: .' 5 ; ; 5 : ; : ; : ; ; i : j : : ; : ', - li\ ':": ':\ -■'--'- : BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 El reconnue d'iUilitc publique par décret du 22 'avril 1863 5^ SÉRIE. — 1- VOLUME />«r v- , -< AIVIVEE 189T CAEN E. LANIER, Imprimeur Rue Guillaume-le-Conquérant, 1 fr 3 1807 Les (i|iiiiions (•iiiiscs dniis les iiuliliciilions de la Socii'h- sont oxclusivi'iiK-'iil |)ro|Hcs à leurs autours ; l;i Société nVntontl niilloiiioiit en nssiimer la responsaliilité [ ail. '23 iln rri;lemcnt intrrieur ). La Société Ijnnéonno île Normandie ayant i-lii reconnue élu- hlL^srninit il'iililllr piihluinc, par décret en date du 2i avril 1863, a iiiialilé pour accepter les dons et ieiîs dont elle serait irratinée. COMrOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ l*OHi» raiiiiéc iSO'y Pré)^ident MM. Drourt. Vice-Président. . . Df:melle. Secrétaire Bigot Vice-Secrétaire. . . Vaullegeard. Trésorier Jtonoraiie S. Beaujour. Trésorier N... Bibliothécaire . . . Gatois (D'). Vice-Bihliothécaire. Dufour de la Tiiuillerie. Archivif^te Huet (D-' L.)- Sont Membres de la Commission d'impression pour Tannée 1807 : MM. les Membres du Bureau ; Joyeux-Laffuie (D'), Giievrel , Lignier , sortant en 1898 ; FaYEL (l)'), DE FORMIGNY DE LA LONDE, Légi:r, sortant en 1899. Q n ?; 9 Q Liste générale des Membres de la Société AU 15 MAI 1897 MEMBRES HONORAIRES '^^ Date de la nomination. MM. Barrois (Ch.), professeur à la Faculté des Sciences de Lille (Nord) 1892 BoREUX , ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, rue des Écoles, 12, à Paris 1875 Capellini, professeur de géologie <à l'Université de Bologne (Italie) 1878 Dewalque (Gustave), professeur de minéralogie, géologie et paléontologie à l'Université de Liège (Belgique) 1837 5 DouviLLÉ , professeur de paléontologie à l'École des Mines, boulevard Saint-Germain, 207, à Paris . . 1883 GuiLLOUARD , professeur à la Faculté de Droit de Caen ' . 1890 Hébert ( l'abbé ) , ancien curé de Chausey , à Fécamp 1891 Le Jolis , président de la Société des Sciences natu- relles de Cherbourg 1860 LÉNNiER , président de la Société Géologique de Normandie, au Havre 1860 (1) Les Sociétaires dont le nom est précédé d'un * sont ceux qui ont demandé à recevoir le Bulletin par fascicules trimestriels ; les Membres correspondants dont le nom est précédé d'une " sont ceux qui ont demandé à recevoir les Mémoires. — VI — Dale de la nomination 10 MM. Letellier , ancien professear ;iu Lyrée, rue Desge- ncttes, 5, ;i Alcnçon 1869 Liais (Emmanuel) , ancien dirocteur de l'Oltscr- vatoire de Rio-de-Janeiro (Brésil), maire de Clier bnur? 1874 Mo:ller (de) , professeur de paléontolojEii,, naturaliste, passage des Therinopvles, 31, à Paris-Plaisance 1861 Oi'JnLEiiT (D.-P.), directeur du Musée de Lavai. . . 1897 1.") "Salvage (D'), diicelcur du Musée d'histoire naturelle, à Bouloirnc-sur-Mer 1883 'Vii.i-Eits (Geor,i:,'es de), secrétaire de la Société .Vcadé- mi(|uc de Bayeux , . 1845 MEMBRES RESIDANTS M.M. Adei, (.\uguste), préparateur de f,'éologio à la Faculté des Sciences, rue des Carmes 1888 Bakette (D'), "professeur k l'Kcole de Médecine, rue de Bernièrcs 1890 Beaujouk (Sophronynie), notaire lionorairc, Ircsorier honoraire, rue des Cliauoiues, 10 1872 BuiOT (A.), professeur à la Faculté des Sciences, secrélidre, rue de Geôle, 28 1881 ■ I iîi.A.NDiN, l'éjiétiteur au Lycée 1897 BoiitiE.NNK lils, lue de Geéle, 70 1891 BuASii. (Louis), rue Gémare, 4 1893 Game.na dAi.meida, professeur à la Faculté des Lettres, quai Vendeuvre, 56 1892 *GATftis (I)'), licencié es sciences, jirofesseur à l'Ecole lie Médecine, hildiolhécuirc. lue Iv'uyère. 14 . . 1879 III GiiKviiF.i. , docteui' es sciences naturelles, chef des travaux de zoologie à la Faculté des Sciences , cliartré de cours à J'Fcoie de Médeciiu', rue du Tour-de-Terre, 2 1SS2 — vu — Date de la nomination MM. Demelle, pharmacien de i'" clisso, vice-président, boulevard du ThéiUre 1880 DuotiET, \n-(}[n\, président, rue Jeau-llûmaiii. 23 , . 1891 *DuFOiiu DE i.A TuL'u.LEiUK, vice-bi/jliotliécaire, n\eu\Mi de Bagatelle, U l)is 1895 Fauvel (Albert), avocat, rue d'Auge, 14 18o9 13 *Fauvel (Pierre), docteur es sciences naturelles, pré- parateur à la Faculté des Sciences, rue Ricliard- Lenoir, ;)i 1894 Fayei, ([)■•) , professeur à l'École de Médecine, bou- Icviird du Théâtre, G 1859 FoRMiGNY DE La Loni>e (de), ruc dcs Carmes, 33. . 1864 GinoN, licencié es sciences naturelles, rue Saiut- Piorre, 118. \^d"i GossELiN (D'), professeur à l'École de .Médecine, rue des Carmes, 10 1878 20 GuiLLET (D'), professeur h l'Ecole de Médecine, rue de Dernières, 10 1891 Ha.mon (D') père, rue des Chanoines, 17 1891 He.nhot, étudiant h la Faculté des Sciences. . . . 1897 HuET (D'' Lucien), j)rofesseur adjoint à la Faculté des Sciences, archiviste, ruc Crusse 188u IsoAiu), place des Petites-Boucheries 1894 26 •Joyeux-Lafkuie (D"^). professeur de zoologie à la Faculté des Sciences, rue Saint-Jein, 133. . . . 1887 M'"* Joyeux-Lakklie, rue Saint-Jean, 135 1891 MM. La Néele (D'), rue de l'Oratoire 1889 Laniek, imprimeur, rue Guillaumc-le-Con(iuér;int, 1 . 1892 Le BLANC-UvitnEL, ancien iniprimeur-liltraire, rue Froide, 4 (et rue Demarquay, 18, Paris) .... 1869 30 Leikdx'k , pharmacien de 1" classe , rue Saint- Pierre, 27 1879 Le Baut (D'), place Saint-Sauveur 1897 Le»aiu) (Raoul), rue de Lisieux 1895 *LÉGEii (L. -Jules) , docteur es sciences naturelles, chargé de conférences à la Faculté des Sciences, place S;iint-M;ntiii, 18 1887 — VIII — Date de la nomiualiou MM. Lk Mkli.ais, licencié es sciences naturelles, rue au Cauu. 1892 35 *Lir.MER (Octave) , jn-ofesseur de holaniiiue à la Faculté des Sciences, impasse Bagatelle .... 1887 Marie (.Vlmyre), ancien pharmacien, rue de Bre- tagne, 98 1882 MoLTiER (D'), professeur à l'École de Médecine. . . 1870 McLLOis, pharmacien, rue Saint-Pierre, 41. . . . 1882 Neykenei;f, professeur à la Faculté des Sciences, rue Saint-Martin, 82 1870 40 NoLHY [D'), professeur à l'Ecole de Médecine, rue de l'Arquette, 1896 OsMOM (D') , iirofesseur suppléant à l'École de Médecine, rue Jean-Romain, 40 1896 Petit-Jean, pharmacien, rue Kcuyére 1897 Ravenek (Jules), propriétaire, rue des Carmé- lites, 18 1875 Re.némes.nil (P. de), chef de division à la Mairie, me de l'Églisc-Saint-Julien, 12 ' 1870 45 Tison, préparateur de hotani(iue à la Faculté des Sciences, place Saint-Sauveur, 32 1895 Vaullegeaki) (Ach.) , licencié es sciences physiques et naturelles, vice-secrétaire, rue aux Juifs. 1891 VoLi.AND. étudiant à la Faculté des Sciences. . . 1895 MEMBRES CORRESPONDANTS MM. AoAM (abbé), vicaire d'Allaumc, à Valognes (.Manche). 1895 Ankrav (abbé), curé de Saint-Cyr, i)rès Montebourg (Manche) 1895 "Antiiouard (A.), avoué, place Henri IV, ;ï Argentan (Crne) 1893 "'Appert ( Jules ) , membre de plusieurs Sociétés savantes, à Fiers (Orne) 1878 5 'Balle ( Emile ), jdace Saint-Thomas, 14, à Vire (Calvados) 1891 — IX — Date de la nomination MM, B.VNSARO DES Bois, député, maire de Bellème (Orne). 1888 Baubé (Cliarles), niédeciu à Alençoii 1886 Bahhé (Edmond), docteur-médecin, rue de Saint- Pétersbouri,', 45, Paris 1877 Beaumont (Félix-Elie de), ancien procureur de la République, Il his , rue Jean Migault , Niort (Deux-Sèvres), . .' 1877 10 BizEt, conducteur principal des Ponts et Chaussées, à Bellème (Orne) 1885 Blier (Paul), professeur au Lycée de Coutances (Manche) 1880 ■" Bonnechose (de), rue Franche, 13, à Bayeux (Calvados) 1891 BoroiEu (Emile), pharmacien, l'ue de Giétry, 20, à Montmorency (Seine-et-Oisc) 1S76 Bougon, docteur-médecin , 45 , rue du faubourg Montmartre, à Paris 1872 15 Boutillier, géologue, à Rocherolles, par Darnétal (Seine-Inférieure) 1866 " Brongniart (Charles) , assistant d'Entomologie au Muséum d'Histoire naturelle, rue Linné, 9, à Paris. 1869 * Bureau (Ed.), professeur au Muséum, quai de Béthune, 24, à Paris 1858 Bltel, pharmacien, conseiller général, à Honlleur (Calvados) 1892 Canivet, conseiller général de l'Orne, maire de Chambois, 11, boulevard Magenta, Paris. . . . 1872 20 Carminé, pharmacien à CourseuUes 1875 Chedeau, avoué à Mayenne 1894 Chédeville, ingénieur de la Compagnie de l'Ouest à Gisors 1896 Chevalier, préparateur de botanique à l'Université de Lille 1894 •'" Conta DES (comte de), au château de Saint-Maurice, par La Ferté-Macé (Orne) 1892 25 "'* Corbière, professeur au Lycée, rue Dujardin, 30, à Cherbourg (Manche) 1878 Dale (te la nomination MM. CuÉAM'.ES (J.-B.)» priuciiKil du Collège Augustin Tliicny, à Blois (Loir-et-Clier) . 1886 'Dant.kahi), jirofi>ss('ur à la Farulti- des Scù'iices de Poitiers (Vienne) 1883 Delalmay (Ernest), conseiller général de la Seine- Inférieure, à Fécamp (Seine-Inférieure) .... 1890 Delà VIGNE, pharmacien de l" classe, au Mans. . . 1884 :{0 Demaony, négoeianf, maire d'Isigiiy (Calvados) . . 1882 'DiAVET (l'abbé Féliv), curé d'Urou et Crenues, jiar Argentan (Orne) 1879 Dou-Fis (Gustave), ancien jirrsidi'nt de la Société géologique de France, rnr de Ciiaiirol, 45, à Paris. 1873 '"* DuiiosCQ (D"), chef de travauv à la Faculté des Sciences de firenoble 1894 DtyLESNE, pharmacien à Sainl-l'liilbert, |iar Montlort- sur-P«isle (Eure) 187:! 'Mi DcHET, ]irofesseur à la Faculté libre de Médeeine île Lille (Nord) 1870 '" DiTor, greffier du Trii)unal, de Conunerce à Clier- bourg (Manche) 1883 Fal'vel, notaire à Lessay. (Manche) 189G Fleliuot (D'), conseiller général du Calvados, à Lisii'ux (Calvados) , 1873 Fo.NTAiNK, naturaliste, à la Cliapelie-dauthier, |iar Broglie (Eure^ 1881 40 ™ Foutin (Raoul), rue du Pré, 24, à Rouen (Seine- . Inférieure) 1884 Folicueh, rue de la Véga, 17 et 19, à Paris. . . . 1871 FitKitET ^l'abbé), professeur au Petit-Séminaire de la Ferté-Macé (Orne) 1881 'Gadeai' HE Kehvii.le, homme de sciences, rue Dupont, 7, à Rouen (Seine-Inférieure) .... 1888 . Gaukuy, receveur municipal à Lisienx (Cahadus . 1861 4îi Geuvais , secrétaire d<' l'Inspection académicpic à Evreux (Eure) 1873 GossAUi) (Emile), professeur à la Faculté des Sciences de llMi(l,;m\ 1887 — XI — Date de la nommalion MM. ""* GouvEK.NEfit, coijsei.llor général, à Nogent-Ic-Rotrou (Eure-et-Loir) 1885 GuKBi.N, aprent-voycr, à Sées (Orne) ■ 1880 ■"'GiKuiN (Cli;ti;le&), iiropriétiiire, (iti' fil' Ui itominaliolt MM. SvLSSB (Georges), onseiLMn' ilr viiissciii, nu- Gruast', 4, à Cacii 1890 Tavki.ny, |»rii|)iit't.iiie, à H;i>cu\ Ciihadds) , . 1879 TKTitEi,, iiis|tt'ctcur de rt'iiietîistreinciil i-ii rctr.iili'. à Louvii'is . » 189(5 115 TiiKitiOT, directeur de l'Eeole primaire supérieure, rui' Diciiuemare, au Havre (Seiue-Infrrieurci . 1890 TiiiiiK (Artii.), inirénieur des mines, Capiila iio\a du lU'tim, Minas Geraes (lirésil) 1877 Toussaint (l'abbé), i-urc ilr Itciis-Jérôme , par Veruon (Kure) 1890 "' Tkancham), professeur au Coll^iie dr Lisieux (Calvados) 1878 TiKOis (D''), séiiati'iir, coiisrilliT irimrT.il, à Falaise (Calvados) 188(; 120 Valclin (D"'), cuuseilli'r Lii-uéral, au Clialatiiri'. par Courtomer (Orue) 1891 VAiLLEiiEMii) (D'), à Cuiidé-sur->i(iiieau (Calvadosi. ISii'î ZiitCHEK, inirénieurdes Pouts et Chaussées, boulevard Saiiif-Héli'iie, 8.Ï, au Muiirilloi]. à Touhtn i.Var . . 1883 Nota. — Prière à MM. les correspondants de rectifier, s'il y a lieu, la date de leur UDiiiinatioii et leur adresse. LISTE DES SOCIETES SAVANTES ET ÉTABLISSEMENTS AVEC LESQUELS LA SOCIÉTÉ FAIT DES ÉCHANGES DE PUBLICATIONS ©oogooo France 1. Aube. Troycs. — Société académique d'Agricul- ture, Sciences et Arts de l'Aube. 2. Calvados. Caen. — Année Médicale de Gaen. 3. id. Cncn. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres. 4. id. Cncn. — Société d'Horticulture. 5. Gôte-d'Oh. Dijon. — Académie des Sciences , Belles-Lettres et Arts de Dijon. (). id. Seiiiiir. — Société des Sciences histo- riques et naturelles de Semur. 7. Creuse. Gnércf. — Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse. , Eure. Évreux. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts de l'Eure. 10. Gard. N/ines. — Société d'étude des Sciences natu- relles de Nîmes. 11. Garonne (Haute-), Toulouse. — Académie des Sciences, Inscriptions et Bellcs-Lellres de Toulouse. — XVI — 12. Gahonne ( Haute- ). Toulouse. — Société des Sciences physiques et naturelles de Toulouse. 13. id. Toulouse. — Société française de bota- nique. 14. GinoNDE. Bordeaux. — Société Linnéenne de Bor- deaux. 15. id. Bordeau.r. — Société des Sciences phy- siques et naturelles de Bordeaux. 16. HÉnAULT. Béziers. — Société d'étude des Sciences naturelles de Béziers. 17. id. Montpellier. — Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier. 18. IsÈiïii. Grenoble. — Société de Statistique des Sciences naturelles et des Arts de l'Isère. 19. Loire-Inférieuue, Nantes. — Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France. 20. Maine-et-Loire. Angers. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers. 21. id. Angers. — Société d Etudes scientifiques d'Angers. 22. id. Angers. — Société Industrielle d'Angers. 2.3. Manche. Cherbourg. — Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg. 2^1. Marne. Vitry-le-Franrois. — Société des Sciences et Arts de Vitry-le-François . 2.5. Meurthe - et - Moselle. Nancy. — Société des Sciences de Nancy (Ancienne Société des Sciences naturelles de Strasbourg). — XVII — 26. Meuse. Verdun. — Société Philomatique de Ver- dun. 27. Nono. Lille. — Société Géologique du Nord. 28. id. Lille. — Revue biologique du Nord de la France, rue Nicolas Leblanc, 25. 29. Orne. Alenron. — Société Historique et Archéolo- gique de l'Orne. 30. PvnÉNÉEs ( Hautes- ). Bagnères-de-Bigorre. — So- ciété Ramond. 31. Pyrénées-Orientales. Perpignan. — Société Agri- cole , Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales . 32. Rhône. Lyon. — Société d'Agriculture , Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon. 33. id. Lyon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Lyon. 34. id. Lyon. — Comité des Annales de l'Uni- versité de Lyon (Bibliothè((ue Univer- sitaire, quai Claude Bernard). 35. id. Lyon. — Société Linnéenne de Lyon. 36. Saône-et-Loire. Mdcon. — Académie de Mâcon. 37. id. Auttin. — Société d'Histoire naturelle d'Autun. 38. Sarthe, Le Mans. — Société d'Agriculture, Scien- ces et Arts de la Sarthe. 39. Seine. Paris. — Société Zoologique de France (7, rue des Grands-Augusiins). 40. id. Paris. — Société Mycologique de France (84, rue de Grenelle). 41. id. Paris. — Société Botanique de France (84, rue de Grenelle). B 42. Seini 43. id. 44. i(l. 45. id. 46. id. ^ 47. id. 48. id. — XVIII — Paris. — Société GéQlogi»|ue de France (7, rue des Grands-Avigustins). Pnris. — Annuaire Géologique Universel (36, avenue Hoche). Pnvis. — Ecole Polyleclini(|U(\ Paris. — Ecole des Mines. J'aris. — Société Pliiloraatiquo de Paris (7, rue des Grands-Augustins). Paris. — La Feuille des Jeunes Natura- listes (35, rue Pierre-Charron). Paris. — Revue des Sciences naturelles de rOiiesl (14, houlovard Saiiil-Ger- main). 40. id. Paris. — Muséum d histoire nalurelle. 50. id. J'aris. — Ministère de 1 Inslruction pu- blique. — Revue des travaux scienti- fiques. 51. 1(1. Paris. — Ministère de l'Instruction pu- blique. — Bulletin des lîibliothèques et des Archives. 52. id. Paris. — Bullelin Scientifique de France et de ]5elgi(pie (14, rue Stanislas). 5;{. Si;i\i>lNri':iuP,ui»K. /.r Ihh'rc. — Société Géolo- gi(|ne de Normandie. •')'». id. Rniirn. — Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Rouen. 55 id. Rouen. — Société centrale d Agriculture (le la Seine-Inférieure. 56. id. lioiicn. — Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 57. id. /■.7/ici/f. — Sociélé d éludes des Sricnces iKiliindles (ri"]il)eul'. — XIX — 58. Somme. Aniii'iis. — Société Linnéenne du Nord de lu France. 59. ViKNNE (Haute-). Limoges. — Revue scienlifique du Limousin (dir. M. Le Gendre). 00. Vosges, Saint-Dic. — Société Philomatique Vos- gienne. (>1. Yonne. Auxcrrc. — Société des Sciences histo- riques et naturelles de l'Yonne. Tunisie <)2. Tunis. Institut de Gartliage. Alsace-Lorraine 03. STRASiiounc. I3otanisclic Zeilung (Dir. D'' Solms Lauhacli). 04. Metz. Académie de Melz. . 05. id. Société d'Histoire naturelle de Metz (25, iTje de l'Evêché). , Allemagne 00. Beiîlin. Dorliner ciilouiolngisclie Zcilsclirill. 07, id. Neues Jahrbucli (ur (îeologio und Miné- ralogie, .lohacliinistlialerslradt, il, Ber- lin W. (Dir. M. W. Dames). 08. id. K. Preussische Akademie der Wissen- schaften. O**. id. Deutsche Geologisciie Gesselschaft, Invali-" denstrass, 44. 70. BnÈMi. NalurwissenschalirKhe \'er('in zw Bremên. 71. Breslau. Beitriige zur lîiologic der Pllanzeii (I)'' Colin, 2('», Schw cinilzei' Sladigraben).- — XX — 72. Cassel. Botanischecentralbalt(Dir.D''d"Uhhvorm). 73. Francfort-sur-Mein. Senckenbergische Naturfor- schende Gesellschaft. 74. FnANCFORT-s-OoEu. Naturwissenschaftliche Verein fur den Regierungsbezirk Francfort a. Oder. 75. Fiubourg-en-Brisgau (G. D. de Bade). Naturfor- schende Gesellschaft. 70. Friednau (bei Berlin). Just's botanische Jahresbe- richt, Saarstrasse (D"" E. Koehne, dir.). 77. GiESSEX. Oberhessische Gesellschaft fur Natur-und Heilkunde. 78. Hambourg. Naturwissenschaftliche Verein zu Hamburg. 79. Iena. lenaische Zeitschrift fur Naturwissenschaft. 80. Kœnigsberg. Iv. physikalisch-ôkonomische Ge- sellschaft zu Konigsberg. 81. Leipzig. Zoologische Anzeiger (Dir. D"" Carus). 82. Munich. K. Bayerische Akademie der Wissen- schaften zu Miinchen. 83. id. Bayerische botanische Gesellschaft. 84. Munster. Westfalische Provinzialverein fiir Wis- senschaft und Kunst. 85. Stuttgart. Verein fiir vaterlandische Naturkunde in Wurtemberg. Australie 80. Adélaïde. Royal Society of South Australia. 87. SiDNEY. Departmenl (»f Mines. 88. id. Linnean Society of New South Wales. — XXI — Autriche-Hongrie 89. BnÙNN. Naturforschende Verein in Briinn. 90. Budapest. K. Ungainsche geologische Anstalt. 91. Prague. K. Bohmische Gessellscliaft der Wis- senscliaften. 92. Vienne. K, K. Akademie der Wissenschaften. 93. id. K. K. Naturhistorische Hofmuseum. 94. id. K. K. Geologische Reichsanstalt. 95. id. K. K. Zoologisch-botanische Gesellschaft iriWien, Wollzeile, 12. Belgique 96. Bruxelles. Académie R. des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique. 97. id. Société R. de Botanique de Belgique. 98. id. Société R. Malacologique de Belgique. 99. id. Société Entomologique de Belgique. 100. id. Société belge de Microscopie. 101. id. Société belge de Géologie, Hydrologie et Paléontologie. 102. Gand. Dodonea. 103. Liège. Société Géologique de Belgique. 104. id. Société R. des Sciences de Liège. Brésil 105. Rio-de-Janeiro. La Escola de Minas de Ouro- Preto. Muséum nacional do Rio-de- Janeiro. — XXII — Canada 100. Halifax. Nova Scolian Institute o( Sciences. 107. Ottawa. Royal Society of Sciences ol" Canada, Chili 108. Saxtiaco. Société Scientifique du Chili (Casilla 12 D). Espagne 100. MADitiu. Sociedad espaùola de llistoria nalural. 110. id. Real Academia de Ciencias exaclas fici- cas y nalurales. États-Unis 111. IJosroN (Mass.). Socicly cif nalural Uistory. 112. id. Aiucricau Acadeniy olArls and Sciences, llo. CA.MBitiD(;K ( Mass. ). Muséum ol comparative Zoology al liarwai'd collège, 114. CiiAi'iiL-IIiLL (North Carolina). Elisha Mitchel scientilic Society. 115. Ni;w-Mavi:n. Conneclicut Academy <>l Arts and Sciences. 116. Nkw-York. The New-York Academy t)f Sciences. 117. Pllll.AUliLPHli:. The Academy ni nalural Sciences ol Pliiladejpliia. lis. id. The Wagner Free lustilule oT Sciences. 110. H()( iiKSTKK. Rochestei" Academv ni Sciences. — XXIII — 120. Sï-Louis nu Missouui. The Academy of Sciences: ()( St-Louis. 121. id. Missouri botanical Gardon. 122. San-Fhancisco. California Academy of Sciences. 123. TopiiKA (Ivansas). ivansas Academy of Sciences. . 124. ïitENïox. The Trenton natural History Society. 125. Washington. Sinilhsonian Insliliition. 126. id. United States Geological Survey. 127. id. Bureau of American Ethnology. 1 128. id. National Muséum of Natural history. Hollande 120. Amsteudam, Académie des Sciences d'Amsterdam (Koninkligde Akademie van Weten- schappen). 130. id. Société royale de Zoologie, Natura artis magisira. 131. id. Nedcrlandsche entomoloffische Vereeni- o' ging. 132, NiMÈGUE. Nedcrlandsche Botanische Vereeniging. Iles-Britanniques 133. Dublin. Royal geological Society of Ireland. 134. Edimbouhg. Royal physical Society of Edin- burgh. 135. Glasgow. Geological Society of Glascow. 13(). Londres. Linnean Society of London. 137. id. Enloraological Society of London. 13(S. id. Geological Society of London (Burling- ton llouse, Piccadilly, London^ V\). — XXIV — 139. Londres. Zoological Society ofLondon(Librarian of), 3 Hanover Square, London W. 140. id. Royal Society, Burlington House, Lon- don W. 141. id. Geologists Association, St-Martin's public Library,St-Marlin's Lane, London W. G. 142. Manchester. The Manchester litterary and philo- sophical Society. 143. id. Manchester Geological Society. Indes Anglaises 144. Calcutta. Geological Survey of India. 145. id. Asiatic Society of Bengal. Italie 14G. Bologne. R. Academia délie Scienze dell' Istituto di Bologna. 147. Florence. Societa Entomologica Italiana. 148. id. Societa Botanica Italiana. 149. id. Bibliotheca nazionale centrale di Firenze (BoUetino délie publicazioni italiani). 150. GÈNES. Museo civico di Storia naturale di Ge- nova. 151. id. Malpighia (0. Penzig, à l'Université). 152. Parme. Nuova Nolarisia (de Toni, au Jardin bota- nique de l'Université). 153. Rome. R. Instituto botanico di Roma. 154. id. Societa roniana per gli Studi Zoologici. 155. id. R. Coniitalo Geologico dltalia. 156. id. Rcale Académie dei Lincei. — XXV — Luxembourg 157. Luxembourg. Institut Grand-Ducal de Luxem- bourg. 158. id. Société de Botanique du Grand-Duché de Luxembourg. Mexique 159. Mexico. Sociedad cientifica Antonio Alzate. 160. id. Observatorio meteorologico central. 161. id. Instituto geologico. Portugal 162. CoïMBRE. Sociedada Brotenaria. 163. Lisbonne. Commisao dos trabalhos geologicos de Portugal. 164. Porto. Annaes de Sciencias naturales(dir. M. Aug. Nobre). Russie 165. Helsingfors. Société des Sciences de Finlande (Finska Vetenskaps Societeten). 166. id. Societas pro Fauna et Flora fennicse. 167. KiHW. Société des Naturalistes de Kiew. 168. Moscou. Société impériale des Naturalistes de Moscou. 169. Odessa. Société des Naturalistes de la Nouvelle- Russie. 170. Saint - Pktehsuouik;. Académie iiupérialc des Sciences. 171. id. Comité géologi((ue. 172. id. Société entomol()gi(iue russe. Suède et Norwége 173. LuND. Universitas Lundensis. 174. id. Bolaniska Notiser (D'' Nordstedt). 175. Stockolm. Kœngliga Svenska Akademien. 17G. id. Entomologiska Foreningen (04 , Drott ninggatan). 177. Ui'SAL. Socielas Scicnliarum Upsalcnsis ( K. Wetenskaps Socielel). 178. id. Université. Suisse 179. Bkune. Schweiz Naturforschcnden Gescliscliaft. 180. id. Nalurforschenden Gesellschaft in Beru. 181. id. Société enlom'ologiquc Suisse. '182. CnAMRKZY. (pns Genève). Herbier Boissier (M. Aulran, conservaleur). 183. GliNÈVK. Société de riiysique et dllisluirc nalii- relle. 184. LAUSANii. Société vaudoisc des Sciences naturelles. 185. NKUFCHATiiL. Société des Sciences naturelles de Neufchâlel. Urugay 18t). MoNTKViUKO. Museo nacional (Dir. Arccliavalela). PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES SÉANCE DU 11 JANVIER 1897 Présidence de M. Lignier, puis de M. Drouet. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Adel, Bigot, Brasil, D"" Catois, Chevrel, Demelle, Drouet, P. Fauvel , D"" Joyeux- Laffuie, Léger, Le Meulais, Lignier, Moisy, D"" Noury, Ravenel, Tison, de La Thuillerie, Vaullegeard. Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance de décembre 1896 qui est adopté. La correspondance comprend une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique demandant de lui désigner les délégués de la Société au prochain congrès de la Sorbonne. M, Bigot est chargé de représenter la Société Linnéenne. Le Trésorier communique ses comptes, qu'une commission composée de MM. Drouet et Joyeux- LafTuie est chargée d'examiner. En plus d'une somme de 1,135 fr. 25, indisponible (legs de Caumont), et des obligations qui composent le fonds de réserve, l'encaisse se monte au !«'' jan- vier 1897, au chifïre de 1,010 fr. 85. Le Secrétaire donne connaissance du nombre des membres de la Société au commencement de l'année 1897. Il s'élève à 188 au lieu de 191 en 1896, se répartissant en 16 honoraires, 45 résidants, 127 correspondants. — XXX — Par suite des présentations faites dans la dernière séance sont élus : Membre honoraire: M. 1). -P. Œiii.ert, directeur du Musée de Laval. Mcml)re résidant : M. Henrot , étudiant à la Faculté des Sciences. Membre correspondant : M. Lk.mi'iie, jjibliothécaire de la Société d'Horticulture, à .Mençon. Il est procédé aux élections pour la constitution du Bureau de l'année 1897. M. lîrasil prie, en raison de ses fonctions de pré- parateur de zoologie cà la Faculté des vSciences, de ne pas le nommer de nouveau bibliothécaire. — M. Moisy, devant prochainement quitter Caen, la Société décide de lui continuer ses fonctions jusqu'à son dépar-t et de procéder seulement alors à son remplacement. (Voir le résultat du scrutin, p. 3), A 9 heures 1/2 la séance est levée. SÉANCE DU 1" FEVRIER Présidence de M. Drouet, président. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Bigot, Brasil, D>" Catois , Demelle, Drouet, P. Fauvel , Flenrot, Léger, Le Meulais, Lignier, Moisy, 1>" Noury, Tison, Vaulle- geard. Le procès-verbal de la séance de janvier est lu et adopté. Communication est donnée de la correspondance. — La section de Bernay de la Société libre de l'Eure demande à la Société Linnéenne de tenir sa pro- chaine réunion annuelle à Bernay, à l'occasion du Concours départemental d'agriculture, où elle pourrait se rencontrer avec la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. Malgré une invitation si aimable venant après celle du Secrétaire général de la Société, qui nous demandait de. tenir notre pro- chaine réunion à Evreux, il nous est impossible de retourner cette année dans le département de l'Eure, où nous avons tenu à Louviers notre dernière réunion ; il est pris bonne note de l'invitation de la Société libre de l'Eure. M. Tétrel remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses correspondants. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. ' — XXXII — Ils comprennent le compte-rendu et les rapports de la session de Rouen du Congrès de Gaumont. A cette occasion, le Secrétaire fait remarquer que les compte-rendus et rapports du Congrès de Caen ne sont pas encore imprimés. La Société adopte à l'una- nimité la résolution suivante : La Société Linnéenne de Normandie, — consta- tant que les comptes-rendus et rapports du Conc/rès des Assises de Caumont, tenu à Rouen en juin dernier, sont aujourdlnii distribués aux membres du Congres, — regrette que le s compte- rendus et rapports du Congrès tenu à Caen en décembre 1 893 ne soient point encore imprimés, et charge son Président et son Secrétaire de s'en- tendre avec les Présidents et Secrétaires des Sociétés intéressées, pour que cette publication soit faite dans le plus bref délai possible. Est présenté pour faire partie de la Société comme membre résidant : M. Petit-Jean, pharmacien, rue Ecuyère, par MM. Lemeulais et Léger. M. Lignier communique une lettre de la Société botanique de France, chargée de présenter au choix de M. le Maire de la ville d'Angers une liste de trois candidats à la place de conservateur de l'herbier et de la bibliothèque de Lloyd. Dans son testament, le regretté botaniste attribue un traitement annuel de 3,000 fr. à ce conservateur, qui sera un botaniste humble, choisi en dehors de toute considération de grades universitaires. — XXXIII — M. Lignier donne connaissance d'un travail de M. Chevalier intitulé : Recherches et Observations sur la Flore de V arrondissement de Domfront, Plantes vasculaires et Gharacées (imprimé dans la 2" partie de ce volume). M. le D"" Catois fait une communication sur des Distomes enkystés (Gercaires) qu'il a observés en octobre 1896 au Laboratoire de Talihou dans les méninges de jeunes Gadus. Après description de ces kystes, il insiste : 1° Sur X habitat de ces Gercaires dans les enve- loppes méningées des Poissons (d'où nécessité pour les helminthologues de rechercher avec soin la présence de ces parasites dans les méninges des Poissons) ; 2" Constatation assez rare de ces Gercaires dans les méninges ; 3° Sur la pénétration possible et probable de ces Gercaires par les fosses nasales ; la présence et l'enkystement de ces parasites dans les fosses nasales des espèces observées semblent bien militer en faveur de cette hypothèse. M. Léger signale à la Société qu'il a rencontré, au commencement d'octobre dernier, deux touffes de Centaurea jacea L., à Caen, dans un pré, non loin du chemin de fer de laMer.Ghez l'une de ces touffes, les capitules avaient les caractères du type C- jacea, ceux de l'autre, au contraire, montraient tous les passages de C. jacea type au C. pratensis Thuill. G — XXXIV — Notre collègue a récolté antérieurement le C. nemoralis ioTÙ.., p. obscura^ C. obsciira Jord., dans la prairie de Gaen. M. Tison annonce la présence à Longuenoë, près Garrouges (Orne), de Valeriana sambucifolia Nik., plante nouvelle pour la Normandie. M. Maheu communique une note sur une cachette de fondeur trouvée dans la fin de l'année 1896, à Saint- Germain- de - Tournebu, près Montebourg (Manche). Cette cachette, découverte en faisant des travaux de carrière, était sise à la base de la couche végé- tale, à une profondeur d'environ 1"'50. Les parois de la cavité, solides, constituées par la terre elle- même, battue et durcie, formaient une sorte de boîte de 0'"30 de hauteur, sur 0'"65 de long et 0'",40 de large. L'intérieur renfermait 302 petits instruments de bronze, en forme de coin; on n'y trouva qu'une seule hache mesurant les dimensions suivantes : Longueur totale 0'"10 — du tranchant. ... 0 045 — à la douille .... 0 025 Grand diamètre de la douille (ellipsoïdale) 0 03 Petit diamètre de la douille. . . 0 02 Quant aux petits instruments, il en existait de plusieurs formes. La plupart sont des ciseaux ana- — XXXV — logues à ceux que l'on trouve encore tout emman- chés dans les marais d'Allemagne ; ils sont à douilles vides et à tranchants pleins; quelques-uns sont munis d'anneaux sur le côté , d'autres en sont dépourvus. Une dizaine n'avaient pas de tranchant et se terminaient en pointe, en forme de poinçon. Ils présentaient tous, malgré leur variété de formes, les dimensions suivantes : Longueur totale 0"^01 Largeur près de la douille. . . 0 017 — du tranchant (pour les ciseaux) 0 03 Anneau (diamètre) 0 005 Diamètre de la douille (carrée). . 0 02 Ces ciseaux ont dû être coulés, puis martelés ensuite. D'après la dureté du tranchant, on peut ci-oire vraisemblablement qu'ils étaient trempés après le martelage. Ces haches, à douilles quadrangulaires, avec ou sans anneau et face toute unie, se rapportent aux types figurés sous les n^s 1245 et 1247 du Musée pré- historique de M. de Mortillet. Elles appartiennent h l'époque Larnaiidienne et forment le groupe le plus récent de nos haches usuelles. Leur forme, leur manque d'ornementation, leur tranchant plein , montrent que ces outils étaient des instruments de travail et non des haches votives de l'époque HaUo- bienne. M. Bigot attire l'attention de la Société sur la Monographie des Dinosauriens d'Amérique, que le — XXXVI — professeur Marsh vient de publier dans la l""" partie du 16^ Rapport annuel duGeological vSurvey of U.St., reçu par la Bibliothèque. M. Bigot résume les caractères de ces intéressants reptiles. M. Drouet offre à la Société une note extraite du Bulletin de la Société d' Agriculture du Calvados relative au Concours hippique de Dublin. Notre Président donne lecture de quelques passages de cette notice sur la Chaussée -des -Géants et les Dolmens d'Irlande dont il présente des photo- graphies. A 10 heures la séance est levée. SEANCE DU 8 MARS Présidence de M. Drouet, président. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Adel, Bigot, Brasil, D'" Catôis, Drouet, P. Fauvel, Henrot, Léger, LeMeulais, Noury, de La Thuillerie, Vaullegeard. Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance de février qui est adopté. Il est donné connaissance de la correspondance qui comprend : i" Une 2^' circulaire du (Comité d'or- ganisation du 7*= Congrès géologique international; — 2° Une lettre de M. le professeur Heckel, demandant pour le Musée colonial de Marseille les Bulletins de la Société contenant les notes de Vieillard sur la Flore de la Nouvelle-Calédonie , et proposant l'échange de nos publications avec les Annales de la Faculté des Sciences de Marseille. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. — Le Secrétaire signale parmi les publications reçues les n"* des Proceedings de la Société Royale de Londres, qui nous sont mainte- nant adressés en échange sur la proposition de M. Bigot. Sont offerts par les auteurs les ouvrages suivants : A. Le Jolis. — Ronarf/ues sur la notnenclatuife algologique. — XXXVIII — Abbé Hue. — Lichens crAix-lcs-Bains. D'" Catois. — SiD' l'histologie et Vanalomie micros- copique de Vencéphale chez les Poissons. Le Secrétaire fait connaître que M. Moisy, tré- sorier, ayant quitté Caen, il n'a pas encore été possible de lui trouver un successeur, que dans sa dernière séance , la Commission d'impression a proposé de confier par intérim les fonctions de Trésorier au Secrétaire, et de l'autoriser à déposer à la Banque Adelus les sommes et valeurs qui lui ont été remises. Ces décisions sont ratifiées à l'unanimité par la Société. De chaleureux remerciements sont votés à M. Moisy pour le zèle avec lequel il s'est acquitté de ses fonctions. M. le D"" Le Bart, place Saint-Sauveur, est pré- senté comme membre résidant par MM. D'' Catois et Bigot. M. le D"" MouTiER est admis à nouveau, sur sa demande, comme membre résidant. M. Petit-Jean, pharmacien , est admis comme membre résidant. M. le D'' Catois fait une communication Sw Vanatomie microscopique de Vencéphale chez les Poissons. On sait que les Sélaciens sont supérieurs aux autres Poissons par le développement du cerveau et des organes des sens : des impressions longitudi- nales ou transversales, premiers indices de circon- volutions, s'observent à la surface des liémisphères ; — XXXIX — le cervelet recouvre parfois presque entièrement la 4*^ ventricule ; le chiasma des nerfs optiques est constant, et il y a un entrecroisement partiel des fibres. Nos recherches histologiques, effectuées au moyen des méthodes classiques d'imprégnation (Golgi , Cox, R. Gajal) confirment cette supériorité des Chondroplérygiens et démontrent chez les Plagios- tomes, notamment, une structure compliquée de l'encéphale. Des coupes sériées, sagittales et frontales, inté- ressant le mésencéphale de très jeunes sujets {Rdja , Acanthias , Scyllium) , permettent de constater : 1° Une épaisseur considérable des couches com- posant le tectiim lob-optic ; 2" Une richesse très grande de ces couches en éléments nerveux (neurones) à prolongements mul- tiples, avec nombreuses ramifications collatérales ascendantes, descendantes ou horizontales ; ''^^ Une diversité de formes et de dimensions entre les cellules étagées et stratifiées dans l'épaisseur du tectum et du plancher des lobes optiques (portion pédonculaire). En rapprochant de ces observations histologiques les expériences physiologiques de Vulpian et de Baudelot, il est h présumer que le mésencéphale , chez les poissons, préside à des fonctions multiples ; l'enchaînement des neurones et leurs rapports entre eux semblent indiquer qu'il y a pour cette région du cerveau des fonctions physiologiques asez complexe — XL — à remplir : localisation des impressions visuelles, association des idées, tnémoire ?? Un savant anatomiste allemand^ connu par ses beaux travaux sur l'Anatomie comparée de l'encé- phale, L. Edinger, recherche en ce moment si les poissons sont capables d'acquérir et d'associer des expériences pour s'en servir ensuite, en un mot, s'ils possèdent une mémoire. Dans le cas, très probable et presque certain, où les observations faites sur ce sujet permettraient de conclure affimativement, nous pensons qu'à défaut de l'écorce cérébrale absente chez les poissons on pourrait peut être attribuer au mésencépbale de ces animaux un rôle important dans l'élaboration à&phihiontcnt's intellectuels élémentaires ? Il serait intéressant, dès lors, de rechercher et de constater par des observations rigoureuses, si les Sélaciens, déjà supérieurs aux autres poissons par la morpho- logie et par la structure histologique de leur encé- phale, affirment encore cette supériorité par un plus grand dés'eloppement de leurs facultés intellec- tuelles. La séance est levée à 9 heures et demie. SEANCE DU 5 AVRIL Présidence de M. Demelle , vice-président. La séance est ouverte à 8 heures Sont présents : MM. Adel, Bigot, Blandin, Brasil, D'- Gatois, Chevrel, Demelle, D- Fayel, Henrot, D-- Joyeux-Laiïuie , Lignier, D'' Moutier, D"" Noury, Ravenel, de La Thuillerie, Tison. Le procès-verlDal de la séance de mars est lu et adopté. Communication est donnée de la correspondance : la Société géologique de Berlin, en réponse à la proposition faite par le Secrétaire, annonce qu'elle enverra dorénavant son Zeitschrift à la Linnéenne ; un certain nombre de numéros qui manquent à notre Bibliothèque seront également envoyés par la Société géologique de Berlin, à charge par nous de compléter sa collection de notre Bulletin. — Une 2<^ circulaire du Comité d'organisation du Congrès géologique international informant que l'on n'ad- mettra à prendre part au Congrès que des personnes s'occupant réellement de Géologie. Sur la proposition de la Commission d'impression la Société accorde : l'échange avec le Musée d'his- toire naturelle de Buénos-Ayres; — l'envoi des bul- letins demandés par le Musée colonial de Marseille; — XLII — — surseoit à l'échange avec le Musée de Saint-Paul et les Annales de la Faculté des Sciences de Mar- seille. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Le Secrétaire fait connaître qne M. Lecœur, à qui il avait demandé des renseignements pour Torgani- sation de la réunion annuelle à Gacé, lui a soumis certaines objections qui forcent à renoncer à ce projet. Le Secrétaire est chargé de s'occuper de l'or- ganisation d'une réunion à Domfront. M. le D"' PoRQUET, à Vire, est présenté comme membre correspondant, par MM. le D"" Catois et Le Meulais. M. le D"" Le Bart, présenté dans la dernière séance est élu comme membre résidant. M. Chevrel analyse un travail du professeur Grassi sur la reproduction de V Anguille commune. On a toujours pensé que la migration des anguilles vers la mer, à l'automne, était un phénomène prépara- toire de la reproduction. La ponte se fait, en eifet, à la mer dans des profondeurs d'au moins 500 mètres; les œufs donnent naissance non pas à une anguille mais à une forme larvaire appelée Letocéphale, qui l'orme la principale nourriture du Poisson-Lune. Cette larve, transparente comme du cristal, est connue chez tous les poissons anguilliformes, le congre par exemple ; elle se transforme en une jeune anguille qui, vers l'équinoxe de printemps, regagne les eaux douces ; elle est alors pêchée abondamment à l'em- bouchure des rivières et particulièrement dans — XLIII — l'Orne à Gaeii, où elle est connue sous le nom de Montée. D'après M. Grassi toutes les formes d'an- guilles décrites jusqu'ici, et notamment le Pim- perneau, appartiendraient à une même espèce, l'an- guille commune. (Une analyse phis détaillée sera publiée dans la 'J'^ partie de ce Bulletin). M. le D'' Joyeux-Lafïuie donne lecture d'une note sur un cas d'actinomycose observé par lui sur un bœuf et présente un fragment de mâchoire de ce bœuf montrant les lésions caractéristiques de l'affec- tion. Rare en Normandie chez l'espèce bovine, l'actinomycose ne semble pas y avoir été observée chez l'espèce humaine. L'affection pouvant se trans- mettre à l'homme on ne saurait trop recommander de s'abste.Jr de mâchonner, comme on le fait fréquemment dans les campagnes, des brindilles de paille ou d'autres substances végétales, véhicule du champignon qui produit la maladie. M. le D'' Moutier fait connaître qu'aux débuts de sa carrière médicale il a eu l'occasion d'examiner sur une femme une affection qui pouvait appartenir à l'actinomycose. M. le D"" Joyeux-Laffuie présente un échantillon de lait visqueux provenant d'une ferme des environs de Bayeux. La viscosité est produite par un microbe d'espèce nouvelle, qui s'entoure d'une gaine de gomme, produite aux dépens du sucre du lait. Des recherches sont entreprises pour déterminer le mode de contamination du lait et trouver un remède — XLIV — à un mal qui cause aux cultivateurs de grands préjudices. M. Bigot fait une communication sur les eaux de la Ville de Caen. Les nappes aquifères de l'alluvion de la vallée de l'Orne (nappes superficielles) n'ont qu'une impor- tance secondaire. Elles cheminent dans la tourbe ou dans un lit de galets à la base des alluvions ; elles sont alimentées par les pluies locales et peut-être par les infiltrations de lOrne et celles de la nappe moyenne dont il sera question plus loin. Les nappes comprises dans les terrains juras- siques sont au nombre de trois. L'inférieure se trouve à Caen à une profondeur d'environ -d mètres (18 mètres au-dessous du niveau de la mer) ; c'est elle qu'atteignent le puits de Gémare et de l'Hôtel- Dieu, les puits profonds de la partie basse de la ville; elle a été rencontrée lors de l'approfondisse- ment du puits de Beaulieu ; elle est alimentée par les infiltrations sur l'aflleurement de l'oolithe inférieure, formant une bande étroite entre Brette- ville et Piyes, en deçà des vallées de l'Odon et de la Seul les. — La nappe moyenne (nappe de la base du Fuller's-earth) située entre 20 et 2.") mètres au- dessus de la précédente est atteinte par les puits des hauts quartiers de Caen (rues de Falaise et de Bayeux) ; elle fournit actuellement l'eau de la maison centrale de Beaulieu et correspond au fond des puits de l'IIôtel-Dieu avant son appro- fondissement. — La nappe supérieure n'intéresse pas directement la ville de Caen ; elle alimente les — XLV — puits du canton de Douvres qui la rencontrent entre 8 et 12 mètres de profondeur dans le Bradfordien, Le niveau de cette nappe supérieure a été très influencé par l'hiver pluvieux que nous venons de subir. On sait que la surface supérieure des nappes aquifères s'élève d'autant plus que les pluies ont été plus abondantes, qu'elle s'abaisse à la suite d'une sécheresse prolongée. On se trouve ainsi amené, à la suite d'un été très sec, à approfondir les puits pour atteindre l'eau dont le niveau s'est trop abaissé. A Mathieu, des puits de 8 mètres de profondeur qu'on avait été obligé d'approfondir de près de 1 mètre, ont aujourd'hui leur eau à moins de 1 mètre du niveau de la margelle. M. Bigot n'hésite pas à voir dans cette ascencion de la nappe supérieure la cause des cas de fièvre typhoïde signalés dans diverses communes du canton de Douvres. Quand la nappe reste profonde, les eaux qui l'alimentent subissent un filtrage efficace en passant à travers les couches de terrains ; si elle s'élève, ce filtrage est incomplet et elle se contamine d'autant plus qu'elle se rapproche de la couche superficielle, dans laquelle existent les microbes pathogènes introduits par l'épandage ou d'autres causes. Aujourd'hui, l'eau des nappes locales ne devrait pas être utilisée comme eau potable, en raison des réserves que nécessite leur pureté. Les eaux de Moulines devraient seules être employées à cet usage. Il était donc important de s'assurer que les nappes qui alimentent les sources de Moulines sontdes nappes profondes, faciles à soustraire aux pollutions. — XLVI — Les sources de Saint-Germain-le-Vasson n'ont pas été étudiées, mais pour les groupes de sources voi- sines de Moulines, l'étude géologique de la région montre de la façon la plus évidente qu'elles sont alimentées par des nappes profondes. — La nappe des sources situées sur la rive gauche du petit ruisseau de Moulines, entre Moulines et Fontaine-Halbout, coule à la base du lias moyen : les eaux qui tom- bent à la surface du plateau calcaire de Bois-Halbout s'infiltrent en partie dans les calcaires et sont arrê- tées en profondeur par les schistes argileux du Pré- cambrien qui forment le soubassement du plateau jurassique; la pente naturelle des couches qui les abaisse de l'altitude de 180 mètres à l'altitude de 140 mètres, amène les eaux dans la direction du N.-E. Elles sont arrêtées dans cette direction par un barrage naturel formé par les couches cam- briennes redressées du coteau sur lequel est bâti le village de Moulines, et elles profitent d'une déclivité du terrain entre le plateau et le coteau pour arriver à la surface. — La nappe du second groupe, c'est-à-dire des sources de Bactot, chemine dans des graviers probablement triasiques , en tous cas inférieurs aux calcaires du lias moyen. M. Lignier signale la présence sur des Vauclieria sessilis et probablement sur Vaucheria (/onmnta, recueillis dans la prairie, de (jallc^ produites par 2111 Uolifère, le Notoninata Verneckii. M. Lignier signale aussi que V Azolla se trouve maintenant dans le fossé de ligne de la rivo droite — XLVII — du Canal. Bien que ne pouvant vivre dans les eaux du Canal, cette plante a dû cependant le traverser pour passer des fossés de la rive gauche dans ceux de la rive droite. A 10 heures 1/2 la séance est levée. SEANCE DU 3 Présidence de M. Drouet, président. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Adel, Bigot, Brasil, Drouet, P. Fauvel, D'" Fayel, D'" Joyeux-Lafïuie, Le Meulais, D'' Moutier, D'" Noury, D"" Osmont, Ravenel, de la Thuillerie, Vaullegeard. Le procès-verbal de la séance d'Avril est lu et adopté, après observation de M. le D"" Joyeux-LalTuie demandant que le mot microbe soit substitué à celui de champignon dans l'analyse de sa présentation de lait filant. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Sont offerts par M. D. P. Œhlert, membre hono- raire : D. P. ŒiiLERT, Fossiles dévoniens de Santa-Lucia, l""'" partie. — Note sur quelques Pclécypodes dévo- niens. — Description de deux Crinoïdes nouveaux du départetnent de la Manche. — Résumé des derniers travaux sur t'orr/a- nisation des Trilobites. — Sur le genre Spyridiocrinus. — Sur les Trinucleus de l'Ouest de la France. — XLIX — D. p. Œhlert et LiÉTARD. — Note sur les calcaires des environs des Eaux-Bonnes (B.-Py- rcnées). M. le D'' PoRQUET, à Vire, présenté dans la der- nière séance est élu membre correspondant. M. P. Fauve! fait une communication sur Vorigine de la ciiticifle des An?iélides. La couche striée est formée par les cellules à mucus, la couche profonde anhiste par les cellules de soutien. M. Joyeux-Laffuie communique une observation strr lin veau ci/clope. C'est un mâle à peu près à terme, n'ayant qu'un seul œil sur le front. Le cris- tallin de cet œil était très ovale; la choroïde décollée limitait en arrière une cavité remplie de sang. Le cer- veau moyen et postérieur étaient normaux; le cer- veau antérieur manquait pour ainsi dire. La cavité crânienne renfermait environ un demi-verre de sérosité qui avait arrêté le développement du cer- veau antérieur, de la région du nez et de la face. M. Bigot demande si l'on n'a pas expliqué la cyclopie de la façon suivante. Les deux yeux placés d'abord très latéralement s'avancent en avant sur la ligne médiane où ils sont arrêtés par le dévelop- pement de la région nasale ; si cette région nasale ne se développe pas, les deux yeux fusionnent. M. Joyeux-Laffuie explique que c'est le contraire qui se produit. La vésicule antérieure du cerveau D — L — donne les vésicules optiques ; il s'en forme d'abord une seule; si le développement de la vésicule anté- rieure s'arrête de bonne heure, il n'y a qu'un œil ; s'il est arrêté plus tard, il va deux yeux fusionnés. Divers journaux ont annoncé qu'un bolide tombé à Neuville-au-Plain, près Sainte-Mère-Eglise, avait été acquis par la Faculté des Scienees de Caen. M. Bigot explique que ce n'est qu'un canard qui a malenconti'eusement été repris par divers jour- naux de Paris, notamment la Natare et la Revue Scientifique. A 9 heures I Ai la séance est levée. SEANCE DU U Présidence de M. Drouet, président. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Adel, Bigot, Brasil, D'' Gatois, Drouet, P. Fauvci, D- Fayel, Henrot, D- Osniont, RaveneJ, Tison, Vaullegeard. Le Président fait part du décès do MM. Gasnier, membre lionoraire à Vimoutiers , et Fichet , membre correspondant, à Nantes, — Les regrets de la Société seront consignés au procès-verbal. MM. le D'' LoiSEL et Mantin envoient leur démission de membres de la Société. M. Letellier adresse au Secrétaire ses regrets de ne pouvoir se joindre aux Linnéens lors de la réunion de Domfront. La Société sera très privée de ne point avoir les lumières et la haute compétence de M. Letellier dans les excursions géologiques de la réunion. Le Secrétaire lait connaître que la réunion géné- rale annuelle est définitivement fixée au dimanche 4 juillet ; il donne connaissance du programme. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. M. le D"" Gatois fait une communication sur VHl.s- lofof/ie dit loba olfactif riiez les Sélaciens et — LU — riiistof/énèse des cellules mitrales. Sur des prépa- rations du prosencéphale de fœtus d'Arant/iids et Musleliis etîectuées par les méthodes de Golgi et Gox, l'auteur a constaté la formation des cellules mitrales aux dépens des parois du ventricule du lobe olfactif, ainsi que !a migration de ces cellules vers les régions externes ou glomérulaires i^ane note plus détaillée paraîtra dans la 2'-' partie du Bulletin). M, P. Fauvel donne lecture d'une note sur l'Eupo- h/ondontes Cornishii, Annélide connue par nn seul spécimen du British Muséum et dont il a retrouvé un exemplaire dans les collections du Musée de Caen. Cet échantillon lui a permis de donner une étude complète des caractères extérieurs (une note détaillée paraîtra dans la 2^ partie du Bulletin). M. Bigot revient sur Foric/ine de la Ci/clopie dont il a été question dans la séance précédente {une note détaillée paraitra dans la 2"" partie du Bulletin). M. Bigot fait une communication sur les terrasses- littorales du Nord du Cotent in. Des faits exposés on doit conclure que : 1" La lisière littorale occupée par ces terrasses correspond à une zone primitivement occupée par la mer ; 2" Qu'à la suile d'une émersion, les cours d'eau ont dû;, leur niveau de base s'élant abaissé, creuser à nouveau leur vallée entraînant une grande quantité de matériaux qui ont formé les terrasses. — LUI — 3" Qu'un mouvement d'affaissement rapproche actuellement le sol de son niveau primitif, permet- tant à la mer d'attaquer cette terrasse littorale (1). MM, Fauvel et Vaullegeard signalent VOphrys miiscifera dans un petit bois à la limite des com- munes de Riéville et Blainville. M, Bigot rappelle qu'une femelle à'Hi/perodon rostratus longue de 7 m. 50 s'est échouée à Merville en février 1897. Quoi qu'on en ait dit cet animal était parfaitement mort, probablement depuis long- temps, quand il s'est échoué. M. Drouet présente des graines et des feuilles d'une Protéacée du Cap de Bonne-Espérance, le Leucadendron argenteum. Des essais de semis de cet arbre ont été faits au Jardin des Plantes de Caen, A 10 heures la séance est levée. (1) Une note plus détailli'e, complément de celle insérée aux C. R. Ac. Se. séance du 16 août 97, sera publiée ultérieurement. REUNION GÉNÉRALE ANNUELLE A DOMFRONT LES 4, 5 & 6 JUILLET 1897 Ont pris part à cette réunion MM. Drouet, prési- dent ; Bigot, secrétaire ; D"" Fayel et de Formigny de la Londe, anciens présidents; G. Doilfus, ancien prési- dent de la Société Géologique de France ; Jonan, capitaine de vaisseau en retraite ; Lennier, président de la Société Géologique de Normandie, Ad(^l, Appert, Corbière, Dufour de la Thuillerie, Dutot, Albert Fauvel, Gahéry, Henrot, Homniey père, Hommey fils, Hoschedé, Husnot, Leboucher, Léger, abbé Lelacq, Moisy, D'" Pelvet, Ravenel, Reloul, Yaullegeard , membres de la Société , auxquels s'étaient joints MM. Cousin, Pellerin, Savouré, de Formigny fils. Pépin. La plupart de nos confrères arrivés à DomfronL le dimanche malin à onze beures et demie se joignent à ceux qui étaient arrivés de la veille et se rendent à riiôtel Larsonueur; M. le D'' Barrabé, maii'ede Dom- Iront, conseiller général de l'Orne, veut bien bonorer noli-e banquet de sa pré:cnce. — LV — A la lin du banquet M. Drouet prononce l'allocu- tion suivante : Monsieur le Maire, Messieurs, Ma première parole doit être un premier remer- cîment, permettez-moi donc, M. le Maire, de vous exprimer toute notre gratitude pour le gracieux accueil dont vous et votre administration munici- pale, voulez bien honorer les représentants de la Société Linnéenne de Normandie. Nous sommes d'autant plus touchés de cette sym- pathie, qu'elle permet à notre Société de se livrer avec tout l'entrain désirable, et par suite, avec tout le fruit possible aux intéressantes études qu'elle se propose de faire sur votre territoire. Une des bonnes traditions de notre Société confie, à son Président, la mission d'honorer la mémoire de Linné, chaque année, pendant le cours de sa réunion générale; permettez-moi, Messieurs, de remplir cette sympathique mission. Un biographe autorisé a dit très judicieusement : (( les travaux de Linné feront vivre son nom, aussi « longtemps que l'on étudiera l'histoire naturelle. » Non-seulement cette appréciation est parfaitement juste, en ce qui concerne la science, mais elle est non moins judicieuse, par rapport au bel exemple que Linné a donné aux jeunes naturalistes qui l'ont suivi, car, notre héros a lutté contre les plus grands obstacles qui peuvent entraver les elYorts de — LVI — l'homme ; la pauvreté relative, le manque de juge- ment de ses ascendants, la jalousie de ses émules, sans compter l'aridité des études littéraires et scien- tifiques qu'il a fallu que Linné surmonte^ avec ses propres forces^ pour parvenir à la gloire. Or , n'arrive-t-il pas très souvent , Messieurs , qu'un seul de ces obstacles suffise pour entraver la carrière d'hommes bien doués par la nature et qui pourraient devenir illustres, s'ils avaient, comme Linné, la volonté de parvenir, la persévérance dans le travail et cette élévation de caractère qui lui a permis de dédaigner les attaques de ses rivaux '/ De nos jours, les situations sont modifiées, mais les difficultés et les luttes de la vie humaine restent relativement les mêmes ; combien ne faut-il pas d'années d'un travail opiniâtre et persévérant, non seulement pour atteindre, mais surtout pour dépasser lé niveau de la science acquise simplement dans l'une des branches des sciences naturelles ? Il est équitable d'honorer toujours la mémoire de Linné, parce qu'il est l'une des bases de notre science d'affection ; Linné a fait autant, sinon plus, pour la botanique, que Malherbe pour la littérature française ; à quelque degré que les sciences natu- relles puissent s'élever , foubli de nos premiers maîtres serait de l'ingratitude; tel est, du moins, mon sentiment. Si, dans cet ancien continent, nous nous plaisons à rendre hommage au mérite do Linné, ses travaux ne sont pas moins appréciés dans le Nouveau- Monde : lorsque j'ai visité le parc Lincoln h Chicago, j'ai été agréablement surpris d'y rencontrer un beau — Lvri — monument élevé à la mémoire de Linné , où on qualifie bénévolement ce grand savant du titre de « Père de la Botanique. » Ce monument consiste en un piédestal de marbre, octogone, à panneaux nuancés, qui supporte une statue de Linné, en bronze, d'une hauteur de trois mètres ; l'attitude est très naturelle et très expres- sive ; le socle principal est entouré de quatre gra- cieuses figures allégoriques, aussi en bronze, qui sont placées sur les pans coupés du piédestal ; l'une de ces figures est le symbole de l'Histoire naturelle avec ses attributs : ses reptiles et ses toxi- ques, l'autre représente l'Entomologie avec ses papil- lons, la troisième symbolise la Minéralogie avec ses cristallisations, et la quatrième est la Botanique avec une loupe dans la main droite et quelques fleurs dans la main gauche; l'ensemble de ce monument est riche, bien proportionné, très réussi ; au point de vue artistique, cette œuvre m'a intéressé, sous le rapport moral, elle m'a touché. Quand on est éloigné de son pays natal, on éprouve une bien vive satisfaction lorsque l'on constate que les étrangers rendent hommage au mérite d'un com- patriote sympathique ; cependant Linné n'est pas notre compatriote, mais il a été un illustre savant européen; or, lorsqu'on se trouve dans le far-ouest américain, en Californie, dans l'Alaska, à une dis- tance d'un mois de voyage rapide de l'Europe, les nationalités européennes disparaissent, les divers habitants de l'ancien continent qui se rencontrent dans ces parages lointains, se considèrent comme des compatriotes. — i.vm — Linné, qui est notre ami d'adoption, le modèle idéal auquel nous avons dédié à l'avance les œuvres de notre Société, m'apparaissait donc alors comme un compatriote léijitimement honoré. Dans le même ordre d'idées, j'ai éprouvé une bien douce satisfaction en voyant dans la salle principale de paléontologie du Bristisli Muséum de Londres et placé bien en vue, c'est-à-dire tout près des moulages de grandeur naturelle des Iguanodon Bernissartensis de Boulanger un moulage accompagné de l'inscription suivante: « reproduction du squelette entier du Pcla- « gosmirus typiis Bronn, provenant du Lias supé- « rieuràCurcy, Normandie, extrait entièrement de la (( gangue par le professeur Eudes Deslongchamps. » Ces détails m'ont fait d'autant plus de plaisir que les exemples de ce genre sont rares, et que le nom d'Eudes Deslongchamps évoque pour moi bien des souvenirs, et, puisqu'il en est question, permettez- moi. Messieurs, d'exprimer personnellement le désir que la Société Linnéenne, qui a le culte du passé et qui sait si bien faire les choses, lorsqu'il s'agit d'ho- norer le mérite des savants qui se dévouent pour elle, veuille bien se rappeler, à son heure, le vœu émis en 1891, par mon honorable prédécesseur, M. de Formigny de La Londe, et que tout au moins la mémoire d'Eudes Deslongchamps, père, notre Cuvier normand, qui fut trois fois notre président et qui a bien mérité de notre Société, soit dans un avenir prochain consacrée d'une manière durable. Maintenant, Messieurs , permettez-n)oi de vous prier de lever vos verres en l'honneur de Linné, d'abord, puis d'associer à sa mémoire le souvenir de — LIX — nos éiiiinents collègues du passé, parmi lesquels je crois devoir ciier Modère, dont la famille vient d'être de nouveau cruellement éprouvée ; c'est donc un sentiment de haute convenance qui me porte à exprimer, plus spécialement à son égard, une sym- pathique pensée. A Linné 1 A tous ses anciens émules de la Société Linnéenne de Normandie ? M. le D"" Barrabé remercie le président des paroles qu'il lui a adressées et dit que la Ville de Domlront est très heureuse de la visite que lui a faite la Société Linnéenne; il a eu personnellement beau- coup de plaisir à se joindre à nous et à se retrouver aux côtés de son excellent maître, M. le D'" Fayel. M. Bigot a, comme secrétaire, l'agréable tâche de remercier ceux qui l'ont aidé dans l'organisation de la réunion et surtout M. l'abbé Letacq et Retout qui se sont chargés de préparer et diriger les excursions. Il remercie M. le Président des paroles prononcées à la mémoire des deux Deslongchamps. A 2 heures 1/2 , les membres de la Société sef réunissent à l'Hôtel-de-Ville où a lieu la séance publique. Une soixantaine de personnes de Domfront ont répondu à l'invitation de la Société et assistent à la séance, parmi lesquelles MM. Lemarquant, prési- dent du Tribunal civil, le colonel Ledemé, le capi- taine de frégate lîougiard, Renard, adjoint. — LX — Prennent place an bureau MM. Drouet, président, D"" Barrabé, maire de Domfront, Bigot, secrétaire, commandant Jouan, Lennier. Le Président prononce l'allocution suivante : Messieurs, Lorsque, m'inclinant sous l'unanimité des suf- frages dont vous avez bien voulu m'honorer, j'ai accepté de remplir, pendant une année, les fonctions de Président de la Société Linnéenne de Normandie, je vous ai déclaré que je comptais essentiellement sur votre extrême bienveillance. Jusqu'à ce jour, cette haute bienveillance m'a été acquise et j'en suis profondément touché, mais, c'est à l'heure actuelle qu'elle m'est le plus néces- saire et que je dois réclamer votre plus sympathique concours. En effet Messieurs, c'est une lourde responsabilité que celle d'avoir à remplir des fonctions qui ont été successivement si brillamment tenues par d'illustres savants, dont notre Société s'honore à juste titre; cependant ma participation est des plus modestes; fort heureusement, la profonde érudition de notre éminent secrétaire, le mérite et l'élévation scienti- fiques des communications, que, les uns et les autres, vous voudrez bien nous faire, au cours de ce Congrès rehausseront le mérite de notre réunion générale au degré voulu. Il y a cinquante ans, les sciences étaient encore accessibles aux amateurs ordinaires, mais actuelle- ment chaque branche de la science s'élève, se — LXI — spécialise et s'internationalise et les généralités n'ont plus qu'un mérite élémentaire, sans attrait pour vous. Nous arrivons à la fin du siècle le plus extraordi- naire que l'humanité ait eu à contempler et nous devons reconnaître, que, pour l'observateur intelli- gent, cela a été un grand privilège de voir et de constater la progression rapide et constante que les sciences, l'industrie et les arts ont suivie depuis un siècle ; les jeunes gens trouvent le niveau actuel des sciences tout naturel, ils en suivent les progrès avec intérêt, mais, les hommes âgés, qui peuvent com- parer l'état, relativement primitif, des choses qui existaient pendant leur jeunesse, avec ce qu'ils voient aujourd'hui, sont dans l'étonnement. S'il ne survient aucune interruption dans la marche des sciences, le XX« siècle pourra être appelé le siècle des merveilles du génie humain, car, sans chercher à prophétiser, nous pouvons entre- voir que, dans peu d'années, tous les premiers résultats scientifiques acquis à l'heure actuelle seront vérifiés, contrôlés, souvent rectifiés, simplifiés et perfectionnés et alors, ces résultats conduiront à d'autres découvertes étonnantes qui peuvent à peine être prévues actuellement ; cependant, le XIX*^^ siècle n'en restera pas moins le plus étonnant à cause du contraste frappant qui existe entre son début et sa fin. A la veille d'inaugurer un grand siècle nouveau, n'y aurait-il pas, ^Messieurs, dans les progrès réalisés pendant le XIX« siècle, le sujet d'une revue métho- dique, instructive et des plus intéressantes, qui — LXll — consistei'ait en une courte analyse des principales découvertes faites et des résultats comparatifs acquis, au moins dans noire région, par les sciences natu- relles pendant notre siècle ; ensuite, cette revue signalerait les sujets qu'il importerait de compléter ; en un mol, elle préciserait systématiquement l'ordre et la direction qu'il conviendrait de donner aux recherches à venir. Déjà, notre savant secrétaire a fait, par anticipation, Tannée dernière, la partie de cette revue qui con- cerne la Géologie ; dans ce genre rien ne peut être plus net, ui plus intéressant que le travail de M. Bigot ; ma pensée se résumerait donc à l'étendre aux autres branches des sciences naturelles. Ces sciences naturelles, qui sont l'objet de notre pré- dilection, ont surtout participé à la progression bril- lante à laquelle je viens de faire allusion : la métallur- gie, principalement, a profité extraordinairement des découvertes de la minéralogie, mais, l'une des indus- tries les plus utiles à l'humanité et qui est appelée à profiter le plus du genre d'études que nous poursui- vons, c'est l'agriculture, ou plutôt l'industrie agricole. Déjà, la science éclaire de son flambeau lumineux et vivifiant les diverses branches de l'agriculture ; grâce aux impérissables travaux d'Isidore Pierre, dont notre ancien président M. Gossart vous donna, en 1X93, une si intéressante nomenclature , grâce, également, aux efforts de notre ancien collègue et ami Modère , pour ne citer que ces deux maîtres, chers à notre Société, nos agriculteurs ont appris à lutter (contre certaines difficultés physiques qui depuis longtemi^s déjà entravent leur succès. — LXIll — Les observations patientes et approfondies de nos savants entomologistes nous font connaître les mœurs des insectes nuisibles à nos récoltes : le Pegomya hiosciami de la betterave, par exemple, dont M. Ghevrel s'est occupé ; lorsque l'on connaît avec précision les mœurs des insectes et des ani- maux, cela permet de les apprécier à leur juste valeur, de les détruire ou de s'en préserver, ou bien, le cas échéant, de les utiliser. Jusqu'à l'année dernière, on se faisait souvent quelques scrupules de détruire la taupe ; elle était regardée par d'assez nombreux savants comme un puissant auxiliaire pour la destruction du ver blanc ; les belles expériences faites par notre savant ancien président, M. leD'Joyeux-Laffuie, nous ont appris que le ver de terre, le lombric, est la principale nourri- ture de la taupe et par suite qu'elle doit être défini- tivement classée au nombre des animaux nuisibles. Ce verdict a été une véritable désillusion pour moi, car, en présence d'un fléau aussi redoutable que le ver blanc doublé du hanneton, je trouvais, qu'en attendant mieux, la coopération des taupes était appréciable, tandis que l'agriculture est pour ainsi dire désarmée. Plût à Dieu qu'une pébrine, une gat- tine ou une muscadine quelconque, vienne exercer ses ravages sur les vers blancs, plutôt que sur les vers à soie. Honneur à celui qui pourra indiquer une méthode pratique pour anéantir le ver blanc ! En aucun temps, le pommier, cet arbre à fruit par excellence, n'a eu plus de titre à la sollicitude des entomologistes et des botanistes qu'il n'en a, à notre époque. ^O — LXIV — Son tronc, ses branches, ses racines, sont victimes de nombreux parasites destructeurs, qui sont trop connus maintenant pour que je les énumère, mais, qui deviendraient une cause de ruine, si les patientes recherches de savants tels que : noire honorable membre correspondant M. Lecœur de Vimoutiers, M. Huet, M. le D'' Louise, M. C. Guérin et de nombreux membres de l'Association Pomologique de l'Ouest, ne venaient pas nous indiquer des moyens énergiques et pratiques de combattre ces parasites de toute nature. En plus des parasites auxquels je viens de faire allusion, des maladies organiques qui en sont sou- vent la conséquence, viennent entraver la végéta- tion de nos pommiers et de nos poiriers et les amè- nent à une décrépitude prématurée. Déjà notre éminent correspondant, M. le profes- seur Dangeard, de Poitiers, a précisé la nature et analysé les effets de plusieurs de ces maladies, telles que : le pourridiô ou l'altération des racines, le chancre noduleux, produit par le puron lanigère, puis, la pourriture du bois et le chancre papillaire; grâces à des études de ce genre, on arrivera, peu à peu, à assainir nos pépinières et nos vergers et elles auront pour résultat, au moins de limiter les ravages que causent ces maladies ; il est donc opportun que les amis des sciences naturelles continuent leurs patientes investigations, et, qu'ensuite, un enseigne- ment agricole rationel indique la meilleure direction hygiénique à donner aux arbres à fruit de nos vergers. Assurément l'hygiène du pommier fournira encore longtemps des sujets d'études, mais, simultanément — LXV — avec le pommier, son produit médiat, le cidre, réclame particulièrement le concours des savants micrologues. La direction rationelle de la fermentation et les principes de la saine conservation des cidres sont absolument des questions d'actualité, d'une impor- tance considérable pour notre région ; les découvertes qui ont immortalisé Pasteur et les principes émis par son éminent disciple M. E. Kayser, par M. Georges Le Ghartier, M. Duméril, M. le D'" Louise, M, Power et d'autres savants analogues ont ouvert la voie ; des résultats sérieux sont déjà obtenus et il y a lieu d'espérer, je pense, que dans un temps relativement rapproché, grâce à vos conseils éclairés, la produc- tion de variétés de pommes judicieusement adoptées et leur brassage intelligemment conduit, se généra- liseront, et, que le cidre de Normandie méritera, plus que jamais, la qualitlcation de boisson agréable, salubre et recommandable à tous égards et cela est d'autant plus vrai que, dernièrement, M. le D'' Vigot au Laboratoire de M. le D' Fayel a reconnu que le bacille de la fièvre typhoïde introduit par l'eau dans le cidre disparaissait au moment de la fermention. L'importance de ce progrès est d'au tant plus appré- ciable, que, attaqué par les parasites, par les maladies qui en résultent et par celles qui dérivent des intempéries printanières, le pommier et ses produits, abandonnés aux anciennes méthodes aveugles et routinières, eussent bientôt cessé d'être rémunéra- teurs, et, finalement seraient en voie de disparaître si le secours des amis des sciences naturelles ne leur fut pas arrivé à temps. E — LXVI — Parallèlement aux études protectrices auxquelles je viens de faire allusion, la science de la botanique nous réserve encore de précieuses surprises ; déjà les intéressantes recherches de notre honorable collègue M. labbé Letacq, celle de mon éminent et érudit prédécesseur M. Lignier et les observations de M. Leboucher, nous permettront, d'une part, de donner de grands développements à la culture de nouvelles variétés de champignons comestibles, de mieux connaître et de détruire les végétations cryp- logamiques nuisibles aux animaux, aux végétaux et aux arbres fruitiers que nous cultivons. A l'aide des conseils de ces éminenls maîtres, nos prairies pourront être peuplées exclusivemement des graminées les plus fertiles et les plus nourris- santes. Enfin, par suite des communications devenues relativement faciles et rapides avec les contrées lointaines des zones tempérées, de l'Orient et de rOccident, les pionniers de la science ne manqueront pas d'enrichir nos cultures de nouvelles i)lantes utiles, qui pourront suppléer à celles que l'on aban- donne, ou qui feront variété. A côté de la culture des terres et des vergers, rélevage qui occupe une place si importante dans notre industrie agricole, réclame chaque jour, les lumières de nos savants /.ootechniciens et la science, toute moderne, de la bactériologie est appelée à rendre non moins de services à l'art du vétérinaire, qu'elle en rend à l'art médical. Sous l'œil pénétrant de notre éminent ancien président M. le D' Joyeux-Lalfuie, les puissants — L.KVIl — microscopes de l'Université lui révèlent, chaque jour, de nouvelles existences microbiennes: tantôt, c'est l'action directe de certains microbes dans les diverses altérations du lait d'une vache récemment vèlée, tantôt, il retrouve les traces de microbes spé- ciaux dans les maladies qui ravagent nos troupeaux, La bactériologie est donc appelée- à venir puis- samment en aide à la science vétérinaire ; la liste des maladies contre lesquelles nous sommes à peu près désarmés est bien longue : La |)este bovine, le charbon symptomatique, la fièvre aphteuse, l'avorte- ment épizootique des vaches, la péripneumonie, la tuberculose, la clavelée, la gale, la morve, le larcin, la dourine, la rage, le rouget, la pneumo-entérite pour ne citer que les afTections les plus graves sont, pour la plupart, des maladies éminemment conta- gieuses que dorénavant, la bactériologie et ses appli- cations savantes pourront, je l'espère du moins, nous aider à combattre, tandis que la photographie lamellaire (avec laquelle notre savant praticien et ancien président M. le D'' Fayel a fait de si intéres- santes expériences) permettra quelquefois, de bien faire connaître la nature et la marche de ces maladies et d'en faciliter la diagnostique. De plus, je dois rappeler ici que M. le D'' Fayel fait gratuitement, dans son laboratoire de la faculté de médecine de Caen, des expériences analogues qui rendent déjà et qui sont appelées à rendre les plus grands services. En apparence, la géologie semble n'avoir aucune corrélation directe avec l'agriculture, cependant elle est la base : elle nous enseigne à bien con- naître le sol que nous cultivons ; dans les sta- — LXVIll — tions agronomiques ce sol est analysé, et, cela nous permet d'en apprécier la richesse, ou de préciser la nature des éléments utiles qui peuvent lui manquer : par la géologie, on est arrivé à connaître admirable- ment la nature du sous-sol, et cette connaissance permet d'appliquer judicieusement à chaque localité les végétaux et les arbres qui lui conviennent; l'art du drainage, l'art de la captation des sources appli- cables aux irrigations, les indications précises néces- saires pour faire forer utilement des puits ordinaires et des puits artésiens, sont aussi du domaine de la géologie. Ce sont les géologues qui nous indiquent les gise- ments de marnes et de calcaire convenables pour le chaulage des sols gréseux et schisteux ; ce sont aussi des géologues souvent aventureux qui nous indi- quent les gisements d'engrais complémentaires qui existent dans toutes les parties du monde, tels que : les guanos, les )ill raies, les phosphates, les argiles phosphatées et leurs recherches nous mettent à portée d'utiliser d'autres éléments fertilisants. Noti'e éminent secrétaire M. Bigot nous adémonlié judicieusement que les richesses culturales de la Sarthe étaient dues plus spécialement à l'application d'un système de culture méthodique, plutôt qu'au mérite naturel du sol. Je suis persuadé que les Bulletins météorologiques qui sont puljliés, avec précision, dei)uis un certain nombre d'années, sont appelés à avoir, dans un tcuips donné; une certaine importance pour nos cultiva- teurs: les observations métliodiques et malhéma- thiquesqui rayonneront sur une longue suite d'an- — LXIX — nées, pourront permettre de donner, par induction, des indications précieuses relativement aux époques favorables pour l'ensemencement des terres et elles pourront indiquer de même les effets hygrométriques et météorologiques, tantôt profitables et tantôt redou- tables, auxquels les cultivateurs pourront s'attendre ; on arrivera par là, je le présume du moins, à per- fectionner sérieusement et très avantageusement pour l'agriculture les anciens almanachs. L'intérêt que je porte aux sciences naturelles m'a fait allonger cette allocution beaucoup plus que je ne l'aurais voulu, cependant, je n'ai démontré que bien incomplètement les services que l'agriculture retire de vos travaux, et ceux qu'elle pourra en retirer. J'aurais pu insister bien moins longtemps sur ces avantages parce que je suis en présence d'un auditoire convaincu d'avance des vérités que j'ai tenté d'ex- poser — mais, il y a encore, parmi nos compatriotes de la campagne, beaucoup d'indifférents et de scep- tiques sur ce chapitre. Enfin, je puis résumer ma pensée ainsi : à notre époque de préoccupations industrielles, il est sage de rendre nos études utiles et fructueuses et de chercher le côté pratique de toute chose, ce qui n'empêche nullement d'y trouver, simultanément, la satisfaction intellectuelle, philosophique, souvent poétique et sentimentale, qui est inhérente à l'étude des œuvres infinies de la Nature dans le passé, au temps présent et de celles qui ne se réaliseront que dans les siècles à venir. Selon la maxime d'Arcisse de Gaumont : « Semons, marchons toujours, récoltera qui pourra » ; enfin, notre ancien président M. Gos- — LXX — sart a dit avec beaucoup de justesse : ce La meilleure manière d'honorer nos prédécesseurs c'est de con- tinuer dignement leur œuvre ». Le Président fait part du succès de M. P. Fauvel, qui vient d'être reçu docteur ès-sciences en Sor- bonne, avec une thèse sur les Ampharétiens français. Le Secrétaire communique les excuses de MM. le Sous-Préfet de Dom front, D-" Barré, Lignier et Che- valier qui ne peuvent assister à la séance. M. Corbière donne lecture de la notice suivante : NOTICE sru M. JOSEPH-LAFOSSE par M L. CORBIKRE Professeur de Sciences naturelles au Lycée de Cherbourg Membre correspondant de la Société Messieurs , Le 18 janvier dernier s'est éteint, à Saint-Côme- du-Mont, près Carenlan, à l'âge de 09 ans, M..Iosppli- Lafosse , l'un des plus anciens membres de notre Société. — LXX[ — Permettez-moi, à titre d'ami et |)resque de voisin, de profiter de notre réunion annuelle pour rendre hommage à la mémoire de notre regretté collègue et pour rappeler, en (juelques mots , ce que fut M. Joseph-Lafosse. Né le 1"' janvier 1828, là même oîi s'est écoulée son existence tout entière et où il est mort, dans cette propriété du Bel-Enault, qu'il tenait de ses parents, et dont il devait faire une merveille liorticoie , M, Joseph-Lafosse fut envoyé, à l'âge de douze ans, au collège de Goutances, établissement qui était alors en pleine prospérité et où son père avait fait lui- même ses études. Intelligent et docile, d'une grande douceur de caractère, il fut un élève modèle. Il montra, en particulier, un goût très vif pour le dessin et pour les langues vivantes, surtout pour l'italien, qui ne tarda pas à lui devenir presque aussi familier que sa langue maternelle. Les jours de sortie et pendant les vacances, il visita à maintes reprises, et avec une véritable passion, les collections de M. de Gerville, qui habitait Valognes. De là naquit son goût pour les sciences naturelles. Il était en rhétorique lorsqu'un malheur imprévu, la mort de son père, qu'il chérissait, vint brusque- ment arrêter ses études. Ame tendre et très im- pressionnable, il ressentit avec une vivacité extrême cette perte irréparable , et pendant de longues années, selon son propre témoignage, une mélan- colie maladive vint jeter son voile sur son existence. Peu à peu toutefois l'étude de la nature, puis son mariage avec une femme excellente qui devait être sa joie, son soutien et sa consolation jusqu'à ses — Lxxri — derniers moments, lui rendirent le calme de l'esprit et du cœur. C'est alors, à partir de 1852, qu'il commença la transformation de son domaine. L'un des premiers il tenta dans notre région la culture d'une foule de végétaux que, à force de soins, de patience, et aussi à grands frais, il finit par acclimater. Je ne vous décrirai point toutes les plantes exoti- ques qui font l'ornement de son jardin de Saint- Côme, et qui de là, grâce à sa générosité, se sont répandues de divers côtés : les Séquoia Qigantea et sempervirens. Araucaria imbricata , Cliainœrops Fortunei eiexcelsa, Taiodium distichuin. Yucca de diverses espèces, Gynerium argenteiim^ etc. etc. Tout cela a été décrit, mieux que je ne saurais le faire, par un de nos collègues, M. Georges Villers, à la suite de la visite que la Société Linnéenne, dans sa réunion d'Isigny, fit à la propriété de M. Joseph- Lafosse, le 24 juillet 1882 (1). Plusieurs de nos collègues ici présents, qui étaient de l'excursion, n'ont pas oublié l'accueil charmant qui leur fut fait en cette circonstance. Quanta M. Joseph-Lafosse, ce 24 juillet, oîi la Société lui remit la médaille à l'effigie de Linné, comme récompense de ses travaux persé- vérants, fut certes l'un des plus beaux jours de sa vie; il en a gardé jusqu'à la fin \m souvenir ému et reconnaissant. (1) G.ViLLEUS. — Compte-rendu de la \isitc faite par la Sor. Liiiu. de IVorni. au jardin de M. Joseph-Lafosse, à Saint-Côme-du-Mont, le lundi 24 juillcl i^lhill. Soc. Lin», de .Yor?«., 3« sér., (i* vol., pp. 2(;:i-278). — LXXIII — M. Joseph-Lafosse avait un goût, une passion spéciale pour les Fougères. Il avait rassemblé, de tous les pays une collection superbe des espèces capables de supporter le plein air. Nos espèces indi- gènes l'intéressaient vivement aussi, et, dans le but de rechercher les plus remarquables, il avait, en 1882 et 1883, visité pendant plusieurs jours les envi- rons de Domfront , de Mortain et de Cherbourg. Vous savez tous que c'est lui qui, le premier, décou- vrit près de Cherbourg le Polystichum œmuliim, cette belle et rarissime fougère, alors nouvelle pour la France, et qui d'ailleurs n'a encore été rencontrée que dans le nord du département de la Manche et sur quelques points de la Bretagne. A l'imitation des Anglais, grands amateurs de fougères, il désigna sa trouvaille sous le nom de Lastrea éemula. On lui doit aussi d'avoir retrouvé dans le marais de Gorges VOxi/coccus pahistris et V Andromeda polifolia, deux grandes raretés qui n'y avaient pas été revues depuis M. de Gerville (1). M. Joseph-Lafosse a publié divers articles dans plusieurs journaux horticoles français, belges et anglais, mais ses principaux travaux ont paru dans notre Bulletin. Ce sont, dans l'ordre des dates : Notice sur le jardin de M. Hamond; Eludes koiiicoles à Cherbourg (Bull. Soc.Linn. do >'onu.,2'séi'.,8'' \ol.,1874, i>\>. 453- 472). (1) Nous-nirino, en compagnie do nos deux aimables collègues, MM. de La Tliuilkrie et Léger, avons eu le plaisir tout récemment, le 14 juin dernier, de constater que ces deux jolies plantes croissent toujoui's au milieu du marais de Gorges. — LXXIV — Elude d'une expèce île f'ouf/i-re nouvelle pour l.t Normandie, prohablemeni aussi pour la France el l'Europe conlinenlale, le Lastkea emlla Brah. (loc. cit., 3* si'-r., 6« vol., 1882, jtp. 214-220). Quelques mots sur Vinlruducliou el VaccUmalalion des véf/é- lau.r à faciès Iropical en Normandie (lor. ni., '^'■ sér., (i" vol., 1882, PI). 221-223). Nolice sur le Cham.kkops Fortu.nei el sur quelques espèces de Bambous du nord de lu (^hine el du .lapon (loc rit., 3' sér., "' vol., 1883, pp. 297-300), Le Palmier de la Société Linnéenne de Normandie et le BaMBLSA VllUDI-GLALCESCENS (lOP. Cit., i" SéP., ■■>' Vol.. 1892, pp. 164-1G8). Le Lézard vivipare el le Lézanl des murailles en No'mandie (loc. cit., 4« sér., 5* vol., 1892. pp. I(i!)-i72:. L'activité intellectuelle de M.. loseph-Lafosse s'éten- dait à toutes les branches de l'histoire naturelle. Beaucoup de notes et de nombreuses aquarelles très remarquables que j'ai pu voir sont relatives , non seulement à des plantes, mais encore à des reptiles, batraciens , poissons , vers , mollusques , cœlen- térés, etc. Malheureusement les notes sont inache- vées. Et je dois à la vérité de dire, à ce propos, que le côté faible du caractère de M. Joseph-Lafosse était le manque de continuité dans l'eftbrt. Il s'enthou- siasmait vite, mais souvent une chose nouvelle lui en fit délaisser une autre qui, peu de temps aupara- vant, avait excité toute son ardeur. 11 laisse ainsi à l'état d'ébauches une multitude de choses qui seront difficilement utilisées. A part ce défaut , que nous devons regretter , M. Joseph-Lafosse fut un de nos meilleurs collègues et fit noblement usage de sa fortune. Membre de notre Société depuis 1873, il avait pour elle un pro- — LXXV — fond attachement. Il était particulièrement heureux quand il pouvait assister à nos réunions annuelles, et il y manquait rarement. Combien de foisnel'avez- vous pas vu y venir, ley mains chargées de ses beaux produits horticoles dont il était très fier de vous otïrir les prémices? Vous parlerai-je de l'homme privé? Bon, serviable, mettant au service de tous, et spécialement des mal- heureux, sa fortune et les quelques connaissances médicales qu'il avait acquises dans sa jeunesse, il fut la providence de ceux qui l'approchaient. Sa vie fut attristée par la perte de nombreux enfants ; sur les huit qu'il avait eus, un seul lui survit, M'"" Le Cannu, mariée à l'un de nos bons collègues, phar- macien à Carentan. A la suite d'une longue maladie, M. Joseph-Lafosse s'est éteint doucement et chrétiennement, au milieu de ses chères plantes et assisté de sa bonne et vail- lante femme. L'église de Saint-Côme était trop petite pour contenir la foule qui, le 21 janvier, se pressait aux obsèques de cet homme de bien. ClieiiK)iirti-, 'ÎO juin 1897. M. Corbière conserve la parole pour faire con- naître de nouvelles additions et modifications à sa « Florr de Normandie ». M. le commandant Jouan donne d'intéressants détails sur les légendes Polynésiennes dans leurs rapports avec V histoire naturelle (voir 2'' partie du Bulletin). LXXVI M. Husnot fait une communication accompagnée de présentation d'échantillons sur les (/ramuiée.s des prairies. Un herbier de ces plantes est ofTert par M. Husnot au Collècie de Domfront. -e>^ Le Secrétaire communique un travail de M. Che- valier sur « la Flore adventive des ruines du châ- teau féodal de Dum front » (voir 2^ partie du Bulle- tin). A 4 heures, la séance est levée. Le soir, à 8 h. 1/2, M. Bigot fait une conférence accompagnée de projections, sur (.de département de l'Orne avant V apparition de Vhomme ». Le lundi, les linnéens se répartissent dans les deux sections de Botanique et Géologie. Les géologues dirigés par M. Betout étudient les terrains anciens au Nord de Domfront, les botanistes sous la conduite de M. Letacq explorent les murailles de la ville qui portent une curieuse flore adventive. Après le déjeuner les géologues vont examiner les grès ter- tiaires et les roches anciennes au Sud de Domfront, pendant que les botanistes dirigent leurs recherches vers la Fosse-Artour et les marais de Bouellé. — Quelques botanistes zélés accompagnent le mardi M. l'abbé Letacq aux marais de Pré-en-Pail. LXXVli — Excursions botaniques de la Société Linnéenne de Normandie aux environs de Domfront (Orne) et de Pré-en-Pail [Mayenne), les 5 et 6 juillet 1897 . par M. l'abbé A.-L LETACQ « Oïl peut à bon droit, dit M. Blanchetière, appeler Domfront la Suisse Normande. Nulle part les rochers de grès quarlzeux, argentés par des Lichens, ne sont striés avec plus de grâce, déchiquetés en aiguilles plus fines, ni surplombés avec plus de hardiesse. Là. sont des escarpements vertigineux, des blocs énormes posés sur une pointe, et qui semblent pouvoir être précipités par le plus léger etîort à 70 mètres de profondeur dans le lit de la Varenne. Ailleurs des tours de roc brut, terminées par des pendentifs naturels sont immobiles depuis les der- niers cataclysme. Voilà ce qui nous entoure et ce que l'on a sous les pieds, quand on parcourt les ruines du château féodal de Domfront, ou que l'on contemple les restes imposants du donjon, témoin des luttes héroïques de Guillaume-le-Gonquérant, de Montgommery et de tant d'autres. Au loin le regard embrasse un horizon immense dans tout le demi-cercle méridional, terminé à l'Orient par les hauteurs bleues de Pré-en-Pail et s'étendant, à l'Occident, jusqu'au-delà de Morlain. Cet espace n'est accidenté que par deux collines isolées, les — LXXVIll — Margantin et le Montécot. Au nord, au contraire, la vue rencontre un sol mamelonné, admirablement décoré par toutes sortes de cultures alternées avec des bruyères, des taillis, des carrières, d'une prodi- gieuse variété d'aspect. Au milieu de tout cela, la Varenne et mille ruisseaux tributaires promènent leurs ondes dans des prairies toujours vertes » (1). Cette description, où l'élégance et le charme du style n'enlèvent rien à l'exactitude des faits, montre que la région domfrontaise avec ses accidents rocheux, ses coteaux boisés, ses collines tantôt stériles, tantôt cultivées, ses gorges profondes, ses landes humides, ses rivières torrentueuses, peut offrir aux chercheurs des sujets d'étude nombreux et variés. Aussi a-t-elle été visitée par beaucoup de botanistes : Roussel et Renaut au commencement du siècle; plus tard De Brébisson, Durand-Duquesnay, D' Perrier, Morière, M. Gahéry; de nos jours MM. Husnot, Corbière, Le- cointe, D' Goulard, Savouré et surtout notre confrère M. Auguste Chevalier, aujourd'hui préparateur à la Faculté des sciences de Lille, à qui nous devons un bon Cnlalogiœ des plantes de rarrondhsenwnt (2). (1; I5i.anchetii:kk: Ae donjun de Doinfruiil : liiiltrlin iiu>mini(.Mital t. XXX ri8Gi), p. lyo-i'Ju. (2" Cala In;/ tic des plantes vase ii fa ires de l'arrondissement de Domf'ronl avec noirs crili(/iies et observations biologiques Bull. Si)C. Linii. de Nonii.. 1° si'iii', 7" vol, (1893). ji. 98 — 333 . — V. aussi sur les travaux dus Ijotaiiisles dans cette rririuii : A. -L. Lstaco, les Eludes scientifiques dans le département de l'Orne : Rap- port la au Couf/ri's de la Société biblior/raphique tenu au Mans, les 13 et l 'i novembre ISff.i, sous la présidence de M. Sénart, membre de l'Institut. Annuaire normand pour 1894, ji. 2i0 — 28i Tir. à part, Caen, Delesipie. 1894, in-8°, 40 p. — L.\X[X — C'était à lui sans aucun doute que l'eveuait de droit l'iionneur de diriger la Société Linéenne dans ses promenades autour de Domfront; on ne pouvait trouver un guide plus sûr pour ces régions qu'il a visitées avec tant de soin et de méthode. Mais, si par suite de son absence due à ses occupations multi- pliées et à la distance trop considérable, qui nous sépare, j'ai consenti, sur l'aimable insistance de notre dévoué Secrétaire, M. Bigot, à remplacer M. Chevalier, nous devons néanmoins à cet excellent confrère l'intérêt et le succès de nos herborisations ; je n'ai fait que montrer à la Société les riches loca- lités que j'avais eu le plaisir, il y a deux ans, d'explo- rer avec lui. Donjon de Domfront. — Tertre et Gavées du Moulin-Plein Les Linnéens, qui ont suivi en tout ou en partie les excursions botaniques, le lundi 5 juillet, autour de Domfront, sont : MM. Adel, Appert, Corbière, Dufourde laThuilerie, Dutot, Hommey,D'' Hommey, Hoschedé, Husnot, Joûan, Léger, Letacq, Moisy, Ravenel, Savouré. Le programme portait pour la matinée, Donjon et Moulin-Plein, et pour l'après- midi, Fosse-Artour et Bois-de-Landelles. Notre première visite est donc pour le donjon, où après avoir jeté un coup d'œil sur le splendide pano- rama qui se déroule de tous côtés, nous recueillons sur les murs et les rochers qui nous entourent et dans la propriété voisine : Cheiranthus c/ieiri L., Dlanthiis cart/opJtf/llus L. (observé pour la première LXXX fois par Roussel), Conhtm maciilatum L., Nardos- niia fragrans Rchb., Tanacetum vitlgarc L., Lac- tuca virom L., Verbascum album Mœnch., Srrophu- laria venialisS., Mcntha viridis L., Vinca major L., Daphne laureola S., Barbu la Mal 1er i Bruch, B. vinealis }ir'H\.,B. rf/lindrira Schimp., Grimmia cri- nita Brid. sur les enduits calcaires des murs. Sur les rochers, M. Husnot découvre quelques toutîes de Campylopm subulatus Schimp., au mi- lieu desquelles M. Corbière vient de reconnaître le IHUidium ciliare Nées., une de nos raretés bryolo- giques, indiquée jusque là en Normandie à une seule localité, les Gâtées dans la forêt d'Ecouves, ofi elle fut découverte par de Brébisson en 182(3 (1). La grande curiosité végétale du Donjon est VEchi- nops sphœrophalus L., espèce de la région méditer- ranéenne, naturalisée là depuis temps immémorial, remarquée d'abord par le D"- Perrier, et signalée pour la première fois par Boreau (2). Elle croit au liane du rocher, à l'exposition du Sud-Ouest, et ainsi à l'abri des vents du Nord et de l'Est, mais pour expli- quer ce fait si intéressant de géographie botanique, unique dans l'Orne, il est nécesaire de rapi)eler qu'à Domfront la température moyenne annuelle et celles de l'été et de l'hiver atteignent pour le département leur degré le plus élevé. Cette ville située au sud des (1 Cfr. A. HE BuKHissoN, lli-jjitlir/i/es de la Sornntiu/ic, p. t). A. LiTvco: Aperiit sur lu Flurc de l'iirvundissemenl d'Aleiiion. IJiilIfliii lie 1,1 Soeiéli' (lll(Uliriiltiiic (le Idiiic 1'' smicslii', 1896, p. 54-7.'J. — Tir. ;i p;irf, Ak'iinm, Rcii.iiilt de IJiuise, in-S" 22 p. (2) Flore du ventre de la France, 18.j7, t. 11. ].. :îi7. — LXXXI — collines de Normandie, plus rapprochée que les autres stations de la baie du Mont-Saint-Michel, et ainsi sous l'influence plus directe des vapeurs du Gulf-Stream, oflVe aux plantes un climat relativement doux. Aussi voyons-nous dans le Passais plusieurs espèces caractéristiques des flores de l'Ouest ou du Midi et inconnues ailleurs (1). Les plantes cultivées elles-mêmes démontrent cette influence; ainsi ï Arau- caria imbricata Ruiz-Par. possède à Domfront son plus beau représentant dans l'Orne (2); le Camellia y croit, prospère et fleurit à l'air libre, à la seule condition d'être planté dans la terre de bruyère, tandis qu'à Alençon il ne réussit que difficilement, et il est toujours nécessaire de le garantir contre les froids rigoureux de l'hiver (3). En descendant du donjon pour gagner le tertre du Moulin-Plein, nous recueillons sur plusieurs murs à l'intérieur de la ville, Dianthiis caryophyllus L., Leucanthemum parthenium L., Ceterach officina- riim Willd., Trichostomum convolutu7n Brid., Bar- biila intermedia Brid. Le tertre du Moulin-Plein, à 3 kilomètres de Dom- front, sur la Haute-Chapelle, nous ofTre : Viola me- duanensis, Bor., Teesdalia iberis DC, Lepidium (1) Cfr. A.-L. Letacq, Considérations sur la Géographie bota- nique du département de l'Orne (Annuaire Normand, 1895, p. 246- 289, Caen). (2) A. Chevalieh ; L'Araucaria de DomfronL (Bulletin de la Société d'iiorticulture de l'Orne, 2° semestre de 1896, p. 89, Alençon), (3) A.-L. Letacq, Notes sur la culture du Camellia dans le département de l'Orne (Ibid,), 2" semestre, 1893, p. 54-59, tir. à part, Alençon, Rcnaut-de-Broisc, in-8°, 7 p. F — LXXXII — Smilhii Hook., Trifoliwn subterrayieum L. , T. fili- formeh., T. striatum h.Jiypevicumhiimifuswn L., PotentUla argp.ntea L., Pkmtago coronopus L., Bumex pulcher L., Digitaria filiformis Scop., Ptero- goniwn gracile S^Y., et Grimmia leiicophœa Grèv. La Varenne qui coule au pied de la colline, et y forme plusieurs îlots utilisés pour la construction d'un pont, nous donne aussi quelques plantes cu- rieuses : Cardaminc sylvalica Link., OEnantlie crocata L., MgriopJiylhim alternifiorum DC, Spar- ganium neglectum Beeby, Nitella flexillh Ag., et trois mousses peu communes : Rhacomitrimn aci- ciilare Brid., Ortliolrktum rivularc Turn., Fonti- nalis squamosa L. C'est dans la petite lande marécageuse des Cavées- de-Moulin-Plein, sur la rive droite de la Varenne que nous récoltons les espèces les plus rares : Viola pa- htslris L., E /odc^ palastris Spach., LobeliaurensL., Scutellaria minor L., Potamogeton polygonifolius Pourr., Narthecium ossifragum Huds., Rhyncos- pora alba Wahl., Jimciis sqiiarrosus L., Carex pu- licaris L., C. binervis Sm., C. Hornschuchiana Happe, C. Chevalieri Gorb. (assez abondant et fa- cile à distinguer par ses utricules vides et son aspect jaunâtre), Deschampsia flexuosa f. Legci Bor., Hypnum nitcns Schr,, Spltagmim tcneUum Ehrh., S. aciitifolium Ehrb. (plusieurs formes), 5. cuspida- lu)u VÀ\v\\. .lungermania setacea W. dans les toulTes de Sphaigncs, et sur les bords argileux du ruisseau Aueurapinguis Dum., et A. piiuiatifida Dum. En rentrant à Domfront nous observons près du Galvaire: Saginacilialayav. ambigiialA., Hubus — Lxxxin — Linkianus Ser. et Chenopodiinn Bonus- Hen- ricus L. (1). Fosse-Arthour. — Bois-de-Landelles Après le déjeuner assaisonné de ce bon appétit, qui est toujours le premier gain des herborisations, on se met en route pour la Fosse-Arthour. Gomme elle est distante de 12 kilomètres et qu'il nous faudra en revenant visiter les Fosses-à-Pots du Bois-de-Lan- delles, l'excursion se fait en voiture; le trajet de- mande une heure à peine. La Fosse-Arthour sur la commune de Rouelle, à la limite de l'Orne et de la Manche, est une gorge étroite, profonde et comme taillée à pic dans la petite chaîne de grès siluriens qui va de Domfront à Mortain; elle est traversée par la rivière de la Sonce, qui, en formant cascade au milieu des rochers abrupts, ajoute encore à la beauté du site et au pittoresque du paysage. Cette localité nous présente donc les plantes des bruyères et des rochers secs, et celles qui recherchent les endroits humides. Nous observons parmi les premières : Ruôiis SprengeUi W. et M., Erica ciliaris S., Quercus sessilifloi a Im., Luzula maxima DC-, Scirpus cœs- pitosus^., Dicranum spiiriiim Hedw., D. Scottianum Turn., D. ScoparkmiYSLV. alpestre Hûbn., Dicrano- weisia cirrhata Lindb. , Oncophorus Brimloni Lindb., Campylopus flexuosus Brid., C. fragUis B. E., 6. bfcvipUns B. E., Grimmia leucophoici Grev., G. montana B. E., G. SchuUzii Wils,, Rhacomi- (1) Ju d(jis ,i l'obliffcance de M. Curbière la détermiiiatiun des Ru/jus l't l'iiidicalioii de [ilusieuis antres espèces. — LXXXIV — ti'ium hypnoides Lind. c. fr., R. heterosticJnmi var. obtiisum Linclb.(Gorb. Musc, de la M. p. 160), Diphys ciinn follosum Mohr., Scapania resiipinala Dum., Jungermannia inflata Huds.,7. allenuataydx .quin- qiiedentata Thed., /. minuta Crantz. dans destoulTes de Leucobryum glaucum Hpe, Plagiochïla spinii- losa f. punctata Gair. ; Et parmi les espèces hygrophiles : Batrachium fluitans Wimm.^ Radiola Unoulcs Roth., Elodes pal us tris Spach., Myriophyllum altcmiflorum DC, Montia rivularis Gme\., Littorella lacustris L.,Jun- cus sqiiarrosus L., Eleocharis mullicaulis Sm.,Poly- podium Phegopteris L.,Osmufida regalisL.,Nitclla flexilis Ag., Rhacomitriinn aciculare Brid. c. fr., Bryum albicans Brid., Bartramia fontana var. fal- cata Sch., Fontinalis squamosa h., Hypmim plu- mosum S\v., H. fluviatHe Sw., Scapania u?idulata, Pellia epiphylla Corda. Les Fosses-à-Pots du Bois-de-Landelle, à 2 kilo- mètres de la gare de Domtront, reposent sur le ter- rain appelé par les géologues alluvion ancienne de Saint-Gilles-des-MaraiSy et formé à sa partie supé- rieure par une argile jaune mêlée de fragments de schiste et de grès. Ce sont des mares et des fossés, appelés douves dans le pays, restes d'une ancienne exploitation et remplis toute l'année par l'eau dor- mante; là pas de formation tourbeuse comme à Briouze et au Grais; les Mousses y sont rares, et l'absence complète de Sphaignes indique la pré- sence de l'élément calcaire (l). Voici la liste des (1) J'ai constaté récemment ([uc ce terrain faisait elTcrvesceucc avec les acides. — Cfr. A.-L. Lktaoo, Observations sur lu Flore h — LXXXV — plantes recueillies par la Société : Elode.s palustris Spach, Epilobium palustre L.,Rosa 7nicrantha Sm., Hubiis hypoleiicos Lefr. et M., Hclosciadium inun- datum Koch,, OEnanthe fistulosa L., OE. phellan- drium Lam., Galium elongatum Rels., G. débile l)Q's>w., Pulicaria vulgaris Gœrtn., Myosotis strigu- losa Rchb., M. cœspitosaK., Veronica sciitellata L., Utricularia neglecta Lehm., Potamogeton polygo- nifolius Pour., P. natansL., P. pusilhtsL., Scirpiis fluitans L., Lemna polyrhiza L., Alopecurus fulvus Sm., Panicmn crus-galli L., Leerzia ory- zoides Sw., Pilularia globulifera L., Nitella trans- lucens Ag. La saison est encore trop peu avancée pour que nous puissions récolter lllecebnim verticil- latum L.et Isnardia palustris L., que j'avais trouvés abondamment au mois de septembre 1895 avec M. Chevalier. Pré-en-Pail Le mardi 6 juillet, MM. Drouet, président de la Société Linnéenne , Dutot, Hommey, Hoschedé, Letacq, Moisy prenaient à 8 h. 36, à la gare de Domfront le train, qui les laissait à 10 h. à Pré-en-Pail. Quelques instants après, deux de nos collègues, qui n'avaient pu prendre part aux réunions précédentes, M. Letellier et M. Leboucher accompagné d'un de ses élèves, M. Lepart, arrivaient d'Alençon pour se joindre à nous. A la descente du train, déjeuner à l'hôtel de Bretagne. des Marais de VEgrenne, près Domfront (Orne). Le Monde des Plantes, 1898. (iNoto ajoutée pendant l'impression.) — LXXXVI — Vers 11 heures nous partons par ia roule de Ges- vres pour explorer les landes marécageuses du Fourneau, distantes de Pré-en-Pail de 2 kil. à peine, et situées à 260 mètres d'altitude sur le côté nord du plateau de Bel-Event, qui constitue la partie occi- dentale du Mont-Souprat. La récolte se compose de : Batrachunn Lenormandi Fr., Viola pahtstris L., Stellaria iilif/inosa L., Drosera Intermedia Hayne, Hadioln linoules Rotli., Eludes palustria Spach., Galhim uUfjinoswu L., Cirmtm anglkiim Lobel, Walhenbcrgia hederacea Reichb., Lobella urens L., Cicendia fUiformis Delarb., Pedkularis palus- tris L., Mentha puleginni L., Pinguicula limtanlca L., Anagallis tenellah., Salix repeins L., Pota^no- (jeton polyonifoliiis Pourr. , Malaxis paludosa Sw., Navlhpcium ossifragum Huds., Jitncus squar- ?'ost(s L., Rhyncospora alba Walh., Eriophorum angaslifoliimi Pioth., Triodia dccumbens R. Br., Nardns s/ rida L., Osmtmda régal is L., Dicranum palustre Schp. , Canipylopus brevipilus B. E., Bn/um bimum Schreb., B. inclinât u?)i Br. Em., PJu- lonotis fontana var.falcataSch., Polt/trichani com- mune L., P. slrictum Menz., Hgpnum vernicosum Ldb., H. slellatum Schr., SpJiagunm sqaarrosatn Pers., S. fiinbriatuniWils. , S. cuspidatmn Ehrh . ^Jun- germannia Taylori var. anomala Hook., J. sctacea Web., ,/. connivens Diks., Sphagnœcetis commnnis Nées., Anenra pinguis Dum., A. maltifida Dum. Le petit marécage de la Sourcette également à la base du plateau de Bel-Event, mais à l kilomètre du Fourneau vers l'Est, nous donne bon nombre des espèces précédentes. Les Drosera intermedia Hayne, — LXXXVII — Malaxis pahidosa Sw, Bryum pcndithmi B. E. et Campylopus brevipilus B. E. manquent, mais en revanche Scirpus cœspitosifs. L. Li/coj)ocliimi inun- datum et L. clavatum L. c. fr. abondent (1). Le Malaxis paludosaSw. , découvert au Fourneau en 1887 par notre collègue M. Ménager, était le but principal de la visite à Pré-en-Pail; nous l'y avons trouvé en bon état et en quantité suffisante pour que chacun puisse en emporter plusieurs échantillons (2). 11 ne croit pas au milieu des Sphaignes, comme l'in- diquent la plupart de ouvrages de botanique, mais sur des plantes en décomposition et toujours aux endroits où l'eau forme un léger courant. L'heure du départ et de la séparation arrive; il faut se hâter et reprendre le train, les uns pour Domfront, les autres pour Alencon. Les récoltes ont été fruc- tueuses, les observations intéressantes et les con- versations instructives, mais notre meilleur souvenir est pour ces relations si cordiales entre confrères, qui ont fait le charme de nos promenades et sont pour ainsi dire traditionnelles à la Société Linnéenne de Normandie. (1) Cfr. A.-L. Let.vc<,> : Lisie de plantes recueillies à Pré-en- Pail, Le Monde des Plantes, novembre 1894; H. Léveillé -.Petite Flore de la Mayenne, in-S" 252 p. (1895). (2) Depuis l'excursion de la Société Linnéenne, jai retrouvé, lors d'une herborisation avec mes amis MM. Hommey, Le Sénéchal et Leboucher, le M.paludosa dans la même région, mais sur le terri- toire du département de l'Orne, avec plusieurs autres raretés non remarquées au marais du Fourneau. V. A.-L. Letacq : Sur le M.v- i.AXis PALUDOSA Sw. observé à Gandelain [Orne] et sur quelques plantes trouvées dans les marais du Mont-Souprut, le Monde des plantes, nov. 1897. — LXXXVIII — Compte-Rendu des Excursions géologiques DU 5 JUILLET 1897 A DOMFRONT par M. RETOUT professeur au Collège de Domfronl Les géologues représentés par MM. Adel^, Bigot, Cousin, DoUfus, Drouet, Henrot, Hommey père et fils, Lennier, Moisy, D-" Pelvet, Pellerin, Pépin, Retout, Vaullegeard, quittaient Domfront à 7 h. du matin pour étudier la coupe très nette qui s'étend entre Notre-Dame et l'ancienne voie romaine qui reliait Domfront à Tincliebray. J'avais accepté la mission, aussi agréable qu'utile, de guider mes collègues sous la direction de M. Cigot, secrétaire de la Société. L'éminent professeur de l'Université de Caen se trouvait là sur son véritable terrain, je veux dire les terrains de iramition dont il a fait une étude spéciale. Aussi nous les a-t-il pré- sentés, sous toutes leurs faces, avec une rare compé- tence et un magnifique entrain. A Notre-Dame, nous rencontrons les schistes pré- ca77îb}'ie?is, pseudo-mâclifères, sans fossiles. Un peu plus loin, nous pénétrons dans la gorge si pittoresque des Tanneries creusée dans \e f/rès ar?no- ricain en discordance avec le précambrien. Elle est — LXXXIX — traversée par la Varenne et dominée : à l'Est, par les ruines imposantes du vieux Donjon ; à l'Ouest, par le tertre Sain te- An ne. Nous arrivons ensuite aux carrières actuellement en pleine exploitation qui nous permettent d'obser- ver de superbes plaques de TirjilUtes et un certain nombre de Bilobites. Le plongement des couches est bien visible et de 25° Nord. Immédiatement après et au-dessus, apparaît une première couche de schiste ardoisier peu fossilifère où M. VauUegeard trouve cependant des empreintes de GraptoUthes. La station la plus riche en fossiles est certaine- ment celle du Pissot. Là s'effectue yne abondante récolte de trilobiles divers, d'Orthis, cVOstracodes, d'Orthocêres, d'Hyo- lithes, etc. Nous gagnons alors le pont de Gaen et nous visi- les carrières de Grès de May au tertre Chapon. Jusqu'en 1893, on n'avait trouvé aucun fossile dans ce grès. Au cours d'une excursion en compagnie de mon ancien élève, aujourd'hui mon collègue et ami, A. Chevalier, j'ai recueilli un abdomen d'Homalo- notiis, plusieurs Orthis et des fragments de Bivalves semblables à ceux du grès de May. J'envoyai les meilleurs échantillons à M. de Lapparent qui en a fait mention dans la séance de la Société géologique de France en date du 16 avril 1894. Depuis longtemps déjà, le grès du tertre Chapon était assimilé stratigraphiqiiement au grès de May ; il le sera désormais paléontologiquement. — xc — Dans le grès armoricain de la Groix-des-Landes, il faut noter deux espèces de Lirif/ules, et, sur la route de ceinture, au nord de l'hôtel de ville, une couche mince de minerai de fer identique à celui de Bourherouge et du Chàtellier. Après avoir examiné et fouillé les grès et schistes alternants au delà du Pont-de-Caen, où l'on ramasse quelques fossiles, nous quittons la route de Fiers pour prendre le chemin qui conduit à la Yiolière. Là nous observons le (jrès culminant, peu ou point fossilifère. Enfin, nous nous engageons sur l'ancienne voie romaine, nouvellement encaissée, dont les talus nous montrent le schiste ampéliteux qui renferme beau- coup de Graptolites, des Orthis, des Orthocères, etc. Au-delà, on retrouverait les schistes précambriens et le granité de St-Bômer. Mais l'heure s'avance ; il est temps de revenir déjeuner pour se livrer ensuite à l'excursion du soir. Des voitures sont prêtes et nous emportent sur la route de Mayenne. Nous rencontrons bientôt un beau filon de Diabasr qui s'avance dans la direction du Sud sensiblement plus loin que ne l'indique la carte géologique. Puis nous mettons bientôt pied à à terre pour opérer l'ascension du mont Margantin. De son sommet, se déroule un des plus splendides panoramas que l'imagination puisse rêver. Nous suivons, émerveillés, l'allure générale des couches entre Domfront et Mortain, la direction Nord-Sud du beau filon de diabase qui traverse le schiste pseudo-maclifère du mont, et nous redes- cendons pour gagner Céaucé. — XCI — En route, il faut faire une nouvelle halte, au bois de Montchauveau, pour visiter les grès tertiaires (Eocène moyen ?) avec empreintes de palmiers. Enfin, nous arrivons à Géaucé où chacun est heureux de se rafraîchir, car la chaleur est devenue torride. A l'est du bourg, se trouvent d'importantes car- rières de diabase, en ce moment exploitées, qui affleurent entre deux murailles de granité et retien- nent assez longtemps notre attention. Puis nous revenons à Domfront, enchantés de notre journée, en temps voulu pour permettre à plusieurs de nos collègues de prendre le train de 7 heures du soir. SÈ/INCE DU 15 NOVEMBRE Présidence de M. Drouet , président La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Bigot, D'' Gatois, Drouet, P. Fauvel, D"" Fayel, D'' Gidon, Lignier, Le Meulais, D"" Noury, D"" Osmont, Ravenel, de Renémesnil, Vaui- legeard. Le procès-verbal de la séance de juin et celui de la réunion de Domfront sont lus et adoptés. La correspondance comprend : Une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique adressant le pro- chain programme des Congrès des Sociétés savantes. — Une lettre de M. l'abbé Adam envoyant sa démis- sion de membre correspondant. — Une lettre de M. l'abbé Letacq, demandant qu'on insère dans le Bulletin des indications bibliographiques sur les tra- vaux intéressant l'histoire naturellede la Normandie. — Diverses demandes d'échange qui seront examinées par la Commission d'impression. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Ils comprennententre autres, offerts par leurs auteurs : MM. Letellier , Sondar/es pour puits artésiens aux environs d'Alençon. NiEL, Note sur le Clitoq/bc cryptariim. — XCIII — MM. Janet Ch., Sur le:,- rapports de VAntenno- phorus Vhlmanm Relier avec le Lasius mixtus Nijlander. — Sur les rapports du Discopoma comata Berlesc avec le Lasius mixtus Nylander.— Etudes sur les Fourmis et les Abeilles, noies 12 et 13.— Les Fourmis. Dewalque, Les sciences minérales devant les junjs des prix quinquennaux des sciences naturelles. Le Secrétaire appelle l'attention sur le 2^ fascicule du t. IV des Mémoires de la Société géologique du Nord, consacré à un travail de M. Cayeux sur la gaize et la craie du bassin de Paris étudiées au point de vue micrographique. Sont présentés pour faire partie de la Société comme membres correspondants : MM. Cousin, propriétaire àDomfront, par MM. Re- tout et Bigot. LouTREUiL, Pretchinstenska, 17, Moscou, par MM. Hommey père et fils. Le Secrétaire présente le compte-rendu des excur- sions botaniques de la réunion de Domfront, rédigé par M. l'abbé Letacq. M. le D' F. Gidon fait une communication sur la venirnosité des Batraciens indigènes. (Voir 2'^ partie du Bulletin.) M. Bigot fait une communication sur divers osse- ments de Dinosauriens jurassiques de Normandie — XCIV — appartenant aux genres Pleurocœlus et Mer/alo- sauriis. Le genre Plcurocœlus, signalé pour la première fois en France et probaljlement en Europe , est représenté par des vertèbres et des os des membres recueillis jadis par Lesueur, dans le kimméridgien de la Hève et qui appartiennent au Muséum du Havre. Une de ces vertèbres figurée par Deslong- champs et Lennier ( l) sous le nom de Slreptospoii- dyhis Cîivieri a été identifiée à celles du Pleuro- cœlus américain, par M. Marsh, dans un récent voyage à Caen (2). Un métacarpien et un métatarsien du même individu indiquent une forme plus allongée que le Pleurocœhis nanus figuré par Marsh. Les vertèbres sont très voisines de celles du kimmé- ridgien d'Ely, figurées par Owen, sous le nom de Bothriospondylus. Au genre Megalosaurus appartiennent une cer- vicale et une dorsale, des caudales et des fragments d'os des membres du Musée de Caen provenant des argiles calloviennes et oxfordiennes des environs de Villers (Calvados); ont été également trouvés dans ces couches : un fragment intérieur de tibia avec l'astragale figuré par Guvier, un péroné recueilli par M. Douvillé et qui est dans la collection de l'Ecole des Mines, des dents et fragments de mâchoires récoltés par MM. Garez et Dagincourt. A 0 heures 1/2 la séance est levée. (1) G. Le.nisieii, El. fjéol. et pal. s. emb; Seine, \A. Vlll, (ig. 2. (2) Geol. Magazine, Duc. IV, i». 8. SEANCE DU 6 DECEMBRE Présidence de M. Drouet, président. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Bigot, Camena d'Almeida, D'' Catois, Demelle, Drouet, A. Fauvel, D'' Fayel, D"" F. Gidon, Lignier, D'' Moutier, D'' Noury, Ravenel, de Renémesnil, Tison, Vaullegeard. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Sont offerts par l'auteur : Gadeau de Kerville, Deux ohscrvatioiu person- nelles sur Vextension de la huppe, des ailes et de la queue comme moyen de défense et d'attaque chez les oiseaux. — Richesse faunique de la Normandie. — Expériences phi/siologiques sur le Dytiscus mar- ginalis. — Sur un poulet monstrueux du genre Déradelphe. Est présenté comme membre honoraire par la Commission d'impression : M. le professeur Marsh, Yale Collège^ New-Haven, Conn. A la suite des présentations faites dans la dernière séance sont élus membres correspondants : MM. Cousin, propriétaire à Domfront. Loutreuil, Prentchinstenska, 17, Moscou. — XCVI — M. Retout adresse le compte-rendu des excursions géologiques qui ont suivi la réunion de Domfront. M. l'abbé Letacq adresse la Us le des reptiles observés dans le département de rOr?ie (voir 2<= partie du Bulletin). M. Bigot fait une nouvelle communication sur Vdge des grès à Sabalites de la Sartlie, motivée par l'attribution de ces grès par M. Welsch à l'étage Sénonien. M. Bigot rappelle que — d'une part ces grès sont superposés d'une façon incontestable à Fyé, à des couches à Potamides lapidtim, — qu'ils sont d'autre part surmontés dans les enviroiis du Mans par des calcaires lacustres contenant également Potamides lapidum, et que par suite ils représentent un épisode sableux dans une formation éocène d'origine laguno-lacustre. M. Vaullegeard présente un mémoire sur Vanato- mie et les mi(/ralions des Tetrarlu/nques. M. le D'" F. Gidon fait une communication sur quelques phénomènes singuliers produits par les venins de Batraciens (voir 2« partie du Bulletin). M. Drouet commence la lecture de ses Impressions de voyage en Russie. Cette lecture accompagnée de présentation d'échantillons est écoutée avec un grand intérêt. A 10 heures 1/2 la séance est levée. TRAVAUX ORIGINAUX RECHERCHES & OBSERVATIONS SIH I.A FLORE de ['ARRONDISSEMENT de DOMFRONT irin. .Norni., t°sér.,Tvol. ^1893), p. 98-3:53. (2) Voir la listi' plus loin. _ 4 — recherches biljliographiques dans les anciens bulle- tins de la Société Linnéenne de Normandie, l'examen des Herbiers René Lenormand, A. de Brébisson, Alfred Perrier, légués à l'Instilut botanique de Gaen, les indications de plusieurs ])otanistes normands et les herborisations que j'ai faites aux vacances de 1894, 1895 et 1896, m'ont permis d'ajouter de nom- breux documents à ce Catalogue. « Les espèces phanérogames sont connues ; mais « ce sont là des documents sur lesquels nous devons « songer à édifier une œuvre nouvelle. Il ne suffit « plus de savoir quelles espèces vivent dans un pays ; « nous avons le devoir de nous demander pourquoi (( elles V vivent ; d'où elles nous sont venues, par « quels liens elles s'unissent à l'histoire de la Terre, (( ce que les révolutions du globe nous ont enlevé, ce « que chaque espèce et ce que la répartition de l 'en- ce semble et des diverses formes doivent au climat « actuel , ce que l'homme a fait lui-même pour « modifier la nature qui l'environne (1). M'inspirant de ces sages conseils, j'ai cherché à faire la synthèse des matériaux accumulés et à tracer une esquisse de la géographie botanique de l'arron- dissement. En publiant ce travail, qu'il me soit permis de témoigner ma profonde reconnaissance à M. Corbière, mon excellent premier maître qui a revu avec beau- coup de soin mes espèces critiques, à mon pi-ofesseur (1) C. l'i.viiAi i.T, Lea zones botaniques du Bas-Lanr/uedoc el des pu.i/.s voisins in Itiill. Sur. Bdl. Fr.iiicc, t. XI, 1893\ session dv MoiiliMlliiT, p. XXXVl. 5 M. Lignier qui m'a, confié avec la plus grande bien- veillance les riches herbiers du Laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences de Gaen, à MM. Husnot, Letacq, Savouré qui m'ont fait part de leurs nombreuses découvertes. Aiig. Chevalier. Botanistes qui ont contribué à la connaissance de la Flore actuelle et des Flores fossiles de l'arrondissement de Domfront (1). s. I I X 1 Appert. Barbé. Breblsson (A. de). Corbière (L.). Corbière (Paul). Frebet. Gahery. Gosnet. Goulard. Guettard. Guibert. Husnot. Jardin (Emile). Le Bay . Lecomte. Letacq. Leveillé (delà Ferté-M.) Liyiiier. Manoury. Ménager, f Morière. Olivier. f Perrier. ■\- Renault (d'Alencon). Renault (de Fiers). Retout. Roncy. f Roussel (de). Savouré. (1 Los noms des botanistes (jui ont le plus contribué à la coii- issancc de ces Flores sont inscrits en caractères gras. Les noms des botanistes décédés sont précédés du signe -f. — () NOUVELLES PUBLICATIONS Sur la Flore actuelle et les Flores Fossiles de l'arron- dissement de Domfront et des cantons limitrophes. AuG. Chevalier. Contributions à la Flore cri/p- fof/currique de Normandie : les Fossom- bronia du département de VOrne , in Bull. Soc. Linn. de Norm., ¥ sér,, 8« vol. (1894). — Quelques j^lantes nouvelles pour la Nor- mandie, in Bull. Soc. TJnn. Norm., 4^" sér., 9" vol., 2*= fasc. (1895), pp. 62-76. — Le Docteur Perrier et la Flore de lu Mayenne , in Le Monde des Plantes , 11"^ du 1''' décembre 1896 et du l'"'' jan- vier 1897. L. Corbière. Nouvelle Flore de Norma/idie, xvi- 716 p., Caen (1894), Lanier. — Additions et liectifications à la Nouvelle Flore de Normandie, m Bull. Soc. Linn. Norm., 4« sér., 9'' vol., 2<- fasc. (1895), pp. 76-126. P«. Le Bav. Sur les Fossiles recueillis dans les grès liasi(/ues du liois-de-la-Moussc , com- mune de Sainte-Iio/torine-la-Guillaun/r, in l-'euille des Jeunes Naturalistes, n" 267. A. Letacq. Note sur lu culture du Camellia dans le drparlcnicnl (h- l'Orne in lUill. Soc. Ilorl. de rornc , ISîKi , 2'- semestre, pp. 54-59. A, Lkta(;(j. Notice^ sur hi Flore populaire des environs d'Aleneon et de Carrouges, in Annuaire normand, 1895, pp. 290-306. — Considéra/ions su/' In géograpJtie bota- nique du département de rOrnr, in Annuaire normand, 1895, pp. 246-289. — Note sur les Conifères et les arbres exo- tiques cultivés à Bagnoles-de-V Orne , in Bull, de la Soc. d'Hort. de l'Orne, '> semestre, 1895, pp. 91-114. — Les ]fs de la Lande-Patry , in Bull, de la Soc. liislorique et archéologique de l'Orne, t. XIV (1895), pp. 433-442. — Note sur la dispersion du Polijpodiunt pher/opteris aux enviro?is de Domfront (Orne), in Le Monde des Plantes, 5" ann., 2" sér., n« 73, l*^'' décembre 1895. p. 30. — Curiosités végétales dn département de rOrne. Ce travail est en voie de publica- tion dans le bulletin de la Société d'Horti- culture de rOrne. — Voici les articles concernant l'arrondissement de Domfront. Le Hêtre de l'Etau (forêt d'Andaines), le Hêtre « les Onze-Frères » (forêt d'An- daines) , le « Chêne-Eternel » d'Haleine, le Sapin du château de Couterne,le Chêne de Cossé (sur Saint-Patrice-du-Uésert) , 1894 , h'- semestre , pp. 56-60. — Le Chêne de Chantepie (sur Tubœuf), l'If de Lignou-de-Couterne, le Chêne de l'Etre- Boisnard, à Tessé-Ia-Madeleine, l'Aubé- pine de Lignou, l'If de l'ancienne église _ 8 — de Bi'iouze, 1894, 2^ semestre, pp. 7i- 78. — Le Chêne des Everouets (sur Saint- Georges-de-Rouellé), le Sapin et les Hêtres de Saint-Maurice-du-Désert , 1895 , 2« semestre, p. 117. A. Letacq. Aperçu sur la Flore de l'arrondisse- ment d\\le)u-on., in Bull. Soc. Hort. de l'Orne, 1895. H. Leveillé. Petite Flore de la Mayenne, 252 p., Laval, 1895. — Supplément à la Flore de la Mat/enne (I89d-l 896), J^'' partie {lienonculacées aux Papilionacées, inclus.), in Bull. Soc. d'Agriculture , Sciences et Arts de la Sarthe, 2-= sér., t. XXVll (1896), p. 450. 0. LiGNiER. Contribution à la Flore liasique de Sainte-Honorine-la-Guillaumc, in Mém. Soc. Linn. Norm., t. XVllI (1895). P. Reverchon. Catalogue raisonné des plantes vas- cul aires du département de la Mayenne, in Bull. Soc. Etudes Scientifiques Angers, 1890 et 1891. ESSAI sur la Géographie botanique de l'arrondissement de Domfront Le nombre des plantes vasculaires (en y compre- nant les espèces de 2'' ordre et les hybrides naturels) croissant à l'état spontané ou subspontané dans — 9 — l'arrondissement -de Domfront est de 850 environ. Ce nombre pourra certainement être augmenté encore par des recherches ultérieures. L'étude des genres Rasa, Riibus, Mentha, Salix est à peine ébauchée dans cette région. D'ailleurs beaucoup de points de l'arrondissement sont encore inexplorés. Dans l'es- pace de trois ans, nous avons pu ajouter 46 espèces spontanées, 14 variétés, 9 espèces naturalisées ou accidentelles, à la statistique publiée en 1894. En revanche, il est prudent d'omettre, en attendant de nouvelles recherches, les espèces suivantes : Trifo- lium ochroleucum , Viola lactea, Lappa piibens, Oxf/coccos palustris, Potamor/etonpectinatus, Erio- phorumvaginatum ,E . gracile, Carex limosa, Carex depaupevata, que nous avions signalées dans notre Catalogue sans preuves suffisantes. D'après l'indigénat ou le degré de fréquence, on peut répartir les espèces de la région en trois caté- gories : 1" Plantes ubiquistes ou au moins communes dans tout le Nord-Ouest de la France 350 2" Plantes peu communes ou rares dans l'en- semble de la région du Nord-Ouest dje la France (espèces caractéristiques) 350 3" Plantes naturalisées ou échappées de cul- ture ou introduites accidentellement .... 150 Nous allons rechercher dans quelle mesure ces trois catégories de plantes peuvent servir à caracté- riser la végétation d'une petite étendue de terrains' telle que l'arrondissement de Domfront. — 10 — ^1. Piailles iil)i(iuistes. —Ces espèces, répan- dues presque toutes dans la zone tempérée, ne peuvent l'ournir aucun caraclère important dans l'étude de la géographie botanique d'une région de iaible étendue. Plus de 230 espèces, c'est-à-dire les 2/3 sont xéro- pliiles. Sur ce nombre une cinquantaine sont messicoles ou rudéraies et proviennent vraisembla- blement d'une inti'oduction plus ou moins ancienne. ^2. Plantes caraclérisliques. — Ces espèces, en raison de leurs aires de dispersion géographique disjointes, ou 1res pou étendues, permettent de délimiter les diflerenles réglons botaniques d'une zone et môme do diviser ces régions on dislricts bolamqnes. Les plantes hygropiiiles de cette caté- gorie sont au nombre de 200 environ; les espèces xérophiles sont réduites à 150. Le rapport des plantes hygrophiles aux plantes xérophiles, qui pour les espèces ubiquistes était seulement de 1/2, est ici de 4/3. Cette grande abondance des hygi-ophiles caractéristiques n'est nulle part en Normandie aussi accentuée que dans l'arondissement do Domfront, et tient à deux causes principales : 1" L'absence com- plète de terrains calcaires. Les coteaux secs du jurassique et les plaines cultivées nourrissent en effet un nombre de plantes spéciales bien plus con- sidérable que les rochers dénudés ou les terres légères de nos teri-ains anciens. 2» L'abondance de Veau dans V arrondissement. Les dépôts argileux abondants sur les lianes et au fond des vallées forment môme pai'fois des cuvettes, comme à Saint- Ci llos-des-Marais et à l5cllou-en-lloulme, où ils ont — 11 — comblé à l'époque quaternaire d'importantes dépres- sions. Ces argiles retiennent l'eau et amènent sou- vent la formation de tourbières favorables au déve- loppement d'un grand nombre de plantes.' D'autre part les étangs naturels et surtout les étangs artifi- ciels créés en barrant les ruisseaux, sont encore assez nombreux dans l'arrondissement de Domfront malgré les nombreux dessèchements opérés depuis une cinquantaine d'années. Les plantes caractéristiques de l'arrondissement de Domfront ont cela d'intéressant qu'elles se retrouvent toutes en Bi-etagne. J'ai déjà signalé cette particularité en 1804. L'arrondissement de Domfront, le reste du Bocage normand, le Cotentin, la partie N.-O. du Maine et toute la Bretagne offrant une grande uniformité dans leur composition géologique, il n'est pas étonnant que leur flore actuelle présente de grandes analogies. Il est peu de régions botaniques aussi nettement tranchées que celle du massif Breton. Son caractère le plus saillant est l'abondance de plantes .'ilicicoles et l'absence presque absolue de plantes calcicoles. Dans ses récents travaux sur l'inlluence de la com- position minéralogique des roches sur la végéta- lion (1), M. le D'' X. Gillot a proposé de diviser les plantes calcicoles en deux catégories : . - (1) I)' X. (Iii.i.iir, lujhioice de In composilinii mineralor/ique ilii sol fiui' lu rrr/rlii/iiin, m fïnll. Soc. lïdt. Fr. XLl (1894), Scss. de Gciii'vc, j). xvi-xxxv. — Hottinu/tic el tniiiérdlogie : colonies ccf/éhdc'^ lu'Icrdliipii/iK's, iii Feuilli' des jcmios iKitur.ilistos, '5° sc't., — 12 — 1" Cakicoh's proprement dites, qui viennent ordi- nairement sur les terrains calcaires exclusifs (juras- sique, craie, etc.). 2" CalcipliUes ou fehlspathiques, qui recherchent aussi le calcaire, mais en ont moins besoin et vivent aussi bien sur les roches anciennes désagrégées ayant contenu une faible quantité de chaux. Cette distinction avait été faite dès 1828 par Alphonse de Brébisson (1), qui appelait les espèces de cette dernière catégorie plantes des terrains mixtes. Ce savant botaniste avait montré également que pour qu'une roche calcaire ait une influence sur la végétation, il est nécessaire que ses éléments soient facilement décomposables par les agents atmosphé- riques et citait à ce propos les marbres cambriens du Calvados couverts d'une végétation silicicole. Les rares plantes calcicoles du massif Breton appartiennent toutes à la catégorie des cakiphiles ou f('hlspat1ii(jucs. On les rencontre parfois natura- lisées le long des voies ferrées : Iberis amara L., Linariavulgaris L.,C/ienopodit(m viilvaria L. ;sur de vieilles murailles : Ceterach officinarum Wild., Erif/eron acre L. ; d'autre fois sur l'emplacement d'anciennes habitations, comme aux environs du 25 ami., mai-juin 1895. — lielalions i-ii/ic la cunsUlution minéra- lor/ique el /njdrologique du nol cl de lu végélalioti, iii Ass. Franc, avanc. Sciences, C. II. 24" sess. Cordeaux il895), II. p. 51.5- 580. (1) A. DE HnKiiissoN, Coup d'ivU sur la vé;/éla/ion de la Basse- Normandie considérée dans ses rapports avec le sol et les ter- rains, in .Mém. S'u". I.inn. .Nmin. 182i). — 13 - vieux château de Domfront : Barkhamia fœticla DC, Ongammi vuh/arc L., Scleropoa rigida Griseb. Elles trouvent dans ces décombres la quantité de calcaire nécessaire à leurexistence. Plus souvent elles croissent spontanées dans des stations naturelles au milieu des terrains siliceux et forment ce que M. le D' Gillot a appelé des colonies Iiélérotopiqiies. Dans le massif Breton, les terrains mixtes de Brébisson (non franchement calcaires) où nous avons rencontré des plantes calciphiles sont : 1» Les terrains précambriens et siluriens (siliceux) au voisinage de hi mer. M. Corbière a fait connaître ' une intéressante liste de plantes calcicoles (1) qui croissent ainsi sur les côtes du Cotentin à la faveur du carbonate de chaux fixé par des animaux et des végétaux marins ; 2" Les terrains précambriens et siluriens au voi- sinage des dépôts Jurassiques calcaires. Dans les arrondissements de Falaise et d'Argentan, les nom- breux ilôts de grès armoricain qui ont été battus par les mers jurassiques se prêtent très bien à cette observation. C'est ainsi que dans la Bruyère-des- Vaux-d'Aubin, près Argentan, nous avons trouvé Genista sagittalis h., PotentUla verna (L.) GG. ; Galium silvestre Poil.; Brunella alba Pall. croissant sur le grès amoricain ; 'â"luÇ,Q limons des plateaux et 1rs terrains d'cdlu- vions, lorsqu'ils sont situés au voisinage de dépôts jurassiques, comme dans la vallée de la Rouvre, (1) L. CorhitTc, La Flore litlorale du déparlcmen/ de la Manc/ie iw .Mcm. Soi-. Acad. de Clicibuin-:; (ISOO) ]>. VXi. i — ou même de massifs éruptil's anciens , comme aux environs de Mayenne. C'est sans doute à cette parti- cularité qu'il faut aUrihuer la présence d'une ving- taine de plantes calcipliiles à Mayenne, plantes qui manquent à Domfront ; 4" Les terrains rruplifs anciens lorsqu'ils con- tiennent des traces de ciiaux et sont susceptibles de se désagréger. A ce groupe appartiennent une partie de nos granités, ainsi que les diabases. Les minéraux de ces roches dans la compusilion desquels entre la chaux sont le plus souvent les felspaths à base de chaux (albite, oligoclase, etc.), les micas contenant de l'apatitc, les pyroxènes, gre- nats, etc. L'action de la diabaso sur la végétation est manifeste. Longtemps on a employé dans l'arron- dissement de Uoinfront cette roche décomposée pour le marnagedes terres. Il en résulte dans les cantons de Domfront et de Passais, de profondes excava- tions plantées souvent de hautes futaies (hêtres et châtaigniers). Ces stations se prêtent mal au déve- loppement des plantes calcipliiles qui recherchent l)lutùt , comme le fait iiulicieusement observer M. Gillot, les coteaux chauds et ensoleillés. Nous y avons cependant trouvé, sur lelilon dWvrilly : Daphne l auréola L. Sambucus ebulus L. sur le filon du Mont-Marganlin : Carlina i-nlf/nris ].. abondant dans les excava- tions et manquant partout ailleurs sur les lianes du Mont. •Î5 SU!' le filon de ï'Eteurerie, près Domlroiil : Euphorbia oxigna L. (dans un terrain cullivé), peut-être introduit. sur le filon de Gollières, près Domlront que nous avons minutieusement exploré : Trifoliiim mcdinm L. Af/rimonia piipatoria L. et sa variété .^epium Bréb. et un hyménomycète Clavaria botrylis Fr. qui manque dans les autres bois de la région. Notons aussi l'abondance de Vicia sepiiini L. commun dans les calcaires mais assez rare dans les terrains sili- ceux. Les terrains granitiques, en raison de l'étendue qu'ils couvrent ont une influence encore plus con- sidérable sur la dispersion des plantes calciphiles dans l'arrondissement de Domfront. Cette région a son granité caractérisé par le espèces suivantes : Pa[iavei- rhaoas L. Carlina vnlgaris !.. ÎS'asIurtnim atiiiiliiiiiiiiii 11. Hr. Campaiiula roUuulifnlia L. CardamiiM' aiiiara L. Gamiiaiiula |iatula L. Siiiapis clii'iraiitlins Kock. Iviiiuin viiiL;ar(; L. Tilia nlniifolia Scop. Calaminlha aeiiios Glairv. Uiionis prncunoiis Wallr. Laminin liyhridum Vill. Scdum ittloxum L. Piumex hjdiolapatlmiu Hiid.s. Scdum ruboiis L. Sagittaria sagitfifolia L. Samburus cluihis b. Hydrocliaris nKirsus-r.iiia' L. Scabiosa arveisis L. Carex muricata L. Inula conyza l)C. Carex aciita L. l*ulicaria dysciiti rica (;,it!ii. Calainaiiroslis cpiurids I,. iliiiiicns lie ci'S plaiitrs fioissi'iit mrnu' au\ i'ii\ iiiiii> lie ('.lu I Ihhhl:. .1 iiiH' allitudr i|iii ni' iir^passc jtas l'A) iin'lrcs (L. Corliicir, in litt.). — 19 — du Morvaii, dos Vosges, des Ardenues, en France; avec celle des zones Gampinienne et Ardennaise, en Belgique; des Monts Hercyniens et de la Plaine Cimbro-Gennanique, en Allemagne (I). !^ ;>. Plantes naturalisées. — Depuis un dcuii- sièclc, le nombre des espèces adventives en Nor- mandie a considérablement augmenté, et quelques- unes, comme Oxalis stricta L., Vrronica prrsira Poir. . Elodca canadensis Rich. , Erif/croii cana- densr L., à peu près inconnues dans le Nord-Ouest de la France, il y a GO ans, y sont maintenant répandues. Les espèces naturalisées ou croissant accidentelle- menl au voisinage des cultures dans l'arrondisse- ment de Domfront sont au nombre de 150 environ. C'est l'homme qui, directement ou non, a apporté ces plantes dans la région et a assuré leur multi- plication, le plus souvent involontairement. Les moyens de dissémination des plantes sont multiples. Nous en citerons quelques-uns : l" Souvent les graines adhèrent avec la terre aux chaussures et vont former de nouvelles colonies , parfois insoliles. C'est à cette cause qu'il faut attri- l)uer l'apparition fréquente de plantes rudérales : PlauUu/o lanceolata L., Poa annua L., Poli/yonu»! avicularc L., sur les anciens ronds dos charbon- niers dans la forêt d'Andaines. Au sommet du coteau qui domino le bourg de la Ferrière-aux-Etangs, près de l'endroit oii ont été érigés un Calvaire et une il) Cil. F. CiiiiJ'i.N, duiili'. ]). ;i.'i7. — 20 — Grotte, en quelques mois nous avons vu apparaître, sur la bruyère dénudée, grâce aux allées et venues des habitants et des touristes , une trentaine de plantes de la région, les unes rudérales, les autres praticoles ou messicoles ; S-^ Une plante cultivée, transplantée dans un jar- din, y apporte souvent avec la terre qui adhère à ses racines, les graines des mauvaises lierbes qui se trouvaient dans son premier habitat. C'est ainsi que s'est répandu Vcronica persica Poir. dans plusieurs jardins des environs de Domfront. C'est à la même cause qu'il faut attribuer l'apparition de Chenopo- duim hi/bridum L. au Chalet, près Domfront. M. Pv. Maire pense que Heliolropitm eiwopa'uni L a été introduit à Gray par des plants de fraisiers arrachés à Dôle où l'Héliotrope est commun (1); 3" Les fumiers de ferme sur lesquels on jette les herbes provenant du sarclage des jardins, portent dans les champs les graines de ces plantes. C'est de cette faron qw'OnolIimi bicnnis L, est apparu à la Gouétière, près Domfront. M. Husnot attribue à la même cause la dissémination de Veronica persica Poir. autour de Cahan ; c'est probablement de la même manière que les bulbes de Narcis.siis poeticus L et (ÏOnntliogahtm iimbellatiim L, ont été transportés des jardins où on les cultive dans les prés et les champs où ils se rencontrent; 4" L'ensemencement des praii'ies par les graines du commerce ou « lleurs de foin » provenant de (1) I'. .MaIiik: l'i'uillos (les .k-iiiirs Nalmalisti'S, ii" :!0:j (1" iiwiis 189(1). — '21 — foins étrangers amène de nouvelles r/ramîn/'fs; dans nos prairies. 5" Les voies ferrées depuis vingt-cinq ans ont apporté, près de Cherbourg, dans la Manche, où elles ont été étudiées par M. Corbière (1) et aux environs de Domfront, où nous les avons suivies, une trentaine d'espèces étrangères. Quelques-unes ne sont pas restées seulement sur la voie ; des gares elles se sont répandues dans les lieux vagues envi- ronnants et parfois dans les cultures voisines. Parmi ces espèces, les unes Tvssilago far f ara L; Epilobium angiistifolium L, sont indigènes, mais comme nous n'en connaissons pas de stations aux abords de la ligne ferrée, elles ont certainement été apportées d'ailleurs. Epilobium angustifoliam L. croît sur les escarpements rocheux bordant la voie. Dans cette station, on le rencontre maintenant dans toute la Normandie, sur le calcaire, comme sur la silice. Parmi les espèces de nos voies ferrées, les unes comme, M alcomiamaritima R. Br. Eesedaodoratah. doivent être échappées des jardins des gardes- barrières; les autres, et c'est la majorité, ont été apportées par les trains et parfois par les chemineaux. La plupart sont calcicoles et proviennent probable- ment de la Normandie jurassiques ; par exemple : Papaver liiaeas L. llji'i'is ainara L. Oiiobrycliis sativa Lain. Ccntaurca cyaiius L. Liiiaria vuluaris L. Chenopodiuin vulvaria L, Eupliorbia oxigua L. (l'i L. CoiiitiKiir:. — Ilerborisulioiis ati.r fitviroiis de C/ier/toiir;/ in Bull. Suc. Liiiii. de Norm. 3" sér. 8" \ol (188-i), pp. 3G6-3G8. — 22 — D'auti-es comme TrifoUiim cleçjam Savi et Aîmus incana Vill. viennent certainement de plus loin. ErUfcvon ranadensis L. qui était inconnu en Basse-Normandie avant la création du réseau, est maintenant coiunnm le long de toutes les voies terrées. Il croit de préférence (nous l'avons constaté dans les gares et sur les quais du port de Caen) sur les points on il y a eu des dépôts de houille. En 1893, il avait envahi une carrière de grès, située au bord de la voie, près du Moulin-Plein (Haute-Chapelle) en se répandant sur un tas abandonné de charbon de terre réduit en poussière. — Liuarla ntinor L. et Ecliium vulgavr L. croissent dans des conditions semblables sur les laitiers des anciennes forges de Saint-Bc)mer et de Ghanipsecret. On trouve à l'état subspontané dans l'arrondisse- ment de Domfront, une autre série de plantes intro- duites dans le pays depuis bien plus longtemps : ce sont les céréales et plantes fourragères, industrielles, potagères et ornementales. On connaît la i'aeilité avec laquelle la plupart apparaissent autour des villages, dans les cours et sur les fumiers. Si leur culture était abandonnée, beaucoup ne tarderaient pas à disparaître de la région. C'est ce qui est arrivé pour le ]Jik qui n'apparaît plu.v guère que le long des voies ferrées. D'autres se sont maintenues depuis une époque immémoriale autour des hameaux, dans les haies avoisinant les feinies el sont bien ac([uises à notre llore. Ce sont : Afjuil('raniti(jues.Lesseules observées sont Erhinnt ru1(/are. L., Scabiosa arvensls L., Sinapis chfiranthus Koch, Canipanula roiundifolid L. IV. — Le dislricl silurien de Hdlouzf qui s'étend des Monts-en-Géraunie (ou il se relie avec II) jus- qu'aux environs de Larcliamp. Il présente une très grande analogie avec le district II. Les terrains, le tapis végétal, les espèces- caractéristiques sont les mêmes. Erica cilans L. y est cependant bien plus rare. Hi/moiophylhon liimhi'idf/ense Sm. et Lyco- podiion y.elayo L., se rencontrent sur le grès armo- ricain au Ghàtelier. Ils ont été rencontrés également sur le même terrain dans le dislricl 11, mais à Mortain, en deliors de l'arrondissement. Y. — Lf f/ist/ici t/raiiilit/in' septentrional de la Carneille, formé par les pliyllades et les terrains granitiques du Nord do l'arrondissement. Il s'étend depuis la vallée de la llouvre jusqu'à l'extrémité Nord-Ouest du canton de Tincliebrai. C'est le plus riche en plantes calciphiles : Paparer r/i.eas L., Lcpidiuin eampestre L., Tilia nhni folio Scop, Ononis procurren^ Wallr., A;/ri//(onia expa- toria\... Runiex hydrol opath am Huds., Uydrorharis innsns-ranœ L. , Care.r nmrirata I,. sont les plus caractéristiques. Sedmn acre L. et N. re/lf.nnii L. sont communs sur les talus arides et remplacent .S. (-ep.ra !.. du district 1. h — :)i — Yl. — /j' t/is/riri prvcambrk'ii scplcnlrional du canton d'Alhis, comprend les vallées pittoresques des aniiients de r(3rne : le Noireau, la Vère, la partie, Nord de la vallée de la Rouvre. Il oflre plusieurs espèces du district V et d'autres plantes calcicoles Prinnila of/icinalis iacq., P. ehilior iacq., AUiuni iirsini(niL., Rnsctfs acidcalffs L., Briza minor L., limmus asprr Murr., Brachypodluin'pinnaluni P. R., venues probaltlement des plateaux jurassiques du Calvados. Le lit des rivières contient Potamogeton HÏtcns Webb, Les rochers oftrent aussi quelques plantes spéciales : Asplenhini septentrionale Hotïin. Silène nutans L. qui semblent caractériser les val- lées analogues des arrondissements de Gaen et de Falaise. Le tapis végétal de ce canton forme une transition très remarquable entre la végétation silici- cole du Bocage normand et la végétation calcicole de la IMaine de Gaen. ADDITIONS A LA STATISTIQUE DES Aiioiosperines, Cryptogames vasculaires et Cliaracées DE L'ARRONDISSEMENT DE DOMFRONT (l', Ranunculns flammula L. [B radicans Nolt. — Bellou-en-Houlme : étang de la Forêtrie, étangs de Dieufit. (1: Le sipno * iiiilii|iie Il's ospèccs iH variôtrs nouvelles jimir l'nr- rondissoineiit. — 32 — liatrachïum Inlarium Revel ; Corb. — La Haute- Chapelle : Fosse - à - Pots du bois de Landelle (Savouré !). HcUeborus occidenlalis PiCut. — Beauchêne (Gosnet). Acjuilegia viilgaris L. — Dans une haie sur le territoire de la commune de Saint- Georges -de - Rouelle (Manche), mais tout près de la Fosse- Arthour. Berberis vulgaris L. — Bellou-en-Iloulme : envi- rons du Moulin-du-Pont (route de la Sauvagère) où il est planté en haies. Papaver rhœas L. — La Lande-Patry; La Car- neille ; Les Tourailles (partout sur le granité !). * Meconopsis carnhricd Vig. — « Dc'couvcrt vers 1840, juir le « D' VjiullegL'ard, dans un bois i-ocailliux. jucs du seiitii'i' « (lui monte au village de Vervaut, rommune de Ikrjou « (Orne). Ce mr-decin lit part de sa découverte à Moriére, « alors professeur au Collège de Condé-sur-Noireau, «pii on « récolta (juelques exemplaires (lu'il distrihua à sescories- « pondants, mais c'est à tiut qu'il ,i été considéré comme <( l'ayant trouvé le premier. — Je n'y ai pas revu cette « plante, (pioiiiue sa présence en ce lieu n'ait rien de l)ien « surprenant, c'est dans des stations analogues (luc je l'ai « récoltée tlaus les Pyrénées. » (T. Husnot, in li/l. ad kucI.). Cort/dalis claviculata DC. — Rochers de La Fer- rière-aux-Etangs (sur le grès armoricain). Barbarea inlennedia Bor. 'i rccurva Corb. — Dom- front : le Gué-Thibout et le chemin des Abattoirs (Savouré !), chemin des Prairies, route de la Gare prés la Haterie; bourg de la Carneille; environs — 33 — de BelloLi-en-Houlme. — Les Tourailles et Briouze (de Brébisson). * Barbarea prœcox R. Rr. — Champs arides de Mesnil-Hubert-sur-Orne , où il semble spontané (Husnot). * Nastitrliiun ampliibiion R. Br. — Mares et fossés : dans l'eau dormante ou sur les bords, K. — La Carne ille : fossés bordant la Rouvre près le Bois-André (sur le granité). Cardamiiie amara L. — Vallée de la Rouvre, sur la rive gauche, au-dessus de Rouvrou (Husnot !). C. pratensh L. p fragUls Lloyd, Gorb. — Forêt d'Andaines : commun ; Domfront : çà et là dans les prés marécageux, Sinapis cheiranthus Koch. — La Lande- Patry (sur le granité). * Lepidium campestre R. Br. — Terrains incultes et sablonneux. — RPv. — La Carneille : sur les sables granitiques bordant la Rouvre. Coronopus procumbens Gilib. = Senebiera coro- nopiis DC. Domfront : cour de la ferme des Mafïar- dières. Viola cani7ia(L.) Koch.va?\ calcareaBor. — Dom- front : champs secs, près la Butte-à-Gruchet (sur le grès armoricain). Obs. — Cette forme minuscule croit dans des terrains cultivés. Elle présente des formes passant au type, quoique celui-ci soit l'excejition. Il est comniuu au contraire, à l'exclusion de sa variété, à Domfront sur les talus et bernes de la route de la Ferté-Macé, avant d'entrer dans la forêt. Viola odorata L. — La forme que nous avons nommée f. albiflora (Calai. Domfront p. 140) 3 — :i4 — est V. (hnnclorum Jord. ap. Reverchon, Catal. Mayenne. Viola ?neduanensis Bor. — Rellou-en-Houlme (sur les pliyllades du précambrien). Drosera intermedia Hayne. — Marais du Grais cur nos limites (Letacq !) ; Ragnoles et Domfront (Perrier !). * Silène cretica L.— Champs de lin, RR. el adven- tice.— Mai-juin, — Yvrandes (abbé Gosnet). Signalée en 1871, cette plante a sans doute disparu avec la culture du lin. * Silène milans L. — Rochers schisteux, RI'.. — — Avril-juin. — Rochers de Pont-Erembourg et de Berjou (?lusnot)! (sur les phyllades du précam- brien). Mœnchia qualernella Ehrli. — Sept-Forges : rochers de Gheviers (sur les phyllades) (Perrier ! ) . Arenaria Icptoclados Guss. — Au moins aussi commun que^. sevpyUifolia. (Champs sablonneux sur le granité, le grès armoricain et le grès de May). * Sat/iiia apetala L. — Piochers gazonnants RR. — Avril-juillet. — Ea Haute-Chapelle : roche du Moulin-Plein. (Savouré !) (sur le grès de May). * Saf/ina paliila Jord. — Murailles, IIR. el peut- être adventice. — Mai-septembre. — Domfront : pied des murs et interstices des pierres, rue de la Porte-du-Chàteau (sur le grès armoricain). * Spcn/ula vernalis >Vild. — PvPv. — Avril-mai. Lieux pierreux. — Environs de Pont-Erembourg [Calvados et Ornel (Husnot). Elaline he.randra DC. — Etang de la Forge de la Sauvagèi'c ( I^etacq). — 35 — * Tilia uJmifolUi Scop. — W. Bois, haies. — Juin, sur les bords de la Rouvre aux Tourailles et à la Garneille, commun dans les taillis du Bois-André. Eludes pahistris Spach. — La Garneille: mares du Bols-André ; Etang de la Lande-Patry ; Bellou-en- Houlme: Etang de la Forêtrie, bois et prairies de Di'eufit ; marais du Grais (Letacq). Evoni/mus europœns L. — Couterne; la Garneille. Ononis procurrenu Wallr. — Saint-Honorine- la- Guillaume, versant est de la vallée de la Rouvre, bien spontané, ainsi qu'cà Géaucé.(Sur l'arène granitique). Ganton d'Athis, rare et très probablement introduit (Husnot). Gcnista pilosa L. — La Ferté-Macé (Letacq). Cohitea arborcscens L. — Planté sur la voie ferrée depuis Torchamp jusqu'à à Ambrières. Medicago arabica Ail. — Prairies : Gahan, Ségrie- Fontaine (Husnot). Mrdicaf/o hipuUna L. — La Garneille : champs (sur le granité). Trifoliuin elegans Savi. — Gouterne:dans une car- rière degranite, près la chapelle de Lignou (accidentel). G'est ce trèfle que nous avons déj.à signalé (Gâtai. p. 100) sur la voie ferrée à la Haute-Ghapelle, sous le nom de T. hï/bridum Savi. * Trifolïum glomeratum L. — R. Coteaux secs et arides. — Juin. — Rochers de Pont-Erembourg (Husnot !); La Haute-Ghapelle : i-ochers du Moulin- Plein (Savouré !) Trifolhim medbnn L. Domfront: foutelaie de Gol- lières (sur l'arène diabasique). La station indiquée précédemment à la Gouétière (Gtli. a des tiges i-adicantcs, des carpelles « tuberculeux, des calicules plus longs que les lobes du K calice et des feuilles radicales ([uinées. *^. E. TR. » Lieux pierreux et champs sablonneux, Donifront, Saint- « Gervais-de-Messcy. » (Bréb., FI. Nonn.. 2'édil., p. 341). Cette plante est à rechercher. Le véritable P. mixia Nolte est un hybride d'après Murbcck (P. procumbens X ''cp- tans), qui pourrait se trouver dans la région. Il en existe de beaux spécimens dans VHerbier Lenormand récoltés par le D"' Lebel au mont d'Hulierville près Valognes. (Determ. Murbeck in Herb. Grenier sec. Corb. !). * Agrimonia eupatoria L.— R. Talus, bois, haies. Domfront : châteignei'aie de Gollières, sur l'arène diabasiqiie, la Lande-Patry (sur le granité). * Af/ri?nonia eupatoria L. {i sepium Bréb. ! — R. Haies. Domfront, châtaigneraie de Gollières, sur la diabase (prise d'abord pour A. odorata Mill., nous l'avons signalée sous ce nom en 1894) ; la Haute- Chapelle : le Fresne(sur l'argile d'alluvions anciennes); la Lande-Patry (sur le granité). Rosa lutetiana Lem. — Très commun et très va- riable dans tout l'arrondissement.. * Bosa andpgavensis Bast. — Haies. RR. — Juin- juillet. Domfront : dans une haie derrière la Caserne. (Savouré !). — 38 — Hoaa tomcnlosa Sni. — AC. autuur de Domfroiit ; La Ferrière-aux-Etangs ; Banvou. Ohs. — M. Savouif! a Iioum' sur les talus Je la route, à Dalii^ni |iics Saint-Front, un buisson (|ue nous a\ons revu en ISilO. n'inan|ual)le par ses folioles petites, acuniinées, à tnnieii- tuin cduil sei'ié ; li's t'iiiils sont éi:alenient |.lus jutits et ovoides-oblongs. * Rosa rubiginosa L., Gi'ép. — RU. Haies. — Juin- juillet. Saint-Patrice-du-Désert : le Fourneau de la Vie, sur nos limites (Barbé). Oifs. — Un buisson orii;inairc de cette sfatiun, transplanté dans le Jardin botaniipie du Petit Séminaire de la Ferté-.Macé, n'a pas tardé à doubler ses pétales. Actueilenient, ses Heurs sont ]iresque pleines. Les réceptacles continuent néanmoins leui' dévelo[ipenu'nt et portent des graines. Ho.sa inkraniha Sin. ; Crép. — PC. — Haies, lalus. Géaucé (sur le granité) , La Chapelle-Moche (sur le granité); Saint-Bricc (sur les phyllades du précam- brien) ; la Haute-Chapelle : environs des mares du Fresne où existent de nombieux et beaux buissons (sur l'argile d'alluvions anciennes); Bellou-cn-Houline (sur l'argile); la Ferrière-aux-Etangs (sur le grès armoricain). Ous. — Il est intéressant tle noter la tVéi|neni-e i-ela(ive de \{osa tiiicvanllin dans la Hasse-Niuinandie, et la iiiande rareté de Hosa niltir/inosa. Nous avons encore observé le /î'<.v// iiilci'inif/ui aux environs de M.ivrnrie. l* oie ri II III (litli/ocdipuin Spucli. — Talus de la route de Bellou-en-Jloulme à Dieulil, près tle Mont- Echelle (probablement introduit) (sur les phyllades). — 'M) — Epilobiuni (Du/nstifoUwn L. — Bois du Grais (Lctacq) ; Saint-Bômer : la Mégraire (Perrier). Epilobium parvi/lorum Schreb. — Les Tourailles : abords de la Chapelle. Epilobium roseum Schreb. — La Ganieille: bords de la Rouvre au Bois-André. Epilobium palustre L. — Bords de l'étang de la Lande-Patry (sur le granité); Sept-Forges (Perrier !); bruyères marécageuses avoisinant le grand étang du Grais (Letacq). Onothera biennis L. — Donifront : apparaît cer- taines années dans les moissons à la Gouétière (apporté vers 1880 par des engrais). Circœa luteliana L. — LaCarneille: Bois-André; chemin creux près du château des Tourailles. Myriophylhmi alteniiflorum DC. — Dans la Rouvre à la Garneille. lllecebrum verliciUatum L. — Etang desséché de la Fonte près le Ghâtellier (Morière, septembre 1846 in Herb. Perrier !). * Scleranlhus perennis L. — Coteaux gazonnants arides. — Juin-septembre. PvR. — Ségrie-Fontaine (Ménager ap. Corb.). Sediim album L. — La Garneille (sur le granité). Sedum acre L. — La Garneille : murailles. Sedum rcfïpxum L. — La Garneille : G. sur le granité; Domfront : rochers de la Porto-du-Ghàteau (spontané ?). * Sedutn das?/p////llH/)i L. — Planté et déjà assez envahissant sur la bruyère de la Ferrière-aux-Etangs, autour de la Grotte. — 40 — * Sedum a)u/îicum Huds. — Rochers siliceux RR. Juin-juillet. Pont-Erembourg (Husnol). Obs. — C'est ii;ir inailvertuiicc (juo De Brébissoii ;i indi(jiié 8. reflexum L. et S. anglicum Huds. sur le Mont Mai- gantin {Coup d'œil sur la vér/éfalion de la Rasse-Nov- mandie. 1829 . Cette colline boisée et couverte de bruyères ne saurait renfermer de Sedum dans sa Uore. * Sedimi Cepsea L. — Lieux rocailleux, haies pier- reuses, R. c( Gouterne ; Loré ; Cheviers en Sept- Forges, commun dans tous ces terrains granitiques » (Perrier, 1860 !) Oys. — Cette plante assez répandue dans l'arrondissement de Mayenne (Perrier !, Savouré !. Pievcrrlion, Léveillé) ne parait pas s avancer plus au nord dans l.i Basse-Normandie. * Crassiila rubcns L. — Pvochers, lieux arides. — R, — Juillet-août. — La Carneille : blocs de granité dans le lit même de la Rouvre, près du Bois-André. Tilliea nmscosa L. — La Haute-Chapelle ; rochers herbeux du Moulin-Plein. * Saxifraga tridactyliti's L. — U. Vieux murs. — Mai. — La Carneille : murs dans le bourg. OEnanthe fistulosa L. Passais : Etang du Moulin de la Planche. Helosciadium nodiflorum Koch p ochrcalum DC. — Les Tourailles : bords de la Rouvre. Ilelosciaduim imoidatitm Koch. — La Haute- Chapelle : mares du Frêne ; Passais : Etang du Mou- lin de la Planche. Conuim maculatum L. — Les Tourailles : ruines devant « l'auberge de Montchétien ». I — 41 — JErjopod'mm podagraria L. Cotte {)Iante est commune dans raiTondissement (Catal. p. 100), mais on la rencontre exclusivement dans les lieux frais avoisinant les habitations où elle est connue et employée par les paysans sous le nom de Fausse Angélique. Elle est RPi. dans l'arrondissement de Mayenne. Symphoticarpos racemosa Mich. — La Garneille : naturalisé avec des buissons de Rosa gallica L. à fleurs semi-doubles, près des mares du Bois-André. Adoxa moschatellina h. — Domfront : AG. dans une haie fraîche entre le château de la Rimbert, l'église de Saint-Front et les Douves. Galiinn tiUginosum L. — La Garneille : mare du Bois-André. Galium elongatiim Presl. — Bords de la Rouvre à la Garneille et aux Tourailles. * Galium elatum Thuill. — G'est cette forme qui est la plus répandue aux environs de Domfront et non G. ercctum Huds., comme nous l'avions indiqué (Gâtai., p. 195). * Galium dumetorum Jord. — AC. Talus des che- mins, bois. — Juin-août. Galiu77i erectum Huds. — RR. dans l'aiTondisse- ment et peut-être adventice : Bellou-en-Houlme : talus du chemin entre le grand étang de Dieufit et la route de la Ferrière. Bryonia dioica L. — Gouterne; Athis. * ValerianeUa eriocarpa Desv. — RR. et adven- tice. — Juin-août. — Domfront : était G. en 1894 dans un jardin à la halte de Saint-Front (Savouré !). Scabiosa arvcnsis L. — La Garneille; les Tou- railles ; Bellou-en-Houlme ; Gouterne. — à'I — Scnrch rrraficus Bei't. — DomtVont (Perrier !) ; le Ghàtellier (Perrier in Herb. sub nom. S. aqiiaticus Huds.). Piilkai'ia V uhj avis GiGvln. — La Ilaule-Ghapelle : mares du Fresne. PuUcaria dysenterica GiLM-tn. — Géaucé : route de lagare(sur legranite), Ronfeugerai (surlegranite), Messei : bords de la voie ferrée du côté de Rellou en-Houlme (sur les alluvions anciennes). Inula conyza OG. — La Carneille (sur ie granité). Gnaphalimn silvalicum L. —Bois de Rouelle; les , Tourailles. * FUago canescem p laxa Gorb. — AC. surtout sur les terrains sablonneux (granité et grès armoricain). Artemisia vulgaris L. — La Garneille ; les Tou- railles; Cou terne. Bidms cernua L. — Rouelle : la Fosse-Arthour ; Bellou-en-Houlme : étang de la Forêtrie. * Lappa minor DG. — Nous avons trouvé sur plu- sieurs points des formes de ce groupe portant sur le même individu des involucres assez fortement aranéeux et d'autres presque glabres. Il est possible que le véritable L. minor DG. existe par tout l'arrondissement à l'exclusion de L. piibem Rabingt. ' SiUjhum marianum Giortn. — \\\\. Lieux in- cultes. — Mai-aoùt. — a Pied des murs de Dom- front » (Perrier, mai 1857 !). Gette plante qui n'était qu'adventice sans doute, a disparu de cette localité. Onlanrea jacea L.-, GG. — Introduit avec la luzerne parmi laquelle il croit (ainsi que C. Duboisii (Ror.), Gorb. ! qui n'est que sa forme grêle) dans la — 43 — localité où nous l'avons signalé en 1893 (Catal. , p. 207). Carlina vulgaris L. — La Haute-Chapelle : envi- rons du Pont-de-Caen (sur l'argile recouvrant les schistes intercalés dans les grès de May) ; mont Mar- gantin : abondant sur le filon de diabase ; Géaucé (sur le granité). Mycclis mural is lieichemb. = Lactuca nuiraUs Fres. — Pont des Tou rai lies. Hieracium boréale Fr. — Domfront : environs de Gollières ; Couterne; la Garneille. — Sainte-Honorine- la-Guillaume. Hieraci?(m ri/jidum Plartm. ^ H. tridentalum Fr. — Les Tourailles : montée allant du cimetière au château. — Sainte-Honorine-la-Guillaume. * Leontodoti hispidian L. — Prés et champs her- beux, talus et bords des chemins. — Juin-septembre. Bellou-en-Houlme : coteaux ( en pâturages ) de Dieufit. — Spontanéité douteuse. Campaiiula rotundifolia L. — Gouterne ; Bellou- eu-Houlme. * Canipanula rapiinciihis var. parviflora Levl., /7. Mayenne, p. 124. — Domfront. — Simple forme. Canipamila patula L. — Juvigny-sous-Andaines (Corb. ! Dufour de la Thuillerie!); La Barroche-sous- Lucé et Taillebois (Gorb. !) ; La Garneille (Gorb. ! ) ! ; Tessé-Ia-Madeleine et Tessé-Froulay (Letacq !) — Varie à fleurs moitié plus petites comme le précédent. O.iijcocco.s piiUis/fis Pi'i's. — N'a pas i'\v troiiM' ;i Lorù, mais h Melleray (Mayenne) sur nos limites ( Calai, p. 217 et 328). La station de La Fcrté-Macé signalée par de Bi-cbis- — 44 — son et omise dans sa Flore à iiaitir de la 3» édition est plus que douteuse. Erica ciliaris L. — Domfront: forêt d'Andaines, (au nord de la route de La Ferté-Macc) dans les bas- fonds avoisinant les Loges, la Foutelaie et la Bocage- rie (quelques touffes ça. et là); La Ferrièrre-aux- Etangs (Corb. !) Cette plante varie parfois à fleurs blanches : Mont Margantin ; d'autres fois à fleurs moitié plus petites, à peine recourbées: Mont Mar- gantin ; Fosse-Arthour. X Erica Watsoni Benth. in DC. (=^ E. Ciliaris -f- tetralix). — Domfront : lande des Cavées du Moulin- Plein oîi nous distinguons deux formes. Erica cinerea I^. f. alhiflnra — Mont Margantin, Calhina vulçiaris Salisb., p alhifUmi A. Chev. Ors. — Cette plante (pie nous avons dislinguée en 1893 comme forme constitue peut-être une variété, phitùt (ju'un simple état d'al])inisme comme les autres bruyères de nos pays. Ses sépales et pétales sont Idancs, les l)ords du calicule blancs-scarieux, les appendices des étamines d'un blanc sale, le style l)lanc-verd;\tre. Les tiges et les feuilles sont aussi d'un sert jdus jtàle, ce c|ui i)crmçt de recon- naître cotte variété même ([uand elle n'est pas en fleurs. Dans le type les pétales sont d'un rose tendre, ainsi (jue les bords scaricux du calicule, les appendices des anthères sont iou\, le stigmate et la jtartie supéiieurc du style purjturins * Pirola ?ninor L. — Juin-juillet. Bois couverts BR. — Forêt d'Andaines : dans les environs de l'Etoile surtout près des ronds de charbonniers (Corb.). * Morwtropa hi/popili/s L. — Juillet-août. — Bois couverts. RR. — Ségrie-Fontainc (Em. Jardin ap. Corb.!) — 45 — Ligiistrum vulgare L. — Domfront : env. de Col- lières (sur les phyllades). Gentiana pneumonanthe L. — Dans la forêt d'Andaines, comme dans le marais de Plainville, les ovaires et les étamines sont souvent dévorés un peu avant la floraison par la chenille d'un Ptérophore : Mimsesoptilus graptodacti/his Treitschke (determ, Ragonot in litt. Giard !) La corolle reste alors tou- jours fermée, mais elle est transpercée latéralement. Menyanthes trifoliata L. — Etang de La Lande- Patry; La Garneille : mares du Bois-André; Etang du Grais (Letacq). Cicindia fiUformis Delarb. — Domfront : bords de la voie ferrée entre la Halte de Saint-Front et le Clos d'Aval (Savouré !) Borrago officinalis L. — Passais. Echiiim vulgare h. — Gouterne (sur le granité) ; Les Tourailles et La Garneille (sur le granité); Saint- Glair-de-Halouze (sur le grès armoricain). Myosotis lingidata Schultz (ap. Lehm) var. parvi- flora. — GoroUe très petite : 2-3 millim. de diamètre. Domfront : prés tourbeux aux environs de la Goué- tière. Myosotis palustris Pioth. — La Garneille et les Tourailles: bords de la Rouvre. Myosotis repens Don. — Domfront : le « pais- sage » à la Gouétière. * X Verbascum Schiedcanum Koch., Gorb. (V. nigro-lychnitis Schiede) — Juillet-septembre. RRR. avec les parents. Ségrie-Fontaine (Jardin ap. Gorb. !) où existent aussi sans doute les parents V.nigrum L. et V. lycluiitis L. — 40 — * Gratiohi ofpr'inalis L. — Bords des étangs et des rivières. — Juillet-août. KR. — Sept- Forges : Ghe- viers, près des bords de la Mayenne (Perrier). X Liiiarla ochroleiica Bréb. C= L. striata -f- vul- garis). — Dom front : une toulle dans une allée du cimetière de Saint-Front (Savouré). Veronica parmtdaria Poit. et Turp. — Le Châte- lier (D'- Perrier, août 1855 !). Veronica Sciitrllala \j. — Marais du Grais(Letacq). * Vci-onifn InncIIa AU., Bor., Corb. FI. Norm. p. 432; RR. — Rois, friches, bords des chemins. — .Mai- octobre. — Ghampsecret: forêt d'Andaines (Gorb.) * Veronica piiIcJiella Rast. — Dilfère surtout de V. af/res/is L. (GG.) ^ V. oparn Fr. par ses fleurs entièrement blanches, ou blanc-jaunâtres. Domfront : AG. ; Bagnoles. Veronica persica Poir. — Domfront : Les Tanne- ries, la halte de Saint-Front (Savouré !). Limosella aqaatica L. — Saint-Siméon : étang de Beslais (Perrier ! août 1857). * Odontites serofinn Rchb. — Pelouses, lieux vagues, bords des chemins, landes. .Juillet-octobre; R. Domfront : ferme de La P»ouslière (sur les argiles d'alluvions); La Carneille : çà et là (sur le granité). Oits. — L.i plniite 'iwe nous avims nomiiiéi- en 1893 0. rubni Pois. H. diiuirlcala C.atal. p. -l'i-l) est iiiu' fiMiuc iiuil caractérisée de 0. sero/ina avec laiiiii'llc elle crnU. Kllc s'rteiul dans tontes les landes couM'anI les (ir;/i/cti îi poteries de La Hanfe-Cliaiielle et di- Saint-Gilles-dcs-Maiais Eufrtufia viscosa Rentli. — Domfiont : bords do la voie ferrée, ciilic la lialh' de Saint-Front et le — 47 — Clos-d'Aval (Savouré !), lisière de la forêt d'Andaines vers les Loges, Riantel et la Foutelaie ; Sept-Forges (Perrier!) ; champ de Courses de Fiers (Savouré !) Euphrasia of/icina/is GG. L. — La plante de notre région a un calice plus court ou égal à la feuille llorale. C'est E. Rotskoviana Hayne (== E. prafrn.sis Fr.). La plante à bractée plus courte que le calice (E. campcslris Jord.) a été signalée en Normandie par M. Corbière, comme AC. (FI., p. 43ière et jdusieurs botanistes, ce serait simjilement un état (coninie l'albinisme) de 0. riiiitor Sutt. — AS — * P/telipcea millp folii (Rclib.) Gorb. — Champs, pelouses: parasite sur Achillca millefolium. — Juin- juillet. RR.