4: “e RSS ti tedet DORE PDT D dns de Lise es Par RER ET PA DER 7 te Sn 2 NAS DORE MES EE Te PRES rh er er me oise. FEBES x RTE ere, TRS der pes ne Me On PE Er Ve Es one: PIRE RARE 2 STE Le RE RÉ TRS AR. cs AT res AT: er - ERÉPCLNE EE Se SR + + Er #27 Re des a en rates ges 2er el Ge 28e 5 ES tri 3 ArLRRE ee he LC rs see 25 ni 4 RES Pre RE TR meer ee ES rene Te ne A ca F5 HA Es Hg 4 “ ss RE HR à RES Re Re SR TRE Croce RER RS RTE RME RATE, à 2% e . RCE ES ne RARES : LR Tr eut ÿ CR re To Vorge asc NES a eo : id tas Hé +: À [: 4 ge Ve RES RS AC ECs Fe Ces ie nt er en LR 2e he. ne me nn CPAS Æ a ra DEEE se Do tr ter ot Rime ere En " Re HE RTE 2 RS RSS We RH, = ee oi a is fi ë Hi ji » Hi di ne rs AS RATS SRE me A Lee on Ai RIRE EE Ne %, e. Es jh rat JL D Se à d'a de à, DAS Fi 4 RS LR CT, A ie SR A nr Re Pr am em TR RE nr ner he En Li Ês Dr 14 . : “le LUE ÿ sÿ À | 2 FR Ÿ Un ie gl ‘ ne SEEN A u# Ha MT MAT Az FA re Vi VAT LA ETES CAE BULLETINS DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. TOME XII. — Ilre PARTIE. — 1845. BRUXELLES, M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE. 1845. BULLETIN DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1845. — No 7. a Séance du 5 juillet. M. le baron De Stassart, directeur. M. Quetelet, secrétaire perpétuel. een CORRESPONDANCE. ee M. le Ministre de l’intérieur adresse à l’académie, pour être déposé dans ses archives, un catalogue des instruments de physique et des objets d’histoire naturelle qui ont ap- partenu à l’ancienne académie impériale et royale de Bruxelles. Ce catalogue à été retrouvé par M. Gachard, parmi les archives de la chancellerie des Pays-Bas, à Tom. xu. : È (2) Vienne, que les Français firent transporter à Paris, en 1809, et qui, en 1815, ont été remises aux commissaires néerlandais. La société ethnographique de Paris fait sono: les deux premiers volumes de ses publications, et exprime le désir d'entrer en relation avec l'académie. Ces propositions sont acceptées. L'académie recoit encore un mémoire manuscrit, inti- tulé : Essai d’une monographie du genre Lis, par M. D. Spae, de Gand. (Commissaires : MM. Martens, Morren et Kickx.) à RAPPORTS. ee Rapport sur le Mémoire de M. l'abbé Carton concernant l'éducation des sourds-muets. — MM. Sauveur, le baron de Stassart et Verhulst, commissaires, demandent que l'académie publie comme supplément au mémoire cou- ronné sur l'éducation des sourds-muets, les notes que M. l'abbé Carton lui a fait parvenir avant le jugement prononcé sur son travail. Ces propositions sont adoptées. Rapport sur l’Inscription grecque de la colonne dite de Pompée à Alexandrie. — M. Roulez fait un rapport sur l'inscription grecque de la grande colonne de granit thébaïque qui s'élève sur une colline dans le voisinage d'Alexandrie, et qui, érigée à Dioclétien, est vulgairement appelée colonne de Pompée. Cette inscription, dit M. le rapporteur, dont M. Zizinia (3) a fait parvenir une copie au Ministère de l'intérieur, a déjà été publiée, il y aura bientôt un demi-siècle , par D’Ansse de Villoison, d’après deux copies parfaitement conformes qu'il a reçues de personnes différentes. M. Roulez pense donc que la communication faite à l'académie ne présente qu'un intérêt secondaire. — L'académie, sur les conclusions de ses commissaires MM. Cantraine, Wesmael et Kickx, ordonne ensuite l’im- pression d’un mémoire de M. Van Beneden sur l’anatomie, la physiologie et le développement des Bryozoaires qui ha- bitent la côte d’Ostende, ouvrage destiné à faire suite à des recherches publiées antérieurement par le même auteur. pont COMMUNICATIONS ET LECTURES. ———— Sur la comète du mois de juin 1845. Une comète, visible à l’œil nu, a été découverte à Parme, de 2 juin, à 2‘ heures du matin par M. Colla; elle pré- sentait un noyau très-brillant, et avait une queue longue de plus de 4°. .… Cette comète a été aperçue le 5, à Paris, le 7 à Berlin, et le 8 à Londres et à Bruxelles. À Paris, elle a été observée le 5, le 7 et le 8 juin : les deux dernières observations ont été faites avec les instru- ments méridiens, lorsque la comète était à son passage in- férieur. À Bruxelles, trois positions ont été prises les 10, 41 et (29 12 avec les instruments méridiens (1); elles ont donné : Juin 10i 12h 43% 48°1 t. m. astr. de Brux.; À.R, 90° 9/ 34//; D.+4-450 14 15°’; Id, 11 12 59 17,2 ; 95 1 ‘36 ; 44 42 25 ; Id. 12 13 13 11,1 ; 99 29 47 ; 43 56 11. e— —— Au moyen de ces trois positions, MM. Houzeau et Mailly ont calculé les éléments paraboliques de la comète, le pre- mier, d’après une méthode qui lui est propre; le second, par la méthode de Laplace. Le tableau suivant renferme les résultats auxquels ils sont parvenus, mis en regard des nombres calculés à Paris, d’une part par M. Faye, et de l'autre, par MM. Eugène Bouvard et Goujon. PARIS. BRUXELLES. | — 7 — Faye. ut Houzeau (2). Mailly. Temps du passage au péri- hélie . tie Juin. 5,63097 5,65057 5,792805 5,58125 Longitude du périhélie . 2620 37/52//|262°28’ 9//|261057/13//|262042/ 6// Longitude du nœud ascend. 1338 32 17 |338 23 20 |1339 30 21 |338 12 36 Inclinaison . 48 55 21 | 48 54 16 || 49 9 46 | 49 27 51 Distance périhélie. 0,400715 | 0,400847 || 0,401295 0,3990 Sens du mouvement . Rétrograde, | Rétrograde. Rétrograde,|Rétrograde. D'après la note insérée dans le Compte-rendu de la séance (1) Les observations ont été faites par MM. Quetelet, Houzeau, Bouvy et Liagre. (2) Ces éléments différent un ‘peu de ceux qui ont été insérés au Moniteur Belge du 15 juin; M. Houzeau ayant corrigé les résultats auxquels il était d’abord parvenu. (95) du 9 juin de l’académie de Paris, les éléments de M. Faye représentent l'observation moyenne à 17/’ en longitude, et à 9’ en latitude; la position moyenne du 7 juin, calculée d’après les éléments de MM. Bouvard et Goujon, diffère de la position observée de — 14’ en longitude, ét — 4” en la- titude. Pour Bruxelles, la position moyenne du 11 juin, caleulée d’après les éléments de M. Mailly, diffère de la position ob- servée de —17"",5 en longitude, et de + 3”,8 en latitude. Sur l'état météorologique des premiers mois de 1845. (Ex- trait d’une lettre de M. A. Perrey, de Dijon, à M. Quetelet.) « En comparant avec mes observations les tableaux que vous avez eu l’obligeance de m'adresser, sur les tempéra- tures observées à Bruxelles et à Louvain, j'ai remarqué que les plus grands froids avaient eu lieu généralement à Dijon, les mêmes jours qu’en Belgique; mais le dégel a » » » » » » » » us à » » » » » » » » » » » » 1 SNMP SRE » » » » » » » » | » » » * DR 0e à » » » | » » » » » » » » > 15 (à12h, 2) . | 5,78 | 15,89 | 17,4 | 17,95 |15,80114,12[13,37/13,98/14,35/14,83/15,00! , 16. . . . .| 8,17 | 13,89 | 13,7 | 13,50 |12,40/11,75|11,62/12,35/13,60/14,20/14,50! , 17. . . . . | 12,06 | 19,72 | 19,0 | 18,80 117,05115,87/15,06/15,36| 14,90 14,97 14,75| » 18 (à midi) . . | 15,17 | 16,78 | 23,1 | 16,60 |16,80/16,12/15,50/15,82/15,50/15,60/15,05| , 19. . . . . | 11,33 | 13,44 | 14,1 | 14,10 |13,40113,00113,00/15,70)/14,50/14,96/14,90| 20. . . . . | 5,44 | 16,50 | 13,1 | 12,75 |10,70110,31/10,56/11,58/13,35/13,88/14,50| , | RON HASPRI » » LA » » » » »n » » » » 22. - - - - | 8,89 | 13,89 | 13,7 | 13,45 |13,18112,87/12,75113,50|14,10|14,50|14,35| » A 23 (à 10 h. m.) : | 9,44 | 11,95 | 13,1 | 13,00 |12,96112,50/12,44/13,08]13,80/14,20/14,10| » 124. . . . . | 4,22 | 12,44 | 11,2 | 10,80 |10,35/10,25|10,56|[11,52/12,80/13,38|13,75| » | 25 (à 10 h.m.). 3,22 | 15,89 12,6 | 13,25 110,45] 9,56| 9,62110,70112,30112,95113,60| » 2026. - . . . |11,06 | 12,72 | 15,7 | 13,15 |13,25112,75/12,50/13,28/13,55/13,79/13,50| , Î 27. . . . . | 6,50 | 14,77 | 12,5 | 12,75 |10,65/10,00/10,12/11,01112,30/12,92/13,30| » Ce. LL. à » » » » » » Jan 2 » " | 29. . . . . | 8,06 | 12,50 | 11,9 | 11,45 |10,85/10,69110,87|11,84112,89/13,21|13,25| » 0... : . 7,55 | 11,72 | 12,1 | 11,80 |11,55/11,12/11,00]11,80|12,75]12,94/13,05| » j à MOYENNES | M de la 1re décade, | 8,01 | 16,25 | 16,2 | 16,01 |13,85/13,32/13,85/15,18/15,77|16,12115,66| » 2e » 9,66 | 16,04 | 16,7 | 15,62 |14,36/13,93|13,18/10,80/14,37/14,74114,78| » 3e » 7,37 | 13,23 | 12,6 | 12,46 |11,65111,22/11,23/12,09/13,05113,49/13,61| » M Moyen. Génér. | 8,35 | 15,17 | 15,2 | 14,70 |13,29/12,69|12,59|12,69/14,40/14,45/14,68| » (1) Ce thermomètre a été cassé. (218) TEMPÉRATURE MOYENNE MOYENNE de 9 heures du matin. des températ. minim. de chaque jour. ANNÉES. | — les | Me PTT Mai. | Juin. |Juill.| Août | Sept.|| Mai. | Juin.|Juill.| Août |Sept. 1833 . | 1851] 1952] 1855] 1652] 1355|| 1098] 1253] 1295] 1052] 955 AOIA use 17,0] 19,0} 21,9] 20,3| 16,8|| 10,8! 13,1! 16,0} 15,8]12,3 ; (25: + MORT OUMER 14,1] 18,3! 20,5! 18,6] 15,6| 8,4} 12,0| 12,8! 13,3]11,6 1036, 11,4! 18,7] 19,9} 17,3! 13,9] 6,5| 13,1] 13,3) 12,4110,5 1837 . | 11,4! 18,1] 18,5] 19,4| 13,8|| 6,4| 12,0] 12,5} 14,6| 9,3 BOB dus: ED 13,9] 17,8] 19,3] 17,0] 15,1] 8,2} 11,9] 13,6} 12,7111,0 FOOD El nue 13,4] 19,1! 19,3! 17,4] 15,6] 7,5| 13,8| 13,7] 12,0]11,7 1040/8500 14,3! 18,0] 17,0] 18,6] 14,6| 9,5] 12,1! 12,4] 12,9]10,6 18415... 412 17,6! 15,5] 15,6] 17,2] 17,0|| 11,7] 10,9! 11,5] 12,4/12,6 1842 :. . .!. 14,8] 18,8] 18,2] 21,3] 14,3|| 8,8] 12,0! 12,0| 15,0]111,0 184951. 0% 13,6! 15,4! 17,8] 18,9) 15,9] 8,0] 10,5! 12,5| 13,5111,0 ISA ES St 12,5] 17,1! 17,3] 15,7] 14,5] 7,8] 11,1! 11,7] 11,1,10,5 ASP LT 11,1} 18,3] 17,9! 15,4! 12,9] 6,8] 12,0! 12,9] 11,3| 8,7 MOYENNES des 13 années, | 14,1} 17,9] 18,6] 17,9 14,9) 8,6! 12,1] 12,9] 12,9)10,8 Ks ER RO TE LA A RD PE — Minima TEMPÉR. DE LA TERRE absolus des températ. mensuelles. || à la profondeur de 0,15 à 9 h, du m. anBRS. LE AT RIET PMET EPA TE qe Mai. | Juin. |Juill.| Août| Sept.|| Mai. | Juin.|Juill.| Août| Sept. 1833 ir 17 897| 955 559] 694 » » » » » 1834 p 6,4 5,8! 9,4 | 11,1! 4,2 » » » » » 1835. 4,5 6,41 7,9 | 9,0! 7,3 » » » » » 1836. 129 1 10,17 8,4 7,6| 7,3 » » » » » 10871540 1,9 4,0! 7,5 7,5| 2,8 » » » » » 1838. . 1,3 5,5} 9,1 8,1] 6,7 || 1291] 1498| 1794] 1598]1492 1839 ; 2,1 8,2| 9,2 8,2] 7,7 || 11,7] 17,2] 17,2) 15,7114,5 1840 . .. 4,1 7,1] 8,5 9,6! 6,9 || 13,0! 15,6| 15,4| 16,2113,6 1841 . 5,7 5,6| 8,7 8,2] 7,6 || 14,2| 14,6] 14,9] 15,6115,6 1842 . | 4,8 6,9! 8,8 | 10,5! 6,0 || 13,7| 17,9] 17,6] 20,2]15,6 1843. SU Dit 8,3] 9,2 | 10,2} 5,6 || 12,0} 15,3] 16,5] 17,1116,2 1844. 0)... 4,2 6,6| 9,2 8,3| 4,6 » 15,8| 16,1} 14,8114,3 1845 2,9 6,8| 9,7 8,6| 5,1 9,7! 15,6| 15,8} 14,2112,6 MINIMA des 13 années. | 1,3 4,0! 7,5 5,9} 2,8 » » » » » CL LE A RE area À (219) QUANTITÉ NOMBRE de pluie tombée par mois en millimètres. de joûrs de pluie, di 1: - Loddé) tail biltues mutiGRdi Mlle til Énaue capivst se Mai. | Juin. | Juill. | Août. | Sept. || Mai.| Juin|Juil.| Août Sept. 1,01! 42,24] 86,64! 37,67! 96,44] 4 | 12 | 15 | 18 | 18 26,30| 58,89] 29,18| 68,82] 6,84] 12 | 16 | 12 | 11 5 61,94] 58,70] 11,32] 22,78] 88,51|| 14 8 4 6 | 18 43,86| 86,25] 87,55| 24,70| 77,02]! 9 | 19 | 12 6 | 19 64,63| 27,77| 64,59] 93,54] 45,98] 20 | 10 | 12 | 15 | 9 51,761119,54| 43,39! 75,81] 54,50]! 11 | 24 } 17 | 17 | 13 5 22,481179,96| 27,57| 63,31] 68,87|| 12 | 20 | 18 | 17 | 18 . 71,28| 60,92] 76,09! 48,891103,90]| 22 | 16 | 22 | 14 | 21 67,58| 52,971138,63| 54,21] 42,14]! 16 18 | 27 | 16 | 15 49,52, 36,72] 74,19] 69,17] 76,11}! 12 8 | 16 | 10 | 16 52,89! 55,92! 67,03! 49,63] 35,14] 19 ! 21 | 17 | 14 8 81,04! 32,571140,941116,08| 49,29]! 12 9 | 21 1 22 | 14 110,04! 36,15| 84,53] 98,35! 79,31]] 25 | 15 | 24 | 25 | 13 Nous joindrons aux tableaux précédents les indica- tions de l’électromètre de Peltier pour l’heure de midi, et l'aperçu de l’état du ciel à l'heure de l'observation. Les degrés de l’électromètre employé se comptent depuis 0 jusqu’à 90°, qui indiqueraient l’état maximum de l'électri- cité. Les degrés du cadran mesurés à la balance électrique de Coulomb n’ont pas la même valeur; des expériences faites par M. Peltier lui-même, ont donné les équivalents marqués dans le tableau suivant : Électromètre Balance || Électromètre Balance | de de de de PELTIER. COULOMB. PELTIER. COULOMB. 1 1 50 279 10 12,5 60 545 20 42 70 1400 30 94 80 6000 ? 40 168 ( 220 ) Électricité de l'air en 1845. DATES. | Électrom. ÉTAT DU CIEL, ||DATES.| Électrom.| ÉTAT DU CIEL. Mai. Juin. 1 0°0 Gris, humide. 19 | + 3095 Cum. 2 + 33,5 Stratus , couvert. 20 + 17,5 Cum.-str. 5 + 27,0 Cumulo-stratus. 21 + 19,0 Serein; cirrh. 6 + 34,0 Stratus épais. 23 + 7,0 | ‘Nuages gris au zénith. 9 + 30,5 Cumulus. 24 0,0 Cum. orageux. 10 + 29,5 Cumulo-stratus. 25 — 89,5 |Str. pluv.; la pluie commence. 12 0,0 Couvert, gris. 26 0,0 | Couv., il vient de pleuv. 14 | + 41,0 Cumulus. 27 |i+ 70 Couvert. 15 + 34,5 Cumtilus. 28 + 9,0 | Gris, pluv.; grand vent. 16 + 37,0 Couvert. 30 + 5,5 Gris. | 17 0,0 Pluvieux, Juill, | 19 + 37,5 Cumulo-stratus. FNET + 9,0 Strat..; enuinit) | DU RG aire tree nr M 2 | + 17,0 | Couvert; cum.-str, | 21 + 30,0 Cumulo-stratus. 3 + 8,0 Hoss, 22 + 9,0 Couvert , pluvieux. 4 + 16,5 | Couvert. 23 + 75,0 Nua. pluv.;il pleut àl’E. 7 + 14,5 Très-chaud; serein. 24 + 25,5 Cumulo-stratus. 9 + 16,5 to 40 25 + 18,0 Stratus orageux. 10 + 2,5 Strat. | 26 + 28,5 | Cumulus. 12 — 40,5 Nidibus. | 27 —- 11,0 Beau, vaporeux. À 15 — 83,0 | PI. à l'hor, S0.; nimbus. | 28 + 32,5 | , Beau; cumulus. 16 + 14,5 | Couv.; gouttes de pluie. | 29 + 4,0 Nuages orageux. 17 + 33,0 Chu | 30 + 22,0 Pluie fine. 18 + 25,0 Ébndat 31 + 40,0 Assez beau ; cum.-str. 19 + 35,0 | Strat. ; presque couvert. | Juin. 21 + 20,5 Couvert. 2 + 49,0 Cum. vaporeux. 22 + 19,0 Cum. 3 + 24,0 Cum. 23 + 29,0 Cum.-str. | 5 + 30,5 Cum.-str. 24 + 26,0 Couvert. 6 0,0 Couvert ; stralus. 25 + 26,0 Couvert. 9 + 27,0 | Cum., légèremt voilé, 26 + 43,5 Couvert. 10 + 25,0 Serein. 28 — 80,0 | Un peu de pluie; nimb. 11 + 275 Serein. 30 + 67,75| Après la pluie; strat.; nimb. 12 + 22,0 Serein. 31 + 26,0 Couvert. 13 + 16,5 | Ser. (Le verrea été cassé.) ( 221 ) ne pares. | Électrom. ÉTAT DU CIEL. DATES. | Électrom. ÉTAT DU CIEL. Août Sept. 1 + 2950 Cum. 1 + 2450 Cum.-str. 4 + 44,5 Cum.-str. 2 + 25,0 Cum.-str. . 6 + 40,0 Strat. 3 + 17,0 Gris ; couv. 8 — 81,5 | Après la pluie; nimbus. 5 + 23,5 Cum. 11 + 11,0 Vent fort ; cum-str. 6 + 32,5 Pur, serein. 12 + 1,5 | Pluie à l'horiz.; strat. 9 + 33,0 Beau, vaporeux. 13 + 18,0 Strat. 10 + 26,5 Beau, vaporeux. 18 + 27,0 Cum. 11 + 29,0 Beau. 19 + 31,0 Cum.=str. 12 + 25,5 Cum. 21 + 32,0 Cum.-str. 13 + 27,0 Gros cum. 22 + 19,5 |Gout. de pluie, cum.-str. 15 — 84,0 | Pluie à l'hor.; cum.-str. 24 + 30,5 Cum. 19 + 36,5 Strat.; vent fort. 25 + 39,25 Cum. peu. 20 + 37,5 Cum. 26 + 39,5 Cum.-str. 21 + 30,0 Cum. 27 + 33,0 dv: Mo pluie; Cum. 29 + 15,0 | Un peu de pluie au SO.;str. 28 + 20,0 | Vent fort E. Cum.-str. 24 + 30,0 Cum. 29 + 29,0 Strat. 23 + 36,5 Serein, 30 + 19,0 Très-beau. 27 + 42,0 Couvert. 28 + 30,0 Cum.-str, 29 + 36,0 Cum.-=str. di . Outre l’électromètre de Peltier, on emploie encore à l'observatoire de Bruxelles un excellent galvanomètre de Gourjon pour mesurer l’état électrique de l'air. Il serait trop long de reproduire ici les indications de cet instru- ment, qui est observé 13 fois par jour. ( 22 ) ÉTOILES FILANTES PÉRIODIQUES DU MOIS D'AOUT 1845. Observations faites à l’Observatoire Royal de Bruxelles. NE EN JOURS ET HEURES. OBSERVATEURS. |'È ; ÉTAT DU CIEL, REMARQUES. ï 5 Direction générale des étoiles 8 août filantes, du zénith vers le S., le à M. Bouv 12 Serein SO. et l'O. Le point d’émana- de9h z à10h.dus F y: { tion paraissait se trouver dans , ° s Céphée. Quatre étoiles filantes étaient fort belles ; l'ebserva- teur était tourné vers le SO. 8 août Les plus belles étoiles se di- ’ rigeaient de Cassiopée vers la à L Lyre, le Dauphin et le Cygne : de 10 h. à 10 h. £. M. Liagre. 17 Serein. l'observateur regardait veciile L Ciel nuageux, | S. A 11 h. le ciel s’est totale- de10 h. Ti 10 h. 50 m. Le même. 8 en partie couv.| ment couvert. 9 août j L'un des observateurs était de9h. A He d M Eur et 23 Serein. tourné vers le NO.; l’autre fai- dus. iagre. sait face au SE. 9 août, FAIR VIRE 16 Bévelet: Les deux observateurs re- de 10h. à 10h. 1. f gardaient au SE. 9 août, Li Wiinies 32 ééeit L'un des observateurs faisait de 10h. ZA11 b. F face au NO.; l’autre au SE. à Les trois observateurs em- HR PAR NN eless 28 Serein. brassent à peu près les trois del1h.à11h.1. | Houzeau et Liagre. quarts du ciel. ” CN Les mêmes. 36 Serein. Id. de 11h. 5 à minuit. 10 août, Les mêmes. 29 Serein. Id. de minuit à min. +. à1 août L'observateur était tourné . M. Liagre - Nuageux vers le S. La lune génait; ciel oh i10h dus TT s en partie couvert pendant Ja : “ seconde demi-heure. 11 it Centre général d’émanation mice Ser.; par inter-| vers £ de Cassiopée. L’ob- valles quelques| servateur regardait la partie de 10 h, 49 m. à M. Bouvy. 9 séridiontie du dut. 1700 | 11h. 15 m. | bancs de vap. vapeurs, | 15 m. le ciel s’est couvert de ( 223 ) Des quatre soirées du 8, 9, 10 et 11 août, une seule a été complétement favorable pour l'observation des étoiles filantes, c'est celle du 9. Le 8 et le 41 on n’a pu observer que très-peu de temps, et par des éclaircies ; la soirée du 10 a été tout à fait couverte et pluvieuse. L'apparition du 9 août a été très-remarquable, et mon- tre que la périodicité du phénomène se continue d’une ma- nière fortement marquée. Pendant la soirée de ce jour ; on a compté en trois heures 164 étoiles filantes, ce qui donne une moyenne de 55 par heure. On peut estimer à du ciel la portion de la voûte céleste que pouvaient explorer les observateurs : ce qui donne, pour tout l'hé- misphère visible, 90 étoiles filantes par heure. Les con- stellations qui ont été le plus souvent traversées par les météores sont l’Aigle, Pégase, le Dauphin et le Cygne. Le point d'émanation, surtout pour les plus brillantes étoiles, paraissait situé vers Cassiopée et Persée. ee Observations de Dijon. — (Extrait d’une lettre adressée à M. Quetelet, par M. Alexis Perrey, professeur supplé- mentaire à la faculté des sciences de Dijon.) - Le soir du 9, temps couvert. Le 10, de 9 h. 45 m. à 10 h. seulement, nous avons observé attentivement toute la région boréale et zénithale du ciel. Nous étions quatre; nous avons compté 45 étoiles filantes, dont une très-brillante, et toutes dans les con- stellations de Cassiopée et du Cygne : leur direction a été nord-sud. Avant 9 h.45 m., sans être assez attentifs, nous ( 224 ) en avons compté une vingtaine, presque toutes aussi dans la voie lactée , et se mouvant dans la même direction. De 10 h. 30 m. à 11 heures, je suis resté seul, et J'ai vu dans les mêmes constellations 7 ou 8 étoiles filantes encore. À 10 h. 55 m., un météore lumineux d’une blan- cheur éclatante est parti de « du Cygne et s’estéteint dans Antinoüs. Sa trace à été lumineuse dans toute son étendue pendant 2 ou 5 secondes. À 11 heures, le ciel se couvre. Le 11 et le 12, ciel couvert. | Le 15, de O h. à O h. 20 m. du matin, 5 ou 4 étoiles filantes extrêmement faibles. À minuit 20 minutes, les nuages arrivent du nord, et tout le ciel se couvre. Observations des États- Unis. — (Extrait d’une lettre adressée à M; Quetelet par M. Herrick, de New Haven, Connecticut, Etats-Unis d'Amérique). Nous nous étions arrangés ici de manière à observer les étoiles filantes pendant les nuits du 8, 9, 10 et 11 août. Pendant quelques-unes des soirées précédentes, des obser- vations courtes et irrégulières semblaient annoncer que ces météores étaient plus nombreux que d'ordinaire, mais comme il n’y avait aucun système établi, on ne peut rien conclure de certain relativement à leur nombre. La soirée du 8 fut presqu'entièrement couverte. À 10 heures, le temps était si défavorable que nous abandon- nâmes notre poste, Le ciel continua à être nuageux pen- dant toute la nuit. (2% ) Le 9, la soirée promettait. MM. George C. Murray et Wm. Mani. Smith, ainsi que moi, nous nous mîmes en observation un peu avant 10 heures. Nous avions vu quel- ques météores auparavant, mais nous n'avons commencé à compter qu’à partir de 10 heures. Entre 10 et 11 heures, nous avons observé soixante- quatre météores différents, savoir : Au NNE. 22, au SE. 20, au SO. 22. Total 64. Pendant cette heure, le ciel n’était pas entièrement se- rein , et notre vue était, sur une certaine étendue , bornée par des arbres. Je pense qu’il faudrait ajouter au nombre cité dix pour cent, pour ceux des météores qui nous ont été cachés par ces empêchements. Plusieurs d’entre eux étaient remarquables, et laissaient des traînées lumineu- ses; la majorité était, comme d'ordinaire, inférieure en éclat aux étoiles de seconde grandeur. La direction de la plupart étant prolongée, aurait passé près de la garde de l'épée de Persée. Peu après 11 heures, le ciel devint très- nuageux (mais pas avant que nous n’eussions vu encore 47 étoiles filantes) , et vers une heure du matin (le 10), il ne permettait plus d'observer. À cette heure, nous nous retiràämes, ayant des raisons de croire que le ciel resterait nuageux jusqu’au jour. La nuit du 10 fut sombre et pluvieuse; il en fut de même de celle du 41, et dans aucune des deux, l’observa- tion ne fut possible. En ayant égard aux observations de la période d'août, faites les années précédentes, je crois être en droit de con- clure des résultats donnés plus haut pour une heure seu- lement, que le phénomène que l’on attendait n’a pas man- (226 qué; et que si le ciel avait été serein ici pendant les nuits du 9 et du 40, nous aurions vu (étant quatre observateurs), entre minuit et l'aurore, au moins 150 étoiles par heure. Je verrai avec beaucoup d'intérêt vos observations de cette époque , et je m'attends à les voir confirmer la con- tinuation de la périodicité de l'apparition météorique du mois d'août... Je vais maintenant continuer la liste des aurores bo- réales observées ici depuis ma dernière communica- tion (1) : 1845, 50 avril. Nuageux au commencement de la soirée. À 9 heures, ciel en partie découvert et aurore boréale : étendue horizontale, environ 70°; rayons nom- breux; les plus élevés d’entre eux atteignaient 40°, et étaient vaguement terminés. Lumière générale jusqu'à 10 heures'et demi au moins. 1% mai. Soupçonnée. 5 mai. Tout à fait couvert dans la soirée. J'apprends de bonne autorité qu'entre 2 et 3 heures du matin, le 6, il y avait une bande brillante d’aurore boréale, mais on n’a pas vu de rayons. 5 juin. Soupçonnée. 17 — Id. 24 — Id. 24 juillet. Fortement soupçonnée. Probable; incertaine à cause du clair de lune. 51 juillet. Lumière diffuse très-pàle, probablement due à une aurore. (1) La dernière lettre de M. Herrick était datée du 28 avril 1845; dr tom, XII des Bulletins , 1° partie, p. 551. ( 227 ) 4e" août. Faible aurore boréale de 9 5 à 10 h. i; vue aussi après minuit; étendue horizontale d'environ 20°; pas de rayons. 4 août. Aurore boréale. Plusieurs rayons courts pen- dant quelques minutes; lumière presque générale. Une grande partie du mois de juillet 1845 a été ici, et dans ce pays en général , d’une chaleur insupportable. Il est probable que depuis 4825 nous n’avons pas eu d'été aussi chaud. La sécheresse a de plus été excessive , et beau- coup de nos récoltes en souffriront sérieusement. En juin dernier, j'ai reçu (de mon ami le docteur Aza- riah Smith, de Broosa, Asie mineure) la note suivante extraite d’un journal inédit de feu le docteur Asahel Grant. | (Mardin, Mésopotamie , 10 août 1839). « Ce soir, le firmament présentait un des spectacles les plus magnifiques que j'ai jamais vus. Les étoiles brillaient d’un éclat surpre- nant, même pour cette patrie des astrologues chaldéens. Vers la nuit, le ciel parut sillonné d'étoiles filantes, qui partaient toutes de la région de l'étoile polaire ; et pendant plus d’une heure que nous les observâmes , il se passa à peine un instant sans que nous en vissions quelqu’une tra- verser les cieux. La plupart se dirigeaient vers le sud, le sud-est et le sud-ouest, et plusieurs d’entre elles laissaient une traînée de lumière telle, qu’elles ressemblaient à des rayons d’un feu vif. Le soir suivant, cette apparition continua, mais les météores étaient moins nombreux et moins brillants. La troisième soirée, presque tout avait dis- paru. » - Vous vous rappellerez que cette apparition a été très- riche dans ce pays. Le récit précédent est certainement de beaucoup d'intérêt, comme venant d’une personne qui ( 228 ) ignorait probablement la périodicité du phénomène, et d’une contrée qui nous fournit peu d'observations. Observations de Gand. — (Extrait d’une lettre adressée à M. Quetelet par M. Duprez, professeur à l’athénée de Gand.) L'état du ciel a été défavorable à l'observation du retour périodique des étoiles filantes au mois d'août, et ne m'a permis d'observer que pendant une heure et demie de la soirée du 9. Dans cette soirée , de 9 heures et demie à 40 heures, à travers les éclaircies, j'ai compté 8 étoiles filan- tes, et de 10 à 11 heures, par un ciel plus ou moins serein, j'ai pu en observer 13; en tout 21 étoiles filantes, se dirigeant presque toutes du nord-est au sud-ouest. Après 41 heures, le ciel étant venu à se couvrir entièrement, j'ai dû cesser d'observer. Pour voir jusqu'à quel point les nombres ci-dessus peu- vent être considérés comme dénotant une apparition extraordinaire d'étoiles filantes, je les ai comparés au nombre de météores observés les années précédentes , à la même époque et aux mêmes heures. Or, je trouve, dans mes observations faites de 1859 à 1844, que, dans la soirée du 9 août la moyenne des étoiles filantes observées à Gand, de 9 heures et demie à 10 heures, a été de 5,5; et que celle des météores observés de 10 à 11 heures, a été de 17,2. Si l'on rapproche de ces moyennes les nombres obtenus pour cette année, et si l'on remarque que les ( 229). moyennes résultent d'observations faites par un ciel resté constamment serein, tandis que les observations de cette année ont été faites par un ciel en grande partie nuageux , il devient très-probable que, cette année comme les années précédentes, la nuit du 9 août aura été remarquable par une apparition extraordinaire d'étoiles filantes.… Observations de Parme. — (Extrait d’une lettre adressée à M. Quetelet par M. A. Colla, directeur de l’observa- toire de Parme.) et pitioi étoiles filantes n’ont pas manqué à Parme, dans les nuits du 8 au 10 août dernier ; j'en ai aussi compté un nombre très-considérable dans les nuits du 26 au 27 du même mois, et du 50 au 51 de juillet. Outre les étoiles filantes, pendant le mois d'août, j'ai constaté l'apparition de trois globes de feu dans les soirées du 17, du 19 et du 24 : les deux premiers météores ont paru dans la con- stellation de la Grande Ourse, le premier à 9 h. 10 m. et le second à 8 h. 55 m. (t. v. civil); quant au troisième, son apparition a eu lieu à 9 h. 10 m., entre le triangle et Persée. Dans les soirées du 25 et du 29 août, j'ai observé une clarté boréale très-sensible, c’est-à-dire l'apparition du phénomène que j'ai signalé dans ma notice : Considera- zioni intorno ad una luce particolare che manifestasi con frequenza in tempo di notte verso la parte boreale del cielo.…. ( 230 ) Observations de Dusseldorf.—(Extrait d’une lettre adressée à M. Quetelet par M. Schmidt, de l'observatoire de Ben- zenberg , à Bilk, près de Dusseldorf.) Je prends la liberté de vous communiquer quelques ré- sultats des observations que depuis trois ans je fais sur les étoiles filantes, et j'espère que vous les accueillerez d’au- tant plus favorablement, que j'ai vu dernièrement dans votre Correspondance mathématique et physique, combien vous attachez d'intérêt à une branche encore peu cultivée, et avec quel soin vous nous y communiquez plusieurs ob- servations sur les étoiles filantes. | Lorsqu’au mois de juillet 4842 je commençai à observer les étoiles filantes sur le Hohenfeld près de Hambourg, mon intention n'était pas de m’arrêter aux périodes d’août et de novembre, mais je croyais que, pour apprendre à connaître à fond ces météores, c’est-à-dire leur distance , leur rapi- dité et leur direction, ou leurs propriétés physiques par- ticulières , il fallait observer ces phénomènes sur une échelle plus étendue. Je résolus en conséquence d'observer, tant que je serais seul, les étoiles filantes tous les soirs, et à différentes heures de la nuit , lorsque le temps serait serein, en ayant soin de remarquer les particularités de chacune d'elles. Chaque observation complète comprenait donc : 1° letemps moyen approximatif du lieu ; 2 la direc- tion du météore vers les régions du ciel; 3° la marche à travers les étoiles; 4° la grandeur relative ; 5° la couleur et la queue; 6° la vitesse apparente plus ou moins grande. Je crus nécessaire de faire particulièrement attention à toutes ces propriétés; car il faut remarquer que dans ( 231 ) les météores les transitions de la couleur, du blanc le plus éclatant au jaune, au rouge jaunâtre, au vert et au gris nébuleux (nebelgrau), ainsi que la différence de couleur en- tre la queue et le corps proprement dit de l'étoile filante, trahissent une différence chimique individuelle, de sorte que toutes les étoiles filantes ne doivent pas être regar- dées comme les mêmes. Les appendices et les queues, selon moi, ne sont pas moins dignes d'attention. Car, chose étonnante, ces der- nières sont tantôt parfaitement droites avec des bords pa- rallèles, tantôt plus larges et plus brillantes vers le milieu ; tantôt elles se montrent le plus larges et le plus éclatantes à l'endroit où le météore s'éteint. Le décroissement plus rapide de lumière qui a lieu quelquefois dans le milieu des traînées, semble confirmer en général ce qu’on a déjà supposé plusieurs fois, c’est-à-dire que les queues ont la figure d’un cylindre ou d’un cône creux. D’après le plan dont j'ai parlé ci-dessus, j'ai observé depuis 1842 les étoiles filantes tantôt sur le Hohenfeld près de Hambourg, tantôt à l'observatoire de Hambourg , tantôt à l’observatoire particulier de M. le conseiller Schumacher , à Altona. Dans les observations des mois d'août et de novembre, toutes les fois qu’il y avait des ob- servations correspondantes, je n’ai point négligé de déter- miner les différences de méridien, ni les parallaxes. (Astr. Nachr., n° 514, p.167.) Voici les résultats : Tom. xii. A7. (232 ) Hohenfeld et Hambourg. FES NOMBRE! Nombre DIRECTION DANS LE CIEL, 1842. de jours de Mont CE AE tip DT R Een d’observat.| MÉTÉORES] E.-0. Ô.-E. N.-S. S.-N, Juillet . .. 2 15 4 1 0 1 Août . 4 .. 16 188 53 15 10 15 Septembre . 11 21 6 5 4 2 Octobre . . 11 33 12 6 4 2 Novembre . 12 47 50 6 1 1 Décembre .. 5 7 3 1 2 1 Toraux. . 57 511 108 30 5 EE | Sur les 311 météores observés, on a donc estimé la direction de 179. | NOMBRE D'ÉTOILES DE COULEUR. © 1842 0 {re De 3e 4° he Ge É é È * Ë i grand. | grand. | grand. | grand. |grand. | grand. É Ë| 8 È E A Li S > Z Juillet. | 51 2! 41-1| 531 01 91 11 01 2/2 Août . 61 | 61 | 46 | 14 6 0 1174 0 1 > 9 Sept. . | 5 3| 0! 3l18| 01 1| 012 Octob . 8 8 0 0'1 95 1 8 0 | 2 Nov. . 9 1 14 | 14 4 6 0 | 55 2 8 17171 Décem. | 21 11 21 21 01 01 51 111|010 Toraux.! 90 | 95 | 76 | 32 | 15 à 1264 5 | 21 5 | 16 (283 ) Hohenfeld, Hambourg et Altona. NonsnErt Nombre NOMBRE D'ÉTOILES DE 18453. de jours de Fe pr | d'observat.|MÉTÉORES Eu) ot) KA Pr it} | aanvier “rar à 6 15 5 5 1 5 1 0 Févriér, . + . . 1 1 0 0 0 1 0 0 | HAN. ic) 9 12 5 4 5 | 0 0 0 Ave, |. 3 bp M Et: T ET 6170 ." FORE CFP 5 7 4 2 0 1 0 0 em. LU: 1 2 0 @6:| 21,0 0 0 JUIROR. à: «. »? 4 9 4 3 2 0 0 0 Da. ds 20 150 | 30 | 45 | 55 | 17 | 4] 1 | Septembre . . . 19 107 1 19 | 34 | 95 | 24 4! 0 Octobre . . . . 11 33 10 9 7 1 0 Novembre , . . 7 34 6 8 | 11 G! 5 1 Décembre . . . 4 ETS 5 1 5 4 1 0 | Toraux. . . 90 885 86 |110 |108 | 63 | 14 2 DIRECTION DANS LE CIEL. COULEUR. A Pr ef re ES arm E.-0.|0.-E.|N.-8. | SN.) £ | 5 | 52 | 5 | à C=] 3 = à > LA Janvier . . . 3 2 5 3 8 0 3 Î 1 Février . . . 0 0 1 0 1 0 | 0 0 0 Mars .. .. 9 1 1 1 à 2 5 0 | 0 Avril. . 1 0 61 1 4 1 0 0 0 Mi. Nat LL 4h GTS) ot 21 ol 0 Sun. .: 2": 1 1 0 0 1 1 0 0 0 Juillet . 5 5 1 0 4 2 2 1 0 A0 0 52 | 25 | 34 | 39 1115 ” ie à de À 5 Septembre. , } 43 | 27 | 20 | 27 176 | 11 | 17 | 5 | 1 Octobre . . . 8 7 7 11 45. |. 2 5 1 2 Novembre. . À 18 8 6 1 51 1 1 1 0 Décembre . . 8 2 1 1 9 2 1 0 0 | Totaux. . 1151 79 80 84 1282 | 26 | 46 | 19 | 15 (234 ) Hohenfeld et Hambourg. NOMBRE | Nombre NOMBBE D’ÉTOILES DE 1844. de jours NE DE PET] | 4 Observer. MÉTÉORES Rp | 1-4 Pure LV PE de A 4, Janvier . . .. 11 16 Al 81,41:81 MU ESNrier . . .: 7 4 QUO CRETE 1 0 0, PRES 7 7 | DS OR AT 27 1 0 An. dE. 18 27 5: 81. 01.6) Shui A AT ON 9 8 2 1 2 2 1 0 MUR» 5 4 0! 01 21 21 0! 0 Juillet. . 15 37 5| 5115| 7|°5| 1 AO SD 15 312 51 | 62 | 87 | 69 | 51 | 8 Septembre . . 15 41 AI SIIT VE TI Ÿ Octobre. . . . 8 28 Bi 18:11:08 FFT 2 Mvebie ES 7 27 4.1...8.110.1.8.1.:9.41-.40 Décembre. . . 5 12 HiwSr 1100 07 0 Totaux. . . 120 525 82 | 99 | 155! 115! 54 | 13 DIRECTION. j COULEUR, De ER à PONS LL EUTUO'RE 247 Manches". JUS SC 352 NE: SOUL RS RES 11 Faune. 2: 1 HE 00 . mP 108 MB. MO: 250 NS io 10 Jaune-rouges . . . . . . . » . 17 0. M Ste 76 RTS CE AMEN EN 2 ETS DUR 27 N. M REA CASA 78 Nébuleuses ,..:°. 4/0. 40 S. à, A HÉRRr RE SNA k' Qi à 72 80: MT CR CT UE 11 NO: METAL NS LOGIN 8 (23 ) Lettre de M. Morren à M. Quetelet, sur les phénomènes périodiques observés en Chine. En 1840, dans le rapport décennal que vous avez pu- blié sur les travaux de l'académie, vous avez bien voulu signaler mon empressement à me tenir par tous les moyens qui sont en mon pouvoir, au courant des sciences à l'étude desquelles je me suis voué. Par cela seul, vous m'avez mis, pour ainsi dire, en demeure de justifier la bonne opinion que vous aviez de moi, et je crois pouvoir me permettre, dans la présente occurrence, de vous parler d’un sujet qui, sous tous les rapports, doit exciter vos plus vives sympathies. C’est vous dire déjà qu'il s'agit des phé- nomènes périodiques. ILest facile de s'assurer par la lecture de vos plus récents travaux sur cette matière que votre but est non-seulement de distribuer sur un grand nombre de points différents du globe les observations à faire actuellement et à l'avenir, mais de recueillir aussi toutes celles qui, méritant con- fiance et faites avec précision, ont déjà reçu l’un ou l’autre mode de publication. Les lois générales de la périodicité et des phases successives de la nature vivante, que vous ne tarderez pas, je pense, à déduire de ce grand cercle d’ob- servations, doivent être d'autant plus utiles à connaître que vous pouvez opérer sur une plus grande échelle. Jus- qu'à présent , l'Europe et l'Amérique du nord ont été les deux théâtres de vos explorations. Certes, cet espace est déjà assez grand, et les déductions que vous tirerez de la comparaison des phénomènes seront, par cela seul, de véritables lois cosmiques. Il me semble cependant que si (236 ) | l'on venait vous offrir un immense empire de plus, vous l’accepteriez avec empressement. C’est le but de cette lettre et si vous avez dit en 1840, que ma correspondance est ac- tive, veuillez me permettre de l’étendre, à votre profit, jusqu’en Chine. Pendant que vous faites rayonnet de l'observatoire de Bruxelles vos Instructions relatives aux observations des phénomènes périodiques en Europe et en Amérique, un physicien, météorologue, naturaliste et philosophe tout à la fois, fait à Foo-Chow-Foo les mêmes recherches, à peu de chose près, que les vôtres et celles de vos collaborateurs européens et américains. Je ne sais si vos Instructions sont arrivées en Chine, mais il serait presque permis de le croire, tant il y a de l’analogie entre vos recherches et : celles faites dans cet empire. Si au lieu d'imitation, il y avait coïncidence, il serait vrai de dire encore cette fois que lorsque les sciences et l'humanité sont arrivées à cer- taines connaissances , forcément et fatalement les décou- vertes se font et les doctrines naissent, sans doute d’après cette grande pensée de Bossuet, que l'homme s ‘agite etque Dieu le mène. j'allais m'éloigner de Foo-Chow-Foo; j'y reviens. Par une particularité qui ne doit pas échapper à un belge, il se fait que le savant observateur de la Chine porte un nom illustre dans l’histoire nationale de nos sciences. Le fonda- teur moderne des musées d'histoire naturelle (et en disant ici le fondateur moderne, j'entends faire allusion à ce qu’A- ristote seul parmi les anciens eut l’idée de faire réunir par Alexandre des êtres de la nature pour mieux les étudier), celui qui les appelait dans son langage expressif des arches de Noé, était Tradescant qu'on sait être originaire des Flandres, et dont le tombeau existe encore dans le cime- ( 237 ) tière de Lambeth à Londres. L’observateur de Foo-Chow- Foo est sans doute un descendant de notre célèbre flamand, car il se nomme G. Tradescant-Lay, et occupe le consulat actif de Sa Majesté britannique dans cette ville. Le calendrier publié pour Foo-Chow-Foo en 1844, ren- ferme, disposées dans des tableaux en regard, les données suivantes : | Les températures maximum et minimum du mois, les températures extrêmes remarquables, prises des endroits différents où elles peuvent s’'augmenter ou diminuer con- sidérablement, comme par exemple, près de dalles noires, près de demeures, etc. ; | Les pressions barométriques qui présentent en général de singulières périodes stationnaires, comme par exemple la hauteur de 29,65, qui reste la même du 18 juillet ou 28 du même mois; Les observations hygrométriques ; Les vents; Les nuages, l’état du ciel, les pluies, les rosées et les phénomènes électriques. En regard de ces observations de météorologie se trou- vent placés les tableaux qui renferment, collationnés selon l'ordre dés dates , les remarques sur : L'économie rurale et le jardinage; Les anthèses des fleurs et les maturités des fruits ; L'arrivée des, oiseaux, l'apparition des insectes, et en général tout ce qui tient au règne animal; Les événements politiques, l’arrivée des navires et les circonstances locales dont le souvenir est digne d’être con- servé. . À propos des observations sur l’économie rurale et le jardinage, M. Tradescant-Lay note le retour périodique ( 238 ) de l'emploi de certains instruments d'agriculture qui, re- présentés dans ces tableaux, indiquent par cela seul le retour des opérations agricoles , et j'ai trouvé dernièrement le même fait répété dans les annuaires des sagas du moyen âge, et que la littérature de la Suède nous a si bien con- servés. Dans cette même colonne relative à l’agriculture et à l’horticulture, l'observateur de Foo-Chow-Foo met en mu- sique les chansons dont les campagnards égaient leurs travaux et qui sont, à ce qu'il paraît, aussi périodiques en Chine que les jeux d’enfant le sont en Europe. De même, au sujet des oiseaux, M. Tradescant met en musique les chants de ces animaux, chants qui, comme on le sait aussi chez nous, se modifient, pour quelques espèces, selon les saisons. Relativement au règne animal, il se trouve encore, dans ce calendrier, des observations très-jolies sur les rentrées dans les habitations à époques fixes, de certaines araignées et sur les mœurs de ces ani- maux anthropophiles. Je ne sais, Monsieur le secrétaire perpétuel, si vous tenez pour agréables ces communications, mais si elles peuvent vous être de quelque utilité, je suis charmé de vous les avoir présentées. (239 ) ROTANIQUE. Description de quelques Cryptogames inédites ou nouvelles pour la flore des deux Flandres, par M. G.-D. Westen- dorp , médecin de l'hôpital militaire de Bruges. MOUSSES. 1. Bryum ERYTHROCARPON Schwægr., Suppl., II, p. 100, tab. 70 (non Brid). — Br, sanguineum, var. Radiculosum, Brid, Bryol., 1, p.671. — Br. radiculosum, Brid , Loc. cit., p. 655. (Double emploi).— Br. atro-virens , Vill.— Br. Sanguineum, Wallr., Comp. fl. germ., IT, p. 270. — West. et Wall., Zerb. crypt. belge , n° 54. Tige raccourcie, rameuse; rameaux atténués; feuilles large- ment lancéolées, rigides, à nervure assez prononcée; pédicule allongé, noir rougeâtre; urne subpyriforme, penchée, rouge de sang ; opercule mamelonné. Notre ami Wallays, médecin vétérinaire du gouverne- ment, à Courtrai, a trouvé cette belle mousse sur la terre, le long du chemin de fer de Courtrai à Tournay. LICHENS. 2, ARTHONIA LINEOLA Chev?, F1. des env. de Paris, 1, pag. 542. Thalle petit, très-mince, allongé, lisse et roussâtre; orbicules fort petites, linéaires, allongées, peu proéminentes, presque toutes parallèles, à disque plan, brun noirâtre. À. été trouvée sur l'écorce des jeunes chênes , aux en- virons de Bruges et d’Ypres. | 3. SPILOMA MELALEUCUM Ach. — Coniocarpon nigrum , Dec. — Trachylia melaleuca , Fr. — Chev., F1. des environs de Paris, 1, pag. 582. Thalle blanc, assez épais, fendillé, de forme et de grandeur indéterminées ; orbicules éparses, d’abord noires, pulvérulen- tes, arrondies, obovales ou difformes, convexes et comme héris- sées vers les bords; offrant ensuite, après la chute de la poussière, un disque aplati, enfoncé, gris ou bleuâtre. ( 240 ) Nous l’avons trouvé sur les troncs du frêne, au Mont de Fraises, près d'Ypres. 4. SriLOMA OLIVAGEUm Ach, — Coniocarpon olivaceum, Dec. — Chev., F1. des env. de Paris, 1, pag. 582. tue Thalle blanc jaunâtre, arrondi, très-mince, parfois peu sen- sible ; orbicules irrégulières, pulvérulentes, jaune verdâtres , dis- paraissant entièrement avec l’âge. Cette espèce, qui est quelquefois entourée d’une ligne noire, a été trouvée sur un tronc de peuplier aux envi- rons d'Ypres , par M. Wallays. HYPOXYLLÉES. 5. Cyrispora rocricoLa Lib., Cr. Ard., n° 64. — Desmaz., Ann. sc. na- tur., févr. 1842. — West. et Wal., Zerb. Crypt. belge, n° 20. Conceptacle nul; périthèces bruns, petits, ovales, nichés au nombre de 5 à 7 dans le parenchyme de la feuille, noircissant l'épiderme et se montrant au dehors sous forme d'un disque blanc, farineux, percé d’un ostiolé noir central, d'où sort, sous forme de cirrhe, une pulpe blanche. D'après M. Desmazières , ces périthèces ont 1/10 de mill. de longueur, sont cylindriques, obtus aux extrémités et contiennent 3 à 4 sporules semi-opaques et peu dis- ünctes. | Croit hypophylle sur les feuilles de la pervenche, du lierre et du Prunus lauro-cerasus, aux environs d’Ypres. 6. Doruipea stezLariæ Lib., Crypt. Ard., n° 172. Pustules noires, confluentes, allongées ou lancéolées, blan- ches, intérieurement ; thèques fixes, oblongues à sporidies globu- leuses. | Cette espèce, qui a quelque ressemblance de port avee le D. graminis Chev., a été trouvée sur les feuilles languis- (241) santes du Stellaria holostea, au Mont de Fraises, près d'Ypres, par M. Wallays. 7 Pnoma sañtanonum Desmaz. — Mém. de la soc. roy. des sc. de Lille, année 1828.—Duby , Bot. gal., IL, pag:727.— Desmaz, PI, crypt.,n° 549. Tubereules petits, noirs, orbiculaires et convexes, s'ouvrant par un pore d’abord arrondi, allongé ensuite, à bords blanchà- tres; sporules oblongues, ayant , d’après M. Desmazières , !/150 de mill. de longueur au plus. Se trouve, au printemps, sur les samares desséchées du frêne, aux environs d’Ypres. 8. Pnoma ueneræ Desmaz, Mém. de la soc. roy. des sc. de Lille , année 1828. — Duby, Pot. gal., IL, pag. 727. —Desmaz. , PI. crypt., n° 350. Tubercules petits, allongés, proéminents, noirs et luisants, s'ouvrant par un pore arrondi ou allongé, à bords blanchâtres; sporules presque globuleuses, hyalines, plus grosses que dans | l'espèce précédente. Assez commune sur les tiges et rameaux morts du He- dera helix , aux environs d’Ypres. | 9. Asrernona LonicERæÆ Desmaz, Mém, de la soc. roy. des sc. de Lille, septembre 1840. — PI. crypt., no 1097. Taches éparses, arrondies, de 3 à 5 mill. de diamètre, d'un noir mat, offrant au centre de très-petites cellules peu visibles à la loupe et sur les bords des fibrilles rayonnantes noduleuses. Croît sur la face supérieure des feuilles tombées et mortes du Lonicera periclymenum , aux environs de Bruges. Rare. 10. Vernucaria pinquis Nob. — Pyrenula pinguis Chev.? — Pyrénula nitida , var. Minor Duf. sec Desmaz. in Litt. Strome crustacé, mince, orbiculaire ou indéterminé, carti- lagineux, comme gélatineux étant humide, lisse, jaune bru- nâtre ou olivâtre; périthèces nombreux, souvent réunis vers le milieu de la croûte, petits, ae proéminents, noirs; ostiole poriforme. (2% ) À été trouvé au Mont de Fraises, près d'Ypres, sur les troncs du frêne. 11. HypoxyLon conrzuens Nob. — Sphæria confluens, Tod. — Sphæria uda, var. Salicaria Pers. — Sphæria albicans, var. Confluens Pers. — Chev., Fl. env. Par., 1, pag. 500. — Wallr., Comp. fl. germ., IV , pag. 852. Receptacles superficiels, rugueux, noirs, globuleux, légère- ment déprimés autour de l'ostiole , qui est peu développé et pa- pilliforme, se réunissant ordinairement au nombre de 4, 5 ou 6, pour former de petits groupes allongés et isolés. Commune dans les vieux saules creux, aux environs d'Ypres. 