0,^3 8/-A. .^1 BULLETIN DE LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE. Deuxieme Serie. TOME XVII. BUREAU UE LA SOClfilfi. ELECTIONS 1>U 10 AVRIL 184(). Presidrnt. yice-Prtsidciit.' Scnitateiirs, Secretaire. M. Vii.LKMAiH , Miiiiislrt' Je I'liisli U' ticiii publique. ( M. le biiioii \V«i.rKtKAER.intniliri' df I'liislilMl. I M. If cciitie-aiiiiral Dlmoni ii'L'iivii li-. I ]M. A. FlRMIN DlDOT. I M. TERNAtlX-COMPANS. M. D Avt/.AC • /./.s/c (h's PresierlrnT Le capil. sir J. Franklin, a Londres. Le docleur Richardson, a I ondrcs. Le professenr Rafn, a Copenliaguc. Lc capitaine Oraah, a Cop(nh.ii;ne. AiNswoRTH, a Edimbour','. Le con>eiller Aurien I'ai.bi, aVienne. m:\l Loooiiili (VRABFRGDhHEMSoa FloreiK e. Le colonel Long, au\ Elals-Unis. .Sir Jobii Barrow, a Londres. Le capitaine Macowochie , a Sidney (Nou\elle-Galles . Le lapilaine sir John Ro, .to. BIJLLETIN l)K L/V f f SOCIETE DE GEOGRAPHIE, Heuxieme Serie. tonic ©ii-6rplihm PARIS, CHEZ ARTHUSBERTRANl), LIBRAIRE DE LA SOCI^Ti DE GEOGRAPHIE, RUE HAUTtFEUILLE, N" 23 1842. COMMISSION CKNTRALE. COMPOSITION DU BUREAU (Election d(i 17 deeenabre 1841.) President. M. Ic coulre-amiral Dumont d'Urvili-i!, I' ice- Presidents. MM. Jomard, de Laroquette. Secretaire-general. M. Bertbelot. Section dc Conespondance, MM. Bajot. Barbie du Bocage. Callier. Cochelet. Dubiic. Edwards. Jaubert. MM. Lafond. C. Morcaii. Noel-Desvergei's, D'Orbigiw. Tcxier. Warden Section de Publication. MM. Aliierl-Montcmonl. Aiisarl. D'Avezac. Boblaye. Baron Costaz. Drnaix. Barun de Ladoucetle. MM. De Lart'iiaudiere. De Monlrol. Le vioomte de Saularemi. Ternaux-Gompaus. Vivien. Le barun Walckenaer, Section de Coviptabilite. MM. I,c colonel (lorabcrnf. Daussy. Eyries. MM. Isambcrt. Li' li.iron Roger. Ronx de Kochelle. Comite charge de la jniblicatinn dii Bulletin. MM. Alberl-Monlemont. Ansart. D'Avezac. Barbie du Borage. Berthelot Callier. MM. Corhelet Daussy. Jomard. De la Koquelte. Kuux de Koi'lielle. Texier. M. Chapiillier, notaire honoraire, irr.sorier de la Suciete, rue de Seine. M. Woirot , agent-general it bil)liolli(Vairr dr la Soiirtc, rue dc ri'niver- »ile , n" 2 J. BULLEI IN DE L\ SOGIETE DE GEOGRAPHIE JANVIER 1842. PREMIERE SECTION. MRMOlllES, EXTIiAlTS, ANALYSES ET HAPPORTS. Notice sur la Republique de Centre-Amerique , par M. Maussion de Cande , capitaine de cofvette. La rtipublique de Centre Ameritjue est composee de cinq Etats, savoir : Guatemala, San Salvador, Nicara- gua, Costa-Rica et Honduras Born6 an nord el au nord est par le Mexique et le Yucatan , I'Elat do Guatemala est le seul qui traverse cetle partie de I'Am^rique dansloute sa largeur, et qui alt ses rivages baign^s par les deux mers. II ne poss6de en fait de port que la mauvaise rade foraine d'Istapa sur la mer du Sud , le port d'Izabal dans le golfe Dulce , accessible seulement au cabotage , et le port de Saint-Tboinas situc dans Test tlu goulet, par lequel le golfe Dulce communique avec la mer : ce dernier port est excellent, mais sans habitants, et sans route do communication avec I'int^rieur. ( (i ) L'hlal cle San-SaKailor , ptlit, mais comparative- iiiL'hl l)i('ri peiipio cl bien cullivc^, el qui possede sur la HUT till Sdil plusif'urs bons poiis, tels que la I nior) , Acajiilhi . elc. , est liiiiilroplie a une partie de I'Llatd'^ CiiatiMiiala , landis que I'aulre parlie est bornec par I'Llat de IIoiuKiras , qui, s'appuyant au stid sur l<'S K la Is do San-SaI\adoretdeNicara(^Ha,eslborndau nord par le golfe mfeme auqucl il a donn6 scm nom , el sur loquel il possfede les deux ports de Ouioa et Truxillo. Au sud esl, I'hlatde San-Salvador est conligu a celui de ^icaragaa , dans Icquel est silii6 le lac de ce nom, ct qui possi'de I'excellcnt port do Realejo sur la nier du Sud ; et enfm I'lilat de Costa Rica , sur I'isthuie ni6me de Panama , forme la fronliere sud de la v(^pul)lique. Lo col6 est de cotle parlie du continent, donl la confi- guration geograj)hiquesembl:iildeslineeacompos<'r un autre Etal , est t'ormd |)ar la province des Mosqiiitos, qui s'^-lend depuis les environs du cap Camaron jus- qu'a remboucluire du Rio San -Juan, comprenant ainsi unc etendue de plus de 120 lieucs de coles, et (lout les iVonlieros sont fori nial delimil^es avec les Elals contigus de Honduras el de iNicaragua. Toute cette etendue forme une v;isle province habi- tee par diverses peuplados reconnaissant des chefs dilT^rcnts : les Anglais I'ont achelee il y a environ deux ans pour le prix de 7,000 piastres au chef d'une des peuplades de la cole, apr^s avoir eu prea- lablemcnl la precaution de h; faire courouner roi du pays par le superintendant de Belise. ilor^luras reclame comn)e sa propricHd une partie du l(Mrain ainsi vcndu , cl conleste en outre au ven- dciir le droit do propii^le necossaire pour validcr la venlo. Mais dans i't'lat d'anarchie qui diviso acincl- ( 7 ) lemenl la repuhlique de Centre Aineriquc , il n'est pas probable que ces r^clamalions s(iienl ecoutees ; ce sera done, snivant touleslesapparences, une question ou Ic droit cedera a la force , el une nouvelle conquete a ajouter aux nombreuscs possessions ang1ais<'s dans la mer des Antilles. Les villes de Cartago et de Leon , capitalesdes Etals de Costarica et de Nicaragua , et celle de San-Salvador, capilale de FEtal de ce nom , sonl , dit-on , de jolies villes; Coinayagua , capilale de I'Elat de Honduras, est au conlraire peu de cbose ; Guatemala inerite une tmenlion particuliere. Kondee en i5y4» <^es I'origine de la conquele de la province, a laquelle elle devait servir de capilale, la ville de Santiago de Guatemala recut le tilre de cite le 12 aout i5'.5. Elle etail alors batie a un lieu appel6 Almolonga, a ii lieues environ de remplacement de la ville actuelle. La beauts du cite et la fertilite de la vallee engage- rent la plupart des babilanls h construire leurs domi- ciles a une lieue plus au nord ; et ce fut la que Ton elablit definitivenient un peu plus lard la ville de Gua- temala, qui fut bientot orn6e de magnifiques eglises et d'autres edifices somplueux. Traversee par la petite riviere d'Amatislan , qui en ferlilise le sol, celte vallee est encore aujourd'bui ad- mirable de culture et de vegetation. Elle est en ce mo- ment couverte de nopaleries , dont I'ceil n'embrasse pas toute I'etendue, et Fournit a elle seule les Irois cinqtiiemes de la cocbenille que produil I'lUal tout en tier. Guatemala prosp^ra alnsi jusqu'en I'annee 1770,61 inl en parlie delruile par le tremblcmenl de lerrc de ( 8 ; celte annee (i). Siluee enlre les deux volcnns qui la dominaienl au sucl-est et au nord-ouesl , elle Tut vio- loinmenl ebranlee par leurs sccousses, ol lo lac qui coiiionnail la cime du premier ayanl rompu ses digues prt!;cisenient du c6l«^ do la ville , I'eau se preciplla dans les rues avec une telle violence, que beaucoup d'habi- tanls furent emport^s et noy6s par le torrent. CiClte catastrophe fut amplifitie par les rapports des auloiites espagnoles, non dans le but de faire de la po^sie.mais, suivanl la version du pays, dansdesvues d'inleret privd. L'exageralion des redacteurs des rap- ports atleignit son but, et le capitainc-gen^ral regut r I'ordre d'abandonner la ville pour aller en elablir une autre un peu plus loin. Le lieu choisi fut rexlr^inile d'un plateau au nord de la chaine des montagnes dans laquclle sont silu6s lesvolcans, en sorte que la nouvelle Guatemala, fondee en 1774) ''9 Heues environ de I'ancienne ville, ne conipte aujourd'hui que 66 ans d'exislence. La Geographie de Maltc-Brun nous fail un r6cit ef- frayant de la catastrophe qui engloutit I'ancienne Guatelama ; d'apres cet ouvragc, des torrents de boue el de soufre se crois^renl par-dessus, et caohferent jus- qu'a la place ou celte ville avail existe. II est d'aulant moins etonnant que le savant auleur de cet ouvragc ail et^ trompe par des rapports exag6- res , qu'ils Irompercnl la cour d'Espagne elle-meme. Mais le fail est que I'ancienne Guatemala , connue dans le pays sous la simple denomination de la Anti- gua , est encore une belle villo, et la seconde de I'Etal do Gun torn ida. (l) C est par erreur (|iu' l;i nl ainsi qu'aii premier vpnu. Rlen n'^gale la inisere el rincoinmoclit^ cle ces pauvres cabanes, qui semblcnl n'avoir elt^ construiles que pour ofTrir un ahri Ipiuporaire conlre lesgrandos pluies de I'el^; car fill's sont absoliimenl incapables de garanlir, soil du froid, soil d'un mauvais temps prolonge. Ainsi composee des cint] Llats que je viens de citer, la r^publique acluelle forme ce que Ton appelail au- Irefoisla province de Guatelama d^jiendanle du Mexi- que. Celte province, qui a porl6 a la fin le lilre de royaume, elail gouvernee par un capilaine-general re- sirlanl a Gualemala. La distance qui separe les deux capilalcs et la difliculte reelle des communicalions presenlaient de Irop bons prelexles pour oviler una correspondance active, pour que le capilaine-general ne ful pas a pou pres indcpendant du vice-roi. Les commandants des provinces de Honduras. San- Salvador, etc., recevaient direclemenl leurs ordres de Gualemala, qui s'est ainsi habitut^e de lemps imme- morial a consid^rer les aulres provinces comme elant sous sa domination naturelle. C'esl a celes|irit de domination, contre lequel pro- teslent encore aujouid'bui ces provinces, que sont dus Ifs troubles el les guerres civiles qui ont ensanglanle la rt^publique de Centre-Ameriquc a peu pros sans in- terruption, depuis r^poque ou elle a proclam6 sa li- berty. En septembre 1821 , Gualemala se dciclara ind(^pen- dante de I'Espagne el nation libre et souveraine ! II etait plus facile de renverser le gouvernement es- pagnol que d'en cr6er un nouveau , el les discussions liiiriit si vivos eniro les divers partis qui se dispute- ( -> ) renl le pouvoir, qu'il fallut decider la question paries iirmes. Lc parti le plusfaible, iioinme servile dans le pays, el compose de quelques families puissantes de Guate- mala , qui n'avaienl contribu6 a cliasser les Espagnols que dans I'espoir de les reinplacer au pouvoir, pai'vint momentaneuient a son but en appelant les Mexicains a son secours. Une armee mexicaine marcha sur Guatemala, et celte province , conquise presque sans combattre, vu r^tat de discorde interieure qui Taf^itait et paralysait ses r< rc's, se \)t declarer province mexicaine, le 25 dd;- cembre 1822 , c'est-a-dire moins de six mois apr^s son existence politique comme nation. Mais la prise de Guatemala Hiul loin de donner au Mexique la possession de lout I'Eial. Les autres pro- vinces conlinuerent de s'administrer par elles-memes, et le general mexicain, qui s'appelait, je crois, Fili- sola, put s'apercevoir qu'il lui faudrait les conquerir I'line aprfes I'autre, s'il voulait les reunir sous la domi- nation lie son gouvernement. A rinstigalion du parti qui I'avait appele , il marcha sur San-Salvador, capilale de I'Elat de ce nom, arriva sans grands obstacles jusqu'aux portes de la ville , mais \ eprouva de telles pertes, et y i'ut si maltraite par les Salvadorenos , qui sont bons soldais en general, qu'il fut oblig6 de batlre en relraite sur Guatemala, d'ou il demaiida des renforts au Mexique. Celte r^publique, en commotion elle-menie a celte 6poque , n'^tait pas en mesure d'envoyer des troupes liors (le son territoire , et le parti mexicain de Guate- mala 6lanl hop faible pour lui tlonncr un appui , ( 'O Filisola fut obligii do capiluler, ct de s'en relourner ail Alexique. Le I" jiiillet iSaS, Gualemala se declara done de nouveaii independanlc de I'Espagne et du Mexique. Ce no fut que I'aniK^c suivante , le 22 novembre 1824, que rAssomblt^enalionale dt'cr. L'Indien porte de tele, bien qu'il soulienne son fardeau avec les reins, line courroie qui passe en dessous vient prendre son point d'appui sur le front, qui supporte ainsi la plus forte partie de la cliarge. Cet usage, que la conquete trouva etabli de temps immemorial, a du finir par influer sur le physique de ce peuple, et I'on doit lui attribuer , je suppose , cette forme parliculiere du crane qui fait saillie der- rifere la tete en aplatissant le front. (Jelte idee, qui peut sembler bizarre au premier coup d'ceil , parai- tra sans doule plus nalurtUe si Ton reflecbil que les peres habitucnl leurs enfanis a porter ainsi d^s leur bas age , et qu'ils finissent par leur faire porter des poids tres considerables. Les transports se font ordinairement a dos de mulet dans toute la republique; mais pour les marcbandises precieuses et fragiles , ou celles d'un trop grand vo- lume pour elre cbarg^es sur une mule , elles sont porlees par les Indiens, qui se mettenl buit ou dix pour porter un colis suivanl la grossour. C'est de de cette maniere qu'arrivent journellement h Guate- mala les chaudieres d'alambics et autres que Ton en- voie toutes faites d'Angleterre , et qui seraienl trop volumineuses pour etre cbarg^es sur une mule. Le chemin d'Isabal h Guatemala est execrable, Cumme le sont du reste lous les chemins du pays, (20 ) dunt aucun n'est carrossable. Tanlol suivant pendant une assez grande longueur des teles de ravins qui sonl de v6rilables picci|)ices, tanlol monlant a pic vers le sommet de la nionlagnc que Ton doit franchir [)our descendre egalcmenl a pic de I'aulre cole , il nc parail jamais 6tre enlre dans I'idee de ceux qui les ont on- verts de tourner une cole ou d'allongcr un jieu la route pour adoucir une penlo hop rapide. Un fail que j'ai remarque a diverses reprises sufiira pour don- ner une id6e de I'etat de ces chemins dans les monla- gnes. Un arbre qu'une circonstance fortuitc fait tom- ber en Iravers sur le chemin n'est pas consider e conime un obstacle plus grand que les aulies asperi- t6s de la roule, et il nc viendia dans Tidee d'aucun des niuleliers de cherchcr a le relirer. Les mules pas- seront par-dessus, ou s'il est Irop gros el trop eleve de lerre , elles feront le tour. Celte circonstance se rencontre dans lous les pays de monlagnes, c'est-h-dirc sur les Irois cinquiemes de la route d'Isabal a Guatemala ; le resle du chemin qui suit pendant une vingtaine do lieues la vallee du rio Motagua est moins mauvais, et ressemble plus a une roule faile de main tl'horame, bien que dans nombre d'endroils elle nc depasse pas les dimensions d"un sen- tier. En arrivant cependanl pres de la capilale, la route s'embellit un peu , el des Iravaux r^cents ont change en une assez belle rampe , d'une penle au raoins praticable , le senlier par lequel on traversait la gorge profonde qui separe «lcs monlagnes le pla- leau de Guatemala. Mais ces Iravaux ne s'cilendent pas encore aujourd'lnii a plus de 2 lie^ues de la ville. On traverse d'Isabal a Guatemala plusieurs cours d'eau dont le plus considerable est le rio iMotngua ( 2' ) Faule de ponls, on les traverse a gue dans la saison se- che; quand I'eau grandit, on les passe en pirogues qui ti-ansporlent les voyageurs et les marchandises ; les mules suivent par deiriere a la nage. U arrive parfois qu'une crue subite prcnd au dd- pourvu les gens qui amenent leurs pirogues , et que Ton ne trouve par suite ni gue ni bateaux d'aucune esp^ce. Danscecas, le voyageur n'a d'aulres ressources que la patience. II est rare que ces crues irr^gulieres aient de la duree, et en attendant 94 ou 48 heures , il pent etre certain que le gue redeviendra praticable. Deux seuls ponts existent sur toute cette route ; un a un lieu nomme la Sabaneta, ou le cours d'eau a traver- ser, sortantd'une gorge de monlagne tres profonde, est presque toute I'annee un torrent impraticable ; le se- cond dans la derniere gorge que Ton traverse pour arriver a Guatemala. Ce dernier est du a la generosite d'un Frangais qui avait probablement fait fortune dans ce pays. Uno inscription latine placee sur le pa- rapet apprend aux passants que I'erection de ce pent eut lieu pendant que le roi Louis XVIII regnait en France. Outre le rio Motagua , qui se jette a lamer a 4 lieues dans I'ouest d'Omoa , et qui pourrait servir au trans- port des marchandises sur 60 lieues de son coui's en- viron , il y a plusieurs rivieres aussi grandes et meme plus considerables qui devraient servir de communica- tion naturelle avec I'interieur , mais que I'insouciance des habitants neglige d'utiliser. Le rio Chamalacon , dont I'embouchure est a quelques lieues dans Test d'Omoa, les rios Tinto et Romano dans Test de Truxiilo, la rivifere Herbial ou de Sdgovie qui se jette a la mer pr^s le cap Gracias a Dios, et plusieurs autres en- 2 2 I coie, sonl (le grandes et holies rivieres destinies, quand la civilisation aura fail plus di^ progres dans ce pays, a conduire dans son inlerieiir les productions elrange- ros, ol a faciliter ses propres export:ilions II est ^ton- n;inl que I'appat d'uii b.'-iiefice assure n'ait pas encore engage les spcculateurs a etablir un transport par eau, au moins snr l(> rio Motagua ; car celte riviere pourrait amener a peu de I'rais jusque pres de Guate- mala les niarchandises que les niulelicrs transportent d'lsabal , au prix moyeo de deux piastres el deuiie a Irois piastres Tarrobe de vingt-cinq livres espagnoles , c'est a-dire de 5o a 60 fr. le quintal. Toules les embouchures de ces rivieres sont occu- pies par des ^lahlissemenls angl;iis,qui exploitent I'a- oajou (lonl celte cote abonde. Ces ctablissemenls souffreni g6n6ralemenl de I'insalubritt^ du climat, et les Anglais y ^prouvent de grandes pertes parnii les colons amends d'Angl^terre ; car les cotes de Hondu- ras sont malsaines el (ievrcuses coinnie toules celles des parties incultes des Antilles. En avanranl de quel- ques lieues dans rinlerieur, el quillant le hord de la mor , celte insalubrite disparait, et il ne reste qu'un pavs admirable de v^g^lalion , et qui n'atlend pour donner les plus riches produits de I'agricul ure que les cultiNateurs dont il est lotalement d^pourvu. Toules ces cotes sont si mal peuplt^es, que Ton peut parcourir toiite la distance qui separe le cap Gracias a Dids du fond du golfe , sans lenconlrer un seul village, ni meme une simple ciibane d'Indion , en exceptant los di'ux sculs points de Truxiilo el d'Onioa, autour dcs- quels sont vcnus se grouper quelques Caribals; c'est le noni que Ton donne clans le pays a une aggloniera- lion de cabanes habitees par des mulalres d'une ori- ( '^■-> ) gine paiiiculiere , et qui portent le nom de Cnribes. -I 'ignore il'ou ils lirent leur origine, et n'ai trouve per- sonne rn <^t;it de ni'en donner une explication satis- faisaute. Ils n'onl du reste, malgr(^ la ressemblance du noin, aucun rapport avec les Caraibes , anciens habi- tants des petites Antilles. Les Droits du Japon et de la Malaisie a la coniiaistiance dela religion chretienne , tires des notes ecrites pendant des voyages f aits en \d>Z'] , en partant de Canton siirle navire le Morrison et le brick rilimmaleh. Get OLivrage, compose de 2 volumes in-i 2, a 616 pu- blic a New-^ ork en 1809. Le premier volume contient un voyage au Jaj)on , et le second un voyage dans I'arcliipel Malais. Comrae ces deux voyages sont lout- a-fait ind^pendants I'un de I'autre, el que celui dans la Malaisie a eu lieu le premier, nous commencerons pardonner I'analyse de celui-ci. En i836, MM. Olyphant el compagnie , armateurs americains, resident a Canton, resolurent d'envoyer un baliment dans les lies de rarcbipel Malais, pour taclier d'y etablir des relations de commerce , et en meme temps pour chercher a y introduire la religion chretienne. Dansce dernier but, MM. Stevens et Lays, membres de I'Associaiion des missions am^ricainesen Chine, furent adjoinls a M Fraser, qui commandait le brick V Hinunaleh ^ destine a celte expedition. M. Ste- vens devait meme avoir la supremalie sur le capilaine Fraser, en cas de dissenlimcut; mais il mourut a Sin- ( 24 ) gapoure, ful remplace parM. Dickinson. M. Lays, qui avail accompagnd'le capilaine Beechey clans son voyage d'exploralion, enqualitodenaluralisle, a recueilli, clans le voyage de VHimmaleh, dcs notes qui fonll'objet de ce volume. Mais avant de fairc connailre succincte- menl Ics points qui onl ^le visiles, nous croyons de- voir rapporlcr ici les inslruclions qui avaient ele donnecs au capilaine Fraser par les armaleurs du brick , et qui feront parfailemcnt connailre le but de ce voyage. Cniitun, ce 26 noveiiibra i836. Au capilaine A,-V. Fraser. Monsieur, nous vous invilons h quitter voire mouil- lage actuel (a Lintin) el a vous rendrc en rade de Ma- cao.Lb, vous recevrez a bord de r HinwialchMM. Stevens et Lays, qui doivcnt vous acconipagner dans voire voyage. Nous vous recommandons d'avoir pour cux les plus grandcs attentions. En quitlantla I'ade, aussitot que ces messieurs vous auront joint, nous desirons que vous metliez en mer d^s que les vents et le temps vous le permettront, et que vous touchiez a un des ports de la cote S. d'Hainan, qu'Horsburg Indique comme de bonsmouil- lages. Nous ne croyons pas que vous deviez employer aucune partie de voire chargement sur les coles de Chine; mais MM. Stevens et Lays pourront, par la connaissance cju'ils onl de la langue , communiquer avec les ofiiciers chinois par rapport au commerce ou sous lout autre point de vue qu'ils jugeraient convc- nable ; nous vous recommandons de les aider en toutes ( 25 ) choses , en cela aussi bien que dans leurs relations avec les Chinois. A moins que la reception qui vous sera faite ne soil iros engageante, nous ne croyons pas que vous deviez resterplus d'une semaine a Hainan. Si vous avioz beau- coup de temps devant vous, un plus long sejour ici , et meme une excursion sur les coles de Tonquin pour- rait etre desirable; mais nous vous engageons a vous rendre a Singapoure sans toucher en aucun point de la cote de Cochinchine. En arrivant a Singapoure, vous remeltrez la letlre ci- joinle a M. Baleslier , qui fera en sorte de vous donner lous lesrenseignemenls don I vous pourrez avoir besoin dans voire voyago. Ilvous aidcra h former une pelite pa- colille pour Borneo des objcls qui y sont geii(:ralement recherches, en exceptant loutefois I'opium el les armes a feu; vousprendrez aussi quelques articles pour des presents. Nous esperons que vous serez rejoinl a Sin- gapoure par un membre de la Soci^le des missions am6ricaines qui a ele a Borneo , et qui entend la lan- guedecepays; si cela n'avait pas lieu , vous sencz oblige d'aller h Batavia pour prendre un interpn le. Nous desirons cependant que vous n'ayez pas besoin de relacher dans un port hoUandais , etque le lemps vous pernietle , en quitlantSingapoure le plus pronip- tement possible, de vous diriger sur la cole de Borneo, un peu au nord de la riviere de Sambas. En suivant la cote nord-ouest de cette ile , vous pourrez communi- quer avec les habitants, si la saison vous le permet, sans perdre trop de temps. Nous regardons la ville de Borneo (Bruni) comme voire destination , et nous appelons toule voire atten- tion sur scs approches el sur Tinleret qu'ello pout offrir. ( 26 ) En conservant dans vos relations avtc les auloril^s dii pays une conduile pnuleule et bien\eillante, nous es- peronsque vouspourrez parvenir a ^lablir des rapports avanlageux avec eel important etablissement. Nous joi- gnons ici une note des propositions que nous pcnsons pouvoir vous faire obtenir un accueil favorable de la part du rajab. Les messieurs que vous aveza bord pour- lonl sans doute vous aider beaucoup pour produire I'effet desired. Apr^.s avoir accompli le but de voire vi- sile a Borneo en deux semaines , s'il est possible , Vous pourriez prolonger la cote jusqu'a la pointeiN. de cette He et examiner en passant I'etal de la population et d(i commerce. iNous avons une idee favorable de la position des lies Soulou , el vous pourriez chercher a vous assurer si on y trouvera un point convenable pour y hasardcr un j)etil d6p6t demarchandises. Nous laissons a voire jugement de savoir si vous de- vez visiter Mindanao; mais nous desirous sur toute chose que vous ne vous Irouviez point en collision avec les Espagnols. Si vous aviez accompli voire croisi^re assez tot pour revenir a Singapoure a lafindemars, vous pourriez ensuite vous diriger vers Celebes et examiner quolques uns des points qui sontsous la domination bollandaise; nous serions heureux de vous voir pousser vos investi- gations jusqu'a Ternate. Dans loutes vos relations avec les princes du pays , nous vous recommandons de leur faire qucbpies pre- sents pcu couleux. Vous ferez en sorle que messieurs les missionnaires puissenl profiler de loutes les occa- sions favorables pour faire voir Icurs connaissances medicales et leurs intentions bienfaisantes. En vous ( 27 ) pioposant pour bill de cherclier a ^tahlir cles relations commerciales , prouvez aussi A ces inessipurs que vous d^sirez concourir a les ctablir en quelqu'un de ces points et comme medecins et comme chr^tiens. II nous reste seulement maintenant a vous recom- niander a la protection de celui dont nous esp^rons par cette expedition avancer les desseins pleins de bont^s. • Signe Ol YPH A ^ T e t C'' . Note (les propositions a faire au sultan de Borneo et autres princes. 1° Le pays d'ou nous venons est les Etals-Unis d'A- m^rique ; il est civilise et puissant, capable de se d^- I'endre centre lous ses enneniis , et de venger toute injure qui serait faite a ses habitants ; mais il n'est guid6 par aucune id^e de guerre ou de conquetes , et n'a point de colonies. 2° Ses relations avoc les autres nations sent pacifi- ques et commerciales; ses navires traversent toutes les mers, et ses marchands echangent avec toiiti's les na- tions les produits de leurs industries inutuelles. 3" II invite les hoinmes de loutos les nations a venir Ic visiter, leur accordant la permission de voyager li- brement et de s'etablir dans toutes les parties de son territoire, el etendant sur eux la menae protection que sur ses concitoyens. 4° Nous avons des dollars, du fer, des habille- ments, etc. , que nous ecliangeons pour du poivre , du caf6, etc. , de voire pays. C'est pourquoi nous deman- dons la permission d'en apporter ici, ot nous voudrions ( 2^ ) que vous disiez a qdelle epoque et en quelle quanlile vous pourrioz fournir vos produclions. 5" iNous viendions reguliereiucnl , si nous oblenons ces renseignenionls ; nous prendrons de vous tous vos produils superflus, el nous vous demandons de nous dire ce que vous voudriez en echange. 6° S'il vous elail plus agrtiable que noire commerce continual journellement , el nofiil pas interrompu par chaque deparl, nous elablirions ici un agenl qui resl- derail avec vous. • 7° Nous avons encore dans noire pays des hommes Ir^s habiles a guerir les maladies; voulez-vous que nous en amenions pour resler auprfes de vous? 8° Nous avons des livres Perils dans la langue de noire pays, qui sonl remplis do sagesse el de sciences; nous y apprenons qu'on esl plus heureux en donnant qu'en recevant. V oulez-vous que nous vous amenions quelqu'un capable de vous enseigner ces sciences? g'' JNolre gouvernemenl a I'usage d'envoyer au-de- hors des consuls. Si vous desiricz qu'on en envoyat un, nous porlcrons vos Icllres pour eel eifel a noire pre- sident. lo" Lorsque nous serons partis, si quelque autre vaisseau de noire pays venait vous visiter, ou s'il faisait naufrage sur vos cotes, nous vous demandons de I'ac- cueillir avec bienveillance. Si quelqu'un de I'equipage 5C conduisail mal, nous vous prions de ne pas conl'on- dre I'innocenl avec le coupable , car vous savez qu'il V a dans loutes les nations des hommes m^chanls. Apres avoir ainsi fail connallre I'objel de I'cxpedi- lion , nous allons indiquer la route qu'elle a suivie. ( 29 ) ou du moins les notes que M. Lays a donnees sur son voyage; mais on doit avouer que son but principal etant de repandre la Bible parmi les peuples qu'il vi- sitait , on ne trouve que peu.de rcmaiques qui in- teressenl r^ellement la geographic. L' Himmaleh quilla la rade de Macao le 5 tiecembre, et arriva a Singapoure le i5 ; le temps ne permit pas de visiter I'ile d'Hainan. Son sejour dans cette ville ne donne lieu h M. Lays a aucune remarque imporlante. Le 5o Janvier , le batiment quilla Singapoure , et aprfes avoir passe aupres des iles Carimala, il arriva le 7 f6- vrier en vue de Tamakeke , petite ile basse et sablon- neuse couverte d'arbres et de buissons pares de la plus belle verdure, quoique lo sol, qui pai'ait elre madre- porique , semble peu propre a la vegetation. Celte ile est peu eloignee de la cote de Celebes. UHimmaleh se dirigea ensuite sur Macassar, oil il mouilla le 10 fci- vrier. L'accueil que Ton recut du gouverneur hollan- dais ful tr^s amical , et M. Lays trouva un grand debit de ses Bibles, et surtout de deux petits trai.les impri- mis en caracteres bugis qui plurenl fort aux habitants. M. Lays donne qnelques details sur les habitants de Celebes, et particulierement de Macassar. Vers le mi- lieu du xvii'^ siecle, les Macassarois atteignirent, dit-il, le plus liaut degre de prosperite maritime; leur com- merce s'elendait dans les parties les plus eioignees de I'Archipel, et ils firent la conquete des iles Bouton et Hylla, a la cote est de Celebes; mais au commence- ment du xvuF siecle ils furent subjuges par les Hol- landais et leurs allies les Bugis, qui avaient loujours ete jaloux de leur puissance. Cependant, quoique sou- mis, les Macassarois n'en conservent pas moins une certaine fierte. « Nous sommes I'ancien people, t di- ( ^o) sail uu il L'ux dun Ion vif a quoJ']u'un qui lui clisait que M. Lays avail apporte des livres bugis, voulanl t'aire entendre par la qu'on aurait du penser a eux avanl les aulres. Les Bugis sonl au nombre de plusieurs imlle aux environs de JMacassar, mais leur rc^sidence est dans la baie de Boni ; ils ferment une confdderalion qui presenle un curi>ux melange de despotisme el tie liberie, car les souverains heredilaires de Iiuil Elals formenl un consoil qui exerce les fonctions du i;ouver- nemenl de TLnion, el qui choisissent un dVnlre-eux pour president, (".ependant i'amour el le respect pour une faiuille portent loujours le choix du president dans celle scule famille. U tUinnialeh quilta la rade de Macassar le G mars, el longeant la cole m^ridionale de Celebes, il relacha a Bonlain, donl M. Lajs donne une description suc- cincte. 11 alia visiter une cascade situee a quehjues rail- les de la ville, el quoiqu'il eprouvat beaucoup de peine pour y arriver el regreltat quebjueiois de s'etre mis en route, cependanl je suis bien aise mainlenanl, dil-il, de n'avoir pas omis de visiter une si grande curiosild. 11 remarqua aussi que tous les cinq jours les liabilanls arrivaienl de lous les coles pour un march6 qui se le- nait dans I'inlerieur de la baie. Le langage des babi- lanls est un pcu dilTtirent de celui de Macassar; e'est probablemenl un dialecte, car ils onl la face large, le nez aplali el la grande bouche des Macassarois. Leur pi'au n'a j)as cepcndant la rudesse qui di.-lingue ces dernlers des Bugis, des Malais et des Javanai^. Quant a leur industrie, on en vil pcu de marque. Mais, dit I'auteur, s'il plaisail ^ Dieu de les d^livrer de I'op- pression des Europeens, une nouvelle sphere d'activite donnorail sans doule essor a leur industrie, et des ( 3. ) mlssionnalies liabiles pourriiienl essayer de leur don • ner nne meilleure tlireclion. De Bontain, V tlbnnialeh se rendit a Ternate, on passant aupr6s des lies Salayer, Boulon et Hnla. M. Lays visita ie volcan de Ternate, donl il Irouva le cratfere pleind'eau, d'ous'^cliappaient conlinuellement de la fum^e cl des vapeurs. Ici , dit M. Lays, i'us;ige du kris est abandonne, mais on ne doit pas regarder ccLt comme ie signe d'une civilisation plus nvanceo, ou comme reflet d'une prelection des lois plus efficace. Leurs propres chefs, excites a d^truire tout ce (jui pourroit stimuler Icur industrie ou les encourager a se confier a leurs propres ressources, onl clierclie a d^ra- ciner lout ce qui serail dans le cas de leur donner un sentiment d'independance. Nous avouerons que nous avons peine a voir un homrae de paix, comme un mis- sionnaire, paraltre regretleria suppression d'un usage qui tant de fois donna lieu a des meurtres , el cliercher un motif de basse politique dans ce a quel il devrait applaudir. Au reste , M. Lays signale partout I'oppres- sion dcs liollaiidais, et les obstacles (|u'ils opposent a toute instruction qui pourrait devclopper les moyens des peuples qui leur soul soumis. 11 est certain que les nations europ^ennes qui ont elabli leur domination dans des contrees lointaines ne pourralent guere es- perer conserver leurs colonies, ou plutot leurs con- quetes si les habitanls de ces pays ^taiont aussi in- struits et aussi babiles qu'eux dans I'art de la guerre, tandis que les Americains, dent le systeme est de coni- merccr avoc lous les peuples sans y elablir ni forts, ni colonies, doivent avoir interet a developper la civilisa- tion de tons ceux avec losquels its Iraileiil. M. Lays vi- sita aussi a Ternate un lac situe a G ou 7 milles de lu { 52 ) ville. CiC lac, prolond dune quarantaino do metres, n"a pas d'issue, el se Irouve plus eleve que la mer, ce qui enapecha do le faire communiquor avcc clle , comme lesPortugais avaient lenld de le faire. DeTernale I'expodilionserendilau delroitde Basilan el a Mindanao. M. Lays visita la ville de Zamboanga , et fit quclques excuisions dans I'interieur pour examiner le pays sous la domination espagnolc; il lui parol ad- mirable. Lepeuplc qui I'liabilecst douxet bienveillant; il parlo I'ospagnol avec assez de purely , mais parait miserable. Lapopulation de la ville de Zamboanga est, dit-on , de 7,000 ames et la garnison de 5oo hommes. L'inlc^rieur de la presqu'ile occidenlale de Mindanao , derriere le lorritoire espagnol , est habile par un peu- ple non pas sauvage mais indolent, el qui n'a aucun molif de travailler; car le rajah , qui a seul le droit de faire le commerce, s'empare de lout ce qu'il peul pro- duirc. En quillant Mindanao, M. Lays se rcndit a Borneo, et r///wwfl/ ) les c6lt's de rAnieri(jiio sepliTiUionaleJes auliessuria cote nord de Luron, se Iroiivaicnt reunis a Macao sous la proleclion du r^vj^rtrid C. GutzlalV, (|ui cherchait les moyens de les rapalrier. M. King, armaleur ame- ricain , alors en Chine , se cbargea de celle commis- sion , et c'esl lui qui en a donn6 le recil. M. S. W. ^^ il- liani, membre de la mission amiiricaine, et le D' Parker vouluront bien s'adjoindre a liii. Pour ne donneraucun soupcon aux Japonais, il ful r^solu que le Morrison , iiavire de 564 lonneaux , commands par le capitaine Ingersoll, qui elail destine a ce voyage, ne serail pas arm6 el ne purli-rail aucun livre chr^tion , afin d'e- \iter loule dislribulion pemlanl le voyage. La cargal- son qu'on y embarqua fut couiposeo de marchandises anglaisos el hollandaises , de peu de debit alors en (^hine; enfm , pour no laisser aucun douie sur les in- tentions pacifiques de ce batiment, M. King y enibar (jua sa lemme. II reslail a determiner vers quel point on se dirigcrait. On sail que le port do I\agas;iki est le *eul qui soil ouverl au commerce (Stranger ; il eilt done eld naluri I d'y aller; mais d'un autre cold la presence des llollandais dans ce port ne rendait pas convenable de choisir ce liuu pour debar(juer les Japonais, el en- core raoins pour cntamer quolque negociation en fa- \eurdes Americains. Jamais un llollandais ne se sou- cierait de voir arriver un compdlileur americain. Mais comme le premier objet du voyage etait de remellre a rempercur tlu Japon quelques uns de sessujels, oil pouvaient-ils plusconvenablemcnt elre debarquds qu'a la residence impdiiale mr-mi;' II fut done resolu de se rendre dans la baie d'^edo. Les motifs de ce voyage , donl nous venons do don- iier I'expoho , sonl conloniis dans la j)rerace de ce (37 ) volume. M King,dansunchapilrcd'inlrodiiclion,(!onne ensiiite I'liisloire de toulos lostonlalivesqui ontele I'aitos par les Portiigais, lesEspagnols, los llollandais, Ics An- glais et lesRiihSfs pour etablirdes communicalions avec ce pays, depuis le miliou de xvi« sifecle, ou saint Fran- cois Xavier y preclia la religion chielienni;, jnsqu'a nos jours. U ajouleque quelques baleiniers americains avaient cherche a se procurer di's vivres dans les ports de lacote est deNiplum, mais avec si peu de succes que ces lentatives n'avaient gu6re 6te renouvel^es. C'tilait done une enlreprise d'une grande importance pour les fitats-Lnis de tacher de se taire recevoir amicalement. Le Morrison parlil de Macao le 3 juillet ii>ay. L'equi- page se composait, y compris le D'' Parker, M. Wil- liam et les 7 Japonais, de 38 personnes, auxquelles M. Gulzlaff devait s'adjoindre aux iles Loo-Choo , ou il avait duetre transporlc par le brick anglais /e Raleigh. Le capilaine aurait voulu visiter les iles Tabago-Xima, mais il en fut empeche par le mauvais temps, qui ne lui permit pas non plus d'approcher del'ile Typinsan ci moins de 8 milles ; toulefois il d^termina la position de la pointe E. de cette derniere, et Irouva lat. 2.4 56' IN., et long. 1^5° 25' E. de Gr., ou i23° 5' E. de P. Enlin, apres une traversee asscz penible , le Morrison mouilla le 1 1 dans la rade de Napakiang , ou il fut re^u , comme I'avaient 6te les capitaines Hall et Bee- cliey, avec bienveillance, mais avec soupgon. Pen- dant son sejour en ce lieu pour atlendre I'arrivee du Raleigh, M. King ne put gu^re visiter le pays. Tout prouve cependani, dit-il, la v6rit6 de I'opinion cmise par M. Klaprolli et Golowin , que les relations qui t!xistenl enlre Loo Choo et la Chine sonl [)urement no- minales, et que ces iles sont reelkinent sous la domi- ( 58 ) nalion japonaise. Les habitants sont sans doule Irop faibles pour empccher Ics strangers de communiquer avec eux; mais ils ne les rccoivenl evideminenl que malgr^ eux, craignant d'olTenser lours superieurs. Le Rnleigh 6lant arrive, M. Gutzlaffpassa a bord du /Vormow, qui quitta la rade de Napakiang, le i5 juillet. Nous trouvons a la fin de ce chapilre la note suivante qui n'est pas sans inleret, "Le brick de S. M. B. le Raleigh devail parlir le len- demain pour les lies Bonin , qui gisent h 800 niilles a I'E. de la poinle N.-E. de Loo-Choo, et sur Icsquelles plusieurs de nos locleurs ignorent peul-etre qu'une pe- tite colonic a ete elabliesous la protection de laGrande- Bretagne. Ces lies ont el(^ decrites par le capitaine Beechey, qui les visita en 1827. II est encore incertain si c'est le groupe que les Japonais decouvrirenl en 1 Gyo et sur lequel ils forin^rent plus tard un etablissement de deportation. S'il en etait ainsi , I'etablissement auraitete abandonnepost^rieurement; carellos etaient encore lilt^ralement inhabitees , ce que veut dire le mot Bonin {JFoo-jiii, sans liomme) quand elles furent redecouvertes en iSaS par le capitaine Coffin. » On dit que le Raleigh tiouva cette petite colonie dans un etat si miserable, que, si Ton ne fait pas quel- que chose pour augmenter le nombre des habitants et surtoutpour ameliorerleurcaractere,cesiles auront droit encore une fois a leur nom priniiiif. Cependant I'Angleterre doit prendre des mesures pour soutenir cette colonie a cause de sa proximite du Japon. » Le Morrison^ dans sa traversee de Loo-Choo h Yedo, reconnut, le 17 juillet, une petite ile que M. Ringcroil avoir (^chappe aux recherches des navigaleurs prece- dents, a moins, dil-il, que ce ne soit I'ilo ^^ ukido. Elf Si traawerail^ dTipiiTi— sahiiumiiwii. s4B>Bei piss iFE. y'dfe n'e^ —Mype st ks cartas. L* si iseaacfiHB. le eimiit wan sem>fiiMhi M ^-£. de 9i wiks ea &|^. Le a;^ Ml afo^ le cap Tm-Tmht» pMS le capiBM, sitae aFealree ^ b fca^ j^««Sq) ; k So «■ etoil ea ««e fc cay 1|=l: ::r=:f i IniledebbMS vosrE. AmA Ik.^ ^ lanK TeMh^ ^ la baie ■ f::ii ?»lrMPielavife. Cet ( 4o ) impalionce, ospeianlqu'ii iini^norait quelque visile im- porlarUe , quand loul-a-coup imo balleiie ile deux ou de quatie canons qn'on avail ^lablie sur la cole pfn- danl la nuit , commen^a a faire feu. Le navire avail son flanc oppose a la cole, les boulets pass^rent bien- tol par dessus; force fuldonc de lever I'ancre promp- lemenletde s'^loigner ; heureusemcnt un seul boulel atleignit le navire , mais fit peu de dommage. Dans celle circoiislance il 6lail inutile de cbercher a dem.n- der raison de ce Irailemenl barbare.Cerlcs , si on avail eu (les canons a bord , on aurail rdpondu vigoureuse- inent; mais une tentative de pourparlers ^tall^videm- uienl inulile ; on avail du recevoir a la ville el les pa- piers envov^s et les rapports de ceux qui dtaient venus h bord; il ne reslait done aucun doule sur la volonle de repousser loute communicalionjd^slors, on ne pou- vait songerqu'a s'eloigner, el les Jaj)onais eux-memes, a (jui on avail propose de debaiquer , demanderent inslamment qu'on les emmev.al. Le capitaine rc^solul done de se relirer el de faire unc tenlalive sur un [)oint plus 6loign6de la capilale. En s'eloignant d'Yedo ou la reception avait^te si peu aniicale , /e Blorrison se dirigea sur la baie de Kago- sima, silu6e sur la cote S. de I'ile de Salsiima. Celle lie est la residence d'un des |)his puissants princes du Japon.elon espcl-raitlrouver en lui un peu plusd'ind^- pendance. On prepara done un 6ciit pour lui remethe et lui faire connailre dans quel hut on s'etail presenle. « S'il plaisail au prince, ^lail il dil dans cet ecrit, que les niarcliands aint^ricaius fussent recj-us dans un des ports de sa domination , conime les llollandais le sont a Nagasaki , on ne doute pas que ce privilege ne lui soil accoide par I'empcrcur. Les marcbands am^ricains ( 4' ) sont des gens honorables el pa(:i(i(|ues , leurs navires sonl pouivns des plus riches cargaisons. La gloire du prince tie Salsuma et le bonheur de son peuple ne poiirraicnt que gagner dans des relations avec eux. » Leg aout, le Morrison doulilait le cap Misaki (Tscliil- scliagolT de Krusenstern) el enlrait dans la baie de Kagosima. Pour ^viter toute 'erreur, deux des Japonais furent a lerre et firent le recit de ce qui leur etail ar- rive; leur liistoire tirades larmesde tous les audileurs. Un olficier du prince vint a bord ; on lui fit voir que lo balimenl etait lout-a-fail inoffensif, et on lui remit les papiers drstines pourle prince. La reception I'ut Ires amicale , et un pilote envoy«^ expres fit mouiller le ba- tiinent sur la cote O. , devant le petit village de Chuge- mutze. Queique temps apres, un bateau vint annon- cer que le lendemain un officier supeiieur viendrail visiter le batiment ; mais en uieme temps le paquet (jiie Ton avail remis pour le prince ful rapporle.ce qui elaitde mauvais augure. Cependanl une foule d'habi- tants vinrent voir le navire et lurent accueillis avec li- beralite , quoique la plupart fussent a peine velus. Le lendemain , on aperrises au ceicle , quoique trfes bonnes comrae approximation ou con- Irole, varient assez entre elles, sans motifs apparents, pour que je n'en aie pas et6 tr^s content. Par essai , j'ai observe six eclipses des satellites de Tfi a Adwa; mais les extremes different de cinquanfe et une seconde s en temps, bien que j'aie observ6 avec tout le soin pos- sible ! Bien plus, leur moyenne differe de 24' en arc d'une occullation que j'ai calculee qualre fois de peur d'erreur. Le bureau des longitudes lui-meme ne sc fa- cherait done pas si je n'observe plus TC et ses satellites. ( 44 ) ,Ic lie comple plus que sur les occullalions, parce que malunelle, quoique Ires portative, est fort bonne, el que ralinospliere pure d'Abyssinie me permet de voir de tr6s peliles etoiles sur le bord obscur de la hine. Mais il se pr^sente ici un autre inconvenient: sur sept occullalions que j'ai observees h Adwa etdont j'ai envoys les details a M Scbumacher ( en lui de- mandant de me fnireconnallre la nielbodedeM. Struve), je n'ai Irouve qu'une seule eloile dans le culalogue de M. Baily et comme loute une carte est appuy^e sur Adwa, j'ai la morafication d'avoir observe pour I'ave- nir sans pouvoir jouir du present; encore ai-Je peur que mes petites 6toil;"S n'aienl pas ele observ^es par correspondance en Europe, ou que peut-6tre on ne les Irouvera pas oans les catalogues. D'ailleurs la lu- mi^re de la lune est si gfinanle , el il est si difficile de \eiller en voyage, que je n'ai jamais pu observer des immersions sur le bord eclaire de la lune. Mes jours d'observations sonl ainsi reduils a qualre ou cinq par mois, ce qui est fort imparfait. Tous ces inconv^nienls m'avaient bien fait d^sirer la m^lhode de M. Struve. D'aprfes ce (|u'on m'en a dit en Angleterre, e!le con- sisterait a observer alternativemenl la lune et une 6toile voisine, pres du premier vertical , avec un bon th(5odolile, el le cas le plus favorable est celui ou la flc- clinaison de la lune est ^gale a la latitude, qu'il faut bien connallre d'avance. Le r^sultal du calcul se- rait r A\ de la lune. Les officiers d'etat-major russes emploient celte m^lliode , et Ton m'a dil que ces r6- sultals etaienl forlcomparablesa ceux des occullalions. Un savant a qui je proposais de me conslruire une iovmule ab oi"), me dil d'observer d'abord, et qu'il cal- culcrait cnsuite. Mais il m'est fort dilficile de me faire ( 45 ) tout-a-fait machine; et d'ailleurs, loisqu'on nc calciile pass(ir place, on suppose souvent avoir [rhs bien tail une observation, enlacliee neanmoins de quelque errcur qu'on ne peul pas corriger onsuile en Europe. Par exemple,j'ai Iroin^ la latitude d'Adwa = 14° 9' So", a 2 ou 3" pr^s , et neanmoins »/ie observation qiieje cms soignee me donna 14° 11'... sans doute par erreur de lectiirf. Je me rappelle qu'en France vous me recomman- dales les distances lunaires au tht^odolile. Je ne snis comment je les avais totalement oiibliees. Si ma vuc se renforce, je vous apporterai qiielques observations de ce genre. J'en ferai aulant pour les longitudes par la d^clinaison de la June lorsqu'elle est pres de I'equa- leur. Comme M. de Humboldt avait cssav^ cetle me- thode, et qu'on n'en parlait plus, je I'avais crue Irop inexacte pour en rien esperer. II est vrai que ce savant observait au sextant, tandis qu'avec nion llieodolile je puis repondre de 3 a 4 " dans la hauteur. Le trisle etat de I'oeil qui me reste ne m'a pas permis de me livrer beaucoup aux observations. Voici loutce que j'ai pu faire depuis le mois de novembre. Barberah , sur la cote des Somal : 27 novembre '1840. 2 hauteurs du soleil. » ^ 1 Les angles horn: 16 59 62 O f Cliron. A. (employ lircB donneroiit I'elat de la 'moiiirr- , oye dans robseiTalion), 8'h '?9 ni 29 > '2 t8 12.4 t)2 3o ,f:i'rnn, n. ■. I' 5-. 00 19 34.8 63 o ; I'ilftr.n,-.. , . -2 34 29.2 TheT-niotnetre 27*» o Meme lieu : 29 novembre 1840, a 8'' 4' 30' du chron. A, j'ai observe I'immersion d'une Ires petite 6toile ( 7 £1 H^ grandeur) h peine plus brillante que la lumifere cendree. L'immersion eut lieu a environ Sio"^ Mdliii. Sotr. 17'" 24'<) Gio 3o" 3o' 31- S™ 2'2 18 36o 62 0 4 48.8 iq 52.4 62 3o 3 38.0 i\ 6.8 63 0 2 23 2 22 16.0 63 3o 1 10.8 Therm. 28 ■ 8 TIic rm. Zo^ 0 ( 46 ) (III tlisqiic lunaiio comples flu i\. vers I'E., incerli- liluclc do *2 sccondes. Aussilol apres jn comparai les chronomulres. Chroii. A. 8'' 7"' 3i'4 — D. 5 33 3o o Mdnie lieu ( 3o novcmbrc , liauteurs correspon- (lantcsdu soleil le soir Ires gen6 par le vcnl(chron.A.). Chfon. A. . , 2 h i3 m 54 *Cbron. 1). . 0 40 00 D'apres des hauteurs du soleil hors du m^rldien , la latitude de Brirberah serait io« 26' So", et par des dis- tances liinaires sa longitude serait 2'' 58" i5' 0. de Cireenwich. Toudjourah ( \" mars, 20 liauteurs de Canopus prises autour du nieridien ct calcul6es par la formule de Drlambre m'ont donne pour latitude de ce lieu 11° 41.' i5". Mime lieu ^ 24 mars, doubles hauteurs du ( chron. A). ( l.lironoiu A. .Oh" [11 18 9 I — B. . 1 9 0.0 Meme lieu 27 mars 1841. J'ai observ«i I'immer- >u)n d'une eloile de 7' grandeur ( environ ) derriere le bord obscur de la lune a environ l^h" de la corne du croissant compt^s du N. vers I'E. (dans la lunette qui renverse ) ; I'incertilude est de 2 a 5 secondes; I'^toile parut attachee an bord do la lune pendant plus de 3o se- 7«. 59""48»2 8 1 5 1.8 8 5 .7.8 85" 86 87 0 0 40 Tlieiin. 29"' 8 47 ) condes; elle etait ronde et bien definio, la liimiere cen- dr^e faible. L'inimersion eul lieu a 71. 5" 4o% o.diichrc- nom^treB. Aussilot apresje comparai les montres. Chron. B. 7'' i i" OsO — A. 6 3 34.8 M^me lieu 0 28 mars, 2 hauleurs dusoleil Chron. A probablement (carj'ai oublie de noter lequel). 8^ 32™ 52'2 102° 48' 20" ^ 36 1.8 io4 20 o i 38 7.8 Io5 20 f Cbron. A. 9 li I ni 30.0 39 3o.2 106 O I ~ " '" * *■* 40 53.2 io6 ^o \ 42 i6.2 107 20 j Les observations du soleil h Toudjourah onl ete faites par men frere a cause de I'elat de ma vue; il y a aussi observe cinq series de distances lunaires que je n'ai pas encore calcul6es. Vous serez sans doule tenl6 de me demander com- ment j'ai pu passer cinq mois a Barberah et Toudjou- rah : j'ai parl^ bien longuemenl de la cause strange qui m'y a forc6, dans une lettre adressee de Hodaydah a VUnwers , journal quolidien qui se public a Paris. Si celle lettre vous tombait enlre les mains, vous ver- riez comment les Anglais m'onl transforme en un agent de la politique secrete de S. M. le roi des Fran- cais Cette absurde notion des Angio-lndiens m'a fait perdre presque une annee enli^re. M. de Goutyn , agent consulaire de France a Mou- saawwa, m'a monlr6 la carle reduite de la mor Rouge, publiee par le d6p6t de la marine. Je ne sais vraiment comment je ne vous ai jamais parlt^ de ce travail que je complais provoquer a Paris. J'aiconsacre beaucoup de temps a corriger la carle des Anglais, qui est loin d'etre parfaite. Parmi les oublis est i" un port au N. ( 48 ) dfCkosayr. oii j'ai liuuve refuse conlie une li-mpdle; 2" un lieu pics Vainbo ( Yaml)6), marcjuti 5o falUoiiis, oil j'ai passe la nuil a I'ancre entro deux beaux rochers a fleur d'eau : ce lieu d'ancrage esl connu de lous les pilules arabes; 3"un bon ancrage deeouvert pai'un ba- limenl anglais, el n<^anmoins oubli6 dans la carte an- glaise. La nonn-nclalure de la carle anglaise esl surloul au reboursdubon sens, el dans culle parlie seuletnciil j'ai environ buit cenls correclions a proposer. Telle que les Aflglais nous I'onl donnee , elle esl piesquo inutile a tout capitaine d'Europe qui, prenanl un bon pilole arabe i Mokba ou a Hodaydab , voudrait raser une cote ou reconnailre une lie ou un ecueil. Qui s'imaginerait , parexeuiple, que I'ile Wussaleal doit se prononcer Fasaliale? que cape Benass est la pour cap Bernasse ( Berenice ) ? Dans mes courses r^cenles cbez les A'far ( Danakil ou Ouda'elj j'ai encore recueilli un Ir^s grand noaibre de noms de lieux sur la cole, y compris celui d'unc ri- vifere ayanl plus de deux infelres deprolondeur en el6, el qi:i se perd avanl d'arriver a la raer. J'ai aussi une liste minuliouse dcs ports , villages, etc., sur toule la cote dopuis Zola" (Zeila de Salt) jusqu'u Mozambique. Je suisforc6 d'enconclure que lesdernieres cartes sonl bien d^fectueuses. Mais celle lisle (en caracleres ara- bes) esl si longue el si ennuyeuse a ecrire , que je pre- r^re vous envoyer mes renseignemenls sur le triangle compris entre H rar, Ras-llafoun et Tembouchure du Jeb (i). Mes observations sur celle parlie du globe ne pourronlblessor aucuno susceptibility, puisque la carte (i) Ces renseigiieinent.s pnraitinnl dans le !S° procfiain M. d'Avp- 7,ac a bien vnnln pieii(lrl 55 60 ii5 ( 5'i j long espace cic lemps , pendant sa rc^sitlonce en cfllo conlree cle I'Afrique. II. Renseignements donnes a M. Djilaporte par un Arabe de IVadnoun , riornme BI•;^BRAH1M , xur la mort de M. Davidson, le xl^jnin iSoy. Benbrahim , qui arrive de Wadnoun, a rapporle Ji M. Delaporle que les Aribs ( peuplades arabes qui lianlenl les deserts entre le Wadnoun el Araouan) , quoiqu'ils y aitnl conlribue , n'elaienl pas les au- leurs tlu nieurlre de M. Davidson , asassine a Igliidy ; raais un Berbfere de la tribu des It-Allah (Talali) , du nom de Weld-Uannah. , Ce ^Veld-Hannail elait venu h Souq el-Am ( ainsi nomm^ a cause du grand marche qui se lienl chaque ann6e dans eel endroil) dans I'inlention d'y faire reniplettc d'un fusil. i\l. Davidson assislail a ce mar- che, ou la caravane donl il faisaitparlie ^tail arrivee.Il avail avcc lui enlre autres armes un beau fusil anglais auquel il lenait beaucoup , el dont il s'elail muni pour son voyage a I'inl^rieur de I'Afrique. Le Berber Weld-Hannah apres avoir parcouru le Souq-el-Am dans lous les sens, ne Irouva a son gout que le fusil donl M. Davidson 6lail possesseur, el qu'il avail remarcjue. II s'imagina qu'cn sa qualite de mu- sulman , il n'avail qu'a le demandor pour qu'on le lui concedal , el dans celle persuasion, il aboida de suite M. Davidsf.n , el oll'ril ile le lui achcler; uiais M. Da- vidson, qui ne voulail pas se s^parer d'uncarnie dont ( 53 ) il avail besoin pour sa d(!(fense personnelle durant le voyage long ot p^rillcux qii'il 6lait en train de faire, refusa nel de la lui vendre. Le Berber We)d-Hannali, 6lon 6 el foimalis^ en ineme lemps d'un refns auquel il ne s'allendail pas de la pari d'un chrelien ( car il avail reconnu M. Da- vidson comme lei ) , rt^solut de s'en venger, et d'ob- lenir sans debours , et au prix de la vie du mecreant , I'arnie qu'il convoitait. Pour mellre a execution son infame projel de ven- geance el salisfaire sa convoilise , il se niela dans la foule dt s voyageurs dans Vacabar ou caravane dont M, Davidson faisail parlie , el fil route avec elle. M. Davidson s'elail fail uneloi, quand la caravane arrivail a une station, de s'ecarler du lieu ou elle s'6- lablissail, el de dresser sa tente a part, afin d'etre plus a son aise , moins en vue, el par consequent moins expose a elre reconnu. Apr6s plusieurs jours de marche , on arriva a Igliidy, dans le grand desert, et M. Davidson, suivanl sa coutume , fit planter sa tenle dans un lieu a I'^carl du centre de la caravane, el s'y etablit avcc son escorle, composite de quelques Tacn- jdiites. Le Berber Weld-Hannali, toujours poursuivi par 1 'horrible idee de consommer le crime que le fana- lisme et la convoilise lui avaient inspire , se glissa parmi les Tacajanles , et saisissant le moment ou, oc- cupes de I'embarras du d^chargement des bagages, ils avaient iaisse M. Davidson tout seul , il s'empara d'un des fusils de I'un deux, le dechargca sur le malheureux \oyageur, el I'^tendit mort sur la place. Son meurtre consomme , il se saisit du fusil de sa viclime , et se re- tira.ou plulol s'enluil, content de s'elre erapare de ( 54 ': I'arine qii'il avait convoit^e, it lieureiix d'avoir rt^- pandu le sang d'ni) chr6lien. C'est ainsi que M. Da- vidson dill ;i I'inslrumenl qui devait le prolt^ger, la cause de sa mort. Le bagage qu'il laissa aprds lui devinl la proie des gens mcmes de son escorle , des Tacajanles sous la proleclion desquels il s'^lait place. Ainsi, d'apr^s lo rapjiort de Bonbrahim , a peri ce voyageur d^voue el couragoux , donl la perle inepa- ral)le est deplori^e par les amis de la science, par ses iiombreux amis, et par tous ceux qui ont eu I'avanlage de le connallre et de I'appr^cier. II a recueilli au Wadnoun , ou il a ^le I'liote du clioikh Beirouk, nomm^ dans le pays Sidi Moharek, Ills clAbdailah, fiis de Salem el-Guelmymi , cbefinde- pendantdes Arabes et des Berb^res du Wadnoun , des renseignements inleressanlssurrinl^rieur del'Afrique, et enlre aulres une Notice sur le Wadnoun. accompa- gn^e d'un dessin de la ville , babilation ordinaire du cheikb, et de plusieurs nutros dessins. Ceite Notice a ele imprimee en Angielerre, el distribute a ses amis. ( Communique a la Sociele de gi'ograplde, par M. Jomnrd. ) OBSERVATIONS AU SLJtT DES NOTliS PR^C^DENTES. Malgr6 I'anciennet^ de la premiere note, j'ai cru devoir la conimuniquer a la Soci^ld , altcndu que lilin^raire porl6 par M. Davidson sur le livre pro- venant de ses depouilles , paraJt 6videmment d^fec- tueux el en contradiction avec les au tres renseignements ( 53 ) donnes par lo meme vojageur; niais comme on pour- rail en user sans aucune reclificalion , il est neces- saire d'cn laireici la reinarque. Admellant qu'il n'y ail point d'eneur dans lenouibre des journees consacrees aux s^jours a Akka , a Touadeni , a Araoui'.n, il est dabord singulier que le premier sejour a Akka , qui eslde 3o jours, soitmentionnd apres la marched'Akka a Touadeni ; il en est dememe des autres. Mais ce qui imporle davanlage, c'est le nombre de journees enlre Akka el Toniboclou , premiere marche i8 , deuxieme 25, Iroisiime 7, et qualri^me 7. Total 55. Or, le voya- geur paralt admellre 24 milles anglais 1/2 par journee. Ce serait en tout 1,047 ™'"cs 1/2 ou 448,3 lieues de France(26audegrel. 11 ya evidemmentune grandeexa- geration,etil faudraitcorrigerou le nombredejourn^es, ou le nombre d'heures de marclie par joui", ou la lon- gueur donnee a la marche d'une heure , ou peut-6tre ces trois elements a la fois. La position precise de Tomboctou elant encore one question controvers^e , on ne saurait, dans I'elat actuel de la science , deter- miner exactcment I'erreur commise dans la transcrip- tion de I'itineraire prdc^dent; mais on ne crainl nul- lemenlde se Iromperen affirmant qu'il peclie par txc^s. On pourrait faire encore des observations sur la po- sition respective de Touadeni , Taghaza et Araouan , celle de Taghaza surtout qui est renvers^e ; mais ce se rail allonger cette note inulilemenl. J — u. ( 56 ) Rlco>>41;>sa>ce tit' la cote occulentnle t[ Ajuijue tlepuis Sierrti-Leune jusquan cap Lopez, pttr le capita ineViMKL \aG JSautical Magazine de d^cembre i84i contient I'exlrail d'un rapporl du capitaiiie Vidal sur le travail (jiTii a execute sur la cote d'AIVique. Deux baliments 6taienl employes a cetle imporlanle operation, CEtna et le Rai>en. i<2 chronomelres furent places a Lord, savoir, lo sur rEtiia et 2-sur le liai'en. Leur installation h hord , les soins ininutieux avec les- quelsils furent regies ne paraissent laisscr rien a de- sirer. Apr^s avoir regie leurs chronoin^tres a Porlsinoulh, ces deux batiments mirent a la \iiile le 18 d^cem- bre 1837 (1), et alteignirent Madere le 7 Janvier, apres line traversee longue et orageuse. Onze cbronometres donnereni pour la longitude de la inaison du consul anglais 16° 54', 90 (2) (ig" i5' 18" de P. ). De Madere a Tendriffe (inaison du consul anglais a Sainte-Croix] on lrou\a , apr^s iin trajet de 7 jours , 4o',i3de difference de longitude. De Teneriffe a I'ile auxCailles ^ Porto-Praya , en 7 jours, difference 7° 1 ()',8o 0. De I'ile aux Cailles a la Baie de Sable sur I'ile Crawfort (une des lies de Los), en g jours, 9° 42,72 E. De I'ile Crawfort a la batlerie du Nord de Sierra-Leone, (1) Cette dale n'est pas indiqiiee ; itiais cornme on lioiivc plus (aril que I'esploration du cnpicaine Vidal a eu lieu en i838, il est a presu- raer qu'il parlit a la fin de 1837. P. D. (2) En coinparant les chiHres doiiues plus Las, nous avons etc c-onduil a reconnaitre que ce qui ctait indique dans le Nautical Ma- ijaziiie cumme des seconcles, elail i('ellenient des fraclions drrima- les de minutes. P. D. ( 5- ) en 2 jours , 53'558 E. , ce qui donne pour la longitude de ces differenls points : Madere (mais. du cousul angl.). 16° 54' 90 Gr. iq" i5 18" Paris Si'-Croix de Te'neriffe (irfetn). . 16 i4 77 18 35 10 lleatixCaiiles(P''Praya,ileS-Y^)go). 