— Bréel (E. Jardin ap. Gorb.). * Brunella vulgaris L., forme à fleurs cleisto- f/mnes. — Champ sec et aride près de l'étang de la Lande-Patry. Fleurs très petites, entièrement cachées dans le calice. On observe d'ailleurs des transitions, et quelquefois sur la même touiîe, réunissant cette plante au type ordinaire. Lamium amplexicaulc L.pdandestina Reichemb. — Domfront : Château-Gohier. Ous. — Cette plante ri'isl pas iiiu' variété, m;iis c'est la forme à /leurs clcistiH/amcs. On la rencontre liaiiitueliement en Normandie, surtout en hiver, au premier piiiilem](S, et toute l'année dans les lieux secs et arides. iNous avons trouvé dans la plaine de Caen, prés Belleugreville, un individu portant plusieurs rameaux, les uns à tleurs normales, les autres à fleurs cleistogames. Nepela cataria L. Saint-lîômer : Forges de Varenne (Pei*rierl855!) * Calamintlia acinos Clairv. — Juin-aoùl. — Cliamps, R. La Lande-Patry: champs secs avoisinant l'étang (sur le granité). — Sainte-Honorine-la-Guil- laume : champs secs dans la vallée de la Rouvre sur nos limites (sur le granile). * T/if/nuis chamœdrys Fr. var . rotitndifo/ius Udi\hr. Bull. Amis Se. N^ M. Corbierei, A. Chev. (Catal. p. 237) appartient au groupe M. arvensis- aqualica Virtg. {M. aquatica-arvensis F. Schultz). Il nous a paru tout à fait identique à M. aqnatka var. subsativa Fries ! ex. auth. in Herb. Lenormand). M. pulfif/ium L. — Couterne. (Perrier !); Céaucé : fossés de la route entre la gare et le bourg ; la Haute-Chapelle: mares du Fresne. Utricularia neglecta Lehm.— La Haute-Ctiapelle : mares du Fresne; étang de la Lande-Pati^ ; La Carneille : fossés bordant la Rouvre au Bois-André ; Bellou-en-Houlme : étang de la Forêtrie. Lijsimachia nemorum L. — La Carneille. (l) cil. Darwin (pii avait oliservé ce pliénomène cliez Tliijinns serp!/Ui/ri) L. et (jne^iues autres Labiées a créé pour l'Iles la dénomination de plantes (njno-dioiques (Cn. Dahwi.n : Des di/fé- renles fonnes de fleurs dans les plantes de la même espèce itrad. Heckel, p. 306.) — 50 — * l'rininhi riihjdri^ lluds. 3 caii/r\rr/i\ Kocl), Corb. - DoiiilVoiil : le Gliàlet. — Trouvé une seule loulTe : ce n'est peut-être qu'une forme accidentelle. ' l*/((/i/af/o ninjiii\j. 'i /////^v///^'^/ca (Gilib. ) Corb. — AC au Ijord des routes. L'illorclht lariistris \,. — liouellé : bords de la Sonce à la Fosse-Arthotir ; étang de la Forêtrie à Hellou-en-Houlnie. Chenopodium honus-henricus L. — La Carneille ; les Tou rai Iles. ('Iicnopodiitui iniintfc L. — DonitVont : Saint- Vincent; boui'g de Saint-Front. Alriplc.i hilifolin Walil. — La Carneille; les Tourailles. Vohpiniiiini (niipJiihiinii L. — La Gliapclle-au- .Moine : étang des Petites-Noës ; Hellou-en-Houlme : étang de la Forêtrie. (La forme ndlans et la forme Icrrcstro dans ces deux localités). P')h/(/()iiiiiii hishirld L. — Bagnoles : petit juaré- cage prés de Saint-Oi'taire (Leiacq). * PaJiKIdiniiii hipaUti/oHiini L. 'i tonirnlosiim Corb. — Etang de Dompierre (Corb. !). l'oh/f/oinini dinnclorinii L. — Çà et là dans le canton (i'.Atbis (llusnot). * liiiinr.i iH/di'ohipdlliniii lluds. — Bords des rivières, des mares, fossés. — Juin-août. lUL ^ — La Carneille : petite mare liordani la llouvre [très ilu Jiois-André. Hiiiiif.rsiKlid IIS I,. — Gettu pLiiili'. i|iii h l'xiNli' plus ;i limii IViilll. ,1 l'Ic I im-dIIci' nu siuililll'C pur lliviTS Imt.lllistL'S sur les iinivs lie Ihiiii/'iiiiit. il (JillV'n'utc'S rpmpirs : di- — 51 — lîoussel, llDo ; dr lîri'bissuii. 18IÎ4 ; Le Liùv;x', ISliiJ ; de Bréhissoii, 1837; l'errier, 18;i6. Mercurialls pcrouiis L. — La llauLo-Gliapelle t;t Lonlay-l'Abbaye: bords du ruisseau deChoisel, Eiiphorbia exigiia L. — Voie ferrée entre Fiers et la station de Messei : adventive. Qiiercus se^sUiflora S m. — Sur la crête de grès arnnoricain de Bagnoles à Mortain : parc de Tessé- la-Madeleine , Perrou , le Saut-Gautiei- , rochers de Domfront, rochers de la Fosse-Arthour. Salix repens L. var. vulgnris Koch. — Bellou-en- Houlme : landes. * Alisma phintago L. p lanceolatum With. — La Haute-Gliapelle : mares du Bois-de-Landelle et du Fresne. Alisma raminmloides L. — La Ghapelle-au-Moine: étang des Petites-Noës. Alhma raminculoidcs L. p repens Cav. — Etang de Bagnoles (Husnot, Gorb.) * Alisma natans L. /". terrestre Gh. Legendre in FI. du Limousin (pro var.) — AG. au bord des étangs de l'arrondissement. * Sagittaria sagittifolia L. — Juin-août. — Mares, fossés RB. — La Garneille: mares bordant la Rouvre^ près du Bois-André. Hydrochans morsus-ranie L. — Domfront : rem- plissait en 1896 les étangs de GoUières où nous ne l'avions pas vu en 1893; la Garneille: mares bor- dant la Piouvre, près du Bois-André. Putamogeton pusiUus L. — La llaute-Chapelle : mares du Bois-de-Landelle et du Fresne ; Domfront : introduit à la Gouétière. - 52 — Ors. — C'est ;i cette espère qu'appartieiil \r /'. Uerchloldi Bor. que nous avons signalé en 1893 [Calai, p. 276). Il n'est distinct du type que par ses feuilles larges de 1"'" 1/2 à 2""", avant 3 nervures. Les fruits S(int ceux de /'. pufùllus L. Polamof/elon obtusifolius Mert. et K. — Etang d'Attiis (lïusnot). * Epipactis latifoUa AU. — Juillet-septembre. Bois. lUi, Ségrie-Fontaine (E. Jardin ap. Corb. !) * Narcissus major Gurt. — Saint-Bômer: buissons autour du Château-du-Diable. Cette piaule qui n"a d'antrrs nutyens de dispersion que ses bulbes vit dans oette station loin de toute culture et de toute habitation actuelles. Elle s'y est dune niaintcnne probablement depuis l'incendie et l'abandon de la gentil- hommière, abandon qui remonte à près de deux siècles. Cette espèce est à ajouter à la flore des vieux manoirs. Narfheciitm ossifrar/iim Iluds. — Environs de TEtang du Grais (Letacq). liuscifs aciilealus L. — Rois de la IVoche-d'Oitre où il est spontané (Ilusnot) ; rà et là dans les haies des jardins du canton d'Athis (Husnot). Convallaria niaiafis L. — La Ferté-Macé (Letacq). Cokhicuni autumnah L. — Dans les prés du châ- teau de Durcet sur nos limites (Husnot, vers 1860). Jioicus squarrosus L. — Sainte-Ilonorine-la-(luil- lautïie : bois de la iMousse sur nos limites ; marais du Grais (Letacq). Luzvla max'ima DG. — lorèt d'Andaines : bords des ruisseaux du Pont-Brocart et de Garatiin-Gàté. — 53 — * Luzula Forsteri DG. — Bois. — Avril-mai.— PC cà et là dans la forêt d'Andaines ! Ti/plia lalifolia L. — Etang de Dieufit ; la Haute- Cliapelle : mares du Fresne. Sparganium neglectum Beeby. — BagnoIes(Gorb.!) Bellou-en-Hoiilme. Rhynchospora alba Vahl. — La Goulonche (Gorb. !) Saint-Bômer (Perrier !). Scirpiis lacusti'is L. — Etang du Grais (Letacq). Elcocharis miiUicaiiUs Sm. — Bois de Rouelle et Fosse-Arthour ; Prairies de Dieufit ; Saint-Bômer-les- Forges et Bagnoles (Perrier !) Obs. — Eriophorinn vof/iiiah/m L. et E. rjiaci/e Kocli. n'ont pas été trouvés à Loié par le D' Perrier, mais à Melleray (Mayenne). Même observation pour Carex limosa L. — Quant à Carex depauperata Good, il est sans doute étranger h cette région. L'unique échantillon de l'Herbier de Brébisson d'après Iciiucl nons l'axons signalé a été étiiiueté il la hâte et probablement après coup. Il provient peut-être d'une autre chemise et s'est trouvé mélangé aux Carex récoltés par Peri'ier, dans les landes de Malingue, près Melleray. Carex dioica L. indiqué dans les landes de Malingue par M. Crié, n'existe pas dans l'Herbier Perrier. Carex silvatica Huds. — Forêt d'Andaines : bas- fond de la Bocagerie, près Domfront (Savouré). * X Carex Chevalier t Çorb. Bull. Soc. Linn. Noriji., 4'' ser., 9^ vol., p. 112 (C. lepidocarpa + hornschucldana A. Ghev. Bull. Soc. Linn. Norni., 4" sér., 9° vol., p. 72). — Domfront : bas du Trub, la Gouétière, les Gavées du Moulin-Plein. Carex palula Host ( = C. Icpidocarpa Tausch. = C. pyriformis F. Schultz). — AC. autour de Dom- — 54 — front, dans les landes et les prés marécageux. Est peut-être plus répandu dans l'arrondisseinont que C. œdet'i. Carcx œcleri Ehrli. var. sc.rotina Mérat. - Etang du Ghâtellier. Cnrpx panicuJala L. — Etang de la Lande-Patry ; la Garneille. * Carcx muricata L. — Lieux frais, bords des chemins. — Mai-juin, R. — Gouterno : environs du château au bord de la route de Bagnoles ; la Gar" neille : route du Rois-André. Ces deux stations sont situées sur le granité. Leersia orjjzoides Sw. — Etang de la Lande- Patry ; Passais : étang de la Planche; les Tourailles : bord de la Rouvre. Aira multiculmh Dum. — Cliamps secs près la Rutte-à-Gruchet, à Domfront. Melica uniflora L. — La Garneille ; les Tou- railles , Berjou , Mesnil-llubert, Ségrie-Fontaine (Husnot). * Briza minor L. — Dans plusieurs champs à Mesnil - Hubert - sur - Orne, mais peu abondant (llusnol). Trisclum flavcscciis l^. \\. — Ganton dAlhis: ç.à et là dans les prés (llusnot). * liromus arvensls L. — Moissons II. — .luillet- août. — Berjou, Gahan, Menil-llubert-sur-Orne (iJusnot). * liromus asper Murr. — Haies, buissons IIR. — Juillet-août. — Gahan et Ségrie-Fontaine : abondant dans les haies d'un vieux cliemin, [irés la gare de Ménil-Mubert-sur-Orne (Husnol). - 55 * Bronms erectus L. — Mai-juin. — Prairies el herbages, R. — Çà et là dans le canton d'Atliis (Husnot). « Peut-être introduit, le commerce vendant souvent la graine sous le nom de Brome des Prrs » ^Husnot). * Brachi/podluin piiuiaUon P. B. — juin-aoùl. Bords des chemins, haies, P>. — Cahan , Mesnii- Hubert-sur-Orne, la Lande-Saint-Siméon (Husnol). * Lolhim multi/lorum. Lam. — Juin-juillet.- — Moissons R. Berjou, Cahan, Sainte-Honorine-la- Ghardonne. (Husnot), * Glyceria aquatica Walil. — Bords des eaux, marais. Juillet-août Pt. — Rellou-en-Houlme : petit étang sur la route de Briouze. Ceterach offlcinarwn WikL — Banvou: vieux mur au bord de la route de la Ferrière, près le hameau du Plessis. Cystoplei'is fragUis Sw. — « Existait autrefois dans une fenêtre de la vieille église de Ségrie-Fon- taine, aujourd'hui reconstruite » (Husnot). Athyr'ium fillc-fœmina Roth. var. Leseblu. Mér. Bellou-en-Houlme ; La Ferrière-aux-Etangs. Aspidium aculeatum Sw. — Saint-Bômer-les- Forges : Environs de Varenne (Dufour de la Thuil- lerie !) Aspidium angulare Kit. — DoniiVont : chemin du Pré-au-Foin au Ghamp-Passais (Savouré !) Aspidium oreopteris Sw. {Polijsliclium ))iontmmm Roth., Gorb.). — Saint-b'rimbault-sur-Pisse. Phegoptpvis polypodioides Fée. — Buissons à la Fosse-Arthour, sur les bords du ruisseau de laSonce; environs de Fiers (Pienault ap. Letacq). — 56 — Osmiinda rcf/alis L, — La Carneille et les Tou- railles : bords de la Rouvre. Dans cette station les Irondes fertiles présentent fréquemment la disposi- tion connue sous le nom de var. intcrrupta Milde. Pilnlarla (jlobuHfcra L. — Bellou-en-lloulme : étang de la Forêlrie. * AzoUa filkuloïdes Lam. — Nous avons essayé cette année son introduction dans les Douves de la Uimbert, à Saint-Front. Lycopodium davalum L. — Sainte-Honorine-la- Ciuillaume : bois de la Mousse sur nos limites. Nitc'lla transliicens Ag. — La ïiaute-Chapelle : mares du Fresne ; étang de la Forêtrie, à Bellou- en-Houlme. NiU'Ua flexilis Ag. ^ Etang et ruisseau de la Lande-Patrv. — 57 — LA FLORE ADVENTIVE DES Ruines du Cbàteaii féodal de Domfronf Par Aufj CHEVALIER Licencié ès-sciences naturelles, préparateur de Botanique à l'Université de Lille * Domfront devait offrir aux botanistes normands, venus des différentes régions de la province, non seulement un champ d'études intéressant par le caractère occidental si remarquable de sa végétation spontanée, mais par l'ensemble des plantes étran- gères qui ont envahi un coin de la ville, il devait aussi fournir matière à de curieuses observations de géographie botanique. " Verlot a publié une llore du pavé de Paris (1). On pourrait également écrire une llore du donjon de Domfront, dont la richesse ne serait pas infé- rieure à celle de l'ancien palais du Conseil d'Etat. (1) J. Vekloï, Essai sur la Flore du |iavé de l'aris, limité aux boulevards extérieurs, et suivi d'une llorule des ruines du Conseil d'Etat. Paris, 1884. * Manuscrit présenté à la séance du i .juillet 1897. — oH — Kxploraiil chaque année, depuis 10 ans, les coins avoisinant les restes du vieux château-fort, j'ai pu suivre l'envahissement constant de quelques-unes de ces espèces exotiques, j'ai pu prévoir la dispa- rition prochaine de quelques autres. Dans tous les cas j'ai recherché la provenance de ces plantes et l'époque probable de leur introduction. J'ai crû qu'il serait intéressant de signaler ces faits, les exemples de substitution d'une flore plus ou moins exotique à une flore indigène étant encore assez mal étudiés. Le promontoire de grès armoricain sur lequel s'élève la ville de Domfront devait être compris, à l'époque gallo-romaine , dans l'antique forêt tlu Passais, qui rejoignait la forêt d'Andaines. « Ces (( rapides versants, dit Louis Blanchetière (1), « n'étaient pas, connue de nos jours, couverts de (( jardins étages sur des murs de soutènement. Ils (( étaient stériles et incultes. Le site avait un aspect (( sauvage. Les bois et les bruyères en occupaient « une majeure partie. » Les futaies de chênes devaient en couvrir la crête ; c'était alors l'essence principale des bois de toute la liasse-Normandie ; le nom en est resté à de nombreux hameaux et villages dans le pays : Rouvres, Rouvray, Rou- vrou, peut-être le Trub, puis le Chêne, le Chesnay, le Chêne-Vert, les Trois-Chêues, Beauchène, Chêne- douit, Chênedollé. (Il 1.. Fii.ANCiiKTiÈUK, l,e honjon nu cluUeaii f'êoihdile l>nm front, Domfioiit, lS!t:î, |i. (». — 59 — Dans les parties découvertes, arides el escar^^ées croissait probablement une végétation semblable à celle qu'on observe encore sur le rocher du Moulin- Plein : Conididlis claviculala DC. Trifoll/nn filiforme !.. Teesdalla l/jcris DC. T. slria/t/m F.. Mccnchia f/i//ilefuella Eliili. T. glomera/inn L. Sediim acre L. T. subferrnneum L. llypericinn lunnifusiim L. Lobis anr/Ks/is.iimus L. ' T'tllœo tnuscosa L. Poten/iUa arr/en/ea L. Riimex pulcher L. Dif/ilcwia fliformis Kd'l. Les flancs de la colline, où le couvert était aussi moins épais, étaient occupés par les bruyères et les ajoncs {Ulex eiiropeiis L., U. nanus L.). Ces bruyères couvrent encore le tertre Sainte-Anne, le tertre Chapon. On les retrouve au Trub, à la Groix- des-Landes, et même à l'extrémité du champ de foire de Domfront. Sous bois, on trouvait en abondance les myrtilles {Viccinium niyrtilhis L.), connues à Domfront sous le nom de mourets. Ce petit arbrisseau qui vient habituellement dans les bois, est demeuré sur les bruyères découvertes et atteste l'existence anté- rieure de futaies étendues (1). L'abondance de la (1) Ces exemples d'adataptioii d'iiiic pLinto (Tuiie stifimi défiiiie à une autre station ne sont, pas très lares. J'ai déjà si!,nialé (l'.ull. Sol'. Linn. Norni., 1894), plusieurs eas di; ce genre, notam- ment la présence sur les coteaux arides de Juncus squarrosus L. (lui vit habituellement dans les bas-fonds marécageux. Réceninieut j'ai récolté dans le Nord de la France le Mijosutis versicolor Pers. — GO — fougère Grand-Aigle {Pteris aquilina L.), amie des forêts, qui se rencontre dans les haies et même dans les champs autour de Domtront , est une autre preuve qu'une forêt a recouvert jadis toute la région. D'ailleurs, les espèces végétales propres aux clai- rières de nos forêts se retrouvent encore le long des chemins, dans les haies et sur le hord des champs de tout l'arrondissement. D'après les historiens locaux, le château féodal de Domfront fut hâli entre lUlO et 1030, par Guillaume Talvas, comte de Bellesme (1). A cette époque déjà les plantes rudérales , compagnes habituelles de l'homme , devaient avoir tait leur apparition à Domfront, Dans toutes les parties du globe, à proximité des habitations , on trouve en elïet le rond-plantain {lH(inl(ujo major I..), le séneçon commun {Senecio vidijans L.), la renouée des oiseaux {Polyçjomim aviculare L.), les orties (Urlica dioica L., l\ iire/ts L.), le paturin annuel (Poa anniia L.), le mouron des oiseaux {Stcllaria mcdia L.). L'homme les porte avec lui bien involontairement dans les lieux les plus sauvages comme sur les continents les plus lointains (2). dans les bois et mènu' diiiis les prés très marécageux (en compagnie de Mi/onolis aespitosa). Or Myosolis versicolur croît prestiuc Itailout, iiot.iiiimciif en Normandie, dans les champs secs et arides. (1) L. Bl.ANCMETIKItK, 1. C. p. '6. (2) Au sujet du mouron des oiseaux Sir Josejdi Iloukcr raconte un fiiit de dispersion ))ien remari|ual)le : « néhaniuanl à la i>etile — (il — Les nouvelles venues ne chassèrent pas immé- diatement les plantes indigènes du rocher déboisé. De nos jours , dans les terrains récemment défrichés, il est aisé de constater que la végétation spontanée essaye longtemps de lutter contre les con- ditions défavorables amenées par la culture. Les bruyères, les ajoncs, les genêts, les digitales, VAira jlpxuosa apparaissent longtemps encore chaque fois que la terre est retournée, mais les individus n'attei- gnent pas ordinairement leur complet développe- ment. Ils meurent vite, étouffés par les plantes annuelles ou déracinées par la charrue. Quelques espèces à organes souterrains robustes et profonds résistent plus longtemps. Après neuf ou dix siècles de mise en culture, la charrue n'est pas parvenue à extirper de plusieurs champs des environs de Dom- front, la fougère Aigle impérial (Pteris aquUina L.). Ses longs stipes souterrains continuent à végéter et produisent chaque année dans les moissons des frondes aériennes. Depuis sa construction jusqu'à nos jours , le château de Domfront a passé par des vicissitudes diverses qui ont amené des transformations suc- îli; iiili.iljitée d'Auklaiid, au Sud dr la Nouvidlr-Zidandc et pi'esijui' riu\ antipodes de Londres, la première plante (pii frappa mes yeux fut le mouron des oiseaux et en suivant la liijni! ijue cette plante me ti'aeait, j'arrivai à un j)etit tumulus sous lecpiid avait été enterrj un matelot anglais. (Icttr toinlie avait ('ti' rduvertc et liien prohahlcmcut les praiiies i[ui avaii^nt |u-iiduit oetlc station iMaieut adhi'renles à l'outil, hèclic ou pioche, a[)porté d'Ang-leterre, ipii avait servi à creuser la tombe. » .1. Ho(ikkh. Ann. Se. Nat. Bot.. VI sér., t. VI, p. 318. — (32 — cessives dans sa végétation. Pour étudier ces trans- formations, je diviserai le temps qui s'est écoulé depuis sa construction en 5 périodes, en taisant remarquer toutefois que ces divisions sont essen- tiellement artificielles, aucun historien local, aucun naturaliste ancien n'ayant laissé de documents sur la flore contemporaine de Domfront (1). 1" Période de construction (1011 à 1030) Les plantes adventives les plus remarquables qui naissent de nos jours dans les chantiers de cons- tructions sont, outre les espèces rudérales ubiquistes, Amam/ifns rctrofh.nis L., Erif/cron canadr/isis L. Ces plantes n'existaient pas dans notre pays au XP siècle; l'Amarante est venue du Midi, l'Erigeron a été apporté d'Amérique. Diverses graines sont apportées aussi de nos jours par les matériaux de construction (pierres, sables, etc.). "(l")!)!' Iloiisscl est le ]iremicr lint.iiiisti' (|ui ait linlmiisr a Doiiiliniit. Sa Flore du Calmdoi> cl des lerniins adjacents, publiée cil n!);j, contient l'indication de (luehiues plantes trouvées près des restes du Château. Alph. de Biéitissoii visita DoinfVonf en 1822. Il \ revint m 1847 en coiupairnic de M. (ialierv l't dr Dnrand- l)u(iui'Snay. C(; diruier écrixai! à Ûené Leiicuniaiid à la date du 28 oetolire 1847 : «.... J'avais lieureuseinent trrniinr mes piim-ipales courses ilntit deu\ avaient été exécutées eu eomiiatrnle de notre ami de liréhisson, l'une aux environs de Falaise, l'auti'o dans l'Orne .i lîriouze, la Ferté-Macé, Ha^Mioles, etc. .lai même été jusqu'à Domfront et si j'avais été si'ir de vous trouver, je serais revenu par Viri'. C/etaif veis le 20 août... » De 1850 ;ï 1800, les environs ilc Donil'ronl ont élé explorés par AM'rril Perrier <•! plus récemnirnl par MM. Corbiérr id Lecointr. — 63 — Pendanl Tété 1896, j'ai vu apparaître sur les tas de pavés déposés sur les quais du port de Caeii Poa neniurfdis L. , TcucHudi scorodonia L. , />/ , 11. 362. — 78 — V. — Enlin, l'ensemble de ces observations con- lirme entièrement cette loi posée par Alphonse de Gandolle : « Souvent l'invasion d'une espèce végétale marche '< rapidement, au contraire, l'extinction est le ({ résultat d'uue lutte de plusieurs siècles contre ({ des circonstances défavorables. » 79 isr o T e: SUR l'Histogenèse du Bulbe olfactif chez les Sélaciens Par le Docteur CATOIS Professeur à l'Ecole de Médecine de Caeu " (Une fig.) Les recherches que nous poursuivons en ce mo- ment sur l'anatomie microscopique de l'Encéphale chez, les Poissons nous ont permis de faire quelques observations histologiques sur le bulbe olfactif de jeunes Sélaciens. On sait que la structure intime du bulbe olfactif des vertébrés a été l'objet des études de Ramon Cajal, de son frère Pedro Cajal, Van Gehuchten, Lœventhal, Calleja, etc.. Il résulte des recherches effectuées par ces auteurs, au moyen des méthodes histologiques nouvelles, que le bulbe olfactif pré- sente la même structure fondamentale dans la série des Vertébrés, sauf toutefois quelques variations dans l'agencement des éléments nerveux. Comiiiuiiii-.itidii Ciitr a la simmcc iIu 1 'i Juin : iiiaiiiiscuit n mis If iiièmi' Juiif. — 80 — Nous trouvons donc dans le bulbe olfactil' des Poissons; en allant de dehors en dedans : 1" La zone fihrUlairc ^mperficlcllc formée par les les petits faisceaux défibres olfactives provenant de l'expansion interne des cellules bi-polaires ou corpuscules olfactifs; ces faisceaux affectent la forme de plexus touffus et se terminent dans la : 2" Zone ou zoiic (/loménilairr par des ramifica- tions flexueuses et libres; 3" Zone ou couche moléculaire ; 4'' Zone ou couche des cellules mitrales. — Ces cellules fusiformes ou triangulaires chez les Ver- tébrés inférieurs émettent des expansions à direction divergente et qui se terminent, au moyen de panaches, dans l'épaisseur des glomérules, où elles se mettent en contact avec les flernières ramifica- tions des fibrilles olfactives : 5" Enfin, la zone des f/rains et de.-; fibres à mnêline. — Nous avons pu, il y a quelques semaines, nous procurer des fœtus de Sélaciens {Acanthias, Muste- lus) et réussir sur le prosencéphale de ces jeunes sujets les délicates imprégnations au chromate d'argent (Golgi, double imprégnation de R. Cajal). En examinant des coupes histoiogiques horizontales intéressant les régions des sacs olfactifs, (hi luilbe, des processus olfactifs et du prosencéphale, nous avons constaté dans les zones glomérulaires une particularité qui mérite d'être signalée : Tandis que les arborisations terminales des fibrilles olfactives (prolongement cylindraxile des cellules l)ipolaircs) occupaient leur situation normale ol habituelle au niveau des glomérules, tous les — 81 — prolongements protoplasmiques provenant des cel- lules mitrales et destinés également aux gloraérules Coupe horizontale du Bulbe olfactif d'un Fœtus de ACANTHIÂS VULGARIS (Briss.) presque à terme. MéUiode R. Ca.tat. (imprégnation double), Oc. -1, Obj. 3 (Leitz) S, Sacs olfactifs avec cellules bi-polali-es. — P.F, Plexus formés par les fibrilles nerveuses provenant des cellules bi-polaires. — a, Glomérules. — C, Cartilage. —A, Partie externe du lobe olfactif (prosencéphalc). — C.F, Ventricule (cavité centrale du bulbe). — F, Vaisseanx. — f^j, Cellules épitbéliales (épendymaires). — »;. Cel- lules mitrales (fusiformes). — ?«', Les mêmes dont les proluni,-e- ments protoplaKnii(jues entrent en connexion avec les ploniérules. — ?;, Neuroblastes encore en raj)port avec la paroi du venfi'icule. — ?(', >'euroi)laste en voie de migration. — no. Ni ui'one du proseu- cépbale. — ///•, Grains. 6 — 82 — n'étaient pas encore arrivés à ces glomérules et lmi contact avec les ramifications des fibrilles. D'autre part, au voisinage de la cavité ventricu- laire du bulbe olfactif on pouvait observer: 1° Des cellules épittiéliales, épendymaires, dont il n'y a pas lieu de décrire ici la morphologie; 2° Des Neuroblastes fusiformesen voie d'évolution; parmi ces éléments nerveux, jeunes, les uns encore voisins des parois de la cavité ventriculaire possé- daient des expansions protoplasmiques à extrémités variqueuses ; les autres, plus éloignés des parois ventriculaires envoyaient leurs prolongements pro- toplasmiques dans la direction de la région gloméru- Isi'we et semb/aifi/i/ à Ja recherche de connexions. Enfin, sur quelques points de nos préparations histologiques, quelques-uns de ces neuroblastes, plus avancés dans leur évolution et véritables cel- lules nerveuses, arrivaient au niveau des glomérules olfactifs et entraient contact par leurs prolonge- ments avec les fibrilles olfactives terminales, pen- dant que leur cylindre-axe se dirigeait vers la zone librillaire profonde. Ces cléments nerveux auraient pu, au premier abord, être considérés : 1" Comme des éléments cellulaires décrits sous le nom de (/iriins; mais ces grains olTrent un corps cellulaire globuleux, à expansions dichotomiques épineuses et ne pénétrant pas dans l'intérieur des glomérules. 2" Ou comme d'autres éléments cellulaires dési- gnés sous le nom de cellules cloilêes; or Gajal et Van Geliuchten ont démontré que les ramifications — 83 — de cer, cellules étoilées ne viennent en contact qu'avec les prolongements protoplasmiques laté- raux des cellules mitrales. Pour ces diverses raisons nous estimons donc que nous étions en présence de Neurones olfactifs de 2<" ordre (cellules mitrales) formés aux dépens des parois du ventricule olfactif (formation ectoder- mique) et en voie de migration vers les parties péri- phériques du bulbe olfactif (région glomérulaire). Notre opinion se trouve d'ailleurs conforme ta la loi de His : «Tous les Neuroblastes se développent (( dans les couches les plus internes de l'axe neural, « aux dépens des cellules germinatives, et de là ils « émigrent secondairement dans les couches les « plus externes. » Nous ferons remarquer que les observations consignées dans cette note ont été faites sur de jeunes sujets parvenus presque à la fin du deuxième stade de développement histogénétique (stade fœtal) et que, par conséquent, nous n'avons pu constater la présence des cellules germinatives (stade em- bryonnaire), qui avaient donné naissance aux Neuro- blastes dont nous venons d'indiquer la transformation en cellules nerveuses et de décrire la migration. Il semble donc résulter de la présente note que cette migration des Neurones olfactifs de 2*^ ordre vers les glomérules et le contact des panaches de leurs expansions protoplasmiques avec les ramifica- tions terminales glomérulaires des Neurones de 1^'' ordre ne doivent avoir lieu qu'à une époque tar- dive du développement du fcetus, époque que nous ne pouvons préciser actuellement. — 84 — Du reste, la migration des Neuroblastes s'efTectue suivant un mécanisme fort obscur et encore peu connu ; nous nous proposons de faire ultérieurement de nouvelles recherches pour résoudre, si possible, ces divers problèmes relatifs à l'Histogenèse des éléments nerveux. — 85 — ORIGINE DE L'ŒIL CYCLOPE Par M. A, BIGOT * M. le D'' Joyeux-Laffuie a présenté à la Société Linnéenne, dans sa séance du 5 mai, une obser- vation d'un veau cyclope, c'est-à-dire n'ayant qu'un seul œil placé sur le front. J'ai rappelé à la suite de cette communication l'explication donnée par Meckel et Geofl'roy Saint- Hilaire. D'après ces anatomistes, les yeux, naissant d'abord latéralement, convergent en avant vers la ligne médiane et fusionnent parce qu'ils ne sont pas arrêtés par le développement du bourgeon nasal. L'atrophie de ce bourgeon nasal serait la cause de la cyclopie. En réalité, elle en est au contraire la consé- quence. La cyclopie est produite par un arrêt de dévelop- pement de la vésicule antérieure du cerveau, mais elle ne représente pas un état originel devenu per- sistant. On sait que le système nerveux se développe aux dépens de l'ectoderme, sous forme d'une gouttière ouverte du côté dorsal, renflée en avant et donnant Présenté à la séance du 14 juin 1897; inaniisnit nniis le même jour; épreuves corrigées le 24 sciitemhrc 1897. — 86 - 3 vésicules ; sur la vésicule antérieure naîtront les vésicules optiques. Dans le développement normal, l'embryon ne pré- sente jamais un œil unique. Dès la 'SI" heure de l'incubation chez le poulet, la première indication de ces vésicules optiques se traduit par deux bour- geons latéraux à peine marqués qui s'accentuent de plus en plus et dont la surface externe, d'abord con- vexe, devient ensuite concave, se pédicularise et reçoit le cristallin né dune invagination de l'épi- derme avoisinanl. Mais à l'origine, quand les diverses parties, hémis- phères cérébraux et vésicules optiques, qui naîtront de la vésicule antérieure ne sont pas ditt'érenciées, les deux parties destinées à devenir rétiniennes sont au voisinage l'une de l'autre sur la ligne médiane; elles s'écarteront plus tard pour former les vésicules optiques; si avant que cet écartement ne se produise il survient un arrêt de développement, ces deux por- tions rétiniennes se fusionneront et donneront un œil unique. Or, la fente de la vésicule antérieure ne se ferme que tardivement quand le développement est normal; les deux parois s'écartent l'une dé l'autre — d'où la migration des parties rétiniennes destinées à devenir les vésicules optiques; — le vide ainsi formé est rempli par de nouvelles formations ectodermiques, et la fermeture de la vésicule antérieure par la soudure des deux lames n'a lieu que quand cette vésicule a atteint son développement transversal. Si au contraire la fermeture est précoce, les parties rétiniennes, que la production cctodermique écarte — 87 — l'une de l'autre, restent en contact, fusionnent et donnent naissance à une seule vésicule optique et par suite à un seul œil, et on conçoit que, suivant le moment oii se produira cet arrêt de développement, on aura tous les passages entre un œil unique et deux yeux placés tantôt dans une seule, tantôt dans deux orbites. L'arrêt de développement de la partie antérieure de la vésicule antérieure entraîne l'absence des hémisphères cérébraux qui restent confondus avec l'ensemble de la vésicule, mais celle-ci peut con- tinuer à s'accroitre et se remplit d'une grande quantité de sérosité , exagération de la sérosité normale, qui est ainsi la conséquence et non la cause des trouble^. produits dans le développement. En résumé, la cyclopie .jie.-.représente pas un état mitial, persistant. — Normalement, la différencia- tion des deux vésicules optiques n'a lieu que quand les parties qui doivent les constituer ont gagné les régions latérales de la vésicule antérieure. — Dans les cas de cyclopie, l'œil unique est le résultat de la fusion de deux parties distinctes, nées chacune sur une des lames primitives, soudées prématurément. 88 Observations sur l'EOPOLYODONTES CORNISHII Buchanan (Annélicle Polychète errante) Par Pierre FAUVEL Docteur es sciences J>1. I L'année dernière, en mettant en ordre les collec- tions du Musée d'Histoire naturelle de Gaen , je trouvai au fond d'un vieux bocal, où elle baignait depuis de longues années dans de l'alcool devenu couleur de rhum, une Annélide qui me parut immé- diatement (brt intéressante. D'étiquette point, sauf un petit carré de papier noirci par de multiples couches de poussière et de suie et portant simplement cette indication de pro- venance : Nouvelle-Calédonie. Du premier coup d'œil il était facile de voir que j'avais affaire à un Apliroditicn, et un examen un peu plus attentif me convainquit que j'avais sous les yeux un repi-ésentant d'une subdivision de cette famille, celle des Acœtidés. * Prùseiiti; ;i la séance du 14 juin 18'J7; manuscrit remis le nièiuc jour; ùprcuvcs corrigées parvenues au Secrétariat le 28 septembre. — 89 — Les Acœtkh's sont fort rares. On n'en connaît que dix-huit espèces : Polyodontes maxillosïis Aud., Edw. (39 (1) et 68), P. Blainvillei Costa (41), P. gulo (Grube (55), Acœtes PleiiAuT).,EB\y. (34), yl. /«^?««Stimpson(53), Eupompe Grubei Kinbg. (11-12), E. australiensis Mc'Int. (86), E. indica Beddard (88), Panlhalis OErstedi Kbg. (11-12), P. gracilis Kbg. (11-12), P. bicolor Gr. (77), P. melanotus Gr. (78), P. nigro- maculata Gr. (78), P. Marenzelleri Pr. et R. (95), P. LacazU Pr. et R. (95), Eupanthalis K'mbergii Mg'Intosh (Ve"^), Euarche tubifex Ehl(86) et Eupo- lyodontes Cornishii Buchanan (94). Cette dernière espèce a été créée en 1894 par Buchanan (94), pour une Annélide provenant de l'emboucliure du Congo et donnée au British Muséum par M. Cornish. UAcœtidé du Musée de Caen doit être rapporté à cette dernière espèce, dont il n'existait qu'un seul spécimen connu. L'exemplaire du British Muséum n'est malheu- reusement qu'un fragment antérieur mesurant plus de 32 cent. 1/2 de long sur 42 mill. de large et 10 mill, d'épaisseur. 11 a 92 segments. La trompe manque ayant été arrachée avec la portion antérieure du tube digestif. Le spécimen du Musée de Caen. quoique de taille moins forte est mieux conservé et il possède encore sa trompe dévaginée (pi. 1 , fig. 1). (1) Les chillrcs outre parenthèses renvoient ;ï l'index Ijiblio- graphiquL', p. 111. — 90 — C'est ce qui m'a engagé à en donner la description, qui permettra de compléter la diagnose de VEit- polyodotitcs CoDiis/iii, et de faire connaître un cer- tain nombre de détails non encore élucidés. Le spécimen de Caen est une femelle dont la partie postérieure manque, ainsi que cela arrive généralement pour des Annélides de cette taille. Fort peu à'Acœliclés ont été recueillis entiers. Il mesure 16 cent, y compris la trompe extro- versée qui mesure à elle seule près de 2 cent. La largeur du corps, fiarapodes compris, est de 15 mill. et l'épaisseur de 10 mill. à la partie anté- rieure, puis de 7 à 8 mill. à la partie postérieure. Le nombre des segments est d'environ 70. Le bocal renfermait encore un petit fragment en assez mauvais état et comptant seulement quelques segments. La couleur de l'animal dans l'alcool est d'un brun sale assez foncé. Le lobe céphalique, ou prostomium, porte un cer- tain nombre d'appendices. Les plus volumineux sont deux gros yeux portés par des pédoncules ovoïdes rappelant vaguement les palpes des Néréides (pi. I, fig. 1 et 3). Ces gros yeux pédoncules ne sont pas situés à l'extrémité du lobe céphalique mais rejetés latérale- ment. Miss BucHANAN attache une grande importance à ce caractère sur lequel elle base principalement le nouveau genre Eupohjodontcs. PuuvoT et Racovitza (95) n'admettent pas l'im- portance de ce caractère. — 91 — En effet, de la base de chaque ornmatophore naît un gros bourrelet longitudinal formant le cérato- phorede l'antenne latérale; dans le genre Panlhaîis ces antennes latérales naissent de la même façon des ommatophores ; seulement leur cératophore est un peu en dessous de l'ommalophore au lieu d'être sur son côté interne. La différence, on le voit, est bien faible et on trouve d'ailleurs des formes intermédiaires, en sorte qu'il n'est pas toujours possible de décider si les ommatophores sont terminaux ou situés latérale- ment. Les ommatophores, ovoides, volumineux, portent à leur extrémité une calotte pigmentée. Les antennes latérales, avons-nous dit, se déta- chent de leur face interne sous forme d'un bourrelet longitudinal, ou cératophore, surmonté d'un cératos- tyle subulé dépassant peu l'extrémité des ommato- phores. L'antenne impaire est un petit tubercule conique, à pointe arrondie, inséré sur la ligne médiane dor- sale un peu en arrière de la base des ommatophores dans l'angle formé par le croisement des élytres de la première paire (pi, I, fig. l et 3). En arrière, il n'y a pas de véritable caroncule. Pruvot et Racovitza (95, p. 438) ont émis des doutes sur l'existence de cette antenne impaire : « A l'examen de la figure, disent-ils, nous ne pou- « vons nous défendre de l'idée qu'il n'y a rien là « autre chose qu'un repli cutané médian appartenant (( au Ijord antérieur du segment buccal, et comme — 92 — « imprimé dans l'angle que forment les bords inter- « nés des deux élytres de la première paire ». La description et la figure de Buchanan peuvent, en effet, prêter un peu à cette interprétation, mais elle n'en est pas moins erronée. M. Arnold T. Watson, de Sheffield, qui a publié une notice si intéressante sur les mœurs du Pan- thalis OErstcdi (95) a eu l'extrême obligeance d'exa- miner pour moi le spécimen du Critish Muséum, le type même de Buchanan. Il a bien voulu comparer mes dessins avec le type et vérifier un certain nombre de points sur lesquels j'avais des doutes. Je saisis avec plaisir cette occasion de lui en témoigner toute ma reconnaissance. Au sujet de l'antenne impaire contestée par Pruvot et Racovitza, M. Watson m'écrit : « Il existe indubitablement un petit tentacule « médian dont la forme rappelle beaucoup un gland « microscopique. Il mesure environ 1,25 mill. de long (( suri mill. de large dans la partie basale renflée. (( Je me suis assuré que ce n'est pas un simple ({ repli des téguments en passant tout autour une « aiguille à dissection. La partie basale renlléc est « colorée en brun, la partie terminale est blanche. » M. Watson m'en a en outre communiqué un dessin montrant bien qu'il s'agit d'une antenne impaire composée d'un cératopliore et d'un céralostyle, et à peu près identique à celle du spécimen de Caen. Pruvot et Racovitza n'admettent pas davantage d'antenne médiane pour le genre Polyodontes. — 93 — Gela est exact en effet pour le Polyodontes gulo de Grube mais c'est au moins douteux pour le P. 7naxillosus. D'après eux Belle Giiiaje et Claparède seraient à ce sujet très catégoriques. En ce qui concerne Belle Giilv.ie (41), je ne sais, n'ayant pu me procurer sa description, mais pour Claparède c'est autre chose. Claparède (68, p. 84) énumère, pour le P. maxil- losiis, une paire d'ommatophores et six appendices antenniformes. « La paire médiane (les antennes) est insérée le a plus en arrière: c'est la plus petite; les deux « paires externes au contraire sont insérées un peu (( plus en avant parcequ'elles reposent sur les pieds (( rudimentaires du segment buccal qui embrassent t( le lobe céphalique en se dirigeant en avant. Les c( palpes sont beaucoup plus longs et plus gros que « tous les appendices précédents. » En somme il décrit les deux antennes, les palpes, et les deux paires de cirres tentaculaires appartenant au l'^'' segment sétigère , en tout 4 paires, et il ne parle pas d'antenne impaire. Voilà pour le texte. Quant à sa fig. 2, pi. III, elle représente nettement 5 appendices : Un appendice impair situé entre les deux ommatophores, une paire d'appendices de même longueur dans le prolonge- ment des ommatophores (antennes) et 2 larges palpes. On n'aperçoit pas les cirres tentaculaires. AuDDUiN et Edavards (34, p. 98) caractérisent les Poh/odontes comme ayant deux antennes seulement mais, p. 97, ils disent : — 94 — « Le genre Polyodonles est, nous le répétons, très « voisin des Acœtes, mais il paraît s'en distinguer '< par l'absence des antennes mitoyennes et média- « nés, et par le manque de tubercules brancbiaux. « Il serait cependant possible que ces parties aient « échappé à l'observation de M. Ranzani, et alors les « deux genres n'en feraient qu'un seul ». Cette phrase indique que les auteurs n'avaient pas eu eux-mêmes cette espèce entre les mains. Peut-être Grube (51) n'en avait-il pas eu non plus sous les yeux, c'est pourquoi se basant sur le PoJi/o- dontes çjnlo qui ne possède pas d'antenne impaire, il attribue seulement deux antennes au genre Polyo- donles. Rémy-Saint-Loup (96. p. 119) qui a trouvé le P. maxillosiis à Marseille en 1889, lui altiibue 9 an- tennes, dont 2 grandes et 7 petites ; Tune des petites est médiane. Dans son ouvrage « Les Vers », de la collection Deyrolle, il en donne une figure qui ne laisse aucun doute à ce sujet. Enfin, Miss Ruciianan (94, fig. 9-10, pi. 27) ligure très nettement cette antenne impaire chez un P. rnaxillosus, de Naples. Aux descriptions assez vagues des anciens auteurs, on peut donc opposer la figure de Claparède et les figures de R. -Saint-Loup et de Buchanan. Dans ces conditions, on ne peut affirmer qu'un a atti'ibué au genre Poh/odontes une antenne médiane auquel il n'a pas droit. Si l'on n'admet pas comme une preuve définitive le témoignage de ces deux derniers auteurs (nous ne voyons pourtant aucune raison de le — 95 — récuser) , il faut tout au moins admettre que la question reste douteuse. Dans notre spécimen, les palpes ont disparu. Il n'en reste plus que la trace de l'implantation sous forme de deux petits tubercules très réduits, difliciles à distinguer, insérés à la face ventrale du prosto- mium, en dessous des ommatophores et près des cirres tentaculaires du segment buccal. Le peu qu'il en reste montre qu'ils devaient être très petits et semblables à ceux du spécimen du Bristish Muséum. Chez ce dernier spécimen, un des palpes manque et l'autre, le droit, se compose d'une base brune renflée, surmontée d'un petit appendice blanchâtre, le tout mesurant à peine 2'" i/2. Les cirres tentaculaires sont insérés sur le segment buccal, un peu en dessous et sur le côté des omma- tophores et dirigés en avant (pi. I , fig. 1 et 3). Les cirres, subulés, assez courts, dépassent peu l'extrémité des ommatophores. Ils représentent un parapode, réduit à son cirre neural et à son cirre hénial, appartenant au segment buccal. Contrairement à ce qui existe chez le Panthalis, entre autres, il n'y a pas de soies entre ces deux cirres, dont les bases renflées ou cirrophores, sont soudées sur une partie de leur longueur. A la base de la trompe extroversée, le segment buccal forme un anneau fortement plissé. La trompe est volumineuse. Elle mesure environ 2 cent, de longueur, et sa largeur est presque égale à celle du corps. Sa forme est cylindracée, ovo'ide. — 96 — Son extrémité forme deux lèvres brunes arrondies. L'angle de leur commissure forme une petite fente se prolongeant un peu en arrière (pi. I. fig. 1-2-3). Les lèvres ne portent pas de papilles marginales, ainsi qu'on en voit chez les Panl/iaHs, mais seule- ment sur la ligne médiane dorsale, et sur la ligne médiane ventrale, une longue et forte papille cirri- forme suluilée. Ces papilles sont d'un blanc grisâtre un peu ardoisé, qui tranche avec la couleur brune de la trompe. Sur le milieu de la face inférieure et de la face supérieure de chaque papille court une mince ligne brune. La largeur de ces papilles est sensiblement égale à la demi-largeur de la trompe entière. Elles sont aplaties suivant le plan vertical. La trompe est armée de quatre fortes mâchoires en crochet, deux inférieures et deux supérieures. Ces mâchoires ressemblent beaucoup à celles du Panthalis Lacazii Pp. et R., autant que nous avons pu en juger, car, pour ne pas endommager le spé- cimen, nous avons dû nous borner à les examiner en place (pi. I, fig. 7 et 8). Elles sont formées par une lame chitineuse, d'un brun très foncé , terminée par un fort crochet recourbé. Le crochet porte sur le milieu de sa face interne une petite apophyse qui s'unit à l'apophyse semblable du crochet de l'autre mâchoire et donne ainsi une grande solidité à tout le système. En arrière du crochet, la mâchoire présente une dépres- sion à laquelle fait suite une série de denticules au nombre de 5 aux mâchoires inférieures et d'une — 97 — dizaine environ aux mâchoires supérieures. Cette région denticulée est suivie dune région postérieure lisse, noyée dans les téguments. Cette dentition puissante et le développement de la musculature de la trompe indiquent une Annélide carnassière redoutable. Le 2'- segment porte un cirre ventral beaucoup plus développé que dans les segments suivants. Il ne porte pas de cirre dorsal, mais à la place de celui-ci, la première élytre beaucoup plus grande que les suivantes. Les deux élytres de ce segment sont planes. Elles recouvrent presqu'entièrement les ommatophores et viennent s'affronter sur la ligne médiane par leur bord interne, à la hauteur de l'antenne impaire. Le deuxième segment porte un cirre ventral et un cirre dorsal avec un faisceau de soies entre les deux. Le 3'^ porte la 2« élytre et de grosses soies. Sauf les deux premières, les élytres ne se croisent pas sur le dos qu'elles laissent à découvert sur la plus grande partie de sa surface. On remarque sur cette surface une ligne longitu- dinale et une foule de stries transversales en nombre bien plus grand que celui des segments. La deuxième élytre est bien plus petite et plus ovale que la première, son bord antérieur recouvre le bord postérieur de cette dernière (pi. I, fig. 1). La 3«, un peu plus grande, recouvre le bord posté- rieur de la 2« et le bord antérieur de la 4°. La S^ al- longée, un peu plus étroite, 'recouvre le bord posté- rieur de la 4« et le bord antérieur de la 6«. Cette dernière plus petite est en grande partie cachée par 7 — 1)8 — la o"^ et la 7^ A partir de la 1", les élytres sont à peu près semblables, arroncîies,et sont imbriquées à peu près régulièrement d'avant en arrière, puis Timbri- cation devient douteuse et dans le reste du corps les élytres ne sont plus assez rapprochées pour s'imbi'i- quer; c'est à peine si leurs bords peuvent s'ail'ronter. Les élytres sont lisses, à bord entier, non frangé. Elles sont marquées d'une tache brune au-dessus de l'élytrophore. Les élytres de la région antérieure sont arrondies, presque planes, tout au i)lus faiblement concaves. Un certain nombre d'entre elles à partir de la 7*^ ou 8' ont une partie de leur bord postérieur externe légèrement replié en gousset, ressemblant ainsi à colles décrites par Pruvot et Racovitza (95, pi. XL\, fîg. 89), chez k' l* cuti ha lis Laça zu, mais ce caractère ne semble pas constant car on rencontre des élytres planes au voisinage d'élytres en gousset et d'autres pour lesquelles il est difficile de se prononcer, tellement le re[)li est peu accentué. Dans la portion postérieure beaucoup d'élytres sont très mal conservées. Leur-tissu semble décom- posé, ramolli, et elles olfrent laspect d'une vésicule pleine de liquide, plus ou moins fripée. Sur le spécimen du Hritish Muséum les élytres de la région antérieure sont planes et sans repli. Celles de la région postérieure sont vésiculeuses, piriformes, gonllées de liquide. Cette structure des élytres postérieures est due à une décomposition posf niorlcii) cai- on les ren- contre sur des segments mal conservés, tandis qu'entre elles .se trouvent parfois des élytres mieux — 91) — lixées qui ont l'aspect de celles de la réijfion anté- rieure. Ehlers (86, p. 55) avait déjà remarqué chez Euarclw liibifr.r cette macération de la portion postérieure du corps et des éiytres alors que la portion antérieure est bien conservée. Il se demande s'il ne faut pas attribuer ce fait à une sorte d'auto- digestion ou si, plus vraisemblablement, il n'existe pas une différence dans la nature des segments des deux parties du corps. Tant que l'animal n'aura pas été observé vivant on ne peut tirer dans ces conditions aucun carac- tère spécifique de cet état différent des éiytres anté- rieures et postérieures. L'imbrication des éiytres nous semble également un caractère de peu de valeur car elle est à peu près impossible à reconnaître d'une façon certaine sur les animaux fixés. J'ai décrit cette imbrication telle que je l'ai observée mais rien ne prouve que la position des éiytres n'avait pas été altérée. Miss BucHANAN ne donnant pas de détails sur cette imbrication j'ai prié M. WatsoN d'examiner le type à ce point de vue. « Les éiytres ayant été soulevées, me dit-il, pour « l'étude des parapodes et des branchies, je ne puis « en conséquence être certain de leur position natu- « relie en ce qui a trait à l'imbrication. » Il pense cependant, qu'au moins antérieurement, les éiytres sont imbriquées d'arrière en avant. Ensuite elles ne se touchent plus. Il eu manque d'ailleurs l)eaucoup ainsi que dans notre spécimen. — lOU — En somme, les caraclèrcs tirés de rimbricalion des élytres sont beaucoup trop peu certains pour qu'on puisse eu faire la base des classifications ainsi que l'a proposé Grube (7G). Le caractère tiré des élytres se croisant sur la ligne médiane a encore moins de valeur. Il est facile de se convaincre sur les Ap/troditicns de nos côtes que ce caractère jadis regardé comme distinctif, varie considérablement avec l'état de con- traction de l'animal , ainsi que Bourne (1) l'a dé- montré pour la Poli/noe clava, et ainsi que je l'ai maintes fois vérifié moi-même sur des Aphrodi- tiens vivants. Nous avons vu que le caractère de l'élytre pliée en gousset varie sur un même spécimen. Les meilleurs caractères pour la classilicalion des Acwlidcs restent donc ceux tirés du nombre, de la forme et de l'implantation des appendices céphali- ques et ceux tirés des soies et des parapodes. Ces derniers demandent à être examinés soigneu- sement, et on ne peut se baser uniquement sur la présence de telle ou telle soie, car il en existe deux ou trois types très répandus dans le groupe et iden- tiques chez des genres très dilférents. Il faut donc considérer en outre l'ensemble des soies et leur mode de groupement dans le parapode. Les parapodes portent tous un cirre neural ou ventral assez court, saut au deuxième segment où il (1) IloiiiNi:. — Aiutlo)!)'/ of Piiljinoe cinva. — Tiaiis. I.iii. S(tr. 1 1(111., /udl., vol. 1. 188i. -- 101 — est plus développé. Dorsalement, ils portent alterna- tivement un cirre ou une élytre (pi. I, fig. 4 à 6 et 9 à 12). Ils sont biramés, mais la rame dorsale est repré- sentée seulement par un petit repli des téguments rabattus en arrière contre l'ouverture do la glande fileuse (pi. I, fig. 4, 6, 10, et 12). Chaque parapode, sauf dans les premiers segments, renferme une glande fileuse analogue à celle du Po- lyodontes maxillosus si bien décrite par ErsiG (87). Ces glandes fileuses renfermées dans un sac setigène à reflets métalliques d'or vert sont enroulées en spirale dans le parapode et y occupent une place considé- rable. Il en sort un véritable écheveau d'innombrables soies dorées d'une finesse extrême qui peuvent faire saillie hors du parapode à une distance assez grande et qui donnent une masse filamenteuse abondante servant sans doute à la fabrication du tube comme chez le Panthalh et le Poli/odontes (pi. I, fig. 9 et 11 S). La région moyenne du parapode qui a la forme d'un cône tronqué, aplati verticalement, renferme une seule rangée verticale de 4 à 5 grosses soies dorées, terminées en pointe mousse, parfois un peu crochue et portant une petite brosse. Il en existe avec cette brosse plus ou moins développée. Elle fait complètement défaut sur certaines (pi. I, fig. 13-14). Ces grosses soies aristées sont extrêmement fragiles et sur un grand nombre de pieds elles sont cassées au ras du parapode, mais leur base se distingue facilement même à l'œil nu. Au milieu et un peu en - 102 — avant de cette rangée on aperçoit très bien la pointe du gros acicule (pi. T, fig. 4, ^, 6, 10, 11,12 s^ et ac). Le parapode renferme deux acicules, un très gros que je viens de signaler, et un second beaucoup plus faible qui suit en partie le faisceau de la glande fdeuse. Miss BuGHANAN sigualc seulement un acicule, mais M. Watson a constaté que le type est bien pourvu de deux acicules dont le dorsal, beaucoup moins développé, a échappé à l'attention de Miss RUCHANAN. La rame ventrale renferme un faisceau assez dense de soies à hampe très fine, longue et droite, terminée par une partie distale àdouble courbure en faucille. Cette partie distale, d'abord renflée, puis terminée en pointe excessivement fine, porte d'abord des spinules assez grosses, élargies et espacées. La pointe, au contraire, est très finement et très régu- lièrement pectinée(pl. I, fig. 15). Ces soies serrnlato-suôspirales de Kinbero sont à peu près identiquement semblables à celles du Paji- llialis OK/.slcdi. du P. Marcnzrllrn (qui est proba- blement la môme espèce) et de VEupompe Gnibci. En outre de ces deux espèces de soies, le parapode porte encore une ou deux soies à double brosse ter- minale ou bipeclinées. Ces soies longues et minces comme les c serrulalo subspirales » sont insérées au- dessous de l'orifice de la glande filière, ou mélangées aux premières grosses soies dorées (pi. I, fig. 10). Dans les parapodes antérieurs , on rencontre , mélangées aux soies à double courliure en faucille. — 103 — d'autres soies qui ne diffèrent de ces denières que par l'absence de cette double courbure. Elles sont symétriques et droites. Les parapodes, sauf ceux des premiers segments, portent en outre, à leur face supérieure, de nom- breuses papilles digitées bien décrites par Miss BucHANAN et considérées par elle comme des branchies. Ces digitations, d'abord peu nombreuses, se développent de plus en plus, puis diminuent ensuite en nombre et en taille à partir du 50"^ segment sur le spécimen type (tig. 9-10). Sur le spécimen de Caen, vers le 40" pied, elles ne forment plus que des bulles cirriformes aplaties. L'aspect rappelle beaucoup celui du 20" pied û'Enpompc australiemis (Mc'iNTOsrï 86, pi. XXIII, fig. 8) (pi. I, fig. 11). Miss BuGHANAN a examiné des sections de ces papilles branchiales. Malheureusement leur mau- vaise conservation ne lui a pas permis d'élucider d'une manière satisfaisante leur structure histolo- gique. Elle a reconnu une cuticule épaisse recou- vrant un épithélium dont les cellules ne sont plus représentées que par des noyaux. Cet épithélium renferme de nombreuses concrétions jaunes, réfrin- gentes. Viendrait ensuite une couche de tissu con- jonctif et la cavité centrale de l'organe. L'auteur n'a pu décider si cette cavité représente un prolongement du cœlome ou la lumière d'un vaisseau sanguin. Malgré le peu d'espoir que m'inspirait la conser- vation du spécimen, je me suis hasardé à débiter un parapode de la région branchifère en série de coupes après coloration prolongée par l'hématoxyline-éosine. — 104 — Contre mon attente j'ai obtenu des préparations satisfaisantes. Les noyaux sont fort nettement fixés et colorés et les parois cellulaires relativement bien conservées (pi. I, fig. 17). Les parois des filaments branchiaux sont formées par l'épithélium recouvert d'une cuticule assez épaisse, très finement striée et légèrement colorée par l'hématoxyline. L'épithélium présente la structure alvéolaire typique chez les Annélides. Il est formé de cellules de soutien étroites, à noyau bien coloré, arrondi ou allongé suivant que la cellule est plus ou moins différenciée en fibre. Ces cellules sont colorées en rose violacé par l'éosine. Les alvéoles sont remplies par des cellules à mucus restées à peu près incolores, à noyau généralement difficile à distinguer. Ces cellules renferment par places de nombreuses granulations jaunes ou brunes, plus ou moins réfringentes (pi. I, fig. 17, et, es, cg). L'épithélium est délimité à sa face interne par une basale très nette et relativement épaisse. Au-dessous de la basale règne une couche formée de cellules assez grandes, à parois minces mais bien nettes. Ces cellules sont cubiques , ovoïdes ou arrondies, en ce cas saillantes vers la cavité centrale de l'organe. Elles renfei'ment un nuyau elliptique non pourvu d'un nucléole spécial. Leur plasma semble réduit et localisé entre les parois. En outre, elles renfer- ment souvent une ou deux granulations jaunes réfringentes, aussi grosses que le noyau (pi. I, fig. 17 rd). — 105 — L'aspect de cette couche rappelle beaucoup celui de la paroi de la branche externe des néphridies des Ampharé liens. Sur la paroi externe de cette couche on aperçoit de place en place de petits noyaux allongés, très foncés, qui font saillie dans la cavité centrale et semblent appartenir à l'cndothélium (pi. I, fig. 17 lï). La cavité centrale largement ouverte renferme en grand nombre des amibocytes arrondis, à contour onduleux et à noyau très net pourvu d'un nucléole ou de plusieurs granulations égales (pi. I, fig. 17 a). En suivant la série, j'ai pu me convaincre aisé- ment que cette cavité centrale est en communication directe avec le cœlome dont elle n'est qu'une extension, comme les parois ne sont qu'une évagi- nation des téguments légèrement modifiés. A la jonction des papilles avec la paroi du para- pode on voit la couche des muscles circulaires s'atrophier rapidement et disparaître, tandis que se développe la couche interne à grandes cellules qui semble n'être qu'une modification de l'endothélium analogue à celle qui se produit sur les vaisseaux de beaucoup d'Annélides au moment de la repro- duction. Si les petits noyaux en saillie appartiennent bien à une membrane endothéliale, il faut admettre que l'endothélium forme deux couches : une profonde à cellules cubiques et une superficielle à cellules plates, simple membrane, à moins qu'il n'y ait deux lames endothéliales superposées ainsi que cela existe dans certains diaphragmes et dans le vaisseau ventral des Ampharétiens. — 1(M> — Je n'ai trouvé aucune trace de vaisseaux sanguins. Ce que Buchanan a figuré comme tel avec doute (pi. XXVII, fig. 7 BI, ?) me paraît être un amibocyte accolé contre la couche endothéliale. Cette couche n'a aucun des caractères du tissu conjonctif. L'absence de vaisseaux ne prouve pas que cet organe ne joue un rôle respiratoire, car chez les Ap/iroditiens, vu l'extrême réduction de l'appareil circulatoire, ce rôle doit être rempli surtout par le liquide de la cavité générale, et nous avons vu que celui-ci pénètre largement dans les papilles. La pigmentation de ces papilles fait supposer qu'elles jouent peut-être en outre un r(Me d'excré- tion ou d'organe chlorogogène. J'ai pu également étudier la structure -du cirre ventral et du cirre dorsal des parapodes. Ces organes se rapprochent énormément par leur structure des antennes des Euniciens telles que les a décrites JOURDAN (1). L'organe est plein. La cuticule est assez mince, l'épilhéliuin est composé de cellules cylindriques toutes semblables, à contenu finement granuleux, coloré par l'éosine, à noyau arrondi. Ces cellules ont tout-à-fait l'aspect de cellules vibratilcs quoique je n'y aie pas vu de cils. Peut-être sont-ils tombés? Leui" filament basai va se perdre dans une épaisse masse libreuse de tissu sous-épidermique, formé de fibi-o-cellules de soutien enchevêtrées , qui (1) K. .Ini iiiiA.N. Hi.stolotiic (lu t,a'iiir Kiiiiirc (Annales Se. AV//. 7° sér. T. II. 1S87). _ 107 — entourent un nerf as?ez gros occupant le centre de l'organe. Au voisinage de l'extrémilé du cirre le nerf se renfle en ganglion formé de grosses cellules ner- veuses parfaitement conservées entourant un axe de subtance ponctuée. Dans le cirre ventral le ganglion se trouve à la base du cirre logé dans une petite proéminence visible à l'œil nu à la face ventrale de l'animal, â la base du parapode, sur le trajet du nerf latéral. Les figures il A et B do Buchanan représentant deux . sections des filaments branchiaux de V Eu- pompe autraliensis rappellent cette structure. Miss Buchanan n'aurait-elle pas pris dans ses coupes la section du cirre pour la section du fila- ment branchial? Le centre de la figure A est rempli par de grosses cellules ayant tout k fait l'aspect de cellules ner- veuses, entourées de tissu sous-épidermique. La figure /> semble représenter une coupe passant au- dessous du ganglion, et il semble bien que c'est la section du nerf qu'on aperçoit au centre. La musculature du parapode est extraordinaire- ment développée. Les soies se montrent en coupe composées d'une foule de fibrilles arrondies ayant sensiblement le diamètre des filaments de la glande fileuse. Celte structure fibrillaire des soies explique faci- lement l'asiJect pectine que prennent celles-ci. Il sufit qu'un certain nombre de ces fibrilles redeviennent libres cà l'extrémité pour donner à la soie cet aspect en balai (pi. I, fig. 16). — 108 — Sur une coupe de la glande fdeuse les soies fines qui la remplissent ont une section circulaire et leur centre présente une légère dilTérence de couleur. Néanmoins je n'ai pu me rendre compte d'une façon certaine si ce sont de fines soies pleines ou des soies en tube, à travers lesquelles sont rejetées les sécrétions de la glande formant les fins filaments semblables à une toile d'araignée. La cuticule très épaisse qui entoure les grosses soies dans leurs cryptes à la sortie du parapode se colore en rose vif par l'éosine, tandis que la cuti- cule du reste du parapode est à peine colorée en violet pûle par l'hématoxyline. L'épiderme de la face antérieure du parapode renferme de longues libro-cellules de soutien, nucléées, admirablement conservées. Sur le fragment composé de quelques seg- ments j'ai pu constater que la cavité générale de l'animal est divisée transversalement par de solides diaphragmes musculaires. Le tube digestif, dont les parois sont épaisses, envoie des diverticules latéraux jusque dans les parapodes, ainsi, du reste, que c'est la règle chez les ApJu'oditiens. Le tube digestif est maintenu par un muscle parieto inteslinalis superior et parieto inteslinalis in le ri or. Les œufs remplissent, la cavité du corps et celle des parapodes. Les faisceaux musculaires longitmiiiiaux ont la disposition typique : deux faisceaux dorsaux en croissant et deux ventraux elliptiques. — 109 — La chaîne nerveuse est formée de deux cordons accolés, appliqués sur Tépiderme ventral. Au-dessus court un vaisseau ventral assez gros, à parois rela- tivement épaisses. Le mauvais état de ce fragment ne m'a pas permis d'y reconnaître les organes segmentaires ; mais les parapodes de cette région présentent au milieu de leur face postérieure un repli, ou crypte en entonnoir s'enfonçant profondément dans les téguments. Gela parait bien être l'orifice externe des néphridies. Pruvot et Racovitza (95 , p. 442) ont décrit comme une espèce nouvelle sous le nom de Pan- thalis Marenzelleri le P. OErstedi de la Méditer- ranée. Marenzeller (93) , qui avait déjà trouvé cette espèce dans la Méditerranée, n'avait pas cru devoir la séparer du P. OErstedi des mers du Nord, Pruvot et Racovitza invoquent comme raison pour en faire une espèce nouvelle : 1" sa taille moins grande : ^1" la longueur de l'antenne impaire aussi grande que les latérales ; 3" la présence de soies à double courbure en faucille au faisceau ventral au lieu de soies droites. La taille ne prouve rien. M. Watson qui a eu de nombreux spécimens vivants du P. OErstedi des côtes d'Angleterre en a eu de tailles variant de 25 mill. à 10 cent. Sur sa fig. 3, pi. IX (95) il représente l'antenne médiane sensiblement égale aux antennes latérales. Enfin, il a trouvé les rames ventrales abondamment garnies de soies en faucilles à double — ilu — . courbure semblables à celles décrites par Pri'vot et Kacovitza. KiNiiERG (57) il est vrai u ligure pour son P. OErslcdi des soies droites. Mais Watson fait remarquer qu'il a dû intervertir les figures des soies du PanthaHs et de VEiipompe Gnibei. La chose n'est pas impossible puisque Mc'Intosh indique les soies de son Eupompe Aî/s/raliensis sous le nom de Leanira areolala à l'explication des planches tandis que son texte renvoie bien à ces soies et en donne une description qui ne laisse subsister aucun doute. Nous espérons que M. Watson, qui a entre les mains tous les matériaux nécessaires, élucidera un jour cette question, mais en attendant, les diiîérences, si tant est qu'elles existent réellement, sont tellement minimes qu'elles ne nous semblent pas justifier la création d'une espèce nouvelle. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE ']'i 1834 Aiipoiin vi H. MiLNK-Envv.vKhs. llrrliorclirs |i(iiir servii- ;ï riiistoire naturelle ilii litlnial de la France. — Aunélides. 41 1841 Costa. Description do (luelqiies Annélidos nuiivelles du golfe de Naplcs {Ann. Se. Nul , i" sér., T. XVI, p. '269, pi. X). 41 1841 Deli.e CiiiAJE. Descrizioiie e notinKimia deuli aiiiniali iiivcrtebrati délia Sicilia citeriore osservati Yivi ucyll anni 1822-1830 {r, vol. texte, IS7 pi., Napoli . Iiat.clli\ 51 ISÎil El). GhiT.E. Die Faniilirn (1er Anneliden mit Angabe ilirer (iattun^ren und Arten [/Irchiv. /'. Naliirf/e.sc/t., IS.^U-IS.^I). 53 1853 SrniPSON. Synopsis of the marine iuvertebrata uf (Irand Manan {Smilh. Contrit), tu /l'nmrledfje, Washinçjton). 55 1855 En. GurnE. Beschreibiini;- nener oder Nveniii bekannter Anneliden (yircluv. f. ^lltln•(/e.^cll ., .Jtir/t. i>l, vol. 1, p. SI-136, pi. Ill-V). 55c^ 1855 KirsiîEiîG. Nya slagten ocli arter af Anneliden [Ofv. K. Vel. Akad. For/iandlingar. Stockholm). 556 1857 KiNisEKG. Annulata. — Konjilika svenska fregatten Euge- nies resa oniRring Jorden. Zoologi l {Stockholm. P. -A. Norsfedt et Soiier. Ilafl x^ Annulater). IJo 18G5 DR QrATKEK.viiES. Histoire naturelle dos Annelés. 08 1868 El». Glapahèoe. Annélides chétopodcs du golfe de Naples. 76rt 1876 Mc'lNTOsn. On britisb AnneliJa part, l [Transac. Zool. Soc. London, t. IX, pari. VU). H>b 187G Mr.'I.NTOsii. On tlie Annelida of the " l>oreui>ine » expe- ililion (Ti'U)it>. '/moI. Soc. LhikIoii. roi. IX). — 112 — 76 1870 En. Giuhe. Bemorkiinïen ueher die Familicn^der Aphr - diten Pdlyiioiii;!, Acœtoa, Polvlepidca) {-îS Jakv. . GiaitE. Arinulata Semperiana [Mem. Acad. I)i)p de Sainl-Peters/jourf/. 7" sn\. f. ï*.)). 8f) 188G Mc'Intosii W. G. Roport on tlio Annelida Polychœta rollected by. H. M. S. <( Gliallenijer » (Rep. Scient. resuKs Challenfjer ZooL, vol. 12.) 86 1886 Eiii.EHS. P.oport on the aniinlids of tlie « Blakc » (Florida Aiiiii'lideii) (Mem. of Mus. Comp. Zool. Ilan-ard coll., vol. XV). 87 1887 H. Eisic. Die Capitellideii {FMino inid Flora von Neapel). 88 1888 E. BiîDDAitb. Report (jn annelids froni the Mergui arclii- l)clairo (Journal Linn. Soc. London Zool. vol. XA7). 8'J 1889 PiE.\iY-S.vi.NT-L()LP. Sur le l'uli/ni/mites maxillosiis (C. R. ,Acad. Se. Paris. T. 109, S' H), p. -', I •>-', I ■'( . 93 1893 Maken/km-kk (E. von). Polyeliaeteu des ixrundc uresammelt 1890-1891 und 1892 {Denksch. Kuis. Kon. Akad. d. Wiss. Wien,vol. 60, p. 25-48, pi. UV). 9i 1894 Fr,. Buchanan. A Polynoid witli liranchi;o [Eupolyo- dontes Cornistiii (Quarl. Jditrnal of )nicros. Se. T. XXXV, p. 4:in-4.W, pi. IX-X). 95 1895 C. PiiuvoT et E.-G. I{acovitz\. Matériaux poui- la faune des arinélides de Banyuls (Arcli. Zool. Expér. [S), T. m, S' .'?, ;). S39-49?. pi. A'r-.Y.Yi. 95 1895 A. -T. Watson. 01)scrvations mi the tnl)e forniini: liahits of Panthalis (Ersiedi [l'rans. Liverpool P>ioL Soc. vol. IX, p. 169-188, pi. IX-X). 96 1896 Rem y-Sain r-Lore. — Histoire Naturelle de la France. Vers —248 p., 203 fisr. Dcyndle, Paris. PLANCHE I Eupolyodontes Gornishii Fiijr. 1. Kéijrioii .intéiicure. — 2. L'ouverture de l;i troin|)e vue de face, gr. 2. — 3. Trompe et premiers seL-^meiits vus de profil, gr. 2. — 4. Un parajjode antérieur vu de profil — n soies fines, droites, de la rame dorsale — i., grosses soies aristées — s^ soies en taucille de la rame ventrale, gr, 5. — -j. Le même parapode vu par sa face postérieure, gr. o. — tj. 3e Parapode gauche vu de 3/4 «c, acicule, gr. 5. — 7. Une des mâchoires supérieures. — 8. Les deux crochets inférieurs vus de face. — 9. 24' parapode vu par sa face postérieure — S faisceaux de soies de la glande filière — br tubercules branchiaux, gr. 5 — 10. Le même vu par la face antérieure, gr. 5. — 11. 40'' parapode, montrant les tubercules branchiaux réduits à des papilles vésiculeuses aplaties — S soies de la glande filière — jj soies à double brosse îfig. 161 — s., soies aristées (lig. 13-14) —s^ soies en faucille (fig. 15). — 12. Le même \u par sa face antérieure, gr. ;i. — 13. Soie aristée non poui\iir de brosse [selœ arisfalœ), gr. 130. — 14. Soie aristée avec brosse de poils, gr. 150. — 1."). Soi« |)erfinée à double courbure {selœ serrulatœ) gr. 150. '" !(). suie à double brosse >. — Quelques mo/s sur le peuplement végétal des îles de l'Océanie. « Séance publique de la Soc. Liiiii. de Normandie, à Isigiiy (Calvados) le 23 juilct 1882; Bulletin, 3' série, VI° vol. 1883 ». — E. Drakc del Castillo. Remarques sur la Flore de la Polynésie — 116 — occupé une aussi grande surface que celle qui est occupée par la race Maori, auraient certainement présenté plus de variété. D'autre, veulent que chaque île, ou au moins chaque archipel, ait été un centre de création pour les hommes, comme pour les animaux et les plantes: il serait au moins étrange que les hommes eussent tous été jetés dans le même moule. Peut-être — cette opinion paraissant trop absolue — ils auraient eu pour berceau uii des grands archipels (1) où la race — son -développement étant peu possible dans une petite île — aurait cru, et d'où elle se serait de proche en proche répandue sur les autres terres ; alors on a pensé à la Nouvelle-Zélande, mais en laissant de côté les obstacles provenant d'un climat assez rigoureux, du manque en dehors de la pêche, de ressources alimentaires spontanées, etc., il res- sort clairement des traditions beaucoup mieux con- servées dans cet archipel qu'ailleurs, beaucoup plus explicites, qu'il a été peuplé le dernier par la race polynésienne vers le XV« siècle de notre ère ; cepen- dant l'origine néo-zélandaise a été remise en avant pour combattre toutes les autres hypothèses pro- posées (2). el sur ses rapports avec celle des terres voisines (Ménioii'e cou- ronné jjur l'Aciid. dos Sciences, en 1889, j^rix Gay). — H. Jouan. La dispersion des espèces véf/élales par les courants marins , <> Méni. lie la Soc. des Se. nat. de Cherbourg, Tome XXVII, 1891. » (1) Casimik Henricy. Océauie. Histoire de l'Océanie depuis son oriqine jusqu'en ISA5. Paris, 1846. (2) D' Adoi.i'ue Lesson. Les Polynésiens, leur origine, leurs migra- tions, leur langage ; i vol. grand in-8% parus successivement en — 117 — Depuis les temps historiques, et d'après les traces laissées par les peuples qui vivaient avant l'histoire, tous les grands déplacements humains, les grandes migrations, dans le Vieux-Monde, semblent bien avoir généralement suivi le cours apparent du soleil, de l'Est à l'Ouest : n'en a-t-il pas été de même en Océanie ? D'où l'idée de faire venir les Polynésiens d'Amérique. Quoique abandonnée en général, cette opinion compte encore quelques partisans (1), mais elle ne paraît pas admissible, rien qu'en invoquant les raisons contraires, exposées précédemment^S). 1880, 81, 82, 84. — Les Légendes des Iles Ilairai, tirées de Fovnander et commentées, avec une réponse à M. de Quatrefages, Rochefort, 1884. (1) Jules Garnier. Les migrations polynésiennes, leur origine, leur étendue, leur influence sur les Auslralasiens de la Nou- velle-Calédonie; « Mémoire lu, en 1870, à la Soc. de Géographie de Paris. » — Migrations humaines en Océanie d'après les faits naturels, 1871 — Voyage autour du monde. Océanie ; les îles des Pins, J^oyalty et Tahiti, 1871. — Imhaus. Les Nouvelles Hébrides, 1890. (2) Tout eu n'admettant, par suite de la disparité du langage, aucune consanguinité entre les Polynésiens et les Américains, d'Urville avait été frappé de la ressemblance d'aspect entre les Patagons et les Araucans, d'une part, et les Néo-Zélandais et les Tongans de l'autre. L'Améri(|ue, au lieu de peupler l'Océanie, n'aurait-elle [las reçu des colons de celle-ci ? Tout étrange que paraisse cette (juestion, elle peut néanmoins être posée à la suite des explorations de M. Wiener et d'autres voyageurs en Bolivie et dans le Pérou. Il semblerait en résulter ([ue les populations rtc/i/e/Zes de ces contrées descendraient d une immigration asiatique (de même que les Polynésiens, comme on le verra plus loin) qui se serait substituée aux indigènes ou, du moins, se serait croisée avec eux de manière à modifier profondément leur type qu'on ne retrou- verait plus qu'à l'Est des Andes : do là la ressemblance entre les — 118 — La présence dans les dialectes polynésiens, de mots appartenant à des langues parlées dans la Malaisie, des rapprochements grammaticaux, l'as- pect, le facief< peu difîérents des Polynésiens et de certains Malaisiens, la croyance générale, chez les premiers, qu'ils tiraient leur origine première d'une contrée située très loin au couchant (du N.-O. au S.-O.) de leurs îles, d'autres particularités encore, donnèrent à penser que le berceau de leur race pou- vait bien se trouver quelque part dans le Sud du Continent asiatique, ou dans les grandes îles qui le prolongent vers le Sud-Est. Les missionnaires chré- tiens — pour la plupart protestants — s'étaient faits les champions de cette idée parce qu'elle concordait avec l'Ecriture, et, même, quelques partisans à outrance des récits bibliques, à la vue des profils aquilins de quelques Polynésiens, de la manière dont leur barbe est plantée, de quelques formes de leur langage, de quelques coutumes, etc., n'hésitaient pas à voir en eux des descendants d'Israélites qui n'étaient pas revenus de la captivité de Babylone. Quand les conditions météorologiques dans le Grand- Océan furent mieux connues, quand on sut que les vents alises, surtout dans sa partie occidentale, étaient souvent remplacés par des vents, quelquefois très forts, de la partie de l'Ouest, que, le long et au voisinage de l'Equateur, le courant portait à l'Est, lorqu'on eut eu des exemples de simples pirogues ToDg-iiiis, les Néo-Zc^landais et les liidions de la Bolivie, du Pérou et du Chili. (Liio Qies.nel ; Le Musée Elknographique ; « Revue politique et littéraire, 9 février 1878). — 119 — entraînées de l'Ouest vers l'Est, même dans la zone intertropicale; souvent très loin de leur point de départ dans l'Ouest, l'opinion d'une origine Sud- asiatique pour les Polynésiens prit de la consistance^ la possibilité de migrations de l'Ouest vers l'Est ne fut plus mise en doute ; le groupement, la discus- sion de documents de toute sorte recueillis par des voyageurs, des observateurs sédentaires sur des points très éloignés, travaillant à l'insu les uns des autres, dans des voies et pour des buts divers, finirent par faire de cette possibilité une certitude, et Horatio Haie, qui accompagnait le commodore américain Wilkes (1), présenta la question sous un jour tel qu'on pouvait déjà la considérer comme résolue. Plus tard, M. de Quatrefages, muni de documents que Haie n'avait pas connus (2), de nombreuses légendes et traditions des Néo-Zélandais, qui, dé- pouillées du merveilleux, des puérilités qui les em- broussaillent, sont de véritables documents histo- riques, corroborait dans un livre magistral (3), et (1) United States Exploring Expédition, 1838-1841. (2) Mijtholorjy and tradUions of Llie ISlew-Zealanders i^tcxte Maori seulement) par Sir Georges Grey, Gouverneur des Iles de la Nouvelle-Zélande, Londres 1854. — En 1885, Sir G. Grey publiait une nouvelle édition sous le titre de : Polynesian Mylholof/;/ and ancienf traditional history of the New-Zealand Race furnished by t/ieir priesls and cfiiefs (texte maori et traduction an!,daise). (3) Les Polynésiens et leurs mlyrations, 1866. — L'auteur en a donné des résumés, déjà très complets, dans jilusieurs de ses ouvrages : dans VE'ipèce humaine, 1877 : dans le Bullelin de la Sociélé d'Acclimafalion, mai 1877 : dans Hommes fossiles et Hommes sauvages, 1884 : dans Vlntroduclion à l'élude des races humaines, 1889, etc. — 120 — même étendait, les vues du naturaliste américain. Le premier point de départ, ou, du moins, celui qu'on reconnaît comme le plus ancien, serait bien une des terres du grand archipel d'Asie, et toutes les îles oîi l'on a trouvé la race polynésienne auraient été peuplées de proche en proche par des migrations successives et des migrations secondaires partant de points déjà occupés par elle. On a même pu établir l'ordre dans lequel ces migrations ont été effectuées, leurs dates relatives, et même leurs dates absolues, au moins d'une façon très suffisante en pareille matière ! la dernière serait celle qui a amené les Maori à la Nouvelle-Zélande, au cours de notre XVe siècle. Le peuplement de la Polynésie serait relativement récent, ne remontant pas plus loin en arrière qu'un peu avant, ou un peu après le com- mencement de notre ère ; « il a été accompli entière- ment à la lueur de l'histoire » (1). Les théories d'Horatio Haie et de M. de Qualrefages paraissent bien inattaquables, cependant elles sont battues en brèche — de la manière la plus courtoise — dans l'ouvrage cité plus haut du D"" A. Lesson, ouvrage magistral aussi, dont l'auteur, ancien méde- cin en chef de la marine, compagnon ded'Urville dans l'immortelle campagne de V Astrolabe (1827- 1830), ayant depuis lors vécu longtemps en Océanie, au fait de la plupart des dialectes qu'on y parle, avait toute compétence pour traiter ce sujet. M. Lesson repousse formellement l'origine Sud-Asiatique des (1) Zauohowski. Quelques considérations sur le peuplement de notre f/lohe ; « Revue scientifique, 20 octobre 1883 ». — 121 — Polynésiens, Si les traditions, même les plus expli- cites, sur lesquelles s'appuient les partisans de cette opinion, n'avaient pas été interprétées d'une manière erronée, sous l'influence, peut-être inconsciente, d'une idée préconçue — sauvegarder quand même la tradition biblique et le monogénisme — on serait arrivé à de toutes autres conclusions. 11 admet bien les migrations de M. de Quatrefages, l'ordre dans lequel elles ont eu lieu, mais elles remonteraient à beau- coup plus loin dans le passé. On s'est complètement trompé sur le point de départ ; ce serait la Nouvelle- Zélande qui aurait donné naissance à une espèce particulière d'hommes, les Maori, dont la langue est la langue mère des divers dialectes polynésiens. Il invoque souvent à l'appui de ses assertions les doc- trines transformistes, mais ces doctrines loin de lui être favorables le condamnent. Les Européens, en arrivant à la Nouvelle-Zélande, n'y trouvèrent d'abord que deux Mammifères, le Chien et le Rat, et, plus tard, deux Chauves-Souris qui y étaient peut- être venues par le fait d'un de ces entraînements dont on a de fréquents exemples. Jusqu'à présent on n'a découvert, dans tout l'archipel, aucun débris fossile de mammifère aérien ; l'évolution des ver- tébrés se serait arrêtéeauxgrands oiseaux brévipennes, Dinornis, Pal aptéryx, Meïornis, Harpagornis, les Moa des indigènes, dont on retrouve les restes, oiseaux pour la plupart gigantesques dont quelques- uns vivaient peut-être encore à une époque peu éloignée de nous. Les traditions les plus explicites rapportent que les chiens et les rats ont été intro- duis par les immigrants polynésiens arrivés à la — 122 — Nouvelle-Zélande au XV^ siècle de notre ère, mais quand même ces animaux et les Chauves-Souris auraient été indigènes, peut -on admettre que l'Homme soit venu d'eux directement, sans intermé- diaire? La puissance de développement des forces naturelles se serait donc manifestée dans cet archipel autrement que partout ailleurs : c'est peu suppo- sable. Quoiqu'il en soit, et malgré les conclusions inadmissibles auxquelles M. Lesson arrive, son livre rempli de faits, de détails de toute espèce, présentés avec une méthode admirable, devra être, ainsi que me l'écrivait l'illustre antlu^opoïogiste, le savant qui est le principal but de ses attaques, M. de Quatre- fages, « un des points de départ nécessaires pour toute étude sur les Polynésiens ». Les naturels des îles Marquises ont un chant très ancien sur le Déluge qui, une fois débroussaUIé, frappe par sa ressemblance, on pourrait presque dire son identité, avec le récit biblique. Ce poème, comportant 95 lignes plus ou moins rimées, est donné en entier , texte marquisien et traduction inter- linéaire en anglais, dans le remarquable ouvrage de Fornander : (1) An nccounl of the Pohjnesian Race, its ori(/in and migrations^ and the ancicnt history of the Hairaiian people to tlie limes of Kamchameha. Il le tenait d'un anglais, Thomas Lawson qui était, pour ainsi dire, le chef d'une petite colonie anglo- (1) 3 volumes, Londres, 187S-188;L M. ForiLuidcr. un Suédois, est iiMirl iii 1887 iiiircs avoir vécu ])rnil.;iit liiaiis aux lies Samlwiili iiii il iriM|ilissait, ilaiis la magistrature, des fonctions i|ui le nut- taient eu raii]ioit coiistaMt a\ec toutes les classes de la i)ii[iulatiou, aussi sa compétence était-elle complète dans ces matières. — 123 — américaine installée dans l'île de Ua-Uka, voisine de Nukuhiva (1). A mon tour, à l'aide de divers vocabu- laires polynésiens, de la version anglaise, de mes souvenirs du dialecte des Marquises qui m'était autrefois assez familier et que je n'ai pas encore tout à fait oublié, bien qu'il y ait plus de quarante ans que je ne l'ai parlé et que je ne l'ai entendu parler, j'ai essayé de donner une traduction française du Tai Toko (2), mais j'ai l'intime conviction que ce poëme, très ancien, n'est pas entièrement compris par ceux qui le chantent de nos jours, si, toutefois, il y a encore des individus à le chanter. Pendant que j'étais aux îles Marquises, où j'ai passé trois années, il y a 40 ans, on n'y voyait plus guère que quelques vieillards ayant conservé le souvenir de traditions que les jeunes générations commençaient à regarder comme des radotages : il n'y a pas qu'en Océanie que les choses se passent ainsi ! Dans le Tai Toko on trouve une famille privilégiée, la construction d'une très grande pirogue (l'Arche) où l'on embarque les divers animaux attachés par couples, l'envahissement des terres par la mer, la pluie, torrentielle, le retrait des eaux, l'oiseau (l'oiseau noir?) envoyé vainement à la découverte, (1) J'ai eu très souvent l'ocoasion de voir ce Lawson. C'était un chercheid' très intelligent, beaucoup [ilus instruit que ne l'étaient les aventuriers de toute sorte qu'on rencontrait alors dans presque toutes les îles sauvages du Picilicjue, — uiaielnts déserteurs de baleiniers, métis de la côte d'Amérique, etc. (2) Te Vananu, na Tanaoa, Te lai toko, cbants des naturels des îles Marquises (Océanie) sur la Création (^t le Déluge, « Mém. de Soc. Acad. de Cherbourg, 1894-1893. — 124 — l'autre oiseau plus heureux, rapportant des fleurs, les hommes et les animaux reprenant possession de la terre redevenue sèche, Tarc-en-ciel, etc. Le Barde polynésien, pour désigner les animaux, se sert du mot piiaka « porc ». Avant la fréquentation de rOcéanie par les Européens, les porcs, les chiens et une petite espèce de rat - • et encore les chiens n'existaient pas partout — étaientles seuls mammifères connus dans les îles; on comprend que le terme piinka ait été employé pour désigner les anim.aux en général, les porcs étant très nombreux. Le poète parle aussi des espèces cornues, des grands lézards, des petits lézards ; or il n'y avait pas d'animaux à cornes aux Marquises avant la découverte des îles par les Européens ; les bœufs, les chèvres, les mou- tons n'y ont été importés que dans le siècle présent. On n'y voit que de tout petits lézards ; de môme que les animaux à cornes, les grands lézards du poème ne peuvent être qu'un souvenir du pays des ancêtres, le grand archipel du Sud-Est de l'Asie, où les rumi- nants et les grands Sauriens (Crocodiles) sont com- muns. La première des légendes Néo-Zélandaises recueil- lies par sir Georges Grey a pour titre 7vrt nga tama a Rangi, « les Enfants du Ciel », et se rapporte aux premiers temps de la vie sur la terre. Une analyse de ce long récit, même aussi brève que possible, paraî- trait encore bien trop longue, pour ne pas dire bien fastidieuse; aussi me contenterai-je de dire en quelques mots l'impression quelle m'a laissée. Quand on l'a débarrassée des répétitions, des puéri- lités, etc., qui l'encombrent, on ne peut s'empêcher — 125 — d'y reconnaître des rapports, même très intimes, avec les théories des géologues sur ce qui se serait passé dans les premiers âges de la Terre, jusqu'à ce qu'elle eut acquis sa figure et son état actuels. On y trouve : l'obscurité profonde, les pluies torrentielles à la suite du refroidissement de la nébuleuse, les luttes des éléments entre eux, les invasions de la mer, les créations successives, puis vient l'Homme qui, par son industrie, établit sa domination sur les autres êtres, sur toute la Nature. De plus, on ne peut refuser une certaine dose de poésie au récit maori, sur- tout à sa fin ; en tout cas, ce mythe n'est pas plus extraordinaire, plus déraisonnable que la plupart de ceux que l'Antiquité classique nous a fournis. — 126 — x-iste: DES REPTILES DU DÉPARTEMENT DE L'ORNE par M. l'abbé A.-L. LETACQ " Sauriens 1. Lacerta viridis Daud. (Lézard vert). Vulg. vert- de-gris. — Cette espèce qui se plail dans les tas de pierres, les carrières, les rochers, les éboulis, les prés secs, les broussailles, les clairières des bois, et toujours aux endroits exposés au soleil, n'existe que sur une partie assez restreinte du département de l'Orne. On ne voit le Lézard vert ni au Nord ni au Centre ; il n'apparaît que sur le versant méridional des collines de Normandie. Assez répandu dans les cantons de Noce, de l'ellôme et du Theil, il se trouve encore près de Rémalard et de Pervenchères, mais je ne l'ai pas rencontré aux alentours de Mortagne. Il est commun dans les carrières aux environs d'Alençon, à Condé-sur-Sarthe, Saint-Germain-du- Corbéis, Damigny, Les Aulnais, Arçonnay et Saint- Paterne. En Ecouves on l'observe à Hadon, Le Froust, Saint-Nicolas-des-Bois, la Butte-Chaumont, * Manuscrit présenté à la séance du G décembre 1897. — 127 — la Roche-Mabile, la Roche-Elie sur Livaie, mais il devient très rare au Nord, à Fontenay-les-Louvets, Saint-Didier, Tanville et la Chapelle-près-Sées; je ne l'ai pas vu au-delà. Il se retrouve près de Garrouges dans lès carrières de granit de Joué-du-Bois et du Champ-de-Ia-Pierre, à La Ferté-Macé, Bagnoles, la vallée d'Antoigny et les gorges de Villiers sur Saint- Ouen-le-Brisoult, où il vit au milieu des éboulis et des rochers. Dans la forêt d'Andaine, j'en ai remai- qué de très beaux exemplaires près du Gué-aux- Biches. On m'a affirmé qu'il existait également aux environs de Juvigny et de Domfront. On sait que la var. bUlneata des anciens auteurs n'est que la livrée du jeune âge qui persiste chez la femelle. La var. smaragdina Meisn., caractérisée par des points noirs souvent très rapprochés les uns des autres, se voit avec le type dans l'Orne. 2. L. stirpium Daud. (L. des Souches). — Il habite comme le précédent les carrières, les talus, les rochers, les tas de bois aux endroits exposés au soleil, et toujours dans le voisinage des haies et des buissons où il grimpe adroitement sur les branches inférieures. Le lézard des souches non signalé en Bretagne et en Vendée, connu d'une seule localité du Maine, la forêt de Sillé-le-Guillaume, est également très rare dans le département de l'Orne ; je l'ai observé au mois de septembre 1895 dans le jardin de l'Hôtel de Bagnoles, et M. Touchet de Rémalard, en a pris au printemps dernier sur les bruyères Saint-Georges, à Saint-Germain-des-Grois, un exemplaire qui fait' aujourd'hui partie de rna collection. Ce sont les deux — 128 — seules captures authentiques de cette espèce dans notre pays, mais comme elle est très répandue aux environs de Paris, et se retrouve en Eure-et-Loir ; elle existe probablement aussi dans les cantons de Noce et du Theil. 3. L. vivipara Jacq. (L. Vivipare). Ce Saurien qui habite exclusivement les marais et les prairies très humides était considéré, il y quelques années encore, comme une rareté pour nos régions du Nord-Ouest, tandis qu'en réalité, il y est assez commun. Dans l'Orn€ je l'ai vu à Briouze, Le Grais, Saint-Donis-sur- Sarthon, Gandelain, la Lacelle, au bord des étangs de Fontenay-les-Louvets, à Bagnoles, Tessé-la-Made- leine, Tessé-Froulay, etc. Notre zélé secrétaire, M. Bigot, que ses travaux géologiques ont appelé ces temps derniers dans notre pays, l'a aussi observé plusieurs fois. M. Henri Gadeau de Kerville, qui a également visité le département de l'Orne pour ses études sur les vieux arbres, m'a écrit l'avoir remarqué dans plusieurs localités. 4. L. muralis Laur. (L. des murailles). Vulg. lézard gris, ambiette, coure-brière (Alençon et Carrouges, aspic, courant-de-brière(Pays-d'Auge). — Cette espèce qui présente une grande analogie avec la précédente est répandue partout, sur les murs, les rochers, les tas de pierres, dans les bruyères, au bord des bois et des forêts, oii elle recherche toujours les places ensoleillées. Le type caractérisé par sa coloration grise, très commun dans le Midi et l'Ouest, est assez souvent remplacé chez nous par une jvariété rous- — 129 — sâtre, qui existe aussi dans le Nord et en Allemagne et qui a été exactement décrite par Bedriaga et Lackmann sous le nom de L. miiralis var. fusca Bedr. (1). 5. Ayiguis fragilis L. (Orvet fragile). Vulg. auvet, auvin (Alençon, Domtront), orver (Pays-d'Auge , Perche). — GG. dans les haies , les bruyères^ les prairies et les champs cultivés. Ophidiens 1. Coluber Msciilapii Host. (Gouleuvre d'Escu- lape). Vulg. surjetton, sourjetton, sangle (très rare- ment). — Cette couleuvre, que l'on trouve un peu partout dans les bois, les prairies et les champs^ est commune au sud du département, depuis Bellême jusqu'à Domfront; elle est assez abondante en Ecouves, où il n'est pas rare de la voir grimpant sur les arbres et les buissons pour dénicher les petits oiseaux ; dans la plaine d'Alençon elle visite les localitées infestées par les mulots et les campagnols, qui forment sa nourriture principale. Au centre et au nord du département, sur le versant septentrional des collines de Normandie, elle devient beaucoup moins commune; je l'ai observée pourtant près d'Argentan, de Ghambois, de Gacé et à Ganapville, (1) H. Lackmann, Die Reptilien und Amphibien Deiitschlands in Wortund Bild, Eine sijsleinatiche und biologische Bearbeitung der bisher in Deutschland augfgefundenen Kriechtiere und Lurche, Berlin, 1890, p. 132. 0 — 130 — sur la limite du Calvados. — C'est le plus beau de nos Serpents; il atteint une longueur moyenne de 1"' 20; j'en ai vu à la Lande-de-Goult un exemplaire mesurant 1"^ 50. 2. C. natrix L. (G. à collier). — Très commune surtout dans les endroits humides. 3. C. viperinus L. (C. vipérine). — Encore plus aquatique que la précédente, la Vipérine habite exclu- sivement au bord des rivières, des ruisseaux et des étangs; elle nage et plonge avec la plus grande agilité à la poursuite des Batraciens et des Poissons, qui composent sa principale nourriture. Le 17 septembre dernier, lors d'une herborisation à l'étang du Mortier près d'Alençon avec mes amis MM. Corbière et Léveillé, j'ai revu cette espèce, que j'y avais précé- demment indiquée avec un point de doute. Je ne puis citer ailleurs avec certitude la Vipérine dans notre région. 4. C. lœvis Lac. (C. lisse). — Sans être très com- mune, la Couleuvre lisse paraît disséminée sur toute la surface du département de l'Orne ; j'en possède des exemplaires capturés dans nos quatre arrondissements; contrairement aux deux espèces précédentes, cette couleuvre recherche les contrées sèches et rocailleuses, où elle habite les bois, les haies et les buissons. 5. Vipera ùrrus Daud. (Vipère bèrus ou Péliade). — La Péliade, très commune dans les bois, les bruyères et les champs, oiïre chez nous les trois — 131 — variétés de pelage bien décrites par le D"" Viaud- Grand-Marais (1), la cinerea grise ou verdàtre en dessus avec taches noires ou brunes et ventre noir, la tartarea dont les taches sont fondues dans la couleur noire uniforme de la robe, et la nibiginosa brune en dessus et en dessous, et avec tatouage du dos et des flancs d'un brun plus foncé ou noirâtre. C'est cette dernière variété qui est regardée comme la plus dangereuse et nommée vulgairement Aspic par nos paysans, à cause de sa couleur, qui rappelle un peu l'espèce suivante. 6. F. aspis L. (V. aspic). — Cette espèce qui habite les lieux pierreux et les bois, ne se voit dans l'Orne qu'aux environs du Theil et de Bellême. J'en ai reçu par l'entremise de mon excellent ami M. Bizet, deux superbes exemplaires capturés au mois de juin dernier dans les bois de Mâle. (1) D' Viaud-Grand-Marais, Tableau synoptique des Serpents du Nord, de l'Ouest et du Centre de la France, Limoges, V" B. Ducourtreux, iinpr.-libr., 1893, p. ~i. 132 S TU LES VENINS ET FAUX VENINS DES BATRACIENS par le D' Ferdinand GIDON I. — Caractères de la vénimosité chez les Batraciens Dans un travail récent (Ij, j'ai donné sous forme d'une suite de chapitres monographiques, les résul- tats de mes recherches sur les venins de la plupart de nos Batraciens indigènes. La vénimosité des Batraciens, considérée dans l'ensemble des espèces de l'ordre, peut donner lieu aussi à quelques consi- dérations générales qui seront l'objet de la présente note. Je dois d'abord exposer rapidement ce qu'est ou semble être, dans ses traits les plus immédiatement apparents, la vénimosité des Batraciens. On sait depuis longtemps que les Batraciens dispo- sent, pour leur défense, d'un venin cutané, caustique (1) F. (iiiK)N, Venins )nultiples et tojicité humorale chez les Batraciens indigènes (Tlièse de la Faculté de Médecine de Paris, novembre 1897). — 133 — et émétique, dont l'effet est de les faire dédaigner et rejeter par les animaux carnivores. Inoculé, le produit prélevé sur la peau donne lieu, le plus sou- vent, à des accidents généraux qui consistent dans un état croissant de stupeur et de paralysie. Celle-ci commence par les membres postérieurs. On constate en même temps des effets émétiques, plus ou moins marqués suivant le venin essayé, et l'arrêt de la respiration, plus ou moins précoce aussi, chez les Grenouilles, suivant le venin. Outre ces effets, les venins du Crapaud commun et de la Grenouille verte exercent une action remarquable sur le ven- tricule qui est tétanisé et finalement s'arrête rétracté, tandis que le venin de la Salamandre terrestre est convulsivant à la façon de la strychnine. Si la dose de tous ces venins est suffisante, la mort résulte de leurs effets généraux. Il ne faut cependant pas perdre de vue que ces effets, déjà tardifs après les inocula- tions expérimentales, le sont nécessairement encore bien plus lorsque le venin doit suivre la voie lente et incertaine de l'absorption intestinale. Aussi les effets locaux du venin restent-ils, dans son action totale, les seuls éléments véritablement défensifs. Les effets généraux, sauf des vomissements, tardifs et incons- tants, ne sont pas d'ailleurs de nature à faire revenir au jour le Batracien dégluti. Ces effets généraux , inefficaces pour la défense de l'individu , pourraient, il est vrai, protéger l'espèce, en inspirant aux ani- maux carnivores un plus grand dégoût des Batra- ciens. S'ils la protégeaient réellement , on pourrait même rendre compte, en se basant sur cette consta- tation, et en faisant intervenir comme facteur la — 134 — ségrégation , de l'établissement chez les Batraciens de cette venimosité à action posthume. Mais il n'y a pas lieu de poursuivre cette hypothèse puisque les effets locaux du venin sont là pour assurer le rejet rapide de l'animal, même dégluti, avant toute absorp- tion notable de venin pouvant donner lieu à des phénomènes généraux. Telle est dans ses manifestations les plus appa- rentes, la venimosité des Batraciens. Des recherches récentes commencées par Phisalix et continuées par l'auteur, conduisent à faire, dans cet ensemble de faits, les distinctions importantes à l'exposé desquelles cette note sera plus spécialemant con- sacrée. II. — Appareils venimeux et sécrétions des venins Les recherches de divers histologistes ont montré qu'il existe constamment dans la | eau des Batra- ciens deux sortes de glandes : i° des glandes mu- queuses ; 2° des glandes à cellules granuleuses spé- ciales. Ces dernières sont les glandes spécifiques, elles sont entourées d'une corbeille contractile et d'un lacis vasculaire. Elles se trouvent seulement sur la face dorsale de l'animal. Chez certaines espèces la peau est entièrement lisse. Chez d'autres, il existe des organes saillants, pustules ou cordons, constitués par des amas de glandes granuleuses et comme elles localisées de préférence sur la lace dorsale de l'animal. Les appa- reils saillants sont bien des appareils producteurs de venin défensif. Mais la production d'un tel venin — 135 — n'est pas nécssairement liée à leur présence et des espèces à peau tout à fait lisse, comme la Rainette, ne sont pas pour cela moins bien pourvues sous ce rapport que des espèces à peau pustuleuse. Les sécrétions cutanées des Batraciens sont aussi de deux sortes. Par l'effet de l'émotion la peau se recouvre d'une humeur inodore, claire, qui n'est pas le venin. Les Grenouilles, les Salamandres, les Alytes émettent ce mucus à la moindre alerte. D'autres espèces l'émettent moins volontiers. Quant au venin proprement dit, il n'apparaît pas si facilement. Il faut, pour provoquer la sécrétion venimeuse, blesser l'animal ou au moins le meurtrir assez fortement. Et j'ai été souvent étonné des violences véritables qu'il faut exercer pour décider certaines espèces à émettre leur venin, qui est pourtant leur unique moyen de défense, exception faite des quelques procédés d'in- timidation dont font usage plusieurs Batraciens. Lorsqu'apparaît la sécrétion venimeuse, on voit les espèces dont la peau est lisse, comme la Rainette, se couvrir d'un enduit savonneux. Chez les espèces à peau pustuleuse, la sécrétion se localise plus spé- cialement aux pustules, où elle est plus ou moins visible suivant la couleur et la consistance du venin. En même temps se dégagent des produits odorants divers. Les Alytes sentent l'ail, les Grenouilles verte et rousse le jus d'herbe, les Rainettes la Fourmi, les Tritons la suie, les Sonneurs émettent un produit odorant sternutatoire. Le venin du Crapaud commun est peu odorant. Il possède cependant un parfum spécial , de caractère balsamique désagréable qui paraît dû à un corps gras soluble dans l'éther après — 136 — dessication des peaux. Les Salamandres, au con- traire des espèces précédentes , n'émettent pas de venin ni de produit odorant. Mais les glandes dis- posées en rangées longitudinales sur les côtés du cou et du dos entrent en tension, et, dès lors, le moindre contact portant sur elles en fait jaillir à distance des gouttelettes de venin. On doit à Phisalix une étude extrêmement minutieuse du mécanisme intime de cette sécrétion. m. — Préparation et étude du venin L'étude des effets locaux du venin peut être faite simplement en faisant agir sur les muqueuses des Mammifères, sur la cornée ou dans la bouche des Grenouilles, le venin, simplement recueilli sur le dos des animaux mis en sécrétion. On constate ainsi ses propriétés caustiques et émétiques. Pour l'étude des effets généraux, il faut inoculer le venin. Les précédents auteurs se servaient de venin recueilli par raclage du tégument, ou par lavage. L'animal était ordinairement, dans ce der- nier cas, mis en sécrétion par l'électricité. En raison du but spécial que je me proposais, et qui était de distinguer dans la somme des propriétés attribuées au venin des Batraciens ce qui pouvait revenir au venin défensif véritable, et ce qui devait être attribué à d'autres sécrétions ou à la toxicité des humeurs des animaux, j'ai procédé delà façon suivante : Les Batraciens étaient lavés avec précaution pour enlever le venin vieilli sur le tégument et altéré, et pour éliminer celui qui aurait pu, descendant du — 137 — dos, couler sur le ventre. L'animal était retourné, le dos dans un verre de montre, les pattes étendues sur un liège où elles étaient épinglées. Je détachais alors, avec des ciseaux, le tégument ventral, dans les limites oîi il conservait un aspect suffisamment uni- forme, en évitant d'empiéter sur le tégument dorsal. Puis, détachant l'animal, j'enlevais le reste de la peau. Les deux fragments de peau étaient déposés séparément dans un peu d'eau, pure, ou salée à 7 pour 100, hachés finement avec des ciseaux, et laissés à macérer quelques instants. Le corps du Batracien dépouillé était alors ouvert, le foie et l'estomac étaient enlevés, et le reste mis à macérer à part, après avoir été pareillement haché. On peut ainsi, plus facilement qu'en opérant sur le sang, rechercher la toxicité des humeurs. Il faut éviter, en enlevant la peau, que les parties du corps déjà dépouillées, viennent en contact avec la face externe du tégument déjà libéré, ce qui pourrait naturelle- ment entraîner à des erreurs dans l'appréciation de la toxicité humorale. On obtient des macérations commodes à employer, c'est-à-dire, tuant les Gre- nouilles à la dose de quelques gouttes en mettant deux grammes d'eau par demi peau dorsale de Crapaud ou de Grenouille adultes. Ceci dit seulement à titre d'exemple. Les macérations ventrales, souvent assez pauvres, demandent à être en général très concentrées. Les parotides des Crapauds doivent être exprimées avec une pince , et le produit, délayé, expérimenté comparativement avec la macération du dos et du ventre. — 138 — Pour étudier le venin de la Salamandre, je pique l'animal sur du liège, le dos en dessus, opération désagréable à cause des projections de venin. Puis je fais glisser sur les bandelettes glandulaires une petite cupule, en exprimant le venin au passage, de façon qu'il soit projeté dans l'intérieur. Ce venin, délayé, est ensuite expérimenté, comparativement avec la macération de ventre. Lorsqu'il n'y a pas d'appareils saillants, comme chez la Rainette, on peut cependant étudier aussi à part le produit des difTérentes sortes de glandes en opérant de la façon suivante. La Rainette, piquée sur du liège, émet son venin sous l'influence de la dou- leur. Ce venin est recueilli par lavage, et les glandes qui l'ont produit se trouvent vidées. On peut, dès lors, expérimenter ce venin de lavage comparative- ment avec les macérations de dos et de ventre qui n'en contiennent presque plus. Il ne rentre pas dans mon sujet de décrire les procédés qui permettent d'analyser les produits toxiques obtenus par les procédés ci-dessus. On pourrait utilement appliquer à l'étude des venins de Batraciens les procédés qui ont récemment conduit Phisalix à de si intéressants résultats dans l'étude des venins de Serpents. L'analyse physiologique d'un venin complexe consiste d'ailleurs, en principe, à supprimer dans le mélange toxique, par des procédés appropriés, tel ou tel des composants actifs qu'on y sait ou (pi'oii y soupçonne contenus, on même temps qu'on note les modifications qu'apporte à l'intoxica- tion primitive cette simplification graduelle du mélange toxique, jusqu'au moment où, par suite de r — 139 — la destruction de tous les éléments actifs, il ne cons- titue plus qu'un liquide inerte. Des procédés chi- miques peuvent être nécessaires. On peut, assez souvent, chez les Batraciens, faire cette analyse en recueillant aux glandes productrices , avant tout mélange, les divers produits sécrétés. Souvent aussi j'ai du me contenter d'ohtenir des échantillons de venins assez différents par la proportion de leurs composants pour que les effets toxiques produits par eux fussent aussi d'allures différentes, en raison pré- cisément du développement relatif variable pris, dans chaque cas, par les diverses intoxications élé- mentaires superposées dans l'intoxication totale. Il est alors assez facile, lorsqu'il n'y a que deux venins mélangés, de reconnaître les deux groupes de sym- tômes qui varient d'importance l'un par rapport à l'autre, et de distinguer ainsi les deux composanls. On obtient facilement les divers échantillons de venin nécessaires, suffisamment différents les uns des autres, soit en les recueillant dans des régions différentes du tégument, soit en variant la manière de les recueillir. On pourrait aussi , sans doute, s'adresser à des animaux d'âge différent ou faire les expériences aux diverses époques de l'année, car on sait que la venimosité est sujette à varier suivant la saison. Si, d'autie part, on injecte un même mélange toxique à des animaux d'espèces différentes, tels que chacun d'eux soit plus particulièrement sensible à l'un des composants, on comprend que chaque espèce se comportera comme le réactif de tel ou tel, seulement, des principes to.^iques, et permettra de — 140 — le reconnaître dans l'ensemble. C'est ainsi que, par expérimentation comparative sur la Grenouille verte et la Rainette, on peut mettre en évidence la présence de deux éléments toxiques dans les macérations de ventre de Crapaud et de dos de Grenouille verte. IV. — Résultats généraux Il faut distinguer plusieurs ordres de sécrétions dans le venin des Batraciens, tel que le décrivent les auteurs. Si on veut conserver dans tous les cas le mot de venin, il faut dire que les Batraciens possè- dent, non pas un venin, mais bien deux. Plus exacte- ment on dira qu'à côté d'un venin défensif véritable, odorant, irritant et caustique, sécrété par le tégu- ment dorsal seulement, pustuleux ou non, il existe assez souvent d'autres sécrétions toxiques qui se comportent entre nos mains comme des poisons à effets généraux, mais qui, dans la nature, ne jouent pas le rôle de venins défensifs. On les trouve isolés du venin dorsal dans la peau ventrale des Batraciens, mais on les retrouve aussi, à côté de ce venin, dans la peau dorsale, qui en est même ordinairement plus chargée que la peau ventrale. Chez les espèces à peau pustuleuse, on peut dire que le venin véritable est le produit des pustules, tandis que les venins de second ordre sont celui des parties lisses de la peau. Ils paraissent en effet exister isolément mais en petite quantité dans le mucus. Il est commode de désigner ces deux ordres de produits toxiques sous le nom de venin de dos el de venin de ventre. Il faut seulement ne pas perdre de — 141 — vue que le venin de ventre n'est pas exclusivement ventral, et qu'il ne joue pas le rôle d'un venin. V. — Le venin de dos Le venin de dos est irritant, caustique, émétique par action locale sur la muqueuse du tube digestif. Il est souvent odorant. C'est le véritable venin dé- fensif.J'ai décrit plus haut, et j'y renvoie, son mode de sécrétion, et cherché à caractériser par voie de comparaison les phénomènes odorants que l'on observe. Il ne manque jamais. Inoculé, le venin de dos provoque assez souvent des vomissements. Le fait est très marqué pour les venins de dos de Rainette et d'Alyte, beaucoup moins pourceux de Crapaud commun et de Grenouille verte. Les venins de Triton crête et de Salamandre terrestre ne sont pas émétiques par inoculation. Cette pro- priété mise à part, le venin de dos des Batraciens doit être considéré comme étant typiquement un venin à effets purement locaux. C'est ainsi que chez le Triton crête, l'Alyte et la Rainette, la présence du venin de dos n'ajoute rien aux phénomènes généraux toxiques dus au venin de ventre. Chez la Grenouille rousse et lePelodyte ponctué, qui n'ont pas de venin de ventre, le venin de dos, certainement caustique, ne provoque pas non plus de troubles généraux. Par cette impuissance à provoquer des accidents géné- raux le venin de dos s'oppose bien nettement au venin de ventre qui possède, au contraire, dans tous les cas où on le trouve, des propriétés stupéfiantes ou paralysantes caractéristiques, dont le venin de — 142 — dos est dépourvu. Il ne faudrait pas, sur ce point se laisser induire en erreur par les données brutes de l'expérience. L'isolement sur le tégument des appareils producteurs du venin de dos n'est pas en efïet tel qu'on puisse toujours recueillir ce venin à l'état de pureté. On observe donc assez souvent, à la suite de l'inoculation de venin de dos, des effets généraux qui sont dus en réalité au venin de ventre, produit en abondance, comme je l'ai dit, par le tégument dorsal. Mais il est facile de s'assurer que ces effets s'atténuent d'autant plus que le venin de dos est recueilli à l'état de plus grande pureté et il est facile aussi de reconnaître en eux le mode d'ac- tion spécial du venin de ventre, connu lui-même à l'état d'isolement. Enfin, chez trois espèces, la Rainette, la Salamandre terrestre et même le Cra- paud, on peut recueillir le venin de dos pur ou presque pur, et voir s'effacer les propriétés stupé- fiantes ou paralysantes des préparations mélangées. Pour les autres espèces, la conclusion ressort à l'évidence de l'analyse des symptômes, suivant les règles indiquées plus haut. Il y a cependant des espèces chez lesquelles le venin de dos, ici encore, d'ailleurs, venin à elïets locaux, donne lieu en outre, par inoculation, à des accidents généraux. C'est en effet au venin de dos que sont attribuables les propriétés cardiaques ou convulsivanles des venins de Crapaud commun, de Gi'enouille verte et de Salamandre terrestre, dont j'ai dit un mot en débutant. L'existence de telles pro- priétés dans le venin de dos est non la règle mais l'exception. Elles n'ajoutent rien comme je l'ai dit à — 143 — sa valeur défensive. Elles sont dues sans doute à la présence dans ce venin de principes surajoutés qui s'y trouvent mêlés, soit qu'ils empruntent les pus- tules comme voie d'excrétion, soit qu'ils s'y forment pour quelque rôle biologique obscur, peut-être en rapport avec la toxicité humorale. On peut en effet se demander si les principes constituants du venin de dos se retrouvent dans les humeurs. Il est bien certain, tout d'abord, que la toxicité humorale, telle que nous la démontrons par inoculation, est due surtout au venin de ventre et non au venin de dos. Mais ce dernier, précisément en raison de son inaptitude à produire des effets généraux , peut passer inaperçu. Les cas où ce venin peut produire de tels effets sont donc ici spé- cialement intéressants à étudier. Le principe car- diaque du venin de dos du Crapaud existe dans le sang, comme l'a démontré Phisalix. Les propriétés émétiques de la macération de muscles d'Alyte me paraissent également dues à la présence dans le sang du venin de dos. Mais on ne retrouve dans les humeurs, ni le principe convulsivant du venin dorsal de la Salamandre, ni le principe si éminemment émétiquedu même venin de la Rainette. La question, posée sous cette forme, ne comporte donc pas de solution générale. Le venin de dos est, sans aucun doute, un produit complexe. Les principes odorants, du moins, ont une existence indépendante. Car ces principes , très fugaces , s'évaporent en quelques instants, et on constate que les macérations, devenues inodores, n'ont rien perdu de leurs autres propriétés. Cette — 144 — complexité probable n'empêche pas le venin de dos de posséder, en tant que produit physiologique, une unité bien réelle liée à sa fonction. C'est d'ailleurs cette fonction qui a sans doute déterminé la locali- sation dorsale de la sécrétion. C'est en effet le dos qui se présente à l'ennemi, et c'est lui qui, dans un effort de déglutition, en raison de la forme du Batra- cien et de celle du gosier des Carnassiers, viendra au contact des régions les plus sensibles de la mu- queuse. Le venin de dos reste donc, vraisemblable- ment, à prédominance dorsale chez toutes les espèces, à supposer que cette localisation ne soit pas toujours exclusive. Chez toutes les espèces que j'ai examinées cette localisation est très marquée. J'ai cependant remarqué que chez l'Alyte il faut, pour obtenir des macérations ventrales bien inodores, limiter très étroitement la portion du tégument que l'on prélève. Si donc il ne s'agit pas seulement d'un simple déplacement, à la surface de la peau, du venin dorsal déjà sécrété, venin qui est très fluide, nous sommes en présence d'un cas où la sécrétion odorante s'étend, bien que très atténuée, déjà très loin vers le ventre. VI. — Le venin de ventre A l'action du venin de ventre reviennent, dans Tin- toxication expérimentale par le venin total, la para- lysie, la stupeur, la fatigue rapide après les efforts, et les troubles respiratoires, tandis qu'au venin de dos reviennent les vomissements et les accidents cardiaques ou convulsifs, quand ils existent. Tous — 145 — les venins de ventre que j'ai examinés, y compris le premier en date, celui du Crapaud commun, décou- vert par Phisalix, présentent, dans leur action une analogie bien remarquable, en regard des ditférences profondes que présentent dans leurs effets généraux, quand ils en ont, les venins de dos, cardiaques ici, convulsivants là. Cette circonstance semble indi- quer que le venin de ventre n'est pas un produit sans importance ou sans signification dans la physio- logie des Batraciens. L'étude de la toxicité des humeurs, faite chez le Crapaud, la Salamandre ter- restre, la Rainette et l'Alyte, m'a révélé, saturant l'organisme de l'animal, des substances identiques de propriétés avec les principes actifs du venin de ventre. On pourrait voir dans le venin de ventre la voie d'élimination cutanée des substances toxiques du sang. Il est mieux conforme aux faits connus de reconnaître dans le venin de ventre la source, par sécrétion interne, de la toxicité des humeurs, con- jointement dans quelques cas (Crapaud, Alyte) avec le venin de dos. Cette toxicité des humeurs est-elle comparable à celle qu'on observe chez les Anguilles et les Couleuvres, les Hérissons, les Mangoustes et les autres mangeurs de Serpents? est-elle en relation avec l'immunité dont bénéficient les Batraciens vis- à-vis du venin des Articulés dont ils se nourrissent ? Je me contenterai de poser la question. Si le venin de ventre, partout où on le trouve, est remarquablement semblable à lui-même, son exis- tence même n'est pas constante. La Grenouille rousse et le Pélodyte ponctué, étudiés à l'aide des procédés qui n'avaient réussi chez les autres espèces ne m'ont 10 — 146 — en effet présenté ni venin de ventre, ni toxicité humorale. Ils possèdent seulement un venin de dos, caustique chez tous deux, odorant chez la Gre- nouille rousse, sans effets généraux. La grande analogie des venins de ventre des diverses espèces n'entraîne cependant pas l'identité absolue des intoxications auxquelles ils donnent lieu. Mais comme on le verra en consultant le résumé suivant, des différences consistent en de simples nuances. Dautre part, malgré leurs propriétés si analogues, les venins de ventre des divers Batraciens parais- sent être chimiquement assez différents. Car, soumis quelques instants à l'ébullition en tube ouvert, cer- tains se détruisent (Triton crèté, Rainette), tandis que d'autres résistent (Crapaud commun, Grenouille verte, Alyte). Celui de l'Alyte se détruit cependant lui-même, si on le chauffe à 110°. Les divers venins de ventre sont donc plutôt physiologiquement ana- logues que matériellement identiques. Le rappro- chement de certains faits d'immunité inégale des diverses espèces à divers venins de ventre confirme dans cette opinion. VII. — Résumé de la venimosité des diverses espèces Salamandre terrestre (Sa/amandra maculosa). Venin de dos convulsivant. Venin de ventre paralysant. La toxicité des /- (antérieurement reconnue par Phisalix) est due au venin de ventre. Le sérum est antitoxiquo du curare (Phisalix). — 147 — Triton crête {Triton cristatus). Venin de dos caustique, d'odeur de suie, sans effets généraux. Venin de ventre paralysant , avec arrêt de la respiration au cours de la paralysie. Ni vomisse- ments, ni convulsions, ni létanisation du ventricule qui s'arrête en diastole chez la Rainette comme chez la Grenouille. Crapaud commun (Bk/o viilgaris). Venin de dos : chez une Grenouile dont le cœur est mis à découvert d'avance on le voit s'arrêter avec rétraction tétanique du ventricule après quelques instants. L'animal reste cependant alerte assez long- temps, jusqu'à 10 et 15 minutes après cet arrêt. Alors seulement , arrêt de la respiration , paralysie et mort. Quelques vomissements. Venin de ventre. Etudié dans la macération de tégument ventral, il produit la paralysie avec arrêt de la respiration au cours de celle-ci, et l'arrêt tardif du cœur. Le ventricule reste en diastole chez la Grenouille. Mais la Rainette meurt le ventricule en systole sous l'action de la petite quantité de venin de dos transportée par le sang dans tout l'or- ganisme. Toxicité humorale. Due à la fois au venin de dos (Phisalix) et au venin de ventre. Grenouille verte (liana esculenta). Venin de dos caustique, d'odeur d'herbes, émé- tique, à action cardiaque systolique. — -148 — Venin de ventre paralysant. La macération de dos produit la paralysie avec arrêt de la respiration au cours de celle-ci (action du venin de ventre) quel- ques vomissements et l'arrêt du cœur avec rétrac- tion tétanique du ventricule (action du venin de dos). Ce dernier phénomène, net chez la Rainette, les Oiseaux et les Mammifères, ne se produit pas chez la Grenouille verte, elle-même fortement immunisée contre son venin de dos. Grenouille rousse (Rana temporaria). Venin de dos caustique d'odeur d'herbes. Venin de ventre absent. Toxicité humorale nulle. Pelodyte ponctué {Pelodi/tes punctuatus). Venin de dos caustique. Venin de ventre absent. Toxicité humorale nulle. Alyte accoucheur {Alytes obstetricans). Venin de dos d'odeur d'ail, caustique, très émé- tique, sans autres effets généraux. Venin de ventre paralysant. Arrêt de la respiration au cours de la paralysie. Arrêt tardif du cœur, le ventricule en diastole chez tous les réactifs, sauf chez le Crapaud commun qui meurt le ventricule retracté tétaniquement, sans donte sous l'action de son propre venin, et par suite de quelque trouble dans la sécrétion interne des glandes. Toxicité humorale due aux deux venins. — 149 — Rainette {Hyla arborcà). Venin de dos d'odeur de Fourmis, caustique, très émétique, sans autres efïets généraux, VenJn de ventre stupéfiant. Arrêt de la respiration très précoce. Arrêt du cœur tardif, le ventricule en diastole. Le venin paraît hyperesthésiant pour la Rainette elle-même. Toxicité humorale due au seul venin de ventre. 150 DEUXIÈME SUPPLEMENT A LA NOUVELLE FLORE DE NORMANDIE par M L CORBIÈRE , Professeur de Sciences naturelles au Lycée de Cherbourg, Membre correspondant de la Société. Sous le titre de Additions et rectifications à la Nouvelle Flo?'e de Normandie^ j'ai publié il y a deux ans (1) le premier supplément à mon ouvrage (2). On eût pu croire, après les explorations de nos devanciers, de nos collaborateurs et de nous-même, qu'il restait peu à glaner sur notre sol. Ce nouveau Supplément montre, au contraire, que la Normandie, par son étendue, sa variété et sa richesse, est une mine inépuisable qui réserve encore bien des décou- vertes aux botanistes de l'avenir. Le présent travail fait connaître une espèce qui nous semble absolument nouvelle , VOrobanche Paralias Gorb., et plusieurs variétés intéressantes (1) lu Bull. Soc. Linn. .Noiin., 4* sér., 9" vol., |iji. 7(3-il(J. (2) Nouvelle Flore de Normandie, dicz Laiiier, éditeur, Caen (1894). — 151 — également nouvelles, telles que : Cerastium glome- ratum p. Guttini Corb., Arum italicmn p. Fou- CAUDiGorb., Arum maculatum p. Tetrelii Corb., etc. En dehors de nombreuses stations nouvelles de plantes rares ou peu communes, il renferme un certain nombre d'espèces, d'hybrides et de variétés notables non signalés encore dans notre région ; par exemple : Orobanche major L., Carex Biixbaiimii Wahlenb., Rubus Borœanus Genev., R. Genevieri Bor., X Polygonatum intermedium Bor. , X Rubiis Anfraiji Boul. et Corb., X R- Marlim Corb., X ^ pseudomuricatiis Corb., X Orchis Weddeli Richt., X Helianthemiim sulfureum Willd., X Melan- dryum dubium Hampe ; Batrachium fluitans y. Iieterophyllum (Coss. et G.), Oxalis stricta j3. diffusa (Bor.), Evonymiis europœus [3. leucocarpiis DC. , Doronicum plantagineiim p. scorpioides (Willd.), Sonchus arvensis p. Ixvipes Koch, Campanula per- sicifolia p. eriocarpa Koch, etc , etc. — Oh y trou- vera enfin mentionnées quelques espèces introduites qui, comme Matrlearia dhcoidea DC. , semblent bien acquises à notre flore. Toutes les plantes nouvelles pour notre région, — espèces, hybrides ou variétés, — figurent ici en caractères gras ; elles y sont décrites, à moins que leur description n'existe déjà (en petit texte) dans la Nouvelle Flore de Normandie. L'ordre systématique suivi dans ce Supplément, les signes conventionnels et les abbréviations em- ployés sont naturellement ceux dont j'ai fait usage dans mon livre précité. — 152 — Depuis la publication de mes Additions et recti- fications ont paru les ouvrages ou articles suivants , qui intéressent à divers degrés la flore normande, et dont j'ai fait mon profit dans les notes ci-après, toutes les fois que j'ai pu contrôler à l'aide d'échan- tillons authentiques les indications des auteurs. Ce sont : G. RouY et G. FoucAUD. — Flore de France^ tome III (1896) et tome IV (1897). — Le tome III va des Violariées aux Hypéricinées inclusivement, et le tome IV commence avec les Droséracées pour finir dans les Légumineuses avec le genre Anthyllis. AuG. Gheyalier. — Herborisations en 1895 à Àrf/entan et aux environs (Bull. Soc. Linn. Norm,, 4"^ sér., 9c vol., pp. 56-61). — Quelques plantes nouvelles pour la Nor- mandie (loc. cit., pp. 62-76).— Mention a été faite de ces nouveautés dans mes yl^M^. et rectif.^ publiées dans le même volume. — Recherches et observations sur la flore de l'arrondissement de Domfront (Bull. Soc. Linn. Norm., 5e sér., 1"^'' vol., pp. 3-56). — La flore adventive des ruines du château féodal de Domfront (loc. cit., pp. 57-78). L. Corbière. — Compte-rendu des excursions botaniques de la Société Linnéenne de Normandie, faites les 24 et 25 juin 1895 aux environs de St- Vaast-la-Hougue et de Barfleur (Bull. Soc. Linn. Norm., 4" sér., 9« vol,, 1896, pp. xlix-li). De la Thuillerie. — Communication sur des plantes naturalisées dans le Calvados (loc. cit. , p. XXX). — 153 — AuG. Le Jolis. — Quel nom doit porter le Ery- TiiR.EA DIFFUSA Woods ? (Mém. Soc. Se. nat. et math, de Cherbourg, vol. XXX, 1896, pp. 55-70). — La conclusion de ce travail est que la plante dési- gnée sous le nom de Erythrœa scilloides Chaub. ap. Puel {Nouv. FI. de Norm. , p. 394) devrait s'appeler E. portensis Hoffm. et Link. Abbé Guttin. — Etude sur le Rosa fœtida Bast. de St-Didier-des-Bois (Bull. Soc. Linn. Norm., 4^ sér., 10« vol., pp. 14-21). — Compte-rendu des excursions botaniques des .28, 29 et 30 juin i 896, faites par la Société Lin- néenne de Normandie aux environs de Louviers et des Andelys (loc. cit., pp. lxvi-lxxiii). Em. Balle, — De la présence de /'Epilobium PALUSTRE L. aux cnvirons de Vire (Le Monde des plantes, n" 74, p. 39). — Cette plante a été trouvée par l'auteur sur la lisière de là forêt de St-Sever, commune du Gast (Calvados). — Plantes rares des enviro7is de Vire (Annuaire normand, 1897; tirage à part, pp. 3-13). J. Lande et H. Léveillé. — Evonymus europ.eus à fruits blancs (Le Monde des plantes, n» 76, p. 57). . Abbé Letagq. — Aperçu sur la flore de V arron- dissement d'Alenço?} (Bull. Soc. d'Hort. de l'Orne, 1896 ; tirage à part, pp. 1-24). — Notes sur la constitution géologic/ue et la flore des étangs du Mortier et des Rablais, Sarthe (Bull. Soc. Agric. Se. et Arts de la Sarthe, 1896, pp. 277-288). H. Saixt-Amand. — Mélanges botaniques (Bull. Soc. d'ét.desSc. nat. d'Elbeuf, 1896). —Liste des ~ 154 — plantes les plus remarquables de la riche station d'Orival (Seine-lnférienre). Pendant ces deux dernières années, la liste des collaborateurs qui m'ont honoré de leurs communi- cations s'est augmentée de précieuses recrues, en particulier : MM. H. DE LA TouRNERiE, inspecteur général des ponts-et-chaussées , en retraite, à Paris, mais qui a longtemps habité l'Orne et séjourne chaque année à St-Sauveur-le- Vicomte (Manche). A. DuFOUR DE LA TiiuiLLEHiE , ancien ma- gistrat, demeurant à Caen. P. IzoARD, élève en pharmacie, à Caen. Par contre, la Normandie a perdu le doyen de ses botanistes, M. Claude-Casimir Gillet , mycologue éminent et l'un des auteurs de la Nouvelle Flore française, décédé à Alençon le l'^^'' septembre 1896 dans sa 9l<= année (1); puis M. Joseph-Lafosse , botaniste et horticulteur, qui s'est éteint le 18 jan- vier 1897, dans sa 70" année, à St-Gôme-du-Mont près Carentan (2). (1) Cf. Letacu, \olite sur lu vie el les leuvres île M. HHiel. (2) cf. L. CoHBiKUK, Nol'ice sur M. Joseph-Lafosse (Bull. Soc. Linii. ^iorm., 5* sér., 1" vol., pp. i.xx-i-x.w). 155 — IL Adonis .estivalis L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (Lancelevée ! in hb. St-Amand). A. FLAM.MEA Jacq. — E. Orgeville : entre la côte et la gare de Boisset (Tison !). Myosurus minimus L. — S.-I. Mannevillette près Montivilliers (Thériot !). Thalictrum minus L. — G. Moult (Chevalier!) Ranunculus nemorosus DÇ. — E. bois de St- Didier (Guttin !). R. sardous Gr. — •(. albiflorus— Je désigne sous ce nom une plante dont j'ai trouvé deux beaux pieds dans un champ sablonneux et un peu humide, entre la Fonderie et le fort des Flamands près Cherbourg, le 6 juin 1897. Les fleurs étaient, dès le bouton, d'un beau bleuie en dessus, sauf l'onglet jaune pâle, et blanc crème à la face inférieure des pétales. Elles ne différaient pas autrement de la forme ordinaire (a. gemiinus R. et F.) à fleurs d'un jaune d'or brillant; mais on sait combien il est rare de voir passer au blanc les fleurs normalement d'un jaune vif : c'est pourquoi je signale cette particularité. R. Ltngua L. — E. St - Germain -de- Pasquier (Guttin !) ; M. mare de Bouillon (R.. de la Varde !). Batraghium hederaceum s. F. Gr. — E. Le Fram_ boisier (Lancelevée ! in hb. St-Amand). B. Lenormandi Fr. — O. Caban et env. (Husnot). B. truncatum Dum. — M. Lessay : dans l'Ay et dans des fossés ! B. DivARiCATUM Wimm. — M. Beaupte ! — 156 — Bathac.iiiu.m iLUiTANs Wimm. î3. d'irr'stre (Godr.). — E. Giverny : bords de l'Epte (Hoschedé !). B. FLUiTAXs Wimm. 7. heteropliylluiii (Coss. etGerm., F/, env. Par., 1845, p. 11); \SiV. pseudo- flidtans Corb. , A''. FI. de Nonn., p. 22 {non Le Grand); Ranwicidus flnentoriun Rouy. FI. de Fr., IV, p. 292). — E. Louviers (Tetrel!). Erajjthis iiiKMAi.is Salisli. — C. Imis de Plai \illr de Guerpel!), où cette plante est naturalisée. .\ disparu d'Ardeiiiies (de la Thuil- lerie et Léger). Helleborus occiDENTALis Reut. — M. Lithaire (Léon Fauvel!). NiGELLA ARVENSis L. — E. Orgeville : près la gare de Boisset (Chevalier !). AcoNiTUM Napellus L. ; Bor. — G. PJainville (de Guerpel !). Agt.ea spicata L. — E. forêt de Bizy près Vernon (Hoschedé !). Epimedil'.m ALri.NL'.M L. — c. iiois di' Pl,iin\illi'. où il est abon- dant et bien naturalisé (Chevalier!). Papaye» setkieium DC. — E. St-DIdiei- : lieux cultivés (Guttin !). — La plante de St-Didier est très voisine de /*. /lorlense Hues. ; les sépales et les feuilles sont complètement ijlabi-es: mais les dents princijiales des feuilles sont terminées par de courtes soies, et le jiédoneule est assez furtenuMit sétiu;ère dans sa partie supé- rieure. P. R11ŒAS L. p. .strigosum Bœnngh. — E. Vernon et env. (Hoschedé!); les Andelys, Louviers, St- Didier (Guttin !) : variété commune dans la région. /'. collinum Bojrenli. est apiiaiu à Louviers, dans la '^aw des marchandises (Tetrel ! juin 18!).^). P. Argemone L. fi. ((lahratiini (Coss. et G., FI. env. F(u'., 1845, p. 74). Caitsuies présentant soûle- — 157 — ment quelques soies au sommet. — E. Giverny (Hoschedé !). EschschoUzia californica Cliani., jolie papnvéracée à fleurs jaunes et à feuilles très découpées en setrnienls linéaires, est fré- quemment ciillivée dans les jardins, d'dù elle s'éeliappe parfois ; elle tend à se naturaliser, surtout au voisinage des gares. GoRYDALis CLAvicuLATA DC. — O. la Ferrièi^c- aux-Etangs (Chevalier !); M. Litliaire (L. Fauvel !). FuMARiA sPECiosA Clav. [S. paUidiflora (Jord.). — S.-I. la Bouille, Orival (St-Amand !). F. MURALis Hamm.— M. St-Cyr près Montebourg ! (Anfray). F. PARViFLORA Lamk. — E. Giverny (Guttin !) ; St-Aquilin près Pacy-(Tetrel !). Barbarea rivularis Martr.-Don.(/?. stricta Bor.). — E. Giverny (Hoschedé !). B. intermeuia Bor. p. recitrva Gorb. — O. Dom- front (Savouré); la Carneille , Bellou-en-Houlme (Chevalier). Arabis hirsuta Scop. — S.-I. Oissel, Elbeuf et env. (St-Amand !). A. HIRSUTA Scop. Y- sagUtata (DC.). — S.-I. env. d'Elbeuf (St-Amand!). Nasturtium amphibium R. Br. j3. aquatlcum Wallr. ; Roripa Gmelini R. et F., bl. de Fr., Il, p. 195. — E. Giverny : bords de la Seine (Hoschedé !). N. silvestre r. Br. ■;. rivulare (Rchb.). — E- Grand- Val près Vernon (Hoschedé !). Cardamine pratensis L. ,3. fragiUs Lloyd. — AC. dans toute la Basse-Normandie. G. amara L. — E. Romilly : bords de l'Andelle (Lancelevée ! in hb. St-Amand). — 158 — Gardamine impatiens L. — S.-I. Elbeuf (St- Amand !). G. siLVATiCA Link. - S.-I. Elbeuf : bords de la Seine (St-Amand !); E. Louviers (Tetrel !) ; O. Lon- lay-l'Abbaye (Ghevalier!). Hespkhis matho.nalis L. ost l)ien spontanû et abondant sur des roteaux l)oisi'S entre Jeulosse et Port-Villez, prés Vernon, tout ;i fait sur nos limites (Toussaint et Hoscliedé). Erysimum cheiranthoides L. — E. Gailly ! SiSYMBRiUM OFFICINALE Scop. ^. leiocarpuiii DG. G. Gaen (Ghevalier!). S. SopiiiA L. — M. Cherbourg (Martin !), où il a été introduit ; G. Gourseulles (Lignier). S. Irio L. — M. Montsurvent (Martin!). s* jiiiicciiiii M. Biei). (S. caridaçiineum DC; Cheiranlhus jiinceits \V. et K.), espèce de la Hongrie et de la Russie inéii- dionale, est apparue à Gaen iiai-nii des déruniln-es ft s"v maintient depuis trois ans (Chevalier !). SiNAPis CHEiRANTHUS Hoch. — O. la Laude-Patry (Ghevalier!). S. ARVENSisL.7.ScIikuliriîiiia(P.chb.).— Diffère du type et de la var. villosa (Mér.) par ses siliques plus longues, grêles, toruleuses jusqu'à la maturité, renfermant 9-12 graines, et munies de 5 nervures dont les deux latérales peu marquées et interrompues. — E. env. de Louviers (Tetrel !). CociiLEARiA ANGLiCA L. remonte l'Orne jusqu'à Gaen (Ghevalier). Drara muralis L. — E. Bec-llellouin (Lance- levée! 15 mai 1897); M. Yvetot : mur près la route de Négreville, 15 avril 1897 ! Alyssum c.alvcinl-.m L. — E. Gourcollcs (Che- valier). - 159 — BiscuTELLA NEUSTRiACA Bonn. — E. Bemières- sur-Seine (Hoschedé !). Lepidium graminifolium L.— S.-I. St-Aubin près Elbeuf(St-Amand!). L. LATiFOLiUM L. — S.-I. Oissel, St-Aubin près Elbeuf (S--Amand !); M. dunes de Pirou (L. Fauvel!). L. Drara L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (St- Amand!); G. Tilly-sur-Seulles : sur des talus de carrières (de la Thuillerie !). L. HETEROPHYLLUM Ben th. — S.-I. Orival (St- Amand !). — La station de Louviers a été indiquée par erreur dans la Flore. HuTCHiNSiA petr.ï:a B. Br. — M. dunes de Créance (L. Fauvel !). Isatis tinctoria L. — S.-I. Oissel : assez abon- dant sur la roche du Pignon (St-Amand !). Reseda phyteuma L. — M. Minières : champ et bord du chemin de la Feuillie! Helianthemum guttatum Mill. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (Lancelevée!) ; O. forêt d'Ecouves : commune de Fontenay-les-Louvets (Letacq !). H. PULVERULENT UM DG. — S.-I. Oissel (St- Amand !). X H. sulfureum Willd.; Rouy et F. FI. de Fr., Il, p. 301. — E. Château Gaillard, aux Andelys (Guttin!), où il a été trouvé d'abord par M. E.-G. Camus; Brosville (Guttin !). — Cette plante, hybride des li. vulgare et B. polifolium, au milieu desquels elle croit, a l'aspect général de fl. poli/'olimn; les feuilles inférieures sont petites et subarrondies; les sépales pubescents, hérissés sur les nervures de poils plus ou moins longs; les fleurs sont d'un Jaune — IfiO — soufre parfois très pâle, mais prennent par la dessic- cation une teinte plus foncée. Viola Riviniana Rchb. 7. alhii'loii'M Corb. — Diflere de la forme ordinaire parses fleurs entièrement d'un blanc pur, sauf l'éperon qui est parfois très légè- rement teinté de verdàtre. — M. Sideville : sur un talus au bord de la voie ferrée, près du pont de la Héronnière; découvert le 19 avril 1896 ! V. PALusTRis L. — O. Domfront, St-Bômer-les- Forges, St-Clair-de-Halouze, forêt de Halouze, la Lande-Patry , la Garneille (Ghevalierl) ; M. St- Georges-de-Rouellé (Chevalier!). V. MEDUANENSis Bor. — O. Bellou-eu-Houlme , Cirai (Chevalier!). Drosera lntermedia Hayne. — O. le Grès près la Ferté-Macé (Letacq !) ; St-Clair-de-Halouze (Che- valier !). D. ROTUNDIFOLIA L. Y- breviscarpa Rgl. — Hampes courtes, égalant environ 2fois la longueurdes feuilles et ord' bi-trifurquées au sommet, avec l'inflo- rescence condensée. — O. St-Clair-de-IIalouze (Che- valier !). — Une autre forme, la var. distachya DC. (var. rainosa Thériot, Soc. Roch., exs. n" 3744) a aussi la hampe bi-trifurquée au sommet, mais allongée ; elle croît avec le type et est peut-être aussi commune. Parnassia PALUSTRIS L. — O. llémalard , Cisai- St-Aubin (Letacq !). Frankenia l.evis L. — M. Créances : embou- chure de l'A y (L. Fauvel !). X Melandryiiin diibinin Hampe; II. et F., /7. de Fr- , III, 1). 96. — Hybride des .]/. silveslre et — 161 — pratense. Port du premier ; mais fleurs rosées, par- fois presque blanches. Au voisinage des parents. R. — E. champ entre Fourges et Gasny (Hoschedé !); M. Hainneville ! Silène nutans L. — E. Brosville (Guttin !) ; O. rochers de Pont-Erembourg (Husnot). S. coNiCA L. — E. St-Gyr-Ia-Gampagne : champ de trèfle (Guttin!). s. DiCHOTO-MA Elirh.; Gorb., Nouv. Ff. de Norm., p. 691. — È. St-Didier : luzernière (Guttin !). Saponaria officinalis — L. G. St-Pierre-sur- Dives (Chevalier !), Gypsophila muralis L. — O. Géaucé (Ghe- valier !). DiANTHUS CARYOPHYLLUS L. — M. château de Pirou (L. Fauvel !). Gerastium glomeratum Thuill. p. Guttini Gorb. —Fleurs grandes, à pétales presque i? fois plus longs que les sépales. —E. St-Didier : champ de trèfle (Guttin ! mai 1897). — Gette jolie variété est à C. glomeratum exactement ce que C. litlgiosiim de Lens est à C. gliitinosum Fr. Stellaria palustris Retz. — M. marais de Vesly I Arenaria Lloydii Jord. — Dans la description de cette plante j'ai dit (Nouv. FI. de Nonn., p. 103) : ce parfois glanduleuse-visqueuse dans le haut. » Je n'attachais à cette variation qu'une importance mi- nime, et ne lui ai pas donné de nom spécial ; mais MM. Rouy et Foucaud décrivant la même plante {FI. de Fr., III, 1896, p. 241) comme « non glandu- 11 — 162 — leuse » je dois ajouter que A. Lloydii est réelle- ment , bien que rarement, glanduleux-visqueux dans la partie supérieure, spécialement sur les sépales. De tels échantillons ont été récoltés, en particulier, à Bruneval, sur le littoral de la Seine- Inférieure, par mon collaborateur M. Thériot, qui doit les publier prochainement sous le nom de var. ç/landulosa. Sur les murs de l'intérieur, on trouve parfois une forme de i4. serpyllifolia à fruits ventrus et aussi gros que dans A. Lloydii du littoral ; mais les pédi- celles fructifères sont sensiblement plus longs que le calice^ et la plante n'est nullement trapue : tel est le cas d'échantillons récoltés par M. Tetrel à Louviers, et, en dehors de nos limites, par M. Le Jolis sur les ruines du château de Blois. Sagina ciliata Fr. [3. ambigua (Lloyd) Gorb., Nouv. FI. de Norm., p. 107. — O. Céaucé (Cheva- lier!); Domfront! S. ciliata Fr. y. filicaulis (Jord.) Corb., /, c, p. 107. — E. champs de la Harangère près St- Didier (Guttin!); G. Caen (Chevalier!). Spergularia segetalis Fenzl. — G. Argences (de Lhopital!); Mézidon (D'' Perrierl). LiNUM TENUiFOLiUM L.— S.-I. Oissel (St-Amand!); E. Orgeville, Ghambray (Chevalier!). Alth.ea hirsuta L. — E. Courcelles (Chevalier!). TiLiA PARViFOLiA Ehrh. — O. vallée de la Rouvre (Chevalier!). Andros^emum officinale ah. — M. St-Aubin- des-Préaux (R. de la Varde!). HvPERicuM MONTANUM L.— E. St-Didier (Guttin 1). — 163 — Hypericum quadrangulum L. — O. Rouelle 1 M. Tancarville ! Sauxmesnil! — Notre plante est la var. occidentale Fra.nch., FI. Loir-et-Ch., p. 97; R. et F., FI. de Fr., III, p. 335 ! H. HUMiFUSUM L. p. Liottardi (Vill.). — O. la Haute-Chapelle (Chevalier !). H. LiNARiFOLiUM Vahl. — O. St-Roch-de-Ménil- glaise (Chevalier!). Acer campestre L. j3. molle (Opiz) Rchb. ; Gorb., Noiw. FI. de Norm., p. 124. — E. bois de St-Didier (Guttin !). Géranium sanguineum L. — S.-I. Oissel (St- Amand!). G. PH.EUM L. — S.-I. Royville ; assez abondamment naturalisé au environs de l'école (Boulanger!). G. PURPUREUM Vill. — E. environs de Vernon (Hoschedé !), où se trouvent les var. modestum{iorà.) et semiglabrwn (Jord.). Impatiens liarvîflora DC, originaire de la Sibérie mé- ridionale, est abondamment naturalisée au Jardin des Plantes de Caen, d'où elle s'est répandue et acclimatée sur plusieurs points de la ville ; S.-I. Bolbec : bois sablonneux en pleine campagne (Izambert). OxALis AcETOSELLA L. p. lUacina Lge. — M. Flottemanville-Hague !; Tourlaville (Martin !). 0. STRiCTA L. p. diffusa (Bor., FI. Cent., éd. 3, p. 136, in Obs.). — Diffère de la forme ordinaire par ses tiges courtes, diffuses, et ses pédicelles fructi- fères plus ou moins défléchis. Champs après la moisson. R. — S.-I. Rouelles (Thériot : Soc. du Sud- Est, exs. n» 652 et Soc. Roch. n° 3621 !). 0. coRNicuLATA L. — S.-I. Elbeuf, Caudebec-lès- Elbeuf (St-Amand !) ; M. Bouillon (R. de la Varde !). - 164 — OxALis coRNicuLATA L. p. atropuppurea — Forme à feuilles d'un brun pourpre à la face infé- rieure. Souvent cultivée au point de vue ornemental, elle se répand parfois et tend à se naturaliser au voisinage des jardins. — E. Louviers (Tetrel !) ; G. Vire (Balle !). EvoNYMus EUROP^us L. p. leucocarpus DG. — Capsule blanchâtre à la maturité. RR. — O. Au- theuil : bord du bois de la Tessonnière (F. Lande ! 1894). — Voir, au sujet de cette variété, le « Monde des plantes », n"^ du 1" mars 1896 (p. 57) et du l^-- mai 1897 (p. 106). Rhamnus catharticus L. — S.-I. St-Aubin près Eibeuf (Lancelevée!); E. Louviers ! Genista pilosa L. — O. Couterne (Letacq !). — La station de Ghaumiton, que j'avais indiquée d'après Dutertre, esta rayer, selon M. H. Léveillé : du reste cette localité, voisine d'Alençon, est dans la Sarthe. Ononis Natrix L. — E. Orgeville, Ghambray (Ghevalier !). Anthyllis vulgaris p. villosa Gorb., Add. et rect., p. 88. -- E. Giverny (Hoschedé !) ; St-Didier (Guttin!). Medicago falcata L. — M. Bouillon : sables ma- ritimes (R. de la Varde !). M. oligocarpa Corl). — S.-I. Eibeuf : un seul pied sur le quai (St-AmandI). — Sans doute introduit. M. ciMERASCBNS Jonl. — S.-I. St Aubiii près Eibeuf (Coqucrel ! 5 mai ISei). M. MiNiMA Lamk. — S.-I. St-Aubin près Eibeuf (Goquerel!); E. Louviers (Guttin! Tetrel !); Magny- en-Vexin (Granget in herb. Guttin !). — 165 — Trigonella ornitiiopodioides DG. — M. Landes de Lessay ! Melilotus alba Desr. — C. env. de la gare de Jort (Letacq !) ; O. Alençon : plaine de Montsort (Letacq !); M. dunes de Goutainville, où il est abon- dant (L. Fauvel!); dunes de Jullouville près St-Pair (R. delà Varde!). ' Trifolium pratense L. ô. villosum Wahlenb. — S.-I. falaises de Gauville (Thériot !). T. MARiTiMUM Huds. — E. uiarais Vemier (Guttin !). T. SCABRUM L. — G. Fresnay-le-Puceux (Che- valier !). T. HYBRinuM L. — E. St-Etienne du Vauvray et Becdal près Louviers!; 0. Gacé (Letacq!). T. GLOMERATUM L. — O. Pont-Erenfjbourg (Ghe- valier). Lotus angustissimus L. — O. Sept-Forges (D'" Perrier!). Ornithopus perpusillus L. p. gJaher Gorb., Nouv. FI. de Norm., p. 169. — G. Falaise (Izoard !). 0. perpusillus L. y. leiocarpus Gorb.— Forme k fruits glabres, mms velue dt/ reste. — E. Notre- Dame-de-Ia-Garenne (Hoschedé !). AsTRAGALUs M0NSPESSULANU9 L. — E. les Andelys (de la Thuillerie !); Ghambray (Ghevalier !). Lathyrus ciceka L. — 0, Cisai-St-Aubin jn-ès Gacé (Letact} !). L. NissoLiA L. — o. Gisai St-Aubin (Letacq!). Vicia villosa Roth. — E. Port-Mort (Floschedé!). V. LUTEA L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (St- Amand !). V. sEGETALis ThuiU. {i. lutescens Gorb. — E env. de Vernon (Hoschedé!); M. St-Sauveur-de-Pierre- — 166 — pont ! — Cette variété a les fleurs d'un jaune très pâle ou entièrement blanches. Vicia BoBARTiiBor. présente une variété analogue : var. ocliro- leiica Corb. — M. Hoschedé l'a récoltée dans les Landes, près de Dax. Enfin le V. uncinata Desv. otlVe aussi une forme à Heurs blan- ches ou blanchâtres : f. albifloi*a Corb. V. HiRSUTA Koch.— M, Tetrel trouve aux environs de Louviers une variété de cette espèce à graines d'un jaune très pdJe un peu verdàtre, ludlement tachées. Prunus Mahaleb L. — S.-I. Oissel : commun sur les coteaux (St-Amand !). RuBUS iDiEUS L. — S.-I- marais de Heurteauville (St-Amand !). R. PLICATUS W. et N. — S.-I. forêt de Bray (Thé- riot!); E. Giverny : bois découvert (Hoschedé !). R. Sprengelii W. et N. — E. forêt de Vernon : forme ou hybride ? (Hoschedé!); O. Rouelle: la fosse Arthour! ; M. Martinvast : lande de Gadot! ; Nouain- ville : bois du Mont-du-Roc ! R. siLVATicus W. et N. — S.-I. Forges, Beaubec- la-Rosière (Thériot !) ; E. St-Didier (Guttin !). R. QuESTiERi Lef. et Mûll. — M. bois de Monte- bourg!; Lithaire : bois de Montcastre ! ; St-Nicolas près Granville (de la Varde !). R. PYRAMiuALis Kalt. — E. bord d'un bois à Giverny, et forêt de Vernon (Hoschedé !). R. piLETOSTACHYS GG. — E. Givemy : bord d'un bois (Hoschedé!). R. MACROSTEMON Fockc. — S.-I. Cauv lie, Som- mery, Roncherolles (ïhériot!). — 167 — RuBUS vuLNERiFicus Lef. et M. — S.-I. Cauville (Thériot!); E. Giverny (Hoschedé !) ; St-Didier (Guttin !) ; M. env. de Montebourg ! où il est abon- dant; Lithaire ! la Haye-du-Puits! R. GUSPiDiFER Lef. et M. — S.-I. Rouvray- Gatillon, Riberpré (Thériot!); E. Giverny , Rois- Jérôme (Hoschedé !). X R- Anfrayi Roui, et Corb. in Rubiprœs. gaU.. exs. no 72 ! — M. Nouainville ! St-Gyr près Monte- bourg ! — Cette plante est celle que j'ai, à tort, dési- gnée sous le nom de R. thyrsoidens dans mes Addi- tions et rectifications (p. 91). En réalité c'est un hybride de R. Questieri et de R. vulnerificus (R. Questierii X vxilnerificus Roui. loc. cit.). — Tige anguleuse à faces planes ou légèrement déprimées , glabrescentes ou un peu velues; aiguillons et feuilles de R. Questieri, mais feuilles supérieures des tiges stériles et des rameaux blanches-tomenteuses en dessous ; rameau florifère pubescent. Pétales roséSy ord' bilobés ; étamines à filets rosés inférieure- ment, dépassant longuement les styles qui sont d'un rose pâle saumoné. Fructification partielle; jeunes carpelles luisants et glabres. Au voisinage des parents. Juill.-août. X R.. Martini Corb.; R. iibnifolius (rusticanus) y^ vulnerificus Roui, et Corb. in Rubiprœs. gall., exs. n" 126 ! — Port d'un R. rusticaniis robuste, dont il diffère surtout par les tiges stériles parsemées de poils, et les rameaux florifères assez densénient velus sur fond tomenteux , surtout au niveau de l'inflorescence. Pétales larges, suborbiculaires., rosés ou d'un blanc rosé; étamines à filets blancs, parfois — 168 — rosés à la fin, phifi courts que les styles qui sont à la fin d'un beau rouge. Peu ou pas fertile. Floraison en juillet, plus précoce que dans /?. rusticani/s ; fruc- tification dans la première quinzaine d'août. Au voisinage des parents. — M. Cherbourg : environs du Maupas, au bord de la voie ferrée des Flamands, où il a d'abord été remarqué par M. Aug. Martin, l'un de mes plus zélés collaborateurs. RuBUS THYRSoiDEus Wimm. — S.-I. la Ferté- St-Samson, Roncherolles (Thériot!); E. Ste-Gene- viève, Gasny (Hoschedé !); St-Didier (Guttin !). R. LiNKi.\NL's Ser. — 0. Domfront ! avuc toutes les appiirenccs d'une plante sauvage. R. PROLONGATUS Roui. — M. CUV. de Montebourg ! R. VESTiTus W. etN. — ^. conspicuus (P.-J. MulL). — E. Rois-Jérôme, friches de Gasny, Ste-Geneviève (Hoschedé !). R. Borïeanus Genev. Mém. Soc. M.-et-L.,\\\\, p. 87; Roui., Assoc. rabot. , n°* 174 et 560! ; Corb., Noiiv. FI. de Nor??i., p. 205. — M. Minières : bord du chemin allant de la gare à l'église de Vesly, 18 juin 1896! R. Lejeunei W. et N. — E. Notre-Dame-de-la- Garenne près Gaillon (Hoschedé !). R. Radula w. et N. — E. Giverny, Notre-Dame- de-la-Garenne (Hoschedé!); M. env. de Monte- bourg ! — subsp. H. u/tci/ia/as {P.-i. Muli.).— S.-I. Mau- quenchy (Thériot!); E. Giverny, Ste-Geneviève (Hoschedé !). — subsp R. discerptt(s(P.-.]. Muli ); Boul. Assoc. ruù., n" 751. — S.-I. forêt de Brty (Thériot!) ; E. I — 160 — forêt de Vernon , Giverny, Gasny, Ste-Geneviève (Hoschedé !). — subsp. K. Genevieri (Boi-. , FI. centr. , éd. 3, p. 193); Boul., Assuc. nib. , u"^ 332,562, 633, 634, 635, 736, 737, etc — Se place dans le groupe de/?. Radula, h côté de R. disccrpti/s, dont il diffère par un port élancé, des aiguillons ord' falci- formes, l'inflorescence lâche et longuement pyra- midale.^ ord' munie assez haut de feuilles bractéales Les feuilles supérieures sont hlanches-tonienteuses en dessous, les sépales longuement appendlculés et les jeunes carpelles velus. — S.-I. la Ferté-St- Samson : forêt de Bray (Thériot!) ; E. Giverny (Hos- chedé !). R. Menkei W. et N. p. distractus (P.-J. MùlL). — E. Giverny, forêt de Vernon (Hoschedé !). — 0. apiculatus (Lef. ; Boul.). — E. Bois-Jérôme (Hoschedé !). R. scABER W. et N. p. rn/escens {Lef. et MûU.). — M. St-Aubin-des-Préaux (R. de la Varde!). R. Lejolisii Corb. — M. env. de Montebourg! Lithaire ! X R. pseudomuricatus Corb. ; /?. vulneri- ficiis X subcanus Boul. in Rub. prœs. gall. , exs. n" 128! — Tige de l''^ année légèrement anguleuse parsemée de poils, de glandes pédic3llées et d'aci- cules ; aiguillons robustes, droits; feuilles cauli- nairesà3-5 folioles vertes et velues sur les deux faces, les supérieures grisonnantes-blanchâtres (ainsi que dans les rameaux); la foliole terminale obovale- orbiculaire, brusquement et brièvement acuminée, un peu cordée à la base. Rameau florifère densément — 170 — vehi-hMasf', surtout dans le haut, avec poils entre- mêlés de nombreuses glandes pédicellées ot d'ai- guillons fins et sensiblement droits. Inflorescence corymbitorme. Sépales redressés sur le fruit. Pétales petits, obovales, d'un blanc rosé, souvent fendus au sommet. Etamines pâles, dépassant à peine les styles pâles d'abord puis rougeâtres à la base. Fertile; carpelles glabres. —M. haie à la limite de St-Gyr et de Montebourg, le 13 juillet 1896! RuBus RUDis W. et N. — E. Giverny, forêt de Vernon (Hoschedé !). R. ADENOLEUCOS Chab. — Chêne-Godron près Blaru, non loin de Vernon, mais en Seine-et-Oise (Hoschedé !). R. CESius L. var. flavicomus (Boul. et Malbr.). — E. Giverny (Hoschedé !). X R- LEPTOCAULON Boul et Lct. ; R. caesius f .. ? — E. Giverny (Hoschedé !). R. NEMEROSUS Hayuc. — E. entre Vernon et Gi- verny (Hoschedé!); M. Lessay! R. DUMETORUM W. et N. — S.-I. Riberpré (Thé- riot !) ; E. forêt de Vernon (Hoschedé !). Les fi. nemorosus, dumelorum (t Wahlbergii constituent un groupe très polymorphe (jue .^IM. Friderichsen et Gclert consi- dèrent, comme un ensemble de formes hybrides issues du R. cœsius coml)iné avec d'autres espèces. Ils donnent à nt ensemble lu nom collectif de R. millifovmis Frid. et Gel. Fhagaria elatiom Ehrh. — E. bois de St-Didier (Guttin!). GoMARUM PALUSTRE L. — O. la Laudc-Patry, la Carneille(Ghevalier!); leGrais, St-Maurice-du-Désert (Letacq !) ; M. Bouillon (R. de la Varde !); marais de Vesly ! — 171 — PoTENTiLLA REPTANS L. p. scricca Bréb. — E. Ste- Geneviève (Hoschedé !). P. PROCUMBENS Sibth. — O. Domfront, St-Bômer- les-Forges , la Ferrière-aux-Etangs , St- Clair-de- 'Halouze (Chevalier!); le Chàtelier! X P. suBERECTA Zimmet. — E. bois des env. de Louviers (Tetrel !) ; M. Mortain (Tetrel ! 1853). RosA STYLOSA Desv. (1) Y- chlorantha (Sauz. et M.)- — E. Bourg-Achard (St-Amand !). — 0. /"«.ç^zV/^â; (Bast.). —E. forêt de Vernon : camp de César (Hoschedé !) ; C. forêt de Cinglais (Chevalier !). — ^. virginea (Bip). — M. la Feuillie ! St- Marcouf ! — - -f). rusticana (Déségl.)- — S.-I. Elbeuf (St- Amand !) ; E. Becdal près Louviers ! B. CANiNA L. (2) a. luteticma (Lem.)- — S.-I. Oissel, Orival, Elbeuf (St-Amand !). — % dumalis (Bechst.)- — M. St-Pair (B. de la Varde !) : forme a styles presque glabres. - 0. dumetonim (Thuill.). — O. Domfront (Che- valier!); M. St-Cyr près Montebourg (Anfray!); Martinvast ! ; St-Aubin-des-Préaux (B. de la Varde!). — ^. ve.niciUacantha (Mér.). — M. St-Sauveur- de-Pierrepont ! B. MiCRANTHA Sm. — O. Sl-Gillcs-des-Marais, Céaucé , St-Brice , la Chapelle-Moche , Bellou-en- (1) C/V L, CoRBiÈKE, Add'd. cl rect. à la Nouv. FI. de Norin. (Bull. Soc. Linn. de Norm., 4° sur., 9" vol., p. 92). (2) Cfr L. CoRBiÈKE (op. c, p. 93). — 172 — Houlme, la Ferrière-aux-Etangs (Chevalier!); la Haute-Chapelle! ; M. Ozeville ! Martinvast! RosA SEPiUM Thuill. — S.-I. Elbeuf (St-Amand !) ; G. Plainville , Bretteville-sur-Laize , Fresnay-le- Puceux (Chevalier!). R. GRAVEOLENS Gren.; Corb. , Addil. et rect., p. 94. — S.-I. roche St-Adrien (Goulon in hb. St- Amand ! ). Pi. TOMENTOSA Siii. ; Grép. — Cette espèce ofl're en Normandie plusieurs variations, dont une au moins, le R. littoralis, mérite d'être élevée au rang de $ous-espèce, à cause de ses nombreuses affinités avec le groupe des ViUosœ. Le tableau ci-après, que j'emprunte en grande partie aux deux mémoires de M. l'abbé Guttin (1), permettra d'arriver aisément au type et à chacune des variétés ou sous-espèces normandes du R. tomenlosa. Fleur rose vif: calice redressé et persistant jusqu'à l'ex- trôine in.itmité du fruit R. lutoralis. Fleur blanche ou rose pâle; calice caduc avant la niatu- S \ ' rite du finit 2. ( Pédirellcs lisses /{. farinosu. ■ Pédicelles hispides-glanduleux 3. Folidifs pn-sque glabres en dessus ; styles glabres ou glabrescents R. fcclldu. Fidioles mollement tomenteuses en dessus; styles (tlus ou moins liciissés /{. tomenlosa type. Stations nouvelles. H. loiitcntosa type. — S.-I. Elbeut et env. (St- Amand!); E. St-Etienne-du-Vauvray! ; G. forêt de (1) Guttin, Le ç/enre Rasa dans l'Eure (Bull. Soc. Linn. de Norm., 4° sér., 8" vol., pp. 20-Tl), et Etude sur le Rasa fœlida Bast. (loc. cit., 4* sér., 10* vol., pp. 14-21). — 173 - Cinglais (Chevalier!); O. le Ghâtelier, Banvou, la Ferrière-aux-Etangs (Chevalier!). R. farinosa Bechst. — M. Négreville (D'' Lebel, in herb. Lenormand). B. fœtida Bast. — S.-I. Orival (St-Amand!); St-Didier (Guttin!); G. Lisieux et env. (Dur.- Duq.!). R. Uttoralis Corb. — M. Eroudeville! Sauxmesnil ! Biville!; Lessay, Pirou (L. Fauvel!). — Cette jolie rose a été récoltée aussi par M. Le Jolis à St-Lunaire, en lUe-et-Vilaine. R. piMPiNELLiFOLiA L. [3. spinosissima (L.). — E. coteaux de Brosville (Guttin !). — Y- Ripartii (Déségl.)- — Feuilles à folioles composées-glanduleuses; pédoncules un peu héris- sés-glanduleux ou lisses. — S.-I. Oissel : roche du Pignon (St-Amand !). Agrimonia odorata Mill. — E. env. de Louviers (Tetrel !); Cesseville (Guttin!). Amelanchier vulgaris Mœnch. — S.-I. Oissel (fet-Amand !). Epilorium angustifolium L. — O. St-Bômer-les- Forges (Chevalier !). E. ROSEUM Schreb. — O. la Carneille, St-Roch-de- Ménilglaise (Chevalier!). E. PALUSTRE L. - M, marais du Plessis ! Onothera riennis L. — E. St-Etienne-du-Vau- vray ! Trapa natans L. — O. Rémalard : pièce d'eau du parc de Voré ; le Mage : étang des Personnes (Letacq !). — 174 — Geratophyllum submersum L. — E. le Thuit- Simer (Coquerel m hb. St-Amand !). Lythrum Hyssopifolia L. — E. le Thuit-Anger (Lancelevée I in hb. St-Amand); O. la Trinité des- Laitiers (lietacq !). PoRTULACA OLERACEA L. — E. Louviers : assez commun dans certaines cultures maraîchères, où il se reproduit tous les ans (Guttin !). POLYGARPON TETRAPHYLLUM L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (Lancelevée ! in hb. St-Amand). Illecebrum verticillatum L. — O. Messei (Mo- rière !) ; M. Lithaire ! Herniaria hirsuta L. — E. Pont -de- l'Arche (Guttin !). GoRRiGiOLA LiTTORALis L. — S.-I. St-Aubiu près Elbeuf (Lancelevée ! in hb. St-Amand). Sedum cep^a L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (Coulon ! in hb. St-Amand) ; O. Gouterne , Loré, Cheviers (D"- Perrier, 1860, sec. Ghevalier 1). S. RUBENS L. — O. la Carneille (Ghevalier !), TiLLyEA MUSGOSA L. — O. la Haute-GhapcUe (Che- valier !). RiBEs RUBRUM L. — G. bois de Maltot, bois d'Eta- vaux, forêt de Cinglais : très commun le long des ruisseaux et bien spontané (Chevalier I). Saxifraga granulata L. — E. Pont-de-l'Arche, (Guttin!); M. Baubigny (Guillemot!); Kairon près St-Pair (R. de la Varde!). GiiRYSOSPLENiUM ALTERNIFOLIUM L. — G. Fresnay- le-Puceux (de la Thuillerie !). Selinum Garvifolia L. — O. St-Glair-de-lla- louze (Ghevalier !). — 175 — SiLAUS pRATENSis Bess. — M. Ozeville ! le Ham ! Seseli Libanotis Koch. — S.-I. St-Saëns (Thé- riot!); Oissel, St-Pierre-lès-Elbeuf (St-Amand !); E. St-Gyr-la-Gampagne (St-Amand !). Carum verticillatum Koch. — E. le Framboisier (Lancelevée ! in hb. St-Amand). Helosciadium repens Koch. — S.-I. Jumièges (Lancelevée ! in hb. St-Amand). H. INUNDATUM Koch. — S.-I. St-Jouin (Thériot!). BuPLEURUM OPACUM Lgc. — M. dunes de Jullou- ville près St-Pair (R. de la Varde !). B. TENUissiMUM L.— M. le Ham (Anfray !) ; Kairon près St-Pair (R. de la Varde !). Suiyrnitim perfoliatuin L. — Très distinct de S. Olu- salruin L. par saiacine pivotante en forme de navet; sa ix^e ailée au sommet; ses feuilles supérieures simples, cordées-embras- santes, suborbiculaires ou ovales, denticulées ; l'ombelle ord' à 5 ou 6 rayons seulement et à involucelle nul, et le fruit beaucoup plus petit. — Cette espèce méridionale, que M. Morière avait signalée en 1879 [FI. de Novm., 5» édit., p. 166), comme ayant été trouvée quelques années auparavant par le D"' de Saint-Maclou dans le parc du château de Lasson près Caen, et que j'en croyais disparue, y est au contraire de plus en plus abondante et complè tement naturalisée. MM. P. Izoard et de la Thuillerie, de qui je tiens ce renseignement, m'ont envoyé de beaux échantillons de cette plante. Galium uliginosum L. — E. St-Etienne-du-Vau- vray ! ; O. la Carneille (Ghevalier!). G. GONSTRiGTUM Ghaub. — M. Vauville ! le Plessis ! X G. GuiLLEMOTii Côrb.— M. Kairon près St-Pair (R. de la Varde!). G. AMBiGUUM GG. — E. Giverny, Notre-Dame-de- risle, Port-Mort (Hoschedé !). — 176 — X Galiiim approximatum GG. ; Gorb., Noiiv. FI. de Nonn., p. 302. — E. Ve/JIIon (Hoschedé!). XG. decolorans GG.; Corb., /. c, p. 302. — E. St-Pierre-d'Autils près Vernon, Giverny, Pressa- gny-I'Orgueilleuse, Notre-Dame-de-l'Isle, Port-Mort (Hoschedé !) ; bois des Fosses près Montaure (Guttin !). AsPERULA ODORATA L. — S.-I. bois d'Orival (St- Amand !). Valeriana officinalis L. p. angustifolia Koch, Si/?i. éd. 1 , p. 337. — Feuilles à folioles étroites, très entières, ou les feuilles caulinaires inférieures seules à folioles offrant 1-2 dents obtuses d'un seul côté. R. — E. Giverny (Hoschedé ! 26 mai 1896). V. SAMBUCIFOLIA Mik.; Gorb., Noiœ. FI. de Norm., p. 306, et Add. et rect., p. 96. — E. commun aux env. de Giverny (Hoschedé!). Valerianella eriocarpa Desv. — E. Ste-Marie- de-Vatimesnil (Guttin !). DiPSACUs piLOSUS L. — S.-I. Rouvray-Gatillon (Guttin !). DORONICUM PLANTAGINEUM L. [3. SCOrpiOiCleS (VVilld.) A. Le Grand, FL du Berrij, éd. 2, p. 158 ! — Diffère de la forme ordinaire par ses feuilles radi- cales cordées ou fortement tronquées-subcordées à la base du limbe ; les caulinaires inférieures et moyennes ont un limbe rétréci en un large pétiole auriculé-embrassant, et les caulinaires supérieures sont sessiles-embrassantes. Se distingue, dans tous les cas, de D. Pardalianches par son aspect gla- brescent ; les rhizomes courts, laineux au sommet, dépourvus de stolons rampants. — E. bois de Ste- Barbe près Louviers (Tetrel!). — Au sujet de cette — 177 — plante, voir dans le Bulletin de la Soc. bot. de France, vol. XL, deux articles, l'un de M. Rouy (p. 186) et l'autre de M. Le Grand (p. 333). Ma.ti4<*ai^isi tliiîicoitlca. DC. l'rodr. VI, p. 31.— Cette espèce, d'origine cilifornieiine, est répandue depuis longtemps déjà, gnke surtout aux chemins de fer, à travers tous les Etats- Unis et une partie de l'Europe. J'avais déjà constaté sa présence à Cherbourg en 1887 (1). Depuis lors, ioin de disparaître, elle tend à devenir envahissante, et cette année-ci j'en ai vu des milliers de pieds. Je la crois donc bien acquise à notre flore. — Elle se dis- tingue immédiatement de nos aiities esjièces du genre par ses capitules vert jaunâtre, dépourvus de fleurs ligulées ; le l'écep- tacle est creux, et lesachaines, très caducs, dépassent à peine 1 mm. en longueur. (Jl. Juill.-aoùt. Liout vagues — S.-I. gare de Incheville près Eu (D' Bourgeois ! 1896) ; M. Tourlaville : près le fort des Flamands!; Querqueville : bord de la route de Beaumont ! Gnaphalium luteo-album L. — S.-I. Guy-St- Fiacre(Thériot!). G. ULiGiNOSUM p. lœve Gorb. — E. friches de St- Didier (Guttin !). FiLAGO ARVENSis L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (Lancelevée ! in hb. St-Amand). Lappa NEMOROSA Kœm. — E. Forêt de Louviers (Telrel !). L. PUBENS Bor. — S.-I. Tancarville (Thériot!); Giverny (Hoschedé ! ) ; bois de Becdal près Lou- viers ! SiLYBUM Marianum G;ertn. — S.-I. Oissel, St- Pierre-lès-Elbeuf (St-Amand!); G. Garquigny-St- Léger (R. de la Varde !). GiRsiuM ERioPHORUM Scop. — S.-I. Uouvray-Ga- tillon (Thériot !). (l) liutl. Sor. Linn. Norni., 4" sér., 1" vol., p. '^21. 12 — 178 — CiRSiUM OLERACEUM Scop.— E. Fleurv-sur-Andelle (Lancelevée I m hb. St-Amand); O. le Mage près Longny : bords de l'étang de la Forge (Letacq !). G. PALUSTRE Scop. 3. torpliaceum GG. — S -I. marais d'Heurteauville, où cette variété est assez commune (St-Araand !). Gentaurea Jacea L. — E. Giverny (Hoschedé !) ; G. Plainville (de la ïhuillerie et Léger !). G. NEMORALIS Jord . Y' consimUis (Bor.) Corb. , Nouv. FI. de Norm., p. 353.