198 122)" "17570 16,7! 05,0 ir 526) 105 | gp 16,8] » 20,7| 19,4] 12,2] 17,7| 16,5] 4,7| 1,5] 4,6] 1,2] 3,5 16,5| » 19,0] 19,5 12,5] 17,4] 16,5] 4,6] 0,6! 4,5] 0,5] 3,0 16,5| » 19,0] 19,6| 12,9] 17,5] 16,5] 4,5] —0,2| 3,5] 0,0! 2,5 16,2 4139 18010198) 12.5] 217,41) 2166) N'4:2), © 0.0] 2,2 0,1 2,2 16,1} 14,8] 16,5] 19,6| 13,9] 17,5] 17,0] 6,4| +3,0 3,3| 0,6! 3,0 17,0| 16,7| 16,2] 20,2] 14,3] 19,0] 17,5 7,7 7,7 15 3,0| 4,3 18,0| 19,0| 16,5] 20,4| 14,2| 20,9] 18,1 81/2100) -1041006,5 0 46:5 19,1| 22,0] 16,8] 21,4) 14,5] 22,1] 18,9] 12,0) 12,5] 11,8 9,4] 10,7 19,5) 23,6] 16,8] Z21,2| 15,8] 23,7] 19,9] 13,5] 13,4] 12,8] 11,5] 12,1 21,0| -24,9| 19,0] 20,6| 16,4] 23,4] 21,6| 15,4] 14,2| 14,2] 13,5| 13,5 20410025,4|. 20,2), 19,7], 16,6| .23,70 23,14] 17,41 14,9] 415,2] 14,7] 14,7 21,3/- 226,0] 23,0] 15,1] 17,2] 22,5] 22,7| 18,4] 15,2] 15,8] 15,0| 15,7 21,5) "25,6! 23,5] 16,2| 17,1| 22,1] 23,1] 18,0| 15,6] 15,9] 15,4| 16,6 21,0] 24,8| 23,0] 15,4] 16,7| 21,1] 22,2] 17,5] 14,7| 16,0] 16,2| 16,6 27,5) 23,0| 22,0] 17,1| 16,2| 20,2] 21,1| 16,4] 14,7| 15,4] 16,6] 16,6 16,2| 21,8] 20,7] 16,5] 15,3] 19,7| 20,6| 15,4] 10,6| 13,4] 13,7| 14,9 EXTRÊMES DE TEMPÉRATURE. » Maxim, Min, Maxim, Min. XEL. Du 20 au 21 sept., à midi. 21°2 1002 BoLoc. Le 21 sept. .. 2391 1502 Du 21 au 22 -- o *2153 8.3 Le22 — s. : 28,D 16,2 Du 22 au 23 — + 19,2 10,8 Observations horaires de l’hygromètre, fuites à léquinoxe d'automne de 1841. HYGROMÈTRE DE SAUSSURE. DATE. GAND. ALOST. | BRUX, PARIS. GENÈV. | PARME,. 21 SEPT. 6 heur. du matin . . 90° 97°9 98°0 99° 99°0 100° et. PRET 95,2 | 98,0 | 92 95,0 97 8 ee FULSS 79 90,8 94,0 90 94,0 91 N 0. eux AN: 89,0 | 91,0 | 87 88,0 92 Ut. A ANRT 90,9 | 86,0 | 86 90,0 | 87 fun 40. OU URR EE 89.0 | 80,0 | 84 88,0 | 84 Midi EE ANT PACE 66 87,7 76,0 83 94,0 82 1 heur. du soir . . 63 83,3 70,0 77 84,0 78 mie LOL eh PER 5 79/8 || 66,5 | 74 78,0 78 RE ci RE 80,1 |! 64,5 | 74 84,0 80 4 — RCE : 49 80,9 67,0 70 78,0 84 5 — 51 81,5 99,5 69 80,0 85 LEE 56 83,8 | 72,5 | 74 86,0 88 mn dà | 6 85,8 || 76,0 | 75 89,0 86 d'u 68 89,4 | 80,0 | 77 94,0 86 DE 68 89,5 | 81,0 | 83 94,0 84 10 — Se DR 68 90,6 83.0 85 98,0 85 11 æ: sd one 72 93,5 87,0 87 99,0 84 MINI OMR 73 93,3 95,0 87 100,0 85 ( 413 ) HYGROMÈTRE DE SAUSSURE. DATE. @anD, | azosr. | BRux. | PARIS. | GENÈV. | PARME. 22 sEPT. 1 heur, du matin . . 75° 95°0 9700 89° 99°0 87° die — É 77 96,2 | 97,0 88 |100,0 87 3 _ 78 96,0 97,0 92 99,0 86 A 4 80 96,5 | 97.0 | 94 99,0 85 De 83 97,0 | 97,0 | 93 | 100,0 89 6 2 83 97,0 95,0 92 101,0 88 Te 81 93,6 90,0 | 90 98,0 87 NAN | 76 89,5 | 85,5 | 87 97,0 87 ou 74 92,0 | 83.0 | 79 97,0 88 11 AN 83 96,5. | 87,0. |: 72 90,0 87 11 = Pau sr D 83 96,0 99,0 65 87,0 82 ME ar L.d: 7: 82 92,1 81,5 61 80,0 83 1 heur, du soir. . . 78 89,6 78,0 57 80,0 82 2 — 72 87,5 78,0 55 78,0 84 Miro 62 85,6 |. 77,0 | 53 76,0 86 Abe 57 85,5 | 72,5 52 77,5 87 5 — 59 88,2 79,0 69 79,5 86 (, PAPER 67 89,1 84,0 | 76 83,0 88 Hauteur de l’eau tombée en millimètres. mm LOUVAIN. — Dans la journée du 22 septembre . . . + . 0,06 MARSEILLE, — Dans la journée du 22 septembre . . . . . 56,81 PARME. — Dans la journée du 22 septembre . . . . . 4,05 BnuUxELLES. — Du 20 à midi, au 23 septembre à midi. . . . Néant. DATE. GREENW, 21 SEPT. 6 h. m./12,25 UE sur 10 — 11 — Minuit ( 414 ) Observations horaires du psychromètre d’Augus PRESSION DE LA VAPEUR D'EAU, EN MILLIMÈTRES. © < 2 = D = D. # LS = = # = 5 | #1 SANS À à El el) ONEnRERRRS LES 5,40 6,19| 9,08| 9,77 3,89/5,43 5,52 6,50 10,01 4,3115,80 5,68 8,91| 6,57|10,08[10,66 4,5116,42 6,14 9,04| 7,17110,94|11,09 4,38|6,86 6,34 9,30| 8,22,11,01/11,59 4,40|6,82 6,63| 7,12| 9,58| 8,65 10,89 4,62|6,70 6,51| 7,41] 9,96 sas 4,00|6, 49! 9,16|11,15 4,58 6,54! 6,55| 7,67|11,03| 9,16,11,47|12,32 4,94|6,68 6,03| 7,67112,31| 9,55,10,94/12,55 4,9816,974 5,98] 7,62|11,88| 9,46,10,50|12,57 5,37 "1 6,76| 7,39/11,94| 9,54] 9,92|12,13 5,71|9,114 5,97 soi | 6,83| 7,34]111,64 6,51| 7.,05|11,05 6,87| 6,86/10,61 5,57|7,0 5,43[7,2%M | 4,90|7,02M | ] 6,54| 6,57|10,24 6,49] 6,32]10,14 6,34| 6,23| 9,91 6,24| 6,11] 9,85 ( 415 tes à l’équinoxe d'automne de 1841. HUMIDITÉ RELATIVE, M énharhaetie ré és bus DATE. | 5 | = JHAHAHÈNE à DRNREMIEUNA US |: S MéSNE SN EME SEPT. | | Gh. m. | 99,0) 76,7| 79,6] 87,7| 73,9 100,0 100,0| 89,4| 67,0! 78,8| 70,4 m — | 94,7| 72,4] 76,0] 87,7 el 2 lu 86,2| 69,6| » | 69,9 8 — 94,7| 68,6| 71,1| 86,3| 69,8 96,5) 98,1| 82,5| 73,2| » 61,9 9 — 95,7| 66,2] 69,7| 85,5| 67,4! 87,3 93,4! 74,1| 63,2| » 55,7 0 — 95,8! 63,0| 69,6| 86,3| 63,6! 77,5 88,1| 69,0] 53,8| 86,7| 61,7 1 — À s7,3| 61,2] 67,7| 85,7| 60,1! 66,1| 83,0) 66,5! 58,9] » | 58,7 Midi. . À 83,7| 56,5| 66,1] 84,4) 57,7) 59,5] 77,9] 59,3| 49,2) » | 62,5 L h. s. | 81,2] 55,6! 65,0| 84,6| 59,0 57,1| 72,1] 58,1| 47,8! » | 56,7 2 — 77,8| 53,9) 61,9] 84,9| 59,0, 58,1 69,3| 56,6| 48,5| 66,8| 53,5 3 — À|78,6| 49,9) 62,3] 91,4] 62,2 58,0! 69,1| 54,1] 48,8! » | 53,9 4 — À 79,9) 50,4) 64,1! 86,6| 63,5] 60,4] 70,9) 44,8] 50,6! » | 56,1 5 — À 83,8) 60,8! 66,9] 87,0) 67,9] 64,2] 73,4| 56,8] 66,7| » | 59,2 & — À 54,7] 71,2] 74,1] 88,0) 67,9) 68,9) 76,0) 48,6| 66,4] 81,0] 67,9 m — 90,4! 73,6] 78,6| 86,6| 68,9] 72,4 78,5| 72,4] 60,7| » 74,6 & — 92,5] 80,1! 80,1| 85,7] 67,8] 73,9| 80,9| 79,8] 68,4| » | 75,1 D — À 93,5] 79,0] 79,6) 85,2| 72,1] 75,4] 82,8] 78,7| 73,4| » | 76,2 0 — À95,6| 78,9] 79,7| 86,5) 71,4) 75,0| 84,1| 78,4] 80,0! 85,2| 68,7 2 — or,sl 84,7| 81,3 87,1| 74,2) 76,7| 86,1| 78,0] 78,2| » | 71,5 inuit . | 92,9! 87,0] 84,9} 87,6| 75,8] » | 97,1! 78,7| 75,7| » | 79,1 VARSOV. CRACOV, BRESLAU, 22 SEPT. 1h m. SE 10 = FE = Midi. 1 h. S. D = PRESSION GRONIN. 9,26 10,55 10,82 FRANEK. 6,09 5,93 5,87 5,81 5,68 5,60 9,94 10,52 11,05 11,36111,19 UTRECH,. AMSTER. ( 416) DE LA VAPEUR D'ÉAU, EN MILLIMÈTRES. LOUVAIN. BRUXEL. MAESTR. 5 = = a S CA 4 < = El] El 13,04| » 12,31) » 12,54| » 12,20| > 11,95 10,31 LEMBER, VARSOVY. CRACOY. 6,31 BRESLAU. GREENW. GRONIN. Tom. vu. FRANEK. ANSTER,. HUMIDITÉ RELATIVE. UTRECH, ( 417 ) LOUVAIN BRUXEL. 78,1,83,5 77 Un. 74,7|77,4? 79,3 88,4 93,6 84,6 MAESTR, MARSEIL. MUNICH, LEMBER. VARSOY. 50 50 CRACOV,. 29. BRESLAU. (48) Observations horaires de la direction du ve GREENW. | GRONING. | FRANEK, | AMSTERD. | UTRECHT. | GAND. 21 SEPTEMBRE. 6 h. du mat, ENE. E. E. SE.1/4E. x E. NN 7 — . . | ENE. |E.1/4N.) ENE. |SE:1/4E. E. E. N 8 — : .| ENE |E.l1/4N.| ENE. |SE14E. E. E. EN D + 4 #18 ENÉI ENE. E: ESE. E. E. EN 200 = (A ENE. E. E. E. 1/45. E. ESE. Ni | EL S EU ENE. E.1/48. E. E. 1,45. ENE. E. E | | Midi . . « | ENE. | E.1/4S. E. E.1/4S.| NE. E. Ni 1h.du soir. | ENE. |E.1/4N.| ESE. |E.1/4S.| ENE. |ENE. | EN | 2 — + .| ENE. E. ESE. |E. 1/48. | ENE. |ENE. | EN Br 12 MEN ENE. ESE. |E.1/45S. | ENE. E. ENÿ ar E.i/4N. E E E.1/4S.| NE. E. EN 5 — E.1/4N.|E.1/4N E E. 1/4 S. NE. E. 6 — E.1/AN.|E.14N E E. 1/45. NE. E. NN pi E.l14N.|E.l/4N.| ENE. |E.1/45.| NE. » : 8! — + JE t/4N. E. » ESE. » p 9 — . . FE.1/AN.|E.1/4N. ” SE. 1/4E. » » | 10 — . .VE.1/4N. Ace n SE. 1/4E. » » | LE OUN. V'ENTAN. |ME. 1/4 N. » SE.1}4 E. » “ » Minuit. . . NE. » » SE. i/4 E. » » (419 ) tes à l’équinoxe d'automne de 1841. VENTS. AIN. BRUXEL. | MAESTR. PARIS, ALAIS, LYON. MARSEIL. GENÈVE. NE NE NE, S SSE « SE. Calme. NE. NE. NE S. SSE. » E Id. | NE. NE. NNE. E. SSE. » E Id | NE. NE. NE. E. SSE. F » SE. NNE. NE ENE NE E. SSE » SE NNE. E. E. NE E. SSE. » SE. NNE. NE. E. NE E. S. » SE. NNE. ” E. E. E E S. » SE. NNE. NE. . SE, E S. » SE. NNE. NE. E. E. E S. » SE. NNE. + E. E E, S. » SE. NNE. E. E. E. E S. » SE. NNE. ne E. E E S. » SE. Calme, NE. E. SSE. SE. S » SE Id ; » » SE. S. » SE, Id. » » » SE. S, » SE. Id. » » » SE. Calme. » SE. Id. mn n » Nul. S. » SE. Id. » ; . id, 8. » SE. Id. GREENW. | GRONING. | FRANEK. | AMSTERD, | UTRECHT, 22 SEPTEMBRE. 1 h. du mat. NE. » » SE. 1/4 E. » » » CR — dr: NE. » » SE. 1/4E » » » EI ASE à 16 NE. » » SE. 1/4E. » » » Aube vit. NE. » » SE. 1/4E. » » » HU Ve NE. » » SE.1/4E.| NNE. » » BRETON CNE, E. E. SE.1J4E.| NE. E. NNIÏ = ed : E. E.1/4N. E. SE.1/4E.| NE. ESE. | NN Sd Al: E. ENE. ESE. SE. E. SE. S. DEAN 4 E. E.1/4N.| ESE. |SE.1/4E. E. s. 850 HO PEL D 80. ESE. E. SE. SE. 8. so) RE die SSO E. ESE. SE, SSE so si Midi Ss0. E E. SSE S CA ss 1 h. du soir. SSO. SSE. ESE. S.1/4 E. S. Ss0. S. CNE. Le » SE. SE. S. S50. S. s. SEM TE » SE.1/4S.| SSE. S50. S. S0. 8! ART. » S.1/40.| SSE. sS0. S. s0. s. Le » 880. SE. S50. 8. So. s. JUV AIN. is ENE. BRUXEL, MAESTR. ONO. ONO. ONO. SO, SS0. SO. 050. SSo, So. SO. PARIS. ALAIS. NNO. NNO. LYON. Calme. id. MARSEIL, SE. SE. SE. SE. SE. SE./E. SE. SE. SE. SE. SE. SE, GENÈVE. Calme. (422) Observations horaires de la direction du vent, faites à l’équi- noxe d'automne de 1841. VENTS. PARME,. BOLOGNE, | LEMBERG.| VARSOV, | CRAC, | BRESLAU. PREND EDDOE De RDA D DE PO à ET EDR + 21 SEPTEMS. 6 h. mat, À NO.JSE. ONO. NO SE. | ONo. NNO. Calme. SE. Midi. . 1 h. soir. ET (ES SE SE: De SR: PP TO MERE" Minuit . (423) PARME, BOLOGNE. | LEMBERG.!| VARSOV. | CRAC,. | BRESLAU. 22 SEPTEMB. “Au, mat. Cm ED AS AS 20 20. 0 E. 118 E. E. E. E. E. E. DATES. DÉCLINAIS. 91 SEPTEMBRE. Gh.m. . . | 21°55/17 A = 54 44 Se FPS 35 55 Qu fe 55 52 AO EN 56 58 11 — 40 1 Midi 59 44 1h soir: … : 45 52 2 — 42 435 5 — A1 14 4 — 89 55 5 — 58 28 G — 58 0 7 — 55 8 8 — 56 51 9 — 55 58 10 — 56 4 11 — . . 35 25 Minuit . . 55 22 (424) Observations magnétiques horaires , faites à l’équinoxe d’au- tomne de 1841. BRUXELLES. INTENSITÉ HORIZONT. Re. DIVISIONS. 9,69 9,58 9,19 8,95 8,81 8,70 8,96 9,21 9,24 9,12 9,15 9,16 9,47 9,64 9,72 9,75 9,72 9,94 9,74 TEMPÉRAT. Fabrenh. 67:0 66,8 66,9 67,6 68,8 69,7 70,4 70,7 71,2 72,8 72,0 71,4 70,5 70,0 69,5 69,0 68,6 68,4 68,0 —_— Re — | DIVISIONS. + 2,088 2,449 2,305 1,791 0,987 0,002 — 0,576 0783 — 0,794 — 0,782 — 0,653 — 0,419 + 0,006 0,253 0,599 0,652 1,051 0,925 0,625 INTENSITÉ VERTICALE. pe — TEMPÉRAT. Fabrenh. 66,2 (4%) BRUXELLES. DATES. | INTENSITÉ HORIZONT. | INTENSITÉ VERTICALE, | DÉCLINAIS. Été TEMPÉRAT. moon prie 22 SEPTEMBRE. m0 12151177 9,46 6755 |+- 0,005 67,2 D €. à 54,53 9,16 67,1 |— 0,655 66,8 EM 0. : 56 6 9,79 66,6 |— 0,801 66,4 4 — 36 19 9,84 66,5 |+ 1,051 66,2 oB—bes : 36 19 9,77 66,5 1,590 66,0 Cr: : 55 4 9,87 66,4 1,945 65,9 D 1: 54 51 9,66 66,5 2,150 65,7 8 — 84 27 9,45 66,5 2,200 66,0 Fr ON à 55 8 9,27 67,0 1,986 66,4 | TM ARE 57 56 9,13 67,0 1,772 66,5 MN - 40 55 9,40 67,0 1,529 66,4 MURS Ex 45 58 9,84 67,0 1,054 66,5 1 h.soir . . 45 17 9,81 67,1 1,258 66,6 Du + : 42 54 9,80 67,1 1,669 66,7 D , : 40 40 9,70 67,2 1,912 66,9 1 NICE 58 9 9,52 67,7 1,924 67,1 TER 87 22 9,86 67,9 1,788 67,8 DD . 87 19 10,54 67,7 1,788 67,1 ( 426 ) Observations horaires de l’éta \ DATES. AO le | En 11 — — Midi 1 heure du soir w h 10 — = | | | 11 — — Minuil: .- ,: . À 21 SEPTEMBRE. 6 heur. 4 malin. 7 = =. 8 e =. | | | GREEN WICH. Couv., cirrho-strat, rap. de l'ESE. Id. Couv., cirrho-strat., coups de vent. Couv., cir =strat., qq. goutt. de pluie. Id. Couv., cirrho-strat. et ondée. Qg- écl. sales à l’hor. et près du zénith. Éclaircies partielles en différ. part. du ciel. Écl. partout le ciel, Cum. et cum.-stra. nomb.au N.etauNO. Id. Forte ondée. Cirr.-strat. et ondées, coups de vents. Ondée et nuages in- déterminés, Clair au zénith et au- tour; cir.-str. et ou- dée ailleurs. Cirr.-strat. au N.-O., le reste clair, Cir.-str. à l’hor. N.-O. Ciel vaporeux. Ciel vapor. Id Vapeurs prés de l'ho- rizon ; éloiles brill, GRONINGUE, FRANEKER. AMSTERD ( 427 ) 1, faites à l’équinore d'automne de 1841. GAND, ALOST. Vap., qq. lég. | Légèrement nuag. à l'E. voilé. Vapor., cirr.-| Cirrho-strat, cum, peu, Vap. à l'hor.; Id. cirrhus. Vap. à l'hor., » cirr, peu. Id, Serein. Id. Id. Cirrhus. Id, Id, Stratus. Id, Id. 1. Id Id. Serein, Presque sans Id, nuages, Stratus. Id. Id. Id. Serein Id. Id, Id. Id Id. Id. Id. Q4. nuages. Id, LOUVAIN., Qgq. nuages. Sere., sauf qq. nuag. à l'O. Qgq. nuages. Id, Nuag. rares. | Lég. vap., cirrho- Id. Serein. Id. Quelq. petits nuages, BRUXELLES,. Serein. Brouill. assez fort, Serein. Brouill, Cirrh, - cumul. , voilé. Cirrho - cumul. cum. à l'hor. Serein, vapo. à l'horizon. Ser., cir. et vapo. à l’horiz, Cirrhus, vap. à l'horizon. Cirrhus, peu. Id. Serein. Id, Serein, vapo. à l'horiz. Serein, Id. Id. Id. Id. Id, MAESTR. Couvert, Cumulus. Id. Cirrhus. Serein. Id. DATES. 22 SEPTEMBRE. bi 15 1 11 — Midi 1 heure du 2 = 3 == 4 Es 5 # 6 25 heure du matin . soir . GREENWICH, Des nua. somb. couv. presq. tout le ciel. Alternatives de nuag. rassemb, ou épars, Id Id. Ciel couv., ondées successi., épais nimb, Id. Pluie depuis 6 h. 12. Pluie forte dep. 7 h. Pluie continue, Cum.-strat. au N.et autour de l'horiz. Cirrh.=strat. et cum. stratus dans toutes les parties du ciel. Id. Cum.-strat. bordant l'horiz.; quelq. lég, cum.-strat. épars, » GRONINGUE,. Serein, Id, Id. Id. Id, Id. Id, Id. Id. Id. Id, Lég. nuages. Nuages. Couvert. Pluie. Couvert. Pluie. Id, FRANEKER. Serein. 1d, Id. Id. Id. Id. id. Id. Cirrho=strat, Id. Id. Id. Id. Couvert. Id. Pluie. Id, Id, AMNSTER Brume Id. Id: Id. Id. Cirr.-cut Id. Id. Id. Id. Id. Couve Id. Pluie Id. Id. Id. Id,{ [RECHT. erein. Id, Id. 1d. Id. hus. Id. Id. Id, -cumul. Id. ( 429 ) GAND. ALOST. LOUVAIN. BRUXELLES, MAESTRICHT. Qq. nuages. Serein. » Serein. Serein. Sans nuages. Id. » Id. Serein avec qq. cirrho-cum, Éclaire. Id, » Id. Serein. Serein. Id, » Id. Id. Cirr.-cumul. Stratus. Lég. nuages, | Quelq. cirrh. Id, Stratus. Cirrh.-strat, | Nuages plus [Serein, vap., qq.| Serein avec abondants. cirr, et strat, cirrhus. \ Couv. engran-| Cumulus, Id, Cum.-str. au zén.| Serein avec de partie. Couv. autour de cumul. l'horizon, Écl. rar, et étr. Nuages. Id. Id. Ser. avec cirr. Couv. Quelq.| Couv., pluie Éclaircies. L Éclaircies. Couvert. goutt. de pl. fine. Couv., un peu| Couv., pluie|Couv.,un peu Couvert. Id. de pluie en-| fine par in-| de pluie. tre9et10h.| tervalle. Éclair, à l'O.; Couv., pluie’ Id. Couvert , un peu| Couvert. PI. qq. goutt, de fine. de pluie. fine. pluie. Écl. étr. à l'O. Nuages. Id. Couvert, nimb. | Couv. et pl. Id. Id, Couvert. Couv., cum.-strat. Cour. Nuag. inf, rap. Couvert. Id. Couv., un peu|Moins couvert au|Couv. Quelq. de pluie. zén., plus épais| gout. de pl. à l'horiz. Cum. strat, à Id. Couvert. Couvert. Id. l'horiz. Cumulo-strat,| Cirr.-cumul, Nuages. Écl. à l'O.et au S. Couv. nomb. 4 l'ho. Cum. au N.-E, et au N. Id, Cumulus, Nuag. rares, |Cum,. peu, assez|Ber. av. cirr. beau. et cum -str. Stratus, Qq. cumul, |Ser., sauf qq.| Serein, cumul, | Serein avec ouag, à l'ho à l'horiz, cumul, DATES. 21 SEPTEMBRE. 6 h. du mat. 10 = ; o RES Midi . soir. ® 1 @& « l Miauit PARIS. Presq. serein, cir.-strat. lég, surt. pr. l'ho. Id. Id. Id. Tout couv. de nuages indét, chass. rapid. de l'E. LA Ecl., cum. mal termin., très- rap. de l'E, Serein. - Id. Id. «. {Ser., qq. rar. et lég. cirr. Presq.ser., qq. pet. cir.-cum. et cirr.-strat. Id, Id. Id. Serein. Id, Id. Ser., qq. nébu- losités à l’ho. Serein. ( 430 ) ALAIS, Brouillard. Nuag. à l'E. Nuages. Nuageux. Id. Pluie. Nuages. Id, Nuages à l'ho. Couvert. Id. Id, Id. LYON. MARSEILLE. Ciel étendu de| Ser., qq nuages. à l'hor Couvert. Vapore Ciel étendu de Id. nuages. Lég. nuages. |Clair., va à l'hori Id, Id. Qq. lég. nuag.| Brouilla l'horiz}}s 4 Id. Quelq. nt Qq. lég. nuag. Id. mais fortsrar. Qq. leg. nuag.| Nuage Id. Id. Id. Quelq. a Lég. nuages. Id," Id. Quelq. Id, Vapor! : Nuageux. Quelq: Couvert. Sere Id, Vape Id. Id Hd. Id BOLOGNE. Couvert avec brouil. Id. Beau avec brouil. Id. Id, Nuageux, Id. Id. ag. , éclaire. ill. , éclaire. | Nuages et brouill. g.» brouill. Id. Id. Id. LEMBERG. VARSOVIE, Assez serein. Serein. Ass. ser., mais|Ser.; qq. nuag. des cirr.-cum. à l'hor. Id. Serein , brouil. à l'hor. Entièrement |Ser., qq. nuag. l'o. serein, à Grand amas de cumul, Presq. serein. Id. Id. Ciel ent. couv.|Nuages à l’ho- de cirr.-strat. rizon. Id. Id, Id. 1. Couvert avec |Le ciel s'éclair.| Presque cou- brouil, Nua, av. brou, Id. vert, Assez serein. Id. Id. Serein, Couv. de nua.|Entièr. serein. Id, Id. Id. Id. Ser. av. brouil. Forts éclairs à l'E. Couv, de nuag. Id. Id, Id, Id. Id. Demi-couv. ll. Demi - couv. ; des nuag. du côté N. Sercin, CRACOVIE, BRESLAU. Serein avec Cirrhus, nuages, Id. Id, Cirrh. Nébu- leux, Id, Id. Id. Serein. MARSEILLE, 22 SEPTEMBRE. 1 h. du mat. Serein. » » Couvert. Vapeurs Lo 2 AMATS: Id, Orage v. le S., » Id, Id, éclairs, v. viol. 3 — . Id. Id. » Couv., éclairs Couvert vers l’ouest, 4 — + + | Léger. couv. Id. » Id. Couv., pli 5 — + + | Cirrho-cumul.|Couv., orage, » Couvert, Id, légers. gros. pluie. 6 — + + ÎTout couv.Cu. Id. Cirrh. irrégul. Id. Couver bas et rapid. Un peu de chass. de l'O. brouillard, 7 — Id. Couv., tonn. » Id. Id. éloignés. 8 — Id. Couvert. |Qq. cirrh., du Id. Couv., bro reste clair. 9 tps pre Écl., cum. bas Id. » Id. Couv. PI et rap. chas. de l'O. 10 = 20: Id. Id. Au sud quelq. Id. Id. nua. allongés. 11 rare LUE Id. Id. CI., sans nua.,|Couv., un peu| Couv., pli horiz. vap. de pluie. Midi + . . . Id. Id. » Couv.,etpluie. Id. 1 h. du soir. Id. Id. CI., nuag. lég. Id, Id. mal défi. à l'h. 2 — Bell. et grand. Id, » Couvert, forte Id, écl., cumul, pluie, éclairs bien tranchés et tonnerre. 3 — . Id. Id. CL. ; qq. lég. |Couv. et pluie. id. 4 cirrh. épars. | Ecl.ettonn. 4 — Qq. pet. écl., Id. » Couv. et pluie.| Couvert cum. noirs et 3 bas. 5 — Bel. et gr. écl., Éclaircies. Nuages dans |Trés-nuageux. Id. cum. et cirr.— l'O. Strat. 6 — + ISerein , strat. à Id, Plus nuageux;| Quelq. nuag. Id, w l'hor. NO. aux 2/3 cou- | vert, PEncntions horcéies de CEA IG 72 CC boue D cuviere cd aétforine de 1041. 72 e VAI, 24 part. page #41 Pullerèn che L'Aradérme Munieh Larme Genève Bologne Paris, BOLOGNE. Ser., brouil. Id. Id. Id. Id. Id. Couv. de nua. Id. Id. Id. ld. ages , éclaire. Las et épais, Couvert de nuages. Nuugeux. Couvert avec brouill. ages, éclaire. Id, Nuages avec brouill. Id. Id, Id. ont, et tonn. Ton, vur, Cour. de nuag LEMBERG. Sans nuages. Id. Id. Id, Id. Serein , gelée blanche. Sans nuages, Id. {d. VARSOVIE. CRACOVIE, BRESLAU,. Serein. Serein. Serein. Serein, nuages H. Id, du côté N. Ser., qq. nuag. là. Id. du côté N. Serein. Id. Id. Ser., qq. nuag. I. à l'hor. NO. Serein, brouii- lard. Serein. Serein. id. Id. Id. Demi-couvert. Id. Serein. Id. Serein Au SO. se montrent de lég. nuag. Serein avec nuages, ( 434 ) ÉTOILES FILANTES. M. Quetelet communique les remarques qui accompa- gnent le Nouveau cataloque des principales apparitions d'étoiles filantes, qu'il a présenté à la précédente séance de l'académie. Dans ce travail, l’auteur a réuni à toutes les indications qu'il avait données en 1839, celles qu'il a pu recueillir soit par ses propres recherches, soit dans les catalogues semblables aux siens qu'ont publiés depuis 1841, MM. Chasles et Ed. Biot, en France, et M. Herrick aux États-Unis. Il a eu particulièrement en vue de présenter aux physiciens les moyens de reconnaître, outre les lois de périodicité auxquelles ces phénomènes sont assujettis , les relations de dépendance qui peuvent exister entre eux et d’autres phénomènes, tels que les apparilions d’aéro- lithes , d’aurores boréales, de tremblements de terre, de perturbations magnéliques, etc. Il existe encore quelque chose de mystérieux dans cel ordre de nos connaissances , qui ne pourra s’éclaircir qu’en présence d'observations re- cueilles avec soin et groupées avec ordre. Pour ce qui concerne la périodicité des étoiles filantes, le nouveau catalogue tend à démontrer un fait assez cu- rieux, C’est que les quatre périodes qui ont été admises dans ces derniers temps, correspondent dans les observations an- ciennes à quatre autres périodes qui les précèdent respec- livement d'environ quinze jours. Ainsi, ce n’est qu’en 1799 que commence à se manifester la période des étoiles filantes du 12 novembre; à celle période en correspondrait une autre dans les derniers jours d'octobre, d'aprés les obser- vations du IX° au X VIT siècle. La période d'août, malgré les tradilions anciennes, ne (435) commence à se manifester dans le catalogue qu’à partir de 1779; elle trouve son analogue , à quinze jours de distance environ, dans celle que M. Ed. Biot croit avoir reconnue du 25 au 30 juillet. M. Quetelet trouve encore dans les observations ancien- nes les traces de deux retours périodiques d'étoiles filantes, vers le 10 avril et le 22 novembre. Or, ces époques précé- dent encore de 15 jours les deux périodes du 20 au 26 avril et du 7 septembre , sur lesquelles il avait appelé l’at- tention dans son premier catalogue, « du reste, ajoute l’au- teur, j'attache peu de prix aux indications anciennes, à cause de toules les sources d’erreurs qui les entourent. Je crois cependant que le déplacement d’un demi-mois dans les périodes des étoiles filantes, présente quelque proba- bilité et mérite de fixer l'attention. L’on sentira de jour en jour davantage l'utilité des catalogues semblables à celui que je présente ici, et le besoin de les compléter. Mais pour pouvoir en relirer tout le fruit possible , il faudrait en construire d’analogues pour les aurores boréales , les aéro- lithes, les tremblements de terre, etc. » Longitude de l’observatoire de Bruxelles. On sait que la détermination de la longitude est un des problèmes les plus importants et les plus épineux de l’as- tronomie pratique. Le mémoire que M. Quetelet présente à l'académie , a pour objet une nouvelle appréciation de cet élément de position pour l'observatoire royal de Bruxelles. La méthode employée a été celle des chronomètres. À cet effet, douze chronomètres de Molineux ont successive- ment fait lrois voyages de Greenwich à Bruxelles, au mois de septembre 1838; ils étaient soigneusement comparés ( 436 ) chaque fois, dans ces deux villes, aux pendules des lu- nettes méridiennes, dont la marche était donnée par les di- recleurs des deux établissements. Cette opération délicate a été conduite par M. Sheepshanks, qui a bien voulu faire encore les calculs définitifs. Sur les douze chronomètres sept étaient des chronomè- tres à boîtes et cinq des chronomètres de poche. La longi- tude orientale de l’observatoire de Bruxelles, par rapport à celui de Greenwich , a été trouvée de 1728s,3 par les 7 premiers chronomètres,. 17 28,2 par les 5 derniers, 17%28s,25 longitude de l’observatoire de Bruxelles. Si l’on tient compte des équations personnelles des ob- servateurs , il se trouve que M. Quetelet observe 0°,73 plus tôt que les astronomes de Greenwich; et ainsi la longitude se réduit à 17"275,52, valeur qui s'éloigne peu de celle que M. Quetelet avait trouvée antérieurement par les ob- servations des étoiles lunaires (1). Ses observations compa- rées à celles de Greenwich, Cambridge, Edimbourg et Altona , donnaient : D’après Greenwich. . . , 17m28s5 — Cambridge. . . . 17 27,4 — Édimbourg. smshrdlet, 2751 +. AAIEONR 4 17 285 Longitude moyenne. . . 1728: (1) Sur la longitude de l'observatoire de Bruxelles ,t, XIX des Méw. DE L’AGAD, ROYALE DE BRUXELLES, (437) PHYSIQUE DU GLOBE. Sur les tremblements de terre et les étoiles filantes. Lettre de M. H. Galeotti, correspondant de l’académie, au secrélaire perpétuel. A la dernière séance de l'académie, je fus vivement frappé des observations que vous y lûtes sur la concordance qui semblerait exister entre le phénomène des étoiles filantes et celui des tremblements de terre, parce que je me souvins de suile d’avoir remarqué, pendant mon séjour au Mexique , la fréquence des étoiles filantes avant ou après de grandes perturbations atmosphériques, ou à l’époque des tremblements de terre ; je me proposais même de vous faire part de cette remarque après la séance, mais n'ayant point présentes à la mémoire les dates des tremblements de terre que j'ai éprouvés , j'ai attendu jusqu’à ce jour pour vous présenter quelques observations qui pourraient peut- être vous être agréables. Je n'ai point consigné dans mes notes météorologiques toutes les fois que j'ai pu observer des étoiles filantes, ce n’est qu'à des époques où leur fré- quence allira mon attention que je marquai leur appari- tion à la suite des températures quotidiennes. Un fait qui se rattache à cette intéressante question me semble mériter d'être cité : vers les premiers jours de no- vembre 1839, de retour d’une excursion vers la côte de l'Océan Pacifique, je m'arrêtai au bourg de Sola, pour y étudier l'éducation de l'Opuntia et de la cochenille ; dans une de mes promenades botaniques, je fus surpris par la nuit au milieu des montagnes. En redescendant au village, mon domestique me fit remarquer une pluie d'étoiles filan- tes, en me disant : voyez, Monsieur, quelle pluie d'étoiles, ( 436 ) comme elles volent! Je fus en effet surpris du nombre infini de ces étoiles, et j'annotai le fait en consignant qu’elles sem- blaient se diriger de l'O. à l'E. Je fis alors peu de cas de cet incident ; le lendemain, vers les 2 h. après midi, étant à herboriser dans la montagne de la Nopalera (12 à 1500 mé- tres au-dessus de Sola), j’entendis une forte détonation et vis en même temps une longue traînée lumineuse de l'O. à l'E, c'était une chute d’aérolithes. Les habitants de Sola me dirent ensuite que ce phénomène arrivait fréquem- ment pendant ou à la fin de la saison des pluies ; les aéro- lithes, dont je ne pus me procurer aucun échantillon, élaient tombés dans la Cordillère calcaire au N. de Sola, à 3 ou 4 lieues environ de ce bourg. En 1837, le 9 août, je ressentis à Morelia (chef-lieu du département de Michoacan), à 4 1/4 h. après midi, deux secousses de tremblement de terre ; ces secousses furent peu violentes, et eurent lieu à un intervalle de deux se- condes ; oscillations S.—N. À 4 1/2 h. forte Lempête venant du N.N.E. avec décharges électriques tellement multipliées que l'atmosphère semblait en feu. Le soir j'observai un grand nombre d'étoiles filantes. Du 10 août au 1* septembre 1837, je remarquai tous les soirs le phénomène desétoiles filantes ; le 1°" septembre, violent orage à Ario (à 4 1. du volcan de Jorullo), coups de vent et torrents d’eau ; le 4 septembre, nous ressentimes à Ario, vers les 10 h. du matin,un léger tremblement de terre dont l’origine paraissait être dans le volcan de Jorullo; oscil- lation légère S.—N. Quelques heures avant la secousse, un violent orage s’abatlait sur la plaine de Jorullo, et un gros nuage gris enveloppait le cône du volcan. J'y montai vers les 12 h., le ciel était pur ; la nuit suivante ciel serein et étoiles filantes, ( 439 ) Je ne saurais rien vous dire sur les tremblements de terre ressentis à Vera-Cruz, le 3 octobre 1837, car à cette époque je me dirigeais sur Guadalajara , à 237 lieues de la côte Atlantique, mais presque tous les soirs étaient marqués par quelques étoiles filantes. Le 22 novembre 1837, à minuit moins 2’, nous ressen- times à Guadalajara 3 secousses de l'O. à l'E., tellement violentes, que plusieurs murs s’écroulèrent , et que la ca- thédrale d’une construction solide, eut sa façade fendue de haut en bas. L'origine de ce tremblement de terre peut se tracer dans le Cebo Rujo (volcan à l'O. de Guadalajara ou dans les monts del Coll, mamelons volcanisés où l'on re- marque des soupiraux dégageant de l’air avec assez de force pour enlever les chapeaux et autres objets que l'on met dessus. Ce même tremblement de terre fut ressenti à Mexico 1/4 d'heure après les secousses de Guadalajara, ce qui indi- querait une correspondance de l'O. à l'E., tandis que les observations faites au collége des mines et chez M. le comte de la Cortina, indiquent une direction S.—N. ; on ressentit deux secousses très-violentes du S$. au N., puis des oscilla- tions circulaires ; plusieurs murs et une maison du fau- bourg Nuecstra Senora de la Soledad s’écroulérent, Enfin du 18 au 23 novembre, Acapulco (ville au S.S.O, de Mexico, sur la côte Pacifique) ressentit des secousses quotidiennes; il est à remarquer que ces secousses avaient lieu tous les soirs vers la même heure, les premières à 10 h., les autres à minuit ; direction E.—0O.; mouvements ondula- toires comparables à ceux que fait un serpent en rampant. Mais c’est surtout du 15 juin au 3 août 1838, el ensuite en décembre de la même année que j'ai remarqué le phé- nomépe presque journalier des étoiles filantes, en même ( 440 ) temps que Îles mugissements du volcan de Tuxtla, et les tremblements de terre ressentis à Huatusco (25 lieues de Vera-Cruz, au pied du volcan de l’Orizaba) le 4 août, et à Zacuapan , le 7 décembre à 9 h. 10’ du soir, avec une direc- tion N.N.0.—S.S.E.; lors de ce dernier tremblement, le ciel des nuits précédentes avait été constamment sillonné d’é- toiles filantes; le soir de l'événement, le ciel était sombre, l'atmosphère brûlante, le vent nul; le lendemain il plut avec violence. Voici les soirées pendant lesquelles j'ai particulièrement observé les étoiles filantes : JUILLET 1838. 10, à 8 heures. Bruits souterrains à 8 h. soir. TT A NpNe _ — 1" de 7 à 10h. 12,à8 — _— à 31 après-midi. 13, à 7 — — _ lemat.de6à8h.,lesoirà7h. Wa. — " a = = 15, à 8 — — — le mat.de8à9h,.,lesoirà8h. 17, la soirée. — — de 7a9h dusoir. 19, — — — très-forts le matin et le soir. 20, à 8 heures. — — très-prolongés et violents le m. 21, — — — — — _— 22, — — — très-prol. et viol. le mat. de 8 à 9 heur. et le soir. 23, une partie de — — très-prol. et viol. le mat., sur la soirée. les 11 h. du s. ettoutela n. 24, — — — — très-prol. et violents toute la journ. , très-fréq. aoûT 1838. 3, à8h., et une part. dela nuit. Bruits souterrains très-forts le matin de 7 à 12 heures, et le soir à 8. 4, — — — Bruits souterr. très-forts. Le soir à6h. et toute la nuit secousses de tremble- ment de terre. 5, beauc. d’étoil. filant. Mugiss. excess, viol. 6, à 8 heures. — —- matin et soir, 7, à 8 et à 11 heures. — — mat. et soir. Un coup vio- lent à 5h, après midi. (441) AoùT 1838. 8, à 8 heures. Mugissem. toute la journée. 9, — étoil. moins nomb. — fréquents toute la journée. 10, — — — — mais peu violents, 11,àSet9h., — — — très-forts à 1eta8h , dus. 12, étoiles filantesà 9 heures. — violents, 27, — pendant lasoir. — fréquents mais faibles. 28, > = — peurépétés etfaibles lemat. En juin 1839, élant dans la Chinantla, à l'E. d'Oaxaca, je remarquai plusieurs soirées à étoiles filantes; on ressen- tit le 16 du même mois une légère secousse à 8 heures du matin, à Choapam, gros village sur la route d’Oaxaca à Goa- zacoalcos ; direction O.-E ? Le 13 juillet 1839, tremblement prolongé pendant 1 à 2 minutes à Oaxaca, à 9 b. du soir. Point de secousses, mais un mouvement ondulatoire saccadé très-violent du S. 10° O. au N. Les jours précédents chaleurs fortes et orages violents. Dans la journée du 13 fort orage au N. d'Oaxaca. Je remarquai des étoiles filantes surtout le 10 juillet. Enfin, j’ajouterai qu’au mois de juillet 1840 , quelques jours après mon départ de La Havane , je remarquai une quantité d'étoiles filantes; et deux à trois jours après, un violent ouragan , qui faillit nous faire sombrer, nous assail- * lit près du banc de Terre-Neuve; en même temps le capi- taine me dit avoir remarqué vers le 30 juillet, de grand malin, une aurore boréale. ( 442 ) Troisième mémoire sur l’électricité animale , présenté par le prof. Franç. Zantedeschi, membre de l’Institut impérial et royal (1). Des courants électriques des Torpilles (rorreno) observées à l’état de vie et de mort. L’académie royale des sciences (Institut de France), en parlant des expériences faites sur les Torpilles par M. le professeur Matteucci, témoigna le désir de voir les physi- ciens, en position de les répéter , s'occuper de cet objet. (Elle excitera les observateurs à diriger de ce côté leurs investigations attentives. Coupres RENDuS , 1837, pag. 797). Pour répondre à cette invitalion, vu la posilion favo- rable dans laquelle je me trouvais à Venise, j’entrepris dès 1840 une longue suite d'expériences, lesquelles me don- naient matière à un long travail, même pour les années subséquentes. J'ai maintenant l'honneur de présenter à l’académie royale des sciences de Bruxelles un aperçu de mes expé- riences sur les courants électriques des Torpilles, faites sur ces animaux à l'état de vie et à l'état de mort, pendant les années 1840 et 1841. Elles furent faites sur plus de trente (1) Le premier et le second mémoire sur les courants électrico-vitaux sont déposés à la bibliothèque de l’Institut royal de Paris, à celle de l’In- stitut L. et R, du royaume Lombardo-Vénitien. Voy. encore le rapport de M. Cantraine sur le mémoire de MM, le professeur Zantedeschi et le doc- teur Favio, présenté à la séance de l’académie royale de Bruxelles le 4 avril 1840 , tom. VIT, n° 8 des Zulletins, ( 4438 ) individus appartenant à la Torpedo maculata (1), qui est très-commune dans cette partie de l’Adrialique. L'instrument employé pour ces observations était le gal- vanomètre exlatique de Nobili, que j'ai décrit à différentes reprises dans mes mémoires déjà publiés. Le fil réométrique de laiton entouré de soie, était soudé par ses deux extrémités à deux grandes lancettes de platine, munies de manches isolants faits de noyer : et la Torpille était tantôt placée sur une table de bois, tantôt laissée dans l’eau de mer; mais j'avais toujours tout le soin possible pour que le cercle fût formé par l'animal conjointement avec le seul platine, et que les points des soudures qui se trouvent à l'intérieur des manches isolants de bois fussent entièrement hors de l'eau. Avant chaque expérience, je m’assurai loujours de l'homogénéité des sondes de platine, employant de l’eau salée et cherchant à rendre les contacts métalliques aussi étendus qu'il m'était possible, conformément aux précep- tes enseignés par Volta. J'espère que les résultats que j'obtins intéresseront vi- vement les physiologistes en raison de leur originalité. 1° A l’état de vie: A) Sans contraction sensible ni secousse. a) Tous les points de la peau du dos des Torpilles sont positifs par rapport à tous les points de la peau du ventre. b) Tous les points de la peau du dos , par rapport à d’au- tres qui sont plus éloignés de la tête de la Torpille, sont po- silifs, et par conséquent ceux qui en sont plus rapprochés sont négatifs. e) Sont aussi positifs tous les points de la peau du ventre (2) L n'y a pas de Torpille de ce nom dans les systèmes (Moto de M. Cantraine). ( 444 ) qui son les plus éloignés de la bouche de l'animal, compa- rativement à tous les autres de la même surface. IL paraît par la qu’il y a dans la Torpille une électricité circulante continue. PB) Avec contraction sensible et commotion. d) Tous les points de la peau du dos de la Torpille sont positifs relativement à tous les points de la peau du ventre. Ce résullat confirme complétement celui obtenu par les célèbres physiciens Bertholon, Breschet, Becquerel et Mat- teucci. s e) Tous les points de la face dorsale, qui sont plus rap- prochés de la tête que d’autres de la même surface sont po- sitifs. f) Tous les points de la face ventrale qui sont plus rap- prochés de la tête sont négatifs par rapport à ceux qui en sont plus éloignés. Je crois devoir rappeler ici les lois générales établies par M. le prof. Matteucci. 1° Tous les points de la partie dorsale de l'organe sont positifs relativement a tous les points de la partie ven- trale. 2° Les points de l’organe sur la face dorsale , qui sont au-dessus des nerfs qui pénètrent dans cet organe, sont positifs relativement aux autres points de la même face dorsale. 3° Les points de l'organe sur la face ven- ‘ trale, qui correspondent à ceux qui sont positifs sur lu face dorsale, sont négatifs relativement aux autres points de la même face ventrale (1). g) Lorsque l'animal est plein de vie, il fait sentir des (1) Essai sur les phénomènes électriques des animaux, par M.Mat- teucci, pag, 45 Paris, 1840, ( 445 ) commolions, quelle que soit la partie du corps où on le touche sur deux points distincts ; mais à mesure que la vie s'éteint, comme le dit Matteucci (1), la région du corps où la décharge est sensible, n’est plus que celle qui cor- respond aux organes nommés ordinairement électriques. h) Il est très-curieux de voir qu’en interrompant l’action successive de la décharge , on augmente les déviations qui: sont tantôt de 60°, tantôt de 90° et plus, au point de ne plus pouvoir être mesurées par l'appareil. Le mouvement de l’ai- guille est instantané comme s'il élait dû à quelque choc. ê) Il n’est pas nécessaire que les sondes soient en contact avec les parlies de l'animal; elles peuvent être plongées dans l’eau salée à plusieurs pouces de distance de la Tor- pille; au moment de la décharge , on observera pourtant une très-grande déviation dans l'aiguille. Cette déviation se manifeste encore à cercle fermé entre le ventre et le dos, par les mains de celui qui fait les expériences; ceci est une preuve de l’effusion extraordinaire du courant électrique mentionné par M. Matteucci (2). l) Im’arriva plusieurs fois de prendre une Torpille bien vivante par la queue et de la serrer fortement ; aussitôt que j'exerçais une forte pression , elle se repliait et tâchait de faire un are de communication avec ma main, lançant de trés-forles commotions successives , telles qu’elles pro- duisirent souvent un état de torpeur dans tout le bras : j'éprouvai encore de très-fortes commolions en tenant d’une main la Torpille et en appliquant l'autre sur la peau du ventre. m) Le principe posé dernièrement par le physicien Mat- teucci que la Torpille ne peut diriger les courants où (1) £ssai sur les phénom , etc. , pag. 46. (2) Id, pag. 45. ( 446 ) elle veut, a reçu de mes expériences une entière confir- mation. Jamais je ne suis parvenu à avoir le ventre positif par rapport au dos, quoique j'aie fiché dans le ventre de piusieursindividusles lanceiles deplatine. Il m'est agréable de pouvoir rendre ici cel hommage au talent de cet habile physicien. Il est en outre vrai que la Torpille opère une décharge quand elle veut, comme le dit très-bien le même physicien; mais c’est une décharge électrique sensible à la main, affaiblie, et qui n’est pas toujours provoquée par l'animal à chaque contraction, J'ai observé sur une Tor- pille qui avait perdu de sa vivacité , que tenue bien serrée par la queue, elle approcha la tête de na main et parvint ainsi à compléter le cercle d'une manière successive, en commençant du côté droil de la tête: à chaque contact qu’elle effectuait, je m'apercevais d’une contraction; elle en effectua quatre ou cinq sans commotion; elle opéra vers le bord gauche un sixième contact qui fut accompagné d’une commotion : dans d’autres Torpilles plusaffaiblies, je remar- quai, au moment de la formation du cercle, des contractions del’animal qui n'étaient pas suivies de commotions sensibles. n) La direction des courants dont il est parlé sous la lettre d , se constate encore en plaçant les sondes entre la peau et la surface de l'organe électrique sous-posé, Dans celte circonstance, le dos est également positif par rapport au ventre. o) Ayant mis à nu le cerveau, je n'ai pas pu constater que le quatrième lobe (1) fut l'unique organe électrique proprement dit. Je reconnus que la vertu électrique est (1) Qu'est-ce que le quatrième lobe du cerveau des Torpilles ? Jé lignore et je pense que l’auteur, pour être compris, aurait dû dire ce qu’il entend par quatrième lobe, puisqu’aucun anatomiste n’en parlé {Vote de M Cantraine). ( 447 ) commune à toutes les parlies du cerveau de la Torpille : mes expériences me permettent seulement d'assurer que la puissance électrique du quatrième lobe se montra à la longue plus forte. Le courant se dirigeait par la voie du galvanomètre du cerveau ou du tronc aux rameaux ou aux organes électriques : mais dans ces expériences, il n’y eut pas de décharge proprement dite accompagnée de contrac- tion sensible. Je me propose de répéter par la suite celte expérience de la plus haute importance, principalement en ce qui concerne la direction de la décharge électrique, seul moyen, me paraît-il, de constater si le quatrième lobe est l'organe principal sécréteur électrique. 