BULLETIN DE LA * * SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE Les opinions émises dans lès publications de la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer, la responsabilité (art. 23 du règlement intérieur). Là Société Linnéerine de Normandie ayant été reconnue établissement d'utilité publique, par décret en date du 22 avril 1863, a qualité pour accepter les dons et legs dont» elle serait gratifiée. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉKNNË DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 El reconnue d'utilité publique par décret du '2'2 avril I863 7e série. — 3e volume ixifi; 1930 CAEN E. LANIER, Imprimeur 31, Boulevard Bertrand, 31 1921 ■ l \ & COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ ■ •oui- l'année 1930 Président . . . Vice-Président Secrétaire. . . Vice-Secrétaire Trésorier . . . Bibliothécaire Vice-Bibliothécah Archiviste . . . MM. Moutibr (Dr A.), Leboucher (J.). Bigot (A-)- Bugnon (P.). Mazetier (G •)• Lortet (M.). Poisson (R.) Chemin (E.). Sont Membres de la Gorriiiiission d'impression pour l'année 1920 : MM. les Membres du Bureau ; MM. Lebailly (Dr), Lucas (Abbé), Gidon (Dr), sortant en 1921 ; Mercier, Viguier, Osmoxt (Dr), sortant en 1922. j MEMBRES DÉCÈDES PENDANT L'ANNÉE 1919 MM. Bureau, membre correspondant depuis 1858. Chevrel, membre résidant depuis 1882. Dutot, membre correspondant depuis 1883. Gosselin (Dr), membre résidant depuis 1878. Mahot, membre correspondant depuis 1905. Liste générale des Membres de la Société AU 1" JANVIER 1920 MEMBRES HONORAIRES Date de la nomination. MM. Barrois (Ch.), membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences de Lille (Nord) 1892 Bather (F. -A.), conservateur au Brilish Muséum (Natural History), South Kensington, à Londres, S.W. . . . 1900 Capellini, professeur de géologie à l'Université de Bologne (Italie) 1878 Dangeard (P. -A.), membre de l'Institut, chargé de cours à la Faculté des Sciences, rue Cuvier, 12, à Paris (Ve), (m. c. 1883). 1919 5 Douvillé, membre de l'Institut, professeur de paléonto- logie à l'Ecole des Mines, boulevard Saint-Germain, 207, à Paris (VIP) 1883 Geikie (Sir Archibald), associé étranger de l'Institut, ancien directeur général du Service géologique de Grande-Bre- tagne et d'Irlande, Shepherd's Down, Haslemere, Sunvv. 1908 Guillouard, correspondant de l'Institut, professeur à la Faculté de Droit, rue des Cordeliers, 9, à Caen. . . 1890 Miers, vice-chancelier de l'Université, BirchHeys, Cromwell Bange, Fallowfield, à Manchester (Angleterre) . . . 1908 Moniez (B.), recteur de l'Université de Caen .... 1909 10 Nathorst, Vetenskapsakadcmien, Stockholm (Suéde) . . 1907 Œhlert (D.-P.), correspondant de l'Institut, directeur du Musée de Laval (Mayenne) 1897 Scott (D. IL), East Oakley House, Oakley, liants, An- gleterre 1914 Sollas, professeur de Géologie à l'Université d'Oxford (Angleterre) 1908 Toni (he), professeur à l'Université de Modena (Italie) . Date de la nomination 15 MM. Woodward (A. Smith), conservateur des Collections paléontologiques du British Muséum (Natural History), South Kensington, à Londres, S.W 1908 MEMBRES RÉSIDANTS MM. Aubert-Champerré, avoué, rue Guillaume-le-Conquérant, 9. 1901 Belcour (J.), étudiant en médecine, rue Jean-Romain, 29. 1913 Bigot (A.), correspondant de PInsti'ut, doyen de la Faculté des Sciences, Secrétaire, rue de Geôle, 28 . ... 1881 Bourienne (Dr), rue de Geôle, 76 1891 5 Bu gnon (P.), chef de travaux de botanique à la Faculté des Sciences, Vice-Secrétaire 1918 Chemin (E.), professeur de Sciences naturelles au Lycée Malherbe, Archiviste, rue de l'Eglise-St-Julien, 5 . . 1911 Dalibert (M.), avocat, rue Saint-Manvieux, 20 . 1918 Danjou, pharmacien de 1" classe, professeur à l'École de Pharmacie, place Malherbe, 5 1908 Drouet (P.), propriétaire, rue Docteur-Rayer, 8 . . . 1891 10 Duncombe (F.), chirurgien-dentiste, boulevard des Al- liés, 98 19i6 Gidon (Dr F.), docteur es sciences naturelles, professeur à l'École de Médecine, rue Basse, 151 1895 Hollier-Larousse, à Louvigny (CalvadosJ 1913 Jouan (L.), libraire, rue Saint-Pierre, 98 . . . . . 1904 Lanier (E.), imprimeur, boulevard Bertrand, 31 . . . 1892 15 Lebailly (Dr C), chef de travaux de zoologie à la Faculté des Sciences, directeur du Laboratoire départemental de bactériologie, rue Saint-Martin, 68 1906 Ledart (R.), rue Mélingue, 17 1895 Le Moulec, ingénieur, rue de Geôle, 110 1913 Lortet (M.), conservateur des Collections botaniques à la Faculté des Sciences, Bibliothécaire, rue de Geôle, 123. 1906 Lucas (abbé), curé d'Hérouville (Calvados) .... 1913 20 Marie (E.), professeur à l'Ecole primaire supérieure, rue de Baveux, 149 1900 — 5 — Date de la nomination MM. Maugeais (Dr), rue Sadi-Carnot, 11 1911 Mazetier (G.) , agent principal de la Caisse d'Épargne, Trésorier, rue de Bras, 9 1905 Mercier (L.), chargé de cours de zoologie à la Faculté des Sciences 1919 Moutier (Dr A.), professeur à l'École de Médecine, Pré- sident, rue Jean-Romain, 6 ........ 1870 25 Osmont (Dr), professeur à l'École de Médecine, rue Docteur- Bayer.23 . 1896 Poisson (R.), préparateur de zoologie à la Faculté des Sciences, Vice-Bibliothécaire 1919 Pouettre, propriétaire, place de la République, 19 . . 1901 Sève (P.), professeur-adjoint de physique à la Faculté des Sciences 1919 29 Viguier (R.), chargé de cours de botanique à 'a Faculté des Sciences 1919 MEMBRES CORRESPONDANTS (1) MM. "Allorge (P.), préparateur de botanique à la Sorbonne, rue Gustave*Nadaud, 7, à Paris (xvie) 1919 "Antoine, répétiteur au Lycée d'Amiens (Somme). . . 1904 Albert (C.-G.), inspecteur des Eaux et Forêts, rue de l'Adoration, 26, a Alençon (Orne) 1919 Rallé (É.), place Saint-Thomas, 14, à Vire (Calvados). . 1891 5 Bansard des Bois, à Bellème (Orne) 1888 Barbé (Dr C), rue Cazault, 54, à Alençon (Orne). . . 1888 B\rré, entomologiste, à Sées (Orne) 1914 Bazin (Dr), à Condé-sur-Noireau (Calvados) 1913 Bedel, vétérinaire, à Dozulé (Calvados) 1904 10 Bibliothèque de la ville de Fiers (Orne) ' . 1917 Boudier (É.), correspondant de l'Institut, rue de Grétry, 22, à Montmorency (Seine-et-Oise) 1876 (1) Les Membres correspondants dont le nom est précédé d'un " sont ceux qui ont demandé à recevoir les Mémoires. IL — 6 — Date de la nomination m Chevalier (Aug.), explorateur, boulevard Saint-Marcel, lia Paris (Ve). . . 1894 Collignon (Dr), correspondant de l'Académie de Médecine, à Cherbourg (Manche) . 1898 Corbière (L.), secrétaire perpétuel de la Société natio- nale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, rue Asselin, 70, à Cherbourg (Manche). . 1887 15 Créances (J.-B.), principal honoraire de l'Université, rue Blanchard, 12, à Fontenay-aux-Boses (Seine). . . . 1886 Damécourt, vétérinaire, à Cauraont-l'Éventé (Calvados) . 1914 Delaunay-Lariviére. pharmacien, à Mortain (Manche) . . 1905 Delavigne (V.), pharmacien de 1" classe, rue Sainte-Gene- viève, 2, à Vernon (Eure) 1884 Denizot (G.), préparateur à la Faculté des Sciences de Marseille (Bouches-du-Bhone) 1914 20 Desmars, directeur de l'Hygiène et de l'Assistance publiques au Ministère de l'Intérieur, à Paris 1919 Dollfls (G.), ancien président de la Société géologique de France, rue de Chabrol, 45, à Paris (X*) t . 1873 "Doranlo (Dr R.), à Mathieu (Calvados) 1911 Doucet (G.), pharmacien à Beaumonl-le-Roger (Eure) . 1915 Duboscq (Dr 0.), professeur à l'Université de Montpellier (Hérault) 1894 25 Duquesne (A.), pharmacien honoraire, à Saint-Philibert, par Montfort-sur-Risle (Eure) 1873 Durel (A.), professeur au Collège d'Avranches (Manche) . 1905 Duret, professeur à la Faculté libre de Médecine, boule- vard Vauban, 21, à Lille (Nord) 1870 ""Fauvel (P.), docteur es sciences naturelles, professeur à l'Université catholique, Villa Cœcilia, rue du Pin, 12, à Angers (Maine-et-Loire) 1894 Focet (R.), avoué, rue du Jeudi, 13, à Alençon (Orne). 1912 30 Fontaine, naturaliste, à la Chapelle-Gauthier, par Broglie (Eure) 1881 " Formigny de La Londe (de), château de La Londe, à Bié- ville-sur-Orne (Calvados) . 1901 "Fortin (B.),rue du Pré, 24, à Rouen (Seine-Inférieure) . 1874 Foucher, rue de la Véga, 17 et 19, à Paris (XIIe). . . 1871 — 7 — Date de la nomination MM. Frémy (abbé), professeur de Sciences naturelles à l'Insti- tution secondaire libre de Saint-Lô (Manche) . . . 1913 35 Gadeau de Kerville, correspondant du Muséum, rue Dupont, 7, à Rouen (Seine-Inférieure) 1888 Gerbault (E.-L.), ancien magistrat, avenue Victor-Hugo, 83, à Fresnay-s-Sarthé (Sartlie) 1908 Godard (L.), ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, rue d'Antin, 3, à Paris (II*) 1905 Hébert, ancien notaire, rue du Jeudi. 24, à Alençon (Orne) 1902 "Hée (A.), préparateur de botanique à la Faculté des Sciences de Strasbourg (m. r. 1917). 1919 40 Hommex (Dr J.), à Sées (Orne) 1881 "Holard (C), professeur de botanique à la Faculté des Sciences, directeur de l'Institut et du Jardin botaniques, a Strasbourg . . (m. r. 1912). 1919 Houel (P.), ingénieur des Arts et Manufactures, à Condé- sur-Noireau (Calvados) -■ . 1890 "Husnot (T.), botaniste, à Caban, par Athis (Orne) . . 1864 Joly (Dr), médecin consultant, à Bagnolles (Orne). . . 1919 45 "Kollmann, préparateur de zoologie à la Sorbonne, à Paris (Ve) 1919 Laxglais, directeur en retraite des Services agricoles, bou- levard Lenoir-Dufresne, à Alençon (Orne) .... 1883 Leboucher (J.), ancien pharmacien, S ice-P résident, route du Mans, 118, à Alençon (Orne) 1886 m Leclerc (G.), pharmacien de 1" classe, licencié és- sciences, chef de laboratoire à la Pharmacie centrale de France, rue des ÎS'onnains-d'Hyéres, 21, à Paris (IV#) 1907 Lecœlr, pharmacien, à Vimoutiers (Orne) 1880 50 M"' Lecœir, à Vimoutiers (Orne) 1891 Lecointe. professeur à l'École normale, à Évreu.v (Eure). 1892 Lemée (E.), horticulteur-paysagiste, ruelle Taillis, 5, à Alençon (Orne) . 1896 Lemke,' trésorier-payeur général, à Auch (Gers) . . . 1919 Lemercier, pharmacien, rue Saint-Martin, à Argentan (Orne) 1905 r> i Lenoir, professeur au Lycée, rue du Général-Fromentin, 11, à Alençon (Orne) 1911 — 8 — Date de la nomination MM. Le Roy (Dr R.), avenue de Neuilly, 136 bis, à Neuilly-sur- Seine (Seine) 1904 Lescuyer (C), conservateur des Eaux et Forêts, rue du Rercail, 14, à Alençon (Orne) . 1919 Le Sénéchal (R.), docteur en droit, Le Merlerault (Orne) 1883 "Letacq (abbé A.), aumônier des Petites Sœurs des Pauvres, route du Mans, 151 bis, à Alençon (Orne)" 1877 60 Lhomme (L.), éditeur, rue Corneille, 3, à Paris (VIe). . 1911 "Maire (Dr R.), professeur de botanique à la Faculté des Sciences d'Alger (Algérie) 1905 Matte (H.), inspecteur d'Académie, à Moulins (Allier). . 1898 "Mazet (P.), propriétaire, château de la Haizerie, par Vaux- sur-Aure (Calvados) 1913 Michel, agent voyer, à Évrecy (Calvados) 1887 65 Moisy, avocat, boulevard Herbet-Fournet, 57, à Lisieux (Calvados) . 1896 Moutier (Dr F.), rue de Monceau, 95, à Paris (VHP). . 1899 Perdreau (De), Le Merlerault (Orne) 1905 Potier de Lavarde, à Lez-les-Eaux, par Saint-Père-sur- Mer (Manche) 1919 Prince (Dr), directeur de l'Asile d'aliénés, à Alençon (Orne) . . . . 1919 70 Renault (C), professeur de Sciences physiques et naturelles au Collège, rue de Relfort, 41, à Fiers (Orne) . . . 1881 "Robine (Dr), à La Haye-du-Puits (Manche) 1901 Saintange-Savouré, receveur-buraliste, à Nonant-le-Pin (Orne) 1905 "Tison (A.),maitre de conférences à la Faculté des Sciences, rue Marceau, 8, à Rennes (llle-et-Vilaine) .... 1895 Tolmer (L.), licencié es sciences, rue des Roucheis, 50, à Rayeux (Calvados) . 1908 75 "Touljion (de), Château de Bazoge, à Juvigny-le-Tertre (Manche) ." . 1916 "Vaullegeard (Achille), docteur ès-seiences, industriel, rue Armand-Gasté, à Condé-sur-Noireau (Calvados) . 1891 77 Zurcher (P.), ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées. 1893 PROCES-VERBAUX DES SEANCES -^3*1 TRAVAUX ORIGINAUX — 11 — Ph. HOUEL. — Le Problème des sources et des cours d'eau dans ses rapports avec l'atmosphère, le sol et la végétation. Raro fhwius miniiitur ac crescit; sed qualis aestate. talis esse solet hieme ; Aquam praebet jucundissimam vo- lenti bibere... (Misopogon) CHAPITRE PREMIER Données climatériques . — Régime ancien des cours d'eau. — Comparaison avec le régime actuel. — Transformations de la surface du sol depuis les temps anciens. — Conséquences. OBJET PRINCIPAL DU MEMOIRE L'eau de source, qui est précieuse partout, Test surtout dans les villes ; aussi tout le monde s'accorde aujourd'hui à mettre au premier rang de l'utilité pour une agglomération la distribution de l'eau potable aux habitants. Suivant même un hygiéniste des plus autorisés, le docteur Rochard, l'eau pure devrait être assez largement distribuée pour permettre d'aller jusqu'au gaspillage. Pareil état de choses a existé, et l'antiquité Romaine l'a connu au temps de ses Aqueducs et de ses Thermes ; mais, de nos jours, de cette abondance ou de cette prodigalité, il ne reste trop souvent que le programme. Non seulement il y a chez nous très peu de loca- lités où on puisse gaspiller l'eau de source ; mais — 12 — beaucoup au contraire n'ont que le nécessaire pour les besoins immédiats de l'alimentation, heureuses encore lorsqu'elles peuvent compter sur la stricte ration dans les périodes de sécheresse. J'entreprends de montrer qu'il est des cas très nombreux où, malgré l'apparence peu favorable d'un terrain pour la conservation des eaux, il est possible néanmoins d'en tirer bon parti à ce point de vue. La plupart des villes anciennement pourvues d'un bon service d'eaux doivent cet avantage à la situation qu'elles occupent sur un sol privilégié qui avait mis tout d'abord des sources à leur portée. En général ces villes occupent des régions dont le sous-sol est relativement perméable. Une sera pas question de leurs installations puisque le problème posé ici, celui du rassemblement des eaux de source, était résolu pour elles à l'avance Je ne m'attacherai qu'à l'étude de la même ques- tion pour les régions où les sources, à la fois nom- breuses et disséminées, sont en même temps faibles et inconstantes. Cette répartition est celle qui caractérise les contrées de sous-sol imper- méable qui occupent comme on sait sur le sol de la France d'assez grandes étendues. Dans ces régions, quand arrive l'automne, on n'entend généralement que plaintes sur la pénurie croissante des eaux de source. Il faut se persuader alors qu'au cours naturel des choses, le mal ne peut aller que s'aggravant, comme si l'eau pure avec le temps devait prendre la valeur d'un pro- duit rare, et que le moyen de détourner cette — 13 — perspective est de revenir à un état de choses aboli. J'entreprendrai de montrer qu'à l'aide de deux moyens : l'acquisition de surfaces suffisantes sur terrains de sources et l'application de couver- tures végétales appropriées à ces mêmes places, il est possible de préserver les sources elles-mêmes de la manière la plus efficace et qu'en dehors de ces moyens il n'y a à prévoir pour elles, dans ces régions de sous-sol imperméable, que la dispa- rition totale. DISSÉMINATION DES POINTS DE SOURCES La dissémination des points de source est par- ticulièrement visible sur les régions de sous- sol granitique. Là, partout où le sol bosselé forme cuvette, il existe une source dont le débit est en rapport direct avec les précipitations reçues et la surface. Quand cette surface est dégarnie de sa couverture de végétation, l'évaporation se manifeste très intense et très apparente en raison de ce que le sous-sol n'a pu rien réserver dans son intérieur de ce que les pluies ont apporté. Sur les formations géologiques perméables les apparences -sont diffé- rentes, car le sous-sol alors est plus ou moins absorbant. Les sources dans cet état de choses sont ordinairement fortes et clairsemées. Les précipita- tions atmosphériques transportées par les assises généralement peu inclinées du sous-sol vont se rassembler souvent très loin des points où elles ont pénétré tout d abord. Ces réserves internes . — 14 — accumulées viennent alors au jour à la faveur d'un accident de la surface, une vallée transver- sale par exemple, qui met à nu en les recoupant les assises perméables de la stratification à leur contact avec une zone inférieure imperméable. On comprend donc que, dans ces conditions, les effets de l'évaporation sur les sources sont moins apparents ou moins intenses quand l'obser- vation ne porte que sur des régions circonscrites qu'ils ne le sont pour les régions de sous-sol gra- nitique. Sur les formations sédimentaires dites perméables ou relativement, les infiltrations peu- vent suivre en outre les lignes de faille ou de cas- sure des roches compactes ou leurs lits de stratifi- cation, sans préjudice de l'action dissolvante qu'elles peuvent exercer sur elles avec le temps. Enfin, lorsqu'elles sont emprisonnées entre des couches imperméables elles donnent lieu aux phénomènes dits « artésiens ». Mais pour tous les cas et pour tous les terrains, il faut admettre en principe que les eaux venant comme sources à la surface du sol ont pour unique origine les préci- pitations atmosphériques. Le rôle du sous-sol, comme ou le voit, est entièrement passif, mais il peut aussi servir de réserve en raison de sa masse ou des dislocations plus ou moins profondes qui peuvent l'affecter. Trois éléments extérieurs au sous-sol sont à con- sidérer : le sol, la couverture du sol par la végé- tation et l'atmosphère. Ce sont les milieux d'ori- gine de tous les phénomènes qui intéressent les sources. — 15 — RÔLE DU SOL Le sol est presque toujours poreux à quelque degré. En raison de sa masse, il agit en plus ou moins grande mesure comme réserve Si la masse est assez forte, elle parera aux interruptions du débit des sources en période de sécheresse; mais, aux conditions ordinaires de la surface, le cas se pré- sente très rarement. RÔLE DE LA VEGETATION La couverture végétale du sol exerce une influence très grande sur les sources et particuliè- rement sur leur régime. Elle arrête presque en toute saison le ruissellement des eaux sur les pentes, et le ruissellement détourne l'eau destinée aux sources pour la donner aux torrents. Ensuite elle combat très énergiquement l'évaporation par le sol même en le préservant de la radiation solaire directe et du haie. Enfin, par l'intermé- diaire de ses racines elle favorise la pénétration des eaux en profondeur. Ce sont là ses effets en quelque sorte visibles. Elle en a encore un autre, moins apparent, et sur lequel il faudra revenir ; elle détermine du sol à l'atmosphère et par évapo- ration, le mouvement d'une très forte quantité d'eau qu'elle y ramène incessamment. C'est même là son rôle propre dans la préservation des sources. On peut remarquer d'ailleurs que, si dégarni de végétation permanente que soit aujourd'hui un sol de culture, il ne montre guère de point de â Ok - 16 — source saus quelque végétation arborescente tout auprès. RÔLE DE L'ATMOSPHÈRE L'atmosphère a également une action complexe. Ses précipitations sous forme de pluies, de neiges ou de rosées, alimentent seules le débit des sources et des rivières ; mais, parallèlement elle reprend, évaporées, une grande partie des eaux qu'elle déverse. Ici se place une donnée expéri- mentale essentielle. Pour les régions Ouest ou Nord-Ouest de la France, l'atmosphère enlève en moyenne dans le courant d'une année les deux tiers des eaux déversées par elle sur le sol dans le même temps. Le sol, dans son état moyen ordi- naire, n'en garde par conséquent que le tiers pour tout. Ce tiers enfin se fractionne lui-même en deux parties suivant l'état des surfaces : une qui roule sur le sol en le pénétrant à peine, une autre qui s'infiltre à l'intérieur et alimente plus particulière- ment les sources. La hauteur moyenne annuelle des pluies pour une même contrée est considérée comme cons- tante à la condition d'être prise sur un assez grand nombre d'années, sur cent ans par exemple Par contre, cette même hauteur peut être assez diffé- rente d'une contrée à une autre, ces contrées même étant voisines. Il suffit de différences d'altitude, de différences d'orientation des vallées ou des lignes de faîte pour donner lieu à des écarts accentués. Dans nos régions Ouest, une ligne de faîte orientée Nord-Sud recevra annuellement — 17 - beaucoup plus d'eau sur le versant qui regarde l'Ouest que sur le versant opposé. t DONNÉES CLLMATÉRIQUES La répartition des pluies sur l'année pour nos régions de l'Ouest suit une marche parallèle à celle des températures. Le minimum des pluies appartient à l'hiver et le maximum à l'été. Le printemps et l'automne ont des valeurs intermé- diaires. Une moyenne portant sur 90 années, calculée sur les chiffres consignés aux annuaires météorologiques de Paris-Montsouris, donne les résultats suivants rapportés à une hauteur moyenne annuelle de un mètre. Automne .... 0,255 l Hiver 0,191 < Soit -f Printemps .... 0,2G7 / •> Eté 0,287 Soit^- 1.000 ou y Il est possible que le voisinage de la mer apporte quelques modifications à ces proportions pour les localités qui en sont à proximité, puisque ce voi- sinage modifie aussi le régime des vents ; mais, faute de données statistiques suffisantes les con- cernant, les chiffres précédents sont à maintenir en raison de leur généralité. Parallèlement à la donnée expérimentale rela- tive à la réserve par le sol du tiers des pluies annuelles aux conditions actuelles de sa surface, se place une autre constatation très importante 18 pour le régime de nos cours d'eau. Elle établit qu'en été l'évaporation par le sol est assez intense pour rendre à l'atmosphère au cours de la saison même la totalité des pluies déversées dans les trois mois- Le fait a été posé en principe acquis Les pluies estivales ne profitent pas aux cours d'eau. Le rapprochement des deux points, assez certains isolément pour servir de base permet de préciser l'intensité d'évaporation propre aux deux groupes de saisons qui viennent d'être distingués : l'au- tomne, l'hiver et le printemps d'une part, l'été de l'autre. Le résultat est le suivant : L'automne, l'hiver et le printemps en- semble évaporent une fraction des pluies déversées par leur groupe égale à . . . . Le même groupe conserve au sol la frac- tion des pluies déversées égale à. . , . . L'été évapore à lui seul le total des pluies qu'il déverse c'est- à dire et ne réserve rien au sol. 15 1 15 15 IF L'exactitude de ces déductions se vérifie très aisément. Lorsque le groupe des trois saisons froides réserve au sol les — des pluies qu'il déverse, il garde au sol par le fait les — de — de leur total. Or, les —r- de tt donnent -rrr ou exactement — • 15 7 1U5 à On retombe ainsi sur la donnée première. Si on veut procéder autrement, on dira que le groupe des trois saisons évaporant les — de ce 15 qu'il reçoit évapore par le fait les — de — par — 19 — rapport au total ou les — — . Mais L'été, d'autre part, évaporant les — de ec même total ou les 30 ■jzr on a pour l'évaporation annuelle totale : 40 + 30 70 I — r^— ou -rrr soit exactement 4- : ce qui revient 10a JOj .{ ^ encore à la vérification du point de départ. Telles' sont approximativement les bases climatériques qui règlent l'alimentation des sources et des cours d'eau dans l'Ouest de la France. REGIME ANCIEN DES COURS D EAU ET DES SOURCES Or ces bases ne sont certainement pas celles qui Ont présidé aux faits de tout temps. Toutes les inductions qu'on peut tirer de la tenue actuelle de nos rivières par rapport à leur tenue antérieure, même à celle d'il y a cinquante ou cent ans, suffi- raient à le montrer. Mais l'attestation la plus nette à invoquer est encore le texte qui sert d'épigraphe à ce mémoire. La citation est tirée du Mlsopogon de l'Empereur Julien Divers auteurs et savants l'ont reproduite : Dausse, Elie de Beaumont, A. de Lapparent. Le lleuve mentionné est la Seine, la Seine de l'époque Gallo -Romaine, telle qu'elle était au temps de Lulèce vers le milieu du ive siècle de notre ère, quand elle baignait le pied des jar- dins du palais des Thermes. La ville de Paris ne peut la reconnaître aujour d'hui. A ce régime si uniforme d'il y a quinze siècles un autre a succédé, presque torrentiel. A l'eau si parfaite et si agréable à boire qui alimen- tait son cours, une autre s'est substituée. Nous savons qu'aucun filtre n'est encore en mesure de 20 lui rendre sa pureté d'autrefois et n'y sera peut-être de longtempe. Il faut ajouter que la Seine ne retrouvera plus sa constance de régime. Des mo- difications de la température n'expliquent pas ces changements ; d'autant plus que la suite de la citation, tout en mentionnant le climat doux et tempéré de Lutèce, parle de la qualité particulière de ses vignobles. Les étés, au temps de l'empereur Julien ne devaient pas être moins chauds que de nos jours. Ce qui était vrai de la Seine l'était aussi de la plupart des autres cours d'eau de la Gaule. La Loire elle-même, suivant les auteurs du premier siècle, n'était pas le fleuve aux eaux troubles et torrentielles que nous connaissons. C'était le fleuve aux eaux calmes et limpides. Ainsi, peu après la conquête des Gaules, la Loire n'inondait pas ses rives et ne charriait pas. Il faut penser qu'à ces époques reculées la Gaule pouvait compter au plus sept ou huit millions d'habitants ; et encore, répartis principalement dans la partie méridionale. Le pays au Nord et à l'Ouest était presque entièrement couvert de forêts. Les grandes vallées au confluent des rivières n'étaient que marécages étendus. L'eau rencontrait des obstacles presque à chaque pas et se montrait un peu partout, même sur les plateaux et sur les pentes, Les sources, protégées par la grande et par la moyenne végétation étaient très nombreuses et se montraient à plus haute altitude que mainte- nant. Il n'est guère de localité où on ne trouve quelques vestiges de cet ancien état de choses. — 21 — Près de la ville de Coudé même, on remarque ce lieu dit, au cadastre, La Fontaine Limet, situé commune de Saint-Pierre du-Regard à mi-côte. Là existait certainement une source. Elle était voi- sine dune station Gallo-Romaine ; et l'emplace- ment de celle-ci est encore marqué dans une pièce de labour par des fragments de tuiles à rebords que la charrue disperse un peu plus tous les ans. Maintenant la désignation de Fontaine Limet est celle d'un champ au cadastre Non seulement il n'y a plus de source mais la place et les abords ne laissent pas voir de traces d'infiltrations. La source a descendu et s'est tarie. avec le déboisement des terrains supérieurs. C'est à la présence de l'homme et aux progrès de son industrie quïl faut attribuer les change- ments survenus. Pour l'homme, en effet, lâge d'or n'est plus relégué dans le passé ; mais celui des sources s'y trouve à coup sûr. Il existait pour elles au temps de la nature sauvage, protégées qu'elles étaient par la végétation Lorsqu'on voudra les faire renaître avec leur pureté et leur constance, même approximative, il faudra leur rendre les conditions d'abri et d'isolement qu'elles avaient Leur décadence n'a pas été brusque, nous la voyons même continuer tous les jours. VICISSITUDES DU REGIME DES SOURCES AVEC LE TEMPS Le régime des cours d'eau a suivi en effet les vicissitudes de la propriété du sol. La prise de pos- session a été marquée d'abord par des défriche- — 22 - ments. Les parties dénudées, si rares qu'elles aient été au commencement, ont donné prise à une éxaporation pius intense qu'auparavant. En même temps la culture a dû procéder à l'évacuation de proche en proche des eaux stagnantes des points hauts vers les points bas- Ces deux effets concou- rants ont été continus et croissants de toute manière. La division de la propriété, conséquence de l'accroissement de la population, les a cons- tamment amplifiés. Les progrès de la culture, la diversité même des cultures, ont agi parallèlement Aux époques plus récentes, des travaux d'utilité publique de tout ordre ont commencé à s'imposer. Les voies terrestres ont étendu peu à peu leurs ramifications jusqu'aux plus hautes parcelles. Dans les vallées, le débouché des eaux fluviales a été facilité en même temps. Tout a concouru en somme, avec le temps, à favoriser par ruisselle- ment l'écoulement rapide des eaux. Il n'est pas jusqu'au bon entretien de tous ces ouvrages qui n'ait eu la même conséquence. En dernier lieu les applications du drainage ont ajouté leurs effets aux précédents. Or, le jeu de ces influences n'a pas de terme ; il représente la lutte perpétuelle de la vie avec l'inertie naturelle aux choses. Les sources qui ne vivaient que d'uniformité et de stabilité ont subi le contre-coup de l'accélération qui se propageait autour d'elles. Elles ont d'abord fléchi, puis beaucoup ont disparu. En même temps l'écoulement torrentiel inconnu à l'origine, a grandi et continue encore de grandir. Autrefois la masse énorme d'eau qui était réservée en perm - 23 - nence dans le sol exerçait sa fonction régulatrice sur les débits des saisons froides aux saisons chaudes ; aujourd'hui où elle est en grande partie tarie, les oscillations des unes aux autres qui riaient peu sensibles sont devenues plus intenses et beaucoup plus brusques. Nous le constatons à toute occasion à partir du mois de juin dans les régions de sous-sol imperméable. RÉGIME ACTUEL DES SOURCES ET DES COURS D'EAU Le débit de nos cours d'eau subit à partir de cette époque de l'année des abaissements successits bien tranchés. La première chute suit la coupe des trèfles, des foins et des luzernes ; la seconde vient après celle des avoines et des blés; la troisième qui dans beaucoup de cas supprime presque l'écoulement accompagne en Bretagne et en Nor- mandie l'enlèvement des sarrasins. Les sources se ravivent ainsi de plus en plus tard. C'est à peine si elles reviennent en Novembre. Rien ne montre mieux que ces constations l'intervention de plu- sieurs facteurs dans le travail de l'évaporation. "Celle ci en effet, à la manière dont elle s'opère sur un sol abrité serait assez peu sensible si elle n'était duc qu'à la seule différence des températures moyennes de l'air entre l'été et les trois autres saisons ; c'est-à-dire celle de 18°2 à 8°2 ou dix degrés centigrades seulement, d'après les annuaires météorologiques de Montsouris. Et, en effet, tant que le sol conserve son manteau de végétation herbacée, de trèfles, de luzernes ou de sarrasins, — 24 — il n'a de contact avec l'extérieur que par l'inter- médiaire d'un matelas d'air emprisonné presque saturé d'humidité, ne se renouvelant que difficile- ment et, pendant le jour, d'une température infé- rieure à l'ambiance, L'humidité est alors retenue dans le sol comme elle le serait dans un vase clos. L'abri végétal disparaissant, c'est une double pro tection qui s'en va avec lui La radiation solaire directe et le haie entrent aussitôt en jeu. Ce sont là les deux facteurs importants de l'évaporation, et leur effet est immédiat. Le sol ordinairement doué d'un grand pouvoir absorbant prend alors des températures de surface qui s'élèvent à 40 et 42 degrés pour la moyenne des maxima de juillet ; c'est-à-dire plus que doubles de la température de l'air au même moment En valeurs extrêmes, à Montsouris, on a constaté sur le gazon au soleil des températures telles que 50 et 60 degrés en juillet 1900. C'est dans ces conditions que la dénu- dation du sol laisse le champ libre à la ventilation. Il n'est pas surprenant que le régime de nos cours d'eau s'en ressente aussitôt. Lorsqu'au contraire au début de la période historique le sol était presque entièrement protégé contre la radiation solaire et le haie et qu'en même temps le ruissel- lement était inconnu; qu'en plus de cela des réserves restaient abondantes dans le sol, le régime des cours d'eau devait bien être la cons- tance comme la tradition l'indique- — 25 — COMPARAISON DK REGIMES Alors les pluies estivales profitaient aux cours d'eau, non pas dans la même proportion que celles des autres saisons, mais certainement dans une proportion intermédiaire puisqu'il faut tou- jours faire la part des différences de température de l'été à l'ensemble des trois autres saisons. En résumé, les débits d'étiage devant être augmentés et ceux des autres saisons restant les mêmes, les débits moyens des cours d'eau au début de la période historique devaient être plus forts en quelque mesure que ceux que nous cons- tatons aujourd'hui. Certaines conséquences, au point de vueclimatérique, peuvent résulter de ces conclusions. CONSÉQUENCES CLIMATERIQUES ADMISSIBLES Le courant d'eau que l'atmosphère déverse sans fin sur le sol sous forme de pluies dans nos régions tempérées, et qui se renouvelle incessam- ment par l'évaporation directe ou indirecte, est toujours le même en moyenne annuelle, quand on prend cette moyenne sur une période de temps suffisante. Il ne varie sous nos yeux qu'en apparence avec l'état du sol La partie qui se rend aux océans, et qui est la moindre, peut nous paraître plus ou moins forte ; mais la somme des deux parties, celle des eaux condensées et celle que le sol renvoie en vapeurs dans l'atmosphère est toujours invariable. Il ne peut en être autre- ment parce que le flux de chaleur ou d'énergie qui 26 agit au cours d'nne année sur notre globe et qui donne lieu à ce mouvement permanent des eaux, est invariable lui-même en moyenne. De là cette conséquence que la température qui préside à cette absorption de chaleurpar la terreestelle-mêmecon- stante etinvariable, toujours en moyenne donnée. Si, dans ces conditions, une modification apportée au sol de surface intervient, ayant le pouvoir de modifier sur le sol même, et dans l'année, la répartition des masses liquides par rapport aux vapeurs, une oscillation de la tempé- rature se produira au cours de l'année même entre deux périodes de celle-ci, sans toutefois que sa température moyenne puisse changer en quoi que ce soit. Un rapprochement peut se faire ainsi entre l'état des choses tel qu'il se présentait il y a deux mille ans et leur état actuel. Lorsqu'autrefois le débit des cours d'eau était plus élevé que main- tenant, le sol retenant une partie plus forte des pluies de l'été, ce sol d'été avait moins d'eau à évaporer qu'aujourd'hui et bénéficiait davantage d'une réserve de chaleur. La température des étés pouvait être ainsi un peu plus élevée qu'aujour- d'hui et par compensation celle des hivers un peu plus basse puisque cette compensation est forcée. Au reste, qu'on pousse le raisonnement à l'extrême en supposant que toutes les précipita- tions atmosphériques retournent directement aux océans (1), l'atmosphère plus dégagée de vapeurs (1) Voir à ce sujet la discussion de l'évaporation, détaillée au chapitre III. La masse des eaux de pluie retenue par le sol peut très bien échapper à toute limite. 27 se prêtera d'autant plus au rayonnement dans les deux sens. Les étés deviendront certainement plus torrides et les hivers plus glacés. La tradition historique s'accorde avec ces vues, au moins sur un point. Autrefois en Gaule nos rivières gelaient tous les hivers, alors qu'elles ne gèlent plus que rarement de nos jours Ceci revient à dire qu'autrefois la Gaule participait plus que maintenant du climat continental tandis que maintenant la France participe davantage du climat marin. Nous devrions ce changement à la disparition des forets qui couvraient alors la grande partie du territoire WCJEN ÉTAT FORESTIER L'action solaire sur le globe terrestre n'a pas changé depuis deux mille ans, mais il n'en est pas de même de l'influence de la végétation sur le régime des eaux, même la superficie des couver- tures végétales mises à part Les forêts de l'ancienne Gaule en effet ne ressemblaient pas de tout point à celles d'aujourd'hui : le sol forestier en particulier était très di lièrent Nos forets actuellement n'ont qu'une efficacité restreinte dans la plupart des cas sur la retenue des eaux par rapport à l'ancien temps parce qu'elles n'occupent plus sur le territoire que les régions ingrates qui seraient stériles pour toute autre culture, et que la géologie aurait pu déterminer d'avance. La pro- ■ondeur d'un sol de réserve leur fait défaut, et elles ne sont que les débris de l'ancien état forcs- 28 tier. Tout ce qui pouvait être sol de rapport a été enlevé à ces anciennes forêts qui recouvraient alors le sol des vallées et de leurs versants aussi bien que le sol maigre des plateaux. Sur un sol profond de ce genre rendu spongieux par les débris accumulés, la réserve des eaux était consi- dérable et donnait infiniment moins de prise à l'évaporation que maintenant où la végétation forestière ne s'accroche plus qu'à des affleurements rocheux dans la plupart des cas. OBSTACLES A UN RETOUR A L 'ANCIEN ETAT Quand il s'agit, aujourd'hui, pour préserver un terrain de sources., de revenir à l'état ancien pri- mitif en couvrant de végétation un sol riche pour d'autres cultures et de bon rapport, divisé peut- être entre de nombreux propriétaires, les diffi- cultés pratiques sont sans fin. Le point de vue qui prévaut alors est de se contenter d'acquisitions restreintes ou de n'acheter rien du tout. C'est ainsi que la question des terrains de sources, la principale dans un projet d'adduction, est souvent laissée dans l'ombre. Les exigences bactériolo- giques ont légèrement atténué les tendances res- trictives en prescrivant l'établissement de péri- mètres de protection sur les terrains en question au voisinage immédiat des émergences ; mais la surface de ceux-ci est généralement loin d'être suffisante pour la protection des débits et de leur constance. Tous ces faits qui relèveut plus ou moins direc- tement de l'observation ont leur enseignement. - 29 CAPTAGES Les systèmes ou les procédés de captage ont presque tous, sinon tous, le principe du drainage à leur base. On voit à quelles conditions on peut en attendre de l'efficacité. D'abord, tous les sols ou sous-sols, même couverts de végétation arbo- rescente, ne sont pas drainabies. Ensuite, le drai- nage superficiel ou profond, là où il est applicable, doit comporter pour être de bon rendement per- manent : la possession de surfaces de réception étendues en rapport avec les besoins en eau ; puis, un sol poreux ou relativement et profond; enfin une couverture végétale permanente destinée à le maintenir poreux ou spongieux en toute saison. Les mêmes prescriptions s'appliquent a un sol rocheux ou compact quand il est perméable aux infiltrations par ses lits de stratification ou ses diaclases Alors, les captages doivent être très profonds et opérés par tranchées ou galeries en travers-bancs, afin de recouper le plus grand nombre possible de ces lits ou diaclases dans l'unité de longueur. '&>' INFLUENCE DU TEMPS SUR LE REgIME DES SOURCES L'action du temps, sur le régime des sources est connue depuis longtemps. Elle a été constatée il y a nombre d'années, à Paris par le service des eaux qui a établi que, sans cause apparente, sans modi- fication du régime des pluies, le débit des sources alimentant la capitale avait baissé de 20 % environ dans un intervalle de cinquante années- 30 D'autre part, le parti à tirer da reboisement pour enrayer l'amoindrissement du débit des cours d'eau est connu depuis longtemps aussi. Les indi- cations qui précédent font comprendre pourquoi sa mise en œuvre n'a guère été entreprise que de l'initiative des gouvernements. En France, la loi relative au reboisement et au gazonncment des montagnes du 20 juillet 1860 est venue tardivement essayer de porter remède à une situation qu'on eût pu sans doute empêcher de naître en la pré- voyant plus à l'avance. Il a dû en être de même aux Etats-Unis où le gouvernement et l'état de New-'i ôrk ont pris des mesures pour l'acquisition ou la mise en réserve d'un territoire montagneux de quelques centaines de mille hectares d'étendue d'où parlent les hauts affluents de l'Hudson, afin de maintenir à son débit le fleuve qui, à l'origine de la colonisation, a fait la prospérité du port et de la ville de New- York. Si les états ne sont pas toujours prévoyants, les particuliers ou leurs groupements locaux le sont encore moins, les questions d'argent les arrêtant davantage. Il a fallu en outre un certain temps pour se familiariser avec l'idée que l'eau qu'on a pour rien prise aux ruisseaux ou aux rivières, doive être payée cher quand elle alimente une ville. Le prix de l'eau cependant était mieux apprécié dans l'antiquité, même à l'époque Gallo- Romaine, et le témoignage en est visible quelque- fois. Telle de nos villes, poussiéreuse en été et boueuse en hiver, laisse encore voir à son horizon — 31 — quelques débris d'arcades ensevelies sous le lierre, derniers vestiges de l'aqueduc qui amenait l'eau autrefois dans l'ancienne cité ; a la même place, le touriste détournant le regard, voit près de lui les habitants de la ville nouvelle empressés auprès d'une pauvre fontaine insuffisante pour eux: à certains jours. En matière d'hygiène nous sommes encore sur trop de points les héritiers du moyen- âge. CHAPITRE II Terrains de sources — Réseau d'alimentation des sources. — Rôle propre de la végétation. — Con- séquences forcées de la dénudation des surfaces. — Cheminement des infiltrations dans le sous-sol. TERRAINS DE SOURCES Les terrains de source sont limités ici aux couches homogènes plus ou moins poreuses, plus ou moins épaisses et non remaniées qui recou- vrent ordinairement un fond imperméable. Ces couches sont aptes à devenir terrains de source surtout quand le rôle de la végétation intervient. A ce point de vue une source sera le rassemble- ment des lentes infiltrations qui traversent un sol vierge de suffisante profondeur. Il n'est personne qui n'ait eu l'occasion d'observer, en été, la chute de gouttes de pluie sur un amas de poussière. Cette pluie, tout le monde le sait, ne pénétre que difficilement L'eau finit bientôt par glisser sur la surface avant d'avoir — 32 - traversé l'intérieur. J'étendrai seulement le cadre de cette observation si commune. Je substituerai à un amas accidentel une coucbe couvrant le sol et formée de la même matière, c'est-à-dire de la poussière sableuse des routes. La couche aura une étendue, une pente ordinaire à la surface et une épaisseur marquée. Enfin on admettra par pre- mière hypothèse, que sa masse entière soit à L'état de parfaite dtssication. L'effet de la pluie sera le même alors que sur l'amas accidentel. Les gouttes, refoulées dès le moment de leur contact par l'air interposé dans l'intérieur, s'étaleront en humecta ni chacune la petite place où elles tomberont, el la juxtapo- sition des tâches humectées donnera bientôt Lieu à une surface limoneuse glissante. Sur celle-ci, l'eau finira par rouler en formant tonl au plus des traînées peu profonde^ : mais L'intérieur restera sec. La pluie aura cessé et L'évaporation sera venue avant qu'aucun filtrage nail pu se faire. Admettant maintenant que le sol ancien qui a été couvert par cette couche sableuse ;iit possédé antérieurement une source, ce ne sont certaine ment pas les pluies qui ont pu tomber sur la cou- verture sèche superposée qui l'auront ravivée. Malgré donc la venue de ces pluies que le ruissel- lement aura emportées au loin, les choses resteront en l'état. C'est là en principe ce qui a lieu pour les sources temporaires dont le bassin de réception dénudé est brûlé parle soleil. La terre est si sèche qu'elle refuse l'eau. C'est même le propos textuel qu'on entend se répéter à toutes les périodes de - 33 - sécheresse. La terre refusé l'eau en effet, que sa surface soit meuble ou compacte. Modifiant maintenant l'hypothèse sur un seul point, on admettra que la même couverture sableuse ait été humectée aussi légèrement qu'on voudra, mais humectée dans toute son épaisseur quand on l'a mise en place. Tout changera par ce seul fait. Les pluies survenant ne rouleront plus sur la surface, la pénétration goutte par goutte se fera complète et rapide à l'intérieur; la source du sol inférieur retrouvera son alimentation et, si celle-ci n'avait pas tari elle reprendra de la constance Une influence nouvelle, celle de la capillarité sera entrée en action et cette action, il faut le remarquer, n'a pu se produire qu'en vertu de l'amorçage préalable par humectation. Les sources permanentes s'ali- mentent ainsi sous la seule influence d'une couche homogène suffisamment épaisse tant que peut être maintenu ce jeu de la capillarité. Qu'il vienne à s'interrompre, la marche des infiltrations en souffre et s'arrête en peu de temps, la zone superficielle revient à l'état de dessication, et l'inertie première réapparaît. Si on veut éviter autant que possible ce retour il faut recourir à la végétation. La couche en question en effet renforcée d'un abri végétal permanent donnera lieu au maximum d'absorption parce que la radiation solaire et le haie auront beaucoup moins de prise sur la sur- face. Un sol ainsi disposé et maintenu actif est par excellence un terrain de source. Tous les sols même les sols profonds et argileux deviennent 3 — 34. - aples à donner les résultats indiqués, la végétation aidant, que l'eau y arrive en pluie, en neige, en rosée ou en brouillards. RÉSEAUX CAPILLAIRES DES SOURCES Une autre observation aussi facile à vérifier que les précédentes montre que le sol sous bois ou en forêt est toujours meuble. Il est toujours frais aussi relativement, sans qu'il y ait à invoquer pour cela l'effet de telle ou telle pluie survenue depuis peu. L'eau existe là, en permanence le plus sou- vent sur des surfaces étendues mais à un état de division extrême. Elle est à l'état capillaire, seul intermédiaire admissible entre l'état liquide ordi- naire et l'état gazeux. La théorie de la capillarité comme on sait, fixe à l'avance les formes diverses qu'elle peut prendre, et peut servir de guide, quant au mode de circulation de l'eau entre la surface d'où elle part et le point d'émergence où elle arrive sous l'action de son poids. En remontant de l'émergence à la surface supé- rieure l'eau se trouve à l'état de filets pleins, gros, moyens ou imperceptibles, à l'état de gouttes ou de gouttelettes de toutes dimensions; enfin à l'état de bulles ou de vésicules, même à l'état de tubes ou de simples cloisons aqueuses. Quand il y a évaporation par le sol, ces vésicules ou ces cloi- sons lamellaires passent à l'état de vapeur. Etant parvenues là, c'est-à-dire à la surface du sol, au dernier degré de ténuité, il suffit de la plus faible élévation de température pour qu'elles disparais- sent. La plupart des formes capillaires qui vien- — 35 — nent d'être énumérées sont d'observation cou- rante : les cloches d'eau qui se forment dans les rivières au saut des chutes, les cloisons planes qui séparent deux de ces cloches quand elles viennent à se juxtaposer, l'écume persistante au voisinage des remous quand l'eau retient quelque matière étrangère en dissolution ou en suspension, les cloisons liquides qui garnissent les mailles des filets de pêche, etc. Le sol dans son épaisseur est la partie inerte du système. Il ne sert que de support à un réseau qu'il tient en quelque sorte suspendu au-dessus de l'émergence. Pour un terrain profond et homogène et dans le cas d'un point unique d'émergence, on se figurera le réseau sous la forme d'une sorte de cône plus ou moins régulier, plus ou moins oblique, placé la pointe en bas et l'ouverture en haut à la surface du sol. Les mailles seront serrées et ténues à l'infini en haut et plus fournies ou plus déformées en descendant vers la pointe. A l'intérieur de ce cône ou à son extérieur on en supposera autant d'autres s'emboitant qu'on voudra, tous ayant le sommet commun, jusqu'à englobement complet de la surface supérieure. La pointe du cône sera un centre de rassemblement. En l'allongeant on aura l'image du canal d'émer- gence. L'eau descend le long du réseau d'une manière particulière. Elle glisse en le gonflant et le disten- dant de proche en proche et par pulsations lentes, comme s'il était formé d'une succession de gaines - 36 — élastiques toutes partant de la surface où elles existent à ['infiniment petit vésiculaire ou lamel- laire. Ce mouvement uniforme dans l'ensemble n'a rien d'uniforme considéré dans ses parties, puisqu'il consiste en une succession de mouve- ments variés interrompus et se rapproche d'un écoulement par compte-gouttes ; mais dans son ensemble il équivaut au point de vue du débit à celui que donnerait une infinité de filets conver- gents fournissant chacun son volume particulier dans l'unité de temps. Le réseau dans ces condi- tions possède, comme on voit une capacité de réserve très variable suivant qu'il est, dans son ensemble, gonflé ou distendu. Les réseaux d'alimentation ainsi décrits échap- pent forcément à la vue, tout en répondant par image à la réalité. Les phénomènes dégonflement ou de distension dont ils sont le siège résultent des mouvements de l'eau sous l'action delà pesanteur, combinés avec les réactions dues à la tension superficielle des enveloppes suivant la théorie de la capillarité. NIVEAUX AQUIFÈRES Les réseaux n'étant pas matériellement visibles, on leur substitue couramment dans le langage ordinaire ou