— E. St-Didier (Guttin!); G. Baron près Gaen ! C. MELiTENSis L. — M. Nicorps (Martin !). C. i>iill»ta L. {Melcuioloma pullatum Boiss., FI. or., III. p. 704), {telle espèce mérid., est apparue à Giverny (Hoschedé !). SoNCHUs ARVENSIS L. p. lîBvipes Koch, Si/n., éd. 2, p. 498 ; GG. FI. Fr., II, p. 326 ; Gorb. in Soc. Roc/i., exs. n° 3942! ; ^\ intermedhis Bruckn. Trev. in Bep. Soc. nat. Gur. berol., 1813, p. 153. — Pédon- cules et involucres glabres. RR. — E. Giverny (Hoschedé ! 1" août 1896). — Gette rarissime variété n'est signalée en France, par Grenier et Godron {loc. cit.), que « sous Mont-Dauphin, dans les Hautes- Alpes. » Lactuca perennis L. — S.-I. Mauquenchy (Thériot !). Ghondrilla juncea L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (St-Amand!). Taraxacum officinale Web p. riibrine/'ve(iord.). — S.-I. Orival, St-Aubin et Gaudebec près Elbeuf (St-Amand!). T. palustre DG. [î. H(/iu/i (Jord.). — E. Giverny (Hoschedé!). — 179 — Taraxacum palustre y- Adami (Gh. Claire) Covh., ' Nouv. FI. de Norm., p. 369. — S.-I. bois d'Orival (St- Amand ! ) ; E. Bourg-Achard (St- Amand !). Barkhausia taraxacifolia DC. p. recogniiaÇDC). — M. Brévands ! Octeville-sur-Cherbourg ! B. SETOSA DG. — M. abondant à Kairon près St- Pair (B. de la Varde !). Tragopogon porrifolius L. — E. anciennes car- rières de Pacy-sur-Eure, où il est assez commun et semble bien spontané (Chevalier!). T. ORiENTALis L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (St-Amand !). Leontodon hastilis e. — S.-I. Oissel (St- Amand !). Hypochœris glabra L. — S.-I. Elbeuf (Lance- levée ! m hb. St-Amand!). Arnoseris pusilla Gsertn. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (Lancelevée ! in hb. St-Amand). Xanthium spinosum L. — S.-I. Orival, St-Aubin près Elbeuf (St-Amand 1). Campanula GLOMERATA L. — S.-I. Oissel, Elbeuf (St-Amand I) ; E. St-Gyr-la-Campagne (St-Amand !). C. ROTUNDiFOLiA L. ^. Mrta Koch ; Corb. Add. et rect., p. 102. — E. Louviers ! ; les Andelys (de la Thuillerie! Guttin !). C. PERSiciFOLiA L. p. eriocîirpa Koch, Syn. éd. 2, p. 541 ; 9>. lasiocarpa GG. FI. de Fr., II, p. 420.— Calice à tube hérissé de poils blancs. BR. — E. Vernon (Tetrel !) ; bois de Falaise près Giverny (Hoschedé !). C. PATULA L. — O. Fontenay-les-Louvets (Le- — 180 — tacq!); Ste-Honorine-la-Guillaunie , Loré , Géaucé (Chevalier!). Specularia hybrida A.lph.DC. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (Lancelevée ! in lib. St-Amand) ; E. Pacy(TetreI!). Phyteuma orbiculare L. — E. Cailly ! Jasione MONTANA L. — Varie à fleurs blanches. — M. Nouainville près Cherbourg! Erica CILIAR4S L. — M. lande de Beuvais sur St-Michel-des-Loups (R. de la Varde !). — M. l'abbé Letacq m'a fait voir cette espèce à l'étang du Mortier près Alençon, mais dans la Sarthe. Calluna vulgaris Salisb. [B. pubesceiis Bor. — M. landes de Lessay (Martin !). Andhomeda polifolia L. — Cette rare espèce existe toujours, ainsi que Oxycoccus palustris Fers., dans le marais de Gorges, où MM. de laThuil- lerie, Léger et moi l'avons vue le 14 juin dernier. Pirola minor L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (Lancelevée! in hb. St-Amand) ; O. forêt du Ménil- Brout, près Alençon (Letacq) ; St-Hilaire-lès-Mor- tagne : le Bois-Joli (H. Léveillé). Monotropa Hypopitys L. — O. forêt d'Ecouves : commune do l'ontenay-les-Louvets (Letacq!); M. bois de la Glacerie à Touilaville ! Vinc.etoxicum laxum GG. — E. côte i\\\ liolui près St-Didier (Guttin !). GentianaCruciata L.— S.-I.Orival (St-Amand!). G. Pneumonantiik L. — C. marais des Terriers (Léger!): O. Héloup (Letacq!) ; existe aussi aux étangs du Mortier et des Ra!>lais près Alençon, dans la Sarthe ! — 181 — Erythr.ea MoRiiciiE[ Gorb. — M. le Becquet près CTlierbourg (Martin ! 2 août 1896). CiCENDiA FiUFOHMis Delai'b. — E. le Framboisier (CoLilon! in hb. St-Amand. LiMNANTHEMUM PELTATL'Ai Gmel. — O. étaiig de Tessé-Froulay (Letacq). CuscuTA MAJOR Bauh. - S.-I. Elbeut et Orival : sur Tanacelum vulgare (St-Amand!); E. les Ande- iys, Pont-de-rArche(GLittin !). C. Epilinu:\[ Whe. — E. Magnitot près Magny-en- Vexin (V. F. Granget, 26 juin 1851, in hb. Guttin !). Heliotropium europ^um L. — E. Gaillon (Izam- bert). Sympiivtlm tuberosum L. — c. naturalisé dans le parc du château de Lussoii près Caen (Izoard ! de la Tlinilloiie !). S. as})ci*i>iiiiiiiii M. Bieb. , préconisé comme fourrage, est cultivé çà et là. — E. Criquebeuf-la-Gampagne (Guttin !) ; M. Mai- tiuvast (Robin !). Anghusa italica Retz. — E. Ste-Marie-de-Vati- mesnil (Guttin !). Pulmonaria vulgaris Mér. — S.-l. Orival : bois des Longs-Yallons (St-Amand !); E. coteaux d'Alizay près Pont-de-l'Arche (Guttin !) ; G. Maizet, Amayé- sur-Orne (de la Thuillerie !). P LOiNGiFOLiA Bast. — E. Ste-Geneviève (Hos- chedé !). I*. saccharata Mill. — E. Ste-Geneviève (Hos- cliedé !). — Cette espèce est voisine de P. lonf/ifolia Bast., dont elle ditlere par ses feuilles « toutes macu- lées de taches blanches qui grandissent avec làge et deviennent confïuentes, de manière à former de grandes taches marbrées, irrégulières, entremêlées d'autres taches petites et arrondies. Feuilles radi- - 182 — cales des rosettes stériles ovales-oblongues, acumi- nées, longuement atténuées et décurrentes sur le pétiole, parfois moins décurrentes, crispées et cana- liculées à la base. » (Dumort. Opusc. de dot., p. 322). Dans P. longifolia, les leuilles sont « parsemées de taches blanches non confluentes ou unicolores » (Dumort., /. c. p. 326). P. ovalis Bast. FI. Maine-et L., suppl. p. 44; Bor. FL Cenfr., éd. 3, p. 459. — Espèce voisine éga- lement de P. longifolia ; mais « feuilles obscuré- ment maculées de blanc » (Bor. /. c); les radicales (( longuement pétiolées, ovales, acuminées, en coin à la base; les caulinaires elliptiques-lancéolées, aiguës, sessiles, décurrentes d'un côté » (Dumort. /. c, p. 325. — S.-I. St-Pierre-Iès-Elbeuf (Guttin ! 2 mai 1896). Myosotis collina Hoffm. p. LebeHi (GG.) Corb. — M. Flamanville ! M. VERSicoLOR Pers. p. diibia (Arrond.) Corb. N. FI. de Norm., p. 408. — E. Vernon et env. (Hos- chedé !) ; M. St-Pair (R. de la Varde ! ; Nouainville ! marais de St-Sauveur-de-Pierrepont ! — 0. Lloydu Corb. loc. cit., p. 692. — M. Bouil- lon, St-Pair (B. de la Varde !). M. STRiCTA Link. — E. Louviers (Tetrel!). O.Mi'ii.vLOOEs VERi\A Mœiicli, à jolies fleurs priii tanières bleu ciel, à souche vivacc, à feuilles pres<]ue glabres, les radicales ovales- cordées et iDiiifueinent iiétiolt'ies, est fié(iuenimcnt cultivé dans les jardins, surtout aux environs de Caen, et parfois subspontané au voisinage des habitations. — C. Bois de Plainville (de l.i Thiiii- lerie !) ; Mathieu : bord de la route de Caeii a la Délivrande (Izoard !). — 183 — SoLANUM ocHROLiiUCUM Bast. — O. Domfront et env. (Chevalier !). Physalis Alkekengi L. — S.-I. Orival : subs- pontané (St-Amand !). Verbascum phlomoides L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (St-Amand!). X V. ScHiEDEANUM Koch. — G. Vire (L. Fauvel !). X V. Bastardi R. et Sch. ; Gorb. Add. et rect., p. 104. — E. Giverny (Hoschedé !). V. Blattaria L. — M. Tourville ! ; Kairon près St-Pair (R. de la Varde 1). Scrofularia vernalis L. — S.-I. Rouen, dans un bois (Lancelevée ! in hb. St-Amand). S. ciNEREA Dumort. — S.-I. Orcher, Tancarville (Thériot !) ; E. Giverny (Hoschedé I) ; Cailly I DiGiTALis LUTEA L. [3. pubesceiu Bréb. — S.-I. Oissel (St-Amand !). Gratiola officinalis L. — O. Sept-Forges : bords de la Mayenne (d"" Perrier !). Mituiilus uiosclia.tus Dougl. — 0. abondamment natu- ralisé dans un fossé près le pont des Tourailles à Ste-Honorine-la- Guillaume (Chevalier !). — Cette plante, d'origine américaine et souvent cultivée dans les jardins, se reconnaît immédiatement à son odeur de musc. La tige est diffuse et radicante à la base, velue-visqueuse, ainsi que les feuilles opposées, ovales, brièvement pétiolées, dentées ; les fleurs sont longuement pédonculées, solitaires à l'aisselle des feuilles supérieures ; le calice tubuleux a 5 divisions lancéolées-acuminées, un peu inégales, env. 2 fois plus courtes que la corolle qui est jaune, tubuleuse, bilabiée à 5 lobes arrondis, longue d'env. 2 cm. X Linaria oghroleuca Bréb. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (Tetrel! sept. 1881); Orival (St-Amand I); M. St-Aubin-des-Préaux (R de la Varde !). — 184 — Veronica Tkucrium L. — S.-I. Oissel, Gléon , Toui"ville-la-Rivière (St-Amand !). V. PROSTRATA L. — S.-I. Orival (St-Amand !) ; E. Vernon : côte des Péuitenls (IJoschedé !). V. MONTANA L. — S.-l. Orival : bois du Grève- cœur (St-Amand !). V. SERPYLLiFOLiA L. [i. tenclta (AH.)- — S.-l. Orcher (Tiiériot!) ; O. Géaucé (Glievalier !). V. TRiPHYLLOS L. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (Couion ! in hb. St-Amand). LiMOSELLA AQUATiCA L. — E. Martot : bords de la Seine (Goquerel ! août 1(S62, in hb. St-Amand). Odontites longieolia Gorb. — M. St-Marcouf! — J'ai publié cette plante dans la Soc. Iloclicl, exs. n" 3806, et dans la Soc. p. et. fl. Ir.-helv. n" WX\. Riiinanthus hirsutus Lam. — S.-I Gléon (St- Amand!); E. St-Etienne-du-Vauvray: près la gare du Vaudreuil ! Melampyrum cristatum L. — E. bois de Becdal près Louviers ! Phelip^a Millefolii (Rcbb.) Gorb. — S.-I. Ori- val (St-Amand !); G. Jurques (Glievalier!): c'est [)ar erreur que le véritable Ph. cœrulea (Vill., Goss. et G.) a été indiqué en cette localité (N. FI. deNorm., p. 442), et que le nom du d' Perrier est suivi du signe (!). OROnANCUE CAHYOPllVLLACEA Sm. — E. Lérv (Goulon ! /// lib. St-.\mand). O. Teucuii V. W. Sch. — S.-I. Oissel : roclie du Pignon (St-Amand !) ; E. Gailly! sur Tcnrriiiin cliti- in,'i'(/rf/s. O. major L /'Y. \itec. 5()1 ; G. G. F/. AV., Il, — 185 - • p. 686. — Pubescent-glanduleux. Tige robuste (2-5 dm.), jaune roussâlre, renflée à la base. Epi allongé et assez compacte. Bractées lancéolées, égalant envi- ron les fleurs, comme feutrées-glanduleuses ainsi que les s pales ; ceux-ci un peu soudés à la base et dépassant faiblement la moitié de la corolle. Corolle jaune roussâlre, plus pâle à la base, un peu rosée au sommet, à veines légèrement violacées, longue d'env. 25 mm., à tube arqué, non dilaté au sommet, seule- ment un peu renflé à partir de l'insertion des éta- mines ; lèvres denticulées , la supérieure voûtée, carénée, à bords légèrement relevés; l'inférieure à lobes presque égaux, arrondis, dirigrs en avant. Etamines insérées à 5-6 mm. de la base de la corolle ; filets élargis à la base, blanc jaunâtre, velus-laineux dans les 2/3 inférieurs ; anthères roussâtres. Style blanc jaunâtre , velu-glanduleux; stigmate jaune clair. 11. Mai-juin. ïiur Centaure a Scabiosa. RR. — S.-I. Oissel : roche du Pignon. Découvert par M. H. Saint-Amand, qui me l'a communiqué vivant. Orobanghe minor vSm. p. flavescens GG. — G. Jurques (Chevalier !); M. Morsalines : sables mari- times (Anfi-ay !). O. Paralias Corb. {Sp. nov.). — Port de 0. minor robuste. En diffère par la tige jaunâtre ou teintée de violet rosé, nullement bulbeuse à la base , les fleurs bl(nirhes {d'un blanc à peine crème); les etamines à filets nettement velus dans la moitié infé- rieure, et le slignialc j(Lune. Le style est légèrement lavé de violet rosé sous le stigmate ; la tige, fistu- le use ior s de la floraison et par suite -assez facile- ment compressible, porte de iiombi-euses écailles — 186 — étroitement lancéolées- linéaires. (î). Juin- Juillet. Sables maritimes non fixés, sur Euphorbia Para- lias! RR. — M. dunes de Biville ! Pom- constater les relations de cette espèce avec la plante para- sitée, il faut choisir des exemplaires qui ne fout que commencer <à fleurir ; autrement, vers la fin de la floraison, les racines-suçoirs s'altèrent, noircissent et se détachent du support avec une facilité désespérante. VEtiphorbia Paralias, ayant des racines extrême- ment longues, poito parfois l'Orobanche parasite à une distance horizontale de plus d'un mètre de son pied : une bonne dose de patience et un certain talent de fouisseur ne sont pas de trop dans la circonstance. Il est vrai que les touffes d'F.uphorbes parasitées ont uu air de souffrance et de dépérissement qui permet au botaniste prévenu de les leconnaître aisément. LATHRiEA Squamaria L. — S.-I. bois d'Elbeuf (St- Amand !). Teucrium montanumL. — S -I.Oissel(St-Amand !); E. Louviers ! ; St-Cyr-la-Gampagne (St-Amand !) ; coteaux d'Orgeville et de Chambray (Chevalier!). Salvia Verbenaca L. — S.-l. Orival, Oissel (St- Amand !). s. vEKTiciLLATA L. — E. gare de St-Etienne-du-Vauvray (Outtin !). Scutellaria minor L. — S.-I. marais d'Heur- teauville(Goulon ! /// hb. St-Amand). Brunella vulgaris L. f. cryptanthîi Cheval, m Htt. — G. Jurques (Chevalier!); O. la Lande-Patry (Chevalier!). — Forme cleistogame, à fleurs s'ou- vrant à peine, ne dépassant pas ou dépassant peu les divisions du calice. Analogue à la /'. cri/ptantlia de Ga/copsis dubium, à la f. clandeslma de Laniium ampfe.rirau/e, etc. X H. INTERMEDIA Liuk ; Corb., Add. et rect.-< p. lOG. — E. coteaux de Becdal près Louviers ! ; Giverny (Hoschedé !). — La plante de l'Eure est _ -187 — certainement un hybride des B. vulf/aris et alba, ainsi que je m'en suis convaincu sur place. Brunella alba Pall. — E. coteaux d'Orgeville et de Chambray (Chevalier !) ; G. Plainville (de la Thuillerie et Léger !). - p. integrifolia Godr. FI. Loir., Il, p. 212; GG. FI. Fr., II, p. 704. — Feuilles entières. — E. Giverny (Hoschedé !). Lamium hybridum Vill. p. inclusiflora Guttin m /?7^ — Forme cleistogame, analogue à celle de Brimella vulgaris ci-dessus. — E. Louviers, Gri- quebeuf-la-Campagne (Guttin !). Stachys alpina L. — E. St-Cyr-la-Campagne (St- Amand !). S. GERMANiCA L. — E. Louvicrs I S RECTA L. — E. Elbeuf," Caudebec-lès-Elbeuf, Orival, Oissel (St-Amand!); Orgeville (Chevalier !). Calamintha officinalis Mœnch. — S.-I. Heur- teauville, Oissel et env. d'Elbeuf, où il est commun (St-Amand!). C MENTHiFOLiA Host. — S.-I. Oissel, Orival (St- Amand I); O. St-Céneri (Chevalier!); M. Muneville- le-Bingard (Martin !). Thymus Serpyllum L. [3. (ingustifoliiis (Pers.). E. Louviers (Tetrel !). Me.ntiia sii,vr:sTKi5 L. — E. Veinon (Hosclicdé !). X M- liUUHA SiH. — S.-I. Sommery (Tliôriut !). PiNGUicuLA VULGARIS L. — E. marais Vernier (Lanceievée! in hb. St-Amand). P. LUSiTANiCA L. — O. Rémalard , Gandelain (Letacq !); M. Lithaire 1 — 188 — Samolus Valerandi L. — S.-I, Mesnil-sous Jumièges (Lancelevée ! /// lib. St-Amand). Gentunculus MiNiMus L. — O. Fonlenay-les- Louvets(l.etacq !) ; Céaucé (Chevalier!). Phimula officinalis Jacq. fi. imic-olor (Nolte)- — Fleufs plus petites que dans le type; corolle dépourvue à la gorge de taches orangées. — E. Lon- viers (Tetrel !); bois de St-Didier (Guttin !). X P- vahiabilis Goup. — S.-I. Elbeuf, Orival, St-Gyr-la-Cam pagne (St-Amand ! ). X !'• MEDIA Peterm. — S.-I. Orival (St-Amand !) ' E. bois du Bec-ïhomas (Guttin !). Globularia vulgaris DG. — e. Gailly!; Orge- ville près Pacy (Ghevalier !). Stattce Limonium L. oft're une forme à calice velu à peu pri-s ('(/alemeiit sur les ,y nervures : M. St- Germain-sur-Ay (Martin!). — Une autre forme du littoral de la Manche, que j'ai récoltée à St-Lô- d'Ourvillo, près Portbail, a le ca/ice glabre, sauf quelques poils tout à la base. En somme, la villosité du calice dans cette espèce est fort variable. Plantago arenaria Waldst. et Kit. — M. Gou- lainville (L. Fauvel !). Amauantus ketuoklexl's ]j. — C. C.KMi (Chevaliur'i ; 0. E'-oudu' (Chevalier). Kl'.\oi.ls i.EFi.Exrs llaf. — S.-l. Klhenf (Sl-Ain.iu.l !). Ghenopodium murale L. f. iMibcscons. — Tige et feuilles rougeâtres, à peu près comme dans C/f. ruhruiii L., espèce avec laquelle cette forme a été plusiruiir fois confond uo. M. Gà et là au \)ov^\ de la mer: (^)uinéville ! Fontenay-sur-Mer ! etc. AruiPLEX Hali.mls L. — S.-I. Ste-Adrcsse jncs le Havre (Lanre- levée! iu lit). St-Ainaiid). — 189 — Su.EDA FRUTiGOSA Forsk. — G. Gabourg (Lance- levée ! m hb. St-Amand). RuMEX MARiTiMUS L. — M. Cherbourg : bord du canal de retenue (Martin !) ; Quinéville ! R. AcETOSELLA L. p. uiiff iistit'oliiis Koch, Syn.. éd.'2, p. 710; Goss. et G. FI. cnv. Par., p. 463. -'- Feuilles étroites, linéaires ou linéaires-lancéolées, à oreillettes linéaires très étroites parfois réduites à une seule ou même nulles. — E. Rernières-sur- Seine (Toussaint !). - POLYGONUM DUMETORUM L. — M. Roulllon et Garolles : surtout dans le vallon du Grapeu ! P. NODOSUM p. iiicano-procumbens Desp. — E. Vernon : bords de la Seine (Tetrel ! 1876). P. MITE Schrk. — S.-I. Elbeuf : bords de la Seine (St-Amand !). P. MINUS Huds. — O. Gandelain (Reaudouin et Letacq !); M marais de Pontonson, et étang du Parc près la Haye-Pesnel (Tetrel ! 1854). Daphne Mezereum L. — E. bois de la Harengère (Guttin !). EuPHORBiA stricta L. — S.-I. env. d'EIbeuf (Gou- lon ! in hb. St-Amand). E. EsuLA L. — S.-I. Oissel (St-Amand!) ; E. Rros- ville (Guttin !). — Une variété robuste, à feuilles largement lancéolées ou oblongues obtuses, glauces- centes surtout en dessous, trouvée dans les carrières de Vernonnet près Vernon, par M. Hoschedé, me semble bien être l'E. mosana'LQ]. in l.or E. Gyparissias L. — Un échantillon olïrantdes brac- tées allongées, éti'oitement lancéolées ou linéaires, a été récolté à Elbeuf, en août 1866^ par M. Tetrel, qui — 190 — me l'a communiqué avec la note manuscrite sui- vante : (( Les ombelles peu régulières terminent des « rameaux qui, par leurs feuilles très étroites et très a nombreuses, ressemblent à des tiges stériles. Cette « forme n'est mentionnée que par Boreau (FI. cent. « éd. 3, p. 571), qui dit des bractées : rarement par « déformation linéaires-lancéolées . y> EuPHORBiA Gerardiana Jacq. — S.-I. Oissel, Orival, Grand-Couronne (St-Amand !). E. PORTLANDICA L. — M. CaroUes ! E. Peplis L. — M. dunes entre St-Pair et le pied des falaises de Carolles (R. de la Varde !). Salix triandra L. — S.-I. environs d'Elbeuf, où la plante mâle est CC. (St-Amand !); E. bords de l'Oison près Pasquier (Guttin !). X S. UNDULATA Ehrh. — S.-I. St-Aubin près Elbeuf (St-Amand!); bords de la Seine aux Four- neaux (Guttin !) ; E. bords du canal de Pont-de- l'Arche (Guttin!). X S. HiPPOPHAiFOLiA Thuill. — S.-I. Ics Four- neaux : bords de la Seine (Guttin !); St-Aubin près Elbeuf (St-Amand !). X S. AFFiNis GG. — E. St-Lubin-de-Louviers (Guttin!). X S. Grenieri Corb. — S.-I. Tancarville (Thé- riot !) ; E. Giverny (Hoschedé !). POTAMOGETON POLYGONIFOLIUS Pourr. — S-I. Beaubec-la-Rosière(Thériot!): nouveau pour la Seine- Inférieure. P. GRAMiNEUS L. — O. le Mage : étang des Per- sonnes (Letacq !). — 191 — P. OBTUsiFOLius M. et K. — O. étang d'Athis (Husnot!). RuppiaspiralisDumort.; Covh. N.FL de Nortn., p. 546. — M. mare de Tourlaville près Cherbourg ! Malaxis paludosa Sw. — O Gandelain : marais de Bahéru (Letacq !). Gephalanthera pallens Rich. — S.-I. Elbeuf (St-Amand !). Epipactis latifolia Ail. — M. le Vicel : parc de Pépinvast ! ; Servon : dans un bois (Tetrel ! 1854}. Spiranthes .estivalis Rich. — O. Gandelain (Letacq !). X Orchis hybrida Bœnngh.— S.-I. côte d'Orival (St-Amand !). 0. SiMiA Lam. — S.-I. St-Pierre-lès-Elbeuf (Cou- Ion I i?i hb. St-Amand), — Varie : 1° à casque blanc et à divisions du labelle d'un beau rose ; 2° à fleurs en- tièrement d'un blanc pur. J'ai reçu ces deux formes de M. l'abbé Guttin, en mai 1897 : E. St-Didier. X O. Weddeli K. Richt. PL eur. (1890); 0. Simio-purpurea Wedd. ; GG. FI. Fr. III, p. 291. — Hybride des 0. Sitnia et purpurea. Diffère de ce dernier, dont il a le port, bien qu'ordinairement moins robuste, par le casque relativement plus allongé et de couleur plus claire ; le labelle à peu près semblable à celui de 0. Si/nia, sauf que les deux lobules du lobe médian sont ord' 2 à 3 fois plus larges que les lobes latéraux, tous ces lobes d'un beau rose lilas. -- S.-ï. Oudalle (Thériot !); E. St- Didier (Guttin !) ; Ste-Geneviève (Hoschedé !). 0. iNCARNATA L. — S.-I. maris d'Heurteauville (Coulon ! iîi hb. St-Amand) ; Orival (Sl-Amand !) ; ■^rv r-v\cX7 — 102 — E. marais de Pasquier (Guttin !) ; St-Etienne-du- Vauvray ! Gymnadenia odoratissima Rich. — E. coteaux de Brosville (Guttin !). G. DENSiFLORA Dictr. ; Corb., Add. et rect.,p. 111. E — Brosville (Guttin!). G. ALBiDA Rich. — O. Gandelain (Letacq !). OpHRYS ARACHNiTES Murr. — G. monts d'Eraines près Falaise (P. Izoard !). 0. PsEUDOSPECULUM DG. — S.-I. Orival, Oissel (St-Amand !). 0. MusciFERA Huds. — S.-I. Elbeuf : vers le Buquet (Lancelevée! in hh St-Amand). Herminium Monorchis R. Br. — E. Acquigny : ruines de Gambremont! (H. Gadeau de Kerville !). Galanthus nivalis L. — E. Bosc-Roger (St- Amand !). X l*olygoiiatum intermediuin Bor., /'Y. Cent., éd. 3 (1857), p. 615; P. officinale X mtilti- florum Brûgg. Jahresb. Graub. , XXIII -XXIV (1880), p. 118; X P- mi.rtiini Richt., P/ant. En/\, p. 233. — Tiges non anr/îtleifses, robustes, dépas- sant souvent un mètre. Fleurs grandes de P. offi- cinale (longues de 2 cm. au moins) , mais à filets des étamines velus (beaucoup moins toutefois que dans V. iniiltifloruni). Pédoncules portant 3-6 (leurs (ord' 3), sauf dans le haut de la tige où ils sont seu- lement bitlores ou uniflores. Ci'ltr |il;iiilc, iiitiiiiiciliiiiif (Mille li-s |t.irfrits, au milieu 'oini.. vol. V, 1833, p. n-oi. (IV, Kl iiks-Desi.o.m.ciiami's, Œufs renfermés dans les ovaires de r.lni/uille i r;ir. l'iuiprrui'uu'K In : Thid., v(d. X, 1854-.')!^i. [i. mi h xviii. — 203 — tudes des mêmes poissons, une enquête consignée dans le tome X de ses Mémoires; M. A. de Caumont parlait de la Montée, ou frai d'Anguille, en 1858 (i) ; enfin, notre collègue, M. A, Fauvel, résumait, dans le Bulletin de l'année 1873, les récents travaux de deux savants ftaliens qui concluaient, à tort il est vrai, à l'hermaphrodisme de l'Anguille (2). Je reste donc dans la tradition en vous entretenant d'un sujet que des découvertes récentes viennent de rajeunir. L'histoire de la reproduction de l'Anguille peut se diviser en 3 périodes, dont la première s'étend depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1777, époque de la découverte des ovaires ; la seconde de 'J777àl873, année de la découverte des testicules, et la troisième de 1873 jusqu'à nos jours. Mais avant de commencer cet historique, il n'est peut-être pas inutile de donner une courte description de l'appa- reil reproducteur chez les poissons osseux en général et chez l'Anguille en particulier. Chez la plupart des poissons osseux, les sexes sont séparés ; les organes génitaux sont doubles et placés de chaque côté de la colonne vertébrale. Ils se présentent ordinairement sous la forme de sacs allongés, enveloppés par le péritoine, dont un repli les maintient suspendus au plafond de la cavité abdominale. L'extrémité postérieure de ces sacs se (1) A. DE C.VL.MO.NT, Com)nun!c((Uon fiUf les ))iœiirs des Poissons (Aiiguilla), in : Bull. Soc. Liiiii. de Nonii., vol. 111 (1857-38), p. l:i7-liS. ;2;i A. F.M vi:l, Communication relative à la reproduction de rAnr/uille, in : Bull, ibiil. 2" sér., vol. VII, lS72-7:^, p. 227-228. — 204 — prolonge en arrière sous la forme d'un canal court, Voviducte ou le canal di'férent, qui s'unit à celui du côté opposé pour constituer un conduit génital impair, s'ouvrant au-dehors sur une papille. C'est par l'intermédiaire de ces conduits que les œufs ou les spermatozoïdes, préalablement rassemblés dans la cavité centrale des glandes génitales, sont expulsés lorsqu'ils arrivent à maturité. Chez l'Anguille et chez quelques autres poissons, les ovaires et les testicules n'ont plus la forme de sacs ; ce sont des rubans, ayant d'ailleurs avec l'ab- domen et le péritoine les mêmes rapports que les organes génitaux des autres poissons. Les ovaires n'ont plus ni cavité centrale, ni oviductes ; les œufs mûrs tombent dans la cavité générale et, de là, passent au-dehors par l'intermédiaire de deux ori- fices, indépendants de l'appareil femelle, et situés au voisinage de l'anus , les pores péritonéaiix. Les organes génitaux mâles possèdent bien des canaux déférents, mais qui n'ont ni la forme ni la situation, ni les rapports de ceux des autres poissons osseux. Logés dans le repli péritonéal qui soutient et enve- loppe le ruban testiculaire, ils s'étendent, parallèle- ment à ce dernier, tout le long de sa base d'in- sertion et mesurent, par conséquent, à peu près la môme longueur. Les ovaires des poissons osseux, comme ceux des animaux ovipares qui pondent un grand nombre d'œufs à la fois, présentent un développement très inégal suivant l'époque à laquelle on les observe. Après la ponte, ils st)nt très réduits et souvent à peine visibles; mais quelque temps avant le dépôt — 205 — du frai, leur volume est si considérable qu'ils emplis- sent tout l'espace de la cavité abdominale laissé libre par les autres viscères. Ces particularités sont la conséquence du développement graduel et simul- tané de la presque totalité des œufs. Quand ceux-ci sont mûrs, ils ont un diamètre égal ou supérieur à 1 millimètre et sont alors parfaitement visibles à l'œil nu. Ghez l'Anguille pêchée dans nos rivières et dans la zone littorale, les ovaires ne sont jamais qu'im- parfaitement développés; c'est à la fm de l'automne, au mom.ent où l'Anguille se rend à la mer, qu'ils acquièrent leur volume maximum ; mais l'accrois- sement qu'ils ont subi depuis le printemps est, en somme, peu sensible, et rien, à la simple vue, ne permet de reconnaître en eux des organes de repro- duction. Bien plus, leur aspect blanc brillant, dû à la grande quantité de globules adipeux qu'ils ren- ferment, les fait facilement confondre avec des ban- delettes voisines, exclusivement graisseuses, qui longent l'estomac et l'intestin. Mais si on les soumet à l'examen microscopique, l'hésitation n'est plus permise, car, parmi les globules graisseux, on décou- vre un nombre immense de jeunes ovules dont les dimensions varient, suivant la saison, de 50 à 250 jji. Les plus gros peuvent donc, à la rigueur, être aperçAis à l'œil nu ; mais si l'on n'est pas prévenu et surtout si, à l'avance, on ne les a pas observés au microscope, il est à peu près impossible de les dis- tinguer des globules graisseux qui les environnent. Voilà pourquoi ou n'aurait jamais pu, sans le secours de cet instrument grossissant, ni voir les — 20() — ovules, ni, par suite, reconnaître les ovaires. On verra plus loin que la difliculLé était encore beaucoup plus grande en ce qui concerne les testicules. Il n'est donc pas étonnant que les anciens aient échoué dans leurs tentatives pour élucider la question. Le premier auteur qui ait traité de la reproduction de l'Anguille parait être Arislote. Il savait que cer- tains poissons de la même famille, le Congre et la Murène, ont des œufs; « leur portée {ovaire), dit-il, « n'est pas facile à voir à cause de leur graisse. La « portée est en longueur comme chez les Serpents, (( mais en mettant la bête sur le feu, on voit bien (( nettement les choses. La graisse se brûle et se « fond, tandis que les œufs sautent et font du bruit « en éclatant. Si de plus on les touche et si on les « écrase entre les doigts, la graisse est molle, tandis « que les œ^ufs sont durs » ( l). Il est certain qu'il a dû employer le même procédé d'examen pour l'Anguille; mais le ftiible diamètre des ovules et l'extrême minceur de leur membrane d'enveloppe s'opposaient à la constatation de ces faits. Aussi, convaincu de l'asexualité de ce poisson, affirme-t-il en différents endroits de son Histoire des Animaux , que l'Anguille n'est ni mâle ni femelle ; qu'elle ne produit ni n'engendre absolu- ment rien d'elle-même ; qu'elle n'a ni liqueur sémi- nale, ni œufs; qu'elle ne vient pas d'accouple- ment, etc. 11 la fait naître de la fange, par génération spon- (l) AiiisToTK, llisloiri' ih's Animdii.v. Trdducllnti de J. Ijaitlii' jemy-Saiiit-Hilaiii', t. Il, p. 336. — 207 — tanée. « Les Anguilles, dit-il, viennent de ce qu'on (( appelle les entrailles de la terre, qui se forment « spontanément dans la vase et dans la terre hu- « mide Ces prétendues entrailles de la terre se c( trouvent dans la mer et dans les eaux douces, aux (( lieux où se produisent de grandes pourritures. Ces « lieux sont, dans la mer, ceux où s'accumulent les « algues, et, dans les rivières et les étangs, le long « de leurs bords, car la chaleur, en y devenant « plus intense, développe la putréfaction » (1). Pline émet une tout autre opinion. « Les Anguilles (( se frottent contre les rochers, dit-il, les parcelles « qui se détachent prennent vie; il n'y a pas pour « elles d'autre procréation » (2). D'après Pvondelet, Athénée et Oppien de Cilicie, qui vivaient au 11^ siècle de notre ère, avaient vu des Anguilles nombreuses se réunir en boules, et ils s'imaginaient que la vase pressée par leurs corps enlacés s'animait et se transformait en jeunes Anguilles (3). Pendant le Moyen-Age, on a émis les hypothèses les plus invraisemblables et les plus merveilleuses. Il suffisait que des animaux, complètement différents, eussent entre eux quelques vagues traits de ressem- blance pour qu'aussitôt on les identifiât. Ainsi, Albert-le-Grand faisait naître l'Anguille d'un poisson, VEnchelyopus ou Zoarces viviparus, qui n'a d'autres caractères communs avec elle que d'habiter la vase (1) Aristote {loc. cil., t. Il, p. 326). (2) Pline, Histoire naturelle, traJ. Littré, liv. IX. — LXXIV. (31 Frids, Eksthom, Slndevali. and F. A. .Smitt, A Hislor;/ of Stiindinaoiait Fishe's, p. 1029, vol. 11. — 208 - et d'avoir le corps un peu allongé et gluant. Mais ce corps, d'ailleurs infiniment moins long que celui de l'Anguille, est conique d'avant en arrière au lieu d'être cylindrique, et ni la tête, ni les nageoires, ni la forme générale ne rappellent celles de cette der- nière espèce. Aussi n'est-ce pas la comparaison des adultes qui a pu faire commettre une pareilleerreur. Mais l'Enchelyopus est un des rares Téléostéens qui mettent au monde leurs petits vivants. Si l'on ouvre une femelle gravide, on trouve, émergeant de l'ovaire^ deux ou trois cents fils déliés et tortueux qui sagi- tent en tous sens, et qui ne sont autre chose que les queues des embryons. Si l'on dégage entièrement l'un de ceux-ci et qu'on le mette dans l'eau, il se meut et sautille comme une petite Anguille. Voilà très probablement l'origine d'une croyance qui s'est perpétuée pendant tout le Moyen-Age et que l'on retrouve encore de nos jours, dans certains pays, où les pêcheurs donnent à ce poisson le nom significatif de « Mère des Anguilles. » Une autre erreur, non moins grossière, et qui provient d'une apparente similitude de forme, a eu pour résultat de faire admettre, pendant de longues années, la vivi- parité de l'Anguille, et Linné, trompé par une com- munication de Fahlberg, à l'Académie suédoise des Sciences, en 1750, s'est fait involontairement le propa- gateur de ce mode de reproduction basé sur une observation erronée. En effet, Fahlberg et beaucoup d'autres avant et après lui avaient pris, pour des jeunes de l'Anguille , de tous petits vers ronds , fins comme un fil, qui vivent en pai'asites dans feslomac, l'intestin et la cavité générale de ce — 200 — poisson ; il est cependant bien facile de les distin- guer de l'Anguille, et Aristote ne s'y était pas trompé, car il met en garde les observateurs contre cette cause d'erreur qu'un peu d'attention suffirait à éviter. Gomme on trouve de ces petits vers dans la plupart des vertébrés, et en particulier dans les poissons, des auteurs ont attribué à l'Anguille un certain nombre de procréateurs, tels que la Brème bordelière, la Morue, l'Eperlan, le Goujon, etc. Ici nous touchons presque à l'invention ; cependant ces hypothèses sont encore basées sur des observations imparfaites ou mal interprétées ; mais il en est d'autres qui ne s'appuient sur rien et qui paraissent sortir toutes forgées du cerveau de leurs auteurs. C'est ainsi que les pêcheurs de Sardaigne font pro- venir l'Anguille dun Coléoptère aquatique , le Dytiscus Rœselii ; d'autres, il y a quelques siècles, affirmaient qu'il suffisait de jeter dans l'eau un crin de la queue d'un étalon pour en obtenir de nombreuses Anguilles. Mais le procédé le plus ingé- nieux, le plus extraordinaire, sorte de recette que tous les propriétaires d'étangs devraient connaître et employer, nous a été donné par van Helmont , fameux médecin qui vivait au commencement du XYIP- siècle : « Prenez, dit-il, deux mottes de gazon encore recouvertes de la rosée de mai ; placez- les l'une sur l'autre, gazon contre gazon. Après quel- ques heures d'exposition à la chaleur du soleil, il en sortira une quantité infinie d'Anguilles. » Voilà les absurdités dans lesquelles tombe l'ima- gination lorsqu'elle s'abandonne à sa fantaisie au lieu de s'appuyer sur des observations précises et 14 — 210 — répétées. Il est juste de dire qu'elles ne rencon- traient pas une créance unanime; des esprits judi- cieux se disaient que l'Anguille devait avoir des germes comme les autres poissons, bien qu'il leur fût impossible de les découvrir. De ce nombre était François Redi qui écrivait, dès le milieu du XVIP siècle: « Il y a d'autres poissons qui passent la plus grande partie de leur vie dans l'eau douce, mais se rendent à la mer dans le dessein de se débarrasser de leur semence. Ainsi je suis arrivé, grâce à de longues et nombreuses observations continues, à la conclusion que, chaque année, dès le commence- ment de la saison pluvieuse, c'est-à-dire au mois d'aoîit, particulièrement par les nuits sombres et couvertes, les Anguilles se rendent en grand nombre, des rivières et des lacs, à la mer où elles déposent leurs germes. Les petites Anguilles qui en naissent remontent les embouchures des rivières , plus tôt ou plus tard, selon que le temps est moins ou plus rigoureux, vers la fin de janvier ou tout à fait au commencement de février, de sorte que la migration est habituellement terminée à la fin d'avril » (l). Il est fort i)robable que ces observations ont été faites à maintes reprises, et que le mode de reproduction de l'Anguille était soupçonné depuis longtemps, car il existe à Commacchio, à l'embouchure du Pô , depuis le VI« siècle, un établissement de pèche con- sidérable, basé sur la connaissance des migrations (1) F. IlÉni, Opusculorumpurs lerlia, sive de anhnalculis vivifi qum in corporihus aniinrdium vivorum reperhintur ohservafioiies. — Ex Etrusci I-.iliitas IVcit Pclnis Co^tc Lu-d. Bjit.iv., 1720, p. 99. — 211 — de l'Anguille. Le vaste ensemble de lagunes, compris entre les principales branches du tleuve, a été divisé au moyen de barrages et de digues en larges enclos réunis par des canaux, sortes de plaines liquides où les Anguilles peuvent mener tout à leur aise leur existence habituelle en eaux douces. Chaque année, au commencement de février, toutes les écluses sont ouvertes et les jeunes alevins passent de l'Adria- tique dans le système de pêcheries en remontant un courant que les pluies d'hiver rendent parfois très violent. On ferme les écluses à la fin d'avril et on les ouvre de nouveau à la fin de septembre lorsque les chaleurs de l'été ont tellement abaissé le niveau de l'eau des lagunes, que les flots de l'Adriatique s'y déversent. C'est à ce moment que les Anguilles , poussées par l'instinct sexuel , quittent les eaux douces pour aller dans la mer y déposer leur frai; c'est aussi le moment que les pêcheurs choisissent pour en capturer de grandes quantités. Ainsi, dès le XVIP siècle, Rédi connaissait quel- ques particularités de la reproduction de l'Anguille ; PauUini (1) admettait, comme lui, que ce poisson doit avoir des spermatozoïdes et des œufs ; mais la découverte des ovaires ne date que de 1777. Cette anriée-là, Mundini lut, à Bologne, une description exacte de ces organes, accompagnée d'excellentes figures; son travail ne fut publié qu'en 1783 (2). (1) Paillini Clistii., Cœnarian llelena, seu Anr/uiUa (A. vul- garis). — Franco!', ot Li|)siai, 1G89. (2) Mundini Carol, De AnguUlae ovariis (mit 1 Taf.), in : Com- moiit. Acail. Ronon., t. VI, 1783, p. 40G-418. 212 Presque simultanément, le Danois O.-F. Millier (1) les découvrait également et le travail qu'il y con- sacra parut en 1780. Dans la 3^ édition de son Dic- tionnaire raisonné universel d'Histoire naturelle , paru en 1776, c'est-à-dire environ un an avant la lecture faite par Mundini à l'Académie de Cologne, Valmont de Bomare (2) dit à l'article Anguille, tome 1'=', page 212 : « Rien de plus varié qne les idées « que l'on a eues sur la génération des Anguilles. La « difficulté qu'il y avait à découvrir les parties de « la génération de ces animaux, qui sont enve- cc loppces de graisse, avait donné lieu à beaucoup « d'erreurs. » Serait-ce cet article qui aurait ins- piré les recherches des deux savants , italien et danois ? ou bien n'était-il que l'expression de l'opi- nion régnante à cette époque? C'est un point que je n'ai pu éciaircir. Depuis la découverte de Mundini et de O.-F. Millier, les ovaires de l'Anguille ont été étudiés par de nombreux naturalistes et en particulier par Rathke (3j, à qui l'on doit la découverte des pores péritonéaux chez la femelle, par Hohnbaum-Horn- (1) MuLLEu O.-F., Vmlerbrochne Bemiihunf/en bei den Inles- tinalwûrmen. — Selir. Birl. Ges. Naturf. Freunde, V. I, 1780, p. 204. (2) Valmo.nt pe Bomahe, Dictionnaire raisonné universel d'Ilis- loire naturelle, 3* ùdit., t. I, p. 212, J.-M. Bruyscl, 1776. (3) R.vTiiKE Hciiir, Ueher die ireiblic/ien Gesciilechts Werk- zeur/e des Aales (Ani:- tliiv.,, in : Wicgmaun's Arcli. f. Natiiis-. J.iliig., 4, 1838, h' 1, p. 299-301. — Beilr. Gesch. Thierw., 2" Abtli (Schr. Natuif Ges. Danzis, Heft .HT), p. 121-101-175. — Bemerk liochtr. Aul., Arcli, Aiiat. Pliys., 18o0, p. 203. — 213 — schuch (1) qui décrivit avec beaucoup d'exactitude l'anatomie des lamelles ovariennes, et Schlûsser (2) qui en lit une excellente étude histologique. En 1854 , Eudes-Deslongchamps examina les lamelles ovariennes de quelques grosses Anguilles; il observa et décrivit les ovules et les globules graisseux qui les entourent. Il considérait les ovules ou « granu- lations oviformes » comme de véritables œufs non mûrs dont les dimensions variaient, selon lui, entre 1/4 et 1/2 millimètre; son étude très courte n'apporte aucun fait nouveau et je ne la cite que pour mémoire. Ovaires. — Grâce aux recherches approfondies dont les ovaires ont été l'objet depuis Mundini, leur structure est aujourd'hui bien connue. Ils consistent en deux rubans, ou bandelettes, suspendus de chaque côté de la colonne vertébrale , au plafond de la cavité abdominale. Le droit s'étend en avant un peu plus loin que le gauche ; en arrière ils se prolongent tous deux , au-delà de l'anus, dans deux cavités caudo-abdominales secondaires, situées au-dessous de la partie caudale des reins. Cette particularité n'est pas la seule que présentent les ovaires de l'Anguille. L'une d'elles, qui lui est commune avec les autres Murénoïdes , les Salmonidés et quelques autres poissons, consiste dans l'absence d'oviductes. Les œufs mûrs qui se détachent des (1) HoHNBALM-HoRNSCHUCH . DeAnguillav sexu ac rjenerat , Gripliiac, 1842, 4 c, tab. acii. (2) SciiLussEiA Giiil., De l'elroini/zontum et Aiu/iiillarum seju. Diss. il)auJ,^, 1848, in-S", 42 p. — 214 — ovaires ne sont donc pas conduits au-dehors comme chez la plupart des Téléostéens, par l'intermédiaire d'un canal spécial formant une dépendance de ces organes ; ils tombent dans la cavité générale et sortent par un douille orilice découvert par Rathke, le pore péritonéal, situé entre le rectum et la vessie urinaire. Une autre particularité, la plus caractéris- tique de toutes, puisqu'elle appartient en propre à l'Anguille, est la suivante. Les prolongements des ovaires dans les cavités caudo-abdominales présen- tent une espèce de duplicature, de sorte qu'au lieu d'une seule bandelette dans chaque cavité secon- daire, on en a deux, situées parallèlement l'une à l'autre et connues sous les noms àe partie caudale et de partie accessoire. Si l'on examine attentivement chaque bandelette ovarienne, on constate qu'elle est suspendue par un repli du péritoine à la vessie nata- toire; sa face interne ou péritonéale est lisse; sa face externe ou germinale présente dans toute son étendue des replis transverses en forme de feuillets, simples ou doubles, disposés perpendiculairement au plan de la bandelette. Ce sont les lamelles ovariennes, dont l'ensemble donne à l'ovaire l'apparence d'une membrane tuyautée ou d'une fraise suivant la remarque de Rathke. Chez l'Anguille, ces lamelles ovariennes se distingueni par une grande régularité de forme et de direction ; elles traversent très régu- lièrement l'ovaire dans toute sa largeur qui égale à peu près 1 centimètre dans les ovaires les plus avancés ; les lamelles ovariennes mesurent de 2 à 3 millimètres de hauteur. Dans les cavités caudo- abdominales, la disposition des lamelles ovariennes — 215 — de la partie caudale et de la partie accessoire de l'ovaire est à remarquer ; celles de la partie caudale sont dirigées en dehors ; celles de la partie acces- soire, en dedans, du côté du plan sagittal, de sorte que les laces unies de ces deux bandelettes se regar- dent. Certains auteurs ont cru voir dans cette dispo- sition le résultat d'un repli de dehors en dedans, de l'extrémité postérieure de la bandelette, et l'on avait donné à la partie que l'on supposait repliée le nom {\& partie récurrente ; mais il n'en est pas ainsi, et les deux parties, caudale et accessoire, quoique très voisines à leur extrémité postérieure, sont indépen- dantes l'une de l'autre. Il est rare que les parties accessoires soient également bien développées des deux côtés; en général la droite est courte et irré- gulière. Le bord libre de l'ovaire^ celui qui pend librement dans la cavité abdominale, est plus long que le bord fixe ; aussi l'ovaire est-il frangé, et cet aspect est indépendant de la présence ou de l'absence des lamelles ovariennes. Celles-ci, en effet, n'existent pas toujours; on n'en trouve pas chez les tout jeunes ovaires et elles ne se développent que progressive- ment en même temps que les ovaires eux-mêmes. Ovules. — Les ovules sont disposés sur deux rangs dans chaque lamelle ovarienne. Ils occupent, de concert avec des globules graisseux, les mailles d'un réticulum formé par des fibres de tissu con- jonctif. Les globules graisseux, très réfringents, sont en nombre si considérable qu'ils communiquent à l'ovaire entier , leur aspect caractéristique. Aussi doit-on se garder de les confondre avec d'autres bandelettes exclusivement graisseuses , qui sont — 210 — accolées sur le côté droit et sur le côté gauche de l'intestin et du rectum , ainsi que sur l'estomac. Cependant la coloration des bandelettes ovariennes est plus rosée que celle des replis graisseux ; elles flottent librement dans la cavité abdominale et sont situées en dehors de ces derniers. Les Anguilles de nos rivières ou de la zone mari- time littorale ont toujours leurs ovaires immatures, et, quelles que soient leur provenance, leurs dimen- sions et l'époque de l'année où on les pêche, leurs ovules ne mesurent jamais qu'une fraction de milli- mètre. Sur une Anguille prise le 1^'" avril 1897, à l'embouchure de l'Orne, j'ai relevé les dimensions suivantes. Longueur du corps, 39 centimètres; ovules variant de 40 à 80 jx. Sur un œuf de 63 a, la vésicule germinative mesure 35 ijl. Sur une autre Anguille de 42 centimètres, ayant la même provenance, certains ovules ont jusqu'à 130 [jl, leur vésicule germinative 50 et la grosse tache germinative 27. Ces ovules ne renferment qu'un petit nombre de globules vitellins mesurant de 5 à 10 jj.. Au moment de la migration, les ovaires sont plus volumineux , conséquence logique de l'accroissement en diamètre des globules graisseux et desovules, et non de leur mulliplicalion. Le 25 novembre 1897, une Anguille pimperneau, longue de 55 centimètres, possède des ovules de 243 iJ. de diamètre ; leur vésicule germinative est difficile à découvrir en raison du nombre de globules vitellins qui se sont déposés dans le protoplasme de l'ovule ; mais sur une coupe, on la voit d'autant plus facilement que les globules vitellins ont disparu par l'action des réactifs. Sur un ovule de 190 ]x, la vési- — 217 — cule germinative mesure 6O1/.; son protoplasme est très finement granuleux, et les taches germinatives, nombreuses, sont disposées en couronne à la péri- phérie. Le réticulum protoplasmique de l'ovule qui entoure les globules vitellins, forme des mailles de 8à25[Ji; il est fortement granuleux. La membrane vitelline n'est pas toujours bien nette, sa limite in- terne étant parfois peu accusée; j'en ai mesuré une qui avait 5 [x d'épaisseur. Chez les ovules du prin- temps, la membrane vitelline ne s'aperçoit pas; les taches germinatives sont également placées à la périphérie de la vésicule germinative, sauf une qui en occupe le centre et qui se distingue de toutes les autres par son volume considérable; a'.nsi, dans une vésicule de 145 \j. de diamètre, la grosse tache cen- trale mesurait 17 ix, tandis que les autres ne dépassent pas 10 ;x. En général, toutes les taches germinatives, quel que soit l'âge de l'ovule, sont environnées d'une auréole claire. Une particularité que j'ai observée dans les ovules jeunes, mais que je n'ai ni suffisamment étudiée, ni recherchée dans les auteurs qui se sont occupés des œufs, consiste dans la présence d'une ou de plusieurs taches disséminées dans le protoplasme de l'ovule, elles contiennent toutes une ou plusieurs vésicules claires. Elles varient entre 8 et 40 ja, du moins dans les ovules que j'ai étudiés, et certaines vésicules claires me- surent 14 [].. Le lichtgriin colore la vésicule germi- native en vert clair, alors qu'il colore en vert foncé les taches dont il est question ainsi que les taches germinatives. Le carmin aluné colore for- tement les deux espèces de taches , tandis qu'il — 218 — teinte faiblement la vésicule germinative. Je me propose de revenir ultérieurement sur ces taches s'il y a lieu. La découverte de Mundini et de O.-I'. Millier ne résolut qu'un point de la question ; il restait à découvrir les organes mâles des Anguilles, et ce ne tut qu'environ un siècle plus tard, en 1873. que cette découverte se fit ; jusque-là, et même depuis, deux courants se produisirent dans la science, les uns prétendant que l'Anguille a les sexes séparés, les autres, qu'elle est hermaphrodite. Avant d'aborder cette question, il est peut-être bon d'examiner un autre point intéressant; l'Anguille est-elle ovipare ou bien vivipare ? Sur la foi de Linné, tous les savants admettaient la viviparité de l'Anguille, et cette opinion se trouve exprimée d'une manière très catégorique dans le 2"" vol. de V Histoire naturelle des Poissons, de Lacépède, publiée en l'an VIII de la République (1799-1800). « L'œuf de l'Anguille, écrit-il, éclof le plus souvent « dans le ventre de la mère, comme celui des raies « (ce qui est faux) des .squales, de plusieurs blen- « nies, de plusieurs silures Ces faits bien vus. « bien constatés par les naturalistes récents, sont « simples et conformes aux vérités physiologiques « les mieux prouvées, aux résultats les plus sûrs des « recherches anatomiques sur les Poissons et [larti- « culièrement sur l'Anguille » N'ayant pas con- trôlé i)ar lui-même l'exactitude des faits avancés par ces naturalistes, il les tient pour vrais, et en tire toutes les conséquences qui lui paraissent en découler. « Les œufs de l'Anguille, éclosant presque — 219 — « toujours dans le ventre de la mère, y doivent « être fécondés ; il est donc nécessaire qu'il y ait « dans cette espèce un véritable accouplement « du mâle avec la femelle Cet accouplement « doit avoir lieu à ,peu près de la même manière « que l'accouplement des serpents, dont la con- « formation est semblable, en beaucoup de points, (( avec celle de rAnguille. » Cette comparaison tire probablement son origine, non de la conformation semblable, en beaucoup de points, des serpents et de l'Anguille, mais d'une observation qui a été faite depuis longtemps et qui a été plusieurs fois renouvelée de nos jours, à savoir que les Anguilles s'entrelacent en formant des grappes arrondies, à la manière des serpents que l'amour réunit ; mais le mobile qui rapproche ainsi les Anguilles doit être tout différent, car les éléments sexuels de celles qui habitent nos rivières ou le littoral n'ont jamais été trouvées à l'état de maturité, condition nécessaire pour que la fécondation ait lieu. Une autre conséquence qui découle logiquement de la viviparité, c'est que les œufs doivent être beaucoup moins nombreux que ceux des poissons ovipares. Lacépède ajoute qu'ils doivent être éga- lement plus volumineux, ce qui n'est pas nécessai- rement vrai ; le contraire serait plus exact, car un œuf qui, seul, doit subvenir à l'alimentation de l'em- bryon doit avoir, toutes choses égales d'ailleurs, une plus grande quantité de substances de réserve que celui qui peut être aidé dans son rôle par des or- ganes nourriciers. Le petit nombre d'œufs ou de — 220 - petits que l'Anguille posséderait, d'après lui, s'ac- corde mal avec la quantité prodigieuse de jeunes qui remontent au printemps tous les cours d'eau. Aussi, pour expliquer cette anomalie se livre-t-il à un petit calcul basé sur la lenteur de la croissance et sur la longévité de l'Anguille. D'après les renseignements que lui a donnés le citoyen Septfontaines, les An guilles grandissent très lentement ; un certain nombre, longues de 19 centimètres environ lors- quelles furent mises dans un réservoir, n'avaient au bout de 9 ans que 55 centimètres , l'allongement était de 26 centimètres seulement. En se basant sur ces données, il suppose que l'Anguille s'accroît jusqu'à l'âge de 94 ans ; elle est féconde au moins dès sa douzième année et peut produire pendant plus de cent ans. Tout cela n'a rien de rigoureuse- ment scientifique ; mais l'hypothèse permettait à Lacépède d'expliquer comment l'Anguille, malgré les causes nombreuses de destruction qui la menacent, parvenait à se maintenir en tant qu'espèce et à se multiplier en aussi grand nombre. Nous verrons un peu plus loin que les idées des naturalistes actuels, sur la reproduction de l'Anguille, sont toutes ditîé- rentes de celles des savants du commencement du siècle. Cependant il existe peut-être encore aujour- d'hui des partisans delà viviparité. Je lis, en elïet, dans le second volume du Traite de zoologie médi- cale de M. R. Blanchard, portant la date de 1800 : « Les femelles (de l'Anguille) sont peut-être vivi- pares. » La maturation de lœuf de ce poisson ot sa fécondation se faisant dans les grandes profondeurs de la mer, il est difficile de vérifier par l'expérience — 221 — ou par l'effet d'un heureux hasard, le mode réel de reproduction. Mais les présomptions sont en faveur de l'oviparité. On connaît un petit nombre de Téléostéens vivipares et en particulier VEiichelyo- piis vivipants , dont il a été parlé ci-dessus; la femelle ne porte que 200 ou 250 jeunes ; bien que je n'aie trouvé aucun renseignement sur le nombre d'embryons produits par les autres espèces vivi- pares, il est vraisemblable que ce nombre est peu considérable. Au contraire, les ovules contenus dans les ovaires de l'Anguille de nos rivières se comp- tent par millions et comme leur développement se fait pour tous d'une manière à peu près uniforme, il est à présumer que la presque totalité arrive à maturité en même temps. La cavité abdomi- nale de l'Anguille devrait donc contenir à un moment donné, un nombre immense d'embryons., ce qui paraît impossible et en tout cas contraire à tous les faits de viviparité connus. On peut ad- mettre, il est vrai, qu'à partir du moment où l'An- guille ce rend h la mer pour frayer, le développe- ment des ovules se fait inégalement, et pour ainsi dire, par petits paquets. Dans cette hypothèse , l'Anguille devrait mettre un temps énorme pour se débarrasser complètement de ses germes, et la montée des jeunes alevins, au lieu de durer seule- ment 3 mois environ pour un lieu donné, devrait se continuer pendant la plus grande partie de l'année. Enfin, la disp osition des orifices génitaux rend la copulation impossible; en effet, nous savons que les ovaires de l'Anguille sont dépourvus d'oviducte, et, j'ajouterai, de cavités incubatrices spéciales; les 999 produits génitaux ne peuvent être expulsés que par les deux canaux péritonéaux débouchant chacun au-dehors par un orifice excessivement petit, situé au calé et tin peu en avant de l'orifice urinaire ; au contraire , nous verrons que chez ie niàle il n'existe pour les deux testicules qu'un seul canal spermatique, qui va s'ouvrir dans le plan niédian, sur la papille génito-urinaire; il n'y a donc ni con- cordance dans le nombre, ni symétrie dans la disposition des organes génitaux externes du mâle et de la femelle. On doit en conclure que la copulation et la fécondation interne sont ren- dues impossibles. D'ailleurs, le D'' Raffaele a trouvé, il y a quelques années, tlottant dans la mer, des œufs que Grassi a attribués, d'abord avec doute, puis plus tard avec certitude, à l'Anguille : celle-ci est donc ovipare. La question de l'hermaphrodisme ou de la sépa- ration des sexes, chez l'Anguille, a fait l'objet de nombreuses recherches depuis le commencement du siècle. Rathke, dans les travaux qu'il a consacrés en tout ou en partie à ce poisson, parle à plusieurs reprises des organes mâles de l'Anguille, mais on ne sait s'il les a réellement connus, car il assure, con- trairement à la vérité, qu'ils sont dépoui-vus de canaux déférents. De son côté Hohnbaum-llorn- schuch a cru trouver et a même figuré dans sa thèse inaugurale, de petits globules remplis de substance granuleuse (m'il supposait appartenir aux organes génitaux mâles. Mais il manquait à ces assertions ce quelque chose qui entraîne la conviction, et après comme avant, le doute subsista sur la solution du — 223 — mystère. Aussi, la Société des Sciences de Lille mit- elle au concours, pour 1809, la question de la repro- duction et de la viviparité de l'Anguille. Les mal- heureux événements de 1870 empêchèrent deux savants italiens, les' professeurs Grivelli et Maggi , d'envoyer le Mémoire qu'ils avaient préparé sur la question ; mais ils en communiquèrent les résultats à l'Institut lombard (l). D'après eux, chaque individu possède à la fois les organes mâles et les organes femelles; les Anguilles sont donc hermaphrodites; ils concluaient également à l'oviparité. Dans le même temps, un autre savant italien, Ercolani (2), entreprenait de son côté, sur le même sujet, des recherches qui aboutirent au même résultat, Iher- maphrodisme; les uns et les autres considéraient les bandelettes graisseuses qui s'étendent à droite et à gauche de l'intestin depuis la courbe pylorique jusqu'au voisinage de l'anus, comme étant les testi- cules. Le professeur Tigri, de Sienne, contesta les résultats annoncés, mais d'autres anatomistes réfu- tèrent ses objections , et pendant quelque temps l'hermaphrodisme des Anguilles eut d'assez nom- breux partisans. Cette prétendue découverte eut son écho jusque dans notre Société où M. A. Fauvel lut à la séantîe du 7 juillet 1873, une Note dont il avait emprunté, au moins en partie, les éléments au (1) Balsamo-Ciuvelli ''t L. Maligi, liitonio ayli oruaiii cssciizial^ délia riproduzione délie anguille, etc., cou 1 tav., in : Meut. ht. Lomb. Se, Lel/.. Mllano, XII, 1872, p. 229-240. (2) EiiCuLANi G.