2° A diverses époques après la mort. a) La direction du courant électrique observé plus haut sur l'animal en vie À, a, b, c, change constamment quand la mort est arrivée. Ces expériences furent faites trois heu- res aprés que la Torpille ne donnait plus aucun signe de vie. b) Cependant le courant qu'on obtient aprés la mort en- appliquant simplement à la peau les sondesde platine, comme il a été indiqué plus haut, est trés-faible. Elle ne parvint à me donner qu’une déviation de 3 ou 4 degrés de mon galvanomètre; mais les sondes étant placées entre la peau et les organes électriques , la déviation fut de 15°et plus. M. le prof. Matteucci, dans la description des expériences qu'il fit sur la Torpille morte, parla de quelques décharges qui eurent lieu dans la direction du dos au bas-ventre où du bas-ventre au dos; mais ces résultats particuliers ne l’amenè- rent à entrevoir aucune loi qui préside à la direction du cou- rant après la mort ; il se borne à conclure que la direction de la décharge de la Torpille dépend du cerveau (1). (1) £ssai sur les phénom., etc., pag 63. ( 448 ) Il m'arriva à moi-même de voir, dans les instants de la mort incomplète, des courants électriques tantôt dans une direction, tantôt dans un sens opposé. M. Matteucci aurait- il fait ses expériences à celte période de temps où a lieu la prépondérance tantôt de l’une , tantôt de l’autre force qui résident dans les différents états de vie et de mort complète? J'invite les physiologistes, de quelque parti qu'ils soient, à méditer sur le fait capital qu'après la mort de l'animal le courant électrique change constamment de direction ; ce qui nous autorise à admettre qu'il existe des conditions différentes dans l'organisme animal à l’état de vie et à l’état de mort, conditions qui, du jour où elles pourront être déterminées, feront naître une nouvelle ère pour la phy- siologie et la pathologie combinées à la physique et à la chimie, et leur promettent de bien puissants moyens de perfectionnement. “Notice sur un nouveau mode de dorage des métaux ,par voie humide et courant voltaïque, par M. le professeur Louyet. Parmi les arts et métiers qui doivent attirer toute l’at- tention et la sollicitude de la science, tant sous le rapport des causes d’insalubrité qu'ils offrent aux ouvriers qui les pratiquent , que considérés sous le point de vue d’écono- mie, se trouve , principalement, celui des doreurs au feu et par le mercure. Or, ce n'est que par une rénovation complète des pro- cédés de dorage actuellement et généralement employés, que l'on peut espérer d'apporter une amélioration réelle à ce dangereux état. Quelque précieux, en eflet, que soient les fourneaux inventés par M. d’Arcet, dans le but ( 449 ) de préserver les ouvriers dorcurs de la mortelle influence des vapeurs de mercure, nous voyons que la majeure partie de ces arlisans persistent à ne pas l'employer, quelque avantage qu'ils puissent en retirer dans le double but de la salubrité et de l'économie. C'est que le progrès a Lou- jours eu le plus grand mal à s’infiltrer dans les classes infé- rieures et ignorantes , pour s’y substituer à la routine ; et, lorsque le danger n'est pas immédiat, lorsque les maux provenant du défaut de précautions n’agisseni pas soudaine- ment, mais procèdent par une action lente et continue, qui attaque et mine sourdement les principes de la vie, il sera presque toujours impossible de persuader aux ouvriers d'échapper aux causes morbides par l'emploi des plus simples précautions. Il y a longtemps déjà que l’on a cherché les moyens de remplacer le mode de dorage au feu et par le mercure; la plupart des essais qui, jusqu’à présent, ont donné des ré- sultats assez remarquables pour laisser entrevoir la possi- bilité d'arriver au but principalement cherché, savoir, l'abandon complet du mercure, ont élé faits avec l'or tenu en dissolution par différents véhicules, ce qui a fait réunir tous ces procédés, sous la dénominalion générale de procédés par la voie humide. Parmi ceux-ci l’on dis- tinguail principalement celui qui a été inventé, les uns disent par M. Bounet, d’autres par M. Elkington , quoiqu'il paraisse que c’est au premier qu’appartient la priorité, qui consiste à traiter une dissolution de bi-chlorure d’or, par une cerlaine quantité de bi-carbonate de potasse ou de soude et d’eau, à faire bouillir pendant un laps de Lemps plus ou moins long, et à plonger les objets de cuivre, de laiton ou d'argent, préalablement décapés, dans le liquide, d'où ils sortent parfaitement dorés. Quelque préconisé Tom. vu. 31. ( 450 ) qu'’ait été ce mode de dorage, qualifié d’anglo-allemand, il paraît cependant qu’il ne pouvait donner des résultats complétement analogues à ceux de la dorure par le feu et le mercure, car ce dernier mode continua toujours d’être employé pour tous les objets qui exigent une dorure soi- gnée. À peine s’est-on servi du procédé anglo-allemand pour revêtir d’une légère couche d’or des vases ou instru- ments qui ne devaient pas être exposés à un grand frotte- ment, et chez lesquels la dorure ne devait être considérée que comme un accessoire de peu d'importance, tant par suite du peu d'épaisseur qu’il permet de donner à la cou- che d’or , que par l'inaptitude des pièces dorées à supporter l'opération nécessaire, appelée mise en couleur, qui con- siste à les faire bouillir avec des solutions de différents sels oxydants et décapants, qui aflinent la surface de la couche d'or, en oxyÿdant et dissolyant le cuivre qui sy trouve allié. On parvient encore au même but en couvrant la surface du métal doré, d’un mélange pulvérulent de nitre , de sel ammoniac, de sulfate de fer et de vert-de-gris, soit seul, soit pélri avec de la cire fondue, et cennu alors sous le nom de cire a dorer, et le chauffant jusqu’à ce que la masse commence à fumer. Par la mise en couleur seule, on parvient à donner aux objets dorés, la belle cou- leur d’or que les arts réclament, au lieu de cetle teinte jaune sombre, se rapprochant de la couleur du laiton, qu'ils ont toujours, surtout quand les surfaces n’ont pas été préalablement polices, au sortir du feu , dans le procédé de dorure au mercure, et quelquefois quand on les re- tire du bain bouillant, dans la procédé anglo-allemand. La plupart des journaux scientifiques nous ont ensuite donné , il ÿa plusieurs mois, la description d’un autre pro- cédé de dorage par voie humide, dû à M. De la Rive, de ( #51 ) Genève, et communiqué par ce savant à l’académie des sciences de Paris. M. De la Rive a mis à profit l'influence décomposante des courants voltaïques sur les dissolutions de différents sels, notamment sur ceux des métaux facile- ment réductibles. Dans ce procédé, un vase de verre con- tenant de l’eau acidulée très - faiblement par les acides sulfurique et nitrique (cinq à six gouttes d'acide dans un verre d’eau de grandeur ordinaire ), reçoil un sac de ves- sie ou baudruche, qui contient une solution étendue et neutre de bi-chlorure d’or; ce sac contient la pièce à dorer préalablement décapée, et un morceau de zinc pur est plongé dans l'eau acide contenue dansle vase de verre. La lame de zinc peut avoir la forme d’ur cylindre creux qui entoure la vessie. On peut mettre l’eau acidulée dans la vessie; ce cas convient pour dorer l’intérieur d’un vase d'argent, qui alors sert de bocal. Pour établir la communi- cation entre l’objet à dorer immergé dans la dissolution d’or et le zinc, De la Rive emploie un fil d'argent ou de platine , qui communique d’une part, par l'intermédiaire d’un gros fil de cuivre, avec le morceau de zinc, et qui est attaché par son autre extrémité avec l'objet à dorer. Dans ce procédé, le courant électrique doit être très-faible ; sans cela les particules d’or qui se déposent sur l'objet à dorer, s’en détachent au fur et à mesure de leur précipi- tation. Au bout de quelques minutes on relire l'objet pour le laver , l’essuyer avec un linge fin et le soumettre de nou- veau à l’action de la dissolution et du courant électrique. Cette opération se répète une troisième fois pour obtenir une dorure assez solide, Dans ces opérations, il est néces- saire de recueillir l'or qui adhère au linge et à la vessie, ainsi que celui qui se trouve réduit dans la dissolution. Ce procédé, que l’on disait donner des résultats très-sa- ( 452 ) tisfaisants, ne pourra jamais parvenir à remplacer la dorure au mercure ; car, de même que le précédent, il donne une dorure qui ne résiste ni aux acides énergiques, ni à la mise en couleur. Lorsque j'eus connaissance du mode de dorage qui vient d’être décrit, je cherchais déjà depuis longtemps le moyen de remplacer avantageusement le mercure dans les procé- dés actuels. C'est en répélant et variant les expériences de M. De la Rive, que j'ai été conduit à celui qui fait l'objet de la présente notice. Je ferai encore remarquer ici que j'avais appris qu’un procédé de dorage par voie humide, était mis en pratique en Anglelerre , où il donnait de très- bonus résultats, et que l’on employait comme dissolvant du composé d’or, le cyanure de potassium. Guidé par ces différentes données, je conlinuai mes ex- périences, qui finirent par me donner des résultats très-sa- tisfaisants. J'essayai d’abord dedissoudre dans une solution concen- trée de cyanure de potassium , différents composés d’or, tels que le bi-chlorure , le brômure , l’iodure , l’oxyde au- rique , le bi-sulfure; c’est ce dernier composé qui produi- sit les meilleurs effets. Je n’énumèrerai pas ici tous les tâtonnements que j'ai dû faire pour arriver au procédé suivant; il me suffira de dire qu'il est le fruit d’un grand nombre d'expériences, pour la plupart desquelles la théorie ne pouvait m'être que de peu d'utilité. Voici en quoi mon procédé diffère de celui de M. De la Rive. Je remplace la dissolution de bi-chlorure d’or par une solution de bi-sulfure d’or dans le cyanure de po- tassium ; au lieu d'agir sur une dissolution très-étendue, je l'emploie au contraire assez concentrée, ayant remarqué que ce mode d'opérer donnait de meilleurs résultats avec ( 453 ) les composés dont il s’agit. Enfin, je fais agir l'électricité directement , à l’aide de couples voltaïques, zinc amal- gamé et cuivre, dont la grandeur varie en raison de l’é- tendue des surfaces de l’objet à dorer (1). On prépare le bi-sulfure d’or à la manière ordinaire, c’est-à-dire en faisant passer un courant de gaz acide sulf- hydrique dans une dissolution de bi-chlorure d'or; ayant soin de continuer l'opération pendant longtemps, afin de précipiter les dernières portions du métal. On peut encore oblenir ce composé d'une manière plus prompte, en ver- sant dans le bi-chlorure une solution de sulfhydrate d’am- moniaque. Le sulfure est recueilli sur un filtre où il est lavé plusieurs fois à l’eau chaude , afin d'enlever une pelite quantité de gazacide sulfhydrique, qu'il retient lors de sa préparation , et qui pourrait nuire au succès de l'opéra- tion, surtout quand il s’agit de dorer des objets d'argent, (1) On m’objectera peut-être ici qu’un procédé analogue au mien se trouve déjà publié; on trouve en effet dans le journal l’Zastitut du 12 août 1841 , n° 398 , au compte rendu de la séance de l Académie des Sciences de Paris, le paragraphe suivant : « M. H. de Ruolz adresse une notice sur un procédé nouveau de dorage et d’argentage sur tous les métaux employés dans le commerce. Ce pro- cédé repose sur la décomposition, à l’aide d’une forte pile à courant constant, des cyanures d’or et d’argent , dissous dans une proportion donnée decyanure de potassium, » Pour démontrer d’une manière évidente que mes travaux sur la do- rure par voie humide et courant voltaïque sont bien antérieurs à cette notice , il me suffira de faire remarquer que j'aiattiré l’attention de mes élèves, il y a environ huit mois, dans le cours que je donnais à cette époque à l’école centrale, sur le procédé de dorage que j'avais décou- vert, en leur mettant les expériences sous les yeux. Quelques-uns d'entre eux ont même répété ces expériences, Si je n’ai pas publié ce procédé à cette époque, c’est que je n’avais pas encore assez expé- rimenté pour le faire reposer sur des données certaines, ( 454 ) Il faut avoir soin de ne pas exécuter les lavages à l'eau bouillante; car à celte température, une petite quantité du bi-sulfure d’or est décomposée; pour dissoudre le sul- fure , on peut l’arroser sur le filtre même, avec une disso- lution concentrée de cyanure de potassium (1), etrecueillant ke liquide dans un vase de verre; on verse de la dissolution du cyanure jusqu’à ce que le papier du filtre , noirci par le sulfure , soit entièrement décoloré, ce qui prouve sa disso- lation totale, et lavant ensuite le filire avec un peu d’eau chaude; on conserve ce dernier pour retirer par la com- (1) On peut préparer la dissolution de cyanure de potassium, à la manière ordinaire, c'est-à-dire, en calcinant pendant trois quarts d'heure dans un creuset couvert ou une cornue de grès, du cyanofer- rure de potassium , lutant les ouvertures pendant le refroidissement , traitant le résidu charbonné par une petite quantité d’eau froide et filtrant, ou bien encore en mettant à profit le procédé trouvé par M. Wiggers (Annal. der Pharm., XXIX , 65), qui consiste à introduire dans une cornue un mélange de deux parties de cyanoferrure de potas- sium, avec une partie et demie d’acide sulfurique, étendu préalable- ment d’une partie et demie d’eau et refroidi; faisant communiquer la cornue avec un récipient qui contient une solution incolore d’une partie d’hydrate de potasse pur, dans trois ou quatre parties d’alcool à 90 pour 100. Le récipient et la cornue doivent être tubulés et munis de tubes de sûreté. On maintient le récipient aussi froid que possible, et, l’on conduit la distillation très-doucement , à cause de la grande cha- leur qui est développée dans le récipient par la condensation. Dès que l’ébullition dans la cornue est troublée par des soubresauts, on arrête l’opération ; car c’est un signe que la plus grande partie de l'acide cyan- hydrique est chassée, et, si l’on continuait , on étendrait avec de l’eau la liqueur dans le récipient. Cette liqueur est transformée en une bouil- lie de cyanure de potassium précipité tenu en suspension par la solu- tion alcoolique de potasse non décomposée. On recueille le précipité sur un filtre, on le délivre de l’eau-mère par des lavages à l’alcool ; puis on le presse et on le fait sécher dans le filtre même , sur une plaque de fer chaud. Deux onces de cyanoferrure de potassium traitées de cette manière , produisent six gros de cyanure. ’ ( 455 ) bustion les dernières portions d’or qu'il peul retenir. La dissolution a une couleur jaune d’or clair; on l'étend d’eau jusqu'à ce que la teinte soit devenue trés-faible, cou- leur paille; elle peut se conserver en vase clos pendant longlemps sans s’altérer. L'or s’y trouve contenu à l’état de sulfure , et non de cyanure , comme on pourrait le croire au premier abord; car, si on la décompose par le courant voltaïque , le réophore négatif en cuivre se recouvre d’or, tandis que l'extrémité du conducteur positif se sulfure. Cette dissolution n’est nullement décomposée par l'argent, le cuivre ou le laiton qu’on y plonge, sans les soumettre à un courant voltaïque : je crois que l'état d’alcalinité per- manente dans lequel se trouve cette dissolution par suite de la présence du cyanure de polassium, influe d'une ma- nière favorable sur les résultats. Pour produire le courant électrique, je me sers comme je l’ai dit , de couples vollaïques dont les dimensions va- rient suivant l'étendue des surfaces des objets à dorer; ainsi pour dorer de pelits objets, tels que dés à coudre, pièces de monnaie, anneaux, elc., j'emploie un couple formé d'une plaque de cuivre de 12 à 16 centimètres carrés, repliée sur elle-même par sou milieu , de manière à former une plaque double, comme dans les piles à la Wollaston, dans l'intervalle de laquelle je fais entrer à frottement une plaque de zinc amalgamé de dimensions égales à la moitié de celles de la plaque cuivre, el recouverte en entier d'un morceau de grosse toile, pour qu'il n’y ait pas con- tact entre les métaux. Deux fils de cuiyre de moyenne gros- seur sont soudés aux deux angles supérieurs de la plaque zinc; deux autres fils sont adaptés de même au milieu de chacune des faces cuivre. Il est commode de donner aux fils une assez grande lon- ( 456 ) gueur, 40 à 50 centimètres , par exemple. Le couple vol- laïque ainsi disposé, on le plonge enliérement dans un vase de verre ou auget de bois, rempli d’eau fortement ai- guisée par les acides sulfurique et nitrique. J'ai remarqué que l'addition de l’acide nitrique n’est pas sans importance, vu qu’elle influe beaucoup sur la beauté de la dorure; il est probable que l'acide nitrique n’agit là que comme augmentant beaucoup l'énergie du courant électrique. L'objet à dorer qui peut être de cuivre, de laiton, de bronze ou d’argent , est préalablement décapé; on le place ensuile dans un vase en porcelaine ou en verre, que l’on a soin de choisir de telle forme que l’objet y puisse être recouvert entièrement avec la moindre quantité possible de dissolution d’or ; on y fixe en en recourbant les extré- mités , les réophores négatifs du couple voltaïque, c’est-à- dire ceux qui communiquent avec la plaque zinc, dispo: sant près dela pièce les extrémités des réophores positifs, de manière à les faire allerner avec les précédents. L’ap- pareil étant ainsi disposé, on verse la dissolution d'or dans le vase contenant l’objet à dorer, de manière à l'en recouvrir entièrement, et l'on abandonne l'opération à elle-même pendant un espace de temps dont la durée varie suivant l’épaisseur que l’on veut donner à la couche d’or. Au bout de cinq, dix, vingt ou trente minules, on retire la piéce avec les réophores , on la dégage de ceux-ci, on la lave à l’eau pure afin de ne perdre aucune partie de la dissolution, et on l’essuie fortement (1). Gelte opération (1) Ce lavage est nécessaire, surtout quand on opère en grand, pour ne pas éprouver de perte sensible. Pour retrouver l’or contenu dans les caux de lavage, de même que celui qui se trouve dans les dissolutions épuisées en partie, on évapore à siccité , et l’on calcine fortement le résidu dans un creuset. L’or est réduit et se fond en un lingot que lon retrouve au fond du creuset, ( 457 ) répétée plusieurs fois, donne une dorure de plus en plus épaisse. L'on peut aussi, lorsqu'on veut oblenir une dorure très-solide , après avoir retiré une première fois l’objet de la dissolution , l'avoir lavé et essuyé , le soumettre à une température de 250 à 300°c., puis, quand il est refroidi, le soumettre de nouveau à l’action de la dissolution et du courant électrique. À ce sujet, je ferai une observation im- porlante : si l’on prend deux pièces de dimensions et fpr- mes égales, l’une en cuivre el l’autre en argent , qu'on les soumette dans les mêmes dissolutions, pendant le même temps, à l'influence de courants électriques d'intensité égale , qu’on les lave et essuie , et qu’on les place sur une feuille de platine dont on élève graduellement la tempéra - ture à l’aide d’une lampe à alcool à double courant d’air, l'on verra peu à peu la couleur jaune de la pièce d'argent doré alleren s’affaiblissant, jusqu’à ce qu’elledevienne tout à fait blanche ; si, à cette époque, on enlève les deux piéces pour les plonger subitement dans de l'acide sulfurique très-étendu , l'argent gardera sa couleur blanche; la pièce de cuivre, au contraire, qui à mesure que sa température s'élait élevée, avait paru noircir, puis prendre des leintes irisées, au contact de l’eau acide prendra une belle cou- leur d’or, et quelques parcelles du métal qui la recouvre se délacheront par l'effet du brusque changement de tem- pérature. Cette différence d'action provient probablement des différents degrés d’affinité qui existent entre le cuivre, l'or et l'argent , ce dernier a absorbé réellement la dorures cependant l'on peut, en reprenant la pièce d'argent, la soumettant de nouveau à la dorure par voie humide, arri- ver à un point où elle puisse être fortement chauflée sans perdre sa couleur d’or; sa surface est alors saturée en quelque sorte de ce dernier métal. Il faut remarquer que ( 458 ) les doreurs savent que les pièces d'argent exigent, pour être dorées au feu, une quantité d’or double de celle em- ployée pour dorer des objets en cuivre ou en bronze de même surface, Comme je l’ai fait observé précédemment , il faut avoir soin de disposer l'appareil, dans la dorure par voie humide et courant voltaïque , de manière à ce que l'électricité soit distribuée d'une manière uniforme à la surface des piè- ces à dorer; on y parvient, quand la pièce est grande, en terminant les pôles du couple voltaïque, par plusieurs réo- phores dont on met tous les négatifs en contact avec les différents points du périmètre de l’objet à dorer , et plon- geant dans le liquide tous les positifs qui doivent être en nombre égal aux négatifs et leur correspondant. Il faut éviter, surtout quand il s’agit d'objets d'argent, qu'il y ait contact entre les pôles positifs et l’objet à dorer; c’est pour cette raison qu’il convient de disposer préalablement les conducteurs avec l'objet à dorer dans un vase vide, et ce n’est seulement qu'après être certain de leur parfait arrangement, que l’on verse la dissolution aurée dans le vase. Car, si dans le commencement de l’expérience, le contact avec un ou plusieurs conducteurs positifs a lieu pendant quelques instants, la pièce, si elle est d'argent, noircit et prend des teintes irisées ; cet effet provient de ce que la pièce étant devenue positive, le soufre, du sulfure d’or dissous , se combine à l'argent avec la plus grande ra- Pidité ; on remédie facilement à cet accident, quand il a lieu , en replaçant les réophores dans leur état normal, et rendant le contact entre les conducteurs négatifs et la pièce , aussi intime que possible ; on voit alors au bout de quelques minutes les teintes noires el irisées disparaître entièrement, pour faire place à une couche d'or. Get acci- ( 459 ) dent se présente surtout quand on opère avec une dis- solution d’or très-concentrée, Il est bon de multiplier les conducteurs autant que possible, afin d’avoir une dorure parfaitement égale ; car j'ai remarqué, et cela devait être, que les parties les mieux dorées de l’objet étaient celles qui sont situées le plus prés des réophores posilifs ,et réci- proquement , que les parties où la couche d’or est la moins épaisse, étaient celles en contact avec les conducteurs néga- tifs de la pile. On conçoit qu'il doit en être ainsi ,en remar- quant que l’objet à dorer n'étant quela continuation du pôle négatif du couple, c’est surtout dans les parties les plus rapprochées des conducteurs positifs que la décomposi- tion du sulfure d’or dissous, et par suite la précipitation de l’or métal, doit avoir lieu d’une manière plus intense ; car c’esl là que le couran® voltaïque est le plus fort. Cette remarque est importante pour la pratique de la dorure ; car lorsqu'on emploie un petit nombre de conducteurs, il faut avoir soin de retourner l’objet au bout d’un cer- tain temps, pour avoir une dorure uniforme en épaisseur. Pour donner à la dorure toute la beauté et l'éclat dont elle est susceptible, on met les pièces en couleur, en les plongeant pendant quelques minutes dans une solution bouillante de salpètre, d’alun et de sel marin en propor- tions convenables, ou en les chauffant après les avoir enduites d’une couche de cire à dorer. J'ai essayé de répéter les opérations de dorage par voie humide, précédemment décrites , en substituant au cou- ple voltaïque isolé une pile à auges de trente couples chacun d'environ trente centimètres carrés de surface. Le courant électrique étant alors beaucoup plus intense, le sulfure d’or s’est promptement décomposé, ainsi que l’eau chargée de cyanure, qui le tenait en dissolution, et l'or est ( 460 ) tombé au fond du vase, sans contracter aucune adhérence avec la pièce. Il serait pourtant possible qu'un courant aussi énergique fût d’un bon emploi, s’il s'agissait de dorer des objets de irés-grandes dimensions , une pendule de bronze par exemple; n'ayant pu répéter mes expé- riences sur une grande échelle , je ne puis rien dire de po- silif à cet égard. J'observerai seulement que l'intensité du courant doit être en raison de la grandeur de la pièce à dorer, et qu'un couple voltaïque assez grand peut servir pour dorer des objets de dimensions bien diflérentes , pourvu que l’on ait soin de graduer la force du courant relativement à la grandeur de l’objet, ce qui s'obtient aisé- ment par l'immersion plus ou moins complète du couple vollaïque dans l’eau acidulée. Par l'emploi du procédé que jé’ viens de décrire, je suis parvenu à dorer la plupart desmétauxemployés dans les arts ; parmi ceux-ci, je citerai principalement: l'argent, le cui- vre, le laiton , le bronze, le platine , le fer ou acier, le plomb et l’étain. Il faut toujours avoir soin de décaper soigneusement la surface des pièces , car la moindre couche d’oxyde ou de matière grasse empêche complétement le dépôt de l'or. On peut mettre cette propriété à profit pour dorer telle ou telle partie d’un objet, laissant les autres dans leur état normal ; à cet effet, l'on enduit ces dernières d’une couche grais- seuse ou résineuse, sur laquelle pourtant l’alcali libre du cyanure de potassium ne puisse point agir fortement ; un vernis composé de résine, de cire et d'alcool, remplit assez bien ce but. On dore très-bien des ressorts de montre, par le procédé qui vient d’être décrit ; mais ce n’est qu'après avoir enlevé d’une manière quelconque, la légère pellicule d'oxyde, qui ( 461 ) forme la couleur bleue qu’ils possédent , que l’on peut par- venir à produire le dorage ; sans celte précaulion, ils peu- vent rester indéfiniment dans le liquide sans se recouvrir d’or en aucune maniére. Aucun des métaux mis en expérience, à l'exception du zinc pourtant, n’exerce une aclion réductive sur la dissolu- lion , lorsqu'ils ne sont pas soumis à l'influence du courant électrique. J'ai essayé d'argenter les métaux, en substituant le sul; fure d'argent au sulfure d’or, dans les opérations précé- dentes, mais je n'ai pas obtenu de bons résultats. Le sulfure d'argent est fort peu soluble dans la dissolution de cyanure de potassium ; en y substituant une solution de chlorure d'argent dans l’ammoniaque liquide, l'effet a été nul, comme on pouvait le prévoir a priori, d’après la grande affinité qui exisle entre le chlore et l'argent, affinité qui résiste fortement aux moyens de décompositions employés. Depuis, j'ai eu connaissance du procédé d’argentage de M. de Ruolz, par la note de l’Institut citée plus haut. J'ai alors répété les expériences, en employant une dissolution de cyanure d'argent , dans du cyanure de potassium ; les résultats ont été beaucoup plus salisfaisants, quoi qu'ils soient loin de pouvoir être comparés à ceux de la dorure. L'inconvénient qui se présente ici, c’est que celte solu- lion est facilement décomposée, sans l'influence de cou- rants électriques, par les métaux moins électro-négatifs que l'argent. Ainsi une pièce de cuivre que l’on y plonge, blanchit immédiatement ; aussi l'argenture par voie hu- mide a-t-elle en général peu de solidité ; elle nécessite l’em- ploi de solutions étendues et de faibles courants électri- ques. Malgré ces précautions, il est quelques métaux ou alliages sur lesquels celte opération est impraticable; tels ( 462 ) sont ceux qui jouissent d’une grande affinité pour l'oxy- gène ; ainsi le laiton pâle, c’est-à-dire dans lequel la pro- portion de zinc est forte, prend une argenture qui ne ré- sisle pas au moindre frottement. Le cuivre pur supporte mieux celte opération; car j'ai pu exposer à une chaleur rouge sombre, des monnaies de cuivre argentées par voie humide et courant voltaïque, sans voir disparaître ou se détacher la couche du métal qui les recouvrait. » Pour rendre complète la série d'expériences sur ce nou- veau procédé de dorure par voie humide, pour espérer qu’il remplace un jour avec de grands avantages la dorure au feu et par le mercure, il resterait plusieurs expériences à faire , plusieurs données à établir une manière certaine. 1° Établir le rapport qui doit exister entre la grandeur des couples voltaïques (c’est-à-dire l'intensité du cou- rant) et la surface des objets à dorer. 2° Indiquer les quantités de cyanure de potassium, de sulfure d’or et d’eau, les plus convenables pour arriver aux meilleurs résultats. 3° Établir jusqu'à quel point une quantité donnée de dissolution aurée, renfermant une proportion connue de sulfure d’or, s’épuise d’or sous l'influence d’un objet et d’un courant électrique dont les dimensions et l'intensité respectives sont fixées, afin de savoir jusqu’à quel point de richesse une dissolution d’or peut être employée. 5° Établir le poids dont s'accroît une pièce à dorer, de dimension connue, lorsqu'elle est soumise à un courant voltaïque dans une dissolulion de sulfure d’or; le titre de la solution et l'intensité du courant élant fixés; afin de pouvoir calculer d’une maniére certaine l'épaisseur de la dorure, par le temps que la pièce a passé dans la disso- lution. Cette série d'expériences rentre au reste dans celle indiquée sous le numéro 5. ( 463 ) J'espère avoir l'honneur de mettre dans la suite la con- linualion de ce travail sous les veux de l'académie, BOTANIQUE. Sur la place que doivent occuper les Corallinées, par M. Decaisne. Les Gorallines et la plupart des genres qui constituent celle famille dans l'Histoire des Polypiers corralligenes flexibles de Lamouroux, ont été tour à tour classés, par les naturalistes les plus éminents, parmi les végélaux ou les animaux. En effet, l’organisation de ces productions paraît offrir, à la première vue, des caractéres qui sem- blent indistinctement pouvoir s'appliquer à l’un ou l’autre groupe des êtres organisés. Les études auxquelles je me suis livré sur les Algues, m'ont mis à même, je le crois, d’é- claircir suffisamment aujourd’hui ce sujet. Les Corallinées doivent se ranger dans les deux groupes des Algues auxquels j'ai donné le nom d’Aplosporées et Choristosporées. (Ærch. Mus., tom. IL.) Au premier apparliennent toutes les Hydrophytes dont les corps reproducteurs sont simples, de couleur verte et renfermés dans une enveloppe membraneuse externe qu'ils percent à l'époque de la maturité. Les Fucacées, Lami- nariées , elc., caractérisent celle division, à laquelle se réu- nissent certaines Algues d’eau douce, comme les Thorea et Batrachospermum, dont la fructification était inconnue. Les Liagora, Cymopolia, Neomeris, Halymeda, vien- nent prendre place parmi les Aplosporées; le premier, près des Batrachospermum ; les trois autres, non loin des Codium. Les Corallina , Amphirou, Melobésia, Jania , elc., ( 464 ) apparliennent au contraire au groupe que j'ai désigné sous le nom de Choristosporées. Les corps reproducteurs se sé- parent en quatre spores dislincles ; ceux des Corallinées que je viens de citer, sont, dans leur ensemble, des corps cylindracés ou en forme de massue qui se partagent trans- versalement en quatre portions. Ils occupent en général, au sommet des rameaux, l’intérieur des conceptacles, qui présentent une ouverture excessivement élroile, par laquelle s'échappent les spores. Ces conceptacles , de forme souvent diverse, élaient considérés comme la demeure des poly- piers ; leur organisation les rapproche au contraire de ceux des Polysiphonia , Grateloupia, etc. Enfin, non-seulement les genres réunis sous le nom de Corallinées appartiennent, selon moi, à des groupes parfai- tement distincts par leur organisalion essentielle, mais ils présentent encore des phénomènes particuliers au sujet de leur incrustation. Dans les genres appartenant aux Aplo- sporées , les sels calcaires s’interposent entre les filaments ou cellules qui restent remplis de matière verte, tandis qu'ils semblent remplir ces mêmes organes dans les Coral- lina , el refouler à leur extrémité l’endochrome rose qui les remplit dans le jeune âge. ZOOLOGIE. En présentant la première partie d’un catalogue des animaux vertébrés de Belgique, M. de Selys-Longchamps, correspondant de l'académie, s’exprime en ces terme : «L’ou- vrage est lerminé, mais je ne dépose aujourd'hui que les mammifères. Le nombre des espèces observées est de 63, non compris les mammifères domestiques. ( 465 ) ‘Je demande que l'académie veuille bien nommer des com- missaires pour examiner cé mémoire (il contient 38 pages, et le volume total en aura environ 160). Avec la dernière section, je donnerai l’avant-propos, contenant les généra- lités sur la méthode que j'ai cru devoir suivre , sur les principales collections du pays, les secours que j'ai ren- contrés chez les autres naturalistes , etc., enfin le plan de l'ouvrage. » (Commissaires: MM. Cantraine et Wesmael. ) HISTOIRE NATIONALE. . Dissertation sur l’âge de Notre-Dame de Tournai, par B.-C, Dumortier. L'âge de la cathédrale de Tournai, celte église-mére de la Belgique, le plus important et le plus vaste de tous nos édifices (1), est un objet très-intéressant sous le point de vuearchitectonique, puisque c’est lui qui doit décider l’in- troduction de l’art ogival en Belgique. Ce monument pré- sente d’abord cela de particulier que la nef et le tranceps sont d'architecture romane, tandis que le chœur au con- traire est ogival. Dans notre notice publiée en 1837, nous avons indiqué les motifs qui portent à croire que la partie romane de ce majestueux édifice, laquelle constitue l'église primitive, remonte aux premiers Lemps du christianisme. En effet, Lous les enseignements historiques s'accordent sur ce point. mt (1) La cathédrale d'Anvers, que beaucoup de personnes considèrent comme la plus grande église du pays, a 350 pieds de longueur ; celle de Tournai a 450 pieds : c’est 100 pieds de différence ou plus d’un quart en sus. Ton. vus, 32. ( 466 ) Vers l'an 300, lorsque saint Piat vint d'Italie précher la foi en Belgique, Ireneus, riche tournaisien, fit don du ter- rain sur lequel fut depuis bâtie la basilique, et ce fut saint Piat lui-même qui la consacra; c’est ce que nous apprennent les plus anciennes chroniques. Zreneus, dit Catulle, pro- prium suum fundum Deo donaverat ad ecclesiam Beatæ Maric ibierigendam,quam divus Piatus consecravit (1). Il ne faut pas conclure de celle citation que l’église en- tiére fut construite à cetle époque si reculée, mais bien que les fondations datent vraisemblablement de ce temps. Quelques personnes pensent que cette église a servi de temple païen; cela est possible, mais sa construction ac- tuelle est certainement chrétienne, puisqu'elle forme une croix latine et que le nombre symbolique de ses parties est celui de sept, qui appartient aussi au christianisme. Dans la notice précitée, nous avons fait connaître les molifs qui nous portent à croire que la construction de ce noble édifice est due à saint Élenthère et à ses successeurs, et tous les docu- ments historiques que nous avons pu recueillir depuis con- cordent sur ce point. Dufief, dans la copie d’un vieux MS. de la fabrique de la cathédrale, cite ce passage remarquable: Fuit enim fundata primitus per B.Piatum martyrem et apostolum tornacensium, ac per beatos Eleutherium , Medardum, Éliqium et Acharium tornacenses episco- pos... augmentata (2). Joseph de Pestre, greffier civil et criminel de Tournai, dans son hisloire manuscrile, n’est pas moins précis, et les renseignements qu'il donne sont d'autant plus curieux, qu'ils sont extraits d’un vieux manuscrit, déjà peu déchif- frable à son époque, et qui n’est point parvenu jusqu’anous. DS RE Re RES en Cle PEU CSSS (1) Catul. Lorn, nerv., p. 6. (2) Dufief, MS, de la bibliothèque de Bourgogne, no 13764, cap. 19, ( 467 ) Il est convenable de vous donner à connaître, dil-il,que ce fut aussi en celte dite année 313 que l'on jeta les premiers fondements de l'agrandissement de l’église Notre-Dame, où Fon travailla pendant le reste de l'année el d’autres ensuite, à mettre lesdits fondements dans le centre de l’église, sous une profondeur de 60 pieds et 12 de large; l'on y travailla plus de 30 années consécu- tives de la même manière qu'aux fondements, étant plus de 400 ouvriers travaillant à l’entour, tellement qu’a- vant de la voir parfaite telle qu’elle est aujourd’hui, il fallut bien du temps. Je fais ici observer que ce fut le père desaint Éleuthère, appelé Irénée, qui donna le pre- mier fonds et quatre gentilshommes romains, dont on ne peut déchiffrer les noms par la trop grande ancien- nelé, qui firent les premières avances; car ils donnérent un don de six mille marcs d’or. » À l'année 605, il dit : « Nous voyons que pendant le cours de cette année 605, l’on fit construire la chapelle de sainte Aïlarde vis-à-vis le portail de l'entrée du chœur de l'église cathédrale de cette cité, tenant à la porte de l'entrée du lieu capitulaire où Antoine Tournant, ca- none d’icelle église, y donna quelques rentes foncières qui pouvaient aller à 200 livres pour l'entretien de cette chapelle. » Plus loin il dit encore : « En l’année 630, il se fit en celle ville un tremblement de terre qui dura pendant l'espace d’une heure et plus , où il arriva un grand dé- sordre à l'église de Notre-Dame, où l'on dit que l’on tra- vailla pour plus de six mille écus. » Ces citations sont très-curieuses ; mais ce qui l’est bien davantage, c'est qu’en dépouillant notre cathédrale des maçonneries qui la couvraient depuis des siècles, nous avons mis à nu dans le tranceps d’affreuses crevasses,qui ne (468 ) paraissent pouvoir s'expliquer que par le tremblement de terre dont parle le greffier de Pestre. La voûte de chaque abside , voûte épaisse de plusieurs pieds, esl enliérement fendue en deux pièces; les pierres de taille formant l’enta- blement de la seconde galerie sont rompues, el l’une des deux parties surbaïisse de plusieurs pouces, ce qui montre qu'une force puissante a remué l'édifice jusque dans ses fondements. Quelle que soit au reste l'opinion que l’on se forme sur ce point, toujours est-il constant que des documents irré- cusables nous montrent Notre-Dame de Tournai comme déjà existante à la fin du VE siècle. La charte de Chilpéric à l’évêque Chrasmer, donnée en l'an 578, et dont on a fort mal à propos contesté l’authen- ticité , puisqu'elle a été vidimée par Philippe-le-Bel, à la demande de la conrmune de Tournai, en guerre alors avec le chapitre; cette charte, disons-nous, établit clairement l'existence de la cathédrale à cette époque. Chilpérie y fait donation de ses droits régaliens ad ecclesiam ipsius pon- tificis Chrasmari, que est in honore beatæ Marie in ipso Tornaco constructa (1). Quæ est eonstructa ; voilà bien le présent ; il est donc constant que la basilique existait déjà en l’an 578. La charte de Charles-le-Chauve de l’an 854 est aussi positive: Predictæ ecclesiæ sanctæ Dei genitricis Mariæ virginis, in prœfata civitate Tornaco sitæ (2). Dans notre notice sbr la cathédrale de Tournai, nous avons montré que Fériolus, auteur du IX° siècle, en écrivant les miracles de saint Éleuthére, déclare qu'ils s'étaient pas- sés dans la cathédrale et que la porte latérale encore aujour- d’hui nommée porte Mantile tenait ce nom de Mantilius, (1) Cartulaire du chapitre, litt.C, n. 1. (2) Baluz, Capitul. ed, 2, vol. 2, col. 76. ( 469 ) à qui le saint évêque avail rendu la vue en cel endroit. Enfin l'histoire de la translation du corps de saint Éleuthére sous l'évêque Hédilion, en 876, immédiatement avant l'invasion des Normands, nous fait connaître qu’à celte époque l’on avait démoli la chapelle de saint Étienne, qui était située à la suite dela cathédrale. Voici comment s'exprime la chro- nique écrite an X[° siècle : Presulatum tornacensis eccle- siæ Heidilone viro prudenti et justo possidente , basilica beati Stephani prothomartyris , quæ sita est post eccle- siam Christi genitricis semperque virginis Marie , destructa est (1). | Le soin que prend le chroniqueur à nous apprendre la destruction de la chapelle de saint Étienne annexée à la ca- thédrale, indique clairement la conservation de celle-ci. Si ce vaste monument, dont l'existence est démontrée et au VE et au IX° siècle, avait été détruit lors de l'invasion des Normands, le chroniqueur se serait-il borné à nous apprendre la destruction d’une de ses parties ? C'est ici que s'applique ce vieil adage : inclusio unius, exclusio alte- rius. Ainsi il demeure démontré que la cathédrale de Tournai ne fut pas détruite à cette époque, et qu'elle ré- sisla à l'invasion normande, En effet, celui qui a vu ce noble édifice et considéré l'épaisseur des colonnes de sa partie romane, la solidité des matériaux employés à sa con- struction, n'hésitera pas à reconnaître qu’avec de tels ma- tériaux il existait des condilions de durée que l’on ne retrouve pas dans les églises des provinces rhénanes, et qu'ainsi s'explique pourquoi Notre-Dame de Tournai a pu résister à une époque où tant d’autres édifices religieux ont succombé. Au lieu d'être construite comme les églises des (1) Elevatio corporis beati Eleutherii tornacensis episcopi et confes- sortis, MS, in LIBRO SANCTI MARTINI TORNACENSIS, ( 470 ) bords du-Rhin en un calcaire sablonneux, friable et de peu de durée, la basilique de Tournai est construite en calcaire anthraxifère, espèce de marbre très-dur et faisant feu sous le briquet. Pour détruire un édifice aussi gigantesque, et composé de pierres aussi solides et aussi massives, il faudrait de milliers d'ouvriers et un lravail de plusieurs années. Or, les Normands avaient toute autre chose à faire que de passer leur temps à un tel ouvrage. Aussi, tous les chroniqueurs et les historiens de Tournai ont parlé de la cathédrale, et l'on ne trouve dans leurs écrits aucune indication d’où l’on pourrait induire que ce vaste monument aurait élé détruit el reconstruit à la suite de l’époque carlovingienne. Au contraire, preuve certaine que l'édifice était déjà bien vieux à cette époque, il est constant que le chœur roman fut démoli vers la fin du XE siècle, et qu’en l’an 1110 l’on commenca la construction du chœur actuel, l’un des mo- numents les plus vastes et les plus hardis de l’art gothique. Il faut conclure des documents historiques que nous venons d'indiquer et dont l'authenticité ne saurait être ré- voquée en doute, que l’église romane fut construite entre le IV° et le VIe siècle, c’est-à-dire qu’elle remonte à la der- nièreépoque de l'empire romain, ou à l’origine de l'empire des Francs. Après la destruction de Bavai , Tournai, jadis capitale des Nerviens, était redevenue sous les empereurs chrétiens la cité principale du nord-ouest des Gaules. C’est là que les rois francs avaient aussi élabli le siége de leur empire; c’est là que saint Piat vint annoncer la foi à la Bel- gique occidentale; il est donc bien naturel que dés les pre- miers temps du christianisme, cette ville ail vu élever un vasle temple. Sous ce rapport l'importance de la cité expli- que trés-bien ce que l'histoire nous fail connaître. Les enseignements historiques ne laissent donc aucun doute sur l’âge de Notre-Dame de Tournai. Que si nous in- ( 471 ) terrogeons les enseignements architectoniques que nous fournit la partie romane de l’édifice, nous arriverons à une solution analogue. D'abord, nous remarquerons qu’il est une donnée bien constante dans l'architecture romane du nord des Gaules, c'est la connaissance parfaite de l’art à l’époque de Charle- magne. Les églises de Cologne, et spécialement celles du Capitole, de S'-Martin et des Douze-Apôtres; les églises de toutes les villes du Rhin, construites pendant l’époque carlovingienne, nous montrent partout des colonnes à fûts alténués et à chapiteaux en dé arrondi à la base , qui pré- sentent un caractère auquel il n’est pas permis de se mé- prendre. Voilà donc une constante qui doit servir de point de départ dans l'examen des édifices romans du nord des Gaules. Cette donnée, qui exprime la rudesse de l’art car- lovingien, une fois établie, il faut bien reconnaître que Notre-Dame de Tournai, avec ses fûls égaux el ses cha- pitaux ornés, ne peut appartenir à cette époque, et qu’elle doit ou bien remonter à des temps où l’art ne s'était pas encore dégradé, ou bien avoir été construite à une époque où l’art était revenu vers sa perfection primilive, et qu'ainsi elle doit être ou bien antérieure, ou bien postérieure de plusieurs siècles à l'époque carlovingienne. Postérieure, c’est impossible, puisqu’en l'an 1110 on commença la construction du chœur nouveau, qui est en style ogival, et que pour cela on avait auparavant dé- moli l’ancien chœur roman. Et l'inspection des lieux montre l'intention que l’on avait à celte époque de recon- struire la basilique entière en style gothique, car on re- trouve encore à l’attache du chœur, dans les toitures, les pierres d'amorce , les commencements des voûles ogivales, qui devaient servir à prolonger la construction nouvelle dans le tranceps. Or, si l’on eut construit l'église romane, ( 472 ) au X° ou au XI° siècle, serait-on venu immédiatement dé- truire un aussi gigantesque ouvrage, el cela lorsque , dans cette hypothèse, il devait être à peine achevé ? Manifeste- ment cela est impossible; la construction de la basilique près de qui toutes les églises de la Belgique ne sont que d’humbles paroisses, a dû demander plusieurs siècles, el l'on ne détruit pas de pareils édifices lorsqu’à peine ils sont achevés. Il faut donc remonter aux siècles antérieurs à Charlemagne , et alors les enseignements architectoniques tombent d'accord ayec les enseignements historiques. En effet, si l’on envisage le style du tranceps, qui est la partie la plus ancienne de l’église (1) et le morceau d'ar- chilecture romane le plus sublime que l’antiquité ait laissé à l'Europe, on verra que ses colonnes représentent l’art de la décadence de l'empire romain. La pas de fûts atténués, pas de chapitaux en dé tronqué, au contraire, les fûts sont égaux , et les chapitaux sont un composite orné de volutes; or la volule n'appartient plus aux âges postérieurs, Curieux de voir si la mesure pourrail me donner quel- ques résultats, j'ai mesuré les diverses parties du tranceps, el il m'a été facile de reconnaître qu'il n'avait pas été con- struit d’après le pied carlovingien. Cependant les petites parties ne m’amenant pas de résultats d’une précision ri- goureuse , à cause du laisser-aller de chaque ouvrier, je résolus de procéder par grandes mesures ; la en effet les petites différences dues à l'ouvrier disparaissent. Voici donc les résultats auxquels je suis arrivé : (1) C’est à tort que, dans une notice sur la cathédrale de Tournai (p.13), j'ai indiqué la nef comme la partie la plus ancienne, La nef et le tranceps sont de même époque comme conception, ce qui se démontre par les galeries de raccordement du tranceps et par la structure du dôme , mais le tranceps a dû être construit avant Ja nef, (473 ) La longueur du tranceps entre les bases inférieures des colonnes est de 58 mètres 60 centimètres. La retraite, de- puis la base inférieure jusqu’au fût, est de 11 cenlimèlres par colonne ; mais c’est par les bases qu'il importe de me- surer l’entre-colonnement de l'édifice, pour arriver à la dimension du pied type qui a servi à le construire; or cette longüeur étant donnée être de 200 pieds entre les bases, on aura pour mesure du pied, 29 centimètres 3 millimé: tres, ce qui est le pied romain de la fin de l'empire. L’entre-colonnement du tranceps représente donc justé 200 pieds romains de longueur. Les deux grands arcs-doubleaux, situés à l'origine de chaque abside, ont 1"75° de largeur, ce qui donne pré- cisément six pieds romains de 293", La largeur du tailloir des chapiteaux est de 118, ce qui fait 4 pieds de 29° 5m, On ne peut calculer avec certitude le pied prototype d’après les parties destinées à être recouvertes de stuc, telles que les fûts des colonnes et des pilastres, car les proportions exactes devaient avoir été combinées stuc compris, en sorte que l’on ne peut les apprécier depuis la chute de stuc, ce qui explique pourquoi les fûts des co- lonnes ne sont pas d’un diamètre rigoureusement le même. Mais les mesures que nous venons de présenter, prises sur des données certaines, prouvent à l'évidence que la cathédrale ramane de Tournai n’a pas été construite d’après le pied carlovingien , que par conséquent elle n’est pas pos- térieure à Charlemagne, et qu'ainsi les enseignements ar- chitectoniques nous apprennent la même chose que les enseignements historiques, savoir que cet admirable édi- fice remonte aux premiers âges des Francs ou à la déca- dence de l'empire. (474) Nous venons d'exposer l'âge de l’église romane de l'an- cienne capitale des rois francs; nous l’avons démontré d'abord par les documents historiques , ensuite par les en- seignements architectoniques; puis prenant à la main le pied type de l'édifice, nous en avons constaté les mesures et prouvé que ce pied n’est pas celui des capitulaires , mais bien le pied romain de la chute de l'empire. De cette triple preuve, nous avons conclu que N.