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JoLLiETTE, chef de bataillon d'infanterie de maritie retraité, chevalier de la Légion k d'honneur, rue du Chantier. ^ .,, .- 1 • • 1 H. DR LA Chapelle, contrôleur des douanes, Conseillers ^^'J^mis- ) p,^,ident honoraire de la société artistique tration, .viM. ^ ^^ industrielle, rue d^s Corderiez, 55. Rossel, Alfred, agent du commissariat de la marine, rue de l'Ermitage. Hkrviec'X, propriétaire, rue du Château. Trésorier : M. Orange, agent comptable de la marine retraité, rue Bonhomme, 38. Secrétaire : M. Lelièvre, Paulin, rue de la Polie. 18. Secrétaires- ( MvcÉ, Adrien, commis de négociant, lue de la Duchée. adjoints, MM. | Dl'tot, greffier du tribunal de conmierce, rue Montebello. Bibliothécaire : M. Noyon, place de la Fontaine. Bibliothécaire-adjoint: M Cavron. Léon. Directeur du jardin : M. Hkrvieux. Conservateur du matériel : M. Levitre, rue de l'Aima, 34. Professeur d'arboriculture : M. Levesque. Vice-Président du comité de rédaction : M. H. de la Chapelle. Secrétaire de la rédaction: M. Dutot. Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires : M Nicolleau, rue des Corderies, 18. ) COMMISSIONS PERMANENTES CULTURES d'utilité. MM. Levesque, président. Nicolleau, maître tailleur de l'infanterie de ' marine retraité, décoré de la mé- daille militaire. . .Maillard, négociant. Le.maqnen, horticulteur. Bernadet, professeur d'an- glais au lycée. Havard, maître principal du port en retraite. CULTURES d'agrément. MM. Cauvin, président. PoTTiER, receveur des postes en letraite. RoBiNE, ancien avoué. RÉQUiER. secrétaire de la sous-préfecture. Lemagnent, avoué. Legrin, avocat. BULLETIN DE 188(5. TABLE DES MATIERES MM. Marcanville. P, Lelièvre. H. DE LA Chapelle Adrieu Macé. H. de la Chapelle Adrien Macé. H. de la Chapelle Id. E. Henry. P. Janson. La Rédaction. Adrien Macé. Cauvin. La Rédaction. Id. I Pages. Composition du bureau et des commissions permanentes » Ciironique horticole 5 Estriuts des procès-verbaux des séances de l'année 1886 8 , Cornpte-rendu de l'exposition de la société centrale d'horticulture de la Seine- Infé- rieure, 12-20 juin 18S6 17 Rapport sur la visite du parc et des serres de M. Ernm. Liais 28 , L'horticulture à l'exposition artistique et industrielle de Cherbourg en 1886 34 L'horticulture aux îles de la Manche 37 , Les jardins et les jardiniers de Cherbourg (société) 45 Bibliographie : L'art des jardins, parcs et promenades, de MM. le baron Ernouf et Alphand » 50 Cochinchine 66 Tonkiu 70 Epiaire à chapelets ou crosnes du Japon 74 Revue bibliographique 76 Rosiers nouveaux 1886-1887 82 Séance d'arboriculture du H avril 1887 87 Nécrologie 89 I iste des membres admis en 1886 91 CHRONIQUE HORTICOLE Travaux et Projets de la Société. ~ La Société d'Horticulture à l'Exposition Artistique et Industrielle. — Récompenses. — L'AzoUa sur la place Divette. — Excursions Botaniques^ Hymenophyllum et Lastrea œmula. — Déménagement des Arbres à fruit. — Teaipète du mois de Décembre. — Transformation du Jardin. — Après son exposition de 1885, la société a pris, en 1886, un repos relatif, qu'il ne faut pas prendre pour de l'inaction. Sa situation est prospère, elle a des projets qui seront mis à exécution en temps et lieu . On s'est plaint souvent que notre jardin, si coquet, mais si petit, fût privé de serre, et que sa partie ouest fût consacrée à l'arboriculture pratique, chose si éminemment utile d'une part, et de l'autre peu flatteuse pour le coup-d'œil, et insignifiante pour les visiteurs étrangers. Et pourtant, cet emplacement, bien que trop grand pour le jardin, était insuffisant pour les études. La société a donc transporté sur un terrain plus vaste, dans l'impasse Dorival, son école d'arboriculture : tout le jardin de la rue Montebello sera consacré à l'acclimatation des arbres et plantes d'ornement. On réserve l'emplacement de la serre qui sera construite ultérieurement. Le jardin de l'impasse Dorival renferme une serre assez vaste pour abriter pendant l'hiver nos plantes délicates. — Notre société a fait acte de présence à l'exposition artis- tique et industrielle qui a eu lieu à Cherbourg en 1886; elle a offert plusieurs médailles à la section horticole de cette expo- C5 sition. co A la suite d'une visite faite au parc de M. Emm. Liais, elle a décerné une médaille d'argent au jardinier, M. Pierre i Vasselin . G — Les organisateurs de l'cxposilion artistique et industrielle ayant compris dans leur plan général la transformation de la place Divette en jardin paysager, le trottoir circulaire qui entoure le candélabre central de cette place, était devenu, pour le temps de Texposition, un bassin rustique avec jet d'eau, entouré de rochers et do fougères La surface de ce bassin était recouverte d'Azolla d'une végétation très vigoureuse, et cette plante s'était répandue dans le ruisseau servant de déversoir au bassin. Cette plante y avait été apportée par un membre du comité, M. Le Boulanger, qui s'est occupé personnellement, et avec un grand zèle, de l'organisation générale. M. Le Boulanger fait partie de notre société d'horticulture, mais n'est pas- assidu à nos réunions. Il n'avait point entendu nos causeries sur l'Azolla et c'est par hasard qu'il a trouvé cette plante dans la mare de la carrière des Fourches, dont elle recouvre toute la surface, et où elle a été naturalisée en 1885. Nous avons appris de M. A. Bigot que, sur divers points de la France, des amateurs avaient naturalisé des Azolla dans leurs environs. Celui que nous avons à Cherbourg n'esl pas l'A. Caroliniana Willd, mais V Azolla fîh'culoides Lamk. — Nous avons parmi nous quelques sociétaires qui s'occu- pent de botanique : on écoute volontiers leurs communications. Dans notre Bulletin de 1883 nous avons inséré une note adressée par M. Joseph Lafosse à la société Linnéenne de Normandie, et déplorant la perte d'une station d'hymenophyllum Tunbridgense qui existait à la montagne, sur le territoire de Cherbourg. Récemment, MM. Corbière et Macé ont retrouvé à Cherbourg, plus près du fort du Roule, deux autres stations de cette plante, stations peu riches, mais dignes d'être notées. Le 28 novembre dernier, MM. Corbière et Macé, accom- _ 7 — pagnes d'un cousin do ce dernier, ont tait une charmante excursion botanique au Mesnil-au-Val, où se trouve le raris- sisme Hym. Wilsoni, et du bois de l'Ermitage, près Ruffosses, station très riche d'HymenophyHum Tunbridgense d'une venue exceptionnelle. Ces trois messieurs ont pris leur charge, sans crainte d'appauvrir la station : les deux premiers pour conser- vation en herbier et pour échanges, le troisième pour la culture, qui, jusqu'à ce moment, semble donner de bons résultats. Au même endroit croissaient de nombreux pieds de Lastrea iEmula (Brackenridge), et bien que dans le courant de l'année on en eût déjà recueilli pour plusieurs amateurs de Cherbourg, pour le jardin delà société, pour M. Angran et le jardin des plantes de Rouen, plusieurs de ceux de l'Ermitage étaient tellement beaux que M. Macé et son cousin en ont recueilli chacun une touffe, pour leurs jardins. Une fronde, provenant de cette récolte, a été présentée à notre séance mensuelle de décembre. On trouve assez abondamment le Lastrea œmula sur le chemin de la Glacerie, entre la Fieffé et les Brûlins, aux envi- rons de la ferme du Rocher, près le hameau Quevillon, etc.; on en trouve aussi sur l'emplacement du ci-devant bois de Beaumont. Nous voyons avec plaisir plusieurs horticulteurs marchands le répandre dans le commerce. — Au mois de décembre, une violente tempête avait forte- ment ébranlé le magnifique Cupressus Lamberti, qui tenait si bien sa place dans le jardin de la rue Montebello. Le bureau avait fait relever et soutenir ce bel arbre, qu'il désirait con- server, mais une seconde tempête plus violente, celle du 26 décembre, a renversé du côté opposé, et déraciné ce bel arbre, dont il ne reste plus que le souvenir. Le bureau de la société, auquel on avait adjoint MM. Levéel frères, horticulteurs, s'est réuni le 8 février pour faire le tracé du fond de notre jardin; une commission va s'occuper d'achat 8 — d'arbres pour lo planicr. — On peut dire déjà que les Rhodo- dendrons de l'Himalaya seront pour une bonne p'rt dans l'ornementalion. Un nouveau Gupressus Lamberti remplacera celui que nous avons perdu. La prochaine chronique décrira ces splendeurs, mais il est temps d'arrêter celle-ci, que l'imprimerie réclame. Cherbourg, le 11 février 1887. Marcanville. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE L'ANNÉE 1886. Séance du 7 Février 1886. A propos d'un article de la Revue Horticole indiquant, pour la destruction de la cochenille de la vigne, un mélange d'huile de pétrole et d'eau dont on met le contenu d'un verre à liqueur dans un arrosoir moyen rempli d'eau, plusieurs sociétaires disent que cet insecte se développe sur les bourgeons, puis se loge dans les grappes. Il a envahi beaucoup de serres à Cher- bourg. M. Jansonlit un intéressant travail sur la météorologie en horticulture. Séance du 8 Mars 1886. A l'occasion d'un article de la Revue Horticole sur le greffage des vignes américaines, M. Letellier fait remarquer que ces vignes gèlent dans les serres à Cherbourg. La même publication signale de vieux ifs ayant atteint des développements énormes. M. Blaizot dit en connaître un près 9 — de Goutances qui a Tn'SO do circonférence. M. Levesquc en a va un dans le cimetière de Monlgardon ; quatre personnes se donnant la main avaient de la peine à l'entourer. Il est déposé sur le bureau des graines d'un cycas de Cochinchine, graines recueillies chez M. Léon Cavron où elles se sont formées sur un pied, qui avait été remarqué en fleurs à la dernière exposition. M Henry a envoyé de Cochinchine des graines à'Anttgomim Leptopus et d'une espèce d'acacia d;tni il n'a pu savoir le nom. Les belles fleurs qu'il a vues sur ces plantes l'ont engagé h envoyer à Cherbourg des graines qui sont distribuées aux membres présents. M. Gauvin présente un morceau de branche de poirier qui, dans une partie, est dépourvue d'écorce tout autour. Quoique la peau soit morte, le bois n'a pas soufTcrt. Au-dessus de cette partie, la végétation a continué à se produire, des branches ont été chargées de fruits, l'an dernier, et la partie au-dessus de celle dépourvue d'écorce est plus grosse que la parUe se trouvant au-dessous. M. Cauvin fait voir également une flèche supérieure garnie de bourgeons. La végétation a, sans doute, dit ce sociétaire, été alimen- tée parle canal central et ce serait un sujet d études pour la question de la sève ascendente et de la sève descendante dont s'est occupée autrefois la société. M. le président dit que cette question a été Iraitée d'une façon détaillée dans le dictionnaire de botannique de Bâillon. Séance du 4 Avril 1886. A propos de la lecture du procès-verbal de la précédente séance, on fait remarquer que parmi les graines d'antigonum envoyées par M. Henry, celles qui ont été données h M. Cavron ont déjà produit des plantes d'une certaine force. Il y a quelque mois, il était venu à Cherbourg, un déballeur — 10 de plantes, qui disait être un horticulteur d'Angers et qui vendait des plantes sous des noms fantaisistes. Renseigne- ments pris, il n'existait pas à Angers, à l'adresse indiquée par cet industriel, de maison du nom qu'il donnait, La Maison de Campagne signale la façon de faire de ce mar- chand ambulant qui voyage sous divers noms, selon la région dans laquelle il se trouve. Le journal de la société centrale de France signale la multi- plication de Yozollacarohmana, celle pelile plante aquatique qui s'est développée considérablement dans le bassin du jardin de la société, M. de la Chapelle dépose sur le bureau un fruit du Physian- tkus undulatus qui s'est formé dans un jardin de Cherbourg, Renseignements à ce sujet seront donnés à la prochaine séance, M, J, Lafosse a envoyé des graines à' araucaria imbricata recueillies dans sa propriété de Saint-Côrae-du-Mont. Ces graines sont distribuées aux membres présents Des rensei- gnements avaient été donnés sur cette fructification au moment de l'exposition de juillet 1885. Séance du 7 Mai 1886, M, Lesage présente un très beau fleuron (fleurs blanc lai- teux avec reflet rose) d'un rhododendron de semis qu'il avait eu chez M, Cavron père. Cette plante devait provenir des graines durhododendron de l'Himalaya Aucklandiï queM. Cavron avait recueillies il y aune quinzaine d'années dans la propriété de M. Hamond, au Cauchin. M. Henry a envoyé de Gochinchine des graines de casuarina equisetifolia ou Philao qui sont distribuées aux membres pré- présents. Sachant que cette plante a dû être cultivée à l'air libre, en Provence, il a pensé qu'elle pourrait peut-être réus- sir à Cherbourg. Le Philao est un bel arbre à ramules grêles, 11 ayant un Joli aspect et poussant rapidement. Il a clé essayé à l'air libre à Cherbourg. M. Dupré en possédait un beau pied, mais les horticulteurs de notre ville en ont abandonné la culture parce qu'il ne pou- vait résister à l'action des vents qui régnent, dans notre con- trée une partie de l'année M. Henry, avec le concours d'un élève d'Alphand, fait dessi- ner et planter un parc, à Saigon. Le fruit présenté par M. de la Chapelle à la dernière séance et qui lui avait été rerais par M. Cavron père, provenait du jardin de M. Joyeux. C'était un fruit de Physianlhus undulatus (de la famille des asclépiadées). Le Physianlhus est ui' arbrisseau laiteux de culture facile. M de la Chapelle, pour rappeler la forme du fruit qu'il avait apporté, en a fait un dessin qu'il montre à la société. M. Cavron avait recueilli ce fruit parce qu'il en avait rarement vu. Séance du 6 Juin 1886. M. de IeT Chapelle donne lecture d'nn compte-rendu très bien fait de l'ouvrage VArt des Jardins, de MM. Alphand et le baron Ernouf. M. Levesque commence à lire un travail sur la culture de la vigne dans les serres. Cette intéressante étude sera continuée à la prochaine séance. Séance du 5 Septembre 1886. M. Levesque dit qu'il qu'il a reçu de M. Angran, de Rouen, divers écussons de poiriers, entr'autres trois espèces nouvelles : Gabrielle Collette, Prémice de Maria Lemeur (non encore dans le commerce) et Constant Lemeur. Il en met à la disposition des sociétaires qui en désirent. M. de la Chapelle ne pouvant assister à la séance, fait remettre par M. Macé deux notes dont il est donné lecture. 12 L'une est l'cxlrait du rapport général de l'exposition artistique et industrielle en ce qui concerne la section horticole; l'autre a trait à l'azolla, cette petite plante qui avait été placée dans le bassin du jardin de la société d'horticulture et qui a été répandue dans des mares et pièces d'eau des environs où elle s'est acclimatée et développée considérablement. Séance du 8 Octobre 1886. M. Levesque a apporté et déposé sur le bureau lan Pourretia en fleurs. La partie inférieure des feuilles rapprochée des fleurs est colorée de rouge. Les fleurs, lorsqu'elles sont dans tout leur éclat, ont des couleurs très fines et variées. M. Le- vesque dit qu'après la floraison, les tiges ayant fleuri dispa- raîtront. Il y a 7 ou 8 ans que la plante présentée n'a pas changé de pot. M. Levesque donne quelques renseignements sur les poires du jardin de la société qui ont été apportées sur le bureau. Ce sont : Beurré si'xe (Iruit en général de qualité médiocre); — Maréchal de Cour (beau et bon fruit), — Général Totleben; — Souvenir du congrès (mûrissant de mi- août à octobre); — Beurré Clergeau; — Beurré Bachelier; — Louise bonne d'Avr anches (poire de i" qualité); — Calebasse carafon ou Van-marum (un peu plus, petite au jardin cette année, qu'elle ne l'est ordinai- rement, sans doute parce qu'elle se trouvait serrée, sur le contre-espalier, par le Beurré Clergeau). M. Levesque dit qu'il a chez lui un poirier Fondante Tiriau qui a porté 16 fruits en un seul groupe. C'est une belle et bonne poire produisant beaucoup. Séance du 1" Novembre 1886. A propos d'un article de la Revue horticole sur la trouvaille d'un chêne pré-historique, on rappelle qu'à Cherbourg, en faisant des fouilles pour divers travaux, on a trouvé des troncs -- 13 d'arbres el dos noiseUes à une cerlaine profondeur dans la terre. On a remarqué que ce bois était mou quand on le trouvait et qu'il devenait ensuite très-dur quand il avait été exposé à l'air. Il existe au musée de la ville une rondelle de morceau de bois trouvée à 10 mètres du sol. M. Letellier dit qu'on a rencontré un certain nombre de troncs de châtaigner, dans la tourbe à Saint-Sauveur-le- Vicomte. La Revue horticole rapportant qu'un Musa venu du Japon aurait passé deux hivers à l'air libre à Londres, il est rappelé qu'un Musa ensete a passé deux hivers dehors, dans le jardin de M. Balraont. M. Blanchard publie, dans la Revm^ un article sur le Bam- busa gracilis qui, pour lui, serait plutôt un arundinaria et qui a fleuri à Brest. — Ce bambou fera, peut-être, comme Varun- dinaria falcata qui a fleuri à peu près en même temps par toute la France, et qui partout a péri après floraison. On l'a repro- duit de graines. M. Macé dit avoir vu des Bambusa gracilis fleuris, à Guernesey et chez M. Joseph Lafosse, à St-Gôme-du-Mont. Ce qui semblerait corroborer la supposition qui précède. M. Macé lit un rapport fort intéressant sur la visite faite dans les serres et jardins de M. Emmanuel Liais, par le bureau et les commissions permanentes. M. Macé conclut à ce qu'il soit accordé une récompense à M. Vasselin pour la façon intelligente dont il soigne les plantes de cette propriété. Le bureau et les commissions jugeront la récompense qu'il y aurait lieu d'attribuer à M. Vasselin. M. de la Chapelle dit que, dans le compte-rendu de l'expo- sition de Rouen, il a vu qu'un M Malhouitre a été récompensé pour apports de légumes. Il se demande si ce ne serait pas le même que le sergent d'infanterie de marine de ce nom qui - 14 — dirigeait les cultures maraîchères du régiment à Cherbourg, et qui, pour apports de légumes, avait obtenu une médaille de vermeil à l'une de nos expositions, M. Macé lit en travail très-bien fait sur l'horticulture dans les îles de la Manche; et il montre que les plantes cul- tivées là, à l'air libre, sont les mêmes que celles que l'on trouve à Cherbourg. Certains végétaux de serre ou d'air libre ont été achetés chez des horticulteurs de notre ville. Séance du 5 Décembre. Une commission avait été nommée, dans la dernière séance, conformément aux statuts, pour examiner les comptes du trésorier. Avaient été désignés pour en faire partie : MM. Des. quesnes, Levitre et Lemagnent. Ce dernier sociétaire ayant déclaré ne pouvoir accepter cette mission, M. le président a désigné M. Thommin pour le remplacer. M. Thommin ayant été choisi comme rapporteur par la commission, donne lecture du travail qu'il a préparé. Il résulte de ce rapport que les recettes de la société, du 1"" novembre 1885 au 1" novembre 1886, ont été de 4.485fr. 12 et les dépenses de 3.060 27 11 restait en caisse au 1'^ novembre 1886 1 .424 fr. 85 (dont à la caisse d'épargne 1,017 fr. 58 et 407 fr. 27 entre les mains du trésorier). En déduisant de ce chiffre, 536 fr. 95, repré- sentant les sommes restant dues et les dépenses restant à faire jusqu'à la tin de l'année 536 fr. 35 La société aurait de disponible au 1"" janvier 1887 887 fr. 90 Sur 461 quittances de cotisations préparées en 1886, 37 n'ont pu être perçues (17 pour refus de paiement, 3 démis- sions, 14 départs, 3 décès). 15 Le chiffre des colisalions encaissées a élé de 424 en 1886 comme en 1885. En 1885, les quittances non pirçues n'étaient qu'au nombre de 22. Cela tient, sans doute, h ce que l'exposition avait enga- gé un certain nombre de personnes à ne pas quitter la société et, aussi, aux nombreuses admissions qui se font dans ces occasions. Pour que le nombre des sociétaires ne diminue pas en 1887, il serait à désirer que les sociétaires fissent leurs efforts pour procurer de nouvelles admissions en vue de combler les vides que créent, annuellement, les changements de résidence, décès et démissions. Le concierge Thomine a mis le plus grand zèle et la plus grande célérité dans le recouvrement des cotisations. La commission conclut en demandant à la société de voter à M. Orange des remercîments pour son dévouement à rem- plir, depuis plus de vingt ans, les délicates fonctions de tréso- rier. Elle demande également que, conformément à l'article 13 des statuts, sa comptabilité soit approuvée par un vote et qu'il lui soit remis un extrait du procès-verbal pour lui valoir de décharge pleine et entière. Ces conclusions sont votées à l'unanimité. M. de la Chapelle lit une note très intéressante sur les fou- gères . M. le président rappelle que la présente séance sera la decr nière de l'année. Il résume les travaux de la société en 1886. Il n'a pas été tenu d'exposition horticole, les ressources de la société ne permettant pas d'en faire tous les ans. Il n'a pu, non plus, y avoir de fêtes, dans le jardin, à cause de l'exposi- tion artistique et industrielle. Mais la société d'horticulture n'est pas restée pour cela inactive. Un Bulletin beaucoup plus volumineux qu'à, l'ordinaire, et — 16 — contenant nombre d'art"iclos intéressants dus au dévouement de sociétaires, a été publié et distribué. Les séances mensuelles ont été l'objet de cnmmunicalions pleines d'intérêt. Le bureau s'est particulièrement occupé de deux questions qui, depuis longtemps déjà, étaient soumises à son examen : la construction d'une serre et la création d'un jardin spécial d arboriculture. Il a été reconnu que la construction d'une serre dans un terrain n'appartenant pas à la société, aurait entraîné de grands frais et aurait grevé, pour plusieurs années, le budget social. Le bureau s'est empressé de profiter d'une occasion qui se présentait, et de louer (impasse Dorival) un terrain non planté, dans lequel se trouve une vaste serre. On pourra là conserver les boutures et faire des plantes nouvelles, tout en établissant une école spéciale d'arboriculture Les arbres à fruits du jardin de la rue Montebello vont y être transportés et ils seront remplacés par de nouvelles plan- tes d'acclimatation, de façon à créer une collection aussi com- plète que possible, des végétaux qui vivent à l'air libre sous le climat de Cherbourg. M.ledocteur Renaultconlinue,en disant, que la société, si elle n'a pas tenu d'exposition d'horticulture, n'en a pas moins dé- cerné des récompenses pour produits horticoles, notamment à l'occasion de l'exposition artistique et industrielle et aussi, à propos des visites faites dans les jardins de la ville par les commissions permanentes. M. le président remet, à M. Vasselin, jardinier des serres et parc de M. Eram. Liais, une médaille d'argent qui lui a été attribuée récemment, sur la demande du bureau et des com- missions. Le secrétaire, P. Lelièvre. — 1 Compte-Rendu de l'Exposition DE LA Société centrale d'Horticulture de la Seine Inférieure. 12-20 JUIN 1886. Messieurs, La société centrale d'horticulture de la Seine-Inférieure, fondée le 13 juin 1836, célébrait son cinquantenaire par une exposition ouverte au public le 13 juin 1886, pour être fermée le 20 du même mois. La veille de l'ouverture avait lieu la réunion des jurys. Vous avez bien voulu me faire l'honneur de me déléguer pour vous y représenter; j'avais déjà fait part de mon désir d'assister à cette fête à notre correspondant et ami, M. Angran, délégué de Rouen à notre exposition de 1885, que j'avais le bonheur d'avoir pour voisin à notre banquet. Le comp!e-rendu que j'ai l'honneur de vous présenter doit, ce me semble, porter sur trois points principaux : 1" Le mode de fonctionnement du jury qui, comparé avec notre manière d'agir, peut nous fournir d'utiles ren- seignements; 2" Un coup-d'œil d'ensemble sur l'exposition elle-même; 3° Les noms des lauréats auxquels nous devons la publicité dont nous pouvons disposer. Nos statuts confèrent aux membres du bureau et des commissions permanentes le droit de former le jury. Mais depuis que les sociétés correspondantes veulent bien nous envoyer des délégués, nous invitons ces messieurs à se constituer en jury, et si quelques-uns d'entre nous assistent à la délibération, ils n'y prennent aucune part. — 18 — Quant à la mission de rédiger le rapport, attribuée par nos statuts au secrétaire, elle est confiée depuis plusieurs années à un autre membre du bureau, sur la demande du secrétaire lui-même. Il ne serait point pratique d'en charger un délégué. Le jurj, une fois constitué, choisit lui-même son président^ sur l'invitation que lui en a fait le président de la société. A Rouen, le règlement est plus sévère. Les membres du bureau ne sont pas admis à la séance du jury, si ce n'est le président qui, assisté d'un membre du bureau, président de la commission d'organisation, reçoit les délégués, fait l'appel, et s'ils étaient en nombre infé- rieur à sept, aviserait à compléter ce nombre, après quoi, il se retire; et le secrétaire qui donne aux jurés les rensei- gnements nécessaires, fait un dépouillement des votes et présente à la signature de tous les jurés ce rapport som- maire, qui sera la base du rapport général. — On voit que, sauf quelques dijfférences de détails, tout se passe à peu près à Rouen comme à Cherbourg : le résultat est le même. Les délégués se sont présentés au nombre de neuf dont voici la liste dans l'ordre où elle a été prise par le secré- taire : cet ordre est sans doute celui des dates oiî sont arrivées à Rouen les lettres des présidents annonçant l'envoi des délégués : 1 MM. Remy père, de Pontoise, professeur d'arboriculture, délégué do la société nationale d'horticulture de France. 2 Formigny de la Londe, président de la société centrale d'horticulture de Gaen et du Calvados. 3 Loutreul, président de la société d horticulture du centre de la Normandie, Lisieux. 4 De la Chapelle, membre du bureau de la société d'hor- ticulture de Cherbourg. — 19 — 5 MM . Baron Constant de Benoist, délégué do la société d'hor- ticulture de Picardie. 6 Boulard, V. -président de la société des arts horticoles et agricoles du Havre. 7 Fauquet, du cercle partique du Havre. 8 Guiborel, délégué de la société régionale d'horticulture d'Elbeuf. 9 Mail, délégué de la société d'horticulture d'Yvetot. Le jury ainsi composé, a choisi pour président M. Remy. M. Legrand (Alexandre), secrétaire de correspondance, chargé du rapport, a distribué aux délégués des cahiers cartonnés, dont les feuillets portant des colonnes et des en-têtes imprimés, étaient de couleurs différentes, corres- pondant aux cartons numérotés apposés au-dessus de cha- cune des collections; blanc pour les horticulteurs mar- chands, rose pour les amateurs, bleu pour instituteurs, jaune pour les établissements publics (1). Comme chez nous, le nom de l'exposant restait inconnu pendant les opérations du jury. Sous la direction d'un présidant aussi aimable qu'expé- rimenté, et avec l'aide d'un secrétaire actif, les opérations du jury ont marché vivement. Elles ont été interrompues à 11 h. 1/2. M. le président de la société est venu inviter les membres de notre jury et ceux d'un autre jury pris dans la ville de Rouen, pour juger l'industrie horticole, à monter dans le tramway à destination de l'hôtel d'Albion, situé sur le quai, où un excellent déjeuner état offert par la société à ses collaborateurs. Pendant ce déjeuner, les dames patronnesses jugeaient, comme cela se fait chez nous, les bouquets et surtouts de (1) Je remets ce cahier aux archives de la société; il pourrait au besoin servir de modèle pour l'avenir. — 20 — table. A ce sujet, j'ai demandé à M. le président de la société quel était l'usage adopté à Rouen à l'égard dos dames, qui n'assistent ni aux déjeuners ni aux banquets. M. Héron m'a répondu que l'usage de la société est de fréter, chaque année, un des petits vapeurs de la Seine, et de conduire les dames, qui sont, je crois, environ 150, à la Bouille ou dans quelqu'autre localité riveraine, en choisissant une belle journée d'été. Tout le monde a entendu dire, s'il n'a pas eu le bonheur d'en juger par lui-même, combien sont charmantes les excursions en Seine aux environs de Rouen. Après le déjeuner, on est retourné à pied à l'expositicn (jardin de l hôtel-de-ville) et on a vivement admiré, en passant, le jardin Solférino, qui occupe une place publique et renferme un rocher à cascade avec des massifs parfaite- ment distribués et plantés. Ce jardin est un des plus beaux ornements de la ville de Rouen. Les opérations du jury se sont terminées vers 4 heures. Il est vrai que sur 78 concours annoncés au programme, les concurrents ue se sont présentés que pour 19, auxquels il faut ajouter 2 concours imprévus. Le secrétaire, après avoir comparé ses notes avec celles des membres du jury, a présenté à la signature de ceux-ci le procès-verbal de la séance, et on s'est séparé jusqu'au moment du banquet. L'emplacement de l'exposition est des mieux choisis : la société de Rouen qui, du reste, ne doit pas être embar- rassée pour trouver de bons locaux, a l'habitude de faire ses expositions dans le beau jardin de l'hôtel-de ville, magnifique square planté de beaux arbres, et qui fait pres- que le tour de cet admirable édifice, de ce chef-d'œuvre — 21 — d'arcliiieeture qui s'appelle l'église St-0'jeii. Au nord de celle-ci, et derrière l'hôtel-de-ville qui lui est coutigu, on avait construit plusieurs tentes et pavillons ainsi qu'une serre. A Tentrée du jardin, près de l'hôtel-de-ville, un tertre supportait un grand médaillon bronzé à l'effigie du fondateur de la société, M. Tougard. Les traits vénérables de cet homme sont sillonnés de rides, marques glorieuses d'un long travail, sur sa poitrine on voit la croix de la Légion d'honneur et la médaille de Ste-Hélène. Le tertre lui-même por ait, en mosaïculture, le nom de Tougard avec les dates de 1836 et 1886. Ce qui m'a paru dominer dans l'exposition, ce sont les roses. La serre me rappelait ce que l'on voit, généralement aux expositions de Cherbourg. La collection de palmiers et de cjcadées qu'elle renfermait a obtenu le prix d honneur, un vase de Sèvres offert par M. le président de la Répu- blique; j'ai partagé l'admiration de mes collègues à la vue d'une rangée de caisses d'arbustes de pleine terre, à feuillage persistant, ils n'étaient point d'espèces rares, mais remar- quables par leur bonne tenue. Parmi les collections de roses coupées, il y en avait une qui garnissait une petite vitrine, fermée au cadenas. C'était un choix de roses nouvelles obtenues par l'exposant. Le jury exprimait le regret qu'une buée survenue à l'intérieur de la vitrine rendit l'examen du contenu presque impossible; quand l'exposant s'est présenté, il a été invité à ouvrir sa vitrine et à se retirer. La plus belle des roses de cette collection est grande, d'un rose très-vif et carminé, elle se nomme M""* Gustave Boutigny, et sera livrable en novembre 1887. On verra plus loin le nom de l'horticulteur qui l'a 2 90 obenue de semis, et qui a été récompensé par ure médaille d'or. Il y avait des ouvrages en fleurs, des ancres, des cœurs, des croix d'honneur, un charmant petit fauteuil. Puis une petite brouette et un panier de fleurs et fougères (roses, adiantes^ pteris longifolia), le jury a décerné des compli- ments et des félicitations à l'exposant, qui s'était mis hors concours. L'exposition de l'industrie horticole, très importante, occupait la partie du jardin qui est au nord et à l'est de l'abside de St-Ouen, J'ai admiré les serres en fer et les nom- breux appareils d'arrosage, mais, comme je l'ai dit plus haut, cette partie de l'exposition n'était pas de notre ressort. Le banquet, fourni par l'hôtel d'Albion, était servi dans la grande salle ne l'hôtel-de-ville. Il réunissait une centaine de convives. M. Héron, président de la Société, avait à sa droite le général Dumont, à sa gauche le préfet de la Seine- Inférieure^ à ses côtés et en face de lui les membres du bureau et des jurys. J'avais le plaisir d'être placé entre deux de nos délégués de 1885^ MM. Angran et Loutreul. Cette heureuse disposition était moins due au hasard qu'à un colloque entre l'un des commissaires et l'excellent M. Angran, que je remercie vivement de cette aimable attention. Sans vous entretenir du menu, je tiens à vous en citer un article ; Cantaloup de Sibérie. Maraîchers de la Société, n'ouvrez pas vos livres. Il s'agissait d'un entremets glacé, simulant fort bien ce fruit dont on lui avait donné le nom. Au dessert, les toasts se sont suivis dans l'ordre accou- tumé. M. le préfet de la Seine-Inférieure a fait connaître — 23 — que depuis la veille, il avait obtenu la croix du mérite agricole pour M. Gautier^ professeur départemental d'agri- culture, trésorier de la Société, président de la commission d'organisation de l'Exposition. Les banquets de Rouen n'ont ni poëtes, ni chanieurs. Sans blâmer nos collègues de Rouen, je me contente d'en- gager mes collègues de Cherbourg à conserver les traditions de la Société. Mais si les banquets de Rouen diffèrent des nôtres sur ce point, il n'en diffèrent pas sous le rapport de la cordialité, et, à ce point de vue, je ntî saurais trop remer- cier mes hôtes de deux jours, pour l'excellent accueil qu'ils ont fait à votre délégué. Le lendemain, dimanche d5 la Pentecôte, l'exposition était ouverte à une heure. L'entrée était de 50 cent, pour le public, gratuite pour les sociétaires et les délégués. Je n'j ai fait qu'une très courte apparition. Rouen m'offrait trop d'attrait à d'autres égards, surtout la visite de ses monuments, sans parler d'anciens amis que j'ai eu le bon- heur de retrouver. C'est avec l'un d'eux et avec sa famille, que le dimanche soir j'ai vu la fête de nuit donnée dans le jardin de Thôtel-de-ville, concert par la musique du 28° de ligne, et feu d'artifice sur le grand bassin du jardin. La pièce principale présentait, en lettres de feu, le nom de Tougard, La visite des jardins de Rouen ne faisait point partie de mon programme, qui était arrêté d'avance et très chargé. J'ai pourtant cédé à l'invitation que m'a fait l'un des vice- présidents, M. Dupré, de visiter sa serre qui est charmante et garnie de jolies fougères. L'honorable vice-président m'a rencontré dans une rue très-éloignée du centre de la ville, dans le quartier St-Sever, j'allais faire visite à un géologue 24 dont j'ai eu le pla sir de faire la connaissance, et qui habite rue du Pré, 24, en face de M. le vice-président. Le jardin des Plantes est dans les environs, mais je n'ai pas eu le temps d'aller jusque-là.' Il me reste, messieurs, à vous faire connaître la liste des lauréats; la voici (elle qu'elle est insérée au Nouvelliste de Rouen, dont un numéro a été adressé à chacun des délégués. FLORICULTURE. Leraaître, horticulteur à Sotteville, grande médaille vermeil offerte par M. Vadcard, pour feuillage ornemental. Delivet père et fils, horticulteurs à Saint-Sever, prix d'honneur, vase de Sèvres offert par M. le président de la République, pour palmiers et cycadées. Varennes, directeur des jardins publics, prix d'honneur, grande méd. d'or offerte par la Société d'horticulture de la Seine-Inférieure, valeur 2-50 fr., et félicitations du jury pour son exposition Lesage, jardinier chez M. Lepicard, méd. de bronze pour bégonias à feuillage. Lemaître, horticulteur à Sotteville, méd. d'argent pour coléus variés. ]\Iail, horticulteur à Caudebec-en-Caux, grande méd. d'argent ofi'erte par la ville de Rouen, pour coleus. Gibert, jardinier chez M. le marquis de Belbeuf, méd. de vermeil pour coléus en arbre. Gelin, horticulteur à Rouen, grande méd. d'argent offerte par M.Pouyer- Quertier, sénateur, pour pelargonium. Gelin, horticulteur à Rouen, grande méd. d'argent offerte par M. Dupré, vice-président de la société, pour pelargonium peltatum. Lemaître, horticulteur à Sotteville, grande méd. de bronze pour pétu- nias doubles. Marie, horticulteur, rue Verte, méd. de bronze pour pétunias doubles. Lemaître, horticulteur à Sotteville, méd. d'or offerte par le chemin de fer de l'Ouest, pour belle culture de bégonias bulbeux. Ch. Marie fils, horticulteur, rue Verte, méd. d'or, offerte par M. Gadeau de Kerville, membre de la société, pour variétés de bégonias bulbeux. Malhouitre, jardinier chez M. le comte de Bagneux, à Limézy, méd. de vermeil pour bégonias bulbeux. Gélin, horticulteur à Roueu, méd. de bronze pour fuchsias en fleur. Duboc, horticulteur, rue Verte, grande méd. d'argent, offerte par M. Lesouef, député, pour rosiers thé en fleurs. Ih — Diiboc, horticultciii-, me Verte, mêrl. d'or, offei-te par M. Héron, prési- dent de la société, ponr roses coupées. Grenier, horticulteur à Boisguillaume, grande méd. de bronze pour roses coupées. Daguet, horticulteur à Preneuse, grande méd. d'argent, offerte par M. Moulinet, secrétaire de la société. Greuilly, ouvrier à Darnètal, grande méd. de bronze pour roses coupées. Piquet, ouvrier à Darnètal, grande méd. d'argent offerte par M. Besse- lièvre, conseiller général, pour roses coupées. James Boyson, horticulteur à Caen, méd. d'or offerte par la Société d'iiorticulture de Caen et du Calvados, pour roseû coupées. Kœply, amateur, au Mesnil-Esnard, grande méd. d'argent offerte par M. Vadcard fils, pour roses coupées. Derloche, instituteur à Boisguillaume, grande méd. de vermeil offerte par Mgr Thomas, archevêque de Rouen, pour roses coupées Boutigny, propriétaire à Rouen, grande méd. de vermeil offerte par M. le ministre de l'agriculture, pour roses coupées. Prévost, garde-barrière à Saint Martin-du-Yivier, méd. de bronze pour roses coupées. Célestin Pinel, horticulteur à Rouen, grrande méd. de vermeil offerte par M. Duvivier, député delà Seine- Inférieure, pour roses coupées. Duboc, horticulteur, rue Verte, grande méd. de vermeil pour rosiers haute tige en fleurs. Lemaître, horticulteur à Sotteville, grande méd. de vermeil offerte par ]M. Formigny de la Londe, président de la Société d'horticulture de Caen et du Calvados, pour rosiers basse tige. Duboc, horticulteur à Rouen, grande méd. de bronze pour rosiers basse tige. Thubœuf, horticulteur à Rouen, grande méd. de vermeil offerte par la Société d'horticulture du centre de la Normandie, pour rosiers basse tige en fleurs. Gelin, horticulteur à Rouen, grande med. argent offerte par M. A. Legrand, pour rosiers basse tige en fleurs. Gelin, à Rouen, grande méd. argent offerte par le département, pour fleurs non encore dans le commerce. Garçon, horticulteur à Rouen, méd. or offerte par le département pour une rose nouvelle. M™* Boutigny. Lecouteus. horticulteur à Igny, grande méd. argent offerte par M. Dupré, vice-président de la société pour fleurs non encore au commerce. DÉCISIONS DU JURY DES DAMES PATRONxNESSES. Lemaitre, horticulteur à Sotteville, méd. d'or des dames patronnesses, j-our bégonias bulbeux. — 26 Délivet père et fils, horticullGurs à Saint-Séver, prix Lancelevée, consis- tant en uoe inécl dargent, giand module, et ^0 fr. pour corbeilles montées. CULTURE MARAÎCHÈRE. Amette père, horticulteur à Caillou, grande méd. d'argent offerte par M. le ministre de l'agriculture, poui légumes variés. Cande dit Lehas, horticulteur à Saiut-Sever, prix d'honneur, grande méd d'or offerte par la Société d'horticulture de la Seine-Inférieure, valeur 250 fr., pour légumes variés. Roger, horticulteur àRouen, grande méd. de vermeil offerte par M. Paul Courcelles, membre de la société, pour légumes variés. Amette fils, horticulteur à Gallion, grande méd. de bronze pour fruits conservés . CONCOURS IMPRÉVUS. Amette fils, horticulteur à Gaillon, méd. d'argent pour plantes offi- cinales. Riccio, grande méd. d'argent offerte par M. Casimir Périer, député, pour cactus variés. Heurteaux, horticulteur à Saint-Jacques-sur- Darnétal, grande méd. d'argent offerte par M. Besselièvre, conseiller général, pour laitues variées. Le jury adresse des félicitations à M. Piedfort, pour l'organisation de l'exposition et lui décerne une médaille de vermeil grand module. DÉCISIONS DU JURY INDUSTRIEL. Bergerot. constructeur à Paris méd doroffrte par M. le ministre de l'agriculture, [wm serres et chauffages. Moutiers, méd. de vermeil pour serres à multiplication. Boissin. constructeur, méd. d'argent grand module offerte par un mem- bre de la société. Pascal Lusseau, méd. de vermeil grand module, pour serres et bàchos à deux versants. Dreux, méd. de vermeil, grand module pour serres et bâches Hubert, méd, d'argent pour thermo-siphon combiné. Pascal Lusseau méd. de vermeil grand module offerte par la compagnie des chemins de ter du Nord pour chauffage en fonte Dafy. méd. de vermeil graud module pour chauffage de serres. Grassin. grande méd. de bi'onze pour meubles déjà din. Nepveu fils, grande méd. de bronze pour menuiserie horticole. Bapot, méd. d'argent pour instruments d'horticulture. 27 Fouruicr, grande métl. de brouze pour paillassons. Motié, rappel de méd. de vermeil, pour pompes d'arrosage. I.evallois, méd. d'argent pour pompes et ventillàteurs. Feugères, remerciements pour installation d'appareils. Couette, méd. de bronze grand module, pour tentes. JoUivet, rappel de méd. d'argent, pour fruitier mobile. Poggioli, grande méd. de bronze, pour râtissoires. Chassin, rappel de méd. d'argent pour ciments rustiques» Platel, grande méd. de bronze, pour pompes. Carré, rappel de méd. d'argent, pour avertisseur électrique. M"|^ BouUerot, méd. d'argent, pour fleurs artificielles. Chupé, méd. de vermeil, pour coutellerie horticole. Combaz, méd. d'argent, pour rochers artistiques, Henry Lusseau, rappel de méd. de vermeil, pour plans de jardins. A la suite de son exposition, la Société a décerné : à M. Peau, une médaille d'argent pour son livre l'Architecte paysagiste; — à M™^ Ache- ray, une grande médaille d'argent pour son tableau de fleurs deaséchées qui n'avait pu être apprécié par les jurys; — à M. Leleu, jardinier en chef au jardin des Plantes, une grande médaille d'argent pour services rendus à la Société; — à M. Goudray, chef de culture des serres au jardin des Plantes, une grande médaille d'argent pour services rendus à la Société. Diplômes de capacité délivrés par M. le préfet, sur la proposition de la Société : à M. Charles Béasse, 21 ans, né à Hesdier, diplôme de 2e classe. M. Mauguiu, 25 ans, né à Guerbaville-la Mailleraye, diplôme d« 2^ classe. Cherbourg, le 22 juin 1886 (1). H. DELA Chapelle. (1) Quelques semaines après l'exposition, M. le trésorier de Rouen m'adressait une l'orte jolie médaille commémorative, argent moyen mo dule Sur la face, groupe de fleurs, de fruits et d'instruments de jardinage, eu oxeroue le nom do la sociét • : au revers, mon nom gravé, avec ces mots : Cinquantenaire 1836-1886. — 28 — Rapport sur la Visite du Parc & des Serres De m. Emmanuel LIAIS. Depuis 1878, époque à laquelle furent faits les premiers envois de plantes que M. Emm. Liais destinait à son jardin, la Société d'Horticulture a toujours suivi avec un vif inté- rêt les travaux horticoles que notre savant président hono- raire a fait exécuter dans sa propriété. Successivement nous avons vu planter, croître et se développer ces rares végétaux qui aujourd'hui font l'orne- ment de ce superbe jarilin. Grâce à M. Liais, nous con- naissons maintenant nombre de plantes, particulièrement des espèces brésiliennes, que Ton ne rencontre en Europe que dans peu de collections, quelques-unes, même, sont les uniques représentants de leurs espèces sur notre continent. Aussi est-ce toujours avec un vrai plaisir que nous avons accueilli les invitatiiuis que M. Liais a maintes fois adres- sées à noire Soc'été. MM. de la Chapelle et Lelièvre nous ont donné, dans leurs excellen s rapports, des dé ails fort intéressants sur la disposition de cet arb^retum et sur les végétaux qu'il contient ; une m.uvellp description serait donc inutile, d'au- tant plus, que depuis l'époque où M. Emm. Liais a mis ses jardins gracieusement à la disposition du public, tous nos collègues ont pu se rendre compte, de visu, de la distribu- tion et de l'aménagement du jiarc et des serres. Jusqu'à ce jour les rapports faits sur cette propriété ont principalement eu pour base la description des serres et des végétaux qu'elles contiennent, et n'ont, pour la plu- — 29 — part, fait simplement que mentionner le parc, sans en faire connaître la composition détaillée. Ces rapports ne pouvaient être autrement, car outre que les végétaux se développant plus rapidement en serre qu'en pleine terre, ont été par suite plus tôt susceptibles d'être examinée, M. Liais voulait, avant de nous faire visiter son parc en particulier, connaître les résultats qu'il obtiendrait de certains végétaux dont il tentait ra3climatation. C'est pour que nous en constations l'entière réussite que M. Liais nous a invités à nous rendre à sa propriété le dimanche 12 septembre dernier. A cette visite étaient présents : MM, Cauvin, vice-prési- dent; de la Chapelle, Levesque, .Toilette, Lelièvre, Macé, membres du bureau; Renaud, Maillard, négociant, D' Ber- nadet, Havard, Lemagnent fils, membres des commissions de culture. Pendant tout le cours de notre promenade, M. Liais a bien voulu nous accompagner et nous donner lui-même les renseignements des plus intéressants sur les plantes et ar- bres qui ornent son vaste jardin. Par son heureuse disposition et sa bonne plantation, cette propriété est sans contredit l'une des plus belles et des plus agréables de notre ville; de tous côtés la perspective est aménagée avec une savante disposition, La forme allon- gée du jardin rendait, ingrate la tâche du jardinier qui a, malgré cela, su vaincre cette difficulté, et tracer les pe'ou- ses et massifs avec une rare perfection. De chaque côté sont plant/s plusieurs espèces de peupl ers qui forment le cadre arc; des massifs rbi différentes plantes et arbus- tes côtoient en longues courbes graci usement arrond es, les murs de clôtures en les dérobant aux regards, laissant — 30 — au centre un espace libre où s'étendent les gazons, lesquels ont la forme de deux grandes pahnes disposées l'une en sens contraire de l'autre et formant par leur réunion une ellipse allongée et resserrée au centre. Passons maintenant à la description des végétaux, nous les énumérons dans l'ordre d'après lequel M. Liais nous les a signalés : Un Phénix canariensis planté au centre d'un petit gazon et jd'un mètre à peine de hauteur. Ce dattier a deux ans de plantation et est d'une fraîcheur remarquable; il n'a, paraît-il, pas toujours été ainsi, car l'année qui a suivi sa mise en pleine terre, toutes ses feuilles ont successivement rougi et sont tombées; déjà on craignait pour la plante, quand au commencement de la présente saison, il s'est dé- veloppé plusieurs feuilles qui se sont fort bien conservées. C'est donc une plante nouvelle à ajouter à la liste, déjà longue, des végétaux exotiques résistant en pleine terre à Cherbourg. Une nombreuse collection d'eucalyptus, dont une cin- quantaine disposés autour de ce grand Cupressus Lamber- tiana à la plantation duquel nous avons assisté il y a deux ans, malheureusement le vent l'a briilé de telle sorte qu'au- jourd'hui il ne reste plus que la charpente de ce superbe conifère. Les eucalyptus placés au pied sont de plantation récente, quelques-uns ont un feuillage rouge d'une couleur tout-à-fait particulière. M. Liais affectionne particulière- ment ces végétaux et fait depuis quelque temps des essais sur différe)ites variétés d'e'-calyptus, afin de pouvoir con- naître celles d'entre-elles qui ivsisfeut le plus facilement au clima de Ch^u-bourg. Aussi ne sommes -nous nullement étonnés de la grande quantité d'eucalyptus qu'il cultive; — ai- les uns sont plantés parmi les penpliers, d'autres sont ac- compagnés de chênes verts, certains enfin sont réunis en groupes, c'est ainsi que nous remarquons les espèces Simo- ni, Globulus et Unigera, plusieurs sont d'une taille fort grande, quelques-uns ont été brisés par le vent. A ce pro- pos M. Liais nous fait observer que lorsque les eucalyptus sont rompus à l'automne il n'y a aucune chance de les sau- ver, mais lorsque cet accident survient en hiver, les jeunes pousses se développent dès le printemps, et l'arbre ne tarde guère à avoir une tête beaucoup plus forte qu'elle ne Tétait auparavant. Certains de ces arbres brisés l'hiver dernier justifient parfaitement cette observation. Un fort massif de Rhododench'ons de t Himalaya, com- prenant vingt -cinq variétés différentes, tous dans un par- fait état de végétation, l'aspect de cette vaste corbeille doit être superbe au moment de la floraison. Plusieurs pieds de Plnus insignis d'une grande vigueur. Cette espèce résiste difficilement dans l'intérieur de la France. S iccessivement nous remarquons : quelques bruyères arborescentes, un Eugenia Ugni, un Polygala Senega, cette dernière plante est très capric euse et rés ste rare- ment aux rigueurs de l'hiver, celle-ci a cependant passé la (leni ère mauvaise sa sou dehors; sur les [)elouses {\w.%\- (\y\^<> Pulygonum Sieholdi Q.n)L r aneaux gracieusemeut re - 0 m hauts, des Eryagium en fleurs, e c. Plus loin nous s')rames arrêtés par un massif de Dracœna indivisa. 11 y en ■ d^' tontes ditnens ous, quelques-uns ont à peine 50 cem. !• i;,', il'auii'ris nnt j, as de 3 mèires. Ainsi (pie .i m ie rapjtelle M. Liais, le, /) icœ/ia est fuMgi- nai.e du Brésil, il se trouve également dans Tlndc, l'Afri- - 32 — que, et dans quelques îles qui en dépendent. Leur introduc- tioa à Cherbourg est déjà ancienne; tout le monde ici con- naît et cultive ce bel arbre qui atteint souvent de grandes proportions. Il est vrai que nos plus fort exemplaires paraî- traient bien petits auprès du Dracœna de Ténériffe. Ce dragonnier a, en effet 24 mètres de hauteur de tronc jus- qu'aux premières ramifications, et six hommes se tenant par la main peuvent à peine en embrasser la circonférence. Cet arbre est, dit-on, l'un des plus vieux végétaux vivant aujonrd'hui sur la surface du globe. Près du massif de Dracœna, se trouve une collection de 10 oliviers d'un bon développement. Cet arbre originai- re de rOrient, s'est successivement répandu sur tout le littoral méditerranéen. A Cherbourg il demande certains soins pour bien réussir, néanmoins on en a vu qui ont fructifié. Un grand chêne vert et un Abies Masiensis tous les deux bien fournis et très vigoureux. Un groupe de quatorze Kalmia, ayant fleuri et fruc'ifié cette année. Un Bambou Metake de récente plantation. Un Eugenia apiculata de près de 2 mètres de haut, le fruit de cette espèce est contrairement à celui de YEuge- nia Ugni, très acide et fortement pimenté. Un Rhododemiro7i arboretum formant une belle tête élevée sur un pied parfaitement dro t et haut d'environ 3 mètres. Un mass'f de CJiamœrops excelsa dont huit de 3 mètres 50 à 4 mèh'es ilf^ haut. Un Ai'ducai'ia ïmbrlcata d ^ lUDjenne dimension, mais bien étage. — 33 — Enfin plusieurs variétés d'azalées, quelques touffes de Vhorinlmn tenax, et plusieurs espèces de conifères. Tous ces végétaux sont dans un état très satisfaisant de prospérité. L'acclima'ation essayée sur certains par M. Emm. Liais a bien réusbi jusqu'à ce jour, espérons que rien ne viendra entraver ce succès. Après la visite du parc nous avons parcouru rapidement les serres. Parmi les nouveautés introduites, nous avons remarqué un groupe de Bambous de l'Inde plantés dans la serre aux bananiers, et que M. Liais destine à la pleine terre; a dans la serre aux Ncpenthes une collection de 125 plantes de ce genre en diverses variétés. Les espèces ayant le plus particulièrement prospéré de- puis les dernières visites sont : le Carludovica palmata, quelques citronniers, couverts tout à la fois de fleurs et de fruits, ces derniers très volumineux, des touffes de Bégonia rea:, atteignant un mètre de diamètre, un Justitia eu fleurs, plusieurs Musa, l'un d'eux, le Musa ensete, trouvant sa prison trop basse a brisé le vitrage et a continué de se développer au dehors. Quelques jeunes caféiers, provenant des graines récoltées sur les vieux pieds existants, d'une bonne venue. Un superbe palmier,, le pétiole de certaines feuilles atteint 4 mètres de longueur. Un Cycas revoluta en fruits. Ce Cycas a été fécondé par le Samiensis; les fruits sont d'nn rouge-orange. Le tronc de l'arbre a environ 2 mètres 20 de haut. En terminant, adressons de nouveau, tous nos remercie- ments et compliments à M. Emm. Liais, pour le plaisir qu'il nous a procuré et l'amabilité qu'il n'a cessé de nous témoi- gner durant le cours de cette agréable visite. — 34 — Ui-e mention spéciale est due à M. Vasselin, chef des cultures, qui a la direction du parc et des serres; Ce jardinier modèle s'acquitte de ses fonctions avec une activité et un dévouement de tous les instants. Partout^ dans les serres comme dans le parc régnent un ordre et une propreté dus à une surveillance incessante. Pour récompenser cet actif travailleur, les membres assis- tant à la présente visite, demandent à la Société de vouloir bien accorder à M. Vasselin une médaille d'argent. Nous sommes persuadés que jamais récompense ne fut mieux méritée. Le Rapporteur, Adrien Macé. Septembre 1886. Dans sa séance d'octobre 1886, le bureau de la Société, prenant en considération le vœu émis par la commission chargée de la visite du parc de M. Emm. Liais, a décerné à* M. Vasselin une médaille d'argent grand module, pour bonne tenue de serres et jardins. L^HOPvTICULTURE A L'EXPOSITION ARTISTIQUE & INDUSTRIELLE DE CHERBOURG EN 1.886. Notre Société, après sa brillante exposition de 1885, s'est reposée en 1886. Une société amie a convoqué le public à visiter son exposition d'objets d'art et d'industrie, dans laquelle figurait une section horticole. — 35 — Le rapporteur général de cette exposition étant un de nos collaborateurs les [)his fidèles, et cette partie rentrant complètement dans le sujet de nos études favorites, il y a lieu d'insérer dans notre bulletin, en ce qui concerne l'hor- ticulture, un extrait de son travail. La Rédaction. Extrait du Rapport général de l'Exposition Artistique et Industrielle en 1886. — Horticulture : Cette branche d'industrie, en grande faveur dans notre ville qui jouit d'un climat exceptionnel, est patronnée de- puis 1844 par une société spéciale, qui est très florissante. Des expositions horticoles très brillantes ont souvent lieu à Cherbourg. Ici, l'horticulture n'entre qu'à titre accessoire: nous avons eu besoin de tracer un jardin, et plusieurs objets d'industrie, dans notre exposition, se rapportent au jardinage. Le bureau de la Société d'horticulture, doht plusieurs d'entre nous tiennent à honneur de faire partie, a bien voulu mettre à notre disposition plusieurs médailles. De notre côté, nous ne pouvions choisir de meilleurs juges que dans le bureau de cette Société. Le jury de la section d'horticulture comprenait MM. le docteur Renault, Cauvin, Levesque, Jolliette, président, vice-président et conseillers d'administration; on a choisi aussi M. Senaud, comme expert pour les tentes-abris et parasols de jardin. Cejurj s'est placé tout naturellement sons la direction de M. le président de la Société d'horticulture qui a fait en outre le rapport de section. . Après examen et discussion, il a attribué les récompen- ses suivantes ; - 36 — Médaille d'argent grand module à M. Lelullier, pour tracé du jardin de l'exposition. Médaille d'argent moyen module à M™" Hébert, pour tableaux présentant une collection de graines. Médaille d'argent moyen module à M. Porte, pour ses articles de jardin. Médaille d'argent petit module à M. Osmond, pour les rocailles de ses aquariums. Médaille de bronze grande module à M. Lep'geon, pour apport de plantes diverses. Médaille de .bronze grand module à M. Turbert, pour sa serre en fer, en ce moment occupée par l'atelier de photo- graphie de M. Varlet. M. iVisseaux a exposé des statuettes de jardin,, que le jury a regretté de ne pouvoir récompenser^ vu leur petit nombre. Dans la salle d'armes et dans la galerie sud on remarque plusieurs belles plantes ornementales, notamment un super- be cycas dont les fleurs femelles commencent à s'ouvrir. Le jury de la section horticole n'a pas considéré cet apport comme un concours, voilà pourquoi M. Léon Cavron ne figure pas dans le rapport de la section. Le jury n'a pas voulu lui décerner une médaille qui, vu le petit nombre de plantes présentées, aurait été intérieure à ces prix dont M. Léon Cavron fait, dans tous les concours horticoles, une ample récolte. Pour extrait conforme : Le président honoraire, rapporteur général, H. DE LA Chapelle. 37 L'Horticulture aux Iles de la Manche Plusieurs de nos Bulletins renferment des articles fort inté- ressants sur ce?- îles (1) qui, par la nature du sol, les coutumes, les mœurs, les usages, les lois minime?, (2) ont encore tant de points de ressemblance avec la France. La chronique sur mer, entr'autres, due à la plume si agréable de noire cher collègue, M. de la Chapelle, nous donne une idée générale des végétaux que l'on cultive aux îles anglo-normandes. Reprenant le sujet de M. de la Chapelle, et aidé des quelques notes et observa- tions horticoles que j'ai recueillies lors d'une récente excursion à Jersey, Guernesey et Serk, je m'arrêterai plus longuement aux détails, afin de donner une idée aussi complote que possible sur les végétaux cultivés et l'état actuel de l'horticulture. En pénétrant dans l'une ou l'autre de ces îles, le visiteur est agréablement charmé par la vigueur et la fraîcheur de la végé- tation, qui s'étend jusqu'à la limite extrême de la haute mer. De même qu'à Cherbourg, les fortes chaleurs et les grands froids y sont très-rares, mais leurs positions isolées les rendent facilement accessibles à tous les vents, aussi est-ce l'agent le plus redoutable pour les végétaux. L'uniformité de température permet de cultiver un grand nombre d'espèces exotiques, qui prospèrent d'une façon si remarquable chez nous, et que nous devons, pour la plupart, aux contrées les plus chaudes des deux hémisphères. Dans les villes, comme dans les campagnes, les habitations y sont d'une propreté quasi hollandaise, du moins extérieu- rement, et possèdent, excepté dans les centres populeux, un (1) Voir Bulletins n» 4 de 1869. Années 1876 et 1877. (2) La justice e-st rendue en français, les lois sont celles établies dans le Coutumier de Normandie. 8 sa - jardinet de 2 à 5 mètres de large qui les sépare de la rue. Gonéralement dans la campagne, ces jardins sont plus grands, les riches-propriétaires ont presque tous leurs demeures au centre d'un parc. La composition do ces parterres est à peu près invariable : une pelouse entretenue avec un soin minu- tieux (tous les matins elles sont ratissées et balayées comrrie de véritables tapis) contenant quelques plantes ou arbustes tels que : myrtes, lauriers, dracœnas, agaves, etc., et plus souvent fuchsias, géraniums, grandes marguerites, tous ces végétau.x d'un développement vigoureux et exceptionnel. Les prem'ères visites des touristes qui se rendent aux îles de la Manche, sont pour les curiosités naturelles qui y abon- dent. A Jersey, les principales sont la grève de Lecq, les grottes et la cataracte de l'Etacq, le trou du diable, etc.; h Guernesey, le vallon du Moulin-Huct, la baie de Rocquaine, le Gouffre, etc., h Serk, le creux terrible, la Coupée, etc.; tous ces remar- quables sites charment et ravissent le voyageur, et le récom- pensent amplement des fatigues et des difficultés qu'il a eues h. surmonter pour y parvenir; aussi les touristes sont-iis nom- breux, et pendant la belle sai&on, c'est par centaines que les steamers en débarquent journellement aux îles. Durant les promenades à travers le pays et monté sur le sommet d'immenses chars, on voii de tous côtés des champs bien cultivés, rivalisant de fraîcheur avec de superbes propriétés portant haut 1 honneur de Thorticullure. Sous ce dernier rap- port, Guernesey est, je crois, supérieure aux autres îles. Ni à Jersey, ni à Serk, je n'ai vu ces belles cultures qui tont ici l'admiration des étrangers. A Guernesey, beaucoup d'habitants possèdent une ou plu- sieurs serres, consacrées exclusivement à la culture de la vigne; les murs de clôture des propriétés sont généralement formés de plantes, tantôt et c'est le plus généralement, de fusains, tantôt de fuchsias, certains atteignent 4 et 5 mètres de haut; quelquefois, mais, plus rarement, des escalonias. Les - 39 - géraniums sont souvent palissés contre les maisons, dépassant même le premier étage. Parmi les arbustes les plus répandus et les plus remarqua- bles, je citerai : les myrtes, quelques-uns de 5 et même 6 mètres de haut, en ce moment tous couverts de fleurs; les bruyères arborescentes formant des touffes de six et, jusqu'à huit mètres de circonférence, sur une hauteur égale; les agaves, dont certains exemplaires de dimensions extraor- dinaires, les feuilles atteignent jusqu'à 4 mètres de long et la plante 7 à 8 mètres de haut. Plusieurs personnes m'ont assuré avoir vu deux de ces remarquables végétaux fleuris Tan dernier en pleine terre. A signaler également, une variété d'Amaryllis très répandue et donnant d'éclatantes fleurs rouges. Enfin, comme grands arbres, ceux que l'on rencontre le plus fréquemment sont : le chêne vert, le laur-ier, 1 Araucaria, le houx ordinaire et plusieurs de ses variétés panachées, le Magnolia, quelques espèces de Rhododendrons, le Dracœna indivisa, ce dernier existe à peu près partout, seul ou en groupes, et atteignent facilement 6 mètres de haut, plusieurs individus encore chargés de fruits, différentes variétés de pins et l'Eucalyptus. De cette espèce, l'Eî Globulas est de beaucoup le plus cultivé, il atteint et dépasse quelquefois 20 mètres de haut, dans cet état il est admirable, certains portent des fruits. La vigueur et la prospérité de ces Eucalyptus étonnent à bon droit les visiteurs, surtout dans ces îles où, comme je le disais plus haut, les vents sont fréquents; les horticulteurs remédient à cet inconvénient en cultivanl les jeunes Eucalyptus pendant trois ou quatre ans dans un terrain aride, ce qui tout en empê- chant un développement trop prompt, force l'arbuste à se créer de nombreuses racines, le petit nombre de celles-ci étant généralement le côté par où pèchent ces végétaux, ensuite en élaguant, et même rabattant en temps opportun, soit vers la fin de l'hiver, à 1 ou 2 mètres au-dessus du sol, les individus 40 — qui auraient une lendance à pousser Irop vigoureusement, on leur donne après ce Irailomenl un terrain plus substantiel dans lequel ils ne tardent guère à croître rapidement. Les résultats obtenus en suivant ce mode de culture sont remarquables, aussi je n'hésite pas à recommander aux personnes possédant plusieurs Eucalyptus à l'essayer au moins sur quelques sujets. On remarque aussi dans certaines propriétés deux ou trois espèces de Bambous, mais ces végétaux quoique d un bon développement y sont peu nombreux. Les Chamœrops soni très rares, je n'en ai vu que trois en pleine terre, encore étaient-ils de récente plantation. A Guernesey, j'ai eu le plaisir de visiter plusieurs propriétés particulières, dont les plus remarcjuables sont celles de M'"' la générale Huysch, de M. Smith, horticulteur, et de M. Bichard. La propriété de M"^'" Huysch se compose : i" d'un vaste jardin contenant une seule pelouse vallonnée irrégulièrement dans une partie et symétriquement dans une autre; ce jaidin n'oflre de remarquable que deux grands Aruncaria imbricala, un énorme Eucalyptus Globulus, et une rangée de rosiers thé reliés enlre eux, l'urmani une guirlande d'un efTet très gracieux. 2° De sept serres se communiquant entre i lies, renfermant une nombreuse coUeclion de végétaux rares, parmi lesquels j'ai noté : une collection de fougères arborescentes : Balantium antarcticum, Pteris esculenta, et des plus modestes, surtout des Adiantum, une variété de celle-ci entourant un bassin circulaire y forment un encadrement très-élégant. Quelques Cameiliu, en petit nombre, il est vrai, mais d'une taille remar- quable, l'un d'eux a près de 5 mètres de haut; entre les pieds de ces Camellia quelques Pétunia de nuances variées. Plus loin un Taxoina à fleurs d'un rouge vif et retombantes, entre- lacé avec un Pamelia à fleurs roses; ici une seconde collection de fougères, non moins belle que la première, parmi lesquelles ._ 41 — j'aperçois une espèce de la Nouvelle-Zélande à frondes gra- cieusement étalées, el une espèce du genre Lygodium à odeur balsamique. Après avoir traversé plusieurs serras, dont deux spécialement consacrés h\a culture de la vigne el la troisième à celles des pêchers, ceux-ci conduits en cordons, en pyramides et en espaliers; on arrive h la dernière serre, chauf- tée à l'aide d'un thermo-siphon, et con louant un certain nombre d'Orchidées, dont plusieurs ainsi que mo Ta fait cemarquer M'"" Huysch, que j'ai eu le plaisir de rencontrer dans cette serre, proviennent de chez notre collègue, M. Cavron père; un Hibiscus, des Anthurium, un Allemanda, des Bégonia rex, etc. Je n'ai pu dans cette rapide aralyse mentionner que les espèces les plus remarquables, s'il Fallait lout citer, la liste serait fort longue et fatiguerait inutilement, car je ne ferais qu'énu- mérer ces belles plantes Codtivées dans nos serres et connues de tous. Le surlendemain j ai visité l'établissement de M. Smith, horticulteur. Ce savant praticien a bien voulu ra'accompagner lui-même et me montrer en détail toutes ses cultures. Son établissement est divisé en quatre grandes sections : 1° serres h plantes d'ornement; 2» serres à vignes; 3° pépinières; 4° plantes diverses. La première comprend quatre serres de dimensions varia- bles, l'une est spécialement consacrée aux fougères, les autres contiennent des plantes en pots destinées à la vente; comme Bégonia bulbeux à grandes fleurs jaunes, rouges, roses; diiïé- rentes espèces d'Amayllis, des Camellia, dont plusieurs déjà en fleurs, beaucoup de toutes ces plantes à feuillage et à fleurs que l'on rencontre également chez nos horticulteurs; parmi celles-ci il en est qui méritent une mention spéciale, je veux parler des plantes bulbeuses dites du Cap. tels que : Drimia, Encomis, Lachanalia, Ornithogalum, etc. La culture de ces liliacées est faite sur une grande échelle, dans beaucoup de serres (entr'autres les serres à vignes); on — 42 — ne voit que des plates-bandes de ces plantes. Le principal débouché est Londres oij l'on en expédie des milliers tous les ans. 11 est curieux de constater le retour brusque de la mode vers ces plantes, alors que pendant près d'un siècle elles avaient été délaissées. Je ne parlerai pas ici de la seconde section comprenant les serres à vignes, ce sujet étant plus loin l'objet d'une descrip- tion spéciale, je passe donc aux pépinières. M. Smith a réussi •à grouper dans un vasLo jardm un nombre relativement consi- dérable de variétés. Ici comme dans la section de plantes diverses, tout est tenu avec un ordre presque méticuleux, chaque espèce est séparée de chacune de ses voisines par une haie de fusains Malheureusement au moment où nous com- mencions notre visite, est survenue une pluie, que l'on pourrait presque qualitier de diluvienne, qui nous a obligés à aban- donner ces belles cultures avant de les avoir parcourues; les grandes collections de Rosisrs, de Rhododendrons, de 1 Hima- laya et de rhubarbe que j'ai pu apercevoir dans cette brusque retraite, n'ont fait qu'accroître les regrets qu'occasionnait ce fâcheux contre-temps Le lendemain matin, un soleil resplendissant était venu remplacer le temps brumeux et pluvieux de la veille, je résolus d'en profiter pour visiter les cultures de M. Bichard, situées tout à l'autre extrémité de l'île. Ce grand cultivateur possède 15 serres d'une longueur totale de 700 mètres; à l'exception d'une seule de 8 mètres de long, toutes sont exclusivement réservées à la culture de la vigne; cet établissement est le second de l'île comme imporUmce. M. Lecoutour, a, en effet. 800 mètres de longueur de serres dont une de 85 mètres. En ce moment une sociéié est en formation ayant pour but la culture de la vigne sur une grande échelle. J'ai trouvé chez M. Bichard un accueil plein de bienveillance et de cordialité; nous avons parcouru ensemble ses différentes — 43 serres. Pendant celle prornenadc, M Bichard m'a donné des détails fort intéressants sur l'île, tant au point de vue adminis- Irâiif qu'horticole et commercial. Naturellement ce sont de ses vignes et de son raisin que M. Bichard m'a particulièrement entretenu; c'est à lui que je dois les renseignements suivants sur la culture el le commerce auquel donne lieu la vigne et ses produits. Le raisin noir est de beaucoup celui qui est le plus cultivé; presque toute la récolte s'expédie en Angleterre. En 1885 les steamers en ont emporté de 4 à 500 tonnes; dans certaines journées, il y a eu jusqu'à 2,200 paniers d'expédiés (chaque panier contient de 15 à 20 livres). L'exportation du raisin a lieu presque toute l'année; la cueil- lette commence dès le printemps et se prolonge jusqu'en février; les différentes orientations des serres permelLent cette ininterrupUon de production. Pour les raisins tardifs, les cuiti- vateurs ont soin de les faire presque mûrir avant le mois de novembre; ils n'enlèvent les grappes des ceps qu'au moment de l'envoi. Les vignes sont dirigées sur un seul cordon; elles sont dis- tantes les unes des autres de 35 centimètres. Toutes les grappes sont ciselées, aussi les grains on sont fort gros; j'en ai vu certains de la grosseur d'une noix. Généralement les serres sont en bois, l'inclinaison est relati- vement faibleV souvent elles sont de trente à quarante centi- mètres en contre-bas du sol. Dans beaucoup j'ai remarqué un système d'aération fort ingénieux qui permet d'ouvrir en une seule fois el en deux .Tiinutes au plus, tous les châssis de serres^ ayant jusqu'à 60 et 70 mètres de longueur Voici la description du méc lisme, qui, du reste, est très mple. La partie supérieure de chaque serre forme un stui châssis large de 60 à 80 centimètres et d'une longueur égale à celle de la serre; entre chaque ferme existe une crémone; tou- tes les crémones sont reliées à une même barre de bois glis- — 44 — sant sur des coussinets; à l'une des exlrémilés de celle barre est fixée une crémaillère, engrenant avec une roue horizontale à dénis, dont l'axe se prolongeant jusqu'au raz du sol, forme h une certaine hauteur une courbe de 50 centimètres environ de diamètre, qui permet de lui imprimer un mouvement de rold- tion soit à droite, soit à gauche. Lorsque le châssis est fermé, toutes les crémones sont couchées le long de la barre de bois; pour ouvrir il suffit de faire tourner la roue à engrenage qui entraîne la barre, laquelle force les crémones à se dresser, on peut ainsi varier la gr.mdeur douverture du châssis. Dans les serres à deux versants ce système existe de chaque côté. La meilleure recommandation que l'on puisse faire de ce méca- nisme, c'est lappliealion qui en est faite à presque toutes les serres. Le mécanisme diffère quelquefois, mais le principe est toujours le même. Quant au prix du raisin, il varie, selon les saisons, entre 4 pence et 3 shillings la livre (40 centimes et trois francs soi- xante-quinze); les fra's d'emballage et d'expédition sont d'en- viron 0 fr. 15 pour la même quantité. Au début de cette culture, c'est à-dire il y a une trentaine d'années, les prix étaient plus élevés; mais ce commerce étant alors très productif, beaucoup de personnes s"y sont adonnées, de telle sorte qu'aujourd'hui, par suite de la concurrence et de l'abondance des produits, les prix ne sont rémunérateurs que pour les cultivateurs, ou plutôt ^es viticulteurs, possédant de grands établissements. Durant mes promenades à travers les îles, j'ai vu des cultu- res considérables de pommes de terre, dont la récolte est plus que suffisante pour la consommation des habitants. L'élevage du bétail, principalement à Jersey, est aussi l'une des plus grandes richesses du pays. Ici l'on trouve le plus joli type de vaches de pure race normande, qui soit au monde. Aussi, a-t-on vu quelquefois des étrangers (il est presque superflu de dire que ce sont des Américains) payer des vaches — 45 — de race jersiaise jusqu'îï 1,000 et môme 1,500 livres sterling; soiL 25,000 et 37,500 francs ! J'allais oublier de signaler une culture particulière à Jersey et aussi curieuse que lucrative : la culture des arbres à can- nes. Ces plantes sont lout simplement des choux d'une variété particulière; chaque exploitation agricole possède un emplace- ment réservé 0 cet effet et contenant de cinquante à trois cents pieds de cette crucifère. Parvenus h un certain développement ces choux sont coupés, sochés et ensuite livrés h des mar- chands qui les transforment à l'aide d'un vernis spécial en cannes fort originales; peu de touristes ne reviennent de Jer- sey sans en rapporter au moins une canne... en chou. Je ne sairais terminer cette communication sans adresser aux personnes qui m'ont si gracieusement autorisé à visiter leurs propriétés, mes plus sincères reraercîmcnts, mais parti- culièrement à M""* la générale Huysch, chez qui tous les Français trouvent un bon accueil; à M. Smith, aux connais- sances et h la pratique duquel je dois de bons et utiles rensei- gnements; enfin à M. Bichard qui sait pratiquer l'hospitalité de cette manière si large et si cordiale, qu'd est rare d'en ren- contrer semblable en voyage, et qui prouve aux visiteurs que le caractère hospitalier des anciens normands s'est précieusement conservé aux îles de la Manche Adrien Macé. Octobre 1886. Les Jardins & les Jardiniers de Cherbourg {Suite). Cherbourg compte un jardinier de plus ! Entré au mois de mai 1869, à la fois dans la Société d'horticulture et dans la commission de cultures d'agré- — 46 — ment, passé « par avancement » dans le bureau en 1874, je n'avais jusqu'ici fait d'horticulture que sur le papier: arti- cles do Bulletin, rapports d'expositions et quelque peu d'horticulture en chambre. Mais, au mois d'occobre dernier, ayant pris, par suite d'arrangements de famille, la possession complète d'un jardin qui m appartenait déjà, j'ai empoigné la bêche et le râteau, sans pour cela abandonner ma plume, comme vous le voyez. Mon jardin, situé au n° 3 de la petite ruelle qui va de la rue. de la Polie à la rue de la Duchée, en face le gymnase du lycée, mesure environ 7 ares; c'est un peu grand pour un amateur qui n'a pas tout son temps disponible; de plus, il a été quelque temps négligé et levait dès lors sub r quelques transformations. Je l'ai touiours connu divisé en 4 parties principales par deux allées se coupant à angle droit, à l'in- tersection desquelles se trouve un bassin CTCulaire; le fond du jardin au sud est occupé par un bosquet. J'ai tenu à conserver cette disposition générale, tout en aménageant le côé nord- ouest en parterre, dont le dessin a été exécuté, sur mon tracé, par MM. Lecappon. La partie ouest, qui é ait la plus négligée, aurait peut- être servi à l'établissement de l'école d'arboriculture de la société, si celle-ci n'avait trouvé ailleurs un emplacement plus avantageux ; continuant pour mon compte ce projet, en partie du moins, j'ai consacré tout ce côté à l'arbori- culture, heureux d'avoir eu l'aide et les bons conseils de M. Levesque pour le choix de mes arbres, provenant des pépinières de M. Baltet. J'avais aus i ça et là quelques vieux arbres c:-devant à fruit, qui ont dû être reiiiplacés par de plus jeunes. Une place d'honneur a été réservée à — 47 un poirier, Beurré d'Hardenpont, que, sur la proposition de M. Levesque, le bureau m'a offert comme encouragement. Il n'y a point dans mon jardin, — pour le moment du moins — de nouveautés horticoles, mais des plantes com- me on en trouve dans les anciens jardins, et qui ont b'en leur mérite. Des lis, des œillets, des pivoines de plusieurs variétés, des campanules, des sauges, des rosiers, des géra- nium ibericum, etc.; plusieurs de ces plantes, en trop grand nombre, ont dû être restreintes^ et au lieu d'è re en ligne comme autrefois, je les ai mises en groupe. Une collection remarquable de tulipes, quelque temps négligée, m'a un peu gêné pour le tracé du parterre, mais l'été prochain je ferai un triage et les disposerai différem- ment, car je préfère les corbeilles aux plates-bandes. J'ai supprimé quelques allées inutiles, par suite il s'est trouvé des vides, et je ne saurais trop remercier mes amis du bu- reau et de la société, qui m ont a'dé à combler ces vides. Les espal'ers n'offrent rien de remarquable pour les arbres à fruits, et c'est à l'élève des arbres en quenouilles que je veux sur:out m'appliquer, mais j'ai en espal er deux arbres auxquels je tiens tout particulièrement : un Coto- neaster microphylla, que tous mes amis m'ont approuvé de vouloir conserver, et un Mandevillea Suaveolens, qui tous les ans se couvre de fleur.-, et, ce; te année, a donné des graines. Kst-il nécessaire de vous dire que les plantes indigènes que les botanistes admirent dans nos environs, sont l'objet de mes soins particuliers et qu'une place d'honneur est réservée au Statice occidentaiis et à l'Erjthrœa diffusa ? Le bassin central, dont le diamètre est de i m. 60, est rem^^li de Nénuphar blanc, dont la division^ il y a plusieurs 48 années, a servi à garnir le bassin de !a société. Mon bassin est aussi amplementpoiirvu d'Azolla : il contenait autrefois d'autres plantes aquatiques que l'on a supprimées et que je ne rétablirai pas; je me propose pourtant d'y cultiver le Butomiis umbellatus. Une charmille en aie de cercle sépare du jardin propre- ment dit, le bosquet qui occupe toute la lisière sud. J'ai toujours aimé ce bosquet qui, dans mon enfance, était rempli de grands arbres; ces arbres ont été remplacés par d'autres qui grandissent et commencent à produire un bon effet. A 1 entrée du bosquet se trouvent deux cercis siliquas- trum^ ou arbres de Judée, qui commencent à fle'irir; on sait que cet arbre donne des fleurs de préférence sur le vieux bois, sur le tronc plutôt que dans les branches. Il y a en ou're des Spirées, des lilas, des laur ers-tin, un magnifique arbous'er (1), un ceanotus azureus, une boule de neige (vibur- num opulus) var sterilis et un hêtre pourpre dont le feuillage tranche agréablement dans la verdure des autres. J"y ai mis récemment de petits chênes verts, et un chêne liège, j'espère les voir grand'r. Je n'ai fait et ne ferai aucuu changement à ce bosquet, dont le tracé me plait. Mais il n'y avait aucune fougère avant mon entrée : il en est tout autrement aujourd'hui. Dans un massif de rosiers, j'ai invité ces arbustes à se serrer et à faire place à une corbeille en terre de bruyère, déjà garnie de fougères de choix; quant aux fougères indi- gènes, elles remplissent les vides du bosquet sous les arbustes. Dans un coin du bosquet, à l'angle S.-O. du jardin existe (1) La tempête du 26 décembre, qui a déraciné le Cupressus Lamberti du jardin de la société, a rompu mon arbousier à 50 cent, du sol. — 49 — » une grotte construite autrefois pai mon grand-père, res- taurée depuis; je l'ai récemment retouchée : dans cette grotte j"ai ménagé cies emplacements pour la culture de rhymenophjllum*Tunbridgense, dont j'ai fait une ample récolte à cette fin le 28 novembre dernier dans les bois de l Ermitage, près Ruffossos, et de l'espèce beaucoup plus rare l'Hym. Wilsoni, que j'ai recueillie le même jour au Mesnil- au-Val. Toutes les anfractuosités extérieures ont reçu de petites espèces de fougères indigènes. Cette grotte est ombragée d'un épais fourré de fusains, troënes, lierre et autres arbustes. Dans l'angle opposé du jardin, au nord-est, se trouve une peti e salle de repos, un dépôt d'outils et une petite serre qui renferme quatre vignes en plein rapport. J'espère que mon jardin, tel qu'il est, avec les arbres à fruit que je vais y cultiver, pourra quelquefois servir de lieu de séances au cour? d arboriculture de notre professeur, cours dont je vais être auditeur assidu, maintenant que j'ai des arbres. Mais avec ma bêche et mon râteau, je garde ma plume, tant que la sociéié voudra bien en accepter les produits. Et S! je suis obligé de prendre des notes dans une visite horticole pour quelque rapport qui me serait demandé, je pourrai tailler mon crayon avec ma serpet'e. H. DE LA Chapelle. [A suivre). 