23 3l 57 25 5l 58 B.i if de Sable (lie Crawfort). . i3 4^ 85 16 9 i5 Sierra-Leone (batterie du Sord}. i3 i5 27 14 35 4'' Ces premieres observations avaient pour but de ve- rifier les positions des points ci-dessus, que le capitaine Owen , en 182a et 1827, avail determinees , el princi- palement celle de Sierra-Leone, dont toulesles Iona;i- ludes de la cote d'Afrique devaient dependx-e. Ln se- cond but elait de s'assurer de la marcbe des diflerents chronometres. Le capitaine Owen avail obtenu pour la longitude de la batterie Nord de Sierra Leone i5' 14.2 0., el comme latraversee de VEtna avait ete de plus de sij semaines pendant lesquelles on avail passe de la tem- perature de I'biver en Angleterre a la cbalour exces- sive de Sierra Leone, c"esl-a-dire deao" a 84° Fahren- beit (10° a v8% 9), ce qui avail sensiblement altere les luarclies desmontres marines, le capitaine \ idal crut devoir adopter la determination dOwen pour point de depart. La marcbe des chronometres fut determinee par des hauteurs correspondanles du soleil, observees a Sierra-Leone (batterie N.' depuis le 5 fe\rier jusquau 11, et en parlant de ce point , on determina les diffe- rences de longitude suivantes : Le cap Mesurado par lochron. en 5 jours. . . a 25 5q E. Le cap Palmas idem en 1 1 jours. . . . 5 3o 24 L'anse Accoodab, cap ties Trois-Poinies en i6 jours.. 11 la 37 Le Mat de Pavilion deTit\v;iv. pres le cap S.iint-Paul en 19 jours . . 1 4 1 3 64 La riviere de Benin ( Failorerie Hope ) en 34 jouis . . 18 Ji 10 Les iKs .Adelaide a Feriiando-Po en 3o jours . ^ ^ i "o ( o8 ) L'inlervalle enlreles derni^res observalions a Sierra- Leone , et les pienii^it's a Fernando Poclanld'un mois, on a pens6 qu'il soiail hasardeux pour I'exactilude des resultals d'oleudri' la niesure des diirerencos de longi- tudes plus loin , avanl d'avoir soumis la niarche des chronometres a un nouvel examen (i). lis furenl done regies de nouveau sur I'ilot Adelaide du i3 au ao mars. La difference des m^ridiens fut ensuite mesuree entre ce point et Crown-Sand dans la baiede Corisco, et trou- v6e, apres une travers^e de i i jours , de 58', 4 E., ce qui eompl^ta la s^rie des stations chrononx^lriques. Revenant ensuite de Fernando -Po a Sierra-Leone dans ]( s mois de mai et juin, la difference entre ces deux points ful Irouvee de 22" i',8 par le moyen de 10 chro- nometres en 3o jours , ce qui s'accorde tr^s bienavec la premiere dtilermination. Au moyen des differences de longitudes ainsi oble- nues et des latitudes obsorvees en meme temps , les positions des principaux points de loute la ligne d'o- p^ration se Irouvaient d^terminees ; il ne restait qu'a (1) Ell adinir:iiit le n>a{;nirique travail du capitaine Vidal, nous nous permetlrons d'observer que d'ajires ce qui est dit ici , il semble- rait que les differences de lon{»itudes donnees ei-dessus entre Sierra- Leone et Fernando Po ont cte calculees avant d'avoir obtenu les noiivelles niarclies des < hronomelres en ce dernier iieu. Nous rroyons qn'il ii'y a ici (|ii'une erreur d'expressions-; car il est evident que la niarchc dans riiitervalle, necessaire pour calculer les diffeiences de longitude, nc prut etre ajipreciee que quand on connail la niarciie au (le|)ar( et a I'arrivee. Nous esperons , an resle, que Ton puiilieia Irs principalcs donnees de ctte operation , e'est-a-dire les man'lies des chronometres aux differentes stations, et leur etal snr le tenq)s moyen de chacundes points principaux (jni ont seivi debase an tra- vail; car c'cst le sen! niovtii ilelaiie cnniiailie le dp{',rc d'exaclitudc sill leijuii I'M |ieiil I iiiriplei. P. D. ( 5/?« et le Baven ; d'aulres prenaient les sondes jusque par 200 brasses de profondeur. Lescourants elaienl obser\6s a cliaque mouillage jusqu'a la profondeur de 3 brasses. L'heure dela ))laine iner et I'el^valion de la mar^e ^taient obtenues au moyen de perche« etablies dans les principales stations; njais I'agitation de la mer ne permettait pas de comp- ter sur une grande exactitude. La declinaison de I'aiguille aimanlee a ^t^observeea lerre avec le tlieodolite , ctdans les principales stations on a eu aussi I'inc'inaison et I'intensite. Enfin , la bauteur des principaux points tant de la cote que de I'interieur a 6te mcsuree au moyen du sextant. 6 39 17 36 39 44 2 i 40 5o 11 41 8 26 40 5 1 6 40 1 5' 6 O 38 0,0. dfi Baj. 124 O O.dc linj. V... NO. «nl837. 4° 36 o 26 10 52 16 46 4 5o 3 4o Les instruments employes etaienl un Iheodolilc, uti chronom^lre de poche et un sextant de Gary don- nant i5". Pour les latitudes, i5 ont 61^ dediiiles d'observa- tions de la polaire , 3 d'une moyetme enlre dos hau- teurs de la polaire et des hauteurs circummeridieones du soleil , i de hauteurs circummt^jridiennes du soleil seul , 1 (celle de Bayazid) de hauteurs 6galcs du so- leil. On ne doit la consid^rer que comme approchiic Enfin leslroisaulres, savoir: Mezirah, Chevli et Khass- Roi, ne sont qu'approch^es, ayantetd obtenues par des hauteurs du soleil hors du m^ridien. (65 ) Los differences do longitude ont 6t6 mesurees au moyen du chronom^lre en jjarlant de celle d'Erz-rum determinee par les ofTiciers de I'^tat-mojor riisse. Voici les hauteurs de quelques una de ces points, dedultes d'observations baroixielriques par le doc- teurE.-D. Dickson en i838, Pjedi. Melres. Eiz-1'uin 6,114 = 1,864 Kurujuk 6,007 "= 1, 83 1 Hassan-Kaleli 5,5o5 == 1,678 Pic le plus liaut au-dessus. . 7,3o5 = 2,227 Ei'bler 6,259 = '5908 Agliveriui 6,2o5 = '1891 Kbunus 5,686 = i,733 Keiawi 4i'23 == 1,257 Mush 4i^92 == '5430 Mezirali 3,6i8 = i,io3 Palu 3,292 = i,oo3 Mczrah 5,2 1 5 = 1,589 Chevli 3,778 = i,i5i ; Eitles 5,475 = 1,669 Van (lac) 5,467 = 1,666 Expedition dii ISiger. L'interel que I'on porle naturellement aux progres de Texp^dition anglaise du Niger nous a engag6 a ras- sembler ici et a coordonner ce qui en a 6te public jus- qu'a ce jour dans la Litterary-Gazette, pour donner un apercu de celte expedition qui, malgr^ toutes les pr6- caulions que Ton avait prises pour garantir I'^quipage de rinfluence funeste du climat , n'a pas pu echapper h ses d^sastreux effels. Ce fill le i4 aout que I'expedilion entra en riviere ;i])ros avoir passe la barre sur laqueile il ne reste que ;4 pieds d'oau (4"". 5)- L' Albert avail h la remorque XVn. JANVIER. 5. 5 [ '^G ) le schooner r Amelia qui dcvait servir do conserve. Lc 19 , I'exp^dilion elail mouillde devant I'ile Alburka si- lu^ea quelcjucsniillesde rembouchurc.Quelquessvmp- tomes de fievies s'6laient deja monlres , niais la saiilo elail generalemenl bonne. Le 20, on quilla ce mouillago et on fit 3o|milles environ en remonlanl, le 21 on en fit aulanl; lc aa qui elail un dimancho ful consacre ail repos, le a3 ful employe a chercher ce qu'^tait de- venu le If'ilberforce qui avail pris un autre canal sans que le capilaine Trotter lc sQl. Ce baliment re- joignit I'expedilion le 2G aout a Eboe ; ce detour lui avail failreconnailre unnouveau bras de la riviere oiiil rencontrade nombreux villages el unc population plus considerable quecelle qu'on avaitobscrvde jusqu'alors. Le 24 on fit encore 20 milles, le 28 aout on fit 26 milles, enfin le 26 au soir les quatre batiments se trouveront rdunis a Eboe, a i5o milles de rembouchure de la riviire d'aprfes I'estime des routes. La riviere avail la environ 200 metres de largeur el une bonne profon- deur. Les rives etaienl couvertes d'une abondanle vege- tation parmi laquelle on dislinguait le colonnier, le palmier, le bambou et beaucoup d'autres esp^ces d'arbres. La profondeur varie depuis i3 fathoms (24 metres ) jusqu'a des bas-fonds assez dangereux, Le courant est d'environ 2 milles a I'heure. La largeur de la riviere au-dessus de ce point varie de 100 metres h 1 mille 1/2. Pendant les 3o ou 4o milles suivants on ren- conlrapeu d'habitalions ; dans les 3o ou 4o milles plus loin encore, on trouva quelques villages, ensuile la po- pulation devinl n)oins nombreuso el enfin nulle. Six jours apres le depart d'Eboe les balimenls arri- verent a Iddah. La fifcvre commtmca a faire des ra- vages : arrive a 200 milles au-dessus d'Iddah, le capi- ( 67 ) laine Trolter resolut de renvoyer a FernandoPo le Soudan sur lequel il fit placer 36 malades; il regardait encore r Albert comme en 6tat d'alteindre Rnbbah, el de remonler le Quorra landis que le WUberforce com- mande par le capitaine W. Allen aurait remont^ le Tchadda. C'etaitle 19 septembre que le Soudan descen- dait le fleuve , et deja le 21 il so trouvait tant de malades sur le Wilberforce qu'il fallut renoncer a gagner le Tchadda , et qu'il fut oblige de suivre le Soudaw, il ne resla done plus que I'Albei-t. Le capitaine Trotter 6cri- vait le 21 septembre que malgre lesnombreux obsta- cles que presentait le climat, il esperait encore que le but qu'il s'etait propose dans cette expedition serait at- teint. Les nomhrcux accidents qui arrivent a chaque instant, disait-il, metournientenlbeaucoup; j'ignoresi j'aurai encore le temps de remonter la riviere cette annee ; une demi-heure de plus peut changer la situa- tion... je serai certainement a Fernando-Po vers le 1 5 d^cernbre. Le Soudan en arrivant a Fernando-Po Irouva le brick le Dolphin qui prit les malades a son bord et les trans- porla a I'Slc del'Ascension ;maishuitmoururentdans la travers^e. Ce balimentdevait, sous le commandement de M. Strange, retoui'ner joindre F Albert ; mais VEthiope etant arriv6 a Fernando-Po , le capitaine Becroft con- sentit a remonter la riviere et a aller offrir au capitaine Trotter les secours dont il pourrail avoir besoin. Les victimes de la fievre d'Afrique ^taient au V oc- tobre au nombre de so , savoir : 5 officiers, \[\ matelols et 5 soldats de mai'ine. Ces pertes , quelque deplora- blcsquelles soient, sont certainement beaucoup moins nombreuscs que celles qui ont et(^ dprouv^es dans les expeditions precedentes. En efl'ot , tous ceux qui ac- ( 68 ) coiupagnaient Mungo Park perirenl avoc lui. En 1816 le capitaine Tiickey succomba avpc prcs de la nioilid des officiers et de I'equipage, et lous les savaiils, a I'ex- coplion d'un stul. Lo capilaine Owen pordit pros des deux tiers de son nionde; enfin Lnird, quand il aniva au conflticnl des deux rivieres, avail d^ja enlono la nioili^ des hlancs qui composaicnt son Equipage, ot plus de la moitie des officiers. Quant aux resultuls oblonus jusqu'a cc moment par celle expedition . nous savons que des traites ont eie conclus avec I'Obi d'Eboe, el I'Atlah de Egarrah pour I'entiere abolition du commerce des esclaves et des sa- crifices humains. La lenue et la conduile de ces deux ' princes, disent les commissaires , sunt Ires impo- sanles. Ln terrain de 16 milles de long sur 6 de large a ete achete pour y dtablir une ferme modele; il est sec el ele\& , et on y trouve^une montague de 1,200 pieds (325") de haulquiarecu le nom de Mont-Slirling. Le schooner I'Jmelia est mouille dans la riviere vis-a-vis retablissement. Le roi d'Eboe, ses femmes el sa cour ont et6 tr^s aimables a i'egard de ceux qui sont etablis a terre , et qui sont en tr^s bonne intelligence avec les naturels. Le capilaine Trotler torminail sa lellredu 21 septerabreen disant : La ferme modelc va bien ; elle est admirablement siluee. Depuis que cettenoteaet^ ecrite et mfime imprim^e, de iiouveaux renseignemonls nous sont ])arvenus, et I'arrivee du capilaine Troller a Liverpool, 011 il a d^- barque le 26 Janvier nous met a meme de donnerla fin de celte desaslreuse expedition, ainsi que la qualifient les journaux anglais. Apr^s le depart du WUberforcc , V Albert s'effor^a (69 ) encore d'avancer en remontant; du 21 au 28 septem- bre il gngna Egga a 5o mill(3s au-dessus du confluent du Tcliadda et h environ Sao milles de la mor. Enfin, le 4 octobre , I'elat de requipnge ne laissant plus au- cun espoir de conlinuer, le cap ful mis pour descen- dre la riviere, 11 ne restait en etat d'agir h bord de r Albert que le docteur, M'William, un matelot et M. Stanger, g^ologue. On aurait meme 6t6 oblige de se laisser aller au courant sans faire usage des machines, si M. Slanger, etudiant le livre de Tregold, et prenant conseils d'un des m^caniciens malades , n'eut entre- pris de faire marcher la machine. Tandis qu'il s'occu- pait des fourneaux, le docleur M'William, tout en soi- gnant ses malades , se chargeait de la conduile du ba- ment au moyen de la carte du commandant William Allen. Le'9 , on se Irouvait au confluent des deux fleuves , et le 12 on atleignil Eboe. On prit a bord lesblancs qui etaienl restes a la ferme, et qui etaient aussi tous malades. Enfin, le i5, a environ 100 milles de la mer, on rencontra le capitaine Becroft, qui, avec le navire a vapeur VEthiope, venait au-devant de I'expedition, qu'il conduisit h Clarence-Cove dans I'ile de Fer- nando-Po. Le capitaine Trotter s'embarqua le 23 novembre pour revenir en Anglelerre retablir sa sant^, II annonce dans son rapport qu'il a laiss^ le schooner l Amelia mouille devantl'elablissement; mais qu'il adii relirerde Tun et de I'autre tous les blancs , et n'y laisser que des nfegres. II pense au restc qu'il serait n^cessaire qu'un batiment a vapeur fut envoye I'annee prochaine dans le Niger, et qu'il piit aller jusqu'a Rabbath pour com- pleter la serie de lrait(5s qu'il avaitfaits avec les peuples de ces contr^es. P. D. ( 7o) Detroit de Doinpier et tie nonvelle dans lea (arofines, Le numero de novembre clu ISautical Magazine con- trenl une lettre du capitaine Hunter , commandant It; navire le Marshall Bennett, dat^e du delroit de Mindoro, le 12 marsi84i ,danslaquellece capitaine fait connallie lerdsullat des observalionsqu'ilafailesdanssa traversee du d^tioit de Danipier , entre la Nouvclle-Brelagne et laNouvelle-Guinee. Les travaux de V Astrolabe, en 1827, sur les rotes de la Nouvellc-Guin^e , rendent inutile de faire connaitre la lettre du capilaine Hunter, dont le principal objet (^tait de faire voir que la position as- signee a I'ile Longue , sur les anciennes cartes , est faulive , et que cette ile se trouve comprise entre 5° 12' et 5"^ 24' de lat. S., et i44'' 5o et i45° 4' de lon- gitude E. de Paris. (M, d'Urville donnc pour les tnemes limiles 5° i4' et 5" 28' S. et 144" 4o' et i44° 54' E. )• Mais nous croyons devoir faire rcmarquer que le capi- taine Hunter a passe entre I'ile Rooks et la Nouvelle- Guin^e, tandis que M. d'Urville, et avanl lui d'Entre- casteaux, avaient pass6 entre I'ile Rooks et laNouvelle- Bretagne. M. Hunter a trouv6 le passage de I'Ouest large et sain en se tenant a 6 ou 7 milles dc la cole de la Nouvelle-Guinee ; onvoyait, dil-il , la houle briser sur lesfalaises, etil n'existe certainement aucun dan- ger au large de cette partic de la cole. Le meme capitaine annonce que lo 10 deccmbre 1840, en se rendant dc la NouvcUe-Irlande a la Chine, ilreconnul, par 3° 52' N. et i54'^ 56' E. ( iSa" 56' E. de P. ), un groupe de petites lies basses environndies d'un recif et ayant un lagon au milieu; il pense que ce ne peut etre les raemes que les lies Monteverde, placecs par I' 27' N. et i55" 48' E. (iSS" 28'). H croit ( 7i ) ail resle que ces dernii^res pourraienl bien ne pas exis- ler, du moins dans celte position , car il ne les a pas vues. Qu inl aux autres iles, dit-il, je les ai eues en vuo pendant 3 jours, dont le dernier 6tait tr^sbeauj j'ai observe a raidi la latitude de 3° 48' N., la terre restant au N. t/4 N.-E. Pour la longitude, elle a et6 d^termi- n6e par a cbronomelrcs, dont I'un surlout allait tr^s bien. On s'^tait trouv6 le i*' decembre aupr^s de I'ile Gardner, dont on supposait la poinlc E. par i52° 4' E. ( 149° 54' E. ), et le i4 noveinbre on s'etait r^gle sur la position du cap Saint-George ( Nouvelle-Irlande), dont on supposait la longitude de i52"48'E. (i5o''28'E ) Ces iles, quoique trt;s petiles, sont tr^s habitues; la race est belle, d'une taille au-dessus de la moyenne ; son leint est brun; elle a de belles denls et ressemble a la race qui babite I'archipel des Navigateurs. Nous avions autour de nous 1 2 canots contenant environ 5o bommes. Les naturels paraissaient Ires vifs et tr^s salisfails de voir des objets si neufs pour eux.Ils avaient apporte pour echanger, des noix decocos, unegrande quanlite depetites cordes, unpeu depoissonet d'autres bagatelles, qu'ils donnaient pour des cercles de fer et des couteaux. Leurs canots etaient tallies dans un arbre d'un bois h grain fin; ils etaient bien fails et pourvus d'un balancier; quelques uns porlaient 12 hommes. D'apr^s relonnement qu'ils montr^rent en voyantdes coclions, je crois pouvoir conclure qu'ils n'ont point d'aniraaux dont ils fassent leur nourriture.etque leurs aliments consistent presquc enti^rement en noix de cocos et en poissons. L'etendue de ces iles qui,y com- pris le recif, n'est pas de plus de 12a i4 milles de cir- conference, me semble confirmer cette supposition. Je dois dire cependant que nous avons attaqu6 ces iles du cole du S. et de I'O. el que, vers le N.-E., le ( T^ ) recilpourrait s'(itendre plus loin ; mais cela me paralf peu probable, car loules les lenes ^taient visibles, et Ton pouvait , duhaut des mats, apercevoir le groupe tout enticr. II ine parait evident que les iles vucspar le capitaine Hunter sont celles qui avaient 6te apercues en 18*24 par le capitaine Dunkins , j)ar 4° o, N. et i52" 10' E. P. D. He Hunter. Lorsque M. d'Urville , en Janvier 1828, reconnut le volcan Mathew qu'il place par 22° 25'S, el iGS'Sa'E., il n'aperQut pas I'ile Hunter que Fearn avail dit exister a 34 milles a Test du rocber Mathew ; il ajoute qu'il y aura probablementeu confusion, el que I'ile Ma- thew aura ele doubl^e a tort ; dans lous les cas , d-it-il, c'est un point de geo|^raphie qui ne sera definilivemenl rtisolu que par Ic navigaleur qui aura parcouru avec soin ce parallele dans I'espace de 2 ou 3 degres de longitude. L'incerlitude qui restait encore sur Texislence del'lle Hunter me parait levee entierement par le r^cit du voyage du navire Floreiitia , capitaine W. Goodwyn, que Ton trouve dans le Nautical Magazine , cabier de juillet i85i , page 448. En effel, ce capitaine, apr^s avoir dit qu'il a vu le volcan Mathew en aclivile , ajoute : Au coucher du soleil , nous vimes du haul des mats I'ile Hunter du capitaine Fearn; cllc nous restait a I'E. 1/4 N.-E. 3" N. , et le centre du volcan Mathew nous restait en meme temps a I'O. 5° 1/2 S. Quant a la position de cette ile , comme la distance n'est pas don- nee , onnepeut pas la deduire de cetle observation , qui conslafe seulcment son existence. P. D, ( 75 ) DEUXIEME SECTION. Actes cle la ^ociete. KXTRAIT DES PROCES-VEKHAU X DES SEAiNCES. PRisiDENCE DE M. DUMONT d'uuVILLE, Seance da "^ Janvier 1842. Le pvoces-veihal de la dernierc seanci est In ei adopts. MM. Bardcl, Bodmer, Cagigal, de Lencisa ct Saint- Hypollle , r^cemment admis dans Ja Sociele, lui adres- sent leurs remerciements, ol kii promeltent ]pur con- cours. . M. le baron de Derfelden de Ilindex'slein ecrit a la Societe pour lui annoncer I'envoi des trois premiferes feuilles de sa carle generale de I'lnde neerlandaise. L'auleur, qui n'a epargn^aucun soin pour meltre son travail a la hauteur des connaissances actuelles , re- grelle cependant de n'avoir pu profiler des reieves que M. d'Urville a fails dans le cours de sa dernitire expe- dition. M. Imbcrl desMollelclles , secretaire de la Societe elhnologique , ecrit a la Commission centrale pour lui offrir au nom de cette SoA''i4« le 1^' volume de ses Me- ( 74 ) inoiros. La Coinmissioii accueillc cetle otTre avec beau- coup d'inld'rel, el tlecido qu'un exoniplaire de son Bulletin sera aclress6 a la Sociele elhnologlquo. M. Berlhclol annonce qu'il a rocu un exeniplaire de la stalisliquc des divers niinisl^res du Vonezuela , ct qu'il s'empressc d'en faire don a la bibliolheque de la Sociele. Parmi les aulres dons fails a la Soci(ile se trouve la colleclion des imporlanls ouvrages que M. le minislre de rinslruclion publique a bien voulu annoncer a la Commission centralc dans sa derniere stance. M. le Presidcnl vole des remerciemenls aux dona- lours, et ordonne le depot des ouvrages a la biblio- lheque. M. Daussy communique une lettre de M. d'Abbadic, conlenant une serlc d'observalions astronomiques t'aites par ce voyageur sur divers poinls de I'Abys- sinie. M. d'Avczac communique igalement une IclUe de M- d'Abbadio el une leltre de M. Lel'ebvre, dans les- quelles se liouvenl de j)r6cieux delails sur les m6mes conlrees. M. de Laroquellc lil cnsuile une Nolice qu'il a regue de M. le colonel Visconli, correspondant de la Sociele, sur les travaux dii bureau lopographique de Naples , dirige par eel habile oflicier. Ces diverses communicalions sont renvoy^es au comile du Builelin, La Commission cenlralc nomme pour faire partie du comile du Builelin, M\L Ansart, Cochelet el Texier, en remplacemenl de MM. Boblaye , de Lare- naudiere et Noel Desvergers. M. Jomard propose une lisle de cinq candidals pour ( 7^> ) les deux places vacanlcs parmi les corresponrJani& strangers. La Commission proc<^dera a ces 6lecliou.s dans sa pi'ochaine seance. Seance da 21 Janvier \%l^2. Le proems-verbal de la derniere seance est lu et adopts. M. le general chev. de Saluces adresse a la Soci^le la premiere livraison de la carte lopograpliique des l^ltals de S. M. le roi de Sardaigne en terre ferme, que vient de publier sous sa direction le corps royal d'6tat- major general. La Commission centrale vote des re- merciements a M. le general de Saluces, et renvoie la carte a iVL le colonel Coraboeul', pour en rendrecompte a la Society. M. le vicomte de Santarem offre !e i*"" volume d'un ouvrage qu'il publie par ordre du gouvernement por- lugais sous le titie de Tableau des relations poUtiques et diplomatiques du Portugal ai'ec les diuerses puissances du monde , depuis Vorigine de la monarchie portugaise jus- qua nos jours. M. de Santarem est prie de remettre au comile du Bulletin une Notice sur cette inleressanle publication. M. Thomassy fait connaitre a la Societe tiois docu- ments ignores jusqu'ici , et tres importants pour les sciences bistoriques et g^ograpliiques. Le premier concerne le pretre Jean de I'Asie ; le second, le prete Jean de I'Abyssinie, el le troisieme est une relation frangaise du voyage de Magellan , d^dice par son auteur Pigafetla a Villiers de I'lle-Adam , grand-mal- ire des chevaliers de Rhodes. Ce dernier document tendrait a prouver qu'au commencement du xvi*" sife- cle, le francais etait encore la langue des voyageurs ( 7<' ) aussi bien quo cello des chevaliers. Quant aux deux premiores pieces, ellos clonncnt une dale positive, un point do depart certain pour exanuner V^Uxl des Chre- tiens de rinde et des chr6ticns de I'Abyssinie. D'apies I'opinion de M. Thoniassy, cos deux questions, enve- loppees jusqu'a ce jour dc lanl d'incerlitudes , se Irou- vent mainlenant 6claircies, au moins quant a leur origine. Cos documents in^dits ont 616 d^couverls par M. Thomassy duranl une mission scienlifique que M. le minislre de I'lnslruclion publique lui avail confiee dans la Lorraine. La Commission conlrale ecoulc cette communication avecinteret, etelle invite M. Thomassy a lui faire une lecture plus eleiidue sur ce sujet. M. Desjardins lit une Note sur les progr^s de la civi- lisation et de I'industrie en 'Aulriche. Cette communi- cation est renvoyee au comite du Bulletin. La Commission contrale avait a former se."? sections de correspondance et de publication ; elle designe pour en faire parlie, savoir : Section de correspondance. MM. Bajot , Barbi6 du Bo- cage , Callier, Cochelet , Dubuc , Etivvards , Jaubcrt , Lafond , C. Moreau , Noel Desvcrgers , d'Orbigny , Texier et Warden. Section de publication. MM. Albert-Montemont, An- sart, d'Avezac , Boblaye , baron Costaz, Denaix, baron Ladoucetlo, de Larenaudiere , deMnnlrol, vicomle de Santarem , Ternaux, Vivien, et baron Walckenaer. La Commission precede a i'6leclion de six membres adjoints; et elle norame au scrulin MM. Conteaux , Couthaud, Desjardins, Giiigniaul, Imbert des Mottc- leltes et Thomassy. La Commission de\ail aussi proceder a rejection de deux correspondanls etrangcrs; mais une discussion ( 77 ) s'elant elevee siir les conditions a roniplir par les can- didals pour oblonir ce Hire , la nominalion des cor- respondanls a el6 renvoyee a la prochaine stance. MEMIJRP.S ADMIS DANS LA SOCIET^. Seance da 7 Janvier 1842. M. le vicomte Leon do Laborde, membre de la Chambre dos Ddiputes. M. le vicomte Charles Pajol, capltaineau corps royal d'etatmajor. M. le doclcur Pariset, secretaire perpetnel de I'Aca- d^mie royale de m^decine. Seance thi ix Janvier i8/|Q. M. Vioi.s, ancion dirccteiir dcs comples du tresor de la Couronnc. OUVRAGES OlFERTS A LA SOCliTii. Seance dn 1 7 decenibre i 84 • • Par M. J. Zi/v;m/< ; Orstbesliinmiingen bei einer Uebersahrt von Ochozk nach Kamscbatka und daraus begriindele Untcrsuchung dcr Stromungen im Ocboz- ker oder Penjinsker raoere. Broch. in-8. — Positions geographiques de I'Oby, dopuis Tobolsk jusqu'a la mer Glacialc, corrig^es par A. E. Broch. in-8. — Beo- bachtungen der GrossedcsLuftdrucks iiberdrnMoeren und von einer sehr bestimmten Oeziehung dieses Phii- nomens zu den geographischen Coordinaten der Orte. Broch. in 8. — Wandej-ung der Armanicr Grigor und Daniel Alanason durch Asien die schriebon diesc Noti- ten zy Semipalatinsk im jahre 1807. Broch. in-S. — I'eber einige Thalsachen , wclche wahrscheinlich ma- ( 7^ ) chen , dass die Aslernkion der Auguslperlode sich im Februar, und ilio dor Novcmberperiode im Mai eines jodeii Jalives zwischen dor Sonne und der Erde , auf deni Radius Vector der lolzleren, helinden. Broch. in-8. — Archiv fur vvissensclialliiche Kunde von Russland. Ersles hefl. in 8. Par M. Delcros : Description des barom^lres a ni- veau constant et a niveau variable , et instructions sur Jn manierc deles r^parer, de les observer, deles trans- porter, el de corriger les depressions de capillarity qui les affectent, suivies d'une nouvelle table des depres- sions capillaires. I5rocb. in-8. Par M, LocAvetistern : Journey from the city of Mexico to Mazallan vvitb a descriptions of some remarkable ruins. BrocU. in-8. Par M. Eugene Sice : Traite des lois mahom6tancs , ou Recueil des lois, us et coulumes des musulmansdu Decan. Broch. in-8. — Milangespoetiques. Broch. in-8. Par M. Boiijfard : Carta geograGca de la isla de Cuba , para servir de iluslracion a la bistoria fisica , polili a y natural de la misma isla , de D. R. de la Sa- gra. Lne feuille. Par M jr. Ober-Midler : Alias etbno-geographique, ou Lander und Wcelkerkarlen. n' Division ,' les pays el les peuples do I'Europe, de I'Asie anterieure el de la Berb^rie dans leur^talacluel. Une feuille. Par M. Deinangeon : Nouvelle mn^monique a la porlee de toulesles intelligences , clqui pent s'appren- dre sans maitre ; suivie do nombreux exemples de son application a I'liisloire elaux sciences, i vol. in-8. Paries autcitrs et editettrs : Annales marilinies et co- lonialcs , novembrc. — Nouvelles annales des Voyages , octobro. — Revue scinnlifiqno , novcmbre. — Journal ( 79 ) des missions evangeliques, di^cembre. — L'lnvestiga- teur , journal de I'lnslilul historique, novembre. — Journal asialique, sepUnnbre el octobre. — Memorial encyclopedique, novembre. — L'Echodu monde savant. Seance dn 'j Janvier 1842. Par M. le ministre de P instructloji publiqiie : Collec- tion de documents inedils sur I'liistoire de France , public's par ordre du Roi el par lessoins du Minislre de I'instruclion pu])lique, 09 vol. in-^. — Description de I'Asie-Mineure, faile par ordre du gouvernementfran- cais de i835 '1 1807, et publico par le Minislre de I'inslruction publique. Premiere parlie : Beaux-arts , monuments hisloriques, plans el topographic des cites antiques , par M. Charles Texier. \^" a 1 8- livraison, in- fol. — Periple de Marcien d'lleraclee. Epitome d'Ar- temidore, Isidore do Charax, etc., ou suppl(5meiit aux dcrnicres editions des Petits gcographes, par M. E. Miller , 1 vol. in-8. — Fragments des poenjes geogra- phiques de Scymnus de Chio et du faux Dicearque , reslitu(^s principalemenl d'aprfes un manuscrit de la Bibliolhfeqtie royah", etc., parM. Letronne. 1 vol, in-8. — llistoirc dela conquete etde la londation de I'empire anglaisdansrinde,par M. le baronBarchou de Penhoen, 6 vol. in-8. — Ilisloire et description desvoies de com- munication aux Elats-Lnis et des travaux d'art qui en despondent, par M. Michel Chevallier. Tome i'^ el i""" parlie du tome 2 'm■l^ , atlas !■•■, 2^ el '5" livr. in-fol. — Vovage dans TAmorique m^ridionalo , par M. Alcide d'Oibigny. 55' livraison. — Voyages dans los conlr(Ses d^sertesde FAmerique du Nord, entrepris pour la lon- dation du comploir d'Astoria sur la cote Nord-Ouest , par Washington Irving, traduit de I'anglais par P. N. Grollier. 2 vol. in-8. Par M. P. Jacquenwnt : Voyage dans I'lnde. 67^ li- vraison. — Par la Societe elhuohglque : Memoires de cello Societe. Tome J '■', in-8. — ParM. Gnsface d'luch- thal : Histoire et origine des Fouiahs ou Fellans. 1 vol, in-8. — Par M. iS'r/m/'-//)y;o/i'7/7.-Recherchcssur qiielques points Ijistoriquesrelatifsau si^ge doBourges (Avarich, Avaricum), execute par Cesar pendant I'hivor des an- nees 53 5 52 avant nolroero. In-8, — ParM. Warden : Communication faile h la Societe philosopliiquo ame- ( 8o ) ricainc an siijel dos tmiiiben ol rclalivemonl a iin ni6- inoiit; de M. Pellier surla cause de cos meleores, par M. le D'R. Hare. Bioch. in-S. Seance tin 2 1 jmn'ier. Par M. le general chevalier de Salitccs : Carta degli Slali diS. M. Sardain terra firma. Opera del realcorpo c\\ Slalo inaggiore gencrale. 1 '" f'\ — Ccnni inlorno alia forniazioiie della carta lopografica degli Slali di S. M. ii Re di Sardegna in terra firma. Brocli. in-8. — Par la Societe geologique de France : iMtljmoircs dc cclle So- ci^te. Tome IV, ^''partic, in-4. — Par M. Icvicomtc de Santaren) : Quadro elemenlar das rcla^oes polilicas (• diplomalicas dc Portugal comas divorsas polencias' do mundo, desdeo principio da monarchia porlugueza ale aos nossos dias, etc. Tome le^, in-8. — Par M. H. Meidinger : Die deulsclicn N'olksslamme. Gcographiscli und geschichllich beleuclilct mil besonderor Berucksi- cbligungder Sprachs. 1 vol. in-8. — Diclionnaire com- paralif el elymologique des langues leulo-golbiqucs. i vol. in-8. — Par ill. Z^ , et j'avais 1 jusqu'ici suivi son exemple; inais les imprimeurs de a ce sifecle ont dit adieu a lYlongue, el ont mis mes » deux ss au meme niveau. /> La reproduction typographique dos signcs raanu- scrits par lesquels le voyageur dilTerencie les consonnes arabes qui n'ont point de cori'espondance exacte avec celles de nos alphabets, presente en efl'el des diflicul- les qui ne pourraienl elre levies que par la gravure et la fonle de quelques caracleres parliculiers; mais la lorme et I'emploi de ces signes diacritiques est trop variable et trop arbilraire entre les orienlalistes , pour que les lypographes s'avenlurenl volonliers au milieu de ce labyrinlhe. II a cependant ele fait une heureuse tentative a eel €gard; le croirait-on ? c'est en Angleterre, ce pays a 1 1 prononciation el a I'orlhographe etranges et sans re- gies, que cet exemple nous est donne , et c'est h la Society royale geographique de Londres que I'honneur en appartient. La s'est trouve un savant prientaliste , connu et appricie de loute I'Europe , mon excellent confrere et ami le rivirend George- Cecil Renouard, dont I'autoritd a ele assez puissanle pour oblenir que, dans la transcription des noms orienlaux, on renongat complilement aux capricieuses formes sous lesquelles ( 84 ) se produisenl les prononcialions anglaises , et quo I'oii se r^duisit a un alphabet harmonique de la plus grande simplicile. J'en donnerai une idee generale en quelques mols. On sail que I'arabe ne fait entrer dans Je corps dc r^criture que des consonnes, au-dessus el au-dessous desquelles on Irace les voyelles et les signes orlhogra- phiques ; on sail egalemenl que les consonnes ontdes formes peu varices entre elles, et pour les dislinguer il est n^cessairc de recourir a des points diacrili- ques, places de meme au-dessus et au-dessous. Le premier besoin est de representcr les consonnes qui ferment ce corps d'6ci'ilure. Rien n'esl plus aise pour celles qui ont, dans ralphabel latin , des conson- nes exaclement correlatives, lelles que b, d , f , I, m , II , r , z , stir lesquelles il n'y a pas d'dquivoque possi- ble; el quand deux consonnes arabes, presentant des articulations similaires , mais d'intensile diverse, n'onl I'une et I'autre qu'une seule et meme consonne latine correspondanle , telles que le sfn elle scad, le teeile thd , pour la representation desquelles il n'existe dans noire alphabet qu'une seule j et un seul t, on s'esl contents d'^crire un point au-dessoqs de celte s et de ce / , pour cr6er sans embarras les correspondances qui manquaient; on a de meme consacre la seule let- tre k a repr^senter le kdfei le qnf, en raffectant, dans ce dei'nier cas, du point souscrit; un simple A est en- core , par le meme moyen, devenu sulTisant a Iranscrire I'aspiralion legere du he el I'aspiration forle du hhd; un point sous le d a servi a cr^er pour le ri/iac/ empha- tique la correspondance en defaut, el un point sous le z a rendu Ic meme service a I'egard de la pronon- cialion persane et turko du dzdl. Le gyin 6tait naturel- ( «5 ) lement ropresenle par le / des Anghiis, ainsi que Ic Ise par leiir l/i, et le schyii par leur sh ; I 'apostrophe pour le 'ayn , gh pour le ghayn, kh pour le khd , sont depuis long-leinps d'un usage general parrni les orienlalistes; le IV pour le wdw, 1 j grec pour \efe, completenla peu pres ce systeme. II reste seulement le zhd emphalique, pour lequel on a adopt<^ le :: avec deri.i: points sous- crils, allendu que le z avec un seul point etail d6]k consacre au dzd/ , pour lequel cependant on admet aussi, et plus coinmunenient , \e d/i avec la prononcia- tion du d barr6 des Anglo-Saxons. Quelques doubles emplois de ce genre, pour certaines consonnes , sont un inconvenient a faire disparaitre de ce systeme, dent ils deparenl I'harmonie et la simplicity. Quant aux voyelles, une juste appreciation de la caprlcieuse variability de la prononciation anglaise a fait comp'letement rejeter celle-ci, pour y substituer celle des voyelles latines; et comme I'orlhographe arabe emploie en des cas frequents les letlres ehy, (vmv tiife, avec la fonction sp<^ciale de rendre longues les voyelles qui leur sont analogues, on n'ecrit ces lettres de prolongation que par uii accent au-dessus de la voyelle ainsi prolongdse. De I'emploi de tous ces proc^des il resulle un corps d'ecrilure qui, sauf les points diacritiques souscrits, n'ofTre a I'ceil aucune etrangete; et le lecteur vulgaire n'est jamais arrett^ par aucune incertitude de pronon- ciation, car les nuances signalees par les points dia- critiques tiennent surtout a Torthographe , et la lecture iiaturelle des mots represente avec une approximation sLiHisante leur prononciation usuelle. L'avanlage d'un tel systfeme pourrait etre rendu aj)- plicablc aux lecteurs francais, au nioyen dc modifica- S(i ) lions Ires legates; ut I'on pourrait d'ailleiirs Conder, .sur I'cmploi dos poinls diacriliques avec les letlrrs latines, un syslcino j)liis complot encore sous le point dc vue orlhograpliiquo. Mais les impriiucurs n'onl point dans leiirs casscs ces letlres diversenienl ponc- luocs; et, par ce motif, I'^tudc de beaucoup d'oricn- talistes a He de troiiver, dans des comhinaisons va- rit^cs dcs caract^res iisuels de la typographic , dos inoyens de diff^rencier orthograplnquement, dans la transcription, les consonnes arabes qui n'onl pas do correlations exactes avec les nolres. Les essais de ce genre datent d'assoz loin, et Langles a mis en ordre el propagd; avec assez dc succes le sysleme de transcription le plus g^neralement usit6 aujourd'hui, nialgre qucl- ques reluctances qui ne sont pas loutes justifiees par le reproche d'etrangeti qu'on adresse a ce sysleme. La lettre A y joue peut-etre, il est vrai , un role si inultiplie, qu'on serait expose a de singulieies accu- mulations de ce caracterc dans un meine mot, si I'ori redoublail scrupuleusement , dans la transcription, les groupes repr^scntalifs dc telle ou telle consonne arabe affectee du tesclulyd on signe de redoid)lement ; cl c'est bien pourtanl une neccssite orthogruphique (levant laquelle on ne peutreculer, a moins de repre- senter specialemenl le Icscbdyd lui-memc : ainsi le double hh etant consacrt^ a representer I'aspiration forte du hhd ^ on dcrira wahhcd funique), et il faudra dfes lors ecrire mownhhhhed (unitaire), ce qui parail un pen bien strange. Ce n'cst pas la le seul inconvenient ollo a Marergour, trois journees a pied ou deux ^ cheval. Enlre ces deux stations est le mont Bor quia huit puits, savoir : Abta-alle, Goulouweyn ; Racko, Dourga'bo, Ellale , Biye-goiidoud , Gelkousa- ran (mot qui veul dire : dispute des chamcaux), et un autre donl j'ai oublle le nom. Marc^rgour comprend cin(| puiU : Gideys , Godcnlabey, Kyden - mougga , ( 9« ) '/Vosa uiaieb (mauvaisc eaii), Tour'lou)a , Idoulo, Ba- hhuclo, Gcrusaley.Lcs puitsdo Marergour apparliennenl a la Iribu Marelil)an. (5) 'Z^ollo el Bour (ou Bor) apparliennenl h la Iribu Myarwalal. Sa Iribusoeur eslMocka'boiil , qui a les puils de Gal^cli, Lo'c/ob , lllienfanlan et Eygitlo. (4) Ilbavviest h deuxjourndesdc I\larebhan : deHliawi a Aboga'i , cinq journ^es ; de la a libamar, dix journ6es a traversIesGalla Ev/male, gensf6roces. HUaniar eslsur les bords de la mer, qu'on atteint en dix jours depuis Aboga'i. Hliawi n'a point de cbef. (5) Tboug est eulre Galadi cl Harar. De i;i, \ers le S. -E. et sur le W6bi, est Rhranle, ville plus grande que Barbcrah (lo coo ames au moins). De I'aulre cote (111 ^^'^bi (sur la rive dioite) sonl les Galla qui font la guerre avec nous : ccs Galla se nomment Ala'. De Karanle a Harar, on va avec anes, a cause des mon- tagncs, en six Jours, ou quatre a pied, ou trois a che- val. Dans celte route, on traverse les Galla llheban, Aniyou et Babili , jusqu'a la tribu mu.-ulmane Or- gobbo, laquelle est aux poi les de Harar. (G) Raiiba«vvin (le premier « est lortement nasal) est un district de cullivateurs.etavingt villages. Ilestarros6 seulemenl par les crues du Webi, dont il occupe la rive droite. Les babitanls S'babillenl avec recherche et parlentleSzomali, mais un peu corroinpu. Le chef de Rabha/iwin demeure dans la grande ville de Lock, el le seuil de sa inaison est baigne par les eaux du W6bi. Ilhamar est plus grand que Lock. Le Webi ganana vient a Luck, llablia/^vvin est cnlre deux Webi. Dans la salson seclie, on porle I'eau de deux journees de distance. On sbmo. dans la saisou des pluies : il v a trois mois (|u'on somait (muissonnait?) dans Rahha/nvin. Lc grain \ ( 9' ) reste en Icire cinq mois comme clans Illiaui ; a liarar, il reste neuf mois. (7) En allanl tie I'occident vers le soleil Icvanl, on trouve Haiar, Toug, 'Z)ollo, Galadi, Dolbahhante et Medjarlayn. (8) De Galadi, trois journees h Moudoug, qui a vingt puils et ajjpartienl aux Medjaitajn. (9) Apres Wai'an , puils de la tribu Hhabargahadjis, il y a cinq journ6es jusqu'a 'Z^ollo a travers le desert de Haw. II. Rcpoiises ejcplicatives (V Arrali aux qitestioiix de M. (I JhhaiUe. (10) De Marergour au W6bi , il y a cinq journees. (11) Hhawi est un pays froid ; il y a beaucoup de inontagnes et beaucoLq> de ble dans leurs vallees. (12) Kiiranle est sur la rive droile du Webi, qui I'ait beaucoup de detours la. ( Ceci prouve quo la penle est deja faible a Raranle. D'apr^s I'ensemble de nies im- pressions, je ne puis m'empecher de croire que Ka- ranle est sur la rive gauche du fleuve.) Imi est une ville des Galla Ala', a six heures ouest de K.nranle et sur I'autre rive. Imi a 4 a 5, 000 anies. (i.5) Jesiiis alle a cheval de Uolbahhante h 'if^oUo en trois journees, ou qualre a pied, a Iravers un pays ddserl. (14) Je cvo/* que, de Temboucbure du Fafan dans le Webi , jusqu'h Raranle, il y a quatre a cinq journt^es. (i5) Je suis alldi de Thoug a Harar avec des anes, qui vont nioinsbien que leschameaux. DoTbougau Webi, il y a trois petiles journees , ou vingl-qualre boures en exprfes. ( C)-2 I (16) Ockda est lo noui du village a rernboucluiie du AV6bi dans la mcr. (17) Je connais le Doara par oui-dire : il ariose llliawi. (18) Je siiis all6 de Hhamar par iner jusqu'a Lama , en vingt-cinq heiires, avec des venls variables de la partie du N. et des vents de lerre. (19) De Ilhamar a Ockda, trois journ^os par lerre. (20) Hhamar est une ville grande comme Moklia; elle est sur la mer dans une crique comme Barbc-rfdi. II y a beaucoup de puils ; on porle I'eau sur des anes comme h Mokha. (21) De Riranle a la mer, je no n'ai pas naviguesur le W6bi. llawadle, Mourousade , Aboga'l , sonl los Iri- bus en allant de Karanle a Hhamdr. La Iribu Chebelle est aussi pr6s du W^bi. (22) Le Webi ne se divise pas pr6s de la mer. Sa source est cliez les Galla, pres d'Abyssinie, dil on. (25) Je ne connais pas la distance de Ras llbai'oun h Ba'd. (24) De 'DoWo au \\ 6bi , deux journees vers le S.O.; de Barberah a •DoWo S.S.O. (25) Ilhamar est enlre le Doara et le \V6bi, mais plus pr^s du premier. IIL Suite des renseigiieinentsfournis par Avrali. (2G) II y a encore dou/.e puils dans Marergour (je supprime leurs noms). Leplus profond a vingt brasses, et six heures de cliemin est la plus grande distance dun puits a un autre. Deux d'enlre eux sonl au milieu de rocliers qui sont peu eieves/ (27) De Medjarlayn a '/>ou'^/oub, deux journdcs sans eau. ( 93 ) (28) Le W^bi est loin de Marergour. De 'Z>ollo au Wdbi, deux journees. Vus d'ici (Barbcra), Marergour est au S.E. ou E.S.E.; 'Dollo est au sud. De Marergour au Webi, il y a de hautcs montagnes. Le Webi coule a fleur de terre dans Ougadayn. II y a sept W^bi, dont un vient du grand lac d'eau douce j on le nomme Webi Ganana ; il est tres grand. Je ne sais pas les noms des autres Webi. (29) De Marergour a Nahiba , un jour a cheval. Ba'd est un lieu toutpres de lamer, au S. du cap Hhafoun; de Ba'd a Marergour, il y a huit journees a travers le pays des Medjarlayn, qui a beaucoup de puils. De Marergour aux vingt puits de Moudoug, quatre a cinq journees; do la a Ba'd, quatre journees ; de Ras-Hha- foun ou Ras-Feliig a Moudoug, quinze journees. (30) De Mardrgour au Webi , les deux premieres journees sont en plaine sans eau ; ensuite viennent des montagnes qui fontchaine jusqu'a llhamar ; ellesn'ont d'autre nom collectif que monts du Wdbi. Au mont Lolmis , qui est en route, est le ruisseau Dourdour, qui ne va pas au Webi. Du Lolmis on voit le W6bi enlour^ d'arbres. Ce pays est plein d'elephants, qui viennent boire la nuit; le jour ils restent dans les forets. (3i) J'ai charge mes cliameaux dans Galadi, et aprfes deux journees sans eau, suis arrive le troisi^me jour aux puits de 'Z^ollo qui sont a deux heures deplus grande distance entre eux. D'Oubblali , avec betes charg^es, jusqu'au W6bi, trois journees; de 'Z>ollo a Thoug , trois journees. Thoug est un lieu cultive; il a peu de chameaux, mais beaucoup de vaches. De Thoug au Webi , trois journees ; de Galadi au Webi, neuf journees. (Sa) De Barberah a Thoug, la direction est plus a ( 94 ) droile qu'ii '/>'ollo. GrdaiU esl aiiS.S.li. ; Mi'itirgour e'st enlre les direclions de '/>>ollo et de Galadi ; Thong s'6tend lo long du Webi. Inil esl sur la rive gauche du W^bi ; Imi esl occu|)(^ par les Galla Babili el lesGalla Boram. Ces derniers ont beaucoup de caf6 et de tabac, qui vienl a Barbirah par Ilarar. (55) Los Dolbahhante habilenl Nouga'l , nom de re- gion. Boiir-Da'lo et Bour-A'nol sonl de grandes mon- lagnes, la ; chacune a son ruisseau, plein de crocodiles, et qui se perd sous lerre ; la grenade y croil. Du mont A'nol au port de Gha'sira , liuil journees a pied on quinze en caravane, a travers un pays bien arrose. (54) Moudoug est le nom du pays des Medjarlayn. (55) Du mont A'nol a 'DoWo, douze journt^es, a tra- vers un pays sans eau pendant deux et trois jours. Ces lieux sonl est et ouest. Davvale, Boholle et Tawali, sonl trois puits avec peu d'eau et a six journees de cbanieaux ou trois de chevaux. Ge pays desert sdpare deux tribus. Wadambgour est une source tr^s abondnnte , a vingt- quatre heuresde Tavvali. Nouga'l, chez les Dolbahhanle, est une source abondanle el famcuse , entre deux mon- tagnes. II s'y Irouve beaucoup de chevaux. Le ruisseau de Nouga'l se perd en terre; mais si Ton y crcuse, on trouve de I'eau partoul. Tout esl Nouga'l pendant cinq journees, de Wada moghour au mont A'nol. De Bour (mont) A'nol a Moudoug, sept journees; de Karani (sur la cole N.) a Nouga'l, huit a neuf journees; de Dourdouri (sur la m6me cole) h Nouga'l, sept jour- nees; de Las ghorey (ibidem), sept journees; de Bo- saso (Gha'sim) a Nouga'l . onze journees. (56) Chebelle a trente villages de cultivateurs. Bour- a'do et Gol.ib sonl les plus grands villages. De Che- belle a Rahha/ivvin, qualre journdes. De Chebelle a Hhamar tout esl villages et cultures. ( 95 ) (Sy) Wardeyn esl le nom de la vallee habiteo paries r.alla, pr^s la tete (source?) du W6bi Ghnana. Tous ces Galla sont de formes magnifiques , et leur peau est d'un beau rouge ; ils portent chemise et turban. Leur nom est aussi Wardeyn. Ils s'^tendent jusque tout pr^s de la mer. Lock est musulman , mais tout !e reste du Ganhna est au pouvolr des Galla, De Lock h Brawa (sur la cole), dix journees. (38) Nous connaissons le grand lac par oui-dire. Ougadayn a quinze journees de long, de Lou V/oub a Test jusqu'a Molmil a I'ouest. Sa largeur est aussi de quinze journees. Galadi et 'Z)o!lo sont dans Ougadayn. De Molmil a Harar, quatre a cinq journees. (Sg) La route de Barbcrali a Ilarar est ainsi qu'il suit : premifcre journee a Geri ; deuxi^me au puils de Zaley ; troisieme a 'Z)amadare; qualri6me au puits de HarSr, qu'il ne faut pas confondre avec la ville : le nnm Ha- rar, impose a la ville , est exotique , le nom du puils est szomali. Cinqui^me journee a Djidjoga, puits de la tribu Barlale ; sixieme journ(^e , a Borzou ; septieme , a Babili ; huitieme , a la ville Ada'r, nommee Harar par les Arabes. II n'y a pas d'eau de Djigdjiiga a la ville. IV. Renseignements collateraitx , recueiUis de divers inforniateiirs. A. D'apres Kkamis ebn Thabet , pilote, natif de Scour en Ar:il:iie, honime instruit, el scrupuleux dans ses repoiises : (4o) Bayoun est le nom qu'on donne aux habitants des ports, entre Brawa dernier port szomali, et La- mou ou Lama qui esl le premier port sawahhily. (40 Le Hhaniar d'Arrali est une ville pres de Maga- ( y6 ) doucho; los Szomal le nommcnl Hhamaraweyn on lo grand IlhamSr. On y parle szomali. (42) Le Doara n'enlre dans la mor que pendant la saison des plules; d'ailleurs il se perd a environ trois milles de la plage. (45) Warchaykh (oublie dans la carte d'Owen?) est dans deux iles , au sud de deux aulres qui sonl les plus petiles ; il y a quatre brasses dans le port. De la a Ma- gadoucho, le rivage est de sable blanc; au-delh, et jusqu'a Brawa, tout le terrain est rouge. De Magadou- cho au Jeb, la terre estnommee Brir el-Banader. (44) Les sources de Maa'ber et de Kh.izayn sont de Ires faibles ruisseaux. Dharah-Saleh a un petit lac d'eau douce entre le lias-el-djebel et le Ras-el-ronimel. De la au Jeb , il n'y a pas de cours d'eau ayant toute I'ann^e son embouchure dans la mer. Le VVebi court nord et sud, selon les Szomal, et al'est dumonlHayarab,qulest tres loin, a tel point que du rivage on le voit tout au plus comme une faible ligne a I'horizon. L'Ockda d'Ar- rali est peut-6tre le village a Tembouchure du Jeb , seul point de toute celle cole dont je n'ai jamais su le nom. (45) J'oubliais que pres de Brawa , el au sud , est un pelit ruisseau separ6 de la mer par des sables ou Ton s'enfonce jusqu'au genou. Pendant les fortes pluies , son eau descend jusqu'a la mer. B. D'apres 'AH Charniaka, hominc simple, habitant il'Oufjadayn (22 iiovembre i84'^ ) : (46) Ilarar est une grande ville toute rondc, cntour^e de murs et de Gallas, situee enlre deux rivieres, et plus grande que Mokha. II n'y a pas d'ouvriers; mais dans les nombrcux marches, on vend de lout , jusqu'ii de I'hydromel.Onn'yper^oit pas de droits sur Ips cara- { 97 ) vanes. La plupart cles maisons sont en pierre. Les ha- bitants ont une langue ^ eux (variele du gourag'e qi i est un dialecle amharna). 11 y a un chcmin tres bon do llTirar a Lama, a travcrs les Gallas, puis les Szomal, puis les Sawahhil; cette route est lou jours habilee, etabonde en viande et en lait. La vilie de ilaiar a cinq portes, mais point de chateau. La province Hararp;uay coni- prend la ville et quelques villages voisins. Les Szomal , Gallas, etcitadins, ajjpellent leur \i\\e y^da'r. On y im- porle beaucoup de cafe d'Abyssinie (Chawa), ou un expres se rend en cinq jours. De Hafar au point ou Ic Webi est navigable, on peut se rendre en six ou stpt jours; il en faut autant pour aller de la jusqu'a Lama. f47)Le Webi est large de dixbrasses dans Ougadayn ; il est forme par sept tribulaires dont les sources vien- nent du Mil (pays de la haute fithiopie). C D'npres le Szoinnli '.\ly F.ihia Warsanjjeli , honiine iiaiivic , qui a pen voyafje , mais qui pst trAs ve'iacc riniis ses inpjiniis ( dt'rembre 1 840, a Darberah ) : ^ (48) D'ici a Ougadayn, il y a cinqa six jours en allaiit le plus vite possible a dos de chameau. Dans la saison seche, le W6bi aphis de deux coudees de profontleur; lors des crues , il a do cinq a six brasses. Les Gallas occupenl la rive droile. D'Ougadavn a Hilrar deux jour nees vers le N.O. On navigue sur le Webi avec des ra- deaux. Ougadayn abonde en myrrhe , encens, gommr et beau froment. Le Webi sera haul en ele ( juilletet aout ). II coule au sudde Har;tr, dont il est separ6 par une monlagne. En six heurcs on se rend de Harar au Fafan , qui est un affluent du Webi. La ville csientounc par les ruissaux Erlir et Harar Wagay , qui n'ont pas plus d'un decini^he de profondeur. On menage mui XVII. Fi;VRirjn. a. 7 ( 98 ) eau pour la conduire clans les rigoles dcs plantations decaff. Ces ruisseaiix se jetlent dans le Faf^'n. En allant de Harar au Boriin (Cliawa) on traverse les Ala' ot les Nolo, ti'ibus de Galias. Les Aniya sont lout pros. Les Balboul sont des Galias sur la rive droite dii \V6bi. I). I'll iit'dieiir :trabe de Maskitt , ma (lit : (49) J'ai faitnaufrage au nord de Magadoucho. Les S?omal nouspillerenl, prirentnos esclaves, et nous em- nnn^rent sur les montagnes, oil ils nous mirenl en liberie. ISous arrivames en deux jours h Magadoucho, et comme j'ai fail le chemin a pied , je puis bien aflir- mer qu'il n'y a par la aucune riviere (jui se jelte dans la mer. (Reponse a mes questions sur le AV^bi , que la carte d'Arrowsniitb fait couler par ]\lag.ldoucho.) v.. I'n hoiiime de Harar, doiit les reiiseijjnemeiits soiii ciMluouillus, iii'a ilit : (50) A Irois journees do Harar est une villc nom- inee Aniva, ou il y a 55 canons ct 3 porles, et beau- coup de maisonsbalies par desTuics (Arabes?), uiais aujourd'hui tolaleinentdeserles. — Ba'd est a une jour- ndeel demie de Gara'd, sur lacole. — Le Webid'Ouga- dayn se jetle dans le Faf, qui se jolle dans la mer au sud de Brawa. ( Ce seraitdonc le Jeb. ) F. Scldu 'Aly Faliia, que je vieiis de revoir a Moiis/awwa'. (5)) II I'aut douze heures de route de Magadoucho a Ilaniaraweyn, qui est derriore la petite lie et vers I'inle- rieur, du cotddu nordet un peu versl'ouosl. Le niolGa- nana veul dire queue, el s'applique au Webi qui se jelte dans I'aulre el forme coinme sa queue. Le \V6bi prin- cipal so nommc W6bigi-weyna, c'esl-a-diro le grand W(^bi. '( 99 ) (52) Kariinle est plus grande que Mokha, et pleine de mousliques ; toutes ses maisons sont des hultes de paille. Imiy est plus grande que Raranle. Immediate- ment au sud d'Imiy est un pays tout de hautes monta- gnes; au nord d'Imiy il n'y a pas de montagnes. Ra- ranle est au S.-O. d'Imiy. Celle ville est galla; mais il y a boaucoup do Szomal Medjartayn et Warsangeli. Les environs sont unchaud tehama, etelaienl jadis deserts; mais aujourd'hui on les cultive partout, Imiy a an gou- gerneurgalla,qui se ditmnsulman. Karanle se gouverne comme Barberah, c'est-a-dire que tout etranger doit y prendre un protecteur szomali noxume abhan. J'etais lr6s jeune quand je visitai Karanle. (53) Le Wdibiporle radeau a Imiy (on n'y connaitni barques ni pirogues ) , mais n'esl gu6able dans aucune saison. On y Irouve des hippopotames et des croco- diles. La maree se fail, senlir a Imiy et a Karanle ( ceci fut dit de proprc mouvemenl). Ces deux villes sonl toutes deux sur la rive gauche du Webi : personne n'oserait fixer sa demeure sur I'autre rive. II n'y a pas de montagnes sur la gauche du Webi : sur la rive tiroite elles sont tr^s hautes ( il les comparait aux mon. tagnes d'Abyssinie vues d'ici), et peuplees d'anthropo phages. J'ai oiii dire qu'il faut sept journ^es de cha- meau d'Imiy a la mei\ (54) Nobor est le nom de la monlagnc noire et 6lev6e (jui forme le cap Ilhafoun ; de ce cap a Illiawi, il y a six a huit jours de desert, selon le train que Ton mene. (35) Imiy est un nom de tribu : Kariinle est celui d'un arbre dont le bois briile est odorif^rant , el qui abonde dans les environs de la ville. Clos il Mousz^wua', ce i8 aui'ii icS4i. Antoine i)'AnnAi)iB. ( >0'> )■ SKCO.NDE PARTI E. ESSAI DF. CONSTRLCTION GRAPIllQUE IlES RliNSi; IGNEMtNTS QUI PRickoE.NT. La construction grapliique des renseigneracnls ob- tenus par M. Anloine D'Abbadie, lanl :"t Berberah qu'a Moscawwa', sur le pays des Scounial , offro d'assez grandes ditfioultes a cause du defaut d'enchainement et d'homogeneite, de I'indecision, etmeme de )a con- tradiction formelle de plusieurs des indications qu'il a rccueillies de divcrses bouchos. Quoi qu'il en soil, j'essaierai de remplir le vceu qu'a txprime le voyageur, de me voir pointer sur une carte les details qu'il a pu se procurer tourhanl I'interieur du triangle dont Zeyla', I'embourhure de Lamo el le cap Gardafouy marquent les cxtreniites, vaste espace resle absolument nu dans loules les mappes generales ou particulieres de I'Afrique. Salt est le seul qui y ait inscrit quelques noms de tribus , sans fixation de limites ni dt^lormination de chefs-lieux. II est assez aise d'etablir la synonymie de sa nomenclature avec celle que donne, soit dans sa derniere letlre, soit dans une precedente romniunica- lion (i), M. D'Abbadie, dont le scrupuh; grapbiquo s'atlacbe, comme on sail, ij reproduire les prononcia- tions indigenes aussi exactement (juc possible. Voici le lable;ui de cclic correlation : (i) Voir Bulletin, tome XI, pag. 33 i a 34od(> la seiie actiiellc. ( 1 o I •, Salt. Esa Heberawul Abbeijerliajjis Miijerthayn Guddobesa Bete la Abbakul Wogadecn Meiiehaii Howea Jado Paf M. i)'Abba.die. Eysa. Habarawal. Habargahadjis. Madjarlayn. Godoboussi. BOrthele. Aboga'I. Ougadayn. Marehhan, HImwi. ? Faf? {Jleuve). Je prends pour canevas provisoire la carle do Salt, sauf rectificalion ullerieure , s'il y a lieu, d'aprfes les travaux plus recents d'Ovven. Mon premier soin est d'y reconnaltre ou d'y etablir les lieux de la cote destines a servir de points d'appui aux renseignemenls dc M. D'Abbadie : Sur la cole nord , Barberah , Ra- rain, Lasghorey, Dourdouri , Bosaso ou Glia'sim ; sur la cote orientale.Ras Hhafoun, Gara'd, Ras'Awadb, I'em- bouchure du Doara, Magadoschou, Brawah, I'embou- chure du Job ct celle du Lamo. De ces treize noms, les deux premiers sont marques sur toutes us cartes , a une place que nous leur lais- serons. La position de Gha'sim nous est indiquee sur la carte de Salt par la baie de Ghossim ; mais a cole de celle-ci se Irouve le Ras-Ghorey, que nonsne saurions, malgre les rapports de consoiinance , pi'endre pour le point nomm6 Lasghorey dans les derniers renseignemenls (35) de W. D'Abbadie ; car les distances rospecli- ves de Vun et d^ I'aulre a nn tormo commun (Nou ( '02 ) gal) (lilltirent ontre elles de (jualro journees. ce qui exclul loiile ideo dc voisinage imm^diat. En cet en- droil Salt menlionne deux vieillos tours, dans lesquel- les sans doulc sont places les canons sigiiales precti- demnient pariM. D'Abbadie comme cxislanla Gha'sira d'aprds les informations recuoillies k Mokha d'un pilote scounialy (i) ; nous adoplerons done ce point pour rimplaccinenl de Gha'sim , el nous cbercherons Las ghorey aillcurs. Dourdoury ne figure ni sur la carle de Salt ni sur celle d'Owen, ni sur la grande carle d'AlVique de D'An- ville de i 749 ; mais on se rapporlanl a celle de I'fithio- pie orientalo , drcssec en 1707 par ce grand geogra- phe, el jointe a una dissertation de I'abb^ Legrand A la suite de la Relation cV Jbyssiniv du pere Lobo, on y trouve inscrit le nom de Darduri en un point qui re- pond, sur la carle de Salt, a celui pr^s duquel est I'ile de Mete, landis que ce dernier nom est donn6, par la carle de 1727, a File Ais ou 13i ul6e de Salt cl d'Owen, conlormes en ccci a la grande carte de D'Anville de 1 749 ; mais comme , suivant loute apparence, Owen etSalt onl simplement reproduil la nomenclature an- lerieure , sans verificalion locale , ainsi qu'il arrive presque loujours dans les Iravaux hydrographiques, c'est uniquemenl entre I'oeuvie de D'Anville en 1727, el son ceuvre de i 749, que nous avons a prendre parti. Or, en recourant a la lisle fournie Ji M. l>'Abbadie par le pilole sgounialy de Mokha , el la combinant avec les derniers renseignements, nous nous delerminons a op- ter pour la carte de 1727, el a placer en consequence les points de Dourdouri et de Meyd. (1) liullctiH, icjiiii Xl, |). 33">. ( 'o'^ ) Qiianl aLasghorey des derniers renseigneinenls, il nous semble etre le meme que Lassoghey (p. 355) ou Larsoghcy (p. 338) de la precddente lisle, el devoir etre place entre Meyd etDourdoury. Voil^ pour la cote seplentrionale. Quant a la cole orienlale, le Ras Hliafoun, Magado- schou, Bravvah, Juba ou Jeb , el Lamo ,se Irouvent deja inscrils sur la carle de Salt, que nous avons prise pour premier canevas. La carte d'Owen nous fournil la posilion du Ras 'Awadh; la carte de D'Anville de 1 749 nous guide pour I'application du nomde Doara ; ct une petite esquisse de la cote, jointe par M. D'Abba- die a sa lellre, nous signale I'einplacemenl de Gara'd entre leRas 'Awadb el le Ras-el-Rheyi, II nous reste a y ajouler Ba'd, Ockda el Illiamar, pour lesquels nous n'avons d'aulres donnees que les derniers renseignemenls de M. D'Abbadie. Ba'd est dans le suddu Ras Hhat'oun, ti une distance ind^lermin^e (20) d'apres Arrali , — a une journee el demie de Gara'd (5o) suivanl I'homme de Harar. Nous aurons a determiner ult^rieuremenl quelle est la valeur odomelrique de celle distance, el si elle doil elre comp- lee au nord ou au sud de Gara'd. Ockda, suivant Arrali, esl un village h I'emboucbure du Webi (16); celle embouchure, dil le pecheur de Maskat, n'esl point a Magadoschou (4y) ; I'liomme de llarar la met au sud de Brawah (5o), el Rhamis-ben- Tsabet conjecture que Ockda est le village al'embou- chure du Jeb, seul point de la cole donl il ne sul pas le nom. Ces deux derniers lemoignages militenl pour une position plus meridionale qu'elle ne r^sullerail de quelques aulrcs inCorraations (y-'), 41, bi) donl nous nous occuperons lout-a riieuro. Quanl ;i present, nous adoptt'ions avcc M. D'Abhadie ridcnlilc dii Jeb el du Webi (5()). Uluunai- L'sl siir la cote (4, 20), enlre le Doara ct le AVebi (25), inais plus pr^s du premier, ajoule Arrali, qui copondanl a pu aller par mer, en 25 heures, de llbamar a Lain;i (18) , pendant quo 'Ali Fahia compte J 2 Iieiires pour aller de Magadoschou a Ilhamar (5 I ' ; d'ou il suit que ce dernier point se Irouvc h en- viron un tiers de la distance de Magadoschou h Lama en parlant de Magadoschou, ou aux deux tiers en s'ap- puyanl sur Lama. Hluunar est en outre a 5 journ^es do marche d'Ockda (19), vers Magadoschou, derri^re elauN.O. d'une petite lie voisine du rivage (4i, 01): mais comme les cartes que nous pouvons consulter ne nous montrent d'ilots que vis-a-vis de Brawah , et au nord do ce point, entre 110 et )3o millos de dis'ance a I'egard de Tenibouchure du Geb, c'est-a-dire d'Ock- da, et que Irois journees de marche ne sauraiont at- teindro une pareille distance, nous ne trouvons en defi- nitive , dans celte indication d'luu; ile devant Ilhamar, aucun rop^re dont nous puissions actuellement pro- fiter. A I'interieur, une position encore nous est fournie par la carte de Salt : c'estcelle de Harar, ou j)lus exac- tement Ada'r, situee a 175 milles de Berberah. Ces bases 6tablies, occupons-nous de la construc- tion gra{)liiqui' des renseigneraents itin^raires recuell- lis par M. D'Abbadie. Et d'abord 6tablissons entre Uerberah et Ada'r la route de luiit journees decrite par Arrali (09) : ( 'o5 ) Depart de Biirberah. Geri . . . . • i jour Zaley, puits ■ . . i 'Z)amadare i Harar , puits. i Djidjoga, puits de la tribu Bartale. i Borzou T Bahili r Ada'r. I 8 Les 175 milles de distance tolale, parlages enlre ces 8 journ^es, donnent pour chaque joui-nee una va- leur moyenne de a 2 milles: ainsi se trouve determine ie taux des journees d'Arrali, que nous adoplerons (^c;alement a I'rgard des autres informateurs pour les- juels nous n'aurons pas d'aulres bases de calcul. D'apr^s cetle valeurde la journe^e de route, nous pla- cerons Hliamar a 66 milles dans le nord d'Ockda (19), el Ba'd a 53 milles de Gara'd (^o), en mesurant cette derniere distance vers le sud, par suite d'un pressenti- ment des conditions itin^raires qui vont successive- mentse reveler a nous. Sans y insisler beaucoup, nous ferons cependant remarquer ici que Hhamar, ainsi points sur la carte d'Owen, se trouve prdcisement der- riere un recif qui repr^senterait le petit ilot signals par 'Aly Faliia (5i). De Harar a remplacemi^nt de Ba'd, il se trouve en ligne droite une distance totalc de 44« milles, ce qui s'accorde tres bicn avec une route de 91 a 2; journees', que nous pouvons relever dans les reuseignemenls dc M. d'Abbadie, ainsi qu'il suit : I ( 'oG ) Depart de Ilaiai . IMolmil (38) /, a 5 jours. Tlioug (5, 7, i5, 3i, 38). . . 