-D. de Tournai fut con- struite du IVe au VIE siècle. C’est là sans doute une chose bien remarquable, car il n'existe dans le nord de l’Europe aucun édifice d’une aussi haute antiquité. Maintenant quenous avonsexposé l'âge de Notre-Dame de Tournai, ilnousresteà tirer de cette connaissance de grands enseignements sur l'introduction de l’art ogival en Belgique. Nous l'avons déjà dit, Notre-Dame de Tournai est l’histoire complète de l'art dans le nord des Gaules; c’est là qu'il faut aller pour connaître tout ce qui s’y rattache. Or, il est une chose qui frappe d’abord l'observateur attentif, c'est que ces arcs-doubleaux des absides du tranceps que nous ve- nons de montrer comme construits d’après le pied romain, se Lerminent chacun à une grande hauteur, non par un plein cintre, mais par une ogive élargie et de structure parfaite. Les deux arcs-doubleaux qui limitent la largeur dela nef dans le tranceps, sont également terminés par des ogives, et le dôme lui-même présente à sa voûle d’épaisses nervures qui se terminent aussi en ogives. Ainsi tout le tranceps, ce chef-d'œuvre du style roman , est couronné par des voûtes ogivales. En examinant les ares-doubleaux , il est facile de recon- vaîlre que la construction des ogives est contemporaine du reste, En effet les colonnes qui accompagnent les arcs- doubleaux , les retraites que ceux-ci présentent, sont ac- (475 ) cusées par la construction des ogives; el, d’un autre côté, si l’on examine les épaulements de celles-ci dans les toitures, il est hors de doute que la maçonnerie est complétement liée avec celle des murailles, en sorte qu'on ne peut con- tester que les ogives ne soient de construction primitive. Les voûtes des absides elles-mêmes, qui sont en pierre brute et de deux pieds d'épaisseur, sont également épaulées sur le mur hémisphérique faisant le pourtour de chaque abside. On ne peut vérifier les épaulements des nervures du dôme , qui sont couverts par une voûte de plus de quatre pieds d'épaisseur élevée à 150 pieds au-dessus du sol; mais ici la démonstration ne nécessite pas cet examen, car il y aurait impossibilité de construire à une telle élévation des voûtes de quatre pieds d'épaisseur et en pierre brute, si les épaulements , et par conséquent l’assise des nervures, n'a- vaient été faits avec la maçonnerie elle-même. Ainsi ces épaulements, les faisceaux de colonnes des angles et les ogives qui viennent s’y asseoir, de même que leurs voûtes gothiques , sont contemporains dela construction du dôme, et par conséquent de l'édifice. Voila donc l'introduction de l’art ogival en Belgique trouvée et démontrée. Aussi longtemps que les pilastres et les colonnes ne devaient s'élever qu'a de médiocres hau- teurs et présenter seulement une ouverture peu considéra- ble, la construction se fait en plein cintre ; mais lorsqu'il s'agit de constructions à proportions gigantesques , lorsque la largeur des voûtes et l'élévation où elles devront être placées deviennent considérables, que l'épaulement néces- saire au plein cintre ne trouve plus à se placer, alors ce mode de voûte ne suffit plus , l’architecte élève ses voûtes en pointe afin qu'elles appuient davantage sur les pieds- droits, pour opposer plus de résistance, former une espèce de toiture; et, sans le prévoir, il crée un style nou- ( 476 ) veau qui surpassera en majesté toutes les conceptions du paganisme. Les monuments de Tournai sont les incunables du moyen âge; ils nous montrent clairement que l’on em- ployait l'ogive comme plus résistant que le plein cintre, et qu'on l’employait en même temps que celui-ei. Ainsi, l’un des clochers de la cathédrale présenté, au liers environ de sa hauteur, une fenêtre en ogive de construction primi- live, au-dessus delaquelle se trouvent plusieurs fenêtres à plein cintre également de construction primitive. Pareille chose s’observe à l’église de St-Piat et dans divers autres édifices. Ainsi s'explique aussi la construction du dôme de S'-Géréon à Cologne, construction que l’on n'a pu expli- quer jusqu'ici, et que l’on à mal à propos rapportée à l’époque de celle de la nef de cette église. Au reste il ne faut pas confondre ces fenêtres ogivales (1) avec les voûtes à nervures en ogives, qui sont l'essence du style et son ori- giue, et qui ne se retrouvent primilives, à ma connaissance, que dans la magnifique basilique de Tournai. Nous venons de voir les premiers commencements de l'ogive dans le nord des Gaules, comme ouverture du jour (fenêtres) et comme moyen de construction des voûtes très-larges el très-élevées; il nous reste à dire quelques mots sur l’art ogival parvenu à sa perfection, à son éclo- sion complète, s'il est permis de s'exprimer ainsi. Divers pays se sont disputé la création de cet admirable style, par lequel les constructions dues à la foi du moyen âge, étendant leurs mains jusqu’au ciel, sont en quelque sorte l'emblème d’un long soupir de foi el d'amour. (1) M. de Caumont les a désignées sous le nom d’ogives de transition. ( 477 ) Îl est maintenant bien reconnu que ce style ne nous à pas élé apporté d'Orient, et qu'il n'appartient pas aux architectes de ce pays, car la cathédrale de S'-Marc à Ve- uise , construite au XI° siècle par les plus habiles artistes de Constantinople, les églises de Véronne, de Pise et de Pavie ne présentent pas d’ogives, et des observations récen- tes ont prouvé que les églises ogivales d'Orient ont été construites par les croisés eux-mêmes. Divers archéologues anglais ont prétendu que le style ogival primitif était dû à leur pays, et l'ont désigné sous la dénomination d’ancien style anglais. M. Boisserée pense qu’il faut rechercher l’o- rigine du style ogival dans le nord de la France, ou dans l’ouest de l'Allemagne. Celte dernière opinion a fini par prévaloir ; aujourd'hui l’on reconnaît généralement le nord des Gaules comme le berceau de ces magiques construc- tions, et les habitants des rives du Rhin, en revendiquant cette origine, ont donné à l’art ogival le nom d'art ger- manique. Pour nous, il nous paraît facile d'établir que l'Allemagne a emprunté à la Belgique l’art ogival, comme elle lui a aussi emprunté la typographie, dont elle n’a in- venté que la fonte des caractères (1). Nous avons vu que l’ancien chœur roman de la eathé- drale de Tournai avait été démoli vers les dernières années du XE siècle, et qu’en l’an 1110 l’on avait posé les fonde- ments du chœur actuel , qui est un chef-d'œuvre de l'art gothique. Or, ce n’est qu’en l’an 1238, c’est-à-dire 148 ans plus tard, que Conrad de Hochsteden , archevêque de Cologne, posa les fondements de la cathédrale de cette ville, dontle chœur, quoique plus élevé et plus orné que celui (L) Voir la note à la fin. ( 478 ) de Tournai, présente avec ce dernier des caractères de famille tellement frappants , ‘qu'on ne peut mécon- naître sa descendance. C’est donc en 1248, c’est-à-dire 138 ans après Tournai, que la ville sainte des bords du Rhin, vit poser les fondements de son grand temple ogival, et jusque-là toutes ses constructions étaient constamment d'architecture romane. Chose remarquable ! à l'époque où Cologne vit poser les fondements du premier édifice ogival des bords du Rhin, elle venait, depuis un an à peine, de voir consacrer l'église de S'-Cunibert, construite en style roman. Ainsi, au même moment où l’on posait à Cologne la dernière pierre d’un vaste édifice roman, on posait Ja première pierre d'un plus vaste édifice ogival. Or, comment concevoir queles architectes, qui jusque-là avaient tracé leurs dessins en style roman, et qui même n'avaient en rien modifié l’art carlovingien ; comment concevoir que les tailleurs de pierre, les maçons, les sculpteurs, qui jus- que là avaient laillé ou sculpté en style roman, aient pu, par une subite métamorphose, venir du jour au lende- main , créer l’art ogival el lous sés riches ornements? Pour quiconque connaîl les difficultés de l’art et du métier , on conviendra que pareille chose est impossible. Telle est la question que l'on devait se faire, et dont j'ai trouvé la so- lution dans le voyage archéologique que j'ai entrepris l’an dernier sur les bords du Rhin. En effet , une charte de l’an 1257, récemment découverte, nous montre qu’en cette an- née les chanoines de Cologne, en considération des services rendus par maître Gérard de St-Trond (Gerardus de Sancto Trudone), qui dirigeait la construction dela cathédrale, lui offrirent en don un terrain voisin. Voilà donc l'architecte de ce magnifique monument de l'art gothique, et cet archi- tecte est un belge. Nul doute que, suivant les usages de l'époque, il vint à Cologne édifier la métropole avec des ( 479 ) compagnons maçons deson pays, elainsis’explique comment on a commencé par construire dans celte grande cité la plus belle création du style ogival, tandis que jusqu'alors on n’y avait bâti que suivant les règles de l’art roman. La Belgique peut donc revendiquer l'honneur d'avoir fourni le plus grand architecte de l’art gothique, et Gérard de St-Trond nous prouve que l’art germanique n’a de ger- manique que le nom, qu’il est un art belge comme l'im- primerie , la peinture à l'huile et la plupart des grandes conceplions du moyen àge. Note sur l’invention de l'imprimerie. Il est incontestable que les xylolypes existaient bien avant l'invention de Guttenberg, et l’on sait que ceux de ces xylotypes qui ne sont pas en latin, sont en langue fla- mande, comme l'oraison dominicale, etc. On sail encore que plusieurs de ces xylotypes ont élé composés en carac- tères mobiles, puisque l'on y trouve des lettres renversées. Il suit de la qu'avant Guttenberg on avail inventé: 1° l'art de l'imprimerie ; 2° la presse à imprimer ; 3° l'encre grasse ; 4° les caractères mobiles; en sorte que Guttenberg n’a pu inventer que la fonte des caractères, invention de simple perfectionnement, mais perfectionnement im- mense, puisqu'il facilitait la mise en page, et qu'il ren- dait possible le Lirage d’un grand nombre d'exemplaires. On voit par là que la Belgique a eu la plus grande part dans la découverte de l'imprimerie. Ce n’est pas que nous soyons bien rassurés sur Laurent Costerus, personnage assez fabuleux, mais on ne peut méconnaître l'existence des an- ciennes corporations de printers à Anvers, ni celle de Henri Van den Bogaerde, dont la bibliothèque de Bourgogne possède un précieux manuscrit de 1440, enrichi de douze xylotypes, Mon savant ami M. Gocthals (Lectures relatives ( 480 ) à l'histoire , vol. IL, p. 60), a publié une notice sur cet homme remarquable, né à Louvain en 1382, et c’est bien mal à propos qu’on l'a traité de visionnaire; le MSS. n° 12070 de la bibliothèque de Bourgogne, justifie plei- nement M. Goethals. Nous ne pouvons nous dispenser d'en donner ici la description. Ce MSS. est un mince volume petit in-folio, on y lit en tête en rubrique: Editum est hoc spirituale pomerium per fratrem Henrium ex Pomerio canonicum reqularem professum in monasterio beate Marie viridis vallis. Ce frère Henricus ex Pomerio est Henri Van den Bogacrde, en français du Verger, dont on a fait Pomerius , et l’on voit que le titre joue sur le nom de l’auteur. L'abbaye où il était profés, est celle de Groenendael, près de Bruxelles. Le manuscrit dont il s’agit contient douze xylotypes numérotés 1 à 12, qu’on trouve quelquefois réunis en un petit volume, et qui sont ici intercalés dans le texte et collés sur le papier de l'ouvrage, en sorte qu'il est constant qu'ils sont antérieurs au manuscrit lui-même. Chacun de ces xylotypes présente un pommier, qui était sans doute le monogramme du frère Pomerius; ces plan- ches sont imprimées en encre grasse. À la fin du MS. on lit: Æxplicit spirituale pomerium , editum anno dni M° CCCC° Xb, après quoi vient une prière et en- suite : amen explicit ut sup. spirituale pomerium edi- tum et completum, anno dni M° CCCC®° XE deo gratias. Le frère Van den Bogaerde gravait donc etimprimaitavant celle époque, comme aussi le frère Apsel, dont parle M. Goe- thals, vol. 1, p. 23. C'est encore au frère Van den Bogaerde qu'est due l'oraison dominicale en flamand. Il est donc conslant qu'on imprimait en Belgique avant Guttenberg. C'est ce qu'avait déja prouvé Des Roches , dans les anciens Mémoires de l'académie. (481) PALÉOGRAPHIE. — HISTOIRE LITTÉRAIRE. Poésies en l'honneur d'Hartgqaire et de Francon , évé- ques de Liège, au IX° siècle (840-855, 855-903). — CLERI DELICIAE, ouvrage dédié à l'empereur Henri III et à l'impératrice A gqnès.— Observation sur Jean Fan Eyck.— Épitaphe d’Angilbert. Par le baron De Reif- fenberg. Hartgaire ou Hircaire, fils d’un comte de Savoie, sui- vant le père Bouille, quoiqu'il n’y eûl pas en ce temps de comle de Savoie (1), n’est guère connu que comme édifi- cateur du Souverain-Pont , à Liége, honneur qu'il par- tage dans les chroniques fabuleuses avec Oger-le-Danois, et que lui conteste la critique de M. Dewez » Critique ordi- nairement facile, mais se fâchant toute rouge dans l’oc- casion , comme ces gens faibles et débonnaires qui ont leurs Jours d'emporlement, Quoiqu'il eût gouverné pendant quinze années l'église de Liége et qu'il eût vécu à une époque tumullueuse , Gilles d'Orval n'avait rien trouvé à en dire, Sed quia gesta ejus- dem Hirearii, episcopi nostri, nondum legi, ad obitum ejus transeamus... (2). Voici cependant un poète contemporain qui lui prodi- Rs ie ppp ne not juin pui jifii jt à (1) Je n’ai point mentionné ce fait dans mon Mémoire sur les anciennes relations de la Suvoie et de la Belgique. (2) Chapeaville, [, 185, Ton. vin. 33: ( 482 ) gue l'éloge. Ce poète est Sedulius Scoitus, né réellement en Ecosse, et peut-être un des maîtres ou des disciples de ces écoles célèbres qui existaient alors à Liége. À en juger sur son témoignage, plusieurs écossais se retirèrent dans cette ville, et Harigaire prolégea leur mauvaise fortune. Étaient-ce des missionnaires ou des réfugiés? c’est-ce que je ne saurais dire. Ïl résulte aussi du témoignage de cet au- teur que l’évêque Hartgaire triompha des Normands et qu'il fit deux fois le voyage de Rome, chargé d’une mission pa- cifique de par l’empereur Lothaire. J'ai déjà parlé des poésies de Sedulius ( Bul. 1841, n° 9, pp. 263-64), d'après un manuscrit de l'hôpital de Gus ou Cuss que nous possé- dons (n° 10615-10729). C'est un débris inestimable de celte ancienne bibliothèque, dont nous avons hérité une dizaine de volumes, et sur laquelle on trouve un renseigne- ment curieux dans quelques lignes de M. E. Dronke, na- guêre bibliothécaire et professeur à Coblence, qui, l'an- née dernière, a publié à Gottingue un volume intitulé : S. Grecorti NAZIANZENY carmina selecta. Accedit Nice- TAE Davinis paraphrasis nunc primum e codice Cusano edita. Dans la préface (p. v), il s'exprime ainsi : « Ad ripas Mosellae amoenissimas, prope vicum Gus, » domus est alendis senibus presbyteris a Nicolao Cusano, » illo cardinale doctissimo, exstructa, in cujus bibliotheca » bona pars librorum quos Nicolaus aut ipse scripseral » aut in ilineribus collegeral , adhuc adservalur, quan- » quam saepe es! spoliala. » Numerus quidem librorum exiguus est, sed reperiun- » tur inter eos etiam boni et digni qui innolescant, licet » non lales, quales se ibi reperturum esse speraverat Anpr. » Guiz. GRamERuS, cujus hac de re lepida exstat narratio » in ipsius Chronicis domesticis, p. 145 sqq. De hbris ( 483 ) » enim qui adjus spectant meliora edocti sumus ab Eruar ne » Bücxixe, Icto Bonn., v. doct. Vid. Frip. Car. à Saviewy » librum Geschichte des rôm. Rechts, etc., IT, 8, éd. » sec. Inter graecos autem libros manuscriptos, quorum » copia mihi nuper facta est per MaARTINIUM , v. rev., illius » domus praefectum, fuit etiam codex, qui totam Nicerar » Davinis metaphrasin continel, in omnia GREGorir Na- » ZIANZENI Carmina, quae ille interpretaius est. Membra- » naceus est, elc. » Quoique Sedulius se soit adressé à plusieurs personnages célèbres (1) de son temps , je ne m'occuperai ici que de ce qu'il a écrit concernant l'évêché de Liége et lui-même, ce sujet étant plus intimement lié à l’histoire littéraire de la Belgique. J’averlis que je corrige, dans ma transcription, les fautes évidentes du texte. P. 214 du MSS. Incipiunt versus quos Sedulius Scottus venerabili pontifici Hartgario composuit. Florida Thespiadum soror ac praenobilis Egle, Cignea mellifluos nunc cane, posco, tropos. Obsecro, pegaseo flavum caput erige fonte, Femina , doctiloquum organicumque decus. Sirmate (2) purpureo glaucisque venusta capillis, Oscula da labiis Sedulio roseis. (1) I s'adresse entre antres à un certain Fergus , ce que je remarque seulement à cause du nom, Il y a aussi seize vers ad Guntharium, Colo- niensem episcopum , de Bibliotheca. Aspice pandecten vitae de fonte scatentem , - LA Ubere quae gemino clara fluenta seril, ete (2) Syrma, robe à longue queue. ( 484 ) Musigenum plectro cytharizans texito carmen, Permulcens aures nobilis Hartayiris. Est pius ille melis et dignus laude canoris, Europae sidus nobilitansque potens, Aureus et ramus florens virtutibus almis, Egregiusque nitet moribus et specie. Quo pastore pio laetatur filia Syon, Exultant variis dives inopsque modis, Construit excelsam sublimi vertice turrim, Centenis cubitis quo super astra volet (1). Ingreditur scalam quae surgit in alta polorum; Moribus et verbis instruit ipse gregis. Qui pastorali disponens omnia cura, Eripiens agnos arcet et ipse lupos, Pectore cui redolent flaventia musta Sophiae Oreque doctiloquo mellea dona fluunt ; Cui micat in vultu vernantis gratia formae, Splendida sed menti gratia major inest. Ipsius in facie linguosi rhetoricantes Strophosusque loquax, quo resonante, silent, Aurea lingua cluit triplicis cui famine vocis (2), Tres veluti testes candida verba sonans ; Qui pro perpetis lucis terrestria donat, É Dives in astriferis possit ut esse locis. Aeternum salve, paradisi florida cedre, Mitia doctrinae vertice mala gerens, Te duce grex Domini lacrimas in gaudia vertit, Per te Francigenis prospera cuncta tuis. Inter pontifices vestri veneranda potestas Eminet in cunctis pontificale decus. Justitiae parili dispensans orania libra, Aequali gressu carpis in astra viam; Per te Scotigenis (3) requies praestatur egenis, Gaudens , alme pater, hos pietate foves, (1) Ceci ne doit être pris qu'au figure. (2) C'est-à-dire la langue francique, le latin et le roman. (3) Ce passage prouve l'origine de Sedulius et montre que Scottus n’est pas un simple surnom. (485 ) Fronte serenifica quos aspicis, optime pastor, Illis atque loquens candida verba seris. Tecmine quo (1) vestis, quos pascis et, inclite praesul, Pascis eosque cibo pascis et ingenio. Vidimus haud talem sub coeli cardine patrem, Tantos thesauros qui pietatis habet. Idcirco vestrum nomen , laus , fama per aevum Pervolat in terris, scribitur atque polis. Tityrus in sylvis ego tristis mente remansi: Absens pastor erat, nulla quiesque fuit. Quis vos surripuit, Zefer Rhenusne bicornis, Quadrupedale decus vos rapuitne , pater ? An vos puniceis nobis avexerat alis Splendidus aurorae currus amorque yolans ? Te magis elegit terrarum nobile decus, Ac Thitona suum sprevit amore tui. An mage credendum quod vos pia dextra tonantis Augelicusque simul fertque refertque chorus, Gloria Francigenis quo te praesente choruscat, . Albicet ecclesiis splendida doxa tuis. Sic et Apollo vagans rutilo decurrit Olimpo Lampade mirifica lux ut ubique micet. Venisti tandem patuli lux aurea mundi, À Domino lata spes requiesque tuis, Dulcior et pulchris hibleo nectare verbis, Carior auricomis es, pater alme , gazis, Aspice quam subito niveus chorus , amplus et ordo Leuticensus (2) ovet , te redeunte, pater. Hoc ut ovile Deus Lamberto tradidit almo Sic tibi Lambertus mandat ovile suum. Omnis ovans aetas ingentia gaudia gestat, Exultando sonat, te remeante, melos, Nec mea musa tujit tacitis resilere labellis, Gutture si liquido crispat amore tonos. Optima Francigenum lampas, spes aurea nostri, Haëeres La mberti, quem decet altus honor, Montibus aeternis ubi dives pastor Jhesus Regnat cum Domino, sis, bone pastor, Amen. (1) Quos. (2) Leuticensis , Leodiensis. ( 486 ) On remarquera dans ces vers, au milieu du mélange du sacré et du profane et des oripeaux mythologiques, que Pauteur vante la beauté et la bonne grâce d’un évèque comme il eût fait celles d’un petit maître, et que , pour lui adresser un compliment digne de lui, il assure qu’en sa faveur l’Aurore aurait oublié Titon! Ltem ad eundem episcopunt. Hartgaire avait répandu ses bienfaits sur trois écossais que l’auteur appelle sophi et grammatici, et parmi les- quels il se compte. Flamina nos Boreae niveo canentia vultu Perterrent subitis montibus atque minis. Nos tumidus Boreas vastat, miserabile visu, Doctos grammaticos presbiterosque pios, Namque volans aquilo non ulli parcit honori , Crudeli rostro nos laniando suo. Fessis ergo favens , Hartgari, floride praesul, Sophos scottigenos suscipe corde pio. Suscepit blandus fessosque loquacibus austris Eripuit trinos dapsilitate sophos, Et nos vestivit, triplici ditavit honore Et fecit proprias pastor amoenus oves. Idem ad praefatum praesulem reverendum Hartgarium. Dans cette pièce Sedulius se plaint de la pauvreté et de l'obscurité profonde de sa demeure, et implore la généro- sité du prélat dont il décrit la magnificence. Il fait men- ton, en passant, de l'usage des vîtres. Vestri tecta nitent luce serena, Florent arte nova culmina picta, Rident atque toto multicolore ( 487 ) Et formosa micant scemata plura, Nostri tecta nigrant perpete nocte, Inter nulla nitet gratia lucis, Pictae vestis abest pulchra venustas Clavis nulla regit ac sera nulla... Caci talis erat mansio tetra, . . . . . . . s, crede, sophistis Qui splendentis amant munera lucis, Sed haec apta domus nicticoraci Non haec apta domu Talparumque gregi mansio digna. O ZLamberte, nigros collige caecos, Omnes, oro, tuos transfer in istam ; Caecorum valeat semper in aeyum Haec obscura domus rite vocari. Sed nunc, celse pater, splendide pastor, His succurre malis : o decus almum, Dic verboque pic quo decoretur. Haec umbrosa domus prisca dierum, Sit pulchrum laquear stigmate pictum, Sit clavisque recens ac sera firma, Mox glaucae vitreae sintque fenestrae Quo Phoebus radios dirigat almus Perlustretque sophos crine decoro.... Idem ad eundem pontificem. Sur le départ d'Hartgaire pour Rome, à l'entrée l'hiver. Jamne viam carpens nos deseris , o bone pastor, Sed tamen in nostro pectore fixe manes. Juro per hos digitos pennaeque loquacia rostra, Non Alpes diriment talia vincla mihi. Inclitus Andreas Simonis ad aedita Petri, Ad fratrem frater, vos ferat incolumes..… ( 488 ) Item ad eundem. Sur le retour d'Harigaire. Ducite ab urbe decus venerabile nostrum Florigerum patrem, ducite ab urbe decus... Candida Roma refer cunctis optabile munus , Spem magni populi, candida Roma refer. Sit tibi cura tui nunc glauco pectore Rheni, Cornigeri frontis sit tibi cura tui.…. Te cupit, alme pater , te deflet flumine Mosa. Suasit amor Domini tam longos volvere ciclos, Ire vias duras suasit amor Domini... Fervidus arsit amor pastoris tendere Romam, Visere pastorem fervidus arsit amor... Idem ad supra memoratum pontificem. Il exprime ses regrets sur l'absence d'Hartgaire, et se compare à Orphée qui a perdu son Euridice. Il ne s’est con- solé qu'avec le secours de la poésie, que le prélat cultivait aussi. Îl indique de nouveau sa patrie, dit qu’il aurait voulu visiter l'Italie et explique que le voyage d'Hartgaire avail pour objet une mission de l'empereur Lothaire, qui régna de 945 à 950. Dulcisonis cecinit Calliope modulis Aedibus in nostris melliflua carmina prompsit, Graecula graecisans ore sonora modos, Tune me tristificum solatur carmine vatem (1), Harmonico eantu mistica verba sonans, (1) Hy a dans le texte fratrem , qu'une main plus récente a corrigé. ( 489 ) Sedulius sum (1) Avae tumosae filius amnis, Tu Maro Leodii musigenumque comes... Si tibi Leodium dulcescit ceu pia mater Nec minus est dulcis Mantua clara mihi. Si tamen oblectet secretas uoscere causas Migrandi Romam, has breviter referam. Caesaris eximii Francorum jure Lothari, Pacificis votis consiliisque piis Nec non consensu populi magnique senatus Ad hoc eligitur nobilis artgarius. Inclitus hic gentis florentis stemmate fulget, Pulcher hic ingenio , pulcher et eloquio. Hoc visum patriae magnae synodoque beatae..…. Exultant cuncti, laetatur maxima Roma, Pacis adest, clamant , angulus atque sator, Bis Romam tendit , bis nos piusille revisit.…... Hartgarius. Sur ce nom : Nec non et numerus septem grammatis ipsum Laudibus eximiis fert super astra virum, etc. Idem ad eundem venerabilem episcopum. Sur le triomphe remporté par Harigaire sur les Nor- mands avec les armes de la foi. . . . . . . . . . . Te decet talem meruisse florem 0 decus belli, meritis choruscum, Arma qui vibras super astra nota, inclite praesul, Protegis scuto fidei tuosque. Namque Normannus cecidit rebellis, praeda cruenta, Tuncque Golias obiit superbus, (1) Le texte porte sedulia sun. ( 490 ) Magna qui belli fuerat columna. Caeteri cedros simulabant altas, more ciclopuns Testis est Rhenus fluvius bicornis.….. Idem Sedulius ad praefatum antistitem. Nouvelles plaintes sur sa misère. Nos sitis atque fames conturbat bestia duplex... Idem ad eundem de tribus multonibus. Le présent de trois moutons fait emboucher la trompette au pauvre poèle affamé. Idem ab eundem beatum praesulem. Sur le jour de Noël. ({n)scaphicum (saphicum ) carmen de obitu pontificis Hartgarië. Mente tristamur nimio dolore Corda pertemptat feriens procella, Ora perfundit lacrimosus imber fletus et ingens, Franciae totus populus gemiscit, Scotticae littus Italumque, Roma Moeret Hartgari gemebunda casum praesulis almi. Heu! mihi flenti misero poetae..…… Après cette espèce d’élégie sur la mort d'Hartgaire, il y en a encore deux pelites qu’on a mises sous son nom. Elles sont sans importance. Une troisième est intitulée Hartqa- rius episcopus ad Eberhardum (comitem).— On sait que cet évêque fut remplacé par Francon. De adventu Franconis episcopi. Mitte, Mosella, virum, nobis huc mitte beatum, Pulchrum Karoliden spemque decusque pium..… ( 491 ) Ad Franconem. Eloges vagues, lieux communs : Fistula nostra sonet melicis et concinet (concinat) odis… De strage Normannorum. C'est sans doute la défaite des Normands dont Sedulius a fait honneur à Hartgaire, et dont le Rhin, dit-il, a été témoin, Ce fait a dû par conséquent se passer de 840 à 855. Gaudeant coeli, mare, cuncta terra, Gaudeat Christi populusque vernans , Facta miretur Domini, tonantis fortia patris. Laudibus dignus bonitatis auctor, Magnus in magnis opifex beatus, Cuncta dispensat dominante nutu sceptriger orbi, Spes, salus mundi, pius ipse rector, Conterens parvos humiles coronat, Sublevat valles , reprimitque montes celsa potestas, Qui facit rectis radiare verum, Qui Christum in cordis speculoque mentis, Quos legit semper pietate pollens conditor almus ; Pauperes, dites , laïci, potentes Ecclesiae coronatae, clericalis ordo, Omnes aetates decus atque sexus, plaudite cuncti à Brachium patris validum potentis Ecce protrivit subita rebellem Strage Normannum pietatis hostem gloria Patris, Proelium campo struitur patenti, Splendor armorum radiat per auras, Voce bellantum varia tremescit machina coeli, Tota sparserunt geminae phalanges ; Danus infelix sua damna quaerit , Ferreos imbres serit atque fixit agmen in orme (1). DRE Re ER (1) In ômne ? in orbe ? inerme ? ( 492 ) Quem sitiverunt varios per annos Sanguinem sumunt rabidi tiranni. Dulce fit cunctis satiare pectus caede suorum, Quique foderunt foveas , ruere. Quae fuit turris nimium superba Ecce curvatur nihilata; Christo gens inimica Sternitur grandis populusque fortis, Tota contrita est maledicta massa. Sorbet hos mortis soboles maligna, Laus tibi Christe, etc. . » . . LE . . . . . CE Le dernier poème de Sedulius est une dispute entre la Rose et le Lis. Ces sortes de tensons étaient alors à la mode et le devinrent encore davantage plus tard , appliquées aux malières d'amour. IL. Cleri deliciae. Sous le règne de l’empereur Henri II, de la maison de Franconie, si l'on compte quelques chro- niqueurs de mérite, on cherche les monuments purement littéraires, C'est une raison de les recueillir avec plus de soin. Le manuscrit de Cuss dont je viens de faire usage et qui, sans contredit, est un des plus précieux de la biblio- thèque royale, contient , sous le n° 10719, p. 201-204, un ouvrage que j'ai déja signalé : Galli alicujus proverbia Salomonis versu reddita, seu cleri deliciae. Cet ouvrage doit avoir eu un grand succés, si l’on en juge par le commentaire qui l'accompagne, et où l’on cherche à l'expliquer comme on fait d’un livre classique ou d’une lecture générale. IL est dédié à un empereur qu’on ne nomme pas, el à une princesse qu’on appelle Agnëès. Ge doit être Agnès , fille de Guillaume V, duc d'Aquitaine, se- conde femme de l'empereur Henri IE, dit le Noir, et qui, devenue veuve ,se remaria à Geoffroi Martel, comte d’An- ( 493 ) jou. Cette conjecture est plus que probable. Si on l'adopte, les Proverbia Salomonis auront été composés vers l’année 1043 , et le Français (Gallus) qui en est l’auteur, sera un poète méridional , un sujet des ducs d’Aquilaine peut-être. Voici la préface du commentateur et le commencement du texte, avec son thema prosaieum. Mais avant de les trans- crire je dirai que , pour le temps, les éloges donnés par l'éditeur au poëte sont loin de n'être que du style de pros- pectus. Je remarquerai de plus que l'argument, quoique écrit à longues lignes et sans coupures , est formé de mem- bres de phrase qui riment entre eux à peu prés comme dans une prose. Argumentum subsequentis opusculi. « (V)ersificator iste memoratur Gallus fuisse, qui qua » Lempestate fuerit, quove in loco vel ad quem haec edi- » derit, ob aemulorum malivolentiam omnino reticuit, » praeserlim cum et suae cognilionem personae invidis in- » viderit. Is istum sub dialogo componens libellum, non- » nuila Salomonis perscrutando scriptorum, aliquot adauc- » tis ex quorundam auctorilate doctorum, striatim ex- » cerpsit pulcherrima proverbiorum; nec fidi interpretis » more, verbum verbo curavit repraesentare, neque circa » vilem patulumque moralus est orbem, quin potius, quod » est laudabile, sensum e sensu maluit subtilius enu- » cleare. Quod ea videtur aclum intentione ut, quare non » omnes possun£ libros Salomonis habere , saltem compi- » latum sub brevitate hoc sibi tantillum sedulus excipiat » quisque. Est enim sensa perutilis diclatuque delecia- » bilis, quippe cujus in ediciuncula pulli prorsus obla- » tranti synalymphae (synalaephae) consentanea omnis » » ( 494 ) elegantiae responsat concinnentia, non solum, quod minus esl, sonoritale syllabica , verum et eadem prope modum in littera. » Et rarissimum aut fortassis in toto nullum reperire poieris versum qui minus, ut patet, duobus dactilis constat. Ut vero facelius immo absolucius singulatim promantur sensu (sensus), tantum non conjunctione ver- siculi compaginantur. Pulchriusculis nihilominus affluit glosis et compositionibus dictionum non contempnen- dis. Quem quoque cleri delicias competenti nuncupat appellatione, et clerum ulique in ejusmodi oportet exer- cilare atque vacare, quia sicul sunt remotae ruslicorum a mensis deliciae , ita et libellus iste ab ethnicorum in- fructuosa loquacitate. » Isle multorum usibus prospiciens usificus, non enim cunctis cognita Salomonis proverbia , (sed) ex his quae- dam seu floribus alternis pinxit versibus ; quae sub uno volumine collecta non inutili, quae quaereres per plu- rima , ultro pandant, volumina. Et ne factu facillimum cum labore compositum ejus penses opusculum , thema cerne prosaïcum, unde hoc est explicilum quonam modo sit editum ; quod nequidem superfluit, nec vero minus suppetit, ut componendis versibus non facilis sit (fé) aditus. » Orbis deliciae , Caesar , per saecula salve, Spes , columen, regni,, lux, honor , imperii; Ingenio polles, virtutum lampade fulges, Cujus amore cales ejus honore vales ; Imperio dignae retines insignia formae, Exhilarans omres , syderis instar ades. 9 Quelques lignes de prose. Nunc pater auguste, non inferior Salomone, Suscipe perficiens, profice suscipiens ; ( 495 ) Hoc manuale tui cubitans in sede pugilli Fercula prima cibi more feret famuli ; Cleri deliciae codex sic dicitur ipse. Orbis deliciae tu quoque , Cesar , ave. Salus digua Deo , decus imperiale, virago, Salve , pax patriae matris et ecclesiae, Salve cunctorum compassio prompta precantum, Salve nil adimens , omnia distribuens ; Altera tu regni sapiens regina Sabei, Cujus odorifera sat redolent merita; Rex tu pacificus quod mittit suscipe munus, Obrizo potius, crisolito melius, Quod cum sceptrigero selamen sit tibi nato, Utpote sydereum trames ad imperium, Et colus et nata straminis , telae quoque trama : Agnes, agna Dei, gloria paxque tibi. Si Salomoniaci florem vis carpere libri, Hoc pete pratellum morali falce secandum, Versibus alternis ubi deflorata poesis Metricanis gratum pandit lectoribus usum... Ce prologue convient très-bien à Henri IL et à l'impé- ratrice Agnès, qui donna le jour à Henri IV, appelé ici secptriger natus, altendu que , né le 11 novembre 1050, il fut élu roi de Germanie en 1053 et couronné l'an 1954, le 17 juillet. Henri fut en effet un grand prince, un des plus grands qui occupérent le trône impérial. Brave, prudent, humain, religieux , il s’acquit des droits à la reconnais- sance des gens de lettres. Agnés était digne de lui, et c’est assez la louer. Le prologue est suivi des Proverbes, dans la forme des sentences ou maximes el en vers léonins. En voici quel ques-uns : Érudit ignarum patris prudentia gnatum. Par non restituar fatuo non restituens par, In ditione Dei constat cor regis haberi. Expedit irasei quam risu turpe moveri, etc. (496) IL. Observation sur Jean Van Eyck. — Un écrivain trés- distingué et qui, plein d'amour pour la vérité, pour parler pertinemment de la Belgique , a voulu visiter la Belgique, ses bibliothèques, ses archives, ses hommes de lettres, s’exprime ainsi, p. 369 du cinquième volumede son Histoire de France, qui vient de paraître. « Son vrai nom (de Jean » Van Eyck) est Jean le Wallon, Joannes Gallicus , Fa- » GIUS DE VIRIS ILLUSTRIBUS, p. 46 (écrit en 1466). Le des- » sein du musée de Bruges est signé de ces mots: Joh. de » ÆEyck me fecit 1427. Il écrit de et non van. C'est donc » à tort qu'on l'appelle Van Eyck ou Jean de Bruges. Dans » son œuvre Capilal de l'agneau, il a placé au loin les » tours de sa ville natale, pour constater qu'il était un » enfant de la Meuse, et pour protester peut-être indirec- » tement contre la Flandre, qui volait sa gloire. Né à Maas- » Eyck, sur la limite même des langues, allemand par la » patience, ce violent et hardi novateur est encore bien » plus wallon. » Tout cela est ingénieux el sera répété, je n’en doute pas. Ici tout le monde sait cependant que ces lignes ne conliennent que des erreurs. Mais un homme comme M. Michelet, qui sail Lant de choses et qui embrasse des sujets si vasles, est bien excusable de ne pas s’être sou- venu que Maseyck appartient à la Belgique teutonique, que l’on y parle le flamand, et que lorsqu'on écrit en latin, le van de la langue flamande se traduit tout naturellement par la préposition latine de. C'est Facius qui a induit M. Mi- chelet en erreur, et l'autorité de M. Michelet fera illusion par la suite à bien du monde. ( 497 ) 1 À — Je ne dois pas omettre de remarquer qu’en faisant l'analyse des poésies de Fredigardus, il fallait ajouter que l'épitaphe d’ Angilbert se trouve dans la Gallia Christiana, t. X, 19751, col. 1244— 1245. La Gallia Christiana dit que ce fut l'abbé Ribbodo qui fit placer sur le tombeau d’Angilbert, 28 ans après sa mort, l'épitaphe placée parmi les poésies de Fredigardus. Cette épitaphe est également dans les 4nnales ord. Bened. Lucæ, 1739, II, 381. L'heure avancée a fait remettre à une autre séance la lecture des ouvrages suivants : 1° Notice sur un miroir étrusque, représentant Vénus et Adonis, par M. Roulez, membre de l'académie ; 2° Lettre de M. De Wilte, correspondant de l'académie, sur quelques excursions qu'il vient de faire en Grèce; 3° Éloge de M. Raoux par M. le baron de Reiffenberg, membre de l'académie ; : 4 Une notice de M. Dumont sur la constitution géolo- gique du royaume. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Mémoires de l'académie impériale des sciences de Saint- Pétersbourg, VI° série. Sciences mathématiques et physiques, tome IT (5° et G° livr.); — Sciences naturelles, tome III Tom. var. 34. ( 498 ) (5° et 6° livr.) et IV (1"°, 2°, 5°, 4° et 5° livr.) ; — Sciences politiques, histoire, philologie, tome IV (6° livr.) et V (1°, 2°, 5° et 4° livr.). Saint-Pétersbourg, 1840 et 1841. 8 vol. in-4°. Mémoires présentés à l'académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg par divers savants. Tome IV (5° et 4° livr.). Saint-Pétersbourg, 1841. 1 vol. in-4°. Recueil des actes de la séance publique de l'académie im- périale des sciences de Saint-Pétersbourg, tenue le 29 dé- cembre 1840. Saint-Pétersbourg, 1844. 4 vol. in-4°. Kongl. Vetenskaps-Academiens Handlingar, für àr 1859. Stockholm, 1841. 1 vol. in-8e. Arsberättelse om framstegen à fysik och kemi afgifven den 51 mars 1859; af jac. Berzelius, K. V. A. secret. Stockholm, 1840. 1 vol. in-8. Arsberattelse om technologiens framsteg. Till kongl. ve- tenskaps-academien afgifven den 51 mars 1859; af G.-E. Pasch. Stockholm, 1840. 1 vol. in-&. Tal af academiens præses, Grefve M. Rosenblad. Stock- holm, 1840. broch. in-8°. Magnetische und meteorologische Beobachtungen zu Prag. Erster Jahrgang : vom 4. Juli 1859 bis 51. Juli 1840. Prag, 1841. 1 vol. in-4°. Annalen der Staats- Arzneikunde. Herausgegeben von Schneider, Schürmayer und Hergt. Sechster Jahrgang, drittes Heft. Freiburg im Breisgau, 1841. 1 vol. in-8°. Bulletin des sciences physiques et naturelles en Néerlande , rédigé par F.-A.-W. Miquel, G.-J. Malder et W. Wencke- bach. Année 1840 (1"° et livr.). Utrecht. 2 broch. in-8. Essai d'une monographie des organes de la respiration de l'ordre des Crustacés Isopodes, par MM. Duvernoy et Lereboullet, Paris, 1849. broch. in-8°. ( 499 ) Recensement de la population sarde pour l'année 1858. Rapport verbal fait à l'académie des sciences morales et politiques, par M. Villermé (Extrait des Ann. d'hyg. publ. tome XXIV). Paris, 1840. broch. in-8°. Annales d’oculistique, publiées par le docteur FI. Cunier, 4 année, tome VI (4'e et 2% livr.), oct. et nov. 1841. Bruxelles. 2 broch. in-8°. Journal historique et littéraire. Tome VIIL (7° et &° livr..), nov. et déc. 4841. Liége. 2 broch. in-8°. re RTE pre veehix fé ? "1." vo amants 4 LE CORPS to tre ,.# LILE Ÿ à xs LL NOTE v LL] n “ nee, | bel “h Pac ? rs 7” so Pro èr ñn LR de DRE Fongls mer Ar cree Es N Sp father Ent o % Porn, ee di à “ à Pr der tva MEET PV AT URITEREE pot ge BULLETIN DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1841. — No 12. Séance générale du 14 décembre. M. le baron de Stassart, directeur. M. Quetelet, secrétaire perpétuel. CORRESPONDANCE. La société royale d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon, envoie trois volumes de ses mémoires et demande à établir désormais un échange de publications. Ces offres sont acceptées. M. Van de Cotte, curé à Sonneghem, près d’Alost, offre à l'académie quelques desseins représentant les phases de l'éclipse solaire du 8 juillet. Tom. var. 35. ( 502 ) LECTURES ET COMMUNICATIONS. HISTORIE NATURELLE INDIGÈNE. 7! oxicographie de quelques poissons et crustacés de la Mer du Nord; par M. Kesteloot, membre de l’aca- démie. Malgré des recherches très-multipliées, faites par les naturalistes les plus habiles, et parmi lesquels nos com- patriotes, les docteurs De Beunie (1) et Du Rondeau (2) figurent avec honneur; sans oublier notre honorable con- frère , le célèbre voyageur, naturaliste Alex : Moreau de Jonnès (3), il est néanmoins resté 1rès-vrai que l’action dé- létère ou toxique causée par les animaux comestibles; par exemple, les poissons, les mollusques, crustacés, etc., est entourée de beaucoup d’obscurité (4). (1) Voyez les Mémoires de l’Académie (ancienne) de Bruxelles, tom. I, page 229. (2) Voyez les Mémoires (mème collection), tome II, page 313. (3) Recherches sur les poissons toxicophores des Indes occidentales , lues à l’académie royale des sciences de France. Paris, 1821, in-8, de l'imprimerie de Migneret, rue du Dragon, n° 2, 34 pages. (4) Voyez Er. Tiedeman, Phys. des Mensch., où il est dit : « Das Fisch- gift üst eines der rüthselhaftesten dor ganzen Toxicologie, und bis jetzt haben sich die Chemiker und l’hysiologen vergebens bemüht die Ursache seiner Wirkunu zu crforschen. » 8ter band, Darmstad , 1836, s. 134, in-8°. ( 503 ) Et en effet, dans l’état actuel des sciences naturelles, on peut se demander sous quelles conditions naît et se dé- veloppe cette action délétère ? quelle est à cet égard l’in- fluence des saisons, de la température et de la nourriture; des modifications déterminées par l'époque des amours, du frai, de leur état d'évolution organique ou degré de croissance ; du défaut de mouvement habituel, de la pri- valion d'air frais, de l’allération du véhicule ou milieu où ils vivent, des causes telluriques, de l'électricité, de leur propension à la putrescence, des maladies soit pandémi- ques, soit sporadiques , auxquelles ils sont sujets; la dis- posilion organique particulière (idiosyncrasie) du con- sommateur , etc., elc. Certes, je n’ai pas la prétention de dissiper les incerti- tudes qui planent sur ce sujet important de bromatologie et de toxicologie indigènes; j'incline seulement à croire que les circonstances particulières où je me suis trouvé, telles que mon séjour prolongé aux côles marilimes, les fonctions de médecin des pauvres que j'y ai exercées pen- dant plusieurs années consécutives (1800-1817); que ces circonstances, dis-je, peuvent m'avoir mis à même de recueillir des observations propres à faciliter la solution des difficultés susmentionnées, au moins pour notre pays. Je’ les présente, ces observations, sous forme de sim- ples notes, que je me propose de publier successivement, Je me bornerai, pour le moment, à une relation d’em- poisonnement délerminé par un crustacé qui abonde sur nos marchés ; et se mange à peu près par tout le monde, Mais surtout, en quelque abondance, par la classe moyenne el le peuple : je veux parler des chevrettes ou crevettes com- munes marilimes, Cancer crangon, Linn.; Crangon vul- ( 50% ) garis de Latreille et La Marck, Pandalus annulicornis de Demarest ; en flamand, Gernaerd, Garneel, Garnaal (1). Quelques auteurs admettent, et il est généralement confirmé par l'expérience, que la chair de plusieurs crus- tacés passe pour posséder des propriétés délétères (2). Relativement aux chevrettes, j'en ai vu pour ma part quelques exemples, tant à Nieuport qu'à Vlaardingen, Scheveningen et ailleurs; effets qui délerminèrent tantôt des fièvres à type plus ou moins continu (exanthèmes aigus), tantôt la plupart des symptomes propres au cho- léra ; cette dernière forme étant cependant beaucoup plus rare. J'ai lieu de m'étonner que d’après des recherches mul- tipliées , il ne m'’ait été donné de trouver décrit qu’un seul cas d'action délétére causée par les chevrelles, dans le pays; c'est celui relaté par le docteur Wyndels (3). Les chevrettes dont il est question dans celte relation, avaient élé préalablement salées el bouillies à Steenwyk, comme de coutume , et de là, transportées à Heerenveen ; le plus grand nombre des personnes qui en avaient mangé, éprouvèrent le lendemain des nausées, vomissements vio- lents, diarrhées et des tranchées de ventre ; ces graves ac- cidents se manifestèrent pour la plupart périodiquement, toutes les vingt-quatre heures pendant l’espace de huit - (1) Figuré chez Baster, Natuurk. uitspann., 1, tab.3, fig. 1. (2) Cloquet, Faune, vol. 3me, discours pr. Je n’ignore point qu’on a accusé un z0ophyte, connu sous le nom vulgaire de daal, de s'attacher aux chevrettes et de rendre ainsi cés crustacés vénimeux; mais ces allégations sont loin d’être suffisamment prouvées. J'aurai occasion d’y revenir. (3) Keur van zerhandelingen, etc , 8e vol, ( 505 ) jours consécutifs, et le docteur W. ayant soupçonné de l'immixtion de vert-de-gris, ce qui ne s’est pas confirmé, administra les huileux fixes et le lait, mais avec peu de succès. D'autres cas encore, observés à Hambourg , sont consi- gnés dans les Rheinische Jahrbücher du professeur Harles; je regretter de ne pouvoir consulter cet ouvrage en ce mo- ment. Comme le docteur Moreau de Saint-Mery, à l'égard d'une espèce de sardine, je suis à même , relativement à nos chevreltes de mer, de citer un fait dont moi-même j'ai été pareillement victime , (pars magna). Accompagné d’un de nos honorables confrères de l’acadé- mie, je me trouvais à Nieuport, au mois de septembre 1834; le soir on nous servit des chevreties épluchées, arrangées en salade de laitue à l'huile et au vinaigre; ce fut le seul plat dont j'usai, mais auquel peut être je fis un peu trop honneur, Quoi qu'il en soit, je n’en ressentis d'abord, ni deux heures après, aucun inconvénient; mais vers quatre heures du matin, je m'éveillai affecté d’une anxiété pré- cordiale trés-vive, une céphalalgie intense, des nausées conlinuelles et des tranchées abdominales; bientôt la fièvre se déclara, accompagnée d’une soif intolérable et dans l'ar- rière bouche le goût du crustacé. L'après-midi, une éruption cutanée se manifesta, of- frant parfaitement tous les caractères de l'urticaria , et celle fièvre continua pendant prés de cinq jours, avec quél- que remitlence dans l’après-midi, mais recrudescence fré- quente dans la soirée el jusqu'à minuit. Aussitôt l'éruplion urticaire développée, je fus con- vaincu que l'exanthème aigu suivrait son cours, malgré toutes les médications prônées en tels cas, et par consé- ( 506 ) quent , je bornai mon plan de curation à la plus stricte diète ainsi qu'aux diluents. La chaleur et le prurit de la peau étant devenus insupportables, je pris journellement avec le plus grand succès, deux et même trois bains d’eau tiède, très-chargée de savon brun ou commun. Au bout de six jours, la desquammation eut lieu sur plusieurs régions de l’épiderme, la fièvre me quilta, mais il me restait une sensation de faiblesse indéfinissable, ré- pandue par tout le système musculaire, particulièrement dans les extrémités inférieures, lorsque je voulais me mettre ou rester debout; malaise pénible, auquel partici- paient également les fonctions digestives. Malgré tous les soins et ménagements possibles, cet élat valétudinaire a duré plus de cinq semaines, avant que j'entrasse en pleine convalescence. Certes, ce n’est pas là une indigestion, mais bien une maladie sui gencris : l’effet d'une action délétère , qui se manifeste par un ensemble de symptômes connus et décrits depuis des siècles. L’indigestion si fréquemment déterminée par l'usage des poissons et crustacés est due spécialement à deux causes, qui rendent cet aliment très-indigeste, c’est 1° l’état de putres- cence; 2° l'albumine trop concentrée par quelque prépara- tion culinaire; accidents qui cèdent facilement aux éméti- ques et n’entraînent aucunesuitesérieuse chez des personnes d’ailleurs bien portantes. Or, voici ce qui donne lieu au cas que je viens de décrire. Le débit des pêcheurs de che- vretles de cette partie du littoral ne s'étend qu’à la seule ville de Nieuport et aux habitations y contiguës. Cette denrée y est, en élé surtout, généralement recherchée; mais par suite de la concurrence que se font les colpor- teurs, chacun d’eux se trouve obligé de se régler sur le (507 ) nombre des chalants qu'il a l'habitude d’approvisionner. Si le pêcheur prévoit donc qu’il ne vendra point ce jour là sa marée entière , il n’en fait saler et bouillir qu’autant qu'il Jui en faut pour fournir ses pratiques, et le reste du pro- duit de sa pêche est déposé , en attendant, dans des vases ou des tonneaux qui ne présentent aucune des conditions nécessaires pour conserver les chevretles en vie. Aussi leur encombrement , l'absence de leur véhicule habituel, l’eau de la mer, la privation d’un air sans cesse renou- velé, ne tardent:ils pas à faire périr ces animaux, et c’est alors qu'ils acquièrent, soit avant, soit après leur mort, des propriétés délétères. Ce sont là cependant ces chevretles que l’on mêle le lendemain à celles qui ont été fraîchement pêchées et nouvellement salées et bouillies. Il ne faut pas chercher ailleurs la cause des propriétés nuisibles de notre crustacé. Est-il salé et bouilli vivant? il sera comestible : est-il au contraire salé et bouilli après sa mort? il sera délétère. Dans le premier cas, il conserve sa couleur rouge cra- moisi, se laisse aisément éplucher, et offre une saveur de saumure agréable : dans le second, il est blanchâtre mat, se laisse difficilement peler et possède un goût fade et alcalin. On peut ajouter en général que moins il s'écoule d'in- tervalle entre la pêche, la cuisson et l'usage alimentaire des chevrettes, plus on aura de garanties contre les acci- dents précités ; l'expérience et l'observation en font foi : de là le cri Æ{ heete gernaers , al heet! ( chevrettes toutes chaudes!) par lequel le vendeur prise sa marchan- dise, et que l’on entend retentir partout dans nos villes ma- rilimes; de la encore l'habitude où l’on est sur tout le littoral de n’acheter des chevrettes qu'après y avoir plongé ( 508 ) la main, et après avoir constaté que leur couleur n'est point changée. | Lentilius, cité par J.-P. Frank (1), avait déjà fait l’ob- servation que les poissons morts en hiver sous jes gla- ces, à défaut d'air, pêchés, salés tt vendus pour la con- sommation , déterminaient différentes maladies. À Paris il est défendu de vendre des homars morts non cuits ou crus. D'après une ordonnance portée par le magistrat de Rotterdam, tout poisson de mer, qui a passé la nuit, doit être soumis de nouveau à l'examen des commissaires-pri- seurs. Mais outre la mort, c'est un fait généralement connu que cerlains poissons contracitent des maladies dont les caractères échappent rarement à l'œil exercé du pêcheur; c’est ainsi qu'à l'égard du hareng, par exemple, différentes dénominalions sont employées pour désigner ces divers états morbides : telles que yle, kuitzieke, melkzieke, nachtschamele, stank en wand visch; lermes techniques devenus populaires, que je n'ose prendre sur moi de tra- duire en termes nosologiques modernes. Les observations analogues que j'ai eu occasion de faire se rapportent aux moules ( Mytilus edulis) : ce sont les plus communes; aux huîtres (Ostrea edulis); a quelques espèces de Gadus el nommément au G. Æglefinus, schel- visch; à l'alose ( Clupea alosa), Elft; au hareng frais verschen haering of leevaert (Clupea harenqus); au macquerau (Scomber scomber), en flamand maekereel,etc., ainsi qu'à l'usage de graisse foie et œufs de poissons de différentes espèces. (1) Voyez J.-P. Frank, Gen. staatsregeling, vol, 3me, in-8°, pag. 112, 121 et 134. ( 509 ) Les jeunes Gadus ou petits cabillauds en flamand , gulle gulletjes, surtout s'ils n’ont pas été bien et fortement salés, troublent les fonctions digestives; mais ce mal, ou plutôt ce malaise, ne dépasse pas les vingt-quatre heures; ce pois- son mou et lymphatique est d’un goût fade, d’une contex- ture spongieuse ; ordinairement à l’époque où on le mange (au mois de septembre), il n’est pas encore parvenu à son état de développement organique ou de croissance par- faite; ce qui doit nous faire remémorer le précepte de l’é- cole de Salerne : Si pisces sunt molles, magno corpore tolles ; Si pisces duri, parvi sunt plus valituri. Lequel précepte, soit dit en passant, nous vient d’un collègue , la lumière des médecins arabes de son temps, savoir d’Avicenne (Canon cap. 553) qui recommande : « Ex piscibus dura carne præditis eligendi sunt mi- nores , ex molli vero majores ad terminum aliquem. » Ces données expérimentales remontent même à Galien, traitant des propriétés alimentaires (cap. 29 el 30). Une question générale. Notre littoral offre-t-il des poissons, mollusques, crustacés , absolument vénéneux de leur nature, déterminant constamment des effets délétères dans toutes les occurrences, quelles qu'elles soient, sans exceplion aucune, comme les offrent tant de climats marilimes ? Je dois répondre que je ne puis le croire; je pense que ces animaux sont, comme nous venons de le voir, susceptibles de nuire de différentes manières, eu égard surtout à leur état pathologique ou ualure morbide, modifiable d’après une foule de cir- conslances. Je n’en excepte qu'un seul, qui paraît borner son action délétére extérieurement à quiconque ose le toucher. C'est ( 510 ) un poisson habitant aussi la Mer du Nord, rangé par Cu- vier parmi les Percoïdes jugulaires (1). Ilest connu sous le nom vulgaire de Pukel, chez les pé- cheurs nieuportois: chez les auteurs, sous la dénomination de trachinus draco , la vive commune. Nous nous propo- sons de revenir sur ce singulier phénomène dans la suite. Je n'ai pas eu occasion de le voir jusqu’à présent, je ne prétends pas non plus prendre sur moi l'explication de tous les griefs dont on l’accuse, mais j'ai vu et traité des piqûres qu'il avait faites, offrant des plaies d'un habitus insolite, entraînant de graves complications et montrant le caractère éminemment chronique ; tout cela indépen- damment d’influences quelconques de la constitution or- ganique de l'individu blessé (2). Pour revenir aux chevrettes, je suis bien éloigné de croire que tous les pêcheurs ou vendeurs de notre crus- tacé suivent la manière d'agir de quelques-uns des col- porteurs nieuportois; je penche même à supposer le contraire, vu la facilité actuelle des communications accé- lérées directes avec presque toutes les villes du pays; avan- tages dont ils peuvent tirer bon parti, et, spécialement à Ostende. Il me semble qu'il ne peut plus exister de rai- sons plausibles pour y garder des parties ou des restes de pêche de crustacés pour le lendemain, au risque de fournir de la marchandise malsaine. L'extension progressive de nos chemins de fer ne peut qu’élendre infiniment le commerce de cette denrée; bientôt les habitants de nos PE (1) Voyez Cuvier, le Règne animal distribué, etc. Poissons. Tom. II, Paris, 1829, p. 152. Hist. natur. des Poissons, t. I], p. 238. (2) La piqûre de ce poisson ne produit peut-être pasles mêmes accidents dans les pays méridionaux, Notre confrère M. Cantraine en a été pi- qué trois fois à Naples sans éprouver d'accidents fâächeux. ( 511 ) villes et villages de l’intérieur les plus éloignés des côtes se régaleront de productions de la pêche maritime, qu'ils n'auront peut-être jamais vues auparavant; déjà, dès à présent, la moitié de la population ouvrière du Hainaut mange des moules fraîches, Certes, voilà autant d’encou- ragements nouveaux, propres à stimuler le zèle et l'ac- tivité bien entendus des fournisseurs. Si nous devons lous désirer vivement qu'au moment où nos chambres législatives sont saisies d’un projet de loi pour favoriser notre pêche nationale, le Gouvernement ne se borne point uniquement à extirper les abus et pré- jugés qui ont nui si longlemps et nuisent encore à celle branche importante de notre industrie nationale, ancienne source d'immenses trésors, ne perdons point non plus l’es- pérance de voir renouveler et perfectionner, exécuter sur- tout, à l'égard du commerce intérieur de la petite pêche, des règlements d’une police bien entendue, en harmonie parfaite avec l'hygiène publique. BOTANIQUE. Enumeratio Lycopodinearum quas in ejusdem planta- rum ordinis monographia mox edenda descripsit Ant. Spring. En epilomen perbrevem monographiæ, quam almæ et illustris academiæ regiæ scientiarum, quæ Bruxellis floret, adsensum tulisse glorior. Non opporlunæ rerum conditiones in praesenti impe- divêre, quominus monographiam ipsam typis exscriptam botanophilis offerre possem. Allamen mea multum interest, ut non solum , quæ post ( 512 ) mullos operososque labores cognila habeam, ea tandem publici juris fiant ; verum ul eliam mibi ipsimel eam con- fusionem evitarem, quæ oriri deberet, si forlassis ali post me auclores de eodem Lycopodincarum ordine tractare inceperint. Eum in finem hunc prodromum scripsi, in quo non solum seriem specierum a me descriplarum omnem ea- rumque synonyÿma talia quæ examen accuralissimum me docuil, consignavi, sed eliam definiliones earum planta- rum addidi, quæ vel nuperrime a peregrinantibus adla- tæ, vel in herbariis adhuc absconditæ a me ipso primum descriplæ sunt. Occasionis ardenti desiderio teneor, monographiam ipsam, qua singulæ species descriptionibus copiosioribus illustrentur, publicandi. Interim, ut lector benevolus hanc enumeralionem æqui bonique consulere velit, ex animo oplo. I. LYCOPODIUM. ANTHERIDIIS UNILOCULARIBUS, OOPHORIDIIS NULLIS. Sectio prima. — ANTHERIDIIS SPARSIS. $ 1. Foliis undique conformibus. I. LYCOPODIUM SELAGO. 1. L. secaco ZLinn. Sp. pl. p. 1565. — L. recurvum, Kitaib. in Wild. sp. pl. V p. 50. — L. suberectum, Lowe in Plant. Union. itin. — Plananthus selago et patens, Pal. Beauv. 2. L. arrine Âook et Grec. En. fil. n° 2. 3. L. saurunts Lam. Ænc. bot. IT p. 653. — L. crassum, Humb. et Bonpl. in Willd. sp. pl. N p. 50. — L. elongatum, Siwartz, Syn, fil. p. 175. (513) 4. L. siegerranux Spring in Botan. Zeit. 1838 [ p. 153. — L. squarrosum, Lam. Enc. bot. WI p.653.— L. rigidum Wild. Sp. pl. V p. 52. 5. L. Breviroziom Æo0k. et Grev. in Hook. Botan. Mag. WI p: 104. 6. L. coupacrux //00k. con. Plant. IL t. 244. 7. L. rurescens ook. Icon. Plant. 11. 36. 8. L. catuarricun //00k. in Annal. of Natur. hist. 1 p. 428, t. 14. IL. LYCOPODIUM REFLEXUM. 9. L. rercexum Lam. Enc. bot. II p. 653. — L. rigidum Gmel. Syst. nat. p. 1287. — L. bifidum Æumb. et Bonpl. in Willd. sp. pl. V p. 53. — L. squarrosum Swartz flor. Ind. occ. III p. 1571.—L. densifolium Desv. in Enc. bot. suppl. W P- 541. — L.eversum Poir. Enc. bot. suppl. NI p. 556.— L, reversum Pres! Rel. Haenk Up. 82. 10. L. mwrermenrum Spring in Endlich. et Mart. flor. bras. 1 p. 111. — L. nercexun Pres! Rel. Haenck. 1 p. 82. 11. L. miiarum + : caule ascendente miniato æquali-diviso; foliis remotiusculis 8-fariis uniformibus æqualibus, undique reduplicato-reflexis planis lineari-lanceolatis mucronulatis sub- integerrimis uninerviis parenchymate (neque costa) decurren- tibus. — L. rigidum Blume Enum. PI. Jav. W p. 271.— Hab. in insula Java. 12. L. uynsinires Lam. Enc. Bot. UT p. 654. — L. hetero- clitum Desv. Enc. bot. suppl. Up. 544. — L. quadriforiatum Bory in Duperr. Voy. Bot. Crypt. p. 245. — L. tetragonum Hook. et Grev. Icon. fil. t. 109. — L. quadrangulare Spring in Endlich. et Mart. flor. bras. L p. 112 t. V f. 1. — L. cladosta- chyum #illd. in Herb. III. LYCOPODIUM LUCIDULUM. 13. L. cociwuium Mich. flor. bor. amer. W p. 284.— L,. re- ( 514 ) flexum Swartz Syn. fil. p. 175. — L. serratum Desv. Prodr. fil, n° 8. 14. L. cevranicun + : caule adscendente subaequaliter dicho- tomo; foliis conformibus, fructiferis interruptim minoribus, confertissimis patentibus lingulatis acutissimis minute serratis planis uninerviis, nervo supra prominente, marginibus palli- dis, parenchymate et costa obtusa decurrentibus, — L. luci- dulum Blume Enum. PI. Jav. W p.271. — Hab. in insulis Ceylana et Java. 15. L. vernnicosun ook. et Grev. En. fil. n° 4. 16. L. suzciverviun + : caule flaccido decumbente; foliis conformibus , fructiferis interruptim minoribus , remotiusculis omnibus divaricato-patentibus sublingulatis acutissimis inor- dinate subserratis planis uninerviis, nervo subtus sulcato paren- chymate decurrentibus. — Hab. in insulis Sandwicentibus (Gaudichaud Voy. de la Bonite). 17. L. serrarum Fhunb. flor. Japon. p. 341 t. 38. 18. L. ravanicun Srwartz Syn,. fil. p. 175 et 399. $ 2. Foliis fructigeris difformibus vel minoribus. IV. LYCOPODIUM LINIFOLIUM. 19. L. cinrrorrum Linn. Sp. PI. p. 1563. 20. L. raxirourum Swartz flor. Ind. occ. IL p. 1573. — L. struthioloides Pres! Rel. Haenk. 1 p. 82. — L. axillare Roxb. in Beatson Fracts relat. to the Island of St. Helena. — ? L. insulare Carmichael in Linn. transact. XII p. 509. — L. americanum Desv. in herb. Vaillant. 21. L. nerminiert + : caule pendulo aequaliter 3-dichotomo flaccido : divisionibus divergentibus ; foliis coriaceis subverti- cillatis ternis confertis erecto-patentibus subincurvatis elongatis basi non contractis subfalcatis lineari-oblongis acutis planis marginibus revolutis, nervo sublus prominente , conformibus sursum minoribus, — Æub. in insula Guadeloupe. ( 515 ) 22. L. »RoNcniarri + : caule pendulo (?) aequaliter 1-2- dichotomo rigido : divisionibus approximatis ; foliis subverti- cillatis confertis divaricato-patentibus elongato-lanceolatis pun- genti-acutissimis basiattenuatissupraconvexiusculismarginibus revolutis, nervo subtus sulcato, conformibus sursum parum de- crescentibus. — Æab.in Peruvia superiort. 23. L. PRoLrFERU“ Plume En. PI, Jac. I p. 265.— L. mada- gascariense Desv. in herb. Juss. 24. L.uawuron Spreng. Syst. veg.(index).— L.obtusifolium Hamilton in Don Prodr. flor. Nepal. p. 18. Wall. in Herb. 25. L. arorroriun 'allich Cat. n° 129. L. ligulatum V. LYCOPODIUM DICHOTOMUM. 26. L. micnoromux Jacqu. Hort. Vindol. HI p. 26 t. 45.— L. polycarpos Xunze in Linnaea IX p. 5. 27. L. seraceu Æamilton in Don Prodr. flor. Nepal. p. 18. — L. pulcherrimum Wall, Cat. n° 115. — L. subulifolium Bory in Bélang. Voy. botan. W p. 8. — L. mollicomum art. ex Spring in Botan. Zeit. 1838 I p. 162. 28. L. supuurouun J'all. Cat. n° 114. 29. L. mrpuris Desv. Enc. bot. Suppl. I p. 559. — L. dichotomum Plume Enum. PI. Jav.W p. 271. 80. L. mannioccanum Raddi fil. bras. p.77 t. 4. —L. dicho- tomum ook. et Grev. En. fil. n° 22. — L. pithyoides Cham. et Schlecht. in Linnaea V p. 623. VI. LYCOPODIUM VERTICILLATUM. 31. L. verricucarum Linn. Suppl. p. 448. — L. acerosum Swartz flor. Ind. occ. IL p. 1575. — L. setaceum Lam. Enc. Bot. II p. 653. — L. filiforme Swartz Syn. fil. p. 174 et 398 t. 4 f. 3. — Plananthus angustifolius Pal. Beauv. . 32. L, revue Æumb. et Bonpl. in Willd. Sp. pl. V p. 55. — L. curvifolium Kunze in Linnaea IX p. 5.— L. capillaceum Desv. in herb, Mus. Par. ( 516 ) 33. L. ronrinacornes Spring in Ændlich. et Mart. flor. bras. 1. p.112t. 5.2. 34. L. runirorue Chamisso in herb. Bory : caule longissimo pendulo funiformi apice aequaliter 1-2 dichotomo; foliis 7-/a- riis confertissimis incurvato-erectis subulatis sense inte- gerrimis marginibus involutis indeque teretiusculis , carina acuta decurrentibus : fructigeris basi subdilatatis ; antheridiis sparsis. — ab. in insula Guadeloupe, in Califébnin ? — VII. LYCOPODIUM ULICIFOLIUM. 35. L. uutcrroriun V’entenat in Siwartz Syn. fil. p. 177. — L. acutifolium Desv. 'Enc. bot. suppl. HI p. 559. — L. Hoo- keri #allich Cat. n° 116. — L. pulcherrimum #alhch in herb. 1823. — L. abitinum Desv. in herb. Mus. Par. 36. L. errcearrorrum Desv. Enc. bot. suppl. IL p. 559. — L. protensum ook. et Grev. in Hook. Botan. Misc. WI p.105. — L. verticillatum #4lld. sp. pl. V p. 48, — Plananthus ver- ticillatus Pal. Beauv. 37. L. squarrosun Forst. Prodr. flor. ins. austr. n° 479.—L. Forsteri Poir. Enc. bot. supp. a 554,— Plananthus Fe rosus Pal. Beauv. 38, L. passeriNorves Aumb. et HD: in Kunth. Nov. Gen. et Spec. I p. 41. 89. L. nirens Chamiss. et Schlecht. in Linnaea V p. 623. — L. linifolium Sieber suppl. flor. mart. n° 57. VIII. LYCOPODIUM GNIDIOIDES. 40. L. enimiornes Linn. suppl., p. 448. — L. funiculosum Lam. Enc. bot. UE p. 649.—L. pinifolium Æaulf. Enum. fil. p. 7.—L. flagelliforme Schrader in Goetting. gel. Anzeig. 1818 p+ 920. — Plananthus gnidioides Pal. Beauv. — Lepidotis funulosa Pal. Beauv. 41. L. snrarnien + : caule pendulo inaequaliter 4-6 dicho- tomo : divisionibus demum quadrangularibus ; foliis majuseulis subverticillatis 6-fariis arrecto-patentibus lineari-oblongis obtu- ( 517 ) stusculis margine incrassalis subcarinatis nervo subtus promi- nente, basi non contractis carina longa decurrentibus , sensim diflormibus : fructigeris duplo minoribus ventricoso-uneinatis acute carinatis. — L. phlegmaria La Billard. in herb. — L. flagellaria Richard flor. Nov. Zeland. p. 60 (non Bory). — Hab. in nova Hollandia , in nova Irlandia, in nova Zeelan- dia. — 42. L. varom R. Brown Prodr. 1 p. 165. — L. pachysta- chyum Desv. Enc. bot. suppl. HI p. 544. 43. L. niaciricum + : caule pendulo flaccido inaequaliter 3-4 dichotomo : divisionibus extremitate amentaceis ; foliis brevioribus 8-fariis subverticillatis confertissimis adpresso-erec- tis lingulatis, inferioribus obtusis integerrimis margine subre- volutis, supra convexis subtus subenerviis , basi attenuata de- currentibus , sursum sensim difformibus , demum (fructigeris) duplo minoribus e basi ventricoso-ovata subulatis carinatis ; antheridiis sursum congestis. — Æab. in montibus coeruleis « Neel-Gherries » dictis, Peninsulae Indiae orientalis. 44. L. mxiroriun Blume Enum. PI. Jav. WU p. 264. 45. L. cartxarun Desv. Enc. bot. suppl. WI p. 559. — L, fla- gellaria Rory. in Duperr. Voy. 1 p. 248 t. 26. — 46. L. zaxum Pres! Reliqu. Haenk. 1 p. 83. — L. acrosta- chyum #allich Cat. n° 117. — L. flagellaria 8. minus Ho0k. et Grev. En. fil. n° 41. 47. L. eusxun Chamisso in Linnaea VII p. 389. Seclio aïtera. — ANTHERIDIIS IN AMENTA CONGESTIS. $ 3. Foliüis caulinis conformibus, caulem circa circum obsi- dentibus. A. AMENTIS DICHOTOMIS. IX. LYCOPODIUM PHLEGMARIA. 46. L. pmiecmania Linn. Sp. PL p. 1564. — L. mirabile Willd. Sp. PL N p. 11,— L. australe /Z'illd, Sp. PI, N p. 11. Tom. vur. 36. (518) — L. myrtifolium Forst. Prodr. florul. ins. austral. n° 485. — Lepidotis phlegmaria et Stachygynandrum myrtifolium Pal. Beau. 49. L. pacaysracuyox + : caule rigido inaequaliter et inter- ruptim lineato 1-2 dichotomo ; foliis quaterno-verticillatis valde approximatis solenniter divaricato -patentibus myrtiformibus pungenti-acutis integerrimis margine revolutis basi contracta decurrentibus, nervo supra subcarinato ; amentis incrassatis teretiusculis 1-2-dichotomis : bracteis quam antheridia minori- bus acutis. — Hab. in insulis Sandwicensibus ( Gaudichaud Voy. de la Bonite). 50. L. PHLeGmartotves Gaudich. in Freyc. Vog. botan. X p. 281 t. 23. 51. L. osrusirouium Swartzs Syn. fil. p. 177. — Lepidotis obtusifolia Pal. Beauv. 52. L. suuuuzarirorrun Blume Enum. PI. Jav. I p. 263. — L. rotundifolium Æall. in Cat. n° 2183. 53. L. aquacvrianun + : caule flaccido profunde striato dorso subnudo 2-dichotomo; foliis subsecundis subconcinnis 4-fariis erecto-patentibus oblique affixis ovato-ellipticis acutiusculis planis basi attenuatis tortis, nervo subtus sulcatis, parenchy- male et nervo decurrentibus ; amentis tenuibus 3-dichotomis : bracteis minutis subremotis apiculatis. — Æab. in insula Gua- deloupe et in Hispaniola. — X. LYCOPODIUM OPHIOGLOSSOIDES, 54. L. opnioërossornes Lam. Enc. bot. II p. 646. — L. Ion- gifolium Swartz Syn. fil. p. 177. — Lepidotis longifolia Pal. Beauv. 55. L. rayucarrorum Desv. Enc. bot. suppl. II p. 546. — L. paradoxum Æumb. et Bonpl. in herb. Mus. Par. — 56. L. coxcssrirouium + : caule pendulo flaccido profunde striato dorso nudo ‘7-8-dichotomo ; foliis subdifformabus, ais remotis sparsis, aliis confertissimis sub-4 fariis secundis, li- neari-Janceolatis subfalcatis integerrimis margine subrevolutis ( 519 ) supra convexis enerviis subtus distinctè nervosis basi contrac- Lis tortis ; amentis 4-B-dichotomis crassioribus : bracteis subro- tundis acute carinatis antheridia excedentibus. — Hab. in Peruvia. 57. L. supurarux Desv. Enc. bot. suppl. WT p. 544. — L. biforme Hook. Icon. Plant. WE t. 228. — L. polymorphum Pilld. Herb. 58. L. entcarrourux Pres! Reliqu. Haenk. 1 p. 77. 59. L. puyrranraun Âook. et Arnott. Botan. of Cap. Beechey's Voy. 1841 p. 102. 69. L. »ozvrricuoines Kaulf. Enum. fil. p. 6. B. AMENTIS SIMPLICIBUS ; RAMIS STERILIBUS ET FERTILIBUS DIFFORMIBUS. XI. LYCOPODIUM INUNDATUM. 61, L. inuxparun Linn. Sp. PI. p. 1566. — L. palustre Zam. {lor. franç. X p. 82. — Plananthus inundatus Pal. Beauv. 62. L. arorecuroives Linn. Sp. PI. p. 1565. — L. longipes Hook. et Grev. En. fil. n° #3.— Plananthus alopecuroides Pal. Beaux. 63. L. conrexrun. Wart. Icon. sel. plant. crypt. p. 38 t. 20 f. 1. — G4. L, maruewsir Âooker Icon. Plant. 1 t. 26. C. AMENTIS SIMPLICIBUS ; RAMIS CONFORMIBUS. XII, LYCOPODIUM ANNOTINUM. 65. L. anvorinum Zinn. Sp. Pl. p. 1566. — L. juniperifo- lium Lam. flor. franç. À p.33. — L. bryophyllum Pres. Rel. Haenk. | p. 81. — L. reclinatum Mich. in Herb. Deless, — Lepidotis annotina Pal. Beau. 66. L. censuum ZLinn. Sp. PI. p. 1566. — L. marianum Walld. Sp. PI NV p. 81. — L. curvatum Blume Enum. PI. Jar. W p. 266. — L, Boryanum Hichard in Voy. de l’Astro- labe bot. HW p. 90. — L. capillaceum #illd, in Herb, — ( 520 ) L. bryifolium ’entenat in herb. Deless. — Chamaeclinis Mart. in Hort. reg. Monac. 1829 p. 8. 67. L. cunvarun Swartz Syn. fil. p. 178 et 402. — L. cer- nuum 6. curvatum Â/00k et Grev. En. fil. n° 34. — L,. con- volutum Desv. Enc. bot. suppl. I p. 546. — L. vulcanicum Blume Enum. Pl. Jav. Hp. 266. — L. arboreum Gmel. Syst. Nat. — Lepidotis convoluta Pal. Beauv. — G8. L. Lareraue R. Brown Prodr. 1 p. 165. 69. L, ecaucescens Pres! Reliqu. Haenk. 1 p. 81. 70. L. prrrusum À. Brown Prodr. I p. 165. XEII. LYCOPODIUM DENDROIDEUM. 71. L. nexproïneum Mich. flor. Amer. bor. HW p. 282. — L. obscurum £Linn. Sp. PI. p. 1566. — Lepidotis dendroidea Pal. Beauv. 72. L. venusruium Gaudich. in Freyc. Voy. botan. p. 263 t. 22. 73. L. saginaeroziun #alld. Sp. PI. V p. 20. — L. alpinum Mich. flor. Amer. bor. W p. 282. — L. armaitum Desv. Enc. bot. suppl. I p. 544. 74. L. sunierorneun Swartz Syn. fil. p. 178 et 401. 75. L. rpicuinenense Aooker Icon. Plant. Lt. 85. 76. L. pensux Billard. Plant. Nov. Holland I p. 104 t. 251 CS 77. L. uereropayicum /00k. et Grev. Icon. fil. t. 113. 78. L. rasriciarum R, Brown Prodr. I p. 165. XIV. LYCOPODIUM CELA VATUM. 79. L. ccavarun Linn. Sp. PI, p. 1564, — L. oflicinale Neck. Meth. musc. p.150. — L. vulgare Vaill. Bot. Paris. — L. integrifolium Æooker apud Goldie in Edinb. Phil. Journ.— L. tristachyum AVutt. Gen. — L. inflexum Swartz Syn. fil. p. 179. — L. divaricatum all. Cat. n° 131. — L. trichiatum Blume Enum. PI. Jav. Hp. 263. — L. serpens Pres! Rel. Haecnk. 1 p. 81. — L. Preslii Æ/00k. et Grev. En. fil. n° 78. ( 521 ) — L. piliferum Raddi fil. bras. p. 79t. 3. — L. aristatum Auct. nonnull. — Lepidotis inflexa P. Beauv. — 80. L. rricmiarum Bory Voy. 1 p. 850. — L. ciliatum Swartz Syn. fil. p. 179. — L. trichophyes Spreng. Syst. Veg. IN p.13. — L. aristatum Presl, Gaudich., Hook. et Grev., Kunze, Spring in Endlich. et Mart. flor. bras. 1 p. 114. — L. trichophyllum Desv. Prodr. fil. n° 61.-— L. torridum Gau- dich. in Freyc. Voy. botan. p. 283. — Lepidotis ciliata Pal. Beauv. 81. L. arisratun Z/umb. et Bonpl. in Willd. Sp. PI. N p. 17. 82. L. prapaanuu Swartz Syn. fil. p. 179. — L. clavatum? Aub. du Pet. Phouars in Mel. de bot. p. 30 n° 59. — Lepidotis diaphana Pal. Beauv. 83. L. vesrirum Desv. Enc. bot. suppl. I p. 546. — L. scariosum Â/ooker Icon. Plant. 1 t. 89. 84. L. casuarinornes + : caule scandente tereti castaneo subaphyllo distiche ramoso : ramis pendulis elongatis mox 5-6 dichotomis ; foliis minutis 6-fariis subverticillatis remotis undi- que scarioso-membranaceis lineari-subulatis margine laceris; pelunculis inde à basi 4-5-ramulosis 10-12-stachyis : brac- teis squamaeformibus scarioso-membranaceis. — Hab. in in- sulis Philippinis (Cuming n° 2346). 85. L. paxicurarum Desv. Enc. bot. suppl. WI p. 543. — L, dendromorphum Xunze in Linnaea IX p. 7. 86. L. macezranicum Sioartz Syn. fil. p. 180. — Lepidotis magellanica Pal. Beauv. 87. L. cowrerrum #illd. Spec. PI, V p. 27. — L. penduli- mum ook. Icon. Plant. 1 t. 90. $ 4. Foliis caulinis dimorphis, caule vel compresso vel dorso nudo. A. CAULE DORSO APHYLLO , RAMIS HUMO ADPRESSIS, XV. LYCOPODIUM CAROLINIANUM. 88, L, canouiwranwum Linn, Sp. PI. p. 1567. — L, repens (52 ) Swartz Syn. fil. p. 180. — L. affine Bory. Voy. HW p. 204. — L. ericetorum Schrad. in Goetting. Gel. Anzeig. 1818 p: 920. — Lepidotis repens Pal. Beauv. 89. L.raranoxum Mart. Icon. sel. plant. crypt. p.38 t.20 f. 2. 90. L. nreranoines Plume Enum. PI. Jav. I p. 264. B. RAMIS COMPLANATIS ERECTIS. XVI. LYCOPODIUM COMPLANATUM. 91. L. comPranatun Linn. Sp. PI. p. 1567. — L. thyoides Humb. et Bonpl. in Willd. Sp. PI. V p. 18. — L. tristachyon Pursh. flor. Amer. septentr. W p.633. — L. anceps #allroth schol. in Linnaea XIV p. 676. — L. chamaecyparissus 41. Braun, — Lepidotis complanata Pal. Beauv. 92. L. wicarianux #'allich Cat. n° 2184. —? L. complana- tum ZLour. flor. Cochinch. (edit. Germ.) I p. 338. — L. Lou- reiri Desv. Prodr. fil. n° 66. 93. L. aurinux Linn. Sp. PI, p. 1567. — +94. L. vorumie Forst. Prodr. florul. insul. austral. p. 86 n° 482. — L. Durvillaei? Richard. flor. nov. Zel. p. 60. — XVII. LYCOPOPIUM JUSSIAEL. 95. L. sussiaet Desv. Enc. Bot. suppl. I p. 543. — L. Haenkei Pres! Rel. Haenk. \ p. 78. 96. L. rinpsseaceum Spring in botan. Zeit., 1838 I p. 180. — L. heterophyllum /illd. Herb. et Spreng. Syst. Veg. IV P. 13 (non Hook. et Grev.) 97. L. comproniornes Desv. in Ann. soc. Linn. Par. VI p. 185. — L. jussiaei 8. microphyllum Derv. Enc. Bot. suppl. HI p. 543. — L. rigescens. Æ#illd. Herb. 98. L. scariosum Forst. Prodr. florul. insul. austral. p. 87. — L. decurrens R. Brown Prodr. Vp. 165. — L. Lesonianum Richard flor. nov. Zéland. p. 59. 99. L. srecramise Plume Enum. PI, Jar. Wp. 264. ( 523 ) APPENDIX.— SPECIES DUBIAE AUT INCERTAE SEDIS. 100. L. spuriun Æ’illd. Spec. PI, V p. 28. 101. L. saronicun T'hunb. flor. Japon. p. 341. 102. L. amsrecum Schrader in Goetting. gel. Anzeig. 1818 p. 920. 103. L. cavanux 4d. Brongn. Hist. Végét. fossil. I p. 32 tab. 12 f. 10 (frustulum amenti). (CONTINUATIO SEQUITUR.) — M. De Koninck présente la seconde livraison de son ouvrage intitulé : Description des animaux fossiles qui se trouvent dans le terrain houiller et dans le système supé- rieur du terrain anthraxifere de la Belgique. Elle com- prend le commencement de la description des Mollusques, celle des Annélides et la fin de celle des Zoophytes. Ces derniers, y compris les Annélides, sont au nombre de 43, dont 15 nouveaux, et se rapportent à 20 genres différents, parmi lesquels il en a proposé deux nouveaux. ARCHÉOLOGIE. Notice sur un bas-relief en terre cuite représentant Vénus et Adonis, par M. Roulez, membre de l'aca- démie. Les Adonies étaient une des fêtes les plus célébres et les plus répandues de l’antiquité. Le culte d’Adonis auquel elles appartenaient, avait son siége principal et primitf en Syrie et en Phénicie , d’où il passa dans d’autres contrées, nommément en Égypte, dans la Palestine, dans la Pam- ( 524 ) phylie, dans la Bithynie, en Carie, en Macédoine, dans toute la Grèce et en Italie (1). L'Adonis (2) des Grecs s'appelait chez les Phéniciens Adon, Adonaï, c'est-à-dire le scigneur (3) et son amante Aphrodite, n’est nulle autre que la déesse Æstarté. Les Cypriens et les Laconiens nommaient aussi Adonis Æyris, ou bien,avec le changement de l’y en à, Airis el Kirris (4), trois formes du même nom, qui paraît être la traduction du mot phénicien Ædon. Toutefois M. Guigniaut (5) pro- pose de le rapporter à la même origine que celui de Cinyras , père d’Adonis, lequel s’appliquait à un instru- ment de musique. Ce qui donnerait quelque vraisem- blance à l'opinion du savant français, c’est qu'Adonis élait (1) Voir pour l'indication des localités où l’on rencontre des vestiges de ce culte, De Witte, Lettre à M. E. Gerhard, sur quelques miroirs étrusques, p. 23 sv. F Movers die Phœnizier, B. 1, s. 191, fs. Bonn. 1841. (2) Je ne passerai pas en revue les diverses formes grecques et latines de ce nom; je me bornerai à remarquer que Adon au nominatif ne se lit pas seulement dans Martianus Capella, IL, 192 (Creuzer Symbolik, B. II, s. 423, 3ter Ausg.), et dans Venantius Fortun., VII, 12, 18. (Forcel- lini Lexicon sub. voc.\, mais encore dans le mythographe du Vatican, I, 200, p. 60, éd. Bode. (3) Hesychius : "Adwws: : dort, Ürd Vorfxwy. Joseph., Bell. Jud., V, 2,2, Ado) yap Ty EBoxiy vAdTTy Üpiss AéVETOu. (4) Hesychius voc. Kip et K üpl:, t. IE, p. 266. 287. Etymologie. Magn. voc. Kibéiss p. 467, éd. Lips. Bekker. Anecdot. yr. voc. Kioi, t. IX, p. 1389. M. Creuzer désapprouve cette étymologie, Religions de l’antiq., t. IL. P.1, p. 45 de la trad. fr. M. Movers de son côté, limite la dénomi- nation aux seuls Cypriens. Phœnizier, 1, p. 198. (5) Chez Creuzer, ubi suprà, not. 4. L'instrument Kwup# (Suidas et Etymolog. Magn. sub. voc.) semble avoir été une flûte plutôt qu'une cithare, Voyez Movers, I, s. 243. ( 525 ) appelé Gingras par les Phéniciens (1) et Æbobas (2) par les habitants de Pergé, d'aprés une espèce de flûte. Nous trouvons en outre comme surnom du fils de Cinyras dans l'île de Cypre, le mot 46 que l’on dérivait de "As, l’'Aurore (3); ce surnom qui l’identifie avec le dieu mys- térieux Juo (4), nous montre en lui une incarnalion so- laire et particulièrement la personnification du soleil d'automne. Adonis portait encore plusieurs autres noms, tels que ceux de Tratos (5) et de Depezlns (6) dont le vérita- ble sens est entouré de ténèbres, et celui de Tyuætoy |(7) , qu'on a voulu à tort changer en Ilvyuakiwy, bien que ces mols ne soient pas sans rapport entre eux. Nous apprenons par un passage du prophète Ezéchiel (8) , que les Israélites (1) Pollux, Onomust. AV, 10, 76. ÿ dE dowixoy vüTra T'iyypoa Tè ‘Ado 44h57. On trouve aussi les formes Gingrès et Gingris. Athenæus, IV, p. 174. rûy yäp ‘Adour T'iyypyy nadeïre Uuels di boiyixes. Eustath., ad Il., p. 1157. £x Ty repli rùy Adbwyiy Spyv@y vèy T'éyy/pm ExahoDy ci Dotuxez. Cf, Steph. Thesaur. L. Gr. s. v.,t. Il, p. 618 sq., éd. Didot. (2) Hesychius voc. AB545, 1.1, p.27, Etymol. magn. sub. voc., p. 4. (3) Etymol. Magn. v. A6; p. 106, ed. Lips. (4) Macrobius Saturnal, 1, 18: Hujus versus auctoritas fundatur oraculo Apollinis Clarii, in quo aliud quoque Solis nomen adjicitur, qui in iisdem sacris versibus vocatur ‘14%, etc. Cf. Movers, Phœnizier, 1 8, 539-558, particulièrement s. 542 et 554, (5) D’après une glose sur Hesychius. Bochart, Cunaan, p. 737, trouve dans ce mot l’idée de pdturage ; Movers (ubi supra, p. 199), le traduit simplement par beau. (6) Hesychius, t. II, p. 1500: PepexAËa : rèy Adby. (7) Hesychius, t. [[, p. 1076, [uyuxioy 6 "Adtwyis rap Kurpbu. Cf. De Witte, Lettre à M. Gerhard, etc., p. 44. Pour ce qui me regarde, je crois difficilement à la représentation d’Adonis sous la forme d’un nain, semblable aux dieux Patæques des Phéniciens dont parle Héro- dote, II, 37. (8) Ezéchiel, VIIT, 14, Dans la version des Septante: Ozap ou ( 526 ) honoraient Adonis sous le nom du Thammuz. Les in- scriplions de quelques miroirs étrusques le nomment Atunis et Atunes (1) ; mais M. De Witte (2) a cru recon- naître le même nom de Thammuz dans le mot Thamu, qui se lil sur un autre miroir étrusque faisant partie du musée du Vatican, et qui avait été expliqué antérieurement par Thamyris (3). Dans l'hypothèse de notre savant con- frère, il faudrait admettre que ce nom a été porté direc- tement en Étrurie par les Phéniciens. Il est à remarquer cependant que ce n’est pas en Phénicie, mais en Syrie que le mois consacré à Adonis s'appelait Thammuz (4). Quoi qu'il en soit, je suis assez disposé, pour mon compte, à croire à la transmission directe du culte de Vénus et d'Adonis de l'Orient en Étrurie, sans l'intermédiaire de la Grèce. Le nom de Turan, que les Étrusques donnaient à Vénus, me semble se rapprocher davantage de la déesse syrienne Ætergatis ou Athara (5), ou bien même de la déesse Æstarté, nommée dans les livres hébreux 4s- Gauüe. On peut consulter sur l'identité de Thammuz avec l’ Adon des Phéniciens, Creuzer, Symbolik, B. 11, 417, fu. 3ter Ausg , et sur l’étymo- logie du mot, les autorités citées par le même savant. Zbid, note 2. De Witte, Lettre , etc., p. 34, svv. Movers, s. 195, fo. (1) Cf. Gerhard, Ueber die Metal!spiegel der Etrusker, 8. 20. (2) Ouvr. cité, p. 11. (3) Bunsen, Annales de l’institut archéol.,t. VIIX, p. 282, svv. (4) Voyez Movers, Phœnizier, 8.195. (5) Strabo, XVI, p. 785, t. LIL, p. 228. Coray. Dérqtil est mis pour Tergatis et LR pour Thara. Voy. Movers, s. 695. Je n’ignore pas tou- tefois que Lanzi a voulu expliquer Turan par r« , Urana, nom dérivé d’Uranus, père de Vénus. (Suggio de Lingua ctrusca, t. X1, p. 169, éd. 2), ou bien par r& Uppæ, cista pensilis {chez Inghirami, Monum. Etrusch.,t,K, P. I, p. 267.) ( 927 ) taroth (1), que de l’Aphrodite des Grecs (2). D'un au- tre côté l’allusion de Plaute (3) au trafic que les femmes étrusques faisaient de leurs corps, pour se procurer une dot, rappelle l'hommage sensuel offert à Astarlé par les femmes de Byblus (4). Il existe relativement à la naissance el aux parents d'Adonis une grande variété de traditions que je passe- rai sous silence (5). On sait que suivant une d’elles, mise en vogue par Panyasis (6), il dut la naissance à l'inceste de Thias , roi des Assyriens, avec Smyrna ou Myrrha, sa fille, la- quelle fut changée en l'arbre qui portela myrrhe. Après que J'enfant fut sorti de l'écorce de l'arbre maternel, Aphrodite frappée de sa beauté, le cacha dans un coffret et en confia la garde à Proserpine. Celle-ci ayant refusé de restituer ce précieux dépôt, il en résulla une contestalion qui fut remise à l'arbitrage de Jupiter. Le maître des Dieux décida qu’A- phrodite et Proserpine garderaient Adonis chacune un tiers de l’année, et que l’autre tiers appartiendrait à l’ado- lescent. Mais Adonis accorda encore à Aphrodite les quatre mois qui avaient été laissés à sa disposilion. Une tradition (1) Gesenius , Âebr. Woerterb., p.75, fa. (2) La forme étrusque du mot 4phrodite paraît avoir été Phruti. Voyez Muller, Ætrusker, XL, 8. 74. (3) Cistellaria, vs. 281, sq. Non enim hic, ubiex Tusco modo Tute tibi indiqne dotem quæras corpore. I est possible cependant que le poète nait entendu parler que d’une coutume en vigueur dans le Tuscus vicus, quartier mal famé de Rome. Cf, le Curculio du même auteur, vs. 290, (4) Lucian, de ded Syrid, $ 6. (5) Cf. Bachet de Meziriac, sur Les Épitres d’Ovide, XV. 21. T. 1, p. 557, svv. Heyne ud Apollod. IL, 14, 3, p. 326, sq. (6) Chez Apollodore, IE, 14, 4, Cf, Hygin, Poet, astronomic., LI, 7. ( 528 ) différente fait périr plus tard Adonis à la chasse par la dent d’un sanglier (1), et selon toute vraisemblance, elle plaçait après cet accident seulement, la dispute des deux déesses el la décision de Jupiter. Le récit de Panyasis me paraît fortement empreint d’une couleur mystique, je conviens volontiers que celte forme du mythe est plus an- cienne que l’autre (2), toutefois je regarde celle-ci comme un retour à la tradition orientale, altérée d’abord par l'euphémisme grec. En effet, la mort violente de l'amant d'Aphrodite est conforme au génie de l'antique Orient et au caractère des Adonies. Dans le mythe Phrygien, ana- logue à celui-ci, Atys est également tué par un san- glier (3). Une circonstance qui semble prouver encore l'antériorité réelle du second récit, c’est le partage plus simple de l’année en deux parties égales, dont l’une est attribuée à lamante céleste et l’autre à la déesse infer- nale (4). Les Adonies se composaient de deux parties distinctes : l'une appelée /a disparition (äpasués) était consacrée au deuil; l’autre nommée /a découverte ou Le retour (spas) se célébrait par des réjouissances. Les anciens ont déjà indiqué l’idée fondamentale du mythe d’Adonis. Sous le point de vue astronomique, Aphrodite et Proserpine sont les personnifications des deux hémisphères. Adonis, héros solaire, dans les bras de Vénus, (1) Eustathius ad Z/iad., XXIX, 499, p.261, tom. IV, ed Lips, Karä mg Kôrpwy, 0g Afye Adbons xaraouyéyra is Spidaxx ÜTd xd pou CORTOIEPTLTE (2) Cf. Creuzer, Symbolik und Mytholugie, B. IL, s. 423, 3ter Ausg. (3) Pausan, VII, 17, 5. (4) Schol, Theocrit, IX, 48. Lucian, Déalog deor , 11. ( 929 ) représente l’astre du jour parcourant les signes supérieurs üu zodiaque, dans les bras de la reine des enfers il fait allusion au soleil redescendu dans les signes inférieurs; enfin le sanglier qui tue le fils de Cinyras offre un emblème de l'hiver (1). Le scoliaste de Théocrile (2) donne au même mythe un sens physique et agraire. Selon lui la destinée d’Adonis est l’image du blé, qui reste six mois enseveli dans le sein de la terre, puis se montre six mois à sa surface. Dans cetle explication le rôle du sanglier, animal destructeur des produits des champs, se conçoit de lui-même. Selon d’autres (3) cependant Adonis indique- rail les fruits de la terre arrivés à leur maturité, proba- blement par la raison qu’il représentait le soleil dans un état de souffrance et de déclin. Ces deux systèmes d’inter- prélation, malgré leur différence, ne s’excluent pourtant pas. Pouvoir générateur et fécondant dans l’un, Adonis devient dans l’autre l’objet produit et fécondé. Cet état actif et passif à la fois, lui avait fait donner dans le lan- gage des mystères le surnom d’Androgyne (4) et de fille et garçon (5). Une légende (6) dit qu'il prétait à Apollon le service de femme et à Vénus celui d’homme. Apollon qui (1) Macrob. Saturnal. 1, 21. (2) Schol. Theocrit. III, 48. (3) Ammian Marcellin. XIX, 1, t. 1, p. 175, éd. Wagner. (4) Ptolem. Hephæst. V, p. 33, éd. Roulez. C’est peut-être la même idée qu’exprime l’épithète y404; attribuée au fils de Cinyras par les Cy- priens (Lycophr. Cussand. 831, ibi Tzetzes p 814.Müller.)et qui comprend peut-être l’idée de terre-soleil (4, ab). Movers, p. 547, rapproche ya; Adonis de l'Üys Liéyuso: ap. Hesychium s. ». t. 1, p. 864, éd, Albert, (5) Kédpy #2) Kôpozs Hymn. Orphic. LVL, 55, 4. (6) Ptolerm Heph, 4. c. ( 930 ) a commerce avec Adonis, de même qu'ailleurs Dionysus qui l'aime (1) et qui l'enlève (2), c'est, selon moi, la per- sonnification du soleil vivifiant la végétation représentée par Adonis femme. Le passage perpétuel du fils de Cinyras de l'empire des ténébres aux régions célestes , passage qui a fait appeler de son nom un poisson amphibie (3), exprime donc en général les vicissitudes de vie et de mort qui s’ob- servent dans la nature, le renouvellement de sa puissance productrice el de sa féconditité. Ce serait ici le lieu de montrer l'analogie plus ou moins grande du mythe d’Adonis avec ceux de l’Atys des Phrygiens, de l'Osiris des Égyptiens et du Dionysus des Grecs; mais je dois me borner à indiquer un parallèle que les limites de cet article ne me permettent pas de déve- lopper. Il est résulté de la ressemblance de ces divers cultes que partout où ils se sont rencontrés, ils se sont identifiés et mutuellement absorbés. Au dire d'Étienne de Byzance (4) les Cypriens adoraient Osiris sous le nom d'Adonis, et Damascius (5) rapporte que les habitants d'Alexandrie à leur tour révéraient Osiris et Adonis sous une seule et même image. L'identité des deux divinités (1) Athenæus X, 22, p. 456, B. (2) Phanocles ap. Plut, Sympos. IV, 5. (3) Oppian. Zal.1, 158, sqq.Plin.1X, 19,39. Ælian ist. animal. 1X,36, et sb Jacobs. Ce poisson portait non-seulement le nom d’4doxis, mais en- core celui de Xérris (Etymol.magn, sub voc. p.467, ed. Lips.) Récriproque- ment le fils de Cinyras recevait l’épithète de £Ëcxsros d’après ce pois- son (Hesychius, s. ». t. 1, p. 1200. Athenæus VIIL, 2. p. 332, C.) (4) Voc. ‘AuaSobce, p.36. Westermann. (5) Ap. Suid. vocc. Armyyouo et ‘Hpäiczos, vol. 1, p. 560, II p. 68. Kuster, { 531 ) était également reconnue par les habitants de Byblus (1). Des autorilés anciennes altestent formellement l'existence d'une pareille assimilation d'Adonis à Atys (2) et à Dio- nysus (3). Selon la tradition la plus répandue, le sanglier qui tue Adonis est envoyé par Mars, ou bien c’est le dieu lui- même qui prend la forme de cet animal (4). L'interven- tion de Mars s'explique facilement par sa qualité d'époux d’Aphrodite, qui se venge de son rival. Du reste, il n’est pas un personnage essentiel du mythe, où il a probable- ment élé introduit postérieurement et par les Grecs. D'a- près une version rapportée par Ptolémée Héphestion (5), Adonis aurait été blessé mortellement par Apollon méta- morphosé en sanglier el une autre légende, conservée par le même écrivain (6), dit que ce fut dans le temple de ce (1) Lucian de de4 syr. VIL. (2) Proclus hymn. in solem vs. 25. sq. Damascius MS ap. Creuzer, Symbolik B. IL, s. 432, not, 3ter, Ausr. Un oracle chez Socrat. ist. eccles. IT, 23. (3) Plut. sympos. IV, 5. Ausonius, Epigr. 