dans les traités la notion des nappes d'eau ou de nappes aquifères qu'on ne voit pas davantage. Le terme de nappe ne peut-être que figuré. L'eau d'un puits n'est pas la partie visible d'une nappe qui se prolongerait en tous sens à la — 37 — périphérie et dans les terres au-dessous du sol environnant. A peu de distance du puits, l'eau n'est plus dans le sol en masses équilibrées et stables La preuve en est qu'un fonçage pratiqué au voisinage ne laisse pas apparaître l'eau tout d'abord au niveau voulu comme s'il s'agissait pour les deux excavations de vases communi- quants Le niveau dans le second puits commence d'autant plus en contre bas de l'autre que le fon- çage nouveau a été mené plus rapidement. On peut même avancer en toute certitude qu'un fon- çage instantané dans un terrain de source, si ce ter- rain est homogène, ne laisserait voir aucune trace d'eau au fond au premier moment et que le moyen d'accélérer son apparition serait d'en amener d'en haut pour produire un amorçage. L'eau viendra donc peu à peu et son niveau définitif ne s'établira qu'avec le temps. Aussi la dénivellation de l'eau d'un puits par rapport au sol environnant ne mesure-telle qu'une perte de charge répartie sur les cheminements variés des infiltrations. La notion des nappes reprend sa raison d'être dans le cas de zones aquifères imprégnées qui peuvent se rencontrer dans un sous-sol fissuré ou disloqué par un accident géologique, ou formé d'arkoses meubles. En pareille circonstance les réserves internes, quand elles se font jour, don- nent même naissance aux venues d'eau les plus remarquables sous le rapport du débit et de sa constance mais ces venues ne sont de véritables sources que si elles ont d'abord traversé avant — 38 - l'émergence les réseaux capillaires d'un sol homogène. Lorsqu'une galerie souterraine captante est menée en Travers-banc dans un massif de roches compactes, les infiltrations suivent les lits plus ou moins inclinés de la stratification. Leur circulation dans ces joints d'épaisseur extrêmement faible s'opère alors par une série de mouvements partiels extrêmement lents plus ou moins discontinus dans la descente et qui tout en obéissant aux lois de la pesanteur reviennent pour l'ensemble à un mouvement uniforme. Les faits attestent la puissance d'appel des galeries souterraines qui suffit à déterminer le passage des infiltrations dans les lits verticaux ou inclinés des bancs rocheux les plus compacts ; mais l'effet à attendre au mètre courant de captage est souvent incertain et varie en tous cas avec l'allure de la stratification traversée. Si celle-ci est régulière, c'est-à-dire d'inclinaison sensiblement uniforme sur une étendue suffisante, l'effet sera maximum, quelle que soit la nature de la roche. Si, au contraire, son inclinaison générale se trouve compliquée de plissements accusés dans le parcours à suivre par les infiltratfons, il sera des plus réduits ou tout à fait nui- LIAISON DES SOURCES ET DE LA VEGETATION La permanence des sources nées d'un sol homo- gène réclame donc l'exécution de deux conditions : la préservation des bassins de réception de la radiation solaire et le maintien en activité persis^ — 39 — tante des réseaux d'alimentation à leur épanouis- sement sur le sol. La végétation à elle seule réalise l'accomplissement des deux exigences à la fois. La vie végétale pour accomplir ses fonctions met en mouvement dans le tissu des plantes de très fortes quantités d'eau Suivant une expression consacrée, les plantes transpirent. L'expérience a établi, et Dehérain en a confirmé les chiffres dans sa communication du 14 décembre 1898 à la Société Nationale d'Agriculture, que les plantes herbacées au cours de leur croissance pouvaient mettre en mouvement sous "forme de vapeur d eau deux cent cinquante à trois cent fois leur poids compté en matière sèche. Ce sont les plantes her- bacées qui donnent lieu à l'évaporation la plus active, surtout quand elles croissent isolées et à l'air libre. La cause principale du phénomène paraît dépendre surtout de la radiation solaire. Le rôle de la chaleur en valeur absolue serait moins important. De fait l'évaporation est surtout mar- quée pendant le jour. La donnée est susceptible d'une interprétation bien appropriée au sujet traité ici. Nombre de plantes fouragères arrivant à leur maturité dans les trois mois du printemps, il est très facile d'évaluer pour cette période, et en poids de matière sèche, l'importance des récoltes qu'elles fournissent à l'hectare. Le calcul le plus simple montre alors que ces 250 à 300 kilogrammes d'eau qui sont mis en mouvement par kilogramme de matière sèche produite équivaudraient à l'absorp- tion par les plantes dans les trois mois du prin- — 40 — temps du tiers des pluies que l'atmosphère déverse sur le sol dans la même saison. On a tiré delà des conclusions souvent erronées ou au moins très vagues. Si la végétation prend autant d'eau au sol pour la verser dans l'atmosphère, que devient en effet l'efficacité de son rôle dans les conditions où on le préconise? Le bénéfice que l'abri végétal procure au sol n'est-il pas effacé et même au-delà par la perte en eau qu'il lui fait subir du fait même de sa croissance ? Jl y a là en réalité pétition de prin- cipe sans aucun, antagonisme d'effets. Quant l'expérience a dit et prouvé en effet que le sol d'automne, (l'hiver et de printemps conservait et envoyait aux cours d'eau les -V des pluies de ces trois saisong suivant ce qui a été consigné au chapitre précédent, elle a tenu compte de l'action de la végétation sur le sol puisque celle-ci existait dans le moment- Cette action est comprise dans le chiffre et il n'y a pas lieu de la surajouter. Si léva- poration par les plantes devait être considérée comme indépendante des constatations, elle représenterait en effet autant à déduire pour le sol sur cette proportion de ~ laissée aux cours d'eau- 1 0 Il ne parviendrait à ceux-ci que -£r moins — soit -£r . Ln réalité il ne devrait même rien y parvenir dans les trois mois de printemps si on remarque que le chiffre de ~ s'applique à une moyenne de trois saisons et non au printemps seul, période pendant laquelle la retenue des pluies par le sol est à peine le quart de celles de la saison. Le rai- — 41 — sonnement poussé à sa limite extrême aboutit comme on voit à la négation absolue des faits observés. La végétation, soit de printemps, soit d'été, quelle qu'elle soit, ne stérilise donc ni ne dessèche le sol. Son effet est tout contraire. Elle fait naître dans le courant des infiltrations qui vont des cendre vers les sources de véritables boucles de remous par les plantes. Il faut que l'eau passe en partie dans leurs tissus et en revienne avant d'achever son parcours Les boucles du remous sont plus ou moins amples ; mais tout aboutit à des rentrées de l'eau au sol après l'évaporation par les feuilles, Il y a permanence d'effet, que l'eau rentre aux points même d'où elle est partie où sur d'autres plus éloignés Elle ne peut rentrer d'ail- leurs que là où elle trouve la fraîcheur relative du sol ; c'est-à-dire là où existe la végétation. La réso- lution de la vapeur en pluie ou en gouttelettes n'est peut-être même pas nécessaire pour que le cycle s'accomplisse. On conçoit qu'elle puisse rester, sortant des feuilles à l'état vésiculaire. Aussi doit-on redire à nouveau que les bois et taillis sont en même temps que des évaporateurs, des conden- seurs naturels. Par le travail même de sa crois- sance, la végétation maintient ainsi les surfaces qu'elle recouvre dans l'état de moiteur et de poro- sité nécessaire pour préserver les réseaux capil- laires des sources à leur zone d'épanouissement ou d'amorçage. Au mécanisme de l'action s'ajoute, il faut le remarquer, encore un travail d'épuration, soit par les plantes, soit par le sol, d'une délica- \ ***. i — 42 — tesse particulière Les procédés artificiels de trai- tement des eaux de rivière en vue de les rendre potables, seront toujours grossiers à côté de celui-là. Enfin, considération qui sera développée au chapitre suivant, la végétation, principalement la végétation herbacée, entretient en contact avec le sol une zone d'air à un état hygrométrique voisin de la saturation qui modère de la manière la plus efficace Tévaporation de l'eau par le sol lui-même. Une véritable source ne doit plus être en résumé tel point localisé du sol où l'eau sort de terre ; c'est avec ce point là, et en amont, tout un réseau intérieur au sol, ramifié jusqu'à épanouis- sement sur de très grandes surfaces et communi- quant par l'intermédiaire de la végétation avec l'atmosphère et ses vapeurs. L'appareil est stable tant que ses conditions naturelles d'existence sont maintenues; mais il est en même temps fragile Dès qu'une solution de continuité intervient dans l'enchaînement des parties, la communication avec l'atmosphère se rompt et le fonctionnement se trouve compromis. Voici quelle est alors la succession des altérations qui surviennent dans le régime de l'écoulement Je prends un exemple : DISPARITION FORCÉE DES SOURCES EN TERRAIN* DENUDE Une source permanente sort de terrains pro- fonds et recouverts de végétation. A un moment donné la dénudation complète de la surface inter- vient. La dessication superficielle en résulte par cela même. Le contact du réseau aqueux du sol .-43- avec l'extérieur se trouve ainsi rompu à la zone d'amorçage dès la première sécheresse. Le réseau se distend peu à peu de proche en proche et de haut en bas Les ramifications extrêmes s'étant abaissées après avoir perdu le contact, une zone de terre desséchée et isolante commence à se former tout en haut. Lorsque les pluies reviennent, elles ne pénètrent plus comme auparavant, arrêtées qu'elles sont par cette zone devenue compacte. Si elles doivent pénétrer, cç ne sera que plus tard, car le ruisselle- ment et l'évaporation les auront enlevées d'abord. Dès lors l'intérieur recevra un peu moins d'eau qu'avant le déboisement. Recevant moins, l'écou- lement jusqu'à la période suivante de sécheresse sera moindre aussi- La seconde sécheresse prendra en conséquence plus d'empire que la première. Comme elle renforcera davantage la zone isolante de la surface, la réduction de l'écoulement se poursuivra croissante d'année en année jusqu'à ce que la source soit venue à tarir une première fois. Ayant tari une fois, les interruptions du débit deviendront de plus en plus longues En même temps le niveau du point d'émergence tendra de plus en plus à s'abaisser. Ce ne sera pas, bien entendu, parce que la charge d'eau aura diminué elle même qu'il en sera ainsi ; mais parce que l'humidité et la porosité du sol de surface, sans lesquelles il n'y a pas de sources possibles, auront gagné inévitablement les bas-fonds à mesure que le ruissellement venant d'en haut aura rendu plus propices les surfaces placées en contre-bas- — 44 — Aux conditions données, les sources descendent donc forcément à mesure que s'altère leur régime, et en fin de compte elles disparaissent, cédant la place au ruissellement. L'avenir des eaux de source est en image dans la description qui précède, tant que l'influence de la végétation n'intervient pas. PARCOURS DES INFILTRATIONS DANS LE SOL La vitesse de circulation des infiltrations à l'intérieur du sol sous l'action d'appel de drains ou de galeries captantes présente de l'intérêt quand on veut apprécier l'effet à attendre de moyens de captage appliqués ou à appliquer à un massif donné. La question est alors la suivante Le massif étant figuré par une coupe analogue à celle ci-contre menée normalement au drain ou à la galerie 0 débou- a _ chant à l'air libre, déterminer au bout de combien de temps il sera assé- ché de son eau de réserve entre deux points A et B dési- gnés, et placés à une même distance de la ligne médiane OC ? En d'autres termes, et en admettant par hypothèse que les infiltrations doivent suivre toutes des lignes droites rayonnantes à partir du point 0, déterminer le temps clans lequel les infil- trations comprises dans les deux triangles égaux AOG et BOC auront complètement disparu, absorbées par le drain ou par la galerie. — 45 — Les vitesses, d'après les indications données plus haut sont à prendre comme constantes dans l'en- semble, sur chacune des lignes de pente. Elles sont maxima évidemment de G à 0 sur la verticale et minima de A ou B au même point 0 sur les lignes inclinées. Si on connaissait la vitesse maxima de C à 0, le problème serait résolu parce qu'alors on pourrait en déduire la valeur de toutes les autres et en par- ticulier celles à appliquer aux lignes de pente AO et BO. Alors, le temps employé au parcours de^A ou B au point 0 serait le temps cherché, puisque passé ce temps, toutes les autres infiltrations seraient parvenues à destination. Je désignerai par la lettre h la hauteur OC ; par la lettre v la vitesse supposée connue de G à 0 sur la verticale ; par Tg a la tangente de l'angle que les lignes AO ou BO font avec l'horizontale ; et par T le temps inconnu ou temps de parcours de A ou B au point 0. Des considérations très simples montrent que la valeur du temps ï est donnée par l'expression : V \ 1g a / C'est à dessein qu'est introduite ici la notion de la tangente au lieu du sinus ou de la cotangente de l'angle a; Tang. a n'étant autre que la pente par mètre courant de la ligne OB, et représentant la donnée usuelle, la plus immédiate. Que la vitesse v soit de 30 mètres par mois, par exemple et la hauteur h de 3 mètres, la valeur de T — 46 sera exprimée en mois. Que les distances AC et BC soient données en outre égales à 5 fois la hauteur h, Tg« aura pour valeur — et Tg2« sera égale à —- • Dans ces conditions on aura pour valeur de ï : T = -JK1 + 23)= 2'00 c'est-à-dire un peu plus de 2 — mois. Pour une hauteur h réduite à 1 mètre, le résultat serait le -r- de celui-ci, soit 0,87 mois ou 26 jours. o L'assèchement complet, la formule le montre, n'est jamais atteint complètement, même quand le massif est limité d'étendue ; seulement, quand les distances AC ou BC approchent de 10 fois ou même de 5 fois seulement la hauteur H les débits de réserve deviennent si réduits que leur valeur est négligeable. Le Ministère de l'Agriculture dans un projet dressé par ses services techniques, daté du 23 juillet 1909, et relatif au drainage des prairies bordant la Druance dites du « Bas-Mesnil » à Condé-sur-Noireau, prévoit les drains à la profon- deur de 1 m. 05 avec un écartement de 13 mètres seulement entre leurs lignes. L'action demandée à ces drains s'étend ainsi à 6 m. 50 seulement de distance latérale, c'est-à-dire à un peu plus de cinq fois la profondeur, ce qui s'explique avec la nature assez défavorable d'un sol compact et très argileux. La vitesse de 30 mètres par mois appliquée à la marche des infiltrations dans un sol très argileux n'est pas arbitraire. Le chiffre se rattache à des — 47 - constatations toujours vérifiantes observées au Tunnel des Gouttes en 1901 et 1902. CONSTATATIONS AU TUNNEL DES GOUTTES Le tunnel des Gouttes sur la ligne de Caen à Laval est aligné Nord-Sud ; sa longueur est de 1791 mètres et sa pente Nord-Sud est de 0 m. 002 par mètre sur toute cette longueur. Il coupe en Travers-banc le massif des schistes verticaux de la région et joue ainsi le rôle d'une galerie souter- raine de captage. L'intrados de la voûte est à 110 mètres environ en contre-bas du sol supérieur vers le milieu du parcours. La galerie donne lieu à l'écoulement d'eaux de filtration dont le débit est en rapport avec l'abondance des précipitations atmosphériques ; mais en retard sur elles d'un temps qui varie avec l'altitude du sol supérieur dans la verticale du lieu d'observation. Le débit minimum des deux rigoles à la suite de sécheresses prolongées est d'environ 6 litres par seconde. Il passe à 12 litres par seconde ou plus dans les périodes pluvieuses. Les infiltrations sont loin de régner uniformément sur toute la longueur delà galerie. Presque toutes viennent de la moitié sud, sur une* longueur de 900 mètres environ. Enfin, elles sont plus particulièrement abondantes dans la partie médiane de ces 900 m., position vers laquelle la hauteur verticale du massif traversé est de 80 mètres. Le 25 novembre 1901, à la suite de sécheresses prolongées, tous les ruisseaux de la région envi- ronnante étant à sec, le débit de la galerie était - 48 — tombé à 6 litres par seconde. A l'intérieur, l'in- trados de la voûte était sec également et les pié- droits donnaient seuls des infiltrations- Le temps à partir de celte date devint très pluvieux quoique sans neiges persistantes et le 7 mars 1902, le débit atteignait 12 litres par seconde environ. A ce même moment les infiltrations tapissaient l'intrados à la clef sur les 900 mètres de la moitié sud du tunnel. Le massif traversé par les infiltrations sur le parcours des 900 mètres partait donc d'une épais- seur verticale de 116 mètres à son origine pour arriver à 80 mètres en son milieu, et à 44 mètres à la fin, vers la tête Sud, inégalités du sol supérieur compensées. Par suite en remontant du Sud au Nord, les infiltrations avaient commencé à la tête Sud sous un retard dû au parcours vertical de 44 mètres, puis de 80 mètres pour le point milieu, enfin de 11G mètres pour le point d'origine. Le calcul donne dans ces conditions pour la vitesse des infiltrations dans leur descente suivant la verticale 1 m. 14 par jour ou 34 mètres par mois, évaluation qui suppose les infiltrations parvenues toutes à la clef de voûte sur 900 mètres à partir de la tête Sud dans les 102 jours de durée de l'expé- rience. L'assèchement du massif jusqu'à l'inclinaison de y a dû demander ainsi une durée de 61 mois ou 5 ans en le comptant à l'épaisseur moyenne verticale de 80 mètres. A partir de ces cinq années, le débit de la réserve ancienne n'a pu altérer d'une manière appréciable le régime moyen annuel des infiltrations. — 4U — Le contraste entre le pouvoir filtrant des schistes verticaux de la moitié Sud du parcours du tunnel et la moitié Nord est frappant, puisque la forma- tion rocheuse est la m.éme partout, sans plus de différences là qu'ailleurs entre un enscmhlc de hancs et le suivant. Il se trouve même que la partie Sud est plus dégarnie de sol arable que la partie Nord. L'explication paraît résider dans un certain plissement des bancs vers la surface de la moitié Nord comme s'ils avaient suhi la friction et la compression des conglomérats pourpres qui ont dû les surmonter dans cette partie sans affecter le versant Sud. L'affleurement des conglomérats se trouve d'ailleurs rompu transversalement à cette même place et suivant l'axe du tunnel. Le fait prouve en tous cas combien peuvent être aléatoires les prévisions de rendement des galeries souterraines decaptage en tous terrains. Les vitesses au chiffre de 1 m. 14 par jour ou de 34 mètres par mois, même dans la constatation précédente, ne peuvent être qu'approximatives. Elles sont très probablement minima ; mais e41es fixent les idées quant à leur ordre de grandeur, et cet ordre de grandeur, on le retrouve dans les données qui président à l'établissement de filtres à sable pour épuration des eaux de rivière ou même de certaines sources. FILTRAGE ARTIFICIEL Dans tel de ces systèmes l'eau entrera dans la série des appareils sous un débit de tant de litres par seconde toujours maintenu au même chiffre. 4 50 — D'un premier assemblage de filtres à gros graviers elle passera dans un second à graviers plus fins, dans un troisième, enfin dans un quatrième à sables fins. Les surfaces filtrantes iront en augmen- tant de la première série d'appareils à la dernière, Dans celle-ci la surface totale filtrante sera telle que le volume à filtres ne puisse traverser l'en- semble des couches que sous une vitesse ayant quelque rapport avec celle des infiltrations dans un sol vierge. On s'arrête aux vitesses de 0 m. 10 à 0 m. 12 par heure qui répondent à celles de 72 ou 86 mètres par mois. Le débit de 1.000 m. cubes par 24 heures exigerait ainsi une surface d'environ 400 mètres carrés pour l'ensemble des filtres à sables fins sans compter celles des filtres prépa- rateurs Quel mécanisme en somme retrouve-ton par cette méthode? rien autre, sinon pris en sens inverse, que celui d'une source naturelle tel qu'il est décrit au commencement du chapitre, à part ceci toutefois que le mécanisme industriel demande un entretien, des soins et une surveil- lance de tous les jours, alors que l'autre, plus parfait, n'en demande pas. La ville de Pau a adopté ce système de filtres en 1903. Elle l'a appliqué en toute efficacité à son adduction ancienne d'eaux de source prises à l'œil du Néez, source dite Yauclusienne, dont la pureté laissait à désirer, qui n'était en réalité qu'une dérivation souterraine du gave d'Ossau distant de l'émergence de 4 kilomètres, et n'avait de source que l'apparence. — 51 - SOURCES APPARENTES L'accident gélogicfue ici mentionné occasion- nellement est un exemple de ceux qui, position géographique à part, affectent communément le sous-sol des régions calcaires, même formées de calcaires les plus compacts comme les marbres, quand, à une action dissolvante des eaux de pluie ou de surface, vient s'ajouter concurremment un travail d'afïbuillement. A proximité de la ville de Gondé, la commune de Clécy dont le territoire repose en partie sur les marbres Gambriens, présente deux exemples loca- lisés de cheminements souterrains avec les sources du hameau de La Fontaine et du village du Goutil. Les deux sources sont anormalement fortes pour la configuration du terrain aux abords et l'empla- cement de leur émergence. La première est presque au contact avec le ruisseau de Binettes ; et la seconde, toute voisine de l'Orne, n'est que de quelques mètres en contre-haut du niveau de la rivière. Il est très probable qu'elles ne représentent l'une et l'autre autre chose que des dérivations soit du ruisseau des Binettes, soit de la rivière de l'Orne avec prise d'eau en aval du Vey. ACCIDENTS Le filtrage artificiel ou la stérilisation des eaux destinées à l'alimentation ne vont pas sans les aléas qui sont inhérents à toute installation indus- trielle en raison de l'entretien et des réparations d'appareils toujours à prévoir, sans compter le — 52 — hasard des accidents. Il n'est pas hors de propos de mentionner à cette occasion l'incident déjà bien ancien des casernes de Dinan où l'eau d'ali- mentation était une eau de source soumise au filtrage dans une batterie de filtres Ghamberland. Une épidémie de fièvre typhoïde brusquement survenue appela l'intervention d'une commission sanitaire qui procéda à de analyses multiples de l'eau à tous les points de prise de la distribution. Le résultat fut concluant, partout l'eau était à incriminer Les investigations terminées, et les conclusions de la commission arrêtées, un de ses membres proposa de soumettre à l'analyse l'eau de source'alimentant les filtres. La mesure ne fut pas superflue ; l'eau d'origine fut reconnue sinon parfaite, au moins relativement bonne. On décou- vrit alors qu'une fêlure survenue dans la porce- laine d'une bougie de filtrage avait donné issue à toute une réserve microbienne accumulée d'an cienne date sur la paroi et aux abords. Ce qui a manqué là pour une part c'est une sur- veillance et un entretien des appareils. Ce travail, les sources naturelles n'en ont pas besoin, parce que c'est la végétation elle-même qui l'effectue dans le réseau de ses racines et de ses radicelles. — 53 — CHAPITRE III Mesure de l'efficacité des couvertures végétales pour la réserve des eaux par le sol. — Aménagement à cet effet des surfaces de réception. ABSENCE DE DONNÉES DIRECTES Aucune expérience n'existe pouvant conduire à la mesure directe de l'action modératrice de la végétation sur l'évaporation par le sol L'observa- tion a seulement établi qu'elle existait de manière indéniable et la constatation de principe a suffi pour les applications qu'on avait en vue. Pour aller plus loin et résoudre la question de la mesure des effets produits, l'induction à tirer de faits expé- rimentaux indirects, mais bien établis, reste le seul guide. Les chiffres d'expérience à ce sujet seront pris dans les annuaires météorologiques de Montsouris des années 1891 et 1896 plus spéciale- ment Une base de comparaison est déjà acquise : celle qui caractérise l'action du sol pouiTensemble des trois saisons, automne, hiver et printemps. Le sol évapore alors les — des précipitations atmosphériques déversées dans la période et en garde seulement les -r=- . Ce sont des chiffres analogues qui sont à déterminer pour le sol d'été couvert et boisé puisqu'il n'existe jusqu'ici pour ce qui le concerne qu'une seule indication, c'est que dénudé, aux conditions moyennes ordinaires — 54 — de la culture, il évapore exactement tout ce qu'il reçoit- COMPLEXITÉ APPARENTE DES PHÉNOMÈNES MÉTÉOROLOGIQUES L'évaporation par le sol, au cours d'une année isolée parait soumise aux influences les plus variables et les plus nombreuses. La physique enseigne qu'elle est proportionnelle dans l'air sec à la tension maxima de la vapeur d'eau pour telle ou telle température, et ici il s'agit de la tempéra- ture du sol. Mais elle dépend aussi de la ventila- tion plus ou moins active de la surface, et celle-ci l'est plus ou moins suivant que le sol est abrité ou découvert*: influence impossible à prévoir ou à calculer. Elle dépend encore de l'état hygromé- trique de l'air dont il est impossible de suivre à l'avance toutes les variations ; en quelque mesure aussi de la pression barométrique qui n'est pas moins changeante. Seulement, en arrière de la diversité ou de l'imprévu des phénomènes, on distingue une cause dirigeante qui est unique : l'action solaire calorifique. Elle est constante sen- siblement et continue. La diversité des effets ne vient pas d'elle, mais du double mouvement de notre globe dans l'espace. De là les perturbations les plus confuses : les effets si tranchés d evapo- rations et de condensations successives, de calmes atmosphériques suivis de tempêtes, tous ceux en outre qui se rattachent à l'alternance et à l'inéga- lité des jours et des nuits, ou, dans l'année à la succession des saisons. Mais, clans l'année même, — 55 — et pour la terre entière, l'imprévu météorologique s'élimine de lui-même dans la somme des effets produits, parce que cellc-ei doit toujours repré- senter un même travail ou une même dépense de chaleur, et cette somme est seule utile à considérer. Or, ce qui est vrai pour l'année et pour tout le globe, est vrai pour une période de temps quel- conque si elle est comprise entre deux dates fixes du calendrier, et aussi pour une région localisée quelconque à la condition d'appliquer les obser- vations à un grand nombre d'années pour en tirer une moyenne certaine Ce qui le prouve ce sont les états d'observation des températures sur tous les points du globe. Du solstice d'hiver au solstice d'été, elles reviennent toujours identiques en moyenne et égales deux à deux Toute région revoit en résumé les mêmes températures aux. mêmes dates en moyenne et par suite, utilise entre deux dates fixes la même quantité de chaleur. COMPARAISONS Le courant permanent d'un fleuve avec sa vitesse moyenne et son débit constant, ses contre- courants et ses remous, est l'image parfaite du cours du temps accompagné dans sa route par les vicissitudes saisonnières de chaque jour Avec le fleuve, vouloir calculer sur un certain parcours chaque travail intérieur des eaux séparément: telle annulation passagère de la vitesse, telle action d'affouiliemenl d'un tourbillon, est perdre sou temps quand on sait que l'ensemble de ces travaux — 56 — se traduit par la simple différence de niveau de |( au cidre le point de départ en amont et le point d'arrivée en aval Avec le courant saisonnier du temps il en est de même, le calcul séparé des effets entre deux dates lixes du calendrier est inutile. Il se résume là aussi en une différence de niveau, mais d'un autre genre, celle qui sera due aux températures diffé- rentes applicables aux périodes considérées du temps ou mieux, aux tensions de vapeur dépen- dant de ces températures différentes. RAPPORT SIMPLE D'EFFETS COMPLEXES Avec le fleuve d'autre part, l'action totale es^ caractérisée par le produit d'un débit supposé constant par la différence de niveau dont il a été question. Dans la marche du temps, ce sera la même chose pour un flux de chaleur qui est cons- tant aussi, puisque c'est le soleil qui le donne. En matière de comparaison, le rapport des deux effets sera dans le premier cas le rapport entre deux différences de niveau ; dans le second, le rapport entre deux tensions de vapeur. TEMPÉRATURES DU SOL ÉVAPORANT Il résulte ainsi de cette longue discussion que la comparaison à faire entre les puissances d'évapo- ration par le sol appartenant à deux périodes dis- tinctes du temps, sera donnée par le simple rap- port de deux tensions de vapeur répondant chacune aux températures moyennes du sol appli- cables à chaque période, toutes variations météo- — 57 — rologiques compensées. La détermination des températures moyennes du sol évaporant reste seule à faire. Le tableau suivant donne à ce sujet les premières indications nécessaires. TABLEAU I Désignation des mois Tempéra- tures de l'air Hauteurs des pluies Humidité relative minima Tempéra- tures du sol Octobre . . 11°3 0,004 0,747 10°8 Novembre . 6°5 .0,085 0,810 10°8 Décembre . 3*7 0,076 0,848 40°8 Janvier . . 2°4 0,068 0,828 10°8 Février. . . 4°5 0,058 0,747 10' 8 Mars ... 6°4 6,065 0,657 10°8 Avril ... 10°1 0,074 0.502 10"8 Mai 1 4°2 0,002 0,576 10°8 Juin . . . . 17°2 0,101 0, 604 10°8 i Juillet . . . 1 8°9 0.090 0,600 10°8 Août .... 1 8°:; 0,093 0,610 10°8 Septembre 1 5°7 0,095. 0,078 10' 8 Moyennes ou 1 0°8 1 000 « « 10°8 La première colonne donne les températures moyennes mensuelles de l'air, près de terre. Ce sont bien entendu les températures à L'ombre ei moyennes de lôur et de nuit. - 58 — La seconde colonne donne la répartition men- suelle des pluies pour Paris -Montsouris. Les chiffrés reproduisent les moyennes de 90 années de 1805 à 1894 avec cette particularité qu'ils sont rapportés à une hauteur annuelle de 1 mètre alors que la hauteur moyenne réelle pour ParisMont- souris est seulement de 0,ol8. Il est assez probable que, si les hauteurs totales peuvent différer beau- coup d'une localité à une autre dans la même contrée, la répartition relative sur les divers mois de l'année reste au contraire assez fixe pour une grande étendue de pays. Le parallélisme de marche des hauteurs pluviales et des températures moyennes mensuelles clé l'air l'indique suffisam- ment La troisième colonne renferme les movennes mensuelles de l'humidité relatives minima, moyennes sur 21 années de 1873 à 1893. Ce sont les états hygrométriques de l'air; mais portant seu- lement sur le milieu du jour, autour de midi. L'indication fournie n'est ainsi que partielle, mais elle sera suffisante pour les déductions à suivre, parce que les chiffres n'entreront clans le calcul que parleurs rapports. La quatrième colonne enfin ne porte qu'un seul chiffre : 10°8 température du sol à ParisMont- souris, constante à faible profondeur en moyenne et égale à la température moyenne de l'air dans L'année. Il reste à déterminer en partant de ces données les températures du sol évaporant aux diverses dates ou périodes de l'année, en faisant remarquer que les chiffres essentiels pour Paris- - 59 - Montsouris sont applicables aux régions Est ou Ouest de même latitude ou approximativement. La zone à la température fixe de 10°8 existe tou- jours dans le sol à peu de profondeur. Même, pour l'ensemble de Tannée, toutes les irrégularités de chaud et de froid compensées, elle doit être consi dérée comme très voisine de la surface. Le calcul en effet ne doit voir que l'oscillation lente peu accusée et toujours la même des températures de 2°4 à 18 9 et inversement, entre les solstices. La gelée par exemple n'entre pas en compte C'est donc d'extrêmement peu en moyenne que la zone de 10°8 s'abaisse au-dessous de la surface, soit par refroidissement, soit par échauffement de la couche superficielle Son abaissement est maxi- mum en janvier et en juillet, mais vers avril et octobre il se réduit à rien. Une expérience bien facile à répéter montre qu'aux jours les plus chauds de juillet la tempéra- ture du sol, pour un sol meuble et abrité par la végétation, est de 10° à (PIO seulement de profon- deur le matin à l'heure du lever du soleil, et de 18° à deux heures de L'après-midi. La température moyenne pour 24 heures à cette profondeur de 0m 10 environ est ainsi de 14° à très peu près. La zone à la température fixe de 10°8 serait clans ces conditions à la profondeur de 0m20 seulement (1). (1) Les sources à tour émergence sont à la température constante de + 10" i-( S-i pa Sr-.- 8000CC^COOçD* f — -x r: r: — oot-to««-«*»^os w »o oa cd JC CD t- l>/û sJ.OI^ -?< o O *■ o o o o o o o o o o o o s^jOCOOOOOaO^CSl-rtOiCOSfî os oo r-- eo ;~ :e t— es o os oa os o o o o O O O O ■*-' CD o o = £S£H = S£ = E = H OOOOOOwOOO'OO h-COCX^h'MC'COCûC •^ t- «* Ol xj IC C ^1 «^ C — 1^- h" X X X t^1© irî o c o o o c: o o oooooooo *** N £ £x\ TO ° , «13 H ision ima a peu eau CO O iO G3 COaOOO^««!-H-83«CMOï — SO-^CO'MSCCC^QOeîiO^'M O OC l>^l>00OC^ TC^CC sa** T" "^ *■* *" *"" w H ^ <« *■ 1— 1— 1 - "5ô *-h«OhO!C;,':OCCh' s c Se oooooccooc o; rr ^ — x- X i> o i^ x O oi «!? © r^ ;" G 9 s-, ^"* *^* ^r- ^?— ^" ^^ •?" ■^ o £-=; 2T3 -i) J_ w iC ^ ^ ao ■** ■*•< . fc« CO .— ' — — "^ — - K. -^^ en O 3 s - 66 - Résumé : Hauteur des pluies gardées par le sol dans les 9 mois d'Octobre à Juin en millimètres 333,28 Hauteur des pluies gardées par le sol en Juillet, Août, Septembre en millimétrés 0,46 Les données du tableau réalisent ainsi les deux conditions essentielles du problème : celles de l'évaporation dans l'année des -y des pluies totales et, simultatément, l'évaporation complète des pluies estivales. COEFFICIENT DE RETENUE DES EAUX PAR LE SOL Revenant à la question de calcul, maintenant que les éléments indispensables sont rassemblés, on voit d'abord que l'état hygrométrique moyen de l'air convenant aux trois mois de l'été pour un sol simplement couvert serait d'après le tableau I de 0,629, et celui applicable à l'ensemble des trois autres saisons de 0,710. Les tensions de vapeur correspondantes dans l'atmosphère seraient ainsi pour chacune des périodes : 0,629 X 12,15 = 7,64 % de mercure 0,710 X 9,07 = 6,44 % de mercure Le coefficient d'évaporation pour le sol d'été deviendrait alors : 15 9.0/ — 6,44 Chiffre bien différent du résultat d'abord mis en avant de 0,714. Le coefficient de réserve par le sol serait donc 1 — 0,915 ou 0,085, au lieu de 1 — 0,714 ou 0,286. Ce coefficient de 8,50 % de retenue par le sol des pluies de l'été sera un point de départ dans la question, mais ne pourra représenter encore qu'une solution partielle. Interprété sur ces seules données, il se rapporte exclusivement en effet à un sol simplement préservé de la radiation solaire directe ; mais il fait abstraction complète du rôle modificateur apporté par la végétation à l'état hygrométrique de l'air pendant ïélè dans le voi- sinage du sol. Cet état hygrométrique de 0,629, en moyenne estivale et en atmosphère libre, suivant les seules données de Montsouris, sera très notablement dépassé sous une couverture végétale, même ordinaire, donnant lieu, comme on vient de l'expliquer à une aspersion continue d'humidité. Le coefficient de 8,50 % est évidem- ment donc un minimum Un maximum reste à déterminer appuyé sur des faits constatés et qui devront être rapprochés des données complémen- taires inscrites au tableau III. Ces considérations gagneront en clarté à être présentées sous forme algébrique. Désignant par la lettre S le coefficient de retenue des pluies par le sol, par la lettre e L'état hygro- métrique moyen de l'air pour la période estivale, par E l'état hygrométrique égal à 0,710 qui s'applique au groupe automne, hiver et printemps, on a pour expression de S d'après le calcul arithmétique détaillé ci-dessus : 8 xi^-x 15 9,07 1 — E — 68 — La formule ne comporte que la seule variable e état hygrométrique à réaliser pour l'été dans la couche d'air préservée par la végétation de la radiation solaire directe et du haie. Lorsqu'on donne à e sa valeur moyenne mini ma de 0,629, on retrouve pour S la valeur également minima de 0,085 ou 8,50 %. L'expression de S montre que si l'abri et l'amé- nagement du sol permettaient d'augmenter e jusqu'à le rendre égal à E, ou à 0,710, état hygro- métrique moyen d'automne, d'hiver et de prin- temps, ce qui n'est pas impossible, on retom- berait aussitôt pour le coefficient de retenue S sur le chiffre de 0,286 déjà mis en évidence. Elle montre surtout qu'on arriverait à la réserve totale des pluies de l'été par le sol si on pouvait réaliser la condition limite e = 1 qui répond à la saturation complète de la couche d'air supposée stagnante au dessus du sol. Là est tout l'intérêt de la formule. Alors la surface du sol ferait en quelque sorte office de citerne car à e = f répond en même temps S = 1. Une constation déjà faite, relative à la culture du sarrasin, indique la voie à suivre pour appro- cher de cet idéal. A l'époque de sa floraison et de son plein déve- loppement vers le 15 août, le sarrasin constitue un abri végétal à peu près parfait, quoique peu élevé au-dessus du sol. Sous cette couverture, aucun rayon solaire ne pénètre, et aucun souffle d'air ne passe. L'air emprisonné ainsi est presque saturé en plein été, apparence du sol sousjacent le fait bien voir. — 69 — L'état hygrométrique de la couche d'air dans ces conditions n'est certainement pas inférieur à 0,710, ou à la valeur de E applicable aux trois autres saisons, état hygrométrique de l'air qui est aussi celui des derniers jours de septembre en atmosphère libre. Il conduit pour le coefficient S au chiffre de 0,286 déjà plusieurs fois mentionné. Qu'on le prenne pour un maximum si on veut, puisqu'on se trouve là en présence de conditions d'abri plutôt exceptionnelles, il restera ceci : que le coefficient cherché applicable dans le cas ordi- naire de couvertures végétales permanentes, sera aisément réalisable au chiffre de 0,185, moyenne arithmétique des coefficients minimum et maximum 0,085 et 0,286. Ce résultat de 0,185 qui résout ce problème posé dans ce chapitre est susceptible de contrôle. Reporté à la place de S clans la formule précédente, il permet de calculer la valeur de l'état hygro- métrique e qui devra lui correspondre. La résolu- tion de l'équation donne ainsi e — 0,657,,chiffre à peine supérieur suivant le tableau III à l'état hygrométrique de l'atmosphère à 0,640 pour le mois de juin quand la couverture du sol est "quel- conque, sans aménagement spécial différent de celui d'un sol ordinaire de culture. Sa réalisation est ainsi rendue certaine. Je conclus donc que la couverture végétale per- manente à appliquer aux terrains de source dans les conditions moyennes ordinaires d'efficacité aura pour effet de réserver au sol la proportion de 18,50 % des pluies dé l'été. - 70 — COEFFICIENT DE RETENUE. — FORMULE GENERALE L'expression S, telle qu'elle se présente plus haut, part comme donnée toute particulière d'un sol évaporant caractérisé par une tension maxima de vapeur de 12,15 millimètres de mercure. Elle pourrait évidemment partir de telle autre tension maxima qu'on aurait lieu de supposer. Si donc on désigne par la lettre H la tension maxima en mil- limètres de mercure de la vapeur d'eau à la tem- pérature du sol évaporant à tel moment, quand létat hygrométrique de l'air est égal à e, et si on effectue le reste des calculs indiqués à l'expres- sion précédente, l'expression S prendra la forme plus générale et plus simple : S = 1 - 0,1955 H(l — e) Elle donne ainsi le coefficient de retenue des pluies par le sol, non seulement pour un groupe de saisons, mais pour un jour quelconque de l'année en raison des valeurs de II et de e qui s'y appliquent Les douze valeurs du coefficient S pour les mois de l'année, tels qu'ils figurent au tahleau III, ont été calculées par cette formule. INTERPRÉTATION DES RESULTATS DE CALCUL Les valeurs en question peuvent être négatives, ainsi qu'il arrive d'ailleurs pour les mois de juillet et d'août. La particularité ne comporte qu'une interprétation ; c'est que le mois de juillet et sur- tout le mois d'août évaporent plus d'eau que les pluies de ces deux mois n'en déversent ; et il n'y a pas à voir là d'impossibilité. Le fait se réalise en — 71 — raison du retard qu'ont mis les infiltrations à par- venir à leurs issues dans leur marche très lente en suivant les inclinaisons très faibles du sol, ainsi que Font démontré les calculs du chapitre précé- dent. Le retard peut être de un mois, de deux, de trois ou même plus. Juillet et août évaporent ainsi pour partie les infiltrations de mois anté- rieurs. La compensation se fait sur le mois de septembre comme le prouve les chiffres de la der nière colonne du tableau III, et les faits sont ainsi d'accord avec l'interprétation. Le retard enfin est d'autant plus grand que le sol meuble a plus de profondeur, et c'est là encore une des circons- tances qui expliquent la constance du débit des cours d'eau au temps où les forêts couvraient une grande partie du territoire. La pression barométrique a aussi son rôle dans les phénomènes de l'évaporation ; mais ici son influence a pu être laissée de côté, les moyennes barométriques étant sensiblement les mêmes pour l'été et pour l'ensemble des autres saisons. AMÉNAGEMENT DU SOL DE SURFACE La question de principe ainsi résolue, son application dans la pratique est tout indiquée. Théoriquement, et au mieux faisant, la méthode à suivre consisterait à garantir les surfaces de réception au moyen de couvertures arborescentes sous lesquelles serait constamment maintenue une couche d'air voisine de la saturation. La réserve des pluies serait alors le double ou le — 72 - triple tic la prévision moyenne établie à la pro- portion de 18,o0 % seulement. La couche d'air stagnante et saturée serait o*b tenue par l'interpo- sition sur le sol d'une couche épaisse de pierrailles sur laquelle viendraient's'implanter des herbes et des mousses. Ce serait le retour à l'état naturel primitif, à celui qui entretenait de lui-même les sources à leur constance. Le prix de revient de semblable aménagement serait certainement très élevé. Aussi n'est-il mis en avant qu'à titre de programme Une autre dis- position toute primitive, étrangère à toute recherche de sylviculture ou de botanique, s'offre en regard de la précédente ; moins efficace sans doute, mais ayant l'avantage de ne rien coûter, les acquisitions nécessaires en surface une fois faites. Elle se bornerait à remettre ces surfaces en friche, en laissant à la nature protectrice naturelle des sources, le soin de garnir le sol à sa guise. L'em- placement se couvrirait en peu de temps d'herbes de tout genre, d'ajoncs, de genêts ou de ronces, où de toutes autres espèces résistantes, vivant côte à côte sans se nuire et emprisonnant une couche d'air au dessus du sol plus efficacement peut-être que ne le ferait un bois taillis. Le rendement serait seulement moyen, égal à la retenue par le sol de 18,50 % des pluies de l'été, sauf à croître avec le temps. — 73 — CHAPITRE IV Rapprochements. — Régimes moyens des cours d'eau. — Régime de deux sources. Les résultats qui viennent d'être exposés repo- sent presque uniquement sur deux faits expéri- mentaux admis comme vérité moyenne par les autorités scientifiques déjà mentionnées Dans les régions Nord-Ouest de la France, pour l'un d'eux, les pluies estivales ne profitent pas aux cours d'eau, et pour l'autre, dans le bassin de la Seine la fraction des précipitations atmosphé- riques réservées annuellement par le sol est égale au tiers de leur total. Si les deux faits sont exacts pour nos régions de l'Ouest les résultats consignés au tableau III le sont également. Or, une expé- rience particulière est venue apporter pour nos régions normandes la confirmation des faits éta- blis pour le bassin de la Seine. DONNÉES COMPLÉMENTAIRES D'OBSERVATION En 1874 et 187o des observations précises ontété faites sur tout le département de l'Orne par M. H. de la Tournerie, ingénieur des Ponts-et- Chaussées. De nombreux cours d'eau ont leur origine comme la carte l'indique sur la ligne de faite qui traverse la contrée dans sa longueur. Tous les cours d'eau existant sur le périmètre ont été jaugés à intervalles rapprochés, soit à leur entrée, soit à leur sortie du département et pen- — 74 — danl les deux années en question. L'expérience après calculs, a montré que là, comme ailleurs, le tiers seulement du volume total des précipitations atmosphériques se retrouverait dans le débit des cours d'eau. Le résultat a été consigné vers la même époque dans les notices météorologiques du département de l'Orne imprimées à Alençon. Un autre fait d'observation, qui est celui-là de vérification courante, se rattache étroitement aux températures du sol évaporant telles qu'elles ont été évaluées au chapitre précédent. Leur influence se manifeste deux fois dans l'année sur les six mois d'un équinoxe au suivant. Des premiers jours d'octobre aux premiers jours d'avril la sur- face du sol ne sèche plus qu'exceptionnellement. Alors la température du soi est, suivant le calcul adopté, supérieure aux températures moyennes de l'atmosphère. Les vapeurs émises par le sol se condensent à sa surface dès leur sortie et l'eau y reste en permanence parce que l'air en contact, qui est alors presque saturé, ne peut la reprendre que très lentement. Pareille chose n'existerait pas si le sol évaporant avait la même température que l'atmosphère, celle-ci même étant voisine de la saturation. L'inverse du phénomène se produit par compensation des premiers jours d'avril aux premiers jours d'octobre. Alors, la température du sol évaporant, toujours suivant le calcul adopté, est inférieure aux températures moyennes de L'atmosphère. Les vapeurs émises par lui sont absorbées sans arrêt dès leur sortie par l'air exté_ rieur plus chaud et dont l'état hygrométrique — 75 — est, de plus* très éloigné de la saturation- D'autres conséquences relatives aux cours d'eau, ont un intérêt plus immédiat. RÉGIMES MOYENS DES COURS D'EAU Les résultats du tableau III développés per- mettent en effet de définir les régimes moyens des cours d'eau dans leurs rapports avec l'état de cou- verture des surfaces de réception. A telle hauteur moyenne des pluies réservée par le sol dans l'intervalle d'un mois répondra un certain volume d'eau dépendant de la superficie d'un bassin de réception, superficie qu'on pourra supposer fixée à cent hectares comme point de comparaison. Le même volume divisé par le temps exprimé en secondes pour l'intervalle donné répondra ainsi à un débit de tant de litres par seconde propre à tel ou tel mois de l'année. Ce sera un débit spécial, il est vrai, car appliqué au même mois, il suppose l'écoulement parvenu à destination au moment où les pluies touchent le sol, hypothèse qui équivaut à affecter toutes les précipitations atmosphériques au ruissellement, alors que ce cas n'est que l'excep- tion. Il y a donc là correction à apporter. Le débit réel d'un cours d'eau à un moment donné, si on supposait les pluies continues ou venant à intervalles fixes, ne devrait en effet rien devoir au ruissellement. Pour tel mois désigné, il représenterait alors partie des infiltrations du mois même, partie des infiltrations dues aux mois qui le précèdent et dont le nombre est indéterminé. Et ce nombre dépendrait sur tel bassin de récep- - 76 — tion de la profondeur du sol meuble, de sa poro- sité et des déclivités de la surface. Le moven terme en rapport ici avec l'observation et avec ce qu'on sait de la lenteur de marche des infiltra- tions, porte à admettre que les infiltrations à pro- venir d'un mois spécifié quelconque s'arrêtent par épuisement à l'expiration des trois mois qui le suivent, et que chacun des quatre mois en ques- tion donne lieu à la réception par le cours d'eau du quart de la quantité totale infiltrée Les débits réels inscrits au tableau IV, en regard des débits bruts d'origine, ont été calculés sur cette base de répartition qui laisse invariable le débit annuel. CALCUL DES ELEMENTS DU TABLEAU IV Les cent hectares de superficie du bassin de réceptiou sont, on le comprend, supposés porter sur une région de sous-sol imperméable, ou ne pouvant donner lieu au transport des infiltrations en dehors du périmètre qui les délimite- Le tableau IV donne les débits pour deux états extrêmes de la surface de réception. L'un d'eux vise un sol moyen homogène en état ordinaire de culture ; c'est-à-dire couvert de sa végétation spé- ciale jusque vers fin Juin ; mais dégarni plus ou moins complètement de tout abri sur les trois mois suivants. L'autre, un soi de même nature, mais abrité par une végétation qui lui sert de cou- verture permanente sur les trois mois de l'été et lui assure la réserve des