12. HvproxyLon spicuzosum Nob. — Sphæria spiculosum , Pers., Syn., pag. 33. — ne spiculosa , Dmtr. — Chev., F1. env. Paris, I, pag. 490. Receptacles immergés entre les fibres ligneuses, globuleux, épars ou agrégés, donnant naissance à des ostioles très-longs (5 à 6 fois le diamètre du receptacle), grèles, presqu'égaux entre eux et traversant l'écorce, pour se montrer à sa surface, sous forme de petites papilles noires. Dans cette espèce le strome est peu sensible, et le bois où il est niché offre sous l'écorce des taches pulvéru- lentes, interrompues, d’un très-beau noir. Nous avons trouvé avec M. Wallays, sur un tronc mort de sureau , à Saint-Jean , près d’Ypres. Rare. | 15. Hypmasma rRaconium Nob. — Sphæria racodium , Pers., Syn., p.74. — Wallr., Comp. fl. germ., IV, p. 836. — Chev., F1. env. Par. , I, p. 475. — Stigmatisphæra racodium Dmtr. Périthèces solitaires ou agrégés, globuleux, noirs, rugueux et recouverts de poils courts, raides et également noirs; ostiole pa- pilliforme ; subiculum large , tomenteux, brun noirâtre, ressem- blant à un dematium , et dans lequel les périthèces restent en- tièrement cachés. Cette Hypoæxylée nous a été communiquée des environs d'Ypres, par M. Wallays. ( 243 ) 14. Sruænta TESsELLATA Pers., Syn., pag. 48. — Walir., Comp. fl. germ., IV, pag. 827. — Chev., Fl. env. Paris, I, pag. 487. Périthèces globuleux, immergés entre les fibres corticales, disposés assez régulièrement en cercle au nombre de 5, 6 ou 7; loges arrondies irrégulières; ostioles solitaires, offrant à la sur- face de l'écorce des papilles convexes ou ombiliquées, d’un noir brillant et disposées comme les receptacles. Cette Sphérie se reconnaît facilement à la ligne noire flexueuse ou circulaire qui circonscrit chaque groupe d’os- tioles. Nous l'avons observée sur des branches mortes du saule servant d’enclos d’une ferme, à Saint-Jean près d’Ypres. 15. SPHÆRIA DOTHIDEA var Rosæ, Fr. Elench. fung., 11, p. 86. — Phlæoscoria umbonata, Wallr. — Xyloma rosæ, Dec. — Sphæria rosæ Schleich. — Merat , F1. env. Par., p. 237. Tumeurs variables, arrondies, elliptiques , déprimées, de 40 à 20 mill. et plus de longueur, soulevant et fendillant l’'épiderme en lignes flexueuses ou concentriques; strome brun noirâtre conte- nant un grand nombre de périthèces arrondis, farcis de matière blanche et n’offrant pas d’ostioles distincts. Nous avons trouvé cette variété, qui pourrait peut-être bien faire une espèce du genre Hypoxylon, sur les troncs et branches mortes de rosiers sauvages dans les haies, du côté de Zillebeke , près d’Ypres. 16. Srnænta sErACEA Pers., Syn., p. 62. — Fr., Syst. myc., IL, p. 518. — Chev., FI. env. Par., I, pag. 462. — Dryinosphæra setacea Dmtr. : Périthèces épars, très-petits, globuleux, immergés, surmon- tés d’un ostiole qui s'élève à un millimètre au-dessus de l'épi- derme de la feuille, sous forme d’un poil noir, très-grêle et acéré. Croît sur les deux faces des feuilles mortes du chêne, dans tous nos bois. Assez rare à cause de sa petitesse. 17. Spnænrta PERFORANS Rob.— Desmaz., Mém. de la soc. roy. des sc. de Lille, année 1845, — PI. crypt., no 1288. (244 ) Périthèces immergés entre les fibres de la feuille, très-petits, épars, noirs, ellipsoïdes; loges remplies d’une substance blan- che, contenant des sporidies ovales, hyalines, biloculaires, de 1/10 à 4/50 de mill. de longueur dans leur grand diamètre; ostioles perforants, très-courts, orbiculaires, convexes et offrant un pore assez grand. Ils se montrent à la face supérieure de la feuille sous forme de points noirs, épars, qui la rendent rude au tou- cher. Cette espèce , qui est assez commune dans les dunes de notre littoral , sur les feuilles roulées par la dessiccation, de l’Ammophila arundinacea Dum. , laisse très-bien voir ses périthèces entre les fibres de la face inférieure de la feuille, sous forme de petites stries noires, d’un quart de mill. de longueur. 18. Sexæria Morironmis Tod. — Chev., F1. env. Par., I, pag. 472. West. et Wall., Æerb. crypt. belge, n° 25. Périthèces nombreux, friables , assez grands, presque conti- gus les uns aux autres, arrondis ou ovales, d’un noir mat et dont la surface est toute recouverte d’aspérités qui lui donnent l’as- pect d’une petite müre; ostiole nul ou rarement papilliforme. Cette belle espèce a été trouvée par M. Wallays, à Zille- beke, près d’Ypres, sur du bois mort. 19. Senænia crRinira Pers., Syn., p. 72. — Fr., Syst. myc., Il, p. 450. . Chev., F1. env. Par., 1, p. 475. — Stigmatisphæra crinita , Dum. Périthèces épars ou groupés, presque immergés, ovoïdes, noirs, lisses, recouverts de poils mous, noirs, nombreux, dont les plus inférieurs s'étalent ordinairement en serpentant autour d'eux comme une petite chevelure ; ostiole papilliforme, comme usé. Nous avons trouvé cette espèce en abondance, sur des billes de bois pourries, qui avaient servi de support aux rails du chemin de fer de Bruges à Jabbeke. M. Wallays nous l’a fait connaître des environs de Courtrai. (245 ) 20. Senæria Buxt Desmaz., Mém. de la soc. roy. des se. de Lille, année 1845 (non Dec.) — Sphæria atro-virens var Mirebeli Fr. (non Spliæria Mire- beli Moug). — West. et Wall., Zerb. crypt. belge, n° 26. Périthèces très-nombreux, épars, petits, presque globuleux, d’un roux olivâtre, immergés dans le parenchyme de la feuille, noircissant l’'épiderme, qui les recouvre; d'abord astomes, puis percés d’un ostiole poriforme; thèques claviformes, légère- ment renflées vers le milieu de leur longueur; sporidies hyalines, oblongues, obtuses, contenant une ou deux sporules très-petites. Commune sur la face inférieure des feuilles mortes du buis. 91. Spnæria cAuULINCOLA Wallr, Comp. fl. germ., IV , pag. 770. Périthèces très-petits, variables , nombreux, dispersés, innés, proéminents, convexes, d’un noir luisant à l'extérieur, conte- nant une matière blanchâtre à l’intérieur. Assez commune sur les tiges mortes de la scabieuse des champs, aux environs d’Ypres. 29, Sraæria Erynen Fr. — Duby, Bot. gal., IT, pag. 710. — Walir., Comp. fl. germ., IV , pag. 774. Périthèces très-petits , inégalement épars ou très-rapprochés, proéminents, convexes , noirs, d'abord innés, ensuite émergés, astomes et gorgés d’une matière blanchâtre à l’intérieur; for- mant, par leur réunion et leur délimitation , par les nervures de la feuille, des taches anguleuses grisâtres , plus ou moins grandes et visibles des deux côtés de la fueille. Nous avons trouvé cette espèce en abondance sur les feuilles mortes de l'Eryngium maritimum, dans les dunes d'Ostende. 23. SPHÆRIA LAURO-CERASI Desmaz., Ann. sc..nat., mars 1841. — PI. crypt., n°1282. — West. et Wall. , Herb. crypt. belge , n° 74. Périthèces épars ou très-rapprochés, très-petits, un peu iné- gaux de grosseur, dépassant rarement 1/5 de mill. de diamètre, noir, luisant, globuleux, recouverts par l’épiderme, devenant ensuite libres et affaissés, à déhiscence irrégulière; disque blanc; ( 246 ) thèques libres, hyalines, cylindriques, droites, obtuses aux extrémités, d’un 60° de mill. de longueur, contenant chacune 4 sporules globuleuses. Cette espèce, qui doit être placée à côté du Sphæria ilicis, avec lequel il a quelque ressemblance extérieure, vient abondamment sur la face supérieure, plus rarement sur l’inférieure, des feuilles mortes et tombées à terre du Prunus lauro-cerasus, aux environs d’Ypres. 24. SPHÆRIA LEGUMINIS CYTISI Desmaz., Mém. soc. roy. de Lille, mars 1845. — PI. crypt., n° 1292. — Sphæria leguminum, Wallr., Comp. fl. germ., IV, p. 771. — West. et VHsdk., Catal., n° 74. — West. et Wall. , Herb. crypt. belge , n° 72. Périthèces nombreux, très-petits, éparsquoique fort rapprochés, recouverts par l’épiderme, d'un brun noirâtre, d'abord globu- leux, déprimés, ensuite planes, remplis d’une matière blanchâtre, contenant des sporidies hyalines, elliptiques, pourvues d'une cloison transversale qui les partage en deux loges; ostiole papil- liforme. Très-commune au printemps, sur les gousses et les pé- doncules du Cytisus laburmum, aux environs d’Ypres et de Bruges. 25. Spnænta myrranea Dec., — Duby, Bot. gal., Il, pag. 710. — Desmaz, Mém. de lasoc. roy. des sc. de Lille, mars 1843.— West. et Wall., Herb. crypt: belge, n° 75. Taches gris cendré ou brunâtres, arrondies ou irrégulières , confluentes, sinueuses sur les bords, résultant du soulèvement de l’épiderme par les périthèces; ceux-ci sont presque impercep- tibles à l’œil nu, et ne paraissent à la loupe que comme des points d’un noir un peu luisant, hémisphériques, épars, réunis en grand nombre sur chaque tache. Cette espèce, dont nous possédons aussi une variété plus petite sur les feuilles du charme (var. 8 Carpini Desmaz.) et du hêtre (var. e Fagi Desmaz.), croît en hiver sur les feuilles sèches du chêne. (247 ) 26. Srnæria ATOMuS Desmaz., Ann. des sc. nat., mars 1841. PI. crypt., fasc. XXIV. Taches brunes, arrondies , petites, de 5 à 10 mill. au plus de diamètre, à bords non circonscrits par des bandes plus foncées, supportant sur toute leur surface des périthèces excessivement petits, très-nombreux, épars, d’un brun foncé, innés, d’abord convexes, puis affaissés à leur centre. Pore et organes reproduc- teurs inconnus. Commune sur la face supérieure des feuilles mourantes ou presque desséchées du hêtre. 27. Spnænia 1SARIPHORA Desmaz., Mém. soc. roy. sc. de Lille, mars 1845. — PI. crypt., n° 1291. Périthèces très-petits , globuleux, déprimés, épars, d’un beau noir lorsqu'on a soulevé l'épiderme, qui les récouvre presque tou- jours; ostiole poriforme; thèques à double membrane, conte- nant des sporidies ovale-oblongs, d’un vert d’eau très-pâle, et dont la longueur ne dépasse pas !/100 de mill., d’après M. Desma- zières. D’après ce même observateur, les périthèces de cette hy- poxylée donnent fréquemment naissance, dans l’état adulte, à un isariæ, qui s’attacherait sur le pore même dont ils sont percés ; circonstance qui lui a valu son nom spéci- fique. Jusqu'à ce jour nous n'avons pu vérifier ce fait inté- ressant. | | Croît abondamment pendant l’automne, sur les feuilles sèches ou mourantes du Stellaria holostea, au Mont de Fraises, près d’Ypres. 28. Microrayrium microscopicum Desmaz., Ann. sc. nat., mars 1841. — Pl. crypt., ne 1092. Taches irrégulières, plus ou moins étendues, d’un gris brun ou vineux ; périthèces très-petits, nombreux, épars, déprimés au centre, d'où s'élève une petite papille, percée d’une ouverture. assez visible, noirâtre, un peu luisant, avec un reflet plombé, Tom. xri. 18. { ( 248 ) ayant à peine 1/7 de mill. de diamètre; thèques fixes en massue , couchées et rangées cireulairement autour du pore central, con- tenant des sporidies oblongues, un peu fusiformes, droites ou légèrement arquées, longues d'environ 1/80 de mill. et munies de trois cloisons. Lorsqu'on observe au microscope un de ces périthèces, qui n’adhèrent que faiblement au support, on remarqué qu'ils sont formés d'une membrane très-mince, semi-dia- phane , offrant un réseau de fibrilles opaques, rayonnantes du pore central vers la circonférence et traversées par d’autres fibrilles qui les croisent de manière à imiter par- faitement la figure et le tissu lâche d’une toile d’araignée. Nous avons trouvé cette rare espèce, aux environs d’Y- pres, sur les feuilles mortes et tombées à terre du houx, pêle-mêle avec l’Aylographum vagum , l'Eustegia ilicis, ete. M. Desmazières l'indique sur les feuilles du châtaignier, du hêtre et du chêne. 29. PHAcIDIUM LAURO-CERASI Desm., in Duby bot. gal., II, pag. 722. — Fr. Elench. fung., 11, pag. 136. — Sphæria cyathoïdea , Pers. in Hook., Herb. sec. Berk., Brit. fung., p. 295. | Périthèces nombreux, épars, très-petits, d’abord presque hé- misphériques, d’un noir olivâtre, ensuite, après la déhiscence, ils deviennent d’un noir mat, concaves, un peu enfoncés dans la feuille, conservant leurs bords légèrement proéminents,; ils s’ou- vrent au centre en 3 valves et présentent alors un disque charnu, dans lequel on observe des thèques droites, persistantes, conte- nant des sporules ovoïdes, écartées ou serrées les unes contre les autres et souvent disposées en une seule ligne. Croît abondamment sur la face inférieure des feuilles mortes du Prunus lauro-cerasus. Environs d’Ypres. 30. Pnacipium Buxt Frank. Périthèces innés, épars, petits, arrondis, convexes, déprimés- concaves, d’un noir olivâtre, s’'ouvrant en 2, 3 ou 4 laciniures ( 249 ) irrégulières, laissant à découvert un disque d’un jaune sale, dans lequel on observe des thèques droites, elaviformes, conte- nant des sporules ovoïdes. Cette espèce est une de celles qui avaient été confondues avec le Sphæria buxi sous le nom de S. atrovirens , par la plupart des eryptogamistes, avant que M. Desmazières eût bien décrit les caractères propres à cette hypoxyllée. Croit sur les feuilles mortes du buis, aux environs de Bruges, Ypres , etc. 31. Aycocraruum vaGum Desmaz., Mém. soc. roy. sc. de Lille, mars 1845. — Aylographum hederæ, Lib., #rd., n° 272. Périthèces très-petits, d'un noir presque mat, ovales ou oblongs, presque toujours droits, dirigés dans tous les sens, épars ou quelquefois réunis deux, trois ou quatre ensemble et prenant alors une forme étoilée; les deux lèvres de l'ouverture sont relevées et figurent une petite crête; nuciéus blanc, presque hya- lin, contenant des thèques à sporidies oblongues, plus grosses à l'une des extrémités et légèrement obtuses. Cette espèce est souvent mêlée sur la même feuille, avec le Microthyrium microscopicum, l'Eustegia ilicis, le Pha- cidium multivalve, etc., du moins dans nos échantillons qui ont été trouvés sur les feuilles du houx. On le ren- contre aussi sur d’autres plantes à feuilles dures et per- sistantes. 32. Leprosrroma vimiciosum Desmaz., Mém. de la soc. roy. des sc. de Lille, mars 1845. — PI, crypt., n° 1327. — Sclerotium pteridis, Pers. in Moug. et Nestl., n° 673 (sec Desm.). — West. et Wall. ; Æerb. crypt. belge, n° 76. y Périthèces arrondis, très-petits, ponctiformes, épars. ou ag- glomérés, d’un brun noirâtre , presque ternes, se détachant en- tièrement du support à la maturité. ( 250 ) | Assez commune sur les stipes mortes du Pteris aquilina, dans les bois de Zillebeke et de Thourout. | GASTROMYCES. 85. ScLerOTIUM 1NCLUSUM Kunze. — Fr., Syst., Il, pag. 255. — Wallr. , Comp. ft. germ., IV, pag. 159. Peridiums d’un à un et demi mill. de diamètre, épars, hémis- phériques , d’abord immergés et recouverts par l’épiderme, de- venant ensuite libres, lenticulaires, noirs et rugueux ; chair d’un jaune brunâtre, plus ou moins foncé. Commune sur les feuilles, à moitié pourries, des peu- pliers , pêle-mêle avec le Sclerotium populinum. 34. Cuæromium ELarum Kunze. — Conoplea cylindrica, Pers. — Desmaz., PI. crypt., n° 237. — West. et Wall., Zerb. crypt. belge , n° 83. Peridiums cylindriques, presque en toupie, épars, d’un ferrugi- neux fauve, membraneux, couverts de poils simples et courts à la base, très-longs, rameux et mêlés supérieurement; sporules transparents, elliptiques, contenus dans une masse gélatineuse. Assez commune sur les tiges des plantes herbacées et le chaume des céréales qui servent à couvrir les chau- mières, aux environs de Courtray, d’où M. Wallays nous l'a fait connaître. | 55. Arcyria FLAVA Pers., Syn., pag. 184. — Trichia nutans, Bull, champ., tab.502 , fig. 5. — Mérat, F1. env. Paris, I, pag. 89. Peridiums agrégés, d'abord arrondis et blanchâtres, puis allongés, cylindriques et d’un fauve sale; flocons filamenteux s’al- longeant beaucoup, penchés, caduques ; sporules nombreux, d’un beau jaune paille, arrondis; stipe court et conique, s’attachant sur une membrane blanchâtre. Lorsque les flocons filamenteux sont tombés, la moitié inférieure du peridium persiste, et on le prendrait alors fa- cilement pour l’une ou l’autre petite pézize stipitée. | ( 251 ) Cette espèce, assez rare, a été trouvée sur des billes de bois pourries, ayant servi de support aux rails du chemin de fer de Bruges à Bloemendael. M. Wallays nous l'avait déjà communiquée des environs d’Ypres, du côté d'Elverdinghe. URÉDINÉES. 56. UnEDo LonGissima Sow. — Uredo culmorum et ferruginea, Schum. — Cæoma longissimum, Link. — Chev., #1. env. Paris, 1, pag. 405. (Won. U. Linearis Kx. F1. crypt. Louv., p. 156.) Groupes linéaires, parallèles, très-longs , nombreux, d’un noir grisâtre, s’ouvrant dans leur longueur ; sporidies petites, globu- leuses, d’une couleur ferrugineuse devenant brun noirâtre. Sur les feuilles et les gaines du Poa aquatica , dans les fossés des fortifications d’Ypres. 87. PLxospora rigis Nob. — Septoria ribis, Desmaz., Mém. de la soc. des sc. de Lille , mars 1842. — PL. crypt., no 1179. — Ascochyta ribis Lib., Crypt. ard. , n° 53. — West. et Wall., Æerb. crypt. belge, no 92. Taches nombreuses, petites, irrégulières, presque anguleuses, d'un brun pâle ou pourpré; périthèces innés, épars, très-pe- tits, d’un brun noirâtre, d'abord convexes, puis percés par un large pore; cirrhes rosés ou couleur de chair; sporidies allon- gées, linéaires, courbes, ayant environ ‘/20 de mill. de longueur et contenant de 10 à 18 sporules globuleuses, semi-opaques. Assez rare sur la face inférieure des feuillés du groseil- lier noir. 58. Puzxospora viozæ Nob. — Septoria violæ , Wall. in litt. — West. et Wall., Æerb. crypt. belge, n° 94. Taches arrondies, pâles, zonées, entourées par une auréole brun roussâtre , assez large, qui se confond souvent avec d’autres qui se trouvent dans le voisinage; les plus grandes taches ont quel- quefois jusqu’à 8 ou 40 mill. de diamètre; périthèces punctifor- mes, nombreux, d’un jaune brunâtre, épars, translucides comme de la cire, convexes et offrant au sommet un pore assez large, ( 292 ) par lequel la substance sporidifère s'échappe sous forme de cir- rhes blanchâtres; sporidies ;très-étroites, linéaires, hyalines, cloisonnées, droites ou légèrement flexueuses. Cette espèce qui nous a été communiquée des environs d'Ypres, par M. Wallays, se trouve sur les feuilles lan- guissantes du Viola canina. 99. PHLÆOSPORA PETROSELINI Nob. — Septoria petroselini Desmaz., Mém. de la soc. sc. Lille , année 1843. — PI. crypt., n° 1174. — Depazea petroselini Desmaz., Ænn. des se. nat., 1842. — Ascochyta petroselini Lib., Crypt. ard., n° 252. Taches blanches, arides, arrondies ou indéterminées ; péri- thèces très-petits, nombreux, épars ou agrégés, d'un noir bru- nâtre, perforés d’une ouvérture simple; cirrhes blancs; sporidies allongées, linéaires, droites ou légèrement flexueuses, ayant, d'après M. Desmazières, ‘/25 de mill. de longueur et contenant 6 à 9 sporules globuleuses, opaques. Sur les feuilles languissantes du persil, au pdt de l’hô- pital militaire de Bruges. 40. Puzæospora Humuzti Nob, — Septoria bumuli, West. in litt. Taches d'un brun pâle ou fuligineux, nombreuses, irrégu- lières et parfois anguleuses, parce qu'elles sont limitées par les veinules de la feuille; périthèces très-petits, épars, quoique réunis au centre de la tache, d’un brun noirâtre; sporidies li- néaires, droites ou plus ou moins flexueuses, longues d'environ 1/50 à 1/60 de mill., contenant 8 à 12 sporules globuleuses, semi- opaques. C'est à M. Wallays que nous devons la connaissance de cette espèce, qui vient sur les feuilles languissantes du houblon, aux environs d'Ypres. A1. Pazæospora roSÆ Nob.—Ascochytarosarum, Lib., Crypt.ard., n°50. — Septoria rosae Desmaz., PI. crypt., no 554. — West. et Wall., Zerb. crypt. belge, nv 95. Taches d'abord purpurines, puis brunes, arrondies, plus ou ( 253 ) moins grandes, quelquefois entourées d'une auréole jaunâtre ou pourprée ; périthèces innés, bruns, épars, s’ouvrant au sommet par un pore arrondi; cirrhes blancs; sporidies linéaires, plus ou moins courbées, contenant 8 à 12 sporules globuleuses , opaques. M. Wallays nous a communiqué cette espèce des envi- rons d'Ypres et de Courtrai, où il l’a trouvée sur les feuilles languissantes de plusieurs espèces de rosiers cultivés dans les jardins d'agrément. 42. Parxæospora nypEricr Nob. — Septoria hyperici Rob. — Desmaz., Mém. de la soc. roy. des sc. de Lille, mars 1842. — PI. crypt., n° 1178. Taches arrondies, allongées ou indéterminées, d’un brun roux ou pourpré, entourées parfois d’une auréole jaunâtre; périthèces petits, innés, proéminents, bruns, offrant à leur sommet un pore assez large; cirrhes très-déliés, d’un rouge clair; sporidies linéaires, droites ou légèrement courbées, de 1/30 de mill. de longueur et contenant 6 à 12 sporules globuleuses, opaques. Nous l'avons trouvé sur les feuilles languissantes de l’Hy- pericum elodes au Mont de Fraises, près d’Ypres. CHAMPIGNONS. 45. Pezrza arTraTa Pers., Syn., pag. 669.— Desm., PL, crypt., n° 604. — West. et Wall., Zerb. crypt. belge, no 99. Cupules sessiles, petites, éparses ou réunies par groupes, presque globuleuses, glabres, légèrement ridées étant desséchées, noirâtres, à ouverture connivente, blanchâtre; disque concave presque glauque; thèques claviformes d’un 20° de mill. de lon- gueur ; sporidies oblongues contenant deux sporules. Var. B. Ebuli Fr. Duby, Bot. gal., IT, pag. 753. — Cupules d'un noir grisâtre, entourées d’un bord sinueux très-blanc. Nous avons trouvé l'espèce et la variété sur les tiges pourrissantes de l’asperge officinale , au jardin de l’hôpital militaire de Bruges. (254 ) 44. Peziza LITTOREA Fr. — Duby, Bot. gal., IT, pag. 750. — Wallr., Comp. fl. germ., IV, 489. Champignons groupés, très-petits, courtement stipités, n’ayant qu'un millimètre de hauteur; eupule hémisphérique-déprimée, glabre, d’un blanc sale, à disque rougissant; bord presque lacéré, légèrement réfléchi en dedans et blanchâtre. Cette espèce, qui se groupe de préférence autour des articulations de l’Arundo phragmites, a été trouvée par M. Wallays, aux étangs de Zillebeke et de Dikkebusch, près d’Ypres. 45. Peziza éRaminis Desmaz., Ænn. sc. nat., mars 1841. — PL. crypt., n° 1066. — West. et Wall., Zerb. crypt. belge , no 98. Sessile, éparse, glabre, erumpante, très-petite n'ayant qu'un tiers ou ‘2 mill. de diamètre, concave, d’un brun pâle étant humide, plus foncé étant sèche; disque d’un gris blanchâtre ; bord blanc et frangé par des filaments courts et très-fins; thèques claviformes d’un 15° de mill. de longueur, contenant des spori- dies oblongues, linéaires, cloisonnées et longues d'environ 1/50 de mill. M. Wallays nous l’a communiquée des environs d'Ypres sur les chaumes secs de plusieurs graminées. 46. Peziza paATuLA Pers., Obs. myc., 1, p. 42. — Desmaz., PI. crypt., n° 1056. Stipitée, très-petite, hémisphérique, peu ouverte, velue et blanche à l'extérieur, glabre et d’un jaune pâle intérieurement. Cette jolie pézize, qui n’est rare qu’à cause de sa peti- tesse , se trouve sur les feuilles mortes et sèches du chêne, dans les deux Flandres. 47. PistiLLARIA INCARNATA Desmaz., Xém. de la soe, roy. des sc. de Lille, mars 1843. — PI. crypt., n° 1513. Haute d’un à deux mill., renflé au sommet en une tête ovoïde ou en massue, obtuse, quelquefois légèrement aplatie et souvent marquée d’une ou deux fossettes ou d’un large sillon, d'une cou- (255 ) leur incarnat à l’état frais, d’un rouge de brique étant desséchée ; spores presque ovales , hyalines; stipe cylindrique, ns: gla- bre, de même couleur que la tête. Cette jolie petite espèce a été trouvée sur les feuilles sèches du Scirpus lacustris, à l'étang de Dikkebusch, par M. Wallays. Très-rare. 48. CLavanra pazuDiCOLA Lib., Cryp. ard., n° 322. Hauteur de 5 à 6 mill. au plus sur 4 mill. d'épaisseur, éparse, à massue, comprimée, rugueuse, rude au toucher, jaune à l'é- tat frais, orangé étant sec. | Cette petite clavaire, très-rare, a été trouvée sur la terre marécageuse à Langemarck par notre ami Wallays. BYSSOIDÉES. 49. Acrinonewa RoBerGer Desmaz., Mém. soc. roy. des sc. de Lille, 1840. — Asteroma Robergei? Desmaz., PI, crypt., n° 1100 (an Actinonema caulin- cola, Pers. in Duby , Bot. gal., IT, pag. 717?) Filaments rayonnants du centre vers la circonférence, rameux, dendroïdes, déliés, articulés, d’un brun noirâtre, semi-opaques; articulations noduleuses, inégales en longueur, ayant d’une à quatre fois le diamètre. Cette plante, dont on ne connaît pas encore les organes reproducteurs, s'étale et s'attache sur la moëlle des tiges mortes de l’Heracleum spondylium, et imite assez bien, comme l'indique fort judicieusement M. Desmazières , les dernières ramifications d’un Batrachospermum tenuissi- mum qui aurait été étendu sur le papier. 50. AnTHRINIUM cuRvaTum Kunze et Schm. — Camptoum curvatum, Link. — Duby , Bot. gal., 11, pag. 926. — Lib., Crypt. ard., no 79. Filaments simples, petits, déliés, transparents, cloisonnés, réunis en petites touffes d’un brun noirâtre ; cloisons rapprochées (256) épaisses, noires ; sporules serrées, très-petites , de même couleur que les filaments, fusiformes, courbées en forme de croissant. Cette Byssoïde croît sur les feuilles mortes du Scirpus lacustris , aux environs d’Ypres. 51. Oiorvu cuarrarux Link.— Sporotrichum chartaceum, Pers. — Stil- bospora chartarum , Ehrenb. — Desmaz., PI. cryp., n° 663. Faches noires , éparses, d’un aspect pulvérulent, formées par des filaments couchés ; rameaux, transparents, articulés; articu- lations se disjoignant en sporidies globuleuses ou ovoides. Sur le papier gris ou roux conservé dans des lieux hu- mides. 52. SPORENDONEMA Case1 Desmaz., Mém. soc. roy. des sc. de Lille, dé- cembre 1826. — PI, crypt., n° 161. — Mucor crustaceus, Bull. — Ægerita crustacea , Dec. — Oïdium Rubens, Link., obs. — Sependonium caseorum, Link. Spec. Filaments courts, simples ou rameux, dressés en petites touffes blancs devenant jaunes; sporidies agglomérées, grandes, serrées, placées sur une seule ligne de manière à figurer des cloisons, et d'un beau rouge vermillon. Assez commune sur la croûte des fromages salés de la Hollande et du Dauphiné. 53. FusisPorium cALCEUM Desmaz., Ann. sc. nat., févr. 1842. PI. crypt., n° 1151. Taches arrondies ou irrégulières de 3 à 4 mill. de diamètre, blanchâtres et pulvérulentes, entourées d’un cercle brunâtre assez large; sporidies cylindriques ou fusiformes et toujours ob- tuses aux extrémités, ayant depuis 1/100 jusqu’à 1/50 de mill. de longueur. Cette espèce , qui vient sur la face inférieure des feuilles languissantes du Glechoma terrestris, nous a été commu- niquée des environs d’Ypres (Vlamertinghe) par M. Wal- lays. Rare. ( 257 ) Enumeratio synoptica plantarum phanerogamicarum in regionibus meæicanis ab Henrico Galeotti , collectarum. Auct. M. Martens et H. Galeotti. CONVOLVULACEAE. Endl. I. DICHONDRA. Forst. 1. DICHONDRA SERICEA. Sw. (Coll. H. Gal. N° 7016.) @. — Dans les champs et savanes de Xalapa, de Mira- dor et de Zacuapan, de 3,000 à 4,000 pieds. FI. verdâtres. Déc.-févr. II. EVOLYULUS. £. 2. EvorvuLus MICROPHYLLUS. Vois. (Coll. H. Gal. N° 1382.) Caule filiformi procumbente ramoso , ramis foliis pedunculis calycibusque sericeo-villosis, foliis subsessilibus parvulis ovatis obtusis, pedunculis unifloris bibracteolatis folio 3-4plo lon- gioribus, sepalis lanceolatis, corolla subrotato-infundibuli- formi, limbo integro. — Caulis gracilis, folia 2 lineas longa, flores parvi caerulei tubo brevissimo, limbo diametro 8-li- neari. — Affinis £volvulo debili HBK. @. — Dans les savanes de la colonie allemande de Za- cuapan , à 3,000 pieds. F1. bleuâtres. Juin. 8. EVOLVULUS DEBILIS. PK. (Coll. H. Gal. N° 1365.) Obs. Corolla parvula caerulea extus sericeo-villosa. @. — Sur les montagnes calcaires de Tehuacan, à 5,900 pieds. FI. bleu céleste. Août. 4. EVOLVULUS PiLosissimus. Vobis. (Coll, H. Gal. N° 1390.) ( 258 ) Pilosissimus; caule filiformi elongato longè piloso, foliis brevè petiolatis ovato-ellipticis utrinque appressè pilosis mar- gine ciliatis, pedunculis 2-8-floris folio longioribus, floribus pedicellatis, pedicellis bracteolatis, sepalis lanceolatis acumi- natis sericeo-pilosis, flore parvo albo. — Folia {-pollicaria subsessilia. — Affinis £volvulo alpinoides R. Br. e. — Se trouve dans les champs, au bord du Rio-Grande de Lerma, près de Guadalaxara, à 3,000 pieds. FI. blanches. Janvier. 5. EvoLvuLUuSs VERONICAEFOLIUS, AZ PK. (Coll. H. Gall. N° 1384.) Obs. Folia in speciminibus nostris subsessilia subcordato-orbiculata +-pol- licaria subtus sericeo-pilosa, pedunculi üniflori bracteati folio dimidio bre- viores. . e. — Sur les rochers de S. Maria, près de Morelia de Michoacan , à 6,500 pieds. F1. blanches. Août. 6. Evozvurus vizcosus ? R. et Pa. (Coll. H. Gal. N° 1357.) Caule debili piloso hirsuto, foliis subpetiolatis ovato-lan- ceolatis acutis utrinque appressè pilosis, pedunculis folia su- perantibus bracteatis bifidis 2-3-floris. — Folia £-pollicaria, flores parvi caerulei. ©. — Se trouve et dans les savanes de Zacuapan, à 3,000 pieds, et dans celles de la côte d'Oaxaca, baignée par l'Océan pacifique, de 1,000 à 3,000 pieds. FI. bleues. Septembre. 7. EVOLVULUS SERICEUS. Sw. (Coll. H, Gal. N° 1356.) @. — Se trouve à Zacuapan avec l'espèce précédente. F1. blanches. Septembre. 8. EvOLVULUS LONGIFOLIUS ? Z. (Coll. H. Gal, N° 1357 bis.) Caule debili filiformi piloso procumbente, foliis remotis ( 259 ) brevè petiolatis lineari-lanceolatis acuminatis utrinque ap- pressè pilosis, pedunculis capillaceis subunifloris folio triplo longioribus, flores caerulei, sepala hirsuto-pilosa. e.— Se trouve avec l'Evolvulus villosus. FI. bleues. Sept. *9. EvoOLvuLUuS ALBIFLORUS. Vobis. (Coll. H. Gal. Nos 1386 et 1388.) Caulibus caespitosis sericeo-villosis, foliis subsessilibus ap- proximatis oblonso-lanceolatis supra adpresso-pilosis subtus sericeo-villosis, pedunculis axillaribus filiformibus unifloris folia superantibus, sepalis lanceolatis acuminatis sericeo-pi- losis, corolla alba infundibuliformi extus villosula. — Folia <-pollicaria, pedunculi subpollicares. — Affinis £volvulo hir- suto HBK. 6.— Dans les champs de la vallée de Mextitlan , au nord de Mexico, et dans les environs de Zimapan, de 4,000 à 5,000 pieds. FI. blanches. Août. III. DUFOUREA. Kunth. 10. DurOUREA ? vELUTINA. Vobis. (Coll, H. Gal. N° 1380.) Frutex ; ramulis cinereo-tomentosis, foliis breviter petiolatis ovatis acutis inteserrimis utrinque praeserlim subtus sericeo- velutinis, pedunculis axillaribus multifloris folium aequanti- bus, laciniis calycis exterioribus virescentibus, corolla alba. — Specimen incompletum ; unde determinatio dubia. $. — On trouve cette belle plante, remarquable par la grande quantité de ses fleurs , près de la Venta de Aragon, sur la route de Tehuacan à Oaxaca, à 3,000 pieds. FI. blanc jaunître. Avril. | IV. CONVOLVULUS. Choisy. 41. CONVOLVULUS COERULEUS. ÂVobis. (Coll. H. Gal. N° 1359.) Caule suffruticoso? volubili, ramis divaricatis piloso-hir- ( 260 ) sutis ac glandulosis, foliis brevi petiolatis ovatis acutis sub- cordatis integerrimis utrinque appressè pilosis, pedunculis 3-5-floris folio duplo longioribus, floribus aggregatis, corolla subcampanulata coerulea, sepalis lanceolato-linearibus acu- minatis glanduloso-pilosis. — Folia pollicaria, corolla {-pol- licaris. 2lco. — Cette espèce se trouve dans les haïes et champs de Zacuapan et de Mirador , à 5,000 pieds. F1. Déc.-juin. 42. Convorvurus variABItIS. Schlecht. (Coll. H. Gal. N° 1351.) 2x2. — Dans les bois de Zacuapan, à 5,000 pieds. FL. blanches et roses. Juin. 13. ConvoLzvuLus POLYANTHUS. Schlecht. (Coll. H. Gal. N° 1350.) Zko. — Cette jolie espèce produisant des milliers de fleurs azurées, se trouve avec les deux espèces précédentes. FI. Avril-août. 14. Convozvuzus? TENUIFOLIUS. ÂVobis. (Coll. H. Gal. N° 1373.) Caule gracili suffruticoso volubili, foliis petiolatis laciniato- pedatis , laciniïis 9-11 linearibus acuminatis glabriusculis, pe- dunculis 1-2- floris folio longioribus , sepalis ovatis acuminatis exterioribus muricatis.— Capsula bilocularis, loculi 2 ovulati, corolla ignota, folia pedata, laciniae 11 angustè lineares in- termediis 5-pollicaribus. 22. — Dans les haies de Sola au sud d’Oaxaca, à 5,000 pieds. F1. jaune clair. Septembre. 15. Convozvuzus LUTEUS. ]Vobis. (Coll. H. Gal. N° 1379.) Glaber; caule suffruticoso volubili, foliis ovato-lanceolatis acuminatis basi subcordatis glabris, pedunculis subquadria- latis mulüfloris folio petiolato vix breviôribus, floribus pedi- cellatis cymoso-umbellatis, sepalis obovato-rotundatis subae- (261) qualibus , corolla infundibuliformi lutea calyce triplo majore. — Petioli pollicares, folia 15-pollicaria, corolla +-pollicaris. 2x5. — Dans les dunes de Vera-Cruz. FI. jaunes. Nov. 16. ConvoLvuLUuS BONARIENSIS? Cav. (Coll. H. Gal. N° 1363.) Obs. Specimen mancum ; folia non setulâ terminata. ©. — Dans les champs de Tehuacan , à 5,000 pieds. FI. blanches. Août. | 47. Convozvuzus suAVEOLERS. UVobis. (Coll. H. Gal. N° 1376.) Fulvo-hirsutissimus pilis rigidis patentibus basi tuberculatis undique tectus ; caule suffruticoso volubili, foliis petiolatis cordato-ovatis acuminatis integerrimis, pedunculis multifloris subdichotomo-cymosis, sepalis ovatis obtusis densè muricato- setosis, corolla infundibuliformi elongata. — Caulis muricato- hispidus pilis longis fulvis patentibus hirtus, petioli 1-13-pol- licares, folia 1-3-pollicaria, calyx echinato-setosus 3-4 lineas longus, corolla alba noctu expansa suaveolens tubo 2-pollicari,, limbo quinquangulo sub 2-pollicari. 25. — Dans les haies de Sola, au sud d'Oaxaca , à 5,000 pieds. FI. blanches très-odorantes, vers 6 et 7 heures du soir. Septembre. 18. Convozvurus ATTENUATUS. Vobis. (Coll. H. Gal. N° 1399.) Glaber ; caule herbaceo volubili, foliis cordato-ovatis apice longe attenuato-acuminatis integerrimis vel basi subangulatis, pedunculis petiolo longioribus 2-3-floris, sepalis ovato-ro- tundatis subulato-acuminatis, corolla campanulata calyce quintuplo longiore. — Petioli 2-pollicares , folia 8 poll. longa basi 2% poll. lata sinu latissimo emarginato-cordata, calyx 4-linearis, corolla rosea pollicaris , fructus deest. 22, — Dans les ravines de Talea, au nord-est d'Oaxaca, à 3,500 pieds. FI. roses. Octobre. ( 262 ) 19. Conxvozvuzus..…. (Coll. H. Gal. N° 1404.) Obs. Specimen mancum. Folia longè petiolata sagittato-cordata, pedun- culi elongati 2-5-flori, sepala ovato-lanceolata ciliata, floribus roseis, caule volubili pubescente-villoso. | 2k>. — Dans les haies de Cordoba, près de Vera-Cruz, à 3,000 pieds. F1. roses. Novembre. 20. Convorvuzus? MuniTIFLORUS. Mobis. (Coll. H. Gal. N° 1372.) Caule gracili volubili pilosiusculo , foliis brevè petiolatis latè cordato-ovatis acutis ciliatis utrinque glabris, pedunculis fili- formibus folio longioribus 1-2-floris, calyce 5-fido pilosissimo, laciniis lanceolatis acuminatis aequalibus, corolla subcampa- nulata parvula alba. —Folia pollicaria , pedunculi bipollicares, corolla 2 lineas longa. — Calyce gamophyllo a convolvulis re- cedit. — Fructum non vidimus. 2x, — Dans les haies de Sola, avec le C. tenuifolius , à 5,000 pieds. F1. jaune-citron. Septembre. Rare. V. IPOMOEA. Choisy. 21. IPOMOEA APICULATA. Vobis. (Coll. H. Gal. N° 1381.) Glabra; caule herbaceo volubili, foliis sinu profundo cor- datis trilobis rotundatis, lobis ovatis obtusissimis intermedio minore, pedunculis sub2-floris folie longioribus , sepalis inaequalibus obtusissimis ovatis apice setoso-apiculatis, flore amplo purpureo. — Folia ? poll. longa, poll. lata, flos ut in Ipomoea purpurea. — Affinis Zpomoeae trifidae HBK, @e». — Dans les dunes de Vera-Cruz. F1. roses. Nov. 22. IPOMOEA HEDERACEA. Jacq. (Coll. H. Gal, N° 1395.) ec. — Sur les flancs du Volcan de Jorullo (Michoacan), à 4,000 pieds. FI. violet rose. Août. ( 263 ) 23. IPOMOEA CAPIZLAGEA. Don. (Coll. H. Gal. N° 1353.) Syn. Convolvulus capillaceus. Z7 BK, 2}, — Dans les savanes et haies de Mirador, à 5,009 pieds. FI. violettes. Juillet. 2%. IPOMOEA PURPUREA. Lam. (Coll. H. Gal. N° 1396.) 2kw, —- Dans les bois de Capulalpan et de Yavezia (Sierra, au nord-est d'Oaxaca), à 7,000 pieds. FI. pour- _pres. Novembre. 25, IPOMOEA AFFINIS. ÂVobis. (Coll. H. Gal. Nos 1377 et 1385.) Syn. Mecatillo incolarum Mextitlan, Caule herbaceo volubili hirsuto, foliis cordatis trilobis se- riceo-villosis , lobis inaequalibus ovatis apice attenuato-acu- minatis , lobo intermedio majore productiore, pedunculis folio longioribus trifloris, floribus pedicellatis, calycibus setoso- hirsutis, sepalis lanceolatis acutiusculis, limbo corollae subin- tegro. — Habitus Zpomoeae hederaceae Jacq.; sed pedunculis longioribus, calycibus non sessilibus, sepalis non apice li- neari-attenuatis facile distinguitur. 2k5.— Dans les haies de Sola , au sud d'Oaxaea , à 5,000 pieds , et dans la vallée du Rio-Grande de Mextitlan, de 4,500 à 5,000 pieds. FI. pourpres. Août. 26. IPOMOEA ARISTULATA. Vobis. (Coll. H. Gal. N° 1383.) Caule volubili suffruticoso tereti pubecenti-hirto, foliis longè petiolatis latè ovatis dentato-angulatis basi profundè cordatis utrinque pilosiusculis, pedunculis elongatis folia mul- toties superantibus apice dichotomis hirsutis 8-10-floris, se- palis rotundatis subaequalibus pilosis sub apice longè mucro- nato-aristatis, corolla ampla infundibuliformi coccinea. — Folia 2-8 poll. longa, 2 x poll. lata angulata apice in acumen obtusum brevem attenuata, pedunculi pedales et ultra, sepala Tom. xnr, 19. ( 264) mucrone viridi 3-4-lineari dorso aristata, corolla 2-pollicaris limbo plicato integro. 24%, — Dans les champs de S.-Maria, près Morelia de Michoacan , à 5,500 pieds. FI. roses. Août. 27. IPoMOEA LiINDENII. MVobis. (Coll. H. Gal. N° 1360 , et coll. J. Linden n° 301.) Laevigata ; caule suffruticoso volubili, foliis cordatis ovatis acuminatis, superioribus ovato-lanceolatis acuminatis, pe- dunculis sub 8-floris petiolo brevioribus , pedicellis pedunculo multo longioribus, sepalis inaequalibus oblongis obtusis mar- gine scariosis, corolla infundibuliformi-campanulata limbo sublobato. — Habitus Convolvuli sepium. L. — Folia sinu lato haud profundo cordata mucronato -acuminata laevigata 2-4- pollicaria , petioli fere longitudine foliorum , pedunculi breves 2-3-lineares apice pedicellos subpollicares unifloros saepius tres gerentes, flores 1-13-pollicares lutei. 25, — Dans les haies de la colonie de Zacuapan, à 3,000 pieds. FI. jaune-citron. Novembre. 28. IPOMOEA Pir.OsissimA. MVobis. (Coll. H. Gal. N° 1364.) Caule volubili hirsuto, foliis pedato-5-partitis utrinque densè sericeo-pilosis, lobo intermedio ovato acuminato utrin- que attenuato , pedunculis hirsutis folio longioribus bracteola- tis unifloris, calyce fulvo-setoso-hirsuto , sepalis lanceolatis aequalibus, corolla infundibuliformi-campanulata. — Folia pedati-secta , lobis exterioribus minoribus ovato-oblongis ; pe- dunculi bipoilicares, corolla purpurea ferè 15-pollicaris. 4e. — Dans les bois de la Sierra de Yavezia ( au nord- est d'Oaxaca), à 7,000 pieds, et sur les rochers, près de la ville d’'Oaxaca, à 5,000 pieds. FI. pourpres. Août-nov. 29. IroMOrA mirTA. Vobis. (Coll. H. Gal. N° 1374.) Caule volubili petiolisque hirtis, foliis hastato-sagittato-cor- ( 265 ) datis ovatis acuminatis utrinque glabris margine ciliolatis, pedunceulis folio longioribus bifloris glabris, sepalis ovato- oblongis acutiusculis hirsuto-pilosis, corolla ampla infundibu- liformi purpurea, — Folia superiora pollicaria, pedunculi bipollicares , pedicelli 2-3-lineares, corolla subpollicaris. 2ls. — Dans les haies de Sola , au sud d’Oaxaca, à 5,000 pieds. FI. roses. Septembre. 30. IPOMOEA PEDATISECTA. ÂVobis. (Coll. H. Gal. N° 1370.) Glabra ; caule herbaceo gracili volubili, foliis 7-partito-pe- datis petiolatis, lacintis lineari-lanceolatis integerrimis se- taceo-acuminatis, pedunculis elongatis apice bifloris, sepalis ovatis acutiusculis albo-marginatis dorso muricatis, corolla infundibuliformi purpurea, limbo subintegro. — Petioli z-pol- licares , folia laciniato-pedata, lacinia media pollicari , caeteris minoribus; pedunculi axillares solitarii à-4-pollicares apice bibracteolati ac biflori, pedicelli graciles 7-pollicares et ultra, sepala 2-3-linearia margine scariosa , nervo praesertim medio subtus laeviter muricata ; corolla pollicaris et ultra, limbi dia- metro pollicari ; fructus ignotus. 25.— Dans les bois, près de la côte pacifique d’Oaxaca, à Rio-Grande. FI. violettes. Septembre. G1. IPOMOEA DELPHINIFOLIA. AVobis. (Coll, H. Gal. N° 1366.) Caule herbaceo gracili volubili glabro , foliis breviter petio- latis subpedato-laciniatis, laciniis linearibus setaceo-acuminatis margine piloso-ciliatis, pedunculis elongatis unifloris ultra medium bibracteolatis, sepalis lanceolatis subaristato-acumi- natis margine scariosis dorso carinato-alatis, alis muricatis in petiolum decurrentibus, corolla infundibuliformi, limbo subintegro. — Petioli 2-3-lineares, folia pollicaria profundè sub-9-partito-laciniata, pedunculi 2-3-pollicares, sepala 3- linearia subcristato-alata, corolla 14-pollicaris purpurea, — ( 266 ) | Habitus Zpomoeae pedatisectae nobis, a qua laciniüs foliorum ciliatis, pedunculis unifloris, sepalis longioribus lanceolatis recedit. 2w.— Dans les haies de Tehuacan, à 5,000 pieds. FI. violettes. Août. 92. IPOMOEA BONA NOX. Z. (Coll. H. Gal. N° 1400.) 2x0. — Dans les haies de Tehuacan, à 5,000 pieds. FT. blanches. Novembre. 395. IPOMOEA PAUGIFLORA. Vobis, (\ Orthipomoea. Benth.) (Coll. H. Gal. N° 1403.) Glabra; cauli erecto arboreo, foliis cordato-ovatis obtusis apice attenuatis, pedunculis solitariis unifloris apice incrassatis -folio brevioribus, sepalis ovato-rotundatis aequalibus, corolla campanulato-infundibuliformi, limbo subintegro. — Petioli graciles pollicares , folia sub 2-pollicaria, pedunculi 1 :-polli- cares incrassati, sepala rotundata £-pollicaria, corolla alba } poil. longa. — Affinis J. macranthae. 5.— Sur les monts calcaires de Chapulco et des envi- rons d'Oaxaca , à 5,000 pieds; atteint 25 à 30 pieds de haut. F1, blanches. Août-novembre. 54. IPOMOEA SIDAEFOLIA. Choisy. (Coll. H. Gal. N° 1406.) Syn. Convolvulus multiflorus. ZBX. 25. — Dans les haies de Cordoba, près Vera-Cruz, à 3,000 pieds. FI. blanc-jaunâtre. Janvier. 35. IPOMOEA LATIFOLIA. ÂVobis. (Coll. H. Gal. N° 1401.) Glabra ; caule herbaceo volubili, foliis longe petiolatis reni- formi-cordatis apice breviter cuspidatis, pedunculis petiolo subaequalibus apice trifloris bracteolatis, bracteolis lineari- subulalis, floribus magnis pedicellatis, sepalis ovatis apicu- latis, corolla infundibuliformi-campanulata. -— Petioli 2-polli- ( 267 ) cares et ultra, folia 1£ poll. longa 2 poll. ad basim lata su- breniformia, sepala 3-4-linearia, corolla purpurea sub2 poll. longa. 2x. — Dans les bois d'Arroyo-Hondo, près Cordoba, à 2,000 pieds. FI. violettes. Janvier. 36. IPOMOEA MACRANTHA. Don. (Coll. H. Gal. N° 1367.) Syn. Convolvulus macranthus, Z BK. Obs. In nostro specimine incompleto calyx et corolla extus glabri. 5. — On trouve cette belle plante (1), qui atteint 20 à 30 pieds dans les environs d'Oaxaca et de Tehuacan, à 5,000, et dans les plaines de Guadalaxara, à 4,000 pieds, où elle est fort commune. FI. blanches. Août-janvier. 36 Pis: IPOMOEA HIRTIFLORA. ob. (Cephalantae. Choisy.) (Coll. H. Gal. No 1398.) _ Caule volubili suffruticoso petiolisque adpresse fulvo-vil- losis, foliis cordalis ovatis acuminatis suprà sericeo-villosis subtus fulvo- sericeo-tomentosis, pedunculis axillaribus folio duplo longioribus fulvo-villosis capitulo denso bractealo cy- moso latè expanso fulvo-serviceo-hirsutissimo terminatis, bracteis ovatis acutis adpressis intus nigricantibus glabris extus densè sericeo-villosissimis, sepalis ovato-lanceolatis extus sericeo-hirsutis, corolla tubuloso-infundibuliformi extus fulvo- hirsutà sepalis triplo longiori. — Petioli pollicares , folia sub- 2-pollicaria , capitula multiflora densa pilis longis fulvis mol- libus crinita, 2 Z poll. lata, vix poll. alta, bracteae exteriores subpollicares, sepala 4-pollicaria. — Accedit ad /Zpomoeam eriocephalam Moric. 2w. — Se trouve dans les bois de la Chinantla , à 2,000 pieds. FI. violätres. Août. (1) Nous possédons cette intéressante espèce à l’état vivant dans notre serre mexicaine. (Note de H, Galeotti.) ( 268 ) VI. CALONYCTION. Choisy. 57. CALONYCTi0N GaueoTru. Martens. (Coll. H. Gal. N° 1355.) Caule angulato laëvi, foliis petiolatis glabris integris ovatis et ovato-lanceolatis acuminatis sagittato-cordatis, lobis basi rotundatis subincumbentibus , pedunculis axillaribus folio bre- vioribus 1-8-floris , sepalis inaequalibus ovato-oblongis obtusis apice setaceo-aristulatis, corolia elongata hypocrateriformi, limbo subintegro. — Petioli 1-1 :-pollicares, folia 3-4-poll. longa 1-1 3-poll. lata flores pedicellati, corolla purpurea tubo 2-pollicari , limbi diametro 2-pollicari. Zks5, — Cette jolie espèce se trouve dans les endroits humides de Mirador , à 5,000 pieds , et à Juquila (côte sud d'Oaxaca), de 5,000 à 4,000 pieds. FI. pourpres. “ep -janv. 38. CALONYCTION puBIUM. MVobis. (Coll. H. Gal. N° 1362.) Caule volubili laevigato, foliis sagittatis ovato-lanceolatis acuminatis pilosiusculis, pedunculis axillaribus unifloris pilo- siusculis medio subarticulatis et bracteolatis folio brevioribus, sepalis lanceolatis muricatis, corollae hypocraterimorphae tubo apice sensim ampliato, limbo 8-lobo angulato, staminibus in- clusis. — Petioli vix pollicares, folia bipollicaria adpresso-pi- losula, pedunculi 17-pollicares, calyx asper muricatus, co- rolla ampla purpurea, tubo 2-3-pollicari, limbi diametro 2 j-pollicari. Obs. Staminibus inclusis a genere Calonyction recedit. 2x, — Dans les forêts de la Misteca-Alta et d'Yavezia (Oaxaca) , à 7,000 pieds. FI. pourpres. Avril-novembre. 