29 et 30. p. 14, éd. Bip. Cf. Movers Phœnizier. s. 541. fyg. (4) Schol. Homer. 72. €, 385, p. 159. B. éd. Bekker. Eustath 54. € II, p. 87, éd Lips. Schol. Dionys. Perieg. 852, p 361. Bernardhy. Tzetz. ad Lyc, 831, (5) Lib. 1, p. 12, avec ma note p. 56. (6) Lib. VIL, p. 40. Apollon y reçoit le surnom de ép{3g, mot auquel Müller propose de substituer £ou%iBoc. Voy. ma note sur ce pas- sage, p.140. Maintenant je suis d’avis qu’il faut conserver la vulgate en lui donnant le sens de A/tercator, litigator , et en la rapprochant du sub- stantif épSele (racine épis), qui est interprété par oroyuxiz dans le Lex. Rhet, chez Bekker, Anecd. gr. p. 856, 17. On pourrait aussi écrire avec un léger changement épisioc, le mot épiséx, contentio, se rencon- trant dans Theognost , chez Cramer, Ænecd, gr, vol. I, p. 87,6, Une ( 532 ) dieu à Argos que Vénus retrouva le corps inanimé de son favori. L'inimitié entre Apollon et Adonis doit être consi- dérée comme un antagonisme de deux cultes. Apollon, comme l’a fort bien observé Müller (1) n’est figuré jouant de la cithare que parce que, dés les temps les plus anciens, cette espèce de musique simple et paisible avait toujours été liée intimement à son culle, lequel avait principale- ment pour but d’apaiser les passions et d'entretenir la sé- rénité de l’âme. Les sons de la flûte au contraire étaient regardés par les Grecs comme propres à produire dans les esprits la langueur, la tristesse et en même temps une certaine surexcitalion. Aussi le fils de Latone poursuivit-il toujours de sa haine et de son mépris la musique avec ac- compagnement de cel instrument, témoins ses disputes avec le silène Marsyas et avec le chantre Linus, dont la fable offre tant de points de ressemblance avec celle d'Adonis (2) que l’une paraîtrait n'avoir pas été sans in- fluence sur la formation de l’autre (3). Or, Adonis est lui- même un représentant de l’aulétique et du culte tellurique auquel elle se rattachait, En effet, nous avons vu plus haut qu'il avait reçu le surnom de Gingras, emprunté à la épithète de cette nature pouvait fort bien avoir été attibuée à Apollon, à cause de sa dispute avec Linus et avec Adonis, par les colons argiens fondateurs d’Argos dans l’île de Chypre. (1) Dorier. 1, s. 343. (2) Voir un parallèie de ces deux mythes par Movers, ouv. c. 1,8. 244, fyg. (3) Le père d’Adonis, Cinyras, entra aussi en lutte avec Apollon qui le vainquit et le tua comme Marsyas et Linus (voy. Eustathius ad //iaa. XI, 20, t. IL, p. 4, ed. Lips). Nous avons remarqué ci-dessus que lin- strument de musique x/#uvp#, auquel il devait son nom, était probable- ment une flûte ( 533 ) flûte phéuicienne en usage dans ses fêtes. Les sons lugu- bres de cet instrument , et peut-être aussi les chants qu'ils accompagnaient , s'appelaient gingrasmos (1), et ce der- uier mot est sans doute l'équivalent d'adoniasmos, qui désigne un hymne de douleur ou thrène en l’honneur d’Adonis (2). Si dans une autre tradition les muses se trou- vent substituées à Apollon et font périr l'amant de Vé- nus (3), celte circonstance ne change rien au sens du my- the; car elles ne sont censées agir qu’en leur qualité d’acco- lytes du dieu, et en exécution de ses ordres. La même obser- vation s'applique à la version d’après laquelle le sanglier est envoyé par Arlémis (4), la sœur d’'Apollon, dont le culte est étroitement lié au sien. Parmi les adversaires d’Adonis nous trouvons encore Hercule. On raconte que le fils d’Alcméne, voyant à Dium en Macédoine la foule revenir des Adonies, s’écria avec un lon de mépris, qu'il ne connaissait pas plus une fêle de ce nom qu’un Adonis parmi les dieux (5). (1) Hesychius ». l'yypxouôs. t. I, p.830. (2) Aristophan. Lysistrata , 389. Etymolog. M. p.17, ed. Lips. ’Adoyx- GHôg, 0 Éri To Add Jpÿvos. (3) Tzetzes ad Lycophr. 831. (4) Apollodore, 111, 14, 4. Cf. Euripid. Hippolyt. 1410 sqq. et #0. Schol. Rappelons-nous que c’est à Perge en Pamphylie que l’on nom- mait Adonis {bobas, d’après une espèce de flûte, et que cette ville était un des centres principaux du culte d’Artémis, (5) Clearchus ap. Schol. Theocrit, V, 21. (Verraert de Ulearcho, p. 87). Suidas in cddèy fe pèy, t. 11, p. 770. Hesychius, s. edd voc., t. 11, p. 804. Lenobius l’roverb. V,47, et d’autres paræmiographes cités par Leutsch et Schneidewin dans leur note sur ce passage, p. 140. Cf. Müller Dorier IL, p. 474 — L'amour d’Hercule pour Adonis, dont parle Ptolémée Heph. 1, p. 15, de mon édit., concerne sans doute le héros solaire (l’Hercule Tow. var. 37. ( 534 ) M. Creuzer (1) a signalé avec raison ce lrait comme un indice de l'opposition qu'éprouva l'introduction de ce culte élranger en Grèce. La fable d'Adonis, inconnue encore à Homère (2), fut déjà traitée par Hésiode (3), et ensuite par le poète cycli- que Panyasis (4). Sappho (5) et Praxilla (6) la célébrérent dans leurs chants, et plusieurs poètes dramatiques y puisé- rent des sujets de comédies (7). Qui n’a pas lu la gra- cieuse idylle (8), où Théocrite donne une description des Adonies,et celle où Bion déplore la mort da favori d’Aphro- dite (9)? Je ne parle pas d’autres poètes postérieurs, grecs ouromains, où il est question incidemment de la même fa- ble. Le mythe d'Adonis ne fournissait pas une matière moins riche à l’art qu'a la poésie. Cependant, à en juger d’après les témoignages écrits et les monuments arrivés jus- qu'à nous, il ne semblerait pas qu'il ail été largement exploité, du moins par les artistes grecs. Parmi les restes Tyrien selon Creuzer Symbolik. B. II, s. 435, &ter Auso.) et se rapporte au sens physique du mythe. (1) Symbolik., L. cit. (2) Schol. Homer, Z/iad. XIX , 197, p.523, Bekker. Gc wÿ éyrooméveu roïg "EAAyor vod rep} Adéyidos müSou. (3) Voy. Apollodor. IF, 14, 4. Probus ad Virg. Ectog.. X, 18. (4) Ap. Apollodor. Z, c. (5) Voy: Pausan. IX, 29, 3. (6) Zenob. cent. IV, 21. ( Corp. Paræmiographor. gr., t. 1, p 89, éd. Leutsch et Schneidewin). Cf. Le Journal des savants, 1837, p. 86. sv. + (7) Cf. Meineke, Aistor. critica comicor. græc. And. EL. Sub. ». "Adoyic. (8) Théocrit, Zdyll. 15. Evpaxdcier y ‘Adayiébouceu. (9) Bion /dyll. 1. Exirégios ‘Adi. ( 535 ) de la statuaire antique (1), Visconti (2), a reconnu un Ado- nis blessé dans une statue du Belvedère, connue auparavant sous le nom de Narcisse; mais l'explication de cet habile anliquaire n’est rien moins que certaine (3). La classe des bas-reliefs est la plus riche en représentations tirées de la fable d'Adonis, mais ils appartiennent tous à l’époque ro- maine. M. Welcker (4) en a compté jusqu’à huit, auxquels il faut ajouter encore deux autres existant au Vatican dans le musée Chiaramonti (5). Les peintures de Pompéi of- frent également plusieurs représentations du même su- jet (6), et l'on y rapporte aussi deux lerres cuites (7) et (1) Étienne de Byzance ( voc. AAcË4ydpcrz, p. 32. Westermann.) rap- porte que Praxitèle avait fait une Vénus pour l’Adoneum d'Alexandrie sur le Latmos en Carie. N’aurait-on pas des raisons de croire qu’au lieu d’une statue , comme il semble résulter de l’expression du géographe, c'était plutôt un groupe de la déesse et de son favori ? (2) Museu Pio-Clement., vol. AT, tav. XXXE, p. 196. éd. de Milan. 8. (3) CF. Gerhard , Beschreibung der Stadt Rom. B AL Abt. IL. s. 772, no 32, (4) Annales de l'Inst. arch.,t. V,p. 150. sv. (5) Ils sont décrits par M. Gerhard, ouv.c. 8. 61, no 348, et s. 67, no 453. (6) Voy. H. G. Schulze, Rapporto intorno gli scavi Pompejani, dans les Annales de l’Enst. arch.,t.X, p.170. syv. Cf. De Witte, Lettre, etc., p. 4. note 8, (7) L’une existe dans le musée Grégorien au Vatican ( Bullet. de l’Inst. arch. 1837, p 4); l’autre, trouvée dans l’île de Nisyre, appartient à M. le professeur Thiersch, et a été publiée par lui dans un programme intitulé : Veterum artificum opera poctarum carminibus explicata ; Monachii 1835. tab. V. Le baron de Stackelberg a fait connaître ( Grabdenkmeæler der Hellenen.Taf.LXE) un groupereprésentant Vénus assise sur un banc, la partie supérieure du corps nue, et s’appuyant sur un hermaphrodite debout à ses côtés, Je crois qu’il faut expliquer ces deux figures par Vé- aus ct Adonis Androgyne. ( 536 ) quelques pierres gravées (1). Les inscriptions des vases peints ne nous on! pas encore offert le nom d’Adonis;mais il devrait paraître élonnant que son mythe ne figurât pas sur ces monuments si nombreux et si variés. Aussi a-t-on cru le découvrir sur plusieurs (2), et, si je ne me trompe, il existe en outre sur un vase inédit (3) du musée de feu le duc de Blacas. On y voit à côté d’une femme assise, un jeune homme debout, puis trois autres femmes et un génie ailé. Ce sont, selon moi, Vénus et Adonis, les Heures (4) et l'Amour. Nous arrivons à une dernière classe de monu- ments, aux miroirs étrusques. Parmi ceux qui sont par- venus jusqu’à nous, quatre seulement se rapportent indu- bitablement au mythe d’Adonis, dont ilsmontrent le nom écrit (5). Deux de ces miroirs ont élé reprodaits par la gravure et expliqués (6) ; les deux autres n’ont pas même été décrits; M. Gerhard, qui doit les publier dans son re- (1) Voy. Winkelmann, Pierres de Stosch, el. I, p. 122. no 691. Toelken Verseichniss der ant. Steine in der Koenigl. Preuss. Gemmensammlung , s. 141, no 458. Lippert. Dactyliothek , n° 293. Plusieurs autres pierres gravées sont très-incertaines. (2) De Witte, Catalogue Durand, n° 115. Catalogue étrusque, n° 283, Catalogue Beugnot, n°5 8 et 59. Baron de Stackelberg, Grabdenkmeæler der Hellenen. Taf. XLIII. Creuzer, Zur Gallerie der alten Dramatiker. Taf. 8, s. 66 fug. (3) J'ai pu examiner un dessin de ce vase chez M. De Witte. (4) Sur le vase décrit dans le Catalogue Beugnot, n°8, j'aimerais mieux voir dans la femme placée derrière Aphrodite, une Heure ou une Moëira plutôt que Pitho. (5) Voy. Gerhard, veber die Metallspiegel der Etrusker. s. 20(4bhandl. der Berlin. À kudem.1836.s.340, uot.). (6) Le premier par Inghirami, Monumenti Etruschi, t.WI,p.1, tav. XV, p. 399 sqq. Cf. Lanzi, Saggio di Ling Etr. Il. p.180 sqq. Firenze 1824; le second par De Witte, Lettre à M. Gerhard, pl. 1, et Monuments inédits publiés par la section fr. de l’énst. arch., pl XAL. ( 537 ) eueil, nous apprend seulement que sur l’un d'eux le favori de Vénus apparaît sous la forme d’un adolescent aïlé (1). Le bas-relief en Lerre cuite (2) de la collection Pizzati dont j'offre ici un dessin, représente, à n’en pouvoir guére douler, les amours de Vénus et d’Adonis. La déesse est assise sur les genoux de son amant, et ils se tiennent l’un et l’autre tendrement embrassés. Adonis se montre à nous dans un état de nudité complète, mais la draperie qui re- couvre son siége pourrait bien être sa chlamyde placée sous lui. Le vêtement d’Aphrodite est rejeté sur l’un de ses genoux, et laisse à découvert le reste de son corps. A droite de ce groupe, on voit une figure ailée qui a le bras droit étendu derrière la déesse, et qui porte dans la main gauche une chlamyde pliée en guise d’écharpe. Je recon- nais dans cet adolescent Éros, dont la présence à cette scène amoureuse s'explique d'elle-même. Le miroir à in- scriptions du musée Borgia montre aussi près des deux amants une figure ailée, vêtue d’une chlamyde. Sur l'épaule gauche de la déesse on aperçoit un objet , que je ne saurais déterminer avec certitude, mais qui a quelque apparence d’une branche de myrte ,qu'Adonis tiendrait dans la main gauche. Il est à remarquer que le monument est endom- magé à plusieurs endroits; la figure de l'Amour a disparu entièrement. L'œil un peu exercé reconnaîtra sans peine dans notre bas-relief le travail d’un artiste grec; il doit appartenir à une époque de l’art assez récente; car il est dans le goût de l’école de Praxitèle, qui, comme on sait, donnä aux (1) Gerhard , ubi supra. (2) Ce bas-relief a servi de couvercle à une urne ronde. ( 538 ) représentations de Vénus des formes plus molles, une beauté plus sensuelle , et chercha souvent ses inspirations dans la société des courtisanes. Du reste ce tableau, malgré son caractère érotique, n’a rien d’obscène ni de licen- cieux, rien qui puisse blesser la pudeur. Tant les artistes anciens savaient apporter de délicatesse et de réserve en traitant le sujet scabreux des amours des dieux. La circonstance du mythe d’Adonis choisie par l’auteur de la composition, c’est l’entrevue des deux amants après le retour du fils de Ginyras des enfers. Les deux miroirs pu- bliés, les terres cuites, et les vases que nous avons men- tionnés plus haut , représentent le même sujet. On peut donc croire que c’est là le type mystique el religieux adopté par l’art ancien. Maïs de même que dans le mythe de Cora, lequel a une grande analogie avec celui-ci, lesmonuments figurés nous offrent tantôt la descente de la déesse dans l'empire de Pluton, tantôt son retour dans le monde supé- rieur, nous devrions nous attendre à rencontrer aussi Ado- nis arraché des bras de Vénus, el conduit aux enfers par Proserpine. Cependant, soit l'effet du hasard, soit que le ta- bleau du bonheur d’Adonis convint mieux au but dela représentalion, nous ne trouvons celle scène sur aucun monument d’une haute antiquité, si ce n’est le miroir du musée Grégorien, dont la détermination, comme nous l'avons vu, n’est pas à l'abri de tout doute. Je ne tiens point compte ici des sarcophages romains et des autres monu- ments d’une époque relativement plus récente, où ces représentalions sont conçues dans un autre esprit et où le personnage d’Adonis s'éloigne de plus en plus du caractère divin que lui attribuaient les religions orientales, pour de- venir un héros chasseur comme Hippolyte et comme Mé- léagre. Les sarcophages comprennent plusieurs groupes Tome WI 2 ‘partie, page.ig. Venus el Adont Led aux ©3 de La grandeur de lériginale ; ulletin de L'Acadernie. ET us pen feet ee +8 1 dut “à ( 539 ) représentant le départ du fils de Cinyras pour la chasse , sa mort et de plus quelquefois soit ses amours avec la déesse, soit la désolation de celle-ci après qu'il a péri. L'image d'Adonis, enlevé à la fleur de l’âge, et quittant le royaume des ténèbres pour revenir à la lumière, jouir du bonheur dans les bras de la déesse de la volupté, était une allusion,un peu sensuelle, il est vrai, mais en même temps ingénieuse à la briéveté de cette vie d’abord , puis surtout a l'espoir d’une vie meilleure après la mort. Le caractère mystique et sépulcral de cesreprésentalions, explique pour- quoi on les rencontre sur des objets déposés dans des tom- beaux. Ainsi c’est une haute pensée de philosophie reli- gieuse qui a présidé à la conception d’une composilion où des yeux vulgaires ne seront disposés peut-être qu’à voir un trait du libertinage de l’art. M. Roulez communique encore l'extrait suivant d’une lettre qu'il a reçue de M. De Wilite, correspondant de l'académie, lequel voyage actuellement en Grèce. Athènes, le 18 octobre 1841, Dans la tournée que je viens de faire, j'ai visité quel- ques points imléressants de la Grèce, Corinthe, Delphes et les Thermopyles. Parti d'Athènes dans la soirée du 24 sep- tembre, j'ai été m'embarquer au Pirée, Ge n’est que le 26 au malin que je suis arrivé à Corinthe, ayant élé contrarié dans ma traversée par un calme désespérant. On ne sau- rail imaginer de plus admirable position que celle de Corinthe, placée entre deux mers: malheureusement les fièvres régnent la plus qu’en aucun autre endroit de la (540 ) Grèce. Quant aux monuments anciens, ils ont tous dis- paru, à l’exceplion d'un seul temple d'ordre dorique. La construclion de ce temple remonte à une époque très-an- cienne : elle a certainement précédé la ruine de Corinthe, détruite par Muramius. On remarque encore huit des co- lonnes de ce temple et une partie de l’entablement. Rien ne ressemble plus aux temples de Pæstum que ces colonnes lourdes et d’une forme peu gracieuse. Au bas de l’Aero- corinthe jaillit la source Pirène qui fournit encore une eau excellente aux habitants, comme du temps de Pausa- nias. L'Acrocorinthe est un rocher fort élevé, qui domine tout l'isthme, et du haut duquel on découvre un horizon presque sans bornes. M'étant rembarqué aux salines de Coriuthe, je suis venu aborder le 28 septembre, après 27 heures de navigation, au fond d’un pelit golfe où est situé Aspro-Spilia, près des ruines de l’ancienne Anticyre. On reconnait encore vers le bois d’oliviers les restes du temple de Neptune, qui, selon le témoignage de Pausanias (X, 36, 4), élait situé près des bords de la mer. On peut déterminer aussi la po- sition du temple d’Artémis Dictynna qui était au-dessus, vers l’est, et sur le penchant de la montagne. Pour se rendre du port d’Aspro-Spilia à Castri, l’ancienne Delphes, il faut s'élever à une hauteur considérable et franchir les rochers à pic qui entourent Anticyre. En mon- tant, on a une vue ravissante sur le golfe de Corinthe, on arrive à un plateau élevé, on passe entre le mont Cirphis à droite et le village de Despliva à gauche. Des vignes cou- vrent ce plateau. Après quatre heures de marche, on par- vient à l'entrée des gorges du Parnasse, qu'on a en face depuis l'ascension à Aspro-Spilia. C'était le soir, avec un magnifique clair de lune que j'ai franchi ces gorges. Vous ( S41 ) ne sauriez, mon cher ami, vous faire une idée de l’im- pression que produit ce lieu sauvage. D'abord on descend par un chemin en zig zag jusqu’au fond de la vallée où coule le fleuve Plistus, qui est presque à sec, comme la plupart des rivières de la Grèce, pendant l'été. On fran- chit le lit du fleuve et l’on remonte le long des rochers par la voie sacrée par laquelle passaient les Théories. Partout on remarque des niches taillées dans le roc vif et destinées sans doute à recevoir les nombreuses offrandes (évaSiuara) des dévots qui venaient consulter l’oracle. Enfin on arrive à la fontaine de Castalie : on est à Delphes. Je suis resté toute la journée du 29 septembre à Delphes pour examiner ce lieu célèbre. C’est un des points les plus intéressants que j'ai visités, el à cause de cela, je vous demande la permission d’entrer dans quelques détails. On reconnaît distinctement la situation de Delphes, l'emplacement des grands édifices et surlout celui du temple d’Apollon. Le voyage de M. le professeur Ulrichs (Reisen und Forschungen in Griechenland, Bremen, 1840), me servait de guide. Qu'on se figure des rochers amoncelés de loutcs parts el coupés par le milieu d’un ravin, qui a plus de 1600 pieds de profondeur et au fond duquel coule le Plistus. Sur un des bords de ce ravin , vers le nord, était bâlie la “ie de Delphes. Quoi- que des terrasses servissent de so ples et aux maisons , tous les édifices étant bâtis sur la pente escarpée de la montagne, l’ensemble de la ville semblait pencher vers le précipice. Aelosïc d ñ Touc tènement aux lem- avavres dd réons Tapéyetar cyfua, comme dit Pausanias, X,8, 5. C'est tellement vrai que tout est en pente, que c'est avec la plus grande difficulté qu'on marche entre les maisons qui composent le bourg actuel de Gastri. On ne ( 542 ) saurait trouver nulle part d'endroit plus sauvage, plus _ inaccessible : sans la célébrité de l’oracle, on n'aurait ja- mais songé sans doule, à jeter les fondements d’une ville dans celte gorge resserrée. Mais l'aspect des lieux a quel- que chose de mystérieux, qui s’harmonisait parfaite- ment avec le caractère de l’oracle. Au-dessus de la ville s'élèvent les deux cimes du Parnasse, dont les anciens ont souvent fait mention, non que ces deux cimes soient les points les plus élevés de la chaîne du mont Parnasse, mais seulement les sommités de la montagne relativement à la position de Delphes. Les angles que forment les rochers, la forme tortueuse de la vallée, produisent un-écho très- remarquable : un coup de fusil tiré dans la montagne re- lenlit au loin, se répète plusieurs fois et forme comme un roulement continu. Justin (XXIV, 6) a fait remarquer cet effet extraordinaire. Quamobrem et hominum clamor, et si quando accedit tubarum sonus, personantibus et respondentibus inter se rupibus , multiplex audiri, am- pliorque quam editur, resonare solet. Dans la visite que j'ai faite des monuments de Delphes, j'ai commencé par me rendre à la source de Casialie, L'eau qui est excellente se précipite du haut des rochers entre deux pics élevés. Plus bas, elle vient alimenter une fon- taine turque, elle coule à travers un bois d’oliviers el va se jeter au fond du ravin où elle se mêle avec les eaux du Plistus. Au-dessous de la fontaine est un vieux platane qu’on peut regarder comme un rejeton du platane d’Aga- memnon. Théophraste, Hist. Plant., IV, 13; Plin. H. N. XVI, 44; Athen. XV, 62. Une chapelle dédiée à St-Jean est bâlie entre les rochers dans lesquels se précipite l'eau de Castalie : l'autel est formé d’un tronçon de colonne antique. ( 545 ) Si l'on descend ensuite le long des rochers, dans la di- rection du sud-est , on arrive à la voie des tombeaux. On remarque les niches creusées dans le roc pour recevoir les dat, ON passe devant plusieurs tombeaux plus ou moins bien conservés; l’un taillé dans le rocher et décoré d’une porte feinte à deux battants, se distingue par sa masse et sa forme: le rocher s’est fendu par le milieu et un figuier s'est élevé dans les interstices. Les paysans nomment cel endroit 2oy4pt, à cause d’une légende rap- portée par M. Ulrichs. Sur la pente de la montagne, là où la vallée s'élargit, est un beau sarcophage en marbre blanc, mutilé aujourd'hui, mais qui, au moment de sa décou- verle , élait très-bien conservé. A la face principale étail un grand bas-relief, représentant la chasse de Calydon. La partie du milieu manque ajourd’hui. À chaque angle est placé un génie funèbre. Vers la gauche sont deux chas- seurs, l’un relient un chien par la tête, plus loin, plu- sieurs pieds d'hommes et de chevaux , restes des figures placées au centre. À droite, le seul groupe conservé, re- présente un homme qui se défend au moyen du pedum contre le sanglier, dont une partie du corps est caché dans l’antre. A la face latérale à droite est représentée Althée, tenant la lettre qui lui annonce la mort de ses frères, et jelant au feu le tison fatal : le messager veut rete- nir la mère de Méléagre. Sur la face latérale à gauche, on voit Méléagre vainqueur, tenant son cheval par la bride: le sanglier mort est couché à ses pieds. À gauche, en arrière du héros, on aperçoit une femme (Diane ?), vue à mi-corps, qui paraît placée dans une barque. On ne pourrait se rendre compte de celte représentation qu’en la rappro- chant de compositions analogues. La chasse de Calydon figure sur plusieurs sarcophages. La face postérieure est (554) également sculptée. On y voit deux griffons auprès d'un candelabre , de chaque côté aux angles, un hermès d'Her- cule. Sur le couvercle est une figure de femme couchée. Ce sarcophage est un des plus beaux que j'ai vus en Grèce. En remontant sur la pente de la montagne, on remarque un grand héroon décoré d’une porté et qui a dû se termi- ner par un Loit de forme pyramidale. Le colonel Leake a pris ce monument pour une lour servant à la défense de la ville. M. Ulrichs n’en parle pas. Maintenant en retournant sur ses pas et remontant vers le nord, on descend ensuite vers le bois d’oliviers que tra- verse la fontaine de Castalie, on arrive au couvent de la Panagia. M. Ulrichs regarde es substructions qui exis- tent dans cet endroit comme ayant appartenu au Gymnase, On trouve là un grand mur en blocs réguliers el plusieurs autres en polygones irréguliers de construction pélasgique. En avançant vers le sud-sud-est, on rencontre un grand nombre de substruclions bien conservées. Le nom qu’on donne à ces restes est uapuapia. C'élait dans cet endroit qu'élaient quatre Lemples dont Pausanias fait mention, entre autres celui d'Athéné Pronœa, et auprès l’héroon de Phylacus. Paus. X, 8, 4. Quant à l'héroon d'Autonoüs, autre héros delphique (Hérodot. VIIT, 39), on le place à la droite de la source de Gastalie, un peu plus bas, vers le sud-est, près la voie des tombeaux, et au pied du rocher Hyampea, du haut duquel Ésope fut précipité. Dans l’enceinte du couvent de la Panagia on remarque plusieurs débris antiques : un chapiteau corinthien pri- milif placé au porche, el servant de base à une colonne byzantine, sous le portail des fragments de frise, offrant de beaux ornements, des triglyphes, etc., le Loul encasiré dans le mur. D'autres débris sont amoncelés vers la porte d’en- trée de l'enceinte. ( 545 ) En montant au bourg de Castri, dans la direction du nord , quand on quitte le couvent, on revient vers la fon- taine de Castalie, on se dirige ensuile vers le couchant, on rencontre plusieurs terrasses et on arrive aux substruc- tions du grand temple d’Apollon. Ges ruines portent dans le pays le nom de 72 EXwmvixé, nom que les Grecs mo- dernes donnent à toules les grandes constructions des temps anciens. Le grand mur en blocs réguliers qui ser- vail de souténement au péribole est d’une conservation ad- mirable : le temps a donné une teinte rouge aux pierres. * Montant plus haut, on parvient à la plate-forme sur la- quelle s'élevait le temple. Là existait aussi un mur de sou- tènement : sur les plaques de pierre qui servaient de revé- tement à cette substruction, étaient tracées des inscriptions inédites, faisant mention d'esclaves mis en liberté au moyen de leur consécration au Dieu de Delphes. C'est en voulant copier ces inscriptions que le professeur K. O. Mül- ler a gagné la fièvre, cause de sa mort. Aujourd'hui, un an s’est à peine écoulé, et ce mur a disparu : les pierres ont été employées à la construction des maisons. Ces actes de vandalisme se commetlent tous les jours en Grèce; mal- heureusement on ne prend aucune mesure efficace pour arrêter la destruction des monuments anciens. Si cet élat de choses continuait, on aurait à déplorer la perte de loutes les antiquités échappées à la barbarie des Turcs, et dans peu d'années il ne resterait plus en Grèce que le Parthé- non et le temple de Thésée. Tous les jours encore les mar- bres anciens servent à faire de la chaux, malgré les récla- malions réitirécs des hommes éclairés. Au-dessus de la plate-forme, la où feu Müller à fait faire des fouilles, on voit un grand nombre de tambours de co- lonnes, un magnifique chapiteau ionique et une belle frise décorée de palmettes, le Lout en marbre blanc, à l'excep- ( 546 ) lion de. quelques troncons de colonnes doriques, qui sont en pierres du pays. D'après ces indices, il paraîtrait que le temple était à l'extérieur d'ordre dorique et à l'intérieur d'ordre ionique : i} semblerait aussi qu'une partie de l’ex- térieur n'aurait pas élé en marbre, probablement c'était la façade qui regardait le rocher. On remarque également près de là un bas-relief fragmenté et à moitié enterré, qui représente un combat de Grecs contre des barbares, dans lesquels il est facile de reconnaître des Gaulois. Près de là sont éparses quelques inscriptions, la plupart publiées par Leake. La grande chaleur et le peu de temps que j'ai passé à Delphes, ne m'ont pas permis de m'occuper à copier des inscriptions, d'autant plus que celles que j'ai rencontrées sont fort difficiles à lire et placées dans les endroits les plus incommodes. Au-dessus du temple se trouve la chapelle de Saint Nicolas. A la porte de cette chapelle on voit une colonne avec une inscriplion publiée par Leake, et à gauche un pelit chapiteau ionique en marbre. Au-dessus de la cha- pelle est un jardin entouré de murs et au milieu de ce jar- din un vieux laurier, le seul qui soit dans le pays. Comme il se trouve à la place où devait être l'arbre sacré; il est permis de considérer ce laurier comme un rejeton du lau- rier d’Apollon. Hors de l'enceinte du petit jardin, en mon- tant encore au nord, on arrive à la source Gassolis, dont les eaux élaient autrefois amenées par des conduits dans l’in- térieur même du temple. Du reste, il est bien difficile de déterminer dans quel endroit était l'ouverture ou gouffre, sur lequel était posé le trépied fatidique. Comme jamais on n’a fait de fouilles profondes à Delphes, il est à pré- sumer qu’on trouverait, surtout dans l'enceinte du temple, quelques monuments précieux, peut-être les métopes dont parle Euripide, Jon., 190 sqq. ( 547 ) A côté de la fontaine Cassotis, vers le couchant, on re- trouve les vestiges du théâtre, et près de là plusieurs in- scriplions (Corpus inscript. gr. 1699-1710). Au-dessus du théâtre jaillit la source Delphusa. Montant plus haut encore, on parvient au slade. On est étonné qu'il ait été possible de faire un stade dans un endroit aussi hérissé de rochers. Quant aux plaques de marbre pentélique dont Hérode Atticus fit décorer ce stade, il n’en existe plus de traces. Dans les rochers qui s'élèvent au-dessus, j'ai re- marqué une espèce d’édicule taillé dans le roc et précédé de trois marches ou gradins destinés à y monter. Cet édi- cule n’a pas été terminé : on aperçoit une rainure qui in- dique la moitié d’un fronton. Du baut des rochers qui dominent Castri vers le cou- chant, là où l’on remarque les restes d'anciens murs, on jouit d’une des plus belles vues de la Grèce, je dirais presque du monde entier, on découvre toute la vallée de Delphes, traversée par le Plistus, des bois d’oliviers et des vignes sur les bords du fleuve et sur le penchant des mon- tagnes , la mer de Crissa et dans le fond la ville et le port de Galaxidi qui est à une distance fort considérable. Une chaîne de montagnes à droite cache la plaine et la ville de Salona, l'ancienne Amphissa. Si l'on porte ses regards en arrière vers le nord-est, on aperçoit les deux cimes du Par- nasse, el à une hauteur considérable (3,000 pieds au-dessus du niveau de la mer), la ville d'Arachova (l'antique Ane- mæria ) assise sur un rocher pour ainsi dire inaccessible, entre des vignobles du plus riche aspect. En descendant vers le sud on arrive à la chapelle sans toit de St-Élie. On voit dans l'intérieur de cette chapelle deux morceaux d’une frise ionique en marbre blanc. Ce morceau d'architecture, avant d'avoir servi à une frise, Offrait un bas-relief d’ancien style, Une jambe de cheval c{ ( 548 ) un pied de cheval sont les seuls restes qu'on y observe. Dans le mur extérieur de la chapelle est encastré un cha- piteau ionique. Sur une pierre qui gît au pied du mur est une inscription en lettres fort anciennes KEPOII....…. LU Là, à l'endroit où est bâtie la chapelle de St-Elie, devait être le Synédrion ou siége des Amphictyons, situé dans le faubourg nommé Pylæa. Un peu à l’est de la chapelle de St-Élie sont des tom- beaux, entre aulres un tombeau romain taillé dans le rocher. Il se compose d’une chambre assez spacieuse qui renferme trois sarcophages, un placé au fond, les deux autres sur les côtés. Au-dessus de la niche qui renferme le sarcophage principal, sont deux petites niches destinées à recevoir des urnes. A la clef de la voûte on remarque une tête sculplée représentant Jupiler Ammon; au-dessous sont des peintures, des guirlandes de feuillage d’un vert foncé. L'intérieur de la voûte est également décoré de fres- ques: on y reconnait encore deux oiseaux, un perroquet el une perdrix. On procède ensuile aux élections pour les places de- venues vacantes dans l’académie; ces opérations ont donné les résullats suivants. CLASSE DES SCIENCES. Pour membres, en remplacement de MM. Garnier, Wauters et Lévy : M. P. Verhulst, professeur de mathémaliques à l’école militaire de Bruxelles ; M. Delvaux, professeur émérite de l’université de Liège ; M. Stas, professeur de chimie à l'école militaire de Bruxelles. Ces trois nominations, aux termes de l’article 6 du régle- ( 549 ) ment, seront communiquées à M. le Ministre de l’inté- rieur , pour être soumises à l'agrément du roi. Pour correspondant étranger, en remplacement de M. Decandolle : M. le professeur Gauss, à Gôüttingue. Pour correspondants régnicoles, en remplacement de MM. Verhulst et Stas, élus membres : M. Schwann, professeur à l’université de Louvain ; M. Spring, professeur à l’université de Liége. CLASSE DES LETTRES. Pour correspondant étranger, en remplacement de M. Wilken : M. Ch. Lenormant , de l'académie royale des inscriptions de Paris. Pour correspondant régnicole, en remplacement de M. Dehaut : M. Baguet, professeur à l’université de Louvain. M. le directeur, avant de lever la séance, rappelle aux membres que la séance publique du lendemain aura lieu à midi. F OUVRAGES PRÉSENTÉS. Annales des sciences physiques et naturelles, d'agriculture et d'industrie, publiées par la Société royale d’Agrieul- ture, etc., de Lyon. Tomes F, IT et IIT , années 1838-1840. Lyon. 3 vol. gr. in-8°. Proceedings of the zoological society of London. Part, VIT, 1840. 1 vol. in-&°. Tom. vi. 38. # ( 550 }) Gôttingische gelehrte Anzeigen unter der Aufsicht der kônigl. Gesellschaft der Wissenschaften. 121, 170, 171, 178, 179, 190, 191, 192 Stücke, du 2 août au 4 décem- bre 1841. G feuilles in-8°. Guide pittoresque du voyageur à la grotte de Han- sur-Lesse, par M. Alphonse Wauters. Bruxelles, 1841. brochure in-4°. Faits et vues détachés, ete., par M. Van Mons, feuille 7°, In-8°. ; Description des médailles du cabinet de M. de Magnon- cour, par M. Adrien de Longpérier. Paris, 1840. bro- chure in-8°. Figurines de fer. Par le même. Paris, 1840. Broch. in-8°. Mémoires de numismatique grecque, par le même. Paris, 1841. Broch. in-8°. | Notice sur une découverte de monnaies picardes du XI siècle, recueillies et décrites par Fernand Mallet et le D' Rigollot. Amiens et Paris, 1841. Broch. in-8°. Les premiers solitaires, légendes et nouvelles, suivis d'une ode à Beethowen, par Jules Canonge. Paris, 1841.14 vol. in-8°. L'investigateur, journal de l'institut historique. 8° an- née, tome I‘, II‘ série (86° et 87° livr.). Paris, 1841. 2 broch. in-8». Annales et bulletin de la société de médecine de Gand. Octobre et novembre 1841, IX° vol. (10° et 11° livr.). Gand. 2 broch. in-8°. Annales de la société de médecine d'Anvers. Année 1841, feuilles 50-52. Anvers. Broch. in-8°. Journal de la société de la morale chrétienne. Tome XX° n° 4 et 5. Paris, 1841. 2 broch. in-8°. CODE PR SES (551) SÉANCE PUBLIQUE Du mercredi 15 décembre 1841, dans la grande salle de la Société Philharmonique. M. le baron de Stassart, directeur. M. De Gerlache, vice-directeur. M. Quetelet, secrétaire perpétuel. DISCOURS DE M. LE DIRECTEUR. Messreurs, Cette séance, vous le savez, est destinée à solenniser l'anniversaire de la fondation de notre académie, J'éprouve, comme les années précédentes , le besoin de vous parler de notre belle et glorieuse Belgique. Le noble orgueil que produit la magie des souvenirs patriotiques est, pour les peuples, la meilleure sauvegarde d'indépendance: ce culte de la gloire nationale épure, élève, électrise le cœur, et peut seul inspirer cet héroïsme qui garantit mieux la défense des frontières que les boulevards les plus formida- bles. Cherchons à nous rendre familière la connaissance des hauts faits de nos ancêtres , et que les noms illustres dont le pays s’honore deviennent de plus en plus populai- res! qu'en posant le pied sur notre sol, l'étranger sache ce que nous fûmes, ce que nous voulons être! ( 9552 ) Les héritiers des Rubens et des Van Dyck ont compris leur mission ; déjà plusieurs tableaux, marqués au coin du génie, ont reproduit sous nos yeux d’imposanles scènes de nos annales (1). Les statues , les bustes de nos grands hommes décoreront un jour les lieux qui furent leur ber- ceau ou le théâtre de leurs exploits; mais il est un art qui peut aussi concourir, et plus promptement qu'aucun autre, au but important que je viens d'indiquer : pourquoi nos graveurs, plus heureux que leurs devanciers , les Warin et les Duvivier, qui consacraient leur burin à des renom- mées étrangères (2), ne s'associeraient-ils pas pour nous donner une histoire métallique du pays? Le bronze, sous leurs mains habiles, perpétuerait ainsi la mémoire des hommes et des événements dignes de fixer les regards de Ja postérité (3). De leur côté, nos littérateurs, sans doute, se montre- ront jaloux de partager avec les artistes l'honneur de célé- brer dignement la patrie. La prose et la poésie, à cet égard, complent plus d’un éclatant succès (4). (1) Un épisode des journées de septembre, par Wappers ; la bataille de Courtrai et la victoire de Woeringen, par De Keyser; l’abdication de Charles-Quint , par Gallait; le compromis des nobles, par Ed. De- biefve; la Belgique distribuant des couronnes à ses grands hommes , par Decaisne, etc., etc. M. Navez, directeur de l’académie royale des beaux- arts de Bruxelles, à qui nous devons tant de tableaux remarquables, n’a traité, que je sache, aucun sujet national. C’est un reproche que sont forcés de lui faire les nombreux admirateurs de son talent. (2) Tous les deux Liégeois; l’un était graveur de Louis XIV , et l’autre de Louis XV. (3) Les souscripteurs ne manqueraient point, et certes le Gouverne- ment s’empresserait d'encourager une pareille entreprise. (4) Il serait à désirer qu’un écrivain d’un mérite supérieur se chargeât de rédiger un livre dans lequel nos productions littéraires ou scientifi- ( 553 ) Un ouvrage que je voudrais voir meltre au jour , ur ouvrage intéressant et d’une influence incontestable , pourvu que les sentiments, les pensées et le style fussent ce qu'ils doivent être, ce serait l'itinéraire de nos belles provinces, conçu de telle sorte que la description de chaque ville, de chaque village, de chaque hameau pré- sentât toujours les détails historiques qui s’y rattachent. Ainsi l'on ne sortirait pas de Bruxelles sans se rappeler que celte patrie de Van Orlay, de Philippe de Champagne, de Vander Meulen, de Duquesnoy ,de Vésale, de Vanhel- mont, de Miræus, de Foppens et du spirituel maréchal prince de Ligne , que ce brillant séjour de nos souverains ou de leurs représentants, que ce siége de tant de magni- ficence servil souvent d’asile au génie malheureux. L'église de Notre-Dame du Sablon nous remémorera non-seulement la victoire de Woeringen et la bravoure chevaleresque du duc Jean (1), mais encore l'exil d’un sa- ques des quarante dernières années fussent analysées avec précision, mais sans sécheresse, et surtout appréciées avec une impartialité qui repoussât l'esprit de coterie et l’influence des partis. Il est beaucoup de ces productions, passées en quelque sorte inaperçues qui ne seraieht cependant pas indignes de trouver des lecteurs, d'obtenir les encoura- gements du public. Un libraire-littérateur , M. Charles Hen, qui publie en ce moment , avec M. Jamar , une édition illustrée de l’zstoire de Bel- gique, par M. Juste, prépare un recueil de notices biographiques sous ce titre : Les Belges illustres ; la plupart des hommes qui, dans notre pays, s’occupent des sciences, des lettres et des arts, s’empresseront de four- nir leur contingent de matériaux à la construction de cet édifice natio- nal ; l’ouvrage que je propose en serait le complément. (1) L'église du Sablon (auretour de la bataille de Woeringen donnée le 5 juin 1288) fut bâtie par la confrérie des arbalétriers, aidée des subsides du duc Jean Ler, ( 554 ) vant célèbre , le docteur Arnauld (1), qui , chaque jour, y célébrait le saint sacrifice de la messe ; elle nous arrachera quelques larmes d’attendrissement sur les cendres de l’har- monieux poële lyrique qui, pour charmer ses propres douleurs, se plaisait à chanter les douleurs d'Israël (2). La demeure de nos souverains abrita plus d’une fois d'il- lustres infortunes. Christiern, renversé du trône de Dane- . marck (3), et la veuve d'Henri IV, Marie de Médicis (4), bannie par un fils qui justifia si mal le surnom de Juste que la flatterie des courtisans lui avait décerné, trouvé- rent chez nous l’accueil hospitalier et le respect dus au malheur. Le quartier du Parc, tout moderne qu'il est, nous re- portera vers des temps déjà loin de notre époque; nous pénètrerons, par la pensée, dans ce palais qui n’existe (1) Antoine Arnauld mourut à Bruxelles le & août 1694; il était né à Paris, le 6 janvier 1612. (2) J.-B. Rousseau ,.mort à Bruxelles, le 17 mars 1741,à 71 ans. Le cercueil qui renferme son corps est placé dans la sacristie de l’église du Sablon. (3) Christiern IL, roi de Danemarck, déposé par ses sujets, vint à Bruxelles , en 1523 ; sestentatives pour remonter sur le trône , en 1531, ne réussirent point,et, après avoir subi une dure captivité qui ne fut adoucie qu’en 1546, grâce à la puissante intervention de Charles-Quint, son beau-frère, il mourut à Cullemborg, le 24 janvier 1559, dans sa 79e année. L'auteur de l’intéressante Histoire des relations commerciales et diplomatiques des Pays-Bas avec le nord de l’Europe pendant le 16e siècle, M. Altmeyer, vient d'entreprendre la réhabilitation de ce mo- narque , qui sans doute avait de grandes qualités et qui fut trop mal- traité par la plupart des historiens, mais qu’il me parait impossible d’absoudre d’atroces cruautés malheureusement trop’ bien constatées. (4) Marie de Médicis , mère de Louis XIII, dit /e Juste , vint chercher un refuge à Bruxelles, en 1631, et mourut à Cologne, le 3 juillet 1642, ( 555 ) plus (1), et nous assislerons à la scène imposante de Char- les-Quint, se dépouillant des attributs de cette fastueuse grandeur dont le fardeau pesait à son âme complétement désenchantée des séductions de la gloire (2). L'hôtel de ville sera riche de souvenirs et de piquants contrastes. Le sang des comtes de Hornes et d'Egmont jaillira de cette place, où leur supplice inspira pour l’arbitraire et la tyrannie, une horreur qui ne tarda guère à porter ses fruits (3). 