pluies de la saison dans la proportion de 18,50 °/0. — 77 - < pq ^ O CD 1^ N M *H ^ «H o> 00 rc ri II » ri r— — II CD + CO co rc + MOt-O-^OOOOOOO ri oc n art — © »«* i— art art art ;c « I CTD ° \ ^ oooooooooooo naire du culture non couvert 15 "u r o) o. O C— n O **S< art O art fc— **3< 00 O •<* O t- O 0> C©" o£ O? t-^ •«* «h ^4" -— «s* ri ■«— i «^< "T* / *** o co ri co rc O' a3 G O O O) ce U a G. •"S "S - l^ rc ri X X h- c: -^ «r- m - ro ri ce s.c ^ x x X r-i ri lo o x ri ri es rc o co c o ri rc ic «r- ri ri «- -- -- 1 ' + ri a c ri — 1 n 1 • — + co -h >** i 1 ro ■g 5 1 .2 8 w — :iChO>*COCX50;CO ri x ri :(C ■>- c »^ i-- - x o oc -f* GO 1- ;C — «^ >^ O O Jf5 Oi O iC "C h- t-' CD ^ ri o> > *C en :3 fl =3 :£ -2 £ > O c > U U --h .g -— 'G i ° °^ §^i2 ^i2 3 3 ° o r < -H /J — — V 3 n 3 u 5 — 78 — Dans le premier cas, le rendement en eau se traduit par le débit moyen annuel de 10,58 litres par seconde, comportant 2,63 litres par seconde en moyenne de trois mois d'étiage : dans le second, par 12,32 litres par seconde comme débit moyen annuel, avec 6,89 litres par seconde en moyenne d'étiage. Dans le premier cas, le sol a gardé seule- ment le tiers exactement des pluies annuelles et dans le second 16 % environ de plus. Dans un cas comme dans l'autre la hauteur moyenne annuelle des pluies a été comptée par convention à un mètre, En résumé, le tableau IV établi pour deux conditions de surfaces extrêmes, donne le moyen dévaluer assez approximative- ment le rendement en eau d'un bassin de récep- tion quelconque boisé à moitié ou au tiers ou dans telle. ou telle autre proportion, pour telle super- ficie ou telle hauteur annuelle des pluies pouvant lui convenir. Le régime des débits bruts transformé par le retard à l'écoulement des infiltrations a été cal- culé sur la base de retard déjà indiquée Pour juin par exemple, et pour un sol ordinaire de culture, on obtient comme débit avec ce point de départ : \ (6,21 + 6,89 -f 6,87 + 10,88) = 7,71 litres par seconde Pour septembre, et toujours pour un sol non couvert : ~ (5,91 — 3,52 — 2.21 +6,21) -A = 1,60 litres par seconde - 79 — Semblable calcul appliqué à un écoulement des infiltrations fractionné au -77- par mois conduirait, 12 l comme on voit, à la constance absolue du débit à sa valeur moyenne annuelle de 10,58 litres par seconde pour un sol ordinaire non couvert, et de 12,32 pour le même sol abrité, aux conditions définies de végétation permanente. MAXIMUM DES DEBITS EX JANVIER. — INONDATIONS Le tableau IV montre à première vue qu'en temps moyen normal le débit de nos cours d'eau passe par un maximum vers le mois de janvier. Le maximum à ce moment est presque en oppo- sition avec le minimum des pluies de février et, d'un autre côté, tout à fait en rapport avec les états hygrométriques de l'air pour la même saison. En temps ordinaire, la diminution du volume pluvial coïncidant avec l'abaissement de la température en hiver, ne rend pas ces crues hivernales inquiétantes ; mais l'irrégularité même qui préside à la répartition des pluies, jointe à d'autres causes, peut amener de tout autres effets, et faire de ce débit maximum un véritable flot de dévastation. Il en a été ainsi en janvier 1910 lors des inondations de Paris et de sa banlieue. Les pluies persistantes et anormales survenues vers cette époque sur tout le bassin de la Seine très peu abrité en tous temps, et particulièrement dégarni au moment, eurent un effet désastreux. La crue devint inquiétante vers le 21 janvier; le 28 janvier le niveau de la Seine à Paris-Bercy atteignit la cote d'altitude maxima de 34,60 supé- — 80 - Heure de 7 à 8 mètres au niveaux ordinaires d'étiage, et causa des dommages qui sont encore présents à toutes les mémoires. Le sol en grande partie saturé d'eau, le ruissellement remplaçant en grande partie aussi l'infiltration en profondeur, l'évaporation réduite à son dernier terme, expli- quent suffisamment les faits. Il en eût été autrement au début de la période historique alors que des forêts occupaient presque toute l'étendue du bassin de réception et que la végétation opposait au ruissellement des obstacles sans nombre. Postérieurement à la catastrophe, des constata- tions suivies ont établi que le débit de la Seine était resté anormalement fort très long-temps, même jusqu'en juillet II faut en conclure pour d'autres cas, que les couvertures végétales permanentes même partielles, auraient en hiver et dans les cir- constances ordinaires une action modératrice encore plus certaine, puisque le ruissellement existe toujours dans cette saison à un degré plus ou moins fort. L'effet produit serait alors d'ordre purement mécanique. * FIGURATION DU REGIME DES DEBITS L'épure qui suit est l'image représentative de l'allure des débits d'un cours d'eau dans une année moyenne d'après les indications du tableau IV, et pour les deux cas extrêmes d'un bassin de réception découvert et d'un bassin de réception entièrement boisé. Les courbes ont été obtenues comme on voit en portant le temps en — 81 — abscisses et les déhits mensuels en ordonnées. Si le tracé comporte trois courbes au lieu de deux, c'est afin de faire ressortir par la figuration même la perturbation due au ruissellement, perturbation Allure des cours deau en régime moyen pour l'Ouest de la France que le calcul ne peut prévoir. A cet ellet, la courbe initiale 0, en pointillé, représente seule la marche des débits réels d'après le tableau IV pour le cas d'un bassin de réception découvert Elle suppose par le fait Le régime des pluies continu suivant la donnée du tableau, considération qui élimine entièrement les effets du ruissellement Les courbes 1 et 2 qui mettent en évidence l'action du ruissellement sur les régimes des débits s'appli- aquent, la première à un bassin de réception déçou- 6 — 82 — vert, et la seconde à un bassin de réception entiè- rement boisé. Pour la courbe 1 en effet, le ruissellement vers les mois de décembre, janvier, -février, mars, a évidemment pour effet d'exagérer dans une mesure plus ou moins grande les débits normaux relatifs à ces époques au détriment de ceux que des infiltrations lentes pourraient maintenir sur les mois suivants. En conséquence, de novembre à avril, les ordonnées de la courbe 1 doivent être en général plus grandes que celles de la courbe 0, et plus faibles qu'elles, par contre, sur les autres mois à partir d'avril. Les écarts sont surtout mar- qués pour les mois de décembre, janvier et février. La courbe 2 donne le régime des débits pour un bassin de réception couvert d'une végétation per- manente Ses ordonnées de novembre à avril, sont plus faibles que celles de la courbe 0 clans cet intervalle, parce que les débits mensuels consta- tâmes se trouvent réduits en raison de la plus grande résistance à l'écoulement que le sol possède alors. La réserve se trouve ainsi reportée sur les mois suivants où elle vient augmenter celle qui résulte de la réduction de 1 evaporation pour l'été. La courbe 2 figure donc la tendance des débits vers l'uniformité. L'ensemble des courbes 0, 1 , 2, dans son caractère conventionnel, présente une régularité et une symétrie en contraste avec le caprice apparent des saisons, mais il est en rapport avec des données qui ne peuvent être que des moyennes. La figure admet ainsi que la hauteur des pluies est la même — 83 - tous les ans, et qu'il en est de même pour leur répartition mensuelle. Dans ces conditions où le volume débité par un cours d'eau est toujours le même annuellement, ce que le ruissellement supposé donnerait à l'écoulement d'hiver en Je prélevant sur ce qui irait aux sources, contribue- rait à l'appauvrissement de celles-ci aux saisons suivantes et conduirait à chercher dans quelle mesure il viendrait ainsi réduire le débit moyen d'étiage tel qu'il a été inscrit au tableau IV sous le chiffre de 2,03 litres par seconde pour cent hec- tares de superficie de bassin de réception La réduction sur l'été ne pourrait être évidemment que très faible car elle aurait été supportée anté- rieurement et pour une forte part par les mois de printemps, mais, comme on ne peut s abstraire de son principe d'existence, on doit conclure de la remarque, que le débit à l'étiage donné par la courbe 0-0 pour cette période ne peut être que supérieur à la réalité que représente dans ce pas- sage la courbe 1 . La comparaison des régimes moyens théoriques d'un cours d'eau ou d'une source avec leurs régimes réels établis par jaugeage peut donner dans certaines circonstances des indications utiles sur la constitution du sous-sol. Le cas se présente pour les deux sources de l'Etre et du Vieux-Douet que La ville de Coudé a eu le projet de capter pour son alimentation, projet qu'à son détriment elle a abandonné. — 84 — RÉGIME PARTICULIER DE DEUX SOURCES La ville de Condé, dont le territoire repose sur les phyllades précambriens dits « Phyllades de Saint-Lô », n'a pas à sa proximité immédiate de sources réellement pérennes. Les sources de l'Etre' et du Vieux-Douet, voisines l'une de l'autre, sont situées à 6 kilomètres environ au Nord-Nord-Ouest de la ville sur le revers de l'affleurement des con- glomérats pourprés Cambriens qui dessinent sur la région une crête continue Est Ouest couverte de bruyères et de bois taillis. Elles font partie d'une série de sources ayant toutes le même caractère de pérennité, et dont les émergences jalonnent un alignement presque droit entre les hameaux de l'Etre, commune de Saint-Pierre-la-Vieille, et de Canteloup, commune de Clécy. L'alignement est sensiblement parallèle à l'affleurement des con- glomérats, et se place à quelques centaines de mètres seulement au Nord de la Crête des bruyères. Les sources de l'Etre émergent à l'altitude de 170 mètres, celles du Vieux-Douet à 220 mètres environ, celle de la Porte à 185 mètres environ. Le bassin de réception des sources de l'Etre, assez mal délimité vers le Sud, mesure, au maximum, 30 hectares en superficie, dont 10 hec- tares de bois taillis. Celui des sources du Vieux-Douet, peu accusé lui-même comme déclivité, comporte 00 hectares y compris 12 hectares de bois taillis et d'ajoncs. Les deux cuvettes ont leur issue vers le sud par deux coupures existant dans l'affleurement des — 85 — conglomérats. Le sous-sol, à en juger par les roches d'affleurement, est parfaitement compact el imperméable transversalement aux bancs. Ceux-ci plongent vers le Nord-Nord-Est sous une incli naison de 20 à 25 degrés. Les jaugeages ont donné les résultats suivants en litres par seconde : Jaugeages Débit moyen annuel Débit moyen Etiage Source du Yieux-Douet 4,-98 6,50 (1) 2,85 3,07 Totaux de réunion . . . 11,48 5,92 ANOMALIES Les débits théoriques à résulter de la donnée des surfaces de réception et de la hauteur moyenne annuelle des pluies qui, à 0 m. 75, est celle qui convient à la région, sont tout autres. Il reste à les évaluer, en tenant compte de l'abri végétal partiel propre à chaque point de source. Les données et les calculs qui ont servi à élablir le tableau IV, appliqués à un bassin qui ne com- porterait que - de sa surface boisée, comme à (1) Lcchitlre de 6,50 litres par seconde comprend, comme ce doit être, toutes les sources de la cuvette de réception du Yieux-Douet en amont de leur rassemblement à la brèche des conglomérats, et non pas seulement la plus haute d'entre elles qui est celle de la Tasse, la seule dont le projet de la ville de Condé ait voulu tenir compte, on ne sait pourquoi. 86 — l'Etre, conduiraient pour le rendement en eau de cent hectares avec hauteur annuelle des pluies de un mètre aux chiffres suivants : Débit moyen annuel : 11,12 litres par seconde. Débit moyen d'étiage : 4,40 litres par seconde. De même, pour un bassin de réception qui ne comporterait que y de couverture, comme au VieuxDouet. les chiffres deviendraient : Débit moyen annuel : 10,90 litres par seconde. Débit moyen d'étiage : 3,95 litres par seconde. En conséquence le débit moyen annuel de la source de l'Etre devrait être : -^- X il. 12 X 0,75 = 2,50 litres par seconde et 100 le débit moyen d'étiage : — X 4,40 X 0,75 = 0.99 litres par seconde. Pour la source du Vieux-Douet, le débit moyen annuel serait : *^p X 10,90 X 0,75 : 4,91 litres par seconde: et le débit moyen d'étiage : — X 3,95 X 0,75 1,78 litres par seconde. De sorte qu'en regard du tableau précédent, rela- tant les résultats des jaugeages, se placerait le sui- vant, très différent du premier, obtenu par le calcul il est vrai, mais par un calcul appuyé lui- même sur l'observation. Calcul Débit moyen annuel Débit moyen| Etiagc Source de l'Etre .... Source du Yieux-Douet. 2,50 4,91 0,99 1,78 Totaux de réunion . • . 7,41 2,77 87 Ainsi, pour la source de l'Etre, le débit moyen annuel constaté par jaugeages est le double, et celui d'étiage presque le triple de ce qu'ils devraient être si la constitution du sous-sol répondait comme imperméabilité à son apparence. Il est cependant impossible, soit sur la carte, soit sur le terrain, d'étendre à plus de 30 hectares la surface du bassin de réception dont le contour doit évidemment passer au point bas des émergences, là où les jau- geages ont été faits. La même anomalie se présente, quoique moins accusée, pour les sources du Vieux-Douet dont le bassin de réception est contigu au précédent, en raison peut-être de son altitude plus grande par rapport à l'autre, et sans doute aussi parce qu'il existe quelque communication entre eux par le sous-sol. nécessité de l'intervention d'un accident géologique Pour l'ensemble des deux sources qui naissent probablement, étant voisines, d'une réserve d'in- filtrations commune, l'anomalie se traduit donc par un excédent du débit moyen de 4,07 litres par seconde, et du débit d'étiage de 3,15 litres, sur ce qu'ils devraient être pour une surface de réception de 90 hectares en total. La divergence entre le résultai des jaugeages et les prévisions est telle qu'il faut recourir pour l'expliquer à l'intervention d'un accident géologique qui a dû rendre le sous sol beaucoup plus propre à g-arder une réserve 88 d'eau que ne le ferait supposer la nature compacte des roches qui le forment. La coupe schématique ci-dessous, menée trans- versalement à l'affleurement des conglomérats à 800 mètres à l'est de la brèche du Vieux-Douet, vers le village de La Bidardière, montre ce que peut être sa nature. Elle laisse voir ce que serait la configuration du % sous-sol si on se 3 guidait exclusive- ment sur les cons- tatations de la sur- face, et en particu- lier sur ce fait : qu'à 300 mètres en- viron au Nord de la crête des conglo- mérats, les bancs qui plongaient à 25° environ vers le Nord-Nord Est au départ, sont devenus là presque horizontaux- Une masse de roches compactes et parfaitement stratifiées d'au moins 150 mètres d'épaisseur se serait ainsi trouvée infléchie de 20 degrés sur une distance aussi faible que 300 mètres sans se dis- joindre ou se désagréger L'impossibilité est absolue avec la rigidité des assises. Il y a eu, sans doute, sur toute la hauteur de la stratification, rupture vers la charnière A, et suivant une ligne de direction Est Ouest presque parallèle à l'affleu- rement des conglomérats. Elle a laissé en place au Nord la masse rocheuse principale en dislo- 1. Phyllades. — 2. Conglomérats. — 3. Grès blancs bleuâtres et schistes jaunes verdàtrcs les sur- montant. — 89 — quant plus ou moins la partie au Sud, et créant peut être entre les deux un rejet vertical plus ou moins accusé en raison du mouvement de bascule qui s'est opéré. Sur cette ligne de cassure Est- Ouest, se sont fait jour les sources de l'Etre, du Vieux-Douet, de la Porte, et probablement de Canleloup, toutes sources pérennes. La disloca- tion à l'Etre et au Vieux-Douet a été surtout accusée, puisque l'existence de deux brèches dans l'affleurement des conglomérats en ces points témoigne à l'évidence de cassures Nord-Sud exis- tant en profondeur et allant recouper un peu en amont la ligne principale de rupture de direction Est Ouest. Les deux premières sources ont ainsi leur issue au Sud par ces brèches; les autres, s'écoulent sur le versant Nord des bruyères. EXTENSION DES SURFACES APPARENTES DE RÉCEPTION L'accident ainsi défini supprime toute anomalie entre le régime théorique des sources et celui qu'accusent les jaugeages. D'après ceux-ci en effet, le débit moyen annuel des deux sources réunies est de H ,48 litres par seconde. Dans l'état de cou- vert nie où se trouve le sol. et en tenant compte d'une hauteur annuelle des pluies de 0 m 75, il déviait correspondre à une surface de réception de 140 hectares. Il n'en est rien, au moins en apparence, comme on sait, puisque la délimita- lion des cuvettes sur le terrain ne permet pas de leur attribuer ensemble plus de 00 hectares. Mais il arrive, l'accident une fois admis, que lesSOhec- — 90 — tares manquants se retrouvent, et viennent s'ajouter aux 90 par adjonction à cette surface primitive de celles qui occupent les espaces figurés en a b sur la coupe, et qui vont de la limite Sud des cuvettes à l'affleurement des conglomérats. Sur ces parties, les infiltrations prises par les lils et les joints des bancs rocheux, plongent comme eux en inclinaison vers le Nord et vers les réserves internes d'alimentation des sources ; elles chemi- nent en réalité en sens inverse de la direction qu'elles prendraient suivant les pentes de la surface qui, au contraire, les porteraient au Sud au détri- ment des sources En résumé la surface de récep- tion qui profite aux sources mesure ainsi 140 hec- tares et non 90. L'anomalie qui porte sur la constance du débit d'étiage au chiffre relativement élevé de 5,92 litres par seconde pour les deux sources réunies, s'expli- quera de la même manière. EXISTENCE DE RÉSERVES INTERNES DES INFILTRATIONS La surface de réception de 140 hectares dont il faut partir, et dans l'état de couverture où se trouve le sol, conduit pour la valeur du débit moyen d'étiage au chiffre de 4,10 litres par seconde seule- ment, d'après les données du tableau IV; mais alors le débit s'applique à un sol ordinaire consi- déré comme homogène et n'ayant qu'une capacité de réserve restreinte, tandis qu'il en est tout autre- ment dans le cas des deux sources. Le sol recouvre alors une masse rocheuse ayant subi une disloca- 91 tion ou au moins une disjonction : celte masse devenue absorbante en raison de la rupture de stratification survenue, présente en outre une grande puissance. Ce ne sont plus là les conditions du sol moyen qui sont prévues au tableau IV, et il faut avoir égard à cet état nouveau du sous-sol devenu relativement poreux sur une grande pro- fondeur. Aux conditions moyennes ordinaires du tableau. A/ les débits moyens mensuels répondent à une répartition des infiltrations clans le sol dans la proportion du quart sur quatre mois. Avec un sol absorbant d'une masse supérieure à la moyenne, la répartition s'étend sur un temps plus prolongé, lel par exemple que six mois, et par sixièmes À la limite, et pour un sol absorbant dont la puis- sance serait indéfinie, la répartition s'opérerait sur les douze mois de l'année et par douzièmes. Alors, les débits mensuels seraient tous égaux au débit moyen, et la constance deviendrait absolue. Dans le cas présent, la répartition des infiltrations, en raison d'une masse absorbante d'importance anormale,, peut porter ainsi sur six mois au lieu de quatre. Les chiffres du tableau IV, à ces condi- tions, ne s'appliquent plus au cas des deux sources et. par le fait, toule anomalie disparaît. La même considération s'appliquerait à toute autre configuration anormale du sol, à un sol aride par exemple, et de puissance absorbante réduite. La répartition des infiltrations, au lieu de s'opérer sur quatre mois comme dans la moyenne, ne se ferait plus que sur 3 mois, sur 2, etc. On voit, 92 qu'à ces conditions, les débits moyens d'étiage tendent vers zéro; ce que l'expérience confirme avec les sources temporaires nées sur des régions de sous-sol complètement imperméables et dont le sol arable est sans profondeur. La constitution et l'allure générale des couches du Gambrien dans la région des deux sources sont connues par les documents relatifs au pli synclinal de Saint-Rémy dont elles forment la partie Ouest. Ici, toutefois, ces couches ont leurs accidents par ticuliers. Alors que dans la région de Clécy-Saint- Rémy toutes les couches du flanc Sud à partir de l'affleurement plongent au Nord-Nord-Est par 20 à 25 degrés d'irrclinaison, et conservent la même allure jusqu'à une distance assez grande de l'affleurement, les mêmes couches ou similaires, dans la région des sources, partant de l'inclinaison de 25 degrés ou environ, se retrouvent à très peu près horizontales à 300 ou 400 mètres seulement de distance de l'affleurement. A la brèche de l'Etre, la distance est même moindre. Ces remarques viennent en explication complémentaire de la coupe géologique figurée plus haut. La poursuite de la discussion conduit encore à d'autres préci- sions. CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DU SOUS-SOL La rupture dans là stratification indiquée sur la figure précédente au changement de pente, si probable qu'elle soit, n'est cependant qu'une hypo- thèse. La stratification à l'affleurement pourrait — 93 - très bien en effet partir de l'inclinaison de 20°à2;'>° pour se raccorder en courbe à peu de distance avec l'horizontale, une certaine plasticité des bancs y aidant. Mais, s il en était ainsi, le régime des sources ne serait pas celui que montrent les jau- geages; ce serait celui qu'indique le tableau IV pour une surface de réception de 90 hectares seulement, et non celui qui se rapporte à une surface de 140, paisqiïalors les lits de stratifica- tion ne seraient plus absorbants. Et, dans ce cas même, il resterait encore à trouver l'explication d'une réserve interne des infiltrations dont l'exis- tence est nécessaire pour rendre compte des débits d'étiage anormalement forts en pareille circons- tance, débits qui ne s'expliquent que par la dislo- cation ou la rupture survenue dans la masse entière stratifiée. En résumé donc, la tenue toute spéciale du régime des sources de l'Etre et du Yieux-Douet, comparée à ce qu'elle serait sur une stratification inaltérée, a permis de conclure à la constitution géologique réelle du sous-sol et, par le fait, au meilleur mode de ca plage des infiltra, lions. RENDEMENTS EN EAU A ATTENDRE DES SURFACES DÉSIGNÉES L'ensemble des aperçus développés dans les quatre chapitres de ce mémoire sur le problème des sources et des cours d'eau dans ses rapports avec la végétation comporte en dernière analyse la réponse à faire à la question suivante- — 94 — Quelle devra être, évaluée en hectares, la surface du sol qu'il faudra couvrir de telle ou telle végé- tation appropriée, pour donner lieu pendant les trois mois de l'étiage et pour nos régions de l'Ouest, à un supplément d'infiltrations ou d'eau, de source représenté par le débit constant et per- manent de un litre par seconde dans le même laps de temps ? Il sera admis que la surface en question recouvre un sous-sol imperméable, ne donnant lieu par conséquent à aucune action de transport des infil- trations en dehors de la cuvette de réception des pluies, celle-ci formantelle-même bassin fermé en terre arable de suffisante profondeur. La hauteur moyenne annuelle des pluies sera prise au chiffre de 0m75, pour fixer les apprécia- tions sur une condition climatérique moyenne. Le tableau IV montre immédiatement que le supplément d'infiltrations à attendre d'une sur- face de cent hectares aménagée sera : 6,89 X 0,75 == 5,17 disons 5 litres par seconde. La surface répondant à la quantité supplémen- taire de un litre par seconde pendant les trois mois d'étiage sera par conséquent : o Soit 20 hectares, aux conditions du tableau IV ; c'est-à-dire dans l'hypothèse où la couverture végétale serait celle qui couvrirait un sol de cul- ture remis en friche, apte à conserver dans son û intérieur et avec le temps, la proportion de 18,50 % des pluies de l'été. Il est possible en outre de concevoir un aména- gement de surface conduisant à un coefficient de réserve supérieur, puisqu'un sol cultivé en sar- rasin et assuré de cet abri sur les trois mois de l'année, serait apte à retenir, comme on l'a indiqué, la proportion de 28,6 °/0 des pluies de la même saison. La superficie répondant alors au débit supplé- mentaire de un litre d'eau par seconde se réduirait à 13 hectares seulement. Il a dû en être ainsi, pour un état différent de couverture, au début de la période historique, alors qu'en même temps les e fiels du ruissellement étaient inconnus. LE DÉBIT DU NOIREAT \ CONDÉ Le débit des rivières, ici, celui du Noireau et de la Druance dont le confluent est à Condé même, se mesure de la même manière et sur les mêmes bases que pour une source isolée, en partant des données du tableau IV. Le bassin du Noireau à Condé couvre à l'amont une surface de 10.500 hectares dans laquelle se trouvent compris 550 hectares de bois ou de taillis représentant — de la superficie totale. Pour cette proportion de couverture, le calcul conduit, pour le rendement en eau de cent hec- tares avec hauteur annuelle des pluies de un mètre, au débit de 10.038 litres par seconde pour le débit moyen annuel et à celui de 2,772 litres par seconde — 96 — pour le débit moyen d'étiage au lieu de 10,58 el 2.03 pour sol découvert. Le débit mo>en annuel de la rivière pour une hauteur moyenne annuelle des plui is qui sera évaluée à 0m95 esl ainsi : iiiSl x 10,638X0,93 1662 litres par seconde. Et le débit moyen d'étiage : -^ V 2.772 0,93 1-35 litres par seconde. LE Dl BJ I i»i I \ mu \n« I v C( »M>i Le bassin de réception de la Druance, plus étendu que le précédent, couvre une bu r face de 20.850 hectares dans laquelle se trouvent compris 1115 hectares de bois ou de taillis situés en grande partie dans la région des hautes sources vers les bois d'Ondefontaine el delà Ferrière. La propor lion de couverture esl de — eni iron Le tableau l\. sui baises, donnerait poui le rendement en eau de cent hectares avec hauteur annuelle des pluie- de un mètre, 10,667 litres par seconde au lieu de 10,58 pour un boI découvert. Le débil moyen annuel de la rivière est ainsi, pour une hauteur des pluie- de 0 75, inférieure de 0,20 à celle île la vallée du Noireau : X 10,667 0,7 i I 665 litres par seconde. Le débit d'étiage appelle, lui, une remarque particulière Comparé au régimedu Noireau, celui de la Druance allée le une allure sensiblement plus — 97 — torrentielle qu'explique aisément la configuration du sol du bassin de réception de ce cours d'eau. Alors que le Noireau, dans la plus grande partie de son cours en amont du confluent, coule dans une très large vallée, peu ramifiée, déversants très peu inclinés, et où le sol présente presque partout une grande épaisseur, la Druance traverse son bassin de réception sur un terrain d'aspect tout différent. Transversalement au cours de la rivière, la vallée principale assez peulargeettrèsencaissée, est coupée par un grand nombre de ravins abrupts, rocheux ie plus souvent ou peu garnis de terre arable, et sur les plateaux il en est de même On peut remarquer encore à cette occasion que, sur cette surface, la direction générale de la rivière prend en écharpe l'orientation sensiblement Est- Ouest des phyllades verticaux et aussi les assises cambriennes du bassin supérieur. Il n'est certai- nement pas admissible avec cet état de surface, où toutes les pentes du relief sont accusées, que les infiltrations dans le sol aient, pour le bassin de la Druance, une marche ralentie au même degré que celles qui alimentent le Noireau et ses affluents. Si, pour ce dernier bassin, les infiltrations se divisent ou s'étalent par quarts de leur total sur une durée de quatre mois, conformément aux prévisions du tableau IV on pourra admettre que, pour le bassin de la Druance, il faille limiter leur durée moyenne de marche à trois mois et même à deux. Le débit moyen annuel n'est affecte en rien par ce changement ; mais le débit moyen d'étiage l'est au contraire très sensiblement- Le _ 98 — débit, chiffré au tableau IV à 2.li.'{ litres par seconde en bassin découvert, tombe alors à 4,78 litres seulement pour le bassin couvert de bois à la proportion du vingtième. Le débit moyen d'étiagede la rivière la Druance est ainsi : -=^-X 1,78 X0.75 =278 litres par seconde. A la réunion des deux rivières au confluent, les débits d'ensemble pour les deux cours d'eau réunis sont : Débit moyen annuel 1.665 \- 1-665 3.330 Débit moyen d'étiage 135 -f 278 713 en litres par seconde. VARIATION m DÉBIT DES COURS D'HAÏ AVEC LA RÉPARTITION DE8 IM.l II S SUE IWMI Ces chiffres de débit, moyenne certaine, parce qu'ils portent, d'après le tableau IV, sur un nombre extrêmement grand d'observations et, par le fait, sur un régime annuel des pluies un »> en lui même, n'ont rien de commun avec des moyennes parti- culières de débit obtenues au cours d'années isolées. Il faut reconnaître en effet que le débit moyen annuel d'un cours d'eau en pareil cas, même pour une hauteur annuelle des pluies toujours la même, varie entre certaines limites avec le mode de répartition de celles-ci ■* O z p Q ce - P Z p o u p < p i— i > P - H Z P El! P O Z •< OS > co Z Z H P ce H >—i P O co P R "^ ^^6*^ ^)U4J6J J>1 N^fMJb'5V -i'-J^V- S*7 -W'L's» /^ "Ull'tjU cw '^rVdyy Ç V J'.iAVi'l' ^»^yi' /fe /^ i»'JAÇJ|£k (N^v^ k fa lAtrur v; y. ^?a,J^ U i? ^ n^°/S> - "b'^-'O S»- v^^i,1 l-i G4 A3 i — X Sq. 3 "3 C _ — *05 w p 03 - es m - 3.3 c c cr .3 . "3 c — — >'£ 3£ « 3  rt - ~ = -3 I r s- — r-. 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L'application des méthodes et des coefficients adoptés jusqu'ici conduit alors à un rendement en eau d'écoulement qui surprend de prime abord en ce qu'il dépasse de beaucoup le tiers des précipi- tations annuelles ; à ce point que, pour retrouver ce tiers considéré comme réglementaire, il faut multiplier par 0,80 tous les coefficients S de retenue précédemment adoptés si on veut satisfaire au programme des tableaux III et IV ! Pour un régime pluvial autre, mais toujours irrégulier, la correction serait autre aussi. En résumé la retenue des eaux par le sol devrait être diminuée par rapport à la normale pour les années anormalement pluvieuses en saisons froides, et augmentée dans le cas d'une irrégularité de régime inverse. Le fait peut sembler extraordinaire, mais il est réel cependant, et la discussion de la formule qui donne le coefficient S en facilite beaucoup l'explication. Cette formule déjà employée est : S== 1 — 0, 1.955 H (I — e) Ses éléments variables sont e et H, état hygro- métrique de l'air et tension maxima de la \ apeur d'eau à la température du sol évaporant. 101 — VARIATION DES COEFFICIENTS DE RETENl E Pendant les pluies d'automne ou d'hiver, et même consécutivement à l'observation, les états hygrométriques de l'air sont toujours également voisins de la saturation d'une année pour l'autre, qu'il s'agisse dans un cas d'une année à répartition normale des pluies ou dans un autre d'une année exceptionnellement pluvieuse au\ mêmes pé riodes : ces états existent dans les deux cas à leur même valeur: mais plus ou moins longtemps- En conséquence la valeur de la parenthèse (1 e est la même dans les deux cas. Mais, dans le second. celui des pluies anormales d'automne et d'hiver, l'autre facteur essentiel del'évaporation, la tension de vapeur II, s'exagère très notablement par rapport à ce qu'elle était en année normale. Les périodes exagérément pluvieuses de l'automne et de l'hiver sont en effet toujours accompagnées d'une élévation marquée de la température de l'air par rapport à la moyenne. Les tensions II acquièrent alors des valeurs qui, pour le mois de janvier peuvent être de 20 à 25 % supérieures à ce qu'elles étaient en années normales, froides relativement. Le terme 0,1955 H (I — e) augmente en conséquence et par suite la différence 1 — 0,1955 11(1 — e) ou S, coefficient de retenue par le sol, diminue. L'évaporation qui se trouve ainsi exagérée dans ces périodes est perdue au complet pour l'écoule- ment, puisqu'il un automne et un hiver mouillés — 102 — doivent succéder, suivantla donnée, un printemps et un été secs. L'augmentation de H appréciée comme possible à 20 ou 25 % pour janvier, d'après l'échelle des températures est, à ce chiffre, un maximum cer- tain, mais non applicable aux trois mois d'au- tomne qui le précédent et aux trois mois qui Le suivent. Appliquée à l'ensemble des deux saisons d'automne et d'hiver, elle ne peut certainement dépasser 10%, ce qui revient à multiplier par 0,90 les coefficients S de retenue des tableaux 111 et 1\ pour les adapter au régime pluvial nouveau- Ces nouvelles valeurs du coefficient de retenue' des pluies sont inscrites à La quatrième colonne du tableau V. Pour le printemps ef L'été, l;i question reste entière ; mais il est visible qu'elle aboutit à une solution en tout semblable à La précédente. Les deux saisons sont données comme sè< lies, par continuation d'un régime anormal ; alors les états hygrométriques e ont une valeur au-dessous de la moyenne de saison et, par le fait, la parenthèse (1 — e) augmente encore de valeur. Il en est é\ i demment de même pour II. tension maxima de La vapeur d'eau. 1 températures ne pouvant qu'augmenter dans les mêmes conditions. Dès lors la différence 1 — 0,1955 H il — e), ou S. diminue pour le printemps et l 'été comme cela a été le cas pour l'automne et l'hiver, malgré l'oppo- sition des situations, excès de pluie d'un côté, rareté de l'autre. La 4me colonne du tableau V com- prend ainsi, comme nouvelle- \aleurs du coeffi- — 103 — cient de retenue S, celles du tableau III et IV mul- tipliées toutes par 0,90, c'est-à-dire pour les douze mois de Tannée. En regard de ce résultat, il reste à placer celui auquel conduirait le régime pluvial inverse : e'est- à dire celui qui comporterait l'automne et l'hiver anormalement secs avec un printemps et un été exagérément pluvieux. Il serait en tout l'opposé du précédent Les coefficients de retenue des pluies par le sol seraient ceux des tableaux III et IV, non plus réduits de 10% ou multipliés par 0,00, mais majorés de 10 °/0 par la multiplication par 1,10. Dans le premier cas cependant le débit moyeu annuel augmente et dans le second il diminue Donc en résumant : OSCILLATION DES DEBITS AUTOUR DUNE MOYENNE FIXE La réserve par le sol du tiers des précipitations atmosphériques est la règle quand le régime de ces précipitations est moyen, ou parallèle dans sa marche à celle des températures moyennes de l'air. Les oscillations sont plus ou moins grandes autour de cette moyenne suivant que les irrégularités de régime sont plus ou moins accusées. La nature des choses enfin tend, par elle-même, à amortir ces oscillations (1). Telles sont les principales cône In 1) Les pluies anormalement fortes en saisons extrêmes par rapport n la moyenne ordinaire réchauffent l'ambiance en hiver et la refroidissent en été. La chaleur de condensation due aux pluies est en effet prépondérante en hiver à eau-'' de l'évaporation presque nulle, tandis qu'elle se trouve plus qu'atténuée en été en raison de l'évaporation beaucoup plus intense de la saison. De lacet équilibre relatif quant aux réserves des pluies par le sol au cours des années. — 104 — sions àtirerde la discussion. Le résumé par chiffres, et pour le cas spécifié, est le suivant : Pour des hauteurs annuelles de pluies de 0m95 pour le Noireau et de 0m75 pour la Druance, les débits moyens annuels, en répartition normale des pluies dans l'année sont de 1865 litres par seconde pour chacun des cours d'eau. Les débits moyens d'étiage sont : Pour le Noireau, de 435 litres par seconde ; Pour la Druance, de 278 litres par seconde. Dans le cas spécifié de répartition exagérée des pluies sur l'automne et l'hiver, les hauteurs plu- viales annuelles restant les mêmes avec le sol rete- nant une moindre proportion de celles-ci qu'en temps normal, les débits moyens des deux cours d'eau passent de 1665 à 1850 litres par seconde. Par contre, les débits moyens d'étiage faiblissent, et deviennent : Pour le Noireau, de 240 litres par seconde; Pour la Druance, de 107 litres par seconde. . Et pour toute la région, il en est du régime des puits comme de celui des rivières. Dans le cas d'une répartition inverse : celle de pluies exagérées sur le printemps et l'été pour les mêmes hauteurs annuelles, les résultats seraient inverses : réduits par rapport à la normale quant aux débits moyens annuels qui tomberaient à 1480 litres par seconde environ, augmentés quant aux débits d'étiage avec une retenue cependant plus grande par le sol qu'en temps normal. La moyenne entre ces cas extrêmes reproduirait alors les débits normaux de 1665 litres par seconde — 105 — en moyenne annuelle et enfin, le tiers des préci- pitations atmosphériques se retrouverait dans les eaux d'écoulement. Toutes ces prévisions sont conformes aux faits. EPURE DE FIGURATION DES DÉBITS DU NOIREAL ET DE LA DRUANCE, TABLEAU \ Les deux groupes de courbes D.\ et D'Y (Druance et Noireau) donnent comme il est indiqué au croquis, la marche des débits des deux rivières ensemble pour deux modes de répartition irrégulière des pluies sur Tannée, et chacun pour un semestre différent. Ils amplifient plulôt qu'ils ne les atténuent les écarts avec le régime moyen normal. Les ordonnées des courbes marquent les débits à l'échelle pour les deux cas, bien que le tableau V, pour éviter la multiciplité des colonnes, ne donne pas les débits mensuels se rapportant au dernier. ()n remarquera que toutes ces courbes accusent un jarret plus ou moins prononcé vers la date du 15 juin. Il est dû à la modification qui se produit à ce moment dans la couverture végétale du sol. Jusqu'au 15 juin la végétation, encore dans toute sun activité, modère Tévaporation par le sol : niais, à partir de cette date, la disparition graduelle des récoltes l'accélère presque subitement, et occa sionne la chute rapide des débits. Dans les trois mois d'avril, de mai cl de juin, les moindres averses ;uson de\ ronl se produire- vers le mois de juin, si accidentels qu'ils soient. 11 existe ainsi pour no- régions deux époques dans l'année pour ces inondations possibles : une en janvier qui esl ordinaire, el une autre très acciden telle qui se place vers juin. En janvier le phéno- mène coïncide avec le minimum ordinaire des températures de l'air, ce qui est normal, el en juin avec leur maximum. Cette anomalie pour juin s'atténue beaucoup si on remarque que ce maximum des températures est alors en coïnci- dence avec un épanouissement de végétation qui vient modérer L'évaporation par le sol en raison de la saturation de l'air à la surface. S;m^ cette coïncidence, les inondations en belle saison ne s expliqueraient pas au cours ordinaire de- phoses SÉANCE DU 12 JANVIER I920 Présidence de M. le Dr Mgutier, vice-président La séance est ouverte à 17 heures et demie et levée à 18 heures et demie. Assistent à la séance : MM. Bigot, Bugnon, Chemin. ê Dr Lebailly, Mazetier, Mercier, Dr Moutier, Poisson. Viguier, ainsi ([ue M. Le Testu, Administrateur des Colonies. Le procès-verbal de la séance du 1er décembre 101'.» est lu et adopté après une rectification de M. le Dr Moi . tier, relative à la localité indiquée pour YAntedon (espèce indéterminée) : ce fossile provenait de la plaine de Giberville. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance soi M déposés sur le Bureau. Elections. — 11 est procédé à l'élection des membres du Bureau et d'une partie des membres de la Commis- sion d'impression. Sont élus successivement : Président MM. Dr Moltieh. Vice-Président Leboucher. Secrétaire Bigot. Nice-Secrétaire Bugnon. Trésorier . . Mazetier. Bibliothécaire Lortet. Vice-Bibliothécaire . . . Poisson. Archiviste Chemin. Membres de la Commission d'impression : pour deux ans. MM. Mercier, Viguier, I)1 Osmont. pour un an . . Dr Lebailly. _ 108 — Propositions de la Commission d'impression. — La Com- mission d'impression, dans sa réunion du lundi 8 dé- cembre 1919, a décidé de soumettre à la ratification de la Société les décisions suivantes 1° A partir de la séance de février 1920, le droil d'en- trée des nouveaux membres sera porté de 5 fr. à 10 IV. 2° Les tirés à part des communications pourront être livrés aux auteurs aussitôt que l<- tirage ensera possible par l'imprimeur Ces propositions sont adoptées. Admissions. —Sont admis, à la suite des présentations faites dans La dernière séance : l comme membres résidants de la Société : M. Boutgi es, maître '»nne. rue l'aidherb?. 38, Paris (\i présenté par MM. Bigot et \ iguier ; Madame Gatinj licencl - ^-Sciences, rue Bellechasse, Ai, à Paris, présentée par MM. Bigot et Viguier; M. Henri Humbert, préparateur de botanique à la Faculté des Sciences de Clermonl-Ferrand [Puy-de- Dôme), présenté pai MM. Bigot et Viguier. Présentations. — Sont présente- : 1° pour devenir membres résidants de la Suciei M. Leïestu, ingénieur agronome, Licenciées-Sciences. — 109 — administrateur des Colonies, rue Caponière, 41, pré- senté par MM. Bigot et Viguier ; M. Audigé, maître de conférences de zoologie à la Faculté desSciences, présenté par MM. Bigot et Mercier : M. le Dr Lemamssier, place Saint-Martin, 22, présenté par MM. Bigot et le Dr Lebailly ; M. le Dr Desbolis, ancien interne des Hôpitaux, rue des Jacobins, 29, présenté par MM. le Dr Moutier et le 1)' Lebaillv ; 2° pour devenir membres correspondants de la Société : M. Giilliermoxd, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Lyon, rue de la République. 19, à Lyon, présenté par MM. Viguier et Buguon; M. Chermezon, chef des travaux de botanique à la Faculté des Sciences de Strasbourg, présenté par MM. HoLiard et Viguier. Communications. — M. Mercier présente deux rats vivants, appartenant à l'espèce Mus norvégiens et dont l'un offre la particularité d'avoir un pelage noir, l'autre ayant le pelage gris habituel de l'es- pèce- M. Mercier compte utiliser cette intéressante capture pour des recherches de génétique dont il fera connaître les résultats à la Société. Il fait ensuite une communication, avec pré- sentation d'échantillons, relativement à deux espèces de Thysanoures nouvelles pour la faune de Normandie (Isotoma crassicauda Tullb- et Cyphodeiras albinos Nie.) M. Poisson expose les résultats d'un travail con- cernant un cas de gigantisme chez une grégarine Cephaloidophora talitri Mercier) M. Bug-non soumet à la Société, de la part de — III! — M. Dalibert. quelques observations enlomolo giques relatives : 1° à un cas de mort apparente d'un insecte du genre Ifarpalus: 2° à la date de première apparition d'un papillon, le Citron (Rhodoceru rhammi L.) : 3e ;i quelques faits de la ^ ie des abeilles. L. MERCIER. Sur deux espèces de Thysanoures nouvelles pour la faune de Normandie. C'estànE Brébissois (1827) que l'on doit le pre mier essai d'un Catalogue des Thysanoures recueillis dans le département du Calvados. Mais, depuis cette époque, aucune contribution un peu importante n'a été apportée à L'étude de ce groupe : c'est tout à fait incidemment que la présence d'Anurida maritima (1) Guér. ;i été signalée par Fauvel (1868) et plus récemment par Cadeau de Kerville(I898 et 1901). Or, en raison de la date à laquelle de Brêbisson a publié son mémoire, et des progrès de nos con- (1) Anurida maritima Guér. est une petite Li pur elle do 2 mill. de long, de couleur bleu ardoisé, d'un aspect velouté avec des poils blancs. Kilo ne quitte pas la zone que le flot envahit et on ne la trouve jamais ailleurs qu'à la côte, soit sur les rochers, soit à la surface des petites flaques d'eau que la mer laisse en se retirant. Cet insecte semble être très généralement répandu sur nos côtes : Boulonnais, Nor- mandie, Bretagne. On le rencontre aussi sur la côte Atlan- tique de l'Amérique du Nord. — ni — naissances sur les Thysanoures, il est de toute évi- dence que l'étude de ce groupe est à reprendre sur des données nouvelles. Pour cette fois, je me contenterai de signaler la présence, dans la région de Luc sur-Mer, de deu\ espèces intéressantes par certaines particularités biologiques. L'une (Isotoma crassicauda Tullberg est marine, l'autre (Cyphodeirus albinos Nie) se rencontre surtout dans les fourmilières. I. — Isotoma crassicauda Tu.ilb.erg. Isotoma crassicauda Tullberg est une Podurelle que j'ai recueillie au moment dune grande marée de septembre sur le rocher « Le Quilhoc », face à Luc-sur-Mer. Cet Insecte a été particulièrement bien étudié par Moniez (1890) (1). L'animal est de petite taille et atteint au maximum 2.025 (* de longueur; le corps, de couleur grise, est court, ramassé, bombé à sa partie dorsale, il est couvert de poils assez rares et courts. La tête est relativement volumineuse. /. crassicauda est très agile et saute lorsqu'on veut la saisir; elle nage également bien et peut vivre plusieurs jours sous l'eau. D'après Moniez, tout dans cet Insecte semble être organisé pour la nage : ce la très large queue terminée par des « muerons tridentés qui soutiennent de larges « membranes, les ongles inférieurs de* pattes (1) Montez a montré que YActaletes neptuni Giard n'esl pas autre chose que Vlsolnma crassicauda Tullberg. — n2 — « transformés en palettes creuses très développées « et enfin l'appareil membraneux disposé autour « de l'ongle supérieur qui est très élargi, é\idé et « qui fait lui-même l'office dune rame, concou- « rent puissamment à ce but, et il eut été surpre- « nant qu'un animal ainsi construit ne fut pas « nageur ». Jusqu'alors, à ma connaissance, la présence d'J. crassicauda a été signalée sur La côte orientale de l'île Gottland, en Scanie, sur les côtes dq Boulonnais. Tullberg a recueilli cette espèce sous les Ugues roulées, au bord dr la mer : Moniez l'a capturée soit sur des rochers qui découvrenl pendanl li longtemps et ;i toutes les marées, soil au milieu des Moules en un point qui découvre quelques heures par jour seulement aux marées ordinaires. C'est d'un niveau sensiblement identique à ce dernier que pro\ iennent les exemplai res recueillis sur « Le Quilhoc ». i II. — Cyphodeirus in<>s Nicolet. J'ai reneonlré celle Podurelle dans une fourmi lière édifiée par Lasius flavus Fab. dans un jarii n à Luc-sur-Mei . Ce petit Thysanoure a le corps aplati, d'un blanc vitreux brillant : il esl trèsagileet saute lorsqu on veut le saisir. Cyphodeirus albinos peut se rencontrer chez presque toutes nos espèces de Fourmis, et sa pré- sence a été constatée en Suisse, en Hollande- en — 113 — Angleterre, en Italie, aux environs de Prague, en France. C'est Moniez (1890) qui, le premier, a signalé la présence de ce Thysanoure en France. Il l'a ren- contré dans des fourmilières à Lille, au Portel (Pas-de-Calais), à Amiens, à Coucy-le-Château (Aisne), à Chinon, à Mailly-la-Ville, A vallon, Chaumont-en-Bassigny ; il l'a reçu (1894) du Prof. Emery en provenance de Chamonix. Depuis, Janet (1897) a trouvé C. albinos à Beau- vais. D'après ce dernier auteur, les Cyphodeirus introduits dans des fourmilières artificielles y vivent très longtemps, se tenant soit sur les parois latérales des chambres, soit de préférence sur la face inférieure des morceaux de verre qui forment le plafond ; ils n'ont aucun rapport direct avec les Fourmis. Aussi, bien que la constance de la pré- sence des Cyphodeirus dans les fourmilières en fasse de véritables myrmécophiles, Janet les place dans la catégorie des synœkètes. D'ailleurs, cette Podurelle a été rencontrée assez fréquemment hors des fourmilières ; on l'a recueillie vivant en liberté ça et là dans la mousse des forêts, dans de vieux troncs d'arbres, dans des jardins. Elle est sans doute attirée dans les nids des Fourmis par un genre de nourriture et par certaines conditions favorables qu'elle y rencontre plus facilement qu'ailleurs. (Laboratoire de Zoologir de la Faculté des Sciences de Caen) 8 — 114 - INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1X27. — de Brébisson. Catalogue «les Arachnides, des Myriapodes et des Insectes aptères que l'on trouve dans le département du Cal vados. Mémoires de la Société Linnéerine de Normandie , T. 3, p. 254. 1869 — Fauvel. Compte-rendu de l'excursion entomologique au Havre 1rs i, ."> 6 juil- let 1868. Bal. Soc. Lin. de \ormandie, 2 S . T. 3, p. 299. 1898-1901. — Gadeai de I\i:h\ ii.i.i:. Recherche sur les faunes marines et maritimes de la Normandie, 2me voyage, p. 359; 3" voyage, p. 194. 1897. — Jaxet (Ch.) Eludes sur les Fourmis, les Guêpes et les Vbeilles Note 14. Rap ports des animaux myrmécophiies avec les Fourmis. Imprimerie Ducourtieux, Limoges, 1890. r- Moniez. acariens et Insectes marins des côtes du Boulonnais. Il Insectes I. Thysanoures. Revue biol. du \ord de la France, T. IL p. a38. 1890.— Moniez. Notes sur les lh>sanoures. I\ . Sur deux Podurides qui vivent dans les four- milières (Cyphodeirus albinos Nieolet et Lipura taberculaia Moniez). Rev. biol. du Nord de la France, T. 3, p. 64. 1894. - Moniez. — Sur quelques Arthropodes trouvés dans les fourmilières. Rev. biol. du Nord de la France, T. 6, p. 201. — 115 — R. POISSON. — Gigantisme chez une Gréga- rine (Cephaloidophora tafrtri Mercier) (1). Etudiant le cycle évolutif d'une Grégarine para- site du tube digestif du Talitre (Talitrus saltator Mont.J, j'ai constaté Fexistence de formes géantes chez ce protozoaire. La Grégarine normale est une dicystidée trapue. L'épimérite est peu développé mais nettement séparé du protomérite par une cloison. Le noyau toujours situé dans le deutomérite est sphérique avec un seul nucléole également sphérique et de nombreux grains chromatiques. (t) Le genre Cephaloidophora a été créé par Mavrodiadi pour une Grégarine des Balanes. Ce Protozoaire est caractérisé par l'existence d un stade intracellulaire au cours de son déve- loppement. Le genre semble comprendre actuellement les espèces suivantes, toutes parasites du tube digestif des crus- tacés. C.(Frenzelina) fossor Lèg. du Pinnotheres pisiwi Penn. C. — commuais Mavrodiadi des Balanes. C. — maculata Lèg. et Dub. du Gammarus marinas Leach. C. — talitri Mercier du Talitrus saltator Mont. G. delphinia E. Watson de Talorchestia longi- cornis. G. — nigrofusca E. Watson d'Uca pagnax et puqi- lator. G. — olivia E. Waston de Libinia dabia. G. — Brasili n. sp. d'Orchestia littorea Mont. G. — echinogammari n. sp. d'Echinogammarus Berilloni Gatta. — 116 — Le protomérite renferme un corps nuclêoïde se colorant vivement par L'hématoxyljne ferrique et le carmin boracique. Le protoplasme proloméri- tique renferme en outre une substance basopbilc particulière le rendant plus foncé après coloration que le deutoméritc. Suivant le stade de son développement, le para site se montre très variable dans sa taille. On note même des différences très nettes entre les formes parvenues au stade de sporadin comme le montre le tableau ci dessous. Formes \<>hm m es Pri mites . Longueur Largeur Diamètre ilu noyau Diamètre du nucléole ■i à 5 u Diamètre du corps nucléoide lii à 75 ji qqfs SU ^ confrères qui ont assisté à la séance annuelle du 9 juin 19J9 l'ont encoreeu pour compagnon (l'excursion dans la forêt d'Ecouves. Il ,\ étail accompagné de son fils, M. l'abbé [anglais, qui demande à reprendre la place de son père dans notre Société. L'expression des regrets de la Société sera inscrite au procès-verbal et transmise à la famille du défunt.. Admissions. — Sont admis, à la suite des présentations faites dans la dernière séance : 1° comme membres résidants de la Société M. LeTestu, ingénieur agronome, licencié ès-Sciences, administrateur des Colonies, rue Caponière, 41, pré- senté par MM. Bigot el \ iguier : M. Â.UDIGÉ, maître de conférences de zoologie à la Faculté des Sciences, présenté par MM. Bigot et Mercier! M. le Dr Lemanissier, place Saint-Martin, 22, présenté par MM. Bigot el le D Lebaillj : M. le Dl Desboi i-, ancien interne des Hôpitaux, rue des Jacobins, 29, présenté par MM. le I)' Moulier et le I)1 Lebailh ; 2° comme membres correspondants de la Société : M. Guilliermo:vd, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Lyon, rue de la République, 19, à Lyon, présenté par MM. Viguier et Bugnon ; M. Chermezon, chef des travaux de botanique à la Faculté des Sciences de Strasbourg, présenté par MM. Houardet Viguier. — 123 — Présentation. — Est présenté pour devenir membre correspondant de la Société : M. l'abbé Langlais, professeur à l'École Saint-Fran- çois-de-Sâles, à Alençon (Orne), par MM. l'abbé Letacq et Leboucher. Budget. — Le Trésorier présente son compte de ges- tion pour l'année 1919 et fait l'exposé de la situation financière de la Société au 1er janvier 1920. Une commission, composée de MM. Chemin et le D1 Lebailly, examine les comptes du Trésorier, qui sont reconnus exacts. La Société adresse ses félicitations et ses remerciements à M. Mazetier pour son dévouement et son excellente gestion. La Société arrête ensuite le projet de budget suivant pour l'exercice 1920 : Crédit : Solde en banque au 1er janvier 1920 ... 451 44 Montant du livret de Caisse d'Épargne . . 1.788 29 Total. 2.23'.) 73 Recettes : Encaisse au 1er janvier 1920. . . 22 70 Subvention départementale. . .. 400 » Arrérages de 22 obligations 3 % • 320 » Intérêts à 4,50 % des 2 bons de 1.000 francs de la D. \. , . . 90 » Arrérages de 2 inscriptions de rente 5 0/o 15° )} Intérêts de fonds placés à la Caisse d'Épargne Montant des cotisations .... 1.200 » Vente de publications 100 Total. 2.3(32 7<) 70 formant, avec le précédent un crédit de : — 124 — DÉPENSES Indemnité au Bibliothécaire- de l'Université pour le service de la Bibliothèque 250 » Frais de gestion (convocations, affranchissements, recouvre- ments, etc.) 2(»0 » Impression des Bulletins de 1919 et de 1920, en prévoyant L5 feuilles à 110 francs la feuille, pour chaque bulletin .... 3.300 » Total. 3.750 » 3.750 » lequel, déduit de celui du crédit donne, pour l'année 1921, une somme disponible de ... . 852 i l Communications. M. Chemin décrit L'organisa- tion florale et la pollinisation chez les Lathrsea, éi notamment chez L. Clandeslina. H présente à ce sujet des échantillons conservés dans l'alcool de fleurs de L. Clandestine et de L- Squamariq, des aquarelles des fleurs de la Clandestine, et des échantillons de diverses espèces de bourdons pol- linisateurs. M. le Dr Moutier présente ensuite une valve d'un Spondyle de grande taille, recueillie dans le Cénomanien de Beaufour-en \uge. 125 — E. CHEMIN. — Organisation florale et Polli- nisation chez les Lathraea. La fleur a été souvent décrite. Organe aérien, d'observation facile, aux formes délicates et parfois vivement colorées, elle devait attirer l'attention des botanistes. Duchartre(3) a fait une étude détaillée de la fleur de Lat. clandeslina, tant au point de vue morpho- logique qu'au point de vue anatomique ; il a suivi le développement des différentes pièces et des différents verticilles : il a montré en particulier, que la concrescence des sépales et des pétaLs est réalisée dès le début, et qu'elle n'est pas le résultat d'un développement en largeur, que l'irrégularité des pièces d'un même verticille s'observe dès L'origine, pour lui la lèvre supérieure est formée de deux pièces, il a décrit la structure de l'étamine et du pollen et sa germination sur les papilles stigmatiques, il a étudié enfin ovaire, style, stig- mate et ovules qu'il range dans les ovules ana- tropes avec raphé tourné vers le bas. Hofmeister en 1851 (5) décrit le sac embryon- naire, chez Lat. squamaria, avant la fécondation et suit son développement après fécondation. En 1858 (6), il revient sur le même sujet et insiste particulièrement sur les tubes embryonnaires, formations très spéciales dont il essaie d'établir le rôle. Gh. Bernard (1), dans ses recherches sur rem- — 126 — bryogénie de quelques plantes parasites, reprend l'étude du sac embryonnaire de Lat. squamaria. Il le décrit avant et après la fécondation, et note la formation et le développement des tubes embryon- naires de Hofmeister, qu'il considère comme des suçoirs « digestifs et conducteurs de matières nutritives » pour l'albumen et L'embryon. Jusqu'ici aucun auteur n'a déterminé le rôle et la nécessité des insectes dans le transport du pollen des anthères sur le stigmate <>n ne trouve dans la littérature que quelques vagues indications concernant la visite des fleurs par les bourdons. J'ai pu faire, sur le Lat. clandestina, de nom breuses observations et réaliser des expériences concluantes sur la nécessité des insectes peur la pollinisation. Avant de les rapporter, je décrirai l'organisation florale en insistant sur les particu- larités qui expliquent la nécessité d'une inter- vention. I. — Organisation florale 1° Lat. chmdëstina. — La Qeur apparaît et s'épa- nouit dès les premiers beaux jours. J'ai rencontré des fleurs ouvertes dès lin février. En 1919, année où la végétation a été particulièrement tardive, au 1er mars, une fleur était entièrement épanouie au pied d'un mur en un endroit bien exposé. Ce n'est que vers le 15 mars, sous notre climat, que la floraison est abondante, elle se poursuit pendant tout le mois d'avril, et vers le t;> mai les dernières fleurs sont fanées. — 127 — Les fleurs sont sensibles à la gelée. Tant que les dents du calice restent rapprochées, les Heurs résistent assez bien au refroidissement nocturne, mais lorsque les dents s'écartent et laissent sortir la corolle et les parties sexuées, une légère gelée suffit pour les tuer, la corolle noircit et la fleur est perdue. Ceci ne se produit que chez les fleurs trop précoces, car dès le mois de mars, les gelées sont peu fréquentes dans le fond des vallées, et déjà les arbres, les arbustes et surtout les herbes assurent une protection efficace. La fleur de Lathrœa est donc une fleur du tout premier printemps. Elle apparaît alors que les .violettes, les primevères, les narcisses, les ané mones ne sont pas encore fleuries. Déjà quelques hyménoptères mellifères sortent de leur sommeil hivernal et pendant les heures ensoleillées se mettent en quête de nourriture. Les rameaux floraux, toujours souterrains, portent une seule fleur à l'aisselle de chaque feuille Un même rameau donne de 25 à 30 fleurs. Les fleurs inférieures apparaissent les premières, et, successivement, les autres se développent en allant de bas en haut; les premières peuvent être déjà fanées que les dernières ne sont pas encore ouvertes. La sortie se fait par allongement du pédoncule qui peut atteindre 5 à 6 centimètres de longueur suivant son origine sur le rameau floral et suivant la profondeur de ce dernier: tout semble calculé pour que seule la fleur surgisse à la surface Les écailles, à l'aisselle desquelles les fleurs — 128 — prennent naissance, sont à peine modifiées; elles sont encore charnues, creusées de nombreuses chambres, un peu moins épaisses que Les écailles normales, et surtout plus écartées de l'axé par suite de la présence du pédoncule. La fleur est formée de 4 \ ert ici lies. \ l'exception du verticille interne, chaque verlicille comprend 4 pièces, généralement soudées et de taille inégale. Les pièces d'un verticille alternent avec les pièces des deux verticilles voisins et la bractée alterne avec les deux pièces antérieures du calice. C'est donc une fleur gamopétale, irrégulière et herma- phrodite. Le calice est un tube largement ouvert se termi nant par 4 dents obtuses et légèrement arquées Les sépales sont charnus, blanchâtres, avec quelques bandes rouge violacé au sommet. Ils ne présentent pas de i><>iU. Ils persistent pendant la formation du fruit cl jusqu à l'expulsion des graines. La corolle également tubulaire présente deux lèvres très inégales. La lèvre postérieure est la plus grande : elle a la forme d'un casque avec une arête assez prononcer sur La Ligne médiane Cette arête est déterminée par le style qui s'applique exactement à l'intérieur, suit la courbure et sort à l'extrémité sur une Longueur de plusieurs milli- mètres. Au sommet, les deux bords de la lèvre se rapprochent et viennent presque au contact. Il est difficile d'admettre l'existence de deux pièces dans la lèvre supérieure comme le fait Duchartre, car la pression du style dans la région médiane, qui — 129 — serait la région de soudure, devrait empêcher La fusion. La lèvre antérieure ou inférieure est formée de 3 pièces ; elle s'étale en une lame divisée par deux sillons profonds; la partie médiane est sensiblement plane, les parties laie raies sont ondulées. La corolle est vivement colorée ; la lèvre supé- rieure est d'un bleu-violacé qui s'intensifie avec l'-âge, la lèvre inférieure est rouge-violacé. La partie inférieure du tube est blanchâtre. Ce tube est étranglé au-dessus de l'ovaire et à ce niveau, intérieurement, on peut voir une couronne de poils- La structure de ces poils a été l'objet d'une étude de Heinricher (4). Ce sont des poils rigides dont la pointe est recroquevillée ; ils sont formés de 3 ou 4 cellules, quelquefois 2 ; toutes ces cellules ont un noyau et du protoplasme sans amidon ; leur membrane externe comprend 3 couches ; une cuticule tendre à l'extérieur, une couche lignifiée très importante et une couche interne cellulosique, c'est un des rares exemples de cellules à parois lignifiées et à contenu vivant. Sur le rôle de ces poils, Heinricher écrit : « la tâche qui incombe à ces poils, comme à l'étranglement du tube de la corolle, consiste à tenir à distance les visiteurs indésirables ». Quel est le genre de visiteurs auquel il fait allusion ? Il ne le dit point. S'il veut parler des bourdons, il est certain que la couronne de poils ne suffit pas à lee arrêter. Quant aux insectes plus faibles, cette barrière ne peut plus être efficace après qu'un bourdon en a écarté les éléments. 9 — 130 — Uandrocée est formée d'un seul vcrticille de 4 étamines. Duchartre déclare n'avoir pas trouvé trace de l'avortement d'une .V"' élamine qui corres- pondrait à son 5me pétale, le nombre i est l)ien le nombre typique. Les étamines sont superposées aux sépales, leurs fdets sont soudés assez longuemenl au tube de la corolle. Les deux étamines antérieures se détachent de la lèvre inférieure el les deu\ étamines posté Heures de la lèvre supérieure Quelle que soit leur origine, les filets se dirigent vers la lèvre supé- rieure, se disposent parallèlement au style el symétriquement de pari el d'autre. Les étamines antérieures sonl un peu plus longues que les étamines postérieures. Les anthères sont cacher- bous le casque, il faut écarter les deux bord- de la lèvre supérieure poul- ies observer. Elles formenl une masse en appa renée unique par suite de leur rapprochement en un espaee resserré el de leur union par leur sommet. Elles sont jaunes, renflées, à disposition introrse, un sillon médian divise chacune d'elles en deux loges, et sur chaque loge un sillon moins profond, s'étendant sur toute la longueur, sépare les deux sacs polliniques. Chaque loge se pro longe vers le bas par une sorte d'ergot ou d'éperon de 1 ' ' 5 de longueur, cette extrémité est garnie en outre de poils fins formant brosse Au sommet de chaque anthère on aperçoit un bouquet de poils raides qui s'enchevêtrent avec les poils de l'anthère voisine et déterminent une forte adhé rence, les quatre anthères sont ainsi reliées par — 131 — leur sommet, l'ébranlement de l'une se commu- nique aux autres- Sur une coupe de l'anthère on voit l'assise mécanique interrompue au niveau des sillons latéraux. Le pollen provient des cellules-mères qui, par leur division, donnent naissance à quatre grains, suivant la règle générale. Chaque grain est libre, sphérique, à surface lisse sans aucune ornemen- tation ni proéminence, avec quelques pores petits et circulaires Un peu avant l'ouverture des sacs polliniques, une torsion de l'anthère autour de l'extrémité du filet ramène en avant la partie inférieure de chaque loge, et l'éperon terminal fait légèrement saillie en dehors de la lèvre supérieure- Lors de la déhiscence, les deux bords s'écartent lentement sous la pression de la masse pulvéru- lente interne; dans la fente largement baillante le pollen apparaît. Gh. Le Gendre (7) rapporte une description de Lat. c/arcdes/maparGuillemare qui. parlant des étamines, les compare à des nacelles dont « la proue est chargée de longs poils inco- lores ». La comparaison est heureuse; par leur disposition horizontale, leur forme allongée et l'éperon qui prolonge chaque loge, elles rappellent assez bien un bateau chargé. Le gynécée est formé de deux carpelles entière ment soudés; aucun indice ne révèle extérieure- ment l'existence de deux pièces; ovaire, style ei stigmate apparaissent uniques. L'ovaire est petit, aplati latéralement, le style — 132 — long, grêle, recourbé, disposé sous le casque qu'il dépasse par son extrémité, le stigmate légèrement renflé se distingue surtout par sa couleur jaunâtre du style violacé- En coupe l'ovaire ne présente qu'une seule cavité où font saillie les placentas sons forme de deux masses volumineuses. Il provient donc de deux feuilles carpellaires soudées bord à bord. C'est un ovaire uniloculaire el La placentation est pariétale Des deux carpelles, l'un esl antérieur, l'autre postérieur. Par suite de l'aplatissement latéral, les deux groupes de placentas arrivent presquo au contact, niais il u'\ a jamais soudure. Les régions, des nervures médianes, à chaque extrémité du grand axe. restent minées et corres- pondent aux fentes de déhiscence du fruit. Le style est creusé d'un canal clans toute sa lon- gueur; un léger étranglement montre qu'il est également formé de deux parties soudées, lune antérieure, l'autre postérieure Le stigmate est couvert de papilles courtes et serrées. A la loupe, on distingué une fente trans- versale qui n'est que l'élargissement du canal stylaire Les ovules sont au nombre de i. disposés par 2 sur chaque groupe de placentas, et groupés égale- ment par 2 en 2 étages superposés. Ils sont gros et remplissent toute la cavité ovarienne. Ils sont du type anatrope avec raphé tourné vers le bas et micropyle ramené vers le haut- Le nucelle est conique et n'est recouvert que d'un seul tégument. A la partie inférieure des ovules, on observe un — 133 - petit prolongement conique transparent dont la pointe est dirigée vers le placenta. Duchartre l'a figuré et l'a désigné sous le nom « d'appendice en crochet », il ne parle ni de son rôle, ni de son évolution. Cet appendice persiste pendant toute la transformation de l'ovule en graine. Au moment de la maturité, il se dessèche, noircit, et laisse sur la graine une tache oblongue, noire, à surface légè rement chagrinée. Cette tache, très constante, H visible encore sur les graines les plus vieilli permet d'orienter la graine et de déterminer la place de l'embryon Le grand axe détermine le plan médian; une coupe passant par ce plan passe toujours au voisinage de l'embryon si (in- sensiblement à l'opposé de la tache Un nectaire est situé à la base de l'ovaire. Il est jaunâtre; en forme de lamelle, et embrasse la partie antérieure de l'ovaire; c'est un anneau incomplet réduit à un dièdre. 11 est haut de I environ et lobé au sommet Duchartre le désigne sous le nom de disque: il y aurait découvert cinq dents dont une dent médiane un peu plus courh. Le nombre de ces dents est quelquefois réduit à i. et la dent médiane toujours peu accusée, peul être la plus longue Je n'ai pu observer aucun pore au sommet de ces dents, toute la surface paraît être secrétrice au moins dans la région terminale et ^\n côté externe. Dans une coupe transversale on dis- tingue : un épiderme à parois externes très légè rement épaissies et non cutinisées ; un parenchyme laeuneux sur les deux faces, assez abondant, el grands éléments; au milieu, formant une zoi — t?4 — plus sombre, un parenchyme dense, serré, à petites cellules renfermant quelques vaisseaux ligneux et quelques tubes criblés. Le liquide sucré est élaboré dans le parenchyme à petites cellules, filtre au travers du parenchyme lacuneux et suinte à la surface. Il s'accumule au fond du tube de la corolle toujours dressée. Il est préservé de la pluie et de la rosée par la forme en casquede la lèvre supérieure. Il constitue pour les insectes un appât qui n'est pas dédaigné. Le nectaire n'est qu'une dépendance de l'ovaire comme l'a signalé G. Bonnier chez le Lai. squa- maria (2), ce n'est pas un verticille floral. La fleur nous apparaît donc comme formée de 4 verticilles seulement constitués chacun par 4 pièces à l'exclusion du verticille interne qui n'en a que deux ; cette disposition résulte en toute évi- dence de la disposition des écailles sur la tige : il y a inégalité des pièces dans chaque verticille. Les anthères sont enfoncées sous la lèvre supérieure et maintenues à bonne distance du stigmate, ell< - sont situées au-dessous de lui. Il n'\ a pas ouver- ture brusque de l'anthère, cl par suite pas de pro- jection de pollen ; ce dernier en tombant san poudre le tube de la corolle et la lèvre inférieure, mais n'atteint pas le stigmate La fleur renferme les Jeux organes sexués: organiquement elle est hermaphrodite; l'est-elle physiologiquement? La période de maturité des étamines correspond-elle à celle du stigmate ? La question mérite d'être examinée, car, suivant Y\ arnstorf (10), le Lai squunaria est protérogyne. — 135 — Duchartre a montré que les différentes pièci florales de Lat. clandestina apparaissaient et se développaient régulièrement de l'extérieur vers l'intérieur. La fleur ne pourrait donc être que protandre. Mais l'émission du pollen est lente, elle dure plusieurs jours, et coïncide au moins pen- dant quelque temps avec un stigmate bien déve loppé et en état de réceptivité. Si le pollen ne peut de lui-même se fixer sur le stigmate de la même fleur, transporté par un agent étranger, il \ peut germer. 2° Lat. sguamaria- — Les fleurs apparaissent à peu près à la même époque que celles de Lat. clltn- destina. Le maximum de floraison s'observe entre le 15 avril et le Ie* mai. Elles sont groupées sur un pédoncule floral, dressé, entièrement aérien, et légèrement recourbé au sommet, il peut porter 20 à 25 fleurs sur une longueur de 12 à 15 ri". A la base de chaque fleur est une véritable bractée. C'est une lame foliacée membraneuse sans cavités internes, elle est parcourue par 5 à 7 nervures qui se ramifient à leur extrémité. Les péclicelles floraux sont minces et courts. Le calice est formé de quatre pièces soudées en un tube terminé par 4 dents 11 est blanchâtre el velu- Les poils qui se retrouvent sur les bords des bradées et surtout sur le pédoncule floral, son! longs et renflés à leur sommet ; ils sont constitués par des cellules placées bout à bout sauf à lextré mité où on trouve une masse pluri cellulaire — 136 - ne peuvent être comparés aux glandes secrétrices de l'intérieur des écailles. La corolle est moins grande que chez le Lai. clan destina, elle dépasse le calice de quelques milli- mètres seulement. Elle présente encore deux lèvres ; la lèvre supérieure est droite, la lèvre inférieure ondulée et aplatie. Les pétales sont colorés d'une légère teinte rose à leur extrémité. On ne remarque ni étranglement du tube de la corolle, ni présence de poils à l'intérieur. Les élamines sont au nombre de i, dont 2 anté- rieures un peu plus grandes Comme chez le Lat. clandestina, les anthères sont rendues soli- daires à leur sommet par l'enchevêtrement de poils disposés en bouquet, l'extrémité inférieure de chaque loge présente un éperon. Les anthères restent également incluses dans la corolle ; à l'ouverture on n'aperçoit que leur sommet et les filets recourbés des étamines antérieures. Le pollen est sphérique, sans ornementation ni pro- tubérance. La partie femelle comprend 2 carpelles ouverts et concrescents L'ovaire est gros, renflé, unilocu laire, les placentas sont épais et portent de nom- breux ovules. Le style recti ligne longe les filets staminaux et s'épanouit à l'extérieur de la corolle en un stigmate gros et jaunâtre. Mes observations n'ont pu êlre ni assez nom- breuses, ni assez suivies pour que Je puisse infirmer l'opinion de Warnstorf (10) lorsqu'il considère la fleur de Lat. squamaria comme pro- térogyne. Je ferai remarquer seulement que le fait — \M — d'un stigmate proéminent bien visible, et d'an thères cachées nécessite une observation méticu- leuse pour s'assurer que l'émission du pollen a lieu avant, après, ou pendant la maturité du stigmate, et n'apercevant que le stigmate on est porté à croire que les anthères ne sont pas encore ouvertes- Le nectaire a encore la forme dune lamelle triangulaire située en avant de l'ovaire et à sa base. Il ne forme pas un anneau complet comme chez d'autres Rhinanthacées. G. Bonnier (2) le compare à celui du Méiampyre, et constate qu'il n'est qu'une dépendance du carpelle antérieur. Toutes les fleurs d'une même grappe sont inclinées vers le bas et tournées du même côté. Le pédicelle trop faible pour supporter la fleur s'est retourné et en même temps il s'est tordu d'une quantité convenable pour amener la fleur dans la direction du maximum de lumière. Il en résulte que l'inflorescence a un aspect tout différent de celle de Lai. elandestina. En outre les fleurs sont petites, peu colorées et ne peuvent être considérées pour les insectes comme des organes vexillaires Le nectar, en raison de la forme penchée, imprègne les parois du tube de la corolle, et ne peut être mouillé par l'eau de pluie et la rosée malgré l'absence de casque, il peut constituer pour les insectes une attraction suffisante IL — Rôle des Insectes Par une belle journée de la fin de mars ou du début d'avril, il est curieux d'observer une touffe — 138 - de Lat. c landes tina. Les corolles bleues bien épa- nouies tranchent sur le fond vert de la prairie émaillée de quelques Heurs de pâquerette et de pissenlit. Les insectes commencent à sortir. Le gros Bombas hortorum L est l'un des premiers el l'un des plus actifs. Il surgit dé terre, cl, d'un vol rapide, il se dirige en droite ligne vers une tleur de Clandestine Ils'ypose, et, écartant avec ses pattes les lèvres de la corolle, il s'y enfonce tête première jusqu'à disparaître presque en entier. \u\ mouve- ment des (terniers anneaux de son abdomen, on devine qu'il aspire avec avidité le liquide sucré accumulé au fond du tube. Lorsqu'il a épuise la provision, il arrive avec quelque effort, à sortir de ce tube un peu étroit pour lui cl se pose aussitôt sur une fleur voisine. Lorsqu'il entre dans une autre Heur, il frôle le stigmate avec son dos. et dépose involontairement la poussière fécondante dont il est porteur. Il est possible qu'en sortant, le bourdon fiole le stigmate de la même fleur et \ laisse un peu de pollen dont il vient d'être chargé. Dans ce cas. il provoquerait la fécondation directe. Mais après un certain nombre de visites, son dos est recouvert de pollen d'origine diverse, el, s'il ne touche le stigmate qu'en sortant, il dépose, avec le pollen dont il vient de se charger, du pollen étranger, il y a fécondation indirecte. Les deux, genres de fécondation sont donc possibles, et l'un et l'autre résultent de la visite du bourdon. Le Bombas arenicola Th apparaît à la même époque; il est aussi atli ié par les fleurs de La/, clan — 139 — destina, sur lesquelles je l'ai souvent capturé. Gros comme le précédent, il doit faire effort pour atteindre le fond du tube de la corolle, il ébranle toute la fleur, fiole les anthères et sort le dos cou vert de pollen. Le Bombas muscorum F. visite également Les fleurs de Lai. clandestina- Son apparition est plus tardive, et déjà beaucoup de fleurs sont fanées lorsqu'il commence ses sorties. Un peu plus petil que les précédents, il pénètre plus facilement jusqu'au fond de la corolle, il en sort couvert de pollen dont il a déterminé la chute en ébranlant les anthères. En entrant ou en sortant il frôle le stigmate et y dépose un peu de pollen. D'autres hyménoptères plus petits parmi les- quels on a pu reconnaître : Apis mellifica L-, Halictes cylindricas L , semblent aussi attirés par les fleurs de Lai. clandestina. Ils ne s'enfoncent pas dans le tube de la corolle à la recherche du liquide sucré. Ponr eux la pénétration serait aisée, l'étranglement du tube très rapproché du fond, la couronne de poils déjà écartés et peut-être brisés par la visite des bourdons ne constituent pas un obstacle sérieux Ce qu'ils recherchent, c'est le pollen. A peine posés sur la lèvre inférieure, ils se dirigent vers les anthères et, se retournant sur le dos, ils attaquent la masse pulvérulente qui déborde et en font provision. Le dessous de leur corps est saupoudré de pollen, le dessus n'en pré sente pas. Si donc, en sortant ou en entrant dans une autre fleur, ils heurtent le stigmate ce ne sera qu'avec leur dos dépourvu de toute poussière. En — 140 — raison de leur petite taille, ce n'est qu'accidentel- lement qu'ils louchent le stigmate, ils ne jouent aucun rôle dans la pollinisation (1 ). Les Lépidoptères sont peu nombreux à cette saison. Je n'en ai vu aucun se poser sur une fleur de Clandestine. Le rôle principal est rempli par les Bourdons. Leur intervention esl indispensable pour assurer la fécondation. Pour m'en assurer, j'ai fabriqué de petites cages avec un treillis métallique à mailles assez serrées pour empêcher le passage de tous les hyménop- tères. Des touffes de Lnf. clandestina, ne compre- nant que des fleurs jeunes non ouvertes celles qui étaient ouvertes auparavant furent coupées furent recouvertes avec ces cages : les pieux for- mant Je bâtis étaient enfoncés dans le sol de telle sorte que toute pénétration par dessous Fût impos- sible. Des touffes voisine- non recouvertes ser- vaient de témoins. Les Bourdons venaient visiter les Meurs libres: il se fixaient quelquefois sur le treillis métallique et essayaient d'atteindre le- Heur- protégées, mais se rendant compte de l'impossibilité ils n'insis taient pas longtemps Après défloraison complète et maturation du fruit, les cages furent enlevées, chaque fruit fut examiné, et les graines turent comptées Voici les résultats : (t) Je tiens à remercier ici M. Lichtenstcin à qui je dois la détermination des hyménoptères que j'avais capturés. — 141 — ive expérience, faite au milieu d'une prairie en un endroit bien exposé ; 507 fleurs avaient été recouvertes ; 500 ne présentaient aucun développement de l'ovaire : 3 avaient un ovaire un peu développé, sans aucune graine ; 1 avait un ovaire développé avec une seule graine ; 3 avaient donné un fruit déjà éclaté. Dans une touffe voisine toutes les lleurs s'étaient transformées en fruits ; la majeure partie des fruits avaient expulsé leurs graines; ceux qui étaient moins avancés renfermaient 4 graines, quelquefois 3 et exceptionnellement 2. ?me -expérience, sur une colonie végétant près d'un ruisseau, le développement avait été plus lent et plus tardif : 544 fleurs avaient été protégées ; 508 ne présentaient aucun développement de l'ovaire ; 33 avaient un ovaire plus ou moins gros sans aucune graine ; 2 avaient un fruit gros et une seule graine dans chaque fruit; 1 frait était éclaté- Dans une touffe témoin de 35 lleurs, 19 avaienl donné des fruits normaux avec (30 graines au total, dans 13 d'entre elles il n'y avait pas eu développe- ment de l'ovaire, 3 fruits avaient expulsé leurs graines. Dans deux autres expériences laites sur des — 142 - touffes croissant à l'ombre delà rive d'un ruisseau une cinquantaine de rieurs avaient été recouvertes. Aucun fruit ne se forma, alors que sur des fleurs voisines non protégées les fruits étaient nom- breux. Les fleurs non visitées par les insectes ne sont donc pas fécondées. Les cas, très rares, où il y a eu formation de graines dans des fleurs protégées peuvent s'expliquer par des accidents de crois- sance. Certaines fleurs riaient venues au contact des parois de la cage, leur lèvre supérieure s'était aplatie contre les parois, anthères et stigmate avaient pu se trouver rapprochés au point que quelques grains de pollen avaient pu se déposer sur le stigmate. Peut-on admettre que les insectes n'intervien- nent que pour assurer la pollinisation indirecte et que seul ce genre de pollinisation soit efficace!' La pollinisation directe sans l'intervention d'agents étrangers est difficile en raison de l'organisation florale, lorsqu'elle a lieu accidentellement elle paraît aboutir à la fécondation puisque certaines fleurs protégées ont donné naissance à quelques graines. Les bourdons ne sont pas attirés par la couleur des fleurs. J'ai observé à maintes reprises des bouquets de fleurs de La/, c landes Una entièrement dissimulés sous la végétation avoisinante. Les bourdons s'y rendaient avec autant d'assiduité que sur des fleurs très apparentes. Ils se dirigeaient vers les fleurs cachées avec la même sûreté que vers les fleurs visibles Ils ne manifestaient aucun — 143 — tâtonnement, aucune incertitude. A défaut de l,i luxuriance de la végétation ils auraient pu me servir de guides dans mes recherches. On pourrait objecter qu'ils savaient, par expé rience, trouver sous les hautes herbes, des fleurs riches en liquide sucré. Ce serait leur supposer une perspicacité dont les hommes n'ont pas tou jours fait preuve. Il est plus logique d'admettre que les insectes sont guidés vers le « nectar d'une façon très accessoire parla vue, d'une manière au contraire sûre par un autre sens qui ne peut être que l'odorat ». C'est la conclusion tirée par F, Plateau (8-9) de ses nombreuses expériences, c'est également l'opinion de G. Bonnier. Mes observations sur les bourdons visiteurs de Lai. clandesilna confirment les idées soutenues par ces auteurs. Je n'ai pas eu l'occasion d'observer à loisir les fleurs de Làt. squamaria. Je n'ai pu passer que quelques heures en une station où elles étaient épanouies. C'était en mai, la saison était déjà avancée. Quelques bourdons butinaient dans le voisinage. En une heure, un seul d'entre eux s'est approché d'une intlorescence, s'est posé sur une Heur et s'en est écarté sans avoir tenté d'y pénétrer. Les bourdons semblaient, à ce moment, préférer les fleurs de lierre terrestre parce que le nectar > était probablement plus abondant- — tu — III — Conclusions Les fleurs de Lalhrœa ont un stigmate externe éloigné des anthères cachées sous la lèvre supé- rieure de la corolle. Elles possèdent une glande nectarifère placée à la base de l'ovaire. Le nectar est protégé de la rosée et de la pluie, chez Lai. clandestina par la forme en casque de la . lèvre supérieure et par un étranglement du tube de la corolle avec couronne de poils internes ; chez Lai. squamaria par une inclinaison appro- priée de la fleur. Les bourdons visitent assidûment les fleurs de Lat. clandestina, ils ne sont pas attirés par la cou- leur uniquement, ils sont encore guidés par l'odorat. Ils assurent la pollinisation, leur intervention est nécessaire à la fécondation- INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. Ch. Bernard ( 903). — Sur l'embryogénie de quelques plantes parasites. Jour, de botanique, t. XVII. 2. G. Bonnier (1879). — Les Nectaires. Thèse, Paris. 3. P. Duchartre (1843). Observations anatomiques et organogéniques sur la Clandestine d'Europe [Lathrœa clandestina L.). Mém. de l'Ac. des Se., t. X. 4. E. Heinricher (1892). — Biologische Studien an der Gattung Lathraea. Sitzungsb. der Kaiserlich Akad. der Wissensch. Wien. — 145 — 5. Hofmeester (1851). — Zur Entwicklungsgeschichte des Embryo der Personaten. Flora 29. 6. — (1858) Neure Beobachtugen uber Embryobil- dung der Phanerogamen. Pringsheim. 7. Ch. Le Gendre (1904). — Genre Lathraea. Rev. scient. du Limousin. 8. F. Plateau (1895-96-97). — Gomment les fleurs atti- rent les Insectes. But de l'Ac. roy. de Belgique, 5 notices. 9. — (1898-9M900). — Nouvelles recherches sur les rapports entre les Insectes et les fleurs. Mém. de la Soc. Zool. de France. 3 articles. 10. G. Warnstorf (1896). — Blùthen biologische Beoba- chtungen. Zeitschr... naturw. ver. Hartz., t. XI. 10 SEANCE DU 1er MARS 1920 Présidence de M. le Dr Moutier, président La séance est ouverte à 17 h. 30 et levée à 18 h. 30. Assistent à la Séance : MM. Bigot, Bugnon, Chemin, Le Testu, Mazetier, Mercier, Dr Moutier, Poisson. Sève. Le procès-verbal de La séance du 2 février 1920 est lu et adopté sans observations. Nécrologie. Le président fait part de la mort de notre confrère, M. Boudier. correspondant de l'Institut, décédé à Blois le 4 févriei 1920. Le savant mycologue était membre correspondant de notre Société depuis 1876. Le président se fait L'interprète des regrets unanimes causés par cette perte. Assises de Caumont. La Société se range à l'avis du Comité rouennais, <|ui propose «le Laisser un intervalle de dix ans entre deux sessions consécutives. La session prochaine aurait donc lieu à Kouen en 1923. MM le Dr Moutier et Mercier sont élus pour l'aire partie du Comité caennais, en remplacement de MM. Lignier et Brasil, décédés. État de l'impression du Bulletin de 1919. Le bon à tirer des sept premières feuilles a été donné à l'impri- meur. En exécution de la décision prise à la séance du 12 janvier 1920, les auteurs dont les noms suivent pour- ront obtenir dès maintenant, sur leur demande, les tirés à part correspondant à leurs communications du 1er semestre 1919 : MM. Gerbault, \ntoine, Chemin. Houard. Admission. M. l'abbé Langeais est admis comme membre correspondant de la Société à la suite de la présentation faite au cours de la dernière séance. — 147 — Présentation. — M. Warcollier, directeur de la Station agronomique du Calvados et de la Station pomologique de Gaen est présenté par MM. Bigot et Mercier pour devenir membre résidant de la Société. Dépôt de travaux. — M. Chermezon adresse un travail intitulé : Aperçu sur la végétation du littoral asturien. GOMMUNIG ATIONS M. Mercier expose le résultat d'une étude biolo- gique, faite en collaboration avec M. Poisson, sur la tourbière sous-marine de Bernières-sur-Mer ; il présente une série d'échantillons des principales espèces animales rencontrées. M. Sève présente à la Société un pied fleuri de Daphne Mezereum L. recueilli dernièrement par lui sur le territoire de Saint-Manvieu, dans la partie méridionale d'un petit bois qui domine la rive droite de la vallée de la Mue. Ce bois est au croisement de la route de Caen à Torigny-sur-Vin et du chemin de grande communication d'Evrecy à Courseulles, dans l'angle obtus sud-est formé par ces routes. Cette localité ne semble pas avoir encore été signalée. La localité la plus proche indiquée est Tourville (dans Hardouin, Renou et Leclerc, d'après Thomines). M. Sève remet pour le Nouvel Herbier de Nor mandie de l'Institut Botanique, où il figurera sous le n° 6, un exemplaire desséché de la plante un croquis indiquant la station- Il rappelle en outre qu'il a visité récemment la station d< — 148 — D. Mezeream signalée il y a une dizaine d'années par M. leDrF. Gidon dans le bois de Saint Aubin d'Ârquenay (sur le territoire d'Ouislreham) et que la plante y est toujours abondante M. Bugnon, au nom de M. Bedel, fait une corn munication relative : 1° à quelques cas tératolo- giques (chorise de la corolle chez Primula grandi- flora, fasciation de rameaux chez Viscum album, verticillation par H des feuilles chez Urtica dioica, Valeriana officinalis, Melandrium silvestre, Epilo- bium montanum) ; 2° à quelques variétés créées par cet auteur (var. regalis du Primula grandiflora, var lutescens du Liguslrum vulgare) : 3°à l'extension du Dorycnium herbaceum aux environs de Canon. Des échantillons desséchés correspondants, destinés au Nouvel Herbier de Normandie de L'Institut Botanique, sont présentés à la Société. M. Bugnon donne ensuite connaissance d'une liste des plantes trouvées en ileurs par M. Bedel aux environs de Dozulé, du 1er janvier au 15 fé- vrier 1920. En raison de la douceur exceptionnelle de l'hiver, on y trouve un certain nombre d'espèces (Vicia sepium, Melandrium silvestrc . Ange/ira silves- tris, etc.) qui ont devancé considérablement leur époque normale de floraison. Enfin, M. le Dr Moutier présente un certain nombre de fossiles Mollusques des genres Emar ginula, Trigonia, Patella) qui feront l'objet d'une note ultérieure de sa part. — 149 — L. MERCIER et R. POISSON. — Documents biologiques fournis par l'étude de la tourbière sous-marine de Bernières-sur- Mer. L'étude des tourbières sous-marines de notre littoral de la Manche et de l'Océan a déjà été l'objet d'un certain nombre de travaux. Parmi ceux-ci, nous retiendrons plus particulièrement, en raison du point de vue spécial auquel nous nous plaçons, celui de de Beauchamp (1914) sur la tourbière de l'anse des Roches- Jaunes près de Roscoft"; et celui de Gacleceau (1919) sur les forêts submergées de Belle:Ile-en-Mer. Il existe, sur tout le littoral, de Luc à Cour- seulles, une tourbière sous-marine provenant (Bigot, 1900)d'un affaissementgénéral delà région. Cette tourbière est constituée par des souches en place et des troncs d'arbres reposant sur une argile verdâtre- Presque toujours la tourbe est enfouie sous une épaisse couche de sable, qui donne son faciès particulier à toute la côte. Il arrive cependant que, par suite de l'action des courants marins, le sable est déplacé et que la tourbière émerge de place en place. C'est ainsi qu'assez fréquemmeni la tourbe est visible au débouché du ruisseau séparant Luc de Langrune. Mais, en 1916, une exploitation de tourbe a été ouverte entre Bernièi et Courseulles à un niveau correspondant à p< près à la moitié de la zone de balancemeni d< — 150 — marées. Aussi avons-nous profité de cette circon- stance pour étudier les biotes qui sont venus peupler les bancs de tourbe mis à nu et qui constituent un substratum très différent des bancs de sable et des quelques rochers du voisi nage. Dans l'état où se trouvaient les choses au mois de septembre 1919, la tourbière de Bernières pré- sentait trois ou quatre grands îlots de tourbe séparés les uns des autres par des bancs de sable qu'ils dépassaient de quelques centimètres. Le centre de ces îlots, creusé en cuvette du fait de l'extraction, était rempli d'eau de mer. Ça et là on voyait encore de petites plaques de tourbe, traces d'îlots plus importants abandonnés par l'exploi- tation et en voie d'ensablement. Les biotes végétaux étaient très mal représentés : seuls de rares exemplaires de Fucus Fucus vesi- culosus L.) poussaient de place en place. Par contre, les biotes animaux étaient plus nombreux. Tous les bancs de tourbe étaient per- forés de trous de Pholades ; un seul coup de pioche mettait à jour de nombreux exemplaires de Barnea candida L. C'est la première fois, à notre connaissance, qu'une station de ce Mollusque est signalée dans la région de Luc sur-Mer. En effet, Brasil (1901), dans son étude de la faune marine de la région de Luc, mentionne que ce Lamellibranche se trouve toujours rejeté mort sur nos plages. L'auteur pense qu'il se pourrait bien que toutes les coquilles qu'on ramasse sur les plages de cette région — 151 - vinssent des environs de Cabourg (1) où les Pho- Jades existent en abondance. La présence de trous et de coquilles de Pholalé< des espèces qui croissent plus haut. II. — Base des Falaises La zone halophile correspond ici à l;i partie des falaises qui à marée haute est atteinte par les embruns ; c'est donc encore une bande très étroite, surtout en certains point- Les espèces sont tou- jours peu nombreuses et la plupart halophilea mais différentes de celles des plages. Le substratum est souvent rocheux, constituant les rochers maritimes proprement dits: d'autres fois la roche est recouverte d'une mince couche déterre permettant L'établissement de pelouses à végétation assez dense. Dans les deux cas la tran- sition avec la zone non halophile située au-dessus se fait de façon tout à fait insensible. uj. — Rochers maritimes Ce faciès se rencontre dans les parties à piedes falaises; la végétation > est naturellement très clairsemée, puisque les plantes ne peuvent croître que dans les fentes où leurs racines trouvent un peu de terre et d'humidité : on y remarque prin cipalement : - 165 — Silène maritima With. — G. Crithmum maritimum L. — GG. Inula crithmoides L. — C. Senecio vulgaris L. var. crassifolius Rony. Sonchus oleraceus L. var. lacerus Wallr. Plantago Coronopus L. — maritima L. Statice occidentalis Lloyd. Armeria maritima Willd. — CG. Atriplex hastata L. var. oppositifolia Moq. Euphorbia portlandica L. Les espèces qui descendent le plus près de la mer sont Crithmum maritimum et Inula crithmoides, qui cependant se trouvent aussi assez haut sur cer- taines parois à pic, où elles sont protégées par l'absence de compétition. Les autres espèces sont surtout fréquentes sur le bord extrême des petits escarpements ; Plantago Coronopus et Armeria maritima y sont représentés par des formes de petite taille. 