BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LIINNÉENNE DE NORMANDIE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Kl leconmie iriililité publique par décret du •22 avril 1863 1"- SÉRIE. —6 ^ VOLUME CAEN E. LA NIER, Imp.rimeur 31, Boulevard Bektrand, 31 1924 Les opinions émises dans les |)ublicalions de la Sociél.,» sont exclusivement propres à Icnrs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer la responsabilité (art. 23 du règlement intérieur). La Société Linnéennc de Normandie ayant été reconnue établissement d'utilité [jublique, par décret en date du 22 avril 1863, a qualité pour accepter les dons et legs dont elle serait gratifiée. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ l'oiir l'aiiiiéi'- 1«>»3 Prhident MM. Vice-Pré^iidenl . . . Secrétaire Vice-Secrétaire . . . Trésorier Bibliolltécaire . . . Vice-Bib lio th éca ire . Archiviste Chevalier (Aug-.) MouïiER (D^ A.) Bigot (A) BUGNON (P.) Mazeïier (G ) LORTET (iM.) Poisson (R.) Guillaume (L.) Sont Membres de la Commission d'impression pour l'année 1023 : MM. les Membres du Bureau: MM. Drouet (P.), OsMONT (D"), Viguier (R.X sortant en 1924. AuDiGÉ, Lebailly (DO, Mercier (L), sortant en 1925 ; MEMBRES DÉCÉDÉS PENDANT L'ANNÉE 1922 M. Savoui<é, membre correspondant depuis 1905. / 5* PROCÈS-VERBAUX DES SEANCES SÉANCE DU 8 JANVIER 1923 Présidence de M. Moutier, ancien Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures 15. Y assistent : MM. Aldigé, Bigot, Bugnon, Dalibert, D' DORANLO, D"^ GiDON, GUILLAUME, LaNGËVIN, Le MARCHAND, LORTET, D' MOUÏIER, PoiSSON, PoTIER DE LA VaRDE, ViGUIER. Le procès-verbal de la séance du 4 décembre 1922 est lu et adopté sans observations. Correspondance. — Le Secrétaire donne lecture d'une lettre par laquelle M. le Préfet du Calvados annonce à la Société Linnéenne de Normandie et à la Société des Antiquaires de Normandie que le Conseil Général, sur le rapport de M. le D' A. Moutier, leur a accordé une subvention de 600 francs en vue de la célébration de leur centenaire en 1923. Sur la proposition du Secrétaire, la Société adresse à M. le Préfet du Calvados, au Conseil général et à M. le D' A. Mou- tier, l'expression de sa vive gratitude. M. BoNATi, récemment élu membre correspondant delà Société, lui adresse des remerciements. Nécrologie. — La Société a le regret d'apprendre le décès de M. le D^^ RoBiNE, survenu dernièrement à la Haye-du-Puits (Manche). Notre confrère était membre correspondant de la Société depuis 1901. Elections. — Il est procédé à l'élection des membres du Bureau pour 1923 et au renouvellement partiel de la Commis- sion d'impression. 4: 3iiâiii— — 6* — Sont élus sucessivement : Président MM. Chevalier. Vice-Président Moutier (D"^ A.)- Secrétaire Bigot. Vice-Secrétaire Bugnon. Trésorier Mