BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENINE DE NORMANDIE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNË DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Et reconnue d'utilité publique par décret du 22 avril 1863 7^ SÉRIE. — 4^ VOLUME ANMÉE 19S1 CAEN E. LANIER, Imprimeur 31, Boulevard Bertrand, 31 1922 Les opinions émises dans les publications de la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer la responsabilité (art. 23 du règlement intérieur). La Société Linnéenne de Normandie ayant été reconnue établissement d'utilité publique, par décret en date du 22 avril 1863, a qualité pour accepter les dons et legs dont elle serait gratifiée. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Pour l'année 19Si Président . . . Vice-Président Secrétaire. . . Vice-Secrétaire Trésorier . . . Bibliothécaire Vice-Bibliothécair Archiviste. . MM. Leboucher (J. Mercier (L.). Bigot (A). BUGNON (P.). Mazetier (G). LORTET (M.). Poisson (R.)- Chemin (É.). Sont Membres de la Commission d'impression pour l'année 1921 : MM. les Membres du Bureau ; MM. GiDON (DO, Lbbailly (DO, Moutier (DO, sortant en 1923 ; Osmont(D""), Sève, Viguier, sortant en 1922. MEMBRES DÉCÉDÉS PENDANT L'ANNÉE 1920 MM. Bansard des Bois, membre correspondant depuis 1888. Boudier, membre correspondant depuis 1876. Langlais, membre correspondantdepuis 1888. Œhlert, membre honoraire depuis 1897. Renault, membre correspondant depuis 1881. SOCIÉTÉ UNNÉENNE DE NORMANDIE Modifications apportées au 1^^^ Janvier 1921 à la Liste Générale des Membres de la Société établie au 1" Janvier 1920 MEMBRES HONORAIRES MM. Q.HLERT (D.-P.), décédé. MEMBRES RÉSIDANTS Date de la nomination. MM. AuDi&É, maître de conférences de zoologie à la Faculté des Sciences 1920 Bouygues, mailre d« conférences de botanique à la Faculté des Sciences 1920 Desbouis (D'), ancien interne des Hôpitaux, professeur à l'Ecole de Médecine, rue des Jacobins, 29 1920 Hédiard, directeur des Services Agricoles du Calvados, rue Saint- Martin, 41 1920 Lemanissier (D'), place Saint-Martin, 22 1920 Le Testu, ingénieur-agronome, licencié ès-Sciences, adaainistrateur des Colonies, rue Caponiére, 41 1920 Mercier (L.), professeur de zoologie à la Faculté des Sciences . 1919 35 ViGOT (D"^ M.), ancien interne des Hôpitaux, place Saint- Sauveur, 20 1920 ViGUiER (R.), professeur de botanique à la Faculté des Sciences . 19l9 Warcollier, directeur de la Station agronomique du Calvados et de la Station pomologique de Caen 1920 30552 — VI — MEMBRES CORRESPONDAr^TS Date de a nomination. M°* Allorge, docteur és-Sciences, rue Gustave-Nadaud, 7, Paris (XVI') 1920 MM. Bansard des Bois, décédé. BouDiER (E.), décédé. "Chermezon, chef des travaux de botanique à la Faculté des Sciences de Strasbourg 1920 "Davv de^Vir ville (A.), rue Crossardiére, 40, Laval (Mayenne). . 1920 20 " Denis (M.), préparateur de botaniqae à la Soibonne, rue Fai- dherbe, 38, Paris:(XI'), 1920 " Gaume, licencié ès-Sciences, rue Palatine, 5, Paris (VI") . . 1920 " GuiLLiERMOND, chargé de coursa la Faculté des Sciences de Lyon, rue de la République, 19, Lyon 1920 " HuMBERT (H.), préparateur de botanique à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) 1920 50 ° KoLLJiANN, maître de conférences de zoologie à la Faculté des Sciences de Toulouse (Haute-Garonne) 1919 Langlais, décédé. "Langlais '(Abbé), professeur à l'Ecole Sainl-Fr§nçois-de-Sales, Alençon (Orne) 1920 Michel, agent-voyer honoraire, Evrecy (Calvados) 1887 Renault (C), décédé. "Thériot, directeur de l'Ecole primaire supérieure de garçons, rue Dicquemare, 1, Le Havre (Seine-Inférieure) ..... 1920 ToLMER (L.), licencié ès-sciencee, professeur au Collège Sainte- Marie, la Maladrerie, près Caen (Calvados), 1908 — VII — PROCES-VERBAUX DES SEANCES SÉANCE DU 10 JANVIER 1921 Piésidence de M le D' Moutier, président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures 15. Y assistent : MM. Bigot, Bugnoîv, Chemiïv, Dalibert, D' GiDON, LoRTET, Mazetier, Mercier, D"^ Moltier, Poisson, Sève, Viguier. Le procès-verbal de la séance du 6 décembre 1920 est lu et adopté sans observations. Les nombreux ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le Bureau. Elections. — Il est procédé à l'élection des membres du Bureau pour 1921 et au renouvellement partiel de la Com. mission d'impression. Sont élus successivement : Président MM. Leboucher. Vice-Président Mercier. Secrétaire Bigot. Vice-Secrétaire Bugnon. Trésorier Mazetier. Bibliothécaire ^ . Lortet. Vice-Bibliothécaire Poisson. Archiviste Chemin. Membres de la Commission d'impression : Pour deux ans : MM. Gidon (D"), Lebailly (D'), Moltier (D') Pour un an': M'. Sève. — VIII — Nécrologie. — Le président fait part du décès de M. Fon- taine, naturalisle, à la Chapelle-Gauthier (Eure), membre correspondant de la Société depuis IfSl. Les regrets de la Société figureront au procès-verbal et seront transmis à la famille du défunt. Démission. — Le secrétaire communique une lettre de notre collègue, M. DuREL, professeur en retraite, membre corres- pondant de la Société depuis 1905, qui exprime ses regrets de ne plus pouvoir faire partie de la Société. La Société enregistre la démission de M. Durel en partageant ses regrets. Don à la Bibliothèque. — L'ouvrage suivant est offert par son auteur : Gatin (M'"*\''^C.), Recherches anatomiques sur le pédoncule et la Heur des Liliacées (Thèse, Paris, 1920). COMMUNICATIONS Argyroneta aquatica. — M. Mercier signale la présence (ÏArgynorela aqualica Ci. dans les marais de Golleville et présente une photographie de l'araignée et de sa cloche. Il rappelle que l'Argyionète a déjà été observée en Normandie par MM. Thouin et Letacq. D'après M. Letacq, cette araignée serait assez rare dans notre région ; aussi M. Mercier estime intéressant de noter une nouvelle station qui, dans le cas particulier, peut présenter un certain intérêt en raison de sa proximité et de ses communications avec la mer. Echinogammarus Berillori. — M Poisson présente à la Société quelques exemplaires d'un Crustacé Amphi- Y>ode, V Echinogammarus Berilloni Caita. — ÏX — Il a recueilli ce Crustacé dans un ruisseau de Luc-sur- mer, au lieu dit le lavoir du Vieux-Luc. Ce Crustacé est une forme nouvelle pour la faune du Calvados. M. Poisson rappelle que ï Echinogammaras Berilloni a été observé pour la première fois par Berillon au sommet du Mandarrain (Basses-Pyrénées), dans l'eau d'une fontaine, par TTiO m. d'altitude. Il a été retrouvé ensuite par E. Ghevreux et Bolivar sur le littoral médi- terranéen. Pendant longtemps, on a cru l'espèce loca- lisée au voisinage des Pyrénées occidentales. En 1896, E. Ghevreux a retrouvé ce Gammaride à. Jersey, associé, dans deux stations, au Gammarus palex L. Plus récem- ment, l'espèce a été signalée dans les départements du Nord, du Pasde-Galais, de la Somme, de l'Aisne, de l'Eure, des Côtes-du-Nord, de l'Indre et- Loire, puis aux environs de Paris, dans la Marne et dans le canal de rOurcq. Lilas précoce. — M. le D"" Moutier signale avoir remarqué récemment à Gacn, au Clos Herbert, un lilas en boutons déjà ouverts, fait d'une précocité exception- nelle, mais que la douceur relative de l'hiver explique- Allocution du président f criant. — Avant de quitter le fau- teuil de la présidence, qu'il a été appelé à occuper si souvent depuis 1014, M le D' Moutieu tient à remercier la Société, de l'honneur qu'elle lui a fait. Il prie en outre la Société de se joindre à lui pour adresser un vœu au Conseil Municipal de Caen en faveur de la restauration de la pierre tombale de Blot ; cette pierre, déposée au Jardin des Plantes, dont Blot a été l'un des fondateurs, mérite, par le souvenir qu'elle rappelle, qu'on ne la laisse pas s'effriter. — X -- BIBLIOGRAPHIE KoLDERUP RosEisviisGE. — The marine Algœ cf Denmark Contribution to their natural history. Paît. Il (Mémoires de rAcadémie royale des Sciences et des Lettres de Dane- itiark, 1917, p. 155-284). — Cette 2""= partie (la première est parue en 1000) est consacrée aux Cryptonemiales. Dans ce travail, résultat de longues et patientes recher- ches, Tauteur ne se contente pas de citer les espèces rencontrées sur les côtes danoises ; il les étudie avec soin ; il décrit leur appareil végétatif et leurs organes reproducteurs et illustre ses descriptions de nombreuses figurt's. Ses observations l'ont conduit à grouper dune façon nouvelle les nombreux genres de la famille des Corallinacefe, et aussi à créer cinq nouvelles espèces dans le genre Melohesia, et une dans chacun des genres Craoriopsis et Cnioriella. Il indique l'époque de matura- tion des téLraspores et carpospores sur les côtes de Danemark, et donne, en mètres, la profondeur à laquelle les algues ont été rencontrées. Il termine par quelques considérations générales sur l'alternance des généra- lions et la réduction chromatique; il est amené à con- clure que « dans les Cryptonemiales, beaucoup de par- ticularités demandent des recherches cytologiques nouvelles spécialement en ce qui concerne le processus de fertilisation, et la manière dont se fait la division nucléaire dans les tétrasporanges o. E. Chemin- — xn AVIS TRÈS IMPORTANT Les ppoeès-verbaux des séances ne seront plus réimprimés dans le Bulletin ; ils devront être conservés pour être réunis aux volumes au moment de la reliure. Cî01>J^V^0CA.TI0ISr La Société se réunira le L.iiiicli 9 févriei* 1921, à 16 heures, au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences. Le Secrétaire, A. BIGOT. SEANCE DU 7 FEVRIER 1921 Présitlence de M. Mercier, Vice-Président. La séance est ouverle à IG heures et levée à 17 lieures. Y assistent : MM. Bic.or. I)Ugno>;, Chemin, Daltbert, al)bé Frémv, D' Gidox, Le Séxkchm.. iNL^iZeïieh, Mercier, D' Moi TIER, Poisson, Sève, \ iguier. M. Mercier présente les excuses de M. Audigé, empêché par son étal de sanlé d'as- sister à la séance. Le procès-verbal de la séance du 10 janvier 1021 est lu et adopté sans observations. Correspondance. — La Société des Sciences de Seine-et-Oise, adresse le Tome I (1920) de la Série II de son Bulletin et demande l'échange de ses publications avec les nôtres. Cet échange est accepté. Nécrologie. — Le Secrétaire fait part du décès de M. Legointe, professeur à l'Ecole normale d'Evreux, membre correspon- dant de la Société depuis 1892. Les regrets de la Société figureront au procès-verbal et seront transmis à la famille du défunt. Vœu. — M. Lie Séxéch.vl exprime le voni que la Société intervienne auprès delà Municipalité de Caen pour obtenir un meilleur entretien des Serres du Jardin des Plantes. Le Secrétaire, tout en faisant remarquer que le mauvais état actuel des serres est dû aux difficultés de la période de guerre, promet d'intervenir à ce sujet au nom de la Société en même temps qu'au sujet de la restauration de la pierre tombale de Blot. Don à la Bibliothèque. — La brochure suivante est offerte par son auteur : Letacq (abbé), Note sur la flore de l'étang de Malelîre, à Bérus (Sarthe). [Exlrail du Bull. Soc. Aç/riculliire, Sciences cl \rls de la Sarihe, p. 2(55-271, 1920). ^. — XIV — Budget. — Le Trésorier présente son comple de geslion pour l'année 1980 et fait l'exposé de la situation financière de la Société au 1" janvier 1921, Une commission, composée de MM. Chemin et le D"^ Moulier, examine les comptes du Trésorier, qui sont reconnus exacts. La Société adresse ses félicitations et ses remerciements à M. Mazetier pour son dévouement et son excellente gestion. La Société arrête ensuite le projet de budget suivant pour l'exercice 1921 : Crédits : Solde en banque au 1^' janvier 1921 1.208^73 Montant du livret de Caisse d'Epargne 1.487 15 Total 2.695^88 Total des Recettes 2.461^25 Formant, avec le précédent, un crédit de. . . . 5.157U3 Dépenses : Indemnité pour le service de la Bibliothèque. . 250 ^ » Frais de gestion (convocations, affranchisse- ments, recouvrements, etc.) 200 » Impression du Bulletin de 1920 4.706 87 Total 5.157fl3 La somme de 4.706 fr. 87, qui représente la balance pour équilibrer le budget, sera insuffisante pour solder le coût de l'impression du Bulletin de 1920. Une partie des réserves devra donc être utilisée dans ce but en cours d'année. XV — GOMMUNIG ATION S Tremblement de Terre. — Le secré'^aire donne lecture d'une lettre de notre confrère M. Aug. Chevalier, relative à un tremblement de terre ressenti le 10 jan- vier 1921 dans le Maine et la Basse-Normandie : Dans la nuit du 9 au 10 janvier 1921, je me trouvais à Domfront (Orne), couché au premier étage dans ma vieille maison du vallon du Pissot, isolée et bâtie en contre-bas de la route de Fiers, sur les schistes siluriens à Calymènes. Je lisais, un léger accident m'empèchant de dormir. Le 10, vers 0 h. 30 (j'examinai aussitôt ma montre), la maison fut secouée assez vivement. La secousse fut uni(iue et dura environ une seconde ou une seconde et demie. L'impression ressentie ressemblait à l'ébranlement causé à la maison, lorsqu'un lourd camion automobile passe à vive allure. Mais à ce moment tout était silencieux; aucun véhicule ne circulait. J'eus immédiatement le sentiment que ce ne pouvait être qu'un tremblement de terre qui avait ébranlé la maison. Le matin du 10, j'en parlai à différentes personnes de mon entourage, mais aucune n'avait ressenti la secousse. Une note parue dans le Publicafeiir de l'Orne du 16 janvier m'a appris que mon observation était exacte et que la secousse que j'avais ressentie avait été constatée en d'autres pomts de notre région. « La terre a tremblé, dit l'article,, à Laval et dans les environs dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 janvier... Nous nous bornerons à préciser que dans tous les quartiers de Laval les secousses ont été ressenties. La Coconnière paraît le point de la ville le plus ébranlé. A Saint-Berthevin, au Genest, à La Chapelle-Anthenaise, dans le canton d'Evron, les commotions ont été nettement i^erçues. » — \vi — Comme il est touiom-s utile de noter les ol^servations de ce geniv, j'ai pensé qu'il y avait quelque intéixM, à signaler le fait que j'ai moi-même constaté (!). Hassallia byssoidea. — M. labbé Fuémv fuit connaître qu'il a récemment trouvé sur les phyllades nues de la Falaise, à Saint-Lô, une algue de la famille des Cyano- pliycées hétérocyslées, de la tribu des Scytonémacées et qu'il a reconnu ctic Hassallia byssoidea Ilassall, ^ar. sa.ricola Grunow. L'beibier Lenoimand contient un seul échantillon de cette algue, échantillon d'ailleurs si peu abondant qu'il peut à peine être étudié. Cet échan- tillon provient ('e l'herbier Thinet et a^ ait été récolté à AJaccio en 1884 par le D' Le veillé. Cette algue était jusqu'ici considérée comme appartenant à la tloro des régions méridionales. Elle n'avait pas été signalée dans la France occidentale. M. l'abbé Frémy sera heureux dolïVir à l'Institut Ijotanique et aux membres de la Linnéenncqui le dési- reront, des échantillons iVIIassallia saxicola Grunow. Notes algologiques. — M. Chemix présente des échan- tillons de Gyninogongras norvegicus J. Ag. et de Gymnogongras GriffKhsiœ Martius, recueillis sur les rochers de la Folie entre Luc et Langrune en septem- bre 1920- Ces deux espèces ont déjà été signalées en ces régions par Debray. L'une et l'autre portent de nom- breux individus cVAclinococcus : A. pelln'formis Schm. sur G. norcegicas et .4. aggregaUis Schm. sur G. Grif- fillisin'. Ces Aclinococcus sont considérés actuellement comme des parasites, après avoir été pris pour des némathécies de leur hôte. Ils n'avaient pas encore été signalés jusqu'ici sur;^nos côtes. (1 ! Voir dans le Bull. Soc Géol. et Min. de Bretagne, t. 1, fas. 3, un ai liclo relatif à ce Irtniblcmcnt de terre. — XVII — Copépode parasite d'une Ophiure. — Les Ainphhwd squa- mala Délie Ghiajc, Ophiures communes sous les pierres du rocher Le Qiiilhoc (Luc-sur-Mer), sont souvent parasitées par un curieux Copépode : Cancerilla iahnlaia Dalyell. Ce païasite est toujours attaché sur la face orale de ÏAmpIdura, la tète tournée du côté de la houche. Les femelles mures sont très apparentes grâce à leurs gros sacs ovigèrcs: ceux-ci, le plus souvent incrustés de sable, sont tantôt d'un beau bleu, tantôt dune couleur vert cendié. C. (abukda a déjà été l'objet d'observations très inté- ressantes de la part de Giard (1887) et de Cuénot (1012). D'après Giard, le Cancerilla des Amphiura est excessi- vement rare dans le Pas-de-Calais (Wimereux) et en Bretagne (Concarneau) ; asssez rare au cap de la Hague (Manche); à Fécamp, au contiaire, une Ophiure sur dix est infestée. Cuénot a constaté que ce Copépode est également assez abondant à Arcachon. Les Cancerilla de Luc sont souvent recouverts par un bel Arcellicn pédoncule : Podarcella cancerillae Giard. On se trouve alors en présence d'un curieux complexe biologique formé d'un Echinoderme, d'un Cruslacé et d'un Protozoaire- L. Mercier. BIBLIOGRAPHIE Paul VLILLEMIN. — L'Amphigonelle et la phylogécie des Amentales {Ann. Se. nal., I(r sér.. Bol., t. J, 1919, p 139). On sait que la simplicité d'organisation de la fleur chez les Amentales a été inlcrprélée tantôt comme un caractère pri- mitif, tantôt comme le résultat d'une simphficalion secon- daire : le groupe serait archaïque dans le premier cas, — X\ III — d'origine évolutive plus récente dans le deuxième. \ uillemiii adopte la première hypothèse. Son argumentation repose en dernière analyse sur la conception spéciale qu'il s'est faite de l'évolution foliaire chez les Plantes Vasculaires ; sa théorie, exposée d'abord en 1884, modifiée en 1915 pour tenir compte de celle de Lignier, le conduit à admettre chez les Angios- permes deux sortes de feuilles sans rapports phylogéniques : 1° des feuilles homologues de celles des Lycopodinées (phyl- lo'ides de Lignier) et qu'il réunit sous le nom général de phyllomes (les feuilles végétatives, les bractées, les pièces du périanthe, etc., sont pour lui' des phyllomes); 2" des feuilles homologues de celles des Filicinées (frondes), qu'il qualifie de frondomes (les étami nés sont des frondomes mâles; les placentas ovulifères et les stigmates constituent des fron- domes femelles). La feuille carpellaire classique serait due à l'intime association d'un frondome femelle et d'un phyllome. La paroi ovarienne ne serait d'aillciirs pas nécessairement un phyllome, mais pourrait être d'origine axiale : ce serait le cas chez les Amentales. La gonelle est essentiellement déhnie par des frondomes, auxquels des phyllomes peuvent ou non s'associer; quand l'axe de la gonelle se divise, il le fait par dichotomie ou poly- tomie et non par ramification axilJaire comme une pousse végétative. Chaque groupe isolé de frondomes sur un axe de gonelle divisé est une gonelette. L'amphigonelle, ou gonelle diffuse, est formée d'un ensemble de gonelettes distribuées sur les flancs de l'axe de la gonelle (ex. : épi des Piper). Quand chaque gonelette présente à sa base une bractéole, celle-ci ne doit pas être confondue avec une bractée axillante d'un bour- geon et l'amphigonelle ne doit pas être prise pour une inflo- rescence en épi comme celle que représente par exemple le chaton mâle des Corylas. (kiand l'axe de la gonelle reste indivis et porte une seule gonelette à son sommet, la gonelle devient une acrogonelle (ex. : Ulmiis campestris). Enfin, qu'une corolle se différencie dans une acrogonelle et il en résulte une Anthogonelle. \ uillemin décrit en détail, dans le groupe des Amentales, — XIX — une évolution progressive à partir des Amphigones (Amen- tales à amphigonelles), considérées comme les plus primitives des Dicotylédones, jusqu'aux Acrogones (Amentales à acrogo- nelles) ; les Anthogones (plantes à anthogonelles), placées au sommet de la série, se rencontreraient seulement parmi les Dicotylédones supérieures. P. Blgnon. Camille SAU VAGEAU . — Utilisation des Algues marines ( i vol. de l'Encyclopédie scientifique éditée par la maison Douin^ 26 fig. dans le texte, Paris, 1920). La guerre a donné un regain d'intérêt aux productions végétales de la mer. iV la suite des expériences tentées par l'Intendant militaire Adrian pour remplacer l'avoine par des Laminaires dans la nourriture des chevaux de l'armée, la presse a attiré l'attention du public sur les ressources alimen- taires qu'on pourrait tirer des Algues marines, en donnant parfois à cet égard des espérances illusoires. L'éminent algologiste réunissait, par sa grande compétence et son vif esprit critique, les qualités nécessaires pour pré- senter la question sous son véritable jour. 11 décrit la composition botanique, les conditions d'habitat et de récolte des principales espèces qui peuvent être intéres- santes au point de vue utilitaire, tant sur nos côtes que sur celles de l'Amérique et du Japon, où l'exploitation en grand et même la culture ont été pratiquées. Il indique ce que l'on sait de la constitution chimique des Algues et ce que l'on peut en attendre au triple point de vue agricole, industriel et ali- mentaire. Un index bibliographique étendu complète la documentation. P. Bugnon. — XX — AVIS TRES IMPORTANT Les procès verbaux des séances ne seront plus réimprimés dans le Bulletin ; ils devront être conservés pour être réunis aux volumes au moment de la reliure. GOINF^VOGA-TIOrsI La Société se réunira le LhikIî Î mars 1021, a 16 Jieiires, aa Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences. Le Secrétaire, A. BIGOT. SÉANCE DU 7 MARS 1921 Présidence de M. Mercier, Vice-Président. La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures. Y assistent : MM. Audigé, Bugnon, Chemin, Dalibert, Abbé Lucas, Lortet, Mazetier, Mercier. Docteur Moutier, Poissox, Sève, Viguieu. M. Mercier présente les excuses de M. Bigot, Secrétaire, empèclié d'assister à la réunion. Le procès-verbal de la séance du 7 février 1921 est lu et adopté sans observations. Médaille de Linné. — Sur la proposition de la Commission d'impression, la Société décide d'attribuer la médaille de Linné à notre confrère, M. le D' Moutieb, en raison de l'im- portance de ses contributions à l'histoire naturelle de la Normandie ainsi que de sa longue fidélité à la Société. M. le D' Moutier remercie en termes émus. Le Président de séance tient à adresser ses félicitations personnelles au nouveau titulaire de la médaille de Linné et fait ressortir combien il serait désirable, à la fois pour la médecine et les sciences biologiques en général, qu'un plus grand nombre de médecins, à l'exemple de M. le D' Moutier, fussent en même temps de zélés naturalistes. Présentations. — M. le D' Levillain, à la Délivrande (Cal- vados), est présenté par MM. Mercier et Bugnoo» pour devenir membre résidant de la Société. M. Simon Le Marchand, docteur en droit, avocat à Bayeux, 16, rue Saint-Martin, est présenté par MM. Aubert-Champerré et Dalibert, pour devenir membre correspondant de la Société; M. Le Marchand s'est spécialisé dans l'étude des Mousses en botanique et, en zoologie, dans l'étude des Coléoptères et des Microlépidoptères ; il désirerait recevoir les Mémoires de la Société. — XXII — Dépôt de Travaux. — M. Gerbault a adressé au Vice-Secré- taire un travail iulitulé : Considérations sur les phénomènes d'affolement chez les végétaux supérieurs. 3 planches y sont annexées. M. Gerbault a fait parvenir en même temps la somme de 400 francs pour en couvrir les frais d'impression. M. Bédel a également adressé un travail intitulé : Quelques plantes rencontrées en Normandie et dans la région limitrophe du département de la Seine-et-Oise de 1917 à 1920. Présentation de plantes. — De la part de M. L. Bédel, M. Bugnon présente des échantillons (1) de : 1" Vicia Pannonica iacq., y)rovenant de Pacy-sur-Eure ; 2° V. P. var. purpurascens Boiss., provenant de Ménilles (Eure) ; 3° Linaria striata D. C. introduite à Dozulé, sur la voie ferrée ; 4° Epilobium parviflorum Schreb. var. roseum Bédel, pro- venant de Repentigny (Calvados) ; Cette variété nouvelle (jue M. Bédel croit devoir distinguer aurait pour diagnose : fleurs blanches au début de la floraison et roses à la fin ; 5° Urlica dioica L., à feuilles verticillées par quatre, prove- nant d'Auberville (Calvados) ; 6° Lamiwn Galeobdolon Crantz, forme à portion terminale des tiges très allongée, retombante ; cette forme est commune dans la forêt de Uosny-s/-Seine (Seine-et-Oise) ; (1) Ces échantillons prendront place : 1° dans le Nouvel Herbier de Normandie de l'Institut Botanique de Caen, respectivement sous les numéros 25 (1° et 2°), 27 (.3°), 28 (4°) ; 2° dans l'Herbier tératologique, respectivement sous les numéros 82 (5°) et 83 (6"). — XXIII — 7° Pommes provenant de la deuxième floraison annuelle d'un pommier; ces fruits ont été cueillis le 9 janvier dernier à Houlgale. Les fruits dérivant de la première floraison étaient mûrs en septembre. La double fructification paraît habituelle pour l'arbre en question : les premiers fruits ont la taille d'une petite orange; les suivants atteignent la taille d'une noisette ou même d'une noix et leur nombre est assez grand. M. Bugnon donne lecture, d'autre part, dune liste de plantes ayant fleuri de façon précoce au cours du mois de janvier 1921, aux environs de Dozulé, liste établie par M. Bédel. XXIV — COMMUNICATIONS Un Cupressus Europae à Lisbonne. — Le Vice Secrétaire présente de la part de M. Gehbault une carte postale illustrée représentant un Cupressus Europœ (Miller), de grande taille, constituant une des curiosités du jardin public de la place Rio-de-Janeiro, à Lisbonne. M. Gerbault, qui séjourne actuellement dans cette ville, a publié une description de cet arbre dans le n° 127 (novembre-décembre 1920) de la Revue : Le Monde des Plantes, et il a joint ce numéro de Revue à sa carte postale ; les deux documents seront incorporés à la Bibliothèque de la Société. Scytonema densum Bornet — Il > a quelques jours, nous avons trouvé le Scytonema densum (A. Braun) Bornet (Notes algologigues, p. 125 ; Bornet et Flahaut : Révision des Nosiocacées hélérocystées, IH, p. 109), près de Saint-Lô, à la falaise, sur les phyllades nues, dans une anfractuosité qui ne reçoit jamais la lumière directe du soleil. Cette cyanophycée n'y occupe que quelques décimètres carrés, mais sur cet espace elle est assez abondante et fort bien développée. Elle se pré- sente sous forme d'écaillés d'un noir foncé presque brillantes, qui font d'abord penser à un Phormidium desséché. Jusqu'à présent, le Scytonema densum n'avait pas été signalé en France, Bornet et Flahaut (loc. cit) ne l'avaient pas vu vivant. D'après ces auteurs et de ïoni (Sylloge, v. p. 327), en Europe, on ne l'aurait rencontré qu'en Si^isse et dans le Tyrol autrichien. — XXV — La comparaison que nous aA ons faite de nos échan- tillons avec un échantillon authentique de Braun (in herb. Lenormand), ne laisse place à aucun doute sur l'exactitude de leur détermination. Nous serons heureux d'offrir des échantillons du Scyfoneina densiim de Saint-Lô à l'Institut botanique (0 et aux membres de la Linnéenne que cette algue pourrait intéresser. P. Frémy. Marchantia polymorpha L. — L'été dernier, nous avons trouvé cette hépatique dans les bois de Taillepied, près de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche), sur l'emplace- ment d'une meule de charbonniers. Précédemment, nous l'avions vue à Muneville-sur-Mer, sur un mur ombragé et humide. Dans ces deux stations le Mar- chantia ne portait que des chapeaux femelles. P. Frémy. Corydalis solida Sw. — Existe dans les bois de Sainte- Marie, à Agneaux, près de Saint-Lô. Depuis quelques jours elle est en floraison. D'après Besnou (Flore de la Manche, Coutances, 1881), cette station aurait été déjà signalée par De Gerville. Nous n'en avons pas trouvé trace dans la « Liste des plantes croissant naturellement dans le département de la Manche », de cet auteur. (Mém. de la Soc. Linn. de Normandie, 1827). P. Frémy. Coléoptères littoraux. — M. Daliberï présente des échan- tillons des Coléoptères suivants, capturés sur la plage ou aux environs immédiats de la plage du Home Sainte-Marie (commune de Merville, Calvados) : (1) Des échantillons ont pris place sous le numéro 'ii dans le ÎNouvel Herbier de Normandie de l'Institut Botaniciue de Gaen. — XXVI — Cicindela hybrida (ant. maritima Bej), T. C- — Bros- cus cephalotes, C. — Hydrophylus piceiis, Pœderus lillo- ralis, A. R. — Necrodes liltoralis, R. — S'ipha Uevigala, C. — Phalaria cadaverina ? C. — Dyrr/uis pilula, C. — jEglalla arenaria, A. R. — Heliopcdhes gibbas, C. — Nacerdes iiolala, T C — Cneorhiims geminaius, T G. — Timarcha maritima, T. G Apterina pedestris (Meig.\ à Luc-sur-Mer. — Apteriiia iBorborus) pedestris Meigen, Diptère de la famille des Borboridœ est caractérisé par ses ailes rudimentaires qui sont à peine plus longues que le sculellum. Ge curieux Insecte est considéré comme très rare ; cepen- dant, son aire de distribution est vaste, on l'a signalé dans l'Europe centrale et septentrionale, en Sibérie. J'ai eu l'occasion de découvrir, en janvier dernier, une colonie très prospère d'^- pedestris au pied de la falaise qui s'étend entre Luc sur-Mer et Lion. Les Insectes étaient réfugiés sous des paquets d'Algues lejetées par la mer et déjà en voie de décomposition. Us vivaient là en compagnie d'autres Diptères à ailes" normalement développées tels que : Borboriis eqiiinas Fall., Cœlopa pilipes Hal., C. eximia Stenli., C. frigida Fall., /Edoparea buccala Fall., etc. En raison même de l'aire de distribution géographi- que d'/l . pedestris, qui se rencontre aussi bien à l'inté- rieur des terres qu au bord de la mer, l'explication si séduisante donnée par Darwin de l'aptérisme des Goléoptères de Madère ne saurait être acceptée pour ce cas particulier. Avec Cuénot (Genèse des Espèces animales, p. 447), j'admets plus volontiers que l'état rudimentaire des ailes d'/l. pedestris est le résultat d'une orthogénèse régressive indépendante du non-usage ou de l'action du vent. La prospérité de la colonie de Luc XXVIl tient vraisemblablement à ce qu'au bord de la mer il y a moins d'Oiseaux, de Mammifères ou de Reptiles insectivores susceptibles de détruire cette espèce qu'à l'intérieur des continents. L. Mercier. BIBLIOGRAPHIE Motor SCHIFFNER. - Die systematisch - phylogenetische Forschùng in der Hepaticologie seit dem ErscheiDen der Synopsis Hepaticarum und ûber die Ab&tammuDg der Bryophyten und Pteridophyten {Progressas rei Botanicae, V, 387-520, 1917). Importante mise au point de la question de la phylogéniè des Hépatiques par le savant monographe de cette famille dans « Die natiirlichen Pflanzenfamilien » d'Engler etPrantl. Robert DOUliN. — Recherches sur les Marchantiées {Thèse aoct. se. nat., Paris, 1920). L'auteur est amené à proposer une nouvelle classification de ce groupe d'Hépatiques en raison surtout des caractères observés au cours du développement. xxviii — AVIS TRÈS IMPORTANT 1° Les procès verbaux des séances ne seront plus réimprimés dans le Bulletin ; ils devront être conservés pour être réunis aux volumes au moment de la reliure. 2° Par décision de la Société (Procès verbal de la Séance du 6 décembre 1920), les auteurs n'ont plus droit qu'à 8 pages de texte à titre gratuit dans chaque Bulletin, le surplus, ainsi que les figures, restant entièrement à leur charge. coisr^voc^^Tioisr La Société se réunira le Luiulî 4 avril I9«l, à 16 heures, au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences. Le Secrétaire, A. BIGOT. SEANCE DU 4 AVRIL 1921 Présidence de M. Mercieb, Vice-Président. La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures 15. Y assistent : MM. Audigé, Bugnon, Chemin, Dalibert, D' GiDON, LoRTET, Abbé Lucas, Mazetier. Mercier, D' Mou- TiER, Poisson, Sève, Viguier. M. Mercier présente les excuses de M. Bigot, Secrétaire, retenu par son service à la Faculté des Sciences. Le procès-verbal de la séance du 7 mars 1921 est lu et adopté. Correspondance. — La CardifT Naturalist's Society, 32, West Bute Street, à CardiiT (Angleterre), demande l'échange de ses publications avec les nôtres. Cet échange est accepté. Admissions. — MM. le D' Levillain et Simon Le Marghaînd, présentés au cours de, la précédente séance, sont admis, le premier, comme membre résidant, le second, comme membre correspondant de la Société. -Jîomination. — Le Vice-Président félicite, au nom de la Société, notre confrère, M. Sève, qui vient d'être nommé Professeur de Physique à la Faculté des Sciences de Marseille, et il se fait Pinterprèle des regrets unanimes que cause son départ. Dépôt de travaux, — Le travail suivant a été déposé par son auteur au secrétariat : E. Chemin, Une nouvelle station de Lathrœa clandestina L. en Normandie. COMMUNICATIONS M. Chemin fait la communication suivante, avec présentation d'échantillons correspondants : Recherches algologiques. — A la séance du 8 juin 1914, i'ai communiqué à la Société Linnéenne des frondes de — XXX — Delesseria sangainea Lamour., qui avaient clé lejclccs à la côte. Ne pouvant admettre, en raison de leur bon état de conservation, que ces épaves soient venues de quelque région éloignée où l'espèce est connue, (l'her- bier Bertot renferme des spécimens récoltés à Maisy et Cricqucville au voisinage de Grandcamp), j'exprimais l'espoir que des échantillons pourraient être trouvés en place sur les rochers du large. Lors de la grande marée d'équinoxe de mars dernier, en explorant entre Saint-Aubin et Langrune, une large plate-forme rocheuse qui ne découvre qu'aux grandes marées, restant encore séparée de la côte, ce qui lui a fait donner le nom « d'île », j'ai rencontré un échantillon de D. sangainea; il était fixé au milieu des Laminaires sur la bordure à pic d'une large flaque d'eau, bordure que les marins appellent une d hève ». Les nervures médianes, seuls restes des anciennes frondes, étaient couvertes de jeunes lames en voie de croissance et dont les plus grandes atteignaient 5 centimètres de longueur ; sur les mêmes nervures on observait des cyslocarpes à tous les états de développement. Le Dekssevia sangainea est donc bien une espèce de notre région ; non seule- ment il s'y développe mais il y fruclihe. Sur la même « île », j'ai ramassé à la m.ême date, un très jeune échantillon de Bryopsis plumosa kg. C'est la première fois que cette espèce est signalée sur nos côtes.^ L'herbier Bertot renferme des exemplaires venant de Cricqueville, Fontenailles et Gommes. Debray la signale à Arromanches ; pour lui, elle se rencontre dans la zone moyenne- Ce n'est qu'à la limite des plus basses eaux que je l'ai observée. Variété de Primevères. — M. le D' Gidoa' présente une touffe de Primevères en pot où voisinent des inilo- rescences du Prîmula officinalis L. typique cl des inflorescences dune variété voisine, à fleurs plus grandes et à lobes de la corolle rouge vineux. Cette variété a été récoltée sur le bord du canal de Caer» à la mer, où une seule touff'e existait parmi beaucoup de Primevères officinales typiques. M le D' Gidon se pro- pose de suivre cette variété en cultuie pour essayer d'élucider ses rapports avec le type. A la suite de cette communication, M Dalibert fait connaître l'existence de la même variété à Secqueville- en-Bessin. Pecten fossiles. — M. le D"" Moutier présente quelques échantillons fossiles de Pecten, trouvés à Lion-sur-Mer et qui n'ont pu être rapportés à une espèce décrite. Hémiptères. — M. Poisson expose les données suivantes sur la répartition des Notonectes et des Naucorises dans la région de Caen et sur le littoral, de Courseulles à Ouislreham. On dislingue dciiv régions : a) la région littorale proprement dite avec ses marais littoraux ; b) l'arrière-pays avec ses mares, pièces deau et cours d'eau. La première région se caractérise par la présence en très grande abondance des espèces suivantes : Noto- necta viridis Delcourt : Naacoris cimicoides L. ; Naucoris macalatus Fabr. On peut également capturer, mais en moins grand nombre, des exemplaires de Nolonecta glaaca L. La seconde région se caractérise par la présence de Notonecla maciilala Fabr., dans les pièces d'eau et fon- taines à eau limpide bien exposées au soleil. On peut également capturer quelques exemplaires de cette espèce dans les petits affluents de l'Orne, à eau claire, mais à courant ralenti. Dans les mares et ruisseaux riches en plantes aquatiques on capture eti abondance : Nolonecta glauca L. ; en moins grand nombre, Naiico- ris cimicoides L. : et assez rarement Naiicoris maciilalus Fabr. (affluents de l'Orne, prairie de Gaen). J'ai également capturé avec ces espèces de très rares exemplaires de Nolonecta farcata Fabr. Je n'ai pas encore découvert, pour cette espèce, de stations bien déterminées dans la région. R Poisson. Lapin domestique el paludisme. — M- Mercier signale à l'attention des Mtmbres de la Société une note présen- tée à l'Académie 'des Sciences (séance du 29 mars 1921, p. 822), par MM. J. Legendre et A. Oliveau sur le » Rôle du Lapin domestique dans l'attraction et la nutri.tion à' Anophèles maciilipennis ». Les conclusions de ces auteurs concordent rigoureusement avec les observa- tions faites par M. Mercier à Colleville et rapportées dans notre précédent Bulletin. On peut dire que pour les pays d'Europe, oii A. maciilipennis est très commun, la protection par le Lapin est d'un grand intérêt. C0I\rV^0GA.TI03Nr La Société se réunira le Lundi ^ mai 1991, à 16 heures, aa Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences. Le Secrétaire, A. BIGOT. SEANCE DU 2 MAI 1921 Présidence de M. Mercier, Vice-Président. La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures. Y assistent : MM. Bigot, Bugnox, Chemin, Dalibert, Lortet, Abbé Lucas, Mazetier, Mercier, D' Moutier, Poisson, ViGuiER. M. le D' Gidon s'est excusé par lettre de ne pouvoir prendre part à la réunion. Le procès-verbal de la séance du 4 avril 1921 est lu et adopté sans observations. Correspondance. — M. Le Marchand, récemment admis comme memhre correspondant de la Société, adresse une lettre de remerciements Nécrologie. — Le Secrélairc annonce le décès de M. Nathorst, le célèbre paléobotaniste suédois, membre honoraire de la So- ciété depuis 1907; il fait part également du décès de M. l'abbé Langlais, membre correspondant de la Société depuis 1920. Les regrels de la Société figureront au procès-verbal. . Réunion annuelle. — Parmi les propositions présentées el disculées, la Société retient finalement celle d'une réunion à Saint-Lô, pour le dimanche 12 juin. Notre actif et dévoué confrère, M. l'abbé Frémy, sera prié de contribuer à l'organisation de la réunion et des excursions qui devront l'accompagner. Centenaire de la Société. — Le Secrétaire rappelle que la Société aura à célébrer son centenaire en 1923 ; il conviendra de donner à 'cette commémoration un éclat particulier, en rapport avec le rôle prépondérant que la Société a joué dans les progrés de l'étude des Sciences naturelles en Normandie. Le moment paraît venu de commencer à s'en préoccuper. Bulletin de 1920. — Le Secrétaire présente à la Société un exemplaire du Bulletin de 1920 (7<= série, 3^ volume), dont l'impression vient d'être terminée. Ce bulletin constitue un volume de 3G4 pages, avec plus de vingt travaux originaux. L'impression en a été assurée par les soins diligents de notre Vice-Secrétaire, M. Bugnon, auquel la Société exprime ses vifs remerciements. /T*"-. • •'. -■ -•• — XXXIV — ' Commission d'impression. — Sur les propositions de la Com- mission d'impression, la Société décide : 1° D'adresser des félicilations à l'imprimeur pour la ponctualité avec laquelle il a tenu ses engagements au sujet de la publication du Bulletin de 1920 ; 2° De lui adresser des remerciements pour la remise qu il a faite sur le prix d'impression de ce Bulletin, prix fixé à l'avance et qui a pu être modifié par la baisse de certaines matières premières au cours de l'impression ; 3° De lui confier la publication d'un nouveau fascicule des Mémoires. Session de Rouen de l'A. F. A. S. — L'Association française pour l'avancement des Sciences tiendra sa prochaine session à Rouen, pendant la dernière semaine de juillet 1921. Les Membres de la Société Linnéenne, qu'ils fassent ou non partie de l'A. F. A. S., sont particulièrement invités à y prendre une part active. Ceux qui auraient l'intention de présenter un travail, soit en assistant personnellement aux séances, soit en. adressant seulement un manuscrit, pourront se mettre en rapport à ce sujet dès maintenant avec les présidents des sections de sciences naturelles qui sont : pour la Géologie, M. Bigot, Doyen de la Faculté des Sciences de Caen ; pour la Zoologie, M. Mebgier, Professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Caen; pour la Botanique, M. Viguier, Professeur de Botanique à la Faculté des Sciences de Caen. Dépôt de travaux. — M. Dalibert dépose au secrétariat ime note de M. Le Marchand, intitulée : Note sur les Nepliciila dans le Calvados et la Manche. COMMUNICATIONS Muguet à flcurs rose violacé. — M. Bugnon présente quelques pieds de muguet (Convallaria maialis L.) à fleurs d'un rose violacé, provenant du bois de Saint- Aubin-d'Arquenay (Calvados). Cette variété est rare ; les flores locales ne la signalent pas ; elle est mentionnée — XXXV — dans la Flore de France de Rouy (t. XII, p. 441, 1910), mais sans indication de localités. Grenier et Godron, dans leur Flore de France (t. III, p. 229, 1835), ont écrit, pour la diagnose du muguet : « Périgone tout à fait blanc (dans la plante sauvage) », laissant entendre par là que tout muguet à fleurs colorées devrait être considéré comme variété produite par l'horticulture. La sponta- néité paraît au contraire évidente ici ; le type à fleurs blanches et sa variété à fleurs rose violacé existent côte à côte ; le pigment est également et surtout développé dans les gaines foliaires entourant la base des tiges feuillées aériennes, aussi bien d'ailleurs dans le type que dans la variété, quoique avec plus d'intensité dans celle-ci. Ce muguet paraît connu depuis longtemps, sous le nom de muguet violet, des habitants des villages voisins; c'est d'ailleurs un jeune étudiant, M. Herbline, habitant Ouistreham, qui en a donné la première indi- cation à M. Bugnon. Variété de Primevère. — M. Bugnon présente d'autre part un pied de la variété de primevère dont il a été question au cours de la séance précédente ; celui-ci provient d'une coupe du bois de St-Aubin-d'Arquenay, oii il était isolé au milieu de touffes du Prinuda offtci- nalis Jacq. Cette variété n'est donc pas très rare dans la région et l'on peut supposer qu'il s'agit d'un hybride spontané, non décrit dans les flores locales, dont il serait intéressant de déterminer l'origine. Isopyruin thalictroides.— Les échantillons que je présente proviennent des bords de la Sélune, en aval de Saint- Ililaire-du-Harcouët. C'est l'une des deux stations signa- lées en Normandie dans la flore de L. Corbière. Elle s'étend sur une centaine de mètres, au pied des coteaux escarpés de la rive gauche, avec exposition au Nord. — XXXVI — Les individus étaient assez nonnbreux ; quelques-uns seulement portaient des fleurs. M. Mirande (1) a signalé, dans cette plante, la présence d'un glucoside cyanogé- nétique qui, sous l'influence d'une enzyme, laisse dégager de l'acide cyanhydrique. Il a dosé cet acide et a trouvé 0 gr. 249 par 100 grammes de plante fraîche ; c'est à peu près la même teneur que dans Phaseolas liinalas ou « Haricot de Java » (0 gr. 250), et dans les feuilles de Prunus Laurocerasus (0 gr 286), où cet acide est bien connu. Il est facile de mettre en évidence le dégagement d'acide cyanhydrique en chloroformisant la plante et en employant comme réactif le papier picrosodé de Guignard. En quelques heures, un seul pied d'/sopyrum fait prendre au papier la teinte rouge-brique caractéristique. La partie souterraine et les fleurs ne pro- duisent pas un changement de coloration appréciable. L'existence duglucoside est liée à celle de la chlorophylle, et sa formation est en rapport avec la fonction chloro- phyllienne. Il convient de se défier des feuilles d'/50- pyrum au même titre que des feuilles de Laurier-Cerise. La seconde station signalée par Corbière est cuforêt de Cinglais, dans les parties avoisinant Grimbosq et Bretteville sur-Laize ». Cette désignation semble indi- quer plusieurs stations. Aucune d'entre elles n'avait pu être repérée en ces dernières années. J'ai retrouvé lune de ces stations, ou peut-être une nouvelle, car celle-ci est au voisinage de Boulon. Elle se trouve exactement au-dessus du B de Blanc dans « le Gable Blanc » de la carte d'Etat-Major au 1/80000'. On peut y accéder, soit par le chemin forestier qui, de la Chapelle du Thuis, se dirige vers Fresney-le-Puceux, et en prenant sur la gauche, à un carrefour marqué par une cabane de (1) M. Mirande. — Sur une nouvelle plante à acide cyanhydrique, , ïlsopyrum fainarioides. G. R. Ac Se, 10 nov. 1917. — XXXVII — forestier, un chemin à angle droit avec le premier, lequel se transforme en sentier en arrivant sur le ruis- seau, soit, partant de Boulon, en prenant un chemin de terre de direction W-E, en' traversant un champ cultivé et en descendant un sentier abrupt sur le ruisseau. La station est sur la rive droite, à flanc de coteau, là où un suintement fournit un peu d'humidité sur cette pente aride. Les taillis qui la recouvrent comprennent des noisetiers, des prunelliers et quelques aubépines. h'Tso- pynini croît parmi des Anémones, quelques Endymion nutans, Adoxa Moschcdell'ma et Narcisses. Je n'ai observé ni fleurs, ni fruits ; mais la forme des feuilles, les rhizomes filiformes, les racines fasciculées légèrement renflées à la base, comme d'ailleurs le dégagement d'acide cyanhydrique sous l'influence du chloroforme, ne laissent aucun doute sur l'identification de la plante. La grande sécheresse des derniers mois est peut être la cause de l'absence de floraison, E. Chemin. Pelvetia canaliculata à Gourseulles-sur-Mer. — Pelvetia caiia- Uculala Decsne et Thuret, est une Fucacée très répandue sur les rochers et les murs des quais, au-dessus de la limite des Fucus, à un niveau « à peine touché parfois par l'eau de mer » (L. Hariot). Jusqu'ici cette espèce était inconnue en notre région. Les échantillons de l'herbier Lenormand proviennent de Cherbourg, Pirou (Manche), Granville, quelques-uns de Norvège et d'Ecosse ; ceux de l'herbier Bertot viennent de Saint-Vaast, du Mont Saint-Michel et l'un d'eux a été rejeté à Marigny (Calvados) ; Debray la signale à ïrou- ville, Dieppe et plus au nord. Je l'ai rencontrée à Courseulles. Sur une cale peu fré- quentée, aux pierres usées et mal jointes, à l'ouest du chenal qui précède le port, les Fucus plaiycarpus forment — XXXVIII — un tapis abondant. Au-dessus de ces Fucus, quelquefois mélangés à'eux, on peut observer de beaux spécimens de Pelvelia. Ils ne sont pas très nombreux ; ils ne forment pas une frange continue comme on le remarque ailleurs ; ils ne s'étendent pas sur les murs des quais. Leur apport, vraisemblablement récent, peut être attribué à un bateau amené sur la cale pour réparation ou destruction. Il est probable que cette station nouvelle se développera; son extension verticale ne sera toutefois jamais bien considérable, parce que, en cet endroit abrité, la zone mouillée seulement par l'écume des vagues, zone où ne peuvent se développer les Fucus qui exigent une immersion quotidienne et où les Pelvelia trouvent encore une humidité suffisante, n'a qu'une faible hauteur. E. Chemin- Bryologie. — M. Dalibert présente au nom de M. Le Marchand quelques observations bryologiques relatives au Marchanlia polymorpha L. (Cour des Tribunaux à Bayeux), auFegalellaconica Corda, abondamment fructi- fié au bord du lavoir du hameau de Nihaut (Bayeux), et à VHypnum undulalum L., trouvé fructifié au printemps dans le bois de la Doisnellière, à Sourdeval (Manche). Lépidoptères. — M. Dalibert présente encore au nom de M. Le Marchand quelques observations entomologiques relatives à deux espèces de Lépidoptères, regardées comme très rares en France, Melilaea Aurélia Nick. et' M didyma Ochs., et que cet auteur a capturées en août 1915 dans le département de la Marne (nombreux exemplaires de la première, à Yadenay ; un exemplaire de la deuxième, à Saint Etienne-au-Temple). Dilophus vulgaris Meig. et Pucerons. — On connaît de nombreux exemples d'animaux qui s'adaptent facile- ment à une nourriture différente de celle qui leui' est — XXXI X — habituelle. Ce phénomène biologique a reçu de Giard le nom d'allotrophie. Or, j'ai eu l'occasion de faire sur un Diptère, le Dilophiis vulgavis Meig., une curieuse observation qui, sans constituer un fait d'allotrophie aussi net, par exemple, que l'adaptation de la chenille àWbraxas grossulariala L. au Fusain du Japon (Giard, i903) (1), me parait cependant devoir rentrer dans le cadre de ce phénomène. Dilophus valgaris Meig est un Bibionide très commun qui se rencontre en abondance, pendant l'été, sur les fleurs d'Ombellifères, de Graminées, dont il suce les sucs. Ayant constaté, fin avril 1920, la présence de nom- breux Dilophus dans une cour à Luc sur-Mer, j'ai eu la curiosité de rechercher oii ces Diptères puisaient leur nourriture- Il n'y avait, en effet, dans cette cour entourée de hauts murs tapissés de Lierre, aucune plante suscep- tible de fournir un aliment à ces Insectes. M'étant approché du point ensoleillé de lacouroii les Dilophus étaient surtout abondants, je les ai surpris à table- Ils suçaient avec avidité la substance excrétée par des Pucerons dont les essaims recouvraient les jeunes pousses de Lierre. Les Pucerons ne présentaient aucune réaction et paraissaient même se prêter avec complai- sance à l'opération- Cette observation est à rapprocher de celle faite par Giard (1906) (2) à Wimereux, sur des Abeilles. Là, les Abeilles n'ont également au premier printemps (mars- avril) que bien peu de fleurs à leur disposition. Elles butinent alors les chatons des Saules. Or, le 25 mai, (1) A. Giard. L'adaptation locale (ÏAbraxas grossulariala L. au Fusain du Japon- {Feuille des Jeunes Naluralistes, IV" S., 35" A-, n" 416, 1905, p. 130). ^. ("2) A Giard. Une miellée anormale. {Feuille des Jeunes Natura- liste^-, IV S., .36' A., n" 424, 1906). — xxxx — alors que les Saules étaient défleuris, Giard a vu les Abeilles sucer la substance excrétée par des Psylles qui recouvraient les jeunes pousses. L. Mercier. A propos de Sagitta enflata. — Des pêches pélagiques effectuées, à une faible distance du rivage, à Luc-sur- Mer, pendant les mois de Novembre et de Décembre de l'an dernier, m'ont permis de capturerun grand nombre de Chœtognathes que je rapporte à l'espèce : Sagitta enflata Grassi. Ces animaux sont extrêmement rares pendant le reste de l'année dans la baie de Seine, du moins autant que je peux en juger par les résultats des pêches que j'ai pratiquées jusqu'ici. Celte rareté pendant une grande partie de l'année explique que l'espèce nait pas encore été signalée dans la région côtièrc de Luc- Hallez l'a rencontrée dans le Pas-de-Calais au cours de plusieurs pêches par mer calme. Elle serait même assez commune au large du Portel- Ritter Zàhony — qui a particulièrement étudié la question de la distribution géographique des Chœto- gnathes — assigne, comme aire d'extension de Sagitta enflata Grassi, la zone océanique comprise entre les 40" de latitude nord et de latitude sud. C'est donc une espèce niéridionale, habitant des eaux de température et de salinité élevées et dont la limite normale d'extension vers le nord ne dépasse pas le cap Finisterre. Sa présence dans la baie de Seine, à la fin de l'automne et dans les premiers mois de l'hiver, est très vraisem- blablement liée aux importantes modifications des con- ditions œcologiques qui se produisent, en cette saison, dans la Manche et qui sont principalement dues, ainsi que je l'ai indiqué ailleurs (1), à l'afflux de courants plus chauds et plus salés d'origine atlantique P. Audigé. (1) P. AuDTGÉ. Variations des conditions bionomiques de la Manche. Bull. Soc. Centr. d'Aquic. et de Pêche. Paris, 1921. SEANCE ANNUELLE DU 12 JUIN 1921 tenue à Pont-Hébert (Manche) Présidence de M. Mercier, Vice-Président. La séance est ouverte à 13 heures 30 et levée à 14 heures. Y assistent : MM. Bugno^î, Chemi^j, Dalibert, Abbé Fuémy, Mercier, D' Moutier. M. Viguier s'est excusé par lettre de ne pouvoir prendre part à la réunion. Le procès-verbal de la séance du 2 mai 1921 est adopté sans observations. Nécrologie. — Le Président fait part du décès de M. Duret, Professeur à la Faculté libre de médecine de Lille, membre correspondant de la Société depuis 1870. La Société décide que l'expression de ses regrets figurera au procès-verbal et sera transmise à la famille du défunt. Distinction honorifique. — Le Président se fait l'interprète de la Société pour adresser de vives félicitations à notre nouveau collègue, M. Simon Le Marchand, récemment promu cheva- lier de la Légion d'honneur au titre militaire. Présentation et admission. — M. H. Perrier de la Bathie, explorateur, est présenté par MM. R. Viguier et H. Chermezon pour devenir membre correspondant de la Société. Son admission est immédiatement mise aux voix et adoptée. Dons à la Bibliothèque. — Les brochures suivantes sont offertes par leurs auteurs : Gerbault (Ed.-L.), Annotations à la flore du nord-ouest de la France, 3'"« fascicule. Les Viola sylvestris du Maine (Extrait du Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe, t. XLVill, 1919-1920). Dalibert (M.), Du délai de viduité pour le remariage des femmes (In Bulletin-commentaire des lois et décrets d'intérêt général récemment promulgués, 28""" année, t. XIll, n° 1, janvier 1921). — XLII — Vente d'un Titre. — La Société Linnéenne de Normandie^ considérant que, pour solder l'impression du Bulletin de 1920 et faire face aux dépenses courantes, il est nécessaire de réaliser la vente d'un Bon de la Défense nationale d'une valeur de mille francs, que l'achat de ce Bon a été fait en prévision des dépenses supplémentaires qui pourraient résulter de l'augmentation des frais d'impression, Autorise son Trésorier, M. Mazetier, à réaliser cette vente et à en encaisser le produit, pour être employé à solder l'impression du Bulletin de 1920 et faire face aux dépenses courantes. Dépôt de Travaux. — M. Chemin dépose, pour être inséré dans le Bulletin, un travail intitulé : Naturalisation de quelques plantes aux environs de Caen. M. Gerbaut a adressé, d'autre part, une Note intitulée : Sur un récent article du Professeur L. Blaringhem, qui prendra place également dans le Bulletin. M. l'Abbé Frémy, qui a bien voulu se charger de préparer et de diriger les excursions de la journée, a accepté, en outre,^ d'en rédiger le compte-rendu pour le Bulletin. COMMUNICATIONS Tératologie. — M. Bug non présente : 1° de la part de M- R. Potier de la Varde, une hampe de pissenlit {Taraxacuni officinale Web.) portant deux capitules : chacun de ceux-ci a un pédoncule propre d'environ 1 centimètre de longueur. L'ensemble offre l'aspect d'une dichotomie à branches égales du sommet de la hampe. M. Bugnon rappelle avoir présenté à la^ Société un cas léralologique analogue à la séance du 4 mai 1914 ; — XLlll 2° de la part de M. DelavigxNe, plusieurs hampes florifères fasciées à très nombreuses fleurs du Primula officinalis Jacq. Les échantillons précédents sont conservés dans l'Herbier tératologique de l'Institut botanique de Caen respectivement sous les numéros 88 et 87. Coléoptères littoraux. — Au cours d'une excursion faite le 7 juin à Luc-sur-Mer, MM. Le Marchand et Dalibert (qui ont vainement recherché des. ^pas) ont trouvé sous des détritus situés sur la plage divers exemplaires de Pogonus kiricUpennis et chalceus (Carabidés), ainsi quHelephorus grandis (Hydrophilidés). Alexia denticulata Montagu. — MM. A. et P Moutierdans leur très intéressant et très impoitant " Catalogue des Mollusques teslacés terrestres, des eaux douces et saumâtres recueillis dans le Calvados » (Bull. Soc- Linn., Norm., 1920, p- 22.3) ne signalent que deux espèces du genre Alexia ; ce sont A. myosolis Drap, et A. hidenlata Mont. Ils disent n'avoir jamais rencontré A. ciliata Morelet, ni .4. denticulata Montagu signalées cependant par Locard sur le littoral de la Manche. Or, j'ai eu l'occasion de recueillir cette année de nombreux exemplaires d'Aiexia denticulata Mont, dans les anfractuosités de la falaise qui s'étend entre Luc- sur-Mer et Lion. Cette intéressante forme àWuviculidae vit dans les fentes de la roche où courent les Lygia oceanica, Crustacé Isopode caractéi'istique de la zone sub-lerrestre. L. Mercîer, G0]\r^7^0GA.TI0]\r La Société se réunira le I.undî 7 novem- bre 1921, à 16 heures, au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences. Le Secrétaire, A. BIGOÏ. Section d'Alençoîn SÉANCE DU 4 JUILLET 1921 La Section alençonnaise de la Société Linnéenne de Nor- mandie s'esf, réunie au Musée d'Histoire Naturelle sous la présidence de M. Mercier, Professeur à la Faculté des Sciences de Caen et Vice-Président de la Société Linnéenne. Présents : MM. Aubert, Focet, Leboucher, Lemée, Lexoir, Lescuter, Letacq, membres de la Société; MM. Clément, Doré et TuRPiN invités. — Excusé : M. Charles Hébert. M. l'abbé Letacq remplit les fonctions de secrétaire. M. le Président remercie la section d'avoir bien voulu, à l'occasion de son passage dans notre ville, tenir une séance qui lui permit d'entrer en relations avec ses confrères alençon- nais. M. Leboucher, au nom de tous, remercie à son tour M. Mercier d'honorer de sa présence cette réunion ; il espère que son entretien et ses conseils, en excitant notre zèle pour l'étude des sciences naturelles, nous donneront quelques aperçus nouveaux sur la direction à imprimer à nos recherches. Présentations. — Sont présentés pour faire partie de la Société Linnéenne : MM. Amiard, pharmacien à Alençon, rue du Pont-Neuf, par MM. Leboucher et l'abbé Letacq ; Clément, pharmacien à Alençon, Grande-Rue. par MM. Mercier et Leboucher ; Doré, pharmacien à Alençon, Grande-Rue, docteur de l'Uni- versité de Paris, par MM. Mercier et Fqcet ; Turpin, profes- seur à Alençon, rue du Pont-Neuf, par MM. Mercier et l'abbé Letacq. Nécrologie. — M. Leboucher se fait l'interprète de tous ses collègues, en exprimant les regrets que nous a causés la mort prématurée de M. l'abbé Langlais, dont les premiers travaux dénotaient un observateur zélé et sagace, sur lequel — XLVI la section alençonnaise fondait les nieillc.ures espérances. M. Letacq dit qu'il se propose de publier prochainement dan^ le Bulletin de la SocU'Ic Ilisloriquc île l'Orne une notice sur sa vie et ses travaux. OBSERVATIONS DIVERSES ZOOLOGIE Vipères. — M. Aubert constate depuis plusieurs années la diminution des Vipères (Vipera berns L.) dans nos forêts d'Ândaine et d'Ecouves ; il attribue ce fait à la rigueur de l'hiver 1916-17, qui en a fait périr un grand nombre et aussi à la présence du hérisson qui s'y multiplie abondamment- M. Doré observe que la Vipère manque totalement sur d'autres points de la région, en particulier à Saint- Léonard-des-Bois. M. Letaco dit que la nlèmc espèce de Vipère est de temps immémorial inconnue dans la forêt de Bellême et aux environs immédiats de cette ville, mais que la Vipère aspic (Vipera aspis L) si répandue dans le Midi et le Centre de lu France, a été constatée à une quin- zaine de kilomètres au Sud-Est de Bellême, dans la région du Theil, à la limite des départements de l'Orne et de l'Eure-et-Loir. On ne la connaît pas ailleurs en Normandie. Insectes.— M. Letacq expose une série de Papillons, de Libellules et d'Hémiptères recueillis aux environs d'Alençon. Il attire l'attention de ses collègues sur deux Papillons, Vanessa Levana et Cyclopides sleropes, inconnus dans l'Ouest de la l'rance jusqu'à ces dernières — XLVIi — années etqui d'après des observations récentes semblent s'y répandre de plus en plus, en particulier dans le Maine. M. le Président profite de celte communication pour nous engager à étudier la faune régionale, dont cer- taines familles sont restées jusqu'alors dans une obscu- rité presque complète. Les recherches qu'il a faites depuis deux ans aux environs de Caen sur les Névroptères, les Dipfères, les Thysanoures et les Tur- bellariés lui ont révélé plusieurs espèces nouvelles pour la Normandie. Il fait ressortir en particulier l'intérêt qu'il y aurait à rechercher les espèces montagnardes, sortes de reliques glaciaires réfugiées en certaines localités où elles se maintiennent depuis lors grâce à des conditions particulières de température- La faune des sources à température constante est également un sujet d'études d'autant plus intéressant qu'il est absolu- ment inexploré dans nos régions M. Lebougher fait connaître les expériences qu'il a entreprises, de concert avec M. Lemée, sur la destruction du Puceron lanigère par un Hyménoptère, Aphelinus mali et les premiers résultats, qui ont eu un plein succès- M. le Président dit que ces essais ont été commencés en Amérique sur une grande échelle, mais qu'il sera nécessaire de les continuer pendant plusieurs années avant d'arriver à une destruction complète du parasite. Botanique Veratrum album L. — M. Aubert expose des échantil- lons de cette espèce, très usitée autrefois comme plante médicinale, qu'il a recueillie en assez grande quantité dans la forêt d'Andaine, non loin de l'Ermitage. Il nous — XLYIil — fait une intéressante communication sur cette espèce, indigène dans le Jura et les Vosges au-dessus de 600 mètres d'altitude, sur ses conditions d'habitat en Andaine, sur les différences morphologiques qu'elle présente ici avec la plante des montagnes, et les hypo- thèses qu'on peut émettre sur les causes et la date de son introduction dans notre forêt bas-normande. On trou- vera ces observations dans une note annexée au procès- verbal. M. Letacq fait remarquer que le Veratrum album a été signalé par Renault en 1804 dans la forêt de Bellême {Flore de Write, p. 28) ; il y fut probablement introduit par les moines, qui avaient des droits sur cette forêt et habitaient tout près de là le Prieuré de Saint-Martin-du- Vieux-Bellême. Genista pilosa L. — M. Letacq montre plusieurs échan- tillons de cette plante recueillis en mai dernier lors d'une excursion faite avec notre collègue M. Turpin sur les bruyères de Haut-Fourché à Saint-Léonard-desBois. Cet arbrisseau qui exige des stations ensoleillées sur un sol siliceux et très sec, a du être autrefois beaucoup plus répandu dans nos bruyères qu'il ne l'est aujourd'hui et disparaître à la suite des plantations de Conifères- Ainsi à Saint-Léonard, il ne se voit nulle part sous le couvert des pins, mais pendant la guerre ces arbres ayant été abattus sur une surface d'environ 500 mètres carrés, le Genisla pilosa a reparu en quantité dans cette clairière artificielle. De Brébisson en 1849 {Flore de Normandie, 2'"^ édit., p. 61) signalait l'abondance du G pilosa sur les coteaux de Bagnoles alors couverts de Bruyères, mais depuis 70 ans ils ont été plantés de conifères et l'arbris- seau ne s'y voit plus que sur un seul point bien décou- vert du parc Goupil II en est de même sur le plateau — XLÎX. — aujourd'hui couvert de pins, qui s'étend non loin de Bagnoles entre les gorges de Villiers et la vallée d'Antoigny, où M. Letacq n'a pu en trouver qu'un seul pied, lors d'une excursion faite en 1913 en compagnie de MM. Gerbault, Husnot etTurpin. Excursions botanique aux environs de Bellême. — M. Letacq nous entrelient d'observations qu'il a faites récemment avec M. Albert Leclair en deux stations bien connues des préhistoriens, mais absolument ignorées au point de vue botanique, elles reposent sur les calcaires durs du corallien, et présentent une llore assez analogue à celle de Chaumiton. M- Letacq se propose d'y retourner prochai- nement afin de compléter ses premières recherches. Excursions de la Société Linnéenne. — M. le Président rend compte en quelques mots de l'excursion publique de la Société qui a eu lieu cette année le 12 juin aux environs de Saint-Lô; six sociétaires seulement l'ont suivie. Il exprime le vœu que l'an prochain, au Congrès qui se tiendra dans l'Orne et durera deux jours, on visite un territoire plus étendu, d'une façon plus détaillée, et surtout que les naturalistes soient plus nombreux- On se sépare sur ce bon espoir. BIBLIOGRAPHIE WuiT>'ER (F.) Les Algues marines des côtes de France (Encycl. pratique du Naturaliste, Paris, Lechevalier, 15 fr.). Cet ouvrao^e n'est pas un traité savant, mais un livre de vulgari- sation. L'auteur aime passionnément les Algues, et il veut les faire aimer. Pour y parvenir, il veut d'abord les faire connaître. Aussi commence-t-il par exposer ce qui se rapporte à leur biologie, leur structure, leur classification, leur utilisation, leur récolte. Puis il donne 112 jolies planches représentant les espèces les plus communes, accompagnées chacune d'une page de texte. Le travail de M. Wuitner pourra être très utile aux débutants et aux amateurs. Frémy. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1921 Présidence de M. Mercier, Vice-Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures 15. Y assistent : MM. Bugnon, Chemin, LoRTEr, Abbé Lucas, Mazetier, Mercier, D'^Moutier, Poisson, Viguier. MM. Bigot et Dalibert se sont excusés par lettre. Le procès-verbal de la séance annuelle du 12 juin 1921 est adopté sans observations. De nombreux ouvrages ont été reçus depuis la dernière séance. A leur propos, M. Mercier indique qu'il pourrait être profitable d'avoir, à chaque séance, un aperçu substantiel du contenu des ouvrages reçus, pour chaque spécialité. Cette question sera étudiée. Correspondance. — M. Raoul Le Sénéchal, dans une lettre adressée au Secrétaire, demande que la Société accorde son patronage à des excursions qu'organiseraient, par exemple, les professeurs de la Faculté des Sciences, membres de la Société. De l'échange de vues provoqué par cette lettre, il ressort : 1° que le i)atronage de la Société est acquis, en pi-incipe, à tous les clîorts que pourront tenter les membres de la Société, quels (ju'ils soient, pour encourager l'étude des sciences naturelles et contribuer ainsi au recrutement de la Société; 2° que les moyens pratiques pour rendre ce patro- nage agissant seront mis à l'étude. M. Dalibert pense qu'il y aurait intérêt à ce que le lieu et le programme de la réunion annuelle et des excursions cor- respondantes soient fixés plus longtemps à l'avance ; i"^ demande que cette question soit mise à l'étude et qu'elle fasse l'objet de propositions précises au cours de la prochaine séance; il en est ainsi décidé. Ouverture d'un compte-courant postal. — Sur la proposition de M. le Président, l'Assemblée décide qu'un compte-courant — LI — postal sera ouvert, au nom de la Société Linnécnne de Normandie, avant la fin de l'année courante. Tant à cet effet que pour effectuer toutes opérations sur ledit compte, les pouvoirs nécessaires sont donnés à M. Mazetier, Trésorier de la Société. Publications de la Société. — 1° Le 2^ fascicule du tome XXI des Mémoires est paru. Ce fascicule contient un travail de M. BuGNo.N intitulé : a La feuille chez les Graminées )i. M. le Président indique à ce propos que le travail de M. Bugnon a été présenté comme thèse devant la Faculté des Sciences de Paris pour l'obtention du grade de docteur ès-sciences naturelles et qu'il a valu à M. Bugnon la mention très honorable. La Société félicite M. Bugnon. 2° Le bon à tirer a été donné à l'imprimeur povir les six premières feuilles du Bulletin de 1921 (travaux originaux) ; tous les travaux présentés jusqu'à celte séance y figurent ; les auteurs pourront donc réclamer à l'imprimeur les tirés à part qu'ils ont pu demander. Don à la Société. — Un de nos confrères, qui a exprimé le désir que son nom ne soit pas publié, a offert la somme de 500 francs pour les publications de la Société. Le Président se fait l'interprète de la Société pour adresser à ce confrère les plus chaleureux remerciements. Admissions. — MM. Amiard, Clément, Doré, Turpix, présentés à la séance du 4 juillet de la section d'Âlençon, sont admis comme membres correspondants de la Société. Présentations. — Sont présentés, pour devenir nieiubres correspondants de la Société : Mme Maurice Mathan, à Cormolain fCalvados), par MM. Damccourt et Bugnon; M. l'Âbbô Bolrget, Processeur à 1 Institution Notre-Dame, à Avranches (Manche), par MM. l'Abbé Frémy et Bugnon ; M. Courcelle, chirurgien- dentiste, à ^layenne (Mayenne), par MM. Chemin et Viguier ; S. A. le Prince Roland Bonaparte, Membre de l'Institut, Avenue d'Iéna, 10. à Paris (xvi''), par MM. Vignier et Humbert. — LU — Dons à la Bibliothèque. — Les ouvrages suivants sont offerts par leurs auteurs : Gerbault (Ed.), Forme helerophylla du Linaria Cymbalaria Miller (Extrait du Bull. Soc. bot. France, t. 64, 1917). — Sur la flore de la région de Lisbonne {Portugal), (Le Monde des Plantes. n° de mai-juin 1921). D.\LiBERT (M.), Modification de l'article 673 du Code Civil [Loi du 12 février i9'21) (In Bull.-Comm. des lois et décrets d'intérêt général récemment promulgués, 28^ année, t. Xlll, n° 4-5, avril-mai 1921. p. 299). — Elagage, art. 673 du Code civil (In Journal des Notaires et des Avocats, n" du 5 août 1921, p. 474). Dépôt de travaux. — Frémy (Abbé P.), Excursions de la Société Linnéenne de Normandie dans la région de Saint-Lô (12 juin 1921). Frémy (Abbé P.), Sur la présence aux environs de Cherbourg de Oscillatoria Corallinœ Gomont. Chevalier (Aug.), Sur la présence de ÏObione peduncu- lata (L.) Moq. dans la baie du Mont-Saint-Michel. Moutier (D' A.), Catalogue des échinodermes du bathonien supérieur recueillis aux environs de Caen. Moutier D' A.), Notes sur quelques brachiopodes rares récollés dans le bathonien supérieur dans les environs de Caen. Moutier (D"^ A.), Notes sur l'extension de l'Hélix Pisana et la raréfaction de quelques autres espèces de Mollusques ter- restres dans le Calvados. AuBERT (C.-G.), Une station de Veralruni album en forêt d'Andaines. Denis (M.), Sur le polymorphisme de l'Euphorbia stenoclada H. Bn. Perrier DE LA Bathie (H.), Sur les tourbières et autres dépôts de matières végétales de Madagascar. LIIÎ COMMUNICATIONS M. Bugnon : 1° présente de la part de M. Bédel un certain nombre d'échantillons d'herbier dont la description fera l'objet d'une Note ultérieure ; 2° donne connaissance d'une série d'observations faites par M. Lemercier aux environs d'Argentan : hampe florifère fasciée de Primuta officinalis Jacq ; nouvelle localité ornaise pour Pirola roiundifolia L. (dans un petit bois, près de Sévigny) ; station de Hyoscyamus niger L. près de Juvigny-sur-Orne ; /Esculas Hippocasianum L. fleuri le 30 septembre ; Cornus san- giiinea L- fleuri le 21 octobre ; récolte dUAmanita solitaria. M. Bugnon signale ensuite une nouvelle localité pour les deux espèces suivantes : i° Honkenya peploides Ehrh., à Luc-sur-Mer (extrémité ouest de la digue) ; cette espèce, peu abondante sur les côtes du Calvados, a dcjà été indiquée par lui, en 1914 (séance du 22 juin, p. 126 du Bulletin), à Merville ; aucune localité n'est indiquée entre Cabourg et Cour- seulles dans la Flore de Corbière. 2° Hippophae rhamnoidesL., à Douvres (tranchée du chemin de fer, à la sortie sud du village, à l'est de la voie ferrée, station calcaire sèche) ; c'est une nouvelle localité pour l'intérieur, après celle de Touffréville, indiquée par lui en 1917 (page 62 du Bulletin). Comme à Touffréville, la plante fructifie très mal, probablement pour des raisons analogues dans les deux cas. M. Chemin fait une communication, avec présentation d'échantillons, sur des « Algues rares ou nouvelles pou)' la région de Luc-sur-Mer ». -'^"^^T^ — LIV — M- le D"" A. MouTiER ))rcscnte : 1° une coquille d'Astar- tidée remarquable par la giande surface occupée par la charnière Cette surface atteint la moitié de la surface inteine totale; la coquille est de grande taille ; genre indéterminé ; 2° un échantillon de Terebripora antiqua dé\eloppé sur une coquille de Pleiirotomaria strohilia dont le test spathique est éliminé, de telle sorte que le parasite apparaît libéré, formant un réseau très élégant. BIBLIOGRAPHIE BouviKR (E.-L.). La Vie psychique des Insectes (Bibl. de philos, scientif., Flammarion, 1918). Ces 299 pages renferment des faits nombreux, supposant une érudition considérable, démontrent un talent réel d'exposition en des matières ardues, mais fort intéressantes. M. Bouvier a-t-il détrôné Fabre ? Quoiqu'il s'en défende la question se pose et l'avenir y répondra. Il est certain, du moins, que leurs inspirations sont différentes, et, en bien des points, il y a entre eux désaccord, sinon sur le domaine des faits, où Fabre demeure, en qualité d'observateur, inimitable, digne de l'admira- tion de tous, du moins sur leur interprétation. La synthèse de M. Bouvier, synthèse qui manque souvent — et sans doute volon- lairemenl — chez Fabre (qui, comme il l'a dit, s'est toujours défié des théories), est sans doute d'un intérêt philosopliique plus apparent, et sans doute aussi plus complet, et, par suite, plus grand. Les faits relatifs à la région normande sont, assez naturellement, en nombre limité ; pourtant M. Bouvier rapporte une observation qu'il a faite personnellement à Luc-sur-Mer (p. 115), à propos du Philanthus Irianguhun, observation qui remonte à 1900 et qui tend à démontrer, chez la même espèce, des habitudes diverses causées par la nature différente des sols dans lesquels l'animal habite : certains fei-ment leur terrier au moment du départ en chasse, d'autres non, selon que cela est facile ou ne l'est pas. S'agil-il d'une modification d'habitude volontaire, opérée par suite de l'intervention d'une volonté consciente.'' Pour partie au moins il — LV — semble que M. Bouvier considère qu'il en est ainsi, quoique cela ne soit (jue probable (I). D'avilre part, l'éminent prol'osseur a bien vouhi nous faire savoir que toutes ses observations relatives aux Bembex furent faites près de Lion-sur-Mer, dans les dunes de Colleville. Les lieux où ces observations furent faites nous donnent une raison de plus de nous intéresser à ce bel ouvrage. M. Daubekt. Caustieu (E.). Les Insectes (l vol., Bibl. des Merveilles, Hachette, 1921, 6 fr ). M. Gauslier a écrit, avec des qualités très justement indiquées, dans l'avant-propos (précision, élégance, clarté), un livre de lec- ture agréable et profitable, encore que court et même très élémen- taire à certains points de vue ; bien que non comparable, par exemple, au précis de M le Professeur Houlbert, c'est une bonne introduction à la lecture d'ouvrages plus étendus, tels que les Souvenirs Enlomologiques, que notre auteur semble d'ailleurs bien connaître. L'esprit philosophique ne manque pas à ce livre, qui ose, sous sa forme réduite, aborder les plus grands problèmes de la biologie entomologiqup : celui de l'intelligence des insectes (p. 48), celui de leur distribution géographique (p. 8'i}, celui de leur des- truction scientifique (p. 104 et s.). Et M. Gauslier fait œuvre méri toire en soulignant, entre autres, les dangers de la mouche domeislique (p. 175-176) et les moyens de lutter efficacement contre elle (p. 177-178). L'illustration, sans être très abondante, suffit néanmoins à faire comprendre plus aisément les points traités : il y a, notamment 31 belles planches en photogravure, tirées presque entièrement, nous apprend l'avant-propos, de la " Galerie d'Entomologie appliquée " étabhe par M. le Professeur Bouvier et ses collabora- teurs au Muséum. " M. Dal[beut. (1) V. les rcmarciucs gcncralos dii.haut de la p. 294. — LVI AVIS IMPORTANT Un compte-courant postal vient d'être ouvert au nom de la Société Linnéenne de Normandie, au Bureau de Rouen, sous le n° 5.546, dans le but de diminuer les frais qu'entraîne le recouvrement des cotisations, frais supportés par les Sociétaires. Ceux ci pourront pro- fiter de cet avantagea la condition d'adresser le montant de leur cotisation chaque année avant le 15 février, par le moyen d'un mandat-chèque postal, au Trésorier de la Société, M. Mazetier, Agent principal de la Caissed'Epargne, rue de Bras, 9, à Caen. Les cotisations non versées au 15 février feront l'objet d'un recou- vrement ordinaire par la poste. Droit d'entrée : 10 francs. Montant des cotisations des Membres correspondants : faisant partie de la Société: avant 1921 depuis 1921 • 1° inscrits seulement pour le service du Bulletin 7 fr. 12 fr. 2* insci'its à la fois pour le service du Bulletin et celui des Mémoires. . 12 fr. 20 fr. GOisr"vroGA.Tio]\r La Société se réunira le Liiiicii 5 Décembre 194^1, à 16 heures, au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences. Le Secvélaire, A. BIGOT. SEANCE DU 5 DECEMBRE 1921 Présidence de M. Mercier, Vice-Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures. Y assistent : MM. Bugnon, Chemin, Dalibert, D"^ Doranlo, D' GiDON, Le Marchand, D"^ Levili-ain, Lortet, Mazetier, Mercier, D"^ Moutier. Poisson, \igiier. M. Bigot s'est excusé par lettre. Le procès-verbal de la séance du 7 novembre 1921 est lu et adopté sans observations. Les questions mises à l'étude au cours de la dernière séance font l'objet d'un nouvel échange de vues qvii montre la nécessité d'un supplément d'étude. Distinction honorifique. — Le Président se fait l'interprète de la Société pour adresser des félicitations à M. Bigot, qui vient d'être nommé membre correspondant de la Société géologique de Belgique ; l'honneur de cette nouvelle distinction méritée par notre Secrétaire rejaillit sur la Société. Soutenance de thèse. — Notre confrère, M. Marcel Denis, vient de soutenir avec succès, à Paris, pour obtenir le grade de docteur ès-sciences naturelles, une thèse sur « Les Euphorbiées des lies Australes d'Afrique » ; ce travail lui a valu la mention « très-honorable ». Le Président adresse à M. Denis les vives félicitations de la Société. Admissions. — M""^ Maurice Mathan, MM. l'Abbé Bourget, Courcelle et S. A. le Prince Roland Bonaparte sont admis comme membres correspondants de la Société. Présentations. — Sont présentés pour devenir membres correspondants de la Société : M. François Pellegrin, pré- parateur au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, par MM. Le ïestu et Viguier ; M. Dalifard, professeur au Collège de St-Pol (Pas-de-Calais), par MM. Mercier et Viguier. — LVIII — Démission. — La Société enregistre avec regret la démission do notre confrère, M. Théiuot, 1 eminentbryologue,qui vient de prendre sa rciraile «[très avoir diriyô perulanl de nom- breuses années l'Ecole primaire supérieure du Havre. Dons à la Bibliothèque. — Les ouvrages suivants sont olTerts par leurs auteurs : Gehiîvclt (Ed.), \S itadinia IrUoha nalurglisc dans la région (le Lisbonne (Le Monde des Piailles, n° de septembre- octobre l'.).M). ToM (J.-B. de), Conlribalion lo l/ie Teralology of tlie Gênas Dalara L. (Extr. Crom the Liunean Society's Journal, Bolany, \LV, July 1921). Denis (Marcel), Les Eaphorbiées des lies Aaslrales d'Afrique (Tbèse, Paris, 1921). Dépôt de travaux. — Letacq (AJjbé) et Chevaliek (Aug.). Excursions bolanujues dans le Bocage Ornais. GiuoN [D' 1''.), Sur la replantation du Jardin botanique de Caen, en 1778, par Desnwueux, suivant le Sytème de Trianon, et sur tes polénnques botaniques de l'An 1\ . Vois?,oy{i\.), Synopsis des Hémiptères aquati(jues du Calvados. IkcNON (P.), L'origine p/iylogénique des Plantes Vasculaires d'après Lig/iier e( la nouvelle classe des Psilopliytales. COMMUNICATIONS Migration des Hirondelles et des Martinets. — M. Bugnon donne connaissance d'observations faites par M. Fauvel relatÎN cnient à une migration anormale dcsiliiondellcs cl des Martinets dans l'Ouest de la l'rancc au cours du dernier été. Il y a eu : 1° disparition brusque et totale :les Martinets jirès d'un mois plus tôt que d'ordinaire ; 2" disparition tcmi)Oiaire et paitielle des Hirondelles pendant une quinzaine de jours. Ces o]:)servations furent faites aux environs d'Angers et de Cherbourg, au cours du mois de juillet- M Fauvel n'a pu saisir la cause de cet exode; pour essayer de la déterminer, il — LIX — serait intéressant de savoir si le phénomène a été général en France ou s'il est resté localisé. M. Fauvel pose la question à ses Collègues. A la suite de cette communication, M. le D"^ Gido\ signale avoir observé des faits analogues aux environs de Caen et M. Mercier rappelle cfu'il a présenté au dernier Congrès de l'Association française pour l'Avan- cement des Sciences (Rouen, 1921) des observations de M. Gdrbault, faites à Lisbonne, sur ces phénomènes de migration. Spartina Townsendi, son extension à l'embouchure de l'Orne.— M. P. Bugnon a observé et décrit leSpartina Townsendi H. et J. Groves sur la rive droite (Bull, de la Soc. Lin., 1920, p. 317). Cette année, en novembre, j'en ai observé sept touffes sur la rive gauche, à quelques mètres de la digue de pierre qui protège les prairies basses de la Pointe du Siège. La plus forte, de i'"oO environ de dia- mètre, bien apparente, est isolée au milieu de la vase; les autres, formées de quelques pieds seulement, sont en bordure d'une végétation peu dense de Solicornia et Suœda. M. Corbière a signalé (séance de la Soc. des Se. nat. de Cherbourg, octobre 1921) l'extension consi- dérable du Spartina Townsendi dans la baie des Veys, où, en quinze ans, il a couvert plusieurs centaines d'hectares. A l'embouchure de l'Orne, le développe- ment semble être à son début ; il est permis de supposer que, dans un avenir prochain, cette Graminée formera de véritables prairies sur l'emplacement des vases actuelles ; ces vases durcies, raffermies, se peupleront d'autres graminées pendant que les Spartina continue- ront sur le pourtour leur œuvre de consolidation, transformant ainsi des espaces dénudés en régions fertiles. E. Chemin. LX — Tourbière littorale de Luc à Arromanches, espèces nouvelles.— Les espèces ci-après ont été trouvées dernièrement par MM- Antoine et Mazetier dans la tourbière littorale qui s'étend de Luc-sur-Mer à Arromanches et elles doivent être ajoutées à la liste de celles qui y ont été précédem- ment recueillies. (Voir Mém. S. L. N-, t. VIT, p. XIX; Bull. S. L. N.. 5« sér., t. X, p. 3 et V sér., t. III, p. 149). Gastropodes. Hélix costaia MûUer. Vertigo pygmœa Drap. Limnœa palasiris var. limhata Moq- — Tand. — Iruncatula Miill. Physa fontinalis L. Planorbis vorticosus L. — albas Mûll. — crislatus L. Bythinia [Amnicola) similis Drap. Sphserium lacustre Mûll. Characées. (( Graines » de Chara hispida L. et de deux autres espèces. ^OTA. — La plupart des déterminations sont dues à l'extrême obligeance de M- l'Abbé Letacq. Notes de flore normande. - Le D^ F. GmON rappelle qu'il y aune quinzaine d'années, les peupliers qui bordent le chemin de Louvigny furent presque tous profondé- ment écorcés par un cheval vicieux et par ceux qui ne manquèrent pas de l'imiter en le voyant faire. Les (( Amis des arbres » de Caen et peut-être même les journaux s'en émurent. Actuellement quelques arbres seulement portent encore la trace de cette mutilation — LXI — SOUS la forme d'un sillon vertical plus ou moins courbe. Il est temps d'aller le voir si on s'y intéresse. ^ On trouve Honkenya peploides entre Dernières et Courseulles, sur la voie ferrée ; Lepidium Draba, aux anciens parcs à huîtres de Bernières, et en d'autres endroits, en particulier à Courseulles, au pont de Ver. Le Lepidium mderale signalé par Hardouin, Renou et Le Clerc y existe toujours. On trouve ces deux Lepidium associés au Lepidium latifolium dans l'herbier Yvon. Lepidium Draba est, au dire de Corbière, une espèce introduite. De même Nepeta Cataria des rues romaines de Bernières et Smyrnium Olusalrum des environs de la gare de Courseulles, Clematis Flammula et Laihyrus laiifolius des dunes entre Bernières et Courseulles. La Nepeta Cataria et le Smyrnium figurent parmi les plantes dont les Capitulaires de villis imposaient la culture On peut se demander s'il n'en est pas de même de la Falcaria Rivini qui existe à Rive-Plage en un point correspondant au vieux Château Sarrasin du plan de Caylus. Il est en effet possible que cette Falcaria soit le Silum des Capitulaires. Ce Silum était un fourrage. Il est improbable que ce soit, comme on l'a dit, le Sium nodiflorum. Enfin VErythrœa Centaurium de la bruyère de Bény, si inattendue en cet endroit, figure aussi dans les Capitulaires. A Bernières, près de la Falcaria, existe un champ couvert de Calemlula arvensis, dont le D' Gidon a antérieurement indiqué la répartition. A Courseulles existe, sur le chemin allant dans la dune, rive gauche de la rivière, le Calamintha Nepeta. Microlèpidoptères.— M. Le Marchand signale la présence dans le Calvados d'une espèce de Lithocolletis (Microlé- pidoptéres-Gracilariidae) récemment nommée parM. de — LXII — Joannis (Bulletin de la Société enlomologique de France, année 1020, p- 403). C'est la L. plalanoidella de J., qui existe en grand nombre sur les Acer plalano- ides du Cours circulaire, à Caen, et du parc du Châ- teau de Louvigny Cette espèce est très variable, et M- Le Marchand a pu observer les aberrations signalées par M de Joannis et quelques autres non décrites. Il montre à la Société cette espèce et les deux espèces les plus voisines : L. SylvelLa Ilaivorl/i et L- geniculella Ragonet, avec lesquelles elle a été longtemps confondue. M. Le Marchand communique ensuite à ses collègues des épreuves photographiques des mines tracées dans les feuilles de leurs plantes nourricières par diverses chenilles de Nepticnla, et qui sont, par leur forme, caractéristiques des différentes espèces. Il joint à sa communication des planches en couleurs représentant les Nepticnla de sa collection ; ces planches sont admirées comme elles le méritent- A propos d'un Diptère (Oscinella frit L ) parasite du Blé. — Au cours de ces dernières années, l'attention a été attirée en Angleterre sur les dégâts que peut caus-er au Blé le Diptère Oscinella fril L C'est ainsi, par exemple, qu'une observation très précise faite sur un champ de Blé permit de constater que 37, 4 Vo des plantes étaient très gravement attaquées. 45, 6 % étaient attaquées mais donnèrent néanmoins des épis ; le reste, soit 17 '/o, était indemne. Jusqu'à présent, la question du parasitisme du Blé par 0. fril ne s'est pas encoie posée en France d'une façon aussi sérieuse qu'en Angleterre ; mais elle i)cut le devenir. En effet, 0. fril L. existe chez nous, et en particulier dans le département du Calvados. Au cours — LXIII — de celle année, j'ai eu l'occasion de capturer un certain nombre d'exemplaires de ce Diptère entre Oyestreham et Courseulles. La larve cVO. frit, dont la métamorphose était déjà connue de Linné, vit habituellement aux dépens de Graminées sauvages telles que : Fesluca praicnsls, Ilordeiun pralense. Loliiim perenne, Poa annua, etc. Mais, comme les faits constatés en Angleterre le démon- trent amplement, la Mouclic peut aljandonnei' ses plantes h(')tes habituelles et leur préférer le Blé. Par l'extension donnée à la cullure de cette céréale, l'Homme a supprimé les Giaminées sauvages et forcé, pourainsi dire, 0. frit à se porter sur le Blé ,Ie me propose de rechercher systématiquement, l'an prochain, la présence d'O. frit dans la plaine de Caen afin de déterminer les points où la Mouche est parti- culièrement abondante. Le repérage de ces stations permettra vraisemblablement de prévoir les points susceptibles de devenir des foyers d'infection. J'étudie également un protocole d'expériences susceptibles de mettre en évidence les conditions qui favorisent le passage d'O. fiit des Graminées sauvages au Blé. L. Mercieu. BIBLIOGRAPHIE C. HocLBEKT : Les Insectes. InlrDcfucHon à l'élude de l'iùtlo- mologie tjiologique (Bibl. de Zoo)., dans l'Encycl. scienl. publiée par la librairie Doin, 2" éd., 1920, cart. loile, 10 fr. ). Voici un ouvrage dont la lecture conslilue un véritable plaisir pour les amateurs d'Entomologie. Beaucoup plus sommaire (pic l'ouvrage spécial de M. le professeur Henneguy (iyj4), qui s'est occupe exclusivement, outre de morphologie gciicralc, des questions de re|)rodiiclion et d'embryogénie des Insectes (V. aussi Jiouvier, Habitudes et Métamorphoses des Insectes. in-lS, Flammarion, 1921, 7 fr. 50), c'est sans doute — LXIV — (cf. l'ouvrage de M. Caustier dont le compte rendu a été fait supra) le livre à la fois le plus clair et le plus complet, dans sa précision, existant actuellement en langue française, du moins à notre connaissance, sur la biologie entomologique. (Les revues signalent « An Introduction to Entomology » de J. H. Comstock, part. I. 2^ édil., Itliaca (N.-Y.), 1920). Les chapitres de l'ouvrage de M. Houlbert relatifs à l'anatomie, à la parthénogenèse, au parasitisme, nous ont, quoique fort brefs, — d'aucuns ont pensé même trop brefs, — particulièrement séduit. Le livre débute par un résumé captivant de l'histoire de l'entomologie ; il se termine par d'intéressants chapitres sur la paléoentomôlogie, le mimétisme, la distribution géogra- phique, le rôle économique des insectes et le parasitisme, et renferme, après quelques notions très générales de classifica- tion, un précieux, quoique incomplet, index bibliographique. Cet ouvrage fait en somme le plus grand honneur à l'au- teur du mémoire sur les Insectes ennemis des livres, de la Faune analytique illustrée des Orthoptères de France (prix Jean Dollfus, 1900). de la Faune entomologique armoricaine (en collaboration avec MM. E. Monnot et Ch. Obcrlhur), et des Tableaux génériques illustrés des Coléoptères de France, dont il doit nous donner une étude détaillée en trois volumes (dont un vient de paraître) dans la même collection que le présent volume. M. Dalibert. J. II. Fabre : Souvenirs EiiLomoloniqucs (édition illustrée, Delagrave, en cours de publication, 3 vol. parus, 18 fr. chaque). La vie de J.-II. Fabre et ses œuvres ont donné matière à divers articles et à un volume (1). Nous ne saurions avoir la (I) V.jàdes points de vue divers: Maurice Maeterlinck, les Annales, 2 avr. 1911 ; — E -L. Bouvier, la Vie et TCEuvre de J.-H. Fabre, Rev. génér. des Se pures et appl., t. 26, 1915, p. 034 et suiv ; - Ed. Perrier, A travers le Monde vivant (Bibliotlièque de Philosophie Scientifique, Flammarion, édit., 1910), chap XV, « Henri Fabre et le monde des insectes », p. 270-291» ;— D' G. V Legros, député, La vie de J.-H. Fabre,! vol in-18, Delagrave, édit.; — Matcel Coulon, Les insectes et leur peintre, (Les Lectures pour tous, avril 1921, p. 913 et suiv.) ; J.-G. Millet: ,Iean-Henri Fabre (Les Tablettes, juin jet juiil. 1921, p. 81-86 et 160-164). — LXV — prétention d'analyser ici, en quelques lignes, l'reuvre gigan- tesque de cet homme. Nous ne ferons qu'affirmer notre admiration pour cet ingénieux observateur qui savait tou- jours — c'est là « son grand mérite » selon M. Bouvier — créer des circonstances lui permettant de creuser le point qu'il désirait étudier et qui nous a révélé de si curieux et même de si étranges faits. Fabre n'était pas transformiste, se défiant par nature de toute généralisation, et cela lui vaut, sinon l'inimitié, du moins une certaine froideur, de la part des entomologistes actuels. Ses conclusions sur l'instinct des Insectes (dont il se fait une conception peut-être étroite, le considérant comme essentiellement immuable, inadaptable, imperfectible donc) semblent parfois battues en brèche par des recherches ulté- rieures, car, et c'est un grand mérite qu'il faut lui reconnaître, il a su inciter nombre de personnes à faire des recherche.s de biologie entomologique, permettant ainsi « à la science d'étendre ses ailes sur des domaines qui pouvaient sembler lui être interdits à jamais » (E. Perrier, loc. cit. ad notam). On sait que la « vie psychique » inférieure des Insectes a été récemment exposée, avec toute la philosophie désirable, par ce grand savant qu'est M. le Professeur Bouvier, dans un livre dont nous avons rendu compte ici même. Il convient de noter d'ailleurs qu'à côté de l'instinct pro- prement dit Fabre reconnaît à l'Insecte une faculté de « discernement » (4« série, p. 67, dans la 10° édit.), et qu'ildoit confesser que « l'esprit de ruse se transmet » (10' édit., 1" série, p. 92). Si l'on remarquait avec M. Bouvier, cité en note, que cet « esprit de ruse » a dû se former (et doit se dévelop- per) par l'expérience, « nous serions au seuil du lamar- ckisme », de « l'hérédité des habitudes acquises par expérience ». Les dessins nombreux et surtout les intéressantes photo- gravures qui illustrent l'édition en cours de publication font le plus grand honneur à l'éditeur. M. Daj-ibert. Section d'Alejnçon SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1921 La Section alençoiiuaisc de la Société Linnéenne de Nor- mandie s'est réunie au Musée d'Histoire Naturelle et a tenu séance de 14 lieurcs à 15 heures et demie. Présents : ^IM. Amiakd, Auueut, Clément, Doué, Héhert, LEBOucHEn, Lemée, Lenohi. Letacq. — Excusés : MM. I'^ocet, Geuiîault etTuRPi>. — M. Letac([ est chargé de donner lec- ture des communications adressées par M. Gerbault à la Section. M. Leboucher est nommé président de séance et M. l'abbé Letacq, secrétaire. Le procès-verbal de la dernière séance ( 9 juillet) est lu et adopté. OBSERVATIONS DIVERSES ZOOLOGIE Oiseaux — Il y a quelques années M. Gerbault habitait à Frcsnay-sur-Sarlhe une villa à deux étages. H avait installé sa chambre de travail au deuxième, à l'exposi- tion S.-E. Les volets étaient tenus ouverts et accrochés au mur. Un couple de Grimpereaux (Certhia fainUiaris Linné) établit son nid entre le mur et un volet. Notre collègue put à loisir observer à moins d'un mètre, les oiseaux qui couvèrent et alimentèrent leurs petits, sans paraîtr-e incommodés de sa présence. Le Grimpereau mérite bien l'épithète de familier. — LXVII — M. Leïacq fait connaître les noms de trois oiseaux rares capturés dans TOrne, et dont i\ a vu les spécimens : 1" L'Aigle Jean-le-Blanc {Aquila gallica Gm.), qui a niché en juin dans la foret d'Ecouves, sur le territoire de Fontcnayles-Louvets ; la femelle a été tuée par M. Patou, pharmacien à Sées, qui l'a fait prépaier et la conserve chez lui ; 2° Le Canard Chipeau [Anas Slrepera L.i, miÀle adulte tué dans les marais de Briouze; 3" La Perdrix rouge (Perdlx rubraL), dont plusieurs couples ont niché cette année sur les communes d'igé et d'Appenay-sous-Bellême. Puceron lanigère. — M. Lebolcheu nous entretient des nouvelles observations qu'il a faites de concert avec M. Lemée sur la lutte contre le Puceron lanigère du Pommier par l'introduction en France d'un Hyméno- plère américain, Aphelinas mall\\i\\d. Ce dernier, dont M. Leboucher avait reçu en mai du D"" Marchai une dizaine d'exemplaires n a pas tardé à se reproduire et à se propager dans tout son jardin ; de ce fait, la première génération du Puceron lanigère fut bien endommagée ; la seconde, qui a eu lieu en octobre, moins nombreuse que la première, a été cntièiemcnt détruite en raison de la grande multiplication du parasite. Il faut maintenant atlendre le printemps prochain pour voir si ce païasite pourra s'acclimater dans la région, se répandre sur un territoire plus étendu et ainsi lutter d'une façon victorieuse contre le Puceron lanigère. Puceron des Osiers. — M Le.mée montre des exemplaires d"un Puccion {Lachnus viininalis Fonsc.) non encore observé dans nos environs, mais qui paiait vouloir s'y — LXVIII — répandre et a déjà causé des dommages appréciables à plusieurs plantations d'Osier- Lestes viridis V. et L. — M- Leiîoucher montre plusieurs branches de Saules sur lesquelles cette Libellule a déposé ses œufs ; ces branches, appartenante des arbres plantés au bord d'une rivière, étaient placées de façon qu'au moment de l'éclosion la petite larve puisse tomber dans l'eau, pour s'y développer, et en sortir l'année suivante à l'état dinsecte parfait. Vespasilvestris Scop, — M. Letacq expose un nid de Guêpe silvestre trouvé sur un poirier dans un jardin d'AlençoUj et dit que cette espèce fut très fréquente l'été dernier dans nos environs, à en juger par le nom- bre de nids qui y ont été signalés- Ammophila hirsuta Kirb- — M. Letacq expose les diffé- rents états de l'évolution d'/l hirsuta, et des chenilles de Noctuelles qu'elle avait paralysées pour nourrir, sa progéniture : échantillons recueillis et préparés par M. l'abbé Langlais. Il fait voir également un exemplaire de la petite mouche qui parasite l'œuf de l'Ammophile, fait inédit découvert par notre regretté confrère- M. Langlais n'avait pas déterminé cette petite mouche, qui n'est autre q\i Hilarelta stictica Mey. de la famille des Tachinaires, très commune dans nos régions. Carabus Letacqi An t. — M. Letacq signale une note publiée dans le DulleUn de la Société entoinologlque de France (séance du 27 avril 1921, p 114) par M- L- Gaudin, montrant dans un tableau comparatif les caractères très nets qui différencient C. Letacqi Ant. , C. Putzesl Mors, et G. Bteasel OhQrÛi. M. Gaudin est venu l'Hiver — LXIX — dernier chasser dans nos forêts d'Écouves et de Per- seigne et y a capturé un nombre assez considérable de C. Letacqi. Mollusques. — M. Letagq expose des coquilles de Palu- dines et d'Anodontes, trouvées les premières à l'étang de Bois -Roger, les autres aux étangs de la Trappe. La Paludine (Paludina fasciata Mûll) n'était connue chez nous que dans la Sarthe à Alençon ; la station de Bois-Roger paraît même exceptionnelle pour nos régions, où elle n'est indiquée que dans les grandes rivières et les fossés y communiquant. L'Anodonte est une petite forme de V Anodente cygnea Drap., qu'on peut rattacher à VA. Noeli Brgt. non encore signalée dans nos étangs. BOTANIQUE M. Letacq lit un mémoire de M. Gerbault intitulé : Sur les allures de quelques plantes normandes dans la péninsule ibérique. M. Letacq, qui à notre dernière séance avait rendu compte de ses herborisations aux environs de Bellême, les a résumées dans une Note sur la flore du Crochemê- lier et de Cone-Bergère près Bellême (Orne), dont il donne lecture. Dégénérescences. — Les jardiniers détruisent soigneuse- ment dans leurs semis les « dégénérescences ». A leur point de vue ils ont raison. Mais le point de vue du botaniste est différent ; les dégénérescences sont le plus souvent des retours à l'ancêtre. Il y a là une méthode pour retrouver les ancêtres de nos plantes cultivées, question si obscure. — LXX — Il y a quelques années, dans un semis fait par un jardinier du Mans, de la « Pensée à grande fleur jaune pur » M. Gerbault remarqua un pied qu'il rappoila dans son jardin. Les fleurs étaient très fragrantes et se sentaient à plu- sieurs mètres de distance. Les fleurs répondaient complètement aux fig. 80, 81, tableau VI (Viola hilea grandifîoj'a) de. Witlrock (1). On s'en doutait mais il était bon d'en avoir la confirmation. Des fleurs mises sous parcbemin n'ont pas fourni de graines. Plaates recueillies aux bords desséchés des étangs. — Nos étangs ayant été en 1921, année exceptionnelle dans l'Histoire climatologique, desséchés en partie, M Letaco en a profité, pour visiter ceux de Vrigny, de la Trappe, de Bois-Roger à Neauphe-sous-Essai (Orne\ du Moitier et des Rablais à Gesncs-le Gandelin (Sarlbe) ; le lit de ce dernier, qui fut péché en Mars, était même resté complètement à sec. M. Letacq nous présente les plantes rares ou même nouvelles pour la région, qu'il a eu la bonne fortune d'y rencontrer : Elatine hexandra D G. (Vrigny) ; Trifollum païens Schreb. (Bois-Roger) ; Giiaphaliam hileo- album L., G. iiliginosam L. (Vrigny) ; Chenopodiiim nibruin L., C. polyspenmim var. acullfo- llani Sm , Ramex mariiimus L , Polygonum mile Schrk., /*. nodosam Pers (Bois-Roger) ; Juncus pygmaeus Rich. (Vrigny) ; Cyperus fuscus L , Eleocharis ovala R. Br. (Vrigny, Les Rablais) ; J'J. acicularis (Vrigny, Les Rablais, La Trappe) ; Piiularia globulifera (Vrigny). Ges faits piouvcnt une fois de plus la vitalité des graines (1) Veit Bieitchcr W illrock. Viola Sludier 1, Acla liorli ber- giani, Band 2, n° J. • — LXXI — conservées dans le sol, celles entre autres de Cyperiis fnsciis cl d' Eleocharis ovala, qu'on n"avait pas vus aux Rablais de^puis près de trente ans. Lichens. — M. Letacq, qui s'occupe de réunir les élé- ments d'un catalogue des Lichens foliacés des environs d'Alençon, présente quelques espèces inléjessanles de sa collcclion : Usiica ceralina Âch. (Ecouvcs, Perseigne), Evcrtiia furfaracea Ach. (Bois de l'Isle à Sl-Germain-du- Corbéis); Hamaium ciispidata Ach. (Rochers à Bérus), Cladonia bellidiflora Ach. (Ecouves), C. endiviœfolia E. Fr. (Chaumiton), C. sobolifera Nyl. (Bourg-lc-Roi), Pycn- thelia papillaria Ach- (St-Léonard-des-Bois), Slereocau Ion coralloïdes Nyl. (St-Georges Je-Gauthier), Panndia Mnugcotn Scher (Challemoue, Mayenne), clc. Champignons.— M. Letaco rend compte des observa- tions mycologiques. qu'il a faites au cours de cette année, bien peu nombreuses en raison de la lareté de ces végétaux, car si 1921 reste célèbre par une séche- resse sans précédent, de mémoire de mycologue on n'avait jamais vu si peu de champignons. On trouvera les observations dans une note annexée au procès- verbal. GÉOLOGIE , M Letacq expose un exemplaire de Ca/ymeiie Trislanl Brongt. en parfait état de conservation provenant de la bande de Schistes qui longe au nord la forêt de Mon- naye à Lignières la Doucelle (Mayenne), cl plusieurs autres fossiles, AmmonUes macrocephalas Schl., .1. aiiccps Reincke, Pholadomya decassata Ag., P. inornala Sow. trouvés dans les argiles bleues du Callovien infé- rieur lors du creusement d'un puits à la fcuillère, commune de Bérus (Sarthe). AVIS IMPORTANT Un compte- courant postal vient detre ouvert au nom de la Société Linuéenne de JNormandie, au Bureau de Rouen, sous le n" 5.546. dans le but de diminuer les frais qu'entraîne le recouvrement . des cotisations, frais supportés par les Sociétaires. Ceux-ci pourront profiler de cet avantage à la condition d'adresser le montant de leur cotisation chaque année avant le i 5 février, par le moyen d'un mandat-chèque postal, au Trésorier de la Société, M. Mazetier, Agent principal de la Caisse d'Épargne, rue de Bras, 9, à Caen. Les frais d'envoi sont de 0 fr. 15 quelle que soit l'importance de la somme versée. La poste délivre un reçu qui fait foi légalement du paiement et dispense la Société de fournir une quittance. L'indication à porter sur la formule de versement est : M. MAZETIER, 9, rue de Bras, à Caen, C/G 5.546, Bureau de Rouen. Les cotisations non versées au 15 février feront l'objet d'un recouvrement ordinaire par la poste. Droit d'entrée : tO francs. Montant des cotisations des Membres correspondants : faisant partie de la Société : avant 1921 depuis 1921 fr. 12 fr. inscrits seulement pour le service du Bulletin inscrits à la fois pour le service du Bulletin et celui des Mémoires. . 12 fr. 20 fr. GOIWOG^^TIOIV La Société se réunira le Liiintli 9 Janvier 19S!2, à 16 heures, au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences. Ordre du jour : Elections pour le renouvellement du Bureau et d'une partie de la Commission d'impression. Le Secrétaire, A. BIGOT. TRAVAUX ORIGINAUX M. ANTOINE. — Notes entomologiques. VI (l). — SUR L'EXTENSION DU LICINUS PUNCTULATUS ET DU SCYBALICUS OBLON- GIUSCULUS AUX ENVIRONS DE CAEN. Les faits signalés ci dessous relèvent d'un genre d'études assez peu en honneur chez les entomo- logistes. Aussi m'a t-il semblé, quelqu'incomplètes que soient ces observations qu'il y avait intérêt à les rapporter. Liclnus punctulatus F. (= granulatus Dej.) a toujours été considéré comme un carabique très rare en Normandie et spécialement aux environs de Gaen. Bedel (2) le signale des localités sui- vantes : Eure: Gocherel (Bedel); Seine-Inférieure: Rouen, cimetière monumental, Saint-Adrien (Mocquerys); Calvados : Benerville (Bedel), Gaen, Luc-sur-Mer, Monts d'Eraines (Fauvel). Il n'est signalé ni de la Manche, ni de l'Orne (3). Notre collègue et ami M. G. Mazetier qui s'est occupé jadis d'entomologie nous a déclaré ne l'avoir jamais capturé. D'après des renseignements fournis en 1913 par M. Fauvel, l'insecte existait, il y a une quarantaine d'années^ au moins, dans le vallon du jardin des plantes à Gaen. Les captures (1) Pour l-'s notes I à V voir B. S. Linn. Nord de la France, années 1912-13-14. (2) Bedel, Faune des col. du Bassiu de la Seino, [, p. 163. (3' Le Sénéchal. Gat. des carabiques de l'Orne, in B. S. L. N'*, 1898, — 4 de Luc-sur -mer et des Monts d'Eraines remontent également aune époque assez éloignée. Toutefois, cette dernière localité aurait encore fourni quel- ques Licinus à M. Dubourgais vers 1890-95. En 1902, mon ami P. Seguin, compagnon habi- tuel de mes courses, capturait sous mes yeux un exemplaire de cette espèce dans une petite car- rière, route delà Folie, aux dernières maisons de la ville. La position de cette carrière dans le prolon- gementdu vallon du jardin des plantes permet de le considérer comme un descendant de ceux signalés par M Fauvel. Jusqu'en 1904, malgré nos excursions fréquentes à Lébisey, Mondeville, Fleury-surOrne, etc., nous ne retrouvons plus de Licinus. En 1904 au mois de septembre, nous en décou- vrons une colonie installée sur le haut du coteau de Mondeville, et nous en capturons chacun plus d'une vingtaine. A cette date j'abandonne pour quelques années l'entomologie et je ne reprends mes chasses qu'en août 1910. Voici, en ce qui concerne le Licinus, le résultat de ces chasses. 1910. — Il a prospéré à Mondeville, il occupe tout le haut du plateau jusqu'à la hauteur du village de Colombelles, mais il est surtout abon- dant au-dessus du lieu dit Clopée, où j'en capture plus de 60 échantillons. Sur l'autre rive de l'Orne il semble avoir colonisé les coteaux entre Biéville et Lébisey; j'en trouve une quinzaine d'exem- plaires assez disséminés. 19H. — Outre les deux localités ci-dessus je le retrouve sur le coteau de Fleury-sur-Orne dans les friches à droite de la route d'Harcourt. 1912. — Il est toujours abondant à Mondeville, — 5 — moins à Lébisey où je n'en trouve plus que cinq exemplaires et semble stationnaire à Reuries-sur Orne ; mais il s'étend jusqu'au camp de Cormelles oii il se montre subitement tr^s commun. A signaler aussi 3 ex. route de La Folie le long du talus du chemin de fer de Caen à la mer. 1913. — Cette année-là il semble avoir étendu brusquement son aire de dispersion- Il persiste dans les localités précédentes, sauf à Fleury-sur- Orne où je ne puis en retrouver un seul exemT plaire, et en outre, se montre dans les cinq loca- lités suivantes : route de Paris à la sortie de la ville, dans d'anciennes carrières à gauche de la route ; La Maladrerie près Caen ; Ranville, dans les carrières abandonnées de la rive droite, une quin- zaine d'exemplaires; Argences, aux abords delà gare ; et enfin champ de tir route de Creully. Scybalicus oblongiusculus Dej. — C'est là encore une des raretés de notre faune, plus rare même semble-t-il que le Licinus punciulatiis. Bedel (loc. cit., p. 169) le signale des localités normandes suivantes : Seine-Inférieure : inondations à Elbeuf : Calvados : coteaux d'Ardennes, prairie de Caen inondée, Merville, Sallenelles (Fauvel). Remarquons dès à présent qu'en Normandie il semble presque localisé aux environs de Caen. C'est d'ailleurs un insecte de mœurs mal connues, rencontré surtout jusqu'alors dans les inondations et supposé nocturne. Voici la liBte de mes captures personnelles : 1903. — Langrune-sur-mer, sous des pieds de colza en tas, une dizaine d'ex. ; 1904. — Coteau de Mondeville, avec Licinus, abondant ; — 6 -- 1910. — Mondeville, commun ; coteaux de Fleury-sur-Orne, quelques ex. 1911. — Mondeville, Fleury-sur Orjie, coteaux de Lébisey, Biéville (avec Licinus) ; 1912 — Mêmes localités ; 1913- — Mêmes localités et en plus : carrières de Ranville, camp de Cormelles et friches autour du camp (Le Licinus semblait cantonné uniquement dans le camp) ; carrières d'Amfreville ; Maltot près Caen. Quoique capturés très fréquemment ensemble je ne pense pas que Licinus punclulatus et Scyba- licus oblongiusculus aienl d'autre lien entre eux que l'habitat. Tous les deux en effet sont très calcicoles et aux environs de Caen, préfèrent les coteaux de calcaires bathoniens. Leurs habitudes sont cepen- dant assez différentes. Licinus punclulatus se capture pendant toute la journée- A Mondeville par exemple, il se loge sous les petites pierres plates très peu ou point adhérentes au sol, d'où il ne craint point de sortir pour courir à droite ou à gauche même en plein soleil. Scybalicus oblongiusculus au contraire, fuit la lumière trop vive. On le trouve surtout sous les pierres plus grosses, plus fortement adhérentes au sol, ou mieux encore, sous les bouses de vache à demi desséchées et moins bonnes conductrices de la chaleur que la pierre. En outre, on ne le prend guère au milieu de la journée, mais surtout à partir de cinq heures du soir. Des bouses sèches examinées, à Mondeville, sans résultat vers deux heures, m'ont fourni le même jour à la tombée de la nuit bon nombre de Scybalicus. Ceci semblerait indiquer qu'il s'enterre pendant la journée. Notons — 7 — toutefois cfue ces remarques ne s'appliquent qu'aux époques suivantes : fin août-septembre. Depuis 1910 en effet je ne me suis guère trouvé à Caen qu'aux grandes vacances. Donc pas de commensalisme probable entre ces deux insectes. Quoi qu'il en soit c'est la recherche de liens communs possibles à découvrir entre eux qui m'a amené à les étudier d'un peu près et a être le témoin de leur rapide extension dans les envi- rons de notre ville. Cette extension a été telle qu'en septembre 1913 j'en étais arrivé à les considérer comme réellement communs. A quoi tient cette prospérité? Mystère. L'igno- rance presque complète où nous sommes des conditions d'existence non seulement de l'insecte parfait mais encore et surtout de la larve, ne nous permettent que de vagues hypothèses. Les condi- tions atmosphériques, la disparition possible d'un ennemi (mammifère, oiseau, reptile ou champi- gnon), ou même simplement d'un concurrent, voilà qui pourrait nous fournir matière à théories, mais nous ne nous y attarderons pas, aucune n'étant vérifiable (1). Cependant il est un fait intéressante noter, c'est la répartition actuelle du Scyhalicus obloiigiasculas dans le Calvados. Un simple coup d'œil jeté sur les différentes localités signalées plus haut suffit pour démontrer que cette répartition est nettement inféodée au cours de l'Orne. Les localités littorales de Merville, Sallenelles, Amfréville, Langrune ne font que confirmer le phénomène en supposant (I) Voir plus loin les notes relatives à Amara fusca, Pterostichus angustatus et Bimbidiiim prasinum. - 8 — un transport, soit par des coups de vent, soit par des courants littoraux. Remarquons d'ailleurs que l'insecte avait surtout été capturé jusqu'à présent (et cela non seulement en Normandie) dans les détritus d'inondation. L'Orne semble donc être le principal agent de dispersion du Scybalicus aux environs de Caen. Le Licimis au contraire dans son extension ne paraît pas avoir suivi de règle bien fixe, il a fait en somme tache d'encre, essai- mant de proche en proche, et se fixant là où les conditions étaient favorables. La guerre a malheureusement interrompu le cours de mes observations. Depuis 1913je n'ai plus revu mes deux favoris. Que sont-ils devenus .^ Leur prospérité a-t-elle eu un terme } Sont-ils redevenus des exceptions, ou ont-ils continué à faire partie intégrante de notre faune ^ Je souhaite qu'il se trouve à la Linnéenne un entomologiste, ou même simplement un naturaliste que ma note ait intéressé et qui ait l'idée de reprendre cette étude. Je me m'ets à sa disposition pour tous les renseignements qui pourraient lui être utiles. VIL — CONTRIBUTION A LA FAUNE ENTO- MOLOGIQUE DU BASSIN DE LA SEINE. COLÉOPTÈRES CARABIQUES. Les insectes dont il est question ici ne sont pas, comme l'indique le titre de la note, exclusivement normands, mais ces derniers y tiennent unebonne place. Désirant, avant de quitter la France, établir une sorte de bilan de mes captures entomolo- — 9 — giques, j'ai pensé qu'il serait plus utile de ne pas disperser des renseignements fauniques présen- tant une grande homogénéité (1) C'est en Nor- mandie que j'ai fait mes premières chasses, et je ne l'ai en somme jamais quittée. Les hasards de la mobilisation ont fait de moi (comme de beaucoup d'autres), pendant ces quatre années de guerre un nomade, mais je ne me suis jamais éloigné bien longtemps des limites du bassin de la Seine, tel qu'il est compris dans la faune classique de M. Bedel. Et c'est pourquoi cette note sera en quelque sorte un petit supplément à cet ouvrage ; supplément tout personnel, car il n'y sera ques- tion que de captures faites par moi-même ou par des amis avec lesquels j'ai excursionné. Parmi ces derniersje dois citer M. Lerat, membre delaS-E.F., et notre collègue l'abbé Letacq d'Alençon, de la compagnie desquels je garderai un ineffaçable souvenir. Je dois également remercier M. l'abbé d'Antessanty qui m'a permis d'identifier dans ses cartons un certain nombre d'insectes intéressants pour la faune de l'Aube. Enfin je m'en voudrais de ne pas rendre ici un respectueux hommage à la mémoire de M Laverdet, avocat à Troyes, qui pendant mon séjour dans cette ville m'a aidé de ses conseils, de son expérience, et m'a reçu chez lui absolument comme si j'avais été de sa famille. Que celle-ci reçoive ici l'expression de ma recon- naissance. (l) Toutefois, j'ai déjà publié dans le Bal. Soc. Lin. duN.de la Fr. un petit supplément au catalogue des Coléoptères de la Somme (Notes entomologiques " V) dans lequel, comme ici, il n'est question que de carabiques. Aucune d's captures signalées dans ce supplément n'est reproduite ici. — 10 — Les déterminations douteuses ou difficiles ont été faites ou vérifiées par notre maître et ami M. L. Pucl d'Avignon. Cychrus rostratus L. - Oise : bois de Verderonne 'S ex! Angicourt.! 2 ex. courant en plein soleil le 4-9-1917 sur la route en bordure des bois. — Aube : foret de Rumilly! (Lerat). G. attenuatus F. (1). - Orne : forêt d'Ecouves aux Gâtées ! —Oise : forêt d'Halatte ! en février, enterré profondément sous les Polytrics bordant les abreuvoirs. - Aube : Som- meval en forêt d'Othe 15 ex le 15 août 1915! (Lerat) sous la mousse des chênes de pré- férence de petit diamètre. Capabus problematicus Herbst = catenulatus F. et auct. (2) Calvados : forêt de Saint-Sever ! b. de Latour près Falaise! — Orne : forêt d'Ecouves ! (abbé Letacq) — Oise : forêt d'Halatte ! — Somme : forêt de Crécy ! — Aube : forêt de Rumilly. La forme la plus commune dans le bassin de la Seine est la forme considérée jadis comme catenu- latus type et nommée récemment belgicus par de (1) Un de mes anciens élèves du lycée d'Amiens : M. Leqiiest a capturé dans ces derniers temps au Huelgoat (Finistère) deux exem- plaires noirs de cette espèce normalement bronzée. Cette rare aber- ration non encore signalée en France a été désignée jadis par Letzner (Kafer Schlesischen p. fi7) sous le nom d'alratus. li) Pour ce qui a trait au changement de nom (éminemment icgrettable d'ail leurs) de l'ancien C. catcnalakis, V. Lapouge : Carabes nouveaux ou mal connus p. 2 et 8' ; publié dans les « Miscellaiie entomologica ». — 11 — Lapouge. Dans la forêt d'Halatte, la variété à sculp- ture atténuée désignée sous le nom de solutus Oberthûr, qui existe un peu partout à titre d'excep- tion prend une importance inaccoutumée et forme presque une véritable race. Au contraire, mes exemplaires de la forêt d'Ecouves (environ 150) sent en majorité très nettement catenulés, et les intervalles secondaires (1) se présentent sous forme de côtes saillantes nullement granulées ni inter- rompues . C. Violaceus race purpurascens F. La forme dominante dans le bassin de la Seine est la variété crenatiis Sturm, très homogène et que l'on peut considérer comme une véritable sous- race. Elle habite la plaine de Cacn, la forêt de Gerisy, la Seine-Inférieure, l'Oise, etc. Dans l'Ouest les individus que j'ai recueillis à Ecouves et à Per- seigne ont déjà une sculpture plus régulière et plus proche du type sans être cependant de vrais pur- purascens. Dans ces deux forêts on prend parfois des exemplaires à léger reflet métallique dans les- quels Le Sénéchal {'2) a voulu voir à tort un pas- sage à fulgens. Les exemplaires peu nombreux à la vérité que j'ai recueilli dans l'Est aux environs d'Amiens, m'ont au contraire présenté une sculp- ture assez embrouillée se rapportant presque à la variété asperulusKr. de l'Europe centrale, mais un asperulus à sculpture forte. En mars 1919, j'ai rencontré dans la forêt d'Halatte de nombreux ex. de cette espèce para- sités par un champignon entomophage apparte- nant vraisemblablement au genre CordiceDS. La plante avait tué l'insecte dans sa logette d'hiver- nage au pied des hêtres. La fructification, bien développée, sortait de la bouche de l'insecte, (1) Pour l'étude si intéressante de la sculpture elytrale dans le genre Carabus, V. Barlhe : faune Gallo-rhénane. (2) Le Sénéchal : Gat. des Garabiques de l'Orne ; B. S. Linn. Nor- mandie, 1895. 12 exceptionnellement de l'articulation coxo-fémorale antérieure et s'élevait verticalement à 4 centi- mètres environ. Un dizième des insectes avait de la sorte succombé. C. auronitens F. La répartition géographique de ce Carabe dans la Somme est assez intéressante à étudier. Les loca- lités où il a été recueilli sont les suivantes (du Nord au Sud) : forêt de Crécy, bois de Francières (c'est à l'une de ces localités, probablement la première que doit se rapporter la mention Abbeville du cata- logue Marcotte), forêt de Vignacourt, bois de Querrieu, bois de Gentellcs et bois de Moreuil. On remarquera que ces localités s'échelonnent à droite du cours de l'Avre et de la Somme en aval de leur confluent. A gauche de cette ligne les peu- plements boisés : bois d'Aiily-sur-Somme, forêt de Boves, bois de Cotlenchy et forêt de Wailly beau- coup plus importants que les premiers (Crécy excepté) sont absolument dépourvus d'aiironitens. Dans la forêt d'Ecouves (Orne), Vauronitens nous a paru se rapprocher de la race bretonne subfes- tiviis par certains détails de sculpture et par sa variabilité de coIotIs. On y rencontre en particulier des exemplaues à corselet vert doré et à élytres noir-violacé, qui sont à mon avis homologues des variétés Pulzeysi (de Belgique) et Bleiisei (de Bre- tagne). Ce sont ces exemplaires que nous avons désignés (3) sous le nom d'ab. Leiacqi. Uauronitens de la forêt de Cerisy ou cupreonitens constitue une race fort remarquable et par son isolement et par sa caractéristique morphologique et par son homogénéité. Je suis convaincu qu'une étude scientifique (avec élevages bien conduits) de cette race, mènerait à des précisions intéressantes sur ses rapports avec la forme type. (1) Antoine : Garabus auronitens ab. L^tacq!, nov. ab de la torêt d'Ecouves ; Miscellanea entomologica, 1919, XXIV, n° 7. — 13 — C. nitens L. — Pas-de-Calais : dunes entre Berck- plage et Merlimont. Court, au printemps au soleil du matin, mais s'enterre dès iîn juin dans les régions, basses de la dune, de préférence sous la mousse. J'en ai capturé ainsi une dizaine en plein mois d'août- C. monilis F. var. SequanusLap. (1) {=\.consitus auctorum) C'est la forme dominante du Calvados à la Somme et elle y a valeur de race. Elle est caractérisée par ses intervalles tertiaires très atténués. On trouve aussi, plus rarement, des exemplaires à tertiaires égaux aux secondaires ; quand ils sont en même temps plus grands et plus plats que la normale, ils correspondent exactement à la description de la race Rhodaniens Lap. sans toutefois qu'on puisse à mon avis leur appliquer ce nom. Ce sont en somme des exemplaires aberrants, rappelant la communauté d'origine des deux races. C. nemoralis Mull. C'est à tort que j'ai désigné jadis (2) lés exem- plaires picards de cette espèce commune sous le nom de v. lucidas Lap., en me basant sur les tableaux de la faune gallo-rhénane de Barthe (3). M. Puel, à qui j'en ai envoyé un certain nombre sous ce nom, m'a éciit avoir reçu de M. de Lapouge lui-même, des lucidus qui sont très diftérents de mes insectes. Ceux-ci s'éloignent cependant du type par leur taille plus petite, leur forme plus convexe et leur aspect plus luisant. Est-une forme non décrite, je ne le pense pas. En tous cas je n'ai pas les matériaux nécessaires pour élucider la question. (1) de Lapouge : Carabes nouveaux au mal connus, p. 63. (2) Bul. Soc. Linn. N- de la France, 1913, p. 193. 3) En cours de publication dans les Miscellanea entomologica. 14 Calosoma inquisitor L. — Orne : forêt d'Ecouves ! 5 ex. en hiver en soulevant le tapis d'humus recouvrant le grès primaire, là où l'épaisseur atteint une dizaine de cen- timètres, dans une logette au contact du roc- — Oise : forêt d'Halatte ! 1 ex. exacte- ment dans les mêmes conditions. — Aube : Notre-Dame-du-Chêne (Lerat) en nombre au printemps. C. sycophanta L. — Calvados : dunes d'Herman- ville-sur-mer ! 1 ex. en août. Notiophilus aquaticus L — Orne : Argentan ! — Oise : Labruyère ! Angicourt ! — Calvados : Venoix ! — Aube : Troyes ! Le véritable aquaticus L. est rare. L'espèce n'est indiquée commune dans les faunes locales que parce qu'on confondait sous ce nom deux espèces. La seconde est le pusillus Waterh. C'est la seule réellement abondante. N. Germinyi Fol. — Somme : bois d'Ailly-sur- Somme, pas très rare en juin I9l9 au fond des tranchées dans les régions argileuses ; bois de Boves ! dans les mêmes conditions. N. substriatus Wat. — Calvados : Camp de Cor- melles ! — Pas de Calais : Berk-plage ! Espèce vivant par familles nombreuses mais très localisée. Omophron limbatum F. ~ Pas-de-Calais : Berck- plage ! Blethisa multipunctata L. — Pas-de-Calais : dunes entre Berck-plage et Merlimont ! 3 ex. sous une carcasse d'oiseau au bord d'une mare. — 15 — Elaphrus uliginosus F. — Calvados : Caen (prairie) ! Eterville ! — Orne : Saint-Ger- main du Corbeis ! — Oise : Sacy-le-Grand ! — Pas-de-Calais : sous les pierres du bal- last entre Berck-plage et Merlimont. Contrairement aux deux autres espèces du genre habitant la région : cupreus Duft. et ripariiis L. qui, elles, vivent par familles nombreuses, celle-ci - ne se rencontre guère que par individus isolés ou par couples, et surtout en hiver. E. uliginosus var. pyrenaeus Fairm. et Lab. — Pas de-Calais : 2 ex- avec le type. — Somme : m. de Dreuil, 2 ex. La présence de cette forme pyrénéenne dans le nord de la France est des plus intéressante et est à rapprocher de phénomènes analogues observés chez les lépidoptères. Les 4 ex. signalés ici ont été déterminés par M. Pucl. De l'avis même de ce spécialiste ils ne sont pas absolument typiques, ils sont cependant assez différents de la forme normale pour que je les aie remarqués au premier coup d'oeil et soumis à son examen. Est-il bien justifié de leur attribuer le nom de pyrenœus ? Pour moi je ne l'aurais pas fait sans l'autorité de M. Fuel, pour les mêmes raisons qui font que je fie pense pas pouvoir appliquer le nom de Rhodaniens aux individus de Carabus monilis à sculpture de rhodaniens qui se peuvent rencontrer dans le domaine du seqiianus. Ce sont là des races géographiques et pas seulement des variétés mor- phologiques. E. ripariusL. Je ne cite ici cette espèce que parce qu'elle m'a fourni le sujet d'une observation intéressante. Assez uniforme comme teinte, elle présente dans la dune entre B,crk-plage et Merlimont une varia- - 16 — bilité de coloris remarquable, passant du vert au bronzé et même au roux métallique (t) Les indi- vidus verts ou bronzés sont assez uniformément répartis, mais je n'ai trouve les exemplaires roux qu'auprès de certaines mares en voie d'assèche- ment estival, dont les bords étaient recouverts d'un feutrage végétal précisément de la même teinte. Il y a là un cas d'homochromie qu'il était d'autant plus intéressant de signaler qu'il est très rare dans la famille. Bimbidium littorale bi. — Pas-de-Calais ; Berck- plage ! B. punctulatum Drap., ab. Lutzi Reitt. — Aube : bords de la Seine à Villepart ! B. bipunctatum L. — Pas-de-Calais : Berck-plage ! L'espèce est indiquée par Bedel (F. B. S. p. 139) comme accidentelle dans le bassin de la Seine. Elle nous paraît cependant bien acclimatée dans les dunes entre la Somme et la Canche. B. obilquumSturm. — Pas-de-Calais : Berck-plage! — Somme : m. d'A.illy-sur-Somme ! B. prasinum Duft- — Aube : très abondant en mai 1915 sur les graviers au bord de la Seine en aval et en amont de Troyes, à Verrières! Villepart! Foicy! Saint-Julien! Fouchy ! Saint-Jacques!. Commun aussi les années suivantes aux mêmes endroits (Lerat). (1) Cette variabilité de coloris se présente, dans la dune de Berck, chez d'autres espèces, avec une intensité tout à fait remarquable et que je n'avais encore observée nulle part. Nous citerons surtout Chlœnius nitidulus dont les élytres passent du vert au ncir violacé et iaiywHS uidusus dont il sera question plus loin. — 17 — Lappaiilion de cette espèce sur les rives de la Seine semble assez récente. Elle manque dans le catalogue Legrand et dans la faune de Bedel. La première capture qui en ait été faite date de 1895 environ. Elle est due à M. Laverdet. A. cette époque elle était encore rare et je tiens de M. Laverdet lui-même qu'il n'en prenait chaque année que quelques exemplaires et toujours au mèmeendroil: sur les grèves de Foicy. Depuis une dizaine d'années il ne s'occupait plus d'entomologie et c'est avec une véritable stupeur qu'il m'a vu recueillir cette espèce par centaines tout le long du cours de la Seine. Il s'est probablement produit pour cette espèce un phénomène de dissémination analogue à celui que nous avons étudié dans la note précédente chez Licinus punclalatus et Scyba- licus oblongiusculus. 11 faut d'ailleurs reconnaître que cette dissémi- nation était singulièrement facilitée par les mœurs de l'insecte. Il habite les berges graveleuses tout au bord de l'eau (presque dans l'eau, devrais-je dire) sous les petites pierres plates humides ou, mieux encore, recouvertes du feutrage d'algues vertes abandonné par les eaux en baissant. Il s'en- vole au soleil avec une grande facilité et on le prend plus facilement vers cinq heures du soir, heure à laquelle en outre on le trouve très fréquemment accouplé. Il émigré, et il m'est arrivé de le prendre en nombre à la fin de la journée en des endroits où, au début de l'excursion, je n'en avais observé aucun. B fasciolatixm ab. unicolop D. Torre. _ _ V. ascendens Dan. Ces deux formes sont excessivement abondantes sur les bci-ges graveleuses de la Seine aux environs de Troyes. Ce sont elles bien probablement qui sont désignées dans les catalogues locaux sous le nom de cceruleum Serv Aucun exemplaire de cette 9 — 18 — dernière espèce ne s'est en effet rencontré parmi les insectes de ce groupe que j'ai soumis à M. Puel. B. atrocœruieum Steph. Aube : Foicy (Laverdet)(1) Saint-Julien ! Villepart ! Avec les précé- dents mais bien moins abondant. B. tibiale Duft. Aube : Fouchy (Laverdet!) Ville- part ! Avec les précédents mais très rare- Il se peut (V. Bedel p. 147) que les tibiale com- muniqués à Bedel par Legrand se soient trouvé être des nilidulum ; cependant l'espèce existe cer- tainement aux environs de Troyes, j'en ai capturé moi-même 3 exemplaires très caractérisés et j'en ai vu un autre non moins caractérisé dans la col- lection Laverdet. B. fluviatile Dej. — Aube : Saint-Julien (Lerat!) Saint-Jacques près Troyes ! B. monticola Sturm. — Calvados : Eterville près Gaen. — Aube : Villepart! Saint-Julien ! par individus isolés. B. Stephensi Crotch. ab. Wlarthœ Reitt. — Calvados : environs de Falaise dans une carrière de sable, en nombre. B. elongatum Dej- — Pas-de-Calais : dune entre Berck-plage et Merlimont! AR B. latérale Dej. — Orne : Saint-Germain du Corbeis près Alençon ! B. tenellum Er. — Aube : Saint-Julien (Laverdet !) — Oise : forêt d'Halatte ! (i) Rectifier en ce sens l'indication fournie parla Faune Gai. Rhén. de Barthe, les individus en question ayant été envoyés à M. Fauvel par M. Laverdet. — 19 — ab. triste Sch. — Orne : Saint-Germain-du- Corbeis près Alençon ! 1 ex. B. gilvipes St. — Aube : m. de Villechetif ! Ville- part (Lerat)— Pas-de-Calais : Berck-plage! B. Schûppeli Dej. — Pas-de-Calais : Berck-plage 1 1 ex. C'est là une capture intéressante : cette espèce, plutôt septentrionale (Hollande, Provinces rhé- nanes) n'avait cependant encore été signalée en France que dans les Hautes-Pyrénées. B. Doris Panz. — Oise : marais de Sacy-le-Grand ! ce en mai-juin 1916-17-18. — Aube : Baire (Ployer !) Sommeval ! 'Çrès abondant sur la vase à l'usine de Saint-Julien près Troyes en juin 1913 ! (Lerat). B. fumigatum Duft. — Pas-de-Calais : Berck-plage ! à l'embouchure de l'Authie. A propos de cette espèce M. Sainte-Glaire-Dev lie (Cat. crit. des Col. de Corse, p. t") s'exprime en ces termes : « Dans le Sud-Est de l'Europe et le bassin de la Méditerranée, le B. fumigalum paraît recher- cher les lagunes littorales et même les terrains salés (cf. Ganglbauer, Kaef. Mitteleur., I, p. 173); il n'en est pas de même dans le Nord de la France, on il n'habite que les marécages de l'intérieur, notamment ceux où abondent les Typha et Spar- ganium ». Or, je tiens de M. Garpentier que l'espèce n'est pas très rare à l'embouchure de la Somme et dans les mares de la dune au Crotoy. En outre les quelques exemplaires recueillis à l'embouchure de l'Authie, se trouvaient sous des détritus marins, à la limite de la marée haute, en compagnie de nombreux Cafius xantholoma. La règle précédente souffre donc quelques exceptions. — 20 — B. IVIannerheimi Sahl. — Orne : foret d'Ecouves ! Gondé-sur-Sarthe ! Le Chevain près Alençon ! C'est probablement par confusion avec les espèces voisines que celle-ci qui ne m'a pas paru très rare aux environs d'Alençon manque dans le catalogue Le Sénéchal. B. seneum Germ. — Pas de-Calais ; dunes entre Berck-plage et Merlimont, 3 ex. en mai 1918. B. quinquestriatum Gyll. — Calvados : Lebisey pr. Caen ! — Oise : Angicourt ! Trechus longicornis Sturm. — Aube : Entre Foicy et SaintJulien ! Exactement dans les con- ditions indiquées par Legrand, Villepart (Lerat). T. micpos Herbst. — Calvados : Venoix pr. Caen ! sous des détritus d'inondation ; Mouen ! sous une grosse pierre sur les bords de rOdon ; marais de Tournebourse pr. Caen! T. discus F. — Calvados : Grandcamp sous une pierre sur la plage. T. fulvus Dej. — Pas-de-Calais : Paris-plage! 1 ex. T. secalis Payk. — Oise : Angicourt! — Aube : Merrey (Lerat !)• Patrobus excavatus Payk — Calvados : Fleury- sur-Orne! Yonne : Saint- Père-lès-Vezelay (Blandin !) Dyschirius obscurus Gyll. — Pas-de-Calais : Le plus abondant des Dyschirius entre l'Au- — 21 — thie et la Canche en piétinant le bord des mares de la dune. Très commun surtout en arrière du premier cordon de dunes et là seulement où le sable est pur. Quand le sable se mélange d'un peu d'humus ou de débris organiques quelconques, il cède la place au D. thoracicus R. En outre on le trouve rarement sur le rivage même, il préfère l'eau sau- mâtre ou même douce à l'eau salée. En France celte espèce habile les dunes du Nord, du Pas-de- Calais et de la Somme. En dehors de cette zone je ne le vois signalé que du département des Landes. 11 aurait en somme exactement la même distribu- tion géographique que le Carabus nilens ; d'ailleurs, pour ce dernier insecte, la localité atlantique me semble plutôt à vérifier. D. impunctipennis Daws. — Pas de-Calais : Berck- plage! D. nitidus Dej. — Oise : Roso\ 1 — Pas-de-Calais : Berck-plage ! Boulogne ! D. ruficopnis Pulz. — Angicourt! 1 ex. D. salinus Dej. — Pas de-Calais : Berck-plage! D. laeviusculusPutz— Pas-de-Calais; Berck-plage! Panagaeus bipustulatus F. — Oise : Brenouille ! Verderonne ! Angicourt ! à plusieurs re- prises mais toujours par individus isolés. Dans l'Aube l'espèce semble très rare. Elle manque dans tous les catalogues locaux. Cependant i'en ai vu un exemplaire dans les doubles de la collection d'Antessanly sans indication de localité et confondu avec des P. cru.r-major. D'après l'abbé lui-même il viendrait indubitablement des envi- rons de Troyes. — 22 — Oodes gracilis Villa. — marais de Villechelif !2ex; trois autres de la même localité dans la collection Laverdet. Chlsenlus nitidulus v. tibialls Dej. — Aube : bords de la Seine aux environs de Troyes GC. en mai-juin 1915. .Te considère cette variété comme fort rare dans le bassin de la Seine. C'est en efTet la seule capture que j'en aie jamais faite. Elle apparaît donc comme très localisée. En Belgique, il en est de même. Elle est propre aux parties orientales et surtout à la vallée de la Meuse (cf. Preudhom de Borre A.. S. E. B, XXX, 1886, p. 17). C sulcicollis Payk. —Pas-de-Calais : entre Berck- plage et Merlimont 2 ex. en septem- bre 1918. Badister unipustulatus Bon. — Oise : marais de Sacy-le-Grand ! — Aube : Saint-Jacques près Troyes (Lerat) — Pas-de-Calais : marais de Verton ! au pied des peupliers- — ab teutonoides Borre — Oise : m. de Sacy- le-Grand ! 1 ex avec le type. — ab quadrimaculatus Letzner — Oise : m. de Sacy-le Grand ! avec le type. .3 ex. Licinus punctulatus Déj. — je n'ai capturé cette espèce que dans le Calvados (V. la note précédente). L. depressus Payk. — Somme : marais de Pic- quigiiy ! L. cassideus F. — Aube ; ferme des Banlées (Laverdet). - 23 — Anisodactylus signatus Panz — Aube : Bar-sur- Seine (Lerat) ! forêt de Rumilly ! (Lerat) au déversoir, enterré dans la terre argileuse à une vingtaine de centimètres, en juillet 1915. Scybalicus oblongiusculus Dej. — Calvados (Voir la note précédente)- Ophonus punctatulus Duft. — Calvados : Lébisey ! — Manche : Bricquebec ! — Oise : Angi- court, parc du sanatorium ! — Aube : Montgueux ! 0. cordatus Duft. — Pas-de-Calais : Berck-plage ! à la sortie de la ville vers Merlimont, sous les pierres des terrains vagues, en famille à l'automne et au printemps. 0. Slgnaticornis Duft. — Oise : Brenouille! 1 ex. en 5, 1916, Labruyère 2 ex. en 5, 1917. 0. calceatus Duft. — Aube : Fontvannes (Laverdet); — Pas-de-Calais : Berck-plage ; 1 ex. dans la dune , — Oise : Excessivement abondant dans toute la zone sableuse aux environs d'Angicourt 1916-17-18, avec l'O. griseus Panz. qui était au moins aussi commun que lui. Harpalus smaragdinus Duft. — Calvados : route de Falaise à la sortie de Caen ! 1 ex. — Oise : Angicourt très abondant dans les mêmes endroits que les deux Ophonus précédents mais plus précoce- H. cupreus Dej. — Aube : Saint-Julien! (Lerat) dans les détritus d'inondation ; Orne : 24 Saint-Germain-du-Corbeis près Alençon ! en nombre en février 1919- Dans l'Orne j'ai trouvé cette espèce dans la mince couche d'humus recouvrant les vieilles souches de peuplier au bord delà Sarthe. Klle y hivernait en compagnie de nombreux autres carabiques et en particulier de Pœcilus cupreus qui lui ressemble beaucoup pour la taille et la couleur. Mais alors que ce dernier occupait à la surface de la souche une logette horizontale, notre Harpale habitait lui une logette parfaitement verticale dans laquelle il se trouvait la tête en haut. Cette position n'a souf- fert aucune exception sur plus de vingt exem- plaires capturés. Il s'agissait probablement d'in- sectes nouvellement transformes et non encore éclos. Ils étaient tous cependant parfaitement matures. H. attenuatus Steph. — Calvados : Ouystreham ! Lebisey ! — Orne : carrière des Persillers ! Oise : Cinqueux ! en nombre 1 — Pas-de- Calais : Berck-plage. H. atratus Lalr. — Eure : Verneuil-sur-Avre ! — Oise : bois de Mogneville ! forêt d'Halatte ! H. tenebrosus Dej- — Calvados : route de Falaise à la sortie de Caen ! en nombre; Fleury- sur-Orne! Lebisey! — Aube : Montgueux! ferme des Banlées (Laverdet)- — Oise : Angicourt ! Brenouille ! dans la zone calcaire- La var. Solieri Dc-j. se prend avec le type aux environs de Caen et à Angicourt. H. luteicornis Duft. — Oise : sablière deFleurines- en-llalatte I l ex. — 25 — H. sulphuripes Germ. — Calvados : coteaux de Lebisey, quelques ex. au premier prin- temps en 1900 ; Saint-Pierre-sur-Dives ! Clécy ! H. laevicollis Duft. — Orne : forêt d'Ecouves 1 H. rufitarsis Duft. — Calvados : Cormelles près Caen ! Manche : Bricquebec ! — Orne : carrières de Beauséjour près Âlençon ! — Aube : bois de Macey! les Près Dillon (Ployé); Oise : Angicourt! Verderonne I H. neglectus Serv. — Oise : sablière de Fleurines- en-Halatte ! 2 ex en mai 1919. Cette espèce ma présenté dans les dunes du Pas-de-Calais où elle est commune, une intéres- sante variété de coloris chez laquelle le corselet est entièrement ferrugineux. H. Frôlichi Sturm. — Oise : coteaux sableux aux environs d'Angicourt! très abondant au printemps enterré dans le sable, principa- lement dans les champs d'asperges, à flanc de coteau, en 1916-17-18-19. H . autumnalis Duft. — Oise : environs d'Angicourt dans la zone sableuse sous les pierres A. C. Aussi à Fleurines-en-Halatte, 25 ex. en mai 1919. H. melancholicus Dej. — Calvados : Cour- seulles ! Bernières-sur-Mer ! Grandcamp ! — Manche : Regnéville — Oise : Cinqueux ! — Pas-de-Calais : Berck-plage ! derrière l'hôpital maritime, en nombre. Gauthier des Cottes(Rev. et Mag, deZool. mai ISnH) indique cette espèce comme parasite de Forficala — 26 — aariciilaria. Depuis plus de lOansquej'ai connais- sance de cette affirmation il ne m'a jamais été donné de la vérifier. H. servus Duft. — Oise : sablière de Fleurines-en- Ilalalte! 5 ex. en mai 1919 ! — Pas-de- Calais : Berck-plage ! dans la dune au pied des Erodiam, assez commun- Dans la dune de Berck-plage on trou\e aussi des exemplaires à clytrcs brun-rouge avec suture noire qui constituent une variété très intéressante probablement inédite. H. tardus Panz. H. anxius Duft. Je ne cite ici ces deux espèces communes que pour signaler, dans les deuK, l'existence d'une variation tout à fait homologue de celle observée chez //. lenebrosus Dej. et désignée dans cette espèce sous le nom de v. Solieri Dej. Cette varia- tion consi-te dans la présence à l'extrémité des 7"" cl 5"° intervalle d'une série de quelques pores. 11 s'agit là bien probablement de la réapparition d'un caractère ancestral. Je l'ai rencontrée dans I seul ex. d'H. lardas de Berck-plage et au moins chez une quinzaine d'H. anxius de la môme localité! 1). A Angicourt, dans l'Oise, où les deux espèces sont très abondantes j'ai examiné plus de '2.000 exem- plaires de chacune d'elles, sans en rencontrer un seul présentant ce caractère aberrant. Par contre dans cette dernière localité, H. anxius présente un autre genre de modification, homologue cette fois de la var. maritimiis de l'H. servus. Chez certains (1) Dans une note qui paraîtra dans les « Miscellanea entomolo- gica ))avar.t que celle-ci soit même imprimée, je décris ces deux variétés sous les noms suivants : // tardus v. Piieli mihi et //. anxius V. Lerali mihi. — La variété suturale de H. servus y se-a décrite sous le nom d'H. seruusab. Berckensis mihi. — 27 — exemplaires les élytres sont entièrement brun rouge, même à l'état mature. J'ignore si cette variété a été décrite. Mais il est des plus intéressant de constater ce fait d'une même espèce vulgaire présentant dans deux localités éloignées deux variations dans un sens différent. H modestus Dej. — Oise : Abondant au printemps dans toute la zone sableuse aux enviions d'Ang-icourt, à Rosoy. Verderonne, Gin- queux, Liancourt etc. Acinopus picipes 01 — J'ai vu trois ex- de cette espèce dans la coll. Laverdet : 1 venant d'Echemines et deux de Montgueux. Stenolophus skimshireanus Steph- — Calvados : hameau de Rocreul à Eterville près Caen! — Eure : Verneuil-sur-Avre ! Acupaipus bpunnipes Sturm. — Aube : Verrières (Laverdet) bois de Macey ! — Oise : Angi- court! zone sableuse au premier prin- temps au pied des plantes! — Pas-de- Calais ; Berck-plage ! zone basse de la dune. AnthracusconsputusDuft. — Aube: maredeFoicy! 1 ex., Saint- Julien (Lerat) — Oise : marais de Sacy-le-Grand ! très abondant en mai 1916-17-18. — Pas-de-Calais : marais de Verton ! Bradycellus Sharpi N. H. Joy (1) — Manche : Bricquebec. au bois du Longbosq, sous (1) Pour l'étude morphologique de cettf espèce voir : L. PuoI Notes sur les carabiqiies in Miscellanea enlomologica, 1914. — 28 — une grosse pierre enfoncée dans la région basse — Orne : forêt d'Ecouve aux Gâtées ! dans le terreau d'une vieille souche, 4 ex. — Pas-de-Calais : Marais de Verton ! 1 ex. sous la mousse d'un peuplier. Je crois que cette espèce signalée depuis peu en France (Saiiile-Clairc-Dcville in B. S. E. F. 1913, i2 février) n'est pas très rare en Normandie, surtout dans les endroits boisés et humides. J'ai pris jadis à Biévillc-Lcbisey (Calvados) des verbasci très foncés, perdus depuis longtemps, qui étaient pro- bablement cette espèce. L'abbé Dupont (Insectes hibernants in Bull. Mayenne-Sciences 1913, p. 59) signale à Cirai (Orne) des Bradycellus distinctus qui se rapportent aussi bien probablement au Scharpi. B. similis Dej. — Manche : Bricquebec ! — Orne : forêt d'Ecouves 1 aux Gâtées avec le précé dent, 6 ex. Zabrus curtus Scrv. — Oise : Fleurines en Halatte ! 1 ex. en, mai 1919- Amara fulvipesServ. — Calvados : forêt de Cerisy ! — Manche : Briquebec ! — Orne : forêt d'Ecouves ! A. concinna Limm. — Manche : Bricquebec ! 1 ex. dans un capitule de Daucus carola. J'ai vu dans la collection d'Antessanty un exem- plaire très caractérisé de cette espèce sous le nom de A . nnthobia. D'après l'abbé lui-même il viendrait de ses chasses aux environs de Troyes Elle n'était signalée dans aucun des catalogues locaux (ainsi d'ailleurs que Vanlhobia). A. tricuspidata Dej. — Oise : Angicourt ! AC. en mai juin 1917 dans les friches sableuses, — 29 — le jour enterré, le soir au sommet des graminées. A. communis Panz. — Orne : Saint-Germain-du- Corbeis ! en nombre avec Harpakis cupreus (V. plus haut) — Calvados : Falaise ! Cette espèce est indiquée dans les catalogues locaux comme abondante dans l'Aube. En 5 mois de recherches aux environs de Troyes je n'en ai pas capturé un seul exemplaire et n'en ai vu aucun dans les collections Laverdet et d'Antessanty. 11 y aura eu sans doute confusion avec ÏA.convexior qui, elle, est abondante et par contre n'est pas signalée dans les dits catalogues. A. lunicollis Schiôdte. — Oise : marais de Sacy-le- Grand ! 1 ex. — forêt d'Halatte 1 ex. — Orne : Saint-Germain-du-Corbeis ! Beau- séjour ! forêt d'Ecouves ! — Calvados Falaise ! L'abondance relative de cette espèce dans l'Orne (cf. Le Sénéchal loc. cit.) est intéressante à signaler. Je la considère en effet comme fort rare en Nor- mandie et d'une façon générale dans la zone nord du bassin de la Seine. A. CUPta Dej. — Aube : Villechetif (d'Antessanty) Troyes ! Saint-Julien (Lerat) — Oise : pas très rare dans les clairières des bois à sol sableux, au pied des plantes basses, au printemps : bois de Mogneville, bois de Rosoy, parc du sanatorium d'Angicourt, Fleurinesen-Halatte etc. A. spreta Dej. — Oise : très abondante aux envi- rons d'Angicourt dans la zone sableuse. -- 30 — A. anthobia Villa. — Espèce très inégalement répartie. Calvados : rare Lebisey près Gaen ! — Somme : abondante aux envi- rons d'Amiens au premier printemps ; — Oise : Angicourt! rare; — Aube : 1 ex. dans la coll. d'Antessanty, confondu avec famillaris. A. tibialis Payk. — Oise : zone sableuse aux envi- rons d'Angicourt à Rosoy, Verderonne, Fleurines-en-Halatte . A. fusca Dej. (1). — Somme briqueterie de Renan- court-lès-Amiens, 2 ex. en 9, 1919. Quand j'ai pris cette espèce à Dreuii-les-Amiens en 1912 elle était nouvelle pour la Somme. Depuis , elle a été retrouvée à Montières et à Saint-Acheul, la voici maintenant à Renancourt. Toutes ces loca- lités sont des laubourgs d'Amiens et ont été assi- dûment fréquentées jadis par MM. Carpentier et Delaby. Il s'agit donc encore bien probablement d'une colonisation récente, qu'il serait intéressant de pouvoir suivre. A. sabulosa Serv. — Aube : Les Riceys (Laverdet) Saint-Julien (Lerat) 3 ex. sous une pièce de bois posée à terre. A. praetermissa Sahlb. — Aube : 3 ex. de cette espèce dans la coll. d'Antessanty venant de Sonsois (Marne) — Pas de-Calais : Rerck-plage, dune derrière l'hôpital mari- time. . (1) L'abbé d'Antessanty (Supplément au cat. Legrandj signale la capture d'A. fusca dans l'Aube. J'ai vu l'exemplaire en question, c'est une A. consularis. — :^i — A. eximia Dej. — Aube : friches de Messon, Fonl- vannes (Laverdet). A. crenata Dej. — Calvados : Landes-sur-Ajon ! dans une carrière, sur de l'argile — Oise : Brenouille ! 1 ex. dans la zone sableuse Yonne : Saint-Père-lès-Vezelay 1 ex. envoyé par M Blandin. A. equestris Duft. — Calvados •• Lebisey ! Cor- melles ! Mondeville ! — Manche : Bri- quebec ! — Oise : Cinqueux ! Brenouille. Adelosia macra Marsh. — Calvados : prairie de Tournebourse en 1, 1902, Sous les écorces de saules. Pedius inaequalis Marsh. — Maltot près Caen dans une friche en 4, 1904, 2 ex. — Oise : sablière de Fleurine-en-Halatte, 2 ex. en 3, 1919. Pterostichus angustatusDuft. — forêt de Rumilly- en-Aumont, juillet 1915 ; une dizaine d'exemplaires (Lerat). Nous avons capturé cette espèce, mon ami Lerat et moi, dans des conditions assez particulières. Elle se trouvait uniquement sur les ronds de char- bonnages, habitat préféré de la Funaria hygrome- trica là où il y a une couche assez épaisse de pous- sière de charbon de bois, sous les écorces coupées, les petites pierres, ou encore légèrement enterré dans la poussière. Or, un jeune entomologiste de Clermont-Fer- rand M. Marcel Benoît (mort au champ d'honneur en 1914 à 20 ans) m'avait signalé en 1913 que cette espèce, normalement assez rare dans les monts d'Auvergne était devenue subitement commune 32 après plusieurs incendies de forêt. On la trouvait dans les endroits calcinés, sons les pierres, ou au pied des troncs brûlés. Puis, la végétation repre- nant le dessus, l'espèce est redevenue rare • Voilà un habitat d'élection assez spécial et qui mérite de retenir l'attention. Je dis habitat d'élec- tion, car il ne semble pas qu'il soit exclusif, Mon ami, M. Doublet, percepteur à Montdidier a également capturé cette espèce dans la forêt de Rumilly. il ne se rappelle pas des conditions exactes de capture mais il est probable que si elles avaient été telles, il leùt remarqué. P. graciiJS Dej. — Calvados : marais de Troarn ! — Orne : Saint-Germain-du-Gorbéis ! — Aube ; Saint-Parres (Laverdet) — Oise : forêt d'Halatte. P. interstinctus Sturm. — Galvados : bois de Mallot ! — Orne : forêt d'Ecouves ! — Somme : bois de Dury ! bois d'Ailly-sur- Somme ! — Oise : bois de Môgneville- P. diligens Sturm. — Galvados : prairie de Caen ! Oise : marais de Sacy-leGrand ! marais d'Angicourt ! p. cristatus Duf. Cet insecte est chez nous un hôte habituel des régions humides des grands bois. Il est répandu dans tout le bassin de la Seine. Dans le Calvados il a en outre colonisé la région des hautes falaises batho- niennes entre Sainte-Honorine-des-Pertes et Arro- manches. Les, nombreuses petites sources suintant en toute saison à la limite des calcaires et des argiles lui assurent la fraîcheur et l'humidité nécessaire. De là cependant, il s'est répandu jusqu'à l'embouchure de l'Orne et une petite colonie s'est installée dans les anciennes carrières de Ranville. Nous l'avons même rencontré dans les carrières de pierr 33 blanche à A.mfréville. A défaut de bois, il semble donc se contenter d'un terrain accidenté. Lœmosthenes complanatus Dej. — Calvados : Gaen ! terrain de décharge, plusieurs ex. à plusieurs reprises. Les exemplaires précédents, capturés avec mon ami Séguin, ont fourni à M. Fauvel l'occasion d'une note à la Société Entomologique de France. Nous avons pris l'espèce trois ans de suite 1901-4 et j'en ai encore retrouvé 2 exemplaires en 1910. A cette date des travaux d'agrandissement de la ville ayant été opérés, la station a disparu. Platydepus puficollis Marsh. —Oise • sablière de Fleurines-en-Halatte I 2 ex. Calathus luctuosus Latr. — Oise : Fleurines-en- Halatte. C. POtundicoIlis Dej. — Maltot près Caen ! — Manche : Briquebec ! — Eure : Verneuil- sur-Avre ! — Oise : sanatorium d'Angi- court, dans le ravin, très abondant. Synuchus nivalis Panz. — Calvados : Maltot! — Manche : Bricquebec ! —Somme : bois de Dury ! — Oise : Angicourt ! — Pas-de- Calais : bois de Verton. Platynus lugens Duft. — Pas-de-Calais : sous les pierres de la dune dans la région basse, principalement sous le ballast du tramway de Berck-plage à Merlimont. P. vidaus Panz. ab. cyanescens Preller. — Pas-de- Calais : Berck-plage avec le précédent. Cette aberration semble très rare. Elle ne figure pas au catalogue H. R. W. 1906. Elle a été signalée pour la première fois aux environs de Hambourg. 3 - 34 — P. versutUS Gyll. — Oise : marais de Sacy-le- Grand ! AC. P. nigep Dej. (= Dahli Borre, — airatus des cata- logues locaux) — Calvados : Caen cours Cafarelli ! marais de Tournebourse ! prairie de Caen ! Saint-Pierre-sur-Dives ! — Eure : Verneuil-sur-Avre! — Orne: Condé-sur-Sarthe ! — Pas-de-Calais : Berck-plage. P. atratus Duft. — Pas-de-Calais : Berck-plage avec le précédent! — Aube : Villepart (1 ex.)- Espèce plutôt méridionale dont la capture dans le Pas-de-Calais est des plus intéressantes Je ne la vois guère signalée plus haut que Remiremont(l). Mes 3 exemplaires ne seraient d'ailleurs pas d'après M. Puel aussi caractérisés que ceux du littoral méditerranéen. Cette espèce et la précédente se prennent dans le marais de la dune entre Bercli- plage et Merlimont sur les bords du ballast du petit tramway . La végétation a légèrement envahi le ballast et en arrachant les graminées on met à découvert une population grouillante de Cara- biques : Platynus niger, airatus, lagens et surtout P. fuliginosus et vidaus des Chlœnius des Panagxus crux major de nombreux Pterostichiis, Carabas nitens, etc. Quand le tramway refonctionnera on refera le ballast et cette localité merveilleuse sera ainsi détruite. P. livens Gyll ~ Eure : bois de Breteuil près Verneuil-sur-Avre ! — Orne : marais du Chevain près Alençon ! forêt d'Ecouves ! — Aube : forêt de Rumilly ! — Oise : pas (1) Puton in Scherdiin : Suppl. au Gat. des Col. Chaîne des Vosges. — Pour la répartition géographique de cette espèce et du P. niger voir : Sainte-Claire-Seville. Gat. crit. des Col. de Corse, p. 24. rare dans les vallées marécageuses aux environs d'Angicourt à Montceaux, Sacy- le-Grand, Verderonne etc. P. SCitulus Dej. — Oise : Angicourt! localisé dans le petit marais entre l'école d'Angicourt et le hameau du Pont, en hiver seulement, sous les écorces, la mousse des peupliers, jamais en grand nombre- p. micans Nicolai. — Calvados : Fleury-sur-Orne! — Orne : Condé sur-Sarthe ! — Aube : très commun le long de la Seine aux environs de Troyes dans les régions vaseuses P. gracilis Gyll. — Orne : Le Chevain pr. Alençon ! — Pas-de-Calais : dune entre Berck-plage et Merlimont Sivec atralus, etc , 3 ex. dont 3 présentent un reflet métallique bronzé- cuivre très net. P. piceus L. — Calvados : très abondant en septembre 1903 sous les roseaux coupés dans la prairie de Caen ! — Orne : Le Chevain près Alençon ! P. Thoreyi Dej. et ab. puellus Dej. — Calvados : Lebisey près Caen ! prairie de Caen ! — Oise : marais d'Angicourt ! — Pas-de- Calais : Berck-plage ! avec les précédents. Klasopeus Wetterhalli Gyll. — Oise : Verderonne! Rosoy ! dans la zone sableuse. Metabletus truncatellus L. —Pas-de-Calais : Berck- plage! au pied des graminées dans le marais de la dune — Aube : garenne de Villechetif (Laverdet). — 36 — Dromius angustus Brull. — Calvados : Falaise ! D. meridionalis Dej. — Calvados : Falaise! avec le précédent ! — Orne : Alençon ! D. quadrimaculalus var. Antoine! Puel. - Orne : Alençon ! 1 ex. Dans cette variété qu mon ami M. Puel m'a aimablement dédiée, les bords du corselet sont très largement étalés en avant, plutôt explanés qu'en gouttière comme dans le type. D. bifasciatus Dej. — Calvados : Falaise ! — Orne : Alençon! D. quadrisignatus Dej. — Calvados : Falaise! — Oise : Angicourt ! Brenouille ! Rosoy ! écorces de cerisier. — Pas-de-Calais : Berck- plage ! D. melanocephalas ab. fuscithorax Reitt. - Oise : Angicourt ! 1 ex. D. sigma Rossi. — Fadaise ! Demetrias atricapillus v. erytlirocephalus Buyss. — Aube : marais de Villechetif (1 ex. dans la coll. Laverdet). — Somme : m, de Dreuil ! 1 ex. Odacantha melanura L. — Aube : La Chapelle- Saint-Luc près Troyes ! 3 ex. en mai 1915. — Oise : marais d'Angicourt! mai 1919. Polystichus connexus Fourcroy. — Calvados : marais de Tournebourse près Caen ! une dizaine d'exemplaires en décembre 1901 et janvier 1902 a^^ec Adelosia macra- René VIGUII:R et Henri HUMBERT. — Plantes récoltées à Madagascar en 19)12. (Suite). herbeux près du chemin de fer, entre les gares de Rogez et de Junck. vers 300 m. d'alti- tude (n" 69U, 12 Octobre 1912). Sous-arbrisseau de 0 m. 5-1 m. 5 de hauteur ; fleurs lilas ou rose pâle. i Desmodium salicifolium — D.C. Province d'Andovo- RANTo. DISTRICT d'Anivoîiano '. CoteBuxdela rive gauche de la Vohilra, près Anivorano (n° ^96, 5 Octobre 1912); pentes Sud du pic de Vohi- lonjo, près Fetromby, vers 250 m. d'altitude (n° 52 i, 6 Octobre 1912) ; ravins près de Loha- riandava, vers 250-300 m. d'altitude (n° 650, 11 Octobre 1912). Espèce polymorphe : sous arbrisseau à fleurs jaunâ- tres (n" 650) ou d'un violacé pâle (n° 521). Desmodium mauritianum D. G. — Province et district de Tamatave : Pentes détritiques des coteaux de la rive droite de VIvoloina, en aval du jardin d'essai [n" 200, 20 Septembre 1912) ; çà et là dans la plaine, près de Tamatave (n°5n, 25 Septembre 1912) ; bois et broussailles entre les dunes de la côte et la lagune d'Ampa- nalana {n^SôO, 26 SeptembreJ912).— Province d'Andovoranto, district d'Anivorano : pelouses et buissons, coteaux de la rive gauche de la Vohitra, près Brickaville {rf U73, 4 Octo- bre 4912). Sous-frutescent, à fleurs généralement d'un rouge légèrement vineux, parfois blanchâtre. — 38 - Desmodium adscendensD C — Province d'Andovo- RANTO, DISTRICT d'Anivorano : Talus ombragés et humides, ravins entre les gares de Rogez et de Junck, vers 175 m. d'altitude (n° 70^, 14 Octobre 1912). Fleurs petites, d'un violacé pâle. Cette plante est identique à celle récollée par Boivin (n« 1916) à Sainte- Marie et rapportée par Bâillon au D. adscendens DC. ; ce n'est, pour Drake del Castillo, qu'une forme du D. hirtumGxxiWem. et Perr. de même, du reste, que les D. Boiviniaimm H. Bn. et Z). Humblolianum H. Bn. Desmodium incanum D C. — Province d'Andovo- RAiNTO, district d'Anivorano : Coteaux de la rive gauche de la Vohitra, près iXAnivorano in" ^95, 0 Octobre 1912) ; pentes herbeuses de la mon- tagne au Sud-Est de Loharlandava Ycrs 300 m. d'altitude {n" 668, 12 Octobre 1912). Sous-arbrisseau de 0 m. .5, à fleurs d'un rouge un peu vineux. Desmodium umbellatum D C. — Province et dis- trict DE Tamatave : Bois et broussailles entre les dunes de la côte et la lagune, près d'.lm- panalana (n" 357, 26 Septembre 1912). Arbuste à petites fleurs d'un jaune pâle. Desmodium triflorum D C. — Province et dis TRiCT DE Tamatave : Commun dans les pelou- ses à 50-300 m. de la mer, aux environs de Tamatave in'" 213 et i;6', 23 Septembre 1912). LEPTODESMIA Benth. Leptodesmia COngesta Benth. — Province du Vaki- nankaratra, district d'Antsirabe : parois rocheu- • — 3U — ses bordant le lac au fond du cratère du Triliva, vers 1.700 m. d'altitude (n" 1.327, 16 Novembre 1912). — Province du Vakinanka.- RATRA, DISTRICT d'Ambatolampy : sommet du Tsiafajavona, vers 2 600 m. d'altitude (n" 1 700, 28 Novembre 1912), ; bords herbeux d'un marais à 13 km. environ au S.-E. d'Ambato- lampy. vers 1.600 m- d'altitude (n" 1.765, 29 Novembre 1912). Petite plante couchée à fleurs violettes. . CLITORIA L. Clltorla lasciva Bojer. — Province et district de Nosy-Bé : Fonds humides, prés à'HeUviUe (n°122. M Septembre 1912). Plante grimpante à grandes fleurs d'un bleu violet. TERAMNUS Sw. Teramnus labialis Sprengel. — Province d'Ando- voRANTO, district d'Anivorano : Ravin entre les gares de Rogez et de Jiinck, vers 175 m. d'alti- tude (n° 706, 12 Octobre 1912). Petite plante grimpante, à fleurs blanches, légère- ment violacées. BAUKEA Vatke Baukea maxima(Boj )H. Bn. — Province et district DE Majunga : Dans une carrière et au bord des chemins, à la « Pointe du Caïman », près Majunga (n° 13, ^ Septembre 1912). Herbe à fleurs jaunes. Drake rattache cette espèce, comme Bojer, au genre Rhynchosia. Vatke la décrivit — 40 — sous le nom de Baukea insignis. La présence de stipelles, notamment, sépare cette plan te des Rhynchosia . STRONGYLODON Vog. Strongyiodon madagascariensis Baker. — Province d'Andovoranto, district de Mor/Vmanga : Forêt d'Analamazaotra, vers 950 mètres d'altitude (n° i.083, 28 Octobre 1912). Grande liane ; très belles fleurs à pétales d'un vieux rose, étamines à filets blancs et anthères jaunes. Strongyiodon Campenoni Drake.— Province dAndo- voRANTO, DISTRICT DE MoRAMANGA : Forêl d' Analtt- mazaotra, pentes de la rive droite de la rivière Analamazaotra, vers 900-930 m. d'altitude (n» Î.i33, 29 Octobre 1912). Grosse liane ; fleurs à pétales d'un jaune pâle un peu verdâtre, avec le bout de la carène d'un rouge corail. GANAVALIA Adans. Ganavalla ObtUSifolia L- — Province et DISTRICT DE Majunga : Sables maritimes le long de la falaise de la « Pointe du Caïman » (n° 28, 6 Septembre 1912). — Province et district de Tamatave : Extrême bord des sables mari- times, près Tamatave (n° 23^, 23 Septem- bre 1912). Très grande plante appliquée sur le sable, à fleurs violettes ; un des éléments caractéristiques de l'Asso- ciation à Ipomœa Pes-Capne. PHASEOLUS L. PhaseolUS MungO L. — Province d'Andovoranto, DISTRICT d'Anivorano : Dans un ravin, le long 41 du chemin de fer entre les gares de Roge: et de Junck, vers 175 m. d'altitude {n° 70i, 14 Octobre 1912). Plante grimpante, fleurs jaunes. Cultivée dans beau- coup de régions chaudes. VIGNA Savi Vigna lutea Âsa Gray. — Provi^jce et district de Tamat.we : Environs de Tamatave, sur l'extrême bord des sables maritimes (;;" 229, 23 Septem- bre 1912). Plante à longues liges appliquées sur le sable ; fleurs jaunes. Vigna Parkeri Baker. — Province d'Andovor.into, district de Moramanga : Forêl d A nalamazaoli'a, à 2 km. au Sud de la Station forestière, vers 900 m. d'altitude (/t° 1.127, 30 Octobre 1912). Herbe à fleurs violettes. Vigna angivensis Baker. — Province dAndovoranto, district de Moramanga : Vallée du Mangoro, près cVAnkarefo, vers 800 m. d'altitude ; ter- rains sablo- argileux (n° 1.170, 10 Novembre 1912). — Province de Tananarive, district de Manjakandriana : Lieux herbeux, près d'Amba- tolaona, vers 1.400-1.500 m. d'alt. (n" 1.2U3, H Novembre 1912). Fleurs d'un rose violacé vif (n" 1.170) ou jaunâtres (n° 1.2^3). DOLIGHOS L. Dolichos axillaris E. Meyer. — Province et district de Tamatave : Pelouses voisines de la mer au 42 Nord de Tamalave (n° 21i, 23 Septembre 1912). — Province d'Andovora^to, district d'Anivo- RANo : Pentes des coteaux, près de la gare de Janck, vers 230 m. d'altitude {iV 599, 10 Octo- bre 1912). Plante volubile ou (la forme maritime) couchée- diffuse, à fleurs d'un jaune pâle un peu verdâtre. DolichOS biflorUS L — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : Pentes Sud du pic de Vohinmlaza, près Betafo (n° 1.373, 18 Novem- bre 1912). Drake réunit à tort ces deux espèces qui sont nette- ment différentes par leurs fleurs. PSOPHOCARPDS Neck. Psophocarpus palustris Desvaux. — Province d'ândovoranto, district d'Anivorano : Ravins près du chemin de fer entre les gares de Boge: et de Jiinck. vers 175 m. d'altitude (rf 699, 14 Octobre 1912). Plante grimpante à pétales d'un bleu un peu lilas rappelant la teinte des fleurs d'Hepatica triloba. ERIOSEMA DC. Eriosema psoraleoides G. Don. — Province d'Ando- voRANTo. district DE Moramanga: Llcux herbeux, près d'Ankarefo, vallée du Mangoro, vers 800 m. d'altitude (n" Li63, 9 Novembre 1912). Eriosema parviflorum E. Meyer. — Province d'Aîndo- RANTO, district DE MORAMANGA ! DéprCSSionS humides dans la vallée de la Sahamarirana, — 48 — près à' Ampaslmpotsy , vers 900 m. d'altitude (rt° i 019, 24 Octobre 1912). Fleurs jaune pâle. Eriosema procumbens Benth. — Province d'ândo- voRANTo, DISTRICT DE MoRAMANGA.: Pelouscs arides entre Analamboln et Bevalanirano, dans la vallée de la Snhamarirana, vers 900 m. d'alti- tude (/i" f.003, 24 Octobre 1912); Forêt d'^na/a- mazaolra (/;" i .037 bis, 25 Octobre 1912) ; com- mun dans la brousse aux environs d'Ankarefo, vers 800 m- d'alt. {n° 1.1^5, 9 Novembre 1912). GADIA Forsk. Cadia Ellisiana Baker. — Province d'Andovoranto, DISTRICT DE MoRAMANGA ! Forêt & Analamazciotra, dans un vallon, vers 900 m. d'alt. [n° 92'2, 22 Octobre 1912). Nom indigène : Fanamba. Petit arbre (en fruits). COMPOSÉEIS ETHOLIA L. Ethulia conyzoides L. — Province d'Andovoranto, DISTRICT d'Anivorano : Lieux boisés, humides, en-dessous des chutes de Koma près de Fanovana, vers 600 m. d-altitude (n° 738, 16 Octobre 1912) — Province du Yakinanka- RATRA, DISTRICT d'Ambatolampy : Maiais à 20 km. environ au N.-O de Tsinjoarivo, vers 1.600 m. d'altitude (n° i.78^4, 29 Novem- bre 1912). Plante commune en Afrique tropicale et dans l'Inde. _ 44 — VERNONIA Schreb. Vernonia appendiculata Less. — ProvmcE d'Ando voRANTO, DISTRICT d'Anivorano : Raviiis boisés des montagnes au confluent de la Manlana et de la Vohifra près de Lohariandava, vers 250 m. d'altitude (n" 635, 12 Octobre 1912). Arbuste de 4 à 5 mètres, à tronc peu rameux, à écorce grise, lisse. Endémique. Vernonia brachyscypha Bak. —Province de Tana- NARivE, DISTRICT DE ManjAkAndriana : Dans la forêt à l'Est d'Ambatolaona vers 1.450 m. d'al- titude in° 1.260, 11 Novembre 1912). Arbuste sarnienleux ou liane. Endémique. Vernonia capitata Drake. — Voir V. tr'mervis Drake. Vernonia cinerea Less. — Province et district de Majunga : Dans une carrière et au bord des chemins à la pointe du Caïman près Majanga (n" 1 ! , () Septembre 1912). — Province et dis- TRicr DE Tamatave : Environs de Tamatave {n" 219, 23 Septembre et n° 295, 25 Septem- bre 1912). Plante commune dans les pays chauds, surtout Afrique tropicale et Inde. Var. vialis D. G. (pro sp.)- — Province d'ANDOvo RANTO, district d'Anivorano : Ravins humides de la vallée de la Vohilra près de Lohariandava, vers 250 m. d'altitude (n" 609, 10 Octobre 1912). Plante un peu plus robuste, capitules un peu plus gros, feuilles lancéolées aigiies. — 45 — Vernonia delapsa Bak. * (1)(F. nvularis Klalt.) — ProviiSCe du Vakinankaratra, district d'Aktsi- RABE : Pente Est du mont Ibily, dans les ravins buissonneux, vers 1.700 m. d'altitude (ai° i.à65, 21 Novembre 1912); crête rocheuse du mont /ôiïy (quartzites), entre 2.000 et 2.200 m. d'alti- tude {n° i.û52 et 1.506, 21 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : Crète des Vavavata, vers 2.100 m. d'altitude (n° 1.607, 25 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Amba- tolampy : Pentes Est de V Ankaratra en-dessous . du Tsiafajavona, vers 2.000 m. d'altitude (/i° 1.719, 26 Novembre 1912). Arbuste de 1 à 2 mètres à feuilles persistantes, à fleurs d'un rose violacé. Endémique. Vernonia dissoluta Bak. (1 . capreœfoUa Bak.).— Province de ïananarive, district de Manja- KANDRiANA : Daus la forêt à VEsid' Ambaiolaona, vers 1-450 m- d'altitude (n° 1.262, 11 Novem_ bre 1912). Arbuste. Endémique. Vernonia diversifolia Boj. in D. G. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : Forêt d' Analamazaotra , dans les clairières et les parties déboisées in° 92^, 22 Octobre et ^0^8, 28 Octobre 1912). Plante herbacée à fleurs rouge violacé. Endémique. ■ (1) Les synonymies marquées d'une* sont inédites et ont été constatées par l'un de nous par comparaison des types originaux. 46 Vernonia erythromarula Klatt. (Bechiam rubri- caule D. C.)- — Province d'Andovoranto, DISTRICT DE MoRAMANGA ■: dans la prairie autour d'Ankarefo, à 800-900 m- d'altitude (n° i.iô^, 9 Novembre 1912). Plante herbacée à fleurs rose-violacé foncé. Endé- mique. Vernonia Garnieriana Klatt. (= V. LyallUBsik )■ — Province d'Andovoranto, district de Mora- MANGA : Forêt d'Analamazaotra, à 900-1.000 m. d'altitude (n° 878, 21 Octobre 1912). — Pro- vince DU Vakinankaratra, district d'Ambato- LAMPY : abondant dans les îles et sur les coteaux boisés de ÏOnive près de Tsinjoarivo entre 1.550 et 1,650 m. d'altitude (ai^ 1.899, \^' Décembre 1912). Arbuste ou petit arbre atteignant 10 mètres. Fleurs jaunâtres. Endémique. Noms indigènes : Ramanjavida (à Analamazaotra) ; Kijejalahy (à Tsinjoarivo) ; ce dernier nom s'applique à d'autres espèces de Vernonia. Vernonia glutinosa D. C * {V. scariosa Bak.). — Province d'Andovoranto, district de Mora- manga : Coteaux dénudés de la vallée du Mangoro près d'Ankarefo, à 800-900 m. d'altitude {n° 1.177, 10 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra. district d'Ant- sirabe : crête rocheuse du mont Ibity, à 2000- 2.200 m. d'altitude (/i° 1505,21 Novembre 1912). Petit arbuste à fleurs jaunes. Endémique. — 47 — Vernonia moquinioides Bak. — Provînce d'Anpo- VORANTO, DISTRICT DE MoRAMANGA : LicUX dénudés près d' Ampasimpotsy dans la vallée de la Sahamarirana, vers 900 m. d'altitude (n° 991, 9 Novembre 1912). Arbuste de 0,50 à i mètre. Endémique. Vernonia ochroleuca Bak. — Province du Vaki- NANKARATRA, DISTRICT d'AnTSIRABE : PentCS internes du cratère du Tritiva vers 1 800 m. d'altitude {it 1-289, 16 Novembre 1912). — PrOVIjNCE du VaKINANKARATRA, DISTRICT DE Betafo : Pentes du volcan lavoko, vers 1-600- 1.700 m. d'altitude (n° 1.^0^, 19 Novem- bre 1912); lieux rocailleux dans la prairie à l'Est de la crête des Vavavata, vers 1.900 m. d'altitude (n° 1 552, 24 Novembre 1912). — Nous avons également noté cette espèce dans VAnkaratra aux abords du Tsiafaj avoua. Arbuscule à fleurs jaunes. Endémique. Vernonia polygalsefolia Less. * ( V. arbiilifolia Bak.). Province du Yakinankaratra, district d'Ant- sirabe : Pentes de la montagne à l'Ouest d'Ambohiponana, vers 1. 500-1. 600 m. d'altitude (n" i.UUO, 20 Novembre 1912). Arbuste très rameux de 0 m. 75 à 2 mètres, à feuilles persistantes. Endémique. Vernonia riiodolepis Bak. — Province du Vaki- NANKARATRA, DISTRICT DE BeTAFO : Sur la COuléc de laves de ïlantsifitra, vers 1.450 m d'alti- tude (n° /. 395, 19 Novembre 1912) — Province du Vakinankaratra, DISTRICT d'Antsirabe : — 48 - Pentes rocailleuses du Mont Ibity, vers 2.000 m. d'altitude (n° 1.526, 21 Novembre 1912). Plante herbacée, glanduleuse, visqueux, à fleurs pourpres. Endémique. Vernonia rubicunda Klatt. (F. Hlldebrandtii Bak. non Vatke). — Province d'Andovoranto, DISTRICT DE MoRAMANGA : Forêt d'Analama- zaotra, vers 1.000 m. d'altitude (rf 829 et 858, 21 Octobre 1912) ; même localité {n° 953, 23 Octobre 1912). Arbuste ou petit arbre de 2 à 5 mètres, à fleurs blanches; le tronc peut atteindre 10 centimètres de diamètre à la base. Endémique. Nom indigène : Tsirambingy. Vernonia scapiformis Drake (Bechium scapiforme £) Q ) — Province du Vakinankaratra, DISTRICT d'Antsirabe : Çà et là dans la haute vallée de la Manandona près d'Ambohiponana lieux découverts vers 1.400 m- d'altitude (n° i.U88, .20 Novembre 1912). — Province DU Vakinainivaratra, district de Betafo : dans la prairie près des Vavavata, vers 1.900 m. d'altitude [n° i 55^, 24 Novembre 1912). Plante herbacée à fleurs roses. Endémique. Vernonia speiracephala Bak. - Province d'Ando- voranto, DISTRICT DE MoRAMANGA 1 Forêt d Alla lamazaotra, vers 1.000 m- d'altitude (n" i 091, 1^"^ Novembre 1912). Arbuste de 2 à 3 mètres ; feuilles persistantes à ner- vures translucides à l'état frais ; fleurs blanches. Endémique. — 49 - Vernonia trichodesma Bak. — Province d'Ando voR ViNTO, DISTRICT DE MoRAMANGA : Fovêl dC Ana- lamazaolra, près du col àWmboasary^ vers 950 m. d'altitude (/i° 979, 23 Octobre 1912). Arbuste de 1 à 2 mètres à fleurs violettes. Endémique. Vernonia trinervis Drake [Distephamis tnnervis Boj. in D. C.) — Provi>ce de Tananarive, DISTRICT DE Ma> JAKAXDR1A\A MamcionS dénudés autour d'Ainbalolaona, vers 1.400 m- d'altitude (n° 1-239, 11 Novembre 1912) ; même localité (n" 1.961, 10 Décembre 1912). — Province de Vakinaxkaratra, district d'Am- BATOLAMPY ! Pcutes dc ÏAnkarcitra, en-des- sous du Tsiafajavona, sur le versant Est, entre 1 800 et 2.200 m. d'altitude (n° i.67U, 28 Novembre 1912). — Province de Tananarive, district d'Andramasina : Mamelons dénudés entre Tsinjoarivo et Ambohimasina, vers 1.700 m. d'altitude {n° U93i, 2 Décembre 1912). Var. capitata Drake (pro. sp.) Distephanus capi- tatiis Boj- in D. C). — Province du Vaki- NANKARATRA, DISTRICT d'AnTSIRABE : PcntCS arides et ravins de la montagne à l'Ouest d'Ambohiponana et çà et là dans la plaine, vers 1.400-1.600 m. d'aîtitude (n° 1.^27, 20 Novembre 1912). — Province de Tanana- rive, district d'Andramasina : Mamelons dénudés entre Tsinjoarivo et Ambohiponana, vers 1.600-1.700 m. d'altitude {ti° 1921 bis, 2 Décembre 1912). — m — Arbuste à fleurs jaunes, extrêmement polymorphe : très rameux, atteignant 1 â 2 mètres, à feuilles ovales, dans les bois (n° 1931), il est beaucoup plus petit dans les lieux dénudés, et, dans les stations fréquemment ravagées par les feux de brousse, il prend un port tout particulier, la souche n'émettant plus que des rameaux simples de 3 à 4 décimètres terminés par un groupe de capitules et pourvus de feuilles rétrécies, lancéolées : c'est une forme qui avait été appelée Distephanus capi- tatus par Bojer. Vernonia vialis D. C. — Voir V. cinerea Less. CENTAUROPSISBoj. Centauropsis fruticosa Boj. — Province du Vaki- NANKARATRA, DISTRICT d'AmBATOLAMPY : CoteaUX boisés de la rive gauche de VOnive près de Tsinjoarivo, vers 1 650 m. d'altitude (n° 1 82^, 30 Novembre î 91 2). Arbuste très rameux à feuilles persistantes, à fleurs d'un blanc lilacé. Endémique. ELEPHANTOPUS L. Eiephantopus scaber L. — Province et district DE NosY-BÉ : dans un boiS de Manguiers près d'Hellville (/i° i/2, 11 Septembre 1912) — Province et district de Tamatave : environs de Tamatave (n" 2^1, 23 Septembre 1912). Plante commune dans tous les pays chauds. ADENOSTEMMA Fors t. Adenostemma viscosum Forst. — Province d'An- DOVORANTO, DISTRICT d'Anivorano : Ravin ombragé humide près du chemin de fer, entre — ,n1 — les gares de Junck et de Rogez, vers 300 m. d'altitude (/i° 707, 14 Octobre 1912). Herbe à fleurs d'un blanc légèrement lilacé, répandue dans tous les pays chauds, originaire d'Amérique. AGERATUM L Ageratum conyzoides L — Puovince et district DE Tamatave : environs de Tamatave [rf 296, 25 Septembre 1912). Herbe originaire d'Amérique, répandue dans tous les pays chauds. MIKANIA W. Mlkania scandens L. — Province et district de Tamatave : Berges d'un ruisseau dans le jardin deVIvQloïna(n° 156, 20 Septembre 1912). — Province d'Andovoranto, district d'Ani- voRANO : Pentes boisés des montagnes sur la rive droite de la Vohitra près de Lohariandava, vers 200-250 m. d'altitude («° 603, 10 Oc- tobre 1912). Plante grimpante à fleurs blanches, répandue dans les pays chauds. Var. floribunda Boj. (pro sp.). — Diffère du type par la présence d'une fine pubescence abon- dante surtout à la face inférieure des feuilles et sur les pétioles. — Province d'andovoranto, DISTRICT DE MoRAMANGA ! vallou frais près d'Ankarefo, vers 800 m. d'altitude (n° i.i52, 10 Novembre 1912). DICHROCEPHALA L'Hér. Dichpocephala latifolia D. C — Province d'Ando- voRANTO, DISTRICT d'Anivorano : Terrains vagues à Brickaville (n° ^76, 4 Octobre 1912) — Province d'Andovoranto, district de Mora- MANGA : Bords des chemins, décombres, dans le village d'Analamazaotra, à 950 m. d'altitude (n° 1.139, 8 Novembre 1912). Plante rudérale. OichPOcephala lypata D. C. — Province d'Ando- voranto, district de Moramanga : Sables des rives du Mangoro, près d'Ankarefo, vers 800 m. d'altitude (n° il ^8, 9 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy : Bords d'un marais, à 10 kilo- mètres environ au N.-O. de Tsinjsarivo, vers 1.600 m. d'altitude iiv 1.781, 29 Novembre 1912). Fleurs périphériques pourpre sombre, fleurs cen- trales jaune-verdâtre. Endémique. ROCHONIA D. C. Rochonia cinerarioldes D. C— Province du Vaki- MANKARATRA, DISTRICT DE BeTAFO : Sur deS rochers près à' Anianifotsy , à l'Est de la crète des Vavavata. vers 1900 mètres d'altitude (n° 1.558, 24 Novembre 1912) ; crète des Vava- vata, vers 2- 000-2. 100 m. d'altitude (11° 1.600, 25 Novembre 1912). Arbuscule à capitules jaunes, homochromes. Endé- mique. (A Suivre). S3 — E.-L GERBAULÏ. — Considérations sur les phéno- mènes d'affollement chez les végétaux supé- rieurs. I. Le terme d'aflollement fut d'abord employé parles horticulteurs. Il a passé ensuite dans le langage de la botanique théorique, et aujourd'hui des savants comme Hugo de Vries, Chodat, Mac Leodet d autres n'hésitent pas à l'employer. On a souvent établi que toute plante traverse deux périodes de vie. Pendant une première période, où les tissus sont malléables, la forme de la plante s'élabore. Pendant une seconde période, la malléabilité disparaît et la forme élaborée pendant la première période se cristallise pour ainsi dire. L'afloUement appartient à la première période. L'afloUement consiste dans la variation exagérée de certains caractères. Cette variation est ± momentanée et ± localisée. Elle aboutit à ce que, dans la deuxième période envi- sagée, certains organes de la plante présentent une formation dite anormale. Les exemples, dans la littérature botanique, des plantes affolées sont innombrables II est impossible et peut-être d'ailleurs inutile de les rappeler tous. Comme exemple, on peut citer les^ plantes dont les fleurs présentent des anomalies méristiques générale- f ment différentes selon la fleur considérée. Si la plante 'f^fy%0 a des fleurs zygomorphes l'anomali^floristique s'accom- ' pagne en général de formations péloriformes. Cette anomalie semble correspondre à la diathèse fasciée. Ici même, il y a plusieurs années, nous avons longue- - 54 — ment décrit, sous le nom de Viola scotophylla * peloria une Violette anormale, qui se rattache systématiquement au V. scotophylla, et qui est et demeure, autant que jlai ' pu le constater, une plante aft'ollée. Les formes dites pentamera, chamœaqiiilegia, sexamera, se relient l'une à l'autre par une foule de formes intermédiaires. Elles ne sont que les variations différentes d'un même état diathèsique, dont le centre théorique est une Violette à 4 sépales, 4 pétales à 4 éperons, 4 étamines à 4 appendices, 3 ou 4 carpelles. Il serait plus juste d'appeler notre Violette Viola scotophylla ^j subtetramera. En l'espèce, la diathèse dont s'agit est sans doute la fasciation ; nous avons rencontré une fois une Violette à 3 bractées. Une seule fois, d'ailleurs, sur plusieurs milliers de cas. Nous avons aussi noté deux fleurs cléistogames en synanthie. Nous avons précédemment rapporté ce cas à une mutation vriesienne. Une plus grande pratique de ces plantes nous a depuis donné la conviction qu'il s'agit en réalité d'un hybride et que notre Violette est un hybride bauro-lotsyen de Viola alba Besser * scotophylla Jordan et de Viola odorala Linné «• siiavisslmai ovàa.r\. Le scotophylla a une corolle nettement blanche à éperon violet ; il n'a pas de poils au pédoncule au-dessus des bractées. Le -» subtetramera a une corolle ± tachée de violet, un pédoncule supérieurement porteur de poils + nombreux, déprimés, hérédités du suavissinia qui pousse d'ailleurs aux environs de l'endroit oii nous avons découvert en 1907 le V. s. -»• subtetramera (I). (1) Gerballt : Observations sur quelques Pélories de la Violette (B. s. L. N.), Gaen, 1911. Il eut été plus exact d'intituler ce Mémoire : Observations sur quelques accidents péloriformes de la Violette. — 55 — Les nombreuses plantes nouvelles signalées par le Professeur Louis Blaringhem sont des plantes affoUées. Louis Blaringhem a sans doute été trop vite en en faisant des espèces nouvelles. Mais le grand mérite de cet auteur fut d'établir que l'affollement peut avoir pour cause le traumatisme- En règle générale, les plantes aflbllées sont des hybrides. Il y a dans la nature des hybrides en quantité innombrable. La notion d' « espèce » a singulièrement évolué depuis Linné. La prétendue espèce linnéenne est en réalité un complexe. Sous-espèces, variétés, races biométriques et physiologiques (1) coexistent au sein du même phénotype ou, du moins, au sein du phéno- type désigné par un même nom spécifique- Les hybrides entre ces entités donnent naissance à des cas d'affolle- ment innombrables- Outré Ihybridation et le traumatisme, une cause d'affollementdès aujourd hui connue est l'intoxication- II- D'après les observations que nous avons pu faire, tout atï'ollement est le résultat de la conjonction de deux ordres de phénomènes : 1° L'indépendance des facteurs génétiques : 2" Les variations du tonus- L'indépendance des facteurs génétiques a été mise en évidence expérimentalement par les innombrables recherches sur l'hybridité Mendélienne. On sait que M. Hugo de Vries, guidé par le principe de l'indépendance des facteurs, a redécouvert les Lois de Mendel Voici ce qu'il écrit en tête de sa théorie de la mutation : (1) Gerbault : Annotations à la Flore du Nord-Ouest de la France. 1" Fascicule. Le Mans.— (B. S. A. S. A}. 1918. — 56 — « By the Mutation theory I mean the proposition that « the attributes of organisms consist of dislinot, sepa- « rate and independet units. Tliese unils can be asso- « ciated in groups and we find, in allied species, the « same units and groups of unils. Transitions, as we (( so frequently meet with in the external form botli of « animais and plants, are as Completel y absent between (( thèse units as they are between the molécules of the « chemist. » M. de Vries dit encore : {( The promulgation of the p rin ci p le o f u ii i t-cha racters c( is the main thème of this work » (The Mutation Theory) (1). D'autre part, la notion du tonus est très clairement exprimée par Chodat : « Par ce terme on entend l'état amené par des circons- « tances préparatoires qui disposent, prédisposent ou « indisposent l'organe ou l'organisme à percevoir « l'excitant et à réagir conséquemment. » (2). M. de Vries a longtemps fait accepter par la Science comme unité biologique distincte et indépendante l'unité-caractère. C'est l'unité-primordium, pensons- nous, qu'il faut dire aujourd'hui (V. infra, § III). III. La notion de Primordiuni- — M. Mac Lcod, pro- fesseur de Botanique à Gand (Belgique), a écrit récem- ment un livre (3) qui semble appelé à faire époque dans la Science (1} HcGu DE VinEs : The Mulaliou Theory. Tiaiislated by J. B. Farmer et A. D. Darbishire, London, 1910. (2) R. Chodat : Principes de Botanique, l^aris, (Jenève, 101 1. (3) Mac Leod : The Quantitative Method in Biology, Manchester London, New-York, Bombay, 1910. — 57 - • Cet ouvrage contient en somme relativement peu de neuf. Mais il a contribué puissamment à établir la biométrie sur une base plus solide et il a mis la biomé- trie à la portée de tous. Il a, enfui, mis en évidence la notion de Primovdiiiin. On peut définir le Priinorduim le caractère objectif ou vrai, en opposition au caractère apparent, empirique et subjectif. Le Primordiam peut être complexe ; le caractère est simple. La notion de Primordiam correspond, en somme, à la notion de corrélation des caractères, mise en évidence par les génétistes. Le Primordiam n'est que l'affirmation de la corrélation et l'expression de cette corrélation par un seul vocable L'expression numérique d'un caractère n'est pas un chiffre arithmétique fixe. Cette expression varie avec le nombre des variantes considérées. Dans un mémoire précédent, nous avons implici- tement proposé de représenter tout caractère biologique par 5 valeurs biométriques : l''et2": a . . a', amplitude des variations au sens vul- gaire du mot C'est-à dire l'écart extrême des variantes. 3° : A, moyenne, valeur obtenue en multipliant le nombre des variantes par les fréquences correspon- dantes et en divisant la somme par le nombre total des cas observés. 4° : M, maximum du nombre des variantes. Mode- 0" X (exposant du mode]. Incidence du mode. Un caractère trouve son expression dans la formule : a A M' a' a A M' a' varient, avons-nous dit, avec le nombre des mensurations opérées La formule tend vers une limite qui n'est jamais atteinte et qui correspond à un nombre infini de mensurations. — 58 ~ IV. La notion du ^. — Si l'on considère l'aire de dispersion d'une espèce (ou portion partielle de cette aire de dispersion), les éléments constitutifs de la forme, savoir : les éléments physiques (chaleur, lumière, état électrique de l'atmosphère, etc.), et les éléments chimiques (aliments, etc ) de cette forme, ils peuvent être respectivement exprimés par les formules biométriques : V\ ? ^^i ( Eléments physiques; et: '^^'^ ^ b B N ^/ b' ' ' ' ' r 5_i^J-— -1 ' Eléments chimiques; BB'N^'b' Le S est la sommation théorique de ces diverses formules et peut s'exprimer par une certaine formule : cCR^c' V. Le champ de l'affollement est immense- En horticulture d'abord. Les obtenteurs de plantes nouvelles cherchent à provoquer raflbllement. Ils y parviennent de plusieurs manières- Par des modifica- tions du ^. Par des intoxications des racines. Par des traumatismes de la tige, et, plus souvent, de la racine grâce à des repiquages fréquents. Mais, le plus généra- lement, par des hybridations. Les horticulteurs se vantent en disantqu'ils obtiennent des plantes nouvelles. Ils choisissent. Parfois, ils se contentent de décomposer un phénotype local, isolent les espèces élémentaires, variétés, races diverses, les — 59 — hybrides complexes entre les entités précédentes. Le plus souvent les obtenteurs rapprochent des phénotypes séparés dans la Nature mais susceptibles de s'hybrider entre eux. Ils multiplient ainsi leurs chances d'iso- lement C'est un fait — en général inexpliqué, mais de l'ordre certainement des explications chimiques — que lors- qu'un facteur varie positivement d'unenianière exces- sive, un ou plusieurs facteurs varient souvent en même temps négativement avec excès. Cette dernière variation peut atteindre une limite telle que les facteurs diminués ont atteint définitivement le degré de latence de leurs manifestations morphologiques ou même disparu. Il y . a sou^^ftt iriéversion. '^^'^1^<^l^ L'afTollement aboutit alors à une mutation vriesienne. Les obtenteurs de plantes nouvelles fixent ces muta- tions, selon les cas, par procédés apogamiques ou gamogemmiques. Mais le champ peut-être le plus important de l'affoUement est la tératologie végétale. En ce qui nous concerne, nous n avons vu, comme plantes monstrueuses que des plantes afïbllées. Certaines de ces plantes se comportent, paraît-il, comme des hybrides de plantes normales et de plantes anormales. Certaines personnes seraient parvenues ainsi à isoler le parent anormal de l hybride. Person- nellement nous n'avons pas vu ces cas se produire. Ces plantes afVollées sont, avons-nous dit, le plus souvent, des hybrides A titre d'exemple, nous pourrons citer le cas des Ranii^calus sarclons Crantz. Nous avons tenté la décomposition, au moins partielle (1), de ce (1) Gerbault : Rcchftiches sur la couslilution du Phénotype Ranimcuhis sardous Crantz. Société Botanique de France, Paris, 1920. — 60 — phénotype considéré dans son aire de dispersion réduite au Maine et à la Basse-Normandie. Dans cette région le phénotype apparaît constitué surtout par trois espèces élémentaires et leurs hybrides. Ce sont les R. s. i'r dichotomus N., » Lelacquii N., •» rubricaalis N. Dans notre jardin, il nous est arrivé d'observer à la fois des milliers d hybrides de ces sous-espèces, hybrida- tions survenues souvent sans notre intervention. Le nombre des cas d'ailbllement chez ces hybrides nous a paru considérable. Nous eûmes des plantes fasciées, des plantes tordues avec prolifération du réceptacle et des carpelles, des plantes à fleurs présen- tant des anomalies méristiques, ou bien semi-doubles à la corolle, ou bien tétramères au calice- Si l'on veut que la tératologie des végétaux supérieurs progresse il ne faut pas, croyons-nous, se contenter de rassembler des faits isolés. Il faut se dire que ces faits sont l'expression d'une diathèse (1). Il faut définir les diverses diathèses auxquelles les végétaux supérieurs sont sujets. Il faut, en outre, définir les diff'érents symptômes morphologiques de chacune de ces dia- thèses. On a souvent remarqué que les anomalies sont ± héré- ditaires- Elles sont tout à fait ou partiellement hérédi- taires selon qu'il s'agit de plantes génétiquement pures, de plantes génétiquement hybrides, et, dans l'un et l'autre cas, selon que les symptômes de la diathèse correspondent à un état du tonus qui est ± habituelle- ment réalisé. Ce qu'on a trop souvent négligé, c'est de suivre en culture une même plante aflollée, ce qui eut (1) E.-L. Gerballt : lasciation et pélorisalion partielle d'un Delphinium vivacc. Bull. Soc. Linn. Norm. 1919. — 61 — permis de vérifier que des anomalies morphologiques différentes sont probablement les symptômes de la même diathèse. Par exemple, en 1919, nous rencontrâmes dans la forêt de Sillé-le-Guillaume (Sarthe) un Ranuncukis repens qui présentait des fleurs semi-doubles. Autant que nous pûmes en juger, cette plante était un hybride et devait renfermer du/?, r.k^.replabiindiis Jordan (1). La plante fut repiquée en pot. Le - était donc changé dans des conditions que nous n'avons pas su déter- miner En 1920. la plante fleurit abondamment. Elle ne produisit plus une seule fleur double. Par contre elle présenta, ce qui est rare chez les Renonculacées, plu- sieurs fleurs tétramères au calice. La diathèse, riche en monstruosités, que nous avons rencontré le plus souvent, est la fasciation Cette diathèse a pour antécédents connus le traumatisme et l'hybridation. La torsion est peut-être une diathèse différente. Sous le numéro VIII m/ra nous parlons d'une diathèse différente. On a voulu exprimer l'indice phyllotaxique d'une plante donnée par une formule arithmétique ; c'est, en réalité, une formule biométrique (V. Supra, paragraphe III) qui convient. Dans le cas présent, la 'Tuante n'est pas aplatie, mais les conditions phyllo- taxiques sont modifiées. Les entrenœuds sont anormaux, irréguliers, affollés. Il peut arriver que l'afTollement des tiges ait une répercussion dans le rameau floral et que la fleur soit aussi affollée et souvent anormale. (1) E.-L. Gerbaclt : Recherches sur la constitution du Phéno- type linnéen Ranunculus repens dans le Maine et la Basee-Nor- mandie, Le Mans, 1918. — 62 - Il y a longtemps qu'on a compare la fleur à une cécidie ou, plus exactement, à une auto-cécidie. Ce point de vue paraît vrai si Ton veut dire par là que le chimisme de la fleur est différent du chimisme du végétal dans son ensemble. La morphologie d'un organe est conditionnée, dans des conditions encore le plus souvent inexpliquées, par son chimisme. On conçoit, dès lors, qu'une diathèse puisse affecter la fleur sans affecter le reste du végétal. L'un des aflbllements de ce genre le plus souvent rencontré est certainement celui qui s'exprime morpho- logiquement par une duplicature de la fleur. La dupli- cature est un affollement Quand le - d'une plante à fleurs doubles change, la plante redevient semi-double ou même simple (I). VI. Affollement chez une plante héréditairement normale par suite dune variation anormale du -. — C'est une conséquence logique de l'indépendance des facteurs génétiques. On conçoit que chez une plante héréditai- rement normale pour les valeurs habituelles du - cer- (1) Des expériences d'hybridation portant sur des fleurs doubles ont amené à des constatations parfois en contradiction apparente avec les lois de Mendel. On a voulu y voir une infirmation partielle de ces lois. C'est peut-être aller vite en besogne. On constate seulement que les modifications apportées au E de la plante parente peuvent modifier les résultats du F». Les lois de Mendel sont basées sur le calcul des probabilités. Ces calculs ne sont exacts que si les dés ne sont pas pipés. Or, ici on pipe les dés. Les modifications du v; d'un parent peuvent influencer la pro- portion des gamètes c/ ou $ et la rencontre de ces gamètes çf et 9. On peut exprimer celte vérité en disant que l'aff'ollement peut intéresser la production des gamètes et leur conjonction. /^ — n3 — lains gènes puissent elie affectés par quelque trauma tisme ou quelque intoxication, par exemple. On conçoit qu'il puisse en résulter une évolution anormale de ces gènes et un affollement momentané de la plante ; c'est ce que nous exprimons par une variation anormale du s C'est d'ailleurs, pour nous, tout au moins, une simple vue de l'esprit et nous nous déclarons incapable de fournir un exemple concret. VII. Affollement procédant d'une dilution de facteurs génétiques. — La notion de dilution des gènes fut, semble-t-il, introduite dans la science par AVilliam Bate- son (1) à l'occasion des poules bleues d'Andalousie. On sait que les poules bleues d'Andalousie paraissent infixables. Dans la descendance il finit toujours par apparaître des poules noires ou maculées de blanc. Le fait s'explique : les poules bleues sont des hybrides d'Andalouses noires et d'Andalouses maculées de blanc. En première génération et, par suite des lois de Mendel, en génération suivante dans une certaine proportion, le facteur « porteur du caractère noir» est dilué dans le facteur « maculé de blanc »>. Le bleu est le résultat de celte dilution. Il est encore question, chez Bateson, de saturation et de dilution à propos des souris hybrides. Dans certains cas, la dilution du facteur existant chez l'ancêtre arrive à un autre résultat : le caractère de l'autre ancêtre disparaît en apparence complètement. Ce résultat n'a lieu que pour des valeurs données et courantes du ^. Si ces valeurs changent, les caractères latents du facteur dilué peuvent réapparaître Probable- (1) William Bateson : Menders Principlcs of Heredity, Cam- bridge, 1913. — 64 — 1 ment de nombreux cas, sinon tous, de l'hérédité naudi- nienne connue sous le nom d'hérédité en mosaïque procèdent-ils de cette origine. Le phénomène s'accom- pagne souvent d'un autre. Les conditions du s favo- rables à une réapparition, c'est-à-dire à une saturation du facteur dilué et porteur de caractères latents, s'accompagne d'une diminution du facteur jusque-là dominant. Cette diminution peut aller jusqu'à ce que Chodat appelle l'irréversibilité. Et grâce à cela il peut y avoir mutation gemmaire, avec toutes ses conséquences, dans le sens de l'ancêtre disparu. Une illustration particulièrement frappante de l'affol- lement étudié dans ce paragrahe est donné par les hybrides des primevères acaulis et des primevères offi- cinalis eielatior. On sait, depuis longtemps, sans grande précision d'ailleurs, que les conditions chimiques varient avec l'âge du rameau considéré ; on peut dire par conséquent que le 2 varie avec l'âge. Si l'on fait l'application de ce principe, on voit que dans le premier âge et la première saison, le facteur dilué porteur du caractère « pédoncule jjl court/, est dominant. Dans l'âge et la saison suivants, le facteur dilué porteur du caractère « pédoncule long « domine à son tour. Tout paraît dépendre de conditions qu'il s'agirait de préciser dans les variations du -. YIÎÏ. _ A /follement par saile de l'absence dan fadeur dinhibilion — Certains faits précis permettent d'affirmer que l'affollement peut procéder de la dispa- rition, consécutive en général à une hybridation, d'un j facteur génétique, inhibiteur et régulateur. On connaît de nombreux cas où la diathèse de l'affolement est héréditaire dans une lignée donnée- — 65 — Nous pouvons citer par exemple les plantes à floraison actinomorphe sujettes à des fluctuations méristiques, les plantes à floraison zygomorphe sujettes à des acci- dents péloriformes. Nous avons communiqué précé- demment à la Société Linnéenne un Linaria cymbalaria Miller var. heterophylla trouvé par nous il y a quelques années à Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe). La floraison de cette variété est affbllée : les deux, lobes supérieurs de la corolle sont ± profondément fendus et chez certaines fleurs les anthères des étamines passent par cette fente et sont très visibles Nous avons croisé cette plante avec plusieurs formes dont la fleur est normale. Régulière- ment l'affolement a disparu au cours de la première génération hybride Nous avons longuement décrit dans ce Bulletin (1) même l'affollement d'une lignée du Viola Lloydii Jordan (ou plus exactement du X Viola hortensis L. * Lloydii Jordan). Cet affoUement disparaît régulièrement dans la pre- mière génération hybride du V. Lloydii anormal et de pensées héréditairement normales- Il est très intéres- sant de constater qu'au cours de la deuxième génération ou des suivantes l'affollement reparaît chez certains individus Nous comptons faire paraître un travail de systéma- tique sur plusieurs Pensées indigènes du N. 0. France. L'un des résultats auxquels nous cdDoutissons est le suivant : Le Viola iricolor L subsp. typica Wittrock forma versicolor Wittrock est identique à la forme violette du Viola Meduanensis Boreau. Il mérite d'être (1) Gerbault. — Note sur un Viola Lloydii Jordan, partiellement anormal. B. S. L. N, 1916. 5 — 66 — 1 élevé au rang d'une espèce de premier ou deuxième ordre, et doit s'écrire : Viola tricolor L. subsp. versicolor (Wittrock) N., par exemple. Laissons décote, pour l'instant, l'hybride de première génération de ce Viola et des Pensées du groupe poly- morphe et complexe Viola agresiis Jordan (= Viola arvensis Murray « agresiis Jordan). Dans la seconde génération apparaissent des Pensées jaunes, dont la couleur jaune paraît héréditairement fixe. Ces Pensées varient par l'intensité du jaune, la forme du pétale antérieur et d'autres caractères encore. Elles constituent un groupe taxonomique. Le groupe de ces Pensées jaunes se relie : 1° d'une part, au Viola tricolor L. « typica Wittrock f. lutescens Wittrock (en réalité, les formes lutescens, albida, etc , de Wittrock sont sûrement ou paraissent être des hybrides de deuxième génération du V. tricolor * versicolor et du V. arvensis%grestis) ; 2° de deuxième part, au Viola Alpestris de Jordan et de Wittrock. Ces Pensées jaunes paraissent, nous l'avons dit, héré- ditairement fixes quant à la couleur jaune. Elles forment, en deuxième génération hybride, avec la lignée anormale du V. Lloydii, des lignées affoUées qui pré- sentent, d'une part, la couleur jaune et, d'autre part, les caractères si frappants de cette lignée anormale. Nous avons étudié la deuxième génération du croise- ment du V. Lloydii anormal et de diverses Pensées héréditairement normales quant à la forme des fleurs. Entre autre nous nous sommes occupé de l'hybridation du Viola Lloydii anormal et du Viola derelicta Jordan. L'hybride de première génération a le faciès du F. arvensis Murray * segetalis Jordan, mais les couleurs si caractéristiques du V. Lloydii. Les hybrides de deuxième génération sont très polymorphes. On y — 67 - trouverait 25 à 30 formes si on cherchait à les classer. Cette différence génétique prouverait à elle seule la légèreté des systématistes qui classent pêle-mêle dans le même tiroir d'herbier les Viola hortensis, tricolor, arvensis, derelicta, etc. Notre planche I, dans le bas, au 3"ie rang-, se rapporte à plusieurs de ces hybrides de seconde génération chez lesquels l'affoUement a reparu. Une statistique, qui ne porte malheureusement que sur environ 80 sujets de deuxième génération hybride, indique une proportion à peu près mendélienne chez laquelle reparaît l'affoUement disparu au cours de la première génération hybride. Exactement : 62 normales et 16 anormales Au lieu de : 58,50 normales et 19,50 anormales- que donne la proportion mendélienne, en supposant que l'anomalie tienne à l'absence d'un seul facteur régulateur. Mais il ne faut peut-être pas ici se montrer par trop exigeant. Nous le répétons, l'affoUement tient à la con- jugaison de 2 phénomènes : A) la composition génétique du sujet ; B) le tonus/, e. les conditions physiologiques qui font jouer la composition génétique. Or nous ignorons, la plupart du temps, et les condi- tions exactes du tonus et les compositions génétiques qui facilitent l'action d'un tonus donné. Certaines plantes classées comme normales sont sans doute anormales génétiquement. IX. — A ffollemeni procédant de V apport, consécutif à une hybridation, d'un facteur génétique surnuméraire et — 68 - perturbateur. — C'est là, peut être, plus qu'une vue de l'esprit. Nous pouvons citer un fait qui est probablement une preuve indirecte. Nous avons parlé à plusieurs reprises d'une Violette à double calice (1). Cette violette appelée par nous Viola dumetorum * diplocalycina, se rapporte en effet au Viola odorata dumetorum parmi lequel nous l'avons découverte- Nous y avons d'abord vu une mutation vriesienne; parla suite, connaissant mieux ces plantes, les ayant pratiquées davantage, nous attribuons l'ano- malie à l'hybridation du Viola odorata L » dumetorum Jordan et du Viola odorata L. * suavissima Jordan. Cette dernière Violette pousse à proximité du lieu ori- ginaire du V. d- * diplocalycina. Celui-ci a des fleurs en général tachées de violet, tandis que le * dumetorum pur les a blanches. Au-dessus des bractées le » diploca- lyciria présente souvent des poils + déjetés, hérédité du suavissima, tandis que le * dumetorum pur n'a pas de poils au-dessus des bractées. Il doit s'agir en réalité d'un hybride bauro-lotsyen des * suavissima et * dumetorum. Cet hybride paraît fixe de semis et régulièrement fertile. Le * diplocalycina oscille autour du diagramme : 5S 5S' 5P 5E 5C Le fleurs cléistogames, en été, sont souvent régulières, de la formule : 5S 5S' ^:^ 5E 5C (I) V. Gerbault — Deux mutations chez la Violette, Le Mans, 1911. — 69 — Cette observation est en réalité arbitraire. En fait, il s'agit d'une plante affollée ; on constate + souvent 1 10 sépales, généralement plus, 1 5 pétales, ± 5 éta- mines, souvent moins de 5 carpelles. Nous n'en avons pas vu plus de 5. La multiplication anormale des pièces s'accompagne souvent chez les pétales d'accidents péloriformes et chez les étamines d'appendices surnuméraires. Des pièces intermédiaires entre l'appendice et l'éperon, chez des pétales pollinifères, nous ont permis d'assurer l'homologie des deux pièces normales. Les tiges sont elles-mêmes atteintes par l'anomalie. Les stolons sont longs, portent peu de feuilles et présentent des racines adventices qui sèchent de bonne heure, sur la face supérieure. Il y a quelques années nous plantâmes le » diploca- lycina en une terre argilo-calcaire, peu amendée, peu arrosée et abondamment fendillée l'été. Un stolon apparut portant des fleurs normales comme forme, blanches, + tachées de violet, avec + de poils déprimés dans le haut du pédoncule. Des semis issus de ce bourgeon à fleurs normales produisirent des pieds à fleurs normales. Il s'agit ici d'une mutation de bourgeon. C'est le seul cas où nous vîmes le 'a diplocalycina fournir une floraison normale. En tant que nous savons, semble-t-il, les mutations par bourgeon n'apparaissent pas par production d'un facteur nouveau, mais par disparition d'un facteur existant. Il est extrêmement probable que dans notre * diploca- lycina, produit d'une hybridation intersubspécifique, il existe un facteur surnuméraire perturbateur. Les A'^iolettes se prêtent mal, nous le croyons du — 70 — moins, aux expériences directes d'hybridation. Nous ne pouvons donc apporter la preuve directe de notre allégation. X. — Si l'affollement a l'origine biologique que nous avons supposée, c'est un phénomène général et qui ne se rapporte pas seulement aux végétaux supérieurs. Chez ces végétaux, il est seulement plus aisé à apercevoir. Il doit exister chez les plantes inférieures et chez les animaux, au moins chez ceux qui sont soumis à une reproduction sexuée. Beaucoup de cas tératologiques chez les cryptogames et les animaux procèdent vraisemblablement d'affole- ment déguisé ou inaperçu. Mais nous sortons ici de notre compétence. EXPLICATION DES PLANCHES Planche I. — Les deux rangs supérieurs : Fleurs anormales du Viola Lloydii. Le troisième rang : Fleurs anormales de l'hybride des Viola Lloydii et Viola derelicia. Le quatrième rang, en bas : Fleurs normales ; à gauche, deux fleurs de Viola Lloydii; à droite, deux fleurs de l'hybride considéré des V. Lloydii et V. derelicta. Planche IL — Les deux rangs supérieurs : Fleurs anor- males du Viola Lloydii. Les deux rangs inférieurs : Fleurs coupées (6) du Viola scotophylla * sabtetramera ; (5) du Viola dumetorum * diplo- calycina. Planche III. — Un rameau du Viola Lloydii anormal présentant l'affollement phyllotaxique. Lisbonne (Portugal), 1" février 1921. — 71 L. BÉDEL. — Quelques plantes rencontrées en Normandie et dans la région limitrophe du département de la Seine-et-Oise de 1917 à 1920. 1. Thalictmm minus L. — Orne. Fel : Champ aride (Savouré et Bédel). 2. Nigella arvensis L. — Seine-et-Oise. Gassicourt : dans un champ de blé, près de la Seine. 3. Papaver hybridani L. — Seiine-Inférieure. Dieppe : dans un champ, près de la mer. — Seine-et-Oise. Gassicourt : dans un champ près de la voie ferrée. 4. Fumaria densiflora DC— Orne- Fel : dans un champ (Savouré et Bédel). 5. Arahis arenosa Scop- — Eure. Bouafles et Yezillon : tas de sable sur les bords de la route qui conduit de l'une à l'autre de ces localités. 6. Conringia orieniatis Andrz. — Orne. Fel : dans un champ aride (Savouré et Bédel). — Seine-et-Oise. Gassicourt : dans un champ aride, 7. Brassica olemcea L. — Seine-Inférieure. Veulettes 8. Berteroa incana DC. — Seine-Inférieure. Rouen : voie ferrée : Sotteville-lès-Rouen : bords d'un che- min sablonneux. — Seine-et-Oise. Issou, Porche- ville : champs arides. 9. Lepidiiim Drnba L. — Seine-Inférieure. Saint-Valéry- en-Caux. — Eure. Bourgtheroulde. 10. L. niderale L. — Seine-et-Oisè. Gassicourt; terrains vagues, près de la voie ferrée. 11. Helimthemum guttafum Mill. — Seine-et-Oise. Fre- neuse : clairières de la forêt de Moisson. 12. Helianthemum appenninum DC — Seine-Inférieure : coteaux calcaires entre Oissel et Orival. — Seine-et- — 72 — Oise. Dennemont : dans un bois, près de la route qui conduit à Sandrancourt. 13. Drosera rotandifolia L. — Seine-Inférieure : bois de l'Epinay, près de Serqueux. 14. Saponaria officinalis L — Eure. Vernon, Pressagny- rOrgueilleuse. — Seine-et-Oise. Assez commun : Rosny, Gassicourt, Auffreville, Villette, St-Martin- la-Garenne, La Roche-Guyon, Preneuse. lo. Saponaria Vaccaria L- — Seine-Inférieure. Sotte- ville-lès-Rouen : voie ferrée (introduit). — Orne. Fël : champ aride (Savouré et Bédel). 16. Dianthus carthusianorum L. — Eure. Bouaiïles. — Seine-et-Oise : dans un bois bordant la route de Dennemont à Sandrancourt. 17. Dianthus prolifer L. — Eure. Sainte-Geneviève : bords de la route qui conduit de cette localité à Gasny. — Seine-et Oise. Gassicourt : sur un talus bordant la voie ferrée ; Rosny : sur un mur ; Issou : champ aride. 18. Linum tenaifolium L. — Seine- Inférieure. 0 rival : coteaux calcaires bordant la route qui va de cette localité à Oissel. 19. Alihea hirsuia L. — Orne Fel : dans un champ aride (Savouré et Bédel). — Seine-et Oise. Dammartin : côte des amants (forme robuste à tiges ascendantes de 10 à 12 décimètres). 20. Tilia parvifolia Ehrh. — Orne. Le Pin-au-Haras, Saint-Léonard (Savouré et Bédel). — Calvados : bois de Dozulé, bois de Canon. 21. HypericLim calycinum L. — Orne. Fel : anciennes carrières (Savouré et Bédel). 22. Géranium sanguineum L. — Seine-Inférieure. Ori- val : coteaux calcaires entre cette localité et Oissel. Forêt de la Londe. — 73 — 23 Géranium pyrenaicamL- — Eure. Sainte-Geneviève : bords de la route qui conduit à Gasny ; Pressagny- rOrgueilleuse : bord de la route qui conduit à Port- Mort. — Seike-et-Oise. Assez commun : Guerville, Auff'reville, Flacourt, Soindres, Buchelay, Rosny, Rolleboise, La Roche Guyon, Fontenay-Saint-Père, Neauphlette, Breval 24. Rhamnas alaterniis L. — Seine-et-Oise. Gassicourt : talus bordant la voie ferrée. 25. Ononis natrix L — Seine-et-Oise Saint-Martin-la - Garenne : bords de la route qui (conduit de Denne- mont à Sandrancourt ; Limay : bords du chemin qui conduit à FoUainville. 26. MelUotas alba Desr. — Seine-Inférieure. St-Etienne- du-Rouvray : dans un champ aride ; La Londe : voie ferrée. ~ Seine-et-Oise. Forêt de Rosny : ferme des huit routes (restes d'anciennes cultures) ; Limay : chemin de FoUainville- 27. Trifoliam pratense L. var. villosum Wahlenberg . — Seine-Inférieure. Falaises de Saint- Valery-en-Caux. 28. Dorycniiim herbaceum Will. — Calvados. Canon : sur un talus bordant la route qui conduit à Méry- Corbon. 29. Coronitla minima L — Orne. Fel : carrières (Savouré et Bédel). - Seine-et-Oise. Guerville : coteaux calcaires. 30. CoronUla varia L. — Seine-et-Oise Gassicourt : dans un champ calcaire, près de l,a voie ferrée ; Auffre- ville : talus bordant la route qui conduit à Vert; Rolleboise : coteaux calcaires bordant la Seine ; Saint-Martin la-Garenne : bois du Chenay. 31. Lathyriis hirsiitus L. — Seine-et-Oise : dans un champ, près de la route qui conduit à Vert ; Neauphlette : dans un champ, près de la route qui — 74 — conduit à Bréval : Villers-en-Arthies : bord d'un chemin qui conduit aux Mares. 32. Lathyriis Nissolia L. — Seine-Inférieure. Mesnil- Mauger : bord d'un chemin qui conduit de cette localité à Le Thil. 33. Vicia sepiiim L. var. roseum Béd- — Seine-Inférieure. Isneauville : bord de la route qui conduit à la forêt verte. 34. Vicia lutea L. — Seine-Inférieure. Veules-les-Roses : bord de la route qui conduit à Blosseville ; Saint- Valery-en-Caux : abondante sur un talus bordant la route qui conduit à Veulettes. 35. Spirea Filipendula L. — Orne. Aubry-en-Exmes : bords de la voie romaine (Savouré et Bédelj. 36. Epilohiwn augustifolium L. — Eure. Forêt d'Evreux ; Heubécourt : bord d'un chemin. — Calvados. Gonnevilles-sur-Dives : talus bordant la voie ferrée (subspontané). — Seine-et-Oise. Forêt de Rosny où il est abondant. 37. Epilobium palustre L — Seine-Inférieure. Bois de l'Epinay, près de Serqueux. 38. Epilobium roseum Schreb. — Seine-Inférieure. Mes- nil-Mauger, près du village de ce nom. — Calvados. Prêtreville : dans un chemin ombragé. — Seine-et- OiSE. Blaru : bords d'un ruisseau longeant la route qui conduit de cette localité à Port-Villez ; Villers- en-Arthies : bords d'un chemin qui conduit de cette localité aux Mares. 3^9. Onothera biennis L. — Seine-et-Oise. Gassicourt : dans un champ sablonneux ; Freneuse : champ bordant la Forêt de Moisson. 40. Herniaria hirsuia L. — Seine-et-Oise. Gassicourt : dans un champ en friche. — 75 — 41. Turgenia latifolia Hoffm. — Orne. Le Bourg-Saint- Léonard, Fougy : champs arides (Savouré et Bédel). 42. Tordylium maximum. — Seine-et-Oise. Guerville : bord d'un chemin. 43. Bupleuram ranunculoïdes L. — Orne. Aubry-en- Exmes : bords de la voie romaine CSavouré et Bédel). 44. Cornus mas L — Seine-Inférieure. Quedreville-la- Poterie- 45. Cineraria lanceolala Lam. var. candida Corb. — Seine-Inférieure. Ventes-les-Roses. 46. Lactuca saligna L. — Calvados. Canon : lieux vagues, près de la voie ferrée. — SEmE-ET-OiSE. Commune : Guernes, Bonnières, Freneuse, Moisson, Vetheuil, Saint-Martin-la-Garenne, Porcheville, etc 47. Tragopogon orientale L. — Cette plante paraît assez commune dans la vallée de la Seine depuis Mantes jusqu'à Rouen : Mantes, Bonnières, Vernon, Les Andelys, Elbeuf, Oissel, Saint-Etienne-du-Rouvray, Sotteville-lès-Rouen. 48. Tragopogon majus Jacq. — Seine-et-Oise Buche- lay : bords d'un chemin près de la voie ferrée ; Limay : bord de la route qui conduit à Dennemont ; Gassicourt : talus bordant la voie ferrée- 49. Campanula glomeraia L. — Eure. Forêt de Bizy, Fourges : bois de Baquet- — Seine-et-Oise. RoUe- boise : coteaux calcaires bordant la Seine ; Saint- Martin-la-Garenne : bois du Chenay ; Guerville : coteaux calcaires bordant la Seine. 50. Phyteuma orhiculare L. — Orne. Fel : carrières (Savouré et Bédel). — Seine-et-Oise. Rolleboise : coteaux calcaires bordant la Seine ; Saint-Martin- la-Garenne (Bois du Chenay), Guerville : coteaux calcaires bordant la Seine. - 76 - 51. Lohelia urens L. — Calvados. Bois de Dozulé. 52. Symphitum iauricum ? Willd. — SEiNE-iNFÉRiEURE. Saint-Valery-en-Caux : bords de la route qui conduit à Doudeville. — Plante ayant les caractères de S. Tauricam, mais à fleurs violettes. 53. Echiiirn schifferi Lang. — Orne Fel : champs arides (Savouré et Bédel)- 54. Alropa Belladona L. — Eure. Heubécourt : bord de de la route qui conduit à Le Bosc-Roger, près du château de Gruménil- 55. Physalis alkekengé L. — Seine-et-Oise. Guerville : dans un champ de vignes abandonné sur les coteaux calcaires bordant la Seine. 56. LinariaslriataDG. — Calvados. Dozulé : voie ferrée (introduit)- 57. Orobanche amethystea Thuill- — Seine-et-Oise. Vert : sur Erynginiim campestre. 58 Orohanche ininor Sur. — Seine-et-Oise Buchelay : sur Eryngtum campestre- 59. Orobanche niinor forme pseudo-ramosa. — Plante très robuste présentant de 2 à 20 tiges soudées à la base, ayant de 10 à 80 centimètres de hauteur et dont quelques-unes sont fasciées. — Seine-et-Oise- Guerville : dans un champ, sur Dîpsacus fuUonum. Chaque pied de Dipsacas portait de 1 à .3 touffes du parasite- 60. Phelipea Millefolii Richb- — Calvados. Dunes du Home. 61 Teacrium montanum L — Seine-Inférieure. Coteaux calcaires entre Oissel et Orival- — Orne. Fel et Aubry-en-Exmes (Savouré et Bédel). 62. Ajaga reptans L- forme roseum. Fleurs roses- — Calvados- Beaufour : dans un chemin. 63. Branella grandiflora Jacq. — Orne. Fel : carrières — 77 — (Savouré et Bédel). — Seine-et-Oise. Neauphlette : dans un champ, près de la route qui conduit à Bréval. 64. Branella alha Pall. — Seine-et-Oise. Guerville : coteaux calcaires qui bordent la Seine. 65. Stachys recta L. — SEmË-ÏNFÉRiEURE. Coteaux cal- caires qui bordent la route d'Oisselà Orival- — Eure. Saint-Etienne-sous-Bailleul, Fourges : près du bois de Baquet. — Seine-et-Oise. Assez commun : Favrieux, Vert, Aufïreville, Guerville, Rosny, Rolleboise, etc. 66. Stachys germanica L. — Seine-et-Oise. Dammartin : côte aux amants. 67. Lysimachia nemoram L. — Seine-Inférieure. Forêt verte près de Rouen. — Calvados. Bois de Dozulé. 68. Plantago lanceolata L. var. capitella Koch. — Eure. Fourges : terrains arides, près du bois de Baquet; Heubécourt : terrains arides. 69. Eaphorbia Gerardiana Jacq. — Orne Fèl (Savouré et Bédel). — Seine-et-Oise. Gassicourt : talus bordant la voie ferrée. 70. Neoltia Nidus avis Rich — Calvados. Gonneville- sur-Dives : dans un bosquet. 71. Galanthus Nivalis L. — Calvados. Dives-sur-Mer : dans un pré. 72. Anlhericum ramosum L. — Orne. Fel : carrières (Savouré et Bédel). — Seine-et-Oise. Guerville : coteaux calcaires qui bordent la Seine. 73. Muscari comosum Mill. — Calvados. Cabourg : ter- rain sablonneux. 74. Muscari racemosum DC. — Eure. Vernon : dans un chemin, près de la voie ferrée. — Seine-et-Oise. Gassicourt : terrain sablonneux. — 78 — 75. Ornithogalam pyrenaicum L. — Seine-et-Oise. Méziè- res : dans un pré, près de la Seine 76. Eriophorum vaglnaiam L. — Seine-Inférieure. Bois de l'Epinay, près de Serqueux. 77. Carex strigosa Huds. — Calvados. Brocottes : bord d'un chemin ; Angerville : bord d'un chemin. 78. Carex humilis Leyss. — Orne. Fel : carrières (Savouré et Bédel). 79. Digitaria sanguinalis Scop. — Eure. Vernon : au pied d'un mur. — Calvados- Cabourg : au pied d'un mur. 80. Mibora minima Desv. — Seine-Inférieure. Saint- Etienne-du-Rouvray : dans un champ sablonneux. — Seine-et-Oise. Gassicourt : champ. 81. Phleum Bœhmerl Wibel. — Orne. — Aubry-en- Exmes (Savouré et Bédel). E. CHEMIN. — Une nouvelle station de Lathraea clandestina L. en Normandie. J'ai exposé, dans une note antérieure (1), l'état actuel des différentes stations de L. clandestina en Basse- Normandie. Ce n'est qu'en deux points, tous les deux signalés par M. l'Abbé Letacq, que la présence de cette plante est certaine ; l'un au parc de Viantais à Bellou- sur-Huisne (Orne), l'autre au hameau de la Fauvellière, commune de Loré (Orne). Pour le premier, l'importa- tion est connue. Le 30 mars de cette année, j'ai revu le (1) E. Chemin. — Le genre Lathraea en Basse-Normandie, Bull, de la Soc. Lin. de Normandie, 7* série, t. IL — 79 — second ; des touffes de L. clandestina garnissent un petit talus planté d'aubépine sur une longueur d'une dizaine de mètres. Le voisinage des habitations me fait croire qu'il y a eu transport, ou volontairement dans un but décoratif, ou involontairement avec les pieds d'aubépine- C'est en tout cas une station très isolée qui ne paraît en liaison avec aucune autre et qui ne paraît pas s'étendre. Dans la note rappelée ci-dessus, j'avais émis l'hypo- thèse que les stations de L. clandestina du N. W. de la Mayenne, situées au bord de cours d'eau tributaires de la Sélune, pouvaient s'étendre en territoire normand. Dans le but de m'en assurer, j'ai exploré le 31 mars dernier, la rivière Airon depuis son entrée dans le département de la Manche, jusqu'à son confluent avec la Sélune, un peu en aval de Saint-Hilaire-du-Harcouët, sur une distance de 8 kilomètres à vol d'oiseau. Sur la rive gauche, entre le pont Juel, qui est à la limite des trois départements de la Mayenne, de l'IUe- et-Vilaine et de la Manche, et le moulin l'Habit, à un endroit où la rivière forme un coude assez prononcé, sur la commune de Loges-Marchis (Manche), j'ai trouvé une petite station de L. clandestina. Elle ne s'étend que sur quelques mètres. Les touffes assez nombreuses croissent entre des souches de saule et d'aune sur la rive et sur les bords d'un fossé qui prolonge la rivière et sert de dérivatif lors des crues. On peut observer en outre deux touffes isolées à flanc de coteau ; elles sont dis- tantes de 5 mètres environ de la rivière et à 2 mètres au-dessus du niveau des eaux. Un suintement entre les rochers a déterminé en cet endroit une sorte de maré- cage ; des graines projetées par la déhiscence du fruit ont trouvé là un terrain favorable ; elles s'y sont déve- loppées ; elles ont déterminé une croissance vigoureuse — so- dés graminées voisines qui contraste fortement avec la maigre végétation avoisinante, masque à peu près complètement les fleurs, et suffit, pour un observateur prévenu, à déceler la présence du parasite. J'ai signalé et étudié ailleurs (1) cette particularité intéressante. Ici il n'est pas douteux que le développement des grami- nées est provoqué par un apport de principes nutritifs, car, dans ce milieu saturé d humidité, un supplément d'eau seulement, résultant de la sudation, ne pourrait être que nuisible. En aval de ce point je n'ai observé aucune trace de L. clandeslina- Pourtant un pêcheur, à qui je montrais la plante, m'a affirmé en avoir cueilli une fleur quinze jours auparavant à la hauteur du village du Hamel à 1.500 mètres en amont de Saint-Hilaire-du-Harcouët. S'il n'y a pas eu confusion, il y aurait là quelques rares pieds qui ont pu échapper à mes recherches mais non une véritable station. En tout cas, il est évident, qu'au fur et à mesure que l'on descend la vallée de l'Airon, en se dirigeant vers le Nord, le L. clandeslina disparaît graduellement- La limite d'extinction est à quelques kilomètres près la limite sud de la Normandie. A la station que je viens de décrire, rien n'atteste l'intervention de l'homme ; l'apport s'est fait manifes- tement par les eaux. Les graines grosses et lourdes ne peuvent être "^entraînées très loin ; roulées sur le fond, elles ne peuvent être rejetées sur les bords et germer, que dans le cas, fort improbable, où l'on procéderait à un curage ; les graines n'interviennent que dans (1) E. Chemin. - Observations anatomlques et biologiques sur le genre Lathrsea, Th. Paris, 1920. — 81 — l'extension en largeur d'une colonie- Par contre, les rameaux écailleux, avec les nombreuses racines étran- gères entremêlées, peuvent être arrachées lors d'une crue, flotter quelque temps, être entraînées plus ou moins loin suivant la vitesse du courant, puis rejetées sur la rive ou arrêtées par quelque souche, particuliè- rement aux coudes des rivières, se développer et former une nouvelle colonie à plusieurs centaines de mètres du point de départ. La station des Loges-Marchis me paraît avoir cette origine. Comment expliquer l'extinction graduelle que l'on constate (car ce n'est pas un envahissement récent, puisque de Brébisson, dans sa flore, signalait le L. clandestina à Saint-Hilaire-du-Harcouët). Les plantes- hôtes sont aussi nombreuses en aval qu'en amont. La rivière va en s'élargissant et en s'approfondissant, mais elle continue à décrire des méandres et à présenter des coudes brusques favorables à l'arrêt des matériaux flottés Les expositions au soleil sont très variées. Le climat ne peut être invoqué sur une aussi petite distance et si l'on voulait admettre qu'on fût ici à la limite nord de la région de croissance (bien qu'on ait observé le L. clandestina en Belgique) cette limite pourrait paraître bien précise. Seule la nature du sous-sol peut nous fournir une explication plausible II est granitique vers l'amont, là où les colonies sont prospères ; il est formé par les phyllades de Saint-Lô vers l'aval, là où elles se développent mal. La différence peut paraître faible. Mais ce qui doit influencer une plante parasite et souterraine c'est surtout la composition de l'eau dans le milieu où elle vit ; il est vraisemblable que l'eau circulant sur terrain granitique diffère, par sa compo- sition, de l'eau imprégnant un sous-sol schisteux ; quelques éléments peuvent faire défaut dans l'une et 6 — 82 — exister dans l'autre. D'ailleurs le fait que l'extinction ne se produit pas brusquement, là oii cesse le iiraniteet où commence les phyllades. qu elle est graduelle comme doit l'être la composition de l'eau circulante, prouve que c'est à cette dernière et aux principes qu'elle renferme qu'il faut attribuer le peu d'extension de L. clandesiina vers l'aval. S. LE MARCHAND. — Note sur les Nepticula du Calvados et de la Manche. Le genre Xepticula Zeller comprend environ 135 espè- ces connues- Sur ce nombre, j'ai pu en trouver 43 dans notre région : c'est dire qu'il y est particulièrement bien représenté. J'ai pu obtenir 37 de ces espèces déclosion. Pour 3 autres, j'ai pu obtenir le cocon, mais pas une éclosion. Ce sont : argentipedella Zeller. africollis Stainton et angu- lifasciella Stainton. Ces espèces sont presque impossibles à élever, mais j'ai eu la chance de les prendre au vol. — Enfin, j'ai pris au vol 3 espèces : aceris Frey, sericopeza Zeller el subbimaculella Haworth. sans avoir observé la chenille. Voici la liste de ces espèces. Les plus intéressantes sont précédées d'un astérisque : pomella Vaughan. — Pyrus Malus. Jardins de Bayeux. pygmaeella Haworth. — Crataegus oxyacantha. T. C. * aeneella Hein. — Pyrus Malus. Jardins de Bayeux. ruficapitella Haw. — Quercus Robur. T. C. — 83 — * samiatella Her.-Sch- — Castanea sativa. — Manche : Fleury. Plomb, Mortain, Sourdeval. viscerella Stainton. — Ulmus campestris A- C. anomalelia Goeze. — Rosa sauvages et cultivés). T. C. absolument partout. * tiliae Frey. — Tilia sylvestris. Très localisé : Cor- melles, Saint-André-de-Fontenay, FeugueroUes- sur-Orne. minusculella Her.-Sch. — Pyrus Malus et com_ munis. C. oxyacanthella Stt. — Pyrus communis, Crataegus oxyacantha. T. C. * aceris Frey. — Exemplaire unique au vol, en mai. Saint- Loup-Hors près Bayeux . * regiella Her.-Sch. — Crataegus oxyacantha T. Pi Bayeux, hameau de Nihault. * aeneofasciella Her.-Sch. — Agrimonia eupatorium. T. R. Saint-Loup-Hors, Barbeville. fragariella Heyden. — Agrimonia eupatorium. R. Saint-Loup-Hors, Monceaux, Sainte-Honorine- des-Pertes, Venoix * gei Wocke. — Geum urbanum. R Saint-Loup-Hors, Bernesq. splendidissimella Her.-Sch. — Rubus idaeus. Loca- lisé : Bayeux, Venoix, Longvillers. aurella Fabr. — Rubus divers. T. C. * acelosae Stt. — Rumex acetosa. T. R. Falaises de Longues. gratiosella Stt. — Crataegus oxyacantha. A. C. ulrnivora Fologne. — Ulmus campestris. C. * prune torum Stt. — Prunus spinosa- Roucamps. Manche .• Carolles, Sourdeval, Gavray. marginicolella Stt. — Uumus campestris. C. — 84 — alnetella SU. — Alnus glutinosa. — Saint-Paul-du- Vernay, Longues, Louvigny A. G. * rahescens Hein. — Alnus glutinosa. Castillon. T. R. contimiella Stt. — Betula alba. Le Vernay Manche : Beslon, Sainte-Cécile. A. R., mais un peu partout. microtheriella Stt. — Corylus et Carpinus. C- betalicola Stt. — Betula alba. ï. C. ptagicolella Stt. — Prunus spinosa- T. C. ignobiliella Stt. — Crataegus oxyacantha. — Saint- Loup-Hors, Guéron. R. * glulinosae Stt. — Alnus glutinosa. Merville. T. R. argentipedella Zeller. — Betula alba. Le Vernay. * freyella Heyden. — Gonvolvulus arvensis. — Gaen, route de Ouistreham (trouvé aussi à Paramé, Ille-et-Vilaine). turicella Her.-Sch. — Fagus sylvatica. T. G. basalella Her.-Sch. — Fagus sylvatica. Sully, Bal- leroy. R. malella Stt. — Pyrus Malus. — Manche : SourdevaL T. R. * atricolUs Stt. — Grataegus oxyacantha. Yenoix. angiilifasciella Stt. — Rosa divers. — Fleury-sur- Orne, Mutrécy, Le Vernay. R. salicis Stt. — Salix divers. T. G. floslactella Haw. — Gorylus et Garpinus T- G. * septemhrella Stt. — Hypericum perforatum. Saint- Loup-Hors, Monceaux. Manche : Sainte-Géciie, Saultchevreuil. R. * Sericopeza Zeller. — Exemplaire unique au vol. Merville. trimoculella Haw. — Populus nigra et alba. T. G. subbimaculella Haw. — Quercus Robur. — Localisé : Mutrécy, Le Vernay. — 85 — Le genre Neplicala compte les plus petits Lépidop- tères connus : inicrotheriella mesure 3 mill. 8 d'enver- gure ; minusculella, acetosae, prunetorum, freyella, attei- gnent ou ne dépassent guère 4 millimètres ; les plus grandes sont aurella et sericopeza, avec 6 à 6 mill. 5 d'envergure. E.