6). — Pelouses Maritimes Ces pelouses occupent les parties horizontales ou en pente douce, partout où un peu de terre a pu s'accumuler. La végétation y est assez serrée, mais toujours formée d'un petit nombre d'espèces, la salure excluant la plupart des plantes qui se rencontrent plus haut ; on trouvera ici : Fi ankenia laevis L. Silène maritima With. — CC. Spergularia Lebeliana Rouy. Lotus corniculatus L. var. crassifolius Ser. — 166 — Daucus gummifer Lamk. Plantago Coronopus L — G. — maritima L. var. dentata RI. et Fing. — C. Armeria maritima Willd. — C. Erythraea tenuiflora HotTg. et Link. Euphorbia portlandica L. Allium ericetorum Thore. — R. Agrostis maritima Lamk. Festuca dumetorum L. Plusieurs d: ces espèces remontent plus ou moins haut sur les pentes des falaises ; d'autres, comme Frankenia Lvvis, Spergularia Lebeliawi, Lotus corniculatus var. rrassifolius, sont au con- traire cantonnées dans cette station ; Plantago Coronopus et Armeria maritima sont beaucoup plus vigoureux que dans les rochers et souvent repré- sentés par des formes de grande taille. B. — ZONE LITTORALE PARALIENNE Sous ce nom, nous comprendrons une zone d'épaisseur variable, intermédiaire à divers égards entre la précédente et la zone intérieure. La salure du sol y est très faible, insuffisante de toute façon pour entraîner lexclusion de la plu- part des espèces continentales, comme c'était le cas dans la zone halophile. Cependant l'influence maritime se fait sentir, au moins par l'intermé- diaire de l'atmosphère, d'une façon plus nette que dans la zone intérieure, ce qui diminue le nombre des espèces continentales, en éliminant les plus sensibles à cette influence. Il existe en effet, en arrière de la zone halophile, — 167 - une flore suffisamment individualisée, surtout dans les dunes, renfermant un certain nombre d'espèces non halophiles, mais cependant spé- ciales au littoral. Ces deux flores littorales, halo- phiie et non halophile, ont été fréquemment confondues, notamment au point de vue des caractères écologiques de leurs espèces les plus typiques J'ai insisté, dans un travail antérieur (tj, sur les différences qu'il y a, surtout en ce qui concerne la structure, entre les plantes des stations vraiment salées et celles des dunes et du haut des falaises. La zone littorale paralienne n'acquiert une largeur un peu considérable que là où elle est représentée par des dunes ; c'est là également qu'elle offre les caractères les plus tranchés, à cause de la nature sablonneuse du substratum : sur les falaises elle est beaucoup plus étroite et beau- coup moins riche en espèces spéciales. De toute façon, le passage à la zone intérieure se fait de façon insensible par disparition progressive des espèces littorales et prédominance croissante des types continentaux. (1) H. Chermezon, Recherches anatomiques sur les plantes littorales (Ann. se nat. Bot, 9» série, XII, (1910), p. 117-313). Dans ce travail, j'avais surtout opposé à la flore halophile. la flore littorale xérophile, à cause de la confusion souvent faite entre les halophytes et les xérophytes. En réalité la zone paralienne offre bien une flore xérophile dans ses parties les plus caractéristiques, c'est-à-dire les dun- même sur certaines falaises, mais elle comprend aussi formations mésophiles et hygrophiles pelouses, humides, marais). — 168 — I. — Dunes Les dunes se rencontrent en trois points de la côte, à Àrena et à Bayas, où elles sont très peu développées, et surtout de Salinas à San Juan de Nieva, où elles atteignent environ trois kilomètres de longueur sur cinq à huit cents mètres de pro fondeur : c'est là que nous prendrons le type de la formation. Ces dunes se composent, à partir de la mer, d'un premier bourrelet assez élevé dominant la plage, puis d'une partie à peu près plate, assez étroite, et enfin d'une série d'ondulations discontinues, de taille variable et diversement orientées, bien que la direction générale soit le plus souvent parallèle au rivage. Le bourrelet externe et la majeure partie de la zone plate située en arrière nt dépourvus d'arbres et constituent des dunes mobiles. Le reste, presque entièrement boisé artificiellement, sauf en certaines places dénudées, rentre presque partout dans la catégorie des dunes fixées ; ces dunes boisées franchissent par endroits le Rio de Raices et. suivant les cas. s'arrêtent brusquement contre des cultures ou des prairies, ou plus sou- vent passent insensiblement aux formations de l'intérieur. a)- — Dunes Mobiles La transition avec la plage se fait par. l'intermé- diaire de la pente externe du bourrelet ; du reste, un certain nombre de plantes de la plage se — 169 — rencontrent encore ici, mais généralement en moins grande abondance- La végétation, un peu plus dense que sur la plage, mais encore très ouverte, est assez varii formée des espèces suivantes : Cakile maritima Scop. — R. Honckenya peploides Ehrh. — R. QEnothera biennis L. Eryngium maritimum L. — C. Crucianella maritima L. Thrincia hirta Roth var. arenaria DC. — C. Convolvulus Soldanella L. — C. Orobanche minor Sutt. Salsola Rali L. — R. Euphorbia Paralias L. — C. — portlandica L. Pancratium maritimum L. Carex arenaria L. Ammopbila arenaria Link. — CC Agropyrum junceum PB. Le plus souvent les plantes sont par pieds isolés et même de grands espaces restent nus ; Ammophila arenaria forme des touffes sur la plupart des petites crêtes, par suite de son aptitude à fixer Le sable et à s'accroître à mesure de l'exhaussement de ce dernier. En certains points, la végétation, plus dens forme une transition avec celle des dunes fixéi elle est alors constituée par une espèce nettement dominante, le plus souvent Ammophila arenaria. en peuplements parfois presque purs, les espè- de la liste précédente ne se trouvant plus qu'acci dentellement; il s'y ajoute souvent Ticia Cr U — 170 — sous une forme courte assez grêle. D'autres fois, mais plus localement et dans les parties en creux, la plante dominante est Equisetum hiemale L. var. occidentale Hy, également très serré et presque pur, avec quelques rares pieds de Convoioutus Soldanella. Des ilôts d'une végétation analogue se ren- contrent par places dan- les dun<- fixées, dans les parties déboisées où le sable est redevenu mobile, dunes écroulées ou coupées par mi chemin, par exemple. La végétation, très clairsemée, se coin pose alors de quelques unes des espèces précé dentés, mêlées à d'autres des dunes fixées avoisinantes : Hirschfeldia adpr< ssa Moench. Tunica proliféra Scop Melilolus alba Desr. Œnothera biennis L Eryngium maritimum I. Vsperula cynaochica L. Grucianella maritima L. Heliçhrysum Staechas l>< Erythrœa Centaurium Pers Convolvulus Soldanella L Kuphorbia Paralias L — portlandica L Asphodelus (istulosus L. Pancratium maritimum L. Carex arenaria L. Ammophila arenaria Link. Monerma subulata PB. Ces stations, toujours peu étendues, se ren- contrent jusqu'au delà du Rio de Kaices. c'est- — 171 — à-dire loin de la mer, ce qui montre le peu d'exigences en chlorure de sodium de plantes telles cfue Eryngium maritimum, Conwlmtas Sulda- nella, Euphorbia Paradas. b). — Dunes Fixées Les dunes fixées sont presque entièrement boi- sées artificiellement en Pinus Pinus ter Soland. ; on y rencontre çà et là de rares Pop a las Tremula L. et Pinus sylvestris L , ainsi que quelques individus subspontanés d'Eucalyptus Globulus Labill. ; dans les parties plus fraîches, surtout vers le Rio de Raices, apparaissent Tamarix anglica Webb, Salix Caprea L., S. cinerea L., Populus nigra L. et Alnus glutinosa Gaertn. La plupart du temps, la végétation est abondante, sans cependant former un tapis continu, et le sable reste visible entre les plantes ; c'est le cas pour les sommets et les pentes des ondulations, à sol sec et constitué par du sable très peu mélangé de terre végétale ; on trouve alors : Helianthemum guttatum Mill. — C. Polygala dunensis Dumt. Silène gallica L. Tunica proliféra Scop. — C. Ononis diffusa Ten. var. intermedia H. Cher ni. Authyllis Dillenii Schult. — CC. Medicago sativa L. — R> ïrifolium arvense L. — CC. — angustifolium L. — CC. Vicia Cracca L. Ornilhopus ebracteatus Brot. — C — 172 - Asperula cynanchicaL. — G. Crucianella maritima L. Gnaphalium luteoalbum L. — R. Helichrysum Stœchas DC. Andryala integrifolia L. — C. Jasione montana L. Rumex bucephalophorus L. — K Euphorbia portlandica L. Asphodelus fistulosus L. — C. Panera tiu m maritimum L. Ophrys apifera lluds. Garex arenaria L. — G. Phleum arenarium L. — C. Lagurus ovatus L. — G. Ammophila arenaria Link. — \\. Aira caryophyllea L. — G. Kœleria phleoides L. Monerma subulala PB. Equisetum hiemale L. var occidentale Hy. Plusieurs de ces espèces sont nettement domi- nantes par places, par exemple TrifoUum arvense, T. angustifolium, Anthyllis DiUerdi, ïsphodelus fis kilos us, etc. A côté -de ce faciès, en quelque sorte normal, s'en trouvent d'autres qui l'ont la transition avec les formations de l'intérieur. Certaines parties déboisées, par exemple, mais à sol bien fixé, se présentent sous forme de pelouses sablonneuses, à végétation rase, formant un tapis presque continu constitué par : Helianthemum guttatum Mill. Polygala dunensis Dumt — R. Polycarpon tetraphyllum L. — G. — 173 — Medicago Lupuliaa L. Trifolium arvense L. Ornithopus ebracteatus Brot. Rosa spinosissima L. Poterium dictyocarpum Spach. Galium verum L. Asperula cynanchica L. Grucianella maritima L. — R. Hypochœris radicata L. Tolpis barbata Gaertn. Jasione montana L. Erythrœa CentauriumPers. Merendera Bulbocodium Ram. Anthoxanthum odoratum L. — C. Phleum arenarium L. — G. iVira caryophyllea L. — C. Monerma subulata PB. Dans les clairières des fonds et en bordure des sentiers, le sable, un peu plus humide et moins pur, est complètement fixé par une végétation dense, plus élevée et relativement riche, formée principalement de : Glematis Vitalba L. Papaver Rhaeas L. Silène nutans L. Hypericum perforatum L. Linum angustifolium Huds. Ulex europseus L. Anthyllis Dillenii Schult. Medicago Lupulina L. — sativa L. Melilotus alba Desr. — arvensis Wallr. Trifolium campestre Schreb. — 174 — Trifolium repens L. — pratense l>. Lotus corniculal us L. Vicia sativa L. — Gracca L. — tetrasperma Moench. Rubus fruticosus L L). Poterium dictyocarpum Sp i< \\ Daucus Garota I Galiuin verum L. — Mollugo L. Centrantlm> < lalcitrapa I >• Bell i s porc unis I Erigeron acris L. ïnula Gonyza I N Achille;t MillefoliujD L. Centaurea niLrr.t L Leontodou hispidus I. Hypocliœris radicata I.. Tolpis barbata Gaertn. Chlora perfolîata L Echium \ iilgare L. Gonvolvulus arvensis I.. ,\ erbascum Thapsus I Origanum vulgare L. Asparagus officinalis L Smilax aspera L. Ophrys apifera Huds. Anthoxanthuin odoratum I. Lagurusovatu^ !.. Aira caryophyllca L. Holcuslanalus L. (1) Ici, comme plus loin. Rubtu fruticosus ea\ pris au -ons global et non au sens ptrj — — 175 — Cynosurus echinatus L. Briza maxima L. Dactylis glomerata L. Brachypodium pinnatum PB. Nous sommes ici en présence d'un faciès relati- vement peu psammophileetremarquable en consé- quence par la très nette prédominance des espèces de l'intérieur. Eniin, certaines parties des dunes, surtout au-delà du Rio de Raices. dans la région la plus éloignée de la mer, sont occupées par des landes sablonneuses qui rappellent certaines landes boisées, peu humides, de l'intérieur ; le sol est un peu frais et, sous l'ombrage des Pins, il s'établit une végétation très uniforme composée de : Helianthemum guttatum Mill. Sarothamnus cantabricus Willk. Ulex europaeus L. — GG. Rubus fruticosus L. Andryaia integrifolia L. Tolpis barbata Gaertn. Galluna vulgaris Salisb. — GC. Erica cinerea L. — GG. Daboecia polifolia Don. — R. Smilax aspera L. Anthoxaathum odoratum L. Holcus lanatus L. Pteris aquilina L. — C. Le facteur principal dans les dunes est la nature sablonneuse du sol, qui entraîne la présence d'une végétation relativement xérophile; la prin- cipale différence avec les plages est la salure faible — 176 — ou presque nulle du substratuin : aussi les espèces halophiles font elles le plus souvent défaut, sauf dans les sables mobiles où la compétition très faible leur permet de s'aventurer un peu. A mesure que la dune se fixe, le sable devient moins pur et plus trais ; le nombre des psammophiles diminue et les plantes continentales envahissent le terrain ; la dune passe alors graduellement à des pelouses sablonneuses et, si L'humidité augmente, à des landes sablonneuses ou à des prairies, à \ égétation peu différente de celle des formations correspon- dantes de l'intérieur. II. — Pentes des Falaises Au-dessus de la partie atteinte parles embruns, les pentes des falaises forment une station à salure très faible etgénéralement recoui » -rie d'une couche de terre suffisante pour permettre Ledéi eloppement d'une végétation dense Quelques espèces halo- philes s'y rencontrent encore dans le bas, puis se raréfient de plus en plus ; beaucoup de plantes de l'intérieur se trouvent en abondance, à côté d'un certain nombre d espèces spéciales à cette station ; il en résulte que la flore a un caractère assez indécis. Le faciès habituel consiste en pelouses, rases ou hautes suivant les conditions locales, présentant un nombre d'espèces assez considérable : Raphanus maritimus Sm. — C. Silène maritima With. — R. — nutans L. ■» Il ^»«>-^M — 177 — Linum gallicum L. — C. Ononis procurreDs Wallr. — CC. Anthyllis Dillenii Schult. — CC. Medicago sativa L. Trifolium maritimum Huds. Lotus hispidus Desf. Daucus gummifer Lamk. Solidago Virga-aurea L. Pulicaria odora Reichb. — C. Centaurea nigra L. Galactites tomentosa Moench. Andryala integrifolia L. — C. Thrincia hirta Roth. Campanula Rapunculus L. Jasione montana L. — C. Plantago Coronopus L. — maritima L. var dentata. Bl. et Fing. - R. Armeria maritima Willd. Erythraea tenuiflora Hoffg. et Link. — CC — diffusa Woods. Ghlora perfoliata L. — C. Echium vulgare L. Euphorbia portlandica L. — R. Allium sphaerocephalum L. — R. — ericetorum Thore. Agrostis maritima Lamk. Gastridium lendigerum Gaud. Lagurus ovatus L. — R. Arrhenatherum bulbosum Presl. Holcus lanatus L. Kœleria maritima Lange. — C. Cynosurus echiuatus L. Briza maxima L. — C. Molinia caerulea Moench. — R. 12 — «78 — Festuca dumetorum L. — R. Brachy podium pinnatum PB. — C. Gatapodium loliaceum Link. Dans l'ensemble la végétation est assez mélan- gée ; par places cependant, quelques espèces deviennent dominantes, par exemple Ononis pro~ carrens, Anthyllis Dillenii, AUiam cricetorum, etc. Il se rencontre ici des rochers, mais moins sou- vent que dans la zone haloptule : leur végétation est assez différente de celle dos rochers maritimes proprement dits, la plupart des halophytes avant disparu : Fumaria capreolata L. Silène maritima Wilh. — I». Géranium modes! uni Jord. Sedum album L. — CC. Umbilicus pendulinua DC. — < I Hedera Hélix L. Centranthus Calcitrapa DC. Sonchus oleraceus L. var. lacerus Walli . Armeria maritima Willd. — H, Anagallis arvensis L. Orobanche Hederae Duby. Euphorbia portlandica L. — R. Parietaria officinalis L. — CC. Scolopendrium officinale DC. Asplenium mari m un I. Le plus souvent les pelouses des falaises passent insensiblement à celles de l'intérieur, dont elles diffèrent assez peu. Quand l'intérieur est occupé par des landes, comme entre Santa Maria del Mar et Bayas, ces landes descendent très bas sur la ~. 179 — pente des falaises ; il se forme alors un faciès mixte comprenant un mélange d'espèces tel que : Reseda média Lag. Ononis procurrens Wallr. — - G. Anthyllis Dillenii Schult. — C Lotus hispidus Desf. Pulicaria odora Reichb. Cirsium filipendulum Lange. Andryala ïntegrifolia L. Gampanula Rapunculus L. Jasione montana L. — G. Lobelia urens L. Erica cinerea L. — vagans L. Daboecia polifolia Don. — R. Erythraea diffusa Woods. Lithospermum prostratum Lois. Linaria triornithophora Willd. — R. Simethis bicolor Kunth. — R. Allium ericetorum Thore. Arrhenatherum bulbosum Presl. Holcus lanatus L. Briza maxima L. Molinia ceerulea Moench. Brachypodium pinnatum PB. Les pentes des falaises sont l'équivalent de ce qu'étaient les dunes sur les côtes basses; mais alors que les dunes doivent à leur sol sablonneux une végétation tout à fait caractéristique, les falaises n'ont que peu d'espèces spéciales et le passage à la flore de l'intérieur s'y fait de façon plus insensible. — 180 — III. — Lieux humides Les stations humides sont assez fréquentes dans les dunes, plus rares et surtout moins étendues sur les falaises. Dans les deux cas le facteur essen- tiel est l'eau, et la végétation diffère fortement de celle du voisinage par son caractère hygrophilc. La salure, quoique faible, est encore sensible dans un petit marais situé sur les bords du Rio de Raices, vers San Juan de Nieva, au milieu des dunes ; la végétation y est réduite à un petit nombre d'espèces, quelques-unes légèrement halophiles, les autres susceptibles de se rencontrer plus avant dans l'intérieur: Gotula coronopifolia L. Samolus Valerandi L. — ' Anagallis tenella L. Juncus maritimus Lamk. Triglochin maritimum L. Pycreus flavescens Reichb. Scirpus maritimus L. var. compact us Mey. puogensjNahl. — C. — Savii Seb. et M. — C. Un peu plus en amont, toujours au milieu des dunes, la salure disparaît complètement et on passe à des prairies marécageuses, à sol encore un peu sablonneux, mais qui ne diffèrent guère de celles de l'intérieur, car elles sont constituées principalement par : Ranunculus Flammula L. — C. Spiraea Ulmaria L. Potentilla Tormentilla Neck. — C mm », Mmitm J i mimmmm^mmmmmmmmmmmmmss, m — 181 — Lythrum Salicaria L. — Graefferi Ten . Helosciadium nodiflorum Koch. Angelica sylvestris L. var. villosa Lange. Galium palustre L. Eupatorium cannabinum L. — C. Anagallis tenella L. Veronica scutellata L. Polygonum Persicaria L. Alisma Plantago L. Juncus conglomérats L. — glaucus Ehrh. — supinus Moench. Sparganium neglectum Beeby. Pycreus flavescens Reichb. Cyperus badius Desf. Scirpus maritimus L. — SaviiSeb. et M. Carex pendu la Huds. — R. — glauca Scop. Phragmites communis Trin. On rencontre plus souvent dans les dunes, et parfois sur d'assez grands espaces, des parties déboisées très humides, mais non marécageuses ; la végétation de ces sables humides est assez dense et se compose principalement des espèces suivantes : Potentilla Tormentilla Neck. — G. Samolus Valerandi L. Anagallis tenella L. — G. Erythraea tenuiflora Hoffg. et Link. Chlora perfoliata L. — ÇC. Salix repens L. — 182 — Epipactis palustris Crantz. Juncus maritimus Lamk. ~ C — supinus Moench. Pycreus flavescens Reichb. — C. Cyperus fuscus L. — R. Scirpus maritimus L. var. compactus Mey. — pungens Vahl. — Savii Seb. et M. Carex punctata Gaud. — R. — glauca Scop. Equisetum campanulatum Poir. Ces sables passent, suivant les cas, soit aux prairies marécageuses, soit aux sables ordinaires des dunes. Sur les falaises, les stations humides, toujours très restreintes, occupent surtout les bords des ruisselets ou des suintements: leur végétation se compose de : Sagina maritima Dod. Apium graveolens L. Samolus Valerandi L. — C. Anagallis tenella L. — GC. Iris fœtidissima L. Juncus conglomeratus L — maritimus Lamk. — lamprocarpus Ehrh. — bufonius L. — G. Scirpus maritimus L. var. compactus Mey. — Savii Seb. et M. — CC. Carex glauca Scop. — C. Gomme dans le cas des stations mésophiles des falaises, les stations hygrophiles n'ont qu'un petit — 183 - nombre d'espèces spéciales et diffèrent assez peu des stations correspondantes de l'intérieur. C. — ZONE INTÉRIEURE La zone intérieure s'étend en arrière de la zone paralienne et se trouve ainsi plus ou moins, éloi- gnée de la mer suivant les circonstances; sa limite est toute conventionnelle et nous avons vu de nombreux exemples de transition, tant sur les parties rocheuses que sur les parties sablonneuses de la côte ; l'influence de la mer v est nulle, sauf au point de vue du climat. Nous examinerons cette zone avec moins de détail que les précédentes, car son étude complète nous entraînerait trop loin. Les diverses forma- tions y sont plus complexes, plus difficiles à délimiter et susceptibles de multiples variations ; de plus, leur état primitif a été plus ou moins modifié par la culture. Néanmoins, en schéma- tisant un peu, ces formations peuvent se ramener à six : hois, buissons, landes, lieux humides, prairies et pelouses, cultures : nous les passerons rapidement en revue, en indiquant au besoin les principales variations. I. — Bois Les bois ne forment nulle part ici de forêt con- tinue, mais sont réduits à des lambeaux de peu d'étendue, localisés le plus souvent sur le versant des collines. Ils sont généralement assez humide ou tout au moins frais, bien qu'assez clairs — 184 - Les essences dominantes sont Castanea vulgaris Lamk. en première ligne, et ensuite Quercus pedun- culata Ehrh*, ; çà et là se rencontrent également Fraxinus excelsior L . , Ilex AquifoliumL., Betula ver- rucosa Ehrh., Populas Trenuila L , Corylus Avellana L., Quercus sessiliflora Sm. Les espèces les plus caractéristiques du sous-bois sont: Ranunculus repens L. Polygala depressa Wend. — C. Stellaria Holostea L. Hypericum pulchrum L. — GC — humifusum L. — C. Androsaemum officinale Ail. Géranium Robertianum L. Oxalis Acetosella L. Ulex europseus L. Rubus fruticosus L. Geum urbanum L. Fragaria vesca L. — C. Potentilla splendens Ram. — Tormentilla Neck. — CC. Gircaea lutetiana L. Physospermum aquilegifolium Koch. var. cornubiense Lange. — R. Hedera Hélix L. Rubia peregrina L. Lonicera Periclymenum L. Senecio bayonnensis Boiss. — R. Campanula patula L. Wahlenbergia hederacea Reichb. — CC. Vaccinium Myrtillus L. — R. Lysimachia nemorum L. Primula grandiflora Lamk. Veronica Chamœdrys L. ^ ■M — 185 — Melampyrum pratense L. Teucrium Scorodonia L, Euphorbia angulata Jacq. — sylvatîca Jacq. Ruscus aculeatus L. Smilax aspera L. Platanthera bifolia Rich. Brachypodium sylvaticum Roem. et Sctvult. Pteris aquilina L. — GC. Nephrodium Filix-mas Rich. Aspidium aculeatum Sw. Athyrium Filix-fœmina Roth. Blechnum Spicant Roth. — C. Osmuada regalis L. Beaucoup de ces espèces se rencontrent aussi dans les landes ; la transition se fait par les par- ties les plus claires des bois, où, sous les Châtai- gniers, se développent alors de nombreuses Bruyères, comme Erica cillaris L., E. Mackayi Hook., avec une partie de leurs satellites. Le sommet des collines a parfois été reboisé par des plantations de Pinus Pinaster Soland. ; ces bois, beaucoup plus secs que les précédents, ont une végétation très pauvre et le sous-bois est sou- vent réduit à Ulex européens L. et Pteris aquilina L., accompagnés de quelques autres espèces seule- ment ; ici aussi le bois passe graduellement à des landes, mais à des landes sèches à Calluna vul- garis Salisb. et Erica cinerea L. II. — Buissons Dans les clairières et sur les bords des bois se développent très souvent des buissons assez épais — 186 — « constitués par un mélange d'arbustes et de plantes grimpantes ; il s'y ajoute quelques plantes her- bacées de grande taille, ainsi que quelques arbres- Une association à peu près identique forme éga- lement la plupart des haies épaisses qui bordent presque tous les chemins et les champs. La végé- tation se compose principalement de : Clematis Vitalba L. — C. Géranium Robertianum L. Ilex Aquifolium L. Ulex europaeus L. — CC. Vicia Cracca L. — C — bith>nica L. — R. Rubus fruticosus L. — GÇ. Genm urbanum L. Rosa sempervirens L. Agrimonia Eupatoria L. Cratœgus oxyacantha L. ïorilis infesta Hoffm. Cornus sanguinea L. Rubia peregrina L. Galium Mollugo L. — G. ■ — Aparine L. Sanibucus nigra L. Lonicera Periclymenum 1.. Bryonia dioica L. Campanula patula L. Erica vagans L. — G. Daboecia polifolia Don. — C. Ligustrum vulgare L. Lithospermum prostratum Lois. — G. Convolvulus sepium L. CuscutaEpithymum Murr. ' -Solanum Dulcamara L. — G. — 187 — Veronica Chamaedrys L Linaria triornithophora Wilid Scrofularia Scorodonia L. Digitalis purpurea L. Teucrium Scorodonia L. — GG. Melittis Melissophyllum L. Lamium maculatum L. — G. Stachys sylvatica L. Calamintha Clinopodium Moris. Rumex obtusifolius L. Laurus nobilis L. Corylus Avellana L. Quercus pedunculata Ehrh. Ruscus aculeatus L. Smilax aspera L. — GC. Arum maculatum L. Bromus maximus Desf. Brachypodium sylvaticum Roem. et Schult. Pteris aquilina L. — CC. Aspidium aculeatum Sw. var. hastulatum Kunze. Athyrium Filix-fœmina. Rolh. Il y a donc ici, outre quelques plantes spéciales à la station, un grand nombre d'espèces emprun- tées aux bois ou aux landes du voisinage. Dans les endroits plus humides, la végétation change peu à peu ; le long des ruisseaux des vallons, par exemple, les taillis ont une constitu- tion floristique très différente, avec : Aquilegia vulgaris L. Lycnnis Flos-Cuculi L. Androsaemum officinale AH. Lotus uligino&is Schkuhr. - GG. 1 — 188 — Spiraea Ulmaria L. — C. Lythrum Salicaria L. — C. OEnanthe crocata L. Angelica sylvestris L. var. villosa Lange. Eupatorium cannabinum L. — GC. Girsium palustre Scop. Scofularia aquatica L. Lycopus europœus L. Euphorbia pilosa L. Laurus nobilis L. Salix cinerea L. — Caprea L. Populus alba L. — nigra L. Alnus glutinosa Gaertn, IrisPseudaconis L. Gyperus badius I)< ^1 Garex pendula Huds. Phragmites commun is Trio. — R. Nephrodium Fili\-mas Hicli. Aspidium aculeatum Sw. — var. hastulatum K.uozé. Athyrium Filix-fœmina Roth. Osmunda regalis L. — CC. Equisetum maximum Lamk. - i C'est le faciès hygrophilc des buissons cl beau coup de ses constituants se retrouvent dans les prairies humides. , III- — Landes Les landes constituent la formation la plus caractéristique de toute la région et celle qui couvre la plus grande surface ; elles s'étendent sur I item #s 48a, b, c »w-, — 189 — la plupart des collines, coupées çà et là par des bois et par quelques rares cultures. La végétation est extrêmement monotone par suite de la pauvreté du substratum et de la place prépondérante qu'occupent les Ericacées et les Ajoncs. Le plus souvent le sol est assez sec, en particulier sur le sommet des collines ; on trouve alors : Reseda média Lag. Helianthemum guttatum Mill. — C. Arenaria moutana L. Hypericum pulchrum L. — humifusum L. Linum catharticum L. Ulex europaeus L. — GC. — nanus Forst. Lotus hispidus Desf. Ornithopus ebracteatus Brot. Laserpitium prutenicum L. var. Dufourianum H. Cherm. Filago gallica L. Ormenis nobilis J. Gay. — C Leucanthemum vulgare Lamk. Serratula Seoanei Willk. Hieracium Pilosella L. — C. Andryala integrifolia L. — CG. ïolpis barba la Gaertn. — R. Campanula Rapunculus L. Jasione montana L. — G. Lobelia urens L. Galluna vulgaris Salisb. — CG. Erica ciliaris L. — R. — cinerea L. — GC. — vagans L. — CG. — 190 — Erica umbellata L. — R. Daboecia polifolia Don. Lithospermum prostratum Lois. — C. Cuscuta Epithymum Murr. Digitalis purpurea L. Teucrium Scorodonia L. Simethis bicolor Kunlli. Gladiolus illyricus Roch. Anthoxanthum odoratum L. — CC. Lagurus ovatus L. — H Arrhenatherum bulbosum Presl. Holcus lanatus L. Briza minor L. Pteris aquilina L. — G. Les parties rocailleuses sont caractérisées par Erica umbellata qui pour cette raison est assez peu répandu- Vers la base des collines et dans les fonds, le sol est généralement plus humide et parfois même un peu tourbeux ; il peut en être de même locale- ment sur les sommets. La végétation comprend alors, outre plusieurs des espèces précédentes, un grand nombre d'autres plus spéciales à ce faciès : Polygala depressa Wend. Mœnchia erecta Baxt. Sagina subulata Presl. — R. Hypericum humifusum L. Androsaemum officinale AIL • Ulex europœus L. — nanus Forst. Potentilla Tormentilla Neck. — CG. J Garum verticillatum Koch. — C. Gnaphalium uliginosum L. Item #s _48a, b, c — 191 — Girsium filipendulum Lange. Wahlenbergia hederacea Reichb. — C. Lobelia urens L. Erica ciliaris L. — ~CC. — Mackayi Hook. — G. — vagans L. — R. Erythraea diffusa Woods. Eufragia viscosa Benth. — R. Scutellaria minor L. Narthecium ossifragum Huds. — R. Orchis maculata L. Garex laevigata Sm. — R. Briza minor L. Molinia caerulea Moench. Blechnum Spicant Roth. Enfin dans les dépressions les plus humides, parmi les Sphaignes (1), croissent généralement Helodes palus tris Spach, Lythrum hyssopîfoïium L., Peplis Portula L., Plnguicula lusitanien L. et Scirpus fluitans L. Les landes passent latéralement, suivant les cas, soit à des bois, soit à des pelouses ou des prairies, soit même à des prairies marécageuses. IV. — Lieux humides Les stations humides sont très répandues dans la région, mais sous des formes assez diverses, fossés, prairies humides ou marécageuses, ou encore .simples dépressions locales où l'eau séjourne l'hiver et une partie du printemps- Un (1) Principalement Sphagnwn subnitens Russ. et Warnst. et surtout S. Gravetii Russ, 192 grand nombre d'espèces, plus ou moins hydro- philes, sont communes à ces divers faciès et leur donnent un certain caractère d'uniformité- a). — Fossés et Lieux Bourbeux Cette sorte de station se rencontre partout, notamment le long des chemins, et donne asile à une végétation assez variée, composée principa- lement de : Ranunculus Lenormandi F. Schultz var. intermedius H. Gherm. — R. Flammula L. — C. — — var. serratus DG . — repens L. Nasturtium officinale R. Br. Gardamine sylvatica Link. — R. Stellaria uliginosa Murr. Lythrum Salicaria L. — . Graefferi Ten. — hyssopifolium L. Peplis Portula L. Epilobium parviflorum Reich. Helosciadium nodiflorum Koch. — C. Galium palustre L. Gnaphalium uliginosum L. Pulicaria vulgaris Gaertn. dysenterica Gaertn. — GC. Senecio aquaticus Huds. Samolus Valerandi L. Veronica Beccabunga L. Scrofularia aquatica L. Mentha Pulegium L. — GG. — rotundifolia L. — G. ~ aquatica L. — C. — 193 — Lycopus europaeus L. Polygonum Persicaria L. — Hydropiper L. — G. Alisma Plantago L. Juncus glaucus Ehrh. — GG. Juncus laiîiprocarpus Ehrh. — sylvaticus Reich. — bufonius L. — C. Pycreus flavescens Reichb. Gyperus badius Desf. Scirpus Savii Seb. et M. Equisetum arvense L. — C. — maximum Lamk. Quand les fossés se dessèchent, les espèces les plus hygrophiles peuvent disparaître et quelques espèces des talus viennent les remplacer. b). — Prairies Marécageuses Dans les vallons, le long des ruisseaux, les prairies sont parfois très marécageuses, à sol spongieux, bien que non tourbeux- La végétation, très hygrophile, est alors particulièrement uni- forme et formée seulement d'un petit nombre d'espèces, telles que ; Ranunculus Flammula L. — GG. Lychnis Flos-cuculi L. Helodes palustris Spach. — R. Trifolium patens Schreb. — G. Potentilla Tormentilla Neck. — G. Galium palustre L. Girsium palustre Scop. Samolus Valerandi L. 13 — 194 — Anagallis tenella L. Spiranthes aestivalis Rich. — R. Pycreus flavescens Reichb. Scirpus Savii Sel), et M. — G. Carex pulicaris L. — R. — flava L. En certains points, se rencontrent des peuple- ments denses de Iris Pseadacoras L. ou de Sparga- niiim neglectiim Beeby, parfois à peu près purs, surtout le second. c). — Prairies Humides Les prairies marécageuses passent graduelle- ment à des prairies simplement humides ; c'est le faciès le plus fréquent dans les vallons- La végé- tation, plus variée et plus haute, est un peu moins hygrophile que dans le cas précédent et se compose de : Ranunculus Flammula L. — G. — repens L. Lychnis Flos-cuculi L. Ilypericum undulatum Schousb. Trifolium patens Schreb. — G. Lotus uliginosus Schkuhr. Spiraea Ulmarià L. PotentillaTormentilla Neck. Lythrum Salicaria L. — Graefferi ïen. Epilobium parviflorum Reich. Carum verticillatum Koch. Angelica sylvestris L. var. villosa Lange. Galium palustre L. — C. Scabiosa Succisa L. — C. — m - Pulicaria dysenterica Gaeitn. Senecio aquaticus Huds. — ( Eupatorium cannabinum L. Girsium filipendulum Lange. Ghlora perfoliata L. Myosotis palustris Link. Scrofularia aquaîica L. Rhinanthus minor Ehrh. — C. Mentha rotundifolia L. — aquatica L. Euphorbia pilosa L. Juncus emisus L. — conglomérats L. — glaucus Ehrh. Cyperus badius Desf. Scirpus Savii Seb. et M. — C. Garex glauca Scop. Equisetum arvense L. Ces prairies humides présentent souvent des places plus sèches qui établissent la transition avec les prairies ordinaires. Plusieurs espèces telles que Potentilla TormenIHhi, Carum verticiUa tum, Cirsium fdipendulum, se rencontrent fréquena ment, comme il a été dit, dans les parties humides des landes, avec lesquelles il peut > avoir égale ment passage insensible V. — Prairies et Pelouses Les prairies et les pelouses ont une i itio mésophile assez semblable, suffisami dans les premières pour permettre la plus courte dans les secondes qui occupent — 196 — places plus sèches et des sols moins favorables Les deux faciès sont du reste réunis par des intermédiaires et parfois difficiles à séparer. a). — Prairies Les prairies se rencontrent surtout dans les régions non humides des vallons ou sur les pentes, plus rarement sur le sommet des collines, dans les parties non occupées par les landes. Leur végé- tation est assez riche, mais uniforme et composée d'espèces assez banales comme : Ranunculus repens L. Polygala vulgaris L. Melandryum pratense Rehl. Silène inflataSm. Stellaria graminea L. Hypericum perforatum L. Linum catharticum L. — angustifolium Huds. Trifolium campestre Schreb. — repens L. — pratense L. Lotus corniculatus L. Vicia sativa L. — tetrasperma Moench. Lathyrus Aphaca L. Agrimonia Eupatoria L. Poterium dictyocarpum Spach. Daucus Carota L. Galium Gruciata Scop. — verum L. — Mollugo L. Dipsacus sylvestris Mill. — 107 - Achillea Millefolium L. Senecio Jacobaea L. Centaurea nigra L. Taraxacum Dens-leonis Desf. Crépis virens L Picris hieracioides L. Leontodon hispidus L. Hypochœris radicata L. Ghlora perfoliata L. Brunella vulgaris L. Betonica offîcinalis L. Rumex obtusifolius L. Euphorbia platyphyllos L Ophrys apifera Huds. Garex glauca Scop. Anthoxanthum odoratum L. Àrrhenatherum bulbosum Presl. Holcus lanatus L. Gynosurus cristatus L. Briza maxima L. — média L. Bromus mollis L. Dactylis glomerala L. Brachypodium pinnatum PB Equisetum arvense L. A l'automne, après le fauchaison, apparaissent Spiranthes autumnalls Rich. et Merertdera Bulboco dkini Ram- 6). — Pelous Les pelouses plus ou moins rases occupent toul les places un peu sèches ou même rocailleuses. Leur végétation est plus ri celle des prairies, car, h beaucoup d'espèces qv — 198 — rencontraient déjà dans cette dernière station, viennent s'en ajouter d'autres moins exigeantes au sujet de l'humidité ; elle est également plus variée à cause des petites différences qui s'obser- vent d'un point à un autre dans la nature du substratum. Les principales espèces qui se rencontrent dans les pelouses sont les suivantes : Polygala vulgaris L. Melandryum pratense Kehl. Silène inflata Sm. Stellaria graminea L. Polycarpon tetraphyllum L. Hypericum perforatum L. — — var. microphyllum DC. Linum catharticum L. — gallicum L. — angustifolium Huds. Géranium colnmbinum L. — dissectum L. — molle L. Ërodium cicutarium L'Hér. Ononis procurrens Wallr. Anthyllis Dillenii Schult. Medicago Lupulina L. — sativa L. Trifolium campestre Schreb. — minus Rehl. — repens L. — fragiferum L. — pratense L. Lotus corniculatus L. — hispidus Desf. Vicia tetrasperma Moench. — 190 — Lathyrus Aphaca L. Potentilla reptans L. Poterium dictyocarpum Spach. Daucus Carota L. Fœniculum officinale Ail. Galium Gruciata Scop. — verum L. Dipsacus sylvestris Mill. Bellis perennis L. Achillea Millefolium L. Senecio Jacobaîa L. Gentaurea nigra L. Taraxacum Dens-leonis Desf. Crépis virens L. Hieracium Pilosella L. Picris hieracioides L. Leontodon hispidus L. Thrincia hirta Roth. Hypochœris radicata L. Tolpis barbata Gaertn. — R. Jasione montana L. Plantago Goronopus L. lanceolata L. Plantago média L. Erythrœa tenuifiora Hoffg. et Link Ghlora perfoliata L. Echium vulgare L. — plantagineum L. — R. Veronica serpyllifolia L. Euphrasia Rostkowïana Hayne. Verbena officinalis L. lirunella vulgaris L. — hastaifolia Brot. ■ R. Calamintha adscendens Jord. Origanum vulgare L. — 200 — Euphorbia platyphyllos L. Merendera Bulbocodium Ram. Ophrys a pi fera Huds. Cynodon Dactylon Rich. Anthoxanthum odoratum L. Lagurus ovatus L. — R. Aira caryophyllea L. Holcus lanatus L. Cynosurus cristatus L. — echinatus L. Briza minor L. — média L. Bromus mollis L. Dactylis glomerata L. Brachypodium pinnatum PB. Lolium perenne L. La plupart de ces plantes sont des espèces assez banales, dont beaucoup se retrouvent dans les cultures ou les décombres. VI. — Cultures et voisinage des habitations Les cultures, relativement peu développées, consistent surtout en champs de maïs, de pomme de terre et de seigle, outre les cultures potagères autour des villages;Elles donnent asile à un grand nombre de plantes, souvent empruntées aux sta- tions avoisinantes. Les satellites des cultures sont principalement : Papaver Rhaeas L. Fumaria muralis Sond. e?-!: Gardamine hirsuta L. Sisymbrium officinale Scop. * = 201 — Sinapis arvensis L. Raphanus sativus L. Rapistrum rugosum Berg. Senebiera didyma Pers. Capsella Bursa-pastoris Moeach. Melandryum pralense Rehl. Cerastium triviale Link. — glomeratum Thuill. Stellaria média Cyr. Sagina procumbeus L. Spergula arvensis L. Polycarpon tetraphyllum L. Erodium moschatum L'Hér. — cicutarium L'Hér. Oxalis corniculata L. Medicago Lupulina L. — apiculata Willd. Trifolium repens L. Vicia sativa L. — atropurpurea Desf. — R. — tetrasperma Moench. Potentilla reptans L. Daucus Carota L. Toriiis infesta Hoffm. Sherardia arvensis L. Erigeron canadensis L. Ormenis mixta DC Ghrysanthemum segelnni J,. Senecio vulgaris L. Girsium arvense Scop. Centaurea Cyanns L. Taraxacum Dens-leonis Desf. Sonchus asper Hill. — » oleraceus L. Crépis virens L. — 202 — Helminthia echioides Gaertn. Lampsana communis L. Plantago Coronopus L. Anagallis arvensis L. Convolvulus arvensis L. Solanum nigrum L. Veronica arvensis L. — polita Pries. Antirrhinum Orontium L. Linaria Eiatine Mill. Stachys arvensis L. Gorrigiola littoralis L. Amarantus retroflexus L. Atriplex hastata L. patula L. Chenopodium album L. Polygonum Convolvulus L. Persicaria L. aviculare L. Kuphorbia Helioscopia L. Peplus L. Mercurialis annua L. Urtica dioica L. Setaria viridis PB. Oplismenus Crus-galli Kunth. Digitaria sanguinalis Scop. Gastridium lendigerum Gaud. Briza minor L. Poa annua L. Horde um murinum L. Equisetum arvense L. — maximum Lamk. Les décombres, bords des chemins el lieux ana- logues ont une végétation très semblable : outre la — 203 — plupart des espèces précédentes, on peut > i contrer aussi : Chelidonium majus L. Sisymbrium austriacnm Jacq. Lepidium Draba L. Alyssum maritimum Lamk. — R. Silène gallica L. Spergularia rubra Pers. Portulaca oleracea L. Malva moschata L. var. geraniifolia \\ illk. et Lange. Malva sylvestris L. Lavatera cretica L. Géranium columbinum L. — dissectum L. — molle L. — Robertianum L. Oxalis violacea L. Medicago sativa L. Trigonella polycerata L. — H. Melilotus alba Desr — arvensis Wallr. ïrifolium i'ragiferum L. Rubus fruticosns L. Fœniculum officinale AU. Galium Aparine L. Dipsacus sylvestris Mill. Scabiosa maritima L. — R. Bellis perennis L. Gonyza ambigua DC. Gnaphalium luteoalbum L. Carlina vulgaris L. Galactites tomentosa Mœnch. Cirsium lanceolahnn llili — 204 — Lactuca Scariola L. Picris hieracioides L. Tolpis barbata Gaertn. Plantago lanceolata L. — major L. Echium vulgare L. plantagineum L. — R. Verbascum Thapsus L. — sinuatum L. — R. Yerbena offîcinalis L. Amarantus deflexus L. CheDOpodium murale L. polyspermum L. — ambrosioides L. Rumex obtusifolius L. — pulcher L. Euphorbia platyphyllos L. Cynodon Dactylon Rich. Cynosurus échina tus L. Briza maxima L. Bromus mollis L. — maximus Desf. Agropyrum repens PB. Plusieurs de ces espèces, par exemple Alyssutn maritimum, Oxalis violacea, Tvigonella polycerata, sont ici simplement adventices ou subspontanées. Enfin les vieux murs donnent asile à : Ghelidonium majus L. Géranium Robertianum L. — modestum Jord. Sedum album L. — hirsutum Ail. Umbilicus pendulinus DC. Hedera Hélix L. - 20b — Linaria Cymbalaria Mill. Parietaria officinalis L. Ceterach officinarum Willd. Polypodium vulgare L. Asplenium Trichomanes L. — Adiantum-nigrum L. Les murs forment à peu près la seule station rocheuse delà zone intérieure, les rochers n'exis tant guère que sur les falaises de la côte. CONCLUSION Les trois zones qui ont été distinguées pré< (lemment forment une série où L'influence maritime va en décroissant graduellement. La zone littorale halophile est la plus diffé renciée, au point de vue écologique, par sa salu toujours assez forte : pour cette raison précisément et à cause de sa faible étendue, c'est de beaucoup l'a plus pauvre; les plantes continentales fonl peu près défaut et la flore se réduit à un petit nombre d'espèces très caractéristiques, presque toutes plus ou moins halophiles et par conséquent à feuilles généralement charnues. La composition floristique est tout à fait comparable à celle d stations analogues des côtes occidentales de la France. La zone littorale paralienne se justifie par nécessité qu'il y a de séparer de la flore balophile une flore très différente à la fois par sition et ses caractères écologiques beaucoup plus faible, n'exclut qu'un nomb] — 206 — restreint d'espèces continentales et la proportion de ces dernières est toujours assez grande ; cepen- dant, du fait de l'exclusion de certains de ces compétiteurs continentaux, la lutte est devenue moins vive et il a pu s'établir ici un assez grand nombre d'espèces spéciales et même parfois quelques types généralement plus halophiles. Cela est vrai surtout pour les dunes, formation ouverte par suite de la nature physique du substratum qui limite le nombre des espèces continentales aptes à la colonisation ; c'est là, grâce à la forte propor- tion d'espèces caractéristiques, que les différences avec la zone halophile comme avec la zone inté- rieure sont le plus nettement visibles ; dès que le sable devient moins pur, nous voyons la végéta- tion devenir plus dense et se rapprocher insensi- blement de celle de l'intérieur. Dans les formations fermées, comme les pelouses des falaises, qui ne diffèrent guère de celles de l'intérieur que par la proximité de la mer, la compétition est bien plus vive que dans les dunes, par suite du fort contingent d'espèces continentales qui a pu envahir le terrain, seules quelques espèces parti- culièrement sensibles à l'action du sel étant éliminées ; ceci explique le nombre relativement restreint des types spéciaux à cette station ; il en est de même dans les stations humides; plus encore que dans les dunes, la zone paralienne, très étroite du reste, peut alors être considérée comme intermédiaire entre les deux zones qui la limitent De toute façon, la zone paralienne est est beaucoup plus riche que la zone halophile ; la — 207 - flore y rappelle encore l'Ouest de la France, mais avec un plus grand nombre de types méii dionaux. La zone intérieure, qui n'a plus de maritime que le climat, s'oppose ainsi à l ensemble des deux zones littorales. La formation la plus caracté- ristique est celle des landes, qui couvraient vraisemblablement autrefois une surface encore plus considérable: avant l'établissement de la culture, les landes devaient s'étendre sur la plus grande partie des collines, accompagnées de bois frais sur les pentes abritées et de prain marécageuses dans le fond des vallons les moins étroits; c'est du reste encorelaposition qu'occupent le plus souvent ces formations à l'état actuel. SoiW l'influence de l'homme, les landes et les bois ont été partiellement détruits et remplacés soit par des cultures, soit plus souvent par çles prairû pendant que des plantations de Pin maritime étaient effectuées en quelques points du baut dfil collines. Presque partout d'ailleurs, saut dans lei lieux très humides, la lande tend à reprendre le dessus et à envahir les formations voisines, grl principalement à Erica cilinris L. el E. Marl.uyi Hook. dans les parties fraîches, à E vçtgan* I dans les stations intermédiaires, à E. eirusrea I et Calluna vulgaris Salisb. dans les endroits plus Cette prédominance de la lande, formation carac téristique des parties siliceuses . LaureoiQ par un Cécidomyide, cécidie antérieurement décrite par C- Houaiid M- le Dl Molïiek signale la déconverie d'un échantillon de Pedina gigas Cotteau, de taille | ticulièrement remarquable (8 9centimètrea de dis mètre), dans le Bathorrien de La falaise de v ., Cotteau ne connaissait que dem cxeiiï;»! aires deeette très rare espi i i qui se b ici pour la première l'ois indiq '« Calvados. M. Bugnon donne lecture de la — 216 — Ed -L. Gerbault. — Observations sur ïètat de la végétation pendant l'hiver 1919-1920. — Ces obser- vations furent faites à Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe) (40 kil. N-W du Mans. 20 kil. S-W d'Alençon. Altitude moyenne : 75-95 m Sous-sol calcaire). La liste n'est pas complète, mais porte seulement sur plusieurs points qui ont paru dignes d'être notés. 30 décembre 191 9-lev janvier 1920. — Floraison de Ranuncnhis acris L. (subsp. Borœanus Jordan + hybride de Friesanus Jordan), Géranium lacidum Lv G. pusillum L., Potentilla verna L. (subsp. minor Gilibert, teste Murbeck suivant Corbière). Les plantes suivantes ont pendant les mois de fin d'automne et d'hiver mené du commencement à la fin leur évolution : Senecio vulgaris L., Mercu- rialis annua L , Poa annaa L. Des Cymbalaires fécondées à l'automne ont, en hiver, achevé la maturation, au moins apparente, de leurs graines. Sont restées fleuries tout l'hiver : Borago officinalis L. ainsi que plusieurs sortes du X Viola hortensis notamment X Viola hortensis L. Loydi Jordan. Del- phinium Ajacis L. et Nigella damascenah., plantes horticoles, sont également demeurées fleuries ; mais leurs fleurs ont été atteintes d'une virescence persistante. Des Viola odorata L. saavissima Jordan + purs ont été fleuris continûment d'octobre à mars, alors que les autres espèces élémentaires du même groupe linnéen de Yodorata n'ont pas donné une seule fleur et ont eu l'aspect hivernal ordinaire, savoir : V. odorata L. dumetorum Jordan, V. alba Besser scotophylla Jordan. — 217 — Des hybrides du V odorata suavissbna onl fleuri + abondamment et + tardivement, maie étaienl généralement fleuris en janvier, savoi ri.ni,. formes du X Viola subcarnœa Jordan i V. $ub- carnea Jordan prospecte = V. odorata dumetorum X V. odorata suavissima : certaines formes du X Viola propera Jordan (= 1 propera Jordan pr specie = V. flirta L X \ l ° ^""^""" \ ( V. o dumetorum ■" ' X V. Foudrasi Jordan V. Foudrasi Jordan T/ , . . T w \ V. o. suavissima \ pro specie = V. lurta L. X { Jr I / V o. dumetorum/ plusieurs sortes de violettes horticoles procédanl avec évidence du V. o. suavissima mil Henri tôt, i abondamment. En résumé les violettes précédentes qui onl fleuri sont des violettes qui procédenl _ du 1 suavissima . N'ont pas fleuri et sont restées en i tation ralentie les V. hirta L. : 1 '. odorata dumelorun X V. eburnca Gerbault(— 1 hirta L. I . odorata dumetorum) ; V. alba Besser scotophylla Jord V. cœruleàta Gerbault (= X 1 propera < l . ail scotophylla = V. hirta L. X V. o. suavissima \ y - - ,— dumetorum [??jf X V. permixta Jordan : X \ sepin jC /! co/a Jordan. Une violette horticole, désignée el cultivée soua le nom de « RsarBlanc ». donl je n'ai pu jusqu'il connaître exactement La valeur systématiqui mais qui est certainement très éloignée spécifique ment des V. o. suavissima et V. 0. dumetoru fleuri abondamment de décembre à mars. La Viola silvestris Lam (= \ , I — 218 — Jordan a fleuri dès janvier alors que les Viola du groupe Riviniana(V. R. typica Murbeck ; V. R. ne- moralis Murbeck) n'ont pas donné une seule fleur. La courte liste qui précède montre que dans les énumérations de ce genre il peut y avoir intérêt à ne pas s'en tenir à l'espèce linnéenne seule (phé- notype) mais à distinguer certaines espèces élé- mentaires constitutives du species linnéen. Fresnay-sur-Sarthe, 1er avril 1920. E. CHEMIN. — Anomalies florales dans le genre DAPHNE. Moquin-Tandon (1) cite des cas de fasciation intéressant la tige dans Daphne indica L. d'après A. de Jussieu, et dans Daphne Mezereum L. d'après de Candolle. Godron (2) rapporte également un exemple d'une tige de Daphne LaureolaL. « insensiblement fasciée sur une longueur de 0m2o et, comme plus grande largeur, atteignant 3cm5 », « elle portait trois rameaux inégaux fasciés terminés chacun par un bouquet dejFeuilles ». O. Penzig (3), aux cas précédents, ajoute que (1) Moqun-Tandon. — Eléments de tératologie végétale, Paris, 1841. (2) Godron. — Troisièmes mélanges de tératologie végé- tale, Mémoires de la Société des Sciences de Cherbourg, t. XXI, 1877. ! O. Penzig. — Pflanzen-teratologie, Bd. II, 1894. — 219 - dans le Daphne Laureola on a observé des ôonci cences et que dans le Daphne Mezereum I... on b signalé des fleurs double*; mais ii ne donne aucun détail. J'ai examiné, en de nombreuses station em i rons de Caen, les inflorescences des deui du genre Daphre qu'on y rencontre Les anoma lies florales sont fréquentes particulièrement chei le D. Laureola dont peu de pieds n'en prés< nient pas au moins un eas. Elles sont assez vai et elles peuvent se grouper de La façon suivante concrescence entre fleurs voisines : concr entre pièces dune même fleur : division de / florales ; fasciations. Je me propose & 8 10 lî DAPHNE MEZEREUM. • l>r. II 1 2 ■-fi @® ô-- D \ -0 ® ® &~ S SÉANCE DU 7 JUIN 1920 Présidence de M. le Dr Moutier, président La séance est ouverte à 17 heures et demie et levée à 18 heures 45. Assistent à la séance : MM. Audigé, Bigot, Chemin, Le Testu, Lortet, Mercier, Dr Moutier, Sève, Viguier. Par suite de l'absence de M. Bugnon, Secrétaire de séance, la lecture du procès- verbal de la séance de mai est renvoyée à la séance suivante. Correspondance. — Le Secrétaire donne communication de passages d'une lettre de M. Emile Lignier, fils de notre regretté collègue, qui est relative à la notice nécro- logique et scientifique qui doit être insérée dans les publications de la Linnéenne. Des renseignements qui sont donnés par les botanistes de la Faculté, il résulte qu'il ne reste plus qu'environ 150 exemplaires de la notice que Lignier avait fait imprimer pour exposer ses titres et travaux à l'occasion de sa candidature à une chaire au Muséum d'Histoire Naturelle. Ce nombre est insuffisant pour réaliser le projet de faire de cet exposé de titres un fascicule des Mémoires. Il est décidé qu'il sera fait avec cet exposé de titres, précédé de la notice nécrologique que doit publier notre confrère Chevalier, un fascicule hors série, sous couverture spéciale. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le Bureau. Le Secrétaire signale un impor- tant envoi de l'Académie des Sciences de Stockholm et de l'Académie des Sciences de Hollande. 241 Réunion annuelle. — 11 est décide que la Réunion annuelle se tiendra le dimanche 27 juin à Trévières (Calvados). Admission. — M. Theriot, Directeur de l'Ecole supé- rieure de garçons, 1, rue Dicquemare, Le Havre, ancien membre de la Société est admis à nouveau comme membre correspondant. Présentation. — M. R. Gaume, licencié ès-Sciences, 5, rue Palatine, Paris (vie), est présenté pour devenir membre correspondant par MM. Viguier et Allorce. État de l'impression du Bulletin de 1919. - Le bon à tirer des feuilles 8 à 12 a été donné à l'imprimeur. Les auteurs dont les noms suivent pourront obtenir, sur leur demande, les tirés à part correspondant à leurs communications : MM. Gerbault, Letacq, Lemée. 