3 Des ruines de l’abbaye de Villers surgira le mausolée de ce bon duc Henri IE qui supprima, dans ses domaines, des droits odieux (4), et préféra toujours les bénédictions de son peuple aux bruyants elairons de la victoire. Une tradition populaire, dans le village de Baisy, nous (1) El fut détruit de fond en comble par un incendie , la nuit du 3 au 4 février 1731. (2) Cette abdication eut lieu le 25 octobre 1555, pour les provinces de la maison de Bourgogne, et le 6 janvier 1556, pour les autres états. Charles-Quint ne fit cependant l’abandon de la couronne impériale que le 7 septembre suivant, après l’avoir assurée à son frère Ferdinand, (3) Le 5 juin 1568. L’évèque d’Ypres, Martin Rithove , désigné pour leur offrir les secours de Ja religion, se montra, dans cette grande cir- constance , digne de la sainteté de son ministère par la noblesse de ses sentiments , par sa compatissante humanité. (4) Entre autres le droit dit de mortemain , qui autorisait le seigneur à prendre le meuble le plus précieux de la succession , mais qui toutefois (du moins c’est l'opinion dominante aujourd’hui) ne lui permettait, dans aucun cas, d'exiger, comme plusieurs historiens l’ont prétendu, que le plus proche parent présentät la main droite du défunt en signe de ser- vitude. Quoi qu’il en soit, Henri Eer, duc de Brabant, avait au lit dela mort, exprimé, dit-on, le regret de n’avoir pas aboli cette indigne préroga- tive , et son fils, Henri IL (qui mourut en 1248), s’empressa de le faire dés la première année de son règne, en 1235. ( 556 ) indiquera la fontaine où fut puisée l’eau qui servit au bap- tème du héros de {a Jérusalem délivrée (1). Nivelles, par la voix de ses tombeaux (2), nous redira des illustrations plus anciennes. À deux cents pas du bourg de Genappe se voyaient en- core, il y a peu d'années, des vestiges du château de Lo- thier, où Louis XI, mauvais fils comme il fut depuis mauvais pêre, contraint de quilter la cour du roi Char- les VIT, reçut une généreuse hospitalité qui fut payée par une ingratitude, je ne dirai pas sans exemple, car en fait d’ingratitude l'espèce humaine va bien loin ; mais par une ingratitude révoltante (3). C'est sous les voûtes de eelte antique habitation des ducs de la Basse-Lorraine, qu'entre le Dauphin exilé et l’impétueux comte de Charolais ( de- puis Charles-le-Téméraire), s'établit une intimilé qui, bientôt après, devait se transformer en haine implacable, et (1) Godefroi de Bouillon , que le Tasse a si noblement chanté dans son immortel poème, naquit à Baisy , en 1060, et mourut à Jérusalem le 18 juillet 1100, après un règne de onze mois et vingt-cinq jours, (2) Ceux de Pepin de Landen , mort le 21 février 640, d’Itte sa femme et de leur fille Gertrude, fondatrice du chapitre de Nivelles. (3) C’est dans ce château que Louis apprit la mort de son père et qu’il prit le titre de roi. Le jour même où cette nouvelle lui parvint, il perdit son fils , âgé seulement de quelques mois, et le fit enterrer dans la cha- pelle Notre-Dame de l’église de Hal, où se Hit encore une épitaphe qu’on doit y avoir placée assez longtemps après, car on remarquera que la date précise de la mort du royal enfant n’y est pas même indiquée ; on se contente de dire vers 1460 , tandis que ce doit être 1461 , Char- les VII étant décédé le 22 juillet de cette dernière année : Hic Jacet Joachimus Galliæ Delphinus Ludovici XI filius qui Obiit circa annum MCCCCEX. ( 557 ) coûter tant de larmes aux peuples soumis à leur domina- tion (1). Du terriloire des Trois-Fontaines, prés de Vilvorde, nous découvrirons le champ de bataille où le berceau du jeune duc Godefroi de Brabant (2) , suspendu au frêle branchage d’un saule , enflamma le courage de ses défen- seurs et leur fit remporter une vicloire complète sur les seigneurs de Grimberghe. Tervueren et Laeken (3) nous parleront des vicissitudes humaines. La ville de Louvain se montre à nous entourée des sa- vanis qui firent jadis la gloire de son université ; elle nous présente Juste Lipse développant tous les avantages de la clémence, dans une leçon faite pour être appréciée par ses nobles auditeurs, Albert et Isabelle, les bons archiducs (1) Quidquid delirant reges plectuntur Achivi. La Fontaine , imitant ce vers d’Horace , a dit : Hélas ! on voit que de tout temps, Les petits ont pâti des sottises des grands, (2) En 1141, il était âgé d’un an, (3) L'ancien château de Tervueren, qui faisait les délices du bon duc Charles de Lorraine , gouverneur général des Pays-Bas autrichiens sous Marie-Thérèse, a été remplacé par un élégant pavillon, bâti pour le Prince d'Orange, aujourd’hui Guillaume IF. Laeken, que firent con- struire le duc Albert de Saxe-Teschen et Marie-Christine, passa par suc- cession à l’archiduc Charles d'Autriche. Un spéculateur en fit l’acqui- silion après le traité de Lunéville; il était sur le point de le démo- lir, lorsque l’empereur Napoléon, alors premier consul, le racheta : Napoléon le céda , après son second mariage , à l’impératrice Joséphine, en échange de l'Étysée-PBourton que Marie-Louise convoitait. Possédé par le roi Guillaume , de 1815à 1830 , le château de Laeken fait aujour- d’hui partie des domaines de Ja liste civile, et le Roi Léopold y réside pendant la belle saison, ( 558 ) comme les nommait le peuple, le peuple qui, sous leur sceptre palernel ,oubliait les cruautés du duc d’Albe et les désastres de la guerre civile (1). Les jardins de Wespelaer nous retraceront l'image de l’homme de goût qui les a créés, et que plusieurs d’entre nous ont connu, de ce Plasschaert qui fut tout à la fois écrivain ingénieux, poèle agréable, et, ce qui vaut mieux encore, excellent ciloyen (2). Malines , que les Berthold (3) avaient rendue célébre au moyen âge, Malines, fière d'avoir produit le père de la bo- tanique belge, ce Dodoneus (4), auquel ses concitoyens vont élever un monument, nous parlera de ce grand conseil qui, toujours inflexible dans sa justice, se piquait de rendre des arrêts, non des services(5), et dont les souverains étran- (1) Les bons archiducs ( en 1599) se trouvant à Louvain, se firent un plaisir d’assister à une leçon de Juste Lipse. Ces sortes de récompenses , qui pourtant ne coûtent rien au trésor de l’état , sont peut-être Les plus flatteuses que puisse désirer l’homme de mérite. (2) Jean-Baptiste Plasschaert, né à Bruxelles d’un conseiller au con- seil souverain de Brabant , le 21 mai 1769, mourut frappé d’une apo- plexie foudroyante, le 19 mai 1821. M. Vanhulst lui a consacré, dans la Revue Belge qui s’imprime à Liége, une notice pleine d’intérêt. Com- ment se fait-il que nous n’ayons pas encore les œuvres, ou tout au moins les œuvres choisies de Plasschaert ? Personne ne serait plus capable que son élégant biographe de se charger du soin de les réunir et de les publier. (3) Les Berthold ou Berthaut, sires de Grimberghe, d’abord avoués des évêques de Liége qui possédaient la seigneurie de Malines dès le Xe siècle, prirent eux-mêmes le titre de seigneurs vers la fin du XIIe, Guerriers intrépides, ils se rendirent redoutables à leurs voisins et même au suzerain, le duc de Brabant, Cette famille puissante s’éteignit au XIVe siècle, (4) Rambert Dodoens ou Dodonée, né en 1517 ou 1518 à Malines, et mort à Leyde le 10 mars 1585, (5) Allusion à la belle réponse que fit le président Séguier à l’un des ministres de Louis XVIII, M, de Peyronnet, je crois, qui le pressait de ( 559 ) gers invoquaient la sagesse lorsqu'ils voulaient terminer leurs différends à l'amiable. Malines nous parlera surtout de Marguerite d’Autri- che (1), et de sa cour où l'étiquette n’exigeait d’autres titres d'admission que ceux du talent , que ceux du mérite personnel ; de sa cour où l’on voyait Adrien Boyens (2), qui fut depuis le pape Adrien VI, s’entretenir familière- ment de peinture avec Rogier Van der Weyde (3), et de musique avec Josquin Desprès (4), où le jeune Viglius (5) venait puiser une instruction variée dans la conversation du secrétaire de Christiern IL, Corneille Descheppere (6), et dans celle de Jean Lemaire (7), qui savait allier aux dons brillants de l'imagination un savoir prodigieux, même rendre un service au gouvernement : La cour rend des arrêts , non des services, (1) Fille de l’empereur Maximilien et de Marie de Bourgogne, fiancée au Dauphin, depuis Charles VILE, veuve de l’infant don Juan de Castille, ensuite de Philibert-le-Beau, duc de Savoie , née à Bruxelles le 10 jan- vier 1479 , et morte à Malines le 1er décembre 1530. (2) Né à Utrecht d’un artisan, en 1459, précepteur de Charles-Quint, cardinal en 1517, pape le 19 janvier 1522, il mourut à Rome le 24 sep- tembre 1523. (3) Ce peintre, né à Bruxelles, est considéré comme un des plus habiles maîtres de la fin du XVe et du commencement du XVIe siècle ; il mourut en 1529, (4) Né dans le Hainaut vers le milieu du XVe siècle, sans qu’on puisse préciser l’année et le lieu de sa naissance. (6) Viglius ab Ayta, né à Zuychem, l’an 1507, ayant achevé ses études en philosophie à Louvain , fut présenté à Marguerite comme un jeune homme plein d'avenir. Il parcourut ensuite une grande partie de l’Europe et vint se fixer en Belgique ; il mourut chefet président du conseilprivé, le 8 mai 1577. (6) Né à Nieuport vers la fin du XVe siècle ; il était tout à la fois ma- thématicien, poète, orateur et philosophe. (7) Né à Bavay vers l’année 1478, mort en 1548. ( 560 ) pour ce XVI: siècle qui reflète tant d'éclat sur notre Bel- gique. Un portrait de la belle Marie Boleyn,sœur de cette Anne Boleyn que la plus étrange destinée devait conduire au trône , et du trône à l’échafaud; un portrait de Marie Bo- leyn, placé dans le cabinet de la princesse dont elle avait élé fille d'honneur (1), inspira, dit-on, les premiers vers de Jean second, et contribua peul-être à déterminer sa vo- cation de poële (2). (1) Cette circonstance, qu’une fille de sir Thomas Boleyn fut au nom- bre des filles d'honneur de Marguerite , est constatée par une lettre de la princesse au père de la jeune personne. Cette lettre, qui doit être de 1512, et que le savant archiviste de Lille, M. Leglaÿy, a publiée dans l’intéressante correspondance de Marguerite d'Autriche (tome I, p. 461), est conçue en ces termes : « J’ai reçeu vostre lettre par l’escuyer Bouton, qui m’a présenté vostre fille que m’a esté la très-bien venue, et espère la traicter de sorte que aurez cause vous en contenter ; du moins tiens que à vostre retour ne fauldra autre truchement entre vous et moi que elle, et la treuve si bien adressée et si plaisante suivant son jeune eaige, que je suis plus tenu à vous de la m'avoir envoyée que vous à moi, etc.» M. Le- glay croit qu’il s'agissait d'Anne Boleyn, mais en rapprochant les dates de la naissance présumée de cette femme célèbre et de son voyage en France à la suite de Marie d'Angleterre , mariée à Louis XIT, cela paraît hors de toute vraisemblance. Il est donc, je ne dirai pas certain, mais ex- trémement probable qu’il est ici question de la fille aînée de sir Thomas Boleyn, Marie, infiniment plus belle que sa sœur cadette et qui, après avoir été la maîtresse d'Henri VIIT, épousa , le 31“anvier 1521, Wil- liam Carey, écuyer dans la garde royale d'Angleterre. (2) J'ai trouvé cette anecdote dans un livre hollandais très-curieux que N. l’abbé Flament, conservateur de la bibliothèque royale de La Haye, m'avait prêté , en 1827, et qui contenait des détails biographiques sur les poètes latins nés en Hollande. Il y était parlé de l'impression qu'avait faite sur l'esprit du jeune Jean second un portrait de miss Boleyn, qu’il avait vu à la cour de Malines. Or, cette miss Boleyn, d’après la note pré- cédente, ne pouvait être que Marie. — Jean Everts, ou Everardi, l’auteur des Baisers, traduits par Doratet, de nos jours, par M, Tissot de l'académie ( 561 ) La vie de Marguerite d'Autriche est une nouvelle réfu- tation de cette absurde maxime de quelques esprits étroits: qu'on concilie mal les lettres et les arts avec les affaires. Les letires et les arts! cette princesse ne se contentait pas de les protéger, elle les cultivait elle-même avec succès. Ses vers cerles ne sont pas inférieurs à ceux de Jean Moli- net, son poëte en titre (1). Cela ne l’empêcha point de mé- riter une place à côlé des plus grands hommes d'état qu’ait produits la Belgique. « Ge fut elle qu’on vit , en 1508, au congrès de Cambrai, dit le judicieux historien Gaillard, préparer l’abaissement des orgueilleux Vénitiens enrichis des dépouilles de toute l’Europe, et rassembler contre eux, dans une ligue étonnante, une foule de princes dont les caractères étaient incompatibles et les intérêts opposés. Elle égara la sagesse de Louis XIT, elle éblouit le cardinal d’Am- boise , elle entraîna tous les autres. Jamais affaire si diffi- cile ni si compliquée n'avait été conduite avec tant d’art et de secret. Toute l'Europe s’étonna par la suite d’avoir été un instrument aveugle dans la main d’une femme habile qui, sou$ prétexte de châtier les Vénitiens, n'avait voulu en effet que servir son père et se venger de la France en l'engageant dans un labyrinthe inextricable. » Quelque flatteur que soit cet éloge, Je préfère au triom- phe des ruses diplomatiques les droits que Marguerite s’est française, fut nommé Jean second, parce qu’un de ses frères avait déjà le même nom de baptême; il naquit à La Haye, le 14 novembre 1511 et mourut en 1535, secrétaire de l’empereur Charles-Quint. Sa présentation à la cour de Marguerite eut lieu en 1527, Son père Nicolas Everardi, cé- lèbre jurisconsulte , alors président du grand conseil de Malines , était admis dans l’intimité de la gouvernante. (1) Ii était bibliothécaire de Margucrite et mourut à Valenciennes eu 1507; il n’ayait pas soixante ans, ( 562 ) acquis à la reconnaissance des Belges par ane administra- tion sage, ferme , éclairée, et par l'impulsion qu’elle a su donner aux institutions uliles. La cité de Rubens, Anvers, est un vaste musée où cha- que objet devient une source de souvenirs. Les noms de ses nombreux artistes viennent se grouper dans notre mé- moire, et les chefs-d'œuvre qu'ils ont laissés attestent la gloire de cette ancienne école flamande, dont tout présage l’heureux retour. À l'aspect de celte maison, qui jadis fut habitée par les Plantin et les Moretus, nous aimons à nous rappeler le rang qu’occupe notre pays dans l’histoire des progrès de Vimprimerie, cette admirable découverte qui fit marcher la civilisation à pas de géant. Avec quel religieux respect ne visite-t-on pas cette im- posante basilique , le chef-d'œuvre de l'architecture ogi- vale ? Elle inspira naguère des chants que ne désavouerait aucun poète de notre époque (1). Cette magnifique église, dans laquelle officia pendant dix années un pontife en qui l'éloquence, la philosophie et l'érudition relevaient en- core l'éclat de la mitre sainte (2), offre à notre académie un intérêt de famille. (1) Voyez la belle ode intitulée : Notre-Dame d'Anvers, dans Les Ra- meaux (vol. in-80, Anvers, 1839) de M. Ernest Buschmann. M. Félix Bogaerts, que la littérature nationale se plaît à citer parmi ses adeptes, s’occupe en ce moment de savantes investigations sur les artistes de sa ville natale, Il existe parmi nos jeunes écrivains une ému- lation, une ardeur patriotique, qui permet d’espérer les plus heureux résultats. (2) Corneille-François de Nélis, évêque d'Anvers et membre de l’aca- démie des sciences de Bruxelles, né à Malines le 5 juin 1736, et mort dans le couvent des Camaldules, à Parme, le 21 août 1798. Il est auteur de l'Étoge funèbre de l’impératrice Marie-Thérèse, de l'Avéugle de la ( 563 ) Le port, si majestueux, nous raconte les révolutions du commerce belge; son bassin nous dit quelle main puis- sante le créa dans des temps qui nous paraissent en quelque sorte fabuleux, bien que nous en ayons été les témoins (1). Le rôle qu’Anvers joua, pendant nos funestes guerres re- ligieuses, s'empare de notre esprit; c’est tout un drame qui se déroule à nos yeux. Nous revoyons cet inconsidéré duc d'Alençon (2), souverain éphémère qui paya chère- ment ses folles tentatives pour usurper la puissance absolue et détruire des priviléges qu'il avait juré de maintenir. Nous revoyons Marnix de Sainte-Aldegonde, non moins homme de guerre qu'homme d'état , lorsque les circon- stances l'exigeaient (3), et cet habile capitaine du XVI: siècle, Alexandre Farnèse, dont l'invincible épée refoula la révolte dans des limites qu’elle n’osa plus fran- chir, aussi longtemps qu'il fut à la tête des armées de Phi- lippe IL (4). Montagne et d’un ouvrage intitulé: de Historid Belgicd et ejusdem scriploribus prœcipuis commentatio, (1) C’est l’empereur Napoléon qui fit creuser le bassin d'Anvers; il avait, sur Anvers, de grandes vues qu’on trouvera développées dans le Mémorial de Ste- Hélène, (2) François de Valois, duc d'Alençon, quatrième fils de Henri II et de Catherine de Médicis, né en 1554, fut salué duc de Brabant à Anvers, le 19 février 1582, et y reçut les députations des diverses provinces ; mais la légèreté de son caractère provoqua la méfiance de ses nouveaux sujets; on l’accusa de chercher à s’assurer le pouvoir absolu, et, après sa té- méraire entreprise sur Anvers, le 17 janvier 1583, il se vit contraint de quitter la patrie, et mourut consumé de chagrin l’année suivante. (8) Philippe de Marnix, né à Bruxelles, en 1538 et mort à Leyde en 1598. Ce fut lui qui dressa le fameux compromis des gentilshommes belges en 1566, (4) 11 mourut dans la ville d'Arras, à l’âge de 47 ans, le 2 décembre ( 564 ) Nos villes de Flandre, autrefois si turbulentes, nous font le récit de leurs sanglants démêlés avec ces princes bourguignons, si jaloux du pouvoir suprême, et que de grandes qualités ne peuvent cependant absoudre de tant de scènes de carnage, de tant d'actes d'implacable ven- geance. En vain l’on voudrait les justifier par les mœurs de l’époque... Le vérilablement grand homme doit être su- périeur à son siècle. L'histoire ne nous en fournit-elle pas d'honorables exemples (1) ? Les Baudouins se montrent sous un jour plus favorable ; on se plait à distinguer parliculièrement Baudouin IIT, protecteur du commerce ; Baudouin V, qui gouverna Ja France avec une admirable sagesse pendant la minorité du roi Philippe [* (2); Baudouin VI, excellent administrateur; Baudouin VIT, justicier sévère qui s’altachait à proléger le faible contre le fort; et cet autre Baudouin (3) que les suf- frages unanimes des princes rangés sous l’étendard de la croix placèrent sur le trône impérial de Constantinople. Gand, et plus encore Bruges (restée en quelque sorte la cité du moyen âge) nous présentent à chaque pas les bril- 1592, des suites d’une blessure reçue au siége de Caudebec. La prise d'Anvers en 1585 est regardée comme un de ses plus beaux faits d'armes. (1) Je n’en citerai qu'un, celui du prince Noir (Édouard, prince de Galles), né en 1330 et mort en 1376, qui, par sa mère Philippine de Hainaut, femme d’Édouard III, roi d'Angleterre, avait du sang belge dans les veines, On sait combien il fut toujours humain envers les pri- sonniers et les peuples qui imploraient sa clémence; on sait de quels soins, de quels égards, il entoura le roi Jean fait prisonnier à la bataille de Poitiers (le 19 septembre 1356). (2) De 1060 à 1067. (3) Baudouin IX en 1204, ( 965 ) lants attributs des arts (1); Memmelinck et les Van Eyck étalent des chefs-d’œuvre qui peuvent soutenir sans désa- vantage le parallèle avec ceux du XVIL: siècle. La sculp- ture a su vivifier le marbre et perpétuer, sur des tombeaux dont la magnificence semble vouloir lutter contre le néant des grandeurs humaines, les traits des personnages histo- riques qui ont présidé tour à tour aux destinées de cette terre si féconde en événements mémorables. Les plaines de Courtrai retracent encore en traits de sang une bataille dont il ne nous est guère permis de nous enorgueillir, car je n'admettrai jamais comme glorieux l'abus de la victoire et le meurtre d’un prince désarmé (2); il ne faut pas ainsi traîner la gloire dans la fange.. Cette journée d’ailleurs appelait des représailles; elles furent terribles à Roosebeke, où Philippe d’Artevelde, le fils du tribun dictateur, perdit la vie (3). ” Je m’arrêterai plus volontiers sous l’ombrage des arbres de Pitthem, devant la fontaine destinée à rappeler la nais- sance d’un savant modeste, le père Verbiest que la Chine a mis au nombre de ses bienfaiteurs (4). (1) On peut consulter avec fruit le Guide des voyageurs dans la ville de Gand , par M. Voisin, ainsi que le Guide dans Bruges et le Précis des annales de Bruges, par M. Delepierre. (2) Robert, comte d’Artois, fut renversé de cheval par un frère lai de Pabbaye de Terdoest, Guillaume Van Saeftingen, et massacré lâchemen: par un boucher de Bruges, le 11 juillet 1302, à cette bataille de Gro- ningue ou de Courtrai, nommée aussi la bataille des Éperons, parce que sept cents éperons dorés servirent de trophée aux vainqueurs et furent suspendus à la voûte de l’église Notre-Dame de Courtrai. (3) Le 27 novembre 1882 ; mais déjà Les Flamands avaient été battus par les français à Mons-en-Puel, en 1304, et à Cassel, en 1328. (4) Ferdinand Verbiest, jésuite, né à Pitthem, le 9 octobre 1623, mort à Pékin le 28 janvicr 1688, réforma le calendrier chinois et présida le To. vur, 39, ( 566 ) Voici la ville de Tournai, voici sa majestueuse cathé- drale, décrite avec tant de charme par une plume élo- quente et qui nous est chère à plus d’un litre ({). L’anti- quité d'un temple a je ne sais quoi de prestigieux qui subjugue l'imagination et nous rend, pour ainsi dire, les contemporains des siècles qui nous ont précédés. Sous les voûtes de Notre-Dame de Tournai , nous croyons voir, nous voyons s’agenouiller au pied des autels le fondateur de la monarchie française, ce fier Sicambre (2), ce Clovis si fa- rouche, et qui ne s’hnmilia jamais que devant le symbole de la religion chrétienne. Les fastes de Tournai fourmillent d'actions éclatantes, de beaux faits d'armes. L'héroïque défense de Marie de La- lain, princesse d’Espinois, au seizième siècle (3), est connue de tout le monde. C'est de Tournai qu'étaient partis les deux vaillants chevaliers, Engelbert et Létholde (4) qui, s’élançant les premiers sur les murs de Jérusalem, frayérent collége des mathématiciens. La dignité de Mandarin lui fut conférée , et l’empereur de la Chine composa lui-même l’oraison funèbre du savant belge dont les ancêtres furent anoblis suivant l’usage du céleste empire. M. l’abbé Carton, directeur de l'institut des sourds-muets et des aven- gles de la Flandre occidentale, a publié, sur le Père Verbiest, une savante notice biographique. 7 (1) On doit à M. Dumortier, membre de l'académie, une description de l’église Notre-Dame de Tournai, insérée dans la Revue de Bruxelles : volume du mois de décembre 1837. (2) Allusion aux paroles prononcées par saint Remi, lorsqu'il répandit l’eau du baptême sur la tête de Clovis, à Reims, le 25 décembre 496 : « Sicambre, baisse la tête, et désormais adore ce que tu brülais, et brûle » ce que tu adorais. » (3) En 1581. (4) Ils étaient frères utérins; quelques historiens appellent le second Rodolphe. Je trouve dans un manuscrit, Ludolphus (Ludolphe), et ce pourrait bien être là le véritable nom. ( 567 ) le chemin du saint-sépulcre et du trône à notre magnanime Godefroi de Bouillon. Quelle imposante série de braves le Hainaut n’a-t-il pas fournie à ces guerres sanglantes de la Palestine, où la Bel- gique figure avec tant de distinction! C’est l’intrépide Jacques d’Avesnes, couvert de blessures et combattant toujours jusqu’à ce qu’il ait payé de la vie la victoire d’An- tipatride; c'est Gérard, son frère, qui, prisonnier et mis en face des croisés dans l'espoir d’arrêter leurs attaques, les encourage à redoubler d'efforts el, par cet héroïsme sans exemple, laisse loin de lui l’action de Régulus et celle du chevalier d’Assas (1). C’est Hugues de Lannoi, Rase de Gavre, surnommé le preux chevalier, Richard de Ligne , brave entre les braves ; c'est Nicolas de Rumigny que dix-sept blessures n’empêchérent point de conserver intact le glorieux drapeau que Baudouin lui avait confié. Plus tard, Jean de Hainaut, sire de Beaumont, se rendit célébre pour avoir, à la tête de trois cents chevaliers, rétabli sur le trône d'Angleterre Isabelle de Valois (2) qui, du reste, ne méritait pas d’inspirer un pareil intérêt. Le roi de France , Charles-le-Bel, frère de cette reine, n'avait osé tenter une entreprise aussi hasardeuse. (1) Gérard d’Avesnes eut l’inconcevable bonheur de survivre à ce danger ; aucurre de ses nombreuses blessures n’était mortelle, Le cheva- lier d’Assas, héros d’une époque plus rapprochée de nous, fut moins heureux. Capitaine au régiment d'Auvergne, sarpris aux avant-postes par les Brunswickois, à Closter-Camp, la nuit du 15 au 16 octobre 1760, menacé de la mort s’il dit un mot, il s’écrie: Auvergne, à moi, voilà Les ennemis, et il tombe percé de coups. (2) En 1326 ; la reine Isabelle signala son autorité par d’horribles sup- plices et par des fureurs qui n’épurgnèrent pas même le roi Édouard II, son époux, ( 568 ) Les noms de plusieurs comtes de Hainaut appartiennent à l’histoire : Regnier, qui longtemps arrêla les dévastations des Normands, conquit l’estime du terrible Rollon, de- puis fondateur de la Normandie, et lui arracha ce cordial éloge : « Capitaine et soldat intrépide, duc Regnier issu du sang des rois, qu’il existe entre nous une paix et une amitié éternelles! » Baudouin V, qui ne dédaigna point de chercher dans la culture de la poésie romane des délas- sements aux fatigues de la guerre (1); Jean d’Avesnes, qui possédait au même degré les vertus privées et les qualités nécessaires pour gouverner. Le bien que Guillaume [°r fit à ses peuples lui mérita d’être surnominé le Bon; de puis- sants princes le choisirent plus d’une fois pour médiateur, heureux qu'ils étaient de s’en rapporter à son jugement. L'art qui contribue peut-être le plus aux progrès de la civilisation, à l’adoucissement des mœurs publiques, l'art qui exerce le plus d’empire sur les hommes rassemblés, la musique doit à la ville de Mons Roland Lassus ou Delattre, dont le génie vient d’être si dignement apprécié dans les beaux vers d’un poète son compatriote (2). Une inscription placée sous le chaume, à Vergnies, ap- prendra bientôt sans doute au voyageur que, dans ce mo- deste village, Gossec aux accents pathéliques naquit le 17 janvier 1733 (3). (1) M, Vanbasselt a fait, sur l’histoire de la poésie française en Bel- gique, un mémoire fort remarquable et que l’académie a couronné cn 1837. (2) Voyez Zoland Delattre , dans le charmant recueil de poésies pu- blié par M. Adolphe Mathieu, sous ce titre un peu bizarre : Olla Podrida, vol. in-18 de 292 pages. Mons, Pierart, 1839. (3) Il mourut à Passy, le 16 février 1829, Aucun compositeur n’a ( 569 ) Les châteaux de Belæil, du Rœulx, de Chimay, de Trazegnies, et tant d’autres que j'ai passés sous silence pour ne point fatiguer votre attention, ne seront pas ou- bliés ; ils révèleront ce moyen âge, si fort en vogue dans la littérature de nos jours, et dont parfois on se fait une opinion si bizarre, une idée si ridicule , mais qui, présenté sous loules ses faces, fournirait d’utiles enseignements. Nous ne quitterons pas le Hainaut sans saluer Prèle, où quatre-vingt mille Nerviens préférérent la mort au joug de Rome. Namur aussi peut citer, parmi les personnages illus- tres des temps féodaux, plusieurs de ses souverains: Gérard- le-Courageux, que les Normands ne purent vaincre; Gode- froi I, Gui-l'affable, Guillaume-le-riche et Guillaume I, son fils. Le dernier comte, Jean III, fat un modèle de loyauté , de fidélité à la foi du serment ; il a rendu sa mé- moire recommandable surtout par sa sollicitude envers son peuple, lorsqu'il se vit contraint de se donner pour suc- cesseur l’ambitieux duc de Bourgogne, Philippe-le-Bon. La mention de Namur aménera naturellement ses cu- rieux combats d’échasses , espèces de tournois d’un genre unique, chantés par un poète belge que les éloges de Despréaux et sept volumes de vers n’ont pu sauver d'un oubli peut-être trop sévère (1). réussi dans des genres plus opposés : musique religieuse, musique guer- rière, musique dramatique , il embrassait tout avec un égal succès, (1) Blaise-Henri de Cortes, baron de Walef, né au château de Walef, province de Liége, en 1652 et mort en 1734. Il avait été officier général au service d’Espagne sous Philippe V, et s’était trouvé mélé à beaucoup d’intrigues. Ses œuvres embrassent tous les genres, depuis l’orgueilleux poème épique jusqu’à l’humble madrigal. M. le baron de Villenfagne les a réduites à un petit volume in-18, publié à Liége en 1779, (570 ) Que de souvenirs belliqueux nous rappelleront les rives aujourd’hui si paisibles de la Méhaigne et de la Sambre! Du château de Crevecæur dont les débris surmontent les rochers de la Meuse, à Bouvigne, s’élèveront les ombres des trois héroïnes qui, pour ne point survivre à leurs époux, : se précipilèrent du sommet des remparts, préférant ainsi la mort la plus horrible à l’ignominie dont elles étaient menacées (1). Couvin aura sa chronique du sire de Renti, détenu mys- térieusement dans une tour, et dont la tendresse conjugale brisa les fers (2). (1) Le 8 juillet 1554, jour où l’armée française, sous les ordres du duc de Nevers, s’empara de la place. Un charmant tableau de Ml Fanny Coor, aujourd’hui Mme Geefs, nous a retracé cette scène héroïque qui avait inspiré précédemment de fort beaux vers à M. Quetelet , lorsqu'il trouvait encore le loisir de se partager entre la poésie et les sciences, dontilrecevait d’égales faveurs. (Voir le Voyage pittoresque dans les Pays- Bas, par M. Decloet. Bruxelles, Jobard, 1825 , tome Ier, no 41, ) Le fait, quoiqu’aucun historien français n’en ait fait mention, me semble incon- testable, mais les noms de ces trois femmes, d’un dévouement si su- blime , sont restés inconnus. Leur anniversaire se célèbre toujours dans l’église de Bouvigne ; une rente en grains est hypothéquée pour cetobjet sur la ferme de Rostenne, située à peu de distance de la ville. Cette ferme appartenait, en 1554, à Colin de Maillart , vraisemblablement des Maillart d’Osémont qui possédaient la terre d'Evrehaille près de la for- teresse de Poilvache. Les trois héroïnes ou tout au moins une des trois héroïnes , qu’on n’aura pas voulu séparer dans les prières de l’église, puisqu’elles avaient mis en commun le généreux sacrifice de leurs jours, était-elle de cette famille ? 11 est permis de le croire; c’est même la seule conjecture raisonnable, car la supposition qu’elles appartenaient à la maison de Crevecœur (laquelle n’a ni donné son nom au château dont il s’agit, ni ne l’a possédé) me paraït tenir beaucoup plus du roman que de l’histoire. Leur mort d’ailleurs aurait fait plus de bruit; elle au- rait eu du retentissement au loin. (2) Jean de Croy, sire de Renti, que Charles-le-Téméraire créa (en (571) Dourbe et Sautour étaleront les vestiges de leurs forti- fications, construites par les prisonniers qu’avaient faits (en 723) Charles Martel et ses lieutenants dans les plaines de ia Touraine (1). Vierve nous montre le farouche Attila, roi des Huns, épris des attraits de la fille du châtelain, mise au nombre de ses épouses. Il n’est pas un pan de muraille de ces antiques manoirs qui n'ait à nous raconter quelqu’une de ces histoires tra giques ou galantes , qui peignent si bien les mœurs de nos ancêtres. Une tombe posée dans l'église de Namèche, et dont la sculpture porte tous les caractères du XII siècle, nous apprend qu'une princesse du sang des rois de Jérusalem termina sa carrière dans le château de Samson, où sans doute elle médita plus d'une fois sur l'instabilité des trônes, 1429 ) comte de Chimay, fut enlevé par ses voisins dont il dévastait les terres à la chasse ; on lui banda les yeux et, après lavoir fait voyager toute une journée pour le dépayser , on le renferma dans la tour de Cou- vin. Il y passa près de sept années sans avoir de communication avec qui que ce fût. Enfin, un jeune pâtre qui s'était trouvé , par un heureux ha- sard, à portée des créneaux de latour, l’informa du lieu de sa captivité, et fut chargé par lui d’un message pour la comtesse ( Marguerite de Craon), qui habitait le château de Chimay. Cette femme courageuse arma ses vassaux , se mit à leur tête et vint briser les portes du cachot qui renfermait son époux. (1) L'idée des châteaux bâtis par les Sarrasins est généralement ré- pandue dans le peuple de nos campagnes des provinces de Namur et de Liége. Cette tradition me paraît fondée sur des probabilités presque équivalentes à des preuves écrites. Il est naturel que Charles-Martel etses compagnons d'armes, vainqueurs des Sarrasins, aient envoyé dans leurs domaines des prisonniers dont ils ne savaient que faire, et qu'on les ait employés à divers travaux , à diverses constructions. ( 572 ) et fut peut-être assez sage pour trouver , dans les charmes de la vie privée, d’amples compensations aux grandeurs que semblait lui promettre sa naissance (1). La province de Liége s'offre à nous escortée de ses nom- breux et brillants souvenirs. Que de majesté dans ces ruines d’Herstal et de Jupille! avec quelle éloquence ne nous en- tretiennent-elles pas des quatre héros fondateurs de la dy- naslie carlovingienne ? C’est à Jupille que Pepin de Herstal (1) Quelle était cette princesse ? C’est un problème historique que je n’entreprendrai pas de résoudre, du moins pour le moment. Galliot, dans son histoire de Namur (tome IV, page 324), prétend que c’est Sybille de Lusignan (il veut dire d'Anjou), sœur de Baudouin IV, mariée d’a- bord à Guillaume, marquis de Montferrat, dont elle eut Baudouin V, mort six mois après son père , ensuite à Gui de Lusignan qu’elle fit cou- ronner roi de Jérusalem ; mais l'historien des croisades, Michaud (tome II, page 361 , éd. de Paris, 1818) nous dit qu’à la bataille de Ptolémaïs(le 4 octobre 1189 ) Ze roë de Jérusulem avait auprès de lui La reine Sybille, et cette reine est bien certainement morte dans la Palestine, en 1190, ainsi que ses deux enfants: on sait quelles funestes divisions, entre les princes croisés, s’en suivirent pour ce malheureux trône de Jérusalem, qu'il fallait conquérir de nouveau. L'auteur d’un manuscrit que j’ai dans ma bibliothèque, et qui parait avoir été rédigé en 1717, affirme que cette princesse de sang des rois de Jérusalem est l’impératrice Marie (il lui donne par erreur le nom de Marthe }, fille de Jean de Brienne, roi de Jérusalem , femme de Baudouin II de Courtenay, dernier empereur latin de Constantinople , et qui fut expulsée de Namur, en 1258, après une ré- gence fort orageuse. Cette version, je l'avoue, ne me satisfait guère plus que l’autre, Indépendamment de l’invraisemblance que Marie se soit re- tirée au château de Samson entouré de ses ennemis, quand elle pouvait trouver un asile plus convenable dans sa famille en France, comment l’épitaphe ne mentionnerait-elle pas le titre d’impératrice que portait la femme de Baudouin de Courtenay ? Voici cette épitaphe telle qu’on peut encore la lire dans l’église paroissiale de Namèche, où la pierre sé- pulcrale , auparavant placée dans la chapelle du prieuré , fut transférée en 1690 : Zcy gist ly droite iretaine châtelaine de Sanson q: fu : delli- nage là roi de Gervsalem : priez por lame q : diev consote. o ( 573 ) et Pepin-le-Bref se plaisaient à venir oublier l'agitation des cours et les soucis inséparables d’une vie ambitieuse, C'est à Jupille que naquit Charlemagne en 742. Si ce fait est contesté par quelques historiens, ce qui ne l’est point, c'est qu'a l'exemple de ses ancêtres il aimait ce séjour, qu'il y tint une cour plénière et qu’il y rédigea plusieurs de ses capitulaires qui n’ont pas moins queses faits d'armes immortalisé son nom. Ces ruines, qui nous parlent aussi des dix siècles dont la chaîne nous lie à l’époque du grand empereur d’occident, deviennent une source intarissable de méditations philosophiques, Ces châteaux si multipliés : Jemeppe, Hermal, Flonne, Aigremont, Hozemont, Moumalle, Rouvroy, Waroux, nous racontent ce que furent ces guerres acharnées, ces guerres continuelles qui signalèrent les siècles féodaux et qui, dans la contrée que nous parcourons, semblèrent redou- bler de fureur au retour des croisades où les chevaliers avaient contracté l'habitude d’être toujours le sabre à la main. Le sac des villes et des villages entraînait presque toujours la dévastation des églises; on n’épargnail rien, pas même les objets les plus sacrés du culte. La religion, telle que la plupart des hommes de guerre la compre- naient alors, manquait de ses plus solides bases, c’est-à- dire de ces principes et de cette morale sublime qui té- moignent de sa céleste origine ; on trouvait plus commode de s’en tenir à des pratiques qui n’en sont que les acces- soires. La lutte entre deux familles puissantes de la Hesbaye, sorties de la même souche, les Waroux et les Awans, coûta la vie à plus de trente mille hommes; ce serait au besoin le sujet d’une espèce d’Iliade; c’est l'amour qui la fit naître, c'est l'amour qui la Lermina, mais après quarante-quatre ( 574 ) années de pillages , de meurtres et d’incendies où les deux partis rivalisérent de férocité (1). Une guerre, dont la cause fut moins noble, puisqu'il s'agissait de l'enlévement d’une génisse (2), mit aux prises les sires de Goesne , de Beaufort, de Falais, de Celles et de Spontin contre le sire de Halloy et ses amis; elle désola le Gondroz pendant près de trois ans, et ne fut pas moins san- glante que celle de la Hesbaye. Les récits de toutes ces barbaries d’un autre âge ont cela d’'instructif et de moral, qu'ils doivent nous faire bénir nolre époque, et nous engager à considérer comme très-sup- portables les inconvénients qui, dans la société moderne, nous offusquent parfois, bien qu’inséparables de toute institution humaine, sans en excepter la moins imparfaite. Cependant l’on serait injuste envers Le passé, si l’on ne con- venait point que sous l'armure de ces guerriers, terribles lorsqu'ils se croyaient offensés, battait souvent un cœur animé de sentiments généreux : plus d’un chevalier s’éta- blissait le défenseur du faible et de l’opprimé, le protecteur de ses vassaux exposés au brigandage de ces hordes d’aven- turiers accoulumés à vivre de rapines. Le tableau de la chevalerie belge ne plairait assurément pas moins que les mémoires de S'°-Palaye sur la chevalerie française (3). (1) De 1290 à 1334. Cette guerre avait pour motif l'enlèvement d’une fille de la maison d’Awan, dont un Waroux fit sa femme ; elle n’eut un terme que par le mariage d’Eustache de Seraing-le-Château, sire de War- fusée , capitaine général du parti des Awans, avec Jeanne, fille de Wa- thy sire de Moumalle, l’un des chefs du parti des Waroux, Le traité de paix fut signé le 25 septembre 1334. (2) Appelée la guerre de la vache de Ciney ; elle commença lan 1276. (3) Les mémoires de Jean-Baptiste de Lacurne de Ste-Palaye (né à Auxerre en 1697 et mort à Paris, le 1 mars 1781), membre de l’acadé- ( 575 ) Ces hommes dont la devise était : Tout pour Dieu, l’hon- neur et les dames , on les y verrait braves jusqu’à l’hé- roïsme , pleins de bonne foi, de franchise et de loyauté. Que leur manquait-il? L'instruction ; l'ignorance et le faux point d'honneur leur faisaient commettre des actions cri- minelles. Le château de Warfusée (1), dont les chroniques n’au- raient besoin que d'un Walter Scott pour les rendre im- mortelles , inspire un véritable respect lorsqu'on songe qu'il fut le berceau de cette foule de héros qu'Hemricourt, dans sa naïvelé ordinaire, a peints de couleurs si vraies, et que, de ce vaillant Raes de Dammartin, l'heureux époux d’Alix, héritière de Warfusée (2), sorlirent ces chevaliers de la Hesbaye, qui jouissaient d’un si haut renom, que les rois n'hésilaient pas à leur confier l'arbitrage de leurs droits et de leurs destinées. Chevremont , si célèbre par l’expédilion hardie, mais déloyale de l'évêque Noiger (3); et Franchimont, que re- commande le dévouement de ses six cents guerriers , com- parables aux Spartiates des Thermopyles , aux Suisses de Morat, réclament également une mention (4). mie française et de celle des inscriptions (3 vol. in-12), ne sont pas, malgré la solide réputation qu’ils firent à leur auteur, aussi répandus qu’ils mériteraient de l’être ; je ne connais pas de livre qui jette un plus grand jour sur les mœurs du moyen âge. (1) Voyez le Miroir des nobles de Hesbaye , par Jacques de Hemricourt, vol. in-folio. — Le château moderne de Warfusée est bâti sur les fonda- tions mêmes de l’ancien. (2) Au XIIe siècle, (3) Le 20 août 980. (4) Ils périrent jusqu’au dernier à Ste-Walburge le 29 octobre 1568 ; ils avaient pour chef George Stray, dont le nom est bien digne d’être con- servé. ( 576 ) Les fils du comte de Moha, s’entreluant sans haine et croyant ne se livrer qu'à des jeux chevaleresques (1), for- ment un touchant épisode qui ne doit pas être négligé, non plus que le mariage d’Alix de Haneffe avec Eustache de Warfusée, le chevalier le plus accompli de son temps (2). Neufmoustier, où l’on cherche en vain le marbre qui couvrait la dépouille mortelle de Pierre l'Hermite (3), nous fera songer à ce personnage éminemment épique dont l'impétueuse éloquence entraina des masses innombrables sur les bords du Jourdain, et provoqua cette lutte achar- née qui dura deux siècles, dépeupla l'Europe, mais ne fut pas sans influence sur la civilisation. Les souvenirs plus récents doivent avoir feur tour, et le château d’Ingihoul indiquera la retraite philosophique d’un académicien , le haron de Villenfagne (4) qui, par ses (1) Les deux jeunes fils du comte de Moha (Guillaume et Henri) , après avoir été spectateurs du brillant tournoi d’Andenne, dans lequel s'étaient particulièrement distingués leur père et le comte de Looz , leur oncle, en présence de Baudouin, comte de Flandre (en 1202), imaginèrent de faire l’essai de leur adresse et de s’exercer à ces nobles jeux. Montés sur des coursiers agiles, la lance en arrêt, mais sans armure, ils se précipitent l’un sur l’autre, se percent mutuellement et tombent privés de la vie.— L’infortuné comte de Moha, réduit au désespoir , fonda le monastère du Val-Notre-Dame dont les religieuses étaient tenues d'offrir à Dieu, cha- que jour, le tribut de leurs prières pour les malheureux jeunes gens, victimes de leur imprudence. (2) En 1201. (3) Le tombeau de marbre disparut lorsqu'on reconstruisit l’abbaye, vers la fin du XVIILe siècle, et les ossements, déposés alors dans un sar- cophage en bois, furent dispersés à l’époque de la suppression des cou- vents. Pierre l’Hermite , né en Picardie l’an 1053, fut l’instigateur, le promoteur de la première croisade. A son retour de la Palestine, il fonda près de Huy le Neuf-Moustier , de l’ordre de St-Augustin , et y mourut le 8 juillet 1115. (4) Hilarion Noël baron de Villenfagne , né à Liége en 1765, et mort le (2077 ) savantes recherches, par ses productions marquées au coin d'une critique judicieuse et d'une incontestable bonne foi, s’est assuré des droits à la reconnaissance des amis de notre histoire nationale. 