59. CALONYCTION PROxXIMUM. Vobis. (Coll, H. Gal. N° 1378.) Caule volubili fruticoso glabro, foliis petiolatis ovatis acu- tiusculis supra glabriusculis subtus pubescenti-villosis, pe- ( 269 ) dunculis petiolo brevioribus trifloris, pedicellis tomentosulis pedunculo longioribus, sepalis glabris ovato-rotundatis , ex- terioribus minoribus, corolla subhypocraterimorpha alba, — Folia 2-3 poll. longa, 2-poll. lata, petioli subpollicares, pedicelli subsemipollicares, pedunculi 3-4-lineares, corolla 13-2-pollicaris, limbi diametro 11-pollicari. — Affine Calon- yction Jacquinii Don, a quo foliis et calyce recedit. 2x2. — $e trouve avec l’espèce précédente à Yavezia , à 7,000 pieds, sur les rochers. F1. blanches. Novembre. 40. CALONYCTION CHENOPODIFOLIUM. ÂVobis. (Coll. H. Gal. N° 1375.) Caule fruticoso volubili muricato rugoso pilis reflexis hirto, foliis petiolatis subtriangulari-hastatis ovato-acuminatis inte- gerrimis pilosiusculis ciliatis, pedunculis axillaribus unifloris, sepalis ovatis obtusis apiculatis subaequalibus glabris margine scariosis, corolla hypocraterimorpha purpurea limbo integro. — Caulis muricato-tuberculosus , petioli 2-8-pollicares pilosi, folia basi sinu lato subhastato-cordata ovato-lanceolata sub- triangularia apice attenuato-acuminata, habitu folia Chenopodre bonus Henricus L. referentia, supra nervo medio pilosa subtus nervis et venis pilosiusculis, 3-4 pollices longa , basi 2 poll. lata , pedunculi 11-pollicares pilosi, corollae tubus ampliatus 2-3-pollicaris , limbi diametro 2-pollicari. 2e5.—Dans les bois de chênes de Juquila (sud d'Oaxaca), à 7,000 pieds. F1. pourpres. Septembre-décembre, 41. CALONYCTION VEnNUSTUM. ÂVobis. (Coll. 3. Linden. N° 306.) Caule suffruticoso volubili subsericeo-tomentoso, petiolis pedunculisque tomentoso-velutinis, foliis cordato-ovatis acu- minatis inteserrimis supra pilosiusculis subtus albo-sericeo- tomentosis, pedunculis petiolo longioribus subtrifloris, sepalis ovatis obtusis sericeo-villosis, tubo corollae villoso, limbo explanato amplo subintegro. — Folia basi ovato-rotundata [ Ù (270 ) profunde cordata apice angustata subtus molliter sericea, se- pala pollicaria, tubus corollae 2-pollicaris, limbus amplus purpureus diametro 3-pollicari. 2.3. — De la province de Tabasco ? VII. QUAMOCLIT. Tourn. Endl. 42. QuamocrziT TuBuLOosA. Vobis. (Coll. H. Gal. N° 1393.) Caule suffruticoso volubili, foliis subsessilibus integerrimis profunde cordato-ovatis acuminatis, lobis baseos rotundatis approximatis subincumbentibus, supra pilosiusculis subtus molliter velutino-pubescentibus, pedunculis cymosis multi- floris folio brevioribus, sepalis glabriusculis, corolla longe tubulosa coccinea , laciniis limbi ovato-lanceolatis acuminatis. — Folia 2-5-pollicaria , corolla 1 I-pollicaris. 2. — Dans les champs d’Uruapan (Michoacan), à 4,000 pieds. FI. rouges. Août. 43. QUAMQCLIT COCGINEA. Don. (Var. hirsuta). (Coll. H. Gal. N° 1391.) Caule petiolisque hirsuto-pilosis, sepalis breve aristato-api- culatis. 2jes. — Dans les plaines de Guadalaxara et sur les rives du lac de Chapala , à 5,000 pieds. FI. rouges. Janvier. 44. Quamocr1Tr PEDATA. MVobis. (Coll. H. Gal. N° 1392.) Glabra ; caule herbaceo filiformi volubili, foliis 7-9-partito- pedatis, laciniis lineari-lanceolatis acuminatis integerrimis, pedunculis unifloris folio petiolato brevioribus, calyce muri- cato, corolla coccinea. — Petioli pollicares , foliorum laciniae +-pollicares , corolla tubulosa subpollicaris. — Aflinis Zpomoae muricatae Cav. ; sed laciniis foliorum latioribus brevioribusque diversa. (271) 2e. — Se trouve avec l'espèce précédente. F. carmi- nées. Janvier. 45. QUAMOCLIT RUSSELIAEFLORA. ÂVobis. (Coll. H. Gal. N° 1354.) Glabra; caule tereti, foliis sagittato-cordatis ovatis hastato- trilobis acuminatis laevibus, lobo medio ovato-lanceolato, pe- dunculis axillaribus elongatis horizontaliter patentibus apice cymoso-umbellatis, sepalis rotundatis apice mucrone flaccido aristatis, corolla tubulosa incurva, limbi erecti lobis ovatis obtusis, staminibus exsertis. — Folia 1-2-pollicaria hastato- triloba et trifida, pedunculi 6-7-pollicares multiflori, flores pollicares coccinei floribus Russeliae junceae similes. — Affinis Quamoclit mina. Don. 2e — Dans les haies de Mirador, à 3,000 pieds. F1. rouges. Septembre. 4G. Quamocrrr vurcaris. Don. (Coll. H. Gal. N° 1371.) 21e. — Dans les bois de la côte pacifique d'Oaxaca. FI. voHnlanmées. Septembre. VIII. PHARBITIS. Choisy. 47. PHARBITIS LONGEPEDUNCULATA. MVobis. (Coll. H. Gal. N° 1387.) Caule angulato volubili ramisque retrorsum hirsuto-pilosis, foliis longè petiolatis integris late ovatis basi truncatis apice attenuato-acuminalis utrinque appressè pilosis, pedunculis elongatis folio petiolato triplo longioribus 4-5-floris, calyce et pedicellis fulvo-pilosis, sepalis oblongis obtusiusculis, corolla magna infundibuliformi, limbo 5-lobato. — Folia latiora quam longa, pedunculi inferiores subpedales, corolla 2-pollicaris purpurea. — Affinis Pharbiti hispidae Choisy. 25. — Dans les bois de El Sabino, près Izmiquilpan (nord de Mexico), à 6,000 et 7,000 pieds. FI. rouges, Octobre. (272) 48. PRARBITIS DEALBATA. MVobis. (Coll. H. Gal. N° 1352.) Caule pubescenti-hirto, foliis longè petiolatis brofisa cor- datis ovatis acuminatis integris supra viridibus adpressè pi- losis subtus albo- velutino-tomentosis, pedunculis subbifloris folio brevioribus apice bracteatis, calyce albo sericeo-villoso, sepalis lanceolatis longe attenuato-acuminatis, corolla ampla infundibuliformi purpurea, limbo 5-partito. — Petioli et pe- dunculi subbipollicares villosi , folia 3 pollices longa, 2 : poll. lata, sepala lineari-lanceolata 6-8-lineas longa, Nha tubus 1 5-pollicaris, limbo 2-pollicari. 214, — Dans les bois de Mirador et de ZLacuapan, à 3,000 pieds. FI. rose-vif, Juillet. 49. PHARBITIS LINDENI. ÂVobis. (Coll. J. Linden. N° 296.) Caule suffruticoso angulato volubili puberulo, foliis longè petiolatis sagittato-cordatis profundè 8-lobatis supra adpressè pilosiusculis subtus sericeo-tomentosis, lobis ovatis acumi- natis integerrimis intermedio paulo majori basi attenuato, pedunculis axillaribus 2-5-floris sericeo-hirtis petiolo multo brevioribus, sepalis ovato-ellipticis obtusis, exterioribus seri- ceo-pilosis, corolla campanulata rubro-purpurea. — Petioli 8-pollicares, folia 8-4 pollices longa lataque ultra medium trifida subtus molliter sericea, pedunculi +-pollicares, calyx 4-pollicaris, corolla sub2-pollicaris limbo 5-fido. 2x3. — De la province de Tabasco ? IX. LEPTOCALLIS. Don. 50. LEPTOCALLIS QUINATA. Don. (Coll. H. Gal. N° 1368.) Syn. Ipomoea muricata. Cav. J. — Dans les plaines sablonneuses, près d'Oaxaca, à 5,000 pieds. FI. violettes. Septembre. (273) Obs. Restant specimina quaedam incompleta ad convolvulaceas pertinen- tia sub n°: 1361, 1389 et 1402. POLEMONIACEAE ÆEndlicher. I. GILIA. R. et Pav. 1. Girra ToMEnTosA. Mobis. (S Zpomopsis.) (Coll. H. Gal. N° 1279.) | Caule suffruticoso ramoso albo-tomentoso , foliis sessilibus tenuissimis pinnatis bijuois, laciniis lineari-subulatis setoso- acuminatis subtomentosis, pedunculis multifloris axillaribus folio brevioribus apice caulis subspicato-racemosis, corollae tubo calyce triplo longiore , limbo patente 5-partito , antheris inclusis sessilibus. — Fruticulus z-pedalis , flores aurantiaci. — Affinis Zpomopsidi eleganti Mich., sed caule humili tomen- toso, foliis minoribus, minus laciniatis, floribusque parvis differt. 2}. — Sur les rochers calcaires de la Cuesta Blanca, près Mextitlan , au nord-est de Mexico , à 6,500 pieds. F1. orangées. Septembre. Il: HOÏITZIA. Juss. 2. Hourzia Cervawresnr. ZPK. (Coll. H. Gal. N° 1452.) 2}. — Dans les ravines, près de Guadalaxara, à 3,000 pieds. FI. lilas. Janvier. S. Hofrzia RAMOSISSIMA. MVobis. (Coll. H. Gal. Nos 1444 et 1453.) Pubescenti-hirta ; caule suffruticoso ramosissimo , foliiscau- linis subsessilibus ovato-lanceolatis utrinque attenuatis sub- spinuloso-serratis glabriuseulis, rameis sessilibus lineari-lan- ceolatis pubescenti-hirtis remote spinuloso-serratis, pedunculis axillaribus elongatis subramosis, floribus solitariis et geminis, pedicellis calyce dupio longioribus , bracteis linearibus mar- (274) gine et apice spinuloso-acuminatis. — Caulis bipedalis a basi ramosus ramis diflusis , folia caulina 1 :-pollicaria in petiolum . atlenuala ; flores violacei lilacini. 2}. — Dans les bois de la Sierra de Yavezia, près Oaxaca, à 7,000 pieds. F1. lilas. Décembre. 4. Hoirzia scaBra. MVobis. (Coll. H. Gal. N° 7052.) Caule suffruticoso aspero pubescenti, foliis glabriusculis subpetiolatis ovatis utrinque aitenuatis acutis acuminato-ser> ratis supra rugosis scabris, floribus axillaribus subsessilibus conglomeratis spicato-racemosis, bracteis ovato-lancéolatis serratis calycem aequantibus. — Folia caulina pollicaria, flores lilacini. — Affinis Hoitsiae glandulosae Cav.; sed foliis scaber- rimis distincta. 5. — Dans les ravines de Zacuapan , à 3,000 pieds. FI. violettes. Octobre-mars. 5. HourrziA ARISTATA. Z PK. (Coll. H. Gal. No 1451.) 5. Se trouve avec l'H. Cervantesii à Guadalaxara. FT. blanches. Décembre. G. HorrziA COCCINEA. Cav. (Coll. H. Gal. Nos 1443 et 1449.) 5. — Commune dans les environs d'Oaxaca, à 5,000 pieds, dans la cordillère de Yavezia, à 7,000 pieds , et dans les montagnes de Zimapan, Mextitlan, etc., au nord de Mexico , de 5,000 à 7,000 pieds. FI. rouges. Août-déec. 7. Hoïrzra scariosAa. Wobis. (Coll. H. Gal. Nos 638 et 1450.) An H,. cuerulea ? Cav. Pubescenti-villosa, caule suffruticoso basi ramoso ramis virgatis strictis, foliis sessilibus lineari-lanceolatis aculeato- serratis, pedunculis axillaribus solitariis subunifloris alternis, bracteis ovatis dentato-aristatis scariosis diaphanis purpureo- PR RES TT ne. —. - à > PE La ne dns + CP D en ( 275 ) reticulatis, corolla pallidè lilacina bracteas vix excedente, — Folia 3-pollicaria , stamina inclusa. — Affinis 4. aristatae HBK. 2. — Dans les champs de Tehuacan , à 5,000 pieds, et près de Morelia., à 5,500 pieds. F1. lilas. Août. 8. HorrziA FLORIBUNDA. Vobis. (Coll. H. Gal. N° 1448.) Syn. Loeselia rupestris. Benth. Glanduloso-villosa ; foliis pilosis ovatis grosse et acuminato- serratis basi in petiolum longum attenuatis, pedunculis mul- tifloris axillaribus bracteatis, floribus oppositis laxè racemoso- spicatis, bracteis ovatis subdiaphanis cuspidato-serratis. — Flores coerulei 3-pollicares, folia 1-2-pollicaria serrata serra- turis acuminatis. — Differt ab Hoitzia aristata K., pedunculis multifloris oppositis, bracteis exterioribus non cordatis. %.— Sur les rochers gneissiques de Peñoles (Misteca Alta) , à 7,000 pieds. F1. lilas. Février. 9. HorrzraA PumiLA. Mobis. (Coll. H. Gal. N° 7132.) Caule herbaceo subsimplici glanduloso-hirto, foliis caulinis petiolatis ovatis pilosiusculis utrinque attenuatis serratis, ser- raturis setaceo-aristatis, floribus breve pedunculatis axillaribus solitariis approximatis, bracteis setaceo-serratis, — Caulis se- mipedalis apice vix ramosus, folia £-pollicaria, flores parvi caerulescentes in apice caulis subracemoso-spicati. 2]. — Sur les rochers de Sola , à 5,000 pieds. FI: bleues. Octobre. HI. POLEMONIUM. Tourn. 10. POLEMONIUM GRANDIFLORUM. Benth. Obs. Caule erecto piloso , foliis pinnatis apiceque decursivé pinnatis poly- phyllis, foliolo terminali integro, floribus terminalibus cernuis, calyce cam- panulato amplo piloso laciniis oyato-lanceolatis, corolla magna calyce duplo majori diametro 15-pollicari. — Species insignis propter floris magnitudinem. 2x. — Sur les flancs du pic d'Orizaba , à 9,000 pieds. FI. lilas. Août. (276) 1V. COBAEA. Cavw, 11. COBaAEA minor. Wobis. (Coll. H. Gal. N° 1447.) Caule scandente, foliis abruptè pinnatis sub 3-jugis, foliolis ellipticis brevè petiolatis obtusis acuminatis , pedunculis axilla- ribus folio brevioribus, calycis laciniis ovato-lanceolatis acu- minatis, corolla campanulata profundè 5-fida, lobis obovato- rotundatis apiculatis. —Stamina declinata , stigma quadrifidum exsertum, flores violacei. A cobaea scandenti L. differt pe- dunculis brevioribus, laciniis calycis ovato-lanceolatis , corolla minori magis lobata, foliolis minoribus. 2. — Sur les flancs du pic d'Orizaba, à 9000 pieds. FI. Août. HYDROPHYLLEAE. R. Brown. I. EUTOCA. 2. Pr. A. EurocaA Gracrzis. Vobis. (Coll. H. Gal. N° 3079.) Pilosa; caulibus decumbentibus gracilibus elongatis apice nudis floriferis , foliis caulinis sessilibus pinnatis, foliolis sessi- libus ovatis acutis inciso-serratis , terminali maximo inaequa- liter inciso-lobato , foliis radicalibus petiolatis elongatis pin- natis, foliolis sessilibus distantibus rotundato-ovatis inciso-lo- batis, floribus laxè racemosis, capsulis glabris. — Caulis subpedalis , folia radicalia semipedalia , flores pallidè violacei pedunculati. — Aflinis Eutocae bursifoliae Spreng. @. — Au bord des ruisseaux du pic d'Orizaba , de 9,500 à 12,000 pieds. FI. blanc-violacé. Août. 2. Euroca acAuLiIS. Mobis. (Coll. H. Gal. N° 3080.) Pilosa ; foliis pinnatis breve petiolatis , foliolis approximatis subimbricatis 8-6-jugis sessilibus ovatis ciliatis pilosis integer- rimis ultimo trilobo , petiolis pedunculis calycibusque hirsutis, PEER NE ART TT AE I EE EC QT diff L° (277) floribus brevè pedunculatis subsolitariis , capsulis sericeo-vil- losis. — Planta parvula subpollicaris, folia densè congesta 1-2-pollicaria, flores albo-rosei. 4n. Polemonium acaule ? Schiede. | | ©. — Dans les endroits humides du pic d'Orizaba, à 12,800 pieds. FI. blanc-rosé. Août. II. PHACELIA. Juss. S. PHACELIA CIRCINATA. Jacq. (Coll. H. Gal. N° 7147.) 2}. Croît au bord des ruisseaux du Cerro de San Felipe, près d'Oaxaca , de 8,000 à 9,000 pieds. Septembre. HYDROLEACEAE. R. Brown. I. WIGANDIA. Kunth. 4. WViIGANDIA MacrOPHYLLA. Schlecht. (Coll. H. Gal. N° 1437.) 3. — Sur les rochers de l’Hacienda de la Compania , au sud d’Oaxaca , de 4,000 à 5,000 pieds. FI. violettes. Fév. 2. WVIGANDIA CRISPA. ZÆBX. (Coll. H. Gal. N° 1436.) 8. — Sur les rochers d'Acultzingo, près Tehuacan , à 6,500 pieds; près d'Oaxaca et de Mitla et dans la Sierra de. Yavezia, de 5,000 à 6,500 pieds. F1. violettes. Avril-nov. II. NAMA. Z. 8. NaMA minsura. Mobis. (Coll. H. Gal. N° 7164.) Herbacea; caule hirto decumbenti , foliis remotis petiolatis obovato-oblongis utrinque adpressè pilosis in petiolum decur- rentibus , floribus geminis pedunculatis axillaribus, corolla campanulato-infundibuliformi calyce duplo majore, limbi la- cinus ovato-rotundatis, — Caulis gracilis pilis albis rigidioribus (278) hirtus, folia pollicaria integerrima, petioli semi-pollicares , pedunculi hirti gemini axillares longitudine petioli. 6.-— Au bord des ruisseaux du Cerro San Felipe, près Oaxaca , à 9,000 pieds. FI. blanches. Août. 4. NaMaA RuPICOLA ? Bonpland. (Coll. H.Gal. N° 1068.) Caule tereti hirlo alterne ramoso , ramis apice dichotomis, foliis alternis petiolatis obovatis obtusis appressè pilosulis subtus canescentibus, pedunculis 2-3-floris axillaribus et ter- minalibus, floribus brevè pedicellatis albis, sepalis spathu- lato-linearibus hirtis corollam subaequantibus. — Caulis pe- dalis , folia pollicaria, petioli 1 +-pollicares. @. — Dans les bois de la Nopalera, près Sola, au sud d'Oaxaca , à 8,000 pieds. FT. blanches. Octobre. NB. Pendant que cette notice était livrée à l'impression , nous avons reçu le t. IX du Prodomus de M. Decandolle, qui y a décrit, d’après M. Bentham , quelques-unes des plantes qui figurent dans cette notice. D’après le savant botaniste anglais, notre n° 658 ne serait que l’Æoitzia coerulea, Cav., identité dont nous n’avions pu être convaincus d’après la simple description de l’es- pèce de Cavanilles. Nous ne croyons pas pouvoir rapporter avec M. Decandolle le no 70592 à l’Æoitzia glandulosa , Cav., parce qu’il a les feuilles exces- sivement scabres , caractère non indiqué dans la diagnose de l'espèce pré- cédente. Notice sur une lettre autographe de Marie-Thérèse au prince Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas ; par M. Gachard, membre de l'académie. L'histoire a proclamé les hautes qualités et les vertus éminentes qui brillèrent dans Marie-Thérèse, et la ren- dirent si digne du trône qu’elle occupa. Cette grande princesse, qui s’appliquait à faire sentir à ses enfants la (279 ) satisfaction de mériter l'amour des peuples, la seule récom- pense, leur disait-elle, des travaux des souverains (1), se consacra tout entière au bonheur des états que la providence avait placés sous son sceptre. Les provinces belgiques fu- rent surtout de sa part l’objet d’une sollicitude incessante : elle les régit avec douceur, avec justice, avec amour; elle s'occupa d'y faire refleurir les diverses branches de la prospérité publique; elle introduisit, dans leur adminis- tration , une foule de réformes utiles, sans porter atteinte cependant à ces anciennes libertés, à ces vieilles coutumes, que la nation regardait comme les garanties les plus so- lides de sa félicité. Marie-Thérèse fut dignement secondée, dans cette noble tâche, par le prince Charles de Lorraine, son beau-frère, qui exerça le gouvernement général des Pays-Bas pendant trente-six ans (1744-1780). Le prince Charles s'était com- plétement identifié avec le caractère et l’esprit, de même qu'avec les intérêts des habitants des provinces confiées à ses soins : 11 aimait et estimait les Belges, parce qu'il avait su les comprendre; il se montrait observateur reli- gieux de leurs croyances et de leurs usages; 1l était dans toutes Les occasions leur protecteur auprès de l'impératrice ; sa bonté, son affabilité, lui avaient conquis tous les cœurs. Aussi eut-il ce rare et insigne honneur de se voir de son vivant élever une statue par l’un des corps les plus indé- pendants dont fassent mention les annales des peuples libres, par les États de Brabant. La correspondance intime de Marie-Thérèse avec le (1) Voir, dans mes Ænalectes Belgiques, p. 161, l’apostille autographe de Marie-Thérèse sur un rapport du prince de Kaunitz, son chancelier de cour et d'état, du 23 août 1774. Tom. xni. 20. ( 280 ) prince Charles de Lorraine, respirait toujours l'amitié et la confiance ; la correspondance d'office, qui s’expédiait par la voie du conseil suprême des Pays-Bas (1), était quel- quefois moins agréable pour lui. Il arrivait qu'on n’y ac- cueillait pas des propositions qu’il avait faites, ou que l’on y blàmait des mesures qu’il avait prises, ou qu’on y pres- crivait des dispositions auxquelles il s'était montré con- traire, et cela en des termes qui ajoutaient encore à la sensibilité qu'il en éprouvait. Alors il prenait son recours directement à Marie-Thérèse : mais l’impératrice croyait devoir aussi des ménagements à ses ministres, d'autant plus que ceux-ci invoquaient le bien de son service, la raison d'État, et elle s’efforçait de justifier auprès de son beau-frère les ordres qu'il avait reçus, tout en l’assu- rant qu'ils n'avaient été dictés par aucun motif qui lui fût hostile, mais qu’au contraire, elle lui conservait la bien- veillance dont elle lui avait donné tant de preuves. Je pourrais rapporter bien des faits à l'appui de ce que je viens d'avancer. Je me bornerai toutefois à entrer dans les détails nécessatres à l'intelligence de la lettre qui est le sujet de cette notice. Le comte Charles de Cobenzl, qui vint remplacer , en 1755, à Bruxelles, le marquis de Botta Adorno, en qualité de ministre plénipotentiaire de l'impératrice près du prince Charles de Lorraine, n’était pas seulement un habile di- plomate ; il était aussi un homme d'état éminent : mais, comme la plupart des esprits supérieurs , il souffrait peu la contradiction, et ne se soumettait pas volontiers à une (1) Ce conseil fut supprimé en 1756, et ses attributions passèrent à la chancellerie de cour et d'état. (281) impulsion étrangère. Son prédécesseur avait entretenu une correspondance régulière avec le duc de Sylva Tarouca, pré- sident du conseil suprême des Pays-Bas; il ne s’affranchit pas de cette obligation, mais il la remplit avec moins de ponctualité. Il fit prendre, par le prince Charles, sans qu’il en eût référé au conseil suprême, différentes mesures dont l'objet n'était pas d’une haute importance à la vérité, mais qui rentraient dans la catégorie de celles sur lesquelles ce conseil prétendait être préalablement entendu. Le conseil suprême, blessé de ce que le gouvernement des Pays-Bas affectait ainsi de méconnaître son autorité, voulut la lui fairesentir. Au mois d'octobre 1754, le prince reçut huit dépêches qui contenaient autant de décisions contraires à ce qu’il avait proposé. Ainsi il avait demandé que le baron de Boland fût nommé conseiller surnuméraire de courte robe au conseil de Luxembourg; que le comte de Woestenraedt fût établi commissaire aux assemblées des états de Limbourg. Ces deux points étaient refusés. Il avait demandé, pour la princesse Anne-Charlotte, sa sœur, que l’impératrice venait de nommer abbesse sécu- lière de S°-Waudru à Mons, une garde de hallebardiers, lorsqu'elle irait prendre possession de cette dignité. On lui répondait qu'il conviendrait mieux que la princesse eût une garde militaire de la garnison de Mons. Il faisait des objections sur une pension donnée au docteur Robert, professeur à l’université de Louvain. On lui répliquait qu’elle devait être payée à partir de la date de la précédente dépêche. Il annonçait qu'il enverrait des copies des représenta- tions faites par les anciens états de Flandre contre la nou- velle organisation de la province, en même temps qu’il ( 282 ) transmettrait un règlement qu'on était occupé à rédiger pour ces états. On lui signifiait qu'il devait faire parvenir les copies, sans attendre la rédaction du règlement. Il rendait compte de quelques actes d'amortissement qu'il avait cru devoir faire expédier pour des biens de pe- tite valeur. On lui interdisait d'accorder tel amortisse- ment que ce fût, etc., etc. (1). Le prince Charles écrivit à Marie-Thérèse, pour lui exprimer la douleur que ces dépêches lui faisaient éprou- ver. Il avait de la peine, disait-il à l’impératrice, à concilier tant de refus, suivis de si près, avec les bontés dont il était honoré par elle. « La façon de penser du conseil suprême, ajoutait-il, diflère souvent de la nôtre dans les affaires même de grande conséquence, témoin le nouvel arran- gement de Flandre. Le comte Kaunitz (2) et le marquis de Botta (3), très-instruits de la manière de gouverner ce pays-ci, auraient confirmé ce que j'avance ici; et, pour remédier à cet inconvénient, je dois prier très-humble- ment V. M. de me permettre de lui envoyer toujours de petits extraits de mes relations, soit par le canal du baron Koch (4) , soit par un autre qu’elle me fera la grâce de m'indiquer. » Je finis par protester à V. M. qu'il n’est pas méétibn d’une augmentation d'autorité pour moi ; que je passerai » même par-dessus tout, pourvu que je me trouve en état ER. ES, De NS D D en DO D . ÿ (1) Correspondance de cabinet du prince Charles de Lorraine, 1. IH, aux archives du royaume. (2) L'impératrice venait nt peu de le nommer son chancelier de cour et d'état. (3) Il avait été rappelé des Pays-Bas, pour remplir la charge d’ayo (gou- verneur de l’archiduc Joseph.) (4) Secrétaire de cabinet de Marie-Thérèse. ( 283 ) » de faire le service de V. M. de là façon la plus convenable » pour ses sujets et la plus utile pour ses finances (4). » A cette lettre Marie-Thérèse répondit, de sa main , le 50 octobre 1754, par celle qu’on va lire, et qui est un monument de la prudence et de la sagesse de cette souve- raine, autant que de l'affection véritable qu’elle portait à son beau-frère : . Mon cousin , dans l'instant je reçois celle où vous me mandez qu'il vous paroît que le conseil est mécontent du gouverne- ment. Je ne puis vous le nier; mais cela vient qu’ils prétendent de n'être assez informés des grandes affaires, et seulement après coup. Un de ceux dont je ne pourrois leur donner tort, est celle du papier que les anciens états de Flandre ont donné, en se plaignant du nouvel arrangement, en soi bon et salu- taire, mais non selon leurs coutumes , et que ce papier jusqu’à cette heure n’est pas encore de notre connoissance, et nous : ignorons ce qu'il contient. Je veux encore excuser Cobenzl qu’il a craint que cela pourroit arrêter notre consentement ; mais , dans de si grandes affaires , comme dans les plus petites, il ne faut jamais rien retenir, et tout mettre devant les yeux : rectè faciendo neminem timeas; et une chose retenue ainsi donne de la méfiance, et on croit toujours qu’il y a quelque chose de retenu , même si cela n'est pas, dans toutes les autres, et:cela donne prise aux gens qui veulent faire les bons servi- teurs ou zélés , de mêler la zizanie. Il y a encore une autre circonstance : c’est pour ies amortis- semens que vous avez accordés, et que je me suis réservés positivement. Vous les ‘avez donnés bien , et pouvez-vous douter que cela, et encore plus, je vous accorderai? Mais, pour la règle, je vous prie, écrivez-en un mot toujours ici; (1) Lettre du 20 octobre 1754, dans le 3° volume de la Correspondance de cabinet du prince Charles de Lorraine. (284) je ne vous démentirai jamais , et tout restera selon les règles et instructions. Cobenzl écrit ici que l’archiduchesse Élisabeth a eu une plus grande autorité : on l'a bien regretté ici, et on lui a donné, encore du temsde l'empereur, bien des déboirs pour cela, ayant reconnu les inconvéniens. Non pour votre personne, mais pour tous nos successeurs , on a fait vos instructions , et selon ce modèle, ceux du duc de Modène, et mon fils l’aura de même. Ce n’est pas sûrement par vous qu’on a commencé à diminuer les pleins pouvoirs, et vous pouvez, et j'espère que vous serez mème assuré, ce que je ferai pour vous, je ne le ferai pas pour mes propres fils. Mais nous passons, et sommes déjà passés plus que la moitié de notre course, et les ordonnances restent pour les successeurs. Ainsi, je vous prie que Cobenzl s’y tienne, et n’aille pas chercher ce que les autres ont fait, car ça n’est plus. J’approuve infiniment que vous m’envoyez, par le canal de Weiss (1), les extraits des relations tout court et votre senti- ‘ment, pour que je sois informée à Lems à soutenir vos sou- haits, car je ne souhaite rien de plus que de pouvoir vous marquer en toutes occasions mon cœur et tendresse que j'ai pour vous, reconnoissant vos bonnes qualités , et j'ose dire les bons services que vous me rendez. Mais de la légèreté de Co- benzl je ne suis pas tant rassurée. Manie-Tnérèse (2). Le prince comprit parfaitement les raisons que l'impé- ratrice lui donnait en des termes si bienveillants, et 1l se conforma à la marche qu’elle lui traçait. (1) Secrétaire de cabinet du prince. (2) Cette lettre est dans lé 5° volume de la Correspondance de cabinet du prince Charles de Lorraine. Observations sur la cloque des pommes de terre, par M. B.-C. Dumortier. L’épidémie qui a étendu ses ravages sur la récolte des pommes de terre dans presque tout le nord-ouest de l'Eu- rope , occupe avec raison l'attention publique. L'apparition subite d’une maladie inconnue, et qui est un vrai fléau , la rapidité de ses effets, la régularité de sa marche conta- gieuse, la vaste étendue de terrain que l'épidémie a ravagée; tout dans cet événement a un caractère d’étrangeté dont on cherche avec raison à se rendre compte, afin de découvrir là cause du mal et d'en prévenir le retour. Nulle part on ne s’est plus occupé de cette question qu’en Belgique, où -la maladie à apparu d’abord et sévi avec le plus d’inten- sité et d’où elle a rayonné sur les pays qui nous environ- nent. Beaucoup d'écrivains ont fait connaître leur opi- nion : les uns ont attribué la cause du mal à des insectes microscopiques, d’autres à des champignons parasites, d’autres encore à la dégénération de l'espèce qu’il fau- drait ressemer, plusieurs enfin y ont cru voir les effets d’une pluie contenant des sels délétères ou d’une action électrique ; mais il me paraît facile de démontrer que jus- qu'ici on n’a pas indiqué la vraie cause du mal et que l’on a observé trop tard , c'est-à-dire après l’invasios de la maladie, en sorte que l’on a pu prendre l'effet pour la cause. Le hasard a voulu que j'aie pu observer la maladie dès le début de l'invasion et suivre sa marche rapide dans les premiers jours de juillet dernier. En outre, j'ai pu confirmer mes observations lorsque la seconde invasion ( 286 ) est venue attaquer à la mi-septembre les plantes qui avaient été mises en terre à la suite de la première invasion , dans l'espoir d’une récolte. Il m'a donc paru que c'était à l’aca- démie des sciences qu’il revenait de s'occuper de cette ques- tion, et c’est dans ce but que j'ai l'honneur de lui pré- senter le résultat de mes observations. C'est dans les derniers jours de juin que la maladie a éclaté en Belgique. Elle s’est montrée d’abord dans le district de Courtrai, et immédiatement après, dans le canton de Templeuve en Tournésis, rive gauche de l’Es- caut, ainsi que dans les environs de Lille. La grande invasion dans tout le bassin de l’Escaut s’est faite du 6 au 8 de juillet. Me trouvant alors à la campagne, mon jardi- nier, qui connaissait déjà les dégâts produits par la mala- die sur la rive gauche de l'Escaut, appela mon attention sur ce qui se passait , et c’est à cette particularité que je dois d’avoir pu ainsi étudier la maladie dés le début de l’inva- sion. Voici ce que j'ai observé. | Le premier jour de l'invasion, les feuilles des pommes de terre, qui jusque-là étaient planes et d’un vert foncé, parurent subitement recoquillées et grises, ou pour me servir de l'expression de nos cultivateurs, les feuilles étaient crollées. Tous les carrés de pommes de terre, tous les champs du voisinage présentaient le même phénomène. Les nuits alors étaient froides , le vent soufflait du nord- ouest et des pluies abondantes succédaient à un temps très-chaud et aride. Un jour ou deux après l'invasion, toutes les plantes présentaient des taches livides sur les feuilles et sur les tiges principalement au sommet des poussants; bientôt après, ces taches devinrent putrides et noires, en sorte qu'en trois à quatre jours, toute la végélation était en état de putridité. Pendant l'invasion, (287 ) je n'ai pu décourvrir aucune trace d'insectes ni de cham- pignons. J'ai soumis les parties livides ou putréfiées à l’exa- men microscopique sans y apercevoir ni l’un ni l’autre, mais les taches livides présentaient la chlorophylle dé- composée et le tissu cellulaire visiblement malade. D'ordinaire, la putréfaction commençait à la base du pétiole des feuilles terminales , qui étaient encore à peine développées , ainsi que sur les parties essentiellement pa- renchymateuses tendres et jeunes; elle gagnait immédiate- ment le bourgeon terminal dont elle produisait l’avorte- ment ; les feuilles inférieures étaient les dernières atteintes, et elles ont résisté sur les variétés robustes et sur celles hâtives, dont les tiges étaient plus aoûtées et les feuilles plus coriaces. Une particularité sr steenbie de la maladie, c’est que les tiges étaient devenues excessivement fragiles, sur- tout à la partie supérieure ; la maladie avait visiblement désorganisé les tissus fibreux. C'est alors, et alors seulement qu'ont apparu dés mi- riades de champignons parasites que j'ai reconnus être des botrytis, mais ces champignons ne s’attachaient qu'aux parties parenchymateuses putréfiées; je n’en ai jamais rencontré sur les taches de gangrène qui s’observaient sur la partie solidifiée des tiges. Je sais que plusieurs person- nes ont affirmé avoir vu le contraire, et je ne nie pas que cela ne puisse être, mais, pour mon compte, je puis affirmer avoir remarqué l’absence de botrytis sur les tiges, alors qu'ils étaient si abondants sur les feuilles et le bour- geon terminal. Dans l'origine, les tubercules ne présentaient aucune trace de maladie, et ce n’est que lorsque la putridité eut atteint les feuilles que j'ai reconnu les premières traces ( 288 ) d'altération des tubereules. Ces premières traces se sont fait remarquer au système dermique (la peau) des tuber- cules, et elles apparurent d’abord sous la forme de taches livides de quelques lignes de diamètre. À ces endroits la peau était soulevée et n’adhérait plus au tubercule. En l’en- levant, on observait sur le parenchyme un liquide vis- queux qu'entourait une auréole livide. Les parties ainsi malades présentaient çà et là de petites picotures noires. En peu de jours toute la partie de la pulpe située en dessous de chaque tache de la peau était devenue noire et putride, et bientôt la putridité gagnant le tubercule l’anéantissait entièrement. Des tubercules recueillis lors de l’apparition des premières taches à l’épiderme et des premières pico- tures noires, quoique conservés dans mon cabinet, qui est très-sec et au midi, n’ont pu être préservés d’une destruc- tion totale. Dans l’origine les taches putrides paraissaient sur les côtés du tubercule, mais à la fin, j'ai remarqué qu'elles étaient souvent accumulées vers la partie connue sous le nom de couronne, qui est opposée à l’attache du tubercule. En coupant par rondelles , une pomme de terre atteinte , il est facile de voir que c’est là le siége du mal pour l'an prochain. Quant aux racines et aux tiges souterraines , elles se pourirent en même temps; mais une partie plus ou moins grande des tubercules était resté saine et exempte de la putridité. Les races hâtives dont les tuhercules étaient presque formés , ont donc produit une partie de récolte, tandis que les variétés tardives dont les bulbes n'avaient pas atteint la grosseur d’une noisette, n'ont pas fourni un ein- quantième de la récolte. Il est même des champs où tout s'est pourri sans laisser un seul tubercule. En règle générale, la maladie a été d'autant plus funeste ( 289 ) que le sol était plus humide; les variétés robustes ont moins souffert que les variétés délicates , celles hâtives ont mieux résisté que celles tardives. Ainsi la variété dite pomme de terre turque, à gros tubercules roses, veinés de rouge et autrefois très-usitée pour la nourriture des bes- tiaux, mais peu cultivée de nos jours, n’a ressenti au- cune atteinte de la maladie; les plantes sont restées saines et vertes comme dans les bonnes années ; tandis que la variété tardive, connue dans les provinces wallonnes sous le nom de pomme de terre de Tournay, dont la peau est d'un rouge cendré, l’épiderme écailleux et la chair jaune, et qui est de toutes celles connues la plus parfaite et la plus délicate, a tellement souffert qu’à peine, dans les ter- rains bas, trouve-t-on quelques petits tubercules pour la conservation de la race; j'ai même remarqué des Su où il n'en reste absolument rien. De ces observations nous pouvons conclure ce théo- rème : Dans la marche de la maladie, la putridité a été en raison directe de l'humidité du sol et de la tardivité des va- riélés , et en raison inverse de la vigueur des races. Des faits que nous venons d'exposer , il ne faut pas con- clure, comme on l’a dit, que la maladie serait occasionnée par la dégénérescence de la plante et qu'il faudrait la re- semer , car dans tous les êtres organiques, il est reconnu que les races délicates et les parties non formées sont bien plus facilement atteintes par les causes extérieures que les races robustes et les parties aoûtées. C’est ainsi que la gelée détruit instantanément les feuilles et les jeunes tiges de la vigne, tandis qu’elle est impuissante sur les tiges dont le tissu ligneux est bien formé. La question du semis est indifférente, Dans le Tour- ( 290 ) nésis, il est des cultivateurs tellement soigneux pour la culture de la pomme de terre, que jamais ils ne plantent que des tubercules de semis. L'on sait que la troisième année la pomme de terre de semis donne une récolte abon- dante, de manière qu’au moyen d’un roulement triennal, ces cultivateurs peuvent toujours remettre du plant nou- veau. Or, la maladie a sévi sur les plantes de semis comme sur les autres, sans la moindre différence. D'autre part, j'ai vu chez mon savant ami, M. le professeur Ad. Les- chevin, des pommes de terre qu'il avait reçues cette an- née d'Amérique et qui n’ont pas été plus épargnées que d’autres, faitremarquable, puisqu'il prouve que nos plantes ne sont pas plus dégénérées que celles du nouveau monde. La maladie ne peut avoir été occasionnée, ni par des inséctes, ni par des champignons mieroscopiques. Les premiers sont encore à connaître, et, quant aux seconds, ils sont l'effet du mal, non la cause ; c’est ce que je puis aflir- mer pour avoir étudié deux fois la maladie. Car, ainsi que je lai dit, à la suite de la destruction de la récolte dans les premiers jours de juillet, plusieurs cultivateurs ont re- planté des pommes de terre de 1844 dans l'espoir d’une ré- colte ; ces tubercules sontentrés en végétation , et ils étaient au moment de fleurir lorsque, vers le 20 de septembre, ils furent atteints de l'épidémie. Les mêmes phénomènes se firent remarquer quoique la cloque fût moins forte; bien- tôt la gangrène attaqua les sommets des tiges. J'observai de nouveau le mal au microscope, et je n'y vis aucune trace de champignons, si ce n’est lorsque la putréfaction fut complète. Il résulte donc de ces deux observations faites à près de trois mois de distance , que les botrytis ne sont pas la cause, mais le résultat de la maladie. Quelle est dont la cause de ce fléau ? à mes yeux, c'est (228) une véritable maladie, une espèce de maladie épidémique se développant sous l'influence de certaines conditions atmosphériques comme la cloque des pêchers; en un mot, pour moi c'est une véritable cloque qui devient sèche ou putride suivant les conditions sèches ou humides de la tem- pérature et du sol. Si au moment de la cloque cette tem- pérature est sèche, ou bien si le terrain absorbe rapide- ment l'humidité produite par des pluies abondantes , on aura la cloque ou crolle sèche, qui déterminera l’avorte- ment des bourgeons, diminuera le produit de la récolte et pourra amener des pourritures dans les silos et dans les caves. Si, au contraire, la température est humide, si le sol n’absorbe pas l’eau provenant des pluies abondantes, on aura la cloque ou crolle putride, comme on l’a obser- vée cette année dans les terrains bas. Alors la putridité une fois développée dans les tiges , s’en va par la sève des- cendante, déposer dans les tubercules, des foyers de putri- dité qui s’y développent, en commençant par le système cortical, et qui bientôt envahissent tout le tissu cellulaire et le décomposent en peu de jours. Ainsi, dans mon opinion, la cloque et la gangrène pu- tride des pommes de terre sont la même maladie à diffé- rents degrés; la gangrène n’est pas la maladie, mais le dernier degré de la maladie ; la maladie c’est la cloque. Et il n’est pas nécessaire que toutes les feuilles soient cloquées, il suffit que quelques feuilles le soient et que la maladie passe à l'état putride pour amener la décomposition des tubercules. La preuve que la maladie n’a pas eu son origine dans les tubercules, mais dans les feuilles, résulte de l’observa- tion suivante. À la suite de la première invasion, M. Vanden Steen avait fait replanter de vieux tubereules; la plupart (293 ) entrèrent en végétation, plusieurs ne produisirent pas de tiges. En septembre toutes les plantes qui avaient végété furent atteintes de la maladie, et leurs tubercules se pouri- rent. Mais en déplantant celles qui n'avaient pas produit ‘ de tiges, on trouva que les vieux tubercules avaient pro- duit des tubercules nouveaux, et ceux-là étaient très-sains. Il est donc constant que la maladie a été produite par les tiges et que le mal est dans la cloque. La cloque de la pomme de terre, que nos paysans appel- lent la crolle, n’est pas d’ailleurs une maladie nouvelle; elle a fait il y a 67 ans de grands ravages dans notre pays, nos fermiers âgés en avaient gardé le souvenir, et l’appe- laient le feu Saint-Antoine. En 1778, les pommes de terre furent affectées , dans notre pays, d'une maladie soudaine qui excita des alar- mes généreles. Déjà à cette époque cette plante servait d’a- liment à une grande partie de la population, surtout en Flandre, et la perte de ce précieux tubercule fut considé- rée comme une calamité publique ; le mal parut tellement grand que l’année suivante, en 1779, la châtellenie d’Au- denarde crut devoir faire un appel à la science. Cette magistrature proposa alors un prix extraordinaire de 300 florins à celui qui présenterait le meilleur mémoire sur le dépérissement des patates dans la châtellenie d'Audenarde, et sur les moyens d'y remédier. L’académie impériale des sciences et belles-lettres de Bruxelles , fut invitée à exa- miner les mémoires, et, dans la séance du 18 octobre 4781 , la compagnie décerna le prix à P. Van Baveghem, ancien médecin militaire, demeurant à Basserode (1) dont (1) Anciens Mémoires de l'académie , tom, IV, p. xx1v. ( 293) le mémoire parut en 1782, sous le titre de Prijsverhan- deling over de ontaarding der aardappelen, Dordrecht, 1782. La châtellenie, satisfaite de ce mémoire, doubla la valeur du prix proposé. L'année suivante, en 1783, Van Baveghem publia une seconde notice intitulée : Kort doch noozaalkelijk bericht tot het landvolk, om de aardappels in hunne waare deugd, geaardheid en voor ‘t krollen te bewaren. Dans son mémoire couronné, Van Baveghem donne sur la marche de la maladie et sur ses effets, des détails d'autant plus intéressants à connaître qu'ils présentent la plus grande analogie avec ce qui s’est passé de nos jours. « Il ya maintenant neuf ans, dit-il, je fixai toute mon attention sur cet objet; je questionnai difiérents paysans et je demandai leur avis, dans le seul but de trouver quelle pouvait être la cause de cette maladie. A cette époque la maladie en question n'étant pas générale, 11 y avait peu de campagnards qui y prirent attention; ce fut là la cause qu'ils n’en prirent aucun souci, et je reçus donc, sur tou- tes mes questions, des réponses incomplètes. » Deux années plus tard , tous les paysans en étaient plus ou moins alarmés; c'était à l’époque où je commençai mes recherches. Je me fis indiquer par différents campagnards, les plantes dont le feuillage s'était contracté et crollé; car quelqu'un qui n’en avait pas d'expérience, pouvait à peine connaître la différence : je dis expérience, parce que les campagnards voyaient distinctement la différence. A celles de ces plantes où le feuillage n’était pas crollé, la fécon- dité était remarquablement plus grande , et cela fut la cause qu'ils recherchèrent les plantes crollées avec beaucoup de Soin. » Avant que le feuillage commence à se croller , l'on s'a- perçoit que la pomme de terre commence à dégénérer; ( 294 ) elle n'est plus d'un goût aussi bon, son état farineux se perd, et lorsque déjà le feuillage se crolle, elle devient grasse , aqueuse, et si on continue à la replanter, elle de- vient si mauvaise, que même le bétail refuse de la manger.» On voit que la crolle ou cloque était alors comme au- jourd’hui la cause de la maladie, mais il ne paraît pas qu’à cette époque elle se soit développée à l’état putride. Van Baveghem parle bien des tubercules-mères qui se pourris- saient et dans lesquels on avait trouvé des vers, que l’on re- gardait à tort comme la cause de la maladie, mais le fait de la putridité générale que nous avons remarqué cette année, n'eût pas manqué d'être signalé par lui s'il eût existé. Sui- vant lui, la seule cause de la maladie résidait dans la dé- générescence de l'espèce, qui étant exotique, devait être changée de terrain de temps à autre comme le froment blanc, le lin et les oignons. Il recommande de ne pas planter trop profondément et de ne pas mettre le fumier contre les tubereules, mais de le placer au fond de la terre; de mettre un peu de chaux avec les tubereules. Il engage surtout à faire revenir des pommes de terre de la Virginie et à régénérer l'espèce par le déplacement. Nous sommes entré dans quelques détails sur la mala- die des pommes de terre en 1778, et nous avons cru devoir donner une analyse succincte des deux mémoires de Van Baveghem, parce qu'ils sont à peine connus et qu'ils éta- blissent clairement que la maladie qui a sévi cette année, est, quoiqu'à un degré plus funeste encore , la même que celle qui à régné dans nos contrées il y a 76 ans et dont les cultivateurs âgés de la Flandre et du Tournaisis avaient gardé le souvenir. C’est une erreur que de penser que la maladie qui a sévi si cruellement cette année n'ait pas eu d’avant-coureurs. (:29%5 ) Si elle s'est déclarée instantanément et à l'improviste, àl n'en est pas moins vrai que depuis quelques années la cloque sèche commençait à apparaître; depuis 4 ou 5 ans cette maladie à fixé mon attention, et il est connu des fermiers que, dans les dernières années, non-seulement Ja plante ne rapportait plus sa récolte ordinaire, mais en- core qu'une partie se pourrissait l'hiver ; les plantes récol- tées dans les terrains humides étaient moins farineuses et plus aqueuses qu'à l'ordinaire, et en Brabant des fer- miers ont