4 \ 'i?ollo(7,3i} . 3 Galadi (5 , 7) . 3 ^ i5 Moudoug (8, 34) 3 'i9ou'(/oub (27, 34) 2 Ba'd [-11 , 9.9 ) 9. 21a 22 Parellleraenl de Berberah jusqu'a I'emplacement de Hliamar, la carte de Salt presenle una distance de 600 niilles en ligne droite, ce qui se rapporte fort bien a une route de 29 journ^es , dont les 616- menls se trouveut consign^s dans les informations de M. D'Abbadie, et qui peut se resumer ainsi : Depart de Berberah, Koulain (i) , jqui-. Mandja'seye, puits (i) i Ckala', ou le cliaykli, cliateau (1). . , i Waram, puits (i) i '£»ollo, puits (2 , 3 , 28} 5 Marergour,de la tribudeMarehhan(2,26 . 3 Ithavvi (4, 1 1) .j_ '' Aboga'l (4) 5 Jlhamar (4) 10 Cetle route coupe la precddente a 'Z^ollo ; elle s'y rattache encore k Moudoug par un embranchement liant Marergour au RasIIliafoun,et a Bosaso ou Gha'sim, ainsi qu'il suit : ( >o7 ) Depart de Maieigour. Moudoug (29) 4 jours. Bour 'Allot (35) 7 Gha'sim {?>?>) , on Ras Illiafoun (^y). 8 19 Ce dernier ilin^raire so raltache encore aux deux precedents par une ligne de douze journees entre 'Z^ollo el Bour 'Anot (55). Ces douze journees parais- sentr^parties en trois fractions inegales par les points de Tawali et Wadamogour J le premier est a six jour- nees de chameau ou trois journees de cheval de 'Z^oUo (55), et nous savons d'ailleurs (5,i3) que trois jour- nees de cheval Equivalent a 4 journees de pinion. Wada mogour est a 24 heures de Tawali (35), el nous savons d'ailleurs (i5) que 24 heures Equi- valent a trois journees; enfin , il y a 5 journees de Wada mogour a Bour 'And (35) ; en sorle que nous pouvons rEsumer ainsi ce nouvel emhranchement : Depart de 'ZJoUo. Davvale , Boliotle et Tawali. ... 4 jours, Wada mogour . '^ ' Bour 'Anot .5 12 Pour tracer maintenant ces diverses lignes sur noire carle, nous formcrons un premier triangle ayant ses Irois angles a '/JoUo, Marergour et Moudoug, et dont les coles respeclivement opposes mesurerontSSmilles, i32 milles, et 66 millcs. Nous formerons un second triangle entre 'Dollo, Moudoug, et Bour 'Anol, donlles coles respectivement opposes a ces trois points mesu- rcront (sauf raccourcissemcnt ullcrieur do Tun des cules) i54 inillos,5>G4 millos, et lovj millos. Ces iloux liiangles se lonchent par la ligne tie 182 milles enlrc 'DoWo et Moudoug, de mani^re a constilucr ensemble nil trapeze dont les quatre angles sonl inarqu(!!S par •/^oUo, Bour'Anot, Moiidong el Marergour; et chacun dc ces angles a des points d'appui determines d^]h in- scrils sur notre carte. En effel, Moudoug s'appuie sur Ba'd par une ligne de 88 milles; Bour'Anot s'appuie sur le Ras Ilhafoun et sur le port deBosaso ou Gha'sini par deux lignes de 176 milles chacune; Marergour s'appuie sur Hhamar [)ai- une ligne de 878 milles; enfin, 'Z^ollo s'appuie a la I'ois sur Berberah par une ligne de 198 milles, et sur 'Adar par une ligne d'environ 25o milles; mais celle derni(^re donnee oxige des explications dont nous nous occuperons tout-a I'heure. Nous voulons auparavanl employer quelques autres indications odometriques dans I'espace compris entre la cote nord et les trois lignes determinees par les points do Bosaso, Bour-'Anot, '/Jollo, et Berberah. II s'agit de la source abondante et fameuse de Nouga'l , entre Wadamogour et Bour'Anot (35), silu^e dans les conditions de distance suivantes : Du Ras Karani 8 a 9 jours. De Lasghorey 7 De Donrdoury 7 De Bosaso 011 Oha'sim ' ' En prenant en ligne droite celte derni^re distance, sa combinaison avec la premiere vicndrait asseoir Nou- ga'l sur Wadamogour, ce qui n'est point admissible ; il estasseznaturel de supposer que la route de Bosaso a Nouga'l passe par Bour-'An.il , ce qui nous permel ( '^'9 ) de subsliluor 3 journees on ()6' milks, a|)[)iiyes sur Bour-'Anot, aux ii journees a parlir de Bosnso. Lps 8 a 9 journees complees du Ras-Raram, combinc^es avec celle nouvelle donnec , permettraiont iilors d'in- scrire Nouga'l sur la ligne directe de Bour-'Anot a 'DoWo , a 2 journees dans I'ost de Wadamogour. Mais il faut obeir en meme lemps a la double condition de 7 journees sur Dourdoury el 7 journees sur Lasgbo- rey , ce qui lend a inflechir vers la cote la route de Bour-'Anot a 'Z^ollo par Wadamogour et Tawali; d'ou il r^sullerail, dans le cole Bour 'Anol Dollo du trian- gle Bour 'Anot-'Z^oUoMoudoug , un raccourcissemeiit de quelques milles, pouvant allirer un peu plus a Tost la position de ' DoWo. Occupons-nous maintenant de I'espace compiis entre 'Z>ollo et Ada'r : il s'y rencontre plus d'une difTi- cult6 dont nous avons besoin de nous rendre compte avantde prendre une determinalion. La majeure par- tie de ces difficultes provienl d'une confusion relalive au nom de Webi, Ce nom parail applicable a diverses rivieres ; car Ar- rali dil que Rablia"wyn est entre deuxWebi (G); puis il enonce qu'ily a seplW ebi ('28), dont I'un porle la deno- mination specialc de \\6bi-Ganana (G, 28, 07, 01), et les autros des noms qu'il ignore : nous en coiiclurions, sans hesiler, que Webi est un nom appellatif, si \o. silence, a cet egard , d'un bomme aussi sagaoe que M. d'Abbadie ne nous retenait dans un doule force. Quoi qu'il en soil, il demcure evident pour nous quo toutes les mentions faites du Webi dans les ronsoigne- menls colliges par ce voyagcur, nc; sauraicnl s'appli- quer ii un seul et meme A\ebi, 5 moins d'etre enta- cbees des contradictions les plus manifesles. ( •!" ). Ainsi, par exeinple, Thong est a 5 journees du Webi (i5, 3i), et Galadi, qui est a 6 journees de Thong (3i), est ainsi trds bicn indiqu6 a 9 journees du Webi ; d'un autre c6l& , le Webi coule a 2 journees au sud-est de 'Z^ollo (24), el IMarergour , qui est a 3 jour- nees de 'Z^ollo (2) , est ainsi Ir^s bicn indiqii^ a 5 jour- nees du W^bi (10); mais s'il est question, dans I'un et I'aulre cas, d'un seul ctrnfime webi, comment Ga- ladi, qui n'est, comme Marergour, qu'a 3 journees do •Dollo, serait-il a 9 journees du Webi, landis que Ma- rergour ne serait eloigne de celte riviere que de 5 jour- neesPLa contradiction est plus frappante encore a re- gard de Thoug, qui tantot est h 3 journees du Webi (i5, 3i), et tantot s'etend le long du Webi (Sa). Si, au contraire , on reconnaissait la deux Webi distincts, les contradictions disparaitraient. Nous oplerons done pour deux Webi, entre losqiiels nous aurons la lacilile de placer Rahba"\vyn, conformement a I'indication precise d'Arrali (6). Ici se presente une nouvelle difficulte , plus grave que toutes les autres : oii placerons-nous la riviere dc Magadoscliou, que les Arabes font venirdes monlagnes d'Abyssinie , et qui est appelee Webbe sur la carte de Salt? La question est embarrassante ; etce n'est pas la seule qui viendrait enlraver notre ossai de construc- tion, si nous voulions evoquerici toutes les indications que pourraicnt nous fouiiiir les carles ct les relations anterieures. Mais lei n'est pas notre dessein ; el nous voulons uniquement nous occuper des informations Iransmises par ]\I. d'Abbndie : nous no pouvons ainsi conduire a Magadoschou pas mome le W ebi de ' iJoWo, car il est iden tique au A\ ebi d'Ougadayn ou Webi Giinana, qui sc rend h la mer au sud de Brawah (5o), apres sa reunion au Fafmi Wol)igivvoyna (-h), loqucl ( 1" ) vienl de plus loin. 11 ne d^bouche a Magadoschou , sui- vant le pecheur de Maskat, aucune riviere (49), ou du moins , suivant les explications de Khamys-bcn-Tsabet, aucun fleuve qui porle loute I'annee ses eaux a la mer (/(4) ; nous nous bornerons done a figurer pres de Magadoschou un faible cours d'eau, enlre le Doaro ou Doara, qui vient de Hhawi (17, 2G, 42), et le We- bigiweyna ou Faf, consldere comme identique au Geb (43, 44> 5o), et venantde chez les Gallas voisins de I'Abyssinie (22). C'est sur le W6bi Ganana que se Irouve la ville de Lock , capitale des Raliha"wyn (6), a dix journ^es de distance de Brawah (oy), et probablement assez pr^s de la lete ou confluent du Ganana au grand Webi, dans le territoire des Galla-Wardeyn , qui s'etendent depuis Lock jusqu'aupr^s de la mer (Sy) : c'est ce Webi Ga- nana qui est form6 de sept affluenls (28, 47)1 '^^ dont le courant principal vient, dit-on , d'un grand lac d'eau douce (28, 58). Quel est ce lac? On pourrait supposer qu'il est fait allusion au lac d'eau douce qui se trouve dans I'ouest de Zeyla', et non loin duquel est passe M. Rochet, le 5 septembre i83g, en se rendant a An- cobar , et le 26 mars 1840, a son relour («) : c'est la que vient se perdre la grande riviere Hawasch, et I'on pourrait elre dispose a croire que cette riviere ne fait que traverser le lac, pour venir couler pres de Ilarar; car on voit les anciennes cartes inscrire Auca-Gouroula. capitale de Adel, sur la riviere Hawasch, et Joam dos Santos appelercette capitale Arar (Z*). Mais, en ce cas, (a) Roch?;t, Foyatje sur la cotu orienUde de la mer lioutje , ilain le pays d'Jdel ct le royaume de Choa; P;iiis , I 84 I, j'r. inS", ii^iir. 8^ et 333. [h) JoAO nos Santos, I'nincim jiarle da Ethiopia oriental ; Evoia, iG(i7, pclit iii-fnliii; liv. V, cnp. i ••, I" i 3^ v'\rol. 2. 1.2) M. Rocliel neul |)u inanquoi;cle IraviTScr mi coiiranl dirige au suH , lanclis qu'il n'a renconlrii que la riviere cle Kilaloii , diiigoc au nord. II n'psl done probablo- menl question ici que dun do ces vagues oui-dire sans aulie londement que des fails mal observes. Quanl au grand Webi, qui nait au voisinage do I'Abxssiriie (22), nous Ic ronconlrons d'abord a Imiy , grande ville des Galhi-Ala', a six beures do Karanlo, a i'ouesl de celtc dcrniere, el sur la rive gauche du fleuve, suivanl Arrali (12, Sa) ; Aly Fahia la nu'lpareil- lemenl sur la rive gauche (55) , raais au nord-est d(! Karanle (5'il : peul-elie faul-il ici renverser les lerme.--. Deja a Imiy le W^bi porle radeau , el la maree reuionli; jusque la (oS). Suivanl 'Aly-Charinarka ,le poinl ou \o Webi est navigable se Irouve a luoilie chcuiin de Hariir h Lamo , a 6 ou 7 journces de I'une el de I'aulre (46) : il n'esl pas besoin d'ajouler que ce sont de grander journces de droraadairc, au laux do 60 miiles, de memo que cellos d'Aly-Fahia, (jui n'en comple quo 7 d'hniy a la mer (53), 6 a 8 de lihawi au llusllha- loun (54), el 2 seulenient de la fronlh^re d'Ougadayn a Harar (48). Karanle, voisine d'Imiy, el placee egalomenl sur li; Webi (5, 12, 53), osl aussi une ville Galla (62) a 4 journees au sud-eslde Uarar (5); on Iraverse sur cello route, en parlanl de Karanle, los Iribus Gallas (.\(' Hheban , Aniyou el Babili, qui Sjul idolalrcs, ol cello d'Orgobbo , qui est nuisulmane; en prenanl a I'ouesl vers le Borao , on Iraverse les Iribus Ani\a, Ala', el Nolo (48); line ville d'Aniyase trouve h 3 journees do Harar (5o). En allanl do Karanle a la mer, dans la di- rection de llhamar, on traverse los Iribus de Ilawadlo, ( 1.3 ) Mourousade, Aboga'l et Chebelle (21); celle deruiere est a quatre journ^es de Rahha"wyn (36). Le Webi coule dans le sud de Harar (4^), et regoit, a quatre ou cinq journecs de Karanle, le Fafan (i4), qui lui-meme est h six heures de dromadaire de Harar, el recoil ies ruisseaux de Crlir et de llararvvagay, entre lesquels est sise la ville de Harar. Karanle 6tant dans le pays Galla , tantlis que Molmil est la limite occidentale des Scoumal Ougadayn, il en faut conclure que Molmil est dans Test de Karanle. Telles sont Ies bases auxquelies je me suis arrele pour construire graphiquement Ies infoi'mations r*;- cueillies par M. Antoine d'Abbadie sur lepavs inconnu des Scoumal : sans doute il regne encore beaucoup d'incertitudes sur bien des points de ce trace; mais il est quelques points , aussi , qui paraissent determines avec une tolerable approximation; et ce n'sullat, quel- que mince qu'il soil, merite neanmoins d 'etie accueilli avec d'aulant plus d'inleret, que ce coin de I'Afiiquo 6tait, plus encore que tout autre , reste sur nos carles dans la plus complete nudite. Peut-elre M. d'Abbadie aura-t-il de nouveau I'occa- sion de rencontrer des intormateurs qui aient visits le pays des Sgoumal : la petite carle que sa confiance en mes faibles lumieres I'a port6 a me demander, aura du moins en ses mains celle utility speciale, qu'il pouria la conlroler avec Ies dires des voyageurs indi- genes, en noler Ies imperfections, Ies rectifier, et conqu^rir ainsi definitivement a la geographie quel- ques notions certaines de plus. d'Avkzac. I'.iris , feviier i 84'-f. XVII. rivRIER. 5. 8 ( "4 ) RENSEIGNEMENTS SLR L'AB^SSI.ME. Ex traits tie deux lettres adrcssces a iV, D'Avk2ac pnr JSl, Theophile C. LEFEBVitr. , lieutenant de vaisseciu , •voyageur en ^b/ssiuie. Alloa, le u'2 inai ip6ens qui m'acconipagnaient tout ce qui^etait necessaire pour Iravaillcr : je fiis ainsi en mesure lorsque j'arrivai a Adoa , ou la maladie de M. Petit me forcait encore a fixer mon quartier-g^ne- ral , d'^tablir une fonderie do canons et un atelier d'ar- lifices de guerre. Deux Parisiens, qui avaient demand^ a me suivre , avaient en eux-memes Irop peu de res- sources pour se rendre utiles, et trop j)eu d'energie pour vivre en un pays ou ils no retrouvaient pas ies ha- bitudes de I'Europe ; ils ont pris le sage parti de s'en relourncr Voila la narration fort abregee des evencmenls (jui concernent mon groupe. II y a apres cela le groupe du consul de Belglque , celui de M. Com])es, celui des mlssionnaircs, celui de MM. d'Abbadie, de M. Schim- per, etc. ; ce seraient autant d'histoires qu'il serait trop long de vous raconter ici. Je reprendrai une question plus susceptible d'exciter voire interel, celle de nos projels de travail, aussitot que M. Petit, dont la sant^ se consolide de jour en jour d'une maniere surpre- Tiante (ce que j'attribue k la fois au moral que j'ai re- leve et au confortable que j'ai apporte) , sera en ^tal de inonter a mule ct de pouisuivre le voyage, Une de nos premieres occupations sera d'etudier Ies ruines d'une ville antique, que nous avons decou- verte pr^s du Tacazz6 ; puis nous visiterons le Lasla, et enfinnous terminerons par une tournee au pays Galla, et aux sources de Guibie , si nouf\ pouvous. En atten- dant nous preparons un envoi dc magnifiques collec- tions en tous genres; nous dessinons chaque jour, et nous 6tudions le pays sous toules ses faces. Je ne crois [)as etre prelentioux on assuraiil ipi'aucune expedition ( "S ) n'aura rupporl^ des Iravaux aussi coiupli'ls quo oeux que nous auions a notre relour en France Adoa , lu io aoul i84i- Dans nia derni^re lottre je vous annonrais mon de- part prochain ; mais la maladie de M. Ic docleur Pelit in'a relenu juscju'ici , et jo devrai attendre encore un luois dans le Tigr6 poor elre bien sOr que mon eloi- gnemenl n'affectera pas son moral, el ne le fera pas relomber dans I'elat de iaiblosse ou je I'ai lrouv6 lors (le mon arriv6c. Aujourd'hui il monte a mule et peut reprendre avec aclivile ses travaux aux environs d'A- doa Demain malin j'irai au Mareb continuerles travaux (le mes deux collaboratcurs, et M. Vignaud , qui est un excellent compagnon de voyage, m'accompagnera pour Taire les recborcbes g^ologiques et les dessins , cbose pour laquelle il ('XceHe,au grand contentement de M. Pelit, donl il peinl les oiseaux et les planles remar- qual)les. Ce i\!areb est quelque chose de terrible a cause des maladies auxquellos on s'uxpose en visitant ses bords; mais je prendrai mes prtjcautions , en re- montant cbaque soir sur les bauteurs qui I'encaissent, et me d^robant ainsi aux miasmes produils par la vi- goureuse v(>getation et le nombre consid(^rabie dc plantos en decomposition au milieu des cluuules mares qui slagnenl parmi les bamboos et aulrcs plantes vi- vaces. J'emmene avec moi des chasseurs, des bota- nistes, des zoologistes el des entomologistcs ; j'aurai des mules pour porter les cailloux dc M. Vignaud , el j'esp^re, Dieu aidant, que nous ferons quelque chose d'inl(?rcssanl. A mon relour, si je ne suis pas morl , ( "9 ) comme mon brave ami Dillon, je vous ecrirai Ju detail de celte petite expedition , en y joignant le bulletin des elephants et des lions massacres par notre petite arniee. Les nouvelles politiques du pays sont que le frere de Cassaye , I'ancien rival d'Oubi^, qui avait fait sa sou- mission et avait regu le gouvernement d'une province, s'est revolte ; mais il n'a pu soutenir la lutte , el s'est refugid chez les Taltals. Gu^bra-Rafael, qui avait aussi fait sa soumission I'ann^e dernifere , s'est egalement revolts , mais il est serre de pres et aura de la peine a se tirer d'affaire. D'un autre cote , celles de Ras-Ali vontmal , et il est probable qu'Oubi^ entrera a Gondar I'annee prochaine. Nous preparons pour le Jardin du Roi un envoi de cinquante caisses; nous attendons une bonne occasion. ...MM, D'Abbadie sont revenus a Messoali ; I'un d'eux est a Halay. M. Blondel, consul de Belgique, est arrive a Rasso , mais la ses domestiques Font aban- donn^ : c'est pourtant le commencement de la route , et jusque la il n'y a rien de difficile. M. Evins, voyageur frangais, qui a voulu p6netrer au Choa , par le Lasta , a et6 assassine : cette route est impossible a tout Euro- p6en qui ne sera pas acconipagn^, comme je le suis, par des domestiques braves et habiles. ( I20 ) EXTRAITS DE DECX LKTTnES ADRESSfePS A M. o'aVEZAC I>\1\ M. .\mO\KR n'ABIlADlE. I. liensetgnemeiits siir riii'ers idioines de I'Ehiopie. Mouscauvva' '.fS ani'it i84i- J'ignorais que Ton eiit rien public sur les l;mp;ues dankalv el galla, sauf un pelil travail (in-i8) de M. Krapf sur le galla. J'ai laiss^ a la Soci^le asiatique de Paris un travail plus considerable ; mais le man- que do caractferes ^thiopiens en a fait ajourncr I'im- pression. Quant au vocabulaire dankalv, il y a ici une erriMir commune a Salt et aux liistoriens orabes, erreur dans ce sens du moins que, lorsque I'usage [quern penes arbitriurn est et jus et tioi-nia loquencli) ne s'v oppose pas, il Taut donner aux langues leur projire nom. Si Ton veut demander a un homme de la tribu de Dankala s'il en salt la langue , on lui dit : ^ Afuv af tardigcl Sais-lu la bouche ajar'i Qu'on lui demande ensuite silosOuda'el sont A'far,ilr6pond dans raffirma- tive, et comprend sous le meme nom toules les Iribus voisines , dont j'ai fait une liste qui comprend plus de cent noms, el que j'espere completer. Fail on rcmar- qucr aux Danakil de Hhanfalah (Ampbilah de Salt) et des environs, qu'ils no ])arlent pas conime les Ouda'el, on vous reponcira : « Ma boucbe esla'fjir, niais mon par- ler (dialecle) est deliourr. "Boure eslle nom du district qui s'^lend de[)uis MakannaU", au fond de la bale d'Ans- ley, jusqii'a Ilharcna ; les A'f.lr pr6tendenl que leurs ancclrcs, (Emigres irArabic , prirent lerre dans Bour<" ( ''^t ) el s'y (ilablirent. D'apr^s ces assertions, coofirraees d'.'iilleurs par des gens de differenles lribiis,je me crois autoris6 h dire que la langue parlee depuis Azouli (Adulis) jusqu'an golfe de Toiuljourrah, est la langue a'filr; qu'elle a deux dialecles, celui d'Ada'li , celui de Bourc, el peul-elre un sous-diiilecte vers Awsa , el un aulre chez les Desamo. J'ai un vocabulaire de 900 mots a'fgr 6crit;i en double pour eviler les meprises, et quelques phrases, malheureusement trop peu nombreuses pour s'aven- turer dans I'esquisse d'unc grammaire. J'ai deja re- cueilli quelques centaines de mots de la langue salio , parlee depuis Azouli jusqu'aux frontieres du Hamasen et des Hiibab. Elle est a la langue a'far conime est i'ita- llen au francais, et a contribue avec le togrona et le khasi a la formation de la langue hababi. Si ma sante se remel, j'espt're perfeclionner men travail sur la langue des Seho ouCbohou. Puisque j'ai entame le sujet des vocabulaires , je vous dirai que mes mots szomal sont au nombre de 55o. Les etranges pretentions de I'aulorite anglaise a A'den ayant excite ses agents dans Barberah et Toudjour- rah a entraver mes innocentes recberches philolo- giques, il m'a ete impossible de faire un travail digne d'un sejour de six mois. J'ai" une soixantaine de mots de la langue gourage , q.ii est un dialecte ambarna, autantqu'il ra'est permis de juger; a peu pr^s autant de I'ada'ri (dialecte de Harar) qui tient de pr^s a la pr^c^denle; enfin des apercus des langues de AVaratha et de Gomara, pays nomme Sodama par les Aby ssins et Rafa par les Gallas. Je n'ai pas deux cenis mots de la langue bodja ou khasi parls voyelles isol6es sont representees chacune par un signe s6par6, et non par un hamza syllabaire comme onelhiopien. Le sysleme serait done analogue a celui de I'ancien alphabet maldive. 2°Ayant provisoirement adopte I'hypothfese ci-des- sus, j'ai traduit la letlre arabe en ilmorma , que j'ai ecrit avec I'alphabet syllabaire des filliiopiens. J'ai ensuite compte mes caracteres , et j'en ai lrouv6 563 ; le texfe inconnu en a Syo , en ometlant ceux que je crois 6tre des signes do ponctualion. Cette operation m'a donne unc assez forte presomption pour I'identit^ du sens. Je ne vous parlcrai ni de mes tentatives ui des demi- resullats auxquels je suis arrive , ni des raisons qui mililcnt faiblemenl on faveur do la lecture des trois mots: \" f'afayd repondant au (hnybyn des Arabes ; -i" ya (thnli.sa/xo , 6 inon frore; 5" yo , si. Dans I'^lal ( '25 ) acUiel de mes connaissances , je ne puis affirmor rien de certain au sujet de celte lettre , sinon qu'elle est venue de Linimou de la part du roi Abba-Bagibo. 11 est presque certain qu'on a ecrit de droitc a gauche, Tous les marchands de Derita qui ont fait le voyage d'Onarya et que j'ai pu voir , m'ont affirme que les Gallas de ce pays n'ont pas d'ecriture h eux. Fakieli- Ahlimed, dont j'ai parli^ a la Societe de geographic, a cependan t dit le contraire a men frere , et de son pro- pre mouvement. Comme les Gallas instruits ne viennent jamais par ici , et que les plus habiles interpretes sont des mar- chands qui se bornent aux terraes usites dans le com- merce , je n'ai pu oblenir certains mols du langage relev^, qui m'auraient aide puissamraenfa dechiffrerle texte. Reste toujours une grande difficult^ : Abba-Bagibo est musulman ; la lellre arabe commence par la for- mule ordinaire : El-hhnntdo T Ellah,ivahIied-}io, iva el- sculah, i\>a el-selain, etc. Tous les interpretes que j'ai vus allirment que les Gallas musulmans ne traduisent pas ces expressions , qu'ils les emploient en arabe , et aucune combinaison ne lesreproduit dans le texte si embarrassant qui nous occupe. Sil m'etait possible derentrer en Abyssinie , je vous donnerais au bout d'un an des nouvelles de cette ecri- ture inconnue ; mais los Anglais m'ont ferme I'entree paries tribus Oda'el, etOubi ne me laissera pas passer l)ar ici. Mes etudes sur le peupleOrma (galla) doivent done avoir leur terme. Je borne aujourd'hui mon am- i)ition h etendro mon vocabulaire saho. Durant ma maladie a llhodavdali, j'ai vu des gens de ( 124 ) S/.ana' qui in'ont navreparlo r^cil de la deslruclion do plusieiirs livres sur I'hisloire anciennc de I'Yemen. L'Iniam ;icluel deSzana' eslchille : il dc'truil toulcequi se rapporle a la cioyance orlliodoxe , ct des livres innoccnls ont etc compris dans la proscription. Si j'uvaiseu assezde fonds,j'aiirais fait le voyage de Szana' j)0ur op(^rer quelques achats : et j'^mellrai le voeu qu'on puisse envoyer de Paris un honome instruit. Le voyage est sans danger, et il resto encore beaucoup de uia- niiscrits dont on dispose a vil prix. J'ai tanl caus6 avec vous qu'il ne me resle ni temps niespace pour desrenseign(Mnenlsg6ographiques. J'en ai un grand nonibre , niallieureusemcnl peu liomo- g^nes. En attendant , je vous recommande , avec les sentiments d'un perc, io Irac6 de mes renseignements sur le pays Szoniali. Vous efl'acerez ainsi un vide dans la carte d'Afrique, Traduction iitlerale , faitc siir la version arabe (i), de la Icltro il- inorina d'AiiiiA-Hoc.'iiio , roi d'Eiiarea, an dedj-asmatch Gdscho , |)riiice r(''gnant sur God jam, Daniot et Agao. « Louange au Dicu unique : la paix el le salut sur I'envoye de Dieu , Mohhamnied , apr6s lequel il n'y a plusde proph^te.Etensuile, salut pari'aita Sa Presence lo general (2) Goschou Gana fils de Zawidy. O loi qui (1 Cetlc version arabe est du style le plus barbare , el ne |i<;ut elre (raduite (|ue conjecturaleinent ; elle parait redigee dans un langage qui sc r.iit ,"1 r.n.iiic vu!;jaire regulier ce qu'est au Frannais le patois I reolc de nos coloiii.s. Cost le jugemeut fju'en onl porte MM. Rei- naud, de Slane et de Nully, a rjui nous devons cette traduction. — A. (2) Le litre traduit ici par general est en arabe celui de on/./' •. fjui a ete sul)sliluc apres coup au mot ('tbioj>u>n sc/ioion, ipu avait d'al)ord etc ccrit , mais tjui a etc ot'faic, conime on Ic piul von dans Ic far simih- c|uc nou< jnifjiions a cc caliier. — A. ( "25 ) liras celle lollre, dis-lui: Sois , 6 mon IVltu dans les deux demeures, parlanl avec la langue coinme (si c'6- lait) lamienne, comme les ondees et la mer; or In m'as envoye un message , el moi je I'ai pris dedans ma main. Demande-moi , 6 mon ami, la meme chose que je te demande , si lu m'aimes, 6 mon ami , 6 rraiclieur de mon ceil. Or je suis comme toi : si lu m'aimes, je I'aime. El ne quilte pas , a ce mien discours , le pays de Godrou ; mais a un voyageur (faisant) roule dans le pays de Godrou , Iraile-le a la maniere du ])ays de Godro, comme il (serail) Iraile clans Ion pays el dans mon pays. El renouvelle ta parole: or aime-nu;i, ot accorde-moi (qu'il en soil) entre moi et enlre toi comme il en a ete (avec) mon pfere el (comme il en sera entre) nos enfants. Or (voici ce que) je le demande : Accorde-moi ta fille ; je suis riche (en) cheva nx excel- lenls , mulels excellents , velements de guerre, pcaux do lions, terrains considerables. Or tout ce (uii (est) dans ma main (est^i comme a toi , si lu (le) desires dans ton cceur. Et si tu me donnes ta fille, lu auras (a la disposition) mes terres et tout le reste ; si lu desires dans ton cceur de I'argent, (je t'en donnerai) lant et tant (que lu voudras), quand meme (tu compierais)par mille. Et je I'en aurais envoye si nous cussions eu la securite des routes; mais j'ai eu peur (des perils) du chemin. Tiens a ta parole : je demande ton amilie, et si tu dis; » Tout cela est bien vonu , certes je veux bien » ; (alors) j'aurai trouve le bonhcur par ton moyen. » Sur ce , adieu. » L'^crivain de la lettre , que Diou le conscne, Ebn Emyr Gebrayl. » Que celle feuille parvienne ou tedjmascli Goscliou, fils de Djawydi. ( >26 ) » J'ai envoy ) engag6 il y a six ans (i835) un batimenl qui dut Jeter seize canons pour se d^gager; tout ce golt'e est tellement plein d'ecueils , que les plus petites barques n'y entrent pas. Tous les riverains sont des voleurs. Bender tout petit village de jiecljeurs, dont le noni m'a ^chappe. Gezvreli Hhamar; ile carree bien plus elevec que nos mats, terminee parun plateau ou Ton va pren- dre la fiente des oiseaux pour la \endre a Ma- kallab , ou elle sert a fumer les palmiers. II y a 3o a 4o brasses, fond de vase, tout prcs de I'lle; on aime mieux s'atnarrer a I'ile ineme. Ghobbet el-Dbalah; tres petite baie entro deux colli- nes ; s brasses a 2 1/2. RasMerkaz, cap; monlagne tres 6lev6e. Ras el-Gezyreh, cap; ancrage au nord , par 7 a 8 bras, ses , bon lors du kos ou vent du nord. Ge nom est celui des Arabes; les Indiens disent Ras Madraka, Bender Kbaschayni; petit bender; 3 a 4 brasses. Ghobbet el-Gjazer, baie; eau claire. On v va jusqu'a 2 brasses, etl'on a ce brassiage lorsqu'on voit les arbres de Mader : on a prealablenienl longe la lerre au nord par 6 ou b brasses; quand on est a 2 brasses, on va au sud jus- qu'a ce qu'on voie les grands arbres : alors , quand on a 5 brasses (a 3 brasses on serait sur r^cueil), on commence a s eloigner de terre. Des arbres on va au sud est, et on at- leint d'abord le mont Sograb . puis le bender de meme nom. Le mont court nord et sud ; il est a pic a Test el a I'ouesl. Ras Souqrah, cap A bender; bois et eaux. (jobel Souqrab , monl. Ris Qarwaw , continualion du mont Sograli. GhubbeU Scbirbelat, goHo. Gez\ reh Qibly , ile. GezyrehHallany, ile; sixmaisons; fonlaines a J'est et a I'ouest , dans le sable. Gezyreh Soudah , ile noire. Gezyreh Hhasky , ile; tout pelits ancrages a Test eta I'ouest, par 20 brasses. Gezyreh Qirza'olb, lie a Test deGibly, sur r(^cueil. II y a un passage entre celte lie et Gibly en rasant la (ierniore; aussi en rusant I'ilc noire a Test, on passe entre elle et Hallany. On voit les bri- sants a Test, et une fregale peut y passer. On s'amarre a lorre dans I'lie Hhasky. Au nord- ouest de Hliasky est un petit ecueil sans bri- sants a basse mer , et se joignant a la terre. Jusqu'ici tout le pays est Oman. Ras Mln"jy («" nasal), premier point du Mahhrah. Gliol)heh Scliouay Min"jy, baie. Ghobbet el-Doum , golfo du dom , mot d^signanl le nebek , qui abonde iJi. KhourHasek, baie; terre d'encens. Tout pr^s d'ici est un ruisseau qui se jette dans la mer. Ras Nous : cap N6s , eau qui coule du rocher. Ghobboh Mosayrah ; golfe tres petit; eau. RasMosayrah, cap. Mersav Jen"jary i'«" nasal) ; port a I'exlr^niite ouest rie la bail' , conlro la montagne qui resle au couchant. Mer.say Jen"jary el-scaghyr: le petit Jenjarv, au sud du precedent; 5 a 6 brasses. ( '-^-^ ) Rhajsal Hanneh; porl completemenl enloiire do hau- tes lerres. Ras el-Z6hayr, cap. Ras el-Tli^yr, cap. A proprement parler , ces deux caps n'en forment qu'un. Rc^s el-Henany , cap. Mei'balh, dit Merbadh par les Arabes. Celte ville etait originairement un pare de chevaux , d'ou liii vient son nom. Ghobbeh Youweynah, golfe. Bender Scalalah; plus ancien et plus petit. Bender el-Hhafah ; plus grand. Dhofar; nom collectif des deux lieux qui precedent. KhourRysout, baie ; les gens du pays disent Rysot. La baie est profonde, el Ton y entre loin lors des pluies. A Dhofar il suffit de creuser une coudee pour avoir de I'eau. Rysout est a i5 ou 20 milles de Dhofar, et entre deux est un groupc de maisons abandonnees (le Chedjer de Berg- haus?). Entre Rysout et Hhamar est une petite crique avec une lie devant : je n'en sais pas U- nom. Ras Hheinar, cap; port au sud, dans I'anse; 6 A H bras- ses entre les collines. Ghobbet ras Hhemar, golfe. Ras Sgayyr, cap. Khaysah Scheykh,\ Ces troisanses ont cliacunc son Rhaysah Ekek, > village, son ruisseau etsespatu- KhaysahHha'othah,] rages. Ras dorbat 'Aly (i) , cap du coup d'Aly; il y a trois ou quatre lies tres petites au pied du cap. (i) lAsex Hhs l<-, |)ni ivr .iH'ccic ({u l<)lll CI . - ' A. ( J57 ) Gebel Hawrah, montagne. Bender Hawrah. Ras 'Arqeh. Ce cap esl celebre parrni les Arabes a cause de la difficulle de le iloiiblor : j'ai eu des cheveux blancs pour y avoir cte retenu un mois et detni. II est de sable. Sur le cap sont de pe- tiles maisons(qobbeh) qui le font reconnailre. Ouady M^yfah , valion arrose ; il est au nord du Ras el-Relb, et non pas prfes de Hawra. Le mont Miiyfah a deux pics de hauteur in^gale. Hawar ; on le connaJl par ses dom ; il doit elre im- mediatement apr^s le cap A'rgeh. Gebel el-Moklianyt, monlagne. Tout ceci est A'rgeh. Le cap A'rgeh a un chaykh, sans doute Chaykh A'bderahman. Baddas de la carte anglaise. Pr6s Hawar est une colonne de chaykh blanche. Ouady 'Atsram, valion arrose ; (nom d'un arbuste) . Qoroun el-INlaqalhyn : cornes de Magalhyn; Irois pics, dont le troisiemo apres le bandar. Maqalhyn ; on Irouve bois et eau a Magathyn ; il y a un chaykh ruin6 un peu a Test de la ville (la carte anglaise n'indique qu'une ile ici). II y a quatre iles a peu pres sur une ligne perpendiculaire a la cote; enlre la deuxieme et la troisi^me , en partant de la cote , est le passage des barques; il n'y a pas d'autre passage pour ce qui excede une trfes petite embarcation; les gros vaisseaux doublent lo cap de I'ecueil, et jettent I'ancre a I'ouest de la qualri^me ile, par 5 brasses. La premiere ile esl couverte a la haute iner; la deuxieme n'est couverte que dans les malines; la quatri6nie esl la plus pelile. Maqathyn el-s(;:igliyr : piUil Mngallyn. ( inS ) (iezayr Adliam(i) : (lies cles Os) ; Irois pelitfis iles. Soqrah : lesgensdu pays disent Chorigi'ah(Scliouqrali}. Je n'ai rien visits h I'ouest jusqu'a Chougrali. Bender el-'Aaseleh. Ras Sedlcn (?) : cap Selan. Ghobbeh S(^elen (?) : golfe Solan. Syrah; port marchand d'A'den. 'Ad6n. Adliras, ancrage (noarqu^ 4 sur la carle anglaise). Khaysal el-Sabalan (Khaysal [veut dire un sable on- tour6 de rocbers). Khaysal el scbeykh Abhmed. Kbour el-Tbawahy, bale (back-bay des Anglais). Jiyr Ahbmed. Scbeykh 'Atsman. Khour 'Ahhsa'n , bale. Gebel 'Ahhsa'n , monlagne. Gebel 'Amaran, mont et cap A'maran. Gezayr el-Gebel: lies de la Monlagne. Bender 'Amaran; a I'ouest du cap. Gebel el-Qa'ou: monts de Ga'vv ; trois sommit^s. Khour 'Amfeyreh , baie. Gebel Rharaz, dit aussi mont A'tnayrah. Ras el 'Aarah, cap. El-'Aarah, ancrage; eau douce (hhasy) a une heure de marche. Thi^rbfeh, ancrage; apr^s I'eau douce, marquee par deux palmiers (et nommt^e Sekeya par les Anglais). Gebel el-Manhh6ly; mont qui marque le d6lroil. Scbeykh Sa'yd. Gliobbet el-Qoram : golfe Goram. (l) Lhcz Ge/.Ayr ol-A'azh.ini — 'A. ( '•''0 ) D/abab, ancrago (nom d'une sorle tie niouche). Gezyreh Mayyoun, ile (dite Perim chez nous). Nahhl el-'Abyd : jjalmiers des Esclaves. Mokha. TV. B.Les observations, en petit nombre, enfennees entre deux paientbeses , contieniient mes propres remaiques. J'ai ifndii Gliouhbnh Gbobbeh) par golfe , et K/ior (Khour) par bale, sans eii garaiitir Texaclitude; car ayantlaisse tons mes Uvres arabes a Djiddith , je n'avais le nioyen de rien ve- rifier. Dans la portion de cote qui s'elendde Mokha a Makalliah, on pourra s'etonner de qiielques differences notables entre nion travail et les noms de la carte du capitaine Haines : a cet egard, je ferai observer au geograpbe consciencieux qu'ayant ecrit sous la dictee de Khaniys , je n'afllnne rien de mon chef; et que ce pilote arabe , bien qu'il soit re- venu sur son dire uneou deux fois lorsque je lui opposais la carte anglaise, a neannioins, dans la plupart des cas, soutenu ses premieres assertions avec autant de perseverance que de moderation. Au surplus, les nombreuses corrections a operer dans la carte anglaise de la nier Rouge montrent qu'il n'est pas donne a tout le monde de faire un travail sans defauts. DEPRESSION DE LA MER MORTE. Extrait (rune lettre adressee a M. D'Avezac pnr 3J. le colonel Jackson , secretaire de la Societc roynle gi'o- graphique de Londres. Liuidies, ^5 Janvier \'&l\2.. (iOmme jo suis sur que vous devez, avoc tous les ueographes , prendre beaucoup d'intorel au curieux ( i4o ) problerae de la depression de la iner Morle, je n'hesile pas a voiis communiquer les informations suivanlcs a ce sujet. Notre grand artiste bicn regretle, sir David Wilkie , en partaiit pour la Terre-Sainte , avail etc muni d'un barom^tre avec tliennometre , et pric d'en observer les indications sur les cotes de la M6diterran6e et sur les bords de la mer Morte , ainsi qu'en diverses stations intermddiaires, et d'en prendre note. II promil de le t'aire , et il tint scrupuleusement sa promesse. La So- ci6t6 royale geographique do Londres a recu commu- nication d'une lottre de sir David, ^crite k un ami peu de temps avantsamort, et contenant ses observations, sans aucun calcul des hauteurs a en d^duire. Le soin de les calculer m'est ^chu , et je regretle bcaucoup que les observations de sir David n'aient pas 6te assez completes pour me mellre a portee d'en de- diiire un calcul rigoureux de la d(!!pression r^elle de la mer Morte audessous du niveau de la M6diterranee , lant parce qu'il n'y a pas eu d'observalions corres- pondanles, que parce que sir David n'a point lenu note des indications d'un thermom^tre librc. Dans cet etat de choses, j'ai ete forc6 de suppleer aux indications baromelriques pour la M6diterranee, par la moyenne de ^o pouces, et aux indications du tliermom^tre par la moyenne de 12°, 8 de I'echelle centesimale, tellesque les donne Sbukburg. J'ai egale- ment t^l6 oblige , pour faire emploi de la i'ormule usuelle, dc supposer un thermometre libre dont les indications auraient (^te absolument idenliques a celles du thermometre attach^ au bai'ometre. Avec ccs don- nees , et apres avoir reduit en degres centesimaux les depres do Fahrenheit observes par sir David, j'ai cal- ( '4i ) cul6 les observations, etie r^sullat ainsiobtenii est que la depression de la mer Morle au-dessous de la M6di- terran^e est de iiggpieds, ou en nombre rend laou pieds (365 mfelres). La hauteur de Jerusalem au-dessus de la mer, ob- tenue de la meme maniere, est de 2 262 pieds (C89 mi> tres) ; d'ou Ton conclut aisement, pour la depression de la mer Morte au-dessous de Jerusalem, 5 461 pieds (i o54 metres). Or ces resultats , quoique certainement denu^s d'une rigoureuse exactitude, par les raisons que j'ai indiqu^es, sont assez voisins de ceux qu'ont d6j;i fournis les precedents voyageurs. Ainsi MM. Moore et Bekemettent Jerusalem a 2 Goo pieds (792 metres) au- dessus de la Mediterran^e , difference 338 pieds (lo.i metres); mais MM. iMoore et Beke avouent qu'ils n'ont lait que de grossieres observations. D'un autre cote , M. de Bertou met Jerusalem a 2 061 pieds (7 19 metres) au-dessus de la Mediterranee, ce qui ne differs de mon calcul que de 100 pieds (00 metres), difference moindre qu'on ne la trouve quel- quefois entre les resultats obtenus par la formuie, avec et sans observations correspondantes. Par exemple, Ic village deBroang, dans le Kounawar,est,en calculant au moyen d'observations correspondantes, a 7 ^73 pieds (2 277 metres) au-dessus de la mer, et seulemenl a 7 555 pieds (2 241 metres) en calculant sans observa- tions correspondantes; ce qui offre une difference de 1 18 pieds (36 metres). M. de Bertou donne, pour la depression de la mor Morte au-dessous de la Mediterranee, 1 332 pieds (4o6 metres), tandis que mon calcul donne, comme on avu, 1 199 pieds ( 365 metres) ; diOerence i35 pieds (4' I i4'^ ) metres), ce ({ui , lout consid<^ro , csl pen de chos.'. KiiGn, LMi coiubinant la haiiteur do Jerusalem el la depression de la iner Morte au dessoiis de la Mt^di- terran^e, nous Irouvons que M. de Bortou a obtenu . pourla depression de la mer Morlc au-dessousde Jeru- salem, 5 6()3 pieds anglais ( i i-iS metres), landis que men calcul donne 5 461 pieds ( 1 o^/^ metres;; difle- rence 2.55 pieds ( 71 metres ) seulemenl. Ainsi,quoique le calcul des observations de sir David Wilkie ne puisse etre considere comme exact, ellos corroborent neanmoins les resultals de M. de liertou d'une maniere assez salisfaisanle pour nous convaincr.- de I'exactitude de ce voyagour. Mais, tout agreable que cela puisse etre d6ja pour toutle monde, et pour ]\1. de Berlou en parliculier, je suis heureux d'ajouter que des donndes ullerieures, beaucoup plus parfailes que cellos donl je vions do parler, me sont tout rticerament parvenues , et qu'elles serapprochent lellementdes resultals de M. do Bertou, qu'onpeutles consid^rcr comme tout-a-fait identiques. Mon ami le colonel Cliesney (celebro par son oxplo ration de rEuphratoi m'ecrit qu'il a recu une leltre du colonel du genie Alderson , ou se trouve consign^ cc fail interessant, qu'une serie de nivellementsgeodesi- ques a 6le ex6cutee , avec une admirable exactitude , de Jaffa a la mer iMorte, par le lieutenant Symonds, du meme corps ; il en rcisulle que la depression de la mer Morle est de i 607 pieds (490 metres) au-dessous de la plus haute maison de Jaffa, laquelle est estimee a 200 pieds (61 metres) au-dessus de la Mediterraneo , ce quilaisse une difference de 1 4oo pieds (427 metres; ontre les deux mors; ainsi la difftirence cnlre M. dc Berlou et le lieutenant Symonds est seulemenl de ()■; ( '^'^ ) pieds (ai metres), et peut-etio , si I'on connaissail I'exacte hauteur de Jaffa, ces deux observalours poiir- raienl-ils se rapprocher encore plus : ils pourraienl, a la vt^ritt^ , diff^rer aussi davantage. Quoi qu'il en soil, j'ai era cette circonslance assez int^ressante pour la jouidre au resultat de mon calcul des observations dt- sir David Wilkie , el pour vous communiquer Ic loal l^our voire propre satisfaction , aussi bien que pour celle de M. de Bertou. Note additionnelle. Dans Ja stance de I'Academie des sciences, du lo Janvier dernier, M. Arago a donne communication d'une letlre oii M. Humboldt lui fait connailre le re- sultat des observations de M. Russegger, qui s'est oc- cupe aussi de la meme question. Independanimenl des recherches g^ologiques auxquelles il s'est livre dans le bassin de lamerMorte, le naturalisle allcmand a mesure g^ometriquement la difference du niveau de cette mer a celui dc la Mediterran^e , et il a Irouve un^^ difference de 226 loises, ou 434 metres. En recapitulantles resultats obtenus jusqu'a present par les divers observaleurs , on en I'ormera la liste suivante : M. Jules de Bertou 406 ini;iiAR M. UWMOND THOMXvSSY. Ce ms., formal pelil in-4°, do 214 leuillcls , donl 160 en vdlin et 54 en parcheniin, apparlient a la bi- bliolh^que publique de la ville de Nancy , oil il osl in- scrit sous le n° 1 1. II esl intitule : CI. Ptolomcei Cosmo- grciphia (i). Ecril en longues lignes , ayant en g^n^ral 56Hgnes a la page, et non regie, a rcxceplion de quelques pages int^rieures , il pr^sente deux (5critures el deux parties dislinctes , louks deux du comniencernenl du xv^ siecle (1409-1427). La premiere parlie comprend les 160 premiers feuillets . et conlienl la geographie de Ptolemee , Ira- duite du grec en latin par Jacques Angelo de Florence, traduction d^dide au pape Alexandre V, qui fut 6lu en 1409 au concile de Pise. Or , comme ce pape mourul en il\io, c'cst entre ces deux dates que se trouve fix6e I'epoque de la traduction et de la dedicace de Jacques Angelo; ajoutons aussi, comme nous le prouverons bifntot, I'epoque de la transcription de cetle pre- miere parlie. (i) Ce nis. a tleja ote, en i83(), I'oljjel d'une publicaliuii iliic ;i M. Blau, inspecuur Ijonoraiie do I'Uiiiversiti'. Cetle inluressaiitc notice conliont la caiie du iiord ilc 1 Mnrope doiit 11 est question dans notie travail, ainsi f|U(' le texte desciiptif doiil o'le csl acconi- pagiieft tlaii-i le ni?. ( i45 ) Quant a la seconde partie du ms. , occupant los 54 feuillels de parchemin, d'une ecriture poslerieure a la prec^dente, elle contitmt , comme I'indiquent les jn'emieres lignes, 26 tables geographicjues, 10 pour TEurope, 4 pour I'Afrique , et 12 pour I'Asie, pre- senlant le compl(^menl naturel du texte de Ptolemee. Ce premier paragraplie indique aussi une carte gene- rale qni prec6dait les 26 cartes parlielles : tolalem tabulam ante positam ; raais elle a ete arrachee de noire ms. ; de sorto que cetle dcuxi^me parlie de la geographic de Ptolemee commence par cos mots : SecuntiLr viginti-sex tahule qiias supra in ultiDio libra describit Tholomeus [sic). Remarquons que I'ecriturc de ce texte indicalif des cartes est bien moins correcle que la pr6cedenle. D'un autre cote, I'auteur du second texte se Irompe en ne mcntionnant que 26 cartes, car il y en a ay, en y comprenant une onzieme pour I'Europc, dont il parlera plus tard , bien qu'il n'en indique que dix en commencant; enfin, cette onzieme carte de I'Europc se trouve intercalee maladroitement enlre la premiere et la seconde carte de I'Afrique, ce qui indique assoz. clairement qu'elle a (^te faite aprescoup : aussi est-il fa- cile d'y reconnaitre une encreetdes caiacteres g^ogra- phiques tout diff^rents de ceux qui ontservi aux aulres cartes. Du resle, la meme difference d'ecriture distin- gue du corps de I'ouvragele texte ^crit sur le verso des feuilles de cet alias. Revenons mainlenant sur la date de chacune de ces deux parlies du manuscril. Nous avons deja montr6 que la date de la premifere ^taitfix^e entre 1 /Jog et 14 10, dou- ble epoque de I'election et de la morl d'Alexandre V. Remarquons ici , a propos de ce pape, qiTil est 6crit XVII. F/iVRii;R. 6. 10 i 146 ) a I'encre rduge , sur la marge int'tirieure du T'leuillel: Iste Alexander Juit teoipore inagni schisinatisj'actus in Pi- sano concilio anno i^og. Or, la simj)le r^daclion decellc nolc prouve 6videmmenl quo Jacques Angelo, I'auleur respeclueux de la d^dicace au souverain Ponlife, n'a pu <^crire celle phrase Iste Alexander, elc. , donl la date ••si par consequent posl6rieure au textc de ce traduc- lour, ot nc saurail en determiner I'epoque (1). Quel esl done I'auteur de cette phrase ecrile a I'encre rouge? Comme die date 6videmmenl d6 I'epoque ou on a peinl lout audessous, sur la marge inferieure du ms. , les armes d'un cardinal, I'auteur de cellesci nous I'era connailie I'autre. Or , ces armes sont de gueules a la tfile de ci>rf d'or, a la bordure denlelee du meine ; elles sont surmonlees d'un chapeau de cardinal entre deux G d'azur, dans chacun desquels est renl'ermee une flour de lis d'or, indice dislinclif d'un l(^gat de France (2). Ces armes, aussi bien que I'iniliale G, nous reveh'nl done le nom de Guillaume Fillastre, qui lul cardinal de Sainl-Marc en i4< ' . sous Jean XXIII, successeur d'Alexandre V. Sans examiner encore I'epoque oii le ms. dut passer aux mains du cardinal, il est toujours siir que Guil- laume Fillastre ne put y I'aire peindre ses armos, et (l) M. Blan , dans s.i notice Aur Ic menie manuscrit (page 6), de- termine a tort ia date de la dedicace de Jni'i^ues Aiifjclo d'apres la phrase en question , qui n'appaitient pas a cc tradiicti.'ur. C'est d'a- j)ies la diiiee du pontihcat d'Alexandre V (ju'il failait la dLtcriuiiicr. C'est tauCe d'avoir tail cetle distinction (jiie M. Hlau a ej;aleincnt conlondu les dates des deux pnrlies bien distinctes dont se I'onipoe le ins. , et i|ii il i rejjnare super 72 reges , quorum 12 sunt infideles, reliqiii cliris- » liaui , sed diversoiiuii riluum et seetaruiii. Ultra eipiinorcialeni 11 pauca est co{5nicio , nisi quoil ilii est aniplissima ro{>io Ajjisiinlja , » que sub isla tabula coinpreridiLur el si.;|iiatiir in Hue ad austrnni. n 11 1-^tius presbiteri Johannis duo ainbassiatores, unus ehris- » liauii-i et alter InHdelis, liocaniio floiniiii tnillfsiino iiiuiilringetesiino n viccsiino septinio , quo Ikp labuhe deseript;e fuerunt, veiierunt ad " rc^jetii Aragonuru Allonsuin, ipios vidit cum rege in Valencia do- » minus cardin-dis de l''nxo, legatus Sedis apostolicx ad dictum re- ( '49 ) " {Tfiin, et (lixeiuiit ei quia veiiiront acl papain Martiiium qiiintiini » quein Christianus reputabat CIirisiL vicariuin. Haec dictus carili « nalis Papw lelulit, me canlinali Santi-Marci presente , qui /i as fee » describi tabulas ex gr»co exeniplaii. » II resulte de ce texte plusieurs fails imporlants : i" Que les cartes geograpluques de laseconde partie du nianuscrit ont ete faites en 1427; 2" Qu'elles ont 6te copi^es d'apres un module grec; 3° Que celui qui les a fait 6crire t^tait cardinal d(! Saint-Marc en 1427, ce qui nous revele encore le noin de Guillaume Fillaslre; 4" Que Guillaume Fillastre est I'^crivain et I'auteur du texte en question, oil, en parlant de lui-meine , il dil me presente , a propos du r^cit que le cardinal de Foix fitau pape Martin Vde I'ambassade duPretre-Jean auprfes d'Alphonse , roi d'Aragon. 5^ Enfin , que la dale du texte ecrit au verso des cartes ne peut etre de beaucoup posltljrieure a cello de I'atlas , c'est-a-dire a 14*^7, el doit probablemenl apparlenir a celte meme annee. En nous resumant, nous savons done que le ms. a et6 compose, la premiere partie par Jacques Angelo de Florence, et la seconde par Guillaume Fillastre, auquel il I'aul joindre I'auteur des carles geographi- ques. Quant a la maniere dont ces cartes ont el^ confec- lionnees , elle est indiquee dans le texte ecrit sur le recto de la premiere carte de I'Europe , ou on lit , au 3e alinea : « Et nota quod ubi tabula tenet duas paginas , babenda est ac "^i » pictura esset siniul juiiLta ; ilaque tnediiiiii vacuum inter duo nicliil •' lacit. Et opportuit pinjjere ab una parte solum, quia perg luienmn » non potuisset sustintre picturaui maris ab ulraque parte, projilcr » nimiain humiditatcni piclure. Et idcD fnit pirtura solum ab una ( JOO ) » pai le , f.l in jjrijssu perji.tmeiiu , tjuoil j)o»lca tuit rasuiii el alc;- " nuatiim. •< D'oCi il r^sulle que la peinlure des cartes g6ogra- phi(juesfailesen 1427, I'a eld sur un dpais parchemin, el que ce parchemin a 616 ensuile ras6 el aminci, atte- nuatiim. Ce n'esl done qu*apr6s ce travail que le texte y a et6 ajoul6 sur la portion non couverle par la pointure. Quanl ^ la 1 1 e carle de I'Europe , que nous trouvons intercal6e dans le ms. entre la i"- el la a*" carle de TAfrique , celle carte est accompagnde d'un texte , comprenant avec elle qualre feuillels , dont elle oc- cupe elle-nafime deux pages, el le texte les six autres. C'est de ce texte, 6cril en caracleres plus pelits el avec de I'encre diff6rente , ainsi que de la carte en question , revetue de marques qui la distinguent de louUs les autres, qu'il nous reste a parler. II psld'abord Evident que ce travail est d'une epoque post6rieure : c'est un supplement ajoutd aux dix cartes gdographiques de I'Europe, reproduites d'aprfjs Ptol6- m6e J el cello addition a 6t6 indiqu6e apr6s coup sur le verso de la loe carte, par la mfime main qui a 6crit le texte de la 1 1". Voici ce qu'on y lit: " Sequitur descriptio regionuin septentrionalium , videlicet Dan- o inarchie, que alias Dania vel Dacia dicitur. Item Siiessie, Nover- " gie, Grolandie, et insularum adjarencium , do quibus Tholomeus " nonfgit,se(l omisit, forsan illas regione? ignorans, ut videri potest(l) « in terlio libro , uhi agit de Dacia et partibus scplciitrionalibus. Et » in hac descriptione est tabula de illis regionibus, que est undecima • Kurope. Ilec descriptio et tabula edite sunt a quodam Claudio " Cyiidjiicn. De hoc supra srrijjitur in descriptione octave tabule « Kurope, in qua pciain omittuiitur iste regiones. » (l) Voyfz eii inrnic leiiiii^ la a' carte de I'Asie. ( .5i ) Le lexte de cetle 8> carte de rEurope conlienl, on etTel, unemenlion de Claudius, avoc dos details pour riiisloire de la g^ographie contemporaine , qui nous prepareront a I'intelligence du texle de la i i'- carle surajoutee. Voici d'abord celui de la huitieme : ic Octava Europe tabula cuntiiint Sariiialiani Kiiiope, ct ill, is rc- " yiones c]ue sunt ab Gertnania ail septentiionem versus orientcni , " in quibus est Polouia, Prussia, Lituania el Asia, amplR rej^ioncs » usque ad tenam incognitaiii ad scptentrioiieni ; partem Dacia; et " Tauricam Chersone.-um usque ad Paludeui Meolin; et ibi Tbauay » fluvius, qui dividit Europatn ab Asia, in parte septenirionaii el versus orientem. Item continet, ultra quod ponit Tliolomeus, Ko- vergiam, Suessiam, Fiossiam utramque, et sinum Codanuni dividens •• Germaniam a Norvegia et Suessia. Item aliuin sinum ultra ad septentrionem , (|ui omui anno conj>elatnr in terci.i parte anni ; el ultra ilium sinum est Grolandia, que est versus iiisulaui Tylo, m.igis ad orientem. Et ita tenet totam illam plagam septenlrioiialein us- que ad terrain ineognitam. De quibus Tholomeus nullnni fecit men- » oionem, et oreditur de illis non habuisse noticiam. Ideo liec VIII 1 tabula est multo amplior describenda. Propter quod qtiidam Clau- dius Cymbrius illas septentrioales partes descripsit, ct fecit de illis tabulam quejungitur Europe, et ita erunt XI » Et tamen nullam facit niencionem de illis duobus sinibus mari> Novergie et Grolandii". In his regionibus septenlrionalibus sniil frentes diverse inter qnas unipedes et pigmei ; item griffones sunt in oriente veint vide in tabula. ■■ Ainsi , ;> I'auteur des cartes failes d'apres un exeui- plaire grec sous I'inspection de Guillaume Fillastre , auteur lui-meme du texie de celte seconde partie , il faut joindre encore I'auteur particulier de la carle seplenlrionale de I'Europe . Claudius Cymbricus. Maintenant que nous connaissons la part de travail qui revient aux diverses mains qui onl coopere a ce ms. . nous avons a revenir sur les deux parlies dislincles dont il sc compose, cl ;i examiner los progres qui! clia- cune d'elles constate dans riiisloire ile la g^ogiaphie. I l52 ) 1° Progr6s de la geographic et des sciences en ge- neral, signal^s dans la preface de Jacques Angelo,qui a el6 impriniee plusieuis I'ois. 2° Apres Vexplicit ou Jacques Angelo dit avoir ler- niin6 heureusement sa traduction de la cosmographie de Claude Plolom^e d'Alexandrie, vient lUi traite des regies de geometric propres a dresser malliematique- iiu'nt Ja carte generale de la lerre habitue , conlorm*^- ment au lexle du g^ographe alexandrin. 3" Le travail de Jacques Angelo int^resse encore i'histoire de ces sciences , en ce qu'il indique de deux uianiercs les fractions de degre, par des fractions ordi- naires et par ces fractions converties en nonibres en- tiers de minutes. — Les fractions ordinaires y sonl d'abord representees en chiffres arabes ecrits en noir; mais a cote de ces fractions \, \, i, la quantite de mi- nutes correspondantes y est exprim6e par des nombres entiers, 3o, 20, i5 minutes, etc., ecrits aussi en chif- fres arabes , mais a I'encre rouge. Cette double maniere d'exprinjer los fractions de degre indique d'abord la siinuitan^ite tie deux inethodes de calcul , et en meme temps, si je ne me trompe, la recente application de la division du degre en minutes. En ellet, dans une note ajoutee au verso du dernier feuillet du travail de Jacques Angelo , Guitlaume Fillastre croil devoir ex- pli(]uer la concordance de ces deux methodes, qui ex- priment en signes dilTerents les meraes fractions de degre : preuve que cette concordance etaitalors chose nouvclle et digne de remarque. Ce qu'il faut encore lemarquer, c'est que Claudius, I'auleur do la 1 1'" carte de I'Europe, n'y admel que les nombres entiers de minutes pour exprimer les fonctions de degre. Or les minutes accusant une precision bien superieure a celle ( '53 , lies IVaclions ord'maires employees jiisqu'alors, cette 1 le carle de I'Europe, ainsi que )a nole de Guillaume Fillastre , constatent done, ce mo semble, un nouveau progrcs dans la mesin'c des |iosilions lerreslres : c'esl un calcul plus rigoureux qui sintroduit des lors dans ia geodesic. 