■1 :-.--.: :z-.zi • É m HH WÊÊ |_^ m m HRHm immiiiB ^BHH^B m WÊÊ m^HH BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE BULLETIN DE LA >' j^ SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Kt leconiiiie d'utilité puijiiqtie par décret du '22 avril 1863 7^ SÉRIE. — 5^ VOLUME CAEN E. LANIER, Imprimeur 31, Boulevard Bertrand, 31 1923 Les opinions émises dans les publications de la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer la responsabilité (art. 23 du règlement intérieur). La Société Linnéenne de Normandie ayant été reconnue établissement d'utilité publique, par décret en date du 22 avril 1863, a qualité pour accepter les dons et legs dont elle serait gratifiée. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Pour l'anuéc iOSS Président . . . Vice-Président Secrétaire. . . Vice-Secrétaire Tî'ésoiHer . . . Bibliothécaire Vice-Bibliothéca ir Archiviste. . MM. Mercier (L.) Chevalier (Aug) Bigot (A) BUGNON (P.) Mazetier (G ) Lortet (M.) Poisson (R.) Chemin (É.) Sont Membres de la Commission d'impression pour l'année 1922 : MM. les Membres du Bureau ; MM. Droueï (P.), OsMONT (D'), Viguier (R ) sortant en 1924 ; GiDON (DO, Lebailly (DO, Moutier (D' A), sortant en 1923. MEMBRES DÉCÉDÉS PEr< DANT L'ANNÉE 1921 MM. Duret, membre correspondant depuis 1870. Fontaine, membre correspondantdepuis 1881. Langlais (abbé), membre correspondant depuis 1920. Lecointe, membre correspondant depuis 1892. Nathorst, membre honoraire depuis 1907. Liste générale des Membres de la Société AU 1" JANVIER 1922 MEMBRES HONORAIRES Date de la nominalion. MM. Barrois (Ch.), membre de l'Inslitut, professeur à la Faculté des Sciences de Lille (Nord). . . . , . 189'i Bather (F.-A.}, conservateur au British Muséum (Natura! History), South Kensington, à Londres, S.W. (Angle- terre) 1900 Capellini, professeur de géologie à l'Université de Bologne (Italie) 1878 Dangeard (P. -A.), membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences, rue Cuvier, 12, à Paris (V*), (m. c. 1883). 1919 5 DouviLLÉ, membre de l'Institut, boulevard Saint-Germain, 207, à Paris (VU") 1883 GEiKiE(Sir Archibald), associé étranger de l'Institat, ancien directeur général du Service géologique de Grande-Bre- tagne et d'Irlande, Shepherd's Down, Haslemere, Surrey (Angleterre) 1908 GuiLLOUARD, correspondant de l'Institut, professeur hono- raire à la Faculté de Droit, rue des Cordeliers, 9, à Caen. 1890 MiERS, vice-chancelier de l'Université, BircbHeys, Cromwel Bange, Fallowfield, à Manchester (Angleterre) . . . 1908 M0.NIEZ (R.), recteur de l'Université de Caen .... 1909 10 Scott (D. H.), East Oakiey House, Oakiey, Hants (An- gleterre) 1914 SoLLAs, professeur de Géologie à l'Université d'Oxford (Angleterre) 1908 ToNi (de), professeur à l'Université de Modena (Italie) . 19il WooDWARD (A. Smith), directeur du British Muséum, South Kensington, à Londres, S.W. (Angleterre) . . 1908 MEMBRES RÉSIDANTS MM. Aubert-Champerrk, avoué, rue Guillaume-le-Conquérant, 9. 1901 AuDiGÉ, maître de conférences de zoologie à la Faculté des Sciences 1920 MS^-ê^ 6» Date (le la nomination MM. Delcour (.1.). t!t"ili''ii.t en médecine, rue Jenu-Komain, 29. 1913 Bigot (A.), correspondant de l'Instiliit, doyen de la Faculté des Sciences, rue de Geôle, 28 1881 5 BouRiENNE (D'), rue de Geôle, 7(). . ,. . . . . . 1891 Bouygues, maitrc de conférences de botanique à la Faculté des Sciences 1920 BuGNON (P.), chef de travaux de botanique à la Faculté des Sciences, 1913 Chemin (É.), professeur de Sciences naturelles au Lycée Malberbe, rue de l'Fglise-St-Julien, 5 1911 Dalibert (M.), avocat, rue Sainl-Manvieux, 20 . . . 1918 10 Danjou, pharmacien de 1" classe, professeur à l'École de Pharmacie, place Malherbe, 5 1908 Desbouis (D'), ancien interne des Hôpilaux, professeur à l'Ecole de Médecine, rue des Jacobins, 29. . . . 192t Drouet (P.), propriétaire, rue Docteur-Rayer, 8 . . . 1891 Duncombe (F.), chirurgien-dcnliste, boulevard des Al- liés, 98 . . 1916 GiDON (D' F.), docteur es sciences naturelles, professeur à l'tlcole de Médecine, rue Pasteur, 12 . . . . . 1895 15 Hédiard, directeurdes Services agricoles du Calvados, rue Saint Martin, 41 1920 Hollier-Larousse, à i.ouvif,'ny (CalvadosJ 1913 JouAN (L.), libraire, ii;c Saint-Pierre, 98 . . . . . 1904 Lanier (E.), imprimeur, boulevard Bertrand, 81 . . . 1892 Lebailly (D'' C), chef de travaux de zoologie à la Faculté des Sciences, directeur du Laboratoire départemental de bactériologie, rue Saint-Martin, 68 1906 20 Ledart (R.), rue Méliiigue, 17 1895 Lemanissier (D"^), place Saint Martin, 22 1920 Le Moulec, ingénieur, rue de (ieôle, 110 1913 Le Testu, ingénieur-agronome, licencié és-sciences, admi- nistrateur des Colonies, rue Caponiére, 41 . . . . 1920 Levillain (D'), à "la Délivrande (Calvados) 1921 25 LoRTET (M.), conservateur des Collections botaniques à la Faculté des Sciences, rue de Geôle, 123 1906 Lucas (abbé), curé d'Hérouvillc (Calvados) . . . . 1913 Marie (E.), professeur à l'Ecole primaire supérieure, rue de Baveux, 149 1900 — 7* — Date de la noniination MM. Maugeais (D'), rdc Sadi-Carnot, H 1911 Mazetier (G.) , agent principal de la Caisse d'Épargne, rue de Bras, 9 1905 30 Mercier (L.), professeur de zoologie à la Faculté des Sciences, directeur du Laboratoire maritime de Luc- sur-Mer 1919 MouTiER (D'A.); directeur honoraire de l'École de Médecine, conseiller général du Calvados, rue Jean-Romain, 6 . 1870 OsMONT (D'), professeur à l'École de Médecine, rue Docteur- Rayer. 23 , 1896 Poisson (R.), préparateur de zoologie à la Faculté des Sciences 1919 PouETTRE, propriétaire, place de la République, 19 . . 1901 35 ' ViGuiER (R.), professeur de botanique à la Faculté des Sciences 1919 36 Warcollier, directeur de la Station agronomique du Cal- vados et de la Station pomologiquc de Caen, rue de Geôle, 82 1920 MEMBRES CORRESPONDANTS ^^^ MM. "Allorge (P.), préparateur de botanique à la Sorbonne, rue Gustave-Nadaud, 7, ii Paris (xvr) 1919 M"' Allorge, docteur ès-sciences, rue Guslave-Nadaud, 7, à Paris (xvr) ■ . . 1920 Amiard, pharmacien, rue du Pont-Neuf, 7, à Alençon (Orne) 1 921 "Antoine, professeur au Lycée de Casablanca (Maroc). . 1904 5 Aubert (C.-G.), inspecteur des Eaux et Forêts, rue de l'Adoration, 26, ii Alençon (Orne) 1919 Balle (É.), place Saint-Thomas, 14, à Vire (Calvados). . 1891 Barbé (D' C), rue Cazault, 54, à Alençon (Orne), . . 1888 Bazin (D'), à Condé-sur-Noireau (Calvados). .... 1913 Bédel (L.), vétérinaire, à Dozulé (Calvados) .... 1904 10 Bibliothèque de la ville de Fiers (Orne) 1917 "Bonaparte (Prince Roland), Membre de l'Institut, avenue d'iéna, 10, à Paris (xvi°) 1921 ' B.ouR.GET.(abbé),£professeur à l'Institution Notre-Dame, à Avranches (Manche) . 1921 (1) Les Membres correspondants dont le nom est précédé d'un " sont ceux; qui ont demandé à recevoir les Mémoires. Date de la nomination MM. ■ Chermezon, chef de travaux de bolanique à la Faculté des Sciences de Strasbourg 1920 "Chevalier (Aug.), explorateur, boulevard Saint-Marcel, 14, à Paris (V) 1894 15 Clément, pharmacien. Grande- Rue, 91, à Alençon (Orne). 1921 CoLLiGNON (D'), correspondant de l'Académie de Médecine, à Chei bourg (Manche) 1898 Corbière (L.), secrétaire perpétuel de la Société natio- nale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, rue Asselin, 70, à Cherbourg (Manche). . 1887 CouRCELLE, chirurgien-dentiste, à Mayenne (Mayenne). . 1921 Créances (J.-B.), principal honoraire de l'Université, rue Blanchard, 12, à Fontenay-aux-Roses (Seine). . . . 1886 20 Damécourt, vétérinaire, à Caumont-l'Éventé (Calvados) . 1914 " Davy de Virville (A.), rue Crossardière, 40, à Laval (Mayenne) 1920 Delaunay-Lariviére, pharmacien, à Morlain (Manche) . . 1905 Delà VIGNE (V.), pharmacien de 1" classe, rue Sainte-Gene- viève, 2, à Vernon (Eure) 1884 ^ Denis (M.), docteur ès^sciences naturelles, préparateur de bolanique à la Sorbonne, rue Faidheibe, 38, à Paris (xr). 1920 25 Denizot (G.), préparateur à la Faculté des Sciences de Marseille (Bouches-du-Rhône) 1914 Desmars, préfet dn Finistère, à Quimper 1919 Dollfus (G.), ancien président de la Société géologique de France, rue de Chabrol, 45, à Paris (X») .... 1873 "DoRANLO (D' R.), à Mathieu (Calvados) 1911 Doré, pharmacien, docteur de l'Université de Paris, Grande-Rue, 1, à Alençon (Orne) 192l 30 Doucet (G.), pharmacien à Beaumotit-le-Roger (Eure) . 1915 Dubosco (D' 0.), professeur de zoologie à l'Université de Montpellier (Hérault) 1894 Duquesne (A.), pharmacien honoraire, à Saiht-Phiiberl, par Montfort-.sur-Ri«le (Eure) 1873 "Fauvel (P.), docteur es sciences naturelles, professeur à l'Université catholique. Villa Cœcilia, rue du Pin, 12, à Angers (Maine-et-Loire) 1894 Focet (R.), avoué, rue du Jeudi, 13, à Alençon (Orne). 1912 35 *FoRMiGNY OE La Londe (de), cbâteaa de La Londe, à Bié» ville-sur-Orne (Calvados) . • Iflûi — 9' Date de la nominal ion MM. "Fortin (l{.),ruc du Fré, 24, à Rouon (Seine-lnfcrieiire) . 1874 FoucHER, rue de la Véga, 17 el 19, à Paris (Xll°). . . 1871 Frémy (abbé), professeur de Sciemes naturelles à l'Insli- lution secondaire, libre de Saint-Lo (Mancbe) ... . 1913 Gadeau de Kerville, eorrespondani du Mnséum. rue Dupont, 7, à Rouen (Seine-Inférieure) ..... 1888 40 ■ Gaume, licencié ès-sciences, rue Palatine, 5,. Paris (ri') . 19'iO Gerbault (Ed.-L.), ancien magistrat, avenue Viclor-Hugo, 83, à Fresnay-s-Sarlbe (Sarlhe) 1908 Godard (L.), ingénieur en chef des Ponts et (lliaussées, boulevard Saint-Germain, 280, à Paris ...'.. 1905 "GuiLLiERMO.ND, chargé de cours à la Faculté de Sciences de Lyon, rue de la République, 19, Lyon .... 1920 Hébert, ancien notaire, rue du Jeudi, 24, à Alençon (Orne) 1902 45 °Hée (A.), préparateur de botanique à la Faculté des Sciences de Strasbourg (m. r. 1917). 1919 HojiMEY (D' J.), conseiller général de l'Orne, à Sées (Orne) 1881 'HouARD (C), professeur de botanique a la Faculté des Sciences, directeur de l'Institut et du Jardin botaniques, à Strasbourg (m. r. 1912). 1919 HouEL (P.), ingénieur des Arts et Manufactures, à Condé- sur-Xoireau (Calvados) 1890 ■ HuMBERT, préparateur de botanique à la Faculté des Sciences de Clermond-Ferrand (Puy-de-Dôme). . . 1920 50 "HusNOT (T.), botaniste, à Caban, par Alhis (Orne) . . 1864 JoLY (D'), 39, boulevard Raspail, Paris 1919 " KouMANN, mailre de conférences île zoologie à la Faculté des Sciences de Toulouse (Haute-Garonne) .... 1919 Leboucher (J.), ancien pharmacien, route du Mans, 118, à Alençon (Orne) . 1886 ■"Leclerc (G.), pharmacien de 1" classe, licencié és- scienccs, chef de laboratoire à la Pharmacie centrale de France, rue des Nonnains-d'Hyères, 21, à Paris (!V°) 1907 55 Lecœur, pharmacien, à Maintenon (Eure-et-Loir) . . . 1880 M"" Lecœur, à Maintenon (Eure-et-Loir) 1891 ■ " Le Marchand (Simon), avocat, rue Saint-Martin, 16, à Bayeux (Calvados) 1921 LtMÉE (E.), horlicnlteur-paysagiste, ruelle Taillis, 5, à Aknçon (Orne) , . . . . 1896 — 10* — Date de la nomination MM. Lemée, Irésorier-jiMveur général, h Auch (Gors) . . . 1919 60 Lemercier, pharmacien, r. Saiiil-Martin, à Argentan (Orne). 1905 I>ENoiR, professeur au Lycée, rue du Général-Fromentin, 11, à Alençon (Orne) 1911 Le Roy (D' R.), avenue de Neuilly, 136 bis, à Neuilly-sur- Seine (Seine) 1004 Lescuyer (C), conservateur des Eaux el Forêts, rue de Grenelle, 123, Paris 1919 Le Sénéchal (R.), docteur en droit. Le Merleraull (Orne) 1883 65 "Letacq (atibé A.), aumônier des Petites Soeurs des Pauvres, route du Mans, 151 6tx, il Alençon (Orne) 1877 Lhomme (L.), éditeur, rue Corneille, Sj, à Paris (VI°). . 19H "Maire (D' R.), professeur de botanique à la Faculté des Sciences d'Alger (Algérie) 1905 M"' Mathan (M.), à Cormolain (Calvados) 19'2I Matte (H.), inspecteur d'Académie, à Si-Etienne (Loire). 1898 70 Michel, agent voyer honoraire, à Évrecy (Calvados) . . 1887 MoisY, avocat, b" Herbet-Fournet, 57, à Lisieux (Calvados). 1896 Moutib;r (D' F.), rue de Moncenu, 95, à Paris (Vllh). . 1899 Perdreau (D'), conseiller général de l'Orne, Le MerlerauU (Orne) 1905 Perrier de la Bathm: H.), explorateur. Service de la Colonisation, Tananarive (Madagascar) 1921 75 Potier DK la VARDE(R.),i! Lez-les-Eaux,par Saint-Pair-sur- Mer (Manche) . . . 1919 Prince (D'), directeur de l'Asile d'aliénés, à Hoerdt près Strasbourg (Ras-Rhin) 1919 "RoBiNE (D'), à La Hayc-du-Puils (Manche) 1901 " Sève (P.), professeur de physiciue n la Faculté des Sciences de Marseille (Boucbes-du-Rhône) . . (m. r. 1919). 1921 "Tison (A.),mailre de conférences de botanii|ue à la Faculté des Sciences, rue Marceau, 8, à Rennes (lUe-et-Vilaine). 1895 Tolmer (L.), professeur au Collège Sainte-Marie, la Mala- drerie, prés Caen (Calvados) 1908 "TouLMON (de). Château de Bazoge, à Juvigny-le-Terlre (Manche) 1916 TuRPiN, professeur, r. du Pont-Neuf, 7 ter, à Alençon (Orne). 1921 83 "Vaullegeard (Achille), docteur és-sciences, industriel, rue Armand-Gaslé, à Condé-sur-Noireau (Calvados) . 1891 11* — PROCES-VERBAUX DES SEANCES SÉANCE DU 9 JANVIER 1922 Présidence de M. Mercier, Vice-Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures 10. Y assistent : MM. Bigot, Bugnon, Chemin, Dalibert, D' GiDON, D-^ Levillain, Lortet, Abbé Lucas, Mazetier, Mer- cier, D' MouTiER, Poisson, Viguier. Le procès-verbal de la séance du 5 décembre 1921 est lu et adopté sans observations. Correspondance. — L'Institut général et technique de Valence (Espagne) [Laboratoire espagnol d'Hydrobiologie] demande l'échange de ses publications avec les nôtres à partir de 1916. Le Secrétaire est chargé de demander communication préa- lable d'un spécimen des publications de cet Institut avant que la Société prenne une décision. La Société des Sciences naturelles de Barcelone, la Société royale des Sciences de Bohême et le Service géologique de Pologne présentent une demande analogue. A.u vu des publications envoyées, l'échange est accepté par la Société Linnéenne. Dons à la Société. — Par l'intermédiaire de M. Mazetier» notre confrère M. Drouet, pour répondre à l'appel fait par la Société en faveur de ses publications, lui fait don d'une somme de 500 francs. 11 offre, d'autre part, sa collection des Bulletins et Mémoires de la Société Linnéenne aux fins de servir à la reconstitution d'une bibliothèque des régions 12* dévastées. Le Président exprime pour M. Drouet, qui mani- festa toujours le plus vif intérêt à la Linnéenne et qui présida si souvent ses séances tant qu'il put y prendre part, la plus vive gratitude de la Société; il rend un hommage particulier aux sentiments élevés qui ont guidé M. Drouet dans l'attribu- tion de sa collection des publications de la Société Linnéenne. M. le D^ MouTiER tient à s'associer à ce geste de M. Drouet en offrant, pour la même destination, un certain nombre d'exemplaires de Bulletins et Mémoires. Le Secrétaire est chargé de réaliser le vœu des deux donateurs. Nécrologie. — La Société a le regret d'apprendre le décès de M. Savouré ; le Secrétaire donne lecture de la notice nécrolo- gique suivante que M. l'Abbé Letacq a consacré à notre défunt collègue. La Société Linnéenne de Normandie vient encore d'être éprouvée par la mort d'un de ses correspondants, M. Henri- Saintange Savouré, botaniste, décédé à Nonant-le-Pin (Orne) le 23 décembre 1921, à l'âge de 60 ans. Il était né à Saint- Martin-de-Bréssencourt (Seine-et-Oise), le 2 mai 1861. Engagé comme simple soldat, M. Savouré prit part en 1882 à l'expédition de Tunisie et séjourna quatre ans dans nos colonies africaines. De retour en France, il suivit son régiment à Chartres, à Mayenne, àDomfront (1892) où il fut décoré de la médaille militaire, à Paris (1894), de nouveau à Mayenne (189S) et à Chartres (1898). Ayant pris sa retraite l'année sui- vante, il fut nommé receveur-buraliste de 1" classe à Dom- front, et en 1904 à Nouant. Dans ces différentes résidences, M. Savouré sut profiter des loisirs que lui laissaient ses devoirs professionnels pour explorer la flore régionale. A Domfront, il eut la bonne fortune de trouver M. Augnste Chevalier, alors étudiant à Caen, qui profitait de ses vacances pour faire des recherches sur la végétation du Bocage ornais. Il se lia avec lui d'une étroite amitié, et retira grand profit — ai-je besoin de le dire — d'études faites sous la directfon de notre éminent confrère. - 13* - M. Savouré a donné à notre Bulletin deux travaux toujours utiles à consulter : Contribution à la flore du département de l'Orne, 1905, p, 74-118, et Centaurea vulgaris Godr., Descrip- tion des sous-espèces, races, variétés et formes de transition, 1908-09, 2'"« partie, p. 189-236. M. Savouré a aussi fourni des indications aux ouvrages suivants : Calai, des plantes uasculaires de l'arr. de Domfront, B. S. L. N., 1893, et Recherches et observations sur la flore de l'arr. de Don^front, Ibid., 1897, par M. Auguste Chevalier; Inventaire des plantes de l'Orne, 1908, par M. l'abbé Letacq, et Observations recueillies sur la flore du marais de Briouze par MM. Husnot, Savouré et l'abbé Letacq, lors d'une excur- sion faite le 6 septembre i909. Les recherches botaniques de M. Savouré lui méritèrent, en 1910, le ruban d'Officier d'Académie. Membre de la Société Linnéenne de Normandie depuis 1905, M. Savouré était des plus assidus à nos excursions dans l'Orne. 11 ne comptait que des amis parmi ses confrères ; sa bonté, sa modestie, son obligeance lui gagnaient toutes les sympathies. Démission. — La Société enregistre la démission de M. Barré. Admissions. — MM. F. Pellegrin et Dalifard sont admis comme membres correspondants de la Société. Modification au règlement. — M. Dalibert entretient la Société d'une modification qu'il lui paraît utile d'apporter au règlement intérieur de la Société ; il s'occupera de recueillir le nombre nécessaire de signatures pour que son projet puisse être porté à l'ordre du jour d'une prochaine séance. Dons à la Bibliothèque. — M. Pitoiset, Notice biographique sur M. D. H. Lecointe (Soc. libr« de l'Eure, 1920, avec un portrait). De To>ji, Contribution to ihe Teratology of the Genus Datura (Journal of Linn. Soc, Botany, 1921). G. Denizot, Sur la pénéplaine supérieure du bassin de Paris et sur tes aplanissements primordiaux de la périphérie (C. R. Ac. Se, Paris, 1921). — 14* — Elections. — Il est procédé à l'élection des membres du Bureau pour 1922 et au renouvellement partiel de la Commis- sion d'impression. Sont élus successivement : Président MM. Mercier Vice-Président Chevalier. Secrétaire Bigot. Vice-Secrétaire Bugnon. Trésorier Mazetier. Bibliothécaire Lortet. Vice-Bibliothécaire Poisson. Archiviste! Chemin. Membres de la Commission d'impression : Pour deux ans : MM. Drouet, D' Osmont, Viguier. GOMMUNIG ATIONS M. Bugnon, de la part de M. Gerbault, signale une note parue sous la signature de Duncan S. Jonhson dans (' The Botanical Gazette » d'Octobre 1921 et intitulée « Polypodium viilgare as an Epiphyte ». Le titre de cette note indique assez qu'elle se rapporte au sujet traité par M. Gerbault lui-même dans les Observations récem- ment adressées à la Section d'Alençon de la Société Linnéenne de Normandie : « Sur les allures spéciales dans la Péninsule ibérique de plusieurs plantes de la Flore normande » [Teste : The Journal of Botany, décembre 1921). Deux Hémiptères aquatiques nouveaux pour la faune du Cal- vados.— 1° Mesovelia farcataMuls. Rey- (lac us tris, Jakowl). M. furcata est un petit Hémiptère-hétéroptère de 3 mm. 1/2 à 4 mm. de longueur de la famille des — \Y>* — Gerrldidne ou Hydrometridae. Considéré comme extrê- mement rare partout (Puton, 1879), cet Hémiptère a néanmoins un habitat très étendu : A.ngleterre, Scan- dinavie, Allemagne, Autriche, Sicile, Syrie, Astrakhan. En France, l'espèce a été capturée dans les départe- ments de l'Isère, du Nord, des Landes, de la Loire- Inférieure. J. Péneau et J. Guérin (1) ne l'ont pas capturée personnellement dans le massif armoricain et n'ont vu que la forme macroptère L'espèce est en effet dimorphe. A) forme macroptère à élytres blancs brillants, à larges nervures brunes. L'espace membraneux est d'un blanc légèrement enfumé avec une bande longitudi- nale de couleur noire ainsi que le bord Les ailes sont bien développées. Je n'ai pas encore capturé cette forme dans la région (2). B) Forme aptère, sans ailes, ni élytres et sans aucune trace, même rudimentaire, de ces organes (3), ce qui ferait penser à priori à un état larvaire, d'autant plus que les segment thoraciques ont conservé leur structure morphologique larvaire. Mais les organes génitaux et les segments génitaux parfaitement bien développés per- mettent de reconnaître immédiatement la forme aptère adulte. J'ai capturé cette forme dans plusieurs mares de la région (Bénouville, Mézidon, Quettiéville), pendant les (1). J. Guérin et J. Péneau, Faune entomologiqae armoricaine, 1910 (in Bull. Soc. se. et méd. de l'Ouest, T. 19, n° 2). (2). J'ai pu étudier cette forme d'après des exemplaires du Muséum (coll. Puton) grâce à la bienveillance de M. le Professeur E. L. Bouvier. (3). La majorité des auteurs a donc tort d'appeler cette forme, forme brachyptère, mot qui implique l'idée d'un raccourcissement des ailes et non leur disparition totale. - 16* — mois de juin, juillet, août, septembre 1921. C'est lapre- inière fois à ma connaissance que r espèce est signalée dans le Calvados. 2° Corisa vernicosa Wallengren (Douglasi Fieb.) (1) C. vernicosa est un Hémiptère-hétéroptère de 8 mm. de longueur, de la famille des Corixidae, Cesl une espèce qui na pas encore été signalée officiellement en France. Elle se rencontre en Angleterre (particulière- ment en Ecosse) et dans les pays Scandinaves. L'espèce se rapproche de C disiincta Fieb., assez commune en France- J'ai capturé cette Coriseen août 1921 dans des mares du littoral entre CoUeville et Ouistreham (Calvados). La présence de cette espèce sur le littoral du Calvados fournit une nouvelle preuve du parallélisme remar- quable qui existe entre la côte sud anglaise et la côte normande, parallélisme dont j'ai déjà eu l'occasion de parler dans une note précédente (2). R. Poisson. Une excursion malacologique à Léaupartie (pays d'Auge). — MM- MouTiER et Mercier attirent l'attention sur l'intérêt que présentent les mares elles sources des herbages du pays d'Auge au point de vue de la composition la faune malacologique. Au cours d'une excursion faite en août 1921, quatre points d'eau furent explorés. Les espèces suivantes ont été recueillies : (1). La détermination de cet Hémiptère a été faite par M. E. de Bergevin à qui j'adresse mes bien sincères remerciements. (2). R. Poisson, Note sur la présence de Notonecta maculata Fab., en Normandie, Bull. Soc. Linn. de Norm., 7- série. T. II, 1919, p. 220-223. - iV - Source pérenne : Pisid'mm nitidam Jenn., P. pul~ cheUiim Jenn , Limnœa glabra Mûll. Mare n" 1 : Succinea putris L., Planorbis vortex L.' Limnsea irnncatula Miill., Limnœa valgaris Pfeiff. Mare n° 2 : Sphseriam corneum L , S. lacustre Mûll., S. Treverianum Dupuy , Pisidium nitidam 3 enn., Limnœa glahra Miill. Mare n° 3 : Sphaerium lacustre Mûll., Limnsea peregra Mûll. Cette énumération montre qu actuellement la compo- sition de la faune malacologique de chacune des mares ou source explorées est différente. Or, ces différents points d'eau sont peu éloignés les uns des autres ; la distance qui les sépare est de 2 à 300 mètres en moyenne. Il sera intéressant d'étendre ces observations et de rechercher le processus par lequel s'est effectué le peuplement de ces mares. A ce sujet, M. Mercier attire l'attention sur le rôle des Oiseaux et des Insectes aqua- tiques ; il présente un Dytique capturé dans la mare n° 2 et dont le bout d'une des pattes est pincé par un Sphaerium. L Mercier. SÉANCE DU 6 FÉVRIER 1922 Présidence de M. Mercier, Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures 10. Y assistent : MM. Bugnon, Chemin, Dalibert, D^ Dora.nlo, D' GiDON, LoRTET, Abbé Lucas, Mazetier, Mercier, D' Mou- TiER, Poisson, Viguier. M. Bigot s'est excusé par lettre. Le procès-verbal de la séance du 9 janvier 1922 est lu et adopté sans observations. Correspondance. — Le Président, qui a présenté à M. Drouet les remerciements de la Société, en a reçu une réponse dans laquelle le généreux donateur précise l'importance des collec- tions qu'il offre. M. Chevalier remercie la Société, qui l'a récemment élu Vice-Président et M. Pellegrin adresse également ses remer- ciements pour avoir été admis comme membre correspondant. Présentations. — M« Paul Martin, avocat à la Cour d'Appel, place Saint-Sauveur, 19 bis, à Caen, est présenté par MM. Aubert-Champerré et Dalibert pour devenir membre résidant de la Société. M. Maurice Voyer, Agrégé de l'Université, professeur au Lycée du Havre, rue de Saint- Quentin, 66, est présenté par MM. Mercier et Viguier pour devenir membre correspondant de la Société. Don à la Bibliothèque. — L'ouvrage suivant est offert par son auteur : Gerbault (E.-L), Sur la constitution du phénotype Ranun- culus sardous (Extrait du Bulletin de la Soc. bot. de France, t. LXVII, 1920). - 19* - Modification au règlement. — La proposition suivante, due à l'initiative de M. Dalibert et signée, conformément au règlement, par la moitié plus un des membres résidants et honoraires, est discutée, puis admise à l'unanimité des membres présents : L'article 33, § 2, du règlement intérieur de la Société Linnéenne de Normandie, qui était ainsi libellé : a Aucune modification, suppression ou augmentation ne pourra y être apportée que si une proposition écrite, signée de la moitié, plus un, des membres résidants et honoraires, aura été présentée en séance, disculée et admise par les U/5 des membres présents », le sera dorénavant comme suit : « Aucune modification, abro- gation ou addition, ne pourra y être apportée que si une proposi- tion écrite, signée de la moitié plus un des membres résidants, aura été présentée en séance, puis discutée et admise par les 4/5 des membres présents ». Nomination de Commissions. — Sur la proposition de M. ViGuiER, la Société décide de mettre à l'ordre du jour de la prochaine séance la nomination de Commissions spéciales chargées d'étudier diverses questions telles que : fonctionne- ment de la bibliothèque, célébration du centenaire, excur- sions, etc., les solutions préconisées devant être soumises à la ratification de la Société. Budget. — Le Trésorier présente sOn compte de gestion pour l'année 1921 et fait l'exposé de la situation financière de la Société au !■=' janvier 1922. Une commission, composée de MM. Viguier et Lortet, examine les comptes du Trésorier, qui sont reconnus exacts. La Société adresse ses félicitations et ses remerciements à M. Mazetier pour son dévouement et ^on excellente gestion La Société arrête ensuite le projet de budget suivant pour l'exercice 1922. — 20* — C REDIT : Solde en banque au 1" janvier 1922 801 fr. 88 Montant du livret de Caisse d'Epargne 1.039 15 Total 1.841 fr. 03 Total des Recettes 3.174 65 Formant, avec le précédent, un crédit de 5.015 fr. 68 Dépe>ses : Indemnité pour le service de la Bibliothèque .. . 250 fr. » Frais de gestion (convocations, affranchisse- ments, recouvrements, etc.) 200 » Impression du Bulletin de 1921 4 . 500 » Total 4.950 fr. Dont la différence avec le crédit donne un boni de 65 fr. 68. COMMUNICATIONS Ossements quaternaires. — M. le D"" Doranlo présente quelques ossements de Mammifères découverts sur l'emplacement du bassin des Hauts-Fourneaux, dans la tourbière qui s'étend dans la vallée de l'Orne en aval de Caen. Ces ossements, déterminés par M. Hue, sont ; 1° un tibia droit adulte d'un chien ayant la taille d'un épagneul ou d'un chien de berger moyen, mais plus grand que le Canis palustrin ; 2° un scapulum droit d'un petit bœuf de la taille des Bos brachyceros ; 3* une côte d'un cheval de petite taille ; 4° une côte d'un bœuf de petite taille; - 21* - 5° un humérus gauche d'un jeune sanglier ; 6" un radius droit d'un Equas caballus d'environ 1 m. 50 au garrot; 7° un humérus d'un petit bœuf de la taille du Bos brachyceros ou bœuf des tourbières. Silex paléolithique. — M. l'abbé Lucas présente un éclat de silex provenant des carrières de Banville et qui pourrait dater de l'époque paléolithique selon les appréciations de M. le D' Doranlo. Il serait intéressant de rechercher au voisinage du lieu où cet instrument présumé a été découvert; peut-être y trouverait-on d'autres silex analogues, ce qui indiquerait l'existence probable d'une station moustérienne en cet endroit. Appellations normandes. — M. Daliberï signale l'emploi à Secqueville-en-Bessin des termes suivants, signalés par Joret (Flore populaire de Normandie, 1887) : glléru, pour désigner le lierre ; Fi-de-sa (ou Fils-de-çà.^), pour désigner le chiendent, Agropyram repens ; Vieyie (ou vieillie), pour désigner le liseron (Convolvulus arvensis). M. l'Abbé Lucas signale les mêmes appellations à Hérouville. Excursion entomologique. — M. Dalibert fait le compte- rendu sommaire d'une excursion qu'il fît, en compagnie de M. Le Marchand, à Luc, le 6 juillet 1921. Il fût capturé notamment des chrysalides de Gracilaria trin- gipenella sur Planiago kmceolata et un Xantholiniis gla- bralus, Ghav. (Staphylinidae). Corixidae du Calvados (première liste). — Corixa (macroco- rixa B. White) geoffroyi Leach; ruisseaux et pièces d'eau à l'intérieur des terres. C. affinis Leach ; même répartition que C geoffroyi, mais aussi dans les eaux à Palœmonetes varians Leach et Spheroma serratum Fabr., du littoral. 99* Arclocorisa striata L. ; ruisseaux et pièces d'eau de l'intérieur. A. Sahlbergi Fieb. ; ruisseaux et pièces d'eau de l'intérieur. A. hieroglyphica Duf. ; même répartition que les Corises précédentes, mais peut également se rencon- trer dans les eaux très saumâtres du littoral avec A. lugubris Fieb. A. moesta Fieb. ; ruisseaux et pièces d'eau de l'inté- rieur. A. Linnei Fieb. ; même répartition que C. affinis. A. lugubris Fieb. ; eaux très saumâtres du littoral. A. lugubris variété Stàli Dgl. Se ; eaux saumâtres et très saumâtres du littoral A. vernicosa Wall. ; eaux douces du littoral. Cymatia coleoptrata F. ; mares de l'intérieur et mares à Palœmonetes varians eiSpheroma serratum du littoral- Le type normal de cette Corise est brachyptère avec des élytres normaux et des ailes nulles. 11 existe des mutants macroptères rares, à élytres normaux et à ailes bien développées, décrits sous le nom C. fasciolata Muls. comme espèce distincte. Raymond Poisson. 23* — SÉANCE DU 6 MARS 1922 Présidence de M. Mercier, Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 h. 10. Y assistent : MM. Bigot, Bugnon, Chemin, Dalibert, D"" DoRANLO, Le Marchand, Lortef, Abbé Lucas, Mazetier, Mercier, D' Moutier, Poisson, Viguier. Le procès-verbal de la séance du 6 février 1922 est lu et adopté sans observations. Correspondance. — L'Université de l'Etat d'Illinois demande l'échange de ses publications avec les nôtres. Le Bibliothécaire est chargé de faire parvenir à cette Université quelques spé- cimens de nos publications et de lui demander en retour quelques spécimens des siennes ; l'examen de ceux-ci per- mettra de juger si l'échange doit être accordé. Distinction honorifique. — Le Président se fait l'interprète de la Société poura dresser des félicitations à M. Duboscq, profes- seur de zoologie à la Faculté des Sciences de Montpellier, qui vient d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur. Le Secrétaire remarque que cette distinction si méritée doit nous toucher à un double titre : M. Duboscq est non seulement un de nos plus éminents confrères, mais c'est aussi un compa- triote ; c'est à Caen qu'il fit ses études et il fut maître de conférences à Caen avant d'être nommé à Montpellier. Nomination de Commissions. — Conformément à l'article 20 du règlement intérieur de la Société, trois Commissions sont constituées comme suit : 1° Commission du centenaire de la Société : MM. le Prési- dent et le Secrétaire de la Société, Dalibert, D' Gidon, D' Moutier, Viguier; 2' Commission de la bibliothèque : MM. le Bibliothécaire de la Société, Poisson, Viguier ; - 24* - 3° Commission des excursions : MM. Chemin, Mazetier, Poisson. Excursion annuelle. — Le Président, conformémentà l'article 5 du règlement, invite les membres de la Société à lui soumettre, avant la prochaine séance, des projets d'excursion annuelle pour 1922. Propositions de la Commission d'impression. — Les proposi- tions suivantes, relatives aux publications, sont ratifiées par la Société : 1° La liste générale des membres de la Société au 1" jan- vier 1922 sera seule insérée en tète du Bulletin de 1922. 2° Les procès-verbaux mensuels seront imprimés en nombre suffisant pour être adressés aux membres après chaque séance et pour figurer dans tous les Bulletins en fin d'année, l'économie réalisée en procédant comme en 1921 n'ayant pas paru compenser les inconvénients qui en résultaient; 3° Comme en 1921, chaque auteur n'aura droit, à titre gratuit, qu'à 8 pages de texte dans les travaux originaux, les figures et planches restant toujours entièrement à sa charge : 4° L'état des finances de la Société est tel qu'il ne lui permet pas de prendre à sa charge une partie des frais occasionnés par la publication du dernier fascicule des Mémoires ; l'auteur du travail paru dans ce fascicule devra donc, comme il s'y était engagé, payer entièrement le montant de la facture de l'imprimeur. Admissions. — MM. Paul Martin et Maurice Voyer sont admis respectivement comme membre résidant et membre correspondant de la Société. 25* — COMMUNICATIONS Le Secrétaire donne lecture des deux communications écrites suivantes : Tératologie. — L'Acacia re^mode^r (1) Schlecht (— A . flori- bunda hort. non Wild.) est très cultivé dans la région de Lisbonne. En hiver on vend beaucoup ses rameaux fleuris, peu odorants et par là-même recherchés. L'arbuste est originaire d'Australie. Il est, paraît-il, très cultivé sur la Côted'Azur ; il est ou pourrait être, vrai- semblablement, cultivé dans la région exceptionnelle- ment douce de Cherbourg. J'adresse des échantillons normaux de cette plante et, en même temps, deux échantillons tératologiques. Les jardiniers disent que la fleur c( a coulé ». Il s'agit, très probablement, d'une phyllodie parfaite du rameau floral. Le fait se produit assez fréquemment en décembre et janvier. Ce fait semble du même genre que celui qui se produit fré- quemment, pendant la saison froide, chez certaines plantes de la région Normande et Mancelle, notamment chez les Valériannelles (2). Ed.-L. Gerbault. Algues de l'Afrique centrale équatoriale. — Récemment, M. Le Testu communiquait à M- Yiguier de curieux échantillons d'un Eriocaulon croissant sur les plateaux de latérite, entre Zaco et Mbari, sur la route de Bau- (1) dette détermination est due à M. G. Poirault, directeur du jardin de la Villa Thuret, à Antibes, consulté grâce à l'obligeance de notre confrère M. A. Chevalier. Que ces Messieurs veuillent bien recevoir nos vifs remerciements. (2) Les échantillons décrits ci-dessus seront introduits, sous le numéro 89, dans l'Herbier tératologique de l'Institut botanique de Gaen. — 26* — gassou, à 60 km. au S. de Yalinga, dans un sol très humide en saison de pluies, au milieu d'une gelée d'algues. Un certain nombre étaient restées attachées aux racines et aux feuilles de la petite plante. Nous avons pu y distinguer les espèces suivantes : OSCILLARIÉES. Schizothrix lardacea Gomont ; Microcoleus vaginatus Gomont, var. monUcola Ktz.; Por- phyrosiphon Noiarisii Ktz. Hétérocystées. Scytonema figuratum kg. ; Scytonema figuratum kg- , var. LeprleuriBorn . et Fiah.; Scytonema Myo- chrous kg. ; Scytonema crastaceum kg. ; Nostoc sp. (en trop petite quantité et en trop mauvais état pour pouvoir être déterminé spécifique- ment), spores de Cyanophycée, probablement de Cylindrospermum. Chlorophycées. Quelques filaments, indéterminables. Diatomées diverses, en petite quantité. P. Frémy. Bruyère de Bény-sur-Mer. — M. le D' Gidon signale un passagede Caylus constatant qu'au milieu du xvin^ siècle la région actuellement encore dite « bruyère » de Bény- sur-Mer n'était pas boisée, mais simplement à l'état de bruyère, au sens large (ajoncs, etc.). Microlépidoptères. — M Le Marchand signale qu'au cours de ses chasses de 1921, il a capturé à Hérouville, sur le tronc d'un peuplier, au bord du canal, un exem- plaire de Mompha ochraceella Curtis (Elachistidae). Cette espèce septentrionale, dont la chenille vit dans les racines de VEpilohiam hirsutam, n'avait pas encore été trouvée en France- 11 a également capturé le même jour 27* — (17 juillet) un ^^ de Chilophragmitellas Hiibner, grande pyralide également rare en France. Il signale enfin que sur environ 80 espèces qu'il a soumises à M. de Joannis, membre de la Société entomologique de France, ce dernier a trouvé quatre ou cinq espèces qui lui parais- sent inédites. Elles feront l'objet d'une communication ultérieure Foraminifères bathoniens. ~ Il y a déjà d'assez nom- breuses années que j'ai découvert dans quelques sta- tions du bathonien supérieur des environs de Caen des échantillons de Foraminifères. Je fis quelques recherches dans nos publications locales, et ne trouvai rien concernant cet objet La communication actuelle a donc quelque intérêt puisqu'elle enrichit la faune fossile bathonienne locale d'une nouvelle famille. Amfréville, Moult, Ranville sont les localités où j'ai rencontré ces minuscules coquilles. A Amfréville, dans la carrière située dans le chemin qui descend à la Basse-Écarde, à droite, elles sont assez communes. A Moult, dans l'ancienne balastière, en face de la gare, elles étaient moins abondantes, et moins encore à Ranville Il y a quelques jours, notre collègue, M. Mazetier, qui m'en avait exprimé le désir, m'accompagna dans une visite au gite d'Amfréville. Nous fûmes assez heu- reux pour faire une petite récolte. Les échantillons recueillis se présentent en général sous deux aspects assez différents,. Les uns, constitués par de petites sphères, forment de petites chaînettes plus ou moins droites ou irréguliè- rement courbes. J'avais repéré cette forme dans un travail de Terquem publié dans le Bulletin de la S. G. Fr., 3" Sér. , t. 4, p 478. Cet auteur la désigne sous le nom de Placopsilina polypliarum. — 28* - L'autre forme a été repérée par M- Mazetierdans « Les enchaînements du monde animal », fossiles secon- daires, de A- Gaudry. Voici la description donnée par d'Orbigny : « Coquille fixée, de forme très variable, à loges piriformes ousphériques, resserrées à leurs extré- mités en forme de cou, et disposées tantôt en lignes droite ou courbe, tantôt accumulées sans ordre ou enrou- lées en spire. Cette description correspond parfaitement à nos échantillons. Ce serait donc Placopsilina rostrata Quenstedt (vivant et fossile depuis le lias) J'ai récolté quelques autres formes, peut-être une Globigerina, et d'autres formes de détermination difficile et que des spécialistes seraient seuls qualifiés pour classer. Ces fossiles sont bien adhérents et fixés, principale- ment sur les Térébratules. Mais on en trouve sur d'autres espèces '• Avicula, Ostrea et même sur des Hydrozoaires. Jusqu'à ce jour je n'ai point trouvé de formes libres ? Peut-être qu'en lavant des sables ou des marnes vaseuses qui se trouvent dans les points où j'ai fait mes récoltes, pourrait-on faire d'autres découvertes et enrichir encore notre faune fossile. D' A. MOUTIER. A la suite de cette communication, M. A. Bigot fait remarquer que les Foraminifères présentés par M. le D"" Moutier appartiennent à un petit groupe de Litao- lidae adhérentes, qui ont d'abord été signalées en Nor- mandie par M. H. Douvillé ; dans son mémoire sur le Jurassique moyen du Bassin de Paris, décrivant les couches à Ammonites cordalus des falaises d'Auberville, il note que les fossiles des marnes noires à Ostrea - 29* - gregarea « présentent souvent, quand ils sont lavés par les pluies, une teinte blanchâtre particulière, due à l'abondance d'un petit foraminifère adhérent, apparte- nant au genre Webbina » (1). J'ai recueilli comme le D'Moutierdes échantillons de ces Foraminifères sur des Brachiopodes d'Amfréville et de Douvres, et aussi sur des Brachiopodes du Gallovien d'Argences. Jusqu'ici, les Lituolidae adhérentes ne sont connues en Normandie que dans les dépôts vaseux. La présence de Foraminifères dans le Bathonien a déjà été signalée en 1898 par Schlumberger, qui a décrit, sous le nom d'Involutina conica une espèce provenant des calcaires d'Hérouvillette (2). Algues marines rares en Normandie. — M. Chemin présente des échantillons de quelques Algues rares récoltées sur nos côtes : 1° Bangia fiisco-purpurea Lyngb., observée en février sur une bouée dans le port de Ouistreham ; signalée jusqu'ici par Bertot à Gommes seulement ; 2° Nuccaria hypnoides J. Ag-, deux échantillons rejetés à Luc en septembre; espèce très rare, considérée par Chauvin comme la var. hispida de Nac caria Wigghi, élevée depuis au rang d'espèce ; 3° Rhodochorton membranaceum Magnus, inclus dans l'enveloppe chitineuse de Serlularia abielina et de Flustra foliacea; en épaves à Saint-Aubin-surMer et Ouistreham en décembre et février; espèce nouvelle pour la région ; (1). H. Douvillé, Note sur la partie moyenne du Terrain JuraS' sique dans le Bassin de Paris et sur le Terrain Corallien en par- ticulier. Bull. Soc Géol. Fr. (III), t. 0, 1881, p. 439. Réimprimé dans Bull. Soc. Linn. Norm. (IV), t. 6, 1882, p. 75. (2). Schlumberger, Note sur Involutina conica n. sp. Feuille des Jeunes naturalistes (III) 28* année, n° 332, juin 1898. fi g. 1 à 3. — 30* — 4° Microsyphar Porphyrœ Kuckuck, Phéophycée endo- phyte se développant dans le thalle de Porphyra laci- niata ; récoltée en février à Saint-Aubin-sur-Mer ; espèce non encore signalée. BIBLIOGRAPHIE E. DoNGÉ et P. EsTioT, Les Insectes et leurs Dégâts, 100 pi. color., 91 fig.. d après les aquarelles de Mlle L. Dongé, Encyclopédie pratique du Naturaliste, t. VI, Paul Lecheva- lier, éditeur, 12, rue de Tournon, Paris, 6*, 1921, 15 francs. Après une introduction de 129 pages consacrées principale- ment à l'étude de l'organisation (chap. II, p. 8 à5j), des mœurs (chap. V, p. 70 à 115), et de la destruction (p. 116 à 129), des Insectes, viennent de belles planches coloriées, accompagnées de notices biologiques et pratiques (l'aspect des dégâts et les procédés de destruction sont indiqués; ; l'ouvrage se termine par un index précieux, auquel fait suite la table des matières. Nos savants collègues Dongé et Estiot {l'Atlas de poche des Insectes de France utiles et nuisibles du premier, — Biblio- thèque de poche du Naturaliste, L. Lhomme, éditeur, 2» édit., — le prédisposait à un ouvrage plus scientifique sur les Insectes nuisibles), nous ont donné là un précis vraiment agréable à consulter, et plus maniable que les traités clas- siques en la matière. M. Dalibert. 31* - SÉANCE DU 3 AVRIL 1922 Présidence de M. Mercier, Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 lieures. Y a-sistent : MM. Bigot. Bugnon, Dalibert, Lortet, Abbé Lucas, Mazetier, Mercier, Poisson, Viguier, ainsi que M. Guillaume, préparateur de géologie à la Faculté des Sciences de Caen. Le procès-verbal de la séance du 0 mars 1922 est lu et adopté sans observations. Correspondance. — M. Chevalier, dans une lettre au Secré- taire, [uopose le§^ moyens financiers qui permettront d'imprimer de suite, dans un fascicule des Mémoires, la notice biographique qu'il a consacrée à 0. Lignier et dont le manuscrit a été déposé au secrétariat depuis plus d'un an. M. Chevalier fait appel « à ceux qui ont gardé de la gratitude ou de lalTection à celui qui fit tant pour le renom scientifique de Caen». Il s'inscrit lui-même pour 100 francs et annonce que M. Emile Lignier, fils de notre regretté collègue, s'inscrit pour la même somme et qu'il prendra en outre à sa charge la reprodviction en phototypie du portrait de son père, à 200 exem- plaires. Sur la proposition du Secrétaire, la Société décide de s'inscrire également pour 100 francs. Le Secrétaire s'offre, de son côté, à prendre à sa charge le complément des frais. L'impression immédiate de la notice est donc décidée. M. Geubault a charge M. Bugnon d attirer l'attention des membres de la Société sur la mise en vente, annoncée dans « Le Monde des Plantes » (n° de janvier-février 1922), de l'herbier du botaniste mayennais, feu M Chédeau. Cet herbier sera cédé à un prix très modique. Dans le même numéro de cette revue, M. Gerbault a publié un article intitulé : Contri- bution tératologique à l'organographie florale du genre Delphinlum . - 32* - M. HouARD a rappelé au Président la i)romesse faite par la Sociélé de mettre à la disposition de l'Institut botanique de Strasbourg une collection de volumes disponibles du Bulletin et des Mémoires (procès-verbal de la séance du 2 lévrier 1920). La Société décide d'adresser cette collection à l'Université de Strasbourg. La collection récemment ofTerte par M Drouet pourrait recevoir cette destination, si le donateur la juge conforme à son désir. Le Secrétaire est chargé de s'en enquérir auprès de M. Drouet. Réunion annuelle. — Sur la proposition du Président, la Société adopte en principe un projet d'excursions dans la région d'Argentan, avec réunion annuelle dans cette ville le dimanche 4 juin ; ce projet, préparé par la Commission spé- ciale, comporte des excursions aux marais de Sarceaux (le dimanche après-midi) et à Mesnil-Glaise et la Courbe (journée du lundi) ; les frais d'hôtel (repas, chambres) s'élèveraient à environ 30 francs. Un programme détaillé sera adressé pro- chainement aux membres. Les membres désireux de participer à ces excursions se feront inscrire en s'adressantà M. Poisson, préparateur de zoologie à la Faculté des Sciences, secrétaire de la Commission des excursions. Présentations. — M. Guillaume, préparateur de géologie à la Faculté des Sciences de Caen, est présenté par ^IM. Bigot et BugDon pour devenir membre résidant de la Société. Don à la Bibliothèque. — De la part de M. Ed.-L. Geiuvvi lt : Voto da subsecçâo de Scièncias Biolôgicas (Sessào de i de Julho de 1921. Congresso Luso-Espânico do Porto). Dépôt de Travaux. — Ed -L. Gerbault, Hcrédité chez la Cyin- balaire {Deuxième et dernière coniribulinn). — 33* COMMUNICATIONS Le Vice-Secrétaire donne lecture de la communication écrite suivante : A. LETACQ. - Note mycologique : Le Calera pubescens Gillet. Le Galera pubescens décrit et figuré par Gillet {Hyme- nomycètes de France, 1874,' p 553) sur des exemplaires récoltés aux environs d'Alençon, ne semblait pas avoir été revu depuis lors par aucun mycologue. Quélet l'ignore ; Bigeard et Guillemin {FI. des Ch. sap. de Fr., t. II, 1913, p. 258) se contentent de transcrire la descrip- tion de Gillet sans indiquer aucune localité. Costantin et Dufour (Nouvelle Fi des Champignons, 4™'= édit., s. d., p. 114), le figurent comme variété du Gcdera tenera Sch. Nous avons eu la bonne fortune ces jours derniers, mon ami iM. Albert Leclair et moi, de trouver aux Gâtées sur l'emplacement d un camp de Canadiens, plusieurs Champignons aussi conformes que possible à la description et à la figure que donne Gillet du Galera pubescens : chapeau de 4 à 5 cent, de diam., ochracé. conique, ridé, poudré de grains brillants, un peu comme le Coprinus niicaceus, couvert d'une pubes- cence très fine: feuillets adhérents au fond du cône, de la couleur du chapeau ; pied très long (16 à 17 cm ), raide, fistuleux. à stries parallèles^ spores ochracées, en amande, très grandes (18 [/.). La couleur du chapeau, le pied cartilagineux et la couleur des spores classent ce Champignon parmi les Galera, mais son aspect général, la taille du chapeau et des spores, la longueur et les autres caractères du pied. — 34* -- la station sur une terre fumée rappellent Panaeolas campanulatus . Le Galera pubescens de Gillet est un Panaeolas à spores och racées. J'ignore si son aire de dispersion est limitée à la région alençonnaise, mais il me semble qu'il ne doit pas être passé sous silence, ni même regardé comme une variété ; c'est une espèce bien tranchée, à caractères très nets, qui se reconnaît au premier coup d'oeil, et je me demande commentGillet, qui, à l'exemple de Pries, a souvent élevé de simples formes au rang d'espèces, n'a pas créé un genre nouveau pour son Galera pubescens. i Lépidoptères. — M. Daliberï donne connaissance d'une « Liste de Lépidoptères (Rhopalocères, Sphingiens et Bombyciens) capturés au Hôme-Sainte-Marie(commune de Merville, Calvados) en 1917 et 1018 " et présente les échantillons correspondants. Daphne Mezereum. — M- Poisson signale l'existence de la variété rare à fleurs blanches du Daphne Me:ereumL- à Lébisey. près Caen. Crustacés. — M. Mercier présente quelques Crustacés rares ou intéressants pour la côte du Calvados. Il attire, en particulier, l'attention sur des exemplaires de Lepos- philas labrei Hesse, curieux Copépode dont la femelle vit dans les écailles d'un Poisson, le Crenîlabrus nielops L. M Mercier présente encore un exemplaire de S q ailla Desniaresli Risso. trouvé, en bon état, dans l'estomac d'un Scylliuni catulus Cuv., péché à Luc - 35" — SÉANCE DU 1'' MAI 1922 Présidence de M. Mercier, Président La séance est ouverte à 16 heures et levée 17 heures. Y assistent : MM. Bigot, Bugnon, Chemin, Dalibert, LoRTET, Mazetier, Mercier, D' Moutier, ViGuiER, ainsi que M. Guillaume, préparateur de géologie à la Faculté des "Sciences de Gaen. Le procés-verbal de la séance du 3 avril 1922 est lu et adopté sans observations. Correspondance. — M. Drouet approuve le projet d'envoi à l'Université de Strasbourg de sa collection de Bulletins et Mémoires de la Société Linnéenne ; cette collection sera complétée autant que possible par la Société. M. Chevalier adresse des remerciements pour la décision prise au sujet de l'impression de la notice biographique consacrée à Lignier. 11 soumet en outre quelques suggestions relatives à la célébration du Centenaire de la Société ; la Commission du Centenaire en prend bonne note. M. Tison a adressé au Secrétaire la somme de 50 francs afin de participer aux frais d'impression de la notice consacrée à Lignier. Bulletin de 1921. — Le Vice-Secrétaire annonce que le bon à tirer a été donné pour ce Bulletin le 28 avril dernier. L'expédition pourra donc en être faite au mois de mai. Ce Bulletin constituera un volume de 300 pages, dont 220 pages de travaux originaux ; ceux-ci, au nombre de 26 sont dus à 17 auteurs et illustrés de 16 figures dans le texte et de à planches hors texte. Le Secrétaire propose d'adresser au Vice-Secrétaire, M. Bugnon, ses plus vifs remerciements à l'occasion de la publication de ce Bulletin, la correction des épreuves, les relations avec les auteurs nécessitent un dévouement — 36* - continuel dont M. Bugnon ne s'est pas un inst;inl départi. La Société lui en témoigne toute sa gratitude. Présentations. — MM. Roulleaux-Dl'gage, député de l'Orne, à Rouelle (Orne), et Douget, entrepreneur à Sées (Orne), sont présentés par MM. le D' Hommey et Bigot pour devenir membres corespondants de la Société. Admission. — M. Guillaume est admis comme membre résidant de la Société. Démission. — La Société enregistre la démission de M. Lhomme. Commission du Règlement. — Sur la proposition de M. Dalibert, la Société adopte le principe de l'élection d'une commission de cinq membres pour l'étude des modifications qui pourraient être apportées au règlement intérieur de la Société. Dons à la Bibliothèque. — De la part de leurs auteurs : Gerbault (Ed.-L.). — Conlribiition tëratologique à l'organo- graphie florale du genre Dclphiniiim [In Le Monde des Plantes, n° de janvier-février 1922, p. 5). Id. — Sur plusieurs Fruitiers exotiques de la Région de Lisbonne {In Revue de Botanique appliquée et d'Agriculture coloniale, n° du 28 février 1922, p. 58), Bonaparte (Prince Roland). — Notes ptéridologiqnes,f3L&c. XIII (Paris, 1921). En présentant ce dernier ouvrage, M. Viguier signale qu'il contient la détermination des Fougères de JNouvelle-Calé- donie de l'Herbier Vieillard, lequel fait partie des Collections de l'Institut botanique de Caen. M. Viguier, à cette occasion, remercie publiquement le Prince Bonaparte qui a bien voulu faire fixer sur papier, après révision, les échantillons constituant cet herbier et le rendre ainsi facile à consulter. 37' COMMUNICATIONS Teignes. — M. Dalibert donne lecture d'un rapport d'e;^pertise établi à l'otîcasion d'un procès pi'ovoqué par une invasion de teignes [Tinea CAoaceila IJaworth), dans un magasin de vêtements. Pour pouvoir formuler ses conclusions, l'auleur du rapport fut amené à faire d'intéressantes expériences d'élevage des chenilles de ces teignes. D'après ces expériences, les chenilles de l'espèce de teigne considérée ne peuvent se nourrir aux dépens des étoffes de drap. Racine adventive de Saule. — M. Chemin fait une com- munication qu'il a résumée comme suit : Je présente à la Société une racine adventive de Saule (Salix alha L.) rappelant le cas que j'ai déjà signalé chez le Bouleau (Bull. Soc. Linn. Norm., 6*= sér., 8* vol., p. 150). Cette racine s'était développée, à 1 '"50 du sol, sur le bourrelet cicatriciel recouvrant les bords d'une large fente longitudinale. Grosse de 2 centimètres de diamètre à l'origine, elle est fortement ramifiée. Elle a la structure normale des racines avec poils absor- bants et coiffe. Elle était dirigée de haut en bas vers l'intérieur de l'arbre et, en l'arrachant, on enlevait en même temps des lambeaux de bois. Bien que la plu- part des saules dits « têtards ->, se détruisent par leur milieu, se fendent longitudinalement, et donnent asile à une végétation variée, il est rare d'observer la forma- tion de racines adventives permettant à la plante de s'alimenter de sa propre substance. REUNION ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ CONVOCATION La Société tiendra sa ■•ëuiiîoii annuelle le Oî- inanelie 41 Juin I09^, à Argentan (Orne). Des excursions auront lieu au cours de l après-midi du dimanche {marais de Sarceaux) et de la journée du lundi {M es nil- Glaise et la Courbe). Programme : Dimanche U Juin. 11 h. — Réunion annuelle, à rilôtel du Donjon. [Heures d'arrivée des trains : direction de Caen, 8 h. 43 (omnibus), 10 h. 12 (express) ; direction d'Alençon, 9 h. 11 ; direction de Fiers, 8 h. 42 (rapide) ; direction de Laigle, 8 h. 36, 11 h. 48]. 12 h. — Déjeuner à l'Hôtel du Donjon (6 fr.). 13 h. — Départ pour les Marais de Sarceaux (à pied, environ 12 kilomètres, aller et retour'. 19 h. — Dîner à l'Hôtel du Donjon (6 fr.). Coucher à l'Hôtel du Donjon ou dans des chambres retenues par l'Hôtel (6 fr.). Lundi 5 Juin. Petit déjeuner à l'Hôtel du Donjon (l fr. ÔO). 9 h. 21. — Départ pour Ecouché (par le train, arrivée à 9 h. 38), et de là à Mesnil-Glaise (à pied, environ 5 kil.). — Déjeuner à Mesnil-Glaise. — Départ pour la Courbe, puis retour à Ecouché (à pied, environ 13 kilomètres) Dîner à Ecouché (ou seulement en rentrant à Argentan. — Départ pour Argentan {arrivée à 20 h. 47). [Heures de départ des trains : direction de Caen, 21 h. 55 ; direction d'Alençon, 20 h. 55 ; direction de Fiers, 20 h. 52 (express) ; direction de Laigle, 21 h 20]. (Consulter l'horaire d.es trains au début de juin pour tenir compte des modifications possibles). Les Membres de la Société qui désireront prendre part à la Réunion et aux Excursions sont priés d'envoyer leur adhésion le plus tôt possible, et au plus tard pour le 21 mai, à M. Lemercier, pharmacien à Argentan. • Le Secrétaire, A. BIGOT. 12 h. »i). 13 h. »)) 19 h. 30. 20 h. 33, - 3!J' — SESSION ANNUELLE DES 4 ET 5 JUIN 1922 à Argentan (Orne) Conformément au programme inséré à la suite du procès- verbal de la séance du l*"" mai 1922, la Société a tenu sa réunion annuelle à \rgentan, le 4 juin, et elle a fait ensuite des excursions aux environs de cette ville. Ces excursions, pro- posées par M. l'abbé Letacq, organisées avec beaucoup de dévouement par M. Lemercier, ont été favorisées par un temps superbe. Ont pris part à la session : MM. Aubert, Bug:\ox, Dalibert, FocEï, D' floMMEY, Hus.NOT. Lemercier, Le Sé\échal, abbé Letacq, Turpin. ainsi que M. Guillaud, professeur à l'Ecole normale d'instituteurs de Caen, invité. MM. Bigot, Secrétaire, et Potier de La Varde, qui avaient annoncé qu'ils participe- raient à la Session, en ont été empêchés, l'un par l'obligation d'assister à une inhumation, l'autre par un malencontreux accident ; ils se sont excusés par lettre. L'excursion du dimanche après-midi, au marais de Sar- ceaux, n'a réuni que MM. Bugnon, Daj.ibert, Focet et Guil- laud, sous la direction de M. Lemercier. M. Husnot n'a pu y prendre part, malgré son vif désir, par suite d'un retard anormal du train qui l'amenait à Fiers ; c'est dans cette ville qu'il a dû passer tout l'après-midi. A l'excursion du lundi. àMénil-Glaiseet laCourbe^ ont par- ticipé tous les congressistes, à l'exception de M. Dalibert. M. l'abbé Letacq a bien voulu se charger de rédiger un compte-rendu détaillé des excursions. SÉANCE ANNUELLE OU 4 JUIN 1922 tenue à Argentan (Orne) Présidence de M. Lemercier La séance est ouverte à 11 heures 20 et levée à midi. Y assistent ; MM. Buoox, Dalibert, Focet, Lemercier, ainsi que M. Guillaud, professeur à l'Ecole normale d'instituteurs de Caeu. - 40* - Le procès-verbal de la séance du i"^' mai 1922 est adopté sans observations. Correspondance. — Le Président donne lecture des lettres par lesquelles MM. Bigot, Secrétaire, et Chevalier s'excusent de ne pouvoir prendre part à la Session. M. Gerb\ult a adressé au Vice-Secrétaire la somme de 25 francs afin de ijarticiper aux frais d'impression delà notice consacrée à Lignier. Notre collègue. M'"" Mathan. de Cormolain (Calvados), serait heureuse d'entrer en relations avec d'autres dames s'occupant de botanique et avec qui elle pourrait organiser quelques excursions régionales. M'"* Mathan séjournera à Courseulles pendant la saison. Admissions. — MM. Roullealx-Dugage et Doucet sont admis comme membres correspondants de la Société. Présentations. — Sont présentés : 1° pour devenir membres résidants : M. Le Brun, directeur de l'Ecole normale d'instituteurs, présenté par MM. Bigot et Bugnon ; M. GuiLLAUD. professeur à l'Ecole normale d'instituteurs, présenté par MM. Bigot et Bugnon ; M.LANGEvix(Ed.), professeur-adjoint à l'Ecole primairesupé- rieure, rue Bicoquet, 70, présenté par MM. Bigot et Bugnon : M. ToiJSEY(P.),con'ïeiller d'arrondissement, Hôtel de France, rue de la Gare, 6, présenté par MM. Dalibert et Jouan. 2® pour devenir membres correspondants : M. Lebis, professeur au Collège, rue Montgommery, à Domfront (Orne), présenté par MM. Bigot et Bugnon ; M. Roussel, à Ecouché (Orne\ présenté par MM. Bigot et le D' Hommey. 3" pour devenir membres honoraires : M. Hugo de Vries, professeur honoraire à l'Université d'Amsterdam, à Limteren, par Ede (Hollande), présenté par MM. Gerbaultetle Vice-Secrétaire. Dépôt de Travaux. — De>'is (M.), Esquisse de la végétation du Yeûn-Elez {Finistlre). — 41* — Frémy (Abbé). Espèces nouvelles pour la flore algologique des Pyrénées. — Algues croissant sur des Muscinées de Mada- gascar. BIBLIOGRAPHIE A propos des plantes carnivores. — Tout le monde sait que les exemples les plus classiques de « plantes insectivores » sont fournis par les plantes du groupe des Sarracéniales (Nepcn- thacées, Sarracéniacées, Droséracées) ; pour beaucoup de Botanistes, ces végétaux sécrètent des sucs dont le pouvoir protéolytique ou peptolytique est certain. Il est intéressant de noter que des travaux récents sur les Nepenthes remettent tout en question. La monographie des Nepenthacées due à Macfarlane, parue dans le Pflanzenreich, en 1908, expose l'historique de la question : déjà, en 1682, Grimme signale le liquide des urnes de Nepenthes et, de très bonne heure, on a été conduit à admettre l'insectivorie de ces plantes; aux objec- tions plus récentes de Dubois et des auteurs qui attribuent la digestion des cadavres d'insectes à la présence de Bactéries, s'opposent les expériences de Vines et de Clautriau qui pré- tendent mettre en évidence une diastase spécifique, la Népen- Ihine ; Macfarlane et récemment Rurt Stern (1), en donnant une Bibliographie détaillée du sujet, admettent les curieuses propriétés de ces Nepenthes. Pourtant Sarasin, durant son voyage aux Célèbes, avait signalé des animaux vivant dans les urnes; plus tard, de Meyere (2) et Jansen (3) en signalent d'autres. Jansen, notamment, à propos de larves de Lépi- doptères et de Culicides qui se développent dans ces urnes- est tellement pénétré de l'idée des propriétés protéolytiques du liquide de l'urne qu'il conclut que^ces animaux sécrètent un anti-ferment et sont comparables, en quelque sorte, à des (1) Stern Kurt — Beitrâge zur Kenntnis der Nepenthaceen [Flora, CIX, p. 213, 1917). (2) Me\ere. — Nepenthes-Tiere [Ann. BuUenzoro, 3° sup., 2" part., 1910). 3) Jensen. — Nepenthes-Tiere (id.). — 42* - vers intestinaux. Gûnlher (1) et tout récemment surtout Paul van Oye (2), à Java, amènent à la conviction que ces urnes constituent de petites mares en miniature analogues à celles que fournissent les Broméliacées épiphytes étudiées par Picado (3). En effet, dans les urnes du Nepenthes Melamphora Reinw., van Oye signale des algues, soit : une Myxophycée, Merismopedium glaucum Ehrenb., Nag., une Desmidiacée, Eiiaslrum sp., d'un vert foncé, ^\\ Diatomées, Epilhemia sorex Kuelz., AchnanUies miniiUssiina Kuetz., A. lanceolata Breb., Navicula elUpiica Kuelz., N. viridis (Nit.) Kuetz., Cocconeis placeiitula var. lineata Ehrenb. ; il signale, en outre, des Rhizo- podes (^maeôa gultula Duj., etc.), des larves de Diptères, de Lépidoptères, des Diptères, des !Némat9des, Acariens, etc. On peut donc conclure que la question est à nouveau ouverte. R. ViGUlER. (1) GùNTHER (k.) — Die lebenden Bewohner der Kanncn der insektenfressenden Pflanze, Nepenthes distiliatoria auf Geylon [Zeilsch. ^viss. Insektenbiologie, IX, p. 90, 1913). {'2) VAN O-ïE (Paul). — Zur Biologie der Kanne von Nepenthes melamphora (Bio/ofirisc^es Zentralblatl, T. 41, p. .520, décembre 19'21). (3) Picado (L.). — Les Broméliacées épiphytes considérées comme milieu biologique {Thèse, Paris, 1913). G03Nr^V0G.A.TI0]\r La Société se réuniraie Lundi lO juillet 1922, aie heures, aa Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences. Ordre nu Jour : Propositions relatives à la célébialion du centenaire de la Société. Communications diverses. Le Secrétaire, A. BIGOÏ. — 43* SÉANCE DU 10 JUILLET 1922 Présidence de M. Mercier, Président. La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures 20. Y assistent : MM. Bugnon, Chemin, Dalibert, D' Doranlo, abbé Frémy, abbé Lucas, Mazetier, Mercier, D"" Moutier, \ IGUIER. M. Bigot, Secrétaire, s'est excusé par lettre. Le procès-verbal de la séance annuelle du 4 juin 1922, tenue à Argentan, est adopté sans observations. Correspondance. — L'Académie royale de Belgique, à l'occa- sion de son cent-cinquantième anniversaire, a fait parvenir une médaille à la Société. Sur la proposition du Président, la Société adresse à l'Académie, avec ses remerciements, ses féli- citations et ses meilleurs vœux. Notre confrère, M. Delavigne, a adressé au Trésorier la somme de 25 francs pour participer aux frais d'impression de , la notice consacrée à Lignier. l Admissions. — Sont élus comme membres de la Société : 1° résidants : MM. Le Brun, Guillaud, Langevin, Touset ; 2° correspondants : MM. Lebis, Boussel; 3° honoraire : M. Hugo de Vries ; présentés au cours de la dernière séance. Présentation. — M. Husson, pharmacien, boulevard du Théâtre, 7, est présenté par MM. Dalibert et le D"" Gidon pour devenir membre résidant de la Société. Commission du règlement. — Sont élus^pour faire partie de cette Commission : MM. le Président et le Secrétaire de la Société, Dalibert, D"^ Doranlo, D' Moutier. Centenaire de la Société. — La Commission spéciale, à la suite du rapport qui lui a été présenté par le Secrétaire, soumet à a Société des propositions qui sont discutées. En fin de ! compte, il est décidé que : — 44* — 1° Le Centenaire sera célébré en même temps que celui de la Société des Antiquaires de Normandie, fondée en 1825 par A. de Caumont, cette Société étant d'accord à ce sujet avec la nôtre ; 2" La cérémonie comprendra une séance publique com- mune aux deux Sociétés ; elle sera suivie d'un banquet par souscription. 3° 11 sera publié un volume du Centenaire; ce volume com- prendra le compte-rendu de la séance et des travaux écrits spécialement à l'occasion du Centenaire ainsi que, si possible, une table des matières des publications de la Société ; 4° Il sera fait appel au concours financier de la Ville de Caen et des cinq départements de la Normandie. Le Secrétaire de la Société est chargé des démarches néces- saires. Pour le choix de la date à laquelle devrait avoir lieu la céré- monie, un nouvel échange de vues est nécessaire. Dons à la Bibliothèque. — Gerbault (Ed.-L.), Sur une plante en voie de naturalisation en France et au Portugal (Le Monde des Plantes, n" de mars-avril 1922). Dépôt de Travaux. — Letacq (Abbé), Excursions de la Société Linnéenne de Normandie aux environs d'Argentan (Orne), U et 5 juin 1912. COMMUNICATIONS Présentation de plantes. — Le Vice-Secrétaire présente : 1° de la part de M. S- Le Marchand, un échantillon sec d'une variété de muguet iConvallaria maialis L.) à inflorescence en grappe composée. Cet échantillon provient du jardin de M. Le Marchand à Bayeux (1). 2° De la part de M. Delavigne : (i; ÏI prendra place sous le n' 88 dans l'Herbier tératologique de . l'Institut botanique de Caen. — 45* — 1. Des rameaux de chêne [Quercus pedunculata Ehrh.) abondamment garnis de galles et provenant des environs de Vernon. Ces cécidies sont dues à un Cynipide (Bioî'rhiza pallida Oliv.) ; 2. Des échantillons de Cephalanthei'a pallens Rich. (C grandiflora Bab.), récoltés sur les hauteurs calcaires au sud-ouest de Gamilly, territoire de Saint-Marcel, près Vernon ; 3. Des échantillons de Cerasus valgaris Mill., espèce subspontanée formant broussailles sur les hauteurs calcaires de Gamilly, au S.-O- de Vernon ; 4. Un échantillon de Rubus discolor G. G, dont les fleurs manifestent un début de duplicature ; 5- et des échan- tillons de Vicia saiivaL. à fleurs blancheS; provenant de la même localité que ci-dessus. 3° de la part de M. Lemergier : 1- Une hampe florifère de Pirola rotundifolia L., prove- nant du bois de Sévigny (Orne), localité déjà indiquée par M. Lemercier ; 2. et une série de feuilles de lierre récoltées sur un même individu, à Argentan, et pré- sentant un polymorphisme remarquable. 4° De la part de M. Gerbault : Des échantillons (ÏErigeron miicronalus D. C, récoltés à Cintra (Portugal), sur des rochers des landes autour de la ville. Cette plante adventice, se rencontrant en général sur les murs, paraît ici plus franchement naturalisée que dans ses stations habituelles. Le Vice-Secrétaire donne ensuite lecture des com- munications écrites suivantes : Ed L. GERBAULT. — L'acception du m.ot « forme » dans la taxinomie des Phanérog-ames. La Revue de Botanique appliquée (n° 9) noias a récemment donné l'hospitalité pour un article intitulé : — 46* — « Sur la nomenclature des plantes cultivées ». Le sujet nous paraît intéressant, — nous ne disons pas, naturellement, dans les termes où nous l'avons traité — ; aujourd'hui, dans les pays vieux comme l'Angleterre et la France, beaucoup de plantes des Flores participent certainement, plus ou moins, de la culture des hommes. Nous indiquerons seulement : les chênes, les ormeaux les Cratœgus et les Prunus des haies. Mais il y a d'autres plantes du même genre. M- Thellung n'a-l-il pas émis la supposition que IcLinaria CymbalariaMiil. avait subi, par suite de sa culture dans les jardins des anciens apothicaires, des modifications notables ? Dans plu- sieurs travaux sur la Cymbalaire nous avons insisté sur un point de vue du même genre. M. Préaubert, l'éminent botaniste angevin, a fait observer que les Pensées du groupe Viola arvensis Murray sont toutes et toujours des plantes des terres cultivées. Il faut lire l'intéressant article de M. Aug. Chevalier dans la Revue de Botanique appliquée (n° 3) et intitulé : u Recherches biologiques sur les pommiers ». Il résulte des recher- ches de M. A. Chevalier, qu'en France tout au moins, le Malus sylvestris Mill- (— M. acerba Mérat), qui a cer- tainement existé dans ce pays à une époque antérieure, n'y est plus actuellement qu'un mythe, tant il a été influencé par les pommiers domestiques d'origine plus ou moins exotique. Nous pourrions multiplier les exemples. Dans notre travail précité nous avons écrit : « Ce mot (forme) est employé par de nombreux auteurs comme l'un des termes ultimes de la décomposition des espèces. On subordonne les « formes » aux « variétés ». (( C'est, semble-t-il, une acception erronée. Le mot forme est une désignation provisoire d'une entité mor- _ 47* — phologique rencontrée qu'on se propose de fixer dans la nomenclature et de distinguer postérieurement. « On n'insistera jamais assez sur cette idée. Postérieu- rement, en général grâce à des cultures, on pourra définir si l'entité morphologique désignée primitive- ment comme « forme », est une simple variation d'ori- gine physiologique (morphose), et, partant, strictement individuelle ; ou si cette entité est héréditaire et cons- titue une espèce (groupe linnéen). une sous-espèce (espèce élémentaire), une variété, une race (biométrique ou physiologique), ou si c'est un hybride (fixe ou non), Abbé LETACQ. — Liste de Champignons recueillis dans les bois de Pouvray (Orne) et observations sur l'Amanita virescens Pers. (A. à verrues jaunes). Les bois de Pouvray (canton deBellêmej reposent sur l'argile à silex ; Hêtre et Conifères en sont les essences dominantes- Voici l'indication des espèces trouvées le 16 juin lors d'une excursion avec MM- Leclair, de Bellême, etLecomte, d'Origny-le-Roux. Amanita vaginata Bull., panlherina D. C-, ainpla Pers., rahescens Pers , spissa Fr., virescens Pers.; Laclar'ms obnubilas Lasch ; Russala cyanoxantha Schaeff-, lutea Huds., /'osea Schaeff. : Marasmius Vaillantii Pers.: Pho- liota dura Bull.; Inocybe repanda Bull., descissa Fr. ; Cortinarius cinnabariniis Fr. ; Stropharia seniiglobala Batsch.; Coprinas deliquescens \^\A\. \ Bolelas nigrescens R. et R., ediilis^xxW , aereiis ^\i\\ ,purpareiisVr., fuslpes Rab., chrysenteron Bull., subtonienlosas L , versicolor Rotsk. Marasmius Vaillanlii, Inocybe descissa et Baie tus fasipes sont peu connus dans nos régions ; cette dernière espèce, qui appartient plutôt aux hautes altitudes, a été signalée récemment près de Mondoubleau(Loir-et-Cher). VAmanita virescens Pers., est rapporté par Quélet (Fi myc. Fr , p. 303) à VA. aspera, mais avec un point de doute; les auteurs récents n'en parlent pas. Cepen- dant Sécrétan (Mycographie suisse, T 1" (1833), p. 26) et Gillet (Hym. Fr . 1874, p. 40) en faisaient après Persoon une espèce distincte. Gillet, qui, du reste l'avait récoltée aux environs d'Alençon, en donne une figure dessinée et coloriée d'après nature. Très rare dans nos régions, A. virescens semble assez répandu cette année : depuis notre excursion, M. Leclair m'en a envoyé des exemplaires recueillis à Nogent-le- Rotrou et à Bellême. Or, voici les principaux caractères qui le différencient d'/l ■ aspera ei motivent l'opinion de Sécrétan et de Gillet. Chapeau d'abord jaune soufre, devenant au fur et à mesure de son développement d'un roux jaunâtre au centre, plus clair sur les bords avec des verrues jaunes sur toute sa surface, légèrement visqueux, large de 8 à 10 centimètres. Pied blanc, strié au-dessus du collier, écailleux en dessous, se renflant insensiblement, ter- miné par un bulbe pointu, muni d'écaillés sulfurines, souvent disposées en lignes circulaires. CoUierrégulier, large, strié en dessus, écailleux en dessous, à bords frangés de jaune. Spores ponctuées, ovoïdes, sphériques ou ellipsoïdes, 9 à 10 \j-- Chair blanche ou légèrement jaunâtre sous la cuticule, ne présentant, comme l'observe Gillet, rien de remarquable dans sa saveur et son odeur. Gillet a donné d'^ . virescens et d'A . aspera des descriptions et des figures, qui ne permettent pas de les confondre Le Président donne lecture de la communication écrite suivante : - 49* R. POISSON. — Hémiptères aquatiques nouveaux pour la faune normande {suite). Microvelia pygmea Duf., (reticulata Burm., pulchella West.). M. pygmea Duf. est un petit Hémiptère aquatique appartenant à la famille des Vellidae. Il mesure 1 mm. 8 à 2 mm. 25 et la femelle est nettement plus grande que le mâle. L'espèce est dimorphe ; il existe une forme macroptère dont les élytres sont aussi longs que l'abdomen, et une forme aptère sans ailes ni élytres ; c'est cette dernière forme que j'ai capturée, en mai 1922, le long du canal de Caen à la mer, oii elle était à cette époque très abon- dante, sur les plantes aquatiques. L'espèce est considérée comme rare par les Hémipté- ristes(Puton 1889). En France, la forme macroptère a été capturée dans la Loire-Inférieure (E. de l'Isle) et dans le Midi (Puton) ; la forme aptère, dans la Loire-Infé- rieure, en Vendée (J. Péneau) ainsi que dans le Midi (Puton). Des élevages de la forme aptère m'ont donné unique- ment des aptères.J'ai, déplus, constaté que le développe- ment post-embryonnaire comporte six mues dont une, extrêmement mince, se produit dès léclosion. Il existe cinq stades larvaires. M. l'Abbé Frémy fait ensuite^ des communications qu'il a résumées comme suit : 1° Ces temps derniers, à l'usine électrique de Saint-Lo, située à environ 500 m- de la Vire, un puits a été foré jusqu'à une profondeur de 21 m. 75. La sonde n'a rencontré que les phyllades qui sont, en surface, plus ou moins décomposés en argile, en profondeur, durs et — 50* - compacts. Le débit du puits est de 4 m c. 500 à l'heure. L'expérience a duré 10 jours consécutifs de 24 heures et le niveau de l'eau reste à 9 m- 50 au-dessous du sol. Ce niveau est exactement celui de la Vire, à la place des alluvions. De ces faits, il semble tout naturel de con- clure que le puits en question est alimenté par les eaux de la Vire qui y pénétrent par les fissures des phyllades. 2° Dans une excursion dans les marais de Gorges faite en compagnie de MM. Corbière et Potier de la Varde, nous avons constaté la présence du Bruant des roseaux et celle d'un couple de Courlis dont les mouvements et cris semblaientindiquer que leur nid était assez proche. M. Chemin présente des échantillons d'Algues marines rares ou nouvelles pour la région : 1° Bhizocloniam riparium Harvcy, en masse flocon- neuse sur les murs des quais de Ouistreham, à la limite supérieure du flot, dans les endroits ombragés. 2° Praslolastipitala Suhr., forme tapis sur les marches des escaliers à Ouistreham. 3" Aglaozonia reptans Kûtz. ; c'est la forme asexuée de Catlerla mulUfida Smith, espèce assez commune dans notre région à basse mer. C'est également à basse mer que Y Aglaozonia a été rencontré sur les rochers de Langrune. 4° Tilopteris Meriensii Kûtz. ; recueilli à Luc par Chauvin en 1833, n'avait pas été revu depuis C'est à Saint-Aubin-sur-Mer, le 28 mai de cette année, qu'un certain nombre d'échantillons ont été recueillis en place sur les rochers recouverts de sable. M. l'Abbé Lucas présente une vertèbre d'Equidé découverte en 1906, dans la tourbière profonde de la vallée de l'Orne, à Caen^ au moment du creusement du nouveau bassin. - 51* — SÉANCE DU 6 NOVEMBRE 1922 Présidence de M. Mercier, Président. La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures. Y assistent : MM. Bigot, Bug?jo>, Dalibert, Lortet, Mazetier, Mercier, D' Moutier, Poisso^j, Viguier. Le procès-verbal de la séance du 10 juillet 1922 est lu et adopté sans observations. Correspondance. — Le Secrétaire donne communication de l'avis de constitution du Bureau du prochain Congrès des Assises de Caumont ; ce Congrès se tiendra à Rouen les 23, 24 et 25 juillet prochains. La Société Linnéenne est invitée à assurer pour sa part le succès de ce Congrès et, en particu- lier, à fournir aux rapporteurs les renseignements qu'ils pourront solliciter. Distinctions honorifiques. — Le Président se fait l'interprète de la Société pour adresser des fécitations : 1° au Secrétaire, M. Bigot, à l'occasion du choix flatteur dont il a été l'objet de la part du Ministre de l'Instruction publique pour représenter son département au 13^ Congrès géologique international, qui s'est tenu à Bruxelles en 1922 ; 2° à MM. le D'' Lebailly et Lortet, qui viennent d'être nommés officiers d'académie. Nomination. — Le Président annonce également la nomina- tion récente de M. Chemin comme professeur de sciences naturelles au Lycée Buffon, à Paris. Les regrets que cause le départ de notre collègue, toujours si assidu aux séances de la Société, ont leurcontre-partie dans la satisfaction de voir qu'il a reçu un avancement mérité. Admission. — M. Husson est élu comme membre résidant de la Société. Présentation. — M. Bonati, pharmacien, à Lure (Haute- Saône), est présenté par MM. Viguier et Bigot pour devenir membre correspondant de la Société. r. — 52* — Centenaire de la Société. — Le Secrétaire rend compte des démarclies dont il avait été chargé parla Commission spéciale, ainsi que des résultats déjà obtenus. Commission d'impression. — La Commission d'impression, dans sa réunion du 6 novembre 1922, a décidé d'accepter, pour les Mémoires de la Société, un très important travail de notre confrère, M. Humbert, relatif aux Composées de Madagascar, sous la réserve que l'auteur prendrait à sa charge les frais d'impression. Le Secrétaire s'occupera d'ailleurs des démar- ches nécessaires pour faire attribuer à M. Humbert une subvention importante. La Société ratifie cette décision. Don à la Bibliothèque. — De la part de M. Gerbault, le Vice- Secrétaire transmet, pour la Bibliothèque, le n" de juillet, août 1922 du journal : Le Monde des Plantes. Ce numéro contient plusieurs articles de notre confrère, notamment une courte Note intitulée : Sur le Myosotis alpestris fascié. Dépôt de Travaux. — M. R. Potier de la Varde dépose, pour le Bulletin, un travail intitulé : Contribution à la flore bryolo gigue du déparlement de la Manche. COMMUNICATIONS M. Mazetier transmet la communication suivante : Microlépidoptères. — M. Le Marchand fait connaître que parmi les captures dont il a déjà entretenu la Société, et qui restaient à l'étude entre les mains de M- de Joannis, une seule a pu être rapportée à une espèce connue. C'est Epiblema fusculana, prise sur les dunes de Riva- Bella- Cette espèce n'est encore signalée en France que dans deux départements du midi, un du centre, et en Seine-Inférieure. Quatre autres sujets, non encore déterminés, seraient des espèces nouvelles. L'un d'eux, — 53* — soumis à M. Durrant, du Bristish Muséum, n'a même pu être rapporté par lui à aucun genre connu (ce serait une Elachistide). Puis, le Vice-Secrétaire donne lecture : l°de la Note suivante de M- l'abbé Frémy : Azolla filiculoides Lam- — Pour la première fois, vers le 15 octobre dernier, nous avons observé cette plante aux environs de Saint-Lô (Manche). Partout où le courant ne se fait guère sentir, elle forme, sur les rives de la Vire, un épais tapis qui prend en ce moment des teintes rosées- Comme il arrive très souvent, les tissus de l'/l^o/Za sont envahis par une Cyanophycéehétérocystée: Anabaena Azollae Strassb. 