50 BIBLIOGRAPHIE I/ART DES JARDINS, PARCS, ÇROMENADES Traité pratique et didactique, par le baron Ernodf. Troisième édition, entièrement refondue, avec le concours de A. Alphand, directeur des travaux de la ville de Paris, inspecteur des ponts et chaussées (\). Tel est le titre abrégé du magnifique volume, orné de plus de 500 belles figures, publié par J. Rotschild, à Paris, que notre société a fait entrer dans sa bibliothèque au mois de mars 1886. Déjà un ouvrage analogue, l'Art des Jardins, par M. André, était venu enrichir notre collection, et, comme on me favait demandé, après avoir eu le plaisir de lire. J'en avais fait une rapide analyse dans le bulletin de 1879. Aujourd'hui, on me demande un travail semblable sur l'ou- vrage de MM. Ernoufet Alphand. Si J'atteins le but que je me propose, j'aurai fait voir aux lecteurs du Bulletin que les deux ouvrages dont la Société a enrichi sa bibliothèque, sont tous deux des ouvrages de grande valeur, que loin de faire double emploi, ils se complètent l'un par l'autre, et que tous deux ils offriront de précieux renseignements à ceux de nos collègues qui veulent étudier à fond l'art des jardins, leur histoire, les meilleures méthodes de dessins et de plantations. L'Art des jardins ne date pas d'hier, et il n'est pas en déca- dence, loin de là. Et, comme on le verra, les auteurs on', cherché à reproduire, dans un espace restreint, les beautés que la nature nous présente. Mais, avant de décrire ce qu'ils nous conseillent de faire, ils se sont étendus assez longuement sur ce que nos devanciers ont fait. Leur ouvrage est donc historique d'abord, didactique ensuite. (l) 20 fr. broché, 25 fr. relié. — 51 La première ébauche de l'ouvrage, formant deux petits volumes, avait paru en 1868. Un deuxième tirage a été prorap- teraent épuisé, et la troisième édition, entièrement refondue, et devenue une œuvre nouvelle, constitue le magnifique travail dont je vais donner une trop courte analyse. La première partie traite de VHistoire de farl des jardins. De ceux de l'ancienne Grècr , on ne connaît guère que les jardins d'AlcinoUs, décrits minutieusement par Homère. M. André nous en avait déjà parlé, c'étaient des vergers régu- liers, arrosés par des rigoles. Los autres jardins grecs dont les auteurs nous ont conservé la description, étaient dessinés sur le même type, mais avec une plus grande variété d'arbres, d'édicu.es, de bassins et de statues. Les jardins de Tancienne Egypte étaient également de forme très régulière, des plantations de citronniers, de grenadiers, de palmiers, disposés en carré long sur trois rangs, ils enca- draient une pièce d'eau de même forme, pouvant porter bateau. Lorsque les monuments de l'ancienne Egypte tombèrent sous les coups du fanatisme musulman, l'art des jardins se con- serva en Egypte, en se perfectionnant mais, en conservant à peu près le type primitif. Je ne reviendrai pas sur les fameux jardins suspendus de Babylone, dont j'avais dit quelques mots, d'après M. André, dans le Bulletin de 1879. Dans les jardins de l'Orient, comme dans ceux de l'Egypte, la ligne droite dominait, comme elle domine encore aujourd'hui dans llnde et le Mogol. Les Chinois et les Japonais nous ont devancés de bien des siècles pour l'invention des parcs irréguliers, comme pour bien d'autres. Comme type d'un des plus beaux jardins de l'Extrême-Orient, les auteurs nous font connaître le « jardin des jardins » (Yven-ming-Yven) saccagé en 1860, et qui avait été commencé en 1723 et décrit par Artiret qui, entré chez les jésuites comme frère convers, avait été attaché comme peintre au service de l'empereur de Chine, ce qui n'était pas une 52 — sinécure, comme on le voit par sa correspondance. Les figures 16, 17, 19 el 20 de l'ouvrage, ainsi qu'un long texte descriptif sont a consulter par ceux qui voudront connaître V Vven-Mmg- Yven — j'aime à appeler les choses par leurnom. Les Chinois, dit Artiret, ont en horreur les lignes droites des jardins et les étages des maisons. N'y a-t-il pas assez de terrains en Europe disent-ils, pour qu'on soit obligé d'habiter en l'air? — Si les Chinois connaissaient les concierges parisiens, que diraient- ils ? Les jardins Japonais ressemblent fort à ceux de la Chine comme on peut le voir par la figure 21. Nous ne savons rien de l'horticulture romaine primitive. Cincinnatus et Caton l'ancien avaient des fermes, des potagers et non des parterres et des villas, mais après la ruine de Gar- Ihage, la conquête delà Grèce et de l'Asie « tout homme riche eut des jardins ». Ceux de LucuUus étaient célèbres. Ceux de Néron étaient plus riches encore. On y trouvait des vignobles, des moissons, des pâturages, des bains de mer et d'eau douce, etc. Mais Néron n'était pas un horticulteur, c'était un fou prodigue. Pline nous a conservé la description de ^a propriété qu'il avait sur les bords du lac de Côme, elle était fort belle, mais on y avait abusé de 1' cv ars topiaria » si cher aux Romains, je veux dire la (aille des arbres dans des formes géométri- ques, fantastiques, sculpturales, 11 existe encore aujourd'hui des personnes qui aiment ce genre de décoration : j'en avais dit un mot dans le Bulletin de 1879, et je constate que ces arbres existent toujours. Les anciens Romains avaient des arbres d'espèces peu va- riées. Ils aimaient les roses, et surtout la rose à cent feuilles que, de nos jours, on a tort de mépriser. Les jardiniers romains dissimulaient les tiges épineuses des rosiers en les mêlant aux lauriers, dont les roses semblaient un produit nouveau. Enfin PUne nous parle de serres vitrées en talc; Senèque — 53 — nous dit aussi que dans les serres on faisail éclore des fleurs en plein hiver au moyen d'eau chaude — qui ne servait point à les arroser comme l'ont mal compris certains traducteurs — mais qui circulait dans des conduits, comme dans nos. serres modernes. Après la chute de la civilisation romaine, sous le coup de l'invasion des barbares, il ne faut pas chercher l'horticulture, réduite, pendant le moyen-âge, à sa plus simple expression. Mais la tradition n'en fut point interrompue, surtout dans les préaux des cloîtres. Parmi les jardins mérovingiens, Fortunat a cité celui de Childebert. Ici encore la ligne drote règne sans partage. Les derniers jardins du moyen-âge ont élé créés par René d'Anjou, prince artiste et horticulteur, dont les jardins se res- sentaient fort de son séjour à Naples. A l'époque de la Renaissance, les modes italiennes préva- lent plus que jamais. Vingt pages de texte, 21 figures et 4 plans sont consacrés à cette période dans le bel ouvrage de MM. Ernouf et Alphand. Citons seulement la villa d'Esté; la villa Borghèse, la villa Aldobrandini et les jardins du Quirinal. Le chapitre suivant est consacré aux jardins français du XVle et du XVII« siècle, jusqu'à Le Nôtre. Toujours à peu près le même type. L'une des plus belles villas de la Renais- sance, Gaillon, est maintenant une maison de détention. Sous Henri IV, les parterres du jardin des Tuileries étaient dessinés en forme de broderie et en compartiments, genre de travail qui s'est, dans certains jardins, conservé jusqu'à nos jours. Dans d'autres jardins, on voit des palissades de bois, des charmilles taillées à pic, en colonnes, en arcades, en boules, c'est ainsi que Bernard Palissy composait le « jardin délec- table. » Le dernier jardinier habile, dont le nom ait été conservé 4 — 54 avant Le Nôtre, est Nicolas Boyleau, qui vivait sous la mino- rité de Louis XIV. On voit à la page 74 de l'ouvrage le plan d'un parterre en broderie, exécuté à Saint-Germain par Boy- leau, en 1653. Le dessin ne manque pas d'élégance, mais il serait plus propre à être exécuté en orlèvrerie ou tapisserie qu'en verdure et en fleurs. Ce fut Le Nôtre qui fit passer la mode de ces parterres dont il disait « qu'ils n'étaient bons que pour les nourrices qui ne pouvant quitter leurs enfants, s'y promenaient des yeux et les admiraient du deuxième étage. Il y excellait néanmoins, com- me dans toutes les autres parties des jardins, mais il n'en faisait aucune estime, et il avait raison, car c'est oïj on ne se promène jamais » (Saint-Simon). Nous arrivons à Le Nôtre, ce grand artiste qui a bien tenu sa place dans le siècle de Boileau, de Molière, de Racine, de Turenne, siècle qu'on est convenu d'appeler le siècle de Louis XIV. Le Nôtre est le créateur des jardins de Versailles, de Chan- tilly, de Fontainebleau, de Vaux, des Tuileries, de Meudon, de Saint-dloud, etc., qui sont des monuments de son génie, que l'on peut admirer encore aujourd'hui. Il avait tracé le parc de Vaux pour Fouquet. Louis XIV jugea que Le Nôtre ne pouvait être surpassé que par Le Nôtre lui-même. Le parc de Versailles, son chef-d'œuvre, a résisté à toutes les révolutions. Au milieu de ce colossal triomphe du genre régulier, on démêle une certaine recherche de la vérité Dans les bosquets, Le Nôtre s'est écarté de la symétrie par goût et par nécessité. Le parc de Sceaux qu'il avait tracé pour Colbert, a disparu sauf une portion transformée en guinguette. Il faut voir dans l'ouvrage que j'ai sous les yeu.\', les dessins et les plans des chefs d'œuvre de Le Nôtre. On retrouve l'imitation de Le Nôtre dans tous les parcs français ou remaniés en France jusqu'à l'avènement du style — 55 — irrégulier. Celle influence s'élendil à loute l'Europe civilisée, en Autriche, en Russie, à Naples, en Angleterre, en Espagne. — Suivant un de nos contemporains, à la fois penseur pro- fond et grand écrivain, « les jardins anglais (agrestes ou irré- guliers) indiquent l'avènement d'une autre race, la domination d'un autre goût, le règne d'une autre littérature, l'ascendant d'un autre esprit, plus compréhensif, plus solitaire, plus aisé- ment fatigué, plus tourné vers les choses du dedans » (Taine, voyage en Italie, I. 297). Une des conséquences de cette évolu- tion, et non l'une des moindres, a été ce qu'on peut appeler l'étude analytique de la nature, des sites de différents caractè- res. On ne s'est plus contenté de reproduire les paysages par la peinture, on a voulu les reproduire en horticulture. Cette révolution dans l'art des jardins commença en Angle- terre vers 1720, mais elle avait été pressentie et même formu- lée vers 1644 par Bacon. Le nouveau système fut préconisé en France, du temps même de Le Nôtre, par le poète-jardi- nier Dufresny, qui était, paraît-il, arrière-cousin de Louis XIV de la main gauche. Cette première tentative n'eut qu'un succès éphémère, et la vogue du système opposé, considéré plus que jamais comme national, se prolonge en France jusqu'à la fin du règne de Louis XV. En Angleterre au contraire, le système indiqué par Bacon fut nettement formulé par Addison et par Pope. L'emploi des jardins irréguliers commença à prévaloir en France vers 1770. Les formes délicates de l'architecture de cette époque s'encadraient mieux dans les jardins irréguliers que les constructions pompeuses et emphatiques de l'épo^que antérieure. C'est un nouveau témoignage en faveur du système de corrélation intime entre le caractère des constructions et celui des jardins. En résumé, l'art des jardins, exercé par d'habiles artistes, est entré, depuis la seconde moitié du présent siècle, dans un 56 — ordre d'idées plus en harmor.ie avec l'esprit moderne el le mode acluel de division cL d'exploitation des propriétés. Dans la seconde parlie de l'ouvrage, les auteurs vont for- muler les principes admis par les hommes les plus autorisés pour l'établissement des parcs et jardins, et particulièrem.ent celles du genre ou style paysager, le plus fréquemment appli- qué aujourd'hui. Je suivrai dans l'analyse de la seconde partie de l'ouvrage, l'ordre des chapitres en énonçant, aussi brièvement que possi- ble, les conseils donnés par les auteurs aux amateurs de jar- dins. — Tracé des jardins irréguliers ou paysagers. L'art desjardins paysagers consiste dans « la concentration d'un ensemble de paysages naturels, idéalisés et poétisés. » Il importe de tenir compte des mouvements de terrain et des effets de plantation qui concourent à l'ensemble. Ils doivent satisfaire au besoin de variété, mais l'unité doit partout et toujours, être une condition prédominante de la composition du parole plus vaste, comme du plus modeste jardin paysa- ger : cette unité, qui paraît facile à obtenir, est trop fréquem- ment mal comprise ou vio-ée. Si le jardin est en pente douce, il paraîtra plus grand et donnera à l'habitation plus d'apparence. Si le terrain est on- dulé, l'aspect sera encore plus agréable. On doit surtout avoir soin de ménager les perspectives, si les environs en présen- tent. Les objets éloignés qui ofîriront un intérêt quelconque devront être, pour ainsi dire, attirés dans le domaine, de ma- nière à en dissimuler les limites (1). Par contre, les objets disgracieux seront soigneusement cachés par les plantations. Il ne faut pas croire qu'on fera paraître un jardin ou un parc (1) Rappelons ici ce que nous avons dit une fois déjà. Au château de NacqueviUe, par un heureux effet de perspective que l'art a ménagé, les étangs paraissent communiquer avec la mer, qui pourtant est à ^l kilo- mètres de là. — 57 plus grand en traçant des allées de ceinture du circuit le plus long possible. Les grands arbres prennent leur essor, détrui- sent les broussailles et découvrent les clôtures, dont l'aspect incessant lait paraître la propriété plus petite quelle ne l'est. Pour produire et entretenir l'illusion il faut ne pas serrer de trop près les limites, et les dissimuler le mieux possible, au moyen de plantes grimpantes. Les études pour le tracé d'un jardin irrégulier ou agreste sq divisent en trois parties principales : 1° le relief du terrain; 2" les plantations; 3° les allées. L'étude du relief d'un projet de jardin agreste doit compren- dre la forme et la direction des vallées ou vallonnements, l'em- placement des plateaux, belvédères et stations de promenade, tout ce qui se rapporte à la direction et à l'aménagement des eaux; enfin le choix et l'encadrement des points de vue. Dans tous les cas, en plaine ou sur un terrain accidenté, il faut avant tout ne commencer les travaux qu'après avoir bien arrêté le plan d'ensemble, sous peine de tâtonnements ruineux ou même d'échec complet. L'époque de la création du jardin est un détail de la plus haute importance. Dans les climats tempérés, l'été et l'automne sont les meilleures saisons pour les terrassements, parce qu'aussitôt après, les gazons et les arbres peuvent être chan- gés de place sans trop souffrir. Dans les terrains humides, un drainage préliminaire est indispensable, parce qu'il débarrasse le sol de l'eau stagnante, et permet à l'air d'y circuler plus librement. Les tuyaux de tuile ou d'argile ne valent rien dans les terrains boisés, parce qu'ils sont promptement effondrés et obstrués par les racines. En pareil cas, et presque toujours, les drains en moellons ou cailloux sont bien préférables. Les terres lourdes, épaisses ou nouvellement drainées devront être relournées à fond. Si le sous-sol est argileux, il faut éviter de le remuer au-dessus, s'il s'agit d'un jardin d'agrément. Il en — 58 — esl autrement clans les potagers, car l'argile, désagréable à la vue, peut servir à des mélanges avantageux. Les retouches des accidents naturels du sol et la création d'éminences et d'ondulations, constituent l'une des parties les plus intéressantes et les plus difficiles du travail. Toute émi- nence factice doit s'harmoniser avec les alentours, et en géné- ral, il ne faut user des mouvements de terrain artificiels qu'avec sobriété. La plantation est une des parties les plus difficiles de l'art. Avant tout, on doit respecter scrupuleusement les beaux et vieux arbres, car la main de l'homme est prompte et forte pour détruire, lente et débile pour créer. Une absolue néces- sité peut seule justifier le sacrifice de ces arbres, et c'est faire acte de bon goût que de pousser jusqu'aux dernières limites l'audace de la transplantation, pour des arbres très forts qu'il laut absolument déplacer. On ne doit jamais, non plus, planter un arbre isolé sans lui donner un buisson pour compagnon et pour protecteur. Dans les parcs, on doit réserver pour le tond les arbres indigènes, et les productions exotiques pour Ips groupes isolés au pre- mier plan. On doit se défier souvent de certaines variétés à feuilles panachées. Ces produits de caprices maladifs de la nature (et quelquefois d'artifices mercantiles) n'offrent souvent qu'un médiocre intérêt : l'amateur qui les a payés fort cher, est exposé à les voir demeurer malingres et rachitiques ou se confondre, en grandissant dans nos terrains plus riches, avec les espèces ordinaires. Mais une exclusion absolue de nou- veaulés susceptibles d'acclimatation, serait trop rigoureuse; si l'on avait toujours procédé ainsi, nous serions privés d'une foule d'arbres précieux, tant à fruit que d'ornement, qui de- puis des siècles ont acquis chez nous droit de cité. La combinaison des feuillages, un des sujots sur lesquels il — 59 -^ est le plus di!"Qcile de donner des règles précises, fait souvent le désespoir des artistes. Il faut pour y réussir, non seulement un grand fonds d'expérience, mais un instinct divinatoire fort semblable au génie. Quant aux combinaisons diverses des plantations, il faut lire avec soin les pages 151 et suivantes, dans lesquelles sont préconisés un certain nombre de conifères exotiques, difTe- rant entre eux par le vert plus ou moins foncé de leur feuillage persistant. Un ruisseau d'eau courante dirigé avec intelligence, une pièce d'eau bien dessinée, contribuent beaucoup à l'agrément d'un jardin ou d'un parc. Les eaux courantes peuvent chemi- ner sous bois, mais un étang entièrement enveloppé d'arbres est triste et malsain. Les formes du pourtour les plus simples sont les meilleures, surtout si la pièce d'eau est petite. Dans les jardins irréguliers la forme la plus convenable d'une pièce d'eau est celle d'une ellipse allongée. On peut, si les pièces d'eau sont assez grandes, y ménager des îles. Les bords doi- vent en être plus ou moins rehaussés et plantés en partie d'arbres dont les branches fassent saillie ou s'inclinent sur l'eau. La forme des îles, l'escarpement et la composition de leurs bords, doivent se régler d'après la rapidité plus ou moins grande du courant. Les promontoires à la pointe des îles, où à l'extrémité des courbes les plus prononcées, sont un emplace- ment des plus favorables pour Imstallation d'édicules ou de stations de repos. Les ponts rustiques sont toujours d'i.n aspect plus agréable que ceux en bois ouvragé et que les ponts métalliques. Si tou- tefois on préfère ceux-ci, à cause de leur solidité, il faut les dissimuler par des plantes grimpantes. Les temples, édicules mythologiques, allégoriques ou histo- riques, qui souvent sont l'ornement des grands parcs, font ensuite l'objet d'une étude spéciale, ainsi que les loges d'en- 60 trée et les maisons de garde, pour lesquelles on doit choisir de préférence le style champêtre. Les rocailles sont des ornements indispensables des parcs et des jardins paysagers, surtout parce qu'elles servent de sup- port aux plantes alpines et aux Fougères. Les plantes alpin^'S ou alpestres doivent êlre plantées dans un terrain léger, frais, incliné, reposant sur un épais drainage et situé à une exposition à demi ombragée. Nous citerons par- mi ces plantes le Sedum oppositifolium, le Cypripedium spec- tabile, le Saxifraga longifolia, TAster alpinus, le Dianthus monspessulanus, figurés à la page 192. Quant aux fougères, leur vogue s'accroît tous les jours. La fougeraie, comme l'appelle M. Naudin, devra être organisée d'une façon pittoresque, en évitant toute exagération dans ce sens, en désaccord avec la nature générale du terrain et l'im- portance du parc el jardin. Les arbres et arbustes à feuilles persistantes conviennent particulièrement aux abords de ces retraites. On doit réserver des parties couvertes pour les fou- gères et autres plantes qui ont besoin d'ombre et aussi des parties découverles pour celles qui réclament du soleil. L'hu- midité G=!t très nécessaire à plusieurs de ces plantes. 11 faut donc tâcher d'amener de Teau courante dans les rocailles, et d y organiser une petite cascade. Pour préparer le terrain de la fougeraie, il faut drainer le fond, établir par dessus un compost convenable. Les fougères culti- vables en pluin air peuvent supporter sous notre climat, les hivers les plus rigoureux. Quoique, en général, ces fougères vivent à l'état spontané dans les parties de bois abritées du soleil, elles préfèrent étant cultivées, une exposition peu om- bragée. Parmi les espèces les plus ornementales sont citées et figu- rées l'Alsophila australis, l'Osmunda claytoniana, l'Osmunda cinnamomea, le Ptcris tricolor et le Dicksonia squarosa. Les rocailles doivent être formées autant que possible, de ■-61 pierres du pays, jamais de produits artificiels, tels que briques, scories, etc. Dans ce détail des jardins paysagers, comme dans tous les autres, il faut s'écarter le moins possibie de la nature. Les buissons traînants, tels que le Cotoneaster, trouvent leur place dans le voisinage ou dans les intarslices des rochers. (Quelques arbustes ne conviennent que là, le Juniperus recurva, par exemple. — Gazons et Pelouses. — Suivant MM. Decaisne et Naudin, les pelouses diffèrent des gazons proprement dits en ce que l'herbe, moins choisie, y devient plus haute, et qu'ailleurs donne des soins moins assidus. Le gazon, plus fin et mieux entretenu, est fa't pour être regardé de près. L'herbage, pe- louse naturelle, forme le dernier terme de cette progression. Pour semer les pelouses, Decaisne recommande les Festuca ovina. rubra, duriuscula, le Phleum pratense, le Cynosurus cristatus, la flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) l'ivraie vivace ou ray-gras et les agrostis. Il écarte les bromes et autres graminées trop fortes qui causent presque toujours dos vides disgracieux Pour obtenir un gazon épais, court et d'une finesse excep- tionnelle, Mayer donne la recette suivante. C'est un mélange de graines composé comme suit: Lolium percnne, 3. Poa praleusis, 1. Poa compressa, 1, Poa trivialis, 1. Agrostis stolonifera, t. Agrostis vulgaris (alba), I. Cynosurus cristatus, 1. Anthoxanthum odoratum, 1. (En tout 10 parties], Si le terrain est sec, il faut renforcer d'une demi-part la proportion des Agrostis, dans le cas contraire, c'est sur les Poa protensis et trivialis que l'augmentation doit porter. Ces indicatioas ne sont pas absolues, un jardinier habile trouvera bien vite la proportion convenable pour son terrain. Il est bon quand on sème un gazon, d'encadrer les bords par des mottes si l'on peut s'en procurer. 62 — Emploi des Plantes et des Fleurs. — L'usage de border les massifs d'arbres et d'arbustes, avec des fleurs cultivées, com- mun aujourd'hui, est critiqué par des horticulteurs émérites. Cette ornementation ne doit être employée qu'aux abords des habitations. La mode a prévalu des corbeilles rondes ou elliptiques de fleurs ou de plantes à feuillage, soit de même espèce, soit par zones parallèles, ou en une masse avec bordure de planies plus basse, de couleur tranchée. On a même tracé des comparti- ments en croix, des bordures en festons, etc. Il est bon, dit M. Alphand, de s'arrêter dans cette voie, qui nous ramènerait aux parterres en mosaïque, dont l'entretien serait d'un prix exorbitant et hors de proportion avec l'effet obtenu. En principe, les plantes les plus curieuses doivent être pla- cées sur les gazons et au bord des massifs les plus voisins de l'habitation, pour composer une sorte de musée végétal. Les plantes plus rustiques sont distribuées dans les parties plus éloignées. Suivent des détails intéressants sur les plantations du bois de Boulogne, de ses îles et du Pré-Gatelan, avec la liste des plantes. — Tracé des allées. — Le tracé des allées est, pour les des- sinateurs habiles, la dernière opération au point de vue de l'étude. On ne doit s'en occuper que quand l'ensemble de la composition est arrêté, le terrain nivelé, les plantations distri- buées. L'allée ne doit être qu'un itinéraire, n'ajoute aucun charme au tableau, lui nuit souvent, aussi doit elle être effacée dans la perspective. On n'emploie pas la ligne droite dans les jardins irréguliers. Elle est agréable sur une surface plane, mais d'un mauvais effet sur les surfaces ondulées, qui la font paraître brisée. Pour suivre les mouvements des rampes, et contourner les obstacles, la courbe a toute la souplesse désirable. Il faut - 63 — éviter les lignes serpenLanles, à moins qu'elles ne soient justi- fiées par la nécessité, par exemple si elles suivent les sinuosités d'une rivière, ou si elles doivent aider à franchir des déclivités un peu fortes. L'allée doit se diriger vers le but à atteindre, non directe- ment, mais par un mouvement continu. 11 faut que le paysage change d'aspect à mesure qu'on se déplace : c'est encore une raison qui doit faire proscrire la ligne droite dans les jardins pittoresques. Ordinairement on établit une voie qui côtoie de plus ou moms près les limites, toujours soigneusement dissimulées, du domaine, c'est l'allée de ceinture qui peut fort bien être utilisée pour l'arrivée principale quoi qu'en aient dit Kemp et plusieurs autres horticulteurs Anglais. — Clôtures. — Aux pages 228 et 229 on trouve des modèles élégants de clôtures en treillages métalliques ou en bois. Les meilleures clôtures sont encore les haies, malgré leurs incon- vénients : il faut les soustraire aux regards en les plantant en contrebas. — Potagers et vergers. - On donne généralement aux pota- gers, installés sur une surface plane ou en terra3ses, une forme régulière. On peut les raccorder avec les jardins d'agrénent, de manière a joindre l'utile au pittoresque. Le fameux Morel (d'Ermenonville), ennemi juré do la symétrie, la poursuivait jusque dans les potagers et les vergers. Si j'avais le droit d'avoir une opinion, je soutiendrais les principes de Morel, mais n'ayant qu'à faire l'analyse du travail de M. Alphand, je vois que l'auteur n'y est pas hostile, du moins pour le « buis- sonnier d'arbres à fruits » car une pelouse de carottes, par exemple, avec un massif d'artichauts et des corbeilles d'oi- gnons, ne pourront jamais produire une impression poétique. — Serres. — Une serre est aujourd'hui une annexe indispen- sable à tout jardin un peu important. 11 est agréable d'en avoir 64 une aliénante à l'habitation. C'est une promenade accessible en tout temps. Mais du dehors, une serre de ce genre est d'un aspect rarement gracieux. Elle ne peut servir qu'à déposer des plantes en pleine fleur, et non au détail de la culture. Il faut en avo'r une seconde, d'utilité pratique, où l'on se procure de quoi orner la première. Les serres en fer avec toît curviligne ne font un bon effet qu'isolées, elles ne s'adaptent jamais bien à un bâtiment. Dans les serres d'un style sévère, on peut placer des vases, des statues dont la blancheur tranche avec le vert sombre des Camellias, par exemple Mais on devra proscrire les porcelaines et faïences à tons éclatants, qui nuiraient h l'effet de l'en- semble. Les plantes grimpantes sont un des plus beaux ornements des serres, bien dirigées, elles ne font aucun tort aux autres plantes. Même dans le Nord, il faut garantir les plantes de serre d'un soleil trop ardent. On emploie pour cela des paillassons, des Persiennes, des verres dépolis Pour le chauffage, le meilleur moyen à employer^ c'est l'eau chaude circulant dans des conduits, comme chez les anciens Romains. Un court paragraphe relatif aux volières, aux ruches et aux berceaux de feuillage ^ qu'il ne faut pas trop multiplier dans une petite propriété — termine le premier chapitre de h seconde partie. Le second chapitre, non moins intéressant que le précédent, ne peut supporter une froide analyse. Intitulé : Tracé des jardins réguliers, dits français, et de ceux du genre mixte, il est rempli de descriptions, de plans et de magnifiques dessins des jardins et parcs de Noisy, près Versailles; de Herbeke, près Anoirs; deTriels (Isère), deVillanov, près Varsovie; de Monte- Carlo, près Monaco; de Vaux-le Vicomte, de St-Germain, de 65 la Muelle, à Passy; d'Aranjucz (Espagne); de la Villa- CarlolLa (Lac-de-Côme), elc. L'auLeur commence le chapitre en disant que le style régu- lier longtemps seul compris, avait été dans la seconde moitié du siècle dernier, l'objet d'une proscription presque absolue. Cette révolution avait dépassé le but, et devra jour ou en revenir à des idées plus éclectiques. Le style, du reste, doit s'accorder avec celui de l'habitation déjà construite, ou à construire. Mais les retours complets aux dispositions symé- triques seront toujours très rares dans les régions du Nord, parcequ'elles exigent de trop vastes espaces, et que, d'ailleurs, les raisons qui ont amené le triomphe du style paysager subsis- tent toujours. Le troisième chapitre traite des jardins des villes, dont la composition présente trois sortes de difficultés : irrégularité de forme, surface trop unie, espace étroitement limité. Je recommande la lecture de ce court chapitre à ceux de nos amis qui ont à créer, derrière leur maison un petit jardin. L'auteur termine ce chapitre en émettant le vœu que chaque instituteur put avoir un jardin qui pourrait servir aux élèves d'école de botanique et d'horticulture. « On arriverait ainsi à développer, à utiliser l'amour du jardinage, l'un des plus heu- reux instincts de lenfance, et l'un de ceux que Ton néglige le plus dans l'éducation » Notre société est bien de cet avis, mais ses efTorts pour vaincre la force d'inertie n'ont pas, jusqu'ici, abouti h grand chose. Le chapitre IV, intitulé : Créations modernes, nous offre la description avec dessins ou plans, des domaines de Stoneleigh Abbey, Eaton Hall, Pinsburg Park, Southwark Park en Angle- terre; de Muskau, en Sibérie (le prince Pickler Muskau est un grand maître dans l'art des jardins); de la Caniche, à Bruxelles; du Central Park, à New-York, etc., tous parcs et jardins paysagers. — 66 — Le chapitre V décrit, de la même manière,. les promenades et les squares de Paris et des environs, surtout le bois de Bou- logne, le bois de Vincennes, le parc des Buttes-Chaumont, des promenades publiques de la Turquie, de l'Egypte, de rinde, etc. Enfin des chapitres supplémentaires traitent 1° du service des promenades de Paris; 2° du prix des principaux travaux de jardinage. Ce magnifique ouvrage, remarquable à la fois par la clarté du style, la science horticole, la pureté du goût, le grand nom- bre et la beauté des illustrations, sera des plus précieux pour notre Société; chacun de nous voudra le consulter, soit pour l'admirer, soit pour y puiser des renseignements utiles. Dieu merci, le goût horticole est répandu à Cherbourg, mais il y a toujours à perfectionner, et pour cela, il est nécessaire de recourir à la science des maîtres, comme le baron Ernouf et M. Alphand. Cherbourg, le 16 avril 1886. H. DE LA Chapelle. G ocliin-cliine M. Henry, inspecteur de la marine à Saigon, veut bien donner de temps en temps au secrétaire de la société, des renseignements an sujet des plantes de Cochinchine, et il a, fait plusieurs fois, des envois de graines qui ont été distri- buées aux séances mensuelles. Une lettre, du 26 février 1887, dont il a été donné lecture à la séance de mars 1887, a paru tellement intéressante — 67 — aux sociétaires présents qu'il a été demandé qu'il en fût fait des extraits pour le Bulletin en cours d'impression. Nous reproduisons ci-après les extraits de la lettre de M. Henry : « Je viens d'inaugurer la nouvelle année par une tournée qui m'a tenu un mois entier hors de Saïgon. Ce voyage a été pour moi très-agréable et fort instructif à tous égards. On ne s'imagine pas, lorsqu'on n'est pas sorti de Saïgon, la beauté et la richesse de la Cochinchine, et c'est le cas de bien des Européens. Les environs de Saïgon sont d'une tristesse extrême; beaucoup de terres incultes, des marais monotones; mais, on n'a pas plutôt quitté cette zone de quelques kilomètres, que l'on tombe dans des plaines merveilleuses de richesse dont les plus beaux départements à blé de la France don- nent à peine une idée. On navigue en chemin de fer, dans un océan d'épis dorés; les riz, cette année, sont splendides; c'est une véritable bénédiction. Après avoir circulé, dans tous les sens, dans les provinces agricoles de TOuest qui représentent comme superficie six ou sept de nos grands départemenfs, j'ai poussé une poince dans la région forestière de l'Est où d'autres merveilles attendent l'excursionn'ste. Plus de riz et de terrain plat, un sol sec_, ondulé, des arbres splendides, des lianes, des orchidées, bref un véritable enchantement. Je suis allé faire l'escalade d'une petite montagne de 800 mètres qui s'élève, comme un cône, en pleine forêt. Quatre lieues Je voitures sous bois, sans routes ! — Tout est curieux, depuis les vo tures en bambous traînées par des bœufs qui vont la pos'e, malgré ornières, racines, fon- ^ 68 — drières. C'est la vraie voiture invorsable. Le patient est là- dedans, couché sur un matelas et secoué d'importance. On passe tout le temps, sous des ficus merveilleux, des arbres à huile lançant dans le ciel une colonne végétale haute de 80 mètres, droite comme le fil à plomb, d'un tel diamètre qu'on y creuse une embarcation entière. J'ai fait une traversée dans un bateau de ce genre. Au centre, était bâtie une véritable cabine avec deux canapés- lits, de chaque côté, et un espace disponible au milieu, de 0,60 à 0,80 cent. Je n'en crojais pas mes yeux, mais il a fallu se rendre à l'évidence. On peuc juger, d'après cela, de l'effet que peuvent produire de pareils végétaux pendant leur vie. Du haut de cette montagne dont je parle, on jouit d'un paysage extrêmement étendu, puisqu'elle se trouve isolée, comme un pain de sucre, au milieu d'un pays aussi plat que la Belgique. Nous sommes arrivés là-haut par des chemins de chèvres et un peu fatigués; les ascensions sont pénibles par la cha- leur qui règne toujours ici, même dès le matin. Un bonze a bâti sa maison là-haut; on y déjeune. On laisse passer les heures chaudes et vers trois heures on redescend. Dans toute mon excursion en Cochinchine, je n'ai trouvé que trois choses qui vaillent la peine d'être expédiées, ou plutôt que je puisse sans attendre plus, adresser par la poste aux échantillons : 1° Des graines d'un canna à fleurs jaunes d'or, qui m'a paru gracieux. Il vient dans les marais, presque constam- ment immergé; la feuille n'est pas très large, mais longue et lancéolée; indigène dans la province de Beutré. 2° Une magnifique fougère a'^uatique dont j'envoie des 69 spores. Je ne l'avais encore vue nulle part. Frondes de deux mètres, vert gris, folioles coriaces de 0,25 cent., au nombre de 10 à 15 de chaque bord; les supérieures fertiles. Bref, l'aspect d'un petit palmier. Ferait une magnifique plante de salon, très-décorative. Elle ne vient qu'au grand air et au soleil le plus ardent, fuit les ombrages. Le sol est de la vase constamment humide ou même couverte de quelques centi- mètres d'eau. Affectionne, surtout, les fossés dans lesquels pénètre un peu, mais très-peu, la marée. Commune dans toute la province de Soctrang. 3° Des spores d'une fougère, épiphyte sur les arbres où elle perche à des hauteurs extravagantes, recherchant l'air et le soleil, et élisant domicile à l'enfourchure des branches supérieures de la grosseur du bras, environ. On l'appelle ici bénitier, parce que ses feuilles supérieures se réunissant res- semblent vaguement à cet objet et contiennent, d'ailleurs, de l'eau en abondance. Je crois bien que c'est un platycerium akkorne (plat, à corne d'élan), cariés longues feuilles retom- hautes rappellent tout à fait l'appendice de l'animal dont elle porte le nom. C'est très-curieux de voir, d'un côté, partir du même point des frondes, nullement découpées, réunies en vase, et de l'autre, retomber en gracieux feuillage. J'en ai placé, l'an dernier, près de deux douzaines sur les arbres du jardin. J'en ai perdu près de la moitié, par suite du changement de milieu végétatif. Le reste est sauvé et fait mon bonheur quotidien. Quant aux orchidées, elle ne sont pas variées, comme fleurs; trois ou quatre espèces valent la peine d'être culti- vées. Le reste à fleurs verdâtres, appréciées dans les col- lections scientifiques, mais sans valeur décorative. Ce n'en sont pas moins de gracieux végétaux. J'en ai, environ, deux 5 :0 cents bien vigouf euses sur mes vieux troncs de manguiers et de ficus. Plan'ées en mai et juin, elles ont déjà des racines bien collées sur l'écorce et vigoureuses de un mètre de longueur. J'en ai eu pas mal en fleurs. Les spores de balantium envoyées de Cherbourg l'an dernier, ont produit des plantes ayant maintenant 50 cent. de haut; les alsophila, de même provenance, ne vont pas aussi bien. » TonkirL. M. Janson, sous-officier d'infanterie de marine, ancien élève de l'école de l'arboriculture de Versailles, pendant sa présence à Cherbourg avait assisté, fréquemment, aux réunions de lasociété d'horticulture, et ily avait fait quelque- fois des lectures. Ayant été appelé à partir inopinément pour le Tonkin, il a écrit le 1" décembre 1880, de Bac-Quan, à M. le prési- dent, une lettre dans laquelle il donne^les renseignements suivants sur la végétation du pays où il se trouve actuelle- ment (renseignements qui intéresseront certainement les lecteurs du Bulletin) : Comme en Cochinchine, la flore du Tonkin comporte plus de palmiers que toute autre espèce de plantes. Cependant il existe d'autres végétaux, mais en moins grande quantité. Commençons à la baie d'Along. Là, sur les rochers, on ne rencontre que quelques chétives fougères et quelques Chamœrops liurailis. — 71 — En entrant dans le jfleuve Rouge qui, à ctt endroit, est divisé en une infinité de bras, on rencontre à proximité des villages, des cultures de riz et de manioc qui servent à la nourriture des indigènes. Dans les environs de Quang-Yen il existe, à l'état na- turel, des rhododendrons superbes et des camellias que je n'ai pas vus en fleurs. Les Musa Sinensis (bananiers)existent en très grande quantité; les uns portent des régimes super- bes, les autres portent seulement l'inflorescence qui est aussi belle. Dans la province de Haï-Phong, comme partout ailleurs du reste, on voit beaucoup de rizières. Cette contrée est une vaste plaine arrosée par le fleuve Rouge et par ses nombreux bras. A Haï-Phong même, on trouve l'Areca en assez grande quantité, surtout à proximité des habita- tions. C'est l'areca qui fournit la noix d'arèque que les Annamites emploient pour leur traditionnel bétel. En remontant le fleuve entre Haï-Phong et Hanoï, on voit toujours des rizières, mais en très grande quantité de la canne à sucre; il en existe des plaines entières qui peu- vent comprendre des milliers d'hectares. On commence à voir, parci par là, le bambou si vénéré des indigènes. A Hanoï, même végétation, sauf des bananiers en plus grande quantité; mais en somme c'est toujours la même production. Partant d'Hanoï, pour la partie montagneuse, dans la province de Tuyen-Quan, la végétation commence à difi'é- rer un peu. On rencontre les espèces déjà citées, puis le Bracœna rubra, Aspidistra corypha, Seaforthia, Latania, Chamœrops humilis et Excelsa. On ne rencontre pas, comme en Cochinehine^ le Phœnix — 72 — cocos et dachjlifera. On trouve, aussi, le LivistoniaSinensis, mais en assez petite quantité. Parmi les plantes des autres familles, on trouve beau- coup de Sélaginelles presque géantes. J'en ai vu qui avaient l'^bO de haut, et des fougères communes et arborescentes. On trouve, en très grande quantité, le Lycopodium com- mun et une autre espèce teintée de violet que je ne me souviens pas avoir vue en France; mais ce reflet violacé, presque couleur gorge de pigeon, lui donne un aspect des plus charmants. Les montagnes sont toutes couvertes d'immenses forêts d'arbres séculaires d'un diamètre étonnant. Les bambous y croissent en quantité considérable; ils atteignent des pro- portions variant entre 10 et 15 c. de diamètre et de 20 à 25 mètres de haut. On rencontre, aussi^ V Igname de Chine, plante de la famille des Dioscorées [Dioscorea Batalas)\ mais elle végète très-mal et n'est pas précisément la même espèce que celle cultivée en France. Cette igname est légèrement rosée, pendant que celle de France est absolument blanche. Ces», probablement une espèce différente. Les Annamites en font cuire les feuilles à la manière des épinards, et j'ai pu cons- tater que réellement c'est mangeable. Comme plante de la famille dos Broméliacées, je n'ai rencontré qu'une espèce, [Bromelia Ananas). Il croît^ à l'état naturel, dans certaines régions et peut avoir l'aspect, comme feuillage, de l'espèce cultivée en France sous le nom de Charlotte Rotschild. Le fruit n'atteint pas les mêmes proportions, il est généralement petit, mais succulent. Dans la province de Tuyen-Quan, on rencontre assez rarement l'Eucalyptus; il n'y végète pas bien et n'atteint — 73 -- pas les proportions que las botanislies lui ont attr buées. Peut-ê re que sous un autre climat, celui de 1 1 Cochinchine, par exemple, il végéterait mieux en raison de la plus grande chaleur. J'ai cru rencontrer une plante à peu près analogue à VAzolla Carolirdana, je n'y ai pas attaché d'importance; mais il me semble, par l'analogie, que cette plante serait, non pas la même, mais de la même famille et se rappro- cherait du même genre. On ne rencontre, au Tonkin, aucune plante delà famille des conifères, et cependant à Saïgon, j'ai vu quelques Araucaria Imbricata. Il est vrai que ce n'est pas le pays d'origine, mais néanmoins, se trou\ant à peu près sous la même latitude que les Indes, le climat est à peu près le même que celui de leur origine. Il existe, dans les forêts, une espèce d'oranger produisant des fruits d'une grosseur étonnante; leur saveur est très- acide, même étant bien murs. L'écorce a toujours au moins 0,03 c. d'épaisseur et le grain de la pulpe n'est pas aussi fin que celui de l'orange d'Algérie. Les graines sont beau- coup plus longues et plus applaties. Il m'est très-difficile de vous donner des renseignements plus précis sur un grand nombre d'autres plantes; car mes moyens d'exploration ne me le permettent pas. J'ai recueilli les simples documents que je vous donne, dans les expédi- tions à droite et à gauche auxquelles nous sommes occupés, les trois quarts du temps. P. Janson. — 74 — Epiaire à Chapelets ou Crosnes du Japon. M. le do3teur Gu'fïart a distribué, aux séances de mars et d'avril 1887, des rhizomes de l'Epiaire à chapelets (sta- chys affinis) qui lui avaient été envoyés par M. Henri Rous- seau, de Joinville-le-Pont, membre correspondant de la société d'horticulture de Cherbourg. Nous croyons intéressant, pour les lecteurs du Bulletin, de grouper les renseignements donnés par M. Guiffart avec ceux que nous trouvons dans un article de M. H. Rousseau [Journal des Campagnes, du 7 mars 1887), et dans un au- tre article de M. de Cherville {Maisoti de Campagne, du 16 mars 1887). Pour la première fois, en 1882, un médecin de la léga- tion russe à Pékin, envoya à la société d'acclimatation une boîte contenant quelques rhizomes de stachys affinis, plante vivace de la famille des labiées, se trouvant en Chine et au Japon. Les cinq ou six plantes ayant supporté le voyage, furent remises à M. Paillieux. qui les planta dans son jardin de Crosnes, près Paris. Dès la première année, elles poussè- rent vigoureusement et, à la fin de la seconde année, les touffes laissées en place, produisirent deux ou trois cents tubercules. M'. Paillieux distribua alors des rhizomes, et maintenant pette plante se trouve dans le commerce, chez MM. Vilmorin et Andrieux. Le Crosnes du Japon (stachys affinis), est très rustique, se plaît dans tous les terrains, à toutes les expositions et n'exige aucun soin de culture. On peut planter les tuber- cules en tout temps, à 30 ou 40 centimètres de profondeur, - 75 à 0"20 les uns des autres, en lignes espacées de O^'iO. La plante entre en végé'ation vers le mois d'avril; la tige sim- ple ou rameuse est velue et atteint de 20 à 40 cent, de hau- teur; les fleurs purpurines et sessiles, sont insignifiantes; les feuilles sont opposées, ovales, rugueuses^ dentées; elles deviennent graduellement plus petites à mesure qu'elles s'insèrent plus haut sur la tige; la racine mère émet de nombreux rhizomes qu'on laisse en terre pendant l'hiver pour les arracher quand on en a besoin. Ce sont les rhi- zomes qui constituent la partie cooiestible de la plante; on peut les récolter presque toute la durée do l'année et ils ne craignent pas la gelée. Il faut éviter d'arracher les tuber- cules longtemps à l'avance, parce qu'ils noircissent assez promptement; il est donc bon, pour les conserver bien blancs, de les Itiisser en terre et de ne les enlever qu'au fur et à mesure du besoin. Pour la préparation, aucun épluchage n'est nécessaire; cuits au jus, ou bien après une ébulition de 10 minutes dans l'eau, préparés comme des haricots flageolets à la maître d'hôtel et surtout frits dans la pâte, les rhizomes du Crosnes du Japon constituent, parait il, un mets délicieux. En Chine et au Japon on les fait surtout confire dans du vinaigre. C'est qu'en efl'et, ces tubercules n'ayant pas de saveur particulière, on peut facilement les préparer à la manière de ^ cornichons. Ces rhizomes contiennent une proportion assez considérable à^inuline, substance isomé- rique de Tamidon. Les auteurs des articles que nous avons cités, engagent vivement les amateurs et les horticulteurs à essayer la culture de ee nouveau légume dont la saveur tient à la fois du salsifis et du topinambour, sans avoir le goût de ferre 76 — de celu'-ci. Son caractère le plus remarquable se trouve dans la sensation d'extrême fraîcheur qu'il laisse da)is le palais en le traversant. La Rédaction. COMMISSION DES CULTURES D'AGRÉMENT REVUE-BIBLIOGRAPHIQUE Journal de la Société Nationale et Centrale d Horticulture de France. L'année 1887 marquera, comme année désastreuse, dans les annales de l'horticulture. Le journal du mois d'août de la Société Nationale d'Horticulture de France renferme le rap- port de la commission nommée par cette société, pour appré- cier les dégâts occasionnés par le terrible ouragan du 23 du même mois, et dont on n'avait vu de semblables, depuis 1787, soit un siècle. Les pertes ont été évaluées à 5,500,000 francs pour les arboriculteurs, maraîchers et horticulteurs. Les communes les plus éprouvées sont Saint-Mandé, Bagno- let et particulièrement Montreuil. Nous ne pouvions passer sous silence ce terrible ouragan qui a semé tant de ruines sur son passage. En parcourant les Bulletins de la Société Nationale d'Horti- culture de France, nous remarquons, parmi les principaux articles : Notes horticoles sur l'Allemagne et l'Autriche- Hongrie, par M. Ern. Birgman; Notes sur deux arbres géants en Portugal, par M. Gh. Joly; Innuence de l'âge des graines sur les plantes en provenant, par M. Millet; les rapports sur les 'deux expositions que la Société a organisées en mai et octobre — 77 1886. Le cadre qui nous est assigné ne nous permet pas d'analyser comme nous l'eussions désiré, ces remarquables articles, nous engageons vivement nos collègues à les par- courir; ils y trouveront d'intéressants et utiles renseignements. Les plantes nouvelles ou rares décrites dans ces mêmes Bulletins, sont nombreuses, parmi les plus dignes d'attention, citons : Chamœcyprius Lawsonia Rosenthallii (Conifères-Gupres- sinées). — Cette variété se distingue par l'élégance et la régu- larité avec laquelle elle se forme en pyramide élancée. — Polypodium macrourum (Fougères). Cette plante d'une jolie verdure fraîche, ressemble au Polypodium Phymatodes, mais s'en distingue par ses frondes, qui, atteignant jusqu'à un mètre de longueur sur 0,15 à, 0,30 de largeur, sont rétrécies dans leur portion supérieure en une sorte de queue mesurant jus- qu'à près de 0 m. 60 de longueur. — Polybotrya Lechleriana (Fougères). Cette autre charmante fougère a été introduite chez M. M. Veitch, par leur collecteur, M. Davis. Les frondes ont un pétiole commun, épais, vert, canaliculé en dessus, arrondi et purpurin en dessous; leur limbe est ample, quatre fois penné, à pennes longues d'environ 0 m. 60; cette plante demande pour bien réussir la serre tempérée. — Pirushele- rophyUa (Rosacées-Pomaclées). Le feuillage de ce Poirier ressemble aussi peu que possible à celui de ses congénères; en effet, presque toutes ses feuilles ont l'apparence de feuilles pennées à folioles étroites et dentées en scie. Le fruit est abso- lument semblable à une petite poire Bergamotte. C'est une espèce éminemment ornementale et rustique. — Rhododendron Ungerni (Ericacées-Rhododendrées). Cette espèce nouvelle a été découverte près de Batoum, par le baron Ungem-Stern- berg; c'est un arbrisseau atteignant deux mètres et deux mètres et demi de hauteur. Ses grandes feuilles coriaces, persistantes, sont glabres en dessus, mais cotonneuses en dessous; ses fleurs blanches en dedans, rougeâtres en dehors ont chacun un pédicule fortement duveté; leur corolle cam- — 78 — panulée, longue d'environ 0 m. 03, forme cinq grands lobes arrondis et oblus. Des graines de ccL arbrisseau ont été dis- tribuées au jardin botanique de Saint-Pétersbourg. — Calo- pliaca grandiflora (Legumineuses-Papillionacées). Ce bel arbuste croît naturellement dans le bassin de l'Amou-Daria, Asie centrale; ses rameaux portent des feuilles pennées, ramassées à 12, 13 paires de folioles ovales, terminées par une foliole impaire. Chaque branche porte plusieurs grappes lâches de fleurs colorées en beau jaune d'or et longues d'au moins 0 m. 025. Nouvelles annales de la Société d'Horticulture de la Gironde. Ce journal donne dans une de ses chroniques horticoles un mode nouveau de multiplication du Ficus elastica, inventé par M. Crozy fils, de Lyon. Ayant eu l'idée d'essayer quelques grefTes sur des tronçons de racines, et ayant placé ces plantes tout simplement sous un châssis froid, c'est-à-dire sans aucune chaleur de fond, dans une serre chaude, il a suffi d'une quinzaine de jours pour que ces greffes soient parfaitement reprises. Le bulletin n" 35, comprenant les mois de juillet, août et septembre, nous fait savoir qu'un superbe Agave Américana a fleuri l'été dernier au jardin des Plantes de Bordeau.x, il y a quatre ans en 1882, un autre agave avait déjà fleuri dans ce même jardin. La floraison a duré plus d'un mois. Bulletin de la Société d'Horticulture de Genève. Graminées d'ornement. — Voici les noms de quelques bonnes espèces de ces plantes qui sont propres à rendre de grands services pour la décoration des appartements ou la garniture des plates-bandes : Pennisetum Longistylum (Hochst). — Agrostis pukhella (Willd). — Hordeum lubalum (Lin). — Briza maxima et B. minor (Lin). — Lagurus ovatus (Lin). Ces — 79 dernières exisleol à l'étaL spontané dans nos environs de Cherbourg. Toutes ces graminées doivent être coupées avant la complète maturité des graines et séchées à l'ombre, la tôte en bas, si l'on tient à les conserver pour la saison d'hiver. Arrosement des arbres. - Une note consacrée à cet objet fait voir combien on a tort d'arroser les arbres directement au pied; ce procédé n'est bon que lorsqu'il s'agit d'espèces pivo- tantes; dans tous les autres cas, l'eau nécessaire à l'alimen- tation étant principalement puisée dans le sol parles radi- celles, c'est-à-dire par les racines les plus jeunes, il est donc évident que c'est dans un certain rayon plus ou moins éloigné du tronc, suivant la grosseur de celui-ci, que Tarrosement doit être fait, si l'on ne veut pas perdre et son temps et son eau. Une machine à fabriquei^des bouquets. — Encore une bonne invention fort pratique, et qui est appelée à rendre de grands services à l'industrie dus fleuristes. La description de cet appareil a été déiià donnée par un grand nombre de journaux horticoles; nous ne nous y arrêterons donc pas, il suffit de rappeler à ceux de nos collègues qui ne connaîteraient pas encore cette petite machine, que la 5« livraison du Bulletin de la société d'horticulture de Genève contient un article spécia- lement consacré à cet appareil, une gravure accompagne cette note. lin nouveau collier pour les arbres. —Il s'agit tout simple- ment d'un bout de fil de fer galvanisé, dont la longueur et la grosseur dépendent de la force de l'arbre à tuteurer, et sur lequel on enfile de vieux bouchons de liège, pour former collier autour de l'arbre; avec les deux bouts du fil de fer on serre l'arbre contre le tuteur. C'est simple, mais c'est pratique; pas d'étranglement ni do blessures à craindre. Le bouchon étant élastique permet à l'arbre de grossir; c'est solide, le fil de fer étant galvanisé dure longtemps. Il est utile avant de se servir -so- dés vieux bouchons, de les plonger dans l'eau bouillante; par ce moyen on double leur élasticité et on détruit les vers qui pourraient s'y Iroiver. Ce collier sera également d'un emploi utile dans les parcs et dans les bois, pour le redressement des arbres d'une certaine force. 11 est infiniment préférable aux tampons de paille; néanmoins, il sera bon et utile de visiter, au moins annuellement, les arbres, pour éviter l'étran- glement. Revue Horticoles. Ici, comme toujours, nous avons une ample récolte à faire; chaque numéro de ce très-intéressant journal demanderait plusieurs pages du présent Bulktin si l'on voulait seulement signaler les articles se rapportant à la floriculture; mais puisque l'espace nous est limité, sachons choisir les meilleurs parmi les plus remarquables et puissions-nous avoir la main heureuse. Les Chrysanthèmes en France. — Le n° 2 de la Revue horticole donne un compte-rendu très-détaillé d'une exposition de ces plantes qui a eu lieu à Toulouse du 9 au 16 novembre 1885; ce rapport mentionne également divers concours qui ont eu lieu. Le premier comprenait les Chrysanthèmes japonais et leurs hybrites; le second, les collections de Chrysanthèmes à grandes et moyennes fleurs; le troisième, les collections des Chrysanthèmes à petites fleurs; au quatrième se rattachaient les collections des Chrysanthèmes aleiformes; enfm le cin- quième concours était réservé aux collections ou sujets provenant des semis de Tannée et présentant des types nouveaux. Ces cinq concours formaient la première section; la seconde embrassait les fleurs coupées, et la troisième et dernière les objets d'art et de décoration composés exclusive- ment de fleurs de Chrysanthèmes. Cette exposition, quoique n'ayant pour objet qu'un seul genre de plantes, a parfaitement réussi : 3,200 plantes en pots. 81 2,100 fleurs coupées, garnitures, bouquets, couronnes, etc., \oilà 1« bilan des produits exposés. Toulouse était tout naturellement désigné poar cette exhibi- tion; c'est, on le sait, la ville de France qui possède les plus belles et les plus nombreuses collections des Chysantbèmes vivaces, originaires de la Chine. Quand doit-on manger les kakis ? — Contrairement à tous nos fruits, les kakis ne deviennent pas farineux; pour bien en appré- cier la saveur, il est nécessaire qu'ils soient arrivés à l'état pulpeux-déliquescent, condition essentielle pour qu'ils attei- gnent le maximum de leur qualité. On les mange « à la cuil- lère. » Mode particulière de culture du Dahlia. — Habituellement on laisse s'élever verticalement la tige ou les liges des Dahlias tout en leur faisant subir des pincements selon les circons- tances. Ce procédé offre, entr'autres inconvénients, celui de rendre les tiges de ces plantes très-facilement exposées au vent qui les brisent et fatiguent les fleurs. Le nouveau mode de culture dont il s'agit consiste à coucher, au fur et à mesure de leur allongement, les tiges des Dahlias, tout en laissant libre les pédoncules des fleurs, ce traitement peut être employé dans un grand nombre de circonstances, notamment pour faire des bordures, couvrir des talus, etc. Société des rosiérisles français. - A la suite du Congrès hor- ticole tenu à Paris à l'occasion de l'exposition de la société nationale d'horticulture de France du mois de mai dernier, il a été question de créer à Paris une société de rosiéristes fran- çais (1). L'initiative de cette société est due à MM. LéonSimon, de Nancy, et Scipion Cochet, de Suisnes. Mais le temps ayant manqué au Congrès pour résoudre un certain nombre de (i) Une société analogue existe depuis plusieurs années déjà en Angleterre. — 82 — questions, la demande de MM. Simon ot Cochet a dû être renvoyée à la prochaine session. Nous nous empressons d'ap- plaudir à cette heureuse idée, et nous souhaitons qu'elle réussisse. Depuis longtemps déjà le besoin d'une semblable société se fait vivement sentir, car outre l'avantage énorme que tout le monde pourrait retirer de posséder la liste des meil- leures roses à cultiver, on ne serait plus exposé à payer 50 fr. une rose annoncée comme nouvelle et que Ton possède, quel- quefois, depuis longtemps. Des fougeraies. — Dans un article spécialement conservé aux fougeraies, M. E.-A. Carrier donne des indications très- détaillées sur l'établissement, l'agencement, la forme, la construction, la plantation, la culture et rornementation des fougeraies. Nous ne saurions trop engager ceux de nos collègues qui s'intéressent particuhèremenl à ces gracieuses plantes de parcourir cette note qui contient aussi la liste des principales espèces rustiques sous le climat de Paris. Le secrétaire de la commission des cultures d'agrément, Adrien Mage. ROSIERS NOUVEAUX. 1886-1887. ROSIER BENGALE. Bengale Nabonnand (Nabonnand), rouge pourpre, velouté, grande, imbriquée, variété unique. ROSIERS ILE BOURBON. Gloire d'Olivet (Vigneron fils), carnée lilas très-tendre, grande. M""* Chevalier (Pernet père), beau rose vif, grande, presque pleine, floraison continuelle. 83 — ROSIER MOUSSEUX. M"" Alfred Daney (Bernedde), rose tendre argenté, très grande, rose extra, de premier ordre. ROSIERS POLYANTHA. Grandiflora (A. Bernaix). blanche, simple, grande en coryrabes. M"* Joséphine Burland (A. Bernaix), blanche, pure^ grande, très double. ROSIERS THÉS. Archiduchesse Marie Immaculata (Soupert et Notting), brique clair, nuancé de chamois, grande, variété extra. Baronne de Fontvielle (J.-M. Gonod), jaune cuivré, grande, très odorante. Château des Bergeries (M^ Ledéchaux), jaune canari pâle, centre plus foncé, grande. Directeur G. Bernard (Soupert et Notting), rose magenta sur fond argenté, grande, très-odorante. Docteur Grill (Joseph Bonnaire), centre cuivré, se nuançant de rose clair, grande, coloris nouveau. Duchesse de Braganco (P. Dubreuil), jaune canari, vif au centre, grande. Lady Stanley (Nabonnand), lilas fond jaune, bord pourpre, bois et feuillage pourpres, très florifère, extra. Lady Zoé Brougham (Nabonnand), jaune chamois, grande, imbriquée, variété unique Luciole (Guillot et fils), rose de Chine, carminé très vif, grande, pleine; variété extra, M™" A. Etienne (A. Bernaix), rose vineux sur le bord des pétales, blanc pur au centre, couleur d'une fraîcheur incom- parable, grande, variété bien tranchée. M""" Agathe (Nabonnand), carnée, très grande, très odorante, splendidc. M""^ Chauvry (Joseph-Bonnaire), jaune nankin, très-grande, très florifère. M"° Dellespaul (v^ J. Schwartz), blanc jaunâtre, centre sau- moné, grande, en coupe. M""^ Honoré Defresne (Claude Levet jeune), jaune foncé avec reflets cuivrés, grande, très bien faite. - 84 M"^ la Comlesse de Rosemont Chabot de Lussay (J.-B. Chauvry), rose laque à ceture rose vif, fond jaune cuivré, grande, plante de premier mérite. M™^ la princesse Radzwil (Nabonnand), rouge cuivré, nuancé, très grande, extra. M°« la Vicomtesse Dulong de Rosney (Nabonnand), rose très vif, très-grande, extra. M""^ Marguerite Large (Nabonnand), rose indéfinissable, uni- que, très-grande, extra. M"° Scipion Cochet (A Bernaix), pétales des rangs extérieurs coloris rose très pâle, nuancé blanc mat sur fond jaune clair, pétales du centre d'un coloris jaune abricoté, grande, plante de premier mérite. M"* Claudine Perreau (Elie Lambert), rose très-vif, de premier mérite. M"* Elisabethe de Grammont (Claude Levet jeune), rose vif, grande, très-belle variété. Marie Lambert (Elie Lambert], blanc pur, moyenne, très-belle. Président Constant (Nabonnand), rose tendre cuivré, pourtour ombré de rouge vif, très belle. S. A. R. M°^ la princesse de HohenzoUern, Infante de Por- tugal (Nabonnand), rouge vif éblouissant, très grande, très odorante, extra. The Bride (May), blanc pur, grande, pleine. Vicomtesse de Wauthier (A. Bernaix), rose teinté, jaunâtre à l'extérieur, blanc rosé à l'intérieur, grande, coloris nouveau. ROSIERS HYBRIDES DE THÉS. American Beauty(Henderson), rouge rosâtre, très grande, très florifère. Attraction (F. Dubreuil), carmin clair, nuancé rose de Chine, grande, plante extra. M"^ A. Schwaller (A. Bernaix), rose incarnat grande, coloris très frais, très florifère. M*"* Joseph Desbois (Guillot et fils), blanc carné, centre sau- moné, très grande, extra. ROSIERS HYBRIDES REMONTANTS. A. Drawiel (Lévêque), rouge ponceau noirâtre, une des roses les plus foncées, grande, très belle. - 85 -r- Aly Pacha Ghérif (Lévêque), rouge vermillon ieu, grande, exira. Baronne de St-Didier (Lévêque), rouge cramoisi, ombré de lilas, Irès-grande, très belle. Bijou de Gouasnon (Vigneron fîls), rouge vif velouté, grande, Irès-florifère. Comte de Paris (Lévêque), rouge ponceau, grande, extra. Docteur Antonin Joly (Antoine Besson), rose brillant à fond vit', grande, extra. Duc de Bragance (Ë. Verdier fils aîné), rouge ponceau, grande, très-belle variété. . Duchesse de Bragance (E. Verdier f. a ), rose tendre satiné, extra grande, extra. Edouard Let'ort (E. Verdier f. a.), cramoisi écarlate, velouté, grande, très belle variété. Grand Mogol (W. Paul et Son), cramoisi foncé brillant, teinté d'écarlate et de noir, grande, très belle. Jean-Baptiste Casati (V* J. Schwartz), rose lilacé, très tendre, centre blanchâtre, très odorante, grande, en coupe. Jules Barigny (E. Verdier f. a.), rouge carminé, très odorante, grande, très belle. Jules Bire (Jules Bire), rouge carmin nuancé rose et lilas, très grande. Louis RoUot (J. M. Gonod), rouge pourpre, très remontante, grande, bois rouge. M™^ Bijon (J. B. Ghauvry), beau rouge velouté, nuancé de marron, grande, très belle. M""* Bois (Glaude Levet jeune), beau rose tendre, très grande, très-florifère. M""" de Selve (Bernède), rouge vif à n-flets lilas, grande, de premier ordre. M"^ Désir (Pornel père), beau rose vif orangé, grande, très odorante, coloris nouveau. M™^ Edouard de Bounières de Vrières (Lévêque), rouge ama- rante, grande, hors ligne. M'"'' Edouard Michel (E. Verdier f. a.), rose vif très frais, odeur de thé, variété superbe. G — 86 M"° la Vicomtesse de Tcrves (Morcau Robert), rose très tendre glacé, centre plus foncé, très grande, plante extra. M""" Léon Alkin (Lévêque), rouge cramoisi vif, grande, très belle. M""" Lureau Escalais (B. iMaindioy) beau rose tendre, grande, très belle. M"" Marcel Fauneau (Vigneron Qls), rose lilacé, très grande, très-florifère. ^Ime Thiébaut aîné (Lévêque), rose cerise vif, grande, très belle. M™' Treyve-Marie (Liabaud), rouge clair nuancé orange, grande, coloris nouveau. M''" de la Seiglière (B. Maindion), rose argenté, très tendre, grande en coupe. M"« Jeanne Bouvet (Bernède), blanc rosé argenté, moyenne. M"" Marie Dauphin (Liabaud), rose tendre, reflété au centre d'un lilas trè? frais, grande, coloris nouveau. M. Emile Lelong (Jules Bire), rose vif, nuancé lilas, grande, globuleuse. M. Emile Masson (Liabaud), rouge pourpre velouté, grande. M. Jules Deroudilhe (Liabaud), rouge pourpre, cramoisi, grande. M. M. Baron (V J. Schwartz), rouge violacé foncé, grande, odorante M. Richard (Vigneron fils), rouge feu vif velouté, grande, très florifère. Orgueil de Lyon (Antoine Besson), cramoisi ponceau velouté, moyenne, très florifère. Président Rodolphe Burgues (Jules Bire), rouge vif, ombré lilas, moyenne. Prince Henri d'Orléans (E. Verdier f. a.), rouge cerise, car- miné, grande, très belle variété. Princesse Hélène d'Orléans (E. Verdier f. a.), rose brillant, très frais, grande, variété remarquable. Princesse Louise d'Orléans (E. Verdier f. a.), rose satiné, très frais, grande, superbe variété. Professeur Jules Courtois (Jules Bire), rouge éblouissant, nuancé lilas, moyenne. s: Piirilan (H. Bonnet), crème ou blanc de cire, très florifère achetée par M. Evans, de Philadelphie, 2,000 dollars ! Silver Quecns ou Reine d'Argent (W. Paul et Son), rougo argenté, centre rose très flélicat, grande, en coupe. Souvenir du capitaine des Mares (Morceau Robert), rouge cerise très vif, très-florilère. plante extra, Stéphanie Gharetton (J.-M. Gonod}, blanc légèrement rosé, centre rose vif, grande. Théodore Liberton (Soupert et Notting), rouge carmin écla- tant, grande. Cauvin. RESUME DE LA SEANCE D'ARBORICUI.TURE Du 11 Avril 1887. La réunion a lieu au jardin d'arboriculture, impasse Dorival, à 8 h. 1/2 du matin, en présence de M. le président de la so- ciété et de plusieurs membres du bureau. M. le président annonce l'inauguration du nouveau jardin créé principalement dans le but d'enlever les arbres fruitiers du jardin de la rue Montebello, entièrement transformé en jardin d'agrément, et de développer l'élude de l'arboriculture fruitière dans notre région. Notre société doit en effet répon- dre à sa devise : Miscult utile dulci. M. Levesque, professeur, prend ensuite la parole sur la question à l'ordre du jour: Les greffes par rameaux. Il commence par faire quelques observations sur les condi- tions dans lesquelles ces greffes doivent être faites pour offrir les chances d'une réussite à peu près certaine; il faut, d'abord, que les greffons soient sevrés pendant le repos complet de la sève et conservés, le pied en terre, jusqu'au moment de s'en servir. - 88 — L'époque du grefTago pour telle ou telle essence d'arbre est un peu difficile à préciser : elle varie nécessairement avec la température. Toutefois, il faut éviter de greffer trop lot, les greffons plantés sur le haut d'un sBjet étant exposés à périr, lorsqu'ils sont obligés d'attendre que ce dernier leur commu- nique sa sève pour en assurer la reprise. Le commencement de mars est ordinairement, sous notre climat, l'époque à laquelle on peut commencer à grefferle prunier et le cerisier; vient ensuite le poirier, un mois plus tard environ, puis le pommier pour lequel l'époque du greffage est plus variable. Certaines espèces, en effet, principalement dans les variétés de table poussent un mois ou six semaines avant les espèces à cidre. La greffe de ces arbres peut donc se faire depuis le commen- cement d'avril jusque vers le 15 ou 20 mai. De la théorie, le professeur passe à l'exécution. Il fait suc cessivement une greffe en couronne Dubreuil, sur un vieux pied de poirier, une greffe en fente sur un coignassier planté à cet effet; puis il démontre la greffe anglaise sur sujets de même grosseur que le greffon. Il indique les avantages de celte greffe tant au point de vue de sa réussite que de sa propreté. Cette greffe, en effet, reprend toujours; elle est d'une solidité à toute épreuve et ne laisse, après quelques années, aucunes traces de sa soudure. M. Levesque l'a employée maintes fois pour l'élevage de pom- miers à cidre, sur lesquels la trace de la greffe disparaît com- plètement après quelques années, à tel point qu'on ne peut apercevoir l'endroit où elle a été faite. Un des auditeurs demande au professeur pourquoi, dans l'application de la greffe en fente et de la greffe en couronne, la section du sujet a été faite en biseau, au lieu d'être faite horizontalement. C'est, dit-il, afin d'éviter les bourelets qui se forment presque toujours à la base de la grefl'e lorsque le sujet a été coupé droit; ces bourelets, en effet, sont toujours d'un aspect désagréable et interceptent le passage de la sève. — 89 - Les différentes grefles (|ui onl été faite -ont, ensuite, Ibrle- mcnt ligaturées avec des lanières de Forraium tenax, puis mas- tiquées avec la cire à greflér à chaud, décrites dans plusieurs ouvrages arboricoles, et particulièrement dans l'ouvrage du professeur : Le Poirier, page 11. Le professeur indique, ensuite, quelques soins h donner aux greffes : d'abord l'étiquetage qui permet de reconnaître toujoure les espèces; puis la conservation des grefles à mesure qu'elles poussent, à l'aide de tuteurs, toujours indispensables si on Teut que le vent ne les brise pas. M. Levesque termine en annonçant à ses auditeurs une pro- chaine leçon sur la taille d'été et sur le palissage de la vigne en serre. NÉCROLOGIE Depuis la publication du dernier bulletin, sont décédés : MM. BoYER, entrepreneur; Chardon père, commis de marine retraité; — Gourdoux, officier d'administration principal do la guerre en retraite; —La Vieille, conseiller général, ancien député, consul général de France à Panama; — Leclerc, marchand de graines; — Lepigeon, horticulteur; — Noyon, ancien greffier; — Louis Orange, sous-commissaire de la marine retraité Tous ces membres titulaires s'intéressaient vivement à notre société; mais quelques-uns avaient plus particulièrement pris part h ses travaux. M Boyer avait été pendant un certain temps conducteur des travaux d'entretien de la ville et plus d'une fois, surtout 00 au moment des expo&ilion.s, il avait donné des preuves de dévouement à la société d'horliculturc. MM. Chardon père, Noyon et Orange, avaient assisté fré- quemment aux réunions et pris part aux visites de jardins ou d'établissements horticoles. M. La Vieille, lorsqu'il était député et conseiller général, avait témoigné beaucoup dintérêt h notre société. 11 aimait l'horticullure et il avait disposé, dans sa propriété, une serre et un Jardin des plus intéressants. M. Lopigeon était un jeune horticulteur, qui après avoir été un certain temps chargé de la tenue des serres de M. Emm. Liais, avait créé un établissement horticole. Plusieurs fois, la société avait été appelée à examiner les travaux de M. Lepi- geon et elle lui avait décerné diverses médailles. Il avait obtenu notamment une médaille d'or, à la dernière exposition, pour le lot de magnifiques plantes de M. Emm Liais qui avaient été si remarquées. La Rédaction. 91 LISTE DES MEMBRES ADMIS EN 1886 MEMBRES TITULAIRES. MM. Barrière, professeur de musique. Bastien, employé de la marine. CoTTiER, propriétaire. Dlvelleroy, propriétaire. Havel, professeur de rhétorique au lycée. Le Bastard, Louis, jardiaier. Lemagnen fils, écrivain de marine. Letkllikr fils, horticulteur. Marchand, capitaine d'artillerie. PiCQUENOT, marchand de fer. Siouville, magasinier de la mariue. Théot, jardinier chez M. Théodore Fenard. J. Vautrain, employé do commerce à Equeurdreville. Vasselin, jardiaier chez M. Emm. Liais. Cherbourg. — Imp. A, -Mouchel. Horticulteurs, Jardiniers & Marchands de Graines FAISANT PARTIE DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE. »>e^03©co>sa<- MM. BALMONT Frères, horticulleurs-fleurisLes, rue de la Duchée, 48. CAVRON Père, horlicuUeur, rue de la Bucaille. CAVRON (Léon), horticulleur-fleurisle, rue du Chantier, impasse Sauvé et rue Garabella, 12. DUFOUR, horLiculteur-jardinier, rue de la Duchée, 68. FONTAINE, horliculleur-maraîcher et marchand de graines, rue de Sennecey, 74 HALOPÉ-CAVRON, horticulteur-fleuriste, rue de la Fontaine, 8. FÉREY, marchand-grainetier place de la Fontaine. LE BASTARD, horticulteur-jardinier, rue de la Polie, 9L LE CAPON Frères, jardiniers, rue des Portes, 2. LEMAGNENT, jardinier, rue du Chantier, 114. LEMIÈRE, jardinier, rue Delaville, 7. LE PELLETIER, horticulteur-fleuriste, rue de la Duchée, 70, LE TELLIER, horticulteur-fleuriste et marchand de graines, rue Hélain, 68. LE TELLIER Fils, horticulteur, rue de la Polie. LE TULLIER, jardinier, entrepreneur de jardins neufs et de constructions de rochers artificiels, rue Amiral-Courbet. LEVÉEL, horticulteur-fleuriste, rue delà Duchée, 115. RAUX, horticulteur-jardinier, rue Loysel. ROUER, horticulteur-fleuriste, rue du Champ-de-Mars, 26. TRAYNEL, jardinier, rue du Faubourg. BULLETIN DE LA SOCIETE D'HORTICULTURE DE GKEEFIBOUFIO -^^-v^-cSr"^— 0- 19" ANNEE ANNÉE 1887 OOOOOO' ooobo CHERBOURG IMPRIMERIE A. MOUCHEL, PLACE DU CHATEAU. 1888. BULLETIN DE LA r r SOCIETE D'HORTICULTURE DE GMEÏ\BOUFlO — ' — y^-S'>^>-«(^»^ c- 19" ANNEE ANNEE 1887 lOOOOOOi ^^ •oooûOO' BCTANICa! QAîU)eN CHERBOURG IMPRIMERIE A. MOUCHEL, PLAGE DU CHATEAU. 1888. Les idées développées dans les Rapports cl Mémoires insérés au Bulletin sont personnelles aux Auteurs. Présidents d'honneur Membres d Honneur de la Société. M. le sous-préfet de l'arrondissement. M le maire de Cherbourg. Président honoraire ; M. Emm. Liais ^, ancien directeur de l'Observa- toire impérial du Brésil. Vice-Président honoraire : M. Orry ||, avoué honoraire. Membres du Bureau pour 1888. Président : M. le docteur Renault ^ p, rue de la Poudrière, 4. Levesque, marchand de fer, place de la Fontaine. Cauvin, propriélaire, rue Bonhomme. JoLLiET ^, chef de bataillon d'infanterie de marine retraité, rue du Chantier, 62. H. DE LA Chapelle Q. contrôleur des douanes, rue de la Comédie, Al. Hervieu, propriétaire, rue de l'Aima. DuTOT, greffier du tribunal de commerce, rue Montebello, 56. Orange, agent comptable de la marine retraité, rue Bonhomme, 38. Lelièvre, Paulin, rue de la Polie, 18. Macé, Adrien, commis de négociant, rue de la Duchés. Ferey, marchand grainetier, place de la Fontaine. M. NoYON, place de la Fontaine. Bibliothécaire-adjoint : M. Cavron, Léon, horticulteur. Commissions permanentes. Vice-Présidents, MM. j Conseillers d'adminis- tration, MM. Trésorier : M. Secrétaire : M. Secrétairi s- adjoinls, MM. Bibliothécaire cultures d'utilité. MM. Levesque, président. Nicolleau (méd. mil.) maître tailleur de l'infanterie de marine retraité. D'' Bernadet, professeur d'anglais au lycée. Maillard, négociant Lemagnen, horticulteur. Havard, maître principal du port retraité. Comité de Rédaction CULTURES MM. d'agrément. Cauvin, président. Bobine, ancien avoué. Lemagnent, avoué. Legrin, avocat. YvoRY, propriétaire. GiOT, conducteur principal des travaux hydrauliques. MM. Orry ||, président. De la Chapelle p, vice-président. Dutot, secrétaire. MM. les membres du bureau. — M. Corbière Q, pro« fesseur au lycée. M. le d'^ Bernadet. Directeur du jardin : M. Hervieux. Professeur d'arboriculture : M. Levesque. Conservateur du matériel : M. Levitre, rue de l'Aima, 34. Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires : M Nicolleau, rue François-La-Vieille, 18. BULLETIN DE 1887. TABLE DES MATIERES Pages. Marcanville. Chronique horticole .... 5 Lelièvre Extraits des procès-verbaux 9 DE LA Chapelle. Les jardins et jardiniers de Cherbourg (suite). . . 21 Levesque. Renseignements horticoles 25 Macé. La société linnéenne à St- Sauveur-le Vicomte. , 34 DE LA Chapelle. Note sur le Butomus umbellatus 37 Macé, Note sur la Floraison du Littea gracilis 39 de la Chapelle. Les jardins du château de Trenon 45 La Rédaction. Note sur les Erjthrœa Capitata, Morieri et Tenuitiora 49 Angran. Exposition d'horticulture à Rouen en 1887, , , . 50 Macé. Distinctions honorifiques 53 Cauvin. Rosiers nouveaux 54 Macé. Revue bibliographique 61 La Rédaction. La température à Cherbourg pendant l'hiver 1887-18S8 7G Id. Nécrologie 75 Liste des membres admis 76 CHRONIQUE HORTICOLE Le Jardin Public. — Les Jardins de la Société, rue Montebello et impasse Dorival, -- Elections pour 1888, — Une bonne recrue pour le Comité de Rédaction. — Un des principaux événements horticoles qui aient pris date en 1887, à Cherbourg, a été l'ouverture du jar- din public. lia été inauguré le jour de la Trinité, jour consacré depuis longtemps à une « assemblée » dans le quartier du Roule, et célébré parle poète-barbier-tisserand, Michel Le Goupil. Ce jour-là, à notre séance mensuelle^ un des membres de notre bureau a « souhaité la bienvenue au nouvel établis- sement », comme on le verra ci-après dans le résumé des procès-verbaux de nos séances. La ville n'a point manqué et ne manque point d'arbres verts et autres pour la plantation du jardin public. La sécheresse exceptionnelle de Tété 1887 a fait des victimes parmi les jeunes arbres récemment plantés, mais depuis l'automne, tous les vides sont comblés. Les jeunes arbres ne sont point, en ce moment, d'un aspect gracieux, mais les branches s'établiront et se couvriront de feuillage, on n'a pas bâti le Mont-Saint-Michel en un jour. Ce jardin, créé dans le terrain Lair, conformément au ç^ projet mentionné dans notre Bulletin de 1870, n° 1, est au Q^ pied des roches du Roule, et sur le bord d'une promenade ç.,.^ très fréquentée. Il est bien dessiné; les allées sont larges, CV2 un kiosque rustique, en chêne pelé, couvert de chaume et S: destiné à être garni de plantes grimpantes, sert d'estrade, 6 - chaque semaine, à une de nos musiques militaires que vient applaudir une foule nombreuse. A l'entrée, on voit un joli bassin; puis au fond se trouve un vaste étang égayé par des cygnes; dans cette partie du jardin existent de grands arbres,- vestiges précieusement conservés du bosquet de l'Ermitage-de-Bas. Il reste une partie du jardin de l'Ermi- tage à lui réunir; cela ne tardeia pas, et, au milieu d'un groupe de grands arbres, on doit établir une salle de bal champêtre, ou plutôt la rétablir, car il y en avait une lorsque le ci-devant Erraitage-de-Bas était une guinguette, avant de devenir une école, qui va disparaître. Il suffira d'abattre un vieux mur et une vieille maison. Ce jardin public est plutôt une promenade qu'un lieu d'étude pour la botanique; il n'y a point de collections. 11 est tenu avec soin et avec goût par le jardinier, M. Lerouge, lequel est chargé, en outre, des divers squares de la ville. — Espérons donc que la création du jardin public mettra fin à ce malentendu que tant de fois je me suis enroué à combattre : que « le jardin de la rue Montebello estun bien petit jardin public pour la ville de Cherbourg » (1). Telle- ment public, notre jardin, que de la rue on peut voir une pancarte faisant « assavoir » qu'il est ouvert « aux socié- taires et à leurs familles, etc. » Il restera aux critiques — car il y en aura toujours — la ressource de dire qu'il est trop petit quand même pour la société; alors je leur dirai une fois de plus que notre société ayant obtenu de la ville moyennant un loyer très modéré, un terrain destiné à cons- truire une école et devenu sans objet depuis la transfor- mation de l'ancienne poudrière en groupe scolaire, entretient ce jardin, tout en faisant face à ses dépenses diverses — *' (1) Voirie Bulletin de 1874, Chronique horticole. notamment à celles de ses expositions tous les 3 ou 4 ans — au moyen de ses ressources dont la majeure partie se compo- se des cotisations d'environ 400 membres, à 5 francs l'une. Le poëte a dit que « la critique est aisée », j'ajouterai qu'elle ne coûte rien, difFéranten cola des arbres, des plan- tes nouvelles, du fumier, de la terre de bruyère et des jour- nées de jardinier. Je t'aime, petit jardin de la rue Monte- bello, dans lequel se rassemblent de vrais amis et où l'on n'entend jamais une discussion irritante ! — Ce n'est pas que nous nous refusions à toute améliora- tion, quand elle est nécessaire. Notre jardin prêtait aune critique, nous y avons mis bon ordre. Sa partie ouest était réservée à l'arboriculture pratique ; ceci avait le double défaut d'être peu intéressant au coup d'œil, et insuffisant pour l'étude. Aussi, les tempêtes qui ont terminé l'année 1886 nous ayant obligés à combler des vides et à faire un remaniement général, tout le jardin de la rue Montebello a été consacré aux cultures d'agrément; le fond du jardin élevé en forme de terrasse a été orné d'une double rangée de Dracœnas formant comme une petite avenue sinueuse. Dans la partie nord du jardin on a disposé une fougeraie avec goût, les espèces sont bien choisies et sont en pleine prospérité. L'arboriculture a été transférée « pour cause d'agrandissement », dans un autre jardin loué par la société, place de la Fontaine, impasse Dorival. Ce nouveau jardin est bien au centre de la ville, à quelques pas de la maison de notre professeur M. Levesque, qui peut le visiter à chaque instant et le surveiller co)istamment. Les auditeurs de ses coursen ont vite trouvé le chemin. Ce jardin renferme en outre une vaste serre dans laquelle M. Levesque élève et dirige des vignes : les jardiniers de la société y conservent et 8 — multiplient les planies destinées à orner, en été, le jardin de la rue Montebello. — Nos élections pour Tannée 1888 ont apporté peu de changement dans le personnel du bureau. Ui; conseiller, M. Rossel, alléguant ses occupations et la grande distance entre son domicile et nos centres de réunion, a demandé à être remplacé dans le bureau. On a élu à sa place M. Dutot qui depuis plusieurs années était secrétaire-adjoint. M. Dutot a été remplacé en cette dernière qualité par M. Férey, de la maison Hébert, qui a été lauréat de la section horticole de notre dernière Exposition artistique et industrielle pour un remarquable apport de graines. M. Férej nous avait déjà rendu des services dans nos Expositions horticoles. Quelques membres des commissions permanentes qui assistaient rare- ment aux réunions, ont été remplacés par des sociétaires plus assidus. — Un botaniste distingué, M. Corbière, membre de plusieurs sociétés savantes, vient d'entrer dans la société d'horticulture; il a été immédiatement nommé membre du comité de rédaction. M. Corbière était déjà, pour ainsi dire, notre collaborateur indirect; car nous avons souvent fait mention de ses recherches et de ses découvertes : nous avons quelquefois donné des renseignements qui provenaient de lui, Cherbourg, 10 février 1888. Marcanville. 9 - EXTRAITS DES PROCES-VERBAUX DES SÉANCES DE L'ANNÉE 1887. Séance du 6 Février 1887. M. de !a Chapelle lit une note intéressante sur les fougères. M. Levesque a déposé sur le bureau un lot de poires, des variétés : Lieutenant Poidevin, très bonne cuite; Doyenné d'hiver (récoltée au Nord), mûre deux mois plus tard que celles exposées au Midi; Bon Chrétien Duvernois, meilleure cuite que crue; Bergamotte tardive; BergamoLte Sageret, bonne à manger en février et ressemblant à Suzetle de Bavet; Passe Crassane, recommandée par la Maison de Campagne. M. Levesque veut bien offrir ces fruits pour la loterie men- suelle. Séance du 6 Mars 1887. M. Levesque dit qu'en parcourant le Bulletin de la société pomologique de France, il voit avec plaisir que certaines espèces de poiriers, telles que la France, Charles Gognet, etc., qui ont été greffées aujardin de la société, l'année dernière, sont portées sur la liste des fruits à cultiver, publiée par la société promologique. M. le d"" Guiffart dit qu'il a reçu d'un de ses amis, M. le docteur Henri Rousseau, membre correspondant de la société d'horticulture, des rhizomes d'une plante du Japon, le Slachys af finis qui d'après un article de la Maison de Campagne et une note de M. Henri Rousseau lue à la société, serait d'une culture facile et constituerait une nouvelle ressource au point de vue culinaire. Les rhizomes de stachys apportés par M. Guiffart sont distribués à ceux des membres présents qui se proposent d'en essayer la culture. — 10 — M. de la Chapelle dit avoir reçu d'un de ses amis, M. de SL-Gerraain, habitant la Loire-Inférieure, des graines de basilic pourpre et, è celte occasion, M. de la Chapelle rapporte que M. de St- Germain cultive, lai-même, plus d'un kilomètre d'espaliers. Séance du 3 Avril 1887. M. le président donne connaissance à la société d'un article nécrologique publié dans la Revue horticole sur M.Jules Vallerand. Cet horticulteur renommé, était originaire de Valo- gnes; il s'intéressait à la société d'horticulture de Cherbourg et, à plusieurs reprises, il avait envoyé à nos expositions de magnifiques glo.xinias qui avaient été très-remarques. M. de la Chapelle annonce que la Société Linnéenne de Normandie viendra faire, en juillet ou en août 1887, une excur- sion à St-Sauveur-le-Vicomte. M. Levesque dépose sur le bureau, deux pommes Rainette grise Bardin, provenant de greffes envoyées par M. Angran, de Rouen. Ces pommes sont très bien conservées et les sociétaires présents appelés à les apprécier, leur trouvent très-bon goût. M. le président dit que, pour se conformer au désir exprimé par la société, le bureau a loué un jardin avec serre, — impasse Dorival — et que là, sous la direction de M. Levesque, ont été plantés des arbres fruitiers, en vue de constituer une école spéciale d'arboriculture. Les travaux sont actuellement terminés. M. Levesque est vivement remercié de son dévoue- ment. Les travaux de transformation du jardin de la rue Monte- belle d'où les arbres fruitiers ont été enlevés, pour être rempla- cés par des arbres et des plantes d'acclimatation et d'agrémen^ sont en voie d'exécution, dit M. le président. Séance du 1" Mai J887. M. de la Chapelle dit avoir vu chez M. Louis Laurent, — Il une jolie collection de pensées provenant de chez M. Lepelle- tier, horticulteur. M. Levesque lit une note sur la séance d'arboriculture qui a inauguré le jardin de la rue Montebello. Celte note sera insérée au Bulletin do la société. M. de la Chapelle dit que le stachys qui lui a été donné à une précédente séance et qui provenait d'un don de M. Henri Rousseau, est sorti de terre, dans son jardin. M. Joliette dit qu'il en a, aussi, quelques-uns dans le même état. La commission des cultures d'agrément demande que l'on indique aux séances mensuelles, deux mois à l'avance, les, travaux de jardinage qu'il y aurait à faire. Cette question est renvoyée à l'examen du bureau. Séance du 5 Juin 1887. Le Bulletin de la société Autunoise d'horticulture publie un article sur l'emploi de l'eau de chaux en arboriculture, pour débarrasser les arbres fruitiers, non-seulement des mousses, des lichens, mais aussi des insectes qui trouvent pendant l'hiver, un abri sous ces plantes parasites, ou dans les anfrac- tuosités de l'écorce. M. Noyon signale, à cette occasion, comme moyen analogue, l'emploi de l'eau alunée M. de la Chapelle signale à la société la nouvelle fougeraie créée dans le jardin de la rue Montebello. Il y a vu, avec plaisir, le Lastrea œmula apporté par lui, l'an dernier. Il pré- sente sur le bureau plusieurs échantillons de cette plante, recueillie le matin même, à l'endroit où avait été trouvée celle qui a été plantée dans le jardin, c'est-à-dire sur le versant Est- de la montagne, aux abords de la ferme du Rocher, près le hameau Quevillon. Ces échantillons sont mis en distribution. Un échantillon du Lastrea Oreopteris est réservé pour le jardin. M. de la Chapelle rappelle que le jour de la séance est celui de la Trinité et que, ce jour-là, a lieu l'inauguration du jardin — 12 — public. Il souhaite la bienvenue au nouveau jardin, en émet- tant le vœu que cette création développe encore, si c'est pos- sible, le goût de nos concitoyens pour l'horticulture. M. le président répond que la société ne saurait rester indif- férente h cette œuvre et que, sur la demande qui lui en avait été faite, elle a donné, pour le nouveau jardin, un certain nombre de plantes annuelles. Séance du 3 Juillet 1887. La Revue horticole signalant la floraison du bambusa gracilis qui fleurirait pour la deuxième fois depuis son introduction en France, M, Macé dit avoir remarqué, l'an dernier, cette floraison aux îles anglo-normandes. M le président ajoute qu'il se trouve au jardin de la société, une petite touffe de cette plante qui semble vouloir fleurir, quoi qu'elle ait été transplantée Elle ne paraît pas disposée à périr; une nouvelle tige semble partir du rhizome. Les Arun- dinaria falcata étaient morts après avoir fleuri, quand la floraison s'est produite à peu près partout en même temps. M. le président donne lecture d'une notice de M. Louis Corbière, publiée dans la Revue des travaux scientifiques et signalant une plante peu connue, observée par ce botaniste à Bretteville, à 7 kil. Est de Cherbourg et retrouvée à Créances à 40 kil. de Cherbourg, par MM. Guifl'art et Ninck fils. C'est XErythrea capitata, à peu près de même couleur que XErythrea diffusa, charmante petite plante dont la découverte est due à M. Le Jolis et dont M. de la Chapelle présente un spécimen sur le bureau. M. de la Chapelle dit qu'il en avait planté dans le jardin de la société, mais qu'elle a disparu. M. Levesque répond qu'il est possible que l'Erythrea diffusa ne puisse vivre dans le jardin et que sa perte soit une question de sol. 13 — M. Le Magnent croit avoir vu à Gonneville , dans de l'ajonc nain, une plante seniblable à celle présentée par M. de la Chapelle. M. Letellier père dit qu'il a trouvé dans la lande St-Maur une plante qui couvrait la terre et resseuiblait au serpolet, quoique ce n'en fut certainement pas (1). M. de la Chapelle rend compte d'une excursion qu'il a faite avec M. Macé, le 26 juin dernier, à Biville et à la mare de Vauville, localités bien connues pour les plantes intéressantes qu'on y trouve. Ils ont recueilli à Biville : le chlora perfoliata, plante annuelle de la famille des gentianées, caractérisque de terrains calcaires. (Le sable de mer qui forme les dunes et se répand dans l'intérieur, suffit pour modifier le sol de cette région, de manière à la rendre favorable aux plantes calcicoles.) La Veronica spicata minor, jolie plante naine à fleurs bleues en épi, bonne à cultiver pour voir si elle se transformera par la culture; Lastrea thehjpteris, fougère très-rare, dont une station abon- dante existe au bord de la mare de Vauville. M. de la Cha- pelle en présente un pied destiné au jardin de la société. Elle ressemble à Voreopterù; mais elle est traçante, vit dans la vase tourbeuse et surtout, elle est bien plus rare. La plante pré- sentée sera placée dans le ruisseau du jardin. MM. de la Chapelle et Macé ont vu la mare de Vauville bien garnie de nénuphar blanc en fleurs, mais ils n'ont pu gagner la mare du côté Est et le temps leur a manqué pour la contourner. On se procurerait bien facilement du nénuphar blanc en prenant la mare de Vauville du côté de l'Ouest. M. de la Chapelle dit qu il aime beaucoup les labiées et qu'il a planté dans son jardin une collection de thyms et de serpo- lets fort jolis. (1) Nous anticipons sur le procès-verbal de la séance de mars 1888 en disant que c'est très probablement le Thymus Chan;œdrys. — 14 M. Levesque annonce qu'il va avoif un yucca pendula pré- sentant une floraison splendide. Un sociétaire ajoute que M. Le Bacheley a un dracœna indivisa qui est également magnifique comme floraison. Séance du 7 Août 1887. A propos de la lecture du procès-verbal de la séance précé- dente, M. Levesque signale la présence à Vauville, dans les sables, du rosier nain (la rose naine pimpernelle). M. Cauvin dit que dans une excursion faite, il y a plu- sieurs années, des membres de la société trouvèrent ce rosier à Jobourg. M. de la Chapelle dit qu'il a trouvé à Vauville le Lysimachia nummularia. M. le président fait remarquer que la Revue horticole donne des renseignements sur la floraison à Cannes, du Bamhusa gracilis qui paraît fleurir en même temps par toute lai Praince, et que M. Blanchard publie, dans le même journal, un article sur cette floraison qui a déjà lait l'objet de communications à la précédente séance. M. de la Chapelle dit avoir essayé une pomme de terre signalée comme une nouveauté : Beauty of Evron.W l'a trouvée bonne; mais il n'en avait pas suffisamment pour en faire part à la société. Un sociétaire rapporte que M. Valette a eu une pomme de terrC; noire à l'intérieur et à l'extérieur, appelée pomme do terre truffe. M. d3 la Chapelle dit que les stachys ou Crosnes du Japon qui lui ont été donnés à une séance mensuelle ont peu poussé. D'après le compte-rendu des travaux de la chambre de commerce de Cherbourg, déposé sur le bureau, il a été exporté de Cherbourg en 1886, 4,411,345 k. de pommes de terre et 1,118,525 k. de légumes frais pour l'Angleterre, sans compter ce qui été envoyé par les autres ports voisins. 