i.ii,/Mi^ BULLETIN DE LA r r SOCIETE D'HORTICULTURE DE GMERBOURG- <««»■ 28^ ANNÉE ANNÉE 1896 CHERBOURG IMPRIMERIE l'hOTELLIER, PLACE DU CHATFAU ET RUE DU BASSIN, l6 1897 BULLETIN DE LA r r SOCIETE D'HORTICULTURE DE CHEFtBOUFlG- 28^ ANNÉE ANNÉE 1896 (■ CHERBOURG IMPRIMERIE l'hOTELLIER, PLACE DU CHATFAU ET RUE DU BASSIN, l6 1897 u^^VIS Les opinions exprimées dans les rapports et mémoires insérés au Bulletin sont personnelles aux auteurs. Le Comité de Rédaction peut autoriser l'insertion au Bulletin de tout article, que son auteur soit membre de la Société ou qu'il y soit étranger. CONDITIONS D ADMISSION Pour être admis à la Société, il faut se faire présenter par un membre de la Société et être agréé par le Conseil d'adminis- tration. La cotisation annuelle est de 5 fr. Chaque membre reçoit gratuitement le Bulletin. RÉUNIONS Les séances ont lieu le premier dimanche de chaque mois, à i h. 1(2 après-midi, au siège de la Société, rue Montebello, 4L Les ordres du jour sont portés à la connaissance des socié- taires par la voie des journaux. Qi/anti it >/ a lieu, des convocations sont adressées à domicile. La séance de janvier, consacrée aux élec- tions annuelles, a lieu, par anticipation, le dernier dimanche de décembre. Les leçons d'arboriculture et de floriculture, annoncées par la voie des journaux, sont données au jardin spécial de la Société, 10, passage des Jardins (entre les rues de la Duché et de la Polie), et au jardin de la rue Montebello. Membres d'Honneur de la Société. ,,. i M, le Sous-Préfet de l'Arrondissement. Présidents d honneur j ^^ j^ ^j^jj^^^ ç,^ Cherbourg. Président honoraire : M. Emm. Liais ^4^^, ancien Directeur de l'Observa- toire impérial du Brésil, Maire de Cherbourg. Membres du Bureau pour 1897. Président : M. le Docteur Renault x^ ||, rue de la Poudrière, 4. ( Levesque |î, négociant, pi. de la Fontaine, 8. Vice-Présidents, MM. Corbière #, professeur au Lycée, rue Dujar- f diu, 30. / Hervieux, propriétaire, rue de l'Aima, 26. i DuTOT II, greffier du Tribunal de Commerce, Conseillers d'adminis- ) rue Montebello, 56. tration, MM. i Jolliet ^, chef de bataillon d'infanlerie de f marine retraité, rue du Chantier, 62. ^ Le Carpentier, avocat, rue de l'Aima, 41. Trésorier : M. Orange, agent comptable de la Marine retraité, rue Bonhomme, 38. Secrétaire : M. Lelh>vre, Paulin, rue de la Polie, 18. Secrétaires- \ Macé, Adrien, négociant, rue de la Polie, adjoints, MM. I Thommin, Commis de la Marine, rue Cachin. Bibliothécaire : M. Noyon, rue de la Marine. Bibliothécaire-adjoint : M. Cavron, Léon, horticulteur, rue Gambetta. Commissions permanentes. cultures d'agrément. (M. C0RR1ÈRE II, Président). MM. Nicolllet, 1. Il, professeur en retraite. Legrin, avocat. Point, propriétaire, à Tour- laville. RooiNE, ancien avoué. Leparmentier, propriétaire. CULTURES D UTILITE. (M. Levesque ^, Président). MM. PiARD , marchand de nou- veautés. Lemagnent, horticulteur. Paysant i^, maître au port, retraité. DÉPiNÉE, propriétaire. Robin >^, agent comptable principal de la Marine en retraite. Comité de Rédaction. M. Corbière ||, i'résident; MM. les Membres du Bureau; M. NiCOLLET, L II. Directeur du jardin : M. Hervieux. Professeur d'arboriculture : M. Levesque ^. Jardinier de la Société et Professeur de floriculture : M. Letullier. Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires: M. Le- parmentier, propriétaire, rue Asselin, 73. BULLETIN DE 1896 TABLE DES MATIÈRES Pages. *** Composition du Bureau et des Commissions permanentes pour 1S97 '.i P. Lixii-^vRE Extraits des procès-verbaux des séances de l'année 189H ;j E. Le Carpentieh Visite des jardins réservés du château de Martinvast 20 Legrin Rapport sur la visite des jardins du château de Tourlaville .'{1 Léon Thommin — Rapport sur les pépinières de MM. Laplacc et Barbey 34 Barbey De l'âge des pommiers à cidre lors de leur plantation ;}6 Lefauconnier De la production et de la longévité des pom- miers à cidre 38 — Note sur le fraisier Monseifineur Foiiniier. . . 41 — La pomme de terre la Marseillaise 43 RiARD Essai de culture à Cherbourg du Chrysan- thème à la grande fleur 47 Ch. MoLiN Soins à donner aux Chrysanthèmes ol P. Lelièvre Exposition de Chrysanthèmes et de Fruits à Cherbourg en 1897 . . : y6 — Envois de Tahiti 60 Picquenot La Vallée de Tipéroui à Tahiti 62 L. Corbière Revue des publications horticoles 67 P. Lelièvre ( , ,,, . , o< L. Thommin i La lemperature 81 l:Co;S^V.::{ Nécrologie 82 , *** Liste générale des Membres de la Société au 1" mai 1897 87 ■3 r5 EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES Séances de l'Année 1896. 8 — coUacliun de conifères : Uelinospora, Thuya, genévriers, cèdres, nombreuses variétés iVAbies. A noter en particulier un Thuya de Lobb de 15 mètres de liauteur, un Abies chargé de cônes bleus, un Cryptomeria japonica et un Juniperus squamala. L'hiver de 1890 a respecté tous les Chamœrops excelsa, mais aucun Dracœna n'a résisté. Notre rapporteur de la visite de 1884, M. Lclièvre, signa- lait plusieurs variétés d'Eucalyptus, et M. Cavron père obser- vait alors que l'^". amygdalina avait supporté à Cherbourg les plus mauvais hivers. La précoce dépression thermomé- trique de novembre 1890 a fait disparaître cet arbre de nos contrées, et les gelées des hivers suivants, notamment de 1892 et 1894, ont atteint les sujets réimportés. Signalons encore sur cette pelouse un massif de Kalmias qui fleurit bleu et rose, deux yl6/es finnak très gros cônes bleus, un Thuyopsis delobrata variegata, un Picea japonica. des ifs, des Retinospora formant touffe, un Abies Nordman- niana dont le sommet est orné d'une belle couronne de cônes, un Cryptomeria araucoides, un Abies Fromontiana et deux Araucaria imbricata, l'un femelle couvert de chatons qui deviendront des cônes, et l'autre mâle dont le voisinage permet de saisir la différence entre les deux inflorescences. L'un de ces Araucaria ayant souffert il y a quelques années, une tranchée fut ouverte à environ 2 mètres oO cent, de son pied et on la remplit de terreau et de feuilles ; l'arbuste est aujourd'liui vigoureux. Dans la partie haute du parc réservé, nous retrouvons des essences du pays, notamment sur la lisière un frêne pleu- reur; elles se mêlent à des essences exotiques parmi les- quelles deux Chamœrops replantés en 1877 après avoir été longtemps en bac, un Fitzroya patagonica, arbre plus rare que beau, dont le feuillage rappelle le cyprès; l'hiver de 1890 a détruit ses parties aériennes, tandis que le pied, protégé par la neige, est resté verdoyant. En descendant vers les communs pour gagner le potager, nous observons sur les murs de la ferme une vigne vierge muraliste dont les branches s'attachent à la maçonnerie, comme le lierre, par des espèces de racines tentacules. -;o Le potager est entouré de murs élevés qui abritent un4,rcs grand nombre de poiriers et de pommiers en plein vent et en bon état; un poirier Fow Marum succombe sous le poids de ses fruits monstrueux dont certains mesurent 35 centimè- tres de longueur. Les allées, les bordures, les planches, sont d'une tenue irréprochable et qui fait le plus grand honneur à la diligence des quatre hommes et des deux femmes qui composent tout le personnel affecté à l'entretien de ce vaste jardin. Les légu- mes n'ont pas souffert de la sécheresse prolongée de l'été. Inutile, n'est-ce pas, d'énumérer ici le détail des légumes courants qui ravitaillent le château : haricots, poireaux, artichauts, choux, cornichons, etc. Tout le haut de ce jardin est garni d'espaliers : pruniers, pêchers, abricotiers, garantis par des abris aux verres mobi- les, de sorte qu'en hiver on les enlève pour que les arbres reçoivent l'eau et on les remet en place à la floraison. La charpente des poiriers et des pruniers est bien conduite ; les pêchers, qui ne se prêtent pas aux formes symétriques, sont très frugifères, grâce sans doute en partie au plâtre avec lequel on fortifie leurs racines ; ils présentent quelques espèces encore couvertes de fruits : Grosse Mignonne, Belle Beauce, Vineuse de Framenlin, Blondeau, Téton de Vénus, Belle Impériale, Bon Ouvrier, et quelques brugnons. Les serres sont garnies de vignes bien distribuées, à raison d'un pied vieux en production et un jeune pied d'avenir, à 33 centimètres l'un de l'autre : de très belles grappes* pendent au Frankenthal, au Chasselas rose hâtif de Falloux, au Muscat de Hambourg. Notre attention est attirée sur le Black Prince, raisin noir, tardif, excellent, très recommandé, et sur le bel et bon produit de la vigne anglaise Sugar Water. Une petite serre est littéralement tapissée et voûtée de grap pes en parfait état. A bonne exposition, mais à l'air libre et sous un simple abri, nous apercevons du muscat St-Laurent, presque mùr. Une serre en contre-*bas est remplie de fougères et de Gloxinias ; ces derniers, tous obtenus de senns, sont magni- - 30 — t fiques et certaines plantes ont donné jusqu'à 18 fleurs. La culture des orchidées a été abandonnée. L'heure nous a contraints à précipiter un peu la fin de notre promenade à travers le potager et les serres et. à notre grand regret, de renoncer à la visite des pépinières. Nous avons quitté M. Duteurtre, en le félicitant du soin jaloux avec lequel il a su maintenir l'importante organisa- tion horticole qui lui est confiée, et en le chargeant d'expri- mer aux aimables châtelains notre gratitude pour l'intéres- sante visite qu'ils avaient procurée à notre société. E. Le Carpentier. i-*-é- - 31 - RAPPORT SUR LA VISITE DES JARDINS DU CHATEAU DE TOURLAVILLE Le dimanche 13 septembre, plusieurs membres du Bureau et des Commissions permanentes, auxquels s'étaient joints quelques sociétaires, se réunissaient au château de Tourla- ville. Etaient présents : MM. Lévesque et Gauvin, vice-prési- dents; Hervieux, Lelièvre, Thommin, membres du Bureau; Piard, Point, Leparmentier et Legrin, des Commissions permanentes ; Lalisel, Doyard de Lamotte et leurs familles. Le parc et les jardins de Tourlaville ont déjà été décrits avec beaucoup de talent en 1884 et en 1890 par nos collègues MM. Adrien Macé et Thommin, et comme aucun changement notable n'y a été apporté depuis ce temps, je craindrais de tomber dans les redites, si j'essayais de décrire de nouveau et moins bien ce qui a été déjà dépeint. Je voudrais plutôt rappeler la création, ou mieux la transformation qui a été faite depuis vingt ans de l'ancien domaine. La transforma- tion du paysage est en effet l'une des branches, et non des moins importantes, de l'art du jardinier. Le château n'avait pas d'avenue, il apparaissait brusque- ment au détour de la route; une voie a été ouverte à travers une ancienne ferme, dont quelques ruines couvertes de lierre forment un fond d'un eiîet des plus pittoresques. Les ruines et le lierre ont d'ailleurs été largement utilisés dans la décoration du parc, et avec succès ; toujours vert le lierre ne laisse jamais apparaître, comme certaines autres plantes, la nudité des pierres. Au sortir de l'avenue garnie d'arbres de haute futaie déjà élevée, le château apparaît à gauche de 32 - la route; adroite ime prairie s'étend au loin, traversée par le Trottcbec, qui forme des cascades savamment aménagées; des ruines, au pied de la route, se dressent pittoresques devant l'entrée de la propriété; un jet d'eau les anime. Franchissant un pont jeté sur les anciens fossés, on pénè- tre dans la cour du château. Jadis, elle était entourée de bâtiments qui la rendaient assez triste, surtout pendant les longues années où le château n'était habité que par un fermier ; la poterne a disparu, ainsi que les bâtiments du fond que trois arches seulement rappellent; la vue a été ainsi dégagée et s'étend sur les bois, qu'une prairie sépare du château. Ce bâtiment, élevé au XVI» siècle, dans le style de la Renaissance, sur les ruines d'un ancien manoir féodal, dont il ne reste plus qu'une vieille tour à moitié tombée mais qui montre encore la bouche de ses couleuvrines, a été complè- tement restauré par le propriétaire actuel, M. lé vicomte de Tocqueville. Je n'en décrirai pas l'intérieur, nous n'avons pu le visiter, le propriétaire étant en voyage. Mais je me souviens que, lors de la visite qu'y fit la Société en 1890, nous remarquions — plaisir des yeux surtout pour une délé- gation horticole, — des (leurs à profusion dans les apparte- ments, dans les escaliers et on peut dire dans tous les coins. C'est à l'heureuse disposition de ses jardins que le domaine doit la plus grande partie de son charme. Ils commencent dès la cour, où nous avons tout particulièrement remarqué des jE'Ci^eueria servant en quelque sorte de pots à de hauts dracœnas, et qui font un etïet des plus jolis à voir; les bégo- nias bulbeux dominent dans les plates-bandes, auprès des bâtiments. A leur gauche, une pente rapide mène à une allée séparant les deux pièces d'eau, sur lesquelles se promènent des cygnes noirs; au delà des étangs, les jardins se continuent. Les mosaïques sont moins nombreuses qu'en 1890, mais il en existe une bien jolie autour d'une vasque isolée sur une pelouse. La serre formant jardin d'hiver contient toujours les pal- 33 miers, les agaves, les cycas et les superbes caladiums que nous avons déjà admirés. Un sentier serpente en montant derrière la serre, à travers des arbustes à feuillage persistant, tels que les diiïércntes espèces de lauriers, et nous conduit au jardin potager et d'élèves, complètement séparé des autres et invisible pour qui s'y promène. La culture qui nous a certes le plus frappés est celle des camélias ; les serres en renferment une collec- tion de plus de cent variétés ; elle est l'objet des soins tout particuliers du jardinier et déjà, au moment de notre visite, quelques boutons commençaient à s'ouvrir. Une partie du jardin est réservée pour l'élève des plantes annuelles desti- nées au jardin d'agrément, elles sont placées dans des serres et dans des châssis. Nous avons remarqué aussi dans les serres quelques bonnes variétés de raisin. Le potager est parfaitement tenu, des groseilles à grappe d'une très belle variété sont conservées aux arbres, protégées par des filets contre les oiseaux. Au château de Tourlaville, l'horticulture continue à être en grand honneur; après avoir transformé le paysage, M. de Tocqueville tient à embellir de plus en plus ses jardins. Tous sont l'objet de soins constants qui témoignent de son attentive et intelligente direction, comme aussi du talent et du zèle du jardinier en chef, M. Fayolle. L'appropriation du domaine peut servir de sujet d'études pour l'établissement d'un parc et pour le tracé des jardins autour d'une grande propriété : c'est à ce titre surtout que j'ai pensé qu'il était bon de l'étudier cette année. Legrin. 3't — RAPPORT SUR LES PEPINIERES DE MM. Laplace, à Acqueville, et Barbey, à Tollevast. »>^03<»OIWI- > Le 18 septembre 1896, une Commission composée de MM. Cauvin, Hervieux, Legrin, Leparmentier, Lalisel, Havard et Tiiommin, s'est rendue à Acqueville pour visiter de nou- veau les pépinières de M. Laplace. Ces pépinières, divisées en 2 parties, forment un ensemble de 13,500 pommiers très bien entretenus et rangés avec le goût d'un cultivateur consciencieux. Ces pommiers sont obtenus au moyen de la greffe en fente et donnent d'excellents produits. M. Laplace a eu quelques chancres sur ses arbres, il les a tous guéris en les badigeonnant au moyen d'une composition de résine et de suif. Tous ses plants sont graissés avec du marc de pommes. La Commission renouvelle toutes ses félicitations à M. La- place qui avait déjà obtenu à la suite d'une visite en 1894, une médaille d'argent petit module et une prime de 30 fr. *** Après la visite chez M. Laplace, nous nous sommes rendus à Tollevast, chez M. Barbey. Nous avons trouvé sa pépinière en pleine prospérité et très bien entretenue. M. Barbey pra- tique la greffe anglaise qui lui donne de très bons résultats; quelques chancres également sur ses pommiers. Ils ont été détruits en les badigeonnant avec de l'oseille. — 3.^ — La pépinière de M. Barbey est vraiment belle; c'est un sujet d'étude, et il a promis de donner à la Scmété d'Horti- culture une note importante au sujet de l'entretien et de l'élevage de ses produits. Il avait été décerné à M. Barbey, à la suite de visites pré- cédentes, en 1893, une médaille de vermeil grand module, et en 1894 un rappel de médaille de vermeil. A la suite de la visite du 18 septembre 1896, il a été attri- bué : A M. Barbey, un diplôme d'bonneur et une médaille de vermeil grand module. A M. Laplace, une médaille d'argent moyen module et une prime de 20 fr. (ou prime totale de 40 fr). Léon Thommin. — ;!(; — DE L'AGE DES POMMIERS A CIDRE lors de leur plantation. Un pommier d'une pépinière n'est, dit-on généralement, bon à planter qu'autant que sa tige a de 15 à 20 centimètres de circonférence. C'est là un grave préjugé, une profonde erreur portant atteinte au prompt développement de nos jeunes pommiers. Nous allons le prouver. Tout lecteur intel- ligent et impartial se rendra à l'évidence. Dans les conditions ci-dessus énoncées, un pommier a une tige cylindrique, ce qui prouve que l'arbre est déjà âgé pour être transplanté avec plein succès, surtout s'il doit sa gros- seur à la provenance d'un terrain trop riche d'engrais. Pour arracher cet arbre, qui a certainement de 12 à 13 ans, sinon plus, on est forcé de laisser en terre le chevelu qui l'alimen- tait; de sorte que le pommier à transplanter consiste unique- ment dans une forte tige, quelques grosses racines courtes, sans chevelu, et, par suite, quelques branches, bien courtes aussi, formant la tête. Plantés ainsi, un certain nombre de pommiers, ne recevant plus la sève nécessaire pour leur développement, durcissent forcément et restent presque stationnaires, quand ils ne s'étiolent pas : de là leur rempla- cement, une nouvelle dépense et surtout le temps perdu. Considérons un pommier plus jeune, âgé de 8 ans, de 7 ans, de 6 ans même et élevé dans une pépinière non pous- sée par les engrais, mais bien soignée. Sa tige est conique parce qu'il est jeune; elle a une raideur suffisante pour sa transplantation, sa circonférence étant, à 50 centimètres de hauteur, de 11 à 13 centimètres. Ce pommier est frais et ten- dre; on dirait du châtaignier. Lors de son arrachage, près- — 37 — que tout le chevelu vient, sinon tout; la tète i'orniée anté- rieurement est rabattue sur les pousses vigoureuses de l'année. Ce pommier, transplanté en novembre ou en décem- bre dans de bonnes conditions, ne s'aperçoit pas de son déplacement. Il reste tendre et frais, par la raison que la sève continue à l'alimenter abondamment. Il donne dans l'année môme, comme il l'eût fait en pépinière, des pousses de 50 à 70 centimètres de longueur. Tollevast, le 2 novembre 189G. Barbey. III. — 38 — De la production et de la longévité des pommiers à cidre. J'ai maintes fois eulendu parler dans les séances men- suelles de notre Société du Pommier à cidre, de son mode de plantation, de l'âge et de l'époque où il est préférable de le planter à demeure, des meilleures espèces à cultiver, etc. ; mais je n'ai jamais entendu parler de son rendement ni de sa longévité. Aussi, je me permettrai dans cette petite note de transcrire les remarques suivantes, remarques, tant étrangères que personnelles, qui ont trait aux deux points que je viens de signaler. Le rendement d'un pommier à cidre dans la force de l'âge, c'est-à-dire de aO à 70 ans, peut atteindre, tous les deux ans, une moyenne de 15 à 20 hectolitres de pommes. Un pommier de cet âge possède encore tout son bois et présente tous les caractères d'un arbre de belle venue : ses racines, dans le jeune âge, n'ont été endommagées ni par la bêche, ni par le soc de la charrue, précautions que nos fermiers et môme certains propriétaires n'ont guère souci de prendre; son écorce ne présente à l'œil aucun bourrelet défectueux, résul- tat de l'enlèvement de l'écorce, pendant la jeunesse du pom- mier, par nos animaux domestiques paissant dans l'enclos où il a été planté. En un mot, ce pommier aura reçu de la part de son propriétaire, à quelque chose près, les mêmes soins de culture et d'engrais que les arbres à fruits de nos jardins. Voici maintenant deux ou trois faits particuliers qui pour- ront peut-être intéresser certains amateurs de notre Société. Mon père, M. Louis Lefauconnier, propriétaire à Réville, possède, dans sa propriété de la PoUerie, un pommier de l'espèce nommée dans le pays Pommier de Monsieur, espèce à fruit doux ayant la couleur intérieure et extérieure du — 39 Passe-pomme rouge, mais sans eu avoir l'acidité. Ce pom- mier a produit, en 1887,25 hectolitres de pommes; il était si chargé de fruits que mon père eut la curiosité d'en faire mesurer la récolte. Il peut avoir aujourd'hui environ 90 ans ; il a commencé à perdre des branches il y a une quinzaine d'années. Ce pommier de très belle venue existe toujours et produit encore chaque année fertile une abondante récolte. Le fait suivant que j'ai pu constater dans la même com- mune est assez curieux et mérite, je crois, d'être relaté. Mon père m'a montré, il y a une vingtaine d'années, un pommier qui, tous les deux ans, produisait une moyenne de 30 hecto- litres de pommes; une année, en particulier, la récolte a atteint le chiffre respectable de 37 hectolitres. Son feuillage couvrait une superficie de 160 mètres carrés: c'est le plus beau pommier à cidre que j'aie jamais vu; il était, d'ail- leurs, connu de tous les habitants de la commune. La tradi- tion lui donnait l'âge vénérable de 180 ans lorsqu'il fut renversé par un coup de vent. Ce pommier était de l'espèce connue dans le pays sous le nom de Messire Jean. Le dernier fait que je citerai est absolument certain et s'est transmis dans ma famille de père en fils. 11 existe dans un champ de notre propriété un vieux pommier, maintenant tout dégarni, à demi penché vers le sol, qui a été planté à demeure en l'année 1779. Ce vieil arbre, dont le tronc n'a plus que l'écorce et une partie de l'aubier, au moins dans une certaine longueur, ne produit plus qu'un ou deux paniers de pommes, un demi-hectolitre environ. Toute la famille tient beaucoup à le conserver, parce qu'il a été planté à demeure l'année même de la naissance de mon grand-père maternel: combien de fois le fils de ce dernier, M. J. Loir, mon oncle, me l'a montré, en me rappelant le fait et me disant que son père lui avait souvent recommandé d'en prendre grand soin afin de pouvoir constater la durée de l'existence d'un pommier à cidre. Il est bon de convenir que si ma famille n'avait pas pris la précaution d'y faire mettre un appui, il y a une vingtaine d'années, le vent l'au- rait renversé depuis cette époque: c'est un pommier de — 40 l'espèce dite Grisct, espèce bien connue et assez répandue dans la région du Val-de-Saire. Bref, en supposant que ce pommier ait élé planté à demeure à l'âge de 7 ou 8 ans, il aurait actuellement \'-ïô ou 126 ans. J'ajouterai que chaque année il reverdit et lleurit comme un pojnmicr vigoureux de 40 à 50 ans; il n'a guère perdu de bois depuis une douzaine d'années et paraît vouloir vivre quelque temps encore, à moins qu'un coup de vent malencontreux ne vienne mettre fin à son existence, et nous priver ainsi du souvenir vivant de notre aïeul. Je terminerai cette petite note par les deux dictons sui- vants que j'ai souvent entendu citer dans ma jeunesse par les paysans du Val-de-Saire : « Un pommier à cidre vit en moyenne aussi longtemps que l'homme ! Le pommier à cidre met autant de temps à perdre son bois qu'il a mis de temps à le pousser ! » L. Lefauconnier. •o- — — 41 Note sur le Fraisier "Monseigneur Fournier" Au cours d'une des séances de l'été dernier, l'un des hono- rables membres de la Société demanda quelques renseigne- ments sur le fraisier Monseigneur Fournier, qui, disait-ilj avait dégénéré dans son jardin, malgré les éloges qu'on lui avait faits de cette variété de fraisier. Présent à cette réunion mensuelle, je crus utile de prendre la contre-partie de cette assertion et de faire connaître les renseignements que m'avait donnés, de vive voix, il est vrai, un de mes parents, amateur de fraisiers, M. Magnen, com- missaire de la marine en retraite à Barfleur, qui cultive ce fraisier depuis quatre ou cinq ans. Ces renseignements, très circonstanciés, pour ne pas dire très précis, je me permettrai de les transcrire en entier : « Depuis quatre ou cinq ans, m'a dit M. Magnen, je cul- tive, à ma grande satisfaction, le fraisier Monseigneur Four- nier, qui m'a été expédié, dans le temps, par un pépiniériste de Montrouge, M. Lapierre, assez connu dans le Val-de-Saire par les envois d'arbres à fruits et autres plantes qu'il y expédie chaque année. Cette espèce a, sur le Docteur Morère l'avantage de ne pas dégénérer : depuis que je la cultive dans mon jardin, je n'ai pas vu un seul pied dégénérer. Le feuil- lage du fraisier Monseigneur Fournier est foncé, le pétiole étant un peu plus long que dans les autres espèces cultivées dans notre pays, et de couleur brun foncé, couleur chocolat pour ainsi dire : ce fraisier a peu de chevelu, ce qui explique sans doute pourquoi il pousse peu de drageons; son fruit est très gros et très beau d'aspect, affectant la forme d'un tronc de cône, d'un beau rouge foncé et très savoureux. Chaque — M année, au commencement de la récolte, 25 fraises environ, cueillies au hasard, atteignent le poids respectable de 500 grammes ou d'une livre, pour employer le terme encore usité dans notre pays. » Tels sont les renseignements que j'ai pu recueillir de la bouche de l'un des amateurs les plus connus de la région du Val-de-Saire ; je me suis fait un plaisir de les relater à la demande d'un membre du Bureau de notre Société. L. Lefauconnier. •9-- — 43 — La Pomme de terre la " MARSEILLAISE " ■J^BOO^df^SC- A la séance du mois de mai, je me permis de faire à notre Société une communication relative à une nouvelle pomme de terre, la Marseillaise. Cette espèce, due aux recherches de M. Frédéric Maunier, l'agronome bien connu des agricul- teurs des Bouches-du-Rhône, l'auteur du Bon Jardinier du Midi, a été obtenue en 1891 , mais n'a été livrée au commerce qu'à la fin de l'année J893. Au cours d'un embarquement sur les côtes de la Médi- terranée, je trouvai cette belle espèce, recommandable à tous les points de vue, cultivée dans les jardins de MM. Nar- dy frères, horticulteurs à Hyères, propriété de Montlleuri (Var). C'était au commencement du printemps de 1896. Je connaissais de nom, il est vrai, depuis environ une année, la pomme de terre la Marseillaise, ayant lu son apparition dans les annonces d'un journal horticole : son rendement, 120,000 kilogrammes à l'hectare dans les petites cultures, m'avait surtout frappé. MM. Nardy, en m'offrant une notice assez détaillée sur la culture de la Marseillaise dans le Midi, me permirent de compléter mes renseignements à ce sujet; j'eus même la bonne fortune de pouvoir me procurer par leur intermé- diaire quelques kilogrammes de cette espèce, bieu que la saison fût déjà avancée (nous étions aux premiers jours d'avril). Cet envoi fut adressé à mon père, M. Louis Lefau- counier, propriétaire à Réville, qui me demandait depuis quelque temps déjà de faire mon possible pour lui procurer quelques tubercules de cette espèce si renommée. Mais, avant de faire connaître les résultats de l'essai de w — culture dans la petite propriété de mon père, qu'il me soit permis de citer quelques exemples de rendement de la Mar- seillaise dans son pays d'origine, je les prends au hasard dans la « Notice sur la Pomme de terre la Marseillaise » par M. Jean Pcrrin, professeur libre d'agriculture. (1895). (( La pomme de terre la Marseillaise a donné en 1893, sur une petite surface, 12 kilogrammes par mètre carré, soit 120,000 k. à l'hectare, chez M. Pignol à Gémenos, qui avait semé 75 kilog. de semence sur 150 mètres carrés et dont la récolte lut de 1.900 kilog. » M. Sardou, greffier à Grasse, a aussi en 1893 récolté 32 fois la semence. » M. Soustelle, à Uzès, a récolté en 1894 dans son jardin 12 k. 100 gr. par mètre carré. » M. Lion, Antoine, à Fréjus, avec 500 kg. de semences obtint, en 1894, 15,000 kg. de récolte, soit 30 fois la semence. )> M. Picot, en Algérie, a atteint 45 fois sa semence. » Enfin, pour terminer cette énumération, l'hectare plein a donné à PeyroUes, chef-lieu de canton de l'arrondissement d'Aix (Bouches-du-Rhône), en 1895, année exceptionnelle de sécheresse, 53,320 kg. de belles pommes de terre qui ont fait l'admiration de tous les visiteurs et invités de M. Frédéric Maunicr ». Il y a lieu de remarquer que, dans la vallée de la Durance, pays de l'obtention de la Marseillaise, les espèces les plus productives, comme VEarhj rose, Vlnstitut de Beauvais, la Chardontie, pour n'en citer que quelques unes, ne donnent pas une récolte moyenne par hectare de plus de 20,000 kilogrammes. Ces exemples cités, je vais en quelques lignes faire con- naître le résultat de l'essai tenté par mon père à Réville, près Saint-Vaast-la-IIougue. Les tubercules expédiés à mon père, au commencement d'avril, le 5 ou le 6, ne furent ense- mencés que vers le 10 ou le 12 avril, par conséquent deux — M} mois environ après l'ensemenceracnt normal, qui a lieu chez nous dans le courant du mois de février. De plus, on ne put employer comme engrais le goëmon ou varech, le meilleur engrais en général pour tous les terrains des communes riveraines du Val-de-Saire. J'ajouterai que le terrain choisi n'était que de 2<^ qualité, vu la saison tardive de l'ensemen- cement. Malgré ces causes défavorables au rendement de cette sorte de pomme de terre, mon père, lors de l'arrachage des plants' vers le milieu du mois d'août, retira 60 kg. pour 4 de semen- ces, sur une superficie de 10 mètres carrés environ; soit 60,000 kilogrammes à l'hectare ou 15 fois la semence. Il est bon d'ajouter que les petites pommes de terre, c'est-à dire celles qu'on ne pouvait ensemencer l'année suivante, avaient été mises de côté avant la pesée; elles étaient d'ailleurs en petite quantité. Inutile de dire que mon père reprendra son essai l'année prochaine, mais sur une superficie plus grande, puisqu'il compte ensemencer toute la récolte de cette année, dans les meilleures conditions de culture. Mais, me demandera-t-on sans doute, est-elle bonne cetle pomme de terre dont vous nous faites l'éloge ? A cette ques- tion, je ferai la réponse suivante : J'ai goûté les tubercules et les ai fait goûter à des membres de ma famille; nous les avons trouvés excellents et très farineux. Quelques mots maintenant sur son aspect et sa forme. A première vue, mon père prit la Marseillaise pour V Institut de Beauvais, espèce si renommée il y a une dizaine d'années, et s'empressa de m'en faire la remarque. Mais après un examen plus minutieux, nous pûmes constater tous les deux que la Marseillaise était plus ronde et plus grosse ; de plus, les yeux étaient d'un rose un peu plus foncé que dans l'Institut de Beauvais. En terminant je me permettrai de reproduire le conseil — 40 suivant donné par M. Frédéric Maunier, roljtenleur de la Marseillaise : )) Je conseille très sincèrement à tous ceux qui ont semé » la «Marseillaise» défaire l'ablation du bouquet lloral » avant l'épanouissement des fleurs, s'ils veulent accroître » leur récolte de pommes de terre. » Je viens de citer la pomme de terre l'Institut de Beauvais. Qu'il me soit permis, à la fin de cette petite note, de rendre un sincère hommage à la mémoire d'un membre de notre Société, l'un de mes amis de collège, enlevé à l'affection des siens, à la fleur de l'âge, il y a quelques années, M. Henri Férey, négociant en grains, place de la Fontaine, et ancien propriétaire de notre jardin d'arboriculture. M. Henri Férey est, à ma connaissance, le premier qui ail pu se procurer quelques tubercules de 1' « Institut de Beauvais » : c'était, si je ne me trompe, au commencement de l'année 188i ; il eut l'amabilité d'en envoyer quelques-uns à mon père, et cette nouvelle espèce donna dans notre propriété un rendement supérieur à toutes les espèces que nous avions pu cultiver jusqu'à ce jour. Mon père répandit sa culture dans la com- mune de Réville, et elle y est toujours cultivée avec avantage sous le nom de la Parisienne. M. Henri Férey, qui était en relations avec la maison Vilmorin, avait fait à cette maison la commande de quelques kilos de tubercules l'année même qui suivit l'obtention de r « Institut de Beauvais ». C'est donc à lui que les cultiva- teurs de ma commune ont dû l'avantage de pouvoir cultiver dès sa mise au commerce cette espèce si renommée. L. Lefaucoxnier. ^7-*-^ 47 - ESSAI DE CULTURE A CHERBOURG nu CHRYSANTHÈME A LA GRANDE FLEUR Jusqu'à ce jour, personne que je sache, à Cherbourg, n'avait essayé de cultiver le chrysanthème pour la grande Heur. Au mois de novembre 1895, me trouvant à Caen au mo- ment de l'exposition de chrysanthèmes et de fruits, organi- sée par la Société Nationale d'Horticulture -du Calvados, j'y allai faire une visite. Je fus frappé de l'énorme grandeur des fleurs exposées, ne soupçonnant nullement que l'on pût obtenir de pareilles dimensions. L'idée me vint d'essayer; mais comment? et avec quel engrais ? Le hasard me servit à souhait; car, quelque temps après, au mois de février, je reçus de Paris un catalogue de fleu- riste, dans lequel je trouvai l'annonce d'un engrais spécial pour le Chrysanthème. Faire venir un petit colis de cet engrais et le mettre à l'essai fut vite décidé. J'avais quelques pieds de chrysanthèmes dont je ne con- naissais ni les noms ni les aptitudes à produire de grandes fleurs (toutes les variétés ne s'y prêtant point). Je tentai l'expérience quand môme. Je trouvai dans mon sac d'engrais les indications néces- saires pour son emploi, les mélanges de terre et la façon de faire les rempotages; j'ai suivi ces instructions, autant qu'il — 48 — a été eu mon pouvoir, n'ayant pas le loisir d'y consacrer beaucoup de temps. Au mois de novembre dernier, lors de la floraison de cette plante, j'eus la satisfaction de voir que mes eiïorts n'étaient pas perdus. J'obtins des fleurs beaucoup plus grandes que celles que j'obtenais par le passé ; les tiges des plantes étaient très rigides, le feuillage d'un beau vert et bien élolïé. Ce résultat a été constaté par un des habiles fleuristes de la localité. A la séance tenue par la Société en novembre, j'apportai les premières tiges qui avaient fleuri, et après leur présen- tation aux membres présents, j'eus l'approbation à peu près générale sur leur beauté. Il est vrai qu'il me reste beaucoup à faire avant d'obtenir des fleurs de première grandeur! Ainsi, cette année, un horticulteur spécialiste est arrivé à produire un capitule de 33 centimètres de diamètre. Un des principaux semeurs français, M. Calvat, de Greno- ble, ne produit absolument que des sujets faciles à la grande fleur, par la sélection qu'il a faite de tous ses semis. Une révolution — bien pacifique — se prépare également au sujet du coloris. Jusqu'ici la majeure partie des chrysan- thèmes avaient des fleurs aux nuances unies; mais à partir de 1898, nous aurons des fleurs à sensation: panachées, lignées et striées. M. Simon Délaux, semeur français de Toulouse, vient de mettre au jour une collection de 8 nouveautés de ce genre. Ces 8 merveilles ont été acquises par la Roseraie Belge de Jette-Saint-Pierre (Bruxelles), pour la somme de six mille francs seulement ! Elles ne seront mises dans le commerce qu'é'i partir du 1o février 1898, au prix de 30 francs la bouture ou 200 francs la collection. Toutefois l'obtenteur, d'accord avec la Roseraie, se réserve — 49 - de livrer la collection, à partir du 15 août 1897, au prix de trois mille francs. Avis aux amateurs ! Voici les noms de ces nouvelles variétés : Madame Veuve Binet fils ; Mademoiselle Lucie Fauve (il en existe déjà une de ce nom, mais de Calvat); Directeur Paul Baudry ; Madame Gustave Larivière ; Madame Léon Bourgeois ; Madame Victor Vaissier ; Préfet de Sel v es ; Et enfin Amitié de l'Agriculture nouvelle, dont voici la désignation : Japonais, vieil or, ligné et strié, carmin et cramoisi foncé. Les 7 premières ont des teintes du même genre. L'engrais dont je me suis servi n'est pas le seul apte à la culture de cette plante. Dans la séance de février il a été donné communication d'autres engrais qui y sont favorables, et avec lesquels on obtient de très beaux résultats. Mais je le préfère, parce qu'il est d'un emploi plus facile. (1) Deux Sociétés de chrysanthémistes se sont fondées en 189G, l'une dans la région de Lyon, et l'autre dans le Nord. Le siège de cette dernière est à Lille. Elle a pour titre Société des Chrysanthémistes du Nord. (S. C. D. N.) Son but est de développer et d'encourager la culture du chrysanthème par tous les moyens en son pouvoir : 1° En accordant des subventions et des médailles aux expositions de chrysanthèmes ; 2" En décernant des certificats de mérite aux bonnes varié- tés et aux nouveautés qui lui sont soumises ; (1) On trouve cet engrais chez M. Henri Leterrier, marchand grainier, rue Ganibetta, à Cherbourg, qui en est dépositaire. rio — 30 En ofTrant son concours et son expérience aux Sociétés d'horliculture pour l'organisation des expositions de chrysan- thèmes et la préparation des programmes, etc. Certaines variétés de chrysanthèmes se prêtent admirahle- ment à faire de fortes plantes dites Standards. Il en a été exposé à Lille et à Paris, dont un entre autres, de la variété Etoile de Lyon, qui avait une hauteur de I^GO, une couronne de 1^20 de diamètre, et portait 30 capitules, dont 12 au moins mesuraient 25 centimètres de diamètre. Ce spécimen était exposé par M. Anatole Cordonnier, l'ob- tenteur de l'engrais Papillon. A. PlARD. Nota. — M. Leterricr, dépositaire de l'engrais Papillon, de M. Cordonnier, de Bailleul (Nord), nous a remis divers documents sur les cultures de chrysanthèmes de cet horticulleur et sur les engrais de sa composition. Le cadre du Bulletin ne nous permet pas de les reproduire. Disons seulement que les engrais mis au commerce par M. Cordonnier sont de deux sortes: l'un, de^i grap- ■priics, pour vignes, plantations d'arbres fruitiers, arbres en pots, défoncements, etc., — et l'autre, au Papillon, pour chrysanthèmes, rosiers, œillets, pélargoniums et toutes plantes annuelles. Les ren- seignements insérés au présent Bulletin donnent des indications sur les beaux résultats obtenus avec l'engrais Papillon. P. L. — .il — SOINS A DONNER AUX CHRYSANTHÈMES cultivés en pots et en pleine terre pour la grande fleur. Nous avons reçu de M. Ch. Molin, membre correspondant de notre Société, horticulteur à Lyon, place Bellecour, qui cultive les chrysanthèmes, une circulaire donnant les ren- seignements ci-après, que nous avons cru devoir reproduire dans noire Bulletin, et qui peuvent avoir d'autant plus d'in- térêt qu'une exposition de chrysanthèmes doit avoir lieu à Cherbourg en novembre prochain. En Avril et Mai. — Lorsque l'on reçoit les boutures de chrysanthèmes, il faut les remporter dans de petits pots, en ayant soin de bien eii drainer le fond; quelques jours après, lorsqu'elles ont repris leur végétation normale, il faut leur donner un premier pincement à 12 ou 15 centimètres de terre. Ce môme pincement devra également être donné aux plantes mises en pleine terre. Il faut savoir qu'il convient de ne pas pincer immédiate- ment après un rempotage. Ces boutures devront être placées dehors dans un endroit bien sain, chaud et aéré, les pots enterrés à moitié. En Juin. — Les plantes qui n'ont subi que le premier pincement devront, au fur et à mesure que leurs pousses latérales seront suffisamment développées, être pincées une seconde fois, au-dessus de la deuxième ou troisième feuille. Dans les premiers jours du mois, un rempotage devient nécessaire et les plantes doivent être mises en pots de 4 pou- ces (12 centimètres de diamètre), dans un mélange de terre — 52 — composé (le un tiers terreau de feuilles, un tiers terreau de couche et un tiers terre franche légère. Pour conserver le feuillage (sujet à ce 'moment aux inva- sions cryptogamiques) intact et d'un beau vert, il faudra le bassiner de temps à autre au jus de tabac dilué dans 10 fois son volume d'eau, ou employer de la fleur de soufre. La bouillie bordelaise et les autres préparations employées contre le mildiou donnent également de bons résultats. Ne pas attendre pour traiter les plantes que les pucerons ou le blanc les aient envahies. Les arrosements demandent une grande attention: les plantes ne doivent jamais souffrir de la soif. Préférer l'arrosement à la pomme mouillant à la fois le feuillage, le pot et le sol environnant, à un arrosage au goulot. En Juillet. — Au commencement de juillet, les plantes doivent avoir subi les deux pincements et montrer les tiges qui résultent de la deuxième opération. Ces tiges ne doivent pas être toutes conservées, surtout s'il s'en montre un grand nombre; vers fin juillet, on choisit les 3, 4, 5 ou 6 les plus vigoureuses et l'on supprime toutes les autres. Enlever au fur et à mesure qu'ils se présentent les bour- geons qui naissent à l'aisselle des feuilles. Dans quelques variétés, des boutons couronnes font leur apparition ; il est trop tôt pour les conserver; on supprime le bouton et les bourgeons les moins vigoureux qui l'accom- pagnent, ne laissant que le meilleur de ces derniers pour continuer la tige. Un autre bouton se présentera en août, ce sera le bon. A la mi-juillet il faut rempoter les plantes dans des pots de 6 pouces (18 centimètres de diamètre) et ne pas encore leur donner de l'engrais. Mêmes soins à donner aux plantes en pleine terre, sauf les rempotages. )3 — En Août. — Les plantes doivent avoir subi le deuxième rempotage et leur charpente doit être établie. Les soins à leur donner consistent surtout à surveiller rébourgeonnement qui doit être rigoureusement pratiqué. Vers le 20, on procédera au dernier rempotage en 8 pou ces (24 centimètres de diamètre); dix jours après, ou mieux encore dès l'apparition des boulons on pourra commencer l'arrosage aux engrais liquides. M. Molin emploie le Pur Guano Ichtemic, qui lui a toujours donné de bons résultats. Un autre engrais dont la réussite, selon lui, est certaine, mais dont l'emploi n'est pas très agréable, est la matière fécale. On la mélange à l'eau d'arrosage à la dose de huit pour cent et en l'augmentant graduellement jusqu'à vingt pour cent. Lorsque la terre est très sèche, il faut toujours donner préalablement un arrosage à l'eau claire avant celui à l'en- grais. Ces arrosages aux engrais doivent se continuer jusqu'à ce que les fleurs commencent à s'épanouir, et cesser dès l'appa- rition des premiers pétales. Du 10 août au 15 septembre, c'est le moment de réserver les boutons couronnes, opération qui n'est pas difficile mais qui demande néanmoins du soin et de l'attention. Le bouton couronne est celui qui se montre entouré de bourgeons ; il faut donc, lorsqu'il est encore petit, faire tomber délicate- ment soit avec l'ongle, soit avec un instrument tranchant, les bourgeons qui l'entourent, eu évitant cependant de les cou- per trop près de la tige. L'ébourgeonnement doit être méti_ culeusement observé et, si l'on veut obtenir des fleurs de grandes dimensions, il est essentiel de ne jamais laisser pousser des bourgeons à l'aisselle des feuilles ainsi que des drageons aux pieds des plantes. Il est indispensable de tuteurer chaque tige et de donner IV, - -o'v — quelques bassinHges journaliers au feuillage surtout pendant les grosses chaleurs. En Septembre. — Le mois de septembre est celui où le chrysanthème croît avec le plus de vigueur; il est donc très urgent d'opérer avec le plus grand soin les ébourgeonne- ments, de chasser les insectes, soit avec du jus de tabac, soit avec du soufre précipité à la nicotine et continuer les arrosages à l'engrais liquide. A partir du 15 septembre, la majeure partie des variétés de chrysanthèmes ne présente- ront plus que le bouton terminal, c'est-à-dire celui qui se présente entouré de 3 autres boutons et marque ainsi la fin de la végétation de la plante. On devra donc faire tomber comme pour le bouton cou- ronne, soit avec l'ongle, soit avec un greffoir, les 3 boutons qui entourent celui du milieu sans attendre qu'ils se soient trop développés; sans cette précaution on obtiendrait de moins grandes fleurs. En Octobre. — A cette époque, toutes les plantes doivent être boutonnées. Il faut continuer l'ébourgeonnage et les arrosages à l'engrais liquide en augmentant progressivement la dose, et en ayant soin de les alterner avec des arrosages à l'eau pure. Les arrosages à l'engrais doivent cesser pour toutes les plantes dont les fleurs commencent à s'épanouir. Les plantes cultivées en pleine terre devront être relevées en pots de 12 à 18 centimètres de diamètre, en ayant soin de laisser une partie de la terre attenante aux racines; il faut aussi pendant quelques jours les préserver des coups de soleil. 11 faudra penser à la rentrée des chrysanthèmes; mais, avant de procéder à ce travail, il convient de visiter les plan- tes et de supprimer les feuilles mortes, rechercher les che- nilles, et veiller à les garantir de la pourriture qui est dan- gereuse pour le chrysanthème. — iJO En novembre. — Les soins à donner pendant ce mois con- sistent à aérer le plus possible les serres et orangeries où l'on aura abrité les chrysanthèmes, afin d'empêcher la pourriture de se mettre dans les lleurs. Jl ne faut chauffer que juste pour empêcher de geler. Les plantes rentrées en appartement devront être tenues le plus près possible du jour, car elles ne se plaissnt pas dans les endroits obscurs. En général les engrais doivent être supprimés, sauf pour les plantes qui sont encore en boulons. .")(1 — Exposition de Chysanthèmes et de Fruits à Cherbourg en d897. La culture des chrysanllicmes a pris, partout, une grande extension et diverses Sociétés organisent, chaque année, des expositions de ces plantes. La Société d'horticulture de l'arrondissement de Cher- bourg, à la suite de nombreuses sollicitations dont elle a été l'objet, a dû décider l'organisation d'une exhibition de ce genre. Elle a, par suite, arrêté le programme d'une exposition de chrysanthèmes et de fruits qui aura lieu du 13 au 16 novem- bre 1897. Les horticulteurs, jardiniers et amateurs, étrangers ou non à l'arrondissement, sont invités à y prendre la plus grande part possible. Le programme prévoit divers concours; mais si, en dehors de ces prévisions, il était présenté des collections de plantes ou de lleurs d'un mérite supérieur, le Jury, auquel est donné tout pouvoir à cet égard, pourrait assurer aux exposants, étrangers ou non à l'arrondissement, les avantages attachés aux concours spécifiés à l'avance, et attribuer des récompen- ses consistant en primes, diplômes d'honneur, médailles d'or, de vermeil, d'argent ou de bronze de divers modules. Les exposants seront libres de recevoir les médailles qui leur seront décernées ou leur valeur en argent. — Chaque exposant pourra prendre part à tous les concours de collec- tions de chrysanthèmes ou de fruits; mais il ne lui sera décerné que la plus haute des récompenses qui lui seront attribuées. Les diplômes seuls lui en seront délivrés. Les concours prévus sont les suivants : 57 - Prix à décerner par les dames patronnesses. 1» Pour les plus beaux bouquets montés de chrysanthèmes faits dans l'arrondissement de Cherbourg; âoPour la plus belle garniture de fleurs de chrysanthèmes pour surtout de table ayant la même origine (un milieu et deux bouts); 30 Pour la plus belle couronne de chrysanthèmes. Prix à décerner par le Jury. ■î^'" série. — Chrysanthèmes. Concours séparés entre horticulteurs marchands de l'ar- rondissement d'une part, et entre horticulteurs marchands étrangers à l'arrondissement d'autre part : ioPour la plus belle collection \ et la plus nombreuse en variétés; \ 2° Pour la plus belle collection de oO variétés ; 30 Pour la meilleure collection de nouveautés de 1895 et 1896; 40 Pour la meilleure collection | Chrysanthèmes de variétés japonaises; 3" Pour la meilleure collection [ ^^ P^*- de variétés incurvées et alvéoli- formes ; Go Pour la meilleure collection de variétés duveteuses ; 70 Pour le meilleur lot en plan- tes de marchés ; 8° Pour la collection la plus belle comportant au moins 20 variétés, — en fleurs coupées. Dans le cas d'apports par des amateurs ou Jardiniers de propriétaires, des concours semblables à ceux indiqués ci- dessus auront lieu entre eux. :)8 — i« Série. — Fruits. 1» Pour la collection la plus belle et la plus nombreuse en espèces et variétés de fruits ; 2» Pour la plus belle collection de poires de table; 3° Pour la plus belle collection de pommes de table ; 4° Pour la plus belle collection de raisins ; 50 Pour la plus belle collection de fruits à cidre. Aux divers concours ci-dessus seront attribués, d'après les prévisions du programme, des diplômes d'bo^neur, médailles d'or, de vermeil, d'argent et de bronze. Les objets et produits présentés à l'exposition devront être accompaijnes d'une étiquette indiquant le nom de chacun et d'une liste générale des produits apportés par chaque exposant. Les objets non étiquetés seront mis hors de concours. Les plantes devront être présentées au lieu d'exposition, le vendredi 12 novembre avant midi; les fruits, fleurs cou- pées et bouquets façonnés, le samedi matin (avant 10 heures, terme de rigueur). Le jury commencera ses opérations le samedi 13 novembre à 11 heures précises. Pendant les journées des 14, I0 et 16 novembre, l'exposi- tion sera ouverte, savoir: de 10 heures du matin à u heures du soir, le dimanche et le lundi; de 9 heures à midi, le mardi; les autres heures étant réservées aux sociétaires et aux exposants. Le samedi 13 novembre, les sociétaires et leurs familles seront seuls admis à visiter l'exposition, de 3 à 5 heures du soir. Les récompenses seront décernées le l^i- dimanche de décembre. Le local de l'exposition sera indiqué ultérieu- rement. Huit jours au moins avant l'ouverture de l'exposition, chaque exposant est tenu de faire connaître par écrit au président de la Société, le nombre approximatif des articles qu'il a l'intention d'exposer, en même temps que la surface nécessaire à son exhibition. — ol) - Eq cas de donations, la Société s'est réservé de fixer, d'accord avec les donateurs, le mode de distribution des sommes allouées et de publier un programme supplémen- taire. Depuis que le programme dont les principales dispositions sont indiquées ci-dessus, avait été arrêté par la Société, M. Cordonnier, de Bailleul (Nord), a mis à la disposition du jury, à l'occasion de l'exposition de chrysanthèmes de Cherbourg: 1er ppix. — Grande médaille de vermeil ou 30 francs en espèces ; 2o prix. — iMédaille de vermeil ou 20 francs pour les 12 plus grandes et plus belles fleurs en neuf variétés (cultivées à l'engrais Papillon) ; Prix unique. — Médaille de vermeil ou 20 francs pour la plus belle plante Standard ou spécimen (cultivée à l'En- grais Papillon). Toutes les catégories d'exposants sont admis à participer à ces concours. Ils seront tenus, dans leur demande de participation adressée à M. le Président de la Société, à une simple déclaration ainsi conçue : Les llcurs exposées ont été cultivées à 1" « Engrais Papil- lon », et une pancarte sur le lot présenté portera : a Culture à l'Engrais Papillon ». L'exposition du 13 novembre promet d'être brillante; car, nous savons que bon nombre de personnes se dispo- sent à prendre part à cette solennité horticole. Espérons que l'exemple de M. Cordonnier, d'autant plus précieux pour la Société qu'il est donné par un producteur renommé de chrysanthèmes, sera suivi, et que le nombre des récompenses mises à la disposition de la Société contribuera à lui donner encore plus d'attrait. 60 — ENVOIS DE TAHITI M. Picquenot, le dévoué membre correspondant de notre Société d'Horticulture, qui habite Tahiti, nous fait à peu près chaque mois des envois de graines, de produits ou de docu- ments ayant trait aux cultures de cette colonie. Nous n'indiquerons que les principaux. ,. * , M. Picquenot nous a l'ait parvenir des feuilles non prépa- rées et préparées, ainsi que des graines du tabac de Déli (Sumat.ra),dont la Chambre d'agriculture de Papeete conseille la culture dans les établissements français de l'Océanie, met- tant des graines à la disposition des habitants. A Déli, la culture principale est le tabac. C'est une plante d'un grand rapport. Dans les plantations convenablement dirigées, on obtient souvent un bénéiice de cent pour cent du capital engagé. Le gouvernement hollandais perçoit tous les ans des som- mes considérables sur cette culture, ce qui lui a permis de soutenir Java lors de la maladie du café et de la crise sucrière. On cherche à Déli les feuilles de tabac souples, lines, résis- tantes, de couleur claire. Quelques sociétaires ayant fumé du tabac envoyé par M. Picquenot, lui ont trouvé un goût agréable, moins fort que celui du tabac français. Dans les documents envoyés par M. Picquenot, nous voyons que M. le président de la Chambre d'agriculture de Tahiti conseille, pour l'envoi de la vanille, de faire confectionner des boites pouvant contenir 4 k.oOO et coûtant environ 1 f.oO, pour expédier comme colis postaux de o k. dont le transport est de 6 fr. 15. La vanille acquitte, à l'entrée en France, un — 61 — demi-droit de 2 fr. par kilogramme. Ce produit a augmenté beaucoup de valeur à Tahiti. 11 y coûte actuellemeat 18 ou 19 fr. le kil., alors qu'on le payait autrefois o ou 6 fr. le kil. On pense que l'élévation ne continuera pas et qu'elle provien- drait des mauvaises récoltes dans les grands centres produc- teurs. Des échantillons de vanille de Tahiti ayant été envoyés à la Chambre de commerce de Chambrai, on leur a trouvé une odeur d'anis qui nuirait à la généralisation de l'emploi. Ail- leurs, on avait accusé ce produit de sentir l'héliotrope ou le géranium rosat. Ces appréciations tiennent sans doute au mode de préparation. Aussi la Chambre d'agriculture de Pa- peete expriaie-t-elle le vœu — la culture s'accroissant dans les établissements français de l'Oceani", — que l'abondance de la production de cette denrée attire dans cette colonie une grande vanillerie industrielle à laquelle les cultivateurs pourraient vendre leurs produits. La vanille subirait là une préparation supérieure à celle trop rudimentaire à laquelle elle est soumise actuellement et qui constitue l'intériorité de la vanille de Tahiti comparativement à celle dos autres pays. Les échantillons que nous avons r^içus autrefois de M. Pic- quenot nous ont paru pourtant d'une excellente qualité. Les autres cultures qui prennent du développ3m3nt à Tahiti sont celles des cocotiers et du café. * * Dans le dernier envoi de M. Picquenol, S3 trouvaient des fibres (ayant beaucoup de ressemblance avec de la filasse) d'écorce de VUrlica œstuans ou Pipturus argenteus, plante de la famille des urticées. C'est un textile excellent; les indigè- nes en fabriquent des filets de pèche et des cordages d'une longue durée. -?-*^ — (\i La Vallée de Tipaerui (Tipéroui) à Tahiti. -P-CKr- Le dimanche 12 juillet 1896, nous partons, deux fétii {\] et moi, en excursion dans la superbe vallée de. Tipaerui, à la sortie ouest de Papeete. Nous sommes accompagnés de la célèbre Fusée, chienne grosse comme le poing et qui appartient à l'un de mes com- pagnons, ancien artificier. Nous parcourons les deux premiers kilomètres sans beau- coup d'entrain: un soleil ardent nous calcine le crâne et la poussière nous aveugle ; mais arrivés à la maison Poroï, nous sommes au bout de nos peines. Un joyeux et retentis- sant « haérémai tamaa! » (Venez manger avec nous!) se fait entendre, auquel la coutume tahilienne et le manque tl'appé- tit — nous sortons de table — nous fait répondre : « A'Ua .'» (Non!) Ce sont les gardiens de la propriété qui nous invitent à prendre notre part de leur repas. Je jette un coup d'œil sur le festin. Poisson cru — nettoyé bien entendu — que nos indigènes trempent dans la sauce miti (sauce composée d'eau de mer, de jus de citron et de lait de coco, lait qui s'obtient en râpant la noix et en pres- sant fortement la ràpure qui laisse couler un suc blanc d'un goût douceâtre) et dont ils engloutissent des morceaux res- pectables accompagnés de maiort- (fruits de l'arbre à pain, Artocapus incisa L., et de bananes fehii { M iis(i /c/ni Berl.) cuits au four canaque; du porc frais cuit de la même façon dans des feuilles tle fafa (vaiiété de Colocosia escidenla Schott) complète le repas. Pour dessert: bananes et oranges à profusion. (1) Alliés. On est fêtii pour peu de ciiose : la mère du plus jeune de mes compa.^^nons est marraine de ma lille aînée, lui-même en est le parrain. Mon autre compagnon est le beau-frère de l'un et le gendre de l'autre. 63 Le four indigène umu (oumou) se compose tout simple- ment d'un trou garni de cailloux que l'on fait cliaulTer avec un feu de bois. Quand les pierres sont incandescentes, elles sont vivement enlevées, le trou est balayé et le fond en est tapissé de feuilles aromatiques, de TU surtout [Dracœna australis Forst.) ; la viande est alors déposée sur ce lit parfu- mé et recouverte d'autres feuilles, puis les pierres viennent ensuite, recouvertes elles-mêmes de terre. Le mets ainsi cuit à l'étouffée est excellent, surtout s'il s'agit d'un cochon de lait. Nous entrons sous bois. Pendant que mes compagnons, moins enthousiastes que moi, dressent « Fusée » à rapporter, je contemple émerveillé celte végétation splendide. Représentez-vous un entassement de blocs énormes, d'ori- gine volcanique, vrai travail de Titans. A la base, l'eau bouillonnante ou formant des bassins minuscules dans lesquels se jouent les « natau » (sorte de truites) guettés par les chevrettes avides. De tous côtés, un enchevêtrement indescriptible d'arbres de toutes les essences revêtus d'une multitude d'orchidées, de fougères et de superbes variétés de mousses. Là croissent pêle-mêle les orangers et les cédratiers, tous en ce- moment couverts de fruits d'un beau jaune d'or que font ressortir davantage les citrons d'un vert sombre qui se confondent avec leur feuillage. Le sol tapissé de mousse est parsemé d'oranges, de cédrats, de citrons mûrs qui giclent sous nos pieds. La voûte de verdure, pleine de senteurs capiteuses, avec çà et là une échappée sur le ciel bleu du Pacihque, retentit du chant joyeux des oiseaux (inconnus à Papeele), parmi lesquels se fait entendre une sorte de merle sitlleur au plumage gris ardoisé; cependant que là haut, là haut, dans la brousse des goyaviers et des lentana claironnent les coqs sauvages et qu'au loin un paon marron réveille de son cri déchirant (Léon ! Léon !) tous les échos assoupis. Là vivent ensemble : - 64 Le Manguier (Mangifera vidica L.) dont le tronc laisse suinter une gomme blonde, alors que la mangue a un goût de térébenthine. Vlnocarpus eduUs Forst. dont le fruit a la saveur de la châ- taigne. La sève donne plusieurs couleurs dilïérenles; le bois, très i)lauc,est en même temps très dur. Des larmes de gomme coulent de son tronc superbe qui semble ciselé. Les chevaux sont friands de son écorce et de son feuillage. Voici VËugenia jamhos vulgaris D. C: ses Heurs blanches en panicules terminales forment des aigrettes qui tombent en llocons sur le sol; ses fruits globuleux, d'une couleur jaunâtre, répandent une légère odeur de rose. Puis le Baningtonia speciosa L., le Fotrabc de Madagas- car! Ses fruits à quatre angles lui ont valu le nom de bonnet carré ou bonnet d'évêque. Leur propriété stupéliante est utilisée pour la pêche par les indigènes. Mais soudain mou lyrisme prend fin. Ayant le nez en l'air, je viens de m'empètrer et de me piquer les jambes dans un coin où se dressent, perfides, quelques pieds de liromelia ananas L. Cinq minutes après je n'y pense plus. Un tel parfum se dégage de VLnonanona odorata qu'un de mes compagnons grimpe en un clin d'œil dans l'arbre et me remet une branche toute lleurie. C'est des Heurs" de cet arbre qu'est extrait le Ylang-ïlang. Là, au bord de l'eau, foisonne une crucifère, Cardamine sarmenlosa Forst., qui entre ici dans la composition des remèdes indigènes. Je ramasse le fruit du Tanghinia J/an(y/ui5 Thouars. II ressemble à un petit coco. Ses propriétés vénéneuses sont bien connues. Le bancoulier, Aleuriles triloba Forst., alterne avec le tamanou, Calophgllum mophglhnn L., dont le bois rivalise avantageusement avec l'acajou. Admirons ce groupe de maïoré, Artocarpiis incisa L., l'arbre à pain au superbe feuillage. Ses boules sont excellen- tes et se mangent cuites à toutes les sauces. Les animaux — (î;) sont friands de ce fruit quand il est bien niùr; mais alors il ne vaut rien pourriiomme. Et notre beurre végétal est là, suspendu devant nous, sous la forme de l'avocat (vert à cette saison) en forme de poire. L'avocatier, Persea gratissima Gœrtn., a de nombreuses variétés dans l'ile, toutes comestibles. Le long des flancs de la vallée, voici, à 15 mètres, les raci- nes adventives du Pandanus odoratissimus L., semblables à des pattes d'araignée colossale. Les fleurs répandent une odeur d'éther très agréable. S'aluons aussi le pain quotidien destahitiens, îe Musa fehii (Bertero). Il a le port du bananier, mais son feuillage est d'un vert sombre, et son régime rougeâtre pousse perpendi- culairement. Les fruits se mangent après cuisson, soit au four indigène (uniu), soit dans l'eau. Mais quelle est cette avalanche d'oranges mûres ? Quoi ! il y a un indigène là haut ? dans les orangers? malgré les épi- nes ! Mais oui. Un vigoureux Amu té ananif (Mangez des oranges!) éclate sur nos têtes. Sans en voir l'auteur, nous répondons encore: Aïta 1 (Non!). Deux femmes indi- gènes, assises sur la mousse, la tête couronnée de fougère odorante [Angiopteris erecta Hoiïm.) nous accueillent par un la orana! (Bonjour!) gracieux et nous sourient en décou- vrant des dents magniflques. Je regrette de n'être pas peintre. Et nous continuons à monter. Tour à tour apparaissent des touft'es de bambous, Bam- busa arundinacea Willd., de 20 mètres de hauteur; des papayers, Carica papaya L., d'un port si gracieux, tandis que partout émergent d'entre les rochers des groupes de Caladium, d'un vert sombre, hauts de 4 mètres. Dans des fissures creusées dans le roc par les cascatelles, j'aperçois dans l'ombre la salsepareille [Smilax salseparilla) . Enfin, brochant sur le tout, les bras immenses des bourao, Hibiscus tiliaceus L., qui s'étendent, se croisent, s'enche- vêtrent en un fouillis inextricable. Et quelle variété d'orchidées ! — <)(i — l'armi les fougères, les Gleichéniacées. les Davalliacées, les Ptéridées, les Lomariées, les Aspléniées, les Aspidiées et surtout les Polypodiées ; puis les Acrostichées, les Schizéa- cées, les Opliioglossées ; en un mot presque toutes les espè- ces de nos établissements de l'Océanie sont représentées. Je cueille à droite, à gauche; je trébuche sous une montagne de verdure. Mes bras ne suffisent plus. Mes compagnons me viennent heureusement en aide; et, quand le soleil disparait, nous revenons barrasses, chargés et triomphants. Nous retrouvons, près de la maison Poroï, nos familles qui nous attendent impatiemment. Ils sont là une douzaine, mes fillettes Fernande et Madeleine en tète, tous couronnés, comme tantôt les deux vahiné, de fougère odoriférante. Ils nous acclament. Nous rentrons, la nuit tombée, en chantant à tue- tète, heureux à peu de frais, en nous promettant tous, sauf peut-être la pauvre <• Fusée » qui n'en peut plus, de recommencer cette excursion qui m'a laissé le souvenir d'un spectacle enchanteur et véritablement paradisiaque. Juillet 1896. PiCQUENOT. — 67 — REVUE DES PUBLICATIONS HORTICOLES ->^3«»c><6«f»«S«» Les engrais chimiques en horticulture. — Les engrais chimiques font tous les jours des progrès en agriculture ; pourquoi n'en serait-il pas de inèrae en Inu licMlUire, et si, en agriculture, on reconnaît qu'ils donnent des résultats avantageux, il n'y a aucune raison pour qu'il n'en soit pas de môme dans les dilïérentes cultures horticoles, puisque l'analyse des plantes a démontré qu'elles contenaient toutes les mêmes éléments, mais dans des proportions variables. De plus, nous demandons à nos terres de potagers de pro- duire dans la même année plusieurs récoltes ; il faut donc qu'elles soient plus riches et que les éléments fertilisants soient plus abondants et plus facilement absorbables par les plantes. Le fumier que nous employons est-il suffisant ? Le fumier est un engrais complet, car il contient tous les éléments qui sont nécessaires aux plantes, mais il est très variable comme quantités de matières réellement fertilisan- tes, suivant: l^ les soins qu'on lui a donnés ; %" l'animal qui l'a produit; 3° la nourriture que l'animal a reçue. En effet, le fumier est mal soigné, il est lavé par les pluies et dessé- ché par le soleil ; il y a donc perte très sensible d'éléments fertilisants. Il y a une grande différence entre la valeur du fumier des différents animaux. Le plus riche est le fumier de mouton, qui contient 24 k. 500 environ de matières fertilisantes, celui de cheval 20 k. 500 et celui de vache 10 k. 500 seule- ment. Quant à la nourriture, si l'einimal est nourri avec des plan- tes provenant d'un sol qui manque ou qui contient peu d'un — ()S — des éléments fertilisants, cet élément se trouvera peu ou point dans le fumier, puisque ce n'est que dans les déjec- tions solides ou liquides des animaux que sont les matières fertilisantes. Ces éléments du fumier ne sont, en outre, que très lentement décomposées dans le sol et les plantes ne peu- vent les absorber qu'à la longue. Les éléments nutritifs du fumier soni en proportions sem- blables et, comme certaines plantes, contiennent un ou plusieurs éléments en plus grandes proportions que d'autres, il s'ensuit qu'avec le fumier on donne à toutes les plantes les mêmes quantités des dilïérentes matières fertilisantes et qu'une plante qui demande plus d'un élément n'en a pas plus qu'une autre qui n'en a pas ou peu besoin. Le fumier ne suffit donc pas pour nos cultures horticoles, et il faut lui ajouter des engrais chimiques que l'on peut composer suivant le besoin des plantes. Mais le fumier sera toujours nécessaire pour former de l'humus, qui a la pro- priété de retenir les éléments fertilisants, de diviser la terre, de conserver l'humidité et qui produit l acide humique qui, avec l'acide carbonique, décompose les minéraux du sol et les rend absorbables parles plantes. Les engrais chimiques étant facilement et rapidement assimilables, il faut en mettre moins que de fumier et sous un petit volume; ils sont très riches, puisque 100 kilos d'engrais contiennent plus d'éléments fertilisants que 1000 kilos de fumier. Les plantes contiennent quatorze éléments, mais il n'y en a que cinq qu'on trouve en assez grande proportion et les neuf autres sont en très infimes quantités et toutes les terres en ayant toujours assez pour les besoins des plantes, il n'y a pas à s'en préoccuper. Les cinq éléments principaux que l'on doit fournir aux plantes sont : l'azote, l'acide phosphorique, la potasse, la chaux et le fer. — O!) — L'azote est fourni par le nitrate de soude, le sulfate d'am- moniaque, le nitrate de potasse et par l'enfouissement de matières animales ou végétales. Le nitrate de soude descend facilement dans le sous-sol, entraîné par les pluies. Le sulfate d'ammoniaque, au contraire, a tendance à remonter à la surface de la terre. On doit employer le premier pour les plantes à racines pivotantes et seulement au printemps, et le second pour les plantes à racines traçantes et à l'automne. Les matières animales ou végétales ne donnent leur azote que très lente- ment. L'acide pliosphorique se trouve dans les phosphates miné- raux, les phosphates d'os et les scories de déphosphoration ; mais, dans la culture maraîchère, il vaut mieux employer les phosphates d'os qui sont plus rapidement assimilables. Pour la vigne, les prairies et les légumineuses, les scories donneront de bons résultats, car elles contiennent de la chaux dont elles ont besoin. La potasse est fournie par le chlorure de potassium, le sulfate de potasse, le carbonate de potasse, le nitrate de potasse, la kanaïte et les cendres de bois. Il vaut mieux se servir de sulfate de potasse ou de kanaïte. Pour la chaux on prend du plâtre qui est du sulfate de chaux et on l'emploie cru ou demi-cuit. Pour le fer, c'est au sulfate de fer qu'on doit le demander. On dit que le fer se trouve dans toutes les terres, mais il y est généralement à l'état insoluble et on fera bien d'en mettre, car il est aussi indispensable pour les plantes que pour les animaux et sans lui elles deviennent anémiques. Les engrais chimiques ont de nombreux et réels avanta- ges, ils sont faciles à répandre et rapidement absorbés par les plantes. Ils hâtent la maturation, les légumes et les fruits sont moins aqueux, plus lourds et ont plus de chair végé- — 70 — tille, ils sont plus tendres et plus savoureux. Los Heurs ont plus d'éclat et de parfum et les feuilles sont plus larges et plus noires. Les branches ont plus de rigidité ; l'écorce noir- cit et, devenant propre et lisse et n'ayant plus de mousse, ne donne plus d'abris aux trop nombreux insectes. On devra acheter les matières premières isolément et non les engrais tout préparés, car on risquera moins d'être trompé et on les mélangera dans les proportions que les plantes demandent et suivant la composition du sol. Nous terminons ce résumé, en donnant les formules que M. le Marquis de Paris a conseillées et dont il se sert. Il a fait remarquer toutefois que, suivant la composition des sols, il peut y avoir avantage à en changer les proportions. PLANTES A FLEURS ET A FEUILLAGES Pour les boutures de géraniums : 7 kilos superphosphate de chaux. 1 kilo chlorure de potassium. 7130 grauniies sulfate de fer. 2 kilos sulfate de chaux. :] grammes de ce mélange par kilo de terre, mêler le tout ensemble. Pour les rempotages de coleus, achyrantes, etc. 1 kilo 500 nitrate de soude. 1 kilo sulfate d'ammoniaque. 1 kilo 500 superphosphate de chaux, 500 grammes chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 500 grammes sulfate de fer. 3 grammes de ce mélange par kilo de terre, mêler le tout ensemble. Pour les rempotages de bégonias, etc. 1 kilo nitrate de soude. 2 kilos sulfate d'ammoniaque. 3 kilos superphosphate de chaux. 500 grammes chlorure de potassium. — 71 — 2 kilos sulfate de chaux. 500 grammes sulfate de fer. 3 grammes de ce mélange par kilo de terre, mêler le tout ensemble. Pour les plantes à fleurs en massif: 2 kilos nitrate de soude. 10 kilos superphosphate de chaux. 2 kilos chlorure de potassium. 4 kilos sulfate de chaux. 2 kilos sulfate de fer. 300 grammes de ce mélange par mètre carré. Pour les planles à feuillage en massif: A kilos nitrate de soude. 4 kilos superphosphate de chaux. 1 kilo chlorure de potassium. 4 kilos sulfate de chaux. 2 kilos sulfate de fer. 300 grammes de ce mélange par mètre carré. Pour les plantes à feuillage en pots: 1 kilo nitrate de soude. 1 kilo sulfate d'ammoniaque. 2 kilo superphosphate de chaux. 300 grammes chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 500 grammes sulfate de fer. 3 grammes de ce mélange par litre d'eau, et arroser une fois par semaine. Pour les plantes à fleurs en pots : 500 grammes nitrate de soude. 500 grammes sulfate d'ammoniaque. 4 kilos superphosphate de chaux. 500 grammes chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 500 grammes sulfate de fer. 3 grammes de ce mélange par litre d'eau, et arroser une fois par semaine. — 72 — ARBRES FRUITIERS Pour les (n-brcs fruitiers à pépins, greffes sur franc, (le moyenne vigueur. 2 kilos nitrate de soude. 4 ivilos superphosphate de chaux. 1 kilo chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 2 kilos sulfate de fer. Pour les arbres fruitiers à pépins, greffés sur Cognassier ou sur Paradis, de moyenne vigueur : 1 kilo oOO sulfate d'ammoniaque. 4 kilos superphosphate de chaux. 1 kilo chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 2 kilos sulfate de fer. Pour les arbres fruitiers à noyaux, greffés sur Amandier : 2 kilos nitrate de soude. 8 kilos superphosphate de chaux. 1 kilo chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 2 kilos sulfate de fer. Pour les arbres fruitiers à noyaux, greffés sur Prunier : 1 kilo oOO sulfate d'ammoniaque. 8 kilos superphosphate de chaux. 1 kilo chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 1 kilo sulfate de fer. Pour les arbres fruitiers, semer le mélange d'engrais avant l'hiver, à la dose de 300 grammes par mètre carré, au moins, et couvrir tout l'espace occupé par des racines. Pour les arbres qui ne poussent pas, il faudra augmenter la dose d'azote, et au contraire pour ceux qui poussent trop et ne donnent que peu de fruits, la diminuer et augmenter celle de l'acide phosphorique. — 73 — CULTURE MARAICHÈIÎE Papilionacees {haricots, pois, etc.) : 000 grammes nitrate de soucie. .'{ kilos superphosphate de chaux. 1 kilo chlorure de potassium. 2. kilos sulfate de chaux. 2 kilos sulfate de fer. yolanees {pommes de terre, tomates, etc. 1 kilo nitrate de soude. 4 kilos superphosphate de chaux. % kilos chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 2 kilos sulfate de fer. Crucifères {choux -fleur s, radis, etc.) 2 kilos nitrate de soude. 1 kilo sulfate d'ammoniaque. (i kilos superphosphate de chaux. 3 kilos chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 2 kilos sulfate de fer. Composées {laitues, chicorées, etc.) : 1 kilo sulfate d'ammoniaque. 2 kilos superphosphate de chaux. 1 kilo chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 1 kilo sulfate de fer. Co77îposées {artichauts, cardons, etc.) 2 kilos oOO nitrate de soude. 4 kilos superphosphate de chaux. ()(l(l grannnes chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 1 kilo sulfate de fer. Liliacées {asperges) : 2 kilos nitrate de soude. 4 kilos superphosphate de chaux. ',i kilos chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 2 kilos sulfate de fer. (Mettre l'engrais avant l'hiver). 74 — Chér.opodécs [épinards), Mcsembryanlhémées (lélragoncs) : 1 kilo nitrate do soude. 3 kilos supcrpliospiiatc de ciiaux. 1 kilo ;)()() ciiloriire <\o polassiuui. 2 kilos sulfate de ciiaux. 1 kilo sulfate de fer. I liosacées {fraisiers) : 1)00 grammes nitrate de soude. 1)00 grammes sulfate d'ammoniaque. 'A kilos superphosphate de chaux. 1 kilo chlorure de potassium. 2 kilos sulfate de chaux. 2 kilos sulfate de fer. Pour la culture maraîchère on devra mettre 200 à 300 grammes des mélanges par mètre carré, un peu avant de semer ou planter, et l'enterrer. Il faut mettre de l'engrais toutes les fois que l'on sème ou que l'on plante, car les plantes enlevées ont absorbé une partie des éléments du sol et il faut en rendre pour la culture nouvelle. On devra mettre du sulfate de fer pour toutes les plantes et surtout pour les pommes de terre, la vigne, les arbres fruitiers, les haricots et les pois. Les quantités et mélanges sont donnés pour une terre argilo-calcaire, assez riche et compacte; pour une autre sorte de terre il faudra les uiodifier suivant la nature et la compo- sition du sol, et faire des essais. Les doses données sont des doses de minima, ou peut sans crainte les augmenter, sauf pour la potasse, qui, étant un alcali, doit être employée avec prudence. — [La Pomolugie française, 1895, n» d'oct.-nov., p. 404: Résumé de la confé- rence de I\I.le Marquis de Paris, faite au congrès de Versailles le 23 Septembre 1895). * * Du bouturage du rosier. — Aujourd'hui on est arrivé dans cet art à un degré de perfectionnement tel qu'il permet de 7.') — pratiquer ellicacement la bouture aussi bien dans une situa- tion de plein soleil qu'à l'ombre. Au SOLEIL. — Depuis 1891 que nous connaissons et mettons en pratique le procédé Grosdemange, procédé qui nous a donné de trop bons résultats pour que nous ne le signalions point à l'attention des amateurs. Avec lui les choses vont singulièrement plus vile, il n'y a plus l'attente de longs mois pour avoir un sujet bien enraciné, il suffît de 12 à 13 jours seulement. Voici comme M. Grosdemange s'exprime et opère, d'après son intéressant article inséré dans le Bulletin des anciens élèves de l'école nationale d'horticulture de Versailles: Les boutures, préparées à la manière ordinaire, sont faites vers le 15 août, sous châssis, en pleiti soleil. Les châssis sont maintenus absolument fermés. Ne pas donner d'air, et surtout ne pas ombrer, mais bassiner fréquemment et plus ou moins selon l'intensité de la chaleur solaire. Par les journées chaudes et claires, les bassinages doivent être répétés tous les quarts d'heure environ. On peut opérer à froid; mais il est préférable de faire une couche sourde, épaisse de 0"i30, soit avec des feuilles, soit avec du fumier recuit. Par dessus cette couche, on étend un bon drainage composé de fascines ou mieux encore déraci- nes et déchets ou terre de bruyère. Le tout étant régulière- ment comprimé, de façon à ne laisser sous le verre qu'un espace libre de 0m25, on dispose sur une épaisseur de QmlO la terre préparée pour le bouturage et comprenant '2/o de sable fin da rivière et 1/3 de terre de bruyère additionnée de terreau, on foule et on nivelle le sol, puis on ajoute 0m05 de sable de rivière lavé. C'est dans ce sable que sont repiquées les boutures. Il est bon do donner aux châssis une inclinaison assez grande pour que les rayons solaires leur parviennent sous un angle aussi rapproché que possible de la lumière ; l'expé- - 76 — rience m'a démontré, en cllel, (jue les boutures situées dans le haut du châssis ont été les premières à s'enraciner. La chaleur et la lumière étant ici les principaux accents de réussite, il ne faut pas attendre trop longtemps pour opérer. La reprise des boutures est d'autant moins prompte et moins assurée que la saison devient moins clémente et le ciel plus voilé et plus brumeux. Pour ceux à qui ce procédé est nouveau ou plutôt inconnu, qu'ils n'hésitent pas un seul instant à le mettre à profit : ils seront, nous en sommes certains d'avance, très contents et très satisfaits de savoir et pouvoir, dans l'avenir, multiplier rapidement leurs collections. A l'ombre. — Nous allons décrire une singulière façon de procéder, qui paraît à première vue tout à fait hors du bon sens et qui est pourtant très pratique et très recomman- dable. On peut opérer depuis la première quinzaine de juillet jusqu'aux environs du 10 septembre. Les boutures seront détachées avec ou sans talon ; seule- ment, au lieu de trancher celles ci immédiatement au-dessus du 3^ œil, on prendra, au contraire, le soin de lui conserver tout le mérithalle qui suit et d'aller les sectionner au-dessous du 4» œil. Cette partie conservée prend le nom d'onglet, Les boutures ainsi préparées sont repiquées de préférence sous des cloches, parce que le châssis n'est pas très praticjue pour ce mode d'opérer. On fait alors choix d'un terrain ombré et exposé au nord ; au cas échéant on ombrera les cloches avec des paillassons pendant le jour. Ce sol devra être autant que possible un peu léger: le plus souvent on le compose soi-même par des apports de sable de rivière, de terre de bruyère mélangée de terreau de couche à peu près en parties égales, que l'on recouvre de o à 6 cen- timètres de sable de rivière pur et lavé. — 77 — L'emplacement choisi et le sol préparé, il ne reste plus qu'à former l'empreinte des cloches et à piquer les boutures. Ce travail doit être fait tout inversement de la loi naturelle appliquée aux repiquages. C'est par la tête qu'il est effectué: on enfonce les boutures dans le sol la tête en bas jusjqu'à ce que le mérithalle ou onglet conservé soit complètement enfoui et que le 3« œil de ladite bouture atïleure. Lorsque l'empreinte de la cloche est remplie, on bassine légèrement, on cloche et tout est dit pour le moment. Il reste à la suite un second travail à opérer. A priori on croi- rait peu s'en faut que le bourrelet et les racines vont se former et s'émettre au bout de l'extrémité enfoncée en terre; pas du tout : si on suit pas à pas la marche progressive de reprise, on verra petit à petit les talons et les extrémités des boutures qui sont alors à l'air libre sous la cloche prendre une teinte blanchâtre annulaire et comme mucilagineuse entre l'écorce et le bois. C'est le cambium, autrement dit zone génératrice, qui fait son apparition et s'étale petit à petit sur toute la surface de la section et forme le bourrelet. Cette marche ou plutôt cette formation a lieu dans les 12 ou 15 jours qui suivent le repiquage. C'est donc après ce laps de temps qu'a lieu le second tra- vail qui consiste à déclocher et passer en revue toutes les boutures. A cet effet, on les arrache une à une et on suppri- me, à l'aide d'un sécateur, tous les onglets que l'on a repi- qués en terre au ras du 3e œil. Toutes celles qui sont bien bourreletées ou qui offrent chance de succès sont mises de côté; les autres, ainsi que les onglets supprimés, sont jetés. Il ne reste plus maintenant qu'à cultiver légèrement le sol et remettre à demeure dans le même sol et sous les mêmes clo- ches les boutures que l'on a mises de côté, en les repiquant, cette fois, le bourrelet en terre. Ce procédé offre sur les autres les avantages suivants : Les boutures sont bien moins sujettes à la pourriture; — 7S - La reprise est plus certaine et a lieu sur un jtlus grand nombre; Et enfin on n'hiverne que des boutures assurées d'une bonne reprise (d'où économie de main-d'œuvre et de cou- verture). Au printemps ces boutures sont transplantées dans les planches-abris de la pépinière comme on le fait pour toutes les autres, faites à froid et à l'ombre. Nous allons ajouter à ce procédé un petit tour de main très pratique, mais malheureusement trop peu connu, qui avance de beaucoup le bourreletage, surtout pour le procédé ordinaire fait à l'ombre et à froid dans le courant d'août et de septembre. Voici comment on procède. ^ Fin de mai et courant de juin, on pince les rameaux des espèces que l'on veut multiplier; il en résulte forcément que de ce pincement les branches émettent une quantité plus ou moins grande de branches secondaires que l'on incise toutes au-dessous de la ramification par un cran; cette incision cherche à se cicatriser et à se refermer par un amas de cam- bium qui, une fois le rameau complètement détaciié, affecte sur la partie incisée un commencement de bourrelet, ce qui l'avance d'autant plus pour sa reprise. Les boutures provenant de rameaux ainsi traités et qui sont repiquées comme nous l'avons écrit ci-dessus [le com- mencement de bourrelet de suite dans le sol) donnent un pour cent très surprenant, allant par[ois jusqu'à 80 et même 90. Et enfin, pour clore cette petite série de procédés employés à bouturer le rosier à l'ombre, nous mentionnerons encore celui qui consiste à utiliser les tailles et les résidus de pro- preté et de toilettes hivernales faites en fin d'octobre. Toutes ces branches sont ramassées et sectionnées très nettement au-dessous d'un d'il ; on les range par espèces en petits bottillons que l'on pique dans le sable humide de la 71) cave; arrivé au printemps, on coupe les liens qui les retien nent et on sépare toutes celles qui sont bonnes et aptes à donner des racines, c'est à-dirc toutes celles qui ont émis un bourrelet ou un commencement de bourrelet, pour les repi- quer directement dans les planches-abris de la pépinière. Les autres, les douteuses et les noircies, sont jetées aux décombres. On arrive quelquefois, par ce procédé qui ne demande pas de soins, jusqu'à obtenir 40 et 50 "/.. de reprise sur des bran- ches que l'on destinait aux immondices. — C. Potrat {Jour- nal des Roses, l""- déc. 1896, p. 182) * * ■* La cloque et son traitement. — On connaît cette maladie qui attaque spécialement le pécher, et qui apparaît surtout à la suite des chani^ements brusques de température et des pluies froides du printemps. Les feuilles se boursoufflent, se crispent, se recroquevillent, et les jeunes rameaux eux- mêmes se gonflent vers l'extrémité. Cette affection est occa- sionnée, d'après les savants, par un champignon, VExoascus deformans, dont le thalle filamenteux se trouve dans l'inté- rieur du parenchyme des jeunes feuilles qui recoquille et plisse à la manière d'une feuille de vigne atteinte par l'an- trachnose déformante. Il résulte des expériences faites par M. Tachoires, sous- directeur de la ferme école de la Haute-Garonne, que la cloque du pécher, considérée jusqu'ici comme un mal incu- rable, peut être facilement combattue tant préventivement que curativement par la solution suivante: Sulfate de fer loO grammes Sulfate de cuivre.... . 300 — Eau 100 litres Ou fait dissoudre d'abord le sulfate de fer, le sulfate de cuivre ensuite, en ayant soin d'agiter énergiquement au moment de les employer, sinon le sulfate de fer se dépose totalement sur le récipient. — 80 — Cette solution doit être appliquée une seule fois et préven- tivement, à l'aide d'un pulvérisateur, en recommandant à l'opérateur d'atteindre toutes les parties de l'arbre. — (La Provence agricole et horticole, n^ 7, juill. 1896, p. 122). •V; *■■* Le Gui de Noël. — Tout ce Gui est tiré par l'Angleterre de la Normandie. La centralisation des envois se fait à Gran- ville. Les expéditeurs granvillais, au nombre de sept, ont acheté, pour Noël 1896, aux cultivateurs de la région, 44300 touffes de gui, qui ont été payées 8,930 francs environ. Expé- diées par les vapeurs de Jersey elles formaient 434 colis dont le prix du fret a été de 90 francs la tonne. Les plus fortes toufïes se vendent en Angleterre, parait-il, de 3 à 4 francs. — [Illustration horticole, p. 384). Danger de l'emploi du trèfle incarnat. — Le professeur Coville, dans une notice publiée par le ministère de l'Agri- culture aux Etats-Unis, insiste sur le danger de ce fourrage donné aux chevaux. Les calices à maturité, aussi bien que les pédoncules sont couverts de poils rigides et barbus; ces poils peuvent s'accumuler dans l'estomac et dans les intes- tins de manière à former des masses sphériques qui durcis- sent et s'accroissent par l'accession d'autres poils. Ces boules atteignent parfois un diamètre de lO centimètres. — [llluslr. horl. p. 327). Le trèlle incarnat, assez fréciuemment cultivé dans notre région, ne semble pas avoir mérité le reproche (|iii lui est fait de l'autre côté de l'Océan. li. COIIBIÈRE. — SI — ce < ce 'LU Û- LU •8[n[d H[ eip 3 — 1^' J 0^ ^ 3 •-• Q O i-s Q ce o pjeiijiiojg ■08[8g 99 [a t) ■8l?J9 9Sj9|y[ •ainid C3 >-] O P3 <3 3 J O < <^ :0 îO i5^l CO co r^ t^ a ao o — ( 10 c^ -^ ^; (M CO CO s 3 «^G ;o :o îO t^ o l^ ^ Ci CO CO »(M ^ s »^ s CO «rH CM î; ^ ^ CO :.0 et Ci Ï5t- CO S- C^l I 00 Oi o ?= g-1 ,^ p^ g^ ^ 00 (?.] ameul, propriétaire. Barbey, ancien chef d'institution, propriétaire à Tollevast. Bardon, baudagiste. Bayaril , propriétaire. Beaugrand, propriétaire. Bernard, propriétaire. Bernard, docteur- médecin. Bernhard, propriétaire. de Bérenger, |)ropriétaire. Berger, retraité de la Marine. Bénard, sous-intendant militaire en retraite. - Bertaux. propriétaire. Besselièvre, marchand tailleur. Biard, imprimeur. Bigot, clerc do notaire. Bihel, propriétaire. Bohn, propriétaire. Bouin, sous-agent administratif de la Marine. Boulland, négociant. Branclieris. sous-agent du Commis- sariat de la Mai'ine. Bricre, avoué. Buhot, Eugène, père, négociant. Buhot, Henri, chez M. Le Blond, à Octeville. ..'■»« « - 88 - Buhot, ninrcliand quincaillor. de Bciiiidnip, llonri, propriétaire au château de Sotteville. Boucher, négociant. Cabarl Danueville, sénateur. Canu. agent du Commissariat de la Marine. Carraud, propriétaire. Cavrou, Léon, liorticulteur. Contant, propriétaire éiTourlaville. Chalette, commissaire de marine. Charpille, propriétaire. Corbière, professeur au lycée. Cotlel, négociant. Courval, restaurateur. Courtois, agent comptable princi- pal de la marine. de Chanteloup, capitaine de frégate en retraite. Clérel de Tocqueville (le vicomte), propriétaire à Tourla ville. de Couville, Henri, propriétaire à Querqueville. de Crisenoy (baron), propriétaire. Dalidan, notaire à Sainte- Marie- du-Mont. Daniel, Georges, ancien maître tail- leur de l'infanterie de marine. David, représentant de commerce. Degord, sous-directeur des contri- butions en retraite. Delafosse, propriétaire. Delaunay, capitaine de vaisseau. Demay, dessinateur à la marine. Desnos, propriétaire. Desquesnes, agent administratif de la marine en retraite. Desrez, photographe. Devillère, maître de la marine retraité. Depinée, jirojiriétairc. Devannes, Henri, prof)riétaire. Divetain, négociant. Digard, Léon, propriétaire à Tour- laville. Doyard de la Motte, proj)riétaire à Octeville. Dubost, Jules, négociant. Dumez, négociant. Dumoncel, Henri, propriétaire à Tourlaville. Dupont, lils aîné, graveur. Durel, commis du commissariat de la marine. Dutot, greflier du tribunal de com- merce. Dufour, jardinier aux Fourches. Dutoit, capitaine d'artillerie de marine retraité. Dax, professeur au lycée. Dietsch, lieutenant colonel du 77e régiment territorial. Enault, notaire. Eguay, marchand bimbelotier. Faisant, loueur de voitures. l'^atosme, capitaine au long cours. Favier, avocat. Fayolle, jardinier en. chef du châ- teau de Tourlaville. Fenard, Léon, négociant. Fenard, Théodore, propriétaire. Flouest, capitaine de navire. Folliot, ancien huissier. Fontaine, horticulteur maraîcher. Fournerie, sous-agent comptable de la marine. Fournier, capitaine d'infanterie de marine. Fournier, officier de marine. Françoise dit Tirel, maître serru- rier. Frigoult, professeur honoraire du lycée, adjoint au maire. Cardin, propriétaire. Carot, libraire. Gellé, sous-agent du commissariat (lo la marine eu i-eiraite. Céraud, chef de musique retraité. Gibert, épicier. Giot, commandant de port. Girard, jardinier. — 89 Godey, propriétaire. Gosse, aucieu nulaire. Gosselin, liorticulleur- maraîcher. Goupil, chirurgien dentiste. Gravey, commis de la xMarlne. Grouard, Auguste, négociant. Grouard, Léon, négociant. Gutelle, architecte de la Ville. Hainneville, Léon, négociant. Halopé, horticulteur. Hamard, négociant. Havard, maître principal de la Marine retraité. Hamelin, agent d'aiïaires. Hauvet, greffier du Tribunal civil. Hébert, propriétaire à Tourlaville. Henry, libraire. Hennequin, propriétaire àEqueur- dreville. Herclat, receveur de la Caisse d'Epargne. Hervieux, propriétaire. Houchet, commis banquier. Harel, contre maître chez M. Ra- cine. Ingoult, ancien notaire, à Ocleville. Jardin, maître cordonnier de l'in- fanterie de marine. Jeanne, ancien professeur du lycée. Jolliet, chef de bataillon retraité. Jouhlin, ancien percepteur. Lagard(!, lieutenant de vaisseau retraité. Lalisel, propriétaire à Octeville. Langlois, courtier maritime. Lannes, comuiis voyageur. Launay, entrepreneur. Laplace, pé[)iniérlste à Acqueville. Laurent, Louis, épicier. du Laurent de Montbrun, perce p teur d'KqucurdiTville. Lebachelcy. pi'()|)riétair(> Lebailly, Velraile de la mari ni', à Equeurd reville. Le Barrier, sous-commissaire de la marine. Leblanc, Gustave, négociant. Le Blanc, commis de comptabilité de la marine. Le Blond, négociant. Le Boullenger, propriétaire à Oc- teville. Lebouteiller, propriétaire. LebouteilleT: notaire. Lebrettevillois, sous-agent du Com- missariat de la marine. Le Brettevillois, fils, négociant. Lebriseur, agent d'assurances. Lebrun, Pierre, banquier. Lebrun, commis banquier. Lecappon, aîné, jardinier en chef du jardin puljlic. Lecappon, jeune, jardinier chez M. Emm. Liais. Lecavelier, maître-serrurier. Lecavelier, retraité de la marine. LeCarpentier, avocat. Le Cerf, maître à l'Arsenal. Leclère, retraité de la marine. Leconte, Henri, négociant. Le Dérubey, contrôleur des doua nés. Lefauconnier, sous commissaire de la marine. Leflamand, contre-maître à l'arse- nal de la marine. Le Godec, capitaine de gendarme- rie en retraite. Le Goupil, notaire. Legranche, négociant. Legriu, avocat. Leharangé, fumiste. Le Houllier, magasinier de la ma- rine. Lelièvre, agent du Commissariat de la Marine, Leilambe, propriétaire. Le Jolis, Auguste, propriétair(\ Lej(!uue, commis du Commissariat de la Marine. Le Long, Alphonsi^ maraîcher à Tourlaville. Leloutre, conducteur des Ponts et Chaussées Lemagnent, jardinier. — 90 — Lemagnent, commis du commis- sariat. Lomarié, néiçociant. Le Maoul, imprimeur. Lemenand, commis à la mairie. Lemoiinier, marcliand de nouveau tés. Lenepveu, propriétaire. Leiiormand, sousagent du com- missariat de la marine. Leparmentier, propriétaire, rue Asselin. Leparmentier, propriétaire, rue Jeanne-d'Arc. Lepelley, Artliur, agent de la Mn- rine. Lepoittevin, ancien libraire. Le Poittevin, ancien notaire. Lepont, propriétaire. Lepelletier, Paul, jardinier. Lepetit, tonnelier. Lepetit, capitaine en retraite Lequertier, directeur de la banque de la Société Générale. Le Pogam, agent comptable de la Marine. Lequerrurier, sous cbef de bureau en retraite. Le Roux, proviseur honoraire du Lycée Lesage, Léon, propriétaire à Oc- teville. Letellier, boulanger. Letellier, liorlicuUeur. Leterrier, aine, marchand de graines, place de la Fontaine. Leterrier, jeune, marchand de graines, rue Gambetla. Letullier, jardinier. Le Vaillant, Commis de romptabi- lité de la Marine. Levéel, Gustave, horticultiMir. Levéel, Albi^rt, horticulteur. Levesque, négociant. Levilre, commis de la .Marine. L'homme, propriétaire. L'hotellier, directeur du Phare de la Manche. Louise, chef de section du chemin de fer. Liais, Emmanuel, maire de Cher- bourg. Liais, Léon, ancien sous-préfet. Litais, maître d'hôtel. Macé, fabricant de cierges. Madelaine, maître de la Marine. Ma i 1 1 a rd , p ro p ri é tai re . Manceau, pharmacien. Manoury, maître principal de la Marine en retraite. Marion, notaire. Martin, maître principal de la Marine. Marguerie, libraire. Marie, propriétaire. Marie, jardinier. Masson. commandant .d'artillerie. Menut, Henri, banquier. Ménard, retraité de la Marine. Meunier. olFicier de Marine. de Meus, directeur du gaz. Moll, directeur des Constructions Navales retraité. Monnoye, docteur-médecin. Moreau, sous agent comptable de la Marine. Morel, professeur au lycée. Morizot, brasseur. Mouchel, Auguste, propriétaire. Mouchel, instituteur. Nicollet, professeur e.n retraite. Noyon, aîné, marchand de meu- bles. Noyon, .lacques, magasinier de la Marine, Noyon. Auguste, commis de comp- tal)ilité de la Marine. Or.inge, agent comptai»!»! de la Marine retraité. Paysant maître du i)ort retraité Periaux, Eugène, |)ro|)riélaire. Petilville, capitaine au long cours. — 01 Pia?rron de Mondésir, propriétaire à Sauxniesnil. Piard, marchand de nouveautés. Picard, maître peintre. Pichard, propriétaire. Picquenot, représentant de com- merce. Pigeon, négociant. Pignot, entrepreneur. de Pontaumont, propriétaire. Pontus, Bon, négociant. Poullain, marchand de nouveautés. Poullain, Louis, agent principal du Commissariat de la Marine. Poupeville, Alcide, négociant. Poupeville, Gustave, propriétaire à Equeurdreville. Poupeville, conducteur des tra- vaux de la ville. Poutlias, marchand de nouveautés. Point, propriétaire à ïourlaville. Provin, Emile, otlicier-mécanicien de la Marine retraité. Querquelin, ancien maître cordon- nier de l'Infanterie de Marine. Quiédebarge, propriétaire. Rabec, entrepreneur. Raoul, maître entretenu de la Ma- rine en retraite. Rémy, commis des postes à Tour- laville. Renault, maître de la Marine retraité. Renault, docteur-médecin. Retout, peintre. Receveur, Henri, capitaine de frégate. Rendu, trésorier des Invalides. Ringard, négociant. Robin, agent comptable principal de la Marine retraité. Robine, ancien avoué. Robine, professeur de musique. Rossel, Alfred, agent du Commis- sariat de la Marine retraité. Roux, chef de bataillon retraité. Rouxel, Louis, entrepreneur à Octeville. Roy de Prémorant, capitaine d'ar- tillerie en retraite. Ruel, propriétaire. Ruel, maître entretenu de la Marine. Rauch, chef de bataillon retraité* Salley, ingénieur des Ponts et Chaussées retraité. Sanson, employé de commerce. Sérouge, propriétaire. Sentis, officier de Marine. Simon, Albert, mécanicien. Soin, négociant. Souliait, propriétaire. ïellier, propriétaire. Tirel, percepteur de Tourlaville. Thommin, commis de la Marine. Théry, présidentdu Tribunal civil. ïhéault, Jean-Baptiste, jardinier chez M. Th. Fenard. Thibaut, peintre. Truiïert, ancien négociant. Turbert, docteur-médecin. Varlet, imprimeur. Vaslot, boulanger. Ventrillon, propriétaire, Vigier, propriétaire. Vastel, sous-agent administratif de la Marine. Viviès, lieutenant-colonel d'artil- lerie de Marine en retraite. — RE- MEMBRES CORRESPONDANTS MM. d'Aboville, propriétaire à la Flèche. Andrô, Edouard, rédaclour de La Revue Horticole, à Paris. Annelot, procureur de la Républi- que à Vire. Baltet, Charles, horticulteur à Troyes. Berlin, coniuiandanl d'infanterie de Marine. Claniorgan, lieutenant-colonel d'in fanterie de marine. Cohniche, secrétaire de la Société Centrale d'horticulture du Cal- vados, à Luc-sur-Mer. Falaize, propriétaire à Valognes. de Formigny de la Londe, prési- dent de la Société Centrale d'hor- ticulture du Calvados, à Caen. Godefroy-Lebœuf, horticulteur à Argenteuil. Hanielin, inspecteur de la Marine à Paris. Krelage, horticulteur à Harlem (Hollande). Latour, fils, propriétaire agricul- teur à Survilh; 'Calvados). Lecœur, pharmacien à Vimouliers (Orne). Lecœur, commandant d'artillerie de Marine à Diego Suarez (Ma- dagascarl de Longuemare, secrétaire de cor- respondance de la Société Cen- trale d'horticulture de Caen et du Calvados, avocat à Caen. Malherbe, horticulteur à Bayeux. Mantin, Georges, 54, quai de Billy, Paris. Marchand, Henri, chef de bureau au Ministère de l'Agriculture. Molin, horticulteur, 9, place Bel- lecour, Lyon Picquenot, commis de l'Adminis- tration coloniale, à Papeete, Ta- hiti. Rousseau, Henri, directeur de l'Ecole du Paragon, à Joinville le-Pont. Roge, pharmacien, rueVivienne, Paris. Simon, directeur de la succursale de laBan([ue de France, à St-Lô. Sahut, Félix, président de la So- ciété d'horticulture de Montpel- lier. Comte de Saint-Germain, proprié- taire à Trenon (Loire-Inférieure) Horticulteurs, Jardiniers & Marchands de Graines DE CHERBOURG FAISANT PARTI lî DE LA SOCirrK h'IlOIlTICULTLiHE MM. BALMONT, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 48. CAVRON (Léon), horticulteur-fleuriste, rue Asselin et rue Gam- betta, "12. DUFOUR, horticulteur-jardinier, à Hqueurdreville, Fourches. FONTAINE, horticulteur-maraîcher et marchand de graines, rue de Sennecey, 74. GOSSELIN. horticulteur-maraîcher primeuriste, rue du Val-dc- Sairc, 124. GIRARD, jardinier, rue de la Polie, 121. HALOPÉ-CAVRON, horticulteur-fleuriste, rue de la Fontaine, 14. . LEMAGNENT, jardinier,' rue des Carrières, 15. LE PELLETIER, horticulteur-fleuriste, rue de la Duclié, 70. LE TELLIER, horticulteur, rue Grande-Rue, 12. LE TERRIER aîné, marchand de graines, place delà Fontaine, I bis. LE TERRIER jeune, marchand de graines, rue Gambetta, i bis. LE TULLIER, jardinier, entrepreneur de jardins neufs et de con- stuction de rochers artificiels, rue Amiral-Courbet (impasse Leblanc). LEVÉEL aîné, horticulteur-fleuriste, rue delà Duché, 109. LEVÉEL jeune, horticulteur-fleuriste, rue delà Duché, 115. MARIE, jardinier, rue Loysel, 14. ^y BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE Ct^EFlBOXJFlO -at»i ?ta!il^4*^, ancien Directeur de l'Observa- toire impérial du Brésil, Maire de Cherbourg. Membres du Bureau pour 1898. M. le Docteur Renault ^4^ ||, rue de la Poudrière, 4. Vice-Présidents, MM. Conseillers d'adminis tration, MM. Corbière p, professeur de sciences naturelles au Lycée, rue Dujardin, 30. Levesque §, négociant, pi. de la Fontaine, 8. ÏIervieux, propriétaire, rue de l'Aima, 26. DuTOT II, greffier du Tribunal de Commerce, rue Montebello, 06. Le Carpentier, avocat, rue de l'Aima, 41. , JoLLiET i^, chef de bataillon d'infanterie de ^ marine retraité, rue du Chantier, 62. Trésorier : M. Orange, agent comptable de la Marine retraité, rue Bonliomme, 38. Secrétaire : M. Lelièvre, Paulin, rue de la Polie, 18. Secrétaires- < Macé, Adrien, négociant, rue de la Polie, adjoints, MM. I Thommin, Commis de la Marine, rue Cachin. Bibliothécaire : M. Noyon, rue de la Marine. Bibliothécaire-adjoint : M. Cavron, Léon, horticulteur, rue Gambetta. Commissions permanentes. cultures d'agrément. (M. Corbière #, Président). MM. N1C0LLLEÏ, I. #, professeur cultures U UTILITE. (M. Levesque ^, Président). MM. PiARD , marchand de nou- veautés. Dépinée, propriétaire. Robin 1^, agent compt. princ. de la Marine en retraite. Paysant y^, maître au port, retraité. Sallé, ^, ingénieur des Ponts et Chaussées en retraite. en retraite. Legrin, avocat. Point, propriétaire, à Tour- laville. Leparmentier, propriétaire. RoBiNE, ancien avoué. Comité de Rédaction. M. Corbière #, Président; MM. les Membres du Bureau; M. NiCOLLET, I. l!\\ %i-- Directeur du jardin : M. Hervieux. Professeur d'arboriculture : M. Levesque ^. Jardinier de la Société et Professeur de (loriculture : M. Letullier. pour convoquer aux inhumations des sociétaires: M. Le parmentier, propriétaire, rue Asselin, 73. Délègue BULLETIN DE 189: TABLE DES MATIÈRES Pages. *** Composition du Bureau et des Commissions permanentes pour 1897 ^5 P. Lelikvre Extrait des procès-verbaux des séances de l'année 1897 5 Levesquk Compte-rendu de l'exposition de Carcntan 18 Adrien Macé Rapport sur l'exposition de Caen 25 Legrin Visites de jardins 30 P. Lelièvre Exposition de Chrysanthèmes et de fruits du 13 novembre 1897. Rapport du Secrétaire de la Société d'Horticulture 38 LaVifiiede Cherbourg Le Banquet de la Société d'Horticulture.. 48 *** Principales variétésdeChrisanlhèmes remar- quées à l'Exposition de 1897 à Cherbourg îi3 F. Sahut Le Chrysanthème 5G L. Lefauconnier. Fruits présentés à l'Exposition de la Société d'Hortic ulturc 02 Piard Raisins exposés par M. Piard à Cherbourg, en novembre 1897 69 Letullier Exposition de la Société d'Horticulture de Coutances 71 Letullier Principales variétés de Chrysanthèmes remar- quées à l'Expos ition de Coutances 7.") Levesque L'Araucaria imbricata 79 Le Nord Horticole. Exposition de Chrysanthèmes à Cher- bourg 81 Picquexot Tahiti. Excursion au plateau des Tamanu 88 P. Lelièvre Amateurs de champignons 99 P. Lelièvre Bibliographie 101 L. TuoM.MiN La température à Cherbourg lOii P. Lelièvre Nécrologie 106 P. Lelièvre Liste des Membres admis en 1897 107 EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES Séances de l'année 1897. SÉANCE DU 7 FÉVRIER. Bouturage du rosier. — Culture du chrysanthème à la grande fleur. — Introduction du platane. — Chrysanthème de semis « Enfant de Cherbourg ». 42 membres présents. M. Levesque donne lecture d'un article ayant pour titre Le bouturage du rosier, publié par le numéro du Journal des Roses, du \''^ décembre \896 {]). Dans cet article, M. Po- trat donne des renseignements sur le bouturage fait au so- leil et sur celui fait à l'ombre. D'après M. Potrat, le premier bouturage doit donner satisfaction aux amateurs et leur per- mettre de pouvoir, dans l'avenir, multiplierrapidement leurs collections. Par le procédé du bouturage à l'ombre indiqué dans l'arti- cle en question, on arriverait quelquefois, sans soins, à obte- nir 30 et 50 pour cent de reprises sur des branches que l'on destinait aux immondices. Dans la Bévue horticole du i^r Janvier se trouve une note, avec dessin à l'appui, sur la culture du chrysanthème à la grande fleur, d'après la méthode de M. Chaulet quidonne d'excellents résultats, sans offrir, en apparence, rien de très (1) L'article de M. Potrat a été reproduit dans le Bulletin de la Société d'horticulture de Cherbourg, année 1896, page 74. — f) particulieiMiiiiis qui repose sur uae série de soins successifs, dont aucun ne doit être négligé. Les soins indiqués par M, Ed. André sont principalement: pincements, rempotages; — bourgeonnement des bourgeons axillaires; — arrosages à l'engrais de fumier de mouton mélangé de matières fécales délayées dans l'eau à la dose de 8 à 10 0/0, graduellement portée jusqu'à 25 0/0; — suppression de tous drageons; — tuteurage des tiges arrivées à 40 centimètres de hauteur; — à l'occasion, pulvérisation de jus de tabac contre les puce- rons; — répandage de fleur de soufre, le matin, à la rosée, contre la grise; — cordons de chaux vive autour des cultures, contre les limaçons et les chenilles. M. Piard dit que la culture d'après la méthode de l'engrais Papillon ne demande que de l'eau pure. Quand les boutons sont réservés, on peut ajouter un peu de sulfate d'ammo- niaque. Il faut de la terre de gazon mélangée de 3 0/0 de son poids d'engrais Papillon. Il est reconnu, ajoute M. Piard, qu'il faut bouturer tôt, c'est-à-dire en Décembre, Janvier et Fé- vrier pour obtenir des chrysanthèmes à la grande Heur. M. A. Cordonnier de Bailleul (Nord) a publié une brochure coûtant 2 fr.oO et ayant pourtitre : Le chrysanthème à la grande fleur . D'après une note du Journal de la Société de Melun et de Fontainebleau, le platane aurait été introduit dans cette der- nière ville en 1642, et non à Paris en 1743, par Louis XV, comme on le croit communément. Des félicitations sont adressées à M.Poupeville qui dit avoir fait venir un cent de jeunes platanes pour les plantations de la ville. Il est donné connaissance à la Société d'une lettre de M. Pic- quenot, membre correspondant à Tahiti. M. Hervieu a déposé sur le bureau des fleursd'un chrysan- thème obtenu de semis et qu'il a nommé Enfant de Cher- bourg. M. le Président annonce que le bureau a décidé qu'une — 7 — exposition de chrysanthèmes aurait lieu à Cherbourg, en no- vembre. Le programme sera arrêté prochainement. Des félicitations sont adressées par M. le Président, au nom de la Société, à MM. Langlois et Legrin pour leur nomi- nation récente comme officiers d'académie. SÉANCE DU 5 Mars 1897. Communications diverses. — La poire Olivier de Serres. — La cochenille. 42 membres présents. Le Secrétaire donne connaissance d'une lettre de M. Sahut, président de la Société d'histoire naturelle et d'horticulture de Montpellier, qui a conservé le meilleur souvenir de sa vi- site aux jardins et aux établissements horticoles de notre ville. M. Levesque signale ce qu'il a remarqué de plus intéres- sant dans les publications reçues pendant le mois. Dans la Maison de Campagne se trouve un article sur l'emploi des paillisen horticulture. Le Journal Le Cidre et le Poiré indique un broyeur pour les pommes qui parait être à peu près le même système que celui de MM. Simon, de Cherbourg. Dans le bulletin de la Société d'Epernay, une note est consacrée à la culture forcée du fraisier. Dans la Pomologie Française se trouve un article sur le choix desfruits nouveaux. A ce sujet, une discussion s'engage entre les divers sociétaires relativement au mérite de la Poire Olivier de Serres. M. Lefauconnier dit que cet arbre produit; M. Levesque est d'un avis contraire. Dans le bulletin de la Société Nantaise d'horticulture, on lit une note sur la cochenille, qui ne paraît pas être l'insecte appelé, ici, cochenille desserres. La description donnée se rapproche plutôt de celle des punaises de la vigne. — s — Le journal de la Société ceolrale d'horticulture de la Seine- Inférieure consacre un article au jardin d'études de Rouen qui possède 400 pommiers à cidre et beaucoup de fruits de table, ainsi qu'aux travaux pomologiques de ladite Société. SÉANCE DU 6 Avril. Fibres de /'Urtica œstuans. — Greffes de pommiers à cidre offertes par M. Laplace. — Articles divers des publications reçues. 55 membres présents, M. Picquenot a envoyé de Tahiti des fibres de VUrtica œs- tuans ou Pipturus argenteus, de la famille des urticées. C'est un textile excellent. Les indigènes en fabriquent des filets de pêche et des cordages d'une longue durée. Les fibres sont fournies parl'écorce de la plante. M. Laplace a envoyé de ses pépinières d'Acqueville, pour être distribuées, des grefies de pommiers à cidre (Louis Mou- lin, Raillé, Relie fille, Gros bois, etc.). Un sociétaire fait re- marquer que plusieurs de ces espèces étaient connues du sieur de Gouberville, habitant le Mesnil-au-Val au 16« siè- cle, puisqu'il les mentionne dans son journal. Le programme de l'exposition de chrysanthèmes et de fruits, qui aura lieu du 13 au 16 novembre 1897, est arrêté par la Société. Il est ensuite procédé au dépouillement des publications reçues. Le bulletin de la Société d'horticulture poitevine indique que l'asperge peut être détachée sans être coupée. Dans le bulletin de la Société de Sens se trouve une notice sur le ver blanc ou man. La benzine des usines à gaz, emplo- yée au moyen d'injecteurs est signalée comme un procédé de destruction de ces larves. 9 — Il est lu dans la Pomologie Française un article sur la grefïe des arbres fruitiers. La Bévue horticole signale les plus dangereux ennemis du Pommier, au nombre desquels sont l'anthonome, le coupe- bourgeon, la griselte,. etc. Est lue dans la même publication une note de M. Cordon- nier sur les chrysanthèmes miniature, qui produisent une belle fleur sur une petite plante élevée dans un petit pot. Une des publications reçues annonce un hiver rigoureux pour 1898. Séance du 2 Mai. Fraise Ringalber von Schassel. — Glycine blanche. — Communications diverses. 44 membres présents. M. le Président signale quelques articles des publications reçues pendant le mois. Dans la Semaine horticole du 20 Mars 1897, est recom- mandé l'emploi du sulfate de cuivre pour se débarrasser du champignon destructeur du bois [Merulius lacrymans) qui s'attaque souvent aux boiseries. Dans le bulletin de la Société d'horticulture de la Sarthe, on trouve des notes sur les chrysanthèmes, leur origine et leur culture, et sur la culture du Cramhe maritima. M, Bernard présente des fraises de toute beauté obtenues par lui, en serre, et dont la fructification a lieu en avril. C'est le Ringalber von Schassel. M. Leparmentier a aussi déposé sur le bureau de belles grappes de fleurs de Glycine blanche. — 10 — SÉANCE DU 6 Juin 1897. Sécateur nouveau modèle de M. Présial. — Citernes pour la conservation du rAdre. — Machines de MM. Simon, de Cher- bourg. 44 membres présents. M. Leterrier jeune a envoyé un sécateur nouveau modèle inventé par M. Présiat. ingénieur à Saint-Chamond. M. Dax va chercher un instrument qu'il a rapporté d'Allemagne et qu'il croit identique. Ces deux sécateurs ne se ressemblent pas entièrement. Ils ont l'avantage tous les deux de ne pas écraser les branches. M. Havard a vu depuis longtemps un sécateur perfectionné; M. Levesque explique qu'il diflère des deux autres dont il vient d'être question. Le sécateur présenté par M. Leterrier lui sera acheté et mis en essai. M. Lagarde dit qu'il a cette année des pêches et des raisins remarquables. Il est donné connaissance de certains articles des publica- tions reçues; par exemple: sur les plantes destinées à décorer les jardins pendant V été {Revue horticole), sur la fraise Louis Gautier remontante à gros fruit {Maison de Campagne). Dans le journal Le Cidre et le Poiré, il est question de citernes pour la conservation du cidre. M. Levesque dit qu'on a été obligé d'y renoncer dans notre pays. La même publication rend compte des machines pour les cidres et les beurres de MM. Simon de Cherbourg. 11 SÉANCE DU 3 Juillet. Envois de Tahiti par M. Picquenot. — Moyen employé pour éloigner les moineaux. 43 membres présents. M. Picquenot a envoyé diverses graines qui seront distri- buées. Ce sont d'abord : Eucalyptus wnygdalina, arbre pouvant atteindre 120 mè- tres de hauteur; Eucalyptus maculata, arbre de 40 à 45 m. de hauteur. L'amygdalina avait bien réussi à Cherbourg, maisles grands vents et les hivers exceptionnels l'ont fait disparaître. Les eucalyptus sont de bons bois pour la construction. Leurs feuilles sont employées contre les fièvres et contre le rhume, Les autres graines envoyées par M. Picquenot sont : Coton Géorgie longue soie, le plus beau du monde; Prunier Monbin; Teck, bois employé pour la construction navale. Dans le journal Le Cidre et le Poiré se trouve une pla- quette ayant trait à la création d'un verger. La Hevue horticole du l^v juin signale les gelées de Mai comme ayant été fatales à la culture. M. le Président ajoute que cette année, l'anthonome a été très abondant, ainsi que les autres insectes. M. Lalisel dit qu'il en a beaucoup dans sa pépinière. La Revue horticole indique aussi que M.Vilmorin, dans le but d'éloigner les moineaux, tend des fils de fer ou des cor- des auxquels sont attachés des fragments de verre pouvant ballotter les uns contre les autres. M. Dépinée a essayé ce procédé qui réussissait pendant quelques jours; mais peu de temps après, les oiseaux rêve- — 12 naient plus nombreux. Ce sociétaire ajoute que le même moyen est employé par les braconniers pour prendre les pigeons voyageurs, et que l'on détruit les moineaux en leur donnant du blé trempé dans de l'alcool. SÉANCE DU 1er AOUT. Moyen de préserver les plantes des limaces. -Apports divers. — Articles de publications reçues. 40 membres présents. M. Levesque signale que les limaçons et les limaces ont détruit dans le jardin de la Société les belles plantes annuel- les qui y avaient été placées. M. Dépinée dit que pour préserver ses plantes, il a entouré des massifs avec des cordes imbibées de sulfate de cuivre. Les limaces, en général, ne franchissaient pas la corde; les limaçons faisaient des tentatives et ne bougeaient plus. Des limaces qui avaient réussi à franchir la corde étaient mortes. M. Dépinée a sauvé, par ce moyen, une corbeille de vervei- nes. 11 croit que les pots à fleurs pourraient être entourés de cordes ainsi préparées qui préserveraient les plantes mi- ses en pot. Il est rappelé qu'une communication de ce genre avait été faite par le regretté M. Valette. M. Dépinée a employé, pour faire ses cordes, delà thibaude se confondant avec la terre et ne se voyant presque pas. M. Lalisel reconnaît que ce procédé peut être efficace. Il a employé du sulfate de cuivre mélangé avec de la chaux et de la mélasse pour les pommes de terre. Une excursion au Vast et à Pépinvast est fixée au dimanche 22 août, et des visites auront lieu chez MM. Leparmentier, Dépinée et Lalisel. M. Lalisel présente une Gaillarde incomparable, vivace, fleurissant depuis deux ans. 13 M. Lenormand a déposé sur le bureau une fleur de chry- santhèQie. M. le Président fait remarquer que cette floraison hors saison est intéressante. Au moment de la clôture de la précédente séance, M. Lefau- connier avait signalé l'obtention d'une fraise docteur Morère grosse comme le poing- et pesant 42 grammes. La Revue horticole contient un article sur la greffe anglaise de la vigne dout il est donné lecture à la Société. Le bulletin de la Société de la Seine-Inférieure recom- mande de se servir du hérisson pour détruire les limaces et les larves du hanneton. La même publication indique qu'en couchant les fanes des pommes de terre on en augmente la production. M. Lalisel dit que, en ce qui concerne les pommes de terre, les plantes à basses tiges et à grandes feuilles donnent de bons résultats. La Maison de Campagne contient la reproduction d'un chry- santhème nouveau, VEloilede Lyon, SÉANCE DU 5 Septembre. Excursion au Vast et à Pépinvast. — Visite de Jardins. — Apports depoires et de raisins. — La cochenille des serres. 41 membres présents. M. Levesque rend compte de la charmante excursion faite le '•22 août au Vast et à Pépinvast, et dont les personnes qui y ont pris part ont conservé le meilleur souvenir. Les jardins et le parc de M. de la Germonière, au Vast, sont très intéressants et leur propriétaire a fait le meilleur accueil aux excursionnistes. Le domaine de Pépinvast est plus vaste, mais de création récente; il ne présente pas le même intérêt au point de vue horticole. Les jardiniers de ces deux propriétés ont donné des preu- t 14 — ves de leur savoir-faire; les jardins, les massifs de fleurs et les pelouses ont reçu leurs meilleurs soins. M Levesque dit que les excursions ne sont pas fréquentes et que plusieurs personnes demandent qu'elles se renouvel- lent le plus souvent possible. A la demande d'un certain nombre de sociétaires, M. Cor- bière s'engage à guider dans le bois du Mont-du-Roc, les personnes qui, à la fm de septembre, désireraient faire une cueillette de champignons. M. le Président dit que pendant le mois, il a été fait aussi des visites aux jardins de MM. Dépinée, Lalisel, Leparmen- tier, et que l'on a beaucoup remarqué les soins qui leur sont donnés par leurs propriétaires. M. Legrin fera les rapports de ces diverses visites. M. Levesque présente des fruits du jardin du passage des Jardins. Ce sont les poires: Précoce de Trévoux, Anna Augusson et les raisins Franckental, Vieux Cherbourg, Chas- selas rose (différent du Chasselas de Fontainebleau). M. Levesque annonce que des greffes du jardin de la Société pourront être données aux sociétaires qui en dési- reront. M. le Président fait ensuite le dépouillement des com- munications reçues pendant le mois. Il signale : 1» Une note dans la Semaine horticole sur le doyen des poiriers, se trouvant à Poitiers et ayant 600 ans d'âge. 2» Une autre note sur la poire Bergamote Espéren qui, d'après M. Levesque, donne à Cherbourg de bons résultats en espalieret enplein vent. La Maison de Campagne indique le moyen de détruire les guêpes en mettant dans les trous de la ouate imprégnée d'essence de térébenthine. A propos d'un article d'une des publications reçues, M. Levesque fait remarquer que la cochenille doit être impor- tée avec des plantes et ne pas se communiquer d'une serre à - 15 — l'autre. Il en existe dans les serres voisines du jardin de la Société et non dans celle de ce jardin. M. Levesque démontre, par les résultats obtenus par lui dans le jardin du passage des Jardins, qu'on peut avoir à Cherbourg des raisins en plein air. Il s'en trouve là près de mûrir. Il faut choisir des espèces précoces, palisser aussitôt que possible, soufrer avant l'apparition de l'oïdium et tant que l'on voit de l'oïdium. Il est nécessaire de rechercher une exposition favorable. SÉANCE DU 6 OCTOBRE 1897. Recherche des champignons comestibles. — Graines rf'Arauca- ria imbricata. — Culture du raisin en plein air. — Raisin Madeleine Angevine. — Pomme Grand Alexandre. 60 membres présents. Le secrétaire dit qu'à la fin de septembre, un dimanche, un certain nombre de sociétaires et de dames se sontrendus au bois duMont-du-Roc,où M.Corbière a bien voulu les gui- der, en vue de la recherche des champignons comestibles. Les indications données avec la plus grande complaisance par le savant professeur ont été bien précieuses et ont per- mis de distinguer les champignons comestibles de ceux qui ne le sont pas. Aussi M. Corbière a-t-il été sollicité d'organiser une deu- xième promenade de ce genre, la première ayant été des plus intéressantes et des plus utiles. M. Corbière dit que cette deuxième excursion pourrait être fixée au dimanche 10 octobre, à moins de mauvais temps. M. Vrac a bien voulu autoriser cette recherche de champi- gnons dans son bois. M. Levesque dit que, lors de la dernière visite dans le parc et les jardins de Martinvast, on avait remarqué un Araucaria portant des graines. Une partie de ces graines ont été remises — 16 — à M. Levesquc par M. Duleurtre, jardinier en chef, pour être distribuées à la présente séance. Le moment serait favorable pour les mettre en terre, et il y aurait lieu de les placer en plein air au printemps. A Marlinvast, il aété remarqué plusieurs Araucarias mâles et un femelle. M. Piard répond qu'il doit y avoir dans cette propriété plusieurs arbres de cette espèce femelles, mais qu'il est possible qu'ils n'aient pas été remarqués lors de l'excur- sion. M. Levesque ajoute que les renseignements qu'il a donnés au jardin du passage des Jardins sur la culture de la vigne à l'air libre à Cherbourg ont paru intéresser les sociétaires qui assistaient à une de ses conférences d'arboriculture. Il pré- sente des spécimens de raisins Madeleine Angevine ayant mûri dehors et qui sont bons, malgré la mauvaise saison qu'ils ont eu à subir. La principale cause de la non maturité du raisin à l'air libre, dit M, Levesque, c'est qu'on ne palisse pas les vignes. M. Lefauconnier soumet à la société de belles pommes à couteau Grand Alexandre. M. le président présente des cormes, fruits du Sorbus do- mestica, provenant du jardin de la rue Montebello. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE. Graines rf'Abies Pinsapo. — L'exposition de chrysanthèmes de Cherbourr/. — Présentations de fruits. 51 membres présents. M. Levesque distribue des graines A'Abies Pinsapo qui lui ont été remises à l'hôpital maritime et proviennent du jardin de cet établissement. C'estune fructification nouvelle. L'arbre qui l'a produite est près de la chapelle. Ces graines s'en vont au vent. — il — Le secrétaire lit son rapport sur l'exposition de chrysan- thèmes qui a eu lieu à Cherbourg du 13 au 16 novembre 1897; elle a été des plus brillantes et a dépassé toutes les espéran- ces. Le rapport sera inséré au bulletin. Les diplômes des récompenses décernées sont ensuite dis- tribuées. Les médailles seront remises à bref délai. M. Levesque fait rapidement un compte-rendu des publi- cations reçues pendant le mois, et signale les articles qui lui ont paru les plus intéressants; par exemple, dansle jour- nal Le Cidrs et le Poiré, une note disant que la fermenta- tion du cidre fait disparaître les microbes introduits avec l'eau dans cette boisson. M. le Président rappelle qu'à la lin de l'été a eu lieu, sous la direction de M. Corbière, une très intéressante excursion à Martinvast en vue de l'étude des champignons. De chaleu- reux remerciements sont adressés au savant professeur. M. Levesque présente des poires provenant du jardin du passage des Jardins. Ce sont r Madame Bonnefond, très tar- dive; Bergamote Espéren qui se conserve jusqu'en février; Beurre Diel, etc. * Le Secrétaire, P. Lelièvre. — 18 — Compte-Rendu de l'Exposition de Carentan Messieurs, Pour répondre à l'invitation de notre jeune sœur, la So- ciété d'horticulture de Carentan, vous m'avez fait l'honneur de me déléguer pour faire partie du Jury de la deuxième exposition, dont l'ouverture était fixée au 26 juin. A 10 heures, le jury composé de MM. Triquet, Alfred Duval, Letourneur, Stanislas Lebas de Carentan, Lempérière de Chef-du-Pont, Lechevalier de Valognes, et votre délégué, a été reçu par M. le président et MM. les membres du bureau, avec lesquels nous avons fait d'abord une visite sommaire de l'ensemble de l'exposition. J'avoue que nous avons éprouvé une agréable surprise en trouvant, dans la halle momentanément transformée en un superbe jardin par la main habile de M. Hervieu, tant de plantes diverses, et plu- sieurs collections de légumes superbes et au grand complet. Les nombreux massifs, très artistement disposés, contenaient à peu près, et en très beaux exemplaires, toutes les fleurs de la saison. Cette première visite nous a montré que la jeune société travaille, et qu'elle suivra hardiment ses aînées dans la voie du progrès. Notre collègue et compatriote, M. Gus- tave Levéel, avait aussi largement contribué par ses beaux et nombreux apports au succès de l'exposition. Le travail du Jury a été un peu long et parfois difficile; cependant, eu égard au grand nombre de récompenses dont nous pouvions disposer, nous aimons à penser que chacun a été satisfait. — 19 — Récompenses décernées par le Jury PREMIÈRE SÉRIE. — LÉGUMES ET FRUITS l. Le plus beau lot de légumes de la saison. M. Jules Lebas, une médaille de vernieil, g. m.; offerte par M. Artu. M. Albert Lebas, une médaille de vermeil, g. m., offerte par la ville de Carentan. M. Dedun, une médaille d'argent, g. m. M. Charles Lemière, une médaille d'argent, p. m. 2. La plus belle collection de pommes de terre : M. Albert Lebas, médaille de bronze, g. m. M. Lemière, médaille de bronze, p. m. 3. Le plus beau lot de fruits de toute espèce : M. Lemière, médaille de bronze, g. m. DEUXIÈME SÉRIE. — PLANTES ET FLEURS. i. La plus belle collection de plantes diverses : M. Levéel, Gustave, médaille d'or, g. m. M. Besnard, médaille de bronze, g. m., offerte par M. Laumailler. M. Lemière, mention très honorable. M. Guillotte, mention honorable. 2, La plus belle collection d'Orchidées et d'Anthuriums : M. Levéel, médaille de vermeil, g, m.j offerte par M. le Préfet. — 20 - 3. Za plus belle collection de plantes ornementales : M. Levéel, médaille de vermeil, g. m. 4. Lapins belle collection deFou'gères : M. Levéel, médaille d'argent, g. m,, offerte par M. le Conseiller d'Arrondissement. 5. La plus belle collection de Pélargoniuïn, à grandes fleurs: M. Levéel, méd^aille d'argent, g. m., offerte par un mem- bre clu Jury. MM. Besnard etGuillotte, médaille d'argent p. m., ex-œquo. M. Lemière, médaille de bronze, p. m. M. Levéel, médaille d'argent, p. m., pour ses semis. 6. La plus belle collection de Pelargonium peltatum : M. Levéel, médaille de vermeil, g. m. MM. Besnard et Guillotte, médaille d'argent, p. m., ex- œquo. 7. La plus belle collection de Pélargoniums à feuillage panaché: M. Levéel, médaille d'argent, p. m. M. Guillotte, médaille de bronze, g. m. 8. La plus belle collection de Pelaroonium zonale ù fleurs simples et à fleurs aoubles •. M. Levéel, médaille d'argent, g. .m. M. Guillotte, médaille d'argent, p. m. M. Besnard, médaille de bronze, g. m. M. Dedun, médaille de Ijronze, p. m. M. Lemière, médaille de bronze, p. m. -21 - 9. La plus belle collection de Fuchsias: M. Levéel, médaille de bronze, g. m., offerte par la ville de Carenlan. 10. La plus belle collection de Rosiers en pots : M. Levéel, médaille d'argent, p. m. 11. La plus belle collection de Hoses coupées : M. Levéel, médaille de bronze, g. m. M. Dedun, médaille de bronze, g. m. 12. La plus belle collection deVerveines et Héliotropes en pots : M. Levéel, médaille d'argent, p. m. (verveines). M. GuiUotte, mention très honorable (héliotropes). 13. La plus belle collection de Pétunias : M. Levéel, médaille de bronze s- m 14. La plus belle collection de Bégonias bulbeux: M. Guillotte, médaille d'argent, p. m. M. Besnard, médaille de bronze, g. m. M. Dedun, mention très honorable. M. Levéel, mention très honorable. 1 5. La plus belle collection de Bégonias à feuillage, reœ et autres: M. Levéel, médaille d'argent, g. m. 46. La plus belle collection de Coléiis : M. Levéel, médaille d'argent, p. m. M. Guillotte, médaille de bronze, g. m. II. - 22 — 17. La plus belle collection de Conifères: M. Levéel, médaille d'argent, g. m. d8. La plusbelle corbeille de fleurs : Madame Levéel, médaille d'argent, p. m. 19. Le plus beau Bouquet : M. Besnard. médaille d'argent, p. m. Madame Levéel, médaille d'argent, p. m. M. Lemière, médaille de bronze, p. m. EXPOSITIONS NON PRÉVUES. Giroflées Quarantaines : M. Lemière, médaille de bronze, p. m. Collection de Lis et Iris M. Levéel, médaille de bronze, g. m. Gloxinias M. Levéel, médaille de bronze, g. m. OEillets blancs M. Hervieu, médaille de bronze, p. m. Collection d'OEillets M, Levéel, médaille de bronze, g. m. Fantaisie Poterie M. Pégouet, médaille de bronze, p. m. M. Hotin, médaille de bronze, p. m. — 23 — Le Jury, vivement frappé de la bonne organisation de l'ensemble de l'Exposition, a décerné, avec toutes ses félicita- tions, à M. Louis Hervieu, une médaille de vermeil, g. m., offerte par M. le Conseiller général du canton deCarentan; Et à M. Besnard, Frédéric, une médaille de vermeil, g. ra. 3e SÉRIE. — BONNE TENUE DES JARDINS Jardins privés : . M. Joseph Bouillon, jardinier chez M. Gouville, rappel de médaille d'or, avec félicitations du Jury, pour la belle tenue des jardins de son maître. M. le Frère Victor, Directeur de l'institution Saint- Joseph, une médaille d'argent, g. m., offerte par la ville de Carentan, pour la bonne tenue en général du Jardin del'Etablissement. Propreté, goût et culture pratique des jardins appartenant à des horticulteurs-marchands : M. Jules Lebas, une médaille de vermeil, g. m., avec féli- citations du Jury. M. Paul Lebas, une médaille de vermeil, g. m., offerte par M. Rauline, député, avec félicitations du Jury. M. Alfred Lebas, une médaille de vermeil, g. m., offerte par M. Gouville, Président, avec félicitations du Jury. M. Louis Hervieu, une médaille d'argent, g. m. M. Désiré Dufour, une médaille d'argent, g. m. Bonne tenue des jardins confiés aux soins de jardiniers praticiens : M. Louis Hervieu, une médaille d'argent, g. m. M. Guillotte, une médaille d'argent, g. m. Conduite et Taille des arbres fruitiers en général : M. Guillotte, une médaille de vermeil, g. m., avec félicita- tions du Jury. — 24 M. Louis Hervieu, une médaille d'argent, g. m., olïerte par M. Doucet. Notre tâche étant terminée à l'Exposition, plusieurs de ces Messieurs nous ont fait la gracieuseté de nous faire visiter quelques parties très intéressantes de la petite ville de Carentan, quelques jardins d'amateurs, et les principaux établissements horticoles de la localité. Les jardins de M. Gouville. sont très bien aménagés et parfaitement tenus; plantes et arbres d'ornement, arbres fruitiers, Heurs et légumes de toutes sortes, tout s'y trouve très bien soigné; le jardinier esi M.Joseph Bouillon, auquel la société a accordé unrappel de médaille d'or, avec félicitations du Jury. Très bien conduits les arbres du jardinde l'institut Saint- Joseph, par le frère Victor, qui a un goût tout particulier pour l'horticulture fruitière; ses fraises sont superbes et en quantité considérable sur chaque plante. Le sol de Carentan est du reste très propice à cette culture que nous avons admirée chez un autre amateur, M. Triquet, entre les mains duquel le fraisier réussit aussi à merveille. MM. Jules, Albert, Paul et Alfred Lebas sont de véritables artistes fabricants de légumes; et, si leur sol est favorable, on juge, parla réussite que ces messieurs obtien- nent, qu'ils ne lui marchandent ni les engrais bien préparés, ni les soins d'une culture intelligente, dénotant chez ces Messieurs les plus grandes connaissances professionnelles. Toutes nos félicitations aux lauréats des concours, et nos compliments au groupe d'hommes généreux, qui, en fon- dant la Société d'horticulture, ont entrepris la tâche de vul- gariser dans leur ville les meilleures méthodes de culture et d'introduire dans les riches campagnes du Cotentin les plantes, fleurs, légumes et fruits nouveaux. Cherbourg, 2 juillet 1897. Levesque. Rapport sur l'Exposition de Caen Le 31 juillet 1897, la Société centrale d'horticulture de Caen et du Calvados ouvrait sa 59"" exposition. Suivant l'usage, cette Société avait demandé à la nôtre de désigner un délégué pour faire partie du Jury chargé de décerner les récompenses; vous avez bien voulu. Messieurs, me confier cette agréable mission, dont je viens vous rendre compte. Je dois, tout d'abord, vous faire part de l'accueil cordial et amical que notre sœur aînée de Caen a fait à votre délégué. Qu'il me soit permis ici de lui renouveler tous mes remer- ciements et, particulièrement, à MM. Formigny de la Londe, président, et de la Crouée, secrétaire général. Le Jury, composé des délégués de plusieurs sociétés d'hor- ticulture, après avoir choisi comme président M. Chatenay, secrétaire-adjoint de la Société centrale d'horticulture de France, et pour secrétaire]'jVOtre délégué, a procédé à ses tra- vaux. Le programme comprenait 43 concours, auxquels se sont ajoutés 17 concours imprévus. Les opérations du Jury, commencées à neuf heures du matin, n'ont été terminées qu'après six heures du soir, interrompues seulement à midi par un excellent déjeuner offert spécialement aux membres du Jury par la Société de Caen. L'exposition se tenait dans le jardin de l'hôtel de ville et dans trois grandes salles ouvrant directement sur ce jardin et aménagées pour la circonstance en charmant parterre. Malgré la désavantageuse disposition des locaux qu'elle avait à sa disposition, la commission d'organisation avait su tirer un excellent parti du terrain. Dès l'entrée, le jardin offrait un superbe coup d'oeil par le mélange et la quantité de fleurs de toutes couleurs et de toutes nuances disséminées de tous côtés; la culture maraîchère occupait une vaste — 26 salle bien remplie de beaux spécimens de légumes etdefruits, dont quelques-uns atteignaient des dimensions extraordinai- res; enfin la partie florale proprement dite était fort gra- cieusement disposée dans deux halls qu'elle ornait d'une façon tout à fait originale. Parmi les expositions particulières qui ont le plus spécia- lement attiré l'attention du Jury, je signalerai les suivantes, en prenant l'ordre du programme. 1° Produits maraîchers. Dans celte section, on remarquait les beaux spécimens des nombreux légumes présentés par M. Allin, horticulteur- primeuriste à Caen, dont les cultures couvrent plus de 3 hectares et auquel le Jury a attribué une prime d'honneur. Viennent ensuite les expositions de MM. Laurent, de Luc-sur- mer, et Desmonts, à Lieurey(Eure), l'une et l'autre également méritantes. Le concours des pommes de terre avait réuni cinq expo- sants: MM. Louis Gauthier, Desmonts, Léger, Dannebey et Dufrénay, dont les nombreuses collections renfermaient, en- tre autres, diverses variétés nouvelles et dignes d'intérêt. M. Louis Gauthier, jardinier au château de Grentheville, par Bourguébus (Calvados), présentait une nouvelle fraise d'une couleur blanc-rosé, à très gros fruits, dont les princi- pales qualités sont, d'après M. Ed. André de la Revue Horti- cole : une vigueur extraordinaire, un rendement énorme, sa couleur blanche ou blan^-rosé, ce qui est rare dans les gros- ses fraises, enfin sa grosseur considérable, dépassant celle du D"" Morère. Le Jury a pu facilement se rendre conipteque la nouvelle fraise obtenue par M. Louis Gauthier, et qui por te son nom, aux avantages précédents joignait une autre qualité, celle d'être remontante et de pouvoir ainsi donner deux récoltes par an, la première en mai-juin et la seconde en août-septembre; le goût de ce fruit est un peu acidulé et très juteux. 27 2'^ Culture de serres. Ici, peu de grandes plantes à grand feuillage, telles que l'on en voit en si grande abondance dans nos expositions de Cherbourg; mais, par contre, desplendides Bégonia rex et Pelargonium zonale. Dans ces dernières plantes, remarqué particulièrement les semis de M. Allin et les apports de MM. Lenormand, Lepage et Davy; ce dernier avait un fort beau lot de plantes d'ornement et de marché. 3** Culture de pleine terre Dans la plupart des concours de cette section, MM. Rosette et Barette, horticulteurs à Gaen, occupaient les premières places. M. Rosette qui s'est vu attribuer le grand prix d'hon- neur pour l'ensemble de son exposition, présentait de très belles plantes annuelles et vivaces, entre autres de nom- breuses collections de Glaïeuls, Lis, Dahlias, Bégonias bul beux, et un beau massif de plantes annuelles en pleine flo- raison, d'un effet des plus agréables par la diversité des plantes de couleurs diiïérentes qui le composaient. M. Baretteavait un remarquable groupe de diverses espè- ces et variétés de plantes vivaces fleuries et à feuillages pa- nachés, ainsi que de grandes collections de glaïeuls et d'oeil- lets. Dans ces deux derniers concours, M. Pelpel, vice-prési- dent de la Société d'horticulture de Caen, avait des apports fort bien réussis et très rares chez un amateur. A signaler également les jolis glaïeuls ainsi que les Can- nas de M. Gouleau, de Nantes, les Bégonias bulbeux de MM. Lefèvre-Baron, à Caen, et Manson, à Anisy; les roses coupées de MM. Landron, à Allemagne, Guerrier, à Caen, et Pelletier à Steins (Seine); enfin les superbes plantes à feuillage orne- mental de MM. Lepage et Davy. 4' Objets divers. M. Barette avait exposé dans un concours spécial une terrasse-repos en bois naturel ainsi qu'un rocher en rocailles — 28 — tous les deux d'un goût parfait et réussis admirablement. Le Jury a rem arqué encore la coutellerie horlicole de MM. Delauney, à Bernay, et Girard à Caen. Dans cette même section, notre attention était particuliè- rement attirée par la très remarquable exposition de M. Complet, fabricant de poteries à Caen, qui, à côté de vases à fleurs d'une fabrication soignée, présentait une collection de produits céramiques et émaillés, entre autres de superbes épis dont la plupart sont une reproduction exacte de ces beaux ornem.ents qui décoraient les frontons et les toitures des grandes demeures du moyen-àge et de la Renaissance. Liste des récompenses décernées par le Jury. M. Rosette, grand diplôme^ d'honneur avec félicitations du Jury, une médaille d'or, ^cînq médailles de vermeil, trois médailles d'argent, trois médailles de bronze. M. Allin, diplôme d'honneur, une médaille d'or, deux médailles de vermeil, deux médailles d'argent. M. Lenormand, une médaille d'or, une médaille de vermeil. M. Lepage, une médaille d'or, une médaille d'argent. M. Barette, quatre médailles de vermeil, cinq médailles d'argent, une mention honorable. M. Davy, trois médailles de vermeil, cinq médailles d'ar- gent, une médaille de bronze. M. Gauthier, deux médailles de vermeil, une médaille d'argent, une médaille de bronze, une mention honorable. M.Gouleau, une médaille de vermeil, une médaille d'argent. M. Manson, une médaille de vermeil, une médaille d'argent. M. Fontaine, une médaille de vermeil, une médaille d'argent. M. Desmonts, une médaille de vermeil, une médaille d'argent. M.Craney,une médaillede vermeil,une mention honorable. M. Lefèvre-Baron, une médaille de vermeil. M. Dufresnoy, quatre médailles d'argent. M. Laurent, une médaillede vermeil. M.Pelpet, une médaille d'argent, deux médailles de bronze. — 29 — M. Dannebey, une médaille d'argent, une médaille de bronze. M"" Lefèvre et MM. Langevin. Landron, Guerrier, Gérard etMancelle, chacun une médaille d'argent. M. Complet, un diplôme d'honneur et une médaille de vermeil. Suivant l'usage, à sept heures du soir un banquet réu- nissait, à l'hôtel de Madrid, les membres du bureau de la Société, le Jury, les principaux lauréats de l'exposition et un certain nombre de membres de la Société. M. le Maire de la ville de Caen avait bien voulu accepter la présidence de cette agréable fête de famille. Adrien Macé. - 30 - VISITES DE JARDINS Les commissions permanentes ont visité, au mois d'août, deux jardins dans l'intérieur de la ville, ceux de MM.Dépinée etLeparmentier, et un jardin à Octeville, celui de M.Lalisel. Le jardin de M. Dépinée, situé derrière sa maison, 10, rue Segondat, est dessiné en jardin anglais avec quatre pelouses. Il est parfaitement tenu; le propriétaire s'occupe personnel- lement de sa culture et se fait aider seulement de temps à autre par un jardinier pour l'entretien des pelouses. Une allée conduit de la maison au jardin; elle est égnyée par une superbe clématite Jacques Magny, un rosier qui, écussonnéà œil dormant, a donné vingt trois roses après cinq semaines, et de très beaux fuchsias. Dans le jardin, les arbres et les plantes qui ont été les plus remarqués sont : une épine rose, un faux pistacliier,de spleu- dides géraniums doubles etsemi-dou blés (Pelargoniumzonale), un araucaria haut de sept mètres et très bien garni du pied, contrairement à beaucoup d'arbres qui, en grandissant, perdent leurs branches inférieures et font, surtout isolés sur une pelouse et quand la rouille les atteint, un piteux elTet; un solanum ligneux, un rosier William Allen Richardson qui a donné 1500 roses; des Phlox cuspidéet de Drummond; des spirées rose et blanche; quelques belles fougères, parmi lesquelles la Royale. Un fuschia le Centenaire balance ses clochettes le long d'un mur au midi, il est plus haut que lui et d'un aspect plus gai que le lierre avec ses feuilles éter- nellement vertes, sous la pluie comme au grand soleil, au temps de la canicule comme au temps des frimas. Le lierre avecsespousses qui pressenties arbres auxquels il s'accroche, qui s'insinuent dans les moindres trous des murs pour les recouvrir et les cacher, derrière l'uniformité de son feuillage est bien la plante des ruines. Et cependant il est gai parfois, - 31 lorsque le soleil fait briller ses larges feuilles ou lorsque les plus petites sortant d'une corbeille de fleurs serpentent sur la table du festin. La serre au fond du jardin renferme comme variétés de raisin le Frankentlial et le Tokay des jardins. Une bien jolie corbeille de verveines rouges, roses et bleues est protégée contre les limaces par un cordon imprégné de sulfate de cuivre; ce cordon, un peu plus gros que le pouce, est placé sur la terre tout autour de la corbeille elles limaces n'osent le franchir. M. Dépinée en a fait la démonstration devant nous; quelques limaces avaient été mises sur un plat entouré sur ses bords d'un cordon sulfaté. On les voyait cherclier à s'échapper et ramper en dressant la tète, mais aussitôt qu'elles touchaient au cordon, elles rentraient brus- quement leurs cornes, puis cherchaient une issue d'un autre côté sans la trouver. Ce procédé du cordon nous a paru des plus pratiques, son établissement sur la terre n'a rien de disgracieux, leurs couleurs se confondent rapidement et les feuilles le recouvrent presque en entier. Dans le jardin se trouve un bassin avec un rocher et des poissons rouges; ces poissons se reproduisent, mais il est difficile d'obtenir des petits, les poissons mangeant presque toujours leurs œufs. M. Dépinée aie soindelesrecueillir avec une épinette, il les met dans un baquet en zinc où ilséclosent fort bien, et nous avons vu dans l'allée conduisant au jardin nombre de petits poissons dans ce que nous pourrions appeler leur berceau, tous vifs et alertes, nageant comme des poissons qui ont envie de vivre. Les dispositions prises par M. Dépinée pour protéger ses verveines et pour conserver ses poissons méritent d'appeler toute l'attention des amateurs de jardins. * * * Le jardin de M. Lecarpentier est aussi situé derrière sa maison, rue Asselin, no73, et il jouit d'un charme bien rare en ville, la pleine vue sur la campagne, sans même qu'elle soit bornée par un mur; en etlet, le chemin de fer de la gare — 32 à l'arsenal longe le fond du jardin; une servitude d'utilité publique y rend difficile sinon impossible la construction d'un mur, et une charmille à hauteur d'appui sépare seule la propriété de la voie qui est sur le même plan que le jardin, et de chez lui, notre collètçue a vu ce que beaucoup ont été bien loin pour voir, passer la reine d'Angleterre chaque année et le tsar au mois d'octobre 1896. La vue n'étant limitée par rien s'étend sur les grands hêtres delà Polie, au milieu desquels émergent quelques toits : on se croirait à deux lieues de Cherbourg et non sur une rue pleine de vie et de mouve- ment à certaines heures de la journée. La tenue du jardin révèle un amateur soigneux et habile. Dès l'entrée, une corbeille de giroflées nous attire. Encore une de nos vieilles fleurs auxquelles on préfère aujourd'hui des plantes exotiques qui, avec leurs larges et brillants feuillages, nous font rêver des pays lointains dont les marins nous disent les récits, mais ne donnent guère de fleurs sous notre climat tempéré. Les unes ne doivent point faire négliger les autres; on peut, on doit même à notre avis les réunir dans un jardin; loin de se nuire, elles se complètent. Les roses sont en bon nombre: un rosier, i\P'" de Marecourt, en a donné quatre-vingt-dix-huit; il a été photographié tout couvert de fleurs; très belle rose Gabrielle Luizet, du même coloris mais plus grande que la baronne Rothschild, une rose nouvelle Charles Bouvet, rose cuivré très curieuse. Un cèdre deodora, palmiers, thuyopsis borealis, gueules de lion, superbes géraniums Mistress MuUer, arbre de Judée (gommier), salpiglossis, deutzia à fleurs doubles, glycines remontantes blanches. De superbes touffes de bambous : mataké du Japon, arundinaria falcata nigra, etc. Très belles touffes de diverses espèces ou variétés de phor- mium; quatre espèces de véronique. Au centre du jardin, on voit une grotte rustique et un ruisselet; un araucaria que M. Leparmentier réussit à main- tenir frais et vigoureux par un défoncement du soi et un 33 - apport de déblais qui permettent aux racines de circuler dans leurs interstices. Le long des murs au midi courent des espaliers bien gar- nis de bonnes espèces de poires. Les limaces, comme partout cette année, ont causé bien des ennuis par leur quantité excessive. La visite de ces deux jardins nous avait menés jusqu'à mi- di, mais la matinée nous avait semblé bien courte. Etaient présents: MM. Levesque, vice-président, Fournier, Gustave Poupeville, Hervieux, Lagarde, Havard, Desnos. Leclère et Legrin. * * * Quelques jours après, les mêmes sociétaires auxquels s'étaient joints MM. Dépinée, Corbière, Langlois, Letellier et Bernard, se rendaient à Octeville, à la propriété de M. Lali- sel. Ce jardin, en pleine campagne, s'étend auprès de la maison sur un coteau dominant la vallée de Quincampoix; la vue, bornée en face par la colline voisine, s'étend au loin à droite vers Martinvast; on respire le bon air de la campa- gne, loin des microbes et des autres inconvénients de la ville, laquelle cependant n'est qu'à deux kilomètres à peine. C'est là un des avantages de nos villes de province, de n'être pas obligé de faire des lieues pour voir un peu de vraie verdure. Chez M. Lalisel, la serre attenant à la maison forme jardin d'hiver; les fougères et les palmiers y fourmillent; nous y remarquons un très beau phœnix, des dracœna indivisa, un araucaria, des lasiandra à fleurs bleues, des fougères, bégonias, streptocarpus à Heurs violettes en cloche (de la famille des gloxinias), une verveine jaune, une rose Souvenir d'un ami, très pâle comme bien des souvenirs. Dans des pots croissent des cotonniers venus de graines rapportées de Saigon. Une serre plus petite, dans le milieu du jardin, renferme du Chasselas et du Vieux Cherbourg, non ciselés; un pêcher de pêches Alexandre qui a donné une pêche mûre le 13 Mai; un rosier microphylle américain, et des plantes de tabac jaune — 34 — provenant de graines envoyées de Tahiti par notre dévoué collègue M. Picquenot. Ce jardin lui-môme, on pourrait le résumer d'un mot, le triomphe des dahlias; il n'y en a que de belles formes, mais de toutes les nuances, les plus sévères comme les plus capri- cieuses, et tous, sauf deux, ont été obtenus de semence. M. et M^^ Lalisel ont obtenu des récompenses dans plusieurs expo- sitions pour leurs collections. Des hortensias ont aussi attiré notre attention ; nous les connaissons rayés ou bleus, selon la nature du terrain. Dans le jardin de M. Lalisel, nous en avons observé de bleus au centre et blancs au pourtour; ils sont fort jolis. Le potager, à gauche du jardin, est tenu avec le plus grand soin; nous y savourons la fraise Gaillon, très parfumée, et la fraise des quatre saisons améliorée. M. et M^^û Lalisel nous signalent des pommes de terre greiïées. Revenant dans le jardin, nous remarquons une belle véro- nique naine, un rosier à feuilles d'acacia, et une gaillarde incomparable, plante vivace obtenue récemment de semis et qui fleurit la deuxième année. Il serait agréable de s'étendre dans cette description comme il nous l'a à tous été de passer la matinée d'un beau jour dans ce jardin si bien tenu et cultivé avec un soin qui fait honneur à M. et à M™9 Lalisel. Notre regretté collègue, M. Henri de la Chapelle, en a fait dans le bulletin de la Société pour 1895 une description à laquelle nous prions le lecteur de se reporter. Depuis ce temps le jardin n'a fait que croître et s'embellir, et il n'est pas à bout, car le champ dans lequel il est taillé, tout grand qu'il soit déjà, n'est pas encore rem- pli par les Heurs, loin de là; mais nous sommes certains que cela viendra grâce au zèle des propriétaires. Excursions au Vast et au Vicel. C'est par une belle matinée d'Août, un dimanche, qu'une vingtaine de sociétaires dirigés par M. Levesque, vice-prési- dent, se mirent en route d'assez bon matin pour le Vast; — 35 — plusieurs dames avaient bien voulu prendre part à l'excur- sion. Le Vast est situé à quatre lieues environ de Cherbourg; nous arrivâmes vers 10 heures, et aussitôt descendus de voi- ture nous nous dirigeâmes vers le domaine de M. de la Germonière, de qui nous reçûmes l'accueil le plus gracieux et qui voulut bien nous guider dans la visite du parc. Une partie des jardins occupe l'emplacement d'une impor- tante lilature de coton fondée par M. Fontenillat, aïeul de M. de la Germonière, et dont les bâtiments ont été démolis il y a vingt ans. La rivière la Saire, une sœur de notre Divette, se précipite d'une hauteur de 4^00 et continue sa course en bouillonnant; du point le plus élevé à son extré- mité, la hauteur de la chute atteint 8 mètres et sa largeur est de 10 mètres; elle servait autrefois à actionner les machi- nes de l'usine; aujourd'hui elle ne sert plus que d'ornement. C'est du pont sur la route qu'il faut la voir toute blanche d'écume. Autour de la maison alternent lespélargoniums, les bégo- nias et les roses. Dans la serre, édifiée à gauche de la maison, un énorme datura, un beau cactus senilis, un strelitzia regina, un cycas revoluta. Le parc est considérable et planté d'arbres magnifiques : tels un hêtre pleureur sous lequel dix personnes peuvent commodément s'abriter, ses branches tapissées de lierre por- tent très bas; un tulipier, un chêne liège, un hêtre crête-de- coq, variété très rare. On suit les bords de la rivière que bordent de vastes prairies où paissent les bœufs, tandis que de l'autre côtelés grands arbres élèvent leur ramure. Après avoir admiré la cascade et descendu à ses pieds, nous avons visité les parterres devant la maison et traversé un pont rustique en ciment, imitant às'y méprendre le vieux bois; les parterres contiennent de belles touffes de géfaniums et de calcéolaires. M. de la Germonière nous invite à nous reposer un instant dans la bibliothèque, les livres sont nombreux et certaine- ment bien choisis; sur un socle un buste de M. de la Ger- — 36 - monière père, député à l'assemblée nationale; dans le salon, une photographie de M. Casimir Périer, président de la Ré- publique, avecune dédicace à son cousin, le maître de céans. Nous voudrions nous attarder, mais il est midi, la route a été longue, nous arpentons le parc depuis deux heures et la table est servie à l'auberge en face. Nous remercions vive- ment M. de la Germonière de son excellent accueil et allons vers le déjeuner. L'hôtelier n'a point coutume de recevoir si nombreuse société; la salle n'est pas grande, et pour caser tout son monde il a mis les assiettes et les chaises si rapprochées que l'on se demande si on ne sera pas forcé de se contenter de déjeuner des yeux faute de pouvoir remuer les bras; sans compter que certains convives de bonne ampleur mesurent d'un œil peu rassuré le peu de place qui leur est réservé. Nos jeunes gens mettent la main à l'œuvre, changent la dis- position des tables et tout le monde Unit par se caser sans trop de gène. On nous sert une excellente soupe, du vrai gi- got et du vrai cidre; le vice-président porte la santé des da- mes et la fatigue et la chaleur sont oubliés. A deux heures, les chevaux sont attelés, en route pour le château de Pépinvast, propriété de M. le comte Le Marois. La route n'est pas longue, mais la montée est rude vers le village du Vicel. L'entrée principale du domaine est à gau- che de la route, et le château s'aperçoit en partie au bout d'une large avenue de sapins. Nous trouvons le jardinier en chef, M. Folliot, ancien jardinier à notre hôpital delà marine; il a sous ses ordres quatre aides. Le parc est admirablement tenu; à droite du château son dessin présente un profond vallonnement qui a été parfaitement utilisé pour y mettre l'été au grand air les plantes exotiques; au fond un étang qu'alimente l'unique ruisseau du parc; la rareté de l'eau est le seul inconvénient de la propriété. Remarqué dans ce val- lon de magnifiques fougères, dont l'une à tiges noires et l'au- tre à filaments de même couleur. Devant le château, plusieurs massifs de géraniums rouges interrompent heureusement le vert des gazons; à gauche, — 37 — vers le manège, un massif de palmiers chamaBrops, une cor- beille de rosiers renfermant 150 variétés, un coudrier à feuilles pourpres, un groupe d'érables panachés, plusieurs rosiersdu Japon à fleurs violettes et à fruits rouges ressem- blant à de gros radis, un fort joli massif de coléus. Revenant sur nos pas, nous descendons dans le vallon et passons derrière le château en suivant un chemin ombreux qui en est séparé par une prairie; puis nous nous dirigeons vers le potager en rendant en passant une visite au chenil dont la meute nous accueille par une longue série d'aboie- ments formidables; en route nous voyons une ancienne car- rière dans laquelle on a planté de nombreux palmiers dont l'effet est des plus pittoresques, et nous nous engageons dans une avenue d'un kilomètre plantée de beaux arbres. Un chemin vicinal sépare le potager du parc; jadis le long de ce chemin s'élevait un hameau, il a été acheté tout entier pour servir à l'établissement du jardin; nous y voyons des hortensias en élevage, des poiriers en avenue, des pêchers en espalier, des pommiers en cordon. Une petite serre renferme du chasselas de Fontainebleau, une plus grande des ficus repens, des palmiers, des dracœnas, des phœnix, coryphas, theophrata impenalis, une pépinière d'ar- bres verts. La soirée s'annonce déjà; au loin, dans les allées, on voit de temps en temps gambader un lapin, désespoir du jardi- nier. Nous n'avons pas visité toute la propriété, dont le parc seul atteint 2.000 vergées, mesure du pays (20 ares), mais le temps s'avance et la fatigue commence à se faire sentir dans certaines jambes; après un long parcours, nous regagnons la grande route par une porte latérale qui nous conduit au village du Vast, d'où nous sommes partis. En route, les amateurs de champignons font une abondante récolte, et M. Corbière en fait connaître plusieurs bonnes espèces. Nous sommes repartis à la nuit tombante, par une soirée délicieuse, et à 10 heures nous rentrions enchantés de notre journée. Legrin, III. Exposition de Chrysanthèmes et de Fruits Du 13 Novembre 1807 Rapport du Secrétaire de la Société d'Horticulture. Messieurs, Pendant de longues années, notre dévoué et très regretté collègue M. de la Chapelle avait bien voulu accepter les fonc- tions de secrétaire du Jury de nos expositions, et chacun de nous se souvient de la facilité et de la clarté avec laquelle il rédigeait ses rapports toujours si intéressants. Celte fois, à la demande de M. le Président, j'ai dû assu- mer la tâche de rapporteur; mais elle m'a été rendue facile par nos deux excellents etsympathiques secrétaires-adjoints MM. Macé et Thommin qui, tout en s'occupant de divers dé- tails de l'organisation, loterie, banquet, etc., ont secondé par les dispositions prises et par leurs indications, les opéra- tions du Jury. * * * Chacun de nous a été surpris et émerveillé par la brillante exposition qui s'est ouverte le 13 novembre1897. Jamais nous n'aurions pu songer voir présentées d'aussi belles plantes aussi nombreuses et des fleurs aussi grandes, aussi parfaites, aussi variées de forme et de coloris. Nous pensions, au premier abord, organiser, à peu de frais, une exposition partielle dans un local restreint. Mais les évé- nements nous ont entraîné à accroître le cadre de cette expo- sition et à le mettre en rapport avec les produits obtenus. — 39 — Les exposants et particulièrement ceux de notre arrondis- sement avaient obtenu, au point de vue des chrysanthèmes, des résultats témoignant des soins nombreux et intelligents donnés à leurs plantes. Nous avons entendu plusieurs mem- bres du Jury déclarer que si nos chrysanthémistes avaient fait des envois à l'exposition de Paris, ils y auraient figuré avec honneur. Il est à remarquer que, depuis peu de temps, on a commencé à cultivera Cherbourg les chrysanthèmes pour la grande fleur .et les résultats obtenus sont véritable- ment merveilleux. Aussi, la foule qui n'a cessé de parcourir l'exposition pen- dant les journéee du 13, du 14, du 15 et du 16 novembre ne se lassait-elle pas d'admirer les produits exposés. Si les fruits étaient moins nombreux que les fleurs ils n'en attiraient pas moins l'attention; il y avait defort'jolig lots, et bien tentants, de raisins, de poires et de pommes de table, sans oublier les collections de pommes à cidre démon- trant qu'en Normandie les variétés ne manquent pas pour faire d'excellente boisson. Il ne faut pas oublier non plus les bouquets et lescouronnes confectionnés avec tant de goût par nos habiles bouquetières. Plusieurs circonstances ont contribué au succès de l'expo- sition : ^ Les apports des exposants; Les dispositions prises par la Commission de l'exposition- Les recompenses mises à la disposition du Jury; Le bienveillant concours accordé par les diverses autorités et par l'administration municipale. Parmi les apports des exposants se trouvaient des envois faits du Gard, de Hsère, du Nord, de Bayeux, de Saint-LÔ, de Valognes et de Barfleur; ce qui prouve que notre Société puit loin d ici de considération. Si les produits des exposants de notre ville et des environs étaient plus nombreux et difli- ciles de manipulation, ils ont été cependant transportés et — 40 — disposés rapidement par les exposants qui ont mis le plus grand empressement à faciliter la tâche de la commission d'organisation. Cette commission composée de MM. Bernard, Lagarde, Leparnientier, Ménard, Salle, auxquels le Bureau avait adjoint MM. Lefauconnier et Leterrier, sous la présidence de M. Salle, a accompli un véritable tour de force, il faut le recon- naître, et elle a fait preuvede beaucoup de goût, d'expérience et de dévouement. Elle a transformé en un superbe jardin décoré de nombreux écussons et pavillons, ainsi que de plantes ornementales, les halles entourant le théâtre et qui, eu temps ordinaire, sont loin d'avoir un aspect gracieux. Elle a fait commencer les travaux le jeudi après le marché, et le samedi matin tout était prêt, le Jury pouvait procéder à ses opérations. La Commission était secondée par M. Le- tuliier dont le goût est bien connu et qui n'en est pas à son début dans l'organisation des expositions. D'un autre côté, elleavait obtenu deMM. Lepetit etDivetaiu qu'ils voulussent bien contribuer par leurs apports à la déco- ration de certaines parties des halles. Puis elle a rencontré des concours empressés et désintéressés qui lui ont permis de réduire les dépenses, particulièrement celui de MM.Grouard et Lemoigne, qui ont mis à la disposition de la Société, sans aucune rétribution, tous les bois qui ont été nécessaires. * * * Diverses autorités ont secondé nos efforts : M. le Ministre de l'Agriculture, M. le Ministre du Commerce et de l'Indus- trie, en mettant de belles médailles à la disposition du Jury; M. le Député Le Moigne en faisant don d'un prix; M. le Sous- Préfet en mettant aussi un prix à la disposition du Jury et en accordant son bienveillant appui pour les demandes que la Société a dû faire àl'àutorilé supérieure; M. le Préfet Maritime - 41 — en offrant d'obtenir le concours delà musique de l'escadre, que l'exiguité du local de l'exposition n'a pas permis d'accep- ter; M. le Maire, en prêtant avec le plus grand empressement tous les locaux, le matériel et le personnel de la police et de la Ville qui ont été nécessaires. De plus, des récompenses ont été offertes par la Sociétédes Agriculteurs de France, par la Société VUmon commerciale et industrielle de Cherbourg, par M. Cordonnier de Bailleul (Nord). Il faut notera cette occasion que le Jury a posé pour prin- cipe que les récompenses mises à sa disposition par diverses autorités ou sociétés devraient être considérées comme des prix d'honneur et passer avayit les médailles accordées par la Société, quelle que pût en être la valeur. Le Jury était composé de : MM. Delahaye, horticulteur à Tours; Martin, délégué delà Société de Saint-Fiacre, de Bayeux; du Mesnil de Montchauveau, d'Alençon; Crosville, de Valognes; de la Crouée, secrétaire général et délégué de la Société d'horticulture de Gaen; Le Graverend, délégué de la Société d'horticulture de Coutances; Hainneville, président de la Société d'agriculture de Cherbourg; Menut, président de la Société artistique et industrielle de Cherbourg. Ce Jury, formé d'hommes les plus compétents, a com- mencéses opérations àonze heuresdu matin, le ISnovembre, sous la présidence d'honneur de M. le Sous-Préfet et avec l'assistance de M. le docteur Renault, Président, ainsi que du secrétaire et des secrétaires-adjoints de la Société, MM. Thommin et Macé. Le Jury a choisi pour président M. de la Crouée et, après examen des lots présentés, a attribué les récompenses suivantes: — 42 1" Série. — Chrysanthèmes. I. Concours entre horticulteurs-marchands de l'Arrondissement. Chrysanthèmes en pots. le' Concours. — Pour la collection la plus nombreuse et la plus belle en variétés: M. Léon Cavron, de Cherbourg, prix d'honneur, médaille d'or du Ministre de l'Agriculture avec félicitations du Jury. 26 Concours. — Pour une collection de oO variétés: M. Girard, de Cherbourg, médaille d'argent grand module. 3' ConcouRS. — Pour la meilleure collection en nouveautés de 1895 et 1896: M.Léon Cavron, médaille de vermeil moyen module. 4" Concours. — Pour la meilleure collection de variétés japonaises: M. Léon Cavron, médaille de vermeil moyen module. 5^ Concours. — Pour la meilleure collection de variétés incurvées et al véoliformes : M. Léon Cavron, médaille de ver- meil moyen module. 6' Concours. — Pour la meilleure collection de variétés duveteuses : M. Léon Cavron, médaille de vermeil grand module. T Concours. — Pourle meilleur lot en plantes de marchés : M.Girard, médaille d'or. Concours non prévus 1o Nouveautés de 1897: M. Léon Cavron, médaille d'or avec félicitations du Jury; 2° Standards: M. Léon Cavron, médaille d'argent grand module; 3» Demi-Standards: M. Girard, médaillede vermeil, petit module. - 43 - 4o Spécimens: M. Léon Cavron, médaille d'or ou prime de 100 francs, et M. Girard, grande médaille de vermeil ou prime de 50 francs. copiantes greiïées: M. Girard, médaille d'argent moyen module. 2° Chrysanthèmes en fleurs coupées. Pour la collection la plus belle, comportant au moins 20 variétés: M. Léon Cavron, diplôuie d'honneur et prime de 50 francs. IL Concours entre horticulteurs-marchands, étrangers à l'arrondissement. 1 " Chrysanthèmes en pots. M.Boulland, deValognes, médaille d'argent moyen module. 'i" Chrysanthèmes en fleurs coupées : M Calvat,de Grenoble, médaille de vermeil moyen module. M. Cordonnier, de Bailleul (Nord),- médaille de vermeil petit module. M. Pitrais, de Bayeux, médaille d'argent moyen module. M.Héraut,de Pont-d'Avignon (Gard),médaille d'argent grand module pour ses fleurs coupées de nouveautés inédites, notam- ment Madame Chambry, Souvenir de bonne maman Colin, Mademoiselle Marie-Louise Héraut, Madame Henri Leterrier, Président docteur Benault. III. Concours entre amateurs de l'arrondissement. 1* Chrysanthèmes en pots. 1er Concours. _ m. Le Bailly, d'Equeurdreville, médaille de vermeil du Ministre de l'Agriculture. _ 44 — M. Piard, médaille d'argent grand module. 20 Concours. — M. Piard, médaille d'argent du Ministre de l'Agriculture. M. Le Bailly, médaille d'argent grand module. 2° Chrysanthèmes en fleurs coupées. M. Piard, médaille de vermeil petit module. IV. Concours entre amateurs étrangers à l'arrondissement. Chrysanthèmes en fleurs coupées. M^e Chambry,de Saint-Lô, prix d'honneur, olïertpar M. Le Moigne, député. V. Concours entre jardiniers de propriétaires étrangers à l'arrondissement. Chrysanthèmes en pots. M. Lecrest, jardinier chez M.Delettrez,à Barfleur, médaille d'argent moyen module. 2« Série. — Fruits. 1er Concours. — Pour la collection la plus belle et la plus nombreuse en espèces et variétés de fruits : M. Levesque, médaille de vermeil moyen module; M. Renouf, de Saint-Pierre-Eglise, médaille d'argent grand module. 2e Concours. — Pour la plus belle collection de poires de table. — Pas de concurrents. 3e Concours. — Pour la plus belle collection de pommes de table : M. Louis Lefauconnier et ses lils, de Réville (Man- che), médaille d'argent moyen module; ^ 45 - M. Doguet, de Négreville, mention honorable et remercie- ments. 49 Concours. — Pour la plus belle collection de raisins : M. Piard, prix d'honneur offert par M. le Sous-Préfet. 5e Concours. — Pour la plus belle collection de fruits à cidre : 1» Cultivateurs : M. Latour fils, de Surville (Calvados), diplôme d'honneur. 2» Amateurs: M. Louis Lefauconnier et ses fils, de Réville, médaille d'argent grand module, offerte par la Société des Agriculteurs de France. Concours non prévus. M. Tardieu, de Pont-de-l'Arche, fruits moulés et peints, médaille de bronze grand module. M. Lepetit, de Cherbourg, rappel de médaille de vermeil pour tonnellerie horticole et bacs à fieurs. M. Divetain, de Cherbourg, rappel de médaille d'argent pour objets divers, vases à fleurs, etc. *** M. Louis Lefauconnier et ses fils avaient présenté, aprèsles opérations du Jury, un très beau lot de poires de table qui ont été fort remarquées et qui, si elles eussent été apportées plus tôt, auraient obtenu une importante récompense. * * * En dehors des opérations du Jury, le bureau de la Société d'horticulture a attribué, comme il suit, les récompenses mises à sa disposition par M. Cordonnier, de Bailleul (Nord) : 1er Concours : aux douze plus grandes et plus belles fleurs en neuf variétés cultivées à l'engrais Papillon : — 46 — 1er prix, médaille de vermeil ou 30 fr., à M. Léon Cavron; 2o prix, médaille de vermeil ou 20 fr., à M. Piard. 2e Concours : à la plus belle plante Standard ou Spécimen cultivée à l'engrais Papillon : Prix unique, médaille de vermeil ou 20 fr., à M. Léon Cavron. *** Les dames patronnesses ont assisté en grand nombre à la réunion fixée pour elles, à deux heures de l'après-midi, et elles ont décerné les récompenses suivantes : 1er Concours : aux plus beaux bouquets montés de chry- santhèmes faits dans l'arrondissement de Cherbourg : Médaille de vermeil du Ministre du Commerce et de l'In- dustrie, à Mme Cavron; Médaille d'argent grand module, à M^e Halopé. 2e Concours : à la plus belle garniture de fleurs de chry- santhèmes pour surtout de table ayant la même origine locale : Médaille de vermeil de la Société l'Union Commerciale et Industrielle, à M^e Cavron. 3e Co^couRS : à la plus belle couronne de chrysanthèmes : Médaille d'argent grand module, à M^e Cavron; Médaille d'argent moyen module de l'Union Commerciale et Industrielle, à M^e Halopé. Concours non prévu : bouquets de chrysanthèmes faits en dehors de l'arrondissement : M™" Le Crest, de Barfleur, médaille de bronze grand module de l'Union Commerciale et Industrielle. * * * Le banquet a été organisé à la satisfaction générale par MM. Lagarde, Dutot, ïhommin, et la loterie dont se sont — 47 - occupés avec une ardeur infatigable et sans se rebuter toute la commission d'organisation et des membres du bureau, entre autres MM. Dutot, Macé et Thommin, a obtenu des résultats inespérés. Le nombre des billets placés a été plus élevé qu'à l'ordinaire, ce qui a permis de faire de nombreux, achats aux exposants. * =» * En résumé, l'exposition du 13 Novembre a été des plus brillantes, grâce au concours empressé de tous, aux mesures prises et au dévouement de la police municipale. Aussi la Société doit-elle adresser à tous ceux qui, à un titre quel- conque, ont contribué à cette solennité horticole, ses plus vifs remerciements, sans oubliernotre dévoué et sympathique président, M. le docteur Renault, dont l'expérience et la direction vraiment supérieures ont été si précieuses en la circonstance. Nous devons aussi remercier tout particuliè- rement les personnes qui nous ont prêté le concours de leurs conseils dans l'organisation d'une exposition de ce genre, toute nouvelle pour nous, ou qui nous ont engagé à l'entre- prendre, entre autres MM. Piard, Crosville et Le Cordonnier. Personnellement, j'adresse mes remerciements à MM. Letul- lier, Leterrier, Lefauconnier, Piard, pour les notes qu'ils ont bien voulu me fournir en vue de ce Bulletin, et qui indi- quaient les produits les plus remarquables ayant figuré à notre exposition. P. Lelièvre. 4S — Le Banquet de la Société d'Horticulture Samedi soir, 13 novembre, après les opérations du jury de l'Exposition de chrysanthèmes, a eulieu à l'Hôtel de France un banquet par souscription, d'environ 60 couverts, sous la présidence de l'honorable docteur Renault, président de la Société. A la table d'honneur, on remarquait à ses côtés : M. Lemé- nicier, sous-préfet de Cherbourg, et M. de la Crouée, secré- taire général de la Société d'horticulture de Gaen, président du jury de notre Exposition de chrysanthèmes; MM. Gosse, président du Conseil d'arrondissement; Frigoult, adjoint au maire de Cherbourg; Hainneville, président de la Société d'agriculture; Menut, président de la Société artistique et industrielle; Corbière et Levesque, vice-présidents de la So- ciété d'horticulture; du Mesnil, délégué d'Alençon; Delahaye, délégué de Tours; Martin, délégué de Bayeux;Crosville, dé- légué de Valognes, et Salley, président de la Commission d'or- ganisation. Au Champagne, M. le docteur Renault a prononcé le toast suivant : « Je lève mon verre en l'honneur de Monsieur le Prési- ») dent de la République. >> Le gouvernement a montré comme par le passé la plus » grande bienveillance à la Société d'horticulture. Olïrons » lui nos respectueux hommages. » A la santé de Monsieur Félix Faure. » Tout le monde s'est levé et tous les verres se choquent en l'honneur de M. le Président delà République. Reprenant ensuite la parole, l'honorable président a dit : « Je porte un toast à M. Le Moigne, député, à M. le Maire » et à l'administration municipale de Cherbourg, qui nous 49 — « ont facilité par tous les moyens en leur pouvoir la créa- » tion de notre exposition. » Cette 26e exiiiijition des produits de l'horticulture ne » devait être dans le principe qu'un essai modeste pour » faire connaître les chrysanthèmes de quelques amateurs » et stimuler le zèle de nos horticulteurs. >) Les travaux du bureau de la Société, et en particulier » ceux de notre excellent secrétaire général, M. Lelièvre, » ont développé notre idée première. » Us vont mettre en lumière les splendides produits de » nos horticulteurs, présenter aux regards de tous, les ma- » gnilîques collections groupées par les amateurs de la région » et par les créateurs de variétés nouvelles venues même de » très loin. » Messieurs Salley, Bernard, Lagarde, Le Fauconnier, Le » Parmentier, Ménard,Macé et Thommin, constitués en com- » mission d'organisation; ont préparé avec tant de soin tous » les détails de l'Exposition, que dans l'espace de moins de )) deux jours, tout a été si bien conduit et si bien mis en ordre » que le Jury a pu commencer ses opérations à l'heure fixée. » Nous ne saurions trop les remercier de leur dévouement. » Nous y joindrons nos félicitations à Messieurs Dutot, La- » garde et Thommin pour la belle ordonnance du banquet qui » nous réunit, et nos encouragements à Messieurs Orange, )) Bernard etMacé,qui ont bien voulu prendre la direction de » la loterie. » Ils ont mérité nos applaudissements unanimes. Unissons- » nous donc. Messieurs, pour porter la santé des organisa- » teurs de notre fête horticole. » M. Corbière, professeur de sciences naturelles au lycée, vice-président de la Société, a remercié M. le sous-préfet d'avoir bien voulu honorer de sa présence le banquet, et lui témoigne la reconnaissance de la Société d'horticulture pour l'intérêt qu'il veut bien lui porter. M. le sous-préfet a répoadu à M. Corbière en exprimant la satisfaction que lui causait, comme représentant du gou- vernement, le toast porté en l'honneur de M. le Président 50 - de la République et le plaisir qu'il éprouvait à se trouver au milieu de cette réuuicm de famille; il a voulu retenir des aimables paroles qui lui étaient adressées, plutôt un compli- ment de bienvenue qu'un remerciement pour ce qu'il a déjà pu faire en faveur de la Société, et M. Leménicier a promis de ne manquer aucune occasion de prouver la sympathie et l'intérêt que lui inspire la Société d'horticulture. Les paroles de M. le sous-préfet ont été saluées par d'una- nimes applaudissements. M. Levêque, vice-président de la Société, a remercié l'Administration municipale dQ son concours sympathique à l'organisation de l'Exposition et M. le président, ainsi que les membres du jury de l'Exposition, du dévouement éclairé qu'ils ont apporté dans l'examen laborieux, délicat et diffi- cile des productions des exposants soumises à leur apprécia- tion. Répondant tant en sou nom qu'en celui de ses collabora- teurs, M. de la Crouée a félicité la Société des magnifiques résultats qu'elle venait d'obteniret a déclaré qu'ayantassisté à l'exposition de la Société nationale d'Horticulture qui vient d'avoir lieu à Paris, il a pu constater que ce qui manque à celle de Cherbourg c'est un cadre plus vaste et mieux approprié, car les produits exposés, pour être en plus petit nombre, n'en sont pas moins remarquables au point de vue de la beauté, de la richesse et de la variété des types obtenus. A notre tour nous enregistrons, non sans quelque fierté pour notre patriotisme local, cette déclaration si autorisée qui montre qu'à Cherbourg les horticulteurs ne le cèdent en rien à ceux des autres villes et peuvent rivaliser même avec les horticulteurs de la capitale. M. de la Crouée ne pouvait faire aux professionnels et amateurs de Cherbourg et de la région un meilleur compliment. M. Frigoult remercie également au nom de l'Administra- tion municipale qui, a-t-il dit avec raison, porte le plus vif intérêt à la Société d'horticulture. La parole est ensuite donnée à M. Macé pour la lecture du palmarès, — 51 — Le nom de notre concitoyen M. Léon Cavron étant souvent rappelé, les premiers prix et le prix d'honneur lui étant décernés, il est salué par les applaudissements de tous, et sur la motion de M. Joublin, un toast de félicitations lui est porté. M. Macé prend de nouveau la parole pour porter un toast aux dames patronesses et à la presse locale. M. Charles Selles, rédacteur en chef de la Vigie, remercie en ces termes : « Messieurs, » Vous invitez régulièrement la Presse locale à vos agapes » fraternelles. C'est qu'en effet, elle est bien un peu de la » Maison se faisant l'auxiliaire de vos travaux et l'écho de » vos succès. » En inaugurant ces jours derniers, aux Tuileries, l'expo- » sitionde Chrysanthèmes de la Société nationale d'horticul- » ture, M. le Président de la République a témoigné de l'inté- » térêt qui s'attache à la culture de tous les jardins de » France. » Aussi, Messieurs, pouvez-vous compter toujours sur la » Presse, toutes les fois que vous faites appel àson concours. » Je suis certainement l'interprète de tous mes confrères » en vous disant combien nous sommes émerveillés à la vue » de votre splendide Exposition de Chrysanthèmes. » Que n'ai-je donc assez de compétence pour en faire un » éloge aussi autorisé que digne de vous ! » Professionnels et amateurs de l'horticulture ! que de » soins ingénieux, persévérants et passionnés n'avez-vous » pas apportés, que de sacrilîces n'avez-vous pas faits pour » obtenir ces merveilles florales qui charment si délicieuse- » ment nos regards et montrent une fois de plus combien de » ressources possède le génie de l'homme pour soumettre à » son caprice les puissantes et innombrables virtualités de » la Nature ! » Un dernier mot, Messieurs. » C'est à la date immortelle de 1789 que le chrysanthème » fut importé de la Chine par un Français, en France. — 52 » Cette coïncidence n'en fait-elle pas la Heur symbolique » de notre Démocratie et de la LiJjerté ? » Au nom de la Presse locale, je bois, Messieurs, à la pros- » périté toujours croissante de la Société d'horticulture ! » Toutes les allocutions prononcées au cours du banquet ont été chaleureusement applaudies. Après la série des toasts commence celle des chansons, et il est juste de dire que MM. les chanteurs ont, à qui mieux mieux, piqué la note gaie au milieu de l'harmonie parfaite de cette réunion si cordiale et si charmante. Ne terminons pas sans donner une mention honorable à l'Hôtel de France pour la parfaite correction du service et la bonne exécution du menu. Il était près de 11 heures dusoirquand les joyeux convives se sont séparés. (Extrait du journal la Vigie de Cherbourg, numéro du 18 novembre 1897). — 53 — Principales Variétés de Chrysanthèmes remarquées à l'Exposition de 1897 à Cherbourg. Lot de M-ne GHAMBRY, de Saint-Lo (Fleurs coupées). Hairy Wonder. Misiress Joseph Thompson. Thomas Wilkins Davis. Louise. M^iû Antoinette Cordonnier. Chenon de Léché. John Shrimpton. W. Seward. Primerose League. Mii« Thérèse Rey. M. de Mortillet. Mistress Ames. Lot de M. PIARD, de Cherbourg (Fleurs coupées). Walter Surman. M. Vanderlinden. Reine d'Angleterre. Marpha. Beauté Lyonnaise. Lilian Bird. L'Etendard. Vaucanson. Edith Tabor. M. Panckoucke. William Lincoln. Léocadie GentiL Lot de M. GALVAT, de Grenoble (Fleurs coupées). M. A. Brun. Mme Ricoud. Fée du Champsaur. Baronne de Rothschild. Mii« Laurence Zédé. Mmo Garnot. Lot de M. CORDONNIER, de Bailleul (Fleurs coupées). Héroïne d'Orléans. Mistress Henry Robinson. M. d'Ambrière. Mme Gustave Heliry. Van den Heede. Julian Hillpert. John Brookes. Viviand Morel. Elmer D. Smith. Mrs D. Ward. ÏV. — u4 — Lot de M, HÉRAUD, de Pont-d'Avignon (Fleurs coupées). VARIÉTÉS INÉDITES. Marie-Louise Héraud. Souvenir Bonne-Maman Colin. Elégant. Président D"* Renault. Père Réveiller. L'Avenir. Mme Henri Leterrier. Vice-Président Couillard. Lot de M. Léon GAVRON, de Cherbourg (Plantes en pots et fleurs coupées). Harry Wonder. Surpasse Amiral (i897). Etoile de Lyon. M^^ Chenon de Léché. Calvats A. Gold (1896). M^e Antoinette Cordonnier. Mistress C. Harman Payne. Jubilee(1897). Lucie Faure(1897). Colosse Grenoblois. M. J Lewis. Mistress Henry Robinson. Mme Edmond Roger (1897). Jules Chrétien. Président Nonin (1897; William Trealease. Le Moucherotte. Souvenir de Molînes. Oncle Michel-. Czarina. Souvenir de Pont-d'Avignon. Topaze Orientale Soleil d'Octobre (1 897). Ma Perfection. Le Chartreux (1896). Surpasse Gambetta (1896). M. Eschenauer (1896). Villeneuve Butel. Good Gracious, type Stan- dard . Lot de M. GIRARD, de Cherbourg (Plantes en pots). M. Ciiarles Nonin. Ada Spauldiug. Colosse Grenoblois. Enfant des 2 Mondes. Secrétaire Général de Laire. Lilian Bird. Bidassoa. Edwin Molineux. Viviand Morel. Souvenir de Beaumont. Souvenir de l'Exposition Grenoble. Globe d'Or. Isaac Price. L'Améthyste. Waban. Joseph Allemand. Duchess of York. de Types greffés sur Anthémis (8 variétés) de M. BOULLAND de Valognes. A. P. Artliur. . William Triker. Louis Boehmer, Louis Voraz. W. N. Rudi. Phébus. Colonel Smith. 55 Lot de M. PITRAIS, de Bayeux (Fleurs coupées). Bourgette. Australia. M. L. Incendie. Lilian Russell. Demay-Taillandier. Master H. Cannel. M. Lucien Gliauré. Gloire Lyonnaise. Illuminé. Lot de M. LECREST, de Barfleur (Plantes en pots). Princesse de Galles. Noces d'Or. M. Marie Simpson. M. J. Ghauré. Gapitaine Le Ghauvet. Mme Deis. Gomte H. de Glioiseul. M. G. Harman Payne. Lucie Faure. Lot de M. BAILLY, d'Equeurdreville. Lucienne Bruant. Mai^ Rozain. Joseph Allemand. Enfant des 2 Mondes. Etoile de Lyon. Mme Philippe Rivoire. Demav-Taillandier. Walter Scott. Good Gracious. Types greffés sur Anthémis; Bulîalo, Source d'Or et Tri- omphante, :;(i — LE CHRYSANTHÈME (1) Vers la fin du dernier siècle, un hardi navigateur marseil- lais du nom de Blancard, pendant un de ses voyages en Ex- trême-Orient, avait remarqué dans un jardin japonais une plante qu'il ne connaissait pas et dont les fleurs brillantes s'épanouissaient dans la saison tardive. Fort intrigué parla vue de cette fleur qu'il n'avait jamais rencontrée dans les jardins de Marseille, il résolut d'en rap- porter quelques pieds à son retour en France. Ce ne fut pas sans difliculté, peut-être même sans péril, qu'il parvint d'a- bord à se les procurer et ensuite à les conserver vivants pen- dant une fort longue et pénible traversée. Cetle plante, qui avait si fort intrigué Blancard, était le Chysanthème, et les jeunes rejetons qu'il en apporta devin- rent la souche de toutes les variétés qu'on cultivait encore en France il y a à peine une vingtaine d'années. Mais voilà que le pays d'origine du Chysanthème, qui était resté longtemps fermé pour nous, s'est ouvert grande- ment à la civilisation européenne et que nous avons été subitement envahis par les produits de toute sorte de l'indus- trie japonaise. Eu même temps que ces produits, on a intro duit aussi de nombreux Chrysanthèmes des diversesraces qui nous étaientencore inconnues, etquelques-unes des belles va- (1) Le 7 Novembre 1897 avail lieu à Montpellier une exposition de Chrysanthèmes, quelques jours avant celle de (Cherbourg. Nous avons cru devoir reproduire presque entièrement le dis- cours que M. Félix Sahut, président de la société d'horticulture de Montpellier, a prononcé lors de la distribution des récompenses. En même temps que ce discours, l'auteur a bien voulu nous adresser plusieurs mémoires également fort intéressants. La Rédaction. — 37 — riétés que les habiles horticulteurs japonais avaient obte- nues. C'est qu'en effet, pendant qu'autrefois nous en étions ré- duits à faire tous les ans de nombreux semis pouroblenirdes variétés de Chrysanthèmes descendant toutes des types primi- tifs introduits par Blancard, les Japonais, qui possédaient chez eux d'autres types très perfectionnés etqui nous étaient encore inconnus, en avaient obtenu des variétés de plus en plus remarquables. De sorte que l'apparition de ces nouvelles introductions japonaises fut à l'époque, dans le monde horticole, une vé- ritable révélation. Nos jardiniers et amateurs de Chrysanthè- mes, qui deviennent de plus en plus nombreux, s'extasiaient devant ces fleurs étranges dont les pétales, tantôt planes ou recourbés, tantôt lisses ou duveteux, étaient aussi parfois repliés en tube dans le sens de leur longueur. Et pour le coloris, c'étaient des nuances nouvelles, empruntant presque toute la gamme que peut composer la palette d'un peintre, depuis le blanc de neige jusqu'aux teintes saumonées ou cui- vrées, jaunes ou rouges, roses ou violettes. Toutefois la teinte bleue, de même que pour le Dahlia, n'existe pas chez le Chrysanthème. Notre plante japonaise a obéi, elle aussi, à une loi qui est à peu près générale chez les végétaux et d'après laquelle le jaune et le bleu s'excluent mutuellement et ne se retrouvent pas dans les fleurs de la même espèce. Vous savez tous que la Rose et le Laurier-rose se présen- tent à nous aujourd'hui sous des couleurs très variées et souvent absolument différentes de celles de leurtype primitif • de même aussi, le Chrysanthème n'est pas resté la fleur d'or de ses premiers descripteurs, et il serait difficile de retrouver maintenant le type primitif à Heur jaune qu'on a connu tout d'abord. Ce n'est donc point par un caprice passager que cette plan- — 58 te est devenue promptement à la mode. Nos semeurs s'en sont emparés, et ont obtenu successivement cette multitude de variétés que vous avez pu admirer en visitant, à l'Expo- tion, les divers lots dont les plus méritants ont été récom- pensés par le Jury. On voit que le Japon est, par excellence, le pays d'élection du Chrysanthème. C'est là-bas la fleur préférée de toutes les classes de la société, et les Petits Français de l'Extrême- Orient, comme aiment à s'appeler les Japonais, affectionnent tout particulièrement cette plante, que se plaisent maintenant à aimer aussi avec prédilection leurs grands frères de l'Ex- trême-Occident. D'ailleurs, pourquoi nous en défendre, nous devenons, à notre insu peut-être, de plus en plus japonisants. Ce ne sont pas seulement les Fleurs d'or que nous chérissons comme nos fleurs favorites. Déjà,, depuis longtemps, nos jardins sont remplis de plantes d'origine japonaise, et voilàque les Kakis, ces fruits japonais par excellence, deviennent de plus en plus appréciés par le public. C'est au point que si l'on enlevait brusquement de nos jardins les Fusains, les Troënes, les Bibaciers ou Néfliers du Japon, les Aucubas, les Camellias, les Bambous et toutes les autres plantes d'origine japonaise, ce serait aujourd'hui une véritable dévastation. Il est certain que le caractère éminemment exotique de la végétation dans nos jardins méridionaux (1) changerait complètement d'as- pect au plus grand détriment de ces derniers. On peut dire qu'en France le Chrysanthème est devenu, maintenant, l'objet d'un véritable engouement; mais hàtons- nous d'ajouter que cet engouement est largement justifié. N'est-ce pas précieux pour nous tous, en ellet, de posséder ces plantes d'une culture relativement facile, qui parent en- core nos jardins à une époque où les frimas commencent à se faire sentir et alors que toutes les autres fleurs ont à peu (1) 11 en serait de même à Cherbourg. — 59 — près disparu ? Et ne sait-on pas aussi qu'en le3 enfermant dans une simple serre froide, leur floraison peut se conti- nuer jusqu'en décembre et mêmejusqu'en janvier ? N'est-ce pas un spectacle fort agréable â voir que cette profusion de fleurs aux formes diverses, et dont le coloris si varié emprun- te presque toutes les plus riches nuances ? Aussi les expositions de Chrysanthèmes se font-elles au- jourd'hui un peu partout, etobtiennent-elles toujours le plus légitime succès. Depuis longtemps, et avant même que nous en eussions l'idée en Europe, on faisait des Expositions de Chrysanthèmes auJapon. Celles de Tokio étaient surtout fort renommées; les descriptions qui en furent faites pour la première fois, nous signalaient déjà la beauté des exemplaires et l'art consommé des jardiniers japonais dans la culture de cette plante. De nombreux auteurs eu ont parlé avec enthousiasme, et je n'ai pas besoin de vous rappeler les belles pages que Pierre Loti a consacrées à ces brillantes fêles florales. Permettez-moi, toutefois, d'emprunter sur ce sujet quel- ques passages du charmant livre de M. Hugues Krafft, « Sou- venirs de notre tour du Monde », où il relate, avec une exac- titude qui n'exclut pas la poésie, la fête des Chrysanthèmes à Abasaka : « Une fête bien japonaise, la fête des Chrysanthèmes, de- vait avoir lieu dans le parc impérial d'Abasaka. Tous les ans, au moment de la floraison des Chrysanthèmes, le Mika- do fait, avec l'Impératrice et toute la Cour, une inspection minutieuse de ses jardins; il invite, à cette occasion, tous les Japonais de haute naissance, les légations et, par elles, les étrangers de distinction. » Nous eûmes la bonne fortune de contempler ce specta- cle et de pénétrer dans le domaine impérial. » Le parc est beau; nous nous y sommes promenés pen- dant deux grandes heures sans jamais apercevoir sa clôture 60 — circulant au milieu de vallonnements variés, à travers des bois touffus, au sommet de petites collines, autour de lacs limpides et jusque dans les rizières. » Les Chrysanthèmes sont exposés dans des tentes oblon- gues, dont on relève à notre approche les draperies blanches marquées du blason impérial. Les arbustes sont rangés d'a- près leur taille sur plusieurs lignes et par grosses toufïes jaunes, rouges, blanches, roses ou panachées* Les pieds les plus élevés ont environ Ira. 50. Chacun porte une multitude de superbes fleurs aussi volumineuses que des Dahlias ou de grosses Pivoines. Les pétales sont droits ou recourbés et fri- sés en mèches délicates. Les tiges, d'un beau vert, sont soi- gneusement écartées les unes des autres par des liens faits avec une adresse et une patience merveilleuses. » Les pieds les plus remarquables s'épanouissent séparé- ment dans des vasques de porcelaine bleue et blanche, tan- dis qu'une tente abrite les trois merveilles de la saison : trois buissons monstres de nuances différentes. Le plus fort a deux mètres de pourtour et forme un bouquet admirable- ment arrondi de quatre cent treize fleurs 1 C'est magnifique. Celte année, toutefois, les Chrysanthèmes passent pour n'a- voir pas réussi et pour être fort inférieurs à ceux de la fête précédente, alors que les jardiniers présentèrent un pied orné de six cent quarante-deux fleurs. » Ceux qui n'ont pas vu les Chrysanthèmes d'Abasaka ne peuvent se représenter la beauté d'une végétation dont nous n'avons, en France, que de pâles reflets. Ici, le Chrysanthème est une fleur populaire et souveraine tout à la fois . Il compose l'écusson du Mikado et, tant que dure son éclat, une place d'honneur lui est acquise dans la maison du riche bourgeois comme dans l'échoppe du plus pauvre artisan ». Cette description prise sur le vif nous montre ce qu'était au Japon la culture des Chrysanthèmes, il y a quelques années. Empressons-nous d'ajouter que nos cultivateurs français 61 — ne le cèdent eu rien aujourd'hui à leurs collègues japonais qui leur ont servi de modèles. Par d'habiles artifices culturaux ils obtiennent d'un certain nombre de variétés qui s'y prêtent le mieux, des fleurs véritablement gigantesques, et vous avez pu en admirer de forts remarquables échantillons. Sans doute, le progrès ne s'arrêtera pas là. On obtiendra de temps en temps de nouveaux types constituant de véri- tables races et donnant naissance à de nouvelles séries de variétés qui étonnent tout d'abord, mais qui charment en même temps les amateurs aujourd'hui si nombreux de ce genre de plantes. Que nous sommes loin des anciens Chrysanthèmes à petites fleurs ou pompons, des variétés alvéoliformes ou même à grandes fleurs que nous cultivions encore, il y a 20 ou 30 ans ! Quel progrès n'a-t-il pas été accompli depuis cette époque ? - 62 — Fruits présentés à l'Exposition DE LA *■ r SOCIETE D'HORTICULTURE POMMES A CIDRE & POMMES DE TABLE A la demande du Bureau de notre Société, j'ai volontiers rédigé les notes qui suivent sur les sections de notre dernière exposition « Fruits à cidre » et « Pommes de table »; j'ai cru utile de les accompagner de quelques réflexions personnelles suggérées par l'examen des fruits exposés. § I. — Pommes à Cidre. CcLTivATEURS. — M. J, Latour fils, agriculteur à Surville, arrondissement de Pont-l'Evèque (Calvados), avait exposé une collection de 36 variétés, dont 2 variétés de poires. Cette belle collection comprenait les principales variétés cultivées dans le pajs d'Auge et dont voici les noms : Collection Latour. Le Voyageur. Violette. Saint-Marlin. Poulain rouge. Rouge de Trêves. Marin Onfroy. Matois rouge. Longuet. La Tardive. Médaille d'Or. Rougette. Troclet. Verte Ente. Gros Louis. Rousse Latour, Peau-de- Vache. - 63 Pomme Cherbourg. Costard. Bisquet. Noire de Vitry. Citron. Binet iilanc. Cimetière. Fréquin rouge. Joly ou Gillet rouge. Matois blanc. Meaugris. Doux Lozon. Martin Fessard. Grise Dieppoise. Faret. Bouteille. Bedan. Amère de Surville. Gris-de-Loup j p^j^^^^ Grosse -Grise » Porté par mes goûts vers l'horticulture et même l'agricul- ture, chose toute naturelle d'ailleurs, puisque mon père est propriétaire-agriculteur, j'examinai avec intérêt les variétés composant la collection de M. Latour. Les variétés suivantes attirèrent le plus mon attention : Médaille d'Or, la plus belle, à mon avis, de toute la collection ; pomme très bien faite, de grosseur dépassant la moyenne, d'un beau jaune lisse. Pomme Cherbourg, jolie pomme blanche de forme pour ainsi dire pyramidale, se terminant par un œil très rentré en forme de petite fontaine. Rouge de Trêves, \ Bedan, \ Fruits de grosseur moyenne, Citron, \ mais d'un beau coloris. Fréquin rouge, ) Cimetière, pomme qui rappelle d'une façon frappante le Guillot de notre collection : cette dernière variété est beau- coup cultivée dans le canton de Montebourg (Manche). De l'examen de toutes ces variétés, j'ai cru devoir con- clure que M. Latour aïïeclionne la culture des pommes à cidre de grosseur moyenne, voulant mettre sans doute en pratique ce vieux proverbe que j'ai quelquefois entendu citer à certains paysans : « Le cidre fait avec des pommes de )) moyenne grosseur est plus riche en alcool que le cidre » provenant de grosses pommes '>. Ce n'est pas mon avis ni celui de mon bon père; nous croyons qu'il est préférable de - 64 — mélangera propos des pommes de grosseurs difiérentes: le cidre a des chances de durcir moins vite. Un diplôme d'honneur a été la récompense décernée à M. Latour pour sa collection de fruits à cidre. Amateurs. — M. Louis Lefauconnier et ses fils, proprié- taires à Réville (Manche), présentaient une remarquable col- lection de 50 variétés de pommes à cidre, variétés cultivées depuis longtemps déjà dans la région du Val-de-Saire, à l'exception de la variété de Guillot qui est surtout en renom, comme je l'ai déjà dit, dans le canton de Monte- bourg. Les pommes exposées provenaient de leur propriété de la Pollerie : les difiérentes pièces de terre de cette pro- priété sont plantées de 4 à 500 pommiers dont les trois- quarts sont actuellement en plein rapport. Comme preuve de ce que je viens d'annoncer, je pourrais donner le chilïre de la récolte de 1897, qui a dépassé un millier d'hectolitres de pommes. La médaille d'argent grand module mise à la disposition du jury de l'exposition par la Société des Agri- culteurs de France leur a été décernée à titre de récom- pense. M. Lefauconnier cultive dans sa propriété 70 à 80 variétés de pommes : un choix de 50 variétés figurait à notre Exposi- tion. Voici les noms de ces variétés divisées en trois grandes catégories : Pommes douces, Pommes amères. Pommes légèrement acides, et classées dans chaque catégorie en suivant (autant que pos- sible) l'époque de leur maturité. Feuillard. Gros-Œil. Douce blanche ou Michel Typhaigne. Greffe de Monsieur. Grosse Blanche. A. POMMES DOUCES. Doux vert ou Messire Jean. Coqueret ou Railé. Petit Doux ou Railé pointu. Doux-Sucre. Reinette douce commune. Doux-Evéque. 65 B. POMMES AMERES. Reine des Pommes. Amer doux blauc ou Jaune d'Or. Amer doux commun. Gros doux amer, de Binet ou Verte Reine, de Bon Rapport ou Grain-la- Rive. Fruit trouvé. Gros Fréquin. Cidre rouge. Amer tardif ou Mocvillain commun. Grosse amère villain. Ameret vert. Ameret rouge. Frais de Chien. Douze au gobet. De ché. ou Gros Moc- Ciberisier. Saint-Martin vert. Fréquin rouge. Gros Griset. Griset franc pépin. Marin Anfray amer. Reinette grise amère. Verte reine pointue. Grimpe en-haut. L'Olivier, de Guillot Roger. Doux Normand, de Bonne sorte. Bedange rouge. Petit Amer doux, de petit Guillot. Petit Doux amer rouge. Amer vert ou Pomme de Fer. de St-Jean ou Ameret blanc tardif. C. POMMES UN PEU ACIDES. Bonne Ente ou de Baileux. Surette rouge. Surette blanche. Douce-Morclle rouge ou Moysi. Parmi ces variétés les plus riches en alcool sont les sui- vantes : De Saint-Jean ou Ameret blanc tardif. Reine des Pommes (très belle). Grosse Amère ou Gros Mocvillain (très grosse). Griset franc pépin. Ameret vert. Gros-Fréquin. Grain-la-Rive (très productive). Reinette grise amère, coloris se rapprochant sensiblement de celui de la Reinette grise (pomme de table). Les plus belles comme grosseur (je crois qu'on peut leur appliquer le terme de beau fruit) sont les six espèces sui- vantes : — 66 Reine des Pommes (très-gros fruit). Grosse-Amère ou gros Mocvillaiu (très-beau fruit). Gros-Doux amer (coloris magnifique). Ciberisier (coloris vert d'eau foncé). Ameret rouge (coloris rouge foncé). Grosse blanche. VARIÉTÉS TARDIVES. J'ai tenu à conserver les fruits des différentes variétés exposées afin de pouvoir pour ainsi dire contrôler, dans la mesure des moyens, leur époque de maturité. Voici les résultats de mes observations : 1° J'ai réussi à conserver à peu près intacts jusqu'à la fin de janvier quelques fruits des variétés indiquées ci-après : Gram-la-Rive, Gros-Fréquin., Grosse-Amère ou Gros Mocvillain, Ameret vert, Ameret rouge, Gros Griset, Douce Marelle rouge ou Moysi, Surette rouge. 2" Dans les premiers jours de mars, j'avais encore en bon état de conservation deux ou trois pommes des variétés: Ciberisier, Reinette grise amère, Amer \ert ou Pomme de fer, Bonne ente ou de Baileux. Mais la variété la plus tardive de notre collection, celle qui a reçu le surnom de « Pomme de Saint-Jean » sans doute parce que quelque amateur a pu réussir à en conserver un ou deux fruits jusqu'à l'époque de la Saint-Jean, c'est la variété Ameret blanc tardif. Cette année, à la date du 25 mars, sur huit fruits mis de côté, j'en possédais encore trois qui n'étaient pour ainsi dire pas tachés; il est bien entendu qu'ils étaient loin d'être aussi juteux que dans le mois de janvier. L'analyse du cidre de la récolte de 1896, fabriqué avec le mélange de toutes ces variétés, a été faite dans le courant du mois de mars 1897 par M. Mathieu, agrégé de l'université, professeur de physique et de chimie au lycée de Cherbourg. Voici les résultats de cette analyse : ; - 67 — Alcool 8^ Sucre restant, 19 grammes. Cidre (pur jus) d'excellente qualité devant atteindre après fermentation complète environ 9° d'alcool, telle est l'appré- ciation formulée par ce professeur à la suite de son travail d'analyse. En se reportant à l'article : « Les Pommes à cidre au XVI« siècle dans l'arrondissement de Cherbourg », article publié dans le Bulletin de la Société de l'année 1894 et dû aux recherches et à la plume de notre dévoué secrétaire, il est facile de constater que plusieurs des variétés exposées sont assez anciennes dans la région du Nord du département de la Manche, puisqu'elles se trouvent mentionnées dans le Journal du sire Gilles de Gouberville, propriétaire de la terre du Mesnil-au-Val. Ce journal, qui date du milieu du XV!** siècle, relate les principaux faits et incidents ayant trait aux années écoulées de 1553 à 1562. Qu'il me soit donc permis de citer en passant, à titre d'indication, les variétés suivantes toujours cultivées dans la propriété de mon père : de Gros-Doulx, de Feuillart, de Moijsi, ù.'Amer-Doulx, de Guillot- Roggr, de Messire Jean, de Doux-Raillé et de Marin-Onfroy ou Marin-Anfray. Une simple remarque en terminant ce petit aperçu sur les pommes à cidre : si notre exposition avait eu lieu du 15 au 20 octobre, il m'eût été possible, je crois, d'y faire figurer soixante à soixante-cinq variétés, plusieurs variétés de pom- mes précoces ayant déjà dépassé, à la date du 15 novembre, l'époque de leur maturité. § II. — Pommes de Table. Il me reste à parler de la série des pommes de table pré- sentée par M. Louis Lefauconnier et ses fils, propriétaires à Réville; cette série comprenait 15 variétés, tant précoces que — 68 tardives, dont voici les noms, le classement étant fait autant que possible en suivant l'époque de leur maturité : Grand Alexandre, coloris magnifique. Doux d'argent, coloris jaune clair. Locart blanc. Locart vert. Pigeonnet commun. Gros.Pigeonnet. Reinette de Caux ou Bonnet carré. Reinette du Canada. Reinette grise du Canada, très beau fruit, beau coloris jaune d'or clair. Calville blanc. Calville rouge d'hiver. Calville d'Angleterre. Court-pendu rouge. Drap d'or. Reinette d'Angleterre ou Saignette rouge. Les variétés que je viens d'énumérer peuvent, à l'exception de deux ou trois, être considérées à juste titre comme des pommes de première qualité. A mon goût, je préfère et recommande particulièrement le Grand Alexandre, le Gros Pigeonnet, la Reinette de Caux, la Reinette grise du Canada, le Calville blanc, le Drap d'or et la Reinette d'Angleterre. Il est à remarquer que l'année 1897 n'était pas favorable à la récolte des pommes de table, puisque sur une trentaine de variétés environ cultivées dans les jardins de la propriété, je n'ai pu présenter les fruits que de quinze variétés; je dois ajouter que dans notre collection . figurent quatre ou cinq variétés précoces mûrissant en juillet, août et septembre. Puissent ces quelques notes tracées au courant de la plume être lues avec plaisir et intérêt par les membres de notre Société 1 L. Lefauconnier . - 69 — Raisins exposés par M. Piard à Cherbourg EN NOVEMBRE 1897 M. Piard, sur la demande que nous lui en avions faite, a bien voulu nous donner les renseignemenls ci-après au sujet des beaux raisins qu'il avait présentés à l'exposition de Novembre 1897. La Rédaction. J'ai exposé les variétés suivantes : I. — Raisins blancs. io Chasselas doré,(\\i de Fontainebleau; le véritable,caril est à remarquer que beaucoup de chasselas dénommés comme tel ne sont que des sous-variétés de ce type; grappe cylindrique, aileronnée, sur-moyenne, grain sphérique, jaune doré, l^e époque, se conserve très bien. 2o Chasselas Napoléon ou Bicane. Très vigoureux et très fertile, grappe grosse, rameuse, aileronnée, grain très gros, ellipsoïde, blanc ambré à maturité parfaite, 3e époque, mais sujet à la coulure. 3" Duckland sweet ivater ou Frankenthal blanc. Bonne ferti- lité, grappe sur-moyenne, aileronnée, peu serrée, grain gros, légèrement ellipsoïde, blanc doré à maturité complète, 2^ épo- que.Malheureusement", le cépage n'a pas toutes les qualités du Frankenthal noir; souvent les rafles sèchent et la récolte se trouve bien compromise. (Qualité extra.) 4" Parc de Versailles ou Chaouch. Très vigoureux et très fertile; grappe grosse, allongée, grain très gros, obovoïde, blanc verdàtre et ambré à complète maturité, 2" époque. Un des plus beaux raisins de table, mais, comme le Bicane, sujet à la coulure. V. — 70 - o" Cliild of Hall. Très vigoureux et très fertile, grappe très grosse, aiieronnée, grain gros, ellipsoïde, blanc verdàtre, jaune ambré à la maturité, 4"^ époque. Très difficile à con- duire à maturité en serre froide. 5° Posters whife seedling. Très vigoureux et fertile, grappe grosse, cylindro-conique, aiieronnée, grain sur-moyen, obo- voïde, blanc verdàtre, passant au jaune à maturité complète, 2' époque; facile à la culture sous verre. II. — Raisins noirs. 1° Frankenthal. Très vigoureux, bonne fertilité, grappe grosse, cylindro-conique, aiieronnée, grain gros, presque sphérique, noir bleuâtre pruiné. 2^ époque. Ce cépage est, après le Chasselas doré, le plus cultivé pour la table et à peu près le seul renfermant toutes les qualités; à mon avis, c'est le meilleur à cultiver pour notre contrée. 2" Muscat de Hambourg. Excellent raisin, mais très difficile à mener à maturité, la rafle séchant souvent auparavant. 3° Blaok Alicante. Excellente variété tardive, la plus re- commandée pour la culture retardée, 3" époque, grappe très grosse, aiieronnée. grain gros, ellipsoïde, noir pruiné; se conserve très bien. 4° Gros Colman ou Dodrelabi ou encore Bumonya de Tran- sylvanie. Très vigoureux et très fertile, grappe grosse, cylin- dro-conique, aiieronnée, grain sphérique, très gros, noir rougeàtre, 3" époque; j'ai obtenu en serre froide des grains de 1 1 cm. de circonférence; ne réussit très bien qu'en serre chaude. C'est la variété préférée en Angleterre, mais, comme le disait un critique dans un article sur l'Ex- position de chrysanthèmes et fruits à Paris en 1897, il faut avoir îa bouche d'un Anglais ou d'un Américain pour trou- ver cette variété parfaite à côté de nos Chasselas et Fran- kenthal. PlARD. I 71 — EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE COUTANCES -^O^O-fr- Messieurs, Monsieur le Président m'ayant fait l'honneur de me dési- gner pour être votre délégué à l'Exposition de la Société d'Horticulture de Coutances, qui s'ouvrait le 20 Novembre dernier (exposition de chrysanthèmes et de fruits), je viens vous apporter quelques notes sur les intéressants concours ouverts en la circonstance. Je me suis rendu au local de l'Exposition qui était installée dans la halle aux grains. Le rendez-vous des délégués était pour \0 h. 1/2. M, Magny, Président, et M. Lesouëf, Secrétaire, assistés de M. Félix, conférencier de la Société, nous ont fait le plus aimable accueil et nous ont fait admirer l'effet magnifique produit par la transformation des halles en trois immenses plates-bandes couvertes de fleurs de chrysanthèmes. Ces hal- les, très bien éclairées, sont admirablement disposées pour un concours. Les délégués présents, au nombre de cinq, étaient : M. Duval, de la Société de Garentan; M. Bellanger, vice-prési- dent de la Corporation de Saint-Fiacre, de Bayeux; M.Béchel, de la Société de Valognes ; M. Blouet, de la Société d'Avran- ches; M. Letullier, de la Société de Cherbourg. La Société d'Horticulture de Coutances, voulant que l'on gardât de son exposition un bon souvenir, avait eu soin d'in- viter les délégués à un très bon déjeuner à l'Hôtel des Trois- Rois, situé près du local de l'exposition. — 72 A midi, le Jury a commencé ses opérations et à l'unanimité nous avons nommé M. Duval président du Jury; M. Lesouëf a rempli les fonctions de secrétaire-rapporteur. l«i" Concours. — Horticulteurs de l'arrondissement de Goutances. Concours de plantes. — Madame Pezeril, de Goutances, pré- sentait 140 variétés; ses plantes se faisaient remarquer pour leur bonne venue en plantes basses, bien fournies et cou- vertes de fleurs, plantes de premier choix pour le marché ; aussi, lui avons-nous attribué la médaille d'or. MM.Lecocq et Bédouin, horticulteurs de Goutances, avaient apporté chacun un lot qui méritait de fixer l'attention. Le Jury leur a accordé à chacun une médaille de vermeil ex- aequo. M. Lecarpentier, horticulteur de Périers, M. Doucet, de Cérences, avaient également des lots de plantes en parfait état. Le Jury a décerné au premier une médaille d'argent et au second une médaille d'argent petit module. 2*^ Concours. — Entre Horticulteurs étrangers à l'arrondissement. Concours de plantes. — Notre collègue, M. Léon Cavron, dont je n'ai pas à vous rappeler le mérite, — vous avez été à même de juger ses plantes, — a stupéfié les membres du Jury par son magnifique apport; aussi le Jury lui a-t-il dé- cerné la médaille d'or avec ses félicitations. M. Girard, enfant de l'arrondissement de Goutances, avait voulu faire voir qu'il n'avait pas oublié ses concitoyens et il avait été le premier à se faire inscrire. Je ne vous décrirai pas les nombreuses variétés qu'il avait apportées; le Jury lui a attribué une médaille d'or petit module. Une médaille d'argent a récompensé le lot de M. Guisle, d'Avranches. Hors concours, M. Legraverend, jardinier en chef du jar- din public de Goutances, avait fait un apport de plantes 73 — superbes; le Jury lui a voté un rappel de métlaille d'or avec félicitations. Félicitations également à AP*' veuve Degrenne, d'Avran- ches. ■» Concours de fleurs coupées entre Horticulteurs étrangers. l'^r prix, médaille d'or: M. Léon Cavron. •26 prix, médaille de vermeil grand module : M. Guisle, d'Avranches, pour ses fleurs de grande beauté. 3e prix, médaille de vermeil : M. Pitrais, de Bayeux, pour sa nombreuse collection et ses grandes fleurs. 4" prix, médaille d'argent grand module : M. Rosette, de Caen, pour ses excellentes variétés. Concours d'amateurs. — Fleurs coupées. Que vous dirai-je des belles fleurs que M.Chambry, direc- teur du Haras de Saint Lo, vous avait fait voir à notre der- nière exposition ? Je crois que celles qui figuraient à Gou- tances étaient encore plus belles et plus nombreuses. Le Jury, ne disposant pas d'un prix d'une valeur assez grande pour récompenser ce bel apport, lui a attribué un grand diplôme d'honneur avec toutes ses félicitations. Notre collègue, M. Piard, dont vous connaissez les travaux horticoles, figurait dignement à l'exposition ; aussi est-ce avec plaisir que j'ai vu lui décerner une médaille de vermeil. M. Reydellet, de Valence, chrysanthémiste, avait envoyé des variétés inédites ; récompense, une médaille d'argent grand module. Deux couronnes en chrysanthèmes ont été présentées : l'une par Madame Laurent, de Coutances, qui a mérité une médaille d'argent; et l'autre par M. Doucet, de Cérences, une médaille d'argent petit module. :4 Concours de Fruits. Trois concurrents, dont deux surtout attiraient l'attention pour leurs belles poires et leurs pommes. Aussi, une médaille de vermeil a-t-elle été décernée à M. Levieux, "jardinier chez M, Robin-Prévallée, à Coutances, et une médaille d'argent grand module à M. Doucet, jardinier à Cérences ; 3° prix, médaille d'argent à M. Lecarpentier, jardinier à Périers. J'ai beaucoup regretté que la nombreuse collection de poi- res et pommes de M. Lefauconnierne figurât pas au concours où elle aurait représenté très bien les produits de notre ar- rondissement. Le Jury a terminé ses opérations vers trois heures et M. le Président nous a donné rendez-vous pour le banqueta l'ilàtel de France, Dans l'intervalle, j'ai visité les serres et le jardin public de Coutances, que la plupart de vous connaissent ; aussi je n'en entreprendrai pas la description, je dirai seu- lement qu'il est toujours parfaitement tenu. A 7 heures, on se retrouvait autour de la table du banquet où fut servi un excellent diner, dans lequel régna le bon entrain et la plus franche gaieté. Après les toasts, M. Magny donna l'excellent exemple en chantant une bonne chanson et après que plusieurs amateurs se furent fait entendre, à grand regret l'heure nous obligea à nous séparer. Messieurs, permettez-moi de terminer en remerciant M. Magny. président, pour son bienveillant accueil, et M.Lesouëf, secrétaire, pour son amabilité à l'égard de votre délégué. Letullier. — 7o — Principales Variétés de Chrysanthèmes remarquées à l'Exposilion de Coiaanees les 20 et 5 y novembre iSOl. Fleurs Coupées. M. Léon CAVRON, de Cherbourg. M. Villeneuve Butel. Héroïne d'Orléans. Mont St-Eynard. Préfet Robert. M. G. Harnian Payne. Mlle Lucie Faure. Jubilee. Massange de Louvrex. Ma Perfection. Czarina. Congrès de Bourges. Violet Rose. Me B. Verlot. Oncle Michel. Viviand Morel. Colosse Grenoblois. Julian Hilpert. M« Xavier Rey Jouvin Directeur Liéliert. Jules Chrétien. Vaucanson. Marfa. W Panckoucke. Joseph Allemaiid. Castros Gérand. M"" de la Rocheterie. Fée du Champsaur. Le Chartreux. Capitaine L. Chauré. Isérette. Marie Jager. Etoile de Lyon. Surpasse Amiral. Uy Charles Molin. Le Drac. Oven Thomas. Miss. H. Robinson. Thomas Wilkin. M«J. G. Bert. M. PITRAIS, de Bayeux. W Ch. Molin. Sautel. Me Carnot. Vanderlinden. Ma Perfection M. PIARD, de Cherbourg. Florence Davis. Jules Chrétien. Me Carnot. Czarina. C. H. Payne. M« X. Rey-Jouvin. Président Nonin. Good gracions. Charles Curtis. M' Vanderlinden. William Lincoln. — 76 M. ROSETTE, de Caen. Laurent Carie. Etoile de Lyon. Mrs Franck Thompson. S"" de ma Sœur. Triomphe de St-Laurent. M'-^C. II. Payne. M. DE REYDELLET, de Valence. Comtesse di Camerata. A. GI4 Blanc Lilacé. A. 664 Rose. M. LEGRAVEREND, de Coutances. The Egytian . T. B. Witnall, The Queen. Mo Carnot. Ch. Curtis. Olive Oclee. M. GUISLES, d'Avranches. M<' Carnot. M^ie Lucie Faure. Bruant. Etoile de Lyon. MMV.H. Fowler. W Gustave Henry David Lardier. The Queen. Julian riilpert. Wester King. M. GARPENTIER, de Périers. Uso gesbo. Gloire Lyonnaise. Vainqueur du Dahomey, Bruguère, M. de Comtesse de Seporta M. de Roze ville. M. GHAMBRY, de Saint-Lo. M. Géo West. Louis Sirtori. Me Ate Cordonnier. Walter Surmann. D' Tisserand. Jules Chrétien. Amie Yvonne. Sr de l'Exposition de Grenoble, M. de Mortillet. Primerose League. M. Gérand. — 77 — Pots. M. LECOCQ, de Coutances. Triomphe de M. Chàlenay, Va 11 deii Ileede. Sylphide. Niveus. William Lincoln. Surpasse Mars. M. BÉDOUIN, de Coutances. Robert Cannell. Anna Bornes. M. (Jéraud. Charles Curtis. M« Marie Marchand. Esaii. M. LEGRAVEBEND, de Coutances. Adams, S. Fogg. Mutual Friend. Granditlora. Cecil May. Mi-s Libie Allen. Rose Wynne. Golden Gale. Vicomtesse Hambledon. M'^ Lantry. Charles Davis. Richard Déan. Lord Broocke. Mrs Bréal . Autumn Tiuts. Chastie. M.S D^Ward. Duchesse of Wellington, W.-H. Lincoln. The Egytian. M'"û Veuve PEZÉRIL, de Coutances. Baronne Berge; M^ Taulier. M« Calvat; M« At« Nouin. Deuil de Jules Ferry. Miss Etel Adison. William Lincoln. M» Masquerier, Me Marie Marchand. Lucile Mathieu de la Drôme. jyjo \te Cordonnier. Philadelphia. M. de Mortillet. VandenHepde;CastrosGérand M. Panckoucke. Lilian Bird. Jean Tissot. M. Chenon de Léché. IsaacPrice; leMoucherotte. Duchesse of York. Florence Davis; Robert. Georges — 78 — M. GUISLES, d'Avranches. Calvat's A. Gold. Baronae Berge. Vivian Morel. Phébus. Georges R. Gausse. William Falconer. M« A. Roux. M« Auguste Nonin. Eda Prass. M. DOUGET, de Gérences. Linnée. Waban. Enfant des Deux Mondes. Deuil de Jules Ferry. Phébus. William Lincoln. M. Léon GAVRON, de Gherbourg. M. Charles Molin. S"* de petite Amie. S'' de petite Madeleine. Waban. Go(jd Gracions. Boule d'Or. Etoile de Lyon. J.-G. Bert. Charles Curtis. Charles Blick. M« Eschenauër. M^ Capitant Ernest. Marius Ricoud. M. Chenon de Léché. M. W.-H. Fowler. Mt St-Eynard. Letullier. - 7n L'ARAUCARIA IMBRICATA L'Araucaria imbrlcata, assaz répandu à Cherbourg et dans les environs, où il a peu soufïert des grands froids qu'il a eu à supporter dans les hivers 1889 et 1893, s'est reproduit naturellement en 1897 au château de Martinvast, qui possède un assez grand nombre d'exemplaires de cette originale coni- fère. Lors d'une visite qne D;)tre Société fit dans le parc et les jardins en 1896, nous remarquâmes un assez grand nombre de ces arbres portant de nombreux chatons mâles, de couleur brune, ressemblant assez aux cônes de certains Epicéas, et que les personnes n'ayant pas do counaissances botaniques prennent pour djs cônes portant graines. Dans le hautdu parc, je fis remarquer au jardinier, M. Henri Du- lertre, notre guide obligeant, un Araucaria femelle sur le haut duquel on pouvait distinguer une assez grande quan- tité de cônes encore verts et se confondant presque avec le feuillage de l'arbre. Ces cônes devraient nécessairement por- ter graine et arriver à maturité vers la fin de l'année suivan- te; en effet, ils ont été cueillis à l'automne et ils ren- fermaient des quantités considérables de graines. Ces cônes sont très gros, leur hauteur est d'environ 150 m/"; ils sont à peu près globuleux, d'un brun foncé, à écailles terminées par une longue pointe. Les graines, d'un brun clair, sont lon- gues .d'environ 50 ™/"', portant à l'un des bouts une aile membraneuse adhérente dont le rôle est de permettre aux vents de les transporter à distance de l'arbre et d'éparpiller ainsi le produit de chaque cône. Ces graines contiennent un e amande comestible très recherchée des petits rongeurs : lérots, mulots, écureuils, etc. — 80 Le jardinier du château nous a fait la gracieuseté de nous apporter quelques-unes de ces graines, quiontctc distribuées à une de nos séances 'mensuelles et qui lèveront très bien après avoir été stratifiées pendant l'hiver, soit en terreau lé- ger, soit en terreau de feuilles maintenu frais. Ces graines doivent être confiées au printemps à la pleine terre. Les ar- bres, lorsqu'ils sont élevés en pot, développent des racines qui se roulent en spirale, ils deviennent languissants, et périssent souvent, jeunes encore, sans cause apparente. A en juger par les nombreux exemplaires d'Araucarias que nous rencontrons dans nos parcs et jardins, la proportion des individus mâles semble plus considérable que celle des pieds /eme//e^. Ces derniers, du reste, annoncent leur sexe en général plus tard que les premiers, et on serait porté à croire que ceux de ces arbres qui sont restés jusqu'ici sans donner signe d'inflorescence produiront plus tard des cônes porte-graines. Contrairement à certains autres végétaux dioïques, les Araucaria ne semblent pas se féconder à distance; le pollen contenu dans les chatons étant très dense, on conçoit qu'il ne se laisse pas facilement transporter par les courantsaériens. Ceux de M. Levastois, à Brix,etceux de Madame Roppert à la villa Zoé (Landemer) ne donnent pas jusqu'ici de graines fertiles; elles tombent à l'automne de leur seconde année, dé- pourvues d'amande. Levesque. ■-ï=!3SS>î-«— «»- - 81 — VARIÉTÉS Le Novd-Horticole a publié dans ses numéros de décembre 1897 et janvier 1898 le compte-rendu suivant que nous croyons devoir reproduire in extenso. La Rédaction. Exposition de Chrysanthèmes de Cherbourg. La Société d'horticulture de Cherbourg avait organisé dans cette ville du 13 au 16 novembre, saST-^ exposition, mais sa première comme chrysanthèmes. Primitivement, cette expo- sition qui avait été décidée sur l'initiative de quelques ama- teurs, ne devait être qu'une exhibition très restreinte, des peu nombreuses collections que possédaient les rares chry- santhémistes de la ville; mais son «annonce «donna un grand essor à la culture de la « Rose d'hiver » comme on l'a si bien nommée. Quelques horticulteurs et amateurs firent acqui- sition des dernières nouveautés de nos semeurs et les adhé- sions nombreuses de chrysanthémistes étrangers obligèrent la Société, devant cet élan, de renoncer au petit locaJ que l'on avait d'abord choisi, pour recourir à celui des expositions générales d'horticulture. Cette exposition marquera une date daus la Société de Cherbourg, car malgré les idées pessimistes de quelques-uns de ses membres qui ont été depuis obligés de se rendre à l'évidence devant les résultats constatés, nous pouvons sans exagération la taxer de « Gros Succès ». — L'affluence en effet du public élranger et local y a été consi- dérable elle dimancheaprès midi, malgré sa grande étendue, la Commission d'organisation se vit obligée de fermer les — 82 — portes alin d'éviter rencoinbrcincnt de la foule qui devenait grossissante et de ne laisser pén:3trer que par petits groupes les visiteurs. — Pour le public euclïet, le chrysanthème était révélé pour la première fois, sous une forme nouvelle, inconnue de la plupart, qui ne reconnaissaient plus la petite fleur de nos sépultures dans ces immenses plates-bandes surchargées de fleurs aux formes exquises et colossales, pré- sentant une interminable gamme de couleursqui se déroulait du « Blanc le plus pur » au grenat et marron foncé, en pas- sant par tous les tons de l'arc-en ciel, qui paraissaient fixés sur leurs pétales féeriques, comme par l'interventioii d'un prisme gigantesque. Tous les noms de nos habitués des grandes expositions sont là: M. Cordonnier, l'inventeur de l'engrais Papillon ei célèbre spécialiste de Bailleul; M. Calvat, le semeur de Gre- noble, qu'une absence forcée et motivée a empêché de présen- ter ses nouveautés de 1898 et qui n'a pu exposer que ses gains des années précédentes; M. Ghambry, directeur des haras de Saint-Lô,le distingué amateur, ont tous envoyé des fleurs coupées, coquettement groupées dans des parterres; les carafes ont été dissimulées dans la tanée et on a adouci les fonds avec quelques beaux Iventias et Palmiers, si bien que beaucoup se demandent si ce ne sont pas de petites plantes en pot avec des fleurs énormes qu'ils ont sous les yeux. M. Pibrais, horticulteur à Bayeux, avait également envoyé un lot d'une soixantaine de fleurs coupées, d'un moindre déve- loppement que les amateurs ci-dessus mais quand môme en bonnes conditions. Le jury de l'exposition avait été choisi parmi les chrysan- Ihémistes réputés et était ainsi composé: Président, M. de la Crouée, deCaen; membres: MM. du Mesnil de Montchauveau, d'Alençon; Crosville, de Valognes; Martin, de Bayeux; Le Graverend, de Goutances; Delahaye, de Tours; Menut, prési- dent de la Société artistique et industrielle, et Hainneville, ~ 83 — Président delà Société d'Agriculture. M. Couillard de Bayeux, qui avait accepté d'en faire partie, en fut empêché au dernier moment. Le premier prix pour « fleurs coupées », médaille de ver- meil grand module, a été décerné à M. Calvat, de Grenoble. Remarqué dans ce lot : M. Hoste (phénoménal), M™^ Carnot, Mil» Laurence Ledé, M^^ A. Brun, Antoinclto Cordonnier d'une fraîcheur exquise, Président Nonin, MmoFcrlat,Colosse Grenoblois. Le 2âprix, médaille de vermeil moyen module, décerné à M. Cordonnier, de Bailleul, qui suivait de près son concur- rent. Remarqué dans ce lot: Julian Hilpert, gigantesque, Viviand-Morel, également très beau et très profond, Héroïne d'Orléans, Henry Robinson, Souvenir de Petite Amie, H. Taylor, Directeur Liebert. M. Pitrais, de Bayeux, 3= prix, médaille d'argent moyen module, son lot est nombreux mais de grandeur moyenne. A noter un Joseph Allemand, un Chenon de Léché. Dans la catégorie des amateurs, le prix d'honneur est décerné à M. Chambry, pour ses vingt-cinq fleurs d'un délicat coloris et d'une réelle fraîcheur, telles que son Chenon de Léché, une des belles fleurs de l'exposition, Jules Chré- tien splendide, Louise, Primerose League, Hairy-Wonder, Mme Garbe, Mrs C. Harman Payne, Mrs Georges West, Baronne Rothschild. M. Heraud L de Pont-d'Avignon exposait, par deux fleurs avec longue tige, dix-huit nouveautés de ses semis qui ont été vivement appréciées des connaisseurs pour leurs coloris vifs et éclatants. Certaines, telles que Président docteur Renault, Souvenir de bonne maman Colin, sont d'une couleur cha- toyante et nouvelle; d'autres, comme M^^^ Louise Héraud, Avenir de la S. C. D, N., M^^ Henri Leterrier, Brimborion, promettent, avec une culture intensive, d'atteindre des dimensions colossales. Notons encore M'^^ Chambry, grande — 84 blanche à larges pétales érigés, Elégante avec ses gais liserés blancs sur fond grenat qui se voient sur toute la surlace de la fleur, Vice-Président Conillard, amaranthe ponctué blanc, Président Félix Sahut, etc., etc. Le jury a regretté de n'avoir à sa disposition qu'une grande médaille d'argent pour récompenser la superbe collection exposée par ce laborieux et émérile semeur dont tout le lot a été depuis certifié dans les expositions munies d'un comité floral. Un horticulteur de Valognes, M. Boulland, avait envoyé une soixantaine de chrysanthèmes en pot à fleurs moyennes. Il y a progrès chez lui depuis l'an dernier, où nous l'avions vu à l'exposition de Valognes, mais il lui faut encore un effort pour atteindre le perfectionnement des belles cultures qui environnent son lot. Chez M. Delettrez, de Barfleur, le progrès depuis l'expo- sition de Valognes est plus accentué. 11 est près du succès, car les nouveautés de 1897 de Calvat qu'il présente à la cul- ture uniflorale ont été bouturées très tardivement (le 7 juillet) et son résultat est pour lui un précieux encouragement. 11 a obtenu de très jolies fleurs et n'était la grandeur disparate de ses pots pour de si petites plantes, on louait sans réserve son exposition. Passons maintenant aux horticulteurs et amateurs de Cherbourg et constatons avec plaisir la part prise par une certaine partie de l'hortisulture locale à l'exposition et son réel succès. Jusqu'ici ils ne connaissaient du chrysanthème que la petite plante d'automne aux pâlottes couleurs que la Toussaint faisait paraître sur les marchés et, à part un ama- teur de la localité, M. Piard, qui l'an dernier avait essajé avec assez de succès la culture à la grande fleur, d'après la méthode Cordonnier, aucune tentative n'avait été faite dans ce genre. Aussi doit-on applaudir à la belle réussite de ces Messieurs, qui sont ainsi récompensés de leur initiative. A tout seigneur tout honneur. — 85 — M. Cavron, Léon, présentait à lui seul neuf cents plantes, irréprochables comme culture. Aussi remportait-il la plus haute récompense dans chacun des concours auxquels il a pris part. Deux médailles d'or, 1° pour sa nombreuse collec- tion (362 variétés) et 2° pour ses nouveautés de 1897, ainsi que plusieurs médailles vermeil et argent, lui ont été décer. nées. Sa corbeille Spécimens lui a valu, avec les vives féli- citations du Jury, une nouvelle médaille d'or ou prime de 100 fr. Il y avait là une quarantaine de plantes dont la hau- teur variait depuis Oi^eO en Souvenir de Petite Amie, jusqu'à 1"^1Û maximum en Edv^in Molyneux, qui avaient toutes de 20 à 40 fleurs de 0^15 à 0""26 de largeur. Mrs S. Trafïord vieux rose, Charles Curtis jaune brillant, Souvenir de Petite Madeleine, Etoile de Lyon, Commandant Blusel, M«ie ch. Molin, Ernest Capélant, Léon Dabar, William Tricker, Ada Spaulding, Boule d'Or, etc., faisaient partie de ce lot. Son lot de duveteuses était également très beau. Citons au hasard: Esaû, quiattiraittous les regards, William Trealeaze, Belle des Cordes, Vaucanson, W. Ealconer-Katherine, R. Gordone, Villeneuve, Butel, Piquemal de Rozeville, Joseph Allemand, etc. En fleurs coupées, cet horticulteur présentait un lot de trente fleurs qui étaient sans conteste le plus beau de l'expo- sition. Un diplôme d'honneur et une prime de cinquante francs ratifiaient l'opinion du Jury. Parmi ces fleurs citons : Surpasse Amiral, élégant jaune et la plus grande de l'expo- sition, Lucie Faure, aux teintes citrines, Jubilee, Mistress Harman-Payne, Mrs Henry Robinson, Marie Jager, M"*' Ed. Roger, Mrs Massange de Louvrex, M°i9 Héraud, Chenon de Léché, Etoile de Lyon, etc., toutes d'une idéale perfection. Aussi, comme nous le disait le président du Jury, M. de la Crouée, chrysanthémiste émérile, ce magnifique résultat est incompréhensible et renverse bien des théories, car toutes ces fleurs avaient été coupées sur les plantes présentées à Yi; — 8() — l'exposition, ayant ciiacune cinq et six fleurs et dont les plus hautes mesuraient à peine 1™50 de hauteur ; ch^ plus, ces plantes n'avaientété bouturées que fin Avril !!! Espérons que nous verrons des envois de cet horticulteur l'an prochain à Paris. M. Girard, qui est également un débutant, présente trois cents potées environ en 150 variétés qui font aussi grand honneur à ce trop modeste horticulteur. Son lot de plantes de marché était trapu et d'une belle végétation, quoique en demi-grande fleur, et une médaille d'or est venue le récom- penser de son travail persévérant. Ses plantes grelïées sur Anthémis sont également curieuses, et il obtient une médaille d'argent pour une plante présentant seize espèces greflées eu pleine floraison et qui forment, par leur contraste et l'heu- reuse diversité de couleurs, un très joli eflet. M. Piard, amateur, expose une jolie collection de grandes fleurs coupées et de plantes en pot. Il obtient le premier prix pour ses fleurs, le 2^ prix pour ses plantes en pot qui sont un peu trop hautes pour leur genre de végétation, et le pre- mier prix pour son lot de nouveautés; c'est-à-dire qu'à part la petite critique que nous faisons sur ses plantes, il est, lui aussi, bien près de la perfection. Remarqué dans ce lot : un superbe Vanderlinden, Petit Delaux méconnaissable cultivé à la grande fleur, Waller Surmann, Good Gracious, G. Ilarman Payne, Edith Tabor, l'Etendard, Léocadie Gentil, Eda Prass, Lady Canning, Newton, etc. M. Le Bailly est aussi un amateur qui débute heureuse- ment. Il n'obtient cette année que la belle demi-grande fleur, mais les quatre-vingt-dix potées qu'il présente sont très belles, presque naines avec une vigoureuse végétation. Il obtient le l^r prix comme plantes en pot et le 2^ pour son lot de nouveautés. Dans ce lot, citons au hasard : M'^^Rozain, Abbé P. Arthur, Phœbus, W.Lincoln, Philadclphia, M°^« Ph. Ri voire, Castros Géraud, M"' Ch. Molin, Amélie Plan- chon, etc. 87 — M. Cordonnier avait mis gracieusement à la disposition de la Société une médaille de vermeil grand module et deux moyen module, pour ceux des exposants qui avaient traité leurs plantes exclusivement à l'engrais Papillon et avaient obtenu le plus beau résultat. Six concurrents se présentaient dans ce concours, c'étaient MM. Pitrais, Girard, Piard, Le Bailly, Gavron et Delettrez. En voici les résultats : 1° aux 12 plus belles et plus grandes Heurs en 9 variétés, 1^^^ prix, M. Gavron, 2° prix, M. Piard Albert; 2" au plus beau standard, M. Gavron pour son standard de Good Gracions, de liii60 de largeur et portant 93 lleurs. Il y avait bien aussi une exposition de fruits de table et à cidre ainsi que des raisins, mais elle n'entre pas dans ce cadre et à vrai dire était bien efïacée par celle des chrysan- thèmes. Gependant on ne saurait omettre les superbes raisins de serre froide aux grains énormes présentés par M. Piard. En somme, comme nous le disions au début, cette expo- sition a été splendide et a laissé une impression excellente. Aussi faut-il adresser les plus vifs éloges au président, M. le docteur Renault, à la Gommission d'organisation et à M. Lelièvre, le Secrétaire infatigable, qui ont mené si rapide- ment et heureusement cette belle « Première » de la fleur d'automne, qui lui donne ici maintenant droit de cité. Reirretele. — SS- II. Nous pensons que les Membres de notre Société liront avec intérêt le récit suiv.int, extrait d'un travail (jue M. Picquenot, de Tahiti, l'un de nos plus dévoués correspondants, a publié récem- ment dans les Mémoires de la Société Nationale Académique de Cherhourçi, 1898. Ajoutons à ce propos que la Société a appris avec le plus grand plaisir la nomination, eu 1897, de M. Picquenot comme officier d'Académie^ et a chaleureusement applaudi à cette distinction. La Rédaction. TAHITI. Excursion au Plateau des Tamanu' Nous trouvant au mois d'avril dernier à la télé de quatre jours de congé (Vendredi et Samedi Saints, Dimanche et Lundi de Pâques), nous nous décidons — mes deux compa- gnons habituels et moi — à tenter une ascension au plateau des Tamanu. (District de Punaauia, Pounavia.) Doit-on l'appeler « Plateau des Tamanu » ou « Plateau Te ta m a nu? » Je laisse aux gens compétents le soin de résoudre cette grave question; cependant, à mon humble avis, la seconde appellation serait la bonne, vu l'absence complète, des lieux que nous allons parcourir, du Calophyllum inophijllum. Je me hâte d'ajouter : 1° Que les vieux indigènes prétendent que les Tamanu ont disparu du plateau; 2" Que cette essence d'arbre ombrageait, autrefois, les « Marae » (Ma-ra-é), de même que le « bois de massue », improprement appelé ici « bois de fer », et qui n'est autre iX) Tamanou : Calophyllum inophyllum l. 89 — que le « Filao » de la Réunion [Casuarina equiselifolia L.), appelé « Alto » dans notre île; de même aussi que le « Miro » {Thespesia popubiea L.), le « bois de rose » de l'Océanie; 3° Enfin, que nombreux sont les vestiges de Maraë sur le plateau des Tamanu. Nous donnerons plusloin la définition du Maraë. Quoi qu'il en soit, après avoir fait choix, dès la veille, d'un guide expérimenté, nous partons de Papeete (I), le Vendredi Saint, vers quatre heures et demie du matin, lestés des pro- visions nécessaires. Nous sommes quatre, sans compter le guide: mes deux fétii — Eugène Gatien et Thirel, son beau frère — avec Ton- caï, jeune indigène originaire des iles Gilbert, appelé cou- ramment « Tonkin ». Est-il besoin d'ajouter que /^W5ce, l'illustre chienne Fusée, fait partie de l'expédition. Nous avons, tout d'abord, quatorze kilomètres à faire avant d'atteindre le pont du Punaruu (2) d'où nous devons, à travers la brousse, parvenir au plateau. Nous débutons mal : aussitôt en marche, nous ressentons une secousse qui nous inquiète. C'est un ressort mal réparé qui vient de se rompre net. Mes camarades font une ligature, tant bien que mal, avec de la ficelle. Il fait nuit noire et un fanal fumeux les éclaire à peine. Nous partons néanmoins cahin-caha et à six heures nous sommes au pont. (1) Papeete (Papé-été : de Pape, « eau » et été dont une acception est « panier ». Ainsi nommée parce que les indigènes avaient au- trefois l'Iiabitude d'aller chercher de l'eau, à la rivière de la Heine, dans des noix de coco renfermées dans des paniers f|u'ils suspen- daient aux deux bouts d'un bâton placé en équilibre sur leurs épaules. (2) Nous rappelons que les indigènes prononcent toujours l'it suivant la méthode anglaise : ou. Exemple : Pounarou. 90 Mes deux plus jeunes compagnons débarquent provisions et bagages et vont remiser le péréo (1) à cinq cents mètres delà, chez le /cfîi qui s'est proposé pour nous conduire et qu'ils doivent ramener. Il fait grand jour. En attendant leur retour, je me promène de long en large sur le pont, tout en contemplant, par moments, deux lorlins situés tout près de là, et qui lurent bàlis en 18i6, après la reddition du fort de Fautaua et la soumission des insurgés de Punaauia (Pounavia). Par son ordre du 28 février I8i7, le contre-amiral Bruat, Gouverneur des Etablissements français de l'Océanie, déclare que (( voulant laisser à Tahiti un souvenir durable consacré à » la mémoire des braves qui ont succombé pendant les der- » niers combats, il a décidé que la lourde la Roche noire et » \e petit Bloclitius qui domine la plaine de Punaauia, pren- » draient : la première, le nom de Tour de Bréa,\e second, » le nom de Blockaus Perrotte ». Plus tard, ces noms ont été donnés à deux rues de la ville de Papeete. Ces deux fortins, déclassés depuis de longues années, sont toujours debout et tiendront longtemps encore, si les indi- gènes ne les démolissent pas comme ils ont fait de celui de Faaa pour s'emparer de la charpente en bois de Tamanu et des moellons destinés à la construction de leurs cases. Sixheures trente; voici, enfin, notre cicérone. J'examine attentivement ce brave homme, soixante ans environ, taille moyenne, mais bien proportionnée, l'air intel- ligent et ouvert. Détail qui a son prix à Tahiti : refuse la goutte de rhum que je lui oiïre. Son habillement est des plus élémentaires: un simple (1) Pcréo : voiture. 91 (( pareil » (I) (paré-ou) qui va de la ceiature au genou, et un tricot de coton sur le torse. Pour coillure un vieux chapeau de paille. Il a vite fait de couper, avec son sal3re d'abattis, une forte branche à laquelle ilsuspend, aux deux extrémités, valise, couvertures et provisions: quelque chose comme cin- quante kilos. Sans un mot, sans se retourner, il s'enfonce rapidement, d'un pas cadencé, dans une brousse haute de deux mètres, qu'il nous faut écarter des deux mains. Nous le suivons cependant, péniblement il est vrai, à la file indienne. Nous sommes sur la rive droite de la rivière. Cette brousse de Pnrumu (Herbe à balais, Sida frutescens. Car.) et de goyaviers nous fouette désagréablement le visage; nous trébuchons de ci, de là, mais. . .baste! il ne faut pas perdre de temps, le « fétii » n'attend pas. Nous voici, à douze cents mètres du pont, obligés de tra- verser le (( Punaruu », en ce moment torrentueux. Nous nous y précipitons, avec bottes et casaque, ayantl'eau àla ceinture et, tant bien que mal, nous nous trouvons sur la rive gauche. La pauvre « Fusée » entraînée parle courant, n'aborde qu'à vingt-cinq mètres plus bas. Disons tout de suite que cette rivière est formée du « Tepa- ru))et du « Punaruu»; (le premier descend du « Diadème » (2), le second, du mont « Orohena » (3). Nous serons obligés, avantd'arriver au pied du plateau, do la traverser huit fois encore. Le Punaruu — ceci est pour les géologues — roule des roches basaltiques, trappitiques, trachytiqueset scoriformes. J'examine, aussi bien que possible, la Flore de la vallée. C'est par milliersqu'il faut compter les goyaviers ('P^ïrfrfim (1) l\Treu, pièce d'étoile en cotonnade de couleur que portent indislinclement hommes et femmes. (2i Hauteur : treize cent trente mètres. (3) Hauteur : deux mille deux cent trente-sept mètres. — 92 - pijriferiim,L.) chargés de goyaves; les orangers, les citrouniers couverts les uns et les autres de fruits mûrs, y sont en abon- dance; le Cu?'CMma/on(^a L. (Zingibéracée)y foisonne. Il ya là de nombreux pieds de Kava {Piper methyslicum Forster), quelques pieds d'Ananas, quelques pieds de Pia [Tacca pinna- tifida Forster) aux feuilles ajourées. Les « Banians » {Ficus prolixa Forster), refuges de la jolie tourterelle verte {Thouarsistreron leucocephala), sont clairse- més; j'aperçois quelques échantillons du « Tanghin » (1) redoutable (le « Réva»tahitien,ran_(7/?wm manghas Thouars); par contre, le« Bourao » {?urau: Hibiscus tilia'eusL.),\e «Ti» {Dracœna australis Forster) croissent en abondance. Le pre- mier est revêtu d'espèces d'orchidées et de mousses peu variées. Je ne remarque, tout le long du chemin, que sept ou huit espèces de fougères : r« Anuhé tahitien », {Gleichenia dichotoma Willd.); le Cyathea medullaris (Swartz), je crois, (Mamau, en langue maori;) Vllypolepis repe^is Presl .; VAspi- dium aculeatum Swartz; le Polypodium phymatodes ; le Lygo- dium scandens Swartz, le Mehameho des indigènes, et enfin de superbes échantillons de l'Oa^a tahitien: Aspleniumnidus L. Le Davallia elegans, que les Tahitiens appellent Tiatia moua, ne se rencontre que sur le plateau et en très petite quantité. Çà et là quelques pieds de Morinda cilrifolia L., le Nono de Tahiti, aux grandes feuilles vertes, épaisses, lancéolées et dont le fruit exhale une odeur un peu nauséabonde. Ce fruit res- semble à une pomme de pin avec une toute petite Heur blanche au sommet. (1) Les Malgaches ont ua certain poison qu'ils nomment le « Tanguin », qui leur sert dans ce qu'on appelait, au moyen âge, les jugements de Dieu. Dès qu'un homme est accusé d'un crime ou délit quelconque, on le soumet à l'épreuve du « Tanguin », c'est-à-dire qu'on lui fait boire une certaine dose de poison. S'il meurt, il est d-^claré coupable et son corps est abandonné aux oiseaux de proie, mais s'il survit, on le déclare innocent. On a, dès lors, une très haute opinion de sa personne; on le juge capable de remplir les plus hautes tondions publiques. (D'après le D' Caussière, 18o7. - 93 - Mais notre guide s'est arrêté. Il parle vivement à mes com- pagnons en leur montrant une anfractuosité au pied de la montagne et d'énormes quartiers de roches épars autour de nous. J'accours, et j'apprends que nous nous trouvons sur le théâtre du combat du Panaruu, où le chef de bataillon d'in- fanterie de marine, M. de Bréa, perdit la vie, il y a près de cinquante-un ans, le30 mai 1846. Nous venons de traverser la rivière pour la septième fois quand nous nous apercevons que nous sommes suivis. Des chasseurs, connus de nous, sont à cinquante mètres en arrière- Sans nous occuper d'eux, nous continuons tranquillement notre route. Nous voici au pied de la montée des Tamanu. Nous faisons une halte de vingt minutes avant d'entre- prendre l'ascension de trois cents mètres qui sera rude. Nous entendons une détonation qui se répercute fort long- temps. C'est Thirel qui vient de tuer un « long cou ». Je réfléchis — un peu tard, il est vrai, — en considérant le chemin à parcourir, que vingt cinq mètres de corde eussent bien fait mon affaire. Tant pis ! Nous reprenons notre marche et nous voilà grimpant péniblement un sentier de chèvre. Je glisse, je me rattrappe; je tombe, je me relève. La pente atteint jusqu'à 0^70 par- mètre. Je suis exténué, alors que presque tous mes compagnons, qui sont chez eux — la brousse — vont de l'avant, pieds nus. A un certain moment, un petit manguier se trouve là, juste à point, pour me retenir. Le sentier est à pic; des deux côtés je devine le précipice au fond duquel on parviendrait broyé. Je m'accroche aux brous- sailles de la main gauche, tandis que je place mes pieds, de la main droite, sur des pierres que j'ai souvent la désagréable surprise d'arracher de leur alvéole sous mon poids. Enfin, nous arrivons à une cascade minuscule. Je m'y arrête en — 94 — équilibre et je iii'ofTre quelques gobelets d'une eau froide que j'additionne de rhum. Véritablement, je suis anéanti et j'ai la ferme intention de prendre là, aplati contre la montagne, un moment de repos bien gagné, quand j'entends mes com- pagnons s'écrier, joyeusement, au-dessus de ma tète : Courage ! nous y sommes. La satisfaction d'être arrivé bientôt me donne des forces et, tout triomphant, d'un dernier effort, j'arrive au plateau : Hourrah ! Il est neuf heures quarante-cinq. Nous avons donc mis trois heures un quart pour atteindre le Tamanu. Il pleut. Nous disposons néanmoins nos provisions pour un déjeuner copieux qui, avec des centaines d'oranges mûres, à portée de la main, du bon vin de France, l'eau presque glacée de la petite cascade, du café, du rhum et d'excellents cigares, nous fait oublier les fatigues de notre ascension. Déjà, je trouve l'excursion plus intéressante, et après avoir tiré quelques bouffées de mon havane je n'échangerais pas ma situation contre celle de premier camérier du pape. Les chasseurs que nous avions aperçus sont arrives en même temps que nous sur le plateau. Notre fringale les met en àppélit et leur couvert est bientôt mis. Un morceau sur le pouce, et, vite en chasse, car les porcs sauvages pullulent ici. Ce soir ces intrépides nous reverront; il paraît en effet que nous nous réunirons tous au même gîte. Il est midi quand nous décidons d'aller plus loin. Une pluie fine nous pénètre — il crayiine, suivant l'expression bas- normande. J'admire avec quelle facilité notre guide reconnaît son chemin à travers des broussailles inextricables, asile chéri de milliers de guêpes. Devant moi se trouve Eugène Catien qui, avec le sabre d'abattis, nous fraye un passage. Je précède Thirel, Toukin et le guide qui indique, d'un mot, la trouée à pratiquer- Malgré les dllficultés de notre marche, car nous côtoyons un — 9o — précipice de trois cents mètres do profondeur, j'écarquilie les yeux autant que me le permettent les branches qui me soufflettent et les guêpes en furie. La Flore se modifte légèrement : je rencontre, à chaque pas, surgissant du sol, la quenouille rose de l'Opuhi {Amomvm species); voici le Pandanus; une graminée {C3nchrus anoma- plexis La Billardière); une convolvulacée : le Ileï [Dioscorca bulbifera) dont le fruit ressemble à celui du Bancoulier [Meurites triloba Forst.). Le guide, qui me suit attentivement du regard, me fait dire que le Heï est un véritable poison (??). J'aperçois encore quelques pieds de Tirita [Asdepias curas- savica), soie végétale. Ajoutez à cela deux ou trois Mapé [Inocarpiis edulis Forst.), autant de Piné {Xijlosma suaveolens Forst.), quelques pieds de la Davallia elegans, et c'est tout ce qui caractérise la différence qui existe entre la flore de la vallée et celle du plateau. Voici, à dix-huit cents mètres de nous, le « Diadème » qui, vu de Papeete, ressemble tant soit peu à une couronne, mais nous parait, du point où nous sommes, quelque donjon du moyen-àge. Il est cinq heures trente. La nuit arrive ! Major esque cadunt altis de montihus umhrœ. Nous dressons le couvert sans perdre de temps. J'ai vite tej-miné mon dîner qu'arrose un bon verre de vin. J'allume ensuite un cigareet je vais, c presto », me mettre au /ï^, quand arrive un des chasseurs. Sa meule a fait débucher une laie avec ses marcassins, et l'un des chiens a saisi et a étranglé net une jolie petite femelle bien dodue qui va faire les délices de nos compagnons. Leur guide s'empare de l'animal et, au moyen d'un éclat de bambou sec, atïllé comme un rasoir, il lui ouvre la gorge d'où coule péniblement un sang épais. Vite r«mw (four canaque) est installé. Sur les cailloux de- — 96 — venus incaudoscents, le cochon de lait est tourné et retourné comme sur un gril et, en quelques minutes, ilesl débarrassé de tout son poil. Un sabre d'abatis lai ouvre le ventre et les entrailles grillées sommairement servent à la curée. La pauvre « Fusée » qui sent qu'elle n'a aucun droit au butin, avance, en tapinois, un museau qui découvre des dents avides; mais un coup formidable de mâchoire, qu'une de ses compagnes, irritée, lui envoie, la rappelle à Tordre et au respect du bien d'autrui. Le petit cochon, bien propret, est ensuite mis sur les charbons ardents, recouvert de feuilles de ti, puis d'un IJt d'humus et, une demi-heure après, un superbe rôti, doré, cuit à point, apparaît sur la table voisine. En peu d'instants, tout a disparu. Sept heures: tout le monde est allongé —comme des harengs dans leur caque— sous le toit protecteur. Nous sommes sept côte à côte. Quant aux guides, ils campent à l'extérieur. C'est le moment des récits de chasse, des histoires à faire frémir, et les canaques ne vont pas faillir à la tradition. A moi ! Tiiatau ! Noussommes, paraît-il, sur le territoire d'un dieu — d'un génie, plutôt — mais d'un bon génie. Tuatau (Tou-a-tao) est son nom. C'est à lui qu'était consacré le Maraë dont nous avons vu tantôt les débris. C'est un bon garçon, après tout, que Tuatau: Etes-vous égaré? Criez hardiment : « A moi! Tuatau! » et le génie accourt et vous remet dans le droit chemin. Un génie mal intentionné vous poursuit-il ? Vite, appelez Tuatau: Ilaérémaï Tualau! — etledieu se précipite survotre ennemi et le dévore. Il n'a qu'un défaut, ce brave Tuatau, c'estd'avoir une tête énorme, mais, là, énorme, ce qui épouvante bien un peu ses fidèles. 97 - Un jour, raconte notre guide, un Sandwichéen que les hasards delà navigation avaient amené à Tahiti, se trouvait égaré dans l'endroit où nous sommes, quand, se frappant le front, il songea qu'il avait un moyen bien simple de se tirer d'alTaire: je vais, dit-il, appeler Tuatau. Peut-être, à son insu, pronouça-t-ilun peu trop fortement le nom du dieu, car, immédiatement, Tuatau apparut au Sandwichéen qui, à la vue de cette tète monstrueuse, fut saisi d'épouvante. Il s'enfuit, malgré les cris du bon génie qui, en se précipitant sur ses pas, s'efforçait de le rassurer. Va-t'en voir s'ils viennent!... Le malheureux, devenu fou de terreur, veut descendre la pente du Tamanu au grandi galop, perd pied et roule aufond d'un précipice où le trouve inanimé ce pauvre Tuatau qui, en pleurant, l'ensevelit de ses propres mains. N'est-ce pas que la légende méritait d'être rapportée? Peu à peu chacun s'assoupit, le feu s'éteint, mais voilà qu'une nuée de moustiques nous charge à fond de train. Impossible de fermer l'œil. J'ai beau crier: A moi ! Tuatau ! — ce qui fait rire nos guides — le dieu sent que je n'ai pas la foi et nous laisse dévorer par ces milliers de nono [\) affamés. Nous atteignons, tant bien que mal, six heures du matin. Nous n'avons pas dormi et nous sommes transis. La gourde de rhum nous réchauffe un brin; puis, tandis que les amateurs de chasse se mettent en quête de gibier, nous préparons, Thirel et moi, le café du bivouac. Un quart de moka brûlant nous ravigote. J'allume un cigare et vais, de mon côté, à la recherche de mousses. Vers huit heures, le soleil se montre. Il fait beau, la brousse sera sèche dans deux heures. Mes camarades reviennent avec un canard sauvage en trophée. (1) Moustique. — 98 Eugène Gralien, paraît-il, s'est trouvé face à face avec un superbe porc qui l'a regardé en faisant craquer ses défenses; mais notre homme n'ayant que du petit plouib dans son Lefaucheux, n'a pas tiré et l'animal est parti au petit {,^alop. Cette équipée vaut force qutdibets aucliasseur malheureux qui reste absolument froid devant les sarcasmes. Neuf heures: nous nous séparons de nos compagnons de rencontre. Ce n'est que demain, — Jour de Pâques, — qu'il doivent rentrer à Papeete. Ils vont plus loin, au pied du Diadème, essayer leur adresse- Quant à nous, nous mangeons un morceau sur le pouce; tout est ensuite emballé et. . . en route pour le retour. Nous poussons une reconnaissance du côté de la Mare aux canards. Nous en sommes pour tfos frais; la vue d'un superbe épervier qui plane majestueusement au-dessus du marais a dû flanquer la venette à toute la gent ailée, car, pendant les trois quarts d'heure que nous restons là, sans mouvement, nous ne relevons aucun indice. Quinze minutes après notre départ de la mare, nous nous arrêtons une dernière fois avant la descente. Le temps est clair et nous apercevons nettement j'ile Moo- réa dans le lointain. Puis, avec une provision de courage et les recommandations de notre guide, nous effectuons notre descente au prix de mille fatigues et en courant plus de dangers encore qu'à la montée. En trois quarts d'heure nous atteignons la rivière, et c'est avec un soupir de satisfaction que nous contemplons le trajet parcouru. Nous traversons, à nouveau, neuf fois la rivière et, à trois heures, nous nous retrouvons à notre point de départ, con- tents, malgré tout, d'avoir accompli cette excursion, et principalement d'en être revenus. yj — III, Amateurs de Champignons. Sous ce titre, on lisait dans le Jtc'vcil Cherbouryeois du 29 septembre 1897 : « Diuianche dernier, l'excursion de mycologues, sous la direction de M. Corbière, professeur au Lycée, vice-président de la Société d'Horticulture, a été favorisée par un temps magnifique. La récolte a été très abondante, tant en cham- pignons comestibles qu'en champignons vénéneux. Les ama- teurs ont gardé de cette réunion un fort bon souvenir. Les espèces rencontrées le plus fréquemment ont été parmi les champignons comestibles : Chcmterdles, Clavaires, Hijdnes. Une espèce qui, au premier abord, n'inspire pas confiance car elle est tout de noir habillée, la corne d'abondance, qu'on appelle encore trompette des morts, a été recueillie en grande quantité. Des champignons plus rares. Bolets, Polypores, Pe- zizes, Ilelvelles, ont été étudiés et Leurs caractères ont été définis avec autant de perfection parle savant professeur.Les champignons vénéneux rencontrés ont été l'objet de l'atten- lion générale. Lactaires, Amanites, Cortinaires, et la trom- peuse, Russule émétique. Les amateurs de fougères, de mous- ses et de lichens étaient aussi heureux que les mycologues, car M. Corbière leur faisait faire connaissance avec les plan- tes qu'ils rencontraient. En résumé, bonne réunion qui en appelle une autre et dont on peut tirer d'utiles leçons pour les friands. S'en tenir à quelques espèces rencontrées, Chan- terelles, Hijdnes et Clavaires. Ne pas oublier la Morille prin- tanière. » L'excursion dont il est question ci dessus a eu lieu le di- manche 25 septembre 1897, dans le bois du Mont du-Roc, appartenant à M. Vrac, conseiller général. Le départ avait eu lieu de la gare de Cherbourg par le train — 100 — de 2 heures de raprès-midi. La cueillette des champignons avait coinuieucé le long de l'avenue conduisant de la route des Pieux à la propriété de M. Vrac. Le retour s'était efïectué à pied par Nouainville. Une deuxième excursion du même genre a eu lieu en octo- bre, sous la direction de M. Corbière, dans le parc de Mar- tinvast et le bois du Mont du-Roc;. Les assistants étaient plus nombreux encore que la première fois et ont gardé un si bon souvenir de cette excursion qu'ils ont demandé que des promenades de ce genre fussent organisées le plus souvent possible en 1898. P. Lelièvre. — 101 - BIBLIOGRAPHIE -♦x^- M. Félix Sahut, président de la Société d'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault, nous avait déjà adressé un certain nombre de ses mémoires sur l'horticulture. Récem- ment, il a bien voulu nous envoyer une nouvelle brochure contenant toute une série de travaux que nous avons lus avec d'autant plus d'intérêt qu'ils se rapportent en grande partie à un voyage que M. Sahut a fait en Normandie, à l'occasion du congrès pomologique de Rouen en 1896, et au cours duquel il passa quelques jours à Cherbourg. Nous avons été heureux d'avoir alors l'occasion de nous trouver en rapports avec lui et nous avons pu apprécier ses connaissances qui font autorité en horticulture. Les mémoires contenus dans la dernière brochure de M. Sahut sont les suivants : * * La session de Rouen du congrès pomologique de France. L'auteur signale les fruits adoptés, rejetés, nouvellement admis ou maintenus à l'étude, en 1896, par le congrès. H y a là de précieuses indications à puiser pour les arboriculteurs. * * Les fruits à l'Exposition nationale et coloniale de Rouen. M. Sahut nous apprend que, d'après l'impression unanime du Jury, l'Exposition organisée à Rouen, à l'occasion de la 38o session de la Société pomologique de France, du i^r au 4 octobre 1896, « très brillante par le nombre et la beauté des )) fruits exposés, était surtout remarquable par la composi- » tion des collections et l'exactitude de l'étiquetage des varié- \02. — » tes fruitières qui étaient représentées. » Il indique les fruits qui ont été le plus remarqués. *** Le Jardin des Plantes de Rouen. M. Sahut nous donne une description de ce bel établisse- ment. Nous regrettons de ne pouvoir reproduire que les extraits ci-après : « Son origine n'est pas fort ancienne. En 1735, trois amis « des plantes cultivaient en commun un jardin situé dans le » faubourg Bourreuil. C'étaient le chanoine Berthault et les » chirurgiens Moyencourt et Dufoy. Ils réunirent là un grand » nombre de végétaux étiquetés avec soin qu'ils transportè- » rent l'année suivante dans un vaste terrain que possédait )) alors un de leurs amis communs, le célèbre médecin de V La Roche. A partir de ce moment, les quatre amateurs de » Botanique réunirent leurs efforts, augmentèrent progres- j» sivement leurs collections, et dès 1739, ils construisirent )) une serre pour abriter les plantes les plus frileuses. Tel » fut le commencement du Jardin des plantes de Rouen, qui )) s'agrandit ensuite successivement. Ce furent aussi ces » mêmes quatre amis des plantes qui groupèrent autour » d'eux quelques autres savants du pays et fondèrent l'Aca- » demie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Rouen. » Dès 1758, le maréchal duc de Luxembourg posait la » première pierre d'une vaste serre chaude et de deux » orangeries. De même qu'au potager de Versailles, on y » cultivait l'Ananas avec succès, et le plus beau fruit de » cette plante précieuse était offert tous les ans par l'Aca- » demie au gouverneur de la ville de Rouen. » Grâce à d'heureuses circonstances, les collections de » plantes augmentèrent rapidement. On comptait i5,000 » espèces en 1777, 3,000 en 179o, et dix ans plus tardl'Impé- » ratrice Joséphine enrichissait le Jardin d'un assez grand y> nombre de végétaux originaires de la Nouvelle-Hollande. 10.3 - » Enfin, en 1832, la ville fit l'acquisition du parc de » TrianoQ qui avait été créé au commencement du XVIII' » siècle et fut donné plus tard par Napoléon Ici' au général » Rampon. Ses belles plantations contribuent pour une » grande part à l'ornementation du Jardin des Plantes tel » qu'il existe aujourd'hui. )) Nous avons pu, dit M. Saliut, constater avec satisfaction » que le Jardin est bien tenu, comme il l'était déjà sous la » direction du regretté Varenne. Il n'a donc aucunement » périclité entre les mains de M. Ernest Leleu, le directeur » des promenades et jardins publics de la ville de Rouen. » M. Leleu nous en a fait les honneurs avec la plus aimable » courtoisie et, grâce aux explications qu'il a bien voulu )) nous donner, nous avons pu apprécier toute l'importance » de ce vaste établissement. » La superficie du Jardin des plantes de Rouen est de onze » hectares. On y compte soixante massifs ou bordures qui » nécessitent pour leur entretien 80.000 plantes chaque » année. Il en faut en plus 45,000 pour l'entretien des squares » et autres jardins de la ville, qui occupent de leur côté une )) superficie totale de près de 15 hectares. C'est -donc en tout » 125.000 plantes que le Jardin doit produire annuellement » pour suffire atout cela. » Nous y avons admiré de superbes mosaïques végétales » très bien réussies, et entre autres un magnifique papillon » aux proportions gigantesques qui était une véritable per- » fection en son genre. » Un hectare de terrain est consacré à l'Ecole de Botanique, w Celle-ci ne contient pas moins de 6,000 espèces réparties » en 92 plates-bandes et classées selon la méthode de Bron- » gniart. » Dans une région où la Pomologie est tant en honneur, un » établissement coiiîmele Jardin des plantes de Rouen devait » nécessairement comprendre une Ecole fruitière aussi com- » plète que possible. On y compte plus de 1-000 pieds » d'arbres, dont 450 variétés de poiriers et 260 de pommiers. » Tous les modèles de formation arborescente y sont large- » nient représentés. » — 104 — Le Chrysanthème. Sous ce titre figure dans la brochure de M. Sahut un discours prononcé à l'occasion de l'Exposition de Montpellier et qui a été reproduit dans le présent bulletin. La Météorologie horticole. M. Sahut donne des renseignements sur la température à Montpellier dans la période de juillet 1897 à janvier 1898, et sur ses effets au point de vue de la végétation. Nous y voyons qu'en octobre, en novembre et en décembre 1897 il a été constaté des gelées à Montpellier, alors que nous n'en éprouvions pas à Cherbourg. * * * Cette nouvelle série de mémoires de M. Saliut doit être lue dans son entier. Elle est des plus intéressantes à tous égards et bien digne de figurer dans la collection des travaux, si appréciés, de ce savant amateur d'horticulture. Une table donnée à la fin de la brochure permet de réunir tous ces mémoires dans un volume. P. Lelièvre. — lOo — 0 O w H O < H P H ce Oh H H aimcT VI aa aMMaAOW 00 1— °p a fl ^ ooco Î3 co 1- co "à^a a a o (M o -r-l sioiM na amici IVIOX = a r- CD (?-l ^ CM (5^1 -H a <.-l.a T~-a a > on "^ CM ^ auiiuq is W p.in||!iio,ia CM 0<3-aa^»«»îî:ŒES><»- MM. BALMONT, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 48. CAVRON (Léon), horticulteur-fleuriste, rue Asseliu et rue Gam- betta, 12. DUFOUR, horticulteur-jardinier, à Equcurdreville, Fourches. FONTAINE, horticulteur-maraîcher et marchand de graines, rue de Sennecey, 74. GOSSELIN. horticulteur-maraîcher primeuriste, rue du Val-de- Saire, 124. GIRARD, jardinier, rue de la Polie, 121. HALOPÉ-CAVRON, horticulteur-fleurist.e, rue de la Fontaine, 14. LEMAGNENT, jardinier, rue des Carrières, 15. LE PELLETIER, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 70. LE TELLIER, horticulteur, rue Grande-Rue, 12. LE TERRIER, marchand de graines, rue Gambetta, i bis. LE TULLIER, jardinier, entrepreneur de jardins neufs et de cons- truction de rochers artificiels, rue AmiVal-Courbet (impasse Leblanc). LEVEEL aîné, horticulteur-fleuriste, rue delà Duché, 109. LEVEEL jeune, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 115. MARIE,, jardinier, rue Lo3-sel, 14. BULLETIN DE LA r r SOCIETE D'HORTICULTURE GK[EFiBOUJt\G^ #• 30^ ANNÉE ANNÉE 1898 ^? CHERBOURG IMPRIMERIR l'hOTFLLIKr, plaCE DU CHATEAi: ET RUE DU BASSIN. 16. 1899 BULLETIN DE LA _r r SOCIETE D'HORTICULTURE DE OHEFIBOURO *■ I ^ I I 30^ ANNÉE ANNÉE 1898 ClBMio CHERBOURG IMPRIMERIE l'hOTELLIER, PLAGE DU CHATEAU ET RUE DU BASSIN, 16. 1899 -Au^iri s Les opinions exprimées dans les rapports et mémoires insérés au Bulletin sont personnelles aux auteurs. Le Comité de Rédaction peut autoriser l'insertion au Bulletin de tout article, que son auteur soit membre de la Société ou qu'il y soit étranger. coNornoNS d admission Pour être admis à la Société, il faut être présenté par un nienibre de la Société et agréé par le Conseil d adminis- ■ tration. La cotisation annuelle est de 5 fr. Chaque membre reçoit gratuitement le Bulletin. RÉUNIONS Les séances ont lieu le premier dimanche de chaque mois, à / h. 112 après-midi, au siège de la Société, rue Montebello, ii. Les ordres du jour sont portés à la connaissance des socié- taires par la voie des journaux. Q^ani // // a heu, des convocations sont adressées à donvcile. La séance de janvier, consacrée aux élec- tions annuelles, a lieu, par anticipation, le dernier dimanche de décembre. Les leçons d'arboriculture, de floriculture et de botanique, annoncées par la voie des journaux, sont données au jardin spécial de la Société, 10, passage des Jardins (entre les rues de la Duché et delà PoUei, ou bien au jardin delà rue Montebello et dans la salle des séances. Membres d'Honneur de la Société. M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement. Présidents d'honneur ^ m. le Maire de Cherbourg. Président honoraire : M. Emm. Liais i^, ancien Directeur de l'Observa- toire impérial du Brésil, Maire de Cherbourg. Membres du Bureau pour 1898. Président r^M. le Docteur Renault ^ H, rue de la Poudrière, 4. ( Levesque ^ négociant, pi. de la Fontaine, 8, Vice-Présidents, MM. ! ('oiibièue ||, professeur de sciences naturelles ' au Lycée, rue Asselin, 70. ,' Heuvieux, propriétaire, rue de l'Aluia, 26. l DuTOT #, grelfier du Tribunal de Commerce, Conseillers d'adminis- ) rue Montebello, 56. tratioD, MM. ') Le Cari'enïier, avocat, rue de l'Aima, 4L I Jollîet #, chef de bataillon d'infanterie de ^ marine retraité, rue du JChantier, 62. Trésorier : M. Orange, agent comptable de la Marine retraité, rue Bonhomme, 38. Secrétaire : M. Lelièvke, Paulin, rue de la Polie, 18. Secrétaires \ Macé, Adrien, négociant, rue de la Duché, adjoints, MM. \ Thommin, Commis de la Marine, rue Cachin. Bil)liothécaire : M. Noyon, rue de la Marine. Bibliothécaire-adjoint : M. Cavron, Léon, horticulteur, rue Gambetta. Commissions permanentes. cultures d'utilité. (M. Levesque é, Président). (M. Corbière #, Président). cultures d'agrément. MM. Piard , marchand de nou- veautés. DÉPiNÉE, propriétaire. Salle. ^, ingénieur des Ponts et Chaussées en relraile. Robin iïfc!r. agent co m pt. princ. (le la Marine en retraite. Bernard, propriétaire. MM. Nicolllet, I. Il, professeur en retraite. Legrin, avocat. Leparmentier, propriétaire. RoBiNE, ancien avoué. Point, propriétaire, à Tour- laville. Comité de Rédaction M.Corbière #. Président; MM. les Membres du Bureau ; M. NiCOLLET, L #. Directeur du jardin : M. Hkrvieux. Professeur d'arboriculture : M. Levesque ^. Jardinier de la Société et Professeur de floriculture : M. Letullier. Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires: M. Le- parmentier, propriétaire, rue Asselin, 73. BULLETIN DE 1898 TABLE DES MATIÈRES i;>aK^3- _>- Pages. *** Composition du Bureau et des Conditions permanentes pour 1898 3 P. Lelièvre Extrait des procès verbaux des séances o Legrin Visite de Jardins: 29 M. Leparmenlier 29 M. Girard, 30 M. Buhot 31 M. Bailly 32 P. Lelièvre Serres et parc de M. Emmanuel Liais 34 F. DÉPiNÉE Excursion à Acqueville et à ïollevast 37 MÉNARD Visite des colieclions de ciirysanflièmes de M"^ Hennequinet de M. Lebailiy 43 F. DÉPINÉE Les Cochenilles, leur destruction 43 MÉNARD Emploi du Lysol comme insecticide oO Barbey Pommiers à cidre o3 F. DÉPINÉE Bésumé d'un article sur les bonnes variétés de pommes à cidre o7 P. Lelièvre Bibliographie 38 A. Macé Revue bibliographique 62 Thommin Observations météorologiques 78 P. Lelièvre Nécrologie 80 *** Liste des membres admis en 1898 82 '^'o^OOaf EXTRAITS DES PBOCÊS-VERBAUX DES Séances de l'Année 1898. SEANCE DU / FEVRIER Situation p^nancière de la Société; — Fraises nouvelles; — Les Palmiers à Cherbourg ; — Communications diverses. 57 membres présents. L'assistance, après avoir entendu la lecture du rapport de la Commission chargée d'examiner les comptes du Trésorier, vote, à l'unanimité, de chaleureuses félicitations et des remerciements à M. Orange, pour le dévouement qu'il apporte depuis plus de 30 ans à la bonne gestion des finan- ces de la Société. Le Secrétaire donne les renseignements complémentaires suivants : Les recettes se sont élevées, du lo^ novembre 1896 au 24 décembre 1897 à G.033f.69 les dépenses à '4 . 294 79 Il reste en avoir au 24 décembre 1897 1 .7381. 90 dont en numéraire 806.80 et à la Caisse d'Epargne 932.04. Mais un certain nombre de dépenses n'ont pu encore être réglées. Elles se composent de dépenses ordinaires de la Société 744 fr. et de dépenses à l'occasion de l'exposition 1 .032 55 Total 1.776f.55 Par suite, les sommes reslaol à payer se rapproelieiU de l'avoir et il sera facile, en 1898, d'acquitter les dettes. Les dépenses de l'exposition de chrysanthèmes (payées et non payées) se sont élevées pour les frais d'organisation (sable, journées, location des halles, impression, aHichage, correspondance, etc.) à 832 fr. 80 et pour les achats de la loterie et récompenses à 2.034 » 9îi Les frais d'organisation auront été bien moins élevés qu'en 1894, puisque celte année-là, ils atteignaient 1.608 fr. 60. Il en résulte une économie très importante due aux sages dis- positions prises parla Commission d'organisation. Par suite de l'exposition de 1897, il a été distribué entre les exposants 2000 fr. environ en récompenses et achats. L'exposition de chrysanthèmes a donc produit, à tous points de vue, d'excellents résultats. En faisant le dépouillement des publications reçues pen- dant le mois, M. Levesque signale un article de la Semaine Horticole au sujet de fraises nouvelles. M. Piard recommande la fraise Laxton n^ I. M. Levesque conseille la culture de la fraise le Tzar. Il dit qu'on recom- mande souvent la fraise Saint-Joseph. M. Lalisel a planté des fraisiers de Gaillon (des 4 saisons) et il a eu des fruits jusqu'en novembre et décembre. Un article sur les grands palmiers d'avenue de la Hevue Horticole, amène M. Levesque à parler de l'avenue de pal- miers de l'Hôpital Maritime. A Cherbourg ces végétaux pous- sent très bien. Des graines fertiles ont été récollées à l'Hôpi- tal Maritime et au Jardin Public. M. Levesque a obtenu 40 plantes sur 40 graines qu'il avait mises en terre. M. Levesque dit que diverses publications reçues recom- mandent l'emploi du sulfate de fer contre la cochenille. M. Dépinée répond que le sulfate de fer ne suffit pas, mais qu'il peut servir de fortifiant aux plantes. M. Picquenot a envoyé des fruits d'une variété de Ber- — / tholletia, nommée noix du Chili à Tahiti, où cette plante a été introduite. Le Secrétaire signale qu'il a reçu le catalogue de chrysan- thèmes de M. Héraud, de Pont-d'Avignon, et qu'au nombre des nouveautés figure le chrysanthème D^' Renault. M. Dépinée demande qu'il soit acheté un ou plusieurs exemplaires de ce chrysanthème et de certains autres qui seraient confiés aux soins d'une personne ayant l'habitude de ces plantes. La question sera soumise à l'examen du Bureau et des Commissions. SÉANCE DU 6 MARS Balsamine Impatie?is Sultani; ~ Fagiis sylvalica ; — Groseiller macrocarpa ; — Julien Lepaulmier ; — Communications diverses. 51 membres présents. M. Levesque signale les articles qu'il a remarqués dans les publications reçues. Dans la Semaine Horticole se trouve une note sur la balsa- mine Impatiens Sultani qui passe l'hiver en serre à moitié chaude. Elle n'a pas réussi dans le jardin de la Société. Elle doit son nom d'Impatiens à ce que, lorsque ses graines sont mûres, elle les lance de tous côtés. Dans le môme journal, se trouve un article ayant pour titre « Protégeons les Petits Oiseaux ■> et une planche repro- duisant le Fanus sylvatica pendula, arbre qui a été remarqué lors de l'excursion au Vast dans la propriété de M. de la Germonnière, Le bel exemplaire qui se trouve dans ce parc a une cinquantaine d'années de plantation. D'après la Semaine Horticole, la poire Durondeau ou poire de Tongres serait un des meilleurs fruits. M. Levesque dit qu'elle devient vite blette. La niènie publication indiqui^e moyen de cultiver le fram- boisier et signale une variété nouvelle Stra/f^^r's colossal. M. Levesq je dit qu'il y aurait peut-être lieu d'essayer des framboisiers dans le jardin de la Société. Est aussi signalé un groseiller à maquereau à très gros fruits, se gretïant sur le Ribes aureum, et devant être culti- vé à demi-tige pour obtenir une jolie plante. M. Corbière fait remarquer que la désignation de gro- seiller à maquereau résulte d'un mauvais jeu de mots, le nom du groseiller étant macrocarpa, ce qui veut dire à gros fruits. Le Journal des Boses donne une reproduction de la rose Ihé Nardy. Le journal le Cidre et le Poiré publie une liste des pommes à cidre fleurissant très tardivement et formule des conseils pour la formation de la tète des arbres en plein vent. Il re- commande de conserver à la greffe trois branches la pre- mière année. M. Levesque est de cet avis. Ces trois branches donnent chacune deux branches et ces branches, la 3^ année, en donnent encore deux chacune. Après avoir obtenu 24 branches on ne touche plus à l'arbre. Dans le Bulletin de la Société Centrale de la Seine-Infé- rieure se trouve une note très intéressante sur les insectes nuisibles aux plantes et surtout au rosier. Le Bulletin de la Société du Loiret recommande la poire Pierre Tourasse que M. Levesque a essayée et dont il a été très satisfait; il la trouve un bon fruit, méritant. Le Bulletin de la Société de Montreuil signale l'établisse- ment des forceries de M. Cordonnier,deBailleul (Nord), comme l'un des plus beaux de France. M. Cordonnier a substitué à la culture du raisin gros Colman celle du pêcher. Dans le Bulletin de la Société d'Horliculture de Caen on lit une notice sur Julien Lepaulmier, auteur d'un traité sur le vin et le cidre. Julien Lepaulmier était né près de Saint- Lo en 1520, et il avait terminé ses études à Paris où il se fit — 9 - recevoir métlecin. Il guérit Charles IX avec du cidre. Lui- même, étant venu liabiter la Normandie, ne se traita qu'au cidre et s'en trouva bien Dans la même publication est signalée la fraise Louise Gautier que M. Levesque propose de se procurer pour la Société. M. Lalisel dit qu'elle ne vaut rien. M. Macé répond qu'il en a vu de très bonnes à Caeu. Le journal le Cidre et. le Pojrt/ indique la greffe au bou- chon qui ne demande pas d'englument. M. le Président annonce que le Bureau a décidé qu'on ferait venir un certain nombre de chrysanthèmes nouveaux que M. Piard a consenti à cultiver à la grande fleur. Des boutures seront distribuées plus tard aux sociétaires qui en désireront. M. Dépinée rapporte qu'il a lavé des bourgeons de vignes avec de l'eau dans hvquelle il avait mis un dixième d'acide sulfurique. Comme le démontrent les spécimens qu'il pré- sente, les bourgeons n'ont pas été détériorés. M. Levesque est d'avis que les plantes ont dû souffrir. M. Dépinée ne partage pas cette manière de voir. Ce sociétaire est engagé à renouveler ses intéressantes expériences et à faire part de nouveau des résultats qu'il aura obtenus. SÉANCE DU 3 AVRIL Le Traité du Cidre et du Vin, par Julien Lepaulmier ; — Bro- chures de MM. Picquenot et Sahut; — Envois de graines par M. Picquenot; — L'époque du bouturage des chrysanthèmes ; — Communications et questions diverses. 36 membres présents. M. le Président dépose sur le Bureau l'ouvrage « Traité du Cidre et du Vin » par Julien Lepaulmier, dont il a été ques- — 10 - tiou dans la précédente séance et qui a été acheté pour la Société, M. Lefaucounier veut bien se charger de faire un compte- rendu de cet ouvrage. Sont également déposées sur le Bureau deux brochures ; 1" L'une de M. P'icquenoi {Taliiti : excursion au plateau des Tumanou) extraite des mémoires de la Société Académique de Cherbourg. 2o L'autre de M. Félix Sahut, Président de la Société d'Histoire Naturelle de Montpellier, avec une aimable dédi- cace à l'adresse de notre Société. Cette brochure contient les mémoires suivants: Session au congrès pomologique à Rouen; les fruits à l'exposition nationale et coloniale de Rouen; le jardin des plantes à Rouen; un discours prononcé àl'occasionde l'expo- sition de chrysanthèmes de Montpellier ; des notes de météo- rologie, Juillet à Décembre 1897, en ce qui concerne Mont- pellier. Ces travaux sont des plus intéressants à divers litres, et il est donné connaissance de quelques passages à la Société. A propos d'un article des publications reçues, M. Levesque annonce que desgraines del'araucaria de Marlinvast ont levé. M. Lalisel ajoute qu'il en a vu également lever chez lui. Le journal Le Tro>/en signale un pou introduit d'Amérique et nuisible aux Tphmies (Aspidtotus aurantiion perniciosas). Le même journal annonce que M. Ch. Baltet a obtenu le ler prix à Bruxelles pour le meilleur traité sur la culture des arbres fruitiers. La Société applaudit à cette distinction décernée à M. Ballet. Au sujet d'un article de \RMaiso7i de Campagne sur la germi nation des trulïes, MM. Corbière et Dépinée disent que pour l'obtention des truffes, il ne leur paraît pas sulfisant de plan- ter des chênes trutïîers; il faudrait aussi pouvoir introduire' et acclimater le champignon qui donne latrulïe. La ques- tion du sol doit également avoir son importance. — Jl Le Bulletin de la Société de Soissons conseille de se servir de balais de bouleau pour recueillir les insectes et les écra- ser ensuite. Le journal la Pomologie Fran<^-aise signale que la poire Anna Aubussou a été rayée des bons fruits par le Congrès pomologique. M. Picquenot, membre correspondant, a envoyé de Tahiti divers paquets de graines qui seront distribuées à la fin de la séance [Canna indica; Wigna cattiang; coton Géorgie longue soie; Eucalyptus amijgdalina ; pipengaye; Cucumis acutangu- la, etc.) M. Dépinée dit que si les plantes meurent dans les appar temeuts, c'est souvent parce qu'on ne leur donne pas assez de soins. Est communiqué un prospectus de la maison Truffant, de Versailles, ayant pour titre : Engrais spéciaux et rationnels pour l'horticulture. La première partie a trait aux recherches horticoles et à l'adaptation des formules suivantles divers sols, la deuxième partie traite de l'application des engrais spéciaux àlafloricul- ture de plein air. Ces engrais sont comprimés et placés dans des enveloppes métalliques. Il s'en trouve en dépôt chez M. Leterrier, rue Gambetta. M. Piard a fait venir, comme l'avait décidé le Bureau, des nouveautés de chrysanthèmes qu'il cultivera. Les boutures sont en bonne voie. M. Ménard demande s'il faut bouturer les chrysanthèmes en décembre pour avoir de grandes fleurs II lui est répondu qu'en général les spécialistes préconisent le bouturage en Décembre, tandis que M. Cavron n'a bouturé qu'en Mai et Juin et a obtenu, cependant, pour l'exposition de Novem- bre 1897, des résultats que le jury a trouvé surprenants et renversant ce qui avait été admis jusque là. M. Levesque a remarqué que les boutures faites en serre \v froide ne reprennent qu'en Mars, et si on les fait seulement en Mars, elles sont vite enracinées. M. Piard répond que, parmi ses boutures, les unes ont été plus vite enracinées que les autres; cela a dépendu des variétés. SÉANCE DU |c) MAI Graines de Chamœrops excelsa : — Soufrage des vignes; — Papillon tête-de-mort : — Artichauts précoces ; — Communica- tions diverses. 50 membres présents. M. Hervieux olïredes régimes de graines mûres de palmier {Chamœrops excelsa). 11 lui est adressé des remerciements. M. Hervieux fait connaître que cesgraines sont 3 ou 4 mois en terre avant de germer, et que des individus femelles se trou- trouvent fécondés parce que le pollen est chassé par le vent tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. Il ajoute qu'il n'a pas d'individu mâle, mais qxiç. son palmier a été fécondé par du pollen provenant du jardin de la Société. M. Levesque annonce qu'il a envoyé à la Société d'Horti- culture de Sens, qui les avait demandées, des greffes de pom- miers à cidre. Il ajoute que dans le Bulletin de cette Société on trouve des indications sur le soufrage de la vigne. M. Le- vesque est d'avis qu'il faut soufrer au milieu de la journée, quand on le peut. M. Dépinée a lu que l'usage du soufre pur pourrait être dangereux pour les vignes. M. Piard répond que cela ne s'applique pas aux serres et que l'emploi de cendre et de chaux tamisées avec du soufre est bon pour les vignes. Le soufre à la nicotine, employé le matin, est recommandé par le journal le Propagateur, 13 Dans le Bulletin de la Société de Melun et de Fontaine- bleau l'usage d'un mélange de 150 gr. de sulfate de fer, 300 gr. de sulfate de cuivre et 100 litres d'eau est indiqué pour combattre la cloque du pêcher. Est signalé dans le Bulletin de la Société de Lorient un moyen d'empêcher les vers blancs de soulever les ognons et d'empêcher les oiseaux de les déterrer, en les saupoudrant de minium, préalablement f> la plantation. M. Ménard lit, dans le Bulletin de la Société Française des Chrysanthèmes, un intéressant compte-rendu de l'exposition de chrysanthèmes de Cherbourg et un article sur le boutu- rage de ces plantes. M. Thominin présente un papillon tête de m.ort et il lit au sujet de ce papillon une note qui sera insérée au Bulletin. M. Levesque dit que cet insecte se trouve rarement dans notre région. C'est un sphinx, papillon nocturne. M. Thommin ajoute que,cliezson beau-père, à Diélette,il y avait au l'^" avril de très beaux artichauts. Il s'en trouvait à celte époque chez divers horticulteurs, mais ceux de Diélette étaient venus sans soins particuliers. M. Dépinée dit qu'on pourrait, pour faire blanchir l'arti- chaut, le cultiver comme la barbe de capucin, en l'entou- rant d'une bourse de toile enveloppée de paille. Le même sociétaire annonce qu'il a envoyé à Paris pour être examinée une branche d'araucaria qui dépérissait. On lui a répondu que la cause de ce dépérissement devait être due à un parasite. SÉANCE E.U 5 JUIN Leçons (Varboricnliure, de botanique et de floriculture ; — Origine des poires Beurré Hardy et Louise Bonne d'Avran- ches ; — Traitement de la vigne :i l'acide sulfurique; — Rosier japonais rugosa. 40 membres présents. La Société adresse ses chaleureux remerciements à MM. Corbière, Levesque et Letullier. — 14 — M. Corbière a coniiiiencé, dans la salle des séances, des leçons de botanique qui ont été fortappréciées des auditeurs. M. Levesquo continue ses cours d'arboricultuie qui sont toujours suivis avec un grand intérêt. M. Letullier a fourni d'utiles indications sur les cultures des plantes d'agrément. M. Levesque dit que, cette année, un insecte fait tomber les poires. 11 a remarqué à Monlebourg que les poires de Catillac avaient surtout été atteintes. Cetinsecte fait, d'abord, grossir et arrondir le fruit. M. Levesque recommande d'éplucher au printemps les fruits devenus difformes, C'est, pour lui, le principal remède pour préserver les arbres des attaques de cet insecte. A propos de la poire Beurre' Hardy et de la Louise Bonne d'Avranches, M. Dépinée dit que certains fruits ne portent pas le nom de leurs obtenteurs mais de personnes auxquelles ilsont été dédiés. Le Beurré Hardy provient d'un semis fait parle pomologiste Bonnet, et M.Jean Laurent Jainin, pépi- niériste, à Bourg-la-Reine (Seine), lui donna le nom de M. Hardy qui était directeur des jardins du Luxembourg. La Bonne Louise es,\, Auc à un seniis de 1780 fait par de Longueval, d'Avranches, et elle a été dédiée par l'abbé de Berryais à M""^ Louise de Longueval sous le nom de Bonne Louise d'Avranches. Le même sociétaire rapporte que la vigne qu'il a traitée à l'acide sulfurique à forte dose pousse très bien, et les insec- tes qui s'y trouvaient ont été réduits en bouillie. M. Ménard ajoute qu'avec du tabac il a détruit des insectes. M. Lalisrl présente un rosier japonais rugosa obtenu de semis de graines qui lui ont été donoées à Pépiuvasl lors de l'excursion de l'an dernier. Les fruits sont d'un beau rouge, plus gros qu'une noix, mais les fleurs sont peu intéressantes. Ces rosiers forment de jolis petits arbustes remarquables surtout par leur fructification. — 15 — M. Corbière dépose sur le Bureau le Bulletin de 1897 qui vient d'être imprimé et qui va être mis en distribution. De vifs remerciements sont adressés à M. Corbière pour la peine qu'il s'est donnée pour ce Bulletin en se chargeant de la réunion des documents nécessaires, de leur impression» de la correction des épreuves, de la rédaction de divers arti- cles, etc. SÉANCE DU 3 JUILLET La Société Linnéenne à Cherbourg; — Fraises Saint-Joseph, Jeanne d'Arc, de Gaillon; — Pêche Alexander ; — Commu- nications diverses. 52 membres présents. Le Secrétaire donne lecture d'un rapport qu'il a préparé, par suite d'une demande de M. le Sous-Préfet, pour être soumis au Conseil d'arrondissement. Ce rapport donne des indications sur les progrès de l'horticulture à Cherbourg depuis 1844, date de la fondation de la Société, et il exprime le vœu que les subventions soient augmentées pour permet- tre d'organiser dans les campagnes des cours d'arboriculture et de seconder les envois horticoles à l'exposition de 1900. 11 est donné lecture d'une lettre de M. le Secrétaire de la Société Linnéenne de Normandie faisant connaître que les membres de la Société d'Horticulture pourront prendre part à l'excursion dans la Hague et au banquet à l'hôtel de France; la Société Linnéenne doit venir en Juillet tenir à Cherbourg sa réunion annuelle. Le vendredi 15 juillet, conférence par M. Bigot, salle de la rue de l'Aima; le samedi 16, excursion à Omonville et à Auderville; le dimanche 17, visite des serres de M. Emm. Liais le matin, banquet à midi, à 3 heures séance publique; le lundi 18 juillet, excursion botanique. — 16 — M. Corbière olïre à la Société deux brochures dont il est l'auteur: l» deuxième supplément à la Flore de Normandie; 2oune notice sur M. Joscpb-LafossejJe Saint-Gôme-du-Mont, membre correspondant de la Société. Dans le Bulletin de la Société d'Horticulture de la Haute- Garonne est signalée la fraise Saint-Joseph obtenue par M. de Vilmorin. Ce fraisier donne des fruits tout l'hiver lorsqu'il a été mis en pot et à l'abri. M. Bernard dit qu'il en a été satisfait. îl ajoute que la fraise Jeanne d'Arc est également bonne. Il paraît que les coulants du fraisier Saint-Joseph donnent des fruits dans l'année. M. Lalisel dit que la fraise de Gaillon devient grosse et que les plantes n'ont pas de coulants. M. Lalisel offre ses dernières pêches Alexandev. H en a eu le 8 juin. M. Bernard présente une feuille de vigne atteinte par un champignon. M. Le Fauconnier dit avoir cueilli une fraise pesant 45 grammes; elle avait l'aspect de 2 fraises soudées l'une à l'au- tre et était de la variété La France. M. Bernard a vu chez M. Piard des fraises grosses comme une pèche. SÉANCE DU 7 AOUT Envois de Tahiti; — Décès de M. de Formigny de la Londe ; — Glyciîie remontante odorante: — Communications diverses. Le Secrétaire dépose sur le Bureau des graines de Canna indica envoyées par M. Picquenot, de Tahiti. H est fait part du décès de M. de Formigny de la Londe, Président de la Société d'Horticulture de Caen,qui était venu faire partie du jury de l'exposition de Cherbourg en 189i- et 47 qui avait remis, au doiu de sa Société, une médaille pour être attribuée à l'un des concours. Est lu dans le Bulletin de la Société d'Horticulture du Cal- vados un intéressant compte-rendu de M. de la Crouée, secré- taire général de cette Société, sur l'exposition de chrysan- thèmes à Cherbourg en novembre 1897. M. de la Crouée représentait la Société de Caen et avait été choisi comme président du jury. M. Leparmentier présente des (leurs de glycine remontante odorante. Les fleurs de printemps sont moins belles et moins odorantes. Cette plante se marcotte mais ne reprend pas de boutures. M. Le Fauconnier a apporté des pommesSugar loaf pippin (Reinette de sucre) la plus précoce des pommes, d'après les catalogues, et dit en avoir mangé en juillet. M. Levesque pense qu'il y a d'autres pommes aussi pré- coces. ♦ Sont signalées la pomme d'Eve, mûre depuis lo jours, et l'Astrakan rouge, moins belle, mais également précoce. M. Levesque présente du raisin obtenu dans la serre du jardin du passage des Jardins, non chaufïée et ne fermant jamais depuis avril. M. Lalisel dit avoir détruit la cloche du pêcher avec de Toxydine. Le même sociétaire présente des pommes de terre qu'il appel'c Magnum Bonum bleu. M. Levesque, en faisant le dépouillement des publications reçues, signale, d'après les Annales de la Société d'Horticul- ture delà Gironde, la fraise Gaillon des quatre saisons. M. Lalisel dit qu'elle est bonne et produit beaucoup. M. Le Fauconnier rapporte que M. Corbière lui a dit que les pommes de terre verdàtres peuvent être nuisibles. Le Bulletin de la Société Pomologique indique la liste des poires dont la radiation du nombre des bons fruits est propo- sée par le Congrès Pomologique. - 18 - M. Levesque ne partage pas les avis exprimés à ce sujet. M. Lagarde propose que les Commissions donnent leur appréciation. La Revue Horticole signale la poire Emma Baltet et consa- cre un article à la culture du fraisier à gros fruits. M. Levesque recommande, d'après la Revue Horticole, pour le jardin de la Société, la plante Physostegia virginiana alba . SÉANCE DU 1 1 SEPTEMBRE La Solanine : — Présentation de fruits à couteau, de raisins et de pommés de terre; — Communications diverses. 32 membres présents. A propos du procès-verbal de la dernière séance, M. Cor- bière dit que, lorsque les pommes de terre sont vertes, elles contiennent un poison, la solanine. ♦ M. Le Fauconnier et ses fils ont envoyé une collection de fruits: 1» Prunes cueillies sur des pruniers en plein vent (Reine Claude, la Royale, Prune abricotée) ; 2o Poires: Beurré d'Amanlis (plein vent),Clapp's Favorite. 3o Pommes de Grœfenstein. Ils ont également présenté 10 variétés de pommes de terre les plus connues dans la région du Val-de-Saire : Cornette rouge (variété la plus ancienne); Flux précoce; Géante bleue, la plus grosse des variétés cultivées dans la région; Magnum Bonuin, Parisienne, Princesse de Galles, Prolifique, Royale Kidnez, Savonnette Rose, la Marseillaise, d'obtention relati- vement récente, originaire du Midi (Bouches duRhône), et due aux recherches de M, Frédéric Mannier, l'auteur du Bon Jardinier du Midi. M. Le Fauconnier fils, qui donne des renseignements sur ces apports, présente également une onzième pomme de — l!) Uii've d'une vyrkle qui a iiruduit deux fois dans la même année (d'octobre 1897 au mois d'août 1898, l^^ fois dans le Midi et 2^ fois dans le Nord). Il ignore le nom de cette variété, mais après l'avoir rapprochée des espèces cultivées dans la propriété de son père, il a trouvé qu'elle présentait tous les caractères de la Princesse de Galles, variété d'ail- leurs très renommée, tant pour sa qualité que pour son ren- dement. M. Lalisel, de son côté, a apporté des spécimens de 32 variétés de pommes de terre; Tsarine, Pouisen Blean (GOOgr.) Souvenir de l'Exposition do i889, Sutton's Filblaket, Souve- nir de Coutances (obtenue de semis par M. Lalisel), Richter Imperator (oOO gr.). Saint Brieuc (500 gr.), Early ro«e (400 gr.). Savonnette rouge (350 gr,), Hainaut (300 gr.), Corne blanche, Internationale (400 gr.), Early puritan, Pousse debout (300 gr.), Boule de neige (400 à 500 gr.), M. Brens (400 gr.), la Bretonne (nouveauté), Géante sans pareille (600 gr.), Augusta (300 gr.), semence de M. Lalisel, Do-Kota- red (450 gr.), Marjolin (de semence obtenue par M. Lalisel), Institut de Beauvais (600 gr.), Grampion, Belle Lyonnaise, Duc d'York, Early (nouvelles semences de M. Lalisel), Cin- quantenaire (ainsi appelée par le Jury à l'exposition de Cher- bourg de 1894, semis de M. Lalisel), Magnum bleu. Belle de Vincennes. M. Lalisel possède une collection de 150 variétés environ de pommes de terre, dont une dizaine obtenue par lui de semis. Le même sociétaire a apporté un énorme chou d'Ecosse, diamètre 1"75, diamètre de la pomme 0^48 centimètres, poids 15 k.; il est très tendre et ressemble au chou tardif comme qualité. De chaleureux remerciements sont adressés à MM. Le Fauconnier et Lalisel, ainsi qu'à M Levesque qui a apporté des fruits du jardin du passage des Jardins, sur lesquels il — 20 donne des renseignements. M. Levesque présente, entre au- tres: poire précoce de Trévoux, joli fruit, poire dontil ignore le nom; M^'^ Treyve, mûrissant mi-septembre; Brugnon pré- coce de Crouolles. M. Dépinée présente des Bégonia à fleurs doubles, faciles à élever en pleine terre. M. le Président remercie, au nom de la Société, M. Thom- min et les musiciens qui avaient bien voulu se joindre à lui pour l'organisation du concert qui, donné le 21 août après midi, dans le jardin de la Société, a obtenu un très grand succès et a fait bien plaisir, M. le Président dit que des visites de jardins ont déjà été faites et qu'il reste à visiter le parc et les serres de M. Emm. Liais et les pépinières de MM. Laplace et Barbey. M. Amiot apprend à la Société que, non loin de chez M. Laplace, il se tio ive des pêchers en plein vent couverts de fruits qu'on pourrait voir en allant à Acqueville. M. Levesque présente des raisins du jardin de la Société: une espèce dont il ignore le nom. Chasselas rose de Falloux, Rose royal. Chasselas de Fontainebleau. A propos d'observations faites lors de la visite du jardin de M. Buhot, M. Nicollet donne des renseignements très intéressants sur le Kermès de la vigne et sur la reproduc- tion des pucerons. M. Nicollet est remercié de sa communication et prié de vouloir bien noter ces renseignements en vue de leur publi- cation dans le Bulletin. SÉANCE DU 3 OCTOBRE Récompenses à la suite de visites de jardins et de pépinières; — Itapporls; — Raisins à l'air libre à Cherbourg; - Apports de fruits; — Fleurs de Cosmos à grandes fleurs, etc. 46 membres présents. M. le Président remercie, au nom de la Société, M. Corbière - 21 pour les leçons de botanique si utiles et si intéressantes qu'il a bien voulu donner le soir dans le courant de l'été M. le docteur Renault rappelle que M. Corbière est l'un des pre- miers botanistes de France et que ses travaux sont très appréciés. Le secrétaire lit la lisle des récompenses attribuées parle bureau et les commissions permanentes dans leur séance du 16 septembre, à la suite des visites faites en 1898, en vue de la répartition en récompenses de la subvention de 300 francs allouée par le Ministre de l'Agriculture au nom du Gouver- nement de la République: 1° A M. Barbey (qui avait reçu précédemment des médail- les de vermeil grand module et un diplôme d'honneur), une médaille de vermeil grand module ou une prime de 40 francs avficdiplôme d'honneuret félicitations pour ses pépinières de pommes à cidre de ToUevast. Il ne pouvait être accordé de récompense plus élevée, les primes, d'après les règlements en vigueur, devant être chacune de 30 francs au minimum et de 40 au maximum. 2o A M. Laplage (qui précédemment avait obtenu une médaille d'argent petit module et une prime de 30 francs, une médaille d'argent moyen moduleet une prime de20 francs), une médaille d'argent grand module et une prime de 20 francs (ou prime totale de 40 francs) pour ses pépinières d'Ac- queville. 3° A M. Girard, Louis, horticulteur, une médaille d'argent grand module (ou prime de 30 francs), pour essais d'engrais et culture de chrysanthèmes. 4° A M. Lecappon, Désiré, diplôme d'honneur et prime de 40 francs pour tenue des jardins et serres de M. Emm. Liais. o» A M. Mulag, prime de 30 francs pour tenue des jardins de M.Buhot père, à Hainneville, et taille des arbres fruitiers. 6° A M. Hervieux, jardinier, pour tenue du jardin de M. Leparmentier, prime de 30 francs. II. — 22 yo A M. et M""^ Lalisel, médaille de vermeil moyen module (ou prime de 30 francs) pour tenue de leurs jardins et pour leur collection de pommes de terre. 8° A M. Le Fauconnier et ses Fils, propriétaires à Réville, médaille d'argent moyen module (ou prime de 30 francs) pour apports aux séances des plus beaux fruits. Le bureau et les commissions, en revenant de Hainneville, ont eu l'occasion de visiter le jardin et les serres de M. Le Bailly à Equeurdreville. Ils ont trouvé celle iropriété très bien tenue et très intéressante; ils ont regretté que ce dévoué sociétaire ne se soit pas fait inscrire pour les concours. M. Dépinée donne lecture de son rapport sur la visite des pépinières de MM. Laplace et Barbey. Ce rapport se compose de deux parties, l'une racontant d'une façon humoristique l'excursion et ses incidents; l'autre, sur un ton plus sérieux, donnant la description des pépinières et des indications sur les procédés d'élevage des arbres employés par MM. Laplace et Barbey, différant entre eux, mais donnant tous les deux de très bons résultats. M. Dépinée est vivement remercié de son rapport qui sera inséré au bulletin. Est présenté un raisin obtenu à l'air libre par M. Havard. M. Dépinée dit que, l'an dernier, il avait présenté d'aussi belles grappes obtenues dans les mêmes conditions. M. Lévesque ajoute que si l'on voulait soigner la vigne dehors, on obtiendrait de bons résultats. Il présente aussi des raisins qui ont mûri à l'air libre. M. Lévesque soumet également à la Société de très grandes feuilles de vigne Madeleine angevine. M. Le Fauconnier a déposé sur le bureau un 1res beau lot de fruits, notamment des poires obtenues en plein vent. Il donne des renseignements sur ces fruits, parmi lesquels se trouvent des pommes Grand Alexandre, etc. M. Lefaucounier est prié de donner, en vue du bulletin, 23 des renseignements écrits sur cette collection et sur celle qu'il avait présentée à une séance spéciale du bureau et des commissions permanentes. M. Lalisel présente des fleurs de Cosmos à fleurs géantes variées. Plante remarquable, dit M. Lalisel, par l'élégance de son feuillage et la grandeur de ses fleurs ; élevée de 1"10 et à port pyramidal; feuillage très gracieux, composé de feuilles opposées finement découpées en segments filiformes. Les fleurs, bien dégagées du feuillage, sont portées sur de longs pédoncules; aussi seront-elles particulièrement recher- chées pour la confection des bouquets. Do coloris variés, blanc, rose ou rouge pourpre, ces fleurs ne sont pas sans présenter quelque analogie avec celles des dahlias simples. Elles se composent d'un petit disque jaune entouré de 8 à 10 fleurons, et elles se succèdent de Juin à Octobre, Ces plantes sont, en somme, particulièrement convenables pour orner les plates-bandes et les corbeilles des grands jardins. M, Lévesque donne des explications sur divers fruits du jardin du Passage des Jardins, par exemple Maréchal de Cour. Il montre la différence de ces poires avec celles du même nom apportées par M. Le Fauconnier, les fruits variant d'un arbre à l'autre. — Les fruits que présente M. Lévesque proviennent d'arbres assez récemment introduits à Cherbourg. Dans sa collection se trouvent des poires Beurré d'Albret provenant du vase à 16 branches. Parmiles raisins sont du Black Alicante,Frankenthal, Vieux Cherbourg. M. Point demande le nom d'une poire qu'il a apportée. Divers sociétaires trouvent qu'elle se rapproche du Signe de vin. MM. Le Fauconnier, Lalisel et Lévesque sont vivement remerciés de leurs intéressantes communications. — 9i _ SÉANCE DU 3 NOVEMBUi; Présentatioti de fruits, de chrysanthèmes et de pommes de terre; — le Lysol insecticide; — envoi de M. Sahut. 70 membres présents. M. le Présidr^nt expose que, sur le désir exprimé par M. Girard de présenter des plantes de chrysanthèmes en fleurs dans le jardin de la Société, le l»"" dimanche de Novem- bre, des démarches avaient été faites auprès de MM. Léon Cavron et Girard. Un apport de chrysanthèmes avait été annoncé, à la suite des promesses de ces horticulteurs; mais le matin du 3 Novembre, trouvant le temps incertain, ils se décidèrent à ne rien apporter, craignant que leurs fleurs fussent détériorées. M. Le Fauconnier, qui devait envoyer une importante collection de fruits, ne l'a pas présentée, ayant appris la décision de MM. Cavron et Girard et pensant qu'il n'y aurait pas d'autres apports. MM. Piard, Lévesque, Lalisel, qui n'avaient pasété avisés, ont apporté, le premier des fleurs coupées de chrysanthèmes nouveaux; le second un lot très important de fruits, et le troisième une belle collection de pommes de terre. M. Piard donne des renseignements sur quelques-unes des fleurs qu'il a apportées, provenant de boutures de variétés nouvelles achetées par la Société et conflées à ses soins. On remarque entre autres le Président Renault et Madame de Chambry. Les fleurs de M. Piard sont de toute beauté et dénotent des soins constants et très attentifs de la part de cet amateur. Quelques-unes de ces fleurs seront mises en loterie; les autres vont rester exposées dans le jardin. M. Le Fauconnier, s'il n'a pu donner suite à son projet de présenter une collection nombreuse de fruits, en soumet cependant quelques-uns de très beaux qui sont l'objet de _ 2n renseignements échangés entre divers membres, particuliè- rement MM. Lévesque, Le Fauconnier et Piard. De son côté, M. Lévesque donne des indications sur des poires et raisins du passage des Jardins qui sont déposés sur le bureau. M. le Président remercie MM. Le Fauconnier, Lalisel, Lévesque, Piard, de leurs intéressantes communications et il ajoute que des communications fréquentes contribuent puissamment à la propagation du goût de l'horticulture dans notre arrondissement. M. Ménard a puisé dans une publication des renseignements, dont il donne connaissance à la Société,sur l'emploi du Lysol pour la destruction des insectes. A ce sujet, M. Dépinée dit que l'acide sulfurique qu'il a employé sur ses vignes ne les a pas brûlées. M. le docteur Renault ajoute que le Lysol est un antisep- tique très puissant. M. Piard répond que M. Gosselina employé ce produit qui n'a pas eu d'etïet sur la cochenille. Est déposée sur le^ bureau une nouvelle brochure de M. Sahut ayant pour titre : « La Bretagne, sa végétation arborescente; le jardin des plantes de Rennes; une excursion au Mont-St-Michel, etc » et dont un exemplaire a été adressé à la Société avec une aimable dédicace. De vifs remercie- ments seront transmis à M. Sahut Séance du 4 Décembre Destruction de la cochenille; — Comptes du Trésorier; — Apports de chrysanthèmes, de pommes de terre et de fruits; — Les expositions de chrysanthèmes à Paris et à Lille; — Travaux de la Société pendant l'a?inée, etc. 62 membres présents. M. Dépinée donne des renseignements très intéres- sants sur les moyens qu'il a employés pour la destruction de 20 la cochenille. Il a essayé le vinaigre, l'acide sulfurique et des fumigations avec du soufre. Ce dernier procédé a produit de bons résultats. Mais il avait eu soin de sortir, au préalable, de sa serre les plantes à feuillage. — Les œufs de la coche- nille doivent éclore à deux époques. M. Dépinée conseille de nettoyer la vigne et de la tailler à 3 ou 4 yeux. M. Dépinée est remercié de son intéressante communica- tion parles applaudissements de l'assistance, et une note lui est demandée pour le bulletin. M. Lévesque lit aussi une note très intéressante sur la culture du poirier, du pommier et du pécher dans le jardin du passage des Jardins. Il est également vivement remercié. M. Sahut a envoyé à la Société une nouvelle brochure : « De l'acclimatation parla sélection d'espèces végétales et de la taille herbacée des vignes grêlées ou gelées ». Des remer- ciements seront adressés à M. Sahut. M. Ménard donne lecture du rapport qu'il a rédigé hu nom de la commission chargée d'examiner les comptes du Tréso" rier, et composée de MM. Salle, Robine et Ménard. Les recettes du l'^' Janvier au 31 Décembre se sont élevées à T 4.568fr.90 Les dépenses à , 3.125 23 Il restait comme avoir 1 .443 67 dont 932 fr. 04 à la Caisse d'Epargne. Mais il y a à payer à divers fournisseurs environ I .000 francs. Sur la proposition de la Commission, des remerciements sont votés à l'unanimité par la Société à M. Orange, trésorier, pour le dévouement qu'il apporte depuis de longues années déjà dans l'accomplissement de ses délicates fonctions. 11 résulte du rapport de M. Ménard et des renseignements complémentaires donnés par le Secrétaire que les cotisations perçues ont été, en 1898, de 326, en 1897 de 316, en 1896 de 325, en 1895 de 325. Le nombre des sociétaires reste donc à peu près le même depuis plusieurs années. Les admissions - 27 compensent les pertes. Les cotisations non perçues en 1898 ont été au nombre de H : 6 par suite de départs, 5 par suite de démissions ou refus de paiement. M. Ménard lit un rapport au sujet de la visite des collec- tions de chrysanthèmes de Madame Hennequin et de M. Le Bailly, à Equeurdreville. M. Piard a déposé sur le bureau de magnifiques spécimens de fleurs de chrysanthèmes qu'il a fait venir pour la Société et dont il avait déjà présenté quelques-uns à la précédente séance. M. Piard dit que, parmi les variétés qu'il a cultivées, il a eu des fleurs trois fois plus grandes que celles qu'il présente. Dans l'apport est surtout remarqué le chrysanthème Madame Henri Lelerrier, présentant une bande bien formée et d'un très beau blanc. M. Piard a visité les expositions de chrysanthèmes de Paris et de Lille. Il a rencontré à Paris M. Cavron, et cet horticulteur a rapporté de sa visite l'opinion que plus tôt on bouture mieux on obtient. M. Piard a vu les superbes serres de M. Cordonnier éclairées à l'électricité; il s'y trouvait un grand nombre de chrysanthèmes. Là, ainsi qu'à Paris, il n'a pas vu mieux qu'à Cherbourg. M. Cavron se propose d'aller à Paris l'an prochain et il espère réussir dans sa culture. M. Piard, à la suite d'une observation d'un sociétaire, reconnaît qu'il y a des chrysanthèmes qu'on ne peut bouturer dès Décembre. M. Thommin présente une pomme de terre venant de Diélette, qui a une forme bizarre et que M. Lalisel dit être la Géante bleue. M. Levesque présente, de son côté, des poires du jardin de la Société, sur lesquelles il donne des renseignements; on remarque, entre autres, Charles Ernest et Madame Bon- nefond. M. Piard tiendra des boutures à la disposition des sociétai- res qui voudront bouturer des chrysanthèmes en Décembre. Des remerciements sont adressés aux sociétaires qui ont fait des apports ou des communications : MM. Dépinée, Ménard, Levesque, Piard, Thommin. La présente séance étant la dernière de l'année, M. le Président, conformément à l'usage, fait le résumé des travaux de la Société pendant l'année. Il remercie tous les membres du bureau pour le précieux concours qu'ils lui ont prêté, et en particulier : M. Levesqua, dout les leçons d'arbo- riculture soQt toujours si utiles et si intéressantes; M. Cor bière, pour les cours de botauique qu'il a inaugurés et qui ont été très vivement appréciés; les secrétaires dont l'un, M. Thommin, a organisé un joli concert; M. Noyon, biblio- thécaire, qui a mis en ordre les livras de la bibliothèque; les membres des commissions qui ont assisté aux visites et réunions; les rédacteurs du bulletin, et M. Corbière qui a présidé à la confection de cette publication très intéressante. Les séances de la Société ont été très suivies et ont fait l'objet de nombreuses communications qui ont vivement intéressé les assistants devenus de plus en plus nombreux. Malheureusement la salle des réunions est un peu petite; la question de son agrandissement devra être remise à l'étude parle nouveau bureau. En un mot, M. le Président remercie toutes les personnes qui ont témoigné leur sympathique intérêt à la Société. P. Lelièvre. • o>- — 29 — VISITES DE JARDINS Les commissions permanentes ont, comme chaque année, visité plusieurs jardins, tant d'amateurs que d'iTorticulteurs marchands. Elles se sont rendues, le 31 août, d'abord chez notre collè- gue, M. Leparmentier, rue Asselin. Nous ne décrirons pas à nouveau son jardin, déjà décrit dans le dernier bulletin, mais nous en dirons cependant deux mots, car il est toujours agréable de parler d'un jardin bien tenu dans lequel tout est frais et coquet. Je l'ai dit l'an dernier et j'y reviens, l'absence de mur de fond, la vue sur la pleine campagne et les grands hêtres de la Polie, donnent à ce jardin un charme incomparable ; et dire que cette heureuse perspective est due à la prohibition d'élever des murs le long des lignes de chemin de fer ! Nous avons retrouvé toutes les plantes déjà vues l'année dernière et dont le nombre s'est encore augmenté : le magni- fique Araucaria imbricata est toujours solide; un Araucaria hrasiliensis est prêt à être mis en pleine terre; l'expérience sera intéressante à suivre, car il n'en existe pas à Cherbourg cultivés à l'air libre. Remarqué un Abies Normannia très rustique, de très belles touffes de Phormium Vetchii, ienax et Colensoi, un Gynerium roseum donnant d'énormes panaches rosés beaucoup plus fournis que ceux de Vargenteum. Une particularité à remarquer, c'est que ces panaches, coupés et mis dans les appartements, se décolorent au bout de quelque temps. *** — 30 — Jardin de M. Girard, rue de la Polie. Le même jour, les comaiissions permanentes ont visité le jardin de M. Girard, horticulteur marchand, situé rue de la Polie, et d'une étendue de 20 ares. Ce jardin, destiné à la culture intensive, ne comporte ni allées immenses, ni massifs décoratifs, c'est un terrain de rapport. Cultivé avec le plus grand soin, pas un pouce n'eu est pardu. Il est en ce moment un peu défleuri à cause des fêtes nombreuses qui viennent de se célébrer, et dont les quatre principales, Saint-Jean, Sainte-Marie, Saint-Louis et Saint-Augustin ont tant de fervents, et qui transforment notre place du Château en une corbeille fleurie. Dans le jardin de M. Girard, sont encore cependant nom- breuses les belles touiïes de la Reine-Marguerite rouge Triomphe des marchés. Les chrysanthèmes, une de ses gloires, donnent de belles espérances. M. Girard y apporte un soin jaloux, les abrite, si le vent vient à s'élever, sous un hangar en verre. De nombreux Xeranthemuni rouges, blancs ou violets, ressemblant fort à l'i m mortelle et ayant la faculté de se conserver comme elle à l'état sec, se dressent sur leurs tiges grêles au milieu des plates-bandes. Dans les asperges mûrissent plusieurs espèces de citrouilles et de potirons, tous énormes. Les frondaisons des asperges peuvent être utilisées pour l'entourage des bouquets, à cause de leurs fines dentelures; nous l'avons vu faire quelquefois, mais comme c'est aux dépens de la plante, les jardiniers, cela se com- prend, n'en usent guère. Les commissions ont remarqué deux variétés de thym obteuuesde semence, mode préférable à la reproduction par éclats; un Stevia purpurea dégénéré et devenu blanc, très pratique pour la confection des bouquets; de nombreuses toufïes de Monthretia. M. Girard, pour obtenir ses belles fleurs, pratique la division des touffes en réservant chaque année l'oignon nouveau. La variété à fleurs blanches — 31 — fleurit au mois de juin. De fort belles plantes de Reine-Mar- guerite blanche la Comète ont été obtenues cette année. A 1 entrée du jardin, remarqué un très joli Bouvardia non greffé sur fusain, et embaumant de son odeur d'oranger. M. Girard nous a dit que cette année les bûches garnies de fleurs et de plantes vertes ont été très demandées pour les fêtes. Il possède un autre jardin à la Polie consacré spécialement aux légumes et aussi à la culture des chrysanthèmes ; les deux jardins ne contiennent pas moins de 1500 plantes, M. Girard, classé parmi nos premiers horticulteurs mar- chands, continue le cours de ses succès, il a obtenu six médailles à la dernière exposition de Valognes. Il a le droit d'être fier de ce nouveau succès qui ne peut que l'encoura- ger à persévérer dans la voie qu'il s'est ouverte et qui lui a si bien réussi. A cette visite étaient présents : MM. Levesque, vice-prési- dent de la Société et président de la Commission des cul- tures d'utilité ; Corbière, président de la Commission des cultures d'agrément; Salle, Leparmentier, Dépinée, Her- vieux, Nicollet, Robin, membres des Commissions. * * Jardin de M Buhot à Querqueville. Le 3 septembre, au commencement de l'après-midi, par une chaude journée, le tramway nous déposait au hameau de la Mer, à Haiuneville. Nous étions onze: MM. Levesque, Corbière, Lelièvre, Nicollet, Robin, Piard, Dépinée, Salle, Leparmentier, Bailly et moi ; quelques centaines de pas nous conduisaient à la maison de campagne de M. Eugène Buhot père. Le jardin présente dès l'entrée un aspect des plus riants par sa situation sur le flanc d'un petit coteau qui en laisse apercevoir l'ensemble. Il est nettement divisé en jar- din d'utilité et en jardin d'agrément. 32 — Après avoir traversé une pépinière d'aucubas et de lau- riers, nous arrivons à la première partie, dans laquelle nous remarquons en contre-espaliers, des pommiers Grand Alexandre portant des fruits énormes; des pommes de Grand Basilic surcliarj:>eaient les cordons; des pommiers de Rabattu, excellente espèce; de Gros Jaune, très cultivé dans le pays et en bon rapport à huit ans; le talus d'une haie est complète- ment tapissé de fraisiers Rose de Mai, très productifs. Des- cendant vers le jardin d'agrément nous visitons une cres- sonnière, puis deux serres dont l'une contient de nombreu- ses vignes de Vieux Cherbourg, et l'autre des vignes de la même espèce, ainsi que du Frankenthal et du Chasselas de Fontainebleau. De la partie la plus élevée du jardin la vue s'étend sur la mer, les forts, l'entrée de la rade, et sur le polygone mili- taire : c'est un spectacle d'une nature particulière, parfois très animé et très intéressant ; à gauche l'œil se repose sur le bois du château de Querqueville. Le jardin, d'une étendue de 60 ares, est confié aux soins de M. Louis Mulac qui, avec un aide pris pendant l'été, arrive à le tenir dans l'ordre parfait que nous avons admiré, et qui fait honneur à son zèle et au bon goût de M. Buhot. De l'autre côté de la route, un autre jardin d'une conte- nance de 20 ares sert de pépinière et de potager. *** Le jardin de M. Bailly, à Equeurdreville. En rentrant à Cherbourg, notre collègue M. Bailly a bien voulu nous faire les honneurs de son jardin, situé derrière sa maison d'habitation. Des serres en font le tour, se commu- niquant les unes aux autres, sur une longueur de 65 mètres; les meilleures espèces y mûrissent, le Vieux Cherbourg, le Chasselas, le Frankenthal, le Kabyle, une vigne nouvelle. Ces 33 — vignes ne sont jamais arrosées, riiuniidité naturelle du sol leur suffit. Dans le jardin, un prunier chargé de très belles prunes, un magnifique rosier Jules Margotin qui a donné cette année deux cents roses, la belle Reine-Marguerite Triomphe des marchés, que nous avions admirée chez M. Girard, des chrysanthèmes qui promettent, de magnifiques Bégonias rouges ou blancs, étonnants par la grandeur de leurs fleurs; de beaux poiriers, dont un de Louise Bonne transplanté à la fin de février et chargé de nombreux et beaux fruits. Le jardin de M. Bailly n'était pas connu de nous tous ; il révèle un goût sûr, une connaissance parfaite de la culture de la vigne, accompagnés de soins incessants. Cela a été pour les Commissions une bonne fortune de pouvoir le visiter. Legrin. -o— - 'M — Serres & Parc de M. Emmanuel Liais Le Dimanche 4 Septembre 1898, à neuf heures du malin, M. Emmanuel Liais avait bien voulu permettre aux membres du bureau et des commissions et aux sociétaires disposés aies accompagner, de visiter son parc et ses serres. J'ai été chargé de faire le rapport de cette visite; mais je ne donnerai pas une nouvelle description détaillée de cette incomparable propriété, ayant déjà eu l'occasion de rédiger des rapports à son sujet et divers autres travaux de ce genre ayant été publiés dans le bulletin de notre Société. Le parc et les serres de M. Emmanuel Liais sont une des curiosités locales et les étrangers s'empressent de profiter de l'autorisation que le propriétaire veut bien donner de les visiter. M. Emmanuel Liais et son jardinier, M. Désiré Lecappon, avaient bien voulu, le 4 septembre 1898, guider les membres de la Société et leur donner des renseignements sur les plantes dignes d'attirer particulièrement l'attention. Je ne pourrai les men- tionner toutes. J'en citerai quelques-unes au hasard ; avoca lier nain du Dahomey; Cijcas circinalis obtenu de bouture; Phy- /oiws, introduit du Brésil par M.Emmanuel Liais; Pandanus à grandes feuilles ; ij:^ora; sensitive d'Amérique; petit ^^f usa panaché; Theobruma (cacaoyer); palmiers multipliés de dra- geons et de semences; Latania aurea et borbonica, qui ont poussé tellement que les grandes serres où ils se trouvent ne peuvent plus les contenir; Dracœnaiimbraculifera ; bambous; fougères arborescentes; caféiers avec leurs cerises; crotons; Caladium ; Anlhurium aux riches coloris et à fleur blanche; variétés de poivre et de gingembre; liane inédite introduite par M. Liais. Dans la serre chaude aux multiplications: orangers obtenus de semences; Sarracenia, plante Carnivore. Dans la serre à température très élevée: nombreux Népen- 33 thés avec leurs urnes bizarres qui sont des pièges pour les insectes. Dans la galerie de 9 mètres : des Zamia, en particulier Z. hoi^rida; des cycadées de toutes formes, des orangers, des pal- miers très nombreux. Dans la serre aux bananiers : des Musa énormes avec leurs régimes, un Philodendron Imbe aux très longues racines. Près de la maison d'habitation, et entre elle et la rue de l'Abbaye, a été construite récemment une nouvelle et très vaste serre non chauffée et qui n'a pas comme les autres deux ou trois rangs de vitrages. On y voit cependant de très intéressants végétaux, par exemple : Plumbago à fleurs blanches. Mimosa en fleurs, Abutilons roses, blancs et jaunes. Dans une autre serre, on remarque, dans un bassin, le Nelumbium, plante du Japon aux larges feuilles sur lesquel- les l'eau ne reste pas, et qui a donné chez M. Emmanuel Liais de belles fleurs couleur rose; le Pontederia crassifoUa qui, muni d'espèces de flotteurs, nage à la surface de l'eau. Tout près, Passiflora cœrulea en fleurs, et dont, paraît-il, les fruits se mangent dans les colonies. Dans le parc, le long de la maison d'habitation, un superbe massif de grands pélargoniums, abrités l'hiver par des châssis qui s'enlèvent l'été; une magnihque corbeille d'Amaryllis Belladona aux jolis coloris; des Gunnera scabra aux larges feuilles dentelées; des Canna fleuris; de forts mimosas ayant donné des fleurs en Février et Mars. Le mimosa fleurit en serre en Janvier. Ces arbustes ont souffert des grands hivers, mais ils ne sont pas morts. Des Nymphœa roses ou jaunes, des Nelumbium se remar- quent dans le bassin du parc où ils restent l'hiver. Le Nelumbium perd bien ses feuilles, mais elles repoussent en été. M. Liais donne des renseignements sur la construction particulière de ce bassin. Les murs sont en talus à 45 degrés pour éviter l'action de la gelée. La première couche du fond se compose de pierre à bâtir (schiste ordinaire); la deuxième de 1/10 de ciment, ^2/10 de chaux, 7/1 Ode sable, le tout damé; la troisième couche, ardoises du pays avec plus de ciment et — 3H moins de sable. Ce bassin est plus élanche que s'il était fail en ciment seulement. Au dessus de la longue serre domine un massif de rhodo- dendrons formant une sorte de jardin suspendu. En continuant la visite du parc, on rencontre des néfliers du Japon ayant passé l'hiver, des Eucalyptus globulus ayant résisté à la plupart des mauvaises saisons ; un groupe de Dracœna indivisa déjà gros, ayant repoussé de souches, et dont les lige>^ avaient été tuées par les grands hivers; de forts palmiers; le PoUjgonum sakhaliense que l'on avait recom- mandé comme plante fourragère; des lauriers des Açores et de Portugal, ne fleurissant pas aux mêmes époques; des arauracarias bien formés; des Cupressus Lamberiiana très forts quoique jeunes encore; de belles corbeilles d'hortensias qui donnent en même temps des fleurs roses et bleues lorsque les racines, paraît-il, pénètrent dans de l'argile. Malgré cette énumération, j'omets un très grand nombre de végétaux remarquables de cette belle propriété d'un hectare. Elle demande un grand travail dans son ensemble et par suite des nombreuses serres et des innombrables plantes qui s'y trouvent et nécessitent des attentions particulières. Cependant, tout est tenu avec un soin extrême qui fait le plus grand honneur au jardinier, M, Désiré Lecappon, qui entretient le parc et toutes les serres en suivant les conseils du propriétaire. Les sociétaires présents ont été enchantés de cette visite. Je suis certain d'être leur interprète en remerciant M. Em- manuel Liais de la leur avoir permise ainsi que des précieux renseignements qu'il a bien voulu leur donner, et en adres- sant à M. Désiré Lecappon les vives félicitations de la Société, P. Lelièvre. I >< I - 37 Excursion à Acqueville et à Tollevast Visite (les pépinières de MM. Ijt place et Barbey. MM. Laphice et Barbey ayant manifesté le désir que la Société d'Horticulture visitât leurs pépinières, cette visite fut fixée au 10 Septembre. Etaient présents : MM. Corbière, vice-président de la So- ciété, Nicollet, Hervieux, Robin, Alterner, Ménard, Miette et enfin Dépinée, chargé du rapport. Tous étant exacts au rendez-vous (8 h. 1/2), le départ eut lieu immédiatement. Nous sommes arrivés à 10 heures à Acqueville, au carre- four des Pelles, et de là nous nous sommes rendus à pied au lieu dit la Croix-Dumoulin, où se trouve la propriété de M. Laplace, qui est venu au-devant de nous avec M^p^ Laplace. Avec une amabilité bien franche, ils nous ont fait les hon- neurs de leur propriété. La visite terminée un peu avant midi, nous sommes reve- nus à l'hôtel du Carrefour des Pelles, où le déjeuner nous attendait. Le poulet eût pu être un peu plus tendre, mais le quartier de mouton rôti était délicieux et le café ainsi que le cognac étaient digues des meilleurs hôtels et cafés (chose bien rare à la campagne). M. Hervieux avait eu la gracieuseté d'apporter une énorme quantité de figues de son jardin. Inutile de parler de l'accueil qui leur a été fait, aussi n'avons-nous pas ménagé nos remerciements à M. Hervieux. Après le déjeuner, qui s'est passé gaiement, nous gagnons Hardinvast. Une petite halte au bureau de tabac pour dé- ni. - 3S - niamlor lo chemin nous pcnucl de visilcr le ciiiicru'rc ofi nous renicirquons le loin beau de M^^ Einin;iiuiel Liais. L'iiUérieur do régliso est assez pauvre. F^es murs ne se res- sentent pas à l'intérieur des rayons brûlants du soleil, lissent recouverts d'une végétation verdàtre qui n'a rien d'agréable à l'œil. SaintJosepb ne semble pas en grande vénération àHar- dinvast. Sa statue est abandonnée sur le sol à l'entrée du grand portail, au milieu des balais qui servent au nettoyage de l'église. Nous remontons en voiture, et à quelques centaines de mètres plus loin, une charmante jeune fille nous oiïre des fleurs. Très flattés, nous l'avons remerciée. Enfin nous arrivons à ToUevast, où M. et M^e Barbey nous font l'accueil le plus charmant. Nous visitons les pépinières et nous regagnons Cherbourg par les Rouges-Terres. Après avoir parcouru les descentes rapides et dangereuses sans' aucun accident, peu s'en est fallu cependant que notre agréable voyage prît fin à notre porte par une catastrophe. En eft'et, en arrivant rue Hélain, des ouvriers imprudents sont sortis précipitamment, en poussant un camion chargé de longues planches, des magasins de MM. Boucher et €»«. Le camion, lancé avec force, est venu barrer complètement la rue. Notre cocher a pu à grand peine arrêter ses chevaux, dont le poitrail est venu frapper sur les planches. Nous en avons été quittes pour la peur. Voilà le récit de notre excursion; maintenant, passons au compte-rendu de nos visites. * ■* * Acqueville. — Pépinières de M. Laplace. Derrière la maison de M. Laplace, nous visitons une petite pépinière dans laquelle se trouvent, à côté de pommiers de 3 à 4- ans, de jeunes surets grelïés en mai. Ils sont assez — 39 — vigoureux, mais ils \e seraient clavanlage si VJ.Laplace n'avait |)as ciillivé des pommes de terre ot des pois dans sa pépi- nière, comme il le fait dans les autres. Il en reconnaît le mauvais côté et y renonce pour l'avenir. Cela fera bien du terrain de perdu, mais il paraît s'y résigner. Nous traversons ensuite une pièce plantée de vieux pom- miers. Il [)'y a que les pommiers à floraison tardive qui ont des pommes. A ce sujet, je me permets une observation : Ne serait-il pas pratique de planter des espèces à floraison pré- coce et à floraison tardive. On serait assuré d'une récolte moyenne tous les ans en supposant qu'il ne vienne pas de contre-temps à l'époque des deux floraisons, et dans Ip cas où ces floraisons seraient favorisées par le beau temps, on au- rait une récolte complète. Dans la pièce dont je viens de parler, beaucoup de jeunes pommiers. Ils sont déjà forts et nous en avons remarqué plusieurs qui sont trop chargés pour leur taille. A la suite de celte pièce, se trouve une pépinière contenant 1200 surets qui seront greffes l'an prochain, 3000 forts pom- miers de G à 8 ans, très forts et très vigoureux. Un léger reproche cependant, ils pourraient être plus droits. Plus loin, au lieu dit La Ilougue, AI. Laplace nous conduit dans une pépinière soignée par son fils. Elle contient ^50 surets. La moitié a été grefïée celte année. Les pousses ont atteint un mètre. Cette pépinière est parfaitement tenue et les sujets qu'elle renferme seront de premier choix, comme le sont ceux d'une autre pépinière qui contient 1200 beaux pommiers bons à planter. Nous avons chargé M. Laplace de transmettre nos félicita- tions à sou fils absent. M. Laplace fait ses semis. Il greffe ses surets à environ Qmio du sol. Il laisse ses greffes longues de 0^50 lorsque le boulon terminal est bien sain. 11 greffe une vingtaine de variétés de pommes, un peu au hasard ; de sorte qu'il ne peut désigner d'une façon certaine - 40 — à l'acheteur lelle ou lelle variole, celui-ci, nous dil M. La place, ayant souvent l'habitude de greiïcr à nouveau sur place la variété de son choix. Cependant, sur une observation que oous lui avons faite, M. Laplace se propose de procéiler avec plus de méthode atin de pouvoir désigner ses variétés aux acheteurs qui voudront se contenter de l'espèce grelïée. Chez lui, la déplantation se fait à la bêche. Quoique une partie des racines se trouve supprimée, M. Laplace prétend que cela ne nuit pas à la reprise. Ses pépinières sont recouvertes de fumier. * * * Tollevast. — Pépinières de M. Barbey. On arrive dans les pépinières de M. Barbey par un petit chemin qui conduit au premier étage de sa maison. Des sapins, des laurettes et autresarbustes en garnissent les côtés. Derrière le pignon se trouve une citerne contenant 4,000 litres d'eau. M. Barbey a fait distribuer l'eau dans sa maison de sorte qu'à toute heure du jour il n'a qu'à ouvrir le robinet pour en avoir (avantage que nous n'avons pas en ville) Cette citerne est dissimulée par un magnifique massif de rhododendrons ; le jardin d'agrément se trouve à la suite. Quantité de plantes vertes, un bel hortensia bleu qui ferait les délices de plus d'un Cherbourgeois ; mais il est probable que M. Barbey ne pourrait pas obtenir de fleurs roses à ses hortensias. Du haut de la pépinière, dans laquelle nous arrivons, le coup d'oeil est féerique. On voit de tous côtés la campagne à perte de vue. Ce n'est que villages, clochers, monts et vallées; on aperçoit Taillepied et Montgardon. Les pépinières sont entretenues comme un véritable jar- din, de larges allées gazonnées conduisent de l'une à l'autre. — 41 — Nous voici (levcUit un semis de l'année, très vigoureux, qui sera repiqué prochainement. Ensuite, un semis de deux ans repiqué en février (400). Les pousses atteignent en ce mo- ment un mètre. M. Barbey arrache un pied au hasard pour nous faire remarquer le chevelu développé depuis la replan- talion. Près de là, une pépinière de surets de 4 ans, très beaux et bien droits. Plus loin, de superbes surets de 7 ans. Ce qui est remarquable, c'est la régularité des sujets. Ils sont tous très droits et bien sains. M. Barbey possède plus de 14.000 surets. Dans une de ses pièces sont de jeunes pommiers plantés depuis 3 ans sur l'emplacement de pommiers disparus. Ces pommiers sont superbes, et quoique plantés seulementà 0^35 de profondeur, ils ont très bien résisté aux coups de vent. M. Barbey nous fait remarquer quelques pommiers prove- nant du Calvados et d'ailleurs; les uns végètent, les autres chancrenl. Le contraste est frappant. A 500 mètres de là, nous visitons deux grandes pièces appartenant à un propriétaire du pays. Elles sont plantées de surets et de surets greft'és à bois tirant provenant des pépinières de M. Barbey. Ils ont été plantés par les soins de M. Barbey. Tous ces arbres sont bien droits, bien alignés et ont une tête bien formée et bien équilibrée. Le coup d'oeil en est agréable. M. Barbey conseille de ne pas grefïer les surets avant qu'ils aient porté et de conserver ceux qui donnent de bons fruits. Ce sont ces arbres là qui ont le plus de durée et qui produisent en abondance. A l'appui de son dire, il nous montre, près de sa maison, de très vieux surets non greffés qui sont en eft'et très vigoureux et ont beaucoup de pommes. Lorsque les surets ont atteint r"90, M. Barbey les taille tous les ans pour leur former une tète régulière. Il ne greffe à bois tirant que les surets qui poussent mal. Ceux ci sont grelîés à O'^.'dO du sol. Les autres surets ne sont — 42 pas grellés; c'est à l'acheteur à grelïer les espèces qui con- viennent à sa contrée. D'uprès M. Barbey, on doit planter de préférence des surets n'ayant pas plus de 12 à 14V™ de circonférence à 0">oO dusol. La meilleure époque de plantation est novembre et décembre. Ses pépinières ne reçoivent pas d'engrais La terre est recouverte d'un paillis composé de fougères sèches et de lan- des. Les arbres de ses pépinières sont déplantés au moyen d'une chèvre, afin d'avoir le plus de racines possible. Comme nous l'avons remarqué, la culture est bien diffé- rente chez ces deux pépiniéristes, et nous avons cependant vu chez l'un et chez l'autre de très beaux résultats. Reste à savoir quels arbres auront la plus grande durée ; malheu- reusement, la Commission du 10 septembre ne sera pas là pour en juger. F. DÉPINÉE. — 43 — Visite des Collections de Chrysanthèmes De Mmo Hennequin et de M. Lebailly, à Equeurdreville. Sur la demande de M, Hennequin, une Commission com- posée de : MM. Corbière, vice- président ; Hervieux, directeur du jardin; Salle, membre des commissions; Leterrier et Ménard, amateurs;. s'est réunie à Equeurdreville, le il novembre, vers 10 heures du matin pour visiter ses chrysanthèmes. A notre arrivée, Madame Hennequin nous fait connaître que seule elle s'oc- cupe de la culture de cette plante et, fort gracieusement, nous fait les honneurs de son jardin situé derrière la maison. Tout d'abord nous remarquons un énorme Araucaria qui, il y a quelques années, faisait les délices de son propriétaire, mais se trouve aujourd'hui dans un état lamentable, et doit prochainement disparaître. Au centre de ce jardin existe une très jolie serre, dans laquelle Madame Hennequin a artistemeut groupé une belle collection de chrysanthèmes. Cette collection, bien que peu nombreuse (50 variétés environ), est superbe. Nous remar- quons tout particulièrement Madame Calvat, Lucienne Bniant, Joseph Allemand, Madame Chapuis- Parent, etc., de toute beauté. En général toutes ces plantes sont d'un beau port et de belle venue. Aussi d'un commun accord nous adres- sons à M^ne Hennequin toutes nos félicitations. En sortant de la serre, à droite, deux superbes palmiers avec de belles grappes de graines étalent leur vert et long feuillage, et à gauche, de magniOques camélias en massif et en espalier ornent cette partie du jardin. — \'i - Du jardin d'agrément nous passons dans un vaste potager, où M. llennequin nous montre une belle collection de rosiers. De nombreuses variétés sont encore en fleurs et en bouton, comme au beau milieu de l'été; cela est dû, à n'en pas douter, à la douce température dont nous jouissons actuellement. *** En quittant la propriété de M. Hennequin, nous passons dans celle de M. Lebailly. chrysanthémiste amateur. De plein pied avec l'iciipasse, nous entrons dans une vaste serre adossée à la maison à hauteur du 2" étage, et dans laquelle sont groupés, av(;c beaucoup de goût, une très grande quantité de chrysanthèmes en pots (150 environ). A l'entrée de superbes standards, dont deux E'Iwiii Molyneux, en font un ornement tout spécial. Ces plantes qui ont environ un mètre de diamètre sont couvertes de fleurs, et de toute beauté. De très beaux spécimens en massif sont également à signaler, tels que : Demaij Tufs. Celte cochenille étant assez grosse pour être aperçue, il est assez facile de la détruire. La femelle du Dactijlopius s'enferme et disparait dans un petit flocon cotonneux et y dépose ses œufs. Dans un de ces petits nids pris au hasard, j'ai compté 371 œufs; mais il yen a souvent beaucoup plus. Je crois que les petits points rouges que l'on dit être des œufs sont des larves, parce que dans des nids où les cochenilles étaient nouvellement écloses, je n'ai pas trouvé des débris d'œufs. Les femelles meurent après la ponte; cependant j'en ai trouvé encore de vivantes en mars. La reproduction de cet insecte est tellement rapide que si les premières années on ne fait rien pour le détruire, c'est par millions qu'on le rencontrera la troisième année. Il est beaucoup plus redoutable que le Coccus Vitis. Il y a une éclosion au printemps, mais il doit y en avoir une aussi à l'automne, car, à cette époque, j'ai trouvé des quantités considérables de petites cochenilles qui étaient seulement visibles à la loupe. Le Dactf/lopiusesl d'autant plus dillicile à détruire qu'il est presque invisible. 11 pénètre sous les écorces et autour des yeux de la vigne; de plus, il est presque invulnérable par les liquides qui glissent sur la poussière blanche dont il est recouvert. Jusqu'ici, c'est par les badigeonnages qu'on a cherché à détruire les cochenilles. Le plus généralement employé est le suivant : Pétrole : o litres. Savon noir : 3 kilog. Eau : 100 litres. — 47 Je ne pense pas que les toxiques soient à recommander. J'ai plongé des cochenilles dans du sublimé et dans de la nicotine à très forte dose pendant quelques minutes. Les insectes paraissaient morts pendant plusieurs jours. Je pou- vais croire à un Ijon résultat quand, en les examinant à la loupe, je me suis aperçu qu'ils renuiaieat, et après plu- sieurs jours, ils ne se ressentaient plus de l'expérience. Les corrosifs sont plus etllcaces. Le vinaigre de cuisine pur est assez bon; l'acide sulfurique étendu d'eau donne de bons résultats, mais il faut que les insectes soient bien touchés. En employant 8 parties d'eau et I d'acide, la vigne ne soutTrira pas. On versera doucement l'acide sulfurique dans l'eau pour éviter les éclaboussures. J'ai fait d'autres essais dont l'emploi n'est pas à conseiller. Les insectes restaient bien prison niers, mais ils mettaient 3 et 4 jours à mourir. Si on n'a que peu de cochenilles, les badigeon nages appli- qués avec attention donneront d'assez bons résultats, surtout si on prend la précaution d'écorcer les vignes auparavant. Mais c'est là un travail très long et très délicat pour être bien fait, et comme la cochenille ne se trouve pas seulement sur les vignes, mais dans les crevasses des murs, sous les atta- ches, sous les treilles, partout enfin, il y en aura beaucoup d'épargnées. J'ai pensé aux fumigations au soufre et j'ai obtenu un très bon résultat. Avec ces fumigations, on atteindra l'insecte partout, là où il serait inipossible de l'atteindre par aucun autre traitement et on le tuera sûrement. Voici comment j'ai procédé. L'expérience est facile à faire. J'ai mis dans une boîte des cochenilles que j'ai soumises à la fumigation; au bout de cinq minutes, elles étaient toutes mortes. Pour me rendre compte de la force de pénétration de la vapeur du soufre, j ai placé les unes sur les autres des feuil- les de vigne couvertes de cochenilles; je les ai enveloppées dans plusieurs doubles de papier; toutes les cochenilles — 48 — étaieut mortes après un séjour de 15 minutes clans l'appareil fumigatoirc. J'ai renouvelé ces expériences bien des fois sur des coclie- nilles et d'autres insectes; le résultat a toujours été le même. Beaucoup de petites arraignées roug(?s ont été détruites. Les "chenilles résistent davantage. Comme on le voit, par les fumigations on détruira tous les insectes qui se trouveront dans une serre. On les atteindra plus sûrement qu'avec les badigconnages, on pourra ne pas pratiquer l'écorçage et il est facile de se rendre compte que le travail sera beaucoup moins long et plus facile. J'ai soumis des (rufs à l'action de la vapeur de soufre; mais au n)oment où j'écris ce lapport, il est encore trop tôt pour être fixé sur leur sort. Je conseillerai donc les fumigations dans les serres infes- tées de cochenilles. Les vignes ne souffriront pas d'^ ce traitement. L'expérience en a été faite par un de nos collé gués. Les bourgeons de ses vignes se développent comme les autres années. Les pêchers ont un peu souffert, mais ils commençaient à entrer en végétation au moment où la fumigation a eu lieu. Il est bien entendu qu'on devra sortir de la serre toutes les plantes à feuillage et à bois tendre, qui seraient sûrement brûlées. Traitement. — Il serait bon, au moment de la chute des feuilles, vers le mois de novembre, de faire une première taille à 3 ou 4 yeux. On brûlera les feuilles et les coursonnes. En les jetant à la rue, il y aurait à craindre l'acclimatation de la cochenille en plein air dans les endroits où sont dépo- sées les ordures de la ville. Ainsi acclimatées, nos jardins seraient vite envahis. Par cette première taille on aura détruit des centaines de mille cochenilles microscopiques. Dans le courant de décem- bre, on fera une forte fumigation et on achèvera la taille. On fera bien, lorsqu'on rentrera les plantes, de s'assurer qu'il ne s'y trouve pas de cochenilles. Le traitement d'hiver semble seul pratique parce qu'il — 49 — permet d'employer des rpiiièdes énergiques. En été, il ne serait possible de faire que des pulvérisations au pétrole ou autres liquides trop étendus d'eau et qui ne seraient d'aucun effet. A l'aide de ces divers traitements, on arrivera à diminuer l'invasion, sinon à l'anéantir complètement. F. DÉPINÉE, — 50 — Emploi du Lysol comme Insecticide. L'année dernière un membre a demandé à notre société d'émettre un vœu afin de découvrir un moyen pratique de se débarrasser de la cochenille des vignes. Il ne paraît pas qu'une solution soit intervenue depuis cette époque. M. Dépinée a bien proposé l'emploi de l'acide sulfurique à la dose de 5 à 10 0/0, mais la manipulation en est dange- reuse. Or cet insecte, d'après la Médecine Agricole que je me suis procurée ces jours derniers, semble pouvoir être combattu pratiquement et efficacement par l'emploi du Lysol. Les premiers essais contre les maladies parasitaires et cryptogamiques des végétaux (vignes, arbres fruitiers, tleurs, légumes, etc.1, par le Lysol, remontent à l'année 1893. 