7 : D Cm eee Ye + Pc) “6 ee.” . + CYR $ « k < D? +... 0e … "is 8 -- Librarn of the Museum OF COMPARATIVE ZOÛLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. The gift of Élu are de _ ent bre et BULLETIN SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE 1 0674 -- BOURLOTON — Imprimeries réunics, A, rue Mignon, 2, Paris, BÜLLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE Fondée le 10 février 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 4° SÉRIE — TOME IV 1887 TRENTE-QUATRIÈME ANNÉE PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 4, RUE DE LILLE, 41 1887 ce “ Hs j S 1e SOCIÉTÉ NATICNALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE ORGANISATION POUR L'ANNÉE 1887 Conseil. — Délégués. — Commissions. — Bureaux des Sections. CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1887 BUREAU Président. M. Albert GEOFFROY SAINT-HILAIRE (%#), directeur du Jardin zoologique d’Acclimatation du Bois de Boulogne. Vice-presidents. MM. Ernest COSSON (0. #), membre del’Institut (Académie dessciences), ancien conseiller général, membre du conseil d'administration de la Société botanique de France. Léon LE FORT (0 #%), membre de l’Académie de médecine, pro- fesseur à la Faculté de médecine. DE QUATREFAGES (C. #), membre de l’Institut (Académie des sciences) et de la Société nationale d'agriculture, professeur au Muséum d’histoire naturelle. Le marquis de SINÉTY, propriétaire. Secrétaire genéral. M. Amédée BERTHOULE, avocat, docteur en droit. Secrétaires. MM. E. DUPIN (%#), Secrétaire pour l'intérieur, ancien inspecteur des chemins de fer. C. RAVERET-WATTEL (%), Secrétaire du Conseil, chef de bureau au ministère de la guerre. P.-Amédée PICHOT, Secrétaire des séances, directeur de la Revue britannique. P.-L.-H. FLURY-HÉRARD (%), Secrétaire pour l'étranger, banquier du corps diplomatique. NI SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Trésorier. M. Saint-Yves MÉNARD, vétérinaire, docteur en médecine, directeur ad- joint du Jardin zoologique d’Acclimatation du Bois de Boulo- gne, professeur à l’École centrale des arts et manufactures, membre de la Société centrale de médecine vétérinaire. Archiviste-bibliothécaire. M. MAGAUD D’AUBUSSON, avocat, docteur en droit. MEMBRES DU CONSEIL MM. Paul BROCCHI, docteur en médecine, maître de conférences à l’In- stitut national agronomique. Camille DARESTE, docteur ès sciences et en médecine, directeur du laboratoire de tératologie à l’École pratique des hautes études. À. GRANDIDIER (%), Membre de l’Institut (Académie des sciences), voyageur naturaliste. Georges MATHIAS, propriétaire. Édouard MÈNE (%), docteur en médecine, médecin de la maison de santé de Saint-Jean-de-Dieu. A. MILNE EDWARDS (0 %#), membre de l’Institut (Académie des sciences) et de l’Académie de médecine, professeur au Mu- séum d'histoire naturelle. Constantin PAUL (%), docteur en médecine, médecin des hôpitaux. Aug. PAILLIEUX, propriétaire. Edgar ROGER, conseiller référendaire à la Cour des comptes. Le marquis de SELVE (%), propriétaire. Léon VAILLANT (%), docteur en médecine,professeur au Muséum d'histoire naturelle. Henry de VILMORIN (#), membre de la Société nationale d’agri- culture, ancien membre du Tribunal de commerce de la Seine. Vice-présidents honoraires. MM. le comte d'ÉPRÉMESNIL (%#), propriétaire. RICHARD (du Cantal), ancien représentant du peuple, propriétaire. Membre honoraire du Conseil. M. Fréd. JACQUEMART (#%), manufacturier, membre de la Société nationale d'agriculture de-France. Agent général. M. Jules GRISARD (# A.), gérant des publications de la Société. ORGANISATION. VII DÉLÉGUÉS DU CONSEIL EN FRANCE Boulogne-s.-M.,MM.CARMIER-ADAM. | Saint-Quentin, THEILLIER-DES- Douai, L. MAURICE. JARDINS. La Roche-sur-Yon, D. Gourpin. DÉLÉGUÉS DU CONSEIL A L'ÉTRANGER Bruxelles, MM. Comte de LIEDE-| Pesth (Hongrie), MM. Ladislas DE KERKE. WAGNER. Cernay(Alsaw), A. ZURCHER. Rio-de-Janeiro, DE CAPANEMA. Odessa, P. DE BOURAKOFF. Téhéran, THOLOZAN. Wesserling, GROS-HARTMANN. COMMISSION DE PUBLICATION MM. le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, #%embres de droit. D'E. Cosson, Vice-Président. E. Dupin, Secrétaire pour l’intérieur. RAvERET-WATTEL, Secrétaire du Conseil. P. Amédée PicaoT, Secrétaire des séances. FLury-HÉRARD, Secrétaire pour l'étranger. Saint-Yves MÉNARD, Trésorier. Docteur Ed. MÈNE, Membre du Conseil. MacAuD p’AUBUSSON, archiviste bibliothécaire. COMMISSION DES CHEPTELS MM. le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, Membres de droit. Membres pris dans le Conseil. Membres pris dans la Sociéte. MM. MAGAUD D'AUBUSSON. MM. DE BARRAU DE MURATEL. Georges MATHIAS. Jules FALLOU. Saint-Vves MÉNARD. Ch. MAILLES. Edg. ROGER. P. MÉGNIN. COMMISSION DES FINANCES MM. le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, membres de droit. MM. Eug. Dupin. MM. Léon LE Forr. FLURY-HÉRARD. Saint-Yves MÉNARD. VIII SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. COMMISSION MÉDICALE MM. le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, membres de droit. MM. E. DEcRoIx. MM. Saint-Yves MÉNARD. E. HARDY. Édouard MENE. Léon LEFORT. Constantin PAUr. COMMISSION PERMANENTE DES RÉCOMPENSES MM. le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, membres de droit Délégués du Conseil. MM. MAGAUD D'AUBUSSON. MM. PRAVERET-WATTEL. Georges MATHIAS. Saint-Vves MÉNARD. Délégués des sections. Première section. — Mammifères. — MM. Maires. Deuxième section. — Oiseaux. — Comte DE OKECKI. Troisième section. — Poissons, etc. — RATHELOT. Quatrième section. — Insectes. — Jules FALLOU. Cinquième section.— Végétaux. — Docteur E. MÈNE. BUREAUX DES SECTIONS 4'° Section. — Mammifères. 3° Section. — Poissons, etc. MM. Saint-Yves Ménard, d. du Cons. | MM. L. Vaillant, délégué du Conseil E. Decroix, président. et président. Huët, vice-président. Brocchi, vice-président. Mailles, secrétaire. Mailles, secrétaire. Trémeau, vice-secrétaire. J. Cloquet, vice-secrétaire. 2° Section. — Oiseaux. 4° Section. — Insectes. MM. Edgar Roger, dél. du Conseil. | MM. C. Dareste, délégué du Conseil. Huet, président. Jules Fallou, président. Ch. Mailles, vice-président. Mégnin, vice-président. Comte d’Esterno, secrétaire. Sédillot, secrétaire. Jules Cloquet, vice-secrétaire. Jules Cloquet, vice-secrétaire. 5° Section — Végétaux. MM. Henry de Vilmorin, délégué du Conseil et président. Aug. Paillieux, vice-président. Jules Grisard, secrétaire. Jean Dybowski, vice-secrétaire. TRENTE ET UNIÈME LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES Admissions du 15 juin 1885 au 15 juin 1887 ANDECY (Stephane D’), propriétaire, 48, rue Saint-Placide, à Paris. ANDECY (Albert D’), 16, rue Littré, à Paris. ANGELY (Émile p’), 70, avenue de Villiers, à Paris. ARJUZON (Comte D’), 5, square du Roule, à Paris. AUDOLLENT (Paul), boulevard National, 36 bis, au parc Saint-Maur (Seine). AURIOL, professeur d'agriculture, à Oran, Algérie. BELBŒUF (le marquis DE), 35, rue Jean-Goujon, à Paris. BELLECOMBE (DE), 43, rue Jacques Dulud, à Neuilly (Seme). BerGma\ fils (Ernest), Secrétaire de la Société nationale d’horticulture de France, au château de Ferrières (Seine-et-Marne). Bernay (Émile-Henri), consul de France, à Tauris (Perse), et 83, rue de Passy, à Paris. BicERY (Auguste), négociant, à Beaune (Côte-d'Or). BLaAUw (F.-E.), à Amsterdam (Pays-Bas). BLANCHON (P. L. Georges), à Saint-Julien en Saint-Alban (Ardèche), et 122, rue de Rivoli, à Paris. BLANQUET DE FULDE (le baron), au château de Chenay, par Lamothe- Beuvron (Loir-et-Cher). Boisne (Louis), propriétaire, à Condé-sur-Noireau (Calvados). Botssin (Maxime), négociant, à Orléans (Loiret). Bonnaros (le baron de), au château de Viescamp, par la Roquebrou (Cantal). BoucÈRE (Ferdinand), 3, rue David, à Angers (Maine-et-Loire). Bresson (Stanislas DE), capitaine au 7° cuirassiers, 26, avenue du Tro- cadéro, à Paris. BRETTES (le vicomte Joseph DE), au château du Puy, près Thenon (Dordogne). BRUN, propriétaire, à Triel (Seine-et-Oise). BRuzoN (Paul-Louis), propriétaire, 35, rue de la Rosière, à Nantes (Loire- Inférieure). BUZEN AND (Louis DE), inspecteur de l’agriculture, à Quintenas (Ardèche) CANTELAR (Henri DE), officier de marine, au château de Gombert, par Marseille (Bouches-du-Rhône). CHALOT (J.), huissier, à Saint-Germain-des-Bois (Saône-et-Loire). CHARIÉ (Auguste), à la ferme des Grands Essarts, par Pithiviers (Loiret). CHARRIN (Eugène), directeur de l’orphelinat de Laforêt, commune de Calvinet (Cantal). CLÉMENT, naturaliste, à Sintang (Bornéo). x SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. CORNE (Paul), au château du Pare, près Moulins (Allier). CorTTu, 155, boulevard Haussmann, à Paris. CROZES (Albert), 8, rue de Castiglione, à Paris. DATCULESCU, directeur de la Gazeta Saténului, à Rimnicu-Sarat (Roumanie). DELAVAL (Albert), à Saint-Max, près Nancy (Meurthe-et-Moselle). DEnAY (Jules), au Moulin de la Prairie, par la Châtre (Indre). DESPETIS (Louis), au domaine des Yeuzes, près Mèze (Hérault). Doré (Victor), propriétaire, à Carlepont (Oise). DoRMEUIL (Auguste), négociant, 30, rue de Lisbonne, à Paris. DouAT (Henri), propriétaire, 85, rue du Général Foy, à Paris. Dugosc (Aimé Ernest), manufacturier, au Havre (Seine-Inférieure). Du Homme (Gustave), au château de Chassilly, près Saint-James (Manche). Du Lin (baron Charles), ingénieur, 44, rue Bellechasse, à Paris. EGRET (Aug. Eug.), 8, rue Basse de Longchamps, à Neuilly (Seine). FARRAN (Henri), au château de Verneuil, par Migné (Vienne). FLERS (H. DE), avocat à la cour d’appel, 25, rue de Berlin, à Paris. FONTENIER, au domaine de Beauvoir, par Pontorson (Manche). FOREST, huissier, à Angoulême (Charente). Fouceu (Édouard), boulevard Alexandre-Martin, à Orléans (Loiret). GAILLARD fils (Honoré), à Berteau, commune de Pussigny (Indre-et- Loire), par les Ormes (Vienne). GENESTE (Odilon), pisciculteur, à Bergerac (Dordogne). GEOFFROY SAINT-HILAIRE (Étienne), élève à l'institut agricole de Beau- vais (Oise). GÉRY-DAMBRICOURT, au château d’Hallines (Pas-de-Calais). GILART DE KÉRANFLECH (Gabriel), à Milizac, par Saint-Renan (Finis- tère). GopLEski (le docteur), 83, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). GOMBAULT (Roger), au château de Villecomte, par Cléry (Loiret). GoupcHAUX (Charles), banquier, 26, avenue de la Grande-Armée, à Paris. GOYON DE BEAUCORPS (le vicomte Henri DE), 60, rue Saint-André, à Nantes (Loire-Inférieure). GRAPANCHE (Achille), 18, rue Juge, à Paris, et 47 East, 19 Street, à New-York (États-Unis). GREDY (Paul), propriétaire du clos Balguerie, commune de Thenon, par La Bastide, et 106, quai des Chartrons, à Bordeaux (Gironde). GUERNE (Jules DE), 2, rue Monge, à Paris. HENNEGUY (le docteur Louis-Félix), préparateur au Collège de France, 11, rue Gounod, à Paris. JAMET (Gustave), propriétaire, 3, place de la Madeleine, à Paris. LaiR (René), négociant, rue Saint-André-des-Arts, à Paris. LISTE SUPPLÉMENTAIRE. XI LanTz (J. Auguste), conservateur du Musée d’histoire naturelle de l’île de la Réunion, à Saint-Denis (la Réunion). LAUMONIER (le docteur Arthur), à Vernoil, par Vernantes (Maine-et- Loire). LAURENT (Marcel), 12, rue François Ie, à Paris. LAVEISSIÈRE (Émile), 58, rue de la Verrerie, à Paris. LE Boucuer, arbitre de commerce, 49, rue Jacques Dulud, à Neuilly (Seine). LEROY (Arnould), sous-inspecteur des domaines, à Oran (Algérie). LoiseLEUR (À. F.), au Grand Clos, par Bourgueil (Indre-et-Loire). LomBArp pu CASTELET (le marquis Henri DE), au château de Labarde, par Issigeac (Dordogne). Louis (Jean-Léon), ingénieur agronome, 27, rue des Murlins, à Orléans (Loiret). Louver (Victor-Alfred), 136 bis, aveuue de Neuilly, à Neuilly (Seine). MAINIEL DE VILLEMONT (le marquis DU), au château de Villemont, par Aigueperse (Puy-de-Dôme). ManourY, député, à Luisant, près Chartres. MAnTIN (Georges), 54, quai de Billy, à Paris. MarcHaL (Camille), éleveur d’Autruches, à Zeralda, par Staouëli (Al- gérie). Maupas (le vicomte Roger DE), au château de la Guérinière, par Au- trèche (Indre-et-Loire). MAYEN (Alfred), directeur de la compagnie d’assurances la Prévoyance, 23, rue de Londres, à Paris. MÉZIÈRES (Gustave), avocat, 57, boulevard Montparnasse, à Paris. Miquer (L.-P.), fournisseur militaire, 10, rue du Faubourg Saint-Denis, à Paris. NARBONNE-LaRa (le comte DE), 23, rue des Bassins, à Paris. Noter (Raphaël DE), directeur de l'institut agronomique de Tipaza près Marengo (Algérie). OKeEcxi (le comte DE), 125, rue du Théâtre, à Paris. OLIvA (Ramon), directeur du Jardin de la ville de Barcelone (Espagne). ORsIN1 (César), député au parlement italien, à Rome (Italie). Oupixé (Ernest), propriétaire, 59, rue d'Amsterdam, à Paris. PALLISSAUX DE TALLOBRE (H. DE), 175, rue de Courcelles, à Paris. PERRIN (Edmond), 2, quai Saint-Laurent, à Orléans (Loiret). Perir (Henri), rue de Roanne, 12, à Saint-Étienne (Loire). PoinEau (Louis), propriétaire, au château de la Madeleine, commune de Saint-Martin-d’Azy, canton de Montguyon (Charente-Inférieure). Porrup (Gabriel), à Montguyon (Charente-Inférieure). POUBELLE, préfet du département de la Seine, à Paris. PouLaIN D’ANDECY (E. F. Maurice), sous-chef de bureau au Crédit fon- cier de France, 99, rue de Rennes, à Paris. XII SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Prax (Louis), commissaire-priseur, à Narbonne (Aude). REGNIER (Philippe), à Forreuil, par Épernon (Eure-et-Loir). REYNAUD (baron Lucien), le Puy (Haute-Loire). RiGAUD (Jules), propriétaire, à Saint-Christol (Hérault). RIQUET (Jean-Léopold), à Orignolles, près Montlieu (Charente-Infé- rieure). RoGEr (Gustave), 28, avenue Villeneuve-l'Étang, à Versailles (Seine-et- Oise). RoGiER (René), banquier, 69, rue Bannier, à Orléans (Loiret). RomaAnp (René), au château de Gurgy (Yonne). ROUFFIGNAC (Pierre), avocat, à Saint-Gervais les Trois-Cloches (Vienne). Rousseau (Charles-Jules), 82, rue de la Folie-Méricourt, à Paris. ROUSSEL, vétérinaire, à Issoire (Puy-de-Dôme). SALVERT (DE), 32, rue Charles-Laffite, à Neuilly (Seine). SARAY DE VIGNOLLES (DU), propriétaire, à Cusset (Allier). SEMALLÉ (le vicomte Robert DE), secrétaire d’ambassade de 1° classe, 45, rue de Courcelles, à Paris. SUCHETET (Luc-André), au château d’Auteville-Breauté, par Goderville (Seine-Inférieure). SUDRE (comte), au château de Rochecotard, par Langeais (Indre-et- Loire). THeiz pu HAveLT (le baron pu), au Perthuis de Charnay, par Mâcon (Saône-et-Loire). THkRoN (Numa), banquier, à Lezian (Aude). THÉVENOT (docteur A.), 44, rue de Londres, à Paris. Tuiéry, pisciculteur, 20, quai du Louvre, à Paris. | THOUIN (Maurice), inspecteur de l'exploitation des chemins de fer du Nord, à Compiègne (Oise). THOUREAU (Edme), 8, rue d'Aumale, à Paris. THOUREAU (Félix), administrateur du Crédit foncier, 2, rue de Château- dun, à Paris. THumaRA, 7, passage du Mont-Cenis, à Paris. TURNER (le major), au château d'Orval, par Florenville (Belgique). ZEVALLOS (Ricardo Ortix DE), 2, rue de Logelbach, à Paris. LA COMMISSION DE PISCICULTURE, 3, rue de l’Orangerie, à Bruxelles (Belgique). TRENTIÈME SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DE DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'’ACCLIMATATION DE FRANCE PROCÈS-VERBAL La Société nationale d’Acclimatation de France a tenu sa trentième séance publique annuelle, le vendredi 10 juin 1887, dans sa salle des Conférences, sous la présidence de M. Albert Geoffroy Saint-Hilaire, Président, qui a ouvert la séance par l’allocution suivante : € MESDAMES, MESSIEURS, « La Société nationale d’Acclimatation tient aujourd’hui sa trentième séance publique annuelle de distribution des récompenses. | « Si par la pensée nous nous rappelions les efforts, les ten- tatives des lauréats couronnés dans cette longue suite d’an- nées, nous passerions en revue, en quelque sorte, toute l’œuvre de la Société depuis l’époque de sa fondation. « Nous verrions de modestes essais aboutissant à des résul- tats pratiques importants el aussi des tentatives pleines de promesses conduisant à des échecs. « Mais, heureux ou malheureux, nous constalerions que ces efforts ont toujours été des efforts généreux, inspirés par l’amour du bien. € On nous dit parfois : « On n’acclimale rien. » « En vérité, Messieurs, ceux qui pensent ainsi ne sont-ils pas comme ces gens dont parle l'Évangile? | XIV SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. « On n’acclimate rien, dites-vous, mais jamais on n’a accli- maté de la sorte et je pourrais dire 1ci avec le poëte : Et quel temps fut jamais plus fertile en miracles? « Faunes et flores sont transformées; les hémisphères opposés ont échangé leurs produits! « L’acclimatation n’a-t-elle pas amené dans le courant de ces trente dernières années la plus extraordinaire révolution économique que l’esprit puisse concevoir? « Mais ces grands faits, dont les conséquences ont une im- portance considérable, ne détourneront pas notre attention des études qui préparent les résultats pratiques. « En effet, Messieurs, c’est dans le cabinet, dans le Jabora- toire du savant que doivent s'étudier au préalable nos tenta- tives. « L'homme de science est le que obligé de l’expérimen- tateur. « Et c’est en cela que nous pouvons admirer, sans réserves, l'esprit qui a présidé à l’organisation de notre Société, car ses fondateurs ont voulu réunir en un même faisceau les efforts de ceux qui pensent et les efforts de ceux qui agissent, c’est-à-dire la théorie et la pratique. » M. P.-Amédée Pichot, Secrétaire des séances, a ensuite présenté le rapport sur les travaux de la Société en 1886. Puis M. le D' Saint-Yves Ménard, trésorier, a exposé la situation financière de la Société au 31 décembre dernier. Enfin M. Amédée Berthoule, secrétaire général, a donné lecture du rapport au nom de la PO 2I des récom- penses. Il a été décerné cette année : 1° Une médaille d’or offerte par & Ministère de Sen ture : | 9e Une médaille d’or, hors classe, d'une valeur de 900 francs ; PROCÈS-VERBAL. XV 3 Sept grandes médailles d'argent, à l'effigie d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire ; 4° Un prix de 500 francs; 5° Une prime de 300 francs; 6° Huit médailles de première classe d'argent ; 7° Sept médailles de seconde classe de bronze ; 8° Une mention honorable; 9 Les deux primes de 200 et de 100 francs fondées par feu Agron de Germigny ; 10° Neuf primes offertes par l’administration du Jardin zoologique d’Acclimatation à ses employés, d’une valeur de 900 francs. Pour le Secrétaire des séances, JULES GRISARD, Agent général de la Société. PRIX EXTRAORDINAIRES ENCORE A DÉCERNER (” GÉNÉRALITÉS 1° — 1882. — Prix de 1000 francs fondé par feu M. BEREND, membre de la Société. Un prix de 1000 francs sera décerné à l’auteur du meilleur tra- vail faisant connaître, au point de vue historique et pratique, les travaux relatifs à l’acclimatation et les résultats obtenus depuis 1854. Ce prix pourrait être attribué par fractions à des travaux relatifs aux diverses sections. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 2008 francs. 2 — 1863. — Prix pour les travaux théoriques relatifs à l'acclimatation. $ I. Les travaux théoriques sur des questions relatives à l’accli- matation, publiés pendant les cinq années qui précèdent, pourront être récompensés, chaque année, par des prix spéciaux de 500 francs au moins. La Sociélé voudrait voir étudier particulièrement les causes qui peuvent s’opposer à l’acclimatation ou la faciliter. SIT. I pourra, en outre, être accordé dans chaque section des primes ou des médailles aux auteurs de travaux relatifs aux ques- tions dont s’occupe la Société. Ces travaux devront être de nature à servir de guide dans les ap- plications pratiques ou propres à les vulgariser. Les ouvrages (imprimés ou manuscrits) devront être remis à la Société avant le 1°" décembre de chaque année. 3° — 4867. — Prix pour les travaux de za pure, pouvant servir de guide dans les applications. La Société, voulant encourager les travaux a zoologie pure (mo- nographies génériques, recherches d'anatomie comparée, études embryogéniques, etc.), qui servent si souvent de guide dans les ap- plications utilitaires de cette science, et rendent facile l'introduction d’espèces nouvelles ou la multiplication ou le perfectionnement d’es- pèces déjà importées, décernera annuellement, s’il y a lieu, un prix de 500 francs au moins à la meilleure monographie de cet ordre, publiée pendant les cinq années précédentes. (1) Le chiffre qui précède l’énoncé des divers prix, indique l’année de la fon- dation de ces prix. Tous les prix qui ne portent pas l'indication d’une fondation particulière sont fondés par la Société. PRIX EXTRAORDINAIRES. XVII Elle tiendra particulièrement compte, dans ses jugements, des applications auxquelles les travaux de zoologie pure appelés à con- courir auraient déjà conduit, que ces applications aient été faites par les auteurs de ces travaux ou par d’autres personnes. Un exemplaire devra être déposé avant le 1° décembre. 4° — 4887.— Dans chaque section zoologique des récompenses pourront être décernées aux personnes qui prouveront avoir obtenu des hybrides nouveaux provenant de croisement de sujets appartenant à des espèces différentes. Les produits métis ne pourront être assimilés aux produits hybrides. Concours ouvert jusqu’au 1°’ décembre 1890. —- Prix : 300 franes. Les produits hybrides de 2°, 3°, ete., génération feront l’objet d’un concours spécial. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 500 franes. 9 —4883.— Vulgarisation des sciences naturelles appliquées. Il pourra être décerné chaque année des prix variant de 300 à 500 francs aux ouvrages de vulgarisation des sciences naturelles appli- quées à l’acclimatation. 6° — 1875. — Des primes ou médailles seront accordées aux personnes qui auront démontré, pratiquement ou théoriquement, les procédés les plus favorables à la multiplication et à la conserva- tion des animaux essentiellement protecteurs des cultures. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. T1 — 1863. — Prix perpétuel fondé par feu M"° GUÉRINEAU, née DELALANDE,. Une grande médaille d’or, à l'effigie d'Isidore Geoffroy Saint- Hilaire, et destinée à continuer les fondations faites les années précédentes, dans l'intention d’honorer la mémoire de l’illustre et intrépide naturaliste voyageur, Pierre Delalande, frère de M"° Gué- rineau. Celte médaille sera décernée, en 1888, au voyageur qui, en Afrique ou en Amérique, aura rendu depuis huit années le plus de services dans l’ordre des travaux de la Société, principalement au point de vue de l’alimentation de l’homme. Les pièces relatives à ce concours devront parvenir à la Société avant le 1° décembre 1887. 8 — 1861. — Primes fondées par feu M. AGRON DE GERMIGNY. Deux primes, de 200 franes et de 100 francs, seront décernées,. chaque année, pour les bons soins donnés aux animaux ou aux vé- 4° SÉRIE, T. IV. — Séance publiqre annuelle. b XVIII SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. gétaux, soit au Jardin d’acclimatation (200 francs), soit dans les établissements d’acclimatation se raltachant à la Société (prime de 100 francs). Les pièces relatives à ce concours devront parvenir à la Société avant le 1 décembre de chaque année. PREMIÈRE SECTION. — MAMMIFÈRES A° — 4864. — Introduction d'espèces nouvelles. Il pourra être accordé, dans chaque section, des primes d’une valeur de 200 à 500 francs à toute personne ayant introduit quelque espèce nouvelle, utile ou ornementale, d’un réel intérêt. 2 -— 1885. — [ntroduction d’une espèce nouvelle de Mam- mifère insectivore en France. Les candidats devront justifier de la possession de dix sujets au moins nés chez eux et adultes. Concours ouvert jusqu'au 1° décembre 1890. — PRix : 500 franes. 3° — 4870. — Introduction en France des belles races asines de l’Orient. On devra faire approuver par la Société d’Acclimatation les Anes éta- lons importés, et prouver que vingt saillies au moins ont été faites dans l’année par chacun d’eux. Concours prorogé jusqu’au 1°" décembre 1890. — Prix : 1009 franes. 4 — #86$S.— Domestication complète, application à lagricul- ture ou emploi dans les villes de l’'Hémione (Equus Hemionus) ou du Dauw (E. Burchelli). La domestication suppose la reproduction en captivité. Concours prorogé jusqu'au {1° décembre 1890. — Prix : 100€ franes. 5° — 4867. — Métissage de l’Hémione ou de ses congénères ‘(Dauw, Zèbre, Couagga) avec le Cheval. On devra avoir obtenu un ou plusieurs métis âgés au moins d’un an. Concours prorogé jusqu'au 1° décembre 1890. — PRIx : 10690 franes. 6° — 4867. — Propagation des métis de l’'Hémione ou de ses congénères (Dauw, Zèbre, Couagga) avec l’Ane. Ce prix sera décerné à l’éleveur qui aura produit le plus de métis. (H devra en présenter quatre individus au moins.) Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 1800 francs. 1°— 4885. — Multiplication en France du Sanglier nain (Porcula Salviani). On devra justifier de la possession de douze sujets au moins, nés chez le propriétaire et âgés de plus d’un an. Concours ouvert jusqu’au 1 décembre 1890. — PRix : 500 francs. Le prix sera doublé si les sujets présentés sont nés d’individus ayant iéjà reproduit en France. — PRIX : 1000 franes. PRIX EXTRAORDINAIRES. XIX 8 — 41867. — Élevage de l’Alpaca, de l’Alpa-Lama et du Lama. On devra présenter au concours douze sujets nés chez l’éleveur et âgés d’un an au moins. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 1500 francs. 9° — 1869. — Prix perpétuel fondé par feu Me Ad. DUTRONE, née GALOT. Une somme annuelle de 100 francs sera, tous les trois ans, con- vertie en prime de 300 francs (ou médaille d’or de cette valeur), et décernée, par concours, au propriétaire ou au fermier qui, en France ou en Belgique, aura le mieux contribué à la propagation de la race bovine désarmée SARLABOT, créée par feu M. le conseiller Ad. Dutrône. Ce prix sera décerné en 1888 et 1891. 10° — 4838. — Chèvres laitières. On devra présenter 1 Bouc et8 Chèvres d’un type uniforme, et justifier que trois mois après la parturition les Chèvres donnent 3 litres de lait par jour et par tête. Les concurrents devront présenter un compte des dépenses et recettes occasionnées par l’entretien du troupeau, et faire connaître à quel usage le lait a été employé (lait en nature, beurre, fromage). Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — PRIX : 50@ franes. 11° — 4874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), du Cerf Wapiti (Cervus Canadensis), du Cerf d’Aristote (Cervus Aristotelis) ou d’une autre grande espèce. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 4500 francs. 12° — 2874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand pare clos de murs ou en forêt), du Cerf axis (Cervus axis), du Cerf des Moluques (Cervus Moluccensis) ou d’une autre espèce de taille moyenne. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à Vétat de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 1000 francs. 13° — 4874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), du Cerf-Cochon (Cervus porcinus) ou d’une autre espèce analogue. On DL faire . es de dix individus au moins, nés à “état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgé ’un à Concours Fe sbra 17 décembre nn RAR 14 — 4874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans XX SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. un grand parc clos de murs ou en forêt), du Cerf Pudu (Cervus Pudu) ou d’une espèce analogue. : On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l'état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 500 francs 15° — 4874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parce clos de murs ou en forêt), de l’Antilope Canna (Bos- elaphus Oreas) ou d’une autre grande espèce. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l'état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Concours prorogé jusqu’au 1°’ décembre 1890.—- Prix : 1500 tranes. 16° — 4874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), de l’Antilope Nylgau (Por- tax picta) ou d’une autre espèce de taille moyenne. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 1000 franes. 17 — 4874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), d’Antilopes de petite taille. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Concours prorogé jusqu’au 1® décembre 1890. — Prix : 500 franes. 18° —4878.— [Introduction en France de l’Hydropotes inermis (Ke ou Chang). On devra avoir introduit au moins trois couples de Ke ou Chang, et faire constater que trois mois après leur importation, ces animaux sont dans de bonnes conditions de santé. Concours prorogé jusqu'au 1° décembre 1890. — Prix : 500 francs. 19 —4878. — Multiplication en France de l’Hydropotes inermis (Ke ou Chang). On devra faire constater la présence de dix individus au moins âgés de plus d’un an et issus des reproducteurs importés. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 2000 franes. 20° — 4865. — Domestication en France du Castor, soit du Ca- nada, soit des bords du Rhône. On devra présenter au moins quatre individus mâles et femelles, nés chez le propriétaire et âgés d’un an au moins. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — PRIX : 500 franes. — Le prix sera doublé si l’on présente des individus de seconde gérné- ration. 21° — 4835. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand pare clos de murs ou en forêt), de Kangurous de petite taille. PRIX EXTRAORDINAIRES. XXI On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 500 francs. 22° — 1882. — Multiplication en France du Lapin géant des Flandres, à oreilles droites. On devra présenter 5 mâles et 5 femelles adultes, nés chez l’éleveur, du poids moyen de 8 kilogrammes. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 300 francs. 23° — 1882. — Alimentation du bétail par le Téosinté (Reana lumurians). On devra présenter un compte établissant le rendement obtenu, en poids, d’une plantation de Téosinté couvrant au moins 9%5 ares et fournir des renseignements circonstanciés sur les avantages ou les inconvénients que présente ce mode d'alimentation pour le bétail. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 300 francs. 24° — 41882. — Alimentation des animaux par le Soya. On devra fournir des renseignements circonstanciés sur les avantages ou les inconvénients que présente ce mode d'alimentation pour les ani- maux soit à l’état vert, soit à l’état sec. Concours prorogé!jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix: 300 franes. DEUXIÈME SECTION. — OISEAUX 1° — 4864. — Introduction d'espèces nouvelles. Il pourra être accordé, dans chaque section, des primes d’une valeur de 200 à 500 francs à toute personne ayant introduit quelque espèce nouvelle utile ou ornementale d’un réel intérêt. 2°— 14864. — [ntroduction et acelimatation d’un nouveau gibier pris dans la classe?des Oiseaux. Sont exceptées les espèces qui pourraient ravager les cultures. On devra présenter plusieurs/sujets vivants de seconde génération. Concours prorogé, jusqu’au 1° {décembre 1890. — Prix : 500 à 1000 francs. 3 — 1830.— Multiplication et propagation en France ou en Algérie du Serpentaire (Gypogeranus Serpentarius). On devra présenter un couple de ces oiseaux de première génération, et justifier de la possession du couple producteur et des jeunes obtenus. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890.— Prix : 2000 rrancs. 4 — 4868. — Acclimatation du Martin triste (Acridotheres {ristis) ou d’une espèce analogue, en Algérie ou dans le midi de la France. XXII SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. On devra présenter cinq paires de ces oiseaux, adultes, de seconde- génération. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 500 franes. 90 — 4870. — Multiplication en France, à l’état sauvage, de la Pintade ordinaire (Numida Meleagris). On devra faire constater l'existence, sur les terres du propriétaire, d'au moins quatre compagnies de Pintades de six individus chacune, vivant à l’état sauvage. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 259 franes. 6°— 2875. — Multiplication en France, à l’état sauvage, du Faisan vénéré. On devra faire constater l’existence d’au moins dix jeunes sujets vivant en liberté et provenant du couple ou des couples lâchés. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 500 franes. | 1° — 4830. — Création d’une race de Poules domestiques: pondant de gros œufs. On devra présenter au moins douze Poules de 3° génération, constituant uñe race stable, et donnant réguliérement des œufs atteignant le poids de 75 grammes. Cette race, créée par la sélection ou par croisement, devra pré- senter les caractères d’une variété de bonne qualité pour la consommation. Concours prorogé jusqu’au 1* décembre 1890. — Prix : 500 franes. Prix fondés par M. Georges Mathias, membre de la. Société. 8° — 4885. — Reproduction en captivité d’un oiseau quel-- conque, de l’ordre des Gallinacés, qui jusqu’à ce jour ne s’est pas reproduit dans ces conditions. On devra présenter au moins quatre sujets adultes nés chez le pro- priétaire. Concours ouvert jusqu'au 1° décembre 1890. — Prix : 250 franes. 9 — 28835. — Monographie des Phasianidés (Faisan, Trago- pan, Lophophore, etc.). Les auteurs devront indiquer, dans un livre ou un mémoire étendu, les diverses espèces de cette famille, leur distribution géographique, leur description, mœurs, habitudes, instincts, leur mode de reproduc- tion, leur alimentation. En d’autres termes, les ouvrages présentés devront pouvoir servir de Guide pratique. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1890. — PRIX: 250 franes. PRIX EXTRAORDINAIRES, XXIIT 10° — 2863.— Introduction et multiplication en France, en par- quets, du Tétras huppecol (Tetrao Cupido) de l'Amérique du Nord. On devra présenter au moins douze sujets, complètement adultes, nés et élevés chez le propriétaire. Concours prorogé jusqu'au 1° décembre 1890. — Prix : 250 franes. Le prix sera doublé si la multiplication du Tétras huppecol à été obtenue en liberté. 11° — 4830. — Multiplication en France, à l’état sauvage, de la Perdrix de Chine (Galloperdix Sphenura) ou d'une autre Perdrix percheuse. On devra faire constater l’existence d’au moins six sujets vivant en liberté et provenant du ou des couples lâchés. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 300 franes. 12° — 4877. — [Importation des grosses espèces de Colins (ori- ginaires du Mexique et du Brésil) et des petites espèces de Tina- mous de l'Amérique méridionale. On devra avoir importé au moins six couples de ces oiseaux et justifier que trois mois après leur importation ils sont dans de bonnes conditions de santé. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 259 franes. 13 — 4833. — Multiplication en volière des grosses espèces de Colins originaires du Mexique et du Brésil, ou des petites espèces de Tinamous de l'Amérique méridionale. On devra présenter dix sujets vivants, nés des oiseaux directement im- portés du pays d’origine. Concours prorogé jusqu’au 1°" décembre 1890. — PRIX : 300 francs. 14 — ASS1.— Reproduction de la grande Outarde (Ofis tarda) à l’état sauvage. On devra prouver que trois couples au moins de grandes Outardes ont couvé et élevé leurs jeunes en France, sur les terres du propriétaire. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 300 franes. 15° — 4830. — Domestication en France ou en Algérie de l'Ibis sacré (Ibis religiosa) ou de l'Tbis falcinelle (Jbis falcinellus), ou d’un autre oiseau destructeur des Souris, Insectes et Mollusques nui- sibles dans les jardins. Sont exceptées les espèces qui pourraient ravager les cultures. On devra faire constater l’existence de quatre sujets au moins de pre- mière génération, vivant en liberté autour d’une habitation et nés de parents libres eux-mêmes dans la propriété. Concours prorogé jusqu'au 1% décembre 1890. — PRIX : 569 franes. 16° — 4867. — Domestication de l’Autruche d'Afrique (Stru- thio camelus) en Europe. XXIV SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. On devra justifier de la possession d’au moins six Autruches nées chez le propriétaire et âgées d’un an au moins. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — PRIX : 1500 francs. 17 — 4839. — Création en Algérie d’une ferme d’Autruches. On devra être possesseur de dix couples, au moins, de reproducteurs, et avoir fait naître et élever dans les trois années précédentes cent jeunes autruchons. Les concurrents ne seront pas tenus d'entretenir chez eux tous les jeunes produits; mais ils devront fournir des documents authen- tiques justifiant de la destination qui leur a été donnée. Les concurrents devront présenter un compte des dépenses et recettes occasionnées par l’entretien du troupeau, faire connaître la valeur des plumes livrées au commerce; les procédés à employer pour la multipli- cation des jeunes (incubation naturelle ou hydro-incubateurs), et adresser à la Société un rapport circonstancié donnant tous les détails propres à l’éducation de l’Autruche en captivité. Concours prorogé jusqu’au 1* décembre 1890.— Prix : 1000 franes. 18° — 1873.— Domestication d’un nouveau Palmipède utile. On devra présenter au moins dix sujets vivants de seconde génération produits en captivité. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 1000 franes. 19° — 4882. — Un prix de 300 francs sera décerné à l’auteur du meilleur travail sur les nichoirs artificiels pour la protection et la propagation des espèces d'oiseaux qui nichent dans les creux ou trous des arbres, des murailles ou des rochers. L'auteur devra produire des modèles de nichoirs en indiquant leur mode de construction et leur prix de revient, et justifier des résultats obtenus depuis cinq ans au moins. Concours ouvert jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 300 francs. 20° — 4SS2. — Un prix de 500 francs sera accordé à l’inven- teur d’un genre de nourriture artificielle ou composition pouvant remplacer les pâtées fraîches, pour les oiseaux insectivores entre- tenus en volières. On devra faire connaître la composition et le mode de préparation, justifier des avantages que présente l’emploi de cette composition au point de vue de sa conservation, de ses qualités nutritives et de son prix de revient. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — PRIX : 300 franes. TROISIÈME SECTION. — POISSONS, MOLLUSQUES, ETC. CRUSTACÉS, ANNÉLIDES 1° — 4864. — Introduction d'espèces nouvelles. Il pourra être accordé, dans chaque section, des primes d’une valeur PRIX EXTRAORDINAIRES. XXV de 200 à 500 francs à toute personne ayant introduit quelque espèce nouvelle, utile ou ornementale, d’un réel intérêt. 2 — ESS2. — Recherches sur les propriétés physiques et chimiques des eaux douces au noint de vue de l’aquiculture. L'auteur devra faire ressortir, par des observations et des analyses pratiques, les conditions favorables au développement des diverses espèces de Poissons, Crustacés, Mollusques et Végétaux. Concours prorogé jusqu’au 1°’ décembre 1890. — Prix : 500 francs. 3 — 41883.— Recherches sur les propriétés physiques et chimi- ques des eaux de mer et saumâtres au point de vue de l’aquiculture. L'auteur devra faire ressortir, par des observations et des analyses pratiques, les conditions favorables au développement des diverses espèces de Poissons, Crustacés, Mollusques et Végétaux. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — ERIX : 500 francs. 4° — 4883. — Etude de la nature des eaux au point de vue de la pisciculture. L'auteur devra prendre exclusivement en considération les caractères extérieurs tirés surtout de la faune des animaux vertébrés et de la flore aquatique. Concours ouvert jusqu’au 1* décembre 1890. — Prix : 300 franes. 5° — 1884. — Alimentation du Poisson. Le prix sera accordé à la découverte d’un procédé véritablement pra- tique, peu coûteux et réellement industriel, pour la production rapide et en quantité illimitée d’une nourriture vivante (Daphnies, Cyclopes, etc.) propre à l’alimentation du poisson et en particulier de l’alevin de Sal- monide. On devra faire connaître en détail le mode de production employé et justifier du plein succès obtenu. Concours ouvert jusqu'au 1°" décembre 1890. — PRIX : 500 franes. BATRACIENS 6° — 4886. — Multiplication en France de la Grenouille bœuf (Rana mugiens) de l'Amérique du Nord. On devra justifier de la possession de vingt-cinq sujets adultes nés chez le propriétaire. Concours ouvert jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 250 francs. POISSONS 1° — 48273. — Acclimatation dans les eaux douces de la France d’un nouveau Poisson alimentaire. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 4000 francs. XXVI SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION. 8° — 4878. — [Introduction dans les eaux douces de l'Algérie: d’un nouveau Poisson alimentaire. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins; on devra justifier qu’ils ont été importés depuis plus d’un an. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 500 francs. Le prix sera doublé si le poisson introduit est le Gouwrami (Osphrome- nus olfax). 9 — #878. — Acclimatation dans les eaux douces de l’Algérie- d’un nouveau Poisson alimentaire. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890.— PRIX : 1000 frames. Le prix sera doublé si le poisson acclimaté est le Gourami (Osphrome-- nus olfax). 10°—4878%.— [ntroduction dans les eaux douces de la Guade- loupe et de la Martinique d’un nouveau Poisson alimentaire. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins ; on: devra justifier qu’ils ont été importés depuis plus d’un an. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 560 franes. Le prix sera doublé si le poisson introduit est le Gourami (Osphrome- nus olfax). 11° — 4878.— Acclimatation dans les eaux douces de la Gua- deloupe et de la Martinique d’un nouveau Poisson alimentaire. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890.— Prix : 1000 franes. Le prix sera doublé si le poisson acclimaté est le Gouwrami (Osphrome- nus olfax). 12 — 4874. — Introduction en France du Coregonus otsego de l'Amérique du Nord. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins, et l’on devra justifier qu'ils ont été importés depuis plus d’un an. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 300 franes. Si des multiplications du Coregonus otsego ont été obtenues en France, le prix sera doublé. 13 — 4879. — Multiplication en France du Saumon de Cali- fornie (Salmo quinnat) de l'Amérique du Nord. On devra présenter au moins 500 alevins, âgés d’un an, nés de parents existant dans les eaux du propriétaire depuis au moins dix-huit mois. L'état des reproducteurs devra être constaté au moment du frai par des pièces authentiques. On devra également faire constater l'époque de l’éclosion des œufs et faire connaître dans un rapport circonstancié les. observations auxquelles donnerait lieu l’éducation de ces jeunes poissons. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 5@@ frames. 14 — 4882. — Établissement d’échelles pour les Poissons mi- grateurs. Un prix de 500 francs sera décerné aux usiniers ou propriétaires qui auront établi, dans des conditions pratiques, des échelles pour le passage des Poissons migrateurs. Concours prorogé jusqu'au 1° décembre 1890. — PRIX : 500 franes. PRIX EXTRAORDINAIRES. XXVII 15° — 41886. — Multiplication artificielle, sur les côtes de France, d’un Poisson de mer propre à l’alimentation. Les résultats devront avoir été obtenus sur une échelle suffisante pour présenter un intérêt véritablement pratique. Concours ouvert jusqu'au 1°" décembre 1895. — PRIX : 500 franes. Le prix sera doublé si l'élevage du Poisson a donné lieu à une exploitation industrielle. 16° — 4886. — Multiplication des Cyprinides. Il pourra être accordé des primes ou des médailles à toute personne qui aura obtenu, dans des eaux closes, de l’alevin de Cyprinide, notam- ment la Carpe et la Tanche, et qui justifiera en avoir introduit en grand nombre dans les cours d’eau de larégion et aura ainsi contribué le plus efficacement à leur repeuplement. Si les travaux faits dans cet ordre d’idées ont une importance sufli- sante, il pourra être accordé un prix de 30% francs. Concours ouvert jusqu’au 1* décembre 1890. 17 — 48S3.— Perfectionnement des appareils destinés à l’in- cubation des œufs, à l’alevinage et au transport des Salmonides. Concours ouvert jusqu'au 1° décembre 1890. — Prix : 25© francs, MOLLUSQUES 18° — 2867. — Acclimatation et propagation d’un Mollusque ulile d'espèce terrestre, fluviatile ou marine, resté jusqu’à ce jour étranger à notre pays. — Cette acclimatation devra avoir donnélieu à une exploitation industrielle ; ses produits alimentaires ou autres seront examinés par la Société. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 360 franes. 19° — 4869. — Reproduction artificielle des Huiîtres. — Un prix de 1000 franes sera décerné pour le meilleur travail indiquant, au point de vue pratique, les méthodes les plus propres à assurer cette reproduction artificielle. L'ouvrage devra, en outre, faire connaître d’une manière précise les conditions à remplir pour obtenir les au- torisations de créer des établissements huîtriers, et énumérer les travaux que comportent les bancs d’'Huitres naturels, aussi bien que les caractères auxquels on peut reconnaître qu’un banc est exploi- table ; enfin quelles sont les mesures qu’il convient de prendre pour l’enlèvement du coquillage. En un mot, ce travail devra constituer un véritable manuel d'ostréiculture. Concours prorogé jusqu'au 1° décembre 1890. — Prix : 1000 franes. 209 —_ 1886. — Élevage de l’Huître sur les côtes françaises de la Méditerranée. On devra justifier de l’élevage, pendant au moins deux années, de XX VIII SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. plusieurs milliers d'Huîtres françaises (Ostrea edulis ou O. Cyrnensis) (10 000 au maximum). Il sera nécessaire de faire constater : 1° La grandeur (diamètre) des Huîtres au moment de leur introduc- tion dans les parcs; 90 La croissance obtenue au bout de dix-huit mois. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1890. — Paix : 500 francs. 21° — 1879. — Culture de la Moule sur les côtes méditerra- néennes. On devra justifier d’une superficie d’un hectare mis en culture, soit sur fond horizontal, soit sur bouchots, et ayant donné des produits alimen- taires au moins une année. Les concurrents devront joindre à l’appui de leur demande un mémoire indiquant, au point de vue pratique, les moyens les plus propres à assurer le succès de semblable industrie, et présenter un compte des dépenses occasionnées pour l'établissement de l’exploitation et des bénéfices qu’on peut en tirer. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890.— Pnix : 1000 franes. CRUSTACÉS 22 — #Æ863. — Introduction et acclimatation d’un Crustacé alimentaire dans les eaux douces de la France ou de ses colonies. Concours prorogé jusqu’au 1* décembre 1890. — Prix : 300 francs. 23° — 4886. — Mulliplication artificielle du Homard ou de la Langouste en France. Cette multiplication devra avoir été obtenue sur une échelle assez large pour constituer une exploitation industrielle. Concours ouvert jusqu’au 1* décembre 1895. — Prix : 1000 franes. QUATRIÈME SECTION. — INSECTES 1° — 1864. — Introduction d'espèces nouvelles. 11 pourra être accordé, dans chaque section, des primes d’une valeur de 200 à 500 francs à toute personne ayant introduit quelque espèce nouvelle, utile ou ornementale, d’un réel intérêt. 2° — 4865. — Acclimatation et multiplication soutenue pen- dant trois années au moins en Europe ou en Algérie d’un insecte producteur de cire, autre que l’Abeille ou les Mélipones. Concours prorogé jusqu’au 1* décembre 1890. — Prix: 1000 franes. SÉRICICULTURE 3 — A8S1. — Acclimatation et multiplication soutenue pen- dant trois années au moins, en France ou en Algérie, d’une nouvelle PRIX EXTRAORDINAIRES. X espèce de Ver à soie produisant de la soie bonne à dévider ou à carder pour employer industriellement. Le prix ne sera accordé que sur preuve d’une production annuelle de trois mille cocons au moins. Concours prorogé jusqu'au 1° décembre 1890. — PRIX : 1009 francs. 4 — A8S6. — Application industrielle de la soie de lAt- tacus Cynthia vera, Ver à soie de l’Aïlante. On devra présenter plusieurs coupes d’étoffe formant ensemble au moins 50 mètres, et fabriquées avec la soie cardée (ailantine) de l’Attacus Cynthia et sans aucun mélange d’autres matières. Les tissus de bourre de soie sont hors de concours. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 500 franes. Le prix sera doublé si l’étoffe provient d’une soie grêge du même Ver dévidée en fil continu. 5° — 4878. — Encouragement, en France, à un établissement industriel pouvant livrer à la consommation, et prêtes à être tissées, des soies grèges ou des filoselles des cocons d’une des espèces ci- après désignées : Attacus Yama-maï, Pernyi, Cynthia, Cecropia, Polyphe- mus, etc., espèces qui ont déjà été l’objet d’éducations en France sur une échelle plus ou moins étendue. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890.-— Prix : 1000 franes. 6° — 1877. — Vers à soie du Mürier. — Études théoriques et pratiques sur les diverses maladies qui les atteignent. Les auteurs devront, autant que possible, étudier monographiquement une ou plusieurs des maladies qui atteignent les Vers à soie, en préciser les symptômes, faire connaître les altérations organiques qu’elles entraînent, étudier expérimentalement les causes qui leur donnent naissance et les meilleurs moyens à employer pour les combattre. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890.— Prix : 1000 franes. 1° — 14870. — Vers à soie du Mürier. — Production dans Le nord de la France de la graine de Vers à soie de races européennes par de petites éducations. Considérant l'intérêt qu’il y aurait à encourager la production de la graine saine des Vers à soie du Mürier de races européennes, les prix sont institués pour récompenser dans les bassins de la Seine, de la Somme, de la Meuse, du Rhin, ainsi que dans la portion sep- tentrionale du bassin de la Loire, les petites éducations qui permet- tront de mettre au grainage des cocons provenant d’éducations dans lesquelles aucune maladie des Vers n’aura été constatée. La Société n’admettra au concours du grainage que les graines de Vers à soie de races européennes. Elle ne primera aucune éducation portant sur plus de 30 grammes de graine pour une même habitation. Tout SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Mise au grainage de plus de 50 kilogrammes de cocons : Deux Prix de 500 franes chacun. Mise au grainage. de 25 à 50 kilogrammes de cocons : Deux Prix de 250 frames chacun. Mise au grainage de 10 à 25 kilogrammes de cocons : QUATRE Prix de 150 francs chacun. Mise au grainage de 5 à 10 kilogrammes de cocons : Dix Prix de 100 frames chacun. Ces primes seront distribuées chaque année, s’il y a lieu, jusqu’en 1890. Les concurrents devront (cette condition est de rigueur) se faire con- naître en temps utile, afin que la Société puisse faire suivre par ses dé- légués la marche des éducations et en constater les résultats. APICULTURE & — 1870.— Études théoriques et pratiques sur les diverses maladies qui atteignent les Abeilles, et principalement sur la loque ou pourriture du couvain. Les auteurs devront, autant que possible, en préciser les sym- ptômes, indiquer les altérations organiques qu’elle entraine, étudier expérimentalement les causes qui la produisent et les meilleurs moyens à employer pour la combattre. Concours prorogé jusqu'au 1* décembre 1890. — Prix : 300 franes. 9 — 4886. — Croisements de l’Abeille ordinaire (Apis mel- lifica) avec les races italiennes, Chypriotes, Carnioliennes et Syriennes et avec l’Abeille égyptienne (A. fasciata). Il pourra être accordé des primes ou des médailles. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1890. 10° — 4830. — Introduction en France d’une Mélipone ou Tri- “one (Abeille sans aiguillon) américaine, australienne ou africaine. Présenter une colonie vivant depuis deux ans chez le propriétaire. Concours prorogé jusqu'au 1° décembre 1890. — Prix : 500 francs. CINQUIÈME SECTION. — VÉGÉTAUX. 1° — 4864. — Introduction d'espèces nouvelles. 11 pourra être accordé, dans chaque section, des primes d’une valeur de 200 à 500 francs à toute personne ayant introduit quelque espèce nouvelle, utile ou ornementale, d’un réel intérêt. 2 — 4886. — Plantes de pleine terre utiles et d'ornement, in- troduites en Europe dans ces vingt-cinq dernières années. Les auteurs devront indiquer dans un livre, ou dans un mémoire étendu, les usages divers de ces plantes, leur pays d’origine, la date de leur in- PRIX EXTRAORDINAIRES. XXKXI troduction, la manière de les cultiver; les décrire et désigner les diffé- rentes variétés obtenues depuis leur importation, ainsi que les différents noms sous lesquels ces végétaux sont connus. En d’autres termes, les ouvrages présentés au concours devront pouvoir servir de guide pratique pour la culture des plantes d'importation nouvelle. Les ouvrages (manuscrits ou imprimés) devront être remis à la Société avant le 1° décembre. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 50® franes. 3° — 1866. — Introduction en France et mise en grande cul- ture d’une plante nouvelle pouvant être utilisée pour la nourriture des bestiaux. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880.— 1er Prix : 50@ franes. — 2° PRIX : 300 franes. 4 — 1880. — Prix de 200 francs, fondé par M. GODEFROY-LEBEUF. Un prix de 200 francs sera décerné à la personne qui présentera un double décalitre de graines d'Élæococca vernicia récoltées sur des plantes cultivées à l'air libre, en Europe ou en Algérie, sans autres abris que les rangées d’arbres nécessaires à leur protection dans le jeune âge (comme au Se-tchuen). Concours ouvert jusqu’au 1% décembre 1890. — PRIx : 200 franes. 9° — 48 30.— Utilisation industrielle du Lo-za (Rhamnus utilis) qui produit le vert de Chine. On devra fournir à la Société, sous réserve des droits de propriété, les documents relatifs aux méthodes et procédés employés. On devra également présenter des spécimens d’étoffes teintes en France avec les produits du Lo-za préparés en France. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — PRIX : 500 francs. 6° — SSL. — Introduction et culture en France ou en Algérie du Noyer d'Amérique (Carya alba), connu aux États-Unis sous le nom de Hickory (bois employé dans la construction des voitures légères). On devra justifier de la plantation sur un demi-hectare de Noyers d’A- mérique ou de la possession de 500 arbres hauts de 1,50 au moins. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890. — Prix : 5300 francs. 1° — ÆS8SS1. — [Introduction et culture pendant deux années successives d’une [gname (Dioscorea) joignant à sa qualité supé- rleure un arrachage facile. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1890.— 1° Prix : 6es francs. — 2° Prix : 406 franes. XXXII SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. 8 — 4870. — Culture du Bambou dans le centre et le nord de la France. Le prix sera accordé à celui qui aura : 1° Cultivé avez succès le Bambou pendant plus de cinq années, et dont les cultures couvriront au moins, pendant les dernières années, un demi- hectare ; 20 Exploité industriellement ses cultures de Bambou. Concours prorogé jusqu'au 1 décembre 1890. DEUX Prix de 4000 franes chacun. 9% — 4878. — Culture de l’'Eucalyptus en Algérie. Le prix sera accordé à celui qui aura : 1° Cultivé avec succès l’Eucalyptus pendant plus de cinq années et dont les cultures couvriront au moins, pendant les dernières années, 2 hectares; 2 Exploité iudustriellement ses cultures d’Eucalyptus. Concours prorogé jusqu’au 1°° décembre 1890.— Prix : 1008 franes. 10° — 4873. — Culture de l’'Eucalyptus en France et particu- lièrement en Corse. Le prix sera accordé à celui qui aura : 1° Cultivé avec succès l’Eucalyptus pendant plus de cinq années et dont les cultures couvriront au moins, pendant les dernières années, ? hectares ; 20 Exploité industriellement ses cultures d'Eucalyptus. Concours prorogé jusqu'au 1° décembre 1890.— Prix : 100€ franes. 11° — 4886. — Guide théorique et pratique de la culture de l’'Eucalyptus. Les auteurs devront surtout étudier, en s’appuyant sur des expériences, et comparativement, quelles sont les espèces d’Eucalyptus qui peuvent être cultivées sous les divers climats; faire connaître la nature du sol qui leur convient, les soins spéciaux de culture que chaque espèce exige, le degré de froid auquel elle résiste et leur valeur relative. Les ouvrages imprimés peuvent seuls prendre part à ce concours. Concours ouvert jusqu’au 1°° décembre 1890. — PRIX : 5309 franes. 19% — 4836. — Culture du Jaborandi (Pilocarpus pinnatus) dans les colonies françaises. Le prix sera décerné à celui qui aura : 1° Cultivé avec succès le Jaborandi pendant plus de cinq années et dont les cultures couvriront au moins, pendant les dernières années, un demi-hectare; 20 Exploité commercialement ses cultures de Jaborandi. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — PRIX : 500 franes. 15° — 4879. — Reboisement des terrains en pente par l’Aiïlante. Considérant que l’Aïlante s’accommode facilement de tous les sols, que les troupeaux ne touchent ni à ses feuilles ni à son écorce, et qu'il serait par conséquent essentiellement propre au reboisement de certains PRIX EXTRAORDINAIRES. XXXIII terrains pauvres servant actuellement de pâture, la Société institüe un prix de 1000 francs, qui sera décerné à la personne ou à la commune qui, en France ou en Algérie, justifiera de la plantation de 5 hectares de cette essence. Les concurrents devront établir que le reboisement est fait depuis plus de cinq ans. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix : 41000 franes, 14 — 48824. — Utilisation, pour le reboisement en Algérie, d’essences étrangères à la colonie. On devra faire connaître les espèces employées, la date des planta- tions, la nature du sol etles précautions prises pour assurer le succès de la plantation, enfin l'étendue consacrée au reboisement. Concours ouvert jusqu’au 1°’ décembre 1890. La Société décernera : Un prix de six cents (600)francs ; un prix de quatre cents (400) francs ; un prix de deux cents (200) francs. 15° — #S82. — Alimentation du bétail par le Téosinté (Reana luxurians) dans les colonies françaises. On devra présenter un compte établissant le rendement obtenu, en poids, d’une plantation de Téosinté couvrant au moins 25 ares et fournir des renseignements circonstanciés sur les avantages ou les inconvénients que présente ce mode d’alimentation pour le bétail. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890.— Prix : 369 franes. 16° — 4882. — Alimentalion des animaux par le Soya. On devra fournir des renseignements circonstanciés sur les avantages ou les inconvénients que présente ce mode d’alimentation pour les ani- maux, soit à l’état vert, soit à l’état sec. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1890. — Prix: 3@® frames. 11° — #S8S2. — Jardin fruitier exotique en Algérie ou sur le littoral méditerranéen français. On devra faire connaître les espèces et les variétés d'arbres fruitiers exotiques entretenues, indiquer la date des plantations, la nature du sol, et les précautions prises pour assurer le succès de la plantation. Ce travail devra faire connaître les variétés les plus recommandables pour la localité où l'expérience aura été faite. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1895. — PRIX : 5@® francs. 18° — 2888. — Culture du Phaseolus radiatus. Le prix sera accordé à la personne qui aura cultivé avec succés Île Haricot radié dans un champ d’un demi-hectare au moins. S'il se présentait plusieurs concurrents, la préférence serait donnée à celui qui produirait les plus beaux spécimens de préparations alimen- taires, obtenues avec les graines du Phaseolus radiatus. Concours ouvert jusqu'au 1% décembre 1890. — Prix : 3@@ franes, 19 — 4886. — Fabrication d’un vin ou cidre d’oranges douces, ütrant après fermentation, de 4 à 6 degrés ou davan- 4° SÉRIE, T. IV. — Séance publique annuelle. € XXXIV SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. tage, sans addition d’alcool, et pouvant se conserver plusieurs années en fûts ou en bouteilles. Les candidats devront présenter dix bouteilles au moins de ce pro- duit, et faire connaître les procédés de fabrication. Concours ouvert jusqu’au 1* décembre 1890.— Prime ou médaille d’une valeur de 309 franes. 20° — 1886. — Introduction de culture pendant plus de cinq années, dans le sud algérien ou tunisien, du Nara de la Cafrerie occidentale (Acanthosycios horrida) sur une superficie impor- tante. Concours ouvert jusqu’au 1 décembre 1890. — Prime ou médaille, d’une valeur de 300 franes. RAPPORT ANNUEL SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIËTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION EN 1886 | Par M. Pierre-Amédée PICHOT Secrétaire des séances. MESSIEURS, Lorsque Potemkin, le célèbre favori de l’impératrice. Gathe- rine, fit parcourir à sa souveraine la Crimée qu’il venait de soumettre et d’annexer à son vaste empire, l’histoire raconte qu'il it élever en quelques heures, sur son passage, des palais et des villes entières, dont il n’existait en réalité que les façades, et qu’un peuple nombreux transportait en courant d’un point à un autre, pendant la nuit, pour donner un peu plus loin, le jour suivant, à l’impératrice triomphante, un spectacle semblable. Mais tout le monde n’est pas la grande Catherine, tout le monde ne peut pas escompter Les progrès que de longues années de persévérance et de travail peuvent seules assurer, et ce n’est pas une fausse image d’une prospé- rité problématique que nous venons aujourd’hui placer sous vos yeux, en rendant compte des travaux de notre Société pendant l’année 1886. Le tableau y perdra, sans doute, en pittoresque et.en magnificence; dans volre impatience légi- time de vous rapprocher du but que nous vous proposons d'atteindre, les résultats acquis et les expériences faites vous paraîtront, sans doute, fort peu de chose, cependant c’est avec des briques minuscules que sont construits les monu- ments majestueuxdel’architecture romaine, et la goutte d’eau tombant régulièrement sur la pierre la plus dure finit par y creuser de profonds sillons. Depuis trente ans nous avons entassé bien des briques les unes sur lesautres ; depuis trente ans nous avons continué patiemment à creuser notre trou, et si en trente ans nous n'avons pas encore changé la face du monde, c’est.que la face du monde est unerude écorce. que le temps permet seul d'entamer; nous n’en avons pas moins XXXVI SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. élucidé bien des questions, mis en ordre bien des connais- sances et fait entrer dans le domaine de la pratique des théories qui encore mal assises, n’avaient guère franchi les portes des laboratoires d’expérimentation ou celles des cabi- nets des savants. L'empereur Joseph Il, qui accompagnait la grande Catherine pendant le voyage féerique auquel je fai- sais allusion, ayant posé la seconde pierre d’une ville dont l’impératrice venait de poser la première en grande cérémo- nie, disait avec une légère ironie à son retour : «J'ai fini une grande affaire en un seul jour avec l’impératrice de Russie ; elle a posé la première pierre d’une ville et moi la dernière! » Notre édifice, messieurs, doit avoir plus de soli- dité qu’un décor d'opéra, dont un récent et épouvantable désastre vient si récemment encore de montrer la fragilité, et c’est avec patience que nous assisterons à la lente élévation des rangs de briques les uns sur les autres, et que nous écou- terons le bruit parfois monotone de la goutte d’eau. Par un fâcheux concours de circonstances, au lendemain du jour où votre confiance m’appelait à occuper le poste de secrétaire des séances si bien rempli pendant de longues années par notre collègue M. Raveret-Wattel, des affaires pzrticulières m'ont momentanément éloigné de vos travaux, mais je n’en ai pas moins continué à en suivre attentivement toutes les phases et, grâce aux notes de nos collèoues les secrétaires des sections, je puis vous présenter un résumé exact du mouvement de la Société pendant l’année qui vient de s’écouler. Mais il nous faut d’abord constater, hélas! que des vides trop nombreux se sont produits dans nos rangs, et que l’im- pitoyable moissonneuse nous a apporté son contingent annuel de deuils et de regrets. En vous citant les noms de ceux de nos sociétaires dont nous avons à déplorer la perte, nous voulons que le souvenir de ceux qui nous ont aidés dans nos travaux soil évoqué en nos jours de fête. C’est le côté triste des solennités de notre Exode, mais nous ne saurions trop honorer la mémoire de ceux dont le haut patronage, la science, le dévouement, nous ont permis de nous rapprocher RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XXXVII de la terre promise. Citons en première ligne $S. À. Moham- med ès Sadok, ancien bey de Tunis, dont l'esprit ouvert à tous les progrès de la civilisation européenne ne pouvait que faci- liter dans la régence l’œuvre de la Société d’Acclimatation, qui peut doter ce sol fertile, ce climat fortuné, de tant d’acqui- sitions précieuses. La quatrième section déplore la perte de son savant président, le professeur Maurice Girard, travail- leur zélé, infatigable, toujours heureux de nous apporter les prémices de ses recherches, et dont le bienveillant accueil était assuré à tous ceux qui s’adressaient à lui. Le comman- dant Giquel était aussi des nôtres et la grande autorité que ses services lui avaient assurée auprès du gouvernement chi- nois avec lequel nous sommes destinés désormais à vivre dans un contact que nous espérons aussi affectueux qu'intime, eût été d’un précieux secours pour nos relations avec l’em- pire du Milieu, que nos savants el zélés missionnairesrendent chaque jour plus profitables. Citons encore le généralGonzalès, ancien président de la République dominicaine, M. Alexandre Adam, notre délégué à Boulogne-sur-Mer depuis 1864, le D' Bouchardat, l’éminent hygiéniste qui pouvait si bien apprécier tous les services que la Société d’Acclimatation pouvait rendre à la santé publique, d’Arnaud-Bey, de Baraudia- ran, Victor Fleury, le baron de Roman, H. de Vauguyon, Lezaud père, Foyot, le D' Vazeilles, de Boinvilliers, Pauthon- nier, Braine, le duc d’Osuna, Fouquier de Mazières, A. Bar- bey, Arosa, Saint-Léon Boyer-Fonfrède, Cordier, de Séguier et le comte de Brimont. Telle est notre table nécrologique pour 1886. PREMIÈRE SECTION. — MAMMIFÈRES. Une note intéressante sur les animaux domestiques de la Cochinchine française a été publiée par M. Rodolphe Germain, ancien vétérinaire de l’armée (1). (1) R. Germain, Quelques notes sur les animaux domestiques de la Cochin- chine française (Bulletin, 1886, p. 388, 518). XXXVITI SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. Ce travail est un document précieux dans lequel nous avons trouvé les notions les plus variées sur les animaux domestiques indigènes et sur ceux qui ont été peu à peu introduits dans la colonie. L'arrivée au Jardin zoologique d’acclimatation des Bœufs Natos et des Chabins envoyés en don à cet établissement par le gouvernement de Chili a excité un véritable intérêt. MM. Dareste, Ménard et quelques-uns de nos collègues ont fait à cette occasion diverses communications importantes (1). Aucun sujet, en effet, ne présente plus d'intérêt au point de vue des études de la Société. Les monstruosités rendues héréditaires ne sont-elles pas l’origine de la plupart des races d'animaux domestiques. L'étude, la création, la fixation des variétés ne sont-elles pas intimement liées aux questions qui préoccupent une Société comme la nôtre, dont le but est la conquête par la domestication, la naturalisation et l’acclimatation des espèces qui peuvent être utiles. À l’occasion des Chabins arrivés du Chili, nos collègues MM. Dareste, Ménard et Raveret-Wattel vous ont entretenus de divers croisements et de la fécondité restreinte des métis (2). | Par de nombreux exemples ils vous ont montré que la fécondité des métis mâles était notablement moindre que celle des métis femelles. La question des Léporides, qui est encore si controversée, a occupé, à plusieurs reprises, l'attention de votre première section. À la suite de discussions approfondies, nos collègues ont cherché à instiluer des expériences rigoureuses, propres à faire obtenir d’une façon absolument probante, la naissance des métis de Lièvres et de Lapins (3). La question a une réelle importance, et nous espérons que MM. Berthoule, Decroix, Huet, Lataste, Mailles, E. Maistre, (1) Proces-verbaux (Bulletin, 1886, p. 283). — Dareste, Note sur les Bœufs ñatos (Bulletin, 1886, p. 370). (2) Procès-verbaux (Bulletin, 1886, p. 285, 287). (3) Ibidem, p. 55, 59, 183, 189, 275, 289, 259. RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XXXIX Mégnin et Ménard continueront à donner toute leur atien- tion aux expériences en Cours. L'utilisation des produits naturels peu connus a toujours de l'intérêt pour nous; aussi la Société a-t-elle accueilli avec empressement dans ses Bulletins, après en avoir entendu la lecture en séance, les notes sur l’utilisation des poils de Lapin angora qui lui ont été adressées par M. Jacquier, M"° Lagrenée et M. Patard-Chatelain (1). La communication de M. Ancey sur les Lapins sauvages noirs qui vivent à Cazeneuve (Bouches-du-Rhône) a été entendue avec plaisir, car les faits de variation qui se pro- duisent à l’état sauvage sont toujours précieux à enregis- trer (2). Les mœurs des Chiens de prairie ont été étudiées par plusieurs de nos collègues. MM. Grapanche, Rieffel et Tou- chard nous ont envoyé des notes très précises sur ces petites Marmottes du Texas, qui semblent s’accommoder le mieux du monde de notre climat (3). Dans une communication qui a été écoutée avec faveur, notre collègue, M. Decroix, vous a entretenus des services rendus à Palimentation publique par lPhippophagie (4). La consommation de la viande de Cheval n’est plus une nouveauté, sans doute, puisque cet aliment est entré aujour- d’hui dans la consommation normale. Les chiffres statistiques fournis par notre excellent collègue ont eu le grand mérite de vous prouver que la viande de Cheval était de plus en plus régulièrement consommée. On peut dire aujourd’hui que l’œuvre de vulgarisation à laquelle notre excellent collègue M. Decroix a consacré tant de patients efforts, est une œuvre accomplie. Notre collègue M. J. Cornély nous a fait connaître les naissances obtenues dans son parc d’acclimatation de Beau- (1) A. Geoffroy Saint-Hilaire, Ubilisation industrielle du poil des Lapins angoras (Bulletin, 1886, p. 129). (2) Procès-verbaux (Bulletin, 1886, p. 189). (3) G. Rieffel, Sur les Chiens de prairie (Bulletin, 1886, p. 382). — Proces- verbaux, p.552. — A. Touchard, Les Chiens de prairie, p. 561. (4) Proces-verbaux (Bulletin, 1886, p. 176). XL SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. jardin, et vous avez pu voir par les renseignements fournis que le zèle de notre collègue pour la zoologie appliquée ne se ralentissait pas (1). M. Huet nous a remis deux notes très complètes sur le mouvement des entrées et des naissances à la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle (2). Le même collègue a enrichi le recueil des travaux de la Société d’un travail très important sur les Antilopes. Ces ruminants, parmi lesquels tant d'espèces sont déjà conquises pour nos parcs, sont étudiées par M. Huet, par région, et notre collègue a résumé méthodiquement de la facon la plus succincte tous les renseignements qui peuvent intéresser l’éle- veur et qui étaient épars dans les publications françaises et étrangères (3). Je n’ai pas besoin d’ajouter que M. Huet fait profiter le lecteur de tout ce que sa longue pratique a pu lui apprendre, et ces notions, fruit d’une expérience consommée, ne sont pas la partie la moins importante de son mémoire. M. F. E. Blaauw a obtenu, dans son parc de S’Graveland, près Amsterdam, la reproduction de l’Antilope Gnou, du Cap de Bonne-Espérance (4). La note qui raconte ce succès a été lue avec un vif intérêt. Les observations faites par MM. G. Conte, Pays-Mellier et A. Touchard, sur les Cervules de Reeves, sont venues s'ajouter à tous les renseignements que nous possédons déjà sur ce petit Cerf chinois, que nous pouvons dès maintenant considérer comme acquis à notre climat (5). M. Pays-Mellier nous a, de plus, entretenus du résultat donné par les Antilopes Oryx leucoryx, qui vivent chez lui dans une demi-domesticité (6). (1) Cornély, Élevages au parc de Beaujardin (Bulletin, 1886, p. 563). (2) Huet, Naissances, dons et acquisitions du Muséum (Bulletin, 1886, p- 305, 566). (3) Huet, Liste des espèces connues et décrites dans la famille des Antilopes (Bulletin, 1886, p. 465). (4) F. E. Blaauw, Reproduction des Antilopes Gnous du Cap (Bulletin, 1886, p. 494). (5) Procès-verbaux (Bulletin, 1886, p. 106, 218, 557). (6) Zbidem, p. 337. RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLI Les essais poursuivis depuis plusieurs années en vue de l'introduction des Moutons prolifiques chinois, ont été l’objet d’une communication de M. Ponsard (d’Omey) (1). Il vous a fait connaître son opinion sur cette race ovine, qui, pure, a médiocrement réussi en Champagne, mais par contre, les Béliers qui ont été croisés avec les Brebis du pays ont donné des produits très appréciés. M. Bernay, consul de France à Tauris, nous a fourni des détails précieux sur les chasses de la Perse, et la communi- cation qu’il nous a faite nous a permis de jeter un coup d'œil sur les richesses qui sont dans ces lointaines régions à la disposition du chasseur (2). D'autre part, la note communiquée par M. de Confevron nous a montré les progrès que font dans l’est de la France, ou pour parler plus précisément dans tous les pays de petite propriété, la destruction de nos gibiers indigènes (3). Quels remèdes apporter à un état de choses aussi déplo- rable? Ce n’est pas le lieu de le chercher ici. DEUXIÈME SECTION. — OISEAUX. Dans le courant de l’année qui nous occupe, M. le profes- seur Dareste vous a de nouveau entretenus de ses expériences sur l’incubation artificielle ; il s’est, en particulier, attaché à vous démontrer l’action des bruits et des trépidations con- üinus sur les résultats des couvées et sur la création des monstres (4). Les travaux de notre collègue ont une portée considérable, car ils touchent aux questions de zoologie générale les plus élevées. M. O. des Murs a attiré votre attention sur un nouveau (1) Ponsard, Note sur les Moutons chinois prolifiques (Bulletin, 1886, p2#1). (2) Procès-verbaux (Bulletin, 1886, p. 179). (3) Ibidem, p. 550. (4) lbidem, p. 50. XLII SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. système de classification des oiseaux, qu’il vous a très ingé- nieusement présenté (1). N'oublions pas de mentionner les recherches faites par la seconde section pour trouver l’origine de certaines appella- tions des races d'oiseaux. MM. O’Neiïll et de Okecki ont fourni à ce sujet des renseignements intéressants pour la déter- mination de certaines variétés (2). Les autrucheries algériennes, qui ont tant de fois déjà occupé l'attention de la Société, ont été cette année encore l’objet de travaux importants. MM. Berthoule, Créput, Laloue, Marchal, Merlato, dans diverses notes ou mémoires, se sont préoccupés des causes qui rendent difficile l’éduca- tion des jeunes Autruchons; ils ont, de plus, étudié l'effet que pourra produire sur l’industrie nouvelle l’avilissement du prix des plumes (3). Ces divers travaux, tout en faisant voir les difficultés du problème de l'élevage fructueux des Autruches domestiques, n'ont pas démontré qu'il fallüt renoncer à cette industrie nouvelle. Elle souffre comme tant d’auires, mais elle repren- dra, nous en avons l’assurance, sa prospérité d’autrefois. L'alimentation des jeunes oiseaux et, en particulier, des élèves destinés au repeuplement des chasses, est depuis longtemps l’objet des préoccupations de M. Dautreville. Il nous à fait connaître les avantages que présente sa poudre toni-nutritive. Des expériences faites il résulte que cet aliment quasi artificiel peut être substitué, dans la plupart des cas, aux larves de fourmi, dans l'élevage (4). MM. Albert Cretté de Palluel et Rogeron vous ont entre- tenus de la mue des oiseaux. Problème difficile qui mérite toute l'attention des naturalistes et des éleveurs, et qu’il faut sérieusement étudier (3). (1) 0. des Murs, Proposition d'un système unique de classification en z00- logie (Bulletin, 1886, p. 513). (2) Procès-verbaux (Bulletin, 1886, p. 61). (3) Zbidem, p. 280, 282. — Merlato, Sur l'élevage des Auiruchons en Algé- rie, p. 65. — Berthoule, Les fermes à Autruches, p. 365. — Créput, Notes sur l'élevage de l’Autruche en Algérie, p. 497. (4) Procès-verbaux (Bulletin, 1886, p. 174). (5) Cretté de Palluel, Note sur la façon dont s’accomplit la mue des rému- RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLIIL Nous ne saurions énumérer ici en. détail les notes et les mémoires qui ont trouvé place dans vos bulletins et qui sont relatifs à l'élevage des oiseaux. Ces documents, pleins de faits, font, ainsi que vous le savez, du recueil publié par notre Société le livre pratique par excellence, puisqu'il réunit les observations des éleveurs les plus distingués et les plus expérimentés. Faire -connaître les auteurs de ces travaux, n’esi-ce pas donner la mesure de l'intérêt des renseignements fournis? Nous pouvons nommer ici MM. Audap, marquis de Brisay, Chandèze, Delaurier, La Perre de Roo, Maillard, Pays-Mel- lier, Rogeron, Vigour, Winckler et Zeiller (4). Une monographie intéressante sur les Bernaches, accom- pagnée de planches très exactes, a été publiée par M. de Montlezun. Ces travaux d'ensemble sur un groupe ont un mérite particulier (2). Pour ceux qui ne peuvent faire des recherches dans les bibliothèques, ils sont des sources de renseignements pré- cieuses. C’est à ce litre que nous avons accueilli avec la plus vive satisfaction le travail important publié par M. Magaud d’Au- basson, sous le titre de : « Catalogue raisonné des oiseaux qu’il y aurait lieu d’acclimater et de domestiquer en France. » Les quatre mémoires parus dans le Bulletin de 1886 twaitent successivement des Gallinacés étudiés par région. L'œuvre sera continuée et formera dans l’avenir un volume du plus haut intérêt (3). Négligeant les côtés abstraits de la science, l’auteur s’est attaché à présenter au lecteur les faits utiles eL tous les ren- selgnements que l’amateur a besoin de connaitre. Des travaux de longue haleine, comme celui qu’a entrepris ges et des rectrices chez certains oiseaux (Bulletin, 1886, p. 534). — Rogeron, Sur la mue des Canards, p. 544. (1) Proces-verbaux (Bulletin, 1886, p. 456, 345, 401, 408, 570, 552, 173, 308, 346, 452, 401). (2) Comte de Montlezun, Note sur les Palmipèdes lamellirostres (Bulletin, 1884, p. 132). (3) Magaud d’'Aubusson, Catalogue raisonné des oiseaux qu'il y aurait lieu d’acclimater et domesliquer en France (Bulletin, 1886, p. 1, 244, 417, 518). XLIV SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. notre collègue, M. Magaud d’Aubusson, demandent beaucoup de savoir et d'esprit critique; ils vulgarisent les notions scientifiques et donnent au Bulletin de la Société une valeur sérieuse. TROISIÈME SECTION. — POISSONS, CRUSTACÉS, ETC. Les diverses branches de l’agriculture sont, depuis long- temps, l’objet d’une attention spéciale de la part de la Société d’Acclimatation. Cetle année, les communications relatives à l’exploitation des eaux n’ont été ni moins nombreuses ni moins intéressantes que les années précédentes. Chaque jour, d’ailleurs, s'accroît le nombre des personnes qui com- prennent l’importance de donner enfin à cette industrie, trop longtemps délaissée chez nous, le développement qu’elle mérite. Les résultats obtenus à l’étranger, où, comme de fréquentes communications vous l’ont fait connaître (1), la pisciculture prend aujourd’hui une extension considérable, et les succès également constatés dans plusieurs de nos dépar- tements, ne sauraient permettre de négliger cette nouvelle source de production, fort importante au point de vue de l'alimentation publique. Des rapports détaillés vous ont été adressés par beaucoup de nos collègues sur des travaux de repeuplement des eaux entrepris de divers côtés ; il convient de mentionner spécia- lement ceux de MM. le marquis de Scey de Brun (2), le marquis de Pomereu (3), Paul Carbonnier (4), le vicomte de Causans (5) et d’Audeville (6). Nous devons également rappeler ici les communications faites à la Société par d’autres travailleurs zélés, qui viennent seconder ses efforis pour rendre à nos eaux douces leur fer- (1) Procès-verbaux (Bulletin, 1886, p. 45, 93, :54, 220, 222, 279, 283, 355, 201, 403, 404). (2) Ibidem, p. 46, 457. (3) Zbidem, p. 107, 352. (4) Zbidem, p. 272, 349. (5) 1bidem, p. 404. (6) Zbidem, p. 224, 687. RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLV tilité perdue, et parmi lesquels figurent en première ligne, MM. Després (1), directeur de l'établissement de pisciculture de Nanteuil-en-Vallée (Charente), Binder (2), professeur à l'École pratique d'agriculture de Saint-Remy (Haute-Saône), Lipey (3), sous-directeur de la ferme-école de Chavaignac (Haute-Vienne), Michaux (4), professeur à l’École d'agriculture des Merchines (Meuse), Thomas (5), directeur de la station agronomique du Lézardeau (Finistère), Ballard (6), d’Étang (Saône-et-Loire), Plouin (7), d'Hécourt (Eure), etc. Tout en vous occupant du rempoissonnement, vous ne perdez de vue ni l’importance d'assurer au poisson la pro- tection qui lui est indispensable, n1 la nécessité de mesures propres à faire disparaitre les causes qui ont amené la ruine de nos rivières. M. Albert Leroy a particulièrement insisté auprès de vous sur l’urgence d’une répression énergique tant du braconnage que d’un grand nombre de pratiques extrèmement destructives du poisson (8). Une campagne active dans ce sens est actuellement entreprise sur divers points du pays, et il y a tout lieu d’attendre d’heureux effets de ces louables efforts, que ne sauraient manquer de rendre très fructueux une aussi habile direction que celle qui leur est donnée, dans deux de nos départements, par la Société de pisciculture du Cher (9) et par la Société des pêcheurs de la Somme. Un des membres de cette dernière Société, M. A. Lefebvre, d'Amiens, que vous comptez déjà depuis plu- sieurs années, au nombre de vous plus zélés correspondants, vous a entretenus de ses intéressants travaux de piscicul- ture (10), d'autant plus utiles à enregistrer qu’ils montrent comment avec un peu de zèle et de persévérance on arrive- (1) Proces-verbaux (Bulletin, 1886, p. 45). (2) Ibidem. p. 175, 234. (3) Ibidem, p. 175, 222. (4) Ibidem, p. 219, 403. (5) 1bidem, p. 224. (6) Zbidem, p. 409. (7) Ibidem, p. 219. (8) A. Leroy, Du dépeuplement et du repeuplement des rivières et cours deau de France (Bulletin, 1886, p. 262). (9) Procès-verbaux (Bulletin, 1886, p. 121). (10) /bidem, p. 299, 339. XLVI SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION. riat souvent à modifier de la facon la plus heureuse {la situation de nos coursd’eau au point de vue de la produc- tion du poisson. Parmi les autres communications qui vous ont été faites concernant la culture des eaux, il y a lieu de rappeler égale- ment d’une façon toute spéciale celle de M. le D' Hen- neguy, Sur une nouvelle maladie des alevins de Salmo- nides (1) observée au laboratoire du Collège de France ; celle de M. le D' Paul Brocchi, sur lostréiculture et la mytili- culture dans le quartier maritime de Marennes (2); enfin, celle de M. Noordoeck-Hegt (3), sur la pisciculture à l’éta- blissement d’'Apeldoorn (Pays-Bas). Mentionnons encore une note intéressante de M. H. Bout, sur l’histoire des aqua- riums (4), ainsi que les renseignements curieux quinous ont été donnés par M. Amédée Berthoule, sur les pêcheries des îles Loffoden (5). L’aquiculture marine acquiert chaque jour une impor- tance plus grande en présence de la diminution croissante du poisson sur certains lieux de pêche; «et, d’ailleurs, les progrès réalisés dans l’outillage piscicole (6) permettent aujourd’hui d'appliquer avec succès et sur une très vaste échelle, à la multiplication des poissons de mer, desprocédés artificiels dont, naguère ‘encore, on contestait l'efficacité pour la multiplication des espèces d’eau douce. ‘C’est ainsi que vous avez enregistré avec un vif intérêt les renseigne- ments qu'a bien voulu vous adresser M. le capitaine G. M. Dannevig (7), sur l'élevage artificiel des Morues à la station aquicole de Flüdevig (Norvège). Comme les années précédentes, des dons précieux d'œufs (1) D' Henneguy, Sur une nouvelle maladie des alevins ‘de Salmonides Bulletin, 1886, p. 430). (2) Paul Brocchi, Note sur l’aquiculture dans le quartier maritime de Ma- rennes (Bulletin, 1886, p. 313). (3) Noordoeck-Hegt, La pisciculture à Apeldoorn (Bulletin, 1886, p. 502). (4) H. Bout, Note pour servir à l’histoire des aquariums (Bulletin, 1886, p. 30). (5) A. Berthoule, Pécheries aux îles Loffoden (Bulletin, 1886, p. 297). (6) GC. Raveret-Wattel, L'appareil Chester pour l’incubation artificielle :des œufs de Morue (Bulletin, 1886, p. 193). (7) Procés-verbaux (Bulletin, 1885, p. 283, 404). RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLVI{ ou d’alevins vous ont été faits. Le plus important est celui que vous devez à la générosité de la Société allemande de pisciculture, qui, par un envoi de 50 000 œufs de Coregonus albula (1), vous a permis de continuer des essais d’acclima- tation sur cette excellente espèce des lacs du nord de l'Europe. Il convient de mentionner spécialement aussi l’envoi d'œufs de Saumon (Salmo salar) qui vous a été fait par M. Lefebvre d'Amiens (2), et, grâce auquel, vous avez pu donner plus d’ampleur aux essais entrepris par la Société pour l’intro- duction du Saumon dans les eaux de l’Aude (1). QUATRIÈME SECTION. — INSECTES. Les travaux de celte année, comme les précédentes, ne manquent pas d'intérêt. Nous avons à mentionner des progrès nouveaux qui ont été réalisés avec succès. Des questions nouvelles, intéressantes sur différents sujets, ont été mises à l’ordre du jour, elles ont été étudiées et menées à bonne fin. La Société a reçu d'importants mémoires, sur la séricicul- ture particulièrement, et sur d’autres ordres d’insectes. Les rapports du R. P. Camboué, missionnaire apostolique à Tamatave, renferment des renseignements des plus instruc- tifs et des plus intéressants sur les Bombyciens séricigènes de Madagascar. Il à fait plusieurs envois à la Société, de cocons et de l’insecte parfait de l’Attacus Suraka Bdv. Il a signalé le premier que le Ver à soie malgache Bibindandv pouvait se nourrir et vivre sur l’£ucalyptus. Cette décou- verte d’un Ver à soie de l’Eucalyptus a son importance, à une époque où d’une part la culture de ce végétal australien s’est répandue dans plusieurs contrées du monde, et d’autre part la question à l’ordre du jour est l'introduction et l’ac- climatation des Vers à soie sauvages en Europe (4). (1) Procès-verbaux (Bulletin, 1886, p. 45). (2) Ibidem, p. 175. (3) Ibidem, p. 52, 175, 238. (4) Bulletin, 1886, p. 62, 63, 64. XLVIIL SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. Le R. P. Camboué vous a aussi adressé une note pleine d'intérêt sur les Sauterelles de la grande île africaine en faisant connaître les moyens que les Malgaches emploient pour les asphyxier à leur passage, en mettant le feu aux herbes, puis ils en font ample provision, les préparent à leur manière, et servent de nourriture aux habitants (1). Dans un deuxième envoi de Bombvciens séricigènes, les Borocera Madinica et Bibindandy, il faitremarquer les diffé- rences qui existent entre les races du littoral et celles de lin- térieur, ce qui est très important à connaitre pour l'élevage des Vers à soie (2). D’autres rapports de même importance vous ont été adressés cette année. | M. Alfred Wailly, de Norbiton (Angleterre), comme il le fait tous les ans, vous a fait connaître le résultat de ses nom- breuses éducations de Bombyciens séricigènes exotiques. Éducateur expérimenté et des plus zélés, il signale à chaque session nouvelle, l'introduction en Europe de nouveaux producteurs de soie sauvage, ettoujours mentionne des observations précises et utiles. Son catalogue raisonné des séricigènes connus est un travail très Important et des mieux compris (3). | M. J. Fallou vous a soumis le résultat de ses éducations de l’'Antheræa Pernyi, depuis 1878 jusqu’en 1886. Vous avez pu constater la progression des sujets obtenus en plein bois, pendant ce laps de temps. On doit aussi à M. Fallou plusieurs notes relatives à la sériciculture : Sur des cocons du Sericaria Mori, recueillis, avant, pendant et après la maladie (4). Des renseignements sur le Theophila Mandarina, ver à sole sauvage du mürier de Chine (5); Note sur une série de (1) Le R.P. Camboué, Les sauterelles à Madagascar (Bulletin, 1886, p. 168). (2) Le R. P. Camboué, Bombyciens séricigènes de Madagascar (Bultelin, 1886 p. 508). (3) Alfred Wailly, Catalogue raisonné des Séricigènes connus (Bulletin, 1886 p. 13). (4) Bulletin, 1886, p. 230. (5) Ibidem, p. 293. RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLIX cocons du Sericuria Mori, avec le résumé du produit des diverses races (1); Extrait historique sur le Lasiocampa Otus, Bombycien, connu d’Aristote, dont les anciens savaient tirer la soie dans l’île de Cos (2), ainsi que plusieurs autres communications sur différents insectes (3). M. Bigot, à Pontoise, vous a adressé un rapport des plus détaillés sur ses éducations d’Allacus Yama-Mai, Pernyi et Cynthia pendant l’année 1885 (4). M. Paul Boisset, graineur et éducateur à Bessèges (Gard), s’est mis à la disposition de la Société pour offrir des races de vers à soie exotiques et fournir les renseignements néces- saires à leur éducation (5). M"° Simon, de Bruxelles, a bien voulu encore faire don à la Société de cocons de l’Antheræa Pernyi, provenant de ses éducations. D’autres noles vous sont parvenues sur divers insectes. M°° Doué, de Chollet, a fait connaître les ravages qu’exerce dans les vignes un Charancon, l’'Otiorhynchus suvcatus Fabr. (6). Un de nos collègues d'Algérie vous a signalé aussi les dégâts causés par la Fourmi moissonneuse (7). M. de Barrau de Muratel a fait une communication sur la destruction des Courtilières et du blanc des racines par le sulfure de carbone. Vous devez à notre confrère, M. Mailles, la connaissance d’un travail de M. Williston, sur des larves d’un insecte Diptère comestible, appartenant au genre Ephydra, espèce intéressante, parce qu’elle habite des eaux très alcalines et parce qu'elle sert à l'alimentation de l’homme, ce qui parait être un fait unique (8). Le même membre de la Société (1) Pr'oces-verbaux, 1886, p. 361. (2) Tbidem, 1887, p. 258 à 261. (5) Bulletin, 1886, p. 186. (4) Bigot, Rapport sur les éducations de vers à soie faites peadant l’année 1885 (Bulletin, 1886, p. 331). (9) Proces-verbaux, 1886, p. 224. (6) Tbidem, p. 119. (7) {bidem, p. 119. (8) Bulletin, 1886, p. 292. 4° SÉRIE, T. IV. — Séance publique annuelle. d L SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION. vous a aussi transmis la traduction de l’industrie de la Coche- nille au Guatémala, la note à été insérée aux faits divers, Bulletin, 1886, p. 122. Enfin M. Maurice Girard vous a montré dans la séance générale du 14 mai 1886 la figure du Scarabée sacré, roulant une boule de fiente plus grosse que lui, qu’il pousse avec ses pattes de derrière; on croyait anciennement à cette légende, que chaque boule contenait un œuf; M. Girard a fait justice de cette antique erreur (1). CINQUIÈME SECTION. — VÉGÉTAUX. Le R. P. Camboué vous a continué l’envoi de ses inté- ressantes études sur la flore de Madagascar (2); vous avez particulièrement remarqué ses communications sur le Riz sec malgache (3) et sur deux écorces encore indéterminées scientifiquement, qui paraissent appelées à jouer un cer- tain rôle dans la thérapeutique européenne (4). MM. Bourgarel et Boisson se sont occupés avec zèle de la culture de l’Eucalyptus dans le Var. Une note, insérée au Bulletin (5), vous a fait connaitre l'importance et la nature de ces plantations. A cette occasion, M. À. Geoffroy Saint-Hilaire vous a rap- pelé les expériences faites au Jardin d’acclimatation d’Hyères sur le recépage des Eucalyptus. Des arbres coupés au niveau du sol repoussaient avec une vigueur telle qu’il était impos- sible, au bout de quelques années, de les reconnaître des sujets venus naturellement (6). Vous devez à M. Hédiard, dont le zèle ne se ralentit pas, d'importantes présentations de produits coloniaux et des dons de graines (7). Le Sagus Rumphii a été de sa part (1) Proces verbaux ( Bulletin, 1886, p. 354). (2) Bulletin, 1886, p. 62. (3) Ibidem, p. 171. (4) Ibidem, p. 556. (5) Procès verbaux (Bulletin, 1886, p. 48). (6) Ibidem, p. 51. (7) Ibidem, p. 49, 225, 296. RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. LI l’objet d’une note spéciale (1), et il vous a entretenus de ses diverses cultures (2). M. Mailles a rectifié une erreur généralement répandue qui considère comme vénéneux les fruits de la Brède; en réalité, ils ne possèdent aucune qualité nuisible (3). M. Charles Naudin (de l’Institut) a appelé votre attention sur l'intérêt qu'il y aurait à multiplier, dans le Midi, le Jubæa spectabilis. Ge beau Palmier est parfaitement rustique, et il possède, en outre, le grand mérite de pouvoir sup- porter sans arrosage les longues sécheresses méridio- nales (4). Le Stachys affinis, cet excellent légume tout récemment introduit, a été cette année l’objet de soins spéciaux. Sa culture a été entreprise avec succès par plusieurs de nos confrères, particulièrement par MM. Clarté (5), Chappel- lier (6), Berthoule, Soubies, Mailles (7), etc. Sa composition chimique a été étudiée avec soin par M. Dautreville (8). M. le D' Jeannel vous a fait connaître les qualités du Haricot cerise du Japon, qu'il a cultivé avec succès (9). M. Bernay, consul de France à Tauris, dans une de vos séances générales, vous a entretenus des diverses variétés de vignes cultivées en Perse, et vous avez élé à même de déguster les produits vinicoles de ce pays (10). Il vous a aussi signalé une espèce de Jujubier dont le fruit, extrêmement farineux et sucré, est consommé en grande quantité par les Arabes et Persans. Cet arbre pourrait être introduit er France et cultivé dans des terrains sans valeur (11). (1) Bulletin (Proces verbaux, 1886, p. 273). (2) Ibidem, p. 110, 114, 295. (3) Ibidem, p. 57. (4) Ch. Naudin, Sur la floraison du Jubæaspectabilis (Bulletin, 1886, p.102). (3) Bulletin (Proces verbaux, 1886, p. 108). (6) Zbidem, p. 110, 176. (7) 1bidem, p. 134, 188. (8) Tbidem, p. 231, 410. (9) Ibidem, p. 109. (10) Zbidem p. 178. (11) Zbidem, p. 179. LIL SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. Les Orchidées, ces curieux végétaux, dont la plupart sont si riches en couleurs éclalantes, et dont le parfum est si suave, ont été l’objet d'observations fort intéressantes de la part de MM. Zeiller (1), Godefroy-Lebeuf (2), A. Geoffrov Saint-Hilaire (3) et Duval (4). M. de Vilmorin a signalé à votre attention les plantes nouvelles qu'il serait intéressant de propager. Un Euca- lyptus récemment introduit vous a été présenté par lui sous le nom spécifique de Mülleri. Cette espèce croît avec une orande rapidité, ce sera une précieuse acquisition pour notre Midi (5). IL a su également charmer vos yeux en vous mon- trant une riche collection d’Anémones en fleur (6). L’éloge de M. Paillieux n’est plus à faire. Vous connaissez tous l’activité incroyable de notre confrère. Indépendamment des nombreuses distributions gracieuses de graines qu'il fait à chaque réunion de la section botanique, vous lui devez encore d'importantes communications, notamment sur les étiolats (7), l’Aralia racemosa (8), l’Ananas (9), etc., pour ne ciler que les principales. M. Romanet du Caillaud vous a entretenus, de l'intérêt qu’il y aurait à remplacer l’épinage ordinaire, dont on entoure les jeunes arbres pour les défendre contre la dent des animaux, par un empaillage coaltarisé qui coûte moins cher, et dont la durée est plus longue (10). . M. Rozet vous a communiqué le résultat de ses expériences sur la coloration en bleu des fleurs d’'Hortensia au moyen d’un mélange de sulfate de fer à l’eau d’arrosement (11). M. Raphaël de Noter, l’un des lauréats du présent con- (1) P. Zeiller, Les Orchidées de serre froide (Bulletin, 1886, p.204). (2) Bulletin, p. 208. (3) Ibidem, p. 211. (4) Ibidem, p. 213. (5) (Procès verbaux, 1886, p. 233). (6; Zbidem, p. 364. (7) Ibidem, p. 294. (8) Ibidem, p. 295. (9) A. Paillieux, L’Ananas (Bromelia ananas) (Bulletin, 1886, p. 316). (10) Bulletin, 1886, p. 341. (11) Ibidem, p. 411. RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. LIL cours, vous a soumis un catalogue des arbres fruitiers et plantes officinales exotiques qu’il serait désirable d’intro- duire en Algérie. Les amateurs de végétaux utiles consul- Leront avec fruit ce travail (1). M. Gabriel Regnard, vice-secrétaire de la Société d’accli- matation de l'ile Maurice, vous a fait don d’une certaine quantité de semences de Luffa acutangula, qui vous per- mettront de faire un essai sérieux sur cette cucurbitacée alimentaire très goûtée des Mauritiens (2). Enfin M. Gabriel Rogeron a appelé votre attention sur un blé innommé qui donne chez lui les meilleurs résultats. Les graines mises gracieusement à votre disposition par notre confrère vous fourniront l’occasion de propager celte inté- ressante variété (3). MESSIEURS, Nous voici arrivés à la fin de cette longue énumération qui montre que notre Société est plus active que jamais. A la formule du philosophe : « Je pense, donc je suis », nous pouvons ajouter, avec non moins de logique : « Je marche, donc je vis ». Mais la vie d’une Société dépend beaucoup de celle de ses membres, et en commençant ce rapport j'ai dû vous rappeler, Messieurs, que nous étions mortels. Heureu- sement, en terminant, Je puis souhailer la bienvenue à bien des recrues nouvelles. Je ne saurais trop vous engager, cependant, à nous en amener davantage. Une association comme la vôtre, pour donner tout le résultat que l’on peut en attendre, doit être nombreuse et doit pouvoir disposer de ressources importantes que peuvent seules lui assurer nos modestes cotisations. Que chacun de nous s’efforce donc, dans le cercle de ses relations, de ses connaissances, de (1) R. de Noter, Sur quelques arbres à fruits et plantes officinales à accli- mater en Algérie (Bulletin, 1886, p. 432). (2) Bulletin, 1886, p. 458. (3) Tbidem, p. 555. LIV SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. répandre notre programme; de dire tout le bien que nous faisons, tout celui que nous pouvons faire; que chacun de nous se donne pour tâche de rattacher à notre œuvre quelques-unes de ces bonnes volontés ambiantes si nom- breuses auxquelles il ne manque qu’un but bien net, bien défini, pour s'exercer utilement, et encore une fois, Mes- sieurs, vous verrez que « Dieu bénit les nombreuses familles ». RAPPORT AU NOM DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES Par M. Amédée BERTHOURE Secrétaire général de la Société. MESDAMES, MESSIEURS, Ainsi qu’au soir du combat, le chef rassemble ses troupes, proclame le nom des braves, glorifie et récompense les actions d'éclat, de même, par une tradition respectée, sommes-nous réunis aujourd'hui pour mesurer l'étape parcourue et pour célébrer les faits d’armes accomplis dans notre lutte avec la nature, durant cette dernière Journée écoulée de notre vie sociale. Conquêtes pacifiques, mais glorieuses que celles que nous poursuivons, pour lesquelles, on doit se plaire à le redire, les frontières disparaissent, tous les peuples civilisés mar- chent la main dans la main, sans rivalité, sans égoisme, ayant uniquement en vue le bien commun de l’humanité. N’avons-nous pas vu, cet hiver inème, au milieu de patrio- tiques appréhensions, un savant éminent, M. Max von dem Borne, nous envoyer libéralement, de par delà le Rhin, une quantité considérable d'œufs d’une précieuse espèce de Sal- monides, le Coregonus maræna, destinés à enrichir nos eaux françaises ? Ne répandons-nous pas nous-mêmes, chaque année, nos dons, nos prix et nos médailles, sans considérer la qualité de l’homme, mais son mérite ? Nobles sentiments, généreuses coutumes, que n’atteignent pas les querelles humaines, et qui grandissent également et les individus et les sociétés. (1) La Commission des récompenses était ainsi composée : Membres de droit : MM. le Président et le Secrétaire général. Membres délégués du Conseil : MM. Magaud d’Aubusson, G. Mathias ct Saint-Yves Ménard. Membres délégués des seclions : MM. Charles Mailles, Rathelot, Raveret- Wattel, 3. Fallou, et le docteur E. Mène. LVI SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Du poste de confiance où vous m’avez fait l'honneur de w’élever, il m'est donné de suivre de près vos travaux, et j'ai pu, plus que personne, en mesurer l’importance; vous venez d’en entendre le fidèle historique; à mon tour, je vais avoir à vous signaler ceux qui ont plus particulièrement frappé votre commission des récompenses. Qu'il me soit permis cependant, avant de m'acquitter de celte partie de la mission du secrétaire général, de nommer ici, avec un légilime sentiment d’envieuse admiration, ceux qui, avant moi, l'avaient si brillamment remplie : M. le comte d'Éprémesnil, l’inspirateur véritable, l’un des fondateurs de notre société, qui a longtemps travaillé à sa grandeur, qui y travaille encore, en mettant, en artiste et en savant, la der- nière main à une des plus admirables créations botaniques qu’il soit possible de concevoir, dans l’admirable golfe Jouan ; — M. A. Geoffroy Saint-Hilaire, digne héritier d’un nom célèbre dans les fastes de la science, que vos suffrages una- nimes viennent de porter à la première place, honorant à la fois et les longs services qu’il a lui-même rendus à notre œuvre et la grande mémoire de son vénéré père. Heureux seral-je, Messieurs, si, après eux, le dévouement suffit à en maintenir l'éclat. PREMIÈRE SECTION. — MAMMIFÈRES. Médaille d’or (hors classe). La famille des Antilopidés, qui compte un seul représen- tant en Europe, le Chamois des Alpes et des Pyrénées, est pourtant très nombreuse et particulièrement intéressante pour nous, par la grande variété des types qui la composent, par leur rusticité et leur aptitude à s’adapter à peu près à tous les climats; elle est répandue sur le continent asiatique, des plateaux élevés de la Mongolie etdu Thibet jusqu'aux jungles de la Chine et de l'Inde; elle abonde dans les immenses savanes de l'Amérique, et se montre plus variée encore dans les brûlantes solitudes africaines, de l’Atlas au Cap, du Kor- dofan au Gabon. RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LVII Dans un long mémoire, que nous avons déjà publié en partie, et dont nous possédons le manuscrit complet, M. Huer, aide- naturaliste au Muséum d’histoire naturelle, en a entrepris le laborieux dénombrement; il passe successivement en revue chacune des espèces du groupe, en procédant par divisions séographiques, et en s’attachant à signaler, avec leurs carac- tères essentiels, celles qui lui paraissent devoir le plus aisé- ment fournir de nouveaux hôtes à nos forêts. Les notes de notre confrère sur les accroissements par naissances de la ménagerie du Muséum, spécialement confiée à ses soins, attestent qu’en effet nous tenterions avec de réelles chances de succès quelques-unes de ces conquêtes. Ajoutons que l’auteur a dessiné lui-même avec une rare fidélité et le crayon le plus habile, les moins connus de ces animaux. Il n’en fallait pas davantage pour mériter à M. Huet, que nous comptons parmi nos collaborateurs assidus, une grande médaille d’or hors classe. Erande médaille d'argent (hors classe) à l'effigie d’isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Le Traité de zoologie agricole, que nous devons à notre savant collègue M. le D° Broccni, embrasse un sujet trop vaste pour qu'il soit possible de l’analyser en quelques mots. Les indications relatives à l'habitat des diverses espèces qui composent la faune de nos pays et à leur rôle dans la création, la relation de leurs traits de mœurs les plus saillants, les figures insérées dans le texte, le rendent attrayant et en font un livre précieux au point de vue de la vulgarisation des sciences naturelles. Votre commission des récompenses en a compris l'intérêt, etelle a tenu à en témoigner hautement, en offrant spontané- ment à son auteur une médaille hors classe à l'effigie d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. LVIII SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Prime de 300 francs. À la différence de la plupart des voyageurs, qui ne rap- portent de leurs lointaines explorations que de vagues et slé- riles impressions, M. FERNAND LATASTE à su mettre à profit, de la manière la plus remarquable, le séjour qu’il a fait sur les confins du Sahara. De patientes recherches, de laborieuses observations, jointes à de hautes connaissances zoologiques, lui ont permis de dresser l'inventaire des Mammifères apéla- giques sauvages de Barbarie. Ce n’est ni un simple et aride catalogue énumératif, ni une vulgaire compilation, mais une étude zoologique, conscien- cieuse autant que savante et personnelle, qui, pour ne pas rentrer rigoureusement dans la voie pratique que nous sui- vons, n’en à pas moins pour nous toute sa valeur. Aux espèces déjà connues, M. Lataste a pu en ajouter plusieurs autres ignorées jusque-là, et qu’il a le mérite d’avoir découvertes et classifiées. L'importance du travail de M. Lataste a frappé notre Société, qui lui décerne une prime de 300 francs. Médaille de première classe. La multiplication des animaux sauvages en captivité est un fait d'autant plus remarquable, qu'il s’est produit dans des conditions plus difficiles. A ce titre, Les élevages de M. BLaauw sont de ceux qu’on doit se plaire à citer; il a obtenu, dans son parc de S’Graveland, près Hilversun, la reproduction d’Antilopes Gnous, du Cap, triomphant ainsi à la fois et du naturel farouche de ces animaux, qu’on ose à peine réunir par groupes sous une même clôture, tant ils sont intraitables, et des obstacles résultant de la différence si profonde qui existe entre le climat froid et humide de la Hollande et le ciel brûlant de l’Afrique australe. Ces Antilopes vivent en parfaite intelligence entre elles, et, ce qui n’est pas un moindre sujet d’étonnement, elles coha- RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LIX bitent paisiblement avec des Marmottes de l’Inde, un couple de Nandous suivis d’une nombreuse couvée, et des Casoars émeux enfermés avec elles dans une enceinte de 3 hectares. Le parc de S’Graveland compte bien d’autres hôtes étran- cers dont on a réussi, par des soins intelligents, à dompter l'humeur sauvage ; mais les faits déjà cités suffisent à montrer combien est méritée la médaille de première classe qui est décernée à M. Blaauw. DEUXIÈME SECTION. — OISEAUX. Grande médaille d'argent (hors classe) à l'effigie disidore Geoffroy Saint-Hilaire. Rappel. Les volières de M. DecauRier aîné, d'Angers, rachètent par leur belle tenue et par la variété de leurs habitants, leur déve- loppement relativement peu considérable. Colombes et Per- ruches de toute espèce, Pénélopes, Crossoptilons, Éperonniers chinquis et de Germain, Pipits de la Plata, Diamants d’Aus- tralie.…., rien n’y manque, ni les oiseaux au brillant plumage ni les joyeux chanteurs. La plupart se sont multipliés; tous ont été observés attentivement, et dans les comptes rendus que M. Delaurier veut bien nous donner, les amateurs encore inexpérimentés trouveront les plus utiles enseignements. M. Delaurier ainé avait reçu, en 1880, une médaille d’ar- gent hors classe; qu’il accueille aujourd’hui ce rappel de récompense comme une preuve de l'importance que nous attachons à ses travaux. Médailles de première classe. M. le marquis DE Brisay vient d'écrire dans un style élé- gant, et en s'inspirant du plus sincère amour du sujet, un traité manuel d'agriculture, spécialement consacré aux Pas- sereaux, pour lequel nous lui offrons une médaille de pre- mière classe. LX SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. Ce livre est rempli d’intéressantes notes sur l’habitat, les mœurs et la captivité de ces charmants oiseaux, minuscules Colibris, Cardinaux, Tangaras aux couleurs éclatantes, Bou- vreuils et Rossignols au chant mélodieux, Diamants austra- liens, tous véritables joyaux de la nature. Avec un tel guide, écrivions-nous naguère à ce sujet, il doit être facile de peu- pler les plus riches volières et d’y entretenir la vie et la gaieté, en rendant moins pénible l’esclavage de pauvres prisonniers si bien faits pour s’ébattre et gazouiller en liberté au grand air. Rappel avec médaille. M. Fréuy, de Loches, poursuit avec persévérance ses édu- cations d'oiseaux exotiques; ses volières sont peuplées d’es- pèces rares et précieuses : Perruches, Lophophores, Pintades vulturines, Tragopans satyres, de Hasting, de Blyth, de Cabot. À côté des oiseaux de prix, M. Frémy cultive aussi quel- ques végélaux encore peu répandus, Soya, Bambous, Phy- salis, etc. Cet ensemble de travaux nous à paru mériter un rappel de la médaille qu'avait reçue M. Frémy en 1881, avec nouvelle médaille. | Rappel. M. le comte DE MonrLEzuN publie dans notre Bulletin une série d’études très remarquées sur les Palmipèdes lamelli- rostres. La dernière partie en notre possession forme une monographie des Ansérinés ; ces oiseaux ont occupé de temps immémorial, dans l’économie domestique, une place qui n’a encore rien perdu de son importance. Les notes de M. de Montlezun à leur sujet sont très complètes et de nature à inté- resser à la fois éleveurs et zoologistes. La Société décerne à leur auteur un rappel de la médaille que lui avaient value les premières pages de ce conscrencieux et savant mémoire. RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXI Médailles de seconde elasse. M. BoNNETTE se livre avec succès à l'élevage des Perruches; il a obtenu, notamment, des reproductions de la Perruche souris dans des conditions pleines d'originalité, qui témoi- onent combien est puissant l'instinct de ces petits animaux. La Société lui décerne une médaille de deuxième classe. M. Nezson-PAUTIER nous a fait connaître l’état de ses éle- vages pour l’année dernière. Bien que, par suite de fâcheuses conditions atmosphériques, ils ne lui aient pas donné tout le succès désirable, ils ont néanmoins leur intérêt, à raison des observations pratiques faites à leur sujet. C’est en étudiant de près les animaux, en les suivant pour ainsi dire pas à pas, qu'on arrive à connaitre leurs besoins et à s'assurer leur possession. _ M. Nelson-Pautier reçoit une médaille de deuxième classe. TROISIÈME SECTION. — POISSONS, CRUSTACÉS, ETC. Grandes Médailles d'argent (hors classe) à l'effigie d’Esidore Gcoffroy Saint-Hilaire. Les barrages établis sur les cours d’eau, pour en utiliser la force motrice, opposent des obstacles, le plus souvent infranchissables, aux migrations périodiques de certains poissons, que leur instinct pousse vers les eaux claires des hauts plateaux pour y déposer leurs œufs, et nuisent ainsi d’une manière regrettable à leur mulüplication. De nom- breux appareils, dits échelles à saumons, ont été construits qui, soit par suite des difficultés de leur installation, soit par leur imperfection même, ne se sont pas généralisés, ou n’ont conslitué qu’un demi-remède. Après bien des recherches et de longs tâtonnements, M. le colonel Mac DoxaLp a découvert un système d’une rare sim- LXII SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. plicié, d’une construction peu coûteuse, et qui paraît devoir assurer la remonte du poisson, sans causer le moindre trouble à l’industrie. Il a bien voulu nous communiquer son inven- tion, el mettre généreusement les plans d'exécution à la dis- position de notre service des ponts et chaussées : une pre- mière écheile sera vraisemblablement installée sur ce modèle au barrage de la manufacture d'armes de Châtellerault, et nous espérons que d’autres finiront par être établies sur tous nos fleuves. M. le colonel Mac Donald a rendu ainsi à notre pays un service dont le prix n’échappe à personne. La Société est heureuse de lui en témoigner sa reconnaissance en lui décer- nant une grande médaille hors classe à l'effigie d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Faire de la pisciculture dans son intérêt propre, mettre en valeur des eaux closes, constitue déjà une œuvre digne d’at- tention ; mais quelle plus grande valeur ne prennent-ils pas des travaux de cette nature lorsqu'ils ont pour objet d'enrichir les eaux du domaine public? Teiï est le but que poursuit géné- reusement M. VACHER. De son laboratoire d’Argences sont sortis, pendant la campagne dernière, 39000 alevins de Truites qui ont été mis en liberté dans la rivière d’Iton; et ce ne doit être là qu’un début pour lui, car, ce qu'il a fait une année, il compte bien le continuer dans l’avenir. Nous devons ajouter qu’il a bien voulu disposer aussi à notre profit de quelques milliers d'œufs, que nous nous sommes empressés de répartir entre plusieurs de nos confrères. Sans exclure absolument les espèces étrangères, M. Vacher demande, autant que possible, à celle du pays les sujets reproducteurs, et c’est là, sans doute, le plus sûr moyen d'arriver à un rapide repeuplement des eaux d’une contrée. Ces travaux ont un caractère d'utilité publique, et sont RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXIIE poursuivis avec un désintéressement qui ne pouvaient nous trouver indifférents. Nous les couronnons par une médaille d'argent hors classe. Médailles de seconde classe. M. DEespPrés travaille depuis quelques années à l’empoisson- nement des eaux de la Charente; nous avons encouragé, en 1882, la création de son établissement, en lui décernant une mention honorable. Il reçoit aujourd’hui une médaille de deuxième classe. La persistance de ses efforts nous a paru lui mériter cette nouvelle récompense. Les applications des sciences naturelles ne doivent pas être notre apanage exclusif, messieurs, et nous devons, avec empressement, ouvrir nos rangs au sexe faible, lorsqu'il daigne se mêler à nos travaux. Les jeunes sujets auxquels la femme veut bien donner ses soins n’ont qu’à y gagner assu- rément, car nous ne saurions veiller sur eux avec une atten- tion aussi minutieuse ni aussi délicate. M"° veuve Docxe, avec le concours de M. Paul Carbonnier, le neveu de notre regretté collègue Pierre Carbonnier, a entrepris des essais de pisciculture que le succès ne peut manquer de consacrer; elle donne, dans une région où ces pratiques ont encore peu de faveur, un exemple d'autant plus courageux. Nous avons l’honneur de lui offrir une médaille de bronze. Les sciences zoologiques ne se vulgarisent pas seulement par les livres; les musées et, plus encore, les exhibitions d'animaux vivants, atteignent plus sûrement, ou du moins plus agréablement ce but. Au milieu d’une ravissante oasis conquise sur la mer, sur la grève même où vient mourir la vague, au pied des riauts et hospitaliers coteaux d'Hyères, M. GoniLLor a élevé, à l’en- urée de son parc, un élégant kiosque rustique, aménagé inté- LXIV SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. rieurement en un double aquarium d’eau de source et d’eau de mer. Là sont réunis, en une paisible république, les plus curieux habitants des eaux douces et des eaux salées de cette partie du littoral, Poissons, Crustacés, Céphalopodes… Les portes en sont gracieusement ouvertes à tous, et chaque jour les visiteurs les franchissent plus nombreux. Que cet exemple soit suivi, que chaque contrée ait ainsi son musée local, et, en même temps que se répandra l’in- struction, par ce facile enseignement, se développeront l'amour de chacun pour les êtres vivants, et le goût de leur élevage. La Société offre à M. Godillot une médaille de bronze. M. PEYRONNET a mis en valeur, d’une manière nouvelle autant que pratique, des élangs jusqu'alors improductifs ; en procédant en quelque sorte par assolements, je veux dire en _aménageant une série d’étangs voisins, dans lesquels les Poissons des différents âges sont successivement poussés, il a réussi à obtenir un produit d'environ 100 francs à l’hec- tare, dans un pays où la terre rend à peine la moitié de ce chiffre. E La Société croit devoir encourager M. Peyronnet en lui donnant une médaille de deuxième classe. QUATRIÈME SECTION. — INSECTES. Médaille d’or offerte par le Ministère de l’agriculture. Les temps sont loin où les secrets de l'élevage des Bom- byciens séricigènes franchissaient timidement les hautes mu- railles du vieux monde asiatique, sous le manteau de bure de pauvres moines chrétiens. L'histoire rapporte que, vers le. troisième siècle de notre ère, la soie valait un tel prix chez les Romains, que les sujets d'Héliogabale lui reprochaient, comme une prodigalité ruineuse pour l’État, de porter des vêtements de ce tissu, et que l’empereur Aurélien ne con- sentit jamais à accorder un tel luxe à sa femme. RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. EXV Depuis lors, quelle révolution s’est accomplie dans le cos- tume et que de sujets d’étonnement ne donnerions-nous pas aux parcimonieux citoyens de Rome! Le précieux Bombycien a passé successivement de Con- stantinople en Grèce, de là en Espagne et en Italie, puis en France vers le treizième siècle, apportant avec lui la fortune. Plusieurs de nos provinces lui doivent leur richesse. La pros- périté de cet élevage était à son apogée il y a quelque cin- quante ans, lorsque des maux, jusque-là inconnus, mais redoutables, sont venus tout à coup le compromettre. Si le ver à soie du mürier est menacé dans son existence, les forêts de l'Inde et de la Chine, celles de l'Amérique tien- nent en réserve de nombreuses espèces encore sauvages, mais plus robustes, plus faciles à nourrir, et susceptibles de produire des soies de première valeur. L'ouvrage qui contient cette histoire, qui décrit les tra- vaux accomplis jusqu’à ce jour, et fait connaitre les richesses à conquérir, est un grand ouvrage; instructif pour tous, plus particulièrement intéressant pour tous ceux qui touchent à l’industrie de l’élevage ou à celle du tissage, il découvre un vaste champ d'exploitation que notre Société a déjà exploré en partie, et qu’elle rendra de jour en jour plus fécond, com- plétant ainsi pratiquement l’importante œuvre théorique de M. Narazis RONDOT. Votre Commission en a apprécié tout le mérite, et ses suf- frages lui ont décerné une de nos plus hautes récompenses, la médaille d’or offerte par M. le Ministre de l’agriculture. Grandes médailles d'argent (hors classe) à l'effigie d’Isidore Gcofroy Saint-Hilaire. Pour être enfermé dans un cadre moins vaste que celui de M. N. Rondoi, le rapport de M. Thomas WaRDLE sur la pro- duction de la soie dans les Indes n’en a pas moins sa valeur. Îl nous fait connaître l’état présent de cette industrie dans la riche presqu'île indienne; des planches très soignées, 4° SÉRIE, T. IV. — Séance publique annuelle. e 1 LXVI SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. représentent les principales variétés des Bombyciens sau- vages, les districts où on les trouve, et les machines employées pour le dévidage de leurs cocons; enfin, dans un grand album colorié, l’auteur a figuré les riches étoffes tissées avec leurs soies. À un moment où les vers domestiques sont décimés par de désastreuses maladies, 1l était opportun de montrer ce que valent les vers à soie sauvages, dont quelques espèces pourront sans nul doute être conquises sur les jungles et natzralisées dans nos forêts. La Société décerne à M. Th. Wardle une grande médaille d'argent à l'effigie d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Rappel avec médaille. Je n’ai pas à présenter ici M. FazLou : membre actif et zélé de la Société entomologique, il n’est ni moins assidu à nos réunions ni moins dévoué à notre œuvre; mais je dois avoir à cœur de signaler l'esprit de suite et d’observation avec lequel il poursuit ses travaux; c’est par de telles qua- lités qu’on arrive à mener à bien toute entreprise hnwuaine. | La Société d’Acclimatation a confié à notre collègue, en 1878, quelques graines d’un précieux ver à soie, récemment importé de Chine, l’Antheræa Pernyi ; ses soins ont assuré le succès, et pendant chacune des années écoulées depuis cette époque, il à élevé de nouvelles et nombreuses générations de ces utiles Bombyciens. Les jeunes Chenilles ont vécu au grand air, choisissant elles-mêmes leur nourriture, protégées seulement contre la voracité des oiseaux de la forêt, et résistant parfaitement à toutes les intempéries de notre climat si capricieux. De bivoltines qu’elles étaient, elles sont devenues univoltines; et, fait non moins remarquable au point de vue zootechnique, elles s’accommodent si bien de leur habitat sous notre ciel, que leur taille s’est accrue de près de moitié, les ailes de leurs papillons ont doublé d'envergure, tandis que leurs cocons RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LX VII ausgmentaient de poids et de volume dans une semblable proportion. M. Fallou, qui n’est pas seulement un éducateur distingué, mais aussi le plus soigneux des collectionneurs, nous a pré- senté la curieuse gamme de cette extraordinaire progression, fixant de la sorte, par les preuves les plus irrécusables, l’histoire d’une acclimatation qui peut devenir si précieuse pour notre industrie nationale. Jamais, assurément, récompenses ne furent mieux méri- tées que celles que la Société est si heureuse d'offrir à M. Fallou. Mention honorable. Dans un petit cahier de trente pages, M. Marius GALFARD a réuni les notions les plus indispensables pour l'éducation du Ver à soie du Mürier, insistant avec raison sur l'hygiène des magnaneries, à l’aide de laquelle on arrive le plus sou- vent à prévenir des maladies à peu près sans remèdes. Ge travail sommaire, œuvre d’un observateur pratique, est de nature à contribuer utilement à la vulgarisation de la sériciculture. Il lui est attribué une mention honorable. CINQUIÈME SECTION. — VÉGÉTAUX. Prix de 506 francs. L’acclimatation est, avant tout, une œuvre de patience et de longs efforts, disait un de nos éminents présidents, en faisant, dans une solennelle assemblée, l’histoire de la lente et pénible propagation de la Pomme de terre en Europe. Notre honoré collègue, M. ParLLrEux, vient d'imposer une exception à ce principe. Il ya cinq ans à peine, en 18892, la Société recevait de Chine une collection de semences de divers végétaux, et LX VIII SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION- notamment quelques tuhercules d’une plante signalée, sous le nom de Stachys, comme étant recherchée par les indi- gènes pour leur alimentation. Notre collègue voulut bien se charger de les cultiver, eL il y réussit si bien que les cinq ou six de ces tubercules qui ne fussent pas arrivés com- plètement avariés, lui rendirent, dès cette première année, 200 à 300 pour un. La deuxième récolte fut assez abondante pour permettre d'apprécier et la parfaite rusticité de ce nouveau légume d'hiver, et ses précieuses qualités alimentaires. Dés lors, M. Paillieux étendit résolument ses cultures; ses propres terres ne lui suffisant pas, il loua les champs voisins; non content d’être producteur, il se fit encore ven- deur, et celte année, 1l a conquis au Stachys ses lettres de naturalisation, en en jetant 3000 kilogranimes dans le com- merce. Quoi qu’il en ait dit dans un de ses derniers mémoires, la charge des années, loin de paralyser son activité, ne fait, ce semble, que la stimuler; il la supporte, à l’exemple de ces merveilleuses machines dont le poids énorme accroît la force et la vitesse. Il a montré tout ce qu’on peut faire, lorsque à la puissance de la volonté on unit l'ampleur des moyens, la persévérance des efforts et l’ardeur dans l’action. Je suis heureux d’offrir à M. Paillieux, au nom de la Société d’Acclimatation, le prix de 500 francs, qu’il a si vaillamment gagné. Grande médaille d'argent (hors classe) à l'effigie d’isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Il serait injuste de célébrer les mérites du Stachys sans prononcer le nom du savant botaniste auquel nous le devons. C'est M. le D' BRETSCHNEIDER, médecin de la légation russe à Pékin, qui voulut bien nous envoyer, en 1882, au milieu d’une collection de cent douze plantes chinoises, les tuber- cules dont M. Paillieux a tiré un si remarquable parti. Notre généreux donateur reçut, à cette époque, une médaille de RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXIX première classe. Nous ne savions pas alors tout le prix de son aimable don; aujourd'hui que nous pouvons en apprécier la valeur, notre Société tient à honneur d'exprimer de nouveau sa reconnaissance à l’éminent botaniste, et de lui en servir le juste tribut, en lui décernant une grande médaille hors classe à l'effigie d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Médailles de première classe. S1 notre Société est heureuse d'encourager les faits d’accii- matation réalisés sur le sol de la patrie, elle n’exciut pas de ses concours, tant s’en faut, ceux qui se produisent à l’étran- ger. M. ANINAT, ancien vice-consul de France à Concepcion, possède au Chili une propriété de grand avenir, dans laquelle, à côlé des anciennes exploitations en grains et en fourrages, il a créé un vignoble de 300 hectares, planté de cépages fran- çais, dont une partie est déjà en plein rapport; il a fait venir des vignerons bordelais pour diriger les cultures et pour iraiter la récolte, et installé ses cuvages sur les meilleurs modèles de notre pays. On ne saurait procéder plus judicieu- sement; aussi bien le succès ne se fait-il pas attendre : la récolte atteint déjà 7000 hectolitres, et le vin, que nos col- lègues de la cinquième section ont été appelés à déguster, ne manque pas de qualité. C’est là un résultat d’une haute importance que la Société consacre avec empressement en donnant à M. Aninal une médaille de première classe. Depuis qu’un fléau terrible ravage nos vignobles, que de recherches, que d’études, que d’essais n’a-t-on pas faits pour leur rendre leur ancienne prospérité! C’est ainsi qu’en pré- sence des insuccès, ou du prix élevé et des difficultés d’ap- plication des différents traitements mis à l'épreuve, certains viticulteurs ont pensé qu'il fallait demander le remède aux plantes mêmes qui avaient apporté le mal. Quel que puisse être, en définitive, le mérite de cette méthode homæopa - EXX SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. thique, si l’on peut s’exprimer ainsi, il faut savoir gré à ceux qui ont le courage d'aborder de front une question aussi grave. La Société décerne à M. SARUT une médaille de première classe pour son Trailé des vignes américaines. Dans un livre récemment paru, M. Desperis a étudié, lui aussi, avec une grande compétence, celle même question des vignes américaines ; 1l nous fait connaître l’état actuel de leur culture en France, discute leurs avantages et leurs inconvénients, et indique les terrains dans lesquels certaines espèces semblent devoir le mieux prospérer. Cet ouvrage a été déjà couronné par le Comice agricole de l'Hérault et par la Société des agriculteurs de France. A notre tour, nous lui donnons une médaille de première classe. M. J. Dypowski a traité avec une certaine originalité un sujet déjà bien baltu, «les cultures potagères ». Puisant à toutes les sources, s’éclairant plus spécialement de l’expé- rience et des observations pratiques faites par les Sociétés d'agriculture ou d’horticulture de France, embrassant bien l'ensemble de son programme et chacune de ses parties, il a produit un livre que beaucoup consulteront avec profit. Le jardinier de profession s’y éclairera sur les frais et sur le rendement de la culture des principaux légumes et des pri- meurs. L’amateur y apprendra à connaitre les nouvelles plantes potagères, dont la plupart sont entrées par vos soins dans le domaine public. Vous récompensez ce travail par une médaille de première classe. Deuxième rappel. M. Léo D'Ounous n'est pas un inconnu parmi nous; il compte au nombre de nos anciens. Vous savez, par de pré- RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. XXI cédents rapports, les importantes plantations d'arbres fores- tiers et d'arbres d'ornement faites par son père el continuées par lui; il peut aujourd’hui se reposer, fier de ses élèves, à l'ombre de leurs rameaux presque séculaires; et nous. messieurs, nous sommes heureux, par un nouveau rappel de médaille, de saluer, avec respect et admiration, un de nos doyens dans le culte de la nature. Médaille de seconde classe, M. RaPHaËL DE NoTer dirige, à Tipaza, près Marengo, un jardin botanique dont notre Bulletin a déjà signalé l’intérêt. Le nouveau mémoire qui nous est parvenu témoigne de l’activité soutenue et de l'intelligence avec lesquelles cet établissement est conduit. Longue est la liste des végétaux exotiques qui y existent : on y lit des noms empruntés à la flore des contrées les plus diverses et les plus lointaines; elle est néanmoins trop suceincte et trop simplement énumé- rative pour permettre de se rendre un compte exact de la végétation de chaque plante. Plus tard, sans doute, M. de Noter nous donnera le détail de ses cultures, et ses expé- rlences serviront à dresser un état des produits qu’on pourra demander au merveilleux climat et au sol de l'Algérie. La Société, désireuse d'encourager ces premiers efforts, décerne à M. R. de Noter une médaille de bronze. RÉCOMPENSES PÉCUNIAIRES Primes fondées par feu Agron de Germigny Pour récompenser les bons soins donnés aux animaux où aux plantes, Tout le zèle des hommes dévouës à notre œuvre serait le plus souvent impuissant s’il n’était secondé par celui de serviteurs intelligents et actifs. C’est la pensée qui a inspiré la généreuse fondation des deux prix AGRON DE GERMIGNY. Celui de 200 francs est donné à M. Félix RogerT, employé LXXII SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. au Jardin zoologique du Bois de Boulogne. M. Robert est chargé des soins à donner aux Chiennes nourrices, et par sa vigilance il contribue grandement à la multiplication de nos meilleures races canines. M. Nerr, employé à la rotonde des herbivores, au Jardin du Muséum d'histoire naturelle, soigne avec une véritable solli- citude les animaux dont il a la garde. Il a obtenu la repro- duction des Antilopes Cervicapres de l'Inde, et celle des Cerfs Muntjac (Cervulus lacrymans de la Chine). Un seul couple de ces derniers lui a donné, en quelquesannées, plus de vingt naissances. La prime de 100 francs, de la fondation Agron de Germigny, est une juste récompense pour cet excellent serviteur. Primes offertes par l'Administration du Jardin zoologique d'acclimatation à ses employés. L'administration du Jardin zoologique d’acclimatation offre chaque année, à titre d'encouragement, à ses meilleurs employés, des primes de diverses valeurs. M. Gustave PIERRE, un des bons élèves du Jardin, recoit une prime de 100 francs. M. Alphonse DEBAIZE, atlaché au service des Mammifères, excellent serviteur, lui aussi, reçoit également une prime de 100 francs. M. Antoine BAUDOIN, entré au service des Poneys à l’âge de treize ans, a su mériter, par sa conduite, d’être placé comme piqueur à la tête des nombreux enfants employés dans ce service. JL est appelé à recevoir une prime de même valeur. Je proclame encore quelques noms représentant l’élile de ce petit personnel, véritable pépinière de serviteurs labo- rieux et honnêtes : RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXXII M. Fr. GeBERT, sous-piqueur (service des Poneys), 50 fr. M. René Térarp, sous-piqueur (service des Poneys), 50 fr. M. Jules GizARD, groom aux chevaux (service des Poneys), 25 francs. M. Aug. LEvVAssEuR, groom aux chevaux (service des Poneys), 25 francs. M. Arthur PEupPiN, groom aux chevaux (service des Po- neys), 29 francs. M. Léon Roc, groom aux chevaux (service des Poneys), 25 francs. RAPPORT AU NOM DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ SUR L'EXERCICE 1886 Par M. le D' SAINT-YVES MÉNARD Trésorier. MESSIEURS, Au nom de votre Commission de comptabilité, j'ai l'honneur de vous présenter l’état des recettes et des dépenses du dernier exercice, ainsi que le bilan de la Société au 31 décembre 1886. Recettes ordinaires. Cotisations annuelles. — Le chiffre des cotisations annuelles est encore inférieur à celui de l’année précédente, de 3837 francs. Nous devons le déplorer. Nous comptions au 31 décembre : 1.547 membres ou sociétés agrégécs payant cotisation à 29 fr... 958.679 fr. 9 membres nouveaux entrés après le 30 juin, ayant payé 9\ francs..." 000000 000 dcû Dododoounodoonedide GARE 81 fr. ———_— Total des cotisations annuelles............ 38 7506 fr. 16 membres honoraires. 472 membres à vie. 10 sociétés affiliées. 2.054 Droits d'entrée. — C’est encore un chiffre plus faible que celui de l’année 1885. Nous avons eu 15 membres nouveaux de moins. Les revenus des valeurs de la Société ont diminué de 1640 fr. 90. Nous avons dû vendre un certain nombre de valeurs pour payer la nou- velle installation dont nous jouissons. La subvention du ministère de l'agriculture est restée la même, 1500 francs. Les tirages à part, les abonnements et annonces du Bulletin et de la Chronique ont été un peu en décroissance; nous n'avons guère lieu d’en être surpris, vu l’état général des affaires. La location Barbier figure pour la première fois dans nos comptes. Notre bail a rendu la Société principale locataire de l’immeuble que nous occupons et nous a donné un sous-locataire qui nous paye 3000 francs en dégrèvement de notre loyer. La location de la salle nous a procuré à peu près la même recette te tn De aie Dt-ÉMÉRÉRES.e SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ. LXXV que l’année précédente. Son aménagement, totalement achevé, la rend convenable pour diverses réunions, et 1l n’est pas téméraire de penser que nous pourrons la louer assez souvent pour atténuer d’une manière sensible la charge de notre loyer. Nous arriverons ainsi, selon toute probabilité, à bénéficier d’une installation très confortable sans qu’il en coûte davantage à la Société. Au résumé, les recettes ordinaires de l’année 1886 sont inférieures de 3368 fr. 40 à celles de l’année 1885. KHecettes extraordinaires, Les vecettes extraordinaires se composent uniquement des cotisations définitives payées par les nouveaux membres à vie, 2491 francs. Dépenses ordinaires. Le chiffre des dépenses courantes avait été réduit autant que possible en 1885, vous vous le rappelez. Il n’a pas été possible de faire plus d'économie pendant le dernier exercice. Le Bulletin et la Chronique ont bien coûté un peu moins parce qu’ils ont été distribués à un moins grand nombre de membres. Le chauffage et l'éclairage présentent une certaine augmentation; c'est une conséquence attendue de notre nouvelle installation. Les cotisations perdues ont été un peu plus nombreuses. Les frais généraux, les frais de bureau, les impressions, les frais de correspondance et de recouvrement n’ont pas changé sensible- ment. Les impositions sont plus fortes en raison du changement de local. Il en est de même du loyer. Le personnel, la sténographie, la séance publique ont occasionné les mêmes dépenses à très peu de chose près. La redevance au Jardin d’acclimatation, par suite du traité que vous connaissez, a diminué avec le chiffre des cotisations. Les cheptels ont donné une perte moindre, 962 fr. 50 au lieu de 2036 fr. 30. Enfin l'assurance de l'immeuble et du mobilier contre l’incendie, ainsi que l’abonnement des eaux, occasionnent des dépenses nouvelles sans grande importance. Dépenses extraordinaires. Les dépenses extraordinaires pour l'achèvement de notre installation nouvelle s'élèvent à 46366 fr. 75 et s’ajoutent aux 15006 fr. 90 figurant en 1885. C’est donc 61366 fr 75 que nous avons immobilisés. LXXVI SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. BILAN AU ACTIF 1884 1885 1986 Valeurs disponibles CAISSEIN SE AMEN ERA 1.387 50 668 45 2.207 15 Banque de France :.......... 1.087 05 6.038 10] 10.820 50 Obligations de chemins de fer et'autres. nee. cc. 146.546 75| 116.328 75| 70.537 10 Titre de rente Dutrône..... se 2.700 » 2.700 » PAU) Cotisations, Droits d'entrée, etc., É RADONMIOI EE à nocco deu booe 0 1.300 » 7.896 » S 0100) Crédit LYONNAISE EEE FE TECEE 2 30 9 30! 29 60 Jardin d’acclimatation de Paris. » > 142 90 D 10 Rodocanachi, banquier ....... » ÿ 931 55! DRE) Société centrale de médecine VÉLÉRINAIRE ARRETE CPE ETES » » 250 » » )» Compagnie Parisienne du gaz (cautionnement)... ......... D 05) D 0) 280 » Loyers à recevoir... DD) 110) 1.000 » Valeurs réalisables HIDNOITÈMEc c500000cco00000e 5.294 65 5.594 70 6.076 30 Mobilier (ancien)............. 4.911 90 9.046 75 9.192 65 Mobilier (nouveau)........... » » » >| 5.148 65 Valeur des animaux chez les CENENERL 20 000000000000 6.820 920] 5.505 30! 4.913 05 Poyentdiavance "PEPErE CEE DE) 4.000 » 4.000 » Divers 100 actions du Jardin d’accli- MALATON ESS eee 95.000 00! 25.000 >»! 925.000 » Legs Vauvert de Méan........ » »| 15.000 »| 15.000 » 901.050 35| 195.104 80) 161.971 60 SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ. LXXVIL 31 DÉCEMBRE 1886. PASSIF 1SS4 LELE 1886 DAVEMRANDAyEr.. An... 11.639 90! 5.780 60! 18.291 50 Recettes faites pour l’exercice SENS 85 0 PRO OTRREEECUE 299 » 189 » A9S y) Prix fondé par M. Bérend.. 1.000 1 000 » 4.000 » — par M. G. HP D) JL 0) OS) — par M. Cornély.. Da) DRE) IL UC) Loyer à payer Jardin d’acclimatation de Paris. at 14-748" 15 8.644 60! 23.602 20 Excédentidendaetif. Pour. 186.302 186.460 20! 138.369 40 201.050 35] 195.104 80! 161.971 60 1.716 85 ) 0 » 2 HS 10 © © LXXVIIT SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. RECETTES ET DÉPENSES COMPARÉES Recettes ordinaires 1883 en Cotisations amuelles "0... 42.593 » 38.196 )» Droits d'entrée ere CCE CCE 810 » 660 » Revenus des valeurs de la Société...... 6.327 39 4.686 45 Subvention du Ministère .......,...... 1.500 » 1.500 » THE EME on ST 500000 ecc coco 413 40 48 15 Bulletin (abonnemt*, annonces et ventes). 837 15 169 80 Chronique (abonnements et anaonces).. 1.067 85 150) 5 Location Barbier....... ARNO TEE : ÿ d ) 3.000 » Location de la salle des séances à la So- ciété centrale de médecine NÉTÉLINAITE. ee sie 1000 » 4.000 » Id à la Société contre la vivi- SeCHDN EEE TE Si). > » )» Id. AMAINERS a SR eece Du) 60 » 04.599 35 91.230 95 Excédent des dépenses. ......-........ 697 35 4.215 05 09.296 70 09.446 )» Recettes extraordinaires DontdemMeCantrelle tree ere 50 » » » Cotisations définitives..…...,........... 2.900 » 2491 » LessMWauvertideMMéant "en. rec. 15.000 » » » 17.590 » DATA) SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ. LXXIX DES EXERCICES 1885 ET 1886. A Dépenses ordinaires 1883 1886 DTITEULE LE OR TORReOETES PO STE 15.505 90 14.834 95 Chronique: ......... Acorn coder dbere 5.140 90 4.430 10 Chautage etéclairage "tt... 122 > 690 15 Cotisations et droits d'entrée perdus... 600 » 134 )» US SÉMÉMIR oc boor douoooccococ se 2.694 To 3.210 10 RES bDUREAUX Le ne 119 80 154 55 Impressions diverses ..... .... LE UE 1.657 » 1.130 15 Frais de correspondance. .......,..... 1.754 25 1.838 75 Frais de recouvrements. ............ nc 814 » 160 69 Impositions....... SARUSMENL & Sud Lee 504 05 1.089 70 DE TDTe 2018 Bab 00 OR ER 6.000 » 8.225 50 FENTE oscooccoscecroPone cote oc 9.667 » 9.579 80 SIÉRDBRANITE Eee. ---cteoct 950 » EU SÉncemublique et ete ut At iunte te 4.250 75 2.664 15 Redevance au Jardin sur les cotisations ENCAÏSSÉES. se. AE po. .820 » 9. A0 » Cheptelsiipente) nn encesse-scuc 2.036 30 962 50 ASSURERA CESR ete nee D els à jobs oies e alerei se » 96 05 RÉEL -rliueus.Lehe lan: » » 1225 65 99.296 70 00.446 » Dépenses extraordinaires Payé à l’Enregistrement pour legs Vau- vertde MÉéAn--- "0 -CC--.--- CL) 1.687 75 Si ) Installation nouvelle.................. 15.006 90 46-266 75 16.694 69 46.366 79 LXXX SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. BILAN AU 31 DÉCCMERE 18986. Notre dernier bilan diffère sensiblement des précédents à cause de ’immobilisation importante dont nous venons de parler. Celle-ci s’est faite en deux années; aussi nous semble-t-il qu’il faut remonter au bilan de 1884 pour comparer utilement les chiffres. Vous voyez que l’excédent de l'actif a baissé de 186392 fr. 20 à 138369 fr. 40, soit de 48090 fr. 80. La différence correspond à peu près à la dépense extraordinaire de 61366 fr. 75, diminuée des 14312 fr. 25, produit net du legs Vauvert de Méan. Actif. A Notre encaisse et notre dépôt à la Banque de France ne demandent pas de mention particulière. Nos obligations ont diminué; nous avons dù en vendre pour 76000 fr. pour faire face à nos dépenses d'installation. Ce chiffre est supérieur aux 61366 fr. 75 indiqués tout à l'heure, mais il a fallu faire d’autres dépenses, notamment payer un nouveau mobilier (5748 fr. 65) et dé- poser chez notre propriétaire 4000 francs à titre de loyer d'avance. Ces deux sommes figurent plus bas à notre aclif, comme valeurs réalisables. Les autres chiffres de l'actif ne présentent guère de variation. Passif, La somme à payer à divers créanciers. est plus forte que les autres années; elle comprend des mémoires d'entrepreneurs qui n'ont pas pu être réglés avant le 51 décembre dernier, qui l’ont été, bien entendu, depuis. Vous voyez figurer à notre passif deux nouveaux prix, fondés par M. Mathias et par M. Cornély. La Société avait constaté les excellents résultats d'expériences d ac- chmatation poursuivies par ces collègues distingués, et elle avait été heureuse de récompenser leurs efforts persévérants en décernant à l’un un prix de 500 francs, à l’autre un prix de 1000 francs. Tous deux ont voulu restituer ces sommes en leur donnant une destination comme prix à décerner. Nous les conservons en dépôt, et, en les inscrivant à notre bilan, nous voulons remercier nos généreux collègues de leurs fonda- tions, qui témoignent du plus grand dévouement à notre œuvre. Puisse leur exemple être suivi fréquemment. Au résumé, vous voyez, messieurs, que nofre situation financière reste bonne après les dépenses faites pour établir la Société chez elle, suivant l'expression de notre vice-président vénéré, M. de Quatrefages. Nous avons un excédent d’actif de 138369 fr. 40, et nous avons encore assez de valeurs disponibles pour chercher à améliorer les divers services qui assureront l’action si utile de la Société d’Acclimatation. JARDIN D'ACCLIMATATION DU BOIS DE BOULOGNE RAPPORT PRÉSENTÉ AU NOM DU CONSEIL D’ADMINISTRATION Par M. A. GEOFFROY SAINT-HILAIRE DIRECTEUR DU JARDIN À l’Assemblée sénérale ordinaire des Actionnaires du 21 avril 1887 PRÉSIDENCE DE M. A. PIHORET, Vice-président du Conseil d'administration. MESSIEURS, Au nom du Conseil d'administration, nous avons l’honneur de vous présenter les comptes de l’année 1886. Vous trouverez ci-après les chiffres du compte d'exploitation de l'exercice. Recettes. Subvention du Ministère de lagriculture............ Participation sur cotisalions des membres de la Société d’Acclimatation......... Entrées du Jardin Abonnements..... PLOMENAUES. 222 .-s0 « Location des chaises Exposition permanente. Loyer du buffet........... NaregenrrAte eee bot Dons animaux . SEEN Bénéfice du compl°animaux, mortalité déduite... .... SAHIIE Sn ns Vente des œufs........... Bénéfice du compte graines PHRANES CCE... Pre-Calelan:............ Suceursale de Meulan..... HRAINTANS 20e à ee clore Panorama Intérêts et coupons....... Librairie ...... _…...... ….... CCC ———— 32.881 9.072 1.802 : 866.428 80 Dépenses. FORD Sc 06000d00 d0o0c 172.189 G0 Uniformes 2h Pere ce0r"e 13.234 50 Nourriture des animaux... 152.960 25 AGHATIUMeREE Er re LE 4.873 85 Entretien des bâtiments. .. 22.193 65 Entretien des clôtures..... 9.094 60 Entretien du Jardin....... 2.500 95 Abonnement des eaux..... 3.260 50 Chauffage et éclairage.... 16.807 60 Mobilier industriel et outil- leo docco dec oo cu 39.102 75 Outils de jardinage ....... 349 75 Concects ee rene 38.186 90 Frais de bureaux......... 7.159 85 Frais de correspondance... 4.491 60 Publicité. .... So b dre he 6.371 60 LONCLS rene ner a Ve 4.631 45 ASSUTANICE See 3.194 20 Impositions............. 9,209 15 Timbre et impôt des ac- tions et obligations ..... 2.938 10 Assemblée générale....... 3.493 75 Frais généraux........... 27.094 45 RUChe Eee rec ce 1.300 » Intérêts des obligations émises par la Société... 21.712 50 Cynghalais............... 201.822 80 ToTAL des dépenses de l’exercice 1886........ 168.126 35 EXCÉDENT des recettes de l'exercice 1880..,...... 98.302 45 ToTAL........ 806.428 80 4° SÉRIE, T. IV. — re publique annuelle. [ LXXXII SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. DÉPENSES Le total des dépenses s’est élevé à la somme de 768 126 fr. 35. Ce chiffre est supérieur à celui des années précédentes. Je n’ai pas besoin de vous rappeler l’exhibition cynghalaise. Si elle a été l’occasion d’un accroissement de recettes important, comme nous le verrons tout à l’heure, elle a, par contre, motivé des dépenses con- sidérables, qui atteignent le chiffre de 201822 fr. 80. Il n’est pas inutile d’entrer dans quelques explications à ce sujet. Les exhibitions ethnographiques chargent nos exercices des dépenses sui- vantes : rétribution de l’expédition, installation des hommes et des animaux amenés, nourriture des hommes et des animaux, frais de publicité, frais divers de toutes natures. Pour cette année 1886, nous n’avons pas à regretter les charges qui sont venues grossir nos dépenses, car les recettes dues à la présence des Cynghalais ont donné des résultats absolument satisfaisants. Le public a fait le meilleur accueil aux habitants de Ceylan et au convoi des animaux qu’ils accompagnaient. Le travail des éléphants, les courses de bœufs zébus, les danses reli- gieuses et autres, la procession du Perra-Harra, formaient un ensemble du plus haut intérêt. Parmi les dépenses de l’exercice 1886, il en est encore une sur laquelle je dois appeler votre attention. En 1885, les intérêts payés pour les obligations en circulation ont chargé l'exploitation de 18475 francs ; en 1886, le payement de ces intérêts a coûté 29 712 fr. 50. Cette augmentation est due au service de l’intérêt des Obligations nouvelles, dont nous vous parlerons plus loin et qui a grevé l’exercice de 12500 francs, c’est-à-dire des intérêts des titres nouveaux pendant un trimestre. Les autres articles de dépenses portés sur les comptes de 1886 ne donnent lieu à aucune observation particulière; les chiffres portés au tableau ci-dessus sont les chiffres normaux et reproduisent, pour la plu- part, ceux des comptes d'exploitation que nous vous avons soumis dans les années précédentes. RECETTES Le chiffre atteint par les recettes de toutes natures en 1886 s’est élevé à 866428 fr. 80. Les entrées ont donné 577933 fr. 75: une seule fois, c'était en 1878, année d’Exposition universelle, nous avons obtenu un résultat supérieur (la recette des entrées de 1878 s’est élevée à 663 990 fr. 20). Nous vous avons dit plus haut que c’est à l’exhibition cynghalaise que nous avons dû ce produit satisfaisant. SITUATION FINANCIÈRE DU JARDIN. LXXXIIL Les autres recettes réalisées par l’exploitation ont été normales. Nous devons cependant vous faire remarquer que la grande affluence de visi- teurs (928639 visiteurs) a augmenté très notablement les recettes du tramway et aussi de quelques autres articles de notre budget. Enfin, nous devons mentionner le chiffre de 8 524 fr. 30, produit par les capitaux placés en attendant le moment de les employer. Ces capi- taux provenaient, vous ne l’ignorez pas, du produit des Obligations nouvelles que nous avons négociées en usant des pouvoirs qui ont été conférés au conseil dans les dernières assemblées extraordinaires. En résumé, l’ensemble des recettes de l'exploitation a donné un pro- duitototal de... ....... SAS To ONE ce de fr. 866.428 80 Les Échireo ocre le chiffre der ARBRES fr. 168.126 35 En conséquence l’exercice donne un excédent de RÉCERTESIAER E eh aie ane e ae à a 41e 0 Pere Se ete ie fre 98.302 45 Nous avons maintenant à vous présenter le Bilan arrêté à la date du 31 décembre 1886. Bilan au 31 décembre 1886. ACTIF. Création du Jardin. Dépenses faites pour la création du Jardin... 1.024.110 50 Constructions exécutées antérieurement à l'exercice 1886. Montant de ces constructions. .............. 721.716 38 Constructions exécutées depuis 1886. Montant de ces constructions............... 30.247 50 152.023 88 Valeurs réalisables. PTE 00 Lo OO RE UNS CRE RE EEE 411.786 90 AHHEDNIMIUNMENTENES eee en so0e ee leds 224.019 90 : bonnement non Ut. ARE uen 10.000 » { 597058 90 Mobilier. ......... RTS ER EE ais ace 211.247 10 ) Débiteurs divers. (AIRE ES SR PE EEE 1.033 90 Effets à recevoir...... dédie ser desde D) 997.191 58 Domplestde/Banque.. de -lee...-esc cs 144.374 93 \ DOMPLESEÉINErS Te 2 Me naine stef 81.783 45 / Souscripleurs d’Actions. Versements à appeler sur 1000 actions du Jardin (emission 1886)... 7... 250.000 Portefeuille. Valeurs diverses en portefeuille.......,..... 509.310 60 Sommes à amortir. Dépenses diverses à amortir................ 197.636 95 ROTAE MIS A RE UESR 3.111.397 41 LXXXIV SOCIÉTÉ NATIONALE D CCLIMATATION. PASSIF. Engagements sociaux. CAPITAL-ACTIONS. 2000 actions à 500 fr...................... 1.000.000 » 1009, » (émission 1886) libérées de 250 fr........ trhcddet .:... 250.000 Versemeuts à appeler sur lesdites APUONS RCE ECÉEE 250.000 500.000 » 1.500.000 » Capilal employé en constructions antérieurement à 1886. Re OPEL Ole 10 net AU 115.886 88 Engagements envers les tiers. (A TERME) Emprunt 1876 : 647 Obligations du Jardin, 1376, à 470 fr. (Solde des 1060 obliga- tions émises sur l’emprunt autorisé de 1200).22724..2 02 ARR ANMornralr, 304.090 » Euwprunt 1886 : 2000 obligations du Jardin de 1886, à 455 fr. (émises sur l’emprunt AULOPISÉ de D, 000) PEN CT REP 910.000 » 1.214.090 » (EXIGIBLES) | CRÉONCERSNUVEES EC ET EL E eee 250.462 73 Réserve. 5 °/, du bénéfice de l'exploitation en 1883 : (MOSS) EEE MR MS sais . 0.406 80 o ‘/, du bénéfice de l’exploitation en 1885 (220010) 2. EC One eee 211 O5 5 °/° du bénéfice de l’exploitalion en 1886 (OBS MSN CRE ROSE RES 4.915 10 10.532 95 MR 3.790.972 56 Excédent de l'actif. .......,..... 56.354 85 HORATo Do ee cecoevponoc 3.111.327 41 PASSIF Vous voyez figurer au passif du Bilan : A. — Les engagements sociaux, c’est-à-dire le capital fourni par les actionnnaires, soit un million cinq cent mille francs. Ce chiffre se décompose en deux parties. Il est formé : 1° d’un million de francs initialement fourni par les actionnaires lors de la consti- tation de la Société; 2° du montant des mille actions nouvelles dont le Conseil a autorisé l’émission conformément à la résolution que vous SITUATION FINANCIÈRE DU JARDIN. LXXXV avez prise dans l’Assemblée générale en date du 21 avril 1883. Sur jes 500000 francs représentant la valeur des mille actions nouvalles, 250000 francs seulement ont été appelés; vous voyez figurer à l’actif le montant des versements qui pourront être demandés un jour aux actionnaires, si les circonstances le rendaient nécessaire. B. — Le capital employé en travaux neufs depuis la création du Jardin zoologique d’acclimatation figure dans votre passif pour 145 886 fr. 88. Cette somme représente l’amortissement des immobili- sations que vous avez faites successivement sur le sol municipal en emploi des bénéfices réalisés par l’entreprise depuis son origine. G. — Les engagements que nous avons envers les tiers peuvent être divisés en deux parties : 1° Les engagements à terme, c’est-à-dire les emprunts que nous avons contractés. ; a. — Sur l’emprunt de 1876, déduction faite des obligations amorties jusqu’au tirage du 15 décembre (1886) inclusivement, il reste dû 304090 francs. Au 1° janvier 1887, quatre cent treize (413) obligations avaient été successivement extraites de la roue et remboursées. b. — Usant des pouvoirs qui lui ont été conférés par l’Assemblée générale en date du 9 juillet 1886, votre conseil a décidé l’émission d’un nombre d'obligations important en vue de pouvoir se procurer les ressources nécessaires à l’accomplissement des travaux projetés et dont, à diverses reprises, nous vous avons déjà entretenus, messieurs les actionnaires. L'émission de ces obligations a été divisée en plusieurs séries. Dans le courant de 1886, nous avons pu en négocier 2000 au prix de 455 francs, vous voyez le produit de la vente de ces obligations figurer au passif pour 910 000 francs. Si nous réunissons le produit de la vente de 2000 obligations de SD ER ere ecee cesse voue ee eee le. 1010000 au montant des 647 obligations de 1876 non encore RÉAMAMSEES des oem eee etai NDLR mo © à elioueie cie ouieio) ae 304.090 nous voyons que nos engagements à terme envers les tiers s’élevent à la somme de................,...., fr. 1.214.090 2 Les engagements exigibles de la Société s'élèvent à la somme de 250 462 fr. 73. Nous devons vous faire remarquer l'amélioration qui s’est produite dans notre bilan : en effet, les engagements exigibles comptaient l’an dernier dans le passif pour 606063 francs. C’est une diminution de près de 60 pour 100. D. — La réserve statutaire, compris le prélèvement de 5 pour 100 sur les excédents de recettes de 1886, s’élève à la date du 31 décembre dernier à 10 532 fr. 95. LXXXVI SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. ACTIF L’actif porté au bilan qui vous est Soumis comprend : les dépenses faites pour la création du Jardin, c’est-à-dire 1 024,110 fr. 50, et les sommes employées en travaux neufs et en appropriations diverses depuis l’origine de la Société. Leur importance est de 721776 fr. 38. C'est-à-dire que la création et les développements ultérieurs de l’éta- blissement que vous avez fondé sur la concession municipale ont occa- sionné à la date du 31 décembre 1886 une dépense totale de 1 745 886 fr. 88. Ce capital immobilisé figure à votre actif pour représenter le capital initial qui a été fourni par les actionnaires de l’origine et aussi pour clairement établir l'emploi des bénéfices réalisés successivement par l'exploitation (1). Mais nous ne devons pas oublier que nous avons seulement la jouis- sance (pour un long temps, il est vrai) de l’établissement créé, puis- (1) Résultats annuels de l'exploitation du Jardin zoologique daceHnataon de 1860 à 1886. Insuffisance Excédent des recettes. des recettes. Fe (SAMOIS) MEN NE 4,982 40 étinte So diet. AO 39.341 54: nd ide M ETO Re un cie 90.186 17 ABODPLREPENPERNNR R EAE 78.461 52 186402. raevert 28h Lu 52.967 88 MOOD. A ht. 15 053 05 » » TOO a en ee : : 95.217 65 ARS on RS 45.243 70 ARS DS DS D mn à 40.145. 64 » » SOON EE A re cave 19.608 .» ASTON EI LEE ALES LESRTE AM SEE 51.799 85 » » AS User section 41.551 16 » » ASE RE rente et a ne ete cb 29.356 et ASTON MS ART ne 31.250 05 SOUL bole DO den NI CS ES ie, Là 40.382 40 STORE en le are ee LU 97.151 60 » nn) TOME à DR RE EU ER ne . 47.004 . 75 ASTM RER EE EE Go 83.852 05 LOTS De TE CE 96.049 90 à OU PERRIER ne re : 91.734. 88 . De ee 602 SR a io: à 46.829 80 » » 1881... PAR, SMS 102.746 20 1SS2 MR ee Ho deo0aodo + AE 416.295. 65 ROSE A RL ae à A NtTUS 108.135 85 AIS PE to ro 27.063 80 » » LS SD A AU ne NE en 4.990 70 LSSGAARMAEE LE IMAENE ON 98.302 245 HOME S SC 80000000 341.935 78 1.112.534 ..86 Le total des insuffisances de recettes, les années 1870 et. 1871 (Guerre franco-allemande et Commune) comprises, est de 341 935 fr. 78. Le total des excédents de recettes réalisées est de 1 112 534 fr. 86. Depuis son commencement jusqu'au 1° janvier 1887, l'exploitation a donc produit 770 599fr. 08 de plus qu’elle n'a coûté. . SITUATION FINANCIÈRE DU JARDIN. LXXX VII qu'en 1938, dans cinquante-deux ans, il fera retour à la Ville avec tous les aménagements divers qu'il contiendra. Pour expliquer clairement cette situation, nous avons fait figurer au passif, cette année, comme de coutume, un chiffre absolument égal aux sommes employées en immobilisations et qui sont inscrites à l'actif. : : Cette manière d'établir nos comptes, absolument sincère, a cepen- dant été l’objet de certaines observations qu'il n’est pasinutile de vous faire connaitre. Les chiffres que nous inscrivons dans nos bilans, les explications que nous fournissons plus haut, dans les mêmes termes que dans nos précédents rapports, sont, si l’on peui dire ainsi, l'exposé rigoureuse- ment vrai, absolument exact, de la vie de la Société depuis sa fonda- tion. On peut reconnaître cependant qu’il eût été à propos d’amortir pro- gressivement la valeur qui représente les dépenses faites pour la création du Jardin et qui figurent à notre actif pour 1024110 fr. 50. En effet, à l’expiration de la concession, cet actif sera pour nous sans aucune valeur, puisque, nous vous le disions tout à l'heure, la Ville de Paris, en 1938, prendra possession de l'établissement que vous avez créé avec tous les aménagements divers qu'il contiendra alors. Notre concession totale ayant une durée de quatre-vingts ans, le chiffre qui nous occupe devrait figurer dans nos comptes, diminué d’au- tant de quatre-vinglièmes qu’il s’est écoulé d’années depuis que la Société est en jouissance de la concession du Jardin, c’est-à-dire de vingt-huit quatre-vingtièmes. ‘Par conséquent, il y aurait lieu de défalquer du chiffre de 1 024110 fr. 30, la somme de (un 80° — 12801 fr. 40 X 28 —) 358 439 fr. 20 et les sommes employées à la création du Jardin devraient alors figurer à l’actif seulement pour 665 671 fr. 30. Mais si nous adoptions cette manière de procéder, rationnelle il faut enconvenir, pourrions-nous agir pour les dépenses faites au cours de lexploitation, pendant les vingt-huit années écoulées, autrement que pour les dépenses représentant la création du Jardin. Vous ne le pen- serez pas ! Depuis que le compte « création du Jardin » est clos, nous avons, à ce jour, dépensé en travaux neufs 721 776 fr. 38. Cette somme, dans notre hypothèse, devrait figurer à l'actif diminuée de vingt-huit quatre- vingtièmes, c’est-à-dire de (un 80° —9022 fr. 20 X 28 —) 252621 fr. 60. Elle compterait donc à l’actif du bilan seulement pour 469154 fr. 78. De ces explications il résulte que notre actif représentauf des dépenses faites pour constructions jusqu'à ce jour serait réduit de 1745886 fr. 88 à 1134826 fr. 08, c’est-à-dire qu'il serait affaibli de 611060 fr. 80. Mais sous peine d’amortir deux fois la même somme, il nous faudrait LXXXVIIL SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. annuler la somme de 745886 fr. 88, portée à votre passif en représenta- tion des sommes employées en travaux neufs, au cours de l’exploitation, depuis que le compte création du Jardin est clos. Pour rendre ces explications plus claires, nous les re sous forme de tableau. NOTA. — Il y a lieu de faire remarquer que les travaux neufs ne sauraient être amortis de 28 quatre-vingtièmes, car pour la plupart ils sont récents et. leur amortissement doit dater seulement du jour où les sommes employées figurent dans les comptes. ÉTAT ACTUEL DES COMPTES ACTIF Gréationtdu)lartdine sets s.ceLenee sic cer: cs 1.024.110 56 Constructions exécutées antérieurement à 1886. 721.776 38 Constructions exécutées depuis 1886.......... 30.247 50 752.023 88 Valeurs réalisables: Nat nie Abe NO MD. 857.053 90: Débiteurs:. divers achat ile ee UNE A M er 227.191 58 Souscripteurs{dtactions. etc: ceceL Cr ere. 250.000 » Portefeuilles. secrets ane etienne tee 509.310 60 Sommes à amortir....................... PRAIRIE LR Pa, HOer 157.636 95 Dot pien rie sn 3.111.327 AL PASSIF. Engagements sociaux, capital actions..................... 1.500.000 » Capital employé en constructions antérieures à 1886....... 145.886 88 Engagements envers les tiers à terme.................... 1.214.090 » Id. CXIGIDIES UN REULUMRRREE | 250.462 73 RÉSERVER ne eee cote JA REA AR SR ue 40.532 95 Excédentade lacher eneeeererercere-ce-telccec cer cccre 06.354 85 Totalf AE BURN 3.111.327 4% MODIFICATION ÉTUDIÉE ACTIF Création UT ardin ee. NCA EAU CS HD RL A 665.671 30 Constructions exécutées antéricurement à 1886. 469. A54 78 Constructions exécutées depuis 1886. ......... 30.247 50 499.402 28 Valeurs réalisables......,......,........ FR 857.053 90 DÉéDILEURS AIMONS EE ree net la date ce ne © vciure Blolnles Une es ne 297.191 58 SOUSCTIPIEUTS NA AC HONS ER eee ne MERE EN 250.000 » Portefeuilles As n REMPARTS R AR A RÉ RE LE 509.310 60 SOMMES AI AMONT see eee eee UE AL EE EIRE AE 197.636 95: MROLAL ERP RS LS 3.166.266 61 SITUATION FINANCIÈRE DU JARDIN. LXXXIX PASSIF. Engagements sociaux, capital actions..................., . 1.500.000 » Engagements envers les tiers à terme..................... 1.214.090 » Id. ERNNIES ASE ENT SE sRes 250.462 73 RCA SOL TRE cobonodoges oobvuuteE DROITE 060 0 10.532 95 Excédent de l'actif : 1° Résultant de l'amortissement par annuités des immobilisations faites sur la concession DORE TES EE ET DRE TRE ....... 134.826 08 3% Résultant des bénéfices réalisés dans l’exer- CICOR LS SQL ART AA AN CANIN TNR LU) Fe ... 56.354 85 191.180 93 LRO RER ÉRACRA CERN PIE ARTE 3.166.266 61 Le tableau ci-dessus fait voir que l'actif social, si l’on appliquait le “iode de comptabilité étudié, se trouverait augmenté de 134 826 fr. 08. Vous comprendrez, messieurs, l'importance des observations que rious avons eu l'honneur de vous soumettre, car elles établissent {éremptoirement que le capital social se trouve actuellement réguliè- sement et complètement représenté. C’est ce que nous avions en vue d'établir aujourd’hui. Mais, messieurs, revenons au bilan de 1886. A.— Les constructions nouvelles exécutées dans le dernier exercice ont eu peu d'importance. La dépense s’est élevée à 14 633 fr. 80. Elle comprend l'amortissement de la construction du manège et de la maison du chenil et aussi quel- ques dépenses sans importance. CONSTRUCTIONS NOUVELLES FAITES EN 1886. Amortissement de la construction du manège... 7.761 80 Amorlissement de la maison du chenil.......... 3.934 » D'ÉPERSCSITINCRS CS ER RE ARC NEUR CERTE 2.938 » OLA RE RER ES ...…. 14.633 BU Nous avons aussi à vous entretenir du compte de travaux neufs que uous avons qualifié : Constructions exécutées depuis 1886, et qui figure à l'actif pour 30 217 fr. 50. Les sommes qui y figurent sont relatives aux travaux actuellement en il # FN: PC nas LE 4e jo bas f j ten CU ——— 7" EEE dé FRE de ren 4: «htinués aoioishquil ei rte ÉEERTR CN ARE SE w ù ‘ _ d à AT HET 2. , ka . o à r n'a ne \ ” BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ (1) UN ‘MOT SUR L'ÉLEVAGE DES AUTRUCHONS EN ALGÉRIE Par M. Lucien MERLATO J'ai lu avec intérêt la relation de M. le D' Valtat, publiée dans le Bulletin du mois de décembre 1885, sur la composi- tion élémentaire des os des Autruchons morts à la suite de la maladie dite « des pattes », os qui lui avaient été soumis par M. Laloue. En rapprochant les faits énoncés dans sa lettre par M. La- loue des résultats que j'ai obtenus moi-même au parc de Ain-Marmora, situé également aux bords de la Méditerranée et à 8 kilomètres à peine de celui de Zéralda, j'y trouve une confirmation de plus aux observations qui m'ont conduit à (1) La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. 4° SÉRIE, T. IV. — Janvier 1887. 1 9 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. l'emploi du phosphore, traitement que j'ai déjà eu l'honneur de communiquer à notre Société. Il existe un fait indéniable, c’est la difficulté de l'élevage des jeunes. Le parc de Zéralda regrette la perte de tous ses élèves de 1884, et sur les vingt-quatre naissances de 1885 les résultats n’ont pas été bien satisfaisants, et toujours par les pattes. Ceci sous le régime des phosphates. À Aïn-Marmora la mortalité par la même cause a été nulle chez des sujets préventivement traités au phosphore. A Zéralda on n’a agi que sur des poussins naturels, conduits par les couples qui sont d’une grande docilité, et les soins ont toujours été prodigués par la même personne pralique- ment très au courant des Autruches. À Aïn-Marmora la moitié des élèves ont été couvés et élevés artificiellement, et j'ai abandonné le parc à moitié élevage, ne laissant que des instructions à mon successeur M. Billy, qui, jusqu'alors, n’avait pas eu l’occasion de s’occuper d’Autru- ches. Il est de mon devoir de le remercier ici de la manière intelligente avec laquelle il a mené à terme cet élevage. Ceci a au fond plus d'importance qu’il ne paraît, car, quoi qu'on en dise, il y a plus de difficulté à élever un animal arti- ficiellement que naturellement, et le changement de la per- sonne qui s’en occupe ne fait qu’augmenter les difficultés. En fait de reproduction, ou, pour mieux dire, de nais- sances, l’Algérie a toujours donné de bons résultats ; mais, pour élever ces poussins et augmenter d’une manière efficace le cheptel, Les résultats ont toujours été moins que médiocres. Lorsque, après tant d'années d’essais continuels, on en est réduit là, 1l faut bien avouer que le pur et simple élevage naturel n’est pas possible, et que pour arriver à bien il faut l’aide de l’homme. La lettre de M. Laloue, qui accompagne le travail de M. je D' Valtat, est le premier aveu public de cette vérité, — il faut lui en savoir gré. — M. Laloue reconnaît la nécessité d’un traitement et il se prononce pour les phosphates. Pour ma part, j'ai reconnu la même nécessité dès la pre- SUR L'ÉLEVAGE DES AUTRUCHONS. J mière année, J'ai essayé timidement la seconde et j'ai étendu le traitement du phosphore à presque tous les nouveau-nés à la troisième et dernière année de mon séjour en Algérie. Les deux procédés sont aujourd’hui publiés. Je ne pour- rais plus continuer ce genre de recherches, car je me suis complètement retiré des colonies, mais la voie est ouverte et les résultats définitifs ne peuvent plus se faire attendre long- temps. La maladie dite, à tort, des pattes, n’est autre, je le répète, que le rachitisme. Si l’on avait bien voulu examiner le sque- lette entier des Autruchons qui se cassent les pattes (sauf les rares cas d'accidents bien entendu), on se serait vite aperçu que tout Le système osseux était défectueux, on aurait trouvé les fontanelles dans un état d’ampleur et de moilesse anor- males, l’'épine dorsale déformée, les côtes moins saillantes qu’à l’état normal. Pourquoi l’a-t-on appelée maladie des pattes? C’est tout simplement parce que ces membres, obligés de supporter le poids entier de l’animal et soumis à des chocs continuels dans les courses, se déforment plus visiblement dès que les os commencent à se ramollir et sont ceux qui sont, pour les mêmes causes, les plus sujets à fracture. Je ne veux pas revenir sur un fait désormais reconnu, — l'inutilité absolue des phosphates dans les affections rachi- tiques, — mais je me permettrai d'appeler l'attention des éleveurs sur une vérité élémentaire trop souvent et trop long- temps oubliée par les éleveurs d’Autruches: c’est que tout animal sain et convenablement nourri trouve dans ses ali- ments tous les éléments nécessaires à la formation de son corps; et si une de ses parties apparaît mal nourrie (ce serait le cas des os ici), c’est que cette partie est elle-même malade et ne s’assimile pas, ou s’assimile mal les aliments ou les élé- ments qui doivent la constituer. En confirmation de ceci, je ne puis mieux citer que les recherches de M. le D' Valtat, auquel M. Laloue a soumis des échantillons d’os de poussins morts. M. Valtat y a retrouvé, à très peu près, la quantité normale de phosphate de chaux. // SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. C’était, du reste, à prévoir, et je puis affirmer que la même quantité aurait été également retrouvée chez des animaux n’ayant pas été traités aux phosphates comme l’ont élé ceux en question. Du moment que l’Autruchon reçoit comme nourriture et en quantité suffisante des graines et de la verdure, il n’a pas besoin de suppléments artificiels pour constituer ses os. Et si ses cartilages osseux ne se solidifient pas ou se solidifient d’une manière anormale et deviennent spongieux ou friables, c’est aux fonctions de la nutrition locale, de la nutrition des os qu'il faut s’en prendre. Les matières calcaires ne font pas défaut, — elles sont là, dans le cartilage, M. Valtat les y a retrouvées, — mais, au lieu de constituer un tissu ferme, compact, normal, elles ne présentent pas de cohésion, elles occupent un volume plus grand qu’à l'ordinaire, elles sont molles, poreuses, anor- males; en d’autres termes, nous nous trouvons en présence d’une ossification déréglée, et l’administration de sels de chaux ne peut pas la régler. Je citerai à ce propos un exemple d’une certaine analogie avec l’ossification, c’est la formation de la coquille des œufs. À trois reprises J'ai guéri des Autruches qui pondaient des œufs hardés, non pas en leur donnant de la chaux, mais en les traitant par des toniques et des forlifiants. M. Lemoine assure obtenir des coquilles plus fortes de ses Poules en leur donnant de l’oseille. Par l'administration de sels de chaux on n'aurait obtenu aucun résultat, — on ne l’obtient pas, je l’affirme; — le sur- plus de chaux fournie s’en va avec les déjections. L'apparition du mal qui nous occupe, et quoiqu'il s'agisse toujours de rachitisme, n'offre pas les mêmes symptômes, ni la fin n’est pas toujours la même, quoiqu'elle soit inévitable- ment funeste. On pourrait presque dire qu’il y a autant de nuances qu'il y a d'individualités. Aussi, pour tracer un diagnostic du mal, je prendrai deux cas aux deux extrêmes de l’échelle rachitique; tous les autres ne sont que les échelons intermédiaires. SUR L'ÉLEVAGE DES AUTRUCHONS. ) 4e Rachitisme causant la fracture simple d’un os dans sa partie compacte. Dans ce cas, l'apparence extérieure est assez régulière; les pattes ne sont pas très visiblement déformées, le talon seul apparaît légèrement enflé (1). Après fracture, on retrouve l’état spongieux rachitique, développé seulement à une ou aux deux têtes de l’os qui sont légèrement injectées de sang, mais le tuyau (où la fracture a eu lieu) est de texture compacte, sans sang. En mesurant ce tuyau séparé des têtes, on trouve qu'il a le même diamètre qu'avant l’apparition du mal, c’est- à-dire qu’il correspond au tuyau du même os d’un animal deux mois plus jeune, et toute la structure fait supposer qu’à cette époque l'os entier était normal, mais que, depuis l’ap- parition du rachitisme, le tuyau est resté stationnaire, los n’a grandi qu’en longueur et non en grosseur, et les parties nouvellement formées dans le sens longitudinal sont d'autant moins fermes qu’elles s’'approchent plus des têtes, qui sont tout à fait spongieuses et élastiques. Dans ce cas, le rachitisme n’a pas eu le temps d’arriver à son maximum, car Le tuyau de os, quoique sain, est resté trop petit, trop mince, matériel- lement trop faible en comparaison du poids du corps, et ilya fracture simple de ce même tuyau. Aussi, et pour le même motif, l'os entier ne prend pas une courbure très prononcée, car il n’y a que les deux têtes qui peuvent se déformer, comme étant les seules parties flexibles. Je suis presque sûr que toutes les fractures de ce genre et dont le rachitisme est la cause indirecte, ont été considérées jusqu’à présent comme fortuites el confondues avec ces der- nières. En tous cas, 1l faut remarquer que toute fracture à une patte est cas de mort pour l'Autruche. 2 Rachitisme causant une fracture compliquée et presque désagrégalion d’un os entièrement ramolli et accompagné de gangrène. Ce cas se présente chez des animaux ayant un genu varum très prononcé, l'apparence externe des talons très enflée et la (1) Le talon, c’est-à-dire l'articulation, trop souvent et à tort appelé genou. 6 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. marche lourde. Cet état est quelquefois accompagné, j'en ai observé un, par le spasme dela glotte. L'accident final est une fracture accompagnée de déboitement à l'articulation du talon ou à celle de la cuisse, les muscles sont gangrenés, ainsi que la peau et la tête de l'os, où ses parties fracturées apparais- sent à découvert à travers tous les tissus en putréfaction. Après la mort, on ne retrouve plus aucune partie compacte dans l’os entier. L'état rachitique l’a complètement envahi et a détruit la cohésion dans toute sa masse. Tout est spongieux et injecté de sang, on dirait que les vaisseaux sanguins ont été coupés, tous les vides de l’os spongieux sont remplis de sang qui y stationne et se putréfie. Je regarde le déboîtement qui accompagne la fracture dans ce cas comme une simple conséquence de l’état de décompo- sition des tendons et des muscles. L’Autruchon, il est vrai, a une grande prédisposition à se déboîter le talon; mais, lorsque le sujet n’est pas rachitique, il est remis en quelques instants sans aucune suite fâcheuse pour lui. Quelle est la cause première de cette affection, ainsi que des œufs hardés ou à coquille défectueuse et de la goutte, ou dépôts calcaires dans les tissus, si fréquents en Algérie ? Je n’ai pas besoin de revenir sur l’ossification chez les pous- sins, il n’y a pas beaucoup à dire sur les œufs hardés, qui sont assez fréquents en Algérie; j'appellerai seulement l’at- tention de l’éleveur sur l’intéressante étude de MM. Bizard et Pommay: La gouite chez les Autruches, étude faite à Alger même, sur des animaux morts de cette affection. Je ne puis pas faire moins que de signaler cette relation entre les trois maladies, savoir que c’est l'élément chaux, un trouble dans la nutrition calcaire, qui est en jeu dans les trois. Trouble produisant comme effets : le rachitisme chez l’ani- mal en croissance; les œufs hardés chez la femelle adulte ; la goutte chez les animaux âgés. Les Autruches qui se trouvent au Caire sont de même ori- gine, même race si l’on veut, que celles existantes en Algérie. Au Caire, les œufs hardés, ainsi que la goutte, sont inconnus; SUR L'ÉLEVAGE DES AUTRUCHONS. y! le rachitisme, chez les poussins, tellement rare qu’on le né- olige complètement, et ses rares victimes sont confondues dans la mortalité ordinaire des poussins. Encore ces cas de rachitisme n’ont jamais un caractère si fortement prononcé qu’en Algérie. L'expérience m’a appris que le manque de grands parcours n’est pour rien dans les troubles calcaires; adultes et pous- sins vivent très bien dans des espaces très limités. Il est aussi très peu probable que ce soit question de nour- riture, car il serait difficile d'admettre que les plantes qui poussent en Éeypte soient favorables et que les mêmes qui poussent en Algérie soient défavorables à l’'Autruche. Question de température non plus, au moins d’une manière absolue. Quoique la moyenne annuelle du Caire soit supé- rieure à celle d'Alger, nonobstant celle-ci ne descend pas assez bas pour influencer l’accouplement, la ponte et là cou- vée naturelle. L’Autruche supporte bien cette température, et la reproduction de ces animaux dans tous les parcs algé- riens le prouve. La seule cause à laquelle je suis porté à donner une certaine valeur dans cette question, c’est l’état constant d'humidité de l'air en Algérie, pendant toute l’année, jour et nuit, quelques rares moments exceptés. C’est la comparaison de l’état hygro- métrique de l'air qui marque le caractère distinctif des deux climats. Les insuccès ont amené les recherches et celles-ci la dis- cussion et la publicité. Ce qui précède est le relevé de notes prises au Caire et en Algérie sur les poussins. Que mes collègues en fassent autant, ils abrégeront la durée des simples essais, trop longs déjà, et aideront efficacement à relever cette industrie. S'ils vou- laient bien calculer les pertes matérielles qu’ils subissent pour chaque année de retard, pertes dans le sens d’un béné- fice possible qui ne se réalise pas (car un parc à Autruches par lui-même ne peut pas perdre), je suis sûr qu'ils ne tarde- raient pas à publier intégralement et loyalement leurs expé- riences pour arriver à une conclusion d'autant plus impor- 8 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. tante et générale qu’elle serait appuyée sur des résultats obtenus en conditions différentes. L'idée du secret du métier en matière pareille est tellement mesquine, tellement fausse, que je ne comprends pas qu’on s’y arrête. Les entreprises sont françaises sur sol français. Les parcs de El-Hamma, Aïn-Marmora, Misserghin, Zéralda et du Planteur, représentent, comme ensemble, une somme assez importante; ils réunissent trop d'éléments de richesse pour qu’on sacrifie le tout à de petites vues personnelles ou à des économies mal entendues. Le jour où, par des élevages bien conduits et loyalement publiés, on aura démontré pratiquement la possibilité, la facilité même de mener à bien les Autruches en Algérie, ce jour-là cessera l’indifférence (très justifiée du reste) du colon pour l’Autruche, et ce ne sera que ce jour-là que les grands parcs trouveront des bénéfices inattendus, tout en contribuant à augmenter la richesse générale. RAPPORT SUR LES EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÊCHE D'ÉDIMBOURG ET DE LONDRES Par M. C. RAVERET-WATTEE Secrétaire des séances. (Suite.) Sans méconnaître, en effet, l'utilité, ou plutôt la nécessité d'opérations d’empoissonnement dans les cours d’eau qui ont été ruinés par une pêche abusive, on ne saurait se dissi- muler que ces travaux resteraient absolument inefficaces s'ils n'étaient secondés par une protection effective du pois- son. C’est un point que l’on a trop souvent méconnu, s’ima- ginant volontiers que toute la pisciculture consistait dans la production de l’alevin et qu'il suffisait de jeter un certain nombre de milliers de Truitelles ou de Saumoneaux dans une rivière dépeuplée pour y voir en peu de temps prospérer de nouveau le poisson. Quant au mode d’empoissonnement, il doit nécessaire- ment varier suivant les circonstances. D’après sir James Maitland, l’un des hommes les plus compétents de la Grande-Bretagne en pareille matière, l’importance du cours d’eau et le genre de nourriture que peut y trouver le pois- son doivent décider de l’âge des Saumoneaux à employer pour le repeuplement. Dans de l’eau de source très pure, courant sur un fond sableux, le plus simple et le plus éco- nomique serait de placer des œufs prêts à éclore sur un lit de gravier, où les alevins trouveraient, à leur naissance, des refuges nécessaires et, un peu plus tard, une nourriture appropriée à leurs besoins. Dans une petite rivière non ali- mentée directement par des sources, il convient d'employer 10 SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION. des alevins commençant à manger, que l’on met en eau peu profonde, bien courante, avec fond de sable. Mais, quand le cours d’eau est assez important pour que des alevins ne puissent pas s’y trouver en sûreté, il est nécessaire d’em- ployer des sujets d’un an, ou à peu près. Enfin, dans le voi- sinage des points où la marée se fait sentir, mais là seule- ment, on peut utilement employer des Saumoneaüx ayant déjà revêtu la livrée argentée avec laquelle ils descendent à la mer. Dans tous les cas, la température de l’eau, sa pureté au point de vue des matières en suspension ou en dissolution, les crues, etc., sont autant de circonstances dont il est indis- pensable de tenir compte, sous peine de compromettre com- plètement le succès des opérations d’empoissonnement. Quand on n’emploie pour celles-ci que des œufs embryonnés ou des alevins récemment débarrassés de leur vésicule ombi- licale, quelques appareils d’éclosion constituent tout le maté- riel nécessaire et l’installation peut être réalisée à peu de frais. Si l’on doit employer des sujets plus âgés, des bassins d’alevinage deviennent nécessaires ; il faut se préoccuper de ja nourriture des jeunes poissons, et les soins à leur donner sont plus nombreux. Enfin, si l’on doit empoissonner avec des sujets prêts à se rendre à la mer, il faut que les bassins d'élevage puissent être mis en communication avec les eaux à repeupler, car le transport de Saumoneaux âgés de plus d’un an serait difficile et dispendieux; il faut, en outre, que ces poissons trouvent dans les bassins une alimentation suffi- sanie, ce qui n’est pas toujours chose aisée. La nourriture du poisson, et surtout sa nourriture en captivité, voilà la grosse question de la pisciculture. Pour le Saumon, il serait, en outre, utile d’être mieux renseigné qu’on ne l’a été jusqu’à présent sur sa nourriture en eau salée. Nourriture. Les pêcheurs et les pisciculteurs de la Grande-Bretagne, bien mieux placés que les nôtres pour étudier les mœurs et les habitudes du Saumon, ont fait d'assez nombreuses obser- EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÊCHE. 41 vations sur la nourriture de ce poisson aux diverses époques de son existence. Toutefois, bien des points restent encore fort obscurs dans cette question, qui présente une réelle importance au point de vue du rempoissonnement. Comme le fait très justement remarquer sir James Maitland, dans un excellent travail sur la culture des Salmonides (1), c’est seulement par une étude sérieuse de l'alimentation et des habitudes du Saumon en eau salée qu’on pourra régler d’une façon véritablement rationnelle certaines parties de la légis- lation sur la pêche qui intéressent directement la question du repeuplement. « On est en droit de croire, dit le même auteur (2), que, dans les eaux salées où leur développement est très rapide, les Saumons se nourrissent surtout de Spratts et de jeunes Harengs. » Telle est également l’opinion émise dans un mémoire présenté à la Scotch Fisheries improvement Association (3), par M. W. Anderson Smith, qui s’exprime en ces termes : « Il est probable qu’à la mer, au moins sur beaucoup de points, ils (les Saumons) s’engraissent surtout aux dépens des Harengs. La grande rapidité de leur croissance en eau salée semble l'indiquer. Mais, quand ils se rapprochent des côtes, ils paraissent déjà prendre beaucoup moins de nour- riture. Il y a lieu de croire que les voyages qu’ils font à la mer ont surtout pour but de leur assurer une alimentation abon- dante et substantielle ; ils la trouvent au milieu des bancs de Harengs, poissons dont la chair huileuse les engraisse rapi- dement, et c’est lorsque, gorgés de cette nourriture, ils se sentent attaqués par des parasites, qu'ils remontent en eau douce (4). Le fait qu’un séjour de six semaines dans la mer (1) Sir James Ramsay Gibson Maitland, Bart., On the Culture of Salmo- nidæ, Londres, 1883. (2) Loc. cit. (3) Local movements of the Salmonidæ, a paper read at the half-yearly meeting of the Scotch Fisheries improvement Association, Edinburgh, 30 No- vember 1885, by W. Anderson Smith, Ledaig, Argylishire. (4) « La Truite de mer ou Truite saumonée qui, en eau salée, vit aussi de Harengs, ne s’engraisse pas autant que le Saumon sous l'influence de ce ré- gime. En eau douce, elle est un des plus formidables ennemis des tout jeunes 19 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. leur suffit pour augmenter en poids de plusieurs livres, dé- montre bien qu'ils y trouvent une nourriture copieuse, que le Hareng, si prolifique et à chair si nourrissante, peut seul leur fournir. » M. Frank Gosden, auquel ses travaux de pisciculture ont permis de faire d’intéressantes observations sur les habitudes du Saumon, estime, lui aussi, que ce poisson vit surtout de Harengs et de Spratts, lorsque les circonstances le lui per- mettent. « Quand on voit, dit-il (1), beaucoup d’Hirondelles de mer (Sterna hirundo) dans les estuaires, on est presque toujours sûr d’y trouver aussi beaucoup de Saumons; les uns et les autres y sont attirés par une grande abondance de Spratts et de jeunes Harengs, lesquels, je m'en suis assuré, constituent la principale nourriture du Saumon avant l’époque de la remonte en rivière. Lorsque je m’occupais, avec M. Frank Buckland, de la récolte des œufs, j'ai vu très sou- vent les Saumons que nous capturions dégorger le contenu de leur estomac; c'était toujours de jeunes Harengs et des Spratts, facilement reconnaissables à leur nature huileuse. En 1874, sur la demande de M. Buckland, j'ai examiné l’es- tomac de 290 Saumons de l’Exe, ainsi que de 150 Saumons et de 50 Grilses du Dart; j'y ai trouvé invariablement des Harengs, des Spratts, des Équilles et des Crevettes. » M. le D' Francis Day s’est également occupé de cette question dans son excellente Histoire naturelle des Poissons, des Iles Britanniques (2). « Le Saumon, dit-il, doit trouver pendant son séjour dans la mer une nourriture variée et très abondante, si l’on en juge par les dépôts graisseux qu’il accu- mule autour de ses appendices pyloriques, et aux dépens desquels il vit quand il est remonté en eau douce, au moins jusqu’après le frai. Dans l’estomac des Saumons que j'ai examinés, j'ai trouvé des restes de Lançons, de Harengs, de Crustacés et d'Échinodermes. Jardine constate que, sur la Saumons, dont elle détruit des quantités considérables. D'où la nécessité d’agir avec une prudence extrême dans les travaux d’empoissonnement et de ne jamais introduire la Truite de mer dans les rivières à Saumon. » (1) Land and Water du 21 novembre 1885, p. 486. (2) The Fishes of the Great-Brilain and Ireland, Londres, 1878. EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÊCHE. 13 côte du Sutherland, des Saumons se prennent fréquemment aux lignes tendues pour les Eglefins et amorcées avec des Lançons. En Irlande, on voit souvent le Saumon mordre aux lignes amorcées avec des fragments de Maquereau pour la pêche du Mulet. Morris rapporte avoir capturé en rivière, près de la limite de la marée, des Saumons dont l’estomac contenait plusieurs Harengs de forte taille. En général, on trouve peu de chose dans l’estomac de ceux qui sont en rivière, et le tube intestinal est toujours invariablement vide chez les sujets en frai. « Les jeunes Parrs mordent parfaitement à toute espèce d’appât et par tous les temps, alors même que la Truite ne mord pas. Souvent on trouve leur estomac rempli de larves d'insectes aquatiques. M. Tegetmeier rapporte (1) qu’en 1868 les Smolts lächés en rivière au mois de mai par l’établisse- ment de Stormontfield étaient beaucoup plus gros que d’ha- bitude, par suite de la nourriture spéciale dont ils avaient profité. Les herbes aquatiques des étangs d’alevinage s’é- taient couvertes d’une abondance extraordinaire de Limnées (Limnea peregra), et ces Mollusques avaient fourni aux Sau- moneaux une nourriture qui leur convenait mieux que les rations de foie de bœuf bouilli et râpé dont les alevins des années précédentes avaient dû se contenter. » Propriétaire d'importantes pêcheries de Saumons sur la Tweed, M. David Milne-Home, de Milne-Graden (Berwickshire), l’un des hommes qui se sont Le plus occupés du Saumon dans la Grande-Bretagne, estime que les Saumons mangent fort peu ou pas du tout quand ils remontent en rivière. « À cette époque, dit-il (2), on ne trouve rien dans leur estomac, sauf quelquefois les restes de ce qu’ils ont mangé étant encore en eau salée, c’est-à-dire de l’alevin d'Églefin, de Colin et de Morue, des Harengs, des Arénicoles, des Lançons et des fragments de Méduses. Les pêcheurs de nos côtes affirment qu’à la mer les Saumons se nourrissent beaucoup d’un peut (1) Proc. Zool. Soc., 1868. (2) David Milne Home, F. R. S. E., Salmon and Salmon Fisheries, Lon- dres, 1883. 44 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. Crustacé (le Mather ou Herring-Sile), dont l’abondance est parfois telle que l’eau en paraît colorée ‘et dont la présence annonce généralement celle du Hareng, attiré par cette proie facile. Le fait peut être exact, mais ce qui est absolument certain, c’est que chez les Saumons pris en rivière, même à 20 milles de la mer, on ne trouve guère comme contenu de l'estomac que des restes de jeunes Harengs. J’estime que, quand ils viennent frayer, ils ne prennent aucune nourriture et qu'ils vivent alors de leur propre graisse, laquelle diminue peu à peu et finit par disparaître ; aussi leur chair perd-elle rapidement de sa qualité (1). » Partout nous trouvons la même manière de voir. « Je ne puis, dit M. le D' F. Miescher-Rüsch (2), qu’adopter l’epi- nion d'après laquelle les Saumons adultes se passeraient complètement de nourriture en eau douce, tant qu'ils n’ont pas frayé, et ne mangeraient qu'exceptionnellement après le frai. Jamais je n’ai trouvé de nourriture dans l’estomac de ceux que l’on prend en Hollande, tandis que ceux que l’on pêche dans la Baltique et dans la mer du Nord sont toujours gorgés de poissons. Je conseillerais donc de vider le Saumon pêché en mer, quand il doit être expédié au loin; tandis que cette précaution est inutile pour celui que l’on prend en rivière (3). » De son côté, M. Widegren nous apprend (4) que « dans la (1) Doit-on attribuer à des différences de nourriture ou à l’existence de plusieurs races, les qualités spéciales et les caractères particuliers qui dis- tinguent entre eux les Saumons de provenances diverses? Toujours est-il que sur les marchés d'Allemagne, on désigne soigneusement les Saumons par le nom du fleuve d’origine : Rheinlachs, Oderlachs, Elblachs, etc., et le prix en est plus ou moins élevé, selon la provenance. On prétend que les connaisseurs savent distinguer le poisson même quand il est fumé. Le Saumon du Rhin, le plus estimé de tous, est, en effet, le plus beau d'aspect et le plus savoureux. Le Saumon de la mer du Nord est semblable à celui de l’Elbe ou du Weser; il ne doit pas être confondu avec le Sfrandlachs, ou Silverlachs, qui se pêche dans les mêmes eaux et qui est la Truite de mer (S. Trulta). (2) Zur Lebensgeschichte der Rheinlachses im Rhein, 1880. (3) On prend dans beaucoup de pays plus de soin que chez nous pour la conservation des produits de la pêche. En Irlande, on a l’habitude de tuer le Saumon dès qu’on le tire de l’eau. Les pêcheurs se servent pour cela d’une sorte de maillet nommé priesting stick, dont ils frappent le poisson sur la tête. (4) H. Widegren, Kort Vügledning für estersjo-Fiskets ratta vard och bedrif. vande, Stockholm, 1874. EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÊCHE. 15 Baltique, les jeunes Saumons qui arrivent à la mer, aussi bien que les adultes, vivent de petits poissons : jeunes Ha- rengs, Lançons, Éperlans, etc. Pour la pêche du Saumon, c’est généralement le Hareng qui est employé comme appât. » Ces renseignements sont d’ailleurs pleinement confirmés par M. le ‘professeur Malmgren, dans un intéressant mémoire sur les migrations du Saumon dans la Baltique (1). A différentes reprises, les inspecteurs des pêcheries de la Grande-Bretagne se sont occupés, eux aussi, de la même question. Mais les renseignements consignés à ce sujet dans leurs rapports ne sont pas plus concluants que ceux qui proviennent d’autres sources. « Je crois, dit M. Frank-Buckland (2), que les Saumons mangent peu en eau douce, et qu'ils vivent principalement de la graisse qu’ils ont amassée pendant leur séjour dans la mer. Toutefois ils acceptent des vers, puisque les pêcheurs du Trent et du Rhin emploient surtout les vers comme appât. La véritable nourriture du Saumon consisterait donc en Harengs, Spratts, Éperlans, Lançons, alevins de diverses espèces, Arénicoles, etc. » M. l'inspecteur Archibald Young croit (3) que les Saumons qui ont frayé et qui redescendent à la mer, — les Kells comme on les appelle en Angleterre, — ne prennent aucune nourriture et que c’est par conséquent à tort qu’on les a parfois accusés de dévorer les œufs ou les alevins de leur propre espèce. « Le surintendant dela rivière Forth, dit-il (4), M. Napier, qui, dans un but de recherches scientifiques, a ouvert plus de 200 Kelis, n’a jamais rien trouvé dans leur estomac qui püt justifier cette assertion. » Tout en reconnaissant qu’en effet on ne trouve jamais que très peu de chose, sinon rien du tout, dans l’estomac des Kelts, M. le professeur Huxley pense néanmoins qu’il est (1) Laxens (Salmo salar L.) vandringer à Ostersjün (Aftrick ur Sporten, n° 2, 1884). (2) Nineteenth annual Report of the Inspectors of Salmon Fisheries (England and Wales), 1879, p. 20. (3) Report. Salmon Fisheries, 1885, p. 206. (4) Loc. cit., p. 206. 16 SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. extrêmement possible « que ces poissons détruisent de l’alevin (1) ». D’autres auteurs sont plus affirmatifs sur ce point. « Je suis convaincu, écrit M. W. J. Bullok dans la Fishing Gazette (2), qu’en eau douce les Saumons adultes vivent beaucoup aux dépens des alevins de leur espèce; d’a- près un de nos plus vieux pêcheurs, jamais on ne réussit à en prendre à la mouche tant que l’alevin n’a pas quitté la rivière pour gagner les eaux salées. » Dans le Field du 19 sep- tembre 1885 (p. 438), M. H. J. Robinson Lease émet une opinion semblable : « J’ai trouvé, dit-il, une Truite de six pouces de long dans l’estomac d’un Grilse (3) de six lLi- vres un quart, tout nouvellement remonté en rivière; ce Grilse avait élé pêché à la mouche dans la Thurso, le 7 septembre; c'était une femelle. » On voit par ces différentes citations que, pour être con- venablement élucidée, la question de la nourriture du Sau- mon, tant en eau douce qu’en eau salée, appelle encore des observations faites avec soin. Si j'ai insisté — beaucoup trop longuernent peut-être — sur ce point, c’est en vue de faire ressortir combien, même simplement au point de vue pratique, 1l reste d’études à faire sur les habitudes, les besoins, etc., du poisson. On veut élever une espèce, cher- cher à la propager, à la rendre plus abondante, et l’on ignore en partie les conditions nécessaires à son existence; on ne connait même pas exactement en quoi consiste son alimentation habituelle, et si celte espèce prend ou ne prend pas de nourriture pendant son séjour en eau douce! Ennemis du Saumon. Comme tous les poissons, le Saumon compte une multi- tude d’ennemis, dont les déprédations causent très souvent (1) Report. Salmon Fisheries, 1885, p. 192. (2) Londres, 1885. (3) Nom donné en Angleterre au Saumon qui n’a encore été qu’une fois à la mer. On le reconnaît à son corps allongé, sa coloration argentée, sa queue fourchue, comme celle du Maquereau, et ses écailles taillées en diamant. Chez le Saumon tout à fait adulte, le corps est plus épais, la couleur moins brillante, EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÊCHE. A un préjudice sérieux aux pisciculteurs et aux propriétaires de pêcheries. En Écosse et en Irlande, la Truite notamment passe pour être très nuisible dans les rivières à Saumons. Elle fraye un peu plus tôt en saison que le Saumon et les sujets qui ont frayé montrent une voracité extraordinaire, laquelle se manifeste précisément au moment où, à son tour, le Saumon commence sa ponte. Les Truites affamées s’em- busquent près des bas-fonds servant de frayères, guettent les couples de Saumons reproducteurs et, dès que ceux-ci, après avoir terminé leur ponte, s’éloignent, elles boulever- sent les frayères et dévorent tous les œufs qu’elles peuvent trouver (1). Plus tard, elles causent non moins de tort en détruisant une grande quantité d’alevins qu'elles peuvent poursuivre jusque dans les endroits où l’eau est peu pro- fonde, alors que les Saumons adultes, en leur supposant les mêmes dispositions, ne sauraient le faire, à cause de leur taille beaucoup plus forte (2). Pendant le premier voyage qu'ils font à la mer, les jeunes Saumons deviennent fréquemment la proie d’ennemis d’une voracité insatiable. Les Hérons les guettent au passage; un peu plus loin, ce sont les Sternes (Sterna hirundo) et, dès qu'ils arrivent dans les estuaires, ils sont assaillis par les Colins (Merlangus carbonarius) qui, très nombreux sur cer- tains points, en détruisent des quantités considérables. Pour éviter, de ce côté, des pertes trop sérieuses, les commissaires des pêcheries de Saumon de la Tweed sont parfois obligés de prescrire la pêche de ces Colins, qui sont connus dans le pays sous le nom de Podlies et que l’on prend au filet (3). Dans une de ces opérations de pêche, où 6040 Colins furent pris, tirant sur le bleu-acier, la queue coupée à peine en croissant et l’écaille de forme ovale. (1) M. Holliday rapporte qu’en pêchant des Saumons sur les frayères pour récolter des œufs destinés à des travaux de pisciculture, il lui est arrivé de prendre une Truite dont l'estomac ne contenait pas moins de 460 œufs de Saumon si récemment avalés que plusieurs de ces œufs, mis dans des appa- reils d’incubation, arrivèrent à éclosion (Report. Salmon Fisheries, 1885, p. 135). Des faits semblables ont été très souvent constatés par d’autres pisci- culteurs (/bid., p. 128). - (2) Report. Salmon Fisheries, 1885, p. 132. (3) 1bid., p. 135. 4 SÉRIE, T. IV. — Janvier 1887. te 18 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. on constala que chacun de ces poissons n’avait pas moins de 8 à 10 Saumoneaux dans l’estomac (1). On peut juger, d’après ces chiffres, de la prodigieuse quantité de jeunes Saumons qui sont ainsi détruits chaque année. Faut-il s’éton- ner après cela que, sur les milliers d’alevins que l’on met en rivière, il y en ait si peu que l’on retrouve plus tard à l’état adulte. Du reste, ce n’est pas seulement quand il est jeune que le Saumon, pendant son séjour à la mer, est exposé à être dévoré. Il a, plus tard, à redouter la rencontre d’autres en- nemis, et, en particulier, celle de plusieurs espèces de Squales. Dans la Baltique, les pêcheurs se plaignent souvent des dépré- dations des Roussettes (Scyllium canicula), lesquelles s’a- charnent après les Saumons.et viennent dévorer ceux de ces poissons qui se sont pris aux lignes (2). Migrations. Une grande obscurité règne encore sur les habitudes du s 5 Saumon pendant les séjours successifs que ce poisson fait P J dans les eaux salées. Il est même assez étonnant que dans la Grande-Bretagne, où l’on s’est beaucoup occupé dela question du Saumon, où depuis longtemps fonctionne un service d’inspecteurs et de commissaires des pêcheries, qui portent leur attention sur les mœurs du poisson, on n’ait pu jus- qu'ici recueillir que des renseignements fort incomplets sur l'existence du Saumon dans la mer. (1) Ces Colins ont du reste, eux-mêmes, de nombreux ennemis, tels que les Baudroies, par exemple, qui tendent à en restreindre la pullulation. La Bau- droie, assez commune sur les côtes des Iles Britanniques, est un des poissons les plus voraces que l’on connaisse et l’on cite, à ce sujet, en Angleterre, des faits très curieux s'ils sont bien exacts. Presque tous les poissons, du reste, sont doués d’un robuste appétit. On voit au musée de l'Université de Dublin les squelettes d’une petite collection de poissons dont voici, paraît-il, l’histoire : Une Baudroie fut pêchée ayant dans le ventre une Morue de belle taille; celle-ci avait avalé deux Harengs, qui avaient eux-mêmes pris chacun plusieurs Spratts, et ces divers poissons étaient si bien conservés qu’ils devaient tous avoir été ingérés dans l’espace d’une demi-heure. (2) Le Land and Water du 4 août 1885 signalait (p. 339) qu’à Bornholm un pêcheur, en relevant ses lignes, n’y trouva que les têtes de douze Saumons qui avaient été dévorés par les Rousseltes. EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÊCHE. 19 « Les Smolts (1), dit M. Francis Day (2), suivent, en des- cendant, le bord des rivières; mais, arrivés à l'Océan, ils semblent chercher les profondeurs. » « Des habitudes du Saumon pendant qu’il est en eau salée, et des stations qu’il recherche, rien de positif n’est connu, écrit, de son côté, M. Walter Brackett (3). Ses mouvements restent un mystère. Les observations les plus suivies n’ont pas réussi à délerminer avec: certitude s’il reste près des côtes dans le voisinage de l'embouchure des fleuves, ou s’il va au loin dans la mer. Le fait qu’on n’en prend jamais au chalut où à la ligne, quand on pêche les poissons de fond en eau profonde, tandis qu’on en prend souvent, au contraire; dans les pêcheries ou filets fixes calés le long du rivage, loin de toute embouchure de rivière à Saumons, tend à prouver que ces poissons ne s’aventurent pas loin des côtes. Ils ne sont probablement attirés sur les points qu’ils fréquentent que parce qu’ils y trouvent la nourriture qui leur convient, laquelle consiste en toute dis de petits poissons, Capé- lans, Équilles, etc. » ? in observations sur les migrations des Salmionides (Saumon et Truite de mer) de la Tweed ont été faites par la Commission locale des pêcheries. En vue d’études sur la rapidité de croissance du poisson et sur les modifications de forme et d’aspect qui sont entraînées par l’âge, on prit long- temps soin de marquer, chaque année, un grand nombre de sujets, au moyen d'étiquettes métalliques attachées à la nageoire adipeuse. Des Saumons ainsi marqués dans la Tweed furent repêchés dans le firth de Forth, sur la côte d’Aber: deen, etc. Sur la côte anglaise, c’est-à-dire au sud de l’em- bouchure de la Tweed, on en prit à Holy Island, dans là Tyne, à Shields, et jusqu’à Yarmouth. Ce dernier cas est par- ticulièrement remarquable à cause de la distance parcourue. (1) Nom donné en Angleterre aux jeunes Saumons qui descendent pour la première fois à la mer. Dans quelques parties de la France, on les désigne sous le nom de Tacons. | (2) The Fishes of Great-Britain and Ireland. + (3) Zighteenth annual Report of the Commissioner on Inland Fisheries sol Massachusetts, p. 47. Boston, 1884, 920 : SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. Une Truite de mer pêchée dans le Whitadder (un desaffluents de la Tweed), le 29 mars 18592, ayant été marquée et remise immédiatement à l’eau, fut repêchée à Winterton, près d'Yarmouth, le 2 avril; elle avait ainsi fait 300 milles (environ 450 kilomètres) en quatre jours. Une autre Truite marquée dansle Whitadder le 10 mars 1880 fut retrouvée à Yarmouth le 5 mai suivant (1). : On doit à M. le professeur Malmgren, d’'Helsingfors, de très intéressantes observations sur les migrations du Saumon dans la Baltique (2). Par suite de la capture couramment faite dans presque tous les cours d’eau de la Finlande, — et surtout dans les fleuves tributaires de la partie la plus septen- trionale du golfe de Botnie, comme la Tornéa et la Kémi, par exemple, — de Saumons portant, soit à la bouche, soit dans les entrailles, des hamecçons et des fragments de lignes d’un modèle en usage seulement sur la côte allemande de la Baltique et dans les environs de Bornholm, M. Malmgren s’est trouvé conduit à penser que les Saumons des rivières finlandaises doivent, dans leurs voyages à la mer, fréquenter spécialement le sud de la Baltique, et que ce sont eux surtout qui alimentent la pêche très active à laquelle se livrent les bâteaux prussiens pendant les mois d'hiver et surtout en mars et avril. Cette pêche se pratique le long de la côte poméra- nienne, de Rugen à Memel, à une distance de 10 à 30 kilo- (1) David Milne-Home, Salmon and Salmon Fisheries, p. 39. . . A l'appui de ces observations, on peut, du reste, mentionner le fait signalé par M. Frank Buckland, de la capture de nombreuses .Truites de mer dañs le voisinage d'Yarmouth, c’est-à-dire très loin, de toute rivière habitée par cette espèce. Ces Truites doivent donc accomplir un long voyage pour se rendre dans cette partie de la mer, où elles viennent chercher une nourriture à leur con- venance. On commence à en apercevoir vers le milieud’avril, et la pêche se prolonge jusqu'à la fin de juillet; c’est surtout près du rivage qu'elle a lieu, à une distance de 30 à 130 mètres de la berge ;' mais on trouve de ces Truites en plus ou moins grande abondance tout le long de la côte (Fishery Report for 1876, p. 16) far - PA DÉS FRA Comme exemple de la distance à laquelle les Salmonïdes peuvent aller dans la mer, le D‘ Günther, du British Museum, cite ce fait. qu'une Truite pro- venant d’une rivière de France, où elle avait. été marquée, fut pêchée dans le canal de Bristol (Salmonoids of the Tiwveed, Blackwood, Edimbourg, 1867, p. 100). à | (2) Laxens (Salmo:salar) vandringer à Ostersjün (Aftrick ur Sporien, n° 2, 1884). HAT suleu FE à M EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÊCHE. 31 mètres du rivage, sur des fonds de 30 à 60 mètres. Elle se fait au moyen de lignes d’une soixantaine de mètres de longueur, dont une extrémité est fixée à une grosse pierre qui va au fond de l’eau et qui maintient l'appareil en place; l’autre extrémité est libre. Des flottes en verre, en bois ou en liège, attachées de distance en distance, ramènent la ligne vers la surface, tout en la laissant obéir au courant. Cette ligne porte de forts hameçons de 6 à 8 centimètres de longueur, amorcés chacun avec la partie antérieure du corps d’un Hareng (1). On pêche aussi au filet, et l'emploi de ce procédé s’est sur- tout répandu depuis 1874, époque où le Saumon, assez rare jusqu'alors, a commencé à devenir commun. On constate surtout une abondance extraordinaire de petits Saumons de une à trois livres; aussi, plus de six mille filets sont-ils em- ployés à cette pêche. En 1883, une seule maison allemande, la maison Radmann et fils, de Berlin, a livré au marché quarante mille jeunes Saumons, du poids moyen d’une livre un quart, provenant de la côte poméranienne. Or il y a lieu de remarquer que l’apparition de cette abondance tout à fait inaccoutumée du Saumon a précisément coïncidé avec les travaux d’empoissonnement entrepris, sur une très vaste échelle, dans les cours d’eau de la Finlande. Il est donc à peu près certain que les Saumons pêchés sur les côtes de Born- holm, de la Prusse et de la Poméranie proviennent prin- cipalement, sinon exclusivement, d’alevins éclos dans les (1) D’après M. le professeur Benecke, de Kænigsberg, on emploie aussi comme appât le Gardon et le Cyprinus vimba, que recherchent beaucoup les Saumons. Une fois pris, ceux-ci deviennent une proie facile pour les Phoques; aussi les pêcheurs ne retrouvent-ils parfois que les têtes après les hame- çons. Prématurément enlevé à la science au mois de février 1886, M. le professeur Benecke s’occupait, depuis longtemps déjà, d’études très importantes au point de vue de la pêche et de la pisciculture, industries sur lesquelles il a publié différents travaux remarquables. Des recherches qu’il avait récemment entre- prises sur les migrations du Saumon, et dont il avait bien voulu me communi- quer les premiers résultats, auraient certainement contribué à apporter la lumière sur cette intéressante question. Une note résumant une partie de ces recherches a été publiée dans le recueil de la Société allemande de piscicul- ture. Voy. Beobachtungen über den Aufstieg des Lachses in dem Flüssen (Cir- culare des Deutschen Fischerei-Verein, 1886, n° 1). 99 -SOCIÉTÉ NATIONALE, D'ACCLIMATATION. rivières finlandaises, où vont frayer les sujets ‘adultes. De ces faits, rapprochés de ceux qui ont été observés en Écosse, — où l’on a constaté que, dans la mer, les Saumons recherchent toujours les fonds de sable, sur lesquels ils trou- vent la nourriture qui leur convient, — M. Malmgren croit pouvoir déduire les causes des migrations des Saumons dans la Baltique : ceux de ces poissons qui, descendant des rivières de la Finlande, arrivent à la mer, s’empressent de gagner la partie sud de la Baltique, où les fonds sont sableux et où ils trouvent, par suite, une nourriture à leur convenance. Plus tard, quand. vient pour eux le moment de se reproduire, ces mêmes poissons remontent vers le Nord pour rentrer en eau douce et aller frayer dans les cours d’eau mêmes où ils sont nés. CULTURE DE LA TRUITE. L'élevage industriel de la Truite s’est beaucoup répandu depuis quelques années dans la Grande-Bretagne, principa- lement en Écosse, tant pour l’empoissonnement des. eaux qu’en vue de la production directe du poisson pour le mar- ché. Divers établissements, dont j’aurai à parler plus loin avec quelque détail, s'occupent d’une manière lucrative de cet élevage, et suivent différentes méthodes qui présentent chacune leurs avantages suivant les circonstances ; mais il est certaines pratiques qui sont d'une application générale et qui méritent d'être signalées. Partout un soin très grand préside au choix des sujets repro- ducteurs, car on a constaté que les œufs qui proviennent de poissons trop jeunes, peu vigoureux ou mal venus sont tou- Jours moins gros que ceux que l’on récolte sur des individus suffisamment âgés et bien développés; les alevins qui en pro- viennent sont plus petits, plus délicats, grandissent beaucoup moins vite et n’atteignent jamais une belle taille. A l’établis- sement d'Howietoun, près Sürling, où l’on cultive surtout la Truite de Lochleven, les sujets conservés pour la reproduction ont presque tous sept ou huit ans, et l’on considère même EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÊCHE. 93 les femelles de neuf ou dix ans comme les meilleures (1). Dans tous les cas, jamais on ne récolterait d'œufs sur des femelles ayant moins de quatre ou cinq ans. Ces œufs sont cependant déjà très beaux (2); il en suffit de trente-deux, pla- cés sur une même ligne, pour représenter la longueur des claies en verre qui servent de supports dans les appareils d’incubation. Quand ces œufs proviennent de sujets ayant six ou sept ans, il n’en tient que vingt-sept ou vingt-huit dans la même longueur (3). L'expérience a montré que, pour le poisson comme pour les autres animaux, un bon choix de reproducteurs permet d'améliorer peu à peu la race, tandis qu'on l’abâtardit rapidement, au contraire, en négligeant toute sélection. La nourriture joue toutefois, elle aussi, un grand rôle dans cette question, et l’on peut dire que la grosseur et la rapidité de développement de certaines races ou variétés tiennent uniquement à la nature du milieu dans lequel elles vivent. (1) La vie moyenne des mâles n’est guère que de huit ou neuf ans; mais elle est beaucoup plus longue chez les femelles. (2) Chez la Truite de Lochleven, une des meilleures et des plus belles variétés à cultiver, les œufs sont remarquablement gros; il n’en tient guère que trente mille au gallon (4 litres), tandis que l’on en compte quarante mille pour la Truite ordinaire (Salmo fario), et quatre-vingt mille pour le Salmo fontinalis. Pour le Saumon, le nombre est de vingt-cinq mille au gallon. Evi- demment, ces chiffres ne sont que des moyennes, puisque, ainsi qu'il est dit plus haut, la grosseur des œufs varie considérablement suivant l’âge du pois- son. À Howietoun, on compte jusqu’à cinquante mille œufs au gallon pour les Truites (de Lochleven) de quatre ou cinq ans seulement, alors qu’il en tient à peine trente mille dans la même mesure, quand il s’agit d'œufs recueillis sur des femelles de huit ou neuf ans Quant à la coloration des œufs, qui se montre extrêmement variable, on ne saurait guère la considérer comme héréditaire, ni l’aftribuer, comme on l’a fait aussi parfois, soit à la nourriture du poisson soit à la couleur de sa chair. En effet, parmi les Truites de Lochleven élevées dans l'établissement d'Howictoun, chez des sujets absolument de même âge, de même origine et recevant la même nourriture, on trouve, d’individu à in- dividu, des différences considérables dans la couleur des œufs, laquelle est tantôt rouge foncé, tantôt rouge-corail, d'autrefois jaune, ou bien encore com- plètement blanche. (3) M. Livingston Stone a constaté que les Truites qui vivent en eau de source donnent des œufs plus petits que celles qui habitent les eaux plus chaudes des ruisseaux ou des rivières. « Pour obtenir de gros œufs, dit-il, il faut placer les reproducteurs dans une eau qui s’échauffe en printemps et en été. A 21 degrés cette eau cesserait de convenir pour les Truites; mais, dans une eau à 18 degrés, ces dernières donneront des œufs beaucoup plus gros que si on les tient dans une eau à 12 ou 13 degrés. Règle générale, avec une eau de source très fraiche, on n'obtient que de petits œufs. » 24 _ SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Les plus belles races ne tardent pas à dégénérer quand on les transporte dans une eau de mauvaise qualité ou pauvre de nourriture (1). Aussi n’obtient-on que de médiocres résultats de l'importation de poissons de choix, si l’on ne veille à pla- cer ceux-ci dans un milieu favorable ; tandis que, sans recou- rir à aucune espèce de croisement, on peut très vite améliorer une race chétive en modifiant ses conditions d'existence (2), et en s’attachant surtout à lui assurer une nourriture abon- dante (3). Les sujets conservés pour la reproduction doivent être tout particulièrement soignés quant à la nourriture. A l’établisse- ment d'Howietoun, on leur donne une alimentation spéciale, consistant principalement en Mollusques marins (Moules extraites de leur coquille, etc.), que la proximité du Firth de Forth permet de se procurer à bas prix. Les distributions de nourriture commencent dès le mois de janvier et se conti- nuent très copieuses pendant tout le printemps, afin de hâter (1) Depuis que l’Omble-Chevalier a disparu, du Lochleven, il y a environ soixante-quinze ans — la Truite, qui vivait beaucoup aux dépens de ce pois- son, à considérablement diminué de taille : les sujets de dix livres, très com- muns autrefois, sont aujourd’hui passés à l’état de souvenir (Sir James Mait- land, Culture of Salmonidæ). (2) Transportée dans les lacs et les cours d’eau de la Nouvelle-Zélande, où elle s’est trouvée dans un milieu exceptionnellement favorable sous le rapport de l'abondance de la nourriture, la Truite de nos ruisseaux, le Salmo fario, y a bientôt pris un développement considérable : les sujets de vingt à vingt-cinq livres ne sont pas rares. Le même fait s’est produit dans les rivières de la Tasmanie, où la Truite commune a pris, non seulement les superbes dimen- sions, mais encore tout l’aspect de cette énorme Truite des lacs que l’on désigne dans la Grande-Bretagne sous le nom de Salmo ferox. Avec la taille et le facies, se sont modifiés plusieurs organes, et l’on constate notamment une augmenta- tion très remarquable du nombre des appendices pyloriques, caractère sur lequel on avait cru parfois pouvoir baser des distinctions spécifiques. On voyait à l'Exposition de Londres (1883), conservés dans de la glace, de beaux spécimens envoyés de la Nouvelle-Zélande et de la Tasmanie; le remarquable développe- ment de ces poissons démontrait tout ce que peut l'influence du milieu sur les caractères de la Truite, et leur origine bien connue prouve une fois de plus que beaucoup de prétendues espèces ne sont que de simples variétés locales. (3) On peut améliorer l’alimentation de la Truite de différentes façons : 4° par des distributions directes de nourriture; 2° par la suppression de poissons de moindre valeur vivant dans les mêmes eaux et absorbant une parlie de la nourriture qui profiterait à la Truite; 3° par l'introduction d'autres espèces aux dépens desquelles vit la Truite : menus poissons, mollusques, crustacés, insectes, etc. L'introduction de certaines plantes aquatiques favorables au déve- loppement des Limnées, des Crevettes, etc., est souvent très profitable. EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÉÊCHE. 95 le développement dés œufs, qui arrivent ainsi à maturité en octobre. Les œufs recueillis et fécondés tardivement donnent des alevins tardifs, qui, à l’entrée de l’hiver suivant, sont beaucoup moins développés que leurs ainés d’un mois ou deux, c’est presque une année de perdue pour l’éleveur (1). On a constaté, d’ailleurs, que les œufs recueillis de bonne heure en saison sont ceux qui donnent les meilleures éclosions et les alevins les plus robustes. Je dois ajouter que, d’après les observations de M. J.-J. Armistead, de Solway Fishery (DPumfries), les Salmonides (Truite, Omble-Chevalier) élevés en domesticité frayent généralement plus tôt qu’en liberté, ce qu’il faudrait attribuer à l'influence d’une nourriture plus copieuse et plus régulière. Mais il est certain que la tempé- rature de l’eau joue surtout un grand rôle. Ce qui importe le plus, après un bon choix des œufs, c’est la qualité de l’eau employée pour leur incubation. Sans reve- nir sur ce qui a été dit’ plus haut à ce sujet, à propos de. la culture du Saumon, je signalerai que, dans la plupart des établissements de pisciculture de l’Ecosse, où l’on ne se sert généralement que d’eau de source, aussi pure et aussi fraîche que possible, on s'attache plus encore à donner aux œufs une eau abondante et bien aérée, en même temps qu’une tempé- rature aussi peu variable que possible (2), surtout pendant les premiers jours de l’incubation. À Howietoun, on préfère même employer de l’eau simplement à 45 degrés Fah. (7°,2 (1) Dans les établissements de pisciculture où l’on pratique la fécondation artificielle, on n’a pas toujours des femelles et des mâles également prêts à donner leurs œufs ou leur laitance, et l’on peut avoir ainsi besoin de retarder de plusieurs jours le moment du frai chez quelques sujets. A Howietoun, on obtient ce résultat, pour la Truite et lOmble-Chevalier, en plaçant le poisson dans des caisses à parois lisses, traversées par un fort courant. Il paraîtrait que le frottement de l'abdomen contre des corps rugueux est nécessaire au poisson pour amener plus facilement l'émission des œufs ou de la laitance. On peut rapprocher de ce fait une observation assez curieuse faite en Allemagne sur la Carpe, et en Amérique sur l’Éperlan : Si l’on place des sujets prêts à frayer dans des caisses-frayères garnies de brindilles pour recevoir les œufs, la ponte est beaucoup plus prompte quand ces brindilles sont des rameaux d’épine ou de genévrier. Le contact des piquants paraît donner au poisson une excitation favorable au frai. (2) On attache, en Écosse, une importance extrême à cette dernière condition, sans laquelle il serait impossible, croit-on, d’obtenir des alevins bien constitués et réellement viables. 96 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. centigrades environ), avec un courant très copieux (1), plutôt qu’une eau plus froide, — soit, par exemple, à 41 degrés Fah. (5 degrés centigrades),—etmoinsabondante. Laquantité jugée nécessaire est de 10 gallons environ (40 litres) à la minute par cent mille œufs de Truite. On donne un tiers en plus pour le même nombre d'œufs de Saumon, et le quart seulement, au contraire, pour les œufs de Salmo fontinalis. Pendant les premiers temps de l'incubation, la quantité d’eau peut être réduite sans inconvénient; mais, plus tard, et sur- tout à l'approche des éclosions, il y a tout avantage à donner le plus de courant possible. Si l’eau n’est pas aussi froide qu’on pourrait le désirer, l’abondance compense en partie le manque de fraicheur (2); si, au contraire, la température est très basse, plus l’eau est courante, moins elle est suscep- ble de se congeler dans les appareils; or il suffirait de quel- ques glaçons, interrompant momentanément la circulation de l’eau, pour faire périr tous les œufs par asphyxie. Un détail qui m’a frappé, c’est l'extrême importance qu’at- tachent presque tous les pisciculteurs de la Grande-Bretagne à obtenir des alevins le plus vigoureux possible, d’abord au moyen d’une incubation lente et bien dirigée, puis par des soins minutieux apportés à la première nourriture du jeune poisson. On est convaincu que l’alevin obtenu dans les labo- ratoires d’éclosion ne saurait, une fois mis en liberté dans les cours d’eau, se suffire à lui-même et résister au change- ment de milieu, que s’il est parfaitement constitué et venu dans de bonnes conditions. Tout alevin chétif serait fatalement (1) A cette température, la durée moyenne de l’incubation est de soixante- douze jours pour la Truite ordinaire (S. fario), soixante-douze jours pour la Truite de Lochleven (S. Levenensis), soixante-treize jours pour le S. fontina- lis, soixante-quinze jours pour les hydrides S. Levenensis et S. salar, enfin soixante-dix-sept jours pour le S. salar. (2) On sait que, plus l’eau est froide, plus longue est l’incubation, et plus est lente aussi la résorption de la vésicule ombilicale. D’après M. Seth Green, une eau à 10 degrés centigrades amène l’éclosion des œufs de S. fontinalis en cin- quante jours; un mois après la résorption de la vésicule est complète. Si, placés dans une eau plus fraîche, les œufs mettent soixante-dix jours à éclore, l’ale- vin n’est débarrassé de la vésicule qu’au bout de quarante-cinq jours. « Chez la Truite, dit M. le D’ Francis Day, la durée de la résorption de la vésicule peut, suivant la température de l’eau, varier de trois semaines à trois mois. » (F, Day, Fish culture.) EXPOSITIONS INTERNATIONALES - DE. PÊCHE. 97 condamné à périr peu après sa mise en rivière, et l’on consi- dère comme tel tout poisson éclos dans une eau insuffisam- ment limpide ou trop chaude, aussi bien que celui qui a subi, pendant l’incubation, de trop grandes variations de tempé- rature, ou encore celui qui, conservé et nourri artificiellement pendant quelque temps dans les appareils, n’a pas reçu une nourriture suffisante ou véritablement appropriée à ses besoins. Aussi n’attribue-t-on pas d’autre cause à l’insuccès de beaucoup de tentatives d’empoissonnement. Mais, autant on estime que le poisson mal soigné tout d’abord ne donne jamais que de médiocres résultats, autant l’expérience paraît avoir démontré que celui qui a passé le premier âge dans de bonnes conditions se montre plus tard vigoureux et résis- tant, payant ainsi largement l’éleveur de ses soins exception- nels et du surcroît de dépense qui en est résullé. Quand, au lieu d’une exploitation industrielle, c’est-à-dire d’un élevage qui se fait à. peu près en stabulation, il s’agit de travaux d’empoissonnement appliqué à de très vastes étendues d’eau, la production de l’alevin en quantité suffisante peut, si on lui accorde tous les soins qu’elle comporte, représenter une dépense qu’on ne serait pas toujours disposé à entre- prendre. Aussi, en Écosse, a-t-on songé à employer en pareille circonstance un système plus économique que l’on préconise beaucoup depuis quelque temps (1), et qui paraît, du reste, donner d’excellents résultats quand on l’utilise avec discernement; c’est l’emploi de frayères artificielles, sur les- quelles on dépose des œufs déjà parvenus à un état d’incuba- tion très avancé. On se rapproche ainsi des conditions natu- relles, et, avec les précautions convenables, on peut éviter presque toutes les causes de destruction qui font que si peu (1) « M. Livingston Stone soupçonnait que les mortalités si fréquentes sur V’alevin ont presque toujours une cause qui remonte à l’incubation; mais toute limportance d’une température bien égale de l’eau, spécialement au début de l’incubation, n’a été signalée que depuis peu. Cette découverte paraît appelée à modifier les procédés de la pisciculture. Il est probable que, dans l'avenir, la plupart des œufs de Salmonides seront mis d’abord.en incubation dans de grands laboratoires régionaux, puis expédiés, peu de temps avant l’éclosion, pourêtre semés, dans tout le pays, sur de nombreuses frayères artificielles. » (Notice sur le repeuplement des eaux, publiée par l'Etablissement d'Howietoun.) 98 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. des œufs pondus sur les frayères naturelles arrivent à bien; voici, d’après une notice sur le repeuplement des eaux (1) publiée par l'établissement de pisciculture d’Howietoun, quelques indications sur l’installation de rigoles frayères arti- ficielles : Pour opérer dans les meilleures conditions, il faut disposer d’une eau dont les variations de température ne dépassent pas 2 ou 3 degrés centigrades pendant la période d’octobre à avril, et qui ne laisse déposer qu’une quantité insignifiante de sédiment en l’espace de trois ou quatre jours, temps nécessaire pour achever l’incubation des œufs et amener leur éclosion. | | L'emplacement à choisir pour ces frayères artificielles dépend beaucoup de la nature des eaux à empoissonner. Qu'il s'agisse d'espèces migratrices ou non, les besoins des jeunes Salmonides diffèrent peu; toujours l’alevin demeure dans de petits cours d’eau pendant un temps qui varie de quinze à vingt-quatre mois, avant de gagner, soit des rivières plus importantes ou les lacs, soit la mer, suivant le cas. Ce qu'il lui faut, c’est donc un parcours aussi étendu que possible, où il trouve, avec une alimentation abondante, une pro- tection suffisante contre ses ennemis naturels. Aussi, pour des œufs prêts à éclore, doit-on s'attacher à placer les frayères artificielles de telle façon que l’alevin puisse gagner facilement le milieu dans lequel s’effectuera son premier développement, plutôt que chercher à donner aux œufs une eau aussi pure que celle qui serait nécessaire pour des œufs récemment fécondés (2). | Il faut que l’alevin, dès qu’il commence à être en état de manger, trouve de la nourriture à sa portée. Or autant une (1) Pamphlet on slocking, third edition, Stirling, 1884. (2) Pour les uns comme pour les autres, la disposition à adopter est la même; seul le degré de pureté de l’eau peut varier. Dans un cas, de l’eau de source est absolument indispensable; dans l’autre, de l’eau de rivière légère- ment filtrée peut suffire. Mais jamais une eau trouble ne saurait être employée. Ajoutons qu’il y a encore une distinction à faire entre de l’eau qui paraît claire à l’œil et de l’eau réellement assez pure pour ne laisser déposer aucun sédi- ment pendant les cinq ou six mois que peuvent durer l’incubation et la résorp- tion de la vésicule ombilicale. EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÊCHE. 29 eau parfaitement pure, comme celle d’une source, est indis- pensable aux œufs en incubation, autant cette eau par l’abs- sence de toute nourriture devient impropre au séjour de Truitelles de quelques semaines, dont l’appétit est constam- ment éveillé. D’où la nécessité de mettre les frayères en communication directe avec un bassin, un petit cours d’eau, etc., où les jeunes poissons puissent trouver l’ali- mentation cepieuse qui leur est indispensable, tout en restant à l’abri des accidents que peuvent causer les crues ou les matières nuisibles trop souvent charriées par les eaux (1). Quand l’eau de source fait défaut à l'endroit convenable pour l'installation des frayères, on peut souvent l’y amener au moyen de tuyaux souterrains ; mais il faut veiller à ce que ces conduits ne puissent pas s’obstruer, car, à certaines périodes de l’incubation et surtout peu avant l’éclosion, un arrêt du courant pendant seulement quatre ou cinq heures suffirait pour faire périr les 99 centièmes des œufs. À sa sortie du tuyau d’amenée, l’eau peut être utilement reçue dans un petit réservoir en briques, de 1 mètre de large sur 1° ,20 de profondeur et 2",50 de longueur au maximum. Ce réservoir sera couvert pour éviter la gelée. Une étroite tranchée, remplie de gros cailloux, entre lesquels l’eau trouve un passage, relie le réservoir à la frayère proprement dite, laquelle consiste en une rigole large de 60 à 70 centimètres au fond avec des bords en pente plus ou moins forte, suivant la consistance du sol. La profondeur de la rigole est sans impor- tance et peut être subordonnée à la configuration du terrain. Quant à la hauteur de l’eau (c’est-à-dire l'épaisseur de la veine liquide qui alimente la frayère), elle doit être réglée d’après le degré de pureté de l’eau et les chances de gelée. La lon- gueur à donner à la rigole se. détermine d’après la quantité (1) Des quantités énormes de poissons et surtout d’alevins périssent chaque année par suite de l'évacuation dans les rivières soit des résidus industriels provenant des usines installées sur leurs rives, soit des déjections ménagères provenant des grands centres de population. Si:les: eaux d’égout, suffisamment étendues, sont favorables au développement des poissons. d'un certain âge, qui y trouvent de la Se, elles sont absolument pernici ieuses pour les œufs et pour les alevins. : 30 _ SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. d'œufs à mettre en incubation et l’on compte que, pour cha- Es 0y00 00 SITES 2 2 28006020 = Fig. 13. — a, tuyau d’amenée; b, réservoir; c, tranchée garnie de cailloux; c, talus de la rigole; é, voie d'écoulement garnie de pierres, w, eau ; g; gra- vier supportant les œufs; 0, gros gravier; s, pierres; p, h, fossette pour le dépôt des troubles; é, rigole frayère. que millier d’œufs, la surface employée ne doit être nijinfé- rieure à deux pieds carrés, ni supérieure à cinq (1). (1) « Nous pratiquons la fécondation artificielle avec une telle sécurité, écrit l’auteur de la notice ci-dessus mentionnée, qu’il ne se trouve certainement pas 200 œufs stériles sur 40 000. Quant aux pertes pendant l’incubation, elles sont presque nulles dans une rigole frayère convenablement établie, alimentée par une eau de bonne qualité ; ‘tandis que, sur les frayères naturelles, les crues, les dépôts terreux, etc., détruisent des quantités incalculables d'œufs. Les sédiments qui se déposent ne causent pas toujours l’asphyxie complète des embryons; mais, en s’opposant à l'absorption de l’oxygène d’une manière égale par toute la surface de l’œuf, ils occasionnent ces monstruosités si fréquentes chez l’alevin, et tout poisson mal conformé à sanaissance est perdu pour l'élevage. Si la rigole frayère ne peut pas toujours convenir pour une incuba- tion complète, elle peut souvent, en recevant seulement des œufs prêts à éclore, servir à peupler sûrement êt économiquement de grands ‘espaces d'eau. En l'espace de quelques jours, chaque œuf est remplacé par un alevin vigoureux EXPOSITIONS INTERNATIONALES DE PÉCHE. 1 La figure 13 ci-contre donne les détails d'installation d’une rigole frayère artificielle. | À son extrémité inférieure la frayère présente un petit canal d'écoulement (fig. 13, é), garni de gros cailloux irrégu- liers et assez espacés entre eux pour laisser à l’eau un facile passage. Au printemps, ces cailloux sont enlevés, pour que les alevins puissent descendre le courant et gagner soit le bassin, soit le cours d’eau avec lequel la frayère est en com- munication et qu'ils sont destinés à peupler. qui commence à manger avant la complète résorption de la vésicule ombilicale, fait que je n'ai jamais observé chez les poissons éclos dans une eau insuffisam- ment claire. En somme, l'expérience des trois dernières années nous a montré qu'on peut obtenir d’excellents résultats par l'emploi d’une eau pure, à tempé- rature égale, pour achever, sur des frayères artificielles, l’éclosion d'œufs embryonnés d’abord avec soin dans un bon laboratoire. » (A suivre.) SUR QUELQUES ARBRES FRUITIERS ET PLANTES OFFICINALES EXOTIQUES A ACCLIMATER EN ALGÉRIE Par Raphael de NOTER (Suite.) Malpighiacées. MaLpiGHiA COCHINCHINENSIS. Bonne espèce rustique chez nous, à Tipaza. MALPIGHIA URENS (Amérique tropicale). Fruit très estimé. MALPIGHIA PUNICIFOLIA (Antilles). Ainsi que l’espèce pré- cédente, ce fruit est très recherché, et est cultivé à cause de sa production, il est connu sous le nom de Cerisier des An- tilles. HipTAGE MapaBLorA (Indes Orientales). Fruit exquis. BYRSONIMA CHRYSOPHYLLA et MourEILA (Guyane). Les écorces de ces deux arbres sont employées en Guyane, comme fébrifuge. Mélastomacées. BLAKEA TRIPLINERVIA (Guyane). Grand arbre, produisant un bon et gros fruit jaune, très estimé. ACIOTIS EDULIS (Guyane). Baies exquises et parfumées. MELASTOMA THEEZANS (Brésil). Les feuilles sont un excel- lent succédané du thé, mais plus aromatique. Méliacées. WALSURA PISCIDIA (Asie tropicale). L’écorce est usitée pour la pêche, afin d’enivrer le poisson. CARAPA GUIANENSIS (Guyane). L’écorce est vantée en Amé- rique comme fébrifuge, les graines rendent par expression une huile de consistance suiffeuse, rangée parmi les médica- ments anthelminthiques. ARBRES FRUITIERS ET PLANTES OFFICINALES. 33 Mines EpuLis (Asie tropicale). Ce fruit au goût exquis se vend sur les marchés de l’Asie. k SOYMIDA FEBRIFUGA (Indes Orientales). Les médecins euro- péens proposent, comme succédané du guinquina, l'écorce de cet arbre, très employée dans l'Inde, pour combattre les fièvres intermittentes. Nénisperm ées. CoccuLus PALMATUS (Afrique tropicale et Madagascar). je racine napiforme de cette plante vivace est connue dans le commerce sous le nom de Colombo ; elle est mise au niveau des médicaments loniques les plus efficaces, contre les co- liques, la dysenterie et les vomissements opiniâtres. Coccuzus BAKIS (Sénégambie). Les nègres emploient la racine de cette plante comme diurétique et fébrifuge. Coccurus crispus (Moluques). Le suc de la racine de cet arbrisseau est administré dans les cas de fièvres intermit- tentes, par les médecins du pays. FMonimiacées. Peumus BoLpus (Chili). Les feuilles de cet arbuste sont utilisées au Chili, en guise de thé ; ses drupes ont une saveur douce et agréable et les graines contiennent une huile fixe. ATHEROSPERMA MOSCHATA (Australie). Cet arbre gigan- tesque est très recherché pour la construction des navires : son écorce, très riche en arome, est mêlée au lait etremplace ainsi le thé. _ LAURELIA SEMPERVIRENS (Chili et Pérou). Les fruits de cet arbuste sont comestibles. Moringées. MORINGA APTERA et PTERIGOSPERMA. Les feuilles de ces deux arbrisseaux ont une odeur pénétrante, outre une saveur chaude el piquante, ayant quelque analogie avec le grand raifort. Les graines qu’on désigne sous le nom de Pois bé- Chiques et de Chicots, sont aussi appelées Noix de ben par les anciens auteurs. On en extrait l'huile de ben, qui n’est plus 4° SÉRIE, T. IV, — Janvier 1887. 2 34 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. employée aujourd’hui que dans la parfumerie, parce qu’elle ne rancit Jamais. Musacées. Musa rexTizis (Manille). Cette espèce de bananier fournit une fibre textile, d’une grande finesse, dont les indigènes de Manille font des nattes très recherchées : du fil qu’ils en retirent ils fabriquent des étoifes. Il est connu dans ce pays sous le nom d’Abaca. Musa ENSETE (Abyssinie). Le suc de ce gigantesque végétal passe en Abyssinie pour un diaphorétique puissant, sa tige charnue est comestible; ses fruits ne sont pas comestibles, cependant les Abyssiniens en retirent de la farine. Musa MarTini. — R. de N. — (Cochinchine, montagnes de Tay-Nimh). Mignonne et gracieuse espèce de Musa, que nous avons introduite dans les cultures européennes, et dont nous augurons les meilleurs résultats, au point de vue de l’ornementation des serres. Nous en avons reçu les graines d’un de nos amis de Cochinchine à qui nous l’avons dédiée. Cette plante au feuillage élégant, est vert gai à la partie supé- rieure et glauque, ou plutôt blanc farimeux à la partie infé- rieure. Nous ignorons les qualités du fruil, mais nous avons tout lieu de croire qu’ils ne sont pas comestibles, à moins cependant que ia culture ne modifie sa nature. Ilatteint 1",50 de hauteur et les feuilles, 1°,25 de développement, y com- pris le pétiole. Qui ne connaît l’excellence des fruits des MusA PARADISIACA et SAPIENTUM ? Nous ne voulons nullement nous faire l’apôtre de ces plantes; mais, comme elles végètent admirablement en Algérie, il serait à souhaiter de voir les nombreuses variétés de ces deux espèces introduites dans les cultures. Aux envi- rons de Cordova (Mexique), on trouve dix-huit à vingt variétés de ces Musa. Les plus renommées sont les suivantes : PLATANO GUINEO. Supérieur en qualité au type. PLATANO ENANO. Variété plus naine et plus trapue, donnant . de grandes inflorescences, couvertes d’une multitude de fruits minuscules et exquis. ARBRES FRUITIERS ET PLANTES OFFICINALES. 99, PLATANO MANZANO. Le nom espagnol de cette variété a rap- port au goût du fruit, qui a celui de la pomme. PLATANO CIENTO EN BOCA (cent en une bouchée). Rappelle les petites dimensions des fruits de cette variété. Musa SAPIENTUM, variété PLATANO MACHO (Bananier mâle). Produit des fruits énormes. Il serait facile, pensons-nous, d’obtenir des graines de ces végétaux, qui en donnent en abondance, lorsqu'on laisse mürir les fruits sur la plante même. Myricacées. Myrica sAPIDA (Népaul). Fruit exquis, légèrement acidulé, de la grosseur d’une cerise, très recherché dans le Népaul. : MyRICA CERIFERA (Guyane). Cette espèce est surtout inté- ressante à cause de la cire qu’elle produit abondamment et qui du reste lui a valu le nom caractéristique de Cirier de la Louisiane. Cest autour du fruit globulaire de cet arbre, que se trouve une cire de première qualité, blanche et onctueuse, dont on fait des bougies. Pour recueillir cette matière, on jette les fruits dans l’eau bouillante, et presque aussitôt la cire s’en sépare et vient surnager à la surface du liquide en ébullition. Il suffit, pour la rendre flexible et ductile, de la presser fortement. L’odeur que répand cette sorte de lumi- naire, est excessivement odorante. Îl serait à désirer de voir cette espèce utile introduite dans les cultures économiques du littoral méditerranéen, d'autant plus que sa culture est des plus aisées. MYRICA CORDIFOLIA (Guyane). Autre espèce, produisant moins, mais aussi curieuse. Myrsinées. THeopHRAsTA Jussieut (Saint-Domingue). Les graines de ce bel arbuste produisent une farine, dont on fait du pain; à Saint-Domingue les indigènes les appellent petit coco. Myrtacées. ARAÇA PITANGA (Psidium), Brésil. Bel arbre aux fruits res- 36 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. semblant à des Goyaves, mais plus gros. C’est une de nos bonnes introductions ; semé l’année passée, nous pensons le voir fructifier dans quatre ou cinq ans. Lecyrais oLLARIA (Brésil). C’est le Sapucaya ou Marmite de singe, à cause de sa production singulière de fruits qu’on utilise comme ustensiles de ménage. Serait une bonne acqui- sition pour l'Algérie, le tout est de pouvoir s’en procurer des graines bien fraîches. CARYOPHYLLUS AROMATICUS Mohiquesy, Les boutons à fleurs sont les clous de girofle du commerce. Les baies de Goyaviers (Psidium) sont excellentes, crues ou cuites. Les espèces les plus appréciées sont : PSIDIUM ARACÇA, RUBRA, ALBA, ÎNDICUM, POMIFERUM, PYRIFE- RUM, CATLEYANUM, FERRUGINEUM, CUNEIFORME, rune MONTANUM, CHINENSE, etc., etc. MELALEUCA CAJEPUTI Dual) Produit une huile verte à odeur pénétrante et suave, rappelant le camphre, la rose, la térébenthine et la UE CourouPiTA GUIANENSIS (Guyane). Arbre aux Boulets canon, très recherché à cause de ses propriétés rafraichis- santes. BERTHOLLETIA EXCELSA (Brésil). Connu dans le commerce sous le nom de Noix du Brésil; sont très. répandues sur les marchés du Brésil. Ges noix se rencontrent souvent dans les magasins de quelques grandes villes d'Europe. SONNERATIA ACIDA (Malabar). Les fruits comestibles de cet arbre sont connus au Malabar sous le nom de Pagapote. CALYPTRANTHES AROMATICA (Indes Orientales). Peut être avantageusement subslilué au girofle. SYZIGIUM AROMATICUM (Madagascar). Les Malgaches em- ploient les feuilles de cet arbre, pour préparer des bains aromatiques. SYZIGIUM JAMBOLANUM (Japon). Les baies sont comestibles. EuGEnIA PIMENTA (Antilles). Possède à une certaine dose les goûts de la muscade, de la cannelle et du girofle, d’où son nom vulgaire de Toutes épices. _ EuGENIA DEPAUPERATA (Brésil). Ces deux arbustes pro- ARBRES FRUITIERS ET PLANTES OFFICINALES. 91 duisent un principe astringent utilisé par la médecine de ce pays. :Les fruits doux acidulés et parfumés des EuGeNra MircHeLt, BRASILIENSIS, AUSTRALIS, JAMBOSA, COSTARICENSIS, RUBRI- CAULIS et UGNI, sont excellents et très recherchés dans les pays où ils croissent. } JAMBOSA MAGNIFICA (Nouvelle-Calédonie). L'un des plus beaux végétaux, au feuillage grandiose et aux fruits exquis. JAMBOSA MALACCENsIs (Malacca). Ses fruits sont délicieux. JAMBOSA DOMESTICA (Indes Orientales). Baies assez grosses, dont le parfum persiste longtemps dans la bouche apres l'avoir savouré. Nyctaginéese. BŒRNHAVIA TUBEROSA (Pérou). La racine de cette plante cuite, est un aliment recherché des Péruviens; l’infusion des feuilles est rangée parmi les médicaments antisyphilitiques. BŒRNHAVIA PROCUMBENS (Indes Orientales). En décoc- tion, les feuilles de cette herbe sont réputées antifébriles. BŒRNHAVIA HIRSUTA (Brésil). Le suc de cette plante est employé contre l’ictère. @chnacées. Gompuia JaBorariTA (Antilles et Brésil). Les baies de cet arbre sont comestibles comme celles de l’Airelle, les graines fournissent par expression une huile propre à l'éclairage. GOMPHIA PARVIFLORA (Brésil). Les graines de ce grand arbuste donnent une huile très bonne à manger. Oliniées. Dans cette petite famille, il n’y aurait vraiment d’avanta- geux à introduire dans les cultures que le MYRRHINIUM ATRO- PURPUREUM, bel arbuste de Madagascar, dont les fruits comes- tibles sont exquis, et donneraïent ainsi un nouveau. fruit, dont l’exportalion serait facile et rémunératrice. 938 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Ombelliférées. ARRACACHA ESCULENTA (Colombie, régions très froides). La racine de cette ombellifère produit une farine blanche, dont on fait différentes préparations. Cet aliment est très agréable et de facile digestion. Il y a là une plante d’une utilité incon- testable, et dont la culture serait aisée sur les hauts plateaux de la Grande Kabylie, où il y aurait chance de la voir pros- pérer. Il est à espérer non seulement dans l'intérêt de la science, mais encore de la gastronomie, que la Société d’Ac- climatation de France se chargera d’en faire des essais, qui, s'ils réussissent, fourniront à nos tables un mets nouveau et savoureux. Oxalidées. OxALIS SENSITIVA (Bengale). On fait usage, au Bengale, des tubercules de cette pelite plante contre les affections calcu- leuses et les piqûres des scorpions. Ses feuilles, légèrement amères, sont toniques et stimulantes. C’est pour ainsi dire la seule plante de cette famille, ne contenant pas une grande quantité d’acide oxalique. AVERRHOA CARAMBOLA (Inde). Grand arbre, dont les fruits sont comestibles. AVERRHOA BILIMBI (Inde). Les fruits sont acides, mais les feuilles, ainsi que celles de l’espèce précédente, s’emploient comme topiques pour hâter la maturation des tumeurs. Pandanées. BRYANTIA BUTYROPHORA (Indes Occidentales). Cette plante sécrète en abondance une substance analogue au beurre. Papayacées. CARICA PAPAYA (Amérique tropicale). Donne un fruit de la grosseur et de la forme d’un melon ordinaire, qu’on mange cuit, préparé avec du sucre. Quelques personnes en font l'éloge. Le suc de ce fruit, lorsqu'il est encore vert, passe pour vermifuge. Mais ce qui rend surtout celte plante digne ARBRES FRUITIERS ET PLANTES OFFICINALES,. 39 de remarque, c’est qu’elle contient une quantité considérable de fibrine animale, qu’on croyait autrefois propre aux animaux et aux Champignons. Il paraîtrait que ce suc frotté sur la peau en détermine rapidement la décomposition. Les éma- nations mêmes de l'arbre suffisent pour produire sur les chairs ce même effet singulier. Aussi, dans les pays chauds où le Carica est cultivé, les habitants ont-ils l’habitude de suspendre dans ses branches les viandes qu'ils veulent attendrir. VASCONCELLA HASTATA et GRACILIS (Amérique méridionale). Possèdent les mêmes propriétés que les Carica. Les CARICA FRIGIDA, BRASILIENSIS, MACROCARPA, CAULI- FLORA, ERYTHROCARPA, NANA, sont utiles à différents titres. CARICA CANDINAMARCENSIS (régions froides de Colombie). Espèce remarquable, aussi précieuse que le Papaya, et dont la rusticité ne laissera rien à désirer dans le midi de l’Europe et l’Algérie. Passiflorées. Les PASSIFLORA EDULIS, LAURIFOLIA ou Pomme de liane ont des fruits petits, mais délicieusement parfumés. PASSIFLORA QUADRANGULARIS (Rio Negro). Le fruit de cette espèce atteint la grosseur d’un œuf d’autruche et le poids de 1 kilogramme à 4 kilogramme et demi. PAssiFLoRA MACROCARPA (Rio Negro). Belle liane, aux fruits énormes atteignant le poids de 4 à 5 kilogrammes. Pipéracées. Parmi les plantes produisant du poivre, nous ne voyons que les poivriers du Japon, dont l’acclimatation devrait être tentée, en vue de la production ; tels sont: PIPER TITODASCUM et FUTOCADSURA. MaAcRoPIPER ExXCELSUM (Nouvelle-Zélande). Poivrier en arbre. Sera cerlainement rustique sur tout le littoral médi- terranéen. Polygalées. - BADIERA DIVERSIFOLIA (Antilles). Arbrisseau dont les pro- priétés sudorifiques sont identiques au Gayac. 40: _ SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. :MonNiNA PoLysTACHIA (Pérou). L’écorce de la racine est employée comme astringente et antidysentérique. : MONNINA OBTUSIFOLIA (Pérou). Mêmes propriétés que l’es- pèce précédente. : Munpra spiNosA (Cap). Pau des drupes comestibles. Protéacées. PROTEA MELLIFERA (Cap). Les colons du Cap emploient le suc des fleurs de cet arbre contre la diarrhée. * GUEVINA AVELLANA (Chili). Bel arbre, produisant en abon- dance une graine que les Chiliens mangent en guise de noï- selte. Rhamnées. . SEGERETIA THEEZANS (Chine). Les feuilles de cet arbrisseau sont utilisées en Chine par les classes pauvres, pour remplacer le thé. BERCHEMIA LINEATA (Chine). Au dire des médecins chinois, cette plante est hydragogue. ZizypHus œNoPLIA et JoAZEIRO (Brésil). Les baies de ces deux espèces sont employées par les Brésiliens aux mêmes usages que les fruits du Jujubier dans la fabrication des pâtes. pectorales. HovenrA puLcis (Chine). Les pédoncules des fleurs de ce bel arbre se tuméfient après la floraison, et, lorsqu'ils sont mûrs, ont le goût excellent des raisins secs. Rhizohbolées. CARYOCAR BUTYROSUM (Brésil). L’amande est un des meil- leurs fruits que l’on connaisse. On en retire par expression une huile rivalisant avantageusement avec celle d'olives. Des essais devraient être tentés en vue de l'introduction de cet arbre. Rosacées. RUBUS NUBIGENUS MACROCARPUS (Andes de Bogota). Décou- vert en 1876 par Ed. André; cette espèce pourrait rendre de ARBRES FRUITIERS ET PLANTES OFFICINALES. AA grands services en Algérie, où les Framboises ne végêtent que misérablement et ne donnent des fruits que sur les hau- teurs. Les baies de cet arbrisseau aux fleurs brillantes sont: énormes et d’une saveur agréable. Rubiacées. CEPHÆLIS 1PECAGUANHA (Brésil, dans les forêts). C’est de ce petit arbrisseau qu’on retire la résine connue en médecine sous le nom d’/péca. Es Le Quinquina du commerce est fourni par lécorce de plusieurs espèces de Cinchona, qui sont ou des arbres gigan- tesques ou des arbrisseaux, habitant les vallées des Andes du Pérou, où ils croissent à une hauteur de 1200 à 3200 mètres d'altitude. Ce sont les CINCHONA GALISAYA, CONDAMINEA, GRACILIS et LEDGERIANA, qui sont regardés comme les meilleures espèces et atteignant assurément les plus hauts prix, à cause de leurs écorces plus riches en cinchonine. CINCHONA MICRANTHA et NoBicis (Nouvelle-Grenade), oFFI- GINALIS, la véritable « Cascarilla fina de Loxa », PAHUDIANA et SUCCIRUBRA, produisent les meilleurs quinquinas. En Algérie, particulièrement dans les gorges de la Chiffa, près Blidah, on a fait des essais pour acclimater cette pré- cieuse plante, mais on n’est arrivé à aucun résultat. Il est à supposer que si les expériences se fussent portées sur le CINCHONA SUCCIRUBRA, on eût eu quelque réussite à enre- gistrer. Nous souhaitons vivement que de nouvelles expé- riences soient faites sur cette espèce, qui, étant plus rustique, résistera peut-être mieux à notre climat, PINGKNEYA PUBENS (Caroline). Recommandé comme succé- dané du quinquina. VAUGUERIA EDULIS (Madagascar). Arbre de moyenne taille, dont le fruit, appelé Voa vanga par les indigènes de Mada- gascar, est assez acide et n’est bon qu’en confiture. GENIPA AMERICANA (Antilles). La Genipape, ou pêche d’A- frique. Le fruit est gros comme une orange, blanc verdâtre à l'extérieur et rempli d’un suc rouge vineux très agréable. 42 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. SARCOCEPHALUS ESCULENTUS (Sierra-Leone). Ce fruit est la pêche de Sierra-Leone; il est délicieux, et certainement se- rait le bienvenu sur les tables européennes. GENIPA BrasiLiensis (Brésil). Fruit très estimé, qui, sui- vant Martius, n’est bon que lorsqu'il est blet. WALLENIA LAURIFOLIA (Amérique méridionale). Produit des graines d’une saveur poivrée. ReproniA (Edgewortia) Buxtrozra (Asie). Les baies de cet arbre se vendent sur les marchés de Caboul, mais on les dit échauffantes. Santalacées. SANTALUM ALBUM (Asie australe). Bel arbre, dont le bois est utilisé dans l’industrie sous le nom de bois de Santal. Osyris NEepaLENsis (Népaul). Les feuilles sont employées aux mêmes usages que le thé. MyoscxiLos oBLONGuM (Chili). L’infusion des feuilles de cet arbuste est purgative. (A suivre.) I. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE GÉNÉRALE DU 10 DÉCEMBRE 1SS6 Présidence de M. de QUATREFAGES. La séance est ouverte à trois heures sous la présidence de M. de Quatrefages. M. le Président déclare ouverte la ses- sion 1886-1887 et rappelle la perte récente que la Société vient de faire en la personne d’un de ses membres, M. Mau- rice Girard, secrétaire des séances, qui a jusqu’au bout rem- pli les fonctions délicates dont il était chargé avec un zèle et une activité doublement méritoires chez un homme de son âge. M. le Président fait l'éloge des travaux de M. Girard, qui fut un entomologiste distingué et dont les petits manuels sont appréciés dans les écoles. L'assemblée tout entière s'associe aux regrets exprimés par son président. M. de Quatrefages appelle l'attention de la Société sur la nouvelle installation dont elle prend possession aujourd’hui et propose à l’assem- blée de voter des remerciements à MM. A. Geoffroy Saint- Hilaire et Amédée Berthoule pour les soins qu'ils ont donnés à cette transformation qui aura une si bonne influence sur l'activité des travaux de la Société. Cette proposition est adoptée à l’unanimité. — Le secrétaire provisoire des séances procède au dé- pouillement de la correspondance. — Des demandes de cheptels sont adressées par MM. Achille Adam fils, de Kervenoaël, Roussel, Chandèze, Godry, l’abbé Mondain, comte À. de Okecki et Vieville. — MM. Guillotaux, À. Adam, Gourraud, Roussel, de Ker- venoaël, de Confévron, Rousse, Henning et Brémont-Caqué rendent compte des résultats obtenus avec les cheptels dont ils sont détenteurs. — M. E. Frémy (de Loches) entretient la Société de ses élevages des diverses espèces de Tragopans dont il possède la série presque complète. Il écrit à M. le Secrétaire général : « Les diverses espèces de Tragopans ont été successivement et d’une 44 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. manière toute générale l’objet de mes soins. Après avoir expérimenté d’abord sur les Tragopans de Temminck, j'ai été obligé d’y renoncer, vu que chaque année j’éprouvais une déception, soit par la mort d’un de ces animaux, soit par un résultat négatif. « J’ai été plus heureux avec les Tragopans satyres, que j'ai gardés pendant trois années consécutives. Je n’ai rien eu la première année, mais j'en ai élevé trois la seconde et deux la troisième. « J'obtenais en même temps, en 1882, deux jeunes de Tragopans de Hasting sur deux œufs. L’un est mort deux mois après sa naissance, le second existe encore. Le mâle du couple que je possédais étant mort, et ne voyant pas la possibilité de m'en procurer un autre, j'ai cédé la fe- melle à un amateur. « J'ai conservé deux ans une paire de Tragopans de Blyth, laquelle ne m’a donné qu’un jeune, que j'ai également élevé. Je n’ai pas trouvé à les remplacer. « Les Tragopans de Cabot que j'ai depuis quatre ans ne m'ont rien donné les deux premières années. Les quatorze œufs que j’ai recueillis la troisième étaient clairs. Devant ce résultat j'ai changé le mâle, et cette année, sur les douze œufs obtenus, six étaient fécondés et m'ont donné six petits. J'en ai perdu deux dans la première quinzaine de leur naissance ; les quatre autres, un mâle et trois femelles, ont toujours été très vigoureux et sont presque aussi gros que leurs parents. » — M. Alfred Rousse écrit de Fontenay (Vendée) : « Dans une lettre que j’eus l'honneur de vous écrire l’an dernier, je vous disais que je voulais installer dans la même volière plusieurs paires de Perruches discolores (Lathamus discolor), pour voir si elles repro- duiraient comme les ondulées, en nombreuse compagnie. « Pour commencer, j’en ai installé en février dernier deux paires dans le même compartiment. Dans les premiers jours de mars, le mâle d’une de ces deux paires mourait subitement. Devant faire une absence de plusieurs jours, je laissai les trois oiseaux survivants ensemble, me ré- servant à mon retour d'enlever la femelle qui était en trop, pour ne pas gêner l’autre couple dans sa reproduction. « Mais je fus très surpris à mon retour de voir que les deux femelles avaient pondu chacune dans son nid, et commençaient à couver. Je les ai observées attentivement tout le temps de l’incubation, et je voyais le mâle visiter tour à tour les deux nids et porter à manger indistincte- ment aux deux femelles. « Quand je crus la période d’incubation terminée, je voulus savoir ce qu’il était de ces deux couvées. Profitant d’un moment où les deux femelles étaient sorties, je regardai dans les nids et, à mon grand éton- nement, je vis cinq Perruchons dans l'un et quatre dans l’autre. Un seul mâle avait donc fécondé deux femelles. Quoique ce cas soit tout à fait accidentel, je crois qu’il peut intéresser les membres de notre So- PROCÈS-VERBAUX. : 45 ciété, c’est pourquoi je me suis empressé de vous le faire connaitre. Ces jeunes Perruches se sont élevées comme de coutume avec la plus grande facilité et sont maintenant aussi belles que les adultes. « L'une de ces deux femelles, née chez moi l'an dernier, est fille du mâle qui l’a fécondée. « Mes Perruches de Stanley, sur lesquelles je comptais, n’ont rien fait cette année. Elles s'étaient accouplées cependant au printemps, et j’es- pérais toujours une reproduction. » — M. Vacher nous parle de la réussite des he de Salmo quinnat qu’il a lâchés dans les eaux de l’Iton et dont la crois- sance à été très remarquable. — M. Lescuyer adresse à la Société un numéro du Bulle- tin de l'Association scientifique de France qui contient une étude qu’il a faite sur le repeuplement des élangs de Bau- donvilliers. M. le Secrétaire donne l'analyse de ce travail dont il recommande la lecture à tous ceux qui recherchent à la fois la solidité du fonds et l’élégance de la forme. — M. de Confévron signale le repeuplement en poissons et en Brochets surtout, du grand bassin établi sous Langres et qu'il attribue aux œufs non digérés qui se trouvent dans les ÉROments des rapaces aquatiques. . Max von dem Borne, de Berneuchen, fait connaître que, due assurer le rapide développement et la multiplica- tion des Black-Bass offerts par lui à la Société, il convien- drait de placer ces Percoïdes, d’un robuste appétit, dans des eaux où ils trouveraient à discrétion de menus poissons pour leur nourriture. Au point de vue de la reproduction, il im- porte qu’à l’époque du frai la température de l’eau Aérase 48°,5 centigrades. — M. de Bchr, président de la Société allemande de pisci- culture, met généreusement à la disposition de la Société des œufs de Coregonus albus. — Remerciements. — M. Strohl, ingénieur en chef des ponts et chaussées, chargé d'étudier un projet d'amélioration de l'échelle à Sau- mons du barrage de la manufacture d’armes de Chatellerault, écrit à M. le Secrétaire des séances pour lui demander des renseignements sur les échelles du système Mac-Donald. — Les renseignements demandés ayant été immédiatement :ex- A6 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. pédiés, M. Strohl adresse des remerciements par une seconde lettre, dans laquelle il annonce l'intention de faire l’applica- tion de ce système. — M. le Conducteur des ponts et chaussées à Quimperlé (Finistère) demande s’il lui serait possible de se procurer un exemplaire du travail publié par la Société sur les échelles à Saumons. — M. le comte L. de Danne rend compte de ses éducations d’Attacus Pernyr. — M. ie D' Moïse Bertoni, attaché aux missions de la République argentine, adresse des graines fort intéressantes de ce pays qui seront mises en distribution. Des notes instruc- tives accompagnent cet envoi. (Voy. au Bulletin.) — M. Leroy, horticulteur, parle de la culture d’un pois fourrager (Cajanus Indicus), qui semble réussir en Algérie ; il écrit à M. le Président : « Je vous adresse un échantillon de graines de €ajanus Indicus. Cet arbuste est vivace et ressemble beaucoup à notre Anagyris fœtida d'Algérie, il est d’une végétation continuelle et toujours en fruits et en fleurs ; chaque pied m’a donné annuellement, c’est-à-dire au bout d’un an de plantation ou de semis, 1 kilogramme de graines et je pense, en les plantant à 1 mètre de distance en tous sens, obtenir 10 000 kilogrammes à l’hectare. « Comme plante fourragère on pourrait en faire trois coupes par an en admettant que les animaux la mangent, on pourrait aussi la torré- fier et en tirer beaucoup d'huile, peut-être comestible ou industrielle. Si cette légumineuse était comestible, ce serait une fortune pour l’Algé- rie, élant continuellement en fleurs et remontante. « Je vous dirai que les graines de vignes de la Chine que vous avez eu la bonté de m'adresser l’année dernière ont bien prospéré; j'en ai trente plants, d’aucuns ont poussé de 5 mètres de longueur ; je pratique dessus des tailles comparatives. Cette année je vous ferai part des résul- tats que j'ai obtenus. « Beaucoup de personnes viennent les visiter ; j'ai fait de nombreux semis de Vignes de toutes provenances et mon avis est que nos Vignes indigènes qui croissent ici dans nos forêts, seraient autant et même plus rustiques pour greffer que les Riparia et les Jacquez d'Amérique. Je remarque que les semis de Vignes sont beaucoup plus vigoureux que la plantation en bouture; si l’on perd une année par le premier procédé, on la rattrape bien plus tard et au delà. « Je cultive principalement les arbres à fruits rustiques, je me re- PROCÈS-VERBAUX. 47 commande à vous lorsque la Société en aura à sa disposition; je désire- rais surtout avoir des semences de Melon grimpant pour les soumettre à l’acclimatation. » — M. Brierre, dans une lettre sur ses cultures de Vignes, signale la réussite de ceps plantés dans ses marais salants. — M. l'abbé Mondain, directeur de l’orphelinat de la Breille, envoie un compte rendu fort détaillé de ses cul- tures de Stachys affinis. Nous en extrayons ce qui suit : « D’après les observations de notre collègue M. Paillieux, je pense aussi que la plantation du Stachys affnis peut être faite pendant l’hiver, car je crois les tubercules rustiques et capables de résister à un froid assez intense. Cependant peut-être serait-il préférable de mettre en place lorsque les plants ont commencé leur végétation et que la tige a déjà quelques centimètres de hauteur. On les plante alors au plantoir dans des planches préparées comme pour une plantation de laitues, espaçant toutefois un peu plus les rangs (30 centimètres en tous sens). Peut-être serait-il utile de laisser les rayons ouverts de 4 à 5 centimètres jusqu’au milieu de l’été, et de remplir ensuite ces rayons en buttant légèrement lorsque la plante a émis sa touffe de branches. La terre ra- massée alors autour, empêcherait de la casser, et forcerait ces branches à faire elles-mêmes des racines qui donneraient naissance à de nouveaux rhizomes à la fin de l’été. Cependant je n'’affirme rien, mon expérience étant encore trop récente. « Je suis de l’avis de M. Paillieux. D’après ce qui se voit et la confor- mation des tubercules, j'incline à penser que le Stachys se conservera mieux en terre qu’arraché et mis en serres à légumes. L’expérience que je ferai cet hiver me fixera définitivement à cet effet. Mais, s’il en est ainsi, ce mode de conservation serait tout en faveur de notre plante, qu'il suffirait d’arracher au fur et à mesure des besoins. « Le goût du Siachys est agréable et a quelque analogie avec celui du Salsifis. La cuisson en est excessivement facile et ne demande comme soins préparatoires, qu’un léger lavage des tubercules. Malgré sa petitesse relative, les cuisinières doivent aimer ce légume qui cuit en quelques minutes et forme un plat des plus présentables. Je suis intime- ment convaincu qu'il figurera avec honneur sur les tables bourgeoises et que plus d’une aimable châtelaine se fera un plaisir de l’offrir à ses invités. C’est, à notre humble avis, une bonne acquisition pour nos jar- dins, et notre collègue M. Paillieux qui nous a si heureusement fait con- naître le Stachys affinis, peut être certain qu’il aura en moi un adepte qui fera tous ses efforts pour propager ce bon légume dans tous les pays où notre pelit établissement a obtenu des relations. » — M. Mathey adresse de Rochechouart (Haute-Vienne) 48 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. -des racines de Bardane et annonce LITE d’un rapport sur ses cultures. me — M. le docteur Brocchi offre à la Société un livre sf vient de publier sous le titre de Zoologie agricole, où il a réuni toutes les notions pratiques utiles à l’agriculteur : la pisciculture, la sériciculture, ete. — M. Raveret-Wattel présente à la Société des rameaux d'Eucalyptus globulus cueillis sur des arbres cultivés dans le Morbihan près de Lorient. Ces arbres ont six ans et.ils sont en pleine fructification. Les feuilles ont conservé l’odeur sui generis qu’elles perdent parfois dans les climats froids. _— M. Berthoule entretient la Société de la migration pé- riodique des animaux et notamment des voyages de la Sar- dine. Il signale la disparition de ces poissons sur certains points de nos côtes, ou leur éloignement au large et donne les raisons qui peuvent expliquer cette migration. M. Ber- thoule s’étend sur les divers systèmes de pêche et sur le com- merce de la rogue qui sert d’appât. IL signaie les substances qui ont pu être essayées pour la remplacer. Enfin il donne des détails intéressants sur le commerce de la Sardine, son expor- tation, les contrefaçons qui se font en Amérique au moyen de petits Harengs et enfin sur l’armement des bateaux de pêche. Il signale les pêches de Sardine qui se font sur les côtes d’Es- pagne et de Portugal et que beaucoup considèrent comme abusives ainsi que les motifs auxquels certaines chambres de commerce attribuent la diminution Le Sardines sur nos côtes. — M. le D' Brocchi ajoute ses propres observations à celles apportées à la tribune par M. Berthoule et entre dans des détails intéressants sur la pêche de la Sardine sur les côtes de Provence. Il ne croit pas que l’industrie en question soit en décadence, mais qu’elle est soumise à des fluctuations périodiques qui donnent à peu près la même moyenne de résultats. M. le docteur Brocchi expose la théorie des migra- tions de la Sardine en hauteur, qui est généralement acceptée et d’après laquelle ce poisson quitterait les fonds pour se rapprocher du bord des côtes au moment de la reproduction. PROCÈS-VERBAUX. A9 M. le D' Brocchi engage vivement les populations du Midi à s'occuper davantage de la préparation de la Sardine à l'huile, dont elles ont laissé jusqu'ici le monopole aux habitants des côtes de l'Océan. | —- M. Raveret-Wattel ajoute aux observations précédentes celles qu’il a pu recueillir sur la soi-disant disparition du Hareng. — M. Raveret-Waltel demande le renvoi aux sections des travaux spéciaux qui peuvent les intéresser, afin qu’elles puis- sent étudier certaines questions plus à fond et en poursuivre la réalisation, comme par exemple l'introduction d’animaux domestiques dans nos colonies. Il lui est répondu par le Secrétaire général que cet envoi se fait régulièrement et qu’il ne dépend que des sections de réaliser complètement le vœu qu'il vient d’énoncer. — M. l’Agent général de la Société attire l'attention des membres présents sur les proportions gigantesques d’une Carabassette du Pérou, provenant des cultures de M. Jules Cloquet, à Sèvres, et qui est exposée dans la salle. Cette Cucurbitacée géante fournit un aliment aussi délicat que nos meilleurs Potirons, et, par ses lormes étranges, jelte de la variété dans nos potagers. Pour le Secrétaire des séances. P. AMÉDÉE PICHOT. SÉANCE GÉNÉRALE DU 22 DÉCEMBRE 1886 Présidence de M. DARESTE, membre du Conseil. Puis de M. de QUATREFAGES, Vice-Président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres nou- vellement admis par le Conseil : 4° SÉRIE, T. IV. — Janvier 1887. £ 50 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. MM. PRÉSENTATEURS. CANTELAR (Henri de), officier de marine, au / Henri Fourgous. château de Gombert, par Marseille (Bou- | Jules Grisard. ches-du-Rhône), Raveret-Wattel. CHARIÉ (Denis, Auguste), cultivateur, à la ferme des Grands-Essarts, Ipar Pithiviers (Loiret). Amédée Perthoule. P. A. Pichot. Tony-Conte. à à : us Henri Fourgous. CLÉMENT (François), naturaliste, à an 5 Bornéo (West-Kust). Jules Grisard. A. Wailly. Duchastel. L'abbé Mondain. D' Saint-Yves Ménard. A. Berthoule. À. Geoffroy Saint-Hilaire. D' Mène. MAISMIEL DE VILLEMONT (marquis du), | Comte R. de Buisseret. LAUMONIER (Arthur), docteur en médecine, à Vernoil, par Vernantes (Maine-et-Loire). LAVEISSIÈRE (Emile), 58, rue de la Verrerie, à Paris. château de Villemont, par Aigueperse ; Comte A. de Buisseret. (Puy-de-Dôme). Raveret-Wattel. — M. Émile Laveissière adresse des remerciements pour sa récente admission. — M. Geoffroy Saint-Hilaire demande que M. le D' Saint- Yves Ménard, qui a bien voulu suivre pas à pas tous les tra- vaux de la nouvelle installation de notre Société, soit associé aux personnes auxquelles des remerciements ont été votés dans la dernière séance, en raison de la part qu'ils ont prise dans cette installation. -— M. le Président dit que le nom de M. Saint-Yves Ménard sera ajouté à ceux de MM. Geoffroy Saint-Hilaire et Ber- thoule. — Il est ensuite procédé au dépouillement de la corres- pondance. — M. Fernand Lataste écrit à M. le Président : « J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien soumettre à l’examen de la Commission des récompenses le Catalogue des Mammifères de Barharie dont J'ai offert un exemplaire à la Société, dans sa séance du 14 mai 1886, et dont je vous adresse sous ce pli un deuxième exem- plaire. « C’est un travail de zoologie pure. Comme l’a bien compris la Société en instituant pour eux, en 1867, le prix que je sollicite, ces travaux se PROGÈS-VERBAUX. 51 rattachent étroitement au but qu’elle poursuit. La connaissance précise des espèces existant à notre époque et de leur répartition spontanée à la surface de la planète, objet de la zoologie pure, peut seule, en effet, nous permettre de distinguer des autres les animaux qu’il serait utile de multiplier, même au delà des limites de leur aire naturelle, aussi bien que ceux qu’il serait désirable de supprimer même chez eux, nous indi- quer les localités où nous devons aller chercher les premiers, et, par l’examen des conditions d’existence qu’ils trouvent dans leur patrie, nous fournir un premier aperçu sur la possibilité et les moyens de les accli- mater dans telle ou telle région déterminée. « J'éclairerai cette dernière considération à l’aide d’un exemple. D’une façon générale, nous pouvons, je crois, admettre que, parmi les Mam- mifères sahariens, ceux qui sont à la fois nocturnes et fouisseurs suppor- teront aisément la température de nos climats tempérés; car, chez eux, ils s’'abritent dans leurs terriers de la chaleur diurne, tandis qu’ils sont exposés, pendant la nuit, au refroidissement assez intense que provoque le rayonnement et qu'ont constaté lous les voyageurs. Or, parmi ces Mammifères, il en est un qui appartient à l’ordre de nos plus utiles alliés et qui s’apprivoise très facilement. C’est le Hérisson du désert (Erinaceus deserti Loche). Les habitants des oasis le transportent dans leurs mai- sons pour détruire les scorpions dont elles sont infestées, et il y reste, bien que la fuite lui soit facile dans ces habitations mal closes, il vit là dans une demi-demesticité, dormant dans quelque coin le jour, circulant la nuit et remplissant sa fonction de destructeur de vermine; il se laisse prendre à la main sans redresser ses piquants et paraît même sensible aux caresses. Il y a done tout lieu de penser, à priori, que cet insecti- vore s’acclimaterait fort bien en France et y rendrait des services : dans les petits jardins des environs de Paris ou d’ailleurs, il serait un hôte original, sans exigences mais non sans utilité. « En terminant, je vous prie, Monsieur le Président, de vouloir bien considérer et faire remarquer à la Commission que le travail pour lequel je sollicite une récompense n’est pas une compilation, maïs qu'il repré- sente le fruit de trois voyages en Barbarie, poussés jusqu’en plein Sahara, et de sept années de patientes et consciencieuses recherches. Dans la préface et dans l'introduction j'ai indiqué l'itinéraire de mes deux premiers voyages et j'ai mis en relief la part personnelle qui me revient dans l’état actuel de nos connaissances sur la faune mammalo- gique de Barbarie. » — M. Nelson-Pautier écrit du château de Lisle, à M. le Président : « Mes élevages d’oiseaux ont médiocrement réussi cette année, parce que lincubation s’est effectuée dans les conditions les plus mauvaises. Les fréquents et violents orages qui ont traversé notre région pendant la 52 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. durée des mois d'avril, mai, juin et juillet derniers, ont fait périr dans leurs coquilles des quantités considérables de jeunes, et cela presque toujours vingt-quatre heures avant l’éclosion des survivants. Je me pro- pose de faire, à ce sujet, deux expériences en 1887; et si, comme j'en ai l’espoir, j'obtiens des résultats satisfaisants, je me ferai un plaisir et même un devoir de vous les faire connaître. Quelques éleveurs s’obsti- nent à ne point croire à l’influence de l’orage sur les œufs en incubation. Je n’ai pas la prétention de les convaincre de leur erreur, mais je cher- cherai, par tous les moyens possibles, à préserver mes couvées à avenir. « Les pontes ont été relativement peu abondantes. J’en attribue la cause aux pluies continuelles que nous avons supportées pendant les mois d'avril et mai, et à la température froide qui en était la consé- quence. Mes producteurs en effet, tous bien portants et en état de chair le plus convenable pour favoriser la ponte, avaient recu, comme les années précédentes, depuis environ un mois avant l’époque des premiers œufs, une nourriture spéciale qui, jusqu’à cette année, avait toujours réussi à me faire obtenir une quantité plus grande d'œufs et d'œufs mieux fécondés. « Voici le relevé rigoureusement exact des œufs soumis chez moi cette année, à l’incubation, et des éclosions obtenues : De = re VARIÉTÉS. Sasles | 8 | 2:28 |! pes pores SNA SE MNENEUMSESS E S "a © © T ÊSs 2, (durée). Z A à gram jours Éperonniers Chinquis 4 2 38 | 21 à 22 | 1 au 30 mars Faisans argentés..... 52 | 16 | 40 | 25 à 26 | 10 mars au 15 mai — Swinhoë......... 14 D 50 26 15 mars au 95 avril — Vénérés.......... 41 17 30 23 à 24 | 1% avril au 25 mai —HAOTES Re Re een 67 31 25 91 à 22 | 5 avril au 31 mai — Mongolie......... 89 | 43 | 29 | 25 à 26 | 2 avril au 15 juill. — Lady Amherst.... 25 6 | 30 | 21 à 23 | 20 avril au 95 juin — Versicolores...... 34 15 93 25 à 26 | 1* maï au 20 juin Perdreaux rouges... 292600 21 à 22 | 25 avril au 10 juill. Colinsde Californie...| 4927 | 169 1,9 | 22 10 mars au 25juill. Faisans des bois .... 32 14 32 25 à 26 | 10 avril au 30 mai Canards Mandarins... 15 6 39 28 8 avril au 20 mai — Carolins..... 14 4 | 45 28 20 avril au 30 mai MOTAUX SRE eee « 1l est aisé de constater la mortalité énorme occasionnée soit par la PROCÈS-VERBAUX. D3 trépidation produite par le bruit du tonnerre, soit par l'électricité dont le fluide saturait l’air. Je me suis rendu un compte très exact des désordres causés par l'orage. Je n’ai trouvé qu’un total de 61 œufs clairs et les effets de l’orage ont détruit 428 jeunes prêts à naître. « Sur les 354 sujets éclos, 28 étaient mal constitués. Les autres ont été élevés sans le moindre œuf de fourmi. Depuis deux ans déjà, la nourriture que je fais distribuer à mes jeunes élèves, dans leurs boîtes à élevage, se compose exclusivement de sang de bœuf desséché et du biscuit préparés par M. Dautreville, auxquels je fais ajouter des œufs durs et de la laitue hachés très fin. J’ai soin d’y mélanger la coquille des œufs, que je fais pulvériser au préalable, et qui est très utile au développement du système osseux. € M. Dautreville m’a fourni cette année du sang de bœuf desséché et du biscuit broyé préparé d’une façon remarquable. Je dois dire à sa louange qu’en donnant par ses produits, aux éleveurs, la faculté de ne plus faire l’emploi des œufs de fourmi, toujours difficiles à rencontrer dans certaines contrées, il leur a rendu un véritable service, et pour mon compte, je tiens à lui en témoigner ici ma reconnaissance. « Je n’entends pas cependant soutenir que les œufs de fourmi doi- vent être abandonnés, même par les éleveurs qui ne peuvent s’en pro- eurer que difficilement. Dans certains cas, en effet, ces œufs sont indis- pensables, comme le sont aussi les asticots de viande. J’ai constaté que, parmi les sujets élevés au sang de bœuf, il s’en rencontre beaucoup d’anémiques ou de goutteux. Ils sont sujets, en général, à la diphthérie et à la diarrhée urique (la crotte). Il est aisé de combattre avec succès ces dispositions, en mélangeant régulièrement à l’eau distribuée aux jeunes sujets, tantôt du salicylate de soude, tantôt du sulfate de fer, à la dose de deux grammes par litre. « Pour la fabrication continuelle des asticots de viande, si utiles à l’éle- vage des Lophophores resplendissants, des Faisans délicats en général, et des Colombes poignardées, j'ai fait construire une double asticotière qui fonctionne d’une manière parfaite depuis deux ans, et dont je vous enverrai prochainement le croquis. « Je possède depuis quatre mois, un magnifique couple de Poules sul- tanes du Sénégal. Je les ai logées dans une vaste volière, traversée par un ruisseau dont l’eau est à 16 degrés et demi de chaleur, et je vais essayer de les faire reproduire. Ces admirables oiseaux sont assez fami- liers pour me donner bon espoir. « Un autre essai que je vais tenter, est l’accouplement de Colins de Californie avec les Perdrix rouges. « J'aurai l’honneur de vous tenir au courant des résultats obtenus. » — M. le capitaine Dannevig, directeur de l'établissement de pisciculture marine de Flôdevig (Norvège), rend compte du 54 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. succès de ses élevages de Morue. Des poissons de quatre mois, conservés dans un des bassins de l’établissement, mesuraient de 12 à 15 centimètres de longueur. D’après les résultats obtenus, le Gouvernement norvégien se propose de créer un nouvel établissement plus important que le premier. — M. Raveret-Waliel fait connaitre que l'Administration s'occupe en ce moment de la reconstruction de l'échelle à Sau- mons établie sur la Vienne, au barrage de la manufacture d'armes de Châtellerault. Cette échelle sera construite d’après le système Mac Donald, et avec le concours obligeant de l’au- teur, qui vient de faire parvenir à M. Raveret-Wattel la lettre suivante : « Washington, 1°" décembre 1886. « Cher Monsieur, « Je me ferai un véritable plaisir de donner, selon le désir que vous m’exprimez, tous les renseignements qui pourront être utiles pour la construction de l’Éehelle à Saumons projetée sur la Vienne. J’exa- minerai les plans de M. l’Ingénieur en chef Strohl avec un grand intérêt et la plus soigneuse attention. Dès aujourd’hui, je lui accuse réception de sa letire; mais je lui écrirai de nouveau, dans quel- ques jours, pour discuter à fond les points qui l’intéressent. « Depuis que vous m’avez fait l'honneur de donner une description de mon système, je ne suis pas resté oisif, j'ai apporté plusieurs modifications intéressantes au double point de vue de l’économie et de la solidité de la construction. J’expérimente en ce moment un modèle qui, bien que reposant toujours sur les mêmes principes, pro- met de fonctionner d’une manière aussi satisfaisante, tout en rédui- sant beaucoup la dépense; en même temps, la solidité de l’appareil sera considérablement augmentée. Je prends aussi des dispositions efficaces pour l’expulsion automatique du gravier, du sable ou de la vase qui peuvent être entraînés dans l’échelle en temps de crues. J'aurai le plaisir d’adresser à M. Strohl une description de ces modi- fications, avec des dessins montrant tous les détails de construction. « Plusieurs échelles récemment construites, mais fonctionnant déjà, « tant en Virginie que dans l’État de New-York, montrent combien mon « système se plie à toutes les exigences du terrain, combien il s’ap- « plique facilement, quelle que soit la configuration des lieux. Sous peu, ç j'aurai la satisfaction de faire parvenir à M. Strohl des croquis de la « plupart de ces échelles. « Bien sincèrement à vous, A ARR A AR A À À A AA MR A. R A A « Marshall McDonald. » PROCÈS-VERBAUX. 05 Un modèle d'échelle Mac Donald est placé sous les yeux de l'assemblée par M. Raveret-Wattel, qui donne quelques ren- seignements sur les avantages de ce système. — M. le marquis Scey de Brun, à Buthier (Haute-Saône), indique à quelle adresse envoyer le cheptel de Poissons-Chats d'Amérique et d’œufs de Truites arc-en-ciel qu’il a demandé; il ajoute : « Je profite de cette occasion pour vous rendre compte des résultats que j'ai obtenus des œufs de Æruites des laes que vous m’avez envoyés ces deux années précédentes. Ils ont généralement bien réussi, je trouve maintenant dans les ruisseaux où je les ai lâchées des Truites de 1885 pesant environ 150 grammes et celles de 1886 pesant environ 40 grammes. » —M. Tollet, ingénieur des Ponts etChaussées à Saint-Servan, chargé d'étudier la question de l’établissement d’échelles à Saumons dans la Rance ainsi que de l’empoissonnement de cette rivière, écrit à M. le Secrétaire pour le prier de lui en- voyer l’ouvrage de M. Raveret-Wattel sur les poissons migra- teurs et les échelles à Saumons. Un exemplaire de ce travail a été remis à M. Tollet. — M. Seth Green, surintendant de l'établissement de pisci- culture de Caledonia, adresse un exemplaire du rapport des Commissaires des pêcheries de l’État de New-York, pour les années 1884 et 1885. Il résulte de ce rapport que l’État de New-York, qui ne possédait, naguère encore, qu'un seul établissement de pisciculture appartenant à l'Administration, en compte actuellement cinq, dont un, celui de Cold Spring Harbor, est en partie consacré à la pisciculture marine. De- puis deux ans que fonctionne cet établissement, il a déjà fourni 9 196 000 alevins de diverses espèces, dont 788 000 Morues. Quant au plus ancien des Établissements, celui de Caledonia, qui a été inauguré en 1870, le total des alevins distribués par ses soins s'élève à plus de 97 millions. — M. Léo d’Ounous écrit de Saverdun à la Société pour ex- poser les résultats qu’il a obtenus dans l’acclimatation de végétaux exotiques dans le département de l’Ariège. Il offre de mettre à la disposition de nos collègues des graines ou 56 SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION. plantes des espèces qui ont le mieux réussi et demande que sa communication soit renvoyée à la Section des végétaux et à la Commission des récompenses. — M. Thomas Wardle, Esquire, Surintendant honoraire de la section de sériciculture du Gouvernement des Indes, à l'Exposition coloniale de Londres, fait hommage d’un travail qu'il vient de publier sur l’industrie séricicole dans les Indes Orientales et spécialement sur l’exploitation des Vers à soie sauvages. L'ouvrage renferme de nombreuses planches repré- sentant différents Bombyciens séricigènes exotiques, les plantes dont ils se nourrissent, des échantillons de leur soie, les appareils de dévidage de cette soie, etc. — M. Naudin, de l’Institut, écrit de la Villa Thuret, à Antibes : . « Je prends la liberté de vous adresser, en vous priant de les offrir à la Société nationale d’Acclimatation, des graines toutes fraiches du Cocos australis récoltées dans notre jardin de la Villa Thuret. C’est un des palmiers rustiques les plus élégants que je connaisse. C'est la première fructificalion ici, et elle a été très abondante, car nous avons eu au moins 1000 fruits, sur trois grands spadices. « Ces fruits, de la grosseur d’une petite prune, un peu plus larges que longs, mi-partis de jaune et de rouge, sont à peu près comesti- bles, quoique un peu filandreux. Leur saveur, acidulée-sucrée, a un parfum d’ananas. Nous en avons fait de très bonnes confitures. Aban- donnés à eux-mêmes, ils entrent en fermentation, et il est vraisem- blable qu’on pourrait en tirer une espèce de cidre ou quelque autre boisson alcoolique. L'arbre serait donc tout à la fois d'ornement et d'utilité. « Nous l’avons recu sous le nom de Cocos australis, mais M. Beccari prétend que ce n’est pas le véritable australis de Martius; ce que je ne saurais vérifier actuellement. » — Des demandes de Cheptels sont adressées par M. le comte À. de Montlezun, M. Louis Boisne, M. Nelson Pautier, M. le baron Maurice Le PEER. — MM. Nelson-Pautier et Galland rendent rare de leurs cheptels. — M. E. Delloye se montre très satisfait de l’état de son cheptel de Cerfs nains de la Chine, il écrit de Charleroi à M. le Président : PT ae PROCÈS-VERBAUX. 57 « J'ai l'honneur de venir vous rendre compte de l’état de mon chep- tel de Cerfs naïns de la Chine. « À ma rentrée d’un assez long séjour à la campagne, j'ai été heu- reux de constater la naissance d’un jeune Cerf nain qui devait être né depuis quelque temps déjà, si j'en juge par sa vivacité et son dévelop- pement. « Il est probable qu’il se sera tenu caché, pendant les deux ou trois semaines qui ont suivi sa naissance dans les fourrés et qu'il aura ainsi échappé aux recherches de mon personnel qui surveillait la mise bas, et n'avait rien remarqué d’anormal dans les allures de la mère. « Ce petit Cerf, dont j'ignore encore le sexe, est en excellente santé, plein de vigueur et de vivacité. » — M. Pichot annonce qu’un de ses amis, M. de Saint- James, lieutenant d'infanterie de marine, parti pour le Tonkin en même temps que le nouveau résident, s’est mis à la disposition de la Société s’il pouvait lui être utile. M. de Saint-James, qui a passé déjà trois années au Tonkin, pense que l’acclimatation dans ce pays de la Chèvre pour le lait et du Lapin pour la nourriture serait très importante. Il a dû emmener avec lui des animaux de ces deux espèces. Il avait demandé aussi une collection de graines, notam- ment de graines d'Eucalyptus, que M. Pichot a pu lui four- nir par l’entremise de la Société d’Acclimatation. M. de Saint- James a été surtout heureux d’emporter une variété de riz envoyée de la République argentine, avec d’autres graines adressées à la Société par M. le D' Bertoni. Cette plante pousse dans les endroits secs à une grande hauteur. Comme jusqu’à présent, au Tonkin, où 1l constitue pourtant une nourriture excessivement intensive, le riz n’a pu être cultivé que dans les parties basses très insalubres, ce serait un grand bienfait pour le pays si le riz de la République argen- tine pouvait y pousser dans les conditions de son pays d’ori- oine, c’est-à-dire dans des endroits secs et élevés. M. de Saint-James a promis de nous rendre compte du résultat de ses expériences. — M. le D’ Brocchi fait une communication sur la pisci- culture dans la Haute-Vienne et sur l'élevage des huîtres dans les étangs de la Méditerranée. Il termine en signalant le rôle O8 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. de rabatteurs joué par les Dauphins au profit des pêcheurs provençaux. (Voy. au Bulletin.) — M. le Président remercie M. Brocchi de son intéressante communication et l'invite à remettre à la Commission des récompenses la proposition qu'il à faite relativement à M. Péroné, en raison des heureuses améliorations introduites par celui-ci dans la pisciculture de la Haute-Vienne. — À l’occasion des renseignements donnés par M. le D’ Brocchi sur l'élevage de la Carpe dans le département de la Haute-Vienne, M. Raveret-Wattel signale l’intérêt qu'il y aurait à propager en France la culture de la Carpe; ce poisson, plus facile à élever que les Salmonides, peut donner des produits très rémunérateurs. Paris consomme annuelle- ment plus de #4 millions de kilogrammes de poisson d’im- portation étrangère ; l’Italie seule nous expédie plus de 100 000 kilogrammes de poisson d’eau douce. Les éleveurs trouveraient donc le placement assuré de leurs produits. — M. Geoffroy Saint-Hilaire présente un ouvrage de M. Victor Meunier, intitulé : Les Singes domestiques. M. le Secrétaire général insiste sur les développements donnés par l’auteur à l’étude des questions qui touchent à la domestica- tion et à l’acclimatation des animaux. — M. Saint-Yves Ménard, à propos de la thèse développée par M. Meunier, rappelle que M. Pasteur, cherchant un orga- nisme intermédiaire où il ferait passer le virus de la rage avant de le porter du chien à l’homme, a tenté, pendant de longs mois, sur le singe, ses premières atténuations du Virus. | — M. de Quatrefages, relativement à la question d’accli- matation que soulève l’ouvrage présenté par M. le Secrétaire général, fait ressortir l'influence d’une longue domestication sur les animaux qui en sont l’objet et montre en même temps qu'ils n’échappent pourtant pas à la crise que cause toujours un changement de milieu. | « Je suis convaincu, dit-il, que les animaux qui ont subi, pendant de nombreuses générations, l’inflaence de la domestication, et que l’homme continue à entourer de ses soins, peuvent être bien plus facile- PROCÈS-VERBAUX. 59 ment transportés que ceux que l’on exporte subitement d’un milieu dans un autre tout à fait différent. Ainsi il est clair que la Poule, après les nombreuses, très nombreuses pérégrinations qu’elle a faites à la suite de l’homme, est tout autrement préparée à subir les actions diverses des climats que la Poule de Khiwa, qui est prise à sa source même et qui a comme apanage héréditaire tous les instincts, toutes les aptitudes que lui a donnés le milieu dans lequel son espèce a toujours vécu. « Mais nos animaux domestiques n’échappent pas pour cela d’une ma- nière complète à la crise d’acclimatation si tranchée dans l'élément Khiwa. Lorsqu'on a transporté les Oies sur le plateau de Bogota, l’accli- matation en a été très difficile, et, si l’on s'était arrêté aux résultats des premières expériences, il est clair que l’on n'aurait pas persévéré. Nous devons à Roulin des détails très précis à ce sujet. Je ne me rap- pelle plus les chiffres exactement, mais il résulte des observations qui avaient été faites par ce savant que, dans les premiers temps, pour nos Oies transportées sur le plateau de Bogota, plus de la moitié des œufs n'étaient pas fécondés ou peut-être, comme nous l’ont appris les belles expériences de M. Dareste, ne donnèrent d’abord que des monstres destinés à périr de très bonne heure dans les œufs, qui deviennent ainsi des œufs clairs. Des poulets qui naissaient, les deux tiers périssaient dans les premiers mois; de telle sorte que le nombre des réussites était extrêmement faible. A l’époque où Roulin se trouvait sur les lieux, l’acclimatation avait fait de très grands progrès, et l’on voyait approcher le moment où les Oies seraient aussi fécondes et s’élèveraient tout aussi naturellement, tout aussi facilement que chez nous. [l nous dit qu’il en a été de même de notre Poule, lorsqu'on l’a apportée au Pérou. Mais au moment où il écrivait, cet oiseau était aussi facile à élever dans cette contrée que chez nous. « Je me souviens d’avoir vu, dans mon enfance, l’extrême difficulté avec laquelle on élevait encore le Dindon, au moins dans nos montagnes du Midi. Une grande partie des œufs n’éclosaient pas et les petits demandaient des soins tout particuliers pour pouvoir être élevés. Aujour- d’hui, l'élevage du Dindon est passé dans nos industries fermières, et, par conséquent, il y a eu, à cet égard-là, un progrès bien marqué. « La domestication rend donc incontestablement les animaux plus faciles à acclimater, mais elle ne les soustrait pas d’une manière absolue aux nécessités de la crise qu’entraine toute acclimatation. « Voilà les observations que j'avais à faire. Elles rentrent tout à fait dans les observations que vous présentait M. le Secrétaire général, qui est pour nous tous, dans toutes ces questions, un maître dont je suis le premier à reconnaître la compétence absolue. » (Applaudissements.) Pour le Secrétaire des séances, MAURICE TRÉMEAU. 00 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. OUVRAGES OFFERTS À LA SOCIÉTÉ. Hamonville (J.-C.-L.-T. d”). Catalogue des oiseaux d'Eu- rope ou énumération des espèces et races d'oiseaux dont la présence, soit habituelle soit fortuite, a été dûment constatée dans les limites géographiques de l’Europe. Paris, 1876, J.-B. Baillière et fils, in-8°. L'auteur. Hamonwille (le baron d’). Nouveautés ornithologiques. Paradisiers. Revue de quelques espèces récemment décou- verles, description d’un état de plumage anormal et tableau des espèces. (Extrait du Bulletin de la Société zoologique de France, pour l’année 1886). In-8°. L'auteur. — Nouveautés ornithologiques. Colibris. (Extrait du PBul- letin de la Société zoologique de France, t. VIII, 1883.) In-8°. L'auteur. — Nouveautés ornithologiques. Colibris.° article. (Extrait du Bulletin de la Société zoologique de France pour l’an- née 1886). In-&°. L'auteur. — Observations sur quelques oiseaux africains capturés dans l’Europe méridionale. — Alouette de Reboud, Alauda Reboudia Loche. (Extrait du Bulletin de la Société z0ologi- que de France pour l’année 1881). In-8°. L'auteur. — Description des divers états de plumage du Canard sauvage et variétés de cette espèce. (Extrait du Bulletin de la Société zoologique de France pour l’année 1886). In-8°. L'auteur. — De la mue des rémiges chez le Canard sauvage et des mœurs et habitudes de cet oiseau. (Extrait du Bulletin de la Société zoologique de France, t. IX, 1884). In-8°. L'auteur. Mueller (Baron F. von). Description and illustrations of the Myoporinous plants of Australia. IT. Lithograms by autority John Forres, government printer, Melbourne, 1886. In-#, planches. L'auteur. Brocchi (D° P.). Traité de zoologie agricole. Paris, 1886, J.-B. Baillière et fils, in-8° avec 608 fig. intercalées dans le LEXTERR L'auteur. PROCÈS-VERBAUX. | 61 Simmonds (P.-L.). The animal food. Resources of diffe- rent nations. London, 1885, E. et F. N. Spon 195, Strand. L'auteur. Brisay (le marquis de). Aviculture. Passereaux. Mœurs, nourriture, nidification, élevage. Auray, 1886, imprimerie Renaud. [n-18. L'auteur. Grandidier (Alfred). Histoire physique naturelle et politi- que de Madagascar, vol. XXVIIL. Histoire naturelle des plantes, par M. H. Baillon, t. Il, atlas I, 1" partie. Paris, 1886, imp. Nationale. Ministère de l’Instruction publique. Galfard (Marius). Petit traité sur le Ver à soie du Mürier. Son éducation et ses diverses maladies. Manosque, 1885, imp. Demontoy, in-192. L'auteur. Meunier (Victor). Les singes domestiques, Paris, 1886, Mau- rice Dreyfous, éditeur, in-8’, frontispice. M. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Société scientifique d'Arcachon. Notice sur la station zoologique d'Arcachon. Arcachon, 1886, imp. G. Talon, in-8?, planche. M. A. Geoffroy Saint-Hilaire. Despetis (le D”). Emploi pratique des Vignes américaines. Béziers, 1884, imp. Rivière, in-18. L'auteur. Lataste (Fernand). Étude sur la faune des vertébrés de Barbarie. Catalogue provisoire des mammifères apélagiques sauvages. (Extrait des actes de la Société linnéenne de Bor- deaux, XXXIX° vol.). Bordeaux, 1885, imp. J. Durand, in-&°. | L'auteur. HI. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. Sur les Moutons chinois prolifiques (MOUTONS ONG-TI) Le cheptel de Moutons Ong-ti, qui m'a été confié par la Société au mois de mars 1884, se composait à la réception, d’une brebis pleine, d’une brebis n’ayant pas encore porté et d’un bélier trop jeune pour faire la saillie. La santé des animaux était bonne malgré les fatigues d’un voyage fait dans une caisse de dimensions trop exiguës. Le troupeau se maintient chez moi en parfaite santé; aucune précaution spéciale n’est cependant prise à leur égard; je dirai même plus, voulant éprouver leur rusticité, je les ai toujours laissés sortir une partie de la journée par tous les temps, sauf par la pluie, mais ils allaient au pâturage aussitôt qu’elle cessait de tomber d’une façon trop violente et je dois faire observer que leur habitation et leur pâturage sont situés sur un plateau à sous-sol argileux, humide pendant l’hiver et très sec pendant la belle saison. Malgré cela le troupeau ne présente aucun signe d’affaiblissement ni de maladie; les femelles élèvent bien leurs petits et il n’a jamais été nécessaire, même pendant l’hiver, de recourir à une nourrice étrangère. À leur première portée les femelles, jusqu’à ce jour, n’ont donné nais- sance qu’à un seul sujet; à partir de la seconde parturition seulement les portées sont de deux agneaux. L’expérience ne dure pas depuis assez longtemps pour affirmer que la fécondité de la race se maintiendra et se transmettra sous le climat de la Touraine, mais tout le fait espérer. Jusqu'à ce jour il n’y a pas lieu de se plaindre, puisque mon troupeau se compose maintenant, tant en adultes qu'en jeunes, de treize bêtes (sept femelles et six mâles). Je n’ai eu à constater que deux décès de jeunes; au moment du sevrage et après de brusques changements de température, deux agneaux ont succombé à la suite d’une diarrhée aiguë que rien n’a pu arrêter. Pas de traces de tuberculoses, les animaux sont robustes et vigou- reux; la race se nourrit bien, elle est même vorace, peu difficile sur la qualité, tout lui est bon et lui profite. Des qualités de la chair, au point de vue de l’alimentation, je ne puis rien dire, n’en ayant pas encore goûté. Je reconnais que la laine des Moutons chinois est peu abondante et de médiocre qualité; mais, comme le dit fort bien M. Ponsard, dans la note publiée au Bulletin du mois de mai dernier, la laine n'étant plus un produit rémunérateur, il est inutile d’insister sur ce point. FUZIER-HERMAN. IV. BIBLIOGRAPHIE. La Ramie, par M. E. Fremy. Paris, 1886, V° Ch. Dunod, éditeur, in-8. Il appartenait au Muséum, qui a été le premier à cultiver la Ramie en France, d’être aussi le premier à en étudier scientifiquement ies carac- tères organiques, et à rechercher par l’analyse chimique et l’anatomie végétale les meilleurs modes de traitement de cette précieuse plante. La science ne pouvait prêter à l’industrie un plus utile concours dans une cause plus nationale; qu’on veuille bien, en effet, consulter les états de la douane, et l’on sera frappé du grand intérêt d’une culture qui affranchirait, au moins en partie, notre industrie textile des lourds im- pôts dont la grève l'importation : nous payons de ce chef chaque année un tribut de 2 à 300 millions à l’étranger. Or, s’il est aujourd’hui acquis que l’Ortie de Chine peut être cultivée avec profit dans une partie de la France et dans la plupart de ses colonies, 1l n’est pas moins certain qu’elle est un des végétaux textiles les plus précieux ; son introduction dans le domaine national offrirait donc un énorme intérêt. L’essor qu'aurait pris cette nouvelle culture n’a été entravé jusqu’à présent que par l’imperfection des machines employées pour le trai- tement industriel de la Ramie : le gouvernement des Indes a institué des concours et proposé aux inventeurs des prix de la plus haute valeur; les constructeurs français, moins bien encouragés, n’ont pas moins travaillé à perfectionner cet outillage ; tout récemment encore, à propos d’un ouvrage de M. Favier sur le même sujet, nous présentions à nos collègues l’ingénieuse machine de son invention; mais qu’on ait essayé de traiter la plante verte, comme M. Senet, ou de la traiter à l’état sec, comme M. Kaulek, il ne semble pas que le problème mécanique soit encore résolu d’une manière absolument satisfaisante. L’éminent directeur du Muséum a abordé la question par un côté dif- férent; dans les longues veilles du laboratoire il a entrepris en quel- que sorte la dissection des plantes; l’analyse de leur squelette, que personne n'avait tentée avant lui, il est parvenu à l’exécuter avec une remarquable précision, aussi aisément, suivant sa propre expression, que celle d’un minerai de fer ou de cuivre, ou d’un liquide quelconque; et ainsi, en les isolant successivement les uns des autres, a-t-il décou- vert, dosé pour ainsi dire, chacun de leurs éléments constitutifs, et leurs propriétés caractéristiques : ce sont, d’une part, les corps cellulo- siques, auxquels il donne spécialement les noms de fibrose, quand il s’agit des fibres textiles; de l’autre, ceux qui, sortes de ciments végé- taux, soudent et relient entre elles les fibres et les cellules (vasculose, cutose, pectose...). Ce premier pas fait, 1l s'agissait de découvrir les réactifs chimiques capables d’attaquer et de dissoudre les substances gélatineuses agglutinantes, pour arriver à mettre en liberté et à purifier 64 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. les fibres végétales. Cette deuxième proposition n’a pas été résolue d’une façon moins heureuse : dans ce remarquable travail, dont nous ne pou- vons donner qu’une analyse imparfaite, le savant professeur indique l'application pratique de ses découvertes, et fait connaître le traitement chimique des tiges de la Ramie, en vue de leur utilisation industrielle ; les carbonates alcalins désorganiseront l’épiderme, le liber dégagé sera soumis ensuite au dégommage qui l’isolera des corps agglutinants; c’est par les alcalis caustiques ou carbonatés qu’on arrivera à dissoudre ce ciment organique. De ces diverses opérations doivent sortir des fibres pures, prêtes pour le tissage. Si, comme on n’en saurait douter, sur l’affirmation du savant profes- seur, ces manipulations chimiques sont facilement et économiquement praticables, si, surtout, elles n’altèrent en rien la plante qui y est sou- mise, et donnent, comme résultat, des fibres aussi résistantes, aussi souples et aussi soyeuses que celles traitées par les machines, la science aura résolu un des problèmes les plus intéressants pour notre pays, et prêté le plus précieux concours à l’agriculture et à l’industrie nationales en les dotant d’un coton français. AM. BERTHOULE. La Comptamilité du Fermier, Cours de Comptabilité agricole, par MM. le vicomte de Hédouville et Amédée Nicolle. Paris, 1886, Ollendorf, éditeur. Depuis 1877, les Ministres du Commerce et de l'Agriculture ont cons- tamment encouragé MM. les Instituteurs à enseigner les matières agri- coles : or une des principales est la comptabilité. Le travail dont nous parlons réunit les avantages suivants : il enseigne la comptabilité proprement dite et générale, et, en plus, donne une notion de toutes les opérations qui peuvent se faire dans une exploita- tion agricole ; c’est en même temps un cahier où chaque élève n’a que des chiffres à inscrire. Ajoutons que cet ouvrage a été admis par le Ministère de l’Instruction publique à figurer dans les bibliothèques scolaires, populaires et péda- gogiques. X. Le Gérant : JULES GRISARD. 8168. — BOURLOTON. — Imprimeries réunies, À, rue Mignon, 2, Paris. ©. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ LISTE DES ESPÈCES CONNUES ET DÉCRITES : DANS LA FAMILLE DES ANTILOPIDÉS PRÉSENTÉES PAR RÉGIONS Par M. HUET Aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle. Afrique. — Région orientale. GAZELLA ISABELLA Gray. The Isabelle Gazeile. Ann. and Mag. nat. hist., 1846. Brooke, 1873, P. Z. S., p. 539. De l'Égypte, du Kordofan. Pelage court et doux; cornes courtes, massives, fortement annelées, les pointes revenant en avant; la bande du nez est gris roux; la bande latérale des joues mal définie, elle se fond avec la bande plus foncée du nez; la bande latérale du ventre peu foncée, une bande claire la sépare de la colora- tion rousse du dos et des hanches ; queue variable, mais gé- néralement rousse sur une grande partie de sa longueur, la pointe est noirâtre; les oreilles sont un peu moins longues que dans G. dorcus. GAZELLA LEPTOCEROS F. Cuv., 1827. Hist. nat. Mam. Gazella Arabica Temm., Esq. Zool., 1853, p. 193. De Senaar, du Kordofan. Les cornes sont faibles et longues, parfaitement parallèles sur à peu près la moitié de leur longueur, les pointes incli- nées extérieurement et en avant; la bande du nez est rousse, quelquefois la tache du bout du nez est peu distincte, d'au- 4° SÉRIE, T. IV. — Février 1887, 9 606 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. tres fois elle est bien marquée et est brun foncé ; le dos et toutes les parties externes sont jaune brunâtre ; la bande la- térale du ventre est noire; elle est séparée de la coloration du dos par une bande claire assez large. HippoTrAGus BAkERI Heuglin. The Maarif. Nov. Act. Leop. Carol. Sclater, Proc. Zool. Societ., 1863, p. 214, pl. XVI. De la Haute Nubie, Cornes massives à la base, régulièrement annelées sur les trois quarts de leur longueur, 27 ou 28 annelures; poil court; teinte générale fauve pâle, plus pâle sur les parties in- férieures; une ligne blanc jaunâtre part de la base des cornes, passe sur les sourcils, devant les yeux et descend jusque sur le nez; le bout du nez, les lèvres supérieures et inférieures sont blancs; le dessus du nez, le front et les joues sont brun marron; les oreilles sont longues, de couleur roussâtre et terminées par un pinceau de poils brunâtres. Cette Antilope est de la taiile d’un Cerf. Jusqu’à ce jour on ne connaît cet animal que par la des- cription qui en a été donnée par M. Selater, qui l’a faite d’a- près un dessin rapporté de la localité par un voyageur. ANTILOPE TORA. The Tora Antelope. Alcelaphus tora Gray, Natura 1872, vol. 6, p. 43. Sclat., Proc. Zool. Soc., 1813, p. 762. De la Nubie. Cornes peu robustes, elles se dirigent latéralement dès la base, puis remontent verticalement, les pointes tournées en arrière ; elles sont finement annelées à la base, les annelures étant plus fortes à la partie supérieure ; la tête est longue et aplatie latéralement; la teinte générale est d’un roux jau- nâtre brillant, un peu plus rougeûtre sur le cou, le corps et la croupe; le ventre et les parties inférieures des membres di es FAMILLE DES ANTILOPES. 07 sont gris roux; sur le front, on observe une touffe de poils disposés en rose; ils sont gris jaunâtre ; une tache roux mar- ron entoure les yeux; les larmiers sont recouverts d’une touffe de poils raides et longs; queue mince et de couleur = < LA - Fic. 13. — Antilope Tora. rousse sur la moitié de sa longueur; la moitié terminale gar- nie de longs poils noirs ondulés, qui descendent jusque sur les talons ; une tache d’un jaune pâle couvre une partie de la croupe et s'étend sur les cuisses, se perdant sur les jambes et les flancs. Les cornes de la femelle sont plus faibles, mais elles ont la même direction ; la coloration est la même, un peu plus claire seulement. 68 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. ANTILOPE SALTIANA Blainv. The Madaqua. Antilope saltiana Rüpp., All, p. 5», fig. 21. Neotragus saltianus Gray, Knows., Menag., 8. Ds l’Abyssinie. Cornes fortes, aplaties intérieurement, à crête très ru- gueuse, se renversant en arrière, les pointes revenant en avant, très rugueuses à la base; le nez, le front, les tempes et les membres sont roux jaunâtre; les joues, le cou, le dos, les côtés du corps et les cuisses sont gris roux tiqueté de: brun, les poils étant jaunâtres à la base, bruns vers le bout et jaunes à la pointe; la gorge, la poitrine, le ventre, les par- ties internes des bras et des jambes sont blanc jaunâtre ; les oreilles sont assez longues, larges, rousses en dessus et blan- _ ches en dedans ; la queue est très courte, gris roux en des- sus, blanche en dessous. Il y a une touffe de poils roux entre les cornes. ANTILOPE SALTATRIX Bodl. The Kiansi or Klipps pringer. Oreatragus salltalrixz Sundw. Oreotragus saltatrix Gray, Knows., Ménag., 8. De lAbyssinie. ‘ Tête courte, triangulaire; cornes droites, pointues et lisses; poils grossiers, ondulés, cassants;, des larmiers très petits ; la teinte générale est d'un brun Jaune, les poils étant blanchâtres à la base, bruns dans la partie médiane et jaune d'ocre à la pointe; le dessus du nez est brun tiqueté de jau- nâtre ; le dessus de la tête est roux tiqueté de noir; le men- ton et les parties internes des membres de devant et l’inté- rieur des cuisses sont blanc grisâtre ; la queue est courte, de la teinte du dos à sa base, elle se termine par un pinceau de poils noirâtres dont les pointes sont grises. Les oreilles sont courtes, larges et peu velues. FAMILLE DES ANTILOPES. 69 Les sabots sont comme tous ceux des animaux sauteurs, longs, et l'animal ne s'appuie que sur leurs pointes. Fie. 14. -— Antilope saltatrix. Les femelles sont semblables aux mâles, mais n’ont pas de COrnes. ANTILOPE MONTANUS Rüpp. The Gibari. Atl., p. 11, fig. 3. Scopophorus montanus Gray, Knows., Ménag., 5. De l’Abyssinie. Cornes longues, grêles, très pointues, faiblement anne- lées à la base; le pelage est brun roux; les joues sont d’une coloration plus pâle; le tour des veux, la poitrine, le ventre et les parties internes des jambes et des bras ainsi que la partie antérieure des doigts sont blancs ; la queue rousse à sa base, blanche en dessous et sur les côtés, est noire à son extrémité. 70 SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. Les oreilles sont rousses en dessus et garnies de poils blancs à l’intérieur ; à leur base, sur les tempes, on voit une tache noire et nue. Les femelles n’ont pas de cornes. Des petits sabots et des larmiers s’ouvrant largement. ANTILOPE MADOQUA Rüpp. The Abyssinian Bush-Buck. Ati. Abys., pl. 7, fig. 2. Cephalophus madaqua Gray, Knows., Ménag., 9. De l’Abyssinie. Cornes courtes, pointues, finement annelées ; teinte géné- rale rousse ; le front et le nez sont parcourus par une ligne brune ; le bout du nez, les lèvres supérieures, le menton, la gorge et le devant du cou, la poitrine, le ventre et les parties internes des jambes sont blancs ; 1l y a une touffe de poils bruns sur les genoux et les pieds, au-dessus des sabots, sont teintés de la même couleur. La queue est brunâtre en dessus, blanche en dessous. Les femelles semblables aux mâles mais sans cornes. ANTILOPE SŒMMERINGII Crelz., 1826. The Abyssinian Mohr. Rüpp., Atl., pl. 19. Gazella Sœmmeringii Gray, Knows., Ménag., 5. De l’Abyssinie (côte de la mer Rouge). Cornes robustes, annelées de forts bourrelets, dirigées en arrière, parallèlement jusqu’à la moitié de leur longueur, puis divergeant subitement latéralement, s’arrondissant en dedans de façon que les pointes viennent à la rencontre l’une de l’autre; une large bande brun foncé prend à la base des cornes, parcourt tout le nez et va se perdre sur les lèvres supérieures; une ligne faciale brune aussi commence au-des- sous des yeux et va jusqu’au coin de la bouche; les joues, le cou, le corps et les parties externes des membres sont roux Jaunâtre; devant le cou il y a une tache blanche, teinte que FAMILLE DES ANTILOPES. 71 l’on retrouve sur la poitrine, au ventre, sur les parties in- ternes des membres et sur la partie postérieure de la croupe, où elle forme un écusson à la base de la queue qui est grêle, blanche, terminée à son extrémité par des poils bruns. F16. 15 — Antilope Sæmmeringii. Chez la femelle les cornes sont grêles; mais, comme chez les jeunes qui ont aussi les mêmes dispositions de coloration, les teintes sont très foncées. ANTILOPE. BEISA Ruppel. The beisa. Atl., fig. 5. Oryx beisa Sundw. De l’Abyssinie. Cornes droites suivant la ligne du front, dirigées en ar- rière, les pointes revenant légèrement en avant, annelées jus- qu’à la moitié de leur longueur; teinte générale, gris roux 12 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. laqué; la tête est blanchâtre; un triangie noir prend à la base des cornes, la pointe se terminant entre les yeux; une: autre tache noirâtre commence à cette place sur le nez et va: en s’élargissant jusque près des narines; une ligne noire prend à la base des cornes et, en passant obliquement sur les yeux, va se terminer près des coins de la bouche; deux autres lignes, noires aussi, commencent à la base des oreilles, des- cendent perpendiculairement sous la gorge où elles se réu- nissent pour se continuer sur la ligne inférieure du cou, jusqu’à la pointe du sternum où elles se divisent en deux, pas- sant de chaque côté du corps et remontant sur les flancs; le cou en dessus est garni d’une crinière noire formée par des poils longs et droits; une ligne dorsale noire; deux bracelets noirs aux pattes de devant, une tache noirâtre au-dessous des poignets extérieurement; queue de même couleur que la teinte générale et terminée par un long pinceau de poils noirs; le ventre et les parties internes des membres sont blanc jaunâtre ; les oreilles sont blanches en dessus et en dedans. ANTILOPE CoNDOMA Buff. The Koodoo. Anlilope strepsiceros Pallas. Strepsiceros Kudu Gray, Knows., Ménag., 26, t. 24. Sclat., Proc. Zool. Soc., 1844, p. 45, pl. 1v. De lAbyssinie. Cornes gris jaune, très longues, à trois torsions en spirale très prononcées, une forte arête suivant la torsion, annelées d’un grand nombre de bourrelets sur la face antérieure jus- qu’à la moitié de leur longueur; teinte générale gris rous- sâtre ; le dessus de la tête et du nez sont brun roux, les lèvres supérieures et le menton sont blancs; sur les joues, on voit trois taches blanches placées obliquement ; une ligne blanche prend au-dessus de l'œil, de chaque côté, formant un V, dont l'angle se trouve sur le milieu du nez; sur la ligne supérieure et inférieure du cou, il existe une rangée de poils plus longs qui forment crinière; ils sont bruns dessus et gris roux en FAMILLE DES ANTILOPES. 73 dessous ; sous la gorge et un peu au-dessous sur le cou, il y- a deux mèches de poils blanchâtres; une ligne blanche par- court le dos depuis les épaules jusqu’à la base de la queue, qui est grise en dessus et blanche en dessous; elle se termine par un pinceau de poils bruns; parties internes des jambes: blanchâtres, les quatre pieds sont roussâtres, une tache bru=. nâtre forme un demi-bracelet, un peu au-dessous des coudes ; les flancs sont rayés de sept lignes verticales blanchâtres. La femelle est sans cornes et de taille plus petite. ANTILOPE LEUCOTIS. Ticht. et W. Peters, Merkwürdige Saugethiere, A. K. Berlin, p. 66, pl. 3, 1854. De l'Afrique orientale (Senaar). Cornes brun jaune, fortement annelées sur toute leur lon- gueur, sauf la pointe; très robustes, s’élevant verticalement F16. 16. — Antilope leucotis. 