2° des deux communications suivantes de M. R. Potier DE LA Varde : Le Statice occidentalis Lloyd à Saint-Pair-sur-Mer. — Le H août 1922, j'ai constaté la présence de Statice occiden- talis Lloyd, à Saint-Pair-sur-Mer, au lieu dit le c Rué de Thar». La plante y est abondante, mais cantonnée sur un étroit espace. La localité de Saint-Pair relie celles de Vains, Tomblaineavec celles situées au N. de Gran ville (Cf. Corbière, Nouvelle FI. de Normandie, p. 480 et Additions et Rectifications à la Nouvelle Flore, p. 108), Le principal intérêt de cette observation réside ailleurs à mon avis. Je crois en effet pouvoir affirmer que le Statice occidentalis n'existait pas en ce lieu il y a une vingtaine d'années. A cette époque, j'herborisai très assidûment à l'embouchure du Thar. Je me souviens même avoir particulièrement et en vain recherché des Statice. La station est si restreinte qu'une plante comme 5. occidentalis aurait de suite attiré mon attention. Elle s'est donc développée depuis lors. La colonie très dense, mais très localisée, qu'elle formejustifie cette hypothèse. — 54* — Le fait me paraît intéressant à constater car il prouve une fois de plus que les flores locales sont susceptibles de modifications avec le temps. Le Clathrus cancellatus L. dans le Sud de la Manche- — Ce curieux champignon, aux tendances méridionales, apparaît régulièrement à Léz-Eaux (commune de Saint- Pair) depuis 1900, date à laquelle je l'ai observé pour la première fois. Il pousse par groupes de quelques individus, affec- tionnant principalement les massifs darbustes (fusains, bambous, lauriers), mais se montrant aussi* sur les pelouses ombragées. Chaque année, jl s'étend un peu davantage. La dernière saison, il a été particulièrement abondant. Depuis le 15 juin jusqu'à la fin de septembre, j'en ai constaté plus de loO exemplaires Je l'ai même vu s'installer sur le tronc d'un vieux chêne, à l^SO environ au-dessus du niveau du sol. Il poussait là sur une mince couche de terreau retenue entre l'écorce du chêne et de grosses lianes de lierre. Trois éclosions de trois à cinq individus se sont succédé dans cette station exceptionnelle. Présentation de Plantes. — Le Vice-Secrétaire présente ensuite, de la part de M. Gerbault, des échantillons tératologiques secs destinés à l'Herbier spécial (1) de l'Institut Botanique : 1° Fleurs anormales d'un chèvrefeuille horticole (dans deux fleurs, le lobe antérieur de la corolle est trans- formé en staminopétale) ; 2° Fleurs pléiomères d'un fnsnin du Japon ; 3° Fleurs anormales (tétramères, hexamcres, etc.) de Parnassia palus tris ; (1) Ces échantillons figureront sous les numéros 88 à 94 de l'Herbier tératologique de l'Institut botanique de Gaen. - 55* — 4° Exemplaires de Delphlniam vivace fascié ; 5° Primevère hybride dialysépale de Souche ; 6° Raniinculus repens à fleurs doubles ; 7° Fleurs anormales (2 et 4 réceptacles) de Ranunculus bulbosus. M. Mercier expose ensuite les principaux faits de la Note insérée ci-après, et présente les échantillons correspondants. L. MERCIER. — Existence du Ghétoptère dans la zone de balancement des marées à Luc-sur- Mer. Dans sa belle monographie du Ghétoptère (Arch, zool. exp , 2^ s., T. 8, 1890, p. 245), Joyeux-Lafï'uie insiste sur le fait qu'à Luc-sur-Mer et aux environs, il n'a jamais eu l'occasion de recueillir à mer basse et en place un seul Ghétoptère. Il admet, pour différentes raisons (mouvements du sable, assèchement de la plage) que cette Annélide ne vit en place qu'au-dessous des basses mers, dans une zone profonde (10 mètres au-dessous des plus basses mers) où le mouvement de la vague se fait à peine sentir. Gette affirmation n'est pas exacte. En effet, j'ai eu l'occasion de recueillir, à mer basse, au cours des grandes marées d'août, septembre et octobre 1922) une dizaine de Ghétoptères en place J'ai récolté ces animaux au lieu dit « la pointe de Sailleur ». Gette pointe est constituée par un rocher calcaire couvert de Fucus et s'avançant vers le large; elle est protégée des coups de mer par une bande rocheuse parallèle à la côte (Folie, Ilette, Quilhoc). Les Ghétoptères apparaissent à un niveau un peu supérieur à la limite du retrait du flot ; ils vivent dans — 56* - de petits bancs d'un sable mélangé de gravier qui se trouvent dans les dépressions du rocher. Comme Joyeux-Laffuie l'a observé à Roscoff", où il a recueilli quelques Chétoptères en place dans l'herbier situé entre le Laboratoire et l'Ile Verte, on reconnaît la présence de ces animaux aux extrémités de leurs tubes qui font saillie au-dessus de la grève. Ainsi donc, à Luc-sur-Mer, il est possible, non seule- ment de se procurer par dragage des Chétoptères en aussi grand nombre qu'on le désire, mais on peut encore observer et recueillir ces animaux en place aux époques des grandes marées. Daprès le nombre des exemplaires littoraux que j'ai recueillis, il est évident qu'il ne s'agit pas d'individus aberrants, mais bien d'un membre régulier de la faune de ce niveau qui comprend en outre des Branchiomma et des Synaptes. Les tubes des Chétoptères de la zone de balancement des marées présentent une constitution sensiblement différente de celle des tubes recueillis en zone profonde. Alors que ceux-ci possèdent une paroi épaisse que l'on peut, avec une pince, décomposer en couches succes- sives, les premiers ont une paroi très mince dont la surface extérieure est recouverte de grains de gravier de dimensions variables et fortement adhérents. De plus, alors que le tube du Chétoptère de la zone profonde a la forme d'un U très ouvert, celui de la forme littorale, *out en étant également courbé en U, présente très souvent une bifurcation sur l'une des branches ; cette particularité donne un dispositif à trois orifices. Joyeux- Laffuie avait déjà signalé une certaine variation dans la structure et la forme des tubes ; mais pour lui elle correspond simplement à des différences individuelles qui n'ont rien de constant et qui sont en rapport avec les conditions du milieu oii vit l'animal. — 57* - Les Ghéloptères du littoral, comme ceux du large, hébergent dans leurs tubes Polynœ selosissiina Sav. ; mais par contre, je n'ai pas encore observé chez les premiers le Bryozaire commensal, Hypophorella expansa Ehr., qui est extrêmement fréquent chez les seconds. Joyeux-Laffuie admet une seule espèce européenne de Chétoptère, Chœtopterus variopedatas Rénier, que l'on trouve dans la Méditerranée, l'Océan, la Manche, etc. Pour l'instant, c'est à cette espèce nodale que je rapporte le type littoral de Luc-sur-Mer, me proposant de rechercher s'il ne constitue pas déjà une variété en voie de séparation, c'est-à-dire ce que Cuénot (Genèse des Espèces animales, 2^ édition, p. .397) appelle une espèce naissante ou commençante. Enfin, M. Bigot donne lecture d'une notice nécrolo- gique qu'il a consacrée à Oehlert. Cette notice sera publiée dans le Bulletin de la Société géologique de France. BIBLIOGRAPHIE Un certain nombre de travaux présentés par des Zoologistes au Congrès tenu à Rouen par l'Association française pour l'avancement des Sciences [kb" session, 1921) renfermant des indications intéressantes pour la faune normande, nous croyons utile d'en donner la liste : Ed. Gerbault. — Sur l'hivernage de deux Oiseaux de la faune normande (p. 651). Letacq (Abbé). — Catalogue des Orthoptères observés dans le département de l'Orne et aux environs d'Alençon (p 653). R. Poisso>-. —Gerris (Hémiptères-Hétéroptères) du Calvados. Polymorphisme chez Gerris lacustris L. et perte de la faculté du vol chez cette espèce (p. 674), - 58* - L. Mercier. — Essai sur la constitution de la Faune des Diptères de la Côte du Calvados (p. 643). R. Herpin. — Sur le développement de quelques Néréidiens (p. 708). J. Delphy. — Organisation et développement des Lombri- ciens limicoles thalassophiles (p. 711). P. Fauvel. — Sur quelques Phyllodociens (p. 714). L. CuÉNOT. — Coléoptères droits et gauches (p. 683). E. SoLLÂUD. — Le comportement des larves de Palemonetes varians microgenltas (Boas). Changement de signe du phototropisme après la métamorphose (p. 671). p. Rémy. — La Saignée réflexe chez un Arachnide, 1' << Argas reflexus » Fabr. (p. 66 i). L Mercier. T. HUSNOT. — liepaticotogia Gallica. Flore analytique et descriptive des Hépatiques de Franee et des contrées voisines (Ouvrage couronné par l'Académie des Sciences), 2° édition, 164 pages et 26 planches contenant environ 1800 figures, 1922, chez l'auteur, à Cahan, par Athis (Orne), 30 francs. Notre éminent confrère a le rare privilège de publier, à plus de quarante ans d'intervalle, une deuxième édition de sa flore des Hépatiques, universellement connue. La nouvelle édition, que les nombreuses découvertes faites dans ce domaine bryologique depuis 1881 ont rendu nécessaire, est par consé- quent très augmentée. Pour qui connaît les difficultés actuelles d'impression, c'est un véritable tour de force qu'a su réaliser M. Husnot, dont l'âge n'a pu entraver l'activité scientifique. C'est, de sa part, un nouveau et remarquable témoignage de vaillante persévérance et de dévouement désintéressé à la Science. P. BUGNON. — :?.)* — SÉANCE DU 4 DÉGEMSRE 1922 Présidence de M Mercier, Président. La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures. Y assistent : MM. Bigot, Bugnon, Daubert, Guillaume, LoRTET, abbé Lucas, Mazetier, Mercier, D"" Moutier, Poisson. Le procès-verbal de la séance du 6 novembre 1922 est lu et adopté. Une communication de M. Dalibert y a été omise. M. Dalibert avait signalé la constitution en Normandie, sous le nom de Société Française d'Entomologie (1), d'une section de V Union Entomologique, groupant elle-même les abonnés de la revue « Miscellanea Entomologica y). Un certain nombre de membres de la Société Linnéenne adhérent à cette nouvelle Société, dont les statuts ont été offerts par M. Dalibert pour les Archives delà Linnéenne. M. Dalibert affirma que la jeune Société ne pourrait qu'entretenir de hons rapports avec son aînée ; le Président remercia M. Dahbert au nom de la Linnéenne et souhaita prospérité à la Société française d'Entomologie. M. Bigot avait également présenté à la séance précédente une coquille sénestre d'Hélix nemoralis recueillie à Jobourg (Manche). Correspondance. — Le Secrétaire donne lecture d'une lettre de M. Drouet, adressée déjà pour être communiquée à la Société au cours de la précédente séance, mais qui n'a pas été remise à temps à son destinataire. Notre confrère renouvelle un geste généreux en faveur de la Société : il offre une somme de 500 francs, qui pourra être employée soit pour les publi- cations, soit pour la célébration du Centenaire. Le Président se fait l'interprète de Fa Société pour adresser à M. Dronet les plus chaleureux remerciements. M l'abbé Letacq annonce l'envoi prochain du procès-verbal de la séance tenue le 28 novembre par la Section d'Alençon, ainsi que des travaux originaux qui y ont été présentés. (1) Ce titre était celui d'une Société, actuellement disparue, qui avait été fondée jadis par A. -A. FauveL — GO* — Commission d'impression. — La Commission, dans sa réunion du 4 décembre 1922, a décidé décéder à M Bugjjon trente exemplaires disponibles du fascicule 2 du tome XXI des Mémoires de la Société. Ce fascicule contient la thèse de M. Bugnon ; la cession est faite pour permettre à l'auteur de répondre, au moins partiellement, à une offre de souscription à 100 exemplaires dont cette thèse a été récemment honorée par M le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. L'impression de ce fascicule avait été faite, d ailleurs, entière- ment aux frais de M. Bugnon. La Commission a décidé d'accepter, d'autre part, pour les Mémoires, un nouveau travail de M. Bugnon, relatif à la structure de la tige des Graminées, l'auteur s'engageant à supporter tous les frais d'impression. La Société ratifie ces décisions. Admission. — M. Bonati est élu comme membre correspon- dant de la Société. Présentation. — M. l'abbé Gabriel, Professeur au Collège Sainte-Marie, à la Maladrerie, près Caen, est présenté par MM. l'abbé Lucas et le D"^ Moutier pour devenir membre résidant de la Société. Dépôt de Travaux. — M. Bugnon dépose, pour le Bulletin, un travail intitulé • V organisation llbéroligneuse des cotylédons et de l'hypocotyle expliquée par la théorie du raccord, chez la Mercuriale (Mercurialis annua L.). M. le docteur F. Moutiek dépose également un supplément à son catalogue des Lépidoptères du Calvados, publié en 1902 dans le Bulletin. f COMMUNICATIONS MM. Poisson et Mercier exposent les principaux faits des Notes insérées ci-après et présentent les échantillons correspondants. — GI* - R. POISSON — Hémiptères aquatiques nouveaux pour la faune normande (suite). Micronecta (Sig-ara) minutissima L. — Remarque sur Ephy- datia Miiileri Liebk et Polycoelis cornuta John. Micronecta minutissima L appartient à la famille des Corixidae; c'est le plus petit Hémiptère cryptocérate ; il mesure 1,5 mm. à 2 mm. En France l'espèce a été successivement signalée dans les lacs des Vosges, dans les départements des Landes, des Hautes-Pyrénées (Puton 1889), de la Loire-Inférieure (E de risle), enfin dans le Massif Central : mares voi- sines du cours de l'Allier et lac Chauvet (Puy-de-Dôme) (Ch. Bruyant 1894). Mes observations m'ont permis de constater que les Micronecta sont très inégalement réparties dans la pro- vince normande. Je n'en ai pas capturé sur le littoral maritime, ni dans les environs de Caen ; par contre l'espèce est assez abondante dans la vallée de la Cliaren- tonne, aussi bien dans les ruisseaux que dans la rivière elle-même (1). L'insecte, malgré sa petitesse, est capable de produire une stridulation assez forte ; il existe en effet, chez les mâles, un organe stridulant sur le G""' tergite abdominal analogue à celui décrit dans le genre Corisa- De plus Micronecta possède un organe cliordolonal près du (1) La rivière la Gharen tonne, à courant plus ou moins rapide, prend sa source aux en virons deSainl-Evroult-Votrc-Dame-du-Bois (Orne) et se jette dans « la Risle » au delà de Bernay (Eure) ; elle est alimentée, sur son parcours, par un certain nombre de sources dont quelques-unes sont pérennes. L'eau de la Charentonnc est limpide en général et toujours froide. - 02* - S'"* stigmate thoracique semblable à celui observé par Hageman (1910) dans le genre Macrocorixa (!)• L'œuf très petit a la forme d'un œuf de Corise (2) ; il est collé, à la ponte, soit sur une herbe aquatique, soit le plus souvent à l'intérieur d'un canal d'une éponge d'eau douce. Le développement post-embryonnaire comporte cinq stades larvaires. Les éponges d'eau douce que l'on observe le plus fréquemment appartiennent aux genres Spongilla et Ephydalia. Les Ephydatia comprennent deux espèces E. fliiviatilis L. commune, et E MiiUei'i Liebk. beaucoup plus rare (3) ; c'est cette dernière espèce que j'ai recueillie dans la rivière la Gharentonne. J'ai remarqué que VE. Miilleri se cantonne de préférence au voisinage des cascades et dans les courants, elle y constitue de large plaques d'un vert tendre, plus ou moins régulières, de trois ou quatre centimètres d'épaisseur et de cin- quante à cent centimètres carrés de surface. Dès le mois de juin j'ai constaté la formation de nombreuses gem- mules dans les assises inférieures (4). Dans ces mêmes eaux, j'ai trouvé en abondance des exemplaires de Theodoxia {Nerila) fluvialilis L. (Mol- lusque Gastéropode) ainsi que Polycoelis corniita John- (felina Dalyell), planaire triclade affectionnant les eaux froides et dont la répartition géographique dans l'Ouest de la France est encore peu connue. (1) Notons que les genres IScpa, Notonecta, ^aucoris, Plea ne possèdent pas cet organe. (2) Voir R. Poisson- AccouplemeuL ijonte et éclosion chez les Hémiptères aquatiques Bull. Biol. Fr. et Belg. T. LYl, fasc 4, 1022, 1, PI. double. (3) Les genres Trochospongilla et Carterius sont très rares (vnir Sûsswasserfauna Deutschlands, Heft 19, p. ISO, 1009). (4) Contrairement aux conclusions de certains auteurs les gem- mules ne se formeraient donc pas uniquement à l'approche de l'hiver. — 03* - L. MERCIER. — Acasta spongites, Poli; Balane commensale d'une Eponge (Spongelia fragilis Mont.) '■ Au cours d'un dragage effectué celte année, au mois d'août, dans la baie de Seine, à huit kilomètres environ au large de Luc-sur-Mer, j'ai eu l'occasion de recueillir quelques exemplaires d'une éponge assez commune sur la côte du Cah^ados : Spongelia fragilis Mont. Dans l'une de ces Eponges, d'assez grande taille, j'ai trouvé trois exemplaires d'une Balane que je rapporte à Acasta spon- gites, Poli (C. Darwin. A monograph on ihe sub Class Cirripedia p. 308. PI. 9, fig. 1 a et 1 d.). Ces Balanes étaient logées dans l'épaisseur des tissus de l'Eponge et, de l'extérieur, rien ne laissait soup- çonner leur présence. C'est en dilacérant l'Eponge que je les ai découvertes tout à fait accidentellement. Les trois exemplaires de dimensions différentes, étaient parfaitement vivants ; les deux plus grands mesurent 10 millimètres de l'extrémité de l'opercule à la base, le plus petit n'atteint que 4 millimètres. .4. spongites se différencie par certaines particularités des autres Balanes (Balanus, Chthamalus) fixées en si grand nombre aux rochers de la côte Elle a la base calcifiée, cupuliforme, et ne présente pas, comme les Balanes des rochers, une large surface de fixation ; son test porte des épines en forme de crochet et il est beau- coup plus mince et plus fragile que cjiez celles-ci Toutes ces particularités sont évidemment en rapport avec la protection fournie par l'Eponge. Acasta spongites est connue de la côte sud de l'Angle- terre, des côtes du Portugal, de Naples, de Sicile et du Cap de Bonne-Espérance. Mais, à ma connaissance, c'est la première fois qu'elle — Gi* ~ est recueillie sur nos côtes. Mon Collègue. M. Topsent, le savant spécialiste des Eponges, qui a cependant étudié tout particulièrement les Epoqges de la côte du Calvados, n'a jamais trouvé d'/l cas/a à Luc, ni en aucun point des côtes de France- Le nombre des espèces du genre Acasta, actuellement connues, est peu considérable. Avant DarAvin, on avait décrit: A. spongites Poli, A. sulcala Lamarck, ^1. glans Lamarck, A. laevigata Gray. Darwin a fait connaître quatre espèces nouvelles : A. cyathiis, A. feneslrata, A- purpiirafa ei A sporlUas- Depuis 1854, deux espèces nouvelles, seulement, ont été décrites : A. sciilicosta Weltner (1887) et A. slrlala Gruvel (1902). Toutes ces espèces vivent à l'intérieur d'Epongés ou fixées, mais plus rarement, sur des /«/s Notons enfin que nous connaissons deux espèces pliocènes : .4. iindiilata Darwin et A. masicata Seguenza (Messinien). Collection zoocécidologique normande. — M. Mercier pré- sente ensuite les premières boîtes d'une collection zoocécidologique normande qu'il établit pour le Labo- ratoire de Zoologie de la Faculté des Sciences. 11 fait appel à tous ses confrères pour lui fouinir des maté- riaux récoltés dans la région. Epée ancienne. — M. l'abbé Lucas présente une épée en bronze, brisée en deux tronçons, trouvée au cours du creusement du canal de Caen à la mer, entre Blainville et Bénouville, à 7 m. 25 de profondeur. Cette arme remonte peut-être à l'âge du bronze M. l'abbé Lucas en fait don au Musée d'Histoire naturelle de Caen. Hélix Pisana. — M. le D'' Moutiee\ fait, au sujet de cette espèce, la communication suivante, avec présentation d'échantillons : - 63* — Dans le bulletin de 1921 de la Société Linnéenne, j'ai publié une note sur l'étonnante propagation de VHellx Piscma sur le littoral du Calvados, et même jusqu'à 14 km. de nos côtes dans les terres- J'insiste de nouveau sur ces faits' Cet été, sur la route d'Harcourt, à quelque centaines de mètres de Caen, on pouvait compter sur les troncs des arbres plusieurs centaines, un millier peut-être de ces animaux. Très arboricoles, ils s'élevaient jusqu'à une hauteur de 5 ou G mètres et gagnaient même les rameaux. Dernièrement, fin novembre, ces animaux restaient en grand nombre, parfaitement vivants, adhérant for- tement aux lichens recouvrant les arbres, lichens dont ils semblent se nourrir. Il sera intéressant d'observer si cette espèce, dont l'acclimatation est relativement récente, naguère signalée surtout comme méridionale, va vivre ainsi sans abri, alors que nos vieilles espèces locales (ti. aspersa, variabills, carlhusiana, pour ne citer que les plus communes) ont depuis longtemps pris leurs quartiers d'hiver. Je veux encore signaler un fait assez curieux- Cette espèce, le plus souvent blanc jaunâtre ou grisâtre, sou- vent ornée de cordons bruns en nombre variable, a, dans une petite station située dans la rue d'Hérou- ville, au faubourg de Saint-Gilles, revêtu une orne- mentation très élégante : stries longitudinales près du sommet, formant une sorte de couronne; puis, sur le 2^ ou 3" tour, un cordonnet brun violacé, finement bar- belé, tantôt sur un, tantôt sur les deux côtés, en forme d'arête de poisson. Je n'ai trouvé cette décoration que dans ce point. m' BIBLIOGRAPHIE D. H. SCOTT. — The early history of the land flora Nature, 4 et 11 novembre 1922). Leminent paléobolaniste anglais, notre confrère, passe en revue dans ce travail les principaux groupes végétaux terrestres des périodes dévonienne et carbonifère inférieure (Psilophytales, Lycopodiaies, Filicales, Spiiénophyliales, Equisétales, Spermatophyles). Les principaux phyla s'y trouvent déjà représentés et bien distincts. Aussi, l'auteur fait-il ressortir la possibilité d'une origine polyphylétique pour les Plantes Vasculaires, même pour des groupes parais- sant présenter autant de traits communs que les Filicales et les Ptéridospermées, ou que celles-ci et les Gymnospermes supérieures. P. BUGNON E. CHEMIN. — Action d'un champignon parasite sur Dilsea edulis Siacliliouse (Comptes rendus des Séances de l'Aca- démie des Sciences, t. 172, p. G14, séance du 7 mars 1921). René MAIRE et E. CHEMIN. — Un nouveau Pyrénomycète marin (C. R. A. S., t. 175, p. 319, séance du 7 août 1922). Nos deux confrères ont été amenés à créer un genre nou- veau et une espèce nouvelle pour un champignon parasite sur lequel l'attention de M. Chemin avait été attirée alors qu'il étudiait la flore algologique de nos côtes aux abords de Luc- sur-Mer. C'est le Mycaureola Dilseœ, Pyrénomycète formant ses périthèces sur Dilsea edulis Stackh. P. BUGNON Bail. Soc. Linn. Nonn., T sér., 5* vol. Fascicule paru le 27 décembre I92ii. — 67* - Section d'Alençon SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 1922 La section alençonnaise de la Société Linnéenne s'est réunie au Musée d'Histoire Naturelle et a tenu séance de 14 à 16 heures. Présents : MM. Amiard, Aubert, Hébert, Leboucher, Lemée, Lenoir, LiETACQ et TuRPiN. — Excusés MM. Clément, Doré, Focet et Gerbault. Ce dernier charge M. Letacq de donner lecture des communications qu'il adresse à la section. M. Leboucher est nommé président de séance et M. l'abbé Letacq secrétaire. Le procès-verbal de la dernière séance (7 décembre 1921) est lu et adopté. Nécrologie. — M. Letacq fait part de la mort de M. l'abbé Olivier arrivée au presbytère de Bazoches-en-Houlme (Orne) le 2 octobre dernier. Le nom de M. Olivier restera indissolu- blement lié à la Lichénologie, sur laquelle il a publié de nom- breux et importants travaux ; Flore des Lichens de l'Orne et déparlenienls voisins. — Exposé syslénialiqae des Lichens de l'Ouest, 2 vol. — Les Lichens d'Europe, 2 fasc. — Herbier des Lichens de fOrne et du Calvados. — Prodomus Lichenuni euro- pœorum, etc. etc. Admis à la Société Linnéenne en 1874, M. Olivier en a fait partie pendant un certain nombre d'années ; il a même publié dans le Bulletin, S^^^ série, 2'"'= vol., 1877-78, le Tableau dichotomique des genres de Lichens croissant en Normandie, p. 392-397. Né à Saint-Hilaire-les-Mortagne (Orne) le 6 janvier 1849, suc- cessivement vicaire à Bazoches-en-Houlme, curé d'Autheuil, curé de Bivilliers et depuis 1892 de nouveau vicaire à Bazoches, M. Olivier a passé toute sa vie dans notre département. La section alençonnaise lui devait au moins une mention. Présentation. — M. le docteur Marcel Leboucher est pré- senté pour devenir membre correspondant delà Société Lin- néenne de Normandie par MM. Leboucher et l'abbé Letacq. — 68* - Dons à la Bibliothèque de la Société. — Les brochures sui- vantes sont offertes par leurs auteurs : G. -G. ÂUBERT, La sécheresse de 1921 et les essences forestières dans l'Ouest de la France. Extrait de la Revue des Eaux et Forêts, n" au l"octobre 1922, in-8% 8 p. A. Lv.TXCQ, Notice sur M. l'abbé Langlais, Alençon, Impr. alen- çounaise, 1922, in-8", 8 p. Extrait du Bull. Soc. Historique et archéologique de l'Orne. — Note sur la flore de Saint-Céneri-le-Gérei [Orne). Extrait de VA. h. A. S., Congrès de Rouen, 1921, in-8°, 5 p. — Note sur la flore des marais de Gandelain (Orne). Extrait des Comptes-rendus du Congres des Sociétés savantes en 1921, in-8°, 7 p. — Catalogue des Orthoptères observés dans le dépar- tement de l'Orne et aux environs d' Alençon. Extrait de VA. F. A. S., Congrès de Rouen, 1921, in-8^ 6 p. OBSERVATIONS DIVERSES ZOOLOGIE Mammifères. — M. Letacq signale une femelle adulte du rat d'eau {Arvicola amphibius Rail.), atteinte d'albi- nisme complet, tuée sur l'Huisne à Bellou, le 17 juil- let 1921 , — et la fréquence du Vison (Maslela lalreola L.) sur la Mayenne à Couterne et sur THuisne entre Mauves et Condé ; chaque année on en capture plusieurs exemplaires. Oiseaux. -- M. Letacq donne les indications suivantes : 1° Plusieurs couples de Perdrix rouge (Perdix rabra Briss) ont niché cette année sur le territoire de la commune d'Origny-le-Roux ; — 69' — 2" Cormoran [Phalacrocorax carbo Lath.) ; mâle adulte tué aux environs da Sées le 22 mars 1022 ; 3° Gyg-ne do BeAvick (Cygnus Bewlck'd Yarr.) ; mâle adulte tué à Saint Denis sur-Sarthon, au voisinage de l'étang de la Forge, le 18 février 1922 ; 4° Grue cendrée {Gras cinerea Bechsh), mâle adulte tué à Noce sur l'Erré, le 27 mars 1922. Black-Bass — iM. Letacq signale la capture au mois de juillet, dans la Sarthe,à Alençon, d'un poisson d'origine américaine, la Perche-Truite [Microplenis salmoides) connue aux Etats-Unis et en Europe sous le nom vul- gaire de Black-Dass, à cause de la couleur vert sombre de la région dorsale. L'exemplaire pris à Alençon mesure 28 cm. de longueur et pèse 270 grammes. Des alevins de cette espèce ayant été, il y a quelques années, versés dans la Vesonne, affluent de la Sarthe, et dans l'étang de Uadon, qui par le ruisseau de la Croix, se déverse dans cette rivière, n'ont pas tardé à prospérer et se sont multipliés dans nos eaux. Leur chair est, dit-on, supérieure en qualité à celle de notre Perche indigène. Mollusques. — M. Letacq montre des exemplaires de Hélix obvolala MuU. et H- lapicida L., trouvés sous la mousse au pied des arbres dans la foret de Bellême, le premier encore inconnu dans l'Orne, le second qu'on regardait comme limité à la zone de nos terrains anciens II a aussi observé dans la forêt du Perche le Limax cinereo-niger Woolf, déjà reconnu en Andaines et en Ecouves et qui, il y a dix ans, n'avait pas encore été signalé dans l'Ouest de la France. Aphelinus mail Hald. — M. Leboucher entretient ses collègues des résultats obtenus par l'introduction de ce parasite du Puceron lanigère dans son jardin en — 70* — juin 1P21 ; dès l'automme le terrible ennemi de nos Pommiers était entièrement détruit. Il ne s'est montré cette année que dans un verger contigu au jardin, d'où il n'a pas tardé à disparaître toujours parasité par le petit hyménoptère. M. Letacq dit que dans son jardin, situé à 300 mètres environ de celui de M. Leboucher, il n'avait constaté en 1921 aucun fait de parasitisme, que cette année le Puceron lanigère avait fait, comme d'habitude, son apparition au printemps, mais que dès juillet, on pou- vait remarquer une diminution sensible et qu'en octobre il n'y en avait plus du tout. M. Lemée lit une note destinée à un journal d'Horti- culture sur la biologie du Puceron lanigère, l'histoire de son introduction en France, les remèdes préconisés pour le détruire, leur insuffisance, et enfin l'introduc- tion par le D' Marchai de V Aphelinus mali, son acclima- tation dans nos régions et les succès obtenus partout où il a été apporté. Nid de Mégachile- — M. Letacq expose un nid de Méga- chile (Mégachile circuincineta Kivhy) trouvé en juillet dans le jardin de la Chevalerie à Arçonnay. Ce nid, établi dans le renflement fusiforme d'une tige d'oignon montée en graine, se compose de fragments de feuilles de fraisier régulièremunt coupés en ovale et disposés en forme d'étui Dans cet étui se trouvaient cinq petites cellules cylindriques de 12 mm. de long sur 6 mm. de large, et renfermant elles-mêmes chacune un insecte, dont l'éclosion eut lieu trois ou quatre jours après que M- Letacq eut été mis en possession du nid. Il montre les cellules et les Insectes. Sirex. ~- M. Letacq expose encore des exemplaires de deux autres Hyménoptères, Sirex gigas L., et Sirex — 71* — Javenciis L. dont les larves ont cette année endommagé beaucoup de pins et de sapins aux environs d'Alençon. Lépidoptères. - - M. Leboucher nous présente une série de Nottuelles capturées à Alençon pendant le mois de septembre dernier : Agrostis C-nigrum L. God., A. zan- thographa L. V.Dup-, Triphacna baja F , Mamestra pisi L., Hadena protea Dup Gn , Abrostola triphas'ia Dup. Gy., Broiolomia meticalosa L. Dup., Scolopleryx Libatrix Dup. Gn., Heliophobus Lolii Esp., Acromyeta psi L-, Polia flavicincia Dup., LeucaniapaKens L., Ofthosia satel- liliaL. Dup- Gn,, Eiiplexia kicipara Dup., Cnetocampa processionea L. , Acidalia riibiginata Hufn. Sesia tipuliformis L. — MM. Gerbault et Letacq expo- sent des exemplaires de S', tipuliformis L. capturés à Fresnay-sur Sarthe en juillet 1920, papillon d'ordinaire très rare dans nos régions, mais dont la chenille, qui se nourrit de la moelle des gadelliers et des cassis a causé de grands dégâts en 1920 et 1921 à Fresnay et aux environs d'Alençon. Cnetocampa pityocampa Schifl'. — M. Aubert signale l'apparition dans les forets d'Ecouves (Orne) et de Bercei (Sarthe) de la chenille processionnaire du pin. Très commune dans le midi de la France, où elle cause parfois de grands dégâts, elle est nouvelle pour nos régions. Elle semble heureusement peu abondante en chaque forêt. Ephémérides. — Les Cloeoii dipieram L. sont des Ephémérides de petite taille (long. .5-11 mm.) dont les ailes postérieures avortent ; en raison de cela, ils sont généralement pris pour des moustiques (diptères culi- cides). M Gerbault a longtemps habité à Fresnay-sur- Sarthe une villa située à une centaine de mètres de la rivière la Sarthe. Les Cloeon ont souvent pénétré dans - 72* - celte habitation, surtout après le mauvais temps. Tous les individus pris se sont rapportés au Cloeon dipteramh. Plusieurs mâles capturés ont bien répondu à la t^ varia- tion 1 » Eaton, si complètement décrite par ce remar- quable auteur. Une autre variation mâle quelquefois capturée a l'abdomen plus foncé, les six premiers segments étant complèlement annelés de noir de poix, et, plus loin, dé blanchâtre; cet anneau blanchâtre porte lui-même sur le côté et en-dessous, une macule brune ; les derniers anneaux sont complètement noirs de poix. Il y a 4 nervures complètes dans l'espace ptérosigma- tique. Le pénis entre les forceps paraît réduit. Mais les yeux à sommet rouge, les cirres blanchâtres à anneaux noirs et la présence entre la base des forceps d'un pénis visible, bien que réduit, ne peuvent laisser de doute sur la détermination de l'espèce- Toutes les femelles capturées appartenaient sans conteste au C. d. A noter que contrairement à ce que pourraient laisser penser certaines clefs dichotomiques, si la femelle du C d. a les ailes bordées d'un brun jaunâtre, le mâle les a complè- tement incolores ; à noter également que les anneaux noirs aux jointures des cirres sont doublés d'un autre anneau noir, plus légèrement marqué, au milieu de l'article ; à noter encore que les œufs de l'insecte sont régulièrement ellipsoïdaux (170 ;j.env. G- D. ; 60 [j. env. p. D.), et abondamment pourvus de globules huileux. Parfois, au déclin du jour, on peut voir les C. d. mêler leur vol nuptial, au dessous de la rivière, au tourbillon- nement des Leplocerus, des Mystacides et autres petits Trichoptères. Les espèces de l'Europe septentrionale, le Cloeon simile Eaton {= Cloë obscurci Rambur), le Cloeon rufalam O. F. Muller (= Cloë pumila Rambur) sont à rechercher dans le Maine et la Basse:Normandie (Con- sulter : Lameere, Faune de la Belgique. — Eaton, A revisional monograph of récent Ephemeridse). — 73* — Le 16 juillet 1919, en revenant à la tombée de la nuit de Douillet-le-Joly (Sarthe), à Fresnay-sur-Sarthe, M. Gerbaulï traversa, chemin faisant, un voilier innombrable de Potamanthus liileas Linné, une jolie Ephéméride, de taille moyenne, d'un beau jaune. Parmi ces insectes se trouvaientquelques rares Ecdyarus venosus Fab , une autre Ephéméride de taille sensible- ment pareille et de couleur sombre. Cette importante éclosion dura peu de temps ; trois jours plus tard, les P. l étaient devenues introuvables aux abords de Fresnay-sur-Sarlhe. Eaton (Revision p. 80/ observe : « ïhe scarcity of this species in collections is probably due more to its time of flight than to ils actual rarity ». La roule de Douillet à Fresnay surplombe la rivière Sarthe peut-être de oO mètres et davantage. Les quelques autres spécimens de P. /. que M- Gerbault peut posséder, — aussi bien d'ailleurs que quelques autres exemplaires à'E. V- — ont généralement été trouvés morts, atteints par le bec d'oiseaux. En rapprochant ces faits on peut se demander si les Potamanthus lateus ne gagneraient pas après leur métamorphose les couches relativement hautes de l'atmosphère où diverses Hirundinées les happeraient. Faune aquatique des environs d'Alençon — M. Letacq rend compte d'excursions qu'il a faites aux alentours de notre ville les 16, 18 et 19 septembre, en compagnie de MM. de Beaughamp, professeur à la Faculté des Sciences de Strasbourg et Robert Lami. On a exploré le premier jour le ruisseau de Gesnes, les fossés de la Gravelle, les mares de la ferme des Rochers, de la Monnerie, des Aulnais à Saint-Germain-du-Corbéis, et celle dune ancienne carrière de granité près la Chevalerie à — 74* — Arçonnay, — le second jour les étangs du parc de Ver- vaine el les mares des anciennes carrières de granité, Ponl-Percé, Galochère, Herlré et Beauséjour, à Condé- sur-Sarlhe, — le troisième jour, le ruisseau de Pierres- Glissantes aux Gâtées, commune de Saint-Nicolas-des- Bois. Nous donnons ici la liste de toutes les espèces constatées comme une première contribution à la flore de nos eaux. Rotifères et Turbellariées ont été tous recueillis et déterminés par M. de Beauchamp Coléoptères. — Eaux stagnantes : Dyliscas punclalalus Fabr., D. circunflexus Fabr., D. marginalis L., Cybister Rœselii Fahr , Mcllus sulcatiis L., Colymbeies fuscus L., Ilybius ater Geer, /• obscur asMàr^h. Hyphydriis ovatas L i Hydroporas paluslris L., Cyrinus nalalor L., Hydrophilus piceiis L , Hydrous caraboïdes L., Hydrobiiis fuscipes L. Eaux courantes : Agabiis maculalas L., A. bipustu- latus L. Hémiptères. — Hydrometra siagnoramh-, Gerris paludam Fabr., G. laciisiris Fabr., Notonecla glauca L., Corisa geoffroyi Leach., C. Linnei? Fieb , C- Fabricii? Fieb., Ranalra linear'is L , Nêpa cinerea L-, Naucoris cimi- coïdes L. Crustacè.?. — Eaux stagnantes .