remarqué que depuis quelques années les cou- ronnes n'étaient plus propres à la reproduction de l'espèce. La maladie existait donc en germe depuis quelques années, et elle s’est développée cet été à l'état putride par suite d'une espèce d’influenza due à des circonstances athmos- phériques et à la grande humidité du sol. Partout où le sol absorbait l'humidité, la cloque est restée à l’état de clo- que sèche; c’est ce que j'ai observé dans l’Artois, le Cam- brésis, le Vermandois et l’île de France. Dans ces sols, qui reposent sur la craie ou le gravier, l'humidité ayant été absorbée, la maladie ne s’est pas portée au degré de cloque putride, mais elle n’en existe pas moins, ainsi que j'ai pu m'en assurer par moi-même dans un voyage que j'ai fait à la fin d'août. Dans les sables des dunes, le même résultat a été atteint, et j'ai remarqué que les tubereules qui nous arrivent d'Écosse où l’on dit que la maladie n’a pas porté ses ravages , contiennent environ un dixième de plantes viciées. La marche de la cloque a été visiblement épidémique, c'est un fait inconnu jusqu'ici dans la science, mais qu'on ne saurait révoquer en doute. La maladie a éclaté dans la West-Flandre ; à la fin de juin elle y sévissait avec force ; de là elle s’est portée sur l'Escaut, et elle a traversé cefleuve Tom. xu. 21. ( 296 ) du 6 au 8 juillet. Vers la même époque elle ravageait le pays de Lille et la Hollande. Elle s'est montré à Liége pour la première fois le 24 juillet (4); puis elle s’est portée vers l'Allemagne, où elle a dévasté tous les pays à sol humide. Le 45 août elle avait fait peu de dégâts dans l'Ile de France, et le 10 septembre j'ai observé que toutes les plantes y étaient atteintes de la cloque sèche. Vers cette époque elle s’est portée en Angleterre et en Irlande; ainsi la marche de la maladie a été rayonnante et successive. On ne peut done méconnaitre ici tous les caractères d’une vé- ritable maladie épidémique, et ce n’est pas sans raison qu'on l’a comparée au choléra-morbus. Il est d’ailleurs digne de remarque que la pomme de terre n’a pas seule été atteinte par l’influenza; nos arbres fruitiers.et nos plan- tes potagères s’en sont ressentis , et depuis l’époque de l'in- vasion , toute végétation a été souffrante. J'entends qu’on va me demander qu'est-ce que la cloque? À cela je répondrai que jusqu'ici on l’a ignoré; mais que ce qui vient de se passer doit éclaireir beaucoup cette ques- tion. La cloque est une maladie qui attaque les arbres fruitiers et surtout les pêchers. Son apparition est sou- daine et ses effets instantanés. Les cultivateurs ont remar- qué qu’elle sévit principalement lorsqu’à la suite des pre- mières chaleurs il survient des pluies froides accompagnées d'un vent de nord-ouest; en une nuit elle recoquille les feuilles, cause la langueur et quelquefois la mort de l'arbre. Les feuilles de vertes et planes qu’elles étaient, deviennent pâles, coquillées et raboteuses; les bourgeons se chargent é (1) Mémoire de M, Morren. ( 297 ) de calus et d'aspérités et bientôt ils laissent fluer la gomme. La maladie commence donc par les feuilles et attaque les tissus qu’elle décompose comme nous l'avons vu dans la marche suivie dans la maladie de la pomme de terre. La cloque n’atteint pas toujours toutes les feuilles de l'arbre, mais seulement un plus ou moins grand nombre, comme je l'ai observé à la seconde invasion, où elle a été moins forte qu’à la première. Trois opinions ont été émises sur cette singulière ma- ladie. L'abbé Rozier l’attribue aux pucerons; La Ville- Hervé, d'accord avec les cultivateurs, lui assigne pour cause les vents de nord-ouest; Dumont-Courset croit qu'elle est produite par une transpiration arrêtée. Le sa- vant Bosc à démontré que l'opinion de Rozier n’est pas soutenable. Il est bien vrai que les pucerons dont les œufs sont transportés au printemps par les fourmis au sommet des jeunes pouces de pêchers, y développent par leurs pi- qûres une maladie qui recoquille les feuilles et leur donne jusqu’à un certain point l'aspect de feuilles cloquées ; mais la cloque est une maladie toute différente et compléte- ment indépendante des pucerons. À l’opinion de Laville- Hervé on a objecté que s’il est vrai que le vent de nord- ouest amène souvent la eloque, il est également vrai que cette maladie se développe quelquefois par d’autres vents, et c'est ce qui est arrivé pour les pommes de terre. A Tournay deux fois la maladie s’est développée par le vent de nord-ouest, mais je doute qu’il en soit de même partout ailleurs. Quant à l'opinion de Dumont-Courset, Bose la re- garde comme plus probable, mais il fait remarquer qu'il faudrait de longues observations pour létablir. Quoi qu'il en soit, toujours est-il vrai que la maladie qui a affecté les pommes de terre a présenté les mêmes caractères, avec cette (298 ) double différence qu’elle a été contagieuse et qu'elle est devenue à l'état putride dans les terrains humides ou ex- posés à des pluies consécutives. | Il me paraît donc hors de doute que le mal qui a atteint la pomme de terre est une véritable maladie contagieuse analogue à celle qui a ravagé notre pays en 1778, et que cette maladie se faisait déjà sentir depuis quelques années, quoiqu’à un moindre degré. Si nous en jugeons par ce qui a eu lieu il y a 67 ans, cette maladie reparaîtra l’année prochaine, mais moins intense, puis elle disparaitra peu à peu comme elle est venue. On ne peut donc, quelque soin que l’on prenne, compter sur une récolte complète en 1846. Faire revenir des pommes de terre de l'étranger, est sans doute une bonne chose, mais nous avons vu que cela n’était pas un préser- vatif contre l’invasion de la maladie. Pour assurer la récolte, il faudra éviter de planter dans des terrains humides et choisir de préférence les sols qui laissent passer ou qui absorbent l'humidité , comme les terrains graveleux et ceux qui reposent sur la craie; dans les autres, les endroits secs et arides seront les meilleurs. Ilestimportant de ne pas planter dans les mêmes champs où la maladie a sévi cette année. Il faudra aussi éviter les engrais longs qui entretiennent l’humidité et peuvent ainsi contribuer à développer la eloque putride. Si la cloque apparaît, il serait bien de couper aussitôt et de jeter au loin tous les bourgeons atteints avant que la séve viciée n'ait pu descendre dans les tubercules. Il faudra d’ailleurs ne livrer à la terre que des tubercules parfaitement sains, rejeter tous ceux qui portent la moindre trace de pourri- ture, ou même des taches noirätres à l’intérieur et avoir soin de planter de préférence les bases des tubercules qui ( 299 ) sont moins atteints que leurs couronnes, où est le siége du mal. [1 faudra cultiver de préférence les variétés hâtives ; comme elles se développent plus vite, elles ont plus de change d’être arrivées à l’état de maturité au retour de la maladie. Il est également désirable de déplacer les pommes de terre d’un village à l’autre, d’un sol léger à une terre forte, et vice-versa ; ce déplacement donne plus d'activité à la vé- gétation. Quant à la nourriture des bestiaux , je ne saurais assez engager lescultivateurs à planter, l'an prochain, la pomme de terre dite turque, qui a si admirablement résisté cette année à la maladie ; on fera bien en outre de planter la betterave, la carotte et surtout le choux-caulet qui fournit, pendant tout l'hiver, une nourriture fraiche et abondante aux bestiaux, et qu’il est regrettable de ne pas voir plus cultivé dans la majeure partie de notre pays, tandis que dans le Tournaisis et le pays de Lille, on le regarde avec raison comme la plante la plus précieuse pour la nourri- ture des bêtes à cornes durant l'hiver et le printemps. À la suite d’une discussion à laquelle ont pris part plu- sieurs membres, M. Morren à promis de communiquer, de son côlé, un écrit qui renfermerait l'exposé de ses opi- nions sur la nature de la maladie des pommes de terre. — M. Roulez présente une notice sur un bas-relief fu- néraire du musée d’Arezzo , représentant une scène de toi- lette. (Commissaires : MM. Cornelissen, Willems et de Reiffenberg.) ( 300 ) M. le directeur, en levant la séance, a fixé l’époque de la prochaine réunion au samedi, 8 novembre. OUVRAGES PRÉSENTÉS. Annales de l’observatoire royal de Bruxelles, publiées aux frais de l’État, par le directeur M. A. Quetelet. Tom. IV. Bruxelles, 1845, 1 vol. in-4°. — De la part de M. le ministre de l'intérieur. Mémoire à l’appui du projet de loi sur les prisons, présenté à la chambre des représentants, par M. le ministre de la jus- tice. Bruxelles, 1845, 1 vol. in-6°. — De la part de M. le mi- nistre de la justice. Idatii episcopi chronicon, correctionibus, scholiis et disser- tationibus illustratum a J. M. Garzon, edidit. P.-F.-X. DeRam. Bruxellis, 1845 , in-8°. Instructions populaires sur les moyens de combaitre et de dé- truire la maladie actuelle des pommes de terre, par M. Ch. Mor- ren. Bruxelles, 1845, in-18.— Le mème ouvrage en flamand. Description des coquilles et des polypiers fossiles des terrains tertiaires de la Belgique, par M. P.-N. Nyst. 8° livr. Bruxelles, 1845 , in-4°. | Esquisses ornithologiques , descriptions et figures d'oiseaux nouveaux ou peu connus , par M. le V' Bernard Du Bus. 1"° livr. Bruxel., 1845, in-4°, Considérations sur l’organisation des colléges, par M. F.-N.F.- G. Baguet. Louvain, 1845, in-80. Société littéraire de l’université catholique de Louvain. — Choix de mémoires II. Louvain, 1845, 1 vol. in-8.. (301 ) . Annales de la société de médecine d’Anvers, année 1845, livr. d’août et de septembre. Anvers , in-8°. Journal de médecine, de chirurgie et de pharmacologie, pu- blié par la société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles. 8° année, cahier de janvier 1844, d'août et de sep- tembre 1845. Bruxelles, in-8°. Annales de la société royale d’agriculture et de botanique de Gand. Mai 1845, n° 5. Gand, in-8°. Journal vétérinaire et agricole de Belgique, 4° année, juillet et août 1845. Bruxelles, in-8°, De la maladie des pommes de terre en Belgique et des moyens d'en arrêter les progrès, dans le présent et dans l’avenir , par MM. P.-J. Vallez et P.-J. de Potter. Bruxelles, 1845, in-8°. Considérations sur la cause et la nature de la maladie des pommes de terre, par M. le D' sn ua A Fhémoufs 1845, in-6°. De Psshphsgetonin, mémoire par M. V. de Lavacherie. Bruxelles, 1845, in-4°, Journal historique et littéraire ,t. XIE, livr. 5 et 6. Liége, in-8°. Mémoire sur les différentes fonctions que l'eau remplit dans les composés à radical simple et sur la constitution de ceux-ci , par M. Maximilien Dugniolle. Bruxelles, 1845 , in-8°. Commentaire de la loi sur l'instruction primaire du 23 sep- tembre 1842, par M. J.-B. Bivort. Bruxelles, 1845, in-8°. Gazette médicale belge, sept. et oct. 1845. Bruxelles, in-fol. Annales et bulletin de la société de médecine de Gand , année 1845, mois d’août et de septembre. Gand, in-8°. Revue de Liége, 8° livr. , 15 août 1845. Liége, in-6°. Rapport sur la maladie des pommes de terre, par MM. Dieu- donné , Nollet, Le Roy, Biver et Scheler. Brux., 1845 ,in-8°. Annales de la société d’émulation pour l’étude de l’histoire et des antiquités de la Flandre, . W, 2e série, n° 4; t. HI, 2° sér., n° 1. Bruges, in-6°. Rapport sur la maladie actuelle des pommes de terre, par MM. Janssens, Loriers et autres. Anvers, 1845, in-8°. ( 302.) Bulletin de l'académie royale de médecine de Belgique, année 1844-1845, tome IV, n° 8 et 9. Bruxelles, 1845, in-8°. Histoire numismatique de la révolution belge, par M. Guioth. 9 et 10° livr. Hasselt, 1845, in-fol. La science et la foi sur l'œuvre de la création, par M. H.-B. Waterkeyn. Liége, 1845, in-6°. Annales de la société royale des beaux-arts et de littérature de Gand, 1844-1845, 2° à 4° bivr. Gand, in-8o, Notes sur la géographie ancienne, et sur une dépression pro- bable de l’Afrique septentrionale, celle du lac Melghigh, té M. Virlet d’Aoust. Paris, 1845, in-8°. Compléments de géométrie descriptive, par M. Théodore Oli- vier. Texte et atlas. Paris, 1845, 2 vol. in-4°. Journal de la société de la morale chrétienne , 3° série, tome IV, n° 2et3. Paris, 1845, in-8@°. Journal d'agriculture pratique et de jardinage, publié sous la direction du D' Bixio. 2° série, t. HE, n° 2 et 3. Paris, in-8°. Ein télés du canton de Vaud, n° 17, 30 août 1845. Lausanne, petit in-fol. L’Investigateur, journal de l'institut bel , 12° année, tome V, 2° série, 132° et 133° livr. Paris , 1845, in-8e. Revue zoologique, par la société Cuviérienne, 1845, n° 7 et 8. Paris, in-6°. Construction géométrique des amplitudes dans les fonctions elliptiques. — Propriétés nouvelles des sections coniques, par M. Chasles. Paris, 1844 , in-4°. Géométrie. Propriétés générales des arcs d’une section con:- que, dont la différence est rectifiable , par le mème. Paris, 1843, in-4°, : Mémoires de la société royale et centrale d'agriculture, scien- ces et arts du département du Nord, séant à Douai, 1843-1844. Douai, 1845, 1 vol. in-8°. Bulletin de la société géologique de France , 2° série, tome If, feuilles 24 à 30. Paris, 1844-1845, in-8°. ( 303 ) Mémoires de la société d'agriculture , sciences et arts de l’ar- rondissement de Valenciennes, tom. IV, 1-12 cahiers. Valen- ciennes , 1844, in-8°. Instructions pratiques sur observation et la mesure des pro: priétés optiques , appelées rotatoires, avec l'exposé succinct de leur application à la chimie médicale, scientifique et industrielle, par M. Biot. Paris, 1845, in-4°. Leçons de calcul différentiel et de calcul intégral, par M. l'abbé Moigno. Paris, 1840-1844, 2 vol. in-8°. Discours prononcé à l'ouverture de la trentième session de la société helvétique des sciences naturelles, réunie à Genève, le 11 août 1845, par M. le prof. de la Rive. Genève, 1845, in-8°. Catalogue des livres de sciences, composant la bibliothèque de feu M. E. Geoffroy-Saint-Hilaire. Paris , 1845, in-8°. Annuaire magnétique et météorologique du corps des ingé- nieurs des mines de Russie, par M. A.-T. Kupffer. année 1842, n® 1 et 2. St-Pétersbourg, 1844, 2 vol. in-4°. | Belgisch museum , 1845, 3% aflevering. Gent, in-8°, Geschiedenis der middeleeuwsche bouwkunde , hare oorsprong en ontwikkeling, door F, De Vigne. Te Gent, 1845, in-4°. Het vaderland en de vlaemsche Letterbode, 4% aflevering, 1° deel , 15° Jaergang. Antwerpen , 1845, in-8°. Het vlaemsch tooneel in de XV 11° eeuw, door F.-A. Snellaert. Gent, 1845, in-8°, Bydragen tot de kennis van den tongval en het taeleigen van Kortryk, door den zelfden. Gent, 1844, in-8e. Eertyds , naer en tegenwoordig. Kluchte, door jonkheer H.-F. Vanden Branden , uitgeseven door F.-A. Snellaert, in-8°. De aardappel-epidemie in Nederland in den jare 1845. Door M" C.-A. Bergsma. Te Utrecht, 1845, in-8°. De vlaamsche landbouw volgens van Aelbroeck en van Lich- tervelde, door denzelfden. Te Utrecht , 1845, in-8°. Algemeene geschiedenis der wereld (door M" S. Polak). 58 tot 61°te aflevering. Amsterdam, 1845 , in-8°. Proceedings of the royal society of Edinburgh. Contents and (304) index. Vol. I. Dec, rh to may 1844. Edinburgh, 1845, in-8°; vol. If, n°° 25 and 26. Transactions of the hogis society of E ile vol. XVI, part. 1 ; vol. XVIT, part. 1. Edinburgh , 1845, 2 vol. in-4°. Proceedings of the geological society of London. Vol. IV, parts land? , n° 95-101. London, in-8°. Transactions of the geological society of London. Second se- ries , vol. VIT, parts 1 and 2. London, 1845, in-#, Philosophical transactions of the royal society of London. For the year 1845 , part 1. London, in-4. 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Uebersicht der Arbeiten und F'eränderungen der schlesischen Gesellschaft für vaterländische Kultur im Jahre 1844. Breslau, 1845, 1 vol. in-4°. Sulla vera essenza naturale dei materiali immediati attivi della China gialla filosa e specie affini. Opuscolo seeondo di B. Jori. Reggio, 1845, 1 vol. in-8°. Intorno alla filosofia del dritto, lettere di Terenzio Mamiani ( 306 ) della Rovere e di Pasquale Stanislao Mancini. Napoli, 1844, l vol. in-@°. Continuasione delle Ore Solitarie, ovvero giornale di scienze morali, legislative ed economiche. Anno 1842, 2 semestre, fasc. 7-12; anno 1844, fase. 1-7. Napoli, in-8. Della utilità di ordinare à nuovi asili di mendicità nel regno di Napoli sotto la forma di colonie agricole, dal cav. Pasquale Stanisl. Mancini. Napoli, 1843 , in-8°. Analisi a due coordinate del prof. Ferdinando de Luca. Na- poli, 1844, 1 vol. in-8°. Nuovi elementi di geografia, che contiene lo studio elementare della geografia antica , dallo stesso. Napoli, 1843, in-@. Instituzioni elementari di geografia naturale, topografica, politica, etc. , dallo stesso. Napoli, 1843, 1 vol. in-8°. Opere dell abate Teodoro Monticelli, vol. II. Napoli, 1843, Ïl vol. in-4°. Rendiconto delle adunanze e de’ lavori della reale accademia delle sciensc. Sezione della società reale Borbonica di Napoli, tomo IT, n°° 13-16. Napoli, 1644, in-#°. Catalogo metodico dei mammiferi Europei di Carlo L. prin- cipe Bonaparte. Milano, 1845, in-4°. Specchio generale dei sistemi erpetologico, anfibiologico ed ttiologico, del medesimo. Milano, 1845, in-4°. Catalogo metodico dei ciprinidi d’Europa e rilievi sul vo- lume XVII dell istoria naturale dei pesci del sig. Valenciennes , del medesimo. Milano, 1845, in-4e. Trattato del magnetismo e della elettricità dell’ ab. Francesco Zantedeschi. Parte I. Venezia, 1844, 1 vol. in-8°. Ultimi progressi della geografia, da Jacobo Gräberg da Hemsô. Milano , 1844, in-6°, Rappresentazsione geometrica delle funziont ellitiche di terza specie di dato parametro circolare, memoria di Barnaba Torto- lini. Roma, 1644, in-6°. Memoria sull applicazsione del calcolo dei residui all inte- ( 307) grazione dell equazioni lineari a derivate parziali, del mede- simo. Roma, 1842, in-6°. Elementi di calcolo infinitesimale del medesimo. Tomo 1. — Calcolo differenziale, Roma, 1844, 1 vol. in-8°. Annales regum Mauritaniae a condito Idrisidarum imperio ad anrium fugae 726; edidit Carolus Johannes Tornberg. Tom. I et IT. Upsaliae, 1843-1844, 8 vol. in-4°. Diplomatarium Dalekarlicum. Urkumder rürande Lands- kapet Dalarne, samlade och ufqifne af C.-G. Krüningssvärd och J. Liden. Stockholm, 1842-1844, 2 vol. in-4°. Svenskt Diplomatarium , utgifvet af Bror Emil Hildebrand. Tredje Bandet , fürsta Delen. Stockholm , 1842, 1 vol. in-4°. Kongl. vitterhets historie och antiquitets academiens hand- lingar. Stockholm , 1789-1841, 16 vol. in-8°. Svenska Fornsänger. En samling af kämpavisor, Folk-visor, Lekar-och Dansar, samt Barn-och vall-Sänger, utgifne af Adolf Jwor Arwidsson. Stockholm, 1834-1842, 8 vol. in-8°. Handlingar rürande sverges inre fürhällanden under konung Gustaf I. Stockholm, 1841-1845, 4 vol. in-&°. Samlingar utgifna af svenska Fornskrift-Sällskapet. Stock- holm , 1844, 2 vol. in-6e. Anteehkningar ur kongl. witterhets, historie och antiquitets akademiens dagbok samt om de under akademiens inseende ställda kongl. samlingarna , für àär 1843, af Bror Emil Ifilde- brand. Stockholm , 1844, in-8°. Bockstafs. Former under medelliden en ligt sverges offentliga handlingar tecknade af L.-F. Räät. Feuille in-fol. oblong. LA BULLETIN DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES DE BRUXELLES. 1845. — N° 10. 2 Séance du 3 novembre. M. le baron De Stassart, directeur. M. Quetelet, secrétaire perpétuel. ee CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l’intérieur adresse à l’Académie une notice de M. Guioth, ingénieur en chef des ponts et chaus- sées, sur des fouilles exécutées dans le tumulus qui existe à Brusthem, près de S'-Trond. M. le chanoine De Ram est invité à examiner cette communication. Tom. x11. 22. (310 ) La société du Musée Ferdinandeum d’Inspruck fait par- venir les 5°, 6°, 7°, 8° et 9° centuries de l'Herbier du Tyrol. L’académie à également reçu les ouvrages manuscrits suivants: 4° Un mémoire sur divers lieux géométriques du se- cond degré, déterminés par la géométrie descriptive; par M. Brasseur, professeur ordinaire à l’université de Liége. ( Commissaires : MM. Dandelin, Verhulst et Pagani. } 2° Des considérations anatomico-physiologico-patholo- giques sur le Solanum tuberosum, par M. P.-H. Barbière, médecin vétérinaire, etc. ( Commissaires : MM. Stas, Kickx, Morren et Martens.) RAPPORTS. Conformément aux conclusions de ses commissaires, MM. Cornelissen, Willems et le baron de Reïffenberg, l'académie ordonne l'impression de la notice de M. le pro- fesseur Roulez, sur Un bas-relief funéraire du musée d'Arezzo , représentant une scène de toilette. (311) COMMUNICATIONS ET LECTURES: Notice sur une nouvelle théorie de la vision , par J.-G. Cra- hay, professeur de physique à l’université catholique. Bien des hypothèses ont été imaginées pour expliquer lè mécanisme qui donne à l'œil la précieuse faculté de voir nettement les objets placés à diverses distances. Les unes sont insuffisantes en ce que les moyens qu’elles supposent dans l’organe ne sont pas capables de produire les effets demandés; les autres ont recours à des modifications de forme dont l'observation prouve que l'existence est impos- sible. De sorte que le problème reste encore à résoudre. Récemment une nouvelle théorie, proposée sur ce sujet par M. Sturm , a été publiée dans les n°” 9, 11 et 17 des Comptes Rendus des séances de l'académie des sciences de Paris. Elle a été reproduite dans les n° 5 et 7 des Annales de physique et de chimie de Poggendorff, et depuis, elle a été citée comme levant toutes les difficultés. Cependant son savant auteur semble ne pas la considérer d’une ma- nière aussi absolue. « Si la théorie que je propose, dit-il dans son mémoire, ne résout pas complétement les dif- ficultés relatives à l'ajustement de l'œil, elle aura du moins l'avantage de les diminuer notablement; car en ayant égard à mes remarques, on n’aura plus besoin de supposer dans l'œil les mouvements internes et les chan- gements de forme trop considérables qu’exigent lesautres théories. » Ailleurs il dit : « Cette théorie sur la marche des rayons dans l'œil aurait besoin d’être vérifiée par 0 OS 00 EX 2e 2e , ( 312 ) » des expériences directes, qui exigeraient, pour être con- » cluantes, des préparations et des mesures assez déli- » cates. Je ne dirai rien ici de mes essais, auxquels je n'ai » pas encore apporté la précision nécessaire. » L'auteur lui-même pense donc que sa nouvelle théorie a besoin d'être soumise à l'épreuve. Et, d’après cela , je prendrai la liberté de manifester mon opinion à son égard; les moyens d’épreuve n’exigent ni des préparations ni des mesures délicates; ils se trouvent à la portée de quiconque a des yeux bien conformés. Exposons d’abord la partie es- sentielle de la nouvelle théorie : L'auteur, en s'appuyant sur des mesures prises par plu- sieurs savants physiciens et anatomistes sur des yeux d'homme et de quelques animaux, admet que la forme d'aucun des milieux réfringents de cet organe n’est celle d'un segment sphérique, ni même d’un solide de révo- lution; il pose que l’ensemble de toutes les parties de l'organe qui concourent à la vision peut être repré- senté, par rapport à la marche des rayons réfractés, par une seule substance homogène, terminée par un segment d’ellipsoide dont le grand axe serait dirigé suivant l’axe de la pupille, dont l'axe moyen serait horizontal, et le petit axe vertical. Les rayons lumineux émanés d’un seul point placé au-devant d’un tel œil, et traversant la pupille, ne pourront pas, après la réfraction, converger en un foyer unique, et si la pupille est large, il ne se formera pas une surface caustique qui soit de révolution autour du grand axe; car les rayons dirigés très-près du grand axe dans le plan de la section horizontale de l'ellipsoïde , se réfractent comme s'ils tombaient sur le cercle osculateur de cette section au sommet du grand axe, et vont se réunir sur ce grand axe en un certain foyer F, tandis que les rayons di- ( 313 ) rigés dans la section verticale, qui a au sommet une cour- bure plus forte, vont concourir sur ce même grand axe en un autre foyer f, plus rapproché du sommet. Quant aux rayons voisins situés hors de ces deux plans, ils ne ren- contrent pas le grand axe après la réfraction (c’est-à-dire que leur plus courte distance à ce grand axe n’est pas une fraction infiniment petite de la distance du point d'inei- dence à ce même axe). D’après ces considérations, il se forme dans chacun des déux foyers F, f, deux lignes lumineuses, perpendiculaires au grand axe de l’ellipsoïde, l'une verticale, l’autre hori- zontale; ces lignes, très-courtes, sont les images du point dans les deux foyers respectifs F et f, tandis que , dans l'es- pace compris entre F'et f, les deux lignes lumineuses en se dilatant en largeur, mais diminuant en longueur, donnent lieu , dans des sections faites par un plan perpendiculaire au grand axe, à de petites surfaces de forme elliptique plus ou moins allongées, soit dans le sens de l’une, soit dans celui de l'autre des lignes lumineuses F ou f, selon la dis- tance de la section à chacun de ces foyers; et dans la par- tie centrale de ces petites surfaces, la lumière est plus con- densée que dans celles qui l'entourent. | Cela posé, l’auteur pense que « dans l'œil l'intervalle » focal Ff, propre à chaque faisceau provenant d’un point » extérieur, est non pas nul, mais seulement très-petit, » de 4 ou 2 millimètres au plus. Il admet, selon l'opinion » générale des physiologistes, que c'est la rétine seule qui » reçoit l'impression de la lumière (ou, selon Mariotte » et Brewster, l'enveloppe choroïde qui se trouve immé- » diatement au-dessous de la rétine, celle-ci étant trans- » parente). La direction du rayon central sur laquelle se » trouvent les foyers F, f, étant presque perpendieulaire ( 314) à la surface de la rétine, le point d’où émanent les rayons lumineux sera vu avec une netteté suffisante, si la ligne F'f, quoique très-courte, rencontre la rétine en un point situé entre les deux foyers F et f', ou même encore un peu au delà de F ou en deçà de f; car alors le mince faisceau lumineux que la pupille a laissé passer, inter- ceptera sur la surface de la rétine un espace extrême- » ment petit, incomparablement moindre que les sections faites dans ce faisceau très-près du cristallin. A la vé- » rité, » ajoute-t-il, « l’image d’un simple point sur la » rétine peut être alors plus étendue en longueur qu’en » largeur; mais comme la lumière est plus condensée au » centre de cette image et que ses deux dimensions, quoi- » que inégales , sont d’une extrême petitesse, on conçoit » que si l’on regarde un objet d’une étendue finie, des » points contigus de cet objet donneront sur la rétine des >» images qui se superposeront en partie dans le sens de. » leur longueur, de manière à former, par leur ensemble, » une image de l’objet assez nette et bien terminée. » Voilà la partie fondamentale de cette nouvelle théorie. Suivant l’auteur, elleexplique comment, sans modification de l'œil, l’image d’un objet est sensiblement nette pour la vision, que la distance de l’objet à l'œil soit grande ou petite, dans les limites de la vision ; il suffit que l'organe soit constitué de telle manière que le déplacement inévi- table des deux foyers F'et favec le changement de distance ait lieu dans des limites telles que le premier reste tou- jours en avant, l’autre en arrière de la rétine, ou au moins qu'ils ne s’en éloignent guère. Maintenant, si nous partons de là, ils’ensuivrait comme conséquence nécessaire, que deux objets déliés placés dans une même direction, mais à des distances différentes de Ge À Ÿ VS Ÿ ( 315 ) l'œil, comprises dans les limites de la vision distincte , de- vraient avoir leurs images à la fois également nettes. Or c’est ce que l'observation contredit formellement : quand l’image de l’un quelconque des deux objets est nette, celle de l’autre est dilatée, confuse; et quand, fixant cette der- nière, on la voit nette, c’est la première à son tour qui est confuse. Cette observation est assez connue pour qu'il soit inutile d’insister sur l'exactitude du résultat que je viens de citer; seulement, je dois ajouter qu'elle ne réussit pas aussi complétement chez des personnes qui sont très-pres- bytes, pour des raisons dont il est facile de se rendre compte d’après la théorie des lentilles. Chez les myopes, non plus, elle ne peut produire son effet, à cause que le défaut de leur vue consiste dans la trop petite étendue des limites de leur vision. Elle n’est applicable qu'à l’or- gane dans son état normal. On peut répéter cette expé- rience d’une manière plus convaincante encore en regar- dant les deux objets inégalement distants à travers deux petits trous percés dans une carte que l’on tient très-près de l’œil , les trous laissant entre eux un intervalle moindre que le diamètre de la pupille; alors, regardant l’objet délié le plus rapproché (la pointe d'une épingle à 20 ou 25 centimètres de l'œil), celui-ci sera vu simple, tandis que le plus éloigné (la pointe d’une autre épingle à 4 ou 2 mètres de distance) sera double; si, au contraire, on re- . garde ce dernier, il paraîtra simple, et le plus rapproché sera double. Ces résultats sont inconciliables avec la théo- rie de M. Sturm. On pourrait ajouter encore ceci : qu'un petit trou bien rond. percé dans une carte et regardé à diverses distances de l'œil, paraît toujours exactement circulaire , tandis que, d’après la nouvelle théorie, il devrait être elliptique, plus ( 316 ) où moins allongé, le grand axe tantôt vertical, tantôt ho- rizontal , suivant la proximité de l’un ou de l’autre foyer F ou f de la rétine; c’est-à-dire suivant la distance de l’objet à l'œil. Que, pour quelques personnes , cette forme du trou change réellement avec la distance, cela tient à des défauts résultant d’une organisation vicieuse de leurs : yeux; la théorie doit s'adapter aux yeux bien conformés et tels que les possèdent la grande majorité des hommes dans la force de l’âge. Enfin, on peut légitimement se demander sil serait possible que les objets fussent vus avec la netteté par- faite, la délimitation exacte des contours qu’on leur connaît, si chacun de leurs points avait sur la rétine une image d'une certaine étendue, quelque petite qu’elle fût, mais qui ne se réduisit pas également à un point ; et lors même que l’on supposerait que, dans sa partie cen- trale, cette étendue füt plus éclairée que sur le reste de sa surface. Plusieurs observations concourent à indiquer que l'œil éprouve un changement dans la distance focale, approprié aux diverses distances des objets. Reste la difficulté d’ex- pliquer par quel moyen il est opéré. Qu'il me soit permis de rapporter encore ici un passage du mémoire de M. Sturm, où il rend compte de ce qui se passe dans l'œil quand l’ob- jet change de distance : « Si l’objet se rapproche ou s’é- » loigne, le petit faisceau de lumière qui, émané d’un » point de cet objet, traverse l’œil, changera de forme » graduellement ; ses deux foyers F et f au fond de l'œil se » déplaceront simultanément en marchant dans le même » sens, et restant toujours très-près l’un de l’autre, et il » suffira que l’un d’eux se trouve encore assez près de la » rétine pour que l’image n’occupe toujours qu'un très- (317 ) petit espace sur la rétine et que la vision ne cesse pas d’être distincte. » Puis il ajoute: « D’autres circonstan- ces peuvent d’ailleurs contribuer à cette petitesse de l'image (du point); savoir: la contraction de liris, le déplacement imperceptible de la tête, lorsque l'œil se fixe sur l’objet ou se dirige d’un objet vers un autre, ce qui change un peu les incidences des rayons, et peut-être » aussi un très-léger changement de courbure du cristal- » lin.» Il semblerait, d’après cela, que l’auteur lui-même n’est pas persuadé que sa théorie dispense entièrement d’avoir recours à un changement de distance focale de l'œil; changement qui est nécessairement amené par celui de la courbure du cristallin. Or, de toutes les parties de l'œil, c'est peut-être le cristallin qui est le moins susceptible d'éprouver un changement de forme. J'ignore si l'examen des formes des yeux a été répété sur un assez grand nombre de sujets, et surtout si, au moins pour la cornée, on l’a réitéré suffisamment sur des sujets vivants, pour pouvoir en conclure que tous les yeux à l’état normal ont effectivement la forme d'un segment d’ellipsoïde, ou que l’ensemble de toutes les parties de l'organe se réduit à cette forme, telle que la suppose la théorie de M. Sturm. Cette forme , observée sur quelques individus , pourrait être une aberration de la forme type, tout comme d’autres parties du corps varient plus ou moins d'un individu à l’autre. Cette supposition serait d'autant plus plausible que les mesures prises sur différents yeux d'une même classe d'animaux n'ont pas conduit à des formes constantes. Au reste, quand même cette constance de forme aurait lieu, il en résulterait une difficulté de plus pour rendre compte de la manière dont cet admirable organe remplit ses fonctions; car il faudrait expliquer à AR QE. EE, + 2 . (318) comment, malgré cette formeellipsoïdale, quisemblerait de: voir donner lieu à des images allongées, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, d’après la proximité de la rétinede l’un des deux foyers F et f, et, par conséquent, plus ou moins altérées, plus ou moins confuses, comment néanmoins la vision a lieu avec une netteté complète; le défaut d’achro- matisme étant insensible dans l’usage ordinaire de l'œil. Je ne terminerai point la présente note sans ajouter que, quoique je ne puisse admettre la nouvelle théorie comme une solution du problème, le mémoire de M. Sturm m'a paru néanmoins être un des plus beaux travaux qui aient paru depuis longtemps sur le sujet en question; il est appuyé de calculs très-savants sur la marche de la lu- mière à travers différents milieux placés à la suite les uns des autres. Deuxième mémoire sur l'induction, par M. le professeur Elie Wartmann de Lausanne (1). $ VIT. Sur la non-interférence des courants électriques. 58. Parmi les théories partielles de l'électricité, celles de l'induction, soit statique, soit dynamique, paraissent (1) Ce mémoire a été communiqué , le 19 mars 1845, à la société vaudoise des sciences naturelles , et, le 17 avril, à celle de physique et d’histoire natu- relle de Genève ; le Compte Rendu de la séance du 93 juin de l'académie des sciences de Paris en a reproduit les conclusions. 11 fait suite aux recherches déjà publiées dans les Bulletins de l’académie de Bruæelles, tome X, 2° part. , p. 581, puis, d’une manière plus correcte, dansles #rchives de l’élec- tricilé, t. IV, p. 34, et dans le Philosophical magazine, t. XXV, p. 226. ( 319 ) avoir une importance majeure. On peut même dire que l'explication des phénomènes de l'induction servirait à éta- blir la véritable théorie de l'électricité. Réciproquement, quelques données expérimentales sur les propriétés par les- quelles ce fluide se rapproche ou se distingue de la lumière et du calorique, seraient fort utiles pour bien comprendre cette action d'influence qui paraît lui appartenir en propre. Je me propose, dans ce nouveau mémoire, d'examiner si l'électricité dynamique peut donner naissance à des inter- férences analogues à celles que présentent les deux autres agents impondérables. 59. Deux courants électriques provenant de sources sem- blables ou de la même source, et primitivement égaux, sont-ils capables de se neutraliser en tout ou en partie, lorsque l’un d’eux conservant une intensité constante, celle de l’autre varie jusqu’à ce qu’il devienne comme seul, com- paré au premier? Tel est le problème que j'ai cherché à résoudre par trois méthodes indépendantes, celle des cou- rants induits, celle des courants directs et continus, et celle des dérivations. La nécessité de mesurer avec une grande précision les conducteurs que traversent les courants, et l'ignorance absolue dans laquelle nous sommes sur les lon- gueurs des ondulations électriques (si l'électricité est bien un phénomène dans lequel les mouvements de l’éther jouent un rôle), rendent les expériences dont je vais rendre compte très-délicates et très-longues. Elles ont toutes été répétées un grand nombre de fois : les principales ont été reproduites devant la société des sciences de Lausanne. A. Méthode des courants induits. * 60. Dans mon premier mémoire, j'ai montré (22) qu'en ( 320 ) faisant passer par deux fils indacteurs des courants directs de même sens, on induit un courant égal à la somme de leurs effets élémentaires; tandis que (25, 24) si les deux courants inducteurs sont parfaitement égaux et de sens contraires, les deux courants induits se neutralisent, ou, pour mieux dire, n'existent pas'sensiblement. Mais en allongeant lun des fils inducteurs et en laissant l’autre in- variable, on fait cesser l'égalité de leur conductibilité et de leur faculté inductrice; alors l'aiguille du rhéomètre, qui est dans le cireuit du fil induit, indiquera un courant instan- tané, égal à la différence que cet allongement aura pro- duite. 61. Deux cas pouvaient se présenter entre les limites d'induction qui correspondent à une longueur nulle et à une longueur infinie du fil additionnel, en appelant infinie celle qui oblige le courant à se décharger en entier par le fil invariable. Pour des allongements toujours croissants, on pouvait observer des valeurs du courant induit {oujours croissantes , ou bien des valeurs intermittentes , tantôt plus grandes, tantôt moindres , et alors seulement il y aurait interférence dansle circuit induit. Or, des expériences mul- tipliées faites avec les appareils et les fils précédemment décrits au $ [°', et dans lesquelles l'allongement du fil 1n- ducteur s’opérait par degrés infiniment rapprochés, ont montré que les angles de déviation augmentent sans aucune alternative, et ont conduit aux lois logarithmiques formu- lées dans le $ HE. II n’y a donc pas d’interférence dans les circonstances où j'ai cherché à la produire. 62. Le résultat fut obtenu en novembre 1841 et com- muniqué aux élèves de mon cours de physique au commen- cement de l’année suivante. On pouvait peut-être lui opposer que si l'induction, dont le caractère est d'être instantanée, ( 32T ) est produite par une onde unique, il n'est pas certain que les phénomènes d’interférence se manifestent dans son développement. Cette objection serait analogue à cellequ’on a élevée contre l'explication par des ondulations électriques de la remarquable intermittence, découverte par M. le pro- fesseur De La Rive (1), dans les conductibilités de certaines longueurs d’un même fil métallique par des courants ma- gnéto-électriques soumis à des changements de direction alternatifs et rapides (2). C’est pour lever tout doute à cet égard que j'ai cherché à faire interférer deux courants con- tinus, lancés simultanément dans le même fil, soit en sens contraire, soit dans le même sens (5). B. Méthode des courants directs et continus. 65. Les fils dont j'ai fait usage sont inscrits dans le ta- bleau suivant. Ils ont été choisis bien cylindriques et re- cuits avec soin. Leurs longueurs ne pouvant être appréciées directement avec une exactitude suffisante, parce qu'ils n’é- taient pas géométriquement rectilignes, ont été calculées par la formule. P L = 318,47 AR? ° (1) Mémoires de la société de physique et d’histoire naturelle de Genève, t. IX. Voyez la suite de ces recherches dans les Ærchives de l’électricité, tom. I, p. 75, où se trouve l'explication de cette apparente interférence. (2) Lami, Cours de physique de l’École polytechnique , ( 860. (5) M. Peltier a appliqué le même moyen, sans l’employer au même but que moi, pour graduer les rhéomètres thermo-électriques par sa méthode de la somme des courants réunis, ( XXII de son mémoire dans Ann. ch. et phys.,t. LXXI, p. 225. ( 322 ) dans laquelle L est la longueur cherchée, en millimètres ; P le poids du fil, en grammes; A sa densité ; R son rayon. Les pesées ont été faites par la méthode de Borda et avec une excellente balance de Fortin. Les rayons s'estimaient par la méthode d’enroulement. Les densités sont em pute tées aux meilleurs tables connues. NOMS DES FILS. DENSITÉS. |[DIAMÈTRES.| POIDS. |LONGUEURS. Mètre. Grammes. Mètres. Fil de platine n°2 .. 22,0 | 0.00200 | 59,700 | 0,864111 . n°3 .. 22,0 | 0,00140 | 31,404 | 0,927720 Fil de cuivre n°9 . . 8,9 | 0.00500 | 66,892 | 1,067160 _ n°3 8,9 | 0,00500 | 65,705 | 1,046243 pe dr 8,9 | 0,00300 | 200,255 | 3,184726 ce n”5 ,. 8,9 | 0,00300 | 52,050 | 0,828810 Fil de laiton n°3 . 8,4 | 0,00050 | 21,593 | 11,596000 Ea n°4 . 8,4 | 0,00100 | 928,116 | 4,216216 Fil d'acier n°1 8,7 | 0,0002%5 3,599 | 9,405405 Re G4. J'ai construit un rhéomètre avec le fil de cuivre n°5. Le fil ne fait que quatre révolutions et n’est pas recouvert de soie. Les deux aiguilles (choisies entre plus de cinquante) sont très-légères , aimantées à saturation, et font une oscil- lation entière en 10”,4; la pointe de l'aiguille supérieure porte une petite languette de papier noirci qui permet de lire les déviations sur un cadran de 0,9 de diamètre. ( 323 ) 65. Afin d’avoir des sources d'électricité toujours com- parables et d’une constance parfaite, j'ai employé deux couples thermo-électriques formés de métaux qui ne su- bissent aucune altération dans les conditions où ils devaient être placés. Les métaux sont le platine et le cuivre purs et parfaitement recuits; j'ai évité tout métal étranger en reje- tant les soudures. Les fils de platine n° 2 et de cuivre n° 5, ceux de platine n° 5 et de cuivre n° 2, ont été tordus dans un étau sur une longueur de 0,010; puis, après avoir lié avec du fil de cuivre plus fin et bien recuit ces surfaces de contact, on les a plongées dans des quantités égales de mercure pur destiné à égaliser promptement la température dans toute leur étendue. Le mercure est renfermé dans deux éprouvettes de verre d'Allemagne, de dimensions égales et prises au même tube : des bouchons fixés de dis- tance en distance séparent les deux fils de chaque couple. Les éprouvettes réunies par une lame de plomb destinée à les maintenir verticales et parallèles, plongent dans un réservoir de cuivre étamé moitié plein d'une solution de chlorure de calcium dans l’eau. Enfin une lampe à double courant maintient ce bain à une température constante indiquée par un excellent thermomètre étalon gradué sur son propre tube. 66. Toutes les communications des extrémités des cou- ples avec le rhéomètre, s'effectuent par le moyen des pinces à vis de M. Poggendorff, qui ont l'avantage d'assurer un con- tact excellent sans ressort ni mercure. Ce sont des paral- lélipipèdes massifs de cuivre pur , dans lesquels on a percé, de part en part, trois ouvertures cylindriques parallèles que des vis de pression parcourent perpendiculairement à leur axe. | | 67. Pour allonger le cireuit du couple de longueur va- ( 324 ) riable , j'emploie le rhéostat de M. Wheatstone. Celui qui m'a servi est formé de deux cylindres de 0,06 de dia- mètre; leurs pas de vis reçoit le fil de laiton n°3, qui fait soixante révolutions et dont la longueur utile est de 11,3. Il faut que ce fil additionnel soit d’une texture homogène, parfaitement cylindrique et de sa nature très-bon conduc- teur, sans quoi 1l occasionnerait dans les lectures des per- turbations qui voileraient le résultat final. 68. La disposition adoptée pour l'expérience, consiste à mettre le rhéostat dans le circuit de l’un des couples et à obliger le courant de l’autre couple à parcourir le rhéo- mètre en sens inverse de celui du premier (1). Chaque cou- rant possède alors deux voies de communication : ou bien par le fil gros, court et homogène du rhéomètre, ou à travers le circuit hétérogène et comparativement plus long de l’autre couple. L'expérience et le calcul prouvent que la dérivation produite par cette seconde voie est si petite qu'on peut la négliger. Par exemple, le courant du second couple donnant 14° de déviation à +114° C, l'addition du circuit de l’autre couple non échaufté fit tomber laiguille à 13°30’. Le premier couple ayant produit 26° à + 114 C, la dérivation causée par l’autre ramena l'index à 25° 40° et ne l’affecta plus d’une manière sensible quand la déviation fut réduite à 4 ou 3° par l’interposition d’une longueur suffisante du fil du rhéostat. Comme l’échauffement dimi- nue la conductibilité des métaux dont j'ai fait usage, on (1) Voici un exemple numérique destiné à prouver la délicatesse de mes appareils de mesure. Le thermomètre marquant + 143°, le premier couple faisait dévier l'aiguille de Oo à 3% est; le s60n0. 7/7. + + 4418 100 0° A 10 ou et l'opposition de leurs courants . -. . de O° à 29 est. (32% ) peut croire que le fil hétérogène dont la soudure était portée de 410° à 140°, suivant les cas, ne livrait plus alors passage qu'à une imperceptible fraction du courant. 