5 années furent consacrées à des expériences nombreuses sur différents points du territoire. Celles de l'année 1896 étaient déjà très encourageantes, celles de 1897 ont confirmé de tous points les bons résultats précédemment obtenus. Partout les arbres et les treilles lysolés présentent l'aspect d'une propreté absolue. Extrait de la « Médecine Agricole » Organe des nouvelles méthodes de défense contre les invasions parasitaires {insectes et cryptogames) delà vigne, des arbres fruitiers, plantes, etc. DE LA VIGNE Cochenille, oïdium, allise, pyrale, mildew,etc. — Traite- ment d'hiver : badigeonnage au pinceau, après la taille, avec une solution de Lysol de 3 à 5 0/0, c'est-à-dire de 30 à .^)0 grammes par litre d'eau. — Traitement d'été : pulvérisation 51 — d'eau lysoléo dans la proportion (h; 5 à 10 grammes par litre «l'eau, suivie d'un poudrage à la poudre de Lysol, 1° au départ da la végétation, i" un peu avant ou au moment delà floraiï^on, 3» après la lloraison. Avoir soin de badigeonner ou pulvériser les murailles, fils de fer, etc. Kermès du pêcher [Chermes persici), blanc meunier, Erysiplie, cloque, pucerons, peuvent de même être détruits par un badigeonnage après la taille (15 à 20 grammes de Lysol par litre d'eau et deux ou trois pulvérisations dans le courant de l'été cà la dose de 4 grammes par litre. Il est conseillé de ne pas attendre la maladie pour agir et d'employer le Lysol comme traitement préventif. TIGRE DU POIRIER Badigeonnage après la taille à la dose de 120 grammes par litre d'eau. Pulvérisation au cours de la végétation, 20 à 30 grammes par litre. BLANC ou MEUNIER DES ROSIERS Badigeonnage l'hiver avec une solution de 30 grammes par litre d'eau. Pulvérisations l'été à 20 grammes par litre (2 ou 3 traitements en 8 jours) ; les chenilles sont également détruites à celte dose. Pulvériser de préférence le matin de bonne heure ou le soir. PUCERONS DES ROSIERS, PECHERS, PRUNIERS, GROSEILLERS, CINÉRAIRES, TULIPES, ETC. Pulvération d'eau lysolée à la ilose de 4 à 10 grammes par litre d'eau, selon le degré plus ou moins avancé de la végéta- tion. Les fourmis ne résistent pas aux pulvérisations d'eau lysolée à 10 grammes par litre. La poudre de Lysol répan- due abondamment les fait disparaître immédiatement. Le puceron lanigère (Apis lanigera), fléau des pommiers, est détruit par des badigeonnages au Lysol à la dose de 10 grammes par litre d'eau. Les mousses et les lichens disparaissent également des arbres, vignes et autres plantes ligneuses par des pulvérisa- 52 - lions ou ba(ligeonn.'iii,('s à la inrine close. Après ce Irailemenl il suffit de passer un balai ou une brosse sur les surfaces recouvertes pour que l'écorce apparaisse aussi lisse et aussi nette que si elle n'avait jamais été envahie par ces végéta- tions parasitaires. Pour l'emploi des diverses solutions de Lysol, on peut très bien utiliser les appareils ayant déjà servi pour les bouillies, soufrages, etc., à la condition de les nettoyer convenable- ment. Le Lysol n'attaque pas les métaux ni les plantes et a cet avantage d'être inoiîensif. Ce liquide contenant une certaine quantité de potasse, sa chute sur le sol ne peut avoir qu'un effet favorable pour les plantes. Le Lysol est vendu en bidons de: 1 kil. âfr.So franco gare par colis postal. 2 5 . » — 3 6 . 00 o 10 . 80 — 10 20 . 75 — Poudre au Lysol. Sac de 2 kil. 1 fr. 60 franco gare. o i . )) — 10 4 . 50 — Pour tous renseignements et pour obtenir la brochure (.^ La Médecine ^^rrî'co/e », s'adresser à la Société Française du Lysol, 22-24, place Vendôme, J^aris. MÉNARD. - 33 - Pommiers à cidre. Nous savons tous que la vie normale d'un pommier est de 00 à 80 ans et quelquefois plus. Il en est malheureusement un grand nombre aujourd'hui dont la durée est beaucoup moindre. Quiconque veut avoir des arbres d'une longévité suOisante doit songer qu'il faut pour cela un bon choix, une plantation faite dans des conditions déterminées, et dans la suite quelques soins. Le choix consiste à trouver dans une pépinière des arbres jeunes, viguureux, frais et ayant une grosseur de 12 à 14 centimètres sur 50 centimètres de hauteur. Ce degré de développement permet d'arracher le pommier avec la pres- que totalité de son chevelu qui doit, après déplacement et sans arrêt, continuer, comme en pépinière, à alimenter le pommier. Avec un arbre plus gros, les racines se rompraient en terre et l'on n'aurait point de chevelu, ce qui, ou le com- prend, rendrait la reprise plus lente et ferait durcir l'arbre qui ne recevrait plus la sève nécessaire à son grossissement. Puis(|ue le pommier à trausplanter, pour ne point durcir, a l3esoiu de recevoir après sa transplantation autant de sève, sinon plus qu'avant son arrachage, une conclusion s'impose : ne planter de pommiers qu'avec leur chevelu. Le choix doit porter de, préférence sur des surets ou « pomr miers naturels » provenus de pépins. Ces arbres n'ayant point subi la mutilation du grelïage ont plus de vigueur et résistent mieux aux intempéries : de là, quand ils donnent de bonnes pommes à cidre, des récoltes plus fréquentes et plus abondantes. 11 est à désirer que nos vergers soient plantés de ces ponimiers dont la durée est môme supérieure à celle des pommiers greffés. iv, 54 - Il ne faut donc grelïer que les surets donnant des pommes acides ou de mauvaise qualité, et avoir bien soin de prendre le grefionsurun pommier à grand développement et d'espèce bien connue. L'opération du greiïage ne doit èlre faite que deux ou trois ans après la plantation du sujet. A cette con- dition seulement, on obtiendra de la greiïe des pousses vigoureuses et la formation d'une belle tète; tête dont certai- nes pousses intérieures doivent pendant un an ou deux être supprimées, et les autres, gardées comme cbarpentières, rabattues à vingt centiniètres sur un œil en dehors. Les racines du pommier étant traçaotes et non plongeantes, doivent être dirigées dans le sol et non vers le sous-sol. De là, la nécessité d'une fosse larj;e et peu profonde (35 centi- mètres) avec force landes ou ajoncs sur la couche de terre qui recouvre les racines et sur celle qui ferme la fosse. Pen- dant plusieurs années on maintiendra des ajoncs sur la couche superficielle. On ne doit jamais mettre de fumier dans la fosse lors de la plantation et, dans la suite, on doit éviter d'en amonceler pendant l'hiver au pied des pommiers; car, ainsi placé, le lumier donne le blanc et les champignons causes de dépéris- sement pour les arbres. Les engrais doivent être répandus uniformément slus le pommier comme dans le champ. Le fumier ainsi répandu s'incorporant peu à peu au sol, le pommier pourra absorber par toutes ses racines sans excep- tion les sucs nourriciers indispensables à sa vie et à sa croissance. Le chevelu, dont on pourrait dire qu'il constitue la valeur du pommier, une fois bien placé, assure la bonne reprise et la tendreté de l'arbre. Ce travail doit être soigneusement fait. Si, comme il arrive parfois, le chevelu dépasse le rayon delà fosse.quiest généralement d'un mètre, on doit alors placer le - 55 - surplus dans uuo lrmc.hé(3 (aile dans la direction de la racine el non lui faire suivre la courbure de la fosse. Le temps cfui est consacré à cette opération n'est pas du temps perdu, puisque le pommier donne, dès la première année, par suite de ces soins, une végétation active, vigoureuse et en raison directe de l'abondance du chevelu. Dans ces conditions, un pommier sedéveloppe rapidement et, plus tard, donne des récoltes en rapport avec son déve- loppement. Quelle différence entre ce pommier, sorti d'une pépinière offrant de sérieuses garanties, et ceux qui, après bien des années de plantation, restent, comme on en voit un peu par- tout dans nos champs, étiolés, durs, stationnaires, ne don- nant par consé(]uent que peu ou point de pommes? Cela tient à l'absence de choix el au prix dérisoire de ces arbres qu'on aurait dû brûler et non planter, évitant ainsi des dépenses inutiles et une perte de temps regrettable. En opérant ainsi, on fait fausse route et l'on compromet les récolles futures. La seule et véritable marche à suivre est celle-ci : mettre plusieurs années à effectuer un plant quand on ne peut faire autrement et, chaque année, planter peu et bien après avoir fait un bon choix de pommiers. Celle méthode peut seule assurer des revenus dans l'avenir et la satisfaction d'avoir d'excell(Mit cidre pour la consommation et la vente. Nous ajouterons que la plantation du pommier doit se faire en Novembre ou en Décembre. Entre cette époque et celle de la montée de la sève, des radicelles blanches, spon- gieuses, se sont formées aux extrémités du chevelu et sont, au printemps, prêtes à donner à l'arbre toute la sève dont il a besoin. La plantation faite, on a soin d'entourer la tige d'ajoncs pour éviter toute écorchure par les animaux. Quant aux soins à donner aux pommiers dans la suite, nous les résumerons succintement ainsi qu'il suit: débarras- - 50 — ser le pommier de toutes les pousses gourmandes qui crois- sent sur la tige et au pied de l'arbre ; traiter la tète et la lige comme il a été déjà dit plus haut; enlever les mousses et le bois mort; s'il y a des chancres, faire disparaître toute la partie malade à l'aide d'uoe serpette et frotter ensuite la blessure avec de l'oseille pour tuer le puceron qui, sous l'aspect d'une sorte de farine adhérente à l'arbre cause ce chancre (aller au-delà du mal, c'est à-dire gratter jusqu'en plein bois sain est le seul moyen d'obtenir le prompt recou- vrement de la plaie); écraser le puceron blanc appelé lani- gère, qui fourmille sur les blessures du pommieretemployer ensuite l'oseille pour en nettoyer la plaie; couvrir longtemps d'ajoncs ou d' « épilures » de haies la surface occupée par les racines du pommier pour rendre la terre plus friable et faciliter le développement d'un chevelu qui, dans un terrain plus frais, sinon plus humide, procurera plus de sève à l'arbre et le rendra plus apte à résister au mauvais temps et par suite à donner une belle floraison et beaucoup de pommes. BARBEY. 57 — Résumé d'un Article sur les bonnes Variétés de Pommes à Cidre. On est convaincu que c'est au sol qu'on doit attribuer la qualité du cidre : un sol donnera un cidre alcoolique, un autre un cidre trop faible et ne se conservant pas. C'est un préjugé qu'il est utile de combattre dans l'intérêt du cultivateur et le consommateur y trouvera aussi son compte. Des plantations d'espèces de choix ont été faites dans des contrées produisant de mauvais cidre et, dans ces terrains, les pommes ont conservé les qualités qu'elles avaient dans leur pays d'origine. Il sulTit pour avoir de bon cidre dans tous les terrains, de planter des pommiers dont la qualité des fruits est bien établie par l'analyse. Or les qualités principales sont le sucre et le tanin. Le sucre se transforme en alcool par la fermentation et donne au cidre sa force et assure sa conservation. Le tanin communique un goût amertume très apprécié. Il agit comme clariticateur et agent modérateur de l'alcool. Il empêche le cidre de graisser. Avis aux personnes qui auront à renouveler un vieux plant ou à en créer de nouveaux. F. DÉPINÉE. — .o« - 58 — BIBLIOGRAPHIE M. Félix S:Uiiil, de Moulpellier, veut bien nous adresser des exemplaires des brochures qu'il publie et qui toujours sont très intéressantes. L'une des dernières a pour titre : La Bretagne et sa végétation arborescente : /° Le Jardin des Plan- les de Rennes ; 2' les cultures du Frère Henri à Rennes : excur- sion au Mont Saint- Michel. Nous voudrions pouvoir y faire de longs et nombreux emprunts, persuadés d'être agréablcsauxlecteursdu Oullelin, mais l'espace nous ferait défaut. Nous nous contenterons d'y puiser quelques passages. Dans l'article « le Jardin des Plantes de Rennes », nous lisons : Climatologie. « En parcourant le Jardin des Plantes de Rennes, il est >' facile de se rendre compte que le climat de cette partie de » la Bretagne est sensiblement plus froid que celui de Brest. » de Roscoff, de Morlaix, et d'une façon générale de toute la '> la presqu'île armoricaine. L'hiver de 1879-80 surtout y a '> fait sentir ses funestes etïets. Le thermomètre descendit » cette année là à — 18", ce qui constituait un refroidisse- » ment inusité dans le pays; il se produisit le 10 décembre » 1879. Ou sait que, ce jour là. l'intensité du froid fut excep- » tionnelle dans toute la France et qu'elle fit partout de » grands ravages dans les jardins. » Sous l'inlluence de cette température extraordinaire- » nient basse, les Trachycarpus excelsa, plus vulgairement » connus sous le nom impropre de C/jama'rop^ excelsa, perdi- » rent toutes leurs feuilles; \cs Maf/7ioiia grandifîora soni\r\- » rent aussi beaucoup et on dut les récéper. Quant aux 59 — » Araycana imbricata, cinq pieds sur sept furent tués par le » froid alors que les deux autres résistèrent complètement, » quoiqu'ils ne fussent pas plus abrités les uns que les )) autres; ce fait curieux dont nous avons constaté de nom- » brcux exemples, démontre une fois de plus qu'il peut » exister une résistance plus ou moins grande vis-à-vis du » froid, chez les individus appartenant pourtant à une même » espèce végétale. » Comme terme de comparaison, non seulement les trois » espèces qui viennent d'être désignées ne souffrirent aucu- » nement à Brest et à Roscoff des froids du même hiver, » mr.is des plantes tout autrement frileuses, telles que les » Dracœna indivisa, les Mimosa dealbata.ei plusieurs espèces » QVEuca'yptus, y résistèrent complètement. Par contre, elles » y ont souffert depuis lors, en même temps qu'une foule » d'autres végétaux dos pays chauds dont les jardins armori- « cains étaient alors remplis et dont quatre hivers successifs » à partir de 1890 ont anéanti les plus belles espérances. » Cependant ces hivers-là ont été, à Rennes, relativement » moins rigoureux, beaucoup moins môme, ce qui indique » la dilïérence de climat de ces deux régions voisines, mais » pourtant bien distiucles sous ce rapport. Elle s'explique » par l'influence qu'exerce, sur les côtes bretonnes, le grand » courant équatorial, le Gulfslream, et par des conditions » physiques toutes particulières que nous avons indiquées » ailleurs et qu'il serait trop long de reproduire ici. » On sait que non loin de Brest, à Penandrefï, se trouvent » les plus grands Araucaria imbricata que nous ayons en » France. Ils y ont été plantés au commencement de ce » siècle, n'y ont jamais soulîert du froid, et fructi lient depuis » déjà longtemps en donnant de? graines fertiles. » En somme, il ne fait pas sensiblement plus froid à » Rennes qu'à Montpellier, mais les étés y sont beaucoup » moins chauds, et par suite les tissus des végétaux ligneux ). étant moins bien mûris, sont par cela même plus sensibles » aux abaissements du thermomètre. Ensuite l'atmosphère y » est généralement plus saturée d'humidité et ces deux » circonstances réunies expliquent comment, à température - 60 - » égale, les elTels du froid sont plus funestes en Bretagne » qu'à Montpellier. •> Ce que dit M, Saliut de la Bretagne s'applique aussi bien à Cherbourg où les elïetsde la température sont généralement les mêmes que ceux du littoral de la Bretagne, et cessent de se faire sentir dans l'intérieur du département de la Manche. * * * Dans le récit de V Excursion au Mont Saint-Michel, M. Sahut signale aussi la présence de figuiers, qu'il a rencontrés, d'ailleurs, dans notre arrondissement (lorsqu'il y est venu, il y a quelques années), aussi bien qu'en Bretagne. « Un peu partout et de chaque côté de cette rue, ce sont » de petits jardinets superposés en terrasses où l'on cultive » quelques légumes et qui sont généralement plantés d'ar- » bres fruitiers. » La présence du figuier, dans plusieurs de ces jardins, » donne un cachet quelque peu méridional à la végétation. » L'un de ces arbres, qui ne parait pas avoir souffert du » froid, a même acquis d'assez grandes proportions, et son » tronc est de grosseur déjà respectable. C'est qu'ici, de » même que dans toute l'Armorique et sur les côtes de la » Normandie, le Gulf stream exerce son infiuence bienfai- » santé, et grâce à lui les hivers du littoral de l'Océan et de » la mer de la Manche sont infiniment moins rigoureux que » dans l'intérieur des terres. J'ai essayé de le démontrer » ailleurs en décrivant la végétation des environs de Brest, » de Morlaix et de Roscofï, ainsi que le gigantesque figuier, » plusieurs fois séculaire, qui fait l'admiration des visiteurs, » tout près de cette dernière localité. » M. Sahut a aussi envoyé à la Société une brochure inti- tulée : De l'acclimatation par la sélection d'espèces végétales et de la taille herbacée des vignes gelées ou grê'ées. — 61 - Elle contient de bien précieuses indications et nous ne pouvons trop engager les membres de notre Société à la lire. Nous regrettons de ne pouvoir actuellement en reproduire dps passages. Les travaux de M. Sahut jouissent dans le monde horticole d'une considération justement méritée, et nous ne pouvons trop le remercier de vouloir bien nous en faire part. P. Lelièvre. -+ X I — 62 — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Journal de la Société Nationale d'Horticulture de France. Mars 1898. — Lutte contre les insectes nuisiblrs on Californie (d'après le journal La Nature) par M. J. Boyer. - En (Cali- fornie, en même ICMipsquc l'arboriculture fruitière se déve- loppe avec une intensité reuiarqua'ole, les insectes nuisibles s'y multiplient d'une façon inquiétante à tel point que le Gouvernement a dû s'ocouperdo la question et prendre des mesures énergiques pour combattre tout à la (ois l'invasion et la propagation des dits insectes. Contre l'invasion on a nommé plusieurs inspecteurs chargés de visiter lesnavire^ venant de l'étranger. — Pour combattre les insectes, on emploie divers procédés : importations d'autres parasites, lavages, fumigations ou vaporisntions. Le premier procédé est le plus ingénieux car il a l'avantuge d'être ilélinitif. tan- dis qu'avec les procédés de vaporisation, réliminalion des parasites n'est que temporaire. Mai 1898. — Sur les perles d'ammoniaque qui accompafjnenl la fabrication du fumier de ferme, par M. P. P. Dehérain. — Généralement, par suite de négligence ou défaut de connais sances pratiques, une i);irlie de l'ammoniaque contenue dans le fumier disparait et se répand dans l'atmosphère; pour empèclier celle perte fâcheuse, M. Dehérain recommande de suivre pendant la l'ubricalion du fumier les règles suivantes : 1° Conduire les litières salies sur la plate-forme le plus souvent possible ; 2o Laver les rigoles de façon à ne pas y laisser séjourner les urines; - 63 3' Arroser souvent le fumier avec le purin, de façon à y déterminer une fermentation active; la production cons- tante d'acide carbonique dans la masse bien lassée, s'oppose absolument à la diiïusion de l'ammoniaque. Octobre 1898. — Conseils pratiques pour obtenir de grandes et belles fleurs de Chrijsauthémes, par M. E. Calvat. — Le peu de place dont nous disposons dans le bulletin ne nous per- met pas de reproduire cet intéressant article que nous recommandons à l'attention des chrysanthémistes de notre Société. Dé(;embre 1898. — Mesures contre le Pou de San José (Aspi- diotus perniciosus). - Depuis quelques années cet insecte s'est propagé d'une façon inquiétante dans l'Amérique du Nord, les dégàls qu'il occasionne entraînent des perles, sou- vent irréparables, pour l'agricullure; aussi en présence des dangers que peut causer à nos plantations d'arbres fruitiers et forestiers l'introduction en Fi-ance du Pou de San José, le Président de la République a rendu, à la date du 30 Novembre 1898, un décret inleniisanl l'entrée et le transit en France des végétaux ou parties des végétaux vivants pro- venant des Etats-Unis. La Pomologie Française. No i>, 1898. — La cloque du Pécher.— M. de la Bastie, pré- sident de la Société Pomologique de France, recommande la recette suivante, qu'il convient d'appliquer dans un moment non pluvieux : « Le fin novembre ù février, aspergez vigou- reusement, au moyen d'un pulvérisateur, les arbres avec une bouillie bordelaise contenant de 8 à 10 kilos de sulfate de enivre pour cent litres d'eau, et il n'y aura pasde cloque». 64 — Le Cidre et le Poiré. N° 10, 1898 — Emploi clun manchon de liège pour la soli- dité et la bonne reprise des gre/f's, par M. A, Fargel, de Ducey (Manche). — Le moyen de solidinerlesgrefïcs et d'assurer leur reprise en meltant \\ plaie complètement à l'abri de l'eau et de l'air, consiste à fendre un bouchon de liège en deux par- lies, dans chacune desquelles on creuse une petite gorge de la grosseur du rameau àgrelïer.On applique ensuite les deux demi-bouchons sur la grefïo de façon à la bien couviir et, au moyen d'une-ficelle, on lie solidement en haut et en bas; ce procédé est surtout recommandé pour la reprise des greffes par approche ou par incrustation. N" 12, 1898. — Le concours çjénéral agricole de Paris. — Dans la liste des récompenses nous voyons avec plaisir figu- rer au premier rang des cidres normands en fûts et en bou- teilles, les produits de notre département, représentés par MM. Marie, (îuérin et Lechevalier, tous les trois de Quii)ou, près Saint-Lo. Le même journal signale l'exposition de MM. Simon frères de Cherbourg, qui a été très remarquée ; la perfection et la variété des appareils de cidrerie et de beurrerie présentés par MM. Simon frères leur ont valu les plus hautes récom- penses décernées à cette industrie. — Nous sommes heureux d'enregistrer ce nouveau succès. Revue Horticole. No 6, 16 Mars 1898. — Les serres pittoresques. — Voici un arrangement de serre, original et charmant, que tout le monde peut facilement obtenir à peu de frais. L'article publié se rapporte à la description des serres du Docteur Le Bêle, du Mans, (|ui a réalisé en petit les scènes de détail di's paysages tropicaux. Tout d'abord, le docteur Le Hèle — Gr- avait disposé une bâche construite comme une table de bil- lard, qu'il avait bordée par des briques, une profusion de jolies plantes la garnissait dans un désordre pittoresque et voulu ; deux colonnes, soutenant le faîtage, disparaissaient sous une quantité de plantes montant à l'assaut les unes des autres, la décoration de cette serre était complétée par une série de suspensions rustiques garnies de Broméliacées. Après avoir joui pendant près de quinze ans de cet arrange- ment, le docteur Le Bêle a remplacé la disposition de la bâche centrale par un aquarium, chaulïé en dessous par les tuyaux d'un thermo-siphon, les murs ou parements exté- rieurs de ce bassin sont recouverts en entier de plaques de liège, panneautés par des rondins de même matière. Cette surface poreuse, maintenue humide dans toutes ses anfrac- lûosités, est très favorable à la végétation. Dans chacun des joints se sont installées de menues Fougères : Pteris cretica, Acliantum, Selaginella apoda, Sphagnum, Mousses, Hépatiques, etc. Ces plaques de liège font un ornement gracieux, d'aspect bien naturel, s'entretenant tout seul par une évaporation constante de l'eau du bassin. Un nouvel ennemi à l'horizon : lé pou de San José. — Nous avons signalé plus haut le décret interdisant l'entrée en France des végétaux provenant de contrées infestées par ce terrible insecte. Nous croyons utile de revenir sur ce sujet, qui a fait l'objet de nombreuses notes et communications dans presque tous les journaux horticoles. De même que le puceron lanigère, le doryphora et le phylloxéra, ce nouvel ennemi de l'horticulture est d'impor- tation américaine. C'est un coccidé (Aspidiotus perniciosus\ connu depuis quelques années en Californie ; de là il s'est étendu sur les Etats Unis où il occasionne de grands dégâts chez les cultivateurs d'arbres fruitiers. Le pou de San José est omnivore, il s'attaque à tous les arbres, même à ceux qui perdent leurs feuilles en hiver; mais ses préférences sont 66 — pour les arbres fruitiers, pommiers el poiriers ; il crible les jeunes fruits de sa morsure, les empêchant ainsi de croître. S'il pénètre on France, il amènera la ruine dans les pays à cidre et dans les vergers de toutes les provinces. En Améri- que on essaie des insecticides, et jusqu'ici à peu près sans le moindre succès, parce que l'insecte est abrité, comme le Kermès coquille, par une carapace sur laquelle les poisons n'ont pas de prise. Pour combattre efficacement cet insecte, de même que tous ceux existant actuellement dans notre pays, il faut surtout compter sur le concours des oiseaux de la plus petite taille, les roitelets, les troglodytes et les mésanges particulièrement, qui semblent organisés tout exprès pour saisir les insectes les plus menus. Il faut donc protéger les oiseaux, s'opposer le plus possible à leur des- truction et leur donner les moyens favorables de multiplica- tion en leur fournissant des refuges et des gîtes où ils puissent nidifier en paix et élever leur famille. Pour empêcher les vers de soulever les ogtions et les oiseaux de détruire les pois, par M. J, D, Huet. — Le moyen préconisé consiste tout simplement à immerger les bulbilles, avant leur plantation et pendant quelques secondes, dans une solution de sulfate de cuivre à raison de 30 à 50 grammes par litre d'eau. Pour les puis, on peut les laisser tremper d'un quart d'heure à une demi-heure. 1^07^ _ /|er avril 1898. — - Trois plantes potagères nouvelles. — Parmi les nouveautés potagères, il convient de signaler celles qui font le sujet de cet article comme présentant des qualités qu'on ne rencontre pas fréquemment. Chou Tarbaise d'hiver très résistant aux froids et aux gelées; ce chou a une pomme ronde, un peu aplatie, de volume moyen; il faut semer en mai-juin pour récolter à partir de novembre, décembre et pendant tout l'hiver. - 67 - Melon de Dijon. — Ce fruit, il'iin i^oùt exquis, est très plein; le placenta qui retient les graines prenant peu de place, le fruit n'en est naturellement que plus charnu et plus lourd ; les plantes sont vigoureuses et fertiles. - Pommes de terre Saint-Germain. Cette nouvelle variété est d'un très bon rendement, la chair est jaune, d'excellente qualité, elle est demi hâtive; enfin, on assure qu'elle soutient la comparai- son avec les meilleures sortes de consommation. N" 8, 16 Avril 1898. — Le jardin de l'ouvrier et du petit employé. — Depuis quelques années, le goût des fleurs et des plantes s'est répandu partout; à Cherbourg on peut cons- tater l'intérêt, toujours croissant, que la population témoi- gne au jardinage. Pour les petits jardins cultivés par le pro- priétaire ou locataire, sans l'aide d'un jardinier, les procédés et le choix de plantes ne sont pas les mêmes que pour les grands domaines; le petit propriétaire ou locataire n'ayant généralement que peu d'instants à consacrer à ses plantes, il est nécessaire de faire un choix, duquel on doit exclure d'une part toutes les plantes vivaces ne résistant pas aux rudes hivers, d'autre part, toutes les plantes annuelles qui demanderaient de trop fréquents arrosages. Voici une liste de plantes annuelles que l'on peut semeren place du 15 Mars à fin Avril, pour fieurir di; Juin en Septembre: Belle-de- Jour, Cynoglosse à feuilles de lin, Escholtzie de Californie, Eucharkliom à grandes fleurs, fiypsophile élégante, Julienne de Mahon (pour bordures), Lin à grandes fleurs, Lupins annuels, Némophile remarquable (bordures), Phlox de Drummond, Pied-d'Alouelte des jardins. Réséda odorant, Schizanthe papillon, Souci double à grande fleur, Thlaspi annuel, Venidium à fleur de souci. Toutes ces plantes se contenteront la plupart du temps de simples soins hebdoma- taires. Les plantes vivaces devront être plantées en novembre de - 68 préférence, ou à défaut en mars-avril au plus lard. Parmi les plantes de cette catégorie recommandées pour la plaula- tion du jardin spécial dont nous parlons, M. Claudius Cusset signale les suivantes classées par ordre de floraison. Janvier. — Perce-Neige. Février. — Ekkebarine d'iiiver, Hépatique. Mars. — Arabetle, Aubrietia (bordures). Avril. -■ Cynoglosse, Doronic, Primevère. Mai. — Ancolie, Aspérule, Dielytra, Ephémère, Coque- lourje, Couronne impériale, Iris, Julienne des jardins, Pavot à bractées, grande Pervenche. Juin. — Echinops, Epilobe, Croix de Jérusalem, Gypso- phile, Hémérocalle, Lin vivace, Lis blanc, Monarde, Pivoine, Pyrèthre rose double. Juillet. — Achillée, Campanule à grandes fleurs, Galega, Lupin polyphylle, Millepertuis, OEillet Mignardise, Potentille, Véronique. Août. — Eupatoire, Gaillarde, Harpalium, Saponaire, Soleil. Septembre-Octobre. — Aster, Verge-d'Or, Galatelle, Phlox. Novembre-Décembre. — Hellébores hybrides variés. Pour les berceaux et tonnelles : le Lierre, le Houblon cul tivé, l'Aristoloche syphon, la Calystégie pubescente à fleurs doubles roses; ces espèces sont vivaces. Comme plantes annuelles employées aux mômes usages, on sèmera : Capu- cine, Volubilis, Haricots d'Espagne, Pois de senteur. ^1) (1) La liste des plantes que l'on peut cultiver à Cherbourg comme plantes vivaces, pourrait, grâce à la clémence de notre climat, s'étendre d'avantage, nous signalerons parliculièrement les Saxifragn, Hoteia japonica, Glijcine, etc. Dans les parties ombragées on placera des Fougères, si abondantes dans tous nos environs, que l'on pourra accompagner d'orchidées rustiques. A. M, 69 — N» 12, 16 Juin 1898. — La préparation des bouillies cupri- ques. — L'emploi des bouillies au sulfate de cuivre est répandu aussi bien dans la viticulture que dans l'arboricul- ture pour combattre aussi bien le Mildiou et le Black-rot, que pour prévenir la tavelure des arbres fruitiers; il peut donc être utile de rappeler les diverses formules de préparation des bouillies cupriques. 7" Bouillie bordelaise : Sulfate de cuivre, de 300 gr. à 1 Idlog. Chaux grasse en pierres 1 kilog. Eau 100 litres. 2o Bouillie bourguignonne. Ne diffère de la précédente que par la substitution du carbonate de soude (à 90») à la chaux. Pour préparer ces bouillies, on fait dissoudre le sulfate dans 80 litres d'eau (de préférence dans un tonneau cerclé en bois), cette solution se fait plus rapidement à chaud ; ou bien, on place le sulfate dans un panier que l'on suspend de façon à laisser seulement le fond dans l'eau. On dissout à part la chaux ou le carbonate et on verse l'une ou l'autre de ces solutions dans celle de sulfate de cuivre, peu à peu et en agitant avec un bàlon, on ajoute ensuite de l'eau pour avoir 100 litres. Ces préparations doivent se faire, autant que possible, le jour même de leur emploi. 3^ Bouillies sucrées. — Pour donner plus d'adhérence aux bouillies bordelaise et bourguignonne, on se trouve bien d'y ajouter 500 gr. à 1 kg. de mélasse par hectolitre. 4° Bouillis au savon. — Cette préparation se prépare avec : Sulfate de cuivre, oOO gr. à 1 kilog. Savon en poudre, 500 gr. à 1 kilog. Eau 100 litres. Ajouter le savon peu à peu dans la solution de sulfate de cuivre et en agitant constamment. — 70 - Pour éviter rengorgemenl ^lii pulvérisateur, ne préparer cette bouillie qu'au fur et à mesure des besoins. 5° Verdets. — 1 kilog. par 100 litres d'eau, I k. 500 pour . traitements énergiques. Mettre le verdet dans l'eau deux jours à l'avance. N» 16, 16 Août 1898. — Pomme de terre Belle de Juillet. — Cette pomme de terre, nouvellement mise au commerce par la Maison Vilmorin-Andrieux et Cie est certainement le type idéal de la bonne Pomme de terre de table. Comme finesse, grosseur et rendement elle va de pair avec la variété jaune longue de Hollande, mais elle a sur elle l'avantage d'une précocité plus grande, puisqu'elle arrive à complète maturité dès le 15 Juillet, alors que celle-là n'arrive pas avant la lin d'août, au plus tôt le 15 du même mois. N» 17, 1er Septembre 1898. — Semis d'automne des fleurs annuelles. — C'est une erreur de croire qu'une plante exige d'être semée au printemps par le seul fait qu'elle est annuelle; dans la nature, on voit les graines de beaucoup de ces plantes tomber à terre, y germer, et produire des plantes qui passent l'biver et fleurissent au printemps, bien avant celles que l'on sème dans le jardin en mars et avril. M. Jules Rodolp dans un article publié sous le titreci-dessus, s'appuyant sur ce principe, conseille de semer les graines d'un grand nombre de plantes de la fin d'août au commen- cement d'octobre; cette règle s'applique à toutes les espèces indigènes cultivées et à celles originaires d'un climat à peu près identique au nôtre. Semées à l'automne, toutes ces plantes sont toujours plus vigoureuses, atteignent un déve- loppement quelquefois triple et fleurissent plus tôt et plus abondamment que celles provenant de graines identiques, mais semées seulement au printemps. Ce mode de culture mérite donc bien d'être mieux connu et devrait être généra- lement appliqué. — 71 - No 18, 16 Septembre -1898. — Un nouveau mode de multi- plication du Clivia. — On a découvert, par liasard, un nou- veau mode de multiplication de ces jolies plantes : une feuille de Clivia, enlevée avec son empâtement, et oubliée sur la tablette d'une serre, recouverte de cendres de houille, a été retrouvée quelque temps après portant à la base quatre jeunes plantes fortement munies de racines ; ces plantes, séparées et mises en pots, continuent à pousser. Cette méthode serait précieuse particulièrement pour la multipli- cation rapide des belles variétés. N» 22, 16 Novembre 1898. — Destruction des limaces et des limaçons. — Le remède le plus connu consiste à répandre sur le soi et sur les plantes à préserver ainsi que sous leurs feuilles, de la cendre fine ou de la chaux bien tamisée; ce tra- vail, pour être fait bien régulièrement, doit se faire avec un soufflet à soufrer la vigoe. M. Gagnain, horticulteur à Ber- gerac, recommande, pour cet usage, la cendre de four à chau.x, plus corrosive sur les bêles visqueuses que la cendre ordinaire. Un autre procédé consiste à répandre, le soir, sur le sol, du son; le lendemain matin, on trouve les limaces et escargots du voisinage en train de se repaître de son, dont ils sont très friands; on peut ramasser les escarg(jts à la main, quand aux seconds on les enfile. . . à la brochette avec une longue épingle à chapeau ou avecune aiguilleà tricoter, et on les plonge ensuite dans une forte solution de sulfate de cuivre qui les tue instantanément. La Maison de Campagne. N" 9, 16 Janvier 1898. — Les Fougères. — Dans un article consacré à ces charmantes plautes, M. Em. Poiret, recom- mande, pour la culture des Fougères en pots, une terre composée de 2/3 de terreau de terre de bruyère additionnée d'un tiers de sable et de charbon de bois pulvérisé, le tout 1-2 - bien intimement mélangé. En été, donner un arrosage ciia- que jour, des séringages fréquents et une distribution d'en- grais par semaine, tenir les plantes dans une silualion bien éclairée, mais sans qu'elles reçoivent de soleil. L'hiver, arroser très modérément sans laisser la molle se dessécher. Lorsque l'on peut disposer d'un emplacement suffisant, on peut construire, sur une plaque de marbre ou dans un bac de zinc circulaire, un petit rocher formé de gros morceaux de coke, recouverts de 20 à 25 cenlimèlres de terreau, de feuilles et de détritus de dépotage, et sur lequel on disposera diverses espèces de Fougères qui s'accomoderont parfaite- ment de ce mode de culture. N° 6. — 16 Mars 1898.— De l'utilité des Abeilles. -Darwin, après de nombreuses expériences, a démontré la supériorité que donne la fécondation croisée sur la fécondation directe dans la reproduction des plantes phanérogames; il a égale- ment prouvé que l'abeille est le premier auxiliaire de cette fécondation croisée : dans les nombreuses visites que fait l'insecte aux différentes fieurs sur lesquelles il butine, il transporte le pollen de l'une à l'autre et assure ainsi leur fécondation ; certaines plantes ne pourraient se reproduire sans son intervention. Voici quelques nouvelles observations présentées, dans le journal La Maison de Campagne, par M. Ch. Windelin, qui méritent d'être signalées. A côté des bénéfices directs que procure l'élevage des abeilles, il en est un autre beaucoup plus considérable dû à la fécondation des arbres fruitiers et même des céréales par ces mêmes insectes. Un référendum fait par M. E. Jobard, de Dijon, au sujet de cette fécondation, a permis de grouper les observations d'un grand nombre d'agronomes distingués ; parmi ces ren- seignements, nous extrayons les suivants : Un champ qui confinait à un rucher ayant été ensemencé avec du blé, le grain produit par ce champ a été incontestablement supérieur à celui des autres terres ; les épis étaient moins grêles et 73 mieux uourris; les grains étaient si parfaits, qu'ils ont été conservés pour ensemencer d'autres champs. De plus, les autres champs situés à proximité du premier ont également donné des épis plus gros et plus lourds que ceux des champs qui étaient plus éloignés du rucher. Dans un jardin où, depuis vingt ans, trente pieds d'arbres s'obstinaient, malgré les soins les plus intelligents, à ne donner aucun fruit, on plaça quelques niches : à partir de cette introduction, les poires et les pommes abondèrent comme par enchantement. Un propriétaire qui possède un verger à proximité d'un rucher, y récolte chaque année des fruits en telle abondance, que celte abondance provoque la jalousie de ses concitoyens, beaucoup moins bien partagés, et qui s'ingé- nient à chercher toutes sortes de causes à ce privilège. C'est donc un principe désormais hors de conteste : les abeilles exercent une influence, je dirai nécessaire, pour la fécondation florale des arbres fruitiers, des céréales, des sarrasins, des colzas, etc. No 11. — 1er Juin 1898. — Nouvelle méthode de culture du Fraisier. — Un Américain a inventé une manière de cultiver les fraisiers d'une façon originale. Nous voulons parler de la culture en tonneaux qui, paraît-il, donne d'excellents résul- tats. Voici la manière de procéder : on prend des tonneaux cerclés en fer, on les place debout et on perce tout autour, du haut en bas, des trous à une distance d'environ vingt centimètres, on plante dans chaque trou un fraisier et on remplit les tonneaux de terre et de fumier jusqu'au haut. Les tonneaux sont placés à i'^2'6 de distance les uns des autres. Les avantages de cette méthode sont les suivants : soins de culture nuls, fruits toujours propres et moins expo- sés aux ravages des limaces, cueillette facile. Pour assurer une bonne récolte, arroser abondamment. - 1\ - No u. — 16 Juillet 1898. — Vwlelle nouvelle « La France >•. — Celle nouvelle variélé, qui a fait l'admiration de tous les amateurs au dernier concours ré2,ional de Paris, a élé obtenue par M. Millet, qui en donne la descriplion suivante: Fleur immense, odorante, à pétales arrondis, énormes, bleu vio- let à reflet métallique, bien erij-ée et portée au dessus du feuillage par des pédoncules longs et rigides. Végétation très vigoureuse, se force facilement et donne une bonne cul- ture de fleurs qui atteignent et dépassent même le diamètre d'une pièce de o fr. en argent. No 18. _ Ki septembre 1898. — Hosier muUiflore non re- montanl. — Sous ce nom, s'est beaucoup répandu dans les jardins, depuis un au ou deux surtout, une race de petits rosiers bybrides d'origine lyonnaise, dont le principal mérite, réside dans l'aptitude curieuse et même exception- nelle qu'ont ces plantes de se reproduire très facilement de semis, et surtout de commencera fleurir moins de trois mois après le semis. Les fleurs d'abord solitaires sur les jeunes pieds, se réunissent ensuite en bouquets et se succèdent depuis le printemps jusqu'aux gelées; la hauteur moyenne des plantes est de oO centimètres. Parmi la variété olîerle au public par M. Léonard Lille, horticulteur à Lyon, qui s'est fait le propagateur de ces nouveaux rosiers, il convient de citer la suivante, qui réunit un massif formant un ensemble très agréable : Bouquet par faH, fleurs petites, variant du rose vif au roseclair; Colibri, bcutoa jaune cuivré, fleur moyenne, blanc teinté de jaune cuivré, passant au blanc pur; Flocon de neige, blanc pur; Gloire des Cluvpinnes, fleur variant du rose pourpre au rouge pourpre bleuté; Gypy, rose vif passant au rose clair; Inépuisable, bouton rose carminé foncé, fleurs rose saumoné nuancé de carmin. 75 - La Semaine horticole. No 52, 22 janvier 1898, — Comment, faut-il gai'tiir les mu- railles ? — Celle queslion suppose que l'on ne tienne aucun c )ii)ple du préjuj^é d'après lequel on aurail tort de laisser les végélaux croîlre sur les murs, parce que ceux-ci devien- draienl forcément humides. L'expérience a suffisamment démontré le contraire, et si l'humidité se manifeste dans les murs, les végétaux n'en sont nullement la cause et celle-ci doit se trouver ailleurs: dans les inliltrations, l'accès de l'eau de pluie, un mauvais entretien, etc. Nombreuses sont les plantes pouvant servir à garnir les murailles: les plus ordi- daires sont : Ja clématite, le lierre, le chèvrefeuille, la vigne vierge, le wisteria, les rosiers. Mais que de variétés dans chacun de ces groupes! Le lierre de Madère aux feuilles pa- nachées blanc de crème, celui aux feuilles maculées de jaune, celui à grandes feuilles, celui à feuilles toutes petites et pro- fondément découpres offrent des eiîets entièrement dilïérents. A côté de la vigne vierge ordinaire, dont le feuillage est d'un si bel effet à l'automne, se trouve V Ampélopsis Veilchi, aux feuilles mignonnes. Les rosiers grimpants sont fort nom- breux; quant aux clématites, on possède aujourd'hui toutes les nuances, depuis le pourpre et le bleu foncé jusqu'au blanc le plus pur. N" 61, 26 mars 1899. — Règles à suivre pour Varrosage des pUinles d'appartement. 1 . Pour l'arrosage on n'emploiera que de l'eau de pluie ou de l'eau courante, ne renfermantaucune quantité appréciable de chaux ou d'autres matières minérales. 2. La température de l'eau doit être la même que celle de l'ajjparlement où se trouvent les plantes, au besoin elle pourrait avoir quelques degrés de plus. 3. On remarquera que la plante a besoin d'eau, non seule- ment par l'examen de la terre du pot, mais aussi lorsque - 76 - les extrémités des organes montrent les premiers symptô- mes d'atïaiblissement. 4. Toute la terre du pot doit être trempée régulièrement et rapidement par l'eau. 5. Au printemps et en élé ou arrosera de préférence le soir; en automne et en hiver, le matin. 6. Une plante poussant vigoureusement a besoin de plus d'eau qu'une plante encore jeune, qui a peu de racines, qui est à peine rempotée, qui pousse lentement, qui est malade, ou dont la végétation est arrêtée. 7. L'augmentation de température accroît le besoin d'eau chez les plantes. 8. Plus l'air est sec, plus rapidement se fixe l'évaporation de l'humidité contenue dans le tissu cellulaire des plantes, et plus'.il faut arroser ai^ondamnîent. 9. Si les pots sont petits, les plantes demanderont à être arrosées à plusieurs reprises. 10. Les terres fortes, serrées, ne se desséchent pas rapidement et ne doivent, par conséquent, pas être arrosées si souvent et si abondamment que les terres plus légères. H. L'eau qui s'accumule dans les soucoupes placées sous les pots et qui, une ou deux heures après l'arrosage, n'a pas été aspirée par le pot. doit être enlevée. 12. Des plantes dont les racines sont charnues et for- tes, ne souffrent pas si vite de la sécheresse que des plantes avec des racines tendres et fines. N° 66, 30 Avril 1898. — lli/drcuicjea petiolaris. — Voici une nouvelle plante grim|)ante à ajouter à la liste donnée plus haut, et qui possède plusieurs qualités précieuses, qui la feront vivement apprécier des personnes recherchant ces sortes de végétaux. UJIydrangea pttiohuis, est originaire du Japon, où il revêt souvent les arbres jusqu'à une hauteur de 20 mètres; c'est un arbrisseau grimpant, à tiges toufïues, .se soutenant 77 - de lui-même le long des murs et des arbres à la façon du lierre ; les feuilles, arrondies ou ovales, allongées, sont brièvement acuminées, arrondies en cœur à la base; elles ont 6 à 9 cent, de longueur sur 5 à G de largeur, et sont presque complètement lisses, d'un vert foncé à la face supé- rieure, tandis que la face inférieure est velue. Les fleurs apparaissent au mois de Juin en ombelles pla- tes, mesurant jusqu'à 25 cent, de largeur, portant sur leur bord un grand nombre de fleurs stériles ayant à peu près 3 centimètres de largeur, et composées de trois ou quatre sépales blancs. Les pétales des petites fleurs fertiles, d'un blanc verdàlre, ne s'étalent pas, mais restent avortés au somnïet et sont cacbés par les étamines. L'IIydrangea petiolaris, rustique en Europe, se multiplie facilement par bouture, et l'on peut aussi bien bouturer les pousses herbacées que le bois aoûté. Il réussit particu- lièrement bien dans uu sol léger, riche en humus et un peu humide, et aussi dans un endroit ombragé; toutefois, à l'ombre, il produit ses fleurs plus parcimonieusement. Adrien MACÉ. ^ ^- . — ^--— ^ '——•—- --m:^^^,v - Mini- IIKI. .Mnxi, nia Mini- iii;u 8 Maxi- ■|lia. 13.8 lliiinii . Mixi- ina. 10 Miiii- III 1. 5.2 ,.Maxi- iin. 8.2 Miiilin.i. .Maxi .Miniiii.'i. .Maxi- iiia. 7.6 1 14.2 16 4.6 0.2 5 0 2- 13 17 7.6 13.4 9.8 11.6 4.6 8.2 -0.8 4.6 2 9 3 13.2 16 Il 2 13 2 11 12 4.6 6.8 '2 3.2 8.2 4 12.4 16.6 8 15.2 11 12.6 7 10.6 -I 4 5.6 3 8.4 5 14.2 17 9 13.4 10.6 13.8 9.2 11.8 -0.2 3.4 5.4 9 6 14 18 7.2 13.8 10 12.6 5 4 114 5 4 9.4 0.2 7 7 15.2 18.6 5.4 13 11 13.4 7.6 10.6 5 6 9.2 1 6 2 8 15 17.2 7.6 10.2 8.4 12.4 7.4 M 6 8.8 12.8 3.4 8.2 9 11.6 17 8 8.8 14.2 7.4 11.2 7.4 11.2 9.«: 12.8 5 2 10.8 10 13 2 18.6 10 4 m 9.4 11.8 8 12 11.2 14.6 3.2 10.2 11 9.4 16 10.8; 16 11 12.6 5.4 11 10.2 16.6 4.8 9.4 12 10.4il4.6 Il 2 16.4 9. 2' 13 6 6 8.8 7.2 14 7.6 10.4 13 7.2 14.4 15.2' 7 9.4 12.6 8.4 12 4 8 . 10.6 4 8 10.4 14 10.2 15 4.6 13.6 S. 4 12 2 8.2 12.6 7.4 11.6 5 4 9.4 15 11.2 15 6.2 13 2 9 11 6 4 10. 'i 5.2 12 4.6 10 K) 11.2 16.2 7,8 13 4 !) 11.2 9.8 11.8 5.2 11.6 5 4 10 () 17 11.2 14.2 11.4 14.2 9.8 12 7 11.6 6 11.2 6 6 10.() 18 12.2 17.2 9.4 13.8 11.4 13 6.8 9 4 7.4 12. S () 9 6 19 11 13.8 () 11.8 10.6 13.2 10 11.8 9.2 13.4 4 8.8 20 11.6 15.4 3.8 9.2 6.6 11.8 S 11.8 7.8 11.4 3.2 5.8 21 J2.6 15.8 S. 4 12.4 6.4 7.8 8.8 11.8 () 2 10 2 4.8 22 14 17 () 11 8 1 9.6 10 12 6 3.2 8.2 1.2 5 2 23 13.4 18.4 îî 7.2 -1.4 5.2 7 11.4 4 4 8 -1.6 5 24 11.4 16. () 5 6.1 -l 'i."S 4.8 S 4 10 2 1 4 25 12.8 15 6 6.8 9 0.4 5.4 2 4 7 2A^ 1 1 . '. - 0.6 4.8 26 13 15.8 4.6 10.4 3.2 7 3.2 5.6 0.4 9 2 8 8 27 12.8 16.6 3 (> 8 2 6 8 \ 4 7.2 -0 2 6.8 3.6 10.2 28 10 16.4 5.4 9.8 (j 10.6 3 6 5.6 -0.4 7.6 7 12.6 29 11 14 6 3 9.2 5 2 7 3 2 2 6.6 )) )) 9.2 15 4 30 9.8 16. 'i 1.6 6.8 6.4 10.8 4 6 7 6 )) )) 10 13 6 31 10.2 14.6 )) ;) 2.2 7.6 3.4 6.6 » )) 10.2 13.8 79:- NOMBRE DE JOURS DE Oclob. 1R98 Nov. Dec. It) l )) )) » » Janv. 1899 Fév. Mars Pluie Neliie 18 » » 1 2 ■ )) )) 1 ». f^ 12 )) )) )) )) )) » » 1 4 17 1 1 )) )) )) )) )) )) » 11 » 1 )) )) \ 6 » 1 3 )) » » » 2 » 4 2 Grêle clairs Tonnerre Gelée .. Gelée blanche. Rosée Brouillard . . . Brunie Thommin. - 8« — NÉCROLOGIE Cotte année, nous avons encore la douleur de signaler le décès d'un certain nombre de membres de notre Société. La mort a frappé depuis la publication du dernier bulle- tin : Mme Auguste Liais, dame patronnesse: MM. de BÉRENGER, propriétaire; BouLLAND, négociant, Daniel, propriétaire; Demay, dessinateur de la marine; Renaud, propriétaire, Lenepveu, propriétaire. Membres titulaires. Tous s'intéressaient aux travaux de notre société. Nous avons vu maintes fois M™« Auguste LIais assister aux réunions des dames patronnesses et nous savons qu'elle por- tait un vif intérêt à l'horticulture. M. de BÉRENGER faisait partie de notre société depuis long- temps déjà, et dans les premières années de sa fondation il avait rempli les fonctions de secrétaire-adjoint. S'il ne pre- nait pas dans ces derniers temps une part active au fonc tionnement de la société, il nous était cependant très attaché. M. Boulland avait pris part à l'organisation de fêles et d'ex- positions. M. Daniel, voisin de notre jardin de la rue Monlebello, avait puisé des indications dans son dessin pour la disposi lion du jardin de sa propriété. M. Demay, secrétaire de la société artistique et industrielle, suivait très assidûment nos séances et les cours de botani- (l'ir do M. Corbière. — : 81 — M. Renaud avait longtemps fait partie des commissions permanentes dont il suivait fidèlement les travaux, il s'occu- pait des soins de son jardin. Il avait moulé plusieurs fois des fruits qu'il avait obtenus et qui étaient fort remarquables; il en avait fait don à la Société : entre autres une énorme poire Van Marum ou calebasse carafon qu'on remarque dans la salle des séances. M. Lenepveu était devenu propriétaire du jardin que la Société occupait autrefois impasse Dorival, et il s'intéressait d'une façon particulière à son entretien. Nous sommes certains d'être l'interprète de la société en disant que la perte de ces excellents membres a causé de vifs regrets. P. Lelièvre. — 4,- — 82 Liste des Membres admis en 1898. Dames Patronesses. Mines Blaise. Lalisel. Membres titulaires. MM. Blondeau, lieutenant de vaisseau; Lamson, capitaine de vaisseau; Le Brettevillois, chef de bureau à la Mairie; Le Léon, capitaine de vaisseau; Le Masson, aide-commissaire de la Marine; Lotte, lieutenant d'artillerie de marine; Mahieu, agent administratif de la Marine en retraite; Mallet, entrepreneur; Miette, ancien pharmacien; Morange, gantier; Pool, lieutenant-colonel de l'armée territoriale; PouLLAiN, maître menuisier; . QuoNiAM, agent administratif de la Marine en retraite; Taillarda , capitaine au ^5«. Horticulteurs, Jardiniers & Marchanc^s de Graines DE CHERBOURG FAISANT PAHÏÏE l)K L.\ SOGIÉJ K D'HOin ICULTURE ^>î3^B>t&- MM. BALMONT, horticaltcur-fleariste, rue de la Duché, 48. CAVRON (Lhox), horticulteur-fleuriste, rue Asselin et ru.- Gam- betta, 1 2 . DUFOUR, horticulteur-jardinier, à Equeurdreville, Fourches. FONTAINE, horticulteur-maraîcher et marchand de graines, rue de Sennecev, 74. GOSSELIN. horticulteur-maraîcher primeuriste, rue du Val-de- Saire, 124. - GIRARD, jardinier, rue de la Polie, 121. HALOPÉ-CAVivON, horticukeur-fleuriste, ruj de la Fontaine. 14. LE PELLETIER, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 70. LE TELLIER, horticulteur, rue Grande-Rue, 12. LE TERRIER, marchand de graines, rue Gambetta, i bis. Lli TULLIER, jardinier, entrepreneur de jardins neufs et de cons- truction de rochers artificiels, rue Amiral-Courbet (impasse Leblanc). LEVEEL aîné, horticulteur-fleuriste, rue delà Duché, 109. LlïVEEL jeune, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 115. MARIE, jardinier, rue Tour-Carrée, 56 POIGNANT, marchand de graines^ place de la Fontaine, i bis. BULLETIN DE LA r r SOCIETE D'HORTICULTURE DE GH:EF5.ï30UFtG- Sl'^ ANNEE ANNÉE 1899 6^é(p CHERBOURG IMPRIMERIE l'hOTELLIER, PLACE DU CHATEAU ET RUE DU BASSIN. 16. 1900 BULLETIN DE LA 9 r SOCIETE D'HORTICULTURE DE GHEFI'OOTJ'FIO- -=-af«^a<^e='^='-c- 31^ ANNEE ANNÉE 1899 (iyJ ,\p:.\v YORK ™ Imprimerie l'hotellier, place du château et rue du bassin, 16. P 1900 A.^V^I s Les opinions exprimées dans les rapports et mémoires insérés au Bulletin sont personnelles aux auteurs. Le Comité de Rédaclion peut autoriser Tinsertion au Bulletin de tout article, que son auteur soit membre de la Société ou qu'il y soit étranger. CONDITIONS D'ADMISSION Pour être admis à la Société, il faut être présenté par un membre de la Société et agréé par le Conseil d'adminis- tration. La cotisation annuelle est de 5 fr. Chaque membre reçoit gratuitement le Bulletin. RÉUNIONS Les séances ont lieu le premier dimanche de chaque mois, à 1 h. il2 après-midi, au siège de la Société, rue Monlchello, il. Les ordres du jour sont portés à la connaissance des socié- taires par la voie des journaux. Qi(antf il // a lieu, des convocations sont adressées à doniicile. La séance de janvier, consacrée aux élec- tions annuelles, a lieu, par anticipation, le dernier dimanche de décembre. Les leçons d'arboriculture, de iloriculture et de botanique, annoncées par la voie des journaux, sont données au jardin spécial de la Société, 10, passage des Jardins (entre les rues de la Duché et delà Polie), ou bien au jardin delà rue Montebello et dans la salle des séances. Membres d'Honneur de la Société. „ , . , ^ ,,, „ „ ( M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement. Présidents d honneur J ^ ^^ ^^^.^^^ ^^^ Cherbourg. Président honoraire : M. Emm. Liais ^■^, ancien Directeur de l'Observa- toire impérial du Brésil, Maire de Cher])ourg. Trésorier honoraire: M. Orange, agent comptable de la Marine retraité. Membres du Bureau pour 1900. Président : M. le Docteur Renault ^^ p, rue de la Poudrière, 4. 1 Corbière Q, professeur de sciences naturelles Vice-Présidents, MM. au Lycée, rue Asselin, 70. ' Levesque § négociant, pL de la Fontaine, 8. / Hervieux, propriétaire, rue de l'Aima, 26, [ Le Cari'entikr, avocat, rue de l'Aima. 4L Conseillers d'adminis- ) Dutot O, greffier du Tribunal de Commerce, tration, MM. ': rue Montebello, 56. / JoLLiET ^, chef de bataillon d'infanterie de marine retraité, rue du Chantier, 62. Trésorier : M. Le Breïtevillois, secrétaire en chef de la Mairie, rue Jeanne-trArc. 28. Secrétaire : M. Lelièvre. Paulin, rue de la Polie, 18. Secrétaires i Macé. Adrien, négociant, rue de la Duché, adjoints, MM. I Thommin, Commis de la Marine, rue Cachin. Bibliothécaire : M. Novon, impasse Dorival, place de la Fontaine. Bibliothécaire-adjoint : M. Cavron, Léon, horticulteur, rue Gambetta. Commissions permanentes. CULTURES U utilité. (M. Levesque .$, Président). MM. Piard , marchand de nou- veautés. Salle, ^, ingénieur des Ponts et Chaussées en retraite. DÉPiNÉE, propriétaire. Bernard, propriétaire. Robin ;:JffL-, agent compt. princ. de la Marine en retraite. cultures I) AGREMENT. (M. Corbière (9, Président). MM. NicoLLLET, l. Il, professeur en retraite. Legrin, avocat. Leparm ENTIER, propriétaire. Point, propriétaire, à Tour- laville. RossEL, agent du Commissa- riat de la Marine eu retraite. Comité de Rédaction. M. CoRRiÈRE #, Président; MM. h^s Membres du Bureau; M. NiCOLLET. 1. #. Directeur du jardin : M. Hervieux. Professeur d'arboriculture : M. Levesque ^. Jardinier de la Société et Professeur de lloriculture : M. Letullier. Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires: M. Le parmentier, propriétaire, rue Asselin, 73. BULLETIN DE J899 TABLE DES MATIÈRES p. Lelièvre. Henri Leterrier. R. d'ABOSVILLE. Barbey. J. Lagarde. Levesque. P. Lelièvre. F. V. PiGQUENOT Emm. Liais. Léon Thommin. . P. Lelièvre. Pages. Composition du Bureau et des Commissions permanentes pour l'année 1900 3 Extraits des procès-verbaux des séances o Rapport sur l'Exposition d'Avranches 24 Visite à Guernesey 36 Etude sur les divers procédés d'élevage des pommiers à cidre 40 Sur la culture du Pêcher 45 Uq ennemi de nos poires 47 Les plantes nouvelles à l'Exposition Uni- verselle 48 Bibliographie : Nouvelles brochures de iM. Félix Sahut. . 49 Géographie physique et politique des Etablissements de l'Océanie (extraits) 50 Considérations sur le climat de Cher- bourg 65 Observations météorologiques d'avril à décembre 1899 inclus 75 Nécro'ogie 76 Liste des Membres de la Société d'Horti- culture 82 •H- EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES Séances de l'Année 1899 SÉANCE DU 5 FÉVRIER. (lARUfcl^i Pommes à couteau. —Les Chrysanthèmes. — ■ Le Pou de San- José. — Floraison d'agaves. 38 membres présents. M. Levesque annonce que les diverses publications reçues mentionnent la pomme à couteau de Châtaignier, comme très répandue en Normandie. Il ne la connaît pas. Elle se trouve surtout aux environs de Rouen. M. Lefauconnier dit qu'elle est dure et doit mûrir en mai et juin. Un registre du tabellionnage de Rouen cite ce pommier comme existant au 13" siècle. Dans la Pornotogie Française est signalée la pomme Astra- kan, comme une des premières pommes mûrissant fin juillet. Le journal le Cidre et le Poiré publie un nouvel article sur les abeilles et le pommier. Dans le Journal des Roses est lu par M. Levesque un article fantaisiste au sujet de la mode de la culture du chysanthème. M. Piard répond que l'auteur est certainement un rosié- riste, mais qu'on n'a pas de roses en hiver et qu'alors on est heureux d'avoir des chrysanthèmes. M. Rossel est du même avis et il dit que si l'auteur avait vu l'exposition de chrysanthèmes, il n'aurait pas écrit son article. Il ajoute que les chrysanthèmes de Cherbourg pour- — b — raient rivaliser avec ceux qui sont présentés aux expositions de Paris. M. Pian! dit, aussi, qu'on ne peut travailler les roses comme les chrysanthèmes. M. Renault ajoute, de son côté, que les roses cultivées sont considérées comme des monstres parles botanistes. Est lue dans la Revue horticole une note conseillant le gref- fage des chrysanthèmes sur Anthémis. La môme publication signale les mesures prises par le Gouvernement pour empêcher l'introduction en France du pou de San-José (Aspidiotus perniciosus) qui a été remarqué dans les produits d'arbres fruitiers apportés d'Amérique à Hambourg. Cet insecte cause de grands ravages dans les plantations en Amérique et sa puissance de reproduction est considé- rable. Dans la Revue horticole ou trouve également un article sur les précautions à prendre pour la maturité des poires Doyenné du Comice, et un autre sur la formation des bulbilles des agaves. M. Levesque rappelle que des agaves apportés de La Haye- du-Puits par M. le Curé de la Trinité ont fleuri en caisses, .l'an dernier. Les plantes, qui ont bien 70 ans, proviennent du château de Blanche-Lande. 11 en existe de plus fortes chez M. Emm. Liais, mais elles n'ont pas fleuri. Il est probable que la floraison fera mourir la plante, dit un sociétaire. M. Piard annonce qu'il tient à la disposition des Socié- taires des boutures de chrysanthèmes qu'il a cultivés chez lui et dont le bureau avait décidé l'achat. Il a déjà distribué 46 boutures. Les boutures de ces plantes valent, actuelle- ment, de 1 à 2 fr. chacune, dans le commerce. M. Hervieux a commandé, pour le jardin de la Société, des rosiers qui ont été plantés dans le jardin de la rue Monte- bello. SÉANCE DU 5 Mars. Traitement de la vigne contre l'oïdium. — Le raisin Dodrolahi ou gros Colman. — La cochenille. — La poire Bon Chrétien Turc. — Com,munications diverses. 48 membres présents. Le Journal vilicole de la Gironde publie una note de M. Huchet, indiquant un traitement contre l'oïdium par le carbure de calcium; ni les raisins ni les feuilles n'ont souffert de ce traitement. Le soufre bien appliqué, dit M. Dépinée, est infaillible contre l'oïdium; seulement il ne faut pas mouiller les vignes. La Bévue horticole signale la pomme de terre nouvelle Belle de Juillet. M. Lalisel dit, à cette occasion, qu'il a cultivé la pomme de terre Magnum bleue, dont il avait présenté un spécimen à une séance précédente, et qu'elle est délicieuse. Dans la Revue horticole se trouve, également, un article nécrologique sur M. Rose Gbarmeux, le propagateur des cultures de Thommery,et l'inventeur du moyen de combattre, avec le soufre, l'oïdium, maladie qui a fait son apparition en France de 1848 à 1850. M. Piard a visité les cultures de M. Rose Charmeux; ïhommery est en pleine forêt de Fontainebleau. La Bévue horticole signale aussi : 1o La prune Gloire d'Epinay,qui se reproduit de drageons, dit M. Levesque. 2" Le raisin Dodrolabi,que M. Levesque a fait venir pour la Société. M. Piard dit que ce raisin est le même que le gros Colman, variété donnant de grands bénéfices aux Anglais. Il en a eu en février. Ce raisin exige la serre chaude, où l'on peut seu- lement obtenir de bons résultats. Il en a été présenté à Paris — s — des grains énormes, noirs comme du jais. Il ne vaut pas grand 'chose. Les raisins mentionnés par la Revue horticole auraient eu plus de 4 centimètres. M. Piard ajoute que le Black Alicante convient mieux à notre pays. Dans la Maison de Campagne est mentionnée la violette « La France ». La Revue horticole d'Algérie affirme que la cochenille tue les vignes. M. Dépinée a lait des fumigations, il a constaté qu'elles ne nuisaient pas à la vigne; mais il n'a pu encore juger des résultats que l'on pourrait obtenir sur les œufs de cochenille. M. Levesque présente un bourgeon de pêcher avec une bague formée par le papillon qui pond ordinairement sur le rosier et le poirier. Ce sociétaire a vu récemment de ces mêmes œufs sur des vignes, ce qu'il n'avait pas remarqué jusqu'ici. M Hervieux a apporté une poire dont il demande le nom. Elle est reconnue pour être le Bon Chrétien Turc ou Duver- nois, poire bonne à cuire, se conservant jusqu'à la lin de février. ïTn sociétaire dit qu'elle est bonne à manger non cuite. M. Levesque le reconnaît, mais il ajoute qu'elle est dure. M. Hervieux dit que M. Piard a bien voulu écrire les étiquettes des rosiers achetés récemment pour le jardin de la rue Montebello. MM. Levesque et Dépinée indiquent leur manière de voir au sujet de la force du cidre, par rapport au terrain dans lequel sont plantés les pommiers. Sont présentés des tuteurs en bambou achetés pour les rosiers du jardin de la Société. SÉANCE DU 9 Avril. Fructification à Cherbourg du Chamœrops excelsa. — Publica- tions reçues. — Poire Charles Cognée. — Emploi du sel marin contre le blanc du rosier. — Communications diverses. 38 membres présents. Le secrétaire annonce à la Société un don de oO fr. fait par V Union Commerciale et Industrielle de Cherbourg ,g\i vue de nos concours. De vifs remerciements sont votés à ladite Société. M. Hervieu.x dépose sur le bureau une tige de Chamœrops excelsa, toute couverte de fruits bien mûrs qui proviennent de son jardin; ces fruits seront distribués aux sociétaires à la fin de la séance. M. Levesque fait observer qu'à l'hôpital de la Marine se trouve une belle avenue plantée de Chamœrops excelsa dont un grand nombre ont fleuri; plusieurs sont chargés de fruits. Le même sociétaire ajoute que les graines provenant de l'Araucaria imbricata qui a fructifié l'année dernière au château de Martinvast ont parfaitement levé en pleine terre. M. le Président, en procédant au dépouillement des publi- cations reçues depuis la dernière séance, signale les articles suivants: Semaine horticole. — Plante économique, l'Agave, dont la production est aujourd'hui sept fois plus importante qu'en 1878; une pomme de terre nouvelle, Grand Chancelier, Bulletin de la Société centrale d'horticulture de France. — Un article sur l'incision annulaire du rosier (n" de novembre 1898); même journal (n» de janvier 1899) : une note sur le puceron lanigère, sa destruction par le feu. Semaine horticole. —25 mai 1899 : Thuiopsis dolabrata; — 28 mars 1899 : Dahlia cactus, nouveau réséda; - 26 février 1899 : Sparmannia af ricana. Bulletin de la Société d'Epernay. — Mars 1899. — Destruc- tion des vers blancs par l'emploi du sulfure de carbone; - 10 — Bulletin de la Société d'horticulture de la Dordogne. — (Nos 99 100). — Conservation des fruits. Bévue horticole des Bouches-du-Bhône. — Janvier 1899. — Note sur l'anthonome et la chenille effeuillante. Maison de campagne. — 15 mars 1899. — Primevères de Cachemire. La Pomologie Française. — Parmi les fruits adoptés figure la poire Charles Cognée. M. Levesque dit qu'à Cher- bourg cette variélé n'a, jusqu'à présent, jamais donné de bons fruits. Journaldes Hoses. — \i\'Am'. du raisin.— Pourcombattre cette affection, on conseille d'employer le sel marin en pulvérisa- tion, à la dose de 2 à 3 grammes par litre d'eau. M. Bernard, qui a essayé ce remède, dit qu'il n'a obtenu aucun résultat satisfaisant. SÉANCE DU 8 Mai. L'horticulture à Cherbourg en 184-9 et 1850. — Fructification du Ginkgo bi/oba. — Communications diverses. 45 membres préseuls. M. Corbière dépose sur le bureau des numéros du Phare de la Manche du 20 juillet 1849 et du 22 août 1850, contenant les comptes-rendus des expositions d'horticulture qui avaient eu lieu ces années-là. La Société avait été fondée en 1844. — D'après la lecture qui est donnée par le Président de ces compte rendus, on peut juger des grands progrès que l'horticulture a laits depuis cette époque, pro- grès qui nécessitent de bien plus fortes dépenses qu'alors, pour frais d'installation des expositions et pour récompenses. Ces journaux sont offerts à la Société par M. Le Jolis, le dernier survivant des membres fondateurs. — 11 — M. Corbière est chargé de le remercier au nom de la Société. M. Ménard dit qu'il a eu des vignes broutées par des rats et demande quels soins il conviendrait de leur donner. M. Levesque répond qu'il n'y a qu'à les laisser repousser. Dans la Revice horticole du l^r mai est signalé un article sur le soufrage des vignes. Dans le Bulletin de la Société d' horticulture de la Sarthe, 2« trimestre 1899, se trouve un article sur la fructification du Ginkgo biloba, arbre qui, bien que classé dans les conifères, ne ressemble pas à ces plantes. Les fruits, d'un jaune clair, sont des drupes formées d'une pulpe et d'une amande. On ne connaît pas de Ginkgo mâle dans le voisinage de celui qui a fructifié. Il est supposable que le pollen aura été transporté par le vent. Un sociétaire fait remarquer que les araucarias de nos envi- rons ne se trouvent pas fécondés à de grandes distances par des individus mâles. M. Corbière répond que le Ginkgo et l'Araucaria étant des plantes d'un autre hémisphère, ne sont pas visités chez nous par les insectes qui contribuent peut-être à leur fécondation dans leur pays d'origine. La Revue horticole menlionne la ipoirc Passe- Crassane, qui ne porte pas beaucoup à Cherbourg, disent plusieurs socié- taires. Dans la même publication se trouve un article sur le kaki. SÉANCE DU 11 Juin. L'horticulture à l'Exposition universelle de 1900. — L'art de greffer. — Les giroflées à fleurs doubles. — Le surgreffage. — Floraisoîi d'Agave americana à Cherbourg. — Présentation de hampe florale. — Floraison a Cherbourg du Phormium Colenso'i. 38 membres présents. 12 M. Corbière présente la bulletin de 1898, qui vient d'être terminé. Des remerciements sont adressés aux collaborateurs de cette publication, et en parliculier à iM. Corbière pour les soins qu'il y a apportés et la peine qu'il s'est donnée pour réunir tous les documents et corriger les épreuves. Sont déposés sur le bureau les programmes de l'Exposition universelle de 1900, concernant l'horticulture et comprenant des concours permanents et des concours temporaires. Il serait bien à désirer que les horticulteurs de Cherbourg prissent part à ces concours, où leurs produits seraient cer- tainement dignes de ligurer. Dans une des publications reçues se trouve un article de M. Loutreuil sur l'ouvrage V Art de Greffer de M. Baltet. — L'auteur de cet article rappelle que certaines grelïes dont parlent les auteurs anciens sont des fables, et que, pour obtenir des résultats, il est indispensable que les plantes gretïées soient au moins de môme famille. Dans le Journal horticole et viticole on lit une note sur les giroflées à fleurs doubles. Ces giroflées, dit M. Levesque, peuvent donner des fruits, car elles possèdent souvent quand même des étamines. M. Corbière ajoute que l'observation de M. Levesque est juste, et que, en effet, il est assez fréquent de rencontrer dans les giroflées et autres fleurs doubles, des étamines ou des carpelles capables d'assurer la reproduction de la plante. M. Lefauconnier dit qu'en Bretagne on fait disparaître, le plus possible, les fleurs simples. La Maison de Campagne relate l'obtention de fruits nou- veaux par le surgreflage. M. Levesque dit qu'il n'y avait pas cru jusqu'ici. M. IMard est incrédule également; il pense que, par le surgreflage, on obtient les mêmes variétés que celles des greffons, mais plus belles. M. Dépinée a essayé le surgreflage sur des rosiers; il n'a pas obtenu de variétés nouvelles. - 13 - Le journal le Cidre et le Poiré donne de bons renseigne- ments sur la récolte probable des pommes à cidre. La même publication continue une série d'articles ayant pour titre : Les Abeilles et le Pommier. M. Levcsque n'est pas du même avis que l'auteur de ces articles. Il ne croit pas que les abeilles aient d'inlluence sur la floraison des pommiers. lia été apporté à la salle des séances une hampe llorale,de 4 mètres environ de hauteur, provenant d'un des ûans. Agave omericana qui ont lleuri cette année dans le jardin du pres- bytère de l'église Sainte-Trinité. L'une des plantes était verte, l'autre panachée. La hampe poussait de 10 à 12 centimètres en 24 heures. On dit que l'agave se reproduit de bulbilles. On remarque, en pleine terre, chez M. Leparmentier, la tloraison du Phormium Colensoï, espèce qui doit fleurir pour la première fois à Cherbourg. M. Piard rapporte que M. Yvon a mis des azalées dans du tan, en guise de terre de bruyère, et qu'il a obtenu de bons résultats. SÉANCE DU 2 Juillet. Bectificalion du procès-verbal du 4 décembre i898. — Les expo- sitions de Valognes et de Coutances. Il résulte des renseignements fournis par MM. Cavron et Piard qu'il s'est produit une erreur dans le procès-verbal de la séance du 4 décembre 1898(bulletinde 1898, page 27), et que M. Léon Cavron n'a pas déclaré qu'il se proposait d'aller à l'exposition de chrysanthèmes de Paris en 1899 « et qu'il espérait réussir dans sa culture, » M. Levesque rapporte qu'il a assisté, comme délégué de la Société d' Horticulture de Cherbourg, aux expositions de Valo- — 14 — gneset deCoulances,et que ces deux expositions, la deuxième surtout, étaient des plus intéressantes. SÉANCE DU 3 Août. Publications reçues. — Cidre dur.— Une révolution dans Varl de greffer. — La greffe par approche en vert pour les vignes. — L'agriculture à Tahiti. — Emploi du Igsol. — Procédé pour détruire les fourmis des serres. — Communications diverses. 33 membres présents. M.Lagarderemet une note concernant la culture du pécher et invite les personnes présentes à venir, après la séance, visiter ses arbres actuellement en plein rapport. Il est décidé que cette intéressante communication sera insérée au pro- chain bulletin. M. Levesque donne connaissance des articles ayant le plus particulièrement attiré son attention dans les bulletins reçus : Journal le Cidre elle Poiré.- Numéro du l""" août 1899. — Remède contre le cidre dur. — L'auteur de la note recom- mande l'emploi de 10 grammes de sous-nitrate de bismuth par hectolitre. A ce sujet M. Macé dit, qu'ayant un fût de cidre acide, il l'a traité en y mettant 10 grammes d'acide tartrique et 500 grammes de sucre par hectolitre; il a obtenu un très bon résultat. Au bout de quelques jours, le goût acide du cidre avait complètement disparu. Revue horticole d'Algérie. — imu. \\iSi\). — Une révolution dans l'art de gretïer — Cette soi-disant révolution est déjà connue d'un certain nombre d'horticulteurs; elle consiste à greiïcr fin septeml)re el commencement d'octobre. Bulletin de la Société d'horticulture de Genève. — Juillet 1899. — Celte publication contient une description du rosier Crimsau Rumblin. M. Leparmentier dit qu'il le cultive dans — lo son jardin; ce rosier pousse très vigoureusement et donne des fleurs en abondance. Il est originaire du Japon. Bulletin de la Société d'horticulture de Lorient. — Mai 1899. — Ce bulletin contient un intéressant article sur le rôle des feuilles dans la nutrition des plantes. Revue horticole. — l^'- août 1-899. — La grelïe par approcbe en vert pour les vignes. M. Levesque a essayé ce procédéqui, dit-il, lui a donné de bons résultats. M. le Président fait part de la nomination de M. Corbière comme officier de l'instructiou publique et lui adresse les vives félicitations de la Société. De nombreux applaudisse- ments accueillent cette communication, témoignant ainsi de la sympatbie dont jouit notre savant vice-président. Est communiquée une brochure reçue de M. FMcquenot, et contenant des procès-verbaux de la Chambre d'Agriculture de Papeete (Tahiti), année 1898. Il s'y trouve d'intéressants renseignements sur les cultures de ce pays. M. Méuard dit que cette année il a expérimenté, pour la première fois, le lysol.qui lui a donné de bons résultats. Il se tient à la disposition des sociétaires qui désireraient voir par eux-mêmes l'effet de cet insecticide. M. Lagarde demande s'il existe un moyen pratique pour détruire les fourmis qui envahissent les serres. M. Levesque indique le procédé suivant. Prendre une éponge et la rem- plir d'eau sucrée; lorsque les fourmis sont dans l'éponge, plonger celle-ci dans un vase rempli d'eau bouillante; renou- veler l'opération plusieurs fois de suite. - 16 SÉANCE DU 3 Septembre La cochenille, les moyens de la combattre. — Moi't de M. de Vilmorin. — Poires Précoce de Trévoux, Favorite de Clapps. — Pomme Grand Alexandre. — Potre M'^'^ Treyve. — Raisin de Frankenthal. — Photographies du jardin dt la rue Monte- bello. — Questions diverses. 31 memljres présents. A propos du procès verbal de la séance précédente une discussion a lieu entre MM. Ménard et Dépinée au sujet de l'efTicacité dulysol. M. Levesque dit que la cochenille est difficile à combattre et peut-être impossible à détruire. L'an dernier il n'y avait pas de cochenille dans la serre du jardin de la Société; M. Levesque y a fait une grelïe de raisin provenant de sa serre où il s'en trouvait. Il a constaté cette année la présence de la cochenille et il a coupé la vigne par le pied. Dans les serres voisines du jardin du passage des Jardins, il y a de la cochenille. M. Dépinée dit qu'il en a vu à l'air libre. M.Bernard avait de la cochenille; il a fait badigeonner son mur avec delà chaux, puis il a point et nettoyé sa serre, passé toutes les vignes au pétrole. Il n'a pas revu de coche- nille. M. Altemer a essayé du pétrole et il n'a pas réussi. M. Levesque dit qu'il est bon d'enlever les œufs. M. Miette pense qu'on pourrait essayer un sulfo-carbonate qui a été employé contre le phylloxéra. La Société a reçu une lettre de faire-part du déccs de M. de Vilmorin, l""!- vice-président de la Société d'horticulture de France. M. le président rappelle que M. de Vilmorin jouissait d'une grande réputation justement méritée dans le monde horticole. La Société d'horticulture de Cherbourg s'associe au deuil de la Société nationale. M. Lefauconnier a apporté : — 17 1o Un très bel échantillon de la poire Précoce de Trévoux. C'est un joli fruit, sain, mûrissant dès la mi-aoùt, de plein vent; recommandé. 2° Deux Favorite de Clapps, bonne poire. 3° Deux pommes Grand Alexandre, de plein vent. Dans les pays plus chauds que le nôtre, l'aspect de cette pomme est encore plus beau que les échantillons présentés, qui cepen- dant sont remarquables. M. Levesque dépose sur le bureau des fruits du jardin de la Société, entre autres des poires M™' Treyve, mûrissant le 15 septembre; pas très abondantes, dit M. Levesque. M. Dépinée soumet à l'assistance un spécimen très remar- quable de raisindeFrankenthal.Les feuillessont très grandes, les grains énormes, gros comme des prunes. Cet échantillon est comparé à des grappes du même raisin, provenant du jardin de la Société dont les grainssont beaucoup plus petits, n'ayant pas été ciselés. M. Macé a envoyé deux photographies très belles de M. Pontus, offertes pour la Société et représentant : l'une, l'énorme toutîe de phormium de l'entrée du jardin de la rue Montebello, l'autre le petit pont du même jardin avec les plantes qui l'entourent. Des remerciements seront adressés à MM. Pontus et Macé. Le secrétaire signale que, depuis le commencement de l'année, de nombreux décès et plusieurs départs ont causé des vides dans les rangs de la Société, et il prie instamment les membres présents de vouloir bien faire une propagande active autour d'eux pour tâcher de combler ces vides par de nouvelles admissions. M. Levesque fait rapidement le dépouillement des publi- cations reçues pendant le mois. La Maison de campagne signale l'emploi d'aloès dans deux pintes d'eau pour la destruction des pucerons. Dans le jour- nal Le cidre et le poiré, un article sur la fermentation du cidre — 18 - conseille de laver les fruits. Cette note contredit une précé- dente, et M. Levesque considère que c'est un contre sens de laveries fruits pour faire du cidre. M. Gardin ajouleque les pommes que l'on a abritées sont meilleures que celles laissées en plein air. Le Bulletin de la Dordo^ne signale la pomme de terre Belle de Juillet. Dans la Semaine horticole se trouve une note sur la pluie artiiicielle obtenue par des coups de canon. On arriverait avec des mortiers à transformer la grêle eu rosée. Il est rappelé à cette occasion que le père de notre collègue M. Le Maout s'est beaucoup occupé de cette question et a fait à ce sujet des travaux très remarqués. Il est ensuite signalé que les graines de Canna envoyées de Tahiti par M. Picquenot ont donné de nombreuses plantes, tant dans le jardin de la Société que chez divers sociétaires. SÉANCE DU \'^' Octobre Les pommes à cidre. — Procédé d'élevage des pommiers. — Greffage du poirier Directeur IJardy. 39 membres présents. Le Président (M. le docteur Renault) dit que, cette année, la récolte des pommes étant abondante, il y aurait intérêt à ce que des collections fussent apportées aveclesnoms connus et que l'on pourrait faire analyser les pommes pour consta- ter leur qualité. M. Levesque répond que c'est là une question très difïicile, la qualité des mêmes espèces variant beaucoup, selon les cir- constances de plantation, surtout d'après la nature du sol. M. Bernard estime que la Société s'occupe beaucoup des pommes à cidre et pas assez des fleurs. M. Renault répond que l'intention du bureau était aussi de 19 — s'occuper des chrysanthèmes et de demander aux personnes qui cultivent ces plantes de permettre la visite de leurs collections. M. Levesque a fait venir la collection de pommes signalée par MM, Boutteville et Hautecorne, et il n'a pas obtenu les résultats qu'il pouvait espérer. M. Barbey ajoute qu'on doit principalement cultiver des pommes du pays. Il a fait venirdes greffes du Calvados, et à ïollevast elles n'ont pas donné de bons résultats. M. le Président répond que cela ue semble pas devoir empêcher de demander aux cultivateurs de la région de pré- senter les meilleures espèces de leurs cultures. M.Barbey a déposé sur le bureau une note très intéressante ayant pour titre « Etude sur les divers procédés d'élevage des pommiers à cidre ». Cette note, dont M. Barbey donne un résumé, sera insérée dans le Bulletin. D'après lui le meilleur arbre est le sauvageon. De vifs remerciements sont adressés à ce sociétaire. M. Levesquedit que les greffes du poirier Directeur Hardy qu'il a reçues de M. Cii. Baltet n'ont pas donné de bons ré- sultats sur Maréchal de Cour; mais surun poirier d'uneautre espèce, les résultats ont été bons et les fruits superbes. Plusieurs sociétaires en concluent que M. Ballet aurait dû indiquer sur quel arbre il fallait greffer. Est présenté du raisin Madeleine Angevine obtenu en plein air dans le jardindu passage des Jardins. SÉANCE DU 5 Novembre Apport de pommes à cidre. — Raisin Black AUcante. ~ Dodro- labi ou Gros Colman. — Pommes et poires. — Gousses de glycine blanche. — Graines de Phormium rubrum. — Beaux chrysanthèmes de boutures de Mai, 45 membres présents. — 20 — Il est fait part de la mort de M. Daurel, président de la Société d'horticulture delà Gironde. C'est une véritable perle pour riiorticulture.il s'était occupé spécialement des moyens de combattre les maladies de la vigne. M. Point a fait un apport de belles pommes à cidre venant de Tourlaville. Ce sont : Saint-Georges, Gris-Mollet, Mocque- yillain, Plat amer (ces deux dernières donnant un cidre très fort), Hiroux, Grisay, Bec d'oie, Boisney, Railé, Belle fille. Cette dernière pomme est remarquable par sa belle forme et sa grosseur. Elle a été achetée par M. Point à Portbail, il y a sept ans. Un sociétaire fait remarquer que la plupart de ces espèces sont cultivées depuis longtemps dans le pays, puisque Gilles de Gouberville qui habitait le Mesnil-au-Val, près de Tourla- ville, vers 1550, en parle dans son journal. M. Point a fait de fort belles photographies de ses pommes. Il serait à désirer que ce sociétaire pût trouver quelqu'un pour les colorier. M. Point offre des grçfïes de ses pommiers aux personnes qui en désireraient. M. Levesque présente des fruits du jardin du passage des Jardins. Ce sont des raisins Black Alicante (de très belles grappes qui seraient plus grosses encore si elles avaient été ciselées); du Dodrolabi ou gros Colman, moins bon que beau. Un sociétaire dit qu'il faudrait enlever les trois quarts des grains, et que si le gros Colman était bien traité les grains restants deviendraient très gros. Proviennent aussi du jardin de la Société : des pommes rainettes rouges luisantes, arbre paraissant fertile; des pommes vertes Belle d'Angers, données comme bonnes; des pommes Jules Dayrolle, mûrissant hn novembre et décembre, des poires Marie-Louise Delacour, mûrissant lin novembre et décembre, que M. Levesque conseille de cultiver; des petites poires de Zéphirin Grégoire, considérées comme bonnes, mais - 21 — non encore mures. On lait remarquer que certaines poires sont parfois petites dans des jardins et grosses dans d'autres jardins. M. Le Parmentier demande si quelque sociétaire a vu des glycines blanches portant des gousses. Il en a obtenu pour la première fois cette année. lien présentera. Est signalée la fructification du Phonnium fubrum du jardin de la Société; des graines sont mises à la disposi- tion des sociétaires qui en désirent. M. Levesque en a semé deux fois et il a obtenu des échantillons déjà forts. Sur 10 graines il a obtenu la moitié des plantes absolument pour- pres. Ces graines lèvent très bien, mais une fois qu'elles sont levées, il faut faire une sélection. M. Hervieux annonce que toutes les graines qu'il a semées ont donné des phormium pourpres. M. Cavron fait apporter à la fin de la séance des plantes de chrysanthèmes présentant de magnifiques Heurs dont il n'a pas indiqué les noms. Cet apport a pour but de montrer les résultats qu'on peut obtenir de boutures faites à la fin de mai. De vifs remerciements sontafiressésà MM. Point, Levesque et Cavron pour leurs intéressantes communications. SÉANCE DU 3 DÉCEiMBUE Comptes du Trésorier. — Apports de pommes à cidre, de poires et de raisins . 