• Daphnia pulex Gerr., Cypris fusca Hr.. C laevis 0. F. MulL, Cyclops fuscas Jur., C. albidus Jur. Eaux courantes : Gammanis flavialilis Rœsel., Aselliis aquaiicus L. Cœlentérés : Hydra vlridis L., très abondant, surtout dans une mare à la Monnerie. Annélides. — Clepsine complanatah., Aulaslomma gulo Br., Nephelis ocloculata Bergm. - 75* — Rotifèrep. — Rôti fer macrurus Schr., Trlarlhra mysta- clna Ehr., *Pedallon miriim Huds., Pompholyx compla- naia Gosse, Morcommala lo'.gisela (Mûller), *Proales daphmcola Thompson, *Axomorpha ecaiidis Perty, *Raltiilus cylindricus l'Inhof), DiureUa slylata Eyferth.. Synchœta oblonga Ehrbg., Polyarthra plalyptera Ehrbg., Hydalina senf a Ehrhg-, *Rhinops vitrea Ehrbg., *Rotops brachionus Ehrbg., Brachiomis fala var. amphiceros Ehrbg., Brachionus rabens Ehrbg., Brachionus angularis Gosse, Anuraea aculeata Ehrbg., Anuraea cochlearis Gosse, Salpina mucronata (Millier) (I). Turbellariées. — ïriclades : Dendrocœlina lacleuni Œrstedt., Polycelis felina (Dalyell) |^ P. Cornu ta (Johnston). — Rhabdocœles : Sienosloma leucops (A. Dugès), Mesosioma lingua (Abild-). Phœnocora uni- punctata OErstedt.) (2). Botanique Influence de la sécheresse de l'année 1921 sur la végétation forestière. — M. Aubert donne des indications détaillées sur les arbres qui ont souffert par suite du régime sec si anormal de l'année dernière, unique dans les annales de la météorologie. Chênes et Epicéas ont péri en grand nombre parmi ceux qui étaient plantés en groupe. Ainsi pour ne parler que du parc de Verveine près d'Alençon, on a constaté la morf de presque tous les Epicéas des massifs, une centaine environ. M. Aubert a d'ailleurs traité la question dans un mémoire très (1) Les espèces rares sont marquées d'un astérisque. (2) Nous ne pai'lons pas ici des Mollusques qui sont bien connus aux environs d'Alcncon ; on en trouvera la liste dans les travaux de MM. de Liesville, Leboucher et Letacq. - 76* - documenlé, Revue des Eaux et Forêts, 1" octobre 1922, in-8°, 8 p., dont il remet un exemplaire à la Société. Géranium colombinum L. — Il y a une quinzaine d'années dans une haie bordant la route de la gare de Segrie- Vernie à Montrcuil-le-Ghétif (Sarlhe), M. Gkrbault récolta un pied de Géranium colombinum Linné à fleurs blanches [Var alba = Flore alho). Transplantée au jardin, la plante est demeurée constamment et absolu- ment fixe de semis. Potentilla argentea L. — La station de Saint-Evroult (commune de Gesne-le-Gandelin) est située dans la Sarthe ; malgré cela, elle est bien connue et fréquentée par les botanistes alençonnais. M. Gerbault signale qu'à quelques centaines de mètres de l'ancien ermitage, sur un affleurement schisteux, il existe une colonie de plantes se rapportant au Potentilla argentea L-, mais qui semblent spécifiquement bien distinctes de la Polen- tille argentée, fréquente sur les terrains siliceux de la région. Le P. a. L. de Saint-Evroult semble se rapporter à la sous-espèce * Cinerea Lehmann (-—Poten- tilla cinerea Lehman =^ Potentilla cana Jordan, apud Boreau FI- cent. éd. .3 p., 209). Cette plante, rare en France, paraît plus répandue dans l'Europe centrale. La sous-espèce triviale dans la région semble être le Potentilla argentea L. subspecies valgaris T.ehmann (— P. valgaris Lehmann ^ P- decumbens Jordan). Asarum Europaeum L. — Cette plante non indigène dans nos régions existait sur la butte Chaumont, près Alençon, à l'endroit connu sous le nom vulgaire de Jardin de i Ermite. Elle y fut, en effet, introduite comme plante médicinale, par les Ermites qui habitaient Chaumont il y a deux siècles, et depuis lors elle avait résisté à l'envahissement des végétaux forestiers. Le fuit — 77* - a été signalé par M. Letacq dans plusieurs articles (1). Or, pendant la dernière guerre, un observatoire et un baraquement en bois pour les soldats furent construits sur le sommet de la butte, précisément à l'endroit où se trouvaient les touffes d'ksariiin, et comme ces bâtiments ont été maintenus pendant près de quatre années, la plante n'a pas reparu. La localité semble donc détruite. Deux plantes naturalisées aux environs d'Alençon. — M. Le- tacq indique la naturalisation d'Oxalis (itropurpurea Hort cultivé comme plante ornementale, et qui se rencontre aujourd'hui au pied des murs de la ville et de plusieurs communes environnantes, etdevient même envahissant sur certains points, — et celle de Cyclamen neapolitanam Tess., dans le parc de Fontaine à Assé-le- Boisne (Sarthe), où il se propage sur les pelouses au milieu des Graminées, et dans les bosquets ; la floraison a lieu en août et septembre, et les feuilles, qui appa- raissent un peu plus tard, persistent tout l'hiver. M. Chemin a constaté le même fait aux: environs de Caen. B. S. L. N., année 1^21, p. 87. If. ~ M. Letacq présente une rondelle de 2 cm. d'épaisseur prise dans une branche de l'un des Ifs de la Lande-Patry (Orne) (2) Sa forme est légèrement ellip- (1) A. Letacq, Lisle des plantes rares observées en 1910 dans le déparlement de l'Orne. Bull. Soc. d'Horticulture de l'Orne, 1910, 2"' semestre, p. 101; Plantes adventices, B. S. L. >!., 6"' série, 9- vol., 1916, p. 40. D' F. Beaudoin, Les Emules de la Butte Chauinont et leur herbo risterie, L'Année Médicale de Cacn, 7 juillet 1921, p. 150-155. (2) H. Gadeau de Kervh.le, Les vieux arbres de la Normandie Elude botanico-Historique, Fascicule 3. J.-B. Baillicre, 1894, in-8°' p. 292, avec 2 pi. Extr du Bull Soc. des Amis des Se. nat. de Rouen. A. Letacq, Les Ifs de la Lande-Patry (Orne), Bull. Soc. Hist. et Arch. de l'Orne, t. XIV (1895), 4" Bull. p. 4.Î3. - 78* — soïde ; elle mesure exactement sans l'écorce 0 cm. de diamètre dans la plus grande largeur et 7 cm- 6 mm- dans la plus petite. Son âge est de 16^) ans ; il résulte de l'examen des couches annuelles qu'elles croissait en moyenne de iV4 mm. jusqu'à 40 ans et de 72 mm. jusqu'à 70, A partir de ce moment sa croissance devient de plus en plus lente et il faut une loupe pour compter les couches qui mesurent à peine 1/5 de mm. Présentation de plantes. - M- Letacq montre les échan- tillons suivants ; Ciicubalas baccifer L. — Abondant dans les bois de Chaumiton. Genista pilosa L. — Abondant dans la foièt du Perche entre la Trappe et Brezolettes, surtout au bord des routes forestières. Sedain cepaea L. — Sur les rochers dans le bois de Pouvray. Vittadinia lohala Hort. — Sur les pierres d'un pont à Mayenne (Plante naturalisée). Erica ciliaris L. — Bruyères de la Jouxtière à Hesloup, Monotropa hypopitys L — Sous des pins à la Jouxtière. Monotropa hypophagos Dumort. — Bois de Chaumi- ton^ sous des Hêtres. Orchis palastris Jacq. — Etang de Saosne(M. Gerbault). Ornilhogalam pyrenaïcam L -- Abondant à Pouvray, au pied des haies. AUiam ursinam L — Bois de la Jouxtière à Hesloup. Juncus tenais Willd. — Ça et là au bord des routes dans la foret du Perche Luzula alblda D. G. — Forêt de Goyette, commune de Pouvray, à la lisière de l'Orne et de la Sarthe (plante adventice). Cyperas longasL. — Abondantdans la Com manche, au moulin de Boissy-Maugis ; dans l'Erré à Saint-Aignan. — 79* — Eleocharis ovata R. Br. — Dans l'étang- desséché de la Forge à Brezolettes. Champignons. — M. Letacq rend compte de ses nou- nelles investigations mycologicfues, d'abord de celles faites les 20 juillet et 25 septembre aux environs d'Argentan avec M- Lemercier pour compléter les données recueillies à nos visites des 5 et 6 juin et ensuite de toute une série de recherches faites en août, septembre et octobre sur divers points de l'Orne et de la région alençonnaise avec MM. Chevalier et Guil- laumin du Muséum, Pierre Dangeard, préparateur à la Faculté des Sciences de Paris, Légué, pharmacien au Mans et Leclair de Bellême. On trouvera le résumé de ces observations dans deux articles annexés au procès- verbal. M. Letacq expose quelques champignons récoltés la veille avec notre collègue M. Lenoir et M. Légué dans les bois situés entre la gare de Placé et Fresnay-sur- Sarthe : Tricholoma nadam Bull., T. lilacinum GilL, r. sordidam Fr-, Ctitoçyhe nebularis Batsch., C. cyathi- formis var. obbata Fr., C. expallens Rers-, C. geotropa Bull., Omplialia riistica Fr., Tubaria pelluclda Bull., Schizophylliim comnmne Fr., Stereum lilacimim Batsch. Algues. — M. Letacq donne la nomenclature des algues recueillies lors d'excursions faites en septembre aux environs d'Alençon avec M. Robert Lami, qui les a toutes déterminées. Ruisseau de Pierres Glissantes aux Gâtées : Batrachos- pernuim moniUforme Roth., Lemanea torulosa kg., Phormidiam cordlam. Les belles touffes de Lemanea flaviatilis Ag , qui couvraient Pierres-Glissantes (1) ont . . (1) A. Letacq, Excursions bolaniques de la Société Linnéenne de Normandie aux environs d'Alençon et de Fresnay-sar-Sarthe, 8, 9 et 10 juin 1919. B. S. L. N., 1919, p. 129. — 80* ~ disparu à la suite de la sécheresse de l'année dernière. Etangs de Vervaine : Scmedesmas acutus Bréb., Scenes- desmus quadricaula Bréb., PediasUiim Boryanum Menegli., Merlsmopedia punctata Meyen. Mares des carrières de granité à Condé-sur-Sarthe: Volvox aiireus Ehr., Denobryom serlularioïdes . Mare d'une carrière de granité à Arçonnay : Spirogyra crossa Kutz., CAadophora f racla Kutz., Cyllndrospermum majus Kutz-, Chœlophora iabercalosa Ag. Mares près du château de Fontaine à Assé-le-Boisne : Spirogyra crassa Kutz-, Oscillatoria princeps Yauch. Sur la terre humide au pied des murs à Alençon et Fresnay-sur-Sarthe : Porphyridiam crueiiiam kg., Naeg. GÉOLOGIE M. Letacq présente un fragment de poudingue qua- ternaire provenant d'un gisement peu étendu situé à Couterne non loin de la rivière de la Mayenne et reconnu récemment lors des fouilles entreprises pour constructions MM. TuRPiN et Letacq ont étudié les carrières nouvel- lement ouvertes dans la craie près la gare de Dorceau et y ont recueilli des fossiles, mais encore en assez petit nombre ; nos collègues se proposent de continuer ces recherches et de faire part de leurs observations à la Société. PRÉHISTOIRE M. TuRPiN expose : 1° une Hache polie en silex blanc parfaitement con- servée, ayant 16 cm- de longueur, 7 de largeur et .33 mm., - 81* — d'épaisseur trouvée à La Courbe, non loin du lumulus visité par la Société à l'excursion du 5 juin. 2° une Herminelte en diabase de 3 cm. de long, 4 cm. 5 de large et l5 mm d'épaisseur, recueillie à Gondé-sur-Sarlhe dans un ruisseau. La Hache rappelle assez bien le n" 454 et l'Herminelte le n° 46'J du Musée Préhistorique de MM. de Mortillet Ces instruments trouvés sur deux points opposés du département sont une preuve de plus, qu'il ne fut habité qu'à l'époque de la pierre polie, c'est-à-dire après les extensions glaciaires (1). (1) A. Letacq, Le Préhistorique aux environs d'Alençon, Bull. Soc. Hist. et archéologique de l'Orne, 1920, p. '228. TRAVAUX ORIGINAUX rT/^^ - 3 EL. GERBAULT. —Hérédités chez la Gymbalaire (Deuxième et dernière contribution), La combinaison Linaria Cymhalaria anectaria albiflora immaciilata a été cultivée en 1919-1920. Elle s'est com- portée comme héréditairement fixe, ce qui était prévu- 2 — Le caractère globosa. Sa valeur génétique. — Le L. Cymbalaria Mill. globosa Hort. est une variété, bien fixe de semis, qui se trouve dans le commerce. Cette Fig. 1 . — )) Linaria Cymbalaria lypica. 2) Linaria Cymbalaria globosa Les deux pieds, âgés de 5 mois, ont été semés le même fOur et cultivés dans des conditions aussi voisines que possible. _ 4 — variété est entièrement dépourvue de rameaux étalés et rampants, ce qui constitue probablement un nanisme végétatif Les feuilles, fleurs, fruits sont ceux de la Gyrnbalaire vulgaire. Les qualités spéciales de la globosa la rendent apte à former des bordures J'ai voulu rechercher des renseignements sur l'origine de cette variété horticole. En 1914, j'écrivis à cet effet à M. Philippe de Vilmorin. Il me répondit le 18 juin une lettre sans importance botanique, mais, le 2 juillet 1914, il me fit donner par son collaborateur, M. Meunissier, les renseignement contenus dans la lettre suivante : Verrières- le-Buisson, 2 juillet. 1914. Monsieur, M. Philippe de Vilmorin, actuellement en voyage, me charge de repondre à votre demande de renseignements du .3 juin dernier, concernant le Linaria Cymbalaria globosa. C'est une variété absolument fixée de semis et qui ne redonne iamais de plantes à rameaux étalés ou rampants. Celle variété figure au Catalogue de la Maison Vilmorin, et a été annoncée pour la première fois à notre « liste des nou- veautés » pour 1906. Nous n'avons malheureusement aucun renseignement sur l'origine exacte de cette variété, qui a dû apparaître en Allemagne vers 1904. Nous ne savons, par suite, comment cette forme a été obtenue. Il se peut que ce soit une mutation isolée ; mais cela pourrait aussi être le résultat d'une recombinaison faclorielle, à la suite d'un croisement acci- dentel entre deux types différents par leur composition génétique. Veuillez agréer. Monsieur, etc. Je n'ai pu en savoir davantage. Notre aimable et savant confrère, M. Auguste Cheva- lier, a observé, sur les murs de Domfront (Orne), une forme de Cymbalaires qui, d'après la description qu'il m'en a faite, est probablement le L. C. globosa. Je n'ai pu aller voir sur place. La forme de Domfront est-elle le produit d'une mutation survenue localement ? Est- elle un apport des jardins, beaucoup d'amateurs com- mandant des graines sur catalogues horticoles sans trop savoir ce qu'ils commandent et la propagation étant possible non seulement par graines, mais par pollen ? Autant de questions qui se posent et qui sont peut-être sans réponse possible. J'ai croisé la Linaria Cymbalaria globosa (a^) avec le Linaria Cytnbalaria albiflora (?) dont j'ai déjà parlé (Bull. Soc. Linn. Norm., 1919, p. 112). J'ai obtenu dans le F, la forme typica (1) La totalisation de 112 exemplaires, appartenant à des familles différentes et apparus dans le F,, a donné les résultats suivants ■ 70 Linaria Cymbalaria typica. 18 Linaria Cymbalaria albiflora {racemosa). 19 Linaria Cymbalaria globosa (violacea)- 0 Linaria Cymbalaria globosa albiflora. Je n'ai pu, dans le ¥._, déceler un type intermédiaire entre le typica et le globosa. La prévision mendélienne, concernant l'ensemble de deux paires d'allélomorphes fournit : 63-21-21-7. La correspondance paraît pratiquement suffisante. Il y a, en conséquence, lieu de considérer les Linariv Cymbalaria racemosa albiflora et ^Linaria Cymbalaria (1) Pour simplifier, j'appellerai Linaria Cymbalaria typica la mosaïque de caractères suivante : L. C. violacea maculala nectaria racemosa homophylla. — Violacea maculala ncclaria s'oppose à Violacea immaciilala aneciaria Je L". variété anlirrhiniflora. Race, mosa s'oppose à globosa et vise les rameaux étalés et rampants- Homophylla s'oppose à heterophylla (v. S 3 infrà). — 6 - globosa violacea comme distincts, à deux facteurs géné- tiques près. La couleur violette diffère, ici encore, de la couleur blanche par la présence d'un fadeur. Le carac- tère globosa tient, au regard du caractère raccmosa exis- tant chez le type, à l'absence d'un et d'un seul facteur mendélien. Dans la descendance de seconde génération, une recombinaison de facteurs, qui était théoriquement à prévoir, et que je crois inédite, est apparue : Linavia Cymbalaria globosa albiflora, c'est-à-dire la C^'mbalaire globosa à fleurs blanches. Cette forme s'est, pendant plusieurs années, comportée comme héréditairement fixe, ce qui était également à prévoir. A l'automne de 1920, profondément atteint, j'ai dû venir demander asile à un climat plus doux et aban- donner les recherches culturales entreprises- Je ne puis fournir des renseignements aussi nombreux et précis que je l'aurais désiré. Néanmoins je donne ci-dessous quelques résultats partiels, qui me semblent acquis, et qui peuvent être utiles à ceux qui, après moi, repren- draient le sujet. 3. — Le caractère heterophylla- Quelques données sur sa valeur génétique. — J'ai publié dans le Bulletin de la Société Botanique de France une étude sur la forme heterophylla que je crois inédite et qui fut découverte à Fresnay-sur-Sarthe. Une photographie jointe au papier précise suffisamment les caractères distinctifs de la nou- velle forme (1» ; ces caractères sont: des feuilles basilaires (1) E.-L. Gcrbault. Forme helcrophylla du Linaria Cymbalaria Mill. Bull. Soc. Bot. Fr. 1917. — Linaria Cymbalaria Mill. helero- Ijhylla Gerbaull var. nov. l'JlT : Differt a lypo loliis basilaribus hedeiiformis, haud rcniformis; foULs caulinaribns inlegris, acutis, lanccolatis, aliquoUes rordiforniis. — 7 hédériformes et non réniformes, des feuilles caulinaires entières, lancéiformes, parfois cordiformes II y a des rameaux étalés ou rampants. La fleur est éperonnée, violette, maculée de jaune au palais de la corolle. La fleur présente un certain affollement de la fente posté- rieure de la corolle La profondeur de cette fente subit des fluctuations extrêmes. Dans beaucoup de fleurs les lobes de la lèvre supérieure sont si profondément fendus qu'ils s'écartent et laissent dépasser les anthères des étamines adhérentes à la corolle. Fig. 'I. — Tubes de la corolle de : 1) la Cymbalaire ncctariée (typica) ; '2) la Cymbalaire anectariée [antirrhinijlora) ; 3) Corolle de Linaria Cymbalaria heterophylla vue par en haut montrant raffo- lement de la fente supérieure si profonde qu'elle laisse A'oir les anthères. Ad naturam. Grossis. Le Linaria Cymbalaria heterophylla, décrit comme il précède, s'est montré fixe de semis. Hybride (a^ et 9) avec le Linaria Cymbalaria albiflora, déjà visé, il a donné — 8 — des produits de première génération se conformant entièrement an Linaria Cymhalaria typica. Ici encore la couleur violette des fleurs s'est montrée dominante par rapport à la couleur blanche. Le carac- tère heterophylla s'est montré récessif par rapport au caractère homophylla de la Cymbalaire triviale. Chez l'hybride de première génération l'affoUement de la corolle a complètement disparu. Je n'ai pu suivre le F,. 4. Expériences diverses : 1° Linaria Cymhalaria globosa violacea homophylla 9 croisé avec : Linaria Cymhalaria racemosa alhiflora homophylla a^, a donné un F, typica. 2° Linaria Cymhalaria globosa alba homophylla 9 croisé avec : Linaria Cymhalaria racemosa violacea heterophylla \ a donné un F, typica. 3° Linaria Cymhalaria globosa neclaria alha homophylla 9 croisé avec : Linaria Cymhalaria racemosa anectaria violacea homo phylla ç/^, a donné un F, typica. 4° Un croisement inverse à celui du numéro o a donné les mêmes résultats. Ces résultats confirment partiellement ceux qui ont été obtenus précédemment. Autant que j'ai pu m'en rendre compte, le F, du globosa homophylla et du racemosa heterophylla fournit un type nouveau présentant le caractère globosa, mais chez qui le caractère heterophylla n'apparaît pas complè- tement. Les rameaux courts et érigés présentaient à la base des feuilles hédériformes, non réniformes : ils — 9 — étaient garnis de feuilles très nettement paucilobées, mais non entières. Ce résultat a besoin d'un contrôle ultérieur. Tels quels, si limités comme nombre et si incomplets que soient les résultats consignés dans la note ci-dessus, ils sont, du moins, une contribution à cette vérité sou- vent affirmée : les caractères morphologiques, tout comme les caractères chromiques souvent (1), de la fleur, de la tige, du fruit, etc., paraissent être sous la dépendance de facteurs mendéliens absents ou présents- Que sont ces facteurs ? Sûrement des entités chi- miques. La morphologie d'un corps vivant apparaît comme l'expression de son chimisme interne. Le rôle du génétiste est uniquement de déterminer que deux corps vivants diffèrent par la présence ou par l'absence d'un seul ou de x facteurs mendéliens. Il appartient au biochimiste de déterminer en quoi con- sistent ce ou ces facteurs et s'ils sont une production d'entités protoplasmiques ou sont ces entités protoplas- miques elles-mêmes. D'ailleurs nous ne pouvons actuellement comprendre, la plupart du temps, les relations qui existent entre un chimisme donné et un caractère morphologique consi déré. Le pourrons-nous jamais P Lisbonne, 1" mars, l!)'2i!. (1) Il serait peut-être prématuré de dire qu'il en est ainsi de tous les caractères. 10 — M. DAlLIBERT. — Liste de Lépidoptères (Rhopa- locères, Sphingieas et Bombyciens) capturés au Hôme-Sainte-Marie (Commune de Merville, Calvados) en 1917 et 1918. Cette liste n'a pas la prétention d'être complète. V Rhopalocères (= Globulicornes = Diurnes). Papilio Machaon, L , A. C, notamment au lieu dit « La Grosse Dune » ; exemplaires rencontrés fin mai et aussi septembre, mais surtout fin juillet, commencement d'août. Pieris brassicae, L., A. C Pie ris rapae, L., T. C. Collas hy a le, L., A. C, dans les champs, R. dans les dunes. Rhodocera rhamni, L., C. Anthocaris cardamines, L , R (mais se trouve dans le village de Merville). Callophrys rubi, L., A. R. Lycaena Alexis, Hûbner(= Icarus, Rottemburg), T. G. Lycaena semi-Avgas, Rott. (= Acis, SchifTermiller), A. G. Melitaea cinxia, L , T. G. On trouve au printemps, dans les dunes, sur les plantes basses, de nombreuses che- nilles de cette espèce (elles sont noires avec tête et pattes rouges, piquetées de blanc, poilues avec points verru- queux) : la chrysalide, suspendue, courte, est piquetée de points jaune-marron. Le papillon éclôt au commen- cement de juin et est alors très commun au Home (j'en ai aussi trouve des chenilles à Caen et à Lantheuil, et des adultes sur la route de Thury-Harcourt à Amayé en 1918): c'est donc à bon droit croyons-nous, que Fauvel — n — (M S. L. N., 1864), considérait cette espèce comme commune dans le Calvados (V. contra MM. F- Moutier, B. S L. N , r.102, p. 239, et J Dumans, Liste des Lépi- doptères du Calvados, p. 10). Pyranieis Atalanla, L., C. Pyrameis Cardai, L. C. Vanessa lo, L , T. C Vanessa urtlcae, L., T. C Vanessa polychloros, L , A. C. Polygonia C. Album, L. (C'est près de la gare de Ranville- Village, — Chemins de Fer du Calvados, — que j'ai rencontré ce papillon ; il est probable que j'aurais pu le rencontrer aussi bien au Home). Arge Galnthea, L., T. C , au moins à la fin de juin et au commencement de juillet. Salyrus sernele, L., T. C. Pararga aegeria. L , T- C, Pararga Megaera, L , T. C EplnepliUe Janira, L., ï. C. Epinephile Tithonus, L., T- C. Cœiionympha Pampliilas, L, T-C. Syrichlas alveas, Hûbner, C. Hesperia actaenn. Rott., A C. 2- Sphingiens (= Crépusculaires = Fusicornes). Acherontia atropos, L., A. R , chen. Sphinx pinaslri, L , R. (propriété k La Gentilhom- mière »). Sphinx convolvali, L , R. (trouvé à Merville même). Sphinx dgustri, L., R. (dunes entre Cabourg et Dives, .31 août 1918; il n'y a point de raison pour qu'on ne puisse trouver un jour cette espèce au Home, où il y a des Troènes, et où les Lilas sont nombreux). Deilephila elpenor. h (2 chen. trouvées au bord de la — 12 — Divette, au Bas-Cabourg, le 13 juillet 1917; papillon éclos le 7 août). Sinerinthus poptili, h., R. Macroglossa stellatarum, L , T. C- Zygaena filipendulae. L , T. C. 3° BoMBYCiENS {= « Bombyces »)• Nemeophila russiila, L.. C Eitchelia Jacoheae, L., T. C- Callimorpha hera, L , A. G Chelonia (= Arctia) caja, L., C Chelonia (= Arclia) villica, L , C. Cossus ligrdperda, F., R- (J'ai rencontré une fois, à Merville, derrière le cimetière, une chenille de Cossus sortie de sa retraite et provenant vraisemblablement d'un arbre récemment abattu). Liparis chrysorrhaea, L. {ou <^ phaeovrhœa », Donovan), T. C. Chen. fréquente de Franceville au Home sur l'Ar- gousier (Hippophae rhamnoïdes, L), abondant sur les dunes littorales ; à la fin de mai, les chen sont sur le point de se chrysalider et on peut en trouver sur la plage en des endroits fort éloignés de toute plante comestible pour elles. Liparis auriflua, F , (« chrysorrhaea », L., selon la ter- minologie adoptée par MM. Dongé et Kstiot, les Insectes nuisibles et leurs dégâts, 1921, p- 103, mais nous préfé- rons conserver ici le nom à' Auriflua. qui, n'ayant pas été employé pour désigner une autre espèce, évite toute confusion), R. Dasychira pudibunda, L , A- R. Bombyx neusfria, L-, A. C Bombyx quercus, L., A. R. Bombyx Irifoid, Schiff., var. //ledicagmis, Berkhausen, C- au Home, du moins à l'état larvaire. 13 M. DENIS, — Esquisse de la Végétation du Yeûn- Elez (Finistère). Lorsque, venant de Brasparts (Finistère), on se dirige vers les hauteurs de la Montagne d'Arrée, le changement du paysage frappe les yeux dès que l'on a dépassa le chemin de Saint-Rivoal- Aux bosquets succèdent les landes, les champs de sarrasin entourés de leurs haies-taillis si particulières à l'Ouest cessent bientôt devant des herbages secs, toute végétation arborescente disparaît, des schistes apparais- sent partout à fleur de sol, les fermes se font plus rares et plus sordides. A tous ces caractères on reconnaît avoir quitté la zone relativement riche des schistes à nodules, pour franchir la formation des schistes et quartzites de Plougastel qui constitue l'ossature de la Montagne d'Arrée Au fur et à mesure que l'on s'ap- proche du point culminant de la Bretagne, le Menez- Mi kel (391 m.), le paysage prend un caractère de plus en plus monotone. C'est partout la même étendue de landes sans fin, sur laquelle nul arbre n'arrête la vue : du sommetdelaMontagne jusqu'aufondde laTourbière, la Bruyère domine avec sa tonalité grise et triste. La Tourbière de Saint-Michel (1), apparaît comme une vaste cuvette au fond granitique, creusée dans la Mon- tagne d'Arrée à une altitude moyenne de 230 m. Sur le socle imperméable de ce tout (2),4es eaux atmosphé- riques se condensent et imbibent un marais spongieux {yean), avant d'alimenter l'Elez, un affluent de l'Aulne- La (1) indiquée « anciens (sic) marais de Saint-Michel », sur la carte de l'Etat Major. (2) Fond marécageux. — 14 — quantité d'eau qui est précipitée est toujours grande et même au cours des années les plus sèches, la vaste région du Yeûn-Elez, demeure un réservoir inépuisable pour le ruisseau qui en provient. C'est dans le bassin de Châteaulin, auquel peut se rattacher au point du vue météorologique la région qui nous occupe, qu'il pleut le plus de toute la Basse- Bretagne (1). La disparition des influences marines avec l'altitude se traduit non seulement par ces « pluies de relief », mais aussi par d'importants écarts ther- miques qui peuvent atteindre plusieurs degrés par rapport aux températures côtières. En un mot, la région intérieure de la Montagne d'Arrée, est soumise à un véritable climat continental, bien distinct du climat maritime des rebords littoraux. Toutes ces conditions hydrothermiques sont favo- rables à un régime de tourbières. De fait, le Yeûn-Elez est un marais tourbeux d'environ l.oOO hectares, où la tourbe s'accumule, de quelques centimètres à deux mètres de profondeur, par suite delà décomposition des Sphagimm et plantes associées. Depuis la bruyère sèche des pentes schisteuses jus- qu'aux plantes flottantes des basses régions inondées, s'échelonne une série de types de végétation disposés en ceintures : cette zonation étant sous la dépendance immédiate de la teneur en eau du sol, ainsi que l'explique la disposition en cuvette de la Tourbière. Mais, s'il est aisé de faire cette constatation d'ensemble, il est plus difficile de tracer dans la Végétation et pour la commodité de l'exposé, des subdivisions qui ne soient pas trop arbitraires. Nous admettons néanmoins les grandes coupures suivantes qui ont une valeur pure- (1) La carte qu'a publiée G. Valiaux (.31) est, à cet égard, très suggestive. — 15 — ment physionomico-écologique en réservant seulement de traiter à part les Algues, qui méritent une étude spéciale. VÉGÉTATION A. - TYPES DE VÉGÉTATION a. — MacrophYtes Ce sont essentiellement les Sphagmim qui produisent la Tourbe. Dans les fonds imperméables oij l'humidité est suffisante pour que ces plantes croissent, la tourbe se forme, la Tourbière vit Sur le rebord de la cuvette et sur les pentes de la montagne, cette condition n'est pas réalisée, les .S;>/i«^/»i/« s'assèchent ou ne se développent pas ; leur extension délimite ainsi la Tourbière propre- ment dite. I — TOUKBIÈI^E VlVANTt; /. — llydrophyles Dans les parties les plus basses de la Tourbière, l'eau de drainage naturel ou artificiel s'amasse en flaques plus ou moins larges dans lesquelles on peut recueillir les espèces suivantes : Rammculus Lenormandi Schullz. Polamogcton polygonifolius Pourr. — iripartiliis DC. Scirpus fluitans L. Utiicularia miiior L. Junciis supious Moench. Potamogelon nalans L. Glyceria tluilans R. Br. Ce sont des espèces franchement aquatiques ou des formes flottantes d'espèces moins exclusives telles que J. supimis et G. fluitans- Ce petit groupement d'Hydrophx tes rentrerait dans ce qu Allorge (3) a appelé l'Association à Scirpus fluitans et Potamogeton polygonifolius- ~ 16 — //. — Héiïiicrypiophytes hygrophiles Ce type de végétation comprend des plantes vascu- laires, au port rigide, à la base inondée, végétant parmi les Sphagnum aquatiques ou très mouillés et les Algues. La Bruyère n'existe pas dans ce sol trempé. Dominantes (1) (1) Les letti'es placées devant les noms spécifiques désignent, en abrégé, les types biologiques auxquels appartiennent ces espèces, selon le système de Raunkiaer (26) : N = Nannophanérophyte ; Ch = Ghaméphytc ; H = Hémicryptophyte ; G = Géophyte ; Th — Thérophyte. H Narthecium ossifnigum Huds. Sphagnum Gravelii Riissow, H Rhyncliospora alba Valil. — cuspidatum (Ehrh.) H Eriophorum angustifolium Rolh. Russow et Warnst. H Heleocharis multicaulis Dietr. — recurvum (P. B.) H — palustris R. Br. Russow et Warnst. H Carex stricta Good. et sp. plur. — Pylaiei Brid. Abondantes H Carum verticillatura Koeh. H Eriophorum vaginatum L. H Urosera rotundifolia L. H Juncus supinus Moench. H — intermedia Hayne. Eparses H Helodes palustris Spach. Ch Erica Tetralix L. H Hydrocotyle vulgaris L. H Molinia caeriilea Moench. H Torraentilla erecta L. Les Helodes palus Iris et Hydrocotyle vulgaris présentent des formes flottantes. ///. — Chaméphytes Dans ce type de végétation, les Sphaignes ne sont que très localement recouvertes d'eau. La Bruyère fait son apparition avec Erica Tetralix de même que les formes — 17 — buissonnantes basses (Ghaméphytes) ou les Nannopha- nérophytes : Myrica, Salix. Dominantes Ch Erica Telralix L. Ch Erica ciliaris L. N Myrica Gale L. Sphagnuiu cymbifolium (Elirli.) Russow. Sphagnum acutifolium (Ehrh . ) Russow et Warnst. riibellum Wilson. Polylrichum commune L. Abondantes H Viola paiustris L. H Hydrocotyle vuigaris L. H Anagailis lenella L. H Pedicuiaris paluslris L. H Ranuneulus Flammula L. H Drosera rotundifolia L. H Helodes paluslris Spach. H Lotus uliginosus Schi<. H Tormentilia erecta L. H (îaiium palustre L. H Cirsium palustre Scop. H — anglicum Lamk. Ch Salix repens L Odontoschisma Sphagni (Dicks. Dum. E par ses Ch Calluna vuigaris Saiisli. H Verouica scuteilala L. H Scutellaria rainer L. H Myosotis paiustris Witli. H Pinguicula lusitanica L. H Scirpus paucitlorus Lightf. H Molinia caerulea Moench. Aulacomnium palustre Schw. C'est avec l'émersion des Sphaignes que les Ghamé- phytes apparaissent Eparses ou nulles sur les terrains trop mouillés, elles deviennent de plus en plus denses sur le Sphagnum spongieux. La Bruyère tourbeuse (1) est alors bien caractérisée. L'ensemble de cette végéta- tion correspond à un « individu » de l'Association à Erica Tctralix, Association très répandue dans lOuest et dont on rencontre des représentants depuis la péninsule ibérique jusqu'à la Scandinavie. Les a Heidemoor » de • (1) Walson a dôcrit un type de vég-élalion très proche des landes tourbeuses de Bretagne, dans son « Sommerset Heath » (34). 2 — 18 — l'Allemagne du Nord (15) et les (( Moss » d'Ecosse (24) présentent à peu près les mêmes espèces constitutives. II. - Tourbière Morte a) Prairie do Transition En dehors de l'extension des Sphagnum s'étend une ceinture de végétation qui fait transition vers le sub- climax de la région : la Bruyère à Calluna. Il s'agit d'une prairie maigre et pauvre, modifiée par l'interven- tion de l'homme et des animaux (exploitations de tourbe, traces d'incendie, pâturages). Cette végétation mixte, dont les caractères sont difficiles à saisir, s'est installée sur la tourbe même, aux dépens de la tour- bière vivante qui était autrefois plus étendue. On a, dès maintenant, la notion d'un changement survenu dans la végétation ; nous verrons plus loin la cause de cette évolution. On peut distinguer trois faciès correspondant à ladominance des Scirpus caespUosus, Molinia caeriilea, Juncus silvalicus, qui s'étendent sur de larges espaces. A ces plantes se rattachent, dans les endroits humides ou frais (Molinietum) : H Ranunculus Flammula !.. Ch Erica Tetralix L. H Tornieatilla t.'iecta L. Ch — ciliaris L. H Scabiosa Succisa L. Ch Calluna vulgaris Salisb. H Carum verlicillaliini Koch. H .luncus squarrosus L. et dans les endroits plus secs : Ch Ulex naniis Sm. Dicraniim scoparium Hedw. Ch Calluna vulgaris Sal. Il n'y a guère que les Chaméphytes qui dominent localement, annonçant ainsi la proximité du Callunetam typique où elles prédominent. 19 — b) Galluaetutn Lorsque rassèchement du sol est complet, le Calluna devient plus robuste et plus dense. Il se différencie alors un groupement bien caractérisé et largement représenté dans les environs où il couvre des espaces considé- rables. Le Callunetum s'étend typiquement en dehors de la tourbière proprement dite, mais il envahit aussi le rebord des sols tourbeux et la continuité édaphique s'établit entre les dépôts de tourbe qui ne s'accumulent que dans les fonds humides et l'humus acide de la lande. Dominantes Ch Llex europaeus L. Ch — nanus Sm. Ch Calluna viilgaris Salisb. Ch Vaccinium Myr'illus L. Ch Erica ciliaris L. H Agrostis canina L. H Agrostis setacea Curt. Ch Sarolhamnus scopariiis Koch. H Polygala Jepressa Wender. H Wahlenbergia hederacea Rch. Ch Erica cinerea L. Ch-H Galiiim saxalile L. H Naidus slricta L. H Dantlionia decumbens DC. Abondantes G Th Spergula Morisonii Boreau. Th Ornilhopus perpusiliiis L. Ch Genista anglica L. H Tormentilia erecta L. H Scleranlhus perennis L. H Hieracium umbellatum L. H Piaiitago coronopus L. H Molinia caerulea Moench. H Aira praecox L. Ch-H Lycopodium clavatum L. H Scirpus caespitosus L. Eparses H N Pteris aquilina L. Hypnuni cupressiforme L., eri- cetorum Scbp. Rliacomitrium lanuginosum Brid. Dicranum scoparium Hedw. Ciadonia rangiferina Ach. Cladonia furcata Ach. Lobelia urens L. Salis aurita L. Campylopus polytrichoides De Not. Rhacomitrium canescens Brid, Webera imtans Hedw. Polylrichiim juniperinum Hedw. Pelligera canina Ach. Parmelia physodes Ach. Cladonia coccifera Ach. — pyxidata Ach. 20 b. — Microphytes Dans les eaux tourbeuses du Yeûn-Elez, et en particu- lier au milieu des Sphagnum inondés ou très humides, j'ai récolté un assez grand nombre d'Algues, dont voici la liste, par ordre systématique : Cyanophyceae Chroococcus lurgidus (Kulz) Naeg. Merismo[i(;diii ^'lauca (Ebr.) Naejf. — niinuttis (Kiilz) Naeg. Auabaena oscillarioiiles Bory. Microcyslis aeriiginosa Kùtz. Stigonema ocellatum (Dillw.) Thuiel. Flagellatae Lepocinclis Steinii Lemm. Peridineae Glenodinium uliginosum Schilling. Peridinium cincliim (Miili.) Ehr. Tetrasporales Asterococcus siiperbus (Cienk.) Apiocystis Brauniana Naeg, Scherffel. Gleocystis ampla Kiilz Protococcales Eremosphaera viridis de By. Oocystis Marssonii Lemm. Oocyslis elliplica W. West. Desmidiaceae I, — Saccodermae Spirotaeniae Mesotaenium Endlicherianum IVaeg. .Netriuni oblongum (de Bary) Lutkem. Cylinarocystis Brebissonii Meiieg. — Digitus (Ebr.) Ils. et Boliie. IL — Placodermae Penieae Penium miuutum (Ralfs) Cleve. — 21 Closteriae Closterium didymolocum Corda. — striolatura Ehrenb. Cosmarium inlertnedium Ralfs. Cosmarieae Tetmemorus Brebissoaii (Mciieg.) Ralfs. Tetmemorus grauula tus (Breb.)Halfs. Euaslrum crassum (Breb.) Kiitz. — Didella (Turp.) Ralfs. — insigne Hass. — dubium Naeg. — binale (Turp.) Ehrenb. — monlanum West et (i. S. Wesl. — pectinutum Breb. Micrasterias oscitans Ralfs mucro- nala (Uixon) Wille. — truncala (Corda) Brcli — Jenneri Ralfs. Cosmarium Ralfsii Breb. — Phaseolus Breb. — tinclum Balfs. — pyramidatum Breb. — quadralum Ralfs. — pygnioeum Arcli. — Cucurbita Breb. — sphaeroidcum Wesl. — punctulalum Breb. — margarilatum (Lund.). Roy cl Biss. — margariliferum Meneg- — amoenum Breb. Arlhrodesmus Incu.s (Breb.) Hass. — Iriangularis Lagcr. Slauraslrum orbiculare Ralfs Ralfsii Wesl. — dejectuni Breb. — teliferum Ralfs. — Hyslrix Ralfs. — brachialum Ralfs. — dilalalum Ehr. Sphaerozosma excavalum Ralfs. Gyranozyga moniliformis Ehr. Oedogoniales Oedogonium Itzigsohnii de By. Bacillariales Taellaria fenestrata Kiilz. — flocculosa Kûtz. Fragilaria virescens Ralfs. Eunotia lunaris Grun. — diodon Ehrenb. — robusla Ralfs. Anomaeoncis serians Cleve. Fruslulia saxonica Rabenh. — torfacea A. Braun. Pinnulari;» viridis Ehrenb. — interrupta W. Smith. INilzschia sigmoïdes W. Smith. Rhodophyceae Batrachospermnm vagum C. Apardh. — 22 — En dehors de leur intérêt floristique que nous consi- dérerons plus loin, ces Algues présentent une valeur synécologique sur laquelle il est bon d'insister. On sait que Cedergreen (6) a désigné sous les noms de Sphagnetam desmidiosum la coexistence des Desmi- diées avec les Sphaignes et de Sphagnetum naviciilosum le mélange des grandes Diatomées naviculoides avec les mêmes Muscinées. Il peut exister d'autres types de Sphagnetum ainsi que le fait remarquer West (33) mais, cependant, les deux groupements de Cedergreen pré- sentent une constance qui s'étend au delà des pays Scandinaves. La présence de petites Diatomées domi- nantes dans les Algues du Yeûn-Elez n'altère pas le caractère de la population qui est celui d'un Sphagnetam desmidiosum. Les espèces qui dominent sont : Frustulia torfacea, Tabellaria fenestrata, Cosmariiim Cucarbiia, Penium mimitum: comme espèces abondantes, on peut citer : Mesotaenium Endlicherianum, Eunotia 'robusta mais le fond de la végétation est constitué par un mélange d'espèces quelquefois plus volumineuses que les précé- dentes mais dont le coefficient d'abondance est plus faible. Je n'insiste pas autrement sur l'abondance rela- tive des espèces attendu que le groupement de ces espèces ne représente que l'aspect estival d'une asso- ciation qui varie beaucoup avec les saisons. La pauvreté en Protococcales et en Volvocales est à remarquer. Dans les « hauts marais » de la Prusse orientale Stei- necke (29) a déjà fait une pareille observation. Il se confirme que l'on doit distinguer floristiquement la végétation des masses aquatiques de moyenne ou de faible importance (/ie/eo/)/anc/on à Protococcales et Vol vocales, 35) de celle des marais, bien que l'on puisse trouver dans les deux cas des Sphaignes, une eau peu - 23 — minéralisée, tourbeuse et acide. Ceci montre en passant la supériorité de l'analyse floristique sur une investiga- tion écologique superficielle au point de vue de l'inter- prétation des groupements d'Algues Au point de vue écologique on accorde aux Algues un « caractère d'ubiquité très exagéré )) (1) ; quelques études de détail suffiront à montrer tout ce qu'il y a d'à priori dans cette opinion courante. Les exigences des Algues peuvent être aussi étroites que celles des Phanérogames et leur valeur synécologique tout aussi grande. Comme pour les Phanérogames on peut très bien se livrer à un triage des espèces selon leur exclusivité à un genre de station donné (10). On peut aussi, faisant abstraction momentanée de la station, considérer les groupements d'Algues en eux-mêmes et dans ce qu'ils ont de constant et de spécial dans l'étendue d'une région. Ainsi pour- rait-on jeter les bases d'une sociologie des Plantes inférieures- C'est ce que je compte développer dans un prochain travail. Pour exprimer les différents degrés de préférence des espèces à un sol calcaire ou siliceux, rocheux ou sableux, Thurmann et Contejean employaient les expressions d'exclusives, préférentes et indifférentes. Ce sont les mêmes mots qui servent aux phytosociologues actuels (Rraun-Blanquet, Allorge, etc.), pour exprimer le degré de fidélité des espèces aux associations. J'ai essayé d'appliquer la même terminologie et la même méthode sociologique- En me basant sur les travaux d'Algologie floristique entrepris dans un sens écologique et surtout sur mes observations personnelles en Bretagne ou ailleurs, j'ai pu analyser la valeur sociologique du grou- pement d'Algues que j'ai relevé dans la tourbière de Saint-Michel et j'ai rangé en trois degrés de spécialisa- — 24 — tion (exclusif, préfèrent, indifférent) les espèces qui le constituent- Sous le nom d'Exclusives je désigne les espèces qui ne se trouvent pas dans d'autres groupements d'Algues : ce sont des (( caractéristiques », spéciales à l'Association. Les Préférentes se rencontrent surtout dans cette association mais leur tolérance biologique leur permet de se rencontrer quelquefois ailleurs. Quant aux Indifférentes elles se rencontrent dans divers grou- pements aquatiques et leur exclusivité est nulle. Exclusives Mesolacaium Endiiclicrianum. Netrium Digilus. — oblongum. Penium minutum. Closlerium didymolociim Telmemorus Brebissonii. Cylindrocyslis Brebissonii. Euastrum binale. — crassum. — Didella. — oblongum. Telmemorus gninulalus. Micrasterias Jenneri. Cosmarium sphaeroideum. — amaenum. Oedogonium llzigsohnii. Glenodinium uliginosum. Préférentes Euastrum pectinatum. Micrasterias Iruncata. Chroococcus minutus. — turgidus. Asterococcus superbus Indifférenles Closterium inlermcdium. slriolatum. Cosmarium pyramidalum. Slauraslrum dilatalum. Pcridinum cinclum. Lepocinclis Sleinii. Anabaena oscillarioides. B. — EVOLUTION DE LA VÉGÉTATION La zonation de la Végétation en ceintures successives représente les divers stades de l'ontogenèse de la Tourbière. C'est là un fait classique qui se vérifie une — 25 — fois de plus dans le Yeûn-Elez Deux causes influent sur l'évolution de la Tourbière : l'accumulation lente de l'humus qui élève les Sphaignes et les assèche et le drainage qui agit dans le même sens par abaissement de la nappe aquatique. L'évolution naturelle et l'inter- vention humaine tendent à déplacer le niveau de l'eau vers les points les plus bas. Les hygrophiles se restrei- gnent aux flaques d'eau libre et n'ont pas de pouvoir envahissant vis-à-vis des autres groupements. Au con- traire les hémicryptophytes hygrophiles peuvent s'étendre dans des eaux moins profondes, mais, ce qu'elles gagnent dans celte progression est compensé par l'envahissement en arrière des chaméphytes de la bruyère tourbeuse dans un sol devenu moins mouillé pour elles. Ainsi peuvent s'interpréter les groupements mixtes (VEriophoriim anguslifoliam, Rhynchospora alba avec Erica TelraUx envahissant. C'est à la limite des types biologiques dominants que l'évolution est la plus manifeste, mais le détail de son processus devrait étro étudié dans chaque espèce car les procédés d'extension et de compétition difTèrent pour chaque plante et les conditions extérieures elles-mêmes influent sur ces compétitions Les végétations de caractère mixte appa- raissent comme des groupements compétitifs. Au con- traire, la dominance des plantes d'un même type paraît correspondre à des conditions plus homogènes qui réalisent probablement un optimum Si l'on s'en tient à ces types mieux définis par des espèces sociales, on peut schématiser en un tableau leuis relations dyna- miques : — 26 - Raniinculus tripartilus Y Rhynchospora alba Eriophorum angustifolium Carex strict I Erica Tetralix ^^ Juncus silvaticus Y A^ Scirpus caespitosus Molinia caerulea Calluna viilgans Les Sphagnum piésentent aussi une zonalion très nette qui correspond écologiqucment à la zouation phanérogamique ; du centre de la périphérie on trouve : 5- Gravelii, S. cuspidafain, S. recurvani, S- cyni- bffoliiim. S. acullfoliuin. En étudiant la prairie de Iran sition qui est installée sur la tourbière morte, nous avons signalé qu'elle colonisait de la tourbe de sphai- gnes asséchée. J'ai recueilli, dans divers points, au milieu de cette tourbe, des débris de Bouleau très reconnaissables. Ces débris étaient parfois si abondants que la tourbe en était toute pétrie. Cette découverte est - 27 — d'autant plus intéressante que toute la région est actuellement déboisée. On acquiert l'idée que la région, primitivement boisée, a dû être envahie par la tourbière par suite d'un régime climatique difïerent. Actuellement, au contraire, la tourbière est régressive ; le Sphagnetam fait place au Moliniefuin de la prairie de transition qui sera colonisé par le C'a//M/?a si le processus d'évolution se déroule normalement dans le même sens. On peut s'exprimer plus brièvement en écrivant : Beta- lelam — * Sphagnetam — * Molinielam — ^ Callanefain. L'homme a influé d'une manière très nette sur la végétation du Yeùn-Elez par le drainage, l'exploitation de la tourbe et les incendies qu'il a provoqués. Drainage Les couloirs de drainage creusés profondément pour assécher la région ont eu pour résultat d'accélérer le processus naturel d'évolution de la tourbière et d'agrandir la région paturable de caractère mixte. L'eau courante des fossés de drainage est la station pré- férée du Balrachospermim vagiun, algue de pentes tour- beuses ou de grandes tourbières à écoulement aqua- tiqe (cf. 3,30 et auct plur ). Sur le revers des fossés on peut recueillir : PelLla epiphylla. Fegalella conica. Plus haut, les Biechnani Splcant et Osniamia regatis forment une frange verte qui tranche au milieu des Calluna. Le fossé est quelquefois doublé d'un talus planté de Salix cinevea et Salix aurita sur lesquels de^nombreuses Usnéa- cées pendent (1). (1) Celte abondance d'Usnéacécs dans la lég'ion parait corres- pondre à une forte humidité atmosphérique (vid. IcS bis). Une liste a été donnée par Picquenard (,25). - 28 - Exploitation de la Tourbe Celle industrie crée un substratum neuf par dénuda- tion. Sur la tourbe nue on voit souvent : Ranunculus Flammulii. Cnrex vcsicariii. Tormenlilla erecta. Polytrichum conmiune. Jnncus ell'usus. Aiilacomniiim palustre. Juncus conglomeraliis. Les fonds plus humides présentent : Carum verlicillalum. Scirpiis iliiitans. Narlhecium ossifragum. Hhynchospora alba. Juncus supiDus. Eriopbonim anguslifolium. En un mot il se reproduit une nouvelle série évolutive locale avec sa zonation propre, série qui se développe dans le même sens que la véjj-étalion naturelle corres- pondante. On peut ol)server tous les stades entre la tourbière actuelle exploitée, avec sa tourbe nue et la tourbière depuis longtemps abandonnée qui est peuplée de Callana, Incendies liCS incendies sont ari'êtés vers le centre de la cuvette par l'humidité de la bruyère tourbeuse, aussi leurs ravages s'exercent-ils uniquement sur la végétation plus sèche de la périphérie. La bruyère se reconstitue pro- gressivement après incendie- Dans un Callunetum installé dans une ancienne tourbière, j'ai pu recon- naître deux stades qui correspondent à un cycle de reconstitution ds cette bruyère (1) a) Précallanefum. — L'incendie ayant détruit le Callana, sur Taire dénudée on rencontre : (i) Voir également (13). — 29 — Toruientilla erecta. Polytriclium piliferum. Kumex Acetosella. — formosum. Aira pra;cox. Ceratodon purpureus. Funaria hygronietrica. Zygnema erlcetorum. c'est-à-dire des espèces pour la plupart nitratophiles. Bien qu'Hesselmann considère le sol tourbeux comme peu propice au développement des bactéries nitrifiantes on voit que le processus de reconstitution de la Bruyère après incendie suit la règle générale et comporte une phase d'enrichissement du sol en nitrates. Lefficacité de la pratique de l'écobuage des bruyères, si répandue autrefois dans la Montagne d'Arrée, s'explique très bien par le même phénomène b) Piisillaecallanelam. — Les graines de Calluna venues des Bruyères voisines ne germent sur le sol dénudé qu'après les pionniers du stade précédent. 11 est pro bable que si elles ne germent pas plus vite, immédia- tement après l'incendie, c'est que seules, des plantes nitratophiles peuvent s'installer dans un sol enrichi en sels solubles, alors que la Bruyère -- gélicole par excel- lence (Gola 14) — ne peut supporter d'aussi fortes teneurs salines (1). Les jeunes plantules entrenten compétition avec les germinations de Molinia — plante moins exclu- sive au point de vue halophile - et avec les plantes déve- loppées au stade précédent. Le sens de la compétition varie avec l'humidité du terrain. En sol humide le Mo/iVu'a devient plus vigoureux et supplante le CMUina ; le Molinieluinse reconstitue ainsi que nous l'avons défini précédemment. C'est le contraire sur le rebord sec de la tourbière, il se produit une prédominance du Calluna et le Callunelam se reconstitue avec les espèces particu- lières qui ont été énumérées page 19- (1) On peut aussi invoquer la destruction par l'incendie, des mycorhizes nécessaires à la germination du Calluna. — 30 — FLORE Je n"ai rencontré aucune Phanérogame qu'on ne trouve signalée dans le Yeûn-Elez ou au moins dans le Finistère par Lloyd (23). A.u point de vue cryptoga- mique, la majorité des Algues que j'ai recueillies est nouvelle pour l'Ouest de la France si l'on en croit les rares travaux où se trouvent signalées des Algues d'eau douce provenant de cette région : exsiccatas de Lloyd (22) [1], florule des frères Grouan (8), ouvrages de Sirodot (27, 28). Deux espèces et une variété de Desmidiées sont nou- velles pour la France : Eiiastriim montnmun, Cosma- r'uim sphaevoideam. Cosmarium punclulatamxaiV. subpuc- tulatam. Certaines espèces et variétés ont été rarement signalées en France : Eiiastj'uni dabiani, Mlcraslerlas oscitans var. mucronala, Siaurastram orbiculare var. RalfsiiiWesi [32] sin. loc.) ; Eaastrum insigne (Lemaire [7] Vosges); Cosmariani pygnieum (West [32] sin loc. Denis [10] Fontainebleau. Allorge [2] Laijiville) De même, Glenodiniuni uliginosuni, Oedogoniani Itzigsohnii, Frus- lulia saxonica, Fruslalia iorfacea etc., ont été rarement signalés ou même sont nouveaux pour notre pays. La flore du Yeûn-Elez comprend un certain nombre d'espèces à affinités arctico-boréales ainsi que nous le verrons plus loin, des espèces répandues en Europe continentale, (Lolus aliginosas, Ilydrocotyle valgaris, Veronica scaleUata, Salix repens, etc.) et des espèces qui constituent un élément (2) occidental bien caractérisé (1) Je remercie Monsieur le Directeur du Muséum de Nantes et son Âssissant d'avoir bien voulu faire pour moi des recherches dans l'herbier de Lloyd. (2) Ce mot est pris strictement dans son sens géographique (4). — 31 — {Rananciilus Lenormandi, Ranuncalas tripartitas, Helodes palusiris, Ulex nanus, Ulex europaeas, Cirsium angliciim Wahlenbergia hederacea, Lobelia arens, Erica Telralix, Erica cinerea, Erica cilioris. Scutellnria minor, Pinguicula lusilanica, Agrostis setacea). Il est intéressant de constater qu'un certain nombre de plantes vivant dans la Tourbière se retrouvent abon- damment dans les montagnes ou les régions boréales, telles sont : Viola palustris, Rhynchospora alba, Scirpus caespitosus, Nardas slrictaelc. Parmi les Algues, on ren- contre également des espèces à af'linités montagnardes. h'Eaastrum monianam n'est connu que des régions élevées d'Angleterre, des Alpes bernoises et du Groen- land. Les, Netriamoblongum, Eaas tram insigne, Micrasle- rias Jenneri, Cosniariuni Ralfsiise rencontrent également dans les régions élevées ori elles paraissent trouver leur optimum de développement. Les Fragilaria virescèns, Eanolia diodon, semblent aussi être volontiers localisées dans les montagnes- Le groupement des espèces lui- même est significatif. \A est cite dans les « upland Spha- gnum districts » un groupement constitué par Co5m«/'fM/7i Ralfsii, C. Cucurbiia, Euastrum insigne, Micrasterias oscitans mucronala, M. iruncata, Gymnozyga moniliformis, Tetmemoras gramilaias, Neirium Digilus. Cette associa- tion se retrouve avec les mêmes constituants dans la tourbière de Saint-Michel à 250 m. d'altitude. Ainsi que nous l'avons vu plus haut, la tourbière est normalement régressive. Il ne faut donc pas chercher dans les facteurs actuels, l'origine de la présence en plaine de ces espèces à affinités montagnardes : tout au plus suffisent-ils à justifier leur maintien. Il paraît alors assez naturel d'invoquer l'intluence des facteurs histo riques et en particulier de considérer quelle a pu être l'action de la période glaciaire sur cette végétation. Cette — 32 — façon de concevoir Ihistorique permet de grouper d'une façon satisfaisante, sous la dépendance d'un même facteur climatique, un certain nombre de faits qui resteraient épars. A l'époque quaternaire, les éléments occidentaux et de l'Europe continentale existaient certainement dans la région ; il s'y mêlait des espèces beaucoup plus anciennes, de large extension mondiale (Lycopodium clavatum, Hytnenophyllam Tunbridgense, II. Wilsoni, Osmiinda regalis, Pteris aquilina). L'é[)oque glaciaire est venue compliquer cette végétation et introduire des espèces d'une autre souche, dilï'érenciées sous un climat plus froid. Pour justifier la présence d'espèces monta- gnardes en Bretagne, certains auteurs (9) ont admis qu'au Quaternaire, ce pays avait une altitude aussi élevée que celle des Alpes et possédait des glaciers. On peut se dispenser d'invoquer cette hypothèse car l'abais- sement thermique de cette époque suffit à expliquer cette apparente anomalie. Il est en effet impossible que la climatologie de la Bretagne n'ait pas été modifiée parla présence à 400 km., d'un immense bouclier glaciaire qui recouvrait toute l'Europe septentrionale. A partir des toundras disposées en auréoles circumglaciaires, cer- taines espèces ont émigré vers le sud à la faveur de sta- tions comparables. Dans les fonds siliceux et humides ou se rencontrent les oxylophytes de la Tourbière, comme c'est le cas du Yeùn-Elez, les moins exigeantes des oxylophytes de la Toundra pouvaient se propager dans des conditions écologiques assez voisines. 11 est probable qu'en même temps certaines espèces occiden- tales ou continentales émigraient vers des régions plus clémentes. Au moment du réchauffement post-glaciaire une partie des espèces de souche artico alpine se main- tenait localement alors que leur centre de dispersion — 33 — rétrogradait vers le Nord. Guinier (16), en étudiant le roc de Chère, a montré que 1' « élément subalpin » se localisait au niveau des tourbières à Sphaignes. Lemmermann (20) au cours de ses recherches sur la végétation algologique du Paraguay a trouvé des formes alpines de Desmidiées dans les eaux des landes tour- beuses. Ces quelques exemples empruntés à des régions différentes me paraissent suffisants pour montrer que la tourbière à Sphaignes permet la conservation d'espèces relictuelles et que la présence, dans les tour- bières de Bretagne, de plantes à affinités boréales ne saurait constituer une anomalie, ni géographique, ni écologique. On peut rattacher à la même hypothèse explicative l'interprétation des nombreuses « taches tourbeuses à Sphaignes » de l'Ouest : groupements qui présentent à côté d'espèces occidentales, des espèces qu'il est logique de considérer comme des reliques glaciaires L'abaisse- ment du climat au Quaternaire suffit aussi pour expli- quer la présence à l'état spontané — dans le départe- ment de l'Orne (21)— de VAbies pectinata, de VAconitam Napellus et aussi du Veratmm album comme l'a fait remarquer G. Aubert (3 bis), de même qu'un certain nombres de plantes de souche montagnarde très loca- lisées ça et là, en Normandie et en Bretagne {Oxycoccos palustris, Vacciniam Vitis Idaea, Andromeda polifolia) . Avec le réchauffement thermique post-glaciaire, s'est installée une végétation arborescente à la lisière du marais tourbeux (1), puis, un changement dans le climat a provoqué l'extension de la Tourbière au détri- ment de la Forêt- C'est du moins ce que la présence du (1) Au moins à cet endroit car il est difficile d'affirmer que cer- taines bruyères ne sont pas primitives. 3 — 34 - Bouleau dans la tourbe permet d'induire logiquement. Ces gisements de bois sub-fossile se trouvent mainte- nant asséchés et la tourbière qui les a envahis se recouvre de CaUiina; on est amené alors à admettre que le régime des Tourbières est actuellement en régression: ce que confirme l'étude de l'évolution de la végétation. L'hypothèse que nous avons invoquée se trouve être en harmonie avec les conceptions qu'Elgee, Hardy et Moss se font de l'origine des landes du Yorkshire (11), des Highlands d'Ecosse (17) et des (( peatmoors » des Montagnes Pennines (24). Le même facteur glaciaire a dirigé l'évolution de tous ces groupements. BIBLIOGRAPHIE [1] A. -P. Allorge et M. Denis. — Sur la répartition des Desmidiées dans les Tourbières du Jura, Bull. Soc. Bot. Fr., LXVI, 1919. [2] A.-P. Allorge. — Contribution à la flore des Desmidiées de France, Bul. Soc. Bot. Fr., LXVIII, 1921. [3] A.-P. Allorge. — Les Associations végétales du Vexin français. Rev. Gen. Bot., XXXIII, 1921, XXXIV, 1922. [3 bis] C.-G. Aubert. — Une station de Veratrum album en forêt d'Andaines. Bul. Soc. Lin. Norm., VII, 4, 1921. [4] J. Braun-Blanquet. — Essai sur les notions d' « élément » et de « territoire » phytogéographiques. Arch. Se. phys. et Nat. Genève, 1919. [5] E. Bureau et F. Camus. — Les Sphaignes de Bretagne. Bul. Soc. Se. Nat. Ouest de France, VI, 1896. [j\ G.-R. Cedergreen. — Bidrag lill Kannedomen om Sôtt- vattensalgerna i Sverige. I Algfloran vid Upsala - Arkiv. f. Bot. etc., XIII, 1913. [7] J. CoMÈRE. — Les Desmidiées de France, Paris 1901. [8] P. et H. 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A l'horizon : ligne de la Mon- tagne d'Arrée avec le Roc'h Trévézel. Lande, lande tourbeuse et tourbière à Sphaignes dépourvues de végétation arborescente (les Pins que l'on aperçoit en lignes, ont été plantés). 2. Lande a Calluna et Ulex dans les parties asséchées de la Tourbière. Rocailles granitiques. Planche IL — 3, Exploitation de Tourbe. Ancienne Tour- — 37 — bière à Sphaignes, ayant envahi un Betuletum, actuellement régressive et recouverte de Molinia. 4. Colonisation de Molinia sur socle granitique, à la péri phérie de la Tourbière. On reconnaît : Jiincus conglomeratusy Molinia caerulea, Calluna vulgaris. P. FRÉMY. — Espèces nouvelles pour la flore algolog-ique des Pyrénées. En août 1921, nous avons récolté dans les Hautes- Pyrénées quelques algues que nous pensons ne pas avoir été signalées dans cette contrée (1) : 1° Nosioc sphaericam Vauch. : Saint-Savin. Dans un suintement calcaire, au bord de la route d'Argélès à Saint-Savin. 2° Scytonema Myochroiis, kg. : Ihid A ces deux algues se trouve associée en grande quantité, une mousse souvent incrustée de calcaire : Eiicladium verticillalam B E. st. 3^ Scytonema figuratam kg. : sur les rochers, aux envi- rons de Luz, mélangé au précédent, mais moins abon- dant que lui. 4° Scytonema densum Born. et Flah. Même station que les précédentes, mais en très faible quantité. Forme vigoureuse se présentant sous l'aspect de coussins hémisphériques larges de 5 a 15 mm., épais de 4 à 5 ; d'un brun foncé à l'extérieur, présentent à l'inté- rieur des zones concentriques de teintes plus pâles. 4° Dichothrix gypsicola, Born. et Flah. : mêlé à des (1) Cfr. de Puymaly : Contribution à la flore algologique des Pyrénées (Bull. Soc. Bot. fr. 1921). — 38 — Scylonema et à des Schi:othrix- Sur rochers humides aux environs de Luz-Saint-Sauveur. 5" Trentepohlia aarea Mart- f. setigera Farlow. Sur rochers humides aux enxirons de Luz. 6° Microspora subselucea (KiJtz) de Toni = Conferva capillaris, Bréb. Argélès, dans le Gave. p. FRÉMY. — Algues croissant sur des Muscinées de Madagascar. En examinant des Muscinées de Magascar nous y avons observé quelques algues que nous ne pensons pas avoirété jusqu'ici signalées dans la flore malgache : r Symploca muscorum (Ag) Gomont, sur : Marchantia viridala L. et L. a^. Grès du Makaye, bassin du Mongoky, août 1911. Leg : Viguier et Humbert 2° Scylonema javanicam (Kûtz) Born, sur : Hookeropsis diversifolia (Ren- et Card.)Broth. Rochers humides. Forêt près d'Âmbohitromby. Oct. 1912. Leg : Viguier et Humbert. 3° Calothrix thermalis (Schw.) Hansg. sur : Bryiim alpimim Huds., var. Madagassum. ïhér., 1P21. Leg : Perrier de la Bâthie. Dans leur « Révision des Nostocacées hétérocystées ». Bornetet Flahault divisent en deux groupes les Calothrix d'eau douce : A) ceux qui croissent sur les plantes ; B) ceux qui croissent sur les pierres ou le bois mort. C'est dans ce dernier qu'ils placent Calolhrix thermalis. La comparaison que nous avons faite entre un échan- tillon authentique de cette espèce récolté par Kûtzing dans les thermes de Carlsbad (in herb. Lenormand) et — 39 — l'algue de Madagascar, nous a permis de reconnaître très nettement en cette dernière Calothrix thermaUs Hansg. 4° Mélange de Nostoc sphaericum Vauch., Scytonema Calothrix, en trop petite quantité pour pouvoir être déterminées spécifiquement sur : Macromitriam Soiilae Ren et Gard. Massif d'Andringitra, 1922. Leg : Perrier de la Bâthie Abbé LETACQ. — Excursions de la Société Lin- néenne de Normandie aux environs d'Argentan (Orne), 4 et 5 juin 1922. C'est au département de l'Orne que revenait cette année l'honneur de recevoir la Société Linnéenne ; elle s'est réunie à Argentan, qu elle visitait pour la troisième fois- Comme le disait le D"^ Leclerc dans le compte^ rendu de la première visite (29 juin 1859) : L'institution de ces réunions périodiques, de ces fêtes de famille a eu surtout pour but de donner à tous la possibilité de se voir et d'établir entre des hommes livrés aux mêmes études des relations amicales, qui contribuent aux progrès de la Science. On ne revient en effet jamais de ces excursions sans avoir acquis de nouvelles connais- sances, souvent même sans être fixé sur une direction nouvelle à donner à ses recherches, et toujours avec la résolution bien arrêtée de se livrer avec plus d'ardeur à l'étude Aussi l'annonce d'une visite Linnéenne est-elle toujours bien accueillie des naturalistes ornais, qui se montrent empressés de répondre à la convocation- Ont pris part aux excursions : MM. Bugnon, chef des Travaux de Botanique à la Faculté des Sciences de — 40 — Caen, secrétaire-adjoint de la Société ; Dalibert, avocat ; Guillaud, professeur à l'Ecole normale des Instituteurs du Calvados ; Husnot, de Cahan, le doyen de la Société Linnéenne, dont l'âge (82 ans) n'a pu refroidir l'ardeur et le dévouement scientifiques ; D"" Hommey, de Sées, conseiller général ; Le Sénéchal, du Merlerault ; Lemer- cier, pharmacien à Argentan, qui, par sa bonne orga- nisation, a assuré le succès des deux journées ; Aubert, Focet, Turpin et Fauteur de ce compte-rendu, d'Alençon. En 1859, sous la direction du D"" Perrier et de Duhamel, deux noms chers à notre flore, la Société explora l'étang de Vrigny et recueillit sur ses bords une série de plantes (1) que j'ai eu le plaisir de revoir l'année dernière avec quelques autres, lorsque cette pièce d'eau de 45 hectares fut, par suite de la sécheresse, diminuée d'un tiers (2). Lors de la seconde réunion (25 et 26 juin 1905), les Géologues dirigés par M. Kigot étudièrent les assises de la forêt de Gouffern, de la plaine de Chambois et de la Butte de l'Egrefin (3), pendant que les botanistes faisaient une herborisation fractueuse sur les calcaires de Fel et de Chambois, en constatant avec regret que plusieurs espèces raris- simes recueillies autrefois avaient diminué de nombre ou même complètement disparu, par suite de planta- (i) D' Leclerg. — Compte-rendu de la promenade Linnéenne à Argentan (Orne), le 29 juin 1859. B. S. L. N., 4' volume, 1858-59, p. 208. (2) A. Letacq. — Observations sur la flore de l'étang de Vrigny (Orne), 7 août et 19 septembre 1921. Bull. Soc. des Se nat. da llouen, procès-vèrbal de la séance du 10 novembre 1921, p. 8-12. (3) A. Bigot. — Compte- rendu de Vexcursion géologique (26 iuin 1905). B. S. L. N., 1905, p. xvi-xxn. — 41 — lions de Pin sylvestre dans un sol jusqu'alors rebelle à la culture (1). Cette année la Société a visité deux localités qui lui permettaient de prendre une connaissance plus com- plète de la flore argentanaise, les marais et la plaine de Sarceaux sur le bathonien (4 juin), Mesnil-Glaise et La Courbe sur les Phyllades de Saint-Lô (o juin). Marais et Plaine de Sarceaux La plaine, au centre de laquelle s'élève la ville d'Argentan, est constituée par deux assises du Batho- nien, calcaire de Ranville et oolithe miliaire ; elle n'offre donc au botaniste que des espèces calcicoles, quelques- unes seulement indifférentes à la nature du sol ; l'influence minéralogique exerce ici un rôle prépondé- rant. La Société a étudié la partie de cette plaine, qui traverse du nord au Sud la commune de Sarceaux, comprenant le marais aux deux extrémités, et entre ces stations, les moissons, les talus herbeux et autres lieux vagues, qui se présentent à l'observateur autour du petit bourg 2). 1 — Les marais de Sarceaux, qui occupent une nota- ble partie du bassin de la Baize, affluent de l'Orne, reposent sur les alluvions modernes, formées elles- (1) A. Letacq. — Excursion botanique de la Société Linnémne de Normandie à Chambois {Orne), le 26 juin 1905, B. S. L. N., id. p. xxnr-xxx. (2) N'ayant pas accompagné mes confrères à Sarceaux dans Taprès-midi du 4 juin, j'ai visité celte localité le 20 sous la direction de mon excellent ami, M. Lemercier. Gomme nous y avons passé la journée tout entière, nous avons pu observer quelques plantes inaperçues lors de la première excursion, et même recueilltr des notes sur la faune. — 42 — mêmes par les dépôts des calcaires environnants Ils étaient, il y a une quarantaine d'années, beaucoup plus étendus qu'aujourd'hui : des drainages et des fossés de dérivation les ont presque partout transformés en prairies, — toujours très humides, il est vrai, par suite de l'imperméabilité du sol, — mais les conditions de la vie végétale ayant été modifiées, plusieurs espèces rares ont disparu à la suite de ces travaux d'assèchement. Cependant les listes suivantes montrent que ces marais méritent encore d'être visités attentivement. 1. Les prairies marécageuses, qui à la sortie d'Argen- tan longent à gauche la route d'Écouché, nous pré- sentent : Hydrocotyle vulgaris L. Valeriana offîcinalis L. — dioïca L. Cirsium anglicum Lobel CG. Sciitellaria galericulala L. Samolus Valerandi L. Auagallis tenella L. Lysimachia nummularia L. Orchis latifolia L. — conopsea L. Carcx paludosa Good. — Iiirta L. Phalaris arundinacea L. Ophioglossum vulgatum L. 2. Dans le lit même de la Baize, où le courant est à peine sensible, on trouve en abondance Helosciadium nodiflorum Roch, et Callilriche vernalis Rutz, ce dernier formant ça et là un tapis à fleur d'eau ; puis ce sont : Hippuris vulgaris L. Veronica anagallis L. — Beccabunga L. — 43 — Holtonia palustris L. Bntomus umbellatus L. Alisma plantago L. Sagitlaria sagittaefolia L. Eleocharis palustris R. Br. Glyceria fluitans R. Br. llippuris viilgaris rare dans nos régions est commun autour d'Arg:eatan, dans le lit même de l'Orne et de la Baize et dans les fossés communiquant avec ces rivières. Les belles Hypnacées lîypmim Mildeamim Sch. //. riita- bulum var. palustre Husn., H. slellatam Schr., H. flui- tans, etc , qui abondaient autrefois dans cette localité, n'y existent plus. 3 Les marais proprement dits, desséchés sur un grand nombre de points, se trouvent à l'extrémité sud de Sarceaux. sur la limite des communes de Fleuré et de Vrigny Le sol étant identique à celui des prairies que nous venons de parcourir, ils nous présentent la plupart des plantes précédemment citées On y voit en outre : Scrophularia aquatica L. Lycopus eiiropaeus L. Pinguicula vulgaris L. (une de nos raretés). Lysimachia vulgaris L. Alisma ranunculoïdes L. Orchis viridis Ail. Schœnus nigricans L. Carex ttava L. 4. Dans une mare, la seule du marais ayant conservé la végétation primitive, ou sur ses bords se trouvent: Epilolium hirsutum L. Rumex hydrolapathum Huds. Alisma plantago L. _ 44 — Iris pseudoacorus L. Typha latifolia L. Scirpus lacustris L. SchœQus nigricans L. CC Carex flava L. CC. Les espèces flottantes ou complètement submergées sont : Batrachium trihophyllum F. Sch. Potamogeton lucens L. — densus L. Zaanichellia palustris L. Chara foetida var. subhispida Br. 5. Sur les levées de terre, qui traversent le marais, la végétation xérophile est non moins caractéristique de l'élément calcaire. Nous y avons noté parmi les arbustes : Clematis Vitalba L. 1 Acer campestre L. Cornus sanguinea L. Viburnum Lantana L. Ligustrum vulgare L. et parmi les végétaux herbacés : Ononis spinosa Coss. et Germ. Hippocrepis comosa L. Asperula cynanchica L. Thesium humifusum DC 6- La faune de ces marais ne nous a guère fourni que des espèces vulgaires ; nous devons cependant les mentionner, car au point de vue zoologique la région est demeurée dans une obscurité complète. Libellules — Calopterix Virgo L. ; C splendens L. (au bord de la Baize) ; Agrioii paella V. d- L. ; Pyrrho- soma mimma Harr. ; Libellala depressa L. ; Orthelmm cœrulescens Fonsc. — 45 — Hémiptères. — Nepa cinerea L. ; Notonecla glauca L. Mollusques. — Anodonie cygnea L. (type) ; Limnaea limosa L. ; Planorbis carinatas Mûll. Annèlides. — Aulastoma guio Br. ; Nephelis oclocalata Bergm II. — Les champs ou cultures, dont nous avons à décrire la flore, s'étendent tout autour du bourg de Sarceaux, occupant la partie de la commune située entre les marais. Il y a lieu de distinguer deux stations à faciès ditiérent, bien qu'il y ait assez souvent des pénétrations réciproques : t" les moissons ; 2' les talus et autres lieux vagues. 1 Les espèces les plus abondanses dans les moissons sont: Papaver rhœas L., comme partout; Centaurea Cyanus L. et Specalarla Specalum Alpli. DG. ; on y voit ensuite : Adonis œstivalis L. — autummalis L. Ranunculus arvensis L. Delphinium Consolida L. Papaver dubium L. — Argemone L. — hybridum L. Fumaria Vaillantii Loisel. Vicia hirsuta Koch. Alchemilla arvensis Scop. Caucalis daucoïdes L. Scandix Pecten-Veneris L. Valerianella rimosa Bash. — carinata Loisel. - Centaurea Scabiosa L. Specularia hybrida Alph. DC. Anagallis caerulœa Scheb. Bromus secalinus L. — racemosus L. — arvensis L. — 46 — On ne peut qu'être frappé en comparant cette végé- tation avec celle des moissons de nos plaines alençon- naises, qui reposent elles aussi sur le bathonien, de la fréquence du Bluet(Ce/iteM/*eaCya/iM5) et delà Spéculaire miroir {Speculai'ia Spéculum). Le premier est relative- ment peu commun chez nous, et la seconde manque presque complètement, c'est à peine si on en aperçoit par ci par là un ou deux pieds chaque année. Il faut croyons-nous attribuer cette différence aux conditions physiques du sol ; le calcaire de Ranville, qui constitue exclusivement le sous-sol de Sarceaux, est plus dur, plus compact que l'oolithe miliaire, qui domine dans nos plaines. D'une culture plus difficile et ainsi moins fertile, il se prête davantage à l'envahissement et à la persistance des végétaux adventifs (1). 2. Les talus, les lieux vagues ou incultes sont envahis par Ilieracium piiosella L ; Triselum flavescens P. B. ; Bromus erectus L. et Brachy podium pinnatum P. B., auxquels se mêlent en proportions variables : Reseda lulea L. Géranium columbinum L. — disseotum L. — pyrenaïcuin L. Trifolium ochroleucum L. Melilotus oiricinalis L. Eryngium campestre L. Scabiosa cohimbaria L. Trichera arvensis Schrad. Garduus nulans L. Campanula rotundifolia L. Verbascum Lychnitis L. (1) D' F. GiDON, Sur certaines variations locales de la flore spon- tanée et sur la distribution géographique de quelques plantes vascu- laires dans la région normande. B. S. L. N. 1907, p. 53-67. — 47 — Verbascum thapsiforme Schrad. Salvia patensis L. Galamintha Acinos Clairv. Thymus serpylliim L. Satyrium hircinum L. Ophrys apifera Huds. — muscifera Huds. Fesluca rubra L. — rigida Gris. Bromus mollis L. — commutatus Schrad. Poa compressa L. — bulbosa L. 3 Les prairies artificielles (Luzerne et sainfoin) pré- sentent quelques-unes des espèces précédentes- avec Helminthia echioides Gaertn, Barkhausia setosa DC, Gau- dinia fragitL GRei'ln. intioduits depuis un demi siècle et aujourd'hui communs. Nous avons aussi recueilli Agropyrum glaiicum Desj. également importé avec des graines du midi de la France et non encore signalé dans nos régions. 4. Mentionnons aussi les quelques champignons observés au cours de cette journée : Dans les prairies humides Panœolus papUionaceas Fr , Siropharia slerco- raria Fr., ce dernier en troupe sur le crotin, — au pied des haies dans les endroits secs : Hygrophoras conlcus Fr et Boletiis laridus Schaeff , — sur un tronc de peu- plier coupé au ras de terre Pleurotus ftmhriatas Fr. 0 Les insectes capturés dans la plaine de Sarceaux sont : Orthoptèhes : Meconema varluin Fabr. ; Leptophyes panclalissima Bosc, Decticus verrucivorusL. GC. Lépidoptères : Lycsena cyllarus God., Satynis janira L. Csenonympha painphilas L-, Zygaena irifolii Esp. Mesnilglaise. — La Courbe Mesnilglaise et La Courbe situés sur les rives mêmes de l'Orne sont bien connus des touristes : rochers schisteux abrupts, s'élevant à pic au bord des eaux trois presqu'îles formées par les sinuosités de la rivière font de ce coin de terre un des sites les plus curieux du pays. Ce sont d'ailleurs les méandres de l'Orne, qui ont valu son nom à la commune de La Courbe, dont l'église occupe le point culminant de la • seconde presqu'île. Dans la première, le château et l'ancienne église de Mesnilglaise couronnent le sommet des rochers ; la troisième est surtout intéressante par l'enceinte vitrifiée du Château-Gonthier, qui date des temps préhistoriques. Mesnilglaise, plus connu sous le nom de Sainl-Roch-de-Mesnilglaise a cause de la chapelle si pittoresquement bâtie au milieu des rochers, n'est aujourd'hui qu'un hameau de la commune de Batilly. Descendus à la gare d'Ecouché, nous prenons la route de Mesnilglaise qui traverse, en sortant du bourg, le fuller's earth et un petit lambeau d'oolithe miliaire : sols calcaires très fertiles couverts de céréales ou de prairies artificielles, et n'offrant guère que des plantes vulgaires déjà rencontrées la veille dans la plaine d'Argentan. 1 Un peu au-delà du Bois-de-Sérans, la route coupe les Phyllades de Saint-Lô, que nous retrouverons tout à l'heure à Mesnilglaise, pour entrer dans la formation liasique constituée ici par des sables blancs ferrugi- neux, sur lesquels reposent les grands bois de la Lande (1). Leur végétation est celle de nos terrains (1) Pressés par le temps et désireux d'étudier dans l'après-midi d'une façon un peu complète les enceintes vitrifiées de La Courbe, nous n'avons pu consacrer cfuc quelques instants à la flore de — 49 — siliceux : Le Cliêne [Qaercus pedanciilata Ehrh.) et le Hêtre [Fagus silvatica L.) en constituent les essences principales, auxquelles se mêlent le Houx {Ilex aqui- foliumh), la Bourdaine (Rhammiis FrangulaL-), le Frêne {Fraxinas excelsiorL.), le Tremble {Popiilus tremulaL), le Coudrier {Corylus avellana L.) (abondant). Sous bois, V Anémone nemorosa L. forme un véritable tapis. Dans les avenues et les clairières on trouve une série de plantes largement répandues pour la plupart. Polygala depressa Wend. Arenaria trinervia L. Hypericum pulchrum L. Oxalis acetosella L. Lathyrus pratensis L. Orobus tuberosus L. Pimpinella magna var. dissecta Retz. Conopodium denudatum Roch. Adoxa moschatcllina L. Phyteuma spicatum L. Melittis melisophyllum L. Platanthera bifolia Rehb. Listera ovata R. Br. Narcissus pseudo-narcissus L. Carex çilvatica L. — remota L. — muricata L. Deschampsia flexuosa Gris. — cœspitosa P. B. Triodia decumbens P. B. Melica unifiera Retz. Festuca gigantea Vill. chaque station. Les recherches que j'ai faites autrefois dans ces localités, qui n'ont subi aucune modification, me permettent de donner des indications plus détaillées que celles recueillies a» cours de l'excursion. — 50 — Bromus asper Murr. Aspidium aculeatum S\v. La flore muscinale de ces bois ne nous présente guère non plus que des espèces communes : Dicranum scoparium var recurvatum Sch. — majusTurn. Campylopus fragilis B. E. — flexuosus Brid. Leptotrichum pallidum Hampe. Orthotrichum Bruchii Vils. — Lyellii H. et T. Mnium rostratum Schw. — cuspidatum Hedw. hornum L. iNechera pumila Hedw. Hypnum crassinervium Tayl. R. — resupinatum Vils. R. — arcualum Lind. — loreum L. — brevirostrum Ehrh. Plagiochila asplenioïdes var. major Lindb. 