74 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. sur le front, mais se courbant subitement en arrière, en for- mant un arc très prononcé; une seconde courbure ramène les pointes en avant; la teinte générale est roux marron; le bout du nez, les lèvres supérieures, le menton, le tour des yeux, la partie inférieure des joues, la gorge, la poitrine, le ventre et les parties internes des cuisses et des jambes sont blanc pur; le dessus du front, du nez et les côtés, les joues, le cou, le corps et les parties externes des membres sont roux mar- ron; queue rousse en dessus, blanche en dessous et terminée par un pinceau de poils blancs; les pattes, à partir des ge- noux et des talons, sont blanc jaunâtre. Oreilles blanches extérieurement, nues intérieurement et de moyenne lon- gueur. TRAGELAPHUS ANGAsIT Gray. The Ingala. Proc. Zool. Soc., 1848, p. 89, pl. 4 et 5. Gray, Knows., Ménag., pl. 27. De l'Afrique orientale. Cornes noirâtres à bouts blancs, à torsion de deux spi- rale, annelées jusqu’à la moitié de leur longueur: le dessus de la tête est roux; sur le nez, près des yeux, il y a une tache formant un V; trois petites taches sur les joues; les lèvres supérieures, le menton et la gorge sont blanc pur; les oreilles sont rousses extérieurement et blanches intérieure- ment; sous le cou, qui est gris roussâtre ainsi que le corps, il existe une crinière de poils longs, qui prend sous la gorge, et va, en passant sous le ventre, jusque vers la partie ingui- nale; ces poils sont noirs; cette ligne de poils noirs est inter- rompue par deux taches de poils blanc pur, l’une à la base du cou, l’autre sur la portion sternale; une crinière dorsale prend aux épaules et va jusqu’à la base de la queue; les poils sont longs et blancs; les parties inférieures des pattes sont d’un roux vif à partir du poignet et du talon jusqu'aux sa- bots ; deux taches blanches devant et derrière, à la hauteur du coude; une ligne blanche s’étendant depuis le genou jus- que sur le cou-de-pied; des bracelets noirs à chacune des jambes. FAMILLE DES ANTILOPES. 75 Les oreilles sont rousses extérieurement et blanches à l’in- térieur. ANTILOPE DECULA Rupp. The decula. Abys. Atl., pl. 4. Tragelaphus decula Gray, Knows., Ménag., pl. 28. De l’Afrique orientale (Abyssinie). Cornes robustes, à torsion spirale allongée, annelées à la base, se dirigeant en arrière, les pointes revenant un peu en avant; teinte générale roux clair; une ligne brune sur le nez; une tache blanche au-dessus des yeux, une autre sur les joues; les lèvres supérieures, le menton, les parties infé- rieures des joues et la gorge sont blanc pur; une tache blanche à la partie supérieure du cou en avant; une ligne la- térale blanchâtre sur les flancs, reliant trois autres lignes verticales; au-dessous de la ligne latérale, on voit une rangée de points qui se termine sur les cuisses; la poitrine, le ventre et les parties supérieures des jambes sont brun très foncé; les parties inférieures sont roux vif; aux paltes antérieures, ex- térieurement, on voit un point blanc en arrière du genou et un autre au petit sabol; intérieurement, à partir du genou jusqu'aux sabots, descend une ligne blanche, limitée par une ligne roux vif; une tache blanche existe aussi à la partie su- périeure; aux postérieures et extérieurement, près du talon et en avant jusqu'aux sabots, la teinte est blanche, tandis qu’à l'intérieur 1l n’y a qu’un seul point blanc au petit doigt, le reste de la jambe est roux; la queue est rousse en dessus, blanche en dessous; elle est terminée par un pinceau de poils noirs ; les oreilles sont rousses en dessus et blanches inté- rleurement. La femelle et les jeunes, comme disposition de colora- tion, ressemblent au mâle, mais la coloration est plus ciaire. 76 SOCIÉTÉ -NATIONALE D'ACCLIMATATION. GAZELLA SPEEKI Blyth. Journ. A. S. Beng., 1856, vol. XXIV, p. 296. Des Comalis, côte orientale d'Afrique. Cette espèce a été décrite par Blyth, d’après le cou et la tête d’un mâle et d’une femelle, sans le corps ni les pattes; 1l ne donne que peu de détails. Les cornes sont robustes, se dirigeant en arrière, diver- geant un peu vers les pointes ; le museau est blanc avec une tache noire; les oreilles sont gris cendré, contrastant avec la coloration du cou. Les cornes de la femelle sont beaucoup plus fortes que dans aucune autre espèce. STREPSICEROS IMBERBIS Blyth. Proc. Zool. Soc., 1869, p. 94. De l'Afrique orientale, pays des Comalis. Cornes assez longues, divergeant sur Les côtés, à spirales et à arêtes peu prononcées ; teinte générale roux brun, le dessus de la tête et du nez sont bruns; au-devant des yeux, il y a deux lignes blanches obliques qui remontent sur le nez; deux taches sur les joues, les lèvres, le menton, et la gorge, uné large tache à la base inférieure du cou, l’intérieur des bras et des cuisses est blanc pur; une ligne noirâtre sous le ventre; on compte douze lignes blanches en travers du corps; une crinière prend derrière la tête et descend jusque sur les épaules; elle est formée de poils brunâtres; tout le dos est parcouru par une ligne de poils blancs; les parties externes et internes des pieds sont d’un roux assez vif; à l’intérieur des bras, au-dessous des coudes, des jambes, et au-dessous des talons, on observe une taehe brunâtre; le devant des pieds est blanc; la queue est rousse en dessus, blanche en dessous, et se termine par un pinceau de poils noirs; les oreilles sont grandes, larges, brunâtres en dessus, couvertes de poils très courts; elles sont rosées en dedans avec une tache noirâtre au bord inférieur. nm cs FAMILLE DES ANTILOPES. 77 GAZELLA LÆVIPES Sundwal., 1846. Wagner Saugeth, p. 414. Du Senaar, contrée des Bogos. Cornes fortes, longues et annelées jusque près des pointes, elles sont divergentes jusqu’à la pointe qui revient en dedans et dont l’extrême bout se retourne brusquement en arrière ; la coloration générale est d’un beau roux doré; la bande du nez est rousse, près des narines on voit une tache un peu plus foncée, une bande foncée sur les joues, une bande claire entourant les yeux et séparant nettement la bande des joues de la coloration du nez ; les bandes latérales du corps et celles des fesses sont d’un brun très foncé presque noir, c’est à peine si l’on distingue la bande claire qui sépare la bande brune des flancs, de la coloration du dos; la poitrine, le ventre et les parties internes des membres sont blanc jau- nâtre ; la queue est rousse à sa base en dessus, garnie de poils noirs en dessus et en dessous sur les deux tiers de sa portion terminale, formant à la pointe un long pinceau ondulé. 3 La femelle de cette espèce, qui est beaucoup plus grande que la G. dorcas, a des cornes faibles mais offrant la même disposition que chez le mâle; la coloration est aussi un peu plus claire. GAZELLA MELANURA Heuglin, 1863. Gazella tilonura. Heug., 1869, Reiss Weiss, Mil,, p, 315. -D’Anseba, sud Senaar, pays des Bogos. Cornes en lvre fortement annelées; la bande du nez est roux clair, la bande latérale des joues est à peine distincte, la bande claire circonscrit les yeux mais est à peine indi- quée ; le cou, le corps, les parties externes des membres, en un mot la coloration générale est gris fauve; la bande laté- rale du corps, bien distincte, est très étroite et noirâtre, la 78 SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. bande claire des côtés est peu visible; la poitrine, le ventre et les parties internes des membres sont blanc pur. La base de la queue est de la même couleur que le corps, le reste jusqu’à la pointe est noir. Des brosses de poils roussâtres aux genoux. GAZELLA WALLERI V. Brooke. Proc. Zool. Soc., 1878, p. 929, pl. 56, tête osseuse. Sclater, Proc. Zool. S., 1884, p. 9538, pl. XLIX, fig. 1 et 2. Du pays des Comalis, près Berberah. M. Sclater nous a fait connaître par une description prise sur une peau plate et par une figure de cette même peau, ainsi qu'une tête et le cou, l'espèce que M. V. Brooke avait formée d’après l'examen d’un crâne dont il avait donné la figure. Voici d’après M. Sclater les caractères de cette espèce : Cornes en lyre, fortes, épaisses à la base, fortement anne- lées, dirigées en arrière suivant la ligne du nez et revenant en avant vers la pointe; elles ont 14 pouces de long et 5 pouces de circonférence à la base. Le nez, le devant de la face, le dessus de la tête, le cou en dessus et de chaque côté, une bande dorsale de 6 à 7 pouces. de large s'étendant tout le long du dos, brun marron foncé; les joues, le cou en dessous sont roux gris ; une bande étroite rousse, plus claire que la ligne dorsale, sépare celle-ci de la teinte des flancs ; le tour des yeux, le menton, les lèvres supé- rieures, une ligne sous la gorge et le corps en dessous, sont blanc pur; les oreilles sont longues, elles sont rousses en des- sus et blanches en dedans. Celte espèce, qui est originaire de la côte orientale d’Afri- que, est plus grande que la Gazelle dorcas. FAMILLE DES ANTILOPES. #29 : GAZELLA Mour Benn. Trans., Zool. Soc., 1, pl. 8. Le Nanguer de Buffon. ANTILOPE DAMA Sundw. Variétés occidentales. De l’Afrique orientale. Moroco. Cornes fortes, annelées sur les trois quarts de leur lon- gueur, se dirigeant en arrière, presque parallèles, les pointes revenant en ayant, pas de bandes faciales, ni sur le nez, ni sur les joues; le dessus de la tête est gris roux, cette teinte se fondant sur le blanc de la face et des joues; une tache blanche sous le cou près de la gorge, la poitrine, le ventre, les hanches, la croupe et les parties internes et inférieures des jambes sont blanc pur; le cou, les épaules, une partie du dos et des flancs sont roux châtain ; cette coloration est un peu plus foncée sur le cou et se retrouve en avant des pattes; les deux genoux sont garnis de longs poils blanc eri- sâtre ; la teinte rousse du dos s'arrête en se fondant dans le blanc de la croupe bien avant les hanches. Les femelles sont semblables aux mâles, d’une coloration un peu plus claire; les cornes sont aussi plus grêles. GAZELLA RUFICOLLIS. The Andra. Antilope ruficollis Smith. Antilope Dama Rüpp., Zool. Atl., pl. 14. Gazella rufficollis Gray, Knows., Mén., pl. 5. Du Kordofan. Teinte générale blanchâtre, le cou et la portion anté- rieure du dos rougeâtre. Ces deux espèces sont si voisines l’une de l'autre qu’il est bien probable que ce ne sont que des variétés locales. 80 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. GAZELLA GRANTI Brooke. Proc. Zool, Soc, 1879, p. 601, pl. 41. De l'Afrique orientale. Cornes longues-et fortes, comprimées latéralement, forte- ment annelées, dirigées en arrière les pointes revenant en avant. Poil long «et doux; le dessus de la tête et le nez sont Leintés de roux fauve, devenant plus foncé en arrivant vers le bout du nez où il y a une tache brun foncé; une ligne blan- che, partant de la base des cornes, passe au-dessus des yeux et va se perdre près de la tache noire du nez, deux taches noires, une au-devant et une en arrière des yeux; les joues, le cou, le dos, les côtés du corps et les parties externes des membres sont gris roux; les parties internes des jambes ainsi que le ventre sont blanc pur; les fesses sont blanches, elles sont séparées du roux des cuisses par une ligne noire qui part de la partie supérieure de la croupe et diminue de largeur en descendant sur les cuisses; oreilles longues, gris roux extérieurement, blanches à l’intérieur. ANTILOPE OCULARIS Peters. Reis nach, Mozamb., p. 186. Cephalophus ocularis Gray. De Mozambique. Cornes courtes droites styliformes, avec quatre annelures irrégulières à la base; teinte générale roux jaune; le dessus de la tête plus foncé; le bord inférieur des lèvres supé- rieures, le menton, le bas des joues, la gorge, le ventre et les parties internes des membres, sont blanc pur; il y a une -tache blanche au coin postérieur de l’œil et un point de même couleur sur les joues, les oreilles sont garnies de poils :roux en dessus, longs et blancs en dedans; la queue est brune en. dessus et blanche en dessous. FAMILLE DES ANTILOPES. 81. ANTILOPE HASTATA Peters. Reis nach, Mozamb., pl. 40. Cephalophus hastatus Gray. De Mozambique. Cornes droites, la pointe revenant un peu en avant, la base portant six annelures régulières ; teinte générale roux jau- nâtre, un peu plus foncée sur le dessus de la tête, le dessus du cou, le dos et les fesses ; une tache jaunâtre au-dessus et en avant de l’œil ; le bord des lèvres supérieures, le menton, la gorge, le ventre et les parties internes des jambes sont blanc pur; des brosses aux genoux; la queue est courte, brune en dessus et blanche en dessous ; les oreilles sont roux jaunâtre en dessus, blanches en dedans ; au-dessous de celles- ei on voit une plaque nue. IL y a un pinceau de poils entre les cornes. ANTILOPE ALTIFRONS Peters. Reis nach, Mozamb., p. 184, pl. 37. Cephalophus altifrons Gray. De Mozambique. Cornes courtes, plutôt plissées qu’annelées à la base; Ja teinte générale jaune grisâtre zoné, le dessus du nez et de la tête sont bruns; une ligne claire circonscrit l’œil en dessus ; le devant du cou, le ventre, les parties internes des jambes et des cuisses sont blanches ou blanc grisâtre; les quatre pieds sont bruns ; la queue est brune en dessus et garnie de poils blancs en dessous; les oreilles sont grisâtres en dessus, en dedans les poils sont blancs. Il y a un pinceau de poils brunâtres entre les cornes. 42 SÉRIE, T. IV. — Février 1887. 6 « 82 SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. ANTILOPE LICHTENSTENI Peters. Loc. cit. Alcelaphus Lichtensteinii. De Mozambique. Cornes fortes, aplaties en avant à la base, se dirigeant un peu latéralement, puis revenant en avant, les pointes dirigées en arrière; teinte générale roux grisâtre, la portion supérieure du cou et tout le dos sont brun roux, formant un FiG. 17. — Antilope Lichtenstenu. manteau, bien nettement découpé sur la teinte rousse, et al- lant jusqu’à la base de la queue; celle-ci est assez longue, mince et garnie de poils courts et roussâtres ; elle se termine par un bouquet de poils noirs et ondulés; en avant des jambes, à partir du dessus du genou aux pattes antérieures, et au-dessus du cou-de-pied aux pattes postérieures, on voit une ligne brune qui descend jusqu'aux sabots; le ventre et les parties internes des pattes antérieures sont blanc gris; oreilles longues, rousses à l'extérieur, garnies de poils longs et blancs à l’intérieur. La femelle est en tout point semblable au mâle, avec des teintes un peu plus claires ; les cornes sont aussi un peu plus faibles. FAMILLE DES ANTILOPES. 83 TRAGELAPHUS SPEKII Sclat. The nahong. Proc. Zool. Soc., 1864, p. 103, pl. 12. Proc. Zool. Soc., 1871, p. 482, pl. 39. De la Zambesie, Afrique orientale. Cornes noirâtres, fortes, à deux torsions en spirale, forte- ment carénées et annelées, à bout blanchâtre. Le poil est long et dur, la coloration générale est d’un gris marron foncé; le front est rouge terre de Sienne; sur les joues, en avant et au-dessous des yeux,'on voit deux taches blanches ; celle qui est en avant de l’œil remonte obliquement sur le nez; les lèvres et le menton sont blancs; une tache blanche formant un demi-collier à la base du cou en avant; une ligne dorsale composée de poils marron mélangés de poils gris ; une tache blanche à chacun des genoux. Les jambes sont longues, grêles, ainsi que les sabots, ce qui démontre, dans cette espèce, des habitudes aquatiques; en effet, d’après M. Sclater, ces animaux vivent au milieu des papyrus sur les bords de la rivière Karagweh. ELEOTRAGUS VARDONI. Kirk, Proced. Zool. Societ., 1864, p. 697. Du centre de l'Afrique (Zambesie). Cornes erêles, noirâtres, se dirigeant suivant la ligne du nez, en s’abaissant un peu en arrière, puis se courbant fortement, les pointes revenant en avant; elles sont fortement annelées. La teinte générale est roux jaunâtre; le nez, le front et le dessus du dos sont un peu plus foncés; le tour des yeux, les lèvres supérieures et inférieures, le menton, la gorge, le devant du cou, la poitrine, le ventre et les parties internes des cuisses sont blanc pur; queue roux jaunâtre, terminée par un bouquet de poils frisés; oreilles rousses en dessus, blanches intérieurement. Comme chez espèce du Sénégal, on observe à la base des oreilles deux taches noires dénudées. La femelle est exactement semblable au mâle, mais elle n’a pas de cornes. a 84 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Cette Antilope rappelle en tout point l’Eleotragus redun- cus du Sénégal ; il n’y a absolument que la taille qui les dis- eer--266$ FIG. 18. — Eleotragus Vardoni. tingue; l’espèce de la Sénégambie est de la taille d’une Gazelle, tandis que celle-ci est presque le double. NESOTRAGUS MoscHATUS Von Duben. Gray, Knows., Ménag., 8. De Zanzibar. Cornes assez longues pour l’animal, qui est de petite taille; teinte générale gris roussâtre, les poils étant blanc jaunâtre à la base, bruns dans leur portion moyenne et blanc jaunâtre à la pointe; le ventre et les parties internes des membres sont d’un gris blanchâtre, les doigts au-dessus des sabots sont bruns, la queue est brunâtre en dessus et blanche en dessous. Les oreilles sont courtes mais larges, elles sont revêtues de poils très courts en dessus et grisâtres, à l’intérieur il y a quelques poils un peu plus longs et ils sont blanchâtres. | Il n’y a pas de petits sabots. à. _ (4 suivre) NOTE SUR LES NAISSANCES, DONS ET ACQUISITIONS DE LA MÉNAGERIE DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE Pendant les mois de septembre, octobre, novembre et décembre 1886. Par M. HUET Aide-naturaliste, chargé de la ménagerie. ‘ NAISSANCES Le 14 septembre 1l est né un Dauw mâle (Equus Burchelii) d'Afrique. Le 18 octobre, une Cervicapra (Antilope cervicapra) de l'Inde. Le 11 novembre, un Muntjac de Reeves (Cervulus Reevesi) - de Chine. Malgré la mauvaise saison, ces trois jeunes animaux sont en parfait état de santé et leur développement n’a pas été arrêté par les froids qu’ils ont dû supporter depuis l’époque de leur naissance. Les jeunes Kobs dont nous avons annoncé la naissance dans les notes précédentes et dont l’un est à peine âgé de sept mois et les deux autres de cinq mois seulement, n’ont pas paru souffrir non plus, ils sont très bien portants. Nous pouvons donc en conclure que ce sont des animaux robustes, susceptibles de s’acclimater sous notre climat, puisque, depuis 1880, nous n'avons encore perdu qu’un jeune, sur neuf qui sont nés en six ans, d’un mâle et de deux femelles, envoyés du Sénégal par M. le général Brière de l'Isle et offerts par lui en cadeau au Muséum d'histoire nalurelle. DONS (MAMMIFÈRES) 1 Macaque (Macacus cynomolgus) de l'Inde, don de M. Lannelonge. 1 Rhesus (Hacacus Tcheliensis) du Tonkin, don de M. Bo- verie. 86 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. À Magot (Macacus inuus) d'Afrique, don de M. Perouka. 1 Sajou à face blanche (Cebus hypoleucus) de l'Amérique méridionale, don de M. Barvet. 1 Sajou fauve (Cebus flavus) de l'Amérique méridionale, don de M. Warde. 20 Makis aux mains blanches (Lemur albimanus) de l’île d’Anjouan. 2 Makis mococos (Lemur catta) de Madagascar, don de M. Humblot, voyageur naturaliste, qui, toutes les fois qu'il revient de ses voyages, n'oublie pas de ramener avec lui, outre ses collections d’ornithologie et de bota- nique, un grand nombre de mammifères et d’oiseaux vivants, destinés à enrichir la ménagerie du Muséum. 3 Marmottes (4 rctomys marmotta), don de MM. Pondruel et Cazin. 1 Muntjac (Cervulus Sclateri) de Chine, don de M. Cor- nély. 2 Lions (Felis leo). 3 Buffles (Bubalus æquinoxialis) du Choa (côte orientale d'Afrique). Ces animaux ont été envoyés par le roi du Choa, en présent, à M. Jules Grévy, président de la République, qui a bien voulu les donner au Muséum d'histoire naturelle. Nous avions déjà depuis longtemps le Bubalus caffer de l'Afrique australe, nous avons maintenant le Buffle de la côte orientale, il ne nous manque plus que celui qui se trouve sur la côte occidentale le Bubalus pumilio. Le Bubalus æquinoxialis est une espèce très remarquable par sa tête fine relativement et surtout par ses grandes oreilles garnies de longs poils, ce qui lui donne un caractère parti- çculier. Les cornes dans celte espèce ne forment pas, comme chez le Buffle du Cap, ce bouclier si développé et si puissant qui se voit chez le mâle et qui en fait un animal très redoutable quand il est adulte, comme celui que nous avons vivant; chez le Buffle du Choa, au contraire, les cornes restent écartées à la base et ne recouvrent pas le front, elles se dirigent de chaque RP ENT NT PRE RE CS TT + 7 me NAISSANCES, DONS ET ACQUISITIONS DU MUSÉUM. 87 côté de la tête, les pointes s’en allant en arrière et se relevant un peu en haut. La teinte générale est comme chez l’espèce australe, brun marron sans aucune autre coloration. Ces Buffles de l'Est paraissent être d’un caractère doux et jusqu'ici jamais nous ne nous sommes aperçus du moindre signe de brutalité, le gardien qui les soigne entre avec eux sans crainte, au contraire ils seraient plutôt importuns par les caresses qu’ils recherchent avec trop d’insistance. Nous espérons avoir-des jeunes de cette belle et rare espèce, ce qui permettra d’étudier le développement et les modifica- tions qui peuvent se produire dans le jeune âge chez ce Buffle. DONS (OISEAUX) 1 Busard de marais (Circus œæruginosus) de France, don de M. Poirault. 1 Pygargue vocifère (Haiiælus vociferoides) de Mada- gascar, don de Humblot. Vautour arian (Vultur arianus) d'Afrique, don de M. Millier. Chouettes moyen Duc (Strix otus) de France, don de M. Bravard. 1 Grand Duc (Sfrixz bubo) de France, don de M. Gibault. 2 Grands Vasas ( Coracopsis vasa) de Madagascar, don de M. Humblot. 2 Petiis Vasas (Coracopsis nigra) de Madagascar, don de M. Humblot. Toucan (Ramphastos erythrorhyncus) de Cayenne, don de M" Vaucherie. X Pigeons polonais chamois, don de M. Agard. 1 Héron bleu (Ardea virescens) de l’Urugay, don de M. Bo- nomi. bn (ÈS) [SS MAMMIFÈRES ACQUIS LO Callitriches (Cercopithecus callitrichus) du Sénégal, Atèle (Ateles belzebuth) du Brésil. = 88 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. À Agouti (Dasyprocta prymnolopha) de la Guyane. 1 Acouchi (Dasyprocta acouchi) de la Guyane. 1 Tatou (Tatusia tatouay) du Brésil. 2 Élans (Cervus alces) du Canada. ‘Ces deux derniers animaux nous ont été envoyés par les soins de M. Dubail, consul de France à Québec; sont ar- rivés en parfait état de santé. Ces Ruminants ont beaucoup de peine à vivre sous notre climat et il est rare de les conserver longtemps. Cependant, arrivés au commencement de l'hiver, nos Élans auront le temps de s’habituer peu à peu à la température de nos étés et c’est à espérer qu'ils résisteront mieux que ceux qui ont fisuré jusqu’à présent dans les Jardins zoologiques de la France, de la Belgique et de l'Angleterre. Résumé des naissances, dons et acquisitions pour l’année 1886. Nés Donnés Acquis. Mammifères...,......... 11 73 94 Oiseaux....... LEARN 55 43 8 96 i16 42 ÉDUCATIONS D’OISEAUX EXOTIQUES FAITES A ANGOULÊME Lettre adressée à M. A. Geoffroy Saint-Hilaire, Secrétaire général Par M. DELAURIER ainé. Ainsi que je vous l’avais promis, voici la notice sur mes élevages de 1886. J’ai renoncé, vous le savez, à l’éducation des. Tragopans et des Lophophores; ces éducations, je crois, ne pouvant être faites avec succès que par les amateurs qui n’ont pas à ménager l’espace. Si, comme je l’espère, je puis satisfaire mon vif désir d’habiter la campagne, je reviendrai à ces oiseaux, que je n’ai pu élever qu’en nombre restreint dans mon petit jardin de ville. Pour bien utiliser mes parquets et obtenir un plus grand nombre d'élèves, chacun de mes compartiments contient trois à quatre couples d’espèces éloignées, pouvant par conséquent mieux vivre ensemble, et sans querelles trop vives au moment de la reproduction. Si certains oiseaux acceptent facilement la vie commune, il existe parfois des individualités plus ou moins gênantes pour leurs compagnons de captivité. Une répartition convenable dans les parquets ne se fait donc qu’à la suite de certaines observations et d'essais quelquefois malheureux; pour les faciliter à mes collègues, je vous donne les résultats obtenus dans chaque parquet, avec les différents oiseaux qu’ils contiennent. N° 1. Une paire Faisans d'Elliot de deux ans. Le Coq est un superbe oiseau, ardent et vigoureux ; la Poule, atteinte de toux et de suffocation dès son bas âge, est morte subitement en juin dernier sans me donner un seul œuf; je me suis ce- pendant aperçu de plusieurs accouplements en avril. Une paire de Perruches à front pourpre (Cyanorhamphus Now«æ Zelandiæ), trois couvées de 9, 8 et 4 jeunes, la femelle 90 SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. couve en ce moment (oct.) sa quatrième ponte de sept œufs. Colombes poignardées, un couple. La femelle a commencé sa ponte en avril; j'ai obtenu 12 œufs presque tous fécondés jusqu’à la fin de juin; les froids tardifs du printemps n’ont permis d'élever qu’un seul jeune. Six œufs pondus en juillet et août en ont donné cinq. Chanteurs à gorge blanche (Pipito de la Plata). Dès le commencement d'avril, la femelle seule s’est mise à con- struire un nid dans les branches basses d’un petit ar- buste. Ce nid, solidement élabli, lapissé de plumes à l’intérieur, ressemblait à celui du Bruant d'Europe; le nid achevé, cette femelle y pondit cinq œufs qu’elle couva assidûment, et qu’elle abandonna le seizième jour ; les œufs étaient clairs. Le mâle, sans cesser ses chants, devint moins indifférent; il aida la femelle à réparer le nid, et celle-ci y fit une nouvelle ponte de quatre œufs, qui donnèrent naissance à trois jeunes ; ils furent élevés par les parents à la façon des passereaux, firent leur première sortie le quinzième et le seizième jour et furent délaissés après l’éducation parfaite, vers l’âge d’un mois et demi. Une troisième ponte de quatre œufs dans le même nid donna trois nouveaux jeunes ; il fallut enlever les aînés, maltraités par les parents. Ces petits oiseaux, méchants entre eux, l’étaient aussi pour les Perruches; ils poursuivaient le couple de Cyanorhamphus et ont été la cause de l’infécondité d’une partie des œufs de ce couple ; ils dépouillaient en outre les petits arbustes de la volière; ils n'ont pour eux que le chant du mâle, composé de notes gaies et perlées, qu’il fait entendre à chaque instant de la journée, perché sur la plus haute branche d’un arbuste: N°2. Une paire Colombes lumachelles. Trois couvées, six jeunes élevés. | Une paire Perruches Cyanorhamphus, nées en février 1886. Une couvée de quatre œufs en juillet a donné deux jeunes; la femelle a commencé sa mue aussilôt après cette première couvée ; celte mue a duré près de deux mois; en ce moment, ces jeunes Perruches s’accouplent de nouveau. Ce compar- timeut à également servi à l'élevage des jeunes Crossoptilons . ÉDUCATIONS D'OISEAUX EXOTIQUES. 91 jusqu’à l’âge de trois mois, sans dérangement ni pour les Lumachelles, ni pour les Perruches, ni pour les jeunes de ces deux espèces. N° 3. Un couple de Colombes Free (Geophaps scripta) de l’Australie méridionale. Ponte de seize à dix-huit œufs presque tous fécondés, de mars à Juillet: quatre jeunes seulement ont pu être élevés par des Colombes ordinaires et après leur abandon par celles- ci, à la main. L’incubation des œufs dure de seize à dix-sept jours, ies jeunes croissent lentement. Les nourrices les aban- donnent vers l’époque où elles laissent leurs propres jeunes; les petites marquetées ne mangent seules que plus tard, il est donc nécessaire de terminer l'éducation; l'élevage réussit assez bien en donnant un ou deux repas d’œufs de fourmi frais chaque jour. En août les marquetées se sont enfin déci- dées à couver deux œufs, pondus par terre, dans une petile excavation peu apparente, contenant quelques brindilles. Elles ont élevé deux jeunes, puis ont recommencé leur ponte, que la séparation seule fait cesser. Une paire de Perruches Cyanorhamphus.C’estmon meilleur couple, je le possède depuis neuf ans et depuis juillet 1884 les couvées se sont succédé et n’ont été interrompues ni par les hivers, ni par les mues; ces couvées n’ont jamais été inférieures à quatre jeunes, elles ont été une fois de huit, une autre fois de neuf jeunes. Ce couple s’est enfin arrêté en juillet dernier et n’a pas encore repris sa ponte. N° 4. Un petit compartiment de quatre mètres carrés sur - deux mètres de haut, adossé à un escalier en pierres formant voûte et dans lequel existe un fusain touffu. Ce parquet est habité par un couple Ortalides Parrakoua que j’ai acheté en octobre 1885. Elles ont passé l’hiver dans un appartement non chauffé et ont été mises en volière en mars dernier. Le mâle a toujours été très prévenant pour sa femelle; il ne prend rien sans le lui offrir et ne songe à lui que lorsqu’elle est rassasiée. À l’état libre, ces oiseaux, essentiellement arboricoles, doivent se nourrir de baies, de fruits, de ver- dure ; leur nourriture chez moi consiste en pain mouillé et 92 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. émietté, herbes diverses, pâtée de pain et de salade et de flan qu’ils préférent à tout. La femelle s’est installée le 45 avril dans un nid à Pigeons, fixé au-dessus du fusain et Je 25 la ponte était terminée; elle se composait de trois œufs blancs de forme très allongée et de la grosseur de ceux d’une petite Poule, volume considérable pour la taille de l’oiseau. Le mâle s’intéressait beaucoup à l’incubation faite exclusive- ment par la femelle, fréquemment il s’'installait près d’elle et, lorsqu'il trouvaitses absences journalières trop prolongées, il se rendait au nid, tournait doucement les œufs du bout du bec, et par de petits appels pressants et répétés l’invitait à revenir. Le matin du vingt-huilième jour, je vis sur Le sol de la volière trois poussins vifs et gais, couverts d’un charmant duvet acajou avec bande noire transversale. Ces jeunes Orta- lides étaient tout à fait jolies à ce premier âge; elles man- geaient seules et étaient surveillécs par le père et la mère, qui leur présentaient fréquemment l'herbe, la pâtée et le flan, qu’elles prenaient indifféremment par terre ou au bec de leurs parents ; leur nourriture préférée a toujours été le flan, qu’elles avalaient par gros morceaux, elles n’ont jamais accepté ni œufs de fourmi, ni vers de farine, ni insectes d'aucune sorte. Dès le premier soir de leur naissance, les parents s’établirent, au moment du coucher, sur un per- choir fixé sur le sommet du fusain, appelèrent leurs jeunes, qui, en s’accrochant aux moindres brindilles de l’arbuste, purent arriver près d’eux; le père et la mère, côle à côte, “les ailes étendues, attendaient que la petite famille fût près d’eux, puis les aïles se refermaient, l’un prenait deux pous- sins, l’autre le dernier et malgré une tempête qui dura toute la nuit, je retrouvai le lendemain les trois petits gais et : dispos. Chaque soir avait lieu la même installation; le mâle seul emmagasinait dans son jabot une nourriture variée qu’il .distribuait sur le perchoir au moment du coucher. La seule difficulté de cet élevage a été occasionnée par les. pluies et les journées fraiches du mois de mai; plusieurs fois, durant les quinze jours qui suivirent la naissance, l’une ou :Vautre des jeunes Ortalides était trouvée étendue à terre, ÉDUCATIONS D’OISEAUX EXOTIQUES. 93 raidie par le froid et l'humidité; placée immédiatement sur une. pelite couveuse artificielle, elle se refaisait rapidement et ces alteintes n’avaient aucune suite ; cependant une des jeunes périt par notre faute, le secours étant arrivé trop tard. Le mâle s’occupait beaucoup plus des jeunes que sa femelle, il les abritait fréquemment à terre, et, sur le perchoir la nuit, il en avait toujours deux, généralement un sous chaque aile. Sa femelle ayant contracté la maladie du piquage, il se laissait déplumer, se contentant de lui prendre au bec, quand il le pouvait, ses plumes arrachées, qu’il donnait à ses enfants. Cette maladie prit de telles proportions, qu'après avoir dénudé son mâle, cette femelle commença à arracher le duvet des deux jeunes ; je dus la mettre dans un autre parquet. Le mâle continua seul l'éducation avec tous les soins imaginables. En août l'élevage était terminé ; j’enlevai les jeunes, je réunis de nouveau la femelle au mâle, et en septembre j’eus une seconde ponte de deux œufs, que la femelle refusa de couver ; ils furent confiés à une Poule qui laissa les œufs, tous deux étaient fécondés. Cette espèce est très familière, très rustique, d’une vie facile, mais d’une insociabilité complète; elle doit habiter seule. Malgré l’attachement du mâle pour sa femelle, celle-ci dans ses colères soudaines le maltraitait cruellement. Il est en outre indispensable de rentrer ces oiseaux l'hiver : à 5 degrés au-dessous de zéro, leurs ongles gèlent ainsi que les premières phalanges des doigts. N° 5. Un couple Éperonniers chinquis. Une ponte de treize œufs à peine interrompue. J'ai voulu laisser couver la femelle, elle abandonna le nid au bout de quelques jours. Tous les œufs étaient fécondés. Les trois premiers, pondus en mars, ont donné trois jeunes qui n’ont pu résister aux froids et à humidité d'avril. Les dix autres ont été facilement élevés, au moyen de vers de farine et d’œufs de fourmi pendant les premiers jours et de pâtées et de flan plus tard. Un couple Perruches alpinus (Cyanorhamphus alpinus), de la Nouvelle-Zélande. — J'avais obtenu la reproduction de ces Perruches il y a deux ans. Depuis cette époque, elles ont 94 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. cessé de me donner des jeunes; le mâle est vif et ardent, mais la femelle est triste et fréquemment en mue, je n’ai pu la remplacer : cette espèce est devenue introuvable. N° 6. Une paire Éperonniers de Germain. Quatre œufs clairs en deux pontes. Un couple Perruches cyanorhamphus. Trois couvées, onze jeunes. | Un couple jeunes Colombes Lumachelles. Deux couvées, . trois jeunes. Les Crossoptilons habitaient ce parquet et le suivant, mais, en avril, les Éperonniers étant battus par eux, j'ai dû fermer la porte de communication et les loger seuls dans le n° 7. N° 7. Un couple Crossoptilons. Le mâle est devenu en amour au commencement d'avril, son aspect et son caractère ont alors changé; il trompettait à chaque instant et était de- venu méchant pour les gens qui entraient dans sa volière ; il: poursuivait partout sa femelle en enflant ses plumes et trai- nant les ailes. Celle-ci ne pouvant plus se soustraire à ses caresses brutales, j'ai dû la faire passér plusieurs fois dans le. compartiment n° 6. Onze œufs pondus en avril étaient tous fécondés. Le rut du mâle a cessé au commencement de mai, à la suite d’une mue précoce; la femelle néanmoins a conti- nué sa ponte jusqu’au 31 juillet, les vingt et quelques der- niers œufs étaient clairs. Les neuf premiers œufs, Eu tee à une Poule, ont donné neuf vigoureux petits qui se sont bien élevés, les deux autres œufs, bons aussi, en ont produit deux : un estropié qui n’a pas vécu, le second a été tué par le mâle Crossoptilon à tra- vers le Un 1 L'élevage de cet oiseau est des plus faciles ; les petits, fort gloutons et très vagabonds, ne se préoccupent guère de la Poule nourrice qu’à l’heure du coucher et parfois dans la journée pour se réchauffer. Ils sont si familiers qu'il faut des. précautions pour ne pas les écraser dans les visites qu’on leur fait. [ls croissent si vite, qu’à quatre mois et demi on ne les reconnaît plus des adultes dont ils. ont pris le plumage et: la taille. Ce sont déjà des oiseaux domestiques, auxquels la ÉDUCATIONS D’OISEAUX EXOTIQUES. 95 basse-cour convient mieux que le parquet. J’en ai mis quatre dans un grand jardin, et ils sont devenus si sociables qu’il faut, à chaque instant, les renvoyer de la maison. Une paire Colombes Lophotès. Cinq couvées, neuf jeunes. N°8. Deux Tinamous mâles probablement, car malgré leur bon état, je n’ai pu obtenir aucun œuf. Le seul intérêt qu'offre cet oiseau, est sa chair que l’on dit exquise. Il a aussi la grande qualité d’être, en volière, complètement inof- fensif même pour les oiseaux les plus faibles. Un couple Colombes poignardées. Jusqu’en juin aucune réussite, quatre jeunes en juillet et août, un en septembre que les parents élèvent encore. N° 9. Un couple Colombes grivelées donné en cheptel l’an dernier par la Société d’Acclimatation. J’ai rendu compte de mon élevage de 1885, ponte de quatre œufs, deux jeunes. Le mâle n’a cessé de roucouler toute cette année, la femelle n’a pas pondu un seul œuf. Je n'avais jamais possédé cette grosse espèce de Colombes, et je ne me suis aperçu qu’à la fin de cette saison et aux batailles que les deux jeunes, obtenus l’an dernier, se livraient que j'avais deux mâles; mon erreur provenait de ce que les deux vieux sont exactement semblables, même grosseur et même tache frontale blanche, alors que la femelle doit avoir cette tache d’un blanc cendré; l’infécondité de la vieille paire provient donc probablement de l’âge avancé de la femelle. Le mois dernier, j'ai fait l'échange d’un de mes jeunes mâles pour une femelle et celle-ci, depuis un mois, a pondu six œufs ; les deux premiers, tombés du perchoir, se sont brisés, les quatre autres, délaissés dans un panier à pigeons fixé sur ce perchoir, ont été confiés à des Colombes ordinaires. Les pre- mières nourrices, lassées d'attendre une éclosion de dix- sept jours, ont abandonné les œufs au moment de l’éclosion. La seconde couvée a donné deux jeunes actuellement âgés de sept Jours. La saison est trop avancée pour me permettre d'espérer une réussite, ce sera pour l’an prochain, car les Jeunes de cette espèce sont d’un élevage plus facile que les poignardées et surtout les marquetées. 96 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. Le naturel crainlif de la Colombe grivelée en fait un oiseau de volière excellent, elle ne trouble aucun ménage et circule indifférente, mais cela la rend aussi la victime désignée des couples querelleurs. Ma première paire me faisait croire au peu de fécondité de l’espèce, c'était une erreur que je recon- nais avec plaisir. Une paire Perruches multicolores reçues fin juin qui ont passé tout l’été à se remplumer. Une paire Diamants d'Australie (Amadina gquttata). Ces petits oiseaux se sont emparés d’une grande boîte à Per- ruches, qu’ils ont remplie de foin, de plumes et dans laquelle la femelle a pondu tout l'été une trentaine d'œufs sans songer à couver. N° 10. Une paire Perruches d'Edwards. Deux couvées, cinq jeunes. Une paire Colombes Lophotès. Quatre couvées, sept Jeunes. N° 11. Compartiment occupé par les Poules couveuses con- tenant aussi une troisième paire de Lophotès, dont le mâle, fort méchant, bat les Poules et défend l'accès de la volière aux personnes qui ÿ entrent. Cette paire de Colombes a produit cette année huit œufs et huit jeunes. LES MIGRATIONS SOUS-MARINES (SARDINES) (1) Par M. Amédée BERTHOULE Parmi les spectacles si variés qu'offre à nos yeux la nature vivante, l’un des plus remarquables peut-être est celui des migrations périodiques d'animaux. Quel admirable instinct pousse certains oiseaux, du Nord au Sud, de l’Est à l'Ouest, des hauts plateaux vers la plaine, les uns isolément ou par petits groupes, les autres en troupes nombreuses et disci- plinées, ceux-ci de jour, ceux-là de nuit, mais tous d’un vol sûr et hardi, vers les contrées souvent lointaines où ils trou- veront tout ce qui peut être nécessaire à leur existence ? Ce qui se passe dans les airs, se reproduit périodique- ment avec la même régularité au fond des eaux. C’est ainsi que l’Anguille fuit les eaux douces pour s’en aller cacher ses mystérieuses amours dans les profondeurs des mers, pen- dant qu’au contraire le Saumon s’en éloigne, remonte les fleuves, franchit les rapides, à la recherche des eaux claires et tranquilles sur le lit desquelles 1l déposera ses œufs; et constamment l'Océan est lui-même sillonné par de nom- breuses caravanes d’émigrants. Nous allons suivre quel- ques instants l’une d'elles, l’une des plus humbles, sinon par le nombre, du moins par la taille des individus qui la composent. Qui ne connaît ce petit poisson à la livrée bleu sombre, aux flancs argentés, aux allures sémillantes, à l'humeur nomade, le commensal habituel d’un frugal déjeuner ? Déjà, du temps de la Grèce antique, la Sardine faisait l’objet d’une pêche importante; mais les savants d'alors la tenaient en médiocre estime, et à peine avaient-ils pris soin d’en déter- miner l’espèce. Ils ne se mettaient pas pour si peu dans (1) Compte rendu sténographique d’une communication faite à la séance générale du 10 décembre dernier. 4° SÉRIE, T. IV. — Février 1887. 7 98 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. l'embarras, d’ailleurs ; et pour peu que plusieurs sujets pré- sentassent entre eux quelque analogie, ils les plaçaient volontiers sous le même toit, prenant les plus gros pour les aînés, les petits pour les cadets de la famille. Nous n’en sommes plus réduits, aujourd’hui, aux faciles classifications des contemporains d’Aristote. En ce qui con- cerne la Sardine, notamment, nos zoologistes s'accordent à la ranger dans la grande famille des Clupéoïdes ; tout au plus discute-t-on encore un peu sur le genre auquel il convient de la rattacher : pour les uns, elle appartient au genre Alause, au Clupea Pilchardus, ou même au Clupea Spratus (1); d’autres en font un genre à part, sous le nom de Clupea Sardina (2). C’est au printemps qu’apparaissent les premiers bancs de Sardines ; depuis cette époque jusqu’à l'entrée de l’hiver, on les rencontre sur tout le littoral méditerranéen, et sur les côtes de l’Océan; mais ils ne semblent remonter qu’excep- tionnellement au delà des plages bretonnes; ils disparaissent à peu près complètement aux approches de la saison froide, sans qu’on sache encore très exactement dans quel sens se produit leur migration. En l'absence de tout document positif, nous ne saurions hasarder une opinion à cet égard qu'avec une certaine réserve; il paraît, en tous cas, bien certain que ce poisson n’émigre bien loin ni vers le Sud, ni à l'Ouest. Il séjourne pendant tout l'hiver sur les côtes méridionales de l'Espagne ; mais on ne le signale plus guère au delà, et d’autre part, il est totalement inconnu dans les eaux de l’Amérique. On consomme, il est vrai, aux États-Unis, des quantités con- sidérables de conserves à l’huile, vendues généralement sous le nom de sardines de Nantes, bien qu’elles sortent des fri- tureries établies dans l’état du Maine; mais ces sardines sont tout simplement de jeunes harengs pêchés dans ces parages qu’à cerlains moments de l’année ils envahissent par bandes innombrables (3). (1) Willughbi, Hist. pisc., p. 223. — Valenciennes, * Hist. nat., xx-327. — Pil- chard, Brit. Zool., IT, .p. 300. — Brunnich, Pisc. m. (2) Cuvier, Règne animal. — Bonaparte, Caf. poiss. Europe, 34. (3) Boston_Herald, sept. 1883. LES MIGRATIONS SOUS-MARINES. 99 Il y a donc lieu de présumer que cet intéressant petit voya- geur, à l’exemple de la plupart des poissons de nos, lacs, s'éloigne des côtes à une distance relativement peu considé- rable, dès les premières annonces du froid, pour s’enfoncer dans les eaux profondes à température plus douce et plus égale que celles des rivages. Quoi qu’il en soit, il serait d’un haut intérêt de résoudre cette question; sa solution donne- rait vraisemblablement le moyen de veiller à la conservation de cette précieuse espèce dont les phalanges, autrefois si nombreuses, s’éclaircissent malheureusement d'année en année, dans des proportions inquiélantes. Pendant plusieurs mois de l’année, du printemps à la fin de l'automne, la Sardine fait l’objet d’une pêche très active sur presque toutes les côtes de France. Comme engins, on emploie communément des filets de dérive, des filets de rogue et de grandes sennes. La pêche aux filets de rogue est de loutes la plus intéres- sante; elle se pratique sur les côtes de l’Océan, en belle saison, par les temps calmes, à une faible distance des ri- vases, et entraine peu de fatigue pour les pêcheurs ; ces filets mesurent autour de 530 mètres de longueur, sur 9 à 10 de hauteur, ils sont à mailles plus ou moins étroites suivant la saison ; chaque barque en possède un certain nombre. Dès qu’un banc est signalé, en hâte toutes les barques lèvent leurs amarres et gagnent le large. Le patron, debout à l’arrière, observe attentivement les eaux : à peine a-t-il reconnu la présence du poisson, il met le cap droit à la lame, fait mo- dérer la marche, et d’une main déroule un premier filet, pendant que, de l’autre, il jette l’appât du côté opposé à celui où se montre le poisson, lui servant ce fatal festin tantôt avec abondance, tantôt parcimonieusement, suivant qu'il s’y précipite avec plus ou moins de voracité ; mais le filet est là tendu qui arrête les pauvres affamés; bientôt la trame est lamée d’argent dans toute sa longueur, c’est le moment d’a- mener le filet, à moins que, la pêche ne pressant trop, on se contente de le détacher de la barque pour le confier à la vague qui le poussera doucement jusqu’à la grève, où chacun 100 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. reconnaitra son bien. On en mouille aussitôt un second, puis encore un autre et ainsi de suite jusqu’à ce que le banc soit épuisé ou dispersé. La rogue, adoptée comme appât, est d’un emploi très coù- teux : elle se compose, on le sait, d'œufs de morue salés (1) préparés en Norwège et en Islande. Elle fait l’objet d’un commerce très important. Ainsi, les exportations annuelles de Norwège dépassent le chiffre de 50 000 barils, celles d'Islande sont environ de 2000 tonnes, dont les 9/10 à destination de la France (2). Le prix de la rogue est très variable : de 500 francs le baril qu’elle valait au commencement du siècle, elle tombait à 60 francs en 1876, pour remonter à 140 francs en 1883. On a cherché à différentes reprises à s'affranchir de ce lourd impôt d'importation par la fabrication d’une rogue artificielle avec des arachides, des sauterelles d'Algérie ou d’autres compositions; mais soit routine chez nos pêé- cheurs, soit que la rogue d’œufs de morue donne réellement des résultats supérieurs, elle n’a jusqu’à présent été rem- placée par aucun autre appât plus économique. Les filets de rogue dé notent de la part du simple pêcheur une remarquable connaissance de l’un des caractères particu- liers de la Sardine : ce poisson se distingue, en effet, dans sa forme extérieure, par des opercules fortement striés; or les filets sont précisément établis de manière à le saisir par les ouies, dont les dentelures s’y embarrassent sans qu'aucun effort le puisse dégager. Un décret du 10 octobre 1878 a autorisé l’emploi d’un nouvel engin, la senne Belot; ce filet, qui mesure environ 250 mètres de longueur sur une hauteur de 25 à 30 mètres, ne coûte pas moins de 3000 francs ; il est destiné à remplacer les filets de rogue pendant les jours froids et par les mers plus fortes ; son usage, encore limité à la baie de Douarnenez, tend de plus en plus à se répandre, car 1l donne de brillants résultats, trop brillants peut-être au point de vue de la con- (1) La variété la plus commune est le Dorsh. (2) 1876 : 45 203 B ; — 1877 : 52702 B;— 1878 : 58000 B; — 1879 : 50 588 B. — Le baril pèse 125 kilogrammes (Rev. mar. et col., 1881, t. 68, p.81). LES MIGRATIONS SOUS-MARINES. 4101 servation du poisson; il est aisé d’imaginer les ravages qu’il doit produire, lorsque, de ses grands bras, il arrive à saisir un banc serré de Sardines. On cite un coup de senne qui ramena cent barriques de poisson; le bateau rentra chargé jusqu’au plat bord (1). Malheureusement pour les pêcheurs, de telles aubaines sont rares. L’armement complet, en filets seulement, d’une barque de pêche à la Sardine, coûte généralement de 12 à 15 000 francs. Malgré cette importante mise de fonds, les armateurs ne manquaient pas, et les parts de pêche rémunéraient large- ment le cagital exposé et les fatigues du pêcheur; avec leur part représentant les deux tiers, le surplus formant celle de l’armateur, les marins, à l'abri de la misère, touchaient pres- que à l’aisance; du moins le pain ne risquait-1l plus de man- quer dans l’humble chaumière ; mais la situation est devenue bien précaire dans ces dernières années, nous le verrons tout à l’heure. Gelte industrie de la pêche aux Sardines, et' plus encore leur préparation en conserves, ont été longtemps une indus- trie toute nationale. Déjà, au siècle dernier, nos pêcheurs, jaloux d’en conserver le monopole, et ardents à combattre la concurrence dont ils étaient menacés du côté de l'Espagne et du Portugal, avaient obtenu de l’autorité royale l'interdiction absolue de toute importation de cette nature (déclaration du roi de 1748). Ce décret resta en vigueur jusqu'en 1786. On complait alors dans nos ports de l'Océan 2000 chaloupes mon- tées chacune par 5 hommes, affectées à cette pêche. Le port de Douarnenez comme aujourd’hui encore, et celui de Con- carneau, étaient les plus importants. L’abolition de la déclaration de 1748 fut si désastreuse, quil fallut presque aussitôt en revenir à des mesures de pro- tection ; on n’alla point jusqu’à prohiber absolument l’im- portation des Sardines, elles furent seulement assujetties, à leur entrée en France, à un droit de 40 francs par quintal (1) Rev. mar. et col. — Les poissons capturés étaient des Sprats, proches parents des Sardines; ils furent vendus à raison de 100 francs la barrique; ce seul coup de senne produisit ainsi 10000 francs. 102 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. (31 janvier 1791), droit qui fut réduit de moitié en l'an XI. Mais cette dernière barrière fut levée le 31 mai 1808, par le célèbre décret de Saint-Jean de Luz, qui à définitivement donné au commerce la liberté la plus absolue. À la faveur du décret de Saint-Jean de Luz la concurrence étrangère ne pouvait manquer de renaître et de se développer dans les proportions les plus déplorables, au préjudice de nos pêcheurs français et des industries se rattachant à cette pêche. Au commencement du siècle les pêcheurs d'Espagne et de Portugal avaient, pour le plus grand nombre, renoncé au commerce d’exportalion, et se contentaient de fournir à Ja consommation du pays; mais depuis, combien les choses w’ont-elles "pas changé, grâce, d’ailleurs, il est juste d’en convenir, à un ensemble de circonstances éminemment favo- rables? Qu’on remarque, en effet, que, sous linfluence d’une température plus douce, le poisson fréquente ces eaux pen- dant à peu près toute l’année, et s’y montre moins irréguliè- rement et en bancs plus serrés que dans celles de la Bretagne ; de plus, la pêche s’y exerce librement, avec toutes sortes d’engins, dragues, filets de toutes formes et à toutes mailles, et enfin, le prix de la main-d'œuvre, dans ces états voisins, est de beaucoup moins élevé que chez nous. Aussi bien ile nombre des équipages s’y est-il accru rapidement, et en même temps l’industrie des conserves, qui y était naguère in- connue, s’y développe-t-elle actuellement d’une manière inquiétante, venant faire concurrence à nos propres établis- sements, jusque dans les ports de Bordeaux et de Nantes, et -exportant au loin ses produits, le plus souvent sous l’éti- quette de produits français. En Espagne, les principaux ports de pêche sont : Santander, Vigo, la Corogne, Cadix, Algésiras, Malaga; en Portugal : ‘Olhao, Sétubal, Lagos, Villa Réal, Porto. Santander exporte déjà plus de 3 millions de kilogrammes de Sardines, en sa- Jaison ou à l’huile, à des prix variant de 4 à 15 francs le mille de Sardines, et de 30 à 35 francsles 100 1/4 de boîtes. A la Corogne, on compte une dizaine de fabriques de con- -serves; les hommes fon! les boîtes à raison de 0 fr. 75 et la LES MIGRATIONS SOUS-MARINES. 103 soudure au prix de À franc le cent. Le salaire des femmes employées dans les usines est de 1 franc par jour. A Cadix, on pêche plus de 4 millions de kilogrammes de Sardines ; à Algésiras, où on en prend aussi d'énormes quantités, elles se vendent en moyenne 5 à 6 réaux l’araba (1 fr. 25 à 1 fr. 50 lies 11,500); à Vigo, pendant la dernière campagne, la moyenne de pêche était d'environ 6000 Sardines par jour et par barque; ce qui a pu donner pour les 2000 barques ar- mées, 12 millions de Sardines par jour; aussi les prix ne s’établissaient-ils plus au mille, mais au panier de 2500 de toutes tailles, à 10 ou 12 francs. En Portugal, les premières fabriques de conserves datent seulement de 1880 ; on en compte actueilement plus de vingt en grande prospérité. Ce poisson est pris en telles quantités que le prix de vente, au port, est souvent inférieur à 1000 reis le 1000 (5 fr. 55 contre 30 et 40 francs en France). A plusieurs reprises même les pêcheurs ont dû jeter à la mer l’excès de la pêche. Beaucoup de maisons font leurs expédi- tions sur Bordeaux, d’où elles repartent avec des marques françaises. C’est malheureusement en sens inverse que se produit chez nous le mouvement, et pendant que le nombre des pê- cheurs et l'importance des pêches s’accroissent chez nos voisins, alors que chaque jour s’y élèvent de nouvelles usines, où l’activilé se développe avec la prospérité, nos infortunés marins amènent leurs filets vides, etrentrent au port le cœur serré dans l’appréhension de la misère, nos industriels con- gédient leurs ouvriers et ferment leurs usines. Les choses en sont à ce point que le partile meilleur pour bon nombre de ceux-c1, ainsi que le disait avec justesse un de nos collè- gues, serait peut-être de transporter hardiment leur outil- lage des côtes bretonnes, où manquent les aliments, sur celles de la Galice ou de l’Estrémadure où ils sont à profu- sion. La comparaison de quelques chiffres rendra ce tableau plus saisissant : D'après les statistiques officielles, il a été pris en 1878 près de 2 milliards de Sardines, dans les eaux françaises de la 104 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Méditerranée ou de l’Océan, 1811 millions pendant l’année suivante. Puis on tomba successivement à 628 millions, en chiffres ronds, en 1880, à 512 millions en 1882; il se pro- duisit un relèvement en 1883; mais ce ne fut qu’une amélio- ration accidentelle et sans durée, car la décroissance reprit, en s’accentuant même très fortement, avec une pêche de A1 millions en 1884, et de 391 millions seulement en 1885. Les tableaux n’ont pas encore été publiés pour l'exercice dev- nier; mais, d’après nos renseignements personnels, les. résultats de cette campagne ne sont pas moins mauvais que ceux de la précédente. Les produits de la vente ne correspondent pas exactement, on le comprend, avec les quantités de poissons capturés; ifs. sont soumis à des variations journalières sur chaque marché, suivant l'importance des pêches en un même temps, et d’a- - près la loi économique de l’offre et de la demande. Ainsi, pendant qu’à Lorient 24 millions de Sardines sont vendues 1993 000 francs, au cours de la même année 1889, 65 millions ne produisent que 859000 francs aux Sables-d'Olonne. On vend à Quimper 79 millions de Sardines 1 100 000 francs en: 1883, tandis qu'à Belle-Ile avec 66 millions on atteint le chiffre de 2 millions de francs. Les variations générales d’une année sur l’autre ne sont pas moins sensibles: ainsi, les 2 milliards de Sardines pêchées en 1878, furent vendus. 14 millions de francs, alors que les 512 millions capturés en 1882 atteiomrent Le prix de 16 millions de francs. Néanmoins, si la dépréciation n’est pas exactement proportionnée à fa décroissance des pêches, elle n’en est pas moins très consi- dérable, puisque, au lieu d’un produit total de 14 millions de francs pour l’année 1878, on n'obtient plus que 8 millions en 1889 (1). On le voit, la perte est lourde pour les pêcheurs, dont le nombre s'était beaucoup accru pendant les années prospères; mais elle devient désastreuse pour l’industrie des conserves, et pèse en définitive pour la plus grande part (1) Tous ces chiffres sont pris dans le Bulletin des statistiques du Ministère: de la Marine. Voy. aux années correspondantes. LES MIGRATIONS SOUS-MARINES. 105 sur les usiniers; car, pour lutter contre la concurrence étrangère, à laquelle le champ est librement ouvert, ils doi- vent maintenir leurs prix de vente aussi bas que possible, quoiqu'il leur faille acheter le poisson aux bateaux pêcheurs souvent à des prix très élevés. Notons, en passant, que les campagnes 1885 et 1886, qui ont élé si mauvaises pour nos pêcheurs, ont au contraire donné des résultats extraordi- nairement brillants en Espagne et en Portugal. La situation actuelle est clairement résumée dans la lettre suivante que nous avons reçue tout récemment d’un des hauts fonctionnaires de la marine, admirablement placé pour la connaître mieux que personne : « Les migrations des Sardines ont subi, depuis quelques années, des troubles profonds; ce petit poisson qui venait régulièrement en banes multipliés et insondables, poursuivi par des dévorants de tout genre, et offrant à nos pêcheurs une proie assurée et abondante, a déserté nos côtes de plus en plus, et rien ne fait prévoir qu’il reprenne un jour ses an- ciennes habitudes. On a prétendu que cette disparition de la Sardine provenait d’un refroidissement du Gulf Stream; au- Jourd’hui, on assure que les moyens de pêche employés par les Espagnols et surtout les Portugais arrêtent la Sardine et la détournent de remonter comme autrefois le long de nos côtes. Le tout est que le poisson manque ; que la population marilime qui trouvait dans cette pêche, pendant l’été, une occupation fructueuse, se voit privée de ces ressources et est fort misé- rable ; que, d'autre part, les nombreuses fabriques de con- serves qui s'étaient établies sur nos côtes, donnant de l’occu- pation aux femmes et jetant de l’argent dans le pays, ont presque toutes disparu, et que celles qui restent languissent faute d’aliment à leur activité. On peut prévoir enfin que la Sardine à l’huile qui avait pris une place importante dans l'alimentation générale et qui se vendait bon marché, va devenir un aliment de luxe, accessible seulement aux bourses moyennes. C’est un fait considérable pour l’industrie et pour la pêche. « La senne Belot est très en faveur, mais dans la baie de 106 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Douarnenez seulement; encore est-elle l’objet d’une surveil- lance, en raison des abus auxquels elle donne lieu. » À ce premier document nous pourrions en joindre d’au- tres, tous malheureusement dans le même sens. Nous avons tenu, en effet, à nous éclairer, autant qu’il pouvait être en notre pouvoir, à ce sujet, et à notre demande quelques Cham- bres de commerce ont bien voulu nous fournir des rensei- gnements du plus haut intérêt. Nous citerons notamment quelques passages de la note de la Chambre de commerce de Saint-Nazaire, qui se rapporte aux principaux ports de sa circonscription (le Croisic, la Turballe, Lérat, Le Pouli- guen...). Ge Il y a une cinquantaine d'années, le nombre des bateaux occupés à la pêche de la Sardine était de 150 envi- ron. À celte époque, ce poisson n’était guère utilisé qu'à l’état de Sardines salées ou pressées et se vendait à vil prix, 3 ou 4 francs le grand mille. Il est vrai de dire que la pêche était généralement très abondante, car il n’était pas rare de voir revenir les bateaux avec 20 à 30 milliers de Sardines. « Quelques années plus tard, l’industrie des conserves vint fournir un débouché important et rémunérateur à la pêche de la Sardine. Une quinzaine d'usines furent fondées successi- vement dans nos ports du Croisic, la Turballe, Lérat, Le Pou- liguen. Chacune d’elles pouvait recevoir et travailler 60 à 80 milliers de Sardines par jour, et le surplus de la pêche était salé ou débité à l’état frais par les sauniers dans les localités environnantes. Sous l’influence bienfaisante de ce nouveau débouché, le prix moyen du millier de Sardines s’éleva à Set 10 francs, alors que la moyenne de la pêche par bateau était de 8 à 10 milliers. Cet état de choses, qui dura une vingtaine d'années, fut une ère de véritable prospérité pour nos pêcheurs, et de nouveaux bateaux furent armés; mais bientôt il se produisit une diminution sensible et graduelle dans les arrivages de Sardines sur nos côtes ; la moyenne des quantités de poisson pêchées par nos bateux se réduisit suc- cessivement, et dans ces dernières années elle est tombée à 2 ou 3000. De là la ruine de nos usines qui ne pouvaient plus LES MIGRATIONS SOUS-MARINES. 107 s’alimenter qu’à de très hauts prix et en quantités insuffi- santes. Sur les 15 usines qui existaient autrefois, 4 ou 5 seu- lement ont fait la campagne de 1886. Notre circonscription compte 180 à 200 bateaux. L’équi- page de chaque bateau est composé de cinq hommes et un mousse. Leur salaire consiste dans le produit des deux tiers de la pêche; l’autre tiers est réservé au propriétaire du bateau, déduction faite de deux tiers attribués au patron et au pre- mier teneur. «Dans nos parages il n’y a pas eu cette annéeplus de trente jours de pêche effective. Si nous admettons, et c’est peul- être exagéré, une moyenne de 2000 Sardines par jour, chaque bateau aurait pris environ 60 milliers de ce poisson qui, au prix dé 25 francs le mille, donnerait un produit de 1500 francs; déduisant 309 francs pour prix de la rogue employée, il resterait 1200 francs à partager, dont un tiers pour le bateau et deux tiers pour léquipage, qui est composé de cinq hommes. Chacun d’eux aura donc reçu 160 franes pour toute la durée de la pêche, soit 40 francs par mois, rémunération très insuffisante d’un labeur exces- sivement pénible. Aussi, un certain nombre de bateaux n’ont pas pu être armés cette année faute d'équipage, et il est à craindre que l’année prochaine ce nombre ne soit bien plus considérable encore. Malheureusement nos pauvres pêcheurs n’ont pas comme les confiseurs la res- source d'aller chercher la Sardine là où elle se tient actuel- ment, c’est-à-dire dans les eaux de l'Espagne et du Portugal. Cest une industrie perdue pour eux et la misère à courte échéance. » La Chambre de commerce de La Rochelle, qui comprend dans sa juridiction les Sables-d'Olonne, un port où la pêche à la Sardine est des plus actives et fait vivre, là seulement, de 15 à 1800 marins, présente, elle aussi, Ja situation sous le même aspect. Le mal est donc très grave et ne justifie que trop la pro- fonde émotion où sont actuellement plongées les populations qui vivaient exclusivement soit des produits de la pêche, soit 108 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION, de l’industrie des fritureries. Quelles en sont les causes et quel serait le remède ? Questions complexes et d’une solution difficile assurément, à l’étude desquelles on ne saurait apporter une trop grande allention. Faut-il attribuer le dépeuplement de nos eaux à une déviz- ion qu’aurait subie depuis peu le Gulf Stream? La très récente campagne d'exploration maritime que vient de faire notre aimable collègue, M. de Guerne, sous les auspices du prince de Monaco, pour l'étude des grands courants océa- niens, nous fera sans doute bientôt connaître l'importance de cette déviation. Il serait possible que le refroidissement des eaux du littoral, qui en aurait été la conséquence immédiate, eût fait dévier aussi les migrations de certains poissons de leur direction ancienne ; mais nos pêcheurs n'auraient pas manqué de les rechercher plus au large, et ils les auraïent retrouvés apparemment dans le voisinage du Gulf Stream. Il ne s'agirait donc que d’un changement des points de pêche, et non point d’un dépeuplement des eaux. Cet appauvrissement est-il dû, comme on l’a prétendu aussi, à une abondance tout à fait extraordinaire des gros poissons? Chaque être a ses ennemis dans la création, et personne n'ignore que, de même que l'oiseau de proie s’at- tache aux vols des oiseaux migrateurs, ainsi les bancs de poissons voyageurs sont poursuivis par des monstres marins qui en font leur nourriture habituelle. Les Thons, les Dau- phins, les Maigres (Sciena aquila), ce dernier surtout, qu’on a, par une ironie amère, surnommé «le roi des Sardines », s’a- charnent après les bancs de ce poisson et y font de cruels ravages ; plus d’un filet a été troué par ces redoutables cor- saires ardents à la curée. Les populations de pêcheurs s’é- taient émues de la présence de ces terribles rivaux qui venaient audacieusement au milieu même des bateaux, jusque dans les baies tranquilles de la plage, leur disputer le butin; certaine chambre de commerce, vivement préoccupée de tels dommages, et soucieuse à bon droit d’y parer par tous moyens, n’a-t-elle pas même demandé à la marine le secours LES MIGRATIONS SOUS-MARINES. 109 de ses canons pour mitrailler ces ennemis d’un nouveau genre ! Il serait intéressant, en vérité, de faire un relevé des statistiques de la pêche des gros poissons, en regard de celles de la pêche des Sardines, et de voir, par ce parallèle, si la diminution de ces dernières correspond à une augmentation des premiers. Pour Saint-Nazaire, en effet, la pêche du Thon, par exemple, donne des résultats plus abondants d'année en année, et la campagne 1886 a été tout particulièrement fruc- tueuse (1). À La Rochelle également, la pêche du Thon coïncide avec la présence des Sardines; on estime à 25 ou 30 000 le nombre de ces poissons vendus chaque année sur ce seul marché (2). Nous regrettons de n'avoir pas de docu- ments suffisamment nombreux et assez précis pour nous permettre d’éclaircir plus à fond ce côté de la question. Il est manifeste que la seule présence des gros poissons doit jeter le désordre dans les rangs de ces tout petits sans défense, bouleverser leurs habitudes tranquilles, et les disperser en causant dans leurs rangs des ravages Lrès sensibles; mais le grand équilibre de la nature n’est généralement pas détruit par ses créalures mêmes, quand la plus puissante d'entre elles, l’homme, n’y contribue pas pour sa part. Et, au pre- mier examen, nous serions bien tenté de mettre au passif des pêcheurs, ce dont ils ne pensent guère à s’accuser. Comme il est dit très judicieusement, dans l’un des docu- ments que nous avons cités, ne faut-il pas tenir compte du grand développement qu'a pris la pêche dont s’agit en France d’abord, puis en Espagne et en Portugal, et de la consom- mation extraordinaire qu’on fait, presque partout aujour- d’hui, de ce poisson, grâce à la facilité des moyens de trans- port, et depuis l’établissement de nombreuses fritureries sur presque tous les points de la côte? Les bancs de Sardines ne sont pas inépuisables comme on semblait le croire; ce n’est pas impunément qu’en un seui coup de filet on en anéantit cent boisseaux, et que la destruction pour une seule année (1) Note déjà citée de la Chambre de Commerce de Saint-Nazaire du 9 dé- cembre 1886. (2) Note de la Chambre de Commerce de La Rochelle, du 20 décembre 1886. 110 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. se chiffre par deux milliards! Qu’on songe à l’incalculable diminution des produits du frai qui en doit résulter et au temps qu’il doit falloir pour réparer de telles brèches! Dès qu’un banc est signalé, nous écrivait-on de La Rochelle, les canots en masse vont l’attaquer, pêchant sans repos jusqu’à ce qu’il soit complètement épuisé et dispersé ; et l’on s’étonne ensuite que ces bancs s’appauvrissent et désertent des parages si inhospitaliers ! Il en est desrichesses de la mer, comme de celles des eaux douces; si vaste que soit l'Océan, il se dépeu- plera fatalement si les agents de destruction deviennent plus puissants que les sources de production. Ne voyons-nous pas l’imprévoyant pêcheur couper chaque jour ses blés en herbe quand, sans trêve ni repos, il couvre ici les eaux des fines mailles de son immense senne, et là-bas ravage les frayères en labourant les fonds avec sa lourde drague, ne pensant qu’au profit présent, sans le moindre souci du lendemain! Une plus parfaite connaissance des mœurs du poisson dont nous venons de nous occuper, de son habitat, et surtout du cyele de ses migrations périodiques, permettrait sans, doute d’en réglementer la pêche d’une manière plus efficace, et par suite d’en assurer la protection. Tel était précisément l’objet de la question que nous posions en débutant. Nous n'avons pu que l’effleurer; mais nous en recommandons vivement l'étude plus approfondie à la Société d’Acclimatation, en raison de son double intérêt scientifique et économique; il nous semble, en effet, qu’elle doit travailler avec une égale sollicitude et à la propagation des espèces nouvelles et à la conservation de nos richesses nationales (1). (1) Nous apprenons au dernier moment que M. le Ministre de la Marine, préoccupé de cette situation, vient de donner à M. Bouchon-Brandely, secré- taire du Collège de France, l’intéressante mission d’aller l’étudier sur place, au milieu des populations maritimes, et de préparer les éléments d'une en- quête qui serait faite par une commission spéciale désignée à cet effet. NOTES SUR LES BOMBYCIENS SÉRICIGÈNES ÉLEVÉS A LONDRES EN 1885 Lettre adressée à M. le Secrétaire général. Par M. Alfred WAILLY. MonNsIEUR, J'ai l'honneur de vous envoyer un résumé de mes notes sur les éducations de séricigènes, pendant l’année 1885. Comme de coutume, le temps a été très défavorable. Les mois de mai et de juin ayant été très froids, l’éclosion des papillons a’été retardée de plusieurs semaines et les œufs de plusieurs espèces, provenant de femelles bien accouplées, ont été pour la plupart stériles. Les cocons d’Attacus Atlas et ceux de Cricula trifenestrata ont tous péri. Les œufs d’un Bombyx de l’Amérique du Nord, Hemileuca maia, dont j'avais reçu un nombre considérable, n’ont pas éclos, quoique bien fécondés, les Chenilles toutes formées ayant péri sans pouvoir percer la dure coquille de l’œuf, faute de chaleur suffisante à l’époque naturelle de l’éclosion qui a lieu en fin mai ou commencement de juin. Cette année-ci (1886) j'ai l’intention de tenir mes cocons à une température à peu près uniforme dans une chambre chauffée jusqu’à la fin de juin, si cela est nécessaire. Mes éducations d’Aftacus Yama-maï et Pernyi, faites en plein air sur les petits Chênes de mon jardin, eurent une fin désastreuse. Les chenilles de Yama-maï, écloses à partir du 21 avril et placées sur les petits Chênes le 26, alors que les jeunes feuilles commençaient à se développer, avaient pour la plupart atteint le cinquième âge dans la seconde quinzaine de juin, lorsqu'elles furent entièrement détruites par les moineaux, qui s’introduisirent à travers le vieux filet qui re- 4112 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. couvrait les arbres. Toutes, au nombre de quarante-huit, furent enlevées ou tuées le même jour. Aussitôt que les moi- neaux ont aperçu et goûté les chenilles ils n’en laissent pas une seule vivante. Gelles qui n'avaient pas été enlevées avaient la tête coupée. Les jeunes chenilles Pernyi, prove- nant de graine reçue d'Espagne et qui étaient à la fin du deuxième ou au commencement du troisième âge, eurent le même sort. Le filet ayant été réparé, ce qui prit un temps considérable, je couvris de nouveau les petits arbres de che- nilles écloses des œufs pondus par les papillons provenant de mes cocons, mais les moineaux réussirent encore à s’in- troduire sous le châssis en rompant les mailles du filet, après quoi il ne resta pas une seule chenille sur les arbres. Il y a ici un fait qui mérite, Je crois, d’être relaté. J'avais dix-huit chenilles Yaima-mai au premier âge, sur les feuilles de quelques jeunes pousses qui partaient de la souche d’un petit Chêne dont le tronc avait péri; une grande cloche recouvrait le tout. Mon but était de comparer ces chenilles, élevées sous clo- che, avec cellès qui se trouvaient à découvert sur les autres petits Chênes, alors que le temps était froid et pluvieux. Le 7 ou 8 juin J'aperçus une grande quantité de fourmis sous la cloche, les feuilles des jeunes pousses en étaient cou- vertes; elles passaient et repassaient sur les jeunes chenilles. Il y avait une fourmilière au pied du petit arbre. Ne sachant d’abord que faire par suite de ce fâcheux con- tretemps, je me décidai enfin à enlever six des chenilles que je mis avec celles qui étaient sur les petits arbres à décou- vert, el je laissai les autres à leur sort, malgré la crainte que j'avais de Îles voir dévorer par les fourmis. Mais il n’en fut rien, les fourmis ne leur firent pas la plus légère morsure. Le froid et l'humidité avaient-ils rendu les fourmis inoffen- sivesen paralysant leurs organes, dans lous les. cas, il est bon de savoir que les fourmis ne sont pas toujours dange- reuses, même quand elles sont nombreuses. Au bout d’une dizaine de jours, lorsque le feuillage eut été entièrement dévoré, je retirai les chenilles au grand complet (il y.en.avait A ÉÉS) S NOTES SUR LES BOMBYCIENS SÉRICIGÈNES. 113 douze) en parfait état et un peu plus grosses que celles qui avaient vécu à découvert. À partir de ce moment toutes furent élevées dans les mêmes conditions sur les petits Chênes du jardin. Antheræa mylitta. — Au commencement de mai 1885, je reçus une quantité considérable de cocons Mylitla de Calcutta et un petit nombre d’une des provinces centrales de l'Inde. Les énormes cocons expédiés de Calcutta produisirent une grande quantité de magnifiques papillons de toutes les nuances de couleurs. Les éclosions eurent lieu du 8 juin au 92 octobre; un papillon cependant était éclos le 12 mai. Malgré ce nombre considérable de papillons, je n’obtins que quatr e accouplements : le premier de grand matin le 6 juil- let en plein air; le deuxième, dans la maison, le 7 juillet; le troisième, dans la matinée du 13 juillet; le quatrième, le 26 juillet à huit heures et demie du soir, lequel dura vingt- quatre heures. J'obtins de ce dernier accouplement 286 œufs bien fécondés. Les œufs des trois premiers accouplements furent envoyés à divers correspondants d'Europe et d'Amérique; ceux du dernier furent apportés par moi, à Paris, au commencement du mois d'août, d’où ils furent distribués à quelques mem- bres de la Société et à d’autres personnes. J'avais aussi récolté, avant mon départ, une grande quan- tité d'œufs d’Attacus Cynthia qui furent également distri- bués. Quel a été le résultat des diverses éducations de l'A. my- litta ? Je n’en sais rien, mais lorsque la saison est avancée, il est bien difficile d’arriver à un résultat satisfaisant. Actias luna.— Avec vingt et un cocons, je n’eus qu’un seul accouplement, qui eut lieu le 6 juin, et la femelle mourut sans pondre. L’éclosion des papillons, qui étaient bien con- formés quoique petits, eut lieu du 6 au 21 juin. Comme je l'ai dit précédemment, le temps fut tellement froid en mai et en juin, que tout en a souffert. Il est indispensable d’avoir une chaleur de 18 à 25 degrés centigrades, selon les espèces, et lorsqu'il n’y a que quelques degrés, de 5 à 10 seulement, 4° SÉRIE, T. IV. — Février 1887. 8 114 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. il est impossible d'obtenir un résultat satisfaisant. Je n’ai jamais eu, jusqu’à présent, de feu dans les pièces où sont mes chambres à éclosions, mais j’en aurai cette année-ci. Le 3 juillet, je reçus de mon correspondant de Brooklyn ‘une boîte d'œufs d’Actias luna, dont l’éclosion eut lieu le _jour même de l’arrivée de la boïte. Deux autres boîtes arri- vèrent le 5, mais les chenilles écloses en route étaient mortes -à leur arrivée. Le 17 juillet, une boîte plus grande que les précédentes arriva avec une fourmilière de jeunes chenilles -qui venaient d’éclore ; à la fin de la journée il y en avait à peu ‘près quatre cents, toutes.en parfait état. J’élevai une quantité de ces chenilles, les unes sur le Prunier, les autres sur le Noyer. Sur le Prunier, elles ne profitaient presque pas; sur Je Noyer, au contraire, elles grossissaient à vue d'œil. En Europe, les chenilles Luna, quoique très polyphages, sem- ‘blent préférer les feuilles de Noyer à toute autre espèce de feuillage. En Amérique elles vivent souvent sur l’Érable, mais c’est un Érable à petites feuilles tendres que les Améri- cains appellent Soft maple. Ici elles refusent de manger les -grandes de nos Érables indigènes. Vers la fin de juillet, les chenilles vivant sur le Prunier ne semblaient être encore qu’à la fin de leur premier âge, tant elles étaient petites ; au contraire celles qui vivaient de feuil- les de Noyer avaient déjà atteint une taille remarquable. Étant sur le point de partir pour Paris, il me fallut me dé- faire de mes chenilles Luna ainsi que de celles de plusieurs autres espèces que j'élevais dans la maison, entre autres : Platysamia ceanothi et l'hybride Ceanothi-cecropia. Il ne me resta plus de mon live stock que des cocons vivants; je les -confiai à un de mes voisins, un taxidermiste de Kingston. Avant mon départ, je reçus deux boîtes de cocons vivants d’Actias luna de la seconde génération, que je plaçai à la | NOTES SUR LES PALMIPÈDES LAMELLIROSTRES. Reproduction. L'Oie cygnoïde se reproduit assez régulièrement, elle se croise avec l’Oie ordinaire et avec la Bernache du Canada. Cest probablement à la suite de croisements avec l’Oie cygnoïide que l’on a obtenu les races asiatiques d'Oies domes- tiques, qui ont sur le front des caroncules jaune-orange et les races anglaises pourvues de caroncules rudimentaires. Les œufs de lOie cygnoïde sont un peu plus petits que les œufs de l’Oie domestique, ils sont de couleur blanche. L’in- cubation dure trente jours. LES SAUTERELLES EN ALGÉR IE Par M. E, DECROIX. Communication faite dans la séance du 6 mai 1887. MESSIEURS, Ayant appartenu pendant dix-sept ans aux chasseurs d'Afrique, je continue à m’intéresser à tout ce qui peut porter atteinte à la prospérité de notre colonie algérienne. C’est pourquoi Je crois utile d'appeler de nouveau votre bienveil- lante attention sur la question des Saulerelles, ou plutôt, des Criquets. Dans une lettre que j'ai reçue dernièrement, M. Durand, ancien directeur de la Bergerie nationale de Berrouaghia, nw’apprend que les Criquets sont une menace perpétuelle pour l'Algérie et que MM. les administrateurs continuent « à réqui- sitionner les populations par milliers pour la destruction des œufs de Sauterelle ou pour la destruction des Criquets (jeunes Sauterelles non encore ailées) d’après les vieux pro- cédés ». Ces vieux procédés consistent à rechercher Les œufs dépo- sés ou enterrés, quelquefois jusqu’à 6 ou 8 centimètres de pro- fondeur, par les Sauterelles ailées, et à les ramasser dans des paniers pour les détruire en les écrasant ou en les brülant. Mais M. Durand qui, depuis plus de trente ans, se trouve dans des conditions exceptionnellement favorables pour apprécier les résultats obtenus, déclare que « ce travail èm- mense imposé aux populations, n’aboutit, en fin de compte, qu’à des résultats négatifs ou à peu près ». On comprend, en effet, qu’il est extrêmement difficile de piocher de vastes surfaces de terrain plus ou moins dur pour en extraire des œufs moins volumineux qu’un grain de chè- nevis et disposés en grappe. Nous lisons dans le Bulletin du Comice agricole de Médéa(1) (1) N° de février et mars 1887. LES SAUTERELLES EN ALGÉRIE. 