-L. GERBAULT. — Sur un récent article du Professeur L. Blaringhem. M. Blaringhem vient de faire paraître sous le titre de « Mosaïque et sexualité » un intéressant article dans le Bulletin de la Société Botanique de France (mars- avril 1921). Je m'excuse ici de vous le citer, mais j'y trouve des indications utiles pour une récente commu- nication que je vous ai faite sous le titre de « Considé- rations sur les phénomènes d'affolement chez les végé- taux supérieurs ». M. Blaringhem parie d'ahord en termes généraux de ce qu'il a nommé l'hérédité en mosaïque et qui rentre dans la catégorie de ce que nous désignons par affole- ment. « De nombreux cas d'hybrides interspécifiques présentent au cours de la vie la disjonction des carac- tères des parents, par plages, épurés, mais entremêlés à la façon des pièces d'une mosaïque ». Après avoir cité les cas classiques du Cytisus Adanil, du Datura Siramonio- lœvis, d'après Naudin, de certains hybrides d'Hordeum (sans doute d'après lui-même), M. Blaringhem ajoute : « En plus des exemples déjà cités, j'en ai obtenu récemment dans les hybridations de Delphinium et de Faha, qui sont très suggestifs en ce sens que j'en obtiens — 86 — des lignées intermédiaires offrant la mosaïque hérédi- taire ». Je souligne le passage qui nous concerne particulièrement. Une remarque d'autre part s'impose, c'est que la mosaïque est, en général, la conséquence d'une hybridation antérieure. La deuxième partie du travail de M. Blaringhem concerne les Juniperus et montre, suivant l'auteur, « que la mosaïque des caractères peut être constatée aussi au cours de l'évolution d'un individu pur ». Les systématistes distinguent chez les Juniperus, la section Oxycedrus où les individus conservent, tout le long de leur vie, des feuilles aciculaires, raides ou divergentes des axes sur lesquels elles sont insérées, et la section Sabina où les feuilles squammiformes, appliquées sur les axes, donnent aux pousses l'aspect de Cupressus- Il semble que la forme de feuilles aciculaires soit pri- mitive et infantile par rapport à la forme squammi- forme. M Blaringhem cite plusieurs cas où, sur le même arbre, il y a mosaïque de feuilles aciculaires et de feuilles squammiformes. Nous avouons notre scepticisme concernant la qualification de purs donnés à ces individus ; la notion de lignée pure est théorique ; pratiquement nous ne sommes pas certain qu'il existe en réalité des lignées pures, tant l'hybridation congé- nitale des êtres est complexe et ancienne, et tant la dilution souvent très grande et très vieille de facteurs prétendument disparus est sujette à causer des surprises ! En tous cas, on applique trop souvent cette appellation de lignées pures d'une façon un peu témé- raire. Si l'on suppose exacte la qualité pure des Juniperus étudiés, c'est simplement un argument en faveur de « l'affolement par variations du s » que nous avons hypothétiquement indiqué. M. Blaringhem a encore observé « que la mosaïque — 87 — des phases juvénile et adulte de certains Juniperus se traduit comme la mosaïque des hybrides interspéci- fiques par des altérations de fécondité, surtout marquées pour les organes reproducteurs mâles ». Il y a longtemps que les Mendéliens, avec souvent plus d'ingéniosité que de succès, ont émis l'hypothèse que la sexualité et la fécondité tenaient à la présence, à l'absence, à la condensation, à la dilution de certains facteurs génétiques, régie au surplus par les nécessités de l'association et de la répulsion. Ils pourraient trouver des indications dans l'article de M. Blaringhem. E. CHEMIN. — Naturalisation de quelques plantes aux environs de Gaen. Quelques plantes, manifestement introduites dans les environs de Caen, et depuis longtemps déjà, s'y sont développées et multipliées sans recevoir aucun soin. On peut les considérer comme acclimatées et natura- lisées : elles méritent de figurer dans les flores locales- Cyclamen neapolitanum Ten. Dans sa monographie du genre Cyclamen, Hilde- brand (1) distingue 13 espèces. D'après les flores de Coste et Rouy, 4 seulement existent en France. L'espèce acclimatée en Normandie est le C neapolitanum ïen. par les caractères suivants. (1) HiLDEBRAND. — Dic Gattung Cyclamen L. eine syslematische und biologische Monographie. - - léna, 18'»8. Le bulbe est volumineux ; il peut atteindre 15 X de diamètre et 3 % d'épaisseur. Il est recouvert d'une cou- che de liège- Les racines ne prennent naissance que sur sa moitié supérieure de telle sorte que le bulbe, vu par le bas, a l'apparence d'une tête chauve entourée par une couronne radiculaire dense- Bien qu'enfoncé entiè- rement dans le sol, son arrachement est facile, et on conçoit qu'il puisse se trouver transporté involontai- rement avec des débris - Les feuilles apparaissent en septembre et octobre ; elles persistent tout l'hiver, se dessèchent et meurent en juin-juillet. Leur période d'activité correspond à la période où les arbres et arbustes sont dénudés ; on peut voir là une adaptation à la vie en milieu ombragé. Elles partent toutes du centre du bulbe ; leur pétiole, d'abord rampant et grêle, s'épaissit et s'élève jusqu'à atteindre 15 à 20 %. Le limbe est vert avec bandes argentées à la face supérieure ; sa face inférieure est fréquemment rougeâtre. Sa nervation est palmée ; elle comprend de 5 à 9 nervures principales- Sa forme est essentiellement variable. Il peut être cordiforme sans prédominance de la nervure médiane ; il est fréquem- ment allongé en pointe au sommet; les nervures laté- rales peuvent elles-mêmes se prolonger dans des lobes latéraux et le limbe rappelle celui d'une feuille de lierre ; les lobes extrêmes, prenant une prédominance, on a une forme en fer de lance ; la nervure médiane disparaissant, en même temps que le limbe s'élargit, l'ensemble donne l'aspect d'un rein ; enfin, un sillon médian peut apparaître et, en s'accentuant, donner naissance à deux folioles. Ces variations ont paru suffi- santes à certains auteurs pour distinguer les variétés : ficariifolium Rchb., hederifolium Ait., suhhastatum Rchb., haslatiim Tausch. Ces différentes formes peuvent — 89 — se rencontrer dans une même station, on trouve entre elles tous les intermédiaires comme peuvent en témoi- gner des échantillons déposés au Nouvel Herbier de Normandie de l'Institut Botanique de Caen sous le n° 31 , provenant d'Eterville. Il n'y a donc pas lieu de retenir les différentes variétés signalées ; les variations du limbe doivent être considérées comme un caractère spéci- fique. Les fleurs apparaissent avant les feuilles ; les pre- mières se montrent en août et la floraison se continue en septembre. Leur disposition penchée avec pétales redressés légèrement tordus comme les ailes d'un moulin, leur nuance délicate variant du blanc pur au rose foncé, les font rechercher pour l'agrément des sous-bois à l'arrière-saison. Ce qui distingue cette fleur de celle des autres Cyclamen, c'est la forme et la colo- ration de la gorge. Vue de face, elle est pentagonale au lieu d'être arrondie ; les angles sont saillants vers l'exté- rieur ; chaque côté dessine un croissant à convexité interne ; chaque pétale présente une tache rouge vio- lacé médiane qui se prolonge sur le limbe en se bifur- quant et s'atténuant Les étamines ont un filet très court et sont incluses ; le style tronqué dépasse les étamines sans sortir de la gorge. Une légère agitation de la fleur sous l'action du vent détermine la chute du pollen et assure la pollinisation. Des variations dans le nombre des pièces de chaque verticillç peuvent s'observer comme chez la plupart des Primulacées ; nous avons trouvé plusieurs fleurs régulières du type 6. Le fruit, à maturité, est globuleux, gros, 10 à 15 % de diamètre, entouré à sa base, par les sépales Son déve- loppement est lent, il n'est achevé qu'au mois de juillet de l'année suivante. Le pédoncule floral dressé et recourbé seulement à son sommet, s'enroule en une — 90 — hélice, très caractéristique, après la fécondation, ramenant l'ovaire à la surface du sol ; ainsi, à 1 abri des feuilleS; le développement se continuera pendant la saison froide. A maturité les parois du fruit se dessè- chent ; elles se déchirent au sommet en un nombre variable de dents ; les graines encore enfoncées dans un placenta volumineux, charnu, mou, sont libérées par dessication de ce placenta, et souvent éparpillées par les fourmis. Les graines sont grosses, brunes, ridées, en forme de tête de clou avec petit embryon filiforme et albumen abondant. Elles germent aussitôt ; dès le mois de novembre on peut déterrer de nombreuses germina- tions au voisinage des vieux pieds. Le bulbe bien appa- rent, blanchâtre avec quelques ponctuations rouges, à la forme d'une boule de 3 à 4 % de diamètre ; il porte, vers le bas, une racine principale courte non ramifiée, et 3 à 4 racines latérales : de son sommet se détache le pétiole canaliculé d'une petite feuille dont le limbe est encore partiellement enfermée dans les téguments de la graine ; et, vis-à-vis de la cannelure du pétiole, un petit appendice en crochet qui généralement ne se développe pas. Gressner (1) a montré que chez les Cyclamens le bulbe appartient à l'axe hypocotylé dont le cylindre central s'est fortement développé. Une coupe transversale et médiane d'un jeune bulbe de C. neapoiitanum montre en effet : un épiderme à cellules plates allongées tangentiellement, se divisant radiale- ment, sans traces de poils absorbants, avec membrane externe légèrement cutinisée et présence de stomates ; une écorce formée d'une dizaine d'assises cellulaires (I) Heinrich Gkessîner. — Bot. Zeitung, 1874, p. 801. — 91 — avec grains d'amidon ; un cylindre central, formant les 3/5 du diamètre total, constitué par un parenchyme riche en amidon où sont noyés des faisceaux ligneux vers le centre, des faisceaux libéro-ligneux dans la région moyenne et des faisceaux exclusivement libériens vers la périphérie. Y a-t-il un ou deux cotylédons ? La question a été fréquemment discutée par divers auteurs. Le premier organe foliaire en est un manifestement, digérant d'abord l'albumen et jouant ensuite un rôle assimilateur. L'appendice en crochet doit être considéré comme le rudiment du second, car, d'après Hill(l), il est susceptible de se développer lorsqu'on supprime la feuille cotylédonaire normale et de prendre tous les caractères de cette dernière ; ce n'est d'ailleurs pas une simple excroissance, un faisceau libéro-ligneux s'y rend tout comme dans la feuille cotylédonaire- Ce Cyclamen, avec les caractères que nous venons d'énumérer, se rencontre dans tous les parcs des envi- rons de Caen. Là, où il a été placé en bordure des allées, il s'étend peu à peu vers le sous-bois où il forme de véritables massifs au milieu d'autres plantes non culti- vées. Lorsque la clôture du parc est formée par une haie vive, il se répand au-delà, comme on peut 1 observer à Eterville où il borde maintenant les deux côtés d'une route. A Tailleville, dans un petit bois situé à la bifur- cation des routes de Saint-Aubin-sur-Mer et Langrune- sur-Mer, on en trouve quelques pieds, apportés vraisem- blablement avec des décombres. Puisqu'il se développe sans soins particuliers et qu'il se multiplie on peut le considérer comme naturalisé. (1) HiLL. — Studies in Seed Germination. Experiments with Cyclamen. Aiinals of Botany, vol. XXXIV, 1920. — 92 — D'après les flores françaises (Rouy, Coste) c'est une espèce méridionale naturalisée en quelques départe- ments du Centre et de l'Ouest. Aux départements signalés dans ces flores il convient d'ajouter le dépar- tement du Calvados. Anémone apennina L. C'est encore une espèce que l'on rencontre surtout dans les parcs. Nous l'avons observée à Lebisey et Mathieu. Elle forme souvent de véritables tapis, voisi- nant avec Anémone nemorosa. Elle se distingue de cette dernière espèce par les caractères suivants : Rhizome noir, ramifié, noueux, quelquefois en boule, mamelonné et présentant plusieurs sommets végétatifs. Feuilles d'un vert glauque, non rougeâtre, pubes- centes sur la face inférieure et sur les bords, segments terminaux plus arrondis moins aigus que dans A. nemorosa ; pétiole aminci et tortueux à la base ; jusqu'à quatre feuilles à chaque sommet végétatif. Fleurs avec périanthe de 12 à 20 pièces, d'un bleu-ciel, étroites et obtuses au sommet, présence de poils à la base et sur la face externe des pièces externes ; les anthères sont plus blanches et plus allongées que dans A. nemorosa ; carpelles nombreux avec ovaire velu et style court légèrement recourbé. Fruit formé d'akènes très serrés, velus, à style persis- tant et coudé à angle droit ; dans A . nemorosa les akènes sont lâches, lisses et le style est à peine recourbé. La périanthe est quelquefois d'un blanc pur ou d'un bleu pâle ; parfois deux fleurs se sont développées au sommet d'une même tige et la base des pédoncules est entouré d'un involucre doublç. Des échantillons pré- — 93 — sentant ces variations ont été déposés dans le Nouvel Herbier de Normandie de l'Institut Botanique de Caen où ils figurent sous le n° 30. Janczewski (1) a étudié la germination de A. apen- nina ; il a constaté, en particulier, que peu d'akènes sont susceptibles de germer. L'extension de l'espèce se fait donc surtout par fragmentation du rhizome, et on ne doit pas s'attendre à une dissémination rapide. Non seulement l'espèce se maintient là oii elle a été introduite et malgré la concurrence des plantes voi- sines, mais encore elle s'étend et comme le C neapoli- ianum elle sort des enclos oii elle avait été enfermée. Nous avons récolté des échantillons sur le bord de la routed'Epron à Biéville. Pendant la saison, des bouquets de fleurs provenant de la région sont vendus sur le marché avec des bouquets de fleurs A' A . nemorosa. Pour toutes ces raisons on peut la considérer comme natura- lisée dans les environs de Caen. C'est encore une plante originaire du Midi ; elle est signalée en Corse et dans l'Europe méridionale. D'après la flore de Rouy elle se rencontre en Grande-Bretagne, Belgique, Hollande, où on la considère comme natu- ralisée ou subspontanée. Son introduction en Nor- mandie doit être assez ancienne, car l'herbier du D"" Vastel, constitué entre 1820 et 1840 et conservé au Lycée de Caen, en renferme un échantillon. Smyrnium perfoliatum Mill. Le Smyrnium perfoliatum Mill. figure dans la 4" édition de la Flore de Normandie de de Brébisson (1869) avec la (1) Ed. de Janczewski. — Germination de V Anémone apenninah. G. R. Ac. Se. — 1" sem. 1888, p. 1544. — 94 — mention suivante : « Il y a quelques années, plusieurs pieds du Smyrnium perfoliatum Mill., plante du Midi de la France, furent trouvés dans les allées du parc de Lasson par M le D' Dunot de Saint-Maclou ». L- Cor- bière l'a supprimé dans sa flore, parce qu'il le croyait disparu ; il le fait figurer dans son 2^ supplément à la nouvelle flore de Normandie (1) à la suite d'une commu- nication d'izoard (2), et pour avoir reçu de ce dernier de beaux échantillons provenant du parc de Lasson. Cette plante est toujours abondante dans le parc de Lasson. Nous l'y avons revue en 1920 et 1921. Elle est répandue dans les sous-bois et elle envahit les allées. Elle attire l'attention non seulement par sa grande taille (80 /^ à 1 "") mais surtout par la nuance jaune verdâtre des -feuilles supérieures et des inflorescences. Acclimatée en cet endroit depuis plus de soixante ans, s'y multipliant par ses graines et dans les endroits les moins propices à la végétation, elle doit être considérée comme naturalisée- Son introduction est peut-être accidentelle ; il est possible également qu'elle ait été semée, non pour sa beauté, mais pour de prétendues propriétés médicinales. Symphytum tuberosum L. C'est encore dans le parc de Lasson, parc ouvert à tout le monde les jours de chasse au corbeau, que nous avons rencontré cette espèce- Elle y avait été signalée par Izoard (3). Elle y est abondante dans les parties (1) L. «loRBiÈRE- — 2" supplément à la nouvelle flore de Nor- mandie. Bul. de la Soc. Lin. 5' sér., t. I, 1897. (2) Izoard. — Bul. de la Soc. Lin. de Norm. i° sér., t. X, 1896, p. XGIIl. (3) Izoard. — Loc, cil. — 95 — humides du parc et à une entrée peu fréquentée fermée par une vieille porte qui s'ouvre rarement. Elle se multiplie abondamment, et elle n'est pas gênée par sa congénère, le S- officinale, qui est d'ailleurs plus clairsemée. D'après Coste elle se rencontre dans l'Ouest, le Centre et le Midi de la France. Pour Rouy on la trouve dans une grande partie de la France, sauf dans le Nord, les environs de Paris, la Normandie, le Nord-Est et l'Est. L. Corbière dans sa flore l'a signalée cependant aux environs de Cherbourg, et dans son 2^ supplément, dans le parc de Lasson Elle se maintient en Normandie depuis un bon nombre d'années déjà ; on doit la consi- dérer comme acclimatée et naturalisée. Des échantillons de Smyrnium pe'rfoliatum et de Symphyium tuberosam provenant de Lasson ont été déposés dans le Nouvel Herbier de Normandie de l'Institut Botanique de Caen où ils figurent sous les n°^ 2S et 29. Des observations ci dessus nous pouvons conclure : Que les conditions climatériques des environs de Caen ne s'opposent pas au développement des espèces méridionales ; Que l'intervention de l'homme est nécessaire à la dissémination des espèces aux graines trop lourdes pour être transportées par des agents physiques ; Smyrnium perfoliatum et Symphyium luberosum, peu appréciés, restent au point d'introduction, tandis quç Cyclamen neapolilanum et Anémone apennina, plus recherchés, se répandent ; Que cette intervention, volontaire ou accidentelle, n'implique pas que les espèces introduites doivent être ~ 96 - considérées comme plantes cultivées, même si elles ne se rencontrent qu'en des endroits privés ; le fait que, livrées à elles-mêmes, luttant contre la concurrence des plantes indigènes, elles se maintiennent et se déve- loppent, suffît à leur assurer une place dans les flores locales ; les en exclure autoriserait la suppression de bon nombre d'espèces rares dont l'indigénat est dou- teux, mais qui ont bénéficié jusqu'ici de notre ignorancs quant à la période et au motif de leur introduction. Abbé P. FRÉMY. — Excursions de la Société Linnéenne de Normandie dans la région de Saint-Lô. En sa séance de mai, la Société Linnéenne de Normandie avait décidé qu'en 1921 ses excursions annuelles se feraient dans la Manche. Elles eurent lieu le dimanche 12 juin, le matin à La Meauffe, l'après- midi aux environs immédiats de Satnt-Lô. C'était la première fois que la Linnéenne visitait cette région. I. — Excursion à La Meauffe De la station du chemin de fer, en longeant la voie ferrée pendant quelques centaines de mètres, les excursionnistes se dirigèrent vers des carrières de calcaire, situées au Nord. Avant d'y arriver, ils s'arrê- tèrent quelques instants près d'une sorte d'étang sur les bords duquel croissaient en abondance : Iris Pseu- doacorus L., Typha latifolia L-, Sparganiuin ramosum Huds., Baldingera arundinacea Dumort., Phragmiies — 97 - commanis Trin. Ses eaux étaient couvertes d'un épais tapis de Lemnacées {Lemna polyrhiza L., L. Trisulca L-, L. minor L.) au milieu desquelles flottaient des feuilles de Nuphar luteum Sibth. et Sm. et se dressaient de vigoureuses touff'es d'Alisma PlantagoL. et de Saggitaria saglltifolia L. Pendant que les botanistes examinaient ces végétaux, les zoologistes faisaient de bonnes captures d'inseotes, en particulier de Diptères fort intéressants. Les carrières de La Meauffe sont creusées des deux côtés de la Vire dans un assez important massif de calcaire. Voici la description qu'en donne M- Bigot (1) : « Ces calcaires de couleurs variées, d'un gris rosé et parfois noirs, plus ou moins spathiques, alternent avec des lits irréguliers d'argiles rouges, atteignant jusqu'à trois mètres de puissance. Des lits de brèche schisteuse avec fragments de quartz noir rubané semblable à celui qui traverse les phyllades, s'observent aussi, irrégulièrement, dans la masse calcaire. Sur la rive droite de la Vire, dans la carrière de la Roque, les couches plongent S. 20° O. avec des inclinaisons qui varient de 60 à 85°. Sur la rive gauche, au Hamel, le calcaire plonge S., un peu E. par 60° et est également bordé au S. et à l'O. par les phyllades. Au N. le relief du sol s'abaisse et le massif calcaire est limité par les argiles triasiques horizontales d'Airel, recouvertes par les alluvions des marais- >» Dans les fissures de ces roches, on trouve parfois, mais toujours en petite quantité, des dépôts de malachite, de stibine et de galène. (1) Bigot. L'Archéen elle Combrien dans le N. du massii" breton [Mém. Soc. Se. nat. de Cherbourg, t. XXVII, 1891), p. 16 et seq. Voir aussi : Bonnissent : Essai géol. dép. Manche, pp, 16'2 et 180. 7 — 98 — On connaît mal les limites de ce massif et on ne sait à peu près rien sur sa position stratigraphique. Pour des raisons qu'il serait trop long de rapporter ici, M. Bigot le considère comme appartenant au niveau des phyllades de Saint-Lô, et l'auteur de la carte géolo- gique détaillée (feuille Saint-Lô) a suivi cette opinion. Les plantes les plus intéressantes qui croissent sur ce lambeau de calcaire sont les suivantes : Ononis arvensis Lmk. Melilotus officinalis Desr. Astragalus glycyphyllos L. Trifolium médium L. Fœniculum oflicinale Ail. Silaus patrensis Bess. Centranthus ruber DC. (introduit). Petasites officinalis Mœnch. Nardosmia fragrans Rehb. Chlora perfoliata L. Phelipœa Millefolii Rchb. Salvia Verbenacea L. Origanum vulgare L. Anacamptis pyramidalis Rich. Ophrys apifera Huds. Iris fœtidissima L. Comme on le voit, cette association est formée en majeure partie de plantes plutôt calcicoles Pourtant on voit se développer abondamment et vigoureusement à côté d'elles des espèces nettement silicicoles telles que Pleris aqailina L. Dans les carrières ou à leur voisinage les zoologistes ne trouvèrent rien de bien sensationnel. M. Dalibert fit seulement remarquer sur les pommiers une grande abondance de Anthonomus pomorum L- et sous les pierres la présence de Leistus ferrugineus L. 99 Après avoir consacré aux carrières peut-être un peu trop de temps, les excursionnistes se rendirent à la lande de la Meaulfe. On appelle ainsi un terrain abandonné qui s'étend sur une longueur de 1 km. environ du N. au S. entre les endroits nommés sur la carte de l'Etat-major : la Prêterie et le Carillon ; de l'E. à rO. sur une largeur de 800 m., entre Les Tribunes et St-Gervais. Cette lande comprend deux parties ; la plus étendue, située au N, est à peu près plate- En son milieu seulement se trouve une sorte de mamelon de très faible altitude. Le sous-sol se compose d'alluvions d'âge inderminé, formées d'argiles, de sables, de cailloux à peine arrondis qui semblent avoir la même composition que les poudingues des environs de Torigny-sur-Vire. Cette formation est très peu perméa- ble. En temps ordinaire, pendant presque toute l'année, la lande est très humide : on y voit des mares et de nombreux fossés remplis d'eau- La sécheresse persis- tante de 1921 avait déjà, au 12 juin, fait disparaître à peu près toute trace sérieuse d'humidité. La végétation de cette portion se compose en majeure partie de plantes silicicoles Le fond en est formé par un gazon de Graminées où domine Molinia cœralea Mœnch. Ce gazon se trouve assez souvent remplacé par des touffes plus ou moins étendues d'Ulex (U. euro- peas L..U namis Sm). Aux endroits les plus humides se forment des tapis de Sphaignes (Sphagnum cymbifolium Ehrh , 5. mbsecundam N- et H-, f inundatum Russ., iS. acutifolium Ehrh ). Parmi les autres plantes qui croissent en cet endroit, signalons les suivantes ; — 100 — Ranunculus Flammula L. Batrachiiim heterophyllum Fries. B. trichophyllum Schultz. Elodes palustris Spach. Polygala serpyllacea Weihe. Linum catharticum L, Radiola linoides Roth. Hypericum humifusum L. Genista anglica L. Hydrocotyle vulgaris L. Senecio barbareifolius Krock. Tragopogon pratense L. Scorzonera humilis L Wahlenbergia hederacea Rchb. Lobelia urens L. Erica cinerea L. E. Tetralix L. Calluna vulgaris Salisb. Gentiana Pneumonanthe L. Chlora perfoliata L. Erythraea pulchella Fr. Gicendia filiformis Delarb. Cuscuta Epithymum Murr. Lysimachia nummularia L. Anagallis tcnella L. Alisma ramunculoides L. Epipactis palustris Cr. Listera ovata R. Br. Orchis purpura Huds. — Morio L. — latifolia L. Anacamptis pyramidalis Rich. Platanthera bifolia Rchb. Cœloglossum viride Hartm. Juncus supinus Mœench. Garex Œderi Ehrh. — vulgaris Fr. — 101 — Briza minor L. Nardus stricta L. Chara fragilis Desv. Nitella opaca Ag. La portion Sud de la lande est beaucoup plus acci- dentée et plus humide que celle que nous venons de parcourir. Un ruisseau la traverse à l'Ouest. A l'Est se trouvent des excavations assez profondes qui sont de très anciennes carrières pratiquées dans le calcaire qui devait affleurer en cet endroit Elles forment mainte- nant des mares qui se trouvent rarement tout à fait desséchées. La végétation de ce coin est plutôt calci- cole. On y trouve les espèces suivantes qui ne se ren- contrent pas dans la partie Nord de la lande : Caltha palustris L. Nymphsea alba Tournef. \ Comarum palustre L. Oenanthe crocata L. — fistulosa L. — Lachenalii Gmel. Bidens tripartita L. Menyanthes trifoliata L. Scrofularia Balbisii Horn. Veronica Anagallis L. Pinguicula lusitanica L. Samolus Valerandi L. Hottonia palustris L. Typha latifolia L. Eriophorum latifolium Hoppe. Scirpus setaceus L. Scirpus lacustris L. Eleocharis palustris R. Br. — multicaulis Sm. Potamogeton natans L. - 102 — Potamogeton polygonifolius Roun. — lucens L. — perfoliatus L. — crispus L. — densus L. — pusillus L. Lemna trisulca L. Equisetum maximum Lam. Chara foetida A. Br. Les Sphaignes font complètement défaut, ce qui tient à la présence du calcaire- Par contre on trouve un assez grand nombre de mousses intéressantes- parmi lesquelles : Fissidens bryoides Hedw. c. fr. — decipiens de INot. c. fr. — adiantoides Hedw. c. fr. Campylopus brevipilus B. E. st. Enthostodon ericelorum Schimp. c. fr. Bryum erythrocarpum Br. Sch. c. fr. Hypnum stellalum Schimp. c. fr. — fluitans L. st. — Kneiffii L. st. — revolvens Sw. st. (t). — Patientiœ Lindb. st. — moUuscum HedAV. st — Scorpioides L. st. — giganteum Schimp. st. Signalons enfin les algues que nous avons observées dans l'ensemble de la lande, soit sur le sol, soit dans les flaques d'eau ou les mares : (1) En cette station VH. revolvens se présente sous plusieurs formes dont l'une, verte et assez régulièrement pennée simule l'Hypnum Sendtneri Schimp. dont çlle est absolument à écarter, n'ayant pas à la base de ses feuilles caulinaires de vraies oreillettes (R. Potier de la Varde, in litt. mihi). — 103 — Nostoc commune Vauch. Cylindrospernum majus Kiitz. Cylindrospernum licheniforme Kûtz. Toiypothrix lanata Wartm. — tenuis Kiitz. Phormidium antumnale Gomont. Porphyridium cnienliim Nag. Tetraspora lubrica (Roth) Ag. — gelatinosa (Vauch.) Desm. — var. ulvacea Kiitz Palmella mucosa Kûtz. Protococcus vulgaris Menegh. Stigeoclonium tenue Ag. Draparnaudia glomerata Ag. Chaetophora elegans Ag. — pisiformis Ag. Trentepohlia aurea Mart. Œdogonium inerme Hirn. nov. sp. — echinospermum A. Br. Bulbochœte setigera (Roth) Ag. Spirogyra varians (Hass.) Kûtz. — juergensii Kûtz. Zygogonium lutescens Kûtz. Zygnema anoraahim (Hass.) Kûtz. — var. crassum Wolle. — stelHnum Ag. — var. subtile (Kûtz). Kirch. Mesocarpus parvulus (Hass ) deBary. — scalaris (Hass.) de Bary. Mougeotia genuflexa Ag. Conferva vulgaris Ag. Vaucheria sericea Lyngb. — geminata (Vauch.) D G. — var. racemosaWalz. — hamata (Vauch.) Lyngb. — 104 — Il faudrait ajouter à cette liste un certain nombre de Desmidiées que nous n'avons pas déterminées Mentionnons enfin les captures de Coléoptères faites par M. Dalibert : Nccrophorus Vespillo L. dans la lande de la Meaufle, et Chrysomela pollta L. sur la route vers Pont-Hébert. II. — Excursion aux environs de Saint-Lo Le sol de cette région est presque entièrement formé de schistes précambiens connus précisément sous le nom de phyllades de Saint-Lo. Aux abords de la ville, surtout sur la route d'Isigny, on peut voir de fort belles coupes de cette roche. A leur surface, sur une épaisseur qui varie de quelques centimètres à quelques mètres, les phyllades sont assez souvent décomposés en une argile jaunâtre assez compacte. Le pays très vallonné, ne présente ni vastes prairies ni grands bois. Pas de landes, pas de marais, pas de lieux incultes. Aussi la végétation est-elle peu variée et les espèces relativement peu nombreuses. Certaines se font remarquer seule- ment pas leur vigueur ou leur abondance, telles le Conium maculatum L. qui croît au bord des haies et sur les décombres et qui atteint facilement jusqu'à une hauteur de .3 mètres La Digitcdis purparea L. se voit aussi un peu partout et est extrêmement vigoureuse. Dans l'après-midi qu'ils consacraient aux environs de Saint-Lo, les Linnéens firent porter leurs investigations sur trois points principaux : la vallée de la Vire, les bois de Sainte-Marie et la falaise. Vallée de la Vire. — La vallée de la Vire est générale- ment dyssymétrique. L'un de ses versants, très abrupt est le plus souvent couvert de bois en taillis ou en futaie. — 105 — L'essence dominante est le hêtre. L'autre versant monte en pente douce et se raccorde insensiblement aux pla- teaux environnrnts. Le fond de la vallée est couvert de prairies peu humides où croissent en compagnie des graminées ordinaires dans ces stations quelques Medi- cago et quelques Trifotium. L'un des plus intéressants parmi ceux-ce est le joli Trifolium patens Schreb. — T. parisiente D. C. Les autres plantes qui méritent quelque attention se trouvent au voisinage immédiat de la rivière. Ce sont : Caltha palustris L. Naslurtium aniphibivim R. Br. Cardamine prateiisis L. (f. flore pleno). — amara L. Malachium aquaticum Fr. Œnanthe crocata L. Helosciadium nodiflorum Koch. Valeriana officiualis L. Achillea Ptarraica L. Scutellaria galericulata L. Stachys palustris L. Lysimachia vulgaris L. ^ Rumex hydrolapathum Huds. Hydrocharis Morsus-ranœ L. Elodea canadensis Rich. Butomus umbellatus L. Alisma plantage L. Sagittaria sagittifolia L. Typha lalifolia L. Sparganium ramosum Huds. Baldingera arundinacea Dumort. Glyceria aquatica Wahlberg. Sur les murs des écluses, principalement au Maupas on trouve en abondance une mousse assez rare, Cincli- — 106 ~ dotas fontinaloides, Pal. Beauv ; et sur les pierres immer- gées, là où le courant est rapide, quelques algues : Phormidium subfuscum Kiitz. Gladophora glomerata Kûtz. Sacheria fucina Srdt. Lemanea nodosa Kiitz. L. torulosaSrdt. Bois de Sainte-Marie. — Il se trouve à 2 km. en aval de Saint-Lo sur la rive gauche de la Vire. Sa flore est à peu près celle de tous les bois du pays. Parmi les espèces ligneuses ce sont le hêtre et le noisetier qui dominent. Le chêne, l'orme et le frêne y sont en petite quantité. Le sous-bois est comparé surtout à' Anémone nemorosa L. et de Endymlon nutans Dumort. Comme espèces inté- ressantes croissant dans ce bois, signalons : Parmi les plantes vasculaires : Corydalis solida Sm. (1). — claviculala D. C Androsaemum officinale Ali. Orobus tuberosusL. Pimpinella magna L. var. dissecta Retz. Âdoxa Moschatellina L. Phyteuma spicatum L. Lysimachia nemorum L. Primula officinalis Jacq. (2). — variabilis Goupil. Daphne Laureola L. Listera ovata R. Br. Narcissus Pseudonarcissus L. Allium ursinum L. Luzula maxima D. C. (1) Voir C. R. de séances : 7 mars 1921, p. 25. (2) Cette espèce se trouve seulement à l'extrémité du bois. C'est le seul point où nous l'avons observée à Saint-Lo, — 107 — Scirpus silvaticus L. Blechnum spicant Roth. Aspidium aculeatum S\v. — angulare Kit. Parmi les Muscinées : Hypnum loreum L. st. Hypnum resupinatum Vils. c. fr. Plagiothecium undulatum B. E. c. fr. — sylvaticum B. E. c. fr. Homalia trichomanoides B. E. c. fr. Pterygophyllum lucens Brid. c. fr. Neckera pumila Hedw. c. fr. Mnium undulatum Neck. st. — rostratum Schw. st. — punctalum L. st. Ortholrichum Lyellii H. et T. c. fr. Dicranum majusTurn. c. fr. Plagiochila asplenoidesDum. var. mrjorLindb. Fegatella conica Cord. st. Reboulia hemisphaerica Radd. c. fr. Anthoceros punctatus Boul. c fr. La Falaise. — On appelle ainsi un coteau assez élevé, à pente très rapide, qui domine la rive gauche de la Vire, sur une longueurde un kilomètre, en amont de Saint-Lo, immédiatement avant d'arriver à cette ville. La plus grande partie de ce coteau est couverte d'une plantation de beaux hêtres, ce qui en fait un site très agréable pour les promeneurs, mais assez pauvre pour les botanistes. Cependant, au pied surtout, ils peuvent trouver quel- ques bonnes espèces : Corydalis claviculata D. C. Hypericum pulchrum L. — linarifolium Vahl. - 108 - Géranium pyrenaicum L — cohimbinum L. — purpureum Vill. Srnyrniuui olusatrum L. (introduit). Senecio silvaticus L. Linaria ochroleuca Bréb. Scleropodium coespitosum B. E. st. Pterogonium omithopodioides Lindb. c. fr. Bryum pallens Sw. st. B. albicans Brid. st. Grimmia leucopliœa Ehrh. c. fr. Hedwigia albicans Brid. st. Madotheca platyphylla Dum. st. Signalons enfin quelques algues qui se développent en cet endroit, soit sur les schistes nus, soit au milieu des mousses : Phormidium Corium Gomont. Calothrix parietina Thur. Nostoc commune Vauch. — sphaericum Vauch. Cylindrospernum majus Kiitz. — liclieni forme Kûtz. Scytonema densum Bornet (1). Stigonema minutum Hass. Hassallia byssoidea Hass. f. B. saxicola. Gruno^\ (2). Trentepohlia aurea Mart. La faune des environs de Saint-Lo n'a jamais été sys- tématiquement étudiée et rien n'a été publié sur ce sujet. Au cours de l'excursion du 12 juin on nous signale seulement la capture de deux coléoptères : Anchomenus pallipes Fabr. pris sous une pierre près d'un suintement d'eau et Trichodes apiarius L. pris sur une ombellifère. (1) Voir G. R. des séances, 7 mars 11''21, p. 24. (2) Ibid, 7 février 1921, p. 24. 109 - Abbé P. FRÉMY. — Sur la présence aux environs de Cherbourg, de Oscillatoria Gorallinœ Gomont. Il y a quelque temps, M. Corbière avait l'amabilité de nous communiquer un échantillon de Catenella Opuntia, récolté par lui à Querqueville, derrière le fort, sur des parois verticales de rochers. L'intérêt de cet échantillon venait de ce qu'il était recouvert d'un enduit noirâtre et luisant. L'examen que nous avons fait de cet enduit nous a permis de reconnaître qu'il provenait d'une Cyanophycée dont la présence n'avait pas encore été signalée aux environs de Cherbourg : Oscillatoria Corallinœ Gomont [Monogr. Oscill., p. 238, pi. VI, fig. 2i)- Nous avons contrôlé notre détermination en comparant l'échantillon de Querqueville, avec un échantillon d'Arromanches, faisant partie de l'herbier Lenormand et déterminé par Kûtzing. Les deux plantes sont identiques, leur support seul est différent : Catenella Opuntia, pour celle de Querqueville, Corallina officinalis, pour celle d'Arromanches Depuis longtemps déjà on connaissait l'existence de Oscillatoria CoralliniE, sur les côtes du Calvados (Debray) et aux Iles Anglo-Normandes (Van Heurk). Si jusqu'ici on ne l'avait pas mentionnée à Cherbourg, c'est sans doute qu'on l'avait confondue avec une espèce très voisine et beaucoup plus répandue. Oscillatoria nigro-viridis Thwaitcs, comme l'avait fait primitivement Gomont lui-même (Essai de classiflc des Nostoch. homoc. in Morot : Journ. de Bot., 1890, p. 356. 110 AuG. CHEVALIER. — Sur la présence de l'Obione pedunculata (L.) Moq. dans la baie du Mont Saint-Michel. L'Obione pedunculata (L ) Moq. a été rencontré il y a plus d'un siècle sur le littoral de la baie du Mont Saint- Michel où nous venons de le retrouver, mais, à notre connaissance aucun ouvrage floristiquen'a fait mention de cette Idéalité. L'espèce en question a sa principale extension en Europe sur les rivages de la Baltique et de la Mer du Nord En France, elle est connue seulement en quelques localités des départements du Nord, du Pas- de-Calais et de la Somme Plus à l'Ouest, dans le dépar- tement de la Seine-Inférieure, elle n'a été signalée qu'à Eu et entre Miers et le Tréport, mais d'après L. Corbière 1^1894) et G- RouY (1910) elle aurait disparu de ces loca- lités, de sorte que l'espèce n'existerait plus en Nor- mandie. Elle est inconnue sur les côtes de Bretagne, ainsi que sur tout le littoral de l'Atlantique. La localité que nous venons de retrouver permet de rétablir l'aire de l'espèce en Normandie et il n'est pas impossible qu'on 'la retrouve aussi sur quelque point du littoral de la Breta^^ne L'été dernier, M Jeanpert, conservateur de l'Herbier Cosson du Muséum de Paris nous montra dans l'Herbier Moquin-Tandon fannexe de l'Herbier Cosson) un petitexemplaireauthenliquede cette espèce étiqueté : « Atripex pedunculala [Pontorson près le Mont Saint- MichelJ, PoiRET ». Nous n'avons pu retrouver aucun texte relatant le voyage de Poiret au Mont Saint-Michel, mais il n'y a — 111 — aucune raison de mettre en doute l'authenticité de cette provenance. La marée se faisant sentir dans le Couesnon jusqu'à Pontorson, VObione pouvait vivre alors sur la grève. La rivière ayant été par la suite endiguée, c'est plus près du Mont Saint-Michel, à hauteur de Moidrey, dans les polders qu'il faudrait rechercher aujourd'hui l'espèce. J'y ai observé effectivement des Obione en août dernier entre le canal et la voie du tramway allant au Mont, mais mon attention n'étant pas alors attirée sur 0. pedunculata, je ne songeai pas à examiner à quelle espèce j'avais affaire Quelques semaines plus tard, le 30 septembre 1921, je me rendis de nouveau à la baie du Mont Saint Michel et je suivis les grèves de la Sélune à partir de Pontaulbault sur la rive gauche à l'effet de rechercher le Spartîna Townsendi P. et J. Groves (1). Arrivé au hameau « Le Marais » sur la commune de Céaux, localité située à une dizaine de kilomètres à l'est de Pontorson, jeus la surprise de ironver Obione pedun- culata sur les tangues fixées et herbeuses qui occupent le lit mineur. En certains endroits cette espèce mêlée au Suaeda maritima, au Glyceria marilima et au Salicornia (1) Nous n'avons pas rencontré celte remarquable graminée dans la baie du Mont Saint-Michel et il est probable qu'elle n'y existe pas encore. Dans la baie des Veys, où Corbière l'a découverte en 1906, elle couvre à elle seule plus d'un millier d'hectares ; il est pi'obable qu'elle apparaîtra quelque-jour sur la côte ouest du Cotentin. Ajoutons que Spartina stricla Roth a déjà été trouvé dans les marais littoraux près Granville (Vieillard, 1845, in herb. Cosson) localité qui n'est citée à ma connaissance dans aucune flore. Le Spartina Townsendi n'est pas un hybride de S. stricla et de S. alternijlora comme l'ont supposé 0. Stapf et G. Rouy, c'est une variété d'une espèce américaine dénommée S. glabra Muhlb., var. pilosa Merrill. — 112 — herbacea (1), forme le fond de la végétation- Elle croît dans les parties qui ne sont jamais atteintes par le flot et surtout sur les parois des petites cuvettes asséchées. La plupart des pieds sont nains et ne dépassent pas 5 centimètres de hauteur. Ce nanisme est peut-être la conséquence de la grande sécheresse de 1921. A la date du 30 septembre les plants étaient arrivés à leur complet développement et les graines commençaient à mûrir. Dans la même localité nous avons rencontré de loin en loin quelques touffes de Obione portulacoides (L.) Moq. var. parvifolia, Rouy, FI. France- Il nous a semblé que cette forme constituait une race bien distincte du type, caractérisée par sa souche multicaule, ses tiges couchées radicantes et par ses feuilles petites dont la dimension ne dépasse pas celles de 0. pedanculata. (1) Nous ne voulons pas citer cette espèce répandue sur tout le littoral de la Normandie, spécialement sur les vases salées à l'embouchure des rivières sans signaler la ressource précieuse qu'elle constitue comme légume vert- Les pousses cuites à l'eau, effilées (en les débarrassant du cylindre central) puis préparées au beurre ou à l'huile, ont une saveur agréable et remplacent fort bien les haricots verts. Grâce à la campagne active menée par notre compatriote M. Eugène Lemesle avec l'appui du Ministère du Ravitaillement, la salicorne herbacée ou haricot de mer est vendue par les mareyeurs journellement sur les marchés parisiens et dans quelques villes du littoral. Nous ne saurions trop en recommander la dégustation. C'est un légume sain et qu'on peut se procurer à très bon marché à proximité de la mer. 113 D^ A. MOUTIER. — Catalogue des Échinodermes du bathonien supérieur recueillis aux environs de Gaen. CIDARIS C Bathonica Cotteau. Sans être très commune, cette espèce est un peu moins rare que les autres Cidaris ; 2 entiers et des fragments, Amfréville ; plusieurs fragments de Saint- Aubin, de f^angrune, de Moult. On trouve un peu partout des radiolesbien conservés. C. Blainvillei Desmarets Cette magnifique espèce est très rare ; je ne l'ai jamais rencontrée entière et n'ai trouvé que trois fragments assez intéressants ; Amfréville, Saint-Aubin, Lion-sur- mer. C- Davoustiana Cotteau L'auteur a décrit sous ce nom des radioles peu abon- dants d'ailleurs, quoique répandus ça et là; Amfréville, Giberville, Moult, Ranville, Saint-Aubin. C Langrunensis Cotteau. 2 fragments; Ranville, Langrune, T. R. C. Sœmanni Cotteau. Assez grande et belle espèce (se rencontre dans le bajocien) ; un ex. entier et plusieurs fragments, Moult ; 2 fragments, Ranville, T R. 8 — H4 — AGROSALENIA A. spinosa kg. Très commune partout, peut-être moins cependant dans les couches inférieures; très souvent en bon état, mais l'appareil apical fait presque toujours défaut. A . hemicidaroïdes Wright. Un seul exemplaire recueilli à Langrune. A- Lamarcki. A été signalé à Lion; je n'ai pas été assez heureux pour le découvrir moi-même. HEMICIDARIS H. Luciensis d'Orb- Grande et belle espèce, voisine de H. Langrunensis . Elle n'est pas très rare, sans être cependant très com- mune ; falaises de Saint- Aubin à Lion, Bénouville, Ranville. H Delaunayi, Cotteau. Cette belle espèce, signalée seulement à Mamers, dans l'Orne, me paraît bien être celle que jai rencontrée à Amfréville dans une carrière située sur le bord de la route de Gabourg, au haut de la côte, à gauche, en venant vers Caen (unique). //. icaunensis Cotteau. Un seul exemplaire, carrière de la basse-Ecarde, Amfréville; signalé dans le Calvados parEug. Deslong- champs, sans désignation de localité- H. Langrunensis Cotteau. Tout le littoral de Saint-Aubin à Lion ; parfois très abondant; Amfréville, Ranville T. C, Bénouville A. C. — 115 — H. puslulosa kg. Très belle espèce, assez commune autrefois à l'extré- mité de la falaise de Saint-Aubin-sur-Mer où elle paraît actuellement plus rare. Saint-Aubin, une douzaine d'exemplaires; 1 à Ranville, là Amfréville. Gotteau Ta signalée à Dernières et à Lion. AGROCIDARIS A. striaia kg. Magnifique espace, rarissime entière. Les radioles sont assez abondants à Saint-Aubin, mais il faut remar- quer qu'un ex. adulte en porte 250 environ ; Saint-Aubin, 1 entier, plusieurs fragments, nombreux radioles ; Ranville, d'après Gotteau. PSEUDODIADEMA P. pentagonum Wright. Espèce bien caractérisée; Amfréville, fal. de Langrune à Lion. P. sulcatam kg. Amfréville, Langrune, rare, 6 ex. Doit être examinée avec soin pour la différencier des autres espèces. P. Morierei Gott. T. R. ; 2 ex., Amfréville, car. de la basse-Écarde. P. subcomplanatam Desor. Fal. de Langrune à Lion, Saint-Aubin, Amfréville, Ranville. A. G. Ps. Wrighti Gotteau. Je rapporte 2 ex. à cette espèce non signalée dans le Galvados. H6 CIDAROPSIS C. minor kg- {Hemipedinà). Moult, trois beaux échantillons, nombreux radioles variés de forme et de couleur. Langrune, Saint-Aubin, Amfréville, Ranville. R, radioles un peu partout- Cette espèce paraît se rencontrer plus souvent dans les couches inférieures du bath. sup., mais on la trouve encore dans les couches supérieures de lapierreblanche. PEDINA P. gigas kg. Un échantillon mutilé de cette rare, grande et magnifique espèce, non signalée encore en Normandie. Saint-Aubin-sur-mer, couches marneuses du bas de la falaise ; un fragment Lion-sur-mer, pierre blanche. En 1885, Cotteaun'en signalait que deux échantillons connus. p. gramilosa kg. Un seul échantillon signalé par Eug. Deslongchamps, Ranville. STOMECHINUS S. bigranularis Desor. Moult (unique), plus spécial à l'étage bajocien supé- rieur, on le trouve assez fréquemment à Sainte- Honorine-des-Perthes. 11 a été signalé dans le bathonien supérieur à Luc, Langrune et Ranville, mais comme assez rare. S. Vacheyi Gotteau. Ranville, 1 ex. Je rapporte à cette petite espèce une coquille trouvée à Ranville et dont tous les détails du test m'ont paru identiques à ceux de la coquille de — 117 — Montillot (Yonne) reproduits par Gotteau. Il ne pourrait y avoir de doute qu'avec un jeune échantillon de St. bigranularls . S. Marier ei Gotteau- 2 adultes, Mondeville et Amfréville et plusieurs jeunes à différents degrés de développement (Amfréville, Ranville. T. R.). iS. serratus Ag. Bénouville, Saint-Aubin, Ranville, Moult, très bel échantillon de Lion. Gotteau ne l'a signalé qu'à Ranville. 5. polyporas Ag. 2 beaux échantillons, Bénouville; 1 jeune, St- Aubin; 2, Langrune. R. S. Microcyphus Wright Gette espèce, très voisine du Polycyphus normannus, est d'une extrême rareté : signalée à Ranville par Wright; j'en ai récolté 2 ex. à Amfréville, carrière du haut de la côte en venant sur Gaen ; carrière déjà signalée. POLYCYPHUS P. normannus Desor. Gommune partout et souvent en fort bel état (Moult particulièrement) . PYGURUS P. depressus Ag. 1 ex. entier et 1 fragment, Moult ; signalé à Luc, Ranville (Gotteau). — 118 — P. Michelini, Cotteau. Très voisin du précédent ; signalé à Luc et Ranville (Cotteau). Cet auteur fait remarquer que ces deux espèces paraissent n'en faire qu'une, tant leurs carac- tères différentiels sont peu marqués. CLYPEUS C. Osterwaldi Desor. Cette belle espèce se rencontre déjà dans Tool, ferru- gineuse à May. J'en ai trouvé 3 exemplaires dans le bathonien supérieur, un très beau dans les couches marneuses du bas de la falaise à Saint-Aubin, un dans les carrières de la basse-Écarde à Amfréville, un moule interne à Bénouville. ECHINOBRISSUS E. clanicularis d'Orb. Ranville, Moult, très abondant ; se rencontre à tous les niveaux, mais surtout dans les couches inférieures vaseuses ou marneuses. E. clanicularis d'Orb., v. conicus Ranville, hameau de Longueville, 3 exemplaires ; n'a pas été trouvé ailleurs. E. elongatus Moult, A. C-, plusieurf^ exemplaires très beaux. Ranville, hameau de Longueville, A. C, échantillons de grande taille. La carrière de Longueville, exploitée pour le remblai du tramway, est maintenant rebouchée et herbée. Cette espèce paraît plus abondante dans les couches inférieures ; j'en ai trouvé un ex. à l'état de - 119 — galet dans la partie la plus élevée de la pierre blanche à Lion-sur-mer. HYBOCLYPEUS H. gibheralus Ag. Var. sandaliniis (Mérian). Cette curieuse espèce dont je n'ai trouvé que deux ex. de la variété sandalinus signalée par Cotteau comme assez abondante, me paraît plutôt très rare aux environs de Caen ; 2 ex. Moult; signalée à Longues. HOLECTYPUS H. depressiis Leske. Cette espèce est une des plus répandues dans le bradfordien des environs de Caen, à tous les niveaux, mais principalement dans les couches inférieures ; Amfréville, Saint-Aubin, Bénouville, Démouville, Lion-sur-mer, Moult, très nombreux ; beaux échantil- lons, Ranville. H. kemisphericus Abondant dans le bajocien, a été signalé à Ranville par Cotteau. PYGASTER P. Trigerl Cotteau- N'est pas très rare. Moult, 6 ex. dont 4 de grande taille, 1 Bénouville, 1 entre Cormelles et Caen, carrière ouverte derrière la caserne d'artillerie, maintenant rebouchée. Pyg. Laganoïdes kg. •5 échantillons, Saint- Aubin; 1 Ranville ; A. R. Sur ces 40 espèces, j'ai rencontré moi-même 36 espèces dont 4 n'ont pas été encore signalées dans nos environs : — 120 — Hemicidaris Delaunayi ; Pseudodiadema Wrighli ; Pedina gigas ; Slomechinus Vacheyi. Par contre, il en est quatre que je n'ai point trouvées : Àcrosalenia Lamarcki ; Pedina granulosa ; Pyguras Michelini et Holectypus hemisphericus. J'ai trouvé un assez bon nombre de radioles indéter- minés, dont deux plus particulièrement remarquables par leur forme. L'un très petit, en forme de cône renversé, recouvert de petites côtes longitudinales et granuleuses à la base, ressemble beaucoup à un échantillon décrit dans le tome X, 2'"^ partie, de la paléontologie française (Échi- nides par Cotteau) sous le nom de Pseudocidaris subcrenularis dont le test est inconnu et attribué au Kimmeridg. d'Egypte. Un autre est de forme carrée, mais les quatre angles sont creusés d'une sorte de gouttière. Il en résulte que le radiole présente huit pans dont quatre, plus grands, sont pleins et les autres, petits et creux, le tout est couvert de fines lamelles onduleuses, irrégulières, appréciables seulement à la loupe. Je ne connais pas d'autre exemple d'une semblable configuration. D' A. MOUTIER. — Notes sur quelques Brachio- podes rares, récoltés dans le bathonien supé- rieur dans les environs de Gaen. EUDESIA NIEDZWIEDSKII (SZAZNOCHÂ) En 1912-1913, des travaux de terrassement et l'ouver- ture d'une carrière furent exécutés dans la plaine entre — 12i — Caen et Cormelles pour la construction de la caserne d'artillerie. Ayant examiné les déblais je reconnus que la pierre était composée de débris très abondants de bryozoaires brisés et roulés, de limes [L. impressa, L. semicircularis) moins abondants, et de brachyopodes caractéristiques du bathonie!» supérieur d ailleurs signalé dans cette région {Eudesia cardium, Rh. obsoteta, concinna). Parmi ces brachyopodes, je recueillis quelques échan- tillons, appartenant ou genre Eudesia, mais différents de V Eudesia flabellum- Je comparai donc ces coquilles à celles qui ont été figurées dans la Paléontologie française par Eugène Deslongchamps (t. VI, p. 407, fig. 116) et vis qu'elles étaient identiques, c'étaient des Eudesia Niedzwiedskii (Szaznocha) décrits par cet auteur (die Brachiopoden Fauna die Oolite von Balin, p. 12-13, pi V, fig. 13, 1879). Cette Eudesia est peu répandue en France, dans le centre et l'est. Elle l'est davantage dans le Var où elle atteint, paraît-il, d'assez grandes tailles. Elle a été trouvée dans ce département par Jaubert, puis par Dumortier, dans la Nièvre par Alph Milne-Edwards, dans la Sarthe (la Jonnelière) par Eugène Deslongchamps. Je ne pense pas qu'elle ait été signalée jusqu'à ce jour en Normandie. J'ajouterai que j'en ai trouvé un autre échantillon bien caractérisé à Moult, à 16 kilom. de Caen. DIEÏHYOTHIRIS MICHAELIS La Dicthyothiris Michaelis est un brachyopode découvert aux portes mêmes de Caen (chemin de Saint- Gabriel, le long des champs Saint-Michel). — 122 — M. Périer, l'auteur de la découverte, l'a signalée éga- lement à Chamboy (Orne). Tels sont les seuls gîtes indiqués par Eugène Des- longchanips dans son art. de la Paléontologie française- Les échantillons jusqu'aloi'S recueillis étaient peu nombreux. Deslongchamps est hésitant sur le point de fixer le niveau exact où l'on rencontre cette espèce. U pense cependant qu'elle appartient à la base du batho- nien supérieur, peut-être même à l'ool. miliaire. Or, j'ai eu la bonne fortune de rencontrer de nouveau cette belle et rare espèce aux environs de Caen en deux points différents. 1° A Moult, dans l'ancienne balastière attenant à la voie, près de la gare Les gisements se trouvaient tout à fait à la base du bath. sup., dans une couche sablo- marneuse, mais de consistance variable, tantôt complè- tement sableuse, en d'autres points plus compacte. Cette couche repose immédiatement sur Tool- miliaire, dont la surface est polie, arasée et semée d'innombrables trous de lithophages. La Dicthyothiris Michaelis est en ce point relative- ment abondante (25 échantillons) tandis que la D. coarctata, si commune dans les couches plus élevées du bath. sup., est ici plus rare. L'autre station se trouve sur le bord de la route de Caen à Bayeux, entre le chemin qui descend à la halte de Carpiquet et le village de Rots. Des carrières ont été ouvertes pour exploiter l'oolithe miliaire sableuse. Au niveau supérieur, sous l'humus se trouve un calcaire compact, parfois caverneux, composé de débris roulés de Bryozoaires, de Lamellibranches brisés, de radioles d'oursins. J'ai trouvé dans ce calcaire quelques échantillons de D. Michaelis en beaucoup moins bon état que ceux de — i23 — Moult. Le gîte paraît bien être encore la partie inférieure du bath. sup. Il repose directement sur les sables miliaires. Il apparaît donc nettement que la D. Michaelis est confinée dans une zone immédiatement superposée à l'ool miliaire, mais pouvant être considérée comme la base du bath. sup. Ainsi s'explique l'hésitation de Deslongchamps man- quant de documents sur le niveau à attribuer à cette coquille Je pense qu'elle ne s'élève pas plus haut. J'ai en effet moi-même fait d'assez nombreuses explorations dans les di\ erses couches de la grande oolithe et n'ai point rencontré trace de la coquille qui nous occupe. Je crois qu'il n'a été fait d'ailleurs aucune communication à ce sujet depuis Deslongchamps. Eugène Deslongchamps écrit que cette coquille est d'un blanc pur. Les échantillons de Moult présentent, pour quelques-uns au moins, une coloration violet pâle très nette. Il s'ensuit ou que celte coquille est de couleur variable, ou qu'elle perd sa couleur par la fossilisation. Il est un caractère qui m'a paru également très net sur les échantillons ^de Moult- Les granulations du test sont notablement plus grosses, plus apparentes que dans la D. coarctala. Parfois elles forment des lignes onduleuses bien accusées. Des lamelles d'accroissement sont tantôt très rappro- chées, tantôt plus écartées- Les costules sont bien droites, très serrées, jamais spinuleuses ainsi que l'a fort bien indiqué Deslongchamps Cet auteur déclare ne pas connaître la configuration interne de la coquille. Quelques valves isolées trouvées sur la route de Bayeux, me permettent de dire que cette configuration est très semblable à celle de D. coarclafa - 124 — DIGTHYOTHYRIS HIBRIDA Cette petite espèce est assez rare, mais se rencontre cependant un peu partout. Peu signalée dans le bathonien supérieur, je crois intéressant d'indiquer que je l'ai trouvée dans les niveaux inférieurs de ce terrain. Sur le territoire d'Ifs, le long d'un talus du chemin vicinal que suit le chemin de fer, dans la côte; à Giber- ville, même niveau, où elle est relativement moins rare; sur la route de Caen à Bayeux, au point oii j'ai rencontré D- Michaelis. Peut-être est-il également intéressant de signaler un exemplaire de Rh. senticosa, à Moult avec les D. Michaelis . D"" A. MOUTIER. ~ Notes sur l'extension de T Hélix Pisana et la raréfaction de quelques autres espèces de mollusques terrestres dans le Calvados. En 1858-o9, M De Lhopital, professeur d'histoire naturelle au Lycée de Caen, publia un catalogue des mollusques terrestres et fluviatiles du Calvados. Il ne signala pas VHelix Pisana, grimpant le long des arbres, des murs, des barrières, etc., par conséquent facile à récolter au cours de l'été. Les anciens traités sur la matière, tel que celui de Dupuy et celui plus récent de Locard, ne l'ont point signalée sur les côtes de la Manche. En 1899, mon fils François Moutier, la rencontre abondante sur le littoral du département de la Manche. En 1903, je la trouve nombreuse à Asnelle et Meu- — 125 — vaine, dans le Calvados, et depuis elle s'est répandue sur tout le littoral au moins jusqu'au Home-Varaville. Quittant le littoral, elle a pénétré dans les terres ; on la trouve abondante sur les coteaux de Fleury-sur-Orne (anciennement Allemagne), où elle atteint même des dimensions remarquables. J'ai comparé les échantillons ainsi recueillis sur différents points, avec des exemplaires de Bordeaux. Ils sont identiques II est d'ailleurs facile de distinguer cette espèce des autres Hélix habitant notre contrée et pouvant à un examen superficiel être confondus. hH. variabUis, plus petite, aux lignes généralement moins nombreuses, moins pointillées, a le péristome et la gorge noirâtres ou violâtres foncés. Chez Pisana, ils sont blancs ou rosés. Certains échantillons, rares d'ailleurs, d'f/. nemoralis ont un décor voisin de celui d'//. Pisana, mais cette coquille n'est pas ombiliquée et le péristome est noir. Il n'y a aucun doute, depuis 25 ans, YH. Pisana a envahi tout notre littoral, au moins à l'ouest de la Dives et s'est répandue dans les terres jusqu'à 16 kil, du littoral. Il est probable qu'elle a été apportée, avec des matériaux ou des denrées venant du bord de la mer. Si notre faune malacologique du Calvados s'est enri- chie de cette espèce, il y a lieu de signaler au contraire la rareté de plus en plus grande de certaines espèces, ou celle d'espèces naguère assez abondantes. Parmi les premières on peut citer la Balia perversa qui devient introuvable, VH. Lapicida, dont les gîtes connus sem- blent disparaître. M. Mercier, notre distingué collègue, a remarqué, et j'ai fait aussi celte remarque, la raréfaction du Cyclos- toma elegans dans certains points où on ne le trouve plus qu'à l'état fossile- 126 E. CHEMIN. — Algues rares ou nouvelles pour la région de Luc-sur-Mer. Les espèces suivantes, récoltées en juillet, août et septembre 1921, n'avaient été rencontrées jusqu'ici qu'accidentellement, ou n'avaient pas encore été signa- lées dans la région. 