69. Laissant invariable le circuit d’un des couples, on a modifié par degrés insensibles (comme le rhéostat permet de le faire si commodément) celui de l’autre, ou en re- tranchant toute la longueur du fil additionnel de 11 mè- tres, ou en la lui ajoutant , ce qui annulait presque son courant propre. La marche de l'aiguille du rhéomètre n’a jamais indiqué qu'une augmentation ou qu'une diminu- tion progressive de déviation, et mis en évidence l’in- fluence prépondérante d’un courant sur l’autre ou leur neutralisation mutuelle à cause de leur égalité en des sens opposés. 70. L'expérience a été répétée en lançant les deux cou- rants dans le même sens par le fil du rhéomètre. Elle a donné un résultat analogue, soit l'absence la plus com- plète d'intermittence dans l'allure de l’aiguille pour une addition ou une soustraction toujours croissante du fil additionnel. 71. J'ai fait encore d’autres épreuves avec des piles hydro-électriques (6), en employant le thermomètre de Bréguet (5, c) comme moyen de mesure. Deux couples de Daniell ont été mis en relation avec cet instrument à l’aide de deux conducteurs de laiton bien égaux n° 4. En établissant un second circuit avec deux autres fils pareils, tels que le courant, partant des mêmes pôles, traversàt le thermomètre en sens inverse du premier, laiguille est revenue à son zéro de départ et s’y est maintenue. Afin de m'assurer que celte neutralisation n'était pas seulement apparente et due à la circonstance que le double circuit suffisait à la décharge complète de la pile en dehors de la Tom. xu. 253. ( 326 ) spirale, j'ai répété l'expérience avec quatre fils d'acier n° 4, formant un double cireuit bien plus mauvais conducteur que celui des fils de laiton et avec dix couples au lieu de deux. Le résultat est resté le même. | 72. On pourrait peut-être élever contre la méthode des courants directs et continus les objections suivantes : a) Il convient d'employer au lieu de deux sources élec- triques semblables une seule source commune. Dans les phénomènes d'interférence lumineuse ou calorifique , c’est à la même radiation que s’empruntent les faisceaux qui s'entre-détruisent. b) Dans l'hypothèse ondulatoire de l'électricité, la cir- constance que les vibrations doivent traverser une partie d'un circuit (le fil du rhéostat) dont le diamètre est dimi- nué, pourrait s'opposer à la possibilité de leur interférence ultérieure avec un courant dont les vibrations n’ont pas subi une modification analogue. c) Semblablement, les variations de longueur d’un des cireuits agissent sur l'intensité du courant qui émane d’une source constante. Or, il se peut que deux courants d’in- égale intensité soient incapables d’interférer dans des con- ditions dans lesquelles ils se fussent entre-détruits si leurs ‘intensités eussent été égales. 75. On doit remarquer que les deux premières objec- tions ne s'appliquent pas à la méthode des courants induits. Mais afin de leur enlever toute valeur, j'en ai imaginé une troisième, consistant à n'employer qu'un seul couple thermo-électrique, dont le courant passe à la fois en partie dans le fil du rhéomètre et en partie dans un fil de dériva- tion. Ce fil était celui de cuivre n° 4, et le couple, celui des fils de platine n° 2 et de cuivre n°5. C. Méthode des dérivations. 74. Lorsqu'on ferme avec le rhéomètre le circuit du couple, on peut opérer trois dérivations : du fil de platine à celui de cuivre, en obligeant ainsi une partie du courant à ne point traverser l'appareil mesureur ; du fil de pla- tine à lui-même, en établissant en des points quelconques sur sa longueur les jonctions avec les extrémités du fil de déviation , et faisant varier soit la distance de ces points, soit la longueur de ce fil; enfin, du fil de cuivre à lui- même, en procédant d’une manière analogue. 75. Le fil de dérivation avait 0",003 de diamètre et ne pouvait, en conséquence, être enroulé sur le rhéostat. Pour assurer un contact constant sur sa surface (condition extrêmement importante), et pour faire varier sa longueur aussi lentement que cela était nécessaire, j'ai employé un tube de cuivre pur long de 0°,05, pércé d’un canal de 0",0054, et qui se fixe dans l’un des trous d’une pince de Poggendorff; ses deux extrémités sont fendues en porte- crayon , et les lèvres se rapprochent à volonté par des an- neaux compresseurs. 76. Aucune des trois dérivalions n'a donné lieu à des phénomènes d'interférence. 77. La seconde dérivation a mis en évidence le rôle re- marquable de la conductibilité sur l'intensité du courant, car le fil de cuivre n° 4, étant beauconp meilleur conduc- teur que le fil de platine du couple, a augmenté la dévia- tion de l'aiguille d’une manière sensible. Dans l’une des expériences, en faisant les jonctions, d’une part, sur le fil de platine immédiatement après sa sortié de l’éprouvette, de l’autre, avec le rhéomètre, l'index fut poussé à 15 degrés ( 328 ) de sa première position. Cet accroissement dans la dévia- tion s’affaiblissait, mais sans aucune intermittence , lors- qu'on rapprochait le premier point de contact du second. 78. La troisième dérivation n’a produit aucune action sensible sur l'aiguille, comme il était aisé de le prévoir, puisque le fil de dérivation et celui de cuivre du couple étaient de même diamètre, et que chacun, pris à part, avait une conductibilité propre et des dimensions suffisantes pour transmettre tout le courant thermo-électrique. 79. La méthode des dérivations me paraît être à l'abri de la troisième objection (72, c), celle des intensités. En effet, la différence dans l’intensité des courants qui se réu- nissaient après être partis d’une même source et avoir suivi deux voies entièrement semblables, a pu être rendue aussi faible que possible sans qu'il en résultàt d’interfé- rences. Or, l’analogie étant ici notre seul guide, il est nécessaire de se rappeler que, dans des circonstances tout à fait pareilles, les vibrations de l’éther qui constituent la lumière et celles des fluides élastiques qui engendrent le son, ont présenté des phénomènes d’entre-destruction bien évidents (1). (1) Dans l'expérience fondamentale de Fresnel, les faisceaux de lumière n’atteignent pas nécessairement les deux miroirs sous la même incidence et n’ont pas la même intensité lorsqu'ils interfèrent après la réflexion. Après que M. W. Weber eut montré que les surfaces suivant lesquelles le son disparaît autour d’un diapason vibrant sont courbées hyperboliquement, M. Kane est parvenu, en suivant une idée de sir J. Herschel, à construire des tuyaux réunis dont les longueurs sont dans Je rapport de deux à trois, ou de six à sept, et qui détruisent par interférence un des sons, en nombre déter- miné, qu’on fait passer par leur intérieur, ( Philosophical Magazine, tome VIE, page 501 ; Poggendorff’s Annalen der Physik, tome XXXVIT, page 435.) ( 329 ) Phénomènes atmosphériques , étoiles filantes et tremblements de terre en 1845. (Extrait d’une lettre de M. Alexis Perrey, de Dijon , à M. Quetelet, en date du 24 octobre). Pendant le dernier trimestre qui vient de s’écouler, les vents ont été généralement très-variables et le temps mau- vais : les instruments météorologiques n’ont rien offert, à Dijon, qui mérite d’être signalé d’une manière spéciale. Quoique le temps ait été très-pluvieux, nous n'avons pas recueilli beaucoup d’eau, comme le montre le tableau sui- vant; il faut en excepter septembre, qui a fourni r:e0peR dant moins d’eau que juin et avril. EAU TOMPÉE | EAU ÉVAPOR. MOIS. en en MILLIMÈTRES. MILLIMÈTRES. Juillet iii 52 102 À: DEP RER AE BU LEE 52 77 Septembre . .... 72 27. Quantaux phénomènes observés dans cetrimestre et par- venus à ma connaissance, en voici la liste précédée de quelques faits relatifs aux trimestres antérieurs : Février. — Le 8, dans la résidence de Menado (Java), tremblement de terre terrible : des maisons ont beaucoup souffert. À Tankowunko, les secousses ont été d’une telle violence qu’à l'exception de quatre maisons, toutes lesha- bitations se sontécroulées : une trentaine de personnes ont été enterrées sous les décombres. Dix habitants de Feroca, arrivés à Banda-Neira , après avoir quitté leur île par suite ( 330 ) de l'éruption du Legetala , ont annoncé que d’autres s'étaient réfugiés à Timor. Mars. — Le 5,le Mont Gedels (Java), situé à une cinquantaine de milles de Batavia, a lancé d’épaisses co- lonnes de cendres et de fumée. À 10 h. 50 m., une légère secousse de tremblement de terre s'est fait ressentir à Buittenzorg, mais sans causer de dégâts sérieux. Plusieurs districts de Java avaient d’ailleurs, vers cette époque, beau- coup souffert des inondations. | On écrivait encore de Java (21 mai) : On a ressenti dans plusieurs îles diverses secousses de tremblement de terre. Bon nombre d'habitants se sont rendus à Ba- tavia, craignant une catastrophe. Ces phénomènes diffèrents-ils des précédents ? Avril. — Le 5, fort coup de vent près de l'équateur dans l'Océan Atlantique. On l’a ressenti sur le banc de Terre- Neuve. Fe | Juin. — Le 15, trombe d’eau à Fouraïde de S'-Jean-de- Luz (Basses Eyrénées). Des maisons loin de la rivière ont été inondées jusqu’au premier étage. Le même jour , à 9 h. 50 m. du soir, météore | métis observé à Ville-Neuve-St-Georges (Seine et Oise). Voy. les Comptes Rendus de l'acad. des sc., t. XX , p. 1799. Le15et le 18, ouragans désastreux et éboulement d’une montagne dans le canton d’Aspet (Basses Pyrénées). Il y a un Aspet dans la Haute-Garonne. Le 47, à Bayonne, météore lumineux du côté de l’ouest. Le 22, à Messine , quelques secousses de tremblement de terre. | Juillet. — Le 6, à S'-Orens, trombe d’air qui à trans- porté à vingt mètres la diligence de Revel à Toulouse. La voiture a été renversée. Le 7, de 7 h. 30 m. du soir jusqu’à la nuit, à Late ( 351 ) (Gironde) , l'atmosphère était chargée de nuages épais, et de nombreux éclairs sillonnaïent le côté du sud-ouest ; le vent soufflait par intervalles, et tout semblait présager un ouragan furieux. Il n’eut pas lieu , mais on vit un beau phé- nomène de mirage qui dura jusqu’à la nuit. Le 10, de 7 h. 45 m. à 7 h. 50 m. du soir, à Dijon, beaux rayons parhéliques. Le 21, 7 h. du soir, arc-en-ciel remarquable observé à Venise par M. Zantedeschi. Dans l'arc principal la zone verte était immédiatement suivie d'une belle zone pourpre, et à celle-ci succédait immédiatement aussi une zone d’un vert pâle. (Comptes Rendus, t. XXI, p. 324.) Le 25, à Dijon, deux orages, dont l’un a été accompagné d’une trombe. ( Comptes Rendus, t. XXI, p. 445.) Le même jour, 8 h. du soir, à Vieille-Ville-les-Baons , Haute-Ville et autres communes de l'arrondissement d'Yve- tot, secousse de tremblement de terre. Elle n’a pas causé de dégâts, mais pendant plusieurs secondes, les meubles et la vaisselle ont été remués avec assez de fracas, pour mettre la population dans un vif émoi. On écrivait de Naples à la date du 26 : Récemment on a éprouvé plusieurs secousses de tremblement de terre dans la Basilicate. Je suis bien étonné de n’avoir trouvé, dansles journaux, aucune mention de la chaleur accablante du 5 juillet. La température n’a été que de 31°, mais l'air était extrême- ment pesant. Le ciel, quoique sans nuages, paraissait bru- meux. La visibilité était peu distincte à l'horizon. Le vent a été sud tout le jour et très-fort. Les roses et autres fleurs ont été grillées dans ma cour. Le baromètre était descendu dé2 mill. environ depuis le 1*. Le lendemain, c’est-à-dire le 4, il a monté de plus de deux millimètres, le vent soufilant encore du sud, mais très-faiblement. Dans la journée du 5, ( 332 ) le mercure a encore monté de 3 mill. et a atteint 747"",47 ; dans ce jour, le vent a fait le tour de l’horizon. Le 7, le thermomètre a marqué 31°,8, mais la chaleur moins sen- sible n’a rien présenté de comparable à celle du 3 (1). Août. — Nuit du 9 au 10; les étoiles filantes ont ré- pondu à l'attente des observateurs, ainsi que dans les deux nuits suivantes, durant lesquelles M. Colla en a vuun grand nombre. Le temps, assez peu favorable à Dijon, m'a toutefois permis, dansla soirée du 10, d’en constater un plus grand nombre que dans les nuits ordinaires. M. Colla me signale encore, dans une lettre, la nuit du 26 au 27. Le 17,9 h. 10 m. du soir, le même observateur a vu un beau globe de feu parmi les étoiles de la Grande Ourse et un autre le 19, dans la même constellation. Le 24, 9 h. 10 m. du soir, une boule enflammée fut encore aperçue entre le Triangle et Persée. Le 16 , 4h. 38 m. du soir , à Raguse (Dalmatie), trem- blement de terre précédé et suivi d’un grand mugissement souterrain. Il fut d'abordondulatoire, puis saccadé, et dura huit secondes entières : peu de minutes avant ce tremble- ment, la mer s’éleva beaucoup au-dessus de son niveau ordinaire et submergea toute la chaussée de Gravesa. Le 18, à 5 h. 50 ou 47 m. du soir, une nouvelle secousse très-forte, saccadée et précédée de détonations. Elle a duré 2 secondes. Le ciel était serein, le niveau de la mer bas et le (1) A Bruxelles, le 3, temps très-beau, serein, mais vent fort du SE. dans la journée ; le thermomètre centigrade s’est élevé à 50°,4 ; le soir nuages tour- mentés, orageux, venant du SSO. Depuis la veille, le baromètre était descendu de près de 4 mill. et le lendemain, 4, il était remonté de 7 millim. ; le 5, il monte encore de 4 millim., et atteint 764"®,18 ; pendant ce dernier jour , le vent a fait le tour de l'horizon. Le 6, le thermomètre s'élève à 320,7, et le 7, à 52,4 ; pendant ces deux jours, qui ont été les plus chauds de l'été, le temps est resté très-beau. (333) vent soufflait du sud-ouest. À 9 h. 45 m., une deuxième secousse saccadée ; elle a duré moins que la première. Le 19, 4 h. 145 m. du m., autre secousse de 2 secondes. Ce jour est celui du météore de Malaunay, dont la des- cription se trouve dans les Comptes Rendus de l'académie, t. XXI, p. 494, 555 et 545. A Dijon, le vent a été sud jusque vers 2 h. II a plu toute la matinée, depuis 6 h. Vers 41 h., le tonnerre a commencé à gronder et a continué jusqu’à 1 h. environ. A2 h. (me trouvant à 12 kilomètres au sud de Dijon), pendant une assez forte averse, parmi les nuages très-noirs chassant rapidement du midi, j'en ai remarqué un petit, très-bas, gris-cendré, très-peu dense , consistant en quelques flocons d'aspect vaporeux ; il chassait aussi du sud, mais avec une rapidité beaucoup plus grande que les nuages noirs supé- rieurs. Au moment où il a passé sous une tache plus noire de cette couche, il y a eu un vif éclat detonnerre sans roule- ment : je n’ai pas vu d’éclair. Quelques secondes après, il passait sous une nouvelle tache, et au même instant, j'ai vu un éclair extrêmement brillant, mais je n’ai entendu aucun bruit. Je me suis mis en route immédiatement pour rentrer à Dijon ; le ciel était chargé dans l’ouest etil pleu- vait fortement du côté de l’est. A 5 h., l'orage venant cette fois de l'ONO., s’est annoncé par de brillants éclairs, et un tonnerre presque incessant jusqu’à 5 h. ‘2; cependant, il a versé peu d’eau sur Dijon. La quantité recueillie dans la journée a été de 16 millim. Le baromètre est tombé de 755 à 752 mill. environ. A minuit il était remonté à 757",24. Le même jour, 5 h. du soir, à Zevenbergen (Hollande), orage suivi d'une violente trombe du SO. qui a renversé des maisons et déraciné des arbres. Il y a eu aussi de grands dégâts à Trèves. (334) Le 20 , 6 h. du soir , à Raguse (Dalmatie) , une violente secousse de tremblement de terre : durée, 2 ou 3 secondes. La mer était calme et basse. | Nuit du 20 au 21, vers minuit et demi, à Alger , une secousse en trois mouvements d’oscillation du sud au nord, qui se sont rapidement succédés. Elle s’est communiquée à une assez grande partie du mont Bouzaréah. Dans la soirée du 29, aurore boréale vue à Londres. Dans la soirée du 51, météore lumineux aperçu à Grenelle , près Paris. Septembre. — Nuit du 1° au 2, éruption de THERE» avec bruit et détonations. Le 2, trombe entre Padoueet Vicence. Des militaires ont été foudroyés à Monselice. Le 6, vers 9 h. 50 m. du soir, avant d'arriver à Lure ({ Haute-Saône), sur la route de Mulhouse à Paris, j'ai vu du haut de l’impériale de la diligence, un superbe bolide bien plus gros que Jupiter et d’une teinte bleue prononcée. Il se mouvait très-lentement de l’est à l’ouest, et brillait d’un tel éclat que les objets ont projétéune ombre bien sensible. Toute la route et la campagne voisines ont été éclairées. Avantde disparaître, le météores’est brisé entroisfragments, dont les deux plus petits ont dévié, mais peu, vers le sud. Le bruit de la voiture m’a sans doute empêché d'entendre la détonation dont l'existence me paraît très-probable. La durée du phénomène m'a paru d'au moins 20 secondes : mais le postillon avait déjà aperçu ce bolide avant qu'il ne traversàt la voie lactée, au sortir de laquelle j'ai commencé seulement à le voir. Il était alors un peu au sud du Cygne. Le 7, 11 h. du soir, éboulement à Buschlaws (Suisse). Nouveaux éboulements au même lieu, le 44et le 49. Le 11, pendant l’éruption de l’'Hékla, on a ressenti au nord du Volcan quelques secousses souterraines. ( 335 ) Nuit du 144 au 45, après 41 h., à Florence , une légère secousse de tremblement de terre. Le 19,8 h. 45 m. du matin, à Paimbeuf (Loire-lnfée- rieure), trombe venant de l'ONO. et formant une espèce de nuage de fumée en tourbillon qui faisait jaillir l'eau tout autour et la pompait en même temps. Le 22, à Couvice (Angleterre) , trois tremblements de terre sans dégâts. Récapitulation des hybrides observés dans la famille des Anatidées ; par Edm. de Selys-Longchamps, correspon- dant de l'académie. L'occasion que j'ai eue de me procurer plusieurs hybri- des qui n’ont pas encore été signalés, m’a engagé à rédiger cette note. Fy ai joint quelques détails sur les autres croisements que j'ai vus depuis dans les ménageries, et principalement aux jardins zoologiques de Londres et de Dublin, en 1845. Enfin, pour compléter autant que possi- ble ce catalogue, j'y ai inséré un extrait de plusieurs ou- vrages où des faits analogues ont été publiés. En réunissant ces différentes catégories de renseigne- ments, Je Suis arrivé à un total de 24 à 25 croisements différents. Ils se décomposent ainsi qu'il suit: 47 n'ont pas été publiés (à ma connaissance du moins); sur les 25 j'en ai vu ou examiné 15. Parmi les 10 que je suis obligé de mentionner d’après les auteurs, 5 sont décrits en _ détail par des personnes dignes de foi et possèdent toute l'authenticité désirable; de sorte qu'en définitive, il ne s'en trouve que à sur lesquels on peut avoir des doutes. (336) Je ne me dissimule pas combien cette note est encore incomplète : cela tient surtout au peu de soin que l’on met en général à enregistrer les données sur la provenance des hybrides. Ainsi il est arrivé souvent que l’on m’indiquait la généalogie d’un métis, mais sans pouvoir me dire le sexe des parents respectifs, ce qui est cependant de la plus grande importance, car un mâle de l'espèce À ‘et une femelle de l'espèce B donneront un produit tout différent de celui d’un mâle de l'espèce B avec une femelle de l’es- pèce 4. (Exemple : le Mulet et le Bardeau.) D'autres fois, lorsque les croisements ont eu lieu à l’état sauvage (ce qui est fort rare), on conçoit combien il est difficile d’éclaireir cette partie de la question. La nature de cette note m'a amené à faire quelques re- cherches sur les hybrides dans les autres familles d’oi- seaux, mais je ne les publie pas aujourd’hui, parce que je n'ai pas eu encore occasion de recueillir assez de faits inédits ou mal connus. Il en résulte que mon travail res- semblerait trop à une compilation. Je remarquerai seulement que les hybrides ont été sur- tout signalés entre le serin des canaries (Fringilla canaria) et les autres espèces voisines de la même famille; entre la tourterelle rieuse (Columba risoria) et quelques autres Columba; entre les gallinacés des genres faisan (Phasia- nus), coq (Gallus), tetras ( Tetrao) et lagopède (Lagopus). Les autres faits que j'ai recueillis sont isolés et moins bien connus. Par la liste que je donne, la proportion entre les diffé- rentes familles est changée, et les Anatidées occupent le premier rang. Des données que je possède, on peut déduire quelques remarques théoriques : ( 337 ) 1° Les hybrides observés jusqu'ici appartiennent pres- que tous aux oiseaux polygames (gallinacés, oies) ou d’un tempérament très-chaud, et couvant plusieurs fois par an (fringilles, pigeons, canards). 2 La production des hybrides à l’état sauvage est exces- sivement rare, excepté dans les genres tetras et faisan, oiseaux polygames qui, dans le moment du rut, sont entiè- rement absorbés par le besoin de la reproduction, au point que leur discernement et leur ruse habituelle disparais- sent; et encore cette production n’a-t-elle lieu que dans certaines localités où l’une des deux espèces est en très-petit nombre. 3° Les hybrides sont stériles en général, quoique d’un tempérament très-amoureux; et dans les cas infiniment rares où ils produisent , ils sont moins féconds que l’es- pèce d’où ils proviennent, et leur race tend à s’éteindre. 4° Dans une même couvée, il est rare que les hybrides soient tout à fait semblables les uns aux autres. Les carac- tères n’ont pas de fixité et se rapprochent de ceux de l’un ou de l’autre des parents. Je hasarderai de conclure, en ce qui concerne plus par- ticulièrement les hybrides des Anatidées, qu’ils se rappro- chent du père ou de la mère par la couleur du plumage, et de l’autre parent par la couleur et la forme du bec et des pieds. Jamais ils ne ressemblent totalement à l’un ou à l’autre. On peut ajouter que lorsque l’un des deux parents a des nuances très-foncées dans le plumage, la couleur des petits s’en ressent fortement. Il en est de même de la taille : elle se rapproche ordi- nairement de celle du plus grand des deux. Nous remarquerons que la sous-famille des Anserinées nous fournit beaucoup plus d'exemples d’hybridité que les (338) autres Anatidées. J’attribuerai volontiers cela à ce que les oies sont polygames. Trois croisements à ma connaissance n’ont pas été tota- lement stériles, ce sont ceux des Anser cygnoïdes et cine- reus, des Cygnus olor et immutabilis et des Anas boschas et acula. Il me reste à témoigner toute ma reconnaissance aux naturalistes français et anglais qui m'ont communiqué leurs observations ou dirigé dans leurs ménageries et leurs musées. Ce sont MM. le baron Fréd. de la Fresnaye, à Falaise; Baillon et Jules de La Motte, à Abbeville ; W. Yarrell, à Londres; Fraser, curateur de la société zoologique de Londres ; Robert Ball, l’un des directeurs du jardin zoologique de Dublin ; W. Thompson , et W. Sin- claire, à Belfast. J'ai fait les démarches nécessaires pour chtehir des ren- seignements de plusieurs autres établissements scienti- fiques. Quelques-uns de l'Italie, de la Hollande et de la Suède m'ont répondu qu'ils n’avaient pas eu occasion de recueillir des Anatidées hybrides, excepté un ou deux con- nus de tout le monde. D’autres établissements, entre autres le Jardin des Plantes de Paris, ne m’ont pas fait parvenir de renseignements directs. 4. Cxexus o1or (9) et CyGnus IMMuTABILIS (9). Cygne olor et Cygne invariable. J'ai vu cette année au Jardin zoologique de Dublin (Irlande) un cygne que M. Robert Ball m'a dit provenir d’un cygne domestique et d’un cygne invariable, capturé aux environs de cette ville. Chez l’olor les pieds sont noirs et le bec jaune rougeûtre. Chez l'immutabilis les pieds sont blanchètres et le bec gris jaunâtre pâle. (339 ) Le métis avait les pieds gris lilas clair ; le bec à peu près : comme l’immutabilis. Les jeunes de ce dernier naissent blanes. Ceux de l'espèce domestique sont gris jusqu’à près de deux ans. J'ignore si le métis a participé sous ce rapport de ses parents respectifs. Si mes souvenirs ne me trompent pas, il y avait des jeunes d’un second croisement , nés de ce métis et d’une fe- melle immutabilis, qui n'avaient presque plus rien de l’olor. Il s'ensuivrait que ces hybrides ne sont pas stériles. Ce se- rait une nouvelle preuve de l’aflinité de ces deux espèces ou plutôt de ces deux races locales. 2. Cyenus musicus (o*) et ANSER CINEREUS (Q). Cygne chanteur et Oie cendrée. M. Baillon me communique ce qui suit : « On a eu au Jardin des Plantes des métis du cygne sauvage mâle et de l’oie domestique femelle. Je ne les ai point vus , mais on m'a écrit qu'ils ressemblaient à des oies avec le bec et les pieds du cygne. On ne les aura pas conservés ; il aurait été cependant curieux d'étudier le sternum de ces hybrides. On ne m’a rien dit non plus sur la voix, qui est si différente dans ces deux espèces. » VV VV VV VV 5 9. ANSER LEUCOPSIS (9°?) ef ANSER cANADENSIS (9 ?). Oie bernache et Oie du Canada. ps] Plumage assez analogue à celui de la bernache, mais plus obscur. Il y a sur le front deux taches blanches sépa- rées par une ligne médiane noire , et ces taches sont isolées de la cravate par une autre bande noire allant du bec à l'œil. La cravate blanche atteint le dessous du bec et de l'œil; elle est plus large que chez l’A. canadensis, et la partie noire du cou descend très-bas sur la poitrine comme chez VA. leucopsis. Le dos rappelle aussi cette dernière espèce ( 340 ) par les ondes cendrées, quoique plus foncées. Le ventre est d’un blanc moins pur. Le bec et les pieds sont analogues à ceux du canadensis, par leurs dimensions. Il en est de même de la longueur du cou. Le bec toutefois est un peu plus court. Ces métis sont nés en état de semi-liberté, dans un parc de la province d'Anvers. Ils étaient même devenus très- farouches. C’est de là que sont venus ceux que l’on con- serve au jardin de la société royale de zoologie d'Anvers, où je les ai examinés. Par leurs allures et leur cri, ils res- semblent beaucoup au canadensis. L’un d’eux s’est accouplé avec un canadensis, mais n’a rien produit. 4. ANSER CANADENSIS (G') et ANSER CINEREUS (9). Oie du Canada et Oie cendrée. Plumage analogue à celui du père (canadensis), mais les dessins altérés (sans doute la mère est une oïe tapirée de blanc et huppée). Un cercle autour du bec et le tour de l'œil d’un blanc pur. La cravate d’un blane sale, mal arrêé- tée, touchant aux yeux. Cou noirâtre, mêlé de brun. Cette couleur s'arrête au-dessus de la poitrine comme chez le père. Le reste du plumage semblable. Bec et pieds analo- gues à ceux de la mère (cinereus) par leur forme et leur couleur, mais le bec un peu moins élevé, d’un jaune moins rougeätre; l’onglet noir ou à moitié blanc , selon les indivi- dus. Les pieds couleur de chair. Le cou gros et court comme celui de la mère. La taille très-forte. Ces oïes m'ont été envoyées par M. Jules De Lamotte (d’Abbeville). Elles proviennent d'un canadensis mâle qui s'était échappé de chez lui et qui s'étant abattu dans une ferme des environs, s’est accouplé avec des oies domestiques. Elle produit chaque année des métis qui sont inféconds. ( 341 ) Ceux que j'ai eus chéz moi ont été également stériles avec des.oies , cygnes , ainsi qu'avec les métis de la bernache et de l’oie domestique. L'un des deux exemplaires diffère de celui que j'ai décrit, en ce que la face et le dessous de la tête sont blancs jus- qu'aux yeux et que la nuque offre une huppe, de sorte qu’il ressemble un peu plus à une oie domestique. D. AnsER cINEREUS (@') ef ANSER CANADENSIS (9). Oie cendrée et Oie du Canada. M. W. Sinclaire Esq., des Falls près de Belfast (Irlande), a bien voulu me transmettre le renseignement suivant : « Une couvée de trois petits a été produite à ma maison de campagne. C'étaient des oiseaux lourds et peu gra- cieux. Leur démarche était celle des oies domestiques, sans aucune trace du beau port hardi du canadensis, au- quel ils ressemblaient par la couleur plus qu’au père. Leur cou et leur tête étaient d’un brun pâle (là où ces parties sont noires chez le canadensis), et une nuance plus claire de cette couleur sur les côtés de la tête remplaçait la marque qui est d'un blanc pur chez cette espèce. » | PRES "Ses PORTE AE) A ne . 6. Anser cyenoïnes (@) el ANSER CANADENSIS (9). Oie cygne et Oie du Canada. Plumage analogue à celui du père ( cygnoïdes), quant à sa distribution, mais ressemblant beaucoup à celui de la mère (canadensis) par les nuances foncées. Bec et pieds analogues à ceux de la mère, mais le bec plus long, noir, et les pieds d’une couleur jaunâtre, à membranes plus larges. Le cou long et mince. Taille plus forte que celle des parents. Ce croisement, que M. le baron de La Fresnaye a obtenu Tom. x. 24. (342) dans son parc à Falaise, est remarquable en ce que nous ne trouvons plus aussi évidente la ressemblance du père dans le plumage et celle de la mère dans le bec et les pieds. Ce- pendant en discutant ses caractères, on peut, jusqu’à un certain point, les ramener à cette règle probable, si ce n’est que la couleur foncée de la mère canadensis a continué à prédominer dans le plumage, notamment à la queue et au cou, mais en se rapprochant du cygnoïdes par la distribu- tion. Ainsi le tour du bec est blanc, pur, et cette couleur rejoint le haut de la gorge et les yeux. Cette couleur mal arrêtée ne forme pas cravate et occupe plus d'espace que chez le canadensis. Le noir du cou est mélangé de brun un peu roussâtre, le dessus du cou est plus foncé. Le dessous devient gris foncé sur la poitrine, où cette couleur descend aussi bas que la nuance isabelle de l'A. cygnoïdes. Là il y a un large ceinturon blanc, irrégulier, qui tranche sur le fond gris. Nous trouvons toutefois une autre anomalie : les pieds ne sont pas noirs, quoiqu'ils aient la forme de ceux de la mère. Le bec tient incontestablement de celle-ci, puisqu'il n'a pas de protubérance frontale, mais il est notablement plus long. C'est à M. le baron de La Fresnaye que l’on doit la pre- mière connaissance de cet hybride qu'il a signalé dans la Revue zoologique. H en a obtenu sept à Falaise dans son parc et m'en a adressé un. Tous se ressemblaient à peu près. Ils sont d'autant plus remarquables qu'ils étaient plus gros d'un quart que le père, et presque d’un tiers que la mère. Ils étaient devenus farouches et vivaient en liberté dans le pare comme le canadensis, se nourrissant de cres- son, d'herbes , et nonobstant ils pesaient près de 13 livres. L'un d'eyx s'est accouplé avec un canadensis, l’autre nn nr CE ( 343) avec un Ænser erythropus (albifrons); un troisième avec une cane domestique, mais ils se sont montrés stériles. J'en ai vu d’autres à peu près semblables au jardin z00- logique de Dublin : l’un d’eux avait à la poitrine le ceintu- ron blanc dont il est parlé plus haut ; son bec était verdâtre, tout piqueté de noir ; les pieds jaune livide. L'autre à hec tout noir n'avait pas de ceinture thoracique blanche. 7. Anser Leucorsis (4?) et ANSER GINEREUS (@?). Oie bernache et Oie cendrée. Plumage analogue à l’Anser leucopsis, mais beaucoup plus obscur et moins bien arrêté. Un cercle étroit d'un blanc pur autour du bec rejoint la cravate, qui est d'un gris blanchâtre , ainsi que le front. Le cou est noirâtre ; cette couleur passe au fuligineux sur la poitrine et s'étend sur les flancs comme chez l’Anser canadensis, Le cendré du dos est très-obscur; les ondes fuligineuses. Bec et pieds analogues à ceux de l'A. cinereus, par leur forme et leur couleur, mais le bec un peu plus court; l'onglet noir, à moitié blanc, selon les individus; les pieds couleur de chair terne, un peu jaunâtres; le cou est assez épais comme celui de l’oie domestique d’où ils proviennent; la taille presque aussi forte. Ces jolies oies ont été produites dans un parc des en- virons de Tongres. Leur cri est très-fort et tient de celui de l’oie domestique; leur caractère est courageux et que- relleur, au point qu'une seule est parvenue à régenter et à, battre d’autres oies, et même un cygne sauvage, qui Jusque- là était la terreur des oies du parc où il est renfermé. Ces hybrides ont été reconnus stériles tant entre eux qu'avec les autres oies. ( 344 ) 8. ANsER ERYTuROPUS (albifrons) et ANSER LEUCOPSIS. Oie rieuse et Oie bernache. J'ai vu cette année au jardin zoologique de Londres de beaux métis de ces deux espèces. Ils sont en grande partie d’une couleur fuligineuse comme le cravan (Anser bernicla), mais les pieds sont jaunâtres et la gorge et le front sont blanchàtres comme chez la bernache. Le bec est court, bleuâtre, avec l'onglet noir. 9. AnsER cyGnoïpes (9) et ANSER CINEREUS (Q). Oie cygne et Oie cendrée. Plumage analogue au cygnoïdes, ce qui se manifeste sur- tout par le cou, qui est orné d’une bande brune dorsale allant de la tête vers le dos. Le reste du plumage et les pieds étant presque semblables dans les deux espèces, on ne peut guère pousser plus loin la comparaison. Le bec tient de celui du cinereus en ce qu’il est plus ou moins mélangé de jaune, sans protubérance frontale, mais l'onglet est toujours noir. | Ces métis ne sont pas stériles; mais je crois qu’ils sont moins féconds que les espèces d’où ils proviennent. L'un d'eux a produit, chez moi, avec une femelle d’oie de basse- cour semblable à sa mère, un second croisement, qui se rapprochait davantage de celle-ci par la nuance plus grise du plumage, le peu de longueur du cou, le manque de cercle blanc à la base du bec et la couleur de celui-ci , qui était orange avec l'onglet et les narines noi- râtres. Dans cet état, ces oiseaux avaient une ressemblance marquée avec l’oie des moissons (A. segetum), mais leur taille est plus forte et la forme du bec différente. ; Les hybrides de cet article ontété mentionnés par Pallas, Buffon , et par plusieurs autres auteurs. On s’est trompé SR CES ET ( 345 ) étrangement, je pense, en recommandant ces croisements comme moyen d'améliorer les races, car s’il est vrai qu'ils nesont pas entièrement stériles, 1l faut cependant ajouter qu’ilssont beaucoup moins fécondsque leur pèreetleur mère. 10. ANSER GINEREUS (9°) e£ ANSER CYGNOÏDES (@). Oie cendrée et Oie cygne. J'ai vu dans une basse-cour, près de Louvain (Belgique), un métis que l’on m'a dit êtrele produit de ce croisement. Il ressemblait au père par le plumage, et à la mère par le bec, si ce n’est que les narines et l’onglet étaient noirs comme dans le second croisement mentionné à l’article de l’A. cygnoïdes d' et de l'A. cinereus à. Au reste, on ne peut nullement douter que le métis en question n'ait été souvent produit dans les basse-cours; et c'est à sa non-stérilité que l’on pourrait peut-être attribuer la dégénération de l’espèce de l’oie cygne sur le Continent, où elle ne possède plus en général une protubérance frontale aussi prononcée que chez les individus reçus de la Chine que j'ai vus au jardin zoologique de Londres. Chez ceux-ci on retrouve aussi le fanon de peau pendant sous le bec au haut de la gorge, qui est décrit et figuré par Buffon, et ce caractère à disparu chez la race que l’on élève en France et en Belgique. Cette race n’a pas non plus le bec mélangé de jaune comme celle de la Chine, et le manque de fanon à la gorge la rend conforme à la description de l'Anser cygnoïdes spontaneus de la Russie méridionale, donnée par Pallas. Il m'a paru aussi que les individus de la Chine ont le bec plus court et plus élevé. 11. Axser cyenoïpes (0°) et Taporna Æcypriaca (9). Oie cygne et Tadorne d'Égypte. « Deux petits sont nés du jardin de la société royale ( 346 ) » de zoologie de Dublin, mais ils ont été tués avant que » le plumage ne fût développé. » (Note communiquée par M. Robert Ball.) 12. ANSER CINERUS (FÉRUS) el ANSER CINEREUS (DOMESTICUS). Oie cendrée (sauvage) et Oie cendrée (domestique). Ces oiseaux de même espèce, mais de race différente, ont couvé au jardin zoologique de Londres. On sait qu'ils se distinguent en ce que le bec et les pieds sont couleur de chair chez l’oie sauvage, tandis qu’ils sont d’un jaune assez marqué dans la plupart des races domestiques. Pour expliquer ces modifications, ainsi que quelques autres, comme le demi-cerele blanc qui se voit à sa base chez l'oie sauvage, on a supposé que l’Anser segetum ou même l’Anser erythropus pourraient bien avoir coopéré à la formation de la race domestique. (Voyez les observations à ce sujet , dans l'excellent ouvrage de M. W. Yarrell, sur les British birds). Cependant, pour que cette supposition fût admissible, il faudrait prouver que les espèces précitées produisent entre elles des métis féconds. Le révérend Léo- nard Jenyns note aussi comme un fait positif, que les oies domestiques d’un certain âge deviennent toujours blan- ches, ce qui existe aussi chez l’A. hyperboreus. 45. ANSER CINEREUS ef CAIRINA MOSCHATA, Oie cendrée et Cairine musquée. Je n'ai aucune connaissance directe de ce métis, que je mentionne sur la foi d’une note envoyée d'Haïti à Buffon, par Lefèvre Deshayes. La voici : « M. de Tilly, habitant au quartier de Nippes, très-bon » observateur et très-digne de foi, m’a assuré avoir vu chez » M. Giraut, habitant à l’Acul des savanes , des individus (347) qui provenaient de cette copulation, et qui participaient des deux espèces; mais il n’a pu me dire si ces métis ont produit entre eux ou avec des oies et des canards. » v. v A4. PLECTROPTERUS GAMBENSIS et TADORNA ÆGYyPTIACA, Plectroptère de Gambie et Tadorne d'Égypte. « Ces oiseaux s’accouplèrent, firent un nid et pondirent des œufs au jardin de la société royale de zoologie d’Ir- lande à Dublin. Mais les œufs furent détruits par mal- heur. » (Note communiquée par M. Robert Ball.) | YF 5 15. CarmiNa moscnaTa (9) et TADORNA ÆGYPTIACA. Cairine musquée et Tadorne d'Égypte. J'indique cet hybride d'après Pallas (Zoogr., n° 342), qui rapporte qu’il fut autrefois produit dans la volière de Procope de Démidoff. Malheureusement il n’ajoute pas la description. 46. Taporna ÆGyPTIACA ef ANAS BOSCHAS, VAT. IMMANIS. Tadorne d'Égypte et Canard ordinaire , var. énorme. J'ai examiné ces oiseaux curieux au jardin et au musée de la société zoologique de Londres. Ils proviennent de l'oie d'Égypte et de la grande variété du canard domestique, nommé en Angleterre Pinguin duck. Leur couleur se rap- proche de celle de l'œgyptiaca, mais plus foncée. Ils res- semblent au canard par la tête et le haut du cou, qui sont d'un noir à reflet verdâtre, mélangé de gris clair sur la gorge à la même place où la couleur grise paraît chez l'ægyptiaca , mais ils se rapprochent, d'autre part, du ca- nard par la base des ailes, qui est brune (et non pas blanche); les tarses assez courts, et le bec assez long. Les pieds sont gris clair. | : (318) 17. Taporna vurranser (œ) et Anas Boscras ($). Tadorne oie-renard et Canard ordinaire. Le premier exemple de ces métis, et le seul publié, est cité par Buffon, d'après une lettre de M. Baillon père, ainsi Conçue : ÿ Y Ÿ ÿ » « J'ai vu dans ma basse-cour un tadorne mâle s’accou- pler deux années de suite avec une cane blonde, et cependant faire toujours à sa femelle les mêmes caresses. Il avait alors cinq ans. Ce mélange a produit des métis qui n'avaient du tadorne que le eri, le bec , et les pieds. Les couleurs ont été celles du canard; il n’y avait de différence que dans la queue, qui a conservé sa teinte jaune. J'ai gardé pendant trois ans une femelle de ces métis. Elle n’a jamais voulu écouter ni les canards ni les tadornes. » M. W. Sinclaire Esq., des Falls près de Belfast (frlande), m'a adressé les renseignements suivants sur des hybrides analogues à ceux décrits par M. Baillon. « Il y a plusieurs années, un mâle du tadorne produisit deux ou trois ans de suite avec une cane domestique aux Falls près de Belfast. Plusieurs petits naquirent chaque fois. La mère avait les couleurs d’un canard sauvage. Les métis étaient de très-beaux oiseaux, d’une couleur brune uniforme avec un lustre bronzé métallique; les mâles plus foncés én teinte que les femelles. Ni l'un mi l’autre n'avaient de blanc dans le plamage, Ils avaient le beau port élevé du tadorne. » Un couple de ces hybrides fut donné à M. John Tem- pleton, de Cranmore près Dublin. Ce naturaliste distin- gué assura à M. Sinclaire que le mâle avait niché avec » une cane de sa basse-cour, et que les petits montraient ( 349 ) » au premier abord, par leurs facies, qu’ils descendaient du métis. Plusieurs autres couples furent conservés aux » Falls, mais ils ne produisirent ni entre eux ni avec les » canards, quoique les mâles se montrassent très-amou- » reux à l’époque du printemps. | ÿ 48. Camina moscnaTa (0') et Anas roscmas ($). Cairine musquée et Canard ordinaire. C’est ce croisement que M. le professeur Schinz a décrit, commeespècedistincte,souslenom d'Anas purpureo-viridis, d’après deux exemplaires tirés à l’état sauvage sur le lac de Neufchâtel. J'en ai examiné deux autres mâles absolument semblables, tués sur le lac de Genève, en avril 1815 et mars 1824; un autre recueilli à Abbeville le 20 novembre 1818; enfin J'ai tué la femelle sur un étang à Longchamps sur Geer en décembre 1835. M. le professeur Van Beneden, de Louvain, m'a montré un mâle qui provient des environs de cette ville. La race a été vue également sur les lacs de la Lombardie. Tous ces individus ayant été observés à l’état sauvage, tous étant bien semblables les uns aux autres, je les ai admis provisoirement comme espèce dans ma Faune belge, tout en prévenant que ce sont assez probablement des métis des Ânas boschas et moschata. Je ne puis expliquer ces faits mieux qu'alors, à moins de supposer que ces mélis sont produits par des Anas moschatadg qui , sur les grands marais, s’accouplent avec des Anas bos- chas @ ; peut-être même viennent-ils des bords de la mer Caspienne, où le moschata est redevenu sauvage, selon Pallas. | Je renverrai à la Faune belge ceux qui désirent une des- cription complète du purpureo-viridis; je dirai seulement ( 350 }) que le mâleesten quelque sorte le bel aspect de l’Anas tador- noïdes de l'Océanie. Il tient du moschata par la forme et la dimension de la queue, des ailes et un peu par celle du bec et des pieds, mais il se rapproche du boschas par le port, l’absence de nudité à la base du bec, le miroir vert pourpré des ailes souvent bordé de blanc, l'absence de blanc à la base des ailes, la couleur de la tête et du cou. La femelle res- semble également à celle du boschas par ces mêmes carac- tères. Le marron domine chez le mâle, le fuligineux obscur chez la femelle. J'ai vu quelques hybrides domestiques qui n'avaient pas la même netteté de caractères : l’un d’eux, d’après le révé- rend Léonard Jenyns, a été décrit par Donovan, sous le nom d’Anas bicolor. Buffon dit que ces croisements ont lieu journellement à Cayenne et à Haïti. Il en est de même aux États-Unis. M. W. Sinclaire me communique que des hybrides ont été souvent produits aux Falls près de Belfast, qu'on les considéra comme un excellent manger, et qu’un gentle- man qui a résidé pendant longtemps aux États-Unis l’a informé qu'ils y sont élevés en grand pour l’usage de la table. Malgré l’assertion de Sonnini, qui affirme que ces métis produisent sinon entre eux, du moins avec la cane domes- tique, je crois pouvoir affirmer , d’après le dire de tous ceux qui en ontnourri, qu’ils sont tout à fait stériles. 19. Anas Boscnas (o*) ef CaïRINA MOscHaTA (9). Canard ordinaire et Cairine musquée. M. Baïllon m'écrit : « J'ai eu dans mon jardin un canard domestique mâle » qui a couvé avec une femelle du musqué. Les jeunes ( 351 ) ressemblaient bien plus à cette dernière qu'au père. C'étaient de vrais canards musqués, un peu tachetés de blanc et ayant le bec et les pieds du canard ordinaire, sans avoir la moindre trace de nudité rouge à la tête. Ils étaient inféconds entre eux comme avec la cane ordi- paire et le musqué, quoique d’un tempérament très- amoureux. » J'ai vu au jardin de la société zoologique d'Irlande, à Dublin, des métis qui m'ont été indiqués comme étant de la même origine et qui avaient en effet les caractères signalés par M. Baillon. L'un d'eux , une femelle, était en entier brun violet (sans blanc aux ailes); le fonds du bec était rougeâtre comme chez le moschata, maïs sans nudité. Un autre était gris et son bec noir. Je ne le place pas sous un numéro difiérent, pour ne pas multiplier sans preuve les articles, mais je pense qu'il provenait d’un canard boschas de la variété nommée obscura, qui a été importée, dit-on, d'Amérique. Tous deux avaient le port du musqué et la queue plus longue que le croisement nommé purpureo- viridis. FYY NO NN 920. ANAS BoscHAS ef ANAS BOSCHAS var. Canard ordinaire et Canard ordinaire, variétés. Les croisements que je vais mentionner ne sont pas à proprement parler des hybrides, puisqu'ils proviennent de simples races d’une même espèce, mais ils peuvent cepen- dant prendre place ici, parce que l’origine de ces races n’est pas bien connue et que leur non-stérilité vient à l'appui de l'opinion qu’elles ne sont pas spécifiquement distinctes. Voici comment on peut, je crois, les énumérer. 