-B., Del perfetto ermafroditismo délie aniruille, con 1 tav., in ; Mem. Accad. Se. Bolof/na,. 3" sér., t. 1, 1871, p. 529-3.'52. — 224 — tome IX (1) des Mémoires de la Société des Sciences de Lille et qui se terminait par cet extrait : « ... Dans « l'état actuel de la science, on peut dire que la « question a fait un grand pas. L'hermaphroditisme « déjà indiqué sans preuves, admis sans conteste « chez le Serran, est devenu une probabilité très « forte qui va être l'objet d'investigations de plus en « plus attentives, d'où sortira sans doute la solution « du problème. » Cette solution ne devait pas se faire attendre. L'année même où fut présentée cette Note, le D"" Au- trichien Syrski se livrait à des recherches qui devaient aboutir cette fois à la découverte des mâles de l'Anguille. On s'était adressé jusque-là aux plus gros spécimens, les croyant à tort plus près de la maturité sexuelle que les individus de moindre taille et, l'on ne paraît pas s'être douté que les mâles de l'Anguille pouvaient être plus petits que les femelles, comme cela se voit d'ailleurs chez un certain nombre d'espèces animales et particulière- ment, d'après Darwin et Gùnther, chez la plupart des poissons. Syrski ne commit pas le même oubli que ses devanciers ; laissant volontairement de côté les gros sujets qui jusque-là n'avaient donné que des résultats négatifs, du moins quant au sexe mâle des Anguilles, il examina presque uniquement des indi- vidus de taille moyenne. Il tut assez heureux pour découvrir, dès le second exemplaire, un organe par- ticulier, lobé, occupant, dans la cavité abdominale, exactement la même position que la bandelette ova- (1) A. Falvel (Ioc. cit.). — 225 — rienne qui faisait ici complètement défaut. Sur les 176 Anguilles qu'il étudia , 86 portaient le même organe lobé, seul, à l'exclusion de l'ovaire ; les 90 autres ne présentaient que la glande femelle, sans aucune trace de l'organe lobé. Ces deux organes s'excluant réciproquement et l'un étant, sans con- teste, reconnu comme l'ovaire, il était présumable que l'autre devait être le testicule. L'étude appro- fondie à laquelle Syrski soumit ce nouvel organe (1) confirma ses prévisions. De même que l'ovaire, l'or- gane lobé ou l'organe de Syrski, comme on l'appelle encore, pend au plafond de la cavité abdominale, de chaque côté de l'intestin, le droit commençant plus en avant que le gauche, mais s'étendant moins loin en arrière ; là, les deux pénètrent dans les prolon- gements de la cavité abdominale et présentent la curieuse particularité de la dupiicature qui a été signalée plus haut à propos de l'ovaire, De plus, à la base des lobes court, tout le long de l'organe, un canal longitudinal qui va s'ouvrir à l'extrémité de la papille urinaire après s'être uni à son symétrique et qui semble ne pouvoir être que le canal déférent. 11 existe en outre une relation manifeste entre le déve- loppement des lobes et celui de la lumière du canal, et la plus grande similitude règne entre la structure interne de l'organe de Syrski et celle des testicules immatui'es des poissons les plus voisins de l'An- guille. Si l'on ajoute à cela que chez les individus qui ^1) D' Syhski, Ubcr (lie Rciiroductions-Urgaiif ilci' Aalc, mit 2 Taf. in : Sitzvnf/s/). A/.dcl. Winfieiiscfi., Wieii, I.XIX, P." IV, [lit.. ].. .31îi-326 15 — 226 — possèdent l'organe lobé on ne trouve aucun autre organe ayant môme simplement le faciès d'une glande de reproduction, on aura les principaux faits sur lesquels s'appuya Syrski pour conclure que l'organe lobé était bien un testicule. Mais il ne put découvrir la preuve capitale : la présence de •sperma- tozoïdes. La démonstration était incomplète, elle provoqua de nouvelles recherches. Dareste (l) reconnut sur de.s Anguilles conservées dans l'alcool l'exactitude de l;i plupart des faits avancés par Syrski. 11 remarqua, comme ce dernier, que les individus qui portent les organes lobés se distinguaient des femelles par une taille moindre et par des yeux plus grands. Freud (2) publia peu de temps après une boime étude histologique de l'or- gane lobé ; mais tout en rendant hommage au con- sciencieux travail de Syrski, il ne crut pas que le faisceau des résultats obtenus était suflisant pour établir d'une manière irréfutable l'identité entre l'organe lobé et un testicule , et il l'éserva son opinion. Après lui Cattie (3), Ilobin (4) et quelques autres ,1; Dahestk C, Sur l.i ri'|ini(lii(tiiiii ilis Aiiiriiillfs, in : ('. H. Ac. Se. de Paris, t. !.X\\I. 1873, p. l.iO-lGl. ri) Fmx'ii Siiriu., lîeoltai-lit. ii. Gostalt. u. f'i'iii. Ii;iu thials Hoili'ii hi'sclirioh. L'i|i|ii'iii)i'i.''aiic di'S Ails, mit 1 Taf. in : SUzunr/sb. d. Al.iKl.Wissensch., Wien. LX.W IV'. IV, iltt. IS77, j). 41i)-S.31. (;-]) C.vriii; S.-Tli.. V\uv dii- ("icnitalirn d. inaiinlicli. .Aaic u. ilirc .«.■xnaliiiitrrscliii'iio M. I|..i/,si-liii , ii> : Zool. .\>iz.. :î .iliir., ISKO p. 27:;-27!). il RoiiiN (jli.. 1,1's AniMiiJles inàlos compari'-i'ï! aux femelles, 1 pi., in : Jiiiini. de iWinil. l'I de lu l'In/sia/., 17* année, ISSI, n" fi p. 437-W4. — 227 — s'occupèrent encore de la question. Le premier re- produisit un extrait d'un ouvrage considérable de Jacoby (1) dans lequel celui-ci établissait, comme l'avait aussi fait Freud, que le caractère des yeux invoqué par Syrski pour différencier les Anguilles mâles des femelles n'était pas constant, et que même beaucoup de femelles avaient les yeux plus grands que les mâles de même taille. Telle n'était pas l'opinion de Ilobin, qui prêtait à Syrski l'appui de son autorité sur ce point secon- daire, mais qui, dans le long travail qu'il a consacré aux organes génitaux de l'Anguille, n'a rien apporté de bien personnel pour l'élucidation du point prin- cipal qui nous occupe. A la même é[)oque parurent les recherches de Brock(2) sur les organes génitaux des Murénoïdes et ce sont elles qui ont, avec celles de Ryder (3), publiées quelques années plus tard, définitivement tranché la question dans le sens qu'avait indiqué Syrski, et complété en même temps nos connais- sances sur la structure du testicule de TAnguille. Description de Vorgane lobé ou testicule. — On peut le décrire ainsi : L'organe lobé se montre chez les Anguilles longues de 35 à 40 centimètres sous l'apparence d'un ruban mince, étroit, à demi (1) Jacoby L., Dcr FiscliCjni!^- iii dor Ljiijuiic von Cnmacrhio iiolist uiiier Darslclluiifi- der A;illVaj;o. M. 2(1 litli. ii. 1 Hnlzsfli) Taf. Ber- lin. Hirsoliwald. 1880, irr. 8 (VI, 93, S). (2) liiuir.K .1.. Uiittis iili d. r.csclilechtsorgane ciiiig. Muracnoïd., 3 Taf., in : Millh. Zool. Slat. Neapel, P.' 2, IV, Ilf , 1881, \). 410-404. (3) Rydfjî, in : l!ull. l'iniled St. Fisli. Comniissioii, 188.'), ji. 1. — 228 — transparent , d'un gris rosé , suspendu par un repli du péritoine au plafond de la cavité ab- dominale , presque dans l'angle formé par les parois du corps et la vessie natatoire ; son bord libre, flottant^ présente une série de lobes aplatis , arrondis en quart de cercle, et séparés les uns des autres par de légers intervalles en forme d'entailles ou d'incisures. Le droit, qui s'étend plus en avant que le gauche, commence à peu près au niveau de l'extrémité libre de la nageoire pectorale et se ter- mine au-delà de l'anus, un peu moins loin que le gauche. Suivant leur plus ou moins grand degré de développement, ils pénètrent l'un et l'autre, à une distance variable de l'anus, dans les cavités caudo- abdominales qui prolongent la cavité abdominale proprement dite. Là, chacun d'eux est accompagné d'une partie accessoire qui ne consiste pas, comme le croyait Syrski, en un simple repli de dehors en dedans et d'arrière en avant de l'extrémité posté- rieure de l'organe, mais en une bandelette véritable- ment indépendante delà bandelette principale, bien qu'elle en soit très rapprochée, surtout à l'extrémité postérieure. Celle de droite paraît quelquefois man- quer; cela tient à l'irrégularité ou au peu de déve- loppement des lobes. Ceux-ci sont au nombre de 50 environ psir testicule et leurs dimensions diminuent graduellement d'avant en arrière ; les plus déve- loppés mesurent de A à T""" de longueur sur 2 à 3""" de largeur ou de hauteur, et sur 3/4 de mm. à 1""" d'épaisseur. Ils ne sont pas isolés les uns des autres, comme le supposait Syrski, mais, en général, ils sont réunis à leur base par de légers ponts de substance — 229 — glandulaire, minces et étroits, qui font du testicule un véritable organe lobé, et non une série de lobes, à incisures parfois très profondes, mais ne divisant jamais complètement l'organe dans sa hauteur. Nous savons que les deux parois longitudinales de l'ovaire ont des caractères différents ; l'une, l'externe, porte des replis nombreux qui lui donnent l'apparence de l'objet de toilette appelé collerette on fraise: c'est dans ces replis que se développent principalement les ovules; aussi a-t-on donné à la face qui les porte le nom de face germinale; l'autre, l'interne, est lisse et dépourvue de replis; mais elle porte les vaisseaux qui sont chargés de nourrir l'ovaire et cette particularité lui a valu le nom de face vascu- laire. Bien que les deux parois longitudinales de l'or- gane lobé soient lisses, on peut néanmoins y recon- naître une face germinale ou externe et une face vasculaire ou interne; car celle-ci porte également les vaisseaux nourriciers qui se résolvent en une sorte de couronne de capillaires le long du bord libre, et l'autre montre dans son voisinage beaucoup plus de cellules spermatiques que la face opposée. Tout le long de Finsertion de l'organe lobé court un canal, le Vas defereiis, qui commence en avant par un cul-de-sac et se termine en arrière, entre le rec- tum et la vessie urinaire, par une partie libre et élargie qui s'unit à celle du côté opposé pour consti- tuer un canal unique, dont l'orifice se voit sur la papille génito-urinaire. Chez les Anguilles de 200'""' et au-dessous, l'or- gane lobé présente des caractères tlifïërents. Il a tout à fait l'apparence d'un ruban et ne se distingue — 230 — presque en rien d'un ovaire ; son bord libre est droit ou à peine ondulé ; les lobes et les incisures sont indistincts; le canal déférent n'existe pas encore. Les replis tuyautés qui couvrent la face externe de l'ovaire manquent, il est vrai, dans l'organe lobé; mais ils manquent également dans les jeunes ovaires. La seule caractéristique qu'on puisse invo- quer, en dehors de celle que fournit la structure intime, pour distinguer l'ovaire du testicule chez des Anguilles de petite taille et de dimensions égales, réside dans la différence de largeur de la bande- lette génitale, qui est toujours 2 ou 3 fois i)lus large chez les femelles que chez les mâles. La structure intime elle-même ne donne pas toujours une solu- tion satisfaisante, car les tout jeunes oi'ganes lobés ont une organisation à peu près identique à celle des jeunes ovaires. Ce n'est donc que dans les An- guilles d'une taille supérieure à 200'"'" qu'il estaisé d'établir le sexe. Les deux parois de l'organe lobé sont taiùssées par un épithelium pavimenteux , mais ditïërent pour chacune d'elles. Celui de la face vasculaire ressemble à l'épithélium péritonéal ordinaire ; il se compose de cellules polygonales assez régulières, présentant un petit noyau allongé ; celui de la face germinale est au contraire formé de cel- lules irrégulières, à noyau cubique ; elles passent insensiblement à la forme de cellules on hiseau et se réunissent en groupes qui prennent une ligure étoilée caractéristique. L'épithélium se ti'ouve inter- rompu de place on place, par des cellules sexuelles, qui viennent aflleurer au niveau de la paroi de l'oi-- - 231 — gane lobé sans jamais faire saillie à sa surface. Mais le plus grand nombre de ces cellules est logé dans les mailles d'un réseau formé de faisceaux de fibres conjonctives, entremêlées de cellules fusiformes et étoilées. Les cellules sexuelles, nombreuses, isolées d'abord les unes des autres, diminuant graduelle- ment de nombre de la face externe vers la face interne de l'organe lobé, sont tout à fait trans- parentes au début et ressemblent alors complète' ment aux jeunes ovules, mais elles sont plus petites; leur noyau volumineux possède un gros nucléole, qui est quelquefois remplacé par une couronne de petitec sphérules semblaljle à celle du noyau des ovules; puis elles se modifient en vieillissant. L'or- gane lobé perd sa transparence et sa couleur rosée ; il s'épaissit et devient blanchâtre. Dans les organes qui présentent cet aspect, le stroma est encore plus toullu ; les cellules sexuelles, beaucoup plus nom- breuses et plus petites, ne sont plus isolées; mais elles se sont réunies en cordons pleins, ramifiés et souvent anastomosés avec leurs voisins. Robin (1), qui les suppose entourés d'une membrane propre, contrairement à l'opinion généralement admise, les nomme l.uhcs spermaliquea ou lubes sémhiifères. « Ils sont épais, dit-il, de U""",08 à 0""",09, cylin- « driques, contournés en sens divers, ramifiés une (( ou deux fois. Quelques-uns sont anastomosés avec « leurs voisins Leurs extrémités sont closes, arron- « dies, avec ou sans léger renflement. Pour la plu- « part, l'une des extrémités est située près de la (1) cil. lïiiiiiN (loc. cit.). — 232 — « « surface de l'organe, qu'une mince tunique périto- « néale recouvre. Nul ne se dirige particulièrement « vers le canal déférent, aucun ne se jette dans ce « dernier. Ces tubes sont composés d'une mince « paroi propre (0""",001) hyaline, homogène, se plis- ce sant aisément, très adhérente à la trame exté- « rie ure. Leur face interne est uniformément tapissée « d'une seule rangée de cellules épithéliales pris- « matiques, régulières, à face externe ou à base poly- « gonale, se séparant aisément de la paroi et atté- « nuées à leur extrémité interne. » Il donne à ces tubes ou cordons une lumière centrale, ce qui me paraît très logique,tandis que d'autres auteurs la leur refusent. Enfin, les cellules adipeuses qui abondent dans l'ovaire manquent ici complètement ; leur absence est une des causes qui font que le testicule n'atteint jamais le volume de l'ovaire. Voilà ce que l'on sait des organes génitaux mâles des Anguilles; on n'a pu les suivre jusqu'à leur évo- lution complète, car on n'a pas jusqu'ici réussi à se procurer des individus parvenus à une maturité sexuelle parfaite; cependant Grassi (I) a trouvé parmi les Anguilles ramenées des grandes profon- deurs par les courants du détroit de Messine, quel- ques mâles dont les testicules présentaient çà et là des amas nodaux de spermatozoïdes; ces sperma- tozoïdes ressemblent, dit-il, à ceux du Conger vul- garis. Il résulte de ce que nous avons dit ci-dessus, que l'Anguille est un poisson dioiquc comme [)resque (1) GuAssi el Gai.a.ndklcciu (loc. cit.). — 233 — tous les autres Téléostéens , c'est-à-dire que les organes mâles sont exclusivement portés par cer- tains individus, tandis que les organes femelles sont exclusivement portés par d'autres, Existe-t-il chez les,. Anguilles, comme chez quel- ques autres poissons, des caractères extérieurs qui permettent de distinguer le mâle de la femelle ? On peut tout d'abord affirmer que toute Anguille dont la longueur dépasse 50 centimètres est une femelle ; cela résulte des nombreuses recherches entreprises pour élucider la question du sexe de ce poisson. Syrski n'avait pas trouvé de mâle d'une longueur supérieure à 43 centimètres ; Robin avait eu un mâle de 45 centimètres et Jacoby, un autre de 48; tous les autres avaient au plus de 35 à 40 centimètres ; on peut donc dire, d'une manière générale, que les mâles sont plus petits que les femelles. Mais c'est là un caractère difficile à appliquer pour les Anguilles d'une taille moyenne. Aussi Syrski en avait cherché d'autres; il avait cru remarquer que, toute proportion gardée, les mâles ont les yeux plus grands que les femelles ; Dareste et Robin avaient fait la même observation ; mais Jacoby, Rrock et d'autres auteurs trouvèrent à peu près autant de femeltes à grands yeux que de mâles ; ce n'est donc pas un caractère sexuel constant. Jacoby accordait aux femelles : un museau large, une couleur claire, ordinairement tout à fait verte sur le dos et jaune ou jaunâtre sur le ventre, une nageoire dorsale haute et large ; et aux mâles : un museau étroit, allongé ou court, mais pointu ; une couleur foncée, vert sombre ou même noire sur le — 234 — dos; des tlancs à retlets métalliques brillants et ordinaire ment le ventre blanc lîobin leui" attribuait des caractères un peu dilTérents. Ces particularités ne sont pas l'apanage exclusif des sexes et la colora- tion en particulier varie avec les individus , avec l'âge, l'époque de l'année et le lieu où vit le poisson. Ainsi la teinte jaune du ventre parait caractéristique des jeunes, ainsi que des adultes qui mènent une vie quelque peu stationnaire parmi les plantes marines de la côte ou parmi les herbes des lacs. Mais il semble bien établi qu'au moment de la reproduction 'es mâles et les femelles revêtent une livrée nuptiale , une véritable parure de noces. Cette livrée est principalement caractérisée : l" par la coloration blanche du ventre , à l'exclusion de toute trace de jaune, produite par un pigment argenté; 2" par la teinte noire de la nageoire pecto- rale, et 3» par les grands yeux (Petersen). Grassi, (l) a constaté que les spécimens qu'il a recueillis dans le détroit de Messine, et qui avaient fait dans la mer un plus long séjour que ceux de Petei'sen, présen- taient les mêmes caractères, mais avec une nuance d'exagération évidente. Ainsi les yeux, encore plus grands, avaient perdu leur forme elliptique pour devenir presque ronds; les nageoires pectorales étaient d'un noir intense, et, particularité qui man- quait aux individus observés par Petersen, plusieurs d'entre eux, mais non tous , avaient également le l)ord antérieur (le la fente branchiale d'un beau noir. Ces modifications no se produisent que graduelle- (1) Ciiivssi et Cai.amhu GCio (loc. cit.). — 235 — ment et sont en corrélation avec la durée du séjour de l'Anguille dans la mer et avec la profondeur qu'elle y atteint. Ces circonstances expliquent les divergences que l'on remarque dans les descriptions des divers auteurs. Parmi les caractères dont l'ensemble constitue la parure de noces, il en est un qui mérite de retenir l'attention, car il paraît être le résultat d'une fonction physiologique d'où découle une conséquence intéres- sante : c'est l'agrandissement de l'œil. On sait que les yeux des animaux qui vivent dans les cavernes ou dans les lieux privés de toute lumière s'atro- phient peu à peu et finissent par disparaître; au contraire, les animaux qui chassent au crépuscule ou pendant la nuit, comme les chats et les oiseaux rapaces nocturnes, ont besoin de concentrer sur leur rétine un beaucoup plus grand nombre de rayons lumineux pour pouvoir distinguer leur proie, et l'agrandissement de l'œil est le moyen le plus efficace pour atteindre ce but. Les poissons qui abandonnent les faibles profondeurs pour aller vivre dans les grands fonds, Qi\ la lumière est très faible, doivent éprouver le même besoin et subir les mêmes modifications. Ainsi, l'agrandissement de l'œil de l'Anguille qui a séjourné dans la mer trouve, dans cette explication physiologique . une cause toute naturelle. On peut l'appuyer par des preuves tirées des individus que Grassi a découverts dans les cloaqu3s profonds de l'ancienne Home, aujourd'hui abandonnés, et par ceux que l'on a trouvés dans les puits profonds, comme par exemple les deux exem- plaires signalés par Eudes-Deslongchamps dans les — 23(5 — Mémoires de notre Société. Les Anguilles des cloaques romains avaient de 20 à 30 centimètres de long; mâles et femelles montraient une couleur grise, sans trace de jaune, avec des yeux énormes et des organes génitaux rudimentaires. Ils présentaient, commeon le voit, deux des caractères delà. parure de noces et cependant leurs organes génitaux étaient peu développés. Cette parure est donc plutôt un elTet de l'habitat que la conséquence de la maturité sexuelle. L'exemplaire monstrueux décrit et figuré par Eudes-Deslongchamps, dans le V« volume des Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, trouvé vivant au mois de juillet 1831, dans un puits profond de 100 pieds, appartient au Musée .zoolo- gique de la Faculté des Sciences de l'Université de Caen. Grâce à la bienveillante autorisation du direc- teur de ce Musée, M. le professeur Joyeux-Laffuie, que je suis heureux de pouvoir remercier publique- ment, j'ai pu constater que cet exemplaire est un mâle long de 0'",274, et dont les lobes testiculaires les plus développés mesurent 4 1/2""'" de long sur 1 1/2"^'" de large et sur 1/10""" d'épaisseur. Ses yeux sont inégaux, le gauche a un diamètre longitudinal de 5 1/2""", et un diamètre transversal de même dimension ; le droit mesure 8""" dans le sens longi- tudinal, et 7""" 1/2 dans le sens transversal. La trame de tissu conjonctif des organes lobés est très toutïue ; mais je ne puis donner aucun rensei- gnement précis sur les spermatogonies ou les cor- dons spermatiques que je ne suis pas parvenu à dilïërencier nettement du stroma. Malgré tout , comme l'indiquent les mesures ci-dessus, ces or- — 237 — ganes n'étaient pas rudimentaires; mais leur déve- loppement ne devait pas égaler celui des mâles adultes des grandes profondeurs; néanmoins les yeux étaient énormes. En rapprochant les consta- tations faites par Grassi sur le diamètre des yeux des Anguilles des cloaques romains, de celles que nous fournit l'examen de l'Anguille monstrueuse du Musée zuologique de Gaen, on doit considérer la particu- larité des grands yeux comme exclusivement due à l'habitat, dans des lieux où la lumière fait presque entièrement détaut. Et comme toutes les Anguilles ramenées à la surface par les courants du détroit de Messine présentent, avec le caractère des grands yeux, des organes génitaux fortement développés, on doit conclure avec Grassi que ce poisson re- cherche ces grandes profondeurs pour y acquérir la maturité sexuelle et y déposer son frai. Tous les Murénoïdessont dans le même cas. J'ai eu l'occasion de disséquf^r pendant l'hiver de 1888-89, deux Ophisurus serpens, longs de 1 mètre environ, péchés dans la /.une abyssale de la baie de Banuyls-sur- Mer; leurs organes génitaux étaient extrêmement développés et paraissaient avoir atteint leur matu- rité parfaite. Malheureusement, le garçon du labo- ratoire Arago, où je travaillais, jeta par mégarde ces organes que j'avais détachés et mis de côté pour l'étude, et je ne pus faire les constatations que je désirais. Mon attention ne fut pas attirée par le dia- mètre des yeux, et je ne puis rien en dire. Il est pro- bable que les organes de la vue ne subissent pas, dans cette espèce, les modifications de ceux de l'An- — 238 — guille, car elle paraît se tenir constamment dans les grands tonds. François Redi, au XVII'' siècle, avait été amené par l'étude des migrations des Anguilles, à sup- poser que ces poissons se rendent à la mer pour y déposer leurs germes. Son opinion avait été depuis à peu près universellement adoptée. Cependant quelquesauteurs et en particulier Em. Blanchard ( l), ne voulaient voir, dans les Anguilles, que des larves, c'est-à-dire des êtres incapables de se reproduire avant d'avoir subi des métamorphoses. Mais l'opi- nion dominante était que les Anguilles vont à la mer pour y acquérir leur maturité sexuelle et qu'elles déposent leurs œufs dans les eaux saumù- tres ou dans la mer, à une petite distance des côtes (Ciiinther) (2). Cette opinion s'appuyait sur certains faits et principalement sur la croyance où l'on était jusqu'à ces derniers temps que de Td-uf sort directe- metit la forme jeune connue sous le nom de Moulée. Il semblait impossible qu'un être aussi chétif que l'alevin de l'Anguille pût entreprendre un long voyage en mer, et l'on en tirait cette conclusion que l'Anguille devait pondre à une petite distance de l'embouchure des rivières. Calderwood (.'3) avait signalé la capture d'une Anguille longue de 29 pouces 1/2, environ 750""", a. prâlc à pondre », (1) Ein. Hi-ANCHARn. Les Poissons dt^s l'.iiiv ilouccs do 1m France, 2* tinif-'o, 1880. (2) Gi:ntiif.h, Inliniliu'tion lo tlii^ Hislory uf Tislics, 1880. (3) Cai.dekwooI). .\ Gontiili-.itioii In (nir kimwh'dge of flic o\;iiy .nid intr;io\;iii;ui Ei;jrs df Teloosfs, in : Jonrii. Mar. hiol. Aasoc, vol. II. W i, pi. XI. — 2:^9 - • prise le 27 décembre 1802, à 12 miles environ au sud d'Eddystone ou à 20 miles de Rame Head, point le plus voisin de la qôte. Quand on touchait les ovaires, dil-il, ils s'émiettaient très facilement. De leur côté, Fries, FCkstr(Tm,Sundevailet Smitt, dans a Histor// of Srandinavian Fishes, disent qu'il est probable que les Anguilles des eaux suédoises pon- dent partiellement dans la llaltique, car on en a trouvé de jeunes longues de 7 à 8 m)., dans le Roslag (Upland), et dans le Ljusne Elf. il n'est pas douteux pour eux que ce poisson ne ponde dans le Cattégat, car, pendant tout le printemps et l'été, son frai, long de 5 à 10 cm., s'y trouve en abondance, ainsi que tout le long de la côte ouest de Suède. Malgré l'appui que ces faits apportaient à l'opinion en question, il restait à éclaircir un point d'une grande importance ; pourquoi ne trouve-t-on jamais sur les côtes d'alevins au-dessous de 5 cm. Les jeunes au sortir de l'œuf doivent avoir une longueur bien inférieure à celle que Ton constate même chez les plus petits spécimens connus, et si les An- guilles pondent réellement près du littoral, on aurait dû trouver au moins quelques-uns de ces tout jeunes alevins. La question restait donc mystérieuse par un de ses côtés. S'il est bien constaté aujourd'hui que l'Anguille se rend à la mer pour frayer, rien ne prouve qu'elle ne puisse également se reproduire dans les eaux douces. Cependant il n'est pas probable qu'il en soit ainsi. Ce quiadonné créanceàcette opinion, c'estqu'on atrouvé des Anguilles dansdeslacs situés à unegrandealtitude ou dans des pièces d'eau isolées, qui semblentdépour- — 240 — vues de toute communication avec la mer ou qui en sont séparées par des ijarrières infranchissables pour un poisson. Mais on sait que l'alevin de l'Anguille pos- sède une puissance incroyable de pénétration et qu'il contourne avec une grande facilité les obstacles qu'il rencontre sur sa route ; de plus, TAnguille adulte sort parfois de son élément habituel et franchit, en rampant sur le sol, des distances considérables. Mais ce ne sont là que des hypothèses. On avait cru trouver, il y a quelques années, une preuve péremptoire de rimpo.ssibilité pour l'Anguille de se reproduire dans les eaux douces. A partir de 1874 on avait cherché de tous côtés à vérifier la découverte de Syrski ; mais toutes les Anguilles prises dans les rivières elles lacs, étaient des femelles. On ne trouvait de mâles qu'à l'embouchure des cours d'eau ou dans la mer, et l'on supposait qu'ils ne remontaient pas, du moins en grand nombre, dans les eaux douces. La fécondation et la reproduction dans ces eaux ne pouvaient donc avoir lieu. Les femelles seules étaient migratrices, et les alevins qui chaque année remontent les cours d'eau en nombre immense, étaient des femelles. Mais en 1880, Otto Hermès (1) prit J:} mâles dans l'Elbe, au- delà de Gumiosen, c'est-à-dire à environ 25 lieues de l'embouchure de ce lleuve, et en 189:i Feddersen (2) dans un voyage scientifique, entrepris à l'instigation de la société danoise de pêche, aux lacs de Silkesborg, (1) Otto Heiijiks. — Tlif imipaLMlioii «if (ho Eel ^witli WoodcutsJ in : U. S. Cominiss. of Fisli .1. Fisli.Ties. i'.iit. VII 'IST9, 1882, ].. 457-462. (2) A. FKUiiKitSKN. — D.iiisk Fislioiiliili'iiilr. is;i3, |i. '-V.V.i. i\ il.ms liiNUc (les sciences iiatuielies aii]ili(|uéos (a avril 1894). — 241 — établit par des recherches méthodiques que la Montée renferme des mâles et des femelles ; que les premiers grandissent comme les secondes, non seulement dans les régions basses des rivières et dans les eaux salées ou saumâ'res^ mais encore dans les lacs et tous les bassins de l'intérieur du pays. iMais leur migration annuelle précède celle des femelles et se fait pour ainsi dire isolément et jamais en masse. Ainsi parmi les Anguilles descendantes prises au milieu de juin dans des trappes, à Silkesborg, il trouva que 80 ^o étaient des mâles. Le 25 juillet suivant, la proportion des mâles , par rapport à la masse des Anguilles pêchées, était beaucoup moins élevée. Enfin, depuis 1844,1e Royal M ifseinn suédois contient une Anguille mâle longue de 2:] cm., prise en eaux douces à Trollhâttan, et le Musée zoologique de Caen ren- ferme, comme je l'ai dit, depuis 18:^1, un autre mâle qui a vécu dans un des puits de la prison de Beaulieu, à la Maladrerie. Les Anguilles mâles peuvent donc vivreetgrandir dans les eaux douces. La question delà reproduction de ce poisson dans ces eaux reste donc entière. On a essayé de la résoudre de la manière suivante :En 1864, KXK) jeunes alevins furent jetés dans le lac Hagel qui n'a aucune issue et dans les eaux duquel on n'avait jamais découvert une seule An- guille. Eri 1871. on en pécha qui pesaient de 1 kil. 250 à i kil. 500 ; en 1872, on en prit d'autres du poids de 1 kil. 700 et même de :3 kil. 400 ; mais en 1879, parmi de très gros exemplaires, il s'en trouva qui ne pesaient que 200 grammes, bien qu'on n'eût mis dans le lac qu'une seule fois du frai d'Anguille (1). Com- 1) H. Fuies, Ekstroni Sundoval and Sinitt ^luc. cit. — 242 — ment expliquer la présence de ces petites Anguilles sinon en admettant qu'elles provenaient des germes de leurs aînées '? Malgré ce fait, la reproduction de ce poisson dans les eaux douces reste fort douteuse. L'Anguille se reproduit donc principalement, sinon exclusivement, dans la mer. Là migration des mâles se fait pendant les mois d'été. Ils descendent par petits groupes qui [tassent inaperçus, en mai, juin, juillet et août. Ils se rendent à la mer et séjournent à l'emboucliure des rivières et sur le littoral en attendant l'époque favorable à la reproduction. Là, leurs organes lobés se développent et se préparent à acquérir un peu plus tard la maturité complète. La migration des femelles est beaucoup mieux connue, et s'opère surtout en automne. Dès le mois de sep- tembre, mais surtout en novembre pour notre pays, loisque les rivières sont fortement grossies par les pluies et que les nuits sont obscuies, les Anguilles descendent en grand nombre et viennent s'amasser le long des barrages, cberchant à sortir par les van- nes ou par les issues que les pierres laissent entre elles. La coloration jaune du ventre '.isparail peu à peu et se trouve remplacée par la couleur blancbe, livrée de la migration. Pendant toute la durée de la descente, l'Anguille cberche sa nourriture et mord à l'hameçon ; elle n'a rien perdu de sa voracité bien connue ; elle poursuit encore sa proie quelque temps après son onlrée dans la mer; mais son aj)- pétit diniimie peu à peu et linil pai" disparaître ; elle cesse de se nourrir., mais continue sa route vers les grands fonds oii s'achève la maturité sexuelle. Toutes les femelles d'une taille qui send)lerait in- — 243 — diquer la maturité n'entreprennent pas de migra- tions. Un grand nombre, même d'une longueur con- sidérable, ne quittent pas les eaux douces; elles mènent une vie solitaire, sont.d'une grande voracité et ne présentent que des ovaires rudimentaires , vitreux, sans globules graisseux, et contenant des ovules transparents dépourvus de granulations. Il s'en trouve également quelques-unes dans la mer. On les considère comme des femelles stériles ; mais il reste h prouver que cette stérilité est permanente ; elle pourrait fort bien n'être que temporaire. Si Ton s'en rapportait exclusivement aux appa- rences, il seml^lerait qu'entre le mois de novembre, époque de la migration des Anguilles adultes, et le mois de mars, époque de la montée du frai, la série des phénomènes suivants dût se dérouler dans ce court espace de temps : transport des femelles mi- gratrices de l'embouchure des rivières aux lieux de ponle; achèvement de la maturité sexuelle; fécon- dation et ponte; évolution de l'embryon et sa trans- formation en alevin; transport de la Montée des lieux de ponte à l'embouchure des rivières. Il est possible que les choses se passent de cette façon ; mais on a recueilli un certain nombre de faits qui tendent à prouver qu'il n'en est pas tout à fait ainsi. Les ovules les plus développés que présentent les femelles migratrices prises dans la mer mesurent à peu près 1/4 de millim. de diamètre : celles qui ont été ramenées des grandes profondeurs les ont un peu plus gros ; mais ils sont loin d'avoir le diamètre de certains œufs pélagiques, trouvés d'abord par le D'' Ralfaele et catalogués par luisons le n " 10, puis — 244 — par Grassi, qui les a considérés comme appartenant à l'Anguille et s'en est depuis lors définitivement assuré. Leur diamètre est de 2"'",7, c'est-à-dire qu'il est 40 fois plus grand que celui des ovules les plus gros rouvés dans les Anguilles de nos côtes. Il semble difficile que ces ovules subissent en si peu de temps une augmentation de volume si considérable. Grassi dit en outre que les courants de Messine ramènent à la surface, depuis le mois de novembre jusqu'à la fin de juillet, des Anguilles dont les organes géni- taux ne sont pas encore arrivés à complète matu- rité, bien que leur développement soit plus avancé que dans les autres temps, et que les œufs n" 10 du D'' Raffaele se trouvent dans la mer depuis le mois d'août Jusqu'au mois de janvier inclusivement. La durée de l'incubation, de même que l'acquisition de la maturité sexuelle, ne nous sont pas connues. Quoi qu'il en soit, les œufs mûrs sont pondus et fécondés au sein des abîmes ; ils flottent entre deux eaux, mais restent dans les grandes profondeurs, et c'est à titre exceptionnel que quelques-uns viennent à la surface de temps à autre et sans qu'on sache pourquoi. Ils se distinguent des œufs de tous les autre^ Murénoïdes connus par l'absence dans leur proto- plasme de globules vitellins ; cependant, à une cer- taine époque de leur développement, en octobre et novembre, ils en contiennent en abondance; la dis- parition de ces globules laisse supposer qu'ils ont été employés à l'accroissement de l'cpuf. Le D'' Hafïaele est parvenu à en faire éclore ; il en a obtenu de petits êtres nommés par Grassi ii pré-larves », mais dont j'ignore les dimensions ; ils possédaient seulement 44 — 245 — myoïnères abdominaux. Au bout d'un certain temps ces pré-hirves se transforment en larves appelées Leptocéphales. Les Leptocéphales sont connus depuis longtemps ; on en avait formé la famille des Leptocéphalides. Ils sont rares sur nos côtes et se tiennent de préférence loin du rivage ; on les trouve dans presque toutes les mers et en particulier dans la baie de Bengale où ils abondent. En Europe, c'est surtout dans le détroit de Messine qu'on se les procure le plus facilement et en plus grande quantité. Cette circonstance a permis aux savants italiens d'en faire une étude approfondie et c'est grâce à eux que le problème de la reproduc- tion des Murénoïdes en général, et de l'Anguille en particulier, a pu être résolu. Comme l'indique leur nom, les Leptocéphales ont la tête petite ; leur corps, transparent comme du verre, aplati de droite à gau- che en forme de ruban, est au contraire très haut dans sa partie moyenne ; il est divisé dans toute sa longueur par un grand nombre de chevrons appelés myomères ; il porte une nageoire dorsale peu élevée et plus ou moins longue, et un rudiment de nageoire caudale. Les mâchoires sont garnies de dents relati- vement fortes et pointues. La tête présente de chaque côté un œil bien développé et une narine à deux orifices écartés ; la fente branchiale est étroite et généralement suivie d'une nageoire pectorale rudi- mentaire. L'anus> situé sur le bord ventral, s'avance plus ou moins près de la tête ; enfin le sang est inco- lore et les organes génitaux ne sont pas visibles. Après avoir longtemps considéré les Leptocé- phales comme des êtres adultes frappés seulement — 24() — d'arrêt de développement dans quelques-uns de leurs organes, eten particulierdans leurs organes génitaux, on finit [)ar se demander s'ils ne représentaient pas plutôt la forme larvaire de poissons bien connus, tels par exemple que les Murénoïdes avec lesquels ils avaient pi usieur.'^ points de ressemblance. Cette ques- tion, longtemps etvivementdébattue, a été finalement résolue , comme nous le disons plus haut, par les savants italiens, et en particulier par Grassi et Galan- druccio, en faveur de l'état larvaire. La famille des Leptocéphalides doit donc définitivement disparaître des classifications. C'est par l'étude de la larve du Congre que l'on a commencé à battre en brèche l'ancienne théorie de l'individualité propre des Leptocéphales. Dès 1864, Gill avait insinué que l'un des Leptocéphales connus pouvait être la larve du Congre vulgaire, et en 1880 Yves Delage , ancien professeur à la Faculté des Sciences de.Caen et actuellement professeur à la Sorbonne, put suivre au laboratoire de Roscolf la transformation d'un Leptocéphale en jeune Congre ( 1 ). Depuis lors, Facciola (2) a complété les renseigne- ments de Delage en faisant connaître toute la série des transformations que cette larve subit dans son aspect, ses dimensions et ses modifications avant de revêtir la forme adulte. De leur côté, Grassi et Calan- druccio ont généralisé le problème en s'attachant à rechercher les affinités des diverses formes de Lep- tocéphales de la Méditerranée et leur parenté avec les (1) Yves Delage. — Sur k'S l'diitioiis df jiarriik^ ilu Cimirrc et du Liiptocéphale, in C. I\. A. Si-. l'arisT, 103,— ;>« stin. ii. ti'JS. — 188G. (2) F.xccioLA.— Il Nuturalista Siciliaiio, Aiiiio XII (1893), p, 194, — 247 — Muréiioïdes adultes de cette mei'. Us ont ainsi élucidé à peu près tous les points obscurs de la question, et ils l'annoncent en ces ter-mes dans une note ré- cente (1). « Nous pouvons désormais assurer que nous connaissons les hirves et les linni-larvcs de tous les Murénoïdes de la Méditerranée, à l'excep- (ion des très rares Chlopsis bicolur et des accidentels Murœnesox savcutna. » Voici d'après eux la suite des phénomènes larvaires chez tous les Murénoïdes. De lœut sort rapidement une pr<'-laixe q ui devient une larve (Leptocéphale), avec l'anus et l'orilice urinaire près de l'extrémité de la queue. La larve devient alors une hrmi- larve par le déplacement progressif en avant des deux ouver- ture? qui viennent d'être nommées ; la partie anté- rieure du corps s'arrondit ; d'autres modifications se produisent et V hémi-larve devient adulte. Une des particularités les plus curieuses des transformations de la larve et de l'hémi-larve en adulte, c'est le rac- courcissement du corps, qui peut subir, chez des êtres de 9 à 12 cm., une diminution graduelle de 4 centi- mètres. Ces modifications impriment à ces petits êtres des faciès variés, et il en est résulté la création de nombreuses espèces et même de genres qui ne sont en réalité que des stades différents d'une même forme larvaire. Ainsi Grassi et Calandruccio ont pu recon- naître et prouver qu'une partie dés Leptocephalus stenops (l'elloti) , les Leplocephalas Morrisii et punclatu>i appartiennent au cycle d'évolution du (1) B. GiiAssi l't Cai-amjiucckj .— Ultcriori licerclic sulle meta " ' rnorfosi dni Murenoidi, in: Atti 11. Acciul. Liiic. Retidic. (5). Vol. 6, Fasc. 2, 2° sein. p. 43. — 248 Congre vulgaire (Coikjct vuîgaris) ; que les Lepto- ccplialus HœcJieli, YarrcUi, Bibroni , Gcfienbauri, Kollikcri et une partie des Leptoceplialm stenops de Belloti, appartiennent à celui du Conç/romuraena mystax. Pour préciser et compléter en partie les données fournies par les observations de Grassi, j'emprunte à la thèse de Pelir Hugo Strômmann (1), quelques mesures relatives aux diverses formes lar- vaires de cette dernière espèce de Murénoïde. Je placerai les Leptocéphales par ordre de grandeur décroissante, considérant les plus longs comme les plus jeunes, suivant la remarque de Grassi. alus YaiTcUi. . LouiT. du Corps Plus gr. hauteur du Corps Dislance c à la nag. dorsale u Museau à l'anus Diamètre des yeux Leptocépli 121-" 14"'™ <)Q„. 70°" 2-° 0 » Hœcl^ell. . 110 14 96 7!) 3 » Vanulli. . Mi 11 m 70 2 ;; « Hœckeli. . 108 12 89 T,5 2 5 » Yarrelli . . lo:! 12 74 G2 2 0 » Dibioiii. . 100 U Go :;o 2 5 » (iegenbauri. 'JG 10 48 32 2 5 » K.illikeri. . 88 6 39 17 3 » Gegenbauri. 83 8 41 27 2 En admettant, ce qui paraît aujourd'hui bien dé- montré, que la larve se raccourcit en avançant en âge, le tableau précédent nous montre : 1" que le diamètre de l'œil reste à peu près constant : 2" que la hauteur (1) 11. H. SritoMMV.N. — Li'|iti.i'r|iii,ilids in tlio L'iiiMTsity Zoolo- gical Muséum ,il Ijtsala. — 189G. — 249 — du corps diminue progressivement, et 3° que la dis- tance du museau à l'anus d'une part et à la partie an- térieure de la nageoire dorsale de l'autre va égale- ment en diminuant. 11 est bien entendu que ces me- sures n'ont rien d'absolu, mais que les faits ci-dessus mentionnés se dégagent d'une manière générale des observations faites sur de nombreux spécimens. Parmi les nombreuses espèces de Leptocéphales connues (près de 300), il s'en trouvait une, Leptoce- phahis brevirostris Kaup, longue de 77 à 60'"'" qui présentait des caractères particuliers ne permettant pas de la rattacher facilement à une forme adulte de Murénoïde. Découverte il y a plusieurs années dans le détroit de Messine, elle avait été retrouvée une fois par le « Challenger », une autre fois par la Station zoologique de Naples dans le détroit de Messine et par quelques autres chercheurs ; mais elle restait rare. Au mois de mars 1895, Grassi en captura plusieurs milliers le même jour et depuis tors il put s'en procurer facilement et en abondance, mais plus ou moins altérées par la digestion, en ouvrant l'intestin d'un poisson des grandes profon- deurs, Orthagoriscus mola, qui n'est pas rare à Messine. L'absence de toute pigmentation chez Lep- tocephalua brevirostris mit Grassi sur la voie de la vérité. Il supposa que ce Leptocéphale était la forme larvaire de l'Anguille, dont l'alevin est le seul de tous les Murénoïdes de la Méditerranée qui soit également dépourvu de pigment. Partant de cette hypothèse, il chercha dans l'étude anatomique de ce Leptocéphale les caractères qui lui étaient communs avec l'Anguille et il trouva que comme elle ou — 250 — comme son alevin, Le/jlocepha/us dreviro.slris possède (le 1 12 à invertébrés, un nombre de rayons bran' chiostèges égal à 10 ou 11 et la branche latérale de la oc paire de nerfs crâniens Celte branche latérale ne se trouve chez aucun autre Leplocéphale et manque dans tous les Murénoides communs de la .Sicile à l'exception de l'Anguille. Il signala d'autres caractères appartenant à la fois à Leptoccplialits hre- virostris et à l'alevin de l'Anguille, et portant sur la nageoire caudale, la bouche, la langue, la mâchoire inférienre, le nombre des myomères, des ganglions spinaux, des rayons des nageoires, etc., et enfin, preuve irréfutable, il obtint au bout d'un mois la transformation, dans .son aquarium, d'un Lcptoce- phains hrcrirostris en alevin de l'Anguille. Dans la seconde note préliminaire (|ue nous avons indiquée plus haut il ajoute : « Nous avons suivi la métamor- « phose en adultes de plusieurs LeploccphaJus bre- « virosh'is avec la denture larvaire encore intacte. « Celte métamorphose arrive sans que l'animal s'en- « fonce dans le sable. Il est à remarquer que les « extrémités antérieure et postérieure du corps ont « déjà presque tous les caractères de l'adulte, alors « que le reste du corps est encore loin de les pré- « senter. » Ainsi donc l'Anguille passe par une forme lar- vaire avant de revêtir la forme adulte. On ne sait pas le temps que dure cette phase. Grassi dit que Lrplocf pliai us breviroatrh abonde de février à septembre ; quant aux autres mois, il règne une certaine incertitude, car le seul pêcheur naturel, OrlluKjorisms mola, ne parait que rarement pen- — 251 — dant cette période. Il est porté à croire que les alevins qui l'einontent les rivières sont déjà âgés d'un an. Les alevins de i4/?(y/////^^ vuh/aris sont connus en France sous les noms de Monli'e, Mojitasc^ Piba/c, Biho/e, Bouifo)!, Civel/e, etc. Pendant longtemps on a cru que ces petits êtres transparents formaient une espèce à part et beaucoup de pêcheurs en sont encore convaincus aujourd'hui. Nous avons vu que dè^ le XVII^= siècle, Rédi avait décrit très exactement les diverses phases des migrations de l'Anguille et principalement de la montée de son frai ; sans vou- loir faire l'historique de cette question, je me con- tenterai de faire remarquer que Lamouroux, à Gaen, vers le commencement du siècle, avait également reconnu la véritable nature de la Montée; que depuis lors une enquête faite sous les auspices de la Société Linnéenne de Normandie par Eudes- Deslongchamps, auprès du propriétaire de l'usine de Montaigu (X'^ vol. des Mémoires, 1854-55), avait donné le même résultat; le propriétaire de l'usine avait obtenu dans un bocal la transformation directe de la Montée en Anguille; S. Jourdain (1), avec des échantillons de Montée pris à l'embouchure d'un ruisseau sur les côtes du Calvados, avait suivi les différentes phases de l'évolution de ces petits êtres en Anguilles; enfin, j'ai moi-même renouvelé à plu- sieurs reprises dans un aquarium du Laboratoire de zoologie et avec le même succès, les expériences de (1) s. JocuDAi.N, Sur l'Anguille, in : G. K. Ac. Se, Paris, 29 juillet 188^. — 252 — mes devanciers. Il ne peut y avoir aucun doute sur la réalité de cette transformation et la Montée est bien une forme jeune de l'Anguille. Voyons maintenant quelles sont les particularités de cette migration. J'extrais d'une Note de Léon Vaillant (1), le résumé de l'enquête générale, faite sur l'ordre du Ministre de la Marine, par les Com- missaires de l'Inscription maritime au sujet de la Montée de l'Anguille sur les côtes de France. « La pêche de la Montée est connue et pratiquée « dans 12 quartiers seulement. Elle commence en « décembre à Bayonne ; en janvier à Pauillac, Ro- « chefort et Marans; en février à Nantes, St-Nazaire, du 8 mars xxxvii » du 5 avril xli » du 3 mai XLViii » du 14 juin li Réunion générale à Domfront . . Liv Séance du 15 novembre xcii )) du G décembre. . . .... xcv 17 — 2Ô8 — TRAVAUX ORIGINAUX Chhyai^ieiî Auguste. Recherches et ohservalions sur la Fh)re de l arrondissement de Domfront (Orne), Plantes vascu- laires et Gharacées o — La Flore adventiye des ruines du château féodal de Dotnfront ... 57 Catois (D"^). Note sur 1 Histogenèse du hulbe olfarlif chez les Sélaciens (l Tig.). 70 Bi(;oT A. Origine de l'œil cyclope «Sô Fauvki- Pierre. Observations sur Y lùtpohjodontes Cornisliii, Buchanan (Annélide poly- chète errante), pi. 1 88 JouAN Henri. Les légendes polynésiennes etlhis- toire naturelle IL'^ Letacq A.-L. (abbé). Liste des Reptiles du dépar- tement de rOrne 12() (jiiDO.N Ferdinand (1)'). Sur les venins et taux venins des Batraciens I.i2 ConiJiKHi-; L. Deuxième supplémeni à la nouvelle Floie de Noimandie 150 Ghevuel René. Sur la reproduction de l'Anguille rn\\i\\\mn^(^An guil 1(1 i'ulguris Flenini.) 201 — 259 — t Liste des Commiiiiicalioiis par noms d'Auteurs i ~ Bigot A. Sur les eaux de la ville de Gaen, p. XLix. — Observations , p. XLiX — Prétendu bolide de Neuville-au-Plaln, p. L. — Ori- gine de l'œil cyclope, p. LU et 85. — Sur les terrasses littorales du Nord du Coten- tin , p. LU. — Echouage d Hyperodon rostratus à Merville , p. LUI. — Confé- rence à Domfront , p. LXXVI. — Sur divers ossements de Dinosauriens juras- siques de Normandie , p. XCIII. — Sur l'âge des grès à Sabalites de la Sarthe, p. XCVL Catois (D''). Sur des distomes enkystés dans les méninges de jeunes Gacliis, p. XXXIII. — Sur l'anatomie microscopique de 1 encéphale chez les Poissons, p. XXXVIIL — Sur l'histogenèse du lobe olfactif chez les Sélaciens (1 fig.), p. Li, 70. Chevalier Aug. Recherches et observations sur la Flore de l'arrondissement de Dom- front, Plantes vasculaires et Characées, p. XXXIII, 3, — La Flore adventive des ruines du château féodal de Domfront, p. LXXVI, 57. I - 260 — Chf.vhkl René. Sur la reproduction de 1 Anguille commune (Angni//a vulgaris Flemm.), p. XLII, 201. Corbière. Notice sur M. Joseph I^afosse, p. LXX. — Deuxième supplément à la nouvelle Flore de Normandie, p. LXXV, 150. Drouet Chaussée des Oéants, dolmens d'Irlande, p. XXXVI. — Leucadendron argenteuin , p. LUI. — Toast, p. LV. — Allocution présidentielle, p. LXI. — Impressions de voyage en Russie, p. XCVI. Fauvel p. Sur l'origine de la cuticule des Annélides, p. XLIX. — Observations sur Vlùipoh/o- dontes Cornisini Buchanan (Annélide po- lychète errante), pi. I. — et Vaullegeard, Opiirys mitscifera à Blainville, p. LUI. GiDON (D""). Sur les venins et faux venins des Batra- ciens, p. XCVI, 132. IIusNOT. Los graminées des prairies, p. LXXV. JcuAN. Les légendes polynésiennes et Ihisloire naturelle, p. LXXV, 113. Joyeux-Lai ri;n: (D'), Sur un cas d'actinomycose, p. XLIII. — Sur du lait visqueux, id. — Sur un veau cyclope, p. XLix Léger. Centaurées des environs de Caen,p. XXXIII. — 261 — Lktacq. Excursions botaniques do la Sociélé Lin- néenne de Normandie aux environs de Domfront (Orne) el de Fré-en-Pail (Mayenne) , les 5 et G juillet 1897 , p. LXXVII. — Liste des Reptiles du département de 1 Orne, p. XCVI, 126. LiGNiER. Galles produites sur des Vauchcria , p. XLVI. — Migrations de X'AzoUa^ id. Maheu J. Sur une cachette de fondeur trouvée à Saint-Germain de Tournebu, p. xxxiv. MouTiER (D''). Observations, p. XLIII. Retout. Compte-rendu des excursions géologiques du 5 juillet 1897, p. LXXXVTii. Tison. Valerianella sambucifoUa à Longuenoë , p. XXXIV. Vaullegeard. Anatomie et migrations des Tetrarhyn- ques, p. XCVI. — et P. Fauvel, Ophri/s miiscifera à Blainville, p. LUI. V Imprimeur- Gérant , E. LANIER. mp. E. LANIER, i « 3, rue GurLLAUME - caen 707 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Et reconnue d'utilité publique par décret du 22 avril 1863 5= SÉRIE. — 2- VOLUME AIVIVEE 1898 CAEN E. LANIER, Imprimeur Rue Guillaume-le-Conquérant, 1 ÎV 3 1898 lîirM,„L^,V.' I-'BKAHV WH IflNu p