2. Les rochers de Mesnilglaiseetde la Courbe constitués par les Phyllades de Saint-Lô, devenues métamorphi- ques au contact du granité, nourrissent un certain nombre de plantes silicicoles. Silène nutans L., Umbilicus pendulinus DC, Sedum reflexiim L. abondent sur les parois légèrement inclinées des rochers ou dans leurs fissures ; près de ces espèces se voient ça et là : Corydalis claviculata DC Hypericum liuarifolium Vahl. Géranium lucidum L. ïrifolium arvense L. — striatum L. Potentilla argentea L. Galium saxatie L. Nardurus Lachenalii Godr. Nous constalons encore sur ces rochers plusieurs tiges en pleine fleur de Slachys alpina L., qui préfère les sols calcaires, mais sans être exclusif. De Brébis- son l'avait observé au même endroit il y a un siècle environ : « A Mesnil-Glaise, dit-il, près de la chapelle " dédiée à Saint Roch, en remontant la rivière, nous « retrouvons dans les buissons le beau Stachys des « Alpes (SI. alpina), qui croît aussi au Mesnil-Hermey ». Hesperis malronalis L et Euphorbia lathyris L. échap- pés des jardins sont naturalisés sur plusieurs points au pieds des rochers Le temps nous a manqué pour aller recueillir sur des rochers voisins (rive droite de l'Orne, commune de Montgaroult; une de nos fougères les plus rares Asple- nium septentrionale Sw. La flore bryologique ides rochers est encore plus intéressante que celle des Phanérogames : Barbula cancscens Bruch. — squarrosa De JNot. Grimmia montana B. E. — leucophœa Grev. — Schultzii Vils. Hedwigia ciliata Hedw. Orthotrichum Sturmii H. et T. Tetraphis pellucida Hedw. Bryum alpinum L. Aulacomnium androgyaum Schw. Plerogonium ornilhopodioides Lindb. Heterocladium heteropterum B. E. Hypnum caespitosum Vils. — confertum Dicks. Scapania compacta Dum. Lophoziaquinquedentata SchilTn. Targionia hypophylla L. — 52 — 3- Dans des friches sablonneuses, non loin de l'église de La Courbe, nous avons constaté parmi les Phané- rogames : Teesdalia iberis DC. Lepidium heterophylhim Benth. Cerastium glaucum Bréb. — pumilum Curt. Spergularia rubra Pers. Ornithopus perpusillus L. Trifolium subterraneum L. — filiforme L. Potentilla argentea L. Senecio silvaticus L. Digitalis purpurea L. Plantage coronopus L. Aira caryophyllea L. — multiculmis Dumort, — praecox L. et parmi les mousses : Dicranum scoparium fldw. Geratodon purpureus Brid. Rhacomitrium canescens Brid. Polytrichum juniperinum Hdw. Hypnum albicans Neck. — cupressiforme var. ericetorum Sch. 4. L'Orne et les fossés voisins nous ont donné : Nymphœa alba L. Nasturtium amphibium B Br Epilobium hirsutum L. — parviflorum Schr. Œnanthe crocata L. — phellandrium L. Sium latifoliiim L. — angustifolium L. : — 53 — ' Rumex hydrolapathum Huds. Sagiitaria sagittaefolia L. Butomus umhellatus L. Elodea canadensis L. Hydrocharis morsus ranae L. Potamogeton lucens L. — perfoliatus L. — crispus L. Lemna trisulca L. Sparganium simplex f. fluitans Corb. Scirpus lacustris L. Glyceria aquatica Wahl. Les Muscinées recueillies sur les arbres ou les rochers au bord de l'Orne, ou même flottant dans les eaux, sont : Didymodon rubellus Hedw. Cinclldotiis fontinaloïdes P. B. Barbula Brebissonii Brid. — latifolia B. E. — sinuosa Vils. Grimmia apocarpa var, rivularis N. et H. Orthotrichum rivulare Tiern. Hypnum rivulare Br. — rusciforme Weiss. — plumosum Sw. Ghiloscyphus polyanthus Corda. On s'étonnera peut-être de trouver dans ces deux dernières listes les noms d'espèces calcicoles croissant sur les rochers siliceux de Mesnilglaise et de La Courbe ; elles sont indiquées en italique. Il ne faut pas oublier que l'Orne, traversant des assises jurassiques depuis sa source près de Sées jusqu'à Ecouché, se charge du carbo- nate de chaux nécessaire à la nutrition de ces plantes. - 54 — Enceinte vitrifiée de La Courbe Après avoir examiné, près de l'église, le tumulus de La Courbe, l'un des mieux conservés du pays, nous pénétrons dans la troisième presqu'île si intéressante à visiter pour son enceinte vitrifiée, connue sous le nom vulgaire significatif d3 Pierre brûlée, ou Brùlins de La Courbe, et que les savants, à la suite d'Orderic Vital, appellent Châleau-Gontier. Chemin faisant, les Linnéens, fidèles à la devise de leur patron Nanqaam oUosus, continuent de chercher et trouvent plusieurs plantes dignes de mention : sur les talus de la route Vicia lutea L , Trifolium ochroleucum L. et Stachys lanata 3acq. (ce dernier échappé des jardins), près des vitrifications Daphne Laureola L. et Aspidium acLileaium Sw. \. L'étude approfondie de Pierre brûlée demanderait une journée tout entière et nous n'avons pu guère y consacrer que deux heures. Ce mode de construction que l'on retrouve non seu- lement en France, mais en Ecosse et surtout en Norwège, a beaucoup exercé la sagacité des chercheurs. Un point demeure aujourd'hui bien acquis: ces vitrifications étaient des forts destinés à servir de base pour bs opérations militaires en cas de défense ou d'attaque, et il faut dire que La Courbe était un endroit merveilleu- sement choisi. Pierre brûlée fut naturellement construite au point le plus resserré de la presqu'île, là ou sa largeur ne dépasse pas 50 mètres, sur un plateau de 80 mètres de large, élevé de 60 mètres au-dessus du niveau de la rivière. D'après les indications recueillies par mon confrère et excellent ami le D"^ Hommcy. je puis indiquer quatre lignes de défense, le rempart extérieur très abrupt, 6 à — 55 - 7 mètres de hauteur sur 25 mètres de largeur, à peine vitrifié ; un second retranchement très rapproché du premier et de dimensions beaucoup moindres ; l'en- ceinte vitrifiée proprement dite un peu moins élevée que le rempart extérieur, distante du précédent de plusieurs centaines de mètres, et, enfin, une quatrième muraille à peine sortie de terre, dont sans doute la construction fut abandonnée. Toute notre attention s'est portée sur l'enceinte vitri- fiée : ce sont des masses de schistes provenant des roches voisines, agglutinées ensemble par la fusion, de façon à former un bloc unique et d'une solidité à toute épreuve. 2. Mais comment obtenir cette vitrification ? Les expériences de Daubrée, de l'Académie des Sciences, Directeur de l'Ecole des mines, semblent avoir levé la difficulté. « L'échantillon provenant du fort de la Courbe (1), dit-il, est une substance à demi fondue, d'un brun verdâtre foncé, opaque et ressemblant à certains lai- tiers ; elle fait feu au briquet. On y remarque de nombreuses empreintes de bois caractérisées par leur texture et qui proviennent du combustible auquel est dû le ramollissement». L'analyse qui en fut faite à l'École des. mines ayant révélé « la prédominance de silice et d'alumine et la présence du chlorure de sodium, on doit croire que la fusion a été obtenue en ajoutant du sel marin à un silicate d'alumine, tel que les argiles et les schistes en contiennent. « (t) Cet échantillon lui avait été remis par le Général Prévost originaire d'Argentan, auleur lui-même de plusieurs travaux sur les enceintes de La Courbe. - 56 — « Les fragments considérés dans leur cassure ont le mêrtië aspect vers leur centre qu'à peu de millimètres de la surface. Celte dernière circonstance, rapprochée de la faible conductibilité des roches pierreuses pour la chaleur, dénote que la température â été nécessaire- ment de longue durée. On ne s'est donc pas contenté de souder entre eux les fragments par une fusioh super- ficielle ils ont été ramollis dans toute leurs parties internes par une surabondance, tine sorte de luxe de chaleur «. « Les foyers ne devaient donc pas être placés exté- rieurement aux murs, car les parties centrales sont quelquefois plus avancées vers la fusion que les parties externes. . Il fallait ainsi un foyer intérieur pour porter la chaleur dans toute l'épaisseur de la masse, comme dans la méthode diie flamande de la cuisson des briques. Non seulement on pouvait ménager des canaux de tirage intérieur, mais aussi s'aider d'un courant d'air forcé. On sait en effet que l'usage du soufflet remoiite au moins à l'époque de la fabrication du fer. » 3. L'époque de la construction de ces forts est une question des plus controversées. Le Général Prévost y voyait des ruines romaines ; Alfred de Caix, archéolo- gue distingué, qui habitait le château voisin de Berhai- sur-Orne (commune de Batilly) et avait fait une étude spéciale de ces vitrifications, ne petit les faire remonter plus haut que l'époque carlovingienne ; d'autres, et eh particulier Alexandre Brongniart, de l'Académie des Sciences, les attribuent aux Saxons ou aux Danois ; de Caumont, qui le premier a signalé l'enceinte de La Courbe, affirme que les Normands en sont les auteurs. Que tous ces peuples, Gaulois, Romains, Saxons, Normands, conquérants successifs de notre pays, trou- vant cette position excellente, l'aient disposée "pour leur - b7 - usage, h'dl ne saurait eh douter. Qu'à là fin du onzième siècle, Robert de Bellême, à qui Ordéric Vital attribue la construction du Château-Gonthier (1), s'en soit emparé pour y faire élever ensuite une forteresse féodale, rien de plus admissible- Comme l'a dit le général Prévost : « La position de La Courbé est du nombre dé celles que là nature indique aux hommes de tous les temps comme points stratégiques indispensables à occuper en cas de guerre, soit qu'il y ait lieu de défendre l'indépendance du pays, soit qu'il s'agisse d'en assurer la conquête ». Auèsi l'opinion, qui prévaut aujourd'hui parmi les archéologues, est que les vitrifications dé La Courbe sont préhistoriques La comparaison de moinuments identiques, sur la date desquels on est absolument 'fiié, petrnét de les faire temonter à la fiti de l'époque de Hallstatt ou premier âge du fer, au Vrioins 500 ans avant l'ère chrétienne. Je viens de résumer les données actuelles de l'archéo- logie sur les forts de La Cout'be, mais je dois ajouter 4tie pour un certain nombre d'auteurs la science n'a pas encore dit son dernier mot ; ces murailles restent en partie énigmatiques (2). Ce qu'il faudrait d'abord, et ce qui n'a été fait nulle part, pas plus à La Courbe qu'ailleurs, ce seraient « des monographies détaillées, accompagnées de plans et de coupes dressés à la suite de fouilles méthodi- (1) Oppidum, quod Gastellum Gunterii mirïcu^atur, super Olnam fluvium ad Gurbam (Rodbertus Beiesmensis) construxit, per quod Holmetiam regionem sibi, licet injuste, penitus subju- gare putavit. Hist. eccl. Edit. Leprévost, T. III, p. 358. (2) J. Déchelette, Manuel d'Archéologie préhistorique, celtique et gallo-romaine, Paris, Picard, 1913, T. III, ( fr. p. 704 : Le Problème des remparts vitrifiés et calcinés. — 58 — ques ». Nul doute que ces études approfondies hâteraient la solution du problème. Ce compte-rendu était déjà sous presse quand nous sommes allés, le 20 juillet, M. Lemercier et moi, explorer les rochers connus dans le pays sous le nom vulgaire de Roche cia Coq, situés à \ kilomètre de Mes- nilglaise, sur la commune de Montgaroult, rive droite de l'Orne. Asplenium seplenlrionale s'y voit toujours en assez grande quantité, mais nous avons trouvé en outre des plantes recueillies à Mesnilglaise Allkiin sphaeroce- phalum L. et ScUla natiimnalis L. Ce dernier, encore inconnu dans notre département, couvre tout le coteau jusqu'au Pont-de-Bois sur une longueur d'environ 100 mètres. Ces'rochers nous ont aussi présenté plusieurs Lichens dignes de mention : Farmelia omphalodes E. Fr., Umbl- licaria pustulata D. C, Gyrophora marina Ach. et le rare Gyrophora polyrrhiza E. Fr. (1). » * Lors de l'excursion du 4 juin, pendant que les bota- niste étudiaient la flore, noire collègue M. Dalibert s'occupait plus spécialement d'entomologie- Je m'em- presse d'insérer ici une liste que je dois à son obligeance. (1) Le même jour nous avons recueilli dans les Bois de la Lande une série de champignons, dont la liste sera publiée dans un prochain article. — 59 — Maurice DALIBERT- — Principaux insectes capturés aux marais de Sarceaux le 4 juin 1922. Diptères : notamment un fiom6y/{«5, peut-être Bom6y- lius fugax Wied- (V. sur le cycle évolutif de cette espèce la note de MM. Séguy et Baudot et les fig. in Bull. Soc. Ent. Fr., 1922, n" 10, p. 139). Coléoptères, Hydrobius fuscipes L., Lacon murinus L., Telephorus fuscus L., Phytœcia virescens P., Cryptoce- phalas sericeus. Lépidoptères : Melitaea aurinia Rott., Cœnonympha Pamphylus L-, Hesperia Moloœ L., Thanos tages L., Hepialus lupulinusL.(6), Eucledia glyphica L., Boarmia punctularia Hiibn., Eupithecia oblongata Thunb. BIBLIOGRAPHIE L Flore La Flore de la région visilée par la Société Linnéenne a fait l'objet des recherches de De Brébissorrf l'abbé Chichou ; Corbière, auteur de la Nouvelle Flore de Normandie, qui fut pendant plusieurs années professeur au Collège d'Argentan ; Auguste Chevalier et î'auteur de cette notice. Voici l'indica- tion des travaux publiés : Brébisson (A. de). — Notice sur la végciation de l'arrondisse- ment d'Argentan avec l'indication des plantes rares qu'il renferme, p. 114-122 del'Almanach argenténois pour 18U2, par L.-J. Chrétien, de Joué-du-Plain ; Caen, Hardel, in-S», 267 p. Chevamer(A.). — Herborisations en 1895 à Argentan et aux environs. B. S. L. N., 1895, p. 56-61. — 60 — Corbière (L.)- — Nouvelle Flore de Normandie, Caen, E. Lanier, i893, XVI, 716 p. Letacq (A.). — Bryologie des environs d'Ecoaché. Bull. Soc, Scientifique Flammarion d'A.rgentan, 1884, n°* des 15 mai, 15 juin et 15 juillet. II. Enceinte vitrifiée de La Courbe Beaucoup d'auteurs en ont parlé ; nous ne citons ici que ceux qui en ont fait une étude spéciale. Gaix (A. de). — Observations sur l'ouvrage de M. F. Prévost relatif aux forts vitrifiés. Argentan, Barbier, 1863, in-S", 12 p. — Extrait du Journal de l'Orne, 2 juillet 1863. DàUBRÉE (A.). — Examen de matériaux provenant de quelques forts vitrifiés de la France : conclusions qui en résultent. Comptes-rendus des séances de l'Ac. des Sciences,? février 1881, t. 92, p. 269. DuvAL (L). — L'Enceinte vitrifiée de La Courbe. Bull. Soc. scientifique Flammarion d'Argentan, T. V, 1887, p. 166-170. Galeron (F.). — Rapport sur les monuments de l'arrondisse- ment d'Argentan. Mém. Soc. Antiquaires de Normandie, ■ T. IX (1835), p. 467-472. Prévost (F.). — Mémoire sur les anciennes constructions mili- taires connues sous le nom de Forts vitrifiés. Saumur, Impr. Godet, 1863, in-8% 47 p. ViMONT (E.). — Les Monuments historiques de Mesnil-Glaise et de La Courbe. Bull. Soc. scient. Flamm. d'Argentan, T. I" (1883). p. 201-209. C'est la note qui contient les indications les plus détaillées et les plus précises. - 61 - R. POTIER DE LA VARDE. — Contribution à la Flore Bryologique du département de la Manche. Les muscinées qui font l'objet de cette notice ont été récoltées en majeure partie aux environs de Granville, depuis 1897, année de la publication du « Supplément aux Muscinées du Département de la Manche " par M. Corbière. Comme depuis cette date aucun travail d'ensemble n'a été publié sur la flore bryologique de la Manche, afin de donner plus d'intérêt à ma modeste liste, j'y ai inséré quelques trouvailles faites dans le Sud du département (région de Ducey et de Mortainj, en compagnie de MM. Corbière et Frémy et de M. le cha- noine Pasquet. L'ordre suivi est celui des u Muscinées de la Manche » avec la nomenclature moderne de Brotherus (in Engler ùnd Prantl : Die natiirlichen Pflanzenfamilien). Les espèces nouvelles pour la flore du département ont leur nom précédé d'un astérisque. Rhabdoweisu fugax B. E. — Ducey, rochers du Bois-de- la-Roche- Ephemerum serratum Hpe. — Saint-Pair-sur-Mer , champs après la moisson à la Mariennée. — Bouillon : friches en lisière du bois- Physcomitrella patens B. E. — Saint- Aubin-des-Préaux, en trois localités assez éloignées, mais toujours sur les parois de vieilles ornières argileuses. EucLADiuM vERTiciLLATUM B- E. — Aboudaut à Saint- Jean-le-Thomas dans les suintements calcaires de la falaise, Gyminostomum calcareum b. Germ. — Pointe de Ca- rolles, près la station de Madotheca Thuya Duin, — 62 — Oreoweisia bruntom (Sm.) Mild. — Saint- Jean-des- Champs, poudingues du bois de Pimont. DfCRANELLA. scHREBERi Sclip — Boiùllon, revei's de che- mins creux. DicRANELLA RUFESCENS Schp. — commun sur l'argile de la vallée du Thar. DicRANUM MONTANUM Hcdw. — Diiccy, bois de la Roche Saint-Sénier sous Avranches, sur vieux châtai- gniers. La plante du Ducey correspond à la description donnée par Limpricht (Laubmoose Deutchlands, vol. 3, p. 663) d'une forme assez spéciale, désignée dès 1866 par de Notaris sous le nom de Weisia trancicola. * DiCRANUM spuRiuM Hcdw. — Var. Sublœve Corb (Rev. Rryol. 1913. p. 14) Saint-Michet-des-Loups : lande de Beuvais. * Campylopus piriformis Brid. — var. Jiilaceus Corb. in litt. Diffère des formes connues par l'aspect julacé des tiges, dont les feuilles sont dressées appliquéee et s'écartent très peu, même humi- difiées. FissiDÉNS ExiLis Hedw. Saint- Aubin- des- Préaux, en très petite quantité sur un talus. * FissmENs CRASSiPES Wils- — Sur pierres granitiques de la Lande de Beuvais, à Saint-Michel-des- Loups, abondant à Mortain, sur les parois verticales de la petite cascade. * FissiDENS MONGuiLLOiNi Thér. — Saint-Pierre-Langers, berges du Thar. Excellente espèce longtemps méconnue, et dont six stations actuellement sont signalées en France (1). (1) Cf. Potier de la Varde : Observations sur quelques espèces du g, Fissidens, in Revue Bryologique 1920 n° 3, et 1921 n" 5-6. — 63 - * FissiDENS MiLDEANUs Schp. — Saint-Pierre-Langers, rochers granitiques dans le Thar (1). * FissiDENS iMPAR Mitt. — Très répandu au printemps sur les talus de toute la région littorale, au moins de Brest jusqu'à Cherbourg. Ce n'est pas à vrai dire une nouveauté pour la flore bryolo- gique, mais comme il est très polymorphe il a été confondu avec maintes espèces dont il prend l'aspect suivant les conditions dans lesquelles il est placé. Il a été notamment pris pour F. pusiUus, ou signalé comme étant F. iama- rindifolius, qui n'existe pas en tant qu'espèce (2). * FissiDENS mcoNSTANs Schp. — Saint-Aubin-des-Préaux, Marcey. C'est une simple race du F. bryoides Hedw., qui est susceptible de varier beaucoup suivant la station, et le degré d'humidité. * FissiDENS BAMBERGERi Schp. — Mcirccy, talus, assez fréquent au printemps. Saint- Aubin-des-P ré aux: talus de Léz-Eaux. Saint-Pair-sur-Mer : falaise de la pointe Saint-Gaud. FissiDENS ALGARviGus S. L. — Saint-Sénier-sous-Avrati- ches. Saint-Pair-sur-Mer : plusieurs talus de Kairon. Toujours à l'exposition Sud. DiTRiCHUM HOMOMALLUM Ldb. — Lu Haye Pesnel : abon- dant dans une carrière abandonnée au N. delà forêt. Saint- Jean-des-Champs : le Roudoit. Bouillon : allées du Bois. DiTRiCHUM PALLiDUM Ldb. — Saint- Aubin-dcs-Piéaux : bois du Prail. Pterygoneuron cavifolium Jur. — Saint-Pair-sur-Mer, talus prègi,du rué de Thar. (1) Cf. P. de la V., loc. cit., année 1921, n' 1. (2) Cf. P. de la V., loc. cit., 1914, n° 5 et n* 6. Lbptodontium FL^xiFOLiuM Hpe- — Bçjj,illon : jeunes coupes du Bois. DiDYitiqpoN RiGiDULus Hcdw. — Kçdron : sur phyllades dans iine vieille carrière- Grimmia hartmanni Schp, — Saint-Georges- de-Roaellé : blocs de la fosse Arthour. Cette mousse très rare dans l'Ouest de la France, a été récoltée à la fo^se Arthour pour la f' fois par M- l'abbé Fréîi[iy, qui nous l'avait confiée pour la détermi- nation. Nous avons été à même de l'y retrouver abondamment en septembre 1921, en compa- gnie dp MM. Corbière, Frémy, e^ de M. le cha- noine Pasquet. Elle est invariablement stérile. RïfA^coMiTRiuM HYPNOiDEs Liudb. — Salnt-Michel-des- Loups : bloc granitique de la Lande de Beuvais. Cette espèce très fréquente en Bretagne, dans toutes les landes on le granit affleure est au contraire fort rare dans la Manche. Zygodon STiRTONi Schp. Pointe de Dpnville. Orthotrichum pulchellum s m . — Saint- Michel-des-Loups , en très petite quantité sur jeune chêne de la lande de Beuvais. Orthotrichum lyellii H. & T. — Fructifie fréquemment dans les boqueteaux de la Lande de Beuvais et au bois de Bouillon. Orthotrichum rivulare Turn. Saint-Pierre-Langers, souches d'aulne dans le Thar. Tetçaphis pellucida Hedw. — Saint- Jean-des-Champs : bois de Pimont, Saint- Auhin-des-Préaux (vieux saule§). Webera nutans (Schreb.) Hedw- — Pucey (chanoine Pasquet !). • Webera elongata (Schreb.) Hedw. Ducey. Bois de La — 65 — Roche (récolté en 1913, avec MM. Corbière, Frémy et Pasquet). Webera annotina Schwgr. — Saint- Aubin-des-Préaax : bois du Prail. Saini-Pierre-Langers, bois de Bouillon. Encalypta vulgaris Hedw. — Falaises de Carolles et de Donville. Encalypta streptocarpa Hedw. — Avec le précédent et aux mêmes localités, mais stérile. FuNARiA MEDiTERRANEA Ldb. — Falaiscs dc Donville. Apparitions régulières, mais toujours en très petites quantités, comme d'ailleurs sur le littoral des Côtes-du-Nord. * Bartramia stricta Brid. — Falaise de Saint-Jean-le- Thomas, avec quelques fruits. Espèce caracté- ristique de la région méditerranéenne, dont la présence sur le littoral normand est fort inté- ressante à constater (1). Philonotis calcarea Schp. — Saint- Aahin-des-Préaux, sur les phyllades du Val-la-Roche. L'existence de cette plante caractéristique des terrains calcaires est un fait très curieux à observer en cet endroit. Nous avons déjà dans la Manche, toute une série de mousses nette- ment calcicoles et qui s'accomodent d un subslratum d'apparence siliceux, mais en étu- diant de près les conditions de leur existence, on s'aperçoit vite qu'elles ont toujours à leur disposition une quantité plus ou moins grande de carbonate de chaux. Dans les falaises en particulier le vent charrie sous forme de pous- (1) Cf. P. de la V. « Le Bartramia stricta, sur le littoral de la Manche » in Revue Bryol., 1920, p. 73). 5 — 66 - sières de grandes quantités de débris coquil- liers. Comme cette explication ne pourrait être valable au Val-la-Roche, il faut chercher ailleurs. Faut-il voir une relation entre la pré- sence de Ph. calcarea, et l'existence au même lieu de certains myxomycètes, dont les spo- ranges présentent de nombreux cristaux de carbonate ? Je n'oserais l'affirmer, mais tout en faisant à ce sujet les réserves dictées par la prudence, je signalerai cette possibilité, car j'ai fréquemment observé à côté de la station du Ph- calcarea de nombreux exemplaires de « Fuligo septica Gmel » et de « Mucilago spon- giosa Morg ». DiPHYSciuM FOLiosuM W. et M. — Sartilly : talus de Brec- quigny. Lolif : Bois de la Boulaye Saint- Auhin- des-Préaux : bois duPrail. Bouilton : le Bois. PoGONATUM URMGERUM P. B — Abondant et copieuse- ment fructifié à la Haye Pesnet, dans une carrière au N. de la forêt de la Lucerne. FoNTiNALis SQUAMOSA L. — Abondant dans la Sélune, à hauteur de Ducey- Cette forme comme la majeure partie des échantillons récoltés en eau non torrentueuse appartient à la var. latifolia Gravet. Leptodon SMiTHii Mohr. — Assez répandu à Saint-Pair, à Saint- Aubin -des -Préaux, Saint- Michel-des- Loups. Vu une seule fois sur blocs granitiques à Carolles (vallon du Crapeu), toujours stérile, M. l'abbé Frémy l'a trouvé copieusement fructifié à Coigny dans le N. du département. Antitrighia gurtipendula Brid. — Saint-Michel-des- Loups ■• lande de Beuvais. Leskea POLYGARPA C M. — BouHlon : têtards de saule — 67 — bordant la mare. Saint-Aubin-des- Préaux : peu- pliers bordant le Thar. * Thamimum alopecurum Br. et Sch. — var. protensum Turn. Se maintient depuis des années à Lec-EaMa; (Saint-Pair), dans une vieille fontaine, et cer- taines années donne des innovations qui attei- gnent 60 centimètres. Plagiothecium undulatum Br. et Schp. — Bouillon, Saint-Pierre-Langers, Apilly. * Campylium sommerfeltii (Myr.) Bryhn. — en très petite quantité et stérile sur les saules pourris de la mare de Bouillon. Calliergon cordifolium (Hedw.) Kindb. — bords de la mare de Bouillon et prairies marécageuses de la vallée du Thar. Brachythecium Plumosum Br, et Schp. — Ducey, pierres et racines de la Sélune. HÉPATIQUES Plagioghila punctata Carringt. — Moriain : petite cascade. ScAPANiA GURTA Dum. — Saint- Aubln-des-Préaux : bois du Prail. LoPHOziA QuiNQUEDENTATA Schiffucr. — Capollcs : vallon du Crapeu, nombreux périanthes. Trichocolea Tomentella Dum. — Saint-Planchers : lande des Hoguais. LEPmoziA SETACEA Mitt. — Abondant dans la Lande de Beuvais. Odontoschisma sphagni Dum. — Abondant dans la Lande de Beuvais. - 68 — * Cephalozia Macrostaghya Kaal. — Saint-Michel-des- Loups, lande de Beuvais (1). Cephalozia connivens Spr. — Saint-Planchers : Lande des Hoguais. Cephalozia lunulifolia Dum. — Forêt de la Lucerne. Saccogyna viticulosa Dum. — Carolles : vallon du Crapeu. Frullanfa FRAGiLiPOLÎA Tayl. — Saint- Jean-des -Champs : poudingues de Pimont. — Mortain : grès de l'Abbaye. Madotheca thuja Dum- — Pointe de Donville. Madotheca porella Nées. — Dans le Thar, à l'abbaye de la Lucerne et en aval, près de Saint-Pierre- Langers. Blasia fusilla L. — Saint- Jean-des-Champs. Aneura LATiFRONsLindb. — Bouillon : parois de chemins argileux en lisière du bois. ANEURASiNUATADum. — LeThar, à Saint-Pierre Langers. RicciA soROCARPA Bisch. — commun sur les talus. RicciA coMMUTAïA Lcv. — commuu et souvent avec le précédent. RicciA FLUiTANS L. — BouHlon : la mare, et prairies marécageuses près du pontdeLéz-Eaux. * Aisthoceros crispulus (Mont.) Douin. — Saint- Aubin- des-Préaux : chemins argileux, en lisière du bois du Prail. (1) Cf. Potier de la Varde :« âur la présence de G. mûcrosiachya, Kaal dans la Manche » in Rev. Bryologique, 1912, n' 5. - 69 - P. BUGNON. — L'organisation libéroligneuse des cotylédons et de l'hypocotyle expliquée par la théorie du raccord, chez la Mercuriale (Mercurialis annua L.)- I. — Données générales qui légitiment la théorie du raccord, tant du point de vue morphologique que du point de vue phYlogénique, Chez les Plantes à graines, l'axe hypocotylé, prolongé à sa base par la première racine, porte à son sommet les feuilles cotylédonaires et, de ce fait- il est assimi- lable à une tige. Mais son organisation libéroligneuse diffère, en général, à la fois de celle de la tige au-dessus des cotylédons et de celle de la racine, tout en assurant les rapports de continuité entre les appareils conduc- teurs dissemblables de ces deux membres de la plante. L'étude de cette structure particulière est non seule- ment intéressante pour elle-même, mais aussi — et cela explique le nombre considérable de travaux que la question a déjà suscités — pour la solution d'importants problèmes de morphologie générale et de phylogénie : c'est ainsi, par exemple, que la théorie de la syncotylie, suivant laquelle le cotylédon unique des Monocotylé- dones résulterait de la fusion de deux cotylédons com- parables à ceux des Dicotylédones, repose essentielle- ment sur l'interprétation accordée par Ethel Sargant [26] (1) à l'organisation libéroligneuse de certains hypocotyles. (1) Les chiffres eatre crochets renvoient à l'index bibliographique placé à la fin du Mémoire. — 70 — Les diverses théories qu'on a proposées pour expli- quer la structure de l'appareil conducteur dans l'axe hypocotylé peuvent être rattachées à l'un ou à l'autre des deux postulats suivants : 1° Il n'y a, des cotylédons à la première racine, en passant à travers l'axe hypocotylé, qu'un seul appareil conducteur, continu dès l'origine, bien que son organi- sation libéroligneuse varie avec le niveau considéré ; 2° Il existe deux appareils conducteurs différents, discontinus à l'origine, dans les cotylédons et la pre- mière racine ; leur continuité finale provient d'une mise en rapport, à l'aide d'un dispositif de raccord, qui s'établit à travers l'axe hypocotylé. De ces deux postulats, le premier peut paraître le plus naturel quand on considère seulement la structure de l'embryon adulte et celle de la jeune plante qui en dérive par germination. Même si la continuité n'est que secondaire, elle est, en effet, très généralement réalisée avant ces stades de développement ; on est donc porté à la regarder comme primitive. Ce qui a conduit au deuxième postulat, et ce qui le légitime, c'est surtout l'étude de la différenciation de l'appareil conducteur : 1° des feuilles, à partir du méristème terminal de la tige ; 2° des racines latérales, à partir de leur méristème habituellement endogène. Pour les feuilles, on a pu constater en général que la différenciation libéroligneuse s'opère dans le sens basipète le long des traces foliaires; on en a induit que les cordons procambiaux correspondants devaient pré- senter le même sens de différenciation, ce qui fut vérifié dans nombre de cas. Une trace foliaire quelconque se développerait donc progressivement en descendant, à partir de la base foliaire correspondante, vers la base de la tige ; il y — 71 - aurait secondairement raccord des traces foliaires entre elles, grâce à leur différenciation basipète. Or, les feuilles cotylédonaires ne paraissent différer des autres, à cet égard, que parce que leurs traces doivent entrer en rapport avec l'appareil conducteur de la racine terminale. En ce qui concerne les racines, on sait qu'elles prennent naissance, le plus souvent, à l'intérieur d'un membre préexistant (feuille, tige ou racine), aux dépens de quelques cellules d'habitude non contiguës avec les éléments conducteurs du membre-support. Quand l'appareil conducteur de la jeune racine se développe, il se trouverait donc isolé de celui du membre-support si les cellules interposées ne se montraient capables de subir elles-mêmes une différenciation secondaire, qui en fait des éléments conducteurs, soit ligneux, soit libériens. On peut suivre d'autant plus facilement ce processus de raccord, de mise en rapport, des deux appareils con- ducteurs différents que la racine naît plus tardivement, à l'intérieur d'un membre dont l'appareil conducteur propre est déjà mieux différencié, et que les directions relatives des deux appareils à raccorder s'écartent davan- tage l'une de l'autre. Dans ces conditions, les éléments vasculaires de raccord, en particulier, restent courts, prennent une ornementation ligneuse spéciale et cons- tituent ce que l'on a appelé du tissu diaphragmatique. Leur différenciation ligneuse s'opère aussitôt que celle des premiers vaisseaux de la jeune racine, à la base de celle-ci. Pour la première racine, dans l'embryon, les condi- tions se montrent très défavorables à l'observation : la première racine se différencie, en effet, de façon très précoce dans l'axe embryonnaire ; le raccord entre — 72 - les appareils conducteurs radical et cotylédonaire, s'il s'effectue, le fait alors que ces deux appareils sont encore à l'état procambial, dans un corps embryonnaire très petit et, par surcroît, le premier de ces appareils se développe suivant la même direction que l'autre- Mais, la première racine ne diffère des autres que par sa situation particulière et si l'existence d'un raccord, pour elle, est restée en général hypothétique, il s'agit là du moins d'une hypothèse très vraisemblable. Ainsi que Compton [17] l'a fait remarquer, la théorie du raccord implique la croyance en l'existence de catégories bien définies au point de vue de l'organisation libéroligneuse : on doit admettre qu'il y a, dans la racine, une structure nettement différente de celle qui caractérise la tige feuillée. Pour Compton, une telle conception est incompatible avec les théories phylo- géniques. Il en seraitbien ainsi s'il était démontré que les ancêtres vasculaires des Plantes à graines actuelles ont présenté, dès l'origine, un corps formé d'une tige feuillée pro- longée par une racine, tous ces membres possédant d'ailleurs la même organisation libéroligneuse fonda- mentale. Mais cet a priori du raisonnement de Compton est loin d'être imposé par ce que l'on sait déjà sur les Plantes vasculaires fossiles qui paraissent les plus pri- mitives (Psilophytales). Et, parmi les théories phylogé- niques, l'une au moins, des plus soutenables, celle de LiGNiER [7], permet justement d'admettre que la racine n'a pas été un membre primordial du corps des Plantes vasculaires, que les différences marquées, apparues dans la suite entre la structure libéroligneuse des racines et celle de la tige feuillée, sont dues à une évo- lution tout à fait indépendante de l'appareil aérien et de l'appareil souterrain. — 73 — Si donc l'existence d'une racine terminale ne corres- pond pas à un caractère primitif, ne peut-on considérer la première racine des Plantes à graines actuelles sim- plement comme la première formée des racines laté- rales ? Comme pour celles-ci, il y aurait raccord avec le système conducteur de la tige feuillée, les particularités de ce raccord tiendraient seulement à la précocité de la première racine et à sa position par rapport à la tige feuillée embryonnaire. Le cas de certaines racines gemmaires, comme celles de la Ficaire {Ficaria rarmn- caloides Roth) par exemple, qui naissent à la face inférieure d'une ébauche de bourgeon, paraît fort suggestif à cet égard. Van Tieghem [.30] avait souligné l'analogie : « On a souvent comparé un jeune bourgeon à un embryon, on voit que la ressemblance se poursuit dans la manière dont l'un et l'autre forment leur première racine » (p. 568). Comme Compton, Chauveaud [15] a cru pouvoir démontrer que la théorie du raccord était logiquement insoutenable. J'ai réfuté ailleurs [6], après Dangeard [19], son raisonnement, vicié dans ses prémisses. En définitive, tant du point de vue morphologique que du point de vue phylogénique, le postulat de la discontinuité initiale des appareils conducteurs cotylé- donaire et radical peut être admis avec autant de vrai- semblance que le postulat contraire. II. — Théories phylogéniques sur Torganisation libéro- ligneuse des cotylédons et de l'hYpocotyle. La théorie de Vaccélération basifnge, émise par G. Chauveaud [14] [15], paraît l'une des plus conformes aux faits parmi celles qui dépendent du postulat de la continuité initiale. — 74 — Pour cet auteur, le faisceau conducteur médian d'un cotylédon n'est que la partie supérieure d'un système élémentaire allant de la racine au cotylédon en traver- sant l'hypocotyle- Cette unité fondamentale de l'appareil conducteur des Phanérogames, qu'il désigne sous le nom de convergent, comprend typiquement, au début, un faisceau vasculaire centripète situé entre deux fais- ceaux criblés. Dans la première racine, il y aurait fusion deux à deux des faisceaux criblés, de convergent à convergents voisins, par accolement latéral, d'où l'alternance des faisceaux vasculaires avec un nombre égal de cordons libériens Au cours du développement du convergent, la différenciation de nouveaux vaisseaux se ferait suivant deux lignes divergentes, de façon à s'effectuer finalement en direction centrifuge. Les vais- seaux formés dans le sens centripète sont dits vaisseaux alternes ; ceux qui se forment dans le sens centrifuge sont dits vaisseaux superposés ; les autres, enfin, sont nommés vaisseaux intermédiaires. A mesure qu'on s'élève le long du convergent, à partir de la racine, on assisterait à une transformation rappelant les stades d'évolution phylogénique traversés par l'appareil con- ducteur des Plantes vasculaires : disparition progressive des premiers vaisseaux formés; rapprochement pro- gressif des deux ailes divergentes du convergent ; en fin de compte, et souvent dans le cotylédon seulement, accolement latéral de ces deux ailes et apparition d'emblée des vaisseaux superposés Les premiers stades de développement du convergent auraient été peu à peu supprimés entièrement, de bas en haut, par accélération enibryogénique basifuge. Le premier travail d'ensemble s'appuyant sur le second postulat a été le Mémoire que P. -A Dangeard — 75 — a publié en 1889 [i8]. Cet auteur a eu l'occasion de confirmer son point de vue en 1913 [19]. Sterckx [27] a décrit et figuré avec beaucoup de pré- cision, chez les Renonculacées (en particulier chez le Nigella damascena) , un procédé de mise en rapport, par contact, des faisceaux cotylédonaires avec la stèle radicale. Cet auteur indique, dans la région de raccord de chaque faisceau cotylédonaire, l'existence d'une portion ligneuse centrifuge médiane, dépourvue de liber, et comprise entre deux faisceaux libéroligneux latéraux. Le bois centrifuge médian s'accolerait à l'angle externe d'un des cordons de bois centripète de la racine, lequel se serait prolongé vers le haut, à travers l'hypocotyle. Gravis, après avoir décrit le raccord par contact entre les faisceaux cotylédonaires et la stèle radicale dans l'hypocotyle de VUrtica dioica [22] et du Tradescantia virginina [23], a cru devoir considérer par la suite [24] [25], comme une entité anatomique ayant une signifi- cation phylétique, un groupement de raccord particu- lier qu'il nomme triade. « Une triade se compose essen- tiellement d'un groupe de trachées centripètes compris entre les deux moitiés d'un faisceau libéroligneux à bois centrifuge. A un niveau supérieur, les trachées centripètes n'existent pas et les deux moitiés du faisceau sont unies en un faisceau normal A un niveau inférieur, c'est le bois centrifuge qui fait défaut, tandis que les massifs libériens alternent avec le l^ois centripète ». C'est en somme un faisceau libéroligneux descendant bifurqué comprenant entre ses branches un pôle ligneux ascendant de racine. IMais Gravis pense que « l'association du bois centri- pète et du bois centiifuge dans les triades est une orga- nisation diploxyléc qui rappelle celle des Lépidoden- — 76 - drées et Sigillariées » et que, « se manifestant au début de l'évolution ontologique, elle constitue un bel exemple d'application de la loi de Serres ». GoMPTON [17J, E. N. Thomas [29], ont aussi employé le terme de triade et ont comparé cette entité au divergeant de Bertrand et Cornaille. E. N. Thomas est portée à con- sidérer l'hypocotyle comme un axe à structure propre, au même litre que la racine et la tige feuillée qui s'y rattachent. Cette structure, dont l'élément constitutif serait la triade, aurait, comme pour Gravis, une signi- fication phylogénique particulière- En 1907, E N Thomas [28], désignant alors la triade sous le nom de faisceau double, l'envisageait comme une dichotomie précoce de ce faisceau, analogue à celle qui donne naissance à la double trace foliaire dans maints groupes gymnospermiques. Pour expliquer ensuite l'unité du faisceau cotylédonaire médian à un niveau supérieur, l'auteur admettait : 1° que la constitution secondaire d'un pétiole avait étiré considérablement la région de la dichotomie, d'où la présence de deux cordons parallèles et rapprochés sur toute la longueur du pétiole ; 2° qu'il s était produit ensuite, dans le pétiole, une fusion de ces deux cordons originellement séparés, lesquels se séparaient à nouveau à leur entrée dans le limbe. En résumé, la coexistence fréquente, dans l'hypoco- tyle, de bois centripète analogue à celui de la racine et de bois centrifuge analogue à celui de la tige feuilUée épicotylédonaire, a donc été interprétée tantôt comme le reliquat d'un trait de structure ancestral, tantôt comme un dispositif de raccord entre deux appareils rendus différents par leur évolution indépendante, ce dispositif étant sans relation phylogénique avec l'organi- sation libéroligneuse primitive et uniforme des plantes — 77 — vasculaires ancestrales. Cette deuxième tendance cor- respond le plus directement au postulat de la disconti- nuité initiale. IIL — Sens et objet de mes propres recherches Il peut paraître singulier que la continuité ou la dis- continuité des appareils conducteurs des cotylédons et de la racine fassent encore en général l'objet de pos- tulats, puisqu'elles ressortissent théoriquement du domaine des faits observables (1). Mais il s'agit là de faits dont l'observation est difficile, en raison de la précocité avec laquelle la continuité est réalisée dans l'embryon et de la faible différenciation relative des éléments cellulaires destinés à devenir conducteurs. En tout cas, l'étude des divers stades de la germination est notoirement insuffisante pour pouvoir conclure avec certitude à la continuité primitive ou, au contraire, au raccord secondaire ; et, tant que l'observation directe n'aura pas permis de trancher la question d'une façon définitive, le langage qu'on emploiera pour la description des faits dépendra forcément du postulat choisi, que ce choix ait été conscient ou non. Le pire, du point de vue philosophique, serait de méconnaître l'hypothèse de départ, de croire que la description qu'on (1) M. BotjvRÂiN [4] parait certain de la continuité initiale de ces deux appareils chez la Mercuriale. Il se montre du moins fort satisfait de la démonstration logique qu'il en donne. Son raisonnement se réduit à ceci : M. Bugnon a constaté la continuité à partir d'un certain stade du développement embryonnaire (embryon de 4/10 mm. de longueur) ; donc, la continuité initiale a été établie par M. Bugnon. J'aime à croire que M. Bouvrain est seul à s'être laissé impressionner par un sophisme aussi évident. — 78 — donne de la réalité en est la véritable expression, et par conséquent la seule possible, et non pas seulement une traduction, peut-être intéressante, mais malgré tout discutable. Il semble bien que le créateur et certains défenseurs [3] [20] de la théorie de l'accélération basifuge n'aient pas su reconnaître et éviter ce danger. En cherchant, pour ma part, à prendre position dans le débat toujours ouvert sur la signification du cotylédon unique des Monocotylédones, j'ai été amené à examiner la valeur relative des théories générales sur l'organisa- tion libéroligneuse des cotylédons et de l'hypocotyle- J'ai voulu étudier d'abord pour cela, dans le détail et de très près, un cas particulier considéré comme l'un des plus démonstratifs en faveur de la théorie de l'accélé- ration basifuge, celui de la Mercuriale. Cette étude com- parée m'a conduit à donner la préférence à la théorie du raccord. L'objet de ce travail est d'exposer les raisons qui ont déterminé mon choix. IV. — Faits qui justifient l'application de la théorie du raccord au cas de la Mercuriale. Pour vérifier la valeur des conceptions de G. Ghau- VEAUD sur la structure libéroligneuse de l'hypocotyle et des cotylédons, chez la Mercuriale, j'ai poursuivi une comparaison, trop négligée par cet auteur, entre le faisceau médian des cotylédons et celui des feuilles végétatives, et plus spécialement entre les traces cauli- naires de ces faisceaux [10] [12J. Les principales ressemblances observées sont : Tque pour tous les faisceaux considérés, le raccord avec l'appareil conducteur sous-jacent se fait par le moyen d'une bifurcation ; 2° qu'en suivant les branches de cette — 79 — bifurcation, onvoitleslignes de différenciation ligneuse exécuter une rotation, laquelle est nécessitée par le raccord avec des faisceaux orientés différemment; 3° que la différenciation vasculaire s'opère dans tous les cas à partir du haut vers le bas de la bifurcation de raccord, qu'elle est, autrement dit, basipète. Les principales différences (présence ou absence de protoxylème centripète entre les branches de la bifurca- tion, niveau où celle-ci s'effectue ; ouverture de l'angle de bifurcation à l'état adulte et longueur de ses bran- ches) ne paraissent pas tenir à la nature des différentes feuilles considérées, mais surtout à la diversité de l'appareil conducteur sous-jacent et à la position relative des zones d'accroissement intercalaire longitudinal par rapport au siège de la bifurcation. Les faits relatés ci-après viennent à l'appui de mes premières conclusions et militent en faveur de la théorie du raccord. A. ~ Variations du niveau et de la forme de la bifurcation de raccord- 1° Feuilles végétatives. — Sur une série de coupes transversales intéressant tout l'axe épicotylé d'une jeune plante de Mercuriale, j'ai observé que, contrairement à la règle générale indiquée dans une de mes précédentes Notes [10], la trace du faisceau médian M, d'une des feuilles F, (feuilles de la deuxième paire au-dessus des cotylédons), se montrait bifurquée dès le nœud immé- diatement inférieur (nœud des feuilles FJ. Sur toute la longueur de l'entrenœud épicotylédo- naire, la trace de la feuille considérée est donc repré- sentée par deux faisceaux dont le raccord se fait nor- 80 — malement au nœud des feuilles cotylédonaires avec l'appareil conducteur sous-jacent. Sur la figure 1, j'ai représenté comparativement le schéma de la course des faisceaux Ma et M'a , la course de M'a étant normale. La figure 1 (PI. III) est une micro- photographie d'une coupe de la série étudiée, coupe passant vers le milieu de l'entrenœud épicotylédonaire ; on y voit nettement, à la partie supérieure, les deux faisceaux correspondant à la trace de Ma , tandis que la trace de M'a , à la partie infé- rieure de la figure, est indivise. La trace du faisceau Ma pré- sente ainsi, sur toute la lon- gueur de l'entrenœud épicoty-, lédonaire, le même aspect que la trace du faisceau médian d'un cotylédon, de la base du limbe cotylédonaire à la base de l'hypocotyle, à la présence près d'un cordon de protoxy- lème centripète entre ses bran- ches. En conséquence, la forme de la bifurcation de raccord d'une trace foliaire (ouverture de l'angle et longueur de ses branches à l'état adulte) tient donc bien uniquement à la position relative des zones d'accroissement intercalaire longitudinal par rapport au siège de la bifurcation. La région hypocotylée ne possède pas, en cela, une particularité exclusive, de caractère ancestral. 2° Feuilles cotylédonaires. — En examinant de nom- breuses germinations de Mercuriale, on constate aisé- Figr. 1 — Ri- ment, pour la nervure médiane cotylédonaire, des variations considérables dans la position relative de sa dichotomie terminale. Celle-ci, située quelquefois dans la moitié supérieure du limbe, peut se rencontrer à tous les niveaux inférieurs Le limbe peut présenter lui-même une échancrure médiane plus ou moins profonde, qui arrive à le rendre entièrement bifide. J'ai pu réunir à cet égard une série assez complète de stades intermé- diairesffig. 2à 8, PI. III). Ladichotomiedu cotylédon peut enfin être totale, et alors on a un cotylédon double, pourvu cependant d'un seul bourgeon axillaire comme son opposé resté simple. Ses deux moitiés sont, en ce qui concerne la nervation, exactement comparables à celles d'un cotylédon resté entier, mais dont la dicho- tomie terminale de la nervure médiane serait reportée jusque dans le nœud cotylédonaire (fig. 9 et 10, PI. III). Il est clair que, dans ce dernier cas, la région du raccord libéroligneux du cotylédon double est elle- même reportée dans l'axe, comme celle d'une feuille végétative quelconque (!)• L'amplitude même des variations du niveau où siège la région de raccord du faisceau médian, tant pour les cotylédons que pour les feuilles végétatives, montre que les diirérences habituellement offertes à cet égard par ces deux catégories de feuilles sont loin d'être essentielles- Elles sont même piobablement moins accusées qu'elles ne le paraissent : c'est ce ^que révèle une com- paraison attentive des cotylédons avec les autres feuilles de la plante. (1) Je reviendrai plus en détail dans un travail ultérieur sur ces cotylédons dichotonies pour en tirer d'autres conclusions impor- tantes relalivement à l'organisation libéroligneuse du cotylédon chez les Monocotylédones. 6 - 82 - Au premier abord, le cotylédon paraît présenter, chez la Mercuriale, la même organisation d'ensemble que la feuille végétative. On a donné sans hésitation à sa lame terminale le nom de limbe et celui de pétiole à l'organe étroit et allongé qui porte la lame. Les mêmes vocables traduisent-ils bien ici une liomologie réelle, où sont-ils seulement la preuve d'une analyse insuffisante ? Les différences morphologiques offertes par les deux catégories de feuilles paraissent cependant assez impor- tantes pour que la question mérite d'être posée. La feuille végétative comprend, en effet, des stipules membraneuses de part et d'autre de la Jjase du pétiole ; la base de la feuille cotylédonaire n'en présente pas trace. La première possède un limbe penninerve et à contour denté; la seconde, au contraire, a une nervure médiane dichotome et sa lame esta contour entier. En suivant le développement d'une feuille végétative, on constate que l'ébauche primordiale présente de très bonne heure trois lobes nettement distincts : un médian et deux latéraux plus faibles ; ces derniers sont l'origine des stipules ; du lobe médian dérivent limbe et pétiole. C'est d'abord le sommet du limbe qui se différencie ; puis, aux dépens d'une région méristématique inter- calaire, située vers la base du lobe médian, mais au-dessus du niveau commun d'insertion des trois lobes primitifs, des lobes latéraux secondaires apparaissent, les plus jeunes étant toujours les plus rapprochés de la base; à ces lobes correspondent les dents du limbe adulte. Enfin, la région méristématique subit un étire- ment longitudinal, et le pétiole en dérive. L'ébauche cotylédonaire ne paraît jamais présenter trois lobes bien distincts, bien que sa base d'insertion soit aussi large que pour la feuille végétative. Elle se développe par un accroissement marginal et par un — 83 — accroissement intercalaire dispersé pendant toute sa vie embryonnaire et môme encore pendant la première période de la germination. Son extrême base est tardive- ment le siège d'un accroissement intercalaire longitu- dinal qui l'étiré en un organe en forme de pétiole, tandis que la portion terminale continue à s'agrandir à peu près également dans toutes les directions, devenant ainsi la lame adulte. Les divergences importantes qui viennent d'être décrites dans l'ontogénie et la morphologie des cotylé- dons et des feuilles végétatives sont loin d'imposer les homologies classiques; elles permettent même d'entre- voir des homologies toutes différentes entre les parties constitutives de ces deux sortes de feuilles. L'existence très précoce de trois cordons procam- biaux, un médian, deux latéraux, dans l'ébauche cotylédonaire, peut faire penser qu'elle comprend, elle aussi, au moins en puissance, trois lobes primordiaux, comme l'ébauche de la feuille végétative. La suite du développement n'amènerait pas la sépara^liori des trois lobes; qui resteraient ainsi concrescents pour former le limbe cotylédonaire; le pétiole cotylédonaire se pro- duirait aux dépens de la base commune aux trois lobes, et cela expliquerait l'absence apparente des stipules. On aurait affaire à un pétiole de base foliaire, infrastipu- laire dans le cotylédon, à un pétiole suprastipulaire dans la feuille végétative. Malheureusement, chez la Mercuriale, les stipules des feuilles végétatives restent membraneuses et sans appareil conducteur, de telle sorte qu'une confirmation anatomique directe ne peut être fournie des homologies ci-dessus proposées. L'absence de formes foliaires inter- médiaires entre les cotylédons et les feuilles végétatives ne permet pas davantage de leur trouver un appui morphologique convaincant. Il était donc indiqué d'avoir recours, pour choisir entre ces homologies, à une comparaison avec d'autres cas pifji les stipules des feuilles végétatives sont nerviées et où les premières feuilles de la jeune plante sont morpho- logiquement intermédiaires entre les cotylédons et les feuilles végétatives de la plante adulte. La Fève (Faba vulgaris Mœnch) constitue à ce point de vue un exemple très favorable. On sait que la feuille végétative typique comprend ici un limbe composé-paripenné à 1-2 paires de folioles, et un pétiole bordé à sa base par deux stipules bien déve- loppées. Ontogéniquement, comme pour la Mercuriale, cette feuille affecte très tôt l'aspect d'une ébauche trilobée ; les deux lobes latéraux donnent naissance de même aux stipules ; le lobe médian fournit, par la suite, le rachis avec ses folioles latérales, et enfin le pétiole. Trois faisceaux principaux, correspondant aux trois lobes primordiaux, constituent la trace foliaire ; les deux latéraux demeurent, dans la tige, indépendants du médian. En descendant à partir du sommet de la tige vers sa base, on rencontre, avant d'arriver aux cotylédons, quelques feuilles plus simples que celle qui vient d'être décrite : la simplification porte sur la partie libre des trois lobes et surtout sur le lobe médian ; celui-ci finit par n'être plus représenté que par une pointe médiane très courte. La plus inférieure de ces feuilles a l'aspect d'une lame à peine plus longue que large, à base légè- rement rétrécie et à sommet très brièvement tricuspidé ou même tout à fait simple. Son système libéroligneux est cependant, comme celui des feuilles plus compli- — 85 — quées, dominé par les trois faisceaux principaux qui correspondent aux trois lobes de l'ébauche primordiale. Cette feuille représente donc sans nul doute une base foliaire allongée par accroissement intercalaire ; à son sommet, les trois lobes de l'ébauche primitive, arrêtés très tôt dans leur développement, sont restés rudimen- taires ou tout à fait indistincts l'un de l'autre. C'est un phyllode de hase foliaire. Dans les cotylédons, l'ébauche primordiale est égale- ment trivalente, et si les trois lobes n'arrivent pas à se caractériser morphologiquement l'un par rapport à l'autre, leur existence est néanmoins prouvée par la présence des trois faisceaux principaux, indépendants jusque dans l'axe, comme pour les autres feuilles de la plante Le limbe cotylédonaire résulte du développe- ment de l'ébauche primordiale tout entière, dont les trois lobes restent concrescents. C'est un phyllode d'ébauche foliaire. Le pétiole cotylédonaire est dû à un accroissement intercalaire tardif et localisé, qui étire quelque peu l'extrême base de la lame ; c'est un pétiole infrastipulaire, comparable à la portion inférieure rétrécie de la première feuille épicotylée, mais non homologue du pétiole suprastipulaire des feuilles végétatives foliolées. Dans ce cas, comme pour les feuilles des Grami- nées [5], les mots ont donc pu induire en erreur sur les homologies intimes des choses ; les termes communs de limbe et de pétiole ont conduit à confondre des organes qui, tout en présentant certaines analogies de forme et de fonction, ont une origine et une constitu- tion morphologique nettement différentes. Goebel [21] paraît être le premier auteur qui ait fondé sur l'étude de l'ontogénie foliaire une interprétation analogue pour certaines feuilles primordiales et certains cotylédons. — 86 — L'étude qui vient d'être faite des homologies cotylé- donaires chez la Fève permet de supposer, en ce qui concerne la Mercuriale, que cette plante dérive d'an- cêtres à feuilles pourvues de stipules plus importantes et vascularisées. Par réduction, dans les feuilles végé- tatives, les stipules demeurent rudimentaires et aucun appareil conducteur ne se différencie pour elles, bien que leur ébauche continue à s'iridividualiser de très bonne heure par rapport au lobe médian. Par contre, dans les deux premières feuilles de la plante, et bien que les lobes stipulaires restent indistincts du médian, les faisceaux, stipulaires se développent encore : l'appa- rition précoce des deux faisceaux latéraux dans les cotylédons, faisceaux qui n'entrent en contact avec le médian que vers la base de sa bifurcation inférieure, s'expliquerait naturellement dans cette hypothèse. En fin de compte, les feuilles cotylédonaires de la Mercuriale dériveraient d'ébauches foliaires dont le sommet ne subit pas la trilobation qui se produit dans les ébauches des feuilles végétatives, mais néanmoins trivalentes comme ces dernières. Aux deux lobes stipulaires correspondraient les deux régions desservies par les deux faisceaux latéraux ; au lobe médian, la région apicale élargie dans laquelle le faisceau médian se ramifie par dichotomies successives. Le même lobe médian, dans les feuilles végétatives, perd de très bonne heure so;i accroissement apical ; le faisceau médian ne s'y ramifie plus au sommet. Mais la base de ce lobe subit un accroissement intercalaire puissant, qui détermine peu à peu la formation du limbe et du pétiole, tandis que la base foliaire ne prend aucun développement- C'est celte base, au contraire, qui, dans l'ébauche cotylédonaire, est le siège d'un ~ 87 — accroissement intercalaire longitudinal important, d'oii provient le pétiole cotylédonaire. La région de raccord du faisceau cotylédonaire médian pourrait donc, chez la Mercuriale, et peut-être également dans tous les cas où elle semble se prolonger pareillement jusque dans un limbe, être localisée en fait dans une base foliaire. La théorie du raccord perme d'ailleurs, comme on le verra plus loin, de comprendre aisément cette localisation particulière. B, — Cas de différenciation basipète dan faisceau conducteur dans Vhypocotyle Chez la Mercuriale, selon la règle générale, la diffé- renciation vasculaire est basipète sur les traces foliaires [12]. De ce fait, on est autorisé à supposer : 1° que les cordons procambiaux (aux dépens desquels se forment, par la suite, les faisceaux conducteurs libéroligneux) se différencient eux-mêmes dans le sens basipète ; 2° que, par conséquent, les traces foliaires se développent indé- pendamment les unes des autres à l'origine, qu'elles n'entrent en rapport avec l'appareil conducteur sous- jacent que grâce à leur différenciation basipète. Si ce raccord s'effectue réellement, il doit s'opérer, en général, de façon très précoce- alors que les traces foliaires sont encore à l'état procambial : cela explique pourquoi il est difficile à mettre en évidence sur une préparation microscopique. Mais si. exceptionnellement, le raccord se trouvait différé, le phénomène de la différenciation basipète d'un faisceau conducteur pourrait devenir aisément observable. C'est une telle exception que j'ai pu constater dans l'hypocotyle de la jeune Mercuriale déjà mentionnée pour son cotylédon bifide jusqu'au nœud cotylédonaire. On voit sur la fig. 10(P1. III) la disposition d'ensemble de l'appareil conducteur un peu au-dessus du nœud cotylédonaire (coupe 90 de la série). Comme je lai décrit ailleurs [10], les faisceaux médians Mi et M'i des deux feuilles Fi , F'] de la pre- mière paire au-dessus des cotylédons présentent leur bifurcation de raccord au nœud cotylédonaire- Mais, tandis que, pour l'un de ces faisceaux, M'i , le raccord s'effectue normalement pour les deux branches de la bifurcation, pour l'autre, Mi , l'une des branches reste indépendante au niveau où l'autre s'accole latéralement au faisceau cotylédonaire correspondant, et on peut la suivre sur une certaine longueur de l'hypocotyle. Sur la coupe 146, par exemple, le faisceau —-^ , dont la partie ligneuse comprend encore là plusieurs vais- seaux, occupe par rapport aux faisceaux cotylédonaires sensiblement la même position que son symétrique (fig. 11, PI. III). Sur la coupe 226 (fig 12. PI. III), tandis que les trois autres branches de bifurcation des faisceaux Mi et M'i sont nettement accolées aux branches correspondantes des faisceaux cotylédonaires et plus ou moins étroite- Mi ment fusionnées avec elles, le faiceau — tj— se montre toujours isolé ; son importance a, d'autre part, considé- rablement diminué; sa partie ligneuse ne comprend plus, en effet, qu'un seul vaisseau (fig. 2). Plus bas encore, sur la coupe 272 par exemple (fig. 13, PI. III), il occupe toujours la même position relative ; mais, là, il est encore entièrement à l'état procambial (fig. 2); l'élément qui était destiné à devenirla première trachée est déjà bien reconnaissable en a. — 89 - Enfin, à partir d'un niveau encore plus inférieur dans riiypocotyle, toute trace, même procambiale, de ce faisceau s'efface. La figure 3 traduit, schématiquement, la course de la trace foliaire de Mi dans sa région de bifurcation (fig- 3). Un tel parcours paraît difficile à interpréter autrement que com me un raccord anormalement retardé pour l'une des branches de bifurcation du faisceau Mi avec un faisceau cotylédonaire. Pour une cause indéterminée, la branche -^ ne s'est pas accolée latéralement au J%IG 27Z Fi?. 3 Faisceau —-sur les coupes 2 i!6 et"272. — Gr. : 330. faisceau contylédoa ire correspondant dans le nœud cotylédonaire : elle a donc poursuivi verticalement sa différenciation basipète dans un hypocotyle déjà — 90 — allongé La jeune plante a été étudiée au moment où cette différenciation ne s'était encore propagée que dans la partie supérieure de l'hypocotyle. Faite à un âge de la plante plus avancé, cette étude aurait très vraisem- blablement permis de constater l'extension du fais- Mi ceau jusqu'à la base de l'hypocotyle et son raccord final, à ce niveau, avec les faisceaux cotylédonaires. La bifurcation effective du faisceau médian de Fi et son raccord effectif avec l'appareil conducteur sous- jacent paraissent les seules hypothèses compatibles avec le fait qui vient d'être décrit. Ce fait constitue ainsi une première justification du langage adopté pour la des- cription et il permet de donner leur sens plein aux termes de bifurcation et de raccord. On peut en déduire une autre conséquence impor- tante. On observe, en effet, dans le cas d'une bifurcation de faisceau, que la scission commence par affecter la portion libérienne pour n'atteindre qu'en dernier lieu la portion ligneuse [10] [!2]. La fusion de deux faisceaux par accotement latéral se fait, au contraire, par contact préalable des régions libériennes. Les figures 12 et 13 (PI. I) montrent cet ospect avec netteté pour les fais- ceaux de leur partie droite J'ai d'ailleurs déjà décrit des faits semblables à propos des Graminées [5]. On doit donc pouvoir distinguer, en général, par le seul aspect de la section transversale, la division d'un faisceau de la fusion de deux faisceaux : dans le premier cas, la section transversale du faisceau en voie de bifurcation est cordiforme, la pointe du cœur étant occupée par le bois; la section présente au contraire deux pointes ligneuses séparées, attenant à une même masse libérienne, dans le deuxième cas. — 91 — L'application de cette règle aux faisceaux cotylédo- naires permet de reconnaître : 1° une bifurcation de la base du faisceau médian, bifurcation qui doit être réelle au même titre que celle des faisceaux médians des feuilles végétatives ; 2° une fusion des faisceaux latéraux avec le médian, dans le pétiole cotylédonaire ; cette fusion implique la naissance indépendante de trois cordons procambiaux dans la base de l'ébauche cotylé- donaire, les deux latéraux venant par la suite se rac- corder avec le médian, au-dessus du nœud cotylédonaire. Cette dernière conclusion est en accord avec celles qui ont été tirées de l'étude des homologies des feuilles cotylédonaires. C . — Organisation libérolignease de la région de raccord da faisceau cotylédonaire médian La théorie de l'accélération basifuge paraît expliquer de la façon la plus complète et la plus séduisante, au moins chez la Mercuriale, les variations de la structure libéroligneuse aux divers niveaux dans l'hypocotyle et les cotylédons. Il importe donc de vérifier très attenti- vement si elle s'accorde avec tous les faits observables. Si elle était bien la traduction de la réalité, on devrait constater, en étudiant le convergent de bas en haut, à partir de la base de l'hypocotyle, la disparition pro- gressive d'abord des vaisseaux alternes, puis des vais- seaux intermédiaires ; en arrivant au niveau où le faisceau cotylédonaire médian présente un seul pôle ligneux centrifuge, toute trace de vaisseaux intermé- diaires et, a fortiori, de vaisseaux alternes devrait avoir disparu. Or, s'il y a continuité parfaite, à la base de l'hypoco- - 92 - tyle, entre les vaisseaux alternes, les vaisseaux intermé- diaires et les vaisseaux superposés, aux niveaux plus élevés, une solution de continuité apparaîtgénéralement entre les vaisseaux alternes et les autres : des cellules parenchymateuses isolent le protoxylème centripète des deux ailes du convergent. Les figures données par Chauveaud [13] sont suffisamment démonstratives à cet égard. Compton [17] a déjà fait la même remarque et a montré combien cette solution de continuité pouvait prendre d'importance dans des cas tels que celui du Lupin, par exemple. Cet auteur met bien en évidence le point faible que ce fait crée dans la théorie : on doit admettre, contrairement aux prévisions théoriques, que le stade intermédiaire disparaît avant le stade alterne. D'autre part, si Chauveaud a décrit et figuré de manière détaillée l'organisation et l'évolution du con- vergent à la base des cotylédons, il n'a par contre traduit par aucune figure les descriptions, d'ailleurs brèves, qu'il consacre à la région cotylédonaire où le convergent se transforme en un faisceau libéroligneux collatéral- Les phénomènes qu'on peut observer à ce niveau ont cependant un intérêt primordial pour la théorie. Ayant personnellement reconnu l'influence considé- rable de l'accroissement intercalaire longitudinal sur- la disparition des éléments ligneux primitifs daiis Ihypocotyle et les bases cotylédonaires [8], ayant constaté que cette influence cessait de s'exercer au som- met de la bifurcation de raccord du faisceau cotylédo- naire médian, j'ai été conduit à étudier d'une façon toute particulière cette région, avec l'espoir d'y retrou- ver, même dans les cotylédons complètement déve- loppés, les vestiges reconnaissables de l'organisation — 93 — libéroligneuse du début. Le fait que je rapporte ci-après prouve que mes prévisions étaient justifiées. Ainsi que je l'ai décrit ailleurs [iO], le faisceau cotylédonaire médian, comme le font les faisceaux médians des feuilles végétatives, se scinde d'abord dans sa région libérienne lorsqu'il se bifurque infé- Fig. 4 Faisceau cotylédonaire médian de Mercurialis annua L. Coupes transversales 20, 28, 29, 30 de la série, b, bois; l, liber ; px, protoxylème centrifuge ; a, élément de protoxylème centripète. Gr. : — - — . rieurement, avant d'opérer la division de sa région ligneuse. Les coupes 20 et 30 et les schémas A et B (Fig. 4) — 94 — correspondent aux sections transversales d'un tel fais- ceau : 1° à un niveau où il est encore simple ; 2° à un niveau légèrement inférieur, oii sa portion libérienne est déjà ouverte, tandis que sa région protoxylémique centrifuge a sa pointe encore entière. Or, à ce dernier niveau, un élément protoxylémique très net existe entre les deux massifs libériens, au contact des derniers vaisseaux du bois secondaire. Il représente la terminaison des éléments protoxylé- miques centripètes qui continuent directement un pôle ligneux de la racine. lia persisté là, comme d'ailleurs les éléments du protoxylèms centrifuge, parce qu'il n'a pas été soumis à la cause de destruction, l'accrois- sement intercalaire longitudinal, qui a provoqué la disparition des autres aux niveaux inférieurs. Son existence en cet endroit est en désaccord formel avec la théorie de l'accélération basifuge. Sa présence prouve que les premiers éléments de raccord peuvent se différencier jusque dans la fissure de la région libé- rienne du faisceau cotylédonaire médian, en face des premières trachées centrifuges de ce faisceau ; la for- mation de tous ces éléments protoxylémiques est sans doute, à ce niveau, à peu près simultanée : c'est là un point capital à élucider par de nouvelles recherches sur de très jeunes cotylédons. Il faut remarquer enfin que ce raccord ne s'est pas fait ici selon le mode par contact décrit par Sterckx chez le Nigella damascena : chez la Mercuriale, c'est le protoxylème centripète qui est externe par rapport au bois centrifuge du faisceau cotylédonaire, et rien, dans l'organisation libéroligneuse de la région de bifurca- tion, ne paraît indiquer l'existence de la branche ligneuse centrifuge médiane admise par Sterckx chez les Renonculacées. — 95 - V. — Application de la théorie du raccord à l'interpréta- tion de la structure libéroligneuse des cotylédons et de l'hYpocotyle chez la Mercuriale. La première racine de la Mercuriale offre, dans sa stèle, deux faisceaux ligneux primaires, alternes avec deux faisceaux libériens primaires (dans une autre terminologie, on parlerait d'un faisceau libéroligneux bipolaire, à deux cordons ligneux centripètes). Le plan médian des cotylédons coïncide avec le plan des deux pôles ligneux radicaux. Les faisceaux libéro- ligneux médians des deux cotylédons, seuls de tout l'appareil conducteur cotylédonaire, entrent directe- ment en rapport avec la stèle radicale ; ils se trouvent en superposition directe chacun avec un cordon ligneux centripète de la racine et équidistants de ses deux cor- dons libériens. Supposons donc cfue la première ébauche procam- biale des faisceaux cotylédonaires médians apparaisse isolément, dans la région de base des ébauches cotylé- donaires. Ces cordons procambiaux primitifs, destinés à devenir des faisceaux libéroligneux collatéraux, à protoxylème centrifuge, devront se différencier de haut en bas pour se mettre en rapport avec la stèle radicale. Celle-ci évolue d'ailleurs, à l'origine, suivant un mode tout différent des faisceaux cotylédonaires, formant du protoxylème centripète et des cordons-libériens alternes. Pour qu'il y ait, dans ces conditions, raccord de liber à liber et de bois à bois, chaque cordon procambial cotylédonaire devra se bifurquer symétriquement par rapport au plan médian cotylédonaire et les branches de la bifurcation devront subir une certaine torsion. Comme, dans le très jeune embryon, la base de la — 96 — racine et celle des cotylédons ne sont séparées l'une de l'autre que par un très petit nomlDre d'assises cellulaires, que riiypocotyle, autrement dit, est extrêmement court, le sommet de l'angle de bifurcation pourra être reporté jusque dans la basecotylédonaire, si celle-ci est indivise. D'autre part, pour compléter le dispositif de raccord, entre les branches de cet angle et jusqu'à son sommet, la différenciation procambiale d'où dérivera le pro- toxylème centrippte de la racine pourra se propager sans entraves ; en raison de la précocité et de la direction de cette différenciation, les éléments de raccord pour- ront ici s'organiser comme les éléments à raccorder ; ils ne constitueront pas du tissu diaphragmatique. La différenciation vasculaire débutera, comme l'aura fait la différenciation procambiale : 1° pour les cotylé- dons, au-dessus delà bifurcation de raccord, et elle se continuera à partir de là vers la racine, du haut en bas des branches de bifurcation ; 2' pour la racine, de mcme que dans le cas général, à son extrême base et dans la région de raccord. Sur une section transversale de la base cotylédonaire ou de l'hypocotyle, on pourra donc observer, à un moment donné, les quelques vaisseaux du protoxylème centripète, alors qu'aucun des vaisseaux des branches de la bifurcation de raccord n'est encore présent Ces derniers, d'ailleurs, à cause de la torsion des branches, ne se différencieront pas dans le sens centrifuge, mais suivant une direction oblique par rapport au rayon. La différenciation ligneuse paraîtra ainsi se faire en arc, d'abord dans le sens centripète, puis dans une direction sécantielle, plus tard, enfin, en direction centrifuge. L'accroissement intercalaire longitudinal intense qui (rappe l'hypocotyle et la base cotylédonaire pendant les premières phases de la différenciation vasculaire déter- - \)1 — mine, d'autre part, à la fois la forme de la bifurcation de raccorda l'état adulte et la disparition plus ou moins complète des premiers vaisseaux formés, dans l'ordre même où ils étaient apparus. Il est vraisemblable que, si cet accroissement ne se produisait pas — supposition permise puisqu'il s'agit là d'un phénomène secondaire — les éléments ligneux de raccord seraient des éléments diaphragmatiques persistants, comme dans le cas général. Mnsi, pour la Mercuriale — et la généralisation semble possibl? — l'hypothèse de la discontinuité ini- tiale des appareils conducteurs cotylédonaire et radical permet d'interpréter facilement les particularités de l'organisation libéroligneusedes cotylédons et de l'hypo- cotyle, à tous les stades de développement. Il paraît complètement inutile de faire intervenir, dans ce but, des causes lointaines d'ordre évolutif, de même qu'il paraît illusoire de rapporter certains traits de cette organisation à des vestiges d'une structure ancestrale puisque, comme je l'ai montré : 1° les dispositions essentielles du raccord des faisceaux médians cotylédo- naires se retrouvent dans celui des faisceaux médians des feuilles végétatives et dans celui d'une racine quel- conque ; 2° les conditions spéciales dans lesquelles ce double raccord s'effectue à travers l'hypocotyle expli- quent suffisamment ses caractères propres. La théorie du raccord se révèle donc, au moins autant que toute autre, satisfaisante pour l'esprit; il ne reste qu'à vérifier l'hypothèse qui lui sert de base pour pou- voir la considérer comme l'expression de la réalité. Cette vérification exige qu'on reprenne l'étude des premiers stades embryonnaires, afin d'observer le début de la différenciation procambiale. C'est là que des diffi- cultés techniques assez grandes se dressent, mais qui 7 — 98 - ne doivent pas être insurmontables- Les coupes trans- versales en série paraissent d'ailleurs tout à fait insuffi- sa.ntes, les éléments procambiaux étant ici trop peu distincts des autres en section transversale (l). Il faudra des coupes longitudinales sériées, perpen- diculaires au plan médian des cotylédons et effectuées sur des embryons qui devront être plus jeunes que ceux de 4/10 mm. de longueur déjà étudiés [8]. VI . — Critique spéciale de la théorie de la « dichotomie précoc .' » et de la théorie de « l'accélération basifuge ». A. — Un certain nombre de faits, révélés par l'étude de la Mercuriale, ne permettent pas d'accepter la théorie de E.-N. Thomas. La différenciation d'un pétiole cotylédonaire ne peut certainement être mise en cause ici pour expliquer l'unité du « faisceau double « à un certain niveau dans les cotylédons, car ce faisceau est simple au-dessus du (1) Ici donc apparaît impuissante la méthode que M. P. Becquerel [3] décore du titre pompeux et parfaitement inexpressif de « méthode d'anatomie dynamique » et qu'il décrit ainsi : « 11 faut examiner..., toutes les coupes transversales d'un nombre suffisant de plantules de tous les âges arrêtées systématiquement à tous les stades de leur développement, depuis leur début jusqu'à l'état adulte, de telle manière que l'on puisse observer par comparaison dans l'espace et dans le temps, sans qu'il y ait de lacunes, l'origine et la différenciation des appareils et des organes ». M. P. Becquerel attribue d'ailleurs [1] à tort à G. Chauveaud le mérite d'avoir introduit cette méthode dans l'étude de l'onto- génie de l'appareil conducteur chez les végétaux. Si M. P. Bec- querel avait pris connaissance de certains mémoires classiques relatifs à la question, comme celui de A. Gravis sur VUrtica dioica (1885) [22], il se serait rendu compte que ladite méthode était non seulement préconisée, mais intelligemment pratiquée bien avant la première publication de G. Chauveaud (1901) sur ce sujet. — '. badius Fr., J5. impoliliis Fr., fi. chrysenleron Bull., Lenzites Irabea Pers., Polyporus stypticus Pers., *P. cœsius Schrad., P. Schweintzii Fr., Calocera viscosa Pers., Clavaria aurea SchaeiF., C. cinerea Bull., Ëxidia g landulosa Bull. — Cyathus hirsutus SchaefT., Lycoperdon gemmatum FI. dau., L. eclilnalum Pers. — //e/- ye//a crispa Fr. — Leocarpus fragilis (Dicks) Rost., Didymium melaspermum M- Bride (1). Lepiota carneifoliaGWX- — Gazons au bord des chemins près du Mesle-sur-Sarthe (M. Leclair). Tricholoma ionides Bull. — Bois à Saint-Cénery-le- Géret (M. Charles Hébert). Tricholoma cnistam Fr. — Clairières dans la forêt du Perche. Tricholoma carncam Bull. — Foret de Bellême sous les Conifères (M. Leclair). * Tricholoma colossum Fr. — Bois de Pins à Ségrie (Sarthe). (1) Ces deux Myxomycètes ont été déterminés le premier par le D' Maire, le second par le D' Pinoy. de la Faculté des Sciences d'Alger. — 120 — Tricholoma vaccinum Pers. — Sous des Conifères dans le parc de Vervaine à Condé-sur-Sarthe. CUtocybe geotropa var. giganlea Sow. — Au mois de septembre cette espèce formait dans le parc de Vervaine, presque au bord de l'étang du Précoin, un demi-cercle de 8 mètres de rayon, comprenant 182 champignons, dont les plus grands présentaient un chapeau en forme de coupe de 45 cm. de diamètre sur 22 de profondeur; le pied de ces colosses mesurait 10 cm. de hauteur et 7 d'épaisseur ; sous les champignons le gazon avait à peu près disparu sur une largeur de 30 cm- * Collybia inolens Fr. — Sous les sapins dans les bois de Chaumiton. * Hygrophorus aureus Arrh. — Sur la butte de la Cohue à Assé-le-Boisne, au milieu des Bruyères. — Cette espèce qu'on croyait spéciale aux montagnes a été récemment observée à Vincennes et à Montmorency. Lactarms tithymaliims Scop. — Abondant dans un bois de Pins à Ségrie. Lactarms cimicarlus Batsch- — Prairies à Bellême (M. Leclair). Russula lalea Huds- — Sous les Conifères dans le parc de Vervaine. Russula nauseosa Pers. — Même localité- Volvaria speciosa Fr. — Gazons au bord des chemins près du Mesle-sur-Sarthe (M. Leclair). * Leplonia solstUialls Fr. — Pelouses calcaires et arides à Chaumiton, commune du Val. * Leplonia euchlora Lasch. — Même localité. * Nolanea bryophila Roz et Boud. — Sur la mousse dans les bois de Saint-Aubin-de-Locquenay. — Non décrit par Gillet. Pholiota pudica Fr. — Sur la sciure de bois au Buisson en Perseigne. — Très voisin de P. aegirila dont il diflère - \2{ — simplement par son chapeau plus petit, 6 à 7 cm-, lisse en dessus, ses feuillets adnés-décurrents et non légère- ment échancrés, mais il faut avouer que ces différences sont bien légères et c'est sans doute le motif pour lequel Quélet passe P. pudica sous silence. * Inocybe scabra Miill . — Bois de l'isle à Saint-Germain- du Corbéis. * Inocybe capucina Fr. — Bois de Saint-Aubin-de- Locquenay. * Inocybe cervicolar Pers. — Bois de Chaumiton : parc du château du Val. Inocybe asterospora Q — Parc de Beau vais à Hesloup- Flamniula flavlda Schaeff. — Sur des souches de chêne à Gouterne (M. David), et sur la sciure de bois au Buisson. Naucoria sideroides var. scolecina Fr. — Sur des brin- dilles dans le parc de Vervaine. Bolbillus conocephalus Bull. — Sur des feuilles dans les bois de Ségrie- Tubaria aiitochtona Br. et Br. — En troupe dans les bois de l'isle à Saint-Germain-du-Gorbéis. — Gillet qui ne décrit pas cette espèce dans sa Flore l'a mentionnée dans ses Tableaux analytiques p. 124, mais sans indiquer s'il l'a trouvée dans notre région, et en la plaçant dans le genre Galera bien que les feuillets soient nettement décurrents. Coprinus ephemerus Bull. — Sur lîi terre humide dans les bois de la Trappe. Boletus radicans Pers — Forêt du Perche près Brézo- lettes. M. Leclair me l'a également apportée de la forêt de Bellême. Polystictus lulesccns Pers. — Sur un pommier à Fresnay-sur-Sarthe. — Forêt de Bellême (MM. Duméeet Leclair). — 122 — * Polysticliis aniorphus Fr. — Sur des souches de Coni- fères dans la forêt du Perche. Tremellodon glatinosum Scop- — Forêt de Bellême (M. Leclair). Sparassis crispa Fr- — Forêt de Bellême (MM. Dumée et Leclair). Dacryomyces chrysocomas Bull. — Sur des bois de conifères dans le parc de Yervaine * Rhizopogon lateolas Tul. — Bois de Pins à Ségrie. R. LEMERCIER et A. LETACQ. — Liste de Champi- gnons recueillis dans les bois de la Lande à Sérans (20 juillet) et la forêt de Gouffern (25 septembre). Lors de l'excursion Linnéenneà Argentan (4 et 5 juin), malgré des recherches attentives, la récolte des cham- pignons fut presque nulle ; aussi, afin de donner au moins un aperçu de la flore mycologique de la région et de compléter les indications du compte-rendu de la visite, les auteurs cette liste ont exploré en saison favo- rable deux localités des plus intéressantes, et ils pré- sentent aujourd'hui à la Société le résultat de leurs recherches. Bois de la Lande (Sables ferrugineux du Lias moyen. — Hêtres et Chênes) Amanita vaginata Bull.etvar. fuscescens Gill., A. citrina var. mappa Q.. Collybia fasipes Bull., C. radicata Rehl., C. dryophila Bull., Pleurotus pometl var. pantoleuciis Fr., Lactarius Iheiogalus Bull., L. piperatus Scop., L. helvus Fr., — 12.'