1° Gladophora pellucida, Kiitz., cette espèce n'est signalée par Debray qu'à Port-en-Bessin et Grandcamp ; un échantillon se trouve dans l'herbier Bertotavec la men- tion « rejeté à Fontenailles ». Plusieurs individus ont été trouvés dans un fond de chalut relevé au large de Luc ; L'un d'eux était fixé sur la base d'un Desmareslia ligulata D'autres exemplaires ont été cueillis en place à GourseuUes et Bernières dans la zone des laminaires. C'est une espèce de la zone inférieure capable de se développer au-dessous du niveau des plus basses mers comme l'indique son association avec le Desmareslia. 2° Goditim tomentosum, Slackh. D'après Bertot cette espèce ne s'étendrait pas au-delà de Port-en-Bessin vers l'est ; cependant Debray la signale au Quihot, près Luc J'en ai rencontré un échantillon en juin 1913. Cette année un fort exemplaire très rameux a été ramassé sur la plage- C'est une espèce très rare ; elle est annuelle d'après Bertot ; elle semble ne se développer dans la région que par intermittence. 3° Arlhrocladia villosa, Duby. C'est une espèce très rare ; elle n'est signalée qu'à Luc par Debray où elle serait rejetée d'après Chauvin (l'exsiccata de cet auteur n'en renferme cependant aucun exemplaire) ; c'est égale- ment en épaves qu'elle a quelquefois été rencontrée à Saint Vaast et à Cherbourg. Un bel échantillon a été — 127 — trouvé dans un fond de chalut relevé au large de Luc le 10 août; du disque adhésif s'élevait une dizaine de rameaux. Le 27 août des fragments ont été ramenés par la drague. C'est donc une espèce de profondeur, propre à notre région, mais très rare. 4° Desmarestia ligulata, Lamour. P. Bugnon l'a signalée en épaves à Langrune en 1920 {Bul. de la Soc. Lin. de Norm., 7"« sér., 3""^ vol. p. 315). Cette année, tous les dragages effectués au large de Luc en ont ramené de nombreux échantillons dont quelques-uns étaient entiers. En outre, des exemplaires rejetés, entiers assez souvent ont été recueillis au Quihot, à Courseulles, sur r t< Ile » ; aucun n'a pu être observé en place. Cette espèce, en raison de sa grande taille, n'avait pu passer inaperçue jusqu'ici. Très rare l'an passé, elle s'est montrée beaucoup- plus abondante cette année. Elle paraît en voie d'extension dans notre région. 5° Sporochuns pedunculatus, Ag. C'est une espèce de pro- fondeur qu'on n'obtient que par dragage. Je l'ai déjà signalée en 1920. Cette année encore quelques exem- plaires ont été trouvés dans un fond de chalut. 6° Mesogloia Griffîthsiana, Grev. Debray ne signale, dans sa florule, aucun Mesogloia. Aucun ne figure dans les Algues de Normandie de Chauvin. Le M. GriffUhsiana est signalé cependant à Saint-Vaast et à Cherbourg, oii il n'est pas très commun. J'en ai recueilli plusieurs échantillons le 3 septembre, fixés sur les rochers du Quihot, dans la partie ouest. C'est là nne espèce nou- velle pour la région. 7° Pelvetia canaliculata Decsn. et Thiiret. J'ai déjà signalé cette espèce à Courseulles [Bull, de la Soc. lin. de Norm., V sér., 4^ vol., p. 37) Depuis je l'ai rencontrée en plus grande abondance à Ouistreham, sur le côté est de la jetée en pierre qui sépare le canal de l'Orne; elle y — 128 — forme une frange assez étendue au-dessus de Fucas jota^ycarpas. Récemment, je l'ai observée dans la baie des Veys, à l'embouchure de la ïaute, sur les enrochements qui protègent la rive droite. Cette dernière station n'était pas encore signalée. 8° Bonnemaisonia asparagoides, Ag. Cette espèce était inconnue dans le Nord de la France d'après Debray. A Saint-Vaast et Cherbourg elle est considérée comme rare et on ne la trouve le plus souvent qu'en épaves. Plusieurs échantillons ont été ramassés sur 1' « Ile » entre Saint-Aubin et Langrune en juillet, août et septembre Quelques-uns étaient arrachés, d'autres adhéraient à la roche. Elle appartient donc à la flore de notre région où elle doit figurer comme espèce de très basse mer. 9° Bostrychia scorpioides, Monl- Cette espèce n'est signalée que dans la baie d'Authie par Debray. Cependant Gou- lard l'avait déjà indiquée à l'embouchure de la Dives {Bull de la Soc. Lin. de Nonn , 2«= sér , t. III). Je l'ai ramassée à l'embouchure de la Seulles et dans les vieux parcs à huîtres du voisinage où elle forme gazon au pied des Obione- Je l'ai rencontrée également à l'embouchure de la Taute entremêlée avec les Pelvetla. Ce n'est donc pas essentiellement une espèce d'eau saumâtre, puis- qu'elle se trouve associée à des plantes nettement marines comme ces dernières. 10° Dudresnaya verticillata, Le Jolis. Cette floridée, à la couleur si vive, n'est signalée qu'à Fécamp par Debray. J'en ai ramassé un seul exemplaire rejeté sur les rochers de Dernières. Sa fraîcheur permettait de croire qu'il ne pouvait venir de très loin. C'est une espèce de profon- deur qui est surtout connue à l'état d'épaves à la Hougue et à Cherbourg. 11° Halaracbnionligulatum, Aiii^. Un échantillon figure — 129 - dans l'herbier algologique du laboratoire de Luc avec la seule mention « Courseulles, juillet 1870 ». Debray ne dit rien de plus. J'ai ramasse un certain nombre d'exemplaires en août et septembre en divers points de la côte de Luc à Courseulles, les uns en épaves, les aulics dans des fonds de chalut Un seul échantillon a été trouvé en place sur les rochers de 1' « Ile ». Dans le voisinage, et à une plus grande profondeur, l'espèce doit être plus abondante et c'est de là qu'elle est rejetée. 12° Schmitziella endophlœa Born. et Batters. C'est une espèce endophyte qui se développe dans la membrane de Cladophora pelkicida. Elle se reconnaît à la teinte rouge qu'elle communique aux rameaux; par sa trans- lucidité elle se distingue des Melobesia qui recouvrent assez souvent la base des Cladophora- A peu près tous les échantillons de cette dernière espèce en présentaient des traces. Les stations de Cladophora sont donc aussi les stations de Schmitziella, algue nouvelle pour notre région. En terminant je tiens à adresser mes remerciements à M. le Professeur Mercier, directeur du Laboratoire de Luc. qui a facilité mes recherches en mettant à ma dis- position le personnel et le bateau du Laboratoire. C.-G. AUBERT. — Une statioD de Veratrum album en forêt d'Andaines. Je suis heureux de pouvoir présenter aujourd'hui à la réunion de la Linnéenne des exemplaires d'une plante que j'ai recueillie le 23 juin dans la forêt doma- niale des Andaines et qui ne paraît avoir jamais été 9 — 130 — signalée encore en Normandie. C'est le Veratrum album, le grand Vérairc des montagnes. Il existe dans la forêt des Andaines, dans un fond humide et tourbeux, au canton de la Mare aux-Oies, proche l'Ermitage. On le trouve à l'état de pieds dissé- minés assez nombreux sur un hectare environ, au milieu d'un lapis dense de Molinia caerulea, en plein massif forestier, sous une bouleautière âgée de 60 à 80 ans environ. Cette station m'apparaît comme nettement différente de la station de l'espèce en montagne- Le Veralriim est en effet une espèce de moyenne montagne affection- nant de préférence les prés et les alpages et ne pénétrant pas en plein bois dans les Vosges et le Jura, où il ne descend guère au-dessous de 600 à 700 mètres d'altitude ; c'est donc une espèce à affinités montagnardes très caractérisées qui ne descend guère dans la zone infé- rieure du sapin pectine. C'est en outre une espèce de lumière, plante nuisible des alpages et des prés-bois oiî il provoque et protège contre la dent du bétail le retour naturel de la végétation forestière sous forme de semis de coudrier, puis d'épicéa ou de sapin. En Andaines son adaptation à la station forestière ombragée se manifeste par une élongation de l'axe et une teinte vert foncé des feuilles qui, dans les pâturages, sont d'un vert plus jaune. Sous réserve de cette légère différence, la plante a en Andaines son aspect normal et vigoureux. Il n'y a pas de boutons, il sera intéressant de voir en juillet-août si les inflorescences se dévelop- pent malgré le couvert des arbres. J'ai trouvé le Veratrum en martelant avec mon per- sonnel une coupe d'éclaircie qui va être mise en vente à l'automne II serait très intéressant de pouvoir appré- cier au point de vue scientifique quelle va être — 131 — l'influence de celte coupe de bois sur le développement de l'espèce. Le document photographique étant aujour- d'hui le plus précieux et le plus précis, celui qui prête le moins à contestation, je serais très heureux si l'occa- sion m'était donnée d'accompagner, d ici au mois d'août, époque où la plante aura atteint son maximum de développement, quelque confrère linnéen désireux de photographier la station. J'ajoute du reste que puisqu'il s'agit d'une plante fort rare, non seulement j'ai recommandé aux Gardes des Eaux et Forêts qui m'accompagnaient en martelage le 24 juin de ne pas dévoiler l'emplacement de la plante, mais je leur ai prescrit de dresser procès-verbal à l'aide des foudres dont nous sommes armés par l'article 144 du Code Forestier contre quiconque enlèverait ou arra- cherait cette plante- J'estime que nous devons, en tant que forestiers amoureux de la science botanique, pro- téger une station aussi exceptionnelle en plaine comme les Suisses protègent leurs plantes rares en montagnes- Maintenant quelle peut être l'origine et la significa- tion de cette station de Veratrum album? Le nombre des plantes constatées, qui est assez important pour une espèce à tige et racine souterraine développées, par conséquent à propagation lente, exclutl'hypothèse d'une introduction récente. La plante, accrue parmi un vieux perchis de chênes et de bouleaux de 60 à 80 ans, est au moins aussi ancienne que le peuplement dominant. D'autre part, ce peuplement est d'origine spontanée ou subspontanée ; il n'y a pas aux alentours de pins sylvestres avec la graine desquels auraient pu être apportées des graines de Véraire. Il y a seulement quelques plantations d'épicéas. Ces plantations sonj récentes d'ailleurs et datent au plus de 10 à 15 ans. Les plants, provenant de pépinières sarclées, ne peuvent — 132 — avoir servi au transport de l'espèce dont l'introduction est assurément antérieure, en raison de sa diffusion actuelle, aux plantations d'épicéa. Restent donc deux hypothèses. Ou bien une introduc- tion ancienne, provenant d'une plante anciennement échappée des cultures de l'ancien ermitage des Àndaines . Toutefois, la station de Véraire est éloignée de quelques centaines de mètres des prés formant l'enclave actuelle de l'Ermitage. De plus cette plante, poison violent, ne paraît avoir possédé aucune des vertus officinales qui auraient pu la faire cultiver par les anciens moines Toutefois, à défaut de renseignements précis sur les plantes cultivées par les anciens moines, on doit consi- dérer comme possible et acceptable que l'introduction du Véraire ait cette origine- On peut également admettre qu'il s'agit là d'une relique exceptionnelle de l'époque glaciaire. La présence de V Anfeimaria dioica, signalée dans l'Orne, du Vacciniiim Vitis-Ideea, en plusieurs stations de ce département, de VOxycoccos en forêt d'Ecouves, la fréquence de VAco- nittim Napellas au bord de certains ruisseaux ne rendent pas cette hypothèse invraisemblable. Quoiqu'il en soit, l'association du Veratnim avec Molinia cœrulea, Betiila verrucosa et Quercus sessiliflora est toute différente de sa station habituelle de montagne . Elle est trop exceptionnelle pour constituer une indica- tion climatique nette, que puisse mettre à profit le forestier. Quelques expériences sur la production des fleurs et sur la fertilité des graines pourront être intéressantes Qu'il y ait adaptation locale ou maintien, que la plante soit échappée de très anciennes cultures ou qu'elle soit une relique glaciaire, sa persistance, pro- longée dans un vallon très froid delà forêt d'Andaines, - 133 — s'accorde bien avec les constatations faites sur la flore de notre région et sur la végétation particulièrement belle de certains résineux, pin sylvestre et épicéa, introduits par le Service des Eaux et Forêts dans la forêt des Ândaines. DENIS M. — Sur le polymorphisme de l'Euphor- bia stenoclada, H. Bâillon. Au cours d'un récent travail, j'ai déjà eu l'occasion d'insister sur une espèce malgache d'un polymor- phisme extrême, VEiiphorbia stenoclada H. Bn. La réception de nouveaux matériaux que je dois à l'obligeance de M. Perrier de la Bâthie, me permet d'étendre encore ce que l'on connaissait jusqu'ici du polymorphisme de cette plante. Cette note complète donc simplement un point par- ticulier du travail d'ensemble [7] que j'ai consacré aux Euphorbiées des îles australes d'Afrique ; elle appelle également l'attention sur la prudence dont les Bota- nistes doivent faire preuve lorsqu'ils étudient des maté- riaux exotiques Bâillon avait décrit VEaphorbia stenoclada sur des échantillons complets recueillis par Grandidier, dans l'Ouest de Madagascar, à Behara (1). Il s'agissait, d'après la diagnose, d'un arbuste épineux et charnu dont on con- naissait les inflorescences et les fruits (voir PI. 152 [8], et PI. IV) (2). (1) Pour la délimitation des régions climato-botaniques mal- gaches, voir H. Perrier de la Bàthic [llj- (2) Je dois ce cliché à l'amabilité de notre collègue M. Bugnon. — 134 — Au cours de leur révision des espèces malgaches du genre Eaphorbia [3] [4] [5], Costantin et Gallaud se sont trouvés en présence de fragments secs et d'échantillons vivants — alors en culture dans les serres du Muséum — d'une plante épineuse et charnue. Bien que ces maté- riaux fussent réduits au point qu'ils ne présentaient ni Fig. 1. — Forme charnue d'Euphorbia slenoclada ic. in H. Poisson [13]. feuilles, ni fleurs, ni fruits, Costantin et Gallaud en firent les types d'une nouvelle espèce, VEuphorbia cirsioides. La description d'une espèce établie sur des matériaux — 135 — aussi incomplets ne s'imposait pas. Elle risquait d'en- combrer la nomenclature d'un binôme de plus qui s'exposait à subir le sort des espèces de Lemaire [E. ma- croglypha, E. helicothele, etc ) que la première revision devait supprimer [7]. Dans sa thèse, H. Poisson adopta la nouvelle espèce de Costantin et Gallaud [13] ; il poussa même l'analyse Jusqu'à distinguer une forme longespinosa (1) et une forme pterospinosa (2) dans VE. cirsioides, de même qu'il établit les formes slriata, globalosa et laevigata pour divers échantillons cVE. stenoclada, recueillis dans le Sud Ouest par Geay. La fig. 1 donne un fac simile d'une des formes cVE. stenoclada telles que les distinguait H- Poisson. Envisageant la morpho- logie interne de ses matériaux, cet auteur se donna beaucoup de mal pour distinguer anatomiquement VE. slenoclada de VE. cirsioides et môme les diverses formes de ces espèces. Il est de toute évidence qu'il y parvint mal (loc. cil., p 43), et cela n'étonnera pas quand on aura appris que les Euphorbia sleno- clada et cirsioides appartiennent à la même espèce et que toutes les formes (3) {striala, plerospinosa, etc), s'ob- servent sur le même pied au fur et à mesure du déve- loppement. Car, en effet, VE. slenoclada est une espèce extrême- ment plastique qui présente un polymorphisme onto- génique et écogénique considérable. Selon les condi- tions de vie et l'état de développement, la plante peut être plus ou moins charnue et plus ou moins épineuse. (1) Geay col. (2) Grandidier col. (.3) Ce terme est dès lors employé sous une acception qui n'est point habituelle en Systématique. — 136 — Sur les jeunes pieds elle est très épineuse et cela sur- tout chez les individus qui croissent au bord de la mer (fig. 2) [6] [9] [14]- Ce sont de pareilles formes Fig. 2. — Forme très épineuse d'Euphorbia stenoclada épineuses qui ont été élevées au rang- d'espèce par Costantin et Gallaud. Lorsque la plante vieillit, les tiges deviennent entièrement cylindriques et inermes. — 137 — J'ai reçu récemment de M. Perrier de la Bàthie, des échantillons d'E. stenoclada provenant des îles Europa et Juan de Nova. Ces échantillons ont un double intérêt : Tout d'abord ils établissent nettement l'existence de la sous-section Tirucalli du genre Euphorbia dans ces deux îles du Mozambique où on ne la connaissait pas. On n'avait signalé jusqu'ici à l'île Europa qu'une Euphorbe que Pax a appelée E. Insiilœ Europa- [10] (1). Ces deux Euphorbes appartiennent à une sous-sec- tion dont les représentants, à quelques exceptions près localisés en Afrique tropicale et à Madagascar, consti- tuent des types affines aux Euphorbes malgaches et africaines et il est de toute évidence que des relations de parenté les unissent aux espèces insulaires et conti- nentales Ce sont, en outre, des formes xéiophyliqucs très différenciées au point de vue adaptatif et ceci les rapproche encore des Euphorbes de même type écolo- gique que l'on rencontre dans l'Afrique et à Mada- gascar. Mais le second intérêt qui se rattache à cette décou- verte touche plus directement la question que nous avons abordée. Les deux formes recueillies par M Perrier de la Bâthie étendent encore nos connaissances sur le polymor- phisme de l'E. stenoclada. L'échantillon recueilli à 1 île Europa (2) provient d'un rejet II présente des rameaux " longuement épineux ", à ramifications minces, acérées et dirigées dans le même sens que l'axe qui les supporte (fig. 4, PI- Y). (I) Pour M. Perrier de la Bàthie (in lilt.) Euphorbia Insnlx Europœ = E. stenoclada. ri) N° 13.8(50. — 138 — La tige est pourvue d'une très grande quantité de fibres et cette sclérification nuit en cfuelque sorte à sa carnosité. Le pied qui portait ce rejet était par ailleurs normal. On rencontre à l'île Europa toutes les formes que l'on observe à Madagascar près de Tuléar. L'échantillon recueilli à Juan de Nova (1) montre, à côté des rameaux épineux ordinaires, des rameaux aplatis (fîg. 3, PI. V) étalés au sommet et dont les faces, fine- ment striées, présentent des mamelons occupant la place des épines que l'on n'aperçoit plus nettement qu'au sommet formant une crête dentée Cette forme remar- quable devait-elle sa fasciation à des conditions de vie particulières .^ M. Perrier de la Bâthie l'a rencontrée en efîet sur du guano. Il y aurait peut-être là un cas de mutation pa- thologique analogue à ceux que l'on observe, par exemple, dans nos régions, chez les plantes cultivées soumises aux engrais. Exceptionnelle dans VE steno- clada et dans Vlntisy (2), la fasciation devient normale chez 1'^. enterophora [7] (fig. 27) ; tous les individus sont fasciés. La fasciation de la tige devient un des carac- tères spécifiques de VE. enterophora, alors que dans les espèces précédentes celte variation de la symétrie est trop peu constante pour qu'on puisse la faire intervenir dans la délimitation de l'espèce Au point de vue structural, VE. stenoclada se rapproche des E. Decorsei E. alcicornis, E. enterophora, c'est-à-dire des Tirucalli malgaches qui possèdent des stomates isolés à fente longitudinale et des fibres corti- cales et médullaires éparses (voir [7], p. 102). Le dévelop- pement plus ou moins grand des fibres et du tissu (1)I\° 1.3.861. (2) C'est la var. Mainly, H. Poisson. - 139 — vasculaire sont invoqués par Poisson pour distinguer VE. stenodada de VE. cirsioides. Rien ne varie autant avec l'âge et les conditions de vie. La structure d'une tige jeune; comparée à celle d'une tige âgée de la même plante, permet de se faire une idée de la varia- bilité de ce caractère. Bois et Gallaud [2J, ont d'ailleurs insisté aussi sur la sensibilité de l'appareil de soutien aux conditions de n\ilieu. En un mot, les fibres n'ont pas une grande valeur au point de vue systématique, en ce qui concerne au moins ces Tirucalli désertiques mal- gaches. Les caractères tirés du cyathium et du fruit sont beaucoup plus constants. Ils n'offrent pas de variation immédiate aux conditions de milieu comme le soma végétatif en présente. La description suivante résume tous les caractères, fixes ou variables, de 1'^. stenodada C'est une plante buissonnante de 0 '" 50 à 1 '", ou arborescente de 4-6 m-, dont les tiges peu épaisses, charnues, présentent, au moins à l'état jeune, des rameaux transformés en épines. Il n'existe pas de feuilles Les cyathiums sont terminaux, unisexués, isolés ou par 2-4, et turbines. Ils possèdent 5 glandes petites, elliptiques, concaves, ne se touchant pas Les fleurs mâles sont nombreuses et entourent la fleur 9 trilocu- laire, surmontée de styles courts et pourvue à la base d'appendices calicinaux qui persistent sous le fruit- Ce dernier est une capsule tricoque, globuleuse, glabre, de f"" environ, arrondie sur le dos et supportée par un long pédicelle mince. La graine est lisse, à caroncule épaisse. Qu'on me pardonne d'avoir aussi longuement in- sisté sur le polymorphisme de cette Euphorbe, mais j'ai pensé qu'il s'y rattachait une question de méthode susceptible d'intéresser tous les Naturalistes. — 140 — Bâillon a eu le mérite de ne décrire que des échan- tillons suffisants pour la caractérisation de l'espèce, aussi le nom cï Eupliorbia slenoclada devait-il persister malgré les découvertes postérieures qui ont étendu et précisé la diagnose originale. En se Ijornant à décrire un échantillon, les systématiciens ont la tendance de perdre de vue le polymorphisme ontogénique et éco- génique de l'individu ; il me paraît indispensable de tenir compte de ce polymorphisme. Des états successifs de développement ne peuvent constituer des formes au sens où on l'entend en Systématique, pas plus que des formes stationnelles ne peuvent être homologuées à des espèces. Aussi ces quelques observations ne pa- raîtront pas trop importunes puisque, faute de les avoir méditées comme il convenait, divers Botanistes ont adopté des interprétations incompatibles avec les procédés habituels de la Botanique systématique. BIBLIOGRAPHIE [1] Bâillon (H.). — Liste des Plantes de Madagascar. Bull. Soc. Lm. Paris, 1,1886. [2] Bois (D.) et Gallaud (J.). — Modifications anatomiques et physiologiques provoquées dans certaines plantes tropicales par le changement de milieu. C. R. Ac. Se, 1905, et Bull. Econ. Madag., 6" année, N° 1, 1906. [3] CosTANTiN (J.) et Gallaud (J.). — Note sur quelques Euphorbes nouvelles ou peu connues de la région du Sud-Ouest de Madagascar, rapportées par M. Geay. Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, 1905. [4] CosTANTiN (J.) et Gallaud (J). — Nouveau groupe du genre Euphorbia habitant Madagascar. An. Se. Nat., Bot, 9° série, II, 1905. [5] CosTANTiN (J.) et Gallaud (J.). — Quelques plantes à — 141 — latex de Madagascar. Bull. Econ. 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Agr.prat. Pays chauds, 1914. H. PERRIER DE LA BATHIE. — Sur les Tourbières et autres dépôts de Matières Végétales de Madagascar. Il n'est généralement pas admis qu'il puisse exister des tourbières, et surtout des tourbières à sphaignes, sous les climats tropicaux (1). Pourtant Madagascar, (1) De Saporta (La Végétation du Globe, Revue des Deux-Mondes, 1868) fait remarquer qu'il n'y a plus de tourbières au Sud du 40° — 142 — sous chacun de ses climats si distincts, nous offre une série remarquablement complète de dépôts végétaux allant du simple humus à la tourbe vraie et même au lignite, constitués les uns par des mousses, les autres par des végétaux supérieurs et résultant soit de la transformation sur place de ces végétaux, soit de vraies alluvions végétales. Il nous a donc paru intéressant de résumer ici les données que nous avons recueillies sur ce sujet. D'ailleurs l'intérêt de la question n'est pas seulement théorique. Ces dépôts forment, en effet des amas parfois considérables d'un combustible qui n'est pas à dédaigner dans un pays oii le bois manque sou- vent. De plus, il peut être utile de savoir distinguer des sols qui, selon leur origine et leur mode de formation, peuvent être outrés fertiles ou, au contraire, impropres à toute culture. Dans les dépôts de matières végétales que nous allons étudier, nous distinguerons deux groupes : l°les Tour- bières proprement dites qui fournissent des dépôts charbonneux autochtones, c'est-à-dire formés de végé- taux qui se sont transformés sur place ; 2° les alluvions végétales qui produisent des matières charbonneuses allochtones, c'est-à-dire provenant de végétaux ayant subi un transport plus ou moins considérable. de lat. Nord et G. Maitins insiste sur l'origine glaciaire des tour- bières (Soc. Bot., 1871, p. 406). C'est seulement dans les grands traités que l'on peut constater qu'il existe des tourbières dans les pays tropicaux : ainsi Drude (Géog. Bot, p. 288) dit que « les Marais à Mousses sont très répandus, mais ils n'occupent de grandes superficies que dans la région florale du Nord et dans la région antarctique ». Warming (CEcology of plants, p. 20i) s'exprime comme il suit : « Within the tropics, the production of peat is almost confined to mountains because high température greatly favours the de- composition of organic bodies ». — 143 — Après une brève définition, nous étudierons successive- ment ces deux groupes de dépôts, leurs subdivisions, leurs modifications diverses sous les différents climats de l'île et les plantes qui les ont constitués. Parmi ces dernières nous distinguerons sous le nom cVespèces dominantes les plantes à végétation caractéristique, constamment présentes, etdont la décomposition donne naissance à la tourbe et sous celui d'espèces accessoires celles qui ne contribuent qu'accidentellement, ou pour une petite part, à sa formation. /. — Tourbières proprement dites Nous ne comprenons sous le nom de tourbes que les amas de matière végétale résultant de la transformation sur place, et dans un milieu aquatique, des parties inférieures de plantes qui continuent à s'accroître par leurs parties supérieures. Les tourbes ainsi produites ressemblent beaucoup à celles des pays froids et elles forment, lorqu'elles sont exondées, des sols tout aussi défavorables à la végétation. Les tourbières malgaches sont de deux sortes : les unes sont formées par des mousses et des sphaignes comme celles des régions tempérées ; les autres, d'un type plus particulièrement tropical, sont constituées par des Fougères et des Cypéracées, avec, accessoirement, des plantes de plus forte taille, arbres, palmiers et Pandanus. L — Tourbières à Sphagnum. — Les seules conditions requises, mais absolument nécessaires, pour le déve- loppement des tourbières malgaches appartenant à ce type, sont des eaux constantes et très claires, ombragées, et un climat très humide. Par suite, elles sont strictement localisées, dans l'île, sur la partie — 144 — da Vent, c'est-à-dire dans les régions orientale et cen- trale. Comme il suffît de la destruction des bois d'alen- tour ou d'une venue d'eau trouble ou chargée d'apports alluvionnaires pour faire disparaître les mousses et les sphaignes et arrêter ainsi la formation de la tourbe et comme ce versant de l'île, jadis entièrement couvert de sombres forêts, est aujourd'hui presque totalement dé- boisé, ces sortes de tourbières sont devenues très rares et nous n'en avons pu observer que quelques exemples à l'état vierge- Mais elles étaient sans doute beaucoup plus fréquentes jadis et les tourbières mortes, recouvertes d'une légère couche alluvionnaire, que l'on voit en si grande abondance dans le centre et parfois aussi sur le versant oriental, doivent certainement être rapportées pour la plupart à ce type. L'abondance des tourbières à sphaignes sous le climat tempéré (1 ) de la région centrale n"a rien que de normal, mais il est plus extraordinaire de constater la présence de tourbières de ce type jusque sur les bords de la mer dans la région orientale (2). Tel est pourtant le cas de la tourbière que nous avons observée entre Ampasime- loka et Loholoka, sur la côte orientale, au milieu d'une forêt entourée de lagunes. Elle s'étendait sur une surface d'un hectare environ, entourée d'une ceinture de fou- gères et de Pandanus, qu'ombrageaient de grands arbres (1) Les caractérisliqucs du climat de la région centrale sont les suivantes : Saison chaude : Température moyenne : 20°. Degré hygr. : 74°; Pluies : 1.200 m/m en 80 jours. Saison froide : Tem- pérature moyenne : 1.5°; Pluies : 80 m/m en 1"2 jours; Degré hygr. : H»". ('i) Les caractéristiques du climat de la région orientale sont deux saisons presque aussi pluvieuses, 3.000 m/m en 150 à 200 jours ; Degré hygronométrique : 80° ; Température moyenne en saison fraîche : 22° ; en saison chaude : 25°. — 145 — et étaient entièrement recouverte de sphaignes {Spha- gnum Bernieri Besch. (1). avec seulement, de loin en loin, quelques petites touffes d'une Cypéracée (Lepironia miicronala Rich.) (2). La tourbe qui en provenait, attei- gnait plusieurs mètres d'épaisseur et était très homo- gène, légère et de couleur brune. Dans la même région orientale, nous avons observé d'autres tourbières à sphaignes entre 300 et 600 mètres d'altitude. Toujours réduites en superficie et cachées au plus profond des bois, ces tourbières étaient unique- ment constituées pardes Muscinées {Polytrichum subfor- mosum Besch. et Sphagmim ikongense Warnst.) (3) sur les bords très ombragés des clairières marécageuses qu'elles occupaient, tandis que vers le centre, dans les endroits plus éclairés, les mousses étaient remplacées par les fougères habituelles des tourbières à végétaux supérieurs. Dans la région centrale, par suite du déboisement presque complet de cette région, les tourbières de ce type, enclore vivantes, sont devenues excessivement rares. Nous avons pu néanmoins en observer quelques exemples dans les quelques forêts que l'on voit sur les Tampoketsa et sur les cimes de l'Andringitra- Sur les Tampoketsa, ces tourbières, qui n'existaient, là encore, que dans des endroits très ombragés, sur des dépressions marécageuses ayant au plus 200 mètres de large, sont constituées en majeure partie, par des mousses [Sphagnum ikongense Warnst.) (3), associées à d'assez nombreuses fougères, dont les stipes, couchés et (1) Détermination de M. Thériot. (2) Déterniination de M. Ghermezon. (3) Détermination de M. Thériot. 10 — 146 - rameux, contribuent pour une grande part à la forma- tion de la tourbe. Ces Fougères {Alsophila Baroni Baker, Cyaihea Dregei Kunze. Blechnum tabulare Kuhm., Osmunda regalis, var. obiusifolia Willd.) (1) donnent à ces tourbières un aspect tout particulier. Ces plantes, acrogènes au même titre que les sphaigncs, ont l'appareil végétatif caracté- ristique des espèces des tourbières et sont surtout remarquables par l'énorme développement de leurs stipes ramifiés et couchés, développement d'autant plus curieux que ces mêmes fougères n'ont plus que des stipes raccourcis ou presque nuls lorsqu'elles ne crois- sent pas sur les tourbes. Dans le massif d'Andringitra il existe, entre 1.400 et 2.200 m. d'altitude, quelques petites tourbières qui diffèrent des précédentes par leur végétation et parce qu'elles ne sont plus entourées de grands arbres. Ces tourbières, constituées partout par un épais tapis de Polytrichum suhformosiim Besch. et de Sphagnum maari- tianum Warnst. (2) sont, au-dessus de 2.000 mètres, par- semées de grosses touffes d'une Restiacée et d'une Gypé- racée remarquable par les dômes que forme l'accumu- lation de ses parties mortes. Plus bas, le tapis des mêmes mousses est, au contraire, recouvert par un épais fourré d'arbuscules éricoïdes, Composées et Ericacées saprophytes, presque toutes spéciales à ce milieu. Les tourbes provenant des tourbières à Sphaignes sont facilement reconnaissables par leur plus grande homo- généité et par l'absence des restes de rhizomes et des tubulures qui caractérisent celles provenant des tour- Ci) Déterminations du Prince Roland Bonaparte. (2) Détermination de M. Thériot. — 147 — bières à Gypéracées et à Fougères- Aussi, est-ce en raison des caractères de leur tourbe que nous rattachons aux tourbières à mousses, les tourbières mortes que l'on observe en grande abondance dans beaucoup de vallons étroits de la région centrale. Ces tourbières, aujourd'hui subfossiles et recouvertes d'une couche plus ou moins épaisse d'alluvions, très riches sur leurs bords en bois et en graines d'essences de haute futaie, sont surtout intéressantes comme preuve directe de l'existence de la forêt qui couvrait anciennement cette région aujour- d'hui.si dénudée et de l'érosion plus active qui a été une des conséquences de cette dénudation. En résumé, les tourbières à sphaignes, très analogues 8 celles des pays froids, sont, et ont toujours été, loca- lisées, à Madagascar, dans les dépressions marécageuses étroites et très ombragées de la partie « du vent », où la végétation est entièrement composée de plantes à feuilles persistantes. Ces tourbières existent des rivages de la mer aux plus hautes altitudes de l'île, mais elles sont plus nombreuses sous le climat tempéré de la région centrale. De nos jours, par suite de la dénuda- tion, les tourbières de ce type n'existent guère qu'à l'état subfossile. Nous rapprocherons aussi des tourbières à Muscinées celles, toutes particulières, que l'on voit dans les anfrac- tuosités des rocailles dénudées du versant occidental du centre jusqu'à une assez basse altitude. Ces tour bières minuscules ont tous les caractères des tourbières à Muscinées en saison des pluies et la tourbe qu'elles produisent est semblable, mais, elles se dessèchent périodiquement ; les mousses qui les constituent, toujours exposées au soleil, se gonflent et reverdissent au premier signe d'humidité. De 1.400 à 2.000 mètres les plantes qui produisent ces tourbes sont le Brachy- — 148 — meniiim argenleam Thériot (1) et le Leacohryum mada- gassiim Besch., étroitement associés à une curieuse Gypéracée à chaumes très fins et à rliizomes très déve loppés en touffe dense, VEriospora setiflora Ridl. (2). Plus bas le Leucobryam et VEriospora persistent, mais le Brachymeniam est remplacé par Y Ocioblepharam albi- dum Hedw. (1). Ces petites tourbières sont surtout intéressantes parce qu'on y trouve, associées à ces hygrophytes périodiques, des espèces ultra-xérophiles : Pachypodmm, Cynancham aphylles, Aloe, etc. II. Tourbières à Fougères ei à Cypéracées. — Les tour- bières de cette catégorie couvrent des surfaces bien plus grandes que les précédentes. On les observe, en effet, sur les deux versants de l'île, du niveau de la mer aux plus hautes altitudes, et elles ne manquent absolument que dans la région méridionale. Leurs caractères géné- raux, constants dans toutes les régions de l'île, sont les suivants : localisation dans les dépressions maré- cageuses larges et ensoleillées, sur terrains imper- méables; présenced'eauxstagnantes.de niveau pouvant être variable, mais généralement claires, jamais chargées d'apports alluvionnaires ; espèces dominantes en végétation dense de 0.60 à 1 mètre de haut, cachant une épaisse couche de rhizomes entrelacés ; espèces accessoires plus nombreuses que sur les tourbières à sphaignes ; tourbe poreuse et légère dans les parties supérieures, plus dense inférieurement mais conservant toujours des traces des longs rhizomes qui l'ont cons- tituée. Dans la région orientale, les plantes qui produisent (1) Détermination de M. Thériot. (2) Détermination de M. Ghermezon. — 149 — cette sorte de tourbe ne sont pas tout à fait les mêmes aux abords des lagunes, sur la côte même, où ce genre de tourbières est bien représenté, et dans les vallées supérieures dont les pentes trop fortes permettent plus rarement l'existence de marécages. Dans la zone des lagunes ou des terrains assez plats que l'on trouve entre le rivage de la mer et les premières montagnes, les espèces dominantes, énumérées par ordre d'impor- tance, sont Nephrodium unitum R. Br. (= Dryopteris unità), Cyperas latifotius Poir. (1), Cnadicaulis Poir. (1), Typha angastifolia h et Cyperus œqaalis Wahl. (t) et les espèces Accessoires Rhy ne hosporasp., Cyperus mada' gascariensis Roem. et Schul., Typhonodoriim Lind- leyanum Schott , Lepironia mucronata Rich. (1) et Pandanus sp., la plupart de ces espèces accessoires pou- vant devenir dominantes, ça et là, à leur tour. En montant de la côte vers la région centrale, la végétation de ces tourbières n'offre cfue peu de change- ment avec l'altitude croissante. Vers 300 mètres, les espèces dominantes sont toujours Nephrodium unitum et Cyperas laiifolius, mais elles ne sont plus associées qu'avec Cyperus nudicaiilis et Pycreus Mundtii Nées (1). Plus haut, le Cyperus laiifolius est remplacé par le C. Herana H. Chermezon et le Nephrodium unilum est, de plus en plus, remplacé par le Neph. Thelypleris Desv. Parmi les espèces accessoires de cette zone, on remarque un Ficus à tiges multiples et formant des fourrés épais, un Pandanus, et souvent des Cyathea, toujours loca- lisés d'ailleurs sur le bord de la tourbière. Dans la région centrale, ces tourbières couvraient jadis de grandes étendues, mais les apports alluvioci- {\) Détermination de M. Chermezon, — 150 - naires, venus à la suite du déboisement, ont arrêté bien souvent la formation de la tourbe- Néanmoins, il n'est pas rare d'en trouver de beaux exemples ayant conservé encore tous leurs caractères primitifs. Leur végétation, partout assez homogène, montre pourtant parfois des associations d'espèces dominantes assez distinctes. C'est ainsi que l'on pourrait distinguer : 1° les tour- bières à Herana, très fréquentes et surtout bien repré- dans la région du Lac Alaotra, où le Cyperus Herana «entées domine presque exclusivement ; 2° les tourbières à Nephrodium Thelypterls, où celte Fougère est toujours associée à Cyperus nudicaalis, Eniilia adscendens D. C, Leersia hexandra Sw., Pycreus Mundlii et Helichrysum aphelexioidesD» C Enfin, 3° les tourbières à Pycreus soli- difolius (Boeck). H. Cherm. où cette plante a comme commensales : Nephrodium Thelypleris, Dryopteris gon- gylodes 0. Kze, var. glabra Mett. (.3), Pycreus simulans H. Cherm. et Cyperus platycaulis Boeck. (2). Parmi les espèces accessoires qui sont très nombreuses sur ces tourbières du centre, nous ne citerons que les suivantes, qui contribuent réellement à la formation de la tourbe : Helichrysum cryplomerioides Bak., Polygonum nepa- lense Meisn. (3), Smiihia Chamaechrista Benth. Pycreus densifolius Nées (2), Cyperus suhaequalis Bak- (2), C. dichrostachys Hoscht., Bulbosiylis cinnamomea C B. Clarke (2), Cyathea Dregei Kunze (1), Alsophila Baroni Bak. (1) et Osmunda regalis var. ohiusifolia (1). (1) Détermination du Prince R. Bonaparte. (2) Détermination de M. Chermezon. (3j Détermination de M. Viguier. — 151 — Dans la région occidentale (1) nous ne connaissons pas de tourbières sur les terrains métamorphiques, trop bien drainés, trop érodés pour qu'il puisse y exis- ter des marécages, ni sur les terrains basaltiques, arénacés ou calcaires, trop fissurés ou trop perméables. On les observe, par contre, chaque fois que des sources claires et constantes, c'est-à-dire provenant des terrains perméables, coulent dans une dépression argileuse La végétation de ces tourbières, est quelque peu variable suivant que les eaux qui les arrosent proviennent de terrains calcaires, ou qu'elles sortent des sables. Lorsque les eaux sont plus ou moins chargées de cal- caire, les espèces dominantes sont : Acrostichum aiireiim L., Typha angnsti folio, Cladium Mariscus Br. (2) et Rhynchospora cyperoides Mart. (2), sans espèces acces- soires. Ce type, àeaux calcaires, est d'ailleurs assez rare et localisé aux environs de la mer. Lss tourbières arrosées par des eaux sortant des sables sont beaucoup plus fréquentes- Les tourbes en sont surtout constituées par des Fougères {Dryopteris gongylodes 0. Ktze, var. hirsiita Mett. (3), D. unila et D. proliféra G. Christensen) et par deux Cyperas (C. aff. dives et C. digitatm Roxb.). Comme espèces accessoires contribuant à la formation de la tourbe, on peut citer Polygonum senegalense Meisn. (1), Cyperus œqualis, C. nudicaulis, Scleria sp., Tiphonodoriim Lindleyanum et Typha angastifolia, espèces accessoires qui, dans cer- tains cas, peuvent devenir dominantes à leur tour. Les espèces des tourbières à Fougères et Cypéracées, (1) Les caractéristiques du climat de la région occidentale sont ^n saison de pluies : Température moyenne : 27".5 ; Degré hygr. : 74° ; Pluies : 900 ■"/° en 46 jours ; et en saison sèche : Température moyenne : 25°2 ; Degré hygr. : 61° ; Pluies : 41 "/" en 5 jours, (2) Détermination de M. Chermezon. * (3) Détermination du Prince R. Bonaparte. — 152 — aussi bien les accessoires que les dominantes, ne sont pas strictement localisées sur les tourbes : on peut les rencontrer très souvent en dehors de cette station, mais alors, avec un port très différent. Sur les tourbes, elles sont toutes très remarquables par l'énorme développement de leurs racines, de leurs rhizomes, de leurs gaines, de toutes leurs parties inférieures, en un mot. Sur les sols ordinaires ces organes, au contraire, sont beaucoup plus réduits. Comme exemple très net de ces modifications, nous citerons deux espèces acces- soires des tourbières du Centre, Polygonam nepalense et Viola abyssinica^ieud. Ces plantes humbles, herbacées et gazonnantes sur les sols ordinaires, ont, sur les tour- bières, des tiges grêles et \ivaces qui, en s'appuyant sur les végétaux voisins, peuvent atteindre 1 mètre et plus de hauteur. Ces modifications de port sont mêmes si rapides que, bien souvent, lorsque des apports alluvionnaires vien- nent arrêter la formation de la tourbe, la végétation du marécage n'en est pas, pour cela, modifiée Sur les sols alluvionnaires nouvellement constitués ainsi, les an- ciennes espèces demeurent et modifient simplement leur port quitte à reprendre leur forme primitive et à produire à nouveau de la tourbe si les conditions nécessaires viennent à se réaliser de nouveau. On a ainsi l'explication de la formation des alternances de lits alluvionnaires et tourbeux dont on voit de si nombreux exemples dans certains terrains sédi- mentaires. Les tourbes provenant des tourbières à Fougères et Cypéracées donnent un assez bon combustible, qui n'est d'ailleurs utilisé que dans la région centrale. Leur teneur en cendres est toujours beaucoup plus élevée que celles des tourbes à Sphaignes. Ainsi un échan- — 153 — tillondeTananarive contenait 19,22 pour cent de car- bone fixe et 29,30 pour cent de cendres ; un autre de Mananjary, 25 pour cent de carbone fixe et 16 pour cent de cendres. Dans les cinérites quaternaires ou plus anciennes de l'Ankaratra, des tourbes, bienreconnaissables par leurs empreintes de Nephrodium iinilum et de A'. Thely- pteris, et parleurs nombreuses traces de rhizomes, sont assez fréquentes. Ces tourbes fossiles, beaucoup plus denses que les tourbes actuelles, et ayant souvent l'as- pect d'un lignite schisteux, contiennent en moyenne 23 pour cent de carbone fixe et 36 pour cent de cendres. //. — Tourbes allochtones et AUiivions végétales Dans cette série nous distinguerons : A. — Les dépôts provenant des tourbières flottantes ; B. — Les dépôts provenant des estuaires ; C. — Les Alluvions végétales marines A. — Tourbières Flottantes. — Sur beaucoup de lacs et d'étangs de la région occidentale et sur les lagunes (1) de la côte Est, on voit souvent flotter, au-dessus d'une eau plus ou moins profonde, une végétation constituée par les mêmes espèces que les tourbières à Fougères et Cypéracées- Cette végétation flottante, parfois attenante aux rives, parfois divisé^ en îles et en îlots, est tou- jours assez épaisse pour supporter le poids d'un homme, bien que ce ne soit pas sans appréhension que l'on s'aventure sur ce terrain qui ondule sous les pas et que les vents et les flots rendent d'une mobilité étrange. Une coupe traversant cette masse végétale montre, au-des- sous des parties vertes, une épaisse couche de rhizomes (1) Lagunes d'eau douce. - x^ - 154 — et de détritus divers entrelacés, et, plus bas, un lit de tourbe spongieuse et filamenteuse reposant directe- ment sur l'eau, l'ensemble pouvant avoir! m. à I m. 20 d'épaisseur totale. La couche inférieure de tourbe plus dense, à restes végétaux peu discernables, que l'on voit toujours dans les tourbières, n'existe donc pas ici. Les particules végétales qui, habituellement, la constituentse détachent au fur et à mesure de la transformation de la couche fibreuse supérieure et, reprises par l'eau vont former ailleurs divers dépôts, qui peuvent être, selon le cas, de nature assez différente. Lorsque la lagune ou le lac n'est pas pourvu de dé- versoir, lorsque leurs eaux sont claires et d'un niveau constant, les particules végétales provenant de la tour- bière flottante se déposent lentement au fond et forment une tourbe dense, noire, plus homogène encore que la tourbe à sphaignes. Les eaux des lacs et des lagunes placées dans ces conditions se colorent en brun rou- geâtre, prennent un très mauvais goût et semblent devenir impropres à la vie animale. Les organismes supérieurs, tout au moins, disparaissent, en effet, dans cette solution de tannin. Quand les lagunes de même type se trouvent au voi- sinage d'une dune, ce qui est assez fréquent sur la côte orientale, les sables soulevés et poussés par les vents viennent se mélanger intimement aux particules végé- tales, que de petites vagues peuvent d'ailleurs, à ce moment même, remettre en suspension. Le résultat de ce mélange est un grès noir, assez massif, plus ou moins riche en matières organiques, suivant les condi- tions locales dans lesquelles s'est opéré le mélange. Voici deux analyses de ces sortes de grès tourbeux (analyses communiquées par M. Lacroix) : — t55 — Ech. A. Ech. B. Sables quartzeux 83 75 % 38.»» % Ï Distillation au rouge sombre 13.10 % 46.25 % Carbone fixe. .... 3.15% 45.75 % Quand le niveau est sujet à des variations périodi- ques, quand l'eau est alternativement trouble et claire, les dépôts, qui se forment au-dessous ou aux alentours des tourbières flottantes, sont constitués par petits lits de matières végétales, alternant avec de minces couches d'argile ou de sables, plus ou moins mélangés à des particules de tourbe. La faible épaisseur des lits, l'intime mélange des argiles et des matières végétales, la division de celles ci en poudre impalpable permettent de distinguer facilement les dépôts ainsi constitués des alternances d'alluvions et de tourbe dont nous avons parlé à propos des tourbières à Fougères. Le mode de formation des grès tourbeux et des tour- bes limoneuses dont il vient d'être question est surtout intéressant parce qu'il aide à comprendre le mécanisme par lequel se sont constitués les grès et les schistes charbonneux, avec inlercalation de petits lits de char- bon, que l'on observe à différents niveaux géologiques, notamment à Madagascar, dans le permo-trias de lanapera. B. — Dépôt'> des Estuaires. — Les grands fleuves du versant occidental, en approchant de la côte, forment des estuaires plus ou moins vastes, semés d'iles et d'ilôts couverts de Palétuviers, où les eaux, par suite des marées, sont alternativement douces et salées et coulent tantôt vers la mer et tantôt vers l'intérieur en remon- tant le fleuve. Cet ensemble constitue un dispositif très apte à — 156 — retenir les détritus végétaux que le fleuve emporte à la mer. En effet, presque tous les matériaux flottants amenés dans cette zone, où ils se joignent à ceux de même nature fournis par les Palétuviers, après quelques allées et venues, finissent par s'amonceler dans cer- tains lieux bien définis, où des causes locales ou tem- poraires (arrêts de courant, remous, marigots, etc.), provoquent leur entassement (1). Là, ces détritus de- viennent plus lourds (peut-être par le fait d'une fer- mentation spéciale), s'enfoncent et sont finalement recouverts par des boues plus ou moins salées. Si l'on fait un sondage dans un dépôt de ce genre constitué depuis quelques années, on trouve, au-des- sous de la couche superficielle, ces détritus au milieu d'une boue à forte odeur d'hydrocarbure, d'une couleur bleu-noir, qui pénètre plus ou moins lentement, selon leur grosseur, dans les végétaux eux-mêmes. Dans un dépôt plus ancien, mais très récent encore (2), on cons- tate la transformation des végétaux les plus volumi- neux en lignite déjà dur et compact et la disparition de tous les débris de petite taille, au milieu de la même boue bleue, exhalant la même et très forte odeur. Dans ces boues, on peut suivre, en somme, la transformation complète d'un végétal (VAvicennia offtcinalls par exem- ple), du stade vivant au stade lignite. L'étude microbiologique détaillée de ces sortes de dépôts pourrait donc peut-être révéler des faits intéres- (1) Le rôle flocculateur des cristalloïdcs de l'eau de mer sur les colloïdes humiques est à considérer. (2) A Marovoay, des huîtres quaternaires situées à 20 mètres d'altitude permettent de dater les boues à lignite qui sont encore arrosées périodiquement par des eaux salées. Ces lignites, en grande partie constituées par des troncs d'Avicennia officinalis, sont donc bien postérieurs à la transgression quaternaire. — 157 — sants, rvon seulement sur la formation des lignites, mais aussi sur la question si discutée de la genèse des hydrocarbures minéraux Les matières végétales qui constituent ces dépôts, sont un assemblage hétérogène de bois, de feuilles, de fruits les plus divers, avec toujours une grande quan- tité de rhizomes de Phraginites et de Gypéracées et parfois des pieds entiers de Bananier ou de Typhono- dorum, le tout provenant, suivant la saison, des alen- tours ou au contraire, du bassin supérieur du fleuve. Dans les dépôts constitués en saison sèche, ce sont les plantes de la Mangrove qui dominent ; dans ceux formés en saison des pluies, ce sont au contraire des plantes de l'intérieur n'ayant aucun rapport avec le mi- lieu où le dépôt s'est formé. L'examen de ces dépôts seuls ne permettraient donc pas de se faire une idée juste de la végétation environnante- Il pourrait faire croire à des associations ou à des alternances d'espèces qui n'ont rien de réel. Ces faits sont à retenir, et enga- gent à n'interpréter qu'avec prudence les gisements de végétaux fossiles, C. ~ A llavions marines, — Une partie seulement des végétaux flottants entraînés par le fleuve s'arrête dans l'estuaire Le reste est emporté à la mer et rejeté sur les plages, oii ces détritus forment parfois des dépôts fort analogues aux précédents, mais distincts néammoins par la présence, au milieu de ces restes végétaux d'ori- gine terrestre; de nombreux restes d'organismes marins, varechs ou coquilles provenant du large. Mais les fleuves ne portent pas à la mer que des restes végétaux flottants. Tous les détritus un peu plus denses, qui flottent entre deux eaux ou glissent sur le fond, sont entraînés au large. Tous ces matériaux plus denses, après avoir été quelque temps le jouet des courants et — 158 — des flots, finissent par venir s'accumuler dans les en- droits où les conditions nécessaires à leur dépôt sont réalisées, dans des emplacements déterminés où la mer, cette admirable machine à classer les matériaux, les concentre petit à petit. Ces endroits peuvent être situés au large ou, au contraire, dans une baie ou une échancrure de la côte. Au large, où des observations détaillées ne nous étaient pas possibles avec les moyens dont nous dis- posons, nous n'en avons observé qu'une fois, par 20 m. de fond, à quelque vingt kilomètres de la côte, au Nord du Gap St-André. Sur la côte, nous en avons rencontré entre Tuléar et l'embouchure du Mangoky, au Nord de l'embouchure de la Tsiribihina et aux environs du Gap St-André- Partout, qu'ils soient au fond de l'eau, ou sur une plage exondée, ces dépôts se présentent avec un carac- tère qui permet au premier coup d'œil d'en reconnaître l'origine : Tous les détritus végétaux qui les forment sont réduits en petits fragments ayant à peu près un poids et une taille analogue; les plus gros ne dépassent pas la grosseur d'une noix. Ils sont très hétérogènes et, bien que les restes reconnaissables soient assez rares, leur origine fluviatile est évidente, malgré l'abondance des végétaux littoraux et marins que l'on peut y trouver. On y observe aussi, comme il a été dit, d'assez nom- breux coquillages ou autres restes d'animaux marins, mais ces restes, comme les végétaux, ont été « classés», et on ne retrouve entiers que les organismes dont la taille ou le poids correspondent à ceux des fragments de plante qui les entourent Par suite la faune de ces dépôts est toujours assez spéciale et montre des carac- tères particuliers qui ne correspondent nullement à ceux de la faune des endroits où ils se sont constitués. — 159 — En examinant des restes semblables dans des couches anciennes, on pourrait donc conclure encore de ces apparences à des changements brusques de faune, qui ne correspondraient pas du tout à la réalité des faits- Les restes de végétaux, isolés ou relativement frais, amenés sur les plages sont ordinairement transformés et utilisés par une multitude de bestioles, parmi les- quelles des crabes se distinguent par leur activité. Les végétaux amoncelés en masse semblent au contraire éloigner la faune marine et, sauf en surface, où l'on voit quelques rares mollusques, nous n'avons jamais observé d'être visible à l'œil nu vivant au milieu de ces amas. Quelle est la cause qui rend inassimilables et inhabitables, tout au moins pour les organismes supé- rieurs, ces dépôts de végétaux .^* Nous n'avons pas trouvé de réponse satisfaisante à cette question, mais ce n'est probablement qu'une conséquence des transformations que subissent, en place, ou au cours de leur transport, ces restes de plantes et peut-être aussi de l'élimination successive., par utilisation au cours de ce transport, de tous les débris assimilables. Quel est le résultat final de la transformation de ces amas de matières végétales sous l'action combinée du temps, de la pression et des micro-organismes .'^Aucune observation ne nous permet de répondre à cette autre question, autrement que par des hypothèses, ce qui manquerait d'intérêt. Les seuls dépôts de ce genre que nous ayons pu examiner sous une épaisseur un peu grande, étaient exondés et recouverts de sables récents, et montraient, sur toute leur épaisseur, une masse friable de détritus végétaux ayant conservé la forme et la couleur brun-noirâtre qu'ils avaient déjà au moment de leur dépôt. Il n'en est certainement pas ainsi lorsque — 160 — ces amas gisent à une grande profondeur et c'est évi- demment là qu'il faudrait pouvoir les observer. Usages industriels el culluraux. — Les dépôts végé- taux marins n'ont qu'un intérêt théorique. Il ne sera donc ici question que des tourbes allochtones ou autoch- tones qui, en règle générale, sont d'autant moins culti- vables que le combustible qu'elles donnent est meilleur. Dans toute l'île, les tourbes pures, sans mélange d'apports alluvionnaires, quelle que soit leur origine, ne constituent que des sols très défavorables à la végé- tation- Même sous le climat tropical des côtes, même lorsqu'elles sont drainées à fond, ces tourbes ne se ni- trifient que très lentement. Il en est tout autrement lorsque les matières tourbeuses sont plus ou moins mélangées à des sables ou à des argiles, surtout quand ces tourbes limoneuses sont situées sous un climat chaud. Dans ce cas, après aménagement, les plaines basses qu'elles occupent généralement constituent, au contraire, des terres très riches où la nitrification est très active, et ces sols sont infiniment précieux dans un pays oii l'humus manque généralement. Dans la région centrale, les tourbes mélangées d'allu- vions c'est-à-dire les parties supérieures de toutes les tourbières mortes, bien que ne constituant que des terres " froides " où la nitrification est peu active, sont pres- que partout cultivées en rizières. La nitrification plus active des tourbes plus ou moins mélangées d'alluvions, indique que le colmatage pour- rait devenir un moyen précieux d'amélioration des sols tourbeux dans les régions, comme celle du lac Alaotra, où on peut le provoquer . Les argiles latéritiques donnant des terres si compactes et si pauvres que l'humus seul peut rendre un peu cultivables, la tourbe, surtout mé- langée de chaux, sera un amendement de grande valeur — 161 — et les indigènes du Centre y auront sans doute recours un jour, lorsqu'ils tenteront d'améliorer leurs terres et leurs méthodes de culture. Au point de vue combustible, la tourbe n'est utilisée que dans le Centre, où le bois manque totalement. Elle sert surtout à la cuisson des briques et des poteries. La tourbe provenant des tourbières à Fougères et Cypé- racées, de beaucoup la plus abondante, est d'ailleurs de qualité médiocre, surtout dans les couches supé- rieures, et ces conditions en rendent l'extraction plus difficile. La tourbe de Sphaignes est bien meilleure, mais aussi bien moins abondante. Les tourbes lignites des cinérites de l'Ankaratra ont plus d'intérêt, mais, jusqu'à présent, il n'en a pas encore été signalé de couches assez puissantes pour être exploitables. M. BÊDEL. — Présentation de Plantes (1). J'ai l'honneur de présenter à la Société Linnéenne les échantillons des plantes suivantes : Alihxa hirsuta L. Provenant de Pacy-sur-Eure et signalée dans le Bulletin de la Société Linnéenne (année 1917, p. 89). Géranium pyrenaicum L. Trouvé sur le bord d'un chemin à Douville (station nouvelle) (juin 1921). (1) Les échantillons correspondants ont pris place dans le Nouvel Herbier de Normandie de l'Institut Botanique de Gaen sous les numéros 42 à 55. H — 162 -- Lathyrus palastris L. Marais de Brucourt (juillet 1911) (station signalée dans le Bulletin de la Société Linnéenne, année 1917, p 93). Lathyrus Nissolia L., var. ramosa Béd. Je désigne ainsi une plante robuste à tiges nombreuses, couchées et rameuses à la base, trouvée sur le bord d'un chemin à Douville (juin 1921). Il n'est pas fait mention de cette forme, qui me paraît nouvelle, dans les flores de Lamarck, Gillet, Corbière, Coste, Rouy, qui indiquent Lathyrus Nissolia à tiges simples dressées. Vicia sepium L., var. roseum^éà., provenant de Cresse- veuille. Plante dont les caractères ont été indiqués dans le Bulletin de la Société Linnéenne (année 1915, p. 96)- Epilohium hirsutum X montanam, plante à tige rameuse, sans ligne saillante, faiblement pubescente, présentant supérieurement quelques poils courts, étalés. Feuilles ovales, lancéolées, sessiles, à demi embrassantes, glabrescentes, à peine ciliées, velues sur les nervures. Fleurs grandes (15 à 18"/™), rose lilas, penchées avant la floraison. Stigmates étalés en croix. Trouvée dans le bois de Dozulé (août 1921), parmi Epilohium hirsutum et E. montanum dont elle paraît être l'hybride. Sambucus nigra L., var. rosœfiora Mouillefert. Deux échantillons : l'un trouvé dans une haie à Cricqueville et l'autre dans un bois à Druval Les fleurs fraîches ont une couleur rosée bien marquée. Quelques exemplaires de celles-ci ont été adressées à M. Bugnon qui a bien voulu me communiquer, à ce sujet, la note suivante : - i63 - « Pas de variétés à fleurs roses indiquées dans les flores de Corbière, Coste, Rouy ; mais dans le Traité des arbres et arbrisseaux de Mouillefert, on cite une variété rosœflora définie par ses fleurs rosées, sans indiquer ni origine, ni localité ». Les flores de Lamarck, de Gillet, de Bonnier et quel- ques Traités de Botanique que j'ai consultés ne font pas mention de cette variété. On pourrait donc supposer que le S. n. rosœflora de Mouillefert est, simplement, une variété cultivée. Les échantillons recueillis dans le bois de Druval montrent que cette plante croit aussi à létat sauvage et qu'elle a été, vraisemblablement, l'origine de la variété cultivée. Scrophularia Balbisii Horn., var. verlicillata Béd. Plante trouvée dans un fossé à Méry-Corbon et signalée dans le Bulletin de la Société Linnéenne (année 1915, p. 103). Orobanche minor Sm., var. flavescens G. G., recueillie à Tourgéville (Emplacement de l'Hôpital Anglais, juil- let 1921). Station nouvelle. Brunella vulgaris L-, forme bicolor, plante robuste (40 à 50 cm.), à épi bicolore, étroit, allongé, subaigu avant la floraison, à bractées blanches ou blanchâtres, bordées d'un liséré violet, calice entièrement violet; Tourgéville (Emplacement de l'Hôpital Anglais, juillet 1921). Brunella alba Pall., Tourgéville (Emplacement de IHôpital Anglais, juillet 1921). Station nouvelle. Tamas communis L., var. sagdlifolia Béd. Plante pro- venant de Villerssur-Mer et signalée dans le Bulletin de la Société Linnéenne (année 1915, p. 114). — 164 — Tamiis communisL., var. aheneiis. Plante dont toutes les feuilles ont une couleur bronzée ou cuivrée, même dans le jeune âge. Trouvée à Bonnebosq, le 23 juin 1921, dans une haie, sur le bord de la route qui conduit à Beaufour. Carex slrigosa Huds. Brocottes (dans un chemin de l'Eglise à la route de Hotot, juillet 1919). Station nouvelle. Abbé LETACQ et Aug. CHEVALIER. — Excursions botaniques dans le Bocage ornais : (marais de Lande-Pourrie à Lonlay-l'Abbaye, \ 8 août, et du Grand-Hazé à Briouze, 5 septembre). Les stations marécageuses étaient cette année d'un abord facile, par suite de la sécheresse intense, qui a duré plus de six mois ; on pouvait les parcourir en tous sens et en faire une exploration minutieuse, mais pour la même cause bon nombre d'espèces, qui ne croissent qu'aux endroits inondés, n'avaient pas reparu ou ne se montraient qu'en petite quantité. Nous publions cependant le résultat de nos observa- tions sur les marais de Lande-Pourrie, dont il n'a été fait jusqu'alors aucune monographie spéciale (1), et sur ceux plus connus de Briouze, pour montrer combien leur végétation s'est appauvrie depuis quelques années, (1) Toutes les observations citées dans ce travail ont été faites en commun sauf les déterminations des mousses et des champignons dont le mérite revient entièrement à M. l'abbé Letacq (Note de M. Aug. Chevalier). — 165 — et expliquer pourquoi plusieurs espèces des plus inté- ressantes signalées autrefois ne s'y trouvent plus. I. — Les bruyères et marais de Lande-Pourrie, situés sur la commune de Lonlay l'Abbaye, à l'Ouest du bourg, commencent à 1 kilomètre de l'Eglise pour s'étendre sur une longueur de plus de 4 kilomètres, jusqu'à la limite de la commune de Ger (Manche). Elles sont com- prises entre la route G- G. 58 (de Ger) et le ruisseau de Chancerot. Elles reposent sur les phyllades précam- briennes et présentent ainsi une flore silicicole des mieux caractérisées. M. Chevalier les explora pour la première fois en 1896 et y découvrit X Erica Watsoni Benth., X Carex Cheva- lieri Corh-, PoJypodium Phegopteris L. Quatre ans plus tard, il les fit visiter à M. Paul Hariot, alors assistant de Cryptogamie au Muséum. Les plantes que nous y avons récoltées le 18 août dernier sont : Drosera intermedia Hayne. — rotundifolfa L. Elodes palustris Spach. Genista anglica L. Wahlenbergia hederacea Rich. Lobelia urens L. Erica cinerea L. — tetralix L. — ciliaris L. GC, et var. flore albo. Scutellaria miner L. Mentha aquatica L. — saliva L. Anagallis tenella L. Potamogeton polygonifolius Pourr. Narthecium ossifragum Huds. Juncus squarrosus L. Rhyncospora alba Wahl. - 166 — Scirpus cœspitosus L. Carex biligularis D. G. — Œderi, var. elongata. Polystichum dilatatum Corb. — montanum Roth. Polypodium Phegopteris L. Aulacomnium palustre Sch. Philonotis fontana. var. cœspitosa Sch. Polytrichum commune L. Sphagnum acutifolium Ehrh. — var. rubellum Wils. — subsecundum N. et H. Pellia epiphylla Corda. Voilà bien la physionomie générale de nos marais du Bocage, qu'ils reposent sur les phyllades de Saint-Lo' ou sur les grés siluriens des massifs d'Ecouves et d'Andaine- Des plantes occidentales telles que Elode^ palustris, Lobelia urens, Wahlenbergia hederacea, Narthe- cium ossifragum, Potamogeton polygonifolius n'y sont pas moins fréquentes. La différence consiste surtout dans l'abondance à Lande-Pourrie d'Erica ciliaris, de moins en moins répandu à mesure qu'on s'éloigne de Domfront vers l'est, et n'offrant plus guère au delà de cette limite que des localités rares et disjointes. Cette bruyère, vulgaire dans les landes de la Basse- Bretagne, témoigne, plus que toute autre plante, de l'influence du climat armoricain dans notre Bocage. Près de Lonlay, sur des talus, nous avons observé Viola meduane.nsis Bor. et PolentiUa prociimhens Sibth., deux représentants également de !p. flore de l'Ouest, inconnus en Haute-Normandie. Le lendemain de notre visite à Lonlay, l'exploration de l'étang de Juvigny-sous-Andaine, ne nous a donné q\ïElodea canadensis Rich., rare encore dans la région Domfrontaise. Non loin de là, au pied des haies, nous ■ — 167 — avons reconnu plusieurs localités de Campaniila patiila L disséminé d'ailleurs sur les granités des environs- II. — Le marais de Briouze, plus connu dans le pays sous le nom de Grand-Hazé, est encore, malgré les réductions qu'il a subies depuis bientôt un siècle (1830, 1831, 1871), le dépôt tourbeux le plus important du département de l'Orne. Il mesure 68 hectares de super- ficie, dont 28 sur Briouze et 40 sur Bellou-en-Houlme. Il repose sur une nappe imperméable d'argile et de cailloux formée aux dépens des sols environnants (Phyllades de Saint-Lo et Granité). Ces tourbières ont un intérêt majeur au point de vue botanique : datant de l'époque pléistocène, elles indi- quent le retour du régime interrompu pendant l'âge du Renne et nous renseignent très exactement sur la Ilore des temps préhistoriques. La végétation de la partie de nos tourbières conservée à l'état primitif a malheureusement subi depuis quelques années bien des modifications. De temps immémorial nombre d'habitants de Briouze et de Bellou employaient la tourbe comme combustible à cause de son bon marché. Mais pour extraire la tourbe, il fallait creuser de larges trous ou mares de 1 à 2 mètres de profondeur, qui se remplissaient d'eau et subsistaient ainsi pendant dix à quinze ans. Or dans ces mares et sur leurs bords croissaient les espèces les plus intéres- santes, qui ontbesoin pourvivre d'un sol très imprégné d'humidité- Aujourd'hui, à Briouze comme ailleurs, on brûle du bois et du charbon ; la tourbe a cessé d'être en usage, et les tourbières n'étant plus exploitées, les mares qui existaient encore, il y a une vingtaine d'années, sont maintenant presque comblées avec leur surface couverte de joncs. — 168 — Les sécheresses intenses et prolongées de ces trois dernières années, surtout de 1921, l'incendie, qui en 1919, depuis les premiers jours d'août jusqu'en décembre, brûla dans la majeure partie du marais les roseaux, les herbes, et même la couche de tourbe sur une foule de points, n'ont pas aussi peu contribué à l'appauvrisse- ment de la flore (1). Voici les résultats de notre excursion du 5 septembre. Le sol dénudé par l'incendie ne nous a présenté que des espèces communes : Senecio vulgaris L. Hieracium pilosella L. Juncus supinus Mœnch. Ceratodon purpureus Brid. Barbula convoluta Hedw. Funaria hygrometrica Hedw. (1) M. Gallot, avocat, maire de Domfront, qui chaque année, passe les vacances à sa propriété de Beausens, située à la lisière sud-ouest du marais (commune deMénil-de-Briouze), a bien voulu nous servir de guide dans nos excursions du 5 septembre et nous donner sur l'incendie des détails que nous nous empressons de transcrire. C'est un devoir pour nous de lui adresser nos plus sincères remerciements. Note sur Vincendie du marais du Grand-Hazé « Dans les premiers jours d'août 1919, la tourbe commença à brûler à l'extrémité sud-ouest du marais de Bellou. Le maire fit creuser une tranchée autour de ce foyer. Mais, soit que le vent ait transporté des étincelles, soit imprudence de fumeur (de nom- breux cultivateurs étaient alors occupés à récolter des litières) d'autres foyers se révélèrent dans le courant du mois d'août dans des endroits fourrés, et, au début de septembre, un jour de grand vent, le feu se développa de l'Ouest à l'Est sur une vaste étendue' alimenté par les roseaux desséchés ; il se propagea jusqu'au milieu des marais de Briouze. Une compagnie d'infanterie vint, trop tard, creuser des tranchées, la couche de tourbe était prise, elle brûla jusqu'en décembre, même sous la neige ». — 169 — Lunularia vulgaris Mich. Marchantia polymorpha L. Sur les tourbes, nous avons recueilli : Ranunculus Flammula L. Viola paluslris L. Eludes palustris Spach. Comanim palustre L. CC. Potentilla erecta Dalla Terre. — procumbens Sibt. » — X suberecta Zimmet. Lythrum salicaria L. Helosciadium inundatum Koch. Hydrocotyle vulgaris L. Galium uliginosum L. Myosotis paluslris Roth. Veronica scutellata L. Scutellaria galericulata L. minor L. Meotha sativa L. Lysimachia vulgaris L. Juncus conglomeratus L. — silvaticus Reich. — effusus L. — supinus Mœncli. Luzula multiflora Lej. Eriophoiuni angustifolium Roth. Carex vesicaria L. — ampullacea. Phragmites communis Trin., Deschampsia cœspitosa P. B. Molinia cœrulea Mœnch. Glyceria aqualica Wahlb. Viola palustris se rencontre non seulement sur les tourbes, mais en plusieurs points des prairies environ- nantes. - 170 — Molinia cœrulea forme de grosses touffes cespitcuses, s'élevant parfois à 0 "" 50 au-dessus du sol ; ses chaumes sont robustes et ses feuilles larges de 6 à 10 % ; c'est alors la var. robasla Prahl., plante caractéristique des tourbières de l'Europe centrale et septentrionale. Hydrocharis morsas-ranœ, qui couvrait de ses feuilles flottantes plusieurs fossés, ne se voit plus aujourd'hui, et en petite quantité, que sur le ruisseau qui contourne le marais au Nord. Quelques petites mares ayant conservé l'eau tombée pendant les derniers orages étaient presque couvertes \)aT Scirpas fluilans L. etJancussapinus,\av. flaitansLRm. Le Glyceria aquatica Wahl. s'observe dans un fossé près du bourg de Briouze, à la lisière du marais. C'est la seule station connue dans l'arrondissement de Domfront. Voilà à quoi se réduit aujourd'hui la flore du marais de Briouze. La plupart des espèces que nous venons d'énumérer se contentent d'une humidité relative, mais celles qui sont les plus exigeantes sous ce rapport, ont disparu. C'étaient Drosera intermediallayne, D- rotiindi- folia L., Stellaria glauca Smith., Isnardia palustris L , Epiloh'mm palustre L., Ceratophyllum demersam L ., Meny- anthes Irifoiiala L , Nartheciam ossifragam Huds., Tri- glochin palustre L., AUsma natans L , A. ranunculoides L., Cyperus longus L , Rhyncospora alba Vahl-, /?. fusca Rœm , Aira ulig'mosa Veik. , Glyceria declinata Bréb., Pllular'ia globulifera Vaill-. Elles furent recueillies autrefois par de Brébisson, Morière, Husnot ou par nous-mêmes, il y a une vingtaine d'années. Les Muscinées ont suivi la décroissance des Phanéro- games ; les Sphaignes ne sont plus représentées que par quelques touffes de Sphagnum cymbifoiium Ehr., S. subsecundam N. et H., 5'. acutifolium Ehr., en voie de — 171 - dessèchement Dicranella cerviculata B. E., spécial aux tas de tourbe, ne s'y voit plus. Nous recueillons cependant encore dans le marais et les prairies adja- centes Dicramim palustre Lap., Campylopus tiirfaceus B. E-, Polylrichiim commune L., et Polytrichum gracile Menz., ce dernier rare dans l'Ouest de la France. Ça et là sur la terre humide dénudée on trouve deux Hépati- ques Riccia bifurca Haffm et Fossojnbronia, Dumortieri Lindl. En septembre la flore mycologique avait plusieurs représentants surles tourbes : lYolaneastaurosporaBres., Pholiotamycenoides ¥r., Inocybe cervicolor Pers., Hebe- loma hiemaleBres., Naacoria sobria Fr., A. vervacll Fr. — A la lisière Ouest du Marais, sous des sapins près du château de Beaussens, il y avait aussi quelques Cham- pignons qui méritent d'être cités : Amanita spissa Fr., Russula\sororia Larbr., Gomphidias glutinosas Schœff. (abondant), Bolelus eryfhropas Pers-. B. pachypus Fr. III. — Les deux stations de Basse-Normandie dont nous venons d'étudier la flore constituent des restes du tapis végétal primitif De telles formations devaient couvrir dans tout le massif breton des surfaces infiniment plus étendues, avant que l'homme par des défrichements et des drainages, par l'aménagement des terres en vue de la culture ou de la constitution de prairies naturelles, n'ait modifié presque partout la constitution de la flore ancienne primitive. Ces deux stations bien que situées à moins de 50 kilo- mètres de distance l'une de l'autre, sur la silice et dans des terrains également marécageux et en partie tour- beux recèlent cependant des flores totalement diffé- rentes. C'est que leurs sols et la disposition du terrain étant loin d'être identiques, il en résulte des formations différentes, déjà bien connues dans d'autres pays. — 172 — Les bruyères marécageuses de Lande Pourrie appar- tiennent au type des hauts-marais ou plus exactement des high-moors dans la nomenclature deE. Warming (1) (moor en anglais signifie à la fois bruyère, marais ou lande et peut difficilement se traduire) Cette formation en Basse-Normandie est loin d'être uniforme, elle passe insensiblement si le sol est relativement sec à VEri- cetum, au Callunelam ou à la lande d'Ulex nanus ; au contraire si le terrain est plus marécageux elle devient la bruyère herbeuse (le grass-heath de Warming) ; si le sol est bourbeux avec un peu d'eau courante, les sphaignes se développent dans les ruisselets. La seule différence qui existe entre notre high-moor et celui qui est décrit par Warming tient au caractère occidental de la flore de Bretagne. Dans nos landes en effet les Erica ciliaris et E. tetralix, sont souvent les es- pèces dominantes. Elles peuvent ainsi que d'autres plantes aquatiques, s'éloigner du marais et s'étaler sur les pentes plus ou moins sèches constituant les bruyères proprement dites et les vignonnières (landes d'Ulex). Le marais de Briouze. à l'inverse des landes maréca- geuses de Lonlay l'Abbaye ne donne asile ni à des Ulex ni à des landes de bruyères ; c'est à peine si l'on trouve sur sa lisière quelques touffes maigres et rases de Cal- luna vulgaris. Il appartient au type des bas-marais dénommé dans la nomenclature de Warming low moor formation et il présente les diverses associations qui ont été décrites par ce savant : l'eriophoreta, le cariceta, le molinetia, le nardeta, suivant que tels ou tels genres ou telles espèces sont dominants. En certains endroits, il passe (1) Œcology of Plants. Oxford, 1909. — 173 — au marais à roseaux (reed-SAvamp de Warming) avec Phragmltes communis. Warming fait remarquer que les eaux de ces bas- marais sont loin d'être aussi pures que celles du high- moor, aussi des plantes calcicoles y sont réunies par suite de la présence du carbonate de chaux. Cela est exact pour le marais de Briouze, où se ren- contrent quelques plantes calcicoles, que l'on cherche rait vainement dans la région de Lande-Pourrie. Tou tefois le marais de Briouze, n'étant pas situé en terrain calcaire est relativement pauvre en chaux (celle-ci est apportée des terrains granitiques environnants) de sorte que les calcicoles qu'on y trouve sont les moins exigeantes en chaux (1) ; la présence des Sphagnam dans ce marais et l'absence des Chara sont la preuve que le calcaire s'y trouve en très petite quantité Dans le département du Calvados existent des low-moor comme les marais des Terriers et de Plain- ville situés en plein calcaire et dont la flore est cons- tituée par des plantes calcicoles de marais à l'exclu- sion de toute plante silicole, à l'inverse de ce qui existe à Briouze Dans le marais de Briouze nous avons fait une autre constatation relative à l'écologie. Dans les parties du marais de Briouze où la tourbe a été détruite par l'incendie mettant l'argile à nu nous avons fait l'observation suivante : Sur le sol ainsi dénudé et complètement asséché, aucune plante de marais n'est apparue depuis deux (1) Voir à ce sujet l'intéressant travail de M. Roussel : Les plantes calciphilés et la teneur en calcaire du sol. Assoc- franc- Avanc. Se. Strasbourg, 1920, p. 239, classant les plantes calcicoles d'après l'indice calci métrique du sol où elles peuvent vivre. — 174 — ans soit par repousses soit par semis- Par contre en certaines parties on voit naître des peuplements assez denses déjeunes plants de Beiala et de Salix cinereaei S. aurita. Si l'homme n'intervient pas pour couper ces arbustes sur ces parties oii la tourbe a été brûlée, se constituera une formation nouvelle, formée par des boqueteaux d'arbustes de terrains plus ou moins maré- cageux (le bush-swamp de Warming, comprenant notamment le Saliceta et le Betuleta auxquels s'asso- cient souvent Spirsea Ulmaria et Lysimachia viilgaris). C'est la preuve que les formations végétales peuvent fréquemment se modifier sous l'action de causes natu- relles ou accidentelles et à un aspect de végétation peut s'en substituer un autre, sans qu'il soit nécessaire que l'homme intervienne pour faire des semis ou des plan- tations. BIBLIOGRAPHIE DE Brébisson (A.)- — I\otice sur la végétation de l'arrondisse- ment d'Argentan, avec l'indication des plantes rares qu'il renferme, p. 114-122 de ÏAlmanach argenté- nois pour 18U2, par J.-L. Chrétien, de Joué-du- Plain ; Caen, Hardel, in-8, 267 p. — C'est le premier travail où l'on trouve des observations sur la flore des marais de Briouze. HusNOT (T.)- — Le Châlellier et Briouze, B. S. L N., 1872-73, p. 224. Letacq (A.). — Compte-rendu des excursions faites par la Société Linnéenne de Normandie dans les marais de Briouze et aux environs de Bagnoles les 15, 16 et il Juillet 1892, B. S. L. N., 1892, p. 157-174. Chevalier (A.). — Catalogue des plantes vasculaires de l'ar- rondissement de Domfront avec notes critiques et observations biologiques, Ibid, 1893, p. 98-333. Letacq (A). — Notice botanique et agricole sur les marais de Briouze, Annuaire Normand, 1905, p. 151-161. — 175 — Observations sur la flore du marais de Briouze, faites par MM. HusNOT, Savouré, et l'Abbé Letacq lors d'une excursion, qui a eu lieu le 6 Septembre 1909. Bull. Soc. des Amis des Se. Nat. de Rouen, 1909, p. 69-75 (Auctore Letacq). — Notes bibliographiques et exposé sur la flore du Marais, qui déjà commençait à s'ap- pauvrir. On trouve encore des indications sur les plantes du Marais de Briouze dans les différentes édit. de la Flore de Normandie de De Brébisson, dans la Nouvelle Flore de Normandie de M. Corbière, la Flore des Mousses du Nord-Ouest, 1" et 2-" Edit., par M. Husnot, ['Inven- taire des plantes phanérogames de l'Orne, et le Catal. des Muscinées de l'Orne, par l'abbé Letacq. D"^ F. GIDON. — Sur la replantation du jardin botanique de Gaen, en 1778, par Desmoueux, suivant le Système de Trianon et sur les polé- miques botaniques de l'an IV à Gaen. A Gaen, comme dans toutes les autres Universités de France et de l'étranger, l'œuvre personnelle de nos prédécesseurs du xviii^ siècle est en partie constituée par les thèses qu'ils faisaient soutenir à leurs élèves. Il y avait là pour eux un moyen de publicité économique et efficace en un temps oià les revues scientifiques étaient rares. On en usait largement Et c'est sous le nom des présidents de la soutenance, auteurs véritables, que ces thèses étaient distribuées et citées (1). Assez (1) En particulier par Haller : ûisputationes ad curationem mor- borum pertinentes, passim. J'en ai donné des exemples dans ma notice : An spasmis electricilas (thèse de concours à Gaen en 1770). Année médicale de Gaen, 1" janvier 1921. — 176 — souvent les maîtres polémiquaient entre eux dans les thèses de leurs élèves. Une pièce annexée à une thèse du tome ix de la collection de Caen constate un scan- dale qui survint en 1778 en semblable occasion. Cette pièce ne laisse aucun doute sur l'attribution qui doit être faite d'un certain nombre de ces thèses à deux de nos prédécesseurs, les botanistes Desmoueux et Roussel (1). En utilisant divers renseignements que nous trouvons dans les thèses de Caen vers 1778, et aussi dans les pièces (thèses, diatribes, articles de journaux) auxquelles donna lieu plus tard, de l'an 2 à l'an 4, la compétition de Roussel et de Desmoueux pour la chaire debotanique, on peut compléter ainsi qu'il suit les renseignements que possédait mon maître O. Lignier (2) sur la replan- tation du Jardin des Plantes de Caen, de 1778 à 1780. Les mêmes textes nous apportent quelques renseigne- ments de divers ordres sur l'histoire de la botanique à Caen, sur des écrits ignorés ou perdus de nos prédé- cesseurs, sur lé caractère tout polémique des médiocres publications botaniques de l'époque révolutionnaire, en particulier sur la Flore de Roussel. Une campagne de thèses précéda la replantation du jardin, pour laquelle Desmoueux avait besoin de fonds. Cette campagne devint une polémique par suite de l'opposition de Roussel aux idées de Desmoueux. (1) V. F. Gidon : Bulletin de la Société des Antiquaires de Nor- mandie, année 1921. (2) V. O. Lignier : Essai sur l'Histoire du Jardin des Plantes de Caen. Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 5* série, 8- vol., Caen, 1904. — 177 — Dans la thèse Delaubel, du 12 août 1776, Desmoueux affirme, à propos des vertus sudorifiques, selon lui inexistantes, des bouillons de vipères, que l'analyse chimique ou la holaniqae pourraient nous apporter, sur les propriétés des plantes, des renseignements plus exacts que tout ce qu'on trouve dans le fatras contra- dictoire qui constitue la tradition médicale. L'analyse chimique, en isolant les principes réelle- ment existants dans les plantes montrerait si les vertus qu'on leur prête sont possibles. La botanique nous dirait si ces vertus ne sont point en contradiction avec la place de ces plantes dans tel ou tel groupe naturel- Dans la thèse Révérend, du 6 octobre 1 778, Desmoueux spécifie bien dans quelles limites les plantes que la classification rapproche auront probablement des pro- priétés analogues II a en vue ces groupes d'espèces qu'une indissoluble affinité semble lier puisqu'on les trouve toujours ensemble dans tous les systèmes, que ceux-ci soient basés sur la forme des corolles, le nombre des étamines, ou la forme du fruit. Ce sont nos << familles naturelles »> d'à présent. En cela Desmoueux est en progrès sur Linné et Jussieu et en avance même sur Aug. Pyr. de Gandolle qui n'ose encore en 1816, renoncera étendre l'analogie des propriétés aux plantes d'un même ordre ou d'une même classe (1). Dans celte thèse Delaubel figure le tableau comparé du règne animal et du règne végétal selon Bernard de Jussieu, maître, ami et protecteur de Desmoueux. Aux animaux qui ont le cœur sans oreillette, avec une oreil- lette, ou avec deux oreillettes font pendant les végétaux qui ont le germe sans cotylédon, avec un cotylédon, ou (1) Essai sur les Propriétés Médicales des Plantes, 2" édition, Paris 1816, p. 5. 12 — 178 — avec deux cotylédons. Je reviendrai ci-dessous sur les divisions du règne végétal (reproduites dans le catalogue Farin). Comme argument précis montrant l'utilité des bonnes classifications, Desmoueux ne manque pas de citer (comme l'ayant appris de Jussieu, à ses démonstrations du jardin de Paris) le cas de nos Polygala indigènes, dont les propriétés merveilleuses furent méconnues jusqu'au jour où ce qu'on savait du Polygala de Virginie donna l'idée à Bouvart d'en faire l'essai (1). Tout cela constituait pour Desmoueux une argumen- tation en faveur delà replantation du jardin. Mais, en face de Desmoueux, qui tient pour Jussieu et les modernes, la thèse Perrière, du 23 décembre 1778 nous montre Roussel, qui tient pour Dioscoride, Pline et les anciens, comme étant la seule source de la vraie science des drogues. Les chimistes et les botanistes sont mis de compagnie avec les alchimistes du moyen-âge. Un passage assez humoristique nous montre le chimiste à ses fourneaux, faisant semblant d'extraire les principes des drogues et s'enrichissant aux dépens des niais qui l'admirent. En ce qui concerne la botanique, Roussel, dans son argumentation, confond tout ce que Des- moueux avait si bien distingué et demande pourquoi, étant toutes des monopétales, les solanum, capsicum, Jalaps, convolvalas, campanules, raiponces et valérianes n'ont pas les mêmes propriétés. Il est évident que Desmoueux eut l'avantage dans cette polémique puisque le jardin fut replanté- Selon quel (1) De Haen raconte la même histoire avec d'autres noms (Ratio medendi, iv-7-2). — 179 — système, nous le verrons ci-dessous. Mais à propos du catalogue Farin, qui nous l'indique, se pose tout d'abord une difficulté bibliographique que 0. Lignier a laissée ouverte. 0. Lignier fp. 76) a supposé qu'il y avait eu trois catalogues : 1° Un catalogue Desmoueux daté de 1778, conformément au dire unanime des auteurs; 2° un catalogue Desmoueux postérieur à des pièces officielles de 1779 et de 1781, où ilestquestion de l'enga- gement pris par Desmoueux de donner le « tableau comparé de l'ancienne et de la nouvelle méthode », engagement auquel il aurait d'ailleurs satisfait, ayant reçu de l'Université 300 livres pour son travail ; 3° notre catalogue, de 1781 signé Farin et non Desmoueux, et ne renfermant pas le « tableau comparé » en question. Mais les pièces de la polémique ouverte en l'an 2 renferment des passages qui prouvent que les catalogues Desmoueux se confondent avec le catalogue Farin. La lettre adressée à Linné « aux Champs Elysées » le 17 thermidor, an 4, en réponse à celle qu'il avait écrite « de la Lune », contre les mauvaises définitions qui sont au commencement de la Flore de Roussel, nous parle, p. 4, de ce u fameux BotanicuinCadomo-Parisiense « fait en 1778 par Desmoueux pour la prospérité des « écoles, imprimé aux frais de l'Université, et où Farin « fut surpris encadré » (1). (1) A Charles Linné, aux Champs Èlysées u, io pages, de l'imprî- merie Boullay Malassis, à Caen, place de la Justice, signée et datée à la page 8 : Caen, 24 thermidor, an 4, Cauville et Guérard, bacheliers en médecine. Les pages 8 à 10 renferment la réponse à l'ultimatum de Ménippe Tc'est-à-dire de Desmoueux) et se terminent par la description de l'appareil propre à le « spiritualiser » à l'instar de l'incomparable Aristarchus Masso. Cette pièce curieuse, qui provient des papiers de M. Travers, m'a été obligeamment signalée par M. Sauvage. — 180 — L'année précédente, la thèse Corbe, du 5 germinal, an 3 (ou du 10 germinal, car il y eut un second tirage corrigé, ovi on supprima la mention du Fucus saccha- rinus [1]) nous parle aussi de ce catalogue : « extrait M informe de celui de Paris, que Desmoueux présenta « à l'Université au lieu du catalogue de l'ancienne et « de la nouvelle méthode comparées qu'il s'était « engagé à lui remettre. » (2). Mais, s'il devient évident que les catalogues Des- moueux supposés par 0 Lignier n'ont pas existé, nous trouvons trace dans la thèse de germinal d'un autre catalogue Desmoueux, celui-ci de l'an 2, catalogue, non pas du jardin botanique seulement, mais des végétaux du Calvados. C'est donc un ouvrage dans le genre de la Flore de Roussel (qui n'est qu'un catalogue), mais plus ancien de deux ans et ayant la priorité sur elle. La thèse de germinal renferme toute une polémique sur les espèces que Desmoueux y avait omises (^dont notre Viola palus iris, commune pourtant, dit la thèse, dans les marais du Bocage) et sur celles qu'il y avait inscrites indûment, dont divers Fucus. Nous apprenons incidemment à ce propos que Desmoueux devait être alors en possession de l'herbier Isnard, qu'il avait acheté à la succession de ce botaniste. Nous apercevons aussi le caractère, tout de propagande, des publications botaniques de cette époque, du tableau des Plantes Usuelles de Roussel (contre lequel Desmoueux écrivit un libelle signé d'un certain citoyen Le Mâle, qui était mort) et de la Flore de Roussel, qu'on fit paraître en plusieurs fascicules, pour aller plus vite. La thèse de germinal était [une réponse au libelle de Le Mâle, (1) Lettre à Linné, p. 4. Thèse du 5 gerniinal, p. 18. (2) Thèse de germinal, p. 17. - 181 - qu'avait chaleureusement approuvé Desmoueux, s'applaudissant lui-même, dans la Feuille de VEcho poli- tique et dans une certaine réponse de pluviôse déposée aux bureaux du département II y eut aussi un ultimatum de Desmoueux, auquel il est répondu à la suite de la Lettre à Linné, et oii nous voyons que Desmoueux avait oublié la polyembryonnie des graines de l'oranger. J'ai dit que la Lettre de Linné était contre la Flore de Roussel. Dans ces libelles, les deux maîtres se font réclamer par leurs élèves et tout cela se passe comme dit Roussel (( sous les yeux de l administration à la décision de laquelle chacun de nous attache toutes ses espérances ». Car Roussel, dans la thèse de germinal (celle que nous avons du moins) oublie la situation jusqu'à prendre la parole à la place du candidat Corbe (I). Il est évident que, dans toute cette polémique, Desmoueux se réclamait de sa replantation du jardin en 1778. C'est pourquoi dans la lettre à Linné(2), dans la thèse de germinal, et au commercement de sa flore, Roussel ne cesse de lui répliquer que la série des familles dans le catalogue Farin diffère profondément de la série existant au Jardin de Paris et dans le Gênera. Roussel ne manquait certainement pas d'ajouter que, dès lors, la disposition existant .à Caen ne pouvait révéler des analogies entre les propriétés des plantes, à supposer même que tel fût le cas à Paris- Mais Roussel abuse des termes de modestie extrême qu'emploie Rernard de Jussieu en parlant de son œuvre lorsqu'il (1) Thèse du 5 germinal, p. 3. (2) Lettre à Linné, p. 5. — 182 — reproche, par exemple, à Desmoueux d'avoir écrit le mot Methodus en tête du catalogue Farin, sous prétexte qu'en 1778 il n'y avait pas encore de Meihodas, selon Bernard de Jussieu (1). En réalité Desmoueux imita au jardin de Caen, non pas la disposition adoptée en 1774 au jardin de Paris, et qui « multipliait les sections pour faciliter l'étude », mais le Système de Trlanou qui datait de 1759 et qui lui parut sans doute applicable tel quel dans le cadre plus modeste du jardin de Caen S'il ne put donner à l'Université le c( tableau comparé des deux méthodes » c'est que, comme on sait, Bernard de Jussieu ne précisa ses principes pour personne, pas même pour Rousseau. Le catalogue Farin, comme le tableau qui se trouve dans la thèse Révérend en 1778, nous révèle un système basé sur l'insertion des étamines, antérieur à la concep- tion des notions abstraites d'épigynie, périgynie, hypo- gynie. Il y quatorze classes et non quinze comme dans le Gênera. Les Fougères sont les premières des mono- cotylédones, suivant une idée empruntée par Bernard de Jussieu à Gaertner. Très peu de jardins paraissent avoir été disposés suivant ce vénérable système, ancêtre immédiat des divisions du Gênera. Buchoz (2) (auquel Roussel emprunta ses mauvaises définitions de l'an 4) n'en dit rien en 1770, non plus que Bulliard en 1797 (3). En 1818 Kurt Sprengel (4) l'expose à peu près tel qu'il est dans (1) Mém. Académie de Pa-is, 1"? r.vril 1774, p. 185 et lettre à Linné, p. 5. (2) Buchoz, Dictionnaire raisonné universel des Plantes, 1770 (3) Bulliard, Dictionnaire élémentaire de botanique, an vi, article méthode. (4) Kurt Sprengel, Geschichte dcr Botanik, '2° édition, 1817-1818, t. '2. p. 293. — m — le catalogue Farin et dans la thèse Révérend. Il n'est pas facile de savoir pourquoi Desmoueux ne renseigna pas ses contemporains sur l'origine de son tableau des familles, ni pourquoi il fit signer le catalogue par son jardinier. On peut cependant essayer de l'imaginer et j'y reviendrai ailleurs. Lange crut qu'il avait simple- ment copié le catalogue de Paris. Roussel avança qu'il l'avait mal copié ou qu'on l'avait ensuite changé. En 1849, Hardouin, Renou et Le Clerc (1) crurent qu'il s'agissait du système de Tourneforl. Cette idée est si extraordinaire qu'on peut se demander s'il n'y avait pas Trianon au lieu de Tournefort dans quelque note manuscrite dont ils se seraient servis. Peu d'années avant la replantation du jardin, Adanson avait dit que le jardin de Caen était le troisième des plus intéressants de France, ne le cédant qu'à ceux de Paris et de Montpellier. En 1770 les nombres donnés par Buchoz (2), pour un passé récent, le montrent plus riche que celui de Montpellier. Avec le témoignage d'Adanson, c'est un titre d'honneur pour ce vieux jardin d'avoir été, dès 1778, replanté selon les idées des Jussieu, avant tout autre en France peut-être, sauf ceux de Trianon et de Paris qu'ils dirigeaient eux-mêmes. 1) Hardouin, Renou, Le Clerc, Catalogue des Plantes du CaU vados, Caen 1849, p. 58. (•2) Buchoz, Dictionnaire etc. tome iv, p. ^350. 1° Paris : 3.500 es- pèces ou variétés ; '2° Montpellier : 700 à 800 ; 3° Rouen : près de 600 ; 4° Caen : (< on y démontrait anciennement 1.500 plantes mais le nombre en est beaucoup diminué », puis Amiens, Strasbourg, Lyon, Nancy et enfin le jardin des Apothicaires de Paris, contre lequel, par jalousie, les médecins de la Faculté obtinrent arrêt en 1769. Suit une liste de jardins « particuliers n où le jardin royal do Trianon vient en tête avec 1.000 espèces. — 184 Raymond POISSON. — Synopsis des Hémiptères aquatiques du Calvados (r^ Contribution). Les Hémiptères aquatiques appartiennent tous à la division desHétéroptères, c'est-à-dire à l'ensemble des Hémiptères dont le rostre naît de l'extrémité antérieure de la tête et dont les ailes supérieures, ou élytres, sont disposées à plat sur l'abdomen et croisées à l'extrémité au repos. Ces élytres sont le plus souvent formés de deux parties : l'une coriace etbasilaire, l'autre membra- neuse et apicale (hémélytre). Les Hétéroptères se subdivisent en deux sections : A. — antennes plus courtes que la tête et cachées sous les yeux, parfois dans une fossette. Insectes vivant dans l'eau- Cfjpiocevskti\ (Hydrocorises) (/). B. — antennes saillantes, au moins aussi longues que la tête, et non cachées sous les yeux. Insectes terrestres ou courant à la surface de l'eau. Oymuocerata {(Géocorises) (2). A. — Section des Cryptoeerata 1. Des ocelles. Pattes propres à la marche. Insectes littoraux (bord des rivières) . . ■■élég-onldes. Pas d'ocelles. Hanches antérieures insérées vers le milieu ou au bord antérieur du pro- sternum; tète enfoncée dans une échancrure du prothorax. Pattes antérieures ravisseuses. Rostre libre de 3 articles. Insectes vivant dans l'eau 2 (1) 5 familles à caractères aquatiques : Pélégonides, Naacorides , JSiépides, Notonectides, Corixides. (2) 2 familles à caractères aquatiques : Hébrides, Hydromélrides ou Gerridides. — 185 — — Hanches antérieures insérées au bord posté- rieur du prosternum. Tète large et saillante. Pattes antérieures non ravisseuses (tibia ne formant pas pince avec le fémur) .... 3 2. Antennes de 4 articles. Pattes intermédiaires et postérieures natatoires, 2 articles aux tarses . Abdomen sans appendices terminaux. Nage rapide 1%'aucorides. Antennes de -3 articles. Pattes intermédiaires et postérieures propres à la marche, un seul article à tous les tarses. Pas d'ongle aux tarses antérieurs. Abdomen terminé par un long siphon respiratoire (réunion de deux appendices creusés en gouttière) .... ïlôpidcs. 3. Antennes de 4 articles. Rostre libre et articulé. Dos caréné. Tarses de 2 articles. Pattes posté- rieures rameuses. Nage rapide sur le dos. . Motoucclides. — Rostre rudimentaire et caché par un rebord de la tète. Pattes antérieures courtes, à tarse d'un seul article élargi en palette ciliée ; pattes intermédiaires longues et grêles, à tarses de 2 articles terminés par 2 ongles longs ; pattes postérieures rameuses à tarses de 2 articles, larges et ciliés, avec un seul ongle. Nage rapide sur le ventre .... Corixîdes. Famille des Naucorides i (2) Tête triangulaire, cfuatrième article des antennes le plus long. Rostre dépassant les hanches posté- rieures. Fémurs antérieurs peu dilatés à la base. Tarses de 2 articles et pourv,us de 2 ongles. Cellule des ailes non divisée Aphelocheirus Westw- 1 (2) Tête transverse ; troisième article des antennes le plus long Rostre très court atteignant les han- ches antérieures. Fémurs antérieurs très dilatés, comprimés à la base. Tibias antérieurs arqués à - 186 — tarse d'un seul article et sans ongle. Les autres tarses à 2 articles et 2 ongles. Cellule des ailes divisée en deux. Naucoris Geoft". Fig. i. — A phelocheirus œstivalis Fab. (forme brachyptère, d'après un exemplaire de la collection Pu ton, du Muséum). Fig. 2. — Naucoris cimicoi- des L. (p: pronotum.e: écusson ouscutellum) Fig. 3. — AiledeiV. ciimcoides. Fig. 4. — Aile de A', maculatus Fab. Aphelocheirus Westw. Ce genre comprenant en France 2 espèces : A . aestl- valis Fab., et A. montandoni Horv., n'a pas encore, à ma connaissance, été signalé dans le Calvados. Longueur 8,5 à 9%. Naucoris Geofl. 1 (2) Bord du pronotum lisse, marqué de quelques gros points et offrant un fort bourrelet limité en de- dans par une forte ligne enfoncée. Insecte macrop- tère ; clavus et membrane distincts de la corie (séparés par des sutures). — 187 — N. cimicoides L. (fig. 2) D'un jaune verdâtre. Tête plus courte que le scu- tellum (e, fig. 2), avec des points bruns formant deux bandes longitudinales. Pronotum brillant i^p, fîg. 2), avec de petites taches brunes ponctiformes confluentes excepté sur les bords latéraux et sur une large bande basale. Scutellum : milieu noirâtre, une étroite bor- dure lia ve La distance entre les yeux, prise postérieu- rement, est plus petite que la moitié de la largeur du pronotum et plus petite que la longueur du scutellum- Elytres opaques bruns olivâtres, à ponctuation fine et serrée ; clavus et marge souvent plus pâles, membrane sans nervure- Elytres asymétriques, le droit un peu plus petit, membrane droite en général plus opaque que la gauche, car l'élytre droit, en général, recouvre Télytre gauche. Tibias intermédiaires et postérieurs à fortes épines brunes. Commun ; mares et ruisseaux, dans tout le Calvados- Longueur 14 à 16 %. Nota- — Quoique macroptère l'insecte, en général, ne peut pas voler ; les muscles alaires étant transformés en organes trachéo- parenchymateux ; ailes très fragiles- L'insecte hiverne à l'état adulte, pond au printemps (à partir de la fin de février) ; œufs blanc jaunâtre, cylindriques, légèrement arqués ; la surface de la coque est unie. On trouve ces œufs collés en grand nombre sur les feuilles des plantes aquatiques. Au moins deux générations par an dans la région. Insecte très carnassier, piquûre doulou- reuse. 2 (1) Bords latéraux du pronotum très finement ru- gueux, sans bourrelet. Généralement pas d'aile. Elytres allongés, mais membrane et clavus non séparés de la corie par des sutures (fig. 4). 188 N. maculatus Fab. (apterus Duf.) Brun clair ou olivâtre ; tête avec bandes brunes lon- gitudinales ; impression longitudinale avec gros points au bord interne de l'œil ; pronotum finement rugueux, avec des bandes brunes en forme de W. Scutellum et élytres d'un brun olivâtre avec de vagues taches confluentes- Tête un peu plus longue que le scutellum. Distance entre les yeux, prise postérieurement, égale à la moitié de la largeur du pronotum et plus grande que la longueur du scutellum. Tibias intermédiaires et postérieurs moins robustes et moins épineux que chez A'^. cimicoides. Commun dans les ruisseaux et mares à eau saumâtre du littoral (Luc, Golleville, Ouistreham, Bénouville, etc.)- Assez rare à l'intérieur. Nota. — Quelques exemplaires méridionaux sont macroptères avec le clavus et la membrane séparés de la corie par des sutures. Œuf d'un ovale un peu tronqué, ponte en avril ; nombreuses larves âgées en août. Famille de Népides { (2) Corps ovalaire, aplati. Hanches antérieures beau- coup plus courtes que le fémur ; ce dernier très large, sans dent et aussi long que le tibia et le tarse réunis. Tête petite, bien plus étroite que le pronotum qui estcourt, trapézoïdal et aplati. Pattes relativement courtes. Nepa L. 2(1) Corps très allongé et cylindrique. Hanches anté- rieures presque aussi longues que le fémur, lequel est étroit, armé d'une dent et deux fois aussi long que le tibia et le tarse réunis. Tête, avec les yeux, — 189 — un peu plus large que le bord antérieur du prono- tum, lequel est long et étroit. Pattes très lon- gues. Ranatra Fab. Fig. S. — Nepa cinei ea . et son œuf Nepa L N. cinerea L. D'un brun cendré très opaque Pronotum avec des aspérités et des reliefs saillants ; un sillon transversal au tiers postérieur. Elytres rugueux ; membrane avec un réseau de petites nervures. Ailes inférieures fragiles, la base des nervures rouges Dos de l'abdomen en grande partie rouge. Pattes confusément annelées de brun. Le o^ est plus petit que la 9 . Longueur 17-22 %. Commun, mares et ruisseaux, dans tout le Calvados, même dans les ruisseaux d'eau saumâtre du littoral. — 190 — Nota. — Insecte peu agile, nageant lentement ou se tenant immobile, l'extrémité du siphon hors de l'eau. Ponte en Mars- Avril ; œufs garnis à une extrémité de 7 filaments. Durée de l'éclosion, 4 à 6 semaines ; durée du développement larvaii-e, 7 à 8 semaines. Quoique macroptère, l'insecte, en général, ne peut pas voler par suite du développement anormal de ses muscles alaires. Hiverne à l'état adulte. Ranatra Fab. R. linearis L. D'un flave grisâtre. Yeux bruns. Ailes inférieures transparentes, la base des nervures brune. Dos de Fig. 6. '- Ranatra linearis L. et son œuf l'abdomen d'un beau rouge. Appendice respiratoire aussi long que le corps. — 191 - Longueur 30-35 %. Mares et ruisseaux ; ça et là, mais plutôt rare. Nota. — Ponte en Avril-Mai ; œufs elliptiques, avec deux fila- ments, pondus à l'intérieur des herbes aquatiques flottantes et d'où il ne sort que les deux filaments. L'insecte en général ne peut pas voler (même remarque que j)0ur Nepa). Hiverne à l'état adulte. Famille des Noloneclides 1 (2) Elytres homogènes, sans membrane, coriaces avec de gros points. Un clavus. Ailes inférieures multiplissées ; cellule non divisée en deux. Yeux très distants. Rostre à 3 articles. Taille très faible (2-3 %). Plea Leach. 2 (1) Elytres opaques colorés veloutés, avec une grande membrane, sans nervure, échancrée au bord pos- térieur, pliée en toit et recouvrant la membrane de l'autre élytre, de sorte que la suture n'est libre Fig. 7. — Plea minutissima Fab. — Fig. 8. — Notonecta glauca L. que jusqu'à la membrane. Cellule des ailes infé- rieures divisée en deux. Yeux assez rapprochés. Rostre à 4 articles ; un clavus. Taille 14-16 %. Notonecta L. — t92 — Plea Leach. (Ploa Steph.) P. minutissima Fab D'un jaune blanchâtre. La longueur égale sensible- ment le double de la largeur- Corps oblong scaphoïde en dessus ; obtus en avant. Pronotum et élytres avec de gros points enfoncés et très serrés, formant par places un réseau. Vertex avec une bande longitudinale ferru- gineuse (fig. 7). Scutellum moins ponctué que le pro- notum et les élytres, ceux-ci avec une bande oblique très vague et l'extrémité un peu rembrunie, souvent entièrement flave. Dessous du corps brun, pattes jau- nâtres. Pattes antérieures et intermédiaires : fémur plus long que le tibia ; tarses de 3 articles ; article 1 très court ; article 2 à peu près 3 fois aussi long que l'article 1 ; article 3 presque aussi long que les articles \ et 2 réunis. 2 griffes, presque aussi longues que l'arti- cle 2. Pattes postérieures : fémur un peu plus court que le tibia ; 2 griffes au tarse. Nage sur le dos. Mares et ruisseaux ; commun. Nota. — Vole surtout la nuit ; pond en Mars-x\.vril ; larves dès le mois de mai ; on peut en recueillir jusqu'à la fin de septembre. Deux générations par an dans le Calvados ; hiverne à l'état a dulte . Notonecta L. 1 (5) Bords postérieurs du pronotum légèrement, mais distinctement, recourbé en avant en son milieu (fig. 9). 2 (3) Elytres d'un jaune rougeâtre clair ou d'un brun jaunâtre avec de petites taches noires, plus ou moins nombreuses, le long de la marge et une à — 193 — l'angle interne (Fig. 11). Métanotum et dos de l'abdomen noirs- Nervures des ailes inférieures brunes à la base. N. glauca L. 3 (2) Elytres d'un flave verdâtre pâle. Petites taches noires plus ou moins accentuées et plus ou moins nombreuses le long de la marge et à un angle interne (fig. 14). Connexivum : bordure des ster- nites d'un beau vert Pattes verdâtres. N. vipidis Delcourt. 4(3-2) Elytres d'un noir velouté, parfois d'un noir bru- nâtre, avec 2 lignes longitudinales jaunâtres à la base, un peu divergentes, l'une occupant pres- • que tout le clavus, l'autre au milieu de la base de la corie (fig. 12). Métanotum et dos de l'abdomen noirs. Nervures de la base des ailes noires. N. fupcata Fab (= marginata Mull ) 5 (1) Bord postérieur du pronotum droit ou même très légèrement recourbé en dehors (Fig. 10). Elytres veloutés, d'un rouge brique plus ou moins foncé et parsemés de nombreuses taches noires (Fig. 13). Région antérieure du métanotum avec 2 taches noires de part et d'autre de la pointe du scutellum ; le reste étant d'un jaune rou- geâtre. Dos de l'abdomen : segment 1 jaune ; segments 2, 3, 4 et la moitié du S'"" noirs ou noirs brunâtres ; les autres jaunes. Nervure de la base des ailes inférieures d'un jaune rou- geâtre. N. maculata Fab. (= umbrina Germ.) 13 — 194 — N. glauca L. En plus des caractères déjà signalés, tête, pronotum, pattes d'un brun jaunâtre ; tête et pronotum lisses et brillants avec quelques points enfoncés. Yeux généra- lement d'un brun foncé. Antennes : article 1 court, Fig. 9. — Pronotum de N. glauca, viridis, furcala. Fig-. 10. — Pronotum de TV. maculata. Elytre droit ; Fig. H. - TV. glauca. Fig. 12. - A^. furcata. Fig. 13. — N. ma- culata. Fig 14. — N viridis- a = marge, b = corie, c = angle, d = suture delà membrane, g =clavus, e =zone opaque de la membrane, f= zone claire. article 2 épais et cylindrique, articles 3 et 4 réunis aussi longs que l'article 2. Rostre : article 1 court, épais et cylindrique, article 2 plus court que l'article 1, article 3 aussi long que les articles 1 et 2 réunis, article 4 aussi long que l'article 2. Scutellum noir Dos de l'abdomen — 195 — noir, derniers segments d'un brun jaunâtre. Face ven- trale plus ou moins noire. Longueur 14 à 15 %. Commun, mares et ruisseaux dans toute la région. Nota. — Coloration des ély très assez variable. J'ai observé dans la région tous les intermédiaires entre l'aspect représenté flg-. 11 et celui représenté par la même figure en faisant abstraction du pointillé. Accouplement et ponte dès le mois de Janvier. Œufs pondus à l'intérieur des plantes aquatiques dans des incisions faites par les lèvres de la vulve de la femelle qui sont en forme de couperets et garnies de pointes rigides. Durée de l'incubation 20 jours à 16-18° (Delcourt). Vole surtout par les soirées orageuses. N. viridis Delcourt Forme considérée par Delcourt comme une mutation de A^. glauca ; il est parfois difficile de trouver entre ces deux espèces des différences morphologiques certaines. Corie ne présentant pas en général de taches, sauf celles de la marge et de l'angle interne. Zone opaque de la membrane (fig. i4-e) plus ou moins tachée (les poin tilles indiquent la pigmentation maxima observée dans la région). Sternites offrant une teinte verdâtre accen- tuée. Abondance générale de pigment vert. Moins robuste que A', glauca. Pond à partir de mars. Même genre de vie et même habitat, que A^. glauca. Longueur 12 à 14%. Nota. — Abondante en 192(1 dans les marais de GoUeville-sur- Orne ; disparue de cette station en 1921. Ça et là. mais assez rare. N. furcata Fab. Cette forme est distincte de A', glauca dans le Calva- dos, mais dans le Midi il peut y avoir accouplement entre furcata et glauca (Delcourt). Des exemplaires — 196 — dénig'mentés ont été recueillis dans la région de Villers- Bocage (Calvados) ; ils présentent une large tache flave dans le prolongement de la bande flave de la Corie. Nota. — Pond à partir de Décembre- Janvier. Les œufs éclosent au bout de U jours à une température de 12-14°. Môme genre de vie que glaiica. L'espèce était assez commune en août 1921 dans les mares des herbages de Léaupartie (Pays d'A.uge). Çà et là. Longueur 15 à 16 "/'. N. maculata Fabr. Espèce méridionale très résistante, en voie d'extension septen- trionale. Abondante dans toute la région. Peut s'observer dans des bassins en ciment sans aucune végétation. Accouplement et ponte dès le mois d'octobre. Les œufs sont collés à un support quelcon- que, ils brunissent très peu de temps après la ponte et devien- nent dès lors moins apparents Larves très résistantes. Longueur 13 à 15-/° • P. BUGNON. — L'orig-ine phylogénique des Plantes Vasculaires d'après Lignier et la nouvelle classe des Psilophy taies. Les Plantes Vasculaires offrent, au cours de leur cycle vital, l'alternance de générations qu'entraîne la reproduction sexuée et, comme il est fréquent, le développement pris par l'appareil végétatif présente une importance très inégale pendant les deux phases successives, gamétophytique et sporophytique. Leur sporophyte est très prédominant, de même que, par exemple, chez les Laminariacées parmi les Algues. C'est l'inverse chez les Muscinées ou Bryophytes et, quand on réunit celles-ci aux Plantes Vasculaires, en tenant compte d'autres caractères, dans un même — 197 - groupe des Cormophytes, on peut opposer les deux sous-groupes par les noms de Gamétophytées et de Sporophytées. C'est dans le sporophyte des Plantes Yasculaires que le'corps végétal atteint son maximum de complication. En particulier, un appareil conducteur hautement difTérencié s'y rencontre, qui comporte notamment des vaisseaux ; ceux-ci sont formés de cellules tubu- leuses, à paroi localement épaissie et lignifiée de façon à présenter une ornementation interne spéciale (anneaux, spirale, barres scalariformes, réseau, etc.)- La présence des vaisseaux paraît un caractère de premier ordre pour la classification, et l'association constante et exclusive de ce caractère avec celui qui est fourni par le cycle vital suffît à rendre vraisemblable l'origine monophylétique du vaste groupe des Plantes Yasculaires. La connaissance d'un sporophyte pourvu de vaisseaux permet d'admettre sans hésitation l'exis- tence d'un gamétophyte correspondant, dont les caractères s'accordent avec ceux du gamétophyte des Plantes Yasculaires où il est connu. C'est ainsi qu'on a rangé les Psilotales dans le phylum des Plantes Yascu- laires bien avant de connaître leur gamétophyte ; la découverte récente du prothalle du Tmesipteris tannensis par Lawson (I) a pleinement justifié cette manière de voir. Quand, par exception, les vaisseaux manquent, on peut toujours interpréter leur absence comme le résultat d'une simplification secondaire ; ainsi, c'est à l'influence réductrice exagérée du milieu aquatique que l'on attribue ce fait que des vaisseaux ne se difle- rencient pas dans le corps des Ceralophyllam et dans celui des Lemna. (1) Lawson, The Prothallas of Tmesipteris Tannensis (Trans. Roy. Soc. Edin., vol. LI, Part. III, 1917, p. 785). — 198 — Dans la plupart des Plantes Vasculaires actuelles et anciennes connues, l'appareil végétatif du sporophyte présente aussi une difFérenciation externe du corps en trois membres fondamentaux : racine, tige et feuille, tous trois pourvus de vaisseaux. L'existence d'une racine parut un caractère dune généralité et d'une importance égales à celles de la présence des vaisseaux et l'on admit l'équivalence entre les termes de Plantes Vasculaires et de Rhizophytes. On fut tenté d'inter- préter également comme le résultat d'une simplification secondaire tous les cas d'absence exceptionnelle de racine chez les Plantes Vasculaires. Mais, à côté de cas 011 une influence réductrice peut être invoquée sans nul doute, comme pour le Lemna arhiza par exemple, il en est d'autres où la cause du défaut de racine apparaît moins évidente ; c'est notamment le cas des Psilotales, dont les types connus sont très peu nombreux, sans intermédiaires entre eux, relativement isolés dans la flore actuelle, et dont l'organisation est incontestablement primitive à beaucoup d'égards- La question de savoir si l'ancêtre commun attribué hypothétiquement aux Plantes Vasculaires avait ou non une racine permet donc les controverses Si la souche lointaine d'où l'on est amené à faire dériver les Plantes Vasculaires doit être cherchée logi- quement parmi les Thallophytes, ses caractères mor- phologiques et les transformations que ceux-ci ont dû subir peuvent donner lieu à des conceptions fort divergentes, en l'état actnol de nos connaissances paléobotaniques L'ancêtre thallophytique eut-il des vaisseaux avant de présenter un organe comparable à une racine, ou bien son corps était-il déjà différencié extérieurement — 199 - en des membres semblables à ceux des Plantes Vascu- laires avant l'apparition des vaisseaux ? Les Bryophytes, dont la similitude profonde des organes sexués (archégone, anthéridie) avec ceux des Plantes Vasculaires inférieures indiquent des liens de parenté assez étroits pour qu'on ait pu créer un groupe naturel des Archégoniées. représentent-elles un chaînon dans l'évolution des Thallophytes aux Vascu- laires ? Sont-elles, au contraire, dérivées de Vasculaires primitives par une réduction considérable du sporo- phyte ? Ou forment-elles une branche divergeant de celle des Vasculaires dès l'origine thallophytique commune ? La reconstitution hypothétique de cette histoire ancienne des Plantes Vasculaires devait tenter l'esprit synthétique de Lignier. Ses vues, exposées pour la première fois en 1903 (1), plus détaillées en 1908 et 1911 (2), résumées en 1914 (3), méritent une considéra- tion particulière, non seulement parce qu'elles offrent une explication simple de nombreux faits connus, mais aussi parce qu'elles sont restées en accord dans leurs grands traits avec les découvertes paléobotaniques postérieures. L'auteur a eu la satisfaction de noter lui-même ('0 la confirmation de ses hypothèses à (1) Lignier, Equisélales et Sphénophyllales. Leur origine filici- néennc commune (Bull. Soc. Linn.Norm., 5* sér., 7' vol.. 1903, p. 03). (2) Essai sur l'évolution morphologique du règne végétal (Compte- rendu 37- Sess. Ass. Fr. A.v. Se, 1908, Notes et mémoires, p. 530). (Réimprimé avec note supplémentaire dans le Bull. Soc. Linn. Norm., 6- sér.„ t. 111, années 1908-1909, 2* part., 1911, p. 35. (3) Titres et travaux scientifiques, 1914. (4) Le Stauropteris oldhamia Binney et les Cœnoptéridées à la lumière de la théorie du mériphyte (Bull. Soc. Bot. Fr., t. 59. 1912, Mémoires, 24, p. 1). — 200 — propos de l'organisation de Filicales primitives décrites par P. Bertrand en 1909. Si la mort ne l'avait pas trop tôt ravi à la Science, la nouvelle classe des Psilophytales, récemment créée par Kidston et Lang (1) pour des riantes Vasculaires dévoniennes heureusement conser- vées, lui fournirait aujourd'hui encore le rare plaisir de voir la plupart de ses prévisions justifiées. Pour Lignier, les Plantes Vasculaires actuelles pour- vues de racines qui se rapprochent le plus du type ancestral sont les Lycopodiales. Chez ces végétaux, en effet, la racine et la tige présentent les plus grandes analogies de forme et de structure, tandis que, dans les autres groupes de Rhizophytes, ces deux membres diffèrent nettement l'un de l'autre, surtout par la disposition de leur système conducteur libéro-ligneux. La racine paraît d'ailleurs conserver partout sensible- ment le même type de structure ; c'est donc la tige qui a dû subir à cet égard une transformation évolutive marquée. Or, chez des Lycopodiales actuelles, comme beaucoup de Sélaginelles par exemple, il se manifeste une tendance très nette à l'appendicularisation de certaines branches ramifiées, tandis que d'autres branches, originairement équivalentes aux précédentes, prennent la direction et la taille d'axes-supports par rapport à (1) Kidston (R.) and Lang (W.-H.), On old red sandstone plants showing structure, froni the Rhynie chert bed, Aberdeenshire. Part. I. — Rhynia Gwynne-Vaurh-ir,i, Kidston and Lang (Trans. Roy, Soc. Edinburgh, vol. LI, Part. III, 1915, p. 761, 10 pi.). Part II. — Additional notes on Rhynia Gwynne-Vaughani, Kidston and Lang; luith descriptions of Rhynia major, n. sp., and Hornea Lignieri, n. g., n. sp. (id., vol. LU, Part. III, 1920, p. 603, 10 pi.). Pari. III. — Asteroxylon Mackiei, Kidston and Lang. (Id., p. 613, 17 pi.). — 201 — elles ; par sympodisation des branches-supports, il en résulte une sorte de tige avec appendices latéraux qui remplace le système rameux régulièrement dichotome des types primitifs. D'autre part, les feuilles des Fougères, par la longue durée de leur croissance apicale, par la taille impor- tante qu'elles peuvent acquérir, par la complication quelquefois extrême de leur forme, par leur ramification souvent dichotome, au moins dans leurs nervures, présentent des analogies indéniables avec les faux appendices des Sélaginelles. PourLignier, ces analogies sont plus que superficielles ; la différenciation actuelle- ment observable dans l'appareil végétatif aérien des Sélaginelles est l'image fidèle de ce qui a dû se produire chez les ancêtres lointains des Fougères, ancêtres organisés comme des Lycopodiales primitives ; les feuilles filicinéennes seraient bien le résultat de l'appendicularisation de certaines branches ramifiées, ou mériphytes, appartenant à un système rameux dichotome initial, dont les axes de divers ordres méritent un nom particulier, celui de cauloïdes. Les tiges et les feuilles des Fougères auraient donc une origine commune ; elles dériveraient des cauloïdes ancestraux par une spécialisation réciproque, et celle-ci serait la cause prochaine de l'évolution subie par le système conducteur libéroligneux dans l'appareil aérien. Lignier s'est d'ailleurs attaché à décrire en détail le processus de cette transformation structurale dans des publications spéciales (1) (1) LiGNiER, Organisation progressive du parcours des faisceaux libéro-ligneux dans le mériphyte des Phyllinées (Bull- Soc. Bot. Fr., t. 58, 1911, p. 29). Id-. Essai sur les transformations de la stèle primitive dans l'embranchement des Phyllinées (Bull. Soc. Bot. Fr., t. 58. 19H, p. LXXXVIl). — 202 — Sa conception d'ensemble se trouve corroborée par ce fait que, à la symétrie près, les feuilles des Fougères ont une organisation libéroligneuse semblable à celle de la tige. La symétrie foliaire même se rapproche singulièrement de celle d'une branche ramifiée dans des types de Filicales très anciens comme le sont les Zygoptéridées étudiées par P. Bertrand et plus encore comme le Staiiropteris oldhamia, des Primofilicées. La dérivation à partir des Filicales pouvant être admise pour d'autres groupes de Ptéridophytes (Equi- sétales, Sphénophyllales) (1) et pour toutes les Plantes à graines, il s'ensuit que les feuilles de toutes ces plantes seraient, en dernière analyse, d'origine mériphytaire. Les feuilles des Lycopodiales, toujours de taille relativement faible, de forme et d'organisation très simples, auraient au contraire une signification toute différente. Lignier les désigne sous le nom de phylloï- des en les homologuant aux feuilles du gamétophyte des Muscinées et en les considérant comme des appendices primitifs sur les cauloïdes ; simples écailles au début, elles devinrent vascularisées plus tard dans le sporophyte des Plantes Vasculaires primitives. Les phylloïdes auraient disparu sans laisser de traces dans la série évolutive filicinéenne, après avoir été rempla- cées physiologiquement par les cauloïdes ultimes cladodifiés du mériphyte, lesquels auraient constitué les premières pinnules Ainsi, les Lycopodiales, les Filicales et leurs descen- dants pourraient dériver d'un ancêtre commun dont l'appareil végétatif aérien était essentiellement composé de cauloïdes dichotomes, porteurs de phylloïdes. Le mode de ramification dichotome des racines chez (1) LiGNiER, loc. cit., 1903. — 203 — les Lycopodiales et chez beaucoup de Filicales primi- tives, l'analogie de structure libéroligneuse entre tige et racine chez les Lycopodiales ont amené Lignier, entr'autres raisons, à concevoir également une origine cauloïdale pour les racines et, par conséquent, à voir, dans les premières Plantes Vasculaires, un corps végétal uniquement formé d'un système de cauloïdes dichotomes, pourvus de phylloïdes. Lignier pensait, toutefois, que l'adaptation de certains cauloïdes à la vie souterraine précéda et causa la différenciation vasculaire L'absence de racines chez les Psilotales fut interprétée par lui comme le fait d'une réduction secondaire, attribuable au saprophy- tisme, et non comme un caractère primitif; il regardait néanmoins ces plantes comme les plus rapprochées de l'état ancestral dans la nature actuelle. Il fut conduit, en définitive, à dénommer Propsi- lotées, ou plus généralement Prolycopodinées (en admettant que les Psilotées faisaient partie des Lycopo- dinées), les Plantes Vasculaires primordiales telles qu'il les concevait h>pothétiquement ; ces termes traduisaient bien l'organisation cauloïdale d'ensemble de laquelle il faisait dériver celle de tout l'appareil végétatif plus ou moins différencié des Plantes Vascu- laires plus récentes. Parmi les plantes fossiles les plus anciennes qu'on connaissait alors, les Psylophylon du dévonien et même du silurien lui paraissaient repré- senter le type le plus voisin de la souche admise. Malheureusement, ces plantes, fort mal conservées, prêtaient à confusion avec d'autres groupes végétaux (I) et ne pouvaient constituer une base réellement solide pour la théorie. (1) Voir par exemple l'étude critique sur les Psilophylon par Seward, dans Fossil Plants, vol. II. I9i0, p. 26-29. - 204 — Les belles études de Kidston et Lang ont au contraire apporté des éléments de discussion remarquablement précis à cet égard. Les plantes décrites par les deux paléontologistcg anglais ont été trouvées dans un lit silicifié du Vieux Grès Rouge d'Ecosse, près de Rhynie, dans le comté d'Aberdeen- L'âge géologique de ce lit a été déterminé avec assez de certitude pour qu'on puisse affirmer qu'il n'est pas plus récent que la division moyenne de l'étage considéré. La disposition des débris végétaux a permis d'indiquer les conditions probables de végéta- tion et le mode de fossilisation : ces plantes croissaient sur un sol tourbeux, constitué par leurs propres débris, et soumis périodiquement à des inondations qui ensa- blaient chaque fois sur une certaine hauteur la végéta- tion du moment; quand l'ensemble des couches alter- natives de tourbe et de sable eut atteint une hauteur d'environ 2"o0, de l'eau, tenant de la silice en dissolu- tion, émise peut-être par des fumerolles ou des geysers voisins, vint, par infiltration, assurer la silicification définitive de l'ensemble et une fossilisation durable. La structure des plantes est conservée dans beaucoup de cas avec une grande perfection ; les nombreuses planches de microphotographies jointes au texte des Mémoires en témoignent. Le nombre des espèces végétales croissant en société dans les conditions qui viennent d'être rappelées étaient relativement minime. Quatre espèces de Plantes Vascu- laires seulement y ont été jusqu'ici observées et décrites ; elles appartiennent à trois genres différents qui peuvent tous être rangés dans la même classe. L'homogénéité de cette association, contrastant avec l'hétérogénéité de la végétation de nos tourbières actuelles, autorise à penser, malgré la spécialisation — 205 — du milieu, que la flore terrestre de Plantes Vasculaires de la période mésodévonienne était encore fort peu diversifiée. Les deux espèces du genre Rhynia (R. Gwynne- Vaiighani et R. major) étaient de beaucoup les plus abondantes et sont aussi les mieux connues ; c'est leur organisation qui paraît également la plus primitive. Par leur taille et leur aspect d'ensemble, elles ne peuvent être mieux comparées qu'au Psilotum actuel. Leur corps compre- nait un rhizome souterrain, pourvu de rhizoïdes uni- cellullaires et des tiges aériennes dressées, cylindriques, ramifiées dichotomiquement, quelquefois aussi latéra- lement. L'appareil souterrain ne comportait pas de racines. L appareil aérien ne présentait pas de feuilles. Le système conducteur libéroligneux était partout du même type, d'ailleurs très simple : une stèle cylin- drique, grêle, comprenait un cordon ligneux entouré d'un manchon libérien ; le bois ne renfermait que des trachéides à ornementation annelée, toutes semblables ou parfois diflerenciées en trachéides centrales de faible calibre et en trachéides périphériques plus grandes. L'appareil sporifère était représenté par des sporanges cylindriques, terminaux sur les branches aériennes, sans différenciation spéciale pour en assurer la déhis- cence : les spores étaient toutes semblables et elles se développaient en tétrades comme dhabitude. Ainsi, les Plantes Vasculaires Içsplus anciennes dont l'organisation soit bien connue présentent d'étroites analogies avec les Psilotales parmi les plantes actuelles et avec les PsUophyton parmi les plantes fossiles. Comme les tiges de Rhynia se présentent à tous les états pos- sibles de conservation, Kidston et Lang ont même pu fournir par comparaison une interprétation nouvelle des tiges mal conservées de PsUophyton ; ils en dédui- — 206 — sent finalement que les Rhynia et les Psilophyton appar- tiennent à une même classe, qu'ils dénomment Psilophy taies, parce que le genre Psilophyton en fut le premier découvert et que ce terme rappelle en outre les analogies avec les Psilotales. Les caractères généraux de cette nouvelle classe sont îirés de l'appareil sporifère : les sporanges se formaient à V extrémité de certaines branches de la tige, sans rapports avec des feuilles ou des organes assimilables à des feuilles. Il est bon de noter immédiatement que ces caractères étaient assignés par Lignier à son groupe hypothétique des Propsilotées. Les deux paléontologistes anglais n'ont d'ailleurs pas manqué de constater cet accord entre les prévisions de Lignier et leurs propres décou- vertes ; aussi, ont-ils rendu hommage à la sagacité du regretté botaniste français en lui dédiant une autre espèce accompagnant les Rhynia, VHornea Lignieri. Cette dernière plante, de taille médiocre, diffère surtout des Rhynia par la présence d'une columelle de tissu stérile dans ses sporanges et par la forme particu- lière de son rhizome, qui est tubérisé et rappelle de très près le protocorme de certaines espèces de Lycopodium et de Phylloglossum. Il est intéressant de remarquer que, chez ces plantes actuelles, le protocorme n'est qu'un stade transitoire au cours du développement à partir de la cellule-œuf, tandis que, dans le genre Hornea, le rhizome conservait ce caractère à l'état adulte. Ces différences entre les genres Rhynia et Hornea paraissent d'importance relativement faible par rapport à leurs ressemblances : pour tous les deux, le corps du sporophyte ne comporte ni racines, ni feuilles : ce sont des poils unicellulaires qui, sur le rhizome, jouent le rôle de rhizoïdes ; c'est dans l'écorce des tiges que réside le tissu assimilateur. L'appareil végétatif ne comprend — 207 - que des tiges, à ramification typiquement dichotome, toutes pourvues d'un même système conducteur libéro- ligneux dont l'organisation est la plus simple connue chez les Plantes Yasculaires- C'est plutôt un thalle vas- culaire, pour reprendre l'expression de Kidslon et Lang ; c'est un appareil cauloïdal homogène et sans phylloïdes, pour employer la terminologie de Lignier. Ces caractères communs aux deux genres Rhynia et Hornea les ont fait réunir dans une même famille des Rhyniacées, qui semble bien être la plus simplement organisée dans l'ensemble des Plantes Yasculaires actuelles et anciennes connues. La dernière espèce de Plante Vasculaire décrite par Kidston et Lang, VAsleroxylon Mackiei, de taille plus forte que les précédentes (ses tiges feuillées pouvaient dépasser 1 cm de diamètre), est d'un type nettement plus compliqué, tant dans sa forme externe que dans sa structure ; quoi qu'il n'y ait encore qu'une demi- certitude en ce qui concerne les relations de l'appareil sporifère et de l'appareil végétatif décrits, il parait très probable que la plante est bien encore une Psilophytale. Mais celle-ci présente des feuilles sur son appareil végétatif aérien, lequel est d'ailleurs toujours très sem- blable dans ses traits généraux à celui des Rhyniacées, Ces feuilles, du type lycopodinéen, pouvaient atteindre 5 mm. de longueur; mais elles n'étaient pas vascula- risées dans leur portion libre ; des traces foliaires, éma- nant de la stèle axiale et s'éteignant à la base des feuilles, existaient cependant, sauf pour les feuilles de la région de transition entre le rhizome et la tige aérienne dressée- D'autre part, certaines branches des rhizomes rameux demeuraient souterraines, aphylles et devaient se comporter physiologiquement comme des racines, si — 208 — l'on en juge par leur disposition dans la tourbe ; d'autres branches, au contraire, se redressaient pour former les pousses feuillées aériennes. C'est là l'image fidèle, si ce n'est le premier pas réel, de la différenciation cauloïdale admise par Lignier pour expliquer l'origine des vraies racines. Le système conducteur libéroligneux était, dans les rhizomes, du même type que chez les Rhyniacées ; en passant des rhizomes aux tiges aériennes feuillées, il se transformait peu à peu de façon à présenter, sur une coupe transversale, une stèle à massif ligneux central étoile; les traces foliaires partaient, à divers niveaux, du sommet des rayons de l'étoile ligneuse. Toutes les tra- chéides étaient à épaississements spirales, mais leur taille variait assez pour qu'on puisse distinguer du pro toxylème, à petits éléments, vers le sommet des rayons de l'étoile, tout le reste du bois étant formé de métaxylème. Les sporanges étroitement associés aux débris d'Âste- roxylon, et qui constituent sans doute l'appareil spori- fère de cette plante présentaient au sommet une diflTé- renciation épidermique provoquant la déhiscence. Par l'ensemble de ses caractères externes et internes, V Asieroxylon paraît constituer, comme d'ailleurs le Psilophyton, un type de Plante Vasculaire plus voisin des Psilotales et des Lycopodiales que les Rhyniacées. Ces deux genres peuvent être réunis dans une famille spéciale des Astéroxylacées, qui se distinguerait essen- tiellement de celle des Rhyniacées par un début de différenciation des feuilles et des racines, et par des sporanges à déhiscence terminale- En résumé, les Psilophy taies actuellement connues ont été réparties par Kidston et Lang en deux familles (Rhyniacées et Astéroxylacées) comprenant en tout — 209 — quatre genres [Rhynia et Hornea. Asteroxylon et PsUo- phytoii). Bien que leur gamétophyte et les premiers stades de développement de leur sporophyte restent inconnus, il n'y a pas lieu de douter de leur existence, pas plus que pour ceux des Psilotales actuelles. Le fait même que des débris du gamétophyte n'ont pu être distingués parmi ceux du sporophyte tend à faire admettre que, dès cette époque, le gamétophyte des Plantes Vasculaires avait un appareil végétatif de faible importance relative. Les Psilophytales sont, jusqu'ici, les Plantes Vascu- laires les plus anciennes dont la conformation d'ensemble elles détails de la structure soient assez bien reconstitués pour qu'on puisse discuter, d'après leurs caractères, la valeur des théories en présence sur l'origine phylogénique des Plantes Vasculaires. Par l'organisation cauloïdale d'ensemble du sporo- phyte, par la structure de son système conducteur libéroligneux, par l'origine cauloïdale des racines et par la position des sporanges à l'extrémité des branches ultimes des cauloïdes aériens, les Psylophytales concor- dent d'une façon remarquable avec le groupe hypothé- tique des Propsilotées, regardé par Lignier comme la souche ancestrale de toutes les Plantes Vasculaires. On ne peut plus douter qug.^ce type d'organisation soit archaïque et, en l'état actuel de nos connaissances sur les flores dévonienne et silurienne, les apparences sont pour faire admettre sa simplicité primitive, et non pas secondaire par réduction. 11 est donc vraisemblable aussi de penser que les Psilotales représentent, dans la flore actuelle, le reliquat des Psilophytales. leur appareil sporifère présentant seul un stade d'évolution plus avancé. L'absence de feuilleset de racines chez les Rhyniacées 14* — 210 — peut ainsi être envisagée avec vraisemblance comme un caractère primitif, et, en cela, les Psilophy taies les plus simples diffèrent du type primitif hypothétique de Lignier. Il faut souligner ici également le désaccord profond entre la constitution du corps des Rhyniacées et celle de la phyllorhize, imaginée par G. Chau- veaud (1) comme étant l'unité ancestrale de l'appareil végétatif des Plantes Vasculaires ; la feuille et la racine, qui seraient pour cet auteur les seules entités consti- tutives du corps des Plantes Vasculaires, font précisé- ment défaut toutes les deux chez celles de ces plantes qui semblent actuellement les plus primitives parmi les plus anciennes connues (2). Si la théorie cauloïdale de Lignier reçoit, dans ses grandes lignes, un appui précieux de la découverte des Psilophytales, il faudra toutefois en modifier quelques détails au cas oii les découvertes futures ne viendraient pas infirmer les conclusions de Kidston et Lang rela- tivement aux caractères primitifs de ces plantes, et des Rhyniacées plus particulièrement ; l'ancêtre thallo- phytique des Plantes Vasculaires serait devenu vasculaire avant d'être pourvu de racines et de feuilles L'équi- valence admise entre les deux termes de Rhizophytes et de Vasculaires devrait donc être abandonnée. Tout un groupe de Plantes Vasculaires (ou Xylophyles) pri- mitives, qubn pourrait désigner sous le nom de (1) Chauveaud (G.), La Constitution des Plantes vasculaires révé- lée par leur ontogénie (Paris, 1921). (2) Voir une critique plus détaillée de la théorie de G. Chau- veaud dans : BuGNON (P.), Quelques critiques à la théorie de la phyllorhize et, d'une façon générale, aux théories phylogéniques fondées seulement sur l'ontogénie des plantes actuelles (Bull. Soc. Bot. Fr., t. 68, 1921, p. 495). — 211 — Thalloxylophytes, n'auraient pas encore présenté la différenciation du corps de leur sporophyte en tiges, racines et feuilles. L'existence des Thalloxylophytes ainsi définies, intermédiaires entre les Tallophytes non vasculaires et les Rhizophytes, s'accorderait d'ailleurs avec la manière dont Lignier établissait hypothétiquement les rapports entre les Rhizophytes, les Bryophytes et leur ancêtre thallophy tique commun. D'après lui, les Bryophytes et les Rhizophytes auraient divergé dès l'origine à partir d'un type Prohépatique ; l'appareil végétatif de celui-ci, tant au cours du stade sporophytique que du stade gamétophytique, — stades plus ou moins équiva- lents entre eux comme chez les Dictyotales actuelles par exemple, — aurait été formé uniquement d'un thalle lamelleux dichotome rampant Certaines branches de ce thalle, se redressant pour se terminer par des spo- ranges, auraient constitué la première ébauche d'un appareil aérien dressé différencié de l'appareil rhizo- mateux initial. Chez les Bryophytes, une réduction considérable de l'appareil végétatif du stade sporophy- tique serait intervenue, tandis que le phénomène inverse se serait produit chez les Xylophytes, oii le prothalle présente encore dans certains cas les carac- tères généraux de l'ancêtre Prohépatique. En conclusion, l'arbre généalogique hypothétique des Cormophytes à partir des Thallophytes pourrait être modifié, en ne tenant compte que de ses branches maîtresses, comme le tableau suivant l'indique : 14 — 212 Cellulaires ou Cytophytes Gamétophytées Sporophytées H w S v o o- "a «-« =- =-i » Vasculaires ou Xylophytes — 213 — Ed.-L. GERBAULT. — Sur les allures de quelques plantes normaudes dans la péninsule ibérique. Plusieurs plantes de la Flore normande se sont adap- tées, dans la péninsule ibérique, à l'épiphytisme. Il s'agit d'ailleurs, en la circonstance, d'un épiphytisme occasionnel. VOxalis corniculala L. existe dans la péninsule. Le phénotype est représenté par l'O. cornicalata p. minor Lge ; cette forme a probablement la valeur d'une sous- espèce ; mais il faudrait une vérification culturale- Dans la région de Lisbonne, l'O- c. est une des mauvaises herbes communes des terres cultivées. J'ai vu souvent la plante à la partie inférieure des troncs de palmiers. L'Oxalis acetosella L. existe aussi dans la péninsule- Je n'ai pas eu l'occasion de le rencontrer. Mais Will- kom et Lange, à l'habitat de la plante, écrivent : « In silvis, ad truncos arborum, etc ». L'Umbillcas pendalinus D. C. est très fréquent dans la région de Lisbonne. J'ai souvent vu, au printemps, de larges plaques de la plante sur les troncs, rugueux. Je ne crois pas qu'alors l'évolution soit complète. J'ai parfois vu ÏArum maculaiiim L. marier son feuillage à celui du lierre sur les troncs. On ne parle ici que pour mémoire des Pliœnix dont les troncs hérissés de rachis écourtês sont le réceptacle d'un abondant humus, et sont le siège d'un épiphy- tisme des plus variés- Parmi les Fougères, j'ai vu souvent des troncs et des grosses branches d'ormeaux et de chênes littéralement couverts de Polypodium vulgare L. Lisbonne, Septembre 1921. — 214 ~— Abbé LETACQ. — Note sur la flore du Grochemêlier et de Cône-Bergère, près Bellême (Orne). I. — Le Grochemêlier et Cône-Bergère, situés au sud de Bellême, à la limite des communes d'Igé et d'Appenay-sous-Bellême, sont bien connus des préhis- toriens. La découverte d'instruments et de poteries de l'époque néolithique (robenhausien et larnaudien de M* de Mortillet) ont depuis plus d'un demi-siècle acquis à ces deux stations une véritable notoriété (1). Mais leur flore étant, comme celle d'une partie du Perche-Ornais, restée dans une obscurité complète, je me décide à publier le résultat de deux excursions que j'y ai faites, le 14 juin et le 30 août 1921 , en compagnie de mon excel- lent ami, M. Albert Leclair, de Bellême (2). Grochemêlier et Gône-Bergére sont deux plateaux vaguement triangulaires, séparés par un vallon maré- cageux, large d'une centaine de mètres, à bords abrupts et boisés. Au XVP siècle probablement, on construisit, à la partie inférieure du ravin, un barrage sur le ruisseau qui arrose ce vallon, et un moulin du nom de Chan- traîne y fut installé. Ge moulin est en ruines depuis fort longtemps, et l'écluse, qui existe encore, s'est peu (1) D' JoussET, Archéologie percheronne. Le CrocheméUer, Morta- gne, Daupelcy, 1867, in-8°, 10 p. Extr. de l'Echo de l'Orne ; — La Civilisation naissante au CrocheméUer, ibid., id, 1873, in-8°, 10 p. 1 pi. Extr. du même journal. — L. de la Sicotière, Notice sur le D'- Jousset, Bull. Soc. Hist. et Arch. de l'Orne. 1893, p. 150-161. — D' Jousset de Bellesme, Le Plateau de la Croix-Furêne, Le Perche, Mortagne, n" du 6 Juillet 1919. (2) J'espère que M. Leclair, qui s'occupe avec tant de zèle et de succès de mycologie, voudra bien porter son attention sur les Phanérogames encore si peu connus de cette région de Bellême ; ils lui réservent aussi d'intéressantes découvertes. — 215 — à peu transformée en marécage, comme les prairies qui la précèdent ou qui la suivent- Au point de vue géologique, Cône et Bergère e Crochemêlier sont formés par les calcaires très durs du corallien restés rebelles à toute culture (dicératien), tandis aue le vallon repose sur les sables ferrugineux de la zone inférieure (glypticien), sol mixte composé d'éléments calcaires et siliceuX; qui enlèvent à la végétation tout caractère tranché. Aussi tandis que les plateaux présentent une flore franchement calcicole, le vallon ne donne que des espèces indifférentes à la nature du sol, mais sur un point comme sur l'autre nous avons la végétation autochtone- II. — Les bois, qui se développent sur les pentes, se composent des espèces suivantes : Clematis vitalba L., Acer campeslre L., Evonymus europœus L., Cytisus laburmim L. (naturalisé ça et là), Rosa arvensis Huds., /?. stylosa Desv., R sepiiim Thuill , Cornus sanguinea L-, Lonicera periclynemam L., Viharnam lanlana L. , Ligus-' tram valgare L., Querciis pedimculata L., Fngus silva- tica L- A ces essences indigènes, il faut ajouter Jaglans régla L., Pinus silvestris L., P. austrioca Hœss., dont on ne voit qu'un petit nombre d'exemplaires, tandis que Robinia pseudo-acacia est multiplié dans les bois et surtout les haies du voisinage, car il supporte difficile- ment le couvert ; j'ai mesuré prés du Crochemêlier un acacia, qui atteint 2 m. 50 de tour et 20 m. de hauteur. La plupart des espèces arborescentes, que nous venons d'énumérer, recherchent les sols calcaires, mais sur les plateaux la végétation herbacée est encore plus caractéristique On en jugera par la liste suivante : Anémone pulsatilla L-, Thaliclruni minus L , Helleborus fœtidus L., Arabis hirsula Scop., Iberis amara R. Br., — 216 — Lepidhim campestve R. Br., Reseda latea L., R. luteola L., Helianthemum vulgare L., Cucubatus baccifer L (ça et là dans les haies), Silène inflata var. paherula Jord., Dianthus prolifer L. , Hypevicum hirsiitum L., H. perfo- ratumh. GG-., Genista tinctoria L., G. Sagitlalis L., Ononis arvensis L., Anlhyllis vulneraria h., Medicago faleaia L., Trifoliiim ochroleucam L., Lotus cornicalatus L., Hippo- crepis comosa L , Astragatus glycyphyllos L., Potentilla verna L., Poterium dyctiocarpam Spach-, Sedum acre L , Eryngium campestre L., Asperula cynanchica L., Cirsium acaule Â.11., Centaiirea scabiosa L., C calcilrapa L., Lactiica perennis L., Chlora perfoliala L., Convolvulus arvensis L., Verbascum pulveralentum Vill. flore albo, Veronica leucriiimh., Eaphrasia officinalis L.,Rhinanthus glaber var. ininor Ehrh , Orobanche cruenta Bert., O minor Sm., Teacrium chamaedrys L , T. bolrys L., Ajuga chamœpitys Schreb., Salvia pratensis h., Brunella alba Pall., Stachys annaa L-, 5. germanica L., Origanum vulgareL., Calamintha acmo5 Glairv., Planlago média L., Cephalanthera grandiflora Bab., Gymnadenia conopsea B. Br , Orchis hircina L,, Onii'.hogalam pyrenaicum L., Mascari comiisum }Ai\\., Avena pratensis h, Kœleria cristata Rers., Festaca duriuscala L. et var., glaaca Lam., Scleropoa rigida Griseb., Bromiis erectus L , 5. race- mosus L., Asplenium adianiam-nigriim L., 4. ra/a- muraria L. En juillet et août, le plateau du Grochemêlier ressemble à un beau tapis jaune d'or formé par les fleurs d'Hypericum pcrforalii:;} ; entre les tiges, une graminée plus humble, Scleropoa rigida, couvre le sol ; les autres plantes croissent ça et là dans les interstices laissés par ces deux espèces La flore du Grochemêlier, dont le sol graveleux, légèrement désagrégé à la surface, se laisse facilement — 217 - pénétrer par les agents atmosphériques, est beaucoup plus riche en Phanérogames que celle de la roche compacte de Cône-Bergère, d'où l'on tire de la pierre à bâtir; seul, Potentilla verna, qui recherche des surfaces consistantes, y abonde. En outre, j'ai trouvé à Cône- Bergère sur des affleurements de calcaire, qui man- quent au Crochemêlier, des mousses : Orthotnchiim anomalam Hedvv., Neckera c/75/?aHedw., et des Lichens : Cladonia pyxldala var. Pocillam Nyl., Peltigera j'ufesceas Schœr., Squammaria crassa DC, Pannaria nigra var. triseptata Nyl., Amphiloma lanaginosiim Fr., Placodium sympageiim Mill., Lecanova cerina var. riipeslris Ach-, L. calcarea var. cdra Ach., qui ont besoin pour se développer d'une roche formée d'éléments solidement agrégés - Des murs en pierres sèches, restes, dit-on, d'anciennes fortifications néolithiques, traversent le Crochemêlier en différents sens ; ils servent de retraite à de nombreux Lézards verts (Lacerla vlridis Daud.), mais je n y ai vu que quelques tiges pendantes d'une plante introduite Linaria cymbalaria Mill , assez répandue d'ailleurs sur les murs de la ville de Bellême avec Corydalis lalea DC. Dans les cultures, au voisinage du Crochemêlier, on remarque deux plantes introduites et bien acquises à notre flore : Géranium pyrenaicum h et Bupleurum roUmdifoUum L. Une autre espèce TrifoUum elegans Sar., récemment introduite par la culture, mais qui s'est naturalisée et tend à se répandre de plus en plus, n'est pas rare au bord des routes des environs de Bellême- Je n'ai besoin d'ajouter que Matrlcaria discoidea DC. s'y voit partout. IIL — Le marais, dont le sol et les eaux renferment des éléments calcaires et siliceux est bien différent de ceux que l'on rencontre dans notre Bocage ou sur un — 218 — sol exclusivement calcaire, comme à Chambois (1) où à Louzier (2) ; il ne présente que des espèces indifférentes à la nature du sol et d'ordinaire communes : Hyperi- cum tetrapterum L., Spiraea ulmaria L ; Lythrum salicaria L., Helosciad'mm nodifloram Koch., Galiiim uliginosum L , Pulicaria dyssenterica Gaerln. , Eapatorium cannabinam L , Scrophiilaria Balbisii Horn., Mentha rotundifolia L., M. aquatica L., Lysimachia vulgaris L., Salix cinereaL-, Potamogeion perfollatas L, P. densus L., P. crispas L , ZannichelUa palus Iris var. cyclostiqma Clairv., Orchis latifolia L., Gymnadenia conopsea R. Br-, Jancus sapi7ms var. prolifer Bréb., J. effusiis L., J. bufonius L., Scirpus silvaticus L., Carex pseadocype- rus L., Phragmites communis Trin , Festaca ariindinacea Schreb., Èquisetam palustre L., Chara fœlida A. Br., G. fragilis Desv., Hypnum filiciniim L. Si le Crochemêlier et Cône-Bergère, encore ignorés au point de vue botanique, ne nous ont offert aucune espèce nouvelle pour la flore normande, ils renferment cependant un certain nombre de plantes peu communes, que l'amateur rencontre toujours avec plaisir- L'étude comparative des plateaux et du vallon, qui les sépare, n'est pas non plus sans intérêt pour l'observateur, qui cherche à dégager des faits constatés l'influence chimi- que et physique du sol sur la répartition des végétaux. (1) A.. Letacq, Excursion botanique de la Société Linnéenne de Normandie à Chambois (Orne), le 26 juin 1905. B. S. L. N., 1905, p. XXIX. (2) A.. Letacq et Ed. Geubault, Mote sur la flore du Marais de Louzier à Assé-le-Boisne (Sarthe). Bull. Soc. d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe, 1919-20, 1" fasc. p. 12. — 219 — Abbé LETACQ — Observations mycolog-iques faites en 1921 aux environs d'Alençon et dans le département de l'Orne, Si depuis le début des observalions météorologiques en France, c'est-à-dire depuis 164 ans, jamais année ne fut plus chaude et plus sèche que 1921, jamais aussi de mémoire de mycologue on ne vit si peu de champi- gnons. La sécheresse ayant duré de novembre 1920 à novembre 1921, on ne doit pas être surpris de la rareté de la végétation mycologique, qui exige une température douce et des pluies fréquentes. Cependant il y eut en Août 18 jours de pluie, et, bien que la quantité d'eau tombée ait été très faible (45 %), cette humidité relative a suffi pour couvrir de champi- gnons un sol très chaud. Du 25 août au 10 septembre, on vendit sur nos marchés quantités d'espèces comes- tibles [Psalliola campestris L- et P. pratensis Seker) C'est aussi durantcette période que je pus faire quelques excursions fructueuses, soit seul, soit en compagnie de mes amis, MM. Chevalier, directeur du Laboratoire d'Agronomie coloniale au Muséum, Doré, Hébert et Turpin, d'Alençon, Leclair, de Bellême, Le Sénéchal, du Merlerault, Légué et Hutrel, du Mans. Je n'indique dans la liste suivante, résumé de nos observations, que les espèces raies ou nouvelles pour la région : Bois de Beaufai au Sap André (Hêtres et Conifères).- Lepiota amiantina var. .4 /6a R. Maire, Trlcholoma midum var. litaceum Q., T. amelhyslinum Q., CoUybia muscigena Schum., Stropharia semi-glohata var. graci- lisQ-, Schizophyllam commune Fr. , Polyporiis velutinus Fr. Bois d'Hauteclairà Arçonnay : Mycenaechinipes Lasch. ^ 220 — Au bord d'un chemin à St-Léonard-des-Bois : Stro- pharia melasperma Fr. Sur la sciure de bois au Buisson en Perseigne : PhoUola dura Bull., nouveau pour nos régions. Dans une sapinière près du Château de Beaussens (commune du Mesnil-de-Briouze) : Russula sororia Larbr.. Glomphidias glutinosiis Schaeff. (abondant), Boletus pachypiis Fr-, B. erythropus Pers. Marais de Briouze : Pholiota mycenoides Fr , rarissime en Normandie, inconnu dans le Maine, Nolcmea staaros- pora Bres. et Heheloma hiemale Bres., deux formes récemment décrites comme espèces par Bresadola, communes dans nos régions, Inocyhe cervlcolor Pers., rare en France, nouveau pour la Normandie; Naacoria sobria Fr. et A^. vervacti Fr , dans les charbonnières. Bois de la Noë-de-Gesme, près d'Alençon : Boletus regius Krombh., B purpureus Fr., à peine distinct de B. luridus Schaeff , B salarias L. Forêt de Bellême : Pluteus leonimis Schaeff. et Boletus sulphureus Fr. sur la sciure de bois, Lenlinus variabilis Schultz. sur une souche de peuplier, Fomes amosus Fr- sur une souche de sapin, trouvés par M. Albert Leclair, qui m'en a remis des échantillons Le B. sulphureus, qu'on croyait spécial aux régions montagneuses, a été signalé récemment sur plusieurs points du Nord-Ouest de la France. Marais de la Trappe : Russula citrina Gill. Bois de Chauvigny à Saint-Germain-du-Corbéis : Polyporus slypticus Q. non Pers. D'après Bresadola et quelques autres auteurs, le vrai P. stypticus de Persoon, rougissant au froissement, serait spécial à l'Angleterre ; notre plante française est le P. albidus Schaeff. LISTE DES COMMUNICATIONS par noms i Antoine (M.) : Notes entomologiques, p. 3. Antoine (M ) et Mazetier (G.) : Tourbière littorale de Luc à Arromanches. espèces nouvelles, p. LX. AuBERT (G. -G.) : Vipères, p. XLVI. — Veratrum album L., . p. XLVII. — Unestation de Veratrum album en forêt d'Andaines, p. 129. AuDiGÉ (P.) : A propos de Sagitta enflata, p. XL. BÉDEL (L.) : Présentation de plantes, p. XXIL — Quelques plantes rencontrées en Normandie et dans la région limitrophe du département de la Seine- et-Oise de 1917 à 1920, p. 71. — Présentation de plantes, p. 161. BuGNON (P.) : Muguet à fleurs rose violacé, p. XXXIV. — Variété de Primevère, p. XXXV. — Localités nouvelles pour Honkenya peploideselHippophœ rhamnoides L , p. LUI. — L'origine phylogè- nique des Plantes Vasculaires d'après Lignier et la nouvelle classe des Psilophytales, p. 195. Chemin (E.) : Notes algologiques, p. XVL — Recherches algo- logiques, p. XXIX. — Isopyrum thallctroides, p. XXXV. — Pelvetia cànaliculata à Courseulles- sur-Mer, p. XXX Vil. — Spariina Townsendi, son extension à l'embouchure de l'Orne, p. LIX. — Une nouvelle station de Lathrœa clandestina L. en Normandie, p. 78. — Natura- lisation de quelques plantes aux environs de Caen, p. 87. — Algues rares ou nouvelles pour la région de Luc-sur-Mer, p. 126. — 222 — Chevalier (Âug.) : Tremblement de terre, p. XV. — Sur la présence de YObione pedunculata (L ) Moq. dans la baie du Mont Saint-Michel, p. 110. — (Voir Letacq et Chevalier). Daubert (M.) : Coléoptères littoraux, p. XXV. — Variété de Primevères, p. XXX. — (Voir Le Marchand et Dalibert). Delavigne (V.) : Fasciation de Primiila offlcinalis. p. XLIII. Denis (M) : Sur le polymorphisme de Y Euphorbia stenoclada, H. Bâillon, p. 133. Doré : Vipères, p. XLVI. Fauvel (P.) : Migration des hirondelles et des martinets, p. LVIII. Frémy (Abbé P.) : Hassalia byssoidea, p. XVI. — Scytonema densum Bornet, p. XXIV. — Marchantia poly- morpha L., p. XXV. — Corydalis solida Sw., p. XXV. — Excursions de la Société Lin- néenne de Normandie dans la région de Saint- Lo, p. 96. — Sur la présence aux environs de Cherbourg, de Oscillatoria CoralUnœ Gomont, p. 109. GERBAULT(Ed.-L.) : Un Cupressus Europœ à Lisbonne, p. XXIV. — Oiseaux, p. LXVI. — Dégénérescences, p. LXIX. — Considérations sur les phénomènes d'affoUement chez les végétaux supérieurs, p. 53. — Sur un récent article du Professeur L. Blaringhem, p. 85. — Sur les allures de quelques plantes normandes dans la péninsule ibérique, p. 213. GiDON (D' F.) : Variété de Primevères, p. XXX. — Notes de flore normande, p. LX. — Sur la replantation du jardin botanique de Caen, en 1778, par Desmoueux, suivant le Système de ïrianon et sur les polémiques botaniques de l'an IV à Caen, p. 175. — 223 — HuMBERT (H.) : (Voir Vignieret Humbert). Leboucher (J.) : Lestes viridis V. et L., p. LXVIII. Leboucher (J.) et Lemée (E.) : Puceron lanigère, p. XLVII. — Id., p. LXVIl. Le Marchand (S.) : Bryologie, Lépidoptères, p. XXXVIU. — Microlépidoptères, p. LXI. — iNote sur les Nepticula du Calvados et de la Manche, p. 82. Le Marchand (S.) et Dalibert (M.) : Coléoptères littoraux, p. XLIIL ' Lemée (E.) : Puceron des Osiers, p. LXVII. —(Voir Leboucher et Lemée). Lemercier : Observations botaniques, p. LUI. Letacq (Abbé A.) : Vipères, Insectes, p. XLVI. — Veratrum album, p. XLVII. — GenistapilosaL., p. XLVIII. Excursions botaniques aux environs de Bel- lême, p. XLIX. — Oiseaux, p. LXVII. — Vespa silvestris Scop., Ammophila hirsuta Rirb., Carabus Letacqui Ant., p LXVIII. — MoUus- ques, p. LXIX. — Plantes recueillies aux bords desséchés des étangs, p. LXX. — Lichens, Champignons, Fossiles, p. LXXI. — Note sur la flore du Crochemêlier et de Cône-Bergère, près Bellême (Orne), p. 214. — Observations mycologiques faites en 1921 aux environs d'Alençon et dans le département de l'Orne, p. 219. Letacq (Abbé A.) et Chevalier (Aug.) : Excursions botani- ques dans le Bocage ornais : (marais de Lande- Pourrie à Lonlay-l'Abbaye, 18 août, et du Grand-Hazé à Briouze, 5 septembre), p. 164. Mazetier (G.) : (Voir Antoine et Mazetier). Mercier (L.) : Argyroneta aquatica, p. VIII. — Copépode parasite d'une Ophiure, p. XVII. — Apterina pedestris (Meig.) à Luc-sur-Mer, p. XXVI. — -_ 224 — Lapin domestique et paludisme, p. XXXII. — Dilophus vulgaris Meig. etPucerons, p. XXXVIIl. — Alexia denliculata Montagu, p. XLIII. — A propos d'un Diptère [Oscinella frit L.) parasite du Blé, p. LXII. MouTiER (D"^ A.) : Lilas précoce, p. IX. — Pecten fossiles, p. XXXI. — Fossiles, p. LYS . — Catalogue des Échinodermes du bathonien supérieur re- cueillis aux environs de Caen, p. 113. — Notes sur quelques Brachiopodes rares, récoltés dans le bathonien supérieur dans les environs de Caen, p. 120. — Notes sur l'extension de VHelix Pisana et la raréfaction de quelques autres espèces de mollusques terrestres dans le Cal- vados, p. 124. Perrier de la Bathie (H.) : Sur les tourbières et autres dépôts de matières végétales de Madagas- car, p. 141. Poisson (R.) : Echinogammaras Berilloni, p. VIII. — Hémi- ptères, p. XXXI. — Synopsis des Hémiptères aquatiques du Calvados (!'' Contribution), p. 184. Potier de la Varde (R.) : Tératologie, p. XLII. ViGuiER (R.) et Humbert (H.) : Plantes récoltées à Madagascar en 1912 [Saite), p. 37. TABLE DES MATIERES Pagres Composition du Bureau delà Société pour l'année 1921 IV Membres décédés pendant l'année 1920 IV Modifications apportées au 1^' Janvier 1921 à la liste générale des Membres de la Société établie au 1«^ Janvier 1920 V PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES Séance du 10 Janvier 1921 VII — 7 février 1921 XIII — 7 mars 1921 XXI — 4 avril 1921 XXIX — 2 mai 1921 XXXIII — 2 juin 1921 XLI — 7 novembre 1921 L — 5 décembre 1921 LVII Section d'Alençon Séance du 4 juillet 1921 XLV — 7 décembre 1921 LXVII Admissions : M. le D' Levillain. p. XXIX ; M. S. Le Marchand, p. XXIX; M. H. Perrier de la Bâlhie, p. XLI ; M. Amiard, p. LI; M. Clément, p Ll ; M. Doré, p. LI ; M. Turpin, p. LI, M™' M. Mathan, p. LVII ; M. l'abbé Bourget, p. LVII ; S. A. le Prince Roland Bonaparte, p. LVII. Allocution du Président sortant : p. IX. Avis important et Convocation : p. XII, p. XX, p. XXVIII ; p. XXXII, p. XLIV, p. LVL p. LXXII. Bibliographie : p. X, p. XVII, p. XXVII, p. XLIX, p. LIV, p. LXIII. Budget : p. XIV. — 226 — Bulletin de 1920 : p. XXXIII. Centenaire de la Société : p. XXXIII. Commission d'impression : p. XXXIV. Communications et Observations diverses : p. VIII, p. XV, p. XXIV, p. XXIX, p. XXXIV, p. XLII, p. XLVI, p. LUI, p. LVIII, p. LXVI. Correspondance : p. XIII, p. XXIX, p. XXXIII, p. L. Démission : M. Durel, p. VIII ; M. Thériot, p. LVIII. Dépôt de travaux : p. XXII, p. XXIX, p. XXXIV, p. XLII, p. LU, p. LVIII. Distioction honorifique : M. S. Le Marchand, p. XLI ; M. Bigot, p. LVII. Dons àlaBibliothèqu3 : p. VIII, p. XIII, p. XLI, p. LU, p. LVIII. Don à la Société : p. LI. Elections : p. VII Médaille de Linné : M. le D' Mou lier, p. XXI. Nécrologie : M. Fontaine, p. VIII ; M. Lecointe, p. XIII ; M- Nathorst, p. XXXIII ; M. Duret, p. XLI ; M. l'abbé Lan- glais, p. XLV. Nomination : M. Sève, p XXIX. Ouverture d'un compte-courant postal : p. L. Présentations : p. XXI, p. XLI, p. XLV, p. LI, p. LVII. Publications de la Société : p. LI. Réunion annuelle : p. XXXIII. Session de Rouen de l'A. F. A. S. : p. XXXIV. Soutenance de thèse : p. LVII. Vente d'un titre : p. XLII. Vœu : p. IX, p. XIII. TRAVAUX ORIGINAUX Pages Antoine (M.), Notes entomologiques 3 ViGuiER (René) et Humbert (Henri), Plantes récoltées à Madagascar en 1912 {suite) 37 Gerbault (Ed.-L), Considérations sur les phénomènes — 227 — Pages d'afîollement chez les végétaux supérieurs (PI. I, II, III) 53 Bédel(L.), Quelques plantes rencontrées en Normandie et dans la région limitrophe du département de la Seine-et-Oise de J917 à 1920 71 Chemin (É.), Une nouvelle station de Lathrœa clnndes- tina L. en Normandie 78 Le Marchand (S ), Note sur les Nepticula du Calvados et de la Manche 82 Gerbault (Ed -L.), Sur un récent article du Professeur L. Blaringhem 85 Chemin (É ), Naturalisation de. quelques plantes aux environs de Caen 87 Frémy (Abbé P.), Excursions de la Société Linnéenne de Normandie dans la région de Saint-Lo 96 Frémy (Abbé P.), Sur la présence aux environs de Cherbourg de Oscillatoria Corallinœ Gomont 109 Chevalier (Aug.), Sur la présence de YOblone pedun- culata (L.) Moq. dans la baie du Mont Saint- Michel 110 MouTiER (D' A.), Catalogue des Echinodermes du bathonien supérieur recueillis aux environs de Caen. 113 MouTiER (D"^ A.), Notes sur quelques Brachyopodes rares, récoltés dans le .bathonien supérieur dans les environs de Caen 120 MouTiER (D' A.), Notes sur l'extension de X'Helix Pisana et la raréfaction de quelques autres espèces de mollusques terrestres dans le Calvados 124 Chemin (É), Algues rares ou nouvelles pour la région de Luc-sur-Mer 126 Aubert (C.-G.), Une station de Veratram album en forêt d'Andaines : . . . . 129 Denis (M.), Sur le polymorphisme de l'Eap/io/'^ta steno- clada, H. Bâillon (PI. iv et v). . = 133 Perrier de la Bathie (H ), Sur les tourbières et autres dépôts de matières végétales de Madagascar 141 Bédel (L.). Présentation de plantes 161 C u r» R A w Y I =^:;i — 228 — Pages Letacq (Abbé) et Chevalier (A.ug.). Excursions bota- niques dans le bocage ornais (marais de Lande Pourrie à Lonlay-l'Abbaye, 18 août, et du Grand- Hazé à Briouze, 5 septembre) 164 GiDON (D' F.), Sur la replantation du jardin botanique de Caen, en 1778, par Desmoueux, suivant le Sys- tème de Trianon et sur les polémiques botaniques de l'an IV à Caen 175 Poisson (R.), Synopsis des Hémiptères aquatiques du Calvados (l--^ Contribution) 184 BuGNON (P.), L'origine phylogénique des Plantes Vascu- laires d'après Lignier et la nouvelle classe des Psilophytales 196 Gerbault (Ed.-L.), Sur les allures de quelques plantes normandes dans la péninsule ibérique 213 Letacq (Abbé), Note sur la flore du Crochemêlier et de Cône -Bergère, près Bellême (Orne) 214 Letacq (Abbé), Observations mycologiques faites en 1921 aux environs d'Alençon et dans le département de l'Orne 219 Liste des Communications par noms d'auteurs 221 LE BON A TIRER FE CE BULLETIN A ÉTÉ DONNÉ LE 28 ÏV 1922 Caen. — Impiimerie K. LAMliR, 31, Boulevard Bertrand. Bail Soc. Linn. Nortn. 7*= série, vol. IV, IM. 1 ^'> ^^ K -.; 9 i %,i<^i '-i- •»-•• ..^-> Bull. Soc. Liim. Norm. V série, vol. lY, PI. II BiiiL Soc. L'um. Nonii. 1'^ série, vol. IV, PI. III BiiU. Soc IJiin. !\()i'/ii. V série, vol. IV, PI. IV Euphorbia slenodada ic. in Grandidicr [8]. Ui Soc. Linii. Norni. V série, vol. IV, PI. V BULLETIN / X / IJE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Kt reconnue d'ulililé publique par iléc-ipt ilu li avril 18fi3 7^ SÉRIE. — 4^ VOLUME CAEN 1 E. LANIER, Imprimeur 31, BorLRVAKn Rrkthwu, H1 1022 ./,î^; Avis relatif aux tirages à part Les Auteurs peuvent faire faire un tirage à part de leurs communications à leurs frais et aux conditions suivantes. L'Auteur devra en faire la demande expresse et par écrit soit en tête de son manuscrit, soit en tête du pre- mier placard, soit par une lettre spéciale qu'il adressera en même temps que le premier placard. Tout tirage à part devra porter la mention « Krtrnii du Bulletin de la Société Linnérnne de Nonnandie » suivie de l'indication du volume. Les tirages à part seront payés directement à l'Lnpri- meui' conformémenl au lari( ci-après : NOMUKE 1>E FEUILLES rsOMHHE D'EXEMPLAlhES i| 25 50 100 200 500 U .) 30 » 36 » h\ » 104 » 22 » 28 w 34 » 48 •. 90 » 13 » 17 » 24 » 3fi » 70 » H » 15 » 19 » 27 )) 45 » l'J .ÏO 14 » 17 ,, 27 )) 50 »| 2 » 3 r.o 4 50 10 ,, 27 75; 1 feuille de 16 pages . 3/4 — 12 — . 1/2 — 8 — . 1/4 ~ 4 — . Couverture imprimée — sans impression [Salinage, brochage, pliage compris) Composition et impression d'un faux titre, 10 francs. Changement de folios,-» francs par feuille de IG pages. Nouvelle mise en pages pour une feuille de IG pages, i5 fr. ; pour une fraction quelconque de feuille, 9 Ir. Nouvelle correction : 3.50 1 heure. Pour toute communication dont 1 importance sera de plusieui'.s feuilles, 1 imprimeur de la Société s'engage à (aire une diminution sur le tarif ci-dessus. Celte dimi- nution sera pi'opoi-tionnée au nomi)re de feuilles de la communication. Les auteurs sont priés de s entendre direcleuient avec l'imprimeur de la Société. INTERCALATION DE PLANCHES Chaque planclie collée ou avec .ÙO EXEMPL. 100 EXEMPL. onglet replié . . 3 » 5 » — avec onglet ajouté 5 )) <) » Chaque pli en sus 3 ), 5 )) Le papier employé pour les tirages à part sera le même que celui i/ti Bulletin. Pour les tirages de luxe et les changements de papier ou de format, les prix en seront donnés à l'avance sur la demande de l'Auteur. Sommaire des derniers volumes de Afémoires : T. XXI; (216 p., 4 pi.). — A. TISOM, Sur le morte d'accrois- sement de la tige en arei mi- nations des Cycadacées. — !.. IIKASklL et *i. l»E!l!^'i:- TIEII, le Zéhre du Muséum d'histniri' uMturelle de Rouen, E,jnus Uurc/ielli Pococ/d. — Kol>«-rt nO|]%'IEEE, Céi.ha- lopod<^s Calliivieus d'Argences. -- A. TIS€>i*, sur le Saxe Golhwa conspicud Lindiev. T. .\X1V (179 p., 0 pL). — O. I.I<;MIEK, Végétiiu.\ fossiles de Normandie : VI. Flore jurassique de iMamers (Sarlhe) 48 p., '2 pi. — A.TIJ*01i, Hemaniues sur les goulleleltes colieclrices des ovules ^. des Conilëres ^18 p., "1 pi O. l>l€à.lilEK, Cycadeoklea Fahw- Tonnemi (sp. uov.) (8p., 1 pl.l. I.<. BKASII-., Conlribiilious il la vOnnaissance des Cétacés observés sur les côtes de France : I. Grampus (jriseus (Cnv.) ('iti p.). — A. «ICiOT cl L. «ftl'DRV, Structure et conditions de dépôt des Galcaires camhriens de Bassr- Normandie (19 p., '2 pi.). — O. l^l4à\IER, Un nouveau sporanjie séminiforme, il/(7to.(/(« seminifonnis, gen. et sp. nov. (20 |». , 1 pi.). — O. EKfàHllî^ll, Végétaiii fossiles de Normamlie : VII, Contribu- li. lU, 1868 ti .. IV, 1868-69 .... 6 Lis vohnnes des 4* el 8 fr V, 1869-70 . . . . (i tv VI, 1870-72 . . . . (i VU, 1872-73 .... S 1873-7 i .... 7 1874-75 (rare) . . 7 187.5-76 . . . (épuisr, 3» Skiue. 1876-77 (rare) . . 0 fr. 1877-78 (très rare). 10 1878-79 .... 7 Vlll IX X '■ 1,