15 M. Gduvin dit qu'on avait vendu la Rose blanche Moreau comme romontanle, qu'un procès avaii eu lieu et qu'il avait été alloué 2,000 fr. de dommages et intérêts à l'acquéreur. M. Levesque lit une note fort intéressante sur la culture faite par lui dans le jardin do l'impasse Dorival, de radis, do laitues et de melons qu'il a obtenus de semis. M. Levesque présente des grappes de raisin Chasselas pré- coce de Malingres, provenant de la serre du même jardin. M. Levesque donne des renseignements sur la façon dont il a traité les vignes de cette serre qui étaient attaquées par la cochenille, se réfugiant surtout sur les vieilles tige" qu'il a frottées avec des chiffons. Les jeunes tiges n'ont pas été atteintes M. le président dit qu'un concert avec illumination du jardin de la rue Montebello, a été donné dans le courant du mois de juillet, par un orchestre composé d'un groupe de musiciens réunis par M. Thommin fils, qui a montré beaucoup de dévoue- ment pour la préparation de ce concert, dont l'exécutioa a fait grand plaisir aux nombreux assistants. M. le président rapporte que le jardin de la rue Montebello a été transformé, d'après le plan et sous la direction de MM. Levéel frères, qui ont mis le plus grand empressement pour être agréables h la société et dont le concours a été pré- cieux pour le bureau. Ces horticulteurs ont bien voulu pro- mettre de continuer leur concours pour l'achèvement des plantations qui aura lieu à la fin de l'année. M. Levesque dit que le Yucca pendula dont il a déjà parlé dans une précédente séance, a présenté 700 fleurs et que la tige florale atteignait 4 m. 50 de hauteur. Il a fait photographier cette floraison et si la photographie est réussie, il se propose d'en oflî'rir un exemplaire à la société. M. de la Chapelle a vu chez M. Le Bacheley le dracœna indivisa, dont il a été parlé dans la séance du 3 juillet, arbuste très-beau ayant une quinzaine de grappes de fleurs. 16 — Séance du 4 Septembre 1887. M. Levesque dépose sur le bureau un certain nombre de melons, de citrouilles et de raisins obtenus par ses soins, dans le jardin de l'impasse Dorival. Ces produits seront mis en loterie entre les membres présents. A propos d'un article de la Revue horticole, dans lequel il est question d'une maladie de la rose, puceniarosœ qui paraît pou- voir se traiter avec une solution de sulfate de cuivre (2 g, par litre d'eau), M le président dit que le pucem'a rosœ doit avoir des rapports avec le pucenia du céleri décrit, il y a quelques années, par M. Ternisien dans un des Bulletins de la société. La Revue horticole signalant le gui comme se trouvant sur le noisetier, le poirier, le noyer, M. Lelellier père dit qu'il en a vu sur des noisetiers à Gatteville (Manche). M. de la Chapelle n'ayant pu assister à la séance a adressé à M. le président un article fort intéressant sur le Bulomus umbellatus dont il est donné lecture. Séance du 2 Octobre 1887. M. de la Chapelle donne lecture d'un article fait par lui sur un voyage en Bretagne. Dans cet intéressant travail, est décrite une magnifique propriété appartenant à M. le comte de St- Germain, membre correspondant de la société d'horticulture et dans laquelle il se trouve de vastes jardins avec de nom- breux arbres fruitiers. M. de la Chapelle dit qu'il a vu en passant, une exposition horticole à St-Brieuc, mais qu'il n y a rien trouvé d'intéressant, si ce n'est quelques légumes. Il ajoute qu'il n'a pas rencontré en Bretagne Vaspidium angulare qui existe partout à Cherbourg. Est déposée sur le bureau, la fructification d'un cycas zamiœ obtenue chez M. Léon Cavron. Elle a l'aspect d'une grosse pomme de sapin. Elle montre à l'intérieur des fruits bruns adhérents entre eux. Au sujet de cette communication, est — 17 lu, dans le dictionnaire de Bâillon, le passage ayant trait à la fructification des cycas. Est également présenté un fort cycas qui, grâce aux soins de M. Levéel, est pourvu d'une belle frondaison. Cette plante provient d'un envoi de troncs de cycas fait de Saigon, à M. Lelièvre, par un de ses amis, membre de la société. M. Levitre a apporté des pommes dont il ignore le nom et il demande aux membres présents quelle pourrait être cette espèce. Plusieurs sociétaires pensent que c'est le Grand Ale- xandre. Les fruits présentés se rapportent, d'ailleurs, à la description donnée du Grand Alexandre dans la Poraologie de M. André Leroy. Seulement, on fait observer qu'il faut consi- dérer que cette espèce de pomme a un plus beau coloris ailleurs qu'à Cherbourg. M. Levesque a fait déposer sur le bureau des raisins et des tomates provenant des jardins de l'impasse Dorival. Il esta remarquer que les tomates cultivées en plein air ont produit davantage que celles plantées en serre. Séance du 6 Novembre 1887. M. Levesque a apporté une terrine pleine de semis de calcéolaires. Cette terrine repose sur un pot à fleurs renversé et placé dans un plat rempli d'eau. M. Levesque pense que cette installation est très- efficace pour préserver les semis contre les attaques des insectes et des limaces qui ne peuvent traverser le plat rempli d'eau, monter le long du pot et détruire les jeunes plantes placées dans la terrine. Le même sociétaire lit une note sur la conservation des semis. M. Letullier présente une curieuse floraison, celle du Littœa ou Bonapartea gracilis qui a fleuri cette année, pour la première fois, en plein air à Cherbourg. 18 — La floraison soumise à la société se trouvait sur une plante de la force de celle du jardin de la rue Montebello. Elle pro- vient de chez M. Le Granché. La hampe florale a de 3"o0 à 4™ de haut et porte de nombreux épis groupés, presque depuis son pied jusqu'à Textrémité de sa tête. M. Macé rédigera une note sur l'apport fait par M.Letullier. M. de la Chapelle dit qu'on avait présenté précédemment à la société des graines de Mandevillea suaveolens. Ce sociétaire a obtenu, cette année, beaucoup de graines de culte espèce, sortes de grandes gousses se tenantpar les extrémités. D'après le Bon Jardinier, le Mandevillea suaveolens fleurirait seulement à Lyon et à Cherbourg. M. de la Chapelle dit, encore, que la fougère Lastrea The- ly-pteris qu'il avait trouvée dans un terrain humide, a disparu dans les endroits où il l'avait placée, dans de l'eau, tandis qu'elle a prospéré, dans un terrain sec, chez lui et chez M. Macé. M. Lelièvre fait part d'une idée qui a été émise par un socié- taire; ce serait que la société fît des démarches auprès du Génie militaire, en vue de la plantation d'hortensias le long des rampes de la Montagne. Cette plante, dont les fleurs ont un si beau coloris et produisent de loin un si bon eff'et, donnerait aux flancs de la montagne du Roule un aspect des plus agréables . Il est répondu qu'il serait bien difficile d'arriver à obtenir le résultat proposé et que la société n'a pas réussi, dans une circonstance analogue, à faire prendre sa demande en considé- ration. M. Macé lit un rapport fort bien fait, sur une excursion de la Société Linnéenne de Normandie à St-Sauveur-le-Vicomte et à Garteret, en septembre dernier. Séance du 4 Décembre 1887. M. Angran, membre correspondant de la société d'horticul- — 19 — turc, archiviste de ]a société centrale de la Seine-Inférieure, avait été prié de vouloir bien donner des renseignements sur l'exposition de fruits et de chrysanthèmes qui a eu lieu à Rouen en octobre dernier. M. Angran a rédigé un rapport très-intéressant dont i' ost donné lecture à la société. 11 est décidé que ce membre corres- pondant sera remercié de son travail. M. Thoramin donne lecture du rapport qu'il a rédigé, au nom de la commission chargée d'examiner les comptes du trésorier. Il résulte du travail do M. Thommin que du 1^' novembre 1886 au 1" novembre 1887, les recettes se sont élevées à 4.605.48 Les dépenses payées à 3.312.11 Il restait en caisse au 1" novembre 1887 1.293.37 Mais, déduisant de celte somme ce qui reste dû et ce qui restera à dépenser du 1"'' novembre au 31 décembre 1887, soit 942. 15 Il resterait disponible au 1" janvier 1888 351.22 Sur 420 quittances de cotisations établies en 1887, 29 n'ont pu être perçues (9 par suite de refus de paiement, 6 pour démissions, 12 par suite de changement de résidence et 2 à cause de décès). Le montant des 391 cotisations perçues s'est élevé à 1 955 fr. Si certaines circonstances ont fait perdre plusieurs socié- taires, il y a heu d'espérer que, grâce au dévouement et h la propagande de ceux qui restent, les vides ne tarderont pas à être comblés. Le concierge Thumine a montré beaucoup de zèle pour le recouvrement de ces cotisations. Le rapporteur conclut à ce que les comptes de M. le tréso- rier soient approuvés par un vote de la société qui, en lui décernant des remercîments pour son dévouement constant, — 20 — décidera conformément aux statuts, qu'un extrait du procès- verbal de la séance lui sera remis, pour lui valoir de déchar- ge pleine et entière. Ces conclusions sont adoptées à l'unanimité, et des remercî- ments sont, en outre, votés à M. Thommin, pour son rapport. M. le président dit que la présente séance sera la dernière de l'année 1887 et il fait, ainsi qu'il suit, le résumé des tra- vaux de la société, pendant l'année : Il y a lieu de s'estimer heureux, dit M. Renault, s'il reste encore 350 fr. en 'caisse, au 1" janvier 1888, toutes dépen- ses une fois payées. La société a eu de lourdes charges à supporter : la création d'une école d'arboriculture dans un terrain loué impasse Dori- val, et la transformation du jardin de la rue Montebello. Les travaux ont été bien contrariés, par le mauvais temps qui a causé des dépenses extraordinaires et a fait périr un certain nombre de plantes, dont quelques-unes de valeur. La sécheresse, en outre, est venue nuire aux plantations. Mais les difficultés ont été vaincues avec quelques sacri- fices; — la plantation du jardin de la rue Montebello va être achevée avant la fin de l'année, et la dépense qui doit en résul- ter est prévue dans la somme restant à régler, d'ici le 1" jan- vier. La serre et le jardin de l'impasse Dorival, tout en étant des plus utiles au point de vue de l'arboriculture, rendront de grands services pour l'élevage des plantes destinées à décorer, pendant l'été, le jardin de la rue Montebello. M. Lévesque a montré le plus grand dévouemeut pour l'or- ganisation du premier de ces jardins et pour les soins y appor- tés, ainsi que pour les cours qu'il y a faits. Pour la dispo- sition du second, le bureau a été secondé par MM. Levéel frères qui ont bien voulu lui donner gracieusement leur con- concours. — 21 M. le président conlinue, on disant que la société a publié, en 1887, un Bulletin des mieux composés. Les séances mensuelles ont été tenues avec la même régula- rité et ont été roccasion de communications intéressantes. Le bureau a étudié avec soin les questions qui lui ont été soumises et toujours la plus grande entente, la plus gran- de cordialité ont régné entre tous ses membres. M, le D'' Renault se félicite des excellents rapports qu'il a toujours eus avec chacun d'eux. Le trésorier, M. Orange, et le bibliothécaire, M. Noyon, ont rempli leurs fonctions avec un grand dévouement. M. Thommin et ses amis, par l'organisation de charmants concerts, ont contribué à attirer un nombreux public dans le jardin de la rue Montebello. En terminant, M. le président prie la société de fixer un jour pour le renouvellement du bureau et des commissions permanentes, La date de ces élections est fixée au 25 décembre. M. Lévesquelit, sur le Dahlia, son origine et sa culture, une note qui intéresse vivement l'assistance. M. Hervieux présente deux poires obtenues chez lui, sur un semis de 15 ans. Ce sont les premières portées par cet arbre. M. Lévesque annonce qu'il pourra être distribué, impasse Dorival, des plants de fraisiers et des boutures de groseillers. Le Secrétaire : P. Lelièvre. Les Jardins & les Jardiniers de Cherbourg. (Suite.) Madame Macé, qui nous a donné comme sociétaires deux de ses fils, dont l'un, secrétaire-adjoint, est au nombre de nos plus zélés collaborateurs, ayant ensuite accepté le titre T- 22 -^ de dame patronnesse, ne peut plus me refuser la permis- sion de vous parler de son jardin, qu'elle a fait dessiner avec un goût exquis e^ dans lequel elle se complaît tout particulièrement. Il y a de longues années que je connais ce jardin, qui, depuis le temps du grand-père de notre secrétaire-adjoint (lequel était mon grand-oncle), a été plusieurs fois trans- formé. Il est situé derrière la maison, rue de laDuchée, 28, et je l'ai constamment vu divisé en deux parties. La première, la plus rapprochée de la maison, a toujours été consacrée à l'horticulture. Je Tai connue dessinée à l'ancienne mode, avec des allées droites. La seconde partie, que j'ai toujours entendu appeler a le deuxième jardin, » est réservée à l'industrie de la cire. Une autre société, qui peut être au premier jour, la fera visiter par une commission^ en a hautement récompensé les produits dans ses expositions. Nous autres horticul- teurs, nous n'avons à y voir que le mur exposé au sud_, qui est garni de bons espaliers en plein rapport. Ces deux jardins étaient autrefois séparés par un mur; madame Macé a eu l'heureuse idée de faire abattre ce mur et de le remplacer par une haie de fusains, qui fait paraître plus grand le jardin proprement dit. Ce jardin avait déjà subi une iransformation, conformé- ment au goût actuel. Mais on m'avait arrêté dans mon projet de description, et ce, en vue d'une transformation définitive. Et celle-ci a été exécutée de manière à satisfaire les plus difficiles. Une vaste pelouse de gazon est coupée par une rivière artificielle prenant naissance dans un rocher fort bien 23 conçu, et construit par MM. Meslin et Legalchar, aujour- d'hui décédés. Tout cela rappelle assez bien notre jardin de la rue Montebello, on semble s'en être inspiré, et on pourrait choisir de plus mauvais modèles. Mais le revers de la butte dans laquelle s'ouvre la grotte du rocher, au lieu de s'ap- puyer contre un mur, descend en pente vers le sud; il est garni d'un choix de fougères indigènes, exemplaires pour la plupart d'une taille énorme (Lastrea-filix-mas, — Aspi- dium angulare, — Athjrium Filix fœmina et autres, le tout ombragé de Rhododendrons, Bambous et autres arbus- tes de choix. Le mur qui ferme ce jardin, du côté du sud, disparaît complètement sous des lierres très bien soignés. Dans l'angle nord-est du jardin on a construit une serre en fer, en quart de cercle : bien qu'elle soit petite, elle offre une place suffisante pour plusieurs sièges et un guéridon : les plantes y sont disposées sur deux étages principaux, l'un à hauteur d'appui, Tautre sur le sol : on y voit des fougères de choix, plusieurs variétés de 5e;yoyî«a rex, — des Camellia, quelques fortes touffes ài^ Rimant ophyUmn, — des Chamœ- rops humilis, Phœnix dactylifera, i45/?^V//5^ra panachés, etc. Le mur du fond est parfaitement tapissé par le Ficus repens, et on y conserve, en outre, dans des pots, un grand nombre de Pélargoniums zonale, panachés, à feuilles de lierre, et autres plantes destinées à orner les massifs qui se détachent çà et là dans la grande pelouse. Ce qui n'empêche pas la serre de renfermer en outre des vignes bien choisies, bien soignées et bien productives. Dans ce jardin, on voit ça et là de beaux arbres verts, plantés depuis plus ou moins longtemps; quelques-uns ont 24 — été laissés à la place qu'ils occupaient, d'autres ont été déplacés avec succès, ce sont : Un Séquoia gigantea, 20 ans, d'une hauteur de 7 mètres, l'un des plus beaux végétaux de cette espèce cultivés à Cherbourg, d'une vigueur remarquable, cet arbre est par- faitement garni depuis le pied jusqu'au sommet d'un feuil- lage d'un joli vert sombre; la base s'étale sur le sol en formant un vaste cercle de 16 mètres de circonférence. — Araucaria imbncata, 15 ans, a subi plusieurs transplanta- tions dont il ne parait pas avoir souffert, les étages, bien disposés, sont peut-être trop peu ramifiés. — Magnolia, 18 ans, vient d'être transplanté; cette opération quoique jugée hasardeuse^ a bien réussi. — Cedrus Libani, 20 ans, 9 mètres de haut : le côté nord a soufïert des vents qui souf- flent de cette région et qui lui ont détruit la tête. — Thuia orientalis, 18 ans, 5 mètres de haut, arbre d'un effet très- pittoresque. — Houx panaché, 22 ans, 5 mètres 50 de hauteur, fort remarquable par ses dimensions, rares chez les individus de cette espèce. — Piltosporurn, 15 ans, 3 mètres, fleurit abondamment tous les ans. — Phormium tenax, forme une forte touffe, souvent divisée au profit d'au- tres jardins. — Enfin pour terminer la liste des arbres, on voit, à droite et à gauche, des Myrtes, Escalonia, Aucuba Japonica, Lauriers de Portugal, Laurier-sauce, Laurettes, Maronniers d'Inde, un grand Noyer en plein rapport. Platanes, Hêtres pourpres. Frêne pleureur, Bam- boux, etc. — De belles collections de Rhododendrons, d'Azalées, de Camellia, de Rosiers, plusieurs Dracœna indi- sa, dont l'un de 2 mètres 50 de hauf, a fleuri cette année. — Un Chamœrops excelsa, depuis plusieurs années en plei- ne terre et d'une bonne venue. 25 Quoique ce jardin soit principalement paysager, l'arbori- culture n'en est pas complètement bannie; le mur nord est couvert d'un espalier garni de poiriers, de différentes espè- ces, bien tenus, et quelques-uns de ces mêmes arbres en que- nouilles fout bonne figure parmi d'autres végétaux. L'été dernier, j'ai remarqué sur la pelouse un fort joli panier formé par le Gnaphaliimi d'une exécution très réussie et d'un effet charmant : l'intérieur était garni de Co- leus variés. Le jardinier en chef de cette jolie propriété n'est autre que M. Adrien Macé, notre secrétaire-adjoint, qui partage entre la culture de ce jardin et l'étude de la botanique, les loisirs assez rares que lui laissent ses travaux industriels. H. DE LA Chapelle. RENSEIGNEMENTS HORTICOLES Note sur la Culture de la Vigne. Depuis quelques années, la culture de la vigne a pris, dans notre région, un développement assez considérable, principa- leraeni la culture sous verre. L'horticulture marchande a d'abord donné l'élan en faisant construire un grand nombre de serres, dont quelques-unes ont des proportions assez vastes, et dont le produit fut, dans le début principalement, très rémunérateur. Le propriétaire a suivi l'exemple et on ne trouve presque plus h Cherbourg de propriété tant soit peu importante qui n'ait son petit coin de turrain vitré. Est-ce à dire, ainsi que le pensent beaucoup de personnes, qu'il soit impossible d'avoir du raisin dehors; je suis loin de partager cet avis, et nous tâcherons un peu plus loin d'indiquer la 26 — marche h suivre pour arriver à faire aiûrir le raisin en plein air. Disons d'abord quelques mots des r.erres, et voyons s'il ne serait pas possible d'apporter quelques améliorations lant dans leur am.énagement que dans la direction des vignes qu'elles abritent. Pour la culture de la vigne, la construction matérielle d'une serre n'a pas une importance capitale. Je donnerais cependant la préférence aux serres en fer, ou fer et bois; celles ci donnent plus de lumière, et le raisin y est généralement mieux fleuri h la maturité. H n'en est pas de même de l'aménagement, auquel on ne saurait apporter trop de soin et qui est presque partout défectueux, parce qu'il est presque toujours fait par des ouvriers ne connaissant rien à la culture de la vigne et qui travaillent sans direction. Aussi voit-on, dans presque toutes les serres les fils de fer destinés à soutenir les vignes installés en dépit du bon sens. Gomment, en effet, un serrurier ou un menuisier, très apte d'ailleurs à construire une serre, peut-il connaître et la distance à ménager entre les fils de ier et les vitrages et les espaces à laisser entre chaque fil, si un arbori- culteur ne le guide pas dans son travail ? J engage donc les personnes qui font construire des serres h bien se renseigner auprès des personnes compétentes, sur ces menus détails, qui sont d'une importance beaucoup plus grande qu'on ne le pense généralement. La distance des vignes au vitrage d'une serre doit être de 0,25 à 0,30 cent, dans le bas et de 0,30 à 0,40 dans le haut; et voici pourquoi : Lorsque la vigne pousse au printemps, ses bourgeons et ses feuilles s'élèvent perpendiculairement et viennent très vite à toucher au vitrage. Une partie des bourgeons qui touchent au verre se trouvent quekjuefois brûlés par les gelées tardives, d'autres sont plus tard brûlés par les coups de soleil. D'un autre côté, le limbe des feuilles, qui est toujours très large, lapinse promplomcnL le dessous du vitrage et en neulraliso complèLcmcnt les cfTeLs. Nous savons Ijus en cfï'eL que l'erî^ploi des serres est basé sur ce principe physique que le verre laisse entrer les rayons caloriques et ne les laisse pas ressortir. Or lorsqu'une feuille de verre est plaquée de feuilles de vignes elle devient semblable à une feuille de métal et ne laisse plus pénétrer la chaleur. J'engage donc les personnes dont les serres sont aménagées dans ces conditions, à modifier, coûte que coûte, leur installation. On est souvent étonné de trouver moins de chaleur dans une serre au mois de mai qu'au mois de février; la cause est celle que je signale ci-desus. Voyons maintenant quelles sont les dislances à ménager entre chaque branche de vigne produisant du fruit et parlant entre chaque ligne de fil de fer : la dislance à ménager entre chaque branche de vigne conduite verticalement, doit être de 0,70 à 0,75 centimètres environ; chaque branche doit avoir pour elle trois fils, un pour la conduire et deux autres pour soutenir, au fur et à mesure qu'ils sont susceptibles d'être palissés, les bourgeons qui se développent à droite et à gauche. Cette distance peut paraître exagérée à ceux (et c'est mal- heureusement le plus grand nombre) qui dirigent sur chaque chevron un cep de vigne; mai.? les résultats qu'ils obtiennent, comparés à ceux qu'on obtient sur des ceps plus espacés, devraient les convaincre du mauvais côté de leur méthode; des vignes ainsi entassées les unes sur les autres, ne donnent guère que des bourgeons grêles, des grappes maigres, des raisins verdâtres dont la plupart pourrissent avant d'être mûrs et qui sont impropres à décorer une table d'amateur; bons tout au plus à être vendus à vil prix ou à être donnés à des enfants qui ne savent pas ce que c'est que de bon raisin. ^ Conservation de quelques Semis. A la suite des nombreux déboires que l'on éprouve dans la multiplication des plantes par les semis, certaines espèces de — 28 fleurs dont les graines sont d'un prix asst^z élevé, se trouvent presque enlièreraent abandonnées par Thorticulleur marchand Gl mên:ie par l'amateur, sous prétexte qu'elles se propagent difiicilement. 11 arrive souvent qu'après avoir dépensé une certaine somme en achats de graines et avoir pris, à ce qu'il semble, toutes les précautions voulues pour leur mise en terre, on n'obtient aucun résultat. On récrimine alors contre le four- nisseur qui a vendu soi-disant de mauvaise marchandise, d'autre fois on s'en prend à la température qui a été défavo- rable, sans se rendre un compte exact de la cause de l'insuccès. Je me rappelle que, l'an passé, un horticulteur-marchand me dit avoir semé pour une eertaine somme de graine de calceo- Idire, entre autres, sans en avoir obtenu une seule plante. Il fut étonné lorsque je lui dis que, simple amateur, j'avais obtenu une assez grande quantité de ces belles plantes qui font l'ornement de nos serres dans les premiers mois de l'année. Les calceolaires, en effet, nous donnent des graines presque microscopiques; on doit les semer avec une certaine précaution en terre de bruyère à mi-ombre et, autant que possible, en serre, en ayant soin de leur donner, chaque jour, !e soir, un léger bassinage. Ces graines lèvent très bien, mais leur coty- lédons presque imperceptibles disparaissent souvent au fur et à mesure qu'ils sortent de terre, mangés par les limaces ou par les cloportes qui pullulent souvent dans nos serres et dans nos châssis, et qui ea sont très friands. J'avais semé, il y a quelques années, au mois de juillet, un paquet de ces graines dans une terrine à multiplication qui avait parfaitement levé. Après avoir constaté que, chaque nuit, mes plantes s'éclaircis- saient, je vis bien que, si je n'y portais remède, il ne m'en resterait bientôt plus une seule. J'eus l'idée de les isoler; pour cela, je remplis d'eau une soucoupe dans laquelle je renversai un pot à fleurs sens dessus dessous. Je plaçai ma terrine sur ce pot qui se trouva entouré d'une petite rivière artificielle que ne pouvait franchir aucun insecte, et dès lors mes plantes sont — 29 - restées intacti's. J'ai renouvelé depuis, pour d'aulres plantes, la même opération et .j'ai obtenu ainsi des résultats complets. La terrine déposée sur le bureau, qui contient au moins cent cinquante plantes de calceolaires, isolée par un vase rempli d'eau, vous donne un exemple delà simplicité, en même temps que de Tefûcacité du moyen que je vous signale. Ce procédé est facile, il est vrai; mais encore est-il qu'il faut y penser et je ne saurais trop en conseiller l'emploi aux ama- teurs d'horticulture. Septemljre 18S7. T^o-rx, — Au moment où nous publions le présent Bulletin, plus de 150 pots des belles plantes mentionnées ci- dessus, se trouvent dans notre serre; elles sont eu pleine prospérité et annoncent devoir nous donner une riche floraison. Culture de quelques Plantes dans le jardin de l'impasse Dorival. Le peu d'espace dont nous disposons dans ce jardin ne nous permet pas d'y pratiquer en grand la culture dos plantes pota- gères : cependant, les arbres récemment plantés ne portant pas encore ombrage, nous avons pu semer quelques graines de radis, de laitues et de carottes. Nous avons aussi cru devoir utiliser les châssis restés libres après i'enlèvement des plantes annuelles, en y plantant quatre variétés de melons Deux plantes de ces derniers ont aussi été soumis à la culture sur cônes en plein air. La serre contient aussi un petit plant de tomates. Ces deux dernières plantes pourront nous faire, pour la séance prochaine, plusieurs jolis lots pour la loterie. Parmi les radis, l'espèce qui a donné la première a été le rond rose hâtif. Le rose à bout blanc et le rose 1/2 long sont venus quelques jours après; ces trois espèces hont très bonnes; le rose hâtif a atteint un très beau développement, ainsi que ceux de nos collègues qui suivent les leçons d'aiboriculture ont pu s'en convaincre. Une quatrième espècô qui devrait plutôt porter le nom de rave, a été le radis jaune. Quelques-uns de — '60 - ces derniers sont devenus très prompLement gros comme le poing et se sont conservés tendres pendant assez longtemps. Certains d'entre eux ont pris un développement énorme : leur poids a atteint jusqu'à trois kilogr. Plusieurs de ces messieurs qui en ont goûté les ont trouvés bjns, je pense quon peut leur appliquer Tépithète passables. Je trouve qu'ils ont un peu, je ne dis pas le dét'aut, mais rinconvénient de ressembler trop à leur congénère le navet. Laitues. En raison de l'importance un peu plus grande que j'attache h cette culture plutôt qu'à la précédente, je tâcherai de préciser d'avantage le résultat de nos semis. Trois espèces ont été semées simultanément le 23 mai. Les semis faits sur les mêmes plates-bandes et en terrain absolu- ment identique, parfaitement labouré et bien fumé, ne se sont pas, à beaucoup près, comportées de la même taçon. Favorsées par quelques heures de pluie survenue deux jours après le semis, les laitues ont parfaitement levé; lorsqu'elles ont été suffisamment développées, un certain nombre de socié- taires ont pris du plant que l'on pouvait alors distribuer à discrétion pour repiquer. Je doute que le repiquage ait réussi. Une sécheresse comme notre pays en subit rarement, a été on ne peut plus contraire aux repiquages. Voici comment se sont comportées les plantes restées sur place : Le 7 juillet, jour d'une de nos réunions d'arboriculture, la commission des cultures d'utilité, convoquée à cet effet, a pu constater le résultat suivant : La laitue dite Trocadéro, ofTrait déjà une assez grande quantité de têtes bien pommées, la Merveille des quatre saisons (espèce à feuillage brun et à pommes maculées de taches sanguines) ne présentait encore que peu de têtes pom- - 31 — môcs; la Blonde paresseuse n'en avait pas encore, et depuis elle n'a pas pommé. Devons-nous conclure de ce résullal que celle dernière n'est pas avantageuse pour la culture ? Je ne le pense pas; seule- ment chaque variété a sa saison. La même espèce semée douze jours plus tôt, dans une plate-bande voisine, a donné en abon- dance, mais elle n'a pu suporter la sécheresse excessive qui n'a pas empêché les deux dernières de donner sans aucun arrosage des pommes superbes, à dix jours environ d'intervalle. Sur l'avis de M. le président, des quantités relativement assez grandes de ces laitues ont été distribuées à l'établisse- ment des vieilles femmes et orphelines de Sle-Marie, qui sont très reconnaissantes à notre société de leur avoir procuré ce petit superflu qu'elles ont, paraît-il, trouvé de bon goût. Je pense que rassemblée tout entière approuvera cette distribu- tion bien placée. 7 août 1887. La tomate, plante de la lamille des solanées, n'offre pas de bien grandes diflficullcs de culture; on doit nécessairement la semer de bonne heure, sous châssis; la joune plante se repique très bien, sa place est en serre ou contre un mur bien exposé aux rayons solaires, les fruits de la tomate ayant besoin, pour arriver à maturité, d'une somme de chaleur assez considérable. Elle résiste très bien à la séche- resse, une humidité trop grande l'expose à diverses mala- dies. A mesure que la saison s'avance, on doit supprimer soigneusement les jeunes pousses desquelles on ne peut plus espérer de produit, et qui, par leur ombrage, s'opposent à la maturation des fruits. La tomate est souvent attaquée par la larve d'un Lépidoptère dont je n'ai pas encore déterminé l'espèce. Cet insecte, très vorace, ronge les feuilles, mange une partie des fruits qu'il finirait même par faire disparaître entièrement si on ne débar- 32 passait la plante de cet ennemi. La chose n'ast guère difiicile; en secouant les tiges, ces chenilles tombent toutes à terre où on les écrase avec le pied. Nous reporterons à notre prochain Bulletin la note sur la culture des melons. Le Dahlia. En lisant ce titre, quelques-uns de nos lecteurs penseront peut-être que je viens leur parler d'une plante ancienne et usée par le temps. Il n'en est pas ainsi; le Dahlia est une plante d'introduction moderne, pour no pas employer le mot nouvelle qui a toujours quelque chose de séduisant pour l'hor- ticulture. L'introduction de cette fleur dans notre pays ne date guère que du commencement de notre siècle. Humboldtl'a trouvée à l'état sauvage au Mexique, et ce fut par l'Espagne qu'elle fit sa première apparition en Europe. Le botaniste suédoise Dahl l'avait, paraît-il, envoyée au jardin botanique de Madrid. C'était alors une plante à fleurs simples, considérée comme devant servir à l'alimentation do l'homme et des ani- maux. Pour une raison ou pour une autre, l'horticulture s'en empara, et depuis, elle est toujours restée entre ses mains- Elle ne réussissait pas alors cette diversité de couleurs, qu'elle possède aujourd'hui; le Mexique ne nous avait donné qu'une plante à fleurs rouges ou jaunes seulement, n'ayant de déve- loppés que les fleurons formant le contour du capitule, comme celles que j'ai présentées plusieurs fois à nos séances, et qui sont peut être de nos jours des moins répandues, à cause de leur simplicité. Si comme plante comestible le Dahlia n'a pas réalisé les espérances de ses introducteurs, Thorticulture en a fait, par une série de transformations successives, un des ptus beaux ornements de nos jardins, tant par l'abondance de ses fleurs, qui se succèdent sans interruption, pendant quatre mois de l'année, que par l'inlinie diversité des nuances qu'il nous 33 — ofîre. Les couleurs bl.mche, purpurine, rouge, écarlale, rose, violet, lilas, marron, noir, elc, s'y trouvent mélangées à l'infini et composent aujourd'hui plus de deux mille variétés, divisées en huit groupes distincts. On se demande souvent pourquoi celte plante, ornementale au premier chef, semble délaissée par l'horticulture moderne. Ce n'est pas cependant qu'elle offre de bien grandes difficultés de reproduction, de conservation et de culture. La plante se reproduit le plus ordinairement et se multiplie par ses racines tuberculeuses^ qu'il ne faut pas confondre, malgré leur ressemblance, avec les tubercules de certaines autres plantes, de la pomme de terre par exemple: en effet, le Dahlia ne donne des bourgeons qu'au collet de la racine; les tubercules plus ou moins gros qui y sont attenants ne germent pas et ne servent qu'à la nutrition temporaire des jeunes pousses qui naissent à la base de la tige de l'année précédente. Ces tubercules sont ordinairement enlevés de terre à l'ap- proche des gelées; on les conserve en cave ou dans le coin d'une serre pour les mettre à l'abri de la gelée, pour les mettre à germer, en serre ou sur couche, dès le mois de mars, en sable pur ou en terreau, dans un endroit inac- cessible aux limaces qui en sont très friandes, on les livre à la pleine terre aussitôt que les jeunes pousses ont acquis assez de consistance pour n'être pas dévorées par les limaces et après les avoir divisés. En général, une seule tige est suffi- sante pour former une belle touffe. Les variétés doivent être soigneusement étiquetées au moment de l'arrachage, à l'aide de petites lames métalliques piquées dans les tubercules. Je ù\5 piquées, parce que les étiquettes attachées à la tige même qui se pourrit très vite, sont presque toujours perdues avant leur mise en placg. Pour nos petits jardins, il faut choisir, autant que possible, les espèces à tiges basses elles variétés lilliputiennes essentiel- lement propres à la garniture des massifs. ■^ u - Quelques variétés à fleurs simples, qui sont d'ailleurs très rustiques, sont d'un très bel effet dans les grands jardins et dans les parcs; disséminées dans les bosquets oii elles comblent très heureusement les vides laissés entre les arbres et les arbustes. Leurs fleurs entrent aussi très avantageuse- ment dans la confection des bouquets, dans lesquels on recon- naît difficilement la fleur de la plante-mère des belles espèces que nous connaissons. Pour les articles ci- dessus, Levesque. La Société Linnéenne de Normandie A SAINT- SAUVEUR-LE VICOMTE 24-25 Septembre 1S87. Sur la proposition de M. Corbière, professeur des Sciences naturelles au Lycée de notre ville, la société Linnéenne de Normandie avait décidé que l'excursion scientifique qu'elle fait tous les ans sur un point de la Normandie, aurait lieu cette année dans notre riche et fertile département de la Manche. Par suite de circonstances imprévues, cette excursion, qui devait d'abord avoir lieu au mois de juin, a dû être reportée en septembre. Saint-Sauveur-le-Vicomte avait été désigné comme lieu de réunion; les endroits à visiter étaient : 1" pour les géologues : Barneville, Garteret, Les Moiliers-d'Allonne et la tranchée du chemin de fer aux abords de la station de St-Sauveur; 2° pour les botanistes : les bords de la mer entre Portbail et Garteret, la falaise de Garteret et les marais de Doville. Au Rombred'environvingt-cinq, parmi lesquels: MM.Morière, 35 - secrétaire de la Société, Jouan, Corbière, Bigot, Dulot, Macé, elc, botanistes ot géologues, se trouvaient, réunis le vendredi soir 23 septembre à Saint-Sauveur-le-Vicomte. Le lendemain à 6 heures du matin, deux voitures nous empor- taient vers Portbail. A3 kilomètres de ce petit port, au château d'Olonde, les géologues quittaient la grande route peur se diriger vers le but de leurs recherches : M. Bigot, revenu la veille même d'une excursion géologique de deux mois en Angle- terre, les dirige. Les botanistes, sous la conduite de M. Cor- bière, continuent jusqu'à Portbail, oîi nous mettons pied à terre, pour visiter le havre. Parmi les plantes récoltées, men- tionnons: Frankenia lœvis, Statice occidentalis et S. lychnidifolia Salicornia radicans^ S. herhacea et sa variété procumbens, etc.; plus loin, à Barneville, nous recueillons : Glyceria maritima, Psammaarenaria , E lymus arenarius, Obione portulacoides, Suœda maritima, etc. A midi, géologues et botanistes se trouvent réunis à Carte- ret pour le déjeuner. On se sépare ensuite d© nouveau, les géologues pour se rendre aux Moitiers-d'AUonne, les bota- nistes pour explorer les falaises de Carteret. Vu la saison avancée, M. Corbière ne peut que nous indi- quer remplacement où quelques mois auparavant s'étalaient, luxuriantes, plusieurs espèces rares ou peu communes; seules, ou à peu près, végètent encore ç\ et là, quelques Scilla auium- nalis et Spiranthes autumnalis. Nous récoltons : Crithrnum inaritimum , Asplenium lanceola- tum et A. marinum, cette dernière croissant, comme toujours, à des hauteurs peu abordables. Mais nous devons renoncer à rencontrer : Polygala ciliala Lebel, Géranium Lebelii Bor, Helianthenum guttatum var. mari- timum Lloyd, Ranunculus flabellatus Desf. (R. Chœrophyllos GG ), Erytiirœa capUata Willd. espèce nouvelle pour la flore française, découverte récemment par M. Corbière, en ce lieu et sur deux autres points du département de la Manche. — 36 - Nous parcourons les falaises en entier pour jouir du splen- dide panorama que l'on découvre du sémaphore et qui méri- terait à lui seul l'ascension. Nous regagnons ensuite Garteret, d'où s'effectue directement le retour à Saint-Sauveur-le- Vicomte. Le lendemain, dans la matinée, quelques botanistes vont visiter les marais de Doville, situés à environ 4 kilomètres de Saint-Sauveur. Nous récoltons en toute hâte : Myrlca gale, fort abondant en cet endroit, Polygonwn minus, Lobelia urens, Schœnusnigrkans, Cladiiimmariscus, elc; puis nous retour- nons à Saint-Sauveur-le-Vicomte. A midi a lieu le banquet traditionnel h la fin duquel M. Morière porte le toast à Linné. A une heure et demie, M. Jouan ouvre la séance générale publique qui se tient à Thôtel-de-ville. Après une très spiri- tuelle allocution du président, la parole est donnée à M. Cor- bière, qui intéresse vivement l'assemblée en traitant de « l'appa- rition de quelques plantes étrangères à Cherbourg et à Fécarap ». Notre collègue signale non-seulement les espèces exotiques, assez nombreuses, qui ont apparu aux environs de notre ville, mais il examine les causes probables de leur arrivée parmi nous. Une seule lui paraît effective : l'action de l'homme qui, avec ses navires ou ses chemins de fer, transporte d'un conti- tinent à l'autre les semences les plus diverses. Quelques espèces, favorisées dans la lutte pour l'existence, se sont fort bien acchmatées à Cherbourg, grâce à la douceur de notre climat; mais la plupart, comme on devait s'y attendre, ont dis- paru après une ou deux générations. A Fécamp des faits analogues se sont produits simultané- ment. M. Bigot, licencié ès-sciences, donne lecture d'un note bien d'actualité, sur le terrain dévonien des environs de Carterel. La simplicité et la clarté d'exposition de M. Bigot rendent 87 — facilement compréhensible, même aux plus profanes, un sujet d'apparence aussi aride. M. Dangeard, docteur ès-sciences, fait part à la société d'observations fort intéressantes qu'il a faites sur « les mala- dies des plantes de son jardin «.Successivement, M. Dangeard nous présente des feuilles de chou, d'artichaut, de laitue, de poireau, etc., e* nous fait apercevoir sur chacune des maladies que beaucoup ignorent et qui se présentent sous la forme de petits champignons microscopiques de différentes espèces, lesquels en se développant constituent ces taches de diverses couleurs que l'on distingue facilement à la surface inférieure d'un certain nombre des feuilles de nos légumes. M. Letellier, professeur de sciences naturelles au lycée de Caen, communique à la compagnie ses recherches sur la sécrétion bojanienne de la moule commune et de quelques autres mollusques acéphales. Après une conférence de M. Jouan sur un Valognais de mérite, mais peu connu, Jean-Nicolas-G'jsaire Geoffroy, dont les manuscrits sont fort importants, la séance est levée. Quelques heures après, les linnéens se séparaient à Sotte- vast en se donnant rendez-vous pour l'excursion de 1888, qui doit avoir lieu à Bellème, dans l'Orne. Adrien Macé. Octobre 1887. LE BUTOMUS UMBELLATUS Les lecteurs du Bulletin ont pu voir que, en parlant de mon jardin, je disais que le bassin qui en occupe le centre était garni de nymphœa alba, que j'avais supprimé toutes les autres plantes aquatiques qui s'y trouvaient. (L'azoUa 2 — 38 — que j'y avais mis s'est supprimé de lui-même), mais que je me proposais d'y cultiver le hutomus umbeUatus. J'attendais pour cela à être bien renseigné sur les stations de cette plante. Le 14 août dernier, sur l'indication précise de M. Corbière, je me suis rendu sur la côte, à la limite de Querqueville et de Nacqueville, au pied même d'un grand mât de signaux que l'on voit de très loin. J'ai trouvé là, dans un cours d'eau , ainsi que dans un autre ruisseau des environs, une grande abondance de la plante cherchée: quelques-unes de ces plan- tes étaient encore fleuries, l'une d'elles était boutonnée poui fleurir dans les premiers jours de septembre. Cette dernière est au nombre des cinq ou six dont j'ai rempli deux pots que j'ai coulés à fond dans mon bassin qui est cimenté : j'en ai rais aussi quelques pieds dans le ruisseau du jardin de la société. Ils ont bonne racine et fleuriront l'an prochain. Le hutomus umbeUatus ou jonc fleuri, forme à lui seul, du moins pour l'Europe, la famille des butomées, démem- brement de la famille peu naturelle des alismacées. Ses longues feuilles linéaires, ressemblant à celles du typha de notre jardin, m'ont paru assez molles, et pas assez tran- chantes pour justifier le nom générique hutomus, de bous, bœuf, temno, je coupe — Allusion aux feuilles tranchan- tes qui couperaient la bouche des bestiaux. Les fleurs, portées sur une hampe de SOc/", sont au nombre d'une vingtaine, disposées en ombelles, et durent longtemps : le mois de juillet est l'époque moyenne de la floraison. Chaque fleur se compose d'un calice de trois sépales qui alternent avec les trois pétales de la corolle, ceux-ci, plus grands que les sépales, sont longs d'environ IS""/"", les uns comme les autres sont colorés en rose, ou 39 plutôt couleur fleur de pêcher. La plante est assez ornemen- tale pour figurer à ce titre clans les volumes que je possède: le Bon Jardinier — 1846, le Nouveau Jai'dinier — 1887, etc. On peut consulter les ouvrages qui sont dans notre bibliothèque. Le Bon Jardinier menùonne une variété à feuilles panachées : on la chercherait en vain dans nos envi- rons et je serais disposé à demander que cetre variété figurât dans une de nos prochaines commandes. 24 août 1887. H. DE LA Chapelle. Note sur la Floraison du Littœa Gracilis. Messieurs, Chargé par la Société d'un rapport à l'occasion de la première floraison, à Cherbourg, du Littœa gracilis, dont M. Letullier, jardinier, nous a présenté une hampe florale à l'une de nos dernières séances, je viens m'acquitter de ma mission. Le Littœa gracilis appartient à la belle et remarquable famille des Amaryllidacées, qui compte déjà de nombreux représentants chez nous. Cette famille se divise en trois groupes principaux : 1° Amaryllidées; 2" Alstrœmeriées; 3° Agavées. Le premier, qui est aussi le plus important, se subdivise en plusieurs groupes secondaires; quelques espèces se rencontrent à l'état spontané en Europe; tels sont les genres : Narcissus, Leucoium, Galanthus, etc. Les Amaryllis, originaires des régions tropicales et aus- trales de l'Amérique du Sud, du cap de Bonne-Espérance 10 — et de l'Inde, sont très-recherchés comme plantes d'orne- ment, et rivalisent avec les Lïliacées par la magnificence de leurs fleurs, généralement de couleurs brillantes, réu- nies en ombrelles au sommet d'une hampe^ et par l'odeur suave de plusieurs espèces. La tribu des A?naryliidées comprend également les'genres : Sternbergea, Griffinia, Crinum, Chlidanthiis, Pancratium, Clivia, Belladona, etc. Le dernier groupe de la famille, celui des Alsirœmeriées, ne renferme que les deux genres : Alstrœmeria et Bomarea. Ces plantes, orignaires de l'Amérique méridionale, remar- quables par leur port et la beauté de leurs fleurs, sont munies de tubercules farineux qui peuvent servir d'aliment; plusieurs genres sont comestibles au Pérou et au Chili. Dans ce dernier pays, V Astrœmena pallida produit une sorte d'arrow-root; TA. SulciUa s'emploie en médecine comme succédané de la Salsepareille. Plusieurs espèces sont culti- vées en Europe. La tribu des Agavées comprend les genres Agave, Four- croija, Littœa, etc.; comme les précédentes^ les plantes de ce groupe appartiennent à l'Amérique méridionale. Les Agaves sont des végétaux vivace,^, à racines fibreuses, ayarit le pori des plantes que l'on désigne ordinairement sous le nom. de « plantes grasses. » Le rameau florifère se développe très-rarement, mais lorsque ce fait se produit, sa croissance est extrêmement rapide : sa longueur peut attein- dre plusieurs mètres en l'espace de quelques semaines seu- lement. La rapidité et l'abondance de la floraison exigent une telle consommation de principes nutritifs, que la masse qui est accumulée dans les feuilles disparaît presque com- plètement, ce qui amène souvent la mort de l'individu par épuisement. 41 Les espèces les plus remarquables sont V Agave Amencana et 1'^. Cubiensis; la première est aujourd'hui répandue sur tout le littoral méditerranéen. Depuis longtemps on la cultive également à Cherbourg où elle passe facilement l'hiver en pleine terre avec un léger abri. Cette espèce est l'une des plus grandes du genre; nous en avons vu notam- ment à Guernesey des échantillons dont les feuilles attei- gnaientS m. 50 de long. Ces feuilles renferment en abon- dance des faisceaux fibro-vasculaires, que l'on extrait par divers procédés, et qui constituent une sorte de filasse, connue sous le nom de fil d'Aioès ou Pite, et avec laquelle on fabrique des cordages^ des tapis, des étoffes grossières, etc. On donne souvent à VA. Americana le nom impropre ^'Aloès\ il a plusieurs fois déjà fle:iri en pleine terre en France. La seconde espèce, Y Agave cubiensis, croît au Mexique et à Cuba; elle porte dans le pays le nom de Magaij\ comme la précédente, elle fournit des fibres soyeuses assez estimées, mais c'est principalement pour un autre usage qu'elle es^ cultivée au Mexique. Quand on vient à couper le sommet de la tige et les plus jeunes feuilles près de la base, il s'écoule des surfaces de section un liquide très-abondant, sucré, qui abandonné à lui-même, fermente rapidement et donne une boisson alcoolique dont le goût rappelle, dit-on, celui du cidre. Les Mexicains font un grand usage de cette boisson à laquelle ils donnent le nom de pulqué. Le genre Fourcroya comprend dix espèces, originaires des régions chaudes de l'Amérique, de Madagascar et de la Chine. Ce sont des plantes ayant le port des Dracœna, et atteignant quelquefois de grandes dimensions. Plusieurs espèces sont cultivées dans nos serres. 42 ~ Enfin voici le genre Littœa, que l'on rencontre, à l'état spontané, dans les mêmes contrées que le précédent, avec lequel il a certaines ressemblances. L'introduction en Europe du genre Littœa remonte à la fin du siècle dernier; nous trouvons, à ce sujet, dans la Flore des serres et des jardins de l'Europe, tome XVII^ page 175, un article que nous reproduisons textuellement : « Vers 1795_, débarqua du Mexique une sorte à^Ac^ave que Desfontaines nomma plus tard Yucca Boscii. En 1815, cet Agave fleurit chez le duc de Litta, à Lainante, près de Milan; Brignoli le nomma Littœa geminiflora, et Joseph Tagliabure, qui l'avait cultivé, en communiqua l'histoire à Joseph Acerbi. La plante fut publiée dans le n" 1 de la Biblioteca italiana\ Tagliabure y narra que, dans le but de la propager, il en avait brûlé le centre à l'aide d'un fer rougi au feu. » Depuis cette époque la culture s'en est considérablement développée, et quoique dans le centre et le nord de la France, ce genre ne soit pas rustique, nous le conservons, ici, en pleine terre toute Tannée. L'introduction à Cherbourg du LzVte(3! ^raa7«5 remonte au moins à une vingtaine d'années. Dans le Bulletin de notre société du mois d'avril 1869, nous trouvons une note du regretté M. de Ternisien, ayant pour titre : Etat de la végétation ornementale à Cherbourg et à tair libre pen- dant une période de dix années et après t hiver 1868-69^ dans laquelle, après avoir passé en revue plusieurs plantes cultivées on pleine terre à Cherbourg, l'auteur, signalant la plante dont nous parlons, s'exprime ainsi : « Bonapartea graçilis, du Mexique, feuilles étroites, longues^ dentées, ter- minées par un espèce de pinceau, sa tige, qui s'élève lente- ment, est couronnée par une immense gerbe de feuilles — 43 — d'un effet ravissant : a passé (es hivers 18G6-67, 1867-68, 1868-69, sa?is abri et sans souffrir. » M. de Ternisien en ne signalant que les hivers postérieurs à l'année 1866^ nous laisse penser que cette plante n'était pas cultivée à Cher- bourg avant cette époque; nous pouvons donc, selon toute vraisemblance, prendre l'année 1866 comme date d'intro- duction du Littwa. Deux mots à propos des noms àe. Bonapartea et de Littœa que l'on applique indistinctement à cette espèce. Plus haut nous avons dit que lors de ?a première floraison en Europe, cette Amarjllidacée avait été décrite sous le nom de Littœa geminiflora; ia Flore des serres et des jardins à laquelle nous avons emprunté cette note, ajoute : a Ker le rapporta au genre Agave, Zuccarini au genre Dasi/iirium, Brongniart à son genre Boidinia; mais quand, où et par qui fut-il nom- mé Bonapartea ? c'est ce que les matériaux dont nous dispo- sons ne nous apprennent pas. » Les Bonapartea vrais sont, en effet, des Broméliacées découverte- au commencement de de notre siècle par Ruiz et Pavon au Pérou, croissant en épiphjtes sur les branches des arbres et auxquelles ils donnèrent Je nom qu'elles portent encore actuellement, eii l'honneur du Premier Consul. Pourquoi depuis a-t-on créé un Bonapartea II n'ayant aucune analogie avec le Bonapar- /e«Ietdont la dénomination ne peut qu'amener de véritables confusions entre les deux espèces. Le nom de Littcea s'impo- se d'autant plus pour l'Amaryllidacée qu'il est antérieur à celui de 5o?2f//?ar^ert donné beaucoup plus tarda la même espèce. Nous pourrions nous étendre davantage sur cette déplo- rable manie qu'ont certains botanistes et horticulteurs de changer à leur gré des noms de plantes déjà nommées et — 44 — décrites, mais cela nous entraînerait beaucoup trop loin. Revenons donc en toute hâte à notre sujet. Nous avons pu voir la plante qui a produit la hampe flora- té que M. Letullier nous a présentée; elle appartient à Tun de nos collègues et ami, M. A. Legranché, rue de TAlma. Située au bord d'un petit ruisseau artificiel, cette plante a été placée en cet endroit il y a environ huit ans; elle n'a jamais été transplantée et passe tous les hivers sans aucun abri; elle est parfaitement garnie dans toutes ses parties de belles et nombreuses feuilles d'un vert remarquable indi- quant une forte constitution : sa hauteur est d'un mèfre environ. La tige florale s'est développée avec une rapidité prodigieuse et en quelques semaines seulement; chaque jour il était facile de constater les progrès de la croissance. Quoique cette floraison soit un fait extrêmement remar- quable et fort rare, il est regrettable qu'elle ne se soit pas produite au moins un mois plus tôt, car n'étant arrivée à son entier développement que vers la fin de l'été, 1 humidité constante de l'automne a empêché les graines de parvenir à maturité. Une autre floraison du Littœa gracilis a, parait-il, eu lieu également cette année à Cherbourg, mais enserre; la hampe florale était loin d'atteindre la dimension de la précédente, laquelle avait une longueur de 3 mètres 25 centimètres. La floraison du Litlœa gracias en pleine terre, que nous signalons aujourd'hui, est, croyons-nous, la première qui se soit produite en France. Nous avons parcouru un certain nombre de journaux horticoles, et les quelques floraisons des plantes de ce genre qui j sont signalées, ont toujours eu lieu en serre. Adrien Macé. Janvier 1888 — 45 - Les Jardins du Château de Trenon En Guéméné-Penfao (Loire-Inférieure). Messieurs, Ayant passé quelques jours en Bretagne chez mon excel- lent ami, M. le comte de St-Germain, membre correspon- dant de notre société, je crois devoir vous rendre compte de ce que j'ai vu chez lui, au point de vue horticole. Le domaine de Trenon est situé, pour la plus grande part'e, dans la commune de Guéméné-Penfao, section de Besléj département de la Loire-Inférieure, aux confins de riUe-et-Vilaine.Il comprend environ 300 hectares, répartis en 9 métairies et la faisance-valoir du propriétaire. Le château, construit en 1875, se trouve presqu'au bas du versant sud d'ui; large coteau à pente très douce et régulière. Le versant nord du même coteau est plus rapide^ plus irrégulier et se termine au bord de la Vilaine. Tout autour existent de vastes pelouses dont plusieurs sont plan- tées d'arbres verts en massifs serrés : j'y ai remarqué plu- sieurs Cedrus deodora, des Cupressus Lambert! dont un, plus jeune que celui que nous avons perdu, est digne de lui être comparé, et produit un effet magnifique. Tous ces massifs ont été disposés avec le plus grand soin pour ne pas gêner la vue, qui est splendiie, et qui des fenêtres du château s'étend à cinq et six lieues dans l'ouest, sur Redon et sur les coteaux d'Allaire, dans le Morbihan. Ce qui m'a le plus frappé dans la disposition générale des alentours du château^ c'est la gradation, pour ainsi dire insensible, par laquelle on passe d'une culture à l'autre. L'allée principale, largement carrossable, bordée des prin- — 46 — cipaux massifs d'arbres verts, suit une gracieuse courbe et se confond, sans clôture, avec la grande route tout près :lu château : des corbeilles de pelargoniums zonale et inqui- nans, des groupes d'hortensias parfaitement bleus, plus loin, comme je l'ai dit, des pelouses soit découvertes, soit gar- nies d'arbres verts; à mesure que l'on s'éloigne, les pelouses se changent en prairies ou en terrains de labour, les cèdres deodora et autres font place à des arbres de pro- duit, châta'gners et pommiers. Au loin, de tous côtés, on voit de longues avenues de sapins, dont la principale mène directement de la route aux bâtiments d'exploitation agricole du propriétaire, lesquels sont attenants au pota- ger. A 200 ou 300 mètres au nord-est, se trouve un peiit bois plus ancien, que je connais depuis 23 ans, mais qui a été approprié et très heureusement raccordé avec le reste du parc. Dans le sud, au fond de la vallée, on voit un étang déjà anc"en que, en ce moment, on tra- vaille à doubler en étendue, une petite chapelle et un colombier, reste du vieux Trenon, que l'on conserve et quo l'on va couvrir de lierre, pour le rendre plus propre à l'embellissement du paysage. De l'autre côté de la vallée sont plusieurs métairies dépendant du domaine, et le coteau est couronné par de grands bois de pins, créés sur des terrains incultes par le propriétaire actuel, à l'exemple des proprié- taires voisins. Ce que j'ai à vous signale.' surtout, messieurs, c'est le potager situé à une distance convenable au nord-ouest du châ'eau; il est parfaitement carré : chaque côté ayant 70 mètres, sa superficie est presque d'un demi-hectare (49 ares). Les murs qui le ferment à l'ouest, à l'est et au sud, sont bâtis en pierre et conformément aux principes : ils — 47 sont garnis de chaque côté d'espaliers bien entretenus, poiriers, pêchers, abricotiers^ pommiers, vignes. Dans l'intérieur du jardin, dont les allées sont droites, il J a plusieurs rangées de contre-espaliers, hauts d'un mètre, et formés de quatre lignes de fils de fer. La longueur totale des espaliers et contre-espaliers forme environ 1 ,200 mètres d'arbres à fruit que M. de St-Germain soigne et taille lui- même, en ayant recours à sa bibliothèque horticole où l'on retrouve les bons auteurs ei aussi nos Bulletins. Il est lui-même son jardinier en chef, et ce n'«st pas une sinécure. Pour le gros ouvrage, il emploie les ouvriers de sa faisance- valoir. J'ai remarqué dans le potager un vaste carré d'asperges de la plus belle venue. Elles ont produit dans la saison; quand je les ai vues, elles étaient ce qu'elles deva-ent être au mois de septembre. Elles sont de la variété rose hâtive d'Argenteuil et proviennent des cultures de M. Touzard, maraîcher à Roz-sur-Couesnon, Ille-et- Vilaine (cette com- mune est presque limitrophe de notre département aux abords du Mont St-Michel). M. Tduzard élève ses asperges au moyen des tanguas de la baie; M. de Si-Germain a employé le même procédé la première année, mais main- tenant il se sert du fumier de ses écuries. Les bâtiments qui ferment le côté nord du jardin, sépa- rent celui-ci de la cour de l'exploitation agricole réservée. Sur cette cour, logement d'un contre-maître, pressoir, etc.; sur le jardin, magasin, volière, vaste orangerie où l'on conserve les plantes destinées à orner les appartements du château. Il ny a pas de serre pour le moment, mais un emplacement très avantageux pour la construire ultérieu- rement, ce qui n'est pas encore décidé. Je n'ai point vu — 48 — dans la propriété de floriculture proprement dite, ni de collections. Un jardn d'hiver n""}^ a pas sa raison d'être, car M. de St-Germain possède, aux portes de Rennes, une autre résidence que sa famille habite pendant la saison froide. Quant à lui,, son exploitation agricole l'oblige à faire de fréquents voyages à Trenon, dans les mois où il ne l'habite pas. Je dois mentionner, comme annexe de l'établissement horticole, les caves du château, caves tellement hautes, sèches et bien aérées, que l'une d'elles est aménagée en chambre de domestique, plus confortable et plus saine que bien des rez-de-chaussée que je pourrais citer : une autre en atelier de pâtis-erie de famille; c'est vous dire que les deux caves dont l'une est aménagée en fruitier, et l'autre disposée pour recevoir en hiver les pelargoniums et autres plantes qui garnissent les massifs en été, atteignent parfai- tement le but proposé. Le reste des caves abrite largement les provisions de boissons et tout ce qui sert au chauiïage. Si le domaine de Trenon n'était pas si éloigné de Cher- bourg, du centre de nos opérations, une commission pour- rait s'y présenter, elle serait fort bien accueillie. Notre vice-président et professeur d'arboriculture trouverait beaucoup de choses qu'il approuverait; il pourrait aussi donner quelques avis qui ne seraient pas négligés. Mais, vu la grande distance, il n'y faut pas songer. Un membre de la société a fait le voyage pour des raisons personnelles: ayant la spécialité du rapport, il a voulu faire au moins, sous cette forme, un article de Bulletin. Cherbourg, le 21 septembre 1887. H. DE LA Chapelle. — 49 — Les Erythrœa Gapitata, Morieri et Tenuiilora. Dans ses herborisations aux environs de Cherbourg, notre savant collègue^ M. Corbière, a fait de précieuses décou- uertes sur lesquelles il a publié, ces dernières années, des notices dans les Bulletins de notre société des sciences naturelles et de la société linnéenne de Normandie. Nous nous bornons aujourd'hui à mentionner trois planles du genre Erythrœa, en laissant de côté toute la partie scientifique de ses descriptions, qui ne saurait rentrer dans le cadre restreint d'un Bulletin horticole. VlErythrœa capitata, Wildenow^, signalée par M. Town- send dans les dunes de Tîle de Wight, et recherchée vaine- ment par M. Corbière, à Vauville et à Biville, a été trouvée par lui, le 2 juillet 1885, auprès du fort de Brelteville, tout près du rivage, et le 9 juillet, M. Corbière, herborisant avec MM. Guiffart et Ninck_, Ta retrouvée dans les dunes de Créances, vers la limite des cultures_, à un kil. environ de la mer. Cette même plante a été retrouvée le 5 août suivant à la pointe de Carteret. (Voir le Bulletin de la société linnéenne de Normandie, 3* série, tome X, année 1885-86, pages 166-176. Le 7 août de la même année, M. Corbière herborisant aux environs du havre de Surville, canton de la Haye-du- Puits, a découvert une espèce d'Erythrœa, qui, bien qu'ayant de l'analogie avec l'E. pulchella, en est parfaite- ment distincte et constitue une espèce nouvelle : VEry- ihrœa Morieri (Corhière) dédié à l'honorable et savant bota- niste^ M. Morière, doyen de la faculté des sciences de Caen. — 50 — (Consulter, pour plus de détails, les mémoires de la société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherboarg, *.. XXV.) Les fleurs de ces deux Erytlirées sont roses, comme celles du genre, mais elles sont petites el groupées en capitules sessiles. M. Corbière eu a recueilli des graines pour étudier ces plantes plus à son aise : il a constaté que l'E. capua.a est bisannuelle et TE. Morieri annuelle. Nous nous proposons d'en semer aussi, et de voir s'il sera possible d'en tirer parti pour l'ornementation ou de les améliorer par la culture. Il y a lieu de citer en outre l'Erythrœa tenuiflora Link, espèce également à fleurs capitées, nouvelle pour la Nor- mandie, et découverte la même année que les précédentes, au havre de Surville. La Rédaction. EXPOSITION D'HORTICULTURE A ROUEN EN 1887. — EXTRAIT. — Monsieur et cher président, L'exposition de la société d'horticulture de Rouen était installée h la Bourse dans la spacieuse salh; du rez de-chaussée, mais vu l'abondance des produits, une annexe avait été établie dans la cour. En entrant dans la salle l'attention était bien vite captivée par les belles et nombreuses variétés de fruits dont le pourtour 51 était rempli. (Il y avait do trois à six spécimens de ciiaque variété) et parmi elles des collections vraiment remarquables, surtout dans celles de la ville (1) qui ne contenaient pas moins de trois cents variétés de pommes de table. (Les fruits de pressoir ne figuraient pas.) A côté de nos excellentes pommes normandes et du Canada on voyait une très-grando quantité de nouveautés importées d'Angleterre, d'Amérique et autres endroits. Nonobstant cela, nos Calville, Canada, Pigeon et Reinette de Gaux, n'ont rien à envier à toutes ces nouveautés exotiques. Ce même établisse- ment avait aussi une superbe collection de poires, quoique moins nombreuse. L'été dont la sécheresse s'est si vivement fait sentir dans toute la contrée, a été tout particulièrement défavorable aux poiriers. La société d'horticulture de l'arrondissement de Pont- Lévêque avait exposé collectivement de très-belles collections de Poires, Pommes, Pêches et Raisins, le tout bien choisi. Une pancarte indiquait le nom des membres de ladite société qui avaient pris part à cette exposition, ainsi que celui de ceux qui l'avaient installée et étiquetée, ce qui avait était fait avec beaucoup de soin et de précision. Au milieu de cette exposition on remarquait les armoiries de la ville de Pont-Lévêque. Une grande médaille de vermeil fut attribuée à ce groupe. Puis une autre grande médaille de vermeil, avec félicitations du jury, a été obtenue par M. Furon Lacaille, horticulteur à Berville-en-Caux, surtout pour sa superbe collection de pommes normandes. Pour la plus belle collection de Poires, M. Jules Baron, jardinier à Dernière (Eure), a obtenu une médaille d'or. Et pour sa collection de pommes, une méd. gr. vermeil. Je m'arrête, car il serait trop long de vous énumérer toutes (1) M. Varenne, le directeur, a obtenu ua diplôme d'honneur. — 52 — les récompenses décernées aux belles et nombreuses collections. Cependant je mentionnerai encore le magnifique raisin de M. Marc, horticulteur au Vaudreuil, pour lequel il a obtenu une médaille d'or. Son admirable collection de raisins de table se composait d'au moins cent variétés, toutes plus belles les unes que les aulres : c'était la véritable attraction de l'expo- sition. Je n'entreprendrai pas de vous décrire la beauté de tous ces magnifiques chasselas aux couleurs et aux nuances les plus variées, blancs, dorés, noirs, violets, etc., compacte ou transparent, cela me serait impossible. Et la section des Frankental ayant des grains gros comme des prunes de reine Claude : la grappe pesait plusieurs kilos, et tant d'autres qu'il faut voir pour croire à leur existence. Tout cela vient à l'air libre, à une vingtaine de kilomètres de Rouen, Notre société s'en est assurée en visitant les ceps si intelligemment cultivés par ce spécialiste. Il me reste à vous parler de l'exposition des Chrysanthèmes. Groupés au milieu de la salle, ils formaient un délicieux jardin dont les fruits étaient la riche bordure. Disposés avec un goût exquis par M. Lucet, horticulteur, professeur d'arboriculture au jardin des plantes, leur agencement ne laissait rien à désirer. Mais hélas I il n'en était pas de même pour la floraison. On aurait pu appUquer ce passage de l'Evangile beaucoup d'appelés mais peu délusl... En effet, sur une douzaine de lots un seul était arrivé à point pour la floraison. Et ce lot, appartenant à M. Pouquet, horticulteur à Elbeuf, était splendide; les fleurs grandes et belles aux couleurs vives, nuancées, des plus variées, faisaient bien vivement regretter le retard des autres collections qui ne montraient une plante fleurie que par ci par là. Aussi, M. Fouquet a-t-il obtenu une médaille d'or du jury et la médaille d'or des dames patronnesses. De tout ceci il résulte, que chez nous, pour avoir une vraie exposition de Chrysanthèmes il ne faudrait pas la /aire avant la deuxième quinzaine de novembre... C'est une exposition à 53 — recommencer. Je passe sous silence les noms des délégués au nombre de treize venant de Paris, Versailles, Havre, Bernay, Elbeuf, Alençon, Yvetot, Pont-Lévêque, Gaen, Beauvais, St- Germain en-Laye et Amiens. Angran. A notre grand regret, nous avons été obligés de réduire à un extrait le remarquable travail de notre cher correspondant et d'en éliminer des détails très intéressants, mais étrangers à l'horticulture — Réd. DISTINCTIONS HONORIFIQUES M. H. de la Chapelle, qui a toujours été l'un des pre- miers, le cas échéant, à complimenter nos collègues qui ont obtenu des distinctions honorifiques, vient à son tour de mériter ces mêmes compliments. Par décision ministérielle du 29 décembre 1887, enregistrée au Journal officiel du 30, même mois, M. H. de la Chapelle, contrôleur des douanes, a été nommé Officier d Académie. Cette agréable nouvelle a été accueillie avec uu bien vil plaisir par les nombreux amis de M. de la Chapelle, et particulièrement par les membres de notre société. L'un des fondateurs et premier président de la société artistique et industrielle de notre ville, dont il est aujour- d'hui président honoraire, archiviste de la société acadé- mique de Cherbourg, M. de la Chapelle reçu membre de notre société en 1869, fait partie du comité de rédaction depuis cette même année, et du bureau depuis 1874. A nos quatre dernières expositions, il a été désigné pour remplir 4 ~ 54 — les délicates fonctions de rapporteur général. Le nombre des articles qu'il a écrits pour notre Bulletin s'élève à plus de soixante; c'est assez dire la part active qu'il a prise au développement de nos publications. Les chroniques, notes, rapports, etc., de M. delà Cha- pelle, sont toujours d'un style humoristique et original qui "le distingue tout particulièrement. Notre société, comme la société artistique et industrielle, applaudiront à la distinc- tion qui vient d'être accordée à M. de la Chapelle. Adrien Macé. M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes, président de la société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube, auteur d'un grand nombre d'ouvrages classiques sur la greffe et l'arboriculture, a été nommé, le l"janvier dernier, chevalier de la Légion d'honneur. M. Baltet vient d'adresser à notre société, dont il est membre cor- respondant, la 4« édition de son ouvrage VAri de greffer, ouvrage des plus complets, que tout amateur d'arboriculture devrait avoir dans sa bibliothèque. Que iM. Baltet veuille bien recevoir ici nos remerciemeuta pour son envoi, et surtout nos plus vives félicitations, pour la distinction si flatteuse et si bien méritée dont il vient d'être l'objet. La Rédaction. ROSIER.© NOXJ^VTEAUX 1886-1887 (Suite). ROSIER POLYANTHA. Miss Kate Schullheis (Soupert et Notling), fl. petite, blanc à reflets jaunâtres, centre rose saumoné. ROSIERS THÉS. Vicomtesse de Folkestone, fl.gr., blanc crème rosé, centre saumon. Ye Primerose Dame, fl. gr., jaune primevère, centre abri- coté. — 55 ROSIERS HYBRIDES. Brillant (W. Paul et fils), fl. gr., d'un brillant cramoisi, écarlate.' Charles Dickens (W. Paul et fils), fl. grande, d'un beau rose. Emile Masson (Liabaud), fl. gr., rouge, pourpre velouté. Inigo Jones (W. Paul et fils), fl. gr., globuleuse, rose teinté de pourpre. M°e Henri Pereire, fl, gr., rouge vif, à reflets de feu. 1887-1888. ROSIERS BENGALE. M"' Laurette Messimy (MM. Guillot et fils, horticulteurs à la Guillotièrc, Lyon), fl. gr., rose chine éclatant, à fond jaune cuivré très vif. ROSIERS ILE BOURBON. Léa Lévêque (MM. Lévêque et fils, horticulteurs à Ivry-sur- Seine), fl. grande imbriquée , blanc ombré de carmin passant au blanc pur. M"* Létuvé de Golnet (M. Vigneron fila, rosiériste à Olivêt, près Orléans), fl. tr. gr., rose lilacé à l'intérieur. M"° Glaire Truffant (M. Eugène Verdier, horticulteur, rue de Glisson, 37, Paris), fl. moy., rose argenté, très frais. M"« Marie Drivon (M"" V'J. Schwarts, rosiériste à Lyon, à la Guillotière), fl. moy, variant du rose vif à la nuance fl. de pêcher jaspée. Princesse Impériale Victoria ou Kronprinzessin Vikloria (M. L. Spath, pépiniériste à Rixdorf, près Berlin), fl. gr., blanc lait à l'extérieur, jaune soufre à l'intérieur. ROSIER MOUSSEUX, Ghevreul (M.Moreau Robert, horticulteur à Angers),fl. tr. gr., beau rose vif satiné, hors ligne. ROSIERS POLYANTHA. Claire Jacquier (M. Alexandre Bernaix, rosiériste à Villeurban- ne, près Lyon), fl. petite, jaune nankin. Georges Pernet (MM. J. Pernet fils Ducher, rosiériste à Mont- plaisir, Lyon), arbuste très nain, floraison abondante et constante, fl. gr. pour le genre, rose très vif, nuancé jaune. 56 Gloire des Polyanlha (Guillot el fils), fl. petite de 2 à 3 centi- mètres, rose vif à fond blanc, panicule de 60 à 80 fleurs. M"° Jeanne Ferron (V* Schwarlz), fl. tr. gr. pour l'espèce, rose satiné au centre, incarnat sur les bords. ROSIERS NOISETTES. L'Abondance (Moreau Robert), fl. raoy. blanc pur, légèrement rosé en ouvrant, corymbes de 50 h 100 fleurs. M"' Jules Franku (M. Ph. Nabonnand et fils, rosiéristes au golfe Jouan), fl. moyenne, imbriquée blanc pur, extra. Triomphe des Noisettes (M. Pernet père, rosiériste aux Ghar- pennes-les-Lyon, Rhône); fl. tr. gr. fleurissant en corymbe, rose très vif. HYBRIDE DE RUGOSA. M'"^ G. Bruant (M. Bruant, hort. à Poitiers), cette nouvelle va- riété provient du croisement du rosa rugosa, espèce japonaise à fleurs simples par le thé sombreuil. Elle est le point de " départ d'une nouvelle classe d'hybrides. L'arbuste est cou- vert de fleurs jusqu'aux gelées; fl. larges d'une éclatante blancheur, réunies en ombelles de6 à 12. ROSIERS THÉS. Bardou Job (Nabonnand et fils), fl. gr. écarlate velouté, fond noir, variété extraordinaire, toujours fleurie. Baronne de Hoffmann (Nabonnand el fils), fl. gr., rouge cuivré nuancé, fond jaune glacé. Clara Pries (obtenue par Pries, vendue par MM. Ketten frères, grand Duché de Lu.xembourg), fl. très grande, blanc crème, à centre jaunâtre. C*« George de Roquette-Buisson (Nabonnand et fils), fl. gr. imbriquée, beau rose vif nancé. G'»" AnnaThun (MM Soupert ctNotting, rosiéristes à Luxem- bourg, grand Duché), fl gr. en coupe, jaune orange doré. Edouard Pailleron (Nabonnand et fils), fl. gr. rose cuivré nuancé, revers des pétales bronzé, coloris nouveau. Elie Beauvilain (MM. Beauvilain et fils, pépiniéristes à Libourne, Gironde), fl. gr. imbriquée, beau blanc rosé et argenté. Furst Bismarck (obtenue par Drogemiiller, Henri, vendue par Schulteis frères, rosiéristes à Steinfurth Naiïheim), fl. grande, jaune d'or brillant. 57 - Fuslin Bismarck (obtenue par DrogemilUcr, Henri, vendue par Schulteis frères), Q grande, passant du rose de Chine au rose cerise. Gloire de Libourne (Beauvilain et ûls), fl'. gr. imbriquée, jaune canari foncé, centre abricoté Kaiser Wilholinder Siegreiche (obtenue par Drogemiiler, ven- due par Schulteis frères), fl. grande, blanc jaunâtre à l'ex- térieur, jaune foncé à l'intérieur. M"* Agathe Roux (Nabonnand et fils), fl. tr. gr., beau rose tendre, très florifère, extra. M">° Glaire Jaubert (Nabonnand et fih), fl. tr. gr. imbriquée, jaune brique, extra, très florifère. M^^Elisa Reboul (M. Gh. Reboul, pépiniéri-stc àMontélimart), fl. moy. caliciforme, extérieur blanc pur, centre jaune canari. M""® Hoste (Guillot et fils), fï. tr. gr., blanc jaunâtre, fond lavé jaune d'oeuf, variété extra. M"" Jeanne Guvier (Nabonnand et fils), fl. tr. gr., beau rose hortensia nuancé, extra. M»" Joseph Godier (J.Pernetfils-Ducher), fl. gr.,rose de Ghine, carminé au centre, coloris nouveau. j^me ]a D'se d'Awerstadt (Bernaix), fl. gr. jaune bouton d'or, coloris nouveau. W^o Max Singer (M" Soupert et Notting), fl. moyenne, jau- ne clair, nuancé orange. M'"^ Philémon Cochet (M. Scipion Gochet,horticulteur à Grisy- Suisnes, Seine-et-Marne), fl. gr. en coupe, rose extrême- ment clair, nuancé saumon. M"* Henriette de Beauveau (M. F. Lacharme, rosiériste à Lyon), fl. grande, coloris "aune clair. Magdeleine Beauvilain (Beauvilain et fils),^ fl. gr. imbriquée, jaune clair à fond cuivré, légèrement rosé. Miss Ethel Brownlow (MM. Dickson et Sons), fl. grande, rouge saumont brillant. MissLizzie (Nabonnand et fils), fl gr. imbriquée, jaune clair, passant au blanc, extra. Monsieur Rosier (Nabonnand et ûls), fl. gr., rose vif, fond blanc jaunâtre, extra. — 58 Princesse Béatrice (obtenue par M. Bennet de Schepperton et vendue par Sctiullheis frères), fl. grande, jaune clair à l'exté- rieur et richement jaune doré à l'intérieur. Princesse de Sagan (M. F. Dubreuil, rosiériste à Montplaisir Lyon), fl. raoy. en coupe, rouge cramoisi velouté, très belle. Souvenir de M°" J. Métrai (Bernaix), fl. tr. gr., couleur nouvelle pour la section, rouge cerise vif, nuancé cramoisi et vermillon. Souvenir du général Gharrelon (Ch. Reboul), fl. gr., pétales extérieures blancs, centre rose de Chine, onglet jaune à la base. Thérèse Lambert (Soupert et Notting), fl. grande, rose tendre sur fond rouge jaunâtre. V. Viviand Morel (Bernaix), fl. gr. rouge cramoisi, nuancé grenat. ROSIERS HYBRIDES DE THÉS Docteur Pasteur (Moreau Robert), fl. grande, beau rose vif carminé, nuancé groseille. Jules d'Assonvile (Soupert et Notting), fl. grande, imbriquée, rose lilacé sur fond nacre. L'idéal (thé de noisette, sans doute hybride de thé et de noi- sette. (Nabonnand et fils), fl. gr., jaune et rouge métallique, lavé de teintes dorées éblouissantes, indéfinissables. Nec plus ultra de tous les coloris les plus beaux et les plus frappants : elle est idéale 1 Madame André Duron (M. Joseph Bonnaire, rosiériste à Montplaisir, Lyon], fl. tr. gr., rouge clair frais. Madame Carie (Bernaix), fl. moyenne, rouge éclatant, cerise vif. Madame Ernest Piard (Bonnaire), fl. tr. gr., en coupe, rou- ge vif avec liseré argenté^ variété hors ligne. M"* Germaine Caillot (J. Pernet fils-Ducher), fl. tr. gr., rose chair, nuancé de jaune plus vit' au centre. Weisse Seerose (obtenue par Drogemiiller, Henri, vendue par Schultheis frères), fl. grande, blanc satin très resplandissant. ROSIERS HYBRIDES REMONTANTS. Albert La Blottais (Pernet père), fl. tr. gr., rouge vif, parfois rouge plus foncé cramoisi. — 59 Cacillie Scharsach (obtenue par Geschwind, vendue par Ketten trères), fl. tr. grande, blanc carné passant pu blanc Conseiller Slockert, voir Regierungsrath Stockert. Directeur Tisserand (Lévêque et fils), il. tr.gr rouge carminé vif, ombré de ponceau, plante de premier ordre. Duc d'Audififret Pasqaier (Eug. Verdier), fl.gr., rouge car- mm vif pourpré, centre plus brillant, parfois bordé de blanc. Duchesse de Galliera (Eug. Verdier), fl. gr., beau rose carminé vif des plus ravissants. Duchés of Leeds (MM. Macket fils, rosiéristes à Gatterick- Yorkshire), variété issue de la France, dont elle a conservé tous les caractères; son coloris cependant est de nuances plus foncées. Earl of Dufl'erin (MM. Alexander Dickson et Sons, pépiniéris- tes àNewtowards-Angleterre), fl. grande, cramoisi velouté riche, très belle. François David (Pernet père), fl. grande, rougo vif nuancé de cramoisi. Gbire deMargottin (M.Margottin père, rosiériste à Bourg-la- Reine), fl. gr. rouge très éblouissant. James Bougault (M. Charles Verdier horticulteur à Ivry-sur-- Seine), fl. moy, blanc légèrement teinté de rose en ouvrant, passant au blanc pur. Katkof (Moreau Robert), fl. gr. rouge cerise vif, carminé éblouissant. Lady Helon Stewart (MM. Dickson et Sons), fl. gr. cramoisi écarlate brillant. L'ami Loury (Eug. Verdier), fl. gr. rouge écarlate cramoisi vif, ombré de pourpre marron. Louis Donadine (M. Gonod, horticulteur à Lyon), fl. gr. rouge marron foncé velouté, nuancé rougo feu. Louis Lille (F. Dubreuil), fl. très grande, en coupe, rouge vif, à reflets feu clair. Madame Alphonse Seux (M Liabaud, horticulteur à Lyon, Croix-Rousse), fl. tr. gr. rose tendre parfois rose vif. Madame Gesar Brunier (Bernaix), fl. gr. rose de Chine sati- né brillant. 60 Madame Charlotte Woltcr (Moreau Robert), fl. extra grande, rose vit satiné nuancé, extra. Madame de Terrouenne (Vigneron fils), fl. gr., rose groseille clair. Madame Heine Furtado (Lévêque et fils), fl. tr. gr,, rose vif glacé, ombré de lilas et de carmin, de tout premier ordre. Madame Richaux (Liubaud), fl. tr. gr. rose tendre satiné très frais. Madame Sophie Sterne (Lévêque et fils), fl. très gr , rose clair vif carminé très brillant. Madame Suzanne Chavagnon (Gonod), fl. tr. gr.,beau rose vif. Marquis D'Aligre (Lévêque et fils), fl. gr. rouge vermillon, nuancé de brun et de ponceau. Monsieur Auguste Perrin (V" J. Schvs^artz), fl. gr. rouge cerise éclatant. Monsieur Chevalier (Pernet père), fl. tr. gr. rose cerise glacé lilas. Monsieur G. Niogret (Liabaud), fl gr. rouge amarante, à cen- tre pourpre. Monsieur Jourdan (Ch. Verdier), fl gr. rouge éclatant. Morphée (V* J. Schwarlz), fl. gr. beau rouge cramoisi vif velouté, revers rose. Pierre Liabaud (Liabaud), fl. gr. rouge pourpre velouté bleuté. Prince Charles d'Arenberg (Soupert et Notting), fl. tr. gr., rose carminé satiné avec reflets argentés Regierungsrath ou conseiller Stockorl(Soupert et Notting), fl. grande, rose pur argenté et satiné. Reine Isabelle II (Lévêque et fils), fl. tr. gr. imbriquée, rose clair diaphane très tendre. Roi François d'Assise d'Espagne (Lévêque et fils), fl. tr. gr. imbriquée, rouge ponceau très vif, nuancé de violet et de pourpre. Scipion Cochet (Eug. Verdier), fl.gr. rouge brillant, pourpre marron velouté, ombré de cramoisi écarlate. Sir Rowland Hill (M" Macket fils), fl. gr. marron noir prenant une couleur plus claire en vieilllissant. Souvenir de M""* Faure (Bernaix), fl. gr. rouge cramoisi. noaucé de pourpre velouté. Gauvin. fil — Commission des Guitures d'Agrément. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Journal de la Société Nationale d'Horticulture de France. L'exposit on horticole que la société nationale d'horti- culture de France, organise chaque année à Paris, a eu lieu en 1887 dans le pavillon de la ville, aux Champs- Elysées, et a obtenu encore plus de succès que les précé- dentes, aussi bien par la quantité et la beauté des produits exposés, que par le nombre considérable de visiteurs qu'elle a reçue. Ouverte le 25 mai, cette exposition a été fermée le 30 du même mois. Les Bulletins de la société renferment bon nombre d'ar- ticles remarquables dont nous recommandons particulière- ment la lecture à tous ceux de nos collègues s'intéressant à l'horticul'ure; nous signalerons principalement les suivants : Note sur la culture de la Reine-Marguerite à contre-saison, par M. A. Schwartz. — Culture et descript on de diverses orchidées de serre froide, par M. E. Bergman. — Note sur les importations et les exportations de produits hort'coles de 1884 à 1886, par M. Ch. Joly, etc. Parmi les plantes nouvelles ou rares décrites dans ces mêmes Bulletins, nous remarquons : Arundo Donax L. fol aureo-variegatis. Les feuilles de cette nouvelle variété sont rubanées de jaune d'or. — Crinum X Powelli. Fleurs rose- rouge, grandes, tiges atteignant 1 m. 50 de hauteur^ — 62 — feuilles fermes, dressées et terminées en pointe. Cette jolie Amaryllidée demande la pleine terre pour bien réussir. Nymphéa zamzibarienis, Casp. flore rubro. Cette belle variété a donné des fleurs, mesurant jusqu'à 19 cent, de diamètre, d'un joli rouge cramoisi, les feuilles, de 42 centi- mètres de largeur, sont bordées de dents mousses. Il serait bien à désirer que cette très belle Nymphéa put être con- servée et multipliée. — Amazonia calycina Hook. Cette plante est remarquable par ces feuilles, longues de 15 à 18 cent, souvent maculées d'un beau rouge^ et par sa floraison qui se prolonge pendant deux mois. Chaque branche se termine par une grappe de fleurs, jaune-soufre, pendantes, dirigées toutes d'un côté^ tandis que du côté opposé s'élèvent de nombreuses feuilles florales, qui sont tantôt toutes colorées uniformément en beau rouge, tantôt diversement mélangées de vert et de rouge. — Voici une note sur les ennemis à combattre dans les jardins, par M. Michelin, qui après avoir signalé les remèdes employés avec le plus de succès pour détruire les insectes nuisibles et les Crypto- games de toute nature qui envahissent les végétaux de culture d'utilité, tels que le Mildiou, la tavelure des poires, rOidium, donne, pour les planches de plantes d'agrément, plusieurs moyens pour éloigner ou détruire ces difl'érents maux; parmi les plus faciles, notons : pour arrêter les Limaces, Escargots, etc., la cendre, la chaux pulvérisée, l'emploi d'un vieux cordage trempé dans une dissolution de sulfate de cuivre, étendu autour d'une plate-bande ; une bonne précaution consiste à rouler au pied des arbres, autour du tronc, une bande de papier fortement enduite de goudron; une autre encore contre les limaces et réelle- ment eflScace, est la pose sur le sol et auprès des plates- 63 — bandes envahies, d'une planche de bois largement recouverte de vieille graisse, sur laquelle on peut faire, chaque matin, une abondante récolte de limaces; enfin on a constaté que là où l'on avait répandu, sur le sol du coaltar mêlé à la terre par un binage, les vers blancs avaient disparu. Presque tous ces remèdes sont connus de la plupart des horticulteurs, mais 'on ne saurait trop les faire connaître. Il est évident que personne ne peut avoir la prétention de détruire à fond ni même pour longtemps au moins, les fléaux qui attaquent sous tant de formes nos jardins, mais avec de la vigilance, ils en arrêteront toujours les efiets. Bulletin de la Société d'Horticulture de Geneix. Aponogeton Distachium. — Cette plante essentiellement aquatique, est tout à la fois utile et agréable; utile en ce qu'elle produit en abondance des tubercules très farineux, propres à l'alimentation de la volaille et agréable par son feuillage d'un beau vert recouvrant, les eaux pendant toute l'année, et qu'émaillent des fleurs s'épanouissant à la sur- face de l'eau, où leur couleur d'un blanc de neige contraste avec le vert luisant des feuilles. L'aponogeton résiste parfai- tement aux froids, même rigoureux, de notre climat. Les meilleures variétés de Vioiettes. — Violette le Tzar, fleur d'un beau bleu foncé, odorantes, liges très longues, — V. Swanley white, fleurs blanches, très double. — V. Swanlej bleu, semblable à la précédente, mais à fleurs bleues. — V, Hambourgeoise, floraison de septembre jus- qu'en avril, fleurs bleu foncé, à tiges longues, espèce très avantageuse pour l'horticulteur marchand. — V. M°" Millet, très-belle, mais ne fleurissant qu'au printemps; fleur bien faite, très jolie et odorante. — V. de Parme. — — 64 — V. Marie-Louise, fleurs doubles, très grandes et très florifères, d'un bleu céleste. Bulletin de la Société d'Horticulture de Soissons. Taille des Rosiers. — Cet article est emprunté au journal Lyon Horticole. Voici en quelques mots la base du système décrit; si l'on a affaire à un massif, on taille presque rez- terre toutes les branches des rosiers situées dans le rang le plus extérieur, allonger la taille de cinq centimètres au rang suivant, de dix centimètres au troisième, de trente au quatrième et ainsi de suite. Au centre, laisser à chaque rosier une branche dans toute sa longueur sans la tailler, et l'incliner à la hauteur des plantes taillées les plus lon- gues. Par ce moyen on obtient, dit l'auteur de ce système, tôt et longtemps une belle floraison ; les branches non taillées donnent des roses précoces, d'une précocité moyenne sur les rosiers taillés long, et des roses tardives sur les rosiers taillés rez-terre. Parfum des Roses. — La véritable essence de Roses d'Orient est d'un prix excessif, variant de 2,000 à 2,500 francs le litre. Aussi tout le monde ne peut se payer ce luxe. Voici un moyen très simple pour parfumer les appar- tements pendant l'hiver. Placer dans un bocal des lits alter- natifs de pétales de roses et de sel, ajouter quelques gouttes d'alcool concentré et fermer hermétiquement. Chaque fois que l'on débouchera le flacon il s'en dégagera une forte odeur de roses; on emploiera de préférence des pétales de variétés très-odorantes. D'après un observateur Américain, les variétés de roses dont le parfum est le plus développé, sont les suivantes : La France, Maréchal Niel, Bessie Johnson, Madame Knor, — 65 — Pierre Noting, Gonbault, Charles Lefebvre et Devionensis. Soins à donner aux plantes en apparteme^its . — Beau- coup de personnes cultivent chez elles des plantes destinées à égayer les appartements, la mode est aujourd'hui plus que jamais à cette sorte de culture; mais combien de ces pauvres abandonnées qui, reçues en parfaite santé, se des- sèchent et meurent quelque temps après, par suite du manque de connaissances et surtout de soins qui bien sou- vent font complètement défaut. Voici quelques oonseils qui, croyons-nous, feront plaisir à tous ceux de nos collègues, possédant des plantes d'ap- partements. Et d'abord pendant la période de végétation, ne pas laisser la terre se dessécher, car dans ce cas les jeunes racines périraient, et les feuilles tomberaient. Les arrosements à l'eau claire finissent par laver la terre et lui enlèvent une partie de ses éléments nutritifs, il faut donc recourir aux engrais. Les engrais organiques les plus puis- sants de tous, ont l'inconvénient de dégager des odeurs sut generis qu'il est impossible d'admettre dans des apparte- ments. Il faut donc avoir recours aux engra's chimiques qui n'offrent rien de repoussant pour l'odorat. Parmi ceux- ci il convient de distinguer tout particulièrement le Carho^ nated ammoniaque, que l'on trouve chez tous les marchands de produits chimiques, il s'emploie à la dose de un gramme par litre d'eau. On peut arroser avec cet engrais deux ou trois fois par semaine, en ayant soin que l'eau soit toujours à peu près à la température de l'appartement. A partir du mois de septembre, on doit ralentir progressivement les arrosements, c'est-à-dire les donner moins copieux et a des intervalles plus éloignés, et ne plus employer d'engrais. Pendant l'hiver l'eau ne doit plus être donnée que pour empêcher la terre de se dessécher complètement. 66 ' La propreté chez les plantes est une condition essentielle de bonne santé; il faut avoir soin de laver fréquemment, non seulement le dessus, mais aussi le dessous des feuilles avec une éponge et les essuyer avec un chiffon doux, ou bien, pour les plantes à feuillage^ les exposer à l'air lors- qu'il tombe une pluie fine. Tous ces soins peuvent paraître bien minutieux, mais ils n'ont rien d'inutile. Si l'on met ces conseils en pratique, on aura alors des plantes d'une belle venue et d'une végétation vigoureuse, qui dédommagera des soins qu'elles auront reçues. Bullelin de la Société d'Horticulture d'Epernay. Les ennemis et les auxiliaires du jardiyiier. — Tel est le titre d'un excellent article que nous regrettons de ne pou- voir reproduire tout au long, et qu'il serait pourtant si utile de faire connaître. La nature a donné à l'homme des auxi- liaires dont il méconnaît trop souvent les services, et qui se chargent d'empêcher l'excessive multiplication de ses ennemis. La liste des premiers est, il est vrai, beaucoup plus courte que celle des insectes nuisibles, aussi devons- nous connaître nos auxiliaires et les protéger. Voici l'énu- mération des principaux insectes utiles : les Carabes, le Staphylin, les Coccinelles, les Ichneumons, parmi les mam- mifères, il convient de citer : le Hérisson et la Chauve- Souris. Les Couleuvres, Orvets, Lézards, Grenouilles et Crapauds se nourrissent également d'insectes. Dans la classe des oiseaux, signalons particulièrement pour les bons ser- vices qu'ils nous rendent : les Fauvettes. Mésanges, Hiron- delles, Rouge-Gorge, Roitelets, Beregeronnettes, Alouettes, Chardoi.nerets, enfin et surtout V Effraie, la commensale de — 67 — nos maisons, qui purge nos greniers de rats et de souris et nos jardins de mulols et de lérots. Nous ne saurions trop répéter les recommandations tant de fois et si peu écoutées, principalement contre la destruction des nids, qui a lieu non-seulement par les enfants, mais encore, chose triste à dire, par les hommes. Moyen pour retarder la pourriture des tuteurs. — Le journal La Nature annonce que, pour retarder la pourri- ture des échalas, tuteurs et piquets plantés en pleine terre,, il faut les enfoncer en terre dans le sens opposé à celui dans lequel ils ont poussé, c'est-à-dire par le petit bout. Revue Horticole. Anémones Capelan rouge et blanche. — A la description de cette remarquable nouveauté est jointe une chromoli- thographie. Très double, à fleurs tantôt rouge lavées de blanc, et le cœur rouge intense, tantôt blanches ou légère- ment rosées, le cœur variant du rouge vif au blanc carné et quelquefois au vert pâle, V Anémone Capelan ou Chapeau de cardinal est une plante qui sera répandue d'ici peu dans tous les jardins, sa culture d'ailleurs, et l'époque de sa floraison sont les mêmes que pour Y Anémone des fleuristes. Nouveautés japonaises. — Bambou King-Mei, très-belle espèce, appartenant au groupe des « Bambous carrés », bien rustique. Bambou Okamé Sasa, espèce très naine, à tiges nom- breuses, atteignant 25 à 40 centimètres de hauteur, très- ramiâées, à feuilles relativement courtes, quelquefois vertes, le plus souvent rubanées de blanc jaunâtre, rustique. Bambusa Wieseneri, très vigoureuse, tige à écorce noire brunâtre, plante des plus remarquables. 68 - Ané'omeda japonica elegantissima. Jolie plante à touilles margiiiées de blanc, inflorescence de couleur rose se déve- oppant vers la fia de septembre. Pinus Koraiensisvariegata. — D'une bonne vigueur, cette espèce est remarquable par ses rameaux, dont toutes les jeunes feuilles sont blanc-jaunâtre. Redoute le soleil. Carreaux et couvertures vitro-métalliques. — Nouvelle invention destinée à rendre de grands services dans la construction en général, et particulièrement dans la cons- truction des serres, châssis et abris quelconques. Il s'agit d'un réseau métallique très résistant, enduit d'une subs- tance transparente imperméable. Ce produit s'enroule absolument comme du papier goudronné et résiste, sans détérioration aucune, à des chocs violents. On peut se procurer des renseignements en s' adressant au directeur de l'exploitation, 19, rue Blanche, Paris. Oeillets remontants tige de fer. — Les plantes dont il s'agit ont, en plus de l'avantage d'être fort belles et remon- tantes celui d'avoir les tiges raides, ce qui les a fait com- parer à des fils de fer. Les variétés figurées sont au nombre de dix, de coloris et de grandeur remarquable, une note sur la culture et la multiplication des œillets accompagne cette description. Société des Rosiéristes français. — La création d'une société de Rosiéristes est chose à peu près faite maintenant. Au congrès horticole tenu au mois de mai dernier à Paris, une commission spéciale a été nommée à l'efi'et d'élaborer des statuts et de les soumettre aux intéressés. Crinum Moorei. — Cette belle espèce, rustique dans l'ouest de la France, joint à un port élégant et robuste, l'ornement simultané des fleurs et des feuilles. Les fleurs. ~ 69 ~ au nombre de deux à cinq ont un périanthe de 15 centi- mètres de diamètre, à tube long de 6 à 7 centimètres, les lobes d'un beau rose, sont épaissis au sommet en une pointe teintée de vert. On ne saurait trop reommander l'adoption par tous les amateurs de cette jolie plante, qui l'utiliseront facilement pour l'ornementation des plates-bandes. Le transport des fleurs coupées. — Un certain nombre de Roses, expédiées de New-York pour Liverpool, sont arrivées après un voyage de neuf jours sans avoir rien perdu de leur fraîcheur ! Voici de quelle manière l'embal- lage avait été fait : la moitié des Roses avaient été placées chacune dans une bouteille remplie d'eau_, l'auîre moitié des fleurs avaient été entourées isolément d'ouate mouillée; les fleurs avaient été ensuite placées dans des boîtes hermé- tiquement fermées. Il paraît que la différence dans les deux états de conservation était presque nulle et que les Roses placées dans la ouate étaient plutôt plus fraîches qu e les autres à l'arrivée. Ficus Cavroni. — Cette plante a été dédiée par M. Loury, chef des serres du Muséum, à M. Léon Cavron, notre col- lègue. C'est une espèce très v'goureuse, à t'ge droite, à feuilles persistantes, atteignant et même dépassant 45 centimètres de longueur sur environ 24 de largeur. Ainsi que le Fictis elastica, le F. Cavroni est laiteux. Concert sous un Rosier. - — Un concert instrumental exécuté par trente musiciens, vient d'être donné sous un Rosier pleureur, palissé en dôme. Le fait a eu lieu à Roos- teren (Pays-Bas). Ce Rosier prodigieux porte une tête qui mesure 20 mètres de circonférence, et a produit à la fois plus de 10,000 Roses. Narcisses printanier s de pleine terre. — Parmi les variétés 5 — 70 — de ces plantes cultivées dans un grand nombre de jardins, quelques-unes méritent plus particulièrement d'attirer l'at- tention, tels sont les Narcisses Leadsi, Sir Watkin, Empress et Emperor, dont la Revue Horticole donne une chromoli- thographie, les unes sont concolores, les autres bicolores, toutes sont remarquables par îa grande dimension de leur coupe et la richesse de leur coloris. Le secrétaire de la commission, Adrien Macé. LA TEMPERATURE A GHEREOURG Pendant l'Hiver 1887-1888. Un des membres de notre société, M. Le Roux, a bien voulu se procurer et nous donner, d'après les relevés de l'observatoire du port de Cherbourg, des tableaux indiquant la température, les hauteurs barométriques, les directions des vents, la quantité d'eau tombée et l'état du temps pendant les mois de décembre 1887, janvier, février et mars 1888. Nous regrettons de ne pouvoir insérer, en son entier, cet intéressant travail dans le présent Bulletin, pour ne pas en arrêter l'achèvement. Nous y puiserons seulement quelques données en les comparant avec les observations faites à Paris et à Toulon. Mais, auparavant, disons ce que furent le printemps et l'été 1887. Si à Cherbourg, pendant ces périodes, le temps a été très aride, il en a été de même dans les régions ordinairement le plus visitées par la pluie. Car nous lisons [Revue horticole du 1" octobre 1887) dans un article de — 71 — M. BJanchai'd : « Un phénomène météorologique extraor- » dinaire qui mérite d'être signalé s'est passé à Brest pen- » dant le cours de l'année 1887. Alors que le midi de la » France était bouleversé, dans certaines localités, par les » inondations et saccagé dans d'à utres par la grêle, la » Basse-Bretagne, ce pays de la pluie par excellence, » jouissait exceptionnellement d'une température douce » et d'une sécheresse persistante, comme n'en ont jamais » vu les anciens habitants de ce pays ordinairement si » humide. » Dans la Basse-Bretagne, à partir du 20 janvier environ, commença la sécheresse accompagnée de vents d'Est et la pluie fut rare pendant de longs jours. Les végétaux souf- frirent beaucoup de ceUe sécheres-e persistante. Une des années les moins pluvieuses qui aient été observées à Brest était 1870; dans les sept premiers mois, il y avait eu 68 jours de pluie donnant 221 m/m d'eau recueillie. En 1887, pendant le même laps de temps, il y a eu 76 jours de pluie avec 187 m/m 2 d'eau. A Cherbourg, pareils faits se sont produits et les vents persistants d'Est ont desséché la terre e)i nuisant beaucoup à la végétation. Si la pluie a recommencé à se montrer à la fin de l'année, la température a été assez douce jusqu'en décembre. Le 1" de ce mois, le baromètre avait varié de 4 à 10 degrés au-dessus de zéro; le 9, le maximum était de 11 degrés et le minimum de 10 degrés au-dessus de zéro. La gelée n'a commencé à se montrer que le 27, jour où le thermomètre est descendu à 2 degrés au-dessous de zéro. Le 28, il a marqué moins 2; le 29, moins 1; le 30, zéro, et la température maxima était : le 27, 2; le 28, 3; le 29, 3; le 30, 5; le 31, 4 degrés au-dessus de zéro. — 72 — En janvier, il a gelé très peu de jours : le 1", il y a eu 4 degrés au-dessous de zéro comme minimum^ et 4 degrés au- dessus comme maximum. Le lendemain, le minimum était de plus de 5, et le maximum plus 7. Le 15 et le 16, le minimum était zéro, et le maximum 2 et 3. Le 30, il y a eu moins 2 à minima et plus 3 à maxima; le 31, la tempé- rature la plus basse a été zéro et la plus élevée 6 degrés au- dessus de zéro. En février, la gelée s'est montrée pendant 14 jours : le 2, avec moins 1 ; le 3, moins 1 ; le 14, zéro; le 15, le 1 6, le 17, le 19, le 20, le 23, le 24, le 25, moins 1; le 26, le 27, le 29, zéro, comme minimum observé. Ces mêmes jours, le maximum variait de 1 à 7 au-dessus de zéro. En Mars, il y a eu à minima : le 1", 3; le 2, 3; le 3, 1; le 19, 2; le 20, 1; le 22, 2 au-dessous de zéro. Ces mêmes jours, à maxima on avait observé plus 1^ plus 3, plus 5, moins 1, plus 2, plus 9. La température la plus élevée du mois a été le 9, maxi- mum 12 degrés et minimum 9 degrés au-dessus de zéro. La neige qui a commencé son apparition le 26 décembre pour la première fois est tombée pour la dernière, le 27 mars. Elle nous a visités plus longtemps, cette année^ qu'à l'ordinaire. Car, il est rare qu'elle persiste à Cherbourg. On a vu même des hivers pour ainsi dire sans neige. Mais il a fait moins froid dans notre ville qu'ailleurs. A Paris (ou plutôt à Bourg-la-Reine près Paris) on a observé le 26, le 27, le 28, 29, 30, le 31 décembre, des températures de 5_, 3; 8, 0; 6, 4; 8, 2; 6, 0, au-dessous de zéro. Le 29, le maximum était même moins 5. En Janvier, on a eu, au même endroit, à minima : le 1", moins 12.5; le 2, moins 6.3; le 4, moins 3.6; le 14, moins 3; — 7;-! le 15, moins 4; le 16, moins 5.4; le 17, moins 6.4; le 18. moins 7; le 20, moins 4; le 25, moins 2; le 26, moins I; le 28, moins 6.3; le 30, moins 8.8; le 31, moins 3.1. En Février, on a eu le 1" moins 6.2, le 3 moins 16.2, le 13 moins '2.2. A partir de ce jour-là, jusqu'à la fin du mois, le thermomètre est descendu, tous les jours, àminima au- dessous de zéro, variant de 0.9 à 9.7. A Toulon, en Décembre, la neige a commencé à faire son apparition le 22, Le 28, il a été observé comme minimum : moins 4.2, le 28, moins 4; le 30, moins 5; le 31, moins 5.2. En Janvier, au même lieu, il y eu à minima : le 18, moins 0 6; le 19, moins 1.8; le 29, moins 1.2; le 30, moinjs3.6; le 31, moins 4.8. En Février, il y a eu le 1", moins 2.6; le 4, moins 0.8; le 17, moins 0.6; le 18, moins 0.2; le 19, moins 0.8; le 20, moins 1.2; le 22, moins 0.8; le 25, moins 2.6; le 27, moins 3.2; le 28, moins 0.8. En Mars, on aobservé à minima: le 1", moins 0.8; le3, moins 1 .8; le 6, moins 1.4; le 7, moins 0.4; le 8, moins 0.8; le 20, moins 1.6. La température la plus haute de ce mois à rainim a, a été le 28, plus 12.8, et à maxima, le 25, plus 16,2. A Nice, le froid s'esifait sentir d'une manière assisz vive. On y a constaté jusqu'à 7 degrés au-dessous de z;éro en Janvier. En résumé, à Cherbourg, quoique Thiver y ait paru plus rigoureux et plus long qu'à l'ordinaire, la températur e a été moins froide même que dans les régions méridionales de la France. Ce qui faisait paraître le temps plus froid, c'était le vent persistant d'Est etdeN.-E. qui a régné pendant 11 jours en Janvier, 14 en Février et 8 jours en Mars. 74 A Cherbourg, la température moyenne a été : en Décem- bre^, 6 degrés; Janvier, 4 degrés 7; Février, 3 degrés 13; Mars, 5 degrés 12 au-dessus de zéro. La hauteur moyenne du baromètre : Décembre, 760 m/m; Janvier, 770 m/m; Février, 761 m/m 4; Mars^ 753 m/m 4. Le nombre de jours de pluie : Décembre, 18 jours avec 123 m/m d'eau recueillie; Janvier, 12 jours avec 35 m/m d'eau; Février, 15 jours avec 45 m/m; en Mars, 17 avec 89 m/m, On n'a pas pu signaler la quantité de neige tombée à cause de la situa- tion de l'observatoire. A Toulon, il y eu : en Décembre, 9 jours de pluie et 85 m/m d'eau recueillie; en Janvier, 7 jours avec 22 m/m 9 d'eau; en Février, 11 jours avec 117 m/m 1; en Mars, 9 jours avec 90 m/m, sans compter 3 jours où il a tombé des gouttes de pluie non mesurables. Là, on n'avait pas signalé non plus, à l'observatoire de la marine, la neige tombée. En hiver, il est donc moins tombé d'eau à Cherbourg qu'à Toulon. Il résulte de ce qui précède (l'hiver 1887-1888 étant un des plus durs qu'on ait eus) que Cherbourg, même dans les saisons les plus mauvaises, est privilégié au point de vue de la température et que si jamais elle n'y est bien élevée, elle n'est non plus jamais bien basse. C'est, par suite de cela, que leno:nbre de végétaux qui meurent dans des régions méridionales pendant l'hiver, résistent dans notre pays aux saisons les plus mauvaises, uA RÉDACTION. 3C avril 1888. 75 — NECROLOGIE Chaque année, la société d'horticulture a la douleur d'enregistrer la mort d'un certain nombre de ses membres; mais, depuis la publication du dernier Bulletin, elle a é^-é particulièrement éprouvée. Sont décédés : M"^ d'Arnaud, dame patronnesse; — MM. Théophile Lepoittevin, propriétaire; — Gosselin, agent- comptable de la marine retraité; — Le Galcher, jardinier; — Barrière, professeur de musique; — Jouanne, proprié- taire; — Gourdoux, officier d'administration principal delà guerre en retraite; — Viel, conseiller municipal; — Giot, agent-comptable principal de la marine en retraite; — Le Goupil fils, propriétaire. Tous ces sociétaires s'intéressaient vivement à notre association,, et le bureau avait eu avec eux les meilleures relations; mais quelques-uns avaient priy une plus large part à ses travaux. M"^ d'Arnaud voulait bien assister aux réunions des dames patronnesses, au concours desquelles il est fait appel à l'occasion des exposition? et elle contribuait à l'attribution des récompenses pour bouquets et fleurs coupées. MM. Théophile Lepoittevin, Gosselin et Giot, comptaient depuis de nombreuses années parmi les membres de la société, dont ils avaient suivi les réunions. M. Jouanne assistait régulièrement aux séances men- suelles et aux visites des commissions. Dans maintes cir- constances, il avait prêté un précieux concours. M. Viel était au nombre des conseillers municipaux que l'on trouvait toujours disposés à être utiles à la société d'horticulture. M. Barrière, professeur et compositeur de musique, avait dirigé pendant de longues années la société chorale la Ste-Cécile, qu'il avait fondée et qui, sous sa direction, avait remporté de nombreux succès. Toutes les fois que la société d'horticulture ava't fait appel à la Ste-Cécile, elle avait toujours trouvé M. Barrière empressé à lui être agréable, en contribuant à l'organisation de concerts. MM. Gourdoux, Le Galcher et Le Goupil étaient relati- vement depuis moins de temps membres de notre société; mais il avait été facile de reconnaître qu'ils lui étaient cependant attachés. La Rédaction. — 76 Liste des Membres admis en 1887. MEMBRES TITULAIRES. MM. Balbaud, médecin de manne. GoLLARD, garde principal d'artillerie retraité. Corbière, professeur au lycée. Destellé, capitaine d'infanterie de marine. FoLLiOT, ancien huissier. GosSELiN fils, ma'aicher. Jeanne, jardinier. Lebarbenchon, employé aux ponts et'chaussées. Lefranc, propriétaire à Equeurdreville. Leloutre, propriétaire. LemoNnier, négociant. Louise, chef de section au chemin de fer, PoupPEViLLE, conducteur des ponts et chaussées. Vicquesnay, clerc principal de notaire. Cherbourg. — Imp. Aug. Moichel. "n / BULLETIN DE LA r r_ SOCIETE D'HORTICULTURE DE GïïEFlBOXJRGi- ->— ^H 20^ ANNEE ANNÉE 1888 BOÏANfCAJ 5°°êf^>v ^ . QAl^DEN- ^wii.^ ^jft OOOOOO' CHERBOURG IMPRIMERIE A. MOUCHEL, PLACE DU CHATEAU. 1889 Les idées développées dans les Rapports et. Mémoires insérés au Bulletin sont personnelles aux Auteurs. Membres d'Honneur de la Société. Présidents d'honneur I f, \l sou;-préf.t, ce rarrondissemcnt. { M le maire de Lherbourg. Président honoraire ; M. Emm. Liais ^, ancien directeur de l'Observa loire impérial du Brésil. Vice-Président honoraire : M. Orry p, avoué honoraire. Membres du Bureau pour 1889. Président : M. le docteur Renault ^ p, rue de la Poudrière, 4. Vice-Présidents, MM. j ^tïTJ"' P^°P^''''|^"^'V l'T ^°"h?"î"^S' ^f'- ^ ' i Lëvesque, marchand de 1er, pi. de la Fontaine, 8. JomiET ^, chef de iialaillon d'infanterie ds- raarine retraité, rue du Chantier, G2. Conseillers d'adminis- 1 "eRVIeux, propriétaire, rue de l'Aima, 26. »„nt;^r, M\i \ L)E LA Chapelle k:i^. contrôleur des douanes lia II on, iVliVl. 1 1-1' 11/^ t f râ ' / retraite, rue de la Comédie, 41. DuTOT, grcfTier du tribunal de commerce, rue Montebello,56. Trésorier : M. Orange, agent comptable de la marine retraité, rue- Bonhomme, 38. Secrétaire : M. Lelièvre, Paulin, rue de la Polie, 18. Secrélair. s- \ Macé, Adrien, commis de négociant, rue de la Duchée. adjoints, MM. l Ferey, marchand grainetier, place de la Fontaine, 1 bis. Bibliothécaire : M. Noyon, place de la Fontaine, impasse Dorival. Bibliothécaire-adjoint : M. Cavron, Léon horticulteur, rue Gambetta. Commissions permanentes. CULTURES d'agrément. cultures d'utilité. MM. Levesque, président. NicoLLEAU (méd. mil ) maître tailleur de l'infanterie de marine retraité. Lemagnen, horticulteur. D' Bernadet, professeur d'anglais au lycée. Havard, maître principal du port retraité. Maillard, négociant. Comité de Rédaction. MM. Orry p, président. De la Chapelle p, . vice-président. Dutot^ secrétaire. MM. les membres du bureau. — MM. Corbière p, le d"" Bernadet, Nicollet Q I, professeur en retraite. MM. Cauvin, président. Robine, ancien avoué. YvoRY, propriétaire. GiOT, conducteur principal des travau.x hydrauliques, Legrin, avocat. Corbière p, professeur de sciencesnaturelles aulycée. Directeur du jardin : M. Hervieux. Professeur d'arboriculture : M. Levesque. Conservateur du matériel : M. Levitre, rue de l'Aima, 34 Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires M N'::olleau, BULLETIN DE 1888. TABLE DES MATIERES Marc AN VILLE. P. Lelièvbe. DE LA Chapelle. P. Lelièvre. PE LA Chapelle, A. MvcÉ. de la Chapelle. Levesque . La Rédaction. Calvin . La Rédaction. Id. DE LA Chapelle Pages, Composition du Bureau et des Commissions permanentes pour 1889 3 Chronique horticole 5 Extraits des procès verbaux des séances 8 Compte rendu de la 53« Exposition de la Société centrale d horticulture de Caen et du Calvados (18-20 août 1888) 20 Rapport sur une visite des serres et jardins de M . Emm. Liais 32 Quelques notions d'entomologie à l'usage des horticulteurs 38 Commission des cultures d'agrément. Revue bibliographique 44 Note sur l'Hepatica triloba et sur sa variété blanche à tleurs doubles 52 Culture de la vigne en serre (suite) 53 L'Horticulture et les fêtes données à l'occasion du passage de M. le Président de la République 55 Rosiers nouveaux ( 1 888-89) 57 Notre prochaine exposition 63 Nécrologie 63 Nécrologie: M. Balmont, M. Duvelleroj. . . ; . 65 Membres admis eu 1889 68 ^F^gïeas'r^' h- CHRONIQUE HORTICOLE Encore une « Maison du Jardinier ». -- Plantation de notre Jardin — Etiquetage des Plantes. -- Une Etiquette défectueuse et sa fin tragique. — Fêtes de Nuit. — Exposition de Caen en 1S88. — Nos Projets. — Encore une bonne recrue pour le Comité de Rédaction. — Une nouvelle Flore de Nortna: "' -, — Distinctions honorifiques. — Nous avons parlé plusieurs fois, clans nos Bulletins, de la « Maison du Jardinier » qui a servi dans le temps de sujet, à M. Alfred Rossel, pour une de ses plus jolies chansons. Une nouvelle maison de jardinier s'est élevée à Cherbourg en 1888, c'est le logement du jardinier-concierge du jardin public, bâtiment élégant construit en briques de plusieurs couleurs, et tlanqué, du côté du nord-est, d'une élégante tourelle à toit pointu, qui lui donne un petit air féodal. Du côté opposé va s'élever un autre bâtiment, poste de police du quartier : Les plantes du jardin public seront bien gardées. — Notre jardin de la rue Montebello, conmie je l'ai dit l'an der- nier, a été entièrement consacré à la culture des plantes d'orne- ment. M. Levéel aine a prêté au bureau son utile concours pour le dessin et le choix des arbustes et des plantes. — Un jardin appartenant à une société doit, non seulement réjouir la vue des membres de cette société, mais aussi concourir à leur instruction. C'est pour cela que le bureau a voulu que les arbres, les arbustes et les plantes les plus remarquables parmi celles qui en font lornement, fussent bien étiquetés. Le modèle que l'on a choisi est fort avantageux : ce sont des étiquettes métalliques, peintes en bleu, avec le nom de la plante — nom scientifique et nom français — en relief, et de couleur blanche. Ces noms sont très visibles et inelTaçables. — 6 — Parmi ces étiquettes, il en est une, toutefois, qui m'a vivement choqué, à cause d'une regrettable transposition de lettres. Tout le monde connaît et recherche ces charmants arbustes de la famille des Onagrariées, au calice et à la corolle de couleurs vives, et presque toujours distinctes : j'ai nommé les Fuchsias. Ce genre de plantes a été dédié, par Plumier, à un médecin bota- niste bavarois, Léopold Fuchs, qui vivait de 1501 à 1566. Fuchsia doit donc se prononcer comme si l'on écrivait fiixia : toute autre prononciation est défectueuse. L'étiquette Fuschia ne pouvait qne contribuer à entretenir la prononciation fu-chia, trop répandue, même parmi les membres de la société d'horticulture, x^ioiis devons donner l'exemple du purisme, sous peine de n'être que de vulgaires planteurs de choux. L'étiquette ci-dessus visée, jugée et condamnée, a été exécutée, et ses débris déposés sur le bureau, à la séance du 3 février. Elle était d'ailleurs insuffisante, n'indiquant pas le nom de l'espèce. Chose plus grave ! Le mot fuschia s'est glissé même dans un de nos bulletins : il a échappé à une correction bien méritée. On est prié de considérer ceci comme une rectification. — Deux fêtes de nuitont été données dans notre jardin, en août et septembre derniers. Toujours M. Thommin avec la fanfare qu'il dirige, et qui a l'obligeance de nous prêter son gracieux concours. En 1888, nous avons remarqué une innovation des plus heureu- ses. La musique de M. Thommin, occupant l'estrade, alternait avec un groupe de sonneurs -de trompe, placés sur le rocher, et dirigés par M. Beaulieu. L'illumination était, à ces fêtes, plus splendide et plus heureu- sement disposée que jamais; je doute qu'à l'avenir on puisse faire mieux : et je demande que l'on conserve, une autre année, la disposition adoptée en 1888 : le mieux est souvent l'ennemi du bien. — Notre société s'est fait représenter au jury de l'exposition de Caen, au mois d'août dernier, par un membre du bureau : on 7 — trouvera plus loin son compte-rendu. On y verra que les sociétés de Caen et de Rouen, qui font tous les ans des expositions, n'en feront pas en 1889, à cause de l'exposition universelle. Nous, qui sommes plus éloignés de Paris, et plus en retard sur le chapitre des expositions, nous n'avons pas les mêmes motifs que les deux sociétés précitées, pour nous abstenir. Peut-être exposerons-nous en 1889, la question est à l'étude. Si nous attirons pendant trois jours nos concitoyens à notre fête horticole, il leur restera un temps largement suffisant pour aller voir la tour Eiffel. — Parmi les membres de la société admis dans le courant de l'année, nous remarquons le nom de M. Nicollet, professeur en retraite, officier de Tinstruction publique. Le comité de rédaction a réclamé son concours, qui lui est acquis. Jardinier au besoin, M. Nicollet est avant tout botaniste et entomologiste. — La Flore de Normandie de M. de Brébisson avait été, après la mort de ce savant, rééditée par M. Morière. doyen honoraire de la Faculté des sciences de Caen, et secrétaire de la société Linné- enne de Normandie. Le savant et respectable M. Morière, à son tour, est mort en 1888. Cette perte est vivement ressentie par la société Linnéenne, qui compte parmi nous plusieurs correspon- dants. Une autre Flore de Normandie, établie sur des bases toutes nouvelles, va être faite par notre savant collègue, M. Corbière. L'appui de la société Linnéenne lui est acquis, ainsi que le con- cours de tous les botanistes de la Normandie. Le travail sera long, mais j'espère, avant deux ans, saluer l'apparition du nouvel ouvrage, qui sera le guide indispensable de tous ceux qui veulent connaître les plantes croissant dans notre région. — Parmi ceux de nos concitoyens qui ont obtenu, lors du voya- ge à Cherbourg de M. le président de la République, des distinc- tions honorifiques, citons M. Mouchel, doyen de la presse locale, membre de notre société; qui a été fait chevalier de la Légion d'honneur. Le « Bulletin » félicite son imprimeur. A la même occasion, la décoration du Mérite agricole a été décernée à M. Pouppevilic, vétérinaire. M. Poiipppville n'est pas des nôtres, mais il a chez nous beaucoup d'amis : c'est en leur nom personnel que nous lui renouvelons les félicitations qui, d"aillcurs, ne lui ont pas manqué. Au mois de janvier dernier, la même décoration a été donnée à un de nos anciens membres titulaires, qui aujourd'hui habite Bricquebec, M. Romain Dagoury. Cet horticulteur a été longtemps chargé de la direction du jardin de l'hôpital maritime, et c'est sur l'initiative de la marine quil a été nommé chevalier du Mérite agricole. Aujourd'hui, retiré à la campagne, il fait une grande culture de Rhododendrons, qu'il expédie sur divers points de la France et de l'étranger. Cherbourg, le 4 févr'er 1889. Marcanville. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE L'ANNÉE 1888. SÉANCE DU 4 FÉVRIER. M. Macé lit un intéressant rapport sui- la floraison, pour la pre- mière fois, à Cherbourg, du Littœa gracilis. M. LetuUier, à une précédente séance, avait présenté à la société cette floraison, qui s'était produite chez M. Legranché. Des rhizomes déplantes, apportés de Cocliinchine par un mem- bre de la société, Font distribués entre les sociétaires présents. M. de la Chapelladit quele stachijs affinis n'a pas réussi chez lui. M. Letellier soumet à la société une petite plante qu'il a trouvée sur la lande St-Maur. 11 ne croit pas que ce soit un thym, quoi- — *.) — qu'elle y ressemble. Plusieurs sociétaires se proposent de l'exa- miner. M. llervieux: a apporté, de nouveau, des poires d'un arbre (ju'il a obtenu de semis. Après avoir consulté M. IlervieuN; sur le nom à donner à celte nouvelle espèce, la société décide qu'elle s'appellera « Poire Président Renault ». Ce fruit est reconnu bon comme poire à cuire. M. Orry qui préside dit que depuis la dernière séance, M. de la Chapelle a été nommé officier d'académie et, au nom de la société, il adresse des félicitations à ce membre dévoué. M. de la Chapelle répond qu'il est très sensible à ce témoignage de sympathie et il reconnaît que c'est,en grande partie, à la société d'horticulture qu'il doit la distinction dont il vient d'être l'objet. Il est plus disposé que jamais à lui être utile, toutes les fois qu'il le pourra. SÉAKCE DU 4 Mars. M. le président fait connaître que M. Ch. Baltet (de Troyes), a bien voulu off"rir à la société un ouvrage dont il est l'auteur et ayant pour titre : « L'Art de Greffer. » M. Levesque fournit, ensuite, des renseignements sur une es- pèce de poire déposée par lui sur le bureau et portant le nom de « Président Boudeville. » 11 la cultive depuis quelque temps déjà. 11 croit que cette espèce est recommandable et il engage à la cultiver. Des livres anciens traitant d'horticulture sont déposés sur le bu- reau [)arun membre de la société. M. Levesque en prendra con- naissance et signalera ce qui lui aura semblé le plus digne d'attention. M. le président présente divers modèles d'étiquettes métalliques en zinc gravé, en fonte émaillée et en zinc fondu, avec caractères en relief. 11 est décidé (pie le bureau examinera le modèle (jui conviendrait le mieux pour l'étiquetage des plantes du jardin. -- 10 — Séaisce du 8 Avril. A propos d'un article de la Revue Horticole signalant une loca- lité d'Italie où l'on voit un camellia dont la tige a 0.83 de circon- férence et 7 mètres de hauteur, et qui a produit 500 fleurs, un sociétaire dit qu'aux environs de Quimper, il existe deux camel- lia gros comme de petits pommiers. M. Levesque a trouvé intéressants les deux vieux ouvrages d'horticulture datant de 1767 et que M. Lebarbenchon veut bien offrir pour la bibliothèque de la société. M. Lebarbenchon est vive- ment remercié de ce don. Dans la pomologie française, est publié le rapport du dernier congrès ayant trait aux pommes à cidre. M. Levesque dit, à cette occasion, qu'il pense que les pommes douces et les pommes amères doivent être mélangées pour pro- duire de bon cidre. Selon lui, si la pomme « Doux-Evéque » donne, à elle seule, de bonne boisson, c'est qu'elle est douce et amère. M. Levesque dit qu'il a remarqué des erreurs dans l'ouvrage « le Cidre » de M. Hauchecorne. Pour lui, le pommier « Médaille d Or » ne pousse pas. M. Levallois répond qu'il connaît quelqu'un qui ayant greffé cette pomme dans l'arrondissement deValognes, a produit de beaux sujets. M. Cauvin pense que le sol est pour beaucoup dans la qualité de cidre. Il connaît deux pièces de terre séparées par une route et qui plantées toutes les deux des mêmes espèces de pommiers, produi- sent des cidres de quahté différente. (I) SÉANCE DU 6 Mai. M. Levesque présente de fort belles calcéolaires obtenues par lui de semis dans le jardin delà société, impasse Dorival. Il a eu environ 200 plantes des semi^- qu'il avait faits; beaucoup étaient remarquables parleurs fleurs. Ces calcéolaires avaient été semées dans une terrine de 0.25 c/m de diamètre. (1) Pendant la séance, la neige tombe à gros flocons. Comme il l'avait promis, M. Leroux: a bien voulu remettre à M. le président un travail donnant le relevé des observations météo- rologiques faites à l'observatoire du port de Cherbourg pendant les mois de décembre 1887, janvier, février et mars 1888. Le Bulletin de l'année 1887 étant sur le point d'être achevé, on a regretté de ne pouvoir y insérer in-extenso cet intéressant tra- vail, et il y en sera donné un résumé^ Séance du 3 Juin. M. le président présentant le Bulletin de la société qui a été mis, récemment, en distribution, signale, parmi les intéressants articles dus au dévouement des sociétaires, une note de M. Leves- que ayant trait aux: calcéolaires apportées à une précédente séance. M. Levesque dit, à cette occasion, que la floraison de cette plante a duré pendant tout le mois de mai. Dans les publications reçues, sont signalés les ouvrages « l'Art de Greffer » de M. Baltet et « le Manuel de l'Acclimatateur » par M. Ch. Naudin. Le premier de ces livres a été offert par l'auteur; le %" devra être acheté pour la bibliothèque de la société. M. de la Chapelle dit avoir vu chez M. Laurent, quai de Cali- gny, un jardin suspendu au 3'' étage. Il y avait là une terrasse où des plantations ont été faites, et, on jouit, de cet endroit, d'un coup-d'œil magnifique sur la rade. Un autre sociétaire dit qu'il se construit, en ce moment, chez M. Emm. Liais, un autre jardin suspendu, qui, s'il ne s'élève qu'à la hauteur du I"' étage de la maison voisine, aura de vastes dimensions et présentera un grand intérêt par ses dispositions et ses plantations. M. Liais a promis de laisser visiter à la société ses nouvelles installations, ainsi que le système de chauffage qu'il a fait disposer récemment dans ses serres. SÉANCE DU 1" Juillet. M. le président dit quB MM. Levesque, Levéel aîné et Lelièvre ont bien voulu se joindre à lui en vue de relever les noms des plantes du jardin, surtout de celles récemment achetées. Une liste comportant les noms scientifiques et les noms fran- çais a été établie et des étiquettes vont être commandées. M. Cau- vin dépose sur le bureau un bouton de rose attaqué par un cryp- togame. Des cercles concentriques formés sur l'ovaire produisent une poussière se projetant sur les feuilles des rosiers; il est à supposer que cette maladie est une espèce de rouge des rosiers. M. Cauvin avait mis de l'huile avec du soufre sur des feuilles pour détruire ce cryptogame, mais les feuilles ont été attaquées. Le même sociétaire présente une feuille de lierre qui avait été mise dans de l'eau en décembre et, à l'extrémité inférieure de la- quelle se sont produites des racines. Est, également, déposé sur le bureau un casuanna ou fila.o obtenu de chez M. Halopé de graines envoyées, l'an dernier, de Cochinchine. Cette plante bizarre, ressemblant un peu à celle de l'asperge, réussit dans le midi de la France et l'exemplaire, qui est un présent, est destiné à être placé dans le jardin de la société. M. le président dit qu'il en a été déjà placé un pied dans le jardin; il a prospéré pendant quelque temps, puis il a disparu. M. Renault présente des fleurs d'un géranium bleu rapporté d'Islande par M. Picot. M. de lu Chapelle apporte des fleurs et feuilles qu'il vient d'aller chercher dans son jardin, et provenant d'un géranium (ju'il pense être le même que celui de M. Picot et qu'il appelle G. Ibericum. M. Corbière croit que les deux: spécimens né proviennent pas de plantes identiquement sen^' 'ables et que le géranium de M. Picot est le Pratense qui e^t oien d'Islande. Tl semble y avoir une différence danp les pétales. D'ailleurs, si l'on pouvait obtenir de M. Picot un fruit, M. Corbière examinerait la chose plus atten- tivement. M. le président fait part à la société du décès de M. Levéel père, horticulteur. M. Levéel. dont les plantes étaient remarquées dans les expo- sitions horticoles, était l'un des fondateurs de la société qui a été — r3 — créée le 4 juillet 1814. 11 survit bien peu de ces premiers mem- bres; la société en compte encore 4 : MM. Cavron père, Letellier, Le Jolis et Emm. Liais. SÉANCE DU 7 Août. M. de la Chapelle dit que le géranium de M. Picot dont il a été apporté des feuilles à la dernière séance, après examen attentif, a bien été reconnu par M. Corbière pour être le Pratense, comme celui que possède M. Levesque, tandis que celui de M. de la Chapelle esiV Ibericum.Ces deux espèces se ressemblent beaucoup. M. Th. Fcnard a envoyé la note suivante : « Un des rameaux d'un cèdre du Liban encore jeune et végétant » très bien, a été, il y a quelques années, entouré, à environ 12 » centimètres du tronc, d'une grosse ficelle qui le rattachait à un » rameau inférieur pour relever celui-ci. Il est résulté de cet » étranglement la formation d'un bourrelet très-accusé et le dia- » mètre du rameau est de 7 à 8 centimètres, au tiers de 4 à sa » base (qui est à environ 70 centimètres du sol). » On n'avait pas remarqué cela jusqu'à cette année, nuiis l'at- » tention a été appelée, au printemps, sur ijuatre branches i)ro- » venant de ce rameau, en raison de la couleur un peu jaunâtre » des feuilles contrastant avec la couleur franchement verte de » celles du wste de l'arbre. » Puis, on a vu se former, sur ces brandies, de nond)reu\ cènes >> ou fruits, tandis ({u'il n'en existe pas un seul ailleurs. La végé- « tation de ces branches est un peu moins vigoureuse que celle du » reste de l'arbre, et, quand on les secoue, une partie des feuil- » les passées à la couleur jaunâtre se détache. » Le fait signalé par M. Th. Fenard, ([uoitiu'il ait été observé quelquefois, n'en est pas moins remaniuable et très intéressant à étudier. M. Th. Fenard est remercié de sa connnunication. — Il M. de la Chnpplle dit qu'il a recueilli des œillets sauvages sur le donjon de Bricciuebec et qu'il les a plantés dans son jardin, où ils prospèrent. Ce sociétaire a bien voulu accepter d'aller à Caen comme délégué de la société de Cherbourg, à l'exposition qui aura lieu dans la première de ces villes. M. Letellier avait présenté, à une précédente séance, une plante qui n'était pas fleurie; actuellement elle est en fleurs; elle est de nouveau soumise à la société. M. Corbière, dit M. de la Chapelle, croit que c'est une variété du serpolet. M. Corbière sera prié de l'examiner attentivement, maintenant qu'elle est fleurie. M. Levesque présente des fleurs provenant de graines semées par lui dans le jardin de l'impasse Dorival; ce sont : Arr/emone grandiflora (de la tamille des papavéracées, plante annuelle), bonne à cultiver en place, portant une jolie fleur blanche); — sidalcea candida (de la famille des malvacées. belle plante). M. Levesque a apporté une corbeille de raisin précoce de malingres provenant du jardin de l'impasse Dorival. De son côté, M. Marie a apporté des laitues qu'on lui dit être : Merveille des 4 Saisons, blonde paresseuse, chou de Naples. Des remerciments sont adressés à M. Thommin pour le concert qu'il a organisé dans le jardin de la rue Montebello. La fête était très réussie, tant au point de vue musical qu'à celui de l'illuminn- tion du jardin. Séajxce du 24 Septembre. M. Macé lit le rapport de M. de la Chapelle sur l'exposition de Caen, où ce sociétaire était allé comme délégué de la société d'hor- ticulture de Cherbourg. Des remerciments sont votés à M. de la Chapelle, et il est décidé que son rapport sera inséré au Bulletin. M. Levesque a apporté une jolie plante indigène {gentiaiia pncumonanthe) trou- vée dans les landages de Barneville, (|uil donne pour le jardin de la société. M. Levesque est remercié de ce don. SÉANCE DU 7 Octobre. A propos du procès-verbal d'une séance de la société de pomo- logie de France, relatée dans une des publications reçues, M. Levesque signale et recommande la poire fondante de Biliorel et la pomme Sops ofwine. Un article de la Revue Horticole sur la destruction du puceron laingère, fournit à M. Levesque l'occasion de dire qu'il a détruit cet insecte, en frottant et brossant les parties de végétaux atta- qués, M. de la Chapelle offre à la société une charmante fougère {sco- lopendnum polyschides ( 1 ) , M. le président remercie M. Thommin, au nom de la société, pour l'organisation du 2" concert qui a été donné, depuis la dernière séance, dans le jardin de la rue Montebello. M. le président informe, ensuite, la société que par suite de la grande production des vignes du jardin de l'impasse Dorival,on a pu distribuer des grappes de raisin à chacune des dames patron- nesses. Ont été déposés sur le bureau les produits ci-après provenant du jardin de l'impasse Dorival : Haricot noir de Bordeaux, variété très développée; Haricot beurré à rames; Pomme transparente de Groncels. SÉANCE i)U 4 Novembre. Deux ouvrages ont été achetés pour la bibliothèque de la société et sont déposés sur le bureau. Ce sont : « traité des Eucalyptus » par Sahut et « les Serres et Vergers » par Ed. Pynaert. M. Devannes a envoyé des fruits d'un arbrisseau* qu'il possède dans sa propriété de la Gamacherie, à Octeville. (1) C'est cette variété qu'il s'est procurée autrefois chez M. Lelandais, et â laquelle il fait allusion dans son rapport de l'exposition de Caen. — 1(3 — Il est i\^connu par des membres présents que cette plante est la staplv.jlea pinnata (faux pistachier ou nez coupé) qui est signalée par les ouvrages d'horticulture comme se trouvant sur les haies et dans les bois du midi de l'Europe. Elle porte des fleurs blanches, très abondantes, puis des capsules nombreuses, gonflées, conte- nant :â ou 3 graines très dures, dont l'insertion laisse une cicatrice qui lui a valu le nom vulgaire de nez coupé. M. Corbière dit que cet arbrisseau est très commun dans notre pays et qu'il y est naturalisé. Un pied en a été offert par M. Devannes pour le jardin de la société. M. le président présente à la société des fructifications qui se sont produites sur le chamœrops excelsa existant sur la rocaille du jardin de la société. Ce palmier avait fleuri, cette année, comme, d'ailleurs, presque tous les ans. Mais, pour la j)remière fois, à la place des fleurettes jaunâtres, se sont formés quelques petits fruits de couleur verte. M. Corbière dit qu'il arrive que les chamœrops soient, suivant les sujets, aussi l)ien monoïques que dioïques, c'est-à-dii'e unise- xués; celui du jardin de la société est monoïque, tandis qu'il existe chez M. Enun. Liais des chamœrops mâles et d'autres femelles. M. Levesciue dit, à propos des listes de fruits établies par les congrès pomologiiiues, qu'il faudrait dresser des listes par région. Tel fruit est très beau à Cherbourg qui ne réussit pas ailleurs et réciproquement. Ainsi Charles Cognet ne mûrit pas à Cherbourg, tandis qu'il réussit parfaitement dans d'autres localités. M. Lelièvre lit un rapport sur la visite faite, en septembre, par le bureau, les connnissioiis permanentes et quelques sociétaires des serres et jardins de M. Enun. Liais, où, depuis la dernière visite de la société, ont été établis des sortes de jardins suspendus, ou une nouvelle serre a été construite et un nouveau système de chauffage installé dans toutes les serres. — 17 — M. Levesque présente de forts jolis œillets flamands remontants, provenant de semis faits dans le jardin de l'impasse Dorival. Ces œilllets ont porté des fleurs pendant quatre mois. Ce sont des plantes très avantageuses pour les fleuristes. Sont déposés sur le bureau les fiuits suivants provenant du jardin de l'impasse Dorival : Pomme transparente Croncels, signalée par la Revue Pomologi- que; — Passe-Grassanne; — Beurrée-six; — Comte Le Lieur. M. Levesque annonce qu'un jour où il sera fait un cours d'arbo- riculture, impasse Dorival, on y distribuerait des plants de frai- siers et des haricots pour semer. SÉANCE DU 1" DÉCEMBRE. M. Levesque présente : 1" des raisins venus à maturité de 2* floraison; 2" un rameau de framboisier « Surpasse Merveille » portant des fleurs et des fruits, pour ainsi dire mûrs; 3° des fleurs d' œillets et de gueules de lion. Ces floraisons et ces fructifications sont des preuves de la dou- ceur de la température. M. Levastois a recueilli, il y a quelques jours, des asperges dans son jardin. M. Levesque dépose, sur le bureau, des tubercules de stacJnjs afflms, récoltés par lui. et qui sont loin de donner à Cherbourg les excellents résultats que l'on en annonçait. M. Dutot présente des frondes d'une curieuse fougère qui avait été trouvée par M. Cavron, chemin de la Glacerie. C'est une variété d'aspidium angidare^se bifurquant. Elle se rapproche du Wollastoui. M. Dutot a trouvé une autre variété, elle-même fort intéressante, qu'il présente également à la société. M. Le Tellier père pense qu'elle se reproduirait de bouture. M. de la Chapelle dit avoir trouvé Vhymenophyllum Wilsoni, à la montagne du Roule, territoire de Cherbourg. (I) (1) 11 a su depuis que cette plante avait été introduite. — 18 — M. Thommin lit le rapport do la commission composée de MM. Desquesnes, Levitre et Thommin qui avait été chargée, confor- mément aux statuts, d'examiner les comptes du trésorier. Il résulte du travail de M. Thommin que les recettes : Du \" novembre 1887 au l-' novembre 1888, ont été de 4. 397 '48 Et les dépenses de 2 989 27 Il restait en caisse au 1" novembre 1888 ...... . . 1 .408 21 (dont en numéraire 740,89 et à la caisse d'épargne, 667.32. Comme il reste à régler certaines dépenses qui n'ont pu, enco- re, être soldées et d'autres qui seront faites du 1^' novembre au 31 décembre, — le tout pouvant s'élever à 600 fr., — il resterait de disponible au 1"^ janvier 1889, environ 808 fr. Il a été recueilli, en 1888, 376 cotisations de sociétaires à 5 fr. l'une. 30 quittances n'ont pu être recouvrées (4 par suite d'absence, 22 pour cause de démission ou refus de paiement, 1 par suite de départ, 3 pour décès). Le chiffre des cotisations non perçues, en 1887, était de 29. La commission fait appel au dévouement des sociétaires pour faire des recrues, de façon à combler les vides produits par diver- ses causes. La commission pense que si l'on pouvait faire une exposition en 1889, ce serait une occasion d'obtenir de nouvelles et nom- breuses admissions. Elle demande : 1° que les cartes de sociétai- res soient renouvelées de façon à ce que les démissionnaires ne puissent profiter de celles qu'ils n'auraient pas rendues; — 2" qu'une commission achète les plantes pour les loteries mensuelles. Le rapport de M. Thommin conclut, on outre, à ce que décharge pleine et entière soit donnée à M. Orange dont les comptes sont tenus avec grande régularité et exactitude et à ce qu'il soit voté des remerciments à ce trésorier qui, depuis de longues années, s'acquitte de sa tâche avec un grand dévouement. Les conclusions sont adoptées, à l'unanimité, par les membres présents. — 19 — M. le président, en réponse aux vçeux exprimés parla commis- sion, dit que la question d'une exposition sera examinée par le bureau. Quant au remplacement des cartes de sociétaires, il est admis en principe, mais, en attendant qu'il soit effectué, le concierge du jardin sera invité à ne pas laisser entrer les démissionnaires qu'il connaît parfaitement. La société décide qu'une délégation du bureau et des commissions permanentes devra acheter des plan- tes pour les loteries mensuelles. Des remercîments chaleureux sont votés par l'assistance à M. Thommin pour son travail fort bien fait. M. le président expose que la présente séance est la dernière de l'année et il résume ainsi qu'il suit, les faits principaux de la société en '1 888 : Les recettes de la société se sont effectuées comme précédem- ment et elles se sont composées de subventions de la ville, du département et du gouvernement, ainsi que du montant des cotisa- tions de sociétaires. Malgré le dévouement du concierge Thomine, chargé du recouvrement, il s'est produit une légère diminution provenant de diverses causes et notamment du nombre considé- rable de sociétés qui se sont fondées à Cherbourg, depuis quel- ques années. Le bureau et la société reconnaissent la nécessité d'étudier la question de l'organisation d'une exposition. Les séances de la société ont été tenues avec la même régularité, et, chaque fois, le nombre des sociétaires était assez élevé, puisqu'il estgénéralement de plus de 40, chiffre que l'on atteint rarement dans les autres sociétés. Il a été fait aux séances des communications très- intéressantes. M. le président se félicite des excellents rapports qu'il a eus avec les membres de la société et particulièrement ceux du bureau. Les plantations du jardin de la rue Montebello ont été ache- 20 vées avec le concours de M. Levée! aine; il a été procédé à l'étiquetage de la majorité des plantes. Le jardin de l'impasse Dorival dont les cultui'cs ont été dirigées par M. Levesque, avec une louable économie, a permis de donner des leçons de conduite des arbres fruitiers, professées par ce dévoué sociétaire, et de faire des essais d'arbustes, de plantes et de graines, qui ont contribué, avec les fruits, au\' distributions faites aux séances mensuelles ou aux cours d'arboriculture. De plus, dans cet enclos, ont été élevées nombre de plantes qui ont servi à l'ornementation du jardin de la rue Montebello. Si la dépense totale a été de 284 fr. 50 (y compris la location de 200 fr.), elle a été largement compensée par les avantages qui en ont éié retirés. En 1888, il a été publié un Bulletin contenant des articles des plus intéressants et variés, dus à un certain nombre de sociétaires. Des concerts avec illuminations organisés dans le jardin de la rue Montebello, grâce au concours de M. Thommin et de ses amis, ont été fort appréciés. La société a continué à faire des visites de jardins. En un mot, pas plus que les autres années, elle n'est restée inactive en 1888. Le secrétaire, P. Lelikvre. Compte-Rendu de la 53® Exposition DE LA Société Centrale d'Horticulture de Caen et du Calvados. 18-20 Août 1888. Messieurs, Vous avez bien voulu me déléguer poui vous représenter à l'ex- position de Caen, en 1888, comme je l'avais faità Rouen en 1886. J'étais d'autant plus heureux de me rendre à l'appel de M. le — 21 — président de la société centrale d'horticulture de Caen et du Cal- vados, que je tenais à remercier cette société qui, il y a deux ans, m'a fait l'honneur de m'accepter comme membre correspondant. Dans le compte-rendu que je vous présente, je vais suivre le même ordre que j'avais adopté pour l'exposition de Rouen, en 1886, puisqu'il m'a paru avoir obtenu votre approbation. — Mode de fonctionnement du jury. — Coup d'œil d'ensemble sur l'expo- sition. — Liste des lauréats. Le règlement relatif à la composition et au fonctionnement du jury est intermédiaire, par ses dispositions, entre le règlement de Rouen et le nôtre. C'est toujours, sauf quelques différences de détail, le même résultat. Aux termes d'une décision de la société de Caen, en date du 20 juin 1882, le jury se compose des délégués des sociétés corres- pondantes invitées. Si, au moment de l'ouverture des opérations du jury, il ne se présente pas dix délégués étrangers, ce nombre est complété par des membres de la commission permanente désignés par le sort. Ce chiffre de dix est un minimum qui peut être dépassé. Les membres de la commission permanente sont chargés de Texamen des objets d'art se rattachant à l'horticulture. Le jury, une fois constitué, choisit son président et son secré- taire : il est accompagné, dans ses opérations, par le président de la société, le secrétaire général et l'organisateur de l'expo- sition. Telle est la lettre du règlement, toutefois quelques déroga- tions y ont été introduites par l'usage. L'exposition avait été installée à l'hùtel-de-ville, dans le salon des fêtes, dans un couloir y attenant, et dans deux tentes élégan- tes dressées dans la cour. Le local est avantageux et c'est toujours là que j'ai vu installer les expositions caennaises; car, ayant habité Caen autrefois pendant plusieurs années, j'allais toujours admirer les expositions horticoles, bien qu'alors je fusse étranger à toute société d'horticulture. Il — ii Ce qui m'a frappé tout d'abord en entrant, en fait de fleurs, — car avant l'ouverture des opérations du jury, c'est aux fleurs à peu près exclusivement que je réservais toute mon attention — c'est une magnifique collection de glayeuls coupés, un choix de reines marguerites parmi lesquelles j'en ai remarqué d'une nuance cramoisi que je n'avais jamais vue pour ce genre de fleur, une collection de lilium auratum, enfin un choix de fleurs coupées qu'on aurait pu prendre pour de petites roses ou des œillets, et qui étaient des bégonias de semis. On verra plus loin que ces trois collections ont été honorablement récompensées par le jury et par les dames patronnesses. J'ai été étonné de l'absence presque complète de fougères à l'exposition. Tout au plus deux ou trois, dans un lot de plantes à feuillage, où dominaient les palmiers. Il y en avait pourtant autre- fois de fort belles chez M. Lelandais : (j'en ai une qui vient de chez lui et que je n'ai pas vue ailleurs), mais depuis assez long- temps cet horticulteur a cessé d'exposer. A onze heures, dernier délai fixé à cause de l'heure des trains, les délégués se sont présentés au nombre de neuf, auquel on s'est tenu : MM. Héron, président de la société d'horticulture de la Seine-Inférieure, à Rouen; Loutreul, président de la société d'horticulture et de botanique du centre de la Normandie, à Lisieux; Tavigny^ secrétaire général de la société d'agriculture, arts et belles-lettres de Bayeux; de la Chapelle, conseiller d'ad- ministration de la société d'horticulture de Cherbourg; Des- champs, délégué de la société d'horticulture d'Elbeuf; Cauchepin, délégué de la société d'agriculture de Bernay; Lamare, délégué de la corporation des jardiniers de Bayeux; lîavenel, délégué de la société d'agriculture de Falaise; Gardin, délégué de la société d'horticulture de Pont-l'Evéque. Avant de commencer les opérations, les délégués ont été con- duits à l'hôtel de la place Royale, où un excellent déjeuner leur était olTert par la société. Nous avions le regret de n'avoir pas — 23 — avec nous l'honorable président de la société de Caen, M. de Formigny de la Londe. La veille de notre réunion, une expérience chimique, tentée par son fils, avait amené une explosion à la suite de laquelle M"' de la Londe avait reçu des brûlures, heureuse ment légères. Bien que cet accident ne doive pas avoir de suites fâcheuses, il i: 'était pas fait pour achever de remettre M. le prési- dent d'une indisposition qu'il venait d'avoir. Toutefois, il a pu accompagner le jury daes ses opérations, et présider le banquet du soir. Le jury, entré en séance à midi, a choisi pour président M. Héron; pour secrétaire, M. Golmiche, secrétaire général de la société; il était accompagné en outre du vice-président, M. Prével. Parmi les membres du jury, il en est plusieurs que j'avais déjà l'honneur de connaitre. M. Héron, qui m'avait si bien accueilli à Rouen en 1886, a vu, depuis cette époque, la violette de sa bouton- nière devenir double. M. de Formigny de la Londe était délégué de Caen à cette même exposition. M. Tavigny, que je connais depuis l'époque où j'étais étudiant, est venu, il y a quelques années, à Cherbourg avec la société Linnéenne. Enfin, l'excellent M. Loutreul était venu à Cherbourg à l'occasion de notre exposi- tion de 1883 : pour moi, je ne l'appellerai plus une connaissance, mais un ami, s'il veut bien me le permettre. Comme à Rouen, les diverses catégories d'exposants étaient désignées par des étiquettes de couleurs différentes, correspondant aux feuillets des carnets qu'on nous a distribués : je remets celui qni m'a servi, aux archives de la société, à titre de modèle et de renseignement. On trouvera plus loin la liste des lauréats, avec l'indication des objets récompensés. Je dirai, pour le moment que, tout d'abord, nous avons eu à nous prononcer sur l'attribution de la médaille d'or oiïerte par le conseil général, en examinant le plus beau lot de fleurs et le plus bel apport de légumes. On a pensé qu'on entrerait dans les vues du conseil général en décernant son prix i4 à une culture d'utilité, et un lot de légumes, extrêmement remar- quable, a obtenu la médaille d'or. Un autre lot moins important, mais très méritant, a été admiré et récompensé par le jury : c'est une culture militaire. Il ne faut pas y chercher de bégonias ni de reines-marguerites; il consis- tait en beaux et bons légumes, des choux surtout de la plus belle venue. Le prix du conseil municipal ne peut, d'après le règlement, être décerné au lauréat du prix offert par le conseil général. 11 a été attribué par le jury aux légumes présentés par M. Leroy, primeuriste à Caen. Un objet d'art, offert par M. le président de la société, a été décerné à M. James L'Boyson, horticulteur à Caen, pour sa ma- gnifique collection de lilium auratum et autres fleurs de choix. Le jury a continué ses opérations en attribuant les diverses médailles offertes par la société ou par divers donateurs, et les a terminées vers trois heures. A ce moment se sont réunies les dames patronnesses, sous la présidence de Madame Roulland, dont j'ai l'honneur d'être le parent. Ces dames décernent à leur gré le « prix d'honneur. » L'honorable secrétaire-général, M. Golmiche, s'est multiplié pour faire face à toutes les fonctions du secrétariat, et nous donner tous les renseignements nécessaires : il n'était pas assisté des secrétaires adjoints, mais il avait pour aide (et même pendant quelques instants pour suppléant,) son fils, dont l'activité est comparable à la sienne. M. Golmiche est un « intrépide ». Le soir, un banquet tout à fait fraternel avait lieu dans le petit hôtel du Pavillon qui, à la fin du siècle dernier, servait aux séances du tribunal révolutionnaire, et qui, maintenant, est le local des séances des diverses sociétés qui ont leur siège à Caen. Dans la plus grande de ses deux salles, la table était servie pour vingt-deux convives : membres du bureau, délégués, lauréats, représentants de la presse. Le dîner, excellent ! était fourni par — 2o — M. Thouroude, de Ihôtel Sto-Barbe, dont la réputation n'est plus à faire. J'ai su que les autorités de Caen, invitées aux banquets des nombreuses sociétés existant dans la ville, déclinent toujours ces invitations. Aussi, le nombre des toasts est plus restreint. M. le président delà société, après avoir esquissé en quelques mots l'état de l'horticulture caennaise en 1888, a porté le premier toast aux exposants, aux délégués et aux donateurs. M. Héron, président du jury, a porté un toast à M. de Formi- gny de la Londe. Il a fait à l'accident de la veille une allusion dans laquelle la félicitation l'emportait sur la condoléance, et a formulé le vœu que les dernières traces en soient promptement effacées. Ayant eu à mon tour la parole, j"ai promptement reconnu que j'étais l'interprète de tous en portant la santé de M. Colmiche, et en félicitant la société — je puis dire 7\otre société de Caen — d'avoir un collaborateur aussi zélé. Un bon secrétaire est la che- ville ouvrière dune société : de lui dépend en grande partie le succès d'une exposition. M. Loutreul a voulu alors me retourner une partie des compli- ments que j'adressais à M. Colmiche, et incidemment, à ceux quj^ lui ressemblent. .Je me suis hâté de répondre que. tout en rem- plissant ordinairement les fonctions de rapporteur, ce n'est pas comme secrétaire que je figure dans le bureau de notre société. Notre véritable secrétaire général, ai-je ajouté en citant son nom, est un homme tout de dévouement. Pendant toute l'année il sac- quitte avec le plus grand zèle de ses fonctions : il l'cdouble d'ac- tivité quand il s'agit des écritures préparatoires aux expositions, et s'occupe de tous les détails de leur installation. Mais, n'aimant pas à se mettre en vue, il décline invariable- ment la mission de rapporteur, qui m'a toujours été confiée depuis son « avènement » au secrétariat, cette mission, il s'en acquitte- rait, certainement, tout aussi bien que moi, peut-être beaucoup mieux. M. Colmiche a ensuite porté un toast aux dames patronnesses, — 26 et un représentant de la presse locale, M. Jourdain, a bu aux ex- posants ainsi qu'à l'avenir de la société. J'ajouterai, messieurs, que M. Héron, près duquel j'étais assis, m'a parlé de notre excellent correspondant et ami, M. Angran, le « délégué attitré de la société de Rouen, aux expositions de Cherbourg » qui compte bien venir encore nous voir, en cette qualité. J'ai prié M. le président Héron de rappeler au bon sou- venir de son archiviste, la société de Cherbourg et son délégué. Vers la fin du banquet, M. de Formigny de la Londe et M. Héron nous ont dit que les sociétés présidées par eux interrom- pront en 1889 la série de leurs expositions annuelles; ils nous ont donné à tous rendez-vous à Caen et à Rouen, en 1890. Je termine, messieurs, en adressant mes plus vifs remercie- ments à la société de Caen, pour la charmante journée qu'elle m'a fait passer, et à la société de Cherbourg, pour l'honneur qu'elle m'a faiten me chargeant de la représenter à l'exposition de Caen. Flamauville, le 25 août 1888. H. DE LA Chapelle. Voici, maintenant, la Uste des lauréats avec l'indication des apports récompensés : PRIX D'HONNEUR. PRIX DES DAMES PATRONNESSES. Médaille d'or, décernée à M. James L'Boyson, rosiériste, mem- bre de la société, à Caen, pour l'ensemble de son exposition, (lilium variés, rosiers en pot et roses en fleurs coupées). Médaille de vermeil, M. Lenormand, horticulteur marchand, membre delà société, à Caen, pour l'ensemble de son exposition, (reines-marguerites en pot, verveines, zinnias, pétunias, phlox. balsamines et pois de senteur en fleurs coupées). 27 Mcdaillo de vermeil, M""^ Perrin, horticulteur amateur à Ecou- ché (Orne), pour ses splendides bégonias tubéreux de semis à fleurs doubles. PRIX. DU CONSEIL GÉNÉRAL. Médaille d'or décernée à M. Lalîaiteur, maraicher à Baveux, pour son apport très remarquable de légumes. PRIX DU CONSEIL MUNICIPAL. Médaille d'or à M. Leroy, maraîcher à Caen, pour l'apport le plus méritant de légumes (concours entre horticulteurs-marai- chers-marchands du département qui fréquentent les marchés de Caen). Objet d'art offert par M. de Formigny delà Zowf/e,président de la société : M. James L'Boyson, déjà nommé, pour l'ensemble de son exposition. Médaille d'argent des Agriculteurs de France : M. Leroy, déjà nommé, pour sa magnifique collection de légumes. Médaille d'argent des Agriculteurs de France : M, Lenormand, déjà nommé, pour l'ensemble de son exposition. Concours ouverts par la Société. HORTICULTEURS MARCHANDS. Médaille d'argent de la Chambre de Commerce : M. Laine, maraicher à Brionne, pour ses légumes et pour ses fruits. Médaille d'argent, petit module, M. Baot, pépiniériste à Caen, pour sa collection de fruits. Médaille d'argent, grand module, M. Leroy, déjà nommé, pour ses melons. Médaille d'argent, petit module, M. Laine, déjà nommé, pour ses melons. Médaille de bronze des Agriculteurs de France^ aux soldat.s- jardiniers du '-'y de ligne, en garnison à Caen (M. le lieutenant Glavel, directeur; M. Lejeune, caporal-jardinier), pour leurs légumes. — 28 — Médaille de vermeil de la ville de Cuen : M. Secourable, hor- ticulteur marchand, membre de la société, à Caen, ])our son apport de plantes de serre. Médaille d'argent, petit module, M. Rosette, horticulteur mar- chand à Caen, pour l'ensemble de son exposition (bégonias tubé- reux et zinnias). Médaille d'argent de la ville de Caen : M. Daguet, horticulteur marchand à Preneuse, pour l'ensemble de ses apports (dahlias, pétunias, roses coupées et œillets). Médaille d'or de le société, M. Lenormand, déjà nommé, pour l'ensemble de son exposition (reines-marguerites en pot, vervei- nes, zinnias, pétunias, phlox, balsamines et pois de senteur en fleurs coupées). Médaille de vermeil, M. Marguerin, horticulteur marchand, membre de la société, à Caen, pour l'ensemble de son exposi- tion (reines-marguerites en pot, dahlias, zinnias, phtox et plantes diverses en fleurs coupées). Médaille de bronze des Agriculteurs de France : M. Marguerin, déjà nommé, pour l'ensemble de son exposition. Sincères félicitations du jury, à M. Lamare, horticulteur mar- chand à Bayeux, membre du jury, pour son exposition depommes de terre et de glayeuls, œillets, zinnias, reines-marguerites, ver- veines et géranium en fleurs coupées. Médaille de bronze de la Chambre de Commerce : M. Fontaine, horticulteur marchand à Caen, pour son tableau de dahlias. Médaille d'argent, grand module, M. Mercier, horticulteur marchand à Falaise, pour ses œillets de semis. Médaille d'argent, petit module, M. Guerrier, horticulteur mar- chand à Caen, pour son apport de roses en pot et en fleurs coupées. Médaille d'argent, petit module, ex œqiio, à M"" Fontaine et Hervieu, bouquetières à Caen, pour leurs boiuiuets et couronnes. Médaille de vermeil, M. James L'Boyson, déjà nommé, pour sa magnifique collection de liliums. 29 — KTAJîLISSEMENTS l'UHLICS. Médaille d'argent, grand module, M. Oger, jardinier en chef de THôtel-Dieu de Caen, Médaille de bronze, grand module. M. Debaupte, jardinier en chef de l'orphelinat de St-Etienne de Caen, pour leurs apports de légumes. HORTICULTEURS AMATEURS. Médaille de bronze, grand module. M. Lemière, jardinier chez M'"" Faisant Duclos, au château de GreuUy, pour son apport de légumes. Médaille de bronze, grand module, M. Bulot, à Anisy (M. Man- son. jardinier), pour son apport de fruits de la saison. Médaille d'argent, grand module, M""" Le Chartier, dame patron- nesse de la société, à Sannerville (M. Gallot, jardinier) pour ses fruits conservés. Mention très honorable. M"" Busnel, à Secqueville-en-Bessin, pour ses fruits conservés. Médaille d'argent, grand module, M. Lemarquand, jardinier chez M. Lange-Durand, à Lébiscy, pour l'ensemble de son apport (coléus, reines-marguerites et fleurs coupées). Médaille de vermeil, avec félicitations du jury, M"'' Perrin, déjà nommée, pour ses très remarquables bégonias tubéreux de semis, à fleurs doubles. — Le jury a regretté de ne pas avoir à sa disposition une médaille d'or pour récompenser dignement cet apport. Médaille de bronze de la ville de Caen, M. Deschamps, jardi- nier chez M. Le Comte de Boisgelin. à Beaumont-le-Roger, pour son apport de pétunias en fleurs coupées. Médaille de bronze, grand module, M. Léon Pelpel, trésorier de la société, à Caen (M. Honoré Leroy, jardinier), pour ses tableaux de zinnias et de reines-marguerites. Mention très honorable, M""Caron, à Mathieu (M. Manson, jardinier,) pour ses tableaux: de pensées et dœillets en fleurs coupées. — 30 — Médaille d'argent, petit module, M"" Marc, à Mathieu (M. Man- son, jardinier), pour ses tableaux de roses en fleurs coupées. Médaille d argent, petit module, M. Oger, déjà nommé, pour son bouquet monté, sa corbeille de table et spécialement pour ses dahlias. Médaille d'argent, petit module. M. Vigneron, jardinier chez M. le comte de Layre, à Beaumont-les-Autels (Eure-et-Loire) pour son apport de pommes de terre. Médaille de vermeil, M. Thiébault de la Crouée père, membre de la société, à Caen, pour son magnifique lot de bégonias et de plantes de serre. Médaille d'argent, petit module, M. Barbou, jardinier chez M""-" Boissée, dame patronnesse de la société, à Caen, pour ses tableaux de zinnias, œillets et salpiglossis en fleurs coupées. INDUSTRIE HORTICOLE. Médaille d'argent, grand module, M. Delaunay, fabricant, mem- bre de la société, à Bernay (Eure), pour ses outils horticoles per- fectionnés et particulièrement pour son sécateur-coupe-grefTe, et pour son sécateur de nouvelle invention. Médaille d'argent, petit module, M. Lacroix, mécanicien à Caen, pour ses pompes d'arrosement. Id. M. Harivel, quincaillier à Caen, pour ses outils horticoles. Id. M. Lesage, fabricant à Caen, pour ses sièges nouveaux. Premier rappel delà médaille de bronze obtenue en 1886, M. Le Chevallier, à Cabourg, pour ses pompes à main et pour sa colle à froid. Premier rappel de la médaille de bronze obtenue en 1887, M. Duval, à Paris, pour son maté. Mentions très honorables, MM. Couvreux, Couette et Chauvin, fabricants à Paris, pour leurs étiquettes en zinc et sièges pliants, Dumont fabricant à Billancourt, pour ses paniers à herboriser. Maillard, fabricant à Choisy-le-Koi, pour ses arrosoirs. — 31 — Remerciements à M. Touchard, membre de la société, à Caen, pour sa jardinière de fleurs. Récompenses accordées par la commission permanente sur les visites faites à l'occasion de V exposition. PRIX DE BO>INE CULTURE. Médaille de vermeil du conseil municipal, M. Leroy, maraîcher primeuriste à Caen. Médaille de vermeil de la société, M. Le Normand, horticulteur marchand à Caen. Médaille d'argent petit module, M. Lejeune, caporal-jardinier au 5' régiment de ligne en garnison à Caen, pour la bonne tenue de ses jardins et pour Tintelligence de ses cultures. Médaille d'argent, grand module, M. Lemière, jardinier chez M"" Paisant-Duclos, au château de CreuUy, pour la bonne tenue de ses parcs et jardins, et pour l'intelligence de ses cultures. M. Manson (Ernest), jardinier à Cambes, pour la bonne tenue des jardins qu'il dirige, et spécialement pour la taille d'arbres fruitiers. Bons et loyaux services des jardiniers à gages. Diplôme d'honneur, rappel de la médaille de vermeil obtenue en 1881, M. Adolphe Gambier, jardinier chez M. Mézaize, à Ber- nières-sur-Mer, depuis 37 ans. Médaille d'argent, grand module. M .Jacques Le Couvreur, jar- dinier chez M"" Lefèvre, à Fontenay-le-Marmion, depuis io ans. Médaille d'argent, petit module, M. Barbou, jardinier chez M""^ Boissée,dame patronnessede la société, à Caen, depuis 10 ans. {Moniteur du Calvados.) — 32 — RAPPORT SUR UNE VISITE DES SERRES & JARDINS DE M. EMM. LIAIS Le dimanche 23 septembre, à 9 heures du matin, une trentaine de sociétaires (au nombre desquels se trouvaient les membres du bureau et des commissions permanentes), s'étaient rendus à l'entrée du jardin de M. Emm. Liais, rue de la Bucaille, en vue d'une visite à faire, de cette propriété. J'ai été chargé de rédiger le rapport et la tâche est d'autant plus difficile que divers travaux ont été faits à ce sujet (et publiés dans les Bulletins de la société), notamment par MM. Angran, de la Chapelle, Macé et par moi- même. Je n'entreprendrai donc pas de décrire, de nouveau, ce vaste parc d'un hectare, situé entre les rues de la Bucaille. Bon- homme, de r Abbaye et de la Comédie, planté d'arbres et de végétaux magnifiques, la plupart d'origine exotique, et les dix serres aux larges proportions dans lesquelles prospèrent d'une façon remarquable les plus belles plantes des pays chauds. Il aurait été, d'ailleurs, impossible de tout noter. Je signalerai seule- ment une partie de ce qui a été remarqué en passant, et les cons- tructions ou installations nouvelles faites depuis la dernière visite. En entrant par la rue de la Bucaille, nous avons traversé le parc et nous avons remaniué un énorme arbousier présentant une tête superbe couverte de fruits, des nombreux eucalyptuf; d'espèces variées, déjà d'une certaine force et soutenus par des hau- bans en fd de fer ou par des tuteurs, de façon à leur permettre de résister à l'action des vents; une belle hniijcre en arbre, à tleurs odorantes; un niprëssiis; Lamherliana très vigoureux; des groupes de forts (Jrarœnaiudivisa; des rlièiies verls\ un magnifique ara/m papyrifera; cette plante dont la moelle servait à faire le papyrus, moelle que les chinois découpent en lamellos très-minces et qui constitue ce beau papier si recherché; de superbes corbeilles /e- nium les plus utilisées, pour accompagner les autres plantes et fleurs, dans les mille manières dont on les emploie, sont : Asple- nium rhizophorum, A. rachirhizon, A. cirrhatum, A. mijrio plujllum, ei A. caudatum. — Bégonia semperflorens gigantea. — CeBegonia issu des B. lucida et semperflorent. Au mois de décembre dernier, nous étions péniblement affec- tés par une nouvelle inattendue : M. Amédée Balmont, presque convalescent d'une longue et douloureuse maladie, était frappé de mort subite. Et, deux jours après, une afîluence énorme, à ses obsèques, témoignait combien le défunt était aimé et estimé de ses concitoyens. De plus, l'horticultuie cherbourgeoise venait de faire une perte difficilement réparable. Depuis que la mort de leur père - un de nos fondateurs, les avait laissés à la tète d'un établissement horticole des plus pros- pères, MM. Balmont frères, Alphonse et Amédée. étaient restés associés pour leur commerce et leurs propriétés : jamais union plus complète n'a présidé à une association. J'en ai été témoin pendant de longues années, puisque depuis l'année 1843 que je me suis lié avec l'ainé, Alphonse, ([uand nous étions en sixième, je n'ai jamais cessé, sauf pendant mes absences de Cherbourg, de 6(3 — fréquenter leur maison, leur jardin, leurs serres. Avec cette union parfaite, et sans y faire le moindre tort, la spécialité de chacun des frères était toute différente. L'ainé s'occupait plus de l'intérieur, de la multiplication en serre, Amédée était l'homme des relations extérieures; c'est lui qui allait le plus souvent à Paris, en Belgique et ailleurs pour étendre son commerce et ses relations horticoles. Il avait la passion de l'horticulture, le goût de la collection et des belles plantes. Par suite de la communauté de nos goûts, j'aimais à visiter sa magnifique collection de fougè- res, dont il s'occupait seul. J'ai souvent remarqué dans les serres des plantes portant une marque indiquant qu'elles lui étaient réservées, et qu'il ne les mettait pas dans le commerce. Horticulteur de premier ordre, il était aussi, par goût, artiste et antiquaire. 11 m'a souvent montré sa belle collection de médail- les : il aimait aussi à recueillir les anciens bahuts, les boiseries sculptées et les faïences : il avait un véritable musée, dont il était fier. Tous ceux qui ont visité son jardin se souviendront de son extrême obligeance, et de l'empressement avec lequel il offrait et envoyait aux dames quelques-unes de ses plus belles fleurs. J'en ai souvent fait moi même l'expérience, surtout lors de la floraison de ses magnifiques rhododendrons. Nous garderons précieusement le souvenir de cet homme excellent, et puisse le témoignage de notre affectueuse sympathie apporter quelque adoucissement à la douleur de son aîné, si cruellement séparé du meilleur des frères. M. DUVELLEROY. Le \" février dernier est mort, à Nogent-sur-Marne, M. Jean- Pierre DuvELLEROY, à l'àgc de 87 ans. Cet excellent et respectable vieillard, qui venait aussi souvent que possible visiter sa ville natale, où il avait des parents et de nombreux amis, avait conservé longtemps une belle santé : on admirait sa verte vieillesse, lorsqu'une chute a déterminé chez — 67 lui des accidents qui, en deux ou trois jours, ont mis fin à sa lon- gue et honorable carrière. M. Duvelleroy était un industriel de premier ordre. Il avait conquis une belle fortune et une grande célébrité dans l'industrie des éventails, dont il fut, pour ainsi dire, le créateur en France. Nommé par Louis-Philippe chevalier de la Légion d'honneur, il était devenu depuis commandeur de l'ordre de Nicham, cheva- lier de Tordre de François-Joseph d'Autriche, et, plus récemment, officier d'Académie. Président d'honneur de la société des inven- teurs et artistes industriels il était, à ce titre, membre et sou- vent président des jurys de toutes les grandes expositions. A notre dernière exposition artistique et industrielle, il avait accepté la présidence générale du jury, tout en présidant plusieurs sections. Doyen dd caveau, il est Tauteur de nombreuses chan- sons, toutes pleines de verve, que ses amis conservent avec soin. Enfant de Cherbourg, il aimait à s'intituler le « Vieux Cherbour- geois »; retiré dans sa propriété des environs de Paris, il s'appe- lait aussi « l'ermite de Nogent » ; nous conservons précieusement plusieurs autographes où il prend l'une ou l'autre de ces qualifi- cations. Bien que résidant à Nogent-sur-Marne, M. Duvelleroy voulait remplir fidèlement les obligations d'un membre titulaire de notre société. Quand il se trouvait à Cherbourg, il assistait à nos réu- nions. Il aimait l'horticulture, et peu de jours avant sa mort, il recevait, par mon intermédiaire, quelques plantes et graines qu'il avait demandées à une de ses amies de Cherbourg. M. Duvelleroy était également membre de notre société Acadé- mique. En ce qui concerne son obligeance, son dévouement quand il s'agissait de rendre service, ce n'est point ici le lieu d'en parler: ce serait trop long. Ses nombreux obligés conserveront religieuse- ment sa mémoire, et cela suffit. La mort de M. Duvelleroy creuse un vide immense. H. DE LA Chapelle. — 68 Liste des Membres admis en 1888. MEMBRES TITULAIRES. MM. Alaterre, capitaine au long-cours. BiARD, imprimeur. BouRNisiEN DE Valmont, capitaine d'infanterie de terre en retraite. Delalande, instituteur. Devannes, Henry, propriétaire. DivETAiN, négociant, rue de la Fontaine, Gardin, teinturier. Hubert, docteur médecin. Jobard, médecin en chef de la marine. Lecacheux, retraité do la marine. Leclerc, gardien consigne de la marine. Lepeuple, marchand tailleur. Lkrouge, jardinier du jardin public. Levkel, Gustave, horticulteur. Levéel, Albert, horticulteur. MoREAU, sous-agent comptable de marine. Nicoi LET, professeur en retraite. Periaux, Eugène, propriétaire à Querqueville. Provin, mécanicien principal de la marine en retraite. Simon, propriétaire. Cherbourg, — Imp. A. Mouchel. Horticulteurs, Jardiniers & Marchands de Graines FAISANT PARTIE DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICU[.TURE. ->^KC»î«0«3' • MM. BALMUNT, horliculleur-fleuriste, rue de la Duchée, 48. CAVRON Père, horticulteur, rue de la Bucaille. CAVRON (Léon), horticulteur-fleuriste, rue Asselin ot rue Gam- betla, 12. DUFOUR, horticulteur-Jardinier à Equeurdreville, Fourches. FONTAINE, horticulteur-maraîcher et marchand de graines, rue de Senneccy, 74. HALOPÉ-CAVRON, horticulteur-fleuriste, rue de la Fontaine, 8. FÉREY; marchand-grainetier, place de la Fontaine. JEANNE, horticulteur-jardinier, rue de la Polie, 85. LE BASTARD, jardinier, rue du Maupas, 20. LE CAPON Aîné, jardinier, rue des Portes, 2. LEMAGNENT, jardinier, rue du Chantier, 114 LEMIÈRE, jardinier, rue Thiers. LE PELLETIER, horticulteur-fleuriste, rue de la Duchée, 70. LE TELLIER père, horticulteur-fleuriste et marchand de graines, rue Hélain, 68. LE TELLIER Fils, horticulteur, rue de la Polie. LE TULLIER, jardinier, entrepreneur de jardins neufs et do constructions de rochers artificiels, rue Amiral-Courbet (impasse Leblanc. LEVÉEL aîQé, horticulteur-fleuriste, rue de la Duchée, 109. LEVÈEL jeune, horticulteur-fleuriste, rue de la Duchée, 115. RAUX, horticulteur-jardinier, rue Loysel. BULLETIN DE LA r /■ SOCIETE D'HORTICULTURE OE CHERBOURG ^1- -■;•%. .'