11 est rappelé à cet égard aux auteurs que, pour avoir des tirés à part de leurs travaux au tarif indiqué sur la couverture du dernier Bulletin paru, il est nécessaire que leur commande figure sur leur manuscrit, ou, au plus tard, sur les épreuves corrigées qu'il retournent au Vice-Secrétaire. Comptabilité. —M. le Président fait connaître à l'Assem- blée que l'une des obligations du P L M, n° 649 693, fai- sant partie de l'avoir de la Société, est sortie au dernier tirage au sort et se trouve remboursable, impôt déduit, à la somme de quatre cent quatre-vingt-douze francs soixante-et-onze centimes (492 fr. 71). En conséquence, M. Mazetier, Trésorier de la Société, est autorisé à donner quittance de la dite somme, el à en faire remploi en une obligation de même nature et à encaisser la différence. Dépôt de Travaux. — M. l'Abbé Letacq adr une Liste des Champignons recueillis aux environs dAl durant les mois de mars, avril et mai 1920. \G — 242 COMMUNICATIONS (1) Observations anatomiques et biologiques sur le genre « Lathraîa ». Th. de la Faculté des Sciences de Paris, 1920. M. Mercier signale l'existence de trois espèces de Turbellariés intéressantes pour la Faune du Département du Calvados : Rhynchodesmus terres- tris Leidy (ïriclade Terricola), Polycelis cornuta (Johnston) (Triclade Paludicola), Planaria gonoce- phala Dugès (Triclade Paludicola;. M. Chemin offre à la Société un exemplaire de son travail sur le genre Lathrœa C*) et en expose les principales conclusions. Les Lathrsea, plantes souterraines, sont dépour- vues de chlorophylle et incapables d'en acquérir par exposition à la lumière ; ils vivent entièrement en parasites. L'embryon se développe au dépens des abondantes matières de réserve de la graine, et donne une racine avec suçoirs alors que toutes les réserves ne sont pas absorbées ; il n'y a pas une phase de vie libre. Les suçoirs se développent au contact d'un corps étranger ; on en rencontre sur tous les organes souterrains de toutes les plantes voisines, et sur les organes même du Lathraea : racine, rhizome, écailles, graines ; on en trouve sur des organes en décomposition et sur des corps inorganiques- Ils traversent l'écorce, pénètrent dans le cylindre central et se mettent en rapport avec les vaisseaux — 243 — ligneux de la plante-hôte. Ils n'ont pas la struc- ture des racines ; ce sont des gonflements latéraux dont les cellules externes possèdent à un haut degré des propriétés digestives et absorbantes. Ici la surface absorbante est limitée aux points de contact avec un organe étranger où le parasite pui sera la sève minérale. Le suçoir digère et absorbe également les matières de réserve de l'organe-hôlc et en particulier l'amidon. Les matières absorbées sont élaborées et assi- milées ; bien que sous la dépendance de son hôte le parasite conserve son individualité. L'énen. nécessaire à ces transformations ne peut provenir du dehors, elle ne peut être fournie que par des oxydations. Ces oxydations donnent naissance à des déchets qui sont éliminés par les feuilles : celles-ci jouent donc le rôle d'organes d'excrétion. Les produits rejetés sont utilisés par les végétaux voisins chez lesquels ils déterminent une végéta- tion plus active . Les Lathraea, comme tous les holoparasites, sont des organismes essentiellement destructeurs de matière organique. Sous ce rapport ils se compor- tent comme des animaux. Dans les phénomènes de la vie, entre le règne végétal et le règne animal, il y a de nombreux points communs comme l'a montré Claude Bernard. M. Chemin montre ensuite des échantillons et signale la présence : 1° de Monotropa Hypopilys L , clans un bois de pins sur le sommet du plateau formant la rive gauche de l'Odon à hauteur du moulin de Clicuv. — 244 — Il est enfoui dans une couche d'humus de plus de 10 centimètres et s'enfonce encore profondément dans un sol caillouteux de nature gréseuse. Il n'était signaléjusqu'ici que dans les bois deGrim- boscq (Ghevrel), au Mont de Grisy (C. Houard) et dans les bois de pins de Chicheboville-Bellengre- ville-Secqueville (P. Bugnon) : 2° de Neottia Nidus-avis Rich., dans les bois de Mouen. Il étaitpeu abondant, 3 à 4 pieds seulement Hardouin, Renou et Le Clerc l'ont signalé dans l'arrondissement de Gaen à Maltot, Feuguerolles, Mathieu, Bures, Troarn. L. MERCIER. — Contribution à l'étude de la faune du département du Calvados. (Tur- bellariés) . Je signalerai dans cette courte note l'existence de trois espèces de Turbellariés intéressantes pour la faune du département du Calvados. Ce sont : Rhynchodemus terres tris Leidy (Triclade-remco/ft), Polycells cornuta (Johnson) {Tricldide-PaludLCola), Planaria gonocephala Dugès (Triclade-PaMcofa). Rhynchodemus terrestris est une des rares espèces de Planaires terricoles connues en Europe, la plupart des formes de ce groupe habitent les contrées chaudes de l'Amérique, de l'Asie, de l'Afrique et de l'Océanie. J'ai recueilli une douzaine d'exemplaires de — 245 — cette Planaire, fin mars et commencement avril, dans la mousse humide le long de la voie ferrée entre Luc et La Chapelle et dans le bois de Dou- vres à gauche du chemin de fer en se dirigeant vers Caen. Les exemplaires capturés mesurent de 10 à 15 millimètres de longueur à l'état de demi- extension : dans cet état, le corps est épais et arrondi dorsalement. La face dorsale est d'un noir grisâtre, la face ventrale est blanchâtre et forme une sole comparable à un pied de limace. L'animal est recouvert d'une mucosité abondante; lorsqu'il se déplace, il laisse sur son passage une trace brillante et traîne fréquemment derrière lui un filament muqueux assez long. Par ces particula- rités, R- terrestris présente de curieux caractères de convergence avec les petites limaces (Agrio- limax) qui vivent dans les mêmes parages. Mais un œil quelque peu exercé ne s'y trompe pas, et à première vue distingue facilement ces animaux les uns des autres. D'après Hallez( 1893) (1), R- terrestris est commun dans le Nord de la France (Pas-de-Calais, Somme, Nord) ; on l'a trouvé également en Languedoc, sur les côtes de la Méditerranée, dans les Baléares, dans les environs de Wurzbourg, en Danemark et en Angleterre. J'ai capturé Polycells cornata et Planaria gonoce- phala dans la rivière la Mue, petit affluent de la (1) Hallez — Catalogue des Turbellariés du Nord de la France et de la côte Boulonnaise. [Revue biologique du Nord de la France. T. 5, p. 145, 1893). — 246 — Seulies, au Moulineaux, près Fontaine-Henry, et à Reviers. P. cornuta est facilement reconnais- sante grâce aux auricules situées de chaque côté de la tête et qui lui donnent un aspect cornu très caractéristique. Les exemplaires que j'ai recueillis ont une coloration extrêmement variable : les uns sont dépigmentés, les autres noirs, mais le plus grand nombre présentent une coloration d'un brun-roux plus ou moins foncé. L'étude de la distribution géographique de P. cornuta et de P. gonocephala a été l'objet de nombreux travaux, tant en France qu'à l'étranger et particulièrement en Allemagne. Ces deux espèces sont des formes caractéristiques des eaux claires et courantes ; aussi les trouve-t-on fréquem- ment dans les mêmes régions que Planaria alpina Dana. Dans les ruisseaux de montagne où les trois espèces vivent côte à côte, P. alpina est localisée au bassin de la source, P. cornuta descend un peu plus bas et P. gonocephala se rencontre plus bas encore. Si P. alpina, par sa distribution géographique et par ses caractéristiques biologiques, doit être considérée, dans certaines régions, comme un reliquat de la période glaciaire, il ne saurait en être de même pour P. cornuta. L'existence de cette espèce dans le Calvados, à quelques kilomètres de la côte de la Manche, nous montre qu'elle est très répandue en France non seulement du nord au sud, mais encore de l'ouest à Test. (Laboratoire de Zoolooie de la Faculté des Sciences de Cae»), 247 — Abbé LETACQ. — Liste de Champignons recueillis aux environs d'Alencon durant les mois de Mars, Avril et Mai 1920. Le très doux hiver 1919-20 suivi d'un printemps pluvieux et chaud nous a valu dans la végétation fongique une exubérance rare à cette saison ; les mycologues ont pu faire des excursions fruc- tueuses. Afin de ne pas abuser du papier, je me contente de donner la nomenclature des espèces recueillies ; je laisse de côté les observations faites sur les caractères, les affinités ou l'habitat de nos champignons. Amanita rubescens Pers , Tricholoma Georgli L'Ecl., T. terreaux Schaeff- et var. scalptaratiun Fr., Clltocybe obbata Fr., Laccaria laccata Scop-, Hygro- pliorus agasthomus Fr-, Omphalia miircdis Sow., 0,velulina Q., Pleurotus conchatas Bull., Lactarius subdulcls Pers , Russula cyanoxantha Schaeff., PUr tens cervinus Schaeff. et var. eximias Sund. , rigens Pers., excorians Luc, Enloloma simiaium Fr., E. spéculum Fr., E clypeatum L., Nolanea Slauros- pora Bres , Pholiota praecox Pers., P. sphalero- morpha Bull , P. mutabills Schaeff-, Corlinarius satumimus Fr., Inocybe GaWardi Gill., Hebeloma crusiuluniforme Bull., Ftammula ochrochlora Fr., Naucoria pusiola Fr , N> semiorbicularis Bull., Gâtera rubiginosaFr.. G hypnorum var. bryorum, G. tenera var. antipa Lasch., Bolbitius viieltinas Pers., Crepidotus mollis Schaeff., Stropharia slerco- — 248 — raria Fr,, S. semiglohata Batsch., S. merdaria Fr., Hypholoma fasciculare Huds. et var. nanam Gill., H. suhlaleritiam Schaeff , H. Candolleanum Fr-, H. hydrophilum Bull- , Coprinm atramentarius Bull., C. micaceas Bull-, C. ephemeroïdes Bull-, C lagopus Fr., Panaeolas campanulalusL- et var. retirugis Fr., Boletus flaviis Wilh., #. edti//s Bull , /?. pinicola Vent-, B. piperatus Bull., 5. erythropus Pers., B. subtomentoslis S., Polyporus salfareus Bull., P. ForquignoniQ., Meriilius papyrinus Bull-, Trame tes pini Brot., Calyptella muscicola Fr. — Morchella esculenta Bull., Mitrophora ritnosipes DC, Helvella fusca Gill., //. monachélla Fr., Acetabala vulgaris Filk., Aleuria vesiculosa Bull., Sarcosphœra eximia Lév-, Mitrula paludosa Fr. SÉANCE DU 5 JUILLET 1920 Présidence de M. le Dr Mouïier, président La séance est ouverte à 17 heures 30 et levée à 18 heures 15. Y assistent : MM. Bigot, Bugnon, Le Testu, Lortet, Mazetier, Dr Moutier, Sève, Viguier. M. Drouet a exprimé par lettre ses regrets de ne pouvoir encore par- ticiper à cette réunion, à cause de son état de santé. Les procès-verbaux des deux séances précédentes (3 mai et 8 juin) sont adoptés. La réunion générale annuelle qui devait se tenir le 27 juin à Trévières n'a pu avoir lieu. Parmi les ouvrages reçus depuis la dernière séance, le secrétaire signale un envoi important du service géo- logique des Etats-Unis, ainsi que les Annales de la Société entomologique de Belgique pour la période U14-1919. Nécrologie. — Le président fait part de la mort de notre confrère, M. Renault, professeur au Collège de Fiers, membre correspondant de la Société depuis 1881. Le secrétaire rappelle la part prise par Charles Renault dans la découverte du minerai de fer dans le bassin de May. C'est dans le Bulletin de notre Société (3e sér., 7e vol., année 1882-1883) qu'il a publié son étude stratigraphique du Cambrien et du Silurien dans les vallées de l'Orne et de la Laize, et les coupes figurées dans ce travail sont devenues et restées classiques. L'expression des vifs regrets de la Société figurera au procès-verbal et sera transmise à la famille du défunt. Admissions. — M. R. GAUMEest admis comme membre correspondant de la Société à la suite delà présentation faite au cours de la dernière séance. — 250 — M. Hédiard, directeur des Services agricoles du Calvados, rue Saint-Martin, il. est présenté par MM. Chemin et Viguier pour devenir membre résidant de la Société. Son admission est aussitôt mise aux voix et prononcée. COMMUNICATIONS M- Bugnon donne lecture des deux notes suivantes : Vbbé LETAGQ et E.-L. GERBAULT- — Sur plu- sieurs Névroptères Planipennes de la Haute-Sarthe. Nous avons entrepris l'inventaire des Névrop- tères latissimo sensu) de la région que nous habi- tons. Nous avons communiqué à la Société des Amis des Sciences Naturelles de Rouen une liste des Odonates qui fait partie des « Matériaux pour servir à la Faune Entomologique du département de l'Orne et des environs d'Alençon » publiés sous la direction de M. Letacq ; ce catalogue est suivi d'un tableau dichotomique lequel permettra aux chercheurs locaux une facile et prompte détermi- nation de ces superbes et intéressants insectes. Le tout paraîtra dès que les circonstances le per- mettront Nous donnons aujourd'hui le résultat de quatre années de recherches sur plusieurs familles de névroptères planipennes. — 251 — Panorpides. Panorpa vulgaris Imh. et Labr. est commun partout, de mai en août, dans les haies et les bois ; plusieurs formes sont très distinctes par la maculature des ailes. Panorpa communis L. est beaucoup moins répandu ; même station, même saison. Les Panorpa cognata Rambur. et Panorpa germa nica Linné sont rares et peut être locaux, nous ne possédons du premier qu'une femelle prise à Fresnay-sur-Sarthe en juillet et du second que deux mâles pris à la Chatterie, sur Assé-le-Boisne, Sarthe, en juin. Le Panorpa alpina Rambur. est à rechercher : il doit être, s'il existe, rare et local. Millet, dans sa Faune du Maine-et-Loire, indique dans sa région relativement voisine de la nôtre, le Panorpa communis (détermination à contrôler). I Le R. P Longinos Xavas, dans sa liste de névro- ptères parue en mars 191 1 dans la Feuille des Jeunes Naturalistes, d'après les captures faites aux envi- rons de Saint-Nazaire par M. G. Revelière. cite les P. communis, vulgaris, germanica. Plus au Sud. dans TOuest encore, à Niort, M. Joseph Lacroix cite le P. communis var. aperta Lacroix, var. Cou- loni Lacroix, var. sécréta Lacroix ; P. germanica var. sécréta Lacroix. P. communis aperta est indi- quée dans le Calv :dos. (Les variétés de M. Lacroix sont fondées sur les variations des taches de l'aile : In Insecta, (mars 1913 . M. J. Lacroix cite Je cognata comme « peu abondant ». 11 ne parle pas du val- garis (Feuille des Jeunes Naturalistes : Contribu- tion à l'étude des Névroptères de France, février et mars 1914). — 252 — Le docteur Laboulbène rencontra le 5 août 1882 dans le Sud de la Mayenne, à Saint-Denis-d'Anjou, une éclosion de Bitlacus. Il soumit ces insectes à Mac Lachlan, le célèbre neuroptérologiste anglais, qui reconnut le Bittacus tipularius Fabricius. Il y eut un écho de la trouvaille du Dr Laboulbène aux Bulletins d'août et de septembre 1882 de la Société Entomologique de France. M Gerbault au commencement de juillet 1917 recueillit un exemplaire unique de cet insecte à Assé-le-Boisne (Sarthe) à l'endroit dit la Cohue, loin de tout point d'eau. L'insecte est de toutes façons rare et peut être local dans nos limites. Est à rechercher le Bittacus Hagenl Brauer qui, s'il existe, est encore plus rare. Millet (/. c.) indique seulement le tipularius et encore avec un point de doute : des communica- tions lui ont été faites, mais il ne l'a pas vu. J. Lacroix (/. c.) a trouvé le tipularius dans les Deux-Sèvres ainsi que M. Gelin ; M. Lacroix annonce avoir rencontré le Hageni plus au Sud, dans l'Ouest, près de Royan. Le Boreus hiemalis L. dont certains entomolo- gistes font le prototype d'une famille, les Boréides, est à rechercher dans nos limites. Sialides. La famille des Sialides est représentée par le Sialis lutaria L-, très commun d'avril en juillet. Sialis fuliginosa Pictet est à rechercher. Les Raphidia, que certains auteurs récents rap- portent à la famille des Raphidiides, sont repré- sentés chez nous par le Raphidia ophiopsis Geer. 253 dont M. Letacq possède plusieurs exemplaires de la forêt d'Ecouves, dans les endroits humides. Cet insecte n'a pas été trouvé au Sud d'Àlençon ; il semble assez rare. Millet (/. c.) indique comme seuls Semblides (Sialides) le Raphidia ophiopsis Geer, qu'il dit assez commun, et le Semblis (Sialis) lutaria L., signalé comme très commun Longinos Navas (/. c.) cite seulement le Sialis lutaria. Ni l'un, ni l'autre de ces auteurs n'indique le Sialis fuliginosa, dont M. J. Lacroix prétend avoir pris plusieurs rares exemplaires dans les Deux-Sèvres. Le fuliginosa est assez commun en Belgique (Lameere, Faune de Belgique, II, p. 219); cet insecte paraît en somme devenir rare dans l'Ouest, Les Osmylines de la famille des Hémérobiides sont représentées par YOsmylus chrysops Linn- (== ma- culatus Fabricius), un bel insecte, relativement gros (envergure 40-50 rnill.) qui n'est pas rare le long des cours d'eau. Abbé LETACQ. — Superposition de deux Psalliotes Psalliota campestris,L. Notre confrère M. Raoul Le Sénéchal m'a envoj <; ces jours derniers un très curieux échantillon de cette espèce recueilli au Merlerault (Orne) ; il pré- sente deux champignons exactement superposes l'un à l'autre par le chapeau. — 254 — Le champignon inférieur s'est développé d'une façon normale; le chapeau mesure 6 centimètres de diamètre et le pied muni de son anneau 4 cen- timètres de longueur. La couleur du pied, du cha- peau, des lamelles et de la chair n'a rien qui les distingue du type. Le champignon supérieur est de proportions beaucoup moindres; le chapeau n'a que 4 centi- mètres de diamètre ; les lamelles et la chair sont de couleur normale, mais les lamelles ne sont pas contigûes au pied, réduit lui-même, par suite de l'insuffisance d'alimentation, à un petit moignon ayant 6 millimètres de longueur sur :i d'épaisseur. Les deux champignons se sont développés en même temps ; la chair est continue et la cuticule commune. L'étranglement qui marque la limite entre les deux chapeaux mesure 2 cent. 5 de diamètre M. H. Pierre a décrit et figuré un fait à peu près semblable observé sur le Russula olivacea Schœf. Bull. Soc. mycol. Fr., T. XXXIV (1918), p. 74. Moi- même j'ai vu, il y a quelques années, dans les bois de l'Isle près d'Alençon un Gortinaire présentant une anomalie du même genre, mais le champi- gnon était trop vieux pour être bien déterminé et décrit d'une façon précise; voilà pourquoi je ne l'avais pas signalée. * * * M. Viguier fait une communication relative à une Guttifère, Rheedia Laka Viguier et Humbert, dont il présente des échantillons fleuris, et qui 2X\ — constitue le type d'une section nouvelle du genre Rheedia. M. Sève indique qu'une station importante de Jasione montana L. et de Dianthus prolifer L. s'est constituée aux portes de Caen, à Cormelles, sur du ballast siliceux. M. Moutier signale l'abondance de la variété à fleurs blanches de la Bourrache en un point de Louvigny, près Caen. René VIGUIER et Henri HUMBERT. — Le Rhee- dia Laka. Nous avons donné le nom de Rheedia Laka(\) à un arbre malgache dont nous avions récolté les échantillons dans la forêt d'Analamazaotra En l'absence de fleurs, la présence de deux sépales à la base du fruit ainsi que l'organisation de la graine, nous avaient permis d'attribuer au genre Rheedia la nouvelle espèce en question. Un herbier forestier important a été recueilli l'an dernier, dans cette même forêt d'Analama- zaotra, par les soins de M. Thouvenot et adressé, par M. Fauchère, au Muséum de Paris. M. Lecomte a très obligeamment mis à notre disposition ces échantillons et nous avons retrouvé parmi eux des exemplaires fleuris de notre espèce dont (1) R. Yiguier et H. Humbert. {Bull. Soc. Bot. France), 4e sér., T. XIV, p. 131, 1914. — 256 — nous pouvons ainsi compléter la description (2). Les inflorescences forment des sortes d'ombelles à 4-6 fleurs axiliaires, à pédoncules très courts ou presque nuls ; elles peuvent se développer après la chute de la feuille axillante. Les fleurs sont unisexuées et les nouveaux échan- tillons ne comportent que des fleurs mâles. Le pédïcelle, de 4 à 6 % de longueur, est articulé à la base, glabre; les deux sépales sont concaves orbi- culaires, légèrement apiculés au sommet, subco- riaces, de 5 % environ, et montrent des lignes noires de glandes internes. La corolle est composée de 4 pétales en deux paires. Les pétales externes recouvrent largement les internes et sont arrondis, presque tronqués au sommet tandis que les internes sont obtus ; ils sont plus petits que les sépales, blancs, à peu près égaux, striés eux aussi de glandes noires. L'androcée est formé de quatre faisceaux d'éta- mints ; chaque faisceau est une sorte de lame oblongue épaisse, couverte, sur les deux faces aussi bien que sur les côtés, d'une multitude de petites anthères sessiles à déhiscence transverse ou oblique. Le centre de la fleur est occupé par un pistillode épais, dilaté au sommet, en forme de chapeau de champignon; le pied en est subquadrangulaire et le chapeau, qui recouvre les étamines, se présente, vu de face, comme un rectangle de 2 X 1 %• (2) Ils portent le n° 110 Thouvenot, lévrier 1910, (fl.), Ana- lamazaotra; Fauchère comm. 257 Ce type d'organisation florale est intéressant, car il était inconnu dans le genre Rheedia. Les monographes des Guttifères considèrent comme rapprochés les genres Ochrocarpus, Gar- cinia et Rheedia ; le genre Ochrocarpus est carac- térisées) par ses fleurs à calice entièrement clos, gamosépale jusqu'au sommet, à étamines répar- ties également tout autour de l'ovaire ou diverse- ment soudées en faisceaux, ainsi que par ses graines dont l'embryon est pourvu de deux gros cotylédons bourrés de réserves et plus ou moins soudés par leur face interne- Dans les deux autres genres, c'est la tigelle qui, tuberculisée, constitue la masse de l'embrvon, tandis que les deux cotylédons sont réduits à l'état de minuscules écailles presque avortées ; on dis- tingue essentiellement les Rheedia des Garcinia par les fleurs, à deux sépales libres sur presque toute leur longueur et quatre pétales dans les pre- miers, et à quatre ou cinq sépales et pétales dans les seconds ; de plus, les étamines des Garcinia sont presque constamment soudées en faisceaux ou en masse, tandis que celles des Rheedia sont distri- buées également autour de l'ovaire. L'intérêt particulier qui s'attache au Rheedia Laka réside dans ce fait que le calice est organisé comme celui de tous les Rheedia et que l'androcée est du type Garcinia; cette espèce réalise ainsi un terme de transition entre les deux genres. (3) R. Viguier et H. Humbert. Observations sur quelques Guttifères malgaches. Rev. gèn. Bot. T. XXV bis, p. 629, (1914)- 17 — 258 — Il y a donc lieu de distinguer deux sections dans le genre : Tetradelpha nov. sect. : Etamines disposées en quatre faisceaux (Rheedia Laka) ; Eurheedia nov. sect. : Etamines libres situées également tout autour de l'ovaire (les autres espèces). Si on veut bien se souvenir, d'autre part, que certains Rheedia, comme le R. mangorensis R. Vig. et H. Humb., ont deux petites bractées appliquées contre les sépales et alternant avec eux, et que certains Garcinia ont été décrits comme avant les deux sépales externes plus petits que les internes, on peut se demander si l'organisation florale n'est pas identique dans les deux cas : les petites bractéoles situées sous le calice dans la fleur de certains Rheedia et les sépales externes, plus petits, de certains Garcinia ont la môme valeur. Nous croyons donc que le monographe qui voudra re- prendre l'étude des espèces de ces deux genres sera conduit à n'admettre que le seul genre Garcinia; notre intention n'étant pas de faire ce travail de révision, nous préférons nous en tenir à la distinction habituelle. * * * Nous ajouterons que, dans la même forêt d'Ana- lamazaotra, les indigènes Bezanozano désignent sous le. nom de Laka, une autre espèce de Guttifère qu'ils confondent probablement avec la précé- dente ; des échantillons de cet autre Laka se — 25Ô — trouvent également dans la collection Fauchère (1). Par son port, la forme de 'ses feuilles, la plante ressemble au Rheedia Laka, mais à première vue, on peut constater que les fleurs, beaucoup plus grosses, de 15 % de diamètre, ont le calice gamo- sépale clos des Ochrocarpus : une fleur ouverte montre que les étamines sont en quatre faisceaux, caractère propre aux espèces de la section Para- garcinia. Nous avons comparé cette plante aux échantil- lons authentiques des 0. decipiens H. Bn. et 0. multiflorus 0. Hoffm.; les différences signalées entre ces deux espèces sont assez importantes d'après les diagnoses, mais s'atténuent singuliè- rement quand on compare les échantillons ; les feuilles sont de même taille; elles seraient obtuses ou émarginées au sommet dans YO. maltiflorus , brièvement acuminées dans YO. decipiens ; or, le premier a des feuilles atténuées, obtuses au som- met, mais parfois nettement pourvues d'un acumen ; Y Ochrocarpus maltiflorus aurait des fleurs plus grosses, un ovaire avec un style bref couronné par un stigmate capité, tandis que YO. decipiens aurait des fleurs plus petites, des étamines soudées en plus de quatre faisceaux ; en comparant les fleurs de ces deux espèces, on constate qu'elles offrent les plus grandes ressemblances : la taille plus réduite des fleurs de YO. decipiens semble ne tenir qu'à leur développement moins avancé, (1) Thouvenot, n° 127, février 1919, (fi.). Analamazaotra ; Fauchère comm. 2tfO certaines pouvant avoir à peu près le même dia- mètre ; les étamines, de plus, étaient groupées en quatre faisceaux dans une fleur disséquée; enfin, nous avons vu un pistillode en chapeau de cham- pignon, et non un ovaire dans YO. multiflorus ; il ne reste que des différences secondaires notam- ment dans la forme du pistillode, organe avorté, et qui peuvent être individuelles ; les pédicelles, presque nuls et les pédoncules plus grêles de YO. decipiens doivent vraisemblablement s'allon- ger dans le développement ultérieur, l'exemplaire connu n'ayant que des fleurs jeunes. Il est préfé- rable de réunir sous le nom, plus ancien, d'O. decipiens ces deux prétendues espèces- La plante d'Anamalazaotra ne diffère guère des précédentes que par ses feuilles : le pétiole épais mesure environ 10 % de longueur et le limbe, oblong ou obovale, atténué à la base, est largement arrondi au sommet, maisv n'est ni acuminé, ni même obtus ; il est, en outre, plus coriace ; ses dimensions les plus grandes sont 90X4-0 %. Nous considérons ce Laka comme une simple variété de YO. decipiens : ce sera la variété rotun- datus nov. var. (5). (5) Folia oblonga, v. obovata apice rotundala. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1920 Présidence de M. le D1 Moutier, président La séance est ouverte à 17 heures 30 et levée à 18 heures 45. Y assistent : MM. Bigot, Bugnon, Chemin, Dr Gidon, LORTET, MAZETIER, MERCIER, DrM0UTIER, POISSON, SÈVE, VlGUIER. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont nombreux, les Sociétés correspondantes de l'étranger reprenant peu à peu leurs envois. Le secrétaire signale en particulier un deuxième envoi de la Société d'Histoire naturelle de Fribourg-en-Brisgau. Correspondance. — Le secrétaire annonce qu'il a reçu de notre confrère, M. Chevalier, la notice biographique d'Octave Lignier. Cette notice sera soumise a l'examen de la Commission d'impression, qui doit se réunir pro- chainement pour étudier, d'autre part, l'importante question de l'impression des publications de la Société. Nécrologie. — Le président fait part delà mort récente de notre confrère, M. Œhlert, correspondant de l'Ins- titut ; le savant directeur du Musée de Laval était membre honoraire de la Société depuis 1897. Les regrets de la Société seront inscrits au procès-verbal. Distinctions honorifiques. — Le président invite la Société à se joindre à lui pour féliciter chaleureusement nos nouveaux confrères, MM. Hédiard et Warcollier, qui viennent d'être nommés chevaliers de la Légion d'honneur. Cette distinction n'est que la juste récom- pense des éminents services qu'ils ont rendus pendant la guerre. — 262 — Présentation. — M. A. Davy de Virville, rue Crossar- dière, 40, à Laval (Mayenne) est présenté par MM. Viguier el Bugnon pour devenir membre correspondant de la Société. Dépôt de travaux. — M. Viguier remet entre les mains du secrétaire un manuscrit de M. Allorge intitulé : Contribution à, l'étude de la flore normande, etM. Mazetier, un manuscrit de M. Antoine, intitulé : Notes entomo- logiques. COMMUNICATIONS M. Mercier fait une communication relative à des formes nouvelles, rares ou intéressantes de Diptères de la Faune du Calvados et présente les échantillons correspondants. A propos des remarques que les mœurs de YAnopheles maculipennis Meig. ont suggérées à M. Mercier, M- le Dr Moutier expose les observa- tions que sa longue carrière médicale lui a permis de faire sur le paludisme en Normandie ; il rappelle également les faits relatifs aux épidémies de suette miliaire. Le Dr F. Gidon communique sur le même sujet un ensemble de faits qu'il a résumés comme suit : la région de Troarn a offert encore assez récem- ment des foyers d'endémie paludéenne. On disait, il y â trente ans, que le bourg de Saint-Samson, sur une hauteur, était indemne, mais qu'on prenait la fièvre assez souvent dans les prés du fièvre paludéenne était encore assez répandue vers 1850 dans la vallée d'Aure. Le — 263 — Dr Gidon père en fut atteint, dans sa jeunesse, à Colombières, près de Trévières. Le DrF. Gidon a souvent entendu sa grand'mère, née au même lieu en 1815, parler de la « fièvre tremblante » comme d'une maladie extrêmement répandue de son temps dans cette région, quoique sans gravité. On attribua la diminution de sa fréquence à des travaux entrepris à une certaine époque à Isigny, et qui eurent pour effet d'empêcher la marée de refouler l'eau de l'Aure inférieure. On trouverait des renseignements pour le xvme siècle dans la « Collection d'observations, etc.. » de Lépecq de la Clôture, qui exerça la médecine à Caen, puis à Rouen, et qui a conservé beaucoup de renseigne- ments sur les épidémies rurales de toute nature ayant eu lieu à cette époque. Vers 1770, Caen était une localité palustre, avec fièvres tierces, doubles- tierces et quotidiennes. A propos de Lépecq de la Clôture, le Dr F. Gidon signale son ouvrage comme une des sources à consulter sur les « fon- taines » ayant existé dans le périmètre urbain de Caen, pour l'époque intermédiaire à celle de Daniel Huet et à celle, beaucoup plus récente de Dufeugray, qui n'a pas connu l'ouvrage de Lépecq. M. Chemin fait ensuite, en son nom et au nom de M. Hédiard, une communication relative à la Cuscute du Lin dans le Calvados, avec présenta- tion d'échantillons parasités et de graine de lin commerciale mélangée d'une assez forte propor- tion de graines du parasite. M. Chemin présente d'autre part une collection — 264 — d'algues marines récoltées par dragage sur la côte de Luc-sur-Mer, au cours de l'été 1920- M. le Dr Moutier fait passer sous les yeux des membres présents une petite coquille fossile bien conservée de Patella, trouvée dans le Bradfprdien de Giberville, une coquille soiariforme inconnue provenant du même niveau et une coquille de Hyalinia septentrionalis. L. MERCIER. — Faune du Calvados. — Dip- tères (Formes nouvelles, rares ou intéres- santes). L'étude des Diptères du département du Calvados présente un double intérêt. Tout d'abord, le voi sinage de la mer permet la capture de formes très spéciales, comme celles recueillies par notre regretté collègue Chevrel (1), et dont la biologie, pour beaucoup, est imparfaitement connue. En raison du rôle de régulateur de température que joue la mer, il est également intéressant de rechercher l'influence que peut avoir son voisi- nage sur la répartition géographique de certaines espèces. Si maintenant, nous envisageons le côté pratique (1) Chevrel. — Sur un Diptère marin du genre Clunio Hal. {Arch. zool exp., 3° S. T. 2. 1894, p. 583). Scopelodromus isemerinus. Genre nouveau et espèce nou- velle de Diptères marins {Arch. Zool. exp., 4' S. T. 1, 1903' M). — 265 — de cette étude, il me suffira pour montrer son intérêt de rappeler que beaucoup de Diptères jouent un rôle très important dans la propagation de certaines maladies microbiennes de l'Homme et des Animaux, que beaucoup également, s'atta- quent aux Végétaux. Or, dans le Calvados, pays d'élevage et de grande culture, ces questions ne sauraient nous laisser indifférents. Je me propose dans cette note de signaler la capture d'un certain nombre d'espèces de Diptères nouvelles, rares, ou dont la présence est pratique- ment intéressante à connaître. Lucina fasciata Meig. Deux exemplaires capturés en fauchant sur les Graminées, le long de la dune, à Bernières-sur- Mer, le 17 septembre 1920- Lucina fasciata Meig. est un Diptère de la famille des Muscidae connu surtout du sud de l'Europe. Sa capture dans le nord-ouest de la France pourrait faire songer tout d'abord à une migration récente à mettre en parallèle, par exemple, avec celle de Mantis religiosa. Mais cette hypothèse doit être abandonnée quand on sait que l'existence de cet Insecte a été signalée en Irlande. Lucina fasciata, par sa distribution géo- graphique, appartient donc à la faune dite « faune lusitanienne », c'est-à-dire à cette faune préglaciaire qui s'étendait du Portugal à l'Irlande alors que celle-ci n'était pas encore séparée du continent. — 266 — Œdoparea (Heteromyza-Heterostoma) buccata Fall. Nombreux exemplaires capturés tout le long de la côte de Oyestreham à Courseulles- 0. buccata (Muscidae) est considéré par Yer- bury (1) comme une forme marine. En effet, cette espèce ne s'éloigne pas de la côte où on la capture soit sur les paquets d'Algues rejetés par le flot, soit en fauchant sur les herbes du bord des dunes ou des falaises. Cette mouche est considérée comme très rare et cela est dû, sans doute, ainsi que me l'écrivait M. le Dr Villeneuve, à ce qu'elle est « une bête <( d'hiver qui échappe aux dilettantes de la belle « saison ». A Luc, 0. buccata était très abondante en décembre 1919, janvier et février 1920. 0. buccata existe en Angleterre (Yerbury) et à Helgoland (Schiner). Cœlopa eximia Stenh. Cœlopa eximia me paraît être également une espèce localisée à la côte. J'en ai capturé deux exemplaires l'un en mai 1919, l'autre en jan- vier 1920, en retournant des paquets d'Algues rejetés parle flot. L'espèce vivait là en compagnie de Cœlopa frigida Fall. et de C. pilipes Hal. Gadeau de Kerville (2) a capturé cette Muscidae (1) Yerbury. — Seashore Diptera. Journal of the Marine Biological Association, New Séries. Vol. XII, n* 1, 1919, p. 141- de Kerville. — Recherches sur les faunes marine et maritime de la Normandie, 3* voyage, Paris, Baillière, 1901, p. 205. - 267 - qu'il considère comme rare à Omonville-laRogue (Manche) dans les fleurs de Silène inflata Sm., au bord de la mer en juin 1899. Schiner l'indique de Suède et d'Angleterre. Platycephala planifions F. Un exemplaire capturé en fauchant sur les herbes, dans la prairie de Colleville en août 1920. Cette Muscidae est assez rare. Porphyrops discolor Zett. Deux exemplaires capturés à Bernières-sur-Mer en fauchant sur les herbes, dans la prairie, en arrière de la dune, le 16 août 1920. Cette Dolichopidae, aux couleurs métalliques, est une espèce nouvelle pour la France. Elle a été décrite pour la première fois par Zetterstedt sur des exemplaires provenant de Laponie. Les deux individus que j'ai capturés sont dans la collection duDr Villeneuve. Rhyphus punctatus F. Un exemplaire capturé à Bernières, en fauchant sur les herbes, dans la prairie, en arrière de la dune, le 16 août 1920. Espèce beaucoup plus rare que Rhyphus fenes- tralis Scop que l'on capture fréquemment dans les appartements, voletant contre les vitres. Rhyphus punctatus, d'après Schiner, serait une forme commune dans les régions montagneuses. — 268 — Anophèles maculipennis Meig. L'existence d'Anophèles maculipennis Meig., le principal vecteur du paludisme en Europe, est bien connue dans le Calvados. Si je signale la présence de ce Diptère, c'est surtout en raison des circonstances particulières qui accompagnèrent sa capture, Au cours d'une excursion à Golleville(août 1920) mon attention fut attirée par un habitant de cette localité sur le fait suivant : ce ses lapins étaient « saignés à blanc par des Moustiques qui, durant « le jour, se tenaient immobiles à la face inférieure « du toit du clapier. » La voracité des Moustiques était telle que le pro- priétaire avait dû transporter dans un nouveau local de jeunes lapereaux qui s'amaigrissaient à vue d'oeil. En vain il avait tenté de détruire les Moustiques en les brûlant à la flamme d'une lampe. Après capture des Moustiques, je reconnus qu'il s'agissait d' Anophèles maculipennis Meig. L'existence de cette espèce de Diptère à Golle- leville ne doit pas surprendre qui connaît la topo- graphie de la région et en particulier l'existence des marais. Mais les rapports des Anophèles et des Lapins me remirent en mémoire des observations très intéressantes de mon savant collègue Roubaud(l), - Antagonisme du bétail et de l'homme dans la nutrition sanguine de Y Anophèles maculipennis. Le rôle antipaludique du bétail domestique. Compt. Rend Acad. Se, T. 169, 1919, p. 483. — 269 — observations qu'il est bon, je crois, de répandre et de faire connaître. Roubaud a constaté que les Anophèles piquent avant tout le bétail, exceptionnellement l'Homme. Par ordre de préférence, ils recherchent en pre- mier lieu les Porcs, puis viennent les Bovins, les Chevaux, les Chèvres et Moutons, les Lapins, les Chiens Aussi Roubaud admet que dans nos régions « le bétail domestique joue un rôle anti- « paludique de premier ordre en fixant sur lui « l'immense majorité des Anophèles ». Cette affirmation est pleinement confirmée par l'observation que j'ai faite à Colleville, car, bien que le clapier en question fût contigu à l'habita- tion de son propriétaire, celui-ci ne s'est nulle- ment plaint d'être piqué par les Anophèles. Ces derniers préféraient les Lapins. Mais si les Lapins, inconsciemment il est vrai, protégeaient leur maître, celui-ci les défendait bien mal En effet, ainsi que Roubaud l'a constaté, la population anophélienne d'un local donné se renouvelle chaque nuit en raison du rythme d'ac- tivité crépusculaire de l'espèce. Il était donc illusoire de tenter de faire dispa- raître les Anophèles du clapier en brûlant ceux qui s'y trouvaient de jour, car la nuit suivante ils étaient remplacés. Slomoxys calciirans L. Exemplaires capturés en fauchant sur les herbes à Courseulles, le 18 juillet 1920. Cette Muscidae sanguicole est caractérisée par sa — 270 — grande trompe très semblable à celle des Glossines ou Tsétsés, principaux agents de transmission des trvpanosomoses animales et humaines en Afrique. S. calcitrans pique l'Homme et les Animaux et peut être également un dangereux agent de trans- mission de maladies microbiennes. {Laboratoire de Zoologie. Faculté des Sciences de Caen.) E. CHEMIN et L HÉDIARD. — La Cuscute du Lin, Cuscula Epilinum Weihe, dans le Calvados. HISTORIQUE De Brébisson, dans sa flore, signale le Cuscuta Epilinum parasite sur le lin, la cameline. à Falaise et Vassy. Hardouin, Rcmou et Leclerc, rapportent l'observation de de Brébisson, et Corbière ne fait qu'ajouter que ce parasite est très rare en Nor- mandie et y est introduit avec le lin de Riga. Le petit nombre des observations faites dans le Calvados tient à ce que la culture du lin n'y a jamais été fort importante. Un document statis- tique trouvé aux archives départementales montre cependant qu'en 1855 ce textile occupait 331 hec- tares dans le département, dont 133 dans l'arron- dissement de Lisieux et 151 dans celui de Vire, en particulier dans le canton de Vassy Le lin était alors produit pour alimenter les industries exis- à Lisieux et à Vire, et qui ont disparu depuis. — 271 — Il était presque inexistant dans les arrondisse- ments de Baveux, Caen et Falaise. En 1893, malgré les encouragements accordés à la culture du lin, en vertu de la loi du 13 janvier 1892, les ensemencements n'ont porté que sur 48 hectares. D'autre part les statistiques agricoles annuelles n'enregistrent plus que 15 hectares de lin en 1900 et 8 hectares en 1910. Peu à peu le lin était donc ahandonné par les cultivateurs du Calvados. En 1911 une famille belge loue une ferme à Cagny, près de Caen, et y installe un rouissage- teillage. Cette cause, ainsi que plusieurs autres, provoquent une légère reprise de la culture du lin, dont les ensemencements annuels varient de 1911 à 1915 entre 21 et 48 hectares. Depuis 1916 l'extension a été plus rapide, sous l'impulsion de cours plus élevés dus à l'absence totale des lins russes et momentanée des lins belges, aux besoins créés par la guerre, et les sur- faces cultivées passent à : 87 hectares en 1916 150 — — 1917 168 — — 1918 332 — — 1919 pour atteindre environ 400 hectares en 1920. Mais la distribution géographique est tout autre qu'autrefois. La culture du lin est aujourd'hui pratiquée surtout dans les plaines de labours des arrondissements de Caen et Falaise. Ce nouvel et rapide développement de la pro- 272 duction du textile, dans une période où furent négligés les soins à donner aux semences et aux cultures; devait être favorable à la réapparition de la Cuscute dans le Calvados. Le parasite n'a été remarqué à nouveau qu'en 1920. Il nous a été signalé de divers côtés au début de juillet, dans l'arrondissement de Caen et nous 1\ avons observé, d'une part dans la région de la côte (communes de Tailleville, Dernières, Saint-Aubin-sur-Mer et Douvres), d'autre part dans le canton de Boiirguébus (communes deFontenay- le-Marmion, Poussy, Bourguébus). Certains champs furent totalement envahis, notamment chez M- Ecalard, à Fonte nayle-Mar- mion. Le parasite n'existait pas partout aussi abondamment. Dans de nombreux champs parais- sant indemnes on pouvait à peu près touj ours en découvrir quelques individus- Nous avons constaté en tous cas que la présence ou l'absence de Cuscute était liée à l'origine de la semence. CARACTÈRES La tige est filamenteuse, peu ramifiée, elle s'étend moins en surface que Cuscuta Epilhymum Murr. ; elle est légèrement verdâtre, ce qui explique qu'avant la floraison elle peut passer inaperçue- Son enroulement est senestre ; elle enserre forte- ment les tiges, pétioles ou fruits qui sont à sa portée; aux points de contact elle se renfle et envoie dans la plante nourricière de nombreux suçoirs. — 273 — Elle ne s'attaque pas seulement au lin, Nous l'avons observée fréquemment avec suçoirs adhé- rents et bien développés sur la Cameline, Camelina saliva Fr. (autre plante autrefois cultivée dans le Calvados et réintroduite comme impureté de la semence de lin), sur Sinapis arvensis L , Convol- vulus arvensis L., A nagallis arvensis L., Ranunculus bulbosus L., Papaver Rhœas L., Cirsium arvense Scop , divers Chenopodium et Polygonum; nous l'avons vue décrire quelques tours despire autour d'un rameau d'Equisetum arvense L. On peut dire qu'elle se fixe sur toutes les plantes qu'elle peut rencontrer et si elle ne s'observe que là où le lin est cultivé elle ne s'attaque pas uniquement à ce dernier. Les fleurs apparaissent en juillet. Elles sont groupées en glomérules de 5 à 10 fleurs non pédi- cellées, serrées les unes contre les autres ; à la base de chaque glomérule se trouve une bractée trian- gulaire. Les fleurs sont régulières, du type 5, calice charnu, corolle urcéolée, étamines incluses, écailles petites digitées, ovaire à deux loges avec deux ovules dans chaque loge, deux styles et deux stigmates un peu plus courts que l'ovaire. Le fruit mûrit en même temps que celui du lin. Galice et corolle ont persisté et se sont desséchés. L'ovaire, également desséché, s'ouvre par pression suivant un cercle irrégulier transversal voisin de la base ; la calotte supérieure se détache, empor- tant et laissant échapper les graines. Celles-ci sont arrondies, bossuées, de 1 % environ de diamètre, 18 — 274 — et de couleur terreuse ; souvent les deux graines d'une même loge restent accolées. SUÇOIRS Les suçoirs sont des renflements de la tige qui pénètrent à l'intérieur de l'hôte. On peut y distin- guer extérieurement des replis préhenseurs dont les cellules épidermiques se sont allongées per- pendiculairement à la surface pour former des papilles adhésives et intérieurement le cône de pénétration. Ce cône n'a généralement pas la forme massive, à contour régulier, se terminant en pointe qu'a vu et figuré Chatin (l): la figure donnée d'après Sachs par Engler et Prantl (2) est plus exacte. Il s'étale largement à la surface des masses ligneuses, et ses éléments latéraux péné- trent dans les parenchymes corticaux et libériens en se dissociant et prenant ainsi la forme en pin- ceau. Au centre du cône, on observe des files de trachéides, cellules légèrement allongées à parois lignifiées réticulées, en relation avec les vaisseaux de la tige-mère et s'étendant jusqu'à l'extrémité du suçoir. Les suçoirs semblent attirés par les faisceaux libéro-ligneux de l'hôte. Sur une tige d'Anagallis arvensis les suçoirs se fixent aux angles vis-à-vis d'un faisceau libéro-ligneux dont ils atteignent G. À. Ghatin. — Anatomie comparée des végétaux, Paris, 1862. (2). Engler et Prantl. Die natùrlichen Pflanzenfami- lien, 4» part., 3 a. — 275 — facilement le bois sans le pénétrer. De même, sur un pétiole de Convolvulus arvensis, un suçoir s'était développé sur la saillie formée par l'un des bords et s'était dirigé vers un des petits faisceaux libéro- ligneux latéraux. Sur Ranunculus bulbosiis, c'est encore générale- ment aux angles de la tige, vis-à-vis des gros faisceaux libéro-ligneux, que les suçoirs se déve-* loppent. Mais, une gaine continue de scléren- chyme entourant chaque faisceau, le suçoir ne peut pénétrer dans le liber ou se mettre en contact avec les vaisseaux ligneux, et il s'étale dans le parenchyme des rayons médullaires. Le même cas se présente sur les siliques de Sinapis arvensis où les suçoirs sont fréquents. Souvent des fibres cellulosiques ou ligneuses viennent former obstacle à la pénétration. Lorsque le liber est seulement coiffé d'un paquet de fibres soit cellu- losiques comme dans les tiges de Sinapis arvensis soit lignifiées comme dans les tiges de Camelina saliva, les suçoirs contournent ces îlots, pénétrent latéralement dans les faisceaux et s'étendent dans le liber et à la surface du bois. Si les fibres forment autour du liber un anneau presque complet, la pénétration est plus difficile Dans le lin, où les fibres sont cellulosiques et où l'anneau s'amincit par places et présente des lacunes, la pénétration dans le liber est la règle à peu près générale Dans le Convolvulus arvensis, où les fibres sont également cellulosiques, nous avons observé quelques suçoirs qui s'étaient infléchis sur l'anneau et s'étaient épanouis dans le parenchyme cortical seulement. — 276 - Enfin, là où l'anneau extra-libérien est scléreux, épais et continu, comme dans Cirsium arvense et Papaver Rhœas, il n'est pas perforé par le suçoir qui s'aplatit contre lui et reste dans l'écorce. La pénétration est due à une action digestive comme l'a montré M. Mirande (1) pour d'autres espèces du même genre. Les cellules parenchyma- teuses à parois minces sont facilement perforées et leur contenu digéré; collenchyme et scléren- chyme à parois plus épaisses ne sont pas atteints. Nous avons observé sur le lin des fibres cellulo- siques en contact avec le suçoir dont les parois étaient amincies et affaissées, à lumen plus grand; elles n'avaient pas été perforées cependant. Il est vraisemblable que l'amincissement n'était pas dû à une action digestive du parasite, mais à un défaut de nutrition de la fibre provoqué par la présence de celui ci L'affaissement résultait mani- festement de la pression des éléments du suçoir. La même particularité s'observe, mais beaucoup plus rarement, sur les éléments ligneux. Dans tous les cas cette action est toujours très localisée- Laction à distance du parasite sur l'hôte est très faible ; au contact du suçoir les éléments de l'hôte n'ont subi aucune modification apparente ; les réserves figurées, telles que l'amidon, sont encore intactes. Les papilles adhésives n'exercent aucune action visible sur les cellules superficielles de l'hôte ; elles obturent quelques stomates et par là diminuent l'intensité des échanges gazeux. VI. Mirande. — Recherches physiologiques et anato- miques sur les Cuscutacées Th. Paris 1901. — 277 - En résumé, le parasite recherche dans tous les cas la région de l'assise génératrice libéro- ligneuse ; lorsqu'il n'y peut parvenir il se nourrit aux dépens des parenchymes. Nous n'avons jamais remarqué cependant une continuité entre les vaisseaux de l'hôte et ceux du parasite comme J. Peirce (1) l'a signalée chez Cuscata americana en particulier. D'ailleurs, comme l'a dit M Mirande, le parasite ne trouve pas dans son hôte une nour- riture loute préparée; il élabore, aux dépens des principes qu'il rencontre, les aliments dont il a besoin. Il n'y a pas simple passage, d'un individu à l'autre, même après sélection ; le parasite digère les éléments de l'hôte, les absorbe et souvent les met en réserve sous une forme différente de celle où il les a trouvés- Ainsi nous avons toujours observé une grande abondance d'amidon dans la partie externe du suçoir, alors que dans les organes-hôtes examinés l'amidon était rare ou même absent- Nous n'avons remarqué aucune réaction de l'hôte au parasite, réaction qui est fréquente autour des suçoirs de Lafhrœa- EFFETS SLR LE LIN Engler et Prantl considèrent la Cuscute comme très nuisible au lin. Nous n'avons pas remarqué qu'elle lue les indi vidus siii' lesquels elle se fixe. Mais ces individus (t) J. Peirce — On the structure of (lie Haustoria of some Phanerogamic Parasites. Aimais of liolany, 18! — 278 — sont toujours moins vigoureux; leur tige est moins haute, moins grosse, elle mûrit et se des- sèche plus vite. En août, alors que les tiges non atteintes sont encore vertes, on distingue facile- ment les pieds parasités à leur plus petite taille, à leur couleur jaunâtre et à ce fait qu'ils sont moins rigides et se couchent sur les pieds voisins à la fois sous le poids de la cuscute et par suite de leur moindre résistance. Les pieds para- sités présentent moins de capsules ; les capsules sont moins grosses, quelques-unes ne renferment aucune graine, les autres n'en offrent qu'un nombre réduit. A maturité, au moment de l'arrachage du lin, nous avons prélevé en trois points d'un champ un certain nombre de pieds parasités et dans le voisinage immédiat des pieds indemnes Voici les résultats : Nombre Nombre Nombre Poids îantillo ns Nalure de de de des liges ^^_ pieds capsules graines décapsnlé( N° 1 parasité non parasité 17 17 11 36 30 220 1 gr. 70 3 gr. 06 N°2 parasité non parasité 26 26 34 r»4 157 380 4 gr. 00 5gr. 16 N° 3 parasité non parasité 45 45 52 67 262 45? 7 gr. 26 7 gr. 35 L'action du parasite sur le poids des tiges est faible dans le 3e échantillon. Cela provient vrai- semblablement de ce que ces tiges n'ont été atteintes qu'assez tardivement. Pour éliminer ces variations, totalisons les résultats pour les trois échantillons. On trouve que la présence de la — 279 — Cuscute a ramené le nombre des grains de 1.052 à 449 et le poids des tiges de 15 gr. 57 à 12 gr. 96. Le rendement en graines a donc été réduit de 57 % et le rendement en paille de 16 %. La réduction du rendement en paille est plus élevée encore dans les échantillons photographiés ci-dessous, provenant de M. Girard, vétérinaire et agent de culture du lin et prélevés par lui dans un champ de Bénouville. La longueur moyenne de 30 tiges non parasitées y est de 70 centimètres, alors que cette longueur moyenne n'atteint que 50 centimètres à peine pour un lot de 30 tiges cus- cutées. La réduction est donc ici de 28 %. Dans la paille, ce qui importe, ce sont les fibres textiles et ce sont elles qui sont surtout altérées. Non seulement l'épaisseur de leurs parois peut être réduite et leur résistance à la rupture dimi- nuée, mais les fibres atteintes se séparent diffici- lement lors du rouissage et des opérations ulté- rieures; elles sont empâtées par les débris du suçoir et elles restent adhérentes au bois comme on peut le voir en décortiquant une tige sèche : chaque suçoir laisse une tache brune allongée à la surface du bois, dans laquelle on peut reconnaître des paquets de fibres altérées. On peut donc estimer que la présence de la cus- cute diminue le rendement en grains d'au moins 50 % et le rendement en filasse de 2" % environ. Une récolte moyenne de lin fournissant par hectare environ 500 kilos de graine et 600 de filasse, la perte à l'hectare peut être évaluée approxima- tivement ainsi qu'il suit, aux cours actuels : LjLIBRARYiso — 280 - 250 kilos de graine à 2 fr le kilo, au minimum . , 500 fr. 150 kilos de filasse à 10 fr. le kilo, au minimum . 