679 qu’en 1885-1886, la seule province d'Alger a eu 25000 hec- tares infestés;, que lon n’est parvenu, malgré tous les efforts de 196 380 prestataires travaillant gratuitement, qu’à désinfester 6502 hectares, dans lesquels on a recueilli 6840 doubles décalitres d'œufs. Mais dans ces 6502 hectares, il est resté imcontesta blement une grande quantité d'œufs; assez en tout cas pour causer encore de grands ravages. Il est bon de savoir que les œufs ont une grande force de vitalité, qu'ils résistent à l’immer- sion, à la chaleur du siroco, au froid et à la gelée même. Les observations de M. Durand et les expériences faites par ordre du ministre de l'Agriculture de Washington ne laissent aucun doute à ce sujet. La recherche et la destruction des œufs étant absolument inefficaces eu égard aux grandes surfaces ordinairement infes - tées et au clairsemé de la population, MM. les adminis- trateurs ont une seconde ressource, c’est de détruire les Criquets sortis des œufs échappés à la vigilance des cher- cheurs. D’après ce que m’écrit M. Durand, le procédé de destruc- tion est encore le même que celui employé lorsque je suis arrivé en Algérie en 1845. Ainsi, avec de grandes bandes de toile de coton, on enserre une étendue plus ou moins grande de terrain garnie de Criquets.On resserre de plus en plus le cercle en chassant ces insectes, et, quand on les a rassemblés en tas, on les écrase, on les brûle ou on les enterre dans des trous ou rigoles creusés à l’avance. Ce procédé est appliqué successivement à toute la région à nettoyer. Malheureusement, il y a toujours un grand nombre de Criquets qui échappent, et d’autre part ce moyen n’est guère praticable quand il s’agit de purger des milliers d'hec- tares dans des régions peu populeuses. Bien que ces anciens moyens de destruction soient au moins insuffisants, il faudrait pourtant les employer plutôt que de nerien faire du tout, si l’on n’avait rien de meilleur pour combattre le fléau. Mais il y a un nouveau procédé, qui est d’une application plus facile, qui est moins coûteux et sur- 680 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. tout qui est incomparablement plus efficace: c’est l'appareil Durand, ainsi désigné du nom de son inventeur. Cet appareil, dont un petit spécimen a figuré près du palais algérien de l'Exposition universelle de 1878, consiste en une bande de toile de coton large de 20 à 30 centimètres et d’une longueur proportionnée à l’étendue de la colonne de Criquets. Cette bande, fixée par de petits piquets, touche au sol par le bord inférieur, tandis que le bord supérieur est oarni d’une espèce de lame métallique très mince, infran- chissable pour les insectes, qui finissent par tomber dans des fosses, où ils sont écrasés et réduits en engrais (1). Au dire de l’inventeur, l'appareil remplit toutes les condi- tions désirables de simplicité d'application, de modicité de prix et surtout d’infaillibilité. Comme l’homme est enclin à exagérer, même avec la meil- leure foi du monde, les avantages de ce qu’il fait ou invente, nous laisserons l’appréciation personnelle de M. Durand pour nous en tenir au témoignage de personnes qui ont pu juger de visu du bien ou mal fondé de ses affirmations. Pendant l’invasion de Criquets de 1877, M. Mongellas, con- seiller général délégué du préfet d'Alger, a vu fonctionner l'appareil près de Rovigo, et il a rédigé un rapport officiel dont nous extrayons les lignes suivantes: « Le dimanche 28 mai, vers neufheures du matin, les jeunes Locustes (Criquets) se sont misen marche. L'appareil a fonc- honné admirablement. J'ai pu constater que des fosses préparées à l'avance et d’une contenance de deux mètres cubes, se remplissaient en moins de deux heures. « J’estime à quarante quintaux la destruction opérée pen- dant cette première journée. Pendant la deuxième, elle a été aussi considérable; enfin, je ne crois rien exagérer en disant qu'elle a été de 15 à 20 quintaux par jour pendant les dix jours qui ont suivi les deux premières journées. «Léger, facile à transporter, à manœuvrer et à poser, l'appareil Durand a rendu un grand service à la commune de (1) Pour plus de détails, nous renvoyons à un article publié dans notre Bulletin de juillet 1884, p. 557, LES SAUTERELLES EN ALGÉRIE. 081 Rovigo, et avec quelques modifications de détail dont M. Du- rand a déjà reconnu la nécessité (modifications faites aujour- d'hui), il sera employé très utilement, à avenir, à la des- truction des Criquets, notamment dans les contrées du Sud, où les Sauterelles ont l'habitude de faire leurs pontes. » D'autre part, M. le préfet de Constantine ayant chargé M. Moreau, attaché à la préfecture, M. le capitaine Guerre, chef du bureau arabe, et le lieutenant Galinier de suivre les opérations de destruction de Sauterelles par lesystème Durand, ces messieurs ont publié le résultat de leurs observations dans un rapport officiel dont nous citerons les lignes suivantes: « .…. Un premier appareil fut posé, et lorsque celte opé- ration fut presque terminée, nous dirigeñmes le corps des travailleurs sur le deuxième point menacé, qui se trouvait voisin d’une magnifique plantation de vignes appartenant à M. Pérals, négociant à Constantine. « La pose du premier appareil avait produit quelque hésita- tion, les hommes n'étant pas au courant de la manœuvre; mais le second fut placé avec une telle dextérité que, bien que la colonne de Criquets ne fût plus qu’à une douzaine de mètres du point choisi pour les arrêter, aucun ne franchit la ligne de démarcation qui fut tracée. €... En un mot, le résultat obtenu dans la matinée fut merveilleux, et les personnes présentes furent unanimes à reconüaitre l'efficacité du système Durand. » Qu'il nous soit permis de faire encore une citation. En 1877, les environs de Souk-Ahras étaient envahis par une quantilé si prodigieuse de Criquets, qu’un télégramme adressé au sous-préfet de Bône disait que « la population tant urbaine que rurale jugeait complètement inutile de continuer à les combattre (par les anciens errements) ». M. Durand se rendit précipitamment sur les lieux et obtint des résultats que le Comice agricole de la localité a décrit en ces termes : « La Commission du Comice agricole de Souk-Ahras, réu- nie en séance spéciale pour l’examen des désastres causés par les Criquets, a reconnu, à l'unanimité, que l'appareil 682 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATIGN. Durand, utilisé à temps et avec intelligence, peut, d’une manière absolue, empêcher la dévastation causée par l’inva- sion des Criquets. « C’est ce qui a été démontré sous nos yeux... En consé- quence, le Comice agricole de Souk-Ahras félicite M. Durand et le.remercie de son invention, qui est un véritable progrès pour la colonie et l’agriculture (1). » Les témoignages les moins suspects viennent donc confir- mer les affirmations personneiles de M. Durand qui, comme bien des inventeurs, a dépensé beaucoup de temps et d’ar- sent pour faire connaître et appliquer son appareil. Mais a-1-1l atteint le but qu’il se proposait? Hélas! Tous les ans il y a de petites invasions de Criquets sur un point ou un autre de la colonie, et tous les six ou huit ans, invasion devient une calamité publique. Dans le premier cas, la sollicitude des administrateurs n’est guère mise en éveil, et les anciens moyens de destruction sont appliqués avec plus ou moins d’empressement et de succès ou d’insuc- cès. Dans le second cas, la population, les troupes, les admi- nistrateurs européens et indigènes sont réquisitionnés ; en somme, beaucoup de bruit et peu de besogne; exemple les résultats obtenus en 1885-86 avec 156 380 prestataires. Dans ces grandes invasions, l’appareil Durand est appliqué en quelques endroits et donne des preuves de supériorité ; on voudrait l'appliquer partout, mais il n’y en a pas assez, et l’on n’a plus le temps d’en faire confectionner. Les cultiva- teurs les plus prudents émettent le vœu que l’on se prému- nisse à l’avance de l’appareil. Vœu stérile jusqu’à ce jour. Ce qu'il faudrait et ce que M. Durand propose, c’est qu'il v ait dans tous les grands centres, au moins dans chaque chef- lieu d'arrondissement, un dénôt de l’appareil comme ül y a un dépôt de pompes à incendie. De sorte qu’au premier signal d’invasion, l'appareil serait dirigé sur les points me- nacés, et il suffirait d’une vingtaine d'hommes pour conjurer \ (1) Extraits puisés dans le Bulletin du Comice agricole de Medéa, numéros de février et mars 1887. LES SAUTERELLES EN ALGÉRIE. 683 tout danger beaucoup mieux qu'avec des milliers d'hommes employant les vieux moyens. Malheureusement, chez les Français, € mal passé mal oublié ». La grande émotion du moment calmée, on se préoccupe des événements présents sans prévoir l'avenir. D'autre part, les déplorables changements perpétuels de nos administrateurs font que, d’une grande invasion à une autre, tout le personnel est renouvelé et que l’expérience acquise par les uns est perdue pour leurs successeurs. En résumé, lesystème Durand étant incontestablement et incomparablement plus efficace et moins coûteux que les anciennes méthodes de destruction, il est urgent que, sans retard, l’administration coloniale fasse préparer une quantité suffisante d'appareils pour en faire un dépôt dans tous les chefs-lieux d'arrondissement de notre belle colonie. _ P.S.— Nous trouvons dans une dépêche de l’Algérie (18 juin 1886) le passage suivant, qui donne une certaine actualité à notre article : €... Il résulte d’une statistique dressée par la sous-pré- fecture de Sétif qu’au 31 mai on avait ramassé dans l’arron- dissement, 10 282 doubles décalitres d'œufs de Criquets, ce qui ne représente pas moins de sept milliards deux cent cin- quante-sept millions de Sauterelles. « Malgré cette énorme destruction, les ravages sont consi- dérables et se continuent sur plusieurs points. Ainsi, on écrit de Batna que tous les jardins e1 vergers de la région sont dévorés par les Criquets, qui descendent des montagnes environnantes en colonnes serrées. » Pour ramasser ces sept milliards d'œufs, combien de jour- nées de travail a-t-il fallu? Combien d’ennui pour les chefs et les subordonnés, pour les colons et les indigènes! Et tout cela, pour un résultat négatif! tandis qu'avec le système Durand, quelques hommes eussent arrêté le fléau. Nous espérons que ce système a été appliqué dans quelques régions lors de la dernière invasion, et que sa supériorité sera une nouvelle condamnation des procédés administratifs. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS USAGES ET PRODUITS Far Jules GRISARD Secrétaire de la Section des végétaux (er Maximilien VANDEN-BERGHE Membre de l'Académie des sciences pratiques et des arts industriels. (Suile ‘.) CORYVPHA LINN. — Coryphées. Du grec xopuyñ, tête, sommet; d’où xopvpaïos, premier, principal. Nom donné par Linné à ce genre par allusion à la beauté du C. umbraculifera. CG. GEBANG arr. Gembanga rotundifolia BI. Taliera Gembanga Rœm. MALAIS : Kebang. sonpAnAIS : Palmier Gebang ou Gembang et Gebang- Paleng. Tronc de 20 mètres de hauteur environ : frondes suborbi- culaires palmato-multifides. Ce Palmier se rencontre à Java el dans les îles de la Sonde. Le centre du tronc donne une fécule analogue au sagou. Les feuilles servent aux indigènes des pays tropicaux à faire des étolfes grossières, des chapeaux, des natles, des paniers et une foule d’autres objets semblables. Les pétioles fournissent des fibres textiles comparables au lin. Les racines constituent un remède souvent employé pour combattre la dysenterie. (1) L'obligation de terminer la publication de notre mémoire dans le présent volume nous met dans la nécessité, à notre grand regret, de supprimer les figures qui devaient illustrer ce numéro et le suivant. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 685 C. TALIERA roxs. Taliera Bengalensis Spreng. — Tali Mart. BENGALI et HINDOUSTANI : Taliera, Tariyat. INDES : Talipot, Tara. SANSCRIT : Talee . TELENGA : Sri talam. Stipe d’une dizaine de mètres à frondes orbiculaires pal- mato-pinnatifides, originaire du Bengale. Ce Palmier est un de ceux avec les feuilles duquel on fait les livres tamouls; les fibres fournissent une matière textile. CG. UMBRACULIFERA LINN. — C. parasol. Talipot de Ceylan. Palmier Talipot. BENGALI : Talei, Tallier, Tara, Tareet. CÉLÈBES : Silar. CEYLAN : Tala- gas ou Talla-gass, Talagaha, Talipot (Colons: Basket palm). JAvA : Poetjoek, Gebang paleng. MaLais : Bongolbas, Gembang. NouvELLE- GUINÉE : Gobbang. PHILIPPINES : Buri. RHIO et SonpAnais : Gebang. TamouLz : Codda-panna, Coda-pané-marom. TELENGA : (Conda-pani, Conda-pana. Tronc lisse, parfaitement cylindrique, d’une hauteur de 20-925 mètres, couronné d'un faisceau de 8-10 feuilles disposées en parasol et offrant quelquefois une circonférence de 10 mètres, à contour général ovale; le pédoncule qui part du centre des feuilles mesure lui-même environ 10 mè- tres de hauteur. Le C. umbraculifera se rencontre souvent dans les lieux accidentés et pierreux, aux Indes orientales, mais principa- lement à l’île de Ceylan et au Malabar. Le bois de ce Palmier sert à faire des piquets et des palis- sades pour clôtures. Le cœur renferme en assez grande abondance une sorte de fécule alimentaire. Ses larges feuilles sont employées par les habitants pauvres de Ceylan et du Malabar, soit pour couvrir leurs cabanes, soit pour se garantir contre les intempéries des saisons ; elles remplissent alors le rôle de parasols, d’ombrelles ou d’éven- 6806 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. tails. Cousues ensemble, elles servent à faire des tentes. Lorsqu’elles sont jeunes, les Indiens en confectionnent des sacs, des paniers, etc. Les cordes fabriquées avec les bandes retordues des feuilles sont grossières, mais d’une remarquable solidité. Les Malabars écrivent encore sur les feuilles avec une pointe ou style de fer. Les livres tamouls sont ainsi formés de feuil- les de Corypha réunies par une cordelette ; l’épiderme con- serve parfaitement l'empreinte des caractères qui deviennent ineffaçables. Les femmes indigènes retirent de la base des feuilles une fibre textile qui leur sert à confectionner des chapeaux, des tresses et autres objets; on fait aussi des cordes avec les fibres de ce Palmier. Les spathes des fleurs produisent par incision une sécré- tion qui, séchée au soleil, passe pour un vomitif énergique ; cette substance est employée par les négresses comme matière abortive. Les Indiens recherchent le fruit comme comestible et font avec le noyau, tourné et poli, des bracelets qui, étant teints en rouge, imitent assez bien le corail. DESMONCUS arr. Cocoïnées. Palmiers se rapprochant des Calamus et formant comme eux des tiges grimpantes s’accrochant aux arbres et aux buis- sons, où elles ont l’apparence de guirlandes souvent d’un fort bel aspect ; tronc élancé et couvert d’épines; feuilles pinnées, étalées sur toute leur surface. D. PRUNIFER Ppœpp. — D. à prunes. Ce Palmier croît spontanément dans les forêts d'Amérique et surtout au Pérou. Le fruit est un drupe ovale, presque rond, dont la chair douce, acidulée est comestible. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 687 D. MACRACANTHOS MART. — D. à grosses épines. 5 =, BRÉSIL : Jacitara. Getle espèce se rencontre le long des fleuves de l’Amazone, du Rio-Negro et de leurs affluents. La partie inférieure du tronc sert à faire les cylindres em- ployés au Brésil pour la préparation de la farine de manioc (tapioca). DICTYOSPERMA. Arécinées. De Ôtatuoy, réseau et otépua, semence. D. ALBUM wENDL. et DR. — D. blanc. Areca alba Bory. — Borbonica Hort. Ptychosperma alba Schef. Sublimia palmicaulis Commers. Tige de 7-10 mètres de hauteur, dilatée en bulbe à la base, cylindrique en dessus, légèrement annelée, inerme; frondes de 3-4 mètres de longueur, folioles d'environ 1 mètre de long sur 5-10 centimètres de largeur, lancéolées et acumi- nées. Originaire des îles Maurice et de la Réunion. Ge Palmier est employé dans la construction des cases. DIPLOTHEMIUM warr. Cocoïinées. De dmhoÿc, double et Ofua, boîte. D. CAUDESCENS "arr. Ceroxylon niveum Hort. BRÉSIL : Pindoba, Cocos de Imburi. Tige de 5-7 mètres, à frondes pennées, à pennules lon- oues, linéaires. Le tronc et les pétioles sont couverts d’une poudre blanche légère. Originaire du Brésil. 688 SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION. Le bois de ce palmier est assez dur et les indigènes l’em- ploient dans la construction de leurs maisons. Les feuilles servent à tresser des paniers, des corbeil- les, etc.; on les emploie aussi pour envelopper différents objets usuels. Le bourgeon terminal donne un Chou-palmiste très ap- préclé. Les fibres des spathes constituent une matière textile ex- cellente. Les fruits sont alimentaires et fournissent environ 55 pour 100 d'huile employée pour l'éclairage et même pour les usages culinaires. D. LITIORALE MART. — D. des rivages. Cocos arenarius Gomez. Espèce acaule, croissant dans les sables au bord de la mer. Originaire du Brésil. Les feuilles sont recherchées par les: animaux domes- tiques pour leur nourriture. Les fruits, à chair pulpeuse et sucrée, sont comestibles avant leur maturité; l’albumen également comestible est riche en huile. D. MARITIMUM MART. — D. maritime. BRÉSIL : Pissando, Coco de plage. Palmier acaule, croissant au Brésil sur les plages sablon- neuses de l'Océan ; feuilles longues de 2 mètres et plus, for- mées de pinnules linéaires, quelquefois linéaires-lancéolées. Les fruits, à chair douce et légèrement acidulée, sont co- mestibles ; de plus, ils renferment une matière huileuse que l'on peut extraire. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 689 ELÆIS 34co. Cocoïnées. De £kata, nom grec de l’Olivier, à cause de l'huile qu’on retire des fruits de ce Palmier. E. BUTYRACEA MART. — E. butyreux. Originaire des provinces de Para et des Amazones au Bré- sil; comme les Æ. Guineensis et melanococca, les fruits de ce Palmier fournissent une matière huileuse qui sert pour la cuisine et l'éclairage. Suivant M. de Villafranca, cette sub- stance grasse se liquéfie à la température de 29 degrés, et par suite, fond par la simple chaleur des mains. E. GUINEENSIS LINN. — E, de Guinée. Palmier à huile. AFRIQUE ORIENTALE (Usambara) : Mchikichi. ANGLAIS : African palm oil. AN- TILLES : Palmier CGrocro. BRÉSIL : Dendé. GABon : Ohila. GUYANE : Avoira ou Aouara d'Afrique. Tronc épineux, épais, s’élevant jusqu’à 10 mètres de hau- teur, formant de nombreux anneaux larges et profonds; feuilles longues de 3-5 mètres, à pinnules linéaires-lancéo- lées : pétiole épineux persistant sur la tige. Originaire de la région tropicale de l'Afrique, où il forme des forêts d’une immense étendue, depuis le bassin du Niger jusqu’au lac Tanganyka. Introduit au Brésil, dans la Guyane et autres parties de l'Amérique méridionale ; ce Palmier est encore cultivé aux Antilles. Le bois est utilisé dans l’industrie indigène. Les feuilles fournissent une matière textile d’un jaune clair, analogue aux fibres de chanvre et du lin, susceptible d’une grande finesse et d’une force de résistance considé- rable. Pour détacher les fibres, les feuilles sont réunies en paquets et soumises à un broyage effectué jusqu’à présent par les naturels du pays. Les feuilles sont également traitées, avec quelque avantage même, par le rouissage, comme le chanvre et le lin, et donnent, dans ce dernier cas, une production plus forte de filasse. 4e SÉRIE, T. IV. — Novembre 1887. 45 690 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. Le fruit est un drupe de la grosseur d’une noix et d’un beau jaune doré, formé d’un sarcocarpe fibreux et huileux et d’un noyau très dur qui renferme une amande grasse et solide. Ce fruit fournit deux sortes d'huile que lon extrait séparément. La première, obtenue par la macération et l’ébullition de la pulpe du fruit, est jaune, fluide, limpide, aromatique et d’un goût agréable; la seconde, extraite de l’amande, est blanche, prend facilement une consistance solide et peut remplacer le beurre dans les préparations culinaires; elle sert aussi en frictions comme émollient. D’après Marius Porte, le procédé d’extraction serait le suivant : l’huile de palme s'obtient en soumettant le fruit mûr à l’ébullition, afin d'en ramollir le mésocarpe qui la contient; quand le mésocarpe est assez mou pour pouvoir se détacher facilement de l’endocarpe, on met les fruits d’un ou de plusieurs régimes dans un grand mortier et l’on frappe dessus jusqu’à ce que les noyaux soient séparés ; alors ceux- ci sont rejetés, et la pâte huileuse contenue dans le mortier est de nouveau soumise à l’ébullition dans une quantité suf- fisante d’eau; l’huile surnage, la partie fibreuse reste au fond. Cette huile sert aussi pour une foule de mets dont les nègres sont très friands. L'usage de ces ragoûts s’est même propagé dans le Brésil, où on les sert sur les meilleures tables du pays. C’est aussi avec l'huile de palme qu’on assaisonne le poisson. Les noyaux qu’on rejelte ne sont pas entièrement dépour- vus de valeur ; 1ls contiennent une amande qui renferme éga- lement de l’huile. Mais la dureté de cette amande, nous dit le même auteur, est cause. qu’on n'en extrait pas l’huile sur les lieux de production; on se contente d'enlever l’endocarpe, qui se casse facilement, et l’on envoie en Europe le péri- sperme, qui est utilisé dans les fabriques d'huile. D’après Descourtilz, l'huile d'Elæis passe dans les colonies pour posséder des propriétés médicinales dans les affections intestinales, les maux d'oreilles ; elle est également adminis- LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 691 trée comme laxatif léger aux femmes récemment accou- chées, ainsi qu'aux enfants nouveau-nés, pour combattre les coliques. La matière grasse extraite de l’amande du fruit de VE. Guineensis est connue dans le commerce, en Europe, sous le nom général de Beurre de palme, et, plus particuliè- rement, sous ceux de Caiaué et de Dendé au Brésil, de Quio- quio ou Thiothio chez les Caraïbes. Dans la province de Bahia, on lui donne le nom d’huile de senteur; elle est exclusivement réservée à l'alimentation à cause de sa pureté; la production en est très restreinte et d’un prix élevé. L'huile de palme est un corps gras qui, à l’état frais, con- siste surtout en tripalmine, mélangée à une petite quantité d’oléine ; ce produit entre dans la composition du baume Nerval. L'huile extraite de l'E. Guineensis est l’objet d’un com- merce important dans PAfrique occidentale et les pays voi- sins du delta du Niger, qui en exportent annuellement près de 79 000 tonnes, pour être employée à la fabrication des savons, des bougies, au graissage des machines, dans l’éclai- rage et à la préparation des aliments. On trouve, dans le brou du fruit, une substance jaune et onctueuse que les Singes, les Vaches et autres animaux man- gent avec plaisir. Les * spadices dressés, grands, pesant environ 20 kilo- srammes, donnent six à huit cents fruits. Le brou de la noix donne 70 pour 100 d’huile jaune et l’amande 47 pou 100 de graisse blanche. E. MELANOCOCCA GÆRTN. — E. à coque noire. Alfonsia oleifera H, et Kth. BRÉSIL : Gaiaué, Gariuné ou Gariané. COLOMBIE : Palmier corozo. VÉNÉZUELA : Corozo colorado. Tronc de 3-4 mètres environ, traînant sur le sol et fixé par des racines grêles, mais se redressant dans sa partie supc- 699 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. rieure ; feuilles longues de 3-4 mètres, disposées en spirales, à pinnules linéaires et acuminées. Ce Palmier se rencontre dans l'Amérique méridionale, au Brésil, dans les provinces de Para et des Amazones, ainsi que dans les parties basses de la Colombie. LE. melanococca fournit en Colombie, une malière uti- lisée pour remplacer l’amadou. Le fruit est comestible ; l’amande fournit d’excellente huile en quantité, qui entre dans le commerce sous le nom d'huile de palme ; cette dernière est nommée, en Colombie, Manteca del Corozo. Pour l’éclairage, on la mêle quelquefois à l'huile du Cocotier (Cocos nucifera). EUTERPE uarr. Arécinées. De Eulterpia, nom de muse appliqué à ce Palmier pour en exprimer la beauté. Du grec ed, bien; Téprw, je réjouis, parce que cette muse présidait à la musique. E. ACUMINATA WENDL. — E. acuminé. OEnocarpus utilis Klotz. Oreodoxa acuminata Willd. Les fruits de ce Palmier servent à faire une boisson vineuse. Les nervures des pélioles fournissent aux Indiens leurs traits de sarbacanes. E. EDULIS MART. — E. comestible. BRÉSIL : Assahy, Assahi, Jyssara, Jocara, Jucoara, Jucaora, Cocos de Palmito, Gocos de Jissara. GUYANE : Pinot, Ouassay. Tronc de 30-35 mètres de hauteur, droit et cylindrique ; feuilles très grandes, formées de 70-80 paires de pinnules très rapprochées. Fruit ressemblant à une Prunelle pour la forme, la grosseur et la couleur. Ce Palmier se trouve communément dans les forêts vierges du Brésil, dans les provinces de Bahia, Minas-Geraës et Goyaz. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 693 Le bois, à grain dur et serré, se fend facilement; on en fait des lattes et des planches qui sont employées dans les constructions indigènes. Les jeunes pousses se mangent cuites ou crues. En écrasant les fruits frais dans l’eau et en filtrant le liquide, les indigènes préparent une boisson agréable et rafraîchissante en la mélangeant avec du sucre; c’est une espèce de vin artificiel, de couleur violacée, épais et mous- seux, ayant un goût de noix particulier ; on le prend en géné- ral avec la cassave (fécule de manioc) en guise de pain. Ce liquide se vend journellement et pendant toute l’année, surtout dans la province de Para. Les Brésiliens lui donnent le nom de Assay ou Assahi. Des fruits à l’état sec, on extrait une huile.dont les qualités et l'emploi ne sont pas encore bien connus; toutefois, elle est employée pour l'éclairage au Para, où elle est désignée sous le nom d'huile ou beurre d’Assay. E. OLERACEA MART. — E. légumier. Euterpe globosa Gærtn. BRÉSIL : Iraça, Manana, Palmito. Tronc de 30-40 mètres de hauteur, d’un diamètre de 20-25 centimètres; feuilles pennées de 3-4 mètres de lon- gueur. L’E. oleracea se rencontre dans les endroits boisés et humides de la plus grande partie du Brésil (provinces de Piauhy, Fernambouc, Maranhao), à la Martinique, la Guyane et la Guadeloupe. Cette espèce, qui est employée aux mêmes usages et donne des produits analogues, a été souvent confondue avec la pré- cédente. Elle doit son nom spécifique à son bourgeon terminal, qui est un excellent aliment. 694 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. GAUSSIA. Arécinées. (Nom propre.) G. PRINCEPS wEND. — G. Princier. Palmier de 8-10 mètres de hauteur, stipe ayant près de 1 mètre de diamètre à la base, diminuant graduellement pour arriver au sommet à 30-40 centimètres; frondes de 3-4 mètres de longueur. Groît dans les sols les plus arides de l’île de Cuba. Les graines, de la grosseur d’une fève, sont oléagineuses. GEONOMA wizLp. Borassinées. Du grec yewvôyoc, versé dans l’agriculture, dont le radical est ÿ3, terre. Nom donné à ce genre par Willdenow, parce que de la base du tronc naissent des drageons par lesquels l’arbre se multiplie. G. BALUCIFERA KTH. — G. porte-cannes. Geonoma acutiflora Mart. — Macrospatha Spruce. » Gynestum baculiferum Poit. GUYANE : Wouaie, Ouaye. Le bois de ce Palmier est employé dans l’industrie domes- tique et notamment pour la fabrication des cannes. G. MAXIMA KTH. — G. très grand. Gynestum maximum Poir. % Ce Palmier, à stipe nu, noueux, haut de 3-4 mètres et à feuilles terminales, pinnatifides à 20-50 lobes lancéolés aigus, est originaire de la Guyane. Le tronc est employé pour faire des cannes, des lattes et autres objets de peu de volume. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 695 G. PAUCIFLORA want. BRÉSIL : Guaricanna. Stipe annelé de la grosseur du doigt dépassant à peine 1°,70 de haut. Getle espèce rend de grands services à l’indigène et au colon par ses rondes, qui servent à faire d’excellentes toi- tures ; lorsqu'elles sont bien ajustées, elles peuvent braver pendant vingt ans les intempéries. GUILIELMA mar. Cocoïnées. (Nom propre.) G. CILIATA wENDL. —- G. cilié. Bactris ciliata Mart. Martinezia ciliata Ruiz et Par. Les jeunes sommités de cette espèce, originaire du Pérou, sont alimentaires. G. INSIGNIS MART. — G. remarquable. BRÉSIL : Babunha. La partie fibreuse de ce Palmier fournit une matière tex- tile. Le fruit contient une pulpe épaisse et sucrée que l’on mange fraiche ou séchée. G. SPECIOSA MART. — G. élégant. Palmier pêche. Bactrès Gasipaës H. et Kth. BRÉSIL : Popunha, Popunheiro. GUYANE : Paripou, Guachipaens. Nou- VELLE-GRENADE : Chonto, Chontadura. PÉROU : Pischanyo. VÉNÉZUELA : Pirijao, Pihiguao, Macanillo, Piritu. Très beau Palmier dont le tronc annelé, tout hérissé de forts piquants noirs, atteint généralement une hauteur de 25-30 mètres ; feuilles terminales longues de 2 mètres et plus, à pinnules linéaires et rapprochées. | 096 SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. Cette espèce croît spontanément le long du fleuve de l’Amazone et de ses affluents, au Brésil, au Vénézuela, à la Guyane et à la Nouvelle-Grenade. Fréquemment plantée près des fermes et autres lieux d'habitation. Avec les tiges, dout le bois est dur et noir, les Indiens font des massues, des armes et divers ustensiles. Les spathes, et en général tout le tissu fibreux, fournissent un excellent textile. Le fruit de la grosseur et ayant l'aspect d’une pêche, d’un rouge jaune vif, possède un péricarpe épais, ferme et fari- neux ; Cuit, il possède un goût particulier fort agréable, rap- pelant celui de la pomme de terre et de la châtaigne, mais supérieur aux deux ; les Indiens le mangent comme légume, rôti ou bouilli avec du sel; ils en retirent aussi une farine qui leur sert à faire des gâteaux. À la Nouvelle-Grenade, les naturels mangent les fruits et en font une boisson habituelle. HYOPHORBE czÆRrTN. Arécinées. De vowop6oc, porcher. H. INDICA GÆRIN. — H. de l'Inde. Areca lutescens Bory. Hyophorbe Commersoniana Mart. Sublimia vilicaulis Comm. RÉUNION : Palmiste marron, Palmiste poison. Arbre droit, élancé de 10 mètres de hauteur sur 12-15 cen- timètres de diamètre, cylindrique, annelé, épaissi à la base, d'un bois très dur extérieurement, mou et filandreux à l’in- térieur. Feuilles pennées, 40-60 paires de pinnules lancéolées et opposées, de 60 centimètres de longueur. Commun aux îles Maurice et de la Réunion. Le bois extérieur est employé pour faire de menus objets, tels que baguettes de fusil, manches de parapluie, cannes, etc. Seule espèce de la famille des Palmiers dont les fruils soient considérés comme vénéneux. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 697 HYOSPATHE marr. Arécinées. H. ELEGANS MART. — H. élégant. BRésiL : Tajassa-ubi. Tige arundinacée, annelée, de 2 mètres de hauteur. Se ren- centre dans les forêts vierges du Brésil, au confluent des Ama- zones et du Tocantin. Les feuilles de ce Palmier fournissent d’excellentes couver- tures. HYOSPATHE SP.? Espèce indéterminée de Madagascar qui donnerait une noix d'ivoire. HYPHÆNE GzÆR1TN\. Borassinées. Du grec dpaivw, j'enlace, je tisse; à cause des fibres dont le fruit est revêtu. H. BENGUELLENSIS WELw. — H. de Benguela. ANGOLA : Mateva. Ce Palmier est employé à la fabrication des chapeaux de Mateva ou Mataba ; les fibres servent également à faire des cordes. | H. THEBAICA MART. — H. de la Thébaïde. Palmier de Thèbes. Palmier Doum. Corypha Thebaica L. Cucifera Thebaica Delile. Douma Thebaica Poir. Hyphæne cucifera Pers. — Guineensis Thonn. AFRIQUE ORIENTALE (Magila) : Mlala ou Milala. ANGLAIS : Deleb palm, Ginger- bread tree, Doom palm. ARABE : Daum ou Doûm. BENGALE : Aka- mundel. Tronc de 5-10 mètres de hauteur; diffère de toutes les espèces connues de la famille par sa tige souvent deux ou 698 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. trois fois ramifiée ; feuilles longues d’environ 2 mètres, et dont la plus grande partie est divisée. Cette espèce se rencontre dans la haute Égypte, la Nubie et PAbyssinie. Le bois de ce Palmier, très dur et très compact, était em- ployé autrefois par les Égyptiens pour construire des barques et divers ustensiles; on en fait encore des planches, des por- tes, etc. Les feuilles sont employées à peu près aux mêmes usages que celles du dattier (tapis, paniers, sacs, etc.). Le fruit, appelé Cuci, de la grosseur du poing, est une baie ovale d’une forme irrégulière, couverte d’une peau mince et lisse, qui entoure une pulpe jaune, d’une saveur mielleuse et aromatique assez semblable à celle du pain d'épices. Les Arabes mangent cette pulpe avec plaisir. Ce fruit donne par infusion, étant mélangé avec les dattes, une boisson nommée Schorbet dumi qui sert en Égypte à combattre la soif pendant les accès de fièvre ; elle est en même temps d’un goût agréable. L'amande possède une saveur aromatique qui rappelle celle du gingembre, mais elle n’est guère employée comme comestible à cause de sa grande dureté; elle sert à faire des orains de chapelets. IRIARTEA BR. et PAV. Arécinées. Ainsi nommé en l'honneur de Jean Iriarte, Espagnol, amateur de botanique. I. DELTOIDEA r. et pAv. — I. deltoïde. Ceroxylon deltoidea M. B. et Kih. Iriartea robusta Hort. Versh. Stipe annelé, inerme, de 30-55 mètres de hauteur, sup- porté par un faisceau conique de racines qui se développent à la base. Les frondes sont composées d’un grand nombre de feuilles allongées, triangulaires, qui lui ont valu son nom spécifique. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 699 Ce Palmier se rencontre dans les forêts humides du Brésil et du Pérou. La base du stipe s'élève de telle manière qu’il semble que la plante elle-même est soulevée par l'effort des racines s’ap- puyant sur le sol en forme de cône. L’écorce des racines aériennes est rugueuse comme une râpe et est ainsi employée par les naturels. Une espèce voisine, dont la tige est très fine, sert à faire des sarbacanes aux Indiens de l’Orénoque. I. PHÆOCARPA mart. Deckeria phæocarpa Krst. Cette espèce se rencontre dans l'Amérique du Sud, princi- palement en Bolivie. Avec le bois les Indiens fabriquent des rames et des ancres. Les feuilles entières sont employées pour faire des cou- vertures. La base engainante de ces mêmes feuilles sert comme ré- cipient pour divers usages domestiques. I. VENTRICOSA MarT. — I. ventru. Deckeria ventricosa Karst. BRÉSIL : Baxiubà, Pashiuba ou Paxiuba. Cette espèce mesure environ 25-30 mètres de hauteur ; on la rencontre dans les parties humides des forêts vierges de la vallée de PAmazone. Le bois sert à faire des cabanes et de beaux canots ; les Indiens en font des massues, des javelots, des flèches et autres objets usuels. Les feuilles sont employées pour couvrir les cases et la poupe des canots. Le fruit contient une matière oléagineuse que l’on utilise. Les formations spinescentes qui se rencontrent sur les ra- aines, servent d’égrugeoirs aux Indiens de l’Amazone. 700 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. IRIARTELLA wEenp1. Arécinées. Diminutif de Iriartea. I. SETIGERA WENDL. — I. sétigère. Iriartea pruriens Spruce. — seltigera Mart. — Spruceana B. Rod. Les Indiens du Brésil se servent de la tige de ce Palmier pour fabriquer un instrument de musique, ou plutôt une sorte de trompette bizarre à embouchure montée sur deux tubes à glissière dont le mouvement de va-et-vient produit des sons en rapport avec les exigences modestes de leurs symphonies: primilives. JUBÆA KuNTH. Cocoïnées. Nommé ainsi en souvenir de Juba Il, roi de Numidie, dont les travaux sur les plantes sont mentionnés par Pline. J. SPECTABILIS nUMB. ET KTH. — J. remarquable. Cocos Chilensis Molina. Molinæa micrococos Bert. BRÉSIL : Ghilense. Cizr: Lilla, Gaucan. Pérou: Coquito. Le tronc, souvent très gros, peut atteindre une hauteur de 12 mètres; feuilles peu nombreuses, à pinnules linéaires striées, portées sur un pétiole raide el glauque, d’une lon- oueur de 4-5 mètres. Ge Palmier croît spontanément dans les terrains secs, au sud de la côte occidentale du Pérou, du Chili et au Brésil; cultivé aussi dans ces pays et au Mexique. Il est mainte- nant assez répandu dans quelques jardins de la Provence maritime. Dans les’ pays de production, le J.speclabilis est cultivé sur une grande échelle, dans le but d'extraire de la sève, qui est très abondante, le sucre ou sorte de mélasse qu’elle con- LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 701 tient (miel de Palmier). Ghaque année, en août, on coupe la couronne de feuilles qui surmonte l'arbre, et la sève se met immédiatement à couler à l'extrémité du stipe ; elle continue ainsi à couler pendant plusieurs mois, à condition que cha- que jour on ravive la plaie de l'extrémité tronquée, en prati- quant une nouvelle section. Un bon arbre peut ainsi produire 300 ou 400 litres de sève. Les drupes des fruits fournissent par la distillation une eau-de-vie de bonne qualité. Le J. spectabilis produit en grande quantité des graines ou petits cocos qui ont la forme de petites boules et qui ser- vent de billes aux enfants du pays. L’amande est comestible et peut fournir de l’huile par pression ; au Chili, l’amande sert évcalement à la nourriture du bétail. LATANIA cou. Borassinées. Latanier. Genre latinisé de Latanier, nom que porte ce Palmier aux Indes et, particu- lièrement, à la Réunion. L. COMMERSONII GMEL. — L. de Commerson. Cleophora lontaroides Gærtn. Latania plagæcoma Comm. — rubra Jacq. Tronc cylindrique haut de 8-10 mètres, cicatrices annu- laires peu marquées; les feuilles sont légèrement épineuses, en forme d’éventail etrayées de rouge dans Les plantes jeunes, à seoments longs et retombants, les bords en vert foncé en dessus, plus pâle en dessous. Les jeunes feuilles portent, le long de leurs nervures principales, des épines qui tombent lorsque les feuilles sont entièrement développées. Ce Palmier croît aux iles Maurice et de la Réunion et, pro- bablement aussi, à Madagascar. Les feuilles sont employées pour faire des éventails, des chapeaux, des naltes, des paillassons, etc. 702 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. L. LODDIGESII marT. — L. de Loddiges- Cleophora dendriformis Lodd. Latania glaucophylla Hort. CuBA : Yarey. Feuilles semblables à celles du L. Cominersonii, sauf que le limbe est glauque; les nervures sont légèrement tomen- teuses en dessus et teintées de rouge; les écailles des jeunes feuilles sont blanches. Croît spontanément dans l’île de Cuba; on n’a pas encore trouvé ce Palmier ailleurs, même dans les îles voisines, ou du moins en quantité suffisante pour v être exploité. Les produits qui servent à faire les chapeaux nattés dits de lalanier sont fournis par le L. Loddigesir, et sont importés en Europe en quantité assez grande. Le procédé de préparation de la matière est bien simple: on coupe, dit M. Bardin, la feuille interne avant qu’elle se déploie, on la fait sécher au soleil qui la décolore, puis on fait des paquets de vingt- cinq à cinquante tiges assorties qu'on transporte à dos d'âne jusqu’au port le plus proche. Là ils sont emmagasinés jusqu’à ce qu'un chargement de navire soit complet. Les ports d'Europe où le latanier est envoyé sont princi- palement le Havre, plus rarement Londres, Liverpool, Ham- bourg et Brême. | Parvenu chez le fabricant, le latanier est soumis au dé- feuillage ou déchirage qui consiste à séparer les folioles for- mant les lames de lPéventail. On procède au blanchiment au moyen de lavages alcalins, suivis de l’exposition à l'acide sulfureux dans des chambres spécialement appropriées à cet objet et de l’étendage sur le pré. Après un triage des qualités, on coupe les tiges et les parties ligneuses et l’on refend les folioles au moyen de couteaux rangés à distances égales el plus ou moins rapprochées, suivant la finesse qu’on désire obtenir. Le latanier est ainsi prèt à êlre tressé en chapeaux. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 703 L. VERSCHAFFETTI LEM. — L. de Verschaffelt. Latania aurea Hort. Ge Palmier, qu'on rencontre à l’ile Maurice, offre un pé- Liole jaune orangé brillant, le limbe vert pâie à segments légèrement teintés de Jaune; les nervures et les bords de ces seoments sont tomenteux et écailleux. Comme ses congénères, ce Latanier fournit une matière textile employée à différents usages par les indigènes. LEOPOLDINIA marr. Arécinées. Ce genre a été dédié à Léopold, empereur du Brésil. L. PIASSABA WALLACE. BRÉSIL: Piaçaba de Para ou Para-gass, Piasava ou Piassava. VÉNÉZUELA : Chiqui-chiqui. Espèce fréquente dans les terrains de PAmazone et dans la Guyane. Les fibres dures et noires de ce Palmier sont employées à la fabrication des brosses, et principalement de celles dont on se sert pour frotter la robe des chevaux. Il arrive souvent que les indigènes teignent en noir les fibres grises de l’Attalea funifera et les vendent comme provenant du Piaçaba de Para, parce que les fibres de ce dernier Palmier sont d'une qualité supérieure et d’un prix plus élevé. On retire des fruits une quantité assez grande d'huile, servant à différents usages. L. PULCHRA MART. — L. élégant. BRÉSIL : Jara, Jara-miri, Jarainva. Tronc haut de 3-4 mètres, droit et cylindrique; feuilles longues de 2 mètres environ, à pinnules linéaires, acuminées. Espèce commune dans les forêts vierges de la province de 704 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Rio-Negro au Brésil. Les fruits de ce gracieux Palmier ren- ferment une matière grasse el huileuse. LEPIDOCOCCUS wexpr. ET Dr. Lépidocarynées. L. ACULEATUS WENDL. ET DR. — L. épineux. Mauritia aculeata Kth. — linnophylla B. Rod. BRÉSIL: Burity sauvage. Tige épineuse de 8-10 mêtres de hauteur ; frondes de 9-3 mètres de longueur, flabelliformes-pennalifides, pnnules lancéolées-linéaires. Se rencontre aux bords des rivières et dans les forêts humides du Brésil, provinces de Para et de Rio-Neoro. Le bois de ce Palmier est d’un bon usage pour les construc- tions hydrauliques, la partie la plus résistante du tronc est recherchée pour faire des’ planches et des lattes d’une assez longue durée. Les feuilles fortes et coriaces servent à couvrir les huttes des indigènes ; ils en font aussi des hamacs très solides. La pulpe du fruit sert à préparer une boisson légèrement sucrée. L’amande estcomestible et fournit aussi une bonne qualité d'huile. La sève donne par fermentation une sorte de vin de Palmier de médiocre qualité. L. ARMATUS wWENDL. ET DR. — L. armé. Maurilia armata Mart. Tronc flexueux armé de piquants, d’une hauteur de 10 mè- tres environ; frondes flabelliformes-pennatifides, à pinnules linéaires. Ce Palmier croît spontanément dans les endroits humides, sur les bords des fleuves du Brésil, principalement dans les provinces de Goyaz et de Fernambouc. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 705 Le bois du {ronc est employé par les indigènes pour faire des radeaux et pour garnir les haies de clôture; on en fait aussi des lattes pour couvrir les constructions. LICUALA ruMPH. Coryphées. Nom de ce Palmier aux Moluques, dans le dialecte de Macassar. L. ACUTIFIDA MART. — L. à lobes aigus. Licuala spinosa Roxb. Espèce à tige courte; feuilles digitées en éventail, à folioles linéaires; se rencontrant dans la presqu'ile de Malacca, à Singapoore et à Poulo-Pinang. Les tiges de ce Palmier produisent les sticks les plus esti- més ; pour les préparer, on les racle avec du verre, et on les passe ensuite au feu avant de les polir. Le commerce anglais importe en Europe, sous les noms de Penang Lawyers, Ground Ratlan où Roltins, une grande quantité de ces tiges; on en fait aussi des lignes à pêcher, des cannes et autres objels analogues. L. PELTATA nOxB. — L. pelté. Assam : Chattah-pat. JAVANAIS et SONDANAIS : Sadang, Palmier ne dépassant pas 2 mètres. Remarquable par ses larges feuilles orbiculaires. Croît dans les parties mon- tagneuses de l’Assam et du Bengale, à la base de l'Himalaya, au-dessous de Darjeling et Rungpore. Ses feuilles sont employées aux mêmes usages que celles du Livistona Jenkinsiana; mais elles sont beaucoup plus orossières que ces dernières et ne sont mises en usage que par les habitants pauvres de ces contrées. Laboureurs, bou- viers, coolies, etc., ont tous leur Jhapee ou Chaltah (cha- peau-ombrelle), fait de feuilles de « Chattah-pat ». On: fabrique encore avec ses fibres divers entrelacs et, notamment, des porte-cigares très solides et très légers. 4° SÉRIE, T. IV. — Novembre 1887. 46 700 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. L. PILEARIA BL. — L. velu. Corypha pilearia Lour. COCHINCHINE : Gay-la-lip. Palmier des forêts de la Cochinchine, tige de 1",50 envi- ron de hauteur ; pétiole épineux à la base, feuilles orbicu- laires digitées. | Les feuilles servent à orner les piliers des temples et les cases des indigènes. LINOSPADIX wep. Arécinées. L. MONOSTACHYOS wenpz. Kentia monostachya F. v. Mull. Areca monostachya Mart. NOUVELLE-GALLES DU Sup : Walking-stick-palm. Ce Palmier croît dans la partie orientale de l’Australie. Les tiges sont recherchées pour la fabrication des cannes et des sticks. LIVISTONA R. BROWN. Coryphées. Pseudo-latanier. Genre dédié à Patrick Murray, de Levistone, près Édimbourg. L. AUSTRALIS MART. — L. austral. Corypha australis R. Br. Konda et Dtharowal des aborigènes australiens. Gabbage palm, Gabbage-tree des colons. Tronc d’une hauteur moyenne de 10 mètres, mais alteignant souvent plus; élargi à sa base en massue, d’un diamètre de près de À mètre; feuilles en éventail, d’un beau vert foncé métallique, mesurant une largeur de 1",50 à 9. mètres. Pé- tuiole gros et robuste, armé de chaque côté de longs piquants presque noirs d’une grande dureté. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 7107 Originaire du nord et de l’est de l'Australie. Les Australiens se servent des fibres qu'ils retirent de ce Palmier pour la fabrication des chapeaux et autres objets. Les naturels utilisent les feuilles pour la construction de leurs cabanes d'été; elles servent aussi de succédané du papier; la partie blanche des jeunes feuilles non encore développées est comestible. Les pétioles séchés et tordus fournissent de belles badines. L. CHINENSIS MART. —— L. de Chine. Latanier. Latania Borbonica Lam. — Chinensis Jacq. Livistona Mauritiana Wall. Saribus Chinensis BI. JAPON : Birô ou Biroo. 50-60 centimètres, sont en forme d’éventail et très étalée pétiole muni sur les bords de fortes épines un peu réflé- chies. Frondes nombreuses à limbe suborbiculaire, rangées, laciniées, lancéolées et acuminées. Croissant naturellement en Afrique, aux îles de Mada- oascar, de la Réunion et Philippines, en Chine. Cultivé à l’île Maurice et au Japon. Ce Palmier n’est guère utilisé que dans les pays de pro- duction. Le bois est employé dans les constructions pour faire des charpentes légères. Dans certaines parties de l'Inde, les naturels se servent des feuilles pour écrire et remplacer celles du Borassus flabelli- formis. Les habitants de l’île de la Réunion retirent des feuilles des fibres dont ils se servent pour faire des cha- peaux, des cordes, des nattes, des parasols, etc.; à Mada- cascar on en fait des calottes pour les enfants. Aux îles Phi- lippines, ces filaments fournissent la matière nécessaire à la confection des sacs pour lexpédition des denrées coloniales dans les pays principaux de l’Europe. Les graines renferment une matière oléagineuse. Le tronc de ce Palmier est peu élevé, les feuilles, de Se 708 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. L. COCHINCHINENSIS MART. — L. de Cochinchine. Corypha Saribus Lour. ANNAMITE VULGAIRE : Tlo. CAMBODGE : Thnot. COCHINCHINE : Cay-tlo. Grand Palmier du Cambodge et de la Cochinchine, garni à la partie inférieure par la base pétiolaire des feuilles tom- bées; frondes très grandes, flabelliformes. Le bois est employé dans les constructions indigènes; les feuilles, se corrompant difficilement, servent à les couvrir. On mange les baies macérées dans l’eau salée ou le vinaigre. L. JENKINSIANA GRIFF. — L. de Jenkins. AssAm : Toko-pat. Les feuilles de ce Latanier sont partoul en usage dans l’Assam pour couvrir le dessus des Dolees (palanquins) et les toits des bateaux; d’après Griffith, les habitants s’en servent égal ment pour confectionner l'espèce de chapeaux ou plutôt de chapeaux-ombrelles nommés J'hapees, propres aux gens du pays. L. ROTUNDIFOLIA marr. — L. à feuilles rondes. Chamærops Biroo Sieb. Livistona spectabilis Griff. Saribus rotundifolius BI. BALI : Samie. CÉLÈBES et TERNAIE : Wokka. JAvA : Sadeng, Sading, Sadang, Sadjeng, Sèdangan, Saligi. MaLais : Lontar, Sariboe. SoNpANaIS : Pohon sadang. Tronc élevé et d’un fort diamètre; feuilles en éventail, à lobes profondément bifides, d’une largeur de 1",50 et plus. Palmier commun à Java et aux Célèbes, formant de vastes forêts sur la plage de Céram. Le bois sert à de nombreux usages domestiques dans les LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 709 contrées où ce Palmier croît spontanément; la moelle donne du sagou. Les indigènes savent tirer également un grand parti des feuilles ; ils en couvrent leurs cabanes et en extraient des fibres qu'ils utilisent de différentes manières ; les feuilles cen- trales donnent un délicat légume. LODOICEA cou. Borassinées. Lodoïcée. L. SECHELLARUM LaABILL. — L. des Séchelles. Cocotier de l’île de Praslin, des Maldives, des Séchelles. Cocotier de mer. Borassus Sonnerali Giseke. Calappa Laut Rumph. Coccus de Maldivia Garc. — Maldivicus Rumph. Cocos Maldivica Gmel. Lodoicea callipyge Comm. — Maldivica Pers. HINDOUSTANI : Dirya-Kanaril. Raio : Kalapa laut. Sanscrir : Ubdie-na ri kaylum. TamouL : Kaddil-tayngai. TELENGA : Sumatrapoo-tainkaya. Beau Palmier d’une hauteur de 25-30 mèlres marqué par intervalles de cicatrices annulaires ; d’un diamètre de 30 cen- timèlres environ. Feuilles en éventail, peu nombreuses, d’une longueur de 5-6 mètres sur 3-4 de largeur, à contour général ovale-rhomboïdal, et portant jusqu’à 97 folioles. Le fruit est un drupe très volumineux, fibreux, renfermant sénéralement un seul noyau très gros, terminé par deux orands lobes arrondis, entre lesquels se trouve un faisceau de sortes de gros poils. Le L. Sechellarum est originaire des Séchelles ou Mahé ; il se rencontre seulement aux îles Praslin et Curieuse et dans l’île Ronde. Le bois du tronc est très dur, mais il se fend facilement ; on l’emploie avec avantage pour faire des conduites d’eau, des haies de clôture, des palissades et des charpentes de pressoirs, parce que sa durée est très longue. 710 SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. Lorsque la tige est formée, les jeunes feuilles se montrent enveloppées d’un revêtement laineux ou plumeux d’un brun clair, qu’on utilise pour remplir les oreillers, les coussins et les matelas. Les naturels se servent des grandes feuilles pour faire des chapeaux ou couvrir leurs huttes; les nervures servent aussi à confectionner des balais. Le bourgeon terminal constitue un bon chou-palmiste. Le volumineux noyau du drupe contient un liquide aussi agréable à boire que le lait de coco ordinaire, mais il se rancit et se gâte en quelques jours. Le fruit est comestible lorsqu'il est jeune; il met sept ou huit ans pour mürir. A trois ou quatre ans, il a déjà atteint toute sa grosseur, mais il est encore si mou qu'on le coupe aisément au couteau et qu'on le mange dans cet élat. On assure que l’albumen de la graine même est très vénéneux. La coque proprement dite de la noix sert à faire des vases, des plats, des tasses et autres objets d'économie domestique, longtemps connus sous le nom de vaisselle de l’île de Praslin. Les fragments de noix forment un excellent combustible. Le fruit est ordinairement désigné sous l’appellation vul- gaire de Coco de mer, Cul de négresse; les habitants des Mal- dives le nomment Travarcarné, c’est-à-dire trésor, en leur angue. Au fruit du L. Sechellarum se rapporte une espèce de légende assez curieuse dont nous allons dire quelques mots. Autrefois, les grands seioneurs de l'Inde achetaient ce produit végétal à un prix très élevé, dit Buchoz, ils en fai- saient faire des coupes qu'ilsenrichissaient d’or et d'argent, et dans lesquelles ils buvaient, persuadés que le poison qu'ils craignaient ne pourrait leur nuire quand il a été versé el purifié dans ces vases salutaires. Le souverain des Maldives mettait à profit cette erreur générale; à l'exemple de ses prédécesseurs, il se réservait la propriété exclusive de ce fruit, qu'il vendait excessivement cher; il en envoyail aux souverains d'Asie comme le don le plus précieux qu'il püût leur faire. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. pal LOXOCOCCUS wEenDL. et DR. Arécinées. L. RUPICOLA WENDL. ET DR. —- L. des rochers. Piychosperma rupicola Thw. Dotaloo-gass des Cyngalais. Les semences de ce Palmier sont usitées par les Cyngalais pour la confection de leur bétel et remplacer la noix d’arec. MANICARIA GÆRIN\. Arécinées. Dérivé de manica, une manche, sens littéral. Les apothicaires, en style” figuré, nomment ainsi la chausse, tissu fermé d’un bout et servant à filtrer les sirops, assez semblable à une manche, et que par suite on a comparée à celle du patron de la médecine. La spathe qui enveloppe la fructification de [cet arbre est en forme de sac ou de capuchon. M. SACCIFERA GÆRTN. — M. porte-sacs. Pilophora saccifera Jacq. — testicularis Jacq. BRÉSIL : Bussu, Uvaoçu, Uovacü, Turary, Turury, Uboçu. GUYANE : Tour- lourou, Tourlouri, Tourloury, Tourlowie. TRINITÉ : Timite. Trone marqué de cicatrices annulaires dans sa partie infé- rieure, tandis que la partie supérieure est garnie par la large base persistante des feuilles, d’une hauteur de 5-8 mètres et d’un diamètre d’environ 30 centimètres ; feuilles atteignant jusqu’à 10 mètres de longueur sur plus d’un mêtre et demi de largeur, entières, oblongues et dentées en scie. Ce Palmier se rencontre à la Guyane et au Brésil, principa- lement dans les forêts submergées le long de l'Amazone et du Tocantin, et aussi sur la côte occidentale de l'Amérique du Sud. Le bois du 11. saccifera, qui est très dur, est généralement employé dans l’industrie; il sert en Europe à faire des man- ches de parapluie, des cannes, etc. Les feuilles, fendues en longueur, servent à couvrir les 71 huttes et sont de longue durée ; cousues ensemble avec leurs propres fibres, elles servent encore à faire des sortes de cou- vertures mobiles pour les ajoupas, permettant d’être roulées et transportées avec facilité. Les colons de la Guyane et les Garaïbes des bords de l’'Ama- zone et du Tocantin trouvent dans la portion conique supé- rieure des spathes énormes, d’un mètre de longueur, et ressemblant à de la toile, un excellent sac ou une coiffure toute faite connue sous le nom de bonnet tourlouris; ils s’en servent aussi comme d’une éloffe très durable. Les pêcheurs se servent aussi des spathes pour débarquer leur poisson; les négresses les emploient en guise de bai- onoires pour laver leurs nouveau-nés. Avec les fibres fines de l’involucre des régimes, les Indiens fabriquent des chapeaux. Les fruits contiennent une malière grasse oléagineuse. Les graines rondes, lisses, de 4-5 centimètres de diamètre, renferment un lait que les créoles de Démérara boivent avec avidité; ils considèrent ce liquide comme un remède infail- lible contre l’asthme et la toux. [ÈS] SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. MAURITIA LINN. FILS. Lépidocarynées. Ce genre a été dédié au prince Maurice de Nassau, protecteur de Pison, auquel il proeura les moyens de publier son Alistoire naturelle du Brésil. M. CARANA wWALLACE. BRÉSIL : Cârànâ. Les Indiens retirent des fibres textiles de ce Palmier. M. FLEXUOSA £LINN. FILS. — M. flexueux. Mauritia inermis H. et B. Sagus Americana Poir.? BRÉSIL : Moriche, Murichi, Muriti, Morityseiro. CARAÏBE : Alattani. GUYANE : Bache, Palmier bache, Ita palm. PÉROU: Aguage. Palmier dont le tronc s'élève à 40 et même 50 mètres de hauteur, d’un fort diamètre; feuilles très grandes (3-3",50 ét LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 713 de diamètre), flabelliformes, pennatifides, portées sur des pétioles de 3°,50 de longueur. Le M. flezuosa croît dans les bas-fonds humides du Bré- sil, de la Guyane française et hollandaise, à embouchure du fleuve de l’Orénoque, au Vénézuela et aux Antilles. Les usages multiples de ce Palmier lui ont fait donner, par les indigènes, le nom d’Arbre de vie ; le bois est employé dans les constructions; on en fail des poutres, des solives et des planches, ainsi que des gouttières et des tuyaux pour la con- duite des eaux. Ce bois est encore très apprécié des ébénistes, maloré sa dureté, et sert à faire des boîtes, des étuis et des tabatières d’un fort bel aspect. Les Indiens l'utilisent pour construire leurs carbets et faire leurs ares et des pointes de flèches d’une grande résistance. Le tissu cellulaire du tronc donne une variété de sagou nommée Jpuruma. Cette fécule forme la base presque exclu- sive de la nourriture des Indiens Loukkounou de la Guyane anglaise; ces Indiens sont même appelés pour cette cause Arouaks ou mangeurs de farine par leurs voisins. La fige produit par incision une sève très sucrée que la fermentation convertit en bon vin de palme. Les fibres textiles qui entourent le tronc suffisent à l’habil- lement et à la chaussure des pauvres habitants des savanes. Dans les contrées équatoriales du Brésil, les feuilles fortes et coriaces fournissent des lanières qui, de tout temps, ont servi à fabriquer des filets et des hamacs. Ces lanières sont désignées souvent dans ces pays sous le nom du Palmier lui- même, mais dans le commerce les fibres sont nommées Tibi- risi; malgré leur utilisation restreinte, nous pensons qu'il serait facile d'étudier plus attentivement ces fibres, qui peu- vent êlre appelées à rendre de réels services dans l’industrie en général, et dans celle de la fabrication du papier végétal en particulier. Les feuilles entières, comme celles d’un grand nombre de Palmiers, servent à couvrir les habitations des naturels; en y laissant le pétiole, ces derniers en font de bons balais. Après cerlaines préparations, les feuilles sont aussi transformées 714 SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. d’une façon adroite en parasols, en écrans et en éventails, ornés de figures, de fleurs et autres dessins d’un agréable effet. Enfin, les feuilles sont employées à tresser des hamacs, des chapeaux, des paniers, des couffes et des pagnes. Les nègres se servent du pétiole long, souple et ligneux pour border leurs canots et radouber leurs pirogues. Le péricarpe du fruit et l’amande fournissent par extrac- tion une assez grande quantité d'huile employée à différents usages ; les Perroquets sont très friands des amandes. M. VINIFERA MART. — M. Vinifère. BRÉSIL, province de Para: Mérity, Miriti, Muruti, Muriti. Provinces du Sud: Buruty, Burity, Bority. Un des plus beaux Palmiers du Brésil, dont le tronc atteint souvent jusqu'à 40-50 mètres de hauteur, droit, cylindrique et lisse, d’un diamètre plus petit que l'espèce précédente, mais ayant toujours une moyenne de 50 centimètres. Feuilles longues de 4-5 mètres, sur un pétiole de dimension presque analogue. Croîl spontanément et abondamment dans les savanes du Brésil, dans toute la province de Para et les provinces du Sud. La tige de ce Palmier produit par incision un suc qui a presque la saveur du vin, quoique inférieur à celur qui est donné par les véritables Palmiers vinifères, tels que le Boras- sus et le Raphia vinifera. Cet arbre est d’un grand secours, en temps de famine, aux populations qui recherchent dans les forêts vierges un aliment dans ses fruits et une boisson eni- vrante dans sa sève vineuse. DR Le bois est employé pour la construction des pontsflotiants de débarquement; la partie extérieure du tronc qui est plus dure, fournit des planches très durables, plates et convexes, ainsi que des lattes et du bardeau. | De l’épiderme des jeunes feuilles, on tire de la paille et des fibres pour faire des chapeaux, des nattes, des hamacs à ré- seaux, des cordages et des tissus grossiers; les feuilles vieilles servent à couvrir les huttes et les cases. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 719 Le fruit renferme immédiatement sous l'enveloppe une pulpe jaune, oléagineuse et douce qui, macérée avec de l’eau et du sucre, donne une boisson nutritive et très agréable au goût. Cette pulpe, qui est légèrement sucrée avec une petite pointe acide, sert à préparer une confiture ou gelée très recherchée nommée Sajelta par les Brésiliens. Dans les pays de production, on extrait encore de la pulpe une huile si subtile qu’elle transpire par les pores et donne à la peau de ceux qui en font usage comme aliment cette même couleur jaune de l'huile. Outre la pulpe agréable, le fruit contient une amande comestible, qui fournit également une huile propre aux usages domestiques. Les graines du M. vinifera sont employées au fumage du Caoutchouc; on en exporte en grande quantité des colonies françaises pour la métropole, où elles trouvent leur utilité dans l’industrie et donnent une sorte d'ivoire végétal. On attribue aux racines des propriétés médicinales. (A suivre.) Il. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. Éducation d’Attacus Pernmyi, à Antibes. Extrait d’une lettre adressée à M. le Président de la Société. « Vous avez eu la bonté de m'envoyer des œufs d’attacus Pernyi, permettez-moi de vous apprendre le résultat que nous avons obtenu. « Mon intention était d'essayer, pour nourrir ces Vers, les feuilles du Quercus Mirbeckii d'Algérie, le Chêne Zen des Arabes, dont la végé- tation est très précoce comparativement à celle de nos Chênes indi- gènes; mais, à l’époque (26 mai) où vos graines me sont arrivées, les feuilles du Chêne Zen étaient déjà tellement avancées et coriaces, qu'il ne fallait pas songer à les donner à des Vers naissants. « L’éclosion a commencé trois jours après l’arrivée des œufs et s’est continuée jusqu’au 6 juin; la température était sensiblement moins élevée que dans une année ordinaire, et les moyennes diurnes variaient de 16 à 18 degrés centigrades. N'ayant pas de feuilles de Chêne Zen présentables, nous nous sommes rabattus sur celles du Chêne vert (Q. Ilex), qui étaient encore tendres et que les jeunes larves ont parfai- tement acceptées, et tout a bien marché pendant quelques jours. € Il paraît que les œufs envoyés, qui étaient divisés en deux lots, étaient de provenances différentes; malheureusement, les petites Che- nilles ont été mêlées à l’éclosion. L'éducation s’est faite dans une chambre bien aérée et largement éclairée. On distribuait abondam- ment, tous les jours, des rameaux de Chêne garnis de leurs feuilles. « L'éducation marchait comme sur des roulettes, et c'était un plaisir de voir ces jolis Vers grossir pour ainsi dire à vue d’œil. Beaucoup de personnes sont venues les voir et y ont pris intérêt. Je ne manquais pas d’ailleurs de leur dire qu’il y avait là une industrie commençante et qui avait de l'avenir. « Mais, sur notre pauvre terre, il n’y a pas de bonheur constant. Vers le 20 juin, quelques Vers sont morts, et, à partir de ce moment, la mor- talité: n’a pas discontinué ; elle a été forte surtout lors de la troisième et de la quatrième mue, principalement sur les Vers derniers éclos. Tout compte fait, nous avons perdu à peu près les deux tiers de notre cham- brée, et quand la montée eut lieu, du 12 au %5 juillet, nous avons récolté cent vingt cocons, que nous trouvons très beaux, n’ayant toutefois pas de terme de comparaison pour appuyer notre jugement. Il nous reste encore, au 27 juillet, une vingtaine de retardataires, sur lesquels nous ne fondons que des espérances très modérées. € À quoi peut-on attribuer la médiocrité du résultat de notre éduca- tion? Est-ce à la qualité des graines, qui n'étaient peut-être pas de FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 717 premier choix? Est-ce à l'espèce de Chêne dont les Vers ont été nourris ? Ou, enfin, est-ce à la forte chaleur (maxima de 30 à 35 degrés à l’ombre ; moyennes diurnes, 24 à 27 degrés centigrades), que nous éprouvons depuis le commencement de juillet? Peut-être aussi la sécheresse exces- sive qui accompagne ces fortes chaleurs est-elle pour quelque chose dans notre insuccès. Telles sont les questions auxquelles je serais bien aise d’avoir une réponse. « Sans la crainte des oiseaux inseclivores, nous aurions mis quelques Vers sur des Chênes, à l'air libre, mais nous n'avons pas osé en risquer une partie, n'ayant aucun moyen de les défendre contre des ennemis voraces. « J'espère que nos cocons nous donneront des papillons, et que ces papillons ferout des œufs. Si cette bonne chance nous arrive, nous recommencerons notre expérience l’année prochaine. « Il serait bien à désirer que la Société d’Acclimatation püt se pro-. curer des glands du Quercus serrata, qui est, paraît-il, l'arbre préféré au Japon pour la nourriture des Vers quercivores. &« CH. NAUDIN. » Le Quinquina en Australie. Il y à peu d'années M. le baron F. von Mueller prit linitiative d’un essai d’acclimatation des Cinchona dans la province de Victoria, en Australie. Quelques-unes de ces plantes, cultivées dans la propriété de M. Robin- son, de Berwick, ont fleuri et donné des graines. : L’analvse des écorces, faite par les soins de M. Mathews, a révélé une proportion de 6 1/2 pour 100 d’alcaloïdes. | Cet essai est très encourageant et permet d'espérer que l’on trouve: des espèces susceptibles d’être cultivées avec succès à une altitude et à un niveau beaucoup plus bas qu’on ne l’avait supposé jusqu'alors. JACE II. BIBLIOGRAPHIE L'évolution de la Morale. Leçons professées pendant l’hiver de 1885- 1886, à l'École d'anthropologie, M. par Ch. Letourneau. Paris, 1887. Adrien Delahaye et Emile Lecrosnier, éditeurs. In-8°. Qu’était l’homme primitif dans ses rapports avec ses semblables, comment est née la morale, comment et sous quelles influences elle a évolué, quelle sera sa direction dans l’avenir: telle est en substance la thèse traitée par M. le docteur Letourneau dans le nouvel ouvrage que vient de publier la Bibliothèque anthropologique. La méthode est celle que nous avons eu déjà l’occasion d'indiquer à propos d’autres travaux de la même école, et, à vrai dire, elle ne saurait varier : ce n’est que par hypothèses, et à l’aide d’un parallélisme judicieux, qu’on parvient à éclairer d’une lueur, toujours bien vacillante, les ténèbres de la plus haute antiquité ; l'archéologie a révélé de nombreuses et frappantes similitudes dans leurs conditions d’existence, entre l'humanité préhis- torique et les peuplades sauvages qui, de notre temps, sont encore vierges de tout contact avec la civilisation : armes, ustensiles, pala- fittes, mêmes traces de la lutte pour l’existence et du règne souverain de la force brutale. D’où il semble qu’on doive conclure que les races inférieures contemporaines sont l’image vivante de celles des premiers jours de l’époque quaternaire. Si l’antiquité passée ressuscite ainsi en quelque sorte, plus ou moins fidèlement, il devient possible de suivre presque pas à pas l’évolution de la morale humaine depuis son origine jusqu'à nos jours. On est entraîné loin si l’on recherche cette origine avec l’école trans- formiste qui combat jusqu’à la théorie du « règne humain >, « comme un rêve de métaphysiciens en délire », et tient l’homme pour un pri- mate dégrossi, lequel n’était lui-même que le perfectionnement lent et spontané d’un animal plus imparfait encore, descendant par degrés des monères primitives; ainsi, la morale du genre humain a-t-elle dû être tout d’abord celle des Chimpanzés; si elle s’est modifiée, cela tient uniquement à ce que les centres nerveux conscients peuvent acquérir chez l’homme un plus haut degré de développement, recevoir et garder des empreintes; les instincts moraux, une fois fixés dans les cellules, se lècuent héréditairement comme les instincts animaux et fonctionnels. Cette théorie conduit fatalement à dire, avec Maudsley, que « fous et criminels sont des articles fabriqués, tout aussi bien que les machines à vapeur ». Nous avons garde de la discuter, notons seulement quelle utile ressource elle peut constituer, dans les cas désespérés, devant un jury criminel! Quoi qu’il en soit, incontestablement très grossière, au début, la morale a subi successivement, dans le passé, une série de modifications, qui BIBLIOGRAPHIE. 719 paraît devoir se continuer encore, dans l’avenir, parallèlement avec les progrès de la civilisation. L'auteur étudie ce mouvement sous ses trois phases principales. Le premier stade est celui de la morale bestiale ; l’homme est à la fois chasseur et gibier, homo homini lupus. La vie humaine est tenue dans le plus profond mépris, les prisonniers de guerre sont dévorés dans d’horribles festins, les vieillards sont tués ou abandonnés, l’infanticide est de pratique constante; les biens sont possédés en communauté, la notion du devoir existe à peine. Les indigènes de l'Australie, de la Nou- velle-Zélande, des îles Viti, ceux de la Terre-de-Feu, en sont encore à peu près là. La phase suivante, désignée sous la qualification de morale sauvage, comprend les peuples sortis récemment du cannibalisme animal, mais ayant conservé en grande partie la brutalité primitive. Ils deviennent agriculteurs ou du moins pasteurs, l’industrie va naître, en même temps ue les notions de propriété, de justice et de châtiment ; la femme est le premier animal domestique ; la pudeur et l'amour sont inconnus, le mariage ne sera institué que bien plus tard; on croit à une survivance après la mort, et là précisément est la raison d’être des sacrifices humains qui accompagnent {a mort d’un chef : c’est ainsi que les grands de la Côte d’Or immolent des esclaves pour former l’escorte de leur prince dans le monde nouveau où il s’en est allé, et des femmes char- gées de lui préparer ses aliments. Enfiu, vient la morale barbare, caractérisée, d’une manière générale, par la disparition du cannibalisme et marquée de traits de mœurs très curieux, mais le plus souvent spéciaux à chaque peuple. Dans l'empire des Indes, la religion s’est fondue entièrement avec le pouvoir civil; le gouvernement est autorilaire, tyrannique même, mais très humanitaire; tout s’y fait par réquisition et par ordre : une loi, qui semblerait bien génante aujourd'hui, prescrivait aux enfants d’exercer partout et tou- jours le métier de leur père. Dans l’ancienne Égypte, les monuments législatifs attestent des tendances vers une moralité supérieure. Les prescriptions de l’Avesta Persan sont d’un ordre très élevé : « Qu'il n’y ait, y est-il dit, ni querelles, ni paroles malveillantes, ni inimitiés, ni infidélité, ni tromperie, ni bassesse... » mais la pénalité est toujours très rigoureuse. — Le Rig-Véda de l’Inde nous montre une race naïve et barbare, douée d’une imagination très colorée et d’une grande ferveur pour ses dieux. Le mariage est établi; mais le mari a le droit de répu- dier sa femme si elle le contredit toujours, si elle lui parie avec aigreur. L'enfance des races européennes n’est pas empreinte de plus de noblesse, elle est assez semblable à celle des autres types humains; par- tout l’animalité et la jsauvagerie ont précédé la période barbare. Sur celte barbarie est venu se greffer le christianisme qui, par ses formules 790 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. de charité et de fraternité, en réprimant les crimes contre la personne et contre la propriété, en instituant le mariage, et en contribuant à l’affranchissement des esclaves, a donné une puissante et salutaire impulsion à la marche de la civilisation. Néanmoins, après avoir reconnu ces bienfaits et leurs conséquences, et cédant à l’entrainement de l’é- cole, l’auteur se redresse contre la logique, il ne veut plus voir dans la messe catholique « qu'un dernier vestige de cannibalisme! » Il conclut ensuite qu’il ne faut pas demander aux conceptions religieuses la règle des mœurs; que, parmi les dieux des grandes religions, ceux d’Épicure seuls ont été sages ; que tous les autres se sont montrés tracassiers, des- potes, enclins à s’ingérer dans nos affaires ; qu’il importe au progrès de leur rappeler que leur royaume n’est pas de ce monde et de les en exclure. C’est là, en vérité, une morale séduisante autant que facile, et qui caractérise bien les tendances aujourd’hui en faveur. Elle n’a pourtant pourtant pas sauvé Athènes de la décadence. Puisse-t-elle, si elle doit définitivement revivre, exercer une plus heureuse influence sur le mou- vement de la civilisation contemporaine. AM. BERTHOULE. Guide pratique de rehoisement à l’usage des particuliers, par M. Rous- seau, inspecteur du reboisement. — En vente chez l’auteur, 19, rue d'Alsace, à Carcassonne, ou chez MM. Lajoux frères, libraires, à Car- cassonne, in-12, 187 pages. Ce petit ouvrage contient les notions élémentaires nécessaires et suf- fisantes pour procéder soi-même et sans aide à des reboisements utiles et fructueux. JEU Le Gerant : JULES GRISARD. Paris. — Imprimeries réunies, A, 2, rue Mignon, 2. !. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SUCIÉTÉ CATALOGUE RAISONNÉ PAR RÉGIONS DES ESPÈCES D’OISEAUX QU'IL Y AURAIT LIEU D'ACCLIMATERSET DE DOMESTIQUER EN FRANCE Par L. MAGAUD D’AUBUSSON (Suite.) FRANCOLIN DE L'INDE (Francolinus pondicerianus Stephens). Tetrao pondicerianus, Gmelin, Syst. nat. (1788), t. Il, p. 760. — Perdix pon- ticeriana, Latham, /nd. Ornith. (1790), €. IT, p. 649. — Francolinus pon- dicerianus, Stephens, Gen. Zool. (1819), t. XI, p. 321. — Orlygornis pon- ticerianus, Reichenbach, Natürl. Syst, p. 28. — Ortygornis ponticeriana, Jerdon, Birds of India (1864), t. IX, p. 569. Habite la plus grande partie de l'Inde, mais évite les ré- sions montagneuses et boisées. Inconnu sur la côte du Ma- labar. On le rencontre rarement au nord du Gange, bien que Hogdson le compte parmi les oiseaux du Népaul. II est remplacé au Bengale par l'espèce suivante. La tête est d’un brun-olive, marquée de roux sur le front, au-dessus des yeux et à la nuque. Les parties supérieures du corps sont d’un brun tacheté de roux et barrées de jaunûtre. Sur la poitrine une lache triangulaire d’un brun foncé, ta- cheté de blanchâtre. Bec couleur de plomb ; iris brun-noi- selte; tarses d’un rouge terne. Taille : 0",15; poids : 340 grammes. On reproche à sa chair d’être un peu sèche et de manquer de saveur. Cependant, si l’on en croit la plupart des chasseurs de l’Inde, elle devient excellente dans les mois d'octobre et de novembre. Cet oiseau fréquente les localités couvertes de broussailles 4° SÉRIE, T. IV. — Décembre 1887. 41 179 SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. et les terres cultivées. Il forme des compagnies dont le nombre varie de cinq à quinze individus. Difficile à faire lever, court beaucoup et avec une vitesse rs 7 dy. Fraacolin de l'Inde (Francolinus pondicerianus Stephens). incroyable, se réfugie dans les broussailles et les haies d’où il ne sort qu’à la dernière extrémité. Perche souvent sur les branches basses des arbres et sur les buissons. Pond généralement de huit à dix œufs de couleur crème, à l'abri d’une haie touffue ou d’une broussaille, quelquefois aussi, dit-on, dans les champs cultivés. OISEAUX À ACCLIMATER. 