«wrvjé: 13 AMisTEE taas v,'^*fc: LiihRBOURG IMPRIMERIE l'hOTELLIER, SUCCESSEUR d'a. MOUCHEL, PLACE DU CHATEAU. 1890 BULLETIN DE LA r r SOCIETE D'HORTICULTURE DE CHERBOURG -®- »!.' a.i%i]Vk:e ik ITÎvirÉM â 8 @ s ^kf^ .....NICAL CHERBOURG Imprimerie l'hotellier, successeur d'à. mouchel, place du château. 1890 i Les idées développées dans les Rapports et Mémoires insérés au Bulletin sont personnelles aux Auteurs. Membres d Honneur de la Société. Présidents d'honneur | H !^ sous-préfel. de rarrondissemenl. I m le maire de Cherbourg. Président honoraire ; M. Emm. Liais ^, ancien directeur de l'Observa- toire inipérial du Brésil. Vice-Président honoraire : M. Orry I Q, avoué honoraire. Membres du Bureau pour 1890. Président : M. le docteur Renault ^ p, rue de la Poudrière, 4. Vice-Présidents MM \ ^^^vin, propriétaire, rue Bonhomme. 18. ' ' ' \ Levesque, marchand de fer, pi. de la Fontaine, 8. Hervieux, propriétaire, rue de l'Aima, 26. JoLLiET ^, chef de bataillon d'infanterie de Conseillers d'adminis- ) ,^ marine retraité, rue du Chantier, 62. tration MM \ ^^ Chapelle f|, contrôleur des douanes ' ' ' retraité, rue de la Comédie, 41. DuTOT, greffier du tribunal de commerce, rue Montebel]o,56. Trésorier : M. Orange, agent comptable de la marine retraité, ruo Bonhomme, 38. Secrétaire : M. Lelièvre, Paulin, rue de la Polie, 18. Secrétaires- \ Macé, Adrien, commis de négociant, rue de la Duchée. adjoints, MM. ( Thommin, commis de la marine, rue Cachin. Bibliothécaire : M. Noyon, rue de la Marine. Bibliothécaire-adjoint : M. Cavron, Léon, horticulteur, rue Gambetla. Goraimissions permanentes. cultures d'utilité. cultures d'agrément. MM. Cauvin, président. NicoLLET, I l|, professeur en retraite, vice-présidenl. Legrin, avocat. Corbière ||-, professeur de pcicnces naturelles au lycée. RoniNE, ancien avoué. D'Aboville, propriétaire. MM. Levesque, président. D'' Bernadet, professeur d'an- glais au lycée, v. -président. FIavard, maître principal du port retraité. Lemagnent, horticulLeur. NicoLLEAU (méd. mil ) maître tailleur de l'infanterie de marine retraité. Maillard, négociant Comité de Rédaction. MM. Orry I Q, président. De la Chapelle Q, vice-président. Dutot, secrétaire. MM. les membres du bureau. — MM. Corbière ^, le d' Bernadet, Nicollet I Q. Directeur du jardin : M. Hervieux. Professeur d'arboriculture : M. Levesque. Conservateur du matériel : M. Levitre Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires M Nicolleau. BULLETIN DE 1889. TABLE DES MATIERES Marganvili e, p. Lelètre. DE LA ChAHELLE. La Rédaction Levesque. D'' Bernadet. DE LA Chapelle Calvin. A. Macé. La Rédaction Id. Id M. Pages. Composition du Bureau et des Commissions permanentes pour 1890 3 Chronique horticole 5 Extraits des procès verbaux des séances. .. . 9 Visite de la propriété de M. Loblond, à Octe- ville 22 L'Horticulture à l'Exposition universelle de 1889 (MM. DE T,A Chapelle, Nicollet, Havard, Le Cappon 25 Compte -rendu de la 31^ session du congrès pomologique de France 45 Guernesey (culture de la vigne sous verre). . . 50 , Les jardins et les jardiniers de Cherbourg. ... 53 Rosiers nouveaux ( 1889-9 j) 54 Commission des cultures d'agrément. Revue bibliographique 62 La température à Cherbourg, b Paris et à Toulon ~Û Exposition horticole à Cherbourg 73 Nécrologie *^ Maladie de la vigne 78 Membres admis en 189 ^ '9 *EW YORK CHRONIQUE HORTICOLE Encore le Jardin Public, Un a Meurtre ». Rien n'est sacré pour un Sapeur. — Un Escalier de cave. — A propos d'un sécateur. Exposition Universelle: Adieux à la Mosaïculture. L'Horticulture Cherbourgeoise à l'Exposition. — Le Stachys afiinls. — Elections annuelles. — Distinctions honorifiques. — J"ai remarqué, dans la Vigie du 1 6 janvier, un article intitulé « Un Meurtre». L'auteur de cet article annonce quon a fait abattre, au jardin public, un des vieux arbres du bosquet, pour élever à sa place un petit bâtiment dont la « nécessité » est incon- testable, d'ailleurs. Depuis, le Phare et le Nouvelliste se sont exprimés dans le même sens, et ce n'est pas moi qui vais les con- tredire, moi pour qui l'abattage d'un arbre est toujours un crève- cœur. Quand on a cboisi les terrains de l'Ermitage de Bas et ceux y attenant, pour y établir le jardin public, on avait fait sonner bien haut que ce jardin aurait pour fond le bosquet de l'Ermitage, composé de beaux arbres plusieurs fois séculaires. Depuis, il a fallu en sacrifier quelques uns, dans la partie sud, pour le chemin de fer des Flamands. Enfin, l'abattage récent d" un arbre, d'un seul c'est déjà trop, bien qu'il ne s'agit que d'un vulgaire peu- plier. De grâce, respectons ces patriarches du règne végétal, ne lâchons pas contre ceux qui restent des escouades de sapeurs, gens pour qui, comme on le sait, rien n'est sacré : et rappelons nous que les arbres que nous plantons maintenant promettent — de donner de l'ombre à nos arrière neveux, en l'année 2.000 et suivantes ! — Quelques esprits chagrins, à l'opinion desquels j'ai la dou- leur d'être forcé de me rallier, se sont demandé : si la grotte, d'où sort le ruisseau, ne ressemblait pas un peu trop à une voûte 6 — parfaitement cintrée, et si les gradins en mosaïque, d'où ledit ruis- seau tombe deux ou trois fois, ne constituaient pas un véritable escalier. Ces observateurs un peu exigeants prétendaient que nous avons en ville, chez un grand nombre d'amateurs, et surtout dans notre jardin de la rue Montebello. des grottes en rocailles imitant mieux la nature, et que, pour construire celle du jardin public dans le même genre, on n'avait pas loin pour aller cher- cher des blocs de quartzite, de toute dimension (I). Ont-ils tort ? Ce n'est pas moi qui oserai l'affirmer. Espérons que. dans un an ou deux, les plantes grimpantes dont on a garni cette voûte, en atténueront la trop grande régularité, et lui donneront un air plus agreste. — Le chroniqueur est « mal bordé » aujourd'hui, diront sans doute quelques-uns de mes lecteurs. Peut être cette mauvaise humeur est elle causée par la présence, sur ma table, d'un séca- teur, dont je me propose de faire usage incessamment moi-même, et dont, certainement, je ne ferai pas abus, sur quelques arbustes de mon jardin : myrtes, rhododendrons, azalées, camellias, laurier- tin. J'ose exprimer lavis que l'idéal n'est pas de tondre les arbustes d'agrément. « rasibus » en laissant voir des branches amputées, qui seront plusieurs mois à se regarnir, mais bien de raccourir discrètement, et sans que cela choque la vue, les bran- ches qui dépassent par trop l'alignement, gênent le passage ou font tort aux plantes voisines. Ceci soit dit pour les arbustes d'agrément à feuillage persistant : je n'ai rien à dire, vu mon incompétence, sur les arbres fruitiers. — Si je critique l'abus du sécateur, il m- faut pas que j'abuse de la plume. Notre Bulletin sera intéressant,- cette année, grâce aux comptes-rendus que plusieurs de nos collègues nous ont donnés de l'Exposition universelle, section horticole. (1) Nos lecteui's de Cherhourg saveut que le jardin public est presque contigu à l'importanta carrière de quartzite, exploitée par MM. Albéry et Pigaot. On verra, dans un de ces comptes-rendus, que la mosaïculture ne se fait plus à Paris. Je ne puis dire que je la regrette beaucoup. Elle prouve cependant le talent d'un jardinier : j'en ai admiré, il y a quelques années, de beaux spécimens aux châteaux de Tour- laville et de xMartinvast, j'en ai vu ailleurs qui me plaisaient moins. Ce genre d'ornement polivait être à sa place dans un jardin à tracé régulier, mais non dans un jardin paysager, car ce n'est pas une imitation de la nature. — L'horticulture cherbourgeoise a été vaillamment représentée à l'Exposition universelle par les apports de M. Léon Cavron. Cet horticulteur distingué a obtenu pour les quelques plantes qu'il a exposées trois prix dont deux premiers et un second. De plus, M. Cavron a obtenu une juste rémunération par le pla- cement des plantes qu'il avait exposées, et qui ont été acquises dès leurs apparition : les cycadées étant d'un développement hors ligne. Avant de prendre congé, pour le moment, de M. Cavron. je m'empresse d'insérer, sur sa demande, la rectification suivante : Ce n'est pas le cijcas mais bien le zarnia villosa qu'il avait présenté à notre séance du 2 octobre 1887 (Bulletin de 1887, page 16, dernier alinéa). — Nos élections ont apporté peu de changement dans le per- sonnel du bureau et des commissions permanentes. Nous avons eu la douleur de perdre notre excellent collègue M. Henri Férey, l'un de nos secrétaires-adjoints. Il a été remplacé par M. Thommin, bien connu dans la société, tant par plusieurs rapports conscien- cieusement faits que par les services qu'il nous a rendus, en dirigeant l'excellente fanfare d'amateurs à laquelle nous devons plusieurs concerts dans nos fêtes de nuit, au jardin de la société. — Et disons en passant que, aux concerts de 1889, l'illumination avait été encore mieux réussie que les années précédentes, ce que, dans ma dernière chronique, je croyais impossible. Comment fera-t-on à l'avenir ? r — 8 — Notre excellent et savant ami, M. Nicollet, qui depuis un an était entré au Comité de Rédaction, a pris place, par suite des élections annuelles, dans la commission des cultures d'agrément. Pourquoi faut-il que cette commission ait été privée, dès le mois de janvier, d'un de ses membres les plus sympathiques, M. Yvory, enlevé par une mort prématurée à l'affection de sa famille et de ses nombreux amis ? A la séance du 2 février 1890, on a élu, pour remplacer M. Yvory, M. René d'Aboville. — M. Levesque, on le sait^ apporte souvent, à nos séances, des produits du jardin de l'impasse Dorival, placé tout spéciale- ment sous sa direction.il en fait selon le cas, des communications, des distributions, des lots pour la tombola mensuelle. A la séance des élections, qu'il présidait, il avait apporté une assez grande quantité de tubercules de Stachys afFmis (crosnes du Japon). 11 en a fait des lots pour être joints à ceux de la loterie, en réservant d'ailleurs une certaine quantité pour être distribués, comme fiches de consolation, à quelques sociétaires non gagnants. J'étais de ce nombre. Justement, il se trouvait à la maison un petit journal où figurait, dans le menu du jour, une « friture de crosnes du Japon ». J'ai donc fait deux parts des tubercules rapportés de la séance : l'une pour la culture, l'autre pour la friture. Après dégustation, j'ai décerné à ce légume la mention : Ron à cultiver. M. Levesque le juge plus sévèrement. Quant à notre excellent ami M. Corbière, qui ne rêve que la botanique, il retient d'avance, pour l'étudier et la mettre en herbier, la première tige de Stachys alTinis qui paraîtra dans mon jardin — ou dans tout autre. — Nous terminerons cette chronique en félicitant fraternelle- ment, car notre société est une famille très unie, ceux de nos collègues qui, en juillet 1889 ou janvier 1890, ont obtenu du gouvernement des distinctions honorifiques, bien que l'horticul- ture y soit absolument étrangère. — !> — Au U juillet 1889, M. Orry, notre vice-président honoraire, président du comité de Rédaction, précédemment officier d'académie, a été promu officier dç l'instruction publique. A la même date, la croix de chevalier de la Légion d'honneur a été donnée pour ses bons services, à M. Giot, conducieur principal des travaux hydrauliques. Notre vieux camarade, M. Altemer, agent principal du commissariat de la marine, a été également fait chevalier de la Légion d'honneur, pour ses étrennes de 1890. Enfin, à cette même époque, les palmes d'officier d'académie ont été de'cernées à M. Joseph Noyon, à cause des services rendus par l'école professionnelle qu'il a créée, il y a six ans, dans son important établissement d'ébénisterie, et qui a été reconnue depuis, comme établissement d'utilité publique. M. Noyon, cousin-germain de notre bibliothécaire, est membre de notre Société. Nous ne lui ferons pas de reproches s'il ne prend aucune part à nos travaux. Ses nombreuses occupations ne le lui permettraient pas : il rend ailleurs des services impor- tants qui le mettent au nombre des citoyens les plus utiles. Nous félicitons de tout cœur nos chers collègues, et nous espé- rons, l'an prochain, en féliciter d'autres. Cherbourg, le 3 février 1890. Marcainville. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE L'ANNÉE 1889 SÉANCE DU 3 FÉVRIER. M. Levesque fait remarquer que, par suite du plébiscite des poiriers, la pomologie française signale la poire Charles Cognet comme venant en première ligne et qu'à Cherbourg cotte poire ~ 10 est loin d'être la meilleure. Au point de vue des rosiers le même fait se produit. Ainsi, la rose Malmaison donne de bons résultats ailleurs, tandis (ju'ici on ne lobtient qu'à l'automne. M. de la Chapelle fait une intéressante communication sur Vhepatica triloha ou perce-neige et ses variétés. Ce sociétaire dit qu'il prépare, pour le bulletin, une série d'ar- ticles sur les insectes utiles à l'horticulture. A cette occasion, est présentée une belle collection d'insectes appartenant à M. Nicollet. Ce sont particulièrement, ceux de la famille des carabiques. On y remarque, en outre, la courtiUière. M. de la Chapelle se propose de démontrer, plus tard, que cet insecte a son utilité au point de vue horticole. MM. de la Chapelle et Nicollet se proposent de faire pour la société une collection dinsectes. Us sont vivement remerciés par l'assistance. Sont déposées sur le bureau des asperges qui vien- nent d'être cueillies dans le jardin de M. Levastois. Séance du 3 Mars. En effectuant le dépouillement des publications reçues, M. le Président fait remarquer que le bulletin de la société d'Horti- culture du Havre signale le soufre pour la destruction des insectes. M. Levesque dit qu'on a essayé ce moyen sur le chou, mais sans résultat, et que la cendre a mieux réussi. La même publication indique la benzine comme moyen de destruction du ver blanc. Ce procédé parait peu efficace, car M. Nicollet dit que si l'on plonge des insectes dans de la benzine, ils reprennent vie lorsqu'ils en sont sortis. Il ne croit pas que la dose indiquée, 3 grammes par mètre carré de terrain puisse faire obtenir de sérieux résultats. M. Nicollet a, au contraire, vu de l'essence de pétrole mise dans la galerie de la courtiUière, au pied de choux, arriver à détruire cet insecte. Le Journal des Roses rapporte que des restes de roses ont été découverts, récemment, dans les tombeaux d'Egypte. Il y avait y tleiii;^ munies de pédicelle, de même variété ou csjjèce et y\ant de lalTinité avecla Kose cultivée en Abyssinie. A cette occasion. M. Levesque dit avoir semé des fèves trou- vées dans le jabot d'un pigeon. Il y en avait 245. La Revue horticole indique une lotion de sulfate de fer comme moyen de donner de la force aux tiges des fleurs. Elle recom- mande, pour la destruction des herbes dans les allées, un mélange d'eau, de soufre et de chauK. Plusieurs sociétaires disent que le sel est sufïisant pour obtenir ce résultat. Le même journal fait part d'une curiosité botanique; M. Uichard a fait des herborisations sur les toitures des édifices religieux de Poitiers. 11 y a recueilli 76 espèces. MM, Dutotet Macé disent qu'on a publié la More du Pavé de Paris et de la Cour des Comptes. M. Levesque présente une poire quil reconunande (Olivier de Serres) . SÉANCE DU 7 Avril. A propos dun article de la Revue horticole. M. Lc\ esque dit que le melon dllontleur, n'est pas bon et que celui de Créances est préférable. Le même journal signale les étiquettes Couvreux en celluloide; mais plusieurs sociétaires disent que l'encre spéciale i)0ur cette étiquette est difficile à employer. M. Levesque lit une note qu'il a préparée, à la demande de plusieurs sociétaires sur les cultures à faire en avril. 11 serait à désirer, dit M. le Président en remerciant M. Levesque au nom de la société, qu'il put être fait des communications de ce genre à chaque séance. M. Levesque fait remarquer que la Revue pomologi(|ue signale comme recommandables des fruits qui mûrissent mal à Cherbourg, par exemple la Bergamotte de Rouen. La Heryamolte tardicc Collette pousse peu, ici; mais elle porte beaucoup et se conser- ve longtemps. Elle est de faible mérite et bonne seulement cuite. \-> — M. Levesque a reçu (ùibrielle Colette, il y a deux ans, de Houen, et il n'en a pas encore obtenu de poires. M"" de Bouttevillegreï- fée, il y a 5 ou 6 ans, n'a pas donné de fruits non plus que le Professeur Dubreuil- ^reïïé il y a 7 ou 8 ans. Même résultat pour la poire Barillet Deschumps, greffée, aussi, il y a 7 ou 8 ans. Lopinion de ce sociétaire est que l'on lance, parfois, dans le commerce, en les recommandant, des fruits de peu de valeur. M.Rosseldit que MM.Delamer et Le Magnent, domiciliés àBarfleur, ont fait venir un grand nombre d'espèces d'arbres fruitiers et que M. Levesque, s'il se rendait dans cette localité, pourrait juger des résultats obtenus. 11 serait d'autant mieux accueilli par ces ama- teurs, que son ouvrage leur sert de guide. M. Levesque ajoute que le poirier Charles Cognet mis en vente au prix de 5 fr. l'écusson a, pour lui, peu de valeur. De chaleu- reux remercîments sont adressés à M. Levesque pour son inté- ressante communication, M. Noyon demande, si l'on ne pourrait donner des points, comme cela se passe dans diverses sociétés, pour les communi- cations faites aux séances, en vue d'attribuer des récompenses à la fin de l'année. Il lui est répondu que le bureau a étudié cette question, mais que diverses raisons ont engagé à ne pas y donner suite. M. le Président dit que le bureau et les commissions perma- nentes ont examiné la (juestion d'une exposition. Après s'être rendu compte delà situation financière delà société, et, aussi, eu égard à l'Exposition universelle qui attirera toute l'attention vers Paris, on a pensé qu'il ne serait pas possible de donner suite, cette année, au projet et qu'ii serait préférable d'attendre 1890, époque où doit être inaugurée la statue de Millet. Une exposition horticole concordant avec les fêtes qui auront lieu à cette occasion et qui attireront beaucoup d'étrangers, aurait plus d'intérêt. M. le Président ajoute que si l'on ne tient pas d'exposition cette année, en revanche on a l'intention d'organiser des visites de jardins et de propriétés à Cherbourg et aux environs, M. Gellé dit que, souvent, un est embarrassé pour le choix: dun jardinier et il se demande s'il ne serait pas possible de décerner un diplôme de la société à ceuv qui seraient reconnus méritants. Divers sociétaires répondent qu'il ne serait pas facile de se lancer dans cette voie; mais M. Rossel dit qu'on pourrait faire des coursa des jeunesgens auxquels, après un certain temps d'études, on accorderait des diplômes si on les en jugeait dignes. On agit, ainsi, dans diverses sociétés. M. le Président répond que la principale difficulté serait qu'il faudrait payer un professeur pour faire les cours. Plusieurs fois, une subvention spéciale a été demandée en vue d'organiser des cours d'arboriculture d'une façon régulière et permanente dans l'arrondissement, mais les demandes faites n'ont pas été accueillies par le Conseil Général. SÉANCE DU o Mai. Est signalé, dans la Revue horticole, un article sur les cultures maraîchères à Roscolî. A cette occasion, est posée incidemment la question de savoir si le Gulf-stream passe réellement près de Cherbourg. M. Flouest dit que le courant passe au large d'Ouessant et gagne les côtes d'Irlande, mais qu'une ramification, et non le courant direct, vient dans la Manche. Un article de la Revue des sciences, dont il est donné lecture, corrobore ce que \ ient de dire M. Flouest. 11 est rappelé que MM. Duprey et Emmanuel Liais, s'étaient occupés de cette ques- tion dans les premiers bulletins de la société, en 1847 et 1848. M. Levesque trouve, dans la Maison de campagne, des rensei- gnements, sur des haricots qu'il a cultivés l'an dernier. Le haricot gloire de Lijondonne un joli produit, mais il n'est pas bon, comme ledit la Maison de campagne, pour la cueillette est vert; il est bon seulement à écosser. Le haricot nain Lyonnais est très bon. M. Levesque a apporté du jardin de l'impasse Dorival des variétés de radis qu'il a obtenues cette année. l'i SiCANcii i)L i Jli>. A propos d'une notice sur la culture des pommes à cidre, signalée dans le Journal de la société nationale d'horticulture de France, M, Jolliet dit que, depuis quelques années. le dépaitement des Deux-Sèvres s'adonne à la culture des pommiers, pour rem- placer les vignes détruites par le phylloxéra. MM. de la Chapelle et Macé demandent que tous les membres de la société qui se rendront à l'Exposilion universelle veuillent bien prendre des ;îotes sur l'horticulture, notes qui seraient réunies en un article, pour être insérées au prochain bulletin. M. Dutot,de retour de Paris, dit avoir vu un concours de rhodo- dendrons et dazalées qui réunissait des plantes superbes; il remettra une note, à ce sujet, au comité de rédaction. M. de la Chapelle présente deux pavots de grande dimension; lun \ePapaver hracteatum, l'autre Papaver orie?itale. M. Levesque donne quelques renseignements sur : l'haricot Lyonnais; 2" haricot gloire de Dijon; 3° haricot tlageollet, — tous les trois cultivés par lui, au jardin de l'impasse Dorival. M. Levesque recommande ces trois variétés et dépose, sur le bureau, des semences, pour être distribuées à la fin de la séance. M. le Président présente des fleursde V Aristolochia sijphon. Les feuilles de cette plante ont l'aspect des extrémités des feuilles de Nepenthés; le pied qui les a produites est cultivé dans le jardin de la société; mais, comme il est trop à l'ombre, les fleurs sont de petite dimension et peu colorées. M. Levesque indique les travaux d'arboriculture à faire en ce moment. SÉANCE DU 7 Juillet. M. de la Chapelle. qui vient de faire une visite à l'Exposition, lit un rapport sur ce qu'il a remarqué en ce qui concerne l'horticul- ture; tous les produits sont de toute beauté. M. de la Chapelle a remarqué la plante aquatique Viciuria refjia qui, à l'Exposition, attire fortement l'attention par ses ]■■■} grandes jiropurtioiis [i m, de dimuètre). M. Enim. Li;iis en îivait un exemplaire, mais il est mort. M. liervieuv dit avoir observé une chenille ressemblant ù une sangsue verte qui s'attaque aux feuilles et ravage les rosiers. 11 en ramassera un spécimen pour le présenter à la société. M. Hervieu montre une production mousseuse adhérente à des rameaux de rosiers. Cette production, appelée bédeguar^se trouve souvent sur les églantiers. Elle est formée par la piqûre de lin- secte cynips )-osœ. Le cynips du chêne produit la noix de galle. Un sociétaire présente un cône d'araucaria imbricata provenant de la propriété de M. Delafosse, à Beau-Séjour. L'arbre doit être mâle, le cône ayant du pollen. M. de la Chapelle lit un rapport sur la visite de la propriété de M. Le Blond a la .louannerie à Octeville, et de celle de M. Le Sage, à Bellevue. faites par le bureau et les commissions perma- nentes. L'achèvement du jardin public en .Juin, est signalé à l'assis- tance. A cette occasion. M. Rossel demande si, dans le jardin de la société, on a i-emarqué des dégâts sérieux, après les fêtes de nuit qui y ont été données, et si l'on pense que des fêtes semblables pourraient causer des détériorations dans le jardin public. Il lui est répondu que. jamais, on n'a observé, en pareille circonstance. des dommages sérieux dans le jardin de la rue Montebello. Le public ne touchait, ni aux fleurs ni aux fruits, même lorsqu'il a été admis avec entrées payantes. Dans le jardin public, où les allées sont spacieuses, il semble qu'il n'y a rien à craindre pour l'organisation de fêles de nuit, le public pouvant circuler à l'aise sans marcher sur les gazons. M. Rossel demande que la société d'horticulture étudie le jardin public de façon à rendre compte dans le bulletin, chaque année, de ce que l'on aura remarqué et les modifications qui auront été opérées. — 10 SÉANCE DU 3 Août. Est signalé dans le bulletin de la société du Doubs un article sur la greffe automnale des poiriers. Divers sociétaires, entre autres M. Hervieux, disent avoir prati- qué cette greffe et en avoir obtenu de bons résultats. Le bulletin de Sens publie une note sur l'incision annulaire de la vigne. M. Leroux dit l'avoir cessée parce qu'il ne s'en trou- vait pas bien D'après la note, elle devrait être pratiquée avant l'épanouissement des fleurs. M. Nicollet lit un très intéressant l'apport qu'il a rédigé au sujet des produits horticoles figurant à l'Exposition universelle. Il a remarqué, dans le pavillon des forêts, des collections d'in- sectes et de papillons nuisibles aux arbres des forêts. Il montre aux sociétaires deux cadres dans lesquels figurent une partie des insectes et des papillons qu'il a vus au pavillon de l'Exposition. Il appelle l'attention sur un petit hanneton 1' « hoplia agricola » qui fait un grand tort aux pommiers. M. Nicollet est vivement remercié pour son travail et sa communication. Dans la Revue des travaux scientifiques, publiée par le Minis- tère de l'Instruction publique, est signalé un article de M. Macé, qui a été publié dans le bulletin de la société, sur la floraison à Cherbourg du Littœa gracilis. SÉANCE DU l'"" Septembre. A propos d'échanges d'observations sur l'Exposition univer- selle, M. Renault dit que si un syndicat avait pu exposer des groupes de plantes élevées à l'air libre à Cherbourg, ils auraient été fort remarqués. Une collection des plus remarquables, se composant d'une cinquantaine de fleurs de variétés différentes de magnifiques dahlias, est déposée sur le bureau. Chaque fleur est accompagnée d'une étiquette en indiquant le nom. Les coloris et les formes ne laissent rien à désirer. Ces fleurs proviennent d'une collection de 150 variétés existant dans la propriété de M. Le Blond à La Jouannerie. Les dahlias présentés ont été apportés, ainsi que de jolies reines marguerites couronnées et à fleurs de chrysanthèmes (obtenues de graines de M. Vilmorin) par MM. Le Magnen et Girard qui soignent cette propriété. Les dahlias proviennent de chez M. Baltet. La beauté des fleurs présentées témoigne des soins entendus de ces deux jardiniers auxquels la société adresse de chaleureux remerciements pour leur intéressante communication. M. Levéel aîné a bien voulu envoyer deux orchidées Phujus grandifolius et Odonfoglossum Bictoniense qui montrent de curieuses fleurs; M. Levéel est également remercié de son apport. Séaînce du o Octobre. M. Letellier père a apporté un Pourretia mexicana présentant une curieuse floraison bleuâtre placée au centre des feuilles; les , feuilles, situées près de la fleur sont rouges, dans leur partie infé- rieure. Quand la fleur est passée, les feuilles redeviennent vertes. Une plante semblable a fleuri, l'an dernier, dans le jardin de la société. M. Letellier est remercié de sa communication. M. de la Chapelleprésente deux plantes qui lui ont été envoyées des Hautes-Pyrénées par M. Bordère, un botaniste dont il a fait connaissance dans un récent voyage et qu'il a fait admettre, à la précédente séance, comme membre correspondant. L'une est Y Aspidiam lonchitis (c'est-à-dire à fer de lance), fougère offerte pour le jardin de la société. Cet exemplaire est un peu au-dessous de la moyenne. L'autre plante est le Hamondia Pyrenaica^ très vivace, présentant une jolie rosette de feuilles. Elle est signalée dans le guide de Barèges et des enviions. M. Le Cappon, qui a été désigné par M. le Sous-Préfet, pour être envoyé comme ouvrier jardinier visiter l'Exposition aux frais — 18 — du département, lit un rapport intéressant au sujet de ses visites à lExposition et dans divers établissemenis de Paris. M. Levesque, qui avait bien voulu représenter la société d'hor- ticulture de Cherbourg au congrès pomologique qui s'est tenu à Paris, se propose de faire un rapport. Il a remarqué que l'admis- sion des fruits se fait après une sérieuse étude; mais, au congrès on s'est surtout occupé du traitement delà vigne et de fruits qu'on ne peut cultiver à Cherbourg. M. Havard a remis une note (dont il est donné lecture à la société), sur trois formes de poiriers qu'il a remarqués à l'Expo- sition : une pyramide, une palmette et un gobelet en pyramide. Cette note est accompagnée de dessins représentant les formes en question. Des remerciements sont adressés à MM. de la Chapelle, Le Capon, Levesque et llavard, pour leurs communications. M. Levesque dit que si on avait pu porter à l'Exposition le vase à 16 brarjches de la société, il n'y aurait pas été déplacé, car ceux qui y figuraient n'étaient pas aussi bien réussis. M. Piquenot a envoyé une graine de l'avocatier de Tahiti. Séance du 2 Xove>ibre. Les brillants succès obtenus par M. Léon Cavron à l'Exposition universelle sont signalés à la société. Cet horticulteur avait pré- senté au concours d'octobre trois lots de plantes : l'un de cycas (surtout de Madagascar, du Tonkin et de l'Annam); l'autre de dracœna hybrides obtenus par lui; le 3" de forts dracœna indivisa. Trois récompenses ont été attribuées à M. Léon Cavron. dont un premier prix. Ses plantes ont été fort remarquées. Les cycas ont dû être achetés par M. de Rotschild et le dracœna indivisa par la ville de Paris pom- les serres de la Muette. La Revue horticole signale les cycas de cette horticulteur cherbourgeois. M. le Président dit qu'il existe, à Equeurdreville, de vastes serres, appartenant à M. Le Bailly, dans lesquelles il a été récolté cette année, 'l,o8o livres de raisin. Ce sont, plutôt que des serres, I<.) des abris vitrés sous lesquels pénétrent l'air et l'eau; les vignes y sont plantées en contre-espalier. Il est probable que les beaux: résultats obtenus sont dus à ces dispositions particulières. M. de la Chapelle remarque que la Revue horticole du 16 octobre signale le Leucobnjum ylaucum pour remplacer le sphagnum eu vue de l'emballage et de la conservation des plantes, et ce socié- taire dit que cette mousse se trouve à la montagne du Roule et dans divers endroits de nos environs. M. de la Chapelle présente une fronde de fougère venant de chez M.fialmont qui rappelle aspidium grandidens. EWe se trouve . auK environs de Cherbourg. A ce propos un sociétaire signale que M. Joseph Lafosse a eu de la peine à rencontrer le lasfrœa œuiula. M. de la Chapelle dit qu'on en trouve à la montagne du Roule. MM. de la Chapelle, Corbière et Macé en ont recueilli à Sauxemesnil. La deuxième frondaison est souvent plus belle que la première. Par suite d'une proposition de M. de la Chapelle, après une longue discussion, la société adopte la disposition suivante, comme développement de l'article 4 des statuts : « Le Président, après avoir pris l'avis du bureau, confère le ' » titre de membre honoraire à tout membre titulaire qui, après » 20 ans d'assiduité, déclare ne plus pouvoir prendre part aux: » travaux de la société ou à celui qui, pour (pielque autre motif » grave dont le bureau sera seul juge, se trouverait dans l'impos- » sibilité réelle de remplir les obligations imposées aux: membres » titulaires. » Pour les membres honoraires, la cotisation est facultative et » la quittance qui leur est présentée, en fait mention. » SÉ.VIVCE DU \" DÉCEMBRE. M. de la Chapelle lit un article qu'il a écrit sur le jardin de M"" Macé, rue de la Duchée et qui, sous le titre « Jardins et jardi- uiers de Cherbourg » continuera la série qui a déjà été publiée par MM, Dalidan et de la Chapelle. 20 — Le même sociétaire présente deux fougères qu'il destine au jardin de la rue Montebello. La première est un aspidium angu- lare. Il en avait vu un fort beau spécimen chez M. Cauvin qui lui apprit que cette fougère se rencontrait à la Polie où M. de la Chapelle Ta trouvée. M. Corbière a été d'avis que c'était la variété suhtripinnatum décrite dans certains ouvrages. Laâ"" fougère présentée est le Ceterach officinarum^ commune sur les murs de Valognes; elle doit être placée en terre franche et en plein soleil. Ayant été mise en herbier, elle a repoussé 2 ans après. M. de la Chapelle dit avoir parcouru avec beaucoup d'in- térêt l'ouvrage de M. Correvon les Fouc/i'res rustique, qui a été acheté pour la bibliothèque de la société. Ce livre signale en Angleterre où l'on aime beaucoup les fougères, une collection de '130 variétés de scolopendriwn officinale. Il mentionne Yasple- nium marirmm qui se trouve à Gréville et à Flamanville et qui s'est reproduit, de lui-même, chez M. Balmont qui en possé- dait des pieds. M. Correvon signale comme rare l'asplenium ruta muraria qui se trouve à Cherbourg sur les murs. La commission chargée d'examiner les comptes du trésorier, conformément aux statuts, a chargé M. Thonuiiin de faire le rapport dont il est donné lecture. Il résulte de ce travail que les recettes du l'" novembre 1888 au 1 " novembre 1 889 ont été de 4383 '^91 Les dépenses de 2507 22 Le restant en caisse au 1 '"'■ novembre 1 889 était de . . . 1 876 69 Les dépenses restant à faire ou à payer du 1'^ novem- bre 1889 au 1'^ janvier 1889, devant être environ de, . 617 fr. Il resterait disponible au l"^' janvier 1890 1259 69 Cet excédent de recettes paraîtrait, avec ce qu'il serait possible de prélever sur 1889 et avec les ressources que pourrait créer la société sur la loterie ou sur des fêtes de nuit, par exemple, permettre d'organiser une exposition. Le rapport fait remarquer que grâce au dévouement de M. Levesque, le jardin de l'impasse Dorival n'a coûté, pour ainsi — 21 — dire, que la location, puisque les journées de jardinier qui y ont été faites l'ont été pour l'élevage des plantes à placer rue Monte- bello. En outre, on a pu essayer, dans le premier de ces jardins, des légumes nouveaux et récolter du raisin quia été distribué aux: dames patronnesses. En 1889, les cotisations non perçues, ont été de 24 (2 décès, 2 départs, 20 démissions ou refus de paiement). En 1888, les cotisations non perçues s'élevaient à 30; en 1887 à 29; en 1886. à 37. Depuis deux ans, la société a perdu une cin- quantaine de membres, en grande partie par suite des nombreuses sociétés qui se sont créées et de l'ouverture du jardin public. Une propagande active et surtout une exposition pourraient contribuer à de nouvelles admissions qui combleraient les vides qui se sont produits. La commission propose à la société d"approu\er les comptes du trésorier pour sa gestion du i" novembre 1888 au l"' novem- bre 1889, de lui donner décharge pleine et entière et de lui adresser de vifs remerciements pour le dévouement dont il a fait preuve depuis de longues années. Ses écritures sont fort bien tenues et appuyées de pièces justificatives. Les conclusions de la commission sont approuvées à l'unanimité. M. le président remercie au nom de la société la commission, et particulièrement le rapporteur M. Thommin de son travail. Il dit qu'en effet, depuis quelque temps la société a perdu un certain nombre de ses membres, mais grâce au dévouement de ceux qui restent, il y a lieu d'espérer que ces départs seront compensés, surtout cette année où la société doit s'occuper d'or- ganiser une exposition. Le bureau a déjà examiné la question et il a été convenu qu'un programme sera préparé au commencement de 1890. L'année 1889, continue M. le Président, n'a pas présenté d'évé- nements particuliers à la société d'horticulture. Les séances mensuelles ont toujours été l'occasion de communications intéres- santes et suivies par un certain nombre de sociétaires, u ^_ 22 Vn concert a été donné sous la direction de M. Thommin dans le jardin de la rue Montebello décoré de nombreuses lumières. Les jardins de l'impasse Dorival et de la rue Montebello ont été entretenus avec soin. Le premier commence déjà à présenter un certain aspect; les arbres grandissent et sont l'occasion de cours professés avec dévouement. Des visites de jardins ont été faites notamment à Octeville. D'intéressants rapports sur l'Expo- sition universelle ont été rédigés par plusieurs membres de la société. — Un bulletin comprenant un certain nombre d'articles dus à des sociétaires a été publié. Les publications horticoles les plus dignes d'intérêt et les bulletins des sociétés correspondantes ont continué à être reçus. La société, après cet exposé de M. le Président, fixe au 27 décembre la date du renouvellement du l)ureau et des commis- sions. Le secrétaire^ P. Lelikvrk. Visite de la Propriété de IVI. Le Blond, à Octeville. Cette visite a été faite le I G juin 1889, le beau temps, la situa- tion de cette jolie propriété avaient attiré un nombre assez consi- dérable de sociétaires : bien qu'elle soit située à peu de distance de la ville, une voiture a été mise à la disposition de ceux qui ont voulu en profiter. L'année dernière, M. Le Blond, négociant à Cherbourg, s'est Tv^ndu acquéreur de la propriété située à Octeville, nommée la Jouannerie, appartenant précédemment à M. Ernest Jouanne. en son vivant membre de la société et assidu à nos réunions. Il y ôvait un joH chalet, de création assez récente, que M. Le Blond a remisa neuf, et un parterre déjà en bon état, qui a été encore perfectionné. Enfin M. Le Blond a ci'éé tout autour de sa — 23 — propriété de longues et belles avenues d'arbres verts d'espèces variées, et c'est sur sa demande que nous avons été visiter les travaux exécutes, d'après ses plans, par M. Lemagnent, jardi- nier, membre de la commission des cultures d'utilité. Le bureau était représenté par les deux vice-présidents, les quatre conseillers et M. Férey, secrétaire adjoint; les commis- sions permanentes par MM. Corbière, Giot, Havard, Legrin, Maillard, Robine et V^ory, auxquels s'étaient joints MM. d'Abo- ville, Bouin, Buhot. Folliot, Girard, LeCappon, Leloutre, Mahieu père et fils et Poupeville, membres de la société. M. Le Blond, également sociétaire, nous faisait les honneurs de sa propriété, et M. Lemagnent nous donnait, sur les ti^avaux exécutés par lui, diverses explications. La propriété occupe le versant nord du coteau qui, du côté du sud, domine une vallée aboutissant à Quincampoix. Vers le sommet, se trouvent les bâtiments d'exploitation, écuries et basse-cour, puis un parterre carré, d'une contenance de 10 ares, renfermant le chalet, je dirai d'agrément et de repos, et non d'habitation : il n'est qu'à 2 kilomètres de Cherbourg. Devant ce chalet on remarque des massifs de fleurs variées, des gazons avec des arbres de choix : chamœrops^ araucaria^ dracœna^ pittosporum maki, arundinaria falcata, cephalotaxus^ etc. Du côté du parterre opposé au chalet, un contre-espaher en fer semblable à ceux que la société possède impasse Dorival. Au sud du chalet, et communiquant avec l'appartement bas de celui-ci, une serre en fer dans laquelle on remarque un pelar- gonium à feuilles de lierre, haut de 4 ou 5 mètres, deux pêchers, un ficus repens. enfin, dans un massif bordé de rocailles, des fougères et autres plantes d'ornement. Les rocailles qui bordent le petit massif de la serre et un autre massif dans le parterre, le long de la façade du chalet, sont en carbonate de chaux cristallisé avec fossiles divers, ammonites Bucklandi et autres; le tout provient des carrières que M. Jouanne exploitait à Emondeville : M. Le Blond s'est bien gardé de les supprimer. — 24 — Si M. Le Blond a conservé le chalet et le parterre en les perfec- tionnant, il a fait aussi des créations importantes. Trois avenues droites, plantées d'arbres verts — conifères pour la plupart — et au nombre d'environ 600, entourent la partie centrale de la propriété. En suivant l'avenue qui longe du côté de l'est le chalet et le potager (dont nous dirons un mot plus loin) on ne tai'de pas à remarquer que le terrain s'abaisse doucement d'abord, puis, tout d'un coup, rapidement. A l'endroit où la pente devient plus rapide, parallèlement au fond de la vallée et perpendiculairement à l'avenue, M. Le Blond a fait établir une haie double, de l'exé- cution la plus correcte, qui est plantée d'arbres fruitiers d'espèces rares et variées, elle est bordée de fusains, et domine un herbage qui se termine au fond de la vallée. Tous les travaux, ainsi que l'entretien du jardin, sont l'ouvrage de M. Lemagnent, qui a pour aide M. Louis Girard, membre de la société. Au sud du parterre est un jardin potager de forme carrée et d'une contenance de 16 ares : M. Le Blond l'a créé, dans un ancien herbage, et l'a entoure de bons murs. Nous y avons admiré des pois et autres légumes de la plus belle venue. Il est tenu par M. Frémin, jardinier. Dans l'angle sud-ouest du parterre, se trouvent plusieurs petits bâtiments dont l'un renferme une fosse à purin, d'une contenance de 25 mètres cubes : des canaux: très bien disposés la mettent en communication avec les écuries, qui sont dans l'ancienne ferme : plusieurs de nos collègues ont visité ces écuries qui sont fort bien tenues, M. Le Blond qui aime les chevaux en a, pour le moment, 14; sa propriété, du reste, est, sauf le jardin, toute en herbages. Il y a égalenu nt une basse-cour bien garnie de volailles déchois. M. Leblond nous a fait les honneurs de son chalet avec une gracieuseté parfaite, et après quelques instants de repos nous nous sommes séparés de lui, pour faire, avant de rentrer en ville, une visite à la propriété de M. Lesage, maii-e d'Octeville, laquelle est attenante à la chapelle Saint-Sauveur. M. Lesage n'y était pa.s ib ou uy était plus - cnr nous nous étions un peu iilturdés à la Jouannerie, où l'on ne s'ennuyait pas — mais il avait donné oidre qu'on nous laissât entrer. La maison de M. Lesage est une conslrurtion élégante et moderne, elle est placée dans une des plus belles situations (jne l'on puisse voir en Normandie. Elle domine la ^ ille et la rade, et du jardin on peut voir les côtes de Tourlaville et du ^'al-de-Saire. Le jardin, tracé à la mode anglaise, se compose surtout de pelou- ses et de bosquets formés d'arbres verts déjà grands, le tout parfaitement bien tenu, mais il n'y a pas de jardinier en titre, et M. Lesage le fait entretenir par des journaliers. Nous félicitons M. Lesage de la belle situation et du bon état de son jardin, et nous lui adressons de vifs remerciements pour l'obligeance (juil a eue de nous laisser visiter cette charman'.e propriété. Cherbourg, le 17 juin 1889. IL i)i: LA Chapelle. L'HORTICULTURE A L EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. \ L'exposition universelle de 1889 est considérée à juste titre comme un triomphe national. Dans cette splendide exhibition des produits de l'art et de l'industrie, de tous les temps et de tous les pays, l'horticulture occupait une place importante : c'était une série d'expositions renouvelées, pour la plus grande partie, tous les quinze jours, et devant durer plusieurs mois. Dans ces conditions, il n'était pas possible au comité organisateur de faire appel aux Sociétés départementales, surtout à celles qui, comme la nôtre, sont — 26 — éloignées de Paris, pour avoir des délégués. Paris et les sociétés voisines ont pu fournir un jury composé d'horticulteurs émérites, pouvant à chaque instant se rendre à l'Exposition et juger les produits. Est-ce une raison pour que notre modeste bulletin reste absolument muet sur une solennité horticole de cette impor- tance ? Non, sans doute. Si nous n'avons pas eu de délégués au jury horticole proprement dit, nous en avons eu un au congrès pomologique. Si nous n'avons pas eu des excursions organisées par groupes, comme notre Société artistique et industrielle, qui s'était entendue pour cela avec la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, nous avons eu des excursion- nistes isolés. Un de nos jardiniers a été délégué et subvention- né par l'autorité préfectorale. Beaucoup de nos concitoyens, et parmi eux un certain nombre de nos sociétaires, ont visité l'Exposition universelle. Dans notre séance du 2 juin, M. le Président a, sur la proposition de plusieurs membres du comité de rédaction, émis le vœu que ceux de nos collègues qui auraient visité Paris pendant l'Exposition, fissent connaître, autant que possi- ble par écrit, leurs impressions sur l'Exposition horticole. A défaut de rapporteurs, on aurait ainsi des reporters : chacun d'eux choisissant à sa convenance l'époque de son voyage, ver- rait ce que d'autres n'auraient pas vu, et l'ensemble de leurs notes pourrait former un article intéressant pour le Bulletin. Nous savions déjà, par divers documents, et notamment par certaines publications adressées à la Société, que la partie horticole occupait les terrains du Trocadéro; des massifs de plantes étaient disposés pour durer tout le temps de l'Exposi- tion; d'autres, en plus grand nombre, étaient consacrés aux plantes de saison, ceux-là étaient fréquemment renouvelés. 27 De plus, il y avait un certain nombre de serres. Un plan détaillé, avec les noms des exposants, figure à nos archives. M. DE LA Chapelle a passé à Paris la semaine de la Pente- côte, du 9 au 15 juin. Il a fait à l'Exposition plusieurs visites, mais c'est le lundi 10 juin, qu'il s'est occupé particulièrement de l'horticulture. Voici le résumé des notes qu'il a prises : L'avenue du Trocadéro comprend de chaque côté un long massif de plantes et une longue tente qui lui est parallèle. Les massifs renferment des rosiers à basses tiges, des pelargonium, il y ixyàii des tulipes, mais elles sont détleuries et ne sont pas encore remplacées. Les tentes contiennent de fort beaux légumes, (levant lesquels la foule s'arrête, puis des produits d'industrie horticole, paillassons, poteries, sièges de jardin en fer dont les principaux sont exposés par Pautz frères , à Pont-à-Mousson , dépôt chez Dreyspring, 8, rueChevreul, à Paris, des serres porta- tives et jardins d'hiver, appareils à chauffage économique de M. Mathian, à Paris, 123, avenue de St-Ouen La tente de droite renferme des rhododendi'ons, des azalées, des pivoines, des rosiers tant francs de pied qu'à haute tige. J'ai vu dans une serre un fort beau groupe de palmiers, et de remarquables orchidées. L'exposant, dont j'ai admiré les produits sur divers points, est M. Moser, de Versailles: cet horticulteur est membre du jury, et. par suite, hors concours. Parmi les i)lus beaux rhododendrons, j"ai remarqué les variétés : alarme : rose glacé de blanc; Mrs Campton : lilas à centre blanc; Purity : blanc cire, centre jaune clair. Dans une autre serre, un Gattle^a Mossi;e, de; Venezuela, exposé par M. Piret, d'Argenteuil (il me semble que cette belle orchidée figurait à notre dernière exposition, où elle avait été présentée par M. Levéel). Les orchidées de M. Piiet sont nom- breuses et splendides. Entre autres : le Cattleya variabihs,dont le pied mère a coûté 10,000 fr. « et dont les produits se vendent, m'a dit l'exposant, à raison de 500 fr. la feuille « : Si M. l'^nun. — 28 Liais désire s'en payer un pied — dans le cas où il ne l'aurait pas déjà, — je ne lui ferai pas concurrence : il me manque pour cela bien des choses, à commencer par une serre comme les siennes. Une des attractions de la section horticole, c'était l'Exposition Japonaise, que j'ai visitée en détail, elle m'a intéressé, mais ne m'a pas surpris, attendu qu'il avait été question de quelque chose de semblable dans une communication faite à la Société, il y a déjà plusieurs années. — Un terrain entouré d'un treillage en bambous, d'un mètre de hauteur, renferme des tentes également en bambous, et de petits massifs d'arbres nains. Le terrain étant un peu en pente, il y a des escaliers dont les marches sont en bois brut scié en rondelles. Une longue galerie en paille renferme une nombreuse collection de pots vides, en porcelaine japonaise, commune, mais aux vives couleurs. L'exposant, M. Kasawaro, de ïokio, ne parle pas français, mais j'ai obtenu, de son inter- prète, quelques explications. Plusieurs pots, en porcelaine, renfer- ment des conifères maintenus, par une culture spéciale, dans de petites dimensions, les plus grands ont environ 50 centimètres, tous sont plus ou moins tortus. Leur prix moyen est, m'a-t-on dit, d'environ 500 francs. — J'ai aussi à signaler l'arundinaria japonica nain.untradescantia en arbre, greffé — on n'a pu me dire sur quoi. (Hauteur du tronc, environ 30 7". diamètre, 3 ou 4 centimètres) — enîîn. dans le parterre j'ai x\i une collection de chrysanthèmes japonais, qui fleuriront à l'automne : j'appelle à ce sujet l'attention de ceux de mes collègues qui choisiront cette époque pour leur voyage au Trocadéro. Du côté opposé. M Auguste Gillard, de Boulogne-sur-Seine, a exposé un groupe de pâquerettes ou anthémis, comme nous envoyons dans tous nos jardins, mais ceux-ci, plantés dans de grands bacs, sont remarquables pour leur forme très régulière, leur belle floraison et surtout leurs grandes dimensions : la pièce capitale présente 3 mètres de diamètre sur 2 mètres 50 de hau- teur. Dans une grande tente, du côté gauche du Trocadéro (en — 29 — partant de la tour Eiffel) j'ai remarqué des massifs de tleurs variées, de nombreuses collections de graines en bocaux et en boites vitrées. Dans la même tente, des renoncules doubles de semis, exposées par M. Thébault, et des pelargonium, par M. Dallé, borticulteur à Paris. Au centre de cette tente un balantium antarcticum, dont le tronc est haut de 2 "70 : exposant, M. Adol- phe d'Haéne, deGand. Une collection d'orchidées, de M. Peeters, de Bruxelles. Des pivoines doubles présentées par MM. Dessert et Méchain, deChenonceaux, Des vignes de Chine et du JajKjn, de M. Gapletà Damigny (Orne) représenté par M. Houssemaine, rue de Nanterre, à Asnières. Dans une serre, j'ai vu des Amaryllis et des Coleus exposés par M. Vilmorin. M. Moser, déjà nommé, a formé un magnifique massif de fougères de pleine terre qui ma vivement intéressé. J'ai remar- qué l'Aspidium angulare lineare, l'Osmunda Claytoniana, rOsmunda .Japonica corymbifera,rAthyrium Thiébault spicatum, l'Aspidium Angulare sterophorum, et bien d'autres. J'y ai cher- ché en vain l'Aspidium lonchitis, jolie espèce propre aux monta- gnes, petite et robuste, que je regrette de ne pas voir dans le commerce. On ferait un rapport bien long et bien intéressant sur ce que je n'ai pas vu : on en fera, j'espère, sur les plantes qui n'ont été apportées qu'après mon départ de Paris. Mais en dehors de la sec- tion horticole, il y a des objets dont il est bon de diie ici quelques mots. Tout autour du palais mexicain, qui n'était pas encore ouvert, on avait planté de nombreux et curieux cactus de toutes formes; autour du palais Australien, on déballait et l'on plantait des fougères arborescentes, — nous avons tout cela dans les seires de nos principaux horticulteurs; mais ici elles étaient en grand nombre et on les plantait à lair libre pour passer l'été. Enfin, dans la section « Alimentation » j'ai vu une intéressante collection de vignes d'Australie; j'espère que M. Levosque, qui se propose de visiter l'Exposition au mois de septembre, les verra plus développées, et nous donnera à ce sujet une précieuse notice, — 30 - M. Maillard a visité l'Exposition dans la même semaine que M. DE LA Chapelle. Il n'a pas donné de note écrite; il a seulement dit qu'il avait beaucoup remarqué les collections d'orchidées. M. NicoLLET a rendu compte de ses impressions dans le travail consciencieux qu'on va lire. Messieurs, Me trouvant à Paris le 10 juillet, je voulus profitei- de ce séjour pour jeter ua coup d'oeil sur l'exposition d'horticulture, qui doit être permanente pendant toute la durée de l'Exposition univer- selle. Malheureusement les circonstances ne me furent pas favo- rables. Pour avoir des fleurs toujours fraîches et se montrant dans toute leur beauté aux yeux des amateuis, on est obUgé de les renouveler souvent, et le dix juillet se trouvait être un moment intei-médiaire entre deux expositions. Une grande quantité de plates-bandes et de kiosques étaient dégarnis, ou renq)lis de fleurs à peu près passées et ne laissant plus aux: amateurs que le regret de n'être pas venus les visiter plus tôt. Toutefois quelques groupes ofîraient encore aux yeux des restes bien capables d'exciter ladmiration. Cette exposition, ou plutôt ces expositions successives ont lieu sur le vaste terrain en pente qui s'étend en're le palais du Troca- déro et le bord de la Seine, en face du pont dléna, qui relie l'Expo- sition d'horticulture à l'Exposition universelle. Des deux côtés de la fontaine artistique, située en dessous de la terrasse du palais et du vaste bassin qui lui fait suite, sont disposées deux longues galeries ouvertes de tous côtés, mais recouvertes de toiles immenses sous lesquelles s'abritent, d'un côté, des fleurs souvent l'enouvelées. de l'autre tous les instruments utiles à l'horticultui-e ainsi que des graines et des produits de toutes sortes. A côté de ces deux grandes tentes on circule au milieu d'une foule de corbeifles et de groupes de fleurs en plein air, et de serres remphes de tout ce que la culture, tant d'ornement que d'utilité. I — 31 — peut produire de plus merveilleux, grâce à Ihabileté des hoiticul- teurs, secondée par les encouragements de toutes sortes, et par les immenses ressources dont ils peuvent disposer à Paris. Le matin donc du 10 juillet je parcourus la partie gauche des jardins du Trocadéro, au milieu des ouvriers occupés à enlever les restes de l'exposition à son déclin, pour la remplacer par une autre plus fraîche et plus éclatante. Là je remarquai dans l'exposition de M. Le Carron une corbeille de 50 variétés de Zinnia, toutes très belles bien doubles et revêtues des plus riches couleurs. Mais mon attention fut surtout attirée par une corbeille de plusieurs mètres de long, uniquement garnie d'Amarantes naines, dites crêtes de coq. Jamais je n'en avais vu dont la beauté pût être comparée à l'éclat de celles que j'avais sous les yeux, elles avaient une hauteur moyenne de 30 à 35 centimètres, au sommet d'un pied à feuillage vigoureux s'étalait la partie fleurie qui atteignait 25 et même 28 centimètres dans le sens le plus étendu et de 10 à 12 dans l'autre sens. Il y en avait d'un grand nombre de nuances depuis le jaune pâle jusqu'au rouge le plus vif, et toutes revêtues de cet aspect velouté qui repose si agréablement la vue. M. Le Carron, tout occupé qu'il était à diriger ses ouvriers, répondit avec la plus grande amabilité à quelques questions que je lui fis à ce sujet. Toutes ces amarantes sont obtenues de semis : il les sème sous châssis, les repique une première fois encore sous châssis, puis plus tard en pleine terre quand les chaleurs sont venues, et elles y restent longtemps en fleurs, puisque les deux corbeilles de M. Le Carron, après avoir orné l'Exposition qui finissait, devaient encore embellir de leur velours brillant l'exposi- tion qui allait commencer. A côté .se trouvait une corbeille de Bégonia Tubereux. également remarquable, mais inférieure à une autre corbeille de la même plante dont je dirai plus loin quelcjues mots. Non loin de là, je pénétrai dans une grande serre carrée dont le centre était occupé par un vieux tronc d'arbre garni d'orchidées de toutes nuances et de toutes formes, appartenant — 32 — à M. ïriifraut, jardinier à Versailles. Devant cette serre s'étendait la vaste exposition de MM. Vilmorin Andrieiix: et G'^ Cette exposition quoique en plein désordre de déménagement attira cependant encore mon attention par de jolies corbeilles de Gail- lardia picta, de llhodanthe maculata, de Plilox de Drammond, de pervenches roses de Madagascar, remarquables par leur éclatante fraîcheur, bien qu'elles fussent exposées là depuis plusieurs semaines, et enfln d'un groupe de Lilium auratum en pleine fleur; et vous connaissez tous l'éclat que peut atteindi'e cette magnifique Liliacée que vous avez souvent admirée chez nos habiles horticulteurs cherbourgeois. En continuant ma promenade, je pénétrai dans une serre ronde dont le centre était occupé par une grotte artificielle laite de rocailles et d'où coulait une petite fontaine. Ces rocailles étaient garnies d'une assez grande variété d'orchidées et de bégonia d'un bel elïét; le pourtour était occupé par des Caladium à feuil- lage \'ert nuancé des plus brillantes couleurs dont est ordinaire- ment parée cette plante à feuillage. Au fond de ce kiosque je trouvai encore sous un châssis 8 échantillons de cette jolie plante à feuillage que vous connaissez tous et qui se vendait au poids d'or il y a quelques années : c'étaient des Bertolonia, à feuilles brunes, élégantes de forme et ornées de ner\ures et de points d'un rose tendre oiïrant à l'œil le plus grand charme. Enfin je terminai cette trop courte promenade par la visite d'une grande serre carrée, composée de trois compartiments, et appartenant à M. Poignard, route de Chàtillon à Malakolî, là je ne trouvai plus que des plantes à feuillage, sans fleur. Le centre de cette grande serre était occupé par un beau palmier, appartenant, si je ne me Irompe au groupe des Charoœrops. et nommé Saribus olivœ formis qui s'élevait à une hauteur de 4"" 1/2 à 5 mètres et dont l'éventail des feuilles avait près de deux mètres de diamètre. Les deux annexes de ce pavillon central, étaient remplies de fougères indigènes et exotiques et d'Aspidistra très variées. Trois jours après, le 13 juillet, en me rendant à l'Exposition — 33 — universelle je traversai de nouveau les jardins du Trocadéro, je choisis cette fois pour ma promenade, le côté droit de l'Exposition horticole. Pendant ces trois jours, tous les restes de la précédente Exposi- tion avaient été enlevés, et des fleurs plus jeunes et plus fraîches avaient remplacé leurs sœurs ainées et étalaient toute leur splen- deur aux yeux ravis des spectateurs, de chaque côté du hassin central s'étendaient deux longues plates-bandes garnies unique- ment de rosiers, dans la verdure desquels on commençait à voir poindre quelques boutons à moitié épanouis, et au moment où j'écris ces lignes ces deux plates-bandes doivent être dans tout leur éclat. Tout autour de ces deux massifs étaient déposées un grand nombre de corbeilles garnies de Géranium, de Bégonia, de Phlox, d'Héliotropes et autres fleurs de la saison, toutes aussi remarquables par leur développement, que par l'éclat et la variété de leurs couleuis. Je pénétrai dans quelques unes des serres installées plus à droite plus rapprochées du bord de la Seine et disséminées au milieu dune grande quantité d'arbres indigènes et exotiques. L'une d'elles ne renfermait guère que des Cycadées apportées du Japon, en vue de l'Exposition universelle, exposées et mises en vente par un Japonais. Le long transport ne semblait pas les avoir fait trop soutT'rir. Seulement les feuilles n'étaient guère déve- loppées; elles n'en portaient que quelques unes, les autres étaient probablement mortes pendant la traversée, ou avaient été enhîvées pour faciliter l'emballage. Un autre pavillon était rempli de Gloxinia, d'une grande beauté, de bégonia tubéreux^ et de caladium exposés par M. Chartier, jaidinier en chef du château de Montmorency. Vn autre ne i-enfermait que des Yriesia, des Orchidées très variées et une grande quantité de Broméliacées non encore tout à fait épanouies. Mais je me hâte pour arriver à une grande tente .élevée parallè- lement à la Seine, non loin du pont d'Iéna, et qui me sembla être — 34 — le clou de cette Exposition. Le centre était occupé en grande partie par des étagères, où je remarquai d'abord un lot de fougères exotiques apportées directement du Brésil et au-dessus desquelles s'élevait une Alsophila puteolata dont la colonne n'avait pas moins de 3 mètres de hauteur et était couronnée par une touiïe d'une douzaine de feuilles très fraîches et très vigoureuses. J^^nsuite venait sur une longueur de plusieurs mètres un lot dorchidées de toutes sortes, les unes à tiges unitlores, les autres présentant de longs épis de fleurs plus ou moins serrées et affec- tant toutes les formes étranges que peuvent présenter ces plantes bizarres. Nous nous extasions quelquefois sur la beauté et la bizarierie de nos humbles orchidées de France, représentées seulement par quelques unes des moins belles dans les environs de Cherbourg. Mais que dire de ces admirables étrangères présen- tant aux yeux ravis des spectateurs toutes les formes les plus étranges que pourrait rêver une imagination en délire, jointes aux couleurs les plus variées et les plus éclatantes ? Plus loin je trouvai un lot de Gloxinia ayant remporté le 1 ""■ prix qui sembla bien mérité. La foule se rassemblait en extase devant cette magnifique exposition. Enfin après avoir remarqué en passant un lot de fleurs peintes pour appartement, des coléus aussi remarquables par léclat et la variété de leurs couleurs que par le large développement de leurs feuilles, je terminai cette visite par celle d'un lot de Bégonia tubéreux dont j'eus la curiosité de mesurer quelques fleurs : elles atteignaient jusqu'à 15 centimètres. Pressé par le temps je ne voulus pas cependant sortir de l'exposition horticole^ sans m'arréter quelques instants dans un pavillon que j'engage vivement les visiteurs à parcourir, et qui certainement est une des attractions les plus curieuses et les plus intéressantes de l'Exposition : c'est le pavillon des Forêts. Ce pavillon de forme quadrilatérale, d'environ 40 mètres de longueur sur 15 ou 16 de largeur, s'élève sur une terrasse de plusieurs mètres et offre, au moins sur deux de ses faces, l'aspect dun — 35 — temple grée, ou, si vous ^'oulez. de l'église de la Madeleine. Devant ces deux faces règne une galerie couverte soutenue par des colonnes assez espacées entre elles. Mais ici, au lieu de pierres, chacune de ces colonnes est formée par un tronc d'arbre revêtu de son écorce. La façade est formée de panneaux obtenus à l'aide de tronçons de bois différant de formes et de couleur, et assemblés avec art, car il faut vous dire que ce vaste bâtiment est construit uniquement en bois et en bois de toutes les essences qui composent nos forêts françaises. Dans la galerie intérieure a été réunie une collection de bois unique au monde. A l'entrée est une scie mécanique, à o lames, toujours en mouvement; trois des murailles intérieures sont garnies de cadres, de tous les instru- ments ustensiles de ménage^ et meubles que l'on peut fabriquer 'avec les bois de notre pays, depuis l'humble sabot de nos paysans, jusqu'à ces couches en chêne sculpté, à la mode aujour- d'hui et à ces fauteuils élégants qui ornent quelque''ois nos jardins et même nos salons. La i" muraille est occupée presque entière- ment par trois dioramas représentant l'un la combe de Réguière près de Cauterêts, le 2° le torrent de Rioux Bourdoux, dans les Basses-Alpes, et le 3'= le torrent du Bourget près du lac de ce nom. Par un escalier d'une vingtaine de marches on arrive à une galerie supérieure qui fait tout le tour du bâtiment et est garnie comme le bas, d'outils et d'ustensiles de toutes sortes, même d'instruments de musique. Des cadres assez nombreux renfer- ment des collections d'insectes nuisibles à nos plantations et à nos forêts. J'y remarquai un certain nombre de papillons et de coléoptères que l'on trouve quelquefois en abondance aux envi- rons de Cherbourg. .le terminerai cet aperçu que vous trouvez peut-être déjà bien long, en conseillant à ceux de nos collègues qui doivent faire le voyage de Paris dans ces derniers mois, de ne pas négliger de parcourir les jardins du Trocadéro. Là sans doute ils n'éprou- veront pas la vive émotion que leur procurera l'ascension de la tour Eiffel, ou la visite des merveilles artistiques, commerciales et industrielles de notre splendide exposition; mais je puis leur — 36 — affirmer que ceux surtout qui, comme nous tous, s'intéressent aux progrès de Ihorticulture, trouveront là matière à satisfaire leur plus ardente curiosité. Ils verront, dans l'espace de quel- ques heures, réunis sous leurs yeux, les plus beaux échantillons de ces plantes merveilleuses que la nature a répandues à profu- sion dans toutes les parties du monde et dont la science des hor- ticulteurs sait tirer un si bon parti pour embellir nos parcs et nos jardins. M. Havard, qui s'est attaché surtout à l'étude des arbres à fruit, nous a donné h note suivante, ainsi que plusieurs dessins, qui sont déposés dans nos archives. En visitant l'exposition horticole du Trocadéro, j'ai vu parmi les aibres fruitiers des poiriers qui. par leurs formes, m'ont sem- blé dignes de remarques : I " Un poirier de forme pyramidale a son premier plan de char- pente composé de six branches dont les extrémités sont à égales distances entre elles, par conséquent chacune d'elle est en ligne droite avec la branche opposée. Chaque étage est également com- posé de six branches, dont chacune est perpendiculaire à celle de la base, ce qui forme six plans de branches, et chaque plan est en ligne droite de la base au sommet et laisse un \ide au bout des branches que forme un triangle, ayant à la base environ 90 centimètres qui permet au soleil d'y pénétrer facilement; 2" Une palmette de contre-espalier ayant la forme d'un éventail. La formation de la charpente se compose de trois, quatre ou cinq branches latérales, selon la grandeur des palmettes. Après avoir déterminé l'inclinaison de la première branche, toutes les autres sont dirigées de manière qu'à leurs extrémités elles auraient le double de distance qu'à leur naissance sur la tige où elles sont éloignées d'environ 3J centimètres. A la demi-longueur des branches, toutes ont été coupées sur deux yeux latéraux; ces yeux ont formé deux branches représentant d'abord un T avec la branche mère, puis l'année suivante elles ont été coupées sur — 37 — deux yeux de prolongement distants de i 2 à 1 4 centimètres de cette brandie mère, ces yeux ont fourni deux branches qui prolongent la charpente jusqu'à son extrémité, et forment avec la branche prin- cipale une fourche qui remplit le vide occasionné par le relève- ment des branches. La division des branches à leur extrémité a été faite de manière à ne laisser qu'une demi-fourche à la première branche, mais celle-ci se prolonge jusqu'à son extrémité; puis la tige se fourche également, à la hauteur où la dernière branche est fourchue. 3° Ce poirier soumis à la forme en gobelet à branches verticales sur le pourtour, a également une branche à l'axe qui s'élève assez haut au dessus du gobelet où toutes les branches du pourtour viennent se joindre à son extrémité, ce qui forme une pyramide ayant pour base un gobelet, ou cylindre. On sait que le gouvernement avait décidé que des ouvriers appartenant à diverses professions, seraient délégués à l'Expo- sition universelle, à charge de rendre compte de leurs impres- sions. Plusieurs ouvriers, mécaniciens, charpentiers, etc, ont été délégués : leurs rapports consciencieusement faits figureront au prochain bulletin de la société artistique et industrielle. En ce qui concerne l'horticulture, notre société à été invitée à présenter plusieurs noms de jardiniers, parmi lesquels M. le Sous-Préfet a choisi celui de M. Le Cappon, jardinier à Cher- bourg. Voici le rapport de M. Le Cappon : Messieurs, Puisque j'ai eu l'honneur d'être délégué par M. le sous-préfet pour représenter la société d'horticulture à l'Exposition univer- selle de 1889; je sens que c'est une bien grande tâche à remplir pour moi. Car je suis loin d'être un écrivain puisque je ne suis qu'un ouvrier jardinier. Je serais trop heureux si je pouvais décrire tout III 58 — ce que mes yeux ont pu contempler et admirer, mais, hélas, je vois bien qu'il me serait bien plus facile à le reproduire avec ma bêche sur un terrain que de le décrire avec ma plume sur le papier. Messieurs, j'ai besoin dune bien grande indulgence de votre part pour me permettre de donner quelques détails sur l'Exposi- tion et signaler quelques végétaux, qui m'ont paru étrangers à notre localité. Si vous me le permettez, je dirai d'abord que c'est devant le palais du Trocadéro que les Expositions d'horticulture et d'arbo- riculture sont installées. Il y a des plantes de toutes sortes, de serre, de plein air et de jardin, arbres fruitiers, espaliers, contre espaliers, cônes, pyramides, va.ses, etc, toutes les formes imagina- bles se dressent devant les yeux. Messieurs, je crois qu'il n'est permis de regretter que l'absence de fruits à tous ces beaux chefs- d'œuvre de l'arboriculture, j'ai remarqué plusieurs platebandes : ce sont des fraisiers, asperges, artichauts, du céleri, des salades, etc., les allées de ces platebandes sont remplacées par des petites tranchées, dans lesquelles chaque jour, au moyen d'irrigation l'on met l'eau des égouts de Paris, ce qui donne une très belle végétation à tous ces petits légumes; près de là sont deux massifs de pommiers à cidre, très beaux et très vigoureux. Toute cette Exposition longe la rive droite de la Seine à droite et à gauche du pont de l'Aima sur une longueur de près de 600 mètres. Depuis le pont de l'Aima jusqu'au palais, à droite et à gauche, sont disposés des rosiers de toutes espèces, il m'a été impossible de fixer ma préférence : toutes méritent d'attirer l'attention. Tous ces rosiers à basse et haute tige forment peut être 3 à 6000 variétés, tous disposés en platebandes encadrant deux vastes pelouses, avec le bon entretien que l'on donne chaque jour aux pelouses, tout l'ensemble produit un charmant effet. Sur une pelouse qui embrasse le bassin sont disposées des corbeilles, de zinnias, verveines, pétunias, pelargoniums à ► — 39 — grandes fleurs, pelargoniums zonale variés, bégonias bulbeux variés, puis deux corbeilles d'amarante ou crête de coq amélio- rée; ces dernières surtout ont attiré tout particulièrement l'atlen- tion des visiteurs, j'en ai vu qui n'ont pas moins de 0,50 de diamètre, près de là se voit une belle corbeille de grenadiers, tous en fleurs, A côté de ces massifs sont dressées quatre grandes tentes dont deux abritent tous les instruments de jardinage, serpettes, ciseaux, sécateurs, chaises, fauteuils, pots, cache-pots, vases, bacs, fruitiers, chauffîages de toutes sortes : tout mérite être examiné. Les deux autres tentes qui descendent vers le pont de l'Aima, abritent à peu près dans le quart de leur longueur quelques fleurs de la dernière saison, reines marguerites, balsamines, pétunias, phlox, ageratum, œillet d'Inde et de Chine, tagette, etc., le reste de ces deux tentes est occupée par des légumes de toutes sortes, tout ce que les maraîchers ont pu fournir de plus beau jusqu'à ce jour. Deux autres tentes forment les ailes; dans l'une Ton voit encore quelques fleurs de la dernière saison dont une partie sont des fleurs coupées, puis, des plantes, de serre et d'appartement : ce sont des dracœnas, aspidistras, fougères, puis un groupe d'orchidées toutes en fleurs, qui attirent l'attention. Cette tente renferme aussi toutes les graines, parmi tout cela, ce qui a particulièrement attiré mon attention, c'est un groupe de petits rosiers en pots et une collection de petits œillets nains remon- tants, dits tige de fer, tous en pleines fleurs et ne réunissant pas moins de 300 variétés chacun, ces deux groupes étaient bien admirés. L'autre tente renferme toutes les espèces de fruits, ce que l'arboriculture a pu fournir de plus beau, ici je n'entrerai dans aucun détail car je pense que M. Lévesque notre professeur voudra bien nous donner des détails beaucoup plus précis sur ce point. Je dirai seulement que parmi les plus beaux et je crois les — 40 — meilleurs fruits, il n'y en a pas qui soient étrangers à notre localité. Dans le parc, ce sont par groupes, des collections d'arbustes de toutes espèces, pins sapins, cèdres, cyprès, génévners, houx, troènes, fusains, etc., auxquels leur élégant feuillage assure une place bien distinguée parmi les plantations d'agrément. Il y a aussi de très belles collections, d'arbustes grimpants, ce sont des clématites, jasmins, glycines, lierres, rosiers, etc . J'ai observé quelques petits parapluies en fil de fer qui sont recouverts par des clématites, et aussi une allée qui n'a pas moins de 10 m. de long qui est recouverte de rosiers grimpants, très vigoureux : tout cela attire beaucoup l'attention des visiteurs. En montant à gauche, vers le palais, il y a aussi un massif de fougères à feuillages très élégants, puis le long des murs soute- nant la colonnade du palais, une très belle collection d'arbres frui- tiers, à basse et haute tige. A côté ce sont encore des clématites devant les ruines d'un château (1), un magnifique massif d'érables du Japon, à côté un beau groupe de magnolias, plus bas l'on rencontre un bel érable du Japon sous le feuillage duquel sont des conifères du Japon, ce sont d'abord, le sciadopitys, et à la pointe du massif, un beau lot d'araucaria imbricata, de Wellingtonia gigantea et pendula, ces trois espèces représentent les trois géants végétaux du Japon et du Chili et de l'Amérique du Nord, C'est ensuite une grotte bordée d'arbres verts de toutes sortes, conduisant à un petit labyrinthe où Ion rencontre une grande quantité de plantes aquatiques, nymphœa nclumbium, lotus, et surtout la magnifique série de nymphœa hybrides de la tour Mariac. Devant le labyrinthe, un massif d'azalées, où sont réunis tous les échantillons de ces merveilleuses plantes. Tout près de là un petit groupe de bruyères de pleine terre. (1)11 s'agit d'une ruine artificielle, très pittoresque, que nous avons remarquée à gauche du Trocadéro. La Rédaction. 41 — Enfin près de la Seine un beau groupe de dattiers provenant de nos cultures de la Méditerranée. Au milieu de tout cela se dressent des serres de toutes les formes, où sont exposées des plantes de serre chaude et d'appar- tement : aucune do ces plantes ne m'ont paru étrangères à notre localité. Une autre serre renferme une très belle collection de vignes cultivées en pots et toutes recouvertes des plus beaux raisins connus. Je signale aussi l'Exposition du Japon; il y a un très beau groupe de lis dont je ne pourrai parler, car une grande partie sont détleuris. Tous ces oignons sont dans des vases de porce- laines : on y voit aussi des conifères du Japon, qui n'ont pas moins de cinquante ans d'âge, et pas plus de cinquante centi- mètres de haut. Le jardin Japonais est entouré de palissades de bambous, ce qui le rend très pittoresque. A droite se trouve encore un grand massif de rosiers; parmi tout cela il y a aussi il y a aussi de très beaux massifs de glayeuls et de dahlias, à tleur double et simple; il m'a été impos- sible de fixer ma préférence, tous sont admirables. Parmi tout cela, ce qui m'a paru offrir un grand intérêt, c'étaient de grands rochers artificiels et de très belles cascades qui imitaient parfai- tement la nature; le tout produisait un très bel effet. Plus loin, en cherchant un lieu où j'aurais pu prendre un peu de repos, j'aperçois un souterrain, mais là, comme partout ailleurs, je me trouve en présence d'une grande foule qui admirait un magnifique aquarium, à travers les glaces duquel on pouvait contempler des poissons de diflérentes sortes. Les voûtes sont construites en rochers artificiels. A chaque pas que l'on fait, on voit toujours des choses de plus en plus belles. 11 y aussi le pavillon des Forêts, à droite en descendant vers la Seine. Pour construire ce pavillon, l'on a employé toutes les essences de bois qui croissent en France, la façade de ce bâtiment est formée de bois de couleurs diverses, — 42 les colonnes sont construits avec des arbres non écorcés; la galerie principale a bien 40 mètres de haut sur 15 de large. Devant ce pavillon se présente un beau groupe de grenadiers en pleines fleurs, variées et très doubles. Tous ces arbres sont en bacs, et produisent un très bel effet. On y voit figurer aussi des arbres de haute futaie, de variétés bien différentes; tous sont propres à la plantation des parcs et des forêts. L'on voit aussi à gauche du Trocadéro un groupe de petits lilas en pots. J'en ai remarqué trois variétés que je signale : le lilas Charles X, Sauget et lilas Virginalis. Tout près de là est une petite bâche de 1 mètre de haut sur 1 mètre 50 de large qui renferme un très beau pied de Pélargonium zonale, qui porte deux fleurs différen- tes, et par là même deux noms différents : c'est Edouard et Eugénie; les deux fleurs sont très belles. Tout près de là une petite tente qui renferme plusieurs variétés de plantes annuelles; il y a aussi quelques anémones du Japon. Derrière le palais, sont exposés des kiosques, grilles, voUères, bâches^ châssis de différentes formes, cela mérite être examiné. Voilà, je crois une grande partie de tout l'ensemble des végétaux et matériaux qui font partie de l'Exposition horticole. Messieurs, si vous me le permettez, je dirai quelques mots sur l'entretien des pelouses et la plantation des corbeilles que j'ai pu remarquer dans les parcs et jai'dins qu'il m"a été possible de visiter à Paris. Je dirai d'abord que j'ai i^emarqué les pelouses de tous les parcs et jar^dins de Paris, et je crois que l'on est aussi jaloux des pelouses que des cor-beilles. Je me suis informé aupi'és du jardi- nier-chef du parc de Monceaux, qui a bien voulu me donner tous les r-enseignements que je lui ai demandés sur l'entretien des pelouses. Voici un renseignement qui m'a été donné. Fin août, ou septembre, l'on sème en mélange, graine d'agrostis et pâturin des pr*és sans d'auti-e préparation que d'exti-aire les mauvaises herbes. — i;j Puis, j'ai vu ausai que dans tous ces. parcs et jardins, ion a complètement al)andonné la mosaïque, pour planter les corbeilles avec différentes plantes annuelles. On voit sur chaque corbeille une variété de fleurs qui dominent tout particulièrement, puis sont jetées ça et là quelques autres variétés, ce qui produit le plus bel effet. Sur les pelouses on voit de place en place de beaux pieds d'héliotropes qui forment de très belles pyramides ayant près de deux métrés de haut et aussi des pieds de géranium zonale qui atteignent les mêmes dimensions. Puis on voit aussi des petits groupes de buisson ardent; ces plantes et arbustes produisent à la vue la plus grande satisfaction. Dans le jardin du Luxembourg, j'ai observé des pyramides en fer qui n'ont pas moins de 7 à 8 mètres de haut et qui sont recouvertes par de très beaux rosiers grimpants, puis dans les allées sont de très forts arbustes, oran- gers et grenadiers : tous sont dans de très grands bacs. Mais ce qui est encore le plus remarquable, ce sont les beaux rochers artificiels qui sont dressés dans tous ces parcs et jardins, tous ces rochers sont construits en alliage de pierre et de ciment. J'ai remarqué des rampes d'escalier faites en ciment, qui imitent si bien les parements de bois rustique que l'on s'y méprend; j'ai vu des personnes qui en doutaient, et qui essayaient d'enlever un morceau de l'écorce avec leur couteau. A chaque pas que l'on fait, on voit des choses de plus en plus belles. J'ai entendu bien des personnes se demander comme moi : comment la main de l'homme a pu faire d'aussi belles merveilles. Messieurs, j'ai été très-heureux en faisant mes visites à l'Ex- position de rencontrer un arbuste que nous possédons dans notre jardin et dont nous ne connaissions pas le nom : cet arbuste s'appelle azara microphylla; une véronique à petites feuilles, veronica Travers!!; puis un petit fusain à petites feuilles, evo- nymus pulchellus. Il me semble que ce petit fusain aurait un nom qui ne lui appartiendrait pas. Je signale maintenant les arbustes qui m'ont paru étrangers à notrejocalité. 44 — Ce sont d'abord le Sophora, abies nobilis glauca, Cupressus Lawsoni, glauca stricta; Sequoya sempervirens variegata; Juniperus virginiana glauca, Abies concolor ; Cupressus gracilis, fol, aureo nain; Cephalotaxus grandis; Abies picea excelsa com- pacta nana; Gedrus atlantica pendula; Abies thuya pendula; Podocarpus longifolia; Acer colchicum rubrum tricolor; Rhamnus alaternus fol. argenteis ; Areo panax; Aralia nymphœ-folia ; Cytisus nigra (cityse noir en épis); Nandina domestica; Ilex aqui- folium marginatum album; Ilex aquifolium pendulum; Cerasus lusitanica pyramidalis; Fusain du Japon ovatus foliis medio pictis; Taxus baccata aureo variegata; Abies paryana glauca; Buxus arborescens marginata, limbecta aurea, Taxus hibernica aurea; Pinus sylvestris glauca nana; Ilex cornuta; Buxus rotundifolia microphylla aureo variegata; Juniperus virginiana, triomphe d'An- gers; Rhamnus alaternus; Ruta graveolens variegata; Abies com- merasiana; Eleagnus reflexa variegata; Mahonia Sieboldii; Abies alcochiana; Chamœcyparis obtusa aureo varigata; Wellingtonia pendula;Arbousierargenté,Retinospora obtusa gracilis nana, Abies excelsa aurea; Thuya occidentalis elwan geriana, Pinus sabiniana. M. le docteur Renault, notre président, a, lui aussi, visité l'Exposition. Il a verbalement rendu compte, à la séance de septembre, de ce qu'il avait remarqué dans les sections horticoles. Mais, à notre grand regret, comme au sien, le temps lui a manqué pour mettre par écrit le résultat de ses observa- vations. Puis est survenue l'Influenza, pendant laquelle il a été surmené comme tous ses confrères du corps médical, sans parler des soins qu'il a dû se donner à lui-même. En exprimant nos regrets de cette lacune, nous espérons que les quelques notes et rapports que nous avons insérés, donneront, aux lecteurs du Bulletin, une idée suffisante de l'importance, au point de vue horticole, de l'Exposition universelle de 1889. La Rédaction. — 45 — COMPTE-RENDU DE LA 31' SESSION DU Congrès Pomologique de France. Messieurs, Vous m'avez fait l'honneur de me déléguer pour représenter notre société à la 31" session du congrès pomologique de France qui s'est tenu à Paris du 16 au 18 septembre dernier. Je viens, Messieurs, en vous remerciant de cette marque de confiance, vous rendre compte de ma mission; je le ferai le plus brièvement possible. La séance d'ouverture, présidée par M. Hardy, vice-président de la société nationale d'horticulture de France a été presque entièrement consacrée à la lecture du compte-rendu des travaux de l'association pendant l'année courante, et à la nomination du bureau définitif pour la présente session. M. Ferdinand Jamin ayant obtenu le plus grand nombre de voix a été invité par M. Hardy à prendre le fauteuil avec le bureau définitif. Plusieurs notes des plus intéressantes traitant les questions inscrites uu programme ont été lues, la première sur les variétés de poires et de pommes, parmi celles adoptées par le congrès qui sont le plus spécialement destinées à la culture, soit en espalier soit en plein vent en basse tige, soit en formes restrein- tes pour le plein vent. La deuxième par M. Varenne sur l'éleoage du pommier à cidre en pépinière; la troisième par le même sur les variétés de pommes à cidre dont le m,élange produit le meilleur cidre. Je ne puis que signaler ici ces notes, toutes remplies de très bons renseignements et qui seront publiées dans le bulletin de la société pomologique de France que nous recevons régulièrement. — 46 — Les journées des 4 7 et 18 ont été entièrement remplies par quatre séances chaque jour, à huit lieures et à deux heures, séances de dégustation en deux sections l'une pour les différentes sortes de fruits, poires, pommes et fruits à noyau déposés sur le bureau, présidée par M. Luizet : l'autre pour les raisins de table et de cuve, présidée par M. Daurel. A dix heures et à trois heures et demie, séances générales. Je passe les noms d'une quinzaine de variétés de pêches nouvelles qui ont été goûtées et dont le mérite a été plus ou moins discuté; malheureusement la culture de cet excellent fruit étant devenue depuis quelques années à peu près impossi- ble sous le climat de Cherbourg les discussions assez longues qui se sont élevées sur la valeur de certaines espèces et sur l'origine de certains noms entre autres sur l'origine et l'orthographe de la Belle Beausse ne sont pour nous que d'un intérêt absolument secondaire. Malgré la douceur relative de nos hivers, sous l'influ- ence sans doute de printemps un peu trop froids, non seulement nous ne récoltons plus de pêches, mais nous ne pourrons bientôt plus conserver nos pêchers. Je citerai cependant comme admise dans la liste des bons fruits, la pèche Doiving, variété précoce. Parmi les nombreuses poires qui ont été soumises à l'examen de la commission de dégustation, les fruits suivants ont été main- tenus ou mis à l'étude : M""" Lié-Baltet, Beurré Henri Courcelles, Sucrée Troyenne^ Gabrielle Colette^ Bergamotte Saunier, Madame André Leroy, Président Pouyer Quertier, Beurré Amande, Délices de Huy, Madame Chauny, Président Barrabé et deux ou trois autres dont les noms m'ont échappé. Je dois vous dire. Messieurs, qu'aucune espèce de fruit n'est mise ou maintenue à l'étude qu'après avoir été, à plusieurs reprises, très favorablement appréciée dans les séances du congrès, c'est donc déjà pour elle une très bonne recommanda- tion. Nous connaissons du reste une partie de ces fruits dont quelques uns ne sont plus nouveaux : Je possède depuis dix ans — 47 - environ le Beurré Henri Courcelles^ très bon fruit de janvier- février à production régulière mais qui demande à être surgre/fé, et qui ne semble pas s'accommoder chez nous du plein vent. Sucrée Troyenne est une très bonne espèce d'une bonne végéta- tion et très productive : maturité mi-octobre. Madame Lié Baltet, Bergamotte Saunier,^ Gabrielle Colette et Beurré Amande se comportent aussi très bien sous notre climat, même en plein vent. La poire Vice-Président Decaye, fruit de moyenne grosseur, reconnue très bonne est définitivement admise. L'arbre est, paraît-il, vigoureux et fertile. Dans une des séances générales, plusieurs personnes ont fait quelques observations sur la valeur de l'espèce Beurré de l'Assomption précédemment admise par le congrès. J'ai du dire à ces messieurs que chez nous cette poire produit peu ou point, pas plus que le Beurré Gi/fard. J'avoue que, depuis sept ou huit ans au moins que je possède cette espèce, je ne sais pas encore quelle peut être sa couleur. La question des raisins a justement occupé en entier presque deux séances : La valeur d'une trentaine d'espèces de fruits de table a été plus ou moins discutée, et presque tous ces raisins ont été maintenus à l'étude. Une quantité à peu près égale de raisins de cuve a eu le même sort. De longues discussions scientifiques se sont élevées entre plusieurs membres du congrès habitant la région des vignobles sur le traitement des diverses maladies de la vigne; M. Daure préconise contre Vanthracnose et le Mildew l'emploi de la bouillie Bordelaise composée dans les proportions de 10 k. de sulfate de cuivre, 8 k. de chaux et 130 htres d'eau environ. Nous sommes heureux que nos vignes que nous cultivons presque exclusivement sous verre ou tout au moins à une très belle exposition contre un mur ne réclament pas ces traitements; l'oïdium étant à peu près la seule maladie cryptogamique qui jusqu'ici ait atteint nos ceps, et sa destruction étant infaillible par l'emploi de la fleur de soufre. 