1 Spa, qu’on présume avoir été la principale demeure d’Ambiorix, proclamera les noms de ses illustres visiteurs, Seraing, aujourd'hui l’un des plus actifs foyers de l'in- dustrie, nous redira les occupations de ce bon prince Velbruck (1) qui, pendant douze années de règne, sut encourager si puissamment les lettres et les arts, tout en se montrant le père du pauvre, la providence du malheu- reux, Si Le pays de Liége fut gouverné par un Jean de Bavière qui justifia trop bien le surnom de sans pitié, par un Heinsberg et par quelques autres prélats que l’histoire a justement flétris, il compte aussi des princes vertueux et d'une capacilé remarquable. Ses premiers évêques furent mis au nombre des saints que l'Église révère, et, parmi les successeurs de ce Nogter que le deuil public accom- 23 janvier 1826, On doit à M, de Chenedolléune fort bonne notice sur ce laborieux écrivain; elle fait partie de notre annuaire académique, de 1837, (1) Le château moderne fut construit sous le prince-cardinal Jean- Théodore de Bavière. François-Charles comte de Velbruck, qui régna du 16'janvier 1772 au 30 avril 1784 , y passait presque toute la saison d'été, sauf d'assez fréquentes courses à Spa , où l’on construisit, par ses soins , de beaux édifices qui firent de ce bourg un lieu de délices et le rendez-vous de tous les riches désœuvrés de l’Europe, On y vit égale- ment des personnages d’une haute distinction ; Gustave AI, roi de Suède, le prince Henri de Prusse, l'abbé de Lille, l’ubbé Raynal, le chevalier de Boufllers, Mine de Genlis, ete, L'empereur Pierre-le-Grand avait visité Spa pendant le mémorable voyage par lequel il préludait à ces grandes réformes qui devaient métamorphoser complétement son empire, ( 578 ) pagua dans la tombe comme pour l'absoudre des reproches qu’à cerlainségards encourraitsamémoire,onse plaît à signa- ler particulièrement Obert, toujours fidéle au malheur (1); Albéron, qui repoussa des priviléges propres à l’enrichir en détruisant l’aisance du peuple; Hugues de Pierrepont, Jean de Walenrode, Erard de Lamarck, et ce Gérard de Grôesbeck, que des circonstances impérieuses maïlrisé- rent quelquefois de manière à le priver de son libre ar- bitre et de l'indépendance nécessaire pour opérer le bien (2), mais qui se plut à consigner son respect pour la constitulion liégeoise dans ces lignes admirables que ses successeurs auraient bien fait de méditer sérieusement : « Un prince de Liége ne donne sentence que par ses jus- tices, et ne fait ordonnances contre les lois du pays que du consentement des élals. » - La cité de Liége , pour défendre ses pritiléges, parfois si difficiles à concilier avec les exigences, les nécessités des temps, a eu ses tribuns qui n’ont pas Loujours allié la mo- dération et le désintéressement au courage et à l’audace. Si l'on ne peut refuser des larmes au bourgmestre Laruelle, qui périt victime de l’atroce perfidie du comte de Warfu- sée (3), et dont le zèle pour le bien public méritait un (1)L’histoirea consacré, parmiles actes de reconnaissance qui fonthon- neur à l'humanité , le généreux accueil que cet évêque fit au malheureux empereur Henri IV, poursuivi par un fils dénaturé, et qui mourut de dé- sespoir à Liége, le 7 août 1106 en s’écriant : Dieu des venyeances , vous vengerez ce parricide. (2) Il régna de 1564 à 1591 , pendant les guerres civiles qui désolérent les Pays-Bas ; il Jui fallut une rare prudence pour se maintenir au milieu de la tourmente causée par de pareils événements. (3) Le 16 avril 1637. Cet horrible banquet de Warfusée a fourni au sa- vant conservateur des archives de la province de Liége , M. Polain , une de ses meilleures esquisses historiques, ( 579 ) meilleur sort; si Guillaume de Beeckman, par son dévoue- ment aux libertés du pays, était digne de la statue que ses ennemis renversérent au bout de dix années d'existence (1); si Charles de Méan (2) nous apparaît pur de toute intrigue et même sublime, lorsque, renonçant à la suprême magis- trature municipale afin de contribuer au rétablissement de la concorde, il fait entendre ces magnanimes paroles : « Je ne veux pas sacrifier à mon ambilion la vie de mes concitoyens et les intérêts de ma patrie », Raes de Heers, et mème Baré de Surlet ne sont pas à l'abri d’un juste blâme. (3). Les torts, dans les guerres civiles, sont, au sur- plus , presque toujours réciproques; et tandis que Jean- sans-pilié se repait de cruautés inouïes, nous voyons Henri de Hornes (4), son antagoniste, qui fut pour un temps l'idole du peuple, se déshonorer en faisant décapiter Ar- nould de Hemricourt, sire de Horion , et son fils, pour n'avoir pas vouln prendre part à des querelles qui devaient ensanglanter la patrie (5). Les lois d’Athènes et les ri- (1) Guillaume de Beeckman mourut subitement le 29 janvier 1630. Sa statue érigée en 1638, fut renversée en 1649. (2) C’est lillustre jurisconsulte, la gloire du barreau liégeois, né en 1604 et mort en 1074 ; il avait été élu bourgmestre en 1641. (3) Raes de la Rivière, seigneur de Heers, qui mourut à Liége le 25 oc- tobre, ou, selon quelques historiens, le 8 décembre 1477, après s’être réconcilié avec le prince-évêque Louis de Bourbon, n’avait cessé de jeter dans son pays des brandons de discorde , et d’assouvir, sous le masque du patriotisme, ses vengeances particulières. Baré de Surlet, qui fut tour à Lour son adversaire ou son associé, semble mériter , du moins à beaucoup d’égards, les mêmes reproches, mais sa mort glorieusé sur le champ de bataille de Brustheim, le 28 octobre 1467, doit expier bien des fautes. (4) Il périt à la bataille d'Otée, le 22 septembre 1408, ainsi que son fils Thiry , le compéliteur de Jean-sans-pitié. (5) Henri de Hornes et son fils voulurent étre les témoins de ce sup- ( 580 ) gueurs de Solon n'élaient rien à côté d’une semblable doc- trine. Détournons nos regards de ces affreux personnages, qui feraient maudire l'espèce humaine , si l'aspect de quelques bienfaiteurs de l'humanité ne venait de temps en temps reposer notre âme; éloignons-nous de cette montagne de Sainte-Walburge, qui couvre de sang tant de pages des an- nales liégeoïises (1); reportons nos pensées sur les arts, dont, suivant la belle expression de Rabaut-Saint-Étienne (2) : «Le charme , en découvrant à l'homme son pouvoir sur la » nature qu’il imite , lui donne de plus hautes idées de » lui-même. » Liége accorda toujours des encouragements aux beaux- arts. Ses peintres ont laissé des toiles qui figurent honora- blement dans les galeries formées par le goût le plus diff- cile; ses graveurs ont élé cités avec éloge ; ses architectes ont élevé des édifices dont plusieurs sont encore debout pour altester leur talent; quelques-uns de ses poètes ont tiré de la lyre des sons harmonieux (3) ; enfin Liége inscri- plice ; ils firent mettre également à mort Nicolas Rector, ancien bourg- mestre, Jean de Corswarem et plusieurs autres citoyens estimés. —Les lois d'Athènes ne condamnaient qu’au bannissement et à la confiscation des biens ceux qui refusaient de s'associer aux dissensions publiques. (1) C’est par le faubourg Sainte-Walburge que Jean-sans-pitié fit son entrée en 1390 , et qu’il y revint en 1408 , après la sanglante bataille d’Otée, qui coûta la vie à treize mille liégeois. C’est par ce même faubourg que les brabançons, en 1212, étaient venus saccager la ville de Liége, et que, plus tard, en 1468, les Bourguignons y pénétrèrent pour la ré- duire en cendres. (2) Homwace À LA mEmoIRE DE M. pe Becneuèvre, Évèque pe Nimes, (OEZu- vres de Rabaut-St-Étienne, Paris , 1826, tome Il, page 117.) (3) Entre autres , les trois amis, Reynier, Bassenge et Henkart , dont le dernier est mort en 1815. C’est à leur école que s’est formé l’un des ( 561 }) vit le nom de Grétry eu tête de la liste des musiciens dra- matiques du XVIIE siècle, Grétry dont les chefs-d'œuvre, rendus à la scène française , excitent en ce moment même de si vifs applaudissements (1). C'est celte ville encore qui vit naîlre un compositeur oublié, je nesais trop comment, sur les poteaux d'honneur placés dans le parc de Bruxelles, aux dernières fêtes de sep- terabre, et consacrés aux célébrités musicales de la Belgi- que. Je veux parler de Gresnick (2), de Gresnick qui, vers la fin du siécle dernier, jouit d’une grande réputation en Angleterre, où le prince de Galles ( depuis George IV) le nomma sur-intendant de sa chapelle, et dont dix-neuf opéras furent joués avec succès sur les théâtres de Lon- dres et de Paris. Sa musique passe pour être gracieuse, suave et correcte. Le Luxembourget le Limbourg ont , ainsi que les autres provinces, leurs châteaux gothiques, leurs champs de ba- taille et leurs tournois chevaleresques. Tout en nous les rappelant, l'itinéraire de la Felgique ne négligera ni les antiquités gauloises et romaines de Tongres, ni les cloi- tres d'Orval et de St-Hubert qui furent, comme ceux de Gembloux, de St-Gérard , de Lobes , de St-Bavon, de Ton- gerloo , les asiles de l'étude et de la vertu dans des temps d'ignorance et de barbarie. poètes et des prosateurs les plus corrects et les plus élégants de la Bel- gique , ML. Frédéric Rouveroi, à qui nous devons un charmant recueil de fables, le Petit-Bossu , Valmore , etc. (1) La reprise de Æichard cœur-de- Lion a été accueiliie avec un en- thousiasme sans égal , au théâtre de l’Opéra-Comique à Paris, en octo- bre dernier. L (2) Antoine-Frédéric , né à Liége en 1752 ou 1753, et mort à Paris le 16 octobre 1799, Voici, sur ce compositeur, le jugement que porte un Tom. vrrs. 40. ( 582 ) La ville de St-Hubert se fera certainement nn honneur de rappeler, par une inscription sur le marbre ou lai- rain, la naissance des deux frères Redouté qui, de nos jours, oblinrent une place si distinguée parmi les peintres de fleurs (1). En vous parlant, Messieurs, d’un livre dont l'exécution me paraît si digne d’être encouragée, d’un livre que l’étran- ger , désireux de parcourir notre beau pays, d'admirer nos sites pittoresques et de visiler nos riches cilés , ne lirait pas avec moins d'empressement que notre jeunesse studieuse, j'ai voulu réveiller les souvenirs de la patrie et me don- ner, sinon des droits, du moins quelques litres à votre in- dulgence. excellent juge , M. Fétis , directeur du conservatoire de Bruxelles: «H] y a du goût et une certaine grâce mélancolique dans la musique de Gres- nick, mais ellé manque de verve et d'effet scénique; de là vient qu'elle n'a point obtenu de succès populaires, » ( Piographie universelle des Musiciens , tome IV ; page 408.) (1) Pierre-Joseph Redouté , le plus célèbre des deux, est mort à Pa- ris, le 22 juin 1840 ; il était né le {0 juillet 1759; son frère l'avait pré- cédé, de quelques années, dans la tombe, ( 583 ) RAPPORT sur les travaux de l’académie, par le secrétaire perpétuel. Un quart de siècle a mesuré la courte existence de l’a- cadémie impériale el royale de Bruxelles : créée en 1769, sous le litre modeste de société littéraire , elle tint sa dernière séance le 21 mai 1794 , époque où elle fut englou- lie avec tant d’autres inslilutions , sous le Lorrent révolu- naire qui changea la face de la Belgique. Une commotion politique violente la détruisit, une autre la fit renaître en 1816; mais, plus heureuse cette fois, l'académie nouvelle vient d'atteindre, à son tour, un quart de siècle d’exis- tence , et ellene voit se déployer devant elle qu’un horizon tranquille. Oui, Messieurs , vingt-cinq années se sont écoulées de- puis la réorganisation de l'académie; et ce jour, placé comme un jalon séculaire sur la route que nous avons à parcourir, ne ramène pas seulement une solennité scienti- fique, mais une de ces fêles de famille, consacrée par nos anciens usages, el dans laquelle on reporte ses regards au- tour de soi, pour compter avec attendrissement ceux des siens qui ont échappé au naufrage des temps, Chaque an- née voil s'éclaircir les rangs de ces vétérans de la science qui ont été appelés, en 1816, à reconstituer notre acadé- mie; hier encore, nos regrets suivaient l’un d’eux dans sa ( 584 ) tombe (1). Mais écartons ces souvenirs affligeants ; arrêtons plutôt nos regards sur ceux quise trouvent encore dans cette enceinte (2), et applaudissons-nous de voir, parmi eux, l'homme d'état éclairé qui a provoqué et contresigné l'acte royal auquel nous devons une nouvelle existence , et que l'académie , par un sentiment de reconnaissance bien na- turel, plaça en tête dela liste de ses membres honoraires, dans sa séance du 7 mai 1818 (3). Peut-être ai-je quelques droits dans une circonstance aussi solennelle à vous entretenir de nos anciens souvenirs. J'ose du moins citer, comme un titre à cette faveur, d’être, aujourd'hui que la mort à lant moissonné autour de nous, le plus ancien des membres élus par les suffrages de l'aca- démie. Vous le savez, Messieurs, nos commencements furent modestes. Nos séances étaient loin de présenter alors l'ac- tivité, et j'oserai dire l'importance scientifique qu'elles offrent aujourd'hui. Un local étroit, au fond de l’ancienne cour, réunissait , Lous les mois, quelques membres plus assidus que nombreux. Pour êlre moins suivies, ces séan- ces n’élaient cependant pas sans charmes ; c'étaient bien plus, il est vrai, de douces causeries que de savantes dis- cussions ; maisces causeries même venaient loujours abou- tir vers le champ des sciences. La plupart des membres habitaient loin de Bruxelles ; une partie des autres avaient appartenu à l'ancienne aca- (i) Le baron de Keverberg , élu le 3 juillet 1816, mort le 30 novembre 1841. (Z) MM. Cornelissen, Kesteloot et Thiry. (3) M. le baron Valck, ministre plénipotentiaire à Bruxelles de S, M. Guillaume II, ( 505 ) démie de Marie-Thérèse, et leur grand âge ne leur per- metlail guëre dese livrer avec quelque activité à des travaux intellectuels. Aussi, l’on était arrivé à l'année 1822, et l'on n'avait publié qu’un seul volume des Mémoires des membres : encore la plupart des écrits qu’il contient, avaient-ils élé retirés des anciens cartons, où ils étaient demeurés ensevelis depuis 1794. Pendant loute la première période décennale , il ne pa- rul que deux volumes des Mémoires des membres, à côté desquels il convient de placer cinq volumes de Mémoires couronnés sur différentes questions importantes des scien- ces el des lettres. Je ne m’attacherai pas à relever le mérite de ces ouvrages, dont les auteurs, plus lard, ont presque tous pris place parmi nous. En jetant les yeux sur les travaux de cette époque, on trouve que les sciences mathématiques y occupent une place considérable. Si, dans le monde savant, ces sciences fixent en quelque sorte le rang des académies, il n’en est pas de même auprés du vulgaire ; elles comptent malheu- reusement peu d’adeptes ; et, par cela même, elles ne sont guère propres à rendre populaires les institutions qui les cultivent d’une manière spéciale; leur utilité n’est com- prise que pour autant qu’elles descendent aux applications les plus usuelles. Archimède, dit-on, ne complait pour rien ses inventions en mécanique, en comparaison de ses découvertes en géométrie. Ce n’est point ainsi que l'on juge de nos jours ; et notre académie se trouva mal, dans l'inté- rét de sa réputation auprés des gens du monde, d’avoir sacrifié trop à l'opinion du géomètre de Syracuse. Cette tendance, et l'espèce d'isolement dans lequel l’a- cadémie s’élait placée par le peu de publicité qu’elle don- nait aux résullats de ses séances, fit qu'on augura mal ( 566 ) des services qu’elle pouvait rendre. Cependant ses travaux avaient pris plus d'activité; et, sans se préoccuper de ce qu’on pensait de leur mérite, elle poursuivait sa marche, en laissant au temps le soin de la justifier. En 1827, mourut le commandeur de Nieuport, que l'académie avait réélu chaque année aux fonctions de di- recteur, et avec lui s’éteignirent les traditions de l’aca- démie impériale dont il était le dernier débris (1). Ilétait en même temps l’un des derniers représentants de l’école des géomètres du XVIII siècle, école à laquelle avaient ap- parlenu les Clairaut, les d’Alembert et les Condorcet, avec qui il avait eu de nombreux rapports. L'influence qu'il exerçait par ses lalents et par sa position, non moins que par son caractère droil el ferme, n’avait pas médio- crement agi sur les travaux de la compagnie. Cependant le cercle dans lequel on s'était resserré, s'élargissail de jour en jour. On avait commencé à don- ner une place plus étendue aux sciences naturelles; les lettres, de leur côté, marchaient d'un pas moins ti- mide; on avait fail intervenir dans les travaux un nombre plus grand de jeunes savants qui rivalisaient de zèle, et élaient jaloux de justifier la distinction à la- quelle ils avaient été appelés. L'académie se sentait dé- sormais la force de marcher dans une voie plus large et d’un pas plus sûr : après des longues hésitations, elle allait enfin prendre la place et le rang qui lui convenaient, Il lui restait cependant une épreuve à subir. La révolution de 1830 suivit le cours ordinaire de (1) Don Bévy, qui mourut à Paris en 1830, à l’âge de 92 ans, avait aussi appartenu à l’ancienne académie, et avait été réélu le 29 mars 1847; mais il n’assista jamais à nos séances. ( 587 ) toutes les révolutions, et changea la face d’une infinité de choses. Il fut aussi question de renouveler l'académie ; mais malgré les préjugés qui s'étaient élevés contre elle, l'académie qui, dès-lors, avait la conscience de son avenir, sut se tenir debout et résista avec quelque dignité à l'orage qui la menaçait. Elle était loin de prétendre sans doute que son organisation ne pût être améliorée, et qu’il n'y eût aucune modificalion à introduire dans son inté- rieur ; mais elle avait à cœur de les faire par elle-même, et de montrer avant tout qu’elle avait compris sa mission et qu'elle saurait la remplir. Bien loin de lui savoir mauvais gré de sa confiance en elle-même, le Gouvernement et la nation ne tardé- rent pas à lui lémoigner leur sympathie et à lui donner même les moyens d'étendre ses travaux. Je ne veux point me poser ici en panégyriste de l’aca- démie; je me bornerai à un simple exposé des faits; 1} sufhira, je crois, pour faire apprécier la persévérance avec laquelle nous avons constamment marché vers le but que nous nous proposons d'atteindre, animés du noble désir de voir, sous le rapport des sciences et des lettres, l'académie représenter dignement la nation et poser sa pierre dans le vaste édifice des connaissances humaines, auquel tout peuple civilisé doit son tribut. C'est particulièrement à partir de 1832 que commen- cérent à s'introduire des changements dont on ne terda pas à reconnaître les avantages. L'un des principaux est sans contredit la publication des Bulletins, dont le cadre, d'abord trop étroit, ne tarda pas à s’élargir. Ce recueil est surtout desliné, comme on sait, à porter rapidement à la connaissance du monde savant les résultats de nos travaux; les écrivains étrangers à l'académie furent admis, ( 588 ) comme les membres, à y insérer les fruits de leurs recher- ches. Il devint ainsi une source d’émulation, et il éveilla dans le pays une activité intellectuelle, inconnue jusque-là. Aussi le développement que prirent les Æulletins fut si rapide, que l’on put craindre un instant qu'ils ne nuisis- sent au recueil des Mémoires. Ce qui semble prouver le mieux que nous ne nous élions pas mépris sur leur utilité, c’est que, vers la même époque, les principaux corps savants des différents pays adoptérent successivement des publications semblables. Les sociétés royales de Londres et d'Edimbourg publiaient depuis 1830 des procès-verbaux de leurs séances; vers le milieu de 1835 parut le premier numéro des Comptes rendus de l'académie royale des sciences de Paris, et les années suivantes virent naître le Bulletin scientifique de l'académie impériale de Saint-Pétersbourg, le Bulletin de l'académie royale de Berlin , les Procès-verbaux des séan- ces de l'académie royale de Dublin, de la société royale astronomique de Londres, de la société philosophique de Philadelphie et d’un grand nombre d’autres sociétés savantes. C'est que la création des bulletins répondait vé- ritablement à un besoin de l'époque; que la pensée exi- geail des moyens de communication plus rapides, et qu’en- fin les sciences et les lettres réclamaient aussi leurs chemins de fer. En 1834, une modification heureuse faite à notre régle- menl intérieur, sans porter alleinte au règlement qui nous constitue, nous permit de renforcer les rangs de nos membres trop éclaircis depuis la séparation des deux parties du royaume des Pays-Bas. Des correspondants régnicoles furent nommés pour la première fois, et désor- mais nous n’aurons plus à attendre l'instant douloureux ( 569 ) où la mort vient nous séparer de nos confrères, pour nous assurer la coopération d'hommes éclairés que nous dési- rons de voir siéger parmi nous. L'année 1835 amena à son tour deux innovations heu- reuses, car il n’est guère d'année où nous n’ayons fait un pas de plus pour améliorer notre position. La première fut la création de la séance solennelle qui, tous les ans, met l'académie en rapport direct avec le public, devant lequel elle vient faire l'exposé de ses travaux et remettre Îles prix décernés dans ses concours. L'époque choisie pour cette séance, fut le 16 décembre, jour anniversaire de la créa- tion de l'académie par Marie-Thérèse, en même temps que l'anniversaire de la naissance du Roi, notre auguste protecteur. La seconde innovation fut la publication du premier volume de la collection de nos Annuaires, qui, sous une forme modeste, renferment un grand nombre de docu- ments intéressants pour l’histoire de la compagnie. Plus tard, on y rencontrera sans doute avec plaisir les portraits de nos membres, dessinés sous les yeux de leurs contempo- rains et par leurs confrères. En 1836 et 1837, quelques mesures sagement combi- nées donnérent une nouvelle consistance à la collection de nos Mémoires, répertoire immense, qui sera consulté dé- sormais par quiconque voudra étudier la Belgique d'une manière approfondie. Le nombre des volumes, depuis notre réorganisation, s'élève maintenant à 29, dont 14 ren- ferment les mémoires des membres, et 15 autres les mémoires qui ont oblenu des distinclions dans les con- cours. Toujours occupée de ce monument national, l’aca- démie, dans ces derniers temps, a voulu faire concourir à ( 590 ) son agrandissement lous Îles savants qui, sans être de ses membres, se sentiraient néanmoins les moyens de l'aider de leurs lumières ; elle a donc résolu de créer un recueil spécial pour leurs travaux. Elle a donné ainsi plus d’ex- tension à une mesure déjà adoptée pour les bulletins, mais qui ne permetlait que l'insertion d'articles d’une étendue très-restreinte. Toutefois cette mesure n’a pu avoir jusqu'ici aucun commencement d'exécution, puis- qu’elle exige un subside spécial, dont le Gouvernement a reconnu l'utilité, mais qui se trouve soumis encore à l'approbation des Chambres législatives (1). Au milieu de ces changements, l'académie ne perdit pas de vue ses concours, auxquels elle devait déjà tant de mé- moires utiles ; et, pour en augmenter l'importance, elle donbla la valeur de ses médailles. L'un de ses membres, pénétré du même désir de relever l'éclat de ces joutes in- tellectuelles, a marqué successivement sa présence au mi- uistère, par l'institulion de deux grands prix : l’un destiné à consacrer la page peul-être la plus brillante de notre histoire, puisqu'on y voit figurer les noms les plus illustres dans les sciences, les lettres et les beaux-arts, et l’autre pour un des sujets les plus intéressants qui puissent être soumis aux invesligalions de la science, la question des explosions dans les mines. Nous connaissons déjà les brillants résultats de ce dernier concours ; nous ne nous en prometlons pas de moins heureux de celui des let- tres (2). (1) La chambre des représentants, dans sa séance du 23 décembre, vient d'admettre sans observation ia majoration demandée de 5,000 fr., de sorte que le budget de l'Académie, s’il est aussi admis par le Sénat, s'élèvera, pour 1842, à la somme de 30,000 francs. (2) La question sur les explosions dans les mines fut mise au coucours ( 591 ) Pour achever de tracer l'esquisse rapide du développe- ment qu'ont pris successivement nos travaux , j'aurais à vous parler des relations scientifiques de l'académie à l’ex- térieur ; ce développement est tel que son secrétaire aurait dû renoncer depuis longtemps à la tâche difhcile et délicate qui lui est imposée, si, par ses rapports mêmes avec les hommes les plus éminents de cette époque, il n'avait appris que c’est surtout chez eux que l’on trouve une grande bien- xeillance. Je ne chercherai pas à donner ici un aperçu de l'étendue de notre correspondance scientique; qu’il me suffise de dire qu’elle s’étend maintenant sur les différents points du globe, et que nous recevons des corps savants les plus illustres des preuves multipliées de confrater- nilé et d’estime. Malgré les différents changements dont je viens de vous entretenir, l'académie n’a pas la prétention de croire qu'il n’y en ait plus à introduire. Elle apprécie surtout les avan- tages qui naîtraient d’une alliance plus intime entre les sciences, les lettres et les beaux-arts. Les muses n'aiment point à être séparées ; elles ne doivent pas attendre pour se donner la main que la Belgique leur ait érigé un temple. Mais il convient cependant de marcher avec prudence et surtout avec accord. L'académie n’a eu qu'a s’applaudir d’avoir pris pour règle de conduite, la devise de la patrie. Oui, Messieurs, l'union fait la force, dans la république des lettres comme en politique. C’est par l'union que nous avons prospéré; c'est en réunissant nos lumiéres dans un cu 1839; celle sur le règne des princes Albert et Isabelle, fut proposée en 1840 pour 1842, M. Nothomb, successivement Ministre des travaux publics et de l’intérieur, attacha aux médailles promises une valeur de 8,000 francs, (592 ) même foyer, que nous avons réussi à leur donner plus d'intensité et à produire peut-être quelque bien. Celte union, nous ne l'avons pas voulue pour nous seule- ment ; nous avons désiré de la voir s'établir autour de nous; nous avons tendu loyalement une main amicale à toutes les sociétés savantes et lilléraires qui se sont organisées dans le royaume; et ces démarches bienveillantes nous ont mérité leur estime, et j'ose le dire avec un sentiment de fierté, des témoignages de distinction que nous avons pu accepter parce que nous n’en étions pas indignes. » M. le directeur donne ensuite la parole à M. Rouler, commissaire rapporteur sur la question d'histoire rela- tive à Vivés. RAPPORT DE M. ROULEZ. Quel est ce Louis Vivés que l'académie vient de glorifier en provoquant el en couronnant un mémoire sur sa vie et ses écrits, demandera peut être quelqu'honnèêle marchand, qui à appris à connaître nos grands hommes en parcourant les diverses lignes du chemin de fer, et cette question pourra même être faite par beaucoup d'autres personnes qui ne sont point étrangères à l'étude de l'histoire de notre pays. C'est qu’en effet, Messieurs, hors du cercle d’un pe- titnombre d'hommes qui se sont occupés plus spécialement de notre histoire littéraire, on ignore généralement ce que fut ce savant espagnol. Cela proviendrait-il de ce que philo- sophe et grammairien obscur pendant sa vie,son nom n’ap- ( 593 ) partiendrait qu'à l'histoire de ces sciences ? Mais Vivès n'est pas un écrivain ordinaire, el au commencement du XVIme siècle on n'était pas condamné à végéter dans l'obscurité, parce que l’on s’occupait de philosophie et de la science de l'antiquité. D'ailleurs le souvenir de Vivès est bien moins lié à l’histoire de telle ou telle science particulière, qu'à celle de l'esprit humain et de la civilisation, L'oubli où il semble tombé parmi nous ne peut donc guère s'ex- pliquer que par un effet du caprice de la fortune, laquelle, comme il l’a dit lui-même d’une voix prophétique , distri- bue à son gré dans l'empire des lettres, les récompenses et l'immortalité. Au temps de Vivès la philosophie et les belles-leitres tenaient dans le monde la place qu’a usurpée de nos jours la politique : elles préoccupaient les monarques sur leur trône et les hommes d'état dans leur cabinet ; ellesavaient envahi les salons comme les écoles. La connaissance de la langue latine était généralement répandue parmi les gens instruils. Alors, pour qu’une production littéraire eût de la vogue, il n’élait pas indispensable qu'elle fût légère, frivole, et qu'elle bouleversât lous les principes de la morale. Tel écrit d'Érasme étail attendu avec la même impatience qu’un roman de Frédéric Soulié ou de George Sand. Les vingt- quatre mille exemplaires d’une édilion de ses Colloques, qui furent enlevés à Paris en très-peu de temps, ne prirent assurément pas tous la voie de la Sarbonne, et l'apparition en France de sept éditions de son Éloge de la Folie, dans l'espace de quelques mois, s'appellerait encore aujourd’hui un succés prodigieux. Une tirade contre un abus dominant ouun ridicule, glissée dans un docte ouvrage, faisait sensa- tion comme un article de la Revue des deux Mondes oude la Revue Nationale. Si V'on veut se former une idée de la ( 594 ) popularilé qui pouvait s'attacher à un écrivain , sans qu'il publiât des romans 2ntimes ou des impressions de voyages, on n’a qu'à se rappeler la célébrité dont jouit Érasme. Érasme qu’on venait voir des pays lointains, qui, dansson passage pas les villes d'Allemagne, élait reçu par les ma- gistrats avec les mêmes honneurs que les ambassadeurs, avec qui des rois, des princes, des prélats, des grands sei- gneurs se faisaient un plaisir de correspondre, et qu'ils comblaient de présents d’un prix bien plus élevé que quel- ques bouteilles de Johannisberg, sans qu'il leur envoyât pour cela un reçu à l'avance. Vivès n'avait ni l'originalité d'esprit, ni l'abondance, la facilité et l'élégance de style de son maître. [l est aussi per- mis de croire que le voisinage de la renommée d'Érasme n’a pas peu nui à l'éclat de sa répulation contemporaine. Cependant elle ne manqua pas de lustre. Son invective contre les faux-dialecticiens (ir pseudo-dialecticos), où il attaque principalement les-docteurs de l’université de Pa- ris, dont il avait été naguère l'élève , dut suffire pour popu- lariser son nom. C’est que la réformation philosophique et liltéraire, dont il fut un des principaux promoteurs, ne demeura pas l’œuvre isolé de quelques hommes qui devan- çaient leur siècle ; elle germait dans tous les esprits, et était devenue un besoin de l'époque. La tendance pratique de son esprit ne lui permit pas, il est vrai, de s’en tenir au rôle de démolisseur ; avant Bacon, il avait pressenti l'importance de la réforme des méthodes scientifiques, et il essaya de la commencer. Mais les ouvrages mêmes où il expose ses préceptes, sont remplis de traits acérés et de sor- ties chaleureuses contre les erreurs dominantes ou contre les mœurs litléraires du temps, et comme s'il eut voulu porter la cognée au cœur de l'arbre ; il prend surlout pour ( 595 ) point de mire les philosophes de Paris , ces hableurs, dont Ja tèle était vide, et qui avaient toute leur science sur le bout de la langue (1); ailleurs il se raille de leurs habits sales, usés, déchirés , couverts de crasse et de vermine, qui faisaient ressembler ces prétendus péripatéliciens à des eyniques , ou plutôt à des cuisiniers et des muletiers. Il observe à celte occasion que les philosophes de Louvain avaient une mise beaucoup plus décente. On voit que la ca- pitale de la France n'a pas toujours eu le privilége de nous donner le ton. Dans un autre endroit il poursuit de sa co- lère et de son mépris une classe d'écrivains, si communs encore de nos jours, lesquels sans foi dans leur mission, sans amour pour la science elle-même, ne la cultivent que pour faire du bruit et pour gagner de l'argent. Vivés ne jouit pas seulement de l'amitié de ses contem- porains les plus éminents dans les lettres, tels qu'Érasme, Budée, Thomas Morus et autres, mais il reçut aussi des marques d'intérêt et d’attachement de Charles-Quint, de Jean IE, roi de Portugal, et particulièrement de Henri VITE, roi d'Angleterre et de Catherine d'Aragon son épouse, qui lui coufiérent l'éducation de la princesse Marie, leur fille. Quoi qu'occupé du grand œuvre de la réformation litlé- raire, il ne put voir avec indifférence les événements po- liliques qui se passaient sous ses veux , et s’il crut de son devoir d'y intervenir comme écrivain, c'est sans doute parce qu'il avait la certitude que sa voix aurait du reten- tissement et de l'influence. L'Europe se trouvait alors sé- rieusement menacée de l'invasion des Turcs, L'intérêt de leur propre conservation commandait aux princes de la (1) Parisienses philosophos omnem yhilosophiam inter dentes, lubra et dinguam habere in mento vero nullam. ( 596 ) chrétienté de prendre les armes et d’anéantir la puissance musulmane. Mais pour attaquer avec “succès un adversaire tel que Soliman IT, ils devaient se liguer entre eux et faire trève d’abord à leurs propres querelles. C’est à rétablir la concorde entre les princes chrétiens, et à les pousser à la guerre entre les Turcs, que sont destinés plusieurs écrits que nous trouvons parmi les œuvres de Vivès. Le spectacle de la misère des classes indigentes sut aussi le distraire de ses études habituelles, et faire l’objet de ses médilations. C’est un honorable sentiment de philanthro- pie qui dicta son traité du Soulagement des pauvres, production fortremarquable pour l’époque. Brugesne doit pas oublier qu'il vivait alors dans ses murs , et que l'écrit est dédié à ses magistrats municipaux. Le XVE siècle n’était point encore le temps des spéciali - tés, mais quoi qu'ils fissent, tous les esprits n’élaient pas de trempe à arriver à cette universalité de connaissances qu'Érasme lui-même prône dans Vivès, et donl peut nous convaincre un simple coup d'œil jeté sur la liste deses ou- vrages. Une mort prématurée l’enleva au milieu de sa car- rière , alors que le terme ordinaire de la vie humaine lui promeltait encore de longues années de travaux et de gloire; et néanmoins les suffrages de ses contemporains l'ont placé à côté d’'Érasme et de Budée, dans ce grand triumvirat lit- téraire quiillustra le commencement du XV{siècle. L'Espa- gne a inscrit le nom de Louis Vivés au premier rang de ses savants, et un jusle sentiment d’orgueil national engagea, à la fin du siècle dernier un de ses compatriotes à publier à Valence une magnifique édition de ses œuvres, précédées d’une prolixe dissertalion sur sa vie et ses écrits. La Belgi- | que, sa patrie adoptive, a des droits plus légilimes encore | à se parer de sa gloire, et il appartenait au premier corps ( 597 ) savant du pays de proclamer ces drois en élevant un mo- nument littéraire à sa mémoire. L'académie a jugé dans une séance précédente (1) le seul ouvrage manuscrit sur la vie et les écrits du savant espagnol, qui lui soit parvenu en ré- ponse à la question mise au concours , et elle lui a accordé son suffrage ; ilne lui reste plus aujourd’hui qu’à remettre la palme au vainqueur. M. l'abbé Namèche est venu recevoir la médaille d’or, portant sur le revers l'inscription suivante , autour de la- quelle sont inscrits le nom du lauréat et la date du con- cours (2). De Vita, scriptis et doctrinis Johannis Lund, Vivès hispani Saeculo XVI. In alma acad. Lovan. Scientiae literariae profess. Solertiss, dissertatio. Une seconde médaille d’or, avec l'inscription Quod Analyseos mathemat. thesin ad libitum selectam Accurate exposuit Et solvit. a été remise entre les mains du secrétaire pour être adressée à M. Moritz Stern de Gôttingue, en récompense de son mémoire sur {a théorie des résidus quadratiques. ——————— —_—_… (1) Voy. mon rapport duns le Bulletin du mois de mai dernier, t. VIII, P. 1, pag, 261. (R.) (2) Les inscriptions ont été faites à la demande de l'académie par M, Cornelissen., Tom, vu, 41. ( 598 ) Deux médailles d'argent avaient été décernées encore à M. Louyet, professeur de chimie à Bruxelles, età M. Ver- ver , docteur à l'université de Groningue , pour leurs mé- moires sur l'emploi des poisons métalliques dans l’agri- culture. Ges médailles portent l'inscription : De Malefica venenor. metallicor. In plantas actione Experimentis tentata Et firmata Disquisitio, M. Louyet, présent à la séance, est venu recevoir celle qui lui était destinée, et l’autre a été remise entre les mains de M. le baron Falck, ministre de S. M. Guillaume If, qui siégeail au nombre des membres de l’académie. La séance a été terminée par la lecture d’une notice né- crologique sur M. Raoux, par M. le baron de Reiffenberg. Cette notice sera insérée dans l'Annuaire de l'académie , pour 1842. Observations magnétiques faites , d'aprés la demande de la société royale de Londres, à Bruxelles, à Munich et sur le Hohen-Peissenberg. On a employé, pour les observations faites à l'observa- toire de Bruxelles aux mois d'octobre, novembre et dé- cembre , les mêmes instruments et les mêmes méthodes que pour les observations antérieures et dont il a déja été donné connaissance. Quant aux observations de Munich et du Hohen-Peis- senberg faites au mois de septembre, et dont nous avons rapproché les résultats de ceux obtenus à Bruxelles et im- ( 599 ) primés dans le Bulletin d'octobre dernier, nous citerons les renseignements mêmes que nous devons à M. Lamont, directeur de l’observatoire de Munich. « Munich, le 10 octobre 1841. » J'ai l'honneur de vous envoyer les observations mé- téorologiques et magnéliques que vous avez demandées, failes en grande partie et réduites par M. Leoxhandt. » J'ai ajouté les observations du Hohen-Peissenberg que j'ai faites avec M. Heiïntz, professeur au lycée d’Amberg. J'ose espérer que ces observations seront particulièrement intéressantes, ayant élé failes au sommet d’une mon- lagne qui s'élève sur une plaine, en forme de pyramide, à 1200 pieds, et à une hauteur de plus de 3000 pieds au- dessus du niveau de la mer. » Les instruments magnétiques que j'ai employés sont construits d'aprés les principes que vous trouverez indiqués dans les Astronomische Nachrichten, et différent des in- struments ordinaires en ce que les aiguilles sent très- peliles (pesant à peu près 2 grammes), enfermées et suspendues, de maniére que la circulation de l’air qui est contenu dans la boîte, n’ait aucune influence sur l'aiguille. En faisant observer simullanément deux appareils magné- tiques, placés en des circonstances différentes par rapport à la température, j'ai découvert que leur marche n'est pas égale et que cette inégalilé provient de ce que l'air enfermé dans la boîte prend un mouvement régulier de circulation , ou qu’il se forme un courant qui emporte l'ai- guille ou le barreau magnétique, et le tient éloigné de la vraie direction d’une quantité plus ou moins grande, selon la vélocilé du courant. » Voici les constantes magnétiques pour Munich et Ho- hen-Peisse nberg : ( 600 ) Pour Munich : Déclinaison absolue correspondant à la divi- Mon dDide l'échelle UP PEER . —. 16003197 Intensité absolue moyenne. . . . . . . 1,9320 Valeur d’une division de l’échelle de décli- MAISON: EN Lt EE CIN. Ua 30” LOUBNSILE nie me eee de 6 etes ee lo MU UUUILS0 * Pour Hohen-Peissenberg : Déclinaison absolue correspondant à la divi- sion alide échelles NUE ES 17014/21" Intensité absolue moyenne. . . . , . . 1,9555 Valeur d’une division de l’échelle de décli- HASON A MERE: EUR. MÉPÉC UE NPEU AUR ER 30” » Les observations au Hohen-Peissenberg avaient été faites avec une échelle dont les divisions avaient une va- leur de 38”,555. M. Feisher les a réduites à l'échelle de Munich et calculé les différences entre Munich et Hohen- Peissenberg. Une réduction semblable pour les variations d'intensité n’a pas encore élé faite, c’est pourquoi j'ai omis les observations d’intensilé. Au reste, on voit par les observations de déclinaison que même en deux lieux peu éloignés l’un de l’autre, les changements ne sont rigou- reusement ni simultanés par rapport au temps, ni sem- blables par rapport à leur grandeur et leurs progrès. La ressemblance générale démontre que les causes princi- pales sont les mêmes pour les deux lieux, mais outre ces causes principales, il paraît ÿ avoir, comme dans tous les phénomènes météorologiques, un nombre infini de causes secondaires ou locales, qu'il sera toujours impossible de soumettre à la théorie. » On verra par la planche ci-jointe, que les résultats ohte- nus dans les trois localités présentent le plus grand accord. Ve : 144 : 48 F ct Ne: PE Li EU Me (27. TRE tas #8 2 M4 ET OT Se nt 4 ROIS be Ci RE 3 ; / ( 7 7 ssmullanernent a Mrazclles J larcilions dela dclinacson mapnélegue elicttté 2 YPO Po À À ) Mano. Toherisfson te 17 Ls 41%-nT schtemlre 1841. Tom, VII 22 part. par. pue I ! CA [ 1 [TT LE En [ GIE. QE ou DER CREER IE LE DEA ET Ÿ HÉREEPEEÉEEE : L. Es One: L LE Î T j HE SE L [] F [ HET Œ 7 RIBERE LG 1 E | 1 [I HIDE [etsine EME BIE EE ET 77/2 % HEURES. | 0’. | 5’. | 10’. to hs. |56,64156,70|56,72 in —0156,93/57,14[57,19 Minuit . |56,09/56,06|56,43 1h. m. |59,17159,12|58,99 2 — |58,79/58,7958,81 3 — 155,92/56,07[56,33 a — |58,22/58,15/58,65 5 — |57,99/57,97|57,93 6 — |57,31/57,44/57,58 7 — |55,16/55,21/55,24 8 — À56,76/56,66|57,07 9 —:156,76/56,65|56,57 Duo — |56,69/56,59/56,24 Man —.|55.17/55,13/55,23 laid. . |54,96/54,02/54,61 1h. s. |53,69/53,72153,55 2 — 156,10/56,03155,87 3 — 155,51/55,20/54,83 Doas — 15415/55,23/56,49 Los — 156,01156,12156,13 8 —.157,73[57,7057,58 om. |o1,54/61,27|61,31 | 8 — |58,95/58,39/58,09 lo — |56,87/56,75/56,61|: Il (601) Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 20 octobre 1841, à 10 heures du soir, temps moyen de Gættinque. 20”. 57,28 5 59,17 58,02 56,79 55,86 57,29 56,15 56,21 55,20 | 56,76/56,69 59,25|5 58,38[5 57,48/5 25° 57,18 57,11 58,93 57,61 56,94 53,51 55,50 54,62 58,39 56,19 59,55 59,42 58,02 56,80 56,62 57,28 57,605 58,77 56,67 57,10 59,20 |5 58,095 57,39 56,12 57,34 55,89 56,19 54,145 54,40 53,58 56,05 54,44 57,10 56,22 60,40 58,78 58,06 56,84 155,50/55,30155,47 1156,23155,72/55,57 153,87[54,18 ,44156,07|56,01/5 40’. | 45".| 50’. SRE 57,30|57,26|57,10 58,20/58,48/58,77 58,48/58,77|58,89 57,35/57,44157,77 58,7458,37158,32 58,08/57,90/57,98 56,23156,24/56,16 57,06/56,99/5 56,48/56,39 55,96/55,61|: 54,00154,05|53,93 54,03[54,99/55,55 55,83[55,83[55,6 53,79/53,93/54,52 0 56,35/56,19,5 62,46/62,00|61,25 59,64/59,52/59,50 57,65/57,28|57,05 56,35/56,36|56,51 55e ( 602 ) Variations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 20 octo- bre 1841, à 10h. 2m. 305. du soir, temps moyen de Gœttingue. (Le thermomètre est celui de Fahrenhei.) 22/50”. 1250”. D 32/50”. LP — 4250”. CC — 5250". En. In.h. HEURES. ts Un, h.|Tem.fln. h.|Tem.{lin. h.|Tem, {in. h.|Tem. Tem. Lors 11,67/53,8 53,9. 10,63153,8 53,5 11,39153,3 53,3 10,16153,3 11,14/53,4 10,75|53,4 53.3 9,60/53,5 9,73154,8 7,99162,8 8,74164,3 8,39158,8 9,43157,4 9,39157,0 10,28/56,4 9,69155,7 10,69155,4 10,31|55,1 10,17154,8 54,4 10h.s.. 10,93 15398 11 — 10,81,53,8 #10,71,53,8 #10,64153,8 [10,60/53,8 [10,61/53,8 Minuit. ,./12,19,53,8 Î12,03153,8 » » 111.58,53,9 |11,55153,9 1 h m./11,02/53,9 D10,73153,9 Î10,78/53,9 |10,83/52,9 [10,80/53,9 2 — |10,56,53,8 J10,41153,8 110,58,53,8 |10,45,53,5 110,25/53,5 3 — |10,70,53,5 Î10,87/53,4 11,12153,4 [11,20153,4 |11,37|53,4 4 — [11,40/53,2 D11,61,53,3 111,76153,3 |11,72153,3 |11,51153,3 5 — |11,49,53,3 Î11,37/53,3 Î11,17153,3 |10,78153,3 |10,46/53,3 6 — 9,96153,3 À 9,71153,3 À 9,84153,3 [10,02153,4 [10,69/53,4 7 8 (:] — 1,70/53,4 Mn1,44/53,4 M1,48/53,4 l11,29/53,4 [10,95/53,4 — {10,68/53,4 ho,49/53,4 110,44/53,3 110,59153,3 |10,39/53,3 — io,53/53,3 Mo,s6,53,4 110.29/53,4 À 9,58/53,4 À 9,62/53,5 10 — À 9,80/53,7 À 9,80/53,9 À 9,78/154,1 À 9.76/54,4 À 9,85|54,6 ILES 9,77155,0 À 9,48/55,6 À 9,01157,2 | 9,11159,6 | 8,33|61,9 Midi. .} 7,60164,2 À 5,56,66,0 À 7,73166,8 | 8,11167,7 À 8,32166,1 1h.s. .f 8,71,63,0 À 8,71161,9 À 7,99/60,9 | 7,87160,0 À 7,95159,2 2 — À|8,46/58,2 À 8,66,57,9 À 8,89/57,7 | 8,60/57,5 À 9,20|57,4 3 — |À9,66157,3 À 9,93/57,3 À 9,92/57,3 |10,02|57,2 À 9,87|57,1 4 — À 8,92/56,9 À 8,93156,9 10,23/56,8 |10,86/56,8 |10,4:/56,7 5 — 10,43/56,2 Î10,48/56,1 10,41/56,0 |10,26,56,0 | 9,94/55,9 6 — À9,95/55,7 lo,21/55,5 À 977155, 7 — 0,28/55,3 À 9,91/55,3 h10,37/55. 8 9 0 4 3 — |10,60/55,0 Î10,28/55,0 À 9,92/34,9 [10,01!54,8 }10,22154,8 — ro,17/54,7 o,n1/54,3 ho,15,54,3 F- 10,57 54,4 » » » » » » » » ( 603 ) riations de l’intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 10 en 0 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 20 octobre 1841, à 10h. 7m. 80s. Zu soir , temps moyen de Gættingue. (Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) 7/50”. 1750”. 27 50". 87 50”. 4750". 37'5s0”. EURES. ——m—__—_— | qu ll Ù | lu. v. |Tem.f In. v. |Tem.} In. v. [Tem.} In.v. |Tem.} In. v. |Tem.} In. v. |Tem. Dh.s. .J—0,255/52°5 |— 0.229535 À—0,242152,5 À— 0,266/52%5 |— 0,361/52;6 |— 0,4431526 2 — !—0,505,52,6 — 0,505,52,6 —0,505/52,6 |— 0,528152,6 ]—0,373|52,6 ]—0,341,52,7 Hinuit. —0,783/52,7 |—1,477/52,7 À—1,629/52,7 | 1,840/52,5 |— 1,994/52,5 ]— 2,040/52,5 Lh.m..—1,849/52,5 |— 1,794/52,5 D—1,571152,5 ]—1,380152,5 |— 1,662152,5 Η1,555152,5 D — À—1,520/52,5 Η1,458,52,5 D—1,078152,5 À— 1,124)52,5 |—1,260/52,5 ]—1,483152,5 3 — À—1,853/52,5 |—1,849/52,4 D 1,958152,4 À 2,043152,4 | 2,073152,4 |—2,155152,3 4 — À—2,155/52,8 |—2,505/52,3 D—2,336|52,4 |—1,945,52,5 |— 1,730/52,5 D— 1,625|52,4 5 — À—1,846/52,3 |—2,188/52,2 D—2,135152 2 | 2,095/52,2 ]—2,020/52,2 | — 1,687|52,2 6 — À—1,893/52,2 |—1,785152,2 D—1,833152,2 À 1,236,52,2 Η1,236152,3 | — 1,494152,3 nm — À—1,788/52,3 |—2,133/52,3 Η2,270|52,3 | 2,247152,3 ]— 1,982152,3 | — 2,025]52,3 8 — |—1.,988/52,3 [—1,877/52,3 D —1,792,52,3 | 1,605,52,3 | —1,493)52,3 |—1,521/52,3 9 — À—1,703/52,3 |—1,606/52,3 À—1,696/52,4 | —1,944152,4 |— 1,707/52,5 |—1,731/52,5 0 — À—1,601/52,7 —1,601/53,0 À —1,591153,3 ]—1,591153,6 ]— 1,463153,9 |— 1,463/54,1 1 — À—1,564/54,3 |—1,588/54,5 À—1,325154,7 |—1,391,55,0 |—1,805/55,2 | —1,805155,2 Midi . ]—1,743/55,2 [—1,515/55,3 À —1,363,55,4 ]—1,275)55,4 ]—1,275155,4 |—1,079)55,3 Mh.s. ]—1,079/55,4 |—1,037/55,4 À—0,927/55,3 |—0,597155,2 |—0,480/55,1 |—0,011155,0 D — À40,197/55,0 |+-0,539/55,0 Î+-0,735/55,0 }+-0,416,55,2 |4-0,212155,2 | 0,338155,2 3 — À40,537/55,4 |+-0,475/55,5 4-0,490/55,6 |+-0,775155,8 |-0,629,55,8 1-4 0,596,55,6 4 — À0,254/55,6 Η0,452/55,5 D40,892/55,5 |+1,013,55,5 ]-0,460/55,4 |4-0,091155,4 Et +-0,021155,2 Î+-0,021/55,1 ÎH-0,082/55,0 —0,040155,0 |-0,063 54,7 1 — 0,509 54,6 6 — À—0,514/54,7 Η0,200/54,5 À—0,959/54,5 |—1,383,54,5 |—0,618/54,5 |—0,618|54,5 7 — À—0,419/54,4 À 0,419/54,4 4 0,045/54,3 À— 0,528/54,3 À 0,528,54,2 | 0,591/54,1 8 — À—0,185,54,1 |—0,378,54,0 D 0,860/54,0 |— 0,591/54,0 | —0,217154,0 _0,376|53,9 9 — À—0,460 53,9 Η 0,470 53,8 D —0,705/53,7 |— 0,550 53,6 ]—0,650,53,6 À 0,772]53,5 L ( 604 ) Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 hewres, à partir du 26 novembre 1841, à 10 heures du soir, temps moyen de Gættinque. A HEURES. 0’. 57: 40". 45”. 50155" DIRES ECRIRE 79 EE ER EEE LAND DE DT TE EE EEE ART RS MEEEUERS © EEE EURE JE EEE CE 10 h. s. |56,86[56,85156,90/56,89/56,92|56,81156,96/56,96156,97/57,05/57,04/57,02 11 — |57,03157,02/56,99/57,04/57,08/57,00/57,02/56,96156,86/56,90/56,88/56,75 Minuit . |56,82156,85156,82156,84156,86156,82/56,9557,05/57,02156,99/56,96|56,86 1h.m. |56,84156,86/56,91156,87156,85/56,75156,88/56,93156,89/56,89/56,94/56,94 2 — |56,85/56,78/56,61156,58/56,64156,64)56,65|56,57 |56,72 156,81 57,03|57,00. 