4° Celte 1 It' carte de I'Europe faitfaire a la geogra- phie des preniiiires ann^es du xve si^cle d'immenses progrcs, en nous rev^lant I'id^e qu'on avail alors du Greenland et des regions septentrionales si peu con- nues jusqu'a celle epoque. — Le lexle joinl a cetle carle, donl il donno la descriplion, comprend 6 pages du ntis. , et a 6te puMie par M. Blau, dans sa notice d^ja cilee. La seule observation que nous pulssions joindre ici a eel estimable travail s.ur le ms. de Ptolomee , c'esl que ce ms., avec la carle de Claudius, peul seul don- ner I'explication d'un texte geographique public en I Syo, et dans lequel I'enumeration des grandes divi- sions du globe ne comprend pas I'Amerique, alors connue depuis pres d'un si^cle. Ce texle se trouve dans la Savinatia Europea de Striykowski , publi^e sous le nom de Gagnin, dans le recuei\ Reru/?i po- lonicaruni , tom. i"'', pag. 1>Q. L'auteur, apres avoir dit que Ptoleni6e prolongs; la Sarmalie jusqu'a I'Oc^an, ajoule : « Terminavi scribit [Ptolonieus) jnxta sinurn ve- nedicwn ad fines usque Engroneland terra; incognita; , ultra NoTvegia; regnuni longe pntentis. « Ces derniers mots, relatil's au Greenland, a propos do Ptolem^e qui n'en a jamais parle , mais auquel Striykowski a pu attribuer la carle de Claudius jointe a noire ms. du gt^ographe alexandrin, feraienl peut- elre supposer que cetle carle du novd de I'Europe a el6 consullee par l'auteur de la Sammtin Europea, ( i54 ) o" Enfin, les 4 J^iniers feuillets du ins. indiquent la concordance des noins g^ographiqucs du xve siijcle avec ceux de la carte de Plolonit^e , et c'esl en ce sens qii'ils conliennenl toule une geographie compar^e du xv<-' siecle avec les grandes divisions lerrestres du g6o- graplie alexandrin. De plus, ils indiquent a quelle langue appartiennent ces diverses nations: langue la- line , grecque , arabe, allemande , slavone, et aulres idiomes provinciaux d^signes sous ce nom : speciuUs. Enfin , sur ces 4 derniers feuillets , les fractions de degr6 y sont ^galement calculees par minutes, comme dans le texte de la 1 1^ tabic de I'Europe. Or, lout ce travail apparlient h Guillaume Fillaslre, et c'esl dire assez que cet dcrivain raerite d'etre comply p.irmi les g^ographes du xve siiicle. Ami el disciple de Pierre d'Ailly ancien chancelier de I'Lniversit^ de Paris, et docleur lui-mcme de cette university, il se place nalurellement, sinon a c6l6 , du moins imm6- dialement apres son maitre, qui fut I'auteur AeV Imago mundi (i^io), du Compendium geographicinn , etc. Ce que celui-ci a faitpour appeler Taltenlion du xv*^^ siecle sur la courte distance qui s6parait I'exlremil^ orien- lale de I'Asie, de Texlremite occidentale de I'Europe, Guillaume Fillastre, en publianl la carle de Claudius avec le lexte qui la d^cril, I'a fait ^galement pour le nord de I'Europe , qu'il joignait au Greenland, ou il est facile de reconnaitre la terre de I'Amerique sep- tentrionale visit^e par les audacieux Norv^giens. En somrae , les travaux g^ographiques de Guillaume Fil- lastre se composent : i" De tous les lextes joints a la geographic de Plo- l^mee dans le ms. de Nancy ; •i" Des tcxles joints au ms du ineinc goographe , ( .55 ) qu'il envoya au chapilre de Reims , en 1417, et qui se conservent encore aujourd'hui dans la bibliullieque de celte ville ; 3° D'une letlre de 20 pages, que M. Louis Paris, con- servaleur de cette dernieie bibliotheque, a fait con- nailre , et qui se trouve jointe h un ms. de Pomponius Mela, egalement donne au cbapitre de Reims par Guillaume Fillaslre ; 4° De divers passages exlraits de ses oeuvres impri- m6es, et qui nous expliquent comment il se tenait au courant des progrfes d'une science qu'illustrait deja Pierre d'Ailly, et auxquels il contribua par ses pro- pres Perils, en inlroduisant en France la traduction latine de la cosmographie de Ptol6mee par Jacques Angelo. ( 156 ) DEIXIEME SECTION, Actes de la Societe. tXlRiVlT UES PROCES-VERKAUX DKS SEA^CES. PRfesiDENCii DE M. DUMONT d'uuVILLE. Seance du 4 fci'rier i84'2. MM. les membies atljoints iiommes li la derniere seance adressentleurs remercienicnls a la coinmission centrale, et prnmellenl de cooperer aclivemenl a ses Iravaux. M. Donnet, membre de la Sociele, lui fait hommage do la carle du chemin de fer de Paris a Orleans, qu'il vient de dresser pour la Compagnie , sous les auspices de son savant ing^nieur en chef, M. Jullien. La Commission centrale proc^de a I'elcction de deux correspondants elrangers, en remplacement de MM. Galindo ct Gonzalez, decckles recemment, et elle nomme au scrulin M. Erman , professeur a I'Lniversite de Berlin, ct M. Kriegk, president de la Soci^td de geographic de Francfort. L'asserablee nonimc ensuitc la commission sp6- ciale du prix annuel pour la decouverle la plus impor- lante en geographic; elle se compose de MM. Daussy, d'lrville, Eyries, Jomard el de Laroquctle. M. Thomassv continue I'examen du teste franrais de la relation de Pigafella, qu'il a d^couvert duranl sa mission h Nancy. II enumere toules les probabilities qui doivent fairc considerer cc textc comrae I'original m6me de riliuslre voyageur, alors sui tout que Ic iexlc ( '5? ) ilalien decouvert par M. Ainorelli est plein de conlie- sens, et n'offre qu'un bizarre melange d'ilaiien , de venilieii et d'espagnol. M. le president invite M. Tlio- massy a communiquer a la Sociele la suite do ses in- teressantes recherches. M. de Laroquette presente , d'apres le compte-rendu de M. le professeur Rafn, un resuoie des Iravaux de la Societe royale des anliquairos du Nord pendant Tan- nic 1 84 1 ; et il signale les nombreuses investigations de cette Societe dans les diverscs contr6es de I'Europe, el jusque dans le Nouveau-Monde , decouvert el peuple en partie , dans les temps anciens , par les Scandinaves. Cette communication est renvoyee au Bulletin. M. le baron de la Pylaie ajoute, a cette occasion , el comme preuve de I'exlension des d^couvertes des Scan- dinaves, depuis I'Amerique seplentrionale jusqu'au Br6sil, les noms imposes par les Danois au Labrador actuel, a Terre-Neuve, aux plages, h Tomboucl-'ure du Saint-Laurent, aux Etals de New-York, de la Virginie el desFlorides. La preuve de la lealile de ces presomp- tions est surloul confirmee, selon M. de la Plyaie, par I'identil^ des objets antiques trouves auBiesil, avec les memes objets fabriques par les anciens Scandinaves. M. d'Avezac fait connaitre a la Sociele que, d'apres les nouvelles parvenues a Londrcs , le liuulenant du genie Symonds aurail efTeclue avecbeaucoup d j succes une operation de nivellement depuis Jafla jusqu'a la mer Morte , d'ou il resulleraitpour celle-ci une depres- sion de427 metres audessous du niveau de la Medi- lerranee ; c'est 8 metres de plus que le resuUat qui avail etc communiqut^ par M. do Bertou. M. Daussy communique une note dans laquelle il a cherche a rassemblor et a coordonner tous les rcnsoi- ( '58) gnemenls qui onl die publics jusqu'a cc jour sur I'ex- peclition anglaise du Niger. M. Roux do Rochelle annonce la niort de M. Cliau- melte dos Fosses , mcnibre de la Soci6l6 el ancien consul general de France a Lima. M. Chaumelle elail profondemenl verse dans I'dlude des langues , el il avail r«^uni pendant son long sejour dans I'Ame- rique mdridionale de nonibrtuix documents, donl 1;» Socield pourra apprdcier le m6rile lorsqu'ils seroiil arrives k Paris. La Commission apprend avec peine celte faclieuse nouvelle , el M. le President prie M. Roux do Rocbelle de rddiger pour le Bulletin une notice sur les voyages el sur les travaux de M. Chaumelle des Fosses. Seance du i 8 fevvier. M. Viols adresse ses remerciements a la Sociele, qui vient deTadmetlre au nombre de ses membres. M. Riviere ecrit a la Sociele pour lui proposer I'd- cbange de son Bulletin avec les Annalos des sciences geologiques qu'il publie. La Commission centrale ac- ceple cello proposition. M. le vicomle de Sanlarem offre a la Sociele son At- las compost^ de mappemondes et de cartes bydrogra- phiques el bisloriques depuis le xi* jusqu'au xvu" sidcle, pour la plupartinediles, et tiroes de plusieurs l)iblio- Ib^ques de I'Europe, devant servir de preuves a son ou- vragesur la prioritede la ddcouverlede la cote occiden- lale d'Afrique au-dela du cap Bojador paries Portugais. La Commission centrale accueille cette importanic publication avec un vil' inl6rel , ct elle vote des remer- citmenls a I'auleur. La Commission accueille egalemenl avec inler^l Tol- ( >5lu- part inediles . el tirees de pliisieurs bibliothcqucs de lEurope , devant servir de |)reuves Ji I'ouvrage sur la priorile de la decouverle de la cole occideniale d'Afri- quo au-dela du capBojador, par les Portugais, et a Ihistoire de la geograpbie du moven-age , recueillies el gravees sous la direction deM. le vicomle de Sanlarem, public aux frais du gouvernemcnl portugais; i v. in-f**. — Par M. Jacobs: Tbealruin bcUorum acruoe signatis geslorum quo scriplores illorum temporum, pra3sertiu] ^^illelmus, arcbiepiscopus T\rcnsis, facilius inlellige- renlur, niandalu Regiaj Inscrijit. el buinanior. I/itler. Academiae disposuil et aeri incidil J. S. Jacobs. A. D. )84'i, I f". — Par M. Daiissy : Instructions nautiques sur les lies Maldives el I'arcbipel de Cbagos, par le capitaine Pioberl Morosby, Iraduites par M. P. D. ; 1 v. in-8. — Rapport de jM. le vice-aniiral Ilalgan et de M. Beaulenijis-Beaupre sur le travail bydrograpbique complemenlaire, execute en 1841 , a I'extremite occi- dentale de la cbaussee de Sein, par M. le Saulnier de Vaubello; in-8. — Par 31. liim're : Awunlcs des sciences geologiques ; janvic-r 184^. — Par les auteitrs et editeurs: IVouvelles Annales des voyages; Janvier. — Annales niaritimes ; Janvier. — Journal asiatique ; decembre. — Journal des Missions evangerujues, Janvier. — Bul- letin de la Socielti pour I'lnslruclion elemenlaire; decembre. — llecueil de la Societe poiylecbnique ; decembre. — L'lnvcbligaleur , JDuruol de 1 Institul bis- lorique ; Janvier. — L'Kclio du Mondr savanl. 3 V I - >< ^ I I 1^ (N 5ss I ^ 1 I r I < N. <: 1 '%: 1 I I x •t i t I 1 -I <5 cc i JS 9 rcfMS^'^!}'^ ^>^ g^^^ ^ ^^3. r e^F\l 2 6^ -V- »? ^ m 3 >^':j 4 -3 . ■« .£ 5; o ■on i- 'e: ^ o c i e .^ CO ^5 es \ 5 _i _3'- H if 3 m^^^ < 1 1 ^ I r s ^ I ? i , so NOi ^ — "^ 5> H it ^ -^ iiiiSiilfiil #1 ■34 f^^i^O» tS> - ?-> '=' 7 0^ V XT ^ ^ ru ji S 4 r^cci f^ 'lu- sieurs changernents de residence permirent a M. Chau- melle des Fosses de parcourir el d'otudier a loisir les dilTerentes contr^es ou il cut h reniplir quelque mis- sion. La relation de son voyage en Bosnie fut le fruit dc })lusieurs ann6es de recherehes et ''• Bos- nie proprement dite , I'Herz^govine , la Rascie et une partie de la Croatie. La chaine de montagnes du Prolog le s^pare de la Dalmatie. On y retrouve de nombreux vestiges de volcans 6leinls , el d'anciennes traditions nous apprennent qu'une eruption eut lieu dans ces montagnes le i4 novembre 1067. Depuis celte ej)oque, le meme phenomfene ne s'est pas renouvele. La Bosnie renferme plusieurs mines d'or et d'argenl qui furent autrefois en exploitation, mais qui s'epui serent, ou que les richesses min^rales de plusieurs autres regions firent abandonner. Le sel gcmme y e.it apparent sur plusieurs points, et Ton trouve dans la vailee de Touzla un grand nombre de puits sales, dont on fait evaporer I'eau dans des chaudieres et par I'eiret dc I'tibullilion, Plusieurs sources d'eaux niinerales y ( >64 ) onl acquis tie la celc^brilc par ieiirs vorliis curatives : Jes uues sont siluties pies de Lehenilza, les aulres an nord de Y6ni-Bazar ; celles-ci sont les plus renonina^es et les plus frequenlees. Le sol de la Bosnia est g(^n6ralemenl compose d'uno coTiche ^paisse de terre v«^getale : on trouve dans ses valines et sur les flancs de ses monlagnes toutes les es- p^ces de nos arbres loresliers ; I'auleur neaiunoins n'v a pas remarque celle du chalaignier. Tous nos arbres IVuiliers y prosp^rent egalement, si Ton a soin de bien choisir la leraperalure et les expositions. L'Herzego- vine meridionale a des oliviers. Les legumes et les gra- minees de nos cliraats se recueillenl partout, et la plante la plus culliv6e est le millet, dont la graine a I'avanlage de se consei'ver un grand nombre d'ann6es sans alteration. On la pref^re aux autres grains pour I'approvisionncment des forteresses de Bosnie. Ce pays a de gras palurages : on y 6l6ve de nombreux Iroupeaux ; et dans les contrees meridionales , les buf- fles sont employes, comme les boeufs. aux travaux de Tagriculture. Les habitants s'occupent de I'^ducation des abeilles : lacire et le miel sont poureuxl'objet d'un commerce avantageux. On exportc de leur pays une grande quanlite de cereales , el I'exploitation de leurs forfits leur oflVirait de plus riches rcssources , si les voies de communication et les moyens de transport etaient plus faciles. La Bosnie a souvent change de mailros , depuis les anciens temps dont il nous est resl6 quelques traditions. Les Romains la subjuguerent, sous le rfegne d'Augusto ; ils la conservercnt pendant qualre siecles, et ce pays dependait alors de la province iliyrique. Les Sarmates, qui s'en empar^rent dans Tannic 56()'le I'ere chre- ( >65 ) lienne, y furent remplac^s par les G^pides , en 479- Les Bulgares, les Avares, les Serviens s'y etablirent successivement. LesHongrois, qui enfirent la conquete en ii36, y etablirent des bans ou gouverneurs. Louis d'Anjou , un de leurs rois, erigea la Bosnie en royaume, en i355; inais celte'monarchie ne dura qu'un sifecle ; et Mahomet II , le conquerant de Constantinople , ayant port^ ses armes viclorieuses jusqu'aux bords de la Save, d^truisit les derniferes traces de I'indepen- dance de la Bosnie, y ^lablit un beylerbey , et fit de cette [province un des boulevards de son empire. Ce gouvernement se compose de deux sandjakals ou pa- chaliks a deux queues. Sa population etait de Ireize cent mille ames, en I'ann^e 1808. Bosna-Serai , ancienne capitale de la contree, avant qu'on eul transfer^ a Travnik la residence du beylerbey , avait soixante mille habitants. On encomplait quinze millf a Yeni-Bazar, principale ville de la Rascie , douze mille a Mostar, chef-lieu de I'Herzegovine , sept mille a Travnik, huil mille a Magley , six mille a Zvornik , cinq mille dans chacune des villes de Banialouka et de Vichgrad, quatre mille a Yailka, trois mille ciScopia, a Bihatch, deux mille a Trebigne , onze cents a Vrandouk. Les musulmans habitaient g6n6ralement dans les villes et les grads ou forteresses ; le reste de la population etait disperse dans les villages et les campagnes. L'analyse que je viens de vous offrir m'a paru, mes- sieurs, se Her etroitement au genre d'etudes et de recherches qui vous occupent habituellement; et e'est dans le meme esprit que j'ai a vous rendre compte de plusieurs autres travaux de M. Chaumette des Fosses, en regreltant de nc pouvoir vous soumettre qu'un r^- sum6 tres incomplet de sesderniers voyages. L'auteuv ( '^G ) se pro|)Osait sans doiite d'en piiUlier en France l;i ro- lalion : srs esperanci'S et nos vreiix sur co point ont ^le cruclltMTient Irompes. L'occasion do voyager dans Ic novd do I'Europe liii fill nalurclloraent olTorle par les fonclions considaires qu'il out siiccessivement 5 remplir h Slollin el a Gothen- boiirg , depuis 1810 jusqu'en 189,/^. i"n etudianl los rossources commcrcialos de la Priisse el dc la Siiode, el les moyens d'enlrelenir avec ces pays de favorables relations, il voulut donner a ses n^clierches encore plus de laliludo : il oxamina en detail le sysleme des p&che- ries , en remontant le long des coles de Norvfege, depuis Bergen jusqu'a I'archipel do LolFoden , et de la jus- qu'au cap Nord , et en longcanl ensuile les coles sep- tenlrionales de cetle conlree jusqu'aux rives du Varan- ger-fiord. Toule la province de Fin-Mark, qui coniprond une parlie de la Laponie et qui s'elend jusqu'a ce golle. ful parcourue en 1820 par noire voyagour : ily recueil- litdenombreux documents sur les moyens do procurer quelque bien-elre a une population rare el indigenle, exposee habiluellemenl a luller contre la rigueur du climat et la slerilile du sol. Dans ces lieux oii la vege- tation deperil, el ou scmblenl s'an'aiblir lous les prin- cipes de la vie, I'liomme est encore fidele a la terre ou il a recu lo jour : s'il ne peut en oblenir sa subsislance , il la demande a la rner. II exploilo les p6chorics de ses rivages ; et I'Oc^an lui rend avec usure le prix de ses fatigues La famine dumoins ne pdntilrera pas danssa hutte sauvage : I'exces du froid y conserve pour son approvisionnemenl lesvivres qu'il n'a pas consommes ; et lant qu'il lui resle la force de senlir son malaise el ses souffrances, il appelle cela ne pas mourir. Les observations dc M. Cbaumolle des Fosses sur k ( '«7 ) Finmark se sunt paiiiculiferemenl dirig6es vers celtc partie orientale cle son territoire qui s'6tend an midi du \ aranger-fiord , et ou sontsitues les villages de Neiden, Pasvig et Peise , fundes par les Pmsses, qui avaient bali Archangel en i5o4 el Kola en i58o. La mousse di; renne que produil ce terriloire y sert de fourrage pour lous les bestiaux : les habitants du nord du golle soiit obliges d'y recourir , l'I ils out toujours joui du privilege de venir recueillir cetle mousse , et couper lo hois n^cessaire a leur chauffage. L'auteur s'allache a d^velopper les moyens de donner plus d'activit^ et de valeur aux pecheries qui peuvenl s exercer dans plusieurs golles de la nier Glaciale, pen- dant les mois de juin , de juillet et d'aoul , et il croit dabord devoir enlrer dans quelques details sur I'insuf- tisance des moyens employes par les pecheurs lapons pour harponner les grandes baleines, que Ton ren- contre entre le 67" et le 72^degr6 de latitude; il parle (le la peche du requin (sqnaiiis iiKuvinius) qui frequente les cotes du Nordland et du Fin-Mark; de la peche du hareng, qui abondait autrefois dans les parages de (iothenbourg , et qui s'est retire sur Ks coles occiden- tales de Norvcge; de la peche de la morue , qui, des le commencement de f^vrier, attirt- un grand nombre (le marins dans les eaux des lies LoIIoden , malgre les laligues d'une navigation , que Timpeluosite du MaU stroem et I'escarpement des cotes de Norv^ge rendent si p6rilleuse. A la suite de ses voyages dans le Nord, M. Chaumelle des Fosses parcourul une partie de la Russie euro- peenne , et il traversa la Pologne et I'Allemagne pour revenir en France. Quoiqu'il n'ait eu a publier aucune relation sur des regions si connues, neanmoins ces t iG8 ) sorle.s d'excursions tournent toujours au profit d'uii voyageur ^clalre : elles lui olTrent de nouveaux points de comparaison entre les pays qu'il a visiles, entre leurs institutions, leiirs moeurs , lours degrt^s de lu- mi^res et de civilisation. Bientot une carriere nouvelle, et toute differonle do celles qu'il avail parcourues, allail s'ouvrir a noire observateur : il tut nommc! en iSao consul general de France a Lima, et il partil avec I'intention il't'iludier sous lous les rapports ce nouvel Elat peruvlen , dont lo berceau tut decbirt^ par la guerre civile , mais qui sem - ble appele a de si grandcs deslinees. La presence des agents poliliques el consulaires que plusieurs gouvcrnemenlscommencaient aentrelenir h Lima ne pouvait pas y 6tre sans influence sur le per- feclionnemenl de I'ordre social et sur celui des arts qui raccompagnent : io concours do cos agents, leur instruction, leurs entretiens torment un nouveau foyer de lumieres; et comme ils sont generalement choisis dans une classe d'bommes distingucs par leurs connais- sancos , el accoulumes a do graves discussions sur les inl6r6ls publics et sur ceux de lindustrie et du com- merce, les principaux porsonnages du pays ou ils sont accreditees onl quolquefois recours a leur obligoanle intervention , pour connaitre les dtablissements d'in- struction , d'liumanite, de bienfaisance que d'aulres nalionsont adopt6s, el quicontribuent h leurbien-etre. Eux-memes ils 6ludienl avec soin les intt^rets du pays ou ils resident , et s'ils apcrcoivenl quelques principes d'amelioralion donlpuisse profiler leur patrie , ils onl soin d'en faire part a lour gouvernement. Doux nations peuvenl ainsi s'enricbir par un lioureux ecbange de communicalions el do bons oflices , el cos services mu- ( 'Gg ) luels iinpriment un nouveau caracteie d'intimile et de confiance a leurs relations. Mais noiisn'avons point a nous occuper ici de la mission politique de M. Chau- mette des Fosses : I'examen de ses voyages scientifi- cjues enlre seul dans le doniaine de la Societe de geo- graphie, Avant d'^tudier specialement un pays si nouveau pour lui, M. desFosses terminala redaction de quel- ques memoires sur la Norvege , et il les fit imprimer a Lima. C'etait une espcce de disposition testamen- laire envers I'Europe qu'il avail quittee ; cependant pouvait-il prevoir alors qu'il lui adressait un dernier adieu? II 6tait dans toute la force de I'age; et ne con- serve-t-on pas toujours, en s'eloignant de la patrie, I'es- perancede revenir y terminer ses jours? Ce voyageur en arrivant au Perou voulut se rappro- cher plus etroitement de cette nation dont il avail etudie la langue : il parvint a la parler et h I'ecrire aussi parfaitemenl que la sienne ; et la plupart des mdmoires qu'il composa furent rediges en castillan. Dejail avail eu dans la plupart de ses voyages prece- dents I'avanlage de connaitre la langue du pays; ses Iravaux en linguistique avaient et6 Ires nombrcux; et cetle etude I'avait mis habituellement en etat de ne pas etre tromp^ par la malhabiiete ou I'inexactitude d'un intermediaire. Un de ses travaux g^ograpliiques les plus impor- lants esl la carte qu'il a publi6e en i83o de la Painpa del Sacramento, longue region peruvienne, situ^e en- tre le Rio-Ucayali et le Ilio-Huallaga, qui tous deux se jettent dans leMaragnon ou fleuve des Amazones. La Cordillere des Andes separc des plages marilimes les contrees plus orienlales, ou s'etend du sud au nord ( 170 ) cette provinco , anciennemenl occiipeo par ilisation et cle l' indnsdic in A lit rich e , par Constant Dksjardins. 11 est d(>s Ltals qui publicnl lous les ans ks progics de Icur indiislrie, de leur civilisalion , la ricliesse dt' leurs produclions, Tauginenlation de leur population. Ces notices stalistiquos sonl souvenl trop avanlagouses, pour ne pas dire exagerees. L'Aulriclie ne fail aucun bruit; elle observe, elle eiudie les innovations, los d^- couvertes de ses voisius , auloriso plus lard des cssais chez elle, et lorsqu'il y a utilitd;, avantages reconnus , le gouvernemenl accorde des brevets; mais on ne sail trop coiiimont ces privileges, concedes d'abord avec connaissance de cause a un individu ou a une societe , se trouvenl en peu de temps la propriete d'un grand nouibre d'industriels. Quelle que soit I'opinion qu'on ait du syst^me gou- vernemental de rAulriclir, ou est force d'adrairer les r^sultats oblenus apres uno guerre desastreuse de vingt annees et avec tant de peuples si divers de langage, de noceurs, de principes, de religion, qui se trouvenl reu- nis sous le meme sce|)tre. Nationality, us et privileges antiques de certaines villes ou localit<^s, lout a etd res- pccle par I'administration. Ses actes s'ecrivent et s'im- priiiicnt en deux langues en Bobeme, en Gallicie, cm ( '7^ ) lllyric, en llalie ; dans co dernier pays, Teuiploye nieme du gouvernement n'est nullement force d'ap- prendre la langue allemande, qui est celle de TElat. Quant a la Hongrie et a ses dcpendances, un gouverne- ment special et independant los r^gil. ( Voyez ce que je dis Bulletin , n° gS.) Rien n'a ete neglige pour la fu- sion , la prospdrite dos diverses nations qui composenl I'empire aulricliien. D'imporlanles voies de communi- cation ont ete elablies , dos routes superbes con struiles : celle du Stilfserjocli , de \ ienne ;i ]\1ilan p;ir le Tvrol, celle do la Styrio ot de I'lllyrie, conduisanl d'une part en Italie , de I'autre en Dalmalie , ne le ce- dent point aux belles routes du Simplon ou du mont C^nis. Prt?s de i ,5oo kilometres de chemins de fer soni acheves ou en construction , et au dela de 1,800 kilo- metres sont concedi^s ou a leltide. Des bateaux a va- peur sillonnent dejniis iong-teinj)s le Danube et la mer Adri'ilique, et exportent les produils de I'iuduslrie jus- que dans le Levant. La richesse du sol , I'encourage- ment accorde a I'agricullure , les progres de I'indus- trie , ont ddja mis les Etats autrichiens en etat de se passer presque de leurs voisins. La population de tous les Etats heredilaires de I'Au- triche peut etre evaluee a 55,5oo,ooo liabitants, qui se composenl de cinq ou six races ou families. La plus nombreuse est la fmiullc slave, qui peuple loute la Gallicie , la nioitie de la Hongrie, les iX^-aw tiers de la Boh^me et de la Moravie, ainsi que de rillyrie 7'' ) lie : elle va a pr^s de 8 millions , y compris plus de '2 millions de Valaqucs rt^pandus en Transylvania ei dans diverses provinces de la Ilongrie : Ics Magyars ou vrais Hongrois (plus de 4 millions) occupenlle centre de cepays etune parliedc laTransylvanie. PlusdefioOjOOo Israelites sonldiss^mines dans tout I'empire, surtout en Gallicie, On compte en outre de 45 a 5o,ooo Zigenner (Bohemiens) disperses dans le nord de la Hongric ct autres pays; enfin une quinzaine de niille Arni(^- nicns au mldi de la Hongrie et de la Transylvanie. La population du sexc feminin depasse en g<^n6ral de 2 1/2 pour centcelle du sexe masculln. Les memes lois r^gisscnt les hlats allemands, c'esl- a-dire I'Autriche, la Slyrie , une partie de I'lllyrie, Ic Tyrol, la Bohfeme ct la !Moravie, ainsi (|ue les rovaumes Loniba.rd-Venilien et la Gallicie. Ces pays lormont les dix gouvernements dont les chefs-licux sont : Vienne, Gralz, Laibach, Trieste, Inspruck, Prague, Briinn , Milan , Venise et Lemberg. La Dalmatie , une partie de riUyrie , la Croatie milltaire el les confins mili- taires, sonl gouvernes aulocratiquement, et ressorlcnl de la chancellerie de la guerre. L'administration de la justice 6tend son ressort siir tous ces Klals. Elle a une section spt^ciale a Verone pour le royaume Lombard-V^nition. L'administration des postcs embrassc tous les pays de rempirc, sans en excepter la Ilongrie et ses d^pen- dances. L'arm^e est form^e de toutes les classes. Son effec- tif en temps de paix est de 43o,ooo hommes; en temps de guerre, il pent aller a 700,000. Toutes les religions sont tol^r^es, quoique la calho- lifpi • ronKiino soit la dominante. Le clerg^ n'est point ( '77 ) dependant du ])ape , mais de I't'mpercur. Les appels a la cour de Rome sont meme inlerdits , el aucune bulle ne peut etre publico sans une autorisalion sp6- ciale du gouvernemenl. Le recensement de 1837 porte la population catholique a 25,014,267 , ayant un clerge de 1 1 archeveques, 1 patriarche et 58 eve- ques. Les catholiques grecs, au nombre de 3, 485, 298, ont I archeveqne et 6 eveques; les armeniens 1 arclie- veque, Les grecs non unis , au nombre de '2,790,941 , ont I archeveque et 10 eveques. Les prolestants de la confession d'Augsbourg, 1,234,574, el de la confes- sion helvetique , 2,193,117, ont des consisloires ci Vienne , Peslh , Hermanstadl it Klausenbourg. I.es is- ra^lUes en ont 1 a JNikolsbourg. L'inslruction publi- que est partout confiee au clerg^. Ce sont des piarisles ou des b^nediclins qui liennent les ^coles primaires et les colleges dils gjmnases. On comple des premieres plus de 1 5,000 el des dernieres environ 200; plus 34 lycees, 9 universites avec 54 ecoles de philosophic, 56 de theologie , 8 de niedecine el chirurgie, des in- stiluls velerinaires , d'agricullure , d'autres pour les jnines el forels, enfin des ecoles mililaires. A cole de la belle execution des carles des bureaux topographi- ques de Vienne el de Milan, on voil avec douleur la grotesque confection des carles el^mentaires , dont les piarisles ont le monopole. Mais partout j'ai trouv6 les theologiens assez indifferenls pour I'elude dc la geo- graphic, a peu d'exceplions pres : aussi I'enseignement en general n'y peut etre compare a celui de la Prusse, du Wurlemberg, el on pouvait autrefois dire aussi de la Bavi^rc. Cependanl il existe dms les archives de la bibliotheque de Vienne des |)lans d'eliides qui pour- raicnt servir de module aux nations les |)lus civilisecR. XVII. MARS. c. 12 ( >78 ) On a en prol)al>lenienl de j^ravts motifs pour ne point les adopter. Tableau comparatif dex proditits du regne mineral en France et en Antriche. Les produils des mines de tons les hints de I'empire gont la propriote particuli^re de rempereur. Je com- prendrai dans les chilTres ceux de la Hongrie et de la Transylanie, dont j'ai (lonn6 deja le di^tail dans le Bul- letin n° gS du mois de seplembre i84i. Kn France. Kn .AiUrirlie. Or ciiviioii 4^f'Oo inaics , prinriiJalRment rii Hoiifjrie et Traiisylvanie, Gi{;ipeii tl I'rkin. .'),noo in.iirs Arf;en( 1 26,.^oo nnrc* en Hon(;rie, Transylvanip , H()lii':iu(>, Tyrul, Italic el Gali< ie. 3,000 (|uint. (mivrp .'J3,ono quintnuxeii IIon;;rie, Tiansylvanic, Boheme , Galicie el Tyrol. 4,000,000 quint. Fer i,54o,ooo qnintaux pn Slyrie , lllyiie, Boheinc, Tyrol, Hongrie , Transylvaiiie, Mor.ivie pt Galirie. 35,ooo quint. Plomb|86:i 87,000 pn Honfjric, Transylvanie , Ulyrie pt Bolipuie. 5,400,000 <|uiiit. Sel j,3.5o,Ouo cii Autrichc, (laliiip, D.ilinali*', Sty rip, Tyrol. 3o,GOO,ooo (]iiini C'.harl). .'),4no,oon Boheuic , Slyrie, Galicie, Dal- iniitie, Moiavie. Productions ilu ( Kn prcnanl la mnycnnc ilps ilix dernierps .111- regiie vegetal < nees, le produit des cereale.s tie tout reinpirc- en froment et seigle. ( donne pour resultat ; tN FHOMENT KT .SRIOLE. . ifi.S a 170,000,000 dpl)(ii>;seaux,prir,cipa!ement I dans le royaurae I.ninbard- En France, / Veiiitien , le Tynd, i'Auti 1- le total de ces gi'ainsl die, la Mnravic, la Roheme. peut aller I la Galicie, I'lliyrip, la Ilon- a a()0 millions do 1 {'.I'c, '''''■ boisseaux , m.iis il y ) iW .t 5'j.no.),ooo de boi.sseauxde maisenHon- aune plus grande ' gric, Slyrie , dans le Tyrol compensation J meridional et I'ltalii^. en t>ommesde lerre,! soo,000,ono de boisseaux d orge et d'a- rlialaijines el I voine in liolieme, Galicie, legumes. Moravie, Slyrie , etc. I S^o.ooo de boisseaux de riz, en Ilalic \ seulement. ( '79 ) Hoiil)lon, lie >ie Irntivi' (lu'cti Itolieine ft llantp- AiUriclie. .H5 ;i ,i8,iKK) iiuiiit.nix lie sol Italie sfulenient. ( III |)tut tstmiei ii plusdeSo millions de feuilleltes le produit da viii (leFrance.La tjualile I sujiei'ieure esl comiiip. 'jo a ^''jO""''""" "'<^ leuilleUes de vin,dunt les ■X '3 enHonf;iie,lerestcdans rAuiiiclie, le Tyrol, I'ltalie, la Dalmatie, etc. Tabac, plus de SoiOOo (piinlnnx , dont la Hoii- grie les 3/4- Foil! , plus lie 260 millions de qiiintaiix. Retjne tittimal Ell Fiance, 2,200,000 clievaux, 3,000,000 d'anes j et plus (le 3 ;i 4'>"iOOO mulets, ' 8 a 9,000,000 34 a 35,000,000 900,000 4 a 5,000,000 2,5oo,ooo ehevaux , dont plus de la iiioitie en Hoii'^rie. '5, 000 ants, millets I 2,000,000 de hetes a comes, dont la iiioitie en Hon.jijrie 3o, 000, 000 de moutons, dont 2/3 en Hongrie. 750,000 chevres, en Transylvanie, Tyrol et Tllyrie. 8 a 9,000,000 de coclions, dont les 2/3 en Hon- j;rie et Transylvanie. ])e I'iiifliislrie. L'enipereur Joseph II a donne la premiere impul- sion a I'indnstrie, et ses successeurs ontfait tous leurs efforls pour I'afTranchir du tribut de I'^tranger. Des fabriques de draps, des filatures, se sont elevees en Boheme et en Moravie ; Briinn el Reicherberg fournis- sent des draps qui soutiennent la concurrence de ceux de Verviers et d'Elbeuf. Ce sont pour la plupart des Beiges qui ont les plus beaux etablissements a Briinn surtout. Ces deux pays, outre des fabriques de per- cales, niousselines , toiles peintes, fournissent aussi , ainsi que la Silesie anlrichienne , d'excellentes toiles. La verrerie . les glaces el la porcelaine de Boheme sont roputees. • ( "So ) La haute Aulriche , plus riche par son agriculture que par son Industrie, a cependant une celobre ma- nulacture de lapis a Lintz. La basse Aulriche se dislingue par lous les genres de I'abriquesj elles fourmillenl a \ ienne et dans les environs. Chiiles, 6tofles de soie unie et laconnee, ru- bans, merinos, toiles peintes, calicots, bijoux, fila- tures, papeteries, chapelleries , tanneries, tous les genres d'industrie y sont exploites. C'est la capitals de I'Europe qui a le plus de rapporl avec Paris; la meme maladie de ceulralisation s'y propage; les belles fabriques d'ctoffes de soie et aulres de Milan, Ber- game, Vicence, Venise , y ont des depots. On y Irouve 6tal6s avec goOt et elegance les produits de toules les villes manufacturieres de I'empire. Toules les grandes affaires s'y traitenl; cest le centre du commerce : aussi sa population, qui du temps de I'invasion des Frangais ne se montait qu'a 25o,ooo ames , d^passe ddija le chiffre de 56o,ooo, et les locations y sont a un prix plus 6leve qu'a Paris. L'industrie commence aussi ;i faire quel |ues pro- gv^s en llongrie : on y fabiiquo du drap , de bonnes toiles, et surlout des cuirs. Lne papeterie dtablie a Fiume fouvTiit de Ires beau papier. Le commerce maritime se borne aux villes qui bor- dent la Mediterranee. L'Elat a Irois ports francs , Fiume, Trieste el Venise. Les baliraentsdu commerce peuvenl s'elever a plus de 5,ooo. Les principaux arti- cles d'exporlalion sont : les produits des mines, la soie, ^loffos de colon el de laine, verrerie , grains, bois, vins, houblon , cire, tabac, savon, menuiserie et objels de luxe. Ceux d'importation sont : les denr^es coloniales , cuirs, pelleteries, chanvre el lin anglais et lure. ( '8. ) J'ai cm que celte esquisse des progres de I'indiistrie en Aulriche pouvail avoir quelque interet pour la So- ci6t6 de g^ographie. Je lui olfrirai bienlot de plus amples details dans I'atlas physique, statistique, elhno- graphique , etc. , auquel je Iravaille. I'.iiis, '21 janviei 1842. JSoiwelle-HoUande , cote N.-O. Une lettre de M. W. Earle, dalee de Villoria , le i3 juillet 1841 , lue a la Soci6t6 de geographic de Londres , annonce que la colonic ^lablie dans cette parlie de la Nouvelle-Hollande est dans un 6lat trfes florissant. Le commerce s'y porle avec assez d'aclivit^ : ce sont principalement les Bughis et les Chinois de Macassar qui y viennent ; mais on attend Tannic pro- chaino des batiments de Singapoore. Une remarque trfes imporlante pour laconnaissance des habitants de ces contr^es , c'est que les nalurels de I'inltJirieur paraissent etre tout-a-fait dilT^renls de ceux qui habitent les coles : ce sontpeut-etre des Ara- firas. M. Earle se propose d'eclairclr ce point, quoique cela presente quelque danger ; car, comme les Arafiras de la Nouvelle-Guin^e et de Timor, ils evitent les strangers avec la plus grande crainte. Les naturels que nous avons autour nous , dit M. Earle , sont consid6r6s comme des sauvages par les peuples de I'interieur. Les habitants de I'Auslralie ne peuvent prononcer ni Vs ni ly, ce qui nous porle a croire qu'ils ne sont pas dp ( '82 ) race oc6aniqiie. Les Macassargis qui comniercent avec eux , les connaissent Ir^s j)oii. Cependaiil pliisieurs de ces Australicns, prliicipalenienl ceux de la Carpeii- larie, qui sont beaucoup plus doux que les habilanLs de la presqu'ile Coboui>' . vont lous les ans a RJa- cassar. Una autre letlre de M. Earle annonce ci; tail impor- tant. Ln pross ayant mouille sur un banc de vase au mi- lieu du golle de Carpenlarie, hors de lavue de la cole, reraplit dos barriques d"eau douce puist-e ie long du bord. D'apres des recliercbes faites a ce sujet par M. Earle, il lui fut dit par un \ieux Nakodahs qu'ils faisaient tous souvenl la nienic cliose , el que pour celte raison ils avaient donne a la mer qui se Irouve a I'esl des iles Wellesley , un noin qui sigiiifie eau douce. 11 paraitrail done d'apres ce tail, qu'uno masse d'eau considerable se fait jour en ce lieu pendant la saison des pluies cl rend I'eau de la raer douce. Les llollandais, ajoule M. Earle . s'agitent aulour de nous. Notre elablisscnienl les a , je pense , retires de leur l^lhargie. Ils ont altaqu6 I'ile Sandal-Wood , el pretendent y ^tablir une colonic. La capitale scrait sur les bords de la riviere qui est a la poinle N.-E. de Tile. Apres avoir expliqu6 les motifs sur lesquels les llol- landais fondcnt leurs pretentions sur la propriele de celte lie, et lesmoyens qu'ils emploienl pours'en cm- parer, en chargoanl de celte expedition les liabilanls de Eude sur Tile deFlores, M. Earle ajoule : Je regarde cette aflaire commc d'une Irfes grande importance pour les interels de I'Angleterre. L'lle Sandal-Wood est si pres de I'Australie , que nous no pouvons pas avec ( i83 ^ indill'^rcnce la voir occupee par nos plus grands rivaux sous le rapport du commerce. RiiNsiiiGNEMENTs topugrupfuques stir Vislkme de Panama el sur les moyens de transport quiy sont offerls nux voyageurs. — Extrails d\ine lettre de Lima, le 5 mai 1 84i , ecrite par JVl. LfiMOiMi , consul general de France en Boll vie. ( Coiiununi(|ues par iVl. H. du B. ) MONSIEUK, A I'endroit oii, dans la iner des Antilles, debouche la riviere dile le Chagres, se trouvenl une barre et une passe etroite qui n'en permettent I'entree qu'a des na- vires de faihle tonnage, et d'un tirant d'eau de lo a 12 pieds au plus. Quant aux i^aliments un peu forts, ils sont obliges de rester en rade ^ un mille ou deux de I'embouchure de la riviere , et le mouillage y est fort mauvais , surtout dans les niois ou soufflent les vents du nord. Ln chateau bati sur un rocher assez eleve defend I'entree de la rivit;re. Toutefois, ce cha- teau est dans un tel ^tatde ruines (ju'il ne pourrait resis- ter pendant quelques heures a une atlaque reguli^re. C'est la que legouvernement de la Colombie, et ensuite celui de la Nouvelle-Grenade , envoyait une partie de leurs prisonniers d'Elat et des condamn^s aux ga- lores. Le village de Chagres se Irouve si pr^s des bords de la rivifere de ce nom , que , lorsque les eaux grossis- sent, elles baignent le pied d'une partie de ses maisons ( i84 ] oil plulot de ses hulles; car loules les liabilalions sunt en bambous, et coiivcrtes dp tVuilles de palmiers. La population ne se compose que de noirs ou de mu- laties. Lne clialeur forte se combinant avec I'humidit^ rend nalurclloraent cet endroil malsain; cependant on en a beaucoup exag(ir6 I'insalubrite. II snflit aiix Europeens nouvellemenl(l6barqu(is, pour se soustraire aux maladies, d'eviterloul exces, et de ne s'exposer ni ^ la pluie ni aux rayons du soleil. La saison pluvieuse dure de sept a huit mois en comniencant on noveni- bre ou deceml)re. Dans les aulres mois de I'annee, il n'y a a craindie que les inconvdnients de la chaleur pour ceux qui la supporlent cliflTicilement. Du resle , le thorniom^tre de Reaumur ne s'el^ve gu^ro alors au- dela de 25 a 26 degres. La distance a parcourir pour se rendre de Chagr^s k Panama est de 21 a 92 lieues, dont i4 a iS par eau jusqu'au village de Crucis, et 7 par terre depuis ce dernier point jusqu'a Panama, De Chagres a Crucis, on navigue au milieu de I'o- rets ou la nature deploic un luxe de vegetation , dont I'etrangete cliarme aulant qu'elle etonne I'Europeen. Pour ceux qui ont voyage dans les autres parlies de la Colombie, c'est le Zulia, I'Orenoquo ou la Magdeleine en miniature. Le Chagres a pcu de largeur; mais sa pente douce et son cours paisible olYrent une naviga- tion commode. Pendant 5 on 4 lieues ses eaux ne sont pas potables, attendu que celles de la mer vien- nent s'y meler. On n'a pour remonter la riviere d'autresembarcations que de petils canots clliles , d'un seul tronc d'arbre , el que Ton appelle dans le pays caycos; ils sonl conduits a rame par deux hommes. Le milieu est recouverl pai ( ^^^ ) des branches de palmier disposes en cintre. C'esl Sdiis celle couverlure, dont la hauteur ne depasse que oo qu'il faut absolument pour pouvoir se tenir assis , que le voyageur se met a I'abri du soleil et de la pluie. L'espace est tellement reduit, qu'il y a a peine place pour deux personnes el de legers bagajres. Les canots qui ne transportent que des voyageurs emploient ordi- nairement un jour et demi a deux jours pour se ren- dre a Cruces. Quant aux canots qui renionlent avec des marchandises , comme ils sonl plus grands et plus pesanls, il est rare qu'ils mellenl moins de quatre a cinq jours pour arriver au meme point. Ces derniers portent quarante a cinquante charges c'esl-a-dire qua- tre-vingls a cent vingl ballots, le ballot, etanl I'un dans I'autre, de la grosseur d'une masse ordinaire, et pesant chacun de loo a i lo de nos livres. A partir de Cruces, oil, comme je I'ai dit plus haul, on quilte la riviere, lo voyage se continue par terre a dos de mules. II existait autrefois jus(]u'a Panama un chemin pave qu'avaient fait construire les Espagnols ; mais ce chemin n'ayant pas et6 enlretenu , on n'en voil les traces dans certains endroils qu'h une accumula- tion de grosses pierres d^placees, au milieu desquelles cavaliers et monlures risquent de tomber el de s'es- tropier a chaque instant. Dans ces lieux has, qui dans les lemps de pluie se convertissenl en marais , on court de plus le risque de roster embourb^, et m6me de se noyer. Le prix du transport des marchandises sur les em- barcalions esl, par charge, de Chagr^s ^ Cruets, de deux piastres et demie a trois piastres , et de Cruces a Panama, a dos de mules, de trois piastres; en tout fie cinq piastres et dcmie a six piastres. ( '80 ) Je ne crois pas in'6carler de mon sujet en ajoulanl ici quelques inl'onnalions siir le service des paquebols anglais (jiii viennenl tanl a Chagr6s qii'a Panama. Tons les mois une goeletle ou un brick de guerre destine aux transports des passagers et de la correspondance est expedie de la Jamaique pour Chagrcs, d'ou aprfes quelques heures de relache il part pour San Juan de I'Am^rique Centrale; au bout de dix a douzc jours, il reparait a Chagres , d'ou il elfectue enfin son retour a la Jamaique en droiture. On annonce qu'a compter ilu mois d'octobre ou de novembre prochain, les bati- ments a voiles qui font cette navigation doivent elre remplac^s par des batiments a vapeur. Dans la met' Pacilique , le service jne se fait pas encore aussi r6gu- lierement que dans la raer des Antilles ; voici du moins comme il est etabli provisoirement, Tous les trente ou quaranle jours, une goelette a voiles se rend du Callao a Panama, et vice versa, en touchant a Payta et a Guaya- quil. Elle est expedite par la Compagnie anglaise h laquelle appartiennent deux bateaux a vapeur qui avaient ele destines a faire le service de paquebols sur toule la cote de I'Am^rique du Sud dans la mer Pacifi- que, maisqui ne naviguent encore qu'enlre Valparaiso et le Callao. C.OMi'TK-KKNDU (hi Tableau de la situation des etablissements francais dans T Jh^erie en iS^o. Les tableaux publies par le gouvernemoul sur la situation des eta,blissemcnts iVan^ais dans I'Algerie meritent d'etre egaleinont consult^s par les gt^ograplies, les histoiiens et les liommes d'Lfat. Le gouvernemcnt a rendu ces publications aiinuelles, et nous allons, mes- sieurs,vous entrelenir de celles qui se rapporfent a I'an- nee i84o, sans nous astreindreal'ordredemati^res qui a el6 suivi danscet ouvrage. JNous noussommes sp^cia- lement arretes aux observations, aux evenements qui nous paraissaient plus propres a bien laire connaitre cette conlree depuis les lemps anciciis jusqu'a nos jours. Cet ordre chronologiquo a I'a vantage d'enchai- ner les laits les uns aux autres, dc laire servir le passe a I'explication du present, a I'instruction de I'avenir, et de classer avec plus de facility dans la memoir un grand nombre de documents qui frappent moins I'at- tention, lorsqu'ils sont epars et dissemines dans un \olume in-folio. ' Dans cette vue, nous nous somines d'abord attaches a un precis de la geographic et de I'histoire ancienne de I'Afrique septentrionale; et cette partie de I'ouvrage que nous examinons a du etre sp^cialement ana- lysee. Tout le nord de rAfriquo, comprisentre la Mediter- ranee et les deserts du Saarah, forme une meme re- gion, dont les parties montagneuses sont generale- ment occupees par les Kabyles ou Berberes , que les anciens conl'ondaient sous le nom de Libyens. Les pre- miers Strangers qui s'etablirent sur ce rivage, et dont I'histoire est arriv^e jusqu'a nous , turent les Ph6ni- ciens et les Grecs : les uns se fixerent prhs de Tunis , les autres en Gyn^raique. On croit aussi que plusieurs tribus d'H^myarites pass^rent d'Arabie en Airique avant la domination romaine , et qu'il y eut sur les meraes rivages une grande emigration persane qui v ( .88 ) porla le sysleme du sab6isuie. Les [irincipaux objeU de leur culte une grande hataillc doniu'c preMlc Kt>ldiiio, . fl fiui a I'te cnsevrli <:iir li' lien oii le coiiiI>a( Jut livn'-. ( 205 ) Parmi les rnembres nouvellemenl admis on remar- que le prince royal des Pays-Bas, le comte de Moges , gouverneur de la Martinique , I'eveque de Maragnan , un parsy de Bombay, le savant Massakjee-Cursetjee, le colonel Theil a Teheran , le professenr Vanegas a Bu6nos-Ayres, etc. SouvENUts DE yo\KGE, parM. le haron d'Hombres-Firmas , correspondant de I'liistitut. J'avais <^prouv6, conime tanl d'autres voyageurs, combien soiit au-dessous de la realite les id^es qu'on se fait de rimmensil6 de I'Ocean , de la hauteur des Alpes et des Pyrenees, avantde les connaitre. Lorsque j'ai parcouru la mer de glace , quand j'ai admire des fleuves se precipitant du haut d'un rocher, quand j'ai p^netre dans les entrailles de la terre, ces grandes scenes de la nature elonnaient mon imagination , quoiquo parfaitement decrites et representees dans d'excellents ouvrages : il en a dit^ de meme du Vesuve ; sa vue a surpass^ mon altenle, bien que son histoire , sa for- mation , ses produits nie fussent deja connus. Je n'ai pas la pretention d'avoir fail des observations nouvelles sur cette montagne ct^l^bre, j'ai voulu gar- der un souvenir de mon ascension et tracer n)on iti- n^raire a des amis qui cioivent faire le meme voyage. INous partimes par le chemin de fer de Castellamare, qui dans un quart d'heure nous amena a Resina. Nous visitames Herculanum, enseveli sous ce village. Nous parcourumes une longue rue pav6e avec des Irottoirs et des rigoles pour I'ecoulement des oaux , bordee de maisons, ol dans plusieurs des app;irleinenls peints a ( 20G ) fit!S(jiie, des paves en inosaique ; nous vlnies iin leiuple enloure de colonnes , Hes bains, des puils . des fours, (juelques tables et quelques ustensiles de menage, laisses en place , lorsqu'on emporla les ineublcs etune ibule dobjetsde prix au inus(5c de Naples. Dans une nuiison de Resina on descend par un grand escalier jusqu'a I'ancieri llieatrc d'Herculanuin , dont I'enceinle, les corridors, une parlie des gradins, des loges et la sc^ne sent deblayes. IJn paysan du pays, en creusant un puits, avail trouv^ des statues de bronze et de inarbre. Co ful I'diigine de la d^couverte des viiles enfouies depuis Fan 79 de Vbre chrelienne. Lr prince qui en devint le mallre ordonna les premieres fouilles de ce quartier ; ce fut par ce puils qu'on agran- dit, ou par Tescalier dont j'ai parle, qu'on retira tant de marbres precieux qui d^coraient ce theatre, les nombreuses statues Iransport^es a Naples, et entre aulres les deux statues equostres de Balbus pf>re et de son fils, quj 6taient a droite et a gauche de I'avant- sc^ne. On n'a pas continue ces fouilles, parce qu'il faut arriver a une grande profondcur, dans une lave fort dure , et qu'il faut indemnlser chferement les proprie- laires des maisons biities au-dessus; tandis qu'a Poni- pei ce ne sonl que des scories.des laves friables ou des cendres qui ensevelissent cette ville. Les environs de Resina sonl peoples, et les vieilles laves ont une fecondite prodigiouse. On y remarqiie des Ti//a avec des jardins plantt5s de fleurs, d'orangers. de figuiers, de muriers et dautres arbres , et surtoul des vignes vigoureuses, jusqu'a moili6 de la montagne ; c'esl de cette tenr de feu, pour ine servir de I'expres- sion vulgaire, que provienl le lacrynia rhrixli. ( 207 ) Les laves des eruptions plus it'-cenlos, dout nos guides nous disaient les dates, ont coiile sur plu- sieurs de ces vignes, el celle de i854, uno des plus considerables, recouvrit en meme lemps plus do cent maisons. Les vignes amend^es par les cendres du vol- caii n'en sent que plus fertiles, et les habitants de ces contrees jouissent du present, et seinblent ou- blier ou raeconnailre les catastrophes terribles qui ont an^anti ieurs ancelres , et qui menacont toujours leur generation. Les cultures cessent vers rerniltage de Sa/t Sn/i'ator, ou ("on raitluille; au-dessus on trouve encore des chalaignierssauvages, des genets et quelques autres arbrisseaux ; loute \egetation disparait peu apr^s : on est tout-a-fait dans les laves, et Ton se croirait au mi- lieu d'un desert aflreuY , si , en tournaut la tele , on ne d^couvrait la delicieuse Naples, el ses environs plus enchanteurs , depuis le cap de Misfene el les lies d'ls- chia et de Procida, jusqu'a Sorente et a I'llo de (lapri. Les derniers vegetaux que j'ai observes en monlant sent Vartemisia variabilis et le nie(/ica<;(> niaritinia , d'aulant plus remarquables qu'ils font exception aux regies lie la geographic bolaniqtie, puisijuils se plai- sent egalement a ces hauteuis et dans les plaines au bord de la mer. A 200 metres de I'ermilage , on laisse les monlures sous la garde de I'un des guides. J'cscaladai la mon- tagne comme mes compagnons , tous plus jeunes que moi, mais ce ne ful pas sans fatigue. La marche est fori p^niblc sur ces laves fracturees , anguleuscs, qui sou- vent louruent et roulent sous les pieds. Qiiant j'orri- vai sur le bord du cralere , j'etais epuise el Irempe de sueur; maisainsi que jo I'avais ^prouve dans Icshautes monlagnes, je fus vile d^lasse par le plaisir d'avoir ( 208 ) nlleiiil le but, ol si I'on veul par la plus grantle legi"-- rele de I'air. La chaleur du sol, la vapeur sullureuse et la fum^e qui sortait de plusieurs crevasses, et celle qui s'^levait en lourbillonnanl du fond du volcan , nous incoraniodaienl un pen; mais par compensation eiles st^ch6rentbien vite nos v6lenients, el nouspreserv^rent des inauvais eflets (jue nous eussions «^prouv^s a la memo elevation , dans une almospb^re plus pure el plus fralche. On no peut gufere s'arrfilersur Icsbords de cegnufTre; nous en times le lour, du coU'" que le vont preservail de la lumee sullureuse. Les bommes qui nous accom- pagnaient avaient apporl6 des ceufs, quelques fruils et du pain ; co petit repas nous parut ici bien meilleur : Ics oeufs furentcuits dans les oendres des scories. On y enfon^a un baton qui s'ailuma dans un instant; quel- ques instruments en acier noircirent ou furent bron- zes par Teffet des vapeurs qui nous onvironnaicnl. J'avais lu jadis qu'un curieux elait descendu dans le \ 6suve jusqu'au bain de lave bouillanle, eld'aprfes I'idee que jc m'etais form^e d'tm volcan, je pensais qu'il avail ^16 plus que lemeraire. Je viens de me con- vaincre du contraire ; la pente est moins inclinee in- t^rieuremenl qu'a I'ext^rieur du cone : en cboisijsant le cote le plus favorable, il n'y a aucun danger, a moins qu^' le vent ne cbange la direction de la fum^e. Je descendis quelques pas afin d'apercevoir le feu , el silajourn^e eiil el6 moins avancee, j'aurais eule temps d'arriver au fond. La forme et la hauteur du cone du V^suve cbangiMit a chaque eruption. Avanl celle do i854, au lieu de rimraense entonnoir dont nous avons suivi les bords , Ic cone s'elevait beaucoup plus, et son ouverture ^lait ( '-^<'9 ) plus elroile. Avsmt i8a'2, il y avail sur I'uii des cotes une espece de voule sur la(juelle on pouvait s'avancer et rcgarder presque dansl'ase du volcan ; plus tard les boiJs du cralfere elaienl fori aigus , aujourd'hui leur evasemenl est assez large pour qu'oii puisse y circulor faciieiiient. La descenle du Vesuve se fail du cole du I'O.-S. 0., dans une sorle de ravin de cendres tres incline , ou Ton giisse plutol qu'on ne marche ; les pieds ne s'ar- retent pas sur des points fixes; a chaque pas le sol s'eboule; on descend d'un nielre ou deux, souvent davanlage. Mais celle cundree ne s'etend que sur une portion du cone ; on se Irouve ai ret6 plus bas par des scories et des laves Iraclurees, r^ Iravers lesquelles on descend avec precaution jusqu'a I'endroit ou allendent les montures , et bienlot on arrive h I'ermilage. Je dois faire mention ici d'un observatoire que Ton conslruit a San Salvator, dont aucune relation n'a en- core parl6, parce qu'il esth peine commence, II a fallu avant de batir se procurer I'cau necessaire , et Ton a creuse I'ann^e derniere une vaste cilerne devanl I'er- mitage. Aujourd'hui plusieurs ouvriers elevent le ba- timent qui sera meuble d'instrumenls de physique, d'un laboratoire de chimie ; ct une commission de sa- vants, sous la direction de M. Melloni, assode de I'lns- titut de France , ira s'y ^tablir dans le temps des Erup- tions, pour eludier sous tous leurs rapports le volcan, les laves et les modifications atmospheriques. Nous nous pressamesde rcmonter a cheval. La pente a laquelle nous avions fait moins d'attention en mon- tant est extremement rapide et rocailleuse; il falhiit etre harasses comme nous I'elions pour ne |)as des- cendre a pied. Arrives a Portici, les derniers convois XVn. MARS. 4- i4 ( -^-n ) ciii clioiiiiii do 1 figure li ('■s en iniuialure par la cou JL-e de nos hauls fourneaox. Biontol j'espere en avoir one autre image en allanl co Sicilc Lo vnjcan du Slron)!)oli esl presque conlinuellemenl eiiflamme , el scrt, dil-on , dc pliarc pour ce vovage. La Siclle lot separee de I'llaiic par unt- nnolution du globe, d'apres Pline , Strahon ct l)iod(U'e. Spallan- zanl el quelques geologues modernes parlagenl cellc opinior) , el il en esl meme qui suppos 'nt qiTune nou velle calaslrophc pourr;iil tncore Ics reunir Kn at- tendant je vais iii'cmbarquer [)our Messiue; si la sai- son Irop avancec ne me permol pas de gravir lEtna couvert dc ne'iges , je coimaitrai du moins Palerme , Syracuse, Catanc Je suis venu trop pres de celle terre (III soleil nt des cyclopes, commc lappelle llomere, pour IK! pas desirer dc visiter un pavs celcbre dans I'auliquite el dans Irs lemps modernes. M. I'abbe Monlicelli, secr(^'taire pcrpetuel de I'Aca- demie royjde de Naples, a forme un musee parlicu- lirr des jiroduits du Vesuve, qui , dc I'avis de lous les niincralogisles, sonl plus nombreux que dans loutes les aulres conlrees plulonienncs. M. Monlicelli en a pu- l)li6 le catalogue, et a lui-meme decouvert plusieurs sidjslancrs qu'il a d^di^esh MM. de Humboldt, Davy, \.brisli;in, Hiol, Bciidanl, etc. Plus reccmmenl, M. le docteur Semola, de la m6me Academic ro\ale. a rcconnu ctdecritun oxide dccuivre larufdleux , aiKpiel iladonnele nom du protcsseur Tc- iiorc , son ami Jc I'crii connoilrc dans unc autre oc • ( 21' ) casion son m^moiie , qu'il m'a donn6 avec des echan- lillons de sa tt^norile. Je (lois ajoiiler (|iie M. Pilla , professeur de geologic a Naples, a forin^ ogalemonl iino riche colleclion des miiK^raiix (In Vesuve el de la Somma : il nous promet incessamment de nouveaux renseignements sur la for- inalion , la liaison de ces deux montagnes el la des- rriplion de certaincs subslances encore inconnues, rejelees par la premiere, ou decouvertes entre les cou- ches de la seconde. Quelques fails dont nous nous soinmi's entrelenus, el (ju'il in'a autoris^ a publier, parailront, je crois , aussi curieux que neufs. M. Pilla, (jui esl uionte pkisieurs lois sur le Ve- suve, s'y esl Irouve tui jour, au moment meme d'une eruplion, an bord du fleuve de feu qui en d^coulail, de la gerbe de flamnie , de fumee el de pierres calcinees qu'il lancail et an milieu de I'almosphere eleclrique et deseclals de foudre, bien plus a craindre pour bii que la grele de scories el de pierres qui le mena^ail. M. Pilla a observe plusieurs coulees de lave. Lorsqu'un obstacle I'arrele, la lave s'elt;ve, s'amoncelle conlre lui, le ren- verse par son poids, "ou le d(^passe el le reoouvre pour continuer son cours. Le meme savanl a reconnu que la surface de la lave se refroldil assez promplemenl : la maliere qui conti- nue de couler souleve celte croute , qui se fendille ne- cessairemenl , el dont les debris roulenl avec fracas, meles de pierres calcinees el de scories lancees par I'eruplion. Les coulees sonl plus ou moins abondanles, se precipitenl si elles s'ouvrenl une issue dans les penles superieures de la montagne , el marclienl en- suite plus vile ou plus Icnlement, suivant I'inclinaison du sol, leur masse, Icur chaleur ou leur fluidile. ( 219 ) La lave se ronfle, loiine des oiulees ; el quoifju'elle ait line grande lenacile, il s'y fail coninie cK>s bour- souflures, des jels qui se loi donl el semblenl palines. Avec un baton, on en delourni! on filet, qu'on reooit dans un nioule. Les coulees de lavecbarrient, comme je I'ai dil, une croule pierreuse, quelquefois fort ^paisse, qui est un mauvais conducleur du calorique. Le pro- fesseur Pilla eut le courage d'y monler et de se laisser allcr assez loin sur ce fleuve volcanique , malgre la pluie de cendres el de pienes qu'il e\ilail de son mieux ; c'esl le premier el le seul bonime peul-elre qui ait lente une telle navigation. Naples, le 28 (v.tobre 1S41. ExTRAiT (I iin (uivragc sur la chionologie hi.itoncjue des Etats- Unis tV Ameriqne. L'Art de verifier les dates, ce grand el bon ouvrage, commence par les religieux de la congregation de Sainl-Maur, embrassail , lorsqu'il parut, toutes les epoques de I'liistoire ; mais le temps preparait d'autres ^venements ; il anienait de nouveiles nations sur la sc^ne du monde : I'Amerique allait changer dc desli- nee , et ce vaste continent, plac6 dans la dependance de quelques nations europeennes, s'airranchissait de cetle domination, etsedivisaif en plusieurs puissances, donl chacune devail avt)ir des historiens. Le soin d'en relracerles annales el d'en suivi'e la chronologie hislo- rique a ele confie a IVl. Warden, ancien consul-general ( '^y'-* ) (les tiliils-Lnis en France. D»ija il a fail paraitre 8 vo- lumes de cetle publication. Cciui que Ton annonce aujourd'hui renferme un grand nombre de notions Ires inslruclives sur la Louisiane, avant I'epoque de sa cession aiix Etats-Unls, et sur la Virginie , le Massa- chusetts et le Maine, jusqu "au temps oiilind^pendance de la confederation lut proclamde , et ou chacun de ces Etats eut une constitution parliculiere. L'auteur a place, en tete de son ouvra-ge, un ta- bleau comparalif do la population des Etats-Linis, et de la rapidite de ses progres. Elle etait en 1790 de 4 millions dames; elle en avait i5 millions en i(S3o; et le dernier recensement, commence en 1840, nous apprend qu'elle s'eleve aujourd'hui a 17 millions d'ha- bitants. M. Warden ouvre les Annales historiques dela Loui- siane par une description sommaire ties nombreuses tribus qui partageaient entre elles ce territoire avant Tarriv^e des Europeens , et il indique les diflerenles regions ou elies se trouvaient plac(5es. La Floride, les rives de rAllantique,le Canada, elaient deja occup^s par les colonies de I'Espagne , de I'Angle- terre ou de la France , lorsque le Pere Marquette, mis- sionnaire, etJoliet, marchand de Quebec , decouvri- rent le pays des Illinois et le Mississipi : le Pere Hen- nepin, Tonti et Cavalier de la Sale firent d'autres voyages pour conlinuer celte exploration. La Sale, qui aNait descendu le tlcuve jusqu'a son embouchure, et qui etait venu rendre compte de ses decouverles au gouvernemcnl francais. Tut charge, en 1684, de retourner par mer sur les cotes qu'il avail re- connues et d'v former un etablissemcnt. L'escadre qu'il montait avec les hommes atlachi^s a son expe- ( 2i4 ■; (lUiuii I'll vuilo vers It' t;t)lt'e da .Mtixi(jiie , clepassa lis parages qu'elle clierchail, ol alia inouiller a riucidfiil, dans la baie de Saint-Bernard. La Sale fit dans I'in- lericur du pays de nonibreuses decoiivertes , dont nne morl Irasjjique \uit interrompre le cours. D'autros voyages lurenl successivement enlrepris par La Hon- tan , vers le hautMississipi et la riviere de Saint-Pierre; par Le Sueur , chez les Illinois; par Iberville, qui fonda en 1702 la colonic de la Mobile, reconnut I'cn- Ir^e du Mississipi, et forma sur ses bords nn |)renii<'i elablissement. Crozat obtini en 1712 la cession du monopole de la Louisiane : son privilt^ge fut transftird en 1717 a la Compagnie d'Occidenl, que Law avail cr66e, et la I'on- dation d^' la iNouvelle-Orleans fut connnencee par Bien- ville, i'rere d'lberville , el associe a ses grandes enlre- prises. Les guerres de la colonic contre les iNalchez , Jes Cbikasas et d'aulres peuplades indiennes sont rap- pelees par M. Warden; et il dccrit les vicissitudes que subil le gouvernement de la Louisiane , depuis I'ann^e 1731 , ^poque oil la Compagnie d'Uccident abandonna tous ses droits au gouvernenicnt, jusqu'a I'annee 1762, oil la France fit a I'Espagne la cession decelle eolonie. Les annales du pays sont continoees jiisqu'^ I'ann^e 1800 : alors la Louisiane fut retroc<^diie a la France par un traits ; raais la prise de possession en fut ajour- nee , et I'auteur rappelle les differents motifs (jui por- terenl rem|)ereur Napoleon a fairc en 1800 la cession de ce terriloire aux Ltats-Unis. Cetle perle fut vivc- inent sensible a un grand nondjre de Frant^ais, dont les voeux et les regrets ne purent prevenir une telle de- lerniination. La pr6cieuse acquisition que les Elals- Lnis venaient de faire leur fut ellcctivemenl remise le ( '-^'5 ) So oclobre do la mOme annoe. Lc congres paiiagea la Louisiane en deux terriloires; celui oil la Nonvelle- Orleans etailplacee ful admis en i 8o4 ;ai nombre des Etats d- rUnion, et sa constitulion Tut redigee et sanc- lionnee en 181 -2. La Virginia , dont M. Warden fait succeder le precis hislnriqiie a celui de la Louisiane , avail ele reconnue en i584 paries capitaines Hamidas et Barlow , que Waller-llalegh avail charges d'une expedition pour le Nouveau-Monde : Richard Greenville vinl, I'annee suivante , former dans I'ile de Roanoke un premier etablissement. D'autres voyages furent enlrepris dans le memo but, el ces expeditions passag^res amen^rent en 1607 la fondalion d'une colonie sur les bords du James-River. On doit les premiers progres de la Virgi- nia au capitaine Smith, dont la vie avenlureuse et les glorieux services onl ele rappel^s dans noire histoire des Etats iJnis. L'adminislralion de la colonie , ses rapports avec les Indiens , Taccroissement de sa prospt^ril6 , sous le gou- vernement de lord Delaware, de Francis Wiatt, de Berkeley, son commerce, ses productions, au nombre desquelles on doit citer le tabac, dont I'usage se r6- pandit promptement en Anglelerre , et de la dans I'Eu- rope enliere, sonl retraces dans I'ouvrage de M. Warden. Ce fut sur les frontieres occidentales de la Virginie que commencerent en 1704 les hostilites enlre la France et lAngloterre. L'auteur rappelle ensuite la part que prirenl les habitants au soulevement des co- lonies anglaises contre leur metropole , etaux memo- rabies ev6nemenls de la guerre qui ameiia leur inde- ])( ndance. Les annalos du iMassachuselts torincnl la troisieme { '-^'f) ) seclion cle eel oiivrafji'. l/aiiltiir iiidique J'aboid , comme 11 Tavail fail pour la \ iiginie , los |)iiiici|)ales nalions indiennes (|iii ()ccu|)aicnt ce territoire; il passe onsuile aux expeditions de Cahol, qui decomril en 1497 I ile de Terre-Neuve el Line parlie dii conlineut voisin ; a cellesde Humphrev Gilberl en loHo, de Lcig, de Barllielemy Gosnold el de quehjues autres exploia- leurs. Cette colonie naissanle recut bienlol d'Kurope un grand nonibre d liabitanls ; Saloni, Bosloti , Char- leslown , Cambridge, d'aulres villcs forent londees cl s'agrandirenl rapidemcnl; les dissidents, persecutes en Anglelerre pour leui s opinions religieuscs, cberclie- lent un asiledans leMassachuselis, eldifr^rcnleschartes lurentloura lour accordees , retirees ou niodidees par le goraernemeut de la metropole. Les cinq colonies de la Nouvelle-Angleterre prircr\l en 1G4S le parti de sc confederer, el de se promeltre de muUielssecoursdans leurs guerres contre les Indiens, el tlans celles c|u'elles auraienl h soulenir conlre lescolonies francaises ; ellos oblinrenl apres la mort lunesle de Charles I" la pro- lection de Cromwell, el leurs privileges furent ensuile confirmes sous le regne de Charles II. Celle colonie fut souventen guerre avec les Indiens, surlduL avec les Pequols, IcsNarragansets, les Abena- quis; elle prit une grande part aux operations de la guerre de lyaa , a la suite de laquclle I'Angleterrc ac- quit, par le Iraile de ijG5 , toules les regions situees au nord du (leuve Saint Laurent ct a ['est du Mississipi. Les premiers acles de I'i surreclion des colonies anglaises dclatcrenl a Boston dans I'assemblee du Mas- sachusetts : on y demanda la formation d'un congr^s general, el la session en fut ouverte a Phlladelphle. En passant a la description de llital du Maine, I'au- ( •■^•7 ) leur imliquc, suivanl son plan habiluel, les liibus indiennes qui vivaient dans celte conlree, oil Gosnold ft Pring abordei'ent siiccessivement en i 602 et 1 Gno, ct les explorations fades sur les memes coles par de Monts, ct par Chaniplain, qui alia former un etablisse- nienl au Canada. Le gouvernomenl du Maine, organise en iGSG par William Gorge, Put reuni en i6"5ti a celui du Massa- chusetts. Le Maine n'avait j)as alors 20 mille habitants, disperses sur un vaste terriloire ; el ce petit nombrc ne lui donnait pas assez de consislance pour qu'il put se souleiiir seul conlre les frequentes altaques des Indiens; mais en 1820, epoque ou -il fut separe du Massachusetts pour former un Etal particulier, sa po- pulation etait deja de 3oo mille ames. Cette partie de" I'ouvrage de M. Warden est remarquable pai les docu- ments qu'elle renferme sur les regions voisines des limites du nord-est,et sur les etablissements foimes pres de la riviere de Sainle-Croix, qui se jelte dans la baie de Fundy. M. Warden aura bien merite de son pays par I'ou- vrage qu'il vient de publier : personne n'^lait plus h portee d'etre bien informe et de recourir aux docu- ments originaux; il inspire d'ailleurs de la confiance |)ar sa sincerite et par le bon esprit (jui I'anime dans tous SI'S travaux. 