48 L'étude des fruits de pressoir entreprise par le congrès Ponio- logique remettait un peu votre délégué sur son terrain : plusieurs de ces messieurs chez lesquels la culture des pommiers à cidre est encore à l'état naissant, et qui éprouvent certaines difficultés à cause du maraudage auquel sont exposés leurs produits, surtout auprès des grands centres, ont demandé si, contraire- ment à ce qui est généralement conseillé on pouvait obtenir un bon cidre avec toutes pommes amères. ï ai cru devoir répondre à ces messieurs que certaines espèces de fruits, suffisamment amers pour qu'on ne soit pas tenté d'y goûter peuvent fournir, mêmes brassées seules, im cidre excellent et de très longue garde, la présence du tannin dans un fruit n'excluant pas le principe sucré. J'ai cité entre autres la^pomme Griset espèce des plus précieuses très répandue dans tout notre département, de laquelle j'ai vu tirer d'excellents produits, et elle est loin d'être seule dans ce cas. Malgré la disette presque complète de pommes à cidre qu'il a fallu subir cette année dans notre région, j'avais emporté avec moi des échantillons d'une vingtaine de bonnes espèces de nos cultures. La plupart de ces fruits ont intéressé les membres présents, pour lesquels ils étaient à peu près inconnus, chaque région fournissant ses fruits. Malheureusement le temps manque dans ces sortes de réunions, et l'étude des fruits à cidre venant à la dernière heure n'a peut-être pas obtenu une place suffisante dans les travaux du congrès. Il faut aussi convenir que cette étude est pleine de difficultés et demande beaucoup de temps : ce n'est pas en effet sur le bureau d'une société agricole ou horticole. ni même dans le laboratoire dun chimiste que peut se faire l'appréciation d'un fruit de pressoir, nous savons tous que, s'il faut huit ou dix ans suivant les cas à connaître la valeur d'une poire ou d'une pomme de table, il faut vingt-cinq ans au moins de grande culture pour apprécier le mérite d'une espèce quelconque de pommes à cidre. Jusqu'ici la liste des fruits admis par le congrès se compose presque exclusivement des espèces décrites — 49 dans l'ouvrage le cidre de MM. Boudeville et Hauchecorne de Rouen. La Pomme Blanc-mollet a été maintenue à l'étude, et elle pourrait bien y rester quelques années avant que son admission soit prononcée. Cette espèce en effet est d'un mérite secondaire; elle a bien l'avantage d'être très précoce, mais le 'ruit est petit, il pourrit vite et est souvent perdu, chez nous du moins dans les récoltes tardives. L'arbre n'est du reste que d'une végétation moyenne. En somme, la liste des fruits à cidre admise par le congrès peut être très précieuse pour les personnes qui débutent dans cette culture et qui sont par conséquent sans guide; mais pour nous dont le pays est des plus riches en espèces de premier mérite qui font constamment prime de 1 0 à 20 0/0 sur les produits importés d'ailleurs, nous ne devons guère nous en servir qu'à titre complémentaire et j'avoue que j'ai accepté sous toutes réserves l'observation faite par un membre du congrès conseillant l'exclusion absolue de toutes nos espèces sans nomenclature définie et l'adoption sans examen des espèces admises par le congrès. J'ai moi-même essayé d'enrichir la pomologie de notre contrée, de toutes ces espèces que j'ai plantées en 1875. Quel- ques-unes ont déjà tenté mes voisins qui ont passé la haie et pris des greffes. Leur produit est certainement très méritant, mais j'ai rencontré des variétés peu vigoureuses, et d'autres peu fertiles. Je termine, messieurs, ce compte-rendu que vous trouvez peut-être un peu trop long. Je remercie messieurs les membres du congrès pomologique de l'accueil sympathique qu'ils m'ont fait et j'espère que, dans un avenir qui n'est peut-être pas éloigné nous pourrons de nouveau prendre part à leurs travaux. Avant de se séparer l'assemblée a décidé, répondant à la demande de M. le secrétaire de la société d'horticulture de la Haute- Vienne que la prochaine session se tiendrait à Limoges, à une époque de l'automne 1890 qui serait ultérieurement fixée. M. Jamin, président, a terminé la session en remerciant les membres présents d'avoir rendu sa tâche facile par la bonne — 50 — confraternité qui n'a cessé de régner pendant toutes les séances, et en particulier MM. les membres du bureau du concours dévoué qu'ils ont bien voulu lui apporter. Cherbourg, le 5 octobre 1889. J. Levesque. RNESEY (Cuiture de îa Vigne sous Verre). Dans une petite excursion entreprise pendant mes vacances universitaires aux possessions anglaises de la Manche, commu- nément appelées lies Normandes, je me suis arrêté plusieurs jours à Guernesey. Cette île. pour l'horticulteur, offre l'étrange coup d'oeil d'une vaste nappe de verdure toute couverte de serres. Il y en a partout, depuis le flanc des rivages, jusqu'aux crêtes des collines. En ma qualité de membre de la commission des cultures d'utilité, j'ai pensé que la chose la plus importante à visiter au point de vue de l'arboriculture fruitière était la vigne. Les serres à vigne : « Vineries», si communes en Angleterre, sont également très répandues à Guernesey, où l'on cultive sur une vaste échelle la variété Frankenthal ou raisin noir de Hambourg. J'ai visité les serres d'un des plus grands producteurs du pays, M. James de Garis, au sujet desquelles j'ai aujourd'hui le regret de ne pouvoir donner tous les détails que j'aurais voulu. Je dois donc me borner en m'excusant, à décrire simplement et en quelques mots ce que j'ai vu, ainsi que l'ont fait dans cette enceinte, plusieurs de nos éminents collègues, soit à propos des jardins, des parcs, des cultures de notre région, sont plus lécem- ment encore au sujet de la partie horticole de notre Exposition nationale. La culture de la vigne en serre à Guernesey. s'effectue dans la — bi- partie sud de lile, où règne une température douce et humide. Les serres que j'ai visitées s'élèvent à l'extrémité sud-ouest, au fond d'une vallée, entourée de petites collines, d'où l'on aperçoit à deux ou trois cents mètres de distance la baie rocheuse de Roquehaine. L'orientation des serres est nord et sud, de sorte que leurs versants est et ouest, reçoivent alternativement les feux du soleil. Elles sont nombreuses, fort longues et construites avec une grande simplicité. Les toitures vitrées, inclinées de 45 degrés, semblent presque à fleur du sol, tant est petit le mur de soutien donnant appui aux soUves qui constituent toute la charpente de l'édifice. C'est au chevron de faîte où ces solives se rejoignent par en haut, que s'effectue la ventilation, par le moyen d'une mani- velle à roue dentée qui règle à volonté l'ouverture des châssis. La largeur des serres au niveau du sol offre au moins une dizaine de mètres. A l'intérieur de la construction ce sol n'est pas tout à fait de plain pied. Il s'élève par une pente douce jusqu'au pied des vitraux et est utilisé pour la culture des pommes de terre. On lui restitue sans cesse par des engrais, ses facultés fertili- santes. Les ceps m'ont tous paru placés en dehors de la maçonnerie. Au milieu du mois d'août la chaleur de ces vastes locaux est étouffante et sèche, et j'y ai goûté des raisins d'une admirable apparence, supérieurs à mon sens à ceux qu'on obtient en France par la culture ordinaire, avec un climat meilleur. Il ne m'a pas semblé non plus qu'ils fussent plus aqueux, ni moins sucrés que les raisins nous venant du midi ou du centre. Il y a comme cela, deux mille pieds de vignes, sur une étendue de plusieurs hectares, et à côté, d'autres serres renfermant un millier de pieds de tomates dont les propriétaires font un grand commerce avec Londres. La plupart des ceps atteignent près de vingt ans d'âge, mais j'ignore si on les rajeunit par des marcottes, des boutures, des greffes, et par quelles sortes de greffe. Je ne sais pas non plus par quelle méthode on obtient la naissance des 52 — cordons. Le sarment est-il rabattu au dessous du point où les cordons doivent être placés, ou bien incline-t-on le sommet d'un bourgeon terminal d'un angle de 25 à 30 degrés du côté opposé à l'œil latéral réservé pour l'autre cordon ? On n'a pas plus répondu à ces questions, qu'à celles que j'ai posées sur la taille des cour- sons, taille si importante, puisqu'elle fait croître et mûrir le raisin de bonne heure, et modère l'excès de force végétative qui se détournerait du raisin, pour se porter sur le bois. Il y a en pratique, ce qu'on appelle la taille courte, et la taille longue, c'est-à-dire à 2 yeux au moins, et à 4, 5, et 6 yeux suivant les espèces et les variétés. Je crois que M. de Garis met en pratique une vieille méthode française, datant de près d'un siècle. Je veux parler de l'incision annulaire au dessous de la grappe pour faire grossir le grain et avancer sa maturité. Il y ajoute léclaircissage ou ciselage des grappes, par la résection des grains mal placés, ou des grains faibles situés vers l'extrémité de la grappe. Mais je ne sais pas exactement jusqu'à quelle limite, il fait cette suppression qui permet d'obtenir des raisins d'une beauté hors ligne, comme les siens. Guernesey, dont le climat est comme on le sait des plus favo- rables à la culture des plantes bulbeuses, offre aussi deux faits curieux, quoique étrangers à notre sujet. Nulle part, je n'ai vu une pareille multiplicité de dahlias simples. C'est à mon sens un parfait manque de goût. Est-il en effet une plante plus admirable par ses fleurs tuyautées aux teintes si riches, dont l'éclat compense l'absence de parfum, et qui orne généreusement nos parterres depuis la fin de juin, ou le commencement de juillet, jusqu'aux premiers frimats de décembre ? Enfin les naturalistes prétendent qu'on ne trouve dans l'ile de Guernesey, ni taupes, ni vers-luisants, ni crapauds, ni serpents, tandis que Jersey et les autres iles de la Manche les possèdent tous. D' Ch. Bernadet. \ — 53 Les Jardins k les Jardiniers de Cherbourg (Suite). Il y a lieu de rappeler aujourd'hui que la série d'articles écrits sous ce titre pour nos bulletins a pour origine quelques notes prises par M. Dalidan. qui se proposait d'en faire comme une suite à l'article écrit par M. André, dans la Revue Horticole du 16 novembre 1869, et reproduit dans notre bulletin de 1870, premier trimestre. Le décès de M. Dalidan, en novembre 1871 , ne lui a pas permis d'achever son article, resté à l'état de sommaire. Mais, désireux de conserver précieusement tout ce qui venait de cet excellent et regretté président, le Comité de Rédaction m'avait remis ces notes, qui ont été insérées dans le Rulletinde 1871 . Puis, encouragé par la bienveillance des lecteurs du Bulletin, j'ai continué cette série d'articles. Ayant retrouvé, dans le courant de novembre 1889, le manus- crit de M. Dalidan et diverses notes qui l'accompagnaient, j'ai déposé le tout sur le bureau, à la séance du 1" décembre, pour être conservé dans- nos archives. Aujourd'hui, à cause de l'abondance des matières, je serai bref, et me bornerai à compléter des articles qui figurent à des bulletins antérieurs. — Dans la description d'un jardin, figurant au Bulletin de 1887, il était question d'un terrain nommé le « Second jardin », séparé du premier par une haie de fusains et entièrement consacré à l'industrie. Aujourd'hui, par suite de la cons- truction de nouveaux bâtiments, le terrain est rendu à l'horticulture, la haie de fusains est reportée à deux ou trois mètres des bâtiments d'exploitation industrielle, occupant le fond du jardin et qu'elle sert à masquer, les deux jardins IV. .)i !*()nt i-éuiii.s en un seul, dont le tr;ie(''. très i(''ussi. est dû i\ M. Gustuxe I.cvéel. — Dans le Bulletin de 188G, j'avais, non sans quelque enthou- siasme, raconté à mes lecteurs combien jetais heureux de pouvoir faire, personnellement, un peu d'horticulture pratique. Le jardin dont je parlais alors se trouve peu à peu envahi par les culture d'utilité, depuis que j'en cultive un autre beaucoup plus petit, mais attenant à mon habitation. Une partie notable de ce dernier jardin, ombragée par des rhododendrons et des camellias, constitue aujourd'hui une assez jolie fougeraie, comptant pour le moment une quarantaine d'espèces. Je reviendrai plus tard sur ce sujet, quand le moment sera venu de parler des collections de fougères existant à Cherbourg, notam- ment de la collection de la société, qui a bien son mérite. H. DE LA Chapelle. {A suivre.) FIOSIER© INTOU^^E-A^UX 1889 1890. nOSIERS ILE lîOlUBON. M"" Baron-Veillard obtenue par M. Mgneron fils, horticulteur à Olivet.près Oiléans, fl. très grande, pleine, en coupe, d'un beau coloris rose lilacé, odorante, excessivement florifère. .M' A. Maillé (Moreau-Robert, horticulteur à Angers), fl. très gr., pi., rouge carmin éblouissant, passant au rouge plus foncé, excessivement florifère, très odorante. Souvenir de M'' Bruel (A. Levet, père, rosiériste à Montplaisir. LyonK fl. gi'., pi., rouge clair et brillant, très floi'ifère. HOSIER IIYBUIDE DE BENGALE. Maria Sage (Dubreuil. horticulteur rosiériste à Montplaisir, Lyon). 11. moyenne. pi., rose de Chine avec reflets incarnat |)ùle. Cette nouvelle \ariété ne ressemble à aucune des variétés actuelle- fïient existantes, très florifère. — 55 — Mosel Blumchen,c"ost-à-dire fleiirdc la .Moselle. (LainhfrtetUeiter), n. moyenne, pi., forme des cent feuilles, rouge sant! vil', nuancé (le Cl anioisi velouté sur fond blanc, très norifèr<'. ROSIERS l'OI.VAMIlA. Bellina Guillot (M"" veuve Schwartz, liortirulteur a l.yon, (iuillo- tière),ll. nombreuses en corymbe,moy.,bien pi. .blanc veidùtre, franchement remontante. Clotilde Soupert (Soupert et Nottini,'), fl. gr. tr. pi., imbriquée, très odorante, forme de Reine Marguerite, ti'ès florifère, blanc perle, centi-e rose laque, nuancé de rouge d(; Paris. On voit souvent sur la même plante des fl. roses et des fl. blanches. Etoile dOr, (Dubreuil), fl. assez gr., bicolore, jaune citron au centre, passant au jaune soufre nuancé de chrome pâle, couleur absolument nouvelle, très florifère. M""' ou M"'- Camille de Rochetaillée (Alexandic Bernaix, rosiériste à Villeurbanne, près Lyon), fl. très nombreuses, très doubles, très odorantes, blanc pur, se nuançant de stries et de ponctua- tions carmin; pétales recourbés et imbriqués, très belle. ROSIER RUGOSA HYBRIDE REMONTANT. M"" Charles Frédéric Worth (Veuve Schwartz), fl. gr.,pl.,en corynibe, beau rouge carminé, très odorante. ROSIER .NOISETTE. .M"" Carnot(Moi'eau-Robert). fl. moyenne, gr.,tr. pi., ou globuleuse, corymbifère, beau jaune d'or, foncé au centre, bords des pétales moins vifs, très odorante. ROSIER HYBRIDE DE MULTIFLORE. Georges Schwaitz (Veuve Schwartz), fl. moy., variant du rose carminé au blanc rose du plus gracieux efTet, franchement remontante. ROSIERS TUÉ. Amanda Casado (Prir-s-Espagne), n. assez gr., pi., dun coloris assez singulier, difficile à décrire, centre rose cuivre jaunâtre, pétales extérieurs roses, parfois marbrés de blanc rosé. Cleopatra (Bennett) 11. gr., pi. .odorante, rougeàtre tr. pâle, bordé de rose brillant. Climbing Nyphétos ^Keynes), fl. blanc pur, conforme aux carac- tères habituels du t\pe, très florifèie. 56 — Duchesse Marie Salviati (M'' Soupert et Xotting. rosiéristes à Gand, duché de Luxembourg), fl. gr., pi., fond chrome orange, ombre et nuancé rose, carné tendre, centre rouge pèche, odeur de violette. Dulce Bella (Bennett), fl. gr.. pi., tr. odorante, florifère, rose cuivré. Georges Farber (A Bernaixj, fl. assez grande, pétales extérieurs pourpre velouté, veinés et réticulés de rouge feu sombre, ceux du centre rouge cochenille, passant au rouge cerise, carminé clair à la face supérieure, tandis cpiils sont roses très pâles au revers, produisant un contraste agréable de nuances distinctes. (iloire des Cuivrés (M. Tesnier fils, rosiériste à Angers), fl. tr. gr.. tr. pi., globuleuse, jaune cuivré à reflet rouge vineux, fond or, nuance nouvelle, très odorante. Gustave Nadaud (Soupert et Notting), fl. gr., pi., en coupe, vermillon clair, nuancé de laque carminée, centre aurore. J. B. Waronne. (M'"" Guillot et fils), fl. gr.. pi., coloris variant du rose de Chine foncé au carmin très vif,avec centre jaune cuivré. Kaiser Friedrich (Drogemiiller), fl. gr.,pl., forme des cent feuilles, odeur de thé, rose de Chine vif,avec reflet jaunâtre transparent, vers l'automne souvent nuancé de rose cerise. Kaiserin Friedrich (Drogemuller), fl. gr., tr. pi., très odorante, jaune vif biillant, plus ou moins clair ou foncé suivant Texpo- sition, bordé de rouge carmin. M"' Adolphe de Tarlé (Tesnier), fl. tr. gr., pi., à grands pétales, en forme de coupe, blanc pur, satiné à centre jaune satin, odorante, très florifère. M'"' Elie Lambert (J. Sisley), fl. gr.. tr. double, globuleuse, pé- tales extérieurs blanc jaunâtre, ceux du centre d'un beau rose clair. M""" Longeron (M, Schmidt, horticulteur à Lyon), fl. tr.gr,,pl.,d'un beau jaune très vif, variété vigoureuse et florifère. M'""' Marguerite de Soras (Nabonnand et fils, horticulteurs au golfe Juan), fl. tr. gr.,tr. pi., jaune de chrome clair, centre plus foncé à reflets dorés vifs, très florifère, extra belle. M"' Marie Ussher (Nabonnand), fl. gr., tr. pi., en coupe, rouge carminé, très florifère, extra iDelle. M"' Marthe Dubourg (A Bernaix). fl. assez gr., blanc lavé carmin violacé, avec bordure incarnat passant au jaune de chrome pâle lavé incarnat, variété extra — 57 — M^'Moreau (Moreau-Robert), fl. tr. gr.,pl.,en corymbe^beau jaune cuivré, centre plus foncé, revers des pétales rose et jaune abricot, très odorante. M"' Olga (M" Levesque et fils, horticulteurs à Ivry-sur-Seine), fl. gr., pi , beau coloris blanc, très finement ombré de jaune nuancé verdàtre, très belle. M"' Philippe Kuntz (A Bernaix),fl. gr..en coupe, à grands pétales, rouge cerise passant à l'incarnat tendre. M"" Sadi Carnot (M' Renaud-Guépet, ancien horticulteur à Chalon-sur-Saône), fl. gr., revers des pétales blanc, intérieur blanc saumoné, très florifère. M™' Solignac (Schmidt), fl. gr.. pi., blanc crème légèrement carné, extrêmement florifère. Madeleine d'Aoust (A Bernaix), fl. gr., pi., bicole.rose carné pâle dans la moitié supérieure des pétales, nankin au centre, coloris nouveau. M"° Adeline Outrey (Nabonnand et fils), fl. moyenne pi. jaune chair, teinté de rose, fond jaune chamois, devenant rose clair en s'épanouissant, très florifère, extra belle. M"' Geneviève Godard (Godard), fi. grande, tr. pi., beau rouge carminé. M"' Jeanne Guillaumelz (M. J. Bonnaire. rosiériste à Lyon), fl. grande, pi., rouge brique fortement saumoné et rouge métalli- que à l'intérieur, se fondant en beau jaune paille très foncé après l'épanouissement, coloris entièrement nouveau. M"' Marguerite de Thézillat (Nabonnand) fl. très grande, très pi., imbriquée rouge vif des roses hybrides, fond jaune, floraison très abondante, race nouvelle de thé, superbe. M"* Marguerite Fabisch (Godard), fl. moyenne, pi., rose de Chine satiné. Maria Scholte (Pries) fl. grande, pi., rose très foncé, centre rouge brique, florifère. Marquise de Forton (Charretonj, fl. moyenne, en coupe, jaune safran, à centre rose carminé. May Rivers (Rivers), fl. grande, pi., jaune citron, clair au centre, pétales extérieurs blanc crème. Miss Marston, (Pries) fl. grande, pi., blanc rosé jaunâtre, bordé de rose très foncé, centre jaune rouge de pèche, à odeur de violette, variété de premier mérite, superbe, très florifère. Mistress James Wilson (Dickson), fl. grande, pleine, très odo- rante, jaune citron foncé, pétales bordés de rose. 58 — Mutabilis (J.-P. da Costa), tl. petite, double, très florifère, jaune canari passant insensiblement au rouge vif. Rheingold, c'est-à-dire Or du Rhin (Lambert et Reither), fi. moyenne ou grande, pi., forme du camélia, odeur de thé, jaune orange foncé au centre, pétales extérieurs jaune citron clair, très florifère. Sappho ou Sapho (W. Paul), fl. grande, pleine, globuleuse, nuancé de jaune et jaune chamoisé hâlé, centre jaune foncé brillant. Schone von Hohenburg, c'est-à-dire la Belle dHohenbourg, (Menges), fl. grande, très pleine, en coupe, très odorante, blanc satiné, centre parfois jaune verdàtre tendre. Souvenir d'Auguste Legros, (J. Bonnaire), fl.très grande, bouton très gros, beau rouge feu mélangé de cramoisi foncé. Souvenir de François Gaulain (Guillot et fils), fl. grande, pleine, variant du l'ouge magenta nuancé violet au violet loncé ombré de cramoisi. Souvenir de S. -A. Prince (Prince), fl. blanc pur, ressemble dans tous ses autres caractères à son type Souvenir (Fun ami. dont il est un accident. Souvenir du docteur Passot, ((xodard), fl. moyenne, pleine, rose de Chine satiné. The Queen (The Dingée et Conard C") fl. grande, pleine, odo- rante, blanc pur, très florifère, accident fixé de Souvenir d'un ami. White Perle (Vauz et Neuner), fl. grande, pleine, odorante, presque blanche, très florifère, accident fixé de Perle des Jardins. UOSIERS HYBRIDES DE THÉ. Augustine Guinoiseau(Guinoiseau), fl.gr., pleine, blanc légèrement carné, ressemble dans tous les autres caractères à la France, dont elle est un dimorphisme fixé. Bona Weilhchott (Soupert et Notting), fl. gr., pi., forme des cent feuilles, rose vermillon, centre rouge orange, odorante. La France de 89 (Moreau- Robert), fl. énorme, bouton très allongé mesurant parfois jusqu'à sept centimètres, rouge vif éblouissant, quelquefois ligné de blanc, véritable pivoine, extra florifère. M"'' de la Collonge (A Levet), fl. très gr., tr. pi., rose vif, très florifère. M"" Hortense de Montefiore (Soupert et Notting), fl. gr., pi., imbri- quée, blanc marbré sur fond incarnat, centre oci'e chroriie clair, excellente nouveauté. — 59 — M™^ Moser iVigneron fils], 11. ti". gr..pl., globuleuse, blanc argenté et rose lilacé à l'intérieur, très odoiante. M"' Annette Gamon (Godard), 11. gr.,pl., globuleuse, blanc carné passant au rose tendre. Maid of the Mist, c-a-d. Fille du Brouillard (Bennett), fl. gr., pi., blancbe, revers des pétales légèiement rosé: accident fixé de Mary Fitzwilliam, dont il a la vigueur et la tenue, mais ses pétales sont plus épais, et ses fl. moins pleines. Souvenir de ^Yooton (John Cook), fl. gr., pi., rouge velours. Stadkassier Wilhelm Liffa (Geschwind), fl. gr., pi., carmin vif, à centre rouge cramoisi, odeur de lacent feuille, très florifère. White Lady. c-a-d. Dame Blanche (W. Paul), fl. gr.,pl.;d'une belle forme à^ demi calice, blanc de crème comme un camélia. Dimorphisme de Mary Fitzwilliam, les fleurs ne sont pas si plei- nes, mais plus grandes, ROSIERS HYBRIDES REMO^iTAINTS. Abel Chatenay (Eugène Verdier fils aine rosiériste à Parisj, fl. gr , pi., rouge groseille vif carminé. Adrien Schmidt (Schmidt(, fl. gr., rouge carmin vif brillant, très florifère. Antoine Rivoire (M. Liabaud, horticulteur à Lyon Croix-Rousse). fl. gr., pi., rouge foncé vineux. Antoine ou Antonie Schlirz (Geschwind), fi. tr. gr., pi., blanc carné, forme et odeur de la cent feuilles. Benoit Pernin (Abel Myard). fl. petite, pleine, solitaire, rose \ if carminé, centre l'ouge cerise feu, accident fixé de Duchess of Edinburgh. Bufïalo-Bill (F. Verdier fils ainéj, fi. gr.. pi., imbriquée, rose très clair. Comte de Grassin (Corbœuf, vendue par M. Bruzeau Proust horti- culteur à Orléans), fl. gros.5e, pi., en cor>mbe. l'Ose foncé ombi'é de carmin vif, très odorante, extrêmement florifère. Docteur Drouet (Tesnier), fl gr., tr. pi., l'ouge feu vif, centre éblouissant. Duchesse de Dino (Lévéque et fils), fl. tr. gr.jimbriquée, cramoisi noirâtre, nuancé de carmin et ^•elouté pourpre. Plante de premier ordiT. Emile Bardiaux (Lévéque et fils), fi. tr. gr., pi., louge carminé \ if, nuancî'^ de ponceau et de violet foncé, extra. 60 — Germania (Welter), tl. tr. gr.. tr. pi., odeur de violette, rouge carmin vif,ombré de pourpre velouté foncé, avec reflet bleuâtre en épanouissant, très florifère. Gloire de l'Exposition de Bruxelles (Soupert'et Notting), fl. gr., pi., pourpre amarante velouté très foncé, sur fond rouge feu, revers des pétales rouge vin, très odorante. Gustave Piganeau (M. J. Pernet fils, Ducher à Montplaisir-Lyon'i, fl. tr. gr., pi., en coupe, beau rouge laque carminé brillant, variétéde premier ordre. Jeanne Hély d'Oissel (M. Ledescheaux, horticulteur à Villecresne), fl. gr., pi., de forme admirable, rouge purpurin, centre vif, revers des pétales pourpre, très odorante, très belle. Kœnigin Karola (Polliner), fl. gr., pi,, en coupe, rose mauve très clair. Lady Arthur Hill (Al. Dickson), fl.gr., pi., rose hlas, très florifère. Laforcade (Levéque et fils), fl. tr. gr., en coupe, beau rouge carmin, de premier ordre. Laurent Carie (E. Verdier fils aîné), fl. gr..pl.. beau rose carminé vif, ti'ès délicat. Léopold Vauvel (E. Vei-dier fils aine), fl. gr., pi., rouge clair égal ou rose foncé très frais, très odorante. M'"' Alice Allatini (Nabonnand et fils), fl. tr. gr., demi pi., très grands pétales, l'ouge rubis légèrement satiné, très florifère, merveilleuse. M'"' Bertr-and (M. Pei'net père, rosiériste aux Charpennes Lyon), fl. tr. gr., presque pleine, beau rose vif, revers des pétales rouge cramoisi. M"" Chabal (V' Schwartz), fl. tr. pi., en coupe, r-ose de Chine vif, les pétales sont liser^és de rose pâle argenté, très odoi-ante et franchement iTinontante. M"" la Comtesse de Saint-Audéel (Renaud-Guépct), fl. tr. gr.,beau rose carthame ou safr^an bàturxl, teinté de carmin vif, très odoi'ante, toujours fleurie. M"" Benohy (Guillot et fils), fl. gr., pi., globuleuse, l'ose caiininé à centre plus vif, revers des pétales r-ose tendre. M"" Thibaut (Levéque et fils), fl. gr.. pi., imbrùquée, beau rose tendre satiné, nuancé de rose carminé. M"''MarMe Magat (Liabaud), fl. gr., pi., r-ouge clair brillant, très élégante. Mar-chioness of Lorne (W. Paul et Sous), fl. gr., pi., r-ose extrême- ment vif é\atant, un peu teinté au centre de carmin vif. 61 Margaret Haywood, (T. B. llaywood), tl. gr., pi., globuleuse, rouge rosé vif, accident fix.é de Clémence Joigneaux. Martin Cahuzac (Levéque et fils), fl. tr. gr., globuleuse, beau rose très vif carminé, extra. Maurice Louis de Vilmorin (Levéque et fils), tl. gr , pi., rose clair vif nuancé légèrement de ponceau et de brun. PauFs Scheshunt Scarlet (G. Paul), tl. gr., demis pleine, cramoisi écarlate vif, très éblouissant. Pedro Costœ, (.]. Pedro da Costa), fl. petite, double, rouge orange foncé, fond jaune. Prince Friedrich Augusl von Sachsen (ob : Polliner; propriétaire Walteret Lehmann), fl.gr., pi., parfois imbriquée, très odorante, très florifère, rouge amararite velouté, pétales extérieurs reflétés rouge violet velouté. Principe de Beira (J. P. da Costa), fl.gr., pi., rouge pourpre velouté. Portueuse (J.P. da Costa), fl. moy.;pl., globuleuse, rouge pourpre, très florifère. M. James Brownlow (Dickson), fl. large, pleine, parfum déli- cieux,couleur brillante, carmin, tout a fait distincte des coloris connus. Skobelef (E. Verdier fils aîné), fl. gr.. pi., rose nuancé fortement lilacé vif. Southern Beauty (Vanz et Neuner), fl. gr., rose soie, très florifère. Souvenir de Grégoire Bordillon (Moreau-Robert). fl. tr. gr.. et tr. pi., globuleuse, beau rouge vif éclatant, nuancé de vermillon très florifère. Souvenir de Monsieur Gomot (V'' Schwartz), fl. tr. gr., rouge feu au centre, passant au rouge lie de vin velouté, très florifère, extra. Souvenir du général Richard (Liabaud), fl. très gr., presque pleine, rouge écarlate foncé. Souvenir du rosiériste Gonod (M. Jean Ducher, fils jeune, horti- culteur à Montplaisir-Lyon), fl. tr. gr., pi., rouge cerise, veiné de rose vif. Vicks caprice (— ), fl. écarlate foncé avec taches blanches sur les pétales. Vicomte de Lauzière (Liabaud), fl. tr. gr., pi., bombée, rouge pourpre sans autre nuance. 02 ROSIERS SARMENTEUX HOiSGROIS DE R. GESCHWl^D. Amneris, rosiei' multitloro.tl. i;r..pl.; en coupe, corymbifère, lilas foncé, passant au rose lilacé clair. Corporal Johann Nagy, rosier hyb. de rosier multiflore,tl. gr.,pl., forme des cent feuilles, cor\nibifère, florifère, cramoisi nuancé de pourpi'C et de violet. Di-yade, rosiei- hybriv.'e de Polyantha. 11. moy..en coupe, odorante, rose carmin. Klbfex, rosier hyb. de multiHore, fl. petite ou moyenne, jil., en coupe, poui'pre carmin. Fantasca, fl. moy., pi., en coupe, à long jjédoncule, rose carné, revers des ))étales pourpre. Graziella, rosiei lnb.de Polyantba, non remontant, tl. pet. ou moyenne, pi., en coupe, blanc teinté de rose carné, parfois blanc à centre rose. .Tulia Festilla, rosier hyb. de Polyantha, non remontant, tl. moy.. j)l., en coupe, pourpre, souvent violet cramoisi. Ovid, rosier multiflore, fl. gi'.,pl.,en coupe. rose carné passant au rose vif. Wodan, rosier hybride de Polyantha fl.gr., pi., en coupe, cramoisi. Zigeuner blut, c'est à dire : Sang de Bohémienne, fl. gr., pi., en coupe, cramoisi éclairé de pour|)re. CaUVIiN. CCilVlISSm!^ DES CULTURES D'AGRÉI^IENT REVUE BIBLIOGRAPHIQUE A la séance de février 1890, notre collègue, iVI. Corbière, pro- fesseur de sciences naturelles au lycée de notre ville, a fait hommage à notre bibliothèque d'un important ouvrage, dont il est l'auteur : Les muscinees du département de la Manche, (sphaignes. mousses, hépatiques). Cet ouvrage, qui fait partie des mémoires de notre société des sciences naturelles, comprend 377 — 63 — espèces, plus un certain nonibie de variétés de ces intéressants végétaux; c'est de la botanique pure, demandant beaucoup d<> temps et de patience, et nécessitant l'emploi constant du micros- cope. Les sphaignes et les mousses, d'une étude si attrayante pour le botaniste, ne sont, pour Thorticulteur. cpiun moijen. et non un objet de culture. En offrant à notre bibliothèque ce travail remaniuable cjui contient, pour certains genres peu étudiés jusqu'ici, une mono- graphie très détaillée et pour lequel il a reçu les vives félicitations des principaux bryologues de France et de l'étranger, M. Cor- bière a voulu témoigner de son attachement à notre société. On y trouvei-a aussi une excu.se largement suffisante de ce qu'il n'a l)oint pu nous off'rir ju.squici de travail botanico-korlicole. Parmi les autres ouvrages dont s'est enrichie notre bibliothèque nous devons signaler celui de M. H. Correvon, de Genève : Les Fougères rustiques. Les filiciculteurs trouveront dans ce livre tous les renseignements nécessaires poui- établir une fougeraie, ainsi que la description et le meilleur mode de culture des espèces rustiques sous notre climat. A l'Exposition universelle de Paris, une large placi; avait été réservée a l'horticulture; de nombreux concours se sont succédés pendant toute sa durée. Les principaux horticulteurs, tant de France que de l'étranger ont pris part à cette lutte pacifique pour présenter, du commencement fie mai à la fin d'octobre, de nom- breuses collections de végétaux, telles qu'aucune exposition n'en avait réuni d'aussi belles jusqu'à ce jour. Plusieurs de nos collègues ont bien voulu se réunir pour rédiger une note sur leur visite ù l'exposition de 1889, ce rapport, inséré dans le présent bulletin, nous dispense de nous étendre davantage sur ce sujet. Journal de la société nationale d horticulture de France. M. Mouillefert, dans un mémoire présenté à cette société ayant pour titre : Les principaux arbres exotiques des contrées chau- des, cultivés dans le Midi de la France, donne un aperçu sur — 6'4 — la manière dont se comportent en pleine terre et dans une contrée favorable, ces végétaux qui, sous le climat de Paris, ne peuvent être cultivés qu'en serres chaudes ou tempérées. Ce travail n'est en quelque sorte, que la préface d'un grand ouvrage qui comprendra l'histoire, les principaux caractères, les conditions d'existence et la nature des produits des végétaux introduits de tous les points du globe, et, par conséquent, appropriés à tous les cUmats de notre vieille Europe. Depuis une quinzaine d'an- nées, M. Mouillefert s'occupe de ramasser les matériaux en vue de cet ouvrage. La place restreinte qui nous est accordée dans ce bulletin, ne nous permet pas. à notre grand regret, de reproduire en entier l'article de M. Mouillefert; mais, en raison du nombre, relative- ment considérable, des végétaux signalés comme ne réussissant que dans le pays de l'olivier et de l'oranger, et que nous culti- vons également en pleine terre, dans notre région, nous donnons la liste des principaux arbres ou arbustes signalés par M. Mouil- lefert; ceux de nos collègues, s'occupant particulièrement d'accli- matation pourront, peut-être, y trouver d'utiles renseignements. Voici cette liste par ordre alphabétique : Abutilon (Sida) : Sida arborea, s. striata, s. insignis, s. venosa, s. pœoniœflora, s. Bedfordiana, s. coccinea. Acacia : 45 espèces sont signalés, parmi lesquels nous citerons : Acacia albicans. a. aspera, a. armata, a. capensis, a. dealbata, (ce dernier est indiqué comme étant cultivé à Cherbourg et en Bretasne). a. decurrens, a. Farnesiana. a. horrida. a. lon2;i- folia, a. Lophantha, a. Melanoxylon. a. obliqua, a. oleifolia, a. prœcoK, a. pubescens,a. pycnantha,a. retinoides.a. rotundifolia a. spectabilisexcelsa, etc. etc. Actinostrobus pyramidalis. Araucaria exceîsa, a. Cunninghammi, a. brasiliensis, a. Bidwillii. Aralia, nombreuses espèces cultivées, notamment : A. Humboldtiana,a. dactylifolia, a. papyrifera, a. Sieboldii,etc.; Arbousier (Arbutus) unedo, a.Andrachne; Banksia integnfolia, b. marcescens; Beaufortia decussata; Benthamia fragifera: — 65 Brachychiton populneus, b. acerifolias: Buddleia curvitlora, b. globosa, b. madagascariensis; Burnelia lycioides, b. tenax; Callistemon lanceolatum, c. lineare. c. viridiflorum, c. sali- gnum, etc.; Callitris quadrivalvis; Casuarina tenuissima, Catha edulis; Cerasus laurocerasus, c. lusitunica, c. ilicifolia; Gheirostemon platanoides; Citrus (Orangers), nombreuses espèces et variétés cultivées: Ghorizema ilicifolium; CoccLilus carolinus. c. japonicus, c. laurifolius; Golletia spinosa, c. cruciata; Goprosma Baueriana: Gorrea longillora; Gorynocarpus lœvigatus; Cupressus funebris, c. lusitanica, c. Lambertiana, c. Gove niana, etc ; Gassine Maurocenia; Gytisus prolyferus, c. racemosus superbus; Desfontainea spinosa; Duvaua latitolia; Duranta Plumieri; Diospyros sinensis, d. costata; Edwardsia grandidora; Escallonia tloribunda. c. rubra,c. macrantha; Eucalyptus. M. Naudin cultive à la villa Thuret plus de 120 espèces de ces végétaux dont les plus répandus dans le midi, sont : l'Eucalyptus globulus, e. viminalis, e. amygdalyna, e. citriodora, e. cornuta, e. gunni, e. melliodora, e. populifolia, e. resinifera, e. robusta, e. rostrata. c. Stuartiana, etc.: Eriobothrya japonica; Euge:iia Ugni, c. Jambos, c. myrtifolia; Euphorbia dendroides: Fabricia lœvigata; Ficus elaslica, f. macrophylla, f. scandens, etc.; Garrya elliptica, g. macrophylla. etc.; Genista horrida,g. Scorpius,g.cândicans; Gnidia pinifolia; Grevillea robusta, etc. Griselinia littoralis, g. lucida, etc.; Hakea florida, h. eucalyptoides; Heterothalamus brunioides; Hovenia dulcis; Jasminum grandiflorum, j. odoratissimum, j. heterophyllum: 66 — Juniperus mexicana: Justicia Adhatoda: Kigellaria afi'icana; Laurus nobilis, 1. indica, 1. caroliniensis. l. camphora; Linum trigynum; Litrsea venenosa: Magnolia grandiflora, m. acuminata. m. macrophylla, m. glauca, m. Julan; Melaleuca decussata, m. ericœfolia, m. hypericifolia; Melia Azedarach; Metrosideros albicans; Myoporum pictum; Myrsine africana: Nerium oleander (laurier rose); Olea europœa, fragrans, excelsa, etc.: Palm:e (palmiers). — Chamœrops excelsa et humilis. — Rliapis flabelliformis et humilis. — Livistona australis. (Latania borbonica). — Sabal umbraculifera, s. Adansonii, s.Palmetto. — Phœnix^ daclylifera, p. canariensis, etc. — Seaforthia Baueri et s. elegans. — Jubœa spectabilis. — Kentia Balmoreana, etc. — Cocos tlexuosa, c. australis, etc.: Passitlora alata, filimentosa, etc.; Persea gratissima; Peumus fragrans; Photinia arguta. p. serrulata: Phytolaceadioica (Belsombra); Pinus canariensis, p. Coulteri, p. insignis, p. longifolia. etc.; Pistacia (Pistachier) vera, p. Terebinthus, etc.; Pittosporum coriaceum, p. crassifoliuni, p. fulvum. p. Mayi, p. Tobira, p. undulatum; Polygaïa myrtifolia, p. grandiflora; Pomaderris apetala; Quercus (Chêne), q. glabra, q. glauca, etc.; Raphiolepis indica: Rhus (Sumac) viminahs, r. lœvigata, r. aromatica; Rhynchospernum jasminoides, r. japonicum- Royena lucida, r. lycioides; Ruscus androgynus; Sapins et Epicéas, arbres peu répandus dans le midi, où l'on ne trouve guère que des Abies Pinsapo, cephalonica et Nordman- niana, et parmi les Epiccas, que le communis. Talba et le morinda; Schinus molle; Sterculia platanifolia,, s. acerifolia; Tarchonanthus camphoratu»: Templetonia retusa, t. glauca, t. cœrulea; 67 TrisLania neriifoliu. t. iimcrophylla: Veronica speciosa, v. salicifolia, etc. Gomme on a pu le voir en parcourant cette liste, nous possé- dons déjà dans nos cultures une bonne partie de ces arbres ou arbustes que M. Maillefert signale comme étant exclusivement cultivés dans le midi de la France. Dans le journal de la même société nous trouvons un article de M. Vallot sur les arbres nains du Japon et les procédés pour . les obtenir: et un mémoire horticole de M. Ern. Bergman, sur la Suède, la Norvège, et le Danemark. Parmi les plantes rares ou nouvelles signalées par le même journal, nous avons remarqué les suivantes : Wahlenbergia saxicola. — Cette plante, peu répandue dans le commerce est très rustique, et fleurit abondamment pendant tout l'été, en serre tempérée elle donne toute l'année des fleurs blan- ches avec trois lignes longitudinales bleues. — Convallaria maialis, var. Prolificans. — Ce nouveau muguet, qui mesure environ O^iO de hauteur, est très vigoureux, son principal carac- tère consiste en ce que, au lieu de produire une grappe simple de fleurs, comme le type de l'espèce, il donne une grappe composée et, par cela même, plus fournie et d'un plus bel efTet. — Styrax Obassia. — Arbuste importé récemment du Japon à feuilles dissemblables, fleurs blanches en grappes. — Delphinium Zalil. — Plante vivace, dressée, à tige simple portant une grappe simple de fleurs jaunes mesurant jusqua 0'"60 de longueur; plante très recommandable comme espèce ornementale et pour sa valeur économique. — Stanartia pseudo-Camellia. — Arbuste rustique, touffu, feuilles d'un vert jaunâtre, fleurs blanches très nombreuses, en forme de coupe à ouverture sensiblement resserrée. Revue Horticole. Le sulfate de fer en horticulture. — Depuis quelque temps l'emploi du sulfate de fer a été fortement préconisé en horticul- ture. M. Decharlonny. ingénieur à Urcel (Aisne), a été l'un des — 68 — premiers à signaler les bons effets obtenus par ce produit pour la destruction des mousses et autres parasites du sol et par son action comme engrais. A la suite de nombreuses expériences, il a été reconnu que le meilleur mode d'emploi du sulfate de fer est celui en dissolution, que l'on fera en ajoutant à 500 gr. de ce sel 10 litres d'eau. Cette dissolution devra être un peu plus faible pour un gazon jeune. Si après une première application, les mousses n'ont pas complète- ment disparu, il sera bon de renouveler l'opération quinze jours après la première. La meilleure époque pour l'emploi est le prin- temps. Garniture hivernale des corbeilles. — L'expression de tristesse qui, pendant l'hiver, règne sur nos jardins, est encore augmentée par l'état dénudé des corbeilles et des plates-bandes, qui, durant la belle saison, sont garnies de plantes de serre. Pour éviter cet aspect peu agréable, divers systèmes ont été recommandés. L'un des meilleurs est celui qui consiste à remplacer les plantes, trop fragiles et qui ont été admirées pendant l'été, par de petits arbustes à feuilles persistantes. A cet effet on cultive en pots, en les maintenant en touffes basses par une taille appropriée, les espèces et variétés toujours vertes et panachées de Biixus, Evonymus, Aucuba, Santolina., Rhamnus, Ligustrum, Flox^ etc. A l'automne on dispose ces plantes suivant les dessins variés qui produisent, si les combinaisons sont bien faites, des effets heureux. L'inconvénient des massifs ainsi plantés est de coûter relativement cher. Un procédé qui remplit toutes les conditions voulues et qui. de plus, a le précieux avantage de ne coûter presque rien, consiste à employer les extrémités des rameaux provenant de la taille des arbustes à feuillage persistant, et de les disposer comme s'il s'agissait de plantes enracinées. Les massifs ainsi faits se conservent en parfait état depuis le commencement de l'hiver jusqu'au printemps. Le cernage des arbres. — Lorsque l'on veut pratiquer cette opération, on la fait généralement un ou deux ans avant l'époque — 69 — de la transplantation, mais souvent il arrive que l'on désire déplacer un arbre dans un temps relativement court. Dans ce cas. il suffit de faire le cernage de la plante à l'automne, on peut alors sans crainte l'enlever au commencement du printemps suivant; à cette époque les plaies des extrémités sont parfaite- ment cicatrisées, un bourrelet est déjà bien formé et tout prêt à émettre de jeunes racines. Le secrétaire de la commission^ Adrien MAGÉ. ï — 70 — La Température à Cherbourg-, à Paris & à Toulon. o 01 o a ta B «0 s 0> O 00 00 S o A u a» Si O 'Ci rt .g ^ a S« (D h I— I -H o (B •)-> h (S O 0) 10 0} o to O o O !h O •Q) •OJ a o •■-( > « {Q A O 0) < 0 Q flj •HaiHA3J ■HaiANVf (N (M •** t^ •aHaK3Daa •aïïaivaAON •aaaoïDo ÎO 3^ ■* ■aaaK'aicias G^ -r- ^ ce -^ — -^ Ci 09 Oî •laov «■ to G^ ce •laninr •^ o r*î — échal, Léonor, entrepre- neur, le comte Daru, propriétaire, Lozouet^ propriétaire, mem- bres titulaires, et M. Bordère, membre correspondant. M, Lemoigne était un amateur d'horticulture. Il n'était pas surprenant qu'il prit intérêt aux travaux de notre société. M. Le Dentu s'adonnait d'une façon toute particulière à l'étude de la botanique; pendant les nombreux séjours qu'il avait faits dans les pays étrangers et dans les colonies, dans le courant de sa carrière maritime, il avait fait des collections fort intéressantes des plantes des pays qu'il avait parcourus. Quoique souvent absent de Cherbourg, il avait tenu à faire partie de notre société, dans les rangs de laquelle il comptait un certain nombre d'amis. M. Pelcot, beau-père de notre dévoué collègue M. Dutot assistait très souvent aux réunions de la société et paraissait y prendre un grand intérêt. M. Le Sénéchal, Léonor, avait contribué à l'érection de serres et de constructions horticoles qui, à plusieurs reprises, avaient attiré l'attention de la société. M. le comte Daru possédait une belle propriété à Tamerville près de Valognes. Il aimait, par suite, l'horticulture. C'est pour- quoi il était membre titulaire depuis un certain nombre d'années. i y — x\I. LozouET ne prenait pas part souvent aux travaux de la société, à cause de son grand âge, mais il s'y intéressait cepen- dant. M. Henri Bordèue, instituteur honoraire, à 6èdre (Hautes- Pyrénées) était bien connu dans le monde scientifique par ses recherches botaniques, jugées tellement remarquables qu'il avait été nommé, pour cela, officier de l'Instruction publique et cheva- lier de la Légion d'honneur. Tous les livres qui parlent des Pyrénées font mention de sa science et surtout de son extrême obligeance. Notre société venait de se mettre en rapport avec lui par l'intermédiaire de M. de la Chapelle, qui pourtant ne l'avait vu que pendant deux minutes au plus, le 29 août dernier, en revenant de Gavarnie. Nous l'avions mis au nombre de nos correspondants, à la séance du l""" septembre, et nous aurions pu obtenir de lui de précieux rensei- gnements des plantes des Pyrénées. — Nous en avons reçu deux, l'Aspidium lonchitis et le Ramondia Pyrenaica : il devait nous envoyer son catalogue. M. Bordère est décédé à l'âge de 64 ans, le jour même où la société Académique de notre ville lui décernait, également, le titre de membre correspondant. M. Henri Férey, marchand grainetier à Cherbourg, un de nos collègues les plus jeunes et les plus actifs, avait été appelé dans le bureau, il y a deux ans, en qualité de secrétaire adjoint : il en remplissait les fonctions avec zèle, il jouissait, dans la société comme dans la ville, de l'estime et de l'affection de tous. Mais il n'était pas destiné à vieillir. Une longue maladie nous l'a enlevé au mois de novembre dernier, il n'avait que 27 ans. Notre excellent collègue, M. Yvory, depuis plusieurs années membre de la commission des cultures d'agrément, avait été réélu, en cette même qualité, lors de nos dernières élections. Il était impossible de voir un homme plus aimable, un collègue plus sympathique. Il aimait beaucoup l'horticulture, et s'en occu- pait personnellement. 11 était très assidu à nos séances et aux (8 — leçons darboriculture. Devenu récemment acquéreur d'un jardin contigu au sien, il avait commencé à faire abattre le mur de séparation, quand au mois de janvier dernier, pressé de voir la fin de ce travail, il a voulu y mettre la main lui-même, par un temps froid et humide. L'intluenza, dont il était convalescent, s'est aussitôt changée en une maladie qui Ta enlevé en peu de jours, à l'âge de 53 ans. L'afllluence énorme qui l'a accompagné à sa dernière demeure témoignait de l'aiîection que tous lui portaient, et de la doulou- reuse sympathie que tous éprouvaient pour sa famille si cruelle- ment frappée. L.\ Rédactioîn. MALADIE DE LA VIGNE Pendant l'impression de ce Bulletin, M. Levesque a présenté à la séance mensuelle de mai 1890 des feuilles et des bourgeons de vignes, qu'il croyait d'abord atteints du Mildew (ce mot qui est anglais, se prononce Mildiou). Après échange de lettres et d'é- chantillons avec M. Daurel, président de la société d'horticulture de la Gironde, il a reconnu que la maladie signalée n'est pas le Mildew, mais l'anthracnose. peu répandue, d'ailleurs à Cherbourg. M. Levesque reviendra, d'ailleurs sur ce sujet : il est temps d'arrêter ici le présent Bulletin. (Voir le Phare du i2 mai), M. — 79 - Liste des membres admis en 1889 . MEMBRE CORRESPOADAM. M. BoRDÈRE, botaniste à Gèdre (Hautes Pyrénées.) MEMBRES TITULAIRES. WM. AsTiER, chef de bataillon au 25' de ligne. BalmOiNt Alphonse, horticulteur. Bigot, principal clerc de notaire. Clamorgan, chef de bataillon d'infanterie de marine. DÉpiNÉE, propriétaire. Girard, jardinier. Hamelln, agent d'affaires, L'hotellier, imprimeur, propriétaire du Phare de la Manche. Lebrun, commis banquier. Lecarpentier, avocat. Legendre, propriétaire à Equeurdreville. Le Goupil, notaire. Lepogam, agent comptable de la marine. Leterrier Pierre, jardinier. Madeleine, contrc-maicre à l'hôpital maritime. Mertz, directeur du Casino. Nazel, coiffeur. Paysant, propriétaire. Pjcard Léopold, capitaine de frégate. Receveur Henri, lieutenant de vaisseau. Skhier Paul, négociant, conseiller d'arrondissement. Cherbourg. — Imprimerie L'hotelueb, successeur dA. Mouchei. Horticulteurs, Jardiniers & Marchands de Graines FAISANT PARTIE DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE. ♦>$^00<îCOi^S<» MM. BALMONT, horticulteur-fleuriste, rue de la Duchée, 48. CAVRON Père, horticulteur, rue de la Bucaille. CAVRON (Léon), horticulteur-fleuriste, rue Asselin et rue Gam- belta, 12. DUFOUR, horticulteur-jardinier à Equeurdreville, Fourches. FONTAINE, horticulteur-maraîcher et marchand de graines, rue da Sennecey, 74. GOSSELIN, pépiniériste maraîcher, rue du Bois, 51 (Tourlaville). GIRARD, jardinier, rue Hélain, 114. HALOPE-CAVRON, horticulteur-fleuriste, rue de la Fontaine, 8. LE CAPPON AiNÉ, jardinier, rue des Portes, 2. LEMAGNENT, jardinier, rue du Chantier, 114. LEMIÈRE, jardinier, rue Thiers. LE PELLETIER, horticulteur-fleuriste, rue de la Duchée, 70. LE TELLIER père, horticulteur-fleuriste et marchand de graines, rue Hélain, 68. LE TELLIER Fils, horticulteur, rue de la Polie. LE TULLIER, jardinier, entrepreneur de jardins neufs et de constructions de rochers artificiels, rue Amiral-Courbet (impasse Leblanc. LEVÉEL aîné, horticulteur-fleuriste, rue de la Duchée, 109. LEVÉEL jeune, horticulteur-fleuriste, rue de la Duchée, 115. BULLETIN DE LA t r SOCIETE D'HORTICULTURE 22° ANNÉE ANNÉE 1890 (^ (//^ CHERBOURG. ■— IMPRIMERIE L HOTELLIER, PLACE DU CHATEAU 1891. ( r^ BULLETIN DE LA /■ r SOCIETE D'HORTICULTURE or-vjz_soa_s3. ■^-aî~ 22" ANNEE ANNÉE 1890 0 LïbKAkf > comme on n'en voit guéres, — De belles Fèves et un Commis- sionnaire négligent. — Le Lastrea œmula inaperçu avant M. Lafosse — Herborisation dans l'Exposition. — Une Rectification — Le Pommier au Tonneau. — La Lavande Stœchas. — Le Bleu de Jardinier. — Cbangement de Concierge et de Jardinier» — Avis aux Sapeurs, — Un Hiver exceptionnel. Nous avions dit dans un précédent Bulletin que notre 25* Exposition, n'ayant point eu lieu en 1889, se ferait en 1890, et coïnciderait, avec les fêtes de l'inauguration du monument de Millet. Cette inauguration a été ajournée, mais notre Exposition n'en a pas moins été fixée, après entente avec les jardiniers, au moi^ de juillet 1890. Il s'est trouvé qu'à ce moment, Cherbourg a été le théâtre de fêtes exceptionnelles au milieu desquelles notre Exposition n'a pas été déplacée. L'administration municipale n'a pas manqué de la mentionner dans les afïîchiïs donnant le programme général. Vendredi 25 juillet : arrivée en rade des Escadres de l'Océan et de la Méditerranée: le soir, simulacre de combat naval avec projections de lumière électrique et canonnade que l'on a entendue de Bayeux, d'après V Indicateur ^ cité par notre Vigie. Samedi 26, ouverture de notre Exposition, opérations du jury, banquet. Dimanche 27, courses à l'hippodrome de Querqueville. Lundi, excursion en rade, jeux divers en ville, ouverture de l'arsenal au public. Mardi, clôture de notre Exposition, régates auxquelles la présence des nombreuses embarcations de l'escadre donnait un éclat inaccoutumé. Mercredi, distribution des récompenses et tirage de la loterie; vendredi 1"' août, départ des escadres. Pen- dant ces quelques jours, des train de plaisir ont amené de Paris ou d'ailleurs de nombreux voyageurs. Le Courier de Guernesey nous a apporté aussi son contingent d'excursionnistes, et plus d'un a dû remporter chez lui le souvenir de notre 25'^ Exposition. — Comme toujours, le Bureau de la Société avait fait appel, pour l'organisation et la surveillance de l'Exposition, la loterie et les divers services, à ceux d'entre nous qui ont du loisir, car ce n'est point, chez nous, la bonne volonté qui manque. Chacun avait son service, et s'en est acquitté de son mieux, mais tout en remplis- sant la mission qui lui était confiée, chacun avait le temps d'exa- miner à son aise l'Exposition et d'y faire ses observations. M. Emmanuel Liais, ayant perdu, lors de notre Exposition précédente, quelques végétaux précieux, avait, cette fois-ci, composé son apport de plantes très ornementales pouvant passer, sans souffrir, quelques jours dans notre salle d'Exposition. Cédant aux instances de plusieurs d'entre nous, il avait exposé quelques Nepenthes, plantes de haute serre chaude. « Je puis risquer ceux- ci, m'a-t-il dit, je les ai en double. » J'ai remarqué, parmi les visiteurs de cette collection, une femme de la campagne qui s'extasiait devant les Nepenthes qu'elle prenait pour de « drôles de pois. » (!!!) Dans l'exposition de fruits, figuraient des ananas, mûris dans les serres de M. Liais. Ils ont paru au banquet et, d'après mes instructions, le garçon de salle a eu soin d'annoncer : « Ananas de Cherbourg ! » — De forts beaux légumes ont étéprésentéspar des maraîchers, par l'infanterie de marine, par des propriétaires. Des fèves d'une grosseur exceptionnelle, provenant des cultures de M. Lejeune, curé de Benoistville. et expédiées par lui en temps utile à M. Levesque, vice-président, ont été remis à celui-ci le jour de la clôture par un commissionnaire trop négligent. La chronique, du moins, doit mentionner honorablement ces produits. — Il y avait à l'Exposition de nombreuses et belles fougères. La collection de fougères de plein air de M. G. Le Véel, extrêmement remarquable, était bien ce qui, dans l'Exposition, m'offrait le plus d'attrait. Chacun a son faible, n'est-ce-pas? Et je puis bien avouer celui-ci, puisqu'il est partagé par un savant botaniste, M, Joseph Lafosse, qui présidait notre jury. Sur ma demande, M. Le Véel, avait mis bien en vue un exemplaire énorme de Lastrea œmula que M. Lafosse a beaucoup admiré; il n'en avait jamais vu un aussi bel échantillon. Cette plante, très gracieuse, n'est pas fort rare dans nos environs; on la trouve à la montagne du Roule, à Beaumont-Hague, et surtout à Sauxemesnil, (bois de l'Ermitage), près Ruffosses, et pourtant pas une seule de nos flores locales n'en fait mention. On l'a prise sans doute, malgré ses caractères bien tranchés, pour une variété de Lastrea dilatata ou spmulosa, jusqu'au moment où M. Lafosse a constaté, le premier, dans les mémoires de la société Linnéenne, que l'on était en présence d'une espèce indiquée en Ecosse, en Irlande, aux Canaries, etc., et désignée, suivant les auteurs, sous divers noms, parmi lesquels je citerai seulement ceux de Lastrea œmula et de Nephrodium fœnisecii, (c'est sous ce dernier nom que je l'ai étiquetée dans ma fougeraie). — Le dernier jour de l'Exposition, le même savant, armé d'une boîte d'herborisation, herborisait dans l'Exposition, avec l'agré- ment des exposants, surtout chez M. Le Véel. Peut-on faire un plus bel éloge des plantes exposées ? Il sortira, sans doute, de cette herborisation quelque mémoire bien intéressant, dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie. S'il en est ainsi, ceux d'entre nous qui sont Linnéens, auront soin d'en informer notre Société. — Encore un mot sur les fougères deM. Le Véel. J'en ai remarqué une qui est absolument semblable à celle que j'avais eue à Caen, chez M. Lelandais, et que j'avais qualifiée, sur la foi d'une étiquette qui, sans doute, avait été déplacée : Scolopendrium polyschides. Bien que je n'aie jamais vu sa fructification, j'avais toujours pensé que ce devait être un Athyrium. M. Le Véel l'a étiquetée Athyrium filix fœminaSchœfeldimonstruosum. Persuadé qu'il a raison, je me suis empressé de faire comme lui. — Ce qui précède a été écrit à la campagne, où je me suis retiré pendant deux mois, à la suite de notre Exposition. Dans mes 8 — pérégrinations aux environs de mon gîte d'été.j'ai été engagé par M, La Valette-Gosselin, propriétaire à Tréauville, près l'église, à visiter dans son jardin un pommier gigantesque, dont le rende- ment moyen est d'un tonneau de cidre. Le tronc de cet arbre est assez gros, mais sans exagération : le diamètre de l'ensemble de ses branches est d'environ 30 mètres, 35 étais soutiennent les principales branches. Cette année, le rendement sera très peu au-dessous de la moyenne; il est vrai que les abords de l'église de Tréauville sont à l'abri de tous les vents, et que les pommiers qui s'y trouvent donneront cette année une récolte satisfaisante. — M. Gustave Levéel vient d'introduire dans nos cultures un arbrisseau de la région Méditerranéenne, c'est le Lavandula Stœchas, vulgairement lavande des îles d'Hyères, ou Stœchas officinal. Cette plante ressemble à notre Lavande commune (qui est aussi de la région Méditerranéenne) mais elle est plus petite dans toutes ses parties; son odeur est à peu près la même, mais beaucoup plus forte; la floraison en est toute différente : les fleurs disposées en grappes serrées, de forme ovale, sont d"un pourpre foncé, enveloppées de bractées violettes. Comment n'avons nous pas eu plutôt cette plante, qui prospérera sans doute sous notre climat tempéré ? Je ne dirai pas que M. Levéel avoue que c'est en grande partie sur ma demande qu'il a fait venir les graines dont il l'a obtenue; mieux que cela, ilmel'a rappelé^ car je l'avais oublié. C'était un de mes desiderata^ M. Levéel m"a fait ma bonne part, et se propose d'en doter aussi le jardin de notre société. — Il y a bien des horticulteurs qui emploient souvent, sans en connaître l'origine, cette locution « bleu de jardinier » servant à désigner une couleur se rapprochant du bleu, sans être le vrai bleu, assez rare chez les fleurs. Cette expression a été créée par Alphonse Karr, dont la mort récente est une grande perte pour la littérature, et aussi pour l'horticulture. — Dans le courant de l'année, la société a dû remplacer son concierge Thomine, qui depuis plusieurs années remplissait ses fonctions avec beaucoup de zèle et de dévouement. Si nous regrettons ses bons services, c'est avec plaisir que nous l'avons vu aller occuper, à la Caisse d'épargne, un poste analogue, mais plus avantageux. Il y a. d'ailleurs, dans le Conseil d'administra- tion de la Caisse d'épargne et dans celui de notre société, plusieurs éléments communs, notre nouveau concierge est le sous-brigadier des douanes Delabrousse, sur lequel on peut compter. Nous avons aussi changé de jardinier. M. Letullier, fils, est venu reprendre la place occupée précédemment chez nous par M. Louis Le Gappon, que l'administration municipale a choisi pour garder le jardin public et le soigner ainsi que les divers squares de Cherbourg. La Ville aura en lui un serviteur très consciencieux. Espérons qu'il n'abusera pas du sécateur ni de la hache et qu'il ne tondra pas de trop près — sans nécessité — les arbres municipaux. Il ne perdra pas de vue la plume de Tolède du chroniqueur, dont la pointe est toujours dirigée contre les sapeurs (en horticulture, bien entendu.) — J'en étais ici de ma chronique lorsqu'estsurvenuela tempête de neige du 26 novembre, suivie d'un froid d'une intensité et d'une persistance auxquels nous ne sommes pas accoutumés. Bien que ce froid ait été moindre à Cherbourg que dans la majeure partie de la France, comme tout est relatif, nous avons perdu une foule de végétaux précieux que grâce à notre climat ordinairement si doux, nous conservions depuis de longues années. Les Eucalyptus etlesDracœnasurtoutont été particulièrement maltraités. Il faudra saper, et saper ferme; et ce ne sera pas pour abattre du bois vert, hélas ! Ne nous pressons pas trop cependant de couper par le pied des arbres qui peuvent repousser; c'est le conseil que nous donne M. Emmanuel Liais; ce n'est guère qu'à la fin du printemps que nous connaîtrons le chiffre de nos pertes. Cherbourg, le 3 février 1891. Marcanville. — 10 EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES Séances de l'Année 1890. Séance du 2 Février 1890. 36 membres présents. M. de la Chapelle donne quelques renseignements sur un ouvrage de 200 pages offert par l'auteur (M. Corbière) à la société. Ce livre a pour titre les Muscinées du département de la Manche. M. Corbière a étudié d'une façon spéciale les mousses de notre contrée, et son travail est d'une grande importance. Des remer- ciments chaleureux sont adressés à M. Corbière. M. Bernadet lit une note fort intéressante sur la culture du raisin en serre à Guernesey, note qui sera insérée au Bulletin de de la société. M. Bernadet est vivement remercié. SÉANCE DU 2 Mars. 33 membres présents. M. Le Roux a bien voulu remettre un résumé des observations météorologiques faites à l'observatoire de la Marine. Ce travail sera publié dans le Bulletin. M. le président dit que les commis- sions examineront les bulletins et publications avant les séances et qu'elles feront des rapports à leur sujet. SÉANCE DU 3 Avril. 39 membres présents. Le programme de l'Exposition, qui doit avoir lieu du 26 au 29 juillet, est soumis à la société qui l'adopte, article par article. SÉANCE DU 3 Mai. 45 membres présents. M. Levesque signale le haricot beurre nain et le noir hâtif de Belgique comme recommandés par la Maison de campagne. A propos d'un article du bulletin de la société de la Haute- Garonne recommandant la Poire Charles Cognée, M. Levesque dit que ce poirier ne semble pas s'accommoder de notre climat. 11 n'a pu récolter de bons fruits de cette espèce, pourtant généra- lement recommandée. Les annales de la société nantaise d'horticulture (4» trimestre 1889) prônent l'utilité des abeilles pour le succès de la fécondation des arbres fruitiers. L'article qu'elles reproduisent est extrait du Bulletin de la société d'horticulture, de botanique et d'agriculture deBeauvais. M. Levesque lit, à cette occasion, une note qui a été publiée dans le Nouvelliste^ sur la fécondation attribuée aux abeilles, qui. d'après l'auteur de cette note, ne serait pas réelle. M. Macédit qu'on a fait des expériences sur du trèfle. M. Levesque répond que les résultats obtenus peuvent dépendre des conditions dans lesquelles les expériences ont été faites. M. Levesque présente des feuilles de vigne atteintes d'une maladie qui s'est produite, récemment, dans diverses serres, à Cherbourg et à Equeurdreville. C'est une sorte de brûlure qui ronge les feuilles, la partie supérieure du limbe de la feuille est enduite d'une matière ressem- blant à l'eau de savon. Les grappes et les bourgeons atteints tombent. M. Levesque croit que c'est le « Mildew. » 11 a envoyé des feuilles et des bourgeons à M. Daurel. président de la société d'hor- ticulture de la Gironde, qui a répondu par une lettre fort intéres- sante, mais qui déclare ne pouvoir se prononcer encore, d'après les spécimens qu'il a reçus. 11 donne la description du Mildew, description qui concorde bien avec ce qui a été observé à Cher- bourg. Il indique divers remèdes contre cette maladie : une solu- tion de chaux, de sulfate de cuivre et d'eau; de la chaux hydrau- lique en poudre saupoudrée avec du soufre; la bouillie bordelaise, etc. M. Daurel a envoyé un mémoire qui a été publié dans les annales de la société de la Gironde sur les maladies cryptogami- ques. — 12 M. Levesque dit que si là maladie se propage, ce sera un véri- table désastre pour Cherbourg. M. de la Chapelle offre un nouveau pied de Ramondia-Pyrenaica^ pour le jardin de la société. Ce sociétaire rend compte d'une visite au jardin du château de Flamanville. Il a trouvé dans son bosquet de Marcanville, en cette commune, la Clandestina rectïflora^ plante rare dans notre pays. M. Nicollet dit qu'elle existe dans d'autres contrées de la Norman- die. 11 en a trouvé sur un tronc d'arbre pourri près du Mans. 11 est probable, selon lui, qu'il y avait un vieil arbre auprès de l'endroit où M. de la Chapelle a recueilli cette plante. (1) M. de la Chapelle dit que M. Emm. Liais lui a promis de présen- ter à notre Exposition un certain nombre de plantes, notamment des cycadées, mais qu'il ne pourra envoyer de plantes de haute serre chaude, en ayant perdu quelques-unes à la suite de la der- nière exposition. D'ailleurs, M. Emm. Liais permettra aux socié- taires, à leurs familles de visiter son parc et ses jardins. Des remercîments sont adressés aux sociétaires ayant fait des communications à la séance. SÉANCE DU \" Juin. 40 membres présents. M. le président montre le beau vase de Sèvres offert par M. le Président de la République, pour être attribué en récompense à l'occasion de rexposition;la société artistique a mis, àla disposition de la société d'horticulture, deux médailles d'argent et une médaille de bronze. Des demandes faites à MM. le ministre de l'agriculture et de l'instruction publique n'ont pas encore obtenu de réponse. Il est donné connaissance de diverses lettres ayant trait à l'expo- sition. M. de la Chapelle dit avoir offert à M. Emm. Liais pour les (I) Cet endroit est un rocher à peine recouvert de turre, aménagé en fougeraie, le clandestina pourrait y avoir été apporté avec ur.e osmun- da, venue de la Loire Inférieure, et provenant d'une touffe énorme qui entoure le tronc d'un vieux saule. H. L. C. — 13 — rocailles de son bassin un Cerastium tomentosum. M. Le Cappon dit qu'une autre espèce de Cerastium dont la feuille n'est pas blanche, et qui se trouve dans le jardin de la société, est venue de graines provenant de Paris. Il est donné lecture d'unelettre de M. Angran qui, malgré ses 73 ans, a l'intention de venir à notre exposition, comme délégué de la société de Rouen et qui propose d'apporter une collection de chrysanthèmes pour notre jardin. L'offre de M. Angran sera accep- tée avec plaisir; cela permettra de compléter celle du jardin qui comptait 40 espèces. II est lu une lettre de M. Henry où il est question de la facilité avec laquelle poussent les plantes au Tonkin, M. Levesque dit que la maladie qu'il avait signalée, n'a pas fait de progrès dans nos vignes, mais, dans une serre de La Hague, elle a pris de grands développements; des bourgeons ont été dénudés, des grappes détruites. M. Levesque montre des spéci- mens des dégâts causés. M. Daurel, de Bordeaux, auquel il a soumis, de nouveau, des feuilles et des bourgeons, a examiné attentivement ces envois et il est d'avis que la maladie est Y Aîithracnose delà vigne, maladie cryptogamique au sujet de laquelle il est donné lecture d'un arti- cle publié par M. Daurel, dans les annales de la société d'horti- culture de la Gironde n" 48 de 1888. Cet article indique. pour com- battre le mil, des moyens curatifs et préventifs. M. Girard croit que l'efTet observé est dû à des coups de soleil produits par l'évaporation de l'eau. M. Levesque n'est pas de cet avis. M. le président fait un résu- mé des symptômes de la maladie et il engage MM. Levesque et Girard à visiter ensemble les serres où il se trouve des vignes malades. M. le président présente le Bulletin de 1889 qui va être distribué. Il est fait lecture de la table des articles qui, grâce au concours dévoué de plusieurs sociétaires, rendent cette publica- tion des plus complètes et des plus intéressantes. M. Levesque lit des extraits des publications reçues pendant le mois. Il dit que l'insecte qui attaque, cette année, les pommiers 14 — est Va7itho)iome, signalé dans" diverses publications. Les vers qu'on a observés ne sont autres que des larves de cet insecte, contre lequel on ne connaît pas encore de remède. M. Levesque dit qu'il est fâcheux qu'on chasse, comme on le fait, les petits oiseaux qui détruisent les insectes. Séance du 6 Juillet. 34 membres présents. M. le président lit une lettre de M. le sous-préfet annonçant qu'il a reçu la médaille de vermeil et la médaille d'argent desti- nées à être décernées à l'occasion de l'exposition du 26 juillet et envoyées par le ministère de l'Agriculture. Il est donné lecture de diverses autres lettres ayant trait à F'exposition. M. Levesque a trouvé dans diverses publications des renseigne- ments sur l'insecte qui a ravagé les pommiers, Yanthonome du pommier \ mais les remèdes qui sont indiqués sont loin d'être efficaces. M. Levesque a apporté des spécimens de fleurs attaquées et d'insectes. De son côté, M. Nicollet lit à la société une note qu'il a préparée et il présente, dans une petite boite, des fleurs de pommier atta- quées par l'anthonome, et l'insecte dans ses divers états de larve de nymphe et d'insecte parfait (même vivant). Les fleurs sont jaunies et renflées, sans être épanouies; d'en- droits en endroits, on aperçoit de petits trous par où elles ont été traversées par l'insecte. Des renseignements fournis par MM. Levesque et Nicollet, il résulte que l'anthonome du pommier a de 4 à o"/'"; il appartient à l'ordre des coléoptères, famille des rhynchophores ou charan- çons; les auteurs lui donnent une longueur de 6 '^/'"; la tête est allongée; il a trois paires de pattes, un peu arquées, les cuisses renflées. L'œuf est déposé à la fin d'avril dans le bouton du pom- mier; l'insecte est devenu à l'état parfait dans la 2" quinzaine de juin. Les remèdes indiqués ne sont pas efficaces; les meilleurs - 15 moyens d'empêcher la propagation de Tanthonome est de ne pas laisser de bois mort auprès des pommiers. Les plus sûrs agents de destruction de ces insectes sont les petits oiseaux, notamment les mésanges, qui deviennent si rares dans nos campagnes. M. Nicollet dit qu'après avoir quitté un certain nombre d'années notre pays, il a été surpris de voir combien on y rencontrait peu maintenant, de petits oiseaux. C'est, surtout, en en évitant la destruction qu'on pourra se débarrasser de ces innombrables in- sectes auxquels les oiseaux font la chasse et qui ravagent les arbres et les récoltes. M. Nicollet indique, outre l'anthonome du pommier, comme insectes ravageurs : les Liparis aunflua et chrysorrhœaj,'a>iiso- plia horticola, la cetonia hirsuta, etc. MM. Levesque et Nicollet sont chaleureusement remerciés de leurs si utiles et si intéressantes communications. M. Yvetot a bien voulu envoyer un journal la Mercuriale des foires et mar- chés qui donne aussi, des renseignements sur l'anthonome. M. Levesque ajoute aux indications déjà données que, parmi les arbres attaqués de l'anthonome il s'en trouve ayant parfaite- ment fleuri néanmoins et dont les fleurs ont été perdues après leur épanouissement. M. Gauvin signale dans le Journal des roses, un article sur la maladie des rosiers (le blanc ou oïdium) dont le remède est le soufrage. M. Folliot a envoyé des feuilles de pommier mangées. M. Le vesque dit que ces feuilles ont été attaquées par des pucerons. Est signalée dans lespublications reçues, lamort de M.duBreuil qui, pendant de longues années, a professé l'arboriculture et dont les ouvrages sont si recherchés. M. du Breuil avait été envoyé plusieurs fois à Cherbourg par le ministère de l'Agriculture, à la demande de la société d'horti- culture pour faire des séries de cours d'arboriculture. M. Halopé a fait déposer sur le bureau une plante bulbeuse à beau feuillage et présentant une fort jolie fleur blanche. Cette - 16 — plante provient de bulbes envoyées par M. Henry, de Gochinchine. Ce serait le crinum américanum. de la famille des amaryllidées. La culture en est facile; pas de chaleur, beaucoup d'air. Autre- ment, les feuilles s'étiolent; la première fleur est épanouie du vendredi après-midi précédant la séance; on ne peut donc se prononcer encore sur sa durée;son parfum a beaucoup de rapports avec celui de Lilium laricifolium. M. Girard a également déposé sur le bureau des cônes de couleur noire bleuâtre et des branches d'abiès. Ils proviennent d'un abies nordmanniana du jardin de M. Lalisel; les cônes se sont produits au mois de février. L'arbre a de 7 à 8 ans et ressemble beaucoup au pin sapo. M. Levesque présente une plante vivace à fleurs jaunes pouvant servir comme suspension, Veccremocarpus. Des remercîments sont adressés à MM. Halopé, Girard et Levesque pour leurs présentations. Est aussi présentée une fort gentille capucine d'Arabie provenant de chez M. Liais. M. LeHèvre Ht une lettre qu'il a reçue de M. Henry se trouvant actuellement au Tonkin. Cette lettre fort intéressante sera insérée au Bulletin. M. Lelièvre est chargé de transmettre à M. Henry les amitiés et les remerciements de la société. SÉANCE DU 7 Septembre 1890. 30 membres présents. M. le président dit que, depuis la dernière séance, la société a tenu, du 26 au 29 juillet, une exposition qui a été l'une des plus belles et des plus complètes qui ont eu lieu jusqu'ici à Cherbourg. Les délégués des sociétés étrangères à l'arrondissement ont reconnu que les produits exposés mettaient l'horticulture cher- bourgeoise en tête de l'horticulture française. En quelques jours cette exposition a été organisée et cela a été un véritable tour de force dont le mérite revient au bureau, à la commission d'organisation, composée de MM. d'Aboville, — 17 — Maillard, Nicollet, Paysant et Robine, à la commission du ban- quet,aux membres des commissions permanentes, aux sociétai- res qui se sont occupés avec dévouement de la loterie et au jar- dinier de la société, M. Le Cappon aîné. M. le secrétaire donne des renseignements qui prouvent que les frais d'organisation ont été bien moins élevés en 1890 qu'à la dernière exposition, en 1885; mais, en revanche, les récompenses se sont montées à un chiffre plus fort que cette année-là, quoique le Président de la République, le ministère de l'Agriculture et la Société artistique et industrielle aient attribué un objet d'art et de médailles aux produits exposés. Après avoir donné ces renseignements, le secrétaire demande que la société fasse tous ses efforts pour constituer une exposi- tion exceptionnellement brillante à l'occasion du cinquantenaire de sa fondation, en 1894, que d'ici là, par divers moyens, on excite l'intérêt des sociétaires et qu'on cherche à en augmenter le nom- bre, par exemple en organisant des séances spéciales dans les- quelles il serait fait des conférences et des lectures et auxquelles seraient admises les dames patronnesses et les familles des so- ciétaires. M. Henri Marchand, chef de bureau au ministère de l'agriculture a fait hommage à la société d'un petit ouvrage ayant pour titre : « Tu seras agriculteur » dont il sera fait un compte-rendu. M. Levesque dit que des nids de chenilles, abîmant les arbres, se voient en forme de bagues sur les rameaux du pommier. II n'y a qu'à couper la branche et à la brûler. M. Levesque présente une chenille sur une branche de poirier; par sa couleur, elle ressemble à un bourgeon. Les deux bouts se rapprochent et s'étendent. C'est la phalène effeuillante, larve d'un papillon de 4 7" d'envergure. Les femelles sont aptères (sans ailes). Les œufs se déposent sur les rameaux. M. Bernadet a remarqué des chenilles rouges sur des dahlias rouges. M. Gauvin dit qu'il existe de vertes sur les rosiers. M. Levesque présente des rameaux de vigne avec grappes attaqués par la grise ou acarus de la vigne. Les feuilles sont — 18 — comme brûlées Des auteurs prétendent que cette maladie se produit sur les végétaux faibles, d'autres qu'elle affaiblit les vé- gétaux. Il n'en est parlé, ni dans l'ouvrage de M. du Breuil, ni dans celui de Gressent. M. Gauvin dit que des publications pré- tendent qu'on peut la faire disparaître par l'usage de la bouillie bordelaise. M. Levesque présente une belle grappe de raisin Duc d'Anjou provenant de sa serre. Ge raisin est beau, mais il laisse à désirer comme qualité. M. Gauvin lit, dans le journal de la société d'horticulture, une notice sur la moyen de détruire les loches avec de la petite bière placée dans une assiette sur terre et dans laquelle ces insectes viennent se noyer. M. Levesque dit qu'il a essayé le produit présenté par M. Mon- dain à l'exposition et qu'il a reconnu que ce produit faisait com plétement disparaître les fourmis. Sont déposés sur le bureau, des bambous carrés apportés par M. Lafosse, de Saint-Gôme, au moment de l'exposition, et au sujet desquels M. de la Ghapelle doit lire une note que M. Lafosse a promis de lui envoyer, SÉANCE DU 5 Octobre. 40 membres présents. Le journal de la société pomologique dit qu'au congrès pomolo- gique de l'an dernier, M. Levesque a recommandé la pomme Grisay comme donnant de très bon cidre. M. Levesque présente un petit poirier qui paraît mort; ses feuilles ont roussi, ses racines n'adhéraient plus au sol, elles sont perdues; l'arbre semble l'être également. M. Levesque en a ressuscité un qui était dans le même état; il a taillé la partie morte; il a mis le reste en serre et dans un flacon plein d'eau; il s'est produit une racine sur le cognassier; l'arbre a été remis en terre et a poussé. 11 sera apporté à une prochaine séance. Ges poiriers étaient dans une plate-bande surélevée, le terrain était sec. Il a été atteint par une espèce de blanc qui attaque les racines. — 19 — M. Henry, inspecteur des colonies, membre de la société depuis de longues années est décédé à Hué (Annam) le 8 septembre. M. Lelièvre lit une notice nécrologique qui sera insérée au bulletin. La société perd un membre dévoué, s'occupant beaucoup de botanique et d'horticulture, dans les divers pays où il était passé. H était le fils d'un ancien vice-président de la société et des plus dévoués. L'assistance approuve entièrement le président lorsqu'il dit que la société dhorticulture prend une large part au deuil de la famille de M. Henry. Ses dernières pensées, pour ainsi dire, ont été pour l'horticul- ture, puisque, quelques jours avant sa mort, il écrivait à M. Lelièvre une lettre dont il est donné connaissance à la société et où il est question de plantes qu'il a remarquées au Tonkin. La société demande qu'il en soit fait un extrait pour le Bulletin. M. de la Chapelle lit la chronique qu'il a commencée pour le Bulletin. H a parlé d'un pommier se trouvant à Tréauville et qui donne, ordinairement, un tonneau de cidre. M. Levesque dit que le fait n'est pas rare. M. Girard en a vu un de « haut grisay » qui produisait 23 mesures de cent pots.To ut jeune, il avait été trouvé dans un fossé. M. Levesque présente du raisin syrian, du rouge Gayaba qui ne se conserve pas mal, du chasselas blanc (bon fruit), des poires : Beurré Le Brun. Beurré Six qui n'est pas si mauvais qu'on le prétend. Séance du 2 Novembre 34 membres présents. M. d'Aboville a bien voulu représenter la société d'horticul- ture de Cherbourg au concours pomologique et à l'exposition de chrysanthèmes qui ont eu lieu à Gaen en octobre. Il lit un fort intéressant rapport en trois parties, qui lui vaut les chaleureux remerciements de la société; le travail sera inséré au bulletin. M. d'Aboville, dans son rapport, a rendu compte d'une visite aux cultures d'agrément de M. Lelandais, horticulteur à Gaen. — '20 — M. Levesque dit qu'il y a, aussi, dans cet établissement des arbres fruitiers. M. de la Chapelle lit un paragraphe de sa chronique destinée au bulletin, passage relatif à la « Lavandula stœchas » que M. Gus- tave Levéel a obtenue de graines. 11 donne la description de cette plante qui parait devoir sup- porter les hivers de Cherbourg. Il présente un jeune pied de ceux qu'il a reçus de M. Levéel et l'échantillon conservé dans son her- bier. Bien que celui-ci soit desséché depuis 60 ans, il reste des traces de la couleur de la fleur. La société nomme la commission chargée conformément aux statuts, d'examiner les comptes du trésorier; elle désigne pour en faire partie : MM, d'Aboville, Levitre et Meslet. A une question de M. Leliévre, M. Levesque répond que le na- vet est indigène, qu'on le trouve aussi bien dans notre contrée, dans les champs où il y a du sarrasin que dans le sud du dépar- tement. Il fleurit au printemps au milieu des blés; les graines tombent dans la terre bien préparée pour le sarrasin, culture succédant à celle du froment, car le navet est une plante bisan- nuelle. M. Levesque dit qu'il a vu des pommes du pommier situé à Tréauville et dont il a été parlé dans une précédente séance comme donnant beaucoup de fruits. Il pense que c'est une dégé- nérescence du « Doux Evêque. » Séance du 7 Décembre 38 membres présents. M. le président dépose sur le bureau une brochure de M. Baltet, ayant pour titre « Conférences sur l'exposition universelle de 1889 ». L'auteur en en faisant hommage à la société, demande qu'il en soit rendu compte. M. Macé sera chargé d'en faire un compte-rendu. M. Leliévre rappelle qu'en 1879-1880, M.Denis, avec le con- cours des membres de la commission des cultures d'agrément et — 21 — des horticulteurs, avait dressé une liste des plantes mortes et, de celles ayant souffert. Cette liste a été publiée dans le bulletin Ce serait le cas d'agir, de môme, cette année où la température est d'une rigueur exceptionnelle et, d'ajouter une liste des végétaux ayant résisté. Il est décidé qu'à la fin de l'hiver, la commission des cultures d'agrément, avec le concours de divers sociétaires fera un travail de ce genre. On pourra examiner les effets de l'hiver chez MM. Schickler, E. Liais, Delafosse à Beau Séjour, Fenard, au jardin de la Société, au jardin pubUc, chez les horticulteurs, etc. Ce travail aura pour résultat de permettre de comparer les pertes éprouvées à Cher- bourg à celle des autres contrées, et de se rendre compte des vé- gétaux ayant résisté qui pourront ne plus craindre, ici, les plus grands froids. M. Leroux lit une note qu'il a préparée sur la température à Cherbourg, depuis le 20 novembre jusqu'au 3 décembre. Il ré- sulte de cet intéressant travail, qui sera inséré au bulletin, que la baisse du thermomètre a été. en quelques jours de 20 degrés. Ce n'est pas surtout la rigueur de la température, mais cette baisse subite qui a fait grand mal aux plantes qui, par suite du temps très doux qu'il faisait jusqu'au 20 novembre étaient en pleine végétation. Si, à Cherbourg, le froid a été sensible, il l'a été encore bien davantage dans l'intérieur, à Paris, et même sur le littoral, par exemple, à Brest. M. Lelièvre donne lecture d'une lettre de M. Angran, de Rouen, qui demande si les chrysanthèmes qu'il a envoyées ont donné de bons résultats. M. Levesque répond qu'une partie seulement a fleuri; les autres étaient en bouton lorsqu'elles ont été brûlées par la gelée . M. Nicollet a complété le travail qu'il avait lu, en juillet, sur VAnthonome. Il en donne connaissance à la Société et il présente, avec d'autres insectes, des anthonomes vivants qu'il a trouvés la veille de la séance (le 6 décembre) dans delà mousse de pommier et qui sont très vivants malgré la période de froid qu'on vient de subir. II. 99 M. NicoUet conseille non seulement d'épargner, soigneusement, les petits oiseaux qui sont de si utiles aux:iliaires pour la destruc- tion des insectes, mais, aussi, de badigeonner, dans cette saison les pommiers et les poiriers avec du lait de chaux, et d'enlever les mousses et les bois morts qui se trouveraient sur les arbres ou auprès d'eux. Il a placé un anthonome dans du lait de chaux et cet insecte n'a pas tardé à mourir. L'intéressant et si utile travail de M. Nicollet sera inséré au bulletin. M. Levesque a trouvé, dans diverses publications, des articles sur l'anthonome, dont il rend compte. M. de la Chapelle lit une note sur les chrysanthèmes que lui a remise M. d'Aboville, empêché d'assister à la séance. M. d'Abo- ville dit qu'à Cherbourg on suit le courant actuel qui met les chry- santhèmes en honneur. Il en a remarqué une belle collection chez M. Halopé. Cette note est aussi remise au comité de rédaction du bulletin. M. Levitre lit le rapport rédigé par M. d'Aboville au nom de la commission chargée d'evaminer les comptes du trésorier. Il résulte de ce travail, que, du 1" octobre 1889 au 1" novembre 1890, les recettes ordinaires de la Société se sont élevées à 4.836 f. 69 Les recettes résultant de l'exposition à 1 .789 30 Total des recettes 6 . 