3 — |57,06[57,08/57,27157,26157,23157,18/57,15,56,08/56,81156,82|56,87|56,79 a — |56,69/56,62156,64/56,82|56,90/57,00/56,92/56,89/56,90/57,04/56,92/57,05 5 — |56,97156,77156,82|56,68/56,63156,72156,71156,70|56,81156,80/56,63|56.78 6 — |56,82156,82|56,88/56,93/57,00!57,05/57,07157,02/57,05/56,98/56,93|56,87 1 — |56,80/56,85|56,90156,83/56,86/56,84/56.87/56,82/56,88/56,88/56,84156,85 8 — |56,86156,83156,87156,86156,78156,91,56,89/56,85156,87156,85156,85156,82 9 — |56,80/56,79/56,86/56,90/56,78,56,76/56,78/56,72|55,72156,66|56,61156,59. 10 — |56,58156,52/56,42/56,45/56,39/56,36,56,25156,32156,35|56,22|56,22|56,22 11 — |56,25/56,18/56,10/56,11/55,92/55,90/55,90155,91/55,94/55,98/55,87|55,88 Midi 55,91155,86/55,86/55,78/55,76|55,75/55,74155,70/55,77|55,78/55,75|55,78 1h. s. |55,80/55,79/55,77155,67|55,71155,86/55,76/55,75/55,94/55,96/55,99|56,09 2 — 56,07156,12156,15/56,17156,18,56,22/56,21156,18/56,19/56,12156,10|56,14 3 — |56,16/56,15/56,09/56,08/56,06156,16/56,16156,18/56,16/56,15/56,14156,15 4 — |56,17/56,16/56,19,56,20/56,25/56,32)56,23156,22|56,28|56,23156,18|56,27 5 — |56,25156,34/56,37,56,28/56,21156,17156,08/56,16/56,24156,15/56,17|56,22 6 .— |56,26156,36|56,39/56,44156,52/56,59156,57156,59156,67156,73156,74156,72 7 — |56,77/56,83156,84156,88156,83156,82/56,80156,83156,80/56,79/56,8956,91 8 — |56,84156,84156,79156,74156,72|56,82156,95|57,26|57,53|57,77|57,86|57,67 9 — |56,39/57,22/57,06157,06157,53157,63/57,57157,5357,51|57,45/57,36|57,28 | ( 605 ) Variations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 26 novem- bre 1841, à 10h. 2w. 305. du soir, temps moyen de Gættingque. (Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) 230”. | 12/50”. | 22/50”. | 52/50”. | 4250”. HEURES. a —_—— | j—— In.h.|Tem. en [ren {n. h.| Tem.fin. h.|Tem.}ln.h.|Tem. 10 b. s. [11,39 44°2 11,47|44°4 11 — 11,51/44,6 À11,49144,6 |11,47/44,6 |11,50144,6 111,53144,6 [11,55144,6 Minuit . 11,39/44,6 Î11,43144,6 |11,54144,6 Î11,43144,6 |11,45/44,5 |11,47|44,6 1h. m. 11,47/44,6 Î11,41144,6 l11,47/44,6 11,224/44,6 11,421 44,6 |11,46)44,6 2 — 11,64144,6 |11,68144,6 |11,65144,6 Î11,64144,6 |11,58144,6 |11,55144,5 3 — Un,55,44,5 |11,52/44,5 |11,50/44,5 11,55,44,5 |11,59/44,5 |11,64/44,4 ae ie 11,70144,4 À11,64/44,4 V11,71/44,4 Î11,72/44,5 |11,70)44,5 5 — À11,72/144,5 |11,74/44,5 |11,73/44,5 ]11,78144,5 |11,80/44,5 |11,82|44,5 6 — Vi1,82/44,5 Îu1,78/44,5 Î11,77/44,5 11,77144,5 |11,78144,5 |11,79/44,5 m —. U11,73/44,5 |11,72/44,6 |11,72/44,6 111,70/44,6 |11,69/44,7 |11,69|44,7 8 — Î1i,70/44,7 Î11,64144,7 |11,62|44,8 Î11,61144,6 |11,58144,7 |11,58/44,7 9 —— À11,55144,8 111,56144,8 Î11,55/44,9 Î11,53144,9 [11,56/44,8 [11,54144,8 10 — À11,52,44,8 111,53144,8 111,53144,8 |11,57144,8 |11,49/44,8 [11,51144,8 11 — À11,45,44,8 lu1,53144,8 |11,54144,8 Î11,53/44,8 |11,55144,8 |11,56144,8 Midi. . N11,54/44,8 |11,57144,8 |11,59144,7 Î11,63144,6 |11,53144,5 |11,48/44,5 1 hs. f11,44/44,6 111,48/44,6 [11,50/44,5 Î11,56/44,5 [11,57/44,5 |11,59/44,5 2 — 11,56/44,6 111,53144,6 [11,52|44,6 Î11,55144,7 [11,55144,7 |11,48144,8 3 —, Î11,46,44,8 111,51144,8 |11,51/44,8 |11,51,144,8 |11,57144,8 [11,56144,8 4 — !11,51,44,8 |11,50144,9 |11,53144,9 À11,51144,9 [21,41/44,9 |11,36/44,9 5 — 11,39 45,0 111,42145,0 |11,44/45,0 À11,45145,0 11,49/45,0 [11,54145,1 6 — Àu,52/145,1 l11,53/45,2 l11,55/45,2 ]11,59 45,3 111,54145,3 |11,54/45,4 7 — À11,58/45,5 111,64/45,5 |11,64/45,6 Î11,62,45,6 |11,64145,6 |11,66/45,7 8 — À11,67145,8 11,60/45,8 Î11,53145,9 111,42145,9 11,34145,9 111,48/45,9 # — À11,55145,9 111,53146,0 |11,49/46,0 11,62/46,1 11,60!46,1 {11,57146,1 ( 606 ) lariations de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 10 e minutes, et pendant 24 heures, à partir du 26 novembre 1841 , à 10h.7m.. du soir, temps moyen de Gœttingque. (Le thermomètre est celui de Fabrenheit.) 750”. 17530”. 27/50”. 57 50”. 4750". 57'30/ HEURES, Dm — À ; In. v. |Tem.} In. L [rem In. v. |T 10 h. s. f4-5,517/435 14-5,574/4395 + 3,616/455 [+ 3,693|43%6 l+-3,633/43°6 [4 3,633|4 ii LE 3,446143,8 | 3,461143,8 | 3,590/43,8 | 3,619143,8 | 3,619/43,8 | 3,972/4 Minuit . 3,708|43,9 | 3,570/43,9 | 3,793|43,9 | 3,560|43,9 | 3,562/44,0 | 3,562l4 1h. m.) 3,492/44,0 À 3,525/44,0 | 3,462|44,0 | 3,472|44,0 | 3,490/44,0 | 3,525|4/ 4 4 4 12 La 3,530|44,0 À 3,487/44,0 À 3,327|44,0 | 3,287|43,9 À 2,011/43,9 À 2,911 30 2,911/43,8 | 2,938/43,8 | 3,040/43,8 | 3,144143,8 À 3,161143,7 | 3,161 "Es 3,119/43,7 | 2,969/43,7 | 3,046143,7 | 3,046143,7 | 2,922|43.6 | 2,930 D +2 2,997/43,6 | 3,003/43,5 | 2,900/45,5 | 2,949/43,5 | 2,990/43,5 L 2,996/43 (Res 2,910|43,7 2,842143,7 2,804143,7 2,883|43,7 2,876|43,7 3,098 43] 7 2,954|43,7 2,999143,8 | 2,962143,8 | 2,851143,9 À 2,923|43,9 2,840| 43] su 2,840/44,0 Ÿ 2,832/44,0 | 2,831/44,0 | 2,785144,0 | 2,777144,0 À 2,775]44 9# 2,775l44,1 À 2,787|44,1 | ,631|441 À 7661441 À 2,766144,1 À 2,766 4] Fe 2 2,921|44,1 2,608|44,1 2,722144,0 | 2,659/44,0 R 2,659)44,1 2,548 4 107 2,548|44,1 2,622/44,1 | 2,622|441 2,440/44,1 À 2,595/44,1 2,572 |44 Midi . .) 2,572144,2 | 2,601|44,1 | 2,601|44,1 2,647143,8 | 2,753|43,9 | 2,757 ss 1 b, s.] 2,871/44,0 2,943144,0 | 2,976144,0 | 2,952)44,0 Ê 3,001/44,0 Ÿ 3,056 54 20 3,078|44,0 3,078/44,0 À 3,207/44,0 À 3,256/44,0 À 3,307,44,0 À 3,307/4 2 3,310|44,2 3,306/44,2 | 3,159/44,2 | 3,214/44,2 À 3,214144,2 | 3,259 il LUE 3,216|44,2 3,203144,2 3,200 |44,3 3,203/44,5 3,203/44,5 2,925 14 Lÿ 322 3,034/44,5 À 3,077/44,5 | 3,020|44,5 | 3,082/44,5 | 5,082/44,5 3,029 He 2,892/44,5 À 2,603144,7 | 2,803144,7 | 2,709,44,8 À 2,709!44,9 | 2,709/45 T7 — 2,709| 45,0 2,646145,0 { 2,646/45,0 | 2,571145,1 À 2,537145,2 | 2,372 hi 8 — 2,372]45,3 À 2,372145,3 | 2,372|45,3 | 3,230145,3 | 2,126 45,3 2,329 n 9 — 2,600| 45,3 2,363145,4 | 2,363145,4 | 2,363 45,3 2363145, 2,363 n | ( 607 ) Variations de la déclinaison magnétique observées à Bruxelles , de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 22 décembre 1841, à 10 heures du soir , temps moyen de Gœttingue. | HEURES. ! 10 h. s. 158,30158,39,58,19/58,17|57,87 |57,62157,55 58,24158,38)58,31I} 11 — 58,04158,09,58,14158,14158,06 |57,69157,49157,39 57,34 57,30157,26|57,03 Minuit . 156,70156,55,56,43/56,17|56,31 |56,59,56,73156,85 156,93 |57,01157,07157,11 1h.m, 157,16157,13157,16/57,17|57,28 |57,53157,74157,81 157,79 157,54157,43|57,41) 2 — 157,19/57,20157,21/157,08/57,05 |57,05|57,09/57,02 157,01 |57,09/57,05|57,10 3 — 57,06/56,95,56,91,56,85,56,86 |56,86156,78/56,84 56,87 |56,82/56,84|56,79 4 — 156,72/56,71,56,94156,99/57,12157,09157,05/57,01 56,83 |56,86|56,92 D 5 — 156,91/56,90,56,91/56,83/56,88 157,08156,78156,81 |56,86 |56,97|57,00 nd 6 — 156,84156,83156,84156,94157,12/57,13/56,97156,99 57,12 156,93|57,11156,93 ; 7 — À56,94/56,83156,79/56,79/56,78 156,83156,75156,73 56,66 |56,64/56,42[56,22 | 8 — 156,12,/56,16,56,21156,20156,27 |56,23156,37|56,53 56,76 |56,69/56,79157,05 1 9 — 157,04156,56,56,48/56,35156,26 56,36|56,50 56,57 |56,55 56,44156,65|56,77 10 — }56,94,57,04,56,91157,32156,90,56,77|56,73 56,55 156,29 156,08 56,25|156,41 12 — 56,70,56,76/56,73156,69,56,64/56,22156,71 slines 56,63156,74156,29 Midi. 56,14/56,13,55,90156,01 56,25 |56,12156,12,56,11 156,15 |56,25/56,31156,44 . 1 hs. 156,47156,50,56,47156,52156,58 156,42156,45156,44 156,36 /56,47|56,49/56,52 2 — 156,65,156,71,56,74156,77156,80 56,81156,77 cd | ds 56,80/56,80|56,30 3 — 156,79/56,81,56,76/56,78/56,80 156,81156,89 po: 56,88|56,95 56,97] | 4 — 156,98157,03157.00157,06,57,1357,08/57,11 HR à 57,10157,09157,13 | 5 — 57,11/57,12,57,18/57,19157,16 ,57,18157,11157,16 57,12 |57,06|57,06 81,01 ) 6 — }57,00/57,02,57,02157,00|157,00 57,00,56,99,57,03 Ed 57,07|157,33 57.45) 7 — !57,31157,21157,13157,24157,49 157,70157,59 APS OS 57,21157,13 FR 8 — 156,97157,00/57,05157,06,57,08 157,10/57,11 s7,12 57,15 57,14157,13 57,31! 9 — 157,95/58,23| » |57,95157,80 57,94157,98,57,88 157,78 |57,67]57,67 En 10 — 57,61] » » » » » » » n » n » 57,55 Le | ( 608 ) Variations de l'intensité magnétique horizontale observées à Bruxelles, de 10 en 10 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 22 dé- cembre 1841, à 10h 2m. 30 s. du soir, temps moyen de Gæitingue. HEURES. HOwkAes: 11 — Miouit 1 h. m. (Le thermomètre est celui de Fehrenbeit.) 250”. nn. In. à ren 11,65/39,9 11,22/40,0 11,82|40,2 11,60 40,3 11,76|40,4 11,81/40,6 11,89/40,5 11,81/40,5 12,06140,7 12,18/40,6 11,51/40,8 11,67|41,0 11,50/41,1 11,62/41,2 11,51/41,4 11,41/41,7 11,70/41,8 11,81|41,8 11,81/41,8 11,93/41,9 11,82|42,2 11,76|42,4 11,86|42,8 11,83|42,8 11,78 42,8 | 39,9 40,0 40,2 40,3 40,4 40,6 40,5 40,5 40,7 7140,5 40,9 41,0 2|41,1 41,2 41,5 41,7 41,8 7[41,8 41,8 41,9 42,8 42,4 42,8 42,8 11,17 11,67 11,59 11,44 11,82 11,83 11,79 11,75 12,02 11,95 11,23 11,77 11,53 11,65 11,46 11,63 11,77 11,81 39°9 40,1 40,2 40,3 40,4 40,6 40,5 40,5 40,7 40,5 40,9 41,0 41,1 41,3 41,5 41,8 4LS 11,86|: 11,91 11.76 11,64 11,78 11,92 11, 11, 11, 11, 11, 11, 11, 11, ïL, 11, 11, 11, » 40,1 7|40,2 40,2 5140,5 240,5 40,5 5|40,7 40,5 40,5 41,0 69/41,1 57|41,3 50/41,6 nibie ARE Ar 87 41,8 88|42,1 78/42,3 76|42,6 82/42,8 93 42,8 * 11,26 11,67 11,66 11,65 11,45 11,78 11,78 11,91 11,87 40,9 41,0 41,2 41,3 41,6 41,8 |41,8 \41,8 42,1 4 52'50"”. In. h rem. 11,38|400 11,75/40,1 11,70]40,2 11,63/40,3 11,85)40,5 11,83/40,5 11,84/40;5 12,00|40,7 12,15/40,5 11,74/40,6 11,46|41,0 11,62|41,0 11,66|41,2 11,55/41,3 11,40 11,90! 42,8 11,89/42,8 11,80| 42,8 ( 609 ) ions de l'intensité magnétique verticale observées à Bruxelles, de 10 en 10 utes, et pendant 24 heures, à partir du 22 soir, temps moyen de Gæœtlingue. 2,158 3920 +-2,165,39,5 L+-2,085)39,5 +-1,585/39,5 1,470! 40,0 40,342! 41,0 0e 41 0 —0,314/41,7 —0,405/41,9 — 0,459! 42,1 —0,431/42,1 17 50”. 2, Ju. v. Tem. 27 50”. (Le thermomètre est celui de Fahrenheit.) Bart v. fe 162 +-2,458|39°2 L2,148/39,5 39,3 40,0 39,6 39,7 40,0 + 1,589 +-1,388 1,348 +-1,166 +-1,095 +-1,135/39,7 +-0,611/39,8 +-0,720|39,7 +-0,710! 40,0 ie AS +-0,341|40,6 +-0,565! 40,9 Lossslar +-0,353|41,0 +0, te ,0 | +-0,252!41,0 — 0,430 41,6 | — 0,405 41,7 | — 0,273 42,0 _0,506| 42,1 — 0,670 /42,1 47/50". In. v. 2,163 +-2,019 1,587 -1,603/4 +-1,348 +-1,166 1,038] 4 +-1,021 +-0,674 —+-0,800 + 0,742 +-0,770 —+-0,430|4 +-0,364 +-0,360 —+-0,464 +-0,353|4 +- 0,202 Tem. +-0,061|41, — 0,430! 4 —0,511 — 0,273|4 — 0,596 — 0,525 décembre 1841, à 10h. 7m. 30° 57 50”. D , InSv. [re -2,25C|39°4 +-2,132/39,5 +1,575/39,4 1,552) 40,0 +-1,263/39,8 +-1,157[39,7 —+-1,030|40,0 —+-1,107|39,8 +-0,750|40,0 +-0,840/39,7 +-0,777|40,3 +-0,610!40,2 +-0,243| 40,6 +-0,585|40,6 —+-0,360|40,9 +-0,322|41,1 +-0,431/41,0 +-0,342| 41,0 +-0,051/41,0 —0,314|41,7 — 0,492|/41,8 — 0,371|42,1 — 0,701|42,1 — 0,770/42,1 ( 610 ) Variations de la déclinaison magnétique observées à l’observatoire de Munich, de 5 en 5 minutes, et pendant 24 heures, à partir du 22 septembre 1841 , à 10 heures du soir, temps moyen de Gættinque. HEURES. 10 h,s. | 35,8 30,9 11e 2 0 37,1 Minuit . | 38,3 38,5 l'h;:o.41147:8 37,5 38,0 37,3 » 86,2 39,3 37,3 36,2 37,3 36,2 | 36,7 32,4 32,5 31,0 30,5 32,9 34,7 38,2 42,7 44,4 47,9 50,5 2,11 52:9 50,0 : 49,9 48,1 7,3] 47,0 45,4 45,0 42,6 41,4 40,0 39,6 41,1 39,3 | 40,4 40,3 É 39,9 39,6 39,3 39,8| : 39,6 39,3 3 39,2 39,2 38,9 2 3 4 5 6 7 8 9 La valeur angulaire d'une division pour Bruxelles est de 217//,5 ; celles de Munich et du Hohen-Peissenberg égalent 30//; ainsi pour ramener les nombres de Bruxelles, donnés dans le 9e bulletin de 1841 {pag. 173), à la même échelle que ceux des deux autres stations, on a dû les diviser par 7,25. C’est avec ces nombres réduits et ceux donnés dans ces deux tableaux qu'a été construite Ja planche ci-jointe, matits (611) Variations de la déclinaison magnétique observées sur le Hohen-Peis- senberg, de 5 en 5 minutes, et pendant 2% heures, à partir du 22 septembre 1841, à 10 heures du soir, temps moyen de Gœt- tinque. memes. |00: |.5. |10/.| 15.120’. | 25/.1:30/. 1357. 1407. | 45”. 1507. | 55/. 10 h.s. |37,15/37,19/36,55|34,79] » |33,42134,62135,35|35,64136,03 11 — |36,68/37,24/37,88/38,21138,94/39,12/39,12/39,25/38,94/39,30 Minuit . |39,81/39,42/39,81|40,02|39,81 |40,02|39,98/39,55/39,55139,12 1h.m. |39,30/39,21/39,12/39,08/39,98/40,45/30,94/39,85|39,48/39,34 2 — |40,45140,45/40,02|39,89/39,76139,12/39,68|39,34138,73|38,69 3 — |38,19/37,58/37,28136,98/136,98/37,85|38,05|37,75137,92|38,26 4 — |39,34138,17/37,66/27,45/37,37|37,37|37,45|37,88/37,79|37,37 5 — |37,06/37,79/37,50|37,54137,37|37,24136,81|36,21|35,9536,21 6 — !|36,61/36,08/36,03/36,08/35,39/35,52|35,13154,49/35,77|34,80 7 — |32,65132,69/32,87/33,03/32,87|32,65|32,65|32,65/32,48/31,88 8 — |31,54/31,92/31,97|31,71|31,71/31,97|31,50|32,52|33,12|32,78 9 — |33,42/33,25/34,16134,54135,60|35,52|35,82|36,73|36,81137,11 10 — 38,86/40,15/41,43[42,76|42,89|42,55|43,40|43,92144,44143,83 Il — 44,52145,12146,40147,60|48,07|48,93|48,58149,32]50,50| » Midi. . |50,94/51,45,52,44153,55153,55,52,74153,00|52,70152.48|52,15 Lh.s. |51,02/50,73,50,93]50,37)50,37/51,02/51,06/50,73/50,73)50,43 2 — 49,83149,45149,06/49,06|48,80 48,54 47,65/47,90|48,03|48,29 8 — 47,39148,03!46,23|46,88)47,30 47,30|47,13/46,88/46,61|45,72 4 — 44,31/44,18,43,79143,79142,03|43,53143,27143,27|43,02 | 42,67 1 5 — 42,64142,51142,64142,64|42,64|42,64|42,80|43,10|43,40 43,79 6 — 44,12144,56 43,79143,79|43,15143,92/43,96/43,70143,31 43,19 7 — 42,76,42,76 42,63142,63|42,51|42,64|42,12|42,38 42,59! 41,99 8 — 42,51/42,59 42,51|142,51|42,64|42,68|42,81|42,81 42,89 42,64 D — |42,25/42,51/42,51142,38/42,38/42,28/42,38/42,25/42,25 42,38 10 — 41,74| » » » » » » » » » EX LEE AE x. ? 4! RE ANR PL DT 2 AE |: Hs. Le 563, note 22, FRE se les, 8 à au lieu de per # eds 1,après en 1837, lisez s re vai dprre une 4 î L iv. f, 2 t£ l ai ‘ce OR LINE MENT br | ASIE PEUR pr À F3 18! LS bi LP 2% TLAE Le CRE vAIES N nu \ Ÿ INT NN N N À \ NÈ N NU Ÿ BU À ECS Ÿ RY v\c à V\ Se N où NE ET N y Ÿ N AN NN al ù NES Ÿ L RS N NS N à N À Ÿ À N NT] À M Ÿ N Ÿ x 2 "Ÿ N À + NN fre £ C 4 A0 C f pertes Lg, Êr= Torn.VIL, 2724 Noverère TABLE DES MATIÈRES DU TOME VIE DES BULLETINS DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BRUXFLLES. (Le chiffre L se rapporte à la 1° partie et le chiffre IL à la 2* partie.) A. Académies étrangères, 1, 257—373. — IL, 57—369—501. Académie royale de médecine, IL, 285, Aérage des mines , 1,375. Airy, IL, observations météorologiques horaires , 400, Amici, Il, observations météorologiques horaires, 178. Analyse mathématique, 1, 2—108—116—374—376. — IT, 68 —378 — 395. Antiquités, IL, 139, Archéologie, 1, 28—247—428—437. — Il, 45—129 -268—523. Architecture, I, 11—61. Arminski, 11, observations météorologiques horaires , 178 —400. Astronomie, L, 61—IT, 6—435 —501. Aurores boréales ,1, 3—44—112 —115, — Il, 6—371. Baguet, {1, sa nomination comme correspondant, 549, Barthel, Il, cours de physique de l’esprit humain, 6. — Musée phréno- logique ,59. * Bernard , Il, recherches sur les causes qui influèrent particulièrement Tow. vin. 492, 614 TABLE DES MATIÈRES. sur la civilisation des Grecs, dès avant la guerre de Troie, 146—396, Billet, T, observations météorologiques horaires, 450. — II, 178. Bischof, T , supplément à son mémoire couronné sur l’aérage des mines, 375. Botanique , 1, 2—11—65—68—164—201—222- 345- 377—385—391.— II, 9—72—81—112—232—332-463—511. Bravais, [, sur les étoiles filantes et les aurores boréales, 43. — Compa- raisons des principaux baromètres du Nord de l’Europe, 64, — Obser- vations météorologiques horaires , 450 ; — IT, 178—400. Buzzetti, 1, observations météorologiques horaires, 460. C. Campan, I, pièces de bois brut , ouvrées et injectées par la méthode du docteur Boucherie, 239. Cantraine, [, commissaire pour un mémoire de M. de Koninek sur les crustacés fossiles de la Belgique, 11. — Rapport sur le mémoire de M. Van Beneden intitulé : Recherches sur l’embryogénie des Sépioles, 120.— Commissaire pour une notice de M. de Selys-Longchamps sur les Cyprinidées de la Belgique , 201; — pour une notice de M. Nyst sur deux coquilles mexicaines appartenant aux genres Pupa et Helix, 292.—IT, observations sur le Colin Sonnini, 113. — Note sur le Chry- sunthemum leucanthemum, considéré comme spécifique contre les puces , 234, — Commissaire pour un mémoire de M. Zantedeschi sur l'électricité animale , 288; — pour la première partie d’un catalogue des animaux vertébrés de Belgique par M. de Selys-Longchamps , 464. Capelli, I, observations météorologiques horaires, 450.— II, 178. Capocci, I, observations météoroloques horaires , 450. Carlini , IL, observations météorologiques horaires, 178. Cauchy, I, commissaire et rapporteur pour le concours de 1841, 48 —49 — 288. — Commissaire pour un aperçu géognostique sur les environs de La Havane, par M. Galeotti, 201 ; — pour une note de M. Trioen sur des ossements fossiles découverts dans les environs de Mexico, 202—298. — Sur l’application de la vis d’Archimède à la ventilation dans les mi- nes , 375. : Ceschi, I, observations météorologiques horaires, 129—460, — 11, 178 —4900. Chimie, 1, 49—107—239-—273—304.— II, 146—285—288 —289—305 —448. Claussen, 1, notes géologiques sur {a province de Minas-Geraës au Brésil, 202—322, \ TABLE DES MATIÈRES. 615 Colla, I, aurores boréales accompagnées de perturbations magnétiques, 5. — Perturbations magnétiques du mois de décembre 1840 ; 108.— Sur les tempêtes du commencement de 1841, 108. — Observations météorologiques horaires, 129—450,— IL, 178—400. — Étoiles filan- tes, halos, phénomènes divers, II, 65.— Étoiles filantes du 9 et 10 août 1841, 220.— Abaissement considérable du baromètre à Parme, 286. — Perturbations magnétiques , 288, — Phénomènes météorologi- ques , 370. Conchyliologie, 1, 202— 343. Concours de 1841, I, 2—46-107—202- 261 —376—II, 592.— Concours de 1842, 1, 291. Congrès scientifique, I, 107, — I, 57. Cornelissen, 1, commissaire pour le concours de 1841, 47; — II, pour un mémoire de M. Hubert sur la population de l'Égypte, 58—395; — Pour un mémoire historique de M. Bernard, 146—395. Crahay, 1, commissaire pour l’examen d’une nouvelle pile galvanique de M. Van Melsen, 2—56 ; — pour le concours de 1841 ; 48—288.—Ta- bleaux météorologiques pour 1840, 63—160. — Commissaire pour un mémoire de MM. Bravais et Martins, sur des comparaisons entre les principaux baromètres du nord de l’Europe, 64. — Observations mé- téorologiques horaires, 129—450.— II, 178—400.— Note sur une mo- dification dans la construction des piles galvaniques, I, 237. — Sur les maxima de température observés pendant le mois d'avril, depuis 1817, 303. — IT, oscillations du baromètre pendant le mois d’octobre 1841, 287. Cunier (Florent ), 11, nouvelle application de la myotomie oculaire, 146, B. Dandelin, 1, commissaire pour le concours de 1841, 47 — 377 ; — pour un mémoire d’analyse de M. Vallès, 374—II, 395 ; — pour deux notes - de M. Pioch, 376. De Boguslawski, 11, observations météorologiques horaires , 178— 400. — Sur les étoiles filantes du 9 et du 10 août 1841, 217. De Caisne, IL, sur la place que doivent occuper les Corallinées, 463, De Candolle, If, sa mort, 145. De Chénedollé, I, lettre relative à une inscription en vers latins du musée d'Aix, 59. Defooz, I, sur la mortalité à Liége, 202—374,—1II, 57— 288, De Gerlache , [, vice-directeur pour l’année 1841—1849, 367,—Commis- saire pour un mémoire historique de M, Bernard, Il, 146—395, 616 TABLE DES MATIÈRES. Dehaut, If, sa mort, 1. De Hemptinne, 1, commissaire et rapporteur pour le concours de 1841, 48 — 282 288, — Rapport sur la qualité du papier d'impression employé pour les mémoires de l'académie, 54 — II, commissaire pour une notice de M. Louyet sur un nouveau mode de dorage des métaux par voie humide et courant vultaïque, 288; — pour un mémoire de MN. Vandevyver et d’Hauw sur l’absorption des poisons métalliques par les plantes, 291. De Jonghe, Ï, portrait du chancelier de Brabant de Crumpipen, 2. De Koninck, 1, mémoire sur les Crustacés fossiles de la Belgique, 11 — 300.— IL, description des animaux fossiles qui se trouvent dans le terrain houiller et dans le système supérieur du terrain antraxifère de la Belgique, 523. Delcros, 1, observations météorologiques horaires, 129—460.—IT, 178 — 400. Delvaux , II, sa nomination comme membre ordinaire, 548. De Ram, 1, commissaire pour le concours de 1841, 46 -261.— Disqui- sitio de dogmatica declaratione a theologis Lovaniensibus edita, an. 1544, 97—302.— Mémoire sur la part quia été prise par les théolo- giens belges, et surtout par les docteurs de Louvain , aux travaux du concile de Trente , 302.— Commissaire pour le mémoire de M. de Reif- fenberg sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique et le Portugal, 367—384.— Introduction au mémoire d’Adrien Heylen sur l'origine du tiers-état dans le duché de Brabant , 417.—IJ, commissaire et rapporteur pour une notice de M. Wolf sur les traces de la mythologie germanique dans les Pays-Bas, 146—304—376. — Commissaire pour un mémoirehistorique de M. DeSmet , 346 — 395 ; — pour un mémoire sur un nouveau langage, par M. Herpain , 376. De Selys-Longchamps (Ed.), I, notice sur les Cyprinidées de la Belgique, 201.—Sa nomination comme correspondant, 367.— 11, note sur le Mus agrestis de Linné, 234.— Note sur deux espèces de musaraignes ob- servées nouvellement en Belgique , 335.— Catalogue des animaux ver- tébrés de Belgique, 464. De Smet, 1, commissaire pour un mémoire de M. de Reiffenberg, 97—128; — pour un mémoire de M. De Ram , 302.—11, comment une commu- nauté de calvinistes s’est-elle établie et conservée au milieu d’une po- pulation catholique près d’Audenarde , 338. — Examen critique des monuments historiques sur lesquels les historiens ont fondé le récit de la bataille de Grimberge, 346—395. De Witte, I, la double Minerve, explication d’un vase peint appartenant à M. le comte Alberic du Chastel, 28 —Hercule et Géryon , explica- TABLE DES MATIÈRES, 617 tion d’un vase peint appartenant à M. le vicomte Léon de Laborde, 437. — IT, notice sur quelques antiquités du midi de la France , 139. — Lettre sur les antiquités de l’île de Malte et de la Grèce, 273 ; — sur quelques excursions en Grèce, 497—539, D'THauw, 11, mémoire sur l’absorption des poisons métalliques par les plantes, 289—291. D’Hombres-Firmas, IL, observations météorologiques horaires, 5 — 178 — 400. D’Omalius d’'Halloy, [, commissaire pour le concours de 184i, 49; — pour un aperçu géognostique sur les environs de La Havane, par M. Galeotti, 201; — pour une note de M. Trioen sur des ossements fossiles découverts dans les environs de Mexico, 202 — 298.— Notice sur le gisement et l’origine des dépôts de minerais, d’argile, de sable et de phtanite du Condroz, 310.—11I, notes sur les dernières révolutions géologiques qui ont agité le sol de la Belgique, 237. Dubus de Ghisignies (B.), I, sa nomination comme correspondant, 367. Dumont, I, commissaire et rapporteur pour un mémoire de M. de Koninck sur les crustacés fossiles de la Belgique, I1—300 —Commis- saire pour le concours de 1841, 49.—IT, rapport sur les travaux de la carte géologique de Belgique en 1841, 304—395.— Notice sur la constitution géologique du royaume, 497. Dumortier, commissaire et rapporteur pour un mémoire de M. Wesmael concernant une exploration scientifique faite sur une partie des côtes maritimes de la Belgique, I, 2—11, 7.—1, commissaire pour le con- cours de 1841, 2— 49 — 284; — pour un mémoire de M. Morren sur le mouvement et l’anatomie des étamines du Sparrmannia africana, 11— 61 ; — pour divers mémoires de M. Morren, 84— 202 — Commissaire et rapporteur pour un mémoire de M. Spring sur une monographie des Lycopodiacées , 201—377.— Commissaire pour des notes géologi- ques sur la province de Minas-Geraës, au Brésil, par M. Claussen, 202.— Sur le procédé de M. Boucherie, pour ouvrer et injecter des pièces de bois brut, 239.— Commissaire pour un mémoire de M. Morren sur la motilité du labellum dans le Megaclinium falcatum, 585. — 1, 9. — Commissaire pour une description du Yucatan par MM. Funck et Lin- den , 146. — Dissertation sur l’âge de Notre-Dame de Tournai, 465. — Note sur l'invention de l’imprimerie, 479, Duperrey, Îl, lettre sur les intensités relatives du magnétisme terrestre à Paris et à Bruxelles, 1, Duprez, 1, observations météorologiques horaires, 129 — 450,—11, 178 — 400. — Observations faites à Gand en 1840, 1, 159. - étoiles filantes du 9 et du 10 août 1841, LE, 216, 618 TABLE DES MATIÈRES. E. Économie politique, Il, 148. Enschede, II, observations météorologiques horaires, 178—400. Entomologie, 1, 203. — II, 34. Ermerins, 1, observations météorologiques horaires, 129—450. — II, 178—400. Étoiles filantes, I, 43. — II, 61—212—366—370—375—434—437. F. Falck (baron), I, commissaire pour le concours de 1841, 47—270;—pour un mémoire de M. De Ram, 302; — pour un mémoire de M. de Reiffen- berg sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique et le Por- tugal, 367—384. — IT, fait hommage de plusieurs ouvrages , 57. Flaugergues , I, observations météorologiques horaires, 460. — IT, 178. Forster, I, sur un météore, 374. Funck, Il, description du Yucatan, 146. G. Galeotti, 1, aperçu géognostique sur les environs de La Havane , 201— 405. — Sa nomination comme correspondant, 367. — IL, recherches statistiques sur la population du Mexique en 1840, 95. — Sur les trem- blements de terre et les étoiles filantes, 437. Garnier, Ï, sa mort, 1. Gauss, IT, sa nomination comme correspondant, 549. Géologie, L, 201—202—310—322— 406. — II, 237—304—395— 497. Géométrie, I, 45—108—260. Gonot, E, sur l'application de la vis d’Archimède à la ventilation dans les mines, 375. IX. Halmann, 3.,L, sur la structure du testicule etle développement des sper- matozoaires des raies , 298. Herpain , IL, notice sur un nouveau langage, 376. Herrick, IL, catalogue d'étoiles filantes, retour périodique, 61. — Sur les étoiles filantes du 9 et du 10 août 1841, 212. Histoire, L, 3—11—45-—46—94—183-— 302-417. — Il, 35—61—116— 146—247-—304—338-— 346 —395—465—481. Hubert , Il, renseignements sur la population de l'Égypte , 58— 395. TABLE DES MATIÈRES. 619 E. Ibarra , 1, observations météorologiques horaires, 129 —450. — IE, 178. — Observations faites en 1840, 1, 159. K. Kesteloot, Il , toxicographie de quelques poissons et crustacés de la mer du Nord, 502. Keverberg de Kessel (baron de), IL, sa mort, 369. Kickx, 1, commissaire pour un mémoire de M. Wesmael, concernant une exploration scientifique faite sur une partie des côtes maritimes de la Belgique , 2; — pour un mémoire de M. Morren sur la motilité du labellum dans le Megaclinium falcatum , 385. — 11, 9. — Sur quel- ques champignons du Mexique, 72. Kunczek, 1, observations météorologiques horaires, 450, — II, 178 — 400. L. Lamont, 1, appareil pour avertir l'observateur quand une perturbation magnétique commence, 4. — Appareils qui marquent d’eux-mêmes les variations de déclinaison et d'intensité magnétique, 4.— Observations météorologiques horaires, 146—450, — IL, 400. Lenormant (Ch.), II, sa nomination comme correspondant, 549. Letoret (Jul.), IL, dépôt d’un paquet cacheté, 288. Liagre, IL, aurore boréale, observée à Bruxelles dans la nuit du 15 au 16 juin 1841, 6. Linden, II, description du Yucatan, 146. Littérature, 1, 239—364, — II, 376. Louyet 1, notes sur différents sujets de chimie, 202.— Mémoire couronné sur l'absorption des poisons par les végétaux , 273—373—598. — Sur les taches métalliques formées dans certains verres, sous l'influence d’une flamme réductive, 304.— IL, procédé particulier de dorage des métaux par voie humide et courant voltaïque, 146—288— 448, — Dé- veloppement d'un végétal dans le sein d’une dissolution d'acide arse- nieux , 285, M. Magnétisme terrestre, l, 3—7—108— 144—146—159—302—488. — IL, 1—6-—161—210—288 - 424 "508: 620 TABLE DES MATIÈRES. Marchal, IL, commissaire pour un mémoire de M. Hubert, sur la popula- tion de l'Égypte, 58—395. Marchand I, formule propre à calculer le rapport approché de la circon- férence au diamètre, 108, Martens, I, commissaire et rapporteur pour le concours de 1841, 2—48 —49—273—284. — Commissaire pour un mémoire de M. Morren, sur le mouvement et l'anatomie des étamines du Sparrmannia africana , 11—61.— Rapport sur la qualité du papier d'impression, employé pour les mémoires de l’académie, 49, — Notice sur quelques nouvelles es- pèces de plantes indigènes de l'Amérique septentrionale, 65. — Com- missaire pour divers mémoires de M. Morren, 84—202.— Commissaire et rapporteur pour une monographie de la famille de Lycopodiacées, par M. Spring, 201— 383. — Commissaire pour des notes sur différents sujets de chimie, par M. Louyet, 202; —pour un mémoire de M. Morren sur la motilité du labellum dans le Megaclinium faleatum, 385. — 1,9; — pour un cours de physique de l'esprit humain, par M. Bar- thel, 6. — Note sur un phénomène de végétation extraordinaire, 112. — Commissaire pour une description du Yucatan, par MM. Funk et Linden, 146; — pour un nouveau mode de dorage des métaux par voie humide et courant voltaïque, par M. Louyet , 288. — Rapport sur un mémoire de MM. Vandevyver et d’'Iauw, sur l'absorption des poi- sons métalliques par les plantes, 289, — Recherches sur la passivité des métaux et sur la théorie de la pile voltaïque, 305. Martynowski, I, sur les formes des équations des lignes du second ordre, 2—116. Matthes, 1, observations météorologiques horaires, 129—450. — 11, 178 —400. s Mécanique , II, 68—152. Mémoires de l’académie, Il, table des matières du tome XIV, 276. — Ire partie du tome XV des mémoires couronnés, 366. Menières , Il, observations météorologiques horaires, 178. Météorologie, 1, 3—63—108—129—146-—303—374— 450. — II, 5—61 —176-—286-—370 —400. Meyer, I, son éloge, 96. Ministre de l’intérieur, E, prix extraordinaire de 3000 fr., 257— 297. Moke, I, commissaire pour un mémoire de M. de Reiffenberg , 97—128; — pour le concours de 1841, 270. Moll, £, son éloge, 96. Montigny (Ch.), 11, sur un phénomène électrique, 147. Horren (Ch.), I, portraits de MM, J. Kickx, P. Vanderlinden , R. Courtois, Ch. Schmerling, 2, — connait rapporteur pour le concours de NS Se TABLE DES MATIÈRES. 621 1841, 2—49—284. — Mémoire sur le mouvement et l’anatomie des étamines du Sparrmannia africana , 11—61. — Commissaire et rap- porteur pour une notice de M. Vanhulst, sur René-Francçois Sluse, 45—116. — Rapport sur la qualité du papier employé pour les mé- moires de l’académie, 54. — Recherches sur le tissu cellulaire des mousses et en particulier sur célui des Zypnum, 68. — Mémoires sur: la physiologie végétale, la zoologie et l’histoiré naturelle de l’eau, 84—202. — Remarques sur le mémoire de M. Van Beneden, intitulé : Recherches sur l’embryogénie des Sépioles, 124. — Recherchés sur l’inenchyme des Sphagnum , 164. — Commissaire et rapporteur pour une monographie des Lycopodiacées de M. Spring, 201—379. — Re- cherches sur l’anatomie et la physiologie des Fontinalis, 222. — Com- missaire pour un mémoire de M. Halmann sur la structure du testicule et le développement des spermatozoaires des raies, 298, — Rapport sur un mémoire de M. Van Beneden, sur la Limacina arctica , 298.— Observations sur les efflorescences de quelques plañtes, 845, — Sur la motilité du labellum dans le Megaclinium falcatum , 385. — 11, 9,— Observations anatomiques et physiologiques sur le Phyteuma spica- tum, 1, 391. — Commissaire pour un cours de physique de l'esprit bumain, par M. Barthel, IT, 6. — Observations sur les panachures des feuilles , 9. — Remarques sur la symétrie de la chlorophylle dans les plantes, 81. — Commissaire pour une description du Yucatan, par MM. Funk et Linden, 146.— Note sur le mouvement des sensitives sou- mises à des secousses répétées, 232. — Sur l’{rachis hypogæa, 332. Morren (d'Angers), 1, recherches sur l’histoire naturelle de l’eau , 84 — 202,—IL, observations métévrologiques horaires, 178. N. Namèche , I, mémoire couronné sur la vie et les écrits de Jean-Louis Vivès, 261.— II, 598. Nécrologie, 1, 1—96.— 11, 1—145—369— 497. Nothomb, 1, explication sur les expériences faites sur les chemins de fer de Belgique, au moyen des procédés de M, Ryan, 2389. Nyst, 1, notice sur deux coquilles mexicaines appartenant aux genres Pupa et Helix, 202—345. 0. Ornithologie , I, 113, Ouvrages présentés , 1, 41—104—107- 195—254-— 368—6501.— 11, 52— —57—59--142— 146-278 —-300 - 369—407— 6523-6549, . 622 TABLE DES MATIÈRES. P. Pagani, I, commissaire pour une note de M, Pioch sur le théorème de Stir- ling, 2; — pour des théorèmes relatifs à la théorie des parallèles, par M. Seghers, 45; —pour le concours de 1841,47—377;—pourunmémoire d'analyse de M. Vallès, 374— IL, 395. — Note sur.quelques transforma- tions des équations relatives au mouvement d’un point matériel, 152. Paléographie , I, 98—188. — II, 481. Paléontologie, I, 11—202—300. — II, 146. Perspective, |, 45. Photographie, II, 160. Physiologie, I, 89. Physique, 1, 2—56—237-—268. — II, 147—288—442. Pioch, 1, note sur un théorème qui établit entre quelles limites de la. variable la série de Stirling est convergente ou divergente, 2. — Sur l'application d’une formule de Fourier à la musique, IE, 376. — Cas. d'exception d’un théorème d'Ampère et différentiation de a7 et. de log. x, 376. Plana, IE, note sur un passage de la mécanique analytique de Lagrange et. sur la page 124 du tome III (nouv. série) de la correspondance de M. Quetelet, 68, Plantamour, I, observations météorologiques horaires, 129—450. —I1,. 178 —400. Poncé, IL, observations météorologiques horaires, 400. Pons, IL, observations météorolegiques horaires, 178 —400. Popelaire de Terloo (baron), IL, sur un nouveau mammifère , 59. Q. Quetelet, 1, commissaire pour une note de M. Martynowski sur les- formes des équations des lignes du second ordre, 2—116; — pour une nouvelle pile galvanique de M. Van Melsen, 2—56. — Sur une aurore boréale accompagnée de perturbations magnétiques, 3. — Extraits de lettres de MM. Lamont, Colla, Kreil, Duperrey, Stern, Herrick, Weisse, Ch. Montigny, De Rau, 3—108. — IT, 1—61—147—148. —Surun halo et des parhélies observés à Bruxelles le 28 décembre 1840, 1, 6. — Observations magnétiques, 7—144—146—159—302— 488. — I], 161—210 — 424—598.— Commissaire pour une notice de M. Vanhulst sur René-François Sluse, L, 45—116.— Sur l’éclipse de lune du mois de février 1841, 61, — Sur la température et la pression atmosphérique TABLE DES MATIÈRES, 623 moyenne en 1840, à Louvain, Bruxelles, Alost et Gand,64.—Commissaire pour un mémoire de MM. Bravais et Martins sur des comparaisons des principaux baromètres du nord de l’Europe, 64; — pour un mémoire de M. Morren sur la rubéfaction de l’eau, 89. — Perturbations magnéti- ques observées à Bruxelles le 7 et le 8 février 1841, 111.—Observations météorologiques horaires , 129 —450.— 11, 176—178—400. — Obser- vations sur la météorologie et la physique du globe faites à l’observa- toire royal de Bruxelles en 1840, I, 154—159.— Résumé des observa- tions météorologiques faites de 1833 à 1840 inclus., 155.— Observations des températures de laterre faites en 1840, 158. — Commissaire pour différents mémoires de M. De Fooz sur la mortalité à Liége , 202—374. — IL, 57—288. — Sur les maxima de température observés au mois d'avril à Bruxelles depuis 1833, I, 303. — Sur un météore, 374.— IF, dessins photographiques produits par les procédés de Talbot et de sir John Herschel, 160.— Stéréoscope, télégraphe électrique de Wheat- stone, 161.— Étoiles filantes du 9 et du 10 août 1841, 212—215. — Sur les phénomènes périodiques, 231. — Rapports entre les pertur- bations magnétiques, les tremblements de terre et les apparitions d'étoiles filantes , 287. — Oscillations barométriques du mois d’octo- bre 1841, 287. — Nouveau catalogue d'étoiles filantes , 366 —434. — Étoiles filantes du milieu de novembre, 375.— Sur la longitude de l’ob- servatoire royal, 435. — Rapport sur les travaux de l’académie, 583, R. Raoux, IL, son éloge, 497. Rau, IL, application des théories mathématiques à la solution de quel- ques problèmes d'économie politique, 148. Reiffenberg (baron de), 1, coup d’œil sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique et la Savoie; notice sur Regnier de Bruxelles, et sur frère Corneille de St-Laurent, poëtes brabançons, 3. — Corres- pondance d’Erycius Puteanus de 1600 à 1646, 11.— Commissaire et rap- porteur pour le concours de 1841, 46—47—261—270.— Prétentions de Ja maison de Hesse sur le Brabant, 94.— Itinéraire de l’archiduc Albert, de la reine d’Espagne, Catherine d'Autriche, et de l’infante Isabelle, en 1599 et 1600, tiré d’une relation contemporaine et manuscrite, 97— 128.— Sur Jean de St-Amand, savant médecin belge du XIe siècle, 183. —Sur l'étude du grec au moyen âge en Belgique, et sur une ancienne traduction d'Homère, 239, — Commissaire pour un mémoire de M. De Ram, 302, — Sur un petit poëme latin du XIIe siècle, en l'honneur de Suger, par Radulf le physicien ou le mire, 364, — 624 TABLE DES MATIÈRES, Mémoire sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique et le Portugal, 367—384.— II, 61.— Addition à la notice sur l'étude du grec au moyen âge en Belgique.—Ancien catalogue des manuscrits de l’abbaye de St-Maximin de Trèves, — Anecdote, I, 417.— Chro- nique rimée de Nicaise Ladam —Sur la famille maternelle de Margue- rite, duchesse de Parme, fille de Charles-Quint. — Encore sur le Pseudo-Pindarus, 11, 35.—Notice d’un manuscrit de l’ancienne ab- baye de Villers. — Poésie romane —- Édition de Simon Stevin négligée par les bibliographes.— Les Belges à l'étranger, 116.— Commissaire pour un mémoire de M. Wolf sur les traces de la mythologie germa- nique dans les Pays-Bas, 146—304— 376.— Notice d’un manuscrit de la bibliothèque royale. — Réclamation à propos d’Antonello de Messine et de Rembert Dodonæus. — Ancienne pièce tournaisienne inédite, 247.—Commissaire pour un mémoire historiquede M, De Smet, 346 — 395, — Notice et extraits d’un manuscrit de la bibliothèque royale.— Fragments de métrique et de grammaire; martyrologe en vers latins.— Poésies de Fredigardus.—Manuscrits de l’ancienne abbaye de St-Trond.— Regnier de Bruxelles, — Nicaise Ladam.— Couronne- ments de Charles-Quint, 347,— Commissaire pour un mémoire de M. Herpain sur un nouveau langage, 376. Poésies en l’honneur d’Hartgaire et de Francon, évêques de Liége au IXe siècle. — Clert deliciæ ouvrage dédié à l’empereur Henri IX et à l’impératrice Agnès.— Observation sur Jean Van Eyck.— Épitaphe d’Angilbert, 481. = Éloge de M. Raoux, 497 —598. Roberton, I, observations météorologiques horaires, 146. Rogier, I, théorie nouvelle des parallèles, 260. Roulez, I, commissaire et rapporteur pour le concours de 1841, 46 — 261.— 11, 592.— Quelques tessères de gladiateurs, 1, 98.— Estampille d’un potier d’Arretium, 98. — Inscriptions latines relatives à des magistrats romains de la Belgique, 188.— Mort d’Antiloque et de Memnon, 247.— Notice sur deux peintures de vases à sujets nuptiaux, 428.— Commissaire pour un cours de physique de l'esprit humain, par M. Barthel, 11, 6. — Hercule chez Ænée, explication d’une pein- ture de vase, 45.— Borée enlevant Orithye, peinture de vase expli- quée , 129.— Commissaire pour un mémoire historique de M. Bernard, 146— 395.— Commissaire pour une notice de M. Wolf sur les traces de la mythologie germanique dans les Pays-Bas, 146—304—376.— Hercule saisissant le sanglier d'Erymanthe, explication d’un vase peint, 268. — Notice sur un bas-relief en terre cuite représentant Vénus et Adonis, 523. Ryke, IL, observations météorologiques horaires, 129—450,—IT, 178—400. TABLE DES MATIÈRES, 625 Sauveur, 1, commissaire pour différents mémoires de M. Defooz sur la mortalité à Liége , 202—374—II, 57— 285. Schayes, 1, planches accompagnées de notes et destinées à servir de complément à son mémoire sur l’architecture ogivale en Belgique, 11— 61. Schwann, 11, sa nomination comme correspondant , 549. Seghers, 1, théorèmes relatifs à la théorie des parallèles , 45. Seymour (le chev.), I, fait hommage du recueil complet The british and foreign review , 107. Smits (G)., I, coordonnateur perpectif ou instrument destiné à exécuter des dessins de perspective, 45. Spring, 1, monographie de la famille des Lycopodiacées, 201—377— I-51. Stambuchi, 1, observations météorologiques horaires , 450. Stassart (baron de), I, commissaire pour un mémoire de M. deReïffenberg sur les relations qui ont existé jadis entre la Belgique et le Portugal, 367—384.— Directeur pour l’année 1841—1842, 368 —Discours pro- noncé à la séance publique du 15 décembre 1841, 551. Stas, L, note sur l’action de l'hydrogène sur quelques matières chlorées, 162. — Sa nomination comme correspondant, 367. — Détermination de la température de la terre dans la houillère de Ste-Cecile, monta- gne de Flenu , près de Mons, 384. — Sa nomination comme membre ordinaire , 11,548. Statistique, 1, 202—374,— IL, 57—58 —95—288—395. Stern (Moriz), 1, mémoire d'analyse couronné , 376 — IT, 597. — Sur un phénomène de réflexion lunaire, 6. Steur, 1, commissaire pour un mémoire de M. de Reiffenberg , 97—128, Température de la terre, I, 158—384. Thiry, I, commissaire pour un mémoire de M. Hubert sur la population de l'Égypte, 58— 395. Timmiermans, 1, commissaire et rapporteur pour une note de M. Marty- nowski sur les formes des équations des lignes du second ordre, 2— 116; — pour le concours de 1841, 47—376. — Commissaire pour un mémoire d'analyse de M, Vallès, 374 -- 11, 395, Tremblements de terre, IT, 437. 626 TABLE DES MATIÈRES. Triven, Ï, sur les ossements fossiles découverts dans les environs de Mexico, 202—298. Wi Vallès , I, mémoire d'analyse, 374 — II, 395. Valz, IL, observations météorologiques horaires, 178 — 400. Van Beneden , I, recherches sur la structure de l’œuf dans un nouveau genre de polype (genre Hydractinie) , 89. — Recherches sur l’embryo- génie des Sépioles, 120. — Mémoire sur la Limacina arctica , 298. Van de Cotte, IT, sur l’éclipse solaire du 8 juillet 1842, 501. Van de Vyver, II, mémoire sur l’absorption des poisons métalliques par les plantes, 289 —291, Van Hulst, I, notice sur René-François Sluse , 45—116. Van Melsen, I, description d’une pile galvanique d’une construction nouvelle, 2—656—57. Van Mons, 1, commissaire pour le concours de 1841, 48— 284 ; — pour un mémoire de MM. Van de Vyver et d'Hauw, sur l’absorption des poisons métalliques par les plantes, 291. Van Rees, I, observations météorologiques horaires, 129—450.—IT, 178—400. Verhulst, I, sa nomination comme correspondant, 367 ; — comme mem- bre ordinaire, IL, 548. Verver, [, mémoire couronné sur l’absorption des poisons par les végé- taux , 284 — 374 — II, 698. Wartmann, IT, étoiles filantes du 9 et 10 août 1841, 225. — Phénomène météorologique , aurore boréale et étoiles filantes, 371. Weisse, I, sur une aurore boréale et des perturbations magnétiques, 112 — Observations météorologiques horaires , 450—IT, 178—400. Wesmael, E, rapport concernant une exploration scientifique faite sur les côtes maritimes de la Belgique, 2—I11, 7.— Commissaire pour un mémoire de M. Van Beneden., intitulé : Recherches sur l’embryogénie des Sépioles, 1, 127. —- Notice sur les Hémérobides de la Belgique, 203. — Note sur les caractères des Euceros Grav. (sous-genre d’Zch- neumonides), 360. — Instinct des insectes , IL, 34. — Sur un mammi- fère trouvé par M. Popelaire de Terloo, 59.— Commissaire pour un catalogne des animaux vertébrés de Belgique, par M, De Selys-Long- champs , 464. TABLE DES MATIÈRES. 627 Willems, IL, commissaire pour un mémoire de M. De Smet, 346—395. Wolf, IL, notice sur les traces de lamythologie germanique dans lesPays- Bas , 146—304—376—380. Z. Zantedeschi, 1, notice sur les rapports entre les dilatations des diffé- rents liquides, déterminées à des températures variables , 258.—II, mémoire sur l'électricité animale, 288— 442, Lizinia, 11, renseignements sur la population de l'Égypte, 58—395. Zoologie , IL, 59—335—464 —-502. FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. ae "AI ù à, hé 4 RE D AT pied moe FR L De ES as ARS rext Fe oder, Es TS {no 2? hélas SSL ot Kardon: Cap PT Te AT AGDE US Mort PME à ons e. i MNT ; RAR ARE ne 27 nt Ar. Le AS à Ms: d Le ONE de VE # _ 1 | ; * LP RP rh A 1 Fe oO 19 RU ROME Tr RReie À LUE RES te. | + n ser L y \ ide LAr PARAIT er | FO CRE pe RENE Vs | Fo ER ae Er TS EU T7 Eirdin ## + » . : : ; k +0 se” SX DE CN 0} : Ê | | “ , È 2 Es Lei * "ot AE "Ne + DL RON LES Le OR ONE TL LU CS TO US SPAS CE poil Ki à PE [3 à è À : UE k À FOR Ce USE USA vf di j RAS Lu En A ve 1 pans (ab ca a? ; Fan a" TA Kué | nt TES Hi En