45 membres présents. Le Journal de la Société centrale d'horticulture mentionne le plus ancien catalogue de fleuristeexistantà la bibliothèque nationale. Il a été dressé par Le Lectrier, procureur du roi à Orléans en 1628. II. •>•> La lieviie horlicolc douiie une gravure du Pai/a lomasiana. Il est lu le récit d'une visite faite par M. d'Aboville à une exposition d'horticulture qui a clé tenue à Guernesey, en 1899. De vifs remerciements sont adressés à M. d'Aboville, et son travail sera inséré au Bullelin. M. Ménard donne lecture du rapport qu'il a rédigé au nom de la commission qui a été chargée d'examiner les comptes du Trésorier et qui était composée de MM. Ménard, Robine et Salle. Il résulte de ce rapport que du i^r novembre 1898 au l^r novembre 1899, les recettes se sont élevées à. . . 4246 fr. 63 Et les dépenses payées à 2827 26 Il restait en avoir au 1*r novembre 1899 1419 37 dont en numéraire 459 fr. 37, et à la caisse d'épargne 960 fr . Le nombre des cotisations recouvrées a été de 305. Les dé- penses restant à régler sont relativement peu importantes. La Commission propose d'approuver les comptes du trésorier, M. Orange, et de lui voter des félicitations pour le dévoue- ment qu'il apporte à l'accomplissement de ses délicates fonc- tions. Les conclusions du rapport sont votées à l'unanimité. M. le Président dit que M. Orange, qui a 34 ans de service comme trésorier, va atteindre sa 80^ année et qu'il demande à se retirer. Malgré les démarches faites auprès de lui, son intention est formelle et il y aura lieu de pourvoira son rem- placement. La Société décide à l'unanimité que le Bureau sera chargé de choisir un objet d'art pour être remis à M, Orange à titre de témoignage de reconnaissance. M. Point a fait un nouvel apport très intéressant de pom- mesà cidre. Ce sont: Quatre-bière, très appréciée, Marin- Onfroy, que M. Levesque ne reconnaît pas pour la pomme qu'il avait sous ce nom; Grosse branche, TaureauouRabattue^ Sont déposés sur le Bureau des fruits du jardindu passage des Jardins : Raisin obtenu d'une greffe de Black Alicante sur Chasselas de Fontainebleau; raisin Dodrolabi; Poire Oli- vier de Serres; Bergamolte Espéren;M'"'^Bonnefond; pomme Reinette de Caux. M. Alterner exprime le regret de ne pas voir les jardiniers assister en plus grand nombre aux séances de la Société. La séance de renouvellement du Bureau et des Commis sions permanentes est fixée au 24 Décembre. Le Secrétaire, P. LELIÈVRE. 24 - Rapport sur l'Exposition d'Avranches Messieurs, Répondant à l'aimable invitation de la Société d'Horticul- ture d'Avranches, vous m'avez fait l'honneur de me délé- guer, pour faire partie du Jury de l'exposition de Chrysan- thèmes, et fruits qu'elle organisait pour les 17, 18 et 19 Novembre. Je me fais un plaisir aujourd'hui de vous en rendre compte et de vous dire, d'abord, combien a été sympa- thique et cordial l'accueil fait à votre délégué par la Société voisine. Je prolite de l'occasion qui m'est offerte pour en remer- cier ici, à nouveau, le Président de cette Société, M. d'Aisy, le distingué Maire d'Avranches, qui a tenu môme à retenir à déjeuner MM. les membres du Jury. Arrivé au local de l'exposition à 10 h. 1/2, je fus reçu par M. le Président entouré des membres du Bureau, et peu après le Jury se constitua. Par votes successifs furent nommés M. de La Crouée, Président, et votre délégué, Secrétaire. Le Jury se trouvait donc ainsi composé : MM. de La Crouée, de Caen, Président. Henri Leterrier, de Cherbourg, Secrétaire. P. Couillard, de Bayeux, Membre. Léon Mancel, de Vire, id. Ripert, de Rennes, id. Le Graverend, de Coutances,id. H commença aussitôt ses opérations, qui furent longues et laborieuses, étant donnée la quantité des lots présentés, mais surtout leur valeur, et ce ne fut qu'à quatre heures que ses décisions furent publiées. L'Exposition se tenait dans un Cirque aux formes monu- mentales, parfaitement éclairé par de grandes baies vitrées, et qui av;iit élé mis gracieusement à la disposition de la Société par soa propriétaire. La décoration intérieure et extérieure en avait élé confiée à M. Grosmann, qui, avec beaucoup de goût, avait admirablement su tirer parti de ce local. D'élégants massifs avaient été dessinés et de larges allées permettaient une facile circulation. Il m'est difficile, Messieurs, de vous rendre compte exacte- ment de l'aspect éblouissant que présentait cet ensemble de plantes en pleine floraison, de ces fleurs coupées aux tons féeriques. Au centre de l'Exposition, un massif circulaire de six mètres de diamètre, duquel émergeaient, sur un fond de ver- dure, les fleurs coupées de MM. Pitrais, Conseil, Charvet et de notre concitoyen Louis Girard. A droite et à gauche de ce massif deux immenses plates-bandes couvertes de très beaux spécimens en pot, et tout autour du cirque, en en suivant la périphérie, de nombreuses corbeilles de plantes de marché et tous les fruits et les légumes. Les arcades de la tribune avaient fourni à M. Léon Hamel, d'Avranches, un superbe catlre merveilleusement décoré. Son exposition de fleurs coupées, de plantes en pot, de bou- quets, de gerbes et de motifs de décoration, exclusivement en chrysanthèmes, rehaussées de Palmiers, de Chamœrops, de Cycas et autres plantes vertes qui s'harmonisent si bien avec les chrysanthèmes, était horsde pair. L'apport de cet hor- ticulteur était certainement le clou de l'Exposition, et le Jury, ainsi qu'on le verra plus loin, a regretté que ce jardinier émérite se fût placé hors concours. L'horticulture locale avait pris une large part à ce tournoi pacifique, qui nous a permis de constater, une fois de plus, les progrès incontestables que l'on fait dans la culture de cette plante, vivace pour le commun des mortels, mais annuelle pour le véritable cultivateur qui, tous les ans, délaisse les vieilles souches. Depuis 1890, où l'on a vu en France les premières exhibi- tions du Chrysanthème, quels résultats n'a-t-on pas obtenus? c'est la fleur à la mode. Il s'est manifesté à son endroit un — 26 - engoupniont qui a eu une inlluencc considérable sur l'exten- sion et le projçrès des cultures. Cet engouement, cette exten- sion, dureront-ils pour notre fleur préférée ? n'est-elle pas à son apogée? Telles sont les questions brillantes que nous nous posions entre collègues à l'Exposition d'Avranches, qui nous en fournissait les motifs, en nous faisant toucher du doigt le chemin parcouru depuis quelques années. Qu'est donc devenue la pâle fleur d'antan ? Un fin connaisseur et amateur passionné, M. de Bosschère, a traité ces questions que nous n'avions pas résolues; et voici ce que je lisais sous sa plume il y a quelques jours dans une Revue Horticole, et que vous me pardonnerez à moi, amateur fervent, de vous transcrire: « Eh bien ! non, le Chrysan- » thème n'est pas encore à son « summum »; et quand bien » même il y serait ?. . . Il a fini par s'imposer à tous, si bien » qu'à l'approche de l'automne et de ses brumes, nous en » sommes arrivés à considérer comme une chose obligée, » naturelle, l'apparition sur les marchés et aux vitrines des » fleuristes, de potées et de gerbes de chrysanthèmes aux » acres mais non désagréables senteurs. Ces fleurs sont » devenues des éléments indispensables de notre vie journa- » Hère ; l'on ne conçoit pas l'arrière saison sans la précieuse » fleur qui incarne si bien la mélancolie de cette saison » égayée parfois d'une journée ensoleillée. Son feuillage » vigoureux, vert foncé, a quelque cliose de sombre comme » le ciel en ses jours embrumés; ses fleurs jusqu'aux plus » choyées offrent cet aspect mélancolique qui ne saurait faire » naître de sensations de gaieté et de joie. Est-ce pour cela » que celle fleur, quand l'hiver approche, nous plaît et nous » charme ? Sentons-nous qu'à son aspect répond si bien «notre étal d'àme et nos jardins endeuillés? Je l'ignore; » mais, quoi qu'il en soit, le chrysanthème est devenu la fleur » populaire par excellence, ses exhibitions sont plus cou- » rues que les autres expositions florales, et, bieu merci ! » malgré ses détracteurs, il nous réserve, j'en reste con- » vaincu, de beaux jours en perspective. » Espérons, pour nous tous, les chrysanthémophiles, que _. 27 - les aspirations de M. de Busschère seront, d'ici longtemps, des réalités, etsouhaitons encore, pour terminer cette digres- sion échappée au courant de la plume, que la vogue actuelle de la Reine d'hiver soit la justification de son emblème chez les Japonais : le symbole de la a Longévité », tandis que ciiez nous il est celui du « Souvenir ». Pour terminer et me résumer, la Société d'Horticulture d'Avracfches avait une exposition splendide, sous tous les rapports, et un membre du Jury, M. Couillard, l'aimable Vice-Président de la Société desChrysanthémistes de France, habitué et lauréat de toutes les grandes expositions, fut le premier à reconnaître que beaucoup de lots n'auraient pas été déplacés aux Tuileries, à l'exposition de la Société cen- trale d'Horticulture. Les plantes présentées étaient la plupart trapues, bien en feuillage, d'un vert sain et peu atteintes par la terrible maladie « la Rouille >>, si rebelle à tout traitement. Les fleurs étaient de bonnes dimensions, assez étoffées pour les plantes eu pot, énormes, profondes et d'une fraîcheur remarquable pour les Heurs coupées. Avec cela presque toutes variétés de premier choix et,, beaucoup de nouveautés. Messieurs les organisateurs ont également droit cà toutes nos félicitations pour la tâche ingrate et ardue qui leur incombait et qu'ils ont menée à bien, simplifiant ainsi, par une ordonnance habilement conçue, les travaux du Jury, et assurant d'autre part le succès de l'exposition. Voici la liste des Récompenses, avec la nomenclature, dans chaque lot important, des variétés les plus méritantes et les mieux réussies. Hors concours M. Léon Hamel, horticulteur à Avranches. Le Jury décerne à M. L. Hamel, qui a voulu exposer K hors concours » un diplôme d'honneur pour sa remarqua- ble exposition, avec regrets de n'avoir pu lui décerner la haute récompense qu'il méritait. Remarqué dans son exposition : — 28 — Une Heur admirablement réussie de M™" Louis Rémy. Sport de C. Harmau Payne. — Blanc laiteux crème. Nyanza. — Coloris superbe rouge sang éclairé carmin Président Lemaire. — Rouge pourpre, revers or, mais moins éclatante qu'Edwin Molyneux. Mistress Henry Robinson. — Elégante, blanche, cœur crème. Jubilée. — Superbe, mauve, unique comme coloris. Marie Galvat. — Rose tendre, fleur d'exposition. Jules Bernard. — Très joli coloris, amarante pourpre, revers blanc argent, une des meilleures obtentions de Nonin. Mme Gustave Henry. — Blanche, gracieusement incurvée. Le Colosse Grenoblois. — Fleur bien connue, superbe, mais difficile à réussir. M™*^ Léon Bourgetle. — Rose vif, énorme. Fleurs coupées. Dans cette catégorie, comme je l'ai déjà dit, il y avait trois lots qui côtoyaient la perfection. Témoin les notes élevées que le Jury leur avait attribuées. Après un examen minu- tieux la palme fut remportée par M, Conseil, propriétaire à Bayeux. Grande médaille d'or offerte par le Conseil muni- cipal d'Avranches, pour son lot de 100 Heurs coupées en collection et son autre lot de 50 fleurs extra. Parmi ses fleurs les plus méritantes : Gabrielle Debrie. — Nouveauté, ravissante Jleur rose clair, réussie admirablement. Mme Frédéric Daupias. — Nouveauté, sport de M'"" Carnot, meilleure que cette dernière, blanc pur, fond soufré. Paul Oudot. — Nouveauté, énorme, jaune mais, ligné carmin. Duke of Wellington. — Large fleur, saumon éclairé cha- mois. Sardou. — Jaune orange, belle végétation. Oceana. — Type d'incurvé, meilleure que Ch. Curtis; beau jaune vil. - 29 - Suzie — Fleur délicate, d'un rose mousseline légèrement lilacé. Yellow Plume. — Bizarre et curieux, fleur jaune éclatant. M's T. A. Compton. — Blanc carné, éclairé lilas, forme particulière. Silver King. — Enorme, rose mauve, revers rouge. En outre un diplôme d'honneur fut attril)ué à ce même amateur pour sa Heur de la variété » Australie », la plus grande de l'exposition, fleur rose vif, lavé mauve. 2' prix. — M. Charvet, procureur de la République à Avranches: médaille d'or offerte par la Société pour ses deux lots également de cent et cinquante Heurs. A noter : John Pockett. — Nouveauté, rouge indien, revers vieil or, excellent Yellow Mme Carnot. — Cette dernière en tout point, mais jaune clair. Mme Gabrielle Compayré. — Magenta, revers nankin clair, belle obtention de Bruant. Docteur Chabaillier. - Carmin clair étincelant. Clémence Kléber. — Rose très pâle, teinté pèche; exquise. Laurence Zédé. — Vieille variété mais qui restera une des meilleures. Hippolyte Marinoni. — Rouge feu, revers vieil or. 3' prix. — M. Pitrais, horticulteur à Bayeux; n^édaille d'or offerte par la Société d'Horticulture pour ses deux lots pré- sentés comme précédemment. Cet horticulteur a marché à pas de géant dans la voie du progrès, car nous nous rappe Ions ce qu'était son lot présenté à l'exposition de Cherbourg en 1897. Parmi les plus belles variétés : Mrs White Popham. — Lignée et striée carmin, genre nouveau. Robert Powell. — Belle incurvée, vieil or bronzé. François Pillon. — Jolie tleur aux pétales bien imbriqués, jaunes. Swanley géant. — Lilas, éclairé blanc. 30 Lady Hanham, — Vieux rose, d'un coloris très doux. Nellie Pockett. — Pétales hlanc crème, aux pointes frisées. Merveille de Moissac. — Rose éclairé mauve. Australie. — Pétales d'une largeur exceptionnelle, violet amarante. 4« prix. — M. Louis Girard, horticulteur à Cherbourg; médaille d'argent grand module otlerte par M. le ministre de l'Agriculture au nom du gouvernementde la République, pour son lot de cinquante fleurs. Cet envoi, ainsi que les deux suivants, avaient beaucoup souffert par suite du mode d'emballage très défectueux. Les meilleures variétés étaient : M'i« Marie-Louise Héraud. — Enorme fleur blanche sau- monée, se conservant bien. Extra. Baronne Rothschild. - Blanc pur. de bonne tenue. Ma Perfection. — La meilleure blanche incurvée. Souvenir du docteur P. Gouelle — Rose, flammée or aux pointes. M"" Lucie Faure. - Japonaise blanc pur, très légère quoi- que énorme. Massange de Louvrex. — Jaune clair, fleur sphérique, de tenue parfaite. Marie Jager. — Larges pétales vieux rose saumoné, dorés aux extrémités. M"e Henry Leterrier. — Blanc pur, bien double même sans culture. Vicomte de Régis. — Japonaise saumon passant au vieux rose, revers argent. oe prix. —M. Bailleul, horticulteur à Sotteville-lès-Rouen; médaille de bronze oflerle par le ministre de l'Agriculture au nom du Gouvernement. 6' prix. — M. Ddauiiay, liorticulleur à Solleville-lès- Rouen; médaille de bronze oflerte par la Société. - 31 - Plantes en pot. Lots de 100 variétés. 1er prix. Objet d'arl de Sèvres oiïerl par M. le Président de la République. — M. Bazire, horticulteur a Avrunches. Lot remarquable par sa bonne culture et bien présenté. Toutes bonnes variétés, parmi lesquelles : ]\Ii'e Thérèse Mazier. — Japonaiseincurvée blanc rosé. Extra. M'""' Louis Rémy, dont la description a déjà été donnée. M'i"^E(l. Roger. — Incurvée jaune citron verdâtre, à cœur vert d'eau. Jules Chrétien. — Pourpre, revers argent. Mme Géraud. — Forte incurvée, rose carné très frais, issue de M"'« Chapuis Parent. Chenon de Léché. — Vieux rose saumon et chamois. M'UohnShrimpton. — Fleur profonde, panachée rouge écarlate, fond jaune. 2e prix. — M. Romain Blouet, Conservateur du Jardin des Plantes d'Avranches; médaille d'or olïerte par M. d'Aisy, Président de la Société. Peut-être un peu moins d'ampleur dans les fleurs de ce lot que dans le précédent, mais toujours bonne culture. Parmi les variétés les mieux réussies citons : J. B. Yvon. — Vieux rose. Mm« F. Daupias. — Jaune soufre, revers et extrémités rouge rouille. Vaucanson. - Rouge groseille clair, ligné carmin (duve- teux). Princesse Alice de Monaco. — Blanche, larges pétales bouclés. Mme Paul Valade. — Sport du Colosse Grenoblois, coloris jaune soufre. Chrysanthémiste Lemaire. - Rouge cramoisi vif, nuancé de jaune. Monsieur Villard. — Incurvée chaudron clair. — 32 -- Lofs (le 00 variétés. 1"prix. — M. Vaclion, d'Avranches; grande iiiéilaille de vermeil offerte par le Ministre de rA*2;riculture au nom du Gouvernement de la Répuldique et félicitations du Jury, pour la bonne culture de ses plantes très bien tuteurécs. Dans ce lot, en elïet, l'on n'avait pas cherché à alteindre le maximum de grandeur des Heurs mais bien des plantes basses qui étaient couvertes de fleurs d'une bonne dimension. Quelques noms de variétés d'un bon développement : Souvenir de petite Amie. — Blanc pur. Viviand Morel. — Rose. Soleil d'Octobre. — Jaune. Chenon de Léché. — Saumon. Villeneuve Butel. — Magenta. Souvenir de Pont d'Avignon. — Chamois tubulé. Baronne Berge. — Blanc rosé teinté violet. 2e prix. — M. Lottin fils, d'Avranches; médaille de ver meil olîerte par M. Mauduit, (Conseiller Général, et médaille d'argent, pour la bonne décoration de sou exposition. Lots de iO variétés. I®"" prix. — M. Louis Girard, de Cherbourg; grande mé- daille de vermeil oiïerle par M. Garnot, au nom du Syndicat des Agriculteurs de la Manche. Félicitations pour ses Stan- dards en « Good Gracions » et M™" Lecoq. Il est regrettable que dans l'apport de notre sympathique concitoyen il se soit trouvé quelques plantes plus ordinaires qui juraient avec le reste qui était sui^erbe. L'étiquetage surtout n'était pas assez soigné. Ces quelques imperfections secondaires l'ont certaintîinent empêché de se voir attribuer une médaille d'or, que justifiaii la belle culture des variétés ci-dessous. Marie-Louise Héraud. — Déjà décrite. Colosse Grenoblois. — Rose strié lilas. Président Félix Sahut. — Blanc pur, pourtour des pétales lavé rose. — 33 — jVIme Philippe Rivoire. — Blanc pur. William Lincoln. — Jaune d'or. Topaze orientale. — Jaune paille éclairé blanc. Baronne de Villebois. — Plante basse, lleur rouge chau- dron clair, revers cuivre. Président docteur Renault. — Rouge violacé très vif. Colo- ris distinct. M. Albert Reveiller. — Fleur tubulée, marbrée rose violacé, très élégante. 2e prix. — M. Galopin aine, d'Avranches; médaille de ver- meil offerte par M. Bazire, Sénateur. 30 prix. — M. Galopin jeune; médaille d'argent offerte par le ministre de l'Agriculture au nom du gouvernement de la République. Plantes de marché. le'- prix. — M. Guidon, jardinier des Dames Ursulines; médaille d'argent du ministre du Commerce. 2« prix. — M. Chorin, propriétaire; médaille d'argent offerte par M. Garnot, au nom du Syndicat des Agriculteurs de la Manche. 3° prix. — M. Louis Hamel; médaille d "argent offerte par M. Emile Le Mardeley, trésorier de la Société. Ce dernier présentait également un magnifique lot de 100 variétés de pensées en pleine lloraison et disposées d'une façon très personnelle et originale. Fruits et Légumes. 1«r prix. — M. Guidon, jardinier en chef des Dames Ursu-' lines, pour sa belle collection de poires et pommes et son lot de maraicherie. 2e prix. — M. Rivière; médaille de vermeil offerte par M. d'Hubert, Sous-Préfet, pour le même concours. 3" prix. — M. Normand, propriétaire à Ghàteau-des-Mares; - 34 — médaille de vermeil olïerte par M. Isliog de IJrion, pour sa nombreuse collection de raisins de tahle, ainsi que son exposition de pommes et poires comprenant presque toutes les nouveautés de ces dernières années. M. Burdelot, l'aimahle propriétaire du j^rand manèj^e où se tenait l'exposition, présenta, hors concours, une ravis- sante corbeille de plus de troi'^ cent fruits, poires et pom- mes. Le Jury lui a adressé ses félicitations pour cet apport présenté d'une façon peu commune. Le soir, un banquet réunissait à l'Hôtel d'Angleterre les membres du Jury invités par la Société ainsi que plusieurs horticulteurs et amateurs de la ville et des environs. A cette réunion d'une charmante et alïectueuse intimité, M. le Pié- sident portant la sauté des membres du Jury, prononça le toast suivant : « Messieurs, ') Veuillez me permettre à la lin de cette journée, qui est la première de notre exposition, de remercier au nom de la Société MM. les membres du Jury qui ont bien voulu nous prêter leurs concours éclairé et nous donner, ainsi au nom des Sociétés dont il font partie, une preuve de la bonne harmonie et de la vive sympathie qui règne entre nos socié- tés. Merci à vous tous exposants, amateurs et praticiens, qui, par des soins assidus, êtes parvenus à réaliser des merveilles de culture, à vous aussi, Monsieuret cher ami, chef de la plus importante maison d'horticulture de notre ville et de la région, que nous trouvons toujours prêt, quand il s'agit de rehausser l'éclat de nos fêtes et de leur donner ce cachet d'élégance, de goût exquis dont vous avez le secret. « Messieurs, à la santé de MM. les membres du Jury et à l'union affectueuse de toutes nos sociétés. » Ce fut M. de la Crouée, notre président, qui répondit à M. d'Aisy, le remerciant de l'accueil cordial et charmant fait aux membres du Jury par la Société d'Horticulture d'Avran- - 35 ches. 11 le féliclla ensuite du succès de l'exposition organisée par sa Société; puis, l'assurant que tous nous garderions un excellent souvenir de celte iète horticole, il termina en por- tant la santé de M. le Président et en buvant à l'union de tous les praticiens et amateurs qui ainsi sont une « Force » dans une Société. La plus franche gaieté anima ce banquet qui se termina fort tard dans la soirée. Cherbourg, 30 Novembre 1899. Henri Leterrier. - ;k; — Visite à Guernesey Au mois d'Août 1899, me trouvant en excursion à l'ile de Guernesey, j'ai eu le plaisir de voir une exposition de lleurs, de fruits et de légumes, qui m'a prouvé que nos voisins Anglo-Normands étaient fort habiles en horticulture. Leur île semble d'ailleurs faite pour inspirer le goùl du jardinage. Un climat délicieux favorise la culture en plein air, tandis que de vastes et innombrables serres permettent d'avoir en primeur des tomates et de merveilleux raisin noir. Ces serres donnent un aspect tout particulier au paysage; la côte est découpée en baies profondes bordées par de hau- tes et pittoresques falaises au-dessus desquelles se montre la riche verdure des arbres et étincellent les toitures vitrées qui donnent de loin à l'île l'apparence de rochers surmontés par une immense serre. Nulle part on ne ressent une impression de fraîcheur aussi grande que dans ce pays lorsqu'on s'engage dans les water- lane (chemins le long des ruisseaux) qui conduisent à la mer. La nature admirable permet aux fuchsias et aux géra- niums de devenir de véritables arbustes qui tapissent les maisons et les couvrent de leurs fleurs éclatantes et nombreu - ses, tandis que les palmiers et les araucarias poussent avec une vigueur qui pourrait faire croire, lorsqu'il fait chaud, qu'on se trouve sous le ciel brûlant du Midi, si la splendide verdure des lierres ne venait rappeler le brumeux climat de la Manche. Mais si la Providence a été prodigue envers celte île enchanteresse, la main de l'homme a secondé la nature, et l'exposition fort remarquable que j'ai admirée est venue m'en donner la preuve. 37 J'ai visité celle exposition le 10 Août. Elle avait lieu dans une propriété appelée Caiidie, qui a été donnée par un riche habitant à la ville de Saint-Pierre, alin que ses concitoyens puissent se promener et entendre la musique. Elle se com- pose d'un grand parc et d'un jardin fort bien dessiné où coule un ruisseau que l'on traverse sur des ponts rustiques et où s'étend une pièce d'eau garnie de plantes aquatiques. C'est dans ce parc, sur les pelouses, sous des tentes, que le jour, ou le soir brillamment éclairé et illuminé, les visi- teurs aHluaient pour entendre l'excellente musique de la milice et visiter les nombreux produits exposés, remarqua- bles par leur beauté et leur qualité. L'Exposition avait été favorisée par un temps magnifique. Ne pouvaient y prendre part que les insulaires ou ceux qui avaient des représentants dans l'île. Le chiffre des expo- sants étaient d'environ une centaine. Les récompenses étaient des prix en argent dont la valeur variait de 1 schil- ling (I fr. 25) à une livre (25 francs). Il n'y avait point de médailles. Les horticulteurs considèrent leur exposition comme un vrai concours; les jardiniers sont fiers de la plus minime distinction et la considèrent comme une récla- me avantageuse. Je tiens à faire remarquer que tous les produits ont été récoltés par chaque jardinier, qui pour une même plante, un même fruit ou un même légume, en a obtenu une variété supérieure suivant la culture et les soins qu'il y a apportés. En un mot rien d'acheté; aussi cela leur donne de l'émulation, Six grandes tentes surmontées de drapeaux avaient été érigées sur la pelouse pour donner asile aux produits expo- sés et deux autres pour les Membres du Comité. Sous la première tente à droite se trouvaient des produits de Madagascar et des îles Comores, de superbes bouquets et chemins de table dont le contour était fait de feuillage très m. — 38 - léger, qui se reliait à des bouquets très délicats. Sur des tables garnies de godets profonds pouvant recevoir de l'eau se trouvaient des fleurs coupées. Sont à signaler do magnifi- ques œillets d'Inde larges comme des dahlias, une superbe collection de dahlias panachés et mouchetés et des reines- marguerites extrêmement variées. Dans la tente suivante la belle exposition de glaïeuls de M. Foote, les superbes daiilias cactus de MM. Mansell et Priaulx, dont la richesse de coloris et la forme gracieuse de la fleur attiraient l'attention. Dans les tentes de côté, on ne pouvait trop admirer les fougères, les plantes ornementales, les beaux cannas, les admirables péfargoniums zonales dont le port était haut et les fleurs en ombelles énormes, aux riches couleurs si vives, etc. On passait ensuite aux fruits et aux légumes qui ne for- ment pas la partie la moins intéressante de cette belle expo- sition. D'abord c'est la grande quantité de tomates qui éveil- lent l'attention par leur grosseur, puis la vigne dont le fruit contribue pour une large part au grand et lucratif commerce de l'île. Les collections exposées étaient nombreuses, les grappes de raisin étaient fort belles et formaient une des grandes attractions de cette exposition. Je tiens à signaler les neuf vignes chargées de fruits en pots, Black Hamburghs et Muscats, exposées par MM. le Poidevin, des Orgeris, Valle. Le produit de ces magnifiques vignes, obtenu avec un engrais spécial de leur producteur, était le résultat d'un travail et de soins de trois années. Les vignes avaient de 8 à 15 grappes dont chacune pesait 500 grammes. J'ai constaté la présence de magnifiques melons dont quelques uns cultivés en pots, mais le Cantaloup n'y figu- rait pas; de magnifiques pèches, une cinquantaine de variétés de pommes, etc. Au devant des lentes, sur des tréteaux, se trouvaient les — 39 — nombreuses coUeclions de pommes de terre, cultivées sur tout comme primeurs. M. Henri de Monteyrémar avait exposé une collection de pommes de terre de fantaisie, telles que la négresse à chair noinî et la truiïe à peau rugueuse. Mais parmi les espèces véritablement recommandables,la pomme de terre Victor est, sans contredit, la plus hâtive, et la pomme de terre à feuille panachée, tout en étant comes- tible, peut pour son feuillage être cultivée comme plante d'ornement. Les autres légumes étaient également représentés, et mon attention a été attirée par de magnifiques choux, des oignons d'une remarquable grosseur, des haricots à très longue cosse. Ayant pu me procurer de ces haricots, j'en ai mesuré dont la longueur allait jusqu'à 29 centimètres, et les moyens 17 centimètres; sur les marchés ces haricots se vendent par bottes comme les asperges. Enfin sous une autre tente s'étalaient diverses variétés de légumes qui, quoique remarquables, avaient souffert de la grande séche- resse. Maintenant que les communications sont si faciles et les occasions si fréquentes pour aller à Jersey et à Guer- nesey, j'engage fort les amateurs à s'y rendre, et je suis persuadé que chacun reviendra, comme moi, enchanté du plaisir d'avoir pu contempler cette luxuriante végétation. R, d'Aboville. 40 — Etude sur les divers procédés d'élevage des Pommiers à Cidre. Pour se rendre exactement compte du résultat des divers procédés suivis par les pépiniéristps pour l'élevage des pom- miers à cidre, le lecteur soucieux d'une bonne plantation est prié de se transporter par la pensée dans trois pépinières formées de jeunes sauvageons. Il pourra, par ce qui suit, apprécier la valeur des pommiers qu'il se propose de plan- ter et opérer sûrement comme acheteur. \re PÉPINIÈRE. — I ^r PROCÉDÉ. — Ges sauvagcons élevés et bien soignés sont destinés à être vendus dans leur état nor- mal. Ce sont alors de jeunes et vigoureux sujets de cinq ans, de six ans, de sept ans, de huit ans au plus, oiïrant dans leurs têtes bien formées des branches bien équilibrées : point important permettant d'obtenir une belle tête de pom- mier dès l'année du grelïage, si le sujet exige cette opéra- tion. Certains sauvageons donnant de bonnes pommes à cidre n'ont pas besoin d'être greffés. Dans ce cas, plus rus- tiques que ceux qui ont été mutilés par suite d'un ou de deux greffages, ils donnent des récoltes fréquentes et abon- dantes. On ne doit greffer que les sauvageons donnant de mauvais fruits, acides ou non. Ces sauvageons permettent par le greffage de conserver nos belles et productives varié- tés de pommes et de transmettre à nos descendants les meil- leures espèces que nos ancêtres nous ont léguées, ainsi que les nouvelles espèces acclimatées dans la région. Tous ces sauvageons, à bois bien consistant et à belle végé- tation, sans qu'elle soit trop rapide, mettent un certain laps de temps à atteindre leur entier développement : de là leur u — excessive longévité puisque leur décroissance s'opère à peu près dans une durée égale à celle de leur croissance. Dans ces conditions de durée et de production de choix, ces sau- vageons donnent pleine satisfaction aux cultivateurs. Cer- tains propriétaires- amateurs préfèrent les sauvageons noueux et épineux comme olïrant, même greffés, plus de garantie, lors de la floraison, par suite de leur plus forte rusticité. Ils sont certainement dans le vrai ; malheureusement on trouve peu de ces sauvageons dans les pépinières. 2e PÉPINIÈRE. — 2'i Procédé. — Après quelques années de pépinière, les sauvageons sont greffés en pied d'espèces de bois tendre excessivement tirant, Saint- Jean, Babylone, etc., pour former vite des arbres à tiges lisses, destinés à être plus tard greffés en tête. Le développement de ces arbres convient aux greffes de beaucoup de nos variétés de pommes à cidre. Ce serait l'arbre par excellence pour le greffage si les deux mutilations résultant des deux greffages, en pied d'abord, en tête ensuite, et si le bois de la première greffe, moins consistant que celui du sauvageon, ne venaient forcément inffuer sur sa longévité. Aussi beaucoup lui préfèrent-ils le sauvageon qui a une plus longue durée et qui répond tou- jours au succès de toutes les greffes, quand on a soin de lui donner celle que sa saison réclame. Les pommiers provenant d'une tige à bois tirant sont for- cément formés de trois sortes de bois qui non-seulement doivent se contrarier, mais se contrarient certainement dans certains cas. La racine 'de ce pommier peut provenir d'un sauvageon d'espèce précoce'; latige>st toujours d'une espèce de moyenne saison; la tête peut résulter d'une espèce tar- dive : de là, dans la transmission de la sève et dans la pousse une contrariété souvent fatale à l'arbre. Les pousses gour- mandes partant au-dessous de la greffe en pied ou des raci- nes même du pommier, auraient-elles d'autre cause que celle qui vient d'être signalée ? — 42 — 3» Pkpinière. — 3e Procédé. — Après quelques années aussi de pépinière, les sauvageons sont greffés en pied d'es- pèces vigoureuses à nombre bien restreint, pour ne plus être regreiïés en tête. D'une durée moindre que le sauvageon, par suite de leur bois moitis consistant, les pommiers ainsi obtenus que nous ne critiquons pas puisqu'ils doivent don- ner de bonnes pommes à cidre, ont cependant un mauvais côté : c'est, par suite de spéculation, de faire disparaître for- cément dans un avenir prochain nos belles variétés de pom- mes, même les plus fertiles, et de faire oublier aux cultiva- teurs, satisfaits dune prompte jouissance et insouciants de l'avenir, que plus le pommage est varié, meilleur est le cidre. Et puis ces pommiers donneront-ils partout les récoltes pro- mises et attendues ? Conclusion et en même temps Réponse à diverses questions pour savoir le procédé le plus avantageux . 1» Le sauvageon vigoureux, élevé comme tel, est bon à planter au bout de 5 ans ou de 6 ans de pépinière ; racines et tiges ont le même âge. 2° Le sauvageon destiné à être greffé en pied de bois tirant, doit rester au moins trois ou quatre ans en pépinière avant de subir l'opération du greiïage qui d'ordinaire est en fente. Ajoutez à cela les 6 ou 7 ans pour être bon à transplanter, vous aurez ainsi un pommier dont la tige aura G ou 7 ans et les racines 9, 10 et même 11 ans. > Le sauvageon greffe en pied d'espèces vigoureuses tie bonnes pommes à cidre est traité de la même façon que le précédent avec cette différence qu'il mettra un an et même deux ans de plus à être bon à transplanter, par suite de son bois moins tirant. Telle est mon opinion personnelle d'après mes observations dans mes pépinières. Au lecteur d'apprécier. - 43 -- Sauvageons. Leurs variétés de pommes à cidre. Jusqu'à ce moment, tous les sauvageons de mes pépiniè- res sont provenus de pépins des pommes de ma propriété . ce sont mes nouveaux élèves. Une vingtaine de ces jeunes sauvageons m'ont donné en cette année 1899 de belles et de bonnes pommes à cidre. Au dire des gens du pays, certaines de ces pommes présenteraient de nouvelles espèces. On pourra dans quelques années voir le rapport de ces sauva- geons et s'assurer delà qualité de leurs produits par le cidre d'abord et l'analyse chimique ensuite, car un champ sera exclusivement planté de ces sauvageons de choix. Un mot sur la tige du pommier. La tige, comme organe de transmission de la sève, sert de trait-d'union entre les racines et la tète. L'acheteur tient souvent trop compte de sa grosseur et pas assez du chevelu. Cette grosseur recherchée à tort, par la raison que ce qui est poussé n'est plus à venir, est une grave erreur ; c'est même un délaut pour la transplantation. Si la tige est trop forte, et cela se conçoit, les quelques grosses et courtes racines laissées ne suffisent plus pour remplir ses canaux de trans- mission. Dans de telles conditions cette grosse tige souffre et durcit; il lui faudra cinq ou six ans pour être dans les con- ditions de racines et de sève qu'elle avait en pépinière. Pen- dant ce temps la tige grossit peu ou ne change point. U en est tout autrement d'une tige moyenne munie de ses racines et de son chevelu; elle reste tendre et grossit, coatinuant à recevoir chaque aunée la quantité de sève réclamée par ses canaux de transmission par suite du développement toujours croissant du chevelu. Le chevelu, comme organe sécréteur, est tout : c'est la richesse de l'arbre; la tête môme, comme — 44 — organe d'appel, n'étant que la conséquence directe du che- velu. D'après cela et du moment qu'une tige restée tendre a assez de raideur pour ne point fléchir au vent, le pommier et le sauvageon, arrachés alors avec tout leur chevelu, sont dans d'excellentes conditions pour une bonne transplanta- tion et une reprise vigoureuse. Barbey. Tollevast, 1" Octobre 1899. — 45 — Sur la Culture du Pêcher -S't- Cette année, j'ai obtenu des pèches magnifiques sur un pêcher de Madeleine placé dans ma serre. Ce résultat est d'autant plus remarquable que, l'année dernière, les fruits, très abondants, étaient dans un état précaire, à peine bons à être consommés; l'arbre était lui-même miséreux et cou- vert de nombreux parasites. Une mesure radicale, recommandée à l'essai, dans une séance de la Société d'Horticulture, la vapeur de soufre employée à haute dose, appliquée le 9 Décembre 1898, m'en a débarrassé. Il en a été rendu compte, je crois, par un sociétaire qui l'avait préconisée. Si le dicton « A quelque chose malheur est bon », se jus- tifie quelquefois, c'est eu cette circonstance. La dose de soufre étant forte, mes pêchers, en subissant l'influence de la vapeur concentrée, furent en partie brûlés dans leurs bourgeons, et détériorés dans leurs rameaux frui- tiers, et cela à tel point qu'il a fallu ensuite tailler très court et rabattre les branches principales presque au ras du tronc. Latloraison fut nulle ou presque nulle, au moins sur deux sujets. Au printemps, de nouveaux jets sont apparus et ils se sont développés avec une vigueur exceptionnelle. Aujourd'hui les pêchers sont couverts de rameaux nombreux, très pro- pres et très frais. Par suite de cet état évident de prospérité, il y a je crois de belles espérances pour l'an prochain. Je dois ajouter que si j'ai obtenu un bon résultat, c'est à 46 l'instigaliori et à l'insistance de M. Lcniai^nen, mon jardi- nier, qui, frappé du |)ileuxétat tli; mes arbres, n'a pas déses- péré un seul instant d'obtenir néanmoins des fruits, par une taille raisonnée. Cherbourg, le 31 .liiillet 1899. J. Lagarde. Note dk. la Riôdactiox. — A h siiilp rl'unr visilo des Commis- sions, une prime a élii décernée à M. Lemagnon, pour bonne tenue de jardin. M Un Ennemi de nos Poires -^><-»- riorticulteurs, prenez garde! La lloraison de nos arbres fruiti vue dans une exposition. Elle vient de faire une entrée » triomphale. Malheureusement elle ne sera pas tout à fait » rustique sous le climat de Paris. Il lui faut une tempéra- » ture analogueà celle de Cherbourg et de Brest -. M. Andréavaitpublié dans la Revue horticole Aq 1896, pages 359 et428, des articles sur le rhododendron de M. Halopé. La Société d'horticulture, dans sa dernière séance, a décidé d'adresser à M. Halopé ses vives félicitations pour le pre- mier prix qu'il a obtenu à Paris. Ce succès fait un grand honneur à l'horticulture cherbourgeoise et témoigne, une fois de plus, des excellents résultats qu'obtiennent nos intelli- gents horticulteurs. Espérons que dans les divers concours temporaires qui auront lieu à l'occasion de l'Exposition uni- verselle, ils récolteront de nouveaux lauriers. 49 - BIBLIOGRAPHIE Notre Société a reçu ea 1899 trois nouvelles brochures de M. FélixSahut, de Montpellier, dont les travaux, si appréciés dans le monde horticole et scientifique, sont toujours fort intéressants et de li plus i^T.inl^ utilité. Nous ne pou- vons trop eniçager les Sociétaires à les lire à notre biblio- thèque. La Société d'horticulture de Cherbourg est d'autant plus reconnaissante à M. Félix Sahut de ses «uvois qu'ils présentent le plus grand intérêt. Les dernières brochures reçues ont pour titre : 1^ La Pomologie aux Etats-Unis, article suivi du Rapport SU)- l'exposition de fruits de Dijon; t° Un épisode rétrospectif à propos de la découverte du Phy- loxera; 3o Charles Naudin. — Notice nécrologique et biographique. Nous regrettons que le cadre de ce bulletin ne nous per- mette pas d'en donner des extraits. Mentionnons seulement que la première de ces brochures donne des indications précieuses sur la Société pomologique américaine, sur la culture en Amérique des vignes, pêchers, fraisiers, poiriers, pommiers, pruniers, abricotiers, groseil- 1ers, etc. et sur la culture des fruits semi-tropicaux en Cali- fornie. P. Lelièvre. — jU — II. Géographie physique et politique Des Etablissements de l'Océanie. l.a maison Augiistin Clialamel, de Paris, a récommenl édité cet, ouvrage de noire excellent correspondant de Tahiti. M. l'icriiienoi. Cette Géographie est de la plus grande utilité pour appeler l'allon- tion sur nos élablissemeuts trop pou connu;- de l'Océanie, cl rendra certainement bien des services. Elle est accompagnée de cartes, et d'un appendice qui intéresse plus particulièrement noire Société en ce qu'il renseigne sur les principaux végétaux de Tahiti. Nous en reproduisons ci-après des extraits. Le Coton. Le cotonnier indigène « Vavai » [Gossypium relerjiosum L.) a longtemps servi aux Taliiliens, qui l'ont peu à peu abao- donnéet remplacé par la bourre des capsules du Iromagor [Bombax malabaricuni D. C.) pour garnir les oreillers el les matelas. En 1817, le capitaine Marsdcn introduit de l'Inde le coton à feuille de vigne {G. vitifolium Lamk), puis, dans la suite, la plantation d'Atimaeno (Co^/on and Coffee plantatio7i] props'^eai le Sea island. Ce n'est qu'en 1882, que le Comité d'Agricul- ture fit venir, sous le patronage de l'Administration, des graines de la belle variété Géorgie longue soie. Culture. La culture du coton est malheureusement délaissée et c'est en vain que la Chambre d'Agriculture offre gratuitement des ■U — i^raines de superbe colon ; pas un planteur ne répond à son appel. Le Sea island ne pousse bien que dans les terrains pénétrés d'eau salée, peu élevés au-dessus du niveau de la mer. Bien que l'on plante dans un hectare trois fois plus de Sea island que de Géorgie, la récolte en poids est environ la moitié de la récolte d'un hectare de Géorgie. Le Sea island, à l'égrenage, rend 26 ou 27 0/0 Le beau Géorgie 29 à 30 0/0 100 kilos du 1«'' donnent. ... 26 kilos égrené — dernier donnent Î^O — Il faut au Géorgie longue soie une terre légère bien exposée au soleil. Labourer profondément un mois avant la séance. Semer en espaçant deo5c/m, les rangées devant être à l'^SO les unes des autres Quand la plante a sa quatrième feuille, on éclaircit, s'il y a lieu, avec la houe et l'on prend soin des plants jusqu'au moment où apparaissent les boutons. Quand la capsule mûre laisse échapper le coton, procéder à la récolte, mais il faut qu'au moins chaque homme puisse récolter de 15 à 20 kilos par jour. De l'épluchage du coton dépend en partie sa valeur. Il doit être bien séché. . . Cocos, Coprah. Le cocotier [Cocos nucifera L. ) atteint 30 à 40 mètres d'élévation. Il fleurit à peu près tous les mois et commence à rapporter au bout de cinq années. Son régime se compose de lo à 20 cocos qui ne sont mûrs qu'au bout d'un an. Le bourgeon terminal se mange en salade comme le chou palmiste. - 52 L'enveloppe du coco — ou broii — sert à la confection de cordes, de tapis, de sandales, de lilels, etc. Les feuilles du cocotier sont employées àfaire des paniers; on en fait encore des toitures, de peu de durée, cependant. Une incision pratiquée sur le régime laisse échapper un liquide connu sous le nom de vin de palme. Dans nos colo- nies de la Réunion, de l'Inde, le vin de palme donne, par la distillation, un alcool qui est l'arrack. Grâce à la grande quantité d'aliiumine et de libriuo qu'elle contient, la noix possède des qualités nutritives incontes- tables. L'eau qu'elle renferme — ou lait de coco —est, quand le fruit est jeune, très rafraichissante et d'un goût agréable. L'huile obtenue par une simple pression est bonne pour l'éclairage, malgré son odeur un peu nauséabonde. L'amande fraîche et râpée sert dans la pâtisserie. Dessé- chée au soleil et extraite de son enveloppe, elle prend le nom de Coprah. L'huile qu'on retire du Coprah est employée dans la fabrication des savons. Cacao Le cacaoyer, qui compte une dizaine de variétés, a été introduit du Mexique à Tahiti en 1848, par le D^ Johnstone. Nous pensons que la variété importée n'est autre que le cacaoyer commun (T/ieoôroma cacao L.) qui peut atteindre \'ô mètres de hauteur. Dans nos établissements, la superficie totale des cacaoyères est à peine de 1 hectare. A la Guadeloupe, en 1881, elle était de 4o8 iiectares. — en 1895, elle atteignait 1634 — à la Martinique, en 1859, elle était de 200 — — en 1883, elle atteignait 693 — enfin, elle atteint en 1896 1784 hectares. -SS- II est regreUal)lo que celte culture soit délaissée dans les Etablissements français de l'Océauie; car, si d'après unéchan- tillon insutlisaniment niùr envoyé en France, on aestiméque le prix de vente varierait de4lj à 50 francs les oO kilos, il est certain que ces prix seraient de beaucoup plus rémunéra- teurs si les produits expédiés présentaient toutes les condi- tions exigées Le cocaoyer demande de l'humidité, de la chaleur et de l'ombre; un terrain profond, léger, suffisamment humide lui convient parfaitement. Pépinières. Le moyen le plus employé pour la création d'une pépinière est le suivant : On remplit des petits paniers d'osier (à Tahiti le Jeie {Freycinetia (/emma Gaud.jremplace l'osier avantageu- sement) de bon terreau; on sème une fève dans chaque pa- nier et l'on meta l'ombre. On arrose souvent. Quand l'arbuste atteint 60 centimètres, on transplante. Plantation. Les plantations sont généralement faites en quinconce (1). Dans les intervalles, on plante des bananiers ou du manioc. La distance entre chaque rangée doit être en moyenne de 4 mètres 30. La 3e année, le cacaoyer commence à fleurir; il donne des fruits vers la 4' ou o' année. (1) Quinconce ainsi appelé parce qu'il représente le chilIreV (cinq) roniHJn ou un V. C'est le quinconce simple. Le quinconce double représente un X ou deux angles opposés au sommet. IV. — :A Canne à Sucre [Sacc/uirum officinarum Linné) Pépinière. Qu'on nous permette de citer l'extrait suivant du Journal des fabricants de sucre : î« L'on s'est contenté (à l'Ile Maurice) de ne planter que les sommités (têtes)... Ou doit prendre le milieu des cannes^ faire des œilletons et les planter. « Les pépinières faites avec des œilletons pris au milieu des cannes saines et vigoureuses fourniront plus tard de bonnes tètes et pourront faire trois générations, mais pas plus. Il faudra toujours continuer la pépinière pour renouve- ler les cannes et les rendre vigoureuses. « 11 est connu que les cannes produisent de nouvelles espèces par la culture. 0 Faire un choix des meilleures espèces cultivées, les planter par œilletons et par tronçons, en pépinière, sur fumier d'é table ». Plantation. Labourer, si possible. Dans le cas contraire, bien nettoyer la terre de toutes les herbes et broussailles environ un mois avant la plantation. Brûler ces herbes. Tracer des sillons espacés de 1^60. Creuser des trous de 40 à4o c/m de large et de 15 à 20 c/m de profondeur, dislants de I mètre les uns des autres. Si l'on ne possède pas de pépinière, on place dans chaque trou trois ou quatre boutures de cannes munies de trois ou quatre yeux et l'on remplit de terre. Si l'on met du fumier, on aura soin d'en placer un peu au fond du trou et un peu au dessus des boutures, après que le trou a été rempli et l'on pressera fortement avec le pied. — 00 — L(^ rapport ordinaire do la canne est de : '1,"> k. 500 do sucre ] 0 k. 750 de glucose ' pour 100 kilos de cannes. 0 k. 250 de cendres ' Le rendement de la terre est en général de 35.000 à 40.000 kilogr. à l'hectare. 11 ne dépasse i)as à la Réunion, [)araît-il, 70.000 kilogr. à l'hectare, sur les propriétés les mieu.x préparées. La première plant.ition ne rapporte qu'au bout de 14 à 15 mois, puis au bout de 12 mois par la suite. Vanille Deux sortes de vanille existent à Tahiti : celle du Mexique [Vamlla aromatica Sw.) a été introduite dans la colonie, en 1840, par l'amiral Hamelin, qui avait alors sou pavillon sur la frégate Virginie. C'est la plus répandue et la plus recherchée. La seconde espèce, appelée vanille de Manille [Vanilla plunifolia And.) est moins précieuse : ses gousses plus lon- gues que celles de la première variété sont de qualité inférieure. Elle a été importée, en 1850, par M. Bonard, capitaine de vaisseau. Ce n'est que quatre années seulement après son introduc- tion, en 1850, que la première espèce commença à rapporter, et ce relard nous parail devoir èlro attribué tant au peu de longueur des lianes mises en terre qu'au nombre restreint des personnes au courant de la fécondation artificielle. Actuellement, cette culture est en faveur dans les Etablis- sements français de l'Océanie et le kilogramme de vanille qui se vendait, en 1892, une piastre et demie, au plus deux piastres chiliennes, vaut aujourd'hui de 20 francs à 25 francs en argent français. 56 Culture Un terrain riche en humus, friable et léger, est celui qui convient le mieux à la vanille. Un sol trop argileux lui est contraire. A elle aussi il faut de la chaleur, assez d'ombre, beaucoup d'humidité. L'humidité s'obtient facilement avec les troncs de bana- niers mis à pourrir au pied des lianes. On aura de l'ombre avec certaines essences d'arbres surtout avec des bananiers. On voit de suite l'avantage de ce dernier mode. En vue de faciliter la fécondation artificielle des fleurs, il est nécessaire que la plante — qui a besoin de tuteurs — reste toujours à portée de la main. Plusieurs systèmes sont employés dans ce but, certains planteurs emploient toujours le rocouyer (1) (Bixa orellana L.), dont la hauteur ne dépasse pas en général i-^oO, D'autres, au moyen de bambous et de branches sèches plantés à l^oO les uns des autres, forment des claies sur lesquelles la vanille s'étend à son aise. Fécondation, récolte, préparation. En ce qui concerne la fécondation, la récolte et la prépa- ration de la vanille, nous ne pouvons mieux faire que de reproduire ici la notice éditée en 1895 par les soins de l'Administration. Soins à donner à la fécondation. Il est nécessaire de faire un choix parmi les Heurs à fécon- der. On doit prendre de préférence les Heurs belles, larges et dont l'embryon est bien développé. Généralement, c'est (1) Les graines du rocouyer donnent une belle couleur rouge. Le rocuu était 1res rcchcrciii^ nvanl la découverte de la garance. Oa n'en tire aucun parti à Tahiti. — 57 - dans les premièrtis fleurs qui s'éptmouisseat qu'il faut faire ce choix. Le temps le plus favorable à la fécondation est de 8 heures du matin à 1 ou 2 heures de l'après-midi. Les fleurs nouent mal lorsqu'on les féconde pendant la pluie. Pour obtenir de belles gousses, longues et bien nourries, il ne faut féconder sur chaque grappe que 3 ou 4 fleurs. Les gousses ainsi obtenues acquerront uno plus grande longueur, seront plus parfumées et, conséquemment, se vendront plus cher. Quand on a fécondé le nombre de fleurs voulu et que la fécondation a réussi, on casse le reste du bourgeon floral pour empêcher l'épanouissement des autres boutons. Les gousses mûries à l'ombre sont moins parfumées que celles qui ont été exposées au soleil. Il y a donc avantage à élaguer les branches qui pourraient empêcher les rayons du soleil de pénétrer jusqu'aux fruits, surtout vers les derniers mois qui précèdent la récolte. Cueillette. Il existe des signes qui permettent de reconnaître sûrement que les gousses sont bonnes à cueillir. Ainsi, lorsque le gros bout commence à jaunir, c'est le bon moment pour en faire la récolte. Si l'on attendait un peu plus longtemps, les fruits se fendraient et constitueraient plus tard une marchandise inférieure. Du reste, il faut faire de fréquentes visites dans la vanille- rie, de façon à faire cueillir le même jour toutes les gousses qui présentent le même degré de maturité. La récolte, autant que possible, ne doit être commencée que lorsque le temps est au beau, par la raison que les gousses doivent, le lendemain du jour où elles ont été cueil- lies, être exposées plusieurs heures au soleil. — o8 — Lorsqu'on détache les gousses, il est nécessaire de prendre certaines précautions pour ne pas diminuer leur longueur et par suite leur valeur marchande. Elles doivent être coupées de telle façon que leur crosse reste intacte. Café. Le café demande une terre légère et rocailleuse, de l'humi- dité, de l'ombre, de la chaleur. La première de ces conditions est facilement obtenue à l'aide de troncs de bananiers que l'on place au pied des plants. L'ombre est assurée au moyen des arbres qui doivent abri- ter les caféiers. Se servir de préférence de l'acacia Lebbeck ou bois 7ioir. Tels sont les arbres qui garnissent l'avenue Bruat, à Papeete. Quand leurs feuilles tombent, elles constituent un engrais qui n'est pas à dédaigner; l'arbre couvert de son feuillage abrite la plantation du soleil trop ardent et les feuilles, en se refermant le soir, permettent à la rosée d'humecter le sol. La variété qui existe dans la colonie est celle d'Arabie {Co/fea arabica L,); la variété '■ Libéria » {Co/fea Libéria Hiern.) vient d'être introduite (1896); elle est inférieure à la première. Pépinière. Couper de fort bambous en tronçons de même longueur; fermer d'un côté et remplir de bonne terre. Semer dans cha- cun un grain de café. Mettre à l'ombre, en terre si l'on veut* Arroserde temps en temps. Au bout de deux ans, on met ces sortes de pots en l(M-re préparée, tels quels, et la transplantation est, par ce moyen beaucoup plus facile que si l'on a semé les fèves en pleine terre. o9 — Transplantation. Au moment de la saison pluvieuse, après que le terrain a été bien nettoyé et que les herbes ont été brûlées, des trous seront pratiqués sur des lignes parallèles. Les trous, en terrain sec, devront être espacés de 2 mètres et les rangées de 2m3o. En terrain humide, augmenter ces distances d'au moins 35 centimètres. Humecter les trous, mettre les pots en terre, placer les vieux troncs de bananiers au pied des plants. Elêter les caféiers trois ans après leur transplantation et ne laisser pousser que les branches horizontales. Quand le caféier est trop vieux — une plantation bien entretenue peut durer près de 40 années — le couper à ras du sol et appliquer sur la plaie un mélange de terre et de cendres délayées ensemble. Ce mélange est avantageusement employé pour détruire les pous qui souvent attaquent les caféiers. A Nossi Bé on emploie dans ce but des pulvérisations d'une solution composée de : Sulfate de cuivre. , 3 kil. Chaux vive. . . . l lui. 500. Eau 100 litres. Deux pulvérisations, par un temps couvert, sans pluie, données à 10 jours d'intervalle, suffisent généralement pour guérir le caféier. Ce précieux arbuste n'est en plein rapport qu'au bout de la cinquième année. Tabac [Nicotiana tabacum L.) Si l'on s'en donne la peine, Tahiti pourra, dans quelques années, livrer au commerce d'excellent tabac de Déli (Iles de la Sonde). — 60 — Le tcibac indigène, trop fort en nicotine, est de qualité inférieure. Il aurait été introduit par Cook en 1769. Deux variétés : Virginia et Havanensis ont été également introduites en 1876 par M. Edouard Butteaud. Des graines de tabac de Déli envoyées en 1893 par M. Couac, colon à Sumatra, à M. le D' Vincent, président de la Chambre d'agriculture de la colonie, ont été semées au Jar- din Raoul. Elles ont donné d'excellents résultats. Le tabac est de qua- lité supérieure, a beaucoup d'arôme et se fume parfaite- ment. Les terres fortes dans lesquelles domine l'argile ne con- viennent pas au tabac. Il lui faut une terre légère, un peu sablonneuse et fumée de temps en temps avec du fumier végétal. Pépinière. Faire les semis vers la mi-août afin d'avoir des plants bons à repiquer à la fin de septembre. 1 litre de graines pèse ooO grammes; un gramme de semence contient de 2.500 à 4.000 graines. La pépinière doit comprendre des planches larges de I^oO. On sème à la volée à raison de 1 centilitre environ par mètre carré. Jusqu'à la transplantation, on arrose, on sarcle et l'on éclaircit. Transplantation . Le terrain bien labouré, on trace des sillons à un mètre de dislance les uns des autres. Vers le milieu de l'après-midi, r.'piq'ier les pieds écartés de 50 centimètres et à mi-hauteur de la tige, ramener la terre à la main et presser légèrement. La récolte a lieu 40 jours environ après la transplantation. - 61 Laisser au plus uno douzaine de feuilles par pied. Les bourgeons qui poussent aux aisselles des feuilles et au pied de la plante devront être enlevés pour conserver à celle-ci tous les sucs nutrififs. Récolter par temps sec quand elles prennent une jolie couleur jaune, en scindant la récolte: les deux feuilles du soniiu'^t, d'abord. (îette manière de procéder à plusieurs jours d'intervalle permet de faire sécher (au soleil) et de classer séparément le coupage, suivant la finesse des feuilles. Les empiler ensuite par paquets (ou manoques) de 2o à 30 feuilles et les conservera l'abri de la moisissure et de la fer- mentation jusqu'à leur mise en balles. L'Arrow-Root. Culture. L'arrow-root [Maranta arundinaced Linné) fournit une farine très nutritive, d'une digestion facile, principalement à l'usage des enfanis et des convalescents. Sa culture est des plus aisées. Quand le sol est bien remué, — labouré si possible, - tra- cer des sillons distants les uns des autres de l^oO environ et de 12 à 15 centimètres de profondeur. Placer les bulbes en les espaçant de \'^'io, les recouvrir de terre. Au moment de la récolte, — K) à 12 mois plus tard, — couper les tiges à ras du sol; déterrer ensuite les tubercules. Indusb'ie. Dans les contrées où celte culture se pratique sur une vaste échelle, en Australie et aux Bermudes, par exemple, on se sert d'appareils à vapeur pour la mouture. Le moulin est composé d'une machine à vapeur, d'un laveur, d'un broyeur, de cylindres qui séparent la farine de la fibre et de la pulpe; enfin d'un sécheur. Les bulbes écrasés, la farine est lavée et tamisée plusieurs fois, passée au sécheur, [»uis étendue pour finir de séclier sur des ciiàssis tendus de calic )t. Dans les Etablissements français de l'Océanie. la culture et la préparation dt l'arrow root sont encore à l'état rudimen- taire. Les bulbes sont grattés et râpés à la main; la farine est ensuite lavée, sécliée et livrée telle au commerce. Ce que nous venons de dire pour l'arrow-root s'applique également au pia. [Tacca pinnati/idaForsi) avec lequel on le confond à tort. Varrow-root est de la famille des Cannacées et le pia de la familles des Taccacées. Les hampes florales du pm, fendues en deux dans la lon- gueur, raclées dans leur partie verte, lavées et séchées, servent à la confection des superbes chapeaux: renommés pour leur finesse et le reflet nacré de leur tresse. Dans nos Etablissements, la farine de pia constitue un aliment très apprécié des indigènes. Elle remplace l'amidon avec avantage. Manioc et Tapioca. Le manioc [Manihot. uHlissima PohI) pourrait devenir une source de revenus pour la colonie. Sa culture exige peu de soins et sa préparation industrielle est des plus faciles. Il se divise en deux catégories: Manioc doux, dont les racines ne contiennent aucun prin- cipe nuisible. Une excellente variété a été introduite par M. le pharmacien Raoul en 1888. ^/anjoc amer, dont les racines renferment un suc amer et vénéneux. C'est de ce dernier que nous allons parler: il est le plus commun et c'est la variété la plus connue à Tahiti. 63 Culture. Le sol doit être bien remué, — labouré si possible, — les mauvaises herbes doivent être arrachées. On creuse des trous à un nT'Ira rie distance les uns des autres, les sillons sont espacés de l'"80 à 2 mètres, et l'on y plante deux Ijuutures. Quand elles ont repris, on arrache la moins vigoureuse et l'on n'a plus qu'à sarcler de temps en temps. Ce n'est qu'au bout de 18 mois à 2 ans, si l'on veut avoir une bonne récolte, qu'il faut seulement arracher les plantes. Bananes. Les Bananes ne sont, à proprement [)nrler. l'objet d'aucun trafic dans nos Etablissements qui en possèdent plusieurs variétés, et dont les principales sont : 1" L'espèce indigène {Mêla), qui est le bananier vulgaire {Musa paradisiac(i) ou du paradis. Son régime contient de 40 à 60 fruits. Il pousse sans culture et son suc pourrait servira la teinture. 2o Le Musa sapientium L,, au tronc plus élancé, appelé Bananier de Rio. Introduit par M. Bonard, capitaine de vaisseau. 3" Le Bananier de Chine {i\Ja.sa Sintnsis Sw ), importé en 1845. 4» La Figue-banane, introduite en 1^77 par M. le comman- dant Planche. Or, veut-on savoir à combien s'est élevée, en 1893, la valeur en francs des bananes vendues aux Etats-Unis ? A vingt-sept millions quatre cent snixante-dix-mille francs. Un planteur intelligent pourrait, on le voit, réaliser de sérieux bénéfices en s'entendant avec les navires qui font le service entre la Colonie et la Nouvelle Zélanle pour l'expor- tation d'un certain nombre de régimes à chaque voyage. fi 4 Ces régimes devraient être coupés aux deux tiers mi^rs pour parvenir à Auckland à l'état voulu de maturité Dans un article inséré au Journal Officiel de la Guadeloupe (no du 29 mai 189M, le président de la Chambre d'Aj^riculture de cette colonie donne sur la culture du bananier les rensei- gnements suivants que nous croyons devoir porter à la connaissaace de nos lecteurs : « Le bananier est une plante annuelle. Sa tige atteint jusqu'à plus de 3 mètres de hauteur et son tronc 0^25 de diamètre. Il produit, chaque année, dans le onzième mois qui suit la plantation, un régime ou grappe qui porte de 130 à 480 fruits (!) et qui, suivant la variété, pèse de '2-) à 40 kilo- grammes (!) « Le bananier vient bien partout, mais il se plaît davantage dans les terres basses. « Un hectare de terre, planté en bananiers, peut fournir annuellement mille régimes de bananes et environ rfewa^ mille rejetons bons à planter. « Le terrain défriché, la culture est facile et peu dispen- dieuse. « Les bananiers sont plantés à 2™50 les uns des autres sur des lignes distantes de 2 mètres. Une fois par au, un peu avant la Uoraison, ou donne une façon à la bêche. . . et c'est tout. ({ Je fixe approximativeinent à 200 francs, récolte comprise, les frais de culture d'une bananerie d'un hectare. « Cueillie avant maturité la banane peut facilement sup- porter une traversée de 20 à 2'> jours. . . » L'auteur de cet article, signé « Polydore », ajoute que la farine de banane (la banane verte coupée en tranches au moyen d'une lame nikelée est mise au four à dessécher, on (t.) réduit en poudre et on tiunise) a un goût agréable, d'une saveur douce, contenant 72 0/0 d'azote. Elle est très propre à l'alimentation des enfants et des convalescents. Ces dires se trouvent confirmés par un article de la Petite République que nous avons lu et des ternies duquel il résulte que le Conseil d'Agriculture de Washington (Etats-Unis) a été saisi de la question de fabrication de la farine de banane. Cette farine serait, sinon aussi parfaite que celle du froment, du moins de beaucoup préférable à celle du seigle. M. Polydore, déjà cité, déclare qu'un régime de 30 kilo- grammes rapporte 7 kil. 500 de farine à Ofr. 75 le kilogramme. Un hectare de bananiers produisant milles régimes rappor- terait 7.500 kilog. de farine, soit 5.625 francs par an. La mort récente de M. Emmanuel Liais, maire de Cherbourg, ancieD Président de la Société d'Horticulture, nous a suggéré l'idée de réimprimer l'article ci-après, paru en 1848, dans le n°2 (devenu très rare) du Bulletin de notre Société. Nous pensons que nos collègues liront avec intérêt ces considérations sur le climat de CherbouKi, auxquelles un demi-siècle écoulé n'a rien fait perdre de leur valeur. La Rédaction. III. Considérations sur le climat de Cherbourg. Il n'a été fait à Cherbourg d'observations météorologiques précises et suivies que pendant les cinq années 1838-39-40- 41-42(1), et il est évident que cette série est trop courte, pour que l'on puisse prétendre déterminer exactement les (1) Ces observations sont dups à M. LRmarclie. Elles ont éié publiées dans les Mémoires de l' À en demie de Cherbourg (1843). M. Lamarche avait observé aussi en 1834, mais seulement à l'heure de midi. — OC) — températures moyennes de l'année et des saisons. Toutefois, en attendant que de nouvelles observations permettent d'atteindre ce résultat, ou peut, par la discussion de celles qui ont été déjà faites, obtenir des valeurs très approcbées de ces moyennes. Dans un rapport fait à l'Académie des Sciences (séance du 20 septembre 1841) sur les observations de M. Lamarcbe, pendant les trois premières années, on a trouvé lo'3,o pour la température moyenne de l'été à Gherbcurg-,et o>^,7 (l)pour celle de l'hiver, en les calculant directement par la combi- naison des maxima etminima journaliers On a ensuite com- paré ces valeurs avec les moyennes des mêmes saisons à Paris, qui ont été déterminées par près de quarante années d'observation, et on en a conclu que la température moyenne de l'été était plus basse à Cherbourg qu'à Paris de l-^o, et celle do l'hiver plus élevée de 2%1 (2). Mais il est évident que l'on n'aurait pas dû comparer les températures moyennes déduites de 3 ans à Cherbourg, avec les résultats de près de quarante, à Paris, mais bien les températures des deux villes pendant les mêmes années (3), il) Il y a eu erreur de calcul ; on aurait dû trouver a", 4. (2) Ce sont ces deroiprs résiiUats qui ont été imprimés dans les Mémoires del Académie cfe C//p/6ow/y/, pour accompagner leslableaux des observations; mais ils sont éuoucés de telle sorte qu'il semble que ces ditléreoces proviennent de la comparaison des mêmes années dans les deux villes, et se rapportent aux températures moyennes maxima et minima de l'année pendant les cinq ans, au lieu qu'elles concernent les températures moyennes de l'été et de l'hiver pendant les trois premières années seuieuient. I^es lempé- ralures moyennes maxima et minima de l'année sont l'uneet l'autre plus élevées à Cberbourtj; qu'à i'aris, et y présentent une moins grande dilTérencc entre elles. (li) On aurait vu alors que les sept mois d'octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars et avril sont moyennement plus chauds à Cherbourg rpi à Paris, et l 's cinq mois de mai, juin, juiliet, août et septembre, moyenuement plus froids; que la tem- pérature moyenne du mois le plus froid à Cherbourg est de 3', 9 plus élevée qu'à Paris, et que celle du mois le plus chaud est seu- lement plus basse de 1°.8; enfin que le nombre des jours de gelée est plus de trois foisplus grand à Paris qu'à Cherbourg. — 0/ La série complète des observations de M. Lainarche donne, par le combinaison d irecte desmaxinia et minima, pour les températures moyennes des saisons à Cherbourg, les nom- bres suivants : Hiver (décembre, janvier, février) 5',4 Printemps (mars, avril, mai) 10<^,6 Eté (juin, juillet, août) 16", 7 Automne (septembre, octobre, novembre) 12"^, 2 (1) Mais pour considérer ces valeurs comme approchées des véritables moyennes, il faudrait que, pendant les cinq ans, une même saison n'eût pas été plusieurs fois excessive dans le même sens, sans offrir de compensations. Or c'est ce qui a eu lieu précisément pour l'hiver; en effet, les hivers de 1838- 40-4i-42 ontétérudes, surtout les deux premiers (2), non seulement à Cherbourg, mais dans presque toute la France, et celui de 1839, quoiqu'il n'ait pas été froid, ne peut cepen- dant être classé parmi les hivers doux: ainsi, à Paris, la moyenne température de ces cinq hivers a été 2^,2, tandis que la vraie moyenne est 3", 6. Il est donc clair que le chiftre 5", 4 que l'on déduit pour Cherbourg de ces cinq années, est également trop faible, et, pouren obtenir un plus probable, nous ajouterons la mo- yenne dilférence entre les hivers de ces cinq ans à Cherbourg et à Paris, qui est 3°, 2, à la température moyenne de l'hiver à Paris, qui est 3°, 6, et nous trouverons ainsi 6^,8, comme valeur approchée de la température moyenne de l'hiver, à Cherbourg. (1) Tous ces nombres sont augmentés d'un dixième de degré pour l'erreur de Rradualioa du thermomètre de M. Lamarche, ainsi (|u il résulte du compte rendu de la séance de l'Académie des Sciences, du 20 septembre 1841. (2) L'hiver de 1840-41 est même un des plus froids que l'on ait éprouvés à Cherbourg depuis un très grand nombre d'années, puisqu'il a fait périr des tiguiers et autres arbres de plus de 40 ans. — 08 — L'été, le printemps et rautuiime, pendant les cinq années 1838-39-40-41-42, ne nous présentent rien de semblable, ni à Cherbourg ni dans le nord de la France : ainsi, à Paris, les moyennes de ces trois saisons, détluites de ces cinq années, ne diiïèrent que de un ou deux dixièmes de degré de celles que l'on a trouvées par une quarantaine d'années d'observa- tion. Nous avons donc de fortes raisons de croire que les valeurs données plus haut pour ces moyennes, à Cherbourg, sont très peu difïérentes des moyennes exactes. Ainsi nous admettrons les chiffres suivants, pour représen- ter les températures moyennes des saisons à Cherbourg. Hiver Printemps . Eté Automne. . 60,8. 10^6. 16^7. 12-, 2. Ho,6 représentera la température dont la moyenne. . . moyenne de l'année (1), Il serait maintenant intéressant de connaître les limites extrèmesde la température à Cherbourg. Malheureusement, nous n'avons à ce sujet que de très vagues renseignements- Les tableaux de M. Lamarche ne nous font connaître que des températures moyennes maxima ou minima, et d'ailleurs cinq années ne pourraient fournir de renseignements exacts. Tout ce que nous savons, c'est que, dans les hivers ordi- naires, le thermomètre ne s'abaisse qu'à I ou 2, rarement 3 degrés au dessous de zéro, et si, dans les hivers rigoureux, il descend plus bas. Une s'éloigne jamais beaucoup de cette (1) A l'appui de ces valeurs, voici, d'après mes observalions, les lempéralurps moyennes de l'année 1848 : Hiver 6",S5. Printemps. H ",17. Eté 1()".70. Automne . . il\ 0. Moyenne... 11°,63. — 69 limite. Ces abaissaïucnls exlraor.linaires arrivent au reste rarement deux fois dans un même hiver, et ne durent jamais que quelques heures. On voit aussi assez souvent des hivers entiers se passer sans que le tliermomèlre descende à zéro. En été la liinite des températures est ordinairement 28 à 30 degrés. Il est très rare que le thermomètre surpasse ce der- nier chilïre; cependant il s'élève quelquefois à plusieurs degrés au-dessus. On voit, d'après ce qui précède, combien le climat de Cherbourg diffère de celui de la plupart des points situés à la mèmelatitude, et c'est évidemment à l'inffuence de la mer qu'il faut attribuer ce phénomène. On sait, en effet, par l'expérience et la théorie, que l'Océan possède des températures beaucoup plus constantes que les continents, et de plus, à égalité de latitude, des tempéra- tures moyennes plus élevées. Il est visible d'ailleurs que la Manche doit, par sa forme, participera celte élévation de la température de l'Océan. En effet, sa plus large ouverture dirigée à l'O. S. 0., la pente de son fond qui a lieu dans le même sens, favorisent à la fois l'entrée avec la marée des eaux échauffées venant du S. 0. et la sortie des eaux refroi- dies qui s'affaissent par leur excès de densité. Cette cons- tance et cette élévation delà température de la mer sont plus grandesau large qu'auprèsdu rivage, mais, lorsqu'il existe, comme sur nos côtes, de fortes marées, le renouvellement continuel de l'eau qu'elles produisent, tend à rapprocher les phénomènes de ceux qui se passent en pleine mer. Que l'on joigne aux faits qui précèdent, cet autre, reconnu par l'expérience, que l'air, à la surface de la mer, est tou. jours, aune certaine distance de la côte, saturé de vapeurs, et il sera facile d'expliquer les anomalies que présente le climat de Cherbourg. En effet, la situation de Cherbourg est telle que tous les vents compris entre le N. E. 15° E., le N. et le N. 0. 20o 0. Y. - 70 vienneut iininédiatemenl de la mer; ceux qui sont compris entre le S. E. 13" E. et le N. E. 15° E. traversent 5 à 6 lieues géographiquesde terre; ceux qui sont compris entre le N. 0. 20o 0. et le sud en parcourent de 4 à 10 lieues (ce dernier trajet pour le sud); ceux, seulement, qui sont compris entre le S. et le S. E. lo'E. viennent de terre. Ainsi presque tous les vents ont traversé la mer. En hiver, les vents qui viennent de la mer, sont plus chauds qu'ils ne seraient s'ils venaient de terre, parce qu'ils viennentde pays plus chauds, la mer, en cette saison, étant beaucoup pluschaude que les terres. Tous ces vents, d'ail- leurs, sont chargés de vapeurs qui se condensent au contact des terres qui sont plus froides que l'Océan. lien résulte le dégagement d'une grande quantité de chaleur, qui répare en partie les pertes du sol, et des nuages qui diminuent le rayonnement. Dans l'intérieur, au contraire, les vents sont très secs en hiver, parce qu'ils se sont déchargés de la plus grande partie de leur humidité sur les côtes: aussi voit-on, dansles lieux très éloignés de la mer, un ciel serein pendant tout l'hiver, mais alors il se produit un rayonnement intense, et la terre gèle à une grande profondeur. A la vérité, cette sérénité du ciel fait jouir d'un beau soleil pendant le jour, mais il serait erroné de croire que c6 fut une cause de cha- leur, car, dans nos latitudes, la quantité de chaleurqui tombe sur le sol par un ciel découvert, est loin, en hiver, de com- penser les pertes dues au rayonnement : aussi voit-on, dans cette saison, le thermomètre monter quand le ciel se couvre, et baisser aussitôt que les nuages se dissipent, et si on prend, pendant un mois d'hiver, la moyenne des jours sereins et celle des jours couverts ou pluvieux, on trouve toujours que cette dernière surpasse la première de plusieurs degrés. Eu hiver, dans l'hémisphère boréal enlier, sauf quelques exceptions locales, les venls les plus froids sont compris entre le N. et le N. E., parce que c'est dans celle direction 71 — quesoat alors les pays les plus froids. A Cherbourg, ces vents viennent de la rn^r qui est plus chaude que le conti- nent, et c'est pour cela que les vents les plus froids sont ceux de S. E.. (fui viennent de terre et sont d'ailleurs très rares. Mais les vents de S. E n'y sont pas plus froids que dans l'intérieur du continent, à même latitude, où ils sont beaucoup plus chauds que ceux de N. E.; ainsi nous ne pou- vons jamais avoir de vents aussi froids que ceux de l'inté- rieur. Eu été, maintenant, les vents de mer sont moins chauds qu'ils ne seraient s'ils venaient de terre, parce que la mer est alors moins chaude que la terre. Mais, par cette même raison, les vapeurs ne se condensent plus au contact de la côte comme en hiver, au contraire, il en résulte des cou- rants ascendants d'air humide se dirigeant vers l'intérieur. Cet air, en s'élevant, se dilate à cause de la moindre pression, par suite, sa température diminue et la condensation des vapeurs se produit. Toutefois, cette condensation ne devient sensible que lorsque les courants sont déji loin de la côte; c'est pour cela que l'on a remarqué que, dans l'intérieur, le ciel est beaucoup plus couvert en été que sur les côtes, pré- cisément le contraire de ce qui a lieu en hiver. Mais, eu été, la quantité de chaleur reçue est plus grande que celle qui est perdue par rayonnement, de sorte que la moyenne tempéra- ture des jours couverts ou pluvieux est moindre que celle des jours sereins. Cette cause doit donc diminuer la tempé- rature de l'intérieur en été, et compenser en partie la moin- dre élévation qui a lieu sur les côtes, à cause des vents plus froids et des brises de mer. Ainsi l'inllaence de la mer pour élever la tem[)éralure de la côte en hiver, est plus grande que son action pour l'abaisser en été : ce résultat est cou- forme aux valeurs que nous avons données plus haut pour les températures des saisons à Cherbourg. En été, les plus grandes chaleurs ont lieu dans tout l'hé- — 11 — inisphère boréal, par vent de S. Iv. parce que c'est, dans celte saison, la direction des pays les plus chauds. La même chose a lieu à Cherbourg, d'autant plus que ce vent vient de terre. Par cette dernière raison, on voit que nos chaleurs extrêmes, contrairement à nos froids extrêmes, ne peuvent pas beaucoup diiïérer de celles de l'intérieur. Toutefois, elles seront plus rares, car l'inégal échauffement et par suite l'iné- gale densité de l'air à la surface de la mer et de la terre occasionnent fréquemment, dans le moment de la chaleur une brise venant de la mer qui arrête l'élévation de la tem- pérature. Cependant, il ne faudrait pas attacher une trop grande importance à l'influence de ces brises, car elles n'ont de régularité que dans les pays voisins de l'équateur. Dans nos climats, la grande variabilité des vents les empêche le plus souvent de se produire, ou bien elles se combinent avec eux de manière à changer de quelques degrés leur direction, ce qui n'a souvent aucune action sensible sur la température. Jusqu'ici nous avons considéré les modifications que la mer fait éprouver à la température des vents qui réagissent ensuite sur la côte, mais il existe aussi une influence de la mer qui se produit par temps calme ou même par un faible vent de terre, qui, cependant, semblerait devoir lui être opposé. Ainsi en hiver, par exemple, il arrive fréquemment qu'il gèle à une ou deux lieues du rivage, tandis qu'auprès de la mer il fait assez doux; d'autres fois, lorsque la neige fond à Cherbourg, en tombant à terre, on en voit une assez grande épaisseur dans les campagnes voisines. Ce fait est très curieux et mérite toute l'attention des mé- téorologues. Voici, pensons-nous, l'explication que l'on pourrait en donner. Nous avons déjà dit que l'air est plus chaud en mer qu'à terre pendant l'hiver; cette différence atteint son maximum pendant le rayonnement nocturne. Mais les deux masses - 73 — d'air de températures diiïéreates ne seront pas séparées par une limite tranchée; au contraire, il s'établira un passage insensible de l'une à l'autre, de telle sorte que l'air, auprès du rivage, sera moins froid qu'à une ou deux lieues de la côte. De plus, la saturation de l'air par les vapeurs ne s'arrê- tera pas non plus exactement au rivage; il est facile de voir, d'après les lois du mélange des vapeurs et des gaz, que ces vapeurs tendront à se mêler avec l'air environnant, et il en résultera que la quantité de vapeur sera très grande près de la côte étira en diminuant rapidement à mesure que l'on s'en éloignera. Pendant le refroidissement, il y aura alors près du rivage une condensation de ces vapeurs qui produira beaucoup de chaleur et diminuera le rayonnement. Il résulte de ce que nous avons dit, en parlant de l'in- fluence des vents sur la température, qu'il doit tomber plus d'eau en hiver qu'en été sur les côtes, et plus en été qu'en hiver dans l'intérieur, et cela d'autant plus qu'on s'éloigne davantage de la mer : c'est ce que montre le tableau suivant, emprunté au traité de météorologie de Kaemtz, auquel nous avons joint les quantités relatives de pluie à Cherbourg, dans chaque saison, d"après les observations de M. La- marche. La quantité annuelle de pluie dans chaque lieu est repré- sentée par iOO. Saisons rbourg ^nwall. 1 lérieur 'Angle- erre. rance idenla- le. rance entale. CD a S Péters- ourg. O o 26.4 ^o*^ o o fa-:: o ^ Hiver . 27.0 23.0 23.4 19 5 18.2 13.6 Print^. 12.7 19.7 20.5 18.3 23.4 21.6 19.4 Eté.... 19 2 25.0 26.0 25.1 29.4 37.1 36 5 Autom« 41.1 30.9 30.4 33.3 27.3 23.2 30.5 La quantité totale de pluie qui tombe dans l'année, est aussi plus grande près des côtes que dans l'intérieur, à cause - 74 -^ de la plus grande humidité de l'air, qui rend les ondées plus fortes. A Cherbourg, elle est, d'après les cinq années pen- dant lesquelles M. Lamarchea fait ses observations, de 1 m. 0916. Cette hauteur d'eau est double de celle qui est tombée à Paris pendant les mêmes années, et qui est égale à la moyenne annuelle ; elle surpasse celle qui tombe sur les côtes occidentales de France et les côtes orientales d'Angle- terre, qui est de 65 centimètres, et même celle qui tombe dans le Cornwall, qui est de 95 centimètres. Le principal inconvénient du climat de Cherbourg con^ siste donc dans l'humidité de l'automne et de l'hiver, car les trois quarts de la quantité annuelle de pluie tombent pen- dant ces deux saisons; mais cet inconvénient est racheté par la douceur de la température, que nous avons reconnue égale en hiver à 6o,8, c'est-à-dire, égale à celle de la plupart des villes du midi de la France et du centre de l'Italie. Ce résultat peut paraître étonnant à cause de notre latitude élevée, mais Cherbourg n'est pas le seul lieu dans ce cas: les côtes du pays de Cornwall, en Angleterre, dont la latitude est encore plus haute que la nôtre, ont en hiver une tempé- rature moyenne qui. déterminée par une période de plus de 20 ans, varie selon les lieux de 6^ 6 à 6'. 9. Cela lient à ce que le Cornwall est une presqu'île, aussi bien que le nord du département de la Manche ; aussi l'humidité de l'hiver y est à peu près la même qu'à Cherbourg. Bien plus, on observe quelquefois dans le midi de la France et au centre de l'Italie des températures minima plus basses que celles de Cherbourg, et qui vont jus(iu'à 10 ou 15 degrés au-dessous de zéro. Fuster a observé à Montpellier — 16°, 1, et à Nice même, dont la température d'hiver est repu, tée pour sa douceur, Schouw a vu le thermomètre indiquer 9\ 6 au-dessous de zéro. Cette dernière température est presque inconnue à Cherbourg, où elle ne pi'ut être obser- vée, de même qu'à Nice, que pendant ces hivers remarqua- bles par leur rigueur, dont l'histoire conserve le souvenir. ^ s Ëll a/ 5 ca ) - C H O c: h «D ^ X t^i ao 'M :o '^ yj ce '^ oc ic -.s S^l S*1 ?>1 c» fM ?] X X X -M (M «^ .... ' J ... Cï -?! a> ~. 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Tonuerre 1 jour. Brume 2 jours. 'c (M cr.CMi?l:e !WDX (MXXXCDîCk^XCM (£!0(MtDOcr>(?]«*<*(M t^ r- :e i^ 1^ X X 1— -.c •M r— -.r 0 0 r- r- ic 0 ^.e '.r; :o ce "-D X 0 >^ [^ îr> co t^ :ce 3\ ^ CM X tr >^ -d* CM >^ X X (3>1 5^1 X X îC X X >* X >^ CM CM CD (M «S- <# ox'd^-•x~C5Cï--o-^oc;oc^icixci— •îcex-r-ce'Md— 1— 'cnoïo — c?] ^ .^ ^ ^ .^ .^ .^ rt>l (?1 (^] 5>] .^ O] (M .1^ .^ ^ sa r^J (?] SJ !?] 5^1 CM jvj (t-i .^ .^ j?! (M Pluie 6 jours. Ecl;iirs 3 jours. Tonnerre'3 jours Brouillard 1 jour Brume 1 jour. 