625 f. 99 Les dépenses ordinaires ont été de 5 . 7 1 7 f. » Les dépenses de l'exposition de 3 . 8 1 0 f. 55 Restant en caisse au 1"" novembre 1890 908 f. 99 dont 241 fr. 65 en numéraire et 667 fr. 34 à la caisse d'épargne. Dépenses restant à faire ou à payer du 1" novem- bre 1890 au I" janvier 1891 894 70 Restant probable au 1" janvier 1891 1.429f. » Les dépenses de l'exposition auront été en 1890 : Pour l'organisation (avec ce qui reste à payer). ... 1 .216f. 85 — 23 — Eten188o, de 1.884 15 Pour récompenses, en 1890. de 1 .249 50 En 1885, dé 1.050 » Les frais d'organisation ont été moins élevés en 1890 qu'en 1885, mais il a été distribué plus de récompenses. Avec les achats pour la loterie de plantes et d'objets exposés, il a été réparti 2.300 fr. 50 entre les exposants. Les dépenses ordinaires de la Société ont été réduites et elles n'ont pas dépassé les prévisions du projet de budget arréié par le bureau. Le jardin de l'impasse Dorival, grâce au dévouement de M. Levesque, n'a coûté, pour ainsi dire, que la location; il a permis de récolter une certaine quantité de raisin et servant à l'élevage des boutures et des plantes, il a permis de tenir toujours en bon état celui de la rue Montebello. En 1889, les cotisations recueillies ont été de 351 et en 1890 de 352. Celles qui n'ont pas été perçues se sont élevés, en 1890, à 29 (6 décès, 6 départs ou absences, 17 démissions ou refus de paie- ment), les non-perceptions étaient de 30 en 1889. La commission exprime le vœu qu'une propagande active pro- cure de nouvelles adhésions de sociétaires. Ses conclusions demandant une décharge conformément aux statuts et des félicitations pour M. Orange, trésorier, dont la comptabilité est tenue avec une grande régularité et qui depuis plus de 25 ans s'acquitte de sa tâche avec un grand dévouement sont adoptées à l'unanimité. De chaleureux remerciments sont votés au rapporteur, M. d'Aboville, pour son travail si bien fait et si complet. Des remerciments sont également adressés aux sociétaires ayant fait des communications à la séance, MM. Leroux et NicoUet. M, Levesque dit que la récolte de la serre du jardin de l'impasse Dorival a permis de distribuer du raisin non seulement aux dames patronnesses, mais encore, avec l'assentiment du bureau, à quel- ques autorités qui donnent leur concours à la Société. — n ~ M. Lelièvi'e lit une note dans laquelle il demande s'il ne serait pas possible de former des jardiniers avec des élèves de l'hospice qui travailleraient au jardin public pour les cultures d'agrément, qui apprendraient à cultiver des légumes dans le jardin de Ihos- pice. qui poun-aienl dans des serres de la ville, par exemple, celles de M. Emm. Liais, ou d'horticulteurs, se rendre compte des soins à donner aux; plantes de serre chaude, qui suivraient les cours d'arboriculture du dévoué professeur de la Société. Ce serait un moyen, tout en épargnant au jardin public des frais de journées qui pourraient être employés d'une autre façon pour cet établissement, de former des ouvriers jardiniers et des chefs de culture. Nos horticulteurs se plaignent de n'en trouver que difficilement. M. le président répond que cette question est de la compétence du conseil d'administration de l'hospice. M. le président dit que comme la présente séance est la der- nière de l'année, il avait l'intention, conformément à l'usage, de faire un résumé des travaux de la société; mais il en est empêché par l'heure avancée. Il ne dira que quelques mots à ce sujet. 11 rappelle qu'en 1890, la Société a tenu une très brillante exposition, fort remarquée de tout le monde surtout des délégués des sociétés correspondantes. Malgré son éclat, les frais ont été bien moins élevés que précédemment. Les résultats obtenus tiennent, en grande partie, au concours dévoué que M. le président a rencontré parmi les membres du Bureau, des commissions permanentes, de la commission de l'ex- position, de celles de la loterie et du banquet. Il profite de l'occa- sion pour les remercier. Si l'exposition a créé de nombreuses occupations, la Société n'en a pas moins suivi le cours ordinaire de ses travaux; les séances ont été l'occasion d'intéressantes communications; le jardin de la rue Montebello a été toujours tenu en bon état; celui de l'impasse Dorival a produit de nombreux raisins et a servi pour les cours d'arboriculture du dévoué pro fesseur M. Levesque. La bibliothèque s'est accrue de divers ou- — Zo — vrages et de nombreuses publications. Un bulletin des plus inté- ressants a été publié. Malgré toutes les dépenses que la Société a eues à supporter, l'avenir n'a pas été grevé, l'avoir en caisse au l" janvier ne sera pas élevé; mais la Société n'aura pas de dettes. On était loin de s'attendre à ce résultat lorsque l'exposition a été décidée. Souvent ap^^s une exposition toutes les dépenses ne peuvent être réglées définitivement que l'année suivante. En somme, la Société d'horticulture n'est pas restée inactive pendant l'année 1890. Après cet exposé, la Société fixe au 28 décembre le renouvel- lement du bureau et des commissions permanentes. SÉANCK DU 28 DÉCEMBRE 43 membres présents. Après la nomination du bureau et des commissions permanen- tes, M. Levesque présente un moulage fort bien réussi d'une belle pomme « Golden sturmer pippin » fruit américain (bonne végéta- tion) introduit à Cherbourg en 1885 par M. Levesque qui avait fait venir ce pommier de chez M. Baltet. Cette pomme a été adoptée par le congrès pomologique de France dans la liste des bons fruits. Maturité : Janvier, Mars. Le poids de la pomme que M. Levesque a obtenue et qui a été mou- lée est de oOO grammes. Des remerciements sont adressés à xM. Levesque et à MM. Renault et Devannes. Le premier a moulé le fruit: le deuxième l'a peinte. Ces travaux ont été fort bien exé- tés de la façon la plus ressemblante. Cette imitation sera placée avec les autres modèles de fruits que possède la Société. Lelièvue. - 26 25° EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE CHERBOURG Notre Société a fait, au mois de juillet 1890, sa 25^ Exposition. Tous les journaux de Cherbourg en ont rendu compte à leurs lecteurs, et, comme toujours, dans les termes les plus encourageants pour nous. Le Bulletin devant à son four parler de cette Exposition no peut trouver un meilleur cornpte-rendu que ceux de la presse locale. Celui qu'on va lire est presque entièrement emprunté à la Yigie^ qui, dans son numéro du 31 juillet, est entrée dans les plus grands détails. uéd. Tout ainsi que nous le prédisions dans notre dernier numéro, la 25° exposition de la Société d'horticulture de Cherbourg ne le cède en rien aux précédentes. Et, si le 9 juillet ISSo, nous exprimions notre admiration pour ce que nous venions de voir, il faut recon- naître que l'exposition qui vient de se clore a été pour les nom- breux visiteurs l'objet d'une admiration bien légitime. Les népenthès, les collections de coleus aux feuilles bigarrées, les bégonias, les gloxinias, le platycerium à ramure de cerf, le maranta aux feuilles de velours cloisonnées, les orchidées mer- veilleuses telles que les cypripedium (sabot de Vénus), l'odonto. glossum, le catleya mendeli. la sensitive, sont autant de merveil- les devant lesquelles en reste bouche bée quand on n'a pas. comme MM. les savants, l'habitude de frayer avec ces étonnantes productions de la nature. Nous avons remarqué aussi une exposition d'espahers qui est un vrai tour de force, des fleurs coupées, qui font le plus grand honneur aux mains qui les ont élevées, d'admirables fruits et légumes de certains jardins et notamment les choux et navets monstres obtenus dans le jardin du 1" régiment d'infanterie de marine. — i7 — Toutes nos félicitations aux exposants et notamment à M. Halopé qui, tout en exposant, na pas concouru. B.\NQUET Samedi soir, à 7 heure?, a eu lieu dans la grande et belle salle de bal du Casino, admirablement décorée, le banquet de la Société d'horticulture. A la table d'honneur se trouvaient : M. le docteur Renault, président de la Société: M. Cabart-Danneville, député; M. Martinet, sous-préfet: M. Moll, maire, conseiller général; M. Emmanuel Liais, président honoraire ce la Société; M. Léon Hainne ville, président de la Société d'Agriculture: M. Gosse, président du Conseil d'arrondissement: M. Henri Menut, président de la société artistique et industrielle; M. Lafosse. propnétaire-horticulteur à Saint-C6me-du-Mont: M. Bréard, inspecteur primaire: M. de la Chapelle, rapporteur du jury de l'Exposition: M. Levesque, vice- président de la Société. On remarquait également dans l'assistante M. Rozeray, profes- seur départemental d'agriculture; >L Rossiaud, délégué de Montmorencv: M. Ansran, délégué de Rouen: M. Jamet, délègue de Lisieux; M. de la Nartraye, délégué de Chartres: M. Martin, délégué de Bayeux. M. iJagoury, délégué de Valognes: MM. les rédacteurs en chef du Phare, du Xouielliste, di Progrès et de la Vifjie: MM. Dutot. Pignot, D" La Barcerie et Menut, conseillers municipaux: MM. Bernadet et Corbière, proffsseurs au lycée, et la plupart des membres du Bureau et des Commissions de la Société. Au Champagne, l'honorable président M. Renault a porté le toast suivant : « Je porte un toast au chef de 1 Etat, a M. Carnot. président de la République. » Nous sommes heureux de pouvoir lui adresser publiquement l'expression de notre profond dévouement et nos témoignages de gratitude pour la bienveillance toute particulière dont il a daigné honorer notre Société. 28 — » Il est aussi un devoir bien agréable pour nous, messieurs, c'est de lever notre verre en l'honneur de M. Moll, maire de Cher- bourg. Il a continué les traditions laissées par ses prédécesseurs et facilité par tous les moyens qui sont en son pouvoir l'organi- sation de notre vingt-cinquième concours. » Dans cette fête de l'horticulture, nous avons i-encontré, comme toujours, le plus grand empressement parmi MM. les membres du bureau de la Société et chez MM. les commissaires chargés de l'organisation de l'exposition. Portons donc la santé de MM. d'Aboville, Nicollet, Maillard, Paysant et Robine. » Enfin, je n'en doute pas, messieurs, vous allez joindre vos applaudissements aux miens, remercier MM. Levéque, Nicolleau, d'Aboville, Robine etThommin, pour ce banquet dont vous venez d'apprécier les mérites, » Je termine en exprimant le regret que notre excellent secré- taire général, M. Lelièvre, et notre dévoué trésorier, M. Orange, retenus par l'état de leur santé, n'aient pas pu assister à notre réunion. » Ils n'entendront pas l'expression de notre reconnaissance pour le travail considérable dont ils ont bien voulu se charger. Adressons leur, au moins, tous nos vœux et que nos applaudis- sements leur prouvent nos plus vives sympathies. » M. le sous-préfet remercie M. le docteur Renault du toast qu'il vient de porter en l'honneur de M. Carnot. président de la Répu- blique; il exprime toutes ses sympathies pour l'horticulture, et, après avoir rappelé les succès toujours croissants de la Société de Cherbourg, il boit à sa prospérité. Après le toast de M. le sous-préfet, la parole a été donnée à M. de la Chapelle pour la lecture de son rapport qui a été très- applaudi, et que l'on trouvera plus loin. Puis M. Moll, maire, M. Lafosse de (Saint-Gôme-du-Mont), M. Léon Hainneville, M. Henri Menut, M. le docteur Labarcerie, M. de la Chapelle. MM. Mouchel et Selles, M. Cabart Danneville, député de Cherbourg, et M. Levesque, l'un des vice-présidents de la Société, ont pris successivement la parole. Tous cos toasts, que nous publions ci-dessous, ont été cha- leureusement applaudis. Puis a commencé le feu roulant des chansons. Nous avons entendu avec le plus grand plaisir M. Léon Hain- neville, M. Gohel, M. Robine, professeur de musique, auxquels nombre d'autres convives ont donné la réplique. La soirée s'est continuée par un punch qui a été d'une gaieté charmante. Après quoi, on s'est séparé vers onze heures en se donnant rendez-vous à la prochaine exposition. En terminant, disons qu'au cours du repas, M. le sous-préfet a reçu la dépêche suivante dont il a donné connaissance à M. le maire qui lui-même en a fait part à l'assistance : Beaux-Arts à Préfet, Saint-Lo, et Sous-Préfecture, Cherbourg. « Le tableau attribué à Clouet et appartenant au musée de Cher- bourg vient d'être retrouvé par M. Fréret, qui en a immédiate- ment opéré le dépôt à la direction des Beaux-Arts. Veuillez en informer par télégramme le maire de Cherbourg. » Cette nouvelle a été accueillie avec une satisfaction telle que plus d'un n'en pouvait croire à ce qu'il venait d'entendre : c'était la clôture d'un incident qui a longtemps préoccupé l'opinion publique et fait coider des flots d'encre. Un dernier mot. Nous avons entendu féliciter M. Mertz, direc- teur-propriétaire du Casino, sur la qualité des mets et sur le ser- vice de la table. Ce n'est pas d'aujourd'hui que date la réputation de la cuisine du Casino, Voici, dans leur ordre, les toasts qui ont été prononcés ; TOAST DE x)L LE MAIRE. Monsieur le président, Je suis heureux de participer à cette charmante fête de famille; je vous suis reconnaissant de m'y avoir invité et je suis bien touché des gracieux remerciments qu3 vous avez bien voulu adresser à l'administration municipale. — 30 — L'expression de votre gratitude me laisse quelque peu confus, car mon mérite personnel a été des plus faibles dans la circons- tance, étant données l'extrême modération de votre demande de concours pour votre exposition d'horticulture et Tabsence de difficultés sérieuses pour y satisfaire. J'ai eu simplement à faire acte de bonne volonté et à dire oui. Je n'ai guère besoin d'ajouter, d'ailleurs, que le conseil muni- cipal et moi regarderons toujours comme une bonne fortune do pouvoir seconder les efforts intelligents et soutenus de la Société d'horticulture, qui viennent d'aboutir, sous votre habile impul- sion, à cette 25" exposition dont les résultats si remarquables exciteront l'admiration générale. Toutes les personnes qui auront l'excellente inspiration de la visiter dans tous ses détails, seront émerveillées des richesses variées qu'elle aura offertes à leur vue. Bouquets ravissants, fleurs magnifiques, plantes splendides, indigènes ou exotiques, venues en serre ou en plein air, cultures diverses d'agrément ou d'utilité, objets de l'art ou de l'industrie horticole, tout vous charme, vous séduit ou vous intéresse et proclame bien haut que les horticulteurs de Cherbourg se main- tiennent à la hauteur d'une vieille réputation légitimementacquise de longue date. Leur ingéniosité opère des miracles. Quel parti n'ont-ils pas tiré par exemple pour la culture en pleine terre, ou plutôt en plein air, des conditions climatériques de la contrée, de cette douceur de la température hivernale dans la Hague. due au voisinage d'une branche du Gulf-stream? Monsieur le président, Je lève mon verre d'abord en votre honneur, parce que votre direction active autant qu'éclairée a été un facteur considérable dans le grand succès que nous avions à enregistrer aujourd'hui, et je bois aussi à vos dévoués collaborateurs et à ces vaillants exposants qui n'ont point ménagé leur peine et qui en sont am- plement dédommagés, a l'heure actuelle, par une réussite écla- tante. I — 31 — TOAST DE M. LAFOSSE. Permettez-moi, messieurs, de m'acquitter d'une dette de reconnaissance en rappelant ici la mémoire de mon ami M, Hamond. consul d'Angleterre à Cherbourg. Beaucoup d'entre vous l'ont connu et personne plus que lui n'a contribué à l'introduction des plantes récemment acquises à notre climat. M. Hamond avait adopté Cherbourg : il désirait y vivre et y mourir. Il n'a pas tenu à lui que Cherbourg ne possédât le plus beau jardin de Normandie, c'est-à-dire le sien, il devait le lui léguer; ce désir, son rêve, il n'a pu le réaliser. Ce sont des hom- mes tels que lui. messieurs, qui vivifient l'horticulture. M. Hamond aimait la France; son existence fut employée à res- serrer les liens d'amitié entre les deux: nations consanguines. Ce sont les bons rapports qui font la force et la puissance des nations; ce n'est pas la guerre. TOAST DE M. HAINNEVILLE. Messieurs, J'ai l'honneur de représenter à ce banquet la Société d'agricul- ture de l'arrondissement de Cherbourg, une société à cheveux blancs, elle a fêté ses noces d'or il y a quelque temps déjà. La Société d'agriculture adresse tous ses vœux à la Société d'horticulture, sa sœur cadette, — je n'ose pas dire sa jeune sœur, — car, elle aussi, ne ^tardei'a pas à fêter son cinquante- naire. Si nos deux sociétés, messieurs, sont arrivées à une telle lon- gévité, c'est que chez elles les idées de modération, de concorde et de fraternité ont toujours prévalu. Rechercher les bonnes méthodes, réaliser tous les progrès possibles, défendre les intérêts des horticulteurs et des agricul- teurs (l'horticultuie maraîchère n'est-elle pas une branche de notre agriculture?) faire aimer de nobles industries qui assurent, avec les avantages matériels, la considération toujours chère au — 32 — cœur de rhoinme, vivre en bonne confraternité, tel a toujours été l'objectif de nos deux sociétés La fraternité, messieurs, n'est-ce pas le plus noble idéal? Aussi, empruntant à Déranger un de ses refrains populaires et m'adressant à messieurs les délégués des sociétés horticoles, à tous mes collègues des sociétés locales, je lève mon verre et je dis: « Amis, formons une sainte alliance et donnons-nous la main. » MessieurSjje bois à la bonne confraternité de toutes nos sociétés . TOAST DE M. IIk.nri MEXLT. Messieurs, C'est toujours une bien vive satisfaction pour le président de la Société artistique et industrielle de venir applaudir aux efforts, au succès de notre soeur la Société d'horticulture. La devise travail et progrès nous est commune; comment ne marcherions-nous pas la main dans la main ? Nous sommes heureux d'avoir pu vous ofîrir quelques médailles destinées à l'industrie horticole; notre seul regret est de n'avoir pu nous monti'er plus généreux. Vous avez su — messieurs de la Société d'horticulture — tirer tout le parti possible d'une situation privilégiée, entre toutes, — et les magnifiques plantes que vous élevez font et feront toujours l'étonnement et l'admiration des étrangers; là est un des élé- ments de vos succès renouvelés, — il en est un autre, messieurs, qui réside dans la bonne direction, dans la bonne administration, de ce côté encore vous êtes privilégiés. Aussi, messieurs — je vous demande — au nom de la Société artistiquii et industrielle, au nom de son bureau, la permission de lever mon verre à la Société d'horticultui-e et à ses nouveaux triomphes — à son dévoué président, M. Renault. TOAST DE M. LE DOCTEUR LA RARCERIE. Messieurs, Cherbourg a la bonne fortune de pos.séder aujourd'hui sur sa rade les escadres réunies de la Méditerranée et de la Manche. Ce — 33 — spectacle imposant de nos forces navales est bien fait pour récon- forter nos cœurs français, et la confiance est d'autant plus légi- time que, si remarquable que soit cette concentration, elle n'est encore qu'une fraction de notre puissance maritime. Je suis certain dôtre l'interprète fidèle de vos sentiments pa- triotiques en vous proposant d'adresser d'ici notre salut cordial et nos compliments de bienvenue à tous ces amiraux, comman- dants, officiers de marine, qui ont la garde, sur mer, du pavillon delà France, et qui sauront, à l'occasion, le défendre glorieuse- ment au prix de tous les sacrifices. Je porte le toast suivant : Aux escadres, à la marine française tout entière. TOAST DE M. DE LA CHAPELLE. Nîessieurs, Il est un toast que je me proposais de porter, et si j'en avais momentanément abandonné l'idée, c'est parce que le plus sou- vent ce toast est porté par notre dévoué secrétaire général. Mais, sur la demande de M. Lelièvre lui-même, empêche à son grand regret comme au nôtre, d'assister à notre fête de famille, je veux tant en son nom qu'au mien, et au nom de toute la Société, offrir publiquement un nouveau témoignage de reconnaissance à la presse locale, qui ne cesse de donner tant de marques d'in- térêt, qui insère avec tant de bienveillance toutes nos com- munications et souvent même les provoque. Je bois, messieurs, aux représentants de la presse locale. TOAST DE M. MOUGHEL. Messieurs, C'est sans doute par un reste d'habitude que je me lève pour répondre au toast qui vient d'être porté à la presse. Je ne suis pas, il est vrai, tout à fait rayé des contrôles delà presse, mais, c'est au titre honorifique que je prends la parole dans cette cir- constance. C'était plutôt à notre confrère, M. Selles, qui habite depuis longtemps notre ville et qui y compte beaucoup d'amis, qu'il — 34 appartenait d'adresser quelques paroles bienveillantes, au nom de la rédaction des divers journaux:, aux membres du bureau de la Société d'horticulture. M. Selles pourra, dans un meilleur lan- gage que le mien, témoigner ses remerciements pour les gra- cieuses invitations qui ont été adressées à la presse. La Société d'horticulture, dans l'intervalle de ses deux der- nières expositions, n'a eu guère l'occasion de s'adresser à nos journaux. Les membres de cette Société sont, en grande partie, des personnes modestes, travaillant en silence et qui ne livrent le fruit de leurs travaux que lorsqu'ils sont assurés que les dé- couvertes qu'ils ont pu faire offrent un intérêt général. Pour eux la vraie jouissance réside dans la recherche de l'idéal en matière horticole. Cet idéal a été presque atteint par l'exposition des fleurs et des arbustes qui font, en ce moment, l'ornement de la 25° exposition que nous fêtons ce soir en famille. Je disais que les principaux membres de notre Société d'horti- culture ne sont pas des gens que l'on voit souvent dans les bureaux de rédaction pour solliciter quelques mots de réclame. Qi! certainement non! C'est une justice à leur rendre. Permettez-moi de vous faire part, à ce propos, d'un petit sou- venir rétrospectif: me trouvant à l'exposition de 1889, j'admirais, au Trocadéro, les merveilles horticoles, lorsque je liai conver- sation avec un amateur méridional. Il paraissait heureux de cau- ser avec quelqu'un qui semblait aussi enthousiaste des beautés de la flore. Il me désignait du doigt une exposition des plus riches en plantations d'arbustes verts. Cette exposition était pré cisément celle de notre concitoyen. M. Léon Gavron qui, on le sait, a obtenu de nombreuses récompenses à l'exposition du Tro- cadéro, Mais, dis-je à mon interlocuteur, ces produits viennent de Cher- bourg ! — Comment! vous êtes de Cherbourg, vous habitez ainsi une ville privilégiée entre toutes par son climat et par la culture que des mains habiles ont su développer ? — 3u — — Je suis heureux, monsieur, de vous entendre parler a\ec tant de chaleur de la ville que j'habite. — Aimant les fleurs comme vous paraissez les aimer, reprit-il, vous devez faire bien certainement partie de la Société d'horti- culture de Cherbourg dont la renommée est si grande en France et même à l'étranger. — Certainement, monsieur, et depuisde lon- gues années.. A son tour, le bas Normand que j'étais, devint expansif. Il raconta à son ami d'un instant comment la Société d'horticulture de Cherbourg s'était développée dans notre ville; les progrès qu'elle avait fait faire au commerce horticole. Je lui citai même les noms des fondateurs de la Société. Je m'arrête, messieurs; les longs discours ne sont pas les meil- leurs; vous le savez. C'est au souvenir de ceux qui fondèrent notre Société d'horti- culture, aussi vaillante que nous la voyons aujourd'hui, les Duprey, les Dalidan, les ïernisien et de tant d'autres que je lève mon verre. Je réunis dans ces mêmes souvenirs les noms de deux de nos concitoyens, bien sympathiques à la Société et quiont,eux aussi, continué l'œuvre de leurs devanciers: je veux désigner MM. Em. Liais et le docteur Ch. Renault. TOAST DE M. SELLES. Messieurs^ A la veille de succéder à M. Mouchel comme doyen de la presse locale, je dois tout d'abord saluer en lui le travailleur opiniâtre dont la longue carrière aura été si heureusement couronnée du double prestige de la fortune et de l'honneur. S'il prend désormais quelque repos, M. Mouchel continue de présider une dv? nos utiles et patriotiques sociétés locales. 11 reste donc encore des nôtres, et pour longtemps : nous l'espérons tous. Messieurs, J'ai hâte de vous adresser au nom de mes confrères les vifs remerciements que vous doit la presse pour la touchante fidélité — 36 — avec laquelle vous la conviez toujours à vos fêtes de famille, à vos agapes fraternelles. Outre que la société d'horticulture est une de nos gloires locales, votre honorable président, MM. les membres de votre bureau, votre dévoué secrétaire général, vos commissaires et tous vos membres sont pour nous de véritables amis. Le gouvernement des fleurs n'est pas le régime qui nous unit le moins. Aussi est-ce avec une joie sans mélange que nous constatons à chacune de vos expositions, et notamment à celle qui a lieu en ce moment, les progrès constants que vous réalisez dans l'embellissement de nos jardins et pour le plus grand bien de notre industrie horticole. Vous nous trouverez toujours prêts à vous seconder par notre pubUcité. Sur ce point, le passé vous assure de l'avenir. Cherbourg possède aujourd'hui ce qui nous manquait encore en • 1885, date de votre dernière exposition : un jardin public. Grâce à vos conseils éclairés, à votre concours dévoué, nous le verrons dans quelques années présenter un aspect digne de soutenir la comparaison avec celui des jardins les mieux cultivés de notre chère Normandie. Au nom de mes confrères, je bois, Messieurs, aux succès et à la prospérité de notre Société d'horticulture. TOAST DE M. CABART DANNEVILLE. M. Cabart Danneville, répondant au toast qui lui était porté par M. le docteur Renault, a dit qu'il était très sensible aux bonnes paroles qu'il venait d'entendre. 11 a rappelé les démarches qu'il a faites auprès des ministres compétents en faveur de la Société d'horticulture pour l'augmentation du nombre des récompenses. S'il n'a pas réussi selon son désir, il a le ferme espoir d'être plus heureux pour la prochaine exposition. Rendant hommage au concours gracieux des dames patronnesses qui ont bien voulu prendre intérêt au succès de l'exposition, il a levé son verre en leur honneur. TOAST DE M. LEVESQUE. M. Levesque clôt la série des toasts en buvant aux exposants. — 37 — RAPPORT DES JURYS DE LA 25* EXPOSITION DE LA Société d'Horticulture de Cherbourg. Messieurs, Le banquet d'une Société comme la nôtre, est véritablement la plus solennelle de toutes ses séances. Honoré par la présence des autorités locales, des délégués de sociétés amies, des représentants de la presse, il réunit aussi un grand nombre de sociétaires. Aussi, dès notre dernière exposition, notre cher président avait exprimé le désir que cette séance fût aussi celle de la proclama- tion des récompenses, du moins en première lecture. Cette innovation, trouvée excellente, commence à passer à l'état de tradition ; en ce qui me concerne, je suis heureux de pouvoir m'y conformer. D'après le programme, les prix à décerner se divisent en trois catégories, suivant qu'ils sont attribués par les dames patron - nessës, par le jury composé des délégués des sociétés correspon- dantes, ou par les commissions permanentes, assistées du bureau de la Société. Prix décernés par les Dames patronnesses. Deux prix sont attribués: l'un à la plante fleurie de serre, l'autre à la plante fleurie de pleine terre, provenant des cultures de l'exposant, étranger ou non à l'arrondissement, et qui, faisant partie de lots reconnus méritants, ont été proclamées les plu; belles de l'exposition, parles dames patronnesses. Le premier de ces prix, consistant en une médaille d'argent, grand module, est décernée à M. Léon Cavron, pour son odonto- glossum vexillarium. m. s 38 — L'autre prix, consistant en une médaille de bronze, est décer- née au même exposant, pour un œillet rouge faisant partie de sa collection. Aux plus beaux bouquets 7nontés, faits dans notre arrondissement. Bouquets blancs: \" prix, M"" veuve Lecoutour, médaille d'ar- gent, moyen module; 2' prix, M. Cavron, médaille d'argent; 3' prix, M""' G. Levéel aine, médaille de bronze. Bouquets de couleur: 1"" prix, médaille d'argent, grand mo- dule, M. Cavron; 2^ prix, médaille d'argent, M"" G. Levéel aîné. A la plus belle garniture de jardinières ou de suspension d'appartement. Une médaille d'argent est décernée à M"" Léonie Hainneville. Couronnes. Médaille d'argent, petit module, àJVI'"' Lecoutour, née Letellier; médaille de bronze, à M'"" Levéel. Prix décernés par le Jury. Le jury de l'Exposition se composait de MM. Angran, délégué de Rouen; Bréard, inspecteur primaire; Dagoury, délégué de Valognes; Hainneville, président de notre Société d'agriculture; Joseph Lafosse, invité directement par notre Société et en outre délégué par celle de Gaen; Le Jolis, directeur perpétuel de notre Société des sciences naturelles; Emni. Liais, président de la môme Société; Jules Martin, délégué de Bayeux;Menut, président de notre Société artistique et industrielle; de la Nartraye, de Chartres; Rossiaud, délégué de Montmorency; Rozeray, professeur dépar- temental d'agriculture; Sannet, de Lisieux. Le jury, avant de procéder à ses opérations, a choisi d'abord pour président M. Emmanuel Liais, qui a décliné cette fonction, parce que son jardinier prend part au concours : après une lutte toute cordiale entre MM. Angran et Lafosse, qui, l'un et l'autre. — 39 — ont présidé autrefois nos jurys, M. Lafosse a bien voulu prendre la présidence du jury de l'Exposition de 1890. Cultures d'Agrément. Au plus beau lot de 20 plantes d'espèces différentes, de serre, rares ou nouvelles: Médaille d'or à M. Léon Cavron, pour ses plantes, dont la liste est déposée dans nos archives. A la plus belle collection de 20 arbustes d'espèces ou variétés différentes, de plein air : Médaille de vermeil, grand module, M. Levéel aine, pour ses conifères et autres arbustes. A la plus belle collection de 10 espèces de plantes de plein air, de feuillage ornemental ; Médaille d'argent, grand module, M. Léon Cavron. Les trois concours de pelargoniums zonales et inquinans,pelar- goniums à grandes fleurs, pelargonium peltatum, (à feuilles de lierre), ont été réunis et, pour l'ensemble, une médaille d'argent, grand module, est décernée à M. Levéel. Bégonias bulbeux : médaille de bronze (ex-aequo), à MM. Ca- vron et Levéel. Œillets, 20 variétés au moins : médaille d'aigent, moyen mo- dule, à M. Cavron. Fougères arborescentes de serre ou de plein air ; M. Cavron, médaille de vermeil. Fougères herbacées, de serre ou de plein air : le premier prix, consistant en une médaille de vermeil, est décernée M. Levéel, pour sa collection très remarquable; le second prix, médaille d'ar- gent, grand module, à M. Cavron. S'il n'a pas été présenté de rosiers en pot, de fuchsias ni de de liliacées, des concours imprévus les ont remplacés. Les gloxinias de M. Cavron ont été jugés dignes d'une médaille d'argent petit module. La collection de bégonia metallica, du même exposant : mé- daille d'argent, moyen module. Pour sa belle collection de cycas, et pour tout l'ensemble de — 40 — son exposition, le jury attribue à M. Cavron le vase de Sèvres, offert par M. le Président de la République. Un cycas revoluta en fleurs, plante jugée des plus remarquables exposée par M. Levéel, lui vaut une médaille de vermeil. Médaille de bronze à M. Rosette, de Caen, pour ses zinnias et et pétunias, fleurs coupées. Les concours qui précèdent ont eu lieu entre horticulteurs mar- chands. Ceux qui vont suivre sont entre amateurs ou jardiniers de propriétaires. M. Le Cappon (Désiré), jardinier de M. Emm. Liais, obtient, pour l'ensemble de son exposition, une médaille d'or. Collection de coleus obtenus de semis: médaille d'argent, moyen module, à M. Le Cappon; médaille d'argent, petit module, à M.Re- noux, jardinier du château de Tourlaville. Collection de caladiums : médaille d'argent, grand module, à M, Le Cappon. Amarantes crêtes de coq : médaille de bronze à M. Renoux. OEillets coupés : médaille d'argent, moyen module, à M. Girard. Roses coupées : médaille d'argent, petit module, à M. Hervieux, amateur. La collection hors ligne de fleurs coupées de bégonias, exposée par M"' Perrin, receveuse des postes à Ecouché (Orne), est récompensée par une médaille de vermeil. Pour ses plantes à feuillages divers, une médaille d'argent, grand module, à M. Maillard, amateur. Le Jury a bien voulu examiner avec intérêt une petite boite vitrée dans laquelle sont cultivés des hymenophyllum, fougères naines et transparentes. C'est une curiosité botanique exposée par le rapporteur. On signale aussi, comme plantes intéressantes, deux asclepias appartenant à un amateur, M. Leterrier. Les primes en argent que la Société a mises à la disposition du Jury pour les exposants marchands de l'arrondissement qui ont — 41 le mieux réalisé la condition d'avoir appporté de belles et bonnes plantes, ont été réparties comme suit : 130 fr. à M. Cavron; 85 fr. à M. Levéel; 85 fr. à M. Halopé, exposant qui n'a pas concouru. CULTURES d'utilité. Légumes de la saison^ cultivés dans l'arrondissement. Médaille de vermeil : M. Renoux. Médaille d'argent, grand module, aux jardiniers militaires de l'infanterie de marine (M. Loyen, caporal, chef de cultures). Médaille d'argent, moyen module : M. Lemoigne, jardinier de l'Hôtel-Dieu. Fruits ayant la même origine locale. Médaille d'argent, moyen module : M. Maillard, amateur. Médaille de bronze : M. Maurice, horticulteur. Mention honorable : M Lemoigne. Pommes de terre : médaille d'argent, moyen module : M°" Lalisel. Ananas : médaille d'argent, grand module : M. Le Gappon, Vignes en pots : médaille d'argent, moyen module : M. Renoux. Arbres fruitiers : médaille d'argent, grand module : M. Gosse- hn, maraîcher à Tourlaville. Le jury adresse des 'remerciements et des félicitations à notre collègue M. Nicollet, pour son exposition d'insectes utiles et nui- sibles à l'horticulture. Arts et Industries horticoles. Le titre de ee chapitre nous rappelle les noms des deux Socié- tés existant à Cherbourg : la Société artistique et industrielle et la Société d'horticulture qui, comme gage d'amitié, s'offrent réci- proquement des médailles pour leurs expositions, en attribuant ces prix à des objets présentés, se rapportant à la fois aux arts ou à l'industrie, et aussi à l'horticulture. — 42 — Le jury, dans lequel la Société artistique et industrielle est représentée, a décerné comme il suit les prix attribués à cette série de concours : Médaille d'argent, grand module, à M. Lepetit, tonnelier à Cher- bourg, pour ses bacs vernis. Médaille d'argent, petit module, à M. Desrez, pour photogra- phies des serres de M. Liais. Médaille de bronze à M. Bailleul pour sa chaise suspendue. Ces trois médailles sont offertes par la Société artistique et industrielle. Mention honorable et félicitations à M. Divetain, pour apport de nombreux objets ayant grandement contribué à l'ornementa- tation de l'exposition. Mentions honorables à MM, Mondain, d'Orléans, pour son insec- ticide; Fouillant et Bonardel, de Dijon, pour leurs engrais; Tour- mente, pharmacien à Villers -Bocage (Calvados), pour ses pro- duits chimiques. La Société d'horticulture décerne une médaille de bronze à M. Fournier, de Taverny (Seine-et-Oise), pour ses paillassons de serres. Des féUcitations sont adressées à M. Le Cappon (Louis), jardi- nier de la Société, pour le zèle et le bon goût dont il a fait preuve dans le dessin et la tenue de l'Exposition. Prix décernés par le Bureau et les Commissions permanentes réunies pour les concours qui ne figureront pas à l'Ex- position. Pendant les dernières semaines qui ont précédé l'Exposition, les Commissions permanentes, assistées de plusieurs membres du bureau, ont visité : 1° Les serres et le parc de M. Emmanuel Liais, notre président honoraire. Cet établissement horticole considérable est confié aux soins de M. Désiré Le Cappon. On m'avait chargé de faire le rap- port de cette visite ; — 43 — 2° Les serres et les jardins de M. le vicomte de Tocqueville, au château de Tourlaville, soignés par M. Renoux. Le rapport de cette visite a été fait par M. Thommin, secrétaire adjoint. 11 a été reconnu que, dans ces deux propriétés, la tenue des serres et des jardins est irréprochable, et que les deux jardiniers méritent des éloges. Une médaille de vermeil est décernée à M. Le Cappon, à cause de l'importance exceptionnelle des serres dont il a le soin, et une médaille d'argent à M. Renoux. D'après notre programme, la médaille de vermeil offerte par M. le Ministre de l'agriculture et du commerce est attribuée à la plus belle décoration florale et à la meilleure tenue des pelouses de l'arrondissement de Cherbourg. Cette condition a été remplie à Tourlaville de manière à faire décerner le prix à M. Renoux; 3" Le petit jardin de M. Maillard, notre collègue, ainsi que sa serre mignonne et coquette. Dans le jardin, des phormiums pa- nachés, une jolie mosaïque dessinée par M. Maillard, une belle collection d'oeillets qui, ayant souffert des pluies des jours précé- dents, n'ont pu être jugés convenablement. La serre est garnie de beaux bégonia metallica et autres plantes de choix : elle se fait remarquer par son exquise propreté. La commission offre à M. Maillard une médaille d'argent, moyen module, et une médaille de bronze au jardinier. M, Girard. Rapporteur, M. Legrin, de la commission des cultures d'agrément, La médaille d'argent, offerte par M. le ministre de l'agriculture et destinée à récompenser le jardinier travaillant à la journée qui se sera le plus distingué pour la taille des arbres fruitiers et la tenue des jardins, est décernée à M. Lemagnen. Les commissions ont pu se rendre compte du travail de M. Le- magnen lors d'une visite faite à Octeville, le 16 juin 1889, dont le compte-rendu figure à notre dernier bulletin. Pépinières. C'est avec un vif plaisir que nous voyons, enfin, ce concours figurer à l'occasion de nos expositions. M. Gosselin, pépiniériste, - 44 rue du Bois, 51, à Tourlaville, a fait voir à la Commission des pépinières très remarquables, une excellente culture de melons, et, dans ses serres, ses vignes, dont la taille et la conduite ont obtenu l'approbation sans réserves de M. Levesque, notre pro- fesseur d'arboriculture, et de la Commission présidée par lui. M. d'Aboville, de la commission des cultures d'agrément, chargé par les deux Commissions réunies de rédiger le rapport, insiste sur le mérite de M. Gosselin, qui, seul avec ses deux fils, cultive son vaste établissement. Médaille de vermeil à M Gosselin pour l'en- semble : pépinières, vignes en serre et culture de melons. Enseignement horticole. M. Simon, instituteur au Vast, a présenté le cours d'horticul- ture qu'il a fait à ses élèves et la composition de ceux-ci. Sur le rapport de M. Levesque, il est décerné à M. Simon une médaille de vermeil à titre de rappel de celle qu'il avait obtenue en 1869. M. Simon voudra bien se charger de remettre, de notre part, à ses élèves : comme premier prix, l'ouvrage de M. Du Breuil; comme deuxième prix, le livre de M. Gressent, et comme accessits, des exemplaires de l'ouvrage de M. Levesque sur la taille du poirier; ceux-ci ont été offerts par l'auteur. Nous faisons remarquer avec regret que l'exemple de M. Simon n'est pas suivi par les autres instituteurs de l'arrondissement. M. d'Hirson, instituteur à Commenchon (Aisne), a présenté des études sur les maladies de la pomme de terre et sur la culture des asperges. La Commission remercie l'auteur de son intéres- sante publication, en exprimant le regret que son travail ne ren- tre pas dans les conditions du programme. Services horticoles. Une visite a été faite, le 10 juillet, à la jolie propriété que pos sède notre collègue, M. Vigier. à Couville. Le rapport de cette visite a été fait par M. Corbière, de la Commission des cultures d'agrément. Pour récompenser les bons services de M. Hébert. — 45 — garde chargé de l'entretien du jardin, il lui est attribué une prime de 2o fr. Messieurs, ici se termine la liste des récompenses. En remer- ciant messieurs les délégués des Sociétés coirespondantes, qui ont bien voulu juger notre Exposition et prendre part à notre fête de famille, j'ose exprimer l'espoir qu'ils auront trouvé un dédommagement à leur déplacement en visitant Cherbourg, qui, ces jours-ci, offre une série de fêtes. Quant à nos expositions, si elles n'ont pas lieu tcus les ans, du moins on convient, généralement, qu'elles sont belles. Quelle que soit la date de la prochaine, nous devons néces- sairement célébrer, en 1894, les 7ioces d'or de notre Société par une exposition au moins digne de ses devancières, digne de vous surtout, messieurs les délégués, que nous désirons revoir tous, et plus nombreux, à cette époque peu éloignée. Telle est, mes- sieurs, la plus chère de nos espérances. Cherbourg, le 27 juillet 1890. Le Conseiller d'administration^ rapporteur général, H. DE LA Chapelle. VISITE DES SERRES & JARDINS DE M. Em. LIAIS Les membres du bureau et des Commissions permanentes ont été convoqués pour cette visite, le dimanche 6 juillet 1890. Le bureau était représenté par MM. Cauvin et Levesque, vice-prési- dents; deux conseillers, M. Hervieux et le soussigné, chargé de faire le rapport: la Commission des cultures d'agrément par MM. Nicollet, Corbière, Legrin et Robine; la Commission des cultures d'utilité par MM. Maillard, Ilavard et Nicolleau, auxquels s'était Joint M. Girard, jardinier. Comme les cultures à visiter étaient — 46 — exclusivement des cultures d'agrément, la visite était naturelle- ment présidée par M. Cauvin. Quant à notre savant président honoraire, il a rempli son rôle de maitre de maison avec la bienveillance et l'empressement auxquels il nous a habitués depuis longtemps. Son jardinier, M. Désiré Le Gappon était également présent, et nous a donné de son côté, diverses explications. Nos Bulletins ont plusieurs fois parlé des serres et du parc de M. Liais, mais il y a chez lui, toujours du nouveau. De plus, il s'agrandit de temps en temps en devenant acquéreur de terrains limitrophes : il a, entr'autres, acheté récemment un jardin dont il n'a pas encore pris possession. La visite a commencé par une serre basse dans laquelle se trouvent plus de 100 variétés de Goleus, obtenues de graines par M. Le Gappon. Dans la serre aux Nepenthès^ qui est la plus chaude de toutes, M. Emmanuel Liais nous a fait remarquer, parmi les plantes les plus curieuses le Sweitenia Mahogani (acajou des ébénistes), un Clitoria^ dont la fleur est d'un magnifique bleu d'azur, de nom breux Caladium très variés, trois espèces à' knth urium, Phœnico- phorium. Seychellianuin, un Justicia, des Broméliacées, la Va- nille, une Euphorbiacée singulière, du genre Phyllauthus, une Passiflore rose, le Myrtus caulifl or a, sans parler de la nombreuse collection des Nepenthès que l'on revoit toujours avec intérêt. Dans une serre appelée la Bâche aux orchidées, nous avons remarqué, parmi les plantes de cette famille des espèces apparte- nant aux genres Mittoma, Cattleya et Dendrobium. Dans cette même serre se trouvent des ananas avec des fruits à divers degrés de maturité : M. Liais se propose d'en faire figurer à notre banquet : Ananas mûri à Cherbourg, notons ce détail. Une Sensitive en fleurs, un Maranla, un Impatiens sultani, qui se ressème de lui-même. Quelques-unes des serres sont dominées par plusieurs terras- ses garnies d'un épais fouillis où dominent les Bhododendrons, - 47 les Azalées et les Andromèdes. M. Liais avait-il rêvé de « renouveler à Cherbourg les merveilles de Babylone ? » Il y a réussi sans doute, mais son but particulier, qu'il a complètement atteint (comme il nous l'a fait voir plus tard dans son salon) c'était d'arrêter la vue sur une perspective imitant parfaitement la lisière d'un bois bien touffu. Dans un jardin de création nouvelle aboutissant à l'observa- toire que M. Liais est en train d'installer, rue du Chantier, un semis d'hedychium Gardneria7ium, qui fleurissent à l'air libre. (M. Liais a promis d'en offrir pour le jardin de la Société) plusieurs agaves dont l'un, \eferox. a bien résisté à l'hiver dernier. Un Balantium antarcticum qui a également passé l'hiver en plein air sans souffrir, ce qui tient, dit M. Liais, à ce qu'il est abrité et garanti du rayonnement nocturne par des arbres à feuillage persistant. Dans une petite serre ou orangerie placée à gauche, un Sollya, arbuste à fleurs d'une jolie couleur bleue que nous regret- tons de ne plus voir dans nos cultures, oii il était autrefois assez répandu. Adossée à l'observatoire se trouve une serre de construction récente et très hgiute ; elle est destinée à remiser les grands palmiers, etc. Nous avons remarqué un Fourcroya gigantea^ le Kina cabisaya, etc. En espalier, une collection cVAbulilons de toutes nuances, au nombre de 14, dont un à feuilles panachées, diverses passiflores, un plumbago cœrulea et surtout une curieu- se capucine qui monte à une grande hauteur, sa fleur, petite, est rouge et verte, c'est la Tropœolum Cannriense. Sur l'emplacement d'une ancienne serre, qui était autrefois la serre unique, M. Liais en a fait construire une, en fer, de dimen- sions moyennes, c'est la Sf-rre aux camellias. Pour joindre celte serre à la maison (escalier du salon et salle de réception, M. Liais a fait construire un vaste bâtiment vitré, servant à la fois de serre et de vestibule, on y remarque entr'autres plantes et arbustes, un acacia longifolia.En dehors, se trouve un pied de thé de la Chine. Le long de la maison sont plantés, en pleine terre, de nombreux 48 pelargoniums dont plusieurs ont déjà de grandes dimensions, et grandiront encore, parce que chaque hiver on monte à cet endroit une serre mobile qui les recouvre et les entoure. En divers points du parc nous avons remarqué de grands rosiers grimpant dans les arbres verts, qui par ce moyen sem- blent couverts de fleurs. Nos bulletins ont déjà parlé de la grande serre, dans laquelle ouvrent plusieurs fenêtres du rez-de-chaussée et du premier étage. M. Liais nous a fait voir une collection de vues photogra- phiques de cette serre et des autres; ces vues figureront à notre exposition, pour remplacer l'apport des plantes trop délicates pour être déplacées. Dans cette serre, outre les bananiers, on remarque un cocotier (cocos gommosa) haut de 13 m. 50. Gomme il atteignait par son faite le haut de la serre, on a descendu dans une excavation la caisse qui le renferme, s'il grandit encore, M. Liais avisera. Il y a en outre Strelitzia augusta, un Joffreya, un Globba nutans, un Alsophila austraUs, etc. Bien que nous ayons tout parcouru, le rapport ne mentionne pas tout ce que nous avons vu, pour éviter des redites. Dans le parc, auprès des serres, est un bassin ou petit étang garni de nénuphars de plusieurs sortes, bordé de rocailles sur lesquelles figurent divers saxifrages et plantes appropriées à ce genre de décoration. La Commission, en renouvelant à M. Liais ses remerciements pour les deux heures qu'il nous a fait passer si agréablement, fait remarquer un point important. Des bulletins antérieurs font mention de deux jardiniers employés par M. Liais. Aujourd'hui M. Désiré Le Gappon, aidé seulement d'un simple manœuvre, est chargé de l'entretien du parc-jardin, avec ses arbres et ses cor- beilles de fleurs, du soin des terrasses, des orangeries, des serres avec leur chauffage à divers degrés, ce qu'il fait à la complète satisfaction de M. Liais. Ajoutons que, en ce qui concerne les arbres d'ornement, lorsqu'il est nécessaire de les tailler, il le fait — 49 — avec un goût et une discrétion digne d'être proposés pour mo- dèles. En conséquence, la Commission a l'honneur de proposer de décerner à M. Désiré Le Gappon une médaille. H, DE LA Chapelle. Visite de la Société d'Horticulture A LA PROPRIÉTÉ DE M. VICIER, A GOUVILLE Le jeudi 10 juillet 1890, les membres des Commissions perma- nentes de la Société d'horticulture de Cherbourg se sont rendus à Couville pour visiter la propriété de M. Vigier. Cette propriété comprend une jolie maison d'habitation, située très-coquettement au bord de la route de Bricquebec, à peu de distance de la gare, et entourée d'un jardin d'agrément, qui a été dessiné par M. LetuUier père, l'ancien jardinier de la Société. L'aspect général est des plus agréables. Un beau lierre tapisse tout le pignon de la maison du côté de l'est. Une large haie de charmilles, vigoureuse et fournie, sépare la propriété de la grande route. Dès l'entrée, nous admirons une jolie pelouse vallonnée, sur laquelle se détachent : le robuste Gunnera scabra, Y Arau- caria imbricata, les Cedrus deodora et Libani et des Thuya nains. Sur notre gauche, de belles plantations où dominent les coni- fères. Citons: Cnjptomeria elegans ; Cupressus Lambertiana; les Pinus laricio, austriaca, insignis et excelsa; plusieurs sapins de belle venue : Abtes pinsapo, excelsa et Nordmanniana; les Thuya gigantea et nobilis, et tout spécialement le Thuyopsis dolabrata (variegata)^ dont un spécimen, en avant de la maison d'habitation, est, de l'avis général, le plus beau de la région. 50 Çà et là, des corbeilles ou massifs de rhododendrons, d'azalées, de pelargoniums, etc. Après nous être reposés quelques instants sous une belle salle verte, pourvue d'une table fixe et d'un banc circulaire, nous passons dans le jardin potager, en franchissant un véritable tunnel dont la voûte est formée par de vigoureux lauriers-tins. Les haies du potager sont en grande partie formées par de ma- gnifiques troènes du Japon du plus bel effet. L'utile n'a pas été sacrifié à l'agréable. Chaque chose est l'objet des mêmes soins éclairés. Par un habile travail de drainage, M. Vigier amène au milieu de son potager l'eau qui séjournait dans un vieux chemin voisin, et de là, à l'aide d'une pompe et d'un système de tuyaux, il la dirige facilement sur les points où elle est nécessaire. Les légumes de la saison ont fort belle apparence ainsi que les arbres fruitiers. Parmi ces derniers, nous remarquons plusieurs variétés de pommiers chargés de fruits : pigeonnet d'Angleterre, passe- pomme d'été, Grand Alexandre, etc. Du jardin potager, M. Vigier nous conduit dans une pièce voi- sine qui, grâce à ses soins, est devenue un plant de pommiers du plus bel avenir. A la suite, se trouve une annexe du potager, consacrée en grande partie à la culture des pommes de terre. Notre visite s'achève par un coup-d'œil jeté à la basse-cour où s'ébattent poules, canards et lapins : le tout admirablement tenu. La Commission, en prenant congé de M. Vigier, le remercie chaleureusement de son accueil des plus gracieux, lui adresse ses félicitations pour la bonne tenue de sa propriété, et décide qu'une somme de 25 fr. sera accordée, à titre d'encouragement, au sieur Hébert, gardien-jardinier de M. Vigier. L. Corbière. 51 SUR LES VISITES DES SERRES S JARDINS OU CHATEÀO OE TOORIHILLE M. Albert Renoux, jardinier en chef du château de Tourla ville, ayant pris connaissance du programme de notre Exposition, a fait une demande à M. le président de la Société pour que ses cultu- res fussent visitées par une commission. Les commissions furent en conséquence convoquées pour le même jour que M. Gosselin et étaient ainsi composées : MM. Cauvin et Levesque, présidents des commissions; Ilavard, Nicolleau, Maillard, membres de la commission des cultures d'uti- lité; Nicollet, Legrin, Corbière, Robine, d'Abo ville, membres de celle des cultures d'agrément et M. Thommin, secrétaire-adjoint. Les commissions sont reçues à l'entrée du château par M. Re- noux qui remplaçait M. de Tocqueville, en villégiature dans le Midi. La description exacte et détaillée des serres et des jardins ayant été faite par notre cher et honoré collègue, M. Macé, en 1884, je me bornerai seulement à donner quelques renseigne- ments sur la tenue et la culture de cette charmante et pittores- que propriété. En entrant, on trouve de chaque côté d'élégants massifs d'ar- bustes etde plantes: eucalyptus, palmiers, cycadées, fougères, etc. Parmi ces dernières plantes, notre cher collègue. M. de la Cha- pelle nous avait donné, lors d'une visite précédente, des détails vraiment curieux sur plusieurs espèces. A droite, on arrive en face d'un ravissant vallon couronné à gauche par un bois taillis, à droite par des arbres de haute futaie que traversent de belles avenues. Au bas du vallon, on arrive à une très-belle serre divisée en trois compartiments; la serre du milieu forme rotonde et se termine par un dôme surmonté d'un belvédère; on y trouve des pélargonium, bégonias bulbeux, des touffes de bambou, des yuccas, de beaux cannas, etc.: le tout dans un état parfait de culture et d'entretien; c'est surtout de ces deux derniers cas que les commissions se sont les plus préoccupées. Les deux autres serres servent à Thivernage de plantes, mais principalement pour les vignes palissées sous le verre. En sor- tant des serres, on se trouve dans un grand potager partagé en deux parties. Dans l'une on voit une serre abritant une superbe collection de camélias, environ 80 à 100 vaiuétés; dans une autre petite seiTC, nous avons vu aussi un lot de vignes en pot, qui, d'après le dire de M Renoux, doit figurer à notre exposition. La deuxième partie, beaucoup plus grande, est couverte par des carrés de beaux légumes, séparés par de larges allées bor^- dées de plates-bandes ou sont plantés les arbres fruitiers, parmi lesquels on remarque un plant de groseillei'S, fraisiers^ etc. Le potager ne possède pas d'espaliers; il y a peu de quenouilles, mais un long cordon de pommiers. Dans ce dernier potager, de place en place, sont de petits réservoirs à forme carrée, pleins d'eau, amenés par des conduits souterrains d\i petit ruisseau qui traverse le bois. Ce potager renferme, comme je l'ai déjà dit, des légumes de toute espèce, tout ce qu'il faut pour approvision- ner le château : pommes de terre, aspei^ges, oignons, etc., etc. Non loin de ces serres, nous avons remarqué une trentaine de châssis en fer de l" à l^oO, les uns contenant des melons, les autres des plantes à feuillage colorié destinées à renouveler les mosaïques qui se trouvent à l'entrée du château. Comme toujours, M. de Tocqueville avait donné des ordi^es pour que nous puissions visiter les principaux appartements de ce château, si intéressant à tous égards, un monument histo- rique dont la description a été faite par M. Angran avec tous les moindres détails dans le bulletin de la société d'horticulture pour l'année 1885. La commission m'a chargé de faire son rapport et je me suis attaché à recueillir les observations de chacun de mes collègues. — 53 — Nous devons offrir à M. de Tocqueville nos plus vifs remercie- ments et nous pensons que le jardinier en chef, M. Renoux, chargé de diriger les travaux et l'entretien des jardins et des serres, possède un droit incontestable aux récompenses proposées, et qu'il y a lieu de lui décerner la médaille d'argent pour la tenue des serres, et la médaille de vermeil offerte par le ministre de l'agriculture et du commerce pour la plus belle décoration florale et la meilleure tenue des pelouses situées dans l'arrondissement de Cherbourg. Le rapporteur^ Léon TiiOMMiN. RAPPORT SUR LA VISITE Faite le 13 Juillet 189Û, chez MM. GÛSSELIN père et fils, Jardiniers-Maraîchers, rue du Bois. MM. Gosselin, père et fils, désiraient que l'on visitât leur jardin potager pour concourir à l'occasion de l'Exposition ce l'Horticul- ture de cette année. Cette visite eut lieu le 13 juillet dernier, à 7 heures du matin. Une voiture avait éternise à la disposition des membres des Corn, missions permanentes qui avaient été convoqués pour y prendre part. Malgré le temps pluvieux, qui heureusement a cessé durant le trajet, presque tous les membres avaient répondu à l'appel. Etaient présents : MM. Cauvin et Levesque, présidents des commissions; Havard, NicoUeau, Maillard, membres de la com- mission d'utilité; NicoUet, Legrin, Corbière, Robine, d'Aboville. membres de celle d'agrémentet de M. Thommin, secrétaire-adjoint. Je fus chargé de faire le rapport. Arrivés rue du Bois où se trouve cette propriété, nous fûmes reçus avec affabilité par MM. Gosselin qui nous ont fait parcourir IV. — 54 -- leur jardin maraîcher, en nous donnant des explications que nous avons été heureux d'entendre, aussi je m'enpresse de signaler ce qui nous a frappé l'attention ; En entrant, on se trouve en présence de 250 châssis de I "50 sur 1"15, disposés sur vingt rangs. Ces châssis attirent nos regards par leur installation si simple; ils se démontent pièce par pièce et chacune d'elles s'emboite au moyen de gros fil de fer galvanisé disposé à cet effet, de sorte que démontés ils prennent peu de place. Ces châssis contenaient des melons Cantaloups, entr' autres : le Cantaloup Noir des Carmes qui était d'une belle apparence et se distinguait par la grosseur de son fruit et son feuillage d'un fort beau vert. La culture en est très-soignée; l'année dernière la récolte a été si abondante que 1200 Noirs des Carmes ont été vendus, ainsi qu'une grande quantité de Canta- loups fond blanc de Paris galeux, parmi lesquels plusieurs pesaient de 10 à 14 livres 1/2. La culture du Gros Cantaloup fond blanc amélioré, c'est-à-dire presque sans gale n'a pas été trop contrariée par le mauvais temps; la vente s'en est élevée à 240. On a aussi remarqué avec quelle intelligence l'eau pour l'arro- sage a été distribuée dans ce vaste terrain d'une étendue de 50 ares. Au moyen d'une pompe, un réservoir d'une contenance de 8 mètres cubes se trouve rempli d'eau prise à un petit ruisseau, appelé la Digue; un robinet ouvert laisse couler, dans divers con- duits souterrains en plomb, l'eau qui vient se déverser dans douze bailles, d'environ 400 Utres chacune, réparties dans tout ce po- tager, de place en place, suivant la commodité. Dans une serre, 220 pieds de tomates sont atteints par la ma- ladie causée par le manque de soleil, le trop d'humidité et l'a- bondance de sève, ainsi que dans une autre 250 pieds de tomates qui étaient pleins de vigueur, M. Gosselin espère sauver ces der- niers, en les soulevant et en diminuant les racines. Maïs dans ces serres, ainsi que dans une autre, réservée à la vigne, le tout, d'une étendue de 40" sur 6'n50, notre admiration et notre étonnement ont été excités par la quantité de grappes de — 53 raisin que nous voyons suspendues aux 36 pieds qui y sont cul- tivés. Chaque cordon portait 90 grappes environ. Nous y remar- quons les espèces suivantes : le Chasselas de Fontainebleau"! le Muscat d'Alexandrie, le Frankenthal, etc. La récolte s'est élevée l'année dernière à 2.000 livres. Le fond de cette dernière serre, de 3" de haut se trouve tapissé de pêchers, tels que la grosse Mignonne et la Magdeleine qui rapportent encore, malgré le peu de soleil et le commencement de maladie attribuée aux champignons que l'on cultive du 13 octobre au mois de janvier et dont la vente s est élevée à 200 kilogs. Ensuite, on y fait des pommes de terre qui sont plus tardives que celles cultivées dans les autres serres» pendant l'hiver. En faisant le tour de cette propriété, nous remarquons que le mur du fond, de TO"» de long et qui se trouve exposé au midi, est garni de divers poiriers comme le beurré d'Amanlis qui sont chargés de nombreux fruits pour le commerce. Dans un angle se trouve une pépinière de poiriers de 200 pieds et plus loin un autre carré de 100 pieds, à forme de palmettes de 2 et 3 étages et ayant 3 ans de greffe. Il y en a de différentes espèces : le Beurré d'A- manlis, la Louise-Bonne, le Beurré d'Aremberg, la Figue d'Alen- çon, la duchesse d'Angouléme, etc., et enfin, à l'ouest, un mur de 100 mètres est garni de poiriers de 2 à 4 ans destinés à être livrés au commerce. Un mille de choux-fleurs d'été ont été cultivés et depuis le mois de juin la vente en a commencé tandis que beaucoup d'autres maraîchers ne pourront la faire qu'au mois d'août. Dans le reste du jardin sont cultivées différentes salades d'une belle venue, ainsi que d'autres légumes. MM. Gosselin nous ont. ensuite, conduit à une pépinière, située à environ 200-" et d'une étendue de 8 ares; nous y remarquons 200 robustes pommiers à fruit à couteau, ayant 4 ans de plantation et une certaine quantité de poiriers en quenouilles ou en espaliers dont le chiffre s'était élevé à 1.500, Plusieurs ont été vendus et d'autres au nombre de 750 ont été malades ou sont morts parce ^ 56 — que le terrain avait été submergé par l'eau, malgré les tranchées faites pour son écoulement . Les 3 variétés qui ont souffert sont : les beurré d'Amanlis et d'Areniberg, la Louise bonne et la Fon- dante des bois. Enfin, notre visite s"est terminée par une autre pépinière, éloignée de 2 kilom. de la maison. Elle est d'une étendue de 50 ares, divisés en deux parties. La première est occupée à gauche par 2,000 surins, propres à recevoir la greffe et la seconde par 1,600 pommiers de 4 ans de plantation, ayant 3 ans de greffe et pouvant être Uvrés à la vente pendant l'hiver 1891-92. Dans le haut, à droite se trouve un petit carré de 300 pieds, de 3 ans de greffe, de poiriers, en espaliers ou en quenouilles, puis un cent d'arbres de différentes espèces, de 4 ans : pruniers, cerisiers, néfliers, etc., et enfin un rang de Doucins. La culture du jardin et des pépinières est faite avec le plus grand soin. Malgré la grande étendue de ce terrain (jardin et pépinières) , où il y a des travaux tous les jours à exécuter et où des soins continuels doivent être apportés à ces grandes cultures, celte propriété est remarquable par sa belle tenue, à tous les points de vue qu'on veut l'envisager, et je tiens à fixer l'attention delà commission sur la famille Gosselin, composée au père et de ses deux fils qui sont les seuls à s'en occuper. C'est à leur grande diligence et à leur bonne entente qu'ils sont arrivés à cet excellent résultat, aussi voyons-nous avec quel discernement tout le travail se trouve réparti entre eux : le père soigne les arbres et les vignes, un des fils s'occupe de la vente et l'autre du sarclage et en général des travaux grossiers. Le Rapporteur^ D'Aboville. ~-.0: — 57 — SUR LA Visite du Jardin de M. Maillard, rue Hélain Effectuée le Dimanche 20 Juillet 1890. Messieurs, La propriété de notre collègue, M. Maillard n'est pas inconnue de vos commissions qui lui ont, en 1878 et en 1881, décerné des éloges mérités. Le jardin se divise en trois parties bien distinctes, le jardin d'agrément en avant de la maison d'habitation, le fruitier et la serre à sa gauche; il est à regretter que la disposition du terrain n'ait pas permis de mettre la serre de plein-pied avec le jardin d'agrément. Par suite de changements notables apportés à la propriété, nous n'avons pas retrouvé les choux, les artichauts, les fèves de marais que signalait votre rapporteur en 1881, les légumes ont disparu. Ce jardin d'agrément est divisé en deux parties par une allée sinueuse; dans la première partie, vos commissions ont remarqué une corbeille de bégonias semper florens et de géraniums panachés, disposition intelligente là où l'espace ne permet pas de consacrer une corbeille à un seul genre de plantes; elles ont aussi remarqué un phormium panaché^ touffe énorme issue de trois drageons plantés en 1878, la panachure a des tendances à disparaître, la nature reprenant ses droits, l'évolution est intéressante à observer; au reste M. Maillard aime les phormium; il en a mis partout, ce dont nous le félicitons. Un thuyopsis dolabrata et un cèdre deodora paraissent souffrir un peu; un dracaena d'une belle venue vient de fleurir, M. Girard, le jardinier, nous explique qu'il l'empêchera de faire la fourche en ne lui laissant qu'une tète (a conseiller aux possesseurs de dra- 58 — caena). Ces œillets, l'un des triomphes de M. Maillard ont été maltraités par la pluie, ils promettaient bien. La seconde partie du jardin contient une mosaïque dans laquelle les feuilles jaunes du pyrèlhre produisent un bon effet et permet- tent d'heureux dessins, une joUe corbeille de bégonia discolor. Remarqué un aloës à corne de bélier (aloëfruticosa) dans un bac, une agave, le tout d'une belle venue; dans un angle un marron- nier (23 ans) se dresse fièrement. Le fruitier présente des arbres en cordon et en contre-espalier fort bien dirigés; un pommier « grand Alexandre » est chargé de fruits; les poiriers comme partout, ont peu donné. La serre aussi fort bien tenue (20° centigrades au moment de notre visite, 9 h. 1/2 du matin) contient un remarquable bégonia metallica monté sur une petite palissade et couvert de fleurs, très ornemental comme plante d'appartement; une justicia bien fleurie, un bégonia à feuilles de ricin avec ses fleurs à longues tiges flexibles; au centre de la serre pavée en mosaïque, dracaenas, pal- miers, cycas, sur d'élégants piédestaux, l'un surtout formé de briques rouges et blanches alternées. Raisins : chasselas de Fontainebleau, Frankenthal, bonne récolte annoncée depuis un mois; En résumé : jardin d'une tenue irréprochable comme le faisait déjà observer votre rapporteur en 1881 , et faisant honneur au bon goût de M. Maillard et au talent de M. Girard, son jardinier. Etaient présents à la visite, MM. Cauvin, vice-président de la Société, président delà commission des cultures d'agrément, Her- vieux et de la Chapelle, conseillers d'administration. Thommin, secrétaire-adjoint; Nicollet, Corbière, Robine, d'Abo ville, Legrin, membres de la commission des cultures d'agrément; Havard et NicoUeau, membres de la commission des cultures d'utilité. Le Happorteur, Legrin. — 59 — L'EXPOSITION D'HORTICULTURE Miscuit utile dulci : telle est la devise de notre Société d'horti- culture. L'utile et l'agréable étaient largement représentés à l'exposition qui, pendant quatre jours, a fait l'admiration des nombreuses personnes qui l'ont visitée. Les halles étaient décorées avec beaucoup de goût, de drapeaux, de panoplies, d'instruments de jardinage et transformées en un fort joli jardin, dont la dispo- sition permettait de juger, sous tous leurs aspects, les produits exposés. Dans la partie ouest, on voyait, à l'entrée, des produits chimi- ques (liqueur colorante des cidres, encre pour écrire sur le zinc, poudre contre la maladie des pommes de terre exposées par M. Tourmente, pharmacien à Villers-Bocage, l'engrais floral de la maison Fouilland et Bonnardel, de Dijon), de fort belles vignes en pot avec leurs grappes de raisin, apportées par M. Renoux, jardinier en chef du château de Tourlaville; des pêches de M. Maurice; les grappes de raisin de M. Maillard; le lot de fruits de M. Lemoigne, jardinier de l'hospice; les beaux ananas présentés par M. Le Cappon, jardinier de M. Emm. Liais. Tous ces fruits étaient réellement bien appétissants. A gauche, contre le local de l'ancien cercle, se trouvait un lot des plantes remarquables de M. Liais, exposées par son jardinier. M. Le Cappon, jeune. C'étaient de beaux cycas. aux jolies feuilles dentelées, des bégonia corallina avec leurs coquettes fleurs roses, des bégonia à grandes feuilles, des caféiers, des anthurium, des caladium au feuillage tacheté, des palmiers, des bananiers etc., et quelques nepenthès. Ces plantes bizarres avec leurs urnes pendant au bout des feuilles, attiraient beaucoup les regards des passants. M. Liais n'avait. pu envoyer les grandes plantes de ses serres chaudes qui sont en pleine terre chez lui, mais M. Desrez a pré- senté des photographies fort bien réussies, qui donnaientune idée — 60 — des végétaux remarquables renfermés dans ces belles serres, entre autres, des grands bananiers. Tout près, on voyait des pail- lassons pour couvrir les serres et les châssis de M. Fournier, de Taverny (Seine-et-Oise) et une élégante tente-fauteuil de jardin, exposée par M. Bailleul. Au milieu de ce compartiment des halles, un massif était formé de coleus aux belles nuances variéeset aux formes élégantes, obtenus de semis par M. Le Gappon. Contre la muraille, au dessous des photographies de M. Desrez, un savant, membre de la Société d'horticulture, avait disposé, dans des cadres, une nombreuse et bien intéressante collection des insectes de notre pays, utiles et nuisibles à l'horticulture. Au dessous, de beaux œillets en pot de M. Girard. Sur une table étaient disposés les bouquetsetles fleurs coupées : d'abord, une jolie collection de roses présentée par un sociétaire. La saison peu favorable avait empêché de faire d'autres apports de roses qui avaient été promis. Si la rose est encore la reine des fleurs, c'est à son parfum qu'elle le doit; elle est bien près d'être détrônée par des fleurs nouvelles. Ainsi, les bégonias bulbeux de M"" Perrin,d'Ecouché(Orne) étaient ravissants comme grosseur, comme forme et comme coloris. On se demandait com- ment cette demoiselle avait pu obtenir par des semis, de si belles fleurs. A côté, attiraient aussi les regards : la nombreuse et très intéressante collection d'oeillets (portant tous leurs noms) de M. Girard, jardinier à Cherbourg et les cadres de pétunias, zinnias, œillets de Chine et du Japon, bégonias, etc., et autres fleurs cou- pées de M. Rosette, horticulteur et marchand de graines à Caen. Sur la même table, les bouquets de couleur et les bouquets blancs, ainsi que les couronnes de M. Léon Cavron, de M. Levéel aîné et M"' veuve Lecoutour née Augustine Letellier rivalisaient d'élégance et de beauté; a côté, une coquette corbeille de fleurs avait été envoyée par une demoiselle qui a désiré garder l'anony- me. Tout près, dans des plates-bandes, M. Gosselin, horticulteur- maraîcher, rue du Bois, avait disposé des arbres fruitiers fort bien conduits qui dénotent de sérieuses connaissances d'arbori- — 61 — culture. Puis c'étaient les gros légumes de l'infanterie de marine, ceux de M. Lemoigne, jardinier de l'hospice, et de M. Renoux et la collection de pommes de terre de M. Lalisel. Tous ces produits maraîchers avaient des mérites qui ont été appréciés du jury. Dans le petit compartiment du S.-O., un fort beau lot de plantes variées et de valeur, apportées par M. Halopé, dénotant une excellente culture. Il est fâcheux que cet horticulteur ait exprimé le désir de ne pas concourir. A côté, un autre lot de belles plantes d'un sociétaire, M. Maillard, au milieu des(pielles se détachaient de grands lauriers roses en fleurs. Dans la partie faisant suite au théâtre, c'étaient contre les murailles de jolis coleus et amarantes crêtes de coq de M. Renoux puis de vigoureux fuchsias, de coquets gloxinias. des œillets aux riches couleurs, des bégonias de M. Léon Cavron, etc.; au centre de ce compartiment, une grande corbeille était formée de beaux palmiers dont beaucoup étaient de très fortes dimensions, non loin les insecticides de M. Mondain, d'Orléans, les jardinières élégantes de M. Divetain. Dans le petit compartiment faisant suite, un groupe de plantes de M. Levéel aine, surtout de nombreuses et jolies collections de pelargoniums, de fougères, herbacées, au milieu desquelles se détachait un cycas de forte taille avec sa fructification. Puis, c'étaient des bégonias, des conifères présentés par le même exposant qui ont attiré l'attention du jury. La partie Est était presque toute entière occupée par M- Léon Cavron qui avait là des plantes de toute beauté et incomparables : cycas de Cochinchine, du Tonkin, de Madagascar, fougères arborescentes aux grandes dimensions, fougères herbacées, dracœnas panachés, bégonia metaliica, etc., etc. Il serait impossible d'énumérer les richesses présentées par cet horticulteur. Ses orchidées attiraient l'attention surtout les odotonglossum et les cypripedium. (Ce sont là de jolies fleurs bien recherchées, mais que l'on a dotées de noms bizarres). Aussi M. Léon Cavron a-t-il obtenu les premières récompenses de l'exposition. 62 Dans ce compartiment, M. Lepetit, rues Gambetta et du Fau- bourg, avait une intéressante exhibition de bacs a fleurs et de jardinières très élégantes. En somme, l'exposition d'horticulture était fort belle et très variée. Les délégués des sociétés étrangères ont été surpris et émerveillés des produits que l'on avait à Cherbourg. L'exposition a fait honneur aux organisateurs, aux exposants et au jardinier de la société, M. Le Cappon, aîné. Il y a lieu de supposer que la Société d'horticulture pour son cinquan- tenaire, en 1894, organisera une nouvelle fête horticole de propositions plus considérables encore. Les intelligents jardiniers horticulteurs, arboriculteurs et maraîchers auront fait encore d'ici là, certainement, de nouveaux progrès. (Phare de la Maiiche du 31 juillet.) LISTE DES PRINCIPALES PLANTES EXPOSEES PAR ffl. CAVRON PALMIERS Chamœrops Stauracantha, chamœrops Humilis, chamœrops Argentea, chamœrops Excelsa; — Corypha Australis; — Cocos Flexuosa, cocos Weddeliana, cocos Maximiliana, cocos Australis, cocos Campestris, cocos Bonetti; — Jubea Spectabilis; — Ptycos- permum Alexandre; -- Rhapis Flabelhformis; — Kentia Lindenni, kentia Forsteriana, kentia Canterburyana, kentia Balmoreana; — Phœnix Canariensis, phœnix Reclinata, phœnix Learensis, phœnix Pumila; — Latania Borbonica; — Areca Sapida, areca Madagascareensis, areca Lutescens, areca Baueri, areca Verscha- feltii; — Pritchardia Filifera; — Sabal Palmetto; — Ceroxylon Andicola, ceroxylon niveum; — Elaïs Guineensis; — Astroca- rium Aîri; — Livistonia Hoogendorpii, Livistonia Rotundifolia; — Géonoma Imperialis; — Caryota Urens. FOUGÈRES Arborescentes: 1 CyatheaDealbata; — 2Balantium Antarcticum: — 3 Alsophila Australis; — 4 Alsophila Burkeï; — 5 Cyathea 63 Medullaris; — 6 Dicksonia Squar — 7 Cibotium Princeps; — 8 Cibotium Speclabilé; — 9 Todea Barbata; — 10 Todea Barbara. Herbacées: 1 Doryopteris Curiori; — 2Doryopteris Palmata; — 3 Microlepis Platyphylla; - 4 Adiantum Pédatum Nigrum; — 5 Sco- lopendriumllndulatum; — 6Asplenium Bellangerii; — TAsplenium Odontites; — 8 Adiantum Villosum; — 9 Dennatœdia Davallioï- des; — 10 Lastrea Denticulata-fol-var; — M Nephrolepis Rufes- cens Tripinnatifida; — 12 Gyrtomium Falcatum; — 13 Leu- costegia Affinis; — 14 Lomaria Attenuata; — 15 Doodia Aspera Multifida; — 16 Asplenium Longissimum; — 17 Asplenium Nor- male!; - 18 Doodia Aspera: —19 Todea Barbata; —20 Adian- tum Macrophyllum; — 21 Adiantum Legrandi; — 22 Adiantum Rubellum; — 23 Adiantum Tenerum; — 24 Adiantum Trapezi- forme; — 25 Nephrolepis Philippinensis; — 26 Asplenium Schi- zodon; — 27 Asplenium Colensoï; - 28 Asplenium Dimorphum; — 29 Phymalodes Leiorrhyza; — 30 Gomophebium Glaucophyl- lum; —31 GymnogrammaDecomposita; — 32 Platycerium Grande Inédite; — 33 Platycerium Grande; — 54 Platycerium Alcicorne; 35 Nephrolepis Neglecta; — 36 Adiantum Weigandi; — b7 Pteris Weigandi Cristata; — 38 Athyrium; — 39 Pteris Tremula Com- pacta; — 40 Lastrea Félix Mas Angustata; — 41 Pteris Cretica Var; — 42 Polystichum Angulare Wollastonu; — 43 Davallia Te- nuifolia Stricta; — 44 Polystichum Lineare; — 45 Gymnogramma Chrysophylla; - 46 Adiantum Tabarum; — 47 Adiantum Cunea- tum; — 48 Adiantum Paccotti; — 49 Adiantum Venustum, Lo- maria Zamiœfolia, Lomaria Cycadœlolia; — 50 Nephrodium Cris- puin; — 51 Pteris Argyrœa; — 52 Polypodium Glaucum; — 53 Pteris ïremula; — 54 Lastrea .Emula. Parmi les orchidées en fleur figurant dans le groupe exposé par M. Cavron on remarquait surtout des Odontoglossum dont plusieurs Alexandrae, vexillarium et grande, des Catlleya parmi lesquels un gigas et plusieurs Goskeliena et parmi les Cypripe- diums les Lawrenceanum. — 64 — SUR LES Concours et Congrès Pomologique cl l'Exposition de thrysanliicmes à Caen. Visite au Jardin de M. Lelandais, Horticulteur à Caen. Lu à la Séance du 2 novembre 1890. Messieurs, Pendant mon séjour dans les environs de Caen, il y a eu dans cette ville un Congrès et un Concours pomologique pendant lesquels s'est tenue une Exposition d'horticulture pour concours de chrysanthèmes. M. le président de notre Société, que je remercie beaucoup, a bien voulu me charger de l'y représenter comme délégué; aussi je m'empresse de vous lire le récit que j'en ai fait aussi brièvement que possible. « Par politesse, j'ai commencé par faire une visite au président de la Société d'horticulture de Caen,M.deFormigny de laLonde.qui m'a accueilli avec grande sympathie. Dans notre entretien, j'ai appris que la Société d'horticulture de Caen n'était pas aussi prospère que la nôtre, que les membres se recrutaient difficile- ment (je ferai remarquer en passant que la cotisation d'un sociétaire est de 15 fr.), qui; l'argent leur faisant défaut, elle ne pouvait pas publier un bulletin régulièrement tous les ans, mais que néanmoins, à force de battre la grosse caisse, M. le président avait réussi à obtenir assez de monnaie pour faire cette exposition de fleurs dont je parlerai plus loin. Elle ne devait être, en réalité que secondaire, le Congrès et le Concours pomologique étant le principal but de cette réunion, et elle n'a été faite uniquement que pour encourager aussi bien les arbres que les plantes. — G5 — I. — Concours pomologiqur. Ce concours qui a eu lieu à Caen du 21 au 26 octobre dans une des grandes salles de l'ïlôtel-de-Ville parfaitement aménagée, présentait un grand intérêt pour tous ceux qui s'intéressent à la culture du pommier et du poirier à cidre. L'exposition comprenait environ 2,000 lots de fruits, placés chacun sur des assiettes disposées sur des tables avec gradins autouret au centrede la salle. Ces lots de diverses espèces provenaient de fermiers, d'institu- teurs, de propriétaires, de cercles horticoles et agricoles et enfin de comices. On remarquait les différentes couleurs des pommes ainsi que leur grosseur variée : pour les pommes, depuis le Nor- mand, V Avoine rouge, la Pomme de sucre, etc., qui atteignent une grosseur respectable, jusqu'au Citron, Faret, Petit Gris, Petit-Muscadet, etc., qui sont les plus petites. Il en est de même pour les poires, depuis les gi'os fruits comme : \'Etoupe,V Argent, ïllecto, la Cardine, jusqu'à la Petite Grisette. Etaient observés quelques échantillons de fruits conservés depuis 1888; la Reinette de Caux, le Carville blanc et YAppis. Des agriculteui'S y avaient apporté jusqu'à 76 variétés. Toutes ces collections de poires et de pommes étaient étiquetées avec soin et parmi celles où figu- raient les meilleures espèces des pays d'Auge et du Bessin, ainsi que celles cultivées dans la région du Sap et de la Guerche, on distinguait celle de M. Regnouf de Vains, de Brix; elle se com- posait uniquement des espèces qui, malgré les mauvais temps que nous avons eu à subir cette année, ont toutes été en plein rapport dans les environs de Cherbourg. J'ai remarqué une pomme qui porte le nom de notre ville et sur son étiquette j'ai lu la légende suivante : Cherbourg, bonne variété, d'un très-grand rapport, arbuste vivace à tête élevée, branches obliques, assez riche en suo^e, demande à être mélangée, fleurit en mai et ma- turité en octobre. Une grande collection de cidres et d'eaux-de-vie en bouteilles et en fûts de cette année et des précédentes attirait l'attention des — 66 — visiteurs ainsi que quelques instruments de pressurage et de dis- tillation. Avant d'entrer dans cette salle, plusieurs marchands avaient étalé leurmarchandiseiun coutelier de Bernay, M. Herbot-Delaunay avait exposé des outils destinés à l'arboriculture ou au jardinage, un marchand, l'insecticide Alma-Mater pour la destruction de l'anthonome du pommier, un autre du mastic horticole Victor Le Marchand, Enfin, étaient suspendus à la muraille des tableaux représen- tant sur l'un l'ennemi du pommier, je veux parler du puceron- lanigère et les dégâts occasionnés par lui d'abord sur une feuille, ensuite sur un rameau; sur un autre, on examinait la graine, la feuille, l'écorce, la coupe soit en longueur, en largeur et trans- versalle du pommier et du poirier et enfin des cartons sur les- quels étaient attachés les modèles des principales greffes. Sur la place de la Préfecture se trouvait une plantation de pommiers ainsi que des instruments servant à la fabrication du cidre : con- casseurs, pressoirs, etc. II. — Congrès pomologique. Dans une autre grande salle, se tenaient les séances du Con- grès pomologique. Un grand nombre d'assistants était venu de tous les points de la France pour prendre part à ces réunions, en y apportant les recherches dues à leurs sérieuses études et en prenant part aux discussions en commun. Différents sujets ont été examinés avec soin: les parasites du pommier et la recherche des moyens de les combattre donnent lieu à un assez long débat. L'anthonome, de l'accord de tous les membres du Congrès, a été reconnu pour être un insecte ailé qui voltige d'arbres en arbres. C'est lui qui. à la fm de février, compromet tous les ans la récolte des fruits et on le trouve au cœur des bourgeons après avoir percé l'enveloppe florale. Au moyen de différents ingrédients comme le sulfate de fer, de cuivre, la bouillie bordelaise, etc., employés à petites doses, on — 67 est parvenu à paralyser, mais non à détruire les ravages de ce coléoptère, de sorte que la disparition de cet insecte nuisible n'a pas encore abouti. Certains membres affirment que le plant, suffi- samment engraissé, acquiert une telle vigueur que les parasites ne peuvent s'y loger et n'y établir leur progéniture et ils regar- dent comme nécessaire un nettoyage vigoureux des arbres. M. Heuzé, inspecteur général honoraire de l'agriculture, a recom- mandé l'emploi de la bouillie Joulie qui a donné de très-bons résultats. 