^ — Russida delica Fr., R, lepida Fr., R. emetica Schaefl., /?. lilacea Q.. R amœna Q. R. suhfœtens Smith , R. cltrina Gill., R. vi- rescens SchaefT. , Marasmius urens Bull., M. roiula Scop., Cortinariiis ochroleiiciis SchaefT., C. hinnuleus Sow., Inocybe repanda Bull., /. fas t ig iata 'èchaefî.. Boletus tessellalas Gill., B. castaneus Bull., B. lividiis Bull., B. bovinus S., Cyathiis hirsutus SchaefT., Lycoperdon gemmatam FI. dan., Polysticius abietinus Pers., Poria ambigua Bres., Ganoderma resinaceum Boud. REMARQUES Lactariiis helviis commun dans les montagnes est rare dans nos plaines. Poria ambigua est nouveau pour nos régions, et Gano- derma resinaceum n'avait encore été observé que près d'Alençon dans la futaie de Gourtilloles. Forêt de Gouffern (Partie située au voisinage de Tertu ; argile à silex Hêtres, Chênes, Conifères) Tricholoma nudum Bull., T. albobrunneum Pers., T. acerbum Pers., T. sejunctum Sow., T. flavobrunneum Fr., T. ierreum SchaefT., T. argyraceum Bull., T. mela- leucum Pers., T. humile Pers., Clitocybe clavipes Pers., C. cerussata Fr., Hygrophorus eburneus Bull., H. ceraceus Wulf. , H virgineus Wulf.. H. miniatus SchaefT., Lactarius controversus Pers., L. violascens Otto., L. veUereus Fr., L. torminosus Schaeff., L. trivialis Fr , L. cyathula Fr., L. ti- thymalinus Scop.. L camphoratus Bull , L. obsnubilus Lascb., Russula lepidaFr., R. emetica 'Schaeïï.. R. cyanoxanthaSchaeîX., R. carnicolar Bres , Marasmius urens Bull., Entoloma linidum Bull., Ë. sinuatum Fr., E. rhodophodium Fr., Pho- liola aurea Sgav , dortinarius elatior Pers., C. glaucopus SchaefF., C. fulgens A et S., C. largus Fr.. C. preslans Cord.. — 124 — C hinnaleus?iO\\., C. paleaceus Weinm., înocybe rimosa Bull., /. cincinnala Fr., Hebeloma longlcaadam Pers., Cantharellus tubaeformis Fr.. Boletus chrysenteron Bull.. B. scaber Bull, et var. aurantlacus Bull., Hydniim zonatum Batsch., Clavaria cinerea Bull., C. pistillaris L.. Lycoperdon manimaeformis Pers. . REMARQUES Lactarius violascens n'est d'après Qaélet qu'âne variété de L. uvidiis ; il est nouveau pour nos régions. Russala carnicolor Bres., ignoré de Quélet et de Gillet était également inconnu chez nous ; il est voisin de Rosea, très rapproché lui-même de Lepida ; probable- ment confondu avec l'une ou l'autre de ces espèces. Coriinarias prœstans Cord., Les auteurs ayant réuni deux espèces sous ce nom, nous donnerons ici la des- cription de nos échantillons : chapeau visqueux, lisse, d'un brun fauve, portant quelques écailles blanches assez irrégulières, mesurant 18 à 20 centimètres de dia- mètre. Lamelles larges, d'abord violacées puis rouillées. Pied très robuste, blanc, subbulbeux à la base qui est large de 5 cm., atténué en haut, épais de 3 cm. sous le chapeau, mesurant 15 à 18 cm. de hauteur; chair blan- châtre. En groupe de deux ou trois. C'est le C. lorvLis Q., C. Berkeleyi Gooke. — Nouveau pour nos régions, où Gillet lui-même ne l'avait pas trouvé. Il semble plus commun dans l'Est de la France. Cfr. BiGEARD, Complément, p. 211 ; X. Ployé, Coriinarias prœslans Cordier, L'Amateur de Champignons (1922), vol. 8, n° 0, p. 74. — 125 — René VIGUIER et Henri HUMBERT. — Plantes récoltées à Madagascar en 1912 (suite) . DIPLOSTEPHIUM H. B. et K. Diplostephium madagascapiense Humbert nov. sp. (1). — Province du Vakinanrar\tra, district d'Antsi- RABE : Crête rocheuse du mont Ibity (quartzites), vers 2.200 m. d'altitude (n" 1503, 21 Novembre 1912). Arbuste de i mètre environ; fleurs ligulées d'un bleu sombre, fleurs du disque jaunes. — Endémique ; le genre est nouveau pour Madagascar et n'avait été trouvé qu'en Amérique du Sud, dajis les Andes. CONYZA Less. Conyza attenuata Boj. ex D. C. (C. persicœfolia 01. et Hiern ; C serraiifolia Bak.). — Province d'Andovo- RANTO , DISTRICT DE MoRAMANGA : Forêt d'Anula- mazoatra, clairières et fonds humides vers 900-950 m. d'altitude {n" 781, 17 Octobre 1912 ; n° 807, 19 octobre 1912). ÎNon endémique (existe aussi en Afrique tropicale). Conyza Bakeri Humbert [Microglqssa psiadioides Bak. J. L. S. XXV (1890) 327, non Bak. J. L. S. XX (1) La diagnose de cette espèce est donnée dans un Mémoire d'ensemble (H. Humbert. Les Composées de Madagascar, in Mém. Soc Linn. de Normandie, vol. XXV, 1923), actuellement sous presse. La même observation s'applique aux autres espèces nouvelles mentionnées dans le présent relevé. — 126 — (1883) 182]. — Province d'Andovoranto, district de MoRAMANGA : Forêt d' Analamazoatra, vallons vers 900 m. d'altitude (n° 772, 17 Octobre 1912). Endémique. Conyza Garnieri Klatt. (C bellidifolia Bak.).— Province d'Andovoranto, DïSTRiCT DE MoRAMANGA : Bords des chemins près d'Ankarefo, vers 800 m. d'altitude {n° a 51, 9 Novembre 1912). Endémique. Conyza sarmentosa Humbert nov. sp. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : Forêt d' Analamazoatra, vallons frais vers 950 m. d'altitude (m 08, 19 Octobre 1912 ; n" 868, 11 Octobre 1912). Endémique. Conyza Viguieri Ilumbert nov. sp. — Province d'Ando- voranto, DISTRICT de Moramanga : Forêt d' Analama- zoatra, bords d'une clairière marécageuse vers 900 m. d'altitude sur la rive gauche de la Sahan- tandra (n° 110^, 2 Novembre 1912) ; lieux herbeux près d'Ankarefo, vers 800 m. d'altitude {n° il 57, 9 Novembre 1912). Fleurs d'un jaune pâle, un peu verdâtre. Conyza viPgata D. C. — Province d'Andovoranto, DISTRICT d'Anivorano : Vallée de la Sahantandra, près de Fanovana, vers 600 m. d'altitude (n" 732, 16 Octobre 1912). Var. Ellisii (Bak., pro spec) Humbert. — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : Pic de Vohi- malaza, pentes nord, vers 1600 m. d'altitude (n° i3U8, 18 Novembre 1912). -^ Province de l'Itasy, district — i27 - DU KiTSAMBY : Boids d'un ruisseau entre Ambalon- dradama et Ambatofotsy, sur le versant Ouest de VAnkaratm, vers 1.700 m. d'altitude (n° 1620, 26 Novembre 1912). Endémique. NIDORELLA Cass. Nidorella chrysocoma D. C {Conyza stricla Willd). — Province d'Andovoranto, district d'Anivorano : Talus du chemin de fer entre les gares deJanck et de Rogez, vers 300 m. d'altitude {n" 691. 14 Oc- tobre 1912). — Province d'Andovoranto, district DE Moramanga : Forêt d'Analamazoatra, lieux décou- verts près du village d'Analamazoatra, vers 950 m. d'altitude (n" iJ33 bis, 8 Novembre 1912). Non endémique (existe aussi en Afrique et en Asie tropicales). PSIADIA Jacq. Psiadia altissima Benth. et Hook., var. decurrens(Klatt, pro. spec) Humbert. — Province d'Andovoranto, DISTRICT d'Anivorano : Coteaux autour d'Anivorano {n° Ù8i, 5 Octobre 1912) ; pentes des montagnes autour de Loharicmdava, où il constitue des Savoka étendus (n° 652, 12 Octobre 1912;. — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : planté au bord des chemins aux environs de Betafo {n" 1.W5, 19 Novembre 1912). Nom indigène : Dingadingana. Psiadia hispida Benth. et Hook., var. auriculata (Bak., pro spec.) Humbert. — Province de Tananarive, — 128 — DISTRICT DE Manjakandriana : Forêt à l'Est d'Ambato- laona, dans les gorges de la Mandraka, vers \ 200- 1.400 m. d'altitude (n° i.237, 11 Novembre 1912). Endémique. Psiadia madagascaplensis D. G. (Microglossa sessilifolia D. G ). — Province d'Andovoranto, district de MoRAMANGA : Forêt âCAnalamazoatra, près du col (ÏAmboasary, vers 950 m. d'altitude (n» 973, 23 Octo- bre 1912). Petite liane ; feuilles d'un vert brillant sur les deux faces. Endémique. Psiadia salviaefolia Bak.— Province de Vakinankaratra, district d'Antsirabe ; Gratèrelac du Tritriva, sur les parois rocheuses, vers 1.700 m. d'altitude {n" 1325, 16 novembre 1912) — Province du Vakinan- karatra, district de Betafo : Pic de Vohimalaza, pentes Nord, vers 1.600 m. d'altitude («° i365, 18 Novembre 1912). Endémique. BRACHYL^NA R. Br. Brachylaena Perrieri Humbert (Synchodendron Perrieri Baill.J. — Province et district de Majunga ; Pointe du Caïman, près Majunga, coteaux secs (n" 22, 6 Septembre 1912). Endémique. Brachyiaena ramiflora Humbert (Synchodendron rami- florum D. C). — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : Forêt d'Analamazoatra, vers 900- — 129 - i.OOO m. d'altitude (n° 91^, 22 Octobre 1912; n" i986, Il Décembre 1912). Arbre atteignant une vingtaine de mètres de hauteur Endémique. Nom indigène : Hazotokana. BLUMEA D. C. Blumea aurita D. C. {B. glutinosa D. G. ; B. Bojeri Bak.). — PiioviiNCE ET DISTRICT DE MAJu^GA : Boi'd de la Forêt A'Antelikala près Kalsepe (n° 70, 1 Septem- bre 1912. Herbe non endémique (aussi en Afrique et Asie tropicales). Blumea natalensis Sch. Bip. (Conyza Ihermariim Bak.). — Province du Vakinamvaratra, district d'Antsi- RABE : Cratère-lac du Trilriva, sur les parois rocheuses vers 1.700 m. d'altitude (n° 1276, 16 Novembre 1912). Herbe non endémique (aussi en Afrique australe). Fleurs lilas pâle. Blumea Wightiana D. C. — Province et district de Tamatave : Environs de Tamatave (ri° Ui3, 27 Sep- tembre 1912). — Province d'Andovoranto, district d'Anivorano : Pentes herbeuses d'une montagne au Sud-Est de Lohariandava, vers 250-300 m- d'altitude {n° 656, 12 Octobre 1912). Herbe largement répandue sous les tropiques, dans l'ancien continent. Fleurs d'un rouge violacé. LAGGERA Sch. Bip. Laggera alata Sch. Bip. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : Forêt d'Analainazoatra, 9 — 130 — clairière marécageuse vers 950 m. d'altitude (n° 790, 19 Octobre 1912). Largement répandu sous les tropiques, dans l'ancien continent. PTEROCAULON EU. Pterocaulon decurrens Sp. Moore (P. Bojeri Bak.)- — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : Bords des chemins près d'Ankarefo, vers 800 m. d'altitude (n° U62, 9 Novembre 1912). Madagascar, Anjouan, Maurice. AMPHIDOXA D. C. Amphidoxa Demidium 0- Hoffm. (Demidium filaglneum D. G). — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : Lieux marécageux à l'Est de la crête des Vavavato, vers 1900 m. d'altitude (n" i5^8, 24 No- vembre 1912). Endémique. GNAPHALIOM L. Gnaphalium luteo-album L. — Province d'Andovoranto, district d'ANivORANO : Terrains vagues à Bricka- ville (n° ^50, .3 Octobre 1912) ; gare de Rogez (n° 6S5 bis, 14 Octobre 1912) ; gare d'Ambatovola {n° 7^1 , 16 Octobre 1912). — Province du Vakinan- karatra, DISTRICT d'Antsirabe : Près d'Ambohipo- nana, vers 1400 m. d'altitude {n° iU29, 20 novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : Lieux marécageux à l'Est de la crête des - 131 - Vavavalo (gneiss), vers 1900 m. d'altitude (n" 15^7, 24 Novembre 1912). Cosmopolite. Très polymorphe. Les n"' 4G0, 741. 1.547, ont les corolles rosées; les n°' 685 bis, 1.547, forment transition vers G. diffaswn Baii.., qui ne peut se séparer nettement de G. lateo-album L., bien que présentant un port fort différent des formes habituelles de ce dernier. Gnaphalium puppureum L — Province et district de Tamatave : Environs de Tama lave (n° 3^8, 26 Septem- bre 1912). Cosmopolite sous les tropiques. SYNGEPHALDM D. C. Syncephalum stenoclinoides Humbert nov. sp. — Pro- vince DK Tananarive, district de Manjakandriana : Coteaux près d'Anibatolaona, en bordure d'un marais à 3 kil. environ au Sud du village, vers 1.400 m. d'altitude (n" L965, 10 Décembre 1912). Endémique. Syncephalum suborbiculare Humbert nov. sp. — Pro- vince du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy '' coteaux de la rive gauche de VOnive près de Tsin- Joarivo, vers 1.600-16.10 m. d'altitude {n' 1.870, 30 Novembre 1912). Endémique. CATATIA Humbert nov. gen. Catatia cordata Humbert nov. sp. — Province du Vaki- nankaratra, DISTRICT d'Ambatolampy : Pentes du versant Est de ÏAnkaratra en dessous du mont — 132 — Tsiafajavona, vers 2.200 m. d'altitude {n° 1.675, 28 Novembre 1912). Endémique . HELICHRYSUM Gœrtn. Helichrysum achyroclinoides Bak. var. auriculatum Humbert nov. var. — Province de l'Itasy, district DU KiTSAMBY : environs d'Ambatondradama, vers 1.800 m. d'altitude (n° 1632, 26 Novembre 1912) ; pentes occidentales de VAnkaratra, vers 2.000 m. d'altitude r«° ^658, 27 Novembre 1912). Endémique. Helichrysum aphelexioides D. C. — Province du Vaki- NANKARATRA, DISTRICT d'Antsirabe : Entre Anlsirabe et la crête des Vavavato, vers 1.900 m. d'altitude, dans la prairie [ii° 15^5, 24 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Ambato- LAMPY : Pentes de VAnkaratra en-dessous du mont Tsiafajavona, vers 2.000-2.200 m. d'altitude (n" U56, 28 novembre 1912). Endémique. Helichpysum Bakeri Humbert [H. amplexicaiile Bak. J. L. S. XXII (1886) 491, non J. L. S. XII (1883) 1S5]. — Province du Vakinankaratra, district d'Antsi- rabe : Crête rocheuse du Mont Ibity (quartzites), vers 2.000-2.200 m. d'altitude (n° U56, 21 Novem- bre 1912). Endémique. Helichrysum Benthami Viguîer et Humbert {Aphelexis lycopodioides Boj- ex D. G.). — Province du Vaki- nankaratra, DISTRICT d'Antsirabe: Entre A ntsirabe — 133 — et le Triliiva, dans la prairie, vers 1.5001. 700 m. d'altitude {n° 1291, 16 Novembre 1912). — Province DU Vakinankaratra, district de Betafo : Pic de Vohimalazo près Belafo, vers 1.600 m. d'altitude (n" 1379, 18 novembre 1912). Var. Stenocladum Humbert {Aphelcxis slenoclada Bak.). — Province du Vakinankaratra, district d'antsi- RABE : Lieux rocailleux dans la prairie, à l'Est de la crête des Vavavato, vers 1.900 m. d'altitude (/i" 1555, 24 novembre 1912). Var. villosum Viguier et Humbert (Aphelexis sulfurea Bak.). — Province du Vakinankaratra, district d'Antsirabe : Crête rocheuse du mont Ibity, vers 2.000-2.200 m. d'altitude {n° iM07, 21 Novem- bre 1912). Endémique. Helichrysum Bojepianum D. G. [H. amplexicaale Bak. J. L. S., XX (1883) p. 185, non J. L. S. XXII (1887) p. 491 ; H. leacophyllam Bak.]. — Province de l'Itasy, district du Kitsamby : Pentes de VAnka- ratra, en dessous du mont Tslafajavona, versant Ouest, vers 2.000 m. d'altitude (n° 1.657, 28 No- vembre 1912). Endémique. Helichrysum bracteiferum Humbert [Stenocline braclei- fera D. G., Helichrysum concretam Bak.). Province de Tananarive, district de Manjakandriana : Lisière de la forêt à l'Est d'Ambatolaona, vers 1.450 m. d'altitude, où il abonde dans les Savoka {n° 1257, 11 Novembre 1912). — Province du Vakinanka- ratra district d'Ambatolampy : Pentes de VAnka- — 134 — raira, en dessous du mont Tsiafaj avoua, versant Est, vers 2.000-2.200 m. d'altitude {tV 1655, 28 Novem- bre 1912) ; coteaux de la rive gauche de VOnive, près de Tsinjoarwo, vers 1.600-1650 m. d'altitude {n° 1835, 30 Novembre 1912). Endémique. Helichrysum brevifolium Humbert nov. sp. — Province DU Vakinankaratra, district de Betafo : crête des Vavavato (gneiss), vers 2.100 m. d'altitude (n" Û587 bis, 25 Novembre 1912). Endémique. Helîchpysum Candollei Viguier et Humbert [Aphelèxis Catidollei Boj. ex. D. G.). — Province du Vakinanka- RATRA, DISTRICT d'Antsirabe : Crête rocheuse du Mont Ibity, vers 2. 000-2. 200 m. d'altitude (n'> iU^9, 21 Novembre 1912). Endémique. Helichrysum Chermezonli Humbert nov. sp. — Province DU Vakinankaratra, district d'Antsirabe ; Talus près du lac Andraikibo, ves 1.400 m. d'altitude {rf 1331 bis, 16 novembre 1912) ; crête rocheuse du mont Ibity, vers 2.000-2.200 m. d'altitude (n" U57, 21 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, DISTRICT de Betafo : Monts Vavavato, vers 2.000- 2.100 m. d'altitude (n° 1597, 25 Novembre 1912). — Province de l'Itasy, district du Kitsamby : Prairie entre Ambatondradama et Ambatofotsy, aux pieds de ÏAnkaratra, vers 1.700 m. d'altitude (n° 1623, 26 Novembre 1912). Endémique- — 135 — Helichrysum copdifolium D. C. — Province d'Andovo- RANTO, DISTRICT d'Anivorano : Coteaux autour de Lohar'iandava, vers 200-300 m. d'altitude {n° 600, 10 Octobre 1912) ; pentes herbeuses d'une montagne au Sud-Est de Lohariandava, vers 350 m. d'altitude {n° 663, 12 Octobre l'J12). — Province d'Andovo- RANTO, DISTRICT DE MoRAMANGA : Forêt d'^na/«ma- zoatra, dans des clairières, vers l.OOO m- d'altitude (n" 870,^i Octobre 1912). Endémique. Helichrysum cryptomerioides Bak. — Province de l'itasy, district du KiTSAMBY i Bords des tourbières sur le flanc Ouest de Y Ankaralra, entre Ambatofotsy et le mont Tsiafajavona, vers 2.000-2.200 m. d'altitude in° 16^7, 27 Novembre 1912). Endémique. Helichrysum Dubardii Yiguier et Humbert nov. sp. — Province du Vakinankaratra, district d'Ambato- LAMPY : dépression marécageuse à 10 kil. au Nord Ouest de TsinjoarivOj vers 1600 m. d'altitude (n'' 1780, 29 Novembre 1912) — Province de Tana- NAR1VE, DISTRICT DE Manjakandriana : Bords d'un marais à 3 kil au Sud d'Ambalolaona. vers 1.400 m. d'altitude (n° 1975 bis, 10 Décembre 1912). Endémique. Helichrysum empetroides Humbert nov. sp.— Province DE l'ItaSY, district DU KiTSAMBY I PcutCS OuCSt dc V Ankaralra, entre Ambatofotsy et le mont Tsiafaja- vona, vers 2200 m- d'altitude (n° 16â8, 27 Novembre 1912). Endémique. — 136 — Helichrysum Faradifani Scott Elliot — Province d'An- DOVORANTO, DISTRICT d'Anivorano : clairière d'une forêt au Sud d'Anivorano, aux sources de la rivière Sahandranolana {n° 562, 8 Octobre 1912). Endémique. Helichrysum flagellare Bak — Province d'Andovoranto, DISTRICT DE MoRAMANGA : Déprcssious humidcs dans la vallée de la Sahamarirana près à' Ampasimpotsy, vers 900 m. d'altitude (n° iOiô, 24 Octobre 1912) ; bords du Mangoro près d'Ankarefo, vers 800 m. d'altitude {n° ii59, 9 Novembre 1912). Endémique. Hellchpysum fulvescens D. C — Province d'Andovo- ranto, district d'Anivorano : Tabis du chemin de fer entre les gares de Rogez et à' Amhalovola, vers 500 m. d'altitude {n° 125, 15 Octobre 1912. — Pro- vince de Tananarive, district de Manjakandriana : Coteaux et bords des marais à 34 kil au Sud d'Atn- batolaona, vers 1400 m. d'altitude {n° 1978, 10 Dé- cembre 1912). Var. patulum (Bak. pro spec) Humbert. — Province de l'Itasy, district du Kitsamby : Pentes Ouest de VAnkaratra entre Ambalofotsy et le mont Tsiafaja- vona, vers 2300 m. d'altitude (n° 1735, 27 Novembre 1912). Endémique. Helichrysum gymnocephalum Humbert (Stenocline gymnocephala D. C. ; Stenocline incuna Bak). — Province du Vakinankaratra, district d'Antsi- rabe : Pentes des montagnes à l'Ouest d'Ambo- — 137 — hiponana, vers l.oOO m. d'altitude {n° L^20, 20 Novembre 1912). EndémiqueT Helichrysum hypnoides Viguier et Humbert (Aphelexis hypnoides D. C. ; Aphelexis flexaom Bak.)- — Province du Vakinankaratra, district d'Antsi- RABE : Crête rocheuse du mont Ibity, vers 2.000-2.200 m. d'altitude {n° 1.^50, 21 Novem- bre 1912). Endémique. Helichrysum ibityense Vig-uier et Humbert nov. sp. — Province du Vakinankaratra, district d'Antsirabe : Crête rocheuse du mont Ibity, vers 2. 000-2. 200 m. d'altitude ( n° i^99, 21 Novembre 1912). Var. elongatum Viguier et Humbert nov. var. — Avec le précédent (n° 1.508, même date). Endémique. Le type et la variété ne sont connus que par nos récoltes. Helichrysum Lecomtei Viguier et Humbert nov. sp. — Province DU Vakinankaratra, district d'Antsirabe: talus près du lac Andraikiba, vers 1.400 m. d'alti- tude (n"" 133à, 16 Novembre 1912). — Province de L Itasy, district du kitsamby : dans la prairie entre A mbatondradama et Ambaiôfotsy, sur le versant Ouest de VAnkaratra, vers 1.700 m. d'altitude (n° 1.629 bis, 26 Novembre 1912). Endémique. Helichrysum luzulaBfolium D. C. — Province de Tana- NARivE, DISTRICT DE Manjakandriana : bords d'un — 138 — marais à 3 kil. au Sud d'Amhatolaona, vers 1.400 m. d'altitude (n° 1970. 10 décembre 1912). Endémique. Helichrysum manopappoides Humbert nov. sp. — Province du Vakinankaratra, district d'Antsirabe : Crète du mont Ibity, vers 2.000 m. d'altitude (n" 1527, 21 Novembre 1912). Endémique. Hellchpysum microcephalum D. C. ( //. bullatmn Bak.). — Province du Vakinankaratra, district d'Antsi- rabe : sur les pentes internes du cratère-lac du Tritriva, vers 1800 m. d'altitude (n" 1285, 16 Novembre 1912). Endémique. Helichrysum mutisiaefolium Less. (//. cirrhosum D. C). — Province du Vakinankaratra, district d'Ambato- LAMPY : Restes de forêts sur le versant Est de ÏAn- karatra, en dessous du mont Tsiafajavona, vers 2000-2200 m. d'altitude {n° 1689, 28 Novembre 1912) ; coteaux boisés de la rive p-auche de ÏOnive près de Tsinjoarivo, vers 1600 m. d'altitude (n° 1822, 30 No- vembre 1912). Endémique. Helichrysum myriocephalum Humbert (Slenoclme fer- ruginea Bak.). — Province de l'Itasy, district du Kitsamby : Bords d'un ruisseau entre Ambatondra- dama et Ambalofotsy, sur le versant Ouest de VAnkaratra, vers 1700 m. d'altitude (n° 1627, 26 No- vembre 1912 Endémique. — 139 — Heilchrysum PlantagoD. C— Province d'Andovoranto, DISTRICT DE MoRAMANGA : Clairières artificielles dans la forêt à' Analamazoalï*a, vers 1000 m. d'altitude (ji' 8^1, 21 Octobre 1912) ; dans la prairie autour d'Ankarefo, vers 800-900 m. d'altitude (n° 1176, 10 Novembre 1912).— Province de l'Itasy, district DU KiTSAMBY ; prairie rocailleuse entre le lac Vinaninony et Ambatondradama, vers 2000 m. d'alti- tude {râ 1635, 26 Novembre 1912). Endémique. Helichrysum platycephalum Bak. — Province du Vaki- NANRARATRA, DISTRICT DE BeTAFO : RochcrS dcS Vcwa- vato, vers 2.000 m. d'altitude (n° 1559, 24 Novem- bre 1912). Endémique. Helichrysum retporsum D. C. (/f. sqimrrosum Bak). — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : Crête rocheuse des Fauauwto, vers 2.100 m. d'altitude (n° 1587, 24 Novembre 1912). Endémique. Hellchpysum selaginifolium Viguieret Humbert (.4pAe- lexis selaginifoUa D. C). — Province d'Andovo- ranto, district de Moramanga : Prairie de la vallée de la Sahamarirana, près d'Analambolo. vers 900 m. d'altitude (n° 985, 24 Octobre 1912) — Province DE Tananarive, district de Manjakandriana : mamelons dénudés et bords des dépressions maré- cageuses autour d'Ambalolaona, vers 1.400 m d'altitude (n°' 1238, 11 Novembre 1912, et 198^, 10 Décembre 1912. Endémique. — 140 — Helichrysum tanacetiflorum Bak. — Province du Yaki- NANKARATRA, DISTRICT d'Ambatolampy : Fonds maré- cageux le long de la route entre Ambatolampy et Tsinjoarivo, vers 1.600 m. d'altitude (n° 1802 bis, 29 Novembre 1912), et entre Tsinjoarivo et Ambohi- masina, vers 1.600 m- d'altitude {n° 193^. 3 Dé- cembre 1912). Endémique. Helichrysum tripiinerve D. C. — Province d'Andovo- ranto, district d'ânivorano : Talus du chemin de fer entre les gares de Junck et de Rogez, vers 300 m. d'altitude (n'' 693, 14 Octobre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Antsirabe : Pentes Est du mont Ibity, vers 1800 m- d'altitude (n° 1^69. 21 Novembre 1912). Le n" 1469 est une forme très tomenteuse. Endémique, répandu surtout dans le Centre. HelichPysum Viguieri llumbert nov. sp. — Province de Tananarive, district d'Andramasîna : mamelons secs entre Tsinjoarivo et Ambohimasina, vers 1600-1700 m. d'allitude (n° 1927, 2 décembre 1912). Province du Vakinankaratra, district de Betafo : Prairies entre la ville à'Anisirabe et la crête des Vavavato vers 1.900 m. d'altitude {n° 1.561, 24 No- vembre 1912). Plante plus ou moins visqueuse, à petites capitules jaunes. Endémique. (A suivre). LISTE DES COMMUNICATIONS par noms d'Auteurs AuBERT (C.-G.) : Cnetocampa pityocampa SchifF., p. 71*. — Influence de la sécheresse de l'année 1921 sur la végétation forestière, p. 75*. Bigot (A.) : A propos de Foraminifères bathoniens, p. 28*. — Notice nécrologique d'Œhlert, p. 57*. BuGNON (P.) : L'organisation libéroligneuse des cotylédons et de l'hypocotyle expliquée par la théorie du raccord, chez la Mercuriale {Mercurialis annua L.), p. 69. Chemin (É.) : Algues marines rares en Normandie, p. 29*. — Algues marines rares ou nouvelles pour la Normandie, p. 50*. Dalibert (M.) : Appellations normandes, p. 21*. — Excursion enlomologique, p. 21*. — Lépidoptères, p. 34*. — Teignes, p. 37*. — Liste de Lépidoptères (Rhopalocères, Sphingiens et Bombyciens) capturés au Hôme-Sainte-Marie (Commune de Merville, Calvados) en 1917 et 1918, p. 10. — Principaux insectes capturés aux marais de Sarceaux le 4 juin 1922, p. 59. Delavigne (V.) : Présentation de plantes, p. 45*. Denis (M.) : Esquisse de la végétation du Yeùn-Elez (Finis- tère), p. 13. DoRANLO (D') : Ossements quaternaires, p. 20*. Frémy (P.) : Algues de l'Afrique équatoriale, p. 25*. — Puits creusé dans les phyllades à Saint-Lo, p. 49*. — Bruant des Roseaux et Courlis, p. 50*. — Azolla ^> m-'^ -trt- — 142 — filiculoides Lam , p. 53*. — Espèces nouvelles pour la flore algoiogique des Pyrénées, p. 37, — A-lgues croissant sur des Muscinées de Madagascar, p 38. Gerbault (Ed.-L) : Indication bibliographique, p. 14*. — Tératologie, p. 25*. — Présentation de plantes, p. 45*. — L'acceptation du mot « forme » dans la taxinomie des Phanérogames, p. 45*. — Pré- sentation de plantes, p. 54*. — Ephémérides, p. 71*. — Géranium columbinum L., p. 76*. — Potentilla argentea L.. p. 76*. — Hérédité chez la Cymbalaire (Deuxième et dernière contribu- tion), p. 3. Gerb.-vult (Ed.-L.) et Lbtacq (A.) : Sesia lipuliformis L., p. 71*. GiDON (D"^ F.) : Bruyère de Bény-sur-Mer, p. 26*. HuMBERT (H.) : Voir Viguier (R.) et Humbert (H.). Lebougher(J.) : Aphelinus mali Hald., p. 69*. — Lépidoptères, p. 71*. Le Marchand (S.) : Microlcpidoptères. p. 26*. — Présentation de plantes, p. 44*. — Microlépidoptères, p. 52*. Lemée(E.) ■ Aphelinus mali, p. 70*. Lemergier (R.) : Présentation de plantes, p. 45*. Lemercier (R.) et Letagq (A.) : Liste de champignons recueillis dans les bois de la Lande à Sérans (20 juillet) et la forêt de Gouffern (25 septembre), p. 122. Letagq (A.) : Note mycologique : Le Galera pubescens Gillet, p. 33*. — Liste de champignons recueillis dans les bois du Pouvray (Orne) et observations sur VAmaniia virescens Pers. (A. à verrues jaunes), p. 47*. — Mammifères, p. 68*. — Oiseaux, p. 68*. — Black-Bass, p. 69*. — Mollusques, p. 69*. — Aphelinus mali, p. 70*. — JNid de Mégachiles p. 70*. — Sirex, p. 70*. — Sesia lipuliformis h., p. 71*. — Faune aquatique des environ, 143 d'Alençon, p. 73*. — Asaruni europseum L. p. 76*. — Deux plantes naturalisées aux envi- rons d'Alençon, p. 77*. — If, p. 77*. — Présen- tation de plantes, p. 78*. — Champignons, p. 79*. — Algues, p. 79*. — Poudingue quater- naire, p. 80*. — Excursions de la Société Lin- néenne de Normandie aux environs d'Argentan (Orne), 4 et 5 juin 1922, p. 39. — Observations mycologiques faites en 1922 dans le départe- ment de l'Orne et aux environs d'Alençon, p. 116. — Voir Lemercier (R.) et Letacq (A.), TuRPiN et Letacq (A.). Lucas (Abbé) : Silex paléolithique, p. 21*. — Epée ancienne, p. 64*. Mercier (L) : Une excursion malacologique à Léaupartie (pays d'Auge), p. 16*. — Crustacés, p. 34*. — Existence du Chétoptère dans la zone de balan- cement des marées à Luc-sur-Mer, p. 55*. — Acasta spongita, Poli ; Balane commensale d'une Eponge {Spongelia fragilis Mont.), p. 63*. — Collection zoocécidologique normande, p. 64*. MooiriER (D"" A.) : Foraminifères bathoniens, p. 27*. — Hélix Pisana, p. 64*. MouTiER (D" Alexandre et François) : Nouvelle contribution à la faune des Lépidoptères du Calvados, p. 107. Poisson (R.) : Deux Hémiptères aquatiques nouveaux pour la faune du Calvados, p, 14*. — Corixidae du Calvados (première liste), p. 21*. — Daphne Mezereum, p. 34*. — Hémiptères aquatiques nouveaux pour la faune normande (suite). Microvelia pygmea Duf., {reticulata Burm., pulchella West.), p. 49*. — Hémiptères aqua- tiques nouveaux pour la faune normande (^suite). Micronecta [Sigara] minutissima L, — 144 — Remarque sur Kphydalia Milllerl Liebk. et Polycœlis cornuia John., p. 61* Potier de la Varde (R.) : Le Slatice occidentalis Lloyd à Saint- Pair-sur-Mer, p. 53*. — Le Ctathrus cancellatus L. dans le Sud de la Manche, p. 54*. — Contri- bution à la flore bryologique du département de la Manche, p. 61. TuRPiN et Letacq (A.) : Carrières nouvelles, p. 80*. TuRPiN : Instruments préhistoriques, p. 80*. ViGuiER (René) et Humbert (Henri) : Plantes récoltées à Madagascar en 1912 (suite), p. 125. TABLE DES MATIERES Pages Composition du Bureau de la Société pour l'année 1922 4* Membres décédés pendant l'année 1922 4* Liste générale des Membres de la Société au 1" Janvier 1922 5* PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES Séance du 9 Janvier 1922 11* — 6 février 1922 18* — 6 mars 1922 23* — 3 avril 1922 31* — 1" mai 1922 35* — 4 juin 1922 39* — 10 juillet 1922 43* — 6 novembre 1922- 51* — 4 décembre 1922 59* Section d'Alençon Séance du 29 novembre 1922 67* Admissions : M. F. Pellegrin, p. 13* ; M. Dalifard, p. 13* , M. Paul Martin, p. 24*; M. Maurice Voyer, p. 24* ; M. Guillaume, p. 36* ; M. Roulleaux-Dugage, p. 40* ; M. Doucet, p. 40* ; M. Le Brun, p. 43* ; M. Guillaud, p. 43* ; M. Langevin, p. 43*; M. Tousey, p. 43*: M. Lebis, p. 43*; M. Roussel, p. 43* : M. Hugo de Vries, p. 43* ; M. Husson, p. 51* ; M. Bonati, p. 60*. — 146 — Biographie : p. 30* ; p. 41» ; p. 57* ; p. 66». Budget : p. 19*. Bulletin de 1921 : p. 35*. Centenaire de la Société : p. 43* ; p. 52*. Commission d'impression : p. 52* ; p. 60*. Commission du règlement : p. 36* ; p. 43*. Convocation : p. 38* ; p. 42*. Correspondance: p. 11* ; p. 18* ; p. 23*; p. 31* ; p. 35* ; p. 40* ; p. 43* ; p. 51* : p. 59*. Démission : M. Barré, p. 13*. La démission de M. Lhomme a été indiquée par erreur, p. 36*. Dépôt de travaux : p. 32* ; p. 40* ; p. 44^* ; p. 68* ; p, 60*. Distinctions honorifiques : M. Duboscq, p. 23* ; M. Bigot, p. 51* ; M. le D' Lebailly, p. 51* ; M. Lortet, p. 51*. Dons à la Bibliothèque : p. 13*; p. 18*; p. 32* ; p. 36* ; p. 44* ; p. 52* ; p. 68*. Dons à la Société : p. 11* (M. Drouet, M. le D' Moutier) ; p. 59* (M. Drouet). Elections : p. 14*. Excursion annuelle : p. 24*. Modification au règlement : p. 13* ; p. 19*. Nécrologie : M. Savouré, p. 12* ; M. l'abbé Olivier, p. 67*. Nomination : M. Chemin, p. 51*. Nomination de Commissions : p. 19* ; p. 23*. Présentations : p. 18^ : p. 32*; p. 36*; p. 40^ ; p. 4îi*; p. 51» p. 60* ; p. 67*. Réunion annuelle : p. 32* ; p. 38*. — 147 — TRAVAUX ORIGINAUX Pages Gerbault (Ed.-L.j, Hérédité chez la Gymbalaire (deuxième et dernière contribution) 3 Dalibert (M.)) Liste de Lépidoptères (Rhopalocères, Sphingiens et Bombyciens) capturés au Hôme- Sainte-Marie (Commune de Merville, Calvados) en 1917 et 1918 10 Denis (M.)- Esquisse de la végétation du Yeûn-Elez (Finistère) 13 Frémy (P.), Espèces nouvelles pour la flore algolo- gique des Pyrénées 37 Frkmy (P.), Algues croissant sur des Muscinées de Madagascar 38 Letacq (Abbé), Excursions de la Société Linnéenne de Normandie aux environs d'Argentan (Orne) 4 et 5 juin 1922 39 Potier de la Varde (R), Contribution à la flore bryologique du département de la Manche 61 BuGNON (P.), L'organisation libéroligneuse des cotylé- dons et de l'hypocotyle expliquée par la théorie du raccord, chez la Mercuriale [Mercurialis annua L.) 69 Moutier (D" Alexandre et François), Nouvelle contri- bution à la faune des Lépidoptères du Calvados. 107 Letacq (Abbé), Observations mycologiques faites en 1922 dans le département de l'Ornée et aux envi- rons d'Alençon 116 Lemercier (R.) et Letacq (A.), Liste de champignons recueillis dans les bois de la Lande à Sérans (20 juillet) et dans la forêt de Gouffern (25 sept.). 122 ViGuiER (René) et HuMBERT (Henri), Plantes récoltées à Madagascar en 1912 (suite) 125 Liste des Communications par noms d'auteurs 141 LE BON A TIRER DE CE BULLETIN A ÉTÉ DONNÉ LE 20 MARS 1923 Gaen. — Imprimerie E. LAINIEl^, 31, Boulevard Bertrand. Bull- Soc- Linn. Norm. 1" série, vol. V, PI. I M . l)ENIS, phnt. Brun. se. Tourbière du Yeûn-Elez Bull. Soc. Linn. Norm. T série, vol, V, PI. Il ■:-'^ .^■^ M. Denis, phol. Bbln. se- Tourbière du Yeùn-Elez /],///. Soc. Liim. Norm. T série, vol. V, PI. lll w •^3i BULLETIN DE LA ^ ^ SOCIETE LINNEENNE DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Kl reconnue d'utilité publique par décret du '22 avril 1863 7^ SÉRIE. — 5^ VOLUME CAEN E. LANIER, Imprimeur 31, BocLEVABD Bertrand, 31 1923 'mè.. Avis relatif aux tirages à part ^ Les Auteurs peuvent faire faire un tirage à part de leurs communications à leurs frais et aux conditions suivantes. L'Auteur devra en faire la demande expresse et par écrit soit en tête de son manuscrit, soit en tête du pre- mier placard, soit par une lettre spéciale qu'il adressera en même temps que le premier placard. , Tout tii'age à part devra porter la mention « lixtrait du Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie » suivie de l'indication du volume. Les tirages à part seront payés directement à l'Impri- meur conformément au tarif ci-après : NO.MBRE DE FEUILLES IMOMBHE D'EXEMPLAIRES i| 25 50 100 200 500 24 » 30 » 36 » 54 » 104 » 22 » 28 » 34 » 48 -> 90 » 1.3 » 17 » 24 » 3ti » 70 » 11 » 15 » 19 » 27 » 45 ))l 12 50 14 » 17 « 27 » 50 » 2 » 3 50 4 50 10 » 27 75 1 feuille lie 16 pages 3/4 — 12 - 1/2 - 8 - 1/4 — 4 — Couverture imprimée — sans impression [Satinage, brochage, pliage compris) Composition et impression d'un faux titre, lo francs. Changement de folios, a francs par feuille de 16 pages. Nouvelle mise en pages pour une feuille de 16 pages, iT) fr. ; pour une fraction quelconque de feuille, 9 fr. Nouvelle correction : 3.5o l'heure. Pour toute comnmnication dont l'importance sera de plusieurs feuilles, l'imprimeur de la Société s'engage à faire une diminution sur le tarif ci-dessus. Celte dimi- nution sera propoilionnée au nombre de feuilles de la communication. Les auteurs sont priés de s entendre directement avec l'imprimeur de la Société. INTERCALATION DE PLANCHES .50 EXEMPL. 100 EXEMPL. 3 » 5 » 3 » 5 » 9 » 5 » Chaque planche collée ou avec onglet replié . . — dvec onglet ajouté Chaque pli eu sus Le papier employé pour les tirages à part sera le même que celui du Bulletin. Pour les tirages de luxe et les changements de papier ou de format, les prix en seront donnés à l'avance sur la demande de l'Auteur. Sommaire des derniers volumes de Mémoires : T. XXI; (216 p., 4 pi.). — A. TISOM, Sur le mode d'accrois- sement de la tige en /ace des faisceaux foliaires après la diute des feuilles cher les Dicotylédones. — O. LiGMIER, Le fruit du Williamsojiia ffic/as Cnrr. et les Benettitales. — A. TISOM, Les traces foliaires des Conifères dans leurs rap- ports avec l'épaississement de la tige. — A. DltiOT et I... BRAStlL, Contributions à l'étude de la f:>une jurassique de Normandie ; 3"* mémoire : Description de la faune des sables ,jurassi(iues supérieurs du Calvados (1" article). — P. BUliil'Oil, La feuille chez les Graminées. T. XXII (333 p., 23 pi.). - H. IIATTE, Recherches sur lap- jtareil libéro-lii^neux des Cycadacées. — O. 1..1<*MIER, Végé- taux fossiles de Normandie — IV. Bois divers (1" série). T. XXIII (160 p., 10 pL, nombr. fig. d.ms le tctte). — O. EICMIER, Végétaux fossiles de Normandie, V. Nouvelles recherches sur le Fropalmophylluni liasinum LIgnier. — Ml. COSSMAMM, à propos de Cerilhium cotnucoptae Sow. — A. SlIITH WOODWARO, On some remains of Paehycormus and Hypsocormus from the Jurassic of Normandy. — H. IIATTE, sur le dévelo|)pement morpholopicpie et anatomicpie dt>s sei mi- nations des Cycadacées. — l,. KRASIL. et C l»Eil!lE- TIER, le Zèbre du Muséum d'histoire naturelle de Rouen, Ef/ uus Uurckelli Pococ/n. — Robert nOUVII^LE, Céplia- lopodt's Callovieiis d'Argences. — A. TISOU, sur le Saxe Gol/iaea conspicim Lindlev. ^ T. XXIV (179 p., 9 pl.j. — Ô. LlfiMIER, Végétaux fossiles de Xormandie : VI, Flore jurassique de .Alaniers (Sarthe) 48 p., 2 pi. — A. 'riSO.^, Ilenianpies sur lesgouttclelles collectrices des ovules des Conifères (18 p.. 2 pi.). — O. LK-lilCR, Cycadeoideu Fabrc- Tonnerrci (sp. nov.) (8p., 1 pL). - I.,. BRASILi, Contributions à la connaissance des Cétacés observés sur les côtes de France : I. Grampus qriseun (Cuv.) (26 p.). — A. BIfiOT et L. «URRV, Structure et conditions de dépôt des Calcaires cambriens de Basse- Normandie (19 p., 2 pi.). — O. L,ICillER, Un nouveau sporange scminiforme, Mitlagia seminiformis, gen. et sp. nov. (20 p., 1 pi.). — O. LKàHIER, Végétauï fossiles de Normandie : VII, Contribu- tion a la Flore jurassique (41 p., 1 pi.). Prix de chacun deces volumes : 20 fr. (majoration de 40 7. en plus) ' ^j iVVIJS La Société jiosséde encore en magasin un certain nombre de volumes de son nnllelin : elle les met en vente aux prix suivants, avec majoration de 40 7. en plus : 1" Skiue. Tome I, 1855-56 . . . II, 1856-57 . . . » III, 1857-58 (très rare) » IV, 1858-59 (très rare) V, 18.59-60 (très rare) " VI, 1860-61 (rare) . n VII, 1861-62 (rare) . .. VIII, 1862-63 . . . ( .. IX, 1863-64 . X, 1861-65 . 2« Skrie. Tome l, 186..5-6(i II, 1867 . " III, 1868 . 4 fr. 4 7 7 10 6 . 7 (épuisé) (épuisé) . 6 fr. S fr. ... 6 1868-69 .... 6 Tome V, 1869-70 .. VI, 1870-72 » VII, 1872-73 » VIII, .. IX, » X. t-i fr 6 (rare) Tome 1873-74 1874-75 1875-76 3e SkRIR. I, 1876-77 (rare) (épuisé) 6 fr, II, 1877-78 (très rare). 10 III, 1878-79 IV, 1879-80 V, 1880-81 VI, 1881-82 VII, 1882-83 VIII, 1883-84 IX, 1884-85 ' X, 1885-86 •are) 7 (épuisé) . 10 fr. M 6 i^ '■ ÏV, Les volumes des Skkies suivantes sont vendus chacun. 10 fr. Pour toute demande d'achat, s'adresser à M. Bigot, secrétaire, de Geôle, 28, h Caen (1). (1) Afin de permettre à ses Membi'es de compléter leur collection, la Société leur accordera une réduction de 1/5 sur les prix ci-dessus. MBL WHOI IIBKARV liJH Ifl P2 y. Si