193 FRANCOLIN DU BENGALE (Francolinus qularis Blyth). Perdix gularis, Temminck, Pig. et Gall. (1815), t. IT , p. 401. — Francolinus gularis, Blyth., Journ. As. soc. Beng. (1842), t. XI, p. 586. — Ortygornis gularis, Jerdon, Birds of India (1864), t. IT, p. 572. Habite le Bengale et s’étend jusqu'aux pieds de l'Hima- laya. Fréquente les touffes épaisses de roseaux et de haules herbes qui bordent les rives des fleuves et des cours d’eau, ainsi que les champs cultivés qui se trouvent dans le voi- sinage. Cette espèce, qui ressemble d’assez près à la précédente, par le plumage des parties supérieures du corps, en diffère par celui des parties inférieures qui sont rayées longitudina- lement de blanc. Elle a, en outre, une taille beaucoup plus forte; elle mesure plus du double en longueur : 0",38 ; poids : 480 à 680 grammes. Chair excellente bien qu’un peu sèche, comme celle de l'espèce précédente, mais avec plus de saveur. D’après un correspondant du Bengal sporting Magazine, cet oiseau, dans les mois de novembre et de décembre, fournit aux gour- mets un « mets sans rival ». CAILLE DES JUNGLES (Perdicula cambayensis Jerdon). Perdix cambayensis, Latham, Ind. Ornith. (1190), t. IE, p. 655. — Coturnix cambayensis, Gray, Gen. of Birds (1846), t. IT, ‘p. 507. — Perdicula cam- bayensis, Jerdon, Birds of India (1864), t. IIL, p. 581. Cet oiseau est assez répandu dans l'Inde, depuis le niveau de la mer jusqu’à une altitude de 1500 mètres environ. Dans lInde méridionale, on le trouve surtout dansles régions boi- sées du Malabar, du Mysore, sur les Ghates et sur les autres chaines de montagnes. Ii devient rare dans le bas Karnatic et sur les hauts plateaux découverts. Le colonel Sykes l’a rencontré sur les Ghates occidentales à une altitude de 1200 mètres, et on le trouve dans toute 724 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. l’Inde centrale jusqu’au versant nord des monts Raymakal, Monghir et Mirzapore. Hodgson prétend qu'il existe danslazone sous-himalayenne, et Adams affirme, de son côté, qu'on le voit dans les vallées des chainons inférieurs de l'Himalaya. Dans tous les cas, il est fort rare dans ces régions. On ne le rencontre pas dans le bas Bengale, ni à l’est du Gange; mais il paraît être assez commun dans les provinces du Nord-Ouest. Dans le sud de l'Inde, ces caillesse plaisent dans les fourrés épais des jungles, et surtout sur les pentes gazonnées et semées de broussailles des collines, ainsi que dans les champs situés près des montagnes et des jungles, Elles forment de pelites bandes de six à huit individus, et quelquefois d’une douzaine au plus. Elles s’envolent toutes à la fois et avec bruit, jetant des cris d'alarme, et après un vol court s’abat- tent de nouveau dans la jungle. On les voit souvent aussi, sur les routes, en train de picorer les fientes des bœufs et des chevaux. Dans les provinces du Nord-Ouest, elles paraissent fré- quenter de préférence les jardins, les broussailles et les haies. Hodeson croit à leur migration dans le Népaul, mais un correspondant de Bengal Sporting Review nie le fait et affirme qu’elles nichent pendant la saison des pluies. Le mâle a les parties supérieures du corps d’un brun foncé rougeâlre, tachetées de roux terne, marquées de noir sur le dos, de blanc crémeux et de noir sur les scapulaires etles cou- vertures des ailes; les rémiges primaires d'un brun roux, barrées de fauve; la queue barrée de noir, la gorge marron et le reste des parties inférieures d’un blanc teinté légèrement de roux sur le ventre, les flancs, la région anale et les cou- vertures inférieures de la queue, avec de nombreuses barres transversales noires, étroites sur la gorge et les côtés du cou, augmentant de dimension sur la poitrine et l'abdomen et dis- paraissant vers l’anus ; le bec noirâtre teinté de rougeâtre ; l'œil d’un brun clair ; les tarses d’un jaune rougeâtre. Taille : 0",16. OISEAUX A ACCLIMATER. 12 La femelle a les parties inférieures rousses, avec la gorge d’un roux plus foncé. Les taches noires des parties supé- rieures sont chez elle moins accentuées que chez le mâle. CAILLE ASIATIQUE (Perdicula asiatica Jerdon). Perdix asiatica, Latham, Ind. Ornith. (1790),t. TI, p. 653. — Coturnix asia- tica, Gray, Gen. of Birds (1846), t. ILT, p. 507. — Perdicula asiatica, Jerdon, Birds of India (1864), t. LIL, p. 583. On rencontre cette espèce dans la plus grande partie de l’Inde méridionale. Elle abonde dans certaines contrées du Karnatic et du Mysore, ainsi que dans le Décan, mais, en revanche, ne paraît pas se montrer dans l'Inde septentrionale au delà du Nerbuddah. Elle évite les forêts et les lieux cultivés et se tient de pré- férence sur les collines rocheuses parsemées de broussailles et surtout dans les plaines arides où croissent de rares touffes de broussailles épineuses, d’où l’on voit partir soudain, avec un bruit retentissant, une volée de douze à vingt de ces oiseaux qui vont s’abattre un peu plus loin et se dispersent dans les broussailles environnantes. Burgess a rencontré cette caille couvant, de décembre à mars, mais n’a vu que quatre œufs d’une couleur chamois pâle. Il est probable qu’elle en pond une plus grande quan- tité. Dans le sud de l’Inde, on dresse cet oiseau pour le combat. _ On fait d’excellents pâtés avec sa chair qui est d’une blan- cheur parfaite ; rôtie, elle ne vaut pas celle de la caille com- mune, elle est plus sèche et a moins de saveur. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente, dont elle a la taille. Elle à plus de roux, qui est éclatant sur la face et la gorge. Une ligne étroite blanche, partant de la base du bec, passe au-dessus de l’œil, et une autre ligne plus courte, partant de la commissure du bec, s’étend au-dessous. Bec ardoisé, foncé ; iris brun ; tarses rougeâtres. La femelle est plus uniformément rousse que celle de l’es- pèce précédente, sur les parties supérieures. Les parties infé- 796 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. rieures sont d’un roux päle, passant au blanchâtre au bas de l'abdomen. CAILLE PEINTE (Perdicula erythrorhyncha Jerdon). Coturnix erythrorhyncha, Sykes, Proc. Zool. Soc. (1832), p. 153. — Perdicu!a erythrorhyncha, Jerdon, Birds of India (1864), t. III, p. 585. Cette belle espèce habite les terres élevées de l’Inde méri- dionale, le long des crêtes des Ghates, depuis le Wynaad jusqu’auprès de Pounah. On l’a observée également dans les Montagnes Bleues où elle est commune. | Le colonel Sykes l’a rencontrée dans la vallée de Karleh, en compagnie du Francolinus pictus, et Elliot dans les chai- nes du Dharwar. Cet oiseau fréquente les versants couverts de broussailles et de fougères. Il vit par bandes assez nombreuses, dont tous les membres s’envolent à la fois, en produisant un bruit moins fort cependant que les espèces précédentes à cause de la mollesse générale des plumes. Le mâle a le sommet de la tête noir, avec une large bande frontale blanche qui se continue au-dessus des yeux; les par- Lies supérieures du corps d’un brun-olive, ornées de lunules noires ; les rémiges primaires brunes, rayées de roux foncé sur les barbes extérieures ; la queue brune, marquée de noir ; la gorge blanche, bordée de noir ; le reste des parties inférieures d’un roux passant au brun-olive sur les côtés du cou, avec quelques taches noires sur la poitrine, et de larges taches d’un noir profond, bordées de blanc sur les flancs. Tentes La femelle se distingue par sa tête brune et par la gorge, la face et le front roux. salam time ti onde dé hein CPE EP PE NO ET OISEAUX A ACCLIMATER. 797 CAILLE DE COROMANDEL (Coturnix coromandelica Bonnaterre). Tetrao coromandelica Gmelin, Syst. nat. (1788), t. I, p. 764. — Coturnix coromandelica, Bonnaterre, Encycl. méthod. (1790), t. 1, p. 291. — Perdix coromandelica, Latham, Znd. Ornith. (1790), t. LI, p. 654. — Colurnix coro- mandelica, Jerdon, Birds of India (1864), t. IIT, p. 588. La Caille de Coromandel ou Caille des pluies, comme l'ap- pellent les chasseurs, est répandue dans toute l'Inde (1). On la trouve rarement dans les endroits très boisés, et Jamais dans les lieux secs. Lorsque arrive la saison des pluies, quand l’herbe nouvelle commence à pousser, on la voit surgir alors de tous les côtés: Elle entre dans les jardins, se promène sur les pelouses, fai- sant constamment retentir son Joyeux huit-huit. Bien que cette caille voyage, selon les saisons, d’une con- trée à l’autre, elle n’est pas, à proprement parler, un oiseau migrateur. On peut la trouver en toutes saisons dans les endroits où il y a de l’herbe fraiche et des couverts. On la rencontre souvent par couples, quelquefois en bandes, mais dont tous les membres ne s’envolent pas de concert, comme il arrive pour les Gailles de broussailles. Elle établit son nid dans une touffe d'herbe, en juin et juillet, et pond de six à huit œufs d’un rose crémeux, tachetés de brun. Cette espèce offre des points de ressemblance avec la Caille commune, surtout dans la coloration des parties supérieures du corps, dont les teintes sont seulement plus vives et les raies jaunes plus nombreuses. Le menton et la gorge sont d’un blanc pur, cette dernière ornée de deux bandes trans- versales noires et étroites, dont la supérieure rejoint de cha- que côté une autre bande longitudinale partant de la base de la mandibule inférieure du bec. Sur la poitrine s'étend une teinte noire, très profonde pendant la saison des amours, se décomposant par plaques sur l’abdomen et s'étendant le long des flancs. Le bas du ventre est blanc, teinté de roux sur (1) La Caille de Coromandel s'étend jusque dans l’Assam, le Sylhet et la haute Birmanie. ; 728 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. les côtés. Les rémiges primaires sont d’un brun uni, non rayées comme chez la Caïlle commune. Bec brunâtre ; iris brun rouge ; tarses couleur chair. Taille OT La femelle n’a pas la poitrine noire, et sa gorge ne porte pas de bandes transversales. Le cou et la poitrine sont tachetés de brun foncé. TurnIx TAIGOOR (Turnix taigoor Gray). Hemipodius taigoor, Sykes, Proc.'Zool. Soc. (1832), p. 155. — Turnix taigoor, Gray, Gen. of Birds (1846), t. LIT, p. 511. — Jerdon, Birds of India (1864 , t. III, p. 595. Habite l'Inde et l’île de Ceylan. Fréquente les forêts, les jungles et les champs à cultures épaisses situés dans le voisi- nage de ces dernières, rarement les lieux découverts et les champs cultivés éloignés des jungles. Niche dans un petit creux bien dissimulé sous la broussaille, pond de cinq à huit œufs, assez gros relativement à la taille de l'oiseau, arrondis, d’un gris verdâtre, marqués de nombreux points bruns. Se nourrit de graines de différentes sortes, de petils insectes, de larves de sauterelles. Le ton général du plumage est roux, avec des lignes trans- versales noires et des taches d’un jaune blanchâtre. La gorge est d’un blanc lavé de fauve et la poitrine est largement barrée de noir. Une teinte d’un roux ferrugineux règne sur le reste des parties inférieures. Bec ardoisé; 1ris jaune pâle ; tarses couleur de plomb. Taille : 0",16; poids : 60 à 70 grammes. Chair excellente. On rencontre sur les confins du Bengale, au nord et à l’est, une espèce très voisine ou plutôt une race locale, c’est le Turnix ocellatus de Jerdon, l’'Hemipodius ocellatus bengu- lensis de Blyth. Cet oiseau, qui diffère du précédent par quel- ques particularités peu importantes du plumage, est de taille un peu plus forte que le Taigoor ; l’œuf ressemble à celui de ce dernier, il est seulement un peu plus grand et plus foncé. OISEAUX A ACCLIMATER. 729 Turnix DE DussumiErR (Turnix Dussumieri Gray). Hemipodius Dussumieri, Temminck, PI. Col. (1820-39), pl. 454, fig. 2 — Turnix Sykesi, Blyth., Cat. Birds As. Soc. (1843), p. 256. — Turnix Dussu- mierti, Jerdon, Birds of India (1864), t. III, p. 999. Très répandu dans les champs et les prairies de l’Inde. Sommet de la tête d’un brun roux avec une strie médiane et des sourcils jaunâtres et de nombreuses raies transversales noirâtres ; nuque d’un roux ferrugineux; dos d’un brun rou- geñtre, taché et barré irrégulièrement de fauve et de noi- râtre, principalement au croupion ; scapulaires d’une teinte café au lait, avec quelques taches rougeâtres et noires au bord des plumes; menton et gorge blanchâtres, tachés de brunâtre; poitrine d’un roux ferrugineux: abdomen d’un fauve pâle ; flancs bruns; bec couleur de plomb; He pâle ; iarses couleur chair. GANGA RAYÉ (Plerocles fasciatus Gould). Tctrao indicus, Gmelin, Syst. nat. (1788), t. I, p. 795. — Perdix indica, Latham, {nd. Ornith. (1790), t. II, p. 650. — Pferocles fasciatus, Gould, Birds of Asia, part. If, pl. 14. — Jerdon, Birds of India (1864), t. LI, p. 499. Les Gangas, qui ferment avec les Syrrhaptes le groupe des Ptérocliens, n’habitent que les steppes et le désert, les vastes plaines pierreuses, sablonneuses et nues, où poussent péni- blement quelques sèches graminées, telles que l’alfa d’Afri- que, de rares buissons rabougris, des bruyères clairsemées. Ils parcourent d’un vol rapide et soutenu ces solitudes arides et franchissent, d’une seule traite, des distances considéra- bles. Ils vivent par bandes, quelquefois fort nombreuses, et dans leurs déplacements, tous les individus qui composent ces agglomérations, volent en rang serrés, horizontalement au-dessus de la fe, à une hauteur que le fusil ne peut atteindre, et en poussant des cris continuels. Comme chez les Syrrhaptes, la couleur de leur plumage se confond avec les teintes du sol sur lequel ils vivent. Il est difficile de les aper- 730 SUCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION. cevoir à terre, et leur meilleur moyen de défense est de res- ter immobiles. On trouve en Asie el dans l’Inde plusieurs espèces de Gan- gas, dont deux vivent également en Europe : le Ganga chata et le Ganga des sables. La première de ces espèces, Plerocles alchata Linné, habite les déserts de Afrique septentrionale et de l’Asie, le Ganga rayé (Pferocles fasciatus Gould). midi de l’Europe et particulièrement l'Espagne, la Sicile, l'ile de Chypre. Sédentaire, dans l’immense et aride plaine de la Crau, en Provence, elle apparaît accidentellement dans quelques départements plus septentrionaux. Dans l’Inde, c’est un oiseau relativement peu commun et qu’on ne voit qu’en hiver. Le Ganga des sables, Pterocles arenarius Temminck, est irès abondant dans certaines parties arides et sablonneuses de l’Asie méridionale et dans les déserts de l'Afrique. En OISEAUX A ACCLIMATER. 131 Europe, 1l habite plusieurs contrées de l'Espagne, telles que la Grenade et l’Andalousie. On le rencontre également en Sicile, dans l’île de Chypre et en Turquie. Pallas dit l'avoir fréquemment trouvé dans les déserts sablonneux situés entre le Don, le Volga, l’Oural, la mer Caspienne et le Caucase. On ne le voit dans l'Inde qu’en hiver, comme l'espèce pré- cédente. Il y arrive vers la fin de septembre pour repartir en mars. Une autre est commune à l’Asie et à l'Afrique sep- tentrionale. Cest le Ganga brûlé, Pterocles exustus Tem- minck. Cet oiseau est commun dans une grande partie de lAsie centrale et occidentale. Il est répandu dans l'Inde, en excep- tant, bien entendu, les régions boisées et les forêts. D’après Jerdon, il niche, entre les mois de décembre et de mai, dans le Décan et le sud de l’Inde, un peu plus tard dans l'Inde centrale (1). Enfin une quatrième espèce, le Ganga rayé, -Pterocles fas- ciatus Gould, ne paraît se trouver que dans l’Inde, où elle n’est nulle part très abondante. Elle est complètement incon- nue dans le Malabar et dans le bas Bengale. Jerdon l’a ren- contrée dans le Karnatic, le Décan, l’Inde centrale et elle a été signalée dans les provinces du Nord-Ouest. Le Ganga rayé fréquente surtout les collines rocheuses el. couvertes de broussailles et à l’encontre des habitudes de tous ses congénères, se plait dans les taillis épais. On le trouve ordinairement par couples et quelquefois, vers la fin de la saison des pluies, par troupes de huit à dix. Lorsqu'on les fait lever, ils volent à une courte distance, sans gagner beau- coup de hauteur, et retombent bientôt dans les taillis. Jerdon prétend avoir remarqué, chez cette espèce, des habitudes nocturnes ou du moins crépusculaires. Il observa une bande de ces oiseaux, près du Nerbuddah, évoluant après la tombée de la nuit, descendant à lerre de temps en temps, (1) Gette espèce aurait été observée en Europe. 122 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. pour reprendre ensuite son vol, et cela avec si peu de bruit, que le naturaliste anglais fut tenté tout d’abord de prendre ces oiseaux pour quelque espèce de Caprimulgides. Il eut plu- sieurs fois l’occasion, dit-il, d'observer ce fait. . Le mâle a le ton général du plumage d’un jaune fauve, les côtés de la têle, le cou et la poitrine d’une teinte uniforme ; le dos, les scapulaires, les rémiges tertiaires el la queue rayés de brun foncé ; les grandes et moyennes couvertures de l'aile et quelques-unes des rémiges secondaires, rayées de noir et de blanc ; trois bandes séparant la poitrine de l’abdo- men, la première marron, la seconde d’un blanc crémeux, et la troisième d’un brun chocolat ; la région abdominale et les couvertures inférieures de la queue de cette dernière nuance, avec du blanc à l'extrémité des plumes; une étroite bande blanche sur le front, suivie d’une plus large noire, se termi- nant en un point blanc derrière l'œil ; le bec rouge ; la peau nue qui entoure l'œil d’un jaune-citron; l'iris brun foncé, les tarses d’un jaune terne. Taille : 0,25 ; poids: 200 à 224 grammes. La femelle se distingue par l'absence de noir et de blanc à la tête, des bandes pectorales et des rayures des ailes; par la teinte fauve mêlée de roux, avec de fines raies noires, sur les parties supérieures, les côtés du cou et de la poitrine, les ailes et la queue, et les fines rayures brunes et blanchâtres de la région abdominale. Les œufs sont d’un gris terreux terne, avec quelques taches sombres. Le genre Ganga est caractérisé par un bec médiocre, com- primé, grêle dans quelques espèces, à mandibule supérieure voütée, dépassant l’inférieure et légèrement recourbée à la pointe, à arrête arrondie; des narines basales, à moitié fermées par une membrane couverte par les plumes du front; des ailes longues, étroites, pointues, à rémiges gra- duées, les première et deuxième rémiges étant les plus longues; une queue conique, composée de seize rectrices, les deux médianes se prolongeant en brins chez quelques espèces ; des doigts courts, le pouce presque nul, s’articulant OISEAUX A ACCLIMATER. 733 très haut sur Île tarse, les antérieurs réunis par une mem- brane jusqu’à la première articulation. Le plumage diffère dans les deux sexes. VERSANYT OCCIDENTAL PLATEAUX DE L’ASIE MINEURE ET DE L’IRAN.—PARTIE SEPTENTRIONALE DU GRAND PLATEAU CENTRAL. Asie Mineure. — Perse. — Monts Altaï. PHASIANIDES. FaisaN DE COLCHIDE (Phasianus colchicus Linné). Telrao phasianus, Linné, Syst. nat. (1735), p. 65. — Phasianus colchicus, Linné, Syst. nat. (1766), t. [, p. 271. — Elliot, Mon. of Phas. (1872), t. IL, pl. Cet oiseau est trop connu pour que nous nous arrêtions à le décrire. Il est, au surplus, depuis longtemps naturalisé en Europe. TÉTRAONIDES. TÉTRAGALLE CASPIEN (Telraogallus caspius Bonaparte). Tetrao caspius, Sam. Georg. Gmelin, Reise (1752), t. IV, p. 87, pl. 10. — Perdix caspia, Latham, Ind. Ornith. (1790), t. 11, p. 655. — Tetrao cauca- sica, Palias, Zoogr. (1811-1831), t. U, p, 76, pl. — Perdix alpina, Fischer, Nouv. Mém. Soc. Imp. nat. Moscou (1839), t. IV, p. 240. — Chourtka alpina, Motschoulski, Bull. Soc. Imp. nat. Moscou (1839), t. I, p. 94. — Tetraogallus caucasicus, G.-R. Gray, Proc. Zool. Soc. (1842), t. X, p. 105. — Megalo- perdixæ caucasica, Brandt, Bull. Phys. Mat. Ac. Saint-Pétersb. (1843), t. I, p. 278; (1845), t. ILL, p. 188. — Tetraogallus caspius, Bonaparte, Compt. rend. Ac. sc. (1856), t. XLII, p. 882. — Gould, Birds of Asia, part. V, pl. 1. Le Tétragalle caspien ou Perdrix royale, comme on le nomme en Perse, habite les lieux les plus élevés de cette réoion. On le trouve également sur les sommets les plus escarpés du Caucase. On peut donc le considérer, dans une certaine mesure, comme un oiseau européen, mais sa véri- 734 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. table patrie se trouve sur les hauts plateaux de l'Asie occi- dentale. Cette espèce se tient continuellement sur les points les plus élevés des montagnes, dans la zone des neiges, AS RUE be RE Rs ZETÉRRIER = Tétragalle caspien (Letraogallus caspius Bonaparte). qu'elle ne quitte jamais. Elle court avec beaucoup d’agilité sur les rochers et sur les bords des précipices, est Lrès farouche et part en poussant de grands cris à la première alerte. Les plus habiles chasseurs ne parviennent à en appro- cher qu’à la faveur du brouillard. Elle vit par petites bandes de six à huil individus, et se nourrit de graines de toutes sortes de plantes alpines. OISEAUX A ACCLIMATER. 75) En automne cet oiseau devient très gras; sa chair res- semble à celle de la perdrix grise. Layard, dans ses Daiscoveries in the ruines of Nineveh and Babylon, parle de la rencontre d’une volée de ces grands oiseaux qui passèrent rapidement avec le bruit caracté- ristique des Perdrix et s’aballirent à quelques mètres de lui. Perdrix gigantesques, dit-il, presque de la grandeur d’une petite Dinde et qu’on ne trouve que dans les régions les plus élevées de l'Arménie et du Kurdistan. Ce tétragalle a la tête, la nuque et la partie supérieure de la poitrine d’un gris cendré, uniforme chez le mâle, varié de bandes étroites, onduleuses et alternantes, noires et d’un blanc jaunâtre chez la femelle; le ventre d’un gris cendré foncé, mélangé de fauve rougeûtre ; deux bandes gris cendré foncé descendant de l'angle de la mandibule inférieure du bec et délimitant trois espaces blancs, l’un à la gorge et un de chaque côté de la face et du haut du cou; les rémiges d’un blanc éclatant, avec lextrémité grise ; le bec couleur de corne claire ; l'iris brun foncé; les tarses d’un jaune orangé. Taille : 66 centimètres. Nous avons déjà fait ressortir le rôle important réservé au oroupe des Tétragalles dans l'alimentation de l’homme et nous avons montré ce gibier remarquable par sa taille et par les qualités de sa chair venant peupler nos hautes mon- lagnes. Gould, de son côté, eite comme des localités appropriées aux habitudes de ces oiseaux, les montagnes de l'Écosse et les districts montagneux du Northumberland, ainsi que d'autres parties du nord de l’Angleterre. Les régions où vivent en grande quantité les différentes espèces de ces Perdrix des neiges devenant de plus en plus accessibles, il est à prévoir quele jour est prochain où l’on pourra tenter des expériences sérieuses et suivies, et nous ne doulons pas, pour notre compte, qu’on ne réussisse prompte- ment à accimater en Europe quelques-unes des espèces de ce groupe intéressant. 730 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. TÉTRAGALLE DE L'ALTAI (Telraogallus altaicus Gray). Perdix altaica, Gebler, Bull. Acad. Peters., t. 1, p. 31, et t. VI, p. 30. — Tetraogallus altaicus, Gray, Proc. Zool. Soc. (1842), p. 105. — Gould, Birds of Asia, part. V, pl. 3. Originaire des montagnes qui forment l'extrémité septen- trionale du grand plateau central de l’Asie. Sommet de la tête gris cendré foncé ; au-dessus de l’œil une raie blanche ; côtés de la tête d’un gris cendré plus clair; gorge blanche; cou d’un gris cendré pâle, à sa partie antérieure, devenant graduellement plus foncé à la parlie postérieure ; parties supérieures du corps, ailes et couvertures de la queue d’un brun foncé, tache- tées de petits points d’un chamois pâle; dos et couver- tures des ailes marqués de blanc roussâtre ; rémiges pri- mairés blanches à la base, d’un gris brunâtre sur le reste de leur étendue; queue grisâtre passant au noir vers son extré- mité, et légèrement pointillée de chamoïs foncé; poitrine d’un gris cendré, maculée de noir et de blanc ; eus blancs ; pion noir rie de blanc, bec monde: iris br foncé ; tarses d’un orangé sombre ; ongles noirs. La femelle diffère peu du mâle. Taille : 66 centimètres ; poids d’un oiseau en bonne condi- tion, d’après Gebler : 6 livres russes (3,256). La nourriture de cet oiseau consiste en jeunes pousses de plantes alpines, en graines et en insectes. Les estomacs des individus tués, en hiver, par Gebler et examinés par lui, contenaient de petites pierres, des racines, des feuilles, des morceaux de bois et des pousses de plantes ; dans un cas, les débris d’une sauterelle. LAGOPÈDE DE PERSE (Lagopus persicus Gray). Lagopus persicus, Gray, Gen. of Birds (1846), t. LIT, p. 517. — Elliot, Mon. of Tetraoninæ. Ce Lagopède ressemble beaucoup au Lagopède d'Écosse. La couleur du plumage est un peu moins foncée que chez cette OISEAUX A ACCLIMATER. 731 dernière espèce. Mais le Lagopède d'Écosse varie lui-même beaucoup comme teinte du plumage, selon les localités. On ne sait rien des mœurs et des habitudes de cet oiseau. Il est probable qu’il ressemble encore beaucoup, sous ce rap- port, au Lagopède d'Écosse. Lagopède de Perse (Lagopus persicus Gray). Gray indique Kaipariah, en Perse, comme lieu de prove- nance de exemplaire du British Museum, d’après lequel Elliot a fait exécuter la planche qui figure dans sa belle monographie des Tetraonineæ. 4° SÉRIE, T. IV. — Décembre 1887. 48 738 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. VERSANT SEPTENTRIONAL SIBÉRIE Kamtschatka. — Monts Stanovoï. TÉTRAONIDES. TÉTRAS UROGALLOIDE (Tetras urogalloides Elliot). Tetrao wrogalloides, Elliot, Mon. of Tetraoninæ, pl. Cette espèce diffère du Tétras urogalle que l’on trouve également dans les forêts de la Sibérie, par sa taille plus petite, par sa queue cunéiforme et surtout par les taches Tête de Tétras urogalloïde (Tetras urogalloides Elliot). blanches qui existent sur les ailes et quelquefois sur le dos. Elle paraît être la seule espèce de Tétras qui habite le Kamtschatka, mais on la rencontre dans d’autres parties de la Sibérie, à côté du Tétras urogalle. On la trouve aussi, dit- on, mais plus rarement, dans la Mantchourie et dans les montagnes boisées du nord de l’Empire chinois. OISEAUX A ACCLIMATER. 139 TÉTRAS FALCIPENNE (Tetras falcipennis Hartlaub). Tetrao falcipennis, Hartlaub, Journ. Ornith. (1855), p. 39. — Canace falci- pennis, Bonaparte, Compt. rend. Acad. sc. (1855), t. XLII, p. 883. — Falcipennis Hartlaubi, Elliot, Mon. of Tetraoninæ, pl. Lorsque nous nous sommes occupé des Tétraonides de la Chine, nous avons dit qu'il est possible que l’on rencontre Tétras falcipenne (Tefras falcipennis Hartlaub). sur les frontières septentrionales de cette vaste région l'oiseau dont il est ici question. C’est, en effet, dans la Sibérie orien- tale, sur les versants abrupts des monts Slanovoï, que Radde et après lui Middendorf observèrent ce Tétras (1). Ils le confondirent avec le Tetrastes canadensis, mais le D' Hart- laub ayant obtenu quelques spécimens constata tout de suite (1) I est surtout abondant dans le voisinage de Udskoj-Astrog. 740 SOCIÉTÉ. NATIONALE D'ACCLIMATATION. les différences qui existent entre les deux espèces et donna à l’oiseau sibérien le nom spéaifique de falcipennis, en s’ap- puyant sur le caractère qu'offrent les quatre premières rémiges infléchies en forme de faux. Le Tétras falcipenne habite sur toute la côte méridionale de la mer d’Okhotsk, ainsi que dans toute l’étendue des monts Stanovoi, même sur leurs versants méridionaux jusqu’à la région de la Shilka. On ne connaît pas au juste la limite de l’aire de dispersion de cet oiseau au nord. SC EME Lu €, 5 TL LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS USAGES ET PRODUITS Par Jules GRISAR LI Secrétaire de la Section des végétaux et Maximilien VANDEN-BERGHE Membre de l'Académie des sciences pratiques et des arts industriels. (Suite.) MAXIMILIANA arr. Coco'ïnées. Genre dédié au prince Maximilien de Neuwied. M. MARTIANA KarsT. — M. de Martius, Palmier royal. Maximiliana regia Mart. BRÉSIL : Anaya, Inâyâ, Inajà. GUYANE : Gucurit, Koquerit. SURINAM : Maripa. Palmier dont le tronc lisse atteint 5-7 mètres de hauteur d’après Martius; mais, d’après d’autres voyageurs, notam- ment Humboldt, son élévation serait beaucoup plus grande et atteindrait même de 25-30 mètres. Les feuilles d’une longueur de 4-5 mètres sont formées de pinnules linéaires, acuminées et un peu crispées. Originaire des provinces de Maragnan et de Para, au Bré- sil, on le rencontre aussi dans la Guyane et à Surinam. Le bourgeon terminal constitue un délicieux Chou-pal- misle. Dans les pays où ce Palmier croit naturellement, on en retire des fibres textiles servant à la fabrication de cordages. Les spathes forment un panier tout fait dont se servent les Indiens pour porter de la terre, de l'argile, etc. Suivant M. Berthod Seeman, les chasseurs les emploient pour faire cuire la viande, parce que, remplies d’eau, elles résistent parfaitement à l’action du feu. 742 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. Le fruit est mangé par les indigènes; c’est aussi un régal pour les oiseaux et les singes; brûlé, 1l est employé par les seringueros pour enfumer et sécher les différentes couches de caoutchouc qu'ils appliquent sur leurs moules en argile. M. PRINCEPS MART. — M. princier. Motacu des indigènes. Ce Palmier nourrit la larve du Pylophorus, curieux co- léoptère dont le corselet est orné de deux disques jaunâtres qui jettent, dans l'obscurité ou à la lumière artificielle, des feux d’un vert brillant. On l'utilise dans la parure ; placé dans les cheveux, il rivalise avec les pierreries les plus belles. METROXVYLON Lépidocarynées. Du grec uétpoy, mesure, EvAoy, bois. M. ANGOLENSIS (1) On fabrique avec les fibres retirées de ce Palmier des nattes fines et souples. M. AMICARUM wENDL. — M. des Amis. Sagus amicarum Hort. Cette espèce croît dans les parties chaudes et maréca- geuses des îles de Amitié. Son fruit donne une noix d'ivoire ou sorte de Corozo. MORENIA WENDL. Arécinées. M. LINDENIANA wENDL. — M. de Linden. Kunthia montana Humb. et Kth. NOUVELLE-GRENADE : Cana de la Vibora. Canne de vipère. Palmier dont la tige atteint 6-8 mètres de hauteur et les frondes 1 mètre et plus de longueur; originaire des parties montagneuses de la Nouvelle-Grenade et du Pérou. PE te 4 Ê L | è Ë 4 4 4 j | J { LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 743 Les indigènes de l’Amérique du Sud extraient du fronc un suc laiteux dont ils se servent pour combattre les mor- sures des serpents venimeux. NANNOROPS wENDL. ET DRUDE. Arécinées De vavos, nain, et pw, branchage. N. RITCHIEANA WENDL. — N. de Ritch. Chamaærops Ritchieana Griff. Espèce acaule ou peu élevée, 2-4 mètres, feuilles palmées, à limbe dur et coriace, de 1 mètre de longueur. Se rencontre dans l'Afghanistan et le Béloutchistan. Ce Palmier fournit aux indigènes la matière nécessaire à la confeclion de leurs sandales, et ce produit donne lieu à un certain commerce avec les autres populations voisines. Les Européens emploient les fibres textiles à la fabrication de cordages et de paillassons. Le fruit, couvert d’une pulpe comestible lorsqu’elle est fraiche, est souvent désigné sous le nom de Daile par les Afohans. ŒNOCARPUS marr. Arécinées. Du grec oîvos, vin, xaptôc, fruit. Par allusion à la boisson vineuse que l’on prépare avec les fruits. Œ. BACABA marr. BRÉSIL : Bacaba, Bacabaz. GUYANE : Comou. Palmier dont le stipe droit, nu et lisse, peut atteindre une hauteur de 15-20 mètres; feuilles longues d’environ 5 mè- tres, formées de pinnules linéaires-lancéolées. Commun dans les forêts du Rio-Negro et du Solimaës; à la Trinité et à la Guyane. Le bois du tronc est utilisé avec avantage dans l’industrie indigène. Les naturels font grand usage du fruit mucilagineux 744 SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION. comme aliment; quand on le cuit, il laisse déposer un sédi- ment qui, séché au soleil, se durcit beaucoup; cette pâte, appelée Bacaba, constitue un recours précieux contre la faim, parce que, trempée dans l’eau, elle s’amollit et devient alors un aliment substantiel. Le fruit de l'Œ. Bacaba donne, après cuisson et pression légère, une huile douce, incolore, très difficile à distinguer de l’huile d'olive; ce produit est excellent pour l’alimenta- tion, l'éclairage et la fabrication des savons. On obtient enfin, par la macération de ce fruit, une boisson très agréable au goût, semblable à celle de lAssahi et con- nue au Brésil sous le nom de Yukissé; presque toutes les classes de la société en font usage. Certaines parties de ce Palmier fournissent des fibres Lex- iles utilisées par les Indiens. Œ. BATAUA marr. BRÉSIL : Patanà, Patoua. GUYANE : Patavoua, Patawa, Pataua. Tronc nu s’élevant à 25 mètres environ; feuilles longues de près de 5 mèlres, éparses, à pennules linéaires-lancéolées. Espèces se rencontrant dans les forêts intérieures qui bordent le Rio Neero et dans d’autres parties du Brésil. Le tronc de l'Œ. Balaua donne un bois, dont la teinte gé- nérale brune est jaspée de parties d’un noir intense; lourd et d’une très grande dureté, il prend un beau poli. On en fait des cannes, des manches de parapluies el de petits meubles très agréables à Pœil. Les fibres de la tige servent à fabriquer des liens et diffé- rents objets usuels. Les fruits fournissent une assez grande quantité d'huile employée aux mêmes usages que celle de espèce précédente. La décoction de la pulpe donne une boisson agréable. Œ. DISTICHUS marr. — Œ. à feuilles distiques. Tronc nu et lisse de 10-15 mètres de hauteur; feuilles LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 745 atteignant 5 mètres et plus de longueur, à pinnules linéaires lancéolées. Croissant naturellement dans les provinces de Maragnan et de Para (Brésil). Le fruit de ce Palmier donne une matière oléagineuse ana- logue à celle de PŒ. Bacaba et ayant les mêmes usages ; il sert de plus, étant cuit, dans les préparations culinaires. Œ. MINOR MarT. — €. petit. Palmier du Brésil dont le fruit sert à préparer une liqueur estimée des indigènes. Œ. TARAMPABO manrr. BRÉSIL : Tarampàäbo. Ce Palmier a les feuilles disposées en éventail comme celles du Latanier. | | Les fruits renferment une substance oléagineuse. ONCOSPERMA BLUME. Arécinées. Du grec 0yxos, crochet, oxépua, graine. O0. FILAMENTOSA BL. — O. filamenteux. Areca Nibung Mart. —— spinosa Van Hass. — tigillaria Jacq. BENTAM : Erang. MaALais : Sewankoeng, Nibong ou Niboeng. On trouve ce Palmier, à tronc épineux, à Java et dans la plupart des îles de la Sonde, dans les endroits marécageux. Les feuilles centrales donnent un légume délicat et très apprécié. Les tiges de ce Palinier sont très recherchées pour faire des pilous, boiser les puits et prévenir les éboulements dans les terrains sablonneux. 746 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. O0. HORRIDA s£EM. — 0. hérissé. Areca horrida Griff. MALAIs : Bhyass ou Bias. Ce Palmier se rencontre dans les vallées boisées de Ma- lacca. Comme l’espèce précédente, le bois sert à faire des pilotis. OREOD OXA wrILLp. Arécinées. Palmiste. Du grec üpos, montagne, d06a, ornement. O0. OLERACEA MART. — O. légumier. Palmier à huile. Palmiste à chou. P. des entourages. Arec d'Amérique. Areca oleracea Jacq. Euterpe caribæu Spreng. ANNAMITE VULGAIRE : Gau-rang. CARAÏïBE : Oouari. RÉUNION : Palmiste franc. L’un des plus grands Palmiers connus, dont le tronc atteint jusqu’à 45 mètres de hauteur, à feuilles longues de 3",50 en- viron, formées de grandes pinnules linéaires. Très abondant aux Barbades et dans la plupart des An- tilles. | Le bois brun grisâtre, compact, plus dur que l’ébène, n'offre qu’une faible épaisseur; certaines parties sont réser- vées à la confection de tabatières et autres objets de luxe très recherchés. Débarrassé de son contenu, le frone forme d’excellents tuyaux de conduite pour les eaux; entier, 1l sert également à faire des colonnades. Le tissu cellulaire intérieur renferme une certaine quan- tité de fécule utilisée en guise de sagou. Le bourgeon terminal non encore développé constitue le Chou-palmiste le plus estimé ; c’est un mets très délicat dont le goût rappelle celui de PArtichaut, et que les naturels man- LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. TA gent cru ou cuit. Cette particularité a fait donner à l'O. ole- racea le nom de Palmiste franc. Les feuilles sont utilisées pour faire des nattes, des paniers, des sacs, etc., et à couvrir les constructions indigènes. Le Chou sert aussi à préparer les conserves nommées Achards ; il est considéré en médecine comme béchique et adoucissant. Les graines sont un mets friand pour les porcs et servent à les engraisser. L’amande fournit une huile comestible. Cette espèce renferme souvent une grosse larve blanche, connue sous le nom de Ver palmiste, que les indigènes man- sent assaisonnée de diverses manières; il paraît qu’on en tire aussi, en les exposant au soleil, une huile médicinale em- ployée avantageusement pour combattre les rhumatismes. 0. REGIA KTH. — 0. royal. ŒEnocarpus regius Spreng. CuBA et HAVANE : Palma real. CuBA : Palmito. GUADELOUPE : Palmiste à colonne. Palmier de 15-20 mètres de hauteur, dont le tronc lisse renflée vers la partie médiane, est remarquable parce que les gaines y forment, près du sommet, une colonne verte qui lui a fait donner le nom de Palmiste à colonne. Originaire de la Guadeloupe, ce Palmier se rencontre aussi abondamment à Guba et à la Havane. A Cuba on plante ce Palmier pour faire des avenues du plus gracieux effet. Le bois, qui est très dur, est employé dans la construction. Le tronc forme des tuyaux naturels pour la conduite des eaux. Les feuilles servent à couvrir les habitations rustiques; le bourgeon terminal se mange cuil, il a la saveur du chou- fleur. Le fruit est comestible; dans l’ile de Cuba, il sert à en- graisser les cochons. Les graines donnent une huile employée à différentsusages. 718 SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION. O0. SANCONA numB. ET KTH. OEnocarpus Sancona Spreng. Arbre de 40-45 mètres de hauteur; feuilles à pinnules crispées et molles. Originaire de la Nouvelle-Grenade. Le tronc cylindrique de ce palmier est parfois d’un bois si dur à l'extérieur, qu’il détériore presque toujours les outils employés pour l’abattre. Cette résistance à être entamé est due à la disposition des fibres et surtout à l’infiltration de certaines matières siliceuses. Cette propriété fait rechercher ce bois pour les constructions locales. Comme celui de ses congénères, le tronc sert à faire à peu de frais des tuyaux de conduite pour les eaux, dont la durée est très grande, même lorsqu'ils sont enfouis dans le sol. PHŒNICOPHORIUM wENDL. Arécinées. Nom donné par Wendland par allusion à la légende sur l’origine du Palmier, issu d’une plume tombée de l’aile du Phénix. P. SECHELLARUM WENDL. — P. des Séchelles. Areca Sechellarum Hort. Astrocaryum Borsigianum K. Koch. Stevensonia grandifolia Dene. Espèce acaule ou à tronc très court. Les feuilles, semblables à des plumes d'oiseau, sont formées d’une seule pièce et vont en s’élargissant de la base au sommet. Originaire des îles Séchelles. Les fruits posséderaient, dit-on, des propriétés thérapeu- tiques. PHŒNIX Lin. Coryphinées. De wotv:£, nom grec du Dattier. Il est à penser que les Grecs l’avaient appelé ainsi de Pouwtxn, Phénicie, d’où ils le connurent d’abord. P. ACAULIS roOxB. — P. acaule. BENGALI: Koonk. INDES : Kapory. TAmouL : Sitti-itchien-cheddi. Ce Palmier ne dépasse guère la taille d’un gros artichaut ; Es Es LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 749 son stipe un peu bulbiforme reste à demi enterré; feuilles pennées. Originaire des Indes. Les Indiens se servent des fibres textiles, qu’ils désignent sous le nom de Xapory, pour confectionner des naltes et des objets de vannerie. P. CANARIENSIS. — P. des Canaries. Phœnix tenuis Hort. — _ Vigieri Hort. Ses grandes palmes sont utilisées dans les fêtes de la semaine sainte; l’industrie en tire divers ustensiles de mé- nage, tels que des balais, des paniers, des cannes et autres menus objets analogues. P. DACTYLIFERA LL. — Dattier commun. Phœnix excelsior Car. ALLEMAND : Dattepalm, Dattelbaum. ANGLAIS: Palm tree, Date tree, Common palm. ANNAMITE MANDARIN: Tao tho. ANNAMITE VULGAIRE : Chà là. ARABE : Nachl, Nakleh, Khurmae yabis; la datte : Balah. BEN- GALI: Khujjoor. BiRMAN : Swon-ba-lwon. CAMBODGIEN : Sremo. CANARA : Kharjura. CYNGALAIS : Beta. DuKNi : .Khajur; la fibre : Sandole-ka-nar ; le sucre: Sendi-Ka-gur. ESPAGNOL: Palma. Hinpousran! : Khurma, Chu- hara, Kajur, Kajar, Sendhi. HorLAnpars: Dadelboom. ITALIEN : Palma. Mazais : Korma. PERSAN : Khurmae-Khushk. Portucais : Palmeira de Igreja. Saxscrir : Khurjjooree, Khurjura. TAMOuL : Gassungoo, Itcham, Itcha-marom, Eetchum-pannay, Pericham-thattu, Per-itcha-marom, Perich-chankay; la fibre: Ishan-nar; le sucre: Isch-cha-vellam. TELEN- GA: Karjuru-Kaya, Pedda-itu, Pedda-eita, Petha-itha-Koyya; la fibre : Kattintanaru; le sucre : Ita-bellamu. Le tronc de cet élégant et caractéristique Palmier, d’une hauteur moyenne de 15 mètres, mais atteignant quelquefois une élévation beaucoup plus considérable, est divisé en an- neaux résultant de l’accumulation des pétioles réunis des anciennes feuilles ; son diamètre varie entre 30-60 centimè- tres. Le faîte de l’arbre est couronné par un énorme bouquet de feuilles de 3-4 mètres de longueur, et formées de pinnules linéaires-lancéolées et acuminées. La patrie du Dattier est restée inconnue, mais il y a tout 750 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. lieu de supposer que les Grecs l’ont rapporté de la Phénicie, comme semble l'indiquer son nom. On le rencontre dans les Indes, en Perse, en Arabie, en Égypte, aux Canaries, etc., et surtout dans les oasis de l’Afri- que, ainsi que dans certaines contrées sablonneuses et brû- lantes de la Barbarie. Le Dattier est encore cultivé à la Guyane et autres parties de l’Amérique. Le bois du tronc, bien que n’offrant pas une très grande solidité, est cependant ulilisé dans quelques contrées de l'Afrique pour faire des pieux et des poutres qui forment la charpente des habitations légères ou plutôt des huttes des indigènes ; mais 1l est peu propre à la confection des planches. On s’en sert également pour faire des conduites d'eaux. Il y a des variétés dont le bois est plus dur el susceptible de recevoir un beau poli, ce qui permet d’en tirer un plus orand parti. Employé comme chauffage, le Dattier donne peu de flamme, sa combustion est lente, mais dégage beaucoup de chaleur. Le tronc renferme de plus une espèce de fécule ou amidon mal étudiée jusqu’à ce jour à cause de son utilité assez restreinte. Les feuilles et ja longue extrémité des pétioles sont em- ployées, après avoir été battues, pour fabriquer des Hi nes légers, des cages et des balais. Les folioles sont usitées pour la préparation de lanières qui servent à faire des paniers, des nattes, des paillassons, etc. Le bourgeon terminal de ce Palmier présente une consis- tance ferme et charnue et un goût rappelant celui de la châ- taigne ; découpé en petites tranches blanches, ce choux offre un mets d’aulant plus recherché par les naturels, qu'il est plus rare, parce qu'il ne s'obtient qu’au prix de la perte de l'arbre; aussi nest-il guère recueilli que sur les arbres qui ont été renversés par le vent. Les feuilles tendres des rejetons sont aussi un très bon aliment; il en est de même des jeunes grappes, que l’on mange crues ou cuites avec de la viande de mouton. Les feuilles arrivées à leur complet développement, ser- LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 751 vent dans un grand nombre d’oasis à couvrir les gourbis ; elles sont encore utilisées au chauffage lorsqu'elles sont Phœnix dactylifera, jeune. sèches. Ce sont les palmes du Phœnix dont on se sert dans les fêtes judaïques et catholiques; elles étaient chez les an- 759 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. ciens le symbole de la victoire et la récompense des triom- phateurs. La nervure des feuilles est très recherchée pour faire des cannes. Les étuis membraneux de la base des feuilles, ou palmes, sont formés de plusieurs couches de fibres croisées, assez ré- sistantes pour permettre d’en faire des cordages employés en Égypte, et principalement au Caire, soit pour la traction, soit pour les besoins des cultivateurs. Les pédoncules donnent également une matière textile orossière que les Arabes utilisent pour garnir le bât des Gha- meaux; mélangées avec le poil de ces animaux, ces fibres font d'excellentes bourres pour les fusils de chasse. On fait aussi avec ce mélange des sacs et des étoffes pour élever des tentes pour abriter les caravanes pendant leurs voyages. En Espagne, les frondes sont réservées à la tresse fine des chapeaux, des éventails et autres petits objets de fantaisie. Avec les grappes les Arabes font des balais et avec les hampes de ces mêmes grappes ils font des sandales et des cordes. Les filaments textiles du P. dactylifera sont désignés sous différentes dénominations, suivant les pays dans lesquels ils sont utilisés; ainsi ils reçoivent le nom de Lif ou lifa en fgypte, de Ghimbusu en Algérie, de Swon-balwon en Birma- nie, de Kurma en Hindoustan, de Hoorma en Perse, et de Carjoora en sanscrit. Les fibres fournies par le Datlier pourraient être utilisées dans la confection du papier. La sève, que l’on tire du tronc, donne une boisson fort agréable, très douce et d’un prix très minime : c’est le lagma des Arabes ou Lait de Palmier qui, par la fermentation, ne : tarde pas à prendre une saveur vineuse et constitue alors le Vin de Palmier. La sève du Dattier est obtenue, d’après M. Guyon, en cou- pant la cime de l’arbre el en creusant la surface de la section d’une cavité où la sève vient se réunir; plusieurs rigoles con- duisent le liquide dans des vases destinés à le recevoir. Cet écoulement a lieu pendant six semaines ou deux mois, mais en diminuant de quantité chaque jour. a LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 793 Ge procédé, qui entraîne nécessairement la mort du sujet, est bien inférieur à celui signalé par M. Kralik. Suivant cet auteur, à Gabès, où le vin est chose inconnue, il est remplacé par le Lagmi, que l’on recueille en enlevant circulairement la couronne de feuilles, en ménageant toute- fois le cœur de l'arbre et en ravivant chaque jour la blessure. Un Dattier ainsi soigné donne en vingt-quatre heures près d’un décalitre de liquide, et cela pendanttrois ou quatre mois, après quoi on laisse la plaie se cicatriser, et l’arbre continue de vivre et de se bien porter. Gette opération peut se renou- veler jusqu’à trois fois sur un même Palmier, en laissant l’arbre se reposer pendant un intervalle de deux ans; seule- ment il ne fructifie pas l'année où l’incision à été pratiquée. Avec les spathes des fleurs les naturels font des récipients - destinés à différents usages domestiques. Les fleurs passent pour insecticides et aphrodisiaques. Les fruits du P. dactylifera, connus sous le nom de dattes, se développent sur de longues inflorescences en grappes qu’on appelle régime, et représentent la partie la plus impor- tante des services rendus par ce précieux Palmier. Leur forme presque cylindrique rappelle celle du gland de Chêne, quoi- que d’une grosseur double; on a même comparé ces fruits, dans l'antiquité, à l’aspect d’un doigt, d’où est venu le nom de dattier ou dactier, arbre qui produit ces excellents fruits. La pulpe, douce, grasse, succulente, est très nutritive, et compose la nourriture presque exclusive des habitants de cerlains pays africains, car les Dattes se mangent fraîches ou séchées. Les variétés de Dattes sont très nombreuses, on estime par- ticulièrement les Deglet-nour. La récolte des Dattes est une opération dangereuse, et le serviteur qui va recueillir les régimes mürs est quelquefois victime de son imprudence et de son manque d'attention. Aussi les propriétaires des Dattiers intéressent-ils leurs do- mestiques à celte cueillette en leur abandonnant une partie des fruits et de l’'émondage. La cueillette se fait avant la maturité complète; à ce mo- 4e SÉRIE, T. [V. — Décembre 1887. 19 754 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. ment, le fruit est légèrement verdâtre. Après avoir été expos quelque temps au soleil, il prend une teinte rougeâlre demi- transparente, sa saveur devient de plus en plus sucrée et peut se conserver pendant plusieurs années. Le suc qui découle de ces Dattes lorsqu'on les soumet à la dessiccation se nomme miel de dattes ; son goût particulier et sa consistance épaisse l'ont fait comparer avec raison au miel des abeilles. Lorsque les fruits du Dattier ont été préparés convenablement, ils sont expédiés en quantité énorme dans Fruit entier. Coupe verticale. les principaux centres de l’Europe et deviennent l’objet d’un commerce important. Les Datles les plus estimées sont celles qui arrivent de Tunis. D: ns les pays où le Dattier est cultivé en vue d’une pro- duction spéciale, ses fruits entrent, sinon comme base, du moÿns comme-accessoire, dans toutes sortes de préparations culinaires aussi agréables que variées, telles que des pâtis- series très délicates, des sauces, des confitures, etc. Quelquefois on soumet les Daites à une légère pression dans le but d’en obtenir une espèce de sirop, servant à con- server d’autres fruits à l’état frais pendant une partie de l’an- née. Le résidu provenant de cette expression est générale- ment donné à quelques tribus déshéritées qui en font leur subsistance; on en forme aussi une sorte de gâteau. Les LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. F55) Dattes sèches peuvent être réduites en farine qui, étant humectée, fournit une pâte très saine et très nourissante. La fabrication du vinaigre en Égypte se fait ordinairement en laissant les Dattes fermenter. On obtient encore, par la dis- ullation de la pulpe, un alcool que l’on mélange avec diffé- rentes plantes ou aromates pour préparer des liqueurs très appréciées et d’un grand usage chez les populations de l'Arabie. Il existe même sur le continent quelques fabriques d’alcool de Dattes. Enfin, par la fermentation, en traitant les Dattes comme nous traitons les Pommes dans nos départe- ments septentrionaux pour la fabrication du cidre, on obtient une boisson spiritueuse nommée Mahia. Considérées au point de vue de leurs propriétés médici- nales, les Dattes constituent l’un des principaux agents de la thérapeutique, assez pauvre d’ailleurs, des Arabes et figurent dans un grand nombre de préparations médicamenteuses. L’acide gallique contenu dans la pulpe lui donne une légère stypticité, unie à des qualités éminemment adoucissantes, qui la font rechercher comme calmant dans les affections pulmo- naires, les rhumes, les maux de gorge et autres maladies des voies aériennes. Les Dattes font partie, avec les raisins secs, les figues et les jujubes, du mélange connu sous le nom de éisane des quatre fruits; on les retrouve encore dans l’ancien formulaire phar- maceutique, comme base de l’électuaire diaphœnix. Dans l'antiquité, ces fruits passaient pour guérir les mala- dies de la vessie et des reins, calmer les accès de goutte, arrêter les hémorrhagies, fortifier l'estomac, etc.; Hippocrate les ordonnait pour combattre la diarrhée. Les noyaux eux-mêmes trouvaient une application en Grèce, où on leur attribuait, pulvérisés et pris en boisson, la propriété de provoquer et de faciliter l’accouchement. La poudre de noyau de datte paraît posséder la propriété d'arrêter la diarrhée atonique. Les essais faits par M. le D' Bertherand semblent concluants. Aujourd’hui les Sahariens font encore avec les noyaux des chapelets pour compter leurs prières; des Arabes plus pra- 756 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. tiques savent néanmoins les utiliser d’une façon plus utile et plus intelligente, en les donnant comme nourriture aux bestiaux (chevaux, ânes, chameaux et chèvres), lorsqu'ils oni été préalablement ramollis au contact de l’eau bouillante. Nous avons même vu, dans la province de Constantine, don- ner les noyaux aux chameaux sans avoir jamais subi aucune préparation. Les indigènes ramassent soigneusement les noyaux de dattes, nommés en arabe Naoua et Tamr. On les torréfie aussi en guise de café; l'aspect mais non l’arome rappelle complètement celui de ce dernier, aussi les épiciers arabes d'Algérie ne se font-ils pas scrupule de le frauder avec des noyaux de dattes convenablement préparés. Il paraît qu’en Chine on brûle les noyaux de dattes pour en obtenir le charbon qui entre dans la composition de cer- taines encres fabriquées dans ce pays; mais jusqu’à présent il nous a été impossible de contrôler ce fait. En Espagne, on les fait entrer dans la préparation des poudres dentufrices. Les jeunes arbres commencent à rapporter à parur de la huitième année, mais ils n’atteignent guère leur plus grande vigueur qu'à partir de l’âge de trente ans. Dans la phase la plus productive de son existence, le Dattier donne en moyenne 80 à 100 kilogrammes de fruits, portés sur huit ou dix régi- mes, et vit souvent jeu à cent ans et plus. P. FARINIFERA roxB. — Dattier farineux. Phœnix pusilla Lour. — pygmea Lodd. CocHINCHINE : Gay-cho-la. TELENGA : Chilta-eita. Tige de 60-70 centimètres de hauteur, entourée complé- tement par les gaines des feuilles; frondes de 2 mètres, inermes, pennées. Le tronc dépouillé de ses feuilles renferme une certaine quantité de fécule ou sorte de sagou, qui entre dans l’alimen- tation des indigènes dans les cas de disette. \ De ter" LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. To P. PALUDOSA ROXB. — P. des marais. ANNAMITE VULGAIRE : Gon duông. SANSGRIT : Hintala. BENGALI : Hental, Hintala. HiNbpousrTaNI : Hintala. Espèce à feuilles longues de 2-3 mètres, réfléchies gracieu- sement au sommet. Commune dans les Indes et les jungles du Bengale. Ce Palmier est d’une grande utilité pour l’assainissement des terrains marécageux; c'est une des espèces qui fournit le Ver palmiste, aliment très apprécié des naturels. P. PUSILLA GÆRTN. — P. petit. Palmier dont le tronc, comparativement nain, ne s’élève ouère à plus d’un mètre; feuilles longues d’un mètre et demi, semblables d’ailleurs à celles du P. dactylifera. Les fruits de cette espèce sont de petites dattes que les Chinois mangent malgré leur goût acerbe. P. SPINOSA THONN. — P. épineux. Phœnix leonensis Lodd. MOZAMBIQUE : Irrety. Le P. spinosa se rencontre dans les Indes et en Afrique. Le bois est peu employé; le tronc donne une variété de sagou ; les habitants de la Guinée en tirent aussi du vin de palme. À Angola, les fibres textiles de ce Palmier sont connues sous le nom de Calôlo, à Mozambique, sous celui de frrety ; elles servent à confectionner toutes sortes d’objets de van- nerle et de sparterie, des nattes fines et souples et même quelquefois des tissus. Les fruils, quoique petits, sont d’un goût agréable et assez recherchés. 758 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. P. SYLVESTRIS ROxB. — P. des bois. Elate sylvestris L, CEYLAN : Éeta, Pedda-itu. HinpousrAni: Kajar, Shendi. INDES SEPTENTRIO- NALES : Gassungo. Ce Palmier a ies mêmes proportions que le P. dactylifera, et ses autres parties sont tellement semblables à celui-ei qu'il est facile de les confondre tous deux; certains auteurs le considèrent comme la souche même du Dattier cultivé. Espèce très répandue au Bengale et dans les Indes. Le tronc donne une sorte de sagou, employé comme ali- ment. On en extrait aussi par incision un bon vin de palme que l’on convertit en alcool ou en sucre. Le P. sylvestris produit aussi des fibres textiles servant à différents usages. Les Cyngalais mangent la pulpe douceâtre des semences mûres. PIGAFETTA BL. Lépidocarynées. _P. ELATA BL. — P. élevé. Metroxylon elatum Mart. Sagus elatus BI. CÉLÈBES : Klappa ou Kloppo wanga, Wanga. Palmier à tronc élancé. On le rencontre dans les parties marécageuses des îles Célèbes et Céram. Cette espèce fournit un sagou de qualité assez médiocre. . P. FILARIS eL. Metroxylon filare Mart. Sagus filaris Rph. — macrocarpa Zipp. — Microcarpa Lipp. AMBOINE : Lapia abbal. CÉRAM : Hakoer, Weul. INDES ORIENTALES (Colons) : Garenboom. MaALaIs : Sagoe oetan, Sagoe rottan. Mozuques : Boelillo, Kaboeko. NouvVELLE-GUINÉE : Saowa, Wawoïie. Originaire des îles de l’Archipel indien, à Céram, Bouro, etc. pi Dot sister EE de il EE me dpi 5 0 M ÈTE En LE ad P g à LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 759 Le tronc fournit une espèce de sagou, qui entre pour une large part dans l’alimentation des habitants de la Malaisie; quoique très nutritive et de bon goût, cette farine est infé- rieure à celle que donnent les véritables Sagoutiers (Sagus lœvis). Les indigènes retirent des jeunes feuilles une fibre textile très fine et très douce, dont ils se servent pour tisser des toiles et autres étoffes. PINANGA rumPu. Arécinées. Du malais Pinang. P. DICKSONII BL. — P. de Dickson. Areca Dicksoniana Roxb. Piychosperma Dicksoni Miq. Seaforthia Dicksoni Mart. Palmier des parties montagneuses du Malabar et de Cey- lan. Ses noix sont aussi recherchées et servent aux mêmes usages que celles de l’Areca catechu. PLECTOCOMIA MART. ET BL. Lépidocarynées. De texroc, entrelacé et xoun, chevelure. P. ELONGATA MART. — P. allongé. Calamus maximus Reinw. JAVA : Boëan. SonpANaïs : Boeboeai, Hoëh boeboeai ou boeboean. Palmier grimpant, à tiges multiples, à feuillage très touffu. Originaire des forêts vierges humides, des régions volca- niques de Java. ï Des incisions pratiquées dans le tronc laissent écouler un suc employé dans les maladies fébriles. 760 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. PRITCHARDIA SEEM. ET WENDL. Arécinées. P. PACIFICA. — P. du Pacifique. Corypha umbraculifera Forst. ÎLE CHRISTINE : Vahana. ILES MARQUISES: Vakahe. NouKkAHIvVA : Vaake. La seule espèce, de cette famille, à feuilles en éventail qui croisse en Polynésie. Les feuilles de ce Palmier sont recherchées par les chefs des îles de l'Océan Pacifique, et leur sont exclusivement réservées pour tapisser leurs cases et surtout la partie inté- rieure des toitures; on en fait aussi des éventails, des cha- peaux, etc. RAPHIA comm. Lépidocarynées. Du grec payis, pointe, aiguille; par allusion au fruit de ce Palmier, qui se termine par une pointe très apparente. R. RUFFIA MART. — Sagoutier farineux, Palmier bambou. Metroxylon Ruffia Spreng. Raphia lyciosa vel polymita Comm. — pedunculata Pal. Beaurv. Sagus farinifera Gærtn. — pedunculata Lam. — Ruffia Jacq. MADAGASCAR : Rofia ou Roffia. Palmier dont le tronc cylindrique, blanc, lisse et épais, atteint jusqu’à 20 mètres de hauteur, terminé par un superbe bouquet de feuilles larges, à pinnules linéaires. Cette espèce croît spontanément sur la côte Est de Mada- gascar, principalement à Vatomandry, Vahanoro, Sambava et Antalaha:; on en rencontre également sur la côte Ouest, mais elie n’est pas exploitée. Le bois extérieur du tronc est très estimé et sert dans les constructions, la charpente et l’ébénisterie ; on l’emploie éga- lement pour faire des boîtes et des caisses. LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 761 Le tissu cellulaire qui occupe le tronc donne du sagou de bonne qualité. Les feuilles sont employées pour couvrir les habitations ; les pétioles pour clôtures et palissades légères. Le bourgeon de jeunes feuilles se mange cru ou cuit. On obtient aussi par incision un bon vin de palme. Depuis plusieurs années, on a importé en Europe sous le nom de manilla-bast, nattes ou fibres du Japon, des liga- tures jaunâtres destinées à remplacer le jonc et l’osier pour attacher les plantes. Les botanistes ignorèrent longtemps le nom de l'arbre qui donnait ces fibres, et les importateurs prenaient grand soin, du reste, d’en cacher et l’origine et le pays producteur. On sait aujourd’hui que ce n’est pas du Japon qu’elles nous viennent, et qu’elles sont fournies par le Raphia Ruffia. Cette découverte est due aux études micro- graphiques faites dans ce but. Ges fibres, ou plutôt ces pellicules minces et résistantes, sont extraites de la partie extérieure des folioles des feuilles incomplètement développées. Pour recueillir Les fibres-liens, on coupe les folioles, les- quelles se trouvent alors pliées en deux longitudinalement, et appliquées le long du rachis. On casse l'extrémité du limbe et, en tirant, on détache la pellicule, qui deviendrait la face infé- rieure d’une foliole entièrement développée. Très longues, très légères, d’une solidité et d’une souplesse remarquables, ces fibres peuvent se diviser en fils très ténus sans rien perdre de toutes ces qualités. C’est à la fois le meilleur et le moins coûteux de tous les liens employés jusqu’à ce jour en horti- culture, mais 1l a le défaut de se pourrir assez vite. On remé- die très facilement à cet inconvénient et l’on peut soustraire le Raphia aux influences atmosphériques en le trempant préa- lablement dans une dissolution de sulfate de cuivre (soit 100 grammes de sulfate de cuivre ou couperose bleue par hectolitre d’eau) et en le laissant immergé pendant trente-six heures; cette opération ne lui fait rien perdre de sa souplesse u1 de sa solidité. Les fleuristes en font également une certaine consommation. En 1886, Madagascar n’en a pas expédié moins 702 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. de 450 tonnes qui ont été vendues en Europe au prix de 85 à 90 centimes le kilogramme. A Madagascar, les indigènes fabriquent avec les fibres du Raphia Ruffia des étoffes plus ou moins fines, dont ils se vêtent; ils appellent ce tissu Rabanne. Les porteurs de bagages ne se mettent jamais en roule sans être muni d’une sorte de chemise faite de rabanne un peu forte, imperméable à la pluie. On s’en sert également pour préserver de l’humidité les colis que l’on monte de la côte à la capitale. Dans son intéressant ouvrage sur Madagascar, le Révérend William Ellis donne quelques détails intéressants sur la toile de Rofia ou Roffia. Les filaments qui la composent n’ont pas plus de 3-4 pieds de long, mais dans le tissage les ouvriers indigènes ont soin de nouer les fils les uns aux autres et les morceaux d’étoffe mesurent généralement 4 yards de long sur 1 de large. Ce tissu est grossier, dur au toucher, mais il est très serré et d’un excellent usage; sa couleur est d’un jaune nankin. Il est bordé de deux ou trois rayures bleues, nuance obtenue au moyen d’une préparation d'indigo, produit du pays. La foiie de Roffia est employée à toutes espèces d’usage à Madagascar et constitue presque exclusivement le vêtement de la classe pauvre. Les fils de cette toile sont plats et détors; les métiers à tisser sont extrêmement simples et la fabrication est lente et laborieuse. Les fils sont teints avant d’êlre tissés, jamais l’étoffe n’est imprimée après ie tissage. Les dessins sont faits avec beaucoup d’exactitude et de goût; les couleurs sont gé- néralement très vives et beaucoup plus variées qu’on ne pour- rait le croire. La fabrication de cette toile est réservée aux esclaves. Dans quelques localités, et surtout à Sainte-Marie, les femmes industrieuses savent fabriquer une rabanne très fine dite Tinom-bazaha (toile des blancs) et connue dans le com- merce sous le nom de Pagne de Madagascar ; elles confec- tionnent aussi des chapeaux qui imitent assez bien le Panama. Outre la rabanne composée entièrement de fibres du raphia, Be Pia nne | te RATE TRS TE PLU EE NE = À ï LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 763 on trouve la rabanne dite « de soie », dont la trame est en raphia et la chaîne en soie. Très souple et fine, aux reflets soyeux, d'une couleur jaune pâle, elle peut être employée à tendre des appartements. Son prix est assez élevé. Une pièce mesurant 6 mètres de long sur 90 centimètres de large vaut environ 4 francs. La première catégorie de rabanne se vend moins cher. La rabanne blanche, forte, dont se servent les porteurs, ne vaut pas plus de 20 centimes la pièce de 2",50 sur 90 centimètres de large. Elle est employée principalement à la Réunion et à Maurice pour l'exportation du café. Celle de couleur, plus fine, propre à faire des rideaux, des tentures, etc., est achetée ordinairement au prix de 80 centimes la pièce de 2 mètres sur 1,40. Les rabannes ordinaires, en 1885, sont entrées dans l’ex- portation de Tamatave pour 8581 francs, expédiées soit en France, soit en Angleterre. Les Malgaches en font aussi des nattes, des sacs, des cor- dages et autres objets divers. Ge tissu a trouvé une application toute récente en Europe; nos tapissiers s’en servent pour garnir les dossiers des fau- teuils rustiques en osier, si fort à la mode ce moment. L’effet produit par cette ornementation ne manque pas d’une cer- taine originalité due surtout aux couleurs particulières dont les Rabannes sont rayées. Tant qu’on n'aura pas trouvé à utiliser en Europe le raphia pour de nouveaux usages, les transactions auxquelles donne lieu ce produit resteront ce qu’elles sont actuellement. La production de l’année derrière a dépassé les besoins de la consommation et il y en a encore sur place. L'exploitation cependant ne se ralentit pas; on peut constater que, même en des points éloignés du littoral, là où le Raphia n’est pas très abondant, on s'occupe de préparer la fibre de ce Palmier que des traitants étrangers ramassent ensuite. On espère qu’à la côte Ouest l’exploitation va également être commencée, ce qui n'avait pas été fait jusqu'ici. 1604 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. R. TÆDIGERA MART. — R. porte-flambeaux. Raphia Nicaraguensis Œrst. BRÉSIL : Jupaty. Tronc épineux et annelé, n’excédant généralement pas 9-4 mèêtres de hauteur, d’un diamètre de 40-50 centimètres environ; feuilles élégantes formant un superbe panache de 10-15 mètres de hauteur sur 12-13 mètres de diamètre. Ce Palmier est très répandu en Asie, en Afrique, à Mada- gascar et en Amérique; commun dans les endroits bas et humides des forêts vierges, à l'embouchure du Tocantin et de PAmazone. | Le nom de cette espèce vient de ce que le tissu intérieur de ses énormes pétioles et rachis, mou et spongieux, de consistance intermédiaire entre celle du bois et celle du liège, sert à faire des torches ou des flambeaux dans la province de Para, au Brésil. Cette même matière est employée par les Indiens à une foule d'objets différents et remplace, avanta- geusement dit-on, le liège pour garnir le fond des boîtes qui servent aux voyageurs el aux naturalistes, à préparer des col- lections d'insectes. Les feuilles entières sont utilisées pour la couverture des habitations; découpées en lanières, on en fait des paniers, des cages, des jalousies de fenêtres, elc. Le bourgeon terminal, composé de feuilles non encore développées, se mange comme chou-palmiste. Avec Le pétiole, on fait des chevrons, des cloisons et même de petites habitations; au village de Nazaré, près Para, dit Seemann, on peut voir plusieurs maisons ainsi construites. Avec l’intérieur du rachis, les Malgaches font des bouchons. Le fruit est un drupe amer el huileux qui ne peut guère être mangé que par les natifs. On en retire une huile employée pour la fabrication des savons. on mm mn on eo nl LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 169 R. VINIFERA pP. BEAUV. — R. vinifère. Palmier à vin. Sagus Palma-Pinus Gærtn. — Raphia Poir. — Ruffia var. 6 Willd. — vinifera Pers. SÉNÉGAMBIE (Casamance) : Tara. Tronc peu élevé, mais d’un fort diamètre; feuilles longues de 2 mètres environ, pennées, pendantes, chargées d’épines courtes. Originaire de la côte orientale de l’Afrique, ce Palmier se rencontre généralement dans les terrains marécageux, les endroits bas et humides de la Guinée, de la Sénégambie; de Sierra-Leone, d'Oware et Benin, dans l'Inde; commun aux iles Moluques et au Malabar. Le- bois du R. vinifera est employé dans la construction des ajoupas ou huttes légères des indigènes; le tronc donne une petite quantité de sagou, usité comme aliment analep- tique. A Madagascar, les femmes retirent des frondes un fil très résistant, qu’elles disposent en trame sur des métiers, pour en faire des tissus d’une grande solidité et d’un aspect assez agréable. Les feuilles sont encore employées à couvrir les cases et les cabanes. Les feuilles non développées constituent un aliment assez recherché. Les longs pétioles de ce Palmier sont d’un usage fréquent, on en fait des sièges, des canapés et autres meubles légers; on les emploie également pour haies de clôture et pour palis- sades. Avec la partie corticale des palmes, on fait de irès jolies nattes appelées Bassans; enfin, on en retire de bonnes fibres textiles. Avec les nervures des feuilles, les Indiens font des sagaies. Par la fermentation, on oblient de l’amande du fruit une liqueur alcoolique. Le À. vinifera produit le vin de palmier connu des naturels sous le nom de Simgo, c’est le vin de 766 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. palme le plus fort, le plus coloré et le plus enivrant de toutes les espèces vinifères; la fermentation transforme ce vin en alcool ou en vinaigre, suivant le degré d’acidité qu’on lui laisse subir (1). Raphis flabelhformis. (1) Quelques revues ont parlé, il n’y a pas longtemps, de l'huile de bambou: un missionnaire dit avoir reçu de cette huile, sur le Congo, et l'avoir employée avec succès pour lubréfier les machines du vapeur où il se trouvait. Cette huile ne provient pas d’un vrai Bambou; les graines de Bambous, qui sont plus ou moins farineuses, s’emploient pour l'alimentation, maïs on a importé à Liverpool, sous le nom de noix de Bambou, les fruits d’une espèce de LES PALMIERS UTILES ET LEURS ALLIÉS. 767 RHAPIS LINN. FILS. Coryphinées. Du grec paris, badine, houssine. R. FLABELLIFORMIS AIT. — R. flabelliforme. JAPON : Tô shiro, S6 dzikon. Originaire de la Chine méridionale et des îles Liu-Kiu, ce Palmier est cultivé au Japon et en Chine; sa hauteur moyenne est de 1 mètre à 1°,50. Son stipe, de la grosseur d’une forte canne, est garni de nombreux filaments entre-croisés de cou- leur brun noirâtre. Les feuilles petites, étroites, flabelii- formes, sont portées par des pétioles durs d’une longueur de 90 centimètres. Avec la tige du R. flabelliformis on fabrique des lignes de pêche, des badines, des houssines et des cannes très belles et très solides, qui sont l’objet d’un grand commerce avec l’An- gleterre. R. PYRAMIDATA. — R. pyramidal. BRÉSIL : Gatolé. L’amande du fruit de ce Palmier fournit une huile qui sert non seulement pour l'éclairage, mais encore pour les usages culinaires. R. TRIVIALIS. — R. commun. Cette espèce est originaire de la Cochinchine. Les indigènes se servent des feuilles blanches de ce Pal- mier pour écrire ; préparées dans ce but, elles portent le nom de Sloc rut en cambodgien’et celui de Phchôl lorsqu'on les utilise dans la construction des cases ou paillottes. (A suivre.) Raphia de l’Afrique occidentale, et il est probable que c’est de l'huile extraite de ces noix dont parle le missionnaire. (Note de M. Bernardin, directeur du musée de Melle, Belgique). Il. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. Le Carporama du Muséum. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris vient de s'enrichir d’une nouvelle et très curieuse collection consistant en une série de fruits imités des tropiques et de grandeur naturelle. Chaque espèce est repré- sentée avec la branche portant feuilles et fruits et a dû demander à l'artiste qui a accompli ce travail une patience inouïe et un temps considérable. Cette collection a été formée par un ancien capitaine d'artillerie de marine, M. de Robillard d’Argentelle, qui avait appris, pendant son séjour de plusieurs années en Italie, à manier la cire assez habilement et à faire des reproductions fort exactes. Après un séjour dans l’Inde, puis à Mau- rice, au commencement de ce siècle, 1l donna sa démission à l’arrivée des Anglais dans cette île, et put se livrer, pendant vingt-cinq ans, à son goût favori et exécuta la belle collection qui prit le nom de Carporama. En 1826, le Carporama arriva en France où un publie choisi a pu l'ad- mirer depuis cette époque dans un local disposé à cet effet. Après la mort de l’artiste, cette collection a passé à ses descendants, et aujour- d’hui elle est généreusement offerte à l’État par MM. Leprovost d’Yray et leur parente, Mr° de Bras-de-Fer. Espérons que des offrandes de cette importance engageront l’Admi- nistration supérieure à doter le Muséum de locaux suffisants pour mettre sous les yeux du public quantités de richesses qui restent en magasin faute de place. J. G. Lx grandiflorine, Dans une note, récemment présentée à l’Académie des sciences M. Domingos Freire fait connaître qu'il vient de découvrir un alcaloïde nouveau dans le fruit du Solanum grandiflora var. pulverulentum, appelé vulgairement Fruit de loup dans l’intérieur du Brésil. Ce fruit a la forme d'une très grande poire; sa couleur est verte intérieurement, et son sarcocarpe assez épais, de couleur blanche, pos- sède une odeur vireuse et une saveur amère et désagréable. C’est un poison énergique, et son nom lui vient de ce que les ani- maux qui le mangent meurent promptement. Il est employé empirique- ment dans les localités où il se rencontre pour combattre différentes maladies, surtout en usage externe. M. Freire propose pour ce nouvel alcaloïde le nom de grandiflorine qui rappelle lPespèce qui le fournit, le nom du genre servant déjà à désigner la solanine; il espère que la thérapeitique pourra en tirer parti. Ce 111. BIBLIOGRAPHIE, L'Australie. — Description du pays; colons et natifs, etc., par F. Jour- net, ingénieur des ponts et chaussées. Paris, 1885, J. Rothschild, éditeur, in-8°. Carte. Le voyage d'Australie n’est plus aujourd’hui qu’une promenade de quelques semaines, et cette promenade est instructive autant qu’inté- ressante lorsqu'on la fait avec un guide comme celui-ci. Le vaste continent australien, vers lequel s’est portée l’émigration, avec un extraordinaire entrain, était naguère couvert d’épaisses forêts, dans lesquelles la hache du colon a déjà fait de larges vides : il y avait en 4875 près de trois millions d'hectares en culture, donnant vingt-six millions de boisseaux de blé, et chaque année l’agriculture défriche d’im- menses territoires. La flore est caractérisée par l’Eucalyptus (gum tree) dont quelques pieds ne mesurent pas moins de 100 mètres de hauteur, sur plus de 15 de diamètre à la base. La faune est riche en espèces curieuses ; citons au hasard l’Opossum, le Kangurou, le Casoar, lOrni- thorinque… Si différente que soit l’Australie de l’Europe et par son climat, et par sa flore, et par sa faune, elle s’en est assimilé les produits avec une rare facilité. On est en droit de dire qu’elle doit sa principale et plus sûre richesse aux animaux et aux plantes im ortés par le colon. C'est là un fait considérable au point de vue économique, et de nature à mettre en sérieux embarras les adversaires de l’acclimatation. Après un coup d'œil sur la constitution géologique du pays, l’auteur étudie son organisation politique et ses institutions, son développement industriel et ses exploitations minières, celle de l’or notamment, dont la découverte, en 1849, a imprimé une si vive impulsion au mouvement de colonisation. Depuis cette date, on a traité une quantité de ce précieux métal équivalant à près de 6 milliards de francs. La colonisation en Australie, comme en Amérique, comme partout où l’homme blanc, l’Anglais surtout, s’est établi, a eu pour conséquence immédiate le refoulement, le quasi-anéantissement de l’indigène. On s’est acharné à la dispersion des tribus sauvages. Le whisky n’agissant pas assez vite, on a fusillé les aborigènes « comme des Lapins », dit Pau- teur ; encore un peu de temps, et ils auront complètement disparu ; car la nation qui se plait à s’appeler la plus colonisatrice du monde est aussi celle qui s’assimile le moins les peuples dont elle fait la conquête. À. BERTHOULE. Le Mildiou, son histoire naturelle, son traitement, par le Dr G. Patri- geon; 9 fr. 50. Librairie agricole de la Maison rustique, 26, rue Jacob. On sait que la vigne, qui naguère nous donnait ses récoltes sans autres soins que ceux d’une culture bien entendue, doit être aujourd’hui proté- 4 SÉRIE, T. IV. — Décembre 1887: 50 770 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. gée contre un grand nombre d’envahisseurs qui nous disputent ses pro- duits et compromettent souvent son existence elle-même. Après le phyl- loxera, est venu le mi£DIOu (Peronospora viticola), qui étend chaque jour ses ravages ; mais ici du moins la science n’a pas tardé à trouver des remèdes efficaces, et nos viticulteurs sont armés contre cette terrible maladie. C’est pour les éclairer tout à la fois sur la maladie, et sur le choix et la bonne application du remède, que la Librairie agricole de la Maison rustique vient de publier louvrage de M. le D" Patrigeon. L'auteur a donné du mildiou une description aussi complète que claire. Ses caractères et ses effets y sont nettement indiqués, ainsi que toutes les circonstances qui accompagnent son développement; de nombreuses figures permettent de suivre l’évolution complète du Peronospora et une planche coloriée, d’une remarquable exécution, reproduit avec une fidélité parfaite l’aspect d’une feuille de vigne mildiousée. Après unintéressant historique de la lutte contre le mildiou, l’auteur passe successivement en revue tous les traitements : bouillie bordelaise, solutions simples de sulfate et d’acétate de cuivre, eau céleste, ammo- uiure de cuivre, poudres à base de cuivre, en donnant pour chacun d’eux tous les renseignements dont le viticulteur peut avoir besoin : prépa- ration du remède, son mode d’action, son mode d’application, son prix de revient, ses avantages et ses inconvénients. Une description compa- rative des principaux appareils destinés à l'application des mélanges liquides ou semi-liquides permet aux viticulteurs de faire un choix rai- sonné en parfaite connaissance de cause. L'auteur avait eu souvent l’occasion de constater que certains viti- culteurs confondaient avec le mildiou une autre maladie de la vigne, relativement peu dangereuse, l’Erinose, et en éprouvaient de vives in- quiétudes; d’autres, au contraire, attribuant à l’Erinose ies taches cepen- dant bien caractérisées du mildiou, ne s’apercevaient de leur erreur que lorsque le mal était déjà grand. Pour calmer les inquiétudes des pre- miers, et pour dissiper la fausse sécurité des seconds, l’auteur a cru devoir terminer son ouvrage par une étude comparative de l’Erinose, et mettre sous les yeux des lecteurs une autre feuille de vigne atteinte d’Erinose. On pourra de la sorte faire d’un seul coup la distinction entre ces deux maladies, qui peuvent présenter quelques caractères semblables, surtout au début, mais dont les effets sont d’une gravité bien différente. En somme, l'ouvrage du D’ Patrigeon est un résumé clair et complet de la question du mildiou. NE ee ÉTAT DES DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE du 4% janvier au 31 décembre 1887. DONATEURS Behr (de). Berthoule (Amédée), à Besse (Puy-de-Dôme). Bertoni (le D' Moïse), à Yave- vuyry (République argen- “tine). Bradford. Camboué (le R. P.) à Tanana- rive. Chavagnac (le comte de), à Moulins (Allier). Delisse, à Cannes. Fallou (Jules), à Paris. Gilbert, à Givet (Ardennes). Grapanche,à New-York (États- Unis). Lecler (le D’), à Rouillac (Cha- rente). Leroy, à Oran (Algérie). Mercier (A.), à Saint-Nazaire. Maisonneuve, à Challans (Ven- dée). Mondain, directeur de l’Or- phelinat de la Breille. OBJETS DONNÉS Œufs fécondés de Coregonus albus. Tubercules de Stachys affinis. j Graines diverses de la République argen- une. Œufs embryonnés de Salmonides amé- ricains. Ecorces médicinales ; Aranéides de Ma- dagascar. Graines de Courge olive. Graines de Latanier de Bourbon. Semences de Haricot cerise et de Sco- lyme d'Espagne. Cocons d’Attacus Pernyr. Graines diverses des États-Unis. Plants, de diverses espèces de Bam- bous. Semences de Cajanus Indicus et d'Erio- botrya Japonica. Graines de Carotte de Guérarde. Tubercules de Stachys affinis. Tubercules de Séachys affinis. 7122 SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. DONATEURS OBJETS DONNÉS Mueller (Baron F. von), à Mel- [Graines d'Eucalyptus miniata etautres bourne (Australie). espèces australiennes. Naudin (Ch.), de l’Institut, à [Graines de Cocos australis. Antibes. Partiot, Ministre de France, à |Graines diverses du Mexique. Mexico. Turpin (Mme Vic), à Sillats |Œufs fécondés d’Attacus Pernyi. (Landes). Vilmorin (Henry de), à Paris. [Graines potagères diverses. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS MENTIONNÉS DANS CE VOLUME. AupaP. Sarcelles du Brésil, 590. AUDEVILLE (d’). Pisciculture, 316. AVÈNE (baron d'). Croisement de Ca- nards, 333. BALANSA. Cultures au Tonkin, 589. BARNSBY. Perruche leucotis, 171. — Discours prononcé aux obsèques de M. Coruély, 403. BARON (Raoul). Vache à tête de boule- dogue, 321. BARRAU DE MURATEL (de). — Le Che- vreuil dans le Tarn, 248, 251. — Canard du Labrador, 257. — Le Mulard, 257. — Destruction des Courtillères, 262. — Flore du Tarn, 325. — Rossignol, 334. — Courge de Naples, 388. BERTHOULE (Amédée). — Rapport sur les récompenses, L\. — Migrations sous-marines, 48, 97. — Léporides, 117, 389. — Autruches, 182. — Hirondelle, 334. — Les écoles de pisciculture, 397. — Sur l’ensilige des fourrages, 397. — Étude sur le vignoble tunisien, 524. Bibliographie. — La Ramie. par E. Frémy, 63. —— Éleveur d'oiseaux, ou l'art de l’oi- selier, par M. G. Schmitt, 125: — Laïtcrie. Beurre et fromage, par M. Maigne, 125. — Guide pratique du garde-chasse, par Ernest Bellecroix, 129. — Les aninaux de la France, par À. Bouvier, 196. — Aviculture. Les Passereaux, par le marquis de Brisay, 197. — Manuel du vigneron en Algérie et en Tunisie, 198. — Précis d'anthropologie par MM. Abel Hovelucque et Georges Hervé, 263. — L'art de la soie. Les soies, por M. Natalis Rondot, 339. — Herbages et prairies naturelles, par A. Boitel, 398. —. La femme, par le D' Thulié, 461. BERTHOULE (Amédée). Les animaux nuisibles, par A. de la Rue, 463. — A travers la Tunisie, par Léopold Baraban, 591. — L'évolution de la morale, !par Ch. Letourneau, 718. — L'Australie, par F. Journet, 769. BERTONI (D'). Sur quelques végétaux argentins, 440. BIELER. Ramie, 381. BLAAUW (F.E.) Surles Antilopes gnous et autres animaux, 536. BouCHAUD DE Bussy (comte de). Cul- tures diverses, 317. BRoCCHI (D° Paul). Pêche de la Sar- dine, 48. — Léporides, 179. — Observations surla pisciculture dans la Haute-Vienne, 349. — Silures, 393. BRONCKHORST. Pigeons voyageurs, 254. BuTTIN. Piseiculture, 315. CAMBOUÉ (le R. P.). Aranéides utiles et nuisibles de Madagascar, 305, 586. — Landemy, 653. CARBONNIER. Pisciculture, 244. GAZENOVE (de). Introduction du Dah- lia, 083. CHAPPELLIER. Camassie, 195. — Conservation des Stachys, 388. — Semis d’ignames, 395. CHAVAGNACG (comte R. de). Don de graines de Courge olive, 324. CLARTÉ. Le Stachys affinis, 241. — Le Goumi du Japon, 655. CLOQUET (Jules). Séances des sections. — Procès-verbal du 15 mars 1887 332. CRÉPIN. Sur’ la Caille de Madagas- car, 240. CRETTÉ DE PALLUEL. Disparition du gibier, 392. DANNEVIG (capilaine). Pisciculture, 53. DARESTE (D' C.) Le rôle de la science dans l’acclimatation, 201. — Race natos, 322. — Embryogénie chez les insectes, 382. 114 DARESTE (D' C.). Exposition d’un plan d'expériences, 408. DARUTY DE GRANDPRÉ. Téosinté, 456. DAYVRILLON. Cygne à cou noir, 381. Decroix. Chèvre d’Angora, 389, 390. — Mouton Mérinos, 389. — Les Sauterelles en Algérie, 678. DELAURIER aîné. Educations d'oiseaux exotiques faites à Angoulême, 89. DELISSE. Don de graines de Lata- nier, 655. DELLOYE (E.). Cerfs nains de la Chine, 97. Du | GRÈS. Les Chevreuils dans le Tarn, 251. DupouEr. Insectes nuisibles, 454. DuRaAND. Chèvre d’Angora, 380. Duvaz. Reproduction de la Perruche souris, 187. ÆSTERNO (comte d’). Séances des sections. — Procès-verbal du 8 février 1887, 251. — Élevage du Mouton, 252. FALLOU (Jules). Antheræa Pernyi, 194, 922: — Lasiocampa Otus, 259. — Daikon, 261. — Étude sur la production artificielle des Lépidoptères anormaux, 499. FRÉMY (de Loches). Tragopans, 43. FuzieR-HERMAN. Sur les Moutons chi- nois prolifiques, 62. GAUCHER (Louis). Le Pacanier en Algérie, 181. GEOFFROY SAINT-HILAIRE (Alb.). Allo- cution prononcée à la trentième séance publique, XIII. — Situation financière du d’Acclimatation, LXXXI. — Sériciculture, 121. — Installation du nouveau bureau, 131. — Dépôt de documents, 172, 249. — Piège annamite, 190. — Viande d’Autruche, 243. —- Travaux de M. Paillieux, 249. — Naissance bipare de Cerf cochon, 315. — Domestication du Lièvre, 331. — Cervidés, 332. — Hybridation, 332. — Reproductions au Jardin, 333, 391. Jardin 1: SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. GEOFFROY SAINT-HILAIRE (Alb.). Va- riations du plumage, 385. — Disparition du gibier, 392. GERMAIN (Rod.). Aperçu sur la Cochin- chine française au point de vue de la faune générale, 135. — Campine dorée, 583. Goory (Ed.). Élevage d'oiseaux, 180. GRAPANCHE. Don de graines des États- Unis. GREEN (Seth). Pisciculture aux États- Unis, 55. GRISARD (Jules). — Procès-verbal de la trentième séance publique, XIII. Séances générales. — Procès-verbal du 18 février 1887, 186. — du 4 mars — 9242. — — du 18 mars — 9251. — — du 1% avril — 315. — — du a rie" 393; — _ du 6 mai — Si) — —_ du 20 mai — 383. — — du 3 juin — 453. Séances des sections. — Procès-verbal du 4janvier 1887, 122. — — dul‘février — 175. — — du 8 mars — 961. — — du 5 avril — 287. — — du 10 mai — 394. — Carabassette du Pérou, 49. — Fourmi à miel, 121. — Naphtaline contre l’altise, 122. — Noyers d'Amérique, 251. — Envois du R. P. Camboué, 320. — Rusticité du Chamærops, 381. — Spinovitis Davidi, 394.. — Quinquina en Australie, 717. — Le Carporama du Muséum, 768. — La grandifiorine, 768. Bibliographie — Flore pittoresque de la France sous la direction de J. Roths- child, 525. — Guide pratique de reboisement par par M. Rousseau, 720. — et MAXIMILIEN VANDEN-BERGHE. Les Palmiersutiles et leurs alliés, 357, 504, 554, 684, 731. GUERNE (Jules de). La Commission d’études scientifiques des mers allemandes, 210. HELLO (Z.). Culture d’Eucalyptus, 319) TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. Huet. Liste des espèces connues et décrites dans la famille des Anti- lopes, 65, 265, 465. — Naissances, dons et acquisitions du Muséum, 85, 993. — Léporides, 117, 118, 187. — Cervidés, 331. Joy (E.). Séances des sections. — Procès-verbal du 14 déc. 1886, 118. LANTz (Aus.). Mammifères et oiseaux de la Réunion, 657. LATASTE (Fernand). Catalogue des Mam- mifères de Barbarie, 50. — Léporides, 117, 178, 179. — Cervidés, 332. — Hirondelle, 334. — Observations sur le Bull-dog, 455. LAUMONIER (D'). Immigration de Chi- nois et Japonais, 587. LECLER (D'). Don de Bambous, 188$. LEFEBVRE. Pisciculture, 327. LEGRAS. Râles de Nossi-Bé, 584. LEROY (d'Oran). Cajanus Indicus et Vignes de Chine, 46. — Néflier du Japon, 589. Mac DonaLp. Échelle à Saumons, 94. MAGAuUD D'AUBUSSON. Catalogue rai- sonné des Oiseaux qu'il y aurait lieu d’acclimater et de domesti- quer en France, 147, 337, 424, 599; 721. MAILLES. Grenouille-Bœuf, 119. — Ténébrions, 121. . — Léporides, 177, 118, 179. — Sur quelques Lézards, 195. — Hybrides, 253. — Hérisson du désert, 256. — Acclimatation et domestication de quelques rongeurs de la famille des Muridés, 281, 416. Séances des sections. — Procès-verbal du 14 décembre 1886, | Le du?22 décembre, 119. du28 décembre . 120. du 11 janvier 1887, 1992. du 19 janvier, 192. — du 8 février, 256. du 16 février, 258. du 15 mars, 331. du 23 mars, 386. du 29 mars, 387. du 3 mai, 293. 14) MaïREr (A.). Note sur les Antilopes naines, 238. — Pigeons couronnés, 653. MAISONNEUVE. Sur le Stachys affinis, 319. MaArHEy. Sur ses cultures, 189, 588. MÉNARD (Saint-Yves). Rapport de la commission de comptabilité, LXXIV. — Léporides, 118, 178. — Hybridation, 184. — Naissance d’un Tapir, 250. — Race ñatos, 322. MERLATO (Lucien). Un mot sur l'élevage des Autruchons en Algérie, 1. MicHAux. La pisciculture aux Mer- chines, 193, MonDaIn (l’abbé). Stachys affinis, 41. MOoNTLEZUN (comte A. de). Notes sur les Palmipèdes lamellirostres (genre Oie), 540, 660, MunraDAs (K.). Rapport sur l’établis- sement de pisciculture de Piedra, 493. NaAupiN (Ch.). Dons de graines de Cocos australis, 56. — Lettre sur l’acclimatation, 245. — Ferula et Scorodosma, 588. — Éducation d’Attacus Pernyi, 716. NELSON-PAUTIER. Elevages d’oiseaux, o1. Noter (Raphaël de). Sur quelques arbres fruitiers et plantes offici- nales exotiques à acclimater en Algérie, 32, 228. OLLIVIER. Instinct des oiseaux, 390, 392: PAILLIEUX (Aug.). Haricot du Cap, 122. — Un désidératum, 166. — Sur la Camassie comestible, 195. — Vin du Chili, 195. — Le Stachys dans le commerce, 225. — Cultures expérimentales en 1886, 298. — Stachys tuberifera, 394. — Floraison d’Ignames, 395. — Camassie comestible et Accoub de Syrie, 446. — Sur une nouvelle plante fourragère, 019. — La Scorzonère délicieuse, 636. PARTIOT (Gaëtan). Haricot du Mexique, 323. PAYS-MELLIER. nides, 582. Nycterentes procyo- 776 PicHor (P. Amédée). Rapport sur les travaux de la Société en 1886, XVI. Extraits des procès-verbaux. — Séance générale du 10 décembre 1886, 43. — Discours prononcé aux obsèques de M. Cornély, 406. QUATREFAGES (de). Influence domestication, 58. — Installation du nouveau bureau, 129. — Piège malais, 191. RATHELOT. Haricot du Cap, 122. — Pisciculture, 176. RAVERET-WATTEL, de la Séances du Conseil. — Procès-verbal du 22 juil. 1887, 582. 30 septembre, 652. — Rapport sur les Expositions inter- nationales de pêche d'Edimbourg et de Londres, 9. — Eucalyptus globulus, 48. — Travaux des sections, 49. — Échelle Mac-Donald, 54. — Pisciculture, 58, 172, 190. — Nouveaux renseignements sur l’é- tablissement de pisciculture de Gremaz (Ain), 290. — Echelle Mac-Donald, 320. — Pullulation du Lapin en Australie, 326. RIVOIRON, Corégones, 259. ROCHEMACÉ (de la). Cultures diverses, 218. ROMANET DU CAILLAUD. Signale diver- ses études, 324. Rousse (Alfred). Perruches discolores, 41. SAHUT. Résistance des végétaux au froid, 654. SCEY DE BRUN (marquis). Truite des lacs, 50. SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION. SÉDILLOT (Maurice). Séances des sections. — Procès-verbal du 25 janv, 1887,194. du 1% mars, 239. SERRIN. Carya olivæformis, 581. THÉRY (André). Note sur une Physalie trouvée à Dunkerque, 162. TRÉMEAUX (Maurice). Séances générales. — Procès-verbal du 24 déc. 1886, 49. du 7 janvier 1887, 171. MN du 21 janvier — 174. = — du 4 février — 180. TROUETTE. Acclimatalion à Ja Réunion, 4951. VACHER. Pisciculture, 243, 955. VAILLANT. Salmo quinnat, 386. — Fondation d'un prix pour l’étude des eaux, 286. — Silure d'Amérique, 392, 393. VANDEN BERGHE. Voy. GRISARD. VILMORIN (de). Don de graines pota- gères, 9388. — Lespedeza striata, 394. VILMORIN-ANDRIEUX. Sur de Mandchourie, 325. VinsoN (Aug.). Quinquina à la Réunion, 175. — Sur les Colombes des Mascareignes, 640. : — Téosinté, 654. WAILLY (Alfred). Notes sur les Bom- byciens séricigènes élevés à Lon- dres en 1885, 111. le Riz sec Bibliographie. X**#* La comptabilité du fermier, par MM. le vicomte de Hédouville et Amédée Nicolle, 64. — Le Mildiou, par Le D' G. Patri- geon, 769. ZeiLLER. Limite de végétation des plantes exotiques, 587. FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. INDEX ALPHABÉTIQUE DES ANIMAUX MENTIONNÉS DANS CE VOLUME. GÉNÉRALITÉS. Destruction du ver blanc, 2:2. Échelle à saumons, 54. Éclosion artificielle, 324-395. Embryogénie des insectes, 382-383. Faune de la Éochinchine, 135. Gibier, 391-312) Hybrides et métis, 184-185, 253-254, 332-333. Influence de la domestication, 58-59. Mammifères, 50-51, 85-88, 593-5)6. Oiseaux, 51-53, 87, 5)6-598. Pêche chez les Annamites, 142-144. Pièges, 144-145, Pisciculture, 9-31, 944-245, 219, 290-2)7, 320-3 396-397, 493-498. Actias Luna, 113-116. Adenotu, 411. Æpyceros, 419. Aigocerus, 480-481, 483. Altise, 122, Ammoperdix, 634-635. Anlheræa, Noy. Attacus. — mylitta, 113. Antilopes, 65-84, 238-239, 465-492, 536-937, 539. Aranéides, 305-314, 586. Arctomis bobac, 539. Argus, 299-603. Atlacus Pernyi, 111-113, 194-195, 322- 323, 116-717. — Yama-mai, 111-113. Altus, 307-308. Autruche, 1-8, 182-183, 243. Buffle, 86 87. Bull-dog, 453-454. Cabri, 657. Caille, 240-241, 659, 723-798. Campine dorée, 583-584. Canard, 257, 538. Canna, 471. Capra, 467-468. Cat fish, 392-393. Cepha'ophus. 277-280, 465-166, 467, 488-489, 490. Cerf, 57, 385, 593-594. Cervidés, 331-332. 265-280, 146, 190, 09, 97-08, 123-124, 179, 176, 190, LOIL. 21, 327-329, 349-356, Chanteur à gorge rouge, 90. Cheval, 173-174, 657. Chèvre, 173, 256. — d’Angora, 380, 389-390. — sauvage, 172. Chevreuil. 248, 251-259. Chien, 453-454. Cigogne, 391. Co ombes, 384-385, 640-651. — grivelée, 95-96. — Lumacheile, 94. — lophotès, 95-56. — marquetée, 91. — poignardée, 90, 95. Coq, 608-611, 617-627. Corégone 195, 259. Crescerelles 391. Crossoptilon, 94-95. Cryplonix, 614 615. Cyanorhamphus, 89, 90, 91, 93-94. Cygne à col noir, 381. Damalis, 474-475. Diamant d'Australie, 96. Écrevisse, 244. Élan, 88, 265-266, 471. Eleotragus, 83. Epeira, 305-307, 586. Eperonnier, 93, 490-433, 604-605. Erinaceus deserti, 51. Euplorome, 424-428, 436-439. Faisan d'Elliot, 89. 718 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. Faisan Ho-ki, 180-181. Fourmi à miel, 121, 195. Francolin, 613-614, 635, 659, 721- 193. Galloperdrix, 630-634. Ganga, 729-733. Gasterocantha, 307. Gazella, 64-66, 76, 77-80, 269. Geophaps scripta, 91. Gerbillus, 417-493. Goura, 653. Grenouille-bœuf, 119-120. Gros-bec, 658. Guevei, 466-467. Hemileuca, 111. Hérisson, 51, 256. Hippotragus Bakeri, 66. Hirondelle, 334. Ibis, 334, 391. Insectes nuisibles, 454-455. Kobus, 85, 271, 477, 593. Lacerta, 193-194. Lagopède, 736-737. Lapin, 187, 326-397. Lasiocampa Otus, 259-261. Lépidoptères anormaux, 499-503. Léporide, 117-118, 177-179, 192, 389. Lézard, 193-194. Lièvre, 187, 331, 657-658. Lophophore, 428-429. Martin, 658. Mazama, 492. Menavoude, 309-314. Meriones, 288-289, 416-417. Milan royal, 391. Morue, 54. Mouton, 62, 252-253, 389-390. Muntjac, 85, 593. Muridés, 281-289, 416-495. Mus, 282-988. Myrmecocystus melliger, 195. Nesotragus, 84. Nestor, 385. Nycterentes procyonides, 582-583. Oie, 540-554, 660-677. Ortalide, 91-93. Paon, 606-607, 627-630. Papangue, 658. Perdrix, 150-155, 433-435, 612-613. Perruche, 385. — alpinus, 93-94. —- discolores, 44-45. — à front pourpre, 89-90, 91. — leucotis, 171. — souris, 187-188. Physalie, 162-165. Pie-grièche, 658. Pigeon couronné, 655. — voyageur, 254. Pingouin, 333. Pintade couronnée, 181. Poisson-chat, 316. Poule, 583-084. Râle de Nossi-Bé, 584-585. Rheinharte ocellé, 337-348, 430. Rossignol, 334. Sakpha de Hodgson, 155-156. Sakondry, 306. Salmo fontinalis, 243-214. — quinnat, 386. — salar, 386. Sarcelle du Brésil, 590. Sardine, 48-49, 97-110, 258-259, 316- 317. Saumon, 9-22. Sauterelle, 678-683. Silure, 392-393. Singe, 58. Spheniscus demercus, 333, 391. Strepsiceros imberbis, 76. Syrrapte du Thibet, 156-161. Tangue, 658. Ténébrion, 121. Tétragalle, 147-150, 733-736. Tétras, 738-740. Tragelaphus, T4, 83, 975-271. Tragopan, 43-44, 181, 429-430. Truite, 22-31, 55, 176, 177, 255, 315- 316. Turnix, 615-616, 728-729. Vers à soie, 56, 111-116, 121, 387, Vache suisse, 321. — ñatos, 321-322. , Zosterops, 658-659. . FIN DE L'INDEX ALPHABÉTIQUE DES ANIMAUX. INDEX ALPHABÉTIQUE DES VÉGÉTAUX MENTIONNÉS DANS CE VOLUME. GÉNÉRALITÉS. Ensilage des fourrages, 397. Acacia Angico, 444. Acanthophæmix, 359-360. Accoub, 450-452. Acrocomia, 360-362. Aiphanes, 362. Aralia cordata, 395. Areca, 363-366. Astrocaryum, 367-371. Altalea, 312-376. Bactris, 316-379. Bambou, 188, 318. Bardane, 188-189, 262, 588-589. Bignonia, 414-445. Boehmeria, 252. Borassus, 504-507. Brahea, 508. Café Bonpland, 445. Cajanus Indicus, 46. Calamus, 508-516. Calyptronoma, 516-517. Camassie, 195, 446-450. Carabassette, 49, 388. Carya, 251, 587. Caryota, 517-520. Ceratolobus, 521. Ceroxylon, 521-598. Chamædorea, 593. Chamaærops, 189, 261, 262, 318, 388, 555-558, 586-587, 654-600. Cinchona, 175, 570, 717. Citrus triptera, 318. Cocos, 56, 558-573. Cola acuminata, 457-158. Copernicia, 513-578. Corypha, 681-686. Courge, 324, 388. Crosne, 122, 227. Voy. aussi Stachys. Cucumis, 299-300, 388. Cucurbila, 445. Cyclanthera, 300, 443. Dahlia, 588. Daikon, 261. Desmoncus, 686-687. Dictyosperma, 687. Dioscorea, 395. Diplothemium, 687-688. Elæagnus, 655-656. Elæis, 689-692. Eucalyptus, 48, 318-319, 382, 655. Eugenia, 443. Euterpe, 692-693. Ferula, 588. Fougère, 581. Gaussia, 694. Geonoma, 694-695. Goumi du Japon, 655-656. Gouavira, 443-444. Grosse Anguine, 303-304. Guilielma, 695. Gynocardia odorata, 458. Haricot du Mexique, 323-324 — beurre du Mont d'Or, 388. — du Cap, 122. Horovy, 320. Hyophorbe, 696. Hyospathe, 697. Hyphæne, 697-698. Iguame, 39. Jpomæa, 166-170, 301-303. Iriartea, 698-699. lriartella, 700. Jubæa spectabilis, 654-655, 700-701. Juglans nigra, 251. Kumara, 166-170. Landemy, 320, 653. Latania, 659, 701-703. Leopoldinia, 103-704. Lepidococcus, 104-705. Lespedeza striata, 394, 519-581. Licuala, 105-706. Linospadix, 106. Livistona, 106-709. Lodoicea, 109-710. Loxococcus, 711. Maïs, 250. Malpighiacées, 32. Manicaria, 111-7192. Manioc, 458-460. 780 SOCIÉTÉ NATIONALE Maurilia, 112-715. Mazximiliana, 141-742. Mélastomacées, 32. Méliacées, 32-33. Melon, 182. Ménispermées, 33. Metroxylon, 142. Monimiacées, 33, Morenia, 142-743. Moringées, 33 34. Musacées, 31-35. Myricacées, 59. Myrsinées, 50. Myrtacées, 35-37. Nannorops, 143. Néflier du Japon, 9589. Nyctaginées, 31. Ochnatées, 37. Œnocarpus, 143-745. Oliniées, 317. Ombe.lifères, 38. Oncosperma, 145-746. Orchidées, 182. Oreodoxza, 146-748. Oxalidées, 38. Pacanier, 181, 189, 317-318. Pachyrrhizus, 301. Palmiers, 357-379, 504-525, 554-5178, 684-715, 741-767. Pandanées, 38. Papayacées, 38-39. Passiflorées, 39. Phaseolus, 300-301. Philodendron, 444. Phœnicophorium, 748. Phœnix, 148-158. Pigafetta, 158-159. Pinanga, 159. Pipéracées, 39. D'ACCLIMATATION. Plectocomia, 759. Polygalées, 39-40. Polytoca bracteata, 589-590. Protéacées, 40. Prilchardia, 160. Quinquina, 175, 717. Ramie, 63-64, 262, 381. Raphia, 160-766. Rhamnées, 40. Rhapis, 761. Rhizobolées, 40. Riz, 325, 442-443. Rosacées, 40. Rubiacées, 41-42, Ruellia indigotica, 324. Santalacées, 42. Sapindacées, 228-229. Sapotacées, 229-239, Scorodosma, 588. Scorzonère, 636-639. Simaroubées, 232-234. Solanées, 234-235. Solanum, 303-304, 798. Stachys, AT, 122, 184, 225-227, 241, 318, 320, 388, 394. Sterculiacées, 235. Strracées, 239. Téosinté, 456, 457, 589, 654. Térébinthacées, 236. Ternstræmiacées, 236. Tiliacées, 235-236. Trapa, 394. Trichosanthes, 298-299. Verbénacées, 236-937. Vigne, 46, 195, 394, 524. Violariées, 237. Vitex, 444. Zantihoxylées, 237. Zingibéracées, 237. FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE DES VÉGÉTAUX. TABLE DES MATIÈRES DOCUMENTS RELATIFS A LA {SOCIÉTÉ. Organisation pour l’année 1983. Conseil d'administration .............. RE RDC EE EL \ Délégués de la Société en Nrance et à Fer he bodocousbovdose VII Commission de publication................. babe do 0e doi0 Le HD.2 CLS NII — iles Cnenilis: 5 sdocscotoccasoscogoovse ut DOTDT0O NÉE VII — des finances........ STONE oo TE en DE D A VII — MÉdICAle RE EE Re re rec e. D 0 0000 0m A00U EU ao Lolo © VIII — permanenterdesirécoMmpenses nee cer -rc crc -te VIII Bureaux des sections................... 006000007800 00 00 10108 J8.Jb 400 VIII Trente et unième liste supplémentaire des Me nb CHI NT DAC à IX TRENTIÈME SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION Procès-verbal de la séance tenue le 10 juin 1887.................... XIII Prix extraordinaires encore à décerner. DERORAINIÉS Rene Lt halte tetes ateten teens dat ele aete lee enter te slot XVI Prix de 1000 ftanes fondé Dee fa MÉMBÉRENDER RE UE rrR ec XVI — perpétuel fondé par feu M®° GUÉRINEAU, née > DÉRAR ANNE XVII Primes fondées par feu M. AGRON DE GERMIGNY............. XVII Première section. — Mammifères.................. Hacodovacocosasc 0 XVIII Prix perpétuel fondé par feu M®° DUTRÔNE, née : Fanon Htatele XIX Deuxième section. — Oiseaux................... a a dl anne ete Da XXI Prix fondés par M. Georges MATHIAS.......:.............\ XXII Troisième section. — Poissons, crustacés, ete.....,.................. XXV Datraciensie re 2e contient ecer e AE lt cite XXV Poissons......... NN en eV Le AE av AN Ne XXV MONTE ST oconsconanas toc Odeboo0v ee 0e opebae ue XXVII CARS sooosoceocerboënee Do De SUD E EU 000 EN D MER XXVIII Quatrième section. — Insectes......... ..... EN DS ER AS 00 LCR SÉLICICUIEULE EE eee de des ee RÉTOOS EU OES XXVITI RDICHITUTE= EEE EE CEE CE HOUR DOS UD MERE SAC DS ÉD CDD XXX Cinquième section. — Végétaux................,..,........, 20096 0 XXX Prix fondé par M. GODEFROY-LEBEUF............... 203096 ac XXXI Discours prononcés à la séance. A. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. — Alloculion................ 59390906 XIII AMÉDÉE PicOT.— Rapport annuel sur les travaux de la Société en 1886. xxxv 782 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. AM. BERTHOULE.— Rapport au nom dela Commission des récompenses. LV Saint-Yves MÉNARD. — Rapport au nom de la Commission de compta- bilité, “exercice 1885... 100... ne ne ee ELE à AS AU ERe LXXIV GÉNÉRALITÉS. A. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. — Situation financière du Jardin zoolo- dm dAcolmaaitnoscasoooosonconsooccoooaooooodongasous 000 LXXVII HuET. — Naissances, dons et acquisitions du Muséum............. 89, 093 Liste des cheptels attribués par la Commission en 1887............. 127 Installation du mouveau Bureau ee Fee ELLE ELEC TOC PLU EE 129% Rodolphe GERMAIN. — Aperçu sur la Cochinchine française au point demuerdelataunelénentle REC E TELE CEE LE CCE PTE CCC 135 DARESTE. — Le rôle de la science dans l’acclimatation......... SAS 201 — Exposilion d’un plan d'expériences ............................ 408 Jules DE GUERNE. — La commission. d’études scientifiques des mers allemandes a Rielee 2x 0e en 2e M RSR EE RER Cr 210 M Joseph IMACORNÉL VE: EN EE Ne RE RARE ER 401 TROUETTE. — Acclimatalion à la Réunion.............,............ 457 CHEPTELS. — Règlement et liste des animaux à distribuer en 1888... 529 Aug. LANTZ. — Sur les Mammifères et les oiseaux de la Réunion .. 657 PREMIÈRE SECTION. — MAMMIFÈRES. FuzIER-HERMAN. — Sur les Moutons chinois prolifiques.............. 62 Huer. — Liste des espèces connues et décrites dans la famille des An Seed ii oo dada dedasa D RE 65, 265, 465 Al. MAIRET. — Note sur les Antilopes naines....................... 238 MaAïLLES. — Acclimatation et domestication de quelques rongeurs de latfamilledes Muridési ire Mo RL rer ARRET ERA re 281, 416 F.-E. BLAAUW. — Sur les Antilopes Gnous et divers animaux.......... 930 DEUXIÈME SECTION. — OISEAUX. Lucien MERLATO. — Un mot sur l'élevage des Autruchons........... 1 DELAURIER aîné.— Éducations d’oiseaux exotiques faites à Angoulême. 89 MAGAUD D’AUBUSSON. — Catalogue raisonné des espèces d'oiseaux qu’il y aurait lieu d’acelimater et de domestiquer en France: 147, 337, 424, 599, 721 CRÉPIN. — Sur la Caille de Madagascar. ............. PR ES DA 240 Comte de MonTLEZUN. — Note sur les Palmipèdes Lamellirostres (SeNTeMOIE) EPP REP ARC EEE EC CU LUCE PEU 940, 660 Aug, VINSON: — Sur les Colombes des Mascareignes..…...:.......... 640 TROISIÈME SECTION. — POISSONS, CRUSTACÉS, ETC C. RAVERET-WATTEL. — Rapport sur les expositions internationales de péche dédimboursetdeiLondies "2 "t CR RSR RS .9 TABLE DES MATIÈRES. 783 GC. RAVERET-WATEL. — Nouveaux renseignements sur l'établissement deRDiseculiurendeN remain) EEE CNET REIN Am. BERTHOULE. — Les migrations sous-marines (Sardines).......... DE SEC OTESRE DIS CICULEUTE PE TRE CN IA NENNIERrC MicHAUX- — La pisciculture aux Merchines.............."........ André THÉRY. — Note sur une Physalie trouvée à Dunkerque........ Paul BRoccar. — Observations sur la pisciculture dans la Haute-Vienne. MUNTADAS. — Rapport sur l'établissement de pisciculture de Piedra.. QUATRIÈME SECTION. — INSECTES. Alfred WAILLY. — Notes sur les Bombyciens séricigènes élevés à Londres EE Déc c oovvooocovcobouebobéobobostcocouonrcurobococp0000opo Le R. P. CAMBOUÉ. — Aranéides utiles et nuisibles de Madagascar... J. FALLOU. — Étude sur la production artificielle des Lépidoptères PORTER, acoophsoco bee EL ORDRE OC OT PDO DEAD E. DECROIX. — Les Sauterelles en Algérie. ........................ NAupiN. — Éducation d’Aftacus Pernyi à Antibes.................... CINQUIÈME SECTION. — VÉGÉTAUX. Raphaël DE Noter. — Sur quelques arbres à fruits et plantes officinales exotiques à acclimater en Algérie................ AE EU PAIE O4) AURA EPTEUXe AUNNUESIdér AU eee Le otre — Le Sirdus dense comes esse ao 0eme ee — Cultures expérimentales en 1886............................... — La Camassie comestible et l’Accoub de Syrie..............,...... — Premiers renseignements sur une nouvelle plante fourragère...... APS Conzonere déliCIeUses MA MAN MR nana ele à Mabialee eaele Dee va Jules GRISARD et MAX. VANDEN-BERGHE. — Les Palmiers utiles et leurs AE: à 8 à L'ERÉP IST PRO ER DR RER CPR NOE 301, oÙU4, 5954, 684, OUI AUINA ENT AUS ÉTAIT ER Eee seen anse ME CANDORAMATAUEMUSEUM EE Eee esse ce — La grandiflorine... ..... Doodbépoooscioococo so oc bdbocensreuo Ain. BERTHOULE. — Sur l’ensilage des fourrages.................... — Étude sur le vignoble tunisien.......................... o0o00e D: Moïse BERTONI. — Sur quelques végétaux de la République argen- EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. SÉANCES GÉNÉRALES. - 10—24 décembre 1886........ AO AOMIEMSRNMArS MSC ET ET CE. HANIELMISS0 EE CET 7 LE IÉEMEN 1 0] RER D ne AAA DONS Et EP en la 1H ÉMIES rSNRER TEE eo 180 CARMEN tree Ni ..1.. 1808) B20RE ALERT Li ITS PRE MP OP OMC 249 DUO Ne ce 111 309 499 678 716 228 166 225 298 446 919 636 141 717 768 768 397 924 440 784 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION. SÉANCES DU CONSEIL. SÉANCES DES SECTIONS. 14 décembre 1886 ........ MMS MIMÉEBNaTs ES STEP ERA E 259 22 — AN MO ce 119 8 — LE HO Ee RENE PNR 261 28 — En ME EE 120 | 15 — LS RE 331, 322 4 janvier 1887 ............. 192 | 923 — RU AU à 380 1 — Re es 192 | 29 — ee 387 19 — ES GE pe En NOR Le PAR ROSE TIR EE RE SO Le doc 381 25 — LÉ S AA LA Ent 194 | 19 — Le 389, 390 LENÉVRIERS ENS ENNR AIRIENTE 195 | 27 — TE Re 392 8 — A RE 256, 257 3 mai 18 SARA en POS 393 16 — CE ACTE ER 258 | 10 — D et TE 394 BIBLIOGRAPHIE. Am. BERTHOULE. — La Ramie, par E. Frémy................ ie GR 63 — Éleveur d'oiseaux ou l'art de l’oiselier, par M. Maigne............ 125 — Guide pratique du garde-chasse, par Ernest Bellecroix............ 125 — Les animaux de la France, par A. Bouvier...................... 196 — Aviculture. Les Passereaux, par le marquis de Brisay............. 197 — Manuel du vigneron en Algérie et en Tunisie, par B. Gaillardon. .…. 198 — Précis d'anthropologie, par Abel Hovelacque et Georges Hervé... 263 — [L'art de la soie. Les soies, par M. Natalis Rondot............... 39 — Herbages et prairies naturelles, par A. Buitel.................... 398 — La femme. Essai de sociologie physiologique, par le D° H. Thulié. 461 — Les animaux nuisibles, par A. de la Rue........................ 463 — A travers la Tunisie, par Léopold Barraband..................... 991 — L'évolution de la morale, par Ch. Létourneau................... 118 — L'Australie, par F. Journet.....… CIO OO DO D ue Ô 760 J. GRISARD. — Flore pittoresque de la France, sous la direction de JR OTRSCMIA EE RE ER cher ep EC CRUE 929 — Guide pratique du reboisement, par M. Rousseau............... 120 X. — La comptabilité du fermier, par MM. le vicomte de Hédouville et AMÉdEe NICOLE ERA EEE EE RENE EEE TEE HRUOD BAR One D ben nor 64 — Le Mildiou, par le D’ G- ‘Patrigeon PE A D RME AUS 169 ARS 0060080 MAS OS D ae NO LL à 264, 400, 696 Ouvrages offerts à la Société..... 15. 48, 50, 50, 98, 60, 199, 400, 464, 598, 592 FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. Le Gérant : JULES GRISARD. Paris. — BOURLOTON. — Imprimeries réunies, À, 2, rue Mignon, 2. TRENTE-QUATRIÈME ANNÉE. LL. 3, ‘pee à Pi MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE Fondée le 10 février 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 4855 4 SÉRIE — TOME IV N° 4. — Janvier 1883 ZE SOMMAIRE I. Travaux des membres de la Société. MM. Lucien MERLATO. — Un mot sur l'élevage des Autruchons en Algérie GC. RAVERET-WATTEL. — Rapport sur les expositions internationales de pêche dé’dimbourg et de Loudres (suite) RAPHAEL DE NOTER. — Sur quelques arbres fruitiers et plantes offici- nales exotiques à acclimater en Algérie AI. Extraits des procès-verhaux des séances de la Société. P. A. PICHOT. — Séance générale du 10 décembre 1886 MaAukice TREMEAU. — Séance du 24 décembre 1886 Ouvrages offerts à la Société III. Faits divers et extraits do correspondance. EUZIER-HERMAN. — Sur les Moutons chinois prolifiques LV. Bibliographie. AM. BÉRTHOULE. — La Ramie, par E. Fremy La Comptabilité du Fermier, par MM. le vicomte de Hedouivile et Amédée Nicole AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE LILLE, 41, À PARIS AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- - plaires au bureau de l’Administration, rue de Lille, 41. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articies insérés dans son Bulletin. Librairie agricole de la Maison rustique, rue Jacob, 26, à Paris ss ane] REVUE HORTICOLE {sv FONDÉE EN 1829 PAR LES AUTEURS DU BON JARDINIER Rédacteurs en chef: MM. E.-A. CARRIÈRE et Ed. ANDRE La Revue horlicole indispensable, poura bonne tenue des jardins et des serres, traite spécialement toutes les questions d'horticulture.— Paraît le 125 et le 16 de chaque mois par livraison grand. in-8 de 82 pages à deux colonnes, avec une magnifique planche coloriée et des gravures noires, et forme chaque année un beau vôiume grand in-8 de 576 pages avec 24 planches coloriées et de nombreuses gravures. Pour la France et l’Union postale : Un an : 20 fr.; — six mois: 10 fr. 50 Pour les autres pays: Un an: 25 fr. GES La Librairie agricole de la Maison Rustique envoie franco à toute personne qui en fait la demande son catalogue.le,plus récent. 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Extraits des procès-verbaux des séances de la Société. CH. MAILLES. — Séances des 14, 22 et 28 décembre 1886.. 117, 119, 120 E. JOLY. — Séance du 14 décembre 1886 118 JuLEs GRISARD. — Séance du 4 janvier 1887 III. Faits divers et extraits de correspondance. MICHAUX. — La pisciculture aux Merchines IV. Bibliographie. 1. Eleveur d'oiseaux ou l’art de l’oiselier, par M. Georges SCHMITT. — II. Laiterie. Beurre et fromage, par M. MAIGNE, 125. — Guide pratique du garde-chasse, 125. Liste des cheptels attribués par la Commission en 1887 AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE LILLE, 41, À PARIS AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- plaires au bureau de l'Administration, rue de Lille, 41. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. Librairie agricole de la Maison rustique, rue Jacob, 26, à Paris te OM D'AGRICULTURE PRATIQUE Fondé en 1837 par Alexandre BIXIO RÉDACTEUR EN CHEF : M. EDouARD LECOUTEUX Propriétaire-Agriculteur, Professeur d'Agriculture au Conservatoire des Arts et Métiers, Professeur d'économie rurale à l'Institut agronomique. Le plus ancien et le plus important des journaux agricoles. — Traiïte spécialement toutes les questions d'agri- culture et d'économie rurale. — Paraît toutes les semaines par livraison de 48 pages, grand in-8 à 2 colonnes, et formechaque année deux beaux volumes in-8° avec de nombreuses gravures et 12 planches coloriées d’après des aquarelles d’Ol. de Penne, représentant les meilleurs types dés espèces chevaline, bovine, ovine et porcine, et les animaux de basse-cour les plus remarquables. Pour la France et l'Union postale : Un an, 20 fr. — Six mois, 10 fr. 50.— Pour tous les autres pays, un an, 25 fr. Un numéro spécimen avec planche coloriée sera adressé à toute personne qui en fera la demande accompagnée de 30 centimes en timbres-poste. GRILLAGES ICLOTUERES pour Bœufs, Vaches, Chevaux, etc. Ronces on Acier, le Hire OfO8 BOREL PONTS, KIOSQUES, POULAILLERS, SERRES : ! 10, Quai du Louvre, PARIS.— Envoi franco Catalogue. SERRURERIE D'ART —FERS RUSTIQUES G. SOHMIER ET C*° 121, RUE LAFAYETTE, PARIS BÉRCEAUX CHARMILLES ÆRONCE EN FIL ET TOLE D'ACIER GALVANISÉS Æ À 7 fr. 76 les 100 m. par 250 ou 500 m. Sans plus-value pour bobines PONTS KIOSQUES 2 =: = à = = Ce an s É | | S = = 22 = É £ = = = = Z Un 2 | LP] _ < a S Es E 2 Lun | Ce. an a 7 ee | ec Es [ep] POULAILL, Clôture de chasse à © fr. 30 le mètre NOTABLE DIMINUTION DE PRIX Envoi franco sur demande de devis et dessin Veston toile marron, bleue et grise.............. 47 fr. Gilet toile, mêmes teintes. ........... ......... 9 fr. Culotte longue, 3 boutons. ..................... AA fr. Î Veston drap de chasse imperméable... Rires 93 fr. 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Installations COMPLÈTES NS D'HIVER, CHASSIS DE COUCHES, CHENILS, GRILLES, ESPALIERS, FILS DE FER ET RAIDISSEURS GRILLAGES "‘… OQ 28 lellètre Envoi franco de l'Album sur demande. É BEUZELIN & C*,17,r.de Châteaudun,Paris LINIMENT GÉNEAU SO ANS DE SUCCÈS Seul nd Adopté par TOPIQUE TS DCR remplaçant rinaires le FEU les plus sans renommés; douleur canne ni chute du neurs poil. haras, etc. Guérison rapide et sûre de Boiteries, Fou- lures, Ecarls, Molettes, Vessigons, Engorgements des jambes, Suros, Eparvins, etc. R vulsif et 1 Hésolutif, Pansement à la main,en 3et4minutes, È Sans Couper le poil. — Prix : 6 francs. À Pharmacie GÉNEAU, 275, Rue Saint-Honcré, Paris. ! Envoi FKANCO contre mandat de 6Gfr. 50 FREE Lar .G./88€. | BULLETIN MENSUEL | DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATIO DE FRANCE Fondée le 10 février 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 LPS ÉNRTE — TOME. IV N° &. — Mars 1897 RTE SOMMAIRE Sa ton dumouvear Bureau LES seras 2e de ee ee dunes e stolainte ea e dote etes 129 I. Hravaux des membres de la Société. MM: Rob. GERMAIN. — Aperçu sur la Cochinchine française au point de vue De AU STENÉ ALES 280 00200 Aid Somesas à ane serre De oo 135 MAGAUD D’AUBUSSON. — Catalogue raisonné des espèces d'oiseaux qu'il y aurait lieu d’acclimater et de domestiquer en France......... 147 ANDR# THÉRY. — Note sur une Physalie trouvée à Dunkerque... .. DRE 162 A PARBEREUX.- Un desiderathn......1....% 0... 1e ee ee 166 IN. Extraïts des procès-verbaux des séances de la Société. Maurice TRÉMEAU. — Séances générales des 7 et 21 janvier et 4 fé- GET. lee E AC OREMENENTES ASR RE RR Re 171, 174, 180 JuLES GRISARD. — Séance générale du 18 février 1887.............. 186 INN. Extraits des Procès-verhaux des séances des Sections. CH. MAILLES. — Séances des 11 et 19 janvier 1887......:.......,.,.. 1992 MSP DIPRORE Séance dus 25 janvier 1887...1.:. LME Re 194 | JuLESs GRISAR D. — Séance du 1% février 1887........... sta Ti 195 LV. HBibliographic. £ AM. BERTHOULE. — Les animaux de la France, par A. BOUvIER, 196. — Avicul- ture. Les Passereaux, par le marquis de BRISAY, 197. — Manuel du vigneron en Algérie et en Tunisie, par B. GAILLARDON, 198. OnyrASeonenis 212 S0CIC LÉ ren eh but cie eee date 199 AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE LILLE, 41, À PARIS AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- plaires au bureau de l’Administration, rue de Lille 41. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. Rédacteurs en chef: demande son catalogue le plus récent. pagnée de 30 centimes en timbres-poste- Veston toile marron, bleue et grise.............. 47 fr M'Gilet toile, mêmes teiates. ..................... 9 fr Î Culotte longue, 3 boutons. ..................... 44 fr ! Veston drap de chasse imperméable, ............ 93 fr Gilet drap, 11 fr. — Culotte, même qualité. ..... 46 fr Î Cuissard toile-caoutchoutée, aérifère............, 17 fr. 48 et 95 fr. | Pèlerine caoutchouc. . ...........:.,...... SERRURERIE! Sour Barcset Jardins À GRILLES & PORTES | Ponts, Kiosques Poulaillers O' 5O le mètre CLOTURES DE PRAIRIE G. SOHIER ET C°° 121, RUE LAFAYETTE, PARIS PONTS KIOSQUES NOLIÈRES BERCEAUX CHARMILLES RONCE EN FIL ET TOLE D'ACIER GALVANISÉS Ÿ Ÿ SATTIUD — S'TINAHO © SHVANVAAA nm SHAUAS POULAILLERS — FAISANDERIES A Tfr. 75 les 100 m. par 250 ou 500 m. Sans plus-value pour bobines Clôture de chasse à © fr. 30 le mètre NOTABLE DIMINUTION DE PRIX Envoi franco sur demande de deviset dessin Librairie agricole de la Maison rustique, rue Jacoh, 26, à Paris [santé] REVUE HORTICOLE save) FONDÉE EN 4829 PAR LES AUTEURS DU BON JARDINIER MM. E.-A. CARRIÈRE cet Ed. ANDRÉ La Revue horcicole, indispensable pour la bonne tenue des jardins et des serres, traite spécialement toutes les questions d'horticulture:— Paraîtle 4°° et le 16 de chaque mois par livraison grand in-8 de 32 pages à deux colonnes, avec une magnifique planche coloriée et des gravures noires, et forme chaque année un beau volume grand in-8 de 516 pages avec 24 planches coloriées et de nombreuses gravures. Pour la France et l'Union postale : Un an : 20 fr.; — six mois: LO fr. 50 Pour les autres pays : Un an: 23 fr. La Librairie agricole de la Maison Rustique envoie franco à toute personne qui en fait la Un numéro spécimen de la Revue horticole est adressé à toute personne qui en fait la demande accom- VÊTEMENTS DE CHASSE MAISON DU PALAIS DE CRISTAL 25, rue Vivienne et place de la Bourse. — Paris. Envoi du Catalogue général illustré sur demande. Veston burel extra, teinte naturelle . ........,... 35 fr. Blouse anglaise à plis, même qualité... .......... 35 fr Gilet drap burel, T poches.......... SENTE CARE, Culotte drap burel longue, 3 boutons..... Sani DNEE Veston toile rayée, exclusif. ..... Édbaodbde donoo 23.fr Gilet même étoffe, 11 fr. — Oulotte.............. 16 fr Veston caoutchouc marron, article exclusif. ...... 55 fr. Pardessus caoutchouc marron, article exclusif... à tissus à chaïînettes ressorts et métallique, démontables, élasti- RER RE PE SE PE CE SERRURERIE D'ART — FERS RUSTIQUES | cité se réglant à volonté, solidité à toute épreuve, à SOMMIERS l'abri des insectes. E. SCHMIDT, 114, rue de Turenne. Paris. SERRURERIE D'ART db É \S E À R Ë Installations SANTE COMPLÈTES sil M Vitrerie, Peinture, Chauffage MARQUISES, VERANDAHS, JARDINS D'HIVER, CHASSIS DE COUCHES, CHENILS, GRILLES, ESPALIERS, FILS DE FER ET RAIDISSEURS —_—_—_——_— GRILLAGES “#5 O'28 lkelètre Envoi franco de l’Album sur demande. E.BEUZELIN & C!,17,r.de Châteaudun,Paris LINIMENT GÉNEAU SO ANS DE SUCCÈS na DA PA LA PEN TAN ZA DT LL ES AREA De FAP PS Seul Adopté par TOPIQUE les vété- remplacant rinaires le FEU les plus sans renommés; douleur PE ni Chute du & 4 neurs poil. s | Rharas, etc. Guérison rapide et sûre de Boiteries, Fou- lures, Ecarls, Molettes, Vessigons, Engorgements des jambes, Suros, Eparvins, etc. Révulsif et ) Résolutif, Pansement à la main,en 3et4minutes, Sans Couper le poil. — Prix : 6 francs. Pharmacie GÉNEAU, 275, Rue Saint-Honoré, Paris. Envoi FRANCO contre mandat de Gfr. 50 TRENTE-QUATRIÈME ANNÉE. TS cr ‘BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATI Fondée le 10 février 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 VW. Bibliographie. : AM. BERIHOULE. — Précis d'anthropologie, par Abel HOVELAQUE et L'ares TTRRRRORE EE c e ie RE en an Te 263 La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les anteurs des articles 4 SÉRIE — TOME IV à N° 4. — Avril 1887 ; ES — SOMMAIRE | I. Travaux des membres de la Société. MM. DARESTE. — Le rôle de la science dans l’acclimatation. :............. 201 Juies DE GUERNE. — La Commission d’études scientifiques des mers ALIEMANUE SEA RUE PE RS RTE Re RS TA ag: re ner 210 AuG. PAILL' EUX. — Le Stachys dans le commerce.........:.......... 995 R. DE NOTER. — Sur quelques plantes exuliques à acclimater en Algé— MED) NORGE BE CR NP A CE SE 298 AI. Travaux adressés et communications faites à la Société. | AL, MAIRET. — Note sur les Antilopes naines.........,......,..,.... 238 | CRÉPIN Sur a Caille, de Madagascar... 17... Fonte: 240 AR X1H. Extraits des procès-verbaux des séances de la Société. El JuLEs GRISARD, — Séances générales des 4 et 18 mars 1887..... 249, 951 © IV. Extraits des Procès-verhbaux des séances des Sections. c MAILLES. — Séance du 8 février 1887..... ne ne Ne ne 956 Ce Comte L’ESTERNO. — Séance du 8 février 1887.... ................ 257 2 | MAILLES. — Séance du 16 février 1887.. ...... PR, NO 255 ESA Maurice SÉDILLOT. — Séance du 1% mars 1887.................... 959 3 JuLEs GRISARD. — Séance du 8 mars. 1887..........4n. eee 261 Ci S te © res © ui E AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE LILLE, 41, A PARIS AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- plaires au bureau de l’Administration, rue de Lille, 41. | 5 1° ANNÉE | Librairie agricole de la Maison rustique, rue Jacob, 26, à Paris JOURNAL | 51° ANNÉE | D'AGRICULTURE PRATIQUE il Fondé en 1837 par Alexandre BIXIO RÉDACTEUR EN CHEF : M. EpouArD LECOUTEUX culture et d'économie rurale. — l’araît toutes les semaines par livraison de 48 pages, grand in-8° à 2 colonnes. et forme chaque année deux beaux volumes in-8° avec de nombreuses gravures et 12 planches coloriées d’après des aquarelles d'Ol. de Penne, représentant les meilleurs types des espèces chevaline, bovine, ovine et porcine, et les animaux de basse-cour les plus remarquables. Pour la France et l’Union postale : Un an, 20 fr. — Six mois, 10 fr. 50.— Pour tous les autres pays, un an, 25fr. Un numéro spécimen avec planche coloriée sera adressé à toute personne qui en fera la demande acconipagnée de 30 centimes en timhres=poste. Propriétaire-Agriculteur, Professeur d'Agriculture au Conservatoire des Arts et Méliers, || fi Professeur d'économie rurale à l’Institut agronomique, | Le plus ancien et le plus important des journaux agricoles. — Traïite spécialement toutes les questions d'agri- VÊTEMENTS DE CHASSE f Veston toile marron, bleue et grise.............. 47 fr LA Gilet toile, mêmes teintes. .....,................ 9 fr 1] Culotte longue, 3 boutons. ....... RE re re es . Mfr Ve-ton drap de chasse imperméable, ............ 93 fr Gilet drap, 41 fr. — Culotte, même qualité....., 16 fr. LE Guissard toile-caoutchoutée, aérifère...... bone Tr Pèlerine caoutchouc. . .....,....oseooner ee 18 et 25 fr. Depuis O'50O le mètre Supports en Fer © et Fil d'acier compris | = CLOTURES DE PRAIRIE Ateliers de Construction : 264, avenue Daumesnil, Paris MAISON DU PALAIS DE CRISTAL 25, rue Vivienne et place de la Bourse. — Paris. Envoi du Catalogue général illustré sur demande. Veston burel extra, teinte naturelle . ........:... 35 fr. Blouse anglaise à plis, même qualité..,.......... 35 fr. Gilet drap burel, 7 poches.......... PEER CIO D Li 41 fr. Culotte drap burel longue, 3 boutons... ser Veston toile rayée, exclusif. .,...,........ .,,.. 93 fr: Gilet même étoffe, {1 fr. — Culotte.............. A6 fr Veston caoutchouc marron, article exclusif... .... 55 fr. Pardessus caoutchouc marron, article exclusif... G5 fr. à chaïînettes ressorts ct à tissus métallique, démontables, élasti- SOMMIERS SERRURERIE D'ART — FERS RUSTIQUES | cité se réglant à volonté, solidité à toute épreuve, à CG. SOHIER ET GCi<| E. SCHMIDT, 444, rue 421, RUE LAFAYETTE, PARIS PONTS KIOSQUES na un = = ES un = JF | LA = | | a ps PE É = = = = > ce À, S £ = 1 | BERCEAUX CHARMILLES É 2 RONCE EN FIL ET TOLE D'ACIER GALVANISÉS © = | | = a = = | [==] 3 A fr. 75 les 100 m. par 250 ou 500 m. E A4 Sans plus-value pour bobines Clôture de chasse à O fr. 30 le mètre NOTABLE DIMINUTION DE PRIX Thnniné Emrman onim domamndo do done ot Aoocim l'abri des insectes. | de Turenne. Paris. SERRURERIE D'ART PR ; S FE Re A Fe Installations thuil COMPLÈTES —l\ûr Vitrerie , Peinture, Chauffage MARQUISES, VERANDAHS, JARDINS D'HIVER, CHASSIS DE COUCHES, CHENILS, GRILLES, ESPALIERS, FILS DE FER ET RAIDISSEURS GRILLAGES “" C'28 klètre Envoi franco de l‘Album sur demande. E.BEUZELIN & C!,17,r.de Châteaudun,Paris LINIMENT GÉNEAU 30 ANS DE SUCCÈS Seul Adopté par TOPIQUE les vété- remplaçant rinaires le FEU — ne LAEE Ÿ joue “el éleveurs, douleur PP entrat- ni chute du ÿ : / ï, neurs poil. Le" Ê= haras, etc. Guérison rapide et sûre de Boiteries, Fou- lures, Ecarls, Molettes.Vessigons, Engorgements des jambes, Suros, Eparvins, etc. Révulsif et Résolutif. Pansement à lamain,en 3et4minutes, sans Couper le poil. — Prix : 6 francs. Pharmacie GÉNEAU, 2175, Rue Saint-Honcré, Paris. Envoi FRANCO contre mandat de Gfr. 50 % TRENTE-QUATRIÈME ANNÉE. BULLETIN MENSUEL HIS DE LA DLCCPAENNIATE 4 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLEMATEATEON DE FRANCE Fondée le 10 février 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 96 FÉVRIER 1855 4 SÉRTE = TOME LV N° 5. — Miai 1887 RSS SOMMAIRE I. Travaux des membres de la Société. MM. HUET. — Liste des espèces connues et décrites dans la famille des Antilopidés.......... etiétdes verbe MT TOR ODA TOME 265 MAILLES. — Acclimatation et domestication de quelques rongeurs de Rtamnler desMUrrdéS seu ne nee ANT? RSR RENE ne ETS Mars 281: RAVERET-WATEL.— Nouveaux renseignements sur l’établissement de SeculuiedesGremaz (AIN) Rene Liane here none 290 A. PAILLIEUX. — Cultures expérimentales en 1886....... EE AIT ANTAS 298 AI. Travaux adressés et communications faites à la Société. Le R. P. CAMBOUË. — Aranéides utiles et nuisibles de Madagascar... 305 XIE. Extraits des procès-verbaux des séances de la Société. JuLES GRISARD. — Séances générales des 1° et 22 avril 1887... 315, 323 IV. Extraits des Procès-verbaux des séances des Sections. CH. MAILLES.— Séance du 15 mars 1887 (Mammifères).............. 331 Juzes CLOQUET. — Séance du 15 mars 1887 (Oiseaux)....... Le 329 VW. Bibliographie. Am. BERTHOULE. — L'art de la soie. Les soies par M. Natalis RoNpor. 339 AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE LILLE, 41, À PARIS AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- plaires au bureau de l'Administration, rue de Lille, 41. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. o | Librairie agricole de la Maison rustique, rue Jacob, 26, à Paris || Ce! JOURNAL [same | D'AGRICULTURE PRATIQUE }l Fondé en 1837 par Alexandre BIXIO RÉDACTEUR EN CHEF : M. EpouaArD LECOUTEUX Propriétaire-Agriculteur. Professeur d'Agriculture au Conservatoire des Arts et Métiers, Professeur d'économie rurale à l'Institut agronomique. UN Le plus ancien et le plus important des journaux agricoles. — Traïte spécialement toutes les questions d’agri- culture et d'économie rurale. — l’araît toutes les semaines par livraison de 48 pages, grand in-8 à 2 colonnes, et | forme chaque année deux beaux volumes in-8° avec de nombreuses gravures et 12 planches coloriées d’après | des aquarelles d'Ol. de Penne, représentant les meilleurs types des espèces chevaline, bovine, ovine et porcine, et les animaux de basse-cour les plus remarquables- Pour la France et l'Union postale : Un an, 20 fr. — Six mois, 10 fr. 50.— Pour tous les autres pays, un an, 25 fr. fl GS Un numéro spécimen avec planche coloriée sera adressé à toute personne qui en fera la demande accompagnée de 30 centimes en timbres-poste. LR AMEL Tr Q2r PP EREE ML ACER ENS VÊTEMENTS DE CHASSE MAISON DU PALAIS DE CRISTAL 25, rue Vivienne et place de la Bourse. — Paris. Veston toile marron, ou grise avec poche carnier. 17 fr. | Gilet avec grandes poches, même étoffe, 145 fr. — Gilet toile, mêmes teintes 9 fr. — Culotte longue. 41 fr. Culotte longue, 3 boutons. ....... er PME EE 18 fr. Veston drap de chasse imperméable avec carnier. 93 fr. | Blouse à plis et Veston, étoffe burel, qualité extra, Gilet même étoffe, 11 fr. — Culotte longue, 3 bout. 16 fr. imperméable. ........, 2. PE EE D Lie à DSL US 35 fr. Veslon toile rayée toutes teintes, imperméable... 97 fr. | Gilet 7 grandes poches, même étoffe, 17 fr. — Cu- Gilet même: étoffe, 41 fr. — Culotte, 3 boutons, lotte longue, 3 boutons. .... Se 200 do dde 20 fr. article exclusif... :"..0 221". 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SOHMIER ET C°|— 121, RUE LAFAYETTE, PARIS PONTS KIOSQUES me EEE RER NES RURERIE D'ART RE Installations COMPLÈTES un on g à = = Œ Vitrerie , Peinture, Chauffage = ù E | MARQUISES, VERANDAHS, JARDINS D'HIVER, CHASSIS DE COUCHES, = ï CHENILS, GRILLES, ESPALIERS, FILS DE FER ET RAIDISSEURS de toutes Sortes f = | ES GRILLAGES depuis... © 2 le Mètre eg Envoi franco de l'Album sur demande. Ée 5 | E.BEUZELIN & Ce, 17,r.de Châteaudun, Paris Æ (=) ERREURS ET EEE HE SECRETS EEE TENTE AN SR CES RES (= = I - : L - INIMENT e2 | = SO ANS DE SUCCÈS ce (ol Sert M Adopté par | 8% BERCEAUX CHARMILLES TOPIQUE 6e les été. Ê CE remplacant rinaires A RONCE EN FIL ET TOLE D'ACIER GALVANISES le FEU les plus ee | Sans renommés ; = sleveurs = a douleur ne 4 = Z | fni chute du D hetirs e EE poil = * haras, etc = A Tfr. 75 les 100 m. par 250 ou 500m. E Gars : VS RÉ aae » CC. œ Sans plus-value pour bobines cn 6 rapide et sûre de Boiteries, Fou- lures, Ecarls, Molelles.Vessigons, Engorgements des jambes, Suros, Eparvins, etc. Révulsif et Jésolutif. Pansement à la main, en 3elt4minutes, sans couper le poil. — Prix : 6 francs. Pharmacie GÉNEAU, 275, Rue Saint-Honoré, Paris. Envoi FRANCO contre manuar ue ir. Clôture de chasse à © fr. 30 le mètre NOTABLE DIMINUTION DE PRIX Danaë Emnman enm domamdo do donie ot Aoceim | Et L_ 4 L._ TRENTE-QUATR'ÈME ANNÉE. BULLETIN MENSUEL 2485 DE LA 2/./577 SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATI DE FRANCE Fondée le 10 février 1854 es par les auteurs des articles RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE Q ©] PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 ‘4 © | a ZISÉRIE — TOME IV (=) = S N° G. — Juin ISS7 æ hs me = © 5 SOMMAIRE S I. Travaux des membres de la Société. me MM. MAGAUD-D’AUBUSSON. — Document inédit pour servir à l’histoire du 8 ÉbemitanteocelléR Re sn AP ARE A EE en En 337 = PAuLzL BROCCHI. — Observations sur la pisciculture dans La Haute- = Mennes so 6 des OR Me RE ON ER OO UE En EN ee 349 KT JULES GRISARD et,MAX. VANDEN-BERGHE. — Les Palmiers utiles et © Re ES ER RS NE ÉTÉ MR MÉ RTE RENE PERS 357 pù XI. Extraits des procès-verbaux des séances de la Société. Es | Juces GRISARD. — Séances générales des 6 et 20 mai 1887....... 380, 383 a | 111. Extraits des Procès-verbaux des séances des Sections. a | CH. MAILLES — Séances des 23 et 29 mars 1887...........,.... 386, 387 DE LE MÈME. — Séance du 3 mai 1887..............................,.., 393 a à JULES GRISARD. — Séance du 5 avril 1887..........,............... 381 "s © PEMEME Séance du 10 mai 1887, ...........2.... our... 394 2e Juces CLOQUET. — Séances des 19 et 27 avril 1887............. 389, 392 EN ConTE D'ESTÉRNO. — Séance du 19 avril 1887...................... 390 ais © AV. Faits divers et extraits de correspondance. A = MB lessecolestde pisciCUILUrE 12 2 0 na e à à à ne tete» Te 396 "2 æ LE MÊME. — Sur l’ensilage des fourrages....................,....... 397 AE) VW. Bibliographie. 8 LE AM. BERIHOULE. — Herbages et prairies naturelles, par A. BolTEL... 398 as à T mn Wuyrasesiofterista la SOCIÉ LÉ 21 à set mistelraretne mans à DS an 400 m1 © | D ..] AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE LILLE, 41, À PARIS AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- plaires au bureau de l’Administration, rue de Lille, 41. | SERRURERIE D'ART — POULAILLERS — FAISANDERIES — VOLIÈRES | SISANNÉE | RÉDACTEUR EN CHEF : et les animaux de basse-cour les plus remarquables- accompagnée de 30 centimes en timbres-posle. Fan + TARIFS INÉDITS VOITELLIER, 4, PL. du Théâtre-Français, PARIS ÆEnvoi francd du Catalogue. GG. SOHIER ET C°° 121, RUE LAFAYETTE, PARIS PONTS KIOSQUES BERCEAUX CHARMILLES RONCE EN FIL ET TOLE D'ACIER GALVANISÉS TEE. = | = me, À Tfr. 75 les 100 m. par 250 ou 500 m. Sans plus-value pour bobines SATTINI — SIINAHD — SHVONVAIA D SHAUAS Clôture de chasse à © fr, 30 le mètre NOTABLE DIMINUTION DE PRIX Envoi franco sur demande de devis et dessin VÊTEMENTS DE CHASSE MAISON DU PALAIS DE CRISTAL 95, rue Vivienne et place de la Bourse. — Paris. Veston toile marron, ou grise avec poche carnier. 17 fr. Gilet toile, mêmes teintes 9 fr. — Culotte longue. 11 fr. Veston drap de chasse imperméable avec carnier. 93 fr. Gilet même étofte, 11 fr. — Culotte longue, 3 bout. 16 fr. Veston toile rayée toutes teintes, imperméable... 27 fr. Gilet même étofte, 11 fr. — Culotte, 3 boutons, article exclusif................. OT AT Cuissard toile marron, caoutchoutée, aérifère..... 17 fr. Veston serge marron, qualité extra, teinte naturelle 27 fr. PARDESSUS toile beige imperméable aérifère avec pèlerine courte et manchon, 45 Fr. GRAND ASSORTIMENT DE VÊTEMENTS TOUT FAITS EN TOUS GENRES Envoi du Catalogue général illustré sur demande. Librairie agricole de la Maison rustique, rue Jacob, 2G, à Paris did JOURNAL D'AGRICULTURE PRATIQUE Fondé en 1837 par Alexandre BIXIO M. EpouArD LECOUTEUX Propriétaire-Agriculteur, Professeur d'Agriculture au Conservatoire des Arts et Métiers, Professeur d'économie rurale à l'Institut agronomique. Le plus ancien et le plus important des journaux agricoles. — Traite spécialement toutes les questions d’agri- culture et d'économie rurale. — l’araît toutes les semaines par livraison de 48 pages, grand in-8° à 2 colonnes, et forme chaque année deux beaux volumes in-89, avec de.nombreuses, gravures et 12 planches, coloriées. d'après des aquarelles d'Ol. de Penne, représentant les meilleurs types des espèces chevaline, bovine, ovine et porcine, | SI° ANNÉE | Pour la France et l'Union postale : Un an, 20 fr. — Six mois, 40 fr. 50.— Pourtous les autres pays, un an, 25 fr. Un numéro spécimen avec planche coloriée sera adressé à toute personne qui en fera la demande Gilet avec grandes poches, même étoffe, 15 fr. — Culotte longue, 3 boutons. ....... noobooecouce MliPe Blouse à plis et Veston, étoffe burel, qualité extra, imperméable. ..... ire DÉbog0osocono Dobopde 35 fr. Gilet 7 grandes poches, même étoffe, 17 fr. — Cu- lotte longue, 3 boutons.....,.,,............. . 20 fr. Veston toile grandes rayures, article exclusif..... 23 fr. Gilet même étoffe, 41 fr. — Culotte longue, 3 bout. 16 fr. Veston caoutchouc marron, exclusif, 55 fr. — Par- dessus TR rue EC net 65 fr. Sour Barcset Jardins GRILLES & PORTES à Ateliers deConstruction 264, avenue Daumesnil, Paris D ARRETE PRE PENSE EEE RNA DR PE (Ve SN DE SERRURERIE Installations $ fs R Ë Fe COMPLÈTES = Vitrerie, Peinture, Chauffage MARQUISES, VERANDAHS, JARDINS D'HIVER, CHASSIS DE COUCHES, CHENILS, GRILLES, ESPALIERS, FILS DE FER ET RAIDISSEURS detoutes.Sortes f = . Envoi franco de l'Album sur demande. E.BEUZELIN & Ci,17,r.de Châteauäun,Paris EU RS RERO RS île. == = === n——= A Es DU 7 0 Nes a TRE A SENS JS BAS VARICES; GENOUILLÈRE......::0 à NV 6 10 CEINTURES ABDOMINALES de|16 à 18140 à 50 D Les tailles extra subissent augmentation En envoyant unmandat-poste à la Phi° DALPIAZ, 275,Rue St-Honoré, onrecevra leshas franco. Ouvvvuvvuvevevvvvwwwewwves dE d=5 > NH A €) uv BDALPIA? D} ( RU BREVETÉS S,. G. 1 s. D ae BAS TOUT FAITS ET SUR MESURE p 4 <= Ces bas à Élasticité latérale, dont la a A> souplesse surpasse tout ce qui à été fait He) jusqu'à ce jour, possédent en même temps Se une force de compression qui ne laisse 4 2m rien à désirer et ils ‘procurent un soula- (] d Se gement immédiat. D > PRIX des BAS DALPIAZ|.CoronN | Sole. à q RE CHAUBSETTE. «eee Fà J| :Gfr.| lOfr. b Là Bas ORD'0..,..,,...,. F à O| 10 18 SS Bas AVEC GENOU....Æ à S|. 16 25 p à à Bas AVEC Cuisse.,..Æ# à U| 20 30 b d" MOLLET........ ,...HàhoO 8 12 b TRENTE-QUATRIÈME ANNÉE. BULLETIN MENSUEL LE RATE DE LA Ag 2j SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATIO DE FRANCE Fondée le 10 février 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ. PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 >» pinions émises par les auteurs des articles Æ SÉRIE — TOME IV N° 3. — Juillet 1887 ES —> SOMMAIRE M. Josepx M. CORNÉLY.............. FE D A M M Li ae 401 I. Travaux des membres do la Société. | MAI. CG. D\RESTE. — Exposition d'un plan d’expériences...,.. ........... 408 | C. MAILLES. — Acclimatation et domestication de quelques rongeurs Galerie EEE ne ne 416 | MAGAUD-D'AUBUSSON. — Catalogue raisonué des oiseaux qu'il y aurait | lieu d’acclimater et domestiquer CNPERANCE REA LS HR Rene 494 D° M. BERTONT. — Sur quelques végétaux de la République argentine. 440 A. PAILLIEUX. — La Camassie comestible et l’Accoub de Syrie. Soodo bn 446 # 11. Extraits des procès-verbaux des séances de la Société. JuLES GRISARD. — Séance générale du 3 juin 1887.........,.....,... 453 IT. Faits divers et extraits de correspondance. E. TROUETTE. — Acclimatation à la Réunion.....,......,.....,...:. 457 XV, Bibliographie. Am. BERTHOULE. — La femme. Essai de Sociologie Re ne par le D° lAULIÉ, 461, — Les animaux nuisibles. Leur destruction, leurs mœurs, par À. DELA RUE, 463. Onviresofenshasla) Société RER Ven Te PSS SN TREr Ste rase La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des o insérés dans son Bulletin. AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux ravaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- plaires au bureau de l’Administration, rue de Lille, 41, el Librairie agricole de le Maire” “æstique, rue Jacob, 26, à Paris | nee | JOUKNA L | 51° ANNÉE D'AGRICULTURE PRATIQUE Fonde en 1837 par Alexandre BIXIO RÉDACTEUR EN CHEF : M. EpouArp LECOUTEUX Propriétaire-Agriculteur, Professeur d'Agriculture au Conservatoire des Arts et Métiers, Professeur d'économie rurale à l'Institut agronomique. Le plus ancien et le plus important des journaux agricoles. — Traïte spécialement toutes les questions d'agri- culture et d'économie rurale. — l’araît toutes les semaines par livraison de 48 pages, grand in-8° à 2 colonnes. et forme chaque année deux beaux volumes in-8° avec dé nombreuses gravures et 12 planches coloriées d'après des ‘aquarelles d’Ol. de Penne, représentant les meilleurs types des espèces chevaline, bovine, ovine et porcine, et les animaux de basse-cour les plus remarquables. Pour la France et l’Union postale : Un an, 20 fr. — Six mois, 40 fr. 50.— Pour tous les autres pays, un an, 25 fr. GS Un numéro spécimen avec planche coloriée scra adressé à toute personne qui en fera la demande accompagnée de 30 centimes en timbres=nosle. : EN ce SRE EAP VÊTEMENTS DE CHASSE MAISON DU PALAIS DE CRISTAL 25, rue Vivienne et place de la Bourse. — Paris. Veston Loile marron, ou grise avec poche carnier. 17 fr. | Gilet avec grandes poches, même étofte, 45 fr. — En Gilet toile, mêmes teintes 9 fr. — Culotte longue. 44 fr. Culotte longue, 3 boutons. ....... MN in .. A8 fr. Veston drap de chasse imperméable avec carnier. 93 fr. | Blouse à plis et Veston, étoffe burel, qualité extra, Gilet même étoffe, 11 fr. — Culotte longue, 3 bout. 46 fr. imprrméable. .....,....... REED A Abu ONE DEUe Veston toile rayée toutes teintes, imperméable... 27 fr. | Gilet 7 grandes poches, même étoffe, 17 fr. — Cu- Gilet même étoffe, 11 fr. — Culotte, 3 boutons, lotte longue, 3 boutons..... RE SE LOT 20 fr. article exclusif.............. .. S Tite ete .. 17 fr. | Veston toile grandes rayures, article exclusif..... 93 fr. Cuissard' toile marron, caoutchoutée, aérifère.. ... 47 fr. | Gilet même étoffe, 41 fr. — Culotte longue, 3 bout. 16 fr. Veston serge marron, qualité extra, teinte naturelle 27 fr. | Veston caoutchouc marron, exclusif, 55 fr. — Par- ACSSUS Sn er ns ee DD OI IE TER PA DU .. 65 fr. PARDESSUS toile beige imperméable aérifère avec pèlerine courte et manchon, 4B Fr. GRAND ASSORTIMENT DE VÊTEMENTS TOUT FAITS EN TOUS GENRES Envoi du Catalogue général illustré sur demande. Sour Barcset Jardins À GRILLES & PORTES E Ponts, Kiosques À Poulaillers SERRURERIE D'ART — FERS RUSTIQUES £ k Ateliers de Construction: 264, avenue Daumesnil, Paris le ï tri ï PONTS KIOSQUES 4 GER RE Installations Il COMPLÈTES re = : Yitrerie, Peinture, Chauffage = = MARQUISES, VERANDAHS, JARDINS D'HIVER, CHASSIS DE COUCHES, = CE CHENILS, GRILLES, ESPALIERS, FILS DE FER ET RAIDISSEURS “à de toutes Sortes £ : | « GRILLAGES : depuis... 2e leMètre = Envoi franco de l‘Album sur demande. a E, | E.BEUZELIN & C°,17,r.de Châteaudun, Paris Æ =] Bi SE A 2 VAN UOTE TE SAT 2 Pa RTE 3 ; : We EE RS mé m = ERETEEE RPM Be CA a à { Z IT GENEAU| = = 30 ANS DE SUCCÈS ——— = | È Seul Adopté par | BERCEAUX CHARMILLES Z | à TOPIQUE & les vété- È vinarres à RONCE EN FIL ET TOLE D'ACIER GALVANISÉS & | À "macant 16S plus e= pie | | ee renommés ; =] : a doul éleveurs, = No a ORNE entrañ- = # 7 |A ni chute du à neurs À = = poil. (Le A haras, etc. © A Tfr. 75 les 100 m. par 250 ou 500 m. 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Travaux des membres de la Société. MM. F.-E. BLAAUW. — Sur les Antilopes Gnous et divers animaux...... Be 096 Comte À. DE MONLEZUN. — Note sur les Palmipèdes lamellirostres (BELLE CS) ibn AE es ANR OR TAREERREAeRE UR: 940 JuLEs GRISARD et MAX. VANDEN-BERGHE. — Les Palmiers utiles et Lasre DURS ECO RE RERO RER ee RL 004 . Au. PAILLIEUX. — Premiers renseignements sur une nouvelle plante me fourragère..... sodogoodoocbuondno0on0 0e nbmeod one UnU NU biB 919 AI. Extraits des procès-verbaux des séances de la Société. C. RAVERET-WATTEL. — Séance du Conseil du 22 juillet 1887....... 582 AIX. Bibliographie. AM. BERTHOULE. — À fravers la Tunisie, par Léopold BARABAN..... : 591 mmresaterts a 14 /S01éLÉ 02... 0 nd. Me anne se 592 AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- plaires au bureau de l’Administration, rue de Lille, 41. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises insérés dans son Bulletin. par les auteurs des articles VÊTEMENTS DE CHASSE MAISON DU PALAIS DE CRISTAL 25, rue Vivienne et place de la Bourse. — Paris. Veston toile marron, ou grise avec poche carnier. 147 fr. | Gilet avec grandes poches, même étoffe, 45 fr. — Gilet toile, mêmes teintes 9 fr. — Culotte longue. 11 fr. | Gulotte longue, 3 boutons. ....... 5520006080 .. 48 fr. Veston drap de chasse imperméable avec carnier. 93 fr. | Blouse à plis et Veston, étoffe burel, qualité extra, Gilet même étoffe, 41 fr. — Culotte longue, 3 bout. 16 fr. imperméable. ............ Do dRhn rocade fr. Veston toile rayée toutes teintes, imperméable... 97 fr. | Gilet 7 grandes poches, même étoffe, 11 fr. — Cu- Gilet même étoffe, 41 fr. — Culotte, 3 boutons, lotte longue, 3 boutons.....,.,,.............. 20 fr. article exclusif.......... Reste ein ele ete eos cielelere 47 fr. | Veston toile grandes rayures, article exclusif. .... 93 fr. Cuissard toile marrün, caoutchoutée, aérifère...., 47 fr. | Gilet même étoffe, 41 fr. — Culotte longue, 3 bout. 16 fr. Veston serge marron, qualité extra, teinte naturelle 27 fr. | Veston caoutchouc marron, exclusif, 55 fr. — Par- dessus. 65 fr. PARDESSUS toile beige imperméable aérifère avec pèlerine courte et manchon, 4H Fr. GRAND ASSORTIMENT DE VÊTEMENTS TOUT FAITS EN TOUS GENRES Envoi du Gatalogue général illustré sur demande. TETE C2] = SERRURERIE D'ART | Installations = Re SERRE COMPLÈTES G. SOHIER ET Ci° D — © — Vitrerie , Peinture, Chauffage 121, RUE LAFAYETTE, PARIS MARQUISES, VERANDAHS, JARDINS D'HIVER, CHASSIS DE COUCHES, : : CHENILS, GRILLES, ESPALIERS, FILS DE FER ET RAIDISSEURS GRILLAGES “ms O'28 lliètre Envoi franco de l’Album sur demande. E.BEUZELIN & C',17,r.de Châteaudun,Paris SERRURERIE D’ART —FERS RUSTIQUES PONTS KIOSQUES é de Détail : Rue de Maubeuge, 98, Paris ET TOUTES LES PRINCIPALES PHARMACIES BERCEAUX EE CHARMILLES RONGE EN FIL ET TOLE D'ACIER GALVANISÉS ET ENERE EE SEE LE SSSR ES POULAILLERS — FAISANDERIES — VOLIÈRES SATTIUN9 — SIINAHO — SHVANVAAA — SAAUHS A Tfr. 75 les 100 m. par 250 ou 500 m. ”; Sans plus-value pour bobines Clôture de chasse à © fr. 30 le mètre NOTABLE DIMINUTION DE PRIX | — a Envoi franco sur demande de devis et dessin HXTIM = À 6 Ag S:R AISI ds Si La “ PHOSPHATINÉ FALIÈRES ” constitue un aliment complet des plus agréables et de facile Petits, % fr. Moyens, 9 fr. Grands, 4 4fr. le cent. digestion. #4 SACS A POIRES, à 5 fr. 50 le cent. ; Us Par cent, rendu franes gare contre mandat-poste. Son emploi est précieux pour les enfants, surtout CONSERVE - Raisins, FPRUITIERS au moment du sevrage. Il facilite la dentition, assure la bonne formation des os et prévient ou arrêke tous Cueille-Fleurs — Cueille-Fruits les défauts de croissance. | “4 BORE..; 10, quai du Louvre, PARIS. Envol f”* du Catalogue. La Boîte : 2 fr. 50. PARIS, 6, AVENUE VICTORIA ET PHARMACIES TRENTE-QUATRIÈME ANNÉE. BULLETIN MENSUEL 1 TE 7 En : SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATI DE FRANCE Fondée le 10 février 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 4855 Z' SÉRLE. TOME [IV N° 410. — Octobre 1887 RE —- SOMMAIRE I. Travaux des membres de la Société. HUET. — Naissances, dons et acquisitions du Muséum........,...... 993 MAGAUD D’AUBUSSON. — Oiseaux qu'il y aurait lieu d’acclimater et NES TLeeNIITANCEN(SALTEMS ee le de ele Sie dolaileres date ame à ana ed 0 a 599 AuG. PAILLIEUX. — La Scorzonère délicieuse........................ 636 II. Travaux adressés et communications faite à Ia Société. Auc. VINSON. — Sur les Colombes des Mascaraignes et des espèces im- (LOT ASS OSCAR ne À eceseseesssemeerenseeseereee 640 AIX. Extraits des procès-verbaux des séances de la Société. C. RAVERET-WATTEL. — Séance du Conseil du 30 septembre 1887... 652 656 TE ES Re mn de | ne ments SUR ER AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS par les auteurs des articles La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises insérés dans son Bulletin. LS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- plaires au bureau de l’Administration, rue de Lille, 41. 2h Librairie agricole de la Maison rustique, rue Jacob, 26, à Paris Cum] JOURNAL fer] | D'AGRICULTURE PRATIQUE Fondé en 1837 par Alexandre BIXIO RÉDACTEUR EN CHEF : M. EDOuARD LECOUTEUX Propriétaire-Agriculteur, Professeur d'Agriculture au Conservatoire des Arts et Métiers, Professeur d'économie rurale à l'Institut agronomique. Le plus ancien et le plus important des journaux agricoles. — Traite spécialement toutes les questions d'agri- culture et d'économie rurale. — Paraît toutes les semaines par livraison de 48 pages, grand in-8 à 2 colonnes, et forme chaque année deux beaux volumes in-8° avec de nombreuses gravures et 12 planches coloriées d'après des aquarelles d'Ol. de Penne, représenlant les meilleurs types des espèces chevaline, bovine, ovine et porcine et les animaux de basse-cour les plus remarquables. . 6 4 Pour la France et l’Union postale : Un an, 20 fr. — Six mois, 40 fr. 50.— Pour tous les autres pays, un an, 26 fr. Un numéro spécimen avec planche coloriée sera adressé à toute personne qui en fera la demande accompagnée de 30 centimes en timbres-poste. = SRRURERIE D’ART — FERS RUSTIQUE® CG. SOHMIER ET Ci° 124, RUE LAFAYETTE, PARIS PAU L L EF Œ U F PONTS KIOSQUES INGÉNIEUR CONSTRUCTEUR FUURNISSEUR DU JARDIN D’ACCLIMATATION 7, rue Vesale, PARIS. CHAUFFAGE DE SERRES. 0629 © CE ete tes BERCEAUX . | CHARMILLES RONCE ARTIFICIELLE 150 francs. Envoi du CATALOGUE franco sur demande. Cr) LS en m2 so — o > [cb] = ce) A 5 fr. 50 les 100 m. par 250 ou 500°m. ”; Sans plus-value pour bobines POULAILLERS — FAISANDERIES — VOLIÈRES SAIT — SIND — SHVOENVAAA > SAUMAS Z (e) L 0. on (e) = [a Lu L _ Lu — Lui O 0. Clôture de chasse à © fr. 25 le mètre À li NOTABLE DIMINUTION DE PRIX sl — Envoi franco sur demande de deviset dessin cue Maison Lefebvre-Dormois, BERGEROT, Suco:. 76, Boulevard de la Villette, PARIS Ce | AVTAIAIN 7 Châssis, Serres, Grilles, Marquises Jardins d’hiver, Claies, Chauffages, Thermosyphons Envoi franco de plans et devis sur demande Pose en province et à l'étranger TRENTE-QUATRIÈME ANNÉE. 473 $— *S/SSULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATI DE FRANCE Fondée le 10 février 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 4855 Æ SÉRIE — TOME IV N° Æ4. — Novembre 418837 UE — SOMMAIRE I. Travaux des membres de la Société. MM. Auc. LANTZ, — Sur les Mammifères et les Oiseaux de l'ile de la Réunions RSS ANR EPA PR NE A Gor Comte À. DE MONLEZUN. — Note sur les Palmipèdes lamellirostres fase to) TDR ER OR EP RP Re 660 E. DECROIX. — Les Sauterelles en algérie...,......,............... 678 JuLESs GRISARD et MAX. VANDEN-BERGHE. — Les Palmiers utiles ct leurs alliés (suite)..... NE ADS AAA ee DR AE STE CE RE PRE 68% AI. Faits divers et extraits de correspondance. Manenbenatflucus Pernyi à Antibes... LL 7 716 eROGRMUMA ONPAUSEEAIICE, LEUR, LR ren Nid eue eee 717 AIX. Bibliographie. L'évolution de la morale. Leçons professées à l’école d’Anthropologie, par Ch. LETOURNEAU, 718. — Guide pratique de reboisement, par M. ROUSSEAU, 720. | AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS | Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux ravaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux excm- laires au bureau de l’Administration, rue de Lille, 41. .i les auteurs des articles La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émise : insérés dans son Bulletin. Librairie agricole de la Maison rustique, rue Jacob, 26, à Paris [same] REVUE HORTICOLE [ve FONDEE EN 1829 PAR LES AUTEURS DU BON JARDINIER Rédacteurs en chef: MM. ÆE.-A. CARRIÈRE et Ed. ANDRÉ La Revue horticole, indispensable pour la bonne tenue des jardins et des serres, traite spécialement toutes les questions d’horticulture.— Paraît le 1° et le 16 de chaque mois par livraison grand in-8 de 32 pages à deux colonnes, avec une magnifique planche coloriée et des gravures noires, et forme chaque année un beau volume grand in-8 de 576 pages avec 24 planches coloriées et de nombreuses gravures. Pour la France et l’Union postale : Un an: 20 fr.; — six mois: 40 fr. 50 Pour les autres pays : Un an: 25 fr. La Librairie agricole de la Maison Rustique envoie franco à toute personne qui en fait la demande son catalogue le plus récent. Un numéro spécimen de la Revue horticole est adressé à toute personne qui enfait la demande accom- pagnée de 30 centimes en timbres-poste. SERRURERIE D'ART — FERS RUSTIQUES GG. SOHMIER ET C*° 121, RUE LAFAYETTE, PARIS PONTS KIOSQUES CHAUFFAGE DE SERRES. PAUL LEB INGÉNIEUR CONSTRUCTEUR 2 L2 FOURNISSEUR DU JARDIN D'ACCLIMATATION pi = = || 7, rue Vesale, PARIS. > Î è | = ë = Z È É = O Î = = = || Æ 0 & = = || à. a D = d S 2 [®) à = < = M © | BERCEAUX CHARMILLES 2 [a oi vs = 2 RONCE ARTIFICIELLE AE bn E = | . RQ =) a |! “Ai Z æ Lu On = = fr. 50 les 109 m. par 250 ou 500 m. En | û # Sans plus=value pour bobines a _s = Clôture de chasse à © fr. 25 le mètre ra Ê | NOTABLE DIMINUTION DE PRIX || &| Envoi franco sur demande de devis et dessin Ancre Maison Lefebvre-Dormois, BERGEROT, Succr 76, Boulevard de la Villette, PARIS — É Châssis, Serres, Grilles, Marquises =| Jardins d’hiver, Claies, Chauffages, Thermosyphons | Envoi franco de plans et devis sur demande Pose en province et À l'étranger | ICRRELEL H CS 2 ? TRENTE-QUATRIÈME ANNÉE. 17857 BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATI Fondée le 10 février 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 96 FÉVRIER 1855 4 SÉRIE —- TOME IV N° 12. — Décembre 1887 > SOMMAIRE IL. Travaux des membres de ln Société. : | MM. MAGAUD D’AUBUSSON. — Catalogue raisouné des oiseaux qu'il y aurait à lieu d’acclimater et domestiquer en France..............,....., 721 : JuLzes GRISARD et MAX. VANDEN-BERGHE. — Les Palmiers utiles et RESTES (SL 2) Are secte ce elec tel ren Mél ee to leata a lala do la late arte 141 : 11. Faits divers et extraits de correspondance. J. G. Le Carporama du Muséum, 768, —— La Grandiflorine, 768. ne Bibliographie. - B. — L'Australie, par F. Journet, 769. '— X*#*, Le Mildiou, par le he Patrigeon, 769, ES CAR ee a Lea io nr ca ce M Lio es Dos ee Lite ete 77 AREA PAUL rSS SUR. SUN in Le Fit MORE PROS D one EN 173 RUES ADIMAUXE 0 222 00e raie ere See ae le An entorse eve e 111 = É VÉECR Pn AuE Cote dre TO RE DE SUR ATOS na tete eue ce el le abat ane dioere Men dre le a to à 7181 AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- plaires au bureau de l’Administration, rue de Lille, 41, La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. + Librairie agricole de la Malson rustique, rue Jacob, 26, à Paris _Erme] JOURNAL (rame .. D'AGRICULTURE PRATIQUE Fondé en 1837 par Alexandre BIXIO RÉDACTEUR EN CHEF : M. EDOUARD LECOUTEUX Propriétaire-Agriculteur, Professeur d'Agriculture au Conservatoire des Arts et Métiers M \ = =: Professeur d'économie rurale à l’Institut agronomique. c : : Le plus ancien et le plus important des journaux agricoles: — Traite spécialement toutes les questions d'agri- culture et d'économie rurale. — Paraît toutes les semaines par livraison de 48 pages, grand in-8 à 2 colonnes, et forme chaque année deux beaux volumes in-89 avec de nombreuses gravures et 12 planches coloriées d'après des aquarelles d'Ol. de Penne, représentant les meilleurs types des espèces chevaline, bovine, ovine et porcine et les animaux de basse-cour les plus remarquables. k £ Pour la France et l'Union postale : Un an, 20 fr. — Six mois, 10 fr. 50.— Pour tous les autres pays, un an, 25/fr. #0 Un numéro spécimen avec planche coloriée sera adressé à toute personne qui en fera la deniande accompagnée de 80 centimes en timbres-poste. + SERRURERIE D'ART — FERS RUSTIQUES :G. SOHIER ET C:° 1214, RUE LAFAYETTE, PARIS PONTS KIOSQUES CHAUFFAGE DE SERRES. PAUL LEBŒUF INGÉNIEUR CONSTRUCTEUR FUURNISSEUR DU JARDIN D’ACCLIMATATION 7, rue Vesale, PARIS. VOLIÈRES LES Æ Æ N FIL oO" D’ poule lo} L>) BERCEAUX CHARMILLES RONCE ARTIFICIELLE 150 francs. Breveté s. A 5 fr. 50 les 109 m. par 250 ou 500 m. Sans plus-value pour bobines SATTIUD — SIINAHO — SHVONVUTA — SHUUTIS POULAILLERS — FAISANDERIES Prix : Envoi du CATALOGUE franco sur demande. POELE THRERMOSIPHON Clôture de chasse à 0 fr. 23 le mètre- NOTABLE DIMINUTION DE PRIX Envoi franco sur demande de devis et dessin D BOOTS % Châssis, Serres, Grilles, Marquises Jardins d’hiver, Claies, Chauffages, Thermosyphons Encoi franco de plans et devis sur demande Pose en province at à l'étranger à Ce numéro doit être placé en tête du volume AVIS AU RELIEUR. TRENTE-QUATRIÈME ANNÉE. BULLETIN MENSUEL HIS DE LA Pr SOCIETE NATIONALE D'ACCLIMATATION DE ‘FRANCE Fondée le 10 février 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 AZ SÉRIE TOME.:.IV Numéro supplémentaire = — SOMMAIRE Organisation de la Société pour 1887............,..,.,...: ...,..,,.... V Délégués du Conseil en France et à l'étranger......... ................ il RSS ID PER AP SUR RIT RM SR ARR pain erurcaiae dlacareoe VIL DURS TES SECTION EE Le cie ne cle el ce el a er iles VIII ‘rente-et-unième liste supplémentaire des Membres. .................... IX TRENTIÈME SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE Tenue le 40 jum 1887. PUCES NEN DIRE ALES ANG 2 20 ee UM ne ncb nn due à ele ete acute à 00 VU ee XIII Prix extraordinaires encore à décerner ......:.......... ....... Fe XVI MM. P. A. PICHOT. — Rapport sur les travaux de la Suciété cn 1886..... XXXV A. BERTHOULE. — Rapport sur les récompenses................... LV SAINT-YVES MÉNARD.— Rapport de la Commission de comptabilité. LXXIV A. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. — Situation financière du Jardin z00- ; onda ation das dre eh pt LXX VII AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE LILLE, 41, À PARIS AVIS AUX AUTEURS ET ÉDITEURS Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société et dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exem- plaires au bureau de l’Administration, rue de Lille, 41. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. Librairie agricole de la Mairen >zstique, rue Jacob, 26, à Paris Coramée | JOURNAL Frames | D'AGRICULTURE PRATIQUE Fonde en 1837 par Alexandre BIXIO RÉDACTEUR EN CHEF : M. EpouaArn LECOUTEUX Propriétaire-Agriculteur, Professeur d'Agriculture au Conservatoire des Ants et Métiers, Professeur d'économie furale à l'Institul agronomique. Le plus ancien et le plus important des journaux agricoles. — Traite spécialement toutes les questions d'agri- culture et d'économie rurale. — Paraît toutes les semaines par livraison de 48 pages, grand in-8° à 2 colonnes, et forme chaque année deux beaux volumes in-8° avec de nombreuses gravures et 12 planches coloriées d’après des aquarelles d'Ol. de Penne, représentant les meilleurs types des espèces chevaline, bovine, ovine et porcine, et les animaux de bassc-cour les plus remarquables, Pour la France et l'Union postale : Un an, 20 fr. —'Six mois, 10 fr. 50.— Pourtous les autres pays, un an, 25/fr. * Un numéro spécimen avec planche coloriée sera adressé à toute personne qui en fera la demande … accompagnée de 30 centimes en timbres-poste. Veston loile marron, ou grise avec poche carnier. 17 fr. Gilot toile, mêmes teiotes 9 fr. — Culotte longue. 44 fr. Veston drap de chasse imperméable avec carnier. 93 fr. Gilet même étoffe, 11 fr. — Culotte longue, 3 bout. 146 fr. 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