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DoYARD DE LA MoTTE, propriétaire; DuPRAY, capitaine d'artillerie; Frigoult, professeur honoraire, adjoint au Maire; GioT, capitaine de port; Hainneville, Léon, négociant, ancien président du Tri- bunal de Commerce et de la Société d'Agriculture; Havard, propriétaire,- maître principal de la Marine en retraite,- Lepetit, capitaine en retraite; Lepoittevin, propriétaire, ancien notaire; Liais, Emmanuel, maire de Cherbourg; Maillard, propriétaire; MoLL, directeur des constructions navales, en retraite, ancien maire; PiGNOT, entrepreneur, ancien conseiller municipal; Piton, capitaine de frégate en retraite, adjoint au Maire. *** Mme d'Aboville était la mère de notre excellent collègueM. René d'Aboville. Quand son lîls dut quitter notre ville, elle - 77 tint à témoigner sa sympathie pour notre Société, en se fai- sant inscrire au nombre des dames patronnesses. * ]\|me Lepoittevin, vcuvc d'uu de nos regrettés collègues' M. Lepoilteviu, s'intéressait particulièrement à la Société d'horticulture et assistait aux réunions des dames patron- nesses, lors des expositions. iNous avons pris une large part au deuil des familles de jVImes d'Abosville et Lepoittevin. * * * M. Emmanuel Liais, Maire de la ville de Cherbourg, quoi que jeune encore, s'était intéressé en 1844 à la fondation de la Société d'horticulture, les fondateurs comptant au nombre de ses amis, et il se ht admettre comme membre titulaire le 7 septembre 184o. C'était donc sinon un fondateur, du moins l'un des plus anciens sociétaires. II remplit les fonctions de secrétaire adjoint en 1850 et 1851, et celle de secrétaire pen- dant l'année 1852. Il ne tarda pas à partir pour Paris, puis pour le Brésil. A son premier retour en France, il fut nommé Président, après le décès du regretté M. Dalidan, et il exerça la présidence en 1872 et 1873. M. Emmanuel Liais, à son deuxième départ pour le Brésil devint président honoraire, et, plus tard, président d'hon neur, lorsqu'il fut nommé maire tie notre ville, après s'être fixé définitivement à Cherbourg. Un de ses premiers mémoires est celui ayant pour titre : (Jonsnléraliona sur Le climat de (Iherhourg^qn'i fut publié dans le bulletin de la société d'horticulture d(.' 1848 (1)et (|ue nous avons cru devoir reproduire dans le présent bulletin. De ce qui précède, il résulte que, depuis son jeune âge, (1) 11 avail éle publia deux bullelins: l'un en 1847 I i'jiiilrc en ISitS, et l;i MTiR l'iil iiilcM(tm|)uo jusqu'en 1809, anm'e où celte publication (i.! tepri*e. - 78 -^ M. Emmanuel Liais n'a pas cessé de s'intéresser à l'Iiorlicul- ture cherbourgeoise. Aussi, se rendant compte des avantajçes que procure le climat de notre ville pour la culture des véj,^étaux exotiques, a-t-il tenu, profitant de l'expérience acquise dans ses vo- yages, à réunir Ias plantes les plus utiles et les plus intéres santés des pays cliau Is, dont quelques-unes étaient incon- nues en Europe. II a créé, dans sa propriété de la rue du Chantier, de belles serres et un parc qui, par leurs végétaux incomparables, attirent l'attention de tous les étrangers et qui ont fortement contribué au renom de l'Iiorliculture cher- bourgeoise. M. Emmanuel Liais nous ayant autorisés à visiter fréquem- mentsa propriété, nous avons eu plusieurs fois l'occasion d'en faire des compte-rendus, et, souvent, il se mettait avec empressement à notre disposition pour nous guider, et nous donner, avec la meilleure grâce, des renseignements qui étaient bien précieux pour nous. X nos expositions, il avait bien voulu laisser ligurerquelquesunes de ses belles plantes. Nous n'ignorons pas les services qu'il a rendus àla science par ses travaux et ses écrits, et aussi, à la ville de Cherbourg pendant son administration comme Maire, mais nous ne pouvons, dans ce bulletin, signaler que ceux qu'il a rendus à l'horticulture et ils sont considérables. Le don à la Ville de sa belle propriétécomme jardin public, contribuera àla faire mieux connaître encore et apprécier des étrangers. La société a tenu à témoigner tous les regrets qu'elle éprou- vait du décès de M. Emmanuel Liais. Une très nombreuse délégation la représentait aux obsèques, le 11 Mars 1900, et cette délégation aurait é'é bien plus forte encore, si un cer- tain nombre de sociétaires n'avaieut pas du se grou[)er avec d'autres sociétés ou corps constitués de la Ville, * * * M. MoLL, pendant son administration comme Maire, avait ])rofité de toutes les occasions pour être agréable et utile àla — 70 — Sociéîé d'iiorlioiilturo, pour seconder ses efforts et aidera l'organisation de ses expositions. Depuis de longues années déjà, il comptait a'j nouïhre de ses sociétaires. *** MM. Frigoult et Piton, adjoints au maire, avaient égale- ment témoigné toutes leurs sympathies à la Société d'horti- culture. Le premier, ancien collègue, comme professeur, de nos regrettés présidents, MM. Duprey et Gervaise, avait été inté- ressé depuis un certain nombre d'années à nos travaux. * * M. Léon HAiNNEViLLEaimait beaucoup notreSociété; ilavait pris une part active h l'organisation de ses expositions, et, quand il devint président de la société d'agriculture, il pro- fila de toutes les occasions, pour resserrer davantage encore les excellentes relations de cordiale fraternité qui existaient entie nos deux associations. * * * MM. Havard et Maillard aimaient particulièrement notre Société. Comme membres des commissions permanentes, ils avaient pris une part active aux visites de jardins; comme membres des commissions d'organisation, ils avaient mon- tré, tous les deux, un grand dévouement pour la préparation de nos expositions. Le deuxième avait mêuie, parfois, pré- senté des spécimens des belles plantes et des fruits qu'il cul- tivait avec soin dans sa propriété de la rue Hélain. *** M. DE CouviLLE, propriétaire du château deQuerqueville, s'intére sait à l'horticulture et avait tenu, depuis de nom- breuses années, à tigurer sur la liste des sociétaires. - 80 * * M. Delafosse, propriétaire du parc du Beau St^jour (der- rière la gare de Cherbourg) planté de remarquables végétaux- exotiques, par M. llaniond, et que le climat de Cherbourg peruiet d'avoir en plein air, entretenait avec soin sa précieuse propriété et permettait toujours, avec empressement, sa visite aux membres de notre Société. * * * M.DoYARD DELAiMoTTE, qui était devenu un allié de notre excellent vice-président et professeur d'arboricullure M. Levesque, suivait avec intérêt les séances et visites de la Société et s'associait souvent à ses travaux. * M. DupRAY comptait, depuis quelques mois seulement, au nombre des sociétaires et il avait demandé de lui-même son admission. Ce qui prouve qu'il s'intéressait à l'horticulture. * * M.GiOTétait très heureux de proliter des occasions d'être agréable à notre société, à laquelle il s'intéressait beaucoup Il nous avait prêté parfois des relevés météorologiques dont nous avions fait des extraits pour le Bulletin. * * M. LEPETrr avait haltitê un certain temps près de notre jardin de la rue Monleliello, qu'il visitait fréquemment. Il assistait assez souvent à nos séances. * * * M. Lepoittevin. gendre de M. Marie, qui possédait ces ma- gnifiqtms jardins du Roule, que le chemin de fer et la gare — 81 ont fait disparaître, comptait au nombre des membres de la société d'horticulture. *** M. PiGNOT, comme conseiller municipal, avait profité de toutes les occasions d'être utile à notre société; comme pro- priétaire des carrières du Roule, il avait mis à notre disposi- tion des rocailles pour notre jardin et nos expositions. C'est dire quel intérêt il portait à nos travaux. *** Cette longue nécrologie indique les nombreuses et bien sensibles pertes que la mort a causées à la Société d'horti- culture. L'année 1899-1!)0()comptera parmi l'une des pluspénibles qu'elle ait eu à traverser. Ce n'est pas sans une profonde émotion que nous avons écrit les notices qui précèdent; nous avions des relations particulières des plus cordiales avec plusieurs des défunts et les autres avaient témoigné, dans maintes circonstances, leurs sympathies à notre société. P. LELIÈVRE. — 82 — Liste générale des IVIembres de la Société d'Horticulture au 1" Avril 1900. DAMES PATRONESSES Mmes Beaiissieu, rue Christine, 18. Biaise, rue Ancien iïôlel-Dieu. 11. Bonfils, rue du Val-de-Saire, 51. Cabart Danneville, rue de la Comédie, 24. Canuet, rue Monlebello, 42. De la Chapelle, rue de la Comédie, 41. Duhommet, rue du Val-de-Saire, 42. Gosselin, rue Thiers, 12. Groignard, rue Magenta. 7. Guilbart, rue Montebello, 45. Lalisel, rue Tour-Carrée, 10. Leblanc, Gustave, rue Bondor, 19. Leroy. Gibert, rue François La Vieille, 37. Macé, rue de la Duché, 28. Moiiisenet, rue des Carrières, 35. Nissen, rue de la Bucaille, 76. Peynaud, rue Asselin, 1. Picot, rue Montebello, 57, Renault, Charles, rue de la Poudrière, 4. Vudet, place d'Armes, 7. MEMBRES TITULAIRES MM. Alterner, agent principal du Commissariat de la Marine en retraite, rue de la Duché, passage Dumesnil. 5. Amiot, bibliothécaire-archiviste de la Ville, rue Sle- llonorine, 2 bis. Andréani. capitaine de frégate, rue Victor-Hugo, 19. Annelot, juge d'instruction, rue du Vril-de-Saire, 157. Ar.liiinbaud. négociant, rue de la Fontaine, 2i. Arlut, maître tailleur, rue Tour-Carrée, 10. Arnault, lieutenant de vaisseau en retraite, rue du Val-de-Saire, 120. S3 - MM. Aubel. commis principal de complcibilité de la Marine, rue Goubervilie. Aubert, propriétaire, à ïourlaville. Balbaud, médecin en chef de la Marine, rue de Toc- queville, 34. Balmont, horticulteur, rue de la Duché, 48. Barbey, ancien chef d'institution, propriétaire à Tol- levast. Bardon, bandagiste, rue de la Fontaine, 47. Bayard, propriétaire, rue Asselin. Beaugraud, propriétaire, rue du Bois, 35, à ïourlaville. Benard, sous intendant militaire en retraite, rue Montebello, 28. Berger, retraité de la Marine, rue de la Poudrière, 51. Bernard, docteur-médecin, rue du Val de-Saire, 111. Bernard, propriétaire, rue de l'Ermitage, 11. Bernhard, propriétaire, rue de la Bucaille, 42. Besselièvre, marchand tailleur, rue du Château, 9. Biard, imprimeur, rue Gambetta, 14. Bigot, principal clerc de notaire, rue Amiral d'Abo- ville, 29. Bohn, propriétaire, rue Sainte-Honorine, 89. Bouin, sous-agent administratif de la Marine, rue de l'Aima, 5. Brancheris, agent du Commissariat de la Marine, rue la Poudrière. 30. Brière, avoué, rue Louis XVI, 3. Buhot, n)archand quincaillier, rue du Bassin, 35. Buhot, Eugène, père, négociant, rue du Val-de-Saire, 115. Buhot, contre-maître, chez M. Leblond, à Octeville. Cabart Danneville, sénateur, boulevard Saint-Michel 143, Paris. Canteau, vétérinaire municipal, aux Abattoirs. Canu, agent du Commissariat de la Marine en retraite, rue du Val-de-Saire. 92. Carraud, propriétaire, rue Sainte-Hoeorine, 20. Caubrière, père, propriétaire rue de la Marine, 40, Cavron, Léon, horticulteur, rue Gambetta, 12. Chaletle, commissaire de la Marine eu retraite, rue Sainte-Honorine, 43. Charpille, propriétaire, rue Asselin, 75. Contant, propriétaire à Tourlaville. Corbière, professeur au Lycée, rue Asselin, 70. Cotlel, négociant, conseiller d'arrondissement, rue Vintras, 10, 8'i — MM. Courtois, agent coinptahle principal de la Marine, rue Jeanne fl'Arc, 47. Courval, restaurateur, place du Cancliin. Dalidan, notaire à Sainte-Marie-du-Mont. De Chauleloup, oHlcier de marine en retraite, place du Vœu, y. De Meeus, directeur de l'Usine à Gaz, rue Ilélain, 78. Dépinée, propriétaire, rue Segondat, 12. Desnos, ])('re, propriétaire, rui^ Cachin, 33. Desquesnes, agent administratif de la Marine en re- traite, rue Sainte-Honorine, 11. Desrez, photographe, rue du Bassin, oo. De Tocqueville (Vicomte), au château de ïourlaville. Devillère, maître entretenu de la Marine en retraite, rue de la Polie, 109. Dietsch, lieutenant-colonel du 77^^ territorial, rue d'inkermann, 2. Digard, Léon, propriétaire à Tourlaville (Maupas). Divetain, négociant, rue de la Fontaine, 25. Dubfjst, Jules, négociant, rue de la Vase, 4. Dufour, jardinier aux Fourches, Equeurdreville. Dumez, négociant, conseiller municipal, place de la Révolution, 12. Dupont, père, graveur, rue de la Fontaine, 49. Dupont, lils, imprimeur, rue Tour Carrée, 8. Durel, commis du Commissariat de la Marine, rue Sainte Honorine, 69. Dutoit, capitaine d'artillerie en retraite, rue de France. Dutot, grefTier du Tribunal de commerce, adjoint au Maire, rue Montebello, 56. Eguay, marchand bimbelotier, rue du Château, 25. Enault, notaire, rue de l'Ancien-Quai, 22. Evensen, marchand tailleur, rue du Val de-Saire, 15. Faisant, loueur de voiture, rue de l'Ancien Quai, 8. Fatosme, capitaine au long-cours, rue de la Polie, 75 bis. Favier, avocat, rue des Moulins, 6. Fayolle, jardinier en chef du château de Tourlaville. Fenard, Léon, négociant, rue Cachin. Fenard, Théodore, négociant, rue du Maupas, 15. Flouest, capitaine au Cribotage, rue AmiralCourbet,37. FoUiot, ancien huissier, rue de l'Aima, 10. Fontaine, jardinier, rue de Sennecey, 74. Fournier, capitaine de frégate, rue Jeanne d'Arc, 12. Fournier, capitaine d'infanterie de Marine, rue de la Polie, 153. — 85 — MM. Françoise dil Tirel, maître serrurier, rue Moulebello, 22 (jiallaiid, professeur au Lycée, rue Montebello, 41. Gard in, propriétaire, rue de l'Ermitage, 6. Garot, libraire, rue de la Fontaine 40. Gauvin, capitaine au 2o«, rue de l'Eglise, 4. Gellé, sous agent du Commissariat de la Marine en retraite, rue Christine, 25. Géraud, chef de musique en retraite, rue Asselin, 72. Girard, jardinier, rue de la Polie, 121. Godey, propriétaire, rue Dujardin, 1 bis. Gosse, ancien notaire, président du Conseil d'arrondis- sement, rue Louis XVI, 15. Gosselin, jardinier, rue du Val-de-Saire. Goupil des Pallières, chirurgien-dentiste, rue des Tribunaux, 5. Goupil-Vardon, bijoutier, rue de la Fontaine, 22. Grouard, Auguste, négociant, conseiller municipal, rue du Val-de-Saire, 14. Grouard, Léon, négociant, rue du Rivage, 4. Hainneville, René, négociant, rue du Val-de-Saire, 153. Halopé, horticulteur, rue de la F'ontaine, 14. Hamard, négociant, passage Lejuez. Hamelin, agent d'afïaires, rue François La Vieille, 46. Hamelin, inspecteur de la Marine, rue de Bailly, 13. Hauvet, gretfierdu Tribunal civil, rue de l'Abbaje,!?. Hennequin, propriétaire, rue de la Paix, 13, Equeur- dreville. Henry, libraire, rue de la Vase, 40. Herclat, receveur de la Caisse d'Epargne, rue Thiers, 18. Hervieux, propriétaire, rue de l'Aima, 26. Hochet, négociant, rue de la Poudrière, 34. Houchet, Léon, commis banquier, rue Carnot, 12. Ingoult, ancien notaire, au hameau Lafouëdre, Octe- ville. JoUiet, chef de bataillon en retraite, conseiller muni- cipal, rue du Chantier. 62. Lagarde, lieutenant de vaisseau en retraite, rue de la Duché, 24. Lalisel, bijoutier, rue Tour-Carrée. Lamson, capitaine de vaisseau, rue de la Duché, 46. Langlois, courtier maritime, rue Victor-Hugo, 27. Laplace, pépiniériste, à Acqueville. Launay, entrepreneur, rue du Roule, 71. Laurent, Louis, épicier, rue de la Fontaine, 23. Lebailly, retraité, rue de la Paix, 27, Equeurdreville. so — MM. Le Barrier, coimiiissaire de la Marine, rue Boudor. 24. Leblanc, Guslave, négociant, rue Bondor, 19. Leblond, négociant, rue Tour-Carrée, 31. Le Boullenger, lieutenant des Douanes en retraite, rue Sadi-Carnot, 77, Octeville. Lebouleiller, notaire^ rue François-La Vieille, 37. Le Brettevillois, agent du Commissariat de la Marine en retraite, rue du Val-de-Saire, 110. Le Brettevillois, Dis, comptable, rue d'Inkermann. Le Brettevillois, secrétaire en chef de la Mairie, rue Jeanne d'Arc. 28. Lebriseur, agent d'assurances, rue du Val-de-Saire, 41 , Lebrun, commis banquier, rue Monlebello, 48. Lebrun, Pierre, banquier, rue de Bailly, 23, Lecappon, aîné, jardinier en chef du Jardin public, avenue Carnot. Lecappon, jeune, jardinier du parc '« Emmanuel Liais», rue de la Bucaille, 22. Le Carpentier, avocat, rue de l'Aima, 41. Lecavelier, maître serrurier, rue de la Fontaine, 24. Leclère, retraité de la Marine, rue Félix-Faure, 2, Equeurd reville. Lecoute, Henri, négociant, rue du Château, 19. Le Dérubey, vérilicatenr des Douanes, rue des Ormes, 38. Lefauconnier, commissaire de la Marine, rue de la Polie, 70 bis. Leflamand, contre- maître à l'Arsenal, rue du Bois, 7, Tourlaville. Leflambe, Félix, propriétaire, place Napoléon, 44, Le Godec, capitaine de Gendarmerie en retraite, rue des Ormes, 70. Le Goupil notaire, rue de Bailly. Le Granché, propriétaire, président du Tribunal de Commerce, rue de l'Aima, 9. Le Granché, père, horloger, rue du Val-de-Saire, 67. Legrin, avocat, conseiller municipal, rue Auvray, 12. Leharengé, fumiste, rue au Fourdray, 18, Lahoullier, magasinier de la Marine, rue Grande- Vallée, 47. Lejeune, commis du Commissariat de la Marine, rue Monlebello, 1 1. Lejolis, propriétaire, rue de la Duché, 29. Le Léon, capilaiui; de vaisseau, rue de la Duché, 48. Leliévre, agent principal du Commissariat de la Ma- rine, rue de la Polie, 18. 87 MM. Lolièvro, recevour (les contributions indirectes en re- Iniito, rue Dujnrdin, 38, Lem;i2;nen, jardinier, rue des Carrières, ^5. LeMaout, imprimeur, rue Tour-Garrfe, 2o. Lemarié, néj^ociant, rue du Val-do Saire, 37. I.einénicier, sous-préfet, rue Emmanuel Liais. Le Monnier, parfumeur, place du Château, 11. Lemonnier, propriétaire, rue Bonhomme, 57. Lenormand, sous-agentdu commissariat de la Marine rue Vaui)an, 30. Leparmenlier, propriétaire, rue Asselin, 73. Lepellctier, jardinier, rue de la Duché, 70. Lenelley, a^ent comptable de la marine, rue Sainte- Honorine. 29. Lepniit, ancien tonnelier, rue des Tanneries, 11. Lepoitlevin, ancien libraire, rue du Val-de-Saire, 59. Lepont, père, propriétaire, quai Alexandre III, 30. Lequerrurier, propriétaire, rue Saint-Sauveur, 5. Lequertier, directeur de la Société Générale, rue Fran- çois La Vieille, 32. Le Roux, proviseur honoraire du lycée, rue de la Bu- caille, 4Ô. Letellier, propriétaire, rue du Chantier, 97. Leterrier, marchand de i>raines, rue Gambetta, 13. LetuUier, jardinier, rue Amiral-Courbet. 32. Levaillant, commis de Marine, quai de l'Entrepôt, 29. Levéel, Albert, horticulteur, rue de la Duché, 115. Levéel, Gustave, horticulteur, rue de la Fontaine, 33. Levesque, père, néi;ociant, place de la Fontaine, 3. Levitre, commis de marine, rue de la Duché, 6. L'homme, propriétaire, rue la Comédie, 4. L'hotellier, directeur du Phare delà Manche, tuq An Bassin, 16. Lilais, maître d'hôtel, rue Gambetta, 7. Macé, Adrien, négociant, ruede laDuché, 17. Mahieu, agent administratif de la Marine en retraite. nie du Val-de-Saire, 107. Mallet, entrepreneur, rue de Sennecey, 75. Manceau, pharmacien, rue François La Vieille, 2. Manoury, maître principal entretenu en retraite, rue de l'Aima, 36. Marguerie. libraire, rue François La Vieille, 42. Marie, propriétaire, rue Sainte-Honorine, 41. Marion, notaire, rue Gambetta, 52. Martin, maître principal entretenu en retraite, rue de la Polie, 105. — 8S ^ MM. Masson, commandant d'artillerie, riiede la Duché, 64. Massonni, commissaire de la marine, nie Asselin, 61. Ménard, adjudant principal comptable en retraite, rue Asselin, 11. Menut, Henri, l)anquier. rue Christine, ■'). Meunier, otïicier de marine, place Napoléon, 26. Miette, ancien pharmacien, rue des Moulins. 17. Monnoye, docteur médecin, rue François La Vieille, 28. Morel, professeur au Lycée, rue Sainte- Honorioe. 46. Morizot, brasseur, quai de l'Ancien Arsenal. Néhou, chef de bureau à la mairie, rue Louis-Piiilippe (Corderies). Nicollet, professeur en retraite, rue duVal-de-Saire,59. Noyon, Auguste, commis de marine, impasse Dorival, 10. Noyon, Jacques, retraité de la uiarine, rue Sainle- Hooorine, 21. Noyon, Joseph, fabricant de meubles, rue de la Paix, 22. Orange, agent comptable de la marine en retraite, rue Bonhomme, 38. Paysant, propriétaire, rue Fleury, 73. Periaux, propriétaire, rue Thiers, 28. Petiteville, capitaine au long cours, rue Asselin, 6o. Piard, marchand de nouveautés, rue du Château, 7. Picard, maître peintre, rue Hélain, 38. Pichard, propriétaire, rue Hélain. 81). Picquenot,reprtsentantde commerce, rue Notre Dauie, 13. Pierron de Mondésir, propriétaire à Sauxuiesuil. Pigeon, négociant, place delà Fontaine, 10. Poignant, marchand de graines, place de la Fontaine, \ bis. Point, propriétaire à Bourbourg, ïourlaville. Pontus, Bon, propriétaire, rue Louis XVI, 9. Pool, lieutenant-colonel de gendarmerie en retraite. rue François La Vieille, 15. Poullain, agent principal du commissariat, rue de la Paix, 10. Poullain, marchand de nouveautés, rue Grande-Rue, 2. Poullain, maître menuisier, rue de la Duché (passage Desjardins). Poupeville, agent-voyer delà Ville, rue Dujardin, 28. Poupeville, Alcide, négociant, ruedu Val-de Saire, 1 13 Poupeville, Gustave, propriétaire, hameau Pinel, à Equeurdreville. - 80-~ MM. Poiillwis, marclKind dn nouveautés, conseiller muni cipcil, place de la Fontaine, I Provin, otlieier niéeauicien de la marine eu retraite, rue duCIiantier, 6f5. Querquelin, propriétaire, rue Saint-Sauveur, 2, Ocleville. Quiédeharge, propriétaire, rue Jeanne d'Arc, 26, Quoniain, aident adiuinistralif d(! la marine en retraite, rue de l'Aima. 'iO. Rabec, entrepreneur, rue de Tocqueville, 70. Raucli, chef de bataillon en retraite, rue du Chantier, 88. Rémy, commisdes postes, rueThiers,24, àTourlaville. Renaud, Charles, docteur médecin, rue de la Pou- drière, 4. Rendu, trésorier des invalides, rue Montebello, 69. Retout, entrepreneur, rue Jeanne d'Arc. 34. Rihouey, buraliste, rue du Val-de-Saire, 41. Rini;ard. négociant, avenue Carnot, 3. Robin, agent comptable de la marine en retraite, rue Victor Hugo, 21, Robine, ancien avoué, rue (>hristine, 24. Rossel, agentdu commissariat delà Marineen retraite, rue du Val de-Saire, 103. Roux, chef de bataillon en retraite, rue Montebello, 40, Rouxel, enliepreneur, rue Sadi Carnot, 9. à Ocleville. Ruel, maître entretenu de la Marine, impasse Gouber- ville, o. Ruel, Michel, propriétaire, rue Montebello, 21. Sailleufets, entrepreneur, rue de l'Ermitage. Salley, ingénieur des Ponts et Chaussées en retraite, rue du Vieux-Pont, 19. Sanson, propriétaire, ruede la Duché, 25. Sequiès, commissaire de police, place du Château. Serouge, propriétaire, ruede la Poudrière, Ho. Simon, Albert, constructeur mécanicien, rue Hélain, 70. Simon, directeur de la succursale de la Ranque de France, rue des Tribunaux Soin, propriétaire, rue de la Duché, 53. Souhait, propriétaire, lue du Chantier, 5. Théau I. jardinier chez M. ïh. Fenard. rue du Maupas, 15 Théry. président du Tribunal, rue Hélain, 85 Thibaut, maître peintre, rue Thomas-Henry, 27. Thoinmin, commis de marine, rue Cachin. - 90 MM. Travert. maitre entretenu de la marine, rue Gauibetta, à Equenrdreville. Iréboul, ingénieur de la Marine, rue de la Duelié, 48, Trocherie. eoniinis du commissariat rie la marine, rue François La Vieille, 27. Trulïert, propriétaire, rue C ntant, 11. Turbert, docteur mé lecin, rue Emmanuel Liais. Vaslot, boulanger, avenueCarnot, 121 1er. Vigier, propriétaire, rue du VaLde-Saire. 93. Vincent, conseiller municipal, rue Bondor. Viviès, lieutenant-colonel d'artillerie; de marine en retraite, rue Asselin, 99. Witzig, ingénieur, à Beauséjour, rue du Roule. Yvon, maitre relieur, rue de la Paix. Horticulteurs, Jardiniers & Marchands de Graines DE CHERBOURG FAlSAxNT l'Ain lE DE LA SOCIÉTÉ D'IlOimCULTURE -<»'»îarc?»'; MM. BALMONT, horticulteur-fleuriste, rue de la Duclié, 48. CAVRON (Léon), horticulteur-fleuriste, rue Asselin et rue Gam- betta, 12. DUFOUR, horticulteur-jardinier, à Equeurdreville, Fourches." FONTAINE, horticulteur-maraîcher et marchand de graines, rue de Sennecey, 74. GOSSELIN. horticulteur-maraîcher primeuriste, rue du Val-de- Sau'e, T24. GIRARD, jardinier, rue de la Polie, I2[. HALOPÉ-CAVRON, horticulteur-fleuriste, rue de la Fontaine, 14. LE PELLETIER, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 70. LE TELLIER, horticulteur, rue Grande-Rue, 12. LE TERRIER, marchand de graines, rue Gambetta, i bis. LE TULLIER, jardinier, entrepreneur de jardins neufs et de cons- truction de rochers artificiels, rue Amiral-Courbet (impasse Leblanc). LEVÉEL air.é, horticulteur-fleuriste, rue delà Duché, 109. LEVÉEL jeune, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 115. POIGNANT, marchand de graines, place de la Fontaine, i bis. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE GHEFIBOXJFIG 32^ ANNEE ANNEK, 1900 0 CHERBOURG MPRIMERIE l'hotellier, RUE DU BASSIN ET 1901 PLACE DU CHATEAU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE GI^EI^IBOUFIG. 32^ ANNEE ANNÉE 1900 ^^^^ SEW YORK CHERBOURG IMPRIMERE l'hOTELLIER, RUE DU RASSIN ET PLACE DU CHATEAU 1901 J^^^l^ Les opinions exprimées dans les rapports et mémoires insérés au Bulletin sont personnelles aux auteurs. Le Comité de Rédaction peut autoriser l'insertion au Bulletin de tout article, que son auteur soit membre de la Société ou qu'il y soit étranger. CONDITIONS D ADMISSION Pour être admis à la Société, il faut être présenté par un membre de la Société et agréé par le Conseil d adminis- tration. La cotisation annuelle est de 5 ir. Chaque membre reçoit gratuitement le Bulletin. RÉUNIONS Les séances ont lieu le premier dimanche de chaque mois, à / h 112 après-midi, au siège de la Société, rue Montebello, IL Les ordres du jour sont portés à la connaissance des socié- taires par la voie des journaux. Q'U7izi il 1/ a lieu, des convocations sont adressées à domicile. La séance de jani/ier, consacrée aux élec- tions annuelles, a lieu, par anticipation^ le dernier dimanche de décembre. Les leçons d'arboriculture, de liuriculture et de botanique, annoncées par la voie des journaux, sont données au jardin spécial de la Société, 10, passage des Jardins (entre les rues de la Duché et delà Polie), ou bien au jardin delà rue Montebello et dans la salle des séances. Membres d'Honneur de la Société. i M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement. Présidents d honneur | ^^ ^^ ^^^-^^.^ ^,^3 Cherbourg. Prési(hMU honoraire : M. le Doete.ir Renault, ##, Maire de Cherbourg. Trésorier honoraire: M. Oiîange. agent comptable de la Marine retraite. Membres du Bureau pour 1901. Président: M. CoiiBiiiRE, |M-, professeur de sciences naturelles au Lycée, rue Asselin, 70. . . , ,^ , • c 1 Levesque, i, négociant, pi. de la bontaine, 8. Vice-Présidents, MM. Dutot, p 1., Adjoint au Maire, rue Montebello, / 56 Conseillers d'adminis- tration, xMM. ( Hervieux, propriétaire, rue de l'Aima, 26, \ Le CarpeiNTIer, avocat, rue de l'Alni^a ,41 Macé. Adrien, négociant, rue de la Duché, 37.^ , PiARD, marchand de nouveautés, rue du Cha- \ teau, 7. Trésorier : M. Le Brettevillois, secrétaire en chef de la Maine, rue Jeanne-d'Arc. 28. Secrétaire : M. Leuèvre, Paulin. ^O. rue de la Polie, 48. Secrétaires- \ Thommin, Commis de la Marine, rue Cachin. adjoints, MM. ) LeteruIkk. uiarehand de graines, rue Gambetta, \i. Bibliothécaire : M. Novox, imi)asse Dorival, place de la Fontaine. Bibliothécaire-adjoint : M. Cavron, Léon, horticulteur, rue Gambetta. Commissions permanentes. cultures d UTILITE. (M. Levesque !§, Président). MM. DÉPiNÉE, propriétaire. Salle, >^, ingénieur des Ponts et Chaussées en retraite. Bernard, propriétaire. Robin §^S agent compt. princ. de la Marine en retraite. Lefauconni.er . commissaire de 1" classe de la Marine. cultures d'agrément. (M. Dutot, O L, Président). MM. Lei'armentier, propriétaire. Nicolllet, # L, professeur en retraite. Legrin. avocat. Rossel, agent du Commissa- riat de la Marine en retraite. Point, propriétaire, à Tour- laville. M. Corbière Comité de Rédaction. ■■ [.. Président; Le Carpentier, Vice-Président; Membres du Bureau; M. Nicollet. # L MM. les Directeur du jardin : M. Hervieux- Professeur d'arboriculture : M. Levesque §. Jardinier de la Société et Professeur de floriculture : M. Letullier. inhumations des sociétaires: M. Délégué pour convoquer aux farmentier, propriétaire, rue Asselin, 73. Le BULLETIN DE 1900. TABLE DES MATIERES p. Lelièvre, Ed. Le Carpentier. Robin. id. id. Legrin. L. Thommin. A. Macé. L. Robin. Levesque. p. Lelièvre. id. Lefaoconnier. p. Lelièvre. id. id. Pages, Composition du Bureau et des Commis- sions permanentes pour l'année 1901 . 3 Extraits des procès-verbaux de l'année 1900 5 Visite de jardins : I. Domaine de Nacqueville 27 II. Jardin de M. Le Brun 32 III. Jardin de M. Le Blond 33 IV. Jardins réservés du château de Tourlaville 36 V. Cultures de chrysanthèmes de MM. Cavron et Girard 39 VI. Visite chez M. Pierre Gosselin 43 VII. Parc et jardins du château de Martinvast 46 Note sur les conifères de Martinvast... 49 Exposition de Valognes 61 Expositionhorticole à Cherbourgen 1901 66 Présentation de fruits par M. Lefau- connier 69 Traité du Vin et du Sidre par J. Le Paulmier 72 La défense du Vin et le phylloxéra, de M. Sahut 79 Nécrologie 80 Liste des nouveaux Membres 84 -X»*- C3 o EXTRAITS DES PROCÈS-VERBaUX De l'année 1900 1 »ï>i>/. a. SÉANCE DU 4 FÉVRIER Géographie des Etablissements de rOcéanie par M. Picquenot.— La cochenille; emploi de moyens préventifs. — Un gros orme. - Souvenir offert à M. Orange, ancien trésorier. - Graines de Chamœrops excelsa. 44 membres présents, M. le Président dépose sur le bureau la géographie des Etablissements français de l'Océanie par M. Picquenot, mem- bre correspondant à Tahiti. Dans cet ouvrage, se trouvent des renseignements intéressant plus particulièrement la Société d'Horticulture, sur la culture du cotonnier, des cocas, du cacaoyer, de la canne à sucre, de la vanille, du café, du tabac, du manioc, des bananiers. Ce travail, édité par la maison Challamel, de Paris, est des plus utiles et des plus intéres- sants . Il est donné lecture d'un rapport de M. Leterner, fort bien fait et contenant de nombreux renseignements au sujet de l'exposition de chrysanthèmes qui a eu lieu à Avranches en novembre 1899. M. Leterrier avait été chargé d'aller repré senter à Avranches, comme délégué, la Société d'Horticulture de Cherbourg. De chaleureux remerciements sont adresses à IVI Leterrier. m'. Levesque donne connaissance des publications reçues pendant les deux mois précédents. H signale, dans la Semaine Horticole, un article ayant pour titre « Les plantes à bêtes ». M. Levesque est d'avis que les moyens préventifs sont les meilleurs pour détruire les insectes qui s'attaquent aux plantes. H avait remarqué un commencement de cochenille 6 — dans la serre du jardin du passage des Jardins, Il a coupé le pied de vigne sur lequel il s'en trouvait. (C'3 pied a repoussé depuis). 11 a réussi à arrêter l'invasion de la cochenille. 11 en existe dans les serres voisines. M. Levesque conseille de brûler et de couper les bourgeons sur lesquels il a été remar- qué des pucerons. De même il est d'avis que si l'on soufre les vignes avant l'apparition de l'oïdium on les en préserve. Dans la Revue Horticole sont signalés des articles sur la fructification du kaki ou Diospyros costata; sur la conserva- tion hivernale des salades; sur la création d'un nouveau jardin fleuriste de la ville de Paris à Auteuil; sur un gros orme se trouvant à Vénérand (Charente-Inférieure): la hauteur est de 36 mètres, le tronc sous branches a trois mètres de diamètre, l'envergure est de 29 mètres, la circonférence à l'exhaussement des racines 14 mètres. Un sociétaire rappelle qu'il existait autrefois, au hameau Noblet à Octeville. un vieux hêtre très fort dont les douze branches étaient chacune de la grosseur d'un bel arbre et qu'on l'appelait les douze apôtres. M. le Président rappelle que sur le bureau, à la dernière séance, avait été déposée une statuette choisie par MM. Cor- bière et Le Garpentier et destinée à être remise, en témoignage de reconnaissance, à M. Orange que son grand âge forçait d'abandonner les fonctions de trésorier qu'il remplissait depuis 32 ans avec tant de dévouement. Le bureau s'est rendu, après la séance de Décembre, chez M. Orange qui a été très touché et très reconnaissant de cette marque de sympathie de la Société. M. Lebrettevillois est entré en fonc- tions comme trésorier. M. Hervieux offre aux sociétaires qui en désirent des grai- nes de Chamœrops excelsa qu'il a recueillies dans son jardin. - 7 SÉANCE DU 4 Mars Fraises Tsar, Boule iVOr, Louis Gautier, Royal Sovereign, Saint- Antoine de Padoue. — Importation des pommes déterre et des fruits de table en Angleterre. — Communications diverses. 40 membres présents. M. Levesque, en faisant le dépouillement des publications, signale les fraises du prospectus de M. Louis Gautier. Il dit qu'il a fait venir des fraises nouvelles et qu'il en a été décou- ragé. Le Tsar n'a pas donné de bons résultats; la Boule d'Or encore moins. D'après divers sociétaires, la fraise France donne beaucoup; HéricartdeThury est excellente. M. Bernard n'a obtenu qu'une seule fraise Louis Gautier, mais elle avait 8 c/in de diamètre. Ce fruit serait à essayer, M. Piard en offre et recommande le Royal Sovereign. Mar- guerite Le Breton ne vaut pas grand chose, ajoute un socié- taire, quoiqu'il en ait été obtenu des fraises de 48 gr. Elle produit beaucoup et est remontante. Dans le Bullelin de la Société Nationale d'Horticulture de France se trouve un historique de cette Société fondée en 1827. Le premier président fut M. HéricartdeThury. Les noms de ses successeurs oui été également donnés à des fruits bien connus maintenant. Dans la Revue Horticole, ou lit des renseignements sur l'importation, dans le Royaume-Uni, des pommes de terre, importation qui s'élève annuellement à 1.500.000 quintaux. Dans le Journal Horticole et Viticole, il est signalé qu'il y a eu hésitation pour le classement des raisins à l'Exposition Internationale et leur attribution soit à l'agriculture, soit à l'horticulture. Ils ont été rattachés à l'arboriculture fruitière. A propos d'un rapport de M. Lucien Baltet, fils de M. Ch. Ballet, sur le congrès pomologique du Concours Général de Vervins, M. Levesque dit que l'on pourrait essayer peut-être d'organiser un congrès pomologique à Cherbourg. Plusieurs sociétaires pensent qu'il appartiendrait surtout à — 8 — la Société d'Agriculture de s'occuper des fruits à cidre, les fruits de table étant plutôt du ressort de la Société d'Horti- culture. Il est répondu que, généralement, les congrès pomologi- ques sont organisés sour les auspices des sociétés d'horti- culture. Dans une des publications reçues est mentionnée l'impor- tance de l'introduction en Angleterre des pommes à couteau. Les Etats-Unis viennent en première ligne; la France n'occupe que le 6" rang. Dans le Bulletin de la Société d'Horticulture de Lorient sont signalés des volubilis à fleurs doubles dont il existe plusieurs variétés. M, Piard propose que la Société fasse venir une fraise nouvelle, Saint-Antoine de Padoue. valant 1 fr. 50, provenant de Royal Sovereign et de Saint-Joseph. L'achat en est approuvé par la Société. Cette fraise remontante est plus grosse que Saint-Joseph. M. Levesque offre des coulants de la fraise le Tsar. SÉANCE DU 1^"^ Avril Décès de M. Emm. Liais. — Banues formées par des œufs dhnsectes autour de bourgeons. — Les insectes et la féconda- tion des arbres fruitiers. — Communications diverses. 42 membres présents. Il est fait part du décès de M. Rmm. Liais qui était membre de la Société depuis Novembre 1845. Il avait rempli les fonc- tions de Secrétaire Adjoint, de Secrétaire et de Président. Il était, en dernier lieu, Président honoraire, et, comme maire de Cherbourg, Président d'honneur. Il est donné un exposé des services qu'il a rendus à l'horticulture en général, et à la Société en particulier (*). (*) Si l'exposé des services rendus par M. Emm. Liais n'est pas détaillé ci-dessus, c'est qu'une notice nécrologique lui a été con- sacrée dans le Bulletin précédent. - 9 - M Levesqiie présente trois bourgeons de poiriers entourés de bagues contenant de 130 à 140 œufs qui produiraient des insectes. Les chenilles éclosent en même temps et se dirigent vers les bourgeons donnant >Ic3 feuilles. Elles éclosent au moment où la température est suffisante pour l'épanouis- sement des feuilles. Quand elles ont exercé leurs ravages sur les feuilles, la tige meurt. Au moment de la taille, il faudra avoir soin de détruire les bagues. Les chenilles se réunissent dans une espèce de nid; après la deuxième mue, le nid devient plus gros; après la troisième mue, les chenilles se laissent tomber au moyen d'un fil et se dispersent. Si les oiseaux n'en détruisaient pas, les jardins en seraient pleins. Cette chenille n'est pas la même que celle du groseiller. M. Levesque l'a trouvée sur le poirier, sur le pommier, sur le prunier, et rarement sur le cerisier. M. Levesque signale les avis des comités de pomologie publiés dans le journal La Pomologie Française, n^ 3, 1«r Mars 1900, au sujet de la radiation ou de la conservation de divers fruits de la liste des bons fruits. La suppression est demandée pour des fruits qui, ici, sont généralement appré- ciés, tels que Bergamote d'été. A propos d'un article des publications reçues, M. Piard dit que, pour avoir de beaux fraisiers, il faut les recevoir à l'automne. Dans le Bulletin de la Société Nationale d'Horticulture, un article de M. Lindemansur les arbres fruitiers et les abeilles, recommande de supprimer rigoureusement du verger les végétaux susceptibles de détourner à leur profit les insectes qui interviennent dans la fécondation des arbres fruitiers. Le journal Le Cidre et le Poiré a publié une série d'articles dans le même sens, en ce qui concerne les abeilles. M. Leves- que ne partage pas cette manière de voir. M. Corbière répond qu'il est reconnu scientifiquement que les insectes servent à la fécondation des arbres fruitiers, mais, comme M. Levesque, il reconnaît que le beau temps favorise aussi la fécondation. 10 - Il y a une multitude de plantes, par exemple les sauges, ajoute M. Corbière, qui ne se reproduiraient pas sans la fécondation par les insectes. SÉANCE DU 5 Mai Dépouillement des publications reçues. — Bmsins Madeleine angevine. Gros Coulard, etc. — Communications diverses. 42 membres présents. Il a été reçu une lettre de faire-part du décès de M. Magny Renderet, de la Société d'Horticulture de Coutances, qui était venu plusieurs fois faire partie du jury des expositions de Cherbourg et qui faisait toujours le meilleur accueil à nos délégués lorsqu'ils allaient à Coutances. La Société de Cher- bourg s'associe au deuil de celle de Coutances. M. le Président annonce que les commissions ont été réunies pour l'organisation de leurs travaux. Il a été convenu que les publications reçues pendant le mois seraient, après chaque séance, déposées dans la salle des réunions, où les membres des commissions pourraient les examiner et consi- gner sur des cahiers spéciaux (un pour chaque commission), leurs remarques sur les articles qui auraient paru les plus intéressants. MM. Robin et Rossel ont déjà noté ce qu'ils ont trouvé digne d'être signalé et il est fait part de leurs notes qui sont le sujet d'intéressantes discussions entre les membres pré- sents. A cette occasion, il est décidé d'acheter, pour le jardin de la Société, un Bibes speciosum ou groseiller à fleurde fuchsia, signalé par l'une des publications reçues. A propos d'un article sur les raisins blancs précoces, M. Levesque dit que le raisin Madeleine Angevine est beau à l'air libre et mûrit en serre avant le Chasselas de Fontaine- bleau. Il en a distribué un certain nombre de boutures. M. Piard dit que le Raisin Gros Coulard est excellent, mais que son principal défaut, qui proviendrait du manque de - 11 — chaleur est la coulure. Il ajoute que divers amateurs ont abandonné le Parc de Versailles, mais qu'il a conservé ce raisin, qui réussit souvent. Il considère qu'avec certains soins on peut l'empêcher de couler. M. Dépinée ajoute que le Frankental et le Gros Colman ne sont réellement beaux que quand ils sont bien cultivés. La fécondation artificielle, dit un autre sociétaire, indiquée comme moyen d'empêcher le coulage, donne moins de mal que le ciselage. M. Levesque conseille de ne conserver qu'un pied de Parc de Versailles par serre, car, pour lui, cette vigne est à culti- ver par les amateurs pour avoir un peu de produit avec beaucoup de soins. Des remerciements sont adressés à MM. Robin et Rossel ainsi qu'aux sociétaires qui ont bien voulu faire part de leurs observations à propos des articles signalés. M. Levesque lit une note très intéressante sur les poires calebaciformes déformées par la présence d'un insecte. SÉANCE DU 2 Juin. Fleurs de calcéolaires apportées par M. Levesque. — Un rhodo- dendron de M. Hatopé à l'Exposition Universelle. — Moment de Vébourgeonnementdelavigne. — Communications diverses. 35 membres présents. M. Corbière, vice-président, rappelle que, depuis la der- nière séance, M. le D^ Renault, président, a été nommé maire de Cherbourg; MM. Dutot et Legrin, membres du bureau et des commissions permanentes, ont été nommés adjoints. La Société applaudit cette communication. M. Corbière ajoute que M. le D' Renault a adressé sa démission de président estimant que ses fonctions de maire ne lui permettent plus de diriger la Société d'Horticulture. De même, M. Le Brettevillois, devenu secrétaire en chef de la mairie, a écrit qu'il ne pouvait plus continuer à remplir les fonctions de trésorier. — 12 Sur la proposition de M. Corbière, la Société charge, à l'unanimité, le bureau avec MM.Salley et Nicollet, représen- tant les commissions permanentes, de faire des démarches auprès de MM. le D^' Renault et Le Brettevillois pour les prier de revenir sur leur décision. Un sociétaire propose qu'il soit adressé des compliments à M. Halopé pour l'obtention d'un premier prix à l'Exposition Universelle où il avait présenté un rhododendron obtenu par lui de semis et qui a été très remarqué. D'ailleurs, les per- sonnes qui l'ont vu dans le magasin de M. Halopé, rue de la Fontaine, ont pu juger de sa magnifique floraison. Cette proposition est accueillie par de vifs applaudissements de la Société. M. Levesque dit que la floriculture, au printemps, est délaissée à Cherbourg. Un sociétaire ajoute qu'un horticul- teur de Paris venu à Cherbourg a été surpris de n'y pas voir plus de fleurs de printemps dans les jardins. M. Levesque présente des calcéolaires très jolis. Il dit que pour avoir des graines de belles fleurs, il ne faut pas craindre d'y mettre le prix. Le paquet lui a coûté 3 fr. et il a obtenu de 100 à 130 plantes. Les calcéolaires lèvent parfaitement; il faut les semer dans une terrine à mi-ombre. M. Dépinée dit qu'il faut avoir beaucoup de place pour posséder, dans les mêmes jardins, des plantes de printemps et des plantes d'été. M. Levesque oftre des calcéolaires aux sociétaires qui en désireraient. M. Lenormand émet le vœu que des paquets de graines soient distribués par la voie du sort. MM. Robin et Rossel ont continué l'examen des publica- tions reçues pendant le mois précédent ; il est donné connais- sance des notes qu'ils ont prises et dans lesquelles ils ont signalé les articles qui leur ont paru les plus intéressants. Il est lu quelques-uns de ces articles qui sont l'objet d'échange de réflexions entre les sociétaires, par exemple dans la Semaine Horticole, la Revue Horticole, la Revue Horticole de V Algérie. — 13 — TTn sociétaire ayant demandé s'il faut ébourgeonner et pincer a mesure que la vigne pousse, M. Levesque répond qu'il ne touche pas à la vigne quand elle pousse, sauf pour enlever les pousses inutiles pourîa taille d'hiver. Il ne palisse pas avant que le raisin soit fleuri; il préfère le palissage tardif au précoce, parce que l'ombrage des raisins au prin- temps ne nuit pas et favorise le développement des grappes. M. Lalisel a apporté une ronce appelée fraisier-framboisier. Il n'en connaît pas le résultat, l'ayant depuis peu de temps. Ce serait une espèce américaine; à la fleur succède un fruit écarlate. Il paraîtrait que ce serait une plante d'ornement. M. Levesque a fait venir, il y a quelques années, six varié- tés de ce genre de plantes. De vifs remerciements sont adressés aux sociétaires qui ont bien voulu faire des communications. SÉANCE DU l®'" Juillet. Importation des pommes en Allemagne. — Dépouillement des publications reçues. — Présentation de roses. — Communica- tions diverses. 29 membres présents. M. Corbière dit qu'il est heureux d'annoncer qu'à la suite des démarches faites auprès de MM. Renault et Le Brettevil- lois, en conséquence du vote de la Société, par le Bureau assisté de MM. NicoUet et Salle, M. le docteur Renault a consenti à rester Président de la Société, et M. Le Brette- villois a bien voulu conserver les fonctions de trésorier. Ce dernier dit que ce n'est pas sans un certain serrement de cœur qu'il s'était démis de ses fonctions de Trésorier, ayant rencontré de vives sympathies dans la Société; mais il pensait que ses nouvelles fonctions, très absorbantes, ne lui permettaient pas de s'occuper de la trésorerie. Après avoir pris l'avis de M. le Maire, et sur les vives instances du sympa- thique vice-président, M. Corbière, dont la parole est si II. 14 - persuasive, et qui agissait au nom de la Société, il accepte de rester trésorier et il continuera la gestion des deniers de la Société avec tout le dévouement possible jusqu'à la fin de l'année en cours. Ces communications sont accueillies par de vifs applau- dissements. Le secrétaire donne connaissance d'un article du Journal des Agriculteurs de la Manche sur le commerce des fruits en Allemagne et sur l'emploi du jus de tabac par l'agriculture. Dans le premier de ces articles, on voit que les importa- tions de pommes ont été très élevées. L'Autriche y figurait pour 416,463 quintaux, la France pour 294,549 quintaux, l'Italie pour 228,962 quintaux, etc. Il est, ensuite, donné connaissance des articles qui ont été notés par MM. Robin et Rossel comme leur ayant paru les plus inîéressants parmi ceux des publications reçues. Parmi les articles signalés par M. Robin, il est lu des passages des suivants : Journal de viticole de la Gironde: pommes de terre tomates obtenues de récoltes simultanées de pommes de terre et de tomates. Dans la même publication, traitement de la maladie des tomates. Revue horticole, n» 7, l^r avril 1900 : nouvelle recette contre le puceron lanigère (savon noir, 33 gr.; eau chaude, un litre). Un sociétaire dit qu'il a vu, dans un journal, recommander l'emploi de l'huile de foie de morue contre les insectes. Revue horticole de l'Algérie : asperge blanche et asperge verte. Pomologie française : culture forcée du fraisier. M. Dépinée dit qu'en Amérique on cultive le fraisier dans des tonneaux percés. Journal le Cidre et le Poiré: le pommier à cidre, les abeilles et le pommier (suite). M. Rossel, représentant la commission des cultures d'agré- ment, a signalé aussi certains articles, dont les suivants : - 43 — Revue horticole, page 172 : les chrysanthènes à grandes fleurs en 1862. Journal de la Société Nationale d'horticulture de France : culture des chrysanthèmes en Chine. Annales de la Gironde : emballage des fleurs coupées. Bulletin de la Société d'Horticulture et d'Arboriculture de la Haute-Vienne : Bouturage des cyclamens; confitures de roses, etc. 11 est donné lecture de certains de ces articles, lecture à laquelle la très grande majorité des sociétaires trouve beau- coup d'intérêt. M. Ilervieux a déposé sur le bureau de très belles roses. Il avait obtenu accidentellement, sur un pied Docteur Pasteur, une rose autre que cette variété et qui était éblouissante. Il l'a écussonnée et a continué à obtenir une belle fleur rouge. La rose Docteur Pasteur doit être une hybride. De vifs remerciements sont adressés à MM. Robin, Rossel et Hervieux. SÉANCE DU o Août 1900. Soufrage de la vigne. — Poires précoces de Trévoux. — Bouture de figuier portant des figues. — Pommes d'Eve. — Commu- nications diverses. 31 membres présents. MM, Robin et Rossel ont noté ce qui leur a paru le plus intéressant dans les publications reçues. Il en est donné connaissance à la Société. Ce sont, entre autres : Provence agricole : un article sur le soufrage de la vigne oii il est conseillé de soufrer la première fois au début de la végétation. La fleur de soufre arrêterait la marche de l'Eri- Dos, dû à un insecte. M. Levesque préfère le soufre sublimé au soufre trituré; ils ne se distinguent guère qu'à l'emploi. M. Dépinée dit que le soufre précipité (à la nicotine), et qui est brun, est préférable. — 16 - La Revue horticole dé l'Algérit recommande, pour combat- tre les cochenilles, la coccinelle des cochenilles. Dans le Bulletin d'Epernay se trouvent des notes sur les iris et sur le bouturage du pelargonium. La Revue horticole du l""" juin 1900, n» 11, indique les modes d'emploi de la nicotine dans les pulvérisations et les vaporisations. M. le Président adresse les félicitations de la Société, aux applaudissements de l'assistance, au secrétaire, M. Lelièvre, auquel M. le Président de la République a remis les palmes académiques lors de son voyage à Cherbourg. M. Levesque présente : 1° Des poires précoces de Trévoux; 2" Une bouture en pot de figuier ayant un an et portant des figues. M. Levesque apportera une vigne obtenue en serre. M. Hervieux présente : I^Une branche de poirier Clappt's favorite,lrès vigoureuse et ayant l'aspect d'une bonne végétation, quoiqu'elle soit attaquée par des pucerons; 2» Des Pommes d'Eve, l'une des premières pommes mûres. M. Levesque a fait partie, le 4 août, du Jury de l'Exposi- tion de Valognes où M. Cavron avait présenté de remarqua- bles produits. Il en rendra compte ultérieurement. Des remerciements sont adressés aux sociétaires ayant fait des communications, notamment à MM. Rossel, Robin, Le- vesque, Hervieux. SÉANCE DU â Septembre. Emploi du Lepidium campestre contre les insectes. — Greffage de pommes de terre sur tomates. — Apports de poires et de belles fleurs de dahlias nouveaux . — Dépouillement des publications. — Communications diverses. 31 membres présents. M. Lagarde dit que les espérances qu'il avait l'an dernier se sont réalisées pour ses pêchers. Il a eu une centaine de pèches cette année. Il présente une pêche Madeleine. — 17 - Il est donné lecture d'un article de M. Le Jolis publié dans la Revue horticole de 1847 et ayant pour titre : « Les plantes cultivées en plein air à Cherbourg » . MM. Robin et Rossel ont signalé les articles qui leur ont paru les plus intércssauls dans les publications reçues. Ce sont, notamment, les suivants : Pelargonium à grandes fleurs (5u//e^m d'^/^ernaj/); époque du bouturage des chrysanthèmes {Journal des roses); le perce- neige {Bulletin de la Société d'Horticulture de Nantes); utilité des abeilles, abandon de cette culture en France {Bulletin de la Sarthe) ; M. Corbière a vu la culture des abeilles dans les Basses-Alpes pratiquée d'une façon rationnelle très remar- quable. Jardinière impérissable {Bévue horticole de V Algérie). M. Dépinée donne connaissance d"un article du journal V Agriculture moderne qui indique, pour détruire les insectes et les punaises, le Lepidium campestre. M. Corbière dit que cette plante n'est pas rare en Normandie, et qu'il existe un Lepidium cultivé sous le nom de cresson alenois. M. Dépinée rappelle l'essai de greffage de pomme de terre sur tomate fait, d'après un journal d'horticulture, en 1897, et dont la Société a déjà été entretenue. Des pommes de terre étaient venues à l'aisselle des feuilles. M. Corbière dit que ce résultat est quelque peu extraordi- naire, mais qu'il n'a rien d'impossible, les deux plantes appartenant au même genre Solunum; toutefois, le procédé ne peut être productif. M. Dépinée ajoute que des tomates greffées sur pommes de terre donnent des tomates. M. Levesque signale des fruits provenant du jardin du passage des Jardins : Poires Clappt's favorite, espèce recom- mandable, bon fruit, fertile ; Docteur Jules Quito, joli fruit, espèce fertile. M. Girard a envoyé de superbes fleurs de dahlias nouveaux très remarqués; entre autres : King's Fischer, Night,Arachné, Gloriosa, the Queen, Badiane standard, Bearer, etc. Ces dahlias viennent de Paris et d'Angers. De vifs remerciements sont adressés aux sociétaires qui ont fait des communications et des apports, et notamment à M. Girard. - 18 SÉANCE DU 7 Octobre 1900. La greffe coulée sous Vécorce. — Fraises Louis Gautier, Saint- Antoine de Padoue. Saint Joseph. — Poires du jardin du passage des Jardins — Communications diverses. 48 membres présents. MM. Robin et Rossel ont bien voulu noter les articles qui leur ont paru les plus intéressants dans les publications reçues. M. Alterner demande si ces sociétaires ne pourraient don- ner une analyse somuiaire des articles remarqués par eux. Sont signalés : Bulletin des Deux Sèvres : une no\.&s,\jiTV hortensia grimpant; Bulletin de la Gironde, avril juin 1900 : article ayant pour titre « Engrais et insecticides »; Même publication : hortensias bleus, moyen pour les obtenir; broyer des ardoises et mettre avec dans la terre du sulfate de fer; Bévue horticole : concours temporaire à l'Exposition Uni- verselle de Paris; Même publication : article sur la grelïe coulée sousl'écorce; M. Levesque dit que cette greffe donne de bons résultats. Plusieurs poiriers ont été rajeunis par lui au moyen de ce procédé. Des branches ont été ajoutées à un arbre et soudées au moyen de la greffe sous l'écorce. Bévue horticole des Bouches-du- Bh&ne : traitement contre la cloque du pêcher; emploi de la poudre de pyrèthre contre les punaises. M. Lalisel a essayé tie l'oxydine mélangée avec de l'eau et, en arrosant des pêchers, il a corrigé la cloque; il a eu beau- coup de pêches cette année. L'oxydine doit être un dérivé du goudron. M. Piard se demande si la température ne serait pas la cause de la disparition de la cloque. M. Lalisel, avec du fumier où il avait mis de l'oxydine, a — 19 détruit des vers blancs dans un champ et a obtenu, ensuite, de belles pommes de terre. M. Levesque, à propos d'un article où il est question de fruits remontants, dit qu'il a fait venir, pour la Société, des fraisiers Louis Gautier et Saint-Antoine de Padoue. Il présente des fruits de ce dernier. Les pieds étaient petits; la végéta- tion a été superbe et a donné beaucoup de coulants. Louis Gautier a peu de rejets. M. Dépinée s'est procuré, en novembre, des pieds de fraisier Saint-Joseph qui sont devenus très larges. Il aura au moins, par pied, une soixantaine de fleurs. Les fruits s'ob- tiennent de juin et juillet à octobre. Des filets plantés il y a deux mois ont donné 50 et 60 fleurs. Il a eu Saint-Antoine de Padoue qm n'a pas donné d'aussi bons résultats; mais peut- être ce fraisier était-il moins bien placé. M. Piard dit que le fraisier Saint-Antoine de Padoue est issu du Saint-Joseph avec Royal Sovereign et qu'il semble devoir donner de meilleurs résultats que le Saint-Joseph. Il a eu des fraises de 60 grammes; maintenant, elles sont plus petites. L'opinion de M. Piard est confirmée par diverses publica- tions, ajoute M. Rossel. Dans la dernière visite des jardins de Marlinvast, il a été constaté que le Saint-Joseph n'avait pas bien réussi. M. Altemer a essayé, contre la cochenille, du savon noir avec de l'eau et du lysol, d'après les indications de la Revue horticole. Il est donné connaissance d'extraits de lettres deM.Picque- not, membre correspondant à Tahiti. Il a envoyé un journal publié en français à San Francisco et qui, en avril dernier, consacrait un article nécrologique à M. Emm. Liais. M. Robin lit son rapport sur les visites des jardins de MM. Le Brun et Le Blond. De vifs remerciements sont adressés à M. Robin pour son intéressant rapport, et à lui ainsi qu'à M. Rossel pour leur dépouillement des publications. M. Leterrierdit que M. Cordonnier, lechrysanthémiste bien connu, est venu à Cherbourg et qu'il a visité les cultures de — 20 vignes et de tomates de M. Gosselin qu'il a trouvées très remarquables. M. Levesque présente des poires provenant du jardin du passage des Jardins, entre autres : Louise bonne d'Àvran- ches, William Duchesse, un des plus beaux fruits de la pomo- logie, Général Totleben, Beurré Ha^dy . SÉANCE DU 4 Novembre. Rapports de visites de jardins. — Répartition en récompenses de la subvention de 300 francs du Gouvernement . — Fraise Léon XllI. — Poires et pommes. — Fleurs de dahlias, cactus. 58 membres présents. M. le Président rappelle que la Société a perdu, dans le courant du mois d'octobre, l'un de ses membres les plus dévoués, M. Lagarde, qui prenait part régulièrement aux travaux de la Société. Sa mort subite a afïecté vivement ses collègues de la Société d'Horticulture qui avaient avec lui les plus cordiales relations. M. Legrin, n'ayant pu assister à la séance, a envoyé un intéressant rapport sur la visite des collections de chrysan- thèmes de MM. Léon Cavron et Girard. Il en est donné lecture. M. Thommin, de son côté, lit son rapport sur la visite des serres de M. Gosselin. M. Lelièvre lit une note sur la présentation de fruits faite à une réunion du bureau et des commissions par M. Lefau- connier. Le Secrétaire présente l'exposé suivant : A la suite des visites faites et des concours ouverts pour distribuer en primes la subvention de 300 francs accordée par le Ministre de l'Agriculture, au nom du Gouvernement de la République, le Bureau et les Commissions permanentes ont attribué, dans leurs séances des 2, -Il et 28 octobre 1900 : 1° A M. Lefauconnier et ses fils, de Réville, une médaille de vermeil grand module, pour collection de poires, pommes à couteau et à cidre. - 21 - 2» A M. Fayolle, jardinier en chef du château de Tourla- ville, pour tenue du parc, des jardins d'agrément et potager et taille des arbres fruitiers, une prime de 40 francs; 3° A M. Duteurtre, jardinier en chef du château de Martin- vast, pour tenue du parc, des jardins d'agrément et potager et taille des arbres fruitiers, une prime de 40 francs; 4° A M. Gosselin, pour culture de vignes et de tomates en serre, une prime de 40 francs; 5» A M. Léon Cavron, pour culture de chrysanthèmes, une prime de 40 francs; 6° A M. Girard, pour culture de chrysanthèmes, une prime de 30 francs, et pour apport à une séance de fleurs de dahlias- cactus une prime de 10 francs; 1° A M. Louis Buhot, pour tenue du jardin potager de M. Le Blond, à Ocleville, une prime de 35 francs; 8o A M. Lelullier, pour tenue du jardin d'agrément de M. Le Blond et taille des arbres fruitiers, une prime de 35 francs; 9° A M. Lamiral, jardinier en chef du château de Nacque- ville, pour tenue du parc, une somme de 30 francs; 10° A M. Le Baron, ouvrier jardinier de M. Lelullier, pour tenue du jardin de M. Le Brun, banquier, une prime de 30 francs. M. le Président dit que la Société a pu faire, cette année, un certain nombre de visites et que les récompenses accor- dées dépassent la subvention de 300 francs accordée par le Gouvernement. M. Falaize présente une fraise qu'on lui a donnée sous le nom de Léon XUl, qui est remontante et ressemble kEricard de Thury. M. le Président donne connaissance du dépouillement des publications fait par MM, Robin et Rossel. M. Lefauconnier présente une poire-figue, une variété de reinette à cbifts, [Jeanne Hardy) et un beau /?eurre d'Aremberj. M. Girard avait envoyé de très belles fleurs de dahlias-cac tus qui ont été fort remarquées. De vifs remerciements sunt adressés aux sociétaires qui III. 22 — ont fait des apports et des communications, notamment à MM. Legrin et Thommin pour leurs intéressants rapports. SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE Comptes du Trésorier. — Visite du parc de Nacqueville. — Rai- siîi r Algérienne. — Vigne en pot, bouture d'un an. — Fruits du jardin de la Société. — Physianthus albens, — Floraison exceptionnelle. — Déformation de l'appareil végétatif des plantes. 47 membres présents. M. Ménard lit le rapport qu'il a rédigé au nom de la Com- mission chargée d'examiner les comptes du Trésorier. Il résulte de ce rapport que, du !«'" Novembre 1899 au 1«^ Novembre 1900, les recettes se sont élevées à. . . . 4.096 f.05 et les dépenses à 2.392 31 Il restait en caisse au 1'^'' Novembre 1900 1 .703f. 74 se composant de 1 . 500 fr. à la Caisse d'Epargne et de 202 fr. 74 en numéraire. Le nombre des cotisations recouvrées a été de 290 en 1900. En 1898 il était de 326 ; en 1899 de 305. Le rapport se termine ainsi : « Nous avons constaté que la comptabilité de notre nouveau trésorier était tenue d'une manière parfaite. Nous vous proposons, par suite, d'approu- ver ses comptes et de lui voter des félicitations pour le dévouement qu'il a apporté dans l'accomplissement de ses fonctions ». Ces conclusions sont adoptées à l'unanimité des membres présents, et des remerciements sont adressés à M. Le Brette- villois. Il est, de plus, décidé, conformément aux statuts, qu'un extrait du procès-verbal lui sera remis pour lui servir de décliarge. Le Secrétaire ajoute que tout le possible a été fait pour faire régler les dépenses de la Société. Il reste peu à payer et il y a lieu de penser que toutes les dépenses restant à faire — 23 — ou faites une fois réglées, la Société aura de disponible au 1" Janvier les i.oOO francs placés à la Caisse d'Epargne. M. Le Brettevillois remercie la Société. M. Le Carpentier lit un remarquable rapport sur la visite du parc de Nacqueville dans le courant de l'été. Ce rapport est vivement applaudi et de chaleureux remerciements sont adressés à son auteur. M. Le Bailly a apporté de belles grappes de raisin prove- nant d'une greffe faite par lui au printemps dernier. Cette greffe, provenant du Gard, avait été donnée par M. Leterrier sous le nom (Y Algérienne. M. Le Bailli pense que ce raisin n'existe pas à Cherbourg. M. Leterrier dit que ce raisin doit être originaire de Tunisie. M. Levesque présente une vigne en pot portant des raisins, bouture faite l'an dernier. Il l'a cultivée en serre. Pour lui, c'est une rareté en horticulture de voir du raisin sur bouture d'un an. Le raisin présenté est du Black- AUcante. M. Levesque donne quelques explications sur des fruits provenant du jardin du passage des Jardins : poire Ollivier de Serres, produisant peu en plein air et beaucoup en espa- lier; Alexandre Chômer, poire nouvelle, bon fruit (des greffes peuvent en être distribuées); Jules Deyrolle, joli, mais seulement passable. M. Lefauconnier dit que chez lui cette poire est bonne. La différence doit provenir du sol. M. Levesque montre deux poires venues à la suite l'une de l'autre et se tenant. M. Corbière dit que c'est un phénomène connu en botanique sous le nom de prolifération. M. Bénard présente le fruit d'un Physianthus albens {Asclé- piaédées] dont les graines sont cotonneuses. La tige produit un liquide épais et laiteux. Cette plante des pays chauds vient mieux en serre que dehors. M. Dépinée a apporté des fleurs de clématite, de géranium ibericum, d'anémone du Japon, de véronique, qui témoignent de la douceur de la température. Ces floraisons doivent être dues à l'été qui a été sec. M. Letullier signale la floraison d'un Dracœna indivisa dans le cimetière. - 24 — M. Dépinée lit l'article suivant de V Agriculture moderne: « Déformation de l'appareil végétatif des plantes.— M.Bon- nier vient de présenter à l'Académie des Sciences un travail de M. Noël Bernard dans lequel se trouve une conception toute nouvelle de ces déformations et en particulier de celles des tubercules. Après avoir montré que, d'après plusieurs auteurs et d'après ses recherches personnelles, les orchidées, les lycopodiacees et d'autres plantes vivent en société avec des champignons pendant leur développement, M. Bernard étudie les plantes qui peuvent être ou non infestées par des champignons vivant en commun avec elles. » On voit alors que les plantes qui présentent des tiges ou des racines tuberculeuses renferment toujours, dans les par- ties souterraines des spores du type fusariumse rapportant à des champignons du même groupe. Il en est ainsi de la ficaire ou fausse renoncule, bien éloignée des plantes citées plus haut. » Autre exemple curieux : Tous les tuberbules de pommes de terre renferment le fusarium et des pommes de terre, sans ce champignon, ne produisent pas de tubercules. Ainsi donc, comme les tubercules des légumineuses, ceux des pommes de terre ne seraient que le résultat d'une sorte de maladie héréditaire. » De vives félicitations sont adressées aux sociétaires qui ont fait des lectures, des apports et des communications, notam- ment à MM. Ménard, Le Garpentier, Bénard, Le Bailly, Dépinée. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE Renouvellement du Bureau et des Commissions permanentes, 60 membres présents. M. Corbière, Vice-Président, dit que M. le D"" Renault ayant été nommé Maire, a déclaré formellement qu'il ne pourrait accepter les fonctions de Président de la Société pour 1901. Le Secrétaire fait l'exposé suivant des services rendus à la Société d'Horticulture par M. le D"" Renault : — 23 — « Messieurs, » Puisque M. le D"- Renault a déclaré ne pouvoir accepter les fooclioDS de Président pour l'année 1901, permettez-moi, je vous prie, de rappeler les services qu'il a rendus à notre Société. » M. Renault est devenu membre de la Société d'Horticul- ture en 1867, ayant été présenté par MM. Rossel frères. Il s'est aussitôt intéressé aux travaux de la Société; avec le concours de MM. Rossel, il a mis en ordre la bibliothèque; avec MM. Dalidan, Rossel frères, Amiot et Cavron père, il poussa à la résurrection du Bulletin sous la présidence de M. Gervaise. Cette publication — dont il n'avait paru que deux numéros en 1841 et 1848— fut rééditée, d'abord tri- mestriellement à partir de Janvier 1869, puis semestrielle- ment et enfin annuellement. Les travaux qui composent la collection sont des plus utiles et intéressants. M. Renault y publia un cours de botanique élémentaire à l'usage des horticulteurs et diverses études sur les maladies cryptoga- raiques des végétaux. En 1869 eut lieu une brillante exposi- tion avec concerts vocal et instrumental, fête de nuit, projections électriques par un électricien de l'Opéra que M. Renault avait fait venir pour la circonstance. » M. Renault devint Vice-Président en juillet 1870, après le décès de M. du Chevreuil. .) En 1871, il contribua fortement à la création du jardin de la rue Montebello et à l'organisation d'une belle exposi- tion qui eut lieu dans ce jardin en Mai 1872. » M. Emm. Liais, rentré récemment du Brésil fut nommé Président en 1872 après le décès de M. Dalidan, et lorsque M. Emm. Liais repartit pour le Brésil, M. Renault dirigea les travaux de la Société. Il fut nommé président en 1874. M. Renault a toujours dirigé avec la plus grande activité, avec compétence et un complet dévouement, les travaux de la Société; pour les expositions, en particulier, il n'a épar- gné ni ses peines, ni ses démarches. Il a toujours entretenu les meilleures relations avec tous les Sociétaires et, dans les circonstances diflTiciles qui se sont rencontrées parfois dans - 26 une période de 33 ans, il a su toujours faire preuve d'un grand esprit d'initiative et de conciliation. R Tant comme membre du bureau de la Société que comme Conseiller Municipal et Adjoint au Maire, M. Renault a poussé activement à la création d'un jardin public; mais il l'avaitrêvédans une situation incomparable, dans les terrains Vrac, derrière la gare, et si ce jardin n'a pas été établi là, c'est contrairement à ses efforts. » En résumé, M. Renault a bien mérité de la Société et de l'horticulture cherbourgeoise et s'il se voit forcé de cesser de prendre une part active à ses travaux, il n'en continuera pas moins certainement à lui être profondément attaché. Pour moi, qui ai eu avec lui, depuis 32 ans, les meilleures et les plus cordiales relations, ce n'est pas sans regret que je le vois obligé de quitter ses fonctions de Président, par suite de sa nomination en qualité de Maire ». A la suite de cet exposé, M. Corbière ajoute qu'il pense que la Société sera d'avis de proclamer M. le D»" Renault Président honoraire, et il ajoute que sans doute elle jugera qu'un objet d'art devra être remis à M. Renault en témoi- gnage de reconnaissance pour les éminents services qu'il a rendus à la Société. L'assistance, à l'unanimité, proclame M. le D' Renault Président honoraire et décide qu'il lui sera remis, au nom de la Société, un objetd'artdont le choix est laissé au Bureau. Il est ensuite procédé au renouvellement du Bureau et des Commissions permanentes. Le résultat de ces élections est indiqué en tête du présent Bulletin. — 27 VISITES DE JARDINS I. Domaine de Nacqueville. Le dimanche 17 Juin 1900, M. Corbière a dirigé une excur- sion de la Société au château de Nacqueville; M. Levesque et une douzaine de Sociétaires y ont pris part. M. Hersent, propriétaire de cet important domaine depuis 1877, avait gracieusement accordé l'autorisation de le visiter, demandée par notre président. D'une superficie de 60 hectares d'un seul tenant, la réserve comprend, indépendamment du château édifié au centre et assis au fond de la vallée, un parc magnifique, des prés et une pièce d'eau; des arbres séculaires, parmi lesquels les hêtres dominent, s'échelonnent sur les coteaux qui, à l'est et à l'ouest, forment les parois escarpées de la vallée étroite et profonde. Malgré la proximité de la mer, la végétation n'est pas contrariée et chétive comme cela se voit souvent dans la Hague lorsque, par l'orientation du terrain, le vent d'ouest tourmente les arbres exposés à son soutlfle stérilisant, Seules quelques cimes trop élevées ont été brûlées par l'ouragan de N.-E. qui a sévi vers la mi-mai. Les seigneurs des Marais-de-Haut avaient merveilleusement choisi le site convenable à la construction de leur manoir; la puissante famille des Carbonel paraît y avoir édifié la plus ancienne bâtisse, près de la chapelle Saint-Clair, à l'empla- cement actuel, il y a plus de 700 ans. Si dès l'origine il ne fut pas fortifié, le château le devint par la suite, ainsi que le prouve la poterne bien conservée qui en gardait l'accès. Dans la Hague, la violence des vents invite à fuir les marne- - 28 Ions et à n'implanter les habitations que derrière les abris naturels; de plus, la possibilité d'un siège recommandait de s'assurer l'eau; ces deux conditions avaient déterminé le choix du premier constructeur qui n'avait pas à s'inquiéter des projectiles lancés puissamment ni des armes à longue portée. Les conditions modernes du combat sont différentes, et le contraste est ici frappant : l'entrée de la vallée de Nacque- ville est dominée par une des batteries d'Amfreville dont les engins formidables entrent dans le réseau de la nouvelle défense de Cherbourg. Un peu plus loin, la Séroterie a égale- ment reçu un ouvrage de même nature. La terre reste : les hommes et les mœurs changent. Nous descendons de voiture sous les premiers arbres de la belle avenue en ligne droite qui donne accès au parc; elle est formée par une double ligne de très hauts pins sylvestres et maritimes, et de sapins de Normandie, tantôt rigoureuse- ment droits, tantôt affectant des formes bizarres obtenues par la suppression de la tige principale. Çà et là, les résineux sont remplacés par des hêtres dont l'épaisse frondaison est mise en relief par la légèreté des aiguilles de pin. A l'extrémité de l'avenue, l'horizon s'ouvre devant les regards charmés : à gauche, de l'autre côté de la pièce d'eau, la poterne, le château encadré de tous côtés dans la verdure de nuances diverses qui s'étage derrière et redescend sur ses flancs ; au fond, les bois s'allongent vers le sud ; à droite, le coteau escarpé, planté des arbres les plus élevés. De grands massifs de rhododendrons pontiques en pleine floraison émaillent de violet ce vaste décor de verdure. Le rhododendron est l'arbuste favori que nous apercevons à profusion à la lisière du bois; il alterne avec de vigoureuses touffes de lauriers de Portugal et de lauriers cerises. Laissant à droite, au pied d'un superbe Phormium panaché, une gracieuse cascade qui s'échappe de rochers abondam- ment garnis de plantes diverses, rochers que nous gravirons à la fin de la promenade, nous remarquons en passant plu- sieurs plants très développés de Gunnerascabra, ua Taxodium distichum un Abies Pinsapo, puis nous arrivons devant la 29 — poterne. Ea franchissant le pont-levis, qui occupe le point central du vallonnement, un regard circulaire embrasse vers le nord l'horizon élargi qui, dans l'encadrement de verdure foncée, présente la mer bleue et le ciel lointain, puis, des trois autres côtés, les coteaux boisés qui, à l'opposé de la mer, vont s'élevant et se resserrant vers le sud comme s'ils formaient une muraille à la vallée. Les armes de la famille de Belle-Isle ornent le tympan de la porte en cintre légèrement surbaissé, qui nous amène devant le château. Au pied de la terrasse, nous sommes reçus par M. Lamiral, qui, jardinier en chef depuis douze ans, dirige en sylviculteur émérite le parc qu'il aménage, éclaircit ou reboise. Les fleurs ne sont pas étrangères à celui qui va se faire notre obligeant cicérone ; au pied de la terrasse s'étalent des collections variées de Rhododendrons divers, d'Azalées, de Fuchsias, de Géraniums;\e cadre se complète sur les côtés par une G/ycine et des rosiers grimpants, qu'avoisinent plusieurs Chamœrops fleuris, dont un bel individu femelle. Au centre, la façade du château se dresse, sévère, avec son manteau de granit dans lequel sont percées de jolies fenêtres à meneaux garnies de petits carreaux. Nous reprenons, en compagnie de notre guide, la marche interrompue un instant. Remarqué au passage un ficus rubi- ginosa, sur lequel on a pratiqué, au moyen de la greffe par approche, des soudures intéressantes. Plusieurs Araucarias sont disséminés dans les pelouses; au bout de l'une d'elles une grotte habilement ménagée dans le rocher naturel est abritée par un hêtre pourpre et des frênes pleureurs ; sur la grotte une grande variété d'Jns épanouit sa floraison; au pied un massif de Bégonias, en forme de croissant, est bordé de Géraniums et de Pyrèlhres du meilleur effet. En gagnant le bois, nous remarquons des aunes à la feuille en cœur, Alnus cordata, auxquels l'abri a permis d'atteindre un développement rare, et qui n'ont pas moins de 15 mètres de hauteur; à côté, un Ailanle très élevé a trouvé un sol trop froid pour sa prospérité et s'est couvert de mousse. IV. - 30 Nous péiiélrons sous lafulaie; le sous-bois est abondam- ment garni de Houx et de Rhododendrons qui se multiplient à l'intini; à la lisière de la prairie, nous apercevons deux cigognes, apportées du Jardin d'Acclimatation de Paris, qui se nourrissent de vers et d'un peu de viande qu'on leur donne chaque jour; pour les empêcher de prendre le large, on leur a désarticulé les ailes. Plusieurs paons, dont le bril- lant plumage réjouit les yeux en même temps que leurs cris affreux déchirent les oreilles, circulent dans le parc; près de l'étang, de beaux cygnes blancs accompagnent une couvée prospère. M. Hersent a fait tracer dans son parc plusieurs chemins, en parfait état d'entretien, qui en desservent toutes les par- lies; le sol même a fourni le grès nécessaire à la confection de la chaussée, sur laquelle la marche est très agréable. Tournant à droite, nous quittons la voie qui mène au kiosque; nous traversons la vallée et gravissons le chemin qui monte vers l'église de Nacqueville. Remarqué dans ces parages un Wellingtonia gigantea, un Cupressus Lambertiana, plusieurs Bambous qui, en traçant, envahiraient bientôt les pelouses sans l'œil vigilant du jardinier. Une allée de jeunes Mélèzes nous conduit à un beau massif d'arbres résineux : Abies pec- tinata, Sapins de Nordmann, Abies argentea, Pins maritimes et sylvestres. La montée se poursuit au travers d'un taillis épais, sans clairières, jusqu'à une dernière allée de Mélèzes qui aboutit à la sortie. Dans le bois et dans un vaste champ qui lui est contigu, une grande quantité de champignons fournissent à M. Cor- bière et au docteur Turbertla matière d'une étude instructive sur les champignons vénéneux et comestibles. Les amateurs font une ample moisson de ces derniers. Nous aboutissons à l'église de Nacqueville près de laquelle deux reposoirs rustiques, de bon goût, ont été élevés à l'occa- sion de la Fête-Dieu ; les palmiers du parc ont fourni des fleurs qui, combinées avec des glaïeuls, sur des troncs de peuplier, donnent une vague réminiscence de la végétation de la Côte d'azur. M. le curé nous fait avec la plus gracieuse 31 cordialité les honneurs de ses reposoirs et... de sa salle à manger. Bientôt nous reprenons le chemin du parc et nous rega- gnons, en obliquiint à gauclie, le fond de la vallée; une rangée d'Escalonias et de lauriers roses délimite le pied du coteau, un superbe sapin commun, de 30 mètres de haut, se dresse au bord de la pelouse ; un tilleul de 15 mètres environ et un vigoureux marronnier rose avoisinent le résineux séculaire. Nous atteignons bientôt un coin délicieux : sous l'ombrage d'une futaie très élevée de sapins, un petit cours d'eau descend en multiples cascades; le jour, tamisé par les branches, tombe discret sur les variétés accumulées dans les méandres du ruisselet : Aucubas, Fougères, Houx panachés, Ficus, Gunneras, Seringas, Mahonias , Ar unis, Rosiers, Bambous, Chani(('rops,Houx (iel à 8 mè[res, Fusains panachés, Fuchsias en arbre, Thuias de Lobb — et ma nomenclature est incomplète — s'étagent derrière Y Acacia pleureur qui forme le premier échelon de ce gracieux sous-bois. De là nous gagnons le jardin potager en traversant la cour des communs où une collation estservie sous un Platane géant. Ces communs, éclairés par des fenêtres à meneaux, s'harmonisent bien avec le style du château lui même. Un mur sert de soutien a une Clématite à très grandes fleurs, dite " Jeanne d'Arc "; une collection de rosiers forme un massif à côté. Le jardin potager occupe le tlanc du coteau Est, ce qui constitue une exposition peu favorable pour les arbres à fruit; l'humidité du plateau supérieur s'accumule dans le sol, que le soleil du matin ne réchautïe pas de ses rayons. Au mur inférieur est adossée une serre en fer cintré divisée en trois travées : la première abrite des Camélias variés; la deuxième, qui peut être chauffée, renferme des Phœnix, des Caladiums, des liromél/'as, des Fougères, des Adiantes, des Bégonias; la troisième est consacrée à la multiplication. A la suite de la serre, le mur est garni d'espaliers ; pê- chers, cerisiers, brugnoniers, pruniers, poiriers; seuls les pruniers sont chargés de fruits; au fond, un petit rucher, — 32 — d'une influence énigmatique sur la fructification des arbres voisins. L'allée centrale est bordée de fraisiers, notamment de Fraisiers ananas; ils sont peu fructifères, de même que les pommiers, en quenouilles et en cordons, compromis par un menaçant envahissement du puceron lanigère. Seuls les légumes d'été s'accommodent bien de ce sol frais et humide; des Ancolies variées et une belle Saw^e témoignent également qu'il leur est favorable. I Nous nous éloignons du château en longeant au nord la pièce d'eau bordée d'une haie touffue de Genêts, (]e Houx et de Chèvrefeuilles, non sans avoir félicité M. Lamiral de la bonne tenue de la plus importante partie du vaste domaine confié à sa vigilance; la Société, appréciant son mérite, n'a pas hésité à lui attribuer une médaille de 30 francs. Nous emportons de celte promenade un agréable souvenir, en émettant le vœu que d'autres la suivent qui créeront ou développeront, comme celle-ci, les plus cordiales relations entre les sociétaires qui y participent. Ed. Le Carpentier. Il Jardin de M. LEBRUN. Une invitation ayant été adressée aux membres des Com- missions permanentes de se joindre au Bureau de la Société d'Horticulture en vue de visiter les jardins de MM. Lebrun, banquier, rue de Bailly, et Leblond, propriétaire à Octeville, le Samedi 22 Septembre, à 8 heures 1/2 du matin, nous nous sommes rendus, à l'heure indiquée, dans le jardin de M. Le- brun, chez lequel la visite devait d'abord avoir lieu. Un tiers seulement des membres devant composer la Commission avait répondu à la convocation. Etaient présents : MM. Cor- bière et Levesque, Vice Présidents, Hervieu, Conseiller d'administration, Bernard et Robin, membres de la Commis- sion des cultures d'utilité. Malgré ce petit nombre, on n'a - 33 - pas cru devoir ajourner la visite. — M. Lebrun, indisposé, nous a fait exprimer ses regrels de ne pouvoir lui-même faire les honneurs de sa propriété. Nous avons eu pour guide M. Houchet, commis-banquier, assisté du jardinier employé par la maison. Celte visite était surtout du ressort de la Commission des cultures d'agrément, et ce n'est qu'à défaut de ses membres, tous absents, que j'ai accepté la tâche de faire le rapport, cédant en cela à la demande de notre si sympathique et si dévoué Vice-Président M. Corbière, auquel je tenais à être agréable. Nos collègues empêchés de se joindre à nous devront certainement regretter de n'avoir pas pu profiter de cette visite qui était fort intéressante. La magnifique propriété de M. Lebrun est connue, du resie, d'un certain nombre d'entre nous. A une époque déjà reculée, la Société d'IIorlicullure fut invitée, par l'ancien propriétaire, à la visiter à l'occasion de l'inauguration de la belle serre qui fait encore aujourd'hui l'ornement du jardin, et nos collègues qui ont assisté à cette fête doivent en avoir gardé un bon souvenir. Les plantes qui décorent cette serre actuellement sont en belle végétation, très vigoureuses, et certaines ont acquis un développement considérable. Nous avons particulièrement remarqué un Chamœrops excelsa'xVnuQ belle venue et qui atteint aujourd'hui le vitrage du dôme sous lequel il est placé. D'autres plantes fort belles contribuent à l'ornementation. Nous citerons, notamment, un Pliœnix dactyle fera absolument splendide, des Cycas, des Cobœa scandens, des Caladium, plu- sieurs Lihonia, un Phormium panaché, des Beyonia melallica en grand nombre garnissant avec des rosiers le mur du fond et formant avec l'ensemble une superbe décoration. Tous ces végétaux sont l'objet de soins attentifs et font honneur au jardinier chargé de l'entretien. Le jardin que nous avons ensuite parcouru est très vaste, entouré de hauts murs dont quelques parties tapissées de lierre, bien dessiné, présentant de larges allées souvent carrossables, contournant les massifs et les pelouses. Il a grand air, bel aspect et peut être considéré comme un des — 34 — plus remarquables de notre localité, si favorisée sous le rapport de la véo;élation. Parmi les massifs placés près de la maison d'habitation, tous bien fleuris, deux surtout ont attiré notre attention : l'un composé exclusivement d'//(i/îa?i//îes promettant une belle floraison, d'un grand effet décoratif pour la saison d'automne, et l'autre de Bégonias bulbeux très variés et bien garnis de fleurs. Cette partie du jardin est, d'ailleurs, remarquable par la beauté des arbres et arbustes qui l'entourent. Remarqué particulièrement un très beau C/iamœrops excelsa, un cerisier sauvage et un superbe Magnolia. Poursuivant la visite, nous contournons une grande pelouse traversée par un petit cours d'eau alimenté par une source voisine et, franchissant un pont rustique, nous nous trou" vons dans la partie du jardin la plus ombreuse et d'un caractère tout spécial. C'est un véritable coin de parc, planté d'arbres de diverses essences tels que peupliers, platanes, marronniers, tilleuls, acacias d'une végétation très vigou- reuse, que l'on parcourt par des sentiers formant labyrinthe aboutissant à un belvédère situé sur un tertre d'où l'on a une belle vue sur la propriété. Ce belvédère a ceci de particulier que le vitrage qui l'enloure est formé de carreaux de couleurs différentes, au Iravers desquels le feuillage revêt des nuances variées du plus séduisant aspect. Toute cette partie du jardin, sous cette verdure touffue, est délicieuse de fraîcheur et