11 est parlé du hrûlain que quelques membres attri- buent à des influences atmosphériques ou à la présence d'un insecte que M. Langlais, professeur départemental d'agriculture à Alençon, croit être le géomètre^ issu d'un papillon nocturne. Il est également question de la fermentation du cidre dont les déve- loppements nombreux intéressent vivement les auditeurs et dont pourraient profiter les producteurs de cidre. Il est nécessaire qu'avant de pressurer, on procède au lavage et au séchage des pommes, afin d'enlev^er le ferment qui existe à l'extérieur des fruits ainsi qu'à la propreté des fûts et récipients. La classification, le soutirage et la conservation du cidre don- nent matière à de nombreuses explications, ainsi que le choix des porte-grefies. M. Alexandre Oudin assure que le pommier franc ou l'intermédiaire peuvent être greffés s'ils sont sains et de bonne nature. Une hste des fruits à cidre par département et sus- ceptibles d'être recommandés, n'a pu être confectionnée et on compte beaucoup sur les concours des Sociétés d'horticulture pour la dresser. Sur la proposition de M. Prevel, vice-président de la Société d'horticulture de Gaen. l'assemblée termine ses séances en émettant l'avis d'adresser un vœu au ministre de l'agriculture au sujet de la destruction des petits oiseaux insec- tivores en demandant que l'on ajoute des pénalités aux décrets déjà existants. III. — Exposition de Chrysanthèmes. Pendant la durée du concours des fruits à cidre, la Société d'horticulture, de son côté, a voulu, par ses fleurs, égayer la cour — 68 — de l'hôtel-de-ville qui donne accès aux salles où se tenait le Con- grès pomologique et elle a organisé une exposition de chrysan- thèmes. Cette plante a commencé à être cultivée par les Chinois à une époque très-anCienne, puisqu'il s'agit de 500 ans avant l'ère chré- tienne. De la Chine, sa culture s'est propagée dans l'Inde, le Siam et les îles du Japon, mais c'est dans ce dernier pays que le chrysanthème a été l'objet des plus grands soins, aussi une grande variété a été obtenue. C'est en 1688 qu'il fit son appari- tion dans les Pays-Bas, mais les Hollandais n'y attachèrent pas d'importance et cette plante tomba dans l'oubh. 1789 fut l'année de son introduction définitive en Europe. Ce fut un marseillais, Pierre Brancard, capitaine au long cours qui, dans un de ses der- niers voyages en Extrême-Orient en rapporta trois pieds dont un seul a survécu. On eut soin de le multiplier par de nombreuses boutures. En 1791,1e jardin des plantes et vers 1797 les jardins royaux de Kew, près de Londres, en possèdent plusieurs. Les Anglais, ayant tellement apprécié cette fleur, la surnommèrent, la reine de l'Automne^ et leur goût s'accentuant, après diverses importations en 1 826, ilsen cultivèrent 48 variétés.Mais le chrysan- thème ne commença réellement à avoir du succès qu'à partir de 1827 lorsque M. Bernet, de Toulouse, et d'autres français trouvè- rent dans le semis des graines indigènes un moyen sûr et facile de produire des variétés nouvelles et en grand nombre. 1846 fut encore une époque où cette plante prit un nouveau développement par l'introduction en Angleterre par Robert Fortune de deux variétés chinoises à petites fleursdont M.Lebois etplusieurs autres français obtinrent la jolie race des Pompons. Enfin en 1861, M. Robert Fortune, dont il a été déjà parlé, fit de nouvelles et pré- cieuses importations de l'Extrême-Orient delà race japonaise^ C'est de cette époque que nos principaux horticulteurs ont^ par leur sollicitude, obtenu la plus grande variété. Le climat de la Manche paraît être très favorable aux chrysanthèmes. Durant ces dernières années cette fleur d'automne a pris en France et en Angleterre une grande extension par suite des nombreuses varié- — Cô- tés donnant des fleurs plus belles et plus extravagantes les unes que les autres, remarquables par leurs larges dimensions et leurs divers coloris. Ce qui prouve combien elle est généralement admirée, ce sont les diverses expositions ou concours qui ont eu lieu depuis plusieurs années et où nous avons vu chaque fois leur nombre s'accroître. La première exposition n'avait que 300 variétés; en 1885, 1,200 et actuellement elles atteignent le chiffre de 4,000. Cette plante est en grande vogue aujourd'hui parce qu'elle est la seule qui résiste aux intempéries de l'hiver; elle nous fournit des fleurs pour l'ornementation de nos parterres, de nos salons et pour la confection des gerbes et bouquets. L'époque peu avancée de l'année a été le motif qui a fait que le nombre des exposants étaient restreints, onze seulement y avaient pris part, parce que leurs plantes n'étaient pas fleuries, et malgré cela, l'exposition a été au delà des espérances que l'on en attendait. Avec MM. de Goniac, président de la société d'horticulture de Rennes, président du jury; Héron, président de celle de Rouen; Loutreul, de Lisieux; Varennes. directeur du jardin des plantes de Rouen; Prével, vice-président de la société d'horticulture de Gaen; Letellier Alaboisette, d'Evreux; Secourable, de Gaen; Le Rat et de France d'Alençon; Caubert, de Paris, et de Langle, de Gaen, je faisais partie du jury, dont M. Colmiche, secrétaire, était le secrétaire. M. de Formigny de la Londe, président de la société d'horticul- ture de Gaen, et M. de Longuemare, secrétaire des correspondan- ces de la Société, nous ont fait les honneurs de l'exposition. M. Boulreux, horticulteur-marchand, à Montreuil-sous-Bois (Seine) a fixé notre attention par sa splendide collection de chry- santhèmes en pot au nombre de 130, dont 30, élevés sur une seule tige, bien amenés et bien pinces, lui ont attiré les félicita tiens du jury. Les plus remarquables étaient : Précoce, Croquette de Gastille, Fleur d'été, Capucine et Margot. Y. — 70 — M. Marguerin^ horticulteur-marchand à Caen en avait 120 variétés. Elles nous ont intéressé, malgré que les plantes ne fus- sent pas aussi bien cultivées que les précédentes, les pincements ayant été négligés. Simla, le Turban, la Vanité, Souvenir de Las- sale, le Panache d'Henri IV sont des espèces à mentionner à cause de leurs jolies fleurs. Celles de M. Rosette^ horticulteur-marchand à Caen^ ont étonné par leur forme, leur dimension extraordinaire, la diversité de leurs couleurs et par leur provenance de plantes bien venues. Etaient remarquées surtout: Edwin Molyneux, grenat, avec le bord des pétales retourné jaune; Macaulay, jaune or, frisé et imi- tant la mousse; M. John N.May. jaune clair; Anna M. Payne très large, fond blanc avec bord rose-pàle, etc., aussi une médaille d'or lui a été facilement accordée avec les félicitations du jury, car tous ces produits paraissaient être un vrai tour de force. M. Simon Delaux, hcrticuUeur-mar chaud à Saint-Martin-de- Touch (Toulouse), avait une belle exposition de 175 variétés en carafe, parmi lesquelles se trouvaient des semis de nouvelles espèces aux coloris les plus brillants et les plus florifères, mais elles n'étaient pas étiquetées; néanmoins une médaille de vermeil lui a été décernée. Une corbeille de chrysanthèmes choisis de M. Vérel, au Mens, a attiré l'admiration générale, ainsi que les fleurs coupées de M. Marguerin, qui leur ont fait obtenir à cha- cun une médaille d'argent. M. Cendron, horticulteur-marchand à la Châtre (Indre), n'a eu pour ses fleurs coupées qu'une mé- daille de bronze. Pour les semis en fleurs coupées : M. Simon Detaux, déjà nommé, a remporté une médaille d'argent. M. Etiemie Oger, horticulteur à Caen, une médaille de bronze ainsi que M. Fumard, jardinier chez M. Hamant, à Nogent-sur- Marne (Seine). Enfin d'autres médailles ont été décernées à M. de Reydelet, amateur à Valence (Drôme) et à M. Sautel horticulteur à Salon (Bouches-du-Rhône) . — 71 — VISITE AU JARDIN DE M. LELANDAIS HORTICULTEUR-MARCHAND A CAEN. J'ai profité de ma présence dans le chef-lieu du département du Calvados pour visiter le magnifique et vaste établissement hor- ticole de M. Lelandais dont je vais yous faire une courte et inté- ressante description. Ce jardin occupe une étendue de 7 hectares 1/2 y compris les serres. 11 est d'une grande propreté et est ouvert au public qui peut s'y promener à son aise sans être inquiété. Après y être entré, vous avez à votre droite une serre continue de 70 à 80 mètres dé longueur dans laquelle se trouvent rangées par ordre une infinité de plantes de diverses espèces, étiquetée chacune et numérotée. Plusieurs portes donnent accès dans Tinté- rieur et, suivant le genre de plantes que vous désirez voir, vous apercevez à l'extérieur des écriteaux qui vous l'indiquent : jardin d'hiver et d'orangerie. — Serres des Indes, du Pérou, du Mexique, du Brésil. — Serre tropicale et des zones tempérées, dans lesquelles se trouvent les palmiers, les cycadées, etc. Au milieu, se trouve une volière renfermant divers perroquets, entr'autres deux magnifiques aras. Plus loin, dans la largeur existent deux^ serres garnies de plantes des Indes,du Pérou, contenant une splen- dide collection d'orchidées, broméliacées. Enfin, laissant de côté des plates-bandes de chrysanthèmes, gynerium de toutes espèces, clé- matites, lobelia cardinalis, plante qui fait bel effet en massif et que l'on voit peu à Cherbourg, on arrive à plusieurs autres volières où se prélassent des faisans dorés et argentés et des canards mandarins. En s'en retournant, vous avez à votre droite plusieurs autres serres occupant une longueur de 60 mètres environ dans lesquelles se trouvent toutes les plantes les plus courantes pour le commerce. Derrière ces serres, on voit des carrés garnis des diverses petites plantes vivaces à fleur, cultivées pour orner les massifs de nos jardins. A gauche, derrière la grande serre dont je vous ai parlé plus haut, il y a un immense terrain où sont élevés ^ 72 _ tous les arbustes et arbrisseaux de diverses essences ainsi qu'une grande pépinière d'arbres fruitiers et forestiers. Ceux qui sont nouveaux et qui demandent des soins spéciaux, se trouvent abrités par des haies soit de thuya, de buis, ou d'if. 11 y a une dizaine de jours, c'est-à-dire vers la fin d'octobre, M. Lelandais a eu l'amabilité de me faire goûter des grosses fraises parfumées et provenant de pleine terre, ces fraisiers ainsi que d'autres étaient couverts de fleurs. La belle lyonnaise, dont j'ai pu apprécier l'ex- cellente qualité, est très remontante. Ce qui est remarquable dans cet établissement, ce sont l'ordre et le classement dans lesquels sont placées les plantes, de sorte qu'il ne peut pas y avoir d'erreur pour trouver l'espèce demandée et que l'on est servi promptement. J'avais oublié de vous dire que la grande serre n'avait qu'une face et que derrière se trouvent divers appartements, servant les uns au rempotage, les autres aux emballages et expéditions, et les écuries. — Je recommande à tous ceux qui auraient l'occasion d'aller à Caen de visiter cet établissement d'un grand intérêt et dont le propriétaire vous fait les honneurs avec une grande et aimable reconnaissance. Il serait à désirer que tous nos jardiniers usassent de ce procédé qui ne leur ferait nullement tort et qui pourrait leur attirer une plus grande clientèle. R. d'Aboville. LE CHRYSANTHEME Messieurs, Vous ayant rendu compte dans la séance du du 2 novembre dernier de l'exposition de chrysanthèmes qui a eu lieu à Caen le 28 octobre dernier, j'ai voulu voir à Cherbourg où en était sa cul- ture puisque cette fleur a donné lieu à diverses autres expositions, notamment à Paris, Orléans, Bordeaux et Autun. 73 Jai éprouvé une certaine satisfaction en voyant que nos jardi- niers avaient suivi le courant et qu'ils n'avaient pas voulu rester en arrière de ceux: de Paris, de Caen, etc. Ils avaient commencé à cultiver le chrysanthème qui est si en vogue depuis plusieurs années et qui aujourd'hui est la fleur de prédilection. — D'abord qui de nous n'a-t-on pas vu les 2 et 3 novembre en porter un grand nombre au cimetière pour orner les tombes de ceux qui nous sont chers? Durant le mois dernier, nous avons vu nos marchés garnis ainsi que les devantures des boutiques de nos horticulteurs de chrysanthèmes que nous admirerions encore si les pluies, la neige et les gelées n'étaient arrivées pour en abréger leur trop courte durée. En parcourant le jardin de la Société et celui des propriétaires, j'ai pu constater que dans notre ville, il en existait un grand nombre de variétés. En général, nos commerçants pré- sentaient également une plus grande abondance de variétés de chrysanthènes dont plusieurs se faisaient remarquer par des fleurs de dimensions peu commmunes. Les espèces que l'on y voyait étaient les chinois, les japonais, les incurvés, les réflexes et les tubuliformes. La beauté et la délicatesse s'y rencontraient malgré leurs formes capricieuses. Leur couleur était depuis les demi-teintes les moins accusées jusqu'à celles les plus vives. Il y avait aussi des chrysanthèmes ayant le revers des pétales se recourbant lui-même pour montrer une autre nuance qui avec leur bigarrure contrastait par leur originalité. On a pu en juger davantage par l'idée ingénieuse qu'a eu un de nos prin- cipaux horticulteurs d'avoir exposé dans ses vitrines (rue de la Fontaine) et dans des boites garnies de mousse, une collection de chrysanthèmes, étonnants par la dimension de leurs fleurs (il y en avait une de plus de 13 centimètres de diamètre et encore elle n'était pas entièrement ouverte) et la diversité de leurs couleurs passant des tons jaunes ou blancs à d'autres qui paraissaient vrai- ment féeriques. Parmi celles qui attiraient le plus l'attention je cite- rai : M. Host (10 cent, de diamètre), Isaac, G. Price,Verdelot, Char- les Horchard, M. Peyra; Alfred Marigny, etc. — Cette plante n'est — 74 — pas si laide, comme on voudrait le faire croire, on prétend qu'elle a une tige allongée et maigriote. Il n'en n'est absolument rien. De cette plante, il en est comme des autres; plus les pincements seront nombreux, plus vous aurez un chrysanthème bien fourni tant en son feuillage découpé qu'en fleurs plus ou moins nom- breuses. A l'Exposition de Caen, deux horticulteurs avaient chacun un lot d'un assez grand nombre de variétés et dont les fleurs étaient remarquables, mais dont la culture était bien difiérente: Les plantes de M. Boutreux de Montreuil-sous-Bois formaient des toufles agréables à l'œil et qui pouvaient être mises isolément, il en avait même qui étaient sur une seule tige et avaient une forte tète; tandis que celles de M. Marguerin, horticulteur à Caen, offraient un aspect tout différent; elles étaient gigantesques, et aussi n'y apercevait-on pas le travail occasionné parles nombreux pincements qui se distinguaient sur les chrysanthèmes de M. Boutreux. Lorsque nos regards se trouvent attirés par des fleurs mons- trueuses,on peutles admirer comme fleursextraordinaires, obtenues à force de soins et la plupart du temps en sacrifiant la plante, mais le vrai mérite, et c'est là un point dont les jurys des expo- sitions, de quelque nature qu'elles soient, devraient tenir compte, c'est d'examiner la culture et par conséquent l'état où se trouve le sujet d'où proviennent ces fleurs au moment des expositions. Toutes les nouveautés recommandées doivent donner satisfaction autant à l'acheteur qu'au vendeur, car le irop souvent nuit ou fait tort. N'usons pas du procédé américain comme il est arrivé à l'exposition de Lyon en 1889 et qui se trouve relaté dans la Maison de Campagne. Un fameux chrysanthème, appelée Madame Alpheus Hardy, avait été acheté par un horticulteur de New- Jersey pour la somme de 8,000 francs dont l'édition se composait d'une cinquantaine de pieds. A l'exposition de Lyon elle y figurait; aussi tous les visiteurs eurent un engouement pour cette fameuse variété, il n'y avait rien de plus beau et de plus vigou- reux que cette espèce; enfin on est allé prétendre que c'était le 70 — clou de l'exposition, mais comme le fait remarquer le spiritu I chroniqueur de la revue il s'est cloué lui-même sur place, car les sujets observés en 90 n'ont pas, malgré les soins, donné de. ses fleurs. Madame Alpheus Hardy avait été indiquée pour être florifère et très vigoureux, et aujourd'hui il n'y a pas un seul bouton et elle pousse à peine. Et c'est cet exemple qui me fait dire encore qu'il faut agir avec prudence dans les appréciations des fleurs et des plantes exposées. Aussi, à cette époque de l'année où l'on ne sait quoi mettre pour orner nos jardins, n'oublions pas le chrysanthème et donnons lui tous les soins désirables pour en faire la plus jolie plante d'automne dont la fleur est appelée « la rose d'hiver. » R. d'Aboville. L'ANTHONOME DU POMMIER Notice lue à la réunion de la Société d'horticulture de Cherbour"- le 7 décembre 1890. Messieurs, Dans le courant de l'été dernier, vous avez pu lire dans les journaux des détails navrants sur les ravages causés à nos pommiers par un petit insecte qui, cette année, s'est multiplié d'une façon prodigieuse. C'est lui qui, en grande partie, a anéanti les brillantes espérances qu'avait fait naître la splendide floraison admirée par nous tous, dans le courant de mai et de juin. Heu- reusement la température favorable dont nous avons joui pendant les mois d'août et de septembre a donné à nos fruits à cidre une grosseur et une qualité exceptionnelles. Aussi, nous pouvons dire qu'après des alternatives de crainte et d'espérance, nos pommiers nous ont fourni une récolte d'une bonne moyenne. — 76 — Ce destructeur de nos produits à cidre, j'ai été assez heureux ou plutôt assez malheureux pour le rencontrer en grande abondance dans les champs des environs de Cherbourg. C'est un petit insecte de l'ordre des coléoptères, ou insectes à étuis, section des tétramères. Il appartient à la trop nombreuse famille des rhynchophores ou porte-bec, dont chacun de nos arbres nourrit un représentant. Il est voisin d'un autre petit ravageur trop bien connu des agriculteurs, du charançon ou calandre du blé, (calandra granaria), qui dévore souvent des tas entiers de céréales, et est désigné vulgairement sous le nom de cochonnet. Quant au ravageur de nos vergers, il a reçu des entomologistes le nom d'anthonome du pommier, (anthonomus pomorum), ce qui veut dire rongeur de la fleur du pommier. Dans notre réunion du premier dimanche juillet, je vous en ai montré quelques échantillons que j'avais recueillis quelques jours auparavant, et pour cela je n'avais eu qu'à me donner la peiue de les chercher. Je l'avais trouvé, alors, à ses trois états différents : à l'état de larve, à l'état de nymphe et à l'état d'in- secte parfait. Comment se trouve-t-il dans la fleur avant qu'elle soit épanouie? J'avais cru d'abord que, comme la plupart des coléoptères, l'anthonome mourait à la fin de l'été, après avoir pondu sur les jeunes bourgeons des pommiers, les œufs destinés à éclore au printemps et à donner naissance à de nouvelles générations. Mais nous avons affaire à un ennemi d'une constitution assez robuste pour résister à la rigueur de nos hivers. En effet, loin de mourir à la fin de l'été, il se cache, dès les premiers froids, sous l'écorce, et surtout sous les mousses et les lichens qui recouvrent trop souvent les troncs et les maîtresses branches de nos arbres à cidre. C'est là que je l'ai trouvé bien vivant dans le courant du mois de novembre dernier; et il n'y était pas seul. Soit en enlevant avec la main la partie morte et déjà à moitié soulevée de l'écorce, soit en arrachant les mousses et les lichens, j'ai trouvé, outre un certain nombre d'anthonomes, tout un — 77 — fourmillement d'autres insectes, cloportes, perce-oreilles, même dans un champ, une grande quantité de petits mollusques du genre clausilia, je crois; et si tous ces petits parasites ne se nourrissent pas, comme notre anthonome, delà fleur même du pommier, tous certainement vivent aux dépens do la plante, soit en suçant la sève qu'elle élabore pendant l'été, soit en rongeant les bourgeons, les feuilles et les fruits. Au printemps, les anthonomes qui ont pu résister à l'hiver, commencent à voltiger autour des pommiers. Au moment où les boutons sont près de s'ouvrir. Les femelles déposent un œuf dans chaque fleur qu'elles rencontrent, de chacun de ces œufs échauffés par les rayons du soleil sort au bout de quelques jours un petit ver qui n'a qu'à se donner la peine de naître pour trouver là le vivre et le couvert, dans son brillant berceau. Ce petit ver long à peine d'un millimètre lors de sa sortie de l'œuf, atteint dans sa plus grande croissance environ un centimètre. Il est de couleur blanc-verdàtre, un peu noirâtre sur le dos. C'est dans cet état qu'il ronge les étamines. les pistils et toutes les parties supérieures de l'ovaire, empêche ainsi la fécondation indispensable à l'accroissement du fruit, arrête le développement des pétales, qui jaunissent on se dessèchent en formant un petit dôme arrondi au-dessus de l'ovaire. La fleur ainsi atrophiée ressemble vaguement à un clou de girofle, nom que lui donnent souvent les agriculteurs. Lorsqu'après quelques jours de cette existence, ce petit animal a atteint tout son développement, il se raccourcit en grossissant et prend la forme d'un petit œuf d'un jaune clair, plus gi'os à l'un des bouts; il est alors changé en nymphe. Dans cet étal qui dure plusieurs jours il n'a besoin d'aucune nourriture. Par un travail incessant qui se fait alors, les pattes, la tête, les ailes, toutes les parties de l'insecte parfait commencent à se former sous la peau qui les recouvre, et il arrive bientôt à l'état d'insecte parfait. Il sort enfin du dôme qui, jusque là, lui a servi de demeure, en — 78 y faisant un petit trou rond, facile à reconnaître avec un peu d'attention. C'est alors un petit insecte long de cinq à six millimètres, de couleur brun foncé, offrant souvent sur les élytres quelques taches blanchâtres; à l'aide d'une simple loupe, on distingue parfaitement sa tète terminée par un bec presque aussi long que le reste du corps et qui est le caractère distinctif de la famille des rhynchophores. Sans doute, plusieurs d'entre vous se disent en eux-mêmes : « Tout cela est peut-être vrai; nous sommes enchantés de con- naître l'ennemi, de savoir son nom latin; mais nous aimerions beaucoup mieux connaître les moyens de le détruire, ou du moins de nous préserver de ses dégâts si considérables cette année. » Hélas ! messieurs, ici, je demande pardon de la comparaison à notre honorable président: du temps de Molière, on disait que les médecins aussi étaient très habiles à nommer en latin et en grec toutes les maladies, mais qu'ils ne réussissaient pas aussi bien à les guérir. Eh bien ! je suis comme les médecins du temps de Molière : je vous nomme l'ennemi, je vous le montre, tâchez de le détruire. Je ne vous dirai pas ce que l'astronome Lalande disait devant un nombieux auditoire, en parlant des insectes nuisibles: « Ils nous mangent, croquons-les ! » et joignant l'exemple au précepte, il croquait devant tous une araignée, à laquelle il trouvait, disait-il, un petit goût de noisette. Le remède, d'ailleurs, serait héroïque, mais inefficace; car, ne l'oublions pas, nous avons affaire à un ennemi qui nous échappe par sa petitesse, comme il rend impuissants tous nos efforts par les millions d'individus dont se composent ses innombrables légions. Permettez-moi cependant de vous soumettre quelques réflexions qui me sont venues à ce sujet. Dans ma jeunesse, que j'ai passée à la campagne, je me rappelle quels énormes monceaux de pommes étaient entassés presque tous les ans dans les vergers avoisinant les pressoirs de nos paysans. Je me rappelle aussi — 79 - quels nombreux essaims d'oiseaux de toutes espèces peuplaient nos champs et nos vergers. J'étais alors comme tous cenx de mon âge, et je m'en accuse ici avec un repentir sincère, j'étais grand chercheur de nids et grand dénicheur d'oiseaux que je laissais le plus souvent mourir faute de soins, ou faute de savoir leur donner une nourriture appropriée à leur espèce, ou à leurs besoins. Eh bien ! en parcourant nos campagnes depuis quelques années que je suis revenu dans le département de la Manche, j'ai été étonné du petit nombre d'oiseaux que l'on trouve maintenant dans notre contrée. Les mésanges, les rouge-gorge, les fauvettes de toutes les espèces voltigeaient autrefois en grand nombre autour de nos pommiers; les mésanges surtout s'acharnaient par centaines après les fleurs, qu'elles détruisaient, au dire des paysans. Pour moi, c'est une erreur grave : ce que ces oisillons cherchaient, c'étaient ces vers rongeurs, ces nymphes rondelettes et succulentes dont je vous ai présenté quelques échantillons; c'étaient même probablement pour quelques-uns d'entre eux au bec plus robuste, ces insectes à l'état parfait que j'ai mis sous vos yeux. Ils en détruisaient des quantités énormes, et soyez persuadés que chasseurs aussi inoflénsifs, pour nous, qu'adroits et intelligents, ils ne s'attaquaient qu'aux fleurs imparfaitement ouvertes, où ils savaient trouver de quoi satisfaire leur gourman- dise si utile pour nos récoltes. Je sais que depuis quelques années on a compris l'importance de ces petits auxiliaires de l'agriculture, on a essayé de les protéger par des ordonnances qui sont hélas ! restées le plus souvent lettres mortes. On recommande aux instituteurs de nos campagnes de détourner les enfants confiés à leurs soins de la chasse et de la destruction des petits oiseaux, mais cela ne suffit pas; j'ai vu, et tous vous pouvez l'avoir vu, comme moi, pendant les hivers qui viennent de s'écouler, des paysans apporter sur nos marchés et vendre à des prix relativement élevés, des quantités encore très grandes de ces petits oiseaux qui ne peuvent — 80 — pourtant fournir qu'un maigre festin, et cela malgré les ordonnan- ces et sous les yeux indulgents des agents de l'autorité. Empêchons donc par tous les moyens la destruction des petits oiseaux, surtout celle de ces becs-fins qui ne se nourrissent que de proie vivante; empêchons également celle des oiseaux à bec plus robuste, tels que : moineaux, verdiers, tarins, pinsons, qui, sans doute, prennent souvent la partie la plus substantielle de leurs repas au détriment de nos céréales, mais qui, j'en suis persuadé, ne dédaignent point, pour leur dessert, quelques-unes de ces larves que je vous ai mises sous les yeux. D'ailleurs, tant que les petits de toutes ces espèces -d'oiseaux restent dans leur nid, les parents ne les nourrissent que de petits vers, de larves d'insectes et de chenilles de papillons. Laissons donc vivre les petits oiseaux, et secondons par tous nos efforts le travail de ces utiles auxiliaires. Voici un moyen, à mon avis, très efficace pour faire disparaître un grand nombre de ces insectes ravageurs, mais songez avant tout que pour chaque femelle que vous détruirez vous sauverez au moins cinquante fleurs de pommier. Je vous ai dit que j'ai trouvé l'anthonome avec beaucoup d'autres insectes, caché sous les mousses, les lichens et les écorces à demi soulevées de nos arbres à cidre; eh bien, dirai-je aux agriculteurs, enlevez dans le courant de novembre ou de décembre ces morceaux d'écorce morte, arrachez ces mousses et ces lichens, réunissez ces débris au pied de vos pommiers et arrosez-les largement d'un bon lait de chaux blanche. Après cette opération, qui n'est même peut-être pas indispensable, badigeon- nez largement le tronc et les maîtresses branches de ce même liquide qui loin de nuire à vos arbres ne peut que leur donner plus de vigueur. Si je me permets déconseiller cette opération, qui, d'ailleurs, n'est pas nouvelle, c'est que je me suis livré dernièrement à une expérience qui m'a semblé concluante. Après avoir recueilli quelques anthonomes, je les ai plongés — 81 — dans un lait de ehaux d'abord assez faible qui n'a produit sur eux aucun effet; mais plongés dans un lait plus fort et de meilleure qualité, aucun n'a résisté et je les ai trouvés le lendemain immo- biles au milieu de la goutte de lait que j'avais répandue sur eux. En voici quelques-uns dans cette petite boite que je mets sous vos yeux. D'autres liquides telles que les essences de pétrole et de téré- bentine, la benzine, seraient sans doute plus efficace encore, mais d'un emploi plus coûteux, plus difficile, et, je le crains, plus dangereux pour nos pommiers. Tenons-nous en, donc, à un bon lait de chaux qui lui sera très utile pour la destruction des insectes de toutes espèces et ne portera aucun préjudice à nos arbres. Si je ne craignais d'être trop long, je vous parlerais encore de quelques autres insectes signalés comme nuisibles à nos arbres à fruits, tels que le puceron laniger, un petit papillon blanc, le liparis auriflua, et la cétoine stictique, dont je vous ai présenté quelques échantillons. Il esl possible que cette cétoine et ce papillon se multiplient dans certaines contrées de manière à occasionner des ravages; mais ils sont assez rares dans les environs de Cherbourg et ne s'y propagent jamais de manière à nous nuire d'une façon sensible. F. N. J'avais terminé depuis quelques jours cette notice que vous trouvez sans doute déjà trop longue, quoique encore bien incom- plète, lorsque hier, 6 décembre, profitant d'une journée moins humide que les précédentes, mais toujours aussi sombre, j'allai faire une courte promenade à la campagne. Passant près d'un champ de pommiers, j'arrachai sur une seule branche une poignée de mousse que j'enveloppai dans une feuille de papier. De retour chez moi, je cherchai, à la lumière de ma lampe dans cette seule poignée de mousse, et j'y trouvai, sans d'ailleurs en être étonné, quatre anthonomes bien vivants, comme vous pouvez le consta- ter vous-mêmes, car je vais à l'instant les mettre sous vos yeux. — 82 — Ceci, messieurs, confirme une opinion que j'ai toujours soutenue, quoique ce soit loin d'être l'avis de tout le monde : c'est que la rigueur de l'hiver est impuissante à détruire ces insectes. La nature, en les faisant naître dans nos climats, a donné à ceux qui sont destinés à vivre plus d'une saison, une constitution assez robuste pour résister aux froids les plus rigoureux. V^ous savez comment l'hiver est venu nous surprendre de bonne heure cette année, et comment nous avons vu pendant huit jours notre ville et nos campagnes couvertes d'une épaisse couche de neige et de glace. Eh ! bien ! c'est deux jours après la disparition de cette neige que j'ai trouvé cesanthonomes avec beaucoup d'autres insec- tes tous bien vivants; les chenilles et les larves elles-même, quoique couvertes d'un vêtement bien léger, ont résisté à cette température si froide et venue si subitement. Donc, encore une fois ne comptez pas sur la rigueur de l'hiver, pour vous débarrasser de ces parasites. Arrachez les mousses et les lichens, brûlez ces débris, ou bien arrosez les largement d'un bon lait de chaux; mêlez à ce lait de chaux un peu de sulfate de cuivre ou de sulfate de fer, ce qui lui donnera beaucoup plus de force et d'efficacité. Le sulfate de cuivre ou de fer en effet a été employé pour la vigne; mêlé à la chaux il ne peut nuire à vos pommiers. ]\ecouvrez donc le tronc et les principales branches d'une bonne couche de ce mélange et vous détruirez ainsi certainement une grande quantité d'insectes nui- sibles; et n'oubliez pas. messieurs les horticulteurs que ce que je dis des pommiers convient également aux poiriers, carl'anthonome s'attaque aussi bien aux uns qu'aux autres. F. NiCOLLET. ^ 83 — EXTRAIT DU JOURNAL U MERCURIALE DES HALLES & BIARCHÈS Du 28 Juin 1890. L'ANTHONOME DU POMMIER Trop souvent, au printemps, nous l'avons surtout constaté l'an dernier et cette année, les boutons du pommier, au lieu de s'ou- vrir avec les progrès de la végétation, ont perdu peu à peu leur coloration et ont pris une teinte jaunàlre très prononcée : l'année dernière, le mal était devenu si considérable que la récolte des pommes a été gravement compromise. La maladie dont ces fleurs sont l'objet ne saurait être attribuée à une température froide ou pluvieuse, ni aux gelées tardives et aux brouillards, moins encore à la lune rousse; car si l'on ouvre une de ces fleurs ressemblant à des clous de girofle, on y trouve soit la larve, soit la nymphe, soit l'insecte lui-même qu'on appelle l'anthonome des pommiers. Assurément, les conditions atmosphériques jouent un rôle assez important dans la fructification des fleurs dupommier; mais, nous le répétons, l'ennemi principal de lindustrie cidricole, c'est l'anthonome. La longueur de l'anthonome est de 5 à 6 millimètres, sa tête est très allongée, sa couleur est brune; ses élytres sont marqués d'une tache bordée de noir; l'écusson est entièrement blanc; le ventre est grêle; les pattes, peu arquées, sont assez longues et les cuisses sont renflées. Il passe l'automne et l'hiver caché sous la mousse, sous les feuilles mortes et sous l'écorce crevassée des arbres. D'après le frère Abel, directeur de l'école d'agriculture de Saint- Joseph, le meilleur moyen de combattre cet insecte est le badigeonnage du tronc et des principales branches. Il s'opère pendant la morte saison, fin novembre et au commen- cement de décembre; il a l'avantage de détruire, outre l'anthono- — 84 me, un grand nombre d'œufs, de larves et d'insectes nuisibles au pommier. Il se fait avec un mélange composé dans la proportion suivante : Eau 1 hectolitre Sulfate de cuivre 3 kilog. Chaux 2 kilog. Après le badigeonnage, vient le grattage avec la raclette ou le grattoir du plâtrier; ce travail se fait fin janvier et courant de février; puis, par un temps humide, on procède au nettoyage avec une brosse de chiendent ou un tampon de paille; on emploie pour ce lavage du jus de tabac pur ou du savon vert. Nota. — Comme le Journal la Mercuriale des Halles et Marchés, qui publie cet article, est peu répandu dans les campagnes, il serait peut être utile de reproduire cet article dans les divers journaux de la localité et autres. A. YVETOT, Membre de la Société d'Horticulture. REVUE DES PUBLICATIONS (CULTURE maraîchère, ARBORICULTURE) La Maison de Campagne, numéro du 16 avril, indique deux haricots recomraandables. Le haricot a beurre noir» très productif et excellent comme culture de primeur, et le noir hatif de Belgique très rustique pour la culture du vert; nous trouvons encore cité comme pois de primeur. L' « or- gueil du marché », gros pois ridé, se conservant tendre longtemps pour la cueillette du vert. La Revue horticole du 16 avril conseille, d'après les indi- cations déjà données par M. Carrière dans la même feuille 16 juillet 1887 d'employer comme parte-greffe pour le pêcher. — 85 — l'abricotier, sur lequel l'écusson de ce pêcher reprend très bien où il pousse plus vigoureusement que sur les autres sujets, pruniers ou amandiers qui, sont les deux sujets les plus communément usités pour la reproduction du pêcher. Les essais qui ont été faits de ce mode de greffage ont donné les résultats les plus probants. Profitons de ces indications pour essayer encore de main- tenir chez nous la culture de cet excellent fruit qui tend à disparaître de plus en plus de nos jardins à cause des résultats médiocres qu'il nous donne depuis un certain nombre d'années. Le bulletin de la société d'horticulture de Genève nous donne quelques indications très piécieuses pour la plantation du melon sous châssis ou sous cloches; ces prescriptions que nous avons plusieurs fois signalées verbalement ne sont jamais trop connues. Le plant élevé en godets, doit être planté lorsqu'il est mis définitivement en place sur buttes un peu élevées, et enterré peu profondément, de façon à ce que le collet de la tige ne descende pas au niveau du sol. Sans cette précaution les plantes sont exposées à l'une des principales causes de non réussite, la stagnation de l'eau autour des collets. Je passe les autres renseignements relatifs à cette culture généralement assez connus, Echenillage des arbres. Sous ce titre nous lisons dans la Provence horticole du 3 mars 1890 une ordonnance de M. le préfet du Var prescrivant aux propriétaires, fermiers ou locata res d'écheniller leurs arbres et de brûler les boursos et toiles qui en seront retirées. Cette prescription nous rappelle les affiches blanches pla- cardées dans toutes les villes, bourgs et campagnes de notre 86 département chaque année au mois de janvier portant les mêmes prescriptions pour l'échenillage qui doit être opéré pendant le mois de février de chaque année. Il nous est permis de déplorer que l'administration préfectorale se trouve chaque année dans l'obligation de faire placarder un nombre considérable d'affiches non seulement inutiles mais absolument absurdes, et de demander à notre assemblée départementale de modifier dans un sens plus pratique un arrêté qui pourrait trouver son utilité à une autre époque de l'année, époque où on pourrait trouver des chenilles à tuer et des bourses à détruire. La bourse des contribuables ne s'en trouverait pas plus mal et leurs arbres y trouveraient leur compte. Les annales de la société d'horticulture de la Haute-Ga- ronne, et cette publication est en cela d'accord avec beau- coup d'autres, recommande comme fruit d'élite la poire Charles Cognée. Nous devons en conclure que cette espèce a bien le mérite que lui reconnaît le Congrès Pomolo- gique de France en la classant dans la liste des bons fruits, comme fruit de longue garde maturité; avril-mai, chair fondante et juteuse, sucrée et acidulée. Malheureusement pour nous jusqu'à plus amples essais, cette espèce ne semble pas s'accommoder de notre climat où elle ne reçoit pas sans doute la quantité de chaleur qu'il lui faut pour réussir. J'ai déjà récolté plusieurs fois ce fruit qui est constamment tavelé et qui ne mûrit pas. Il a toujours été à peu près im- mangeable. Je l'ai môme récolté en espalier au Midi et il est resté de médiocre valeur. Enco.'e une publication qui prône l'utilité des abeilles pour le succès de la fécondaison des arbres fruitiers : (Annales de la société Nanta"se d'hort'culture 1889, 4*^ trimestre}. — 87 — Non seulement les abeilles meUent en mouvement le pollen des fleurs, mais elles font tomber P œuf de l'anthonome et les préservent ainsi d\m avortement certain. Par conséquent, point de bonnes récoltes là ou il n'y a pas d'abeilles; récoltes abondantes au contraire partout où il y a des ruchers. Cest une des grandes fautes qii aient commises en France les agriculteurs, que d avoir abandonné la culture des abeilles Ce sont les reines abeilles Italiennes, dites mèreî jaunes, qui sont sans contredit, les plus fécondes et les plus actives. Cet art'cle est extrait du bulletin de la société d'horticul- ture, de botanique et d'agriculture de Beauvais. A cette note, je crois pouvoir opposer un petit article que je vous signale, publié dans le Nouvelliste, de Cherbourg, le 20 avril 1890. Cherbourg, le 4 mai 1890. J. LÉVESQUE. SÉANCE DU 6 Juillet 1890. Dans la Revue horticole du 16 mai, nous trouvons l'indica- tion d'un moyen do destruction des chenilles qui produit, paraît-il, les meilleurs résultats. Dans 100 litres d'eau, faites dissoudre 0,500 de savon noir, ajoutez 2 litres de pétrole, toutes les chenilles atteintes par ce mélange sont littéralement foudroyées. Dans la même revue, n° du 16 juin, M. Saunier, arbori- c'ilteur àFiouen, indique un autre procédé qui donne des résultats analogues : il consiste à faire dissoudre dans un litre d'eau de pluie, 2 gr. de sel de soude, verser dans cette dissolution 30 grammes d'huile de lin en agitant le mélange jusqu'à ce que Témulsion soit produite. Enasp?rgeant avec — 88 — une seringue à main les endroits attaqués par les chenilles, elles sont instantanément détruites. Je recommande ces essais aux personnes dont les arbus'es sont attaqués par les chenilles, la récolte de nos groseillers entre autres est souvent très compromise et quelquefois même complètement détruite par les chenilles; l'application de ces remèdes qui dans ce cas est très facile peut conserver intact le produit de ces arbres. Pourquoi ne l'appliquerait- on pas aussi sur nos poiriers et pomm'ers en petites formes dans nos jardins. Nous trouvons dans la même brochure un renseignement intéressant sur le hannetonnage et qui nous prouve que dans certains départements on travaille plus que dans le nôtre à la destruction de ce redoutable insecte : Pendant l'année 1889, le département de Seine-et-Marne a dépensé 113,000 f.On évalue à 5,630 quintaux le poids des insectes détruits. Quand on pense au nombre fabuleux de larves qu'auraient dû produire ceux de ces coléoptères dont la ponte n'était pas encore opérée au moment de leur destruction, on regrette de voir notre département, dont le sol est si fertile, se laisser dévaster par les tas blancs^sans suivre un semblable exemple. Malgré les résultats médiocres que donne sous notre climat la culture du prunier, je crois devoir signaler une espèce dont M. Baltet conseille particulièrement l'introduc- tion dans nos jardins, c'est la prune des Béjonnières, arbre d'une bonne vigueur ramifiée, et d'une grande fertilité. Bonne espèce pour nous qui ne sommes pas gâtés par le trop d'abondance de cet excellent fruit. Destruction du Kermès des écorces des arbres, vulgaire- ment appelé Tigre sur bois. — 89 . Faire dissoudre par quantité égale fleur de soufre et chaux vive. Eu faisant bouillir, il ne reste bientôt plus de chaux ni de soufre, mais tout simplement un sulfure ie calcium. A. cette mixture on ajoute, soit de la gélatine, soit de la colle de peau ei au besoin de l'eau pour faire une sorte de bouillie que l'on étend sur les écorces sous forme de badigeon. Bévue horticole du 1" juin, page 243. Moyen d'éloigner les fourmis. Quelques gouttes d'acide phénique dans les endroits oii elles établissent leur demeure. (Bulletin de la Société d'horticulture de Soissons, mai 1890). Encore l'anthonome du pommier. Un assez grand nombre des publications reçues pendant le mois s'occupent de l'anthonome du pommier. Malheu- reusement nous pouvons constater à l'heure qu'il est que ses ravages ont été cette année absolument désastreux et ont atteint dans notre région les proportions d'un véritable fléau. La plupart des remèdes indiqués pour sa destruction ne sont véritablement pas pratiques au moins pour la grande culture qui est pour notre contrée la plus intéressante et on serait presque tenté de craindre, sans être trop pessimiste, que nous sommes menacés, sinon d'une disette de pommes continuelle, au moins d'une diminution considérable de ce produit qui fut non seulement la richesse de nos campagnes, mais encore une substance d'alimentation des plus précieuses et des plus hygiéniques. Nos paysans vont- ils donc être privés de la Chopine traditionnelle du dimanche et leur boisson quotidienne va-t-elle être rempla- cée par de l'eau ou bien allons-nous devenir pour notre 90 boisson tributaires du nouveau continent comme nous le sommes déjà pour le pain, c'est là un problème difficile à résoudre, et on a de trop fortes raisons de craindre qu'il en soit ainsi. L'ennemi qui attaque ainsi nos pommeraies est en effet tellement bien organisé pour se propager malgré nous que sa destruction est difficile, à moins que quelque agent clomatérique ne vienne à notre secours : En effet, il est très petit, 4 "/"' environ de longueur, comme vous pouvez en juger par les quelques échantillons que je vous présente. (Il passe par des trous de 1 ■"/"". Les auteurs d'insectologie le décrivent en lui donnant O""/*", question secondaire). Il appartient à l'ordre des coléoptères et à la nombreuse famille des charençons; vu à la loupe, il présente les caractères suivants : éljfres marqués d'une tache blanche, bordés denoir_, sa tète est très allongée et sa couleur est généralement d'un gris brunâtre. Il est muni de trois paires de pattes assez longue?, ses pattes sont peu arquées, ses cuisses sont renflées comme chez le hanneton. Vous savez,, messieurs, d'après ce que nous avons dit à notre dernière séance, de quelle façon il se reproduit en déposant, vers la fin d'avril, un œuf dans chacun des boutons à fleurs du pommier, en ayant soin de n'en mettre qu'un dans chaque. La petite larve détruit pour se nourrir, les organes reproducteurs de la fleur, elle s'y transforme eu nymphe (chrysalide) et en sort à l'état parfait vers la dernière quinzaine de juin. La raison princ'pale qui nous fait redouter l'action persistance do cet insecte sur le produit de nos pommeraies est celle-ci : Il est parfaitement organisé pour le vol, il passe facilement d'un champ dans l'autre, cependant, ne perdons pas de vue ses habitudes, souvenons-nous qu'il — 91 passe l'hiver sous les mousses, les lichens et les écorces de nos arbres et que la propreté de ceux-ci, avec quelques badigeonnages du tronc et des principales branches à l'au- tomne et pendant l'hiver avec la composition suivante : eau 1 hectolitre, sulfate de cuivre 3 kilog., chaux 2 kilog., a l'avantage de détruire un grand nombre d'œufs, de larves et d'insectes nuisibles au pommier. SÉANCE DU 1" FÉVRIER 1891. L niiistration horticole, 9" livraison 1890, nous donne les dimensions presque incroyables d'un Séquoia gigantea dé- couvert dernièrement en Californie, aux sources de la rivière Kameah : circonférence du colosse, à hauteur d'homme cin- quante-trois mètres. On ne donne pas sa hauteur, si elle est en proportion, ce géant devrait pouvoir se mesurer avec la tour Eiffel. (La même note se trouve Revue horticole, 16 novembre 1890). — Parmi les fruits nouveaux étudiés à la dernière session du Congrès pomologique, nous remarquons la poire Favorite Joanon, fruitde toute première qualité, et déclaré pour tous ceux qui l'ont dégusté, à l'unanimité, très bon. Fruit décrit dans la Pomolog'e de France, 1" janvier 1891. Destruction des Mulots. Dans un tuyau de drainage de 3 à 4 7'" de diamètre, intro- duire à l'aide d'une spatule, un mélange de 4/5" de farine et 1/5" d'acide arsenieux (arsenic du commerce), et le déposer dans les endroits visités par les rongeurs. Ce procédé est simple et peu coûteux, et n'expose nullement les animaux domestiques. [Maison de Campagne, P^ janvier 1891). L'Anthonome du Pommier. Diff'érentes notes parues dans quelques publications con- firment les observations de notre honorable collègue, M. — 9â — Nicollet, et aussi mes observations personnelles que le froid excessif de l'hiver que nous traversons n"a pas tué l'antho- nome. Le journal le Cidre et le Poiré de ce jour nous donne une note très détaillée sur les diverses températures subies par cet insecte dans différentes régions, sans qu'il semble avoir souffert. L'abaissement du thermomètre jusqu'à 12 et même moins, 15 centigrades, a été constaté dans certains points ou on trouve depuis jusqu'à 20 insectes sur le même tronc d'arbre, j'en ai rencontré la semaine dernière quel- ques-uns parfaitement vivants sous une touffe de mousse située tout près du sol sur le pied d'un arbre, continuons donc d'engager les agriculteurs et horticulteurs à nettoyer, chauler et sulfater leurs arbres. — Nous trouvons, dans la Provence horticole, novembre 1890, le résumé d'une conférence de M. Paul Flamenq, intitulé : « Un peu de chirurgie, sHl vous plait. » Cette conférence, très savante, nous donne des renseigne- ments précieux pour la taille de nos arbres fruitiers et pour rélagage des arbres de haut vent. Lorsque vous avez une branche à supprimer, dit l'orateur, s'appujant sur les don- nées d'un certain nombre d'arboriculteurs, opérez l'amputa- tion au ras du tronc. Cette pratique, quoique contraire à l'enseignement de M. du Breuil, donne toujours d'excellents résultats. Les raisons de cette méthode appuyées par des raisonnements scientifiques sont trop complexes pour qu'ils trouvent leur place dans ce simple résumé. — Sous le titre: Une j^lante envahissante, lo. Revue hor- ticole signale l'apparition daub certaines parties de la France, de l'Azolla Caroliniana, plante de l'Amérique du Sud, qui semble vouloir envahir certains ruisseaux de la France et même quelques canaux de la Belgique. — 93 — Nous savons tous ce que vaut cette plante qui a dans le temps couvert le petit bassin de notre jardin et qui, grâce au zèle peut-être un peu trop empressé de quelques botanistes, s'est propagée dans qiudques mares des environs de Cher- bourg, d'une façon absolument gênante pour les voisins. Quelques noceurs peu solides pourraient s'aventurer dans ces mares supposant qu'ils se trouveraient là à pied ferme et prendre un bain forcé. J. LÉVESQUE. (Depuis que ceci a été écrit, la Mare des Fourches est comblée). LE TorsTKiiisr Extraits de Lettres de M. HENRY. Hanoï, 10 Avril 1890. Me voici, donc, installé au Tonkin que je déclare un pays merveilleux. On ne se fait pas, en France, une idée de la fertilité du sol qu'il suffit de gratter pour en faire sortir, à volonté, les produits d'Europe ou ceux des tropiques. Le café vient côte à côte avec les pêchers, les abricotiers, les pommiers ou le cacao, sans oublier le chou de Tourlaville. Le pécher, notamment, est merveilleux de belle végétation et on ne se fait pas une idée de l'abondance de ses fruits. Il est vrai que nous n'avons que des espèces inférieures provenant de noyaux apportés par les missionnaires, mais les bonnes espèces commencent à arriver et. pour mon compte personnel, je plante en espalier au Levant une vingtaine de jeunes sujets d'un an, que je me propose de greffer avec des écussons prélevés sur de jeunes pêchers qui viennent d'arriver de France. La vigne pousse, également, d'une manière merveilleuse: je suis en train de planter un contre-espalier de 30 mètres de longueur — 94 — avec cinq cordons superposés et je compte bien avoir du raisin cette année, bien que je n"aie que de simples boutures à mettre en terre. C'est qu'ici la vigne modifie sa végétation et donne aisément deux récoltes par an. Il n'est pas rare de voir les yeux à fruit d'une simple bouture donner du raisin comme si on ne les avait pas séparés de la plante mère. Le sous-sol est encore plus riche; tout le delta n'est qu'un bloc de charbon et les affleurements concédés, en ce moment, mis à jour par deux sociétés découvrent des couches de 20 mètres d'épaisseur de houille de qualité égale au Cardiff. Haïphong, 23 Août 1890. Je suis heureux que le crinum ait pu faire plaisir à M. Halopé. Cette plante est assez commune ici dans les marais, et, ce matin, en descendant un petit bras de rivière, qui répond au nom de Son-tom-bac, j'en ai vu des centaines en pleine fleur dans des terrains inondés. J'ai pensé à toi en ce moment et aussitôt arrivé je te consacre quelques instants de loisirs. Je me mets en route pour TAnnam, où je vais passer un mois pour le service, j'aimerais mieux une tournée d'herborisation, mais hélas ! j'ai bien peu de temps à m'occuper de botanique. Nous avons, cependant, de bien belles choses au Tonkin, entre autres une orchidée superbe, le a Renanthera coccinea ». J'ai acheté^ il y a quelque temps, pour un franc, deux plantes ayant chacune deux hampes florales de O'^SO de longueur et 0'"G0 à l'endroit le plus large de la panicule; c'était tout simplement merveilleux. La floraison est restée un mois durant sans broncher. J'ai, ensuite, collé mes plantes avec un clou et du fil de fer, le long des piliers de la maison; la plante a bien repris; les racines sont cramponnées sur une longueur de 207'" ^^ ^^'=' ^ig^s ont gagné de plus de 0'"30, Cette curieuse plante vient, ici, à l'état sauvage sur des rocs calcaires, brûlés par le soleil ou inondés par des pluies diluviennes dont les traditionnels orages de la Saint-Clair ne pourraient donner une idée. Elle se trouve sur le calcaire de <)5 — l'enduit du mes piliers au milieu, et au soleil, ctjespère en avoir, l'an prochain, de brillants résultats. Des boutures de vigne faites en mars ont aujourd'hui des pousses de 12 mètres de longueur; le bois est très gros, s'aoùte bien et j'ai, pour l'an prochain, des yeux gros comme de belles noisettes. Mon espalier est magnifique, aurai-je du fruit ? Je crains la coulure avec nos coups de soleil et surtout l'humidité atmosphé- rique de la saison pluvieuse, qui coïncide avec les chaleurs et l'époque de la végétation. Nous avons, ici, à l'état sauvage une superbe verbenacée, le clerodendron impériale. BIBLIOGRAPHIE M. Ch. Baltet ayant fait hommage à la Société d'une brochure éditée par l'Imprimerie Nationale et dont le titre est ; Vllorhcul- ture française, ses progrès et ses conquêtes depuis 1789, M. Macé avait été chargé d'en rendre compte. Mais il s'est trouvé empêché et j'ai dû le suppléer. Ce n'est pas une tâche facile, pour moi, que de faire un résume de ce travail qui est la reproduction d'une conférence faite à l'occasion de l'exposition de 1889. Cette brochure de 62 pages fort bien écrite, disposée d'une façon des plus claires, est pleine de noms de plantes et de faits horticoles dont il est bien difficile de donner un résumé. Elle doit être lue d'un bout à l'autre. Un préambule explique que si « la période de 1789 à 1889 a » été, pour l'horticulture, une ère de travail et de progrès inces- » sants » c'est que le mouvement a été secondé et favorisé par les encouragements des gouvernements, par l'organisation d'expositions, par la création de l'école d'agriculture de Versailles, par la presse horticole, par le développement des Sociétés d'horticulture. — 96 La première créée a été celle de Paris, fondée en 1828, qui débutait en 1829 par une fête de fleurs. On en compte, maintenant, 200. La nôtre est, déjà, une des plus anciennes puisqu'elle date de 1844, et, quand on se rappelle ses premières expositions tenues par exemple dans une salle du collège et qu'on les compare à celle de 1890, il est facile de se rendre compte des progrès accomplis à Cherbourg. La première partie traite des plantes potagères. « Peu de plantes inédites sont entrées au potager depuis cent » ans, dit M. Baltet..; le maraîcher a plutôt dirigé ses vues vers » le perfectionnement des procédés de culture en décuplant le » revenu du sol, vers l'amélioration et la sélection des espèces » alimentaires déjà connues. Cependant, nos tables ont gagné » quelques ressources de plus par l'étude des végétaux indigènes » ou exotiques. » L'auteur fait l'énumération des progrès et des améliorations apportées aux cultures de légumes. Il signale le développement donné à la pomme de terre. A proximité des villes, plus d'un agriculteur abandonne les céréales et consacre champs et engrais à la production maraî- chère. On en voit la preuve, chaque jour dans les communes de notre arrondissement; mais, c'est que dans un certain nombre on peut faire produire par an plusieurs récoltes de légumes, tandis qu'il n'en est pas de même pour les céréales. Dans la i^ partie^ primeurs, cultures forcées, on voit que le chauffage à l'eau essayé au Muséum en 1816, installé au pota- ger de Versailles en 1828, est devenu un précieux auxiliaire pour ces cultures. « Le nord de la France a commencé l'exploitation commer- » ciale des fruits de primeur. — Aujourd'hui la chaleur concen- » trée des bâches à primeur, lutte contre le soleil de Provence et » de l'Algérie et supporte la concurrence du guef stream sur les » côtes de la Bretagne et de la Normandie. Le consommateur en » profite ». — 97 — La 3' partie^ arboriculture etpomologie, nous démontre que le verger a été l'objet d'améliorations sérieuses. Nous avons reçu quelques arbres de l'Extrême-Orient, mais, en général, les genres d'arbres fruitiers sont restés les mêmes; mais la culture a amé- lioré les espèces et produit nombre de variétés nouvelles. Est donnée une énumération des fruits les plus estimés. « Nous » sommes riches en fruits de table ou de cuisine, de séchage ou » de pressoir; mais nos pommes exquises de Calville, nos rei- » nettes excellentes, jusqu'à notre sémillante pomme d'Api, sont » toujours dignes du rang supérieur que leur attribuaient de » sagaces auteurs. Les traités spéciaux, les cours d'arboriculture fruitières ont, nous démontre l'auteur, rendu de grands services. La i" partie, dendrologie, signale l'extension donnée aux collections arborescentes destinées au peuplement des forêts, au décor des parcs et des jardins, par suite d'importations fréquentes et de semis considérables. Nous voudrions faire quel- ques citations, donner une énumération des introductions, mais cela nous entraînerait trop loin;carM.Baltet signaletoutes les con- quêtes horticoles. Reproduisons, seulement, ce passage au sujet des rhododendrons : « Nous passons quelques espèces secondaires pour arriver de » 1821 à 1869, aux superbes rosages du Sikkim, du Bootan, de » l'Himalaya, qui semblent avoir retrouvé leur habitat sur le » littoral de Cherbourg ». Les personnes qui auraient à faire des plantations trouveraient, dans cette parlie.des renseignements utiles qui y sont groupés en très grand nombre. La 5' partie^ flojncultur e,\)asse la revue des plantes à fleurs qui ont figuré aux expositions d'horticulture, au Trocadéro. La flore exotique avait là, de nombreux représentants, depuis les chry- santhèmes, les fuchsias, l'héliotrope, et autres plantes relative- ment communes, jusqu'aux orchidées, véritables bijoux à sur- prises qui atteignent des prix si élevés. — 98 — Qui, à moins d'être versé dans la science horticole, se serait douté, avant d'avoir lu le travail de M. Baltet, que nombre de plantes qui font l'ornement de nos jardins et de nos appartements sont d'origine exotique ? L'ouvrage est clos par un passage intitulé : Archilecture des jardins. « Avant de terminer, dit l'auteur, nous rendrons » hommage à l'architecture des jardins qui a su tirer un parti » heureux des précieuses et importantes conquêtes de l'homme » sur toute la surface du globe ».Suit l'exposé des projets accom- plis dans l'art de dessiner les jardins. Je le répète, l'ouvrage de M. Baltet est du plus grand intérêt et on ne peut trop en recommander la lecture; l'horticulture est passée dans nos mœurs. 11 est peu de personnes qui ne s'y adon- nent,chacun selon ses ressources et ses moyens. Je regrette vive- ment que le peu de place qui m'est réservé dans le Bulletin ne me permette pas d'en donner un compte-rendu plus détaillé et d'y faire de plus nombreux emprunts. M. Baltet est un de ceux qui ont le plus contribué au dévelop- pement de l'horticulture et il nous prouve que s'il est un hor- ticulteur hors ligne dont la réputation n'est plus à faire, il est aussi, un savant dont les ouvrages sont vivement appréciés, comme ils le méritent. « Tu seras agriculteur » histoire d'une famille de cultivateurs^ tel est le titre d'un petit livre, dont l'auteur, M. Henry Marchand, a bien voulu faire hommage à la Société d'horticulture. Cet ouvrage, édité par Armand Colin et 0\ présenté sous forme « d'histoire d'une honnête famille de cultivateurs qui par » l'ordre, le travail et l'intelligence, s'élève graduellement et finit «par trouver le bonheur », est très attrayant, même, pour les grandes personnes. J'avoue que je l'ai lu avec un grand plaisir. Il sera des plus utiles pour apprendre aux enfants à connaître la campagne, ses ressources et ses travaux. Il contient de nom- breuses leçons de choses, accompagnées de gravures, tant dans - 99 — le texte qu'en observations au bas des pages. Les explications sont très claires et très faciles à retenir. On ne peut trop le propager dans les écoles où certainement il rendra de grands services. Il y a grand mérite à faire aimer la campagne à cette époque où l'on est disposé à la déserter. Si cet ouvrage a trait particulièrement à l'agriculture, il n'en doit pas moins nous intéresser; car l'iiorticulture et l'agriculture se tiennent de bien près. Par exemple, M. Marchand donne des indications sur quelques insectes nuisibles; ne sont-ce pas les ennemis de nos jardins et de nos champs ? Nous pouvons, aussi, attribuer au jardinage la devise de l'ou- vrage qui nous occupe : « L'agriculture est la plus noble des professions. » P. Lelièvre. RÉSUMÉ DES Observations météorologiiiues qui ont clé relevées pendant les Mois de Novembre. Décembre et Janvier, à Paris, Toulon et Cherbourg. L'hiver exceptionnel dont nous avons subi les rigoureuses atteintes a commencé cette année à une époque où la température est ordinairement douce. Les ravages ont été grands dans les jardins; car personne n'y était préparé. Ordinairement janvier est pour notre localité le commencement de l'hiver et, encore, il est rare de voir le thermomètre descendre pendant plusieurs jours consécutifs au-dessous de 4". Cette année, après un commencement de novembre relative- ment doux, — la température moyenne variant entre 41" et 12", — nous avons vu, vers la fin du mois, s'abattre sur nous un vrai — 100 — manteau de glace qui a détruit, dans nos jardins, les arbustes que l'on croyait acclimatés depuis de nombreuses années. L'absence des vents maritimes, refoulés au large des côtes par les fortes pressions de l'intérieur du continent, a été la cause déter- minante de ces grands froids, et nous a prouvé que le courant d'eau cbaude qui baigne nos côtes ne suffit pas toujours à nous protéger complètement. Il faut que ce dernier soit secondé par les vents tièdes de l'Océan qui tempèrent l'air atmosphérique. Cependant, si nous comparons la température des mois de notre hiver à celle de Paris et Toulon aux mêmes époques, nous remai'- quons que les périodes de froid ont agi par intermittence et qu'elles ont été moins longues à Cherbourg qu'à Paris. La première, du 27 novembre au 3 décembre, qui comprend huit jours pendant lesquels le thermomètre est resté constamment au-dessous de zéro, n'en compte que 5 pour Cherbourg avec une température relativement moins basse. La deuxième a été plus longue; elle a duré du 8 décembre au 22 janvier à Paris, soit 36 jours. Cherbourg ne compte que 14 journées de grand froid pendant le mémo temps. Toulon a eu 15 journées pendant lesquelles la température s'est abaissée au-dessus de zéro depuis le commencement de l'hiver. Son mois de janvier a été très rigoureux et le 18 le thermomètre y est descendu à 1\ Il y a fait plus froid qu'à Cherbourg. Les observations de cette année confirment la douceur relative de nos hivers, mais elle montrent, aussi, que nous ne devons pas nous endormirdans une sécurité complète. Les arbres exotiques que nous élevons en plein air dans nos jardins et que nous croyons ac- climatés, ne sont pas à l'abri d'un coup de froid, comme celui de cette année et nous devrons prendre à l'avenir nos précautions pour que les dégâts causés à notre horticulture ne se renouvellent pas. Cherbourg, 3 février 1891. Le Roux. — 101 — Relevé des températures les plus basses qui ont été observées pendant la période des grands froids de cet hiver à Paris, Cherbourg- et Toulon. DATES. Novembre 25 26 27 28 29 30 Décembre \ 2 3 4 M O 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 1(3 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 PARIS. O^O - 2.0 - 6.8 -15.0 -11.0 - 6.0 ■ 8.0 ■ 5.3 ■ 6.1 0.2 0.4 0.6 0.0 3.4 - 3.8 - 6.6 - 8.8 - 8.4 - 8.3 - 9.4 -13.1 -13.9 - 6.7 - 6.8 - 5.4 1.9 - 2.2 - 2.0 - 2.2 -4.4 - 6.6 - 7.3 - 4.3 - 7.3 CIIRUB. I TOULON 6°0 3 0 2. T. 6.0 2.0 6.0 1.0 0.0 4.0 3.0 4.0 3.0 3.0 3.0 3.0 8.0 1.0 3.0 5.0 3.0 1.0 1.0 0.0 2.0 5.0 5.0 4.0 0.0 1 0 2.0 1.0 0.0 1.0 6"0 3.0 2.0 0.0 6.0 8.0 4.0 5.0 6.0 7.0 5.0 7.0 7.0 6.0 4.0 4.0 3.0 2.0 4 0 1.0 3.0 2.0 2.0 5.0 5.0 5.0 4.0 3.0 2.0 5.0 DATES. Décembre 29 30 31 Janvier. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 PARIS. - 7.1 -11.2 - 9.3 - 2.0 - 6.3 - 5.5 0.4 0.4 - 5.9 - 6.8 - 8.3 -11.8 - 9.3 10.1 - 8.5 1.1 2.0 - 1.0 - 3.7 -12.0 -13.0 - 6.3 - 7.0 - 3.6 - 3.0 1.3 5.7 1.6 - 2.3 -2.1 2.7 0.8 CIIERB . TOULON. 0.0 1.0 3.0 3.0 0.0 4, 1 9 3.0 5.0 3.0 1.0 0.0 2.0 1.0 2.0 1.0 3.0 5.0 5.0 1.0 3.0 0.0 2.0 0.0 2.0 4.0 3.0 6.0 8.0 5.0 3.0 5.0 8.0 8.0 7.0 7.0 5.0 4.0 3.0 5.0 7.0 7.0 7.0 3.0 — 2.0 — 2.0 — 6.0 — 6.0 — 1.0 1.0 4.0 3.0 3.0 — 1.0 — 5.0 — 5.0 — 7.0 — 6.0 -- 1 0 — 4.0 2.0 2.0 6.0 6.0 3.0 5.0 6.0 5.0 3.0 6.0 vu 102 — Pour compléter ce que dit M. Leroux sur la douceur relative de nos hivers, nous avons comparé entr'eux les renseignements qu'il donne dans le tableau ci-dessus. Il est à remarquer que. le 25 et le 26 novembre, la température a été la même à Cherbourg qu'à Toulon, 6° et 3" au-dessus de zéro. A partir du 27. il y a eu un peu plus de baisse à Cherbourg qu'à Toulon, mais en revanche, en janvier, il a fait moins froid ici que dans cette localité. A partir du 23 janvier, il y a eu quelques jours, encore, où le thermomètre marquait, à Paris, moins zéro, tandis qu'il était au dessus à Cherbourg et à Toulon, et que la température était à peu près la même dans ces deux villes, et même plus élevée à Cherbourg qu'à Toulon. Pendant tout le mois de février, nous avons joui d'un véritable temps de printemps. En somme, nous n'avons guère eu plus de froid que dans cette localité méridionale de Toulon, puisque la plus basse température observée a été à Cherbourg, le 1 1 décembre moins 8" et à Tou- lon, le \S janvier, moins 7"; à Paris, elle a été moins I-J", le 28 novembre. Ce qui confirme, comme le remarque M. Leroux, les observa- tions faites jusqu'ici, desquelles il résulte que le climat de Cher- bourg en hiver se rapproche beaucoup de celui de certaines con- trées du sud de la France. Si des végétaux exotiques, que nous considérions comme acclimatés, ont été atteints par la baisse subite, il n'y a pas lieu de désespérer pour l'avenir; car il faut espérer que le fait qui s'est présenté exceptionnellement cette année ne se reproduira pas, d'ici longtemps. D'ailleurs, des précautions peuvent être prises, désormais. Il est à remarquer que non seulement les végétaux exotiques ont souffert, mais aussi d'autres plantes indigènes. Le nombre de jours où le thermomètre est descendu à zéro ou au dessous, en 1890-1891, a été à : Cherbourg : novembre, 4; décembre, 17; janvier, 9. Paris : novembre, o; décembre, 26; janvier, 21. — 103 -' Toulon : novembre, 1; décembre, 2; janvier, 13. La température la plus basse a été à : Cherbourg : novembre, le 29 — 6"; décembre, le 11 — 8°; jan- vier, le 12 — 3°. Paris : novembre, le 28 — 15°; décembre, le 16— 13»9; jan- vier, le 18 - 13°; Toulon : novembre, le 28 — 0"; décembre, le 19 — 3°; janvier, le 18 — 7°. M. Thommîn a bien voulu nous relever aussi, à l'observatoire de la marine, les températures au-dessous de zéro observées pen- dant les hivers 1870-1871 et 1879-1880. Nous donnons ci-après ces renseignements : Hiver 1870-1871. Novembre 1870. — La température la plus basse a été, le 19, de zéro; les autres jours au-dessus de zéro. Température moyenne : 8°-1 . Décembre 1870.— Le 2, 1°; le 3, 1°; le 5, 1"; le 9, 3°; le 10, 3°; le 11, 4°; le 12, 1"; le 23, 5°; le 24, o- le 25, 6°; le 27, 3-; le 28, 6°; le 29, 3°; le 30, 3"; le 31, 3°, au-dessous de zéro. Les autres jours au-dessus de zéro. Température moyenne du mois : 3°2 au-dessus de zéro. Janvier 1871. — Le 1 , 6°; le 2, 7°; le 3, 6"; le 4, 4°; le 5, 2°; le 15 1°; le 27, 2°; le 28, 1°, au-dessous de zéro. Les autres jours au-dessus de zéro. Température moyenne du mois : 2*6 au-dessus de zéro. Hiver 1879-1880. Novembre 1879. — Le 20, 1° au-dessous de zéro. Les autres jours au-dessus de zéro. Température du mois : o°8 au-dessus de zéro. Décembre 1870. - Le 1 , 3"; le 2, 6°; le 3, 5°; le 4, 2°; le 7, 1"; le 9, 2°; le 10, 2°; le 11,3»; le 15, 2°; le 16, 30; le 18, 2°: le 19, 1"; le 20, 2"; le 21, 2°; le 23, 1"; le 24, 1°; le 25, 20; le 26, 4"; le 27, 2°, au-dessous de zéro. — 104 — Los autres jours au-dessus de zéro. Température moyenne du mois, '1"8 au-dessus de zéro. Janvier 1880.— Le 8, 1"; le 9, ■]% le 18, l"; le 19, i' ; le 20, 4"; le 21, 4°; le 24, 2"; le 25, 2"; le 26, 3^; le 27, 2"; le 28, 3 -, le 29, 2' au-dessous de zéro. Les autres jours au-dessus de zéro. Température moyenne du mois : 2°1 au-dessus de zéjo. En résumé : en 1890-1891. la gelée a commencé le 27 novem- bre. En novembre, le thermomètre a été 4 jours au-dessous de zéro, la température la plus basse a été moins 6' le 29: la moyenne : 9"2 au-dessus de zéro. En décembre, le thermomètre a marqué 12 jours au-dessous de zéro et 3 jours 0°,le plus bas a été moins 8" lel l;la moyenne: 2"3 au-dessus de zéro. En janvier 1891, le thermomètre est descendu o jours au- dessous de zéro, et a marqué 4 jours zéro. Le plus bas a été 3" au-dessous de zéro, le 12 janvier. La moyenne de janvier : 4''4 au dessus de zéro; la moyenne de février 1891 : 6" au dessus de zéro. En 1870-1871, il y a eu pour la première fois au-dessous de réro (1 °) le 2 décembre. En novembre, la température la plus basse a été 0" le 19; la moyenne était de 8''1 au-dessus de zéro. En décembre, le thermomètre est descendu 14 jours au-dessous de zéro, le plus bas a été 6" au dessous de zéro le 25 et le 28; la moyenne était 3"2 au dessus de zéro. En janvier 1871, il y a eu 8 jours au dessous de zéro, le plus bas a été moins 7 le 2; moyenne 2 '6 au-dessus de zéro. En 1879-1880 : le thermomètre est descendu la première fois au-dessous de zéro le 20 novembre. En novembre, le plus basa été 1" au-dessous de zéro le 20 novembre, moyenne : 5°8 au-dessus de zéro. En décembre, le thermomètre est descendu 18 joui s au-dessous — 105 — de zrro, le plus bas a élé 6" au dessous de zéro le I", moyenne ^"8 au-dessus de zéro. Janvier 1880, la température a été 1 il jours au dessous de zéro, la plus basse moins 4 le 20 janvier, moyenne : 2"1 au-dessus de zéro. 11 résulte, toujours, de ces renseignements que c'est, plutôt, la baisse subite de la température que le froid qui a fait mourir cet hiver des plantes ayant résisté à des températures presque aussi basses que celles que nous venons de subir. La Rédaction. ROSIERS ISrOU^V^EA.XJX 1890-1891 ROSIERS .ILE BOURBON Docteur Chopart obtenue par M. Eugène Verdier, fds aîné, rosiériste, rue de Clisson, 37, Paris, fleurs moyennes ou grandes, pleines, bien faites, coloris très frais d'une nuance rose de chine vif, base des pétales jaune abricot, très florifère. Madame Dubost (Pernet, père, rosiériste, route de Vaulx, 54, aux Charpennes-lès-Lyon), fleurs moyennes ou grandes, presque pleines, d'un blanc carné, sur le bord des pétales, rose vif au centre, très florifère. Mademoiselle Andrée Worth (Lévéque et fils, d'Ivry-sur-Seine), fleurs grandes, pleines, blanc légèrement rosé ou lavé de carmin pur. Mademoiselle Juliette Berthaud (M""" veuve Schwartz, rosiériste, route de Vienne. 7, à Lyon, Guillotière), fleurs moyennes, coloris blanc jaunâtre, mélangé de blanc carné et d'aurore, onglet jaune citron. S'' de Victor Landeau (Moreau-Robert, horticulteur à la maître école, près Angers), fleurs extra-grandes pleines, rouge vif nuance de carmin. ROSIERS l'OLYANTUA NAIN S" de Mademoiselle Elise Châtelard (Alexandre Bernais, rosiériste à Villeurbanne, près Lyon), fleurs nombreuses de 3 à 4 centi- mètres de diamètre, rouge carmin très frais. 106 — ROSIERS MLLTIFLORES Eiffel (Lévêque et fils), fleurs rouge ponceau foncé, Fair rosamoiid (W. Paul), fleurs grandes, pleines, carné chair, nuancé de rose. Giffard (Lévêque et fils), fleurs grandes, rouge carmin clair vif. ROSIERS NOISETTES Madame la Comtesse de Bouchaud (Guillot et fils, rosiéristes, 27. chemin des Pins, Lyon G uillotière), fleurs très grandes, pleines, jaune safran à l'intérieur, extérieur des pétales blanc jaunâtre. Mademoiselle Joséphine Viollct (Etienne Levet, fils aîné, rosiériste, 73, route d'IIeyrieux, à Montplaisir Lyon), fleurs très grandes, très pleines, jaune cuivré au centre, pourtour des pétales rose saumoné, ROSIERS MOUSSEUX Capitaine Basroger (Moreau-Robert), fleurs très grandes, rouge carminé vif nuancé de pourpre noirâtre. Crimsoin globe (W. Paul), fleurs grandes, pleines, cramoisi foncé. Mademoiselle Marie-Louise Bourgeois (Corbœuf-Marsault, rosiériste à Orléans), fleurs grandes, pleines, blanc légèrement carné sur fond jaune de chrome, ROSIERS THÉ Amanda Casado (Pries, Espagne), fleurs assez grandes, pleines, rose cuivré jaunâtre, pétales extérieures roses. Antoinette Durieu (Godard), fleurs moyennes, pleines, jaune chrome foncé passant au jaune pâle. Blanche de Farco (Dubreuil, horticulteur-rosiériste à Monti)laisir- Lyon), fleurs grandes, pleines, blanc crème reflété chrome pâle. Charles de Franciosi (Soupert et Notting, rosiériste. Grand-Duché de Luxembourg), fleurs grandes, pleines, jaune chromé, nuancé de jaune saumoné. Comtesse de Vitzthum (Soupert et Notting), fleurs grandes, pleines jaune clair, centre jaune de Naples. Comtesse Eva Starhemberg (Soupert et Notting) fleurs grandes, pleines, jaune crème, centre ocre chromé. 107 - DocLear Dusillet (Reboul. p!'|)iiii''rislo à MunU'liiii;u1). Ilours grandes, pleines, jaune saumoné au centre, sommet des pétales jaune clair, pourtour rose iiuancé. Elisa Fugier (Joseph Bonnaire, rosiériste à Lyon), fleurs très grandes, très pleines, blanc pur, légèrement nuancé de jaune clair au centre. Etoile d'Angers (ïesnier fils, rosiériste à Angers), fleurs grandes, pleines, jaune cuivré, largement bordé rouge pèche. Général Mertchansky (Nabonnand et fils, horticulteurs à Golfe- Juan), fleurs grandes, pleines, beau rose carné tendre, centre plus vif. Gribaldo Nicola (Soupert et Notting), fleurs très grandes, pleines, blanc argenté sur fond incarnat, centre nuancé jaune nankin. Janne Nabonnand (Nabonnand et fils), fleurs très grandes, pleines, beau rose carné tendre, centre plus vif. Jenny Dauzac (Reboul), fleurs grandes, très pleines, jaune canari clair, pétales extérieurs blancs. La Chanson (Nabonnand), fleurs ti'ès grandes, pleines, rose carminé vif, glacé, nacré, centre plus foncé, doré. Madame Creux (Godard), fleurs grandes, pleines, rose saumoné, avec léger reflet bronzé. Madame Dorgère (Tesnier), fleurs grandes, très pleines, carné chair, ombré très tendre. Madame Durand (Moreau-Robert), fleurs grandes, pleines, beau jaune cuivré foncé. Madame Elle Lambert (Elle Lambert, rosiériste à Lyon), fleurs en coupe, d'une rai'c perfection, centre du plus beau rose incarnat, pétales extérieui's nuancés de blanc, teintes très délicates. Madame la Princesse de Bassaraba (Alexandre Bernaix), fleurs moyennes, carmin très frais, s'atténuant en incarnat dans le pourtour des pétales et s'irisant du jaune canari au chrome pâle en s'épanouissant. Madame Simon (Moreau Robert), fleurs très grandes, très pleines, blanc rosé quelquefois légèrement nuance de jaune. Mademoiselle Adelina Viviand-Morel (Alexandre Bernaix) fleurs moyennes ou grandes, tricolore, abricotée, nuancée jaune canari avec des teintes dorées, s'atténuant en jaune paille, éclairé d'incarnat. Dans le catalogue de MM. Ketten frères, (printemps 181)1) cette variété est classée parmi les roses noisettes. — 108 — Mademoiselle Christine de Noue (Guillot et fils), fleurs très grandes, pleines, rouge pourpre, marron foncé, pétales du centre rose laque et pourpre clair Mademoiselle Madeleine Delaroche (Gorbœuf-]\Iarsault), fleurs grandes, très pleines, rose carné. ^ Mademoiselle Thirion-Montauban (J. Puyraveaud, mise au com- merce par la maison des 100,000 rosiers, dirigée par M. Ghauvry, 145, allée des Boutaud), fleurs grandes, en coupe, blanc, centre jaune clair. Maria Scholtz (Pries), fleurs grandes, pleines, rose très foncé, centre rouge brique. Maurice Rouvier (Nabonnand), fleurs très grandes, très pleines, beau rose tendre, veiné de rouge, pourtour extérieur pâle. Miss Ween (Guillot et fils), fleurs grandes, pleines, beau rose de Ghine. Princesse Marguerite d'Orléans (Nabonnand et fils), fleurs très grandes, très pleine, superbe rose pâle très délicat, revers des pétales argenté, centre rouge carmin vif. Princesse de Sarsina (Soupert et Notting). fleurs grandes, pleines, fond jaune clair avec rose clair, centre jaune abi-icot, nuancé de vermillon. Professeur Graviniat (Jean Perrier, rosiériste à Lyon), fleurs grandes, pleines, rouge ponceau nuancé. Souvenir de Glairvaux (Eugène Verdierfils aine), fleurs moyennes ou grandes, très pleines, belle nuance rose de Ghine vif très frais, la base des pétales jaune abricot lavé de nankin. Souvenir de Lady Ashburton (Charles Verdier, rosiériste à Ivry- sur-Seine), fleurs grandes, pleines, rouge cuivré, jaune sau- moné, roux, parfois, rouge brillant quelquefois, jaune clair, présentant toutes ces nuances soit séparées, soit mélangées. Souvenir de M"" Sablayrollf^s (Joseph Bonnaire), fleurs très grandes, pleines, rose abricoté, nuancé de jaune, pétales Hserés de carmin. Souvenir de Pierre Magne (Maison des 100,000 rosiers), fleurs moyennes ou grandes, demi doubles, rose de Chine foncé. ROSIERS HYBRIDKS DE THÉ. Astra (Geswind, vendue par Ketten frères, rosiéristes au grand Duché de Luxembourg) fleurs grandes, pleines, rose carné, parfois à pétales bordés plus clair. — 109 — Beauté do Grange de lléby (Jean Ducher (ils, rosiériste à Monl- plaisir-Lyon) /fleurs grandes, pleines, beau blanc pur, légère- ment nuancé de jaune clair au centre. Carmen Sylva (Ileydecker), fleurs grandes, pleines, carné crème, centre carmin clair vif. Caroline Testout (Jos. Pernet-Ducher, rosiériste à Montplaisir, Lyon), fleurs très grandes, pleines, rose chair satiné, à centre plus vif, pétales liserés rose tendre. Ghloris (Geschwind, venduepar Ketten frères), fleurs très grandes très pleines, cramoisi, pourpre clair. Danmark (Zeiner-Lassen et Dithmer), fleurs coloris de la France, centre légèrement plus rouge, revers plus foncés. Gustave Régis (Jos. Pernet-Ducher), fleurs grandes, mi-pleines, • jaune canari, centre jaune safran, bords des pétales largement carminé. Henri Brichard (Joseph Bonnaire), fleurs grandes, très pleines, blanc pur au pourtour, intérieur rouge carmin très vif. Kaiserin Augusta Victoria (Lamberet Reiter, rosiéristesà Trêves, Allemagne), fleurs grandes, très pleines, pétales extérieurs blanc pur, ceux intérieurs, jaune de Naples, centre de la fleur jaune orange. M'" Angélique Veysset (Veysset, horticulteur à Royal-les-Bains, Puy de-Dôme), fleurs roses, striées et panachées de rouge vif, accident fixé de la France. M"'" Bahoud (Godard), fleurs très grosses, pleines, rose de Chine satiné. Marquise de Salisbury (Pernet père), fleurs moyennes ou grandes, presque pleines, rouge vif très velouté. Pink-Rover (W. Paul), fleurs grandes, pleines, rose pâle, centre plus foncé. Progrèss. (Drogemiiller), fleurs grandes, presque pleines, carmin vif, fond nuancé de jaunâtre. Triomphe de Pernet, père. (Pernet, père), fleurs grandes, presque pleines, beau rouge vif. ROSIKKS HYBRIDKS REMONTANTS Anna Scharsach. (Geschwind, vendue par Ketten, frères), fleurs grandes, pleines, rose frais à centre plus vif, et souvent pourpre clair. Belle Yvricnne (Lévéque et fils), fleurs très grandes, très pleines, beau rose rouge brillant, ombré de blanc et de carmin. MO — CommaiidantLarretdeLamalignie(Moreau, Robert), fleurs grandes pleines, beau rouge écarlate nuancé feu. Comte de Grassin (Gorbœuf vendu par Bruzeau), fleurs grandes, pleines, rose foncé, ombré de carmin vif. Comtesse de Bernis (Liabaud, horticulteur à Lyon, Crois-Rousse), fleurs grandes, pleines, rose vif. Crimson Queen (W. Paul), fleurs très grandes, pleines, cramoisi velouté, centre nuancé feu, pétales extérieurs marron. Docteur Bastien (Eug. Verdier, fils aîné), fleurs moyennes ou grandes, pleines, rose groseille magenta très vif. Docteur Branche (Liabaud), fleurs grandes, pleines, rouge cerise, Dowager Duchess of Marlborough (G. Paul), fleurs grandes, plei- nes, rose pur. Général Korolkow (Lévéqueet fils\ fleurs grandes, pleines, rouge carmin foncé nuancé de pourpre et de brun. Jeannie Dickson (Al. Dickson), fleurs très grandes, pleines, rose d'oeillet, bord des pétales rose argenté, onglet jaune pâle. Joseph Degueld (Soupert etNotting), fleurs grandes, pleines, laque carminé brillant, nuancé de vermillon, revers des pétales rouge sang pur. Lamartine (Dubreuil), fleurs moyennes, pleines, rouge cramoisi foncé velouté, nuancé de violet amarante rembruni. Madame Brault (Lévèque et fils), fleurs grandes, pleines beau rose clair vif glacé. Madame Cécile Morand (Corbœuf-Marsault), fleurs très grandes, très pleines, rouge foncé, carminé. Madame Charles de Rostang (Tesnier), fleurs grandes, pleines, rose de Chine, pétales du pourtour rose mauve tendre glacé avec nervure carmin rose. Madame Delville (veuve Schwartz), fleurs grandes, très pleines, rose vif, s'éclairant sur les bords et passant au rose clair. Madame fi. Forgeot (Vigneron, fils, rosiériste à Olivet), fleurs grandes, pleines, rouge cerise très clair et très vif. Madame Eugène Sébille (Vigneron, fils), fleurs grandes, pleines, très beau rouge cerise, intérieur légèrement plus fonce. Madame Joseph Linossier (Liabaud), fleurs grandes, presque pleines, rose très tendre, marginé et marbi'é de rose vif. Madame Lemesle (Moreau Robert), fleurs grandes, pleines, rouge pour-pre velouté, nuancé de violet. m — Madame Pierre Liabaud (Liabaud), fleurs grandes, pleines, blanc PI rmo Madame Théodore Vernes (Levéque et fils), tleurs grandes, pleines, rose vif, bord des pétales plus tendre. Mistress William Watson (Al. Dickson), fleurs grandes, pleines, M^TuleTLemaître (Vigneron, fils), fleurs très grandes, pleines, beau coloris rouge, carmin vit. _ Professeur Chargueraud (Lévéque et fils), fleurs grandes, pleines, rouge foncé niarbré de brun et de ponceau. Professeur Lamtbin (Lévêque), fleurs grandes, pleines, beau rose vif ou rouge clair. . marginés de blanc pur et de rose clair. Rougier Chauvière (Liabaud), fleurs grandes, pleines, rouge pourpre amarante velouté. Souvenir de Cécile Vilin (Eugène Verdier, fils aîné), fleurs gran- 'Ts,Tle1nes rouge amarante carminé vif pourpre velouté. T W Girdlestone (Al. Dickson), fleurs grandes, pleines, rouge 'vermillon brillant, fond teinté rouge laque. Calvin. Pertes subies par suite de l'Hiver 1890-1891. Jamais les froids de l'hiver n'avaient causé, ici, tant de dégâts que cette année, dans les cultures maraîchères et l(>s jardins de 1 arrondissement. Notre vice-président, M. Lévesque, dans une intéressante lettre publiée parla Revue horHcolc, rend compte des pertes éprouvées. La Société doit faire établir le relevé des plantes exotupies mortes,entièrement ou en partie,et de celles qui ont résiste. Ce travail ne pourra être terminé que dans le courant de 1 ele, parce que ce n'est qu'à ce moment qu'on pourra voiries végétaux qui repousseront. L'abondance des matières de notre bulletin — 112 — nous empoche, d'ailleurs, de nous étendre longuement sur ce sujet et de publier la lettre de M. Lévesque. Cependant nous devons dire, dès maintenant, que les pertes seront nombreuses, quoique le froid ait été encore moins fort à Cherbourg qu'ailleurs. Cela tient aux causes qui sont exposées dans un autre article du bulletin. On a évalué celles de choux-fleurs à plus de 200,000 fr., rien que pour Tourlaville,et à 32,000 celles de persil pourSurtainville. La première de ces communes fait, ordinairement, dans le courant de l'hiver une exportation considérable de choux-tleurs, et la 2' expédie sur Paris des wagons entiers de persil. Si les établissements de nos horticulteurs dont les pertes peuvent être évaluées à un certain nombre de milliers de francs et les jardins de Cherbourg ont subi de nombreux dégâts, celui de notre Société rue Montebello,a été, aussi, particulièrement éprou- vé. En 1879-1880, nous n'avions eu à constater que bien peu de décès parmi nos plantes. On avait replanté des véroniques et des lauriers roses qui étaient morts à cette époque, mais qui, depuis, avaient bravé les hivers. Parmi les végétaux atteints, il en existait qui n'avaient, de mémoire d homme, jamais souffert à Cherbourg, entre autres les lauriers d'Apollon, les myrtes et les fusains dont on voyait dans nos jardins des pieds énormes et comptant de nombreuses années de plantation. Ils n'ont pas été épargnés cette année. La plupart des plantes que l'on considère comme mortes au jardin de la Société étaient en pleine terre depuis 20 ans, et lui donnaient un aspect des plus coquets et des plus agréables. Lors de notre dernière exposition, les délégués des Sociétés correspondantes étaient surpris de voir là de si beaux échantillons de végétaux exotiques. Nous avions, entre autres, un beau laurus ea//iy;/DA>TS MM Moi IN, horticulteur, marchand de gra'nes, 8, place Bellecour, Lyon. Marchand, Henri, chef de bureau au ministère de l'agriculture. F'oteau, chef de division à la pré 'lecture de la Manche, RozERAV, i)rofessour d'agriculture du département de la Manche. Cherbourg, — Imp, L'hotellier. Horticulteurs, Jardiniers & Marchands de Graines DE CHERBOURG FAISANT PARTIE DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE. ->5*503<5«e^^«- MM. BALMONT, horticulteur-fleuriste, rue de la Duchée, 48. CAVRON Père, horticulteur, rue de la Bucaille. CAVRON (Léon), horticulteur-fleuriste, rue Assolin et rue Gam- betta, 12. DUFOUR, horticulteur-jardinier à Equeurdreville, Fourches. FONTAINE, horticulteur-maraîcher et marchand de graines, rue de Sennecey, 74. GOSSELIN, pépiniériste maraîcher, rue du Bois, 51 (Tourlaville). GIRARD, jardinier, rue Asselin, 59. HALOPÉ-CAVRON, horticulteur-fleuriste, rue de la Fontaine, 8. LEMAGNENT, jardinier, rue du Chantier, 114. LEMIÈRE, jardinier, rue Thiers. LE PELLETIER, horticultcur-fleurisle, rue de la Duchée, 70. LE TELLIER père, horticulteur-fleuriste et marchand de graines, rue Hélain, 68. LE TELLIER Fils, horticulteur, rue de la Polie. LE TERRIER, marchand de graines, place de la Fontaine, 1 bis. LE TULLIER, jardinier, entrepreneur de jardins neufs et de constructions de rochers artificiels, rue Amiral-Courbet (impasse Leblanc. LEVÉEL aîné, horticulteur-fleuriste, rue de la Duchée, 109. LEVÉEL jeune, horticulteur-fleuriste, rue delà Duchée, 115. /i " #.s New York Botanical Garden Ubrai Mltll 3 5185 00259 6920 » i . .i'AM'J. :■' ) '.■: ■ ';'<-;■;';;::;•'•/ 'ù'rM ■■■■ /;;.';■■ ":'' !;:;,' ■■-!(■« , , , , • ■ ' '• ( " ' ! t ' ■ ■ ' ' > • I " ' •' ' 1 1 1 ' • ,!,i\:;;:' :;■<;.■;;;, M. !;r.,;i?;f'/tl.; jailli 'M&ê^MÊÊmÊ