1.500 fr. Préjudice total (minimum et suscep- tible de grandes variations) . . 2.000 fr. CONCLUSION L'invasion de Cuscute dans les champs de lin est due à la semence employée. Dans des échan- tillons de graines de lin livrées aux cultivateurs du Calvados, nous avons pu reconnaître et faire germer de nombreuses graines de Cuscute, avec des graines de cameline et de moutarde. Il importe donc d'examiner soigneusement les semences proposées et de n'employer que des semences pures. Il n'est guère à craindre que la Cuscute persiste dans une pièce de terre après une culture de lin : 1° Parce que la Cuscute est enlevée à l'arrachage et avant d'avoir émis ses graines, qui ne sont généralement libérées qu'au moment du battage ; 2° Parce que le lin ne revient qu à longue échéance dans la même parcelle et que les cultures de céréales qui lui succèdent, directement ou indi- rectement, se prêtent mal à la fixation du parasite Toutefois il est bon de nettoyer avec soin les anciens champs de lin, à la fois pour les débar rasser de la cameline, de la moutarde blanche et si possible de la moutards des champs, et pour supprimer en même temps des plantes qui, en offrant asile à la cuscute, faciliteraient son main- tien et peut-être son extension. Deux bottillons de lin arrachès\dans une même culture. — A gauche, lin non cuscute et non décapsulé ; à droite, lin para site, les capsules ont été enlevées pour ne laisser parai Le que les glomérules de la cuscute. — 282 — E CHEMIN. — Les Algues de profondeur. Pendant l'été de 1920 nous avons pu faire quelques dragages en mer avec le bateau « la Cypris » du laboratoire maritime de Luc, et grâce au concours dévoué des marins attachés à ce labo- ratoire qui ont été mis très obligeamment à notre disposition par le Directeur, M. le Professeur Mercier. Ces dragages ont été effectués à quelques milles du rivage, dans les passes à fond caillouteux, qui ne découvrent jamais et dont la profondeur, au- dessous du niveau des basses eaux, est de 2 à 3 m. Il ne fallait pas songer à draguer sur les rochers voisins toujours submergés ; la drague s'y serait brisée sans rien arracher vraisemblablement. Les Algues ramenées étaient en bon état. Les unes étaient encore fixées à des cailloux ou à des coquilles ; d'autres avaient été manifestement arrachées de leur support; toutes pouvaient être considérées comme vivant à ce niveau. Voici la liste des espèces identifiées : Chlorophycées. — I espèce Ulva lactuca Le Jol. Larges et belles frondes, d'un vert sombre, peu déchiquetées. Cette espèce, qui se rencontre à tous les niveaux, ne supporte pas la dessication ; elle exige toujours un peu d'eau ou un substratum humide. Elle s'accommode bien d'un fond profond et caillouteux où elle n'est 283 pas gênée par le développement des Laminaires. Quelques individus présentaient des taches peu nombreuses de Myrionema vnlgare Thuret, et l'une d'entre elles portait à sa base des taches rouges assez étendues appartenant à un Melobesia. Phéophycées. — o espèces Cladostephus vertiçillatus Lyngb — Quelques individus seulement. Cette espèce, moins abon- dante que sa congénère, C spongiosus, croît aussi à un niveau plus bas. Hariot (1) la range dans les espèces de basse-mer; elle descend plus bas encore puisqu'on la rencontre dans des fonds qui ne découvrent jamais. Sporochnus pedunculatus Ag- estime espèce rare. Elle est signalée à Luc par Debray (2) mais sans indication de nom d'auteur. Son nom figure dans le fascicule n° 25 de l'Herbier Bertot (3) mais aucun (I). P Haiuot. — Flore algologique de la Hougue et de Tatihou. An. de l'Institut océanographique (2) F. Debrai. — Florule des Algues marines du Nord de la France. (3) N. B. — L'herbier Bertot déposé à l'Institut botanique de Caen est difficile à consulter. Il est formé de livraisons ficelées et enveloppées dans du papier-journal. Chaque livraison comprend 5 espèces groupées sans ordre apparent En 11)14, avec l'autorisation de M. Lignier, nousavonsextrait un ou plusieurs échantillons de chaque espèce suivant l'abondance. Nous les avons groupées en trois carions en suivant l'ordre adopté par de Toni. C'est ce que M. llouard a appelé le « petit herbier Bertot » (Bull, de la Soc. Lin. de IVorm., 1919, p. 07). 284 exemplaire n'y existe plus. Pour Hariot elle « n'a jamais été recueillie en place avec certitude » à Saint-Vaast ; mais « il est probable qu'elle croît dans le voisinage » parce qu'elle a été trouvée par le Dr Bornet « en très bon état, très fraîche, fixée encore à un pelit caillou ». Le 24 août la drague en a ramené 3 échantillons en bon état, encore fixés à leur support; le 11 septembre un nouveau dra- gage a fourni quelques exemplaires dépouillés des touffes de poils qui terminent chaque tubercule. L'espèce ne semble pas très rare, mais elle croît au-dessous du niveau des plus basses mers d'où elle est accidentellement rejetée. Laminaria saceharina La rnour, ; quelques échan- tillons sous la forme jeune de l'ancien L. Phyllilis Lamour- Dictyota dicholoma Lamour. ; très abondant, la drague en certains cas en était presque remplie. Sa répartition verticale est donc assez grande, allant de la zone de mi-marée jusqu'au delà des plus basses-mers. Diclyopteris polypodioides Lamour. ; quelques beaux échantillons avec sporanges à tous les états de développement. C'est une espèce peu commune qui se rencontre à différents niveaux. Floridées. — Il espèces Scinaïa furcellala Biv. ; un seul échantillon de petite taille sur une coquille d'huître Cette espèce végète donc difficilement à cette profondeur ; elle — 285 — se rencontre plus abondamment à un niveau plus élevé dans les flaques d'eau. Naccaria Wigghii Endi. : un seul échantillon en très bon état. C'est une espèce considérée comme très rare par Debray qui la signale à Luc seulement d'après Chauvin. Nous l'avions vainement recher- chée depuis une dizaine d'années. L'herbier Bertot en renferme quelques exemplaires ramassés à Cricqueville. Elle se rencontre à Saint-Vaast le plus souvent comme épaves d'après Hariot. Cet auteur rapporte qu'un échantillon distribué par Lenormand porte l'inscription « inter rariores rarissima ». Hariot la cite parmi les espèces crois- sant à mi-marée en faisant suivre cette indication d'un point d'interrogation ; il la place également parmi les espèces de très basse-mer. C'est à ce dernier niveau quelle commence à croître, et c'est dans les régions inaccessibles à la main qu'on a le plus de chance de la rencontrer. Champia parvula Harv. ; quelques échantillons avec tétrasporanges. C'est encore une espèce de 1res basse-mer, peu abondante en notre région où elle a été signalée à Langrune par Chauvin et rejetée à Arromanches (Bertot). Gastroclonlum ovale Kiïtz. ; quelques spécimens avec tétrasporanges. Debray considère cette espèce comme rare ; nous l'avons trouvée assez fréquem- ment au niveau des basses-mers. Hariot la signale en hiver et au printemps à Tatihou ; à Luc elle fructifie en été- Plocamium coccineum Lyngb. ; Espèce très commune partout, qu'on trouve fréquemment — 286 — rejetée, mais qui ne se rencontre en place qu'à très basse-mer. La drague en a ramené bon nombre d'échantillons présentant des tétras- poranges. NUophyllum laceratam Grev. est également une espèce commune de basse-mer; elle peut croître beaucoup plus bas car chaque dragage en a fourni de nombreux échantillons dont quelques-uns portaient des tétrasporanges. Polysiphonia elongata Grev. ; nombreux échan- tillons de toute taille fixés sur coquilles ou cailloux. C'est une espèce commune qui se rencontre à peu près à tous les niveaux à partir de la zone movenne. Heterosiphonia coccinea Falk ; belles touffes fixées sur cailloux, sans organes de fructification. Comme le P. coccineum c'est une espèce commune de très basse-mer que Ton ramasse le plus souvent en épaves. Sphondylothammion multifidum Nseg. ; espèce de très basse-mer, déjà signalée à Luc et Langrune où nous l'avons récoltée plusieurs fois- Un seul échantillon a été ramené, il possédait des tétras- poranges. Antithamnion plumulaThur. ; Nombreux échan- tillons les uns avec cystocarpes, les autres avec tétrasporanges. C'est aussi une espèce de très basse- mer ; elle flotte aisément et on la rencontre surtout rejetée à la côte. — 287 — * * * Nous n'avons pas la prétention d'avoir donné la liste complète des Algues marines vivant en pro- fondeur. Notre liste ne comprend d'ailleurs, nous le répétons, que les espèces du faciès caillouteux, à l'exclusion du faciès rocheux. Bien qu'incomplètes, nos observations nous autorisent cependant à formuler les conclusions suivantes : 1° Vers 3 mètres au-dessous du niveau des plus basses-mers, la lumière est suffisante pour assurer le développement des algues quelle que soit la couleur de leur pigment Le nombre des espèces (nous ne tenons pas compte du développement particulier de chacune d'elles) est cependant plus grand pour les algues rouges, moindre pour les algues brunes, faible pour les algues vertes ; mais les nombres dans chaque classe sont à peu près dans le même rapport que les nombres des espèces récoltées à différents niveaux (A. Luc le nombre des espèces connues est approvimati- vement le suivant : Floridées, 67 ; Phéophycées, 3 1 : Chlorophycées, 7). 2° Certaines espèces de profondeur (Ulva, Dic- tyota, Polysiphonia) ont une grande extension verticale ; d'autres (Sporochnus, Naccaria) sont localisées dans la zone qui ne découvre jamais et c'est ce qui explique principalement leur rareté dans les herbiers. Il y aurait intérêt à multiplier les dragages, à les faire en toute saison et en un grand nombre de — 288 — points de profondeur variable. Il serait désirable de connaître un dispositif permettant d'explorer les fonds rocheux où la végétation est certainement plus abondante ; on y trouverait vraisemblable- ment les Gelidium, le Delessaria sangainea qui ne sont encore connus dans notre région qu'à l'état d'épaves. A. -Pierre ALLORGE. — Contribution à l'étude de la flore normande. Un nombre déjà important d'herborisations faites dans le pays de Bray et les grandes forêts de Haute-Normandie m'a permis de consigner, avec des observations phytogéographiques plus géné- rales, quelques remarques sur la répartition de plusieurs plantes vasculaires rarement signalées en Normandie ou nouvelles pour cette province- Avant de publier, en collaboration avec mon excellent confrère et ami R. Gaume, un travai* monographique sur la végétation des grands massifs forestiers du Bassin de Paris, travail qui nécessitera encore de multiples courses, j'ai cru bon de signaler ici, dès à présent, quelques espèces intéressantes pour la flore normande. J'ajouterai que les grandes forêts de Haute- Normandie semblent avoir assez peu sollicité l'attention des botanistes locaux, sans doute à cause de l'apparente uniformité de leur flore. Or, elles présentent un grand intérêt, non seulement — 289 - parceque leur végétation est beaucoup plus variée qu'où ne le croit, mais encore parce que leur étude attentive permet d'élucider quelques importants problèmes de synécologie, plus particulièrement ceux qui ont trait à la valeur de l'association (ou des associations) du hêtre en plaine. Cardamine silvatica Link. — Cà et là dans la forêt de Brotonne, dans les laies humides et ombragées (S.-I.) (1). Linum alpinum L. var. Leonii F. Schuitz — Pelouse crayeuse à Château-sur-Epte (Eure) avec Avena pralensis, Ononis Natrix, Linum tenaifo- llum, etc. Très rare à cette localité, la plante se retrouve, assez abondante, sur la rive gauche de l'Epte, dans la petite vallée du Gudron, entre Saint-Clair sur-Epte et Buchet (S -et-O). Cette espèce, non encore signalée en Normandie, paraît atteindre ici sa limite nord-occidentale; elle est surtout répandue dans l'Europe centrale, d'où elle s'avance jusque sur les collines calcaires de l'Est et du Centre de la Fiance. Hypericum Desetangsii Lamotte (== H. interme- dium Bellynck). — Lisières des forêts, haies fraîches: forêt de Pont-de l'Arche (Eure); f. de Bray, d'Eawy, de Brotonne, Cuy-St-Fiacre (S.I.). Tetragonolobus siliquosus Rolh. — Pelouses crayeuses à Quièvrecourt près Neufchàtelen- (i) Celte forêt s'élend sur le territoire de la Seine-Inférieure cl non sur celui de l'Eure comme l'indiquent plusieurs flores ou catalogues locaux. 19 — 290 — Bray(S.-I). Espèce très rare en Haute-Normandie où elle n'est signalée qu'à Fourges fi 4] ! Quant à la localité de Chambors (!) citée par Niel [13], elle se trouve, en réalité, dans le département de l'Oise. Cette Papilionacée. dont la station habituelle est le pré marécageux calcaire, se rencontre par- fois dans des stations sèches, comme c'est le cas dans la localité de Quièvrecourt. Elle partage, du reste, cette particularité écologique avec d'autres espèces telles que Parnassia palustris, Herminium Monorchis, Polygala amara, dytnmadenia conopea, Hypnum molliiscunu H. protensum, etc. Agrimonia odorata Mill - Lisières des forêts, bords des chemins boisés : foret de Brotonne, vers le Landin (trouvé par R. (iaume) ; forêt «le Bray, forêt de Saint-Saëns CS.-I. ) Tillaea muscosa L. — Chemins sablonneux frais et découverts des forêts et des landes : forêt de Pont-de-Larche(Eure) : forêts de Bray, de Brotonne, du Trait (S.-L). C'est un des éléments caractéristiques d'une association très bien individualisée et composée en majorité de petites plantes annuelles à évolu- tion estivale comme Centunculus minimus, Cicendia flliformis, C. pusilla, Janciis bafonius, ./• Tenageia, J. capitatus, Radiola linoides , Scirpus setaceus, etc. Ce groupement, fréquent dans toute l'Europe occi- dentale (Pusillœjunceturn de Gadeceau [8]), est particulièrement bien représenté dans le Bassin de Paris [3,9]. — 291 — Epilobiu.m lanceolatam Séb. et Maur. — Haies à Mésangueville (S.-L), avec E. roseum et E. obs- curum. Çà et là dans la partie du Bray situé dans l'Oise (Goincourt! Ons-en-Bray ! Guigy-en-Bray !) et dans le Vexin français [1]. Carum verticillatum Koch — Dans plusieurs prairies tourbeuses acides entre Mésangueville et Hodeng-Hodenger et dans les laies herbeuses humides de la foret de Bray (S.-L). Signalé à Forges-les-Eaux par Blanche et Malbranche [3]. Helosciadium repens Koch — Prairie inondée l'hiver à la ferme de Vaux, près Gisors (trouvé par R. Gaume) ; marais de Bray- Lu (Eure). M. Jeanpert, conservateur de l'herbier Gosson, a également rencontré cette espèce dans la vallée de l'Epte, à Giverny, où elle semble ne plus exister. Lappa nemorosa Kœrnicke — Forêt de Lyons à Lisors (Eure) ; forêt d'Eawy, çà et là, bois des Houx près Argueil (S.-I.). La répartition de cette espèce dans le Bassin de Paris est assez mai connue ; elle est rarement citée dans les travaux régionaux et il est probable qu'elle a été souvent négligée ou confondue avec Lappa major. Elle en est cependant bien distincte par son inflorescence en grappe, ses calathides subsessiles, ses akènes noirs à disque non ondulé Non signalée en Bretagne [12], elle a été rarement observée en Normandie : Bec-Thomas (Izambert) [5],forêtde Louviers(Saint-Amand) [6] ; aux environs de Paris, elle se rencontre çà et là [1,11] - 292 — Localisée dans les clairières des bois argileux, elle y forme souvent, avec Epilobium spicatum, Rubus Idœus, Galeopsis Tetrahil, Verbascum Thapsus, Urlica dioica, un groupement dont le développement est lié à la nitrification abondante qui s'opère dans les sols forestiers avec l'accrois- sement de l'intensité lumineuse : ce sont des espèces nitratophiles comme les appelle H- Hessel. mann dans ses belles recherches sur les forêts suédoises [10]. Juncus tenuis Willd. - Cette espèce, d'origine nord-américaine, est maintenant commune dans le Bassin de Paris [1, 9, H]. Dans la ilore de Cor- bière et ses suppléments, quatre localités nor- mandes figurent seulement. Je l'ai trouvée en abondance, mais uniquement le long des voies forestières, dans les forets de Vernon, de Pont de- l' Arche, de Lyons (Eure) ; forêts de Bray, de Saint-Saëns, de Brotonne, 5 p.. F. alnicola var. mitis Q. — Souches d'aulne dans les bois de Chauvigny à Saint-Germain-de-Corbéis. i F. fusa Batsch. — Sur la sciure de bois au Buisson. Pralella xunthoderma Genev. — Abondant dans la forêt de Courtilloles. D'après Quelet cette plante ne serait que le Pratella flavescens de Gillet, dont il ne fait d'ailleurs qu'une simple variété de P. cretacea. Hypholoma sublateritiam L. — Champignon croissant en touffes sur la sciure de bois au Buisson et aux Gâtées, différant du type par son pied écailleux et surtout ses spores 10-12 X 6 y- qui indiqueraient une affinité dans le sens de Psilobe ericœa Pers. ; il y a des intermédiaires entre les deux groupes Psilocybe ericœa Pers. — Abondant cet automne dans les bois de l'isle au bord de la route d'Hesloup. Psatyra ccLopilea Fr. — Forêt de Perseigne : bords de la route entre Saint-Rigomer et le Buisson. Polyporus amorphus Fr. — Souches de pins à Bourg-le-Roi, près de l'ancienne forteresse. Bolcfus nigrescens B. et M., B. purpureus Fr. — Le Buisson. Merulius tremellosus Schrad. — Toujours très abondant sur la sciure de bois ; aux Gâtées il n'y — 312 - avait pas une excavation qui ne fut couverte par les plaques de cette espèce. Hydnun cœraleum FI. dan. — Dans les pineraies de Bourg-le-Roi, près de l'ancienne forteresse. Dét par M. l'abbé Bourdot. Phlebia merismoides Fr. — Sur des troncs d'ar- bres, au Buisson et dans le bois des Aulnais, à Saint-Germain-du-Corbéis. Clavaria condensaia Fr. — Le Buisson- Hymenochœte rubiginosa Bull. (Stereum). — Sur des bois travaillés dans la futaie d'Hauteclair, à Arçonnay et aux Gâtées. Éd. GERBAULT. — Sur le Sedum acre de la Hague. 4 Lafloredela Hague semble mériter une attention spéciale. On a souvent mis en relief le caractère méridional de cette flore, expliquant la douceur du climat par le voisinage du Gulf-Stream. De fait, de nombreuses plantes méridionales sont acclimatées à Cherbourg. Le caractère particulier de cette flore se dénote soit par la présence de species méridionaux, soit par la présence de sabspecies différents de ceux qui représentent le species à l'intérieur des terres. Il y aurait lieu de rechercher s'il y a eu un appel véritable de plantes méridionales, ou s'il y a simple survivance, favorisée par les conditions — 313 — locales, de plantes antérieures à l'époque où le Canal n'existait pas, où les Iles Anglo-Normandes se trouvaient rattachées au continent, où une végétation xérophy tique prospérait dans la région de Caen. (Cf. plusieurs articles du Dr Gidon au Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie). Le 10 mai 1919, mon honorable et savant ami M- Corbière, notre collègue, me fit récolter sur les dunes de Biville, sous le nom de Sedarn acre, une plante qui spécifiquement se rapporte sans doute possible à ce Sedum, mais qui a un aspect très particulier et subspécifiquement paraît Fig. 1. Sépales 1) de Sedum acre sexangnlare ; 2) de Sedum acre genuinum. — Pétales 3) de Sedum acre sexangnlare ; 4) de Sedum acre genuinum. — Car- pelles 5) de Sedum acre sexangulare ; 6) de Sedum acre genuinum. — Grossissement 8/1 environ - (Ad naluram). — 314 - très différent du Sedum acre de l'intérieur. Pouvant supposer une morphose due à la station sablon- neuse, je cultivai ce Sedum dans l'intérieur à côté du Sedum acre local. Il conserva ses caractères. Il n'y a pas de doute possible. Les deux Sedum acre semblent se rapporter à deux plantes déjà distinguées par Grenier et Godron. Plante de lintérieur. Sedum acre L subspecies sexangulare Godron (= S. acre L. a. sexangulare Godr .). Végétation hivernale des rameaux sem- blable à la végétation estivale. Feuilles proportion- nellement moins longues, étroitement imbriquées, sépales et pétales proportionnellement plus larges et moins longs. Même remarque concernant les carpelles- Plante de la Hague. Sedum acre L. subspecies genuinum Godron (== S. acre L. {3. genuinum Godr). Végétation hivernale bien différente de la végé- tation estivale et caractérisée par des rameaux grêles, nus, terminés par un globule de feuilles imbriquées. Feuilles estivales non-imbriquées, distantes, un peu atténuées, proportionnellement plus longues et moins larges, sépales et pétales en moyenne plus longs et moins larges. Même remarque pour les carpelles. Grenier et Godron sub Sedum acre L. (3. genui- num Godr. écrivent : « Plante très acre ». Je n^ai pas noté ce caractère chez nos plantes. Peut-être l'âcreté tient-elle à une morphose. Détail à contrôler. Fresnay-sur-Sarthe, 15 Octobre 1920. 315 P. BUGNON. — Contributions à la connais- sance de la flore de Normandie : Observa- tions faites en 1920. I. - ALGUES MARINES Desmarestia ligulata Lamour. Un exemplaire de grande taille (75 % de lon- gueur environ) de cette Phéophycée a été recueilli sur la plage de Langrune sur-Mer le 25 juillet 1920. La base du stipe était solidement fixée à une valve de moule ne dépassant pas 3 % 5 de longueur. Il est vraisemblable que l'algue s'est développée sur la moule vivante et qu'elle n'a été rejetée qu'à la suite de la mort accidentelle de l'animal. Le fait mérite d'être noté, car il indique le niveau où la plante a pu croître. Cette algue n est signalée sur la côte du Calvados dans la Flore de Debray (1899) (1) qu'à Grandcamp; la localité la plus voisine à l'est serait, d'après le mêm ; auteur, Bruneval (Seine-Infé- rieure). L'état de fraîcheur de l'échantillon au moment de sa récoite permet d'admettre qu'il provenait d'une station plus voisine. Cette espèce est donc à rechercher en place dans la zone des moules aux abords de Langrune (2). (1) Voir l'index bibliographique à la fin du travail. (2) L'échantillon a été préparé pour prendre place dans l'herbier algologique du Laboratoire maritime de Luc- su r-Mer — 316 — II. - PHANÉROGAMES Arabis hirsuta Scop. Nouvelle localité à ajouter à celles de la liste que j'ai déjà établie (P. Bugnon, 1914) pour les envi- rons de Caen : Bellengreville (le Bas de), sur un mur en bordure de la route, non loin de la sortie du village du côté de Ghicheboville. Lalhyms silvestris L. var. platyphyllus Retz Cette variété à folioles très larges (4 % et plus) n'est indiquée que dans une seule localité nor- mande par Corbière (1893, 1895, 1897), sur les basses falaises de Sainte-Adresse (Le Havre, Seine- Inférieure), d'après Thériot. J'en ai vu quelques pieds le 1er août 1920 sur le talus qui borde la route de Creully à la sortie d'Arromanches (à mi-côte, à droite, en montant) (1). Setaria glauca P. B. Cette Graminée, assez rare en Normandie, est indiquée par Corbière (loc. cit) seulement aux environs de Lisieux et de Falaise pour le Calvados. J'en ai observé une touffe le 12 août 1920, à la gare de Caen-Etat, sur le quai en bordure du trottoir de l'Avenue de la Gare (2). (1) Des échantillons secs de cette provenance ont pris place sous le numéro 26 dans le '.Nouvel Herbier de Nor- mandie de rinstitut Botanique de Caen. (2) Un échantillon sec de cette provenance a pris place sous le numéro 522 dans le Nouvel Herbier de Normandie de rinstitut Botanique de Caen. - 317 — Spartina Townsendi H. et J. Groves Cette Graminée a été introduite depuis peu de temps dans les vases salées de Sallenelles, à l'embouchure de l'Orne (1). Décrite il y a environ 40 ans par les frères H. et J. Groves (1881) sur des échantillons récoltés à l'ouest de la baie de Southampton, près de Hythe (Angleterre), cette plante a attiré depuis l'attention des botanistes, surtout par le problème de son origine et par ses propriétés biologiques. Dans la première localité française signalée (environs de Garentan, à l'embouchure de la Taute et de la Vire [Corbière, 1906, 1910]), le 5 Townsendi fut trouvé associé au S. slricta Roth ; la question pouvait donc se poser de savoir s'il s'agissait d'une apparition sur place, à partir de l'espèce primitive, S. stricla, dont le S. Townsendi ne serait alors qu'une simple variété comme Husnot (1896-1899) l'a admis, ou s'il s'agissait au contraire d'une introduction à partir de la côte anglaise ; c'est cette hypothèse qu'exige- rait la nature hybride admise par d'autres auteurs (1) La première indication bibliographique qui se rapporte à cette localité paraît être due à P. Le Brun (1920) : la découverte de la plante remonterait à 1918 et aurait été faite par M. Janowicz. Je l'ai récoltée moi-même à Sallenelles pour la première fois le 9 août 1920 et des échantillons de cette provenance ont été présentés à la séance du G décembre 1920 de la Société Linnéenne de Normandie ; ils ont pris place sous le numéro 23 dans le Nouvel Herbier de Normandie de l'Institut Botanique de Gaen. — 318 — [voir notamment Rouy, 1913; Stapf, 1908] pour le S. Townsendi puisque le deuxième générateur supposé de l'hybride, le S. alterniflora LoiseL, n'existe pas sur le littoral normand. En ce qui concerne Sallenelles, la naturalisation est évidente puisque le S. Townsendi y est le seul représentant du genre ; on n'a donc à se préoccu- per que du mode d'importation et du lieu d'ori- gine de cette plante. Il semble bien que les agents responsables du transport soient ici les oiseaux, comme l'indiquent la distribution actuelle des touffes de la plante et leur localisation dans une anse où la mer n'accède qu'indirectement, qui est éloignée des agglomérations habitées et des routes, et qui est le refuge habituel de beaucoup d'oiseaux aquatiques pendant la mauvaise saison : c'est à cette époque de l'année que les grains sont dissé- minés et que, collés par exemple aux pattes des oiseaux par la vase, ils peuvent être portés au loin. Il est plus difficile de faire une hypothèse vraisemblable quant à la localité d'où l'impor- tation s'est faite, maintenant que la plante paraît s'être répandue en divers points des côtes nor- mandes et bretonnes : embouchure de la Seine [Le Brun, 1920], embouchure de l'Elorn (Finistère) [Letacq, 1920]. Mais le ^principal intérêt offert par le 5. Town- sendi réside dans sa puissance de végétation, dans la rapidité de son extension et dans son influence à l'égard du milieu où il peut croître. C'est ce qui explique que cette espèce ait déjà été étudiée en détail au point de vue de son anatomie - 319 - physiologique [Sutherland et Eastwood, 1916] et c'est ce qui justifie également la publication de la présente Note. Les auteurs anglais [en particulier Stapf, 1908 et 1913] ont exposé les principales données écolo- giques relatives au S. Townsendi La plante peut croître sur les vases salées, en eaux peu agitées, entre les niveaux où elle est recouverte respecti- vement de 1/3 de mètre et de 1 mètre d'eau environ aux grandes marées- Des quelques espèces de Phanérogames adaptées à ce milieu spécial, c'est elle qui peut descendre le plus bas ; elle est, en fait, complètement isolée sur de vastes espaces à Sallenelles. Elle se révèle ainsi comme un pion- nier dans la conquête du sol : en stabilisant et en consolidant les vases, en favorisant leur dépôt et leur accumulation par diminution de la vitesse des courants, en laissant dans la vase d'abondants résidus de végétation, elle exhausse peu à peu le terrain et le rend finalement accessible à d'autres plantes. Vers la limite supérieure de son extension, elle entre en compétition avec les autres espèces et parvient à s'y créer une place importante, quel- quefois au détriment de ses parents présumés [Stapf, loc. cit.]. A Sallenelles, où les touffes les plus impor- tantes ne dépassent cependant pas encore un diamètre de 3m50 à 4,n, toute la région centrale des touffes qui ont réussi à s'installer parmi les espèces préexistantes ne contient plus trace d'individus étrangers Le mécanisme de 1 élimination totale - 320 — des premiers occupants peut être saisi, au moins en partie, surtout quand la lutte s'établit avec une autre Graminée, le Glyceria maritima Wahlberg, qui forme elle même une couverture dense sur de larges espaces des vases salées. A la périphérie des touffes circulaires de Sparlina, le gazon de Glyceria est peu à peu soulevé et rejeté extérieure- ment par les tiges verticales vigoureuses de la première espèce, qui naissent nombreuses et serrées sur des rhizomes croissant en direction centrifuge. Le Spartina Townsendi joue donc non seulement un rôle particulièrement actif dans la transfor- mation progressive d'un rivage vaseux en sol sec, mais cette espèce peut modifier directement la composition floristique de la végétation et, par voie de conséquence, la faune. Le temps relativement court (40 ans) pendant lequel on a suivi ses progrès en Angleterre a suffi pour qu'on puisse constater de profonds change- ments de cette nature ; il est à présumer qu'ils se produiront de même sur nos côtes. Il est donc important de fixer avec quelque précision les conditions actuelles pour fournir un terme de comparaison qui pourra être particulièrement intéressant dans quelques décades. C'est dans ce but que je donne ci-dessous : 1° La liste des espèces des vases salées de Salle- nelles (ces espèces sont nommées et classées d'après la Flore de Corbière [1893]) : - 321 — Cochlearia anglica L. Spergularia marginala Ror. Aster Tripolium L. Statice Limonium L. Plantago maritima L. Obione portulacoides Moq. Salicornia herbacea L. Suœda maritima Dura. Triglochin maritimum L. Spartina lownsendi H. et J. Groves Glyceria maritima Wahlberg Agropyrum pungens Rœm. et Sch. 2° Une carte de l'embouchure de l'Orne portant indication de la distribution actuelle de la plante : j'ai indiqué les régions à Spartina par des croix (+) sur la carte au 1/50,000° ; aux abords immédiats de 21 — 322 — Sallenelles, 3 touffes isolées existent seules en ce moment ; leur emplacement a été indiqué par des points D carrés et elles ont été numérotées 1 , 2 et 3. r 3° Des photographies dont la lrc donne, en vue panoramique, l'aspect actuel des touffes de Spar- tina Townsendi dans l'anse où la plante est le mieux — 323 — représentée. Cette photographie a été prise dans la direction indiquée par la flèche a sur la carte précédente. L'herbe gazonnante qui se trouve au premier plan est essentiellement composée de Glyceria marilima ; des Aster Tripolium, dont on voit les sommités fructifiées blanches, y sont dis- persés en assez grande abondance. Plus avant clans la vase, les petites touffes isolées représentent des Salicornia herbacea et des Suœda marilima. Des deux photographies suivantes, celle de droite montre le Spartina vers sa limite supé- rieure : quelques touffes se sont installées au milieu du gazon de Glyceria ; celle de gauche représente la touffe n° 3 isolée en face de Salle- nelles et la flèche b, sur la carte, indique la direction suivant laquelle cette photographie a été faite. Toutes ces photographies ont été prises en novembre 1020 et je les dois à la complaisance de M. Sève, professeur-adjoint de physique à la Faculté des Sciences de Caen. Je lui en adresse ici mes plus vifs remerciements. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Bugxon (P.). — Station d'Arabis hirsuta à Brette- vi lie-sur- Laize. [Bull. Soc. Lin. Norm , 6e sér., t. VII, Caen, I91U, p. 74). Corbière (L.). — Nouvelle Flore de Normandie (1893). — Additions et rectifications à la Nouvelle Flore de Normandie. [Bull. Soc. Lin. Norm., U" sêr., 9e vol., 1895, p. 76). — Deuxième supplément à la Nouvelle Flore de — 324 — Normandie. — [Bull, Soc. Lin. Norm , 5e série, 1er vol.. 1897, p. 150). — [Mém. Soc. nat. se. nat. et math. Cherbourg, 36, 1906-1907, p. U35). — [Bull. Soc. Lin. Norm., 6esér.,Ue vol., année 1910, p. XXI). Debray (F.)- — Florule des Algues marines du Nord de la France. (Bull, scientif. de la France et de la Belgique, t. XXX II, 1899). Husnot (T.). — Graminées. [1896-1899, p. 13). Le Brun (P.). — Au sujet de Spartina Townsendi Groves. [Le Monde des Plantes, 21e année, n° 126, 1920, p. 2). Letacq (A.)- — Note sur le Spartina Townsendi Groves trouvé aux environs de Brest. [Le Monde des Plantes, 21e année, n° 125, 1920, p. 8). Rouy (G.). - Flore de France. [XIV, 1913, p. 27). Stapf (0.). — Spartina Townsendi. [The Journal of Botany, vol. U6, 1908, p. 76). — Townsend's grass or rice grass [Spartina Town- sendi). [Proc. Bournemouth Nat. Sci. Soc, 5, 1913). (Analysé dans The Journal of Ecology, vol. II, 191U, p. 192). Sutheriand (Geo. K.) and Eastwood (A.). — The physiological anatomy of Spartina Townsendi. (Annals of Bot., vol. 30, 1916, p. 333). item W3 _^oa, d, c n — 325 — René VIGUIER et Henri HUMBERT. — Plantes récoltées à Madagascar en 19,12. INTRODUCTION Le travail dont nous commençons la publication est le répertoire méthodique des plantes que nous avons récoltées au cours d'un voyage botanique à Madagascar effectué pendant le second semestre de 1912. Chargés de mission par le Ministère de l'Instruc" tion publique, nous nous étions proposés de visiter, dans le court laps de temps dont nous disposions, le plus possible de régions variées, de façon à acquérir une connaissance satisfaisante des caractères de la flore malgache. Sans entrer ici dans des considérations d'ordre phytogéographique qui sortiraient du cadre de cette introduction, rappelons en quelques mots que les grandes régions botaniques, telles qu'elles ont été esquissées par Baron et précisées par les explorations de Perrier de la Bâthie, forment trois bandes principales allongées du Nord au Sud : ce sont les régions de l'Ouest, du Centre et de l'Est, auxquelles s'adjoignent d'une part, depuis Moron- dava jusqu'aux environs de l'embouchure du Mandrare (S-O. de Fort-Dauphin), la région très particulière du Sud Ouest, bande d'une centaine de kilomètres de profondeur au maximum, à — 324 — Normandie. — {Bull, Soc. Lin. Norm., 5e série, ltx vol.. 1897, p. 150). — (Mém. Soc. nat. se. nat. et math. Cherbourg, 36, 1906-1907, p. U35). — {Bull. Soc. Lin. Norm., 6esér.,be vol., année 1910, p. XXI). Debray (F.)- — Florule des Algues marines du Nord de la France. {Bull, scientif. de la France et de la Belgique, t. XXXII, 1899). Husnot (T.). — Graminées. {1896-1899, p. 13). Le Brun (P.). — Au sujet de Spartina Townsendi Groves. {Le Monde des Plantes, 21e année, n° 126, 1920, p. 2). Letacq (A.)- — Note sur le Spartina Townsendi Groves trouve aux environs de Brest. {Le Monde des Plantes, 21e année, n° 125, 1920, p. 8). Rouy (G). — Flore de France. {XIV, 1913, p. 27). Stapf (0.). — Spartina Townsendi. {The Journal of Botany, vol. U6, 1908, p. 76). — ïownsend's grass or rice grass {Spartina Town- sendi). (Proc. Bournemouth Nat. Sci. Soc, 5, 1913). (Analysé dans The Journal of Ecology, vol. II, 191U, p. 192). Sutherland (Geo. K.) and Eastwood (A.). — The physiological anatomy of Spartina Townsendi. (Annals of Bot., vol. 30, 1916, p. 333). — 325 - René VIGUIER et Henri HUMBERT. — Plantes récoltées à Madagascar en 1912. INTRODUCTION Le travail dont nous commençons la publication est le répertoire méthodique des plantes que nous avons récoltées au cours d'un voyage botanique à Madagascar effectué pendant le second semestre de 1912. Chargés de mission par le Ministère de l'Instruc" tion publique, nous nous étions proposés de visiter, dans le court laps de temps dont nous disposions, le plus possible de régions variées, de façon à acquérir une connaissance satisfaisante des caractères de la flore malgache. Sans entrer ici dans des considérations d'ordre phytogéographique qui sortiraient du cadre de cette introduction, rappelons en quelques mots que les grandes régions botaniques, telles qu'elles ont été esquissées par Baron et précisées par les explorations de Perrier de la Bâthie, forment trois bandes principales allongées du Nord au Sud : ce sont les régions de l'Ouest, du Centre et de l'Est, auxquelles s'adjoignent d'une part, depuis Moron- dava jusqu'aux environs de l'embouchure du Mandrare (S-O. de Fort-Dauphin), la région très particulière du Sud Ouest, bande d'une centaine de kilomètres de profondeur au maximum, à — 326 — partir de la côte, et, d'autre part, dans le N.-O. de l'île, une sorte de coin constitué par le bassin du Sambirano, dont la flore est nettement différente de celle du reste de la région Ouest et rappelle celle de l'Est. * * * Pour couper les trois grandes régions floris- tiques il fallait donc traverser l'île de l'Océan indien au Canal de Mozambique, en obliquant soit vers le S -0-, soit vers le N.-O , pour visiter l'une des deux autres régions précitées. Aussi, avions-nous primitivement projeté, choisissant la première de ces deux alternatives, de partir de Tamatave pour aboutir à Morondava. Mais, faute de temps, nous dûmes nous limiter, et c'est pres- que uniquement dans les régions de l'Est et du Centre que s'est déroulé notre itinéraire Dans ces deux régions, nous avons coupé tous les étages de végétation, depuis le bord de la mer jusqu'aux sommets des plus hautes montagnes. Toutefois, avant de quitter le vapeur Ile- de- la- Réunion, de la Cie Havraise Péninsulaire, qui nous conduisait de Marseille à Tamatave, nous avons pu profiter d'une escale de trois jours à Majunga pour mettre pied sur la région de l'Ouest ; en outre, deux courtes escales, à Hellville (Nosy-Be) et à Diego-Suarez, nous ont permis de recueillir quelques plantes aux environs immédiats de ces deux villes. Nous avons rapporté de ce voyage plus de 2. 000 numéros différents, presque uniquement de - 327 — plantes vasculaires, sur lesquelles nous avons porté surtout notre attention ; beaucoup d'espèces sont nouvelles. Pour chaque plante, nous avons soigneusement noté les caractères fugaces ou invisibles en herbier (couleur des fleurs, dimen- sions des grandes plantes, etc.). les conditions de station, la localité précise et la date de récolte, enfin l'altitude. Toutefois, nous n'avons pas mentionné l'altitude pour les plantes recueillies dans les régions basses, c'est-à-dire, en l'espèce, celles des environs de Majunga, Hellville, Diego- Suarez, Tamatave, Brickaville et Anivorano, récoltées à moins de 200 m. s. m. Il est fort regrettable que la plupart des anciens voyageurs à Madagascar aient omis de donner ces renseignements, en particulier ceux relatifs au lieu de récolte : s'ils avaient toujours été notés, il serait dès maintenant possible, pour beaucoup d'espèces largement représentées dans les grands herbiers, de se faire une idée assez satisfaisante de leur aire géographique, et, pour les autres, de savoir au moins à quelle région botanique elles appar- tiennent, ce qui est souvent encore incertain. Plus de la moitié de nos récoltes est actuellement déterminée. L'étendue du travail et les difficultés que l'on éprouve pour faire imprimer un travail scientifique, nous ont décidé à faire cette publi- cation par tranches successives, sans nous astreindre à suivre* l'ordre habituel des familles. Une table méthodique permettra ultérieurement de se reporter aux différents genres et aux familles. Nous ne donnerons pas seulement de simples — 330 — la compagnie, nous ayant aimablement donné toutes facilités de parcours sur cette ligne et ayant mis un lorry à noire disposition, la plupart des gares échelonnées sur le parcours sont devenues pour nous un petit centre d'excursions. Nous avons ainsi exploré d'abord les environs d'Anivorano, pays de collines qui appartiennent déjà au grand massif cristallin dont elles consti tuent les premiers contreforts ; nous avons gravi le piton éruptif de Vohilonjo, près Fétromby, dont le sommet (430 m. d'alt.)est couvert d'un lambeau de forêt, témoin de l'antique sylve qui s'étendait autrefois sur tout le pays ; nous avons également vu un autre de ces débris de forêt aux alentours des sources de la rivière Sahandranolana, près d'Ambohitromby. A l'Ouest d'Anivorano, le pays devient de plus en plus accidenté et son altitude moyenne s'élève graduellement ; nous avons visité successivement les environs de Lohatiandava, village situé au confluent de la Mantana et de la Vohitra, d'Ande- kaleka, d'Ambatovola f vallée de la Sahantandra), de Fanovana, où la Sahantandra, encaissée entre des pentes de 300 m. de hauteur environ, forme les magnifiques chutes de Koma (vers 600 m. d'alt.). Enfin, près de Fanovana, nous avons abordé la grande forêt, que le chemin de fer coupe perpen- diculairement à son grand axe. Allongée du Nord au Sud de l'île sous forme d'une bande de largeur variable, couvrant les montagnes qui donnent accès aux hauts plateaux de la région centrale, cette magnifique forêt, de — 331 — jour en jour entamée par ses deux bords, tend à se restreindre de plus en plus par suite de l'action dévastatrice de l'homme, et sans les pluies pres- que continuelles que déversent sur elles les nuées venues de l'océan, les incendies l'auraient déjà anéantie comme ils ont détruit les forets des régions plus sèches ; d'ailleurs, le déboisement, sous prétexte d'exploitation, s'étend chaque année: les alentours de la voie ferrée sont ravagés et le voyageur qui se contente de suivre le parcours du chemin de fer ne peut se faire qu'une bien piètre idée de ce qu'est réellement la foret malgache encore vierge. C'est la station forestière d'Analamazaotra, où nous avons trouvé auprès de M. Louvel, chef du service forestier, et de M. Thouvenot, garde, le plus cordial accueil, qui, pendant plus d'un mois (Octobre-Novembre), a constitué notre centre d'excursions. La station est située au sommet d'un mamelon défriché. du haut duquel le regard s'étend à perte de vue sur la forêt qui couvre de sa sombre futaie toujours verte et de son inextricable fouillis de lianes les croupes montagneuses dont l'alti- tude varie de 900 à 1.000 m. L'exploration d'un grand nombre de ces croupes, et des vallons qui les séparent, nous a fourni un gros contingent d'espèces très intéressantes : nous y avons recueilli près de 400 numéros, se rapportant pour la plu- part, soit à des arbres, dont la variété est extrême, soit à des Fougères, qui abondent dans cette forêt chaude et humide Sur la lisière Ouest de la forêt d'Analamazaotra, — 332 — nous avons parcouru un tronçon de la vallée de la rivière Sahamarirana, aux environs d'Ampa- simpotsy. Au-delà, s'étend la dépression dénudée du Mangoro, pays de plaines et de coteaux de faible relief que nous avons visité aux environs d'Anka- refo (ait. 800 à 900 m-). Le seuil abrupt qui, de la dépression du Man- goro, donne accès aux hauts plateaux par une dénivellation rapide d'environ 600 mètres, est couvert de forêts ou plutôt de débris de forêts dont il ne restera bientôt plus que le souvenir L'un de nous a abordé lune d'elles, non loin d'Ambato- laona, à la limite de la région orientale et de la région centrale La région centrale présente, comme la région occidentale, deux saisons bien tranchées, mais avec une température moyenne beaucoup moins élevée : pendant la saison sèche, les nuits pré- sentent des minima voisins de 0°. Ambatolaona est à 1.450 m. d'alt, sur le bord oriental des hauts plateaux, dont la surface dénu- dée ne présente qu'une végétation pauvre et mono- tone, formée surtout de maigres touffes de gra- minées, ne masquant pas même la teinte rougeâtre du sol latéritique ; de loin en loin, se montrent des arbustes de faible taille; les vallonnements de ces plateaux ondulés sont souvent marécageux et partiellement transformés en rizières ; quant aux forêts, il n'en reste plus que de maigres et rares vestiges dont toute trace aura bientôt disparu. C'est surtout dans une autre partie de notre — 333 — itinéraire que nous avons étudié la llore de ces hauts plateaux : d'Ambatolaona, nous nous som- mes directement rendus à Tananarive, où le géné- ral Riou et sa famille nous ont offert une hospi- talité que nous avons dû écourter à regret : mais, nous tenions à pousser plus avant et nous avons gagné, sans autre arrêt, Antsirabe. Région d Antsirabe et de Betafo. (Vakinankaratra). — Le 16 Novembre, accompagnés d'une vingtaine de porteurs qui allaient parcourir avec nous plus de 500 kilomètres, nous quittions Antsirabe pour entreprendre une tournée de près d'un mois à travers les hautes montagnes qui surmontent le plateau central, ayant renoncé pour cette fois, par suite de notre retard sur l'itinéraire primitivement prévu, et de la lenteur des moyens de transport, à traverser la région occidentale. Entre Antsirabe et Betafo sont échelonnés de nombreux volcans éteints donnant au paysage l'aspect exact de la chaîne des Puys, en Auvergne. L'un d'eux, le Tritrive, offre un cratère-lac remar- quable ; d'autres, comme l'Iantsifitra, offrent des coulées de laves d'une fraîcheur de formes remar- quable, véritables « cheires » couvertes d'une végétation adaptée à l'extrême sécheresse" qui y règne pendant de longs mois, et à l insolation intense de ces hautes régions. Nous avons fait d'amples récoltes dans ces diverses stations. A une trentaine de kilomètres au Sud d' Antsi- rabe se dresse l'imposante masse du mont Ibity, dont les quartzites arides s'élèvent à 2.250 mètres. L'exploration de ces hautes crêtes nous a procuré — 334 — des plantes très intéressantes, plusieurs inconnues jusqu'alors. D Antsirabe à Ambatolampy par les Vavavata et VAnkaratra. — Rentrés à Antsirabe, nous en repartions le 24 Novembre pour traverser l'Anka- ratra après avoir parcouru les crêtes gneissiques des Vavavata qui culminent à 2.100 m., au Nord de Betafo. L'Ankaratra est un haut massif volcanique analogue aux massifs du Mont-Doreou du Cantal, et dont le plus haut sommet, le Tsiafajavona, s'élève à plus de 2.600 m Ces montagnes sont presque entièrement dépourvues de végétation arborescente. Cependant, il existe encore sur le versant Est quelques lambeaux de forêts toujours vertes comme celles de la région orientale avec laquelle elles étaient certainement en continuité autrefois, mais la futaie est moins élevée et beau- coup moins variée. Au-dessus de 2.200 m., limite de la végétation arborescente, jusqu'aux sommets, les pentes sont couvertes de graminées et de plantes herbacées ou plus rarement suffrutescentes, dont beaucoup appartiennent à des genres de régions tempérées. D' Ambatolampy à Tsinjoarivo et de là à Tanana- rive par Tsiafahy. — C'est dans cette région que nous avons plus spécialement étudié la flore des hauts plateaux dont nous avons esquissé l'aspect à propos des environs d Ambatolaona, et sur lesquels nous ne reviendrons pas. Mais Tsinjoa- rivo, à 1.650 m.d'alt , sur le bord même de ces — 335 — plateaux et à la lisière Ouest de la grande forêt orientale, mérite une mention spéciale : nous y avons retrouvé la flore forestière, moins luxu- riante et un peu moins variée qu'à Ànalamazaotra, ce qui s'explique par la différence d'altitude : près de Tsinjoarivo, comme près d'Ambatolaona, la forêt présente un faciès intermédiaire entre celui des derniers témoins de forêts de l'Ankaratra et celui de la forêt orientale, d'altitude moyenne, comme celle d'Analamazaotra De Tananarive au lac Iiasy. — Le lac Itasy est situé à près de 100 kilomètres au Sud-Ouest de Tananarive, dans un pays volcanique. Nous n'y avons fait qu'une rapide excursion qui ne nous a pas procuré beaucoup de plantes non encore vues. De Tananarive à Tamalave. — Enfin, au milieu de Décembre, nous redescendions de Tananarive à Tamatave, où nous devions réembarquer pour la France, ne récoltant, dans les lieux déjà visités à l'aller, que quelques plantes, non encore fleuries lors de notre premier passage Le long travail de la détermination nous a été facilité par l'aimable hospitalité que nous offre, à l'Herbier du Muséum, M le Professeur H Lc- comtc auquel nous adressons nos plus vifs remer- ciements. M. Danguy, Assistant au Muséum, qui s'occupe spécialement des plantes de Madagascar, et s'est chargé d'un certain nombre de détermina- tions, ainsi que quelques botanistes dont le nom sera indiqué dans le cours de ce travail, notam- — 336 — ment MM Allorge,le prince R. Bonaparte, Cardot, Chermezon, Denis, Jeanpert, Patouillard ; nous leur exprimons toute notre gratitude. GYMNOSPERMES CYCADACÉES CYGAS L. Cycas Thouarsii R. Br. — Province et district d'àndovoranto : Sur le cordon littoral de sables entre la lagune d'Ampitabe et l'océan (n° 2.000, 13 Décembre 1912). Nous avons trouvé cette espèce en assez grande abondance dans la forêt littorale de cette région ; c'est une caractéristique exclusive de l'Association à Barringtonia. Nom indigène : Faho PODO€ARPA€ÉES PODOCARPQS L'Hér. Podocarpus madagascariensis Raker. — Province de Tananarive, district de Manjakandriana : Dans la forêt à l'Est d'Ambalolaona, vers 1.500 m. d'alt. (n« 1.26U, 11 Novembre 1912). Nom indigène : Hetatra. ANGIOSPERMES KENOACUEACÉES CLEMATIS L. Clematis scabiosaefolia DC — Province de Tana- narive, district de Manjakandriana : Côtes dénudées autour d'Ambatolaona, vers 1.400 m. — 337 — d'altitude, ça et là (n° 1 .215, 11 Novembre 1912. — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : Dans la steppe à Graminées, près des Vavavato, vers 1.900 m. d'altitude (n° 1.553, 24 Novembre 1912). — Province de l'Itasy, district du Kitsamby : Pentes herbeuses sur le flanc Ouest de VAnkaratra, entre Ambatofolsy et le Tsiafajavona, vers 2 000 m- d'altitude (n° 1.682, 27 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Antsirabe : Pentes du mont IbUy, vers 1.400-2000 m. d'altitude (nos 1.U70 et 1 .470 bis, 21 Novembre 1912): Fleurs blanches. — Il s'agit d'une espèce dont la synonymie est considérable, car elle comprend des plantes très polymorphes ; ces Clématites, poussant dans des parties dénudées et dévastées par les incen- dies, ne sont en général pas grimpantes et se présentent comme profondément modifiées par les feux de brousse. On peut dire que chaque échantillon rapporté par un voyageur a été considéré comme le type d'une espèce. Les matériaux et les notes de M. Perrier de la Bâthie ont permis à l'un de nous d'effectuer une révision des Clématites qui sera publiée ultérieurement. Le n° 1.21') montre plusieurs tiges partant d'une souche, quelques unes sont rameuses et flexueuses ; les folioles hirsutes, ont des segments très variables, mais relativement larges, les sépales sont relativement petits; rappelle C. longipes de Freyn. Le n° 1.553 a des tiges rameuses et des sépales beau- coup plus longs. Le n° 1.682 a de grandes fleurs comme le précédent mais des folioles à segments beaucoup plus étroits. Ces deux n08 correspondent à C. Iriflda Ilook. 