de calme; on doit aimer à y séjour- ner aux heures chaudes de la journée, l'endroit présentant un charme incontestable. En résumé, cette visite nous a laissé la meilleure impres- sion. Le jardin est fort bien tenu, entretenu avec grand soin et nous ne pouvions en nous retirant qu'adresser nos félici tations au jardinier, le jeune Le Baron, employé par M. Lebrun à peu près constamment, pour le compte de M. Letullier. La Commission estime qu'une récompense est méritée par ce jeune homme et propose de lui attribuer une prime de 31 francs à titre d'encouragement. Robin. — 35 — IJI Jardin de M. LEBLOND. A l'issue de la visite du jardin de M. Lebrun, la Commis- sion, dont le nombre était resté le même, s'est rendue à la propriété de M. Leblond à Octeville. Cette propriété a été décrite à difïérentes reprises lors des visites faites antérieurement par la Société. En dernier lieu par M. Thommin dans un rapport du mois de juin 4893 (Bulletin de la Société d'Horticulture p. 67). Une nouvelle description serait donc dénuée d'intérêt. A notre arrivée nous avons été reçus, en l'absence du propriétaire, par M. Louis Buliot, régisseur, attaché depuis plusieurs années à la maison. Dès qu'on a franchi l'entrée, on constate que cette belle propriété est toujours fort bien tenue. Les arbres et arbustes ont acquis un grand développement et la Commission n'a pu s'empèclier d'admirer en entrant dans le parterre qui pré- cède l'habitation un splendide Araucaria imbricata qui décore le centre de la pelouse et dont l'aspect et la verdeur indiquent une belle végétation. Nous avons, en outre, particulièrement remarqué dans ce parterre, divers arbustes très vigoureux tels que Chamœrops excelsa, Abies Pinsupo, Thuiopsis dolabrata, Séquoia gigantea, Cèdre Déodara^ If pyramidal, Laurier de Portugal. Le jardin potager et fruitier que nous avons ensuite par- couru est vaste, bien fourni de légumes et de fruits et fort bien tenu. De nombreux poiriers en espalier et en plein vent ont une récolte abondante. Deux lignes de pommiers en cordon très vigoureux, quelques-uns chargés de fruits. Les pêchers sont également frais et vigoureux, et fort bien con- duits par les soins d'un jardinierchargéde la taille des arbres fruitiers au compte de M. LetuUier. L'un de ces pêchers, d'une variété tardive, dont le nom n'a pu être fourni, est encore garni d'un grand nombre de beaux fruits bien répartis dans toutes les parties de l'arbre. — 36 — En résumé, notre visite a permis de constater le grand soin avec lequel toutes les parties de la propriété sont entretenues, l'excellente tenue des jardins, et la Commission est uuanime à proposer qu'une pri me de 30 francs soit accordée à M. Buhot en témoignage de satisfaction. Robin. IV Jardins réservés du Château de Tourlaville. Après une entente préalable avec M. Fayolle, jardinier en chef du château de Tourlaville, au sujet d'une visite, par la Société d'Horticulture, des jardins dont il a la direction, le Bureau et les Commissions permanentes ont été convoqués pour le mardi 25 septembre, au commencement de l'après midi. Le tramway nous a déposés sur la place de Tourlaville vers 2 heures 1/2. La réunion était composée de MM. Levesque, Président de la Commission des cultures d'utilité, Hervieu, Conseiller d'administration, Dépinée, Bernard, Robin, membres de ladite Commission, Point, membre de la Commission des cultures d'agrément, auxquels s'étaient joints quelques-uns de nos collègues parmi lesquels nous avons remarqué MM. Desnos, Lagarde, Ménard, Lemonnier et Poupeville. A notre arrivée à l'entrée de l'avenue nous avons été reçus par M. Fayolle qui nous a guidés avec la plus grande cour- toisie dans notre visite. Je ne me propose pas dans ce rapport de faire une nouvelle description des serres et jardins du Château de Tourlaville. Elle a été faite à diverses reprises à la suite de visites antérieures, notamment par nos dévoués collègues MM. Macé en 1884 et Thommin en 1890. Du reste la plupart d'entre nous, ainsi qu'un grand nombre d'habitants de Cher- bourg, ont visité et connaissent cette magnifique propriété — 37 — qui fait l'ornement des environs de notre localité du côté de l'Est et qui est souvent l'occasion d'excursions très attrayan- tes grâce à la facilité actuelle des communications. Je me bornerai donc à signaler ce qui nous a le plus frap- pés dans cette courte visite. Bien que notre réunion eût pour objet un but tout spécial, nous avons été intéressés à notre arrivée par l'examen qui nous a été indiqué par notre aimable guide des dispositions prises par le propriétaire à l'effet d'utiliser les forces hydrau- liques résultant de la disposition du terrain pour le plus grand avantage de sa résidence. C'est ainsi qu'il a été possi- ble, en utilisant ces forces, d'alimenter le réservoir destiné à l'arrosage du jardin potager et d'autre part, sur l'emplace- ment de l'ancien uioulin, d'actionner à l'aide d'une turbine une machine électrique produisant l'énergie nécessaire à l'éclai- rage du Château La dépression de terrain qui existe à droi- te de l'avenue près de l'entrée a permis d'obtenir ces résul- tats grâce à la proximité des étangs voisins. En traversant la cour d'honneur pour gagner les jardins réservés, l'œil est toujours séduit par l'aspect riant des mas- sifs fleuris et des pelouses symétriquement encadrées de plates-bandes garnies de plantes annuelles en parfaite florai- son, dénotant un soin toujours très grand et un goût sûr dans le choix et la dispositon de l'ornementation. Les nuan- ces variées des espèces employées, telles que Géraniums, Héliotropes, Calcéolaires, Bégonias, Ageratum; plantes à feuillages colorés, Coléus, etc., produisent par l'opposition des couleurs l'ensemble le plus séduisant et font ressortir le vert tendre des pelouses toujours parfaitement entretenues. Remarqué particulièrement près du Château plusieurs massifs décorés l'un de beaux Bégonias Versaillensis et Vau- tre de Bégonias l'Abond(mce. Des Polygo7ium par loufl'es iso lées, plusieurs Cotonedster et 2 beaux Wellingtonia ont également retenu un instant notre attention. Quelques-uns de nos collègues et moi-même, n'ayant pas eu l'occasion de faire cette visite des jardins réservés, avons été particulièrement intéressés par l'aspect et la disposition v. 38 de la serre principale. La parlie cefilrale, en forme de roton- de, présente au lond nue Lelie grolle avec bassin où l'eau s'écoule en filet et dont l'aspect et la disposition constitue une sorte de réduction de la grotte du bois de Boulogne. Elle est établie avec des grès de Chantilly, disposés avec un goût artistique et d'une forme agreste permettant de réunir dans les anfractuosités un grand nombre de plantes d'un heureux effet décoratif. Le pourtour de cette rotonde est garni de végétaux super- bes. Nous citerons notamment plusieurs Fougères arbores- centes de l'Australie atteignant le vitrage supérieur de la serre, des Bananiers (Ï\\x\.q grande vigueur, de magnifiques Palmiers, Plui'nix (lactijli[era, des Dracœna cannifolia, des Cycas et un grand nombre d'autres plantes dont l'énuméra- tion serait trop longue présentant une belle végétation dénotant un soin tout particulier. Nous avons parcouru ensuite les jardins situés derrière la grande serre. Le centre du terrain est occupé par plusieurs serres de difïérentes dimensions. L'une d'elle, forme Hollan- daise, est garnie de vignes plantées au Midi et au Nord, 22 variétés de raisins y sont cultivées et produisent une abon- dante récolte, La plupart des grappes, encore en grand nombre, sont conservées dans de petits sacs qui les préservent surtout des mouches. La partie centrale est occupée par un double échafaudage de gradins destinés à recevoir les plantes en pots pendant la saison froide. Les autres serres sont surtout consacrées à la culture et à la conservation des Camélias; ayant des orientations diffé- rentes au Nord et au Midi, elles permettent d'obtenir des fleurs de ce charmant arbuste pendant une longue période afin de garnir et d'orner les appartements pendant plusieurs mois. Le jardin potager qui s'étend surtout à l'Ouest a une sur- face considérable. On y remarque des pommiers en cordon en assez grand nombre, dont quelques-uns garnis de fruits — 39 - énormes Des poiriers ea quenouille présentent une belle récolte. Ce potager est fort bien entretenu, d'une culture soutenue de tous les légumes nécessaires à l'entretien d'une habitation occupant un nombreux personnel. En résumé, la Commission en terminant sa visite ne pou- vait qu'exprimer tousses compliments à M. Fayolle et le remercier de l'accueil empressé et cordial avec lequel elle avait été reçue. Elle estime qu'une prime de 40 francs doit lui être accordée pour l'excellente tenue des jardins dont il a la direction. Cherbourg, le 25 Septembre 19O0. Robin. V Cultures de Chrysanthèmes de MM. Cavron et Girard. Ces visites ont eu lieu dans la matinée du dimanche 28 octobre. Etaient présents : MM. Corbière, vice-président de la Société, Hervieux, conseiller d'administration, Lelièvre, secrétaire, Macé, secrétaire adjoint; Piard, Robin, Rossel, Legrin, membres des commissions permanentes; Lebrette- villois, Lemonnier, Pouppeville et Bouiu.. La visite a commencé par le jardin de M. Cavron, rue Asselin ; il ne contient pas moins de quatre mille pieds de chrysanthèmes répartis dans plus de 300 variétés. Nous n'avons pas pu les admirer dans toute leur splendeur; les plus beaux sont à peine ouverts, circonstance regrettable qui a empêché M. Cavron de les envoyer à l'exposition qui vient de s'ouvrir à Paris, à l'occasion de l'Exposition Univer- selle. Ces plantes sont superbes, les unes sur un seul pied avec une fleur unique, les autres en touffe, les autres formant arbustes sur un pied élevé et atteignant presque deux mè- — 40 très. Sur un exemplaire Président Lemaire, nous avons compté vingt-six fleurs. Ces cultures, provenant de boutures faites au mois de janvier et quelques-unes même au mois d'avril, font le plus grand honneur à M. Léon Cavron, lauréat accoutumé de nombreuses expositions, et à M. Lemerre, jardinier chargé spécialement des soins à donner aux chrysanthèmes. Nous donnons ci-dessous la nomenclature des plus belles variétés cultivées chez M. Cavron : Marie Galvat, rose; Président Nonin, jaune chamois; Souvenir de petite amie, blanc; Jules Chrétien, amarante, revers argent ; Ma perfection, blanc pur; Président Lemaire, pourpre, revers vieil or; Calvat A. Gold, jaune ; Mistress C. Harmann Payne, mauve, revers argent; N. S. C. Jubilee, mauve; Tatiana, jaune ; Président Félix Sahut, blanc; Mna^ Edouard André, vieux rose; Mme Edmond Roger, jaune citron ; George W. Ghilds, écarlate carminé; ]y[mc Frédéric Daupias, blanc pur; Soleil d'octobre, jaune; Louis Dallé, rouge orange vif; Le grand dragon, jaune orange vif; Good gracions, rose; Mine Lecoq, blanc; Tzarina, lilas; M"« Jeanne Hottinger, mauve pâle ; Princesse Bassaraba de Brancovan, blanc pur; M. H. Martinet, rouge cramoisi ; W. Wells, jaune d'or; M. André Sibour, jaune canari ; Gabriel Delvie, rose pâle nacré ; Petit Bevan, vieux rose; — 41 — MistressT. A. ComptoD, hlanc carné; M. P'atzer, jaune mordoré: Général Paquié, louj^e cuivré; M""" René Salomon, rouge brun; Mii« Gabrielle Sence, blanc; M™« A. Roux, rouge brun; Charles Courlis, jaune; M™e Gustave Henry, blanc ; Mm« F. Dubreuil, Itlanc carné; M"" Carnot, blanc; M^^ Calvat, blanc; Le colosse grenoblois, rose lilacé ; M-"' Louis Remy, blanc rosé ; M°ie j. Lewis, blanc; Princesse de Galles, blanc violacé; Mii-î Laurence Zédé, lilas; Philippe Rivoire, blanc; M™'3 Taulier, aniarauthe; Amitié de l'agriculture nouvelle, panaché jaune; Mme Chénon de Léché, blanc rosé; Maman Molin, blanc crème; Robert Powel, rose violacé ; M^^ Edouard Rey, rose tendre; Marinette, mauve, revers argent; M. Henri Capitant, jaune mordoré; Chrysanthémiste Lemaire, rouge cramoisi vif; Calvat 1899, mauve nacré pâle; M. Chénon de Léché, vieux rose; Fellow plume, jaune ; Mme Ferlât, blanc. * * * La collection de M. Girard est moins nombreuse, quoique très importante. Les pieds, provenant aussi de boutures faites au mois de janvier, sont forts et vigoureux, d'une prestance superbe; nous avons admiré les fleurs déjàécloses ; elles sont dignes de la réputation de M. Girard qui s'est maintes fois alTirmée dans les concours. — 42 — Nous sommes heureux de signaler les chrysauthèmes nou- veaux que nous avons vus dans le jardin de la rue de la Polie : Turenne, violet amarante ; M°i« Henri Bernard, violet foncé ; M. Danghest, amaranthe foncé; M"" F. Dubrcuil, blanc carné; Lydia, lilas, revers pâle; M. H. Martinet, rouge cramoisi, reverser; Mlle Lucie Recoura, amaranthe foncé; M°" A. Rey, rose liliacé, revers argent; Roselyn, violet foncé ; Soleil de décembre, jaune canari; M™e Louis Voraz, lilas foncé; W. Wels, jaune d'or; Congrès de Troyes, blanc gris; Corcoron, mauve liliacé; Lasserre, vieux rose, violet tendre; Louison, blanc rosé vif; Tarquin, beau rouge; Jules Bernard, amaranthe pourpre foncé; M™e Georges Halphen, rose mauve; Mi^â Raqueneau, rose clair; M. Raymond Desforest, rouge; M. Deschamps, jaune vif; Rayon d'or, jaune, vieil or; Sarah Bernhardt, rose pâle nacré; Van den Deale, soufre vif; Le gracieux, rose lilas; i— Calvat 1899, mauve nacré. Legrin 43 ~ VI. Rapport sur la visite faite, le 7 octobre 1900, chez M. Pierre GOSSELIN (Rue du Val-de-Saire). Présents : MM. Corbière, Levesque, Hervieu, Bernard, Ménartl, Robin, Piard et Thommin. Messieurs, Dans le rapport fait le 30 avril 1893 sur la visite des jar- dins de M. Gosselin, notre distingué collègue, M. Lecarpen- tier, terminait par cette phrase : <« M. Gosselin a fait preuve, dans la création de ses serres, d'une réelle puissance d'initia- tive, d'eiïort et d'habileté. Les premiers résultats lui donnent toute confiance dans l'avenir qui ne saurait manquer de récompenser son énergie et ses sacrifices > . M. Lecarpentier ne s était pas trompé dans ses prévisions; M. Gosselin s'est surpassé. Depuis la dernière visite, la propriété s'est accrue de 4 nouvelles serres dont 3 de 37>d»0 sur 6^70 et une de 1 5 mètres sur 7 mètres; ces serres et les anciennes sont employées à la culture du raisin et des tomates et donnent de très bons résultats. Dans l'une, M. Gosselin a récolté 500 kilogr. de raisins sur 32 pieds de vigne [Black-llambourg). Mais la véritable curiosité de cette exploitation est une immense serre de 75 mètres de long sur 13 mètres de large. Elle se compose de 4 nefs juxtaposées ; les deux versants de chaque travée font face à l'est et à l'ouest et se terminent par 2 pignons droits : celui du nord en bois, celui du sud vitré, comme les parois est et ouest. Dans cette serre, M. Gosselin s'occupait de cultures diver- ses : pommes de terre, pois mangetout et salades; mais depuis 4 ans, il a abandonné ces cultures pour s'occuper spécialement de celle de la vigne et de celle des tomates. Cette serre comprenait, au moment de notre visite, 240 pieds de vigne donnant environ 7,000 grappes de raisin — 44 — [Black- Alicante — Muscat d' Alexandrie — Gros Colman — La- dy Dans). Ces vignes, plantées depuis 4 années, donnent des grappes de raisin de toute beauté; chaque grappe pèse environ 600 grammes. La Commission a surtout remarqué la grande végétation de ces vignes, due aux bons soins personnels de M. Gosselin, qui fait de cette serre une véritable curiosité, La maladie n'a pas attaqué ces magnifiques vignes; seule la cochenille a fait son apparition sur plusieurs grappes. L'intérieur de la serre, planté de tomates parmi lesquelles nous remarquons les espèces suivantes : La grosse lisse trophi — Perfection — La Chemin, est pour M. Gosselin d'un rapport satisfaisant. La récolte de cette année a été d'environ 1 ,500 kil. dont la plus grande partie a été expédiée en Angleterre. Pour maintenir la fraîcheur, toutes ces serres sont traver- sées dans leur longueur par un tuyau de pompe percé de trous, et qui peut se mouvoir dans toute l'étendue de la serre et sur tous les sens. Pour les tomates de pleine terre, dont tout le monde peut voir le magnifique carré situé sur la rue du Val-de-Saire, la récolte a été bonne aussi cette année; mais pour cette der- nière culture, le rapport n'est pas aussi avantageux que la culture en serre, aussi M. Gosselin compte y renoncer d'ici à quelque temps. Avant la plantation de ces tomates en pleine terre, M. Gos- selin avait semé des navets, la récolte a été très abondante; au moins 2.000 bottes ont été vendues et exportées. Nous avons remarqué, aussi, une collection de magnifiques pêchers en pots : Rouge de mai — L'Amsdem — Précoce A lexan- der — Précoce de Haie — Brugnon — Précoce de Groncel — Grosse Mignonne. Ces pêchers ont donné en moyenne 8 à 9 fruits par pot. M. Gosselin s'est occupé, aussi, de la culture des melons [Noir des Carmes — Cantaloup). Environ 2.500 de ces cucur- bitacées ont été vendues sur le marché de Cherbourg. Pour l'expédition des raisins, je crois qu'il est utile. Mes- sieurs, que je parle de l'emballage de ces fruits. — 43 — 1° Pour l'exportation en Angleterre, M. Gosselin se sert de paniers en osier de forme ovale de O^So de hauteur; l'intérieur de ces paniers est garni de ouate; les grappes sont placées debout les unes contre les autres; ces paniers sont recouverts de papier et ficelés, il n'y a donc pas de couvercle. Pour l'exportation par chemin de fer, l'emballage est tout différent. Un grand panier en osier rectangulaire de 0^80 de lon- gueur et Oml 3 de hauteur dans lequel sont placés 4 petits paniers en osier. Les grappes sont mises dans ces petits paniers et recouvertes de papier, ce qui fait qu'en fermant le grand panier le dessus ne touche pas aux grappes. Le panier est ficelé et expédié avec une étiquette portant la mention suivante : Fragile, ne pas renverser le colis. Avec ce mode d'emballage, les raisins expédiés par Mon- sieur Gosselin sont arrivés à destination sans la moindre avarie. Ces paniers reviennent à i fr. pièce et sont confectionnés à Rémilly, arrondissement de Saiut-Lô. Monsieur Gosselin a signalé à la Gcmmission la création, à Tourlaville (village de Bourbourg) de 4 serres ayant ensemble une superficie de 1.700 mètres carrés. Le manque de temps n'a pas permis à la Commission de les visiter, mais un viticulteur et horticulteur émérite, M. Cordonnier, les a visitées en détail; et à cette occasion, permettez-moi. Messieurs, de vous citer les paroles de M. Cordonnier au sujet de la création de ces serres. « J'ai trouvé, a-t-il dit, les serres de M. Gosselin parfaite- ment organisées; ce sont les plus perfectionnées et les mieux comprises que j'aie vues dans la région. »> Monsieur Cordonnier a ajouté qu'il rendra compte de sa visite au Directeur de l'Agriculture. La Commission adresse ses félicitations à Monsieur Gosse- lin pour ses remarquables cultures de raisins et de tomates et propose au bureau de lui accorder une prime de 40 francs. LÉON THOMMIN. VI. — 46 — VII. Parc et Jardins du Château de Martinvast. A diiïércntes reprises la Société d'Horticulture a été appe- lée à visiter cette maguitique propriété, si appréciée d'un graud nombre de Cherbourgeois qui s'y donnent rendez-vous les dimanches de la belle saison. Tous les visiteurs ont admiré la beauté de ses gracieuses avenues et de ses vastes pelouses encadrées de vigoureux végétaux d'essences diver- ses. Il n'était donc pas étonnant de voir plus de 40 membres de notre société réunis autour de notre sympatiiique et dévoué vice-président M. Corbière, pour la visite du 14 octobre 1900. L'invitation adressée à notre société par le baron de Schikler, comportait la visite des jardins réservés, ajoutant ainsi un nouvel attrait à l'excursion. A l'entrée de la propriété, nous sommes reçus par M. Duteurtre, jardinier en chef du château, qui nous a tout de suite conduits au jardin tto/îe??, situé à l'est de l'entrée prin- cipale. Celte partie du domaine n'avait jamais encore été visitée par la société; tout en affectant dans son ensemble la disposition du jardin anglais, il en diffère notamment par une grande allée couverte, formée de rosiers grimpants, de vignes vierges et û'Achœbia, enlacés les uns dans les autres et formant de charmaules et gracieuses guirlandes d'un effet très pittoresque. Ce jardin est entouré de grandes haies composées de lauriers-tins, et de conifères telles que Mélèzes et Pin sylvestre d'Ecosse^ le protégeant des vents du Nord; il renferme une belle et nombreuse collection de végétaux, parmi lesquels nous avons noté : Abies Nordman- niana, Cednis deodara, Abies cephalonica et Morinda, Cupressus Lambertiand, le seul ayant résisté aux derniers hivers; deux beaux massifs, l'un (.VAraucaria excelsa âgés de 30 ans; l'autre d'Escallonia floribunda; sur les pelouses, des Abelia, Indigo fera dermodium, Choisya ternala, Hydrangea paniculata, tous eu fleurs au moment de notre visite; cet — 47 - JJydra7igea {Horlensin) a un port plus élancé et plus gracieux que le type généralement cultivé dans nos jardins. En sortant du jardin italien nous admirons un groupe compact et en bonne végétation de Taxodium distichum, Thuia gigantea et Cryptomeria Japonica, dont un exemplaire atteint près de 12 mètres de hauteur. Continuant notre visite, nous pénétrons dans une vaste clairière, au centre d'un petit bois formant un abri parfait à de superbes Chamœrops excelsa, dont quelques uns chargés de graines; nous remarquons également un Naga du Japon et un Benthamia fragifera qui a fructifié en 1899. Les jardins réservés, situés près du Cliàteau que nous visi- tons ensuite, ont déjà fait l'objet de plusieurs rapports insé- rés dans nos précédents bulletins; il serait donc superflu d'en donner une description détaillée; nous citerons seule- ment les végétaux qui ont plus particulièrement attiré notre allenlion. Une collection de différents bambous, tels que Bambusa nigra, Simonii, Me'nake et Arundinaria falcata; sur une pelouse un énorme et magnifique chêne; différentes conifères dont plusieurs rares, la plupart bien vigoureuses : Thuiopsis dolabrata, Torrega nucifera, Fitz-Roga Patagonica, exemplaire probablement unique eu Europe, Betinospora squarrosa, Pimis Bungeana, Tsuga Sieboldii, plusieurs variétés de Chamaecgparis pisifera, Biota Pinea et sglvestris, etc. M. Robin fils, qui nous accompagne dans notre visite, nous donne des renseignements sur tous ces végétaux, dont il a fait une étude spéciale. Sur la demande de M. Corbière, M. Robin adressera à la Société une note sur les conifères cultivées au château de Martinvast. (1) Les jardins potagers par lesquels nous terminons notre excursion, renferment de nombreuses cultures de légumes ainsi qu'une quantité d'arbres fruitiers d'une bonne tenue, nous remarquons un jeune semis cVAraiicaria excelsa prove- nant de graines récoltées dans le parc même. (1) La note de M. Robin fils, insérée au pré-ent bulletin, renfer- me des indications très précieuses pour les personnes qui s'occu- pent à diflérents titres de la culture des conifères dans notre région. — 48 Les serres à vignes présentent plusieurs variétés de ces bons fruits tels que: Frankenthal, Chasselas de Fontainebleau, Muscat, Black Prince, etc. Remarqué un système d'abri pour pêchers et abricotiers, très pratique et permettant, tout en donnant une protection suffisante à ces arbres, au moment de la floraison et de la fructification, de la laisser complète- ment au plein air le reste de l'année. Dans les serres, parmi des Anlhurium, Areca sapida, Phœnix reclinata, Justitia, Aspidistra, de beaux Gloxinia, Bégonia Rex, et de gracieux Adianthum et Cypripedium. Enfin des Ananas dont deux en fruits et une collection â'Hibiscus sinensis. A signaler également, en pleine terre, une nombreuse et importante collection de glaïeuls et de rosiers ainsi qu'un Myrte à fleurs doubles, de pkis de 2 mètres de haut. Avant notre départ, Monsieur Corbière se fait l'interprète de tous les sociétaires présents, pour remercier M. Duteur- tre et MM. Robin père et fils de leur aimable accueil, et complimenter M. Duteurtre sur l'intelligente direction de ses différentes cultures et la bonne tenue du parc et des jardins que nous avons eu le plaisir de visiter. Adrien MACÉ. 49 Note sur les Conifères de Martinvast. C'est avec im véritable plaisir que je commence aujour- d'hui celte courte description des conifères plantées dans le parc de Martinvast; c'est une occasion de parler d'arbres que j'ai vu pour la plupart croître et prospérer, et que j'ai appris en même temps à connaître. Le parc de Martinvast, par sa situation et son sol, est tout à fait approprié à la plantation des résineux. La partie la plus élevée de la propriété repose sur des grès siluriens appartenant à l'étage des schistes et grès à Calymènes; elle a pu être utilisée pour un reboisement de pins maritimes, avec lesquels on a mélangé quelques autres essences, telles que pins Laricio, mélèzes, cèdres, épicéas. Plus bas, le long des coteaux, se trouvent des argiles grisâtres ou colorées par de l'oxyde de fer, enfin dans la vallée on rencontre des fonds tourbeux. La variété des terrains, au point de vue de leur constitu- tion physique surtout, permettait de placer les essences diverses dans leur milieu le plus favorable, et cette condi- tion est le premier facteur de réussite dans toute plantation. La plupart des conifères ont été plantées par M. le baron de Schickler depuis une trentaine d'années environ ; plu- sieurs ont déjà atteint de grandes dimensions, nous avons pu mesurer quelques-uns de ces arbres à l'aide de l'équerre de Duhamel, et quelques chiffres permettront d'apprécier leur développement. A l'opposé de ce qui se fait dans bon nombre de collections, on n'a pas aggloméré, à Martinvast, tous les arbres dans un même endroit : les uns ont été placés dans les clairières du bois pour mieux les abriter contre le vent, d'autres sont dis- - bo - posés sur les pelouses pour l'ornementatioD du parc; enfin les plus rares ont été plantés dans un jardin spécialement réservé, que les membres de la Société d'Horticulture de Cherbourg ont visité au mois d'octobre dernier. Comme cette disposition nous forcerait à passer brusque- ment d'un genre à l'autre, sans pouvoir comparer les diver- ses espèces, nous suivrons pour plus de simplicité la classi- fication botanique. Les sapins se présentent les premiers. Abies pectinata. — Parmi les espèces très connues en Nor- mandie, citons d'abord VAbies pectinata, disséminé dans les bois. Plusieurs individus atteignent, à Martinvast, les di- mensions extrêmes de l'espèce; l'un d'eux a 45 m cle hauteur sur 3 " 50 de grosseur. Bien qu'ils ne paraissent plus s'ac- croître sensiblement en longueur, ils sont encore en pleine végétation. Abies Nordmanniana.— V Abies Nordmanniana, facile à dis- tinguer du précédent par ses jeunes pousses jaunâtres pen- dant toute l'année, est encore plus vigoureux dans le jeune âge, tous les individus restent bien garnis de branches de la base au sommet. Abies cephalonica. — h' Abies cephalomca ou sapin du mont Athos pousse moins vite à partir de l'âge de trente ans ; l'un d'eux est pourvu de branches dont la longueur atteint 7 "^ ; sa variété robusta est remarquable par ses branches très serrées se recouvrant ciiaque année de nombreux cônes. Abies nobilis. — Un seul individu appartenante la variété glauca, végète lentement ; cette espèce exigeant des sols très profonds ne pousse qu'assez lentement à Martinvast. Abies bracteata. — Enfin V Abies bracteata se maintient éga- lement, mais sa croissance est encore plus lenle que celle du précédent. Tous les sapins dont nous venons de parler se distinguent par leurs cônes à bractées saillantes à la maturité. Parmi les sapins à bractées incluses, nous rencontrons: — 51 - Ahies Pinsapo. — UAbies Pinsapo, espèce très vigoureuse dans les premières auiiées, périclite au bout d'un certain temps et sa croissance finit par devenir nulle. Abies Webbiana. — UAbies Webbiana est peut-être le plus beau de tous, ses aiguilles atteignent parfois o à G^" de lon- gueur, malheureusement il pousse de très bonne heure au printemps et ses extrémités sont souvent détruites par les gelées prinlanières. On trouve également les variétés Pindrow, de dimensions plus considérables, et spectabilis, très compact. Mais seuls les individus bien abrités des vents du nord ont résisté jusqu'ici. Abies firma. —Belle espèce japonaise, n'est représentée que par un seul individu. Abies religiosa. — Petit sapin à aiguilles courtes, est resté à peu près slationnaire. On avait planté à Martinvast plusieurs pieds de Keteleeria Fortunei, grand arbre qui se distingue des sapins par ses cônes dressés, mais ne se désarticulant pas à la maturité; tous ont disparu après le grand hiver de 1879-80. Picea excelsa. — Parmi les Epicéas (cônes pendants), citons d'abord le Picea excelsa, commun dans toute notre région. Plusieurs parcelles du bois sont occupées uniquement par cette essence, dont les troncs réguliers et droits peuvent être utilisés dans beaucoup de cas. Il est assez rare que cette espèce se réensemence naturellement, alors que tous les sous bois sont garnis de jeunes Abies pectinala. Picea Morinda. — Bien qu'on le cite comme une espèce résistant mal à la gelée, il a supporté jusqu'ici les hivers les plus durs à Martinvast. Picea orientalis. — Moins vigoureux que les précédents, mais plus touffu et d'un feuillage plus fin, a très bien réussi dans un sol rocheux et peu profond, il semble tout indiqué pour garnir les terrains arides et secs où ne poussent que des ajoncs et des bruyères. Picea Menziezii. — Ce Picea, confondu souvent avec VAlkockiana, est plus remarquable au point de vue orne- mental. Son feuillage, vert en dessus et glauque en des- sous, passe par une série de teintes de plus en plus foncées depuis le printemps jusqu'à l'automne. Ses cônes très nom- breux sont rouge vif dans le jeune âge, et donnent, au prin- temps l'illusion d'un arbre recouvert de fleurs. Picea polita. —Enfin \e Picea polita, beaucoup plus petit que les précédents, présente des aiguilles raides et piquantes qui le font distinguer au moindre contact de tous les autres épicéas, et permettraient de l'utiliser pour former des haies vives. Mous arrivons maintenant aux Tsugas que l'on trouve presque toujours sur les catalogues sous le nom (\'Abies,mais qui différent de ces derniers par leurs cônes pendants et leurs bractées avortées. Trois espèces sont représentées ici: Tsuga canadensis. — Le Tsuga canadensis, ou sapin blanc du Canada, est très vigoureux et repousse bien de souche, malheureusement il craint les gelées précoces, et sa partie aérienne a été détruite plusieurs fois. Tsuga Sieboldii. — Il a ses aiguilles plus courtes et obtuses, ses ramifications serrées. Tsuga Mertensiana. — Très rustique; mais sa croissance est lente, probablement par suite de la faiblesse des chaleurs estivales. Pseudotsuga Douglasii. — Le Pseudotsuga Douglasii, ou sapin de Douglas, faux pitchpin, est l'une des plus grandes conifères des Etats-Unis. Planté dans un sol argilo-humifère, il a atteint la hauteur de 18 m, malheureusement sa cime est souvent brisée par les coups de vent, et l'abri d'une haute futaie lui serait très utile. Ses branches longuement retom- bantes en font un très bel arbre d'ornement. Nous continuons par les mélèzes. - 53 — Larix europaea. — Dans le parc à la française, de chaque côté d'une avenue, nous trouvons plusieurs Larix europaea, plantés par le marquis Duraoncel en même temps que les arbres qui forment l'avenue de la pyramide, ils ont environ 25 m sur 2 ™ 30 de grosseur. A côté de ces mélèzes communs, deux spécimens d'espèces plus rares: ce sont le Larix GriffUliii^k feuilles courtes, crai- gnant beaucoup le vent, et le Larix Kempferi ou faux mélèze; ce dernier, très majestueux, a ses feuilles ondulées en tous sens, et d'une teinte vert tendre ; il demande également un abri contre le vent. Les cèdres, arbres très voisins des'mélèzes, mais à feuilles persistantes, sont d'une croissance lente; les spécimens que nous rencontrons n'ont pas encore atteint de fortes propor- tions. Cependant les deux espèces de cèdres sont bien repré- sentées avec plusieurs de leurs variétés. Cedrus Libani. — Le Cedrus Libani, à croissance très lente, est dépassé par sa variété C. L. atlantica ; l'un d'eux, appar- tenant à la sous-variété glauca, mesure déjà 2 ^ de grosseur et porte chaque année des cônes qui arrivent à maturité. Une autre variété récemment importée, le C. L. cœrulea, présente des aiguilles d'un bleu tendre avec des reflets glau- ques. Cedrus Deodara. — Le Cedrus Deodara,ou cèdre de l'Hima- laya, se distingue à première vue du précédent par sa cime et ses rameaux retombants; ses pousses printanières demeu- rent pendant toute l'année d'un vert plus pâle que le reste du feuillage. C'est un arbre assez touffu, aussi bien que ses variétés argentea et aurea, mais plutôt chez les sujets les plus jeunes, ceux qui sont relativement âgés, au-dessus de 30 ans, se couronnent successivement et ne semblent pas prospérer longtemps. Un très grand nombre de pins avaient été plantés à Mar- tinvast. Plusieurs n'ont pas résisté aux gelées, d'autres, vu. - M — il'abord 1res vigoureux, oui beaucoup soulïert de la violence du vent. Pinus sylvestris. — Sur les pelouses, signalons l'existence de Pmus sylvestris isolés; par leur feuillage bleuâtre, ils se détachent très bien sur le tapis vert des prairies. Ce pin, commun dans nos bois, forme souvent un grand panache à l'extrémité d'un tronc dépourvu de branches [var. nmbracu- /î/^ra), mais, planté seul, il reste garni de branches de la base au sommet, comme le font d'ailleurs la plupart des conifères. Pinus Laricio. — Le Pinus Laricio var. austriaca, n'a d'in- térêt qu'au point de vue forestier Sur une lande appelée le « Moulin à Vent », on l'a planté avec ses variétés corsica et pyrenaica. Ces trois pins Lœ^cio résistent très bien au vent delà mer. ■ Pinus Pinaster . — Le Pinus P inaster (pin maritime), se développe également très vite sur le même sol rocheux, et, bien que mis en place plus tard que les précédents, il atteint déjà les mêmes dimensions. Pinus Pinea. — Pour compléter la liste des pins à deux feuilles, citons deux pins pignons, situés près du Château, au milieu d'autres arbres; ils ont atteint 9 m de hauteur sur 0 m 80 de grosseur, ce qui est remarquable pour un pin de la région méditerranéenne. Les pins à 3 feuilles sont tous exotiques, un certain nom- bre ont disparu à la suite d'hivers rigoureux. Il reste encore le Pinus Bungeana; c'est une espèce calcicole, aussi ne se développe-t-il que très lentement. Les Pmus Benthamiana eiponderosa, dont l'accroissement était d'abord rapide, sont restés stalionnaires. Pinus insignis. — Le Piiius insiynis s'accommode mieux sur ce terrain, il craint les gelées automnales; cependant un individu, placé sur la hauteur au milieu d'autres pins, a résisté jusqu'ici. — 55 Pinus patula . — Il existait eQfln im très beau pied de Pitius patula, il est mort pendaût l'hiver de 1890-91 et n'a pu être remplacé, car il manque chez tous les pépiniéristes. Les pins à 5 feuilles sont beaucoup mieux représentés, tant par leur nombre que par leurs dimensions. Pi7ius Strobus. — Toute la lisière d'un bois est formée par une ligne de Pinus Slrobus, qui ont environ 50 à 60 ans et ont été plantés probablement par le général Dumoncel. Ces pins situés dans un sol humifère très frais, bien approprié à leur situation, sont encore très vigoureux et plusieurs dépassent 18™ de hauteur. Pinus excelsa. —Le Pinus excelsa se développe plus rapi- dement que le précédent, bien que plus délicat, il n'a jamais souffert du froid, et plusieurs pieds ont atteint 15 mètres de hauteur. Jusqu'en ce moment aucun d'eux n'a encore porté de côues, alors que les pins Weymoulh fructifient chaque année. Araucaria imbricala. — Une seule espèce d' Araucaria se maintient en pleine terre sous notre climat, c'est V Araucaria tmbricata. On en trouve de beaux spécimens dans le parc, mais ce qui est plus rare, c'est que depuis plusieurs années, 2 pieds femelles ont produit des cônes fertiles. La graine est mûre vers le mois de septembre; les cônes se désarticulent spontanément, et on peut alors faire la récolte. Tous les semis ont bien réussi, chaque fois qu'ils ont été effectués assez tôt, car ces graines perdent en 3 ou 4 mois leur faculté germinative, et pour les conserver il est nécessaire de les mettre en stratification. Séquoia gioantea, — Les Séquoia, ces conifères géantes de la Californie, redoutent beaucoup le vent. Leur cime s'allon- ge rapidement et deux Séquoia giyantea (appelés à tort Wellingtonia) dépassent 20 mètres de hauteur et commen- cent à fructifier. Séquoia taxifolia. — Quant aux Séquoia taxifolia, plantés — 56 en grand nombre, ils sont moins rustiques, et tous ont eu leurs sommités gelées en 90-91, mais tous se sont reformé une cime nouvelle, et ont repris maintenant toute leur vigueur. Dans la tribu des Séquoias, nous trouvons encore un Cunninghamia sinensis, petit arbre à croissance lente, rappe- lant VAî'aucaria brasiliensis, et enfin quelques Sciadopitys verlicillata; l'un d'eux, planté à l'ombre, n'offre pas le même aspect que les autres, et ses phyllodes, au lieu d'être raides et piquants, sont beaucoup plus longs et retombants. Le genre Cupressus est représenté par plusieurs espèces : Cupressus horizon Uilis. — Un peu chétif, sans doute à cause du manque de chaleur estivale. La variété fastigiala est plus vigoureuse, sa cime élancée atteint souvent des accroissements annuels de 1". Cupressus Knightiana. — Le Cupressus Knightiana, l'un des plus rustiques et des plus vigoureux, forme une masse de verdure ovoïde, dont le diamètre dépasse 10"" et la hauteur 15 mètres. Cupressus funebris. — Abrité contre le froid, le Cupressus funebris n'a pu se développer; cette espèce ne peut venir que dans le midi. Cupressus macrocarpa. — Enfin le Cupressus macrocarpa a été planté après les précédents, mais il les dépassera rapidement. Nous rangerons les espèces suivantes dans les faux cyprès ou Chaniœcyparis. Les 6 espèces importées en Europe se trouvent ici avec un grand nombre de leurs variétés. Ce sont : 1° Le Chamœcyparis Lawsomana, grand arbre à cime al- longée, formant une masse de verdure de la base au som- met; le plus élevé a 12°i de hauteur sur 1" de grosseur. 2o Chamœcyparis Nulkaensis, dénommé par les pépinié- ristes Thinopsis borealis; sa cime est moins élancée que celle du précédent et son feuillage plus sombre. - 57 - 3«> C. sphaeroidea, — Arrondi à sa partie supérieure, il forme un véritable dôme d'une hauteur de 10 ™. 40 C. Obtiisa. — Ses feuilles obtuses sont disposées par verticilles, il est plus petit que les précédents. La variété lycopodioides a mal réussi. 5' C. pisifera. — Avec ses nombrpuses variétés, il présente toutes les teintes de feuillage, depuis le vert sombre jusqu'au jaune d'or. Dans le jardin réservé, elles font un très bel effet pendant l'hiver. Ce sont les \ar\élés plumosa, argentea,aurea, compacta, ericoides, dont les teintes changent de ton suivant l'époque de l'année. 6» Le Chamœcy paris squarrosa est un arbrisseau ; ses ramifications, au lieu d'alïecler la forme distique, sont diffuses; on s'était basé sur ce caractère pour en faire le genre lîetinospora. Son feuillage compact s'étend surtout en largeur et prend à l'automne une nuance cuivrée; il ne craint pas les gelées, mais le poids de la neige fait sou- vent éclater ses branches trop grêles. Les Thnijas, représentés seulement par deux espèces, sont disséminés dans tout le domaine, et se développent avec une vigueur extraordinaire. Thuya occidentalis . — Le Thuya occidentahs a été utilisé comme coupe-vent dans la pépinière, et il supporte parfaite- ment la taille. Deux de ces arbres, dont l'âge dépasse 120 ans, ont atteint les dimensions extrêmes citées en Europe, et mesurent 16™ de haut sur 2m de grosseur; ils se recouvrent chaque année de milliers destrobiles, au détriment du feuil- lage qui disparaît peu à peu ; bordant une allée, les Thuya orientalis Elwangenana rappellent les ifs taillés en pyramide. Enfin, nous trouvons une autre variété, le T. O. Wareana^ plus toulTu encore. Thuya gigantea, — Le Thuya gigantea, longtemps appelé Lobbii, croît très rapidement ; des individus de 30 ans, plan- tés à la lisière d'un bois, atteignent plus de 15 " de hauteur - 58 et dépasseront des hêtres dont l'âge est certainement dou- ble. Dans une ancienne prairie, oa a fait une plantation en foule de Thuya gigantea, Séquoia iaxifolia et de Cniplomeria japonica. Ces trois conifères géantes, après 25 ans de végéta- tion, forment un bois toulîu, véritable massif de verdure au milieu des feuillus qui les entourent. Le Thuya gigantea, résis- tant bien au froid, pourrait donc présenter un grand intérêt au point de vue forestier, d'autant plus qu'il supporte les tempêtes les plus formidables. Filz-Roya patagonica. — Une espèce actuellement très rare en Europe, le Fitz-Roya patagonica, est représentée ici par un seul sujet. La partie aérienne de ce « cyprès étoile » com- plètement gelée il y a une dizaine d'années, a été coupée au ras du sol et a pu se reformer, de sorte que l'arbre fructifie de nouveau. Biota orientalis. — Arbrisseau très commun dans nos régions, affecte un très granl nombre de formes suivant l'exposition et le milieu. Nous rencontrons les variétés fasligiata, nana, glohosa, compacta, elegantissinvi, filiformis; cette dernière variété est remarquable par la brièveté des feuilles qui ne se rencontrent plus qu'à l'état d'écaillés sur les rameaux, de sorte que ceux-ci semblent dénudés. Une modification de ce type a donné les formes filifortyiis pendilla et filiformis compacta. Arthrotaxis selaginoides. — VArthrotaxis selaginoideà, arbrisseau très curieux par la disposition de ses rameaux, se maintient en végétation, mais sans accroissement bien sen- sible. Thuiopsis Dolabrata. — LeThuiopsis Dolabrata a atteint déjà 9m de hauteur, sa variété panachée s'est toujours montrée plus vigoureuse que le type lui-même. Dans la section des Actinoslrobées, nous n'avons qu'un seul genre à sigunler, c'est le genre Libocedras. - 39 — Le Lihocedrus decurre7is, \ongiem\)s appelé Thuya gigantea, n'oflre d'intérêt que dans le jeune âge, car le pied perd rapidement ses ramifications inférieures. Le Libocedrus tetragona, très chélif, est complètement en dehors de son milieu. La section des Taxodinées est mieux représentée : Taxodmm dislichnm. — Une des trois conifères à feuilles caduques, nommé encore « cyprès chauve de la Louisiane », est planté autour des étjngs, dans une terre humifère très acide. Dans celte situation favoralile, il atteint déjà 8 à 10m de hauteur et plusieurs individus laissent paraître sur leur racines ces curieuses loupes qui font rechercher cet arhre pour le peuplement des tourbières. Les variétés pyromidalis et compactum sont de dimensions moindres. Le genre Cnjptomena est représenté par deux espèces : Cryptomeria elegans. — Vigoureux et touiïu, garnit très bien les pelouses. En 1890-91, la llèche de tous ces arbres avait gelé, mais ils ont donné d'énormes rejets et forment maintenant de larges toulïes au feuillage rougeàtre, surtout à l'automne Cryptomeria japonica. - La seconde espèce, Cryptomeria japonica, est plus vigoureuse, mais malheureusement sensi- ble aux gelées ; les variétés compacta et araucarioides, de formes plus réduites, ont, au contraire, résisté à 14». Les Junipérées sont assez mal représentées dans le genre Juniperiis.Les genévriers s'accommodent asssez mal de notre terrain. Plusieurs espèces ont disparu et celles qui restent périclitent ; nous signalerons cependant le Juniperus corn- munis, sur des rochers quartzeux, le J. drupaceael un pied de J. Virginiana, planté il y a environ 60 ans ; cet individu atteint 10 m de haut, mais il lui faudrait de préférence un sol calcaire, aussi finira-il par périr. Le mieux approprié au sol est le Juniperus récurva, rampant sur une pelouse ; il dé- truit toute autre végétation à mesure qu'il s'allonge. — 60 -r Taxus baccata. — Une seule variété d'if, le Taxus baccata hibci-nica, existe dans la collection. Nous rencontrons encore deux genres très voisins des ifs : Cephalotaxus et Torreya. Cephalolaxus dritpacea, — Le Cephalotaxus drupacea, ar- brisseau de quelques mètres, n'a pas encore porté de fruits. Torreya myristica, — Le muscadier, Torreya myristica.esi peu vigoureux et les mousses l'envahissent. Torreya, nucifera. — Le Torreya nucifera est plus orne- mental, il forme une touffe compacte, ressemblant à un if pyramidal. Ginkgo biloba. — Enfin le Ginkgo biloba du Japon, ou arbre aux quarante écus, rappelle, par sa forme, et ses feuilles caduques, l'arbre de nosforêts. Jusqu'ici, il végète lentement, mais sa croissance est régulière. Terminons ici cette description un peu monotone; une simple visite est bien préférable, dans le but qui nous occu- pe, à rénumération sur le papier d'une série de genres et d'espèces. Si nous avons pu fixer l'attention de quelques-uns des nombreux promeneurs qui viennent à Martinvast, ce sera pour nous la meilleure récompense. L. ROBIN, Ancien Elève de Grignon. 61 — XPOSiTiOfi DE VALOGNES Le samedi 4 Août dernier, la Société d'Horticulture de l'arrondissement de Valognes ouvrait son exposition annuel- le, coïncidant i.vec une série de réjouissances organisées par le comité des fêtes de la Ville. Par suite d'un empêchement survenu à M. Corbière, qui avait été désigné pour faire par- tie du jury de cette exposition, j'ai dû accepter de le rempla- cer; notre Société aurait eu mauvaise grâce à laisser sa voi- sine sans un délégué elle ne nous manque jamais en pareille circonstance L'exposition organisée sous les préaux et dans les salles du Collège a été trouvée remarquable par la quantité et la beauté des plantes exposées. La Société d'Horticulture de Valognes a l'avantage d'avoir à sa disposition, chaque fois que son expo- sition coïncide avec les vacances, un emplacement superbe pour ses expositions, et cela sans bourse délier, ce qui lui aide puissamment à organiser chaque année une exposition. Le Jury était composé de MM. Legravereud, Lahaye, de la Grouée, représentant les sociétés de Coutances, de Bayeux, de Caen, et de votre délégué auquel ces Messieurs ont faif l'honneur de la présidence. Après un examen sommaire de l'exposition en général, le Jury, se conformant aux prescriptions du programme pour les divers concours, a décerné les récompenses suivan- tes : Légumes. — Prix, médaille d'argent grand module, M, Quesnel, jardinier à l'hospice de Valognes. Fruits de diverses provenances. — Prix, médaille de bron- ze, M^eBouUand, de Valognes. VIII. 62 Fruits du pays. — Prix, médaille de bronze, M. Thomas, horticulteur à Valognes. Plantes diverses. — \'^ pri^', niédaille d'argent grand mo- dule, M. Letellier. horticulteur à Valognes ; 2°, médaille d'argent petit module, M. Boulland, horticulteur à Valognes; 3% médaille de bronze, M. Duclos, horticulteur à Valognes; mention honorable. M, Couppey, horticulteur à Valognes. Géranium peltatum. — l^r ppjx^ médaille d'argent grand module, M. Letellier sus-nommé ; 2^, médaille d'argent moyen module, M. Thomas sus-nommé. Pelargoniums zonales. — 1" prix, médaille d'argent grand module, M. Lerouley, jardinier chez M. Hébert-Dumanoir, de Montfarville ; "2e, médaille d'argent petit module, M. Boul- land sus-nommé ; mention honorable, M. Thomas sus-nom- mé. Fuchsias. — l^r prix, médaille d'argent moyen module, M. Letellier sus-nommé ; 2e, médaille de bronze, M. Thomas sus-nommé ; mention honorable, M. Boulland sus-nommé. Glaïeuls. — 1er prix, médaille de vermeil offerte par M. le lieutenant colonel Guérin, député, M Alix Desfauteaux, propriétaire à Taraerville ; 2^, médaille d'argent petit modu- le, M, Thomas sus-nommé ; 3% médaille de bronze, M. Boul- land sus nommé. Dahlias. — Prix, médaille d'argent, M. Allix-Desfauteaux sus nommé. OEillets. — Mention honorable, M.Thomas sus nommé. Pétunias. — Prix, médaille de bronze, M. Letellier sus- nommé. Bégonias bulbeux. — Prix, médaille de bronze, M. Tho- mas sus-nommé. . Bégonias Rex. — 1°^ prix, médaille d'argent grand module avec félicitations du Jury, M. Thomas sus-nommé ; 2^, mé- daille d'argent petit module, M. Lerouley sus nommé. Bégonias metallica. — l®'" prix, médaille d'argent grand - 63 -- module, M, Thomas sus-nommé ; 2', médaille d'argent 2' module, M. Boulland sus-nommé ; 3e, médaille de bronze, M. Lerouley sus-nommé. Coleus. — \^' prix, médaille d'argent moyen module, M. Tixier, jardinier au château de Fontenay, à Saint-Marcouf; 2e, médaille d'argent petit module, M Boulland sus-nommé; mention honorable, M. Lerouley sus-nommé. Plantes ornementales. — l^r prix, médaille de vermeil offerte par M. le Ministre de l'agriculture, M. Thomas sus- nommé; 26, médaille d'argent petit module, M. Boulland sus- nommé; 3e. médaille de bronze, M. Lerouley sus-nommé. Œillets et Héliotropes. — Mention honorable, M. Letellier sus-nommé. Plantes à feuillage panaché. — Prix, médaille d'argent oflerte par M. le Ministre de l'Agriculture, M. Boulland sus- nommé. Bouquets, gerbes et couronnes. — 1«r prix, médaille d'ar- gent moyen module, Mm« Thomas sus-nommée; 2e, médaille de bronze, M^e Couppey, de Valognes. Corbeilles de fleurs. — l^r prix, médaille d'argent moyen module, M^e Thomas sus-nommée; 2^, médaille de bronze, M. Lerouley sus-nommé. Bûches rustiques. — Prix, médaille d'argent petit module, M. Duclos susnommé. Verveines. — Mention honorable, M. Tixier sus-nommé. Lilium. — Mention honorable, M. Couppey sus-nommé. Gloxinias. — Mention honorable, M. Boulland sus-nommé. Roses. -— Mention honorable, M, Duclos sus-nommé. Phlox. — Mention honorable, M. Falaize, propriétaire à Valognes. EXPOSANTS ÉTRANGERS A l'aRRONDISSEMENT. Bégonias Rex. — Prix, médaille de vermeil, M. Cavron, horticulteur à Cherbourg. 64 — Cannas. — Prix, médaille d'argent, l^r module, M. Cavron susnommé. Cycadées. — Prix, médaille d'or, M, Cavron sus nommé. Orchidées. — Prix, médaille d'or, M Cavron sus-nommé. Broméliacées. — Prix, médaille d'argent S^ module, M. Cavron sus-nommé. Plantes vertes à feuillage panaché. — Prix, médaille d'or, diplôme d'honneur, avec félicitations du jury, M. Cavron sus- nommé. Dahlias Cactus nouveaux. -- Prix, médaille d'argent 3e mo- dule, M. Cavron sus-nommé. Glaïeuls. — Prix, médaille d'argent, 2^ module, M. Cavron sus-nommé. Couronnes et Bouquets. — Prix, médaille d'argent 1er mo" dule, M""= Cavron, de Cherbourg. Corbeilles de Fleurs. — Prix, médaille de vermeil, M™e Cavron sus-nommée. Bûches rustiques. — Prix, médaille de vermeil, M. Cavron, de Cherbourg. Œillets. — Une superbe collection d"œillets avait élé expo- sée hors concours par M. Levesque, de Cherbourg, et le jury a regretté de ne pouvoir le récompenser. Enseignement horticole. — Une médaille de bronze offerte par M. le Ministre de l'Agriculture a été décernée à M. Alzire Leclerc, instituteur à Créancey (Côte d'Or). Toutes nos félicitations à MM. les horticulteurs de l'arron- dissement de Valognes dont j'ai suivi depuis fort longtemps les expériences en constatant d'année eu année des progrès des plus sensibles. Les apports des belles plantes de notre compatriote M. Cavron avaient aussi puissamment contribué à rehausser l'éclat de cette exposition. Le soir, à 6 heures, à l'hôtel Saint-Michel, un banquet très confortablement servi, et auquel tout le monde a fait bon' neur, réunissait les membres du bureau et un certain nom- - 65 bre des membres de la Société, les membres du jury et les exposants. Au Champagne, M. le Président a adressé remerciements et félicitations: remerciements, à M. le colonel Guérin, député, Président d'honneur de la Société, aux membres du Jury et à leurs sociétés de Caen, Coutances, Bayeux et Cherbourg, qui avaient bien voulu répondre à l'invitation qui leur avait été adressée, et aux organisateurs de l'Exposition; félicitations à tous les exposants et aux dames en particulier. M. Guérin, député, a répondu en assurant tout son dévoue- ment aux sociétés locales et surtout à l'horticulture à la prospérité de laquelle il lève son verre, M. de la Grouée,au nom du Jury, félicite M. Grosville, orga- nisateur dévoué de toutes les expositions de Valognes, et demande au noui de ses collègues que la société d'horticul- ture de Valognes lui décerne une médaille pour ses longs et dévoués i-ervices M, Delangle prend acte de cette demande du Jury et déclare que ce sera avec plaisir que la Société s'y conformera. Le bi.nquet ne s'est pas prolongé tard dans la soirée, ce qui a'esl pas toujours un mal, les premières notes du concert appelant ailleurs la plus grande partie des convives. Levesque. — 66 — Exposition Hortico/e à C/ierbourg EN 1901 La société d'horticulture de Cherbourg tiendra sa 28' expo- sition, du samedi 6 juillet 1901 au mardi 9 juillet inclusi- vement, dans un local qui sera ultérieureuient désigné. Les horticulteurs, jardiniers, maraîchers et amateurs, étrangers ou non à l'arrondissement de Cherbourg et parti- culièrement les membres de la Société sont invités, instam ment à prendre la plus grande part possible à cette exposi- tion. Les dames palronnesses auront à accorder des médailles : 1° aux plus beaux bouquets montés; 2o à la plus belle garni- ture de tleurs pour surtout de table; 3° à la plus belle garni- niture de jardinières et de suspensions d'appartement. Des médailles d'or, des médailles de vermeil, d'argent et de bronze de divers modules, des livres et instruments d'hor- ticulture, des primes seront mis à la disposition du jury pour être attribuées selon le programme détaillé, savoir : Au plus beau lot de 20 plantes, d'espèces ditïérentes de serres, rares ou nouvelles; Au plus beau lot de 20 arbustes de culture de plein air, réunissant un mérite supérieur; Aux plus belles collections : De dix espèces de plantes de serre à feuillage ornemental; De rosiers en pot les mieux fleuris; De 20 variétés de rosiers en pot, les mieux fleuris; De 30 variétés au moins de roses coupées (2 échantillons au plus par chaque variété); - 67 - De 20 pelargonium à grandes tleurs; De 15 pelargonium zonale et inquinans; De pelargonium peitatum ou à feuilles de lierre; De 20 bégonias bulbeux; De 20 variétés de fuchsias en pot; De gloxinias; De 20 variétés d'oeillets; De 20 espèces, en 5 genres au moins, de plantes annuelles; Au plus beau lot de légumes de la saison et au plus beau lot de fruits provenant des cultures et des jardins de l'arron- dissement; à l'introduction dans les cultures de l'arrondis- sement d'espèces ou variétés nouvelles de produits maraî- chers; Aux outils, instruments de jardinage et constructions en métaux, perfectionnés ou fabriqués par des exposants apparte- nant à l'arrondissement; Aux plus beaux meubles rustiques et objets d'ornement et d'application journalière en horticulture; A la meilleure collection de poterie horticole; Aux instituteurs pour l'enseignement horticole et à leurs élèves; A la meilleure collection d'insectes utiles et nuisibles à l'horticulture, recueillie dans l'arrondissement; Aux jardiniers travaillant à la journée, pour la tenue des jardins et la taille des arbres fruitiers; Aux jardiniers des propriétaires et des établissements horticoles, pour leurs services et leur intelligence du jardi- nage. Pour les divers concours qui exigeraient la visite préalable des commissions permanentes, tels que ceux des légumes, fruits, serres, pépinières, tenue de jardins, on devra se faire inscrire au moins un mois à l'avance, au siège de la Société, rue Montebello, 44. Si, en dehors des prévisions du programme, il était pré- — 68 — sente des collections de plantes et de fleurs d'un mérite supérieur, le jury aurait tout pouvoir pour accorder des récompenses. Huit jours au moins avant l'ouverture de l'exposition, chaque exposant est tenu de faire connaître, par écrit, au président de la Société, le nombre approximatif des articles qu'il a l'intention de présenter, en même temps que la sur- face qui lui est nécessaire. Les objets exposés doivent être accompagnés d'une éti- quette indiquant le nom de chacun d'eux, et d'une liste générale des produits présentés par chaque exposant. Les apports des plantes et objets divers devront avoir lieu: avant midi, le vendredi 5 juillet; ceux des légumes, fruits, bouquets et tleurs coupées, le samedi, avant 10 heures du matin. Le jury commencera ses opérations à H heures précises, le samedi 6. — La distribution des récompenses aura lieu le mardi 9 juillet, à à heures de l'après-midi. La compagnie de 1 Ouest a accordé le retour gratuit pour les objets ou produits envoyés à l'Exposition. Nous espérons qu'un grand nombre d'exposants répon- dront à l'appel de la Société d'horticulture et que l'Exposi- tion de 1901 sera au moins aussi brillante que les précé- dentes, organisées à Cherbourg, où nos établissements horticoles sont si richement pourvus de belles et bonnes plantes. P. Lelièvre. — 69 — PRÉSENTAllON DE FRUITS Par M. L. LEFAUGONNIER et ses Fils. M. Lefauconnier fils avait présenté le 11 octobre 1900, à une réunion du Bureau et des Commissions permanentes, une très belle collection de fruits qu'il avait étiquetée avec soin. M. Lefauconnier avait regretté de n'nvoir pu présenter sa collection à la séance mensuelle d'octobre, se trouvant à ce moment à la campagne, et il n'aurait pu attendre la séance de novembre, quelques fruits étant déjà un peu avancés. M. Lefauconnier a donné des renseignements sur son apport qui se composait de : 15 vai-iétés de poires provenant d'arbres en espalier : Doyenné du Comice; Doyenné du Comice panaché; Bon Chrétien turc; Duchesse d'Angoulème; Duchesse d'Angoulé- me bronzée; Beurré Bachelier; Beurré d'Aremberg; Berga- motle Crassane; Beurré d'Hardemponte d'Aremberg; Louise Bonne d'Avranches, M^^ Bonnefond; Catillac blanc; Beurré d'Amanlis; Marie-Louise Delcourt; Beurré gris panaché. 50 variétés de poires provenant d'arbres en pyramides ou fuseaux. Souvenir du Congrès; Beurré Hardy; Doyenné du Comice panaché; Doyenné du Comice; Sénateur Vaisse; Fondante du Panisel; Triomphe de Jodoigue; Nouveau Poiteau; de Tongres; America; Nouvelle Fulvie; Bergamotte Esperen; Beurré Clergeau; Soldat Laboureur; Baronne de Mello; Beurré d'Angleterre; Duchesse d'Angoulème; Comte Lelieur; IX. — 70 Bési de Chaumoutel; Général Totleben; Madame Treyne; Beurré Six; Beurré Picquery; Beurré superfm; Beurré d'Amandis; Duchesse d'Angoulême bronzée; de Curé; Figue d'Alençon; Conseiller de Cour; Signe de vin; Passe Crassane; Grosse figue; La France; Délices d'Hardempont; Petit Chau- montel; Beurré Bretonneau; Union; Quine-Quine (variété de Passe Colmar); Beurré Bachelier; Maréchal de Cour; Catillac doré; Louis Capp; Catillac blanc; Jules d'Airolles; Beurré Diel; Belle de Bruxelles; Bonhomme; Jérémie (ces 2 variétés les plus anciennes de la plantation); Duchesse d'An- goulême bronzée (variété grefîée sur une épine blanche). Pommes de table, iô variétés en cordon. iô variétés en plein vent. Grand Alexandre; Grand Alexandre; Rambourg d'été; Pigeonnet de Rouen; Drap d'Or; Reinette douce; Reinette à côtes ou Bonnet Calville d'Angleterre- Carré; Reinette franche; Reinette du Canada; Petit Pigeonnet; Canada blanc. Pigeonnet commun; Calville d'Angleterre; Reinette grise: Calville rouge; Doux d'Argent; Calville St-Sauveur; Court-pendu plat; Court pendu rouge; Api rose; Petit Calville blanc; Drap d'Or: Belle Dubois; Rambourg d'hiver rouge; Reine des Reinettes; Francata; Reinette verte; Reinette grise du Canada. Reinette de Ceux, Pommes à cidre. 52 variétés. Tous ces fruits provenaient de la propriété de la Pollerie à Réville, appartenant à MM. L. Lefauconnier et ses fils. Il s'y trouve 80 variétés de pommes à cidre. Parmi les plus belles variétés de poires présentées se trou- vaient les suivantes : Souvenir du Congrès (fruit du poids de 500 grammes). - 71 — Doyenné du Comice (fruit du poids de 500 grammes). Duchesse d'Angoulême (fruit du poids de 500 grammes). Bon Chrétien Turc; Gamerica; Beurré d'Aremberg; Triom- phe de Jodoigne; Nouveau Poiteau; Duchesse d'Angoulême; Catillac blanc; Jules d'Airolles, remarquable par son beau coloris. Parmi les pommes de table les variétés recommanda- bles, tant par leur beauté que parla bonne qualité de leur fruit, étaient : Grand Alexandre; Belle Dubois; Drap d'Or; Calville; Saint-Sauveur (Reinette à côtes); Pigeonnet de Rouen; Calville rouge; Reinette grise du Canada ou Bonnet Carré; Doux d'Argent. Dans les Pommes à cidre on retrouva en grande partie celles qui avaient été présentées à l'expo- sition de 1897 où elles avaient été si remarquées, et dont la liste figure dans le bulletin de 1897, page 64. Les Membres de la Société qui ont pu voir la belle collec- tion présentée par M. Lefauconnier, tant à la réunion du 11 octobre 1900 qu'après cette réunion (les fruits étant restés quelques jours dans la salle des séances), ont vivememt remercié et félicité ce dévoué sociétaire de son apport si intéressant et des indications qu'il a bien voulu donner. La société a attribué à M. L. Lefauconnier et ses fils une médaille de vermeil grand module pour leur remarquable collection de fruits. Le Secrétaire, P. Lelièvre. -«o»- 72 BIBLIOGRAPHIE Traité du Tin et du Sidre (de Vino et Pomaceo) par Julien Le Paulmier, traduit en français par Jacques de Cahaignes, réimprimé avec une introduction par Emile Travers. En 1588, paraissait à Paris, chez le libraire Guillaume Auvray, un petit volume in-8" portant pour litre : Juhani Palmarii de Vino et Pomaceo libri duo. L'année suivante, une traduction en était publiée à Caen sous le titre : Traité du Vin et du Sidre par Julien de Paul- mier, Docteur de la Faculté de Médecine à Paris, par Jacques de Cahaignes, le disciple préféré et l'ami de l'auteur. Parmi ceux qui, depuis celle époque, ont écrit sur le cidre, il en est bien peu qui n'aient parlé de l'œuvre de Julien Le Paulmier et qui n'en aient tiré même quelques citations, mais on peut affirmer que la plupart ne l'ont fait que Je se- conde main. Ce petit livre est devenu, en effet, extrêmement rare, et c'est à un prix relativement élevé que ses heureux possesseurs ont pu se le procurer: c'est à la Société des Bi- bliophiles normands que nous devons non-seulement d'avoir réimprimé cet ouvrage pour ses membres, niais d'en avoir mis dans le commerce un certain nombre d'exemplaires. Cette petite Etude peut se diviser naturellement en deux parties: 1° Biographie de l'auteur; 2o Analyse de son Traité du Vin et du Sidre. 1o Biographie de l'Auteur. Julien Le Paulmier ou de Paulmier, né en 1520, près de de Saint-Lo, et peut-être au village d'Agneaux, d'après son récent éditeur, M. Emile Travers, commença à Caen ses étu- des médicales et les termina à Paris, où il reçut les leçons de l'illustre Fernel. Docteur en 1556, il fut attaché comme médecin à l'Hôtel-Dieu, et devint professeur en médecine de - 73 — l'Université de Paris. Il prit rang parmi les praticiens les plus renommés de son temps. C'est à ce titre qu'il fut appelé auprès de Charles IX, en proie à une maladie que les plus habiles médecins de la cour se reconnaissaient impuissants à guérir; il parvint à soulager les souffrances du prince. Plus tard, il accompagna dans son expédition des Flan- dres, François, duc d'Alençon, puis duc d'Anjou, qu'il gué- rit à Dunkerque d'une maladie grave. Il devint ensuite con- seiller du roi Henri 111 et son médecin ordinaire, et reçut de ce prince, en décembre 1585, des lettres d'anoblissement ré- digées dans les termes les plus flatteurs. Sa vie ne fut pas exempte de traverses; attaché à la foi protestante, il dut, au cours des guerres de religion, quitter Paris à plusieurs reprises. Ce fut pendant une de ces retrai- tes qu'il séjourna quelque temps aux environs de Rouen; il en profita pour étudier la nature des eaux minérales de Forges, dont il recommanda l'usage. Il fut mis à l'abri des dangers qui le menacèrent par la protection du maréchal de Matignon, qu'il avait accompagné dans son expédition de Normandie, en 1574, et à la famille duquel il resta longtemps attaché. L'altération de sa santé l'amena à se retirer définitivement en Normandie, dans sa terre de Vendeuvre, et le plus souvent à Caen, où il mourut le o décembre 1588. Nous devons dire, d'ailleurs, pour son excuse, qu'il a pé- ché par excès de reconnaissance, puisque le cidre l'avait, paraît-il, guéri d'une grave maladie. « Il fut travaillé, nous .. dit-il lui-même, trois ans entiers, d'une palpitation du » cœur, et d'autres accidents familiers aux mélancholiques » hypocendriaques et ne fut du tout remis en son naturel » jusques à ce qu'il ait commué l'usage du vin en sidre, . lequel lerestablit en peu de tempsen sa première santé. » 2° Analyse de son Traité du Vin et du Sidre. Le Traité du Vin el du Sidre comprend 180 pages environ, y compris le titre, l'extrait du privilège, la dédicace à M. de Lysores, <> Conseiller du Roy en son Conseil d'Etat et Prési- — 74 dent en sa court de Parlement à Rouen», quatre poésies latines et une ode française en l'honneur de Julien Le Paul- mier. Il est divisé en deux parties: la première, consacrée au Vin, a été traduite assez exactement par Cahaignes, disciple et ami de l'auteur; la seconde, qui traite du Cidre et que seule nous avons songé à analyser, contient de notables addi- tions au texte latin, faites par le traducteur lui-même, sans doute avec l'assentiment de l'auteur. La seconde partie de ce traité débute par une Apologie de Translateur contre l'usage du Vin et du Sidre sans eau : œu- vre personnelle de Cahaignes, cet auteur y raconte comment son maître fut guéri par l'usage du cidre et, comme lui, indique les raisons pour lesquelles le cidre doit être préféré au vin. Suivent 17 ciiapitres dont voici les titres : L — Que c'est que Sidre et Poiré, et la façon du Sidre. IL — L'invention du Sidre. IIL — La Température du Sidre. IV. — Les Vertus et Propriétez singulières du Sidre. V. — La différence des Sidres. VI. — Le Goust du Sidre. VIL — De l'odeur, consistence et force du Sidre. VIII. - Quelles sont les plus excellentes pommes à faire Sidre. IX. — L'usage du Sidre. X. — De l'usage du Vin et à quels usages, complexions et maladies on le doit préférer au Sidre. XL — Des vices des mauvais Sidres. XII. — Response aux Calomniateurs du Sidre. XIII. — Quelle différence il y a entre l'aigreur des Vins et la sureur des Sidres. XIV. — Que l'usage du Sidre rend la vie de l'homme plus longue que celuy du Vin. XV. — Des Sidres artificiels, XVI. — Du Poiré et de son naturel. XVIL — De la Bière. Nous nous bornerons à relever les passages de ce traité qui sont de nature à intéresser les Membres de notre Société; ils — 75 - y reconnaîtront que les idées de Julien Le Paulmier, bien comprises, ne sont pas éloignées des nôtres, et que de son temps, on avait des notions justes sur la fabrication ducidre, sa nature, ses qualités diverses et sur le choix des meilleures variétés. Le De Vino et Pomaceo est le dernier ouvrage publié par Julien Le Paulmier. Nous ne dirons rien de ses écrits anté- rieurs, relatés dans l'introduction de M. Emile Travers : il y est d'ailleurs exclusivement question de matières médicales. Ce n'est pas cependant que le Traité du Vin et duSidre diffère essentiellement des autres écrits de l'auteur, car il y est beau- coup parlé de médecine. Aussi croyons-nous devoir faire remarquer que Julien Le Paulmier s'est attaché un peu trop longuement à établir les qualités hygiéniques et thérapeuti- ques de la boisson normande et a peut-être eu tort, à notre avis du moins, de présenter le cidre comme une panacée universelle. Dans le premier Chapitre, l'auteur décrit le pressoir à auge et à meules et les différentes opérations auxquelles on doit se livrer pour extraire le jus de pommes. « Il est vraisemblable », dit Julien Lepaulmier, dans son deuxième Chapitre, « que l'invention du sidre soit fort » ancienne, veu que de temps immémorial l'usage est en « Biscaye et en ceste province de Normandie. » Les chapitres III et IV sont surtout consacrés aux qualités hygiéniques du cidre : il s'y trouve des remarques fort inté- ressantes. Dans les chapitres V, VI et VII, l'auteur traite de la diffé- rence des cidres, en prenant pour critérium, leurs qualités organoleptiques : la couleur, le goût, leur odeur et consis- tance. Il mentionne plusieurs cidres qui offrent l'apparence et les qualités des meilleurs vins. Dans le Chapitre VU en particulier, l'auteur relate que « pour se garder longtemps, le cidre doit être fabriqué sans eau. » Les Chapitres VIII et XVI sont tous deux d'un grand inté- rêt : ils ne se trouvent pas dans le texte latin et sont dus à 76 Cahaignes qui a profité sans doute de renseignemeats à lui fournis par J. Le Paulmier. Il y fait connaître 64 ou 65 varié- tés de pommes et 30 variétés de poires, et donne des indica- tions sur la forme du fruit, le port de l'arbre et la qualité du cidre qu'on en tire. Parmi ces variétés, je crois devoir citer les suivantes qui sont encore cultivées à Réville, commune de la région du Val-de-Saire (Manche), située à l'embouchure de la Saire, entre la commune de Montfarville, au Nord, et celle de Saint-Vaast-la-Hougue, au Sud, et en particulier dans la propriété de MM. Louis Lefauconnier père et fils, proprié- taires-agriculteurs de cette jolie commune : Amer doux; Araeret ou Dameret; Bedengue; Blanc-Doux; Cappendu ou Cour-pendu (aigre); Goqueret ou Railé; Doux-Auvesque ou Doux-Evêque; Doux-Martin ou Saint-Martin; Feuillu (ou Feuillard, d'après le Sire de Gouberville); Freschin (Fréquin), « l'une des meilleures et plus produc- )^ tives espèces, fait sidre excellent, jusques à la 3^ année et » se defïend bien la fleur contre les injures du Ciel ». Greffe de Monsieur, « c'est une sorte de grosse pomme douce de la dernière fleuraison et de la première maturité entre les bonnes ». J'ajouterai que sa chair rosée ressemble à celle de la pomme de table « Passe-Pomme ». Gros-Doux; Guillot-Roger, variété qui nous vient du canton de Monte- bourg (Manche); Marin Onfroy (douce), « fait sidre excellent ». — Marin- Onfray dans la région du Val-de-Saire; Renette ou Rainette; Rouget « pomme grosse et ronde »; De Suye ou de Suie (très amère); on dit dans le pays : amer comme de la suie. - 77 — Nous avons aussi dans notre propriété la variété de poire Rousselet, mentionnée dans ce traité, « lionne à manger^ cuite ou crue, faisant d'excellent poiré ». Nous y trouvons également le fait suivant qui mérite d'être relaté : « A Morsalines, près la Hogue, en Gotentin (lire la Hougue), il y a une espèce de pomme qu'ils appellent û'Espicé, desquelles on fait sidre si excellent que il est par dessus les autres, comme le vin d'Orléans est par dessus le petit vin François. Le feu grand Roy François (François I) passant par là en 1532 en fist porter barraux (barriques) à sa suite dont il usa tant qu'il peut durer. » Je conseille aux amateurs de lire en entier dans l'ouvrage ces deux Chapitres VIII et XVI : ils seraient à reproduire entièrement. Je passerai sous silence les Chapitres IX et X qui ne ren. ferment que des observations médicales présentées par l'auteur. Dans le Chapitre XI, l'auteur cite les trois principaux vices du cidre, savoir : l'Acidité ou sureur, l'Aigreur et l'Epaisseur (crassitude ou obscurité). « L'acidité ou sureur » est le plus commun vice qu'ait le mauvais sidre et n'est » autre chose que ce qu'on appelle verdeur des vins. L'autre » vice des sidres est aigreur auxquels sont plus subgets les >•' bons que les mauvais. Il y a certaines pommes desquelles » le sidre se gaste facilement si ou ne les mesle avec d'autres » qui résistent à tel vice. Le tiers vice notable des sidres est » l'espaisseur, crassitude ou obscurité, lors qu'ils doivent » estre purifiez et transparens, ce vice procède aucunes fois » du naturel de la pomme, le plus souvent du terroir. On » sait assez qu'en tout le Gotentin et Bessin, mesmes au pays » d'Avranches et de Vire, tous sidres se purifient fort bien et » que tout au contraire on en trouve bien peu de clairs et » transparens au pays d'Auge où la terre est fort grasse. » L'auteur répond dans le Chapitre XII aux calomniateurs du cidre, puis établissant la différence qu'il y a entre l'ai- greur des vins et la « sureur » des cidres, il remarque que ce sont « quelquefois les plus excellens et plus délicats 78 sidres qui s'aigrissent, comme font aussi les plus délicats vins et ce ou par esvent ou par trop longue garde, plustôt que par terme moyen ». Nous passerons sur les considérai ions par lesquelles J. Le Paulmier prétend établir, dans le Chapitre XIV, que l'usage du cidre rend la vie à l'homme plus longue que celui du vin, et nous arrivons au Chapitre XV qui est l'œuvre de Cahaignes et traite des cidres artificiels. 11 mentionne des pratiques qui ne sont plus connues aujourd'hui. « On cuit le » cidre doux, sortant du pressoir, comme on fait le vin en » divers lieux d'Italie, pour le garder longuement doux, » sans que le tonnerre et la chaleur excessive de l'esté le » puissent troubler ou aigrir. On fait des sidres médicamen- )) teux aussi bien que des vins : comme sidre de Sauge, » d'Absinthe, de Campane, de Scolopendre, de Pas-d'Asne » et autres. « Suivent les formules et les indications des effets que produisent ces médicaments. Le Traité du Vin et du Cidre se termine par le Chapitre de la Bière, dont Julien Le Paulmier se déclare l'adversaire. A la suite de l'ouvrage, sont imprimées trois lettres latines relatives à la polémique que Jacques de Cahaignes soutint contre Jean Riolan, docteur de la Faculté de Paris, lequel avait prétendu que l'usage du cidre donnait la « lèpre blanche >' : le dernier mot dans cette querelle resta à Cahaignes. Nous regrettons de n'avoir pu donner un plus grand nom- bre d'extraits de ce traité intéressant. Que de choses seraient encore à citer cependant : c'est ainsi que Julien Le Paulmier insiste en plusieurs endroits sur les soins de propreté néces- saires à la fabrication du bon cidre. Mais nous sommes loin de vouloir oublier les préceptes de nos maîtres en littérature : ils ont toujours conseillé à l'amateur de savoir se borner dans le résumé d'un ouvrage si intéressant qu'il puisse être, crainte de fatiguer et peut-être même d'ennuyer le lecteur le plus bienveillant. L. Lefauconnier. 79 - La défense du Vin et le Phylloxéra Tel est le titre d'une nouvelle brochure que M. Félix Sahut a bien voulu adresser à notre Société. Cette brochure repro- duit un intéressant discours sur la Défense du vin, prononcé à Montpellier, le 4 avril 1900, par M. Félix Sahut, et dans lequel il est fait « un appel pressant à nos législateurs pour » qu'il soit pris des mesures efficaces, afin d'empêcher les » fraudes multiples qui se commettent, les falsifications de » toute nature qui se font journellement, et qu'on ne laisse » circuler et mettre en vente que des vins réellement natu- » rels. Ce discours est accompagné de notes, par exemple sur l'importation et l'exportation pendant la période du phyllo xera et pendant la reconstitution des vignes, et sur la funeste habitude que la classe ouvrière a contractée, de se priver de vin, sous prétexte qu'il était trop cher pendant la période du phylloxéra, pour dépenser « le même argent et mêmedavan- » vantage à consommer de la mauvaise absinthe et d'autres » aiïreux breuvages nuisibles 'à leur santé. » La deuxième partie de la brochure : « Un épisode rétros- pectif à propos delà découverte du phylloxéra », nous ap- prend que c'est M. Félix Sahut qui, ayant été désigné avec MM. Bazille et Planchon par la société centrale de l'Hérault, pour étudier la nouvelle maladie qui sévissait sur les vignes reconnut, en 1868, grâce à sa loupe, sur des racines qui avaient été arrachées devant lui, des pucerons représentant des traînées de points jaunes. Il les montra à M. Planchon qui s'empressa de dire : Ce sont des Coccus. Les nouveaux écrits de M. Félix Sahut sont, comme les précédents, des plus intéressants et nous le remercions vive- ment des envois qu'il veut bien nous faire. P. Lelièvre. — 80 NÉCROLOGIE Au commencement de l'année 1900, la Société d'Horticul ture avait déjà perdu par suite de décès un certain nombre de sociétaires, comme nous l'avons signalé par anticipation dans le dernier bulletin. Elle a eu encore la douleur d'enregistrer, dans le cours de celte même année, la mort de trois de ses meilleurs mem- bres : MM. Hennequin, propriétaire à Equeurdreville; JouBLiN, conseiller municipal, mécanicien principal de la Marine en retraite; Lagarde, lieutenant de vaisseau de la Marine en retraite. * * * M. Hennequin possédait à Equeurdreville de beaux jardins auxquels il s'intéressait tout particulièrement. Il faisait partie depuis de longues années de la Société d'Horticulture. Plusieurs fois il avait invite la Société à visiter sa propriété où, il y a peu de temps encore, nous avons pu admirer une magnifique collection de chrysanthèmes. * * * M. JouBLiN, qui avait été pendant plusieurs années le trésorier très dévoué de la Société d'Agriculture, portait beaucoup d'intérêt à notre Société- 11 assistait assez souvent à nos séances. * * M. Lagarde était un des membres les plus actifs de la Société d'Horticulture. U assistait à presque toutes les séan- 81 - ces et faisait souvent d'intéressantes communications. Il suivait les visites de jardins, et on était toujours certain de son concours lorsqu'il s'agissait de faire preuve de dévoue- ment. Lors de nos expositions, il voulait bien faire partie de la Commission d'organisation et sa participation était des plus précieuses. Par son affabilité et les excellentes qualités de son caractère, il avait pu se concilier les sympathies de tous les membres de ûotre Société qui ont été vivement peines d'apprendre sa mort inopinée. *** De nombreux décès de sociétaires s'étant déjà produits en 1901, depuis le commencement de l'impression du présent bulletin, nous ne croyons pas devoir attendre à l'année prochaine pour les signaler. Ce sont : MM. DE Chantelou, capitaine de frégate en retraite; Desnos, ancien maître poulieur; Dupont, graveur et imprimeur; DuToiT, capitaine d'artillerie en retraite; Leblond, propriétaire; Lepoittevin, ancien libraire; PioERRON DE MoxDÉsm, propriétaire à Sauxmesnil; Rendu, trésorier des Invalides; Saillenfets, entrepreneur; Truffert, propriétaire; Vicier, propriétaire. * * * M. Dupont avait proposé, à îa séance du 6 mars 1870, de joindre une annexe dite des beaux arts à l'Exposition d'hor- ticulture projetée pour cette année-là. La proposition avait été appuyée par M. Paignon et une commission avait été nommée pour étudier ce projet. Mais la guerre força à ajourner l'Exposition. La Commission de la Société d'Horti- culture qui devait étudier la création d'une annexe des 82 — beaux-arts à l'exposition des produits horticoles et dont faisait partie M. Dupont, lorsque la paix fut rétablie, créa la Société Artistique et Industrielle dont M. Dupont fut le premier secrétaire. M. Dupont n'abandonna pas pour cela la Société d'Horti- culture à laquelle il s'intéressait toujours. Dans le bulletin de 1893, on a remarqué une jolie photolypie d'un fort Gunnera scabra de la propriété Lesieur, obtenue par lui au moyen d'un cliché de M. Adrien Macé. *** M. Leblond avait créé de très beaux jardins à Octeville et la Société avait eu plusieurs fois l'occasion de les visiter et de décerner des récompenses aux jardiniers qui étaient chargés de leur entretien. M. Leblond était vice-président de la Société d'Agriculture. * * * M. PiœRRON DE MoNDÉsiR avait bien voulu témoigner la sympathie qu'il portait à notre Société en lui permettant de visiter sa belle propriété de Ruffosses et les membres qui y avaient assisté ont conservé de cette visite le meilleur sou- venir. * * * M. Vicier, lui aussi, aimait beaucoup l'horticulture; il avait contribué au succès de plusieurs expositions et il avait permis de visiter ses jardins de Couville. * * * MM. DE Chantelou, Dutoit, Lepoittevin, Rbndl", Saillen- FETS faisaient, pour la plupart, partie de la Société depuis un certain nombre d'années; ils s'intéressaient à sa prospérité et avaient assisté assez souvent aux séances. * * * Si M. Desnos était entré depuis peu d'années dans nos — 83 — rangs, il n'en suivait pas moins très assidûment les séances et les cours d'arboriculture. Le voyant aussi alerte, on n'eût pu se douter qu'il avait 82 ans. *** L'année 1901, qui a déjà enlevé à la Société onze de ses membres aura été particulièrement cruelle pour nous. Nous n'avons pas voulu attendre davantage pour exprimer les vifs regrets que nous causent ces deuils si nombreux. P. Lelièvre. ^!-^ — 84 — Liste des Membres admis depuis le 1'' Avril 1900 Membres titulaires MM. Barbe, Chef de bureau à la Mairie, rue Loysel, 27. Beillard, Commis des Postes et Télégraphes, rue Mon- tebello, 37. Brixard, Négociant, rue de la Fontaine, 8. Crestey, Adjoint technique de la Marine, rue du Val- de-Saire, 106, Chevalier, Capitaine d'infanterie de marine, rue de la Polie, 52. Dubois, Charles, Négociant, rue Asselin. DuREL, Commis de Marine, rue Sainte-Honorine, 69. FaudexMer, Paul, Négociant, rue Notre Dame. Gallis, propriétaire à Tourlaville. Hubert, Docteur-Médecin, rue François-la Vieille, 24. Laloé, Négociant, rue Thiers, 32. Lamiral, Jardinier en chef au Château de Nacqueville. La Ronghe, Négociant, rue du Val-de-Saire, 35. Lebaron, Jardinier, rue des Portes, 5. Lecoutour, Louis, Vérificateur des Douanes, rue Mon- tebello, 76. Lelong, Adjoint technique de la Marine, rue de Senne- cey, 81. LeRouley, Jardinier chez M. Jeanne, rue de la Pou- drière. Loscul, Imprimeur, rue des Portes, 40. Mahaut, Marchand bimbelotier, rue du Château, 13. Mahaut, Jean-Baptiste, propriétaire, à Saint-Pierre- Eglise. MÉTiviER, Architecte de la Ville, rue Don-Pedro. SÈVE, Agent du Commissariat de la Marine en retraite, rue de la Cayenne, 40. ScHELLEs, Maître peintre, rue de la Fontaine. Membre Correspondant. M. Robin, Ancien Elève de l'Ecole de Grignon. I W H Horticulteurs, Jardiniers & Marchands de Graines DE CHERBOURG FAISANT PARTIE DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE MM. BALMONT, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 48. CAVRON (Léon), horticulteur-fleuriste, rue Asselin et rue Gam- betta, 12. DUFOUR, horticulteur-jardinier, à Equeurdreville, Fourches. FONTAINE, horticulteur-maraîcher et marchand de graines, rue de Sennecey, 74. GOSSELIN. horticulteur-maraîcher primeuriste, rue du Val-de- Saire, 124. GIRARD, jardinier, rue de la Polie, 121. HALOPÉ-CAVRON, horticulteur-fleuriste, rue de la Fontaine, 14. LE PELLETIER, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 70. LE TELLIER, horticulteur, rue Grande-Rue, 12. LE TERRIER, marchand de graines, rue Gambetta, i bis. LE TULLIER, jardinier, entrepreneur de jardins neufs et de cons truction de rochers artificiels, rue Amiral-Courbet (impass^ Leblanc) . LEVÉEL aîné, horticulteur-fleuriste, rue delà Duché, 109. LEVÉEL jeune, horticulteur-fleuriste, rue de la Duché, 115. POIGNANT, marchand de graines,, place de la Fontaine, i bis. New York Botanical Garden Librar 3 5185 00259 6946