1° La race en tout semblable au canard sauvage, que l'on renouvelle par les canards sauvages pris vivants. Le bec est vert, du moins chez le mâle. ( 352 ) 2 Celle qui n'en diffère pas par les formes, mais dont les couleurs ne sont pas fixes et tournent au blanc, au gris ou au noirâtre. Elle porte parfois une huppe. C’est l’Anas domestica de Linné. Le bec est jaune et non vert. 5° Celle à plumage obscur, presque noir , à reflets; de forme semblable au boschas, remarquable par son bec noir et ses pieds foncés. En Angleterre on la regarde comme une race américaine, mais je doute que ce soit bien l’Anas obscura Gm. Wils. de New-York. 4° Le Pinguin duck des Anglais. I ne diffère du canard domestique que par sa taille double et sa démarche lourde. Il se tient plus droit, ce qui lui a fait donner le nom de Canard pinguin. Je ne l'ai vu qu’en Angleterre. 5° Le Canard chanteur ou appelant, qui sert à attirer les sauvages dans les canardières. Son plumage et sa taille sont ordinairement ceux du boschas, mais il est remar- quable par son bec très-court, droit et l'habitude de jeter des cris perçants et très-fréquents en nageant. On l'élève en Hollande. | 6° Le canard à bec courbé (4nas adunca L.), qui me semble identiqueavec l'A curvirostra Pallas. Il est variable de couleur comme le canard domestique , mais très-remar- quable par son bec fléchi et comme brisé. | Toutes ces races produisent entre elles des métis féconds qui participent de leurs caractères respectifs. On pourrait nommer ces races : Anas boschas , a. fera, b. domestica, C. obscura , d. immanis, e. clamatrix, f. adunca. 21. ANAS DOSCHAS (d') et Anas acura (9). Canard ordinaire et Canard pilet. M. Robert Ball m'a remis la note suivante sur cet oiseau, que j'ai vu ensuite au jardin zoologique de Dublin. ( 393 ) « Un À. boschas mâle et un À. acuta femelle ont pro- » duit un métis mâle, lequel, quoiqu’en plumage encore » imparfait, ressemble au boschas par la couleur, mais à » l’acuta par la longueur du cou et de la queue. » 292. Anis acuTA (0°) ef Axas poscuas (9). Canard pilet et Canard ordinaire. J'ai vu, cette année, au jardin de la société zoologique de Londres des métis issus d’un métis Anas acuta et boschas avec une femelle d’acuta. Comme ils étaient dans leur pre- mière année, on ne pouvait pas bien juger de la couleur de la tête ni de la forme de la queue chez les mâles. Ils avaient à peu près la couleur de la femelle de l’acuta, mais le bec et les pieds qui, chez cette espèce, sont noirs, étaient ici d'ungris jaunâtre. 23. ANAS QUERCEDULA ef RHYNCHASPIS CLYPEATA. Canard sarcelle et Souchet spatule. J'ai examiné au musée de la société zoologique de Lon- dres un canard mâle très-singulier qui provient sans aucun doute du souchet et de la sarcelle d'été. Son bec est long, : intermédiaire, pour la forme, entre celui des deux espèces ; le haut des ailes est bleu clair; le miroir est grand et vert, en quoi il se rapproche du clypeata, ainsi que par les pieds jaunâtres. M. Yarrell, qui l’a étudié anatomiquement, a re- connu que c’est un màle et que sa trachée-artère participe en eflet de celle des deux espèces. Anas sponxsaA (4) ef Furicura CRISTATA (C). Canard fiancé et Morillon huppé. M. Baillon m’écrit : « J'ai vu à Paris, chez M. Mordant de Launay, bibliothé- » Caire au jardin du roi, des métis de l'A. sponsa mâle et du ( 3954 ) » Fuligula cristata(Anas fuligula L..). — Les mâles et les » femelles se ressemblaient. Ils n'avaient rien des belles » couleurs du père; ils tenaient beaucoup de la mère par leur nuance tout aussi sombre. Comme je ne les ai vus que dans leur première année, je ne puisdire si les mâles devaient avoir une huppe. Les uns et les autres avaient le devant de la tête et le haut du cou jaunâtres, comme sont quelquefois les plumes de VA. crecca. » M. Baillon ne se rappelle pas bien la couleur du bec et des pieds, mais croit qu'ils ne ressemblaient pas à ceux du Fuligula. Il ajoute qu'un de ces oiseaux doit se trouver en- core dans les galleries de zoologie du jardin des plantes. , CEE, ER 2 Je | 94. Furicuza cLANGULA? et MERGUS ALBELLUS. Morillon garrot et Harle blanchätre. Il est très-probable qu’il faut regarder comme prove- nant de ces espèces l'oiseau décrit par M. Eimbeck, sous lenom de Mergus anatarius, et par le pasteur Brehm, sous celui de Clangula angustirostris. Voici les parties les plus importantes de la description de Brehm, qui, je pense, n’a pas encore été traduite : Le bec (long de 16 lignes chez la femelle) est beaucoup plus étroit que chez le Clangula. Par cette forme, ainsi que par l'onglet fort et les dents internes, il rappelle celui des Mergus, mais il est un peu élargi et non cunéiforme, de sorte que l'oiseau semble un métis. Mâle vieux : bec roussâtre foncé; l'onglet corné. Plumage blanc, du verdâtre foncé sur les plumes allongées du dessus de la tête et de la nuque. Avant l'œil une marque plus blanche non prolongée jusqu'au bec, et communiquant avec le devant de la gorge et du cou, qui sont blancs. Le dos, la queue (de 16 rectrices) et les rémiges primaires ( 359 ) noires; les dernières passant au brun. Les scapulaires blanches. Le miroir noir, bordé de blanc en dessus et en dessous. Les couvertures des ailes en grande partie blan- ches, bordées de noir. Les quatre dernières rémiges blanc pur en dehors, gris brun en dedans; leur extrémité gris de perle; aux côtés de la face quelques plumes à pointe noirâtre et à raies transversales; les flancs lavés de gris; pieds roussâtre foncé, à membranes noirâtres. Ce mâle . fut tué en février 1825 près de Brunswick. Le pasteur Brehm y rapporte, à cause de la forme du bec , une femelle de sa collection, tuée le 8 février 1829, à Renthendorf; elle ressemble tout à fait à celle du Clan- qula , le bec excepté. 25. (Nota.) Pour compléter autant que possible cette note, je demande la permission de copier celle extraite par Sonnini de l'Histoire naturelle du duché de Lunebourg du docteur Jean Taube, page 257 : il s’agit de métis du coq domestique (Gallus domesticus) avec la cane domes- tique (Anas boschas). « Ces métis avaient les inclina- » tionset la structure extérieure de la cane. Tout le reste, » comme une partie du bec et des pieds, ils le tenaient » du coq. TEE » Plusieurs petits de cette couvée se noyèrent dans l'eau, » mais il y en eut deux qui furent élevés. » On conçoit que je ne cite ceci que sous toutes réserves. Sonnini, tout en reconnaissant que les canes reçoivent quelquefois les caresses des jeunes coqs, doute avec raison que de pareiïlles unions aient été prolifiques. M. de Querhoënt avait com- muniqué à Buffon une note sur l'union d’un canard avec une poule. Celle-ci avait pondu , mais les œufs n'étaient point éclos. Sur la maladie des pommes de terre, par M. Martens, membre de l'académie ; notice lue à la séance du 8 no- vembre 1845. Malgré le grand nombre de savants qui se sont occupés de la maladie des pommes de terre, on est loin d’avoir toutes les données nécessaires pour en connaître parfaite- ment la nature et les causes. Ces dernières ne sauraient être bien déterminées que par l'étude de la marche et du mode de développement de la maladie. Or, celle-ci a été très-peu étudiée sous ce dernier point de vue, et c’est pour combler cette lacune que je vais présenter quelques faits et considérations propres à éclaircir l’importante question qui occupe en ce moment le monde savant. On ne connaît pas encore avec précision les localités où la maladie à éclaté en premier lieu. Tout porte cependant à croire que c'est aux environs de Courtrai qu'elle s’est manifestée d'abord, et cela à la fin du mois de juin dernier. Quelque temps après, elle parut aux environs de Gand, et vers la mi-juillet, elle avait envahi presque toute la Flan- dre. À la fin du même mois, du 24 au %5, elle fut signalée aux environs de Malines, et le 4 août j'ai trouvé les fanes des pommes de terre tardives entièrement détruites par le fléau, entre Anvers et Willebroek. Vers cette époque, le mal commença seulement à se montrer aux environs de Louvain , et quelques jours plus tard, il y avait produit les mêmes ravages. Il se communiqua ainsi de proche en proche, et ce n’est que du 44 au 17 août qu'il attaqua les champs de pommes de terre aux environs de Maestricht, sur la rive droite de la Meuse. Vers la fin du même mois, CES A ( 397 ) le fléau avait atteint les provinces rhénanes, et, dans les premiers jours de septembre, son apparition fut signalée sur la rive droite du Rhin , d’où il s’est étendu surtout vers le nord ét l’est de l'Allemagne, au point que, vers la fin de septembre , les champs des environs de Hambourg et d'Er- furt présentèrent tous les symptômes de la maladie. En même temps que celle-ci s’est propagée vers l'Allemagne , elle a fait aussi des progrès du côté de la France. Elle fut observée dès la fin de juillet dans le nord de ce royaume, et, vers le 45 août , la maladie, qui s'était rapprochée suc- cessivement de Paris, atteignit également les champs de pommes de terre autour de cette ville. Se dirigeant de là vers le midi, elle se montra successivement à Orléans, puis à Lyon et dans le centre de la France, enfin dans le midi même du royaume, où les pommes de terre ne sont deve- nues malades qu'après le 45 septembre. La maladie a aussi pénétré vers la même époque en Suisse, et au commence- ment d'octobre, elle fut signalée dans le nord de l'Italie et entre autres aux environs de Mantoue. L’Angleterre n’a pas non plus échappé au désastre. La maladie, qui avait d’abord paru dans les contrées qui avoisinent l'embou- chure de la Tamise, à la fin du mois d'août, s’est avancée de là progressivement vers le nord et vers l’est, pendant le mois de septembre, malgré le beau temps qu’il faisait à cette époque; et au mois d'octobre, elle a pénétré en Écosse et en Irlande. Le fléau s'est donc évidemment propagé d’un endroit à l'autre, à l'instar des maladies contagieuses qui ont si sou- vent ravagé l'espèce humaine: Or, comme celles-ci se trans- mettent généralement par des miasmes, c'est-à-dire par des particules de matières organiques spéciales ou plus ou moins altérées, émanées des corps malades et transportées Tom. xu. 25. ( 396 ) par l'atmosphère, tout me porte à croire que la maladie des pommes de terre s’est propagée d’une manière analogue, et qu'il aurait fallu, pour l'arrêter, pouvoir concentrer ou retenir, en quelque sorte, le germe du mal dans les loca- lités infectées, comme on a cherché à arrêter les mala- dies contagieuses de l’espèce humaine à l’aide de cordons sanitaires. Si la maladie qui nous occupe s’est transmise par la voie de l’atmosphère, ainsi que la marche progressive du fléau le prouve surabondamment , comment se fait-il alors , me dira-t-on, que tous les végétaux indistinetement n’ont pas subi les atteintes du mal ? La réponse à cette question n’est pas plus difficile que celle de savoir pourquoi une maladie contagieuse ou épidémique, dans l'espèce humaine, épargne généralement les animaux domestiques, et n’attaque pas même indistinctement tous les hommes. On comprend aussi, d’après cela, pourquoi les plantes de pommes de terre les plus vigoureuses au moment de la manifestation du fléau, ont été moins atteintes que les autres, et c’est ainsi qu'on s'explique pourquoi la maladie a épargné en grande partie, dans le Brabant, les pommes de terre hâtives, dites pommes de terre de neuf semaines, au point que j'ai vu aux environs de Malines, dans les premiers jours du mois d'août, des champs de pommes de terre, dont une moitié plantée en pommes de terre tardives bleues , se trouvait complétement ravagée par le fléau, tandis que lautre moitié, plantée en pommes de terre précoces , était ver- doyante et présentait le plus bel aspect. La végétation des pommes de terre hâtives étant beaucoup plus avancée lors de l'invasion de la maladie, et leurs fanes étant plus vi- goureuscs et moins tendres que celles des pommes de terre tardives , encore très-éloignées alors de l’époque de leur L j 1# | | L° LS a ni ( 359 ) maturité, elles ont pu résister beaucoup mieux à la cause, quelle qu’elle soit, du mal. Je citerai ici un fait à l'appui de cette manière de voir. J'ai observé, dans la province du Limbourg, aux environs de Maeseyk, le 26 septembre, un champ de pommes de terre jaunes tardives, qui était en- core verdoyant et ne présentait presque pas de traces de la maladie, au milieu d’autres champs profondément rava- gés. Les pommes de terre de ce champ, qu’on était occupé à arracher, étaient grosses et de la plus belle apparence. Interrogés sur l’époque à laquelle ces pommes de terre avaient été plantées, les cultivateurs m’apprirent qu’elles avaient été mises en terre vers la mi-avril, tandis que celles qui avaient tant souffert de la maladie et qui appar- tenaient à la même variété de pommes de terre, n'avaient été plantées qu'après le 15 du mois de mai. Ainsi les pom- mes de terre les plus avancées lors de l'invasion du fléau, en ont beaucoup moins'souffert que les autres. Il se présente cependant une exception apparente à cette règle. Dans le Limbourg, et surtout dans le Limbourg néerlandais , et notamment à Maestricht, on cultive une variété de pommes de terre précoces, à forme oblongue allongée. Ces pommes de terre, quoique hâtives , ont géné- ralement été presque aussi fortement atteintes de la mala- die que les pommes de terre tardives des mêmes localités. Ceci pourrait fort bien dépendre de quelque faiblesse ori- ginelle de ces pommes de terre, généralement moins vi- goureuses que les variétés hâtives cultivées dans le Brabant. L'été pluvieux de 1844 semble, du reste, leur avoir été très-défavorable et les avoir, en quelque sorte, prédispo- sées aux maladies. Le fait suivant ne me paraît pas laisser de doute à cet égard. Des pommes de terre précoces longues plantées à Maestricht, le 5 avril, dans le grand jardin des ( 360 ) hospices de cette ville, pour servir à la consommation de l'établissement , ont été müres le 20 juillet; arrachées le 50 de ce mois, elles n’ont donné que la moitié de la ré- colte habituelle, quoiqu’elles n'aient pas présenté la moin- dre trace de maladie et que tous les tubercules se soient conservés sans la moindre altération. D’autres pommes de terre pareilles, n'ayant été plantées dans le même jardin que le 5 juin, pour les faire mürir plus tard et pouvoir les conserver plus longtemps, sont devenues malades sur place vers la fin du mois d'août. On les a arrachées le À septembre; elles n’ont donné que le cinquième de. la récolte ordinaire, et parmi les tubereules récoltés, plu- sieurs étaient altérés et quelques-uns même pourris. Si l’on considère maintenant que les pommes de terre hâtives cul- tivées dans le Brabant, sous le nom de pommes de terre de neuf semaines, ont été généralement aussi productives cette année que les autres années pluvieuses , ainsi que j'en ai fait la remarque à Louvain, on ne sera pas éloigné d’ad- mettre que ces pommes de terre devaient être plus vigou- reuses que les pommes de terre longues de Maestricht , qui ont été si peu productives cette année; c’est ce qui nous explique pourquoi celles-e1 ont généralement plus souffert de la maladie que les pommes de terre précédentes. Quoi qu'il en soit, il est indubitable qu'aucune espèce ou variété de pommes de terre n'a été entièrement épar- gnée par le fléau, pas même les cordillères , récemment introduites , ni celles venues de semence depuis deux ans, ainsi que l’a fait observer M. Brants, savant hollandais, qui a fait aussi la remarque que les vingt-deux espèces de pommes de terre cultivées au jardin botanique de Gro- ningue ont élé toutes indistinctement ravagées par la ma- ladie. Il a conclu avec raison de ces faits, qu’on ne saurait is ete SERRES se RP sr 4 z EPS ( 361) attribuer le mal à une prétendue dégénérescence de la pomme de terre, et qu'il est, par conséquent, inutile de chercher à la renouveler par ‘la voie du semis, pour pré- venir le retour du fléau. (Voir le rapport publié par la 4°° classe de l'institut néerlandais, le 22 septembre 1845). Ce qui doit achever de nous convaincre que la maladie ne saurait être le résultat d’une dégénérescence de la pomme de terre, c’est la rapidité même de la marche de cette grave affection. Les fanes de pommes de terre, qui présen- taient le plus bel aspect, ont souvent passé en trente-six heures de l’état de santé à une destruction complète; ce qui suppose l’action soudaine d’une cause malfaisante très-énergique. Si, comme je crois l'avoir établi plus haut, la maladie actuelle des pommes de terre a présenté tous les carac- tères d’une affection contagieuse (et on ne saurait en douter en présence des faits nombreux qui montrent que, depuis le 20 août, malgré les influences atmosphériques les plus favorables à la végétation , le mal n’a cessé de s’é- tendre et de se propager au loin), on doit se demander quelle peut être la nature du germe d’une affection aussi grave. Ici plusieurs opinions sont en présence, et on ne sera pas surpris de la difficulté de résoudre cette question, lorsqu'on songe à l'obscurité qui règne encore dans la science sur la nature des germes ou des miasmes qui pro- pagent les maladies contagieuses chez l’homme et chez les animaux. x Des savants distingués, parmi lesquels je crois pouvoir citer MM. de Martius , à Munich (1), Morren, à Liége , et (1) L'opinion de M. de Martius se trouve exposée dans une lettre adressée . à M. Quetelet , en date du 19 août 1845. (362 ) Payen, à Paris, pensent que le mal est dû à l’influence d'un champignon microscopique parasite se développant, soit à l'extérieur, soit même à l’intérieur des plantes de pommes de terre et jusque dans les tubercules. J'ai moi- même , avant de connaître l’opinion de ces savants, adopté jusqu’à un certain point cette manière de voir, puisque, dans un article inséré au Journal de Bruxelles , n° du 14 août, Je disais : « La maladie semble commencer par le » développement d’une byssoïdée , qui, sous forme de fila- » ments blancs très-fins, couvre les feuilles, surtout les » plus jeunes où les plus tendrés, principalement à leur » face inférieure. La feuille, couverte de cette byssoidée sur » une de ses faces, contracte bientôt une couleur noirâtre » sur la face opposée, et périt promptement. Dès lors le » mal gagne la tige, qui noireit à son tour, et l'humidité, » qui ne peut plus se dissiper par la transpiration de la » plante , stagnant dans la racine et dans les tubercules » déjà plus ou moins formés, en amène bientôt la putré- » faction... » | Dans cet article, et surtout dans un article subséquent inséré au Journal de Bruxelles, n° du 10 septembre, je considère la maladie de la pomme de terre elle-même ou des tubercules de la plante, comme n'étant qu’un état dé pourriture partielle ou d’altération putride, commençant par les substances azotées du tubercule, et provenant, selon moi , tant de la mort prématurée des fanes , qui n’a pas per- mis aux tubercules d'acquérir le degré de maturité propre à leur parfaite conservation, qu'à la transmission du germe putride des fanes malades à la pomme de terre elle-même. La propagation de la gangrène des fanes aux tubercules de la plante, peut s'être faite, soit par communication di- recte , soit par la circulation de sucs viciés descendus des ( 363 ) fanes dans la pomme de terre. Ce qui me porte à admettre ce dernier mode de transmission du mal, c’est que, d’après des observations de M. Brants, consignées dans le rapport indiqué ci-dessus, la partie encore verte des feuilles cou- vertes de taches noires, offre les vaisseaux et les cellules allongées remplis de sucs brunâtres , tandis que le paren- chyme est resté vert (1). On explique facilement , d’après cela, le fait intéressant observé par quelques membres de la société de médecine d'Anvers, et consigné dans leur rap- port sur la maladie des pommes deterre, à savoir, que des plants de pommes de terre dont les parties herbacées étaient encore en pleine végétation, offraient néanmoins des tubercules atteints de la maladie. Ce phénomène a même porté quelques savants à penser que la maladie des tubercules précédait celle des fanes ou se déclarait en même temps que celle-ci; mais la plupart des observateurs admettent le contraire, et se fondent avec raison sur ceque l'on trouve souvent des tubercules sains adhérant à des fanes atteintes de la gangrène, et sur ce que les tubercules les, plus superficiels ou les plus rapprochés des fanes ma- lades, sont généralement ceux que la maladie attaque en premier lieu, ceux situés le plus profondément étant ordi- nairement les plus sains, Tous les savants sont loin de considérer la maladie des (1) Il n’est pas difficile de comprendre comment la gangrène partielle , ou de simples taches de pourriture d’une feuille de la pomme de terre , peut , en infectant la séve descendante, rendre toute la plante malade, et provoquer surtout l’altération du tubercule , lorsqu'on songe qu’il suffit d’une plaie pu- tride chez l’homme pour infecter, dans certaines circonstances, le sang et don- ner lieu à des fièvres typhoïdes ou putrides très-graves, suivies souvent de la mort de l'individu. ( 364 ) tubercules de la pomme de terre comme une simple alté- ration putride, dont l'humidité extrême de l'été a contribué probablement à favoriser le développement. MM. Morren et Payen, qui attribuent l’origine de la maladie à un botritis ou à une autre byssoïdée, croient que le champi- gnon peut, non-seulement se développer sur les fanes des pommes de terre, mais que ses sporules peuvent pénétrer même à l'intérieur de la plante et jusque dans les tuber- cules, y germer et déterminer ainsi l’altération de ces derniers. Ainsi, comme il paraît constaté qu'il se montre autour des cellules féculifères des pommes de terre alté- rées un liquide fauve ou brunâtre contenant des granules, M. Payen prend ces derniers pour des sporules, d'autant plus que, suivant lui, on observe des byssoïdées dans les méats intercellulaires des pommes de terre malades déjà depuis quelque temps. M. Morren à, je crois, le premier émis l’opinion que laltération qui atteint les pommes de terre était due à la présence d’un botritis dans l’intérieur même du tubereule; de sorte que la maladie actuelle serait plus ou moins sem- blable à celle qui a régné en Bavière, en 1841 et 1842, que le célèbre botaniste de Martius, de Munich, a rapportée au développement dans la pomme de terre d’un champi- gnon analogue au botritis, qu'il a décrit sous le nom de F'usisporium solani. Quant à moi, tout en admettant que la maladie actuelle des fanes de la pomme de terre puisse être due, au moins en grande partie, à un petit champignon développé sur les feuilles, je n’ai jamais osé admettre que ce cryptogame parasite vivant dans l'air, à la surface de la plante, puisse également bien se développer à l’intérieur de celle-ci, dans des conditions d'existence toutes différentes. J'ai donc cru ( 365 ) devoir rapporter l’altération des racines et des tubercules de nos plantes de pommes de terre à un commencement de décomposition putride , qui n’atteint d’abord que les principes azotés de ces parties, et se manifeste par une co- loration brunâtre analogue à celle qui se produit dans la pulpe des pommes de terre saines râpées, lorsqu'on la laisse exposée à l’action de l'air. Cette opinion, que j'ai, je crois, émise le premier, il y a près de trois mois, dans le Journal de Bruxelles, n° du 14 août, a été en quelque sorte confir- mée par des observations postérieures de MM. Decaisne et Pouchet. Ces naturalistes distingués attribuent les bys- soidées qu’on a rencontrées sur des pommes de terre pour- ries, à l’état de pourriture même, qui est favorable au développement de ces champignons. On ne doit pas s’éton- ner, au reste, de la facilité avec laquelle les pommes de terre dont les fanes ont été atteintes de la maladie, se sont altérées ou corrompues cette année, lorsqu'on songe que les pommes de terre dont les fanes ont été détruites pré- maturément par le fléau, n’ont pas continué à croître n1 à müûrir Come à l'ordinaire; elles sont restées petites, et, vues au microscope, elles présentent , suivant M. Brants, tous les caractères anatomiques des pommes de terre non mûres. Leur tissu cellulaire est aussi moins consistant ; ce qui , joint à la surabondance d’humidité dont elles ont été imprégnées cet été et aux sucs viciés qu’elles ont reçus des fanes malades, nous explique leur prompte et facile dé- composition. Aussi les pommes de terre les plus avancées en maturité lorsque le fléau est venu les atteindre, sont généralement les meilleures, les plus riches en fécule et se conservent le mieux. Ce qui me paraît prouver que les pommes de terre alté- rées ne renferment pas de germe destructeur particulier, ( 366 ) ou, pour m'exprimer plus clairement, un champignon parasite interne cause de leur altération, c'est que ces pommes de terre ne nuisent pas plus aux pommes de terre saines placées dans leur voisinage , que les fruits gâtés ou corrompus ne nuisent aux fruits intacts. S'il en était au- trement, la présence dans une cave de quelques pommes de terre superficiellement altérées, devrait transmettre, ce me semble, la maladie à toutes celles qui s’y trouvent, et, fort heureusement, le contraire s’observe. Je conserve depuis plus de deux mois, dans une cave peu profonde et assez sèche, deux hectolitres au moins de pommes de terre précoces, dont j'ai séparé, il y a environ sept semaines, quelques tubercules malades qui ont été placés tout près des autres, mais sans les toucher immédiatement ; eh bien, jusqu'aujourd’'hui, la grande masse de mes pom- mes de terre est restée parfaitement saine, et tout an- nonce qu’elles se conserveront. Je dois dire cependant que, d’après une observation de M. Payen (Comptes Rendus de la séance du 22 septembre 1845 de l’Institut de France), des pommes de terre altérées placées dans un air saturé d'hu- midité sous une cloche de verre, en présence de pommes de terre saines, ont communiqué leur altération à ces der- nières. Mais les émanations putrides des pommes de terre gâtées pouvaient fort bien, ici, par leur concentration sous la cloche et à la faveur de l'extrême humidité de lair qui y Stagne, provoquer la décomposition putride des tuber- cules sains ou intacts. On peut encore considérer, je crois, comme une des causes de la décomposition prématurée de nos pommes de terre tardives de cette année, leur constitution chimique qui, quoi qu’en aient dit quelques-uns, n’est pas identique- ment la même. que celle des pommes de terre bien müres (367 ) d’une année ordinaire. Il est certain , pour moi, que les pommes de terre dont les fanes ont été malades longtemps avant l’époque de leur maturité, contiennent plus d’eau , plus de matières solubles albuminoïdes et beaucoup moins de fécule que les bonnes pommes de terre mûres des autres années : la diminution de la fécule va même jusqu’à 50 pour cent. Voici le résultat d'une analyse faite au labora- toire de l’université de Louvain : on a opéré sur des pom- mes de terre dites pdles-bleues , toutes assez fortement at- taquées par la maladie ou plus ou moins altérées. Ces tubercules provenant d’un terrain sec des environs de Lou- vain , et arrachés le 10 septembre, ont donné : Rob a ccast e DI,6.. Focale 4. 80 T4 Parenchyme . . 1,2 Extractif :; :. . 5,4 verte. "3 0,4. +OTAb; |, 1 2 208 Or, les pommes de terre saines et müres d’une bonne récolte donnent au moins 20 p. ‘ de fécule, d’après Vau- quelin , et ne contiennent généralement que 5 p. °/o d’ex- tractif. Je dois encore faire observer ici, dans l’intérêt de ceux qui voudraient extraire la fécule des pommes de terre gâtées par l’action de la râpe, que la laxité du tissu cellu- laire, et même la désagrégation des cellules dans les par- ties altérées, d’après l'observation de M. Payen, font quela ràpe ouvre difficilement les cellules; ce qui fait qu'une bonne partie de la fécule de ces pommes de terre reste dans le parenchyme, d’où encore une perte notable de cette substance. Aussi, dans l'analyse mécanique des pom- ( 368 ) mes de terre altérées, indiquée ci-dessus, on n'avait ob- tenu d’abord que 6,5 de fécule de 100 de pommes de terre, et le parenchyme restant pesait 6,1; mais il était évident que ce parenchyme , quoique ne donnant pas de fécule en le malaxant avec de l’eau, pouvait contenir encore beau- coup de cette substance; aussi l'ayant fait bouillir à la va- peur avec de l’eau acidulée par un peu d’acide sulfurique, jusqu'à ce qu'il ne bleuît plus par la teinture diode, son poids, après dessiccation , se trouva réduit à 4,2; de sorte que l’eau acide avait dissout 4,9 de fécule. Je dois encore faire remarquer que la fécule extraite des pommes de terre altérées était grisâtre, malgré les lavages répétés auxquels elle avait été soumise. Quoique le caractère contagieux de la maladie des pom- mes de terre soit favorable à l'opinion de ceux qui l'attri- buent à la présence d’un champignon malfaisant, attaquant sinon les tubercules de la pomme de terre, du moins ses fanes, il n’en est pas moins vrai de dire que beaucoup d'objections, plus ou moins fondées , ont été faites contre cette manière de voir. Quelques-uns, considérant les bys- soïdées comme des champignons inoffensifs (1), qui se ma- (1) Quelques personnes se sont demandé comment il serait possible qu’une simple byssoïdée vivant à l'extérieur d’une feuille de pomme de terre , puisse avoir donné lieu aux taches gangréneuses observées dans son tissu. Ceci peut être dû au trouble que le parasite doit introduire dans les fonctions de la feuille, là du moins où il la recouvre d’une manière très-intime. Une fois , du reste, que ce trouble aura donné lieu à quelques taches-gangréneuses, on conçoit avec quelle rapidité ces taches peuvent occasionner la mort de la plante , lorsqu'on songe que la gangrène partielle chez un être vivant peut se communiquer rapidement d’une partie à une autre , et, qu’en infectant la séve descendante chez les plantes , elle peut transmettre le mal à des parties plus ou moins éloignées de son siége primitif. ( 369 ) nifestent généralement sur des matières organiques en voie d’altération putride, sont portés à croire que leur ap- parition sur les feuilles de la plante malade n’est qu'un effet et non la cause de la maladie. Cette opinion a sur- tout été admise par ceux qui prétendent que la présence du byssus est loin d’être constante sur les fanes des pom- mes de terre, du moins dans l’origine de la maladie. Pour moi, je lai observé manifestement sur les feuilles de beau- coup de pommes de terre, à Louvain , alors que ces plantes commençaient seulement à devenir malades. C'était à la face postérieure ou inférieure des feuilles que le byssus ap- paraissait sous forme de taches grisâtres produites par des filaments blancs très-fins entrelacés ; et, du côté opposé de la feuille, à l'endroit correspondant à la tache grise, on voyait un commencement de tache brune, signalant l’in- vasion de la maladie. Je dirai encore que c’est surtout sur des plantes qui n’offraient que les premiers symptômes du mal que j'ai constamment observé la byssoïdée en ques- tion. Je n'ai pas été, en général, aussi heureux en la recherchant sur des plantes dont les feuilles étaient déjà presque entièrement gangrenées. Quoi qu'il en soit, si la byssoidée observée sur les feuilles des pommes de terre n’est pas la cause de la maladie , et si elle n’a pas con- tribué à sa propagation , il deviendra difficile d'expliquer le caractère éminemment contagieux de l'affection, à moins d'admettre qu’une maladie produite sur un végétal dans des circonstances atmosphériques données, puisse revêtir le caractère d’une maladie contagieuse et se transmettre ensuite à des individus de la même ‘espèce, indépendam- ment des circonstances défavorables qui l'ont primitive- ment déterminée. Quelques faits peuvent être invoqués en faveur de cette manière de voir. M. Decerf, ayant observé ( 370 ) un superbe pied de balsamine, dont les racines étaient con- tinuellement plongées dans l’eau , être atteint d’une espèce de gangrène végétale, trempa la pointe d’un instrument dans le putrilage de cette balsamine et l’inocula à une bal- samine saine. Dès le lendemain, il y eut , à l'endroit de la piqûre, une tache livide, qui fit des progrès si rapides, qu'en moins de quatre jours toute la plante fut réduite en pu- trilage, et mourut. (Comptes Rendus de l'académie des sciences de Paris , tome 21, pag. 625.) Mais si l'on consi- dère que l’état de pourriture d’un végétal ne se communi- que point à distance aux végélaux qui sont placés dans son voisinage en plein air, et encore moins à ceux qui en sont un peu éloignés, il sera difficile de croire que la gan- grène humide des pommes de terre, en la supposant pro- duite, dans quelques localités, par les simples intempéries des mois de juin et de juillet derniers, ait pu devenir con- tagieuse pour les pommes de terre saines des contrées voisines, surtout pendant le mois de septembre, lorsque les circonstances atmosphériques étaient favorables à la végétation. On concevra encore moins comment la maladie a pu se manifester chez nous, au mois d'octobre, sur les jeunes fanes des pommes de terre plantées en juillet et août pour la culture automnale, quoique ces fanes n'aient eu à essuyer aucune influence météorologique défavorable. Ce dernier fait, observé en divers endroits de la Belgique, doit faire repousser aussi l’opinion de ceux qui ont attribué la maladie au froid extraordinaire que nous avons eu au mois de juillet, à la suite d’un temps très-chaud. M. Driessens, pharmacien très-instruit, à Maeseyk, ayant rencontré sur les fanes des pommes de terre malades de petits coléoptères du genre des altises, et n’ayant trouvé ce petit insecte sur aucune autre plante voisine, crut que cet Loto “hdi M attenant Te heteteeenttennttittentenntneteernfenr ge ren SRE RS de ARTS I R dés > pbm 27 __— (371) animal pourrait bien être la cause de la maladie. Mais comme les altises ne font généralement que se nourrir du parenchyme des feuilles qu'ils perforent sans les altérer, il est difficile de croire que cet insecte, qui , à raison de sa petitesse et de la rapidité de son saut, échappe aisément à l'œil de l'observateur, puisse avoir produit l'état gangréneux des fanes de nos pommes de terre. Du reste, cette altise, vue à la loupe, ne m'a paru être que lAltica atricella Fabr., à laquelle on n’a jamais reconnu des qualités délétères. Il reste donc toujours plus ou moins d’obscurité sur les causes de la maladie des pommes de terre, et en admettant même avec M. Du Mortier que celle-ci ne soit qu’une es- pèce de cloque analogue à celle qui attaque souvent nos arbres fruitiers (Bulletin de l'académie de Bruxelles , séance du 41 octobre 4845), il n’en sera pas moins difficile d’ex- pliquer son développement , et surtout sa marche progres- sive, sans faire intervenir l’action d'agents malfaisants particuliers , soit de miasmes encore inconnus , soit de champignons parasites susceptibles d’occasionner la mort de la plante qu’ils attaquent. Si la question des causes de la maladie qui nous occupe nous inspire un si vif intérêt, c’est qu’elle se rattache inti- mement à celle qui a pour but de faire trouver les moyens les plus convenables pour prévenir le retour du mal et pour conserver les pommes de terre de la récolte de cette année. Jusqu'ici, les seuls moyens de conservation que l’ex- périence a sanctionnés , consistent à écarter des pommes de terre toutes les circonstances qui favorisent le développe- ment de la fermentation putride. J'avais cru, d’après cela , qu’on prolongerait la conservation de nos pommes de terre en les enfermant dans des tonneaux bien soufrés ; mais l'essai que j'ai fait de ce procédé ne m'a pas donné de (372) résultat favorable. Les pommes de terre qui avaient été enfermées pendant sept semaines dans un tonneau soufré présentaient en divers points de petites taches d’un noir très-foncé, produites probablement par de l'acide sulfuri- que, dont la présence à l’endroit des taches était facile à constater. Du reste, tout l'acide sulfureux du tonneau avait passé à l'état d'acide sulfurique. On est encore moins avancé dans la connaissance des moyens propres à prévenir le retour du mal. L'expérience seule pourra sanctionner ceux qui ont été proposés d’après des vues plus ou moins théoriques ou d’après les idées que l’on s'est formées des causes du mal; mais la prudence veut, ceme semble , que l’on s'attache surtout à planter des pommes de terre saines, vigoureuses et bien développées , à éviter, pour la plantation, les sols trop humides et ceux qui peuvent recéler des restes des fanes malades de la ré- colte précédente. Il sera utile aussi de planter de préfé- rence des pommes de terre précoces, et de les mettre en terre le plus tôt possible, en février ou en mars, afin que si, par malheur, le fléau reparaissait, on eût éncore le temps de retirer du même sol une autre récolte de plantes pota- gères ou fourragères. Après la lecture de cette notice, M. Morren a fait la communication verbale suivante : | « Ma première intention n’était pas d'occuper les in- stants de l'académie par la maladie des pommes de terre, avant de présenter mon mémoire sur ce sujet; mais la communication que vient de lire mon honorable confrère, M. Martens, et plus encore le désir d'être utile dans les circonstances actuelles où se trouve le pays, m'obligent d'anticiper dès aujourd’hui sur le temps où je compte (373 ) achever mon travail. Dans un malheur public comme celui qui nous frappe en.ce moment, on ne saurait recueillir assez de faits, alors surtout que leur utilité immédiate est incontestable. » Mon intention n'est pas d'entrer aujourd’hui dans la discussion de la cause. Je me contente de faire remarquer qu'après les débats qui ont eu lieu dans la commission nommée par le roi pour examiner l’état de la question relative aux pommes de terre , qu'après les discussions qui ont eu lieu, soit au sein des sociétés savantes, soit dans les journaux, l'honorable M. Martens opine toujours que c'est à une byssoidée qu'il faut en revenir, pour assigner une cause à ce fatal fléau , et j'avoue que, pour ma part, jusqu’à ce jour, rien n’a pu ébranler ma conviction que le:mal vient uniquement et seulement du parasitisme. I] n'y a même aucun fait de tous ceux qui ont élé avancés par des personnes dignes de foi, qui ne soit parfaitement explicable dans cette manière de voir. » Je vais prendre date ici pour des expériences et des observations pratiques qui, je crois, sont actuellement importantes à connaître pour toutes les personnes que la question intéresse. » Des pommes de terre de la récolte de 1844 , emma- gasinées dans la cave de ma demeure, à Liége, et qui ne présentaient aucune trace du mal, ont été extraites de ce lieu, saines et bonnes, mises dans des sacs, transportées par le bateau à vapeur de Liége à Namur, et voiturées en- suite à deux lieues de cette dernière ville. Elles ont. été chaulées sur le champ où l’on devait les planter, .et ces opérations ont été faites fin septembre. Ces pommes de terre ont été atteintes du fléau et ont pourri sous terre. » Une partie de ces mêmes pommes de terre de 1844, Tom. x11. 26 (374 ) emmagasinées saines dans ma cave, ont été chaulées dans cette même cave, puis transportées à douze lieues de Liége, plantées vers le 20 septembre, et ces pommes de terre se sont parfaitement conservées, ont levé, et n’ont pas, jus- qu'à ce jour, la moindre trace de maladie. » Ainsi, le chaulage n’a pas arrêté le mal, alors queles germes, provocateurs du mal, ont pu se déposer par l'air infecté sur les tubercules, les attaquer malgré le chaulage et les faire pourrir au dedans. » De ces mêmes pommes de terre de 1844, partieont été plantées dans des pots et déposées ainsi dans une serre chaude, chaulées et non chaulées. Les non chaulées ont poussé plus vite, les chaulées plus lentement : réponse péremptoire à ceux qui ont prétendu que le chaulage était nuisible, parce qu’il surexcitait la végétation. Toutes ont donc poussé, Or, des pommes de terre développées dans une serre à ananas ont été placées sous le châssis levé, et ces plantes ont été attaquées du fléau. Cette expérience a eu lieu pendant le mois d'octobre. » Des pommes de terre de 1844, conservées dans une chambre et qui avaient poussé dans ce lieu des fanes allon- gées, mais non étiolées , ont été attaquées du fléau dans la chambre même, ainsi que des pommes de terre couveuses que je cultive, depuis deux ans, dans une de mes caves et qui produisent de jeunes tubercules, en ne poussant toute- fois que des tiges atrophiées pourvues de faibles et petits rudiments de feuilles. » Ces faits sont inexplicables par les hypothèses des tem- pératures, des dégénérescences, de la cloque, et ne peuvent recevoir d'explication plausible que par le parasitisme. » On a dit, imprimé et soutenu que des tubercules ne pouvaient être attaqués directement. Voici des faits fort (375) sérieux et même très-malheureux dont} je suis assez afiligé de devoir garantir l'authenticité. >» Des pommes de terre ont été récoltées en Écosse, avant l’arrivée du fléau dans ce pays, et d'autres pommes de terre ont été récoltées dans un pays où jusqu'à cette heure on n’a aucune preuve que le fléau ait sévi. Ces tuber- cules arrivent sains et dans un excellent état à Anvers. On les partage en trois parties. L’une d’entre elles est emma- gasinée dans une cave située sur le quai vis-à-vis des Pol- ders et pourvue de deux soupiraux donnant sur ce côté. Les deux autres parties sont renfermées dans des caves de l'intérieur de la ville. Au bout de quelques jours , les pom- mes de terre sont attaquées du fléau actuel dans la çave du quai, et le mal se déclare surtout dans une région semi-circulaire , éclairée par chacun des soupiraux. » Les pommes de terre de l'intérieur de la ville se con- servent saines. » Ces faits nè peuvent, encore une fois, d'ersliquér que par le parasitisme, et de plus, ils prouvent que le mal peut attaquer directement le tubercule. » Sur ces tubercules ; près des yeux, 1l y avait le pre- mier jour de l'infection visible (ce mot n’est pas inutile), des botrytis en buissons , et vis-à-vis de ces amas, dans la chaire du tubercule, un nuage conique noirâtre. Deux jours après, les taches brunes se développaient comme d'ordinaire, et il n’y avait plus de trace de botrytis. » Parce que celui-ci est fugace, il n’en est pas moins actif, pas moins dangereux. » Je ferai ici une dernière réflexion , et elle n’est pas la moins importante : jé la livre à la sérieuse méditation des agronomes et des personnes qui ne se laissent pas entraj- ner par l'esprit de système. ( 376 ) » Toutes les récoltes de pommes de terre faites autour des usines de zinc, à Angleur, à S'-Léonard , à la Vicille- Montagne , dans le cercle d'action des substances volatiles qui s'échappent autour de ces usines et qui font tant de ra- vage parmi quelques espèces d'arbres, ont été excellentes et à l'abri complet du fléau. L’honorable M. Charles de Brouckere, dont la philanthropie éclairée est aujourd’hui si utileet si dignement appréciée dans notre province indus- trielle , peut garantir ce fait comme moi, et ce fait est de la plus haute importance, car il ne peut s'expliquer que par l'action d’une substance métallique comme matière de chaulage sur la végétation. Le parasitisme seul est apte à répondre sur de tels problèmes, mais, après tout, qu’im- porte? Si les faits, l'expérience nous livrent des conséquen- ces semblables, il est rationnel et sage de les faire servir à la pratique, à la culture de 1846, si pas avant. » Je me réserve de discuter ces faits et beaucoup d’autres dans un mémoire spécial ; mais, habitué à travailler dans le calme nécessaire aux études de la nature , je ne puis pas assigner une date très-prochaine à cette publication. Extrait d’une notice sur la maladie des pommes de terre, par M. le chevalier Marchal. Don Vincent Pazos, ancien consul général de Bolivie à Londres, est en ce moment à Bruxelles, pour établir en Belgique le centre de la correspondance d’une navigation à la voile, entre notre pays et la côte de la Guyane. Cette na- vigation partirait à la vapeur, depuis Para, dans la Guyane brésilienne, et remonterait le fleuve des Amazones avec les affluents jusqu’en Bolivie. J'en ai lu quelques détails à la I" PP Te D 5 er Age (OT :) séance du mois de février dernier. Il m'a transmis récem- ment quelques renseignements, en langue espagnole, sur les causes de la maladie des pommes terre, en me de- mandant que j'en rende compte à l'académie. Ce fonctionnaire diplomatique fait observer d’abord que cetie plante farineuse existe au milieu de l'Amérique du sud dans l’état de culture et. dans l’état sauvage; que c’est l'aliment principal de ses compatriotes, tant Espagnols qu'Indiens , que lui-même il en connaît la culture, parce qu'il est cultivateur et fils de cultivateur. Il désire que les renseignements qu’il m’envoie soient accueillis avec indul- gence, parce que les sciences de la botanique et de l'horti- culture , sous le rapport de leur théorie, lui sont peu familières, mais il ajoute qu’il a une profonde connaissance pratique des travaux agricoles de son pays. Je vais analyser ce qu’il m’a écrit : Après les détails qu'il donne sur le quinquina, branche d’un revenu immense , dont le gouvernement de la république bolivienne vient d’octroyer le monopole à la banque nationale, sur l'ipé- cacuanha , sur diverses espèces de coton, de cacao , et sur d’autres productions végétales, répandues dans le commerce des deux hémisphères, il fait connaître qu'un des princi- paux bienfaits de la découverte du Pérou est l'importation en Europe de la patata (tel est le nom primitif péruvien, en langue quetchua, de cette plante). Nous l’appelons _ pomme de terre. La principale cause de la maladie de ce végétal en Eu- rope , qui fut importé en état de légume et non à l'état sauvage, doit provenir, selon lui, tant des pluies extraor- dinaires du dernier printemps, que d’une dégénération de vétusté ; celle-ci doit provoquer chez les vieilles plantes la croissance d’une substance parasite, qu'il ignore être vé- gétale, tel qu'un champignon, ou animale, tel qu'un z00- ( 378) phyte. Mais il assure que les mêmes symptômes de cadueité ont quelquefois été remarqués dans son pays, et il indique les moyens pour les empêcher de se produire. Ces moyens consistent, tant pour la plantation que pour la conserva- tion de l’approvisionnement : 1° Dans le changement total de localité, et même de pays, pour les turbercules que l’on plante ; 2° Dans le soin de mettre, pendant quelques jours, les pommes de terre dans de l’eau claire, afin d’en faire dé- tacher les germes des substances parasites dont la planta- tion favoriserait le développement, qui pourrait être beau- coup plus actif sous le ciel des tropiques que dans notre zone tempérée boréale. Cette pratique a l'avantage, pour les pommes de terre qui servent à la nutrition du peuple boli- vien (on les appelle spécialement chuño, le nom patata étant générique) , de faire sortir de la pellicule une substance qui est nuisible à la santé et qu’il dit être graisseuse. M. Pazos entend par là ce que je présume être la sub- stance narcotique et même vénéneuse de cette plante solanée, qui est en effet sensible, lorsque les pommes de terre sont cuites à l’eau bouillante sans être dépouillées de leur pellicule, tandis qu'au contraire, en les cuisant sous la cendre, la pellicule se dessèche, ce qui détruit son venin. Il faut, ajoute M. Pazos, les laisser dans l’eau claire jus- qu'à leur gonflement ; ensuite on les fait sécher sur de la paille, au soleil ardent de l'équateur, dans l’état de la plus grande propreté. On les laisse, pendant quelque temps, à l'air froid de la nuit, le thermomètre de Réaumur s’abais- sant, en Bolivie, jusqu'à la température froide de deux ou trois degrés et presqu'à la gelée. La pellicule se détache de cette manière très-facilement, par la gerçure résultant d’une réaction de la grande chaleur au froid glacial. Après cela, on les entasse en les comprimant, pour faire sortir tout EE s EL TETE _— FE Eh re ei | ( 379 ) reste d'humidité, c’est alors qu'on les appelle chuño. On peut les conserver , par ce procédé, pour l’approvisionne- ment, comme dans nos caves en Europe. Elles peuvent y sé- journer jusque pendant trois ans; elles sont même livrées au commerce dans cet état, et s'y vendent publiquement sur le$ marchés dans toute la Bolivie. Peut-être en Europe la chaleur incandescente d’un poêle suppléerait-elle à l’ac- tion du soleil. Quant aux pommes de terre destinées à la plantation, cette opération n’est pas de rigueur ; cependant leur gonfle- . ment hâte la germination comme dans d’autres plantes , telles que les pois. La patata est cultivée avec une grande intelligence par les Indiens et les Espagnols, sur les deux versants oriental “et occidental de la chaîne des Cordillères. Le déplacement du tubercule destiné à la plantation se fait jusqu'à les transporter d’un versant à l’autre des montagnes et même d’un terrain fort élevé au-dessus du niveau de l'Océan Paci- fique à un terrain plus bas et d’une température fort diffé- rente. Chacun sait que c’est sous la ligne, depuis l'Océan et jusqu’au sommet des plus hautes Cordillères, c'est-à-dire aux neiges perpétuelles, que l'échelle végétale a été établie, ily a 45 ans, par M. Humboldt, dans ces mêmes contrées ; elle s’y élève jusqu'aux froides températures polaires. L’engrais doit être formé avec un soin particulier. On y mêle quelquefois du guano, selon la nature du terrain, sur- tout lorsque des moutons et des lamas y ont été parqués. Le guano est une poussière volcanique dont les montagnes du Pérou sont couvertes : il ne faut pas confondre ce guano avec l’engrais homonyme que l’on exporte en ce moment, ‘d’une petite île de l'hémisphère austral. La poussière du guano volcanique a pour objet, dit M. Pazos, de réduire plus facilement l'engrais à létat ( 380 ) d'humus et en même temps de détruire dans cet humus les germes de parasites. L'excès des pluies équatoriales hors de la saison de l’hi- vernage qu'on éprouve quelquefois, produit au Pérou, comme nous l’avons dit, la même maladie que celle dont les pommes de terre d'Europe ont été atteintes pendant la présente année, d'autant plus que le climat entre-tropique est plus humide que celui de l'Europe. Le croisement, c'est-à-dire la recherche des tubercules pour la planta- tion , se fait alors dans des contrées éloignées , comme on vient de l’exposer ; on y choisit toujours les plus belles plantes, et, autant qu’il est possible, elles doivent venir d'un gisement différent, et quelquefois même d’un ver- sant à l’autre des Cordillères. M. Pazos nous apprend que la culture de la pomme de terre est due à la civilisation philanthropique des Incas ; ils ont cherché à rendre la patata sauvage à l’état de lé- gume par une superfétation, résultant d’une amélioration de la terre végétale; il nous apprend aussi que c’est dans le haut Pérou, en Bolivie, que des jardiniers européens devraient être envoyés pourconnaître, par la pratique, non- seulement des procédés qui ne sont pas encore en usage en Europe, mais aussi plusieurs espèces d’autres patatas culti- vées dont nous n'avons aucune idée, l’état d'amélioration et de variétés où elles sont parvenues, étant le résultat uni- que de la culture et ne pouvant guère s'expliquer par écrit. Il dit enfin qu'on cultive aussi l'Hélianthus tuberosus, qui est le topinambour ou la poire de terre; elle est com- mune en Europe; un millet qu'il appelle quinua, ou riz du Pérou (dont il ne donne pas le nom botanique); on s'en sert en Bolivie pour la confection de la bière et pour fa- voriser la lactation des nourrices , et enfin l’occa (Oxalis EE rer TE PEN * (381) tuberosa), plante saccharine qui ressemble: à la betterave rouge dont il assure que l'utilité est fort grande et que l’on ne cultive point en Europe. Tels sont les détails que j'ai extraits de la très-longue lettre qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser. Je m’abstiens d'y ajouter aucun commentaire ou aucune application aux procédés que l’on devrait employer en Europe, car je ne connais.que très-superficiellement la botanique, dont j'ai négligé l'étude depuis plusieurs années, et encore moins l'horticulture. Ce n’est pas à moi, mais aux personnes in- struites de cette science, qu’il appartient d'indiquer ce qu'il serait utile de faire en Europe. Je me borne à remonter, comme un observateur doit le faire dans toute maladie, à la cause primitive; les experts en tireront les conséquences pour prescrire le remède. HISTOIRE LITTÉRAIRE ET POLITIQUE. Anciennes chansons françaises. Métiers à Tournay , en 1364. Notices par M. le baron De Reïffenberg. I. La chanson est la voix poétique des peuples; elle pré- cède toute espèce de littérature et en tient lieu pour une grande partie des hommes. Par lerhythme , qui a sa source dans notre organisation intime , elle met la sensibilité phy- sique au service de l'intelligence et de l’imagination ; elle fixe et éternise la mémoire. C’est dans la chanson que les peuples déposent leurs souvenirs ; leurs sentiments, leurs ( 382 ) joies , leurs colères , leurs malices, leurs admirations, et jusqu’à leurs croyances. Et quand déjà le fait est oublié, l’allusion insaisissable, longtemps encore les couplets mys- térieux, les refrains incompris courent de bouche en bouche jusqu'à ce qu'un érudit, un critique leur rede- mande la vérité qu’ils enveloppent. Le sauvage lui-même chante son histoire confuse, ses traditions incomplètes, ses superstitions inexplicables ; et ne nous arrive-t-il pas souvent de fredonner des paroles dont le sens nous échappe, mais qui, bien interprétées, nous révèleraient d'importants secrets. On excusera donc, on approuvera peut-être la curiosité de ceux qui recueillent, autant qu'il est en leur pouvoir, _les débris de la chanson ancienne. Nous préférons, quant à nous, les chants historiques et légendaires, mais ceux qui peignent la vie idéale, les passions et les mœurs de nos ancêtres, sont loin d'être à dédaigner. M. le baron Jules de Saint-Genois , placé à la tête de la bibliothèque de l’université de Gand, ne laisse rien perdre et ramasse avec une attention scrupuleuse le moindre morceau de parchemin qui peut contenir des renseigne- ments littéraires. Il a bien voulu nous communiquer deux feuillets mutilés d’un chansonnier du moyen âge et qui doit avoir été écrit au XIV* siècle. Ce chansonnier, de format in-12, donnait la musique de la plupart des pièces qu'il renfermait, musique sur cinq lignes de portée, en notes carrées comme celles du plain-chant, mais avec une por- tée différente. On y trouve cités les noms de messire Raous et du sei- gneur de Viés-Maisons. | Raous est Raoul de Soissons, de qui la chanson au comte d'Anjou, rapportée ici, se trouve dans les recueils de (383) la bibliothèque royale de Paris, dont M. Paulin Paris a signalé minutieusement le contenu (1). Le comte d'Anjou était Charles, roi de Sicile, né vers 1220, et mort en 1285. M. Paulin Paris lui a accordé, dans son Romancero (p. 119), une place des plus honorables. Le seigneur de Viés-Maisons s'appelait Gilles. Les re- cueils que je viens de citer, offrent plusieurs morceaux de sa composition, mais je ne vois pas que M. Paulin Paris indique celui qui se lit plus bas. Au surplus, il n’est pas aisé de se souvenir, à propos de quelques vers, sou- vent de médiocre valeur, de tous les endroits où l’on peut les chercher, de tous les livres qui les ont pu reproduire. Un tel savoir est au-dessus des forces humaines (2). Voici ce que nous avons tiré des deux feuillets tronqués que nous devons à M. de Saint-Genois. Ils ont été détachés de la couverture d’un volume moisi. C’est peu de chose, sans doute, mais nous ramassons cette bagatelle par es- prit de conservation et pour le bon exemple. Le soin fana- tique que l’on met à préserver des vétilles peut sauver des objets précieux. ss . (On)ques nul jor si bele riens ne vi Ne jou ne nus, saciés bien sans doutance; Et si a dius si douce contenance K’el siècle n’a losengier ne félon Ki de lui puist diré se tout bien non. Sire, quant j’aim dame de tel valor, Loés le moi, si ferés nostre honour. (1) Les Manuscrits français de la bibl. du roi ,t. VE, pp. 79 et 93. (2) Nous saisissons cette occasion pour faire remarquer que le chant sur le croisé belge, Francon d’Arquennes , inséré au 1. XII, 1r° part., p. 262 de ce Bulletin , a déjà été imprimé au tome III du Thesaurus novus anecdotorum, de Martène et Durand. ( 384 ) Encore messire Raous (pièce notée en partie). Hé cuens d’Ango , on dist par félonie C’onques ne soc canter fors par autrui Il dient voir , je n’es en desdi mie C’ains à nul jor sires de moi ne fui; Et s’il voelent savoir à cui je sui, Je lor dirai par ma grant cortoisie, Sacent k’amors m'ont si en lor baillie Ke je n’ai sens, volenté ne raison Ke je sans li sace faire cançon. rar uit, petcheus Plus a pooir ke n’ait li rois de France, Car de tous maus puet doner alegance Et de la mort confort et garison ; Ce ne poroit faire nus morteus hom. Amors fait bien le rice dolouser Et le poyre de joie karoler , Amors me fait son pooir esprover Plus que nului , ce saciés sans doutance ; N’onques ne poc mon cuer à ce torner Por peur de mort dont je sui en balancé Ke tout adès ne usce en ramenbrance Ma douce dame à la clère façon, U de biauté vic si très-grant fuison Ke li penser me font entroublier Peor de mort et ma santé cuidier. Dius, k’en puis-jou s’ele a mon cuer entier Quant tous li mons désire s’acointance, Certes jà nus ne m'en doit castoyer, Ke jà par moi n’en arai repentance De recorder sa très-douce samblance ; Et quant de çou prendrai confession , Ne m'en doinst donc santé se la mort non, Car quant mes cors la parole perdi, Pensa mes cuers : douce dame, merci. Suis-je l'ami plus c tans (sic) ke (je) ne di, Si me doinst donc de mes maus alegance.., ( 385 ) Fragment avec musique. .… mait donc autre rikour ne quier Car tout li bien ki st... (k’isteroient ?) seroient mendre Ke li mien voir; Las! je ne puis, s’on ne me viut entendre Grant joie avoir. Las! je ne puis mon fin cuer castoier, N’envers amors n’el puis tous jours deffendre, Ke tous les maus del mont m'i fait soier , Ne nus fors li ne me puet joie rendre. Si cruelment l’ame fait estoyer, K’apriés ia mort m’estuet les biens atendre. De s’amort voir Las! je ne puis, s’on ne me viut entendre Grant joie avoir. De ceste amor ki si grief me despont M'’esmervele ki m'a (si) pris sans faintise, Ke je n’aim tant toutes celes del mont Ne tant par moi n’en est une requise. Las! je ne sai ke cist autre amant font, Mais j’aim adès cesti par tel devise | Si bonnement, Sel’ m'’aït,. je ne sai en quel guise, L’en se repent. Les cançons aux signeur de Viés-Maisons. (Musique. De bone amor et de loial amie Me vient souvent... .… n’oublierai son vis ne sa samblance Et pour k’amors ne se viut plus tenir K’ele de tous ne face son plaisir Et de toutes mais ne puet avenir Ke de la moie aie bone espérance. ( 386 ) Commant poroie avoir bone espérance À bone amor et à loial amie Ne à bel vis ne à bele samblance ? Ja n’avenra à nul jor de ma vie. Amor m'estuet, ne m'en puis plus soufrir , Celi cui jà ne venra à plaisir, Siens sui, commant k’il m’en doive avenir Et se n’i voi ne confort ne aïe. Commant arai ne conpert ne aïe De bone amor contre cui n’ai poisance ? Amor m'’estuet , co ki ne m'aime mie, Si n’en arai fors anui et pénance , Ne jà nul jor n’el oserai jehir Celi ki tant me fait de maus soufrir Mais de tel mort m'a jugié à morir Dont ja ne quier avoir ma délivrance. Cil meysmes. (Musique.) Moult ai esté longement esbahis C’onques n’osai cançon…. IT. La chanson allége le travail de l’ouvrier, et la condition de l’ouvrier, aux différentes époques, est une des questions les plus intéressantes dont puisse se préoccuper un histo- rien philosophe. Le rôle des métiers dans les crises de la commune est ce qui à frappé le plus les écrivains; il leur promettait, en effet, des couleurs fortes et tranchées, des tableaux animés. Et d’ailleurs, les matériaux s’offraient d'eux-mêmes dans les poudreuses chroniques. Mais la vie intérieure de l'artisan, ses droits, ses priviléges , ses rap- ports avec les autres citoyens sont moins connus. Le livre d'Étienne Boileau, si parfaitement commenté par M. Dep- L: 1 ( 387 ) ping, a jeté sur ce sujet de vives lumières. De son côté, un des membres de cette compagnie, dont nous regrettons chaque jour la perte, M. Pycke, a écrit sur l’état des métiers en Belgique; mais il est loin d’avoir tout dit et d’avoir em- brassé la matière dans toute son étendue. A ceux qui tenteront cetle œuvre, nous ne pouvons que préparer quelques renseignements. En voici un que nous irons encore de cette précieuse chronique de Flandre dont nous avons déjà donné plusieurs extraits. On verra que la chanson est encore compagne de l’émeute. J'ai déjà dit , d’après cette autorité, comment le roi de France ayant envoyé à Tournay, en 1564, un nouveau gou- verneur, appelé Oudart de Renty, celui-ci promulgua de nouvelles maltôtes et gabelles et souleva un mécontentement général, encore augmenté par la rigueur de l'hiver et la misère qui en fut la suite. Je laisse parler le naïf narra- teur : c'est une page qui n’est pas indigne de l'attention de M. Augustin Thierry : Fol. Ixxij. Quant che vint le dimenche , ij° jour de frevier et jour de le Candeler, les gens alèrent en halle pour vir lesdittes gabielles censir , et y avoit tant de monde qu’il ne pooient tous (étre) en le halle, et se tenoient pluiseurs au piet de le halle de- sous, et disoient l’un à l’autre que onles pooit bien censir et qu’il n’en pairoient riens. Entroès que on censisoit lesdittes censses, sire Jehan Hoquet , qui estoit souverains prouvost, descendy de le halle pour aler viers le marquiet; mais il avoit tant de gens au piet de le halle desous que ledit prouvost ne pooit pas- ser, et luy disoient aucuns : « Sire, on les censit pour nient, car nous n’en pairons riens. » Et tout jours s’efforchoit de passer sans mot dire, tant que un vielles (sic) homs, qui estoit sières ledit prouvost, luy dist : « Sire, sire, c’est sans raison, car nous n’en pairons riens, » Et avoec chou, dist-il tout haut : « Bonne gens, faites voie, se laisiés le prouvost passer, car il (388 ) en a bien ouvret. » Quant ledist prouvost (entendit) soy ainsi . ranpronner , il s’en argua et prist ledist homme par le quevai- che, comme s’il le veussist estranner, et commanda à siergans qu'il le mésissent en prison, en le fosse. Dont le prirent lesdis siergans et le voloient enmener , quant il prist à cryer : « Bonne sens, me lerrès-vous enmener? chou que j'ai dit, je l’ay dit ousi bien pour vous que pour my.» Dont coururent pluiseur gens et le rostèrent à dis siergans, malgré le prouvost, puis pri- rent à cryer : « alarme ! alarme ! » Delà s’enfuyrent-il vier l’os- tel mestre Piere d'Orgimont , lequel avoit aporté le mandement de leditte gabielle, à le requeste d’auquns des plus grans de la ville; mais il ne le trouvèrent point, car il s’estoit tout en haste partis de le ville, et en aloit viers Paris. Delà revinrent-il tout escauffés au bieffroit pour sonner le bancloq que pour le quemune armer et eus asambler, mais il trouvèrent le corde coppée; dont montèrent aucuns tout hault sières (sur) les clo- ques et sonnèrent le banclogque et le vingneron tout ensamble, que onques ne joquèrent jusques l’endemain au cler jour. Quant le gouvreneur et cheus qui estoient en halle oyrent le hahay , cascuns s’enfuy que mieux mieux, et s’alla ledit gou- vreneur muchier en le glisse Nostre-Dame, et demora là le nuitié; et les aultres bourgeois de la ville s’aloient muchier, cascuns [à il cuidoit estre plus seurement. Dou bieffroit alèrent celle gent viers le court l’évesque pour rompre les prisons et laisser les prisonniers hors, et aussy pour y cuidier trouver ledit Piere d’Orgimont. Dont vint le vesque contre euls pour les voloir repaissir, et leur dist : « Biau se- gneur, soyés à vo pais, et Je vous promaic sur à pierdre me n’évesquiet, que le gouvreneur et my ferons tant par deviers le roy que lesdittes gabielles seront misses au nient ; car sachiés que che n’a point esté par le gouvreneur, car c’est un boin loyel chevallier , mais il luy faloit obéir au mandement que le roy luy avoit envoyet , puis que nus ne le contredissoit. » Apriés ches parolles partirent celle gent du vesque, mais ains qu'il partissent , il alumèrent pluiseurs falos, car il estoit ARS ( 389 ) noire nuit, et disoient qu'il yroient par le ville pour trouver au- cuns de cheus qui avoient ceste besongne pourcachiet. Delà s'en alèrent-il à le porte de Mauls , et rompirent les prisons et laissèrent hors j homme flament qui estoit prisonnier pour pais brisée, lequel ala toutte nuit avoec eus. Delà alèrent-il à l’ostel sire Jehan Hoquet, souverains prouvost, et rompirent wis et fre- nestres et trachèrent partout en granges et en greniers; mais il ne le trouvèrent point. Au partir prirent-il torses et falos et tourtiaus de falos chou qu’il en trouvèrent, puis s’en alèrent à cheus quy gardoient les clés des portes et des wiques de la ville, et firent tant qu’il eurent touttes lesdittes clés en leur mains et les donnèrent en garde à un de leur compagnons, afin que on ne laissast piersonne (aller) hors de la ville sans leur seut. Apriés s’en alèrent toutte nuit par les masons de ces gros bouroois, tel que sire Watier Wettin, sire Finart Mouton, sire Vinchant Daré, Jehan Maquet et pluiseurs autres. Les masons qu'il trou- voient closes, il ronpoient wis et frenestres et trachoient en canbres et en greniers, puis prendoient li aucuns à boire et à menguier , torsses et falos pour eus lumer, car il fasoit très- brun. En telles masons aloient-il que on leur ouvroit cambres et greniers escrins, et chou qu’il voloient avoir ouvert , et leur fasoit-on très-grant chière , et là ne fasoient-il for que trachier apriès cheux qu’il demandoient, et se partoient sans y riens meffaire. Ainsi s’en alèrent toutte nuit de mason en mason, criant :.« Accensiseurs ! accensiseurs ! gabielle ! gabielle! nous n’en pairons rien. » Et se firent aucun une rime en manière de canchon qui (qu’ils) cantvient par les rues : Li gabelle est eslevée A Lille, aussy à Douay ; Il moroit (mourroit) anchois cent hommes Qu’elle courût à Tournay. Et tout jours sonnoit le bancloqueet le wingnerons sans point laquier. Avoecq celle gent s’estoient boutés pluiseurs des en- Tom. xu. 27. ( 390 ) fans et sierviteurs des grans bourgois , des Ghises , de Bonfrure;, d’Abis et de Vesture, et aloient criant et demenant come les aultres qu’il ne feussent reconneus, car il s’i estoient boutés pour savoir et connoistre lesquelz estoient les plus avanchiés en celle armée, afin que se lesdis bourgois revenoient au-desus, que cheus qui estoient les plus coupables peussent estre punis. Ainsi s’en alèrent toute nuit par ces rues criant et braïant cascuns à seme manière, et fu telle heure (te! heur) qu’il ni avoit en celle armée que cokins, truans , hengons et gens de petitte valleur. Quant che vint viers le jour, il alèrent par les maisons des connestables (1) qu’il connisoient, euls dire qu’il asamblasent leur gens et les amenassent ou marquiet armés et enbastenés , pour défendre les franquisses et privilèges de la ville, et que cheus qui n’i voroient point venir , il les yroient tuer en leur maisons. | Quant che vint viers le jour, lesdis connestables menèrent leur gens ou marquiet et y en avoit tant que à miervelles ; et y estoit Pières au Toupet avoec pluiseurs bouchiers de Saint- Pière et de Saint-Jaque, Yernoul du Secap et pluiseurs aulires bon riques marchans d'avant la ville ; et estoient trestous ren- ghiés selonc les ruisos du marquiet. Adont fist-on laquier les cloques du bieffroit et descendirent cheus qui les avoient sunnés. Quant che vint ledit lundy au matin, le gouvreneur manda à Nostre-Dame, là il avoit couquié le nuitié, aucuns de ceuls qui estoient ou marquiet, tel que Ernoul du Secap , Pière au Toupet, Jehan d’Avennes, Jehan de Leuze et pluiseurs aultres, lesquelz y alèrent et firent tant qu’il l’'amenèrent ou marquiet, et monseigneur le vesque ousy ; et saluèrent le commun , puis alèrent à l’uis de le halle et s'apoia monseigneur le vesque à le pière, et là fist un moult bielle prédicassion en apaisant le (1) L’Angleterre a conservé ses constables. ( 8394 ) commun et en ramenant ses raisons, en escussant le gouvre- neur et luy aussi, en disant que de leditte gabelle il ne savoient riens et qu’elle avoit estet pourcacié et enpiétrée sans leur seut. Et se promirent au commun qu’il feroient tant par devers le roy qu’elle seroit mise au nient. Et s’escusèrent si bien que le commun fu auques rapaisiés et dirent à une vois qu’il voloient que ledit sire Oudart de Renty les gouvrenast et qu’il voloient que on envoiast par devers le roy, pour avoir la loy telle qu’il avoient du tamps Pière de le Marlierre, car il ne voloient plus estre gouvrenés par les gros bourgois qui avoient ainsi le ville apovrit, ains voloient qu’il fussent bouttés prisonniers et con- trains de amender et restituer chou que li ville estoit adamagié par leur culpe, et que jamais ne partiroient du marquiet se leur avoit le roy accordé chou qu’il demandoient. Apriés requi- rent audit gouvreneur qu’il peussent r’avoir les bannières de leurs mestiers, comme il avoient eult du tamps passet, pour euls raloyer, se besoing estoit. Dont leur dist le gouvreneur qu’il les oroient très-volentiers et aussi tout chou qu'il voroient requerrir, mès qu’il fust raisonnable et à l’onneur du roy. Dont descendi ledit gouvreneur de le haulte halle et vint en l’artellerie de la ville, qui est sières (sur) le halle des laines, et fist mettre hors les bannières et les pignons des mestiers qui là estoient enfrumés; et y avoit xliij bannières, lesquelles furent bailliés à mestiers qui s’en sièvent , chest à savoir : À blayers (marchands de blé). Estienne Boileau les appelle blae- tiers (1). À brasseurs, À mierchiers, A laniers, A drapiers, À foullons, À tisrans de dras, (1) Règlement sur les arts et métiers de Paris. Paris, 1887 , in-Ao, p. 20. ( 392 ) À tendeurs (tondeurs) de dras, À tondeurs de grant forche, À caucheteurs (chaussetiers) , A détailleurs de draps, À basteurs à l’arquet (batteurs d’archal). Estienne Boileau, p. 55. À tainteniers (feënturiers), de wedde (garance), À tainteniers de boullon, À bouciers, À pisonniers (poissonniers) , À taneurs, À cordonniers, A coryers (corroyeurs) et tasseleurs (faiseurs d’une certaine espèce de bourses, fl. tasch). À boursiers, À parmentiers , À orfévres, À boullenghiers , À mouniers (meuniers), A vinniers, A navieurs, A carpentiers , À pletiers, À pleliers de viesse œvre, À carliers, escraingniers (menuisiers, ébénistes), cuveliers et soieurs (scieurs) d’ais. (Sur les escriniers, voir la publication de M. Depping, p. 205), À plaqueurs, couvreurs de teulle et de gluy, A fruitiers, À barbieurs et fustalleurs, A wiés-wariés (fripiers) , À tapiseurs et quieteleurs, A moullequinniers , aletiers de toille et cureus, À craseurs, cordiers et ghehorliers (gorliers, ouvriers qui fai- saient les colliers et les harnais des chevaux de trait.) (Hécart, Duct. rouchi, 3° édit., p. 254.) A machons, À courteleurs (courtiers?) de le vesquiet de Canbray, / - ( 393 ) A courteleurs de le vesquiet de Tournay, À fèvres, caudreliers, armoieurs et fondeurs de letton, À cabetiers et basseniers (1). Quant che ci fu fet, ledit gouvreneur prist ïij bannières à tout les armes du roy et en fist mettre l’une au bieffroit et l’autre à la bretecque , et le tierche fasoit-il porter devant luy, comme lieutenant du roy. L’'émeute ne cessa point cependant, et les métiers con- tinuèrent d'y jouer un rôle marqué. La relation de ces troubles populaires remplit environ 48 pages, raison de plus de conjecturer que la chronique tout entière a été rédigée à Tournay même. En parcourant ici les noms des métiers, on s’étonnera peut-être de n’y point rencontrer de peintres , d’imagiers , ni d’autres professions qui tiennent aux arts. Il n’en faut cependant rien conclure contre l’aptitude des Tournaisiens à cette époque. Les professions libérales n’ont obtenu des priviléges , n’ont pu faire constater leur existence politique et communale qu'après les professions mécaniques; le bras l'a emporté d’abord sur la tête, la matière sur l'esprit : cest l’histoire de l'humanité comme celle des individus. M, de Pradt et la révolution brabançonne, par M. le chanoine J.-J. De Smet, membre de l'académie. On convient généralement aujourd’hui que l’histoire est une science grave et sévère, qui exige avec un amour de (1) CF, Annuaire de la bibliothèque royale, 1845 , pp. 150-152. (394 ) la vérité à toute épreuve (1) des recherches longues et consciencieuses; mais, il y a un quart de siècle, on ne l'entendait pas aussi sérieusement partout. Étudier les anciennes chroniques, écrites dans un latin barbare, re- monter aux sources des lois et coutumes, discuter avec impartialité les récits souvent opposés des annalistes : c'était là, pour quelques écrivains qui avaient plus de facilité que de savoir, un travail trop long et trop ardu. Ils trouvaient plus commode d'emprunter à quelque devan- cier une Connaissance sommaire des faits et d'abandonner le reste à leur imagination. Notre histoire à nous n’a pas toujours été à l'abri des attaques des écrivains de cette école, témoin l'écrit de M. l'abbé de Pradt, sur la Belgique, de 1789 à 1794, où il semble n’avoir vu qu'une pauvre querelle entre des moines ignorants et l’impétueux Joseph IT. Certes, la matière a dû lui sourire; elle se prêtait peu, il est vrai , à cette boufli- sure que n’approuve pas le docte M. Schlosser, mais, en revanche, elle offrait une mine abondante d’épigrammes contre les moines. et contre l’ancien régime, qui allaient mieux à l'esprit du prélat diplomate. Si nous nous arré- tons un instant à son œuvre, ce n’est pas que nous y atla- chions quelque importance, mais c’est que d’autres lui en ont donné, comme M. Dewez, qui s'y appuie continuelle- ment, même dans la dernière édition de son Histoire générale (2). Elle nous fournira d’ailleurs l’occasion de rapporter quelques faits, peu ou point connus, qui ont marqué l’avénement au pouvoir en Belgique du malheu- reux fils de Marie-Thérèse. (1) Ve quid falsi audeat , ne quid veri non audeat. (2) Tome VII, pages 186 et suiv. ( 395 ) N'allez pas vous imaginer que M. de Pradt aime les his- toriens superficiels : il gourmande vivement ces « intré- pides écrivains qui ne reculent devant aucune difficulté et dont le courage fait trembler pour l’histoire et pour la vérité, ces hasardeux historiens qui n’ont pas la bonne foi de nous indiquer les sources dans lesquelles ils ont puisé; » cette déplorable légèreté lui fournit même en partie le motif de son ouverture. Quant à lui, il a passé quelques mois à Bruxelles pendant son émigration, et quelque temps aussi à Malines sous l'empire; ne doit-on pas avouer qu'il était à même, par ces avantages de position person- nelle, de parler savamment de l'insurrection de 1789 et de ses suites ? On s’est beaucoup amusé, quand il publia son livre, de la manière dont il peint le caractère des Belges, et 1l faut avouer que le Belge, qui n’était, selon lui, qu'un Hollandais imparfait, qui est voué au culte de l'habitude et à une succession de jours également paisibles, dont le calme fait le bonheur et dont la vie est une ligne droite (1), pré- tait le flanc à bien des plaisanteries; mais que pouvait-on attendre d’un publiciste qui tenait à la belle pension dont l'avait gratifié le roi Guillaume , et qui n'avait vu la Bel- gique que dans l’antichambre du comte de Mercy et dans le palais archiépiscopal de Malines? Ses connaissances en histoire ne sont pas moins singulières. On a eu tort, dit-il, de faire honneur aux moines des progrès de l’agri- culture en Belgique (2), et pourquoi? parce que la Hollande et l'Angleterre ont bien su, selon lui, défricher leurs champs sans ces auxiliaires : ce qui prouve que M. l'an- (1) De la Belgique depuis 1789 jusqu’en 1794 , 2: édit., p. 5. (2) Page 10. ( 396 ) cien ambassadeur à Varsovie a cru bonnement que la Grande-Bretagne et la Hollande étaient encore incultes au milieu du XVI° siècle. Plus loin il assure avec un aplomb admirable, que la possession de la seule seigneurie de Malines enfanta plus de forfaits que n’en a produit la réu- nion de dix provinces de France (4); mais à son touril oublie d'indiquer les sources où il a puisé cette étrange comparaison. Autre échantillon de son vaste savoir : la noblesse de la Belgique, assure-t-1l, n’est pas plus pure que celle de France, qui est peu distinguée, parce que Ja seule famille de Rohan pouvait entrer au chapitre de Stras- bourg, et que celles de Croy et de la Trémouille ne faisaient qu'y arriver; comme si la famille de Croÿ n’appartenait pas à la Belgique! Est-il plus heureux pour les faits plus rapprochés de son époque? Hélas! non; car le voilà qui nous apprend avec un sérieux imperturbable que le comte de Cobentzl avait régi les Belges avec douceur, et qu'après lui, le prince Charles de Lorraine s'était montré parmi eux plus en père qu'en maître. Mais ce serait à n’en pas finir, si nous prenions à tâche de relever toutes les bévues de l'historien diplomate : bor- nons-nous à ses vues sur notre révolution de 1789. M. de Pradt veut bien reconnaitre quelques torts à Jo- seph II : « Quel besoin, dit-il (2), de troubler des peuples servant et payant bien, de leur ouvrir les yeux comme par force, de les frapper de clartés anticipées et supérieures à leur éducation? et quelle occupation pour un prince, que celle de régler, comme l'avait fait Joseph , des cahiers de théologie, ainsi que le nombre des messes et des cierges ? » (1) Page 18. (2} Page 50. a eh ( 397 ) Nous avons d'excellentes raisons pour croire que, s’il avait réimprimé son livre depuis notre dernière révolution, l’auteur n'aurait eu garde de laisser subsister le premier membre de cette phrase : Servant et payant bien! L'insur- rection contre le roi Guillaume, qui voulait éclairer un peu- ple dont l'éducation était bien plus avancée qu'en 1789, et surtout le refus de payer, dans la suite, la pension contre laquelle M. de Pradt avait échangé ses droits à l’archevêché de Malines, auraient donné à ses assertions un démenti trop formel. Mais le prélat se serait apparemment trouvé dans une grande perplexité, si on lui avait demandé quels étaient les revenus que la cour de Vienne recevait de ce peuple payant si bien; et, s’il avait pris la précaution de s’en informer près des personnes compétentes, il se serait aisément con- vaincu que le trésor impérial ne s’enflait guère des sommes qu'y versait la Belgique. Peut-être le publiciste a-t-il voulu dire que les finances de nos provinces étaient en prospérité à l’avénement de Joseph IF, et, comprise ainsi, son opinion ne manque pas de vérité. La Flandre, par exemple, qui était alors la province la plus obérée, avant les changements qu'on avait introduits dans sa constitution en 1754, s'était beaucoup relevée par les mesures administratives qu’on avait prises alors. Depuis l'an 1756 jusqu’en 1765, on avait payé au souverain en dons gratuits et accords la somme de 10,566,666 florins, sans créer aucune charge nou- velle (1), et on avait remboursé depuis 1756 jusqu’en 1765 la somme de 7,098,735 florins; et cependant on trouve qu'en 1771 on aura annuellement un excédent net de (1) Registrum resol. cleri Gand, tom. IX. ( 398 ) 1,771,282 florins , et le clergé propose de diminuer les droits d’accises et de mouture. Cette prospérité continua les années suivantes, et, quoique la province eût payé 554,151 florins aux cultivateurs , qui avaient dû abattre des bêtes à cornes par suite d’une épizootie, et 550,189 florins | pour ja construction du beau pénitentiaire de Gand (1), l’'excédant annuel était, en 1776, de 773,299 florins , et, par conséquent, de plus de 2,000 florins au-dessus du précédent (2), et le clergé propose encore d’abaisser de deux tiers le droit de mouture et l’accise sur les bières. En 1778, les États de Flandre accordent un don gratuit de 1,600,000 florins. D’après ces chiffres, il est permis de dire que les Fla- mands payaient bien sous le règne de Marie-Thérèse : en ce sens, l’ancien ambassadeur a raison. Ce qui le prouve encore et montre en même temps com- bien on était attaché à l’impératrice-reine, malgré les in- novations destructives de la constitution qu'elle s'était permises, c'est la résolution que prirent les États de la même province, au commencement de l’année 1780, de faire ériger à Gand, aux frais du pays et de l'excédent des recettes, une statue de cette auguste princesse. Il me semble que les réflexions qu’ajoutent à leur consentement les députés ecclésiastiques, méritent de trouver une place ici : « Le clergé, disent-ils, est d'avis qu'on approuvé la proposition, et qu'on demande l’agréation du prince-gou- verneur général pour ériger dans cette capitale une statue en mémoire de notre auguste souveraine, Marie-Thérèse , (1) Ces 550,189 florins n'étaient qu’un premier subside accordé pour cette construction. (2) Même registre, ( 399 ) qui, pendant quarante ans, nous a gouvernés si heureuse- ment et sans guerre dans nos pays (1). Il ne donne cepen- dant son approbation que sous la condition expresse que lemonument sera fait et achevé par des artistes indigènes, et qu'il sera inséré au registre des États qu’on ne l’a élevé qu'à cause d’une administration heureuse de quarante ans, afin que des souverains qui aiment la flatterie n’en prennent occasion, plus tard, de demander le même honneur. » M. de Pradt et beaucoup d’autres écrivains paraissent ne reprocher à Joseph II que l’inopportunité de ses mesures et faire bon marché d’autres considérations; mais cette manière de voir ne prouve-t-elle pas de leur part beaucoup de légèreté? Plus les peuples étaient étrangers aux projets prétendûment philosophiques et libéraux de l’empereur, plus était-il nécessaire de les y préparer et de les amener aux changements projetés sans brusquerie et sans secousse : Joseph IT comprit-il cette nécessité? Sa mère avait su, par un gouvernement doux et protecteur , se faire pardonner plus d’une infraction aux lois constitutionnelles du pays; mais au lieu de la prendre pour modèle et de se faire aimer des Belges, avant de commencer ce qu’il appelait leur ré- génération politique, il n'eut recours qu’à des moyens de violence , et sembla se faire gloire de s si la confiance de ses sujets. - Les cérémonies de son inauguration n'avaient pas en- core eu lieu, et déjà, dans une tournée qu’il avait faite en Belgique, sous le nom de comte de Falkenstein, Joseph avait eu l’art de faire naître presque autant de préventions que Philippe IT, dans une circonstance semblable. Par dé- (1) Même registre. ( 400 ) cret du 7 mars 1781 , le prince de Starhemberg refusa , au nom de son impérieux maître, le don gratuit que les États des. provinces avaient voté aux nouveaux gouver- neurs généraux, Marie-Christine et Albert de Saxe-Tes- chen; et, par unautre décret du 1° juin, il fit connaître à ceux de Flandre que Sa Majesté les remerciait de leur bonne volonté, mais qu'il n’agréait pas leur projet d’ériger une statue à Marie-Thérèse (1). L’étranger qui a lu ou entendu dire combien était sincère l'affection des Belges pour cette grande souveraine, s'é- tonne assurément de ne trouver dans nos provinces aucun monument qui rappelle sa mémoire : on voit que ce n'est pas à la nation , mais à Joseph II de répondre de cet oubli. M. Dewez pense que l'empereur ne regardait le ser- ment, qu'il avait prêté à son inauguration, que comme une simple formalité, et tout ce qu'il se permit peu après porte à le croire. Peut-être craignit-il cependant que le peuple n’en jugeàt différemment, car il prit quelques pré- caulions qui ne s'expliquent pas bien autrement. De temps immémorial, le comte de Flandre prêtait serment, dans la cathédrale de Saint-Bavon, de maintenir les droits et (1) Sur la proposition des États de Flandre, ceux du Brabant avaient demandé à leur tour d’être autorisés à ériger une statue à l’impératrice. Joseph II leur répondit moins sèchement : « Quant au désir des États d’ériger un monument pour la mémoire de Sa Majesté, ils ne pourront jamais mieux remplir ses intentions , ni se conformer à ses principes , qu’en combinant toute pareille démonstration avec l’objet essentiel de l’utilité publique. Ainsi le creu- sement de quelque canal, l'amélioration des ports d’Ostende et de Nieuport, la réparation de quelques places fortes, ou même la bâtisse d’une bonne ca- serne pour la garnison de Bruxelles, qu’on dit être très-mal logée, peuvent être des objets qui feront autant d'honneur à la gratitude des États, qu’ils en perpétueront l'avantage. » Gachard, Ænalect., p. 471. ( 41 ) priviléges du clergé; Joseph proposa d’abord et décida en- suite, malgré les réclamations fondées des ecclésiastiques, que ce serment ne serait plus prêté désormais (1). Plus tard, il apprit avec humeur que les États de Flandre se proposaient de faire imprimer, comme de coutume, une relation exacte de son inauguration; et par lettre du 26 juillet , le conseil privé leur déclara que cette dépense était inutile, puisque le procès-verbal contenait tous les articles nécessaires et que la liste, publiée par ordre du gouverne- ment, comprenait toutes les personnes qui avaient droit d'intervenir dans l'inauguration du prince. M. De Pradt serait assez disposé à louer les mesures de Joseph IT, s’il avait su mieux prendre son temps ; il aurait donc fait bon marché des droits constitutionnels des peu- ples, et sa condescendance a lieu de surprendre ceux qui connaissent ses élucubrations libérales, qui toutes, à la vérité, distillent une seule idée. Quoi! il suffira qu’un sou- verain croie que la nation est assez préparée à des change- ments dans le pacte constitutionnel, pour qu'il lui soit permis de le tailler, sans consulter personne, sur le patron qu’il s’est imaginé ? Une œuvre humaine n’est pas immua- ble assurément, et une constitution bonne au XIV° siècle serait bien ridicule au XIX°. On a vanté à tort, semble-t-il, les précautions que prit Lycurgue pour rendre perpétuelles les lois qu’il avait données à Sparte, car c'était là prépa- rer la ruine de sa république. Les Belges du XVIIT° siècle ne pensaient pas comme lui et convenaient volontiers de la nécessité de modifier d'après les besoins moraux et ma- tériels de l'époque leur constitution surannée, mais ils (1) MS. de Dom Malingie , tom. 1, pag. 109 et 110. ( 402 ) soutenaient , et avec grande raison , qu’il n’appartenait pas au prince seul de faire arbitrairement les changements à introduire dans le pacte inaugural : « Si réellement Joseph IT a des vues honorables, écrivait dom Malingie, en 1781 (1), qu'il les exécute par des moyens justes ; s’il s’agit de corriger des abus introduits avec le temps dans la con- stitution civile, qu'il le fasse de concert avec les États; s’il est question du spirituel , qu'il s'adresse à ceux qui ont le droit de s’en occuper, et tout se fera avec ordre. » Les États eux-mêmes ne tinrent pas un autre langage : « Ce n’est pas, disaient ceux de Brabant, en 1787, que la’ joyeuse entrée n'ait quelquefois reçu des changements, des modifications ; l’époque en est double : celle de l’inaugu- ration de Philippe-le-Bel à la fin du XV° siècle, et celle de linanguration de Philippe IF, roi d'Espagne. Mais dans l'une et l’autre de ces importantes transactions, tout s’est passé du gré et du consentement des États et d’après lo- pinion générale. » Plus loin, ils s'expliquent d’une manière formelle : « Si donc il est de la haute et souveraine déter- mination de Sa Majesté d'introduire dans l'administration civile ou politique du Brabant quelques changements in- compatibles avec la joyeuse entrée, promise solennellement, jurée publiquement, et de changer les formes constantes, observées jusqu'à présent, les remontrants, pour satisfaire à la religion du serment qu'ils ont prêté, osent supplier res- pectueusement que Votre Altesse Royale daigne obtenir que pareils changements ne se fassent point sans le consente- ment des trois États de la province; afin que, sélon les règles du droit naturel, la partie intéressée soit ouïe, et que, d’un \ (1) MS., tom. I, pag. 152. ( 403 ) autre côté, l'on puisse par ce moyen ménager l'opinion des peuples. » | Les États de Flandre s’expliquèrent dans le même sens. Nos constitutions modernes ont eu soin d'établir ce droit de la nation de la manière la plus formelle ; celle que nous a faite le Congrès ne s’est pas contenté de dire : « Les » chambres statuent, de commun accord avec le roi, sur » les points soumis à la révision, » elle veut de plus qu’en ce cas, il soit convoqué deux nouvelles chambres, et qu’elles ne pourront délibérer si les deux tiers au moins des mem- bres ne sont présents; enfin, elle statue encore que nul changement ne sera adopté s’il ne réunit au moins les deux tiers des suffrages (1). Il est étonnant qu’un publiciste renommé comme M. de Pradt semble ne pas même soupçonner que les mesures de Joseph IT, quelle que fût leur excellence , étaient tou- Jours illégales par défaut de consentement des représen- tants de la nation, et que le sabre ne pouvait fonder aucun droit. Quelles étaient cependant les modifications que récla- maient les constitutions de la Belgique à l’'avénement de Joseph IT? M. de Pradt n’en souffle mot, et la plupart des écrivains qui ont parlé de la révolution brabançonne gardent à ce sujet le même silence. M. Dewez assure, à la vérité, que la diversitédes lois et des coutumes avait intro- duit d'énormes abus (2), mais il n’en indique aucun et ne donne aucune preuve de son assertion. Les institutions des différentes provinces n'étaient pas dissembläbles au point (1) Constitution de la Belgique, titre VII , art. 131. La loi fondamentale des Pays-Bas (xr° ch.) est plus sévère encore. (2) Æistoire générale, tom. VII , pag. 185. ( 404 ) que plusieurs écrivains paraissent le supposer ; en se con- certant avec les États, un gouvernement aimé de la na- tion aurait pu effectuer les modifications nécessaires pour fortifier l’action de l'administration supérieure et détruire les abus réels. Il n’est pas assurément sans exemple qu’un pays composé d'États divers et régis par des lois différentes, ait joui de calme et de prospérité; on pourrait même en indiquer de nos jours : mais Joseph entendait tout niveler chez nous par son épée seule. Quant aux abus qui pouvaient exister dans les affaires ecclésiastiques, les évêques ne se seraient pas opposés sans doute à des réformes utiles, si l'empereur les leur avait demandées ; ils ne s’opposèrent qu'avec peine à ses plans irréligieux , ou du moins subversifs des droits de l’église. En tout cas, la lettre si digne et si touchante que Pie VI écrivit en faveur de Joseph IT aux prélats belges, prouve bien que le souverain pontife aurait accueilli avec bien- veillance toutes les réclamations fondées du monarque. L'université de Louvain occupa aussi le fils de Marie- Thérèse : les abus qu'on y signalait existaient et existent encore dans plusieurs universités, et si les belles-lettres, les sciences historiques et naturelles y étaient peu ou point en honneur, on pouvait aisément y mettre ordre sans tout bouleverser. D'ailleurs, le prince de Kaunitz con- venait lui-même que le mal était moindre qu'on ne le pensait; ne disait-il pas en effet (1) : « L'on ne peut pas dire que l’université de Louvain manque entièrement de sujets savants , il y en a plusieurs qui ont des connaissan- ces très-étendues dans leur partie. » (1) Annuaire de l’académie, 1838, pag. 167. (405 ) Nous ne pousserons pas plus loin ces recherches; ce se- * rait dépasser le but de cette note, qui ne tend qu’à prouver que les pages consacrées par l'abbé de Pradt à notre ré- volution de 1789 ne méritent aucune confiance. ARCHÉOLOGIE. Notice sur un ornement de bronze trouvé à Brunault et relatif au culte de Cybèle ; par M. Roulez. Dans la notice que j'ai lue précédemment (1) à l’aca- démie sur l'établissement romain de Brunault-Liberchies, J'ai fait mention d’une plaque de bronze déterrée dans cette localité et maintenant en ma possession, promettant d'en entretenir ultérieurement l'honorable compagnie. J'ai l’honneur de lui présenter aujourd’hui un dessin de cet _ornement avec l’explication du sujet qu’il représente. Un buste occupe le centre de la composition. Pris iso- lément , il ne pourrait guère être déterminé, mais les attributs qui l'entourent indiquent clairement qu’il repré- sente Cybèle. Nous remarquons en effet à côté de la déesse deux lions, son escorte habituelle, et aux deux extrémités la tête de son amant Atys, placée au-dessus d’une pomme de pin. La répétition de la même tête n’est due qu'au besoin de symétrie. (1) Voy. Bulletins , tom. X, part. IL, p. 18. Cf. Jahrbücher des Vereins von Alierthumsfreunden im Rheinlande, VI, s. 221. Tom. x1. 28. ( 406 ) Cet ornement à dix-huit centimètres de longueur sur sépt de hauteur. Ses dimensions, eomme le style de la composition, lui donnent une parfaite conformité avec celui qui a été publié par le comte de Caylus (1), et l’on peut soupçonner avec fondement que tous deux ont été jetés dans le même moule. Une considération d’une autre nature vient à l’appui de cette conjecture : Bavay, où a été trouvé le dernier de ces monuments, est situé sur la même voie et à peu de distance de Brunault-Liberchies. Avant d'aborder l'explication archéologique du bronze de Brunault, il ne sera pas hors de propos de rechercher comment le culte de la grande déesse de Phrygie, auquel il se rapporte, a pénétré jusque dans nos contrées. Durant la seconde guerre punique, l'an 207 avant J.-C., les Romains envoyèrent à Attale, roi de Pergame, une ambassade solennelle pour lui demander l'antique statue jadis tombée du ciel à Pessinonte. Suivant les prédictions des livres sibyllins et de l’oracle de Delphes, la présence à (1) Recueil d’antiquités , ete.,t. IL, pl. CXVIIL. Je transcris ici son texte explicatif en entier, afin qu'on puisse mieux juger de la ressemblance des deux monuments , p. 395 : « Cet ornement de bronze, dont je ne puis déter- miner l’objet , fait preuve, avec les autres morceaux de cette planche, qu’on travailla aux embellissements de Bavay pendant les différentes révolutions que les arts ont éprouvées chez les Romains. La description que je vais en donner indique le temps d’ignorance ou plutôt le mauvais goût qui avait suc- cédé aux véritables beautés de l’art et qui répandait dans les compositions le désordre et la bizarrerie. On voit sur ce monument une tête de Cybèle qui en occupe le milieu. Elle est singulièrement coiffée et accompagnée de deux lions représentés en entier. L'artiste a répété, pour la symétrie, à chaque ex- trémité , la tête d’Atys. On reconnaît ce prêtre malheureux au bonnet phry- gien, aux agréments de sa figure, et surtout à la pomme de pin, symbole de sa métamorphose. Ce morceau a été bien jeté. Sa longueur est de dix pouces et demi , et la plus grande hauteur de deux pouces neuf lignes. » ( Avr ) Rome de la déesse phrygienne devait délivrer l'Italie d’An- mibal, son terrible et implacable ennemi. L'arrivée de l'idole sacrée fut accompagnée d'incidents les plus ex- traordinaires. On la déposa provisoirement dans le temple de la Victoire sur le mont Palatin, jusqu’à ce qu’on lui eût élevé un temple particulier, et on institua en l'honneur de la Grande-Mère la fête nommée les Mégalésies, qui se célé- brait tous les ans au printemps (1). Le caractère orgias- _tique du culte phrygien ne cadrait pas avec la gravité et l’austérité du génie romain. Le peuple honora donc la nou- velle divinité de la même manière qu’il vénérait ses autres dieux. Mais comme les cérémonies principales qui s’'accom- plissaient à Pessinonte ne pouvaient être ni changées ni abolies, on fit venir de la Phrygie des prêtres et des pré- tresses pour les continuer (2). Ils constituèrent un collége sacerdotal dont les membres portèrent le nom de Galli et le président celui d’Archigallus (3). Plus tard, lorsque les superstitions et le fanatisme de l'Orient eurent pénétré dans la capitale du monde, à la suite du luxe et de la déprava- tion, les cris sauvages des Galles, leurs courses effrénées, les sons délirants de leurs tambours, de leurs cymbales et de leurs fifres, n’effarouchèrent plus les Romains corrom- pus et amollis. On vit même des personnes des deux sexes appartenant aux familles les plus considérables de Rome, (1) Livius, XXIX , 10. 11. 14; XXVI, 56. Ovid. Fast., IV, 247 sqq. Herodian , 1, 54. 55. Silius, Pun., XVII, 1. sqq. Valer. Max. , VIII , 15, 3. Arnob. dv. gentes, VI, 46, p. 266, sq., etc. Cf. Zoega , Bassi rilievi di Roma ,t.1,p.48sqq. et p. 88. | (2) Dionys. Halic., Ant. R., II, 19, p. 275, éd. Reisk. (3) Orelli, Znseript., 2319 , sqq. Plin. Z. W., XXXV, 56,5. Servius, ad Æneid., IX , 16. Tertull. Apolog. , 25. ( 408 ) prendre part à leurs cérémonies. Des inscriptions, donit les plus anciennes remontent au second siècle de notre ère, mentionnent des prêtres et des prêtresses de Cybèle avec des noms latins (1). Le culte de la mère des dieux ne se concentra pas dans Rome ni même en Italie, il se répandit aussi dans les provinces. Il paraît avoir rencontré beaucoup de prosély- tisme dans les Gaules, principalement dans le Midi, où l'influence romaine se fit plus fortement sentir. On en a trouvé des vestiges à Pennes (2) à Orange (5), à Riez (4), à Arles (5), à Die (6), à Valence (7), à Lyon (8), à FEr- mitage près de Tain (9), à Narbonne (10) à Leitoure (414). Ces vestiges disparaissent vers le Nord , et Tournay, où il exista un collége de Galles (12), est la dernière limite que (1) Cf. Zoega , L. c., pp. 51 et 92 sq. (2) Inscription chez Muratori, Thesaur. inscript., p. 185, 3. Orelli, Inscr. latin. select., n° 1896. (3) Muratori, 150, 2, Millin, J’oyage dans le midi de la France, t. IE, p. 154. (4) Muratori, 52,5. Millin. , Z.c.,t. III, p. 48. (5) Autel de la bonne déesse, chez Millin., ibid. , t. III, p. 503 sv. UE pl. XXVIIT, n°6. (6) Inscription publiée par Spon, Wiscellan. , p. 98, LIX. Orelli, 2332, (7) Autel taurobolique, voy. Millin., #bid., t. II, p. 88 sv. Atlas, pl. XXVII, 5 et 6. (8) Inscriptions tauroboliques publiées entre autres par Muratori, 535 , 4. Millin. , t. I, p. 522. Orelli, 2322 et 2525. (9) Gruter, p. xxx, 2. Millin., #b6d., t. IT, p. 75. (10) Muratori, 130, 5. Orelli, 2527. (11) Donati, p. 181 , 1. Orelli, 2551. (12) Ce fait résulte de la découverte d’une pierre funéraire qu’un archi- galle s'était fait ériger de son vivant. L'inscription en a été publiée plusieurs fois. Voy. Bulletin des sciences historiques , février 1827, p. 145 ; Orelli, 2521. Du Mortier, Bulletin de l’académie de Bruxelles, juillet 1845, t. XII, part. 11, p.125. RC Le ET ET AE ET ( 409 ) nous indiquent les documents historiques. Quant à Bavay et à Brunault, les monuments qui y ont été déterrés ne four- nissent pas une preuve suffisante que la déesse phrygienne ait eu des autels dans ces localités, les monuments en ques- tion pouvant y avoir été apportés par des soldats romains adorateurs de Cybèle. Du reste, les Galles étaient des prêé- tres mendiants (1) et n'avaient pas tous des demeures fixes. Plusieurs parcouraient les provinces portant une idole de ‘la mère des dieux, célébrant leurs cérémonies bruyantes et dissolues et faisant un appel à la libéralité aussi bien qu’à la dévotion des populations (2). Pour arriver à l'intelligence de la composition que pré- sente le monument qui nous occupe, il est nécessaire de se rappeler l’association d’Atys au culte de Cybèle (3). La fête de la déesse se partageait en deux périodes princi- pales dépendantes d’Atys perdu et retrouvé. Le premier jour était un jour de deuil (4) : on enlevait le pin au mi- lieu duquel était suspendue l’image d’Atys, et on le trans- plantait dans le temple de Cybèle (5). A Rome, cet arbre se transportait devant le temple sur le mont Palatin (6). (1) Cic. De Legg., I, 9 , 16. (2) Lucian. 4sin., c. 35. 37. Apulejus, Hetam. | VII, 24, avec la note de Hildebrand, p. 721, Atlien: ; V, p. 526. Perizon, ad. Ælian. Var. Æ., IX, 8. Zoega, Bassi rilieui Fa à K: p. 51. Lobeck, Æglaopham , p. 647. (3) Je renvoie pour l'appréciation des versions nombreuses et contradic- toires du mythe de Cybèle et d’Atys , au mémoire de M. Lenormant, Vou- velles annal. de l’instit. archéol. , t.1 , p. 219 sv. Cf. Creuzer, Religions de l’antiq. , trad. de M. Guigniaut, t. Il, part. 1, p.65 sv. (4) Tertullian , Æpolog., c. 25. (5) Plin., Æist. nat., XVI, 10, 15. Arnobius, Ædv. gentes, V, 16, p. 179. Creuzer, ibid, k 58. (6) Joh. Lydus, De mensibus , p. 206. ed. Rhoeter. ( #10 ) C'est probablement à cet acte symbolique que fait allu- sion la représentation des médailles (1), où l’on voit Atys la main appuyée contre un pin devant un temple magni- fique , à l'entrée duquel Cybèle est assise entourée de ses lions. Le second jour, on allait à la recherche d’Atys au bruit d’une sauvage harmonie produite en soufflant dans des cornes (2). Les Galles portaient sur leur tête par la ville l’idole de la déesse représentée probablement sur son char trainé par des lions (3). Ce fait paraît avoir inspiré la composition de la face principale de l'autel Albani (4), le- quel fut élevé pour perpétuer à la fois la mémoire d’un taurobole en l'honneur de la grande déesse et d’un criobole en l’honneur de son favori. Cybèle , identifiée avec Agdistis, est portée sur un char attelé de deux lions ; elle va à la re- cherche d’Atys qu’elle retrouve appuyé au pin sous lequel il s’est mutilé et à perdu la vie (5). Le coq perché sur l'arbre n’est peut-être que l'expression symbolique du nom de Gallus que l’on donnait aussi à Atys (6). C’est évidemment l’une ou l’autre de ces deux sortes de représentations que nous offre en abrégé le bronze de Bru- (1) Morell., Thes. , t. I, tav. 81, 12. Montfaucon , Ant. expl. supplém., t.1,pl.l,n°1. Eckel, Catal.mus. Vind., t. 11, p. 559 , n° 25. (2) Julianus, Orat. V., p. 168. (3) Ovid. Fast., IV, 185. Cf. Baumstark, Real-Encyclop. der Alter- thumswissenschaft , Bd. III, s. 643. (4) Zoega, Bassi rilievi, 1, tab. 13. Guigniaut, Religions de l’antiquité, pl. LVIIT , 250. (5) Arnobius, V, 16, p. 179. Orelli « Quid sibi vult illa pinus quam semper statis diebus in deum matris intromitlitis sanctuario ? Nonne illius similitudo est arboris sub qua sibi furens manus et infelix adolescen- tulus intulit et genitrix Divum in solatium sui vulneris consecravit. » (6) Julianus, d. c., T£ Toéry réuyera td iepèy mal dæôpoyroy SÉpoc ToÙ Séou T'éAaov. RS D ( 411 ) nault. La nature de l’ornement a exigé que l'artiste ne donnàt que les bustes des deux divinités, remplaçât le pin par son fruit et omit d’autres attributs secondaires. Mais cette abréviation ne change rien au sens général de la composition : elle rappelle également une scène de la pé- riode de deuil de la fête de Cybèle et l'union de son culte à celui de son favori. La manière dont est coiffée la mère des dieux sur notre mo- nument mérite toute notre attention. La coiffure que nous Jui voyons ne saurait être considérée comme la couronne tourelée qui orne habituellement sa tête (1); ce doit être une forme particulière de la tiare ou bonnet porté par les monarques de l'Asie, lequel, selon toute apparence, aura été donné primitivement à la déesse (2). Les lions sont un attribut essentiel de Cybèle. On y trouve des allusions dans un grand nombre de passages d'auteurs anciens (3). Ces animaux escortent tantôt son trône, tantôt traînent son char. On a donné diverses ex- plications de cet attribut. Selon Varron et Lucrèce (4), les lions sont un symbole de la nature la plus sauvage adoucie du sol le plus ingrat cédant à la culture. M. Creuzer (5) aime mieux voir dans le roi des animaux, au sang en- flammé , un emblème de la reine de la nature, qui de son (1) Cornutus, De nat. deor., VI, p.17, ed. Osann. 7upyorôs orépasoc. Ovid., Fast., IV, 217. (Corona) turrifera. Voy. d’autres textes cités par Zoega, Bassi rilievi, p.94 (61). Statue du musée Pio-Clémentin : Visconti, M. P.C.,1, tav. 40. Bas-relief de l’autel Albani, cité plus haut, etc. (2) Cf. Zoega , 1. c., p.51 sq. (3) Beaucoup de ces textes ont été rassemblés par Zoega , L. ç., p. 97 sq. (82). (4) Varro ap. Augustin. , Cv. dei, VII, 24. Lucret., Il, 604 sqq. (5) Religions de l’antiq., trad. de M. Guigniaut, t. IL, part. L, p. 67 sv. (412) feu puissant pénètre toutes choses et dompte tout ce qui a vie. Sur les représentations de l’art, Atys porte constamment le bonnet phrygien. Quelques-unes montrent ce bonnet parsemé d'étoiles (1) ; une tradition le lui fait donner par Cybèle (2). Sur notre bronze le dieu a le front décoré de trois ornements attachés sans doute avec un bandeau (3). Le cône de pin avait chez les anciens, à raison de sa forme, une signification symbolique (4) qui fut cause qu’on le consacra à Atys, de même que l'arbre qui le porte. M. le directeur, en levant la séance, a fixé l’époque de la prochaine réunion au samedi 6 décembre. (1) Voy. Zoega, ibid , p. 98 (86). (2) Julian, Or.,V , p. 165. Sallust. De nat. deor. , 4. (3) Voy. un archigalle ayant la tête ceinte d’une couronne d’olivier , à la- quelle sont attachés trois médaillons , chez Winkelman , Hon. ined. , n° 8. Guigniaut, Religions, etc. , pl. CXLI, 250 , a. (4) Voy. Creuzer , ibid. , p. 69. Bulletin de l'Académie. | Tome XI, 2*part, page 412. ( 413 ) OUVRAGES PRÉSENTÉS. EcnonensiA. Monuments de la langue romane et de la langue tudesque du IX° siècle, publiés par M. J.-F, Willems, 2° édit. Gand, 1845, in-6°. Journal de médecine, de chirurgie et de pharmacologie , pu- blié par la société des sciences médicales et naturelles de Bruxel- les, 8° année, cahier d'octobre 1845. Bruxelles, in-8°. Annales de la société médico-chirurgicale de Bruges , tom. VI, année 1845, 8° livr. Bruges, in-6°. De la structure des dents, etc., par M.le D' A.-F, Talma. Bruxelles, 1845, in-6°. Revue de Liége, 9° et 10° livr. Liége , 1845, in-8°. Annales de la société de médecine d’ Anvers. Année 1845, livr. d'octobre. Anvers , in-8°. Messager des sciences historiques de Belgique, année 1845, 3° livr. Gand, in-8°. Gazette médicale belge, novembre 1845. Bruxelles, in-fol. Journal historique et littéraire, tome XII, livr.7. Liége, in-8o. Annales d’oculistique, publiées par M. le D' FI. Cunier. Tome XIV (3° série , tome II), 4° livr. Bruxelles , in-8°. Journal de la société de la morale chrétienne, 8° série, tom. IV, n° 4. Paris, 1845, in-8o, Sur les tremblements de terre de la péninsule scandinave, par M. Alexis Perrey. Paris, 1848, in-8°. | Revue zoologique, par la société Cuviérienne. 1845, n° 9. Paris , in-8°, Journal d'agriculture pratique et de jardinage, publié sous la direction du Dr Bixio , 2° série , tome III, n° 4. Paris, in-8°. Programma van het provinciaal Utrechtsch genootschap van kunsten en wetenschappen , voor het jaar 1845, in-8°. Tom. x. 29, ( 414 ) Différentes thèses, discours et programmes , de la part de l’uni- versité de Fribourg en Brisqau. In-4° et in-8°. Flora , publiée par la société royale de botanique de Ratis- bonne. 1845, n°° 12 à 36, in-8°. Recherches d’anatomie comparée sur le Chimpansé, par M. W. Vrolik. Amsterdam, 1841, 1 vol. gr. in-fol. W'erken uitgegeven door de vereeniging ter bevordering der oude Nederlandsche letterkunde, 2% jaargang , 2% aflevering. Leiden, 1845, 1 vol. in-8°. Nieuwe verhandelingen der eerste klasse van het Koninglijk- Nederlandsche Instituut van wetenschappen , letterkunde en schoone kunsten te Amsterdam. Elfde deel. Te Amsterdam, 1845, 1 vol. in-4°, — Avec 3 programmes de concours. Verslag der eerste klasse van het Koninglijk- Nederlandsche Instituut over de heerschende ziehte der aardappelen, door M. W. Vrolik, secretaris. Amsterdam , 1845, in-8°. FLora BarTava , of afbeelding en beschrijuing van Nederland- sche gewassen , door Jan Kops en J.-E. Van der Trappen. 137% aflevering. Te Amsterdam , in-4°. Bouwkundige bijdragen, uitgegeven door de maatschappij tot bevordering der bouwkunst. Derde jaargang , 8% stuk. Amster- dam , 1845, in-4°, Isis. Encyclopädische Zeitschrift, von Oken. 1645, Heft IX. Leipzig, in-4°. Neue Zeitschrift des Ferdinandeums für Tirol und Vorarl- berg. 11° Bändchen. Innsbruck , 1845, 1 vol. in-8°. Annalen der Staats-Arzneikunde, 18% Jahrgang, 8t° Heft,. Freiburg im Breisgau, 1845, in-8°, The numismatic chronicle, and journal of the numismatic society, edited by John Yonge Akerman. April 1845, n° 26. London , in-6°. The journal of the British archaeological association , esta- blished 1843. N° 2, july 1845. London, in-8°. Les membres de l'Académie avaient été convoqués pour se réunir le 6 décembre, quand, le 1°’ du même mois, parurent les arrêtés royaux portant réorganisation de l'Académie avec adjonction d’une classe des beaux-arts. M. le Ministre de l’intérieur donna en même temps à M. le secrétaire perpétuel, des instructions pour contre- mander la séance du 6, et pour convoquer à une séance publique d'installation les anciens membres de l'Académie et les nouveaux membres désignés par l'arrêté royal pour former la classe des beaux-arts. Cette séance d'installation fut fixée au 16 décembre, anniversaire de S. M. le Roi, et en même temps jour anniversaire de la fondation de l’Académie par Marie-Thérèse. Les détails de cette séance et les arrêtés concernant la réorganisation de l’Académie, se trouveront en tête du 45° volume des Bulletins. | FIN DU DOUZIÈME VOLUME. Tom. xu. 30. TABLE DES MATIÈRES DU TOME XII DES BULLETINS DE L’ACADÉMIE ROYALE DE BRUXELLES, (Le chiffre [ se rapporte à la [re partie et le chiffre II à la 2e partie.) A. Arrest (d”). Comète découverte à Berlin , 1, 1, 214. B. Barbière. Considérations anatomico-physiologico-pathologiques sur le Sola- num tuberosum , II, 310. Belli. Lettre au sujet de la note de M. Liagre, sur les oscillations du niveau à bulle d’air, 1, 537. Benoist. Observations sur la floraison , 1, 3,86. Bergsma. Observations sur la feuillaison et la floraison , 1 , 352. Birt. Observations sur la floraison , 1,3. Blanquaert. Mémoire sur la maladie des pommes de terre , IL , 200. Brants. Observations sur la floraison et les migrations des oiseaux , [, 215. 418 TABLE DES MATIÈRES. Brasseur. Mémoire sur divers lieux géométriques du second degré, détermi- nés par la géométrie descriptive , II, 310. Bruges. Concours pour l'éloge de Simon Stévin , II, 200. C. Cantraine. Observations sur la floraison et les migrations des oiseaux, 1, 213. Notice sur une nouvelle espèce du genre Thyroptera Spix, 489. Com- missaire pour la notice de M. de Ryckholdt, sur le genre Chiton Lin., 558. Commissaire pour le mémoire de M. Deby, sur quelques cétacés échoués sur les côtes de la Belgique , II , 200. Chavannes. Observations sur la floraison et les migrations des oiseaux, I, 213. Colla. Observations sur la floraison, I, 3. Découvre une comète télescopique dans la constellation de l'Éridan, 214. Comète du mois de juin 1845, IT, 5. Lettre à M. Quetelet sur les observations de Parme, 229, Comète découverte par. M. d’Arrest, à Berlin, 1, 13 par M. Petersen, à Altona, 2 ; par M. Rumker, à Hambourg, #bid.; par M. Colla, à Parme; M. Schumacher , à Altona , et M. Peters, à Naples , 214; par M. Cooper, ibid. Comète du mois de juin 1845 , IE, 3. Concours de 1845 , mémoires reçus, 1, 87, 556. Concours de 1846, ques- tions proposées, 1, 444. Mémoire sur le défrichement des bruyères, Il , 200. Cooper. Nouvelle comète , 1, 214. Cornelissen. Commissaire pour le mémoire de M. de Reiffenberg, sur la plus ancienne gravure connue, Ï, 525. Commissaire pour une notice de M. Rou- lez, sur un bas-relief funéraire du musée d’Arezzo, II, 299. Crahay. Commissaire pour la lettre de M. Louyet, sur une pile à courant constant , construite par M. Lippens , I, 2. Rapport sur une note de M. Le- clercq, sur la formation de la glace dans les eaux courantes, 3. Com- missaire pour un compas présenté par M. Gérard,9. Notice sur le froid de l'hiver de 1844 à 1845, 216. Observations sur les températures, 300, Observations météorologiques, 309. Notice sur les pluies du mois de mai 1845, 540. Notice sur une nouvelle théorie de la vision, II, 511. D. Dandelin. Commissaire pour la note de M. Leclercq, sur la formation de la glace dans les eaux courantes, Ï, 8. Commissaire pour le mémoire de M. Verhulst , concernant la loi mathématique d’accroissement de la popu- TABLE DES MATIÈRES. 419 lation , 8. Commissaire pour la note de M. Houzeau, sur les corrections de l’équatorial, 538. Commissaire pour le mémoire de M. Brasseur, sur divers lieux géométriques du second degré , II, 310. Deby. Mémoire sur quelques cétacés échoués sur les côtes de la Belgique, IT , 200. De Gerlache (le baron). Commissaire pour les recherches de M. de Ram, sur les sépultures des ducs de Brabant à Louvain , 1, 525. Nommé vice-direc- teur pour l’année 1845-1846, ibid. De Hemptinne. Commissaire pour la note de M. Koene, sur la formation de l’acide hypoiodeux , I, 2. Demande l'insertion au Bulletin de la note de M. Louyet, concernant l'absorption des poisons métalliques par les plantes, 17. Rapport sur les deux mémoires en réponse à une question de la classe des sciences , 387. Notice sur les manomètres à air libre , 541. De Koninck. Commissaire pour la note de M, Koene, sur la formation de l'acide hypoiodeux, I, 2. Commissaire pour une balance de précision, présentée par M. Sacré , 17. Commissaire pour les recherches de M. Mar- tens, sur les variations de la force électro-motrice du fer , 309. Delvaux. Commissaire pour les recherches de M. Martens, sur les variations de la force électro-motrice du fer, 1, 309. Depierre. Observations sur la floraison et les migrations des oiseaux, Ï , 213. De Ram. Commissaire pour la notice de M. Frocheur , sur le roman de la belle Hélène de Constantinople, 1, 86, 215. Quelques éclaircissements au sujet de la statuette de Casterlé , 336. Remarques sur la traduction de la chro- nique latine d'Edmond de Dynter, 341. Recherches sur les sépultures des ducs de Brabant à Louvain, 525. Commissaire pour le mémoire de M. de Reiffenberg , sur la plus ancienne gravure connue , 525. Commissaire pour le mémoire de M. Gachard , sur les changements apportés dans l’organisa- tion des états du duché de Limbourg, 5358. Recherches sur les sépultures des ducs de Brabant à Louvain , 539. Observations au sujet de la notice de M. De Witte, sur les figurines de bronze , 549. Observations sur l'opinion de MM. de Longpérier et De Witte, concernant les figurines de bronze, 11, 84. Phénomènes atmosphériques annotés par un chroniqueur du Ve siècle, 96. Commissaire pour la notice de M. Guioth, sur des fouilles exécutées dans le tumulus de Brusthem , près de St-Trond, 309. De Smet. Mémoire sur Baudouin IX , comte de Flandre et de Hainaut, 1,79, 300. Commissaire pour le mémoire de M. Moke, sur la bataille de Courtrai, 525. Note sur une petite chronique manuscrite de l’abbaye de S'-Adrien, à Grammont , IL, 154. M. de Pradt et la révolution brabançonne , 593. De Stassart (le baron). Nommé directeur pour 1845-1846 , 1, 526. Demande que l’Académie publie , comme supplément au mémoire de M. Carton, les notes que l’auteur lui a fait parvenir, I], 2. 420 TABLE DES MATIÈRES, De Witte. Figurines de bronze et de fer , 1, 544. D'Omalius d’'Halloy. Notes sur les caractères naturels de quelques anciens peuples de l’Europe occidentale , I, 230. Donkelaer. Observations sur la floraison, I, 86. Donny. Mémoire sur un appareil de Thilorier modifié , 1, 86. Dumont. Carte géologique du royaume , I, 3. Dumortier. Notice sur la cathédrale de Tournay , 1, 525. Nouvelles obser- vations sur Notre-Dame de Tournay , II, 101. Observations sur la cloque des pommes de terre, 285. Duprez. Observations sur les températures , I , 500. Observations météorolo- giques , 509. Note sur un dégagement d’électricité qui a lieu dans l’expé- rience du crève-vessie , II, 142. Lettre adressée à M. Quetelet sur les obser- vations de Gand, 228. Falck (Mme la baronne} présente le buste en plâtre de M. Falck, ancien membre honoraire de l’Académie, I, 85. Ferdinandeum (le musée ), d’Inspruck, fait parvenir différentes centuries de l’Herbier du Tyrol, II, 310. Forster. Météore observé à Ostende, I, 352. Météore brillant observé près de Londres , II, 134. Frocheur. Notice sur le roman de la belle Hélène de Constantinople , 1, 86, 214, 273. G. Gachard. Note sur les commentaires de Charles-Quint, I, 29. Deux lettres autographes de Philippe IL à l’empereur Maximilien II , sur les matières religieuses, 149. Sur le séjour de Charles-Quint au monastère d’Yuste, 241. Lettre de Philippe IV, concernant l’astronome Langrenus, 261. Le cardinal de Granvelle quitta-t-il spontanément les Pays-Bas en 1564, ou sa retraite fut-elle l'effet des ordres de Philippe 11? 311. Rapport sur le mémoire en réponse à la question relative au règne d’Albert et Isabelle, 415. Mémoire sur les changements qui furent apportés, sous le règne de Marie-Thérèse, dans l’organisation des états du duché de Limbourg et des pays d’Outre-Meuse, 538. Notice sur une lettre autographe de Marie- Thérèse au prince Charles de Lorraine , II, 278. Galeotti. Enumeratio synoptica HE PA Rad phan icarum in regio- nibus Mexicanis collectarum , X, 129 ; IT, 15 , 257. TABLE DES MATIÈRES. 421 Galesloot. Antiquités romaines trouvées à Assche, Il, 133 , 203. Gérard. Compas présenté à l'Académie, 1, 9. Nouveau compas à cercle gra- dué pour la division des roues, 552. Grandgagnage. Rapport sur le mémoire de M. Britz, sur les anciens juriscon- sultes du pays, 1,357. Commissaire pour le mémoire de M. Gachard, sur les changements apportés dans l’organisation des états du duché de Lim- bourg , 538. H. Herrick. Lettre sur les aurores boréales aux États-Unis, en 1843, 1844 et 1845, 1, 531. Lettre adressée à M. Quetelet sur les observations des États- Unis, II, 224. Houzeau. Mémoire pour déterminer les éléments des orbites des comètes, I, 2. Éléments et éphéméride de la comète découverte par M. d’Arrest, 107. Note sur la dernière comète découverte à Rome, 309. Note sur les cor- rections de l’équatorial, 538. J. Jenyns. Observations sur la floraison et les migrations des oiseaux , I, 215. K. Kickx. Observations sur la floraison , 1, 86. Commissaire pour le mémoire de M. Spae, intitulé : Essai d’une monographie du genre Lis , II, 2. Com- missaire pour le mémoire de M. Westendorp, intitulé : Description de quelques cryptogames inédites , 134. Rapport sur le mémoire de M. Spae, intitulé : Essai d’une monographie du genre Lis, 136. Commis- saire pour le mémoire de M. Blanquaert, sur la maladie des pommes de terre, 200. Commissaire pour le deuxième fascicule de l’herbier crypto- gamique belge, par M. Westendorp, ibid. Rapport sur une notice de. + M. Westendorp, concernant quelques cryptogames des Flandres, 201. Commissaire pour les considérations anatomico - physiologico - patholo- giques sur le Solanum tuberosum , par M. Barbière, 310. | Koene. Note sur la formation de l’acide hypoiodeux, I, 2. Kupffer. Lettre sur les ondes atmosphériques, I, 530. L. Leclercq. Sur une grêle extraordinaire observée à Liége, IL , 14. Liagre. Mémoire sur les corrections de la lunette méridienne, 1, 86. 422 TABLE DES MATIÈRES, Lippens. Sur une pile à courant constant , I, 2. Louyet. Surune pile à courant constant construite par M. Lippens , 1, 2. Note sur l'absorption des poisons métalliques par les plantes, 17, 24. M. Macleod. Observations sur la floraison , 1, 86. Marchal. Relation inédite de l’ambassade de Federigo Badovaro à la cour de Charles-Quint etde Philippe IT, E, 52. Notice sur le musée militaire de la chambre héraldique à Bruxelles ; — sur l'archéologie de la Bolivie et sur les communications projetées des contrées intérieures de l’Amérique du Sud avec l’Europe , 183. Notice sur les chartes de la ville de Virton et sur là coutume de Beaumont en Argonne, II, 186. Extrait d’une notice sur la maladie des pommes de terre, 376. Mareska. Mémoire sur un appareil de Thilorier modifié, 1, 86. Lettre à MM. Quetelet et Stas, 295. Martens. Commissaire pour la lettre de M. Louyet, sur une pile à courant con- stant, construite par M. Lippens, 1, 2. Observations sur la floraison, 5. Rapport sur la note de M. Louyet, concernant l'absorption des poisons métalliques par les plantes, 17. Enumeratio synoptica plantarum phane- rogamicarum in regionibus Mexicanis collectarum, 129. Recherches sur les variations dela force électro-motrice du fer, 309, 339. Commissaire pour le mémoire de M. Spae, intitulé : Essai d’une monographie du genre Lis , II, 2. Enumeratio synoptica plantarum phanerogamicarum in regionibus Mexicanis collectarum , 15. Commissaire pour le mémoire de M. Westendorp, intitulé : Description de quelques cryptogames inédites, 154. Rapport sur le mémoire de M. Spae ; intitulé : Essai d’une mono- graphie du genre Lis, ibid. Commissaire pour le mémoire de M. Blan- . quaert , sur la maladie des pommes de terre, 200. Commissaire pour le deuxième fascicule de l’herbier cryptogamique belge, par M. Westendorp, tbid. Rapport sur une notice de M. Westendorp , concernant quelques cryptogames des Flandres, 203. ÆEnumeratio synoptica plantarum phanerogamicarum in regionibus Mexicanis collectarum, 257. Com- missaire pour les considérations anatomico-physiologico-pathologiques sur le Solanum tuberosum, par M. Barbière, 310. Sur la maladie des pommes de terre , 356. Martini van Geffe. Observations sur la floraison , I, 86. Martius (de). Observations sur la floraison , I, 86. Mauvais. Comète, I, 214. Mérode (le comte Félix de). Réunion archéologique de Lille, E, 352. st 5 TABLE DES MATIÈRES, 423 Meyer (3.-C.). Discours et mémoires , I , 2. Ministre de l’intérieur. Adresse, de la part de M. le marquis de Rumigny, un exemplaire du Dictionnaire français-berbère et du Rudiment de la langue arabe, I, 85. Communique le prospectus du septième congrès des savants italiens, 293. Envoie trois volumes des Œuvres de Laplace, 351. Com- munique une inscription grecque trouvée sur le piédestal de la colonne de Pompée à Alexandrie, 529. Adresse un catalogue des instruments de physique et des objets d'histoire naturelle qui ont appartenu à l’ancienne Académie, Il, 1. Adresse une notice de M. Guioth, sur des fouilles exécutées dans le tumulus de Brusthem , près de St-Trond , 309. Moke. Mémoire sur la bataille de Courtrai , 1, 595. Morren. Commissaire pour le mémoire de M. Spae , intitulé : Essai d’une mo- nographie du genre Lis, Il, 2. Rapport sur ce mémoire, 137. Com- missaire pour le mémoire de M. Blanquaert, sur la maladie des pommes de terre, 200. Lettre à M. Quetelet, sur les phénomènes périodiques obser- vésen Chine, 235. Maladie des pommes de terre , 299. Commissaire pour les considérations anatomico-physiologico-pathologiques sur le Solanum tuberosum , par M. Barbière, 810. Communication verbale sur la maladie des pommes de terre, 372, N. Nève, père. Observations sur la floraison , I, 86. Nyst. Description de deux Bulimes nouveaux de la Colombie , 1, 227. Notice sur quelques Bulimes nouveaux ou peu connus, II , 146. 0. Observations sur la floraison, 1, 3, 215. Observations concernant les phénomènes périodiques , en 1844, 1, 86. Observations sur lés migrations des oiseaux, pendant l’année 1844, 1, 213. Observations sur les températures , I, 300. ‘ Observations météorologiques , 1, 309 ; II, 205. Ouvrages présentés, I, 80, 210, 290, 346, 526, 550; 11, 129, 195, 300, 413. ». Pagani. Commissaire pour le mémoire de M. Verhulst, concernant la loi mathématique d’accroissement de la population , I, 8. Commissaire pour 424 TABLE DES MATIÈRES. le mémoire de M. Brasseur, sur divers lieux géométriques du second degré, Il, 510. Peltier. Nouveau cyanopolarimètre, 1, 352. De la cyanométrie et de la pola- rimétrie atmosphérique , 453. Perrey. Renseignements sur le dernier hiver, 1, 353. Sur l’état météorolo- gique des premiers mois de 1845, II, 5. Lettre adressée à M. Quetelet sur les observations de Dijon , 223. Phénomènes ropphéciquees étoiles filantes et tremblements de terre en 1845, 329. Peters. Comète observée à Naples, I, 214. Petersen. Nébulosité observée à Altona , E, 2. Phénomènes périodiques , 1, 3, 86, 352. Q. Quatrefages (de). Note adressée à M. Van Beneden , et relative aux observa- tions critiques sur les genres Éleuthérie et Synhydre , 1, 79. Lettre en réponse aux observations critiques de M. Van Beneden, sur les genres Éleuthérie et Synhydre , 116. Quetelet. Circulaire de M. Schumacher d’Altona , relative à une comète décou- verte à Berlin , I, 1. Phénomènes périodiques, 3. Commissaire pour la note de M. Leclercq, sur la formation de la glace dans les eaux courantes , 8. Commissaire pour le mémoire de M. Verhulst, concernant la loi mathéma- tique d’accroissement de la population #bid. Commissaire pour un com- pas présenté par M. Gérard , 9. Présente le buste en plâtre de M. Falck, 85. Met sous les yeux de l’Académie la première livraison de l'ouvrage de M. Raoul-Rochette, intitulé : Choix de peintures de Pompéi, 86. Com- munique les observations qu’il a reçues sur les phénomènes périodiques en 1844, ibid. Commissaire pour un mémoire sur un appareil de Thilo- rier modifié par MM. Mareska et Donny , tbid. Commissaire pour un mé- moire de M. Liagre, sur les corrections de la lunette méridienne , ébid. Rapport sur un mémoire de M. Ath. Peltier, intitulé : Recherches sur les causes des variations barométriques, 91. Communique les renseigne- ments qu’il a reçus concernant la floraison et les migrations des oiseaux pendant l’année 1844, 215. Communique deux lettres relatives à des co- mètes , l’une de M. Colla , l’autre de M. Schumacher, 214. Sur le froid de 1844 à 1845 , 216. Rapport sur le mémoire de MM. Mareska et Donny sur un appareil de Thilorier modifié, 294. Communique les indications des températures observées pendant le mois de mars, 300. Met sous les yeux de l’Académie le cyano-polarimètre de M. Peltier, le nouveau compas de M. Gérard , la projection orthographique de M. Vande Cotte , et le premier TE. or TABLE DES MATIÈRES, 425 - fascicule de l’herbier cryptogamique belge, par MM. Westendorp et Wal- -lais, 352. Globe de feu observé à Bruxelles, 353. Rapport sur le mémoire de M. Liagre, sur les corrections de la lunette méridienne, 451. Donne lec- ture des lettres de MM. Kupffer et Herrick , relatives à des observations météorologiques , 529. Commissaire pour la note de M. Houzeau, sur les corrections de l’équatorial, 538. Renseignements au sujet du passage de Mercure sur le soleil, 539. R. Raoul-Rochette. Choix de peintures de Pompéi , I, 86. Reiffenberg (le baron de). Rapport sur le supplément au mémoire concernant la description de la crypte souterraine de l’église d’Anderlecht, par M. Van- der Rit, I, 18. Rapport sur le mémoire de M. Scheler, concernant le verbe français, 20. Notices et extraits de la bibliothèque royale, fragment d’une chronique des papes ; Gauthier de Bierbeke ; fragments de l’histoire de l’ab- baye de Villers; Francon-le-Rouge ; pièces relatives à la construction de la cathédrale d’Anvers , 38. Commissaire pour la notice de M, Frocheur, sur le roman de la belle Hélène de Constantinople , 86. Paléographie; histoire : littéraire ; vie de saint Lambert, par Étienne et par Renier ; le déduit de la chasse , par Gaces de la Bigue ; les Lépreux , 169. Rapport sur la notice de M. Frocheur, relative au roman de la belle Hélène , 214. Un croisé belge, Francon d’Arquenne, 262. L'hiver de 1365 ; la fête de l’arbaleste et du prince d’Amour à Tournay, en 1455, 521. Extraits d’une chronique de Flandre iné- dite; Jacques Van Artevelde ; siége de Tournay en 1559; ouragans et tempêtes; pose de la première pierre du chœur de l’église Saint-Jacques à Tournay, en 1368 ; revue des compagnies bourgeoises de cette ville, 514. Commissaire pour les recherches de M. de Ram sur les sépultures des ducs de Brabant à Louvain , 525. Mémoire sur la plus ancienne gravure connue, ibid. Commissaire pour le mémoire de M. Gachard, sur les changements apportés dans l’organisation des états du duché de Limbourg , 538. Mé- moire surla plus ancienne gravure connue , 539. Nouveaux extraits d’une chronique de Flandre inédite, II, 63. Notice sur le prince Charles-Joseph de Ligne , 141. Des armes et des chevaux merveilleux, considérés comme moyens épiques dans les poëmes du moyen âge, 161. Commissaire pour une notice de M. Roulez, sur un bas-relief funéraire du musée d’Arezzo, 299. Anciennes chansons françaises ; métiers à Tournay, en 1364, 581. Rondani. Observations sur l'apparition des insectes , 11, 200. Roulez. Rapport sur le supplément au mémoire concernant la description de la crypte souterraine de l’église d’Anderlecht, par M. Vander Rit, I, 19. . 496. TABLE DES MATIÈRES. Un combat de chiens, 180: Le jeu de la balançoire, 285. Hercule Citha- rède, 541. Est invité à examiner une inscription grecque trouvée sur le piédestal de la colonne de Pompée à Alexandrie, 529. Observations au sujet de la notice de M. De Witte, sur les figurines de bronze, 549, Rapport sur l'inscription grecque de la colonne dite de Pompée à Alexandrie, IE , 2. Observations sur l'opinion de MM. de Longpérier et De Witte , concernant les figurines de bronze, 94. Commissaire pour une lettre de M. Galesloot, sur des antiquités romaines trouvées à Assche, 135. Rapport sur cette lettre, 205. Notice sur un bas-relief funéraire dû musée d’Arezzo , 299 , 310. No- tice sur un ornement de bronze trouvé à Brunault et relatif au culte de Cy- bèle , 405. Rumker. Comète observée à Hambourg , L, 2. Ryckholdt (le baron de). Notice géologique sur le genre Chiton Lin. I, poè; Il, 56. Se Sacré. Balance de précision , E, 17. Saint-Genois (le baron de). Note sur une arrière-petite-nièce du jurisconsulte P. Stockmans, I, 267. Sauveur. Rapport sur les deux mémoires en réponse à la question sur les sourds-muets , 1, 371. Demande que l’Académie publie comme supplément à son mémoire , les notes que M. Carton lui a fait parvenir, IT , 2. Schayes. Nouvelles observations sur le manuscrit connu sous le nom de Ziber Guidonis , 11,75. Scheler. Mémoire concernant le verbe français, I, 20, 294, 453. Scherer. Observations sur la floraison , I, 5. Schmidt. Lettre adressée à M. Quetelet sur les observations de Dusseldorf , II, 250. Schumacher d’Altona. Comète découverte à Berlin , 1, 1. Transmet des ren- seignements sur une comète , 214. Selys-Longchamps. Récapitulation des hybrides observés dans la famille des Anatidées , II, 355. Société ethnographique de Paris. Envoie les deux premiers volumes de ses publications , IT, 2 Société des antiquaires de Londres. Exprime le désir d'entrer en relation avec l’Académie , II , 199. Société de médecine de Liége. Son inauguration , II, 200. Somerhausen. Discours et mémoires de feu M. J.-C. Meyer, I , 2. Spae. Observations sur la floraison , I, 86. Essai d’une monographie du genre Lis, II, 2,154, 141. TABLE DES MATIÈRES. 427 Staring. Observations sur la floraison et les migrations des oiseaux , 1, 213. Stas. Commissaire pour la note de M. Koene , sur la formation de l’acide hy- poiodeux , I, 2. Commissaire pour la lettre de M. Louyet , sur une pile à courant constant, construite par M. Lippens , ibid. Commissaire pour une balance de précision présentée par M. E. Sacré ,17. Demande l'insertion au Bulletin de la note de M. Louyet, concernant l'absorption des poisons mé- talliques par les plantes, bid. Commissaire pour un mémoire sur un appa- reil de Thilorier modifié, par MM. Mareska et Donny, 86. Rapport sur ce mémoire, 294. Commissaire pour le mémoire de M. Blanquaert, sur la ma- ladie des pommes de terre, II, 200. Commissaire pour les considérations anatomico-physiologico-pathologiques sur le Solanum tuberosum, par M. Barbière , 5310. Steur. Rabioit sur le mémoire de M. Britz, sur les anciens jurisconsultes du pays, I, 559. Stockholm. L’académie des belles-lettres de cette ville fait hommage de la col- lection de ses publications , II, 200. T. Timmermans. Commissaire pour le mémoire de MM. Mareska et Donny, sur un appareil de Thilorier modifié, I, 86. Rapport sur ce mémoire, 294. V. Van Beneden. Note de M. de Quatrefages , relative aux observations critiques sur les genres Éleuthérie et Synhydre, 1, 79. Mémoire sur un genre de Bryozoaires, 80. Sur la circulation dans les animaux inférieurs, 109. Ob- -servations au sujet de la lettre de M. de Quatrefages , 124. Recherches sur la circulation dans quelques animaux inférieurs , 496. Mémoire sur l’ana- tomie , la physiologie et le développement des boat qui habitent la côte d’Ostende , IT, 3. Van de Cotte. Projection orthographique & passage de Mercure sur le so- leil, I , 552. Vander Rit, Supplément au mémoire concernant la description de la crypte souterraine del’église d’Anderlecht , I, 18 , 20. Verhulst. Commissaire pour le mémoire de M. Liagre, sur les corrections de la lunette méridienne, 1, 86, 451. Commissaire pour la note de M. Hou- zeau sur les corrections de l’équatorial, 538. Demande que l’Académie publie comme supplément à son mémoire les notes que M. Carton lui a fait 128 TABLE: DES MATIÈRES. parvenir, II, 2. Commissaire pour le mémoire de M. Brasseur sur divers lieux géométriques du second degré , 310. Vincent. Observations sur les migrations des oiseaux , I, 3. W. Wallais. Herbier cryptogamique belge, 1, 352. Walter. Sa mort, I, 551. Wartmann (Élie). Observations sur la floraison et les migrations des oiseaux, 1,215, 552. Deuxième mémoire sur l'induction , IT, 318. Wesmael. Commissaire pour le mémoire de M. Deby, sur quelques cétacés échoués sur les côtes de la Belgique, IH, 200. Westendorp. Herbier cryptogamique belge, I, 552. Description de quelques cryptogames inédites, II, 134. Deuxième fascicule de l’herbier cryptoga- mique belge, 200. Description de quelques cryptogames inédites ou nou- velles pour la Flore des deux Flandres , 239. Willems. Présente, de la part de M. Wolters, un mémoire sur les inondations des rivières de la Flandre, I, 294. Commissaire pour le mémoire de M. Moke, sur la bataille de Courtrai, 525. Commissaire pour une notice de M. Roulez, sur un bas-relief funéraire du musée d’Arezzo , II , 299. Wolters. Mémoire sur les mondations des rivières de la Flandre , I, 294. Wuillot, Notice intitulée : Ericiè Puteani memoria, II, 203. Zantedeschi, Observations sur la floraison , I, 3. VIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. “tue % sà 2 ÿ Ho per ONE SD PE TALS 2 #}, L DQNSE HANAEMES un Hi RTS nn que en mm TPS REZ È NE NE rte Sr AS, TN RES z rare re ea | ES LS H ES LD + ee ct "> Le, 4 ae, se E 3 A LS: RE Se RS ES RE SES SERRE EE D y & = ns SS ee RQ SS Es = RSS RSS SE SES ENS = LE Hu eye. EE TS + Et œ SEE ES = S Le (3 PATES HMHEN DH UE 5 F 413 123 Î p F4 $ 7: AE HnS jt pis } ARE 1} Wars 451, jee 41 + titi Hal J Hi Ha AN OT HMRnET HT DCE OP RM ATEEeE 4 h RAA AD EN MT NE ! 54 1 AMEN AT IE ed) A1 CARE et fe Nr 25e H if je M # 4h ÿ ne 1 Jia ru) IOIRE NAN ; fi + f Hs ; AH) 10 ni hs PEER TT 4 AHSA RTE ET DH re ie Te “2 + = ES = = Te es) re AA Se Len << RSS REZ 5 Ex _ . Sie x cs Ÿ Ke = Pig Es RE Re Mme el x. 5 RE RAS < = x ERT ER RNA AXE LH - Lertrs RES ol Cr = à Ti RER = SERRE 4 Le RSR RAERS, SENS © < F ve À. 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