22 — 338 — Les n08 1.470 et 1.470 bis qui correspondent à C. oligophylla Hook., par des feuilles à segments linéaires, différent légèrement l'un de l'autre, le n° 1U10 bis ayant des segments un peu plus larges. RANUNCULUS L. Ranunculus pinnatus Link. — Province d'Andovo- RANTO, DISTRICT DE MûRAMANGA '. Forêt d' Atiala- zaotra, fonds et clairières humides, vers 900 m- d'altitude (ri0 768, 17 Octobre 1912) — Province de Tananarive, district de Manja- kandriana : Ambatolaona, fossés humides à la lisière de la forêt, vers 1.500 m. d'altitude (n° 1.241, 11 Novembre 1912). -- Province du VAKINANKARATRA , DISTRICT d'AmBATOLAMPY I Flanc Est de Y Ankaratra, vers 1.900 m. d'alti- tude {n° 1.651, 28 TNov. 1912) (det Danguy). Ranunculus madagascariensis Freyn — Province du Vakin ankaratra, district d'Antsirabe : Ruisseaux et dépressions humides autour iïAntsirabe, vers 1.400 m. d'altitude (n° 1.322, 16 Novembre 1912). . — Province du Vakinan- karatra, district d'Ambatolampy : Bords d'un ruisseau dans la forêt à 3-4 km. en aval de Tsinjoarivo dans la vallée de ïOnive, vers 1.550 m. et çà et là aux bord des rizières (n° 1.848, 30 Novembre 1912) (det. Danguy). ANOUACÉES HEXALOBUS DC. Hexalobus callicarpus H. Bn. — Province d'Ando- VORANTO, DISTRICT DE MORAMANGA : Forêt — 339 - d1 ' Analamazaotra, à 2 km. au Sud de la Station forestière, vers 900 m. d'altitude (n° i.OUà, 28 Octobre 1912). Cette plante n'a été récoltée qu'à la fin du xvme siècle, par Chapelier, dans l'Est ; elle serait rare dans la forêt & Analamazaotra où nous ne l'avons trouvée qu'une fois. C'est une liane de 8-10 m., et non un arbre comme il est dit dans la description : les feuilles sont coriaces, translucides, à nervures non saillantes. Les fruits, remarquables par leur tomentum velouté marron foncé, sont extrêmement durs ; leur chair, d'un blanc jaunâtre, devient rapidement brune après avoir été sectionnée ; les graines ont un albumen blanc, ruminé. IHI I I \l%< I l> HIBBERTIA Andr. Hibbertia coriacea H. Bn. — Province de Tana- NAR1VE, DISTRICT DE MaNJAKANDRIANA '. Toute une colonie sur un coteau à 3 km. au Sud à'Ambatolaona, vers 1400 mètres d'altitude {n° 1.967). — Province et district d'àndovo- ranto : Entre Antanlfotsy et Antampina, à 45 km. au Sud de Tamatave (n° 2.005, 14 Décembre 1912). Nom indigène : Friandrivavala (i). Cette espèce a été récoltée par de nombreux voya- geurs dans l'ïmerina et dans la région orientale. C'est (1) Ce nom s'applique aussi à une composée irutescente, Senecio Brownii Viguier et Humberl (cfr. Bull. Soc. Bol Fr., 1914). — 340 — un arbuste de 0m8 à lm5 de hauteur ; les feuilles coriaces ont les nervures imprimées en creux à la face supérieure et ont la face inférieure couverte d'un tomentum blanchâtre plus ou moins rouillé ; les péta- les et les staminodes sont du jaune des pétales de Y Helianthemum vulgare et les anthères sont d'un jaune Safran. < ueiopiit 3 1 1 1 s CERASTIUM L. Cerastium africanum Oliver. — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : Lieux herbeux humides, près du sommet du pic de Vohimalaza, près Betafo, vers 1.650 m. d'alti- tude 0° 1.372, 18 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy (sur la limite de la province de i'Itasy) : Dans le massif de YAnkaratra sur le sommet termi- nal du Tsiafajavona, vers 2.650 m. d'altitude (n° 1.678, 27 Novembre 1912) Petite herbe à fleurs blanches ; le n° 1.678 est une forme un peu particulière. STELLARIA L. Stellaria emirnensis Danguy nov. sp. (1). — Pro- vince d'Andovoranto, district de Moramanga : Forêt & Analamazaotra dans un fond maré- cageux, vers 900 m. d'altitude, avec Carex sphœrogyna, Selaginella lœvigata, Ranunculus (1) ^.fr. H. Lecomte, Notulœ Systematicœ, III, n° 5, 1915. 341 plnnatus, Rumex nepalensis, Physcomytrium dilatalum, etc. (n° 940, 22 Octobre 1912). — Pro- vince du Vakinankaratra, district d'Amrato- lampy : Bords d'un ruisseau, dans la forêt, à 3 4 km. en aval de Tsinjoarivo, dans la vallée de VOnive, vers 1.550 m. d'altitude (n° 1.845, 30 Novembre 1912). Cette petite herbe est remarquable par ses fleurs blanches tétramères, à 3-4 étamines et à 2 styles et ses capsules quadrivalves, à 4-7 graines. DRYMARIA Willd. Drymaria cordata Willd — Province dAndovo- ranto, district d'Anivorano : Bords des rizières autour de Brickaville(n° 442, 3 Octobre 1912). — Province de Tananarive, district de Manja- kandriana : Talus buissonneux, près à'Amba- tolaona, vers 1.400 m. d altitude (n° 1.236, H Novembre 1912). — Province du Vakinan- karatra, district de Betafo : Pentes herbeuses près du sommet du pic de Vohimalazo, aux environs de Betafo, vers 1.500 m d'altitude (n° 1 361, 18 Novembre 1912). Herbe à fleurs blanches, de divers pays tropicaux. POLYCARPiEA Lam. Polycarpaea corymbosa Lam. — Province d'Ando- VORANTO, DISTRICT DE MoRAMANGA : Pelouses arides entre Analambolo et Bevalanirano, dans la vallée de la Sahamarina, vers 900 m. d'alti- tude (n° 1.000, 24 Octobre 1912). Petite herbe : pétales rouge-minium, anthères jaunes. — 342 — PAPAVÉR.tCÉES ARGEMONE L. Argemone mexicana L. — Province et district de ïamatave : Lieux sablonneux des enviions de Tamatave (n° 235, 28 Septembre 1912). Herbe introduite de 0m5 de hauteur environ, à feuilles souvent panachées, qui se rencontre dans les sables de la route près du bord de la mer et jusque dans les rues de la ville. Fleurs jaunes ; latex orangé. Seule Papavéracée connue à Madagascar. CRUCIFÈRES GARD AMINE L. Cardamine africana L. — Province d'Andovo- RANTO, DISTRICT DE MORAMANGA I Forêt (VA Mlla- mazaotra, vallons humides, berges des ruis- seaux vers 900 m. d'altitude (n° 897, 21 Octo- bre 1912). — Province de Tananarive, district de Manjakandriana : Lieux frais, dans la forêt à l'E. d' ' Ambatolaona, vers 1.500 m. d'altitude (n° 1.222, 11 Novembre 1912). — Province du Yakinankaratra, district d'Ambatolampy : Tsinjoarivo, lieux humides des bois, près de la « Source de la Reine », vers 1.630 m. d'alti- tude (n° 1.895, 30 Novembre 1912). Petite herbe à sépales d'un vert plus ou moins violacé ; pétales d'un jaune verdâtre pâle (897) ou blancs (1.222, 1.895). Largement répandue en Afrique- — 343 — SENEBIERA Poir. Senebiera pinnatifida D. G. — Province d'Andovo- RANTO, DISTRICT DE MORAMANGA \ Forêt d' Andlci- mazaotra, près de la gare de Permet et près de la Station forestière, vers 950 m. d'altitude (n° 866, 21 Octobre 1912). — Province de Tananarive, district de Manjakandriana : Bord des routes et chemins, ça et là autour à'Ambatolaona, vers 1.400 m. d'alt. (n° 1.202, 11 Novembre 1912). Naturalisée. NASTURTIUM R. Br. Nasturtium millefolium Baker. — Province du Vakinankaratra, district d'Antsirabe : Bord des rizières, près du lac Andraikiba, vers 1 .400 m . d'altitude(rc° / .307, 1 6 Novembre 1 912). Très petite herbe annuelle, à fleurs d'un jaune pâle, récoltée antérieurement par Baron et Hildebrandt, également dans la région centrale. Endémique. s%! % IGESIAC1 ■;■■> SAUVAGESIA Sauvagesia erecta L. — Province et district de Tamatave : Environs de Tamatave, sur le bord des dépressions de la plaine, dans les parties encore sableuses (n° b05, 27 Septembre 1912). Fleurs blanc rosé. Herbe d'Afrique et d'Amérique. — 344 - < OWAKM ÉES AGELŒA Soland. Agelaea pentagyna H. Bn. — Province et district de Tamatave : Çà et là dans la plaine entre la lagune et la mer, aux environs de Tamatave (n° 306, 25 Septembre 1912 ; n° 1.999, 13 Décembre 1912). Arbuste haut de 2-3 m., à rameaux plus ou moins sarmenteux ; feuilles à trois folioles grandes, coriaces; Inflorescences en grappes composées ; boutons bru- nâtres ; corplle blanche ; fruits rouges. CNESTIS Juss. Cnestis polyphylla Lamarck. — Province d'Ando- voranto, district de Moramanga : Vallée de la Sahamarirana , près d1 ' Ampasimpotsy , vers 900 m. d'altitude (n° 1 Otà, 24 Octobre 1912); Forêt d1 ' Analamazaotra, vers 900-1.000 m. d'altitude (n0 î.i$% 5 Novembre 1912). Noms indigènes : Voapika, Hazovoalavo. Arbuste d'abord dressé à l'état jeune mais devenant rapidement une liane. Pédicelles et sépales d'un vert bronzé sombre; sépales d'un vert tendre intérieurement et corolle d'un blanc sale, légèrement jaunâtre. Anthères d'un jaune marron. Cette espèce qui semble assez fréquente dans la région orientale, serait extrêmement dangereuse : son action serait très singulière (Salvat). — 345 - LÉGUMINEUSES I. — 1II1IOSÉES MIMOSA L Mimosa pudica L. — Province et district de Tamatave : Environs de Tamatave, çà et là, chemins (n° 292, 25 Septembre 1912). Plante introduite. Nous l'avons également observée à Nossi-Bé, dans les environs d'Hellvilte, et à divers arrêts du vapeur Ivondro-Brîckaville. Mîmosa asperata L. — Province et district de Tamatave ; environs de Tamatave, non loin du village d' Ampanalana [n° 358, 26 Septembre 1912). — PROVINCE d'ÀNDOVORANTO, DISTRICT d'Anivorano: Çàetlà sur les pentes des coteaux de la rive gauche de la Vo/iUra, près d'Ani- vorano(n° U97 , 5 Octobre). — ProvInce d'Ando- VORANTO, DISTRICT DE MORAMANGA ! rOChei'S dans le lit du Mangoro, près d'Ankarefo, vers 800 m. d'altitude (n° 1161, 9 Novembre 1912). Mimosa nossibiensis Benth. — Province et dis- trict de Majunga : Forêt d'Aiïtetikala, canton de Katsepe (/i° 4i, 7 Septembre 1912). Fleurs blanches. — Déjà signalé à Nosy-Bé et à Fort- Dauphin. LEUGffiNA, Benth. Leucaena glauca Benth. — Province et district de Majunga : Environs de Majunga, haies picr- — 346 — reuses le long de la falaise de la « Pointe du Caïman » (n° 27, 6 Septembre 1912). Fleurs d'un blanc jaunâtre. — Espèce introduite. ENTADA, Adans Entada scandens Benth. — Province du Vakinan- karatra, distrigt d'Antsirare : Bords d'unjsen- tier, près d'un village de la haute vallée de la Sahalana, vers 1 300 m. d'altitude (n° 1.477, 21 Novembre 1912). Arbres à fleurs jaunâtres. — Planté (?). JHCHROSTACHYS D. G. Dichrostachys tenuifolia Benth — Province d'An- DOVORANTO, DISTRICT DE MORAMANGA : Forêt d'Analamazaotra, çà et là (n° 88à, 21 Octobre 1912, et iv 948, 22 Octobre 1912) ; bords de la Sahamarirans, entre Ampasimpotay et Bevala- nirano, vers 900 m. d'altitude (n° 988, 24 Octo- bre 1912). Petit arbrisseau : fleurs périphériques des capitules à pétales et filets des étamines violets ; fleurs centrales à pétales et filets des étamines jaunes. II. — CES4LPIMIÉES CASSIA L. Cassia laevigata Wild. — Province d'Andovoranto, district d'Anivorano : Pentes sud du pic de Vohllonjo, près Fetromby, vers 250-300 m. d'altitude (/i° 528, 6 Octobre 1912). Arbuste de 1 m. 5 ; fleurs jaunes. - 347 - Cassia occidental is L. — Province d'Andovoranto, district d' Anivorano : Lieux frais, près de Lohariandava, vers 250 m. d'altitude (n° 6bi 12 Octobre 1912). Arbuste ; fleurs jaunes. Cassia mimosoides L. — Province et district de Tamatave: Environs de Tamatave ; pentes rocheuses de la rive droite de VIvoloina (n° 199, 20 Septembre 1912) ; çà et là dans la plaine (n° 289, 25 Septembre 1912). Petite herbe à fleurs jaunes; commune. Introduite. OffiSALPINIA L. Caesalpinia Bonducella Fleming. — Province et district de Tamatave: Entre les dunes mari- times et la lagune, près du village à'Ampana- lana fn°362, 26 Septembre 1912). Commun. Tous les exemplaires fructifies. m — ivirii io\ vi i i> GROTALARIA L Crotalaria refusa L — Province et district de Majlnga : Pentes sèches de la colline de la « pointe du Caïman », près Majunga (itn 18, (3 Septembre 19 12). — Province et district de Tamatave : Lieux sableux, ça et là le long de la route de VIvoloina (n° 226, 23 Septembre 1912). Espèce commune, introduite ; fleurs jaunes; gousses noires. — 348 - Crotalaria xanthocladaBojer. — Province du Vaki- NANKARATRA, DISTRICT cl' ÀMBATOLAMPY I Pentes de Y Ankaratra, en dessous du Tsiafajavona (n° 1709, 27 Novembre 1913); bords herbeux d'un marais à 15 km. environ au S -E. de Tsinjoarivo, vers 1.600 m- d'altitude (n° 1*766, 29 Novembre 1912) Petite plante à port de Lotus par la couleur jaune de ses fleurs et les dimensions de ses stipules ; vue plusieurs fois dans l'Ankaratra de 1.700 à 2.550 m. d'altitude ; vue également au Mont Ibity et dans la chaîne des Vavavato, ainsi que près de Tsinjoarivo. Crotalaria striata D. C - Province et distrIct de Tamatave : Environs de Tamatave, bords de la route de Ylvoloina, haies, vers le km. 2 (n° 424, 27 Septembre 1912). — Province d'Andovo- ranto, district d'Anivorano : Pelouses, coteaux de la rive gauche de la Vohitra, près Bricka- ville, (n° 464, 4 Octobre 1912). • Arbuste, fleurs jaunes. Introduite. Crotalaria Bernieri H. Br — Province d'An- DOVORANTO, DISTRiCT DE MORAMANGA ! PeloUSeS arides près d'Analambolo, entre ce village et Bevalanirano (n° 1001, Octobre 1912); bords des chemins, près Ankarefo, vers 800 m. d'altitude (n° 1.U4, 9 Novembre 1912). Rameaux raides, fleurs jaunes ; étendard plus ou moins lavé d'une teinte lie de vin. Non encore signalé en cette partie de l'ile. Endémique; diffère du C lan- ceolataE. Mey. africain, avec lequel il a été confondu. Crotalaria diosmaefolia Benth. — Province du Vakinankaratra : Pentes de la montagne à 349 l'Ouest d'Ambohiponana (n*1Â23, 20 Novem- bre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy : Dan s la plaine à graminées, près d'Ambotolampy^ers 1600 m. d'altitude (n° 1.695, 28 Novembre 1912) ; çà et là, le long de la route d'Ambatolampy à Tsin- joarivo, vers 1.600 m. d'altitude (n° 4-797, 29 Novembre 1912). — Province de Tananarive, district d'Andramasina : Coteaux près de Tsiafahy, vers 1.450 m. d'altitude (n° 1 937, 4 Décembre 1912). Fleurs jaunes. Sous-arbrisseau remarquable par son tomentum soyeux. Endémique. Crotalaria spinosa Hochst. —Province de l'Itasv, dîstrict du Mamolakazo : Bord d'un chemin entre Manazary et- Ambohimandroso, vers 1 300 m. d'altitude (n° 1 .948, 8 Décembre 1912). Arbrisseau à fleurs jaunes. Espèce africaine. Crotalaria ibityensis R. Vig. et H. Humbert nov. sp. — Province du Vakinankaratra, district d'Antsirabe : Crête dxxMont Ibity, vers 2.100 m. d'altitude, à 25 km. environ au Sud d'Antsi- rable {n° 1.462, 20 Novembre 1919). Nous avons décrit cette espèce dans le Bulletin de la Société Botanique de France (4e série, Tome XIV, p. 94, 1914). C'est un sous-arbrisseau à feuilles trifoliolées, coriaces, comme vernissées à la face supérieure bien que présentant de petits poils blancs appliqués ; les fleurs, groupées par 2-4, ont des pétales jaunes avec l'extrémité de la carène rouge-brun. — 350 — ARGYROLOBIUM E. et XL Argyrolobium emirnense Baker. — Province D'ANDOVORANTO , DISTRICT DE MORAMANGA : Pelouses arides entre Analambolo et Belavari- rino, vers 900 m. d'altitude (n° 1.004, 24 Octo- bre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy : Sommet du Tsia- fajavona, vers 2.600 m. d'altitude (n° 1.734, 28 Novembre 1912). — Province de Tanana- rive, district de Manjakandriana : Environs d'Ambatolaona, vers 1.400 mètres d'altitude (n° 1.962, 10 Décembre 1912). Herbe. Endémique. LEBEGKIA Thunb. Lebeckia retamoides Baker. — Province du Vaki- nankaratra, district d'Antsirabe : Talus de latérite à quelques kilomètres du village d'Ambohiponana, vers 1.400 m. d'altitude (n° 1.415, 20 Novembre 1915). — Province de l'Itasy, district du Kitsamby : Dans la brousse à graminées, près du zoma d'Ambatondra- dama, vers 1.800 m. d'altitude {n° 1.633, 26 Novembre 1912). Plante habituellement aphylle à fleurs d'un rose vio- lacé, commune et croissant dans les stations arides périodiquement incendiées ; nous en avons également observé de très nombreux individus entre Tsinjoarivo et Ambohimasina. INDIGOFERA L. Indigofera An il L. — Province d'Andovoranto, dis- trict d'Anivorano : Coteaux de la rive gauche — 351 - de la Vohitra, près d'Anivorano (n° 490, 5 Octobre 1912) ; ravins près du chemin de fer, entre les gares de Rogez et de Junk, vers 300 m. d'altitude (n° 697, 12 Octobre 1912). Petit arbrisseau de lm-lm5 ; corolle à ailes roses, carène verdâtre, étendard verdàtre lavé de rose. — Espèce introduite. Indigofera endecaphylla Jacquin. - Province et district de Tamatave : Environs de Tamatave, sables maritimes (n° 230, 23 Septembre 1912). Se trouve dans les sables maritimes et ça et là dans la plaine ; fleurs d'un rouge un peu vineux. Les exem- plaires recueillis sont fasciés. Indigofera Lyallii Baker. — Province du Vakinanka- ratra, district d'Antsirabe : Pentes Est du Mont Ibity, vers 1.600 m- d'altitude (ai0 1.483, 21 Novembre 1912). Petit arbuste haut de 1 m. environ, à fleurs d'un rouge pourpré. Indigofera stenosepala Baker. — Province d'Ando- voranto, district de Moramanga : Lieux herbeux près d'Ankarefo, vallée du Mangoro, vers 800 m. d'altitude (n° 1.146, 9 Novembre 1912). Petites fleurs en épis rosés. Indigofera Bojeri Baker. — Province du Vakïnanka- ratra, district d'Antsirabe : Talus près du lac Andraikiba, vers 1 400 m. d'altitude (n° 1.326, 16 Novembre 1912). — Province du Vakinanka- — 352 — ratra, district de Betafo : Pentes des Vavavato, vers 2.000 m. d'altitude (n° 1.580, 25 Novem- bre 1912). Sous arbrisseau dressé ; fleurs du même rouge que Onobrychis sativa. Indigofera leucoclada Baker. — Province du Vari- nanraratra, district de Betafo : Pentes Nord du pic de Vohimalaza, près Betafo, vers 1500 m. d'altitude (n° 1.350, 18 Novembre 1912). Arbuste de 2 m. de hauteur environ ; fleurs d'un rose violacé. Indigofera thymoides Baker — Province du Vari- NANRARATRA, DISTRICT d'AmBATOLAMPY '. Sommet du Tsiafajavona, vers 2.600 m. d'alt. (n° 1.702, 28 Novembre 1912). Petite herbe ténue ; fleurs d'un rouge minium et non violettes comme l'indique Drake del Castillo. Indigofera pedunculata Hils. etBojer. — Province de Tananarine, district d'Andramasina : Entre Andramasina et Tsiafahy, vers 1.450 m. d'alti- tude (ai0 1945, 4 Décembre 1912). Plante suffrutescente haute de 75 cm. ; pétales d'un rose pourpré. Indigofera pinifolia Baker- — Province du Varinan- raratra, district de Betafo : Pentes des Vava- vato, vers 2 000 mètres d'altitude (ai0 1573, 25 Novembre 1912). — Province du Varinanra- ratra, district d'Ambatolampv : Sommet du — 353 — Tsiafajavona, vers 2.600 m. d'altitude (n° 1.643, 28 Novembre 1912). Herbe étalée sur le sol ; pétales d'un rouge minium ou un peu orangé. TEPHROSIA Pers. Tephrosia leucoclada Scott Elliot. — Province de Diégo-Suarez, district d'Antsirane : Environs d'Antsirane, chemins et rues (n° 144, 13 Sep- tembre 1912). Petit arbuste. Fleurs roses. Tephrosia pumila Persoon (Tephrosia Commersoni Scott Elliot). — Province et district de Tama- tave : Sables maritimes du côté de la lagune, près d' Ampanalana(n° 345, 26 Septembre 1912). Petite espèce vivace à fleurs pourprées lavées de jaune ; vu un seul pied. Récoltée antérieurement à Fort-Dauphin par Commerson, puis par Scott Elliot, Tephrosia linearis Persoon — Province d'Andovo- ranto et district de Moramanga : Moramanga, au Nord de la gare, vers 900 m. d'altitude (n° 1.040 bis, 26 Octobre 1912). Plante vivace, à folioles linéaires, soyeuses, à fleurs violacées-verdàtres. Tephrosia Lyallii Baker. — Province du Vakinanka- ratra, district d'Ambatolampy : Sur la route d'Ambatolampy à Tsinjoarivo à 12 km d'Am- batolampy environ, parmi les graminées, vers 23 — 354 — 1 600 m. d'altitude (n° 1793, 29 Novembre 1912). Souche ligneuse; feuilles unifoliolées; fleurs pourpres. MUNDULEA D. C. Mundlllea pauciflora Baker. — Province du Vakinan- karatra, district d'Amratolampy : Dans une île boisée de YOnive, au-dessus des chutes de Tsinjoarivo, vers 1.600 m. d'altitude, et sur les coteaux voisins (n° 1.907, 1er Décembre 1912) Arbuste haut de 1 m. 5 environ, à fleurs rouges ; espèce non indiquée par Drake del Gastillo ; notre échantillon correspond tout à fait à la plante de Baker. Mundlllea revoluta Baker. — Province du Vakinan- karatra, district de Betafo : Rochers des Vava- vaio, vers 2 000-2.100 m. d'altitude [n° i. 604, 25 Novembre 1912). Plante ligneuse plus ou moins étalée sur les rochers ; feuilles luisantes en dessus, blanches-argentées soyeu- ses en dessous. Etendard argenté grisâtre ; ailes et carènes violettes avec une tache jaune verdâtre à la base de la carène. .ffiSCHYNOMENE L £schynomene Sensitiva Swartz. — Province et district de Tamatave : Entre les dunes mariti- mes et la lagune près du village (ÏAmpanalana, au bord d'un ruisseau (n° 390, 26 septembre 1912). — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : Lieux herbeux, aux environs — 355 — d'Ankarefo, dans la vallée du Mangoro, vers 800 m. d'altitude (n° 1 A 50, 9 Novembre 1912). Arbuste à fleurs jaunes, étendard rayé de pourpre. dEschynomene brevifolia Lamarck. — Province et district de Tamatave : Commun dans les envi- rons de Tamatave (n° 307, 25 Septembre 1912). >Eschynomene Heurckeana Baker. — Province de Tananarive, district d'Andramasina : Sur la route d'Andramasina à Tsiafahy, à 2 km. environ d'Andramasina, vers 1450 m. d'alt. (n° 1.942, 4 Décembre 1912). Plante suffrutescente à fleurs blanc-jaunâtre; de 1 m. de hauteur environ. SMITHIA Ait. Smithia Strigosa Benth. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : Vallée de la SahamarL rana, près d'Ampasimpotsy, vers 900 m. d'alti- tude (n° 987, 24 Octobre 1912). Smithia Sensitiva Ait — Province du Vakinanrara- tra, district d'Ambatolampy : Le long de la route entre Ambatolampy et Tsinjoarivo, vers I 000 m. d'altitude (n° 1759, 29 Novembre 1912). Plante vivace, à tiges grêles, à fleurs jaunes. Smithia Chamaecrista Benth. — Province de Tana- narive, district d'Andramasi n a ! Bords d'un ruisseau entre Ambohimasina et Andramasina, — 356 - vers 1.500 m. d'altitude (n° 1920, 2 Décembre 1912). Arbuste de 1 m.-l m. 25 de hauteur à fleurs jaunes. STYLOSANTHES Siv. Stylosanthes Bojeri Vogel. — Province et district deMajunga: Majunga, carrières et bords des chemins entre la Poste et le mât de T. S. F. (n° 10, 6 Septembre 1912). Plante trouvée autrefois par Bojer, et citée sans indi- cation de localité. ZORNIA Gmel. « Zornia diphylla Persoon. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : Forêt & AnalcimazaQtra, chemins, près de la station forestière, vers 1.000 m. d'altitude (n° 923, 21 Octobre 1912) ; pelouses arides près d'Analambolo, entre ce village et Bevalanirana, vers 900 m. d'altitude {n° 1.008, 24 Octobre 1912) ; environs de Mora- manga, au nord de la gare, vers 900 mètres d'altitude f/i° 1.038 bis, 26 Octobre 1912). Tiges grêles ; étendard et ailes orangés, plus ou moins lavés de rouge ; carène jaune. Espèce commune dans beaucoup de régions chaudes. DESMODIUM Desv. Desmodium lasiocarpum D.C. — Province d'Ando- voranto, district d'Anivorano : Pentes d'un coteau sur la rive gauche de la Vohitra, près d'Anivorano (n° 500, 5 Octobre 1912) ; Lieux (A suivre). LISTE DES COMMUNICATIONS par nom* d'Auteur* Allorge (A. Pierre^ : Contribution à l'étude de la flore normande, p. 288. Bédel (L.) : Présentation de plantes, p. 156. Bugnon (P.) : Contributions à la connaissance de la flore de Normandie. Observations faites en 1920, p. 315. Chemin (E.i : Organisation florale et pollinisation chez les Lathrœa, p. 125. — Anomalies florales dans le genre Daphne, p. 218. — Lathrœa. p. 242. — Monotropa hypopitys, p. 2i3. — J\eollia Nidus-avîs, p. 244. — Les Algues de profondeur, p. 282. Chemin (E.) et Hédiard (L.) : La Cuscute du Lin, Cuscuta Epilinum Weihe, dans le Cal- vados, p. 270. Chermezon (11.) . Aperçu sur la végétation du littoral asturien, p. 159. Dallrert (M.) Observations entomologiques, p. 110. — Lépidoptères du Calvados. Localités nouvelles, p. 299. Focet : Excursions dans la France- méridionale, p. 306. Gerrault (Ed.) : Observations sur l'état de la végéta- tion pendant l'hivor 1919-1920, p. 216. — Hérisson, p, 302. — Troglodyte, p. 303. — Parnassia palustris L., p. 305. — Sur le Sedum acre de la Hagne, p. 312, — (Voir Letacq et Germai i.i •), — 358 — Gtdon (Dr F.) : Paludisme en Normandie, p. 263. Hédiard (L.) : Canalisation ancienne, p. 301. — (Voir Chemin et Hédiard). Houel (Ph.) : Le problème des sources et des cours d'eau danssesrapports avec l'atmosphère, le sol et la végétation, p. 11. Humbert (H.) : (Voir Viguier et Humbert). Leboucher : Cormoran, p. 303. — Guêpes, p. 304. Lemée : Gui, p. 306. Letacq (Abbé) : Liste de Champignons recueillis aux environs d'Alençon durant les mois de Mars, Avril et Mai 1920, p. 247. — Super- position de deux Psalliotes [Psalliota campes tris L.), P- 253. — Cormoran, p. 303. — Perdrix rouge, p. 303. — Lacerta stirpium Daud.,p.303.— Brochet, p. 304. — Nid de Poliste, p. 304. — Mollusques, p. 304. — Plantes des envi- rons d'Alençon, p. 305. — Gui, p. 306. — Champignons, p. 306. — Observations mycologiques faites durant l'automne 1920 aux environs d'Alençon. p. 307. Letacq (Abbé) et Gerbault (Ed.) : Sur plusieurs Névroptères Planipennes de la Haute- Sarthe, p. 250. Mercier (L.) : Mas norvegicas, p. 109. — Sur deux espèces de Thysanoures nouvelles pour la faune de Normandie, p. 110. — Contri- bution à l'étude de la faune du départe- ment du Calvados (Turbellariés), p. 244.— Faune du Calvados. — Diptères (Formes nouvelles, rares ou intéressantes), p. 264. — Hareng hermaphrodite, p. 299. — Moule sur Crabe, p. 299. — 359 - Mercier (L.) et Poisson (R.) : Documents biologiques fournis par letude de la tourbière sous- marine de Bernières-sur-Mer, p. 149. Moutier (Dr A.) : Spondyle, p. 124. — Fossiles p. 148. — Pedina gigas, p. 215. — Paludisme en Normandie, p. 262. — Fossiles, p. 264. Poisson (R.) : Gigantisme chez une Grégarine [téphaloi- dophora talitri Mercier), p. 115. — (Voir Mercier et Poisson). Sève (P.) : Daphne Mezereum, p. 147. — Androsème, p. 30L Viguier (René) et Humbert (Henri) : Le Rheedia Laka, p. 255. — Plantes récoltées à Madagascar en 1912, p. 325. TABLE DES MATIÈRES Pages Composition du Bureau de la Société pour l'année 1920 1 Membres décédés pendant l'année 1919 2 Liste générale des Membres de la Société au 1er janvier 1920 3 PROCÈS- VERBAUX DES SÉANCES Séance du 12 janvier 1920 107 2 février 1920.... 121 — 1er mars 1920 146 — 3 mai 1920 214 — 7juinl920 240 — 5 juillet 1920 249 — 8 novembre 1920 261 — 6 décembre 1920 297 SecnoN d'Aletxçon Séance du 17 novembre 1920 302 - 361 — Assises de Caumont : p. 146. Budget : p. 123, Commission d'impression : p. 296. Comptabilité : p. 241. Correspondance : p. 121, p. 214, p. 240, p. 261, p. 298. Dépôt de travaux: M. Chermezon, p. 147; M. l'Abbé Letacq, p. 241; M. Allorge, p. 262; M. Antoine, p. 262; M. l'Abbé Letacq, p. 298; M, Gerbaulfr p. 298: M. Viguier, p. 261. Distinctions honorifiques : MM. Hédiard et Warcollier, Dons à la Bibliothèque : p. 121, p. 298. Elections : p, 107. Etat de l'impression du Bulletin de 1919 : p. 146, p. 241. Excursion annuelle de 1920 : p. 215, p, 241. Nécrologie: M. Langlais, p. 122; M. Boudier, p. 146; M. Renault, p, 249; M. Œhlert, p. 261 ; M. Bansard des Bois, p, 298. Présentations et Admissions : M. Bouygues, p. 108 ; M. le Dr Vigot, p. 108 ; M. Denis, p. 108 ; Mme Gatin. p. 108; M. Humbert, p. 108; M. Le Testu, p. 108 et 122; M. Audigé, p. 109 et 122; M. le Dr Lemanis- sier, 109 et 122: M. le Dr Desbouis, p. 109 et 122; M. Guilliermond, p. 109 et 122; M. Chermezon, p. 109 et 122; M. l'Abbé Langlais p. 123 et 146; M. Warcollier, p. 147 et 215; M. Thériot, p. 215 et 241; M.Gaume, p. 241 et 249; M. Hédiard, p. 250; M. Davy de Virville. p. 262 et 298. Réunion annuelle : p. 241. Section d'Alençon : p. 298. Soutenance de thèse : p. 214. - 362 — OBSERVATIONS DIVERSES Pages Mercier (L.), Mus nowegicus 109 Dalibert (M.), Observations entomologiques 110 Moutier (Dr A.), Spondyle 114 Sève (P.), Daphne Mezereum 147 Bédel (L.)» Floraison précoce 148 Moutier (Dr A.), Fossiles 148 'Moutjer (Dr A.), Pedina gigas 215 Chemin (E .), Lathrœa 242 Chemin (E.), Monotropa Hypopitys 243 Chemin (E.). Neottia NHus-avis 244 Moutier (Dr A.)» Paludisme en Normandie 262 Gidon (Dr F.), Paludisme en Normandie 262 Moutier (Dr F.). Fossiles 264 Mercier (L ), Hareng hermaphrodite 299 Mercier (L.), Moule sur Crabe 299 Sève (P.), Androsème. 301 Hédiard (L.)» Canalisation ancienne 301 Gerbault (Ed.), Hérisson 302 Gerbault (Ed.), Troglodyte 3)3 Leboucher, Cormoran 303 Letacq (Abbé), Cormoran 303 Letacq (Abbé), Perdrix rouge 303 Letacq (Abbé), Lacerta stirpium Daud 303 Letacq (Abbé), Brochet 304 Leboucher, Guêpes 304 Letacq (Abbé), Nid de Poliste 304 Letacq (Abbé), Mollusques » 304 Gerbault (Ed.), Parnassia palmtris L 305 Letacq (Abbé), Plantes des environs d'Alençon . . 305 Lemée, Gui 306 Letacq (Abbé), Gui 306 Focet, Excursions dans la France méridionale. . . 306 Letacq (Abbé), Champignons 306 — 363 — COMMUNICATIONS Pages Houel (Ph.), Le problème des souvces et des cours d'eau dans ses rapports avec l'atmosphère, le sol et la végétation 11 Mercier (L.), Sur deux espèces de Thysamoures nouvelles pour la faune de Normandie 110 Poisson (R), Gigantisme chez une Grégarine (Cephaloidophora talitri Mercier) 115 Chemin (E.), Organisation florale et pollinisation chez les Lathrœa 125 Mercier (L.) et Poisson (R ), Documents biologi- ques fournis par l'étude de la tourbière sous- marine de Berniêres-sur-Mer 149 Bédel (L.), Présentation de plantes 156 Chermezon (H.)» Aperçu sur la végétation du lit- toral asturien, 159 Gerbault (Ed.-L ), Observations sur l'état de la végétation pendant l'hiver 1919-1920 216 Chemin (E.), Anomalies florales dans le genre Daphne 218 Mercier (L.), Contribution à l'étude de la faune du département du Calvados (Turbellariésj . 244 Letacq (Abbé), Liste des Champignons recueillis aux environs d'Alençon durant les mois de Mars, Avril et Mai 1920 237 Letacq (Abbé) et Gerbault (Ed.-L.), Sur plusieurs Névroptères Planipennes de la Haute-Sarthe. 250 Letacq (Abbé), Superposition de deux Psalliotes [Psalliota campestris L.) 253 \ iguier (René) et Humbert (Henri , Le Rheedia Laka 255 Mercier (L.), Faune du Calvados. — Diptères (Formes nouvelles, rares ou intéressantes) . . ^04 — 364 — Pages Chemin (E.) et Hédiard (L.), La Cuscute du Lin, Cuscata Epilinum Weihe, dans le Calvados. . 270 Chemin (E.), Les Algues de profondeur 282 Allorge (A. -Pierre), Contribution à letude de la flore normande 288 Dalibert (M.). Lépidoptères du Calvados. Loca- lités nouvelles 299 Letacq (Abbé), Observations mycologiques faites durant l'au toirme 1920 aux environs d'Alençon 307 Gerbault (Ed.-L.), Sur le Sedum acre de la Hague 312 Bugnon (P.), Contributions à la connaissance de la flore de NoTmandie. Observations faites en 1920.. 315 Viguier (René) et Humbert (Henri), Plantes ré- coltées à Madagascar en 1912 325 Liste des Communications par noms d'auteurs . . 357 le bon a tirer de ce bulletin a été donné LE 26 IV 1921 Caen. — Imprimerie E. LAN1ER, 31, Boulevard Bertrand. ^fi BULLETIN \ ®^ J D DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNK DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Kt reconnue d'utilité publique par décret «lu "2*2 avril 1863 7e série. — ier volume •<_"*'_ AXIEE 1948 CAEN E. LANIER, Imprimeur 31, Boulevard Bertrand, 31 1919 riviô luiciui aux iiiauoa a !.)' pai Les Auteurs peuvent faire faire un tirage à part de leurs communications à leurs frais et aux conditions suivantes. L'Auteur devra en faire la demande expresse et par écrit soit en tôle de son manuscrit, soit en tète du pre- mier placard, soit par une lettre spéciale qu'il adressera en même temps que le premier placard. Tout tirage à part devra porter la mention « Extrait du Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie » suivie de l'indication du volume. Les tirages à part seront payés directement à l'Impri- meur conformément au tarif ci-après : NOMBRE DE FELILLES NOMBRE D'EXEMPLAIRES 25 50 100 200 500 1 feuille de 16 pages . 12 50 15 50 19 50 27 50 52 50 3/4 — 12 — . . 11 25 14 50 17 50 24 50 45 » 1/2 - 8 - . . 6 75 8 75 12 » 18 50 35 » 1/4 — • 4 — . . 5 50 7 50 9 50 13 75 22 50 Couverture imprimée . . 6 2:. 7 » 8 75 13 75 25 » sans impression 1 » 1 75 2 25 5 » 13 75 (SaUnage, brochage, pliage compris) Composilion et impression dan faux litre, 6 fr. 50. Changement de folios, i franc par feuille de 16 pages. Nouvelle mise en pages pour une feuille de 1(3 pages, 8 fr. 25 ; pour une fraction quelconque de feuille, 5 fr. Nouvelle correction : 2.^5 l'heure. Pour toute communication dont l'importance sera de plusieurs feuilles, l'imprimeur de la Société s'engage à faire une diminution suc le tarif ci-dessus. Celle dimi- nution sera proportionnée au nombre de feuilles de la communication. Les auteurs sont priés de s'entendre directement avec l'imprimeur de la Sociélé. INTERCALATION DE PLANCHES Chaque planche collée ou avec onglet replié . . — avec onglet ajouté Chaque pli en sus 50 EXEMPL. 1 50 2 50 4 50 100 EXEMPL. 2 50 4 50 2 50 Le papier employé pour les tirages à part sera le même que celui du Bulletin. Pour les tirages de luxe et les changements de papier ou de format, les prix en seront donnés à l'avance sur la demande de l'Auteur. Sommaire des derniers volumes de Mémoires : T. XIX. — G DOLLFIS. Observations géologiques faites aux environs de Louviers, Vernon et Paey-sur-Eure (47 p., 12 fig., 1 pi.). — E.-.l. LEGER, Recherches sur l'origine et les trans- formations des éléments libériens, 1er Mémoire (132 p., 7 pi.). — Acli. TALXLEGE.1RD, Recherches sur les Tétrarhynques (191 p., 9 pi.). T. XX. — F. G1DOI, Essai sur l'organisation générale et le dé- veloppement de l'appareil conducteur dans la tiae et dans la feuille des Nyctaginees (120p., 6 pi.). —A. TISON, Recher- ches sur la chute des feuilles chez les Dicotylédones (108 p., 5 pi.). — O. EIGNIER, Végétaux fossiles de Normandie.— M. Etmle anatomique du Cycadoidea myeromyela Moi-. (65 p., 1 pi.). T. XXI; 1er fascicule (108 p., 4 pi.). — A. TISON, Sur le mode d'accroissement de la tige en lace des faisceaux foliaires après la chute des feuilles chez les Dicotylédones. — O. EIGNIER, Le fruit du Wiliiàmsonia gigas Carr. et les Benettitales. — A. TISON, Les traces foliaires des Conifères dans leurs rap- ports avec l'épaississement de la tige. — A. BIGOT et E. RRASIE, Contributions à l'étude de la faune jurassique de Normandie : 3me mémoire : Description de la faune des sables jurassiques supérieurs du Calvados (1er article). Le ime fascicule du t. XXI paraîtra ultérieurement. T. XXII (333 p., 23 pi.). — H. 1IATTE, Recherches sur l'ap- pareil lihéro-ligneux des Cycadacées. — O. EIGNIER, Végé- taux fossiles de Normandie — IV. Bois divers (lr° série). T. XXIII (160 p., 10 pi. , nombr. fig. d ms le texte). — O. EIGNIER, Végétaux fossiles de Normandie, V. Nouvelles recherches sur le Propalmophyllum liasinum Lignierv — 1E COSS1IANN, à propos de. Cerithium cotnucopise Sow. — A. §111111 NVOORNVARD, On some remains of Pachycormus and Hypsoconnus from the Jurassic of Normandy. — II. MATTE, sur le développement morphologique et anatomique des germi- nations des Cycadacées. — E. RRASIE et G. PEAIE- TIER, le. Zèbre du Muséum d'histoire naturelle de Rouen, Et/ uns Burchelli Pococki. — Robert DOUILLE, Cépha- lopodes Calloviens d'Argences. — A. TISON, sur le Saxe Gothœa conspicua Lindley. Prix de chacun de ces volumes 20 fr. ®f La Société possède encore en magasin un certain nombre de volumes de son Bulletin ; elle les met en vente aux prix suivants : Tomi ' 1, II, HI, IV, v. VI, VII, VIII, IX, x, 7 7 lie Série. 1-855-56 4 fr 1856-57 .... 4 1857-58 ; très rare). 1S58-5!) 'très rare). 1859-60 (très rare). 10 1860-61 (rare) . . 6 1861-62 (rare) . . 7 1862-63 . . . (épuisé) . . (épuisé) ... 6 fr. 1863-64 1864 4-G5 . 2e Série. Tome I, II, III, IV, 1 865-66 1867 . 1868 .' 1868-69 8 fr 7 6 6 Tome V, 1869-70 .... 6 fr. ». VI, 1870-72 .... 6 ». VII, 1872-73 .... 8 » VIII, 1873-7 1 .... 7 » IX, 1874-75 (rare) . . 7 » X, 1875-76 . . . (épuisé) 3e Série. Tome I, 1876-77 (rare) . . 6 fr. III, IV, v, VI, vu, VIII, IX, x, II, 1877-78 (très rare). 10 1878-79 1879-80 1880-81 1881-82 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 (rare) (épuisé) . 10 fr. . 6 . 7 . 11 . 6 . 7 Les volumes des 4e et 5' Séries sont vendus chacun . 10 fr. Pour toute demande d'achat, s'adresser à M. Rigot. secrétaire, rue de Geôle, 28, à Caen (1). (1) Afin de permettre à ses Membres de compléter leur collection, la Société leur accordera une réduction de 1/5 sur les prix ci-dessus. «V£ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE FONDEE EN 1823 fil reconnue d'utilité publique par décret du '2'2 avril 1863 7e série. — 2e volume -o*. AiMEE t»i«> CAEN E. LANIER, Imprimeur 31, BOULEVARD BerTK.\NI>, 31 éè e*. 1920 Avis relatif aux tirages à part Les Auteurs peuvent faire faire un tirage à part de leurs communications à leurs frais et aux conditions suivantes. L'Auteur devra en faire la demande expresse et par écrit soit en tête de son manuscrit, soit en tête du pre- mier placard, soit par une lettre spéciale qu'il adressera en même temps que le premier placard. Tout tirage à part devra porter la mention « Extrait du Bulfetin de la Société Linnéenne de Normandie » suivie de 1 indication du volume. Les tirages à part seront payés directement à l'Impri- meur conformément au tarif ci-après : NOMBRE DE FEUILLES NOMBRE D'EXEMPLAIRES 25 50 100 200 500 1 feuille «le 16 pages . . 24 » 30 » 36 » 54 » 104 » 3/4 — 12 — . . 22 » 28 » 34 » 48 •> 90 » 1/2 — 8 — . . 13 »J 17 » 24 » 36 » 70 » 1/4 — 4 — . . il » 15 » 19 » 27 » 45 » Couverture imprimée . . 12 50 14 » 17 » 27 » 50 » sans impression 2 » 3 50 4 50 10 » 27 75 {Satinage, brochage, pliage compris) Composition et impression d'an faux titre, io francs. Changement de folios, 'i francs par feuille de 16 pages. Nouvelle mise en pages pour une feuille de 16 pages, i5 fr. ; pour une fraction quelconque de feuille, 9 Ir. Nouvelle correction : 3.5o l'heure. Pour toute communication dont l'importance sera de plusieurs feuilles , l'imprimeur de la Société s'engage à faire une diminution sur le tarif ci-dessus. Celte dimi- nution sera proportionnée au nombre de feuilles de la communication. Les auteurs sont priés de s'entendre directement avec l'imprimeur de la Société. INTERCALATION DE PLANCHES 50 EXEMPL. 100 EXEMPL 8 » 5 )> 5 » 9 » 3 » 5 » Chaque planche collée ou avec onglet replié . . avec onglet ajouté Chaque pli en sus. Le papier employé pour les tirages à part sera le même que celui du Bulletin . Pour les tirages de luxe et les changements de papier ou de format, les prix en seront donnés à l'avance sur la demande de l'Auteur. / Sommaire des derniers -volumes de Mémoires : T. XIX. — G.DOLLFl]§, Observations géologiques faites , environs de Louviers, Vernon et Pacy-sur-Eure (47 p., 12 t 1 pi.). — L.J, EECiER, Recherches sur l'origine et les tra formations des éléments libériens, 1er Mémoire (132 p., 7 pi.). Ach. VAULLEGEARD, Recherches sur les ïétrarhynq (191 p., 9 pi.). T. XX. — F. GIDOM, Essai sur l'organisation générale et le veloppement de l'appareil conducteur dans la tige et dans feuille des Nyctaginées (120 p., 6 pi.). — A. TISON, Recl ches sur la cbute des feuilles chez les Dicotylédones (108 p., 5 pi — O. E14-NIER. Végétaux fossiles de Normandie. — 111. Etu anatomique du Cycadoïdea mycromyela Mor. (65 p.. 1 pi.), i T. XXI; 1" fascicule (108 p.. 4 pi.). — A. TISON, Sur le nu d'accroissement de la tige en lace des faisceaux foliaires aprèi chute des feuilles chez les Dicotylédones. — O. MONTE Le fruit du Williamsonia gif/as Carr. et les Iknettitales. A. TISON, Les traces foliaires des Conifères dans leurs i ports avec l'épaississement de la tige. — A. BIGOT E. BRASIE, Contributions à l'étude de la faune jurassi de Normandie ; 3me mémoire : Description de la faune des sa jurassiques supérieurs du Calvados (1" article). Le 2mo fascicule du t. XXI paraîtra ultérieurement. T. XXII (333 p., 23 pi.). — II. I1ATTE, Recherches sur I pareil libéro-ligneux des Cycadacées. — O. EICàNIER. V' taux fossiles de Normandie — IV. Bois divers (1" série). T. XXIII (160 p., 10 pk, nombr. fig. dans le texte). — O. EIGN1I Végétaux fossiles de Normandie, V. Nouvelles recherches si Propalmophyllum liasinum Lignier. — il. COSSU AN: propos de Cerithium coinucopiae Sow. — A. SUE WOODWARD, On some re mains of Pachy connus Hypsocormus from the Jurassic or" Normandy. — 11. II ATI sur le développement morphologique et anatomique des sre nations des Cycadacées. — E. BRASIE et «i. E*ENÏ TIER, le Zèbre du Muséum d'histoire naturelle de Ro Etjuus Burchelli Pococki. — Robert DOUV1LLE, Ce lopodes Calloviens d'Argences. — A. TISON, sur le Gothœa conspicua Lindley. Prix de chacun de ces volumes 20 fr. AVIS La Société possède encore en magasin un certain nombre de de son Bulletin : elle les met en vente aux prix suivants : lre Série. Tome I, 1855-56 . . . . Il, 1856-57 . - . . . » III, 1857-58 (très rare). »> IV, 1858-5!) (très rare}. 4 4 7 7 fr V, 1859-60 (très rare). -10 VI, 1860-61 (rare) VII, 1861-02 (rare) VIII, 1862-63 . . IX, 1863-64 . . X, 1864-65 . . 2e Série. Tome I, H, III, IV, 1865-66 1867 . 1868 . 1868-69 6 . 7 (épuisé) (épuisé^ . 6 fr. 8fr 7 6 6 Tome V, »> VI, »» VII, » V1I1, .» IX, » X. 1869-70 . . 1870-72 . . 1872-73 . . 1873-74 . . 1874-75 (rare) 1875-76 . . 3e Série. Tome I, 1876-77 (rare) . II, 1877-78 (très rare .. 111, 1878-79 . . . ' »» IV, 1879-80 ... V, 1880-81 (rare) . VI, 1881-82 . . . 1882-83 . . . 1883-84 . . . 188i-85 . . 1885-86 » » » » » VII, VIII, IX, x, Les volumes des 4e et 5* Séries sont vendus chacun . 10 f Pour toute demande d'achat, s'adresser à M. Bigot, sécrétai de Geôle, 28, à Cacn (1). (1) Afin de permettre à ses Membres de compléter leur collection, k leur accordera une réduction de 1/5 sur les prix ci-dessus. L®: BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LMNÉENNE DE NORMANDIE FONDEE EN 1823 Kt reconnue d'utilité publique par décret du '±'± «vrii 18G3 7e série. 3e volume ANNEE 1930 r^ 73 $ .f> CAEN E. LANIER, Imprimeur 31, Boulevard Bertrand, 31 1921 . & £4»- MW* Avis relatif aux tirages à part Les Auteurs peuvent faire faire un tirage à part de leurs communications à leurs frais et aux conditions suivantes. L'Auteur devra en faire la demande expresse et par écrit soit en tête de son manuscrit, soit en tête du pre- mier placard, soit par une lettre spéciale qu'il adressera en même temps que le premier placard. Tout tirage à part devra porter la mention « Extrait du Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie » suivie de l'indication du volume. Les tirages à part seront payés directement à l'Impri- meur conformément au tarif ci-après : NOMRRF DE FFUII I FS NOMBRE D'EXEMPLAIRES 25 50 100 200 500 1 feuille de 16 pages . . 24 » 30 » 36 » 54 » 104 » 3/4 — 12 - . . 22 » 28 » 34 » 48 » 90 » 1/2 - 8 - . . 13 » 17 » 24 » 36 » 70 » 1/4. — 4 — . . H » 15 » 10 » 27 » 45 » Couverture imprimée . . 12 50 14 » 17 » 27 » 50 » — sans impression 2 » 3 50 4 50 10 » 27 75 {Satinage, brochage, pliage compris) Composition et impression d'un faux titre, io francs. Changement de folios, i francs par feuille de 10 pages. Nouvelle mise en pages pour une feuille de 10 pages, i5 fr. ; pour une fraction quelconque de feuille, 9 (r. Nouvelle correction : 3.5o l'heure. Pour toute communication dont l'importance sera de plusieurs feuilles , l'imprimeur de la Société s'engage à faire une diminution sur le tarif ci-dessus. Celte dimi- nution sera proportionnée au nombre de feuilles de la communication. Les auteurs sont priés de s entendre directement avec l'imprimeur de la Société. INTERCALATION DE PLANCHES 50 EXEMPL. 100 EXEMPL 3 » 5 » 5 » 9 )> 3 » 5 » Chaque planche collée ou arec onglet replié . . — avec onglet ajouté Chaque pli en sus Le papier employé pour les tirages à part sera le même que celui du Bulletin. Pour les tirages de luxe et les changements de papier ou de format, les prix en seront donnés à l'avance sur la demande de l'Auteur. Sommaire des derniers volumes de Mémoires : T. XXI; 1" fascicule (108 p., 4 pi.). — A. TISON, Sur le mode d'accroissement de la tige en face des faisceaux foliaires après la chute des feuilles chez les Dicotylédones. — O. EIGMIER, Le fruit du Williamsonia gigas Carr. et les Benettitales. — A. TISOW, Les traces foliaires des Conifères dans leurs rap- ports avec l'épaississement de la tige. — A. BIGOT et E. BRAS1L, Contributions à l'étude de la faune jurassique de Normandie ; 3mo mémoire : Description de la faune des sables jurassiques supérieurs du Calvados (1" article). Le 2me fascicule du t. XXI paraîtra ultérieurement. T. XXII (333 p., 23 pi.). — H. MATTE, Recherches sur l'ap- pareil libéro-ligneux des Cveadacées. — O. EIGMIER, Végé- taux fossiles de Normandie — IV. Bois divers (1" série). T. XXIII (160 p., 10 pi., nombr. fig. dans le texte). — O. EIGMIER, Végétaux fossiles de Normandie, V. Nouvelles recherches sur le Propalmophyllum liasinum Lignier. — IM. COSS1IAMW, à propos de Cerithium comucopise Sow. — A. SMITH W'OODWARD, On some remains of Pachy connus and Hypsocormus from the Jurassic of Normandy. — H. MATTE, sur le développement morphologique et anatomique des eetmi- nations des Cycadacées. — E. BRASIE et G. I»EMME- T1ER, le Zèbre du Muséum d'histoire naturelle de Ptouen, Equus Burchelli Pococki. — Robert DOIJVILLE, Cépha- lopodes Calloviens d'Aigences. — A. TISOI, sur le Saxe Gothaea conspicua Lindlev. T. XXIV (179 p., 0 pi.). — 6. IK.MIK, Végétaux fossiles de Normandie : VI, Flore jurassique de Ma mers (Sarthe) 48 p., 2 pi. — A. TlSOJi, Remarques sur les gouttelettes collectrices des ovules des Conifères (18 p., 2 pi.). — O. EIGMIER, Cycadeoidea Fabre- Tonnerrei (sp. nov.) (8p., 1 pi.). E. BRASIE, Contributions à la connaissance des Cétacés observés sur les côtes de France : I. Grampus griseus (Cuv.) (26 p.). — A. BIGOT et E. SE DRY, Structure et conditions de dépôt des Calcaires cambriens de Basse- Normandie (19 p., 2 pi.)." — O. EIGMER, Lu nouveau sporange séminiforme, Mittagia seminiformis, gen. et sp. nov. (20 p., 1 pi.). — O. EIGMIER, Végétaux fossiles de Normandie : VII, Contribu- tion à la Flore jurassique (41 p., 1 pi.). Prix de chacun de ces volumes : 20 fr. (majoration de 40 "/• en plus)' '*% AVI» La Société possède gneore en magasin un certain nombre de volumes de son Bulletin : elle les met en vente aux prix suivants, avec majoration de 40 7. en plus : lre Série. (très rare Tome I, 1855-56 II, 1856-57 »> III, 1857-58 » IV, 1858-59 (très rare) V, 1859-60 (très rare) » VI, 1860-61 (rare) . ». VII, 1861-62 (rare) » VIII, 1862-63 . . » IX, 1863-64 . . X, 1864-65 . . 4fr. 4 7 7 10 6 . 7 (épuisé) (épuisé) . 6 fr. 2e Série. Tome L 11, III, IV, 1865-66 1867 . 1868 . 1868-69 8fr 7 6 6 Tome V, VI, 1869-70 1870-72 1872-73 1873-74 . 6 fr. . 6 . 8 . 7 . 7 (épuisé) ». VII, .» VIII, »» IX, 1874-75 (rare) » X, 1875-76 . . 3e Série. Tome I, 1876-77 (rare)-. . 6 fr. II, 1877-78 (très rare). 10 »> III, 1878-79 .... 7 1879-80 . . . (épuisé) 1880-81 (rare) . . 10 fr. 1881-82 .... 6 » » » IV, V, VI, VII, VIII, IX, x, 1882-83 1883-84 1884-85 1885-86 7 11 6 7 Les volumes des 4e et 5* Séries sont vendus chacun . 10 fr. Pour toute demande d'achat, s'adresser à M. Bigot, secrétaire, rue de Geôle, 28, à Caen (1). (1) Afin de permettre à ses Membres de compléter leur collection, la Société leur accordera une réduction de 1/5 sur les prix ci-dessus. ■- I