1».-R. A ii.\s ninritime pnissicn (Prcusscn's see Atlas). Le minislri- du conunerce du royaumo de Prusse a entrepris la publication d'un Atlas maritime ([ui ( 2.8 ) (loil se composer dv deux carles gen^iales a rechelle lie r./ooo , (Je 7 carles pr.iiiculiens , qui fdrmeronl en lout 20 feuilles a iine ^clnlle de ,„„'„,„; el eiilin d'une s^rie de vues des coles, avcc la dosciiplion dcs phares. Di'ja celle derni^re parlio, (jui conlienl aiissi I'hislo- rique de celravail, a ^lepuhli^e en i84r sous la forme d'un pelil alias in 4" oblong, compose de lo pages de loxle, d'un tableau descriplif des phares avec une planche qui donne la vue de lous ces halimenls, d'un lableau d'assemblage pour la s«^rie des carles, et de i/, planches de vues. En outre . les deux carles gencralcs, ainsi que la 5e carte parliculifere, onl aussi «^te |)ubliees ; celle der- nieredivisde en A feuilles donne toule la baie de Dant- zig, depuislecap Bruslerorl jusqu'au cap Uixliofl. Les operations Irigonometriques el lopographiques, ex^cut^es depuis i853 jusqu'en 1869 par I'elat-major general, onl servi de base h la reconnaissance hydro- graphique des coles. On trouve dans le Icxle du petit atlas deja public les details de lous lessoins qui onl ele pris pour rendre le travail dcs sondes aussi exact que possible : c( lies (jui onl ele prises auprts de la cote onl die delerminees au moven d'anglcs observes sur des objels terreslres; celles du large ont elc^ fixees en latitude par des observations de hauteurs do soleil , eten longitude par le uioyen de |)lusieurs chrouomelres regies sur Irs positions les plus voisines. Enfin la de- clinaison de I'aiguille aimanlde a ele observ(h> sur un grand nombrede points, au moyen dedeux excellenles boussoles. Nous remarquerons que sur les carles deja |)ul)liees de eel atlas les ruses de vent soul trac6es sur le nord du compas el non pas sur le nord du monde ; ce systeme est suivi aussi sur les cartes marines pu- ( •^■9 ) bli^es par le bureau hydrograpliique de Copcnhague ; enoulri' les piofoncleurs soiit donnees en lucsurt's an- glaises t't de deux maniercs, au-dessus do 5 brasses en brasaes de 6 pieds , et au-tlossous de celle pro- fondeur en pieds. Nous ajouterons que la sepa- ration enlre ces deux nalures de sonde esl Iracee par une ligne de points, triple et assez distincle pour qu'il ne puisse y avoir d'lncerlilude. Lorsque des ecueils ou dangers isoles out presente une profondeur assez petite pour devoir etre expriniee en pieds . on y a ajoule le mot pieds en toutes lettres. P. I). Voici le tableau desoriptil' des pliares. s; ~ — •Ji ~ — z •^ o - o * « < T3 « !• ~" eib 3 es ^ -« s ."H 3 := :h 3 ^' » — • a o U = * re cs ^ ^ *«ll(jriii HA III IV '*' v""*- \\\ 4j)3 in ■id |i •«" ^ 0 « 0 •^ cc ?JO « » Ipnbi;) e •IS! ; a. s o _x a C 2 = 'siue-iSiieqa XW^l lijp ^|l[ iqwiA ap9^jn(] c £ : _ A A a « S'-.O o <^X >". uozjjotu ap iinpii.u5i en « Ui fN >»■. w w t« O - a.O O o — 'lUKilJIIU) no ax If naj np dJa-t^ T? =- I £ ^ = 111.. ■B V =CL «i;4[|4 l W "1 « J 2/ t> — 1' ec— 0 -cs " e It a. "■ 0 X u ^ V, ■ , - J= t- ^ r. 1, « ^ 2 3 0 as ^ V, 1*5 — — QO CS Oi 1^ 5S . So n 7m T ^ ^ "^ -i: ^ ■= - .7 '^^ — ' S 1 1 «J>.§ » ( 22 1 ) B>EUXIEME SECTION. Actes de ia Societe. EXTRAIT DKS f KOCES-VEIIKAUX DKS SEANCES. PRtSIDENCE DE M. L AMIRAL DUMONT D UUVILLE. Seance du 4 mars 184'^. Le proc^s-verbal de la derniere S(^ance est lu el adopte. M. Jomard Tail observer, au sujet de la presenlalion de I'allas de M. le vicomle de Sanlarem, menlionnde ail proces-verbal, qu'il s'occupe aussi depuis plusieurs anneesde former une collecUon de cartes du moyen- age pour en faire I'objel d'une publication, et qu'il croil necessaire de presenter des aujourd'hui cctte ob- servation, afin qu'en publianl plus tard de son cote des monuments que M. de Santarem a aussi fait entrer dans son travail, il ne puisse encourir aucune accusa- tion de plagiat. l\l. de Santarem repond que loin de contester a M. Jomard la priority de ses projels de publication, il a menlionne lui-meme, dans la preface du volume des- tine a accompagner son atlas , los travaux que pre- pare sont savant collegue. M Jomard declare qu'il se trouve completement sa- tisfail de cette explication. ( 2*i'i ) M. (I'Avozac njoute qu'il ;iv;\il concu Iiii-ni6ine, il y a quehiues ann^cs, iin j)i'ojil semblable; m;iis qu'il avail cni levoir y renoncor, par (Inference ponr les vues de ]M. Joinard , qiiand cdni-ri Ini eiit fail connallre son dessein de reiinir en im scul corps une s^rie des carles les plus remar(jiial)los dii mo\en-age. M. !o l)f Krirarbie du Bocage annonce a la Sociele la pre- sence de M. Georges Sumner, voyageur americain , (jui, apres avoir parcouru les divers Etats de I'L'nion , parlit en i(S38 de Boston [ oui' se rendre en Danemark 1 ; el fnsuile a Saiiil-I't^torsboiirt,' ; il travcrsa loiile l;i Russii' H'Eiirope, visila successivemenl les monls Ou- lals, la Crimee, la cote et le pays des Al^azes, lePont- Euxin , Constantinople, Sniyrne et les lies de I'archi- pel, d'ou i] se nndil dans la Syrie, qu'il parcourut en divers sens. De Deirel-Raniinar h Balhec, il suivil tine route que les voyageurs n'avaienl pas encore fait con- naJtre; de Balbeck il se imdil a Damas . aux sources du Jourdain , a Jerusalem , h Beyrout , puis en iSgypto et en Nubie, d'ou il revini s't-mbarqiier a Alexandrie pour se rendre en Grece ; ntre Techelle de Ilostowskenin et le port de Taganrog. Les Cosaques Iraversent souvent lamer Noire jusqu'a Con- stantinople avec ces hatiments, et vont meme dans la .Vlediterram^e. Les hois et materiaux pour la construction de ces liarques viennent du Volga. La crue des eaux est a Voronege de 12 a i/j pieds , ;i Katchalnisk jusqu'^ 20 pieds , et h Staroy-Tscher- kask de il^ h i6 pieds au-dessus des eaux basses de I'ete. Les rivieres laterales du Don sont : a. Le fxhoper, sur la rive gauche, navigable jusqu'a Borissoglebsk, d'ou debouchenl cinquante a soixante- dix barques , et des hois de chene. b. La Medveditsa, sur la rive gauche. Sa navigation est pour ainsi dire nulle; c'est une riviere de steppe, manquant d'eau des le commencement de mai. r. Vl/or'ia , sur la rive gauche, n'a point egalcmenl de navigalion, 11 y a un projet de la joindre avec la Ramchenka du Volga par un canal de navigalion ; mais la theorie que Ton a adoptee demontre I'impos- sibilite de I'execution. d. Le Sa/l, et e. Le Mauylch, rivieres egalement de steppe et saiis navigation. ( •-^44 ) Le projel de jointlie le Sail h la Siii|);i clii \ olgacdu- lerail de 20 a 3o millions de louiiles. f. Le Dnnetz, sur la rivo droite.est uiie rivitirr Ires considerable de steppe, ayaiil Ooowerslesde coiirs. On la nelloie pour la rendre navignble , afin d'olTrir iin d(^houclie au cliarbon de lerre jtis(pi'a Taganrog el an- Ires lieux silues sur la mer Moire qui manquenl de bois. Le Donelz ne pourrail eire navigable (pie jusqu'h la fin de juiu sans une grande quanlile d'ecluses. On y manque aussi de bois pour la conslruclion des barques el baleaux. La crue des baules eaux du prinlemps esl souvenl fie 10 a I 8 pieds au-d(ssus des eaux de I el^ , (pii n'onl souvei\l qu uii pied de [jrofondeur. 9.. La Eya a sa source dans le Caucase , district de Stavropol, et se jette pres i\u lort d'Eerr dans un golfe de la mer d'A/on. C'eslinie riviere de steppe sans utilite. 5. La Mioiis sort du gouNerni menl d'LcatherinosL.w, et se ette non loin de Taganrog. Sa navigation est nulle. 4. Le hdliuidiis , petite riviere dn meme goiiverne- ment a rernbouchure de laquelle esl sitnc le pelil port de Marienpol. Elle ne sert pas h la navigation. 0. Le Salgir, el t>. Le i\iras.sou de la Crimee deboucboni dans les lagunes de Sivacbe , et n'ont point de navigation comme loul( s U's anires ri\ieres de la presfju'lle de Tauride. lUviries (les coles niieiililcs el oi riileiit.ih ^ de l.i iiici Nniri;. 1. Le Ki'iibdii s')rl des nionts Caucase , et forme la ( ^4-''' ) liinile de rempiro flu cole ties peuplades dos monla- ,a;nes. II se jetle ensuite par dinix bras dans deux mers. L'un a son embouchure dans la iner d'Azofi et I'auUe dans le Pont-Euxin. Un port servant h la flollille des bateaux des Cosaques de la mer Noire est silue a sa principale embouchure. Le Kouban pourrail elre na- vigable jusqu'h Ekaterinsdun; niais les hordes des nion- lagnardsdu Caucase enipeclient loute navigation. S!. Le R/ou sort aussi de la chaine dti Caucase, tra- verse la Mingrelie , et se jelte par deux embouchures dans la mer Noire, pres de la lorteresse de Poli , qui forme la fronti^re entre la Piussie el laTurquie d'Asie. Ce lleuve n'est navigable que pendant i5 a yo werstes pres de son embouchure. Pendant le reste de son cours, il ne presente qu'un affreux torrent qui n'est susceptible d'aucurie navigation reguliere. 5. Les petites rivieres des cotes enire le golfe du Dniepr et du Dniestr ne sont d'aucune utility. L'em- bouchure de la Deresaun est jusqu'a 5o werstes assez profonde pour servir meme de port; mais elle est obs- tru6e du cote de la mer par un banc de sable d'une wersle de longueur, ou il n'y a que 2 pieds d'cau. VllL Rivieres de la mer Caspieniie. i.h'Eniba, fleuve considerable, qui a sa source dans l( s montagnes au-dela des steppes des Kirghis-Cais- sacks, ali- menls ne peuvent tirer que 5 a 5 pieds de pro- fondeur avec un port de 5o,ooo pouds. Les embarca- lions remontent a voiles, et souvcnl au halage a bras d'hommes. Depuis Rybinsk (ecbelle principale d'entrepol, oii se partagentles trois routes d'eau pour P^tersbourg) la navigation du printemps avec la partie supi^rieure du Volga ne permet que 2 pleds 2 pouces de tire d'eau jusqu'a lami-juin,et apres ce temps i pied 9 pouces , souvent moins. La capacile de port de la partie inferieure du Volga, jusqu'a INijni-Novgorod , est jusqu'a la mi-juillet , a 80,000 pouds par embarcation au maximum. Ordinai- rement elle est de G a 5o,ooo pouds. Vers I'aulomne, quand les charges diminuent, la navigation de celle partie occupe cinq mille batimenls environ, y compris la navigation de la Kama et autres rivieres lalerales. De INijni-Novgorod a Rybinsk de 5, 000 a 56, 000 pouds le printemps jusqu'au commencement de juillet, etapr^s de 5 a j 2,000 pouds. Environ six mille batiments el embarcations sonloccupes dans cette parlie. De Rybinsk les charges sont di:; 2,000 a 7,000 pouds. Elles occupenl environ six mille batiments. En tre Ry- binsk et Tver, les embarcations remontent le fleuve au halage avec des chevaux. La navigation superieure du Volga au-dessus deTver occupe environ huit cents batiments, la plupart de 6" a ( '»4« ) 7, ouo pouds de charge, an piinUmps pom 2 pieds 4 ponces em iron de lire d'eau, 1 1 en elt^ j)our seulemout I pied 9 pouces. Aux environs de Tver, la crue des eaux <^sl an maximum jnsqii'a 53 pieds environ au-dessus des eaux de Tele; aux environs de Rybinsk, jusqu'a 4o pieds. A Nijni - Novgorod , pa-^sant Casiin jusqu'a Snnbirsk. elle est jusqu'a 44 pieds, et au-dcssus de Sunbirsk, elle diminue progressivement jusqu'a As- Irakan, de sorlc que la elle esl reduile de 6 a 10 pieds d'eau. L(!S rivieres lalerales dii \ Olga sonl : a. La Sarpa , sur la rive droile , sort do gotiverne- ment d'Astrakan, el apres avoir forme plusieurse langs Jarges, profonds, el pour la plupiu t ren)plis de joncs, qui sonl reunis j)ar des canaux, elle vienl se jeler dans le Volga a 26 vversles au-dessous de la ville de Tsarilsim. dans Ic gouverneminl deSaratof. P^lle n'osl pas naviga[)le. 11 esl (jueslion de la joindre au Sal, af- (luenl du Don. h. La ha//iic/un/ca, sur la niemc rive, prendsa source dans le gouvernemenl de Saralof, el se jcUo pres de la ville de Ramychine. C'esl une riviere de sleppe pres- quesanseau. Pierre-le-Grand avail le |)rojet de la reu- nir au Don par un canal auquel on a Iravaille. c. La l erouslaue , sur ia rive gauche, a sa source k Go wersles du Volga, dans les sleppes. Elle coule au oud-ouesl a Irav.rs une plaine deserle , pendanl y^o wersles. Celle riviere est considerable, mais sa navi- gation ( si nulle. (I. La 1 cresrhkii , sur la .iroito , petite riviere du gou- vernemenl de Saral.f qui traverse les districts de Kra- linsk el de \ Olsk. ( '-^49 ) e. L'Jrgnis , sur la gaiiche, a sa source non loin de rUiiral et des fronlieres des gouverneinenls d'OiLin- hourg el d'Aslrakan ; elle parcourl de vasles steppes. /'. La Samara, sur la gauclie. Elle prend sa source dans les montagnes de I'Oural a iSwersles de la ri- viere de ce nom. Elle parcom I des landcs seches, el traverse le gouvernemenl de Simbirsk, ou elle a son eniboiichure. La Samara est navigable le prinlemps jusqu'a Bouzouloiik. II y passe qiiekjues barques, el on llotte beaucoup de bois de construclion. Le Kiiiel el le Tok sonl deux brandies assez consi- derables de la Samara, mais sans navigalion, g. Le.So/,-, sur la live gaucbe, prend sa source dans les monlagnes du gouvernemenl d'Orembourg, enlre dans celui de Simbirsk, ou il a son embouchure. h. La Tscherenicluine , sur la meme rive, prend sa source dans le gouvernenienl d'Orenibourg, district de Bougoulminsk. Elle coule dans le gouvernemenl de Kasan, el enlre dans celui de Simbirsk, ou elle so reu- nil au \ olga Son cours esl de 200 wersles. / La Kanut prend sa source dans les monlagnes d'Ouelsk au gouvernemenl de \ialka. Elle parcourtles gouvernemenls de Vialka, de Perm, d'Orembourg el de Kasan. Elle se jelle dans le Volga a Go werstes au- dessous de Kasan. La Kama esl la principale branche de la rive gaucbe du Volga. Elle esl navigable peno a 24 pouces de lire d'eau. On y compte de hull cents amille embarcations. Pour le canal de Vychni Volotchok, (rois a qualre mille barques et batiments de 2^5oo k 6,000 pouds de port, et 21 a 26 pouces de tire d'eau, et deux a trois cents barques pour la navigation locale du Volga su- perieur. s. La Chexna, sur la rive gauche du fleuve, est navi- gable pendant toute la salson ouverte avec l\ pieds de lire d'eau. Devant son embouchure, il y a un banc de sable mouvant. La navigation de cetle riviere est fort ancienno. Les marchands de Novgorod el de Mos- cou s'on scrvenl pour Icur commerce avec le port d'Archangcl. On y conslruit la plus grande parlie des ( 2'>2 ) hanjiios pour la na\i^:itioii acluoDe clu sysleine do \ \cljiii-\ olskhok . an iKunbie de deux inille k deux iiiille cinq cents qui desctndenl lo |)rinleinps a Ry- binsk. La navigation du canal de Marie prendra sans doulo de I'extension quand on [Miurra longer ie lac Beloo- y.cro par un canal de derivation, jusqu'aux embouchu- res de la Rorclia, dans lequei debouche le canal de !\Iarie. Les venls conlrairos du lac el la necessile oil Ton est d'emplovor des balimenls pontes apj)orlent lirlinskaia , et la Msla csl alors presqiie a sec jusqii'au-dessous des calaracU's (ie Boiovilchi , ot ne devient navigablo que par Its eaux artificielles dii reservoir du lac Mslino , forlifi«i par qualre autres reservoirs secondaires, menagds dans l«>s rivit^res laleralos de la Msta , Touhas , Donhka , Bere- zaika el Ouvro. Les caravanes de bateaux passonl qua- tre a cinq fois par an , lorsque les eaux du [irinlemps finissent. Au-dossous des calaroctes de Borolvichi , la Msta r.sl naturellejnent navigable pendant toule la saison do I'ouverture des eaux )us(|u'a son debouche dans Ie lac Ilmene. Les barques el bateaux passent la Msta avec la memo cbarge et lire d'eau que sur la Tv(>rlsa. Le passage des cataractes de la Msta et de Boro- vilchi esl dangereux pour les embarcations. Elles y passent raremenl en grand nombre sans qu'elles n'aient beaucoup a souffrir. Aucune des rivieres lal^rales de la Msla n'est naviga- ble ; mais avec les eaux du printemps , on flolle du bois de conslruction par la Tsna , Cblina Berezaika , Vola et Ouvre. Aucune embarcation pass^e sur la Msla ne peul re- lourner, nieme avec les eaux du printemps. Jusqu'en 1802, loutes les embarcations passaient par I'emboucbure de la Msla dans le lac Ilmene, el de celac dans la Volkhof. Le passage par ce lac enlraliiait de grands d^lais , el etait Irfes dangereux pour les IVeles baliinents. II perissait annuellenienl une containe de barques dans ce lac. Poui obvier a cet inconvenient , on a I'ouillele canal de Sivers ou de Novgorod. Ce canal longe les bords du lac, el joint I'embouchure de la ( '^57 ) Msla au d6boucli6 du Volkhof. C'est par ce canal que passent mainlenant les caravanes. II n'a ni Aclases ni autres ouvrages iiydrotechniques , et loute sa lon- gueur est d'un peu plus de 7 vverstes. Ce n'est qu'en 1797 qu'on coinmenga a le creuser, et en 1800, la premiere caravane, profitant des eaux du printemps,y passa sans obstacle , quoique le canal ne fut pas entie- rement (ini. Lac Ilniene. II recoit outre la Msta plusieurs autres riviferes qui sont toutes des torrents. Les principales sont Tola , Yavane , Kounia et Chelone. 11 donne nais- sance au Volkhof, qui est navigable pendant toute I'ouverture des eaux ; mais lors des s^clieresses , la navigation est tr^s genee aux bancs de pierres schis- teuses de Pscliessky . et surtout de Petropaulovlk , connus sous le noin de cataractes du Volkhof, ou les embarcations sonl souvent contraintes d'alleger jusqu'a 10 a 12 pouces de tire d'eau. On a commence a percer ces bancs avec succijs par des canaux ; niais lous ne sont pas encore achev^s. Des rivieres du Volkhof, il n'y a que le Tigoda qui soil navigable pour quelques barques a une cinquantaine de werstes de son embouchure. Tous ses autres af- fluents sont seulement pour le flollage des bois. V. La Vazouza , sur ia nvo droili; du Volga, regoit ;i son embouchure la Gjalka. Toutes lei deux ne sont navigables qu'aux grosses eaux du printemps pour dix a douze jours. L'ete , elles sont presque 5 sec. X. La Seligarovka, sur la rive gauche du fleuve , serf Jj la navigation d'une cinquantaine de barques qui y descendent au printemps, ainsi qu'au tlollage des bois de construction. Elle prend naissance dans le lac Scli- guer. Ce lac est deslim^ pour un reservoir parlappli- xvii. Avnu.. 5. 1 7 { 258 \ calion d'line ^cluse de relenue au d^bouch^ de la Soli- garovka , pour conserver les eaux du printemps dans ce lac, a Tusage aussi aclif , aussi insouciant de la fatigue et des priva- » lions. C'elait quelque chose de curieux et d'amusant t a la fois que de voir M. Lefcvrc a la fin de nos lon- »gues et p^nibles journees, sous un ciel ardent et » apr^s avoir dprouve de grandes privations. 11 ne savait » d'abord comment descendre de son chameau , qu'il » faisait tourner long-lemps sur lui-mfime pour I'obli- • ger h ployer les jambes de devant. J'ai du quelquefois » moi-meme prendre sa bridi^ et lui donner une lecon ; » mais une fois a terre , il regardait autour de lui, et se "dirigeait immediatcment, un marteau a la main, vers » les coUines les plus rapprochees. II en revenait en- II suite avec une charge de pierres dans ses poches, dans »sa blouse, dans ses mains, et paraissait avoir oubli6 » loutes ses fatigues. » Cost que M. Lefevre craignait qu'on parlit la nuil ou le lendcmain sans (ju'il eiit eu le temps de ("aire ses explorations scienlifiques. Ce qu'a Jit de lui Mehemet- Ali , qui a I'age de soixante-dix ans n'avait pas craint aussi dc s'expo- scr a toutes les fatigues d'un long voyage au coeur de I'Afrique, et qui a donne a tous les siens Texeraple de la ferrnete, est caracteristique , cl fait son plus bel ( 26l ) ^loge, surlout quand on sail conime nioi que ce prince n'est pas prodigue de louanges et qu'il est un excellent juge des hommes. Mais cet 6loge meme ex- plique la mort de M. Lefevre , qui fut la suite d'un tra- vail opiniatre sous un soleil brtilant; elle est digne des regrets des amis de la science qu'il cultivait et de la g^o- graphie, auxquelies M. Lefevre avail d^ja rendu et s'ap- pretait encore a rendre d'utiles services. Peu de jours avant sa mort. il m'avait envoye de Famekah , sous le 1 1' degr6 de latitude bor^ale et le 52" i 5' de longitude de Paris, quatre caisses pour le Mus«^um d'histoire naturelle, dont il 6tait le correspondant, et que j'ai fait parvenir a leur destination. Elles contenaient des echantillons de ses premieres decouvertes en geologic., botanique, etc., etc. A son passage a Alexandrie , je lui avais principalement recommand^ de m'informer des ressources et des avantages que les pays qu'il tra- verserait pourraient offrir a noire commerce, Je re^us de lui la letlre suivante, qui donne aussi des de- tails geographiques fort curieux sur des pays enti6- rement inconnus jusqu'alors. A Monsieur Cochelet, consul general de France en Egypte et depeiulances , etc. Keri-Mohammi-d-Ali-Polis , re 26 inai iSSg. MONSIEUIV l,E CONSUL cfeNtRAL , Je vous ai promis, lors de mon depart d'Alexandrio, et-dans ma derni^re letlre , quelques notes sur le com- merce de ces conlrees. Voici celles que j'ai pu me procurer. Depuis Kartoum jusqu'a Fasoglo , les ri\es du tleuve ( 2G2 ) Bleu fuuniisseiil ;in vici' loi (I'l'^gyplo, du bi iino , des peaux de hcEuf , du iloiirn , du laiuiuin , de la gonimo, un pen d'or que les habitants appoi lenl pour payer lours conUibulions, lorsqu'ils ne peuvent pasle vendre, ce qui arrive lr«l;s rarcnionl; car ils preferent le vendro a perlc 5 un elrangerque de le ceder au gouvernemcnt, parce que les Turcs qui pcr^oivent les conlributions ont des poids exacts pour livrer au gouvernenienl, el do faux pour rocevoir du niallieureux qui a pes6 son or chez lui , el lorsqu'il esl au divan . il faul qu'il y ajoule quelquelois jusqu'a un lir donnenl une cerlaine s^curile dans les dependances de ces rols , il ne lour reste ab.rs de danger (jue la route d'uuc nionlagne a une autre ; car, s'lls sonl ren- ( uGo ) centres par iiiie troupe quileur soil superieure on nom- bre , I'lippat ile ce qu'ils possetlent les fait altaquer, et assassincr s'ils sont Ips plus faihles : aussi sonl-ils arrays d'armes a feu , ce (jui Icur donne un avanlage sur leurs adversaires, qui ne le sont que de lances ; aussi tous les hommes el les enfanls s'habiluenl ils a ne pas faire un pas sans avoir leurs lances el leurs boucliers. Ces niarchands apporlent du Caire des conleries de Venise, des sabres droits faits en Allemagne , des tapis de Syrie, des dalles du Don- gola, des loiles blancbes bord^es de franges rouges , des madr^polanos , quelques pieces d'indienne d'Eu- rope. Ces derniers objets sont de luxe et so vendenl trt^s bion. f^es babilunls do ces contrees , qui onl de I'argent, sont friands de sucre ; ils recherchent aussi I'eau de lavande, qu'ils ecbangont avec des morceaux d'or de la valeur de Say francs, qu'ils donnent pour uno fiolo de cette eau. Cetle eau sort aux honimes h se parfumer la tele. Les fcinnies des grands la projellent sur des charbons places dans un Irou circulaire de So a 55 centimetres de diamfetre el de 4o a i\5 de profon- dcur. La femme se place au-dessus et recouverte d'une toile propre a relenir I'essence volalilisee ; clle se dis- pose de facon a en diriger la vapour sur des organes que I'exercice a hop excites. L'buileessenlielle desantalserl a oindre le corps et les cbeveux des grands des deux sexes. Celle buile vionl de I'lnde par Souakeni. On lire aussi beaucoup de sucre de ce continent. Le peu- ple se sort de bourre pour se oindre le corps et la leti'. Los feinmes des grands prdferent une buile qu'eiles nonimonl delka, qui osl coniposee de diverses essences relenues dans de la inoolle de boeuf, avec laquello le soir elles frictionnent le corps de leuis ( 264 ) mallres el le leur ; c'osl ce qii'elles noniment faire \c delka. Chez ces peuples, ces frictions donnent I'^veil h leurs sens. Lc commerce de toutes les montagnes siluf^es i I'ouest et au sud-ouest de Ressercs ct de Fasoglo 6tant a pen pr^s le mfeme que celiii de la monlagne de Cas- san , je passe au commerce de celle dernitjre, ou les djelabes apporlent du doura, du sel, des toiles de co- lon fabriquees du col6 de Resseres , des conteries de Venise , dont les deux sexes sont amateurs; quolque- fois du Sucre , el enfin des esclavos qui se vendent pour de lor. \ oici quelques prix : un enfant male de cinq a six ans se vend un quart d'onco dor; au des- sus, il se paie une demi-once; un enfant de douze a quinze ans une once d'or ou oki; un homme de vingt a vingl cinq ans une once et demic. II faut qu'il soil Ires fort pour depasser ce prix de moilie. Les petiles fdies sont moins chores que les petils gargons de six ans; mais passe eel age, elles augmenlcnt de valeur. CcUes de dix h quinze ans sont les plus estimees ; leur beaule, leur embonpoint, ainsi que leur forte constitution, les font valolr beaucoup plus qu'un homme, car elles se vcndent de deux a quatre oki. Au-dessus de eel age, et plus elles s'en eloignent , plus elles perdent en va- leur. Alors elles sont cmplojees aux usages domcs- liques , h aller chercher de I'eau, a transporter de lourds fardeaux, aller chercher le hois, etc. Celles qui onl la quarantaine servenl a ^eraser le doura sur ime pierre pour faire la farine aVec laquelle on fait le ki- seva, bouillio analogue a celle de mais que mangent les Basques, ou la merisa , espece de bi^re queboivent lesoir les gens dcccllecontreede TAfrique. En(ichango, les gens de Cassan donnent de Tor qu'ils retiront dos ( 265 ^ terrains -fturifSres qui avoisinent les bords du Toumal; ils paient aussi avec de Tor retire des sables , mais fondu el passe a la filiere , afin d'en faire des fils de diverses grosseurs, dont ils font des anneaux d'nn poids d^termin^. La chaine de monlagnes nomm^e Dar- Foq, pays silue sur la rive occidentale du Toumat , commence a Logo, silu6 a trois ou quaire beures au sud de Cassan. Ce pays continue jusqu'a la montagne Dighecha , sitii^e h trois journees de marche au sud de Benichangoul on Singu^. Cetle cbalne est compos6e de liaules monlagnes courant du sud au nord , ou elles sont relevdes. Le seul produit qu'elles offrent aux peuplesnombreux qui les habitent est Tor qu'ils extraient des sables auriferes, qui recouvrent presque g^nuralement les bords des torrents que ren- ferment les flancs dtichircs de ces montagnes. Ces peuples acbetent tout avec Tor, car le peu de doura qu'ils sement |)endant la saison des pluies ne peut suf- fire a leur nourriture: aussi sont ils obliges d'en ache- ter de grandes quanlites aux marchands de Rcsseres, h cause de I'imraense consommalion qu'ils font de me- rise , avec laquelle ils s'enivrent cbaque soir. Au-dela de cette serie de montagnes le pays n'est pas connu. A I'ouest, on pretend que ce sont des plaines quicon- tinuent jusqu'h Denca. Les montagnes de Singud , placies au centre de cette chaine, et situ^es a una journ^e de marcbe au sud-ouest do Cassan, ont sur leur versant oriental le village de Benichangoul, ou se tienl le mecke de ces montagnes. C'est aussi I'endroit oil se lient un grand bazar chaque annee avaul la sai son des pluies (fin d'avril ). C'est a ce bazar que les gens des montagnes onvironnantes viennent s'appro- \isi(mner pour passer la saison dos pluies. Le second ( 2G6 ) grand bazar sc lienl a Farmaca. Les lances qiiiarmenl tons Ics liabilanls do cos nionlagnes provicnnenl da Beriha on do Fadnsi. Les gens ile Rosscrcs on do Fasoglo vendonl du doiira atix inontagnes precedonles pour de l"or qu'ils lachont de rovcndre pour des about nocla (pi^ro de la goullo ). Ce sonl des talaris de Maric-Tlierese d'Aulrl- che. Tous ne sonl pas regus dans le commerce; il iiiul qu'ils aient pour elre bons les le|,lres S E au bas de relligic ; quo Ic noeud qui soutienl la robe au-dessus de I'epaule soil entoure de perles ; que les perlos qui surmonlcnt lo diademe de cetle imperalrice solent aussi Ires bien marquees : alors I'aboul nocta est bon ; s'il ne rempllt pas ces conditions ou s'il v a quelques perles d'effacees, il ne vaut rien. Avec celle monnaie , qui est tres rccbercliee, on trouve loujours de Tor a acbeter a 5 20 piastres ou 16 talaris I'once de 02 ^'""- 64, iandis que , avec les anciennes piastres d'Egypte , ii se paie 55o piastres I'once. Si les marcliands ci-dessus ont troHv6 pros de Ucsseres a se defaire de leur or pour des about nocta , ils vonl a Calabale ou a Gondar en Abyssinie achetor des esclaves qu'ils vendent sur la route de Piesseres a Karloum , pour des about nocla de preference a loute autre monnaie ; alors ils relour- nent encore acbeter en Abyssinie des esclaves qu'ils revendenl de la meme mani6re. S'ils n'onl pu eclian- ger leur or contre dos about nocta, ils I'ecbangent con- tre du doura, des conlerios, et rctournenl s'exposer de nouveau dans les inontagnes precedenles. Les liabitants do Resseres et Fasoglo rovondent h I'epoque dos pluiis (avril et niai) leurs marchandi- ses aux divorscs peuplades qui avoisinenl leui' |)ays , rnsuilo vont a Gondar so dcl'aire du reslant pour ( -^^,7 ) des denls d'dl^phanls , d'liippopotames , pour du sel , du iniel et de la cire jaune ; d'aiilres portent des tala- ris about nocta avec lesquels ils achetcnt les esclaves, comme nous I'avons dit. Ces about nocta sont telle- ment recherches des Abyssiniens, qu'ils les estiment quelquefois plus de deux fois leur valeur. Celte mon- naie (^tant la premiere introduite dans cc pays, les habi- tants n'en veulent pas d'autre. Au nombre des provinces de I'Abyssinie qui avoisi- nent les rives du fleuve Bleu, est celle dite Gallas- Libane , situ^e vers lo sud-est de Resseres el le nord- estde Fasoglo. Cette province estcomposee de peuples guerriers Ires redoutes des Gomous. Ils ont I'liabi- tude de faire la guerre pendant la nuil , de tuer les hommes, et de faire les t'emmes et les enfanls esclaves. lis sont peu sociables ; rnalgre cela , ils font des ^chan- ges avec les peuples qui les avoisinent. Leur pays fournit peu d'or, du cafe, des cbevres , des moutons, des boeufs, des chevanx , du niiel , de la cire et des loiles de coton en abondance. Ces toiles sont blan- ches ou bleues, et beaucoup de ces dernieres sont a fond blanc ray6 de bleu; d'autres sont rouge ecarlate. Ces loiles rouges sont Ires csliinees ; elles servent a rayer le bas des chemises blanches et des fardas que poi tent les gens riches, ce qui est chez eux un luxe. Les Gallas echangent ces chemises conlre qualre ou cinq morceaux de sel que leur apportent les habitants de la province de Godjam situee a Test de Gondar. Cost dans cette derniere pro\ince qu'on exploite le sel gemme, el c'est par erreur qu'on dit sel des Gallas, puisqu'ils ne se procurenl ce sel que par echange. Ce sel serl aussi de petite monnaie dans ces contrees ; d'ou lui vicnl le nom d'amoie sogueda (mesure de sel). ( i68 ) Les niorceaiix de ce selont un empan de longueur; on les subdivise en qualorze doigls pour les peliles d6pen- ses. Les Gullas echangent les objols ci-dessus contro dos sabres droits, des lances, des conleries de Venise , dcs about nocta, et contre de Tor. Le Bertha est constitue par une serie de niontagnes qui commence h Fasoglo et finil a Binbirhl , situ6 sur la rive orientale du Toumat, et a quatre journees de marche au sud-est de Benichangoul. U est formd par de haules montagnes courant du nord au sud oxi le sol s'eleve. 11 est par les indigenes divis6 en Irois par- lies. La partie inf^rioure , altenantc aux possessions turques , embrasse les montagnes situees sur les deux rives du fleuve, depuis Fasoglo jusqu'a la rive orien- tale du Toumat, s'appelle Djebei-Aouine (montagne dcs montagards ) ; elle s'^tend au sud jusqu'a Fadoca. Le dar Ramamil ou la seconde partie du Bertha, com- mence h la montagne de Fadoca , continue jusqu'a Birabiclii ; ses limites sonl I'Yabouse et la rive orien- tale du Toumat. Le dar Foq est place en regard sur la rive occidentale du Toumat , commo nous I'avons dit. Le Bertha produit dc Tor qu'on exlrait des sables au- riteres , du doura , du I'er. Les Gallas mdridionaux y portent du sel, du mlel, des boeufs, du beurre, des es« claves , qu'ils (Echangent contre des sabres droits , des lances, des conleries , etc. Le pays desBimbichi, silue au sud du Bertha, a pour capitate Fadassi, qui est I'endroit oil Ton lond et oii se Iravaille la plus grande partie de I'or rccucilli dans la partie cenlrale de I'AiVique orienlale ; c'est aussi I'endroit oil se lienl le i)lus grand basar de oelle par- lie de I'AIVique. Voici la route (pie suivcnl les mar- chands qui vont de Fasoglo a Fudassi. De Fasoglo h ( 269 ) Cassan, un jour de marclie ( douze heures) ; de Cas- san hBenichangoul, un jour; de Benichangoul ou Sin- gula Kerin6, un jour; un jour de Kerine aFassadour; un jour de Fassadour h Bibi ; un jour de Bibi a Gaon , el une demi- journee de Gaon a Fadassi. Voila, monsieur le consul-general, le peu de notes que j'ai pu recueillir jusqu'a ce jour au milieu de mes nombreuses occupations et de mes dangereux voya- ges; j'espdre les completer si ma sante continue d'e- tre bonne. Je vous adresse une copie du rapport que j'ai envoys a Son Allesse, dans lequel vous vcrrez combien je I'engage a faire apr^s le Garif une expedition miiitaire jusqu'au-dela de Fadassi. Si elie est dirigee daus le sens que j'indique , il y a tout lieu de croire qu'elle sera profitable aux int^rets de Son Allesse; au moins toutes mes connaissances en geologic , ainsi que toutes les informations commerciales et autres que j'ai prises sur le pays, mo portent a le penser. Je joins aussi k voire pli une leltre pour M. Artin-Bey, afin d'etre sur qu'elle lui parviendra ; vous pouvez en prendre connaissance avant de la lui cnvoyer; vous y trouverez quelques details circonstancies sur I'exp^dition de Fa- doca qui pourront vous inttsresser. Daignez agr^er, monsieur le consul g6n6ral, I'ex- pression de ma gratitude , etc. LefIsvke. ( -^7'^ ) NoTi; siir la hauteur de Paris (iii-dcssiis rlc P Ocean , par M, JoMARD. II lesullo de la comparaison faile enlre Its dilTc^- renlcsmesures direclos op^roes pour ie nivellcment de Ifi Seine. o,l les calculs dcs ingonieurs dii Drpnl dc la Client", line did'cW-ence asscz notable poiir la delormi- nation dc la ban leu r du zero de rdclielle dii pont de la Tournclle au-dcssns de la mer. Les ingenieiirs des ponls et chausseos i^ M. Poiret et ses coUaboiateurs ) onl opere ce nivellcment de Paris au Havre avec une pr6cision Irfes grando ; ils rcpondent a iiii decimetre pies de rexaclilude du noinbre trouve ; ce nombre est : baulciir au-dessus do la iner nioyenne , 25°, 70. D'aulres ingenieurs des ponls et cbausseos. MM. Em- mery el Mary, onl Irouve que le sommelde la coupole dc la lanlerne du Panlbi^on (!;lait eleve au-dessus du /.dvo du pont dc la Tournclle dc 11 7", 74- Tels sont les 6l6menls trouves par le corps des ponls cl cbaus- sies par des mesures direclcs. C'est le cbiffre qui en rcsulle qu'il faudra comparer avec les resultats des ope- rations geodesiques. Or, les ingenieurs-g^ograpbcs onl obtenii Irois rii- sultals, diHcranl Ires sonsiblemenl entre eux, pourla liauteur do la coupole du Panlbcon au-dessus de I'O- cean , paries triangles conduits sur Cherbourg , sur (lancalle et sur Brest. Les nombres sonl i43"\44, 'A^^jH^i, i/i'i^.jO: (111 moiiidrc au plus fort la diff^- ( 27' ) rence est tie \'",?>'2. li est vrai que la hauteur dont il s'ogil a et(§ prise au-dessusdu niveau moyen de la mer, c'est-a-dirc entre la maree basse ot la maree haute. D'aprt's I'elablissement des ports, il y a une dilTe- rence notiible selon les lieux et selon les temps : c'esl vine raison de plus qui explique la variation de i,32 qui, sur i45"\44> represenle presd'un conti^me. II y a quelques doutes sur la chauie de triangles du parallele de Brest, et co point est tr^s t^loigne de rembouchure de la Seine. Le point de Cancalle en est moins eloigne; mais il en est separe par une langue de terre qui s'a- vance vers I'Angleterre , et qui forme le departement de la iManche. De Cherbourg au Havre , au contraire , point d'obstacle, et la distance est mediocre. D'un autre cote , il convient de former deux groupes distincls des resultats obtonus par les deux rnethodes , avant de les comparer ensemble, plutot que de pren dre des moyennes pour chaque parlie des opera- tions. La liauteur Irouvee par lesingenieurs-geographes, de la coupole au-dessus de la Tournelle, est de 1 17™, 4? >* celte mesure dilT^re de o",57 en moins avec celle des ponts et chaussees. Maintenant, si on ajoute les deux mesures parlielles irouvees par les ponts et chaussees, c'est-a-dire 1 1 7"\74 avec 25", 70, on trouve pour la hauteur totale du Pan- theon au-dessusdela mermoyenne au Havre 1/4^™. 44 J celte mesure s'accorde pleinement avec la mesure geodesique de la hauteur du Pantheon au-dessus de la mer moyenne a Cherbourg , el meme sans aucune difference par rencontre fortuite ; mais c'esl une grande presompliou en faveur de rexaclitudo (hi nivellement direct. On ne voil done pas de ( 272 ) motifs sufTisanls pour augmenter d'un 46. la mesure de 25", 70 lrouv(^e par les ingt'nieurs des ponts et chaussees (1). Nous pensons, 1" qu'il ne faul pas pren- dre Line nioyenne (>n!re les moyennes provenanl des deux natures d'opcraiions, et que ceiles-ci doivcnl elre dislinguees et non confondues; 2° que les dilTdrences enlre les diverses hauteurs g6od6siques du Panlh(^ou au-dessusde lamer, et la hauleur au dessus de laTour- nelle, doivent elre ^lablies avcc les seulcs mesures des ingi^nieurs-gdographes; 3° que la hauteur giiodesique au-dessus de Brest ne doit pas 6tre compar^e avec la hauleur au-dessus du Havre, et qu'il en est de m6me de celle de Cancalle ; 4° enfin, qu'il faut s'en tenir h la mesure de so"", 70 Irouvee par le nivellement direct, laquellc se trouve parlaitemcnt d'accord avec la mesure geodesique delermitiee par rapport a Chorbourg. Nota. On a fait observer que le niveau moyen de la mer pouvait elre modifie el plus elev6 a I'embou- chure de la Seine (pi'ailleurs; mais les ingenieurs des ponls et chaussees out pris leur mesure au niveau moyen qu'ils oat Irouve constant, entre la mer de morte eau et la mer de vive eau. (i) La cote adoplce recemment pour cxptitncr la hauleui- du o de In Tournelle au-dessus du niveau moyen de la mer est 26'",25. (Corapte-rendu de I'Academie des sciences, fome XIV, to.) ( '-^73 ) Note sur les tra^'aux de In Societe des Antiquaires dn Nord, de Copenhagne , par M. de la Roquette. Dans la stance gen^rale que la Society a lenue, le 27 Janvier 18/42 , sous la presidence du prince royal, M. le professeur Rafn a fait son rapport annuel sur les travaux de I'ann^e 1841. Parmi les ouvrages publi(^s par ordrc de la Soci^ld ou qui doivent etre inserts dans ses Recueils, nous avons remarque : 1° Annales pour la connaissance des antiquit^s du Nord, i84o-i84i. 2° Le tome P'' d'une nouvelle collection des anciens Sagas d'Islande dans le lexle original , accompagn^ d'une carte de I'antique Islande eXAe facsimile; 3° Le tome III des Relations hisloriques des actions et des voyages des Islandais, composees en langue da- noise , par M. Petersen ; 4° Des Memoires , De M. Westergaard , sur les rapports qui existent entre le Sanscrit et I'islandais; De M. le professeur suppliant Lindberg, sur les m6- dailles ou monnaies frapp6es par les emirs buidisques ( buidiske Emirer ) ; De M. Finn Magnussen, sur Tinlroduclion etla pro- pagation de I'astrologie dans le Nord ; De M. Schiern , sur les plus ancionnes emigrations de la Normandie en Italic, et sur les expeditions des Normands en Sicile ; De M. le Pr^vot Sabinin de Weimar, intitule : Cou- XVn. AVRIL. 4- 18 .( 274 ) palo, divinile paienne des Slavo-Riissos, compart^e avec Baldiir des anciens Scandinaves. De M. Petersen, sur la reine Gunnild, el sur d'aulres siijels relalils a la liHeiaUirt' el a riiislniie do la Scan- dinavio. Le Prince Roval, piosidenl el pruU-cleur eclaire de la Sociele, I'a enlreUnue dans celle seance dime pierrc runique, Irouvee dans la niaison d'lin paysan enlre Kol- ding el Fredericia , el reside jusqu'h ce inonienl incdn- nue. II a annonc6 en mdme lemps fpi'il se proposait de faire faire incessammenl des toiiilles duns Ics envi- rons de Frederiksgave , sa residence d'et6 dans I'ile de Fionie, conlr6e riche en monuments des lemps an- ciens, el (]u'il s'emprcsserail d'en cominimif|aer les resullals. L'un des objels les jdus cuiieux cnvoxes depiiis pen ail niusee des anliquiles du iNord , signals par Thomsen , esl un encensoirsur lequel on lil des carac- teres runiques avec I'inscriplion laline : Jacobus Rnfus me fecit. M. Thomsen cile aussi parnii les rareles que le miisee a recueillies une ceinlure en or el argeiil sans aucune cspdce desoudure, el qui a probahlemenl servi d'ornemenl a la slalue de qiielque ancieime divinile. Ce morceau pr(^cieux, par la maiiere el par les orne- menls a ele trouvt^ dans une lomhelle pres d'ilelles- ted , el ofTert par M. li con)le dc Mullkr, initiislre d'filal el des finances de Danemark, (jui a donnc qui I- ques renseignemenls curicux sur les circonslances aiix- quelles on a dii cetle decouverle. Les rois de France el des Pays-Bas, el I'enjpereur de Russie, onl fail don a la Society de plusicurs oiivia- gesrenuirqiiables. La S(ici<^le \ienl d'admcllii' an nomine de sos mem- ( .7'^ ) bres lo prince Michel Slurclza, liospotl;.r de Moldavie; don Benigno de Carvallio e Ciinha , chanoine de Ba- bia ; le conseiller d'Klal Ccnty de Biissy, de Paris; le conseiller d'hlal Erdmann, de Dorpat ; el le marquis Cosimo Ridulfi , de Toscane. ExTRAiT irime lettve de M. Artin-Beym M. Jomard, dircctcur de la mission e^yptienne en France. IjC Caire , 2 fiiviici 1842. Nous voilh depuis plusieurs mois install^s au Caire. On s'y occupe beaucoup de la reorganisation des principales branches de I'adininislralion , dont les circonslances que nous avons travers^es avaient n^ces- sairement du retarder ramelioralion. Dans les ordres qu'elle a donnes a eel egard , Son Allesse ne pouvail pas oublier rin?lru(,'lion piibiique, objet constant de sa sollicilude. L'elal de paix, une dominalion moins vasle , devaienl amener des modifi- calions dans le sysl(^nie et la composition des ecoles. Mais le vice-roi a voulu que les reductions qui pou- vaient resulter d'une nouvelle organisation portassenl sur le nombre des el^ves, dont Ks services publics exi- gent aujourd'hui un nombre moindre, el non par sur les moyens d'instruclion. L'(^cole preparaloire qui 6lait etablie a Abouzabel a 616 r^unie a I'ecole des lan- gues sous les ordres du cheikli Rel'a'h. L'<';lude de la langue fran^aise a 616 inlroduite dans le programme de I'ecole preparaloire pour les elfeves des deux pre- mieres divisions. Pour les aulres ecoles, le nombre des ( 27f. ) 6l^ves a 6te reslroinl dans la proporlion iles besoins acluels du service. Les 6coles primaires des provinces ont^l^ concentreesdans les chefs-lieux ou les moyens d'inspeclion el de surveillance sonl plus a la porl6e de radminislration. Enfin, une meilleure diredion , une impulsion plus foile onl ele donn«!!es a Tensemble des Eludes. Soliman-Pacha a ele nomm6 inspecleur gene- ral des 6coles mililaires, qui conlinuenl loulefois a 6lre places dans le deparlement de I'inslruclion publi- que , el r^unissenl par celle combinaison a favanlagc d'elre dirig^es sous le rapport de I'inslruclion par un habile militaire , celui de ne pas 6lre en dehors du sjsleme general de I'enseignemenl public. II resulle done du Iravail de la commission, donl j'dlais niem- bre , que les nouveaux arrangements, loin d'elre, comme ont cherche a le faire croire certains nouvel- listes mal inlentionnes , une reaction contre les id^es de progres , marquenl au conlraire un pas de plus dans la voie des ameliorations. Pendant que, sous les inspirations du vice-roi , nous realisons ici des r^formos d'un aussi grand inleret , Son Allesse , qui parcourl depuis Irois mois la Haute- Egyple , presidail en personne a des ameliorations d'un ega^e importance. Pour detruire autanl qu'il de- pend d'elle les enlravcs donl le commerce avail h se plaindre , elle a commence par supprimer les lignes de douanes etablies entre Cartoum et Alcxandrie , en ne laissant plus subsisler que la douane d'Assouan, ou les droits d'enlr^e seont acquilles. Elle a en m^me temps porte son allention ct Tactivite que vous lui connaissez sur les besoins de Tagricullure. Tous les travaux que d'imperieuses circonslances avaient fait suspendre ou n^gliger ont eie repris; une grande par- ( 277 ) tie de ces Iravaux est d6ja achev^e , et le reste le sera dans le courant de la saison. Vous comprendrez la pro- digieuse impulsion que le vice-roi, par sa presence, a donn^e h ces operation capilales, quand jevous dirai qu'en canaux, digues, etc., il vient d'etre fait qua- rante millions de metres cubes de lerrassemenls. J'ecris en toules leltres pour que vous puissiez croire a ce chiffre. En outre, soixante-huit ponts , barrages ou d^- versoirs ont 6t6 entrepris , et sont en pleine construc- tion. Des travaux analogues s'ex^cutent 6galement dans la Basse-Egypte sous la direction d'lbrahim-Poclia , d'Abbas -Pacha et de Said-Pacha. Je n'ai done pas besoin de vous parler de la sant6 de Son Altesse ; vous voyez que, grace au ciel, c'est toujourslememe lioinme, tant pour la force physique que pour I'energie morale. Nous ne savons pas au juste quand le vice-roi sera de retour au Caire. Je crois toutefois que ce sera assez prochainemenl ; car il vient de nous expedier I'ordre de faire terminer promptement I'observatoire du Caire, qu'il veut , dit-il, visiter et Irouver fini a son arriv6e ici. Signe Artin-Bey. Lettre adressee a M. CocHiiLET par M. D'Avezac. Paris, 1 o iiiai i84t. Monsieur et cher coNFnfeRE , Au moment ou vous metlez sous pressu le Bulletin du mois d'aviil , confie a vos soius , je regois de Londres quelques nouvelles geographiques , que je m'empresse de vous Iransmeltre, dans I'espoir qu'elles arriveront assez tot pour trouver place dans voire cahier. Mon excellent ami le capitaine William Allen, au- ( 278 ) quel nous ilesons la belle reconnaissance du Kouara publieepar I'amiraule anglaiso, el un charmanl album de vues du Niger, ex6cut6es par lui sur les lieux mfimes, el publides d Londres a\anl son depart pour la seconde expeililion , si cruellenieul avorlee : Allen, dis-je, a peine retabli de la fi6vre africaine, vienl de reparlir de ''Ascension avec les deux bateaux a vapcur le Jf'ilber- f'orce et le Souddii , pour une troisit;me visiie au fleuve nieurtrier , dont i! brave les dangers avec un courage si constant, une abnegation personnelle si grande, une s6r6nil6 si parfaite. Tronipant en quebjue sorle le de- couragemoul (jui s'estem])aie du guuvernenienl de sa patiie a la nouvello des tiesaslics dont le capitaine Trotter «^tail venu rendic comple, Allen ecliappe, par cette resolution inatlendue.aux ordrcs de I'amirautiqui devaient suspendre toute nouvelle tentative et ineltre fin a I'exp^dition , niais qui ne !ui etaienl pas encore parvenus. Au sur|)lus, il est ap[)ele par I'etat perilleux 06 se trouve Fetablissenienl anglais du mont Stirling, au milieu de peuplades barbares et sans I'oi : peut-etre n'ira t-il point au-dela ; mais son pinceau facile fera nouvelle provision de dessins , son accordion appren- dra a repeter quelques airs africains de plus , et sa mf'tmoire s'enricbira encore de voeabulaires indigenes. Nuls \ceux plus fervenis que les miens ne le suivront ee snr iin niar- bre que M. Gauttier d'Arc a rapporte de Denia ( Es- pagne ) , et dont il a offert une empreinte au niusee de la SociAte. Au nom de Dieu clement et mis^ricordieux. O vous, hommes , craignez voire mailre , el redoutez le jour ou le pere ne ppurra repondrc pour le fils ni le fils pour le p^re , en rien. Cei les la promesse de Dieu est veri- table, et ne vous laissez pas seduire par. la vie du monde , et que I'orgueil ne vous aveugle pas envers Dieu. Car lui connait I'heure fatale ; il fait pleuvoir; il sail ce qu'il y a dans les enlrailles de la mfere. Personne "aulre ne sail ce qui sera domain. Personne ne sail dans quelle partie de la terre il mourra. Mais Dieu sail toule chose. Le visirillustre, le secretaire dislingu6, le nobleAbou- Amer-Muhammed , fils d'Amer , fils de que Dieu lui fasse misericorde ! Qu'il ^panouisse son visage ! qu'il anoblisse ?on sejour ! qu'il le place dans le Paradis! Amen. 0 mailre du monde, que Dieu soil lavorable a Muhammed et lui accorde son saUitl II niourul jeudi , 8 de Djoumada i*', de l'an479[io86 E. \' .]. Avt'c !<■ si'cours de Dieu el sa puissance. Amen. f 28-2 ) DELXIEME SECTION. Actes de la Societe. TxiKAH i)i;s hr()(;k,s-vf.khaiix dks seances. rHESIl)I'.>(;K DEM. LE C01NTI\E- A MIR AL DUMONT U UHMLLE. Seance Uii \d> mars 18^2. Le proces-verbal de la derniere stance est lu et adople. M. le vicomle de Santarem rappelle que ce qu'il avail (111 a la precedente seance doit elre entendu en ce sens ([u'il n'a jamais eu I'inlenlion de dispuler la prio- lile d'lin projet tlont il n'a eu connaissance qu'a- ])res avoir lui-meme fail graver plusieurs dos carles de son alias. II ajoule que plusieurs savants en Europe s'occupcnl de publications seniblables , nolamment I\1. de Macedo , secretaire perpeluel de I'Acad^mie de l.isbonne . dont les travaux remontent a trenle-cinq ans. M. de Dcniidoff ecril a M. le Prbauiuetle des Fos- ses , ancien consul-g(^n6ral de France, el inembre de la Sociel*!!. L'assembl^e ecoule celle INolice avec beau- coup d'inleret el la renvoie au comite du Bulletin. M. Gautlier d'Arc oflre a la Sociele pour son inusee Fernpreinle d'un maibre qu'il a rapports de l)6ni,t, el sur lequel se trouve une inscription coufique qui se raltache au sejour des Maures en Espagne ; il pense que celle inscription pent ofFrir de I'inlerel a cause de la rarete des monuments de cette espece ; un zele religieux peu eclaire a\anl porle long-temps les vain- queursJj eil'acer les traces du peuple vaincii. La Com- mission cenlrale remercie M. Cautlier d'Arc de ce don, el invito lo comil^ du Bulletin a inserer une liadiic- lion (le celle inscription. MEMBRKS ADMIS UAftS LA SOCIETt. Seance du i" in^ril 1842. M. Luc Antoine Conti ui; Pouilhac , avocal. Seance da \b ai'ril. M. Giiillaume Plite, tlocleur en droit. OWVRAGES OFFERTS A LA SOCltT^. Seances des l\ et 18 ma is 1842. Par M. le in/nistre de la guerre : Tableau de la silna- lion des ^tablissomenls Francais dansl'Algt^rie on 1840, 1 vol. iii-fol. — Par M. de Demidoff : Carte de la Rus- sie, par le general Schubert, feuilles n°' i4, i5, 17,19, 20, 24, 26, 26, 28, 3o, 35 et supplement n"* 27, 35 et 39. — Par M. Aniedee Tardien : Alias universe! de geograpliie ancienne et moderne, dress^ parAmbroise Tardieu , avec un texte explicalif par Aniedee Tardieu, I vol. in-fol. — Par JM. Lucas : A map of the slate of Mar\ laml , 4 leuil les. — Par la Societe rojale des sciences de Aancy : Memoires de cette Societe pour 1840, 1 vol. in- 8. — Par M. F. Milliroux : Emigration a la Guyarie anglaise, 1 vol. in-8. — Par les autenrs et editeurs : Nouvelles Annales des voyages, fevrier. — Annales niaritimes et coloniales, fevrier. — Journal asialique , Janvier, — Revue scientifique, Janvier, — Annales de la Propagation de la Foi, mars. — L'invesligateur, journal de I'ln-litut historique, fevrier. — Memorial encyclopecli(]ue , d^cembre et Janvier-. — Bulletin de la Socives du college de Louis-le-Grand, condisciples du jeune Jules d'Lrville. Une souscriplion a ele ouverle dans le sein de la Soci6te pour clever un monument a la mc'^moire de M. le conlre-amiral Dumonl d'Urville, sans rien pr6- jugor snr le lieu oil ce monument devra elre place. La (commission centrale a cliarge son bureau d'examiner plus hud celte question , ainsi que toutcs celles qui s'y rallachent. Les souscripleurs, donl nous donnons a la (mi de ce num^ro les premifere et deuxitmo lisles se- ront lenus au couranl des dis|)osilions que It? bureau prcndra h ce sujet. ( 291 ) l)iscouns pronouce siir In tomhe de M. Ic contre-amiral Duinont (WnnUe par M. Dumoulin , ingenieur hy- (Irograplie de V expedition mandataire dans ces Iristes adieux, souvenez-vous avec moi de ces paroles sublimes qui peignent si bien le grand caract^re de noire iliuslre cbef , lorsquc , au milieu des glaces du pole austral , nos navires luttant corps h corps avec elles , allestaient par leurs debris noire Irisle impuissance : « Une seule pens6e , disait-il, peut troubler mon ame ; c'est celie que tant d'hommes jeunes encore el ricbes d'avcnir doivent Irouver ici une mort glorieuse , il est vrai , mais que seul parmi vous je pouvais desirer. ■> Et lorsque reparait I'c^loiie du grand capitaine . lors- que, delivr^s de ces ^Ireintes de glace, libres enfin , des terres nouvelles se doroulenl devant nous , nous avons un lemoignage de son affection palernelle , en voyant nos noms s'inscrire les premiers sur la carte des terres Louis-Philippe. II est inutile de vous rappeler ici ces longs sillons traces par V Jsirolahe ot la Zelee a travers ces mers se- mees d'ecueils ; M. Dumont d'Lrville les avail si souvent parcourups , qu'il nous guidail d'un pas as- ( 292 ) surt!; an milieu do cos iles nombrcuses , siir chacune tlesqucllos il comptail un ami. Reportez-vous avec moi , messieurs, a cclle epoque douloureusc ou la morl, s'aballant sur nos corveltes , marquait d'un jour dc deuil cliaque decouvcrle , cha- que recolle acquise a la science : combien alors celte grande ame fut cruellement 6prouv6e ! M. d'Urville avail vu succomber le tiers de ses compagnons; le sil- lage de ses navires t^lait seme de cadavres , Ics dou- leurs les plus aigucs lourmenlaient son corps , ct cc- pondant il n'boslla pas. «Bicnlol, nousdil-il, nous • aliens dispulcr de nouveau a des pa\illons rivaux la ■) gloire de la decouverte du pole sud. » El pas un mur- raure ne s'clcva dc ces equipages hois lois dc^cimd's par les maladies , afl'aiblis par mille privations , et lU- sireux, avant tout, de revoir la patrie. C'est qu'il avail su gagner raffeclion deses marins ,- il availsu sur- lout meriter telle confiance aveugle qu'ils lui avaient accordee , el seul il pouvait encore les conduire a des dangers nouveaux. Quelques jours apros , les couleurs nationales flollaient les premieres sur cos terres mys- tdrieuses donl les glaces (^ternelles defendent les ap- proches. M. le contrc-amiral Dumont d'Urville venail de dolerle roonde d'un continent nouveau, dc la terre Ad(^lie. A ce nom , je m'arrSte. Trois cercueils sonl de- vanl vous , amis; je n'ai pas une parole de consolation a vous donner. Comme moi , vous avez aim6 ccUe fa- millo malheureuse. Adele Dumonl-d'Lrville, digne compagne de noire illuslre chef, la morl nous a tout ravi ; elle ne nous a mdrae pas laisse ce fils ch^ri par vous pour lelever dans le r^cit de toulcs les vertus que nous avons connues. ( '-^93 ) El c'esl lorsque nous croyions avoir tiUeinl lo lerine de nos souflVances , qu'il nous etait reservd d'avoir a confier h la terre ces depouilles glorieuses comme la plus forle ^preuve h laquelle nous puissions etre. soumis. Adieu done , notre illustre chef ! adieu , famllle in- fortunee! Nous vousavionsofferl amour etd^vouement, nous ne pouvons plus aujourd'hui qu'arroser voire lombc de nos lai mes ! DisaovRS, jJio/ionce siir la toinbc de iV. le contre-amiral Ditmont crUiville , pdi- M. S. BiiUTiiiiLOT , secretaire- general (le la Coinrn/ssion cctitrale. La Soci^le de geographic ne pouvait etre frapp6e d'une maniere plus cruelle que par la morl du prdsi- denl de sa Commission centrale. Organe de ses senli- menls el de sa douleur protonde, j'apporte en ce lieu et sur cetle tombe Ihommage de ses regrels. C'esl une bien Irisle preference que celle qui est ac- quise aujourd'hui, messieurs, a celui qui vous parla souvenl de I'illustre maiin dans vos seances solen- nelles, h celui qui 6tait si lieureux de proclamer hau- tement les succes du savant navigaleur, de I'homme courageux qui fut son ami , el qu'il vil debuler dans une noble carri^re, alors que prenail naissance cetle marine nouvelle d'ou devaient sortir plus lard tanl d'hommes recommandables par leur experience, leur savoir et leur devouement a la palrie. Mon coeur est trop oppress^ en presence du ddsas- ( '^91 ) Ire qui conl'ond loiile une t'amille dans le iiieaie loui- beau, pour rendre I'impression douloureuse que j'e- prouvc. Le malliour qui nous fra|ij)0 est l5 siinallendu et si vi\emenl senli , que la force il h s expressions aie manquent pour le depeindre. Eniule do gloire des Bouj^aiuville , des Cook, des Vancouver, des Lapdrouso , Dumont d'l rville occu- pera un rant^ dislingu6 parmi les navigaleurs qui , de- puis la seconde moilie du dernier si6cle , onl le plus contribue aux progres de la geographic. C-omrue leca- pitaine Cook, qu'il pla^ail toujours en premiere ligne, il fit Irois iois le lour du monde ; conime lui , il con- oul avec un rare talent des projets de campagne qu'il poursuivil avec Constance et accorn|)lit avec aulant d'liabilele que de courage; de mSine que lui encore , nul de nos niarins n'a plus honore ce metier si penible pour ccux qui veulent en remplir dignement les de- voirs. Ah I Dicu me garde de soulever le voile funebre qui couvre celte tombe pour vous inontrer le ddchi- rant spectacle qui s'oilVirait a vos regards I Assez d'6mo- lions onl afflige nos aines dans ces jours de deuil I Mais dans la destinee de deux navigateurs egalemenl c6l6bres , il est, messieurs , une falale coincidence que je ne puis taire : les compagnons de Cook ne purenl rendre les honneurs niilitaires qn'a quelquos restes mutilds de leur inlorlune commandant, et vous save/, lous quelle Irisle depouille morldlenous rdunil autour de ce cercueil! C'est a la memoire de I'historien qui ecrivil I'eloge de Cook et de Bougainville que nous rendons hom- mage , a la memoire du mariii inlrepide (]ui moiilra de si vives sympathies pour sc& illushes devancicrs . ii ( 29-5 ) . Oumonl cILrville qui retrouva I'ih; inliospilaliere ou les vaisseaux de Lapdiouse vinrenl se briser , qui 6leva sur les rochers de Vanikoro un modeste monumenl au navigateur dont le souvenir vivra consacrc^ par le mal- lieur et la gloire, a Dumont d'Urville qui rapporta en France Ics vieux debris de ce grand naufrage ! Depuis quelque temps I'inexorable destin choisil ses viclimesparmi ce qu'il y a de plus eminent et de plus regrettable parmi nous. Nos plus haules illustrations contemporaines semblenl atlirer les coups du sort, comme ces monts Aleves qui atlirent la foudre. Du- mont d'Urville, qui avail tout brave sur les eaux, perit par le feu ! Mais des bommes tels que lui ne disparais- sent pas tout entiers; leur souvenir reste iniperissable comme leur ame; I'bisloire des sciences g^ographiqucs a d(§ja enregislr^ dans ses annales les grands travaux qu'il accomplit, et la patrie , qui recompense les ser- vices rendus , inscrira son nom dans ses fastes. Ce nom restera nttacbe aux extr^mites du monde comme celui des Magellan, des BalTin , des Cook, des d'Entrecas- teaux; on lelira sur les cartes, comme sur cette tombe, pres de celui de I'epouse qu'il cb^rissait, du jeune fils qu'il aimait si tendrement. La terre Adeiie , le mo I d^Urville, I'ile de V Astrolabe , rappelleront le tbeaire de ses dernieres d^couvertes el tout ce qu'il fit [pour la science dans la memorable expedition qui a repandu tant de lumi^res sur des regions presque inconnues avant lui. Les si^crels que la nature avait cacbes dans des mers myslerieuses , la direction et la tendance des couranls magnetiques , lous les pbenomenes qui peii- vent inleresser la navigation, le cbanip do I'hydrogra- pbie elargi par son audaco, ses deux corvettes soilant ( 20^ ) viclorieuses d'line liille acliarrnie conlre desnionlagnes de^lace, le flambeau de robservallon porU^ jusqu'aux derniorcs liinitts des mers na\igablcs , le pavilion na- tional saliianl les ferres Louis-Pkilippe , a Irois mille lieucs de la France, voila les lilies de gloire de celui donl nous honorons la cendre! voila ses droits au\ boiumagos de la poslerite! Les qualites morales du conlre-amiral d'Lrviilo se- ronl appreciees i>;ir lous ceux qui I'onl connu dans rintimile , corame le sera aussi le sentiment d'admira- lion que ses travaux sclcntifiques doivent inspircr a tous ceux qui savcul le jugcr. Che/, lui, la Inrce d'urae, Tinebranlable volonle , raudacicuse resolution, ema- naient de rinlelligcnce qui I'^clairait. Vous, messieurs, qu'il pr^sidait si dignemenl dans vos stances, vous avez pu apprecier lout ce qu'il avail conscrv6 d'alfec- tion sincere, de pensees nobles el desinteressees , de devouement a la science, tout ce qui reslait d'energic, en un mot, dans un corps use avant le temps par de longues fatigues, assailli par de precoces innrmil^s ct souvent lourmenl6 par la douleur, mais qui semblait se ranimer par I'elude , en presence de devoirs toujours consciencieusement remplis. Enlourd de la considera- tion de tous, si simple dans la baute position que lui avaient valu ses services, si reconnaissant des c'gards et des distinctions que vous lui dispensiez, pouviez- vous penser que vous auriez silol la douleur de le per- dre?.... Mais, e'en est fait, il n'est plus parmi nous' Cette fois, c'esl pour toujours!.... Adieu, Contre-Amiral ! bonneur etpaix a la cendre I Que nies paroles le soientconsolanles, s'il lest donn(i de les entendre du sdjour de r(iternite; ellcs te sent ( 297 ) adressees par iin ami et au nom d'une Societt!; fiere du brillant rellet que tu fis rejaillir sur elle. Adieu , Du- mont d'Uiville, adieu! iNoTE sur fes trauaiix hydrographiques executes dans le toyauine de Naples , extraite de la eoDimunicationJaile a M. de la Roquette par M. le colonel Visconti , di- recteiir da Bureau royal topographiqne de ce royaume. J'avais pense qu'il existait dans le royaume de Naples un depot hydrographique semblable a celui que nous possedons en France, et pour completer un travail que je prepare depuisplusieursannees, j'avais prie M. le co- lonel V isconti d'avoir la complaisance de me tracer I'liis- toiredece dep6t,enyjoignantune notice clironologique de ses travaux. II resulle des renseigncmcnts que ce sa- vant ingenieur m'a donncs au mois de novembrc 18il, qu'un semblable etablissement, dont onm'avait assure que la direction lui etait confiee , n'a jamais existc. Le Bureau royal topographique a la tete duquel M. le co- lonel Visconti est place n'a pour objet que les travaux relatifs a la grande carte topographique et militaire du royaume des Deux-Siciles, qu'onlfeve a I'echelle de.T^. pour la graver a celle d'^^,-^. Ce Bureau est cependant cliarge , lorsque les besoins de la marine I'exigent , de la construction et de la gravure de quelques cartes ou plans hydrographiques, d'apres ceux qui ont deja 616 publics en France et en Angleterre . ou d'apres les notices hydrographiques fournies par des officiei^ de la marine napolitaine. Je consacrerai une notice ( --^o^ ) spticiale a cc Bureau topograpliique , eti mo bor- nant aujourd'hui a faire connaitre les differents tra- vaux hyclrojiinpliiquos oxcculcs clans le rovaume de Naples tlepuis cinquanlo ans environ jusqu'a nos jours. I.e premier dc ces Ira^aux est I'Atlas maritime des Deux-Siciles, dont la premiere partie, en 25 feuilles, qui ne coniprend que les cotes de la partie continen- tals du royaume, liit publiiie en 1792 par Ri/.zi Zan- iioni. (let atlas, qui jouissail autrefois de quelque reputation, contient des errours ires graves quant a la configuration des cotes, aux positions geographiques, aussi bien qu'aux sondes. Le second travail, consacre a I'liydrograpliie des co- tes du royaume de Naples l)aignees par la mer Adria- trique, ainsi que des cotes otlomanes et des iles lonien- nes , depuis Budua dans I'Albanie autrichienne jusqu'a Parga,comprend les lies de Corfou,de Paro et d'Antiparo. \ oici ce qui domia naissance a eel interessant travail. M. Visconti taisait partie du corps royal des ingenieurs geographes du ci-devant royaume d'ltalie , lorsque le lieutenant-general conUe Cafarelli , a celte epoque mi- nisti-o de la guerre et de la marine de ce royaume ( .■'i Milan), le cliargea de la construction d'une grande carte hydrograpbique de la mer Adriatique, a I'usage de la marine militaire. Lne semblable carte etait d'au- tant plus n^cessaire, qu'a cette epoque les coles orien- lalesde celte meretaient presque inconnues. Les cotes du royaume lurent lev(^es a la jilancbettc et sondees avec toute la precision possible ; et en 1808 M. Visconti parcourut les cotes de I'lslrie, de la Dalmatic et dc I'Mbanic, jusqu'a Budua , pour \ |)i('n(lre des releve- mcnls, cl noiu' del(M inintT .islronomi(pit'ni(i\l les lali- ( 299 ) tudes el les longitudes du plus grand nt)xnbie possible de points de ces cotes. Ce fut pendant cette excursion scien- tifique que M. Visconti rencontra a Cattaro noti'e savant et venei'able coUegue M. Beautemps-Beaupre, premier ingenieur, liydrograj)he en chef de la marine. Deux olTiciers ingenieurs-g^ographes italiens avaient et6 en- voyes a Corfou , alors au pouvoir des Francais, pour lever les cotes de celte ile , ainsl que celles de I'Albanle vis-a-vis de Corfou, el pour delerminer avec un cercie repelileur de Bellet et un cbronometre de Berthoud , la latitude el la longitude de cette ile par les occullations d'Aldebaran, quidevaient arriver le 22 octobre 1812 et le 8 mars 1813. La derniere fut observee Ires dislinc- tcment a Timmersion et a I'emersion ; mais le mau- vais temps emj)echa d'observer celle du 22 octobre 1812. Les dernieres guerres de I'empire francais retard^renl en Istrie et en Dalmatic les operations topograpbiques et hydrograpbiques de detail relatives a cette carte. Le magnifique travail de la topographic et de I'hydrogra- j)hie de la lagune deVenise, sur une Ires grande echelle, avancait seul et fut lermine sous la direction particu- liere de M. le colonel Denaix , a cette epoque capitaino au corps royal des ingenieurs-geographes italiens. On n'avalt grave que 3 feuilles de la grande carte hydrogra- pbique de cabotage de la raer Adriatique en 20 feuilles, et une grande partie des 2 feuilles de la carte generalc bydrographique de la meme mer, lorsque le royaumc d'ltalie cessa d'exister. M. Visconti dut sc rendre a Na- ples, ou le roi Joachim Murat I'appela au mois de mai 181/i , et, a peine arrive, lui donna la direction de la section topographique du minislere de la guerre et ma- rine (1). Celte section n'ctant alors composee que d'un (l) L.I {;ileiic fl 1.1 inMiini lie I..1 Mi.ncii t .1 iilii r|iiii|iif li iic loi- ( 5oo ) petit noinbre de dessinateurs, et ne possiidanl pas les instruments necessaires aux operations gc^odesiques , M. \ isconti crut de\oir en deniander la reorganisation. Sur son rapport, un decret du 29 septembre (181A), adoptant le plan qu'il avait propose, crea un d6p6t gdneral de la guerre dont il fut nomme dirccteur; il etait tout-a-lait organise comme celui du ci-devant royaunie d'ltalie. (let etablissement dependait du lui- nistere de la guerre dont il formait unc dcs divisions, et son chef conferait directement avec le niinistre pour toules les affaires du Depot. Les ^venementspolitiquessurvenus a Naples en 181 5, et la reorganisation de I'armee effectuee en 181(5, ne perniirent pas de s'occuper des operations necessaires pour terminer la carte hydrograpliique de la mer Adria- tique , en ce qui concerne le royaume de Naples et la Turquie, que M. \ isconti consid^rait comme un ou- vrage qui lui dlait tout-a-fait personnel, mais auquel son gouvernement ne semblait pas attacherune grande importance. Pour stimuler son zele , cet ingenieur eut recours a rinlormediaire du colonel Campana, dircc- teur de rinstitut geographique et mililaire de Milan, qui avait porte auparavant lo nom de D^pot general de la guerre, et grace aux demarches de cet oflicier, le gou- vernement aulrichien, dont les troupes se trouvaient a cette epoque a Naples, demanda et obtint la continua- tion des operations. Ues officiers de I'etat-major de nieiit encore aujoiird'hui tlans le royaume ile Naples qu'uii seul (lepfii'ement , divise neanmoins en deux sections ayantune admitiLs- rration et un budget distincts , ct portant pour titres, I'une Branchc tic la guerre^ I'autre Branche de la marine. Cette derniere ne s'oc- ciipe que de la marine militaire. ( 3oi ) I'armee aulrichienne furent inis a la disposition cK^ M. Visconti, ct le gouvernement napolilain fournit Ics fends necessaires. Les cotes, dcpuis le Tronto jus- qu'a Saintc-Marie de Leuca , furent levees a rechelle de ^— par Ics officiers autrichiens et par les inge- nieurs-geograplies napolitains ; ce travail formait une bande de la largeur de pres de 2,800 metres. La marine de Naples ayant fourni trois grandes barques armees et bien equipees , avec chacune deux pilotos hablles, le tout aux frais du Depot general de la guerre; toutes les cotes furent sondees avec le plus grand soin sous la direction des ingenieurs-geographes napo- litains, pendant lecours des anntes 1817 et 1818. Quant a I'hydrographie des cotes de laTurquie . il etait indis- pensable , pour pouvoir I'entreprendre , d'obtenir la cooperation de la marine napolitaine, qui sous divers pretextesrefusaitdel'accorder. M. Visconti neserebuta pas , mais il etait cependant fort embarrasse sur les moyens d'atteindre le but qu'il se proposait, lorsqii'un habile officier de la marine anglaise, M. le capltaine Wil- liam-Henry Smyth, avantageusemcntconnu par ses tra- vaux sur rhydrographie de la Sicile (1) , lui offrit de I'ai- derdans son travail, ofTre qui fut acceptee avecunvif plaisir. L'amiraute anglaise ayant accorde I'autorisation n^cessaire , Ic capitaine Smyth prit sous ses ordres , a borddu s\oop I' JcU'enture (2) , quatreofficiers ingenieurs- geographes que M. Visconti lui d^signa. Ces ofiiciers (i) Ces travaux ont eie publics en i8a2 en 32 feuilles par le Bu - leau hY<'''°5''''"P'''1"^ *^® ramiraule de Londres. (2) C'esl aveclememe iiavire que le capitaine King a fait, de 1826 a i83o , le Leau travail de I'liydrographie de la Terre de Feu et du detroit de Mafjellan. ( 502 ) lurenl |)(iuimi^ d iiii rciclt' re|>etitour, do piaiichettes, (le boLissoles a lever, etc., etc., etc., et charges parli- nilieremenl des observations astronomiques , des trian- giilalions et des operations topograpliiques dc detail. M. \isconti donna en meine temps au capltaine Smyth, afin do les verifier, les deux grandes leuilles de la carte generalc hulrograpliique de la nier Adria- tique , en majeure partie gravees a Milan , el sur les- quclles manquaient seulement les cotes napolilalnes et celles de I'empire ottoman et desiles loniennes, de- puis Budua jusqu'a Parga. Le brick autrichien il Ve- locc , alors en station dans I'Adriatique , et sur lequel on avait einharque deux ofTiciers de Ictat-major autri- rhien , fut mis sous les ordres du capitaine Smyth pour eoncourir aux operations relatives a I'hvdrograjjliie des cotes ottomanes et ioniennes de I'Adriatique; elles fu- rent toutes terrninees dans le cours des ann^es 1818 et 1819. La portion de ce travail qui concerne les cotes du royaume de Naples a ete grav6e et publiee par le bu- reau topographique de ce royaume en 13 feuilles, a r^chelle de f„-„'o^, et elle a ete ensuite fondue avec la portion relative a la Turquie et aux iles loniennes, dans la grande carte hydrographique de cabotage de la mer Adriatique en 20 feuilles, publiee en 182^1 par I'insti- tut geographique militaire de Milan. I ne remarque essentielle a faire, c'est que dans cctte carte, ainsi r[ue dans I'hydrographie generale de I'Adriatique en deux grandes feuilles , il est dit qu'elles ont et^ dres- sees sous la direction de r(!(tat-major g^n^ral autri- chien , sans qu'on y fasse la raoindre mention des Iravaux du capitaine Smyth, ni de reiix du colonel \ isconti el des ingenieurs-geographes napolitains. Cos \ 5o5 ) omissions rendent n^cessaircs quplques explications. Tout ce rfiii concerne la projection dans ses moin- dres details appartient entieremenl an colonel \ isconti; el comme il avail emporle lous les calculs et leurs re- sultatspour la projection de cliaque feuille de ce grand ouvrage, lorsqu'au mois de mai 181i il quilla Milan pour se rendre a Naples , ce fut a lui qu'on s'adressa pour envoyer tout ce qu'il fallait dans la premiere de ces villes. Quant aux observations aslrononiiques de- puis Trieste jusqu'a Budua , elles appartiennenl a MM. Bcautemps-Bcaupre et\ isconti ; elles ont meme servi a dresser la carte des provinces ilhriennes de I atlas supplementaire du Precis rle la ^i-oernphie juii- ■verselle de Malte-Brun. La topographic des cotes, depuis Trieste jusqiiau Tronto , ainsi que des iles du Quarnero , est due aux ofiiciers ingenieui's-geogiMphes du ci-devant royaume d'ltalie; et c'est a M. Auguste Denaix , en ce moment colonel au corps des ing^nieurs geographes de France, qu'on est entieremenl redevable de la topographic el de I'hydrographie de la lagune de Venise ; quant au restant des coles du ci devanl I'oyaume d'ltalie , elles ont ete sondees par M. Prina , ingenieur-geographe de ce royaume. Les ing(!(nieurs geographes napolilains peuvent s'al- Iribuer compl^tement la topographic des cotes du royaume de Naples, depuis le Tronto jusqu'a Sainte- Marie-de-Leuca j ainsi que le sondage de ces cotes, car ils ont dii rectifier le peu de travail fait par trois offi- ciers de Fetal-major autricluen en 1817 etl818. La triangulation le long des coles d'ltalie, depuis Trieste jusqu'a Scapezzano , pres ant gartU, en 1819, Tune des barques que la ma- rine du royaume de Naples avail miscs a sa disposition pour riiydrograpliie falle on 1817 et 1818, le colonel \ isconli s'en scrvit pour le sondage des environs de Naples dont on elait occup6 a graver la carte levee a ^.- : quatre ingenieurs-geographes attaches a son bureau furont employes a cette operation. II aurait desir(^ continuer ces sondes sur la cote . depuis le canal de Procida jusqu'a la fronliere pres de Terra- cine; maisles ovenements pollllques de 1820 suspendi- rent tous ses projels(l). Cetroisieme travail a etc public en 15 feuilles , et M. le colonel Viscontl en a fall hom- inage a la Societe de geographic. I ne vive contestation s'etalt elevee entre la commune de la ville de Brlndlsi [Drindes) et la direction g^nerale des ponts et chauss^es au sujet de ce port ci^lebre, que la direction proposnil d'abandonner a cause du mau- vais air , en transplantant ailleurs les habitants de cette ville, qui compte tant de si^cles d'existence. Avant d'adopter un parti , le roi de Naples nomma une com- (i) Plus orcujK' de travaux scientifiques que de politique, a la- qiielle il desirait itstor rlraiiger, le roloni'l Visconti n'assisla meme jias aux assernble'es lp{;ales des elections lors de la revolulion qui erlata a Naples dans Ics preuiiers jours de jnillet l8io. Nomine par le loi, le 1 1 du inenie niois, I'un des membresde la Junteprovisoire de pouverneiiient , il lie crut pas devoir refuser ce te'moignage d'estiine ; et elu peu apres depute de la ville de Naples , il considera comnie un devoir de repondre a la confiance de ses concitoyens en siegeant en cetle qualiie dans le parlement. Ces distinctions qu'il n'avait point sollicitees lui firent perdre plus tard tous ses cniplois. II resta loule- tois niembre ordinaire de I'Academie royale des sciences de Naples. A ravenement du roi actuel, il rentra dans I'armee avec son ancien grade de colonel, et le directeur du Bureau royal topographiquee'tant niort cinq ans apres , M. Visconti i'ut choisi pour le remplacer dans ceposte, qu'il orciipe encore aujouril'lini. ( 5o7 ) mission niixte romposee de deux ofliciors do marine, de deux ingenieurs-geographes, dont I'un futle colonel Visconti, alors directcur du Bm'cau rojal lopographi- que, etc., etc. ; elle fut chargee d'examiner les moyens propres a assainir Brindisiet ses environs, et a amelio- rer et conserver son beau port. Cette commission , pre- sidee par le colonel Visconti , leva avec la plus scrupu- leuse precision le plan topographique et liydrographi- q_ue de la rade et du port de Bi'indisi , a I'echelle de ~i. Ceplan, qu'on pout considerer comme le qua- tri^me travail hydrograplilque du Bureau royal topo- graphique, n'etait pas encore publie a la lin de ISlil , mais il doit I'etre en ce moment (mai 18/r2) a I'echelle Le plan de Brindisi est le dernier des travaux hy- drographiques du bureau dirige par le colonel Vis- conti, car les cartes marines qu'on y a gravees ou qui sont pres a I'etre ne sont que des copies de celles qui ont ete publiees en France et en Angleterre , et d'apres les positions geographiques les plus recentes et les meilleures des differents pays connus. En voici le detail : 1" Collection d'un grand nombre de plans hydro- graphiques de ports, rades , ancrages, etc., etc., de la M^diterranee , ou on a reproduit presque en entier tout ce que le capitaine W.-H. Smyth a publie ; 2° Grande carte hydrographique de la Meditei-ranee en trois tres grandes feuilles, a I'echelle de y-<7:.T7i sur le parallele nioyen de 38° 30' de latitude. La gravure de la premiere feuille etait presque terminee a la fin de 1841, etl'on s'occupaitde la gravure des autres. On a plac*!: dans les espaces vides de chaque feuille les plans des ports principaux, des detroits, etc., etc. ( 3o8 ) Notice sur les cartes /lydrognip/nxjues des totes de Aori'f'ge , par M. dk i. k Roquktte, nncien consul de f?nnce en Aorfc^^c. Lorsqiic, a la I'm tie 17^4. '*^ roi do Danemaik crea lo Depot ro\al des carles de la marine ( Kongelig Soc- knarl Archw), dont la direction ful confiee a M. de Lo- venorn , capilaine de vaisseau de la marine royale da- noise, morl conlre-amiralen i8'i6, les cotes delNorvege etaienl pour ainsi dire inconnues. On n'en poss6dait que de maiivaises carles hollandaises donl I'ignorance el I'insouciance des marins se contenlaienl , quoi- qu'elles fussent failes presque an hasard , et sans aii- cune espfece de critique dans la fabrique des Van Reu- len. lln capitaine de la marine marchande danoise avail bien public una cartt; de la cote m^ridionale ; mais olle ne m^ritait gu6re plus de confiance, Sur les representations de M. de Lovenorn , deux ofliciers gtiogiaphes , MM. le lieutenant de dragons Vibe, el Aubert, lieutenant au corps du gc^nie , furent cbarg6s en 1786 de rclever la cote de Norv^ge dcjiuis Dronlheim [Trondhiem) jusqu'a la frontifere de Suede. On leur adjoignit M. de Grove, ollicier de la marine royale , auquel fut confix sp^cialement le relfcvement detaille des lies, 6cuei!s, etc. , la description des coles el les instructions n^cessaires aux marins. Deji anterieu- menl a cette 6poque une suite de triangles avail 616 me- nee , dei779 a 1780, de la fronti^re de Kongsvinger le long des fronti6res du royaunie jusqu'a Trondhiem , otde ce point, en suivant les cotes de la mer, a Bergen, Cihrisliansand , Fredi'riksliald et Chrisliania , el plu- ( 3o9 ) sieurs bases avaienl ele mesur^es pres de Koiigsvinger el deTrondhit'in ainsi quesiirle lacFoemund(/-'c//«//m/- sue). Ce ful apres que ces travaux aslronomico-trigo- nom^tiiques eurent el6 termlnes par les freres Vibe el par MM. Rick el Aubert , que les officiers designes par M. de Lovenorn s'occupferenl du rel^vemenl des coles de Norv^ge. Pendant I'espace de qualorze ans, MM. de Grove, Vibe el Aubert releverenl une etendue de coles de28o a 5oo lieuesniaiines de 20 au degre (i),coupees par un grand nombre de golfes profonds et dc bras de iner.elbordt^iesd'une immense quanlitedegrandeselde peliles lies, ainsi que d'un nombre infini de rocbers, d'e- oueils.de pelitshauts-fonds. Sou unclimal aussi rude, les operaleurs ne pouvaienl employer que quelques mois de la belle saison aux invesligalions qui leur avaienl ele confines; souvent ils elaient forces de les interrom- ])re par suite du mauvais temps, des brumes el d'une multitude d'accidents. Ceux qui connaissent le pays et qui out mis la main a I'oeuvre pcuvenl seuls appiecier le merile de ces officiers et les ditlicultes qu'ils eurent a surmonler. Leurs travaux eurent pour resultat sept carles marines des cotes meridionales et occidenlales de la Norvtfgo , accorapagn^es cbacune dinslrunlions nauliques. A ces instructions furent joinles des vues des coles et des niontagnes principales, donl on avail intli(]iie les points les plus marquants auxquels les re- levemenls se lapporlent. On y a donne aussi quelques notions sur le flux el le rellux de la mer, et sur les cou- (ij On doit fniie oliserver que les Danois romptoni 4 uiirmles dc laliliide pour un nulle on lieue marine dc i5 au de^jre; le niille de Niirvege, dont nous aurons oicasion dc parler, est plus grand que le inille danois, car il n'eii I'aut tpi'iin pen tnoins dc dix ( 9,84'' ) pour un degre dc lalilude. ( 5io 1 ranis priiicipaux (|ui ont lien a clicujiie pai lie de hi cole (lecrile. On a enfin Irace sur les carles quaire echelles de longitude scion los dilTcronces de mt'ridipns])rises dans la Conriaissancc des Temps alors publi^e, savoir : Enlre Paris ct Coj)enhaguc, de lo^i^'iG" — Paris cl Grocnwicli. . y'so — Paris el Pico kj" D'apres desobserv aliens failes en 181 3, la didi^rcnce enlre les nieridiens de Paris ct de Copenhague, esl do io°j5'3o" Paris fcl de Greenwich.. . . 2''2o'i5(i). Apresla publicalion de cescarlrs parliciili6res, dent la minule fut dress^e a I'^chelle de 6 pouccs d^ciinaux pour un mille de Norvege , ou 1 1296 metres, ]\I. de Lovenorn fit conslruire une carle generale de la parlie septenlrionale de la mer que nous appelons mer d'Al- lemagne ou merdn Nord , cl ^ laquelle les Scandinaves ont donne le nom de mer I'Ouesl [P'ester Socn). Elle renfcrme la plus grainle parlie de la cole de Norvege d(5crile dans les sept cartes ci-dessus inenlionn(^c3. La premiere de ces carles, lerminee en 1791, comprend le Trondliiems-Leed (2) , long el etroit chenal qui fi) Snivanl In Connaissance des temps de 1842 , la difference entrc les meridiens de Paris et de Copenlinfjiic rst do 10" l4'2o" Paris et de Greenwitli do 2" 7.0' 24" (2) Lepd est nn terme partionlier diffirilc a tradnirc oxaotemeni on frariQaisel qui signifie propremeni le chemin qui mene h . . . M. Lo- venorn avait propose de le rendre par la riviere rfe . . . II fandrait dire .ilors qu'on \e. descend . qti.ind on va au largo, et r|ii On Ir »in)i(eIorS- (111 nn V3 tl.iii'i I iiiti'i i( in vors 'li findliieni. (5m ) mhne de la mer a Trondhiem, ainsi que pkisieurs lies, panni lesquelles on doil signaler liillercn, Froycn , Smoelen elErlvaag, cl les 6cueils depiiis les ilols de Ilallen au nord, et s'dlend jusqu'a la mon- tagne de Slcvenshest (i), pres de Chrisliansund au midi, c'est-h-dire dcpuis le 64° i 2' jusqu'au 63° 2' de latitude nord. On a joint aux instructions nautiques la vue du mont Kopperen , prise de I'ile de Halten , celles de la cole et des iles , de I'lle de Ilallen, de la cote, depuis lamontagne de Kopperen jusqu'ij celle de Slc- venshest, de la lour de Suulen relevec a I'E.-S.-E., de I'enlree de la passe du golfe de Ramsoe , de la pointe de Titler-Odde, de la cote, depuis la monlagne deTus- teren jusqu'a I'ile de Skibnoes, prise lout \)v^s des iles de Grib, de la cote entre les monlagnes de Slevcnshest et de Tusteren , ct cnfm celle do renlr(!;e de Chrislian- sund. La carle n" 2, publiee en 1790, s'clcnd du port de Chrisliansund au nord , au promonloire de Sladl Land inclusivement, ou du 63" 8' au 610 59' de latitude nord, et coinprend les lies de Ilarcid-Land, Gursk, Aver, Otter, Frey, Suls, etc. , la presqu'ile de Stadt- Land, donl les monlagnes sont Ires elevees et les cotes fort escarpees; les golfes ou Fjord de Lyngvcer, Har- roe, Molde, Rovde, Vandelv, etc. ; les ports de Chris- liansund et de Molde. Les insliuclions nautiques qui (1) La latitude de la moiitaRiie de Stevenshest , point de la plus haule imporlanc e pour les marins , et qu'on dccouvre a la distance de i5 a 16 lieues quand on se trouve par son travels, n'ayant pu etre calculee que postc'rieurement a la confection dc cetle premiere carte, Stevensliest y est place une minute trop au nord. l/erreur a ete reconnue depuis , el cetle position est rectifice dans la cartp suivante. ( 5.. ) accompagnonl celle carle ( n" ^ ) sont suivios cles vues de l;» ( olo . (I<'|)iiis la montagne tie Tusleren jiisqua celle (le Guieberg, cntre les 6cueiis de Fiiglen et Fol- lingen, de la cole, depuis la montagne de Slevenslicst el d'line jiarlie des lies deRoinsdal, a I'enlree dii delroil de Haavcer, a une lieue clun liors a I'O.-N.-O de Tile de Oiina, el enfin celle des ilos il de la cole a une lieue k I'onesl , conige lio la poirile' iiord-oucsl de I'ile ile Rondoi}. I.a Iroisiemc cail(% qui parut en '795, s'dlend du promonloiro de Sladl-Land an nord jusrju'a I'ile de Blom [l)loi)iuc) oumidi, on du 62° lu' an Go" Ou'de la- titude nord. Ellecomprend les iles de Bicniager-Land , d'Indro-Siillen , d'Yltre-Sullen , deHatle, deFuscn, de Rad , de Holtzen , de Blom, elc. ; la presqu'ile de Sladl-Land , le chenal septentrional [nord Leecl) qui conduit a Bergen, le golt'e de Vandelv, etc. L'espace compris dans celle carle ne renterrae aucune vilje , lieu ou port de comQierce , cl la cole n'est fr^- quentdc que par dos batimonls qui se livrenl au caho- lage. On trouve ^ la suite d(!S instructions nautiques, des vues de quelques Iles remarquables en avant de la cole, sous le 01" 00' de latitude, el de la cole depuis I'ile de Ytlre -Sullen jusqu'h celle do llollzen. La carle n" l^, publiee en 1798, s'elend depuis le 1)0° 35' jusqu'au 58°5o' de lalitude nord, c'esl-a dire depuis llollzen jusqu'au nu)nt Fgefjeld , situti sur hi cole de Jedderen. On y trouve une partie du ciienai septentrional [nord Leed) el tout le chenal meridional [syd Leed) qui conduisent h Bergen, ainsi que I'enlree pour aller h Slavanger. Elle rent'erme aiissi les iles de Slore-Sarlor, Stor [Stor-Oe), T)snn , aiiisi ([lie cflle lies aiilie-i poinls iriiliiiui'-s sni la raitc , doit elre poller dc Si ^6" plus a I'ouest. ( 5./, ) la cole ii Toucsl du cap Lindcsnoes, do la cole depuis Tile de Markoc jiisqu'5 celle de Ryvingen, de la cole pros de Mandal , el do la cole cnlrc Hellesund el Clirisliaii- snnd. La carle n" G , puhlioe en 1 80 1 , s'elend dopiiis Cliris- tiansand jiisqu'a rciilrec dii golfe ou bras de mcr de Langcsuiid ( Lanffcsunds Fjord). La cole contenue dans cello carle court pour ainsi dire en lignc droile du S.-O. au N.-E. La cole cl los lerres 6lev6es de I'inle- rieui' ont peu de poiiils bien marquants. La seule ile un peu considerable est celle deTrom {Tromoe); nous ailerons parmi los golfcs ceux de Fossund, Ilelle , Sondeler, Oxe , Topdal; on y remarque le dilroil de Tromoe enlre Tile de ce noni el loconlincnt, ainsi que Ics porls de Chiisliansand , Lillesand, Grinislad, Arcndal, Tvodcslrand, Oslor-Riisoor el Kragert'ie. Les vuesqui accompagnenlles inslruclions nauliques po'ji la carle n" 6 sont cellos depuis Chrisliansand, par le Iravcrs de I'ile de Flekkeroe, de la cole enlre BuksleenenelHovdefield.par le travers de I'lle d'ljlvoe- sund, la cote enlre Buksleenon cl Hovdefield par le tra- vers de Runkenes, de la cole enlre Grimstad el Tro- moe , de la cole par I'ile de Trom ( Tromoe), de la cole par le travers d'Osler-Riisoer, parle Iravers de i'ile de Jomfrueland , el celle onlin de la cole enlre Tile do Jomfrueland et le golfe de Langesund. La carle n° 7 qui parul en i8o3 s'elend depuis 'ile de Jomfrueland jusqu'a la fronliei'e de Suede , ot comprend , oulre unc multitude d'ilols, les iles Hval { Uval-dernc), Kioin, Noller, Krager el Giel; les golfes de Christiania et de Langesund , ceux de Bonne , de Drammen, de Sande, de Mosse, de Frie, dependant ( 3.5 ) till premier, lo dcilroit de Svine {Si'i/w Suiul) , qui S(^- pare au midi la Norvege de la Suede, et les ports de Chrislinnia capitale du royaume, de Drammen, Tons- berg, Laurvig, Fi'ederiksvoern , Skien, Porsgrund , Drobak, Moss, Frederikslad , Frederikshald et la forte- ressedeFredcriksleen, au siege de laquelle Charles XII, roi de Su^de, I'ut assassine. Les vues qui accompagnent les instructions nauliques sont celies de la cole pres Laurvig, a I'ouesl el a Test de la m6me ville jusqu'^ I'ile de Fcerder , de la cole pres de Frederiksvoern jusqu'a la memo ile de Fcerder, de la cole orientate du golfe i)U hras de mer de Chrisliania , et enfin de I'ile de Foerder relevee au N. i/4 N.-O. a environ 4 lieues de dislanco. Lorscjue la carle ci-dcssus ful publico pour la pre- miere fois en i8on, on ne possedait encore que des cartes Ires imparfailes de la cole adjaccnle de Suede , donl il (ilail cependant necessaire d'ajouler une parlie ])Our completer celte carle; c'esl ce que les operaleurs danois firent de leur mieux. Mais en 180G, le licu- , Icnanl-colonel Gusiave de Klinl , c^lebre hydrographe suedois , ayant public a Stockholm une carte du golfe de Bohus {Of\'er Bohus Bugten), M. de Lcivenorn s'em- pressa de metlre a profit les informations qu'elle con- tenailpour corriger dans la carte n° 7 la parlie de la cole su^doise , et on en fit paraitre en 1817 une 2" edition. Chrisliania el Frederikshald sont les deux principaux points de cetle carte. La latitude du premier, evalu(^e en i^Ggparle p^re Hell et par le professeur danois Holm a 59''54'^o", 6lail, suivant Rick el Vibe, qui avaient observe dans un autre endroil de la ville , de 59' 55' 20" , et en la reduisant au meme point ou les premiers avaient elabli leur instrument, elle serait de ( 5i6 ) • 69" l\A' 42", coufoimile qui a dolermineM. de Lovonorn a porter h 5(/ 44' 45" la laliludedu chuleau d'Ageishuus, forleresse de Chrisliania (i). Quanl a Frederiksliald , le pore Hell place celle ville au 09" 5'5o"de latitude , le prol'esseur Holm h 59" 7' 1 9" , Vibe a 5,9" G' 42". Mais coiiime ce deruicr avail ^labli ses insliumouls a la I'or- leiesse d'Overberg, silu6e au sud de le ville , Lovenorn a cru devoir placer cetle derniere h 69" 7' 11" de lati- tude. On a adopts pom la longitude de Frederiksliald i''7'a I'ouestde Copenbagae, ce qui correspond avec les nouvelles cartes suedoises. On s'etait servi d'inslrumenls assez imparfails pour dresser les sept cartes liy drographiqups des coles de Nor- v6ge dont nous venons de parler . d qui comprennent I'espace siluc cnlre le 64° 1 3' 1 5" el le 67" 48' de latitude nord, aussi quelques orreurs se sont-elles g!iss6es dans ce travail. II est, en elTet, dc^montre aujourd'bui qu'il n'existe pas entre toules ces carles one concordance complete; c'esl entre les cartes portanl les n" t\ g\ b (]u"on a remarqu^ ce d^faut de concordance , el il pa- rallrail qu'un examen allentil' des cinq aulres n"a pas fait jusqu'icidecouvrir deditl'erences sensibles. La pre- miere de ces cartes, le n° 4. renlermant i'elendue de pays compris enire le 58° 5o' el le 60° 55' de latitude nord ; el la carle n" 5 s'^tendant du 57° 47' au 58" 5 6' 5o" , la portion de cole qui se trouve portie a la lois sur les deux carles, el dans laquelle on peul signaler ces d-. D;ilknulen. IllSTANCE 6 lii lUtTidieii, DK BIRGBN. 61756 aun. (2(J20I m.,'. NOMS DES POI.NTS. l\ilrmilen. Egf rjtia . DISI'ANCE ■ 1.1 prrpendic. UB BKHCIK. I.ATITL'UE calculce. ■lia'iil 1/1 .■uii. (IG6556 m.) 58»5J 58"5 ob5i 58° 53 15' Oii9IBTiTll>\9. L'aune dn Horvi^ft (Aln) = 0,61748 niei. DISTANCE A LA MERIDIEM, df Koiigsviiiger. 572140 aim. (359007 niel.). 5912)4 aun. {371000 m.). DISTANCE A LA PERPENDIC, de Kung&virtger. 2«24»3 aun. ,127010 ni ). 208123 .lun. (130593 ui.). D'apres les calculs que M. Vibe a fails avec les tables de M. le prol'esseur Hansteen , et dont il nous a donn6 communication , on voit d'apres ces donnees quo Dalsnuten et Egefjeld seraient situ^s savoir : Dalsnulen par 58" 54' 44" de lal. N. et par 3" 26' 3o" dc comnion- cer I'ouvrogo. Pendant Ic conrs dc celle annoe, les lieutenants de genie Vibe et Palmlan, cl le lieutenant de vaissoaii Ilageriip, furcnt envoyes pour explorer les lieux, le premier conime trigononi6lrc , ct les deux autre conime charges dcs details. On niitaleur disposi- lion trois grands bateaux pontes , et , outre les instru- ments ^numeresplushaut, ilsfurent pourvus d'un com- pas azimuthal, d'une boussole et de Irois [)!ancliettes. Les points les plus septentiionaux (pie M. Ditlev Vibe(i) avaitdetermin^scn ijSS.elaienl \eS/or/i(irperrn, rochersiluesurlalcrrn d'Orland (^Orlandet) eli'llede Jul- tingen, la plus meridionale des iles Tarv [Ta n'oenie ) , La distance de ces deux points avail ete lrouv<^e par le anciens triangles de 29,959 aunes (1B798 metres). Comme ces points sont situes a peu prespar Go" 48' do latitude etque la plusseptentrionale des anciennes car- tes hydrograpliiques ne s'^tend que jusqu' h 63° 10', on dut^lablir une nouvelle triangidation vers le Nord en partanlducote Storkorpen-Jullingen ; ces diverses ope- rations occuperent une grande partie de I'ele do 1828. Pendant le coursde cette annt^ejer^seaude triangles fut etendu juqu'a Volfieid, prfes de I'entree du golfe de Namsen {Nainsen fjord), situe au 6"4" 55' de latitude, et les operations de details se poursuivirent jusqu'a la presqu'ile (YOxbaaseii , surlesconfins de la fogderie de Nummedal, sous le 04° 26'. L'annee suivante (1829), la triangulation parvinta I'Sle de llestmand {Hestinan- d6e>, dependante de la fogderie de Ilelgeland, sous le 66° 32', et les operations de details jusqu'aux iles Viglen [Vigten oerne), situdes au 64" 55 , dans la fogderie de Nummedal. (1) De la iiieme Fainillr quo le licntrnniit do {(o'liic dii niriiip nnin. XVII. MAI. 3. -2 1 ( 329 ) Commo dans cello annee qui venal I do s'ecouler le rese.iii do triangles s'^lail avanct'; d'lin degre ol domi plus loin que le travail de details, les Irois observa- teurs s'occuperont , pendant l'»il6 de iSSo, de cos dorniers travaux , quMIs poussferent jusqu'a I'eglise de \ig, ddpendanlc do la fogdorie d'Holgeland , el silu^e au 65" 25' de latitude. A celle epoque, les ofliciors charges des operations li\(lrographi{(ues ajant re^ii I'ordro do dirigor I't^la- hlissemonl di! quaranlaine forui6 dans le ^/oHoi.'-.yHrtr/, re no ful (jii'au couiinencemonl de juillcl i83i qu'ils puronl reprondre lours premiers Iravaux; aussi n'y eul- il qu'un pelil nombre de Iriangles qui furenl d^ler- minos pendant celle annee, on on ^tablil des signaux jusqu'a Gilleskaal, fogdorie de Sallon , sous le 67° de latitude; les operations de detail n'arriv^renl que jus- {|u'h I'eglise d'Alstadhoug, fogdorie d'Holgeland, par le65»55'. Rn i83'2, le capilaine du g^nio Brocb roinplara comrae Irigonomolre le lieutenant Vibe, auquelon avail confie specialemenl la construction el le dessin des carles hydrugraphiques ainsl que la redaction des ins- tructions nauliquos qui doivenl los acconipagner. Lc reseau de triangles fut ctondu jusqu'h Volsnekken , dans la fogdorie de Sallon, situe au G8° parallole , el les details so poursuivirenl jusqu'a Naesoe , dans la fog- dorie d'llelgeland , sous le 66° 3 1'. Cc fut pendant le cours de celle memo annoo que M. lc professeur Han- steon , direcleur de I'obsorvaloire de Christiania , qui avail succede dans la direction des travaux hydrogra- phiqucs au g^n^ral major Aubert, morl en i83i , se rendit aTrondliiem. II d-lail accompagne du lieutenant de genio^ibe, ct il devail vorifior par sos propres ob- ( 320 ) servalions lailcs stir plusieurs slalions Irigonometri- ques voisines de I'aricienne s^rie de triangles, ('exac- titude de i'azimulh de differents cotes. La meme aii- n6e,le lieutenant Vibe commenga , d'apr^s les instruc- tions de M. Hanslecn, la construction de la premiere des nouvelles carles marines. Ellene futterminee quVn i835, et s'etend de Ilaltenoe h Lekoe, ou du 64° 8' au 65° de latitude nord. Nous avons d^ja fait connaitre que les materiaux en avaient ete reunis par M. Hagerup , lieutenant de marine, par ]'inp;enieiir Paludan, et par ^1. Vibe , lui-meme. En i855, d'autres occupalions n'iiyant pas perniis aux lieutenants Hagerup et Paludan de continuer le travail de ddlail , les lieutenants Due, du corjjs de la marine, et Rjnning, de I'armee de tcrre, en furenl charges h leur place. La triangulalion lut conlinuee par le capitaine Brocli jusqu'iJ Lcidingen, sous le 68° 00' de latitude ; ce meme ofTicier fit egalemcnt celle de la plus grando paitie des iles Lofoten. Quant aux operations do detail , elles furent poussees jusqu'a Bodoe , chef- lieu du Nordland , dont la latitude est de 67" 21'. Les trigonom^lres ne firent rien en i834 ; mais pendant le cours do celte ann^e le travail de detail fut amene jus- qu'a Hameroe , dans la fogderie de Salten, au 68'^ 10'. On savait que par suite do ['imperfection des instru- ments dont on s'^tait servi pour 6lai)lir I'ancienne serie de triangles, il existail quelques erreurs dans la lati- tude el la longitude de Kongsvinger, premier point de depart , ainsi que dans I'azimulh des cotes des pre- miers triangles ; on avail enfin reconnu une legere erreur dans quelques angles. Or la nouvelle serie des triangles ^tant uniquemenlhasee sur I'ancienne, dont elle 6tail une continualion , etait necessairemenl af- ( 3-i/, ) Ceclce (le tonics cos inexacliUides. Aussi Ic prolesseur Hanslccii jugca-t-il utile, afin de rcndre toutc la noii- velle s^rie de triangles independante de I'ancienne, de liii (lonner imiiiedialement iine autre base en s'ap- inivanl sur le nouvel observaloire de Clirisliania , dont la latitude ct la longitude sont deterininees avec une sudisante exactitude, Le capitaine IJroch re^ut ;\ cct effcl I'ordre de porter une nouvelle serie de triangles de I'observatoire de Chrisliania h I'eglise catliedrale de Trondhiein , et do lier ensuite cellc chaine avec le travail fait en i8ii8 par le lieutenant Vibe. Cette Joii- guc operation lut heureusenient termin^e dans un soul ele , a quelques triangles pres qu'oii y ajouta en 1807. A son rolour d'un voyago qu'il avail fail au Brcisil ct dans la JMedilcrranee, le lieutenant Hagerup reprit , en i855,ses travaux Irigonomi^triques, et porta le r(^seaii (!e triangles jusqu'a Scnien , au 69° 10' de latitude, el Icjk fficiers cbarges des details complelfcrent la plus grande partie des lies Lofoten et Vesteraalen. Dans le moment ou le temps etail le plus favorable pour le travail, les trois op^rateurs durenl se rendrc sur dif- f^renls points dc la coto du Nordland pour y faire, d'apres le desir temoigne par I'amirautt!! anglaise , des observations sur les mareos. Le capitaine Hroch lia la serio de triangles avec Kongsvinger pour controler Tancien travail, et mesura pendant I'liiver une base sur la glace dans le golfo de Clirisliania, En i85G, le r6seaude triangles fut 6lendu jusqu'h Loppen dans le Finraark, sous le 70°25' de latitude, et les operations de detail se terminerenl h Andde, ile situ^e au 69" \ 1'. Ce fut cclte memo annee que parut la seconde carle bvdrograpbique construilo el dessinie comme la ( 3q5 ) premiere par le lieutenant Vibe, el donl les maleriaux- avaient (!il(?i preparers par les mt^mes ofTiciers ; ello avail eld lermimie on j835, donl elie porto la date, el s'(!!lend de Lekd'e a Donnoesue , ou du 65" 6' an 60" 5' de laliliide. La Iriangulalion se termina en 1807 \x Nordkyn, dans le Finmark , sous le 7 1° 1 o' de latitude ; et les travaux de details s'elendirent au nord de Tromsoe, mais ne de- passerent pas le 70°. Une troisii^me carte ayanl pour extremes limiles , d'un cole Donnoesoe , et de I'aulre Fleina elSandhornet, c'est-a-dire le6G''4' et le67°7', el conslruile egalemenl par M. Vibe, ful publiee dans le cours de ladile annee. Deux aulres carles onl ele pubruJ-es depuis , I'une en 1839 renfermant j'espace qui s'tilcnd de Fleina el Sandhornet aTranoe, ou duG7°5' au 68° 1 2', etcom- ])renanl la parlic meridionale des lies Lofoten jusqu'a Vaagekallen el Skraaven; et I'aulre, qui a ele lermi- nde k la lin d(! 1841, s'elend du 68° 9' au 69" 16', et renfcrme le reste des Jles Lofoten el les Vesleraalen, avec la portion du continent situee a Test. Pour con- struire ces deux dernl6res carles, M. le lieutenant Vibe a fait usage des materiaux dus aux travaux du capitaine du genie Broch, du lieutenant de vaisseau Due, el du lieutenant d'infanterie Rynning. Ces cinq cartes sonl accompagnees d'inslructions nautiques redigees par M. le professeur Ilansteen, el de plusieurs vues des coles, qui offrent des points remarquables utiles a connailre des navigateurs. » 11 est probable que qualre carles devront encore etrc dressees avantde parvenir a la fionliere russe; la des- cription des coles de Norvege sera alors compl^tement lenninee. Selon des calculs necessairemenl approxi- nialifs, la premiere de ces dernieres cartes compren- ( 5v6 ) (Jra I'iL' do Troins ( Trninsoe) , les golfes de Lyngcn {Lyngenjjord), tl'Ulv [Uli'fjnril] *;t tie Kaa (A'«rt/yorf/j, Oiiaenangon , Allcn-TaKig , avcc h's ilos qui bordeiit la Colo. On lioiiveia dans la seconde, llainm«.ilest, lite de Sor (Suroe) et Seiland , avec Ics ilots el rochers envi- ronnants. La troisiime conliendra les caps Nord eiNordkyn , les goltVs de Poisanger {Porsanger/j'ord), do Laxe [Laxejjord) et de Tana [Tanafjord), avecles Slots et ro- chers qui on dependent; ol la qualriemo el dornieie onlin donnera Vardoe , Vadsoe, le goU'e de \aranger i^Faroiiger/jord), ainsi que le restc de la cole ori(>nlLde, ot probablonieiit aussi quelquos |)orlions du lerriloire russe place sur la limite fronliere. A parlir de Nordkyn, promontoire a lost ilu cap iSoril, ol lo plus sopteutrional du continent de I'Eu- rope (71° 10'), la cote de Norvege n'olTro pas il'lies sur lesquelles on puisse Irouver dos points de iriangula- lion; elle manque en mfiiue temps de perls oii il soil possible de metlie a l"abri le bateau du trigonometro pendant (pi'il so livre a sos travaux; le pays enfin , a celte bautc lalllude, n'offre aucuno esp^ce de ressource quelcoiHpic; il est lout a-l'ait iiibabile, eton })eut dire sans exageration (ju'il est inbabilablo. Les dilHoullos resultant do cet elat des choses ajanl paru insurmon- lables, on ronon^a au piojcl (jui avail ele d'abord l'orni6 de conlinuer le resoau do triangles plus a Test, on prolongeanl la cote On dd-sirail cependant rempllr la lacuno qui exislail onlre le Nordkyn ol la irontiero russe, lacune que tons les efl'orts de courage, tic pa- tience et de talent des officiers norvegiens n'avaionl pu remplir dirodemenl. On tlul done ohorcber a alloin- ( 327 ) (Ire le nierne hut par un moyen indireci. Le lioulenanl des ingOnieurs Hagerup re^ut I'ordre de muner um; suite do tiiangles jiisqu'au fond des golfes de Tana el de Varanger, el de pousser son travail jusqu'au point extreme qui louche a la Laponie russe, en hunt son reseau avec Vardoe et Vadsoe , donl la latitude el la longitude ont 6le determin^es en 1769 par le pere Mell, jesuite et astronome autricliien qui s'etait rendu dans le Finrnark pour y observer le passage de Venus sur le disque du soleil. Ces travaux, dont une partie a ele elFecluee en 1859, sont aujourd'hui terminus, el Jout fail esperer qu'avanl pcu d'annees on possedera une collection complete de bonnes carles des cotes de Norv6ge (1). (1) C'l^st un ptii'iionieiie cuneux que nous croyons ilevoii sij;naliT, qu'ou ne rencontre jamais de glaces sur les coles seplentiiunalts (t occidfutalcs ile la Norveye, donl les poits sont ouveits loute I'annee , ineme pendant les hivers les plus nides , tandis que le pays esl coii- viTl de giace et de nei;;e. Ce nest ipie dans des cas extra(jrdin,iires , et (piel'on considere coinme des prodijjes, que dans 1 espace de quolipus sieWes on a vii ces ports pris par les fjlaces. On tn'a assure a Trondhieni qu'on n'avait iamais enteiidu dire que le yolfede ce noin, et menie, ec qui paraitra plus exit aordinaire , la livit-re Nid qui s'y jette , eusseni ele pris par les {jiaces, tandis ijue le golfe de Chrisiiania Test lous les ans. En iSSy, j'y ait fait pendant plu- de quatie uuii-. eonseeulits lies courses de plusieurs milles en iraineau, el j'ai vu scier la glare di puis CIni-tiania jusrpi'a Drobak , pnur que les navires retenus daus le ]jrem.er de ces pons pusseiil so)tir du {;oll'<', et gaj'ner la iner alois eniieremeiil lilu-e el iiaviQalde. M. deLoveuoin pensequ'il faudraitun tiiile fori I'teudu pour e\pliqiier les raisous de celle espece de phi'- nouieiie. En ouire oriue renconire |aM)ai> de {^laees llotanttes dans la liaute nier; inais en liiver les tempeies y soul fiC((Uei)tes, la uier or.;- ;;euse. les ruiits loujjues, et le peu de jour qu'on a n'est (»uere i|U unu eii'puseule. I'.n eelte saison leciel<'>I ;;t'neraliinenl eouvcrt et eliarjje de nuafM's. ( 5-^8 ) Ce grand Iravail kiiuine, el niOine au])aravant, lo j^ouvernemenl noivegien aura a en enlieprondre iin aulre d'une lies liaulo Iniporlanco junir la navigation des coles do Norvetre. On presume, d'apres dilTercnts renseignemenls qui unl (ile rccueillis, que le long de ces coles, a paiiir el meme un pou au-dela du cap Lindesna^s jusqu'a Var- dijeliuus, et peul-elre nienic encore plus loin , s'lilend une sdrie de bancs de sable qu'on croil conligus, quoi- <)u'ils paraissenl ftlre inlerroinpus j)ar jilusicurs pro- I'ondeurs considerables, porlanl dillerenls noms, sui- vanl Ics diflVrenls points qu'lls occupcnl, niais connus gen(!;ralemenl sous la denomination de /Joi'broen, mol qui signifie lilleialement le /jo/U de la iiicr. Pros des Cotes des ilos Lofoten cl Vesteraalen , ce banc se rap- procbe de la Icrie a la distance de 2 a 3 milles, pr^s ilu district de Sondmor el autres points de la cote occi- denlale, il en est ddoigne de 10 a 1 2 milles (1), etmeine plus. Sa profondeur varie de 00 a 4o et jusqu'a 80 el meme 100 brasses (/^tzw/) (2), et la qualite du fonds est aussi variable que la profondeur, quoique cependant la majeure parlie se compose de sable et de coquilla- ges. On a propose, pour determiner la situation exacle, les diverses jirofondeurs el la qualite du fonds de ce banc, donl il esl facile de concevoir que la connais- sancc est d'une extreme importance pour les naviga- teurs qui frequcntent ces parages, d'armer un grand navire qui emploierait deux 6les a le visiter soigneuse- menl. On en dresserail ensuitc la carte, cl on aurail (i) Le inillc de rsoivcge = 1 129.5 kilom. (a) Le favn on hiasse de Noivt'j;c sc divisc vn S atn {auiws) mi 6 pieds , et ef;nle i ,8824 nielie. ( 3'^9 ) soin, lorsque les carles hydrographiques dii Nordland cl du Fininaik seiaient lormin(!;es , dc ])orler la position de cebanc sur cos carles. II esl probable que ce Ira- vail , deja approuv^ par le gouverneinent norvc^gien, sera adople par le Sloilhing, s'il ne I'esl deja.et qa'il ne lardera pas a elre ex^culti. ISouviiLLii NoTii de M. de la Roquello sur la Societii (les (uitiquaires da ISord. Daiis hi reunion IrimesUiulle du 28 avril 1842 , M. le ])roresseui- Ualn , secrelaire de la Soci^le des anliquaires do iSoid, a calrcleiiu co corps savant d'un memoire transmis par le celebre naluralisle el voyageur Henri V\. Sclioolcral'l , niembre de la Society el agent indien des Elals-Unis dans le Michillimackinack. Ce memoire esl relalilala decouverte faite receinmenl dans la vall(^e du Mississipi d'une pierre de graiwalcke , plate el char- gee d'inscriptions , Irouvde en creusant une grande et ancienne lombelle. Un dessin, representant la pierre et les vingl-qualre caracleres qui y sont traces enlre des lignes paralleles , esl joint a I'envoi fail par M. Sehoolcrall. On croit que cetlc pierre , placee dans la lombe h cote d'un squelelle el de plusieurs morceaux d'anliquite , elait une ainulellc ou un sou- venir genealogique. M. Rafn , apres avoir examine avec attention les caracleres qui iormenirinscriplion, el les avoir compar(!!s avec ceux qu'on employait jadis en Europe, et parmi lesqucls il coniprend I'ancien gal- lois , I'anglo- saxon, rancicnnc langue du INord, elc. ,, ( 35o ) s'cst cru foiuie a concliiro (jue I'inscriplion est duo a lies Europ^ens qui se seiaient elahlis dans ces conlrees avanl le x" siecle. Ces Europ^ens pouvaient bien pro- venir, suivanl le iJoclf professeur, ile la pre!«(pi'ilt' py- ren(ienne , ou de I'lrlandr , donl les habilanls, suivant les rolalions des sn^'a , onl fix6 vers celte epoque leur domicile en Anieiique. En accusant leceplion iiM. Rain do son interessante comniunicalion , je I'ai pri6 de me Iransmellre nn /nc simile des vingl-qualre caracleros traces tur la pierre , d'enlrer dans quelquos details sur los motifs qui onl delemiin^ son opinion , et de ra'en- voyer en meme lemj)s le texle des saga auxquels il lait allusion. Dans cetlo meme seance , S. A. U. le prince royal de Danemark, president de la Soci6te, a annonci^ qu'il avait fait faire sous ses propres yeux des fouilles pros de Buddingcdansl'ile deSelande, Quelques unesdestom- belles qui out 6t6 creusees avaient sans doute 6te d^ja explor^es, car on n'a rien trouve dans les caisses en pierre qu'elles oonlenaient. En poursuivant les recber- cbes, on a ete plus heureux , et jiarmi plusicurs objels en bronze plus ou moiiis bien conserves, on a decou- vert un magnifique bouclier cbarge d'orncmenls eii spirale , etc. La Commission d'anliquites a preseiile a la Socielo plusicurs objels curieux offerts pendant le Irimestre , .'l M. Tbomsen a cru devoir fixer plus specialement J'attenlion sur une ceinture en bronze, dent M. Reutze, deVienne, a fail bommage. Elle a 6t6 trouvee aupr^s d'Arles, en France, et se con)i)ose do plaques minces unies ensemble |)ar des aiuieaux, ol enricbies d or- noments. M. Finn Magnussen a fail un rapport sur deux Ires ( 35, ) anciens poemes allemands, ecrils sui des feuilles do parchemin , decouverls a Mersebourg par iin savanl danois, M. Georges Wailz , qui en a envoye des/«c si- mile avec des eclaircissements de M. Jacob Grimm. Ces deux poemes, qui paraissent ofTrir le plus haul inl(iret au savanl irlandais, traitent des anciennes diviniles d(! la Germanie , et onl ele vraisemblablemenl composes en Thuringe dans le temps du paganism;. Aulanl qu'on peut en juger par les morceaux communiques, ilssont ecrits en languc allemande. Le premier de ces poemes a ele compost a I'occasion d'un mariage; ie seconil esl un veritable Formulaire de conjuration ou d'exor- cisme paien pour gu(5rir un cheval malade ou blesse. Lcs noms de plusieurs des divinit^s qui y sont designees correspondent a ceux des ilivinilt^s connues des Scan- dinaves. Ainsi, on y lit frc^quemmenl les noms de Wo- den, Balder, Siinna , Ftna , Folia, Sinthgunt/i , ecrits ])resque de la meme maniere dans les royaumes du Nord. La comparaison dece formulaire de conjuralions avec celui qui ^tait adople en Scandinavie fournil une nouvelle preuve de I'exlraordinaire extension des my- thesscandinaves, et de I'exlreme importance des lulda. Au nombre des nouvoaux membres que la Soci(^tt; dos antiquaires du Nord a admis dans son scin , nous cileions : - < S. A. R. le prince regnant de Lucqucs, Charles do Bourbon, infant d'Espagne, et dom Aureliano do Souza e Olivcira Coulinlio de Rio-Janoiro ( 552 ) Geograijhie prototype de la France, par Dknaix (i). .ivec cette vpigraphe : I. titiiilu rnlioniKflle tl'ini pays est l.i lift lies contiijuialioiis e:licies lerrcs- Ires se pieseiitenl dans le nicino oidie el avec les inemes analo{^ies. Depuis long-lenips la division du globe on bassins de rivieres est regaidee comme la plus ralionnelle el la plus propro a facililcr I'l^lude de la geographic ct la connaissance de la configuration des terrains. Au moyen de celle division , la description d'une conlr^e devienl claire et se relient aisement. Touleluis, pour lirer de celte idee premiere tous les avanlages qu'elle promel, il elail necessaire de poser quelques princi- pes, d'elablir quelques definitions, el de les appliquer a un cxemple. Tel est le but du nouvel ouvrage de M. Denaix, dont les efforts soutenus pour le perfec- tionneraenl de la geographic nieritenl d'etre honora- blement cites. La maniere de trailer la g6ograj)liie qui (l) Geofjraphie [)rr)tolypc de la France, coutenant des elements d'an;ilyse naturelle applicables a tous les Etats; ouvra^je dedid an due d'Aumale, par Denaix, ancicn eleve dc I'EcoIe polyterhniijue , et lieuf(;nant-coloiiel d'etat-inajor , eliet d'adininistration au Depot ge- neral de la {juerre. Uii volume iii-8° de •J 20 pages et line carte ini- jirimee en deux couleurs. Paris, Irnpriinerie royale, 1841; rlie/. I'aiileiir, rue d'Assas , 5; Cli. l'iri|uet , geographo du roi , (piai (jonti, 17; Dumoulin, librajre, quai des Augustins , l3. Prix, 7 t'r. /in cent. ( '^35 ) a 6le adoplec par ce savant, recjuiorl sans tloule une cerlaine applicalion d'esprit pour elre comprise ; inais quelle est I'etude utile qui n'en exige point ? L'expe- rience ne nous apprend-elle pas que Ton n'acquiert point de vcritables connaissances sans travail? La geographic prototype de la France est divis^e en cinq sections , el terminde par un appendice. La premiere section a pour litre : Expose sommnirc des lois hfdro^eiqucs. Apres avoir defini un bassiti, une portion de la surface du globe dont les eaux pluviales cl (luviales se rendent dans le nienie reservoir , Tau- tcur considere successivemcnt les bassins dont le re- servoir est interieur; les bassins dont les reservoirs sont des golfes ou des m^diterranees ; le bassin de I'Ocean ; enfin les bassins des eaux courantes. Une loi hydrog^i- que qui est commune a tous les bassins, c'est que leur grandeur varie comme celle des reservoirs qu'ils ali- mentent. Les bords ou sommets des bassins dont le reservoir est interieur sont continus et pr^sentent une courbe fermde. Les cretes des bassins dont les reser- voirs sont dos golfes t)u des mediterranees ont une so- lution de continuile aux delroits, par lesquels ces niers et ces golfes communiquent avec I'Ocean ou avec la mer principale. '^ Les cretes du bassin de I'Ocean sont determinees par les sommets et les cols des chaines de montagnes et des dos de pays qui partagent les eaux pluviales et fluviales, entre I'Ocean etles raers mediterranees ou interieures. L'auteur designe par le nom de dorsale la grande chaine longitudinale qui op^re ce partage en Europe ; il ap- pelle costales les longs contre-forts qui en parlent, et sous-costnles les branches que ceux-ci projettent. II en fait une description qui ne laissc rien k d^sirer. ( 554 ) Passaiil aux tleuvos, M. Denaix luit rc'inar(|uer rjue la cr6l3 (le lenrs bassins, apres avoir oinbrasse dans son circuit un pays immense, se rapproche et ne laisse vers leur tniboucluire qu'une solulion de conlinuilti d'une largour souvcnt si peu considerable, qu'on poiir- rail la rcgarder comme le delroit d'un golf'e lerreslre limile par les sonimites du bassin. Cost ainsi , dil-il , que la cr^le du bassin d-? la Seine, apres s'6tre 6carlee an midi jusqu'aiix sources do I'Yonne, an nord jus- qu'a cellos de TOiso, so rapproche au dessus du Havre el de Monflour, ol ne la':sse plus an bassin qu'un dd- bouch(i de i 5 kilometros. [)e celte loi generate , et de I'intervalle qui sc Irouve ontre les embouchures des grands fleuvcs, le colonel Denaix derive cetlo autre loi : le conlre-forl qui separe les bassins de deux fleuves ne forme d'abord , entre les sources des affluents opposes qui les alimentent, qu'une simple Crete ou une croupe de peu de largour; mais a un certain point, cette croupe se bilurque , el finit par ronfermer, onire ses branches de prolongement , une espfece de golfe terrestre occupant tout le triangle com- pris enire le point de bifurcation ot les embouchures des deux fleuves. Dans ce triangle, les cotes bifurquds [)rojettont les branches que I'auteur appelle soiis-cos- tiiles ou sous-contre forts du premier, du deuxi^rae, du troisi^me ordre , selon qu'ils sont des ramifications premieres, secondesou troisiemes, du conlrc-fort prin- cipal. Pour achever de faire connaitre le systeme de i'au- teur, nous citerons quelques unes des dt^finilions qu'il eraploie, et qu'il nous parait utile d'admeltre dans la geographic pour pouvoir I'c^tudier avec fruit. Le co- lonel Denaix appelle fleuve rlarsn} , tout fleuve dont le ( 555 ) hassiii est limite an fond par Ics cielis tie la chalne piincipale, el sur les cot^s par celles tie tJeux conlre- forlsfluvialiies ; eif\eu\e costal, lout fleuve tlonl le bassin est limite au fond par la crete d un contre-forl parlant tie la dorsale. II fail enlre les fleuves coslaux one dis- tinction ing^nieuse qui nous parait I'ondee : il appcUe appendiculaiie un tleuve, par exemple, lei que la Sonime, qui commence entre deux dorsaux contigus ( la Seine et la Mcuse) , mais tiibulaire de deux hassins mari- limes diCFerenls ( le canal tie la Manche et la mer du Nerd ) L'Escaut est ^galeraent un fleuve costal appen- diculaire. La Charenle est un fleuve costal snhintrant , parce qu'elle nait et se developpe dans le triangle com- pris enlre deux fleuves dorsaux conligus qui appar- liennent a un meme bassin maritime, savoir : la Loire et la Garonne. Un fleuve costal, tel tjuc la Seudre , par exemple, est (\i\. a.iillaire , lorsqu'il a son cours dans le triangle compris entre un fleuve dorsal et un fleuve costal subinlrant superieur (la Gironde et la Charenle dans rexem|)le cite). Les designations prectidenles elant applicables aux rivi^res donntnt a la m^thode de I'auleur une grande generality. Ainsil'lll, qui coule en Alsace, est une ri- viere dorsale. parce qu'elle nail dans rensellementcom- mun aux deux chalnes du Jura et des Vosges, qui est le col deValdicu. LaNievre, I'Arroux, I'Allier, sonldes rivit^res dorsales. L'Andelle, I'Epte el I'Oise , aflluenls directs de la Seine , et qui onl leurs sources \>vks des creles d'enceinte du bassin de ce fleuve , sonl ce que I'aideiM' appelle des nv'xQves faitieres , tandis que la Marne et I'Aube, aulres aflluenls de la Seine, sont des rivieres dorsales. La deuxieme section conlicnl I'application des prin- ( 550 ) cipoft f|U(> nous vcnons d'oxposcr, a line classificalion des fleuvcs et des prlncipales rivifcres dc la Franco. La Iroisieme est une revue analylique des fleuves el des rivieres dont les noms seivent ou peuvonl sorvir A de- terminer la situalion physique des deparlements. La quatrieme Irailc de la situation respective des departe- racnls relativement aux ligncs d'enceinte et aux lignes de partage ou de reunion des eaux , qui d^leraiinent la configuration generale de la France. L'auteur a joint a celte section un classement des departements, elabli suivant I'ordre de leur situation physique relative, et d'apres le rang qu'ils tiennent eu egard a leur etendue, a leur population et a leur revenu territorial. Enfin la cinqui^me section consid«^re les chainesde monlagnes, les monlagnes el les lignes de faite dans leurs relations r«iciproques, et dans leurs rapports avec la distribution des eaux. Ellc complete I'ouvrage. L'appendice renferme deux tables alphab^tiqucs raisonnees , I'une, des chaines el chainons de monla- gnes; I'autre, des principaux canaux ex^cut^s ou en cours d'execution. Enfin , la carle qui est jointe a I'ouvrage repr^sento clairement, par des proc^des nouveaux, toules lesdivi- sionsnalurelles et administratives de la France qui ont etc envisagees par I'autGur, et elle donne pour chaquo d^parlement, en quatrc colonnes disposdes sur les cot^s, sa superficie, sa population, ses revenus terrilo- riaux el ses irapols directs. A. { 507 ) Exp/^DiTiON par tent de la hale Denon (i ) an port (In Roi George, par M. Eyre. C'est certainement un spectacle digne d'observalion que de voir le vaste continent de la Nouvelle-HoUande, dont les cotes etaient a peine connues il y a cinquanle ans , se couvrir d'une population ^Irangere qui en- vahit incessammcnt tous les points. Independamment de la cote orientale, oil croit et se forme un nouvel Etat, et peut-etre bientot un nouveau peuple, des postes sont 6tablis sur presque tout le contour des cotes septentrionales , occidentales et m^ridionales. D^ja des lentalives ont et«^ faites avec plus ou moins de succfes pour aller d'une de ces positions a I'autre en suivant la cote. La relation receniment publiee des ex- peditions du capitaine Grey, d'abord dans la parlie nord-ouest, el ensiiite sur la cote occidentale depuis la baie des Cbiens-Marins jusqu'a la riviere des Cygnes, a fait connaitre les difficutes que presente cette partie de la Nouvelle-Hollande a cause du manque d'eau. On a pu y voir aussi que dans les environs des etablisse- ments anglais les relations avec les naturels commen- cent h s'^tablir sur un pied assez amical. L'analyse suivanle dune expedition par terre le long de la cote m^ridionale de ce continent nous a paru meriterl'at- iention des personnes qui sont curieuses de suivre les (i) La baie Denon, de Baudm ( baieFowler de Flinders) est a I'esl du cap Mansard , situe sur la cote de la Nouvelle-Hollande par 32° 1' de lat. S. et i3o" f de long. E. XVn. MAI. 4- ** 338 ) progr^s des 6tab!issemenls anglais dans ces pays. Elle est extraite de la Literaiy Gazette dii 19 f^vrier i84«. P. D. Expedition par terre de la bate Denon ou de Fowler an port du Rot George, par M. Eyre. . M. Eyre partit de Fowler's Bay le 21 fevrieri84i, ac- compagn^d'un inspecleur elde Iroisnalurols; ils avaient des provisions poor neuf semaines et dix chevaux. Lors- qu'ils enlrdrent sur le lerriloire de I'Australie occiden- tale, ils Irouv^rent que le pays qui enloure la grande bale auslralienne (i) sur une ^lendue de plus da 5oo milles consisle enlifcrement en une fornialion fossile , dont I'^levalion au-dessus du niveau de la mer varie de 2ooh3oo pieds (60 h 90 metres) , el qui forme uneesp^ce de plateau sans arbres, sans gazon , et couvert dans beaucoup d'endroils de broussaillfs imp^n^lrables. On n'y Irouve absolument aucune trace d'eau douce, el ce n'elait qu'en creusant dans le sable auprfes de la mer, dans les points ou le grand banc fossile n'allait pas jusqu'a la cote, que Ton pouvait s'en procurer un peu ; encore futon oblige de parcourir des espacos de i3o a 160 milles sans pouvoir en trouver une goutle : aussi on se trouva deux fois pendant sept jours sans eau et presque sans nourriture. Ces dures privations por- t^rent deux des naturels a piller, en I'absence de M. Eyre les provisions qui restalent : ils tu^rent aussi le surveil- lant, et disparurent. Eloign^ de Fowler's Bay de 45o (l~ Ce que I'auteur appelle la f;rande haie anstralienne est ce vast* enfonrenienl que forme la cote meriilionale de la Nouvelle-Hollande cntre la piesqu'ile qui liorne a I'O. le fjoife Spencer ef raichipel de la Recherclic. ( 339) niilles, eld'environ 600 du port du Roi George, M.Eyre pr^iera continuer sa route avec le seul natural qui lui fut resl6 fiddle, et n'ayant plus que quelques chevaux trop faibles meme pour les porter. Un peu al'E. de la pointe Malcolm, il rencontra pour la premifere fois un fort dtroit espace de terre couvert d'herbes; mais ce ne fut qu'apres avoir depass6 le cap Aride qu'il trouva un petit lac d'eau douce. Le pays consistait alors en dunes de sable couvertes de buissons; le terrain etait oolithi- que, avec quelques poinles de granit. M. Eyre Iraversa quelques criques qui lui parurent devoir communiquer avec la mer, et pouvoir ofTrir un abri a des embarcations. Derriere Lucky-Bay et les lagunes qui sont a I'O. de la bale de TEspdrance , on rencontra un terrain assez f(!rlile ; I'eau etait abondanle, mais le bois manquait. A environ 16 milles au N.-E. ducapRiche, on ren- contra une riviere considerable dont I'eau 6tait sal^e et qui venait du O.-N.-O. Elle paraissait lomber a la mer en un point ou Flinders a marque « une bale de sable imparfaitement vue; » le pays dans les environs de cette riviere paraissait meilleur, et on aurait sans doute pu y trouver de bons paturages pour des raou- tons ou du betail. A I'O. du capRiche, on commenca a voir de grands arbres , tels que le maliogany, le gom- mier rouge, le casuarina, et autres que Ton trouve aux environs du port du Roi George ; mais comme le pays situe entre ce port et le cap Riche a 6t6 dej6 examine, M. Eyre ne juge pas a propos d'en donner la descrip- tion. Sa relation est terminee par le paragraphe sui- vant : Le 2 juin, je rencontrai le baleinier frangais le Mis- sis sipi , du Havre, commands parle capitaine Rossiter. ( 34o ) Je re^us de ce capilaine I'accueil le plus aimablc et Ic plus hospilalier pendant les douze jours que je passai ci bord pour donner a mes chevaux le temps de re- prendre des forces ; il me fournil aussi Ires lib^rale- nient les vivres qui ra'^laient necessaires pour conti- nuer mon voyage jusqu'au port du Roi George, oii j'arrivai le 7 juillet, apres un voyage qui, en raison des sinuosil^s, est de plus de io4o milles. Pendant les 680 derniers je n'etais accompagne que d'un seul na- turel (lu port du Roi George, nomme \Vylic. Nous n'avons rencontr6 dans cc trajet qu'un petit nombre de naturels , dont la plupart 6taient limides , mais assez bien disposes. Le langage qu'ils parlaient (itait exactement scmblable a celui du port du Roi George jusqu'au cap le Grand, et celte similitude doit proba- blement s'etendre jusqu'aux grandes falaises , c'est- a-dirc jusque par environ 124*^1/2 E. (1 22" 10' E. ) ; mais au-dela de ce point le langage elait tolalement different, etWylie n'en comprenait pas un mot. c 341 ) DEUXIEHIE SECTION. Actes de la Societe. F.XTRAIT DES PKOCES-VERRAUX DES SEANCES. PRtsiDENCE DE M. I.E CONTRE- AMIRAL DUMONT d'urVILLE.. Seance du 6 mai 1482. Le proc^s-verbal de la derniere seance est Ju et adopts. M. le ministre de la marine adresse a la Societe le 4* volume du catalogue des livres composant les bi- hliolh^ques de son d^partement. M. d'Avezac offre, de la part de I'auteur, un ouvrage intitule : Les Etats-Unis et la Havane , souvenirs d'un voyageur, parM. J. Lowenstern, et il presenle en son nom un des deuxexemplaires qu'il possede d'une His- toire philosophique et politique du commerce, de la navigation ct des colonies des anciens dans la mer Noire, par M. Formaleoni. La Commission centrale vote des remerciemenls aux donateurs, et ordonne le depot des ouvrages a la bi- bliolheque. M. le contre-amiral d'Urville fail horaniage au rau- ( 5-^,2 ) s6e de la Society d'une staluelte repr^senlant iine di- vinil(^ qui lui a (itedonn^e -^ Samaiang (ile de Java ) . el qu'il a rapporl^e de son dernier voyage au polo aii- larclique. M. de la Roquette propose de faire faire pour le Bulletin une lilhographie de celle slatuetle , el sur sa demande, M. d'Lrville veul hien s'engager a redigcr une Notice qui sera joinle a la lithographic. MM. Berthelol et Roux dc Roclielle Lxpriment a M. d'Lrville les remerciemonls de la Comission cen- trals, et ils proposenl a cello occasion qu'il soil pris des mesures pour conserver les ohjets pr^cieux qui en- richissent d6j^ le musee de la Society. Celle proposi- tion estrenvoyee a la section de complahilile. M. Jomard annonce qu'il a recu la fin du manu- scrit du voyage au Soudan , par Ic cheikh Mohammed el Tounsy. La premiere partie comprend le voyage au Darfour, traduit au Caire par ie D"^ Perron, sous les yeux du voyagcur. Ce voyage est accompagnti d'une esquisse de celle conlree par le cheikh, d'une carte dress6e par M. Perron, el de deux planches relatives aux moeurs et coutumes des habitants. M. Ejries annonce qu'il est charge par M. de An- gelis , correspondant etranger de la Sociele a Bue- nos Ayrcs , de remercier la Commission cenlrale du dire qu'elle a bien voulu lui accorder , ainsi que de I'envoi de ses publications. M. Flachenaker lit un Memoire sur les ruinos de Carthage. L'assembl6e ^coule celte lecture avec in- t6r6l, el elle invilc I'auleur a vouloir bien communi- quer son travail au comity du Bulletin. ( 545 ) iteance extraordinaire du i5 rnai 1842. M. Jomard, preraiervice-pr^sident de la Commission cenlrale , appele par un evenement Iragique a pr^sider I'assembl^e, occupe le fauteuil; 11 s'exprime en ces termes : « Messieurs, la plus triste, la plus imprevue des calaslrophes a impost a voire bureau , a ce qui reste de voire bureau , la necessil6 de vous r6unir pour vous consuller snr ce qu'il y avail a faire dans celle doulou- jeuse circonstancc. Vous ne verrez plus dinger vos deliberations ni singer au milieu de vous voire digne , voire illusUe presidenl.le conlre-amiral d'lirville : nous avons senli le besoin de devancer le jour de iios reunions periodiques , de pleurer avec nos collogues , d'invoquer le secours de leurs lumi^res. A peine trenle beuresetaienl-elles(^couleesdepuis la seance ouM. d'Ur- ville presiclait la derr,i^,re assemblee , que la morl la plusalFreuse I'enlevait a la Sociele , aux sciences, a la carrieredes decouverles. Nous pensons, messieurs, que vous jugerez avec nous que c'esl le moment de consa- crer par une manifeslalion solennelle toule I'elendue de nos regrels. Voici les propositions que vous soumet le bureau , qui , altendu I'urgence, a appelti a se joindre h lui les deux anciens pr(^sidenls de la Commission cenlrale. 1" Le secretaire-general sera invito a rediger une no- tice liislorique en I'lionneur de M. Dumonl d'Lrville , el celle notice serainseree au Bulletin, el accompagndie, s'il est possible , d'un portrait. M. Berlbelot sera invite aussi a exprimer les sentiments de la S«)ci6t6 le jour prochain des fun^railles. u" Une souscii|)tion sera ouverte au sein de la So- ( 344 ) citile^ pour clever un monument en I'lionneur du conlre - amiral Dumont d'Lrville. 3" Tous les membres de la Sociele jM'(isenls a Paris seront invites h assister en corps aux obsiques du conlre- amiral d'l rville. » Le president provisoire lermine en disanl que le minislrede I'lnslruclion publique , president de la So- ci6l6, a donn6. h ce projet une enllere adhesion, el annoncd qu'il souscrirait personnellement et recom- manderaitcetlesouscriplion a MM. ses collegues, mem- bres du conseil. Les diverses propositions failcs par le bureau sonl misessuccessivementauxvoixeladopl6eshrunanimite. In regislre de souscriplion est ouvcrl , et lous les membres presents s'y inscrivcnt immddialement. La Commission cenlrale decide ensuile qu'il sera adress6 aux journaux une note ainsi con^ue : « La Soci6t6 de geographic a decide , dans une "Stance extraordinaire du i5 mai courant, qu'une » souscription serait ouverte dans son sein pour elever 1 un monument a la memoire de M. le contreamiral liDumont d'Urville, president de sa Commission cen- j)lrale, et viclime de TalTreusc catastrophe du 8 mai, "Toules les personnes qui desirenl s'associer a cet > hommage rendu a I'illustre navigateur peuvent sous- »crirechez^L Noirot, agent do la Sociele, rue de Vll- ))niversil6, aS, ou chez M. Chapellier, notaire, rue de »la Tixeranderie, i5. » La seance est levee a loheurcs. Seance da 20 mai 1842. Les proccs-verbaux de la stance du 6 mai el de la «6ance extraordinaire du i5 mai sont lus et adoptds. ( 345 ) En verUi do I'arlicle 5 du rdglement supplemen- laire , le premier vice- president occupe le fauteuil. M. le ministre de I'inslruclion publique, president de la Soci^te, demande que son nom soil inscrit sur le regislre de la souscriplion ouverle pour 6lever un monument a la memoire de M. le contre-amiral d'Ur- ville. M. de DemidofT, ancien vice-pr(!(sident de la Society, 6crit qu'il s'associe avec empressement aux marques de souvenir que la Commission centrale veut consacrer a son ilhistre president, M. le contre-amiral d'lJrville, auquel la science europtJjenne est redevable de lant de consciencieux Iravaux. Mais, au lieu d'un monument 6leve dans un cimetiire, M. Demidoff voudrait qu'un monument modeste et de la nature la plus durable ICit erigeau lieu ou naquitle courageuxnavigaleur ; qu'une inscription rappelat ses travaux, sa fin deplorable, et la place qu'il occupait dans la Societe de geographic. Si la Commission centrale adoplait celle idee, M. De- midofT s'cstimerait heureux de concourir k sa realisa- tion pour une souscriplion de cinq cents francs. M. Eyries fail observer, au sujet de la proposition de M. Demidoff, que les compatriotes de M. d'Urville ont le projet de lui clever un monument dans sa ville natale. M. E. Vail, citoycn des btals-Uuis , rnembre de la Societe, ecrit qu'il s'associe egalement au pieux hom- mage du a rillustre marin dont les utiles travaux et les belles decouvertes ont lant ajoule au domainc de la science. M. le ministre de la marine ecrit que, sur la de- mande de M. de la Roquellc , I'un des vice-presidents de la Commission cenlrale, il a prescrit les mesuves a ( rv,6 ) prendre clans les ports pour recevoir les souscriplions au monument. M. Gau , auleur du voyage en iNubie. et I'un des ar- chilocles de la ville , oilre de se charger graluilement du projet el de la direction des travaux du monument que la Socicle se propose d'^lever au contre-amiral d'rrville. MM. Constant Dufour etGarrez, archilectes, pen- sionnaires de Rome, ofTrent egaloment leurs services pour I'erection de ce monument. M. Caunais, gravcur, offre aussi de graver unc m^.- dailie d'apr6s un mcdaillon (|u'il possede de I'amiral d'Urvilie. Sur la |)roposilion de M. lo prositlent, unc (commis- sion specialecomposee de MM. Jom.ird , de la Roquette, Berlhelot, Daussy et Albert Mont^mont , est cliargee de prendre loutes les mesures necessaires au sujet de la souscription pour le monument. M. de La Renaudiere 6crit a la (lommission centrale jiour demander que M. d'Lrville ne soit pas remplace comme president dans le cours de cette ann^e, et cela con".me marque de haute estime pour sa pcrsonne el pour ses travaux, comme un hommage rendu a sa ra^- moire , et comme un lemoignage de douleur pour sa fin tragique el deplorable. La Commission centrale s'associe avoc d'autant plus d'empressemcnl au vceu rxprime par M. de La Renaudiere, que d'aprfes ses rii- glements il n'y a pas lieu a s'occuper en ce moment de CO remplacement. M. Joinard donne a I'asscmbleo des d(^lails sur In c^remonic funebre du i6 mai , el sur le nombreux roncours des personnes empressees a rendre les der- niors devoirs a I'illuslre amiral. ( 5Z,7 ) La Commission cenlrale decide que les disconrs prononc(!;s sur la tombe par M. Beiihelnt , au nom de la Society , et par M. Vincendon-DumouUn , au nom du corps de la marine, seront ins(^res au Builelin. M. Alberl Montemonl depose sur le l)ureau plusieurs exeraplaires d'une ode qu'il a composec en I'honncur du contre-amiral d'Urvilie. M. le baron de Derfelden des Hinderslein ecrit a la Sociele pour lui annoncer I'envoi d'une nouvelle feuille de sa grande carte de I'arcbipel Indicn. Inslruil d6ja de la mort Iragique de M. d'Urvilie , M. le baron de Derftdden paie un juste tribut de regrets a la memoire de I'ilJustre navigateur, dont les Iravaux lui ont (ile si utiles pour la confection de cette carte; il propose en meme temps a la Socit^te de faire inserer dans le Bul- letin une notice historique sur la vie et les travaux de M. d'Urvilie, et de i'accompagner de son portrait. Le desir exprime par I'honorable M. deDerfolden se trouve rempli par la decision prise par la Commission cen- trale dans sa stance extraordinaire du 16 mai. La Society royale de Londres adresse le volume de S(js Transactions philosophiqties pour Tannic i84i, le Bulletin de ses seances, et un Rocueil d'observalions magn^tiques faites le aS seplembre 1841 a I'observa- loire de Greenwicb. M. le lieutenant-colonel Sabine ecril a la Soci(^t6 pour lui ofTrir le Recueil des observations magneliques faites dans lesobservatoiri^sdeToronlo au Canada, Tre- vandrum aux Indes orientales , et a Sainte-Hel^ne, los ii5 et 26 septembre i84i. ainsi que le Rapport du ca- pitaine James Ross sur son expedition aux terres an- tarctiques. M. le colonel Sabine regrelte de ne pouvoir enlretenir des relations plus fr^quentes avec la Soci^t^ ( r^/,s ) qui a bicn voulu I'adinellro au nombre de ses corres- pondanls etiangers ; inais il suit ses Iravaux avec le plus vifinteret, et il s'ert'orce de son cole de conlri- buoraux progrus de la science par ses recliercbcs sur la physique du globe. 1\1. Liidde ;idresse h la Society Ics premieres livrai- sons du Journal gcographique qu'il public a Magde- bourg. M. do la l^oquelle communique une Note qu'il a redig(!!e d'apr^s des renseignemenlsqui lui onfel^ four^ nis par M. le professeur Rafn , sur les Iravaux de la Sociele royale des antiquaires du iNord. Celte Note est renvoyde au comile du Bulletin. M. IJorlbelol communi(jue, 1° un tableau stalisli(juc de la division actuelle du territoire de la republique de la Nouvelle-Grenade; 2" un rapport du ministre des relations exterieures du Venezuela ; 3° Toxlrait d'un journal public a Caraccas, contenant des renseigne- ments sur unc grande entreprise agricole dirig^e par M. le colonel Codazzi. M. Berlhelot se charge de re- mellre au comil6 du Bulletin un resume de ces divers documents. Le meme membre annonce qu'il a recu du Venezuela un caisse contenant divers objels d'anliquit6 et d'his- toire naturelle; il se I'era un plaisir d'en ofl'rir une partie au musee de la Soci^te. M. Barbie du Bocage lit une Notice sur le Iremble- ment de terre qui a cu lieu en i84o dans le district d'lilrlvan; cette Notice, qui a ete redigee par un oflicier du corps imperial des mines, et qui renferme des de- tails tr^s circonstancies sur celte catastrophe, est ren- voyee au comite du Bulletin. La Society philolcchniquc adresse des billets pour sa seance publique du 22 mai, et I'lnstitut lustoriquc ( .^49 ) en adresse pour les reunions de son liuilit;me congri;s. Ces billets sont distri bine's -aux membres presents de la Commission cenlrale. MEMBRE ADMIS DANS L\ SOCIETY. Seance du 6 inai 1842. M. J.-B. Tassin , g^ographe. OUVRAGES OFFERTS A LA SOCl^Ti;. Seance du 6 inai. Par M. le ministre de la marine : Catalogue general des livrescomposant les bibliotheques du deparlemont de la marine , tome IV. Histoire et belles-lettres. — Par M, Ldwenstern : Les fitats-Unis et la Havane , sou- venirs d'un voyageur, t vol. in-8. — Par M. d' Avezac : Histoire philosophique et politique du commerce , de la navigation et des colonies des Anciens dans la mer Noire , avec I'liydrograpliie du Pont-Euxin, publico d'apres une carte ancienne conserv6e dans la biblio- theque de Saint-Marc, parlVI. Formaleoni , a vol. in-12. — Par I' Academie de Rouen : Precis analytique de ses travaux pendant I'annee i84i. Seance du 20 mai. Par la Societe royalede Londres : Philosophical Tran- sactions for the year i84i. Part. II, in-4. — Procee- dings of the R. Society , n" 49 et 5o.— The Royal So- ciety, 3o"'- november 1 84 1 . — Observations magndtiques faites le 25 septembre 1841 , a I'observatoire de Green- wich, par M. Airy, in-4. — Par M. le colonel Sabine : Observations made at the magnetic observatories of Toronto in Canada , Trevandrum in the East Indies and St. Helena, during a remarkable magnetic disturbance on the 25 ^^-^ 26 '•'■ of September i84i , in-8. — Copies ( 55o ) of such Extracts from the Despalcli of cap. James Ross from Van Diemen'sLancI, as will show the naluie and extent of the discoveries which are said to have been made in a high Southern laliliule, m-l^.--Par M. Ber- theJot : Tableau slalistique des nouvclles divisions de la Republiquc de la Nouvelle-Grenade. — Rapport sur les relations cxlL^rieures du gouvernement de la r^pu- blique de Venezuela , iii-8. — Par M. Lildde : Die Me- thodik der Erdkunde oder Anleitung die Fortschritte (hr Wissenschaft der Erdkunde in den Schul-und aka- demischen L'nterricht leichlcr unci wirklich einzufiih- ren, i v. in-8. — Zeitschrifl fiirvergleichende Erdkunde, i" el i' livraisons , in- 8". — Par M. Albert Montcmont : Ode sur i'taniral Dumont d'Lrville. - Par les auteurs ct editeurs : Annales marilinies ct coloniales , avril. — Nouvelles annales des voyages, avril. — Revue scieo- tifique el industrielle , mars el avril. — Journal asia- lique , avril. — Bulletin de la Soci^te pour I'instruction ^lementaire, mars. — Journal de I'lnslitut hislorique, avril. — Annales de la Propagation de la foi, mai. — Journal des missions t^vang^liques , avril el mai. — Recueil de la Societe polytechnique, mars. — Memo- rial encyclop^dique , mars. — Bulletin de la Socit^tt^ industrielle d'Angers, n" i ct 2 de 1842. — L'ficho du monde savant. ( 35i ) SotsCRirxiON oiwerte dans le seiii tie la Snciete de gen- graphie , pour !e Moniwient a elever a la memoire du contreaniiral Dumont d'Urville. Lisle des Soiisrripleiirs jiisqu'aii ifi jiiisi. MM. Vii.LEMAiis , president de la Soci^l^. loo fr. Le marechal due de Dai.m.vtie. lOo Demiuoff , ancien vice-pri^sid. do la Sociele. 5oo Un Anonyme. 5o Lieutenant gent!:ral bai'on Pelet, president honoraire de la Soci^te, 20 JoMABD , vice prt^sid. de la Commis. centrale. 20 De la Roquette. id. 90 S. Berthelot, secretaire-general. 20 P. Daissy , membre de la Commis. centrale. 20 20 10 10 10 1 o i5 1 o 10 I o 1 o i5 i5 20 I o 1 o 10 20 1 o 10 10 20 I f> Societe. 10 20 20 5 3o 10 10 ROUX DE RoCHELLE. id. R. Thomassy. id. Colonel CORABOEUF. id. De LarenaudiIsre. id. J.-B. EyriIjs. id. Bajot. id. Capitaine CouTHAtD. id. Alcide d'Orbigny. id. BARBli UU BOCAGE. id. Colonel Denaix. id. Gabriel LiFOND. id. Ansart. id. De MONTROL. id. Albert-Monte \ioNT. id. GuiGNIAUT. id. D'avezac. id. Baron Walckenaer. id. Desjardins. id. Ch. Texier. id. Cochelet. id. Vicomte de Santarem. id. D. B, Warden. id. De Froberville , memb re d( LoWENSTERN. id. DiSAUGIERS. id. De BRikRE. id. Eugfene A. Vail. id. Paradis. id. Jacobs. id. ( 552 ) MM. BoiiAiN , nicmbre de la Soci«^ti. lo Cagical. id. 'io Ramon DE i.i Sacra . id. 5o BuRARD , cap, tie vais. id. -20 BiiAUTKMPS-Bi: AUPRi: , ing^niciir-hjdrographe on cliel, inembre dc la Societti. ao D'AlLLEBOUT DE RaMMESAI, id. lO DUVOTKNAY. ^ id. 10 Drouvn de Lhl'vs , diiecleur au ministere dos affaires elrang^res, membrc de la Soci6te. 4" G^ndral Aupick , inembre de la Society. 10 Giraudeau de St-Gi:rvais. , id. 10 C.-L.-F. Panckouckf.. id. 5o ]yjme Ernestine Panckoucke. aS Baron Dupin , adjudaiit-gc^n^ral en retraile. 5 Ln Anonvme. 2 Le Sa.ulnier de Vauhello, cap. de corvette. 5 Ciiazallon , ingdn.-hydrographe de la marine. 2 De Tessan. id. 10 Keller. id. 2 Gressiek. id. 5 PiERRON, attache au Depot de la marine. 2 A. Chevalier. id. 2 Carterox. id. 5 Akgliviel , bibliolhec. du Depot de la marine. 5 Chevalier, secretaire du Depot. 9. HAABT-CLtRY , capilainc de corvette. 5 Vice-amiralllAi.cAN. direc. da D(^pot delamar. 3o Chaucheprat, secret. -gdn. du minis, dc lamar. 20 Le Doyen , libraire. 2 5o O. Mac-Carty. 5 JuLLiEN, de Paris. 5 Blondeau , employe au D6p6t de la guerre. 3 SiREY, ancien marin. 2 Lartigue , capitaine de corvette. 10 Bravais , ofTicier de marine et professeur. i5 Darondeau , ingenieur-hydrographe. 5 Lecoq, i^rgraveur de retat-maj. g6n. a Turin. 10 B'" Delessert , associ6 libre de I'Acad^mie des sciences , membre de la Society. 3o A. Favrel. ^ Total. . . . 1719 '"' 5o BULLETIN DE L\ SOCIETE DE GEOGIIAPHIE JUIN 1842. / / ASSEMBLEE GENERALE du 17 juin 1842. DISCOURS PRONONCE PAR M. VILLEMAI^, Pair de Fraiire , Ministre de I'lnstiuction publiqiie, President de la Societe. II y a six mois, messieurs, a pareille reunion , dans celte meme enceinte, siegeait a voire bureau le conlre- amiral celfebre sur lequel se fixaient tous les regards de I'assembl^e, I'intrepide el savant marin que la meme corvette avail porte dans trois voyages autour du monde, qui le premier, sur una des plages barbares de la Polyn^sie, avail enfin retrouve quelques traces de La Perouse , el qui, des mers ^qualoriales sept fois traversees , s'avant^ant sur les derniers flols navigables des mers anlarctiques , avail p6n6tr6 entre des monla- XVI. JUIN. 1. 23 ( 354 ) gnesdejilr.ee jiisqu'aux lieuxou legeni-' do I'homine n'a plus a docoiivrir que la sl^rilile el la mort de la na- ture. Tant d'elTorts el de soulTrancos, les fatigues el rinquit'lude d'un long comniandemenl avaienl affaibli son corps, mois non sa vigiieur moiale ; el en \ovanl la force de resolulion el de pensee , la lenacile labo- rieuse empreinle dans les trails expressifs de cet honime , encore au milieu de la vie, on se disait que la science avail beaucoup a allendre de lui, el qu'au r^cil bientol acheve de son dernier voyage, il ajoiilcrail encore de \asles et diniporlanis travaux. Vaine esp6- rance ! Fausse s6curile de la vie! Celui que lanl de \^^- rils clicrches si loin, (pie lant de fl^aux tl d'ablmes avaienl ^pargne , toul-a-coup , aux porles de Paris , au milieu de nos arls, il est envelopp*^ dans .un affrcux d^saslie. Rien ne reste de lui , ni la compagne quil avail immorlalis^e en donnant son nom cheri a une des terres avancecs du cercle polaire , ni le fiis doni il avail forme avec lanl de soin rinlelligcnce premalureo, et qui, deja familier avoc la plus difTicile des langues d'Orienl. excellail aussi dans les I'oiics eludes de nos toll^gos, commo I'alleslenl quelques pages (ju'il ^cri- vil |K'u de join-s avant le 8 inai , et (pie nous avons de- maiul(3es a ses inailres pour les d(^j)oser dans les archi- ves de voire Socielfi, seule famille (pie laisse apres hii rilliislre el inforlun6 dTrville. Que ne vous a-lsil ii-c donn6 , messieurs, d'avoir a recueillir cet enfant orpLelin, a I'^lever pour la science, a I'enlourcr de rafTeclion que vous porliez au p6re ! Mais, helas ! vous n'avez pu , de loule celle famille. r^clam'T quo cjuehpics debris 5 peine reconr)aissaL!es, pour l«ur consacrer un monument funebre, comme d'l r\ille autrefois ("'rigea lui memo sur los rocliers ( 355 ) fiinesles de Vanikoio im pieiix r('it()|)lial(' i'l la nu'iiioiiM! du plus rpgrell6 <.\c ses prechn^ossours. In tuitie soin voiis lesle, c'esl fie seconder, c'cst de haler la publication des manuscrits pres(|ue complels qu'a laiss^s d'Uiville. L'homine est tout eiitier dans les exemples et dans Its Iravaux qu'il Ifegue a I'avenir : c'est en les recueillant qu'on riionoro. Ce devoir de justice , messieurs , nous avons :'. le remplir envers un autre voyageur, moinsc^lfebre dans sa vie el dans sa niort, inais dont la perle recente, apr^s des fatigues inouies, doit laisser un touchanl souvenir. M. Neslor IHote ful un de ces homines que la science va saisir au milieu des occupations qui leur sont le plus 6trangferes , qu'elle penetrede sa vocation puissante , et que trop souvenl elle marque pom- srs viclimes. Trfes jeune, et assujetti a un obscur emploi , le bruit des belles decouvertes de CliampoHion vint exciter son enthousiasme et sa curiosile. II ne reve plus que I'Egypte ; il consulle loiitesles reproductions de ses monumonis; il etudie la langue coplo, cetle del" imparfaite de I'idiome antique cacli6 sous les hi6- roglyphes;et il fait un premier voyage de quelqucs mois sur les ruines de Thebes a la suite de Champol- lion. Form6 a celte grande ecole, a peine de retour en France , il aspire h conlinuer I'oeuvre inlerrompue de son illuslre maitre. Aid6 des secours de I'Etat, il repart avec ardeur; el, pendant dix-huit mois, parcourant sur- toLit les lieux encore inexplor^s, il parvient a s'appro- prier par I'empreinte ou par le crayon un choix de ces innombrables images r^pandues pour ainsi dire sur toutes les pierres taillees de I'Egyple , et qui prin- nenl d'autanl plus de prix a nos yeux , qu'elles sonl pour nous les expressions encore inc^dites d'un ( 55G ) grand livre il'hisloire, que le g6nie inoderne com- mence a d^cliiffrer. Mais, dans la traversee du reloiir, un accident do nier delruisit en parlie ce Ir^sor , el gala toiiles les emprcinles qu'il avail prises par un pro- c6d6 aussi simple tpi'ing^nloux pour coinpleler la col- lection de ses dessins , traces avec une admirable net- tet^. II n'a des lors d'aulre pens6e que de retourner vers les mfimes monuments, de refaire les caiques qu'il a perdus, et d'etendre ses recherches dans le Delia et le Fayoum. Aide dans ce noble projet par cenx qui le regrettent aujourd'hui , 11 recommence sa tache. Les dessins colories du tombeau de SkJiai dans la Thebaide , les peintures d'une des salles du palais d.' Amenophis Ji Louqsor, la serie chronologique des an- c^tres de Maris, la copie des sculptures d'Jbrdos , les caiques ou le dessin des representations trouvees dans lesgroltes funeraires d'Eniai, de Tell-yimarna, de Psi- nau/a ei d' Ell-Tell , les empreintes de bas-reliefs et d'inscriplions enlevees aux tombeaux qui entourent les pyramides de Sakkarah et de Glaze , ferment sous sa main le plus riche supplement qu'on ail pu donner aux d^couverles derinstilul d'LgypleetJicellesdeChampol- lion. Peut-elre memo pensera-l-on , en admiranl Tin- faligable patience et les recherches varices de Nestor I'Hote , qu'il n'etait pas possible a un voyageur isol6 de faire davantage, et que des fouiiles , entreprises a grands frais, pourraient seules dans I'avenir offrir des r^sultats comparables a ceux qu'on doit a la savanle Industrie d'un seul homme. Mais ces Iravaux, messieurs, ne s'accomplissenl pas sans de rudcs soullrances. Lpuise par un effort conlinu sous le soleil brulanl de I'tgypte , souvent malade et sans secours, M. I'llole ne revint en France que pour ( 357 ) y languir quelquesmois, otsuccombcr adosmaux coni- pliques et douloureux, que nul ail no put soulager. Les recueils precioux qu'il avail si habilement prepa- res, ctqu'il a payes de savie, ont ele soumis par moi au jugemenl d'une commission savaiite , et seronl . jc I'ospfere, bienlol publics : seul honneur que nous puis- sions desormais rendre a lant de desinleiessemenl , dc courage et de devouemenl pour la science I l^endanl que le dernier continuateur de la descrip- tion monumenlale de I'tgypte ^tait ainsi frappe pr^- malur^ment , la Society de geogiaphie perdait un des hommes qui furent associ6s, dfes I'origine, a la redac- tion de ce grand ouvrage , M. le baron Coslaz , un des temoins de I'beroique expedition de Bonaparte en hgypte. Nous avions egalemcnt h regrelter le savant modesle qui avait rempli la mission de charge d'af- faires de France a Lima , et qui rapportait dans nohe patrie de precieuses observations recueillies pendant un long sejour. Au milieu de ces pertes redoubl6es, le goikt de la science ne s'est pas aflaibli ; on semble concevoir au coiitraire que I'etal general du moiide donne cha- que jour plus d'importance etd'interdt a lageographie, qu'elle n'est pas seulement une science speculali\e, mais un des instruments les plus acllfsde la politique et du commerce. Les observalionsscientifiqiiesde M. d'Ab- badie et de M. Lef^vre dans I'Abjssinie, les communi- cations de MM. Linant et Arlym-Bey sur une nouvelle source de prosperity qui s'ouvre en lilgypte, les 6tudes lopograj)hiques dc M. Lemoine on Bolivie , les rela- tions de M. de Castelnau sur I'Amerique seplentrio- nale, ks raj)ports d'une foiile de voyageurs strangers, le savant travail imprime par M, (Gallery a Macao, ( 558 ) el la reproiluclioii plus elendue el presque encyclop^- (liqiie (iii'il \euten faireaParis, la publicalion remar- quable d'un consul fran^ais siir les ev^neinents de la Chine, tonl conslale I'inler^l qui s'allache aujour- (I'liiii a la connaissance precise des regions les plus loiiilain(>s. On sent que les grandes puissances de rKiirope peuvcnl elre loucheesen unmouienlsur lous les jxiinis, el que I'univcrs esl parcouru par un fil elec- Irique. Les recherches memes d'erudilion ofTreul , a pail la (;uiiosil6 scienlifique , un interel tl'ulilile presenle , parce que souvenl elles remellenl sous nos veiix des clioses qui n'onl pas change'', el (pie le j)asse mfinoe fail niieux comprendre. C'esl ainsi que les commenlaires ge(igraj)liiquesdeiM. Leonde Labordesurl'yOW*' el les A'«////wj.peuvenl eclaiier d'une vive lumifere beaucoup de Tails relalifs a I'Orienl nioderne ; c'esl ainsi que, dans la coUeclion des dociimenls les plus anciens |)our I'hisloire des decouverles sur la cole occidenlale d'A- IVique, M. le vicomle de Sanlarcui a reuni des instruc- lions pi eciiMises pour noire Icinps el pom- noire pays. I^Uude des monumenls anliques, appreciation compa- ree des Irataux modernes, application active de la science par les voyages; lels sont en effel , messieurs . les Elements divers du progres scienlifique, lels sunt les resullals que vous voulez encourager par vos con- seils el vos elTorls. Vous nc serez poinl abandonn^s dans celle no- ble tache. A noire derni^re asseinblee , je regrellais I'insulfisancc presque absolu<' des secours accor- des par I'Klal pour les >o\ages scienlifiques. I ne telle j)lainle aujourd'liui naurail phi'' d'objcl. Le sentiment palriotique des Chambres a compris cetle ol)scr\alion, des qu'illr Icui a clo presentee; et , sans di cussion ( 559 ) elles ont volti le credit demand^ , donl le bon emplo assurera je n'en doiile pus, raccroissemenl ullerieur. Desormais, dans celte curiiere si penible el quelque- fols si p^rilleuse de la science active , de la science d6- vouee aux missions dc decouverle, il y aura plus de ressourcesel plus d'avenir pour le voyageur, il y aura quelques secours et quelque appui pour les int^rels de famiile qu'il peut laisser apr^s lui. Esp^rons que r^inulation des hommes capables de servir la science et le pays en sera doublement excitee ! Et nous, messieurs, eclaires par les idmoignages des grands corps scientifiques , p6netr6s de I'esprit genereux qui vous inspire, remplissons exactement le man dat qui nous est confui : que rien no soil donn^ au hasard ou a la faveur: que tout soil reserv(i pour les lortes etudes , pour les vocations incontestables et bien pre[)arees , pour le zele uni au talent , pour les hommes enfin, tels qu'on en compte deja beaucoup, instruits par vos conseils , el animes par voire bonorable adop lion ! ( 3Go ) RAPPORT Stir le concours aii prix annuel pour la decouverte la plus iniportanteen geographic, fait an nom d'une Commission speciale par M. i>e La Roquette. La Commission cenlrale ayant d6sign«^ MM. Eyrifes , Jomard , Dumont d'Urville, Daiissy, et moi pour exa- miner la question du prix annuel pour le concours de I'ann^e 1 85(), mes collogues ont juge convenable de me confier le soin de vous rendre comple du resullat de notre examen. Aux termes du programme , nous avons 6t6 appel^s a rcchercher quels sonl les voyages qui onl oleeffcctues pendant le coursde I'annee i83(),etsi, parmices voya- ges , il en est qui aiont produit des dtkouvcrtes mar- quanles en geographic; et ensuite, h defaut de voyages ayant pour resullat des d^couverles de celle espece, quelles sont les communications les plus neuves et les. plus utiles au progrcs de la science g^ographique que des iioyageurs ont faitos a la Society pendant la mfime ann6e. Avant d'enlrer en matifere , nous croyons n^cessaire de faire observer qu'en s'ecartanl peut-elre des disposi- tions textuellesdu programmc.lcscommissairesquionl €u a s'occuper du concours pour i'annee 1808, enlrai- nes sans doute par le sujet, ont fait une mention d6- laillee de la pluparl des grands vovages executes en iSSg, ainsi que des communications lailes a la Socit^ile par des voyageurs dans le memo intervallc de temps, hviter des repetitions devient done pour nous une ta- che difficile ! Afin que nos successeurs n'aicnt pas un semblable fMuhari as a surmonlor, nous nous renl'ei- I ( 56. ) merons aussi stiictement que possible dans les liuiiles trac^es par voire programme. Pendant le coars de I'anntio 1809, quahe expedi- lions remarquables ont ete failes dans les iners po- laires, savoir : vers le pole antarclique , par '\ir\l. d'Ur- ville, John Balleny , capitaine baleinier anglais, ct Charles Wilkes, de la marine mllilaire des Ltals-Unis; et dans I'Ocean polaire arctique , par MM. Peler Wil- liam Dease el Thomas Simpson, oHiciers de la compa- gnie de la baie d'lludson. Nous nous bornerons a citerM. d'Urvilie, parco que les resultals de sa navigation ont ele deja amplement examines par les commissaires du concours pour Tan- nic I 838 , qui lui ont accordi^ le prix. Le second de ces voyageurs , M. le capitaine Balleny, commandant le navire rElisa-Scott, parti de I'ile Cam- bell au sud de la Nouvelle Zelande , se trouvait,le 7 f6vrier 1809, par 67' 7' du latit. S. et j)ar 160'' 5' (i) de long. E. du meridien de Greenwich ( 162" l^h' de Paris). Le 9 , il distingue des lerres entourees de gla- ces prdsenlant de hautes falaises perpendiculaires, el il reconnalt distinctement qu'elles forment Irois lies se- parees d'une ^tendue assez considerable. D'apr^s ces observations, Textremite occidentale de I'ile du milieu doit etre plac6e au GG° 44' de lat. S. et au i65° 1 \' de long. E. ( 160° 5i' de Paris) ; ces lies ont e\,^ nom- m6es iles Balleny. Le 1 1 , il apergoit a I'O.-S.-O., par 66» 3o' de lat. une autre terre couverle de neige d'une hauteur qu'il suppose etre de 12,000 pieds ( anglais). Le 12, il voit encore la terre et une monlagne du som- (1 ) Les lon;;iuult'S domiecs ici dilt't'iciil tic celles qui se liouvcul I apporlecs dans le vol. XII du Bulletin, p. 84. Cela vient de ce qu'on .1 adoptf! ici celles qui ont ete deleriuinees par les observations tailes au poit Chalky, taiidis que les premieies avaient ete obtenues au moyi u du la uiaiclie des clii oiioinelrcs an (l('|i.ii't d'.Vnjdclciie. ( 5G'2 ) int'l He laqiielle s'elevait de la fumee , el que d'aulres indices lui font juger volcanique. Le 3 mars , des appa- rences de lerre se pi^senlent encore au S.-O. derri^re (li'S monlagnes de glace qui ne permellent pas d'np- procher. On ^lait alors par 65° lo' de lat. S., el I I 7° 4' (le long. E. ( 1 1 4° 44' de Paris. Tels sont Ics fails qui r^sultenl du journal dii capi- laine Balleny. II osl fticheux que lous les renscigne inenls fournis sur celle navigalion soient fort succincis el incomplels; que le capilaineBalleny n'ait point visil6 les lerrcs qu'il a aper^ues, el que nous n'en poss6- dions pas cK; carles. C'esl aussi vers les parages anlarcliques que le lieu- lenanlCh. Wilkesa, d'aprfes les ordres du gouvernement des Klals-Lnis, dirige ses explorations. Ayanlmis a la voile le i8 aoiit i838 avec cinq navires , donl le coni- luandeuienl lui avail ele confi6, il arrive a Kio-.Ianeiro le 23 novembre apr^s avoir visits les iles Mad^re et du cap Verl, et constats que onze ecueils ou dangers qui etaient marques surnos carles et effrayaienl les navi- gateurs doivent en etre effaces; il precede ensuile a la reconnaissance du Rio-l\egro de Patagonie el des cotes environnanles, se rendde 1^ t; la Terre de Feu, y laisse one parlie de sa division , et se dirige avec le resle Ners I'ocean Antarclique entre le io5" de long. O. (107° 9.0' de Paris) et la cote occidenlale de la lerre de Palmer; il revienl ensuite rejoindre les buliraenls qu'il avail laiss6s a la Terre de Feu, el arrive a Valparaiso le 1.5 mai i83g. Au mois de decembre de la mSnie ann6e, il part de Sidney, renconlre, le i o Janvier 1 84o, la premitire ile de glace par 6 i» de lat. S. , entre dans une baie couverte de glaces au 64° 1 1' de lat. et i64" .53' He long. E. Dans la malinee du i 9 , il aper(^oit bi lerre au sud ft a I'csl , el ^e trouve le meme jour par ( 565 ) 66" 2o' de lal. et io4" 27' de long. E. Le 26, so Irou- \anl par 67" 4 1' de lat. el 147" 5o' de long. E. ( i45" ro de Paris), le point le plus avance qiiel'exp^di- lioii ail alleinl , 11 croil apeicevoir des indices denolanl If voisinage de la lerre. Mais line barri^re iniVanchis- sable de glace allele sa marche ; aussi appelle-t-il ce lieu bdie dii Desappointenie/tt. Force de retrograder jus- qu'a lieize lois conseculives , Wilkes alleinl le 28 , a uiidi , le 66" 55' de lal. par j4o" 5o' de long, E. (i58" 10' de Paris ) ; la lei re y elait encore en vue dans la direcllon du sud ; c'6tait probablemenl la meme que M d'Lrville a nominee Jdelie. Le commandanl ame- ricain sen approcbe; mais le vent elait lellement ini- p^tueux, qu'il y eul impossibilile d'aborder; il en dtail, le 2 fevrier, a environ 60 milles, a\anl d'imnienses fa- laises de glace enlre son navire el celle teire a la- quelle il donne le nom de Continent Antnrctiiiue. EUe ne cesse pas d'elre visible le 8 (i) el le 10; on la dis- tingue encore le 1 2 par 64" 67' de lal. et 11 2" de long. E. , el le I 5 par 63 11' de lal. et i 07" 4^' de long. Ce dernier jour, ellen'estplus eloignee que de troisaquatre uiilles; luaisle bailment se trouvait entoure de monta- gnes de glace colorees et garoies de fragments de lerre. On prend sur I'une d'elles de nombrcux ecbantillons de sable, de pierre el de quartz, dont quelques uns pe- saienl cent livres. Le i 7 du meme mois de fevrier , se Irouvanl par 64° de lal. S. el 97° 5o' de long. E., on voit de iiouveau la terre , inais alors a une grande dis- tance au S.-O. Emprisonnd pour ainsi dire par les glaces qui lournaienl au nord el a Test , Wilkes ne pouvant avancer que dans la direction de I'ouesl , est conlraint de se relirer apr^s avoir parcouru prfes de (1 r',)i (io" :V (le 1.(1. S. (I 1 !7' 7 Iniij;. K. (i .{'• 4; de I'.ii is) . ( 364 ) 6o degres en longitude le long de la bande seplonlrio- nale dcsnouvellos lerres anlarcli(Hios, dont il confirme I'existence sans avoir |iu cepondanl y poser io pied. L'observation que nous avons faite en parlant du voyage du capitaine Ballony peut s'appli(pier ^ I'ex- p^dilion du lieutenant Wilkes. Nous ne poss6dons a ce sujet que des rapports fort succincls ft pas de cartes. La qualrifcme expedition dans los mers polairos donl nous avons a vous enlretenir, colle de MM. Dease ot Simpson, a ete, ainsi que nous I'avons d6ja dit, di- rigee vers le pole arctique. On sait qu'on 1771 . Samuel Hcarn visila la riviere qui tut appelt'-e Copper- Mine ou de la Mine de Cuivre, et reconnul qu'elle a son embouchure dans une mer ouverle ; (jue dix-huit ans plustard (1789), Alexandre Mackensie, ou se iliri- geanl plus a I'ouest, descendit le fleuve qui porte si justement son nom . et alteignit la ni6ine mer poUiire au 69° 1 4' de lat. ; qu'en 1826, Franklin et Back lon- gerent la cote a I'ouest de ce dernier fleuve I'espace d'environ 070 milles , el que , forces de s'arrfiter, ils laiss^rent une iaciine enlre le point extreme, lerrae de leur exploration et le cap Barrow. Cette lacune , MM. Deaseet Simpson I'ont rempiie on 1857. Partis le i" juin du fort ChippoAvyan sur le lac Athabasca , ces voyageurs descondlrent d'abord le Mackenzie , et arrlvferent dans la mor polaire a Vem- bouchure la plus ocoidentale de ce fleuve que Fran- klin chercha vainement, et qui est siluee au 68° 49' de lat. N. par 106° 67' do long. O. du miridion de Greenwich ( 108" h"]' de Paris ). (lomme Franklin ot Buck, ils longerent la cote en se dirigoant a I'ouest au milieu des glaces jusqu'au lichirnlieef , qui fait partio do coUo clialne (rc^cucilscl d'ilols qui court pen- 1 ( 36.5 ) ilant Tespacc de yoo milles parallelemonl a la cole, a la distance d'envlron une deml-lieue. De ce point, qui ii'avait ete d^pass^ ni par Franklin ni jnir aiicun autre voyageur, en suivant toujours a I'ouest 160 milles d'une cote non encore exploreo, ils arriverent au cap Barrow, auquel M. Elson, master du Blossom, elait par- venu en venant du cote oppos6 , et atteignirent ainsl le but qu'ils s'etaient propose. On sait aussi que ces menies voyageurs, aprfes avoir remontd en bateau la riviere Dease, et avoir traverse Jes lacs bisDinl , que Simpson avail decouveris I'hiver precedent, se rendirent de I'embouchure de celte ri- viere, oil ils se Irouvaient le G juin i85o, au fleuve Coppermine, dont ils descendirent lous les rapides; que, parvenus ^ I'embouchure de ce (leuve dans I'o- cean Glacial le i"^' juillet, ils y furent emprisonnes par lesglaces )us([u'au 17, el que, poursuivant avec la plus grande difficulle leur course a Test le long de la cote, ils doubl^rent, le 29 , cet autre cap Borrow qui leur doil son nom, et qui s'avance dans le golfe du Gouron- nemenl {Coronation gulf). Ne pouvant traverser le golfe Balhursl, que couvrail en ce moment une couche epaisse deglace, pour se rendre direcleraent ^ la poinle Turnagniii, ils se virent fortes de faire un circuit de i4o milles par lodetroit arclique [artic-sound) et les lies Barry, et apresavoir double le cap Flinders, ils se trou- vferenlenfin le-ao aoutarr#lt^s de nouveau par lesglaces au68" iG'delat. N, par io9"2'delong,0. :c'etaitlememe lieu oil , i\ la meme epoque de 1 8a i , Franklin avail eu la mer libre. On sait enfin que la , Simpson , se separant momentanement de Dease , entrepril par lerreune excursion en se dirigeant d'abord a Test, et f'lisuite au nord-nord-esl et au nord-est, en suivant les anfractuositds de la cote ; que pen dant les dix jours que ( 5GG ) diiracelle pxnirsion perlestie, il clocotiviil au nord unt! grande lerro qu'il nppcln leirc l^ icinrin. clonl la poinlt- iiord-osl roriil Ic ihiid di' c;|) PoIIn ; que, iiioiile siir un terrain eleve. il vil nii midi de celle lerro line vasle mer enli^remenl libre de glaces, et parsemee dune multilude d"iles de diverscs grandeurs. II avail suivi I yo milles d'une cole vierge encore d'exploraliondans ce court espace de dix jours apr^s lesqurls il dul re- joindre Dease. Le 3 seplemhre, ils6laient renlros lous deux dans le Coppermine. L'ann6e suivanlc (i SSg), an mois de juin, Dease el Simpson descendirent celle ineme riviere dans des canols. AprtJs avoir alteinl ia chute ;ippel(^e Bloody F«// , ils explor^rent la riviere Hichanlsou^ d^couverle en i858 , et dont remboucliure esl situ^e au <)-" 5/i' de lal. N. el au i i5°56'de long. O. Dease et Simpson penfelrenl ensuite dans les inlorvalles des glaces , et alleignenl le cap Barrow du sommet duquel ils apercoivent avec aulant de surprise que de salisfaclion ie grand golfe du C.ouronnemenl [Coro- «rt//ow (j////) , conipl(^lemenl libre de glaces. Prenanl terre au cap Frnnklin, ils floublenl, le 27 et le 28, le cap Alexander. Enlre ce dernier cap.situe au 68"56'de lat. N. el 106° 4o'de long. O. , otun autre point remarquable, qui est par lal. 68° 3 1' el long. 98 ' 1 o', la cole arclique forme une baie qui s'etend au sud jusqu'au Gy° 4<''- Vers le centre de celle baie, une riviere deux fois aussi large que le Coppermine, et a laquclle ils donnent le nom de riviere de I'Ours Blanc {II kite Bear H/vcr) se d^couvre.'i leurs veux; ellc se jette dans la mer Claciale par 6s' '. , n'etaicnt pas encore scienti- ( -^7'^ ) riqueinenl coniius, lursqiie en 1 1S2S ties otliciers norve- giens, appai'lenanl au corps du genio ctde la marine(i) fiirent charges de los explorer. Places dansl'origine ('2) sous la direction dc M. le major-g^n6ral d'Auhert, ct depuis la mort de eel oflicier-gcn^ral , arrivee en 1 83 1 , guides par M. le professeuv d'aslronomie Ilansleen, direcleur de I'observatoire de Chrisliania, connu du nionde savant par son voyage en Sib^rie , et par ses observations on plutol ses decouvertes sur le pole ina- gn<^tiqiie, ces officiers onl eu a vaincre toutes sorles de difficulties pour remplir la mission qui leur avait et6 confiee. On sail, en effet, que les cotes de Norvege , couples par un grand nombre de bras de mer et par des golfes profonds qui pdnetrent fort avant dans les terres , sont bord^es d'uns immense quantity de gran- des et de petitcs iles et d'une multitude de rocbers et d'ecuejls, et que, dans ce climat si exlremement rude , on ne p<>ut emj)lojer ordinairement qu'un ou deux mois de la belle saison , qui souvent n'en a pas davan- lage , aux investigations que le mauvais temps , des brumes ou d'autres accidents forcent f (^quemment d'interrompre. Pour explorer une conlree d'une nature (1) Ce sont MM. Vibe et Hagerup, olTiciers au uoips des ingenieurs, et Paludal), oFficier de marine. Plus turd, on leur adjoignit MM. le ca- pitairie des injjt'nieurs Broch, M. Due, officier de maiine et Rynning , lieutenant d'infaiiteiie. (2) Nous ne pailons iri , et ce ne sera tnijine que d'une maniere fort succiricte, que dos travauxhydrographiquesdes eotes de Norvegeexe- cutes depuis que ce royauine a ete uni a la Suede, et qui n'ont ele commences qu'en 1828. Le rapporteur (ermine en ce moment, ct [mljliera prochainement dans le Bullelin de la Soriele de g<'o(;ra|)liie une Notice delaillee sur <'es travaux , ainsi que sur les liavaux de meme nature offi'Ctues anlericincuirnl pendant lo lenip^ 011 l,i Nor- vege d(''pend:iil dii naucniaili. ( '^1\ ) aussi ditHclIe, pom fixer par des operalions aslro- noinlco Ini^unoiiK^lnquos liu acclinialtis dans le nuUe, tlaulres connaissauces sonl nt^cessaires a I'lionime qui desire- rail procurer a la France des decouvertes utiles a son induslrie. 11 doit, pourarriver a un progros, reniarquei- les points ou nous nous sonimesarr6t6s , les machines qui nous nianquOnt , celles qui peuvent etre pcrlec- lionnees; il doit connaitre les besoins de la maiii- d'ceuvre , la diflerencede prix qui r^sullerait des inno- vations, etles elements de succ^s et de prosp6ril6 que Ton pourrait s'enpromellre.L'homme depourvu de ce genre de luniieres, courrait le risque d'iinporler dans son pays des precedes d'induslrie moins parfails ou di^ja connus , de repeter ce qu'onaurait niieux faitavant lui , et d'encourager des emprunts quelquefois plus dispendieux quene le sont les importations habituidles du commerce. Que resle-t-il, messieurs, a conclure dos observa- tions que nous venonsde vous oflVir, sur ladillicuUe de procurer a la France des decouvertes utiles a I'agricul- lure, h I'induslrie ou a I'liumanit^? Loin de nous la pensee de decourager les voyageurs qui tendraient aun si noble but! mais nous avons voidu monlrer I'appui qu'ils pouvaient trouver dans les sciences, particulifere- ment dans celle de la gt^ographie bolanique et zoolo- giquc, et dans la connaissance de notre statistique in- dustriclle. Nos remarques sont un hommage rendu a la science , h celle donl vous vous occupez, a celle qui calcule tousles elements du bien 6lre et de Toi'dre so- cial. Les voyageurs instruils vous sauront gre de Tap- pel que vous leur faites en les invitant a accroitre la somme de nos biens. C'esta cux surtout qu'apparlient resp^rancedusucc^s : vous cherchez lem^rite r^el : lui seuldoiiremporlersur lesprdslcnlions el les lilresequi- voqiies ; et en d^veloppant le sujet de prixqni vousoc- cupe en ce moment , vous indiquez par quel genre d'etudes on pent s'en rentlre plus digne. Quoique voire Commission n'ait a porler aujour- d'hui aucun jugement sur un concours dent le lerme n'esl pas expire , elle croit pouvoir rappeler que, dans son rapport de Tannic derni{;re, elle a menlionne de- vant vous, de lamani^re la plus honorable, les services rendus par M. Perrottetk I'agricullure denos colonies, ses ^tablissements de magnanerie dans I'lle de Bour- bon, el I'introduclion qu'il a faile en France du mO- rier midticaule , dont on pent lirer un si ^grand parti pour nourrir et elever les vers a soie. Cetle citation offre un exemple du genre de services que noire agriculture ou noire Economic rurale pour- rait atlendre des voyageurs , soil qu'ils fissent pour I'acclimatalion du the des essais plus heureux que ceux de M. Guillemin , dont nous avons appreci^ le ih\e, et dont nous regreltons la perle r^cenle; soit qu'ils tentassent en Alg^rie la propagation de la coche- nille, comme Texemple en a et6 donnt^ prec6demment par M. Berthelot dans les lies Canaries; soit qu'ils pussent naturaliser sur noire sol quelque planle pro- pre a la teinture , ou quelque plante mt^dicinale et utile a i'humanit^; soit enlin qu'ils lendissent a perfedion- ner differentes branches de noire induslrie. Les transplantations lointaines sont un des proble- mes les plus rares et les plus difliciles de I'agricullure. Elle est g^nt^ralement routini^re; elle craint les inno- vations; et si elle a fait en ce genre des tentalives in- fructueuses, elle devient plus defianle, et attend quo la marche lui soit tracee par des hommes moins limi- ( 584 ) (les on plus ticliiires : elle doiilail tie rexperience, mais die adople le succes. Parmi les acclimalalions que la culture a faites sur noire territoire, nous pouvons remarquer celle de la renouec, ou de la persicaiie des lelnluriers , designee par les botanistes sous le nom de /joljgonum tinctorium, ot nous hi rigardons connne one des plus heureuses importations dout on ait eniichi noire sol et noire In- dustrie. Cetle planle nous vient de la Chine, ou Ton connail depuis long- temps ses qualit^s coloranles, el Ton esp^re que son emploi pourra rivaliser etrempla- cer, en cas de besoin , celui de I'indigo, dont i'achal et la consommalion deviennent si dispendieux. Avanl de songer a ses proprieles tinctoriales, qui n'ont elt^ soumises en Europe que depuis quelques annees a des experiences regulieres et positives, nous avions hiil usage du pastel, isatis tiactoria ; mais la fe- cule que Ton parvenail h extraire de ses feuilles n'etail ni assez abondante ni assez riche de couleur pour suflire h nos leinlures et pour elre recherch^e. 'Lq poly- gonum ollrirail plus d'avantages; on a commence a le cultiver en pleine lerre dans le midi de la France; et quoique cetle plante , qui est vivace dans I'Asie orien- tale, ne soil plus qu'annuelle sur noire territoire, oii elle ne s'eleve communemenl que de 5o a 80 centi- metres, elle y conserve assez hien ses proprieles colo- ranles, pour qu'il hiille en encourager la culture, el pour que nous citions particuli6rement cet exemple aux voyageurs qui tenteraienl d'autres importations dans noire palrie. La Soci^tci d'encouragement pour I'induslrie nalio- nale favorise ^galemenl Faugmenlation de nos richesses botaniques; el depuis plusieurs annees, elle tieul un ( 385 ) prix en reserve pour cehii qui autait inlroduit el cul- tiv6 en France quelques plantes utiles a I'agriculture , aux arts et aux manufactures. Ainsi les naolil's d'emu- lalion se multiplient , et de flalteurs t^moignages d'es- time et d'approbalion sont offerls aux honames qui se consacrent k de si utiles recherches. Un champ encore plus vaste leur est ouvert par le programme que nous venons , messieurs, de remettre sous vos yeux : il inl^resse a la fois les progrfes de la geographic, ragriculture , I'industrie , I'humanit^ ; ot nous desirons que Tinvitalion de prendre part a ce noble concours puisse animer le z^le des voyageurs , et valoir a la France d'utiles decouvertes. II ^tait digne du Prince Royal de les favoriser, d'y altacher un prix si honorable a mdriter, el de converlir en bienf'aits pour la patrie les encouragements promis a la science. Signe Eyries, Jomard, Roux DE I^OCBELLK, rapporfeti/ . XVII. JUIN. .J. 2,5 ( 58«; ) NOTICE sur le baron Louis Costaz, meinbrc cle t Acadeiiiie de.s sciences et de In Coinmi'ssinn centra/e de la Societd de geogmphie. La Societe vlenl de pcrdre un de ses membros les plus ^minenls par leshautes fonclions dont il avail ele I'evelu, conime par son zele ardenl pour les sciences , par la juslesse de son esprit ei par relevalion de son caraclere , le baron Louis Coslaz , inembre de I'lnslilul de France et de I'lnslilut d'Egypte, conseiller d'Elal, ancien Iribun, prefct, direcleur general des ponts et chaussees, elinlendant des bulimenls de la Couronne. II apparlienta d'autrcs do raconler en detail sa viepo- lilique et administrative; c'est comnie son corapagnon de voyage dans la cel^bre expedition d'Egypte , comme son collegue dans la commission qui a dirige la publi- cation du voyage, enfin comnie etant sorti de I'^cole non moins c^lebre dont il etait I'examinateur, quej'ai a vous parler de sa vie scienlifique. Get bommage est justemcnt du a I'adminislraleur, a I'bomme de bicn , a I'ami devoue de la gloire nationale, a rbommeenlin que Napoleon bonoraitdelaplus baute estime. Jc pein- drai d'un seul mot la consideration dont il jouissail a I'armee d'Orient, si ricbe en bommes superieurs, et ce mot apparlient a liilustrc ]Monge : « Adressez-vous a Coslaz, me disait-il , c'est la Iroisiijme personne de I'armee. » Les commencements de Louis Costaz ont «!;16 modes- Its; I'elude des malberaaliques I'occupa jusqu'h vingf- ( "hS7 ) deux ans : c'etail la graiide epoqiio do 17S9; il t-lail alors professeiir (I'liiic ocole mililairc ; plus lard (en I'an III), il elait charge d'examiner les candldals h I'E- cole pol} technique. La giandeEcole normals ie compta parmi ses chefs de conference ; peu apres, il professa les malhemaliques dans une des ecoles cenlrales dc. Paris. Des ce temps, il s'occupait des principes el des ressorts de radministr.ition puhlique, d parliculi6re- ment do la legislation relative a I'induslrie ol a Tagri- culture, naatiere qu'il n'a cess6 d'eclairer par ses le- cherches lumineuses et par des Iravaux durables qui sont passes dans nos codes. On saitquele milieu del'an vi (mars lygiS) fulsignale par lespreparatifsd'une mysterieusc enlrcprise, confio^ a une armee appelee armee d' An^letcrre; ceux qui en tai- saient partie ignoraient toussa deslination, Ie chef ex- ceple el bien peu avec lui. Le triorapliateur de I'llalie choisit ses collaboraleurs scientifiques dansl'Lcole po- ly technique, et, a la lete, i\Ionge, Bcrlhollel , Fourier. Costaz, Cont6, Lep6re , professeurs on chefs d'ecolos , avec une vinglainedesprincipaux sujets (jui en (Uaient sorlis, et dejh admis dans les sei'vices publics, tels que; Mains et Lancrct, pourne pas parler des vivants. L'expedilion, parlie de Toulon le if)niai, etaitdeja tnaitresse de la capitale delEgyplo le 24 jnillel; I'in- slilut du Caire ouvrait ses si'ances des le 10 anut : M. Costaz fut nomme I'un de scsmembrcs dans lasec- tion des sciences malhemaliques. II etaitsouvent con- suite pour les details de lorganisalion civile du pays ct pour les questions d'economie politique. II accompa- gnait le general en chef Bonaparte , lorsque celuici decouvrit les anciens vestiges du canal de Suez ou canal lies Deux-Mers ; il le snivit aussi dans I'expedition de ( 588 ) Syrie. II avail fonde avec Desgenelles le Counier de l' E- gjpte , journal scienlifique et politique : il y insera la relation de la Iravers^e du desert, et il donna a I'lnsli- lut un memoire inleressant sur la marche des sables et les dunes mobiles. Apres la vicloire d'Aboukir, le g6n6ral en chef, qui avait vu le portefeuille rapports de la Hauto-Egypte par Denon , resolul de faire explorer compl^tement les in- nombraliles Ir^sors d'anliquites que renforme la The- baide. L'ne nombreuse commission d'ingunieurs, d'ar- listes etde naturalistcs fut designee et partagOecn deux divisions : I'une de celles-ci fut placee sous la direc- tion de M. Costaz. On sail quels furent leurs Iravaux , qui ont embrass^ loute la region depuis le Fayoun jusqu'a la Nubie. Pendant ce temps, le gouvernement de I'Egypte avait pass^ aux mains de Kleber ; artiste lui-mfeme , il recut les voyageursaleur retour avec une grande dislinction ; plus tard , il leur accorda des pas- seporls pour la France, avec des recommandalions pres- sanles pour que leurs observations fussentpublieespar I'Etat. Cos passeporls ne furent point ratifies par la croisiere anglaise. M. Coslaz resta quelque temps en- core en Lgypte ; il lut a I'lnstitut divers memoires qu'on trOuve dans la Decade egfptienne;\\ fut attache a plu- sieurs commissions d'adminislralion et de comptabi- lite, et il futelu membredu conseilpriv^, lepaysetant deja presque miir pour jouir des bienfaits de notre ci- vilisation et 6tre r^gi a I'europeenne. Partout il donna des preuves de sa haute integrity , de son z^le et de sa capacite pour les affaires. La rectitude de son jugoment et I'ordre qui presidait a tous ses Iravaux avaicnl leur source dans la culture des sciences exacles : partout il portait I'esprit mathe^maliquc. Son momoire sur les i 389 ) poids et mesLires modernes de I'Egypte sera toujoiirs consulte (i1 pour la precision et la solidile. On est pen surpris que le Premier Consul , a son re lour en France, I'ait accueilli honor-iblemenl et charge de fonctions actives. Appele au tribunal, il s'y occupo des lois des finances, du sysl^me du credit, du regime des banques , dc la fabrication des monnaies , et il Tut elu president del'assemblee. Le chef del 'Llalle nomma commissaire pour la fondalion de I'Ecole des arts el metiers, projelee h Compiegne ; et, apres avoir con- couru, en 1794. ^''^^ CI. Pierre Molard et I'abb^ Gre- goire, a la creation du Conservatoire des arts et metieis de Paris, M. Custazseportaau nombre des premiers fon (laleurs de la Societe d'encouragemenl pour rindustrie nationale. Ce n'est pas son moindre litre a IVstimc! publique, puisque , depuis quarante ans , la Societe a rendu et ne cesse de rendre ^ I'Elat les plus signales services. En 1 8o4 , ilful nommepr(^fet du departement de la Manche. II y a laisse la reputation du plus vigi- lant et du plus habile adminislrateur. En i8og, il devient Intendant general des baliments de la Couronne. En 181 y, il est elu candidal au Senat conservateur ; I'ann^e d'aprfes, conseillor d'Etal, puis direclcur-general des ponls et chaussees , jus(ju'au moment ou s'^leignit I'etoile de Napoleon. II suivit a Blois la r^genceel perdil tous sesemplois; pendant les Cent-Jours, ilfut nomme commissaire extraordinaire dans le Nord; peu aprfes, il se voua a la relraite. C'est la que le nouveau gouvernement alia chercher le savant adminislrateur pour le faire entrer dans le grand jury de I'induslrie. M. Coslaz en ful nomm^ le (1} v. AfKiuiiirc dc r F.-^yfitc pour i'an I III. [inpi iincf ii> ilu Kai'c { 5(>u ) jajiporleiir en iSkj; liois ;mliHs raj)j>oils stinblablcs luiaviiient duja 616 coni'ios. I! a sii faire de ces ecrilsle lableaii exacl de nos ails divers; c'esl plus encore, c'esl riiistoire raisonn^e de lours perfeclionnemenls suc- cessifs. M. Coslaz ful un des premiers a se joindre au noyau des fondaleurs de la Soci6l6 de geographic. Cel espril fti jusle, eel Ijomme si national appr^ciail I'ulilil^ el I'urgence d'une telle creation dans I'int^rel de noire commerce el de nos relations loinlaines , comme dans colui des decouvertcs scientifiqucs el de la civilisation. Mil I Say, il ful nomme vice-president de la Societe, el, en i855, I'un des membres de la Commission cen- Irale. Ses coiinaissances varices el solides lui ouvrirenl , en i85i, les portes de I'Academie des sciences; il y a elele rapporteur babiluel du grand prix de slalistique, el il a conslaniinenl lait |ii eine diin espiil plein do sagacile. La slatisliquo mcnarail d'envahlr le domaine des aulrcs sciences : iM. Coslaz a conlribue a elablir ce principe, que la stalistiqiie a pourobjcl elpourlimllcs Ips cboses siisceplibles d'enumeralion , el pour instru- ment les nombrc^sfoiirnis parl'experience; d'ou il suil qui! fautecarler dun concours de slalistique les pures descriptions qui manquent de ce caraclere. Comme homme prive , M. Costaz a laiss6 des souve- nirs non moins honorables que comme savant , ou bien comme homme public. Jamais personne n'eut un commerce plus sur, un caraclere plus egal et plus con- ciliant , une raison plus elev^e ct plus aimable a la fois. Samemoire elaitremplio d'anecdoles ; il racontait avec enjoueiiicnt el tacililo Ennomide la prolixity verbeuse. ( ^9' } il 6crivail avec concision , sans seclierosse : son sty.e avail souvent du nert" et loujours de la clarle. On doit a M. Costaz plusieurs memoires ou obser- vations inseres dans la Decade egj^ptienne , dans le Courrier de VEgypte , dans la Description de VEgypte publi^e aux frais de I'Ltat, dans la collection de I'ln- stitut, enfin dans le Bulletin de la Societe de g^ogra- phie. Pour neparler que de ce qui louche aux sciences geographiques, je citerailes reclierches sur la couleur de I'eau de la mer, le memoire sur les sables du de- sert, les observations sur les Barabras et leur langage, le memoire sur les arts et les usages des anciensEgyp- tiens, la description des lombeaux des rois a Thebes, enfin I'expose d'une nouvelle maniere d'exprimer les hauteurs absolues des positions geographiques. II ne m'appartientpas de faire connaitrele merite de ce der- nier 6cril, el je ne puis que renvoyer au recueil de la Society. J'en dirai autanl d'un rapport au sujet de I'ouvrage de I'ancien prdfel de Rome, M. le comle de Tournon (i), sur la stalislique des Etats romains. Je lermine cetle faible esquisse d'une vie aussi picine, aussi honorable : puisse-t-ellelrouver bienlolun digne historien! JoMARD. I'^'avril 1842. (1) V. £ii/Utiii(ie l/i Socic-C^de gcoginphic, u"* 1 1 S rl iii. ( 39'i ) ESSAI SUR LES siMlNOLES DE Lh. FLORIUE, Par M. v. de Castelnau. La Floride , dont nous croirions que le doux noin rappelle le luxe de v6g6tatioD, si nous ne savions qu'il n'est qu'un souvenir du jour de sa d^couverle, me semble etre una des regions du globe les plus dignes d'atlirer notre attention et de devenir I'objet de noire etude : car si chez elle les fleurs, ces brillants orne- inenls de la nature, semblent faliguees de ne couvrir (]ue la terre , et s'elancent en s'entrelacant jusqu'au sommet des arbres, le sol lui-meme nous presente un phenoui^ne des plus remarquables : partout se fer- ment des cavernes profondes, partout des rivieres jail- lissent des entrailles de la terre; ici vous voyez un tleuve majestueux rouler trauquillement ses eaux , puis, instantanement, disparaltre a vos yeux pour se remontrer de nouveau a une distance considerable, et former ainsi de nombrcux ponts naturels; Ih des lacs 6tendus apparaissent tout-a-coup dans des lieux qui de tout temps produisirent le mais de I'lndien. Dans le nord, cetle region, qui, sous ce rapport, est semblable a bien d'autres parties des htats-ljnis, offre les preuves de la civilisation la plus avanc6e au milieu de la barbarie du desert; de beaux et vastes bateaux h vapeur sillonnent conslamment ses fleuves, portant a la mer mexicaine les riches produits des plantations eparpillees sur leurs bords, tandis que, sur les memes rives, I'echo retentit encore des cris du sauvage el des hurlements des animaux feroces ; mais dans le sud, ces ( ^9^ ) rois tie la foret exercfnl encore seuls et d line ma- nlfere incontesl6e leurs droits d'occupalion, carles ma- rais sans bornes qui coiivrent celle conlree ont jus- qii'ici presenle aux blancs una barriere infranchissa- ble. Celte region Iremblanle et vaseuse, coniuie sous le nom (\'Ei'erglades , semble apparlenir a une forma- tion seulement ebauchee encore, et ])eul peut-etre nous donner la conception de ce qu'etaii le globe ter- restre lorsqu'il ^cbappa h la main incommensurable qui venait de le creer. Enfin , est-elle aussi sans interet cette population sauvage elle-meme, qui depuis des si^cles defend con- slamment sa liberie contre las Irols puissanles na- tions qui ont occup6 alternativement la Floride, el qui n'abandonne cbaque pied de son lerriloire qu'aj)res I'avoir couvert du cadavra d'un guerrier ? Notre objet est de dira ici quelques mots de ces Indiens et de la region qu'ils babilent. Lors de leur decouvei te par ies Espagnols, les Flo- rides etaient babilees par des nations nommees Ya- messes, Polarcbes et Caloosas. Ces peuples furent, il y a environ cent quarante ans, entierement delruils par une portion des Musco- gis ou Creeks qui, abandonnant leur patrie , vinrent s'^tablir en Floride. lis recurent des autres Indiens le nom de Seminoles, qui slgnifie r^fugies. Bientot ils de- vinrent une nation puissante et guerriere , qui conli- nua a se recruter des ra^contents des autres iribus. Les Muscogis eux-memas viennent probableraent du Mexique (isthme de Panama) , car des vieillards me dirent souvent qu'autrefois leurs peres habitaient une contree couverle de montagnes , du sommet des- quelles la vue cmbrassail deuxmers. Ne voulanl pas se ( ^^ ) soLiinellre ;iux Espagnols, ils vinrent s'elablir sur les horclsclii ."^lississipi, d'ou ils furent encore chasses lors de relabllssement des Franoais. Les Vainesses dtaient, dit-on, de couleur Ires ob- scure, et qtielqiies personnes pensent que la Iribu des Ocklawaluiws est form^e de leurs descendants; ce- l)endanl I'opinion la plus repandue est qu'ils ont ele enlieremenl massacres, Barlram raconle que, suivant des traditions indiennes, le grand niarais d'OcAe/n- noke serait habil6 par des elres d'une extreme beaule, que les Seminoles nomment filles du soleil; et cet au- teur pense que quelques malbeureux restes de la na- tion des \amesses ont peut-6tre ^te chercher un re- fuge dans cet endroit inaccessible , et qu'apparaissanl a des epoques dloignt^es ils ont ainsi excite des idees superslitieusos; cependant, dans ccs derniers temps (d^cembre i858), les troupes americaines, comman- dees par le general Floyd, ont pen^tre dans ces ma- rais, el n'y ont apergu aucune trace d'habitants. D'a- pres le rapport des Espagnols, la population indienne de la Floride ^tait autrefois aussi compacte que celle du Mexiquc, et Ton sail que la puissante nation des Shawnees vient aussi de cetle region. Nous ne nous 6tendrons pas ici sur I'histoire des Seminoles , mais nous dirons seulement que cette nation belliqueuse, apres avoir toujours combattu avcc courage contre les Espagnols et les Anglais, a su r^sisler egalement jus- qu'ici \ tous les efforts qu'ont faits les Americains pour la transporter au-dela du Mississipi, et qu'aujourd'hni, apres plusieurs ann^es d'une guerre d'extermination, les malheureux restes de cette c^lfebre tribu, disperses et sans chefs, pr6f6rent vivre nos dans les bois, traques comnu' (les betes fa lives, et n'avanl d'autre nourriturc ( 5()r) ) (iue Ic manioc el leslVuils sauvages, plulol que d'abaii- donner les os de leuis peres. CopendanI, si nous ne pouvons refuser un soupir de compassion a cetle race heroique, gardons-nous de penser que les reves creux de quelques pretendus philosopher sur I'homme sau- vajie, se trouvenl ici plus qu'ailleurs realises; carlo Seminole, a part les nobles qualiles que nous avons reconnues en lui , est un barbare sans foi, qui ne se plait que dans le sang , et pour qui les cris de la vic- lime altachee au poteau sont une delicieuse musique. Semblable aux autres sauvages, il ne connait point la ]n\\6, et la chovelure de la jeune fille est pour lui un trophee aussi glorieux que celle du guerrier. Parcou- rons actuellement les dil'ferentes jihases do la vie de rindien. Aussilot apres sa naissance, I'enfant, main- lenu sur une planchelte et entoure de bandeleltes et de grains de verroterie, est attache au dos de sa mere par des courroies de cuir. Lorsque celle-cl travaille dans les champs, elle le suspend ainsi a une branche d'arbre. Les enfants sont eleves avec une grande dou- ceur, el de bonne heure prennent des habitudes d'in- dt^pendance. Jusqu'a dix , et meme douze ans , les deux sexes sont sans vetement; mais avant cet age les garcons concoivent deja des id6es guerrieres, et alfec- tent de m6priser les femmes. lis passent tout leur temps a essayer leur adresse a lirer de Tare. Quelques annees plus lard, ils joignent un parti de guerriers, et, s'ils reviennent avec le scaipe d'un ennemi , ils sont regard^s comme faisant parlie de la portion virile de la nation. Les occupations du guerrier consistent a chasser et a combattre , tout le reste esl laisse aux femmes. Le guerrier s6minole est brave et altier. Lorsque le general Jackson cut vaincu les Indiens Mi- ( 596 ) kasoukis^ leur principal chef, Aieomaltha, sepresenia h lui, et liii ilil : <■ Tu es un j^rjncl guerriiT, inais ceux qui I'onl precede n'elaient que tie vieilles femines. Toi tu es un grand chef, fais-moi niourir dans lis tour- menls, car, si lu etais mon prisonnier, je voudrais voir jusqu'oii s'etendrait Ion courage, d Lorsqu'il ap- pril qu'on lui laissail non seulemenl la vie, mais que de plus on lui accordail des lerres, il s'ecria : « Con- duisez-moi loin , bien loin , car ne pouvanl plus com- ballre les blancs, que j'execre , je veux au moins ne plus les \oir. » II vit encore dans I'Arkansas. Nous venons de parler des Mikasoukis : c'^lait un pouple de r^publicains, et leur noin signifie sans chefs her^di- taires. Les Seminoles, de meme que les aulres Indiens du Sud, ont des csclaves noirs qui parlagent avec leurs fenimes les travaux de I'agricullure , c'esl-a-dire la culture de quelqiies champs de mais peu etendus ; ils les Iraitenl geni^iralement avec douceur, et leur laissenl faire ce qui leur plait, pourvu que leur r^colte se fasse. Ces negres hahitent generalement de j)etits villages h cole de ceux de leurs mailres. lis sont v6lus et nour- ris comrae eux , et les accompagnent a la guerre, ou ils so distinguent generalement par Kur cruaute, meme parmi les sauvages , qui semblenl cependant avoir pouss6 cet effroyable vice a son dernier dcgr6. Je vis un jour une ferme qui la null prec^denle avail ete altaquee par les Indiens : deux hommes avaient ete lues les armes a la main, leurs cadavres mutil^s et leurs chevelures enlevees; une femme avail 6te brulee vive, puis coupee par raorceaux , et deux jeuncs en- fanls rotisvivants; autour du feu, Ion voyait encore les traces humides de sang laiss^es par les pas des sau- ( 397 ) vages qui avaient clans6 aiitour de cos malheurouses victimes en se rianl de leurs effroyables soiiffrances. Nous apprimes ensuile que la femme ne fut tu^e qu'a- pr^s avoir ele coDdamnee a voir ses enfants tortures sous ses yeux. Parmi ces Indiens si barbares en temps de guerre, i'on trouve cependant des lois s^veres qui protegent la vie bumaine, etforment un singulier con- trasle avec la corruption et los passions effren^es des blancs qui les avoisinent. Ainsi I'adullere est puni de la mutilation du nez et des oreilles, et un vicux cbel" qui etail en cet ^lat, en m'avouant I'origine des cica- trices qui le defiguraient , ajouta :« (Vest la loi , c'ost bien. k L'iiomicide est puni de mort, meme lorsqu'il est in- volontaire. Peu de jours avant mon arrivee aux villa- ges de la riviere d'Apalacliicola, deux jeunes gens, lies depuis leur enfance d'une etroile amilie, ^taient en- semble a chasser, I'un eut le malheur de tuer I'aulre par m^garde ; le coupable se pr6senta devant le conseil des chefs, et une sentence de mort fut rendue. Conduit devant sa maison, le malheureux partagea le peu qu'il possedait entre sa femme et ses enfants , puis s'age- noiiillant en penchant la tete, il rocut du plus proche parent du deiunt un coup de massue qui lui brisa le crane. L'^iat d'ivresse et la qualite de chef ne sauvent jamais le coupable. Leur langue a de grands rapports avec celle dos Creeks, donl elle n'est meme qu'un dialecte. Les principaux plaisirs des Seminoles sont les danses et le jeu de paume ; leur danse de guerre ressemble k celle des autres nations. Us out aussiles danses du co- chon, du cerf, de I'aligator, de I'opossum, etc., dans lesfjiielles ils imitent les cris et les mouvemenfs de ces ( 098 ) aniniaux. La plus reinarquahle df ocs ilanses csl cello ilu i)i(i/'s vert, sdi'lo (i'olTrande qu'lls fonlaune divinil^ inconnuo des pieiuices de leurs recolles, et qui rap- pelle des coiiUimes setnlilables des peuples do I'atili ■ qiiilo. lis s'acconipagnenl souvenl en dansantde lanibou- rins, ou s'allacliont des coqullles aux picds el aiix ge- noux, qui s'entre-clioquenl a chacun dc leurs mouve- menls, et produisent le son des caslagnellcs. Pour lu jeu de paume, ils se meltent generalement de vingl- cinq a cinquanle de chaquc cole; ils sont nus, avec une piece d'^lolTe autourdes reins; leurcorpseslpeinl, el ils se mellent des plumes dans les cheveux. Ils se preparent souvent a eel exercice par des jeiines , el quelquefois se font des incisions avec un couleau anx bras el aux janibes poursesaigner elserendrc, disenl- ils , plus legers. Alors un chef lance la balle eiilre l<^s deuxgroupes, elle parli qui I'a recue le premier tlouze fois est reputti vainqueur. Ils ne doivenl jamais saisir la balle avec la main, mais la recevoir avec adrcsse au moyen de deux pelils batons. lis mellent beaucou|) d'acharnemenl a cet exercice, qui se lormine rarcment sans que quelques blessures graves ne soient recues. 11 est lort rare que les femmes soient admises aux danses des hommes; cependanl quelquelois lous les individus de chaque sexe se reunisscnl sur deux lignes en face I'une de I'aulre; puis, se prcnanl par la main, ils avancenl el reculent en clumlant un air grave et mo- notone. Les vieillards sont generalemenl lort respectes de meme que les chefs; ceux-ci sont h^redilaires ou elus pour lour courage a la guerre; les premiers sont cc- pendant generalemenl plus influents que les derniers. i. 5 91) ) Les Serninoles n'enterrent pas leui's morls ; njais Ic })lus souvenl les deposent sur la terie , dans les bois , en les couvrant de lianes et de brandies, afin que les anlmaux sauvages ne puissent en approcher. Les pa- rents et les amis du defunt vlennent regulicneinent, pendant des annees, couper I'herbe d'olenlour, afm que le feu que Ton met souvent aux forets ne puisse les consumer. Assez souvent aussi ils deposent leurs morts dans le tronc de vieux arbres, quelqiiefois u une grande elevation. Les hultes sent generalement faites de branches re- couvertes de feuilles de palmier on d'ecorce de pin. Celle qui est destines au conseil est presque toujours de grande dimension. Leurs villages sont permanents. Les canols sont faits en ecorce ou creuses dans le tronc d'un arbre; ils sont tellement etroits, qu'un homme peut a peine s'y asseoir, et que le moindre mouvement suflit pour les faire chavirer. Les femmes serninoles, de memo que celles des nu- tres Miiscogis , sont generalement douees d'un physi- que plus agr^able que la plupart des aulres Indiennes. Quelques fdles de chefs, possedantdes esclaves et pas- sant leur vie nonchalamment etendues sur des nattes , peuvent meme passer pour jolies. Elles sont genera- lement nubiles a douze ou treize ans, et a vingt-cinq elles peuvent etre considorees comme etantsur le de- clin de la vie. Leurhabillement consiste en une longuc robe de toile brodee de petites perles et de paillettes, en mocassins ou souliers de peau tres ornes, et en une piece de toile ou dedrapdont elles entourent leur corps et qui recouvre aussi leur lete. Les hommes portent le plus ordinairement une chemise de chasse faite en toile ou en peau de chevreuil , de longs has de cuir, des ( 4oo ) mocassins, et s'enveloppenl quelquefois dune couver- ture. lis ceignenl leur I6le d'un inouchoir rouge. lis portenl constammenl un coiiteau ;'i scalper et une lon- gue carabine (rifle), Lorsqu'ilssont en guerre, ils vont gen^ralemenlnus, ayant le corps couvert de peintures; ils se servenl alors souvent de Pare el de fleches empoi sonneos , olle tamahac est constammenl a leur main. Quelquelois ils se font des boucliors en peau d'alliga- lor qui sont a I'epreuve de la balle; le plus souvent ils se rasent la tele en ne conservant que la meche ca- raclerislique. L'on raoonte que dans un combat un vieillard lilanc ayant etebless^, un sauvage s'6lan<;a sur lui pour le scalper , mais que le premier portant une perruque, la chevelure enviee resta dans la main du vainqueur, qui . revenu d'un premier instant d'^tonne- ment , la rejeta avec dedain sur le pauvre bless6 , qu'il quitla sans I'achever, en secriant : « Lelache, il a coupd sa cbevelure d'avance. » Du reste celle operation n'esl pasloujours morlelle , car j'ai vu a Wasbinglon un of- ficier qui Tavail suble ; mais sa sante s'en est toujours, je crois , ressenlie. Pour acheverdefaire connailre I'lndiendelaFloride, il nous reste a direquelques mots des for6ts qu'il habile. Les bords de la mer sont converts de sveltes pal- miers , dont la t6te gracieusement berc^e par les vents semble un eventail naturcl accords a ces regions brd- lantes par la bienveillanle providence; puis viennent des forets de pins giganlesques , qui s'elangant perpon- diculairement a plus de i5o pieds, ollrent les plus beaux bois de construction qu'aient vus les chantiers de la marine. Derriere ceux-ci la scene change subite- ment, et d'epaisses forets demille sortes de bois se pr6- sentcnl a I'ceil fatigue de la monotonie des arbres verts. 1 ( 401 ) La le magnolia ^tale avec profusion ses feuilles setu- blables k d'iramenses spatules, tandis que Tair est embaum^ par ses belles et enormes fleurs si eclatan- tes de blancheur; car ce n'est plus cet arbuste de nos serres europ^ennes, c'cst ici un arbre des forfils qui peut presque lulter de force avec nos chenes centenai- res; il est entremele de cent especes d'ilex, de sassa- fras, de catalpas, de lauriers, de cedres, de gommiers, au milieu desquels se distingue aussi le magnifique chene vert, dont le feuillage^ternel donne a toutes les saisons I'aspect constant de I'ett^ ; partout le cornier de la Floride eblouit les regards par sa splenrieur argen- t6e; I'azalea prodigue sa corolle , seinblable a un gra- cieux papillon , et le sumac etale avec orgueil le magni- fique eclat de ses bouquets ecarlates. Tous ces arbres si varies sont elroitement entrelaccis par des lianes sans nombre, v^ritables alliances de ces fiances de la nature. Parmi elles. Ton djstingue les vignes sauvages, les cl^matites , les convolvules, qui tous s'elancant avec hardiesse et en formant de bizarres festons jus- qu'aux ciraes les plus ^levees, semblent fitre destines a nous d^montrer la force de Tunite , car ces faibles rameaux ainsi reunis forment una barri^re compl6- lement infranchissable. De longs parasites semblables a des mousses et pendant de toutes les branches pour- raient au premier abord 6lre pris pour le limon laiss6 par un fleuve aprfes une crue extraordinaire, et repan- dent sur tout cet ensemble quelque chose de singuli^- rement melancolique , et dont I'ame est fortement emue, car ces tillandsia forment souvent une masse assez ^paisse pour intercepter les rayons du soleil et condiimner ainsi a une per]jetuel[e obscurity les espa- ees qu'elles recouvreni ; alors I'extreme humidite d^- XVIl. JUIN. 4- '-iti ( 402 ) Iruit I'apidemenl les jeunes pousses des arbres , el bien- tot les grants des forels lombent , eux aussi, renverses les uns sur les autres, mines par Taction invisible mais continue de cet ennomi cacb^. Mais partout oil I'air pent librcment circuler, combien est admirable la diversile de formes ct de nuances de ces mille series de fleurs qui recouvrent enlicrement le sol! Quel pin- ceau pourrait rendre avec verile ces corolles el ces gra- pes si brilianles, donl les ravissantes couleurs soul aussi supdrieures aux plus beaux tapis que la nature Test a I'art, c'est-k-dire Dieu a I'bomme ! Mais s'il est impossible d'exprimer le luxe qu'e'dale la vegetation dans ces contrees lointaines , combien ne I'est-il pas plus encore de ddcrire les myriades d'ani- maux qui les peuplent ! La nuit, le sorameil du voya- geur est sans cesse interrompu par les hurlemenls du loup el de la panlhere, par les aboiemenls du crocodile et le mugissemenl de la grenouille gigantesque, Aussi- tot que le jour apparail, ces habitants des tenfebres fuient comme I'ange ddchu a I'aspecl du juste; alors ils sont remplac6s par des oiseaux sans nombre , donl I'eclatante parure ne peut elre egal6e que par le de- licieux ramage : Ton voil s'entrejouer , parmi les rameaux, laperruche de la Caroline, le cardinal, I'oi- seaumoqueur, les geais, les Iroupiales, el lant d'au- tres membres de la tribu ailee. Loiseau-mouclie cher- che partout le nectar des corolles, et des papillons aux splendides reflets semblentetre les tleurs de I'air: ) connues; qu'cn donuant c!os denoniinalions commu- nes aux lignes caraclerisliques cjiii se presenlenl toujours de la meme manloie dans I'ordre des con- siderations successivement amenees par I'analyse geo- graphique, continueenecessairement jusqu'aux moin- dres parlies constiluantes. Sachant tres bien qu'on est peu porte a s'engager dans des voies nouvelles lorsque de prime abord on n'en saisit pas la necessite, j'oserai dire, avec la con- fiance que donnent des recherches consciencieuses , que dans ma geographic prototype de la France se trouvent indiqu^es les voies a suivre pour proceder methodiquoment a I'examen des configurations natu- relles qui determinent la structure geographique d'un pays ou d'une contrive, et que cet ouvrage donne les moyens d'acquerir en Irts peu de temps des connais- sances plus positives et plus durables que celles que Ton se procure en se trainant dans les errements de la routine; errements bons seulement pour les exerci- ces de memoire pratiques dans I'enseignement el6- mentaire , mais insuifisants pour developper le juge- menl qu'il serait utile de cultiver dans les classes su- perieures. De tels avantages me permeltent d'esp^rer que dans peu d'annees on possedera des geographies prototypes des divei's Elats de TEurape , et qu'ainsi mes essais auront r^pandu des germesqui ne pouvaientmanquer de porter leurs fruits. Pardonnez , monsieur le President, un moment d'en- trainement de la part d'un auteur surpris que les analogies constantes qui se re\^lent dans la correlation des formes hyprogeiques Hos superficies terrestres soienl pour ainsi dire demeurees jusqu'a present ina- f 4oG ) percues. Lne iKirmonie generale regne en ellt'l Jans les dcpeniiances rt^ciproques des plans de configura- tion du sol, comme dans le systeme organique des (Hres. Nonobstanl les immenses differences de confor- mation qui subsislent dans Techelle entifere de ceux-ci, il y a dans chaque individu deux principes ( solide et fluide ), dont la pond^ralion entrelient la vie , et ces doux principes , autremenl repartis dans notre corps plan6taire , constituent de m6me son existence, et les forces f6condantes par lesquelles se Irouvent lides entre elies toutes les creatures. C'est ainsi des rapports de meme esp^ce entre les parties de corps loul-a-fait dissemblables que pro- viennent naturellement les noms nouveaux introduils dans mes preceptes d'analyse geographique pour in- diquer implicitement, ici comme la , les relations qui existent entre les masses solides et liquides. Dans ce neologisme, il n'y a done de syst^matique qu'une application faitc in extenso , puisque I'ordre syslematique rdsuUe bien manifesleinent de lois uni- verselles. Pour ce qui est des planches dont se compose I'a- vant-derni(ire livraison de I'atlas de la France , elles sont au norabre de quatre. L'une, sous le nom d'a- vertissement, a pour sujet I'exposition du plan suivant lequel est couqu I'ouvrage ; une autre, comme carte analylique compl^mentaire , pr^sente d'une mani^re toul-a-fait nouvelle le lineaire d'une carle physique qui parailra dans la quatri^me livraison, et fera con- nailre, par des procedes egalement inusitds jusqu'k ce jour, le modele figure de notre lerritoirc, ou la con- nexion et les hauteurs relatives de ses formes caract^- risliques; la carte analylique a pour objet particulier 1 ( 4o7 ) d'indiquer en detail les traces ou la projection ho- rizontale de loutesles lignes liydrogeiques, et demon- trer les rapports de nos divisions administratives avec les divisions naturelles. Sous la denomination de France feodale, je pr^sente dans un meme cadre remplacement respectif des grands fiefs et des principales possessions seigneuriales qui , soil par usurpation , soil par investissement , soil par concession honorifique , se trouvent, a differents titres, depuis Charles-le-Chauve jusqu'a Louis XVI , lies aux vicissitudes de notre ancienne monarchic. Cetle page est un memorandum g^ographique et histori- que ou Ton retrouve sans peine les noras de lieux et de personnes , dans lesquels se resument les illustrations de famille consacrees dans nos fastes. Le passage des anciennes divisions administratives de la France aux nouvelles, marquant une epoque d'un intdret assez grand pour que le travail fait par I'Assemblee conslituante soit rappel6 dans toute son integrite primitive, j'en fais I'objet d'une carte sp6- ciale ou les anciens gouvernements se trouvent com- pares aux d^partements. Pour ce point de depart, je reproduis dans des colonnes marginales , et les divi- sions et subdivisions territoriales qui existaient avant 1789, et les departements entre lesquels alors elles ont et6 demembrees. J'indique reciproquement pour chaque d^partement les anciens pays dont ils ont et6 formes. La se borne le contenu de ma troisieme li- vraison. Dans ce que j'ai deja fait paraitre et dans ce qui me resle a publier se trouvent consign^s les divers chan- gemenls successivement apportes au premier ordre d« choses. ( 4o8 ) La seric de nies etudes offre ainsi un ensemble el des liens que Ton chercherait vainement dans les atlas historiques que Ton poss^de. Par les sacrifices que j'ai fails, par les soins que j'ai pris pour que ces eludes repondenl aux vues dans lesquelles elles m'ont 616 de- mandees, il m'est permis de croire que les hautes protections qui ont soulenu naes efforts ne me feront pas d^faut, quand je suis en mesure de garantir forraellement la possibility d'alteindre bientol au but indiqu6. Veuillez agr6er, etc. I ( 4o9 ) PROGRAMME DES PRIX PaoPOSES Ei\ 1842. I. PRIX ANNUEL POUR LA DfccOUVERTE LA PLUS IMPOBTANTn EN cioGRAPHIE. La Society offre sa grande medaille d'or au voya- geur qui aura fait, en geograpliie , pendant le cours de I'ann^e i84o, la decouverte jug^e la plus impor- tante parmi celles dont la Societe aura eu connais- sance ; il recevra , en outre , le titre de Correspondant perp^tuel , s'il est Etranger, ou celui de Membre , s'il est Frangais , et il jouira de tous les avantages qui sont attaches a ces titres. A d^faut de d^couvertes de cette esp^ce , des me- dailles d'argent ou de bronze seront decern^es aux voyageurs qui auront adresse pendant le m6me temps a la Societe les notions ou les communications les plus neuves et les plus utiles au progr^s de la science. lis seront port^s de droit, s'ils sont strangers, sur la liste des candidats pour les places de correspondant. IL PRIX FONDE PAR S. A. R. LE DUG D''oRLiAIVS. Medni/le dor de la valeur de a,ooo francs. S. A. R. leduc d'Orleans offre un prix dc deux mille francs au Navigateur ou au Voyageur dont les travaux ( 4io) geographiques auront procure a la France ou a ses Colonies, avant le i" avril i845 , la deicouverle la plus utile a I'agriculture, a I'industrie ou a I'humanit^, S. A. R. ayant bien voulu charger la Soci6t6 de geo- graphic de decerner ce prix, la Soci^te s'atlachera de preference aux voyages acconapagnes d'ilineraires exacts ou d'observalions geographiques. Les M^moires contenant I'expos^ des decouvcrles doi- vent etre envoy^s franc de port et sous le couvert du President de la Societe, a Paris, rue de I'Universite, 23. III. NIVELLEMENTS BAROMtTRIQUES. Deux medailles dor de la valeur de i oo jrancs chacune. Deux medailles d'encouragemcnt sont offertes aux auteurs des nivellements barometrlques les plus 6ten- dus et les plus exacts faits sur les lignes de partage des caux des grands bassins de la France. Ces medailles , de la valeur de cent francs chacune , seront d^cernees dans la premifere assembl^e g^n^rale annuelle de i843. Les m^moires et profds, accompagn^s des cotes et des 6l6ments des calculs , devront fetre deposes au bu- reau de la Commission centrale, auplus tard,le3i d6- cembre 1842. Les fonds de ces deux medailles ont 6t6 faits par M. Perrot, membre de la Soci6t6. ( 4m ) 1>EI]XI£ME SECTION. Actes de la Societe. EXTRAIT DES PROCES-VERBAUX DKS SEANCES. PR^SIDENCE DE M. JOMARD. Seance du "h juin 1842. Le proc^s-verbal de la derni^re stance est lu et adopts. M. le ministre de I'lnstruclion publique annonce Ji la Soci6t6 qu'il vient de metlre a sa disposition un exemplaire de la Monographie de la cathedrale de Chartres, publi^e sous les auspices de son departe- menl par MM. Lassus,Amaury-Duvalet Didron, archi- tecte. M. L6on de Laborde adresse a la Society un exem- plaire de son Commentaire g6ographique sur la Bible. M. d'Avezac estpri^ d'en rendre compte. M. le vicomte de Santareni fait hommage de ses Recherches historlques et bibliographiques sur Am6- ric Vespuce el ses voyages. M. Berthelot est pri6 d'en rendre compte. M. Warden adresse le \ 1" volume de I'Art de verifier les dales, conlenantla suite de la Chronologic histori- ( ^.1' ) que de I'Auierique ; il joint a eel envoi diverses bro- chures sur les cheinins de fer, la navigation , le sys- teme penitentiaire et I'inslruction aux Etats-Lnis. M. le secretaire-general presente la 7' feuille de la carle g^nerale du grand archipel indren , dont I'envoi a 6le annonc^ dans la dernifere stance 'par M. le baron de Derfelden de Hinderstein. Cetle nouvelle feuille est renvoyee a M. Daussy, qui a bien voulu se charger de rendre compte de cetle inleressante publication. La Commission cenlrale vote des remerciements aux donateurs , et ordonne Id depot de leurs ouvrages a la bibliolheque. M. Francis Lav'allee , vice-consul de France a la Tri- nidad de Cuba , annoncc h la Sociele qu'il lui a fait en 1841 plusieurs envois, et entre aulres un excmplaire de la grande carle lopograpbique de I'ile de Cuba. La Commission cenlrale regrette vivement que ces envois ne lui soient point encore parvenus. M. J.-B. Tassin et M. Plate , admis r^cemment dans la Society, lui adressent des remerciements, et pro- meltent de coop^rer a ses utiles travaux. M. Plate ajoule qu'il se propose d'offrir a la Society un Memoire sur la g^ographie de Constanlin Porphyrogenete , et qu'il se fera un devoir de contribuer par sa souscrip- tion a I'erection du monument de M. le conlre-amiral d'Urville. M. de la Roquette communique une Note sur les tra- vaux de laSocieie des anliquaires de Dronlheim. Ren- voi au comite du Bulletin. M. Jomard rend compte , au nom du bureau el de la Commission speciale, des mesures prises pour la sous- criplion au monument destine au conlre-amiral d'Lir- ville. Le montant des souscriptions s'clfeve jusqu'a ce ( 4i3 ) jour ^ i5o4 fr. 5o c. M. Ramon de la Sagra , arrive hier de Madrid , vient de souscrire pour 5o fr. line circulaire a »5t6 adressee aux membres de la Soci6l6 ; il en sera envoye des exemplaires dans les ports de France. M. Jomard presente Xefac-simile d'une tr^s ancienne carte, conserv^e dans la cath6drale xl'Hereford en An- gleterre , el faisant partie de,la premiere livraison des Monuments de la geographic ; carte dont il a 6le fait mention dans le Recueil periodique de la Soci6t6. Une Note descriptive sera ins^ree au Bulletin. Le meme membie donne lecture d'une lettre parti- culi^re de M. le colonel Visconti , renfermant des de- tails sur le progres de la carte du royaume de Naples au 80G00' et de la carte des environs de Naples au 25ooo<^. II annonce que le gouvernement autrichien a donn6 des ordres pour les operations geodesiques des- tinies 5 se relier avec la triangulation napolitaine et la verification du travail des PP. Maire et Boscovich dans les fitals romains. M. Roux de Rochelle communique une lettre de M. Gourlier, architecte , qui offre ses services a la Soci6t6 pour le monument a 6lever a la m^moire de M. le contre-amiral d'Lrville. La Commission centrale fixe sa proehaine assem- bl6e g^nerale au vendredi 17 juin. Sur la demande de M. Roux de Rochelle, fondce sur les precedents etablis dans la Sociele , M. de la Ro- quette rend compte verbalement des conclusions du rapport qu'il doit faire a la proehaine assemblec g6- nerale, au nom de la Commission sp^ciale du concours pour le prix annuel. M- Thomassy lit une Notice sur Didier Bugnon , geo- ( 4'4 ) giaphe de L(iopold 1", due de Lorraine, qu'il regarde comme ayanl dt6 au commencement du xvin" siecle le Cassini de la Lorraine; il dressa la carle de son duche sur un echelle a peu pres 6gale a celle de la grande carte de France. D'apr^s les observations qui lui sont faites par plusieurs membres , M. flio- massy annonce qu'il se propose de completer sa Notice dans son prochain voyage a Nanci. M. Daussy donne lecture de plusieurs Notes qu'il a extraites des revues anglaises sur les derniers voyages des Anglais en Afrique. Renvoy6 au comity du Bul- letin. Proces-verbal de la seance generate du 17 juin 1842. La Society de geographic a tenu sa premiere assem- blee g^nerale de 1842 le vendredi 17 juin, dans I'uns des salles de I'Hotel-de-Ville, sous la pre^sidence de M. Villemain , ministre de I'instruction publique. Un concours nombreux de membres nationaux et stran- gers assistait h celte solennite. Dans un discours ecoutS avec le plus vif intSret, M. le president paie un juste tribut d'eloges et de re- grets alamSmoire du contre-amiral d'Urvilie, enleve » la science et a la Soci6t6 de geographic par I'affreuse catastrophe du 8 mai; il remplit le meme devoir en- vers M. Nestor L'hote, jeune voyageur que la mort a frapp6 ^ son retour d'Lgyple, ou il etait alle completer les belles dScouvertes de ChampoUion. M. le ministre rappelle les noms de plusieurs voyageurs qui parcou- rent en ce moment, sous les auspices de la Society, les diverses contrSes du globe, et il signale a I'atlentioa de ( 4«5 ) I'assembl^e les recherches de quelques savanls sur la geographic du moy en-age. M. le ministre invite la So- ci6te a poursuivre le cours de ses utiles travaux avec le z^le dont elle a deja donne tant de preuves. Le gou- vernement, dit-il, qui vient d'obtenir du patriolisme des chambres un credit pour rencouragement des voyages dedecouvertes et des recherches scientifiques, ne I'abandonnera pas dans sa noble tache. M. d'Avezac , secretaire de la Societe, lit le proc^s- verbal de la derni^re assembl^e gen^rale ; la redaction en est adoptee. II donne ensuite communication de la correspon- dance et de la lisle des cartes et des ouvrages deposes sur le bureau. M. le comte de Las Cases ^crit qu'il regrette vivement que le malheur dont il vienl d'etre frappe I'empfeche d'assister h la seance, et de se retrouver au sein d'une assemblee qui rend de continuels services a la science et a I'humanite. M. le colonel Denaix 6crit a M. le president pour le prier de faire hommage a la Societe de la Iroisieme livraison de son Atlas physique, politique et historique de la France , k laquelle est joint un cahier de texte r^sumant les preceptes d'analyse geographique qui font depuis long-temps I'objet de ses etudes. II rap- pelle a cette occasion I'enchainement mutuel des tra- vaux qu'il a successivement publies. M. Jomard pr^sente cinq planches formant la pre- miere livraison de son recueil des Monuments de la geographie : elles offrent \q facsimile de la grande map- pemonde du xin" siecle de Richard de Haldingham , dont I'original se conserve dans la cathedrale de He- reford, en Angleterre, et celui d'un globe celeste arabe- ( 4«6 ) koufique du xi' si^cle , consent an cabinet g^ogra- phique de la Bibliolh^que royale. M. le president fait connaitre h la Soci6l6 les noms desnouveaux membrcs qu'elle a acquis depuis sa der- ni^reassemblee generale, et il proclame ceux des can- didats proposes pour elre admis dans celle seance. M. de La Roquelte, au nona de la Commission du concours au prix annuel pour la decouverte 1 a plus importante en g^ographie , passe en revue dans son Rapport les divers voyages qui , aux lermes du pro- gramme, ont 6t6 executes dans I'ann^e iSSg. Apr^s avoir analyse ceux de MM. Dease et Simpson sur les cotes septentrionales de I'Ara^rique du Nord, de M. de Schomburgk dans la Guyane anglaise, etdeM. Anloine d'Abbadie en Abyssinie , la Commission du concours propose a la Sociele de decerner une medaille d'ar- gent a chacun de ces voyageurs; elle reserve pour Van- nee prochaine les droits deM. James Ross, chef de la derniere expedition anglaise dans les mors anlarc- tiques. M. d'Avezac annonce qu'au moment meme ou la Soci6t6 de geographic decerne a M. d'Abbadie un te- moignage public du prix qu'elle attache a ses travaux, ce voyageur juslilie par de nouveaux services cclte marque d"un interet si bien m^rite. Deja prive d'un ceil, hors d'etat en ce moment de se tenir debout, il n'en poursuit pas moins les explorations auxquelles il s'esl livre avec un si completd^vouemenl, elM. d'Ave- zac vient de recevoir de lui un m^moire ^fendu sur la region situee au nord-est de I'Abysslnie. M. Roux de Rochelle, au nom d'une seconde com- mission, appelle de nouveau I'attention des voyageurs sur le sujet du prix offerl par S. A. R. le due d'Or- (4.7 ) l6ans pour les Iravaux geogiapliiqiu's qui auront pro- cure h la France la d^couvei'te la plus utile a I'agricul- lure, au commerce ou a riuimanit^. M. Jomard, dans une notice biographique, rappell« les travaux scientifiques el la carrifere administrative si activement remplie de M. le baron Costaz, son ancien compagnon de voyage dans I'expedition d'Egypte. M. Francis de Castelnau , dans un Essai sur la Flo- ride, prdsente un tableau vari6 des moeurs et des usages de ses habitants, et il fait une description attrayante du climat et de la belle v^g^tation de cette contree. Conformement a ses statuts , I'Assembl^e procede au renouvellement des membres de son bureau pour I'ann^e 1 849-43, et elle nomme au scrutin pour en faire partie ; President. — M. Cunin-Gridaine , ministre de I'agri- culture et du commerce ; /M. Roux deRochelle, ancien ministre pl6- Fice-presid. \ nipotent. de France aux filats-Unis ; \M. le baron Roger, ancien depute. /M. Cochelet, ancien consul-general de \ France en Egyptej Scnitnteurs. < ,, ^^ i r i i- M. Drouyn de Liiuys, du-ecteur au I minist^re des affaires etrangferes. Secretaire. — M. Ansart, professeur de I'Universile, L'Assembl6e nomme 6galement au scrutin M. Gui- gniaut, membre de I'lnstitut et professeur de geogra- phic a la Faculty des iettres, a la place vacante dans la Commission centrale par le d^ces de M, le baron Gostaz. La stance est levee a dix heures et demie. xvn. JUiN. 5. 57 ( 4i8 ) MEMIinii!. ADVllS DA.NS L\ SOClExi. Scd/ice £^Cfit'ra/e dii i^ jiiin i84«. M. Charles Balakksquk. M. .lean Charles Ducois. Ol'rRAGKS Ol-FRRTS A LA SOClfext. Seance ilii Ttjiiin. Par M. Leon de Labonle : Commenlaire g^ographi- qiie sur I'Exodeetles Nornhres, i vol. in-f" avec i o car- les. — Par M. Warden : L'Ait de verifier ies dales, tome XVII, suite de la chronologie historiqiie cfe I'Am^riqde (fitats-Lnis), i vol. in-8. — Report and esliinales of the Engineers of llie iMiiiadcIi)hia , Ger- inantovvn and Norristovvn Rail Road , in-8. - A his- tory of the Lehigh coal and navigation company, in-8. — Communication, from the boards of trustees of the Cirard college for orphans, iii-8. — Eleventh annual report of the inspectors of the eastern state Peniten- tiary of Pennsylvania , in-8. — The ninth annual re- port of the house of refuge of Philadelphia, in 8. — Par M. le vicomte de Santarem : Recherches historiques, rriliques et bihliographiques sur Am^ric Vcspuce el ses voyages, i vol. in-8. — Par Ies auteurs et edi- tpurs : Nouvelles annales des voyages, mai. — Mt^smo- rial encyclopedique , avril. — Bulletin do la Soci^l6 pour I'instructidn el^mentaire, avril. — L'Echo du monde savant. Seance generate dii i- jiiin. Par M. Ic ntinistre de Pi.nstmction puhliqne : Collection fie documents in«^dits sur I'hisloire de France. — ( 4'9 ) 1" SiRiJi. Hi^itoire politique. Les Oliiu on ref^islres des arrfils ronclus par la cour du vox , etc. , par M. le comln Bcugnot. Tome 11, I274i5i8. — Papiers d'litat du cardinal de Granvelle , par M. €h. Weiss , tome III. — 'jt' SiiRiE. Histoire des sciences el des Jetties. Les qualvo livres des Rois, traduits en frangais du xn" siocle, etc., par iVl. Lerouxde Lincy , i vol, in -4. — Monograpliio de la catliedrale de Cliarlres. Architecture , sculpture et peinture sur verre, par M. Lassus. Staluaire etpein- ture sur mur, par M. Amaury Duval. Texle descriplif, par M. Didron. Public par ordre du roi el par les soins de M. le ministre de Tinstruction publique, i" livrai- son , in-f". — Description de i'Asie-Mineure , faite par ordre du gouvernement frangais de i835 a iSS;, etc., par Charles Texier, 19" a av!" livraison, in -f". — Voyage dans I'Amerique meridionale , par M. A. d'Orbigny, 56^ a 59° livr. Par M. le ministre dela guerre : Departement du Pas- de Calais, extrait de la carte lopographique de la France , levee par les officiers d'^tat-major et gravt^o au D6p6t general de la guerre, sous la direction du lieutenant general haron Pelet, Gfeuiiles. — Do'parle- ment de Seine-et-Marne , extrait de la carte topogra- phique de la France, clc, G feuilles. — Cartes des provinces d'Oran, d'Alger et de Constantine, dress^es au D<^p6t general de la guerre par ordre de M le ina- rtichal due de Dalmalie, sous la direction de M. le lieutenant-general Pcdet, 3 feuilles.— Carte des en- virons de Bone, dress^e au Depot general de la guerre, etc., 1 feuille. — Projels divers (9) pour le port d'Alger , dessines au Depot de la guerre et classes dans Tordre chronologique de lour presentation , I feuille. — Carte de la rt^gence de Timis, dressee au ( 4'^o ) Depot g^n^ral de la guerre, etc., d'apr^s les observa lions et les reconnaissances de M. Falbe, capilaine d« ^aisseau danois, de M. Pricot de Sainle-Marie, capi- laine d'elat-major , et d'apr^s les renseignements re- ciieillis par eiix, 2 feiiilles. — Environs de Tlemecen, Mascara, Clicrchell , Bourtarik , Medeah, Milianah , Msilah, Djidjeli et S^tif, 9 leuilles. Par M. le ininistre de la marine : Pile to francais , cin- (|uieme partio , comprenant les colos septenlrionales do Trance, depuis Barlleur jusqu'a Dunkerque, levees en i853, i834, i835et i85G, paries ingenieurs - hy- drographes de la marine, sous les ordres de M. Beau. lonips-Beaupre,ing6nieur-h)drographe en chef; publie par ordre du roi au Depot general de la marine, 1 vol. in-l". — Cartes liydrographiques publi^es au depot general de la marine, de d^cembre 1841 Ji juin 1842. — N" (j42. Carle des lies Maldives, levee en i835 par MM. R. Moresby etF.-T. Powell. — 943. Carte des iles Cbagos, levee en iSSy par MM. Moresby el Powell. — 944- Carlo des coles de France , parlie comprise entre la pointe de Barfleur el le cap de la Ileve. — g45. Carte des coles de France, partie comprise entre Dives el Saint-Valery en-Caux. — 946 et 947- Carte des cotes de France, parlie comprise entre Fecamp el la pointe de Saint-Quentin, et entre la pointe de Sainl- Ouenlin et (Jalais. — 948. Carle des coles de France, partie comprise entre le cap Gris-Nez et la fronti^re (le Belgique. — 949. Carle parliculiere des cotes de Franco, cours de la Sein*- flopuis le Trait jusqu'a Hotillour. - 950. (iarte parliculiere des coles de France, partie comprise entre I'ile de Bas el Beg- an-Fry. — 98 1 . Plan des passes el do la radc do Moilaix. — y52. Pliin cle la racle dt; Toulon el de 'ses divers mouillages. — goS. Plan do la rade , des ports el passes de Poit-Cios (ties d'Hy6res). — (j-')4. Plan de la bale de Riikiavik (Islande) , lev^ en i84n par les olHciers el ingenieurs de la Recherche — 955. Carte des mers Auslrales , partie com[>rise enlre les meridiens du cap de Bonne - Esp^rance el du port du Roi Georges , dressee par M. Da ussy. — gSG. Carle particuli^rc f livrai- son. Bolanique, par M. Ch. Caudichaud. Planches, 3e |livraison. — Voyage autour du monde sur la fregate la P^enus. jRelation par l\l. le capitaine Du l^etil-Thouars. Tome III. — Voyage an pole sud el dans I'Oceaniesur les cor\ titles r^-Jst/vlabe et la Zelee , execute parordre du roi pendant les ann^es 1887 , i838, iSoyet 1840, sous le commandemenl de M. J. Dumoiit d'Urville , capitaine de vaisseau, public par ordonnance de S. M. Hisloire du voyage par M. Dumonl d'l'rville ; ^^!fe , ( 422 ) Ionic I'', i"^*" el 2,. parties. Planches, i ■"' a 5« livrai- son. ilisloire nalurelle. Zoologie par MM. Hombron liv. — Ob- servalioiis meteorologiques tailes a Nijne Taguilsk el a \ icimo-Oulkinsk(monts Ourals), annee 184 ', 1 v. in-f<. Par M. Francis de Castelnait : \ ues el Souvenirs de rAmerique du iNord , 1'" et 2' liv. Par M. Raninn de la Sagra : ('.aria geografica de la isla de Cuba para servir de iluslralion a la historia lisica, polilica y natural de la mesma isla, i ieuille. Par M. de Briere : Memoire sur Tinlluencc r^cipro- fiuo du symbolistne religioux et des arts d'imltition , brochure in-8. Par M . le haron M. (j. dc Slane : Description de lAfiiqie par Ibn-Ilaucal , Iradnit de I'arabe , i vol. in-8. Var la Societe rnyale geographiqur de Londres : Jour nal dc celle Societe. Tome XI, 2« partie. Ii ( 420 ) SouscRiiTiON oui'erte dans le sein de la Societe de geo- or-aphie , pour le Moniunent a ele\'rr a In ivrmnirc dii cniifiv nmiral Ddmont d'L'rville. I, isle des SoimrriptiHir^ dii 17 juin ju.;(|u'au f) juilliL fr. c. MM. le chev.de LENCisA,meinbre de la Soc. 5 Cesar MoREAU, id. 5 Jules Flkutelot , id. 5 'Aiigusle Bardel, id. »6 J.-C. Tassin, id. H) Alex. Aguillon, ancien depute du Var, membre de la Society. 20 DUTENS. id. 5 Abel de Malartic. id. lo CORTAMBERT. id. 5 Baron deDERFELDEN de Hinderstein. id. 5o Augusle Gady. *o Total. . . i4ofr- Montanl de la premifere lisle. . . . i.yigf'fio Total ciNtRAL. . . . (.Sooi^'oo ^ l^ rABT.KDKSMA'riKRES CON^KM'll^ DANS LL Wir VOF.UME 1)E I, A 2' SI- HIK. N"^97 a 102. ( Janvier a Jum i S', a. } PHKMIKRE SECTION. M/;M0JRES, KXTRAITS, ANALYSP.S ET RAPPOIlTS. iNuticc sur la repuWique de Centre-Ainei rque, par M Maission DE Casde, capitaine de corvette 5 Les droits du Japon et de la Malaisie a la connaissance de la religion chrctieniu-, tires de notes ecrites pendant des voja- ges ^aits en 1887, en parianl de Canton sur le navire le Mo- riwonei le biick /'//imma/e/i. Analyse par M. P. Dacssv. a3 Extrait d'une lettre a M. Daussy, contenant les premiers re:std- tats des observations astronomic|ties failes en Abyssinie, par M. Antoine d'Abbadie ^3 Henseignements recueillis par M. Delaporte, consul de France a Mogadon, sur la niortdu voyageur aiijjiais Z)oMW,«on. . . 5,, Reconnaissance de la cote occidentale d'Atritjue depuis Sierra- Leone jusqu'an cap Lopez, par le capitaine njal , par M. I'. DaDSSV r,,; Sur le pbenonii'ne diluvien ou erratique dn iioid de I'Kii- -•"Pe. (P. D.) ,,, Positions dans le Kurdistan, determinees astronomiquen.cnt par ^. G. Glascotl. ( P. D. ) g/ Expedition du INiper. (P. D.) gr, Detroit de Dainpirr et ilp ihhivcII,- ,la,is le> Carolines. (PD.) Mole sur rilr IluiUer. ( P. D. ) o ( 425 ) Exsai jUr la geographic du pays de Scoutiial , a I'tiXtieiiiite ilc I'Afrique orientale, par M. u'Avezac. Obseivatioas proliiuinaires sur la traii^icnptiun des noiiii de lieux Hi f'^ partie. Renseignements vecueillis par M. Aiitoiiic- d'Ab- EADIE 8(J //' partie. Kssai de construction grapbique des reiiseignc- inents qui precedent lO" Kenseignements sur I'Abyssinie. — Extraits de deux lelties de M. T.-G. Lefebvre, lieutenant de vaisseau ii^ Extrails de deux lettrcs de M. Antoine d'Abbadie a M. d'A- vezac. I. Kenseignements sur divers idiomes de I'Ethiopie. . . iao Traduction litterale, faite sur la version arabe, de la lettre ilniortna d'Abba Bog'ibo roi d'Enarea,au dedj- asmatch Goschou, prince regnant sur Godjam , Da- inot et Agao isj II. Renseignements ge'ographiqiies sur la cote meridionale de I'Arabie i 26 Noms des lieux sur les rivages de I'Arabie tneridio- nale, depiiis Maskatli jusqu'a Mokha, indiqucs par Khamys ben Tsabet de Scour 129 Depression de la mer Morte. — Estrait d'une lettre de M. le •Colonel Jackson , secretaire de la Societe geographique de Londres i3(i Note adT Desjakdiss 1-4 Note sur la colonic de rittoria (c6te N.-O. "> de la Nouvelh- Hollande) iHi Renseignemenls topographiques sur I'islhme de Panama ct sur le.^ moyens de transport qui y sfmt oFferts aux vovageurs, pai- M. I/EMOINE , consid-g<>n(Mal ilc Fiance en Kolivie. . 1 S.X ( 4s6 ) (Jurii[)te-rendu dii Tableau de la silu.itiou dei etablisseiiieiit* francnis dans rAlgerit,- en 1840, par M. Roux oe Rochei.lg. . 1 8(> Note de M. he Lk Roqcette sur les travaux de la Societii d-s antiquaires du Nord. . 201 Excursion au Vesuve, Souvenirs de voyapjCS , par M. le baron d'Homures-Firmas Analyse de I'ouvrnge de M. Wahden sur la chrono'ogie liistori- que des Etats-Unis. ( R.-R. ) 2 1 vi Note sur I'Ailas maritime prussien. ( P. D. ) 217 Des rivieres navifjables et flottables de I'empire de Russii', par M. CociiiLET 123 Notice sur 3/. Lefevre ^ ingenieur, correspondant du Miisruin d'iiistoiie nalurclle, mort a Mohamined-Ali-Polis, le 19 oclo- bre 1839, par M. Cociiei.et -iSS Voyage au Sennaar et au (i'ordoF,ui. — Lettre de M. Lefevre a A/. Coclwlet, consul-general de France en Egypte. . . a6i Note sur la li;iuteur de Paris au-dessns de I'Ocean, par M. JoMAiiu 270 Note sur les travaux ile la Societe des Atitiquaires du Nord , par M. HE La Roqi-ette 273 Extrait duneleilrf; de M. AnnN-RET a M.Jomard ^ directeur de la mission f-jjyplieiine en France '^tS Letlre de M. d Avezvc a M. Cochelet sur le nouveau voyage du capitaine Allen au Niger , la depression de la nier Morte , sur I'expedilion anglaise en Abyssinie, etc 277 Traduction d'line insciiptidu coufHiue giavee sur un marbre tapporte de Denia Espagne), par iVI. Gacttieii-d'Arc . 281 Obseques de M. le conlre-aniiral Dumont d'Urville, president de la Commission cenir.ile de la Societe 289 Discours |)rononce par M. DrMOci.iN , ingeuieur-hydro- graphe de I'expedilion au pole sud 291 Discours prononce par M. S. REiiiHKLor, secretaire- general de I.I Ciinimission ccntiale 29.^ Notice sur les travaux hydrograpliiqucs executes dans le royaume de Niples, par M. le colonel Visconti , correspon- dant euanger de la Socieie, directeur du Bureau royal to- pographique. (Extraii dune rommunicalion faite a M. He La Jfiofjuettc. ) •>.g~ ( k-n ) Ndlice sur les cartes liydiographi(|ues des toles dc Norve;;e, par M. de La RoQUErTE, ancien consul de France en Norvepe. 3oS Niite de M. de La Roqueite >ur la Soriete des :inlii|iiaires dii Nord 3^9 (Jompte-rendii de Li {jeographie prolotype de la Fiance, par IM. le colonel Denaix (A... ) 335 Expedition par terra de la baie Denon an port du Roi Georqes (Nouvelle-HollandeJ, par M. £jTe. (P. D. ) 33; Notice sur M. le haron Louis Coslaz^ membre de TAcademie des sciences et de la Commission centrale de la Societe de geo- graphie, par M. Jomard 386 Kssai sur les Ssminoles de la Floride par M. Francis de Cas- TEI.KAC 392 Lettre de M. le colonel Denaix a M. Villemain , ministre de rinstriiction publique, pre'sident de la Societe \o!^ DEL'XIEME SECTION. ACTES DE LA SOCliri. Asaemblee ginevale du \y juin 1842. f)iscours prononco par M. Vii,lemai> , ministre de llnstruclion publique, president de la Societe 353 Rapport sur le concours au prix annuel pour la decouverte la plus irnportante en geographie, fait au nom d'une Com- mission speciale, par M. de La Roquette, rapporteur. . 36 o Rapport fait au nom d'une Commission speciale sur le prix fonde' par S. A. R. Ms' i.e dug d'Orleans , par M. Rorx de Rochelle, rapporteur 3"7 Programme des prix proposes par la Societe en 1842. . 4"9 Proces-verbaux des seances de la Commission centrale, de Janvier a juin . . ^3, i56, 221, 228, 282, 34i et 4'' Proces-verbal de la seance generale du 17 juiii iS/ja. . . 4 '4 Membres admis dans la Societe. . ~r^ '5q, 287, 349 ^' 4'^ Ouvrafjes offerls a la Socie'te. . . 77, i6o, 287, 349 ^' ''"''• II I 4>8 ) Listes des Sousiiiptems au moimmenl de M. le rnnlir-aniiral n«imoiit d'fJrville ^•'>i et /j .1 PI,*>CBES JOINTES Al' I 7* VOLl'ME. 81 Esquisse du pays de Scoumal, a I'extretnite orientale de I'Afri- que, d'apres las lenseignements recueillis par M. Antoine d'Aubadie, a Berberah, en i84o et 1841, par M. d'Avezac. Fac-simile de I'original en langue et caracteres ihnorma , et de la version en arabe vulgaire de la Haute-Ethiopie, d'une lettre du roi d'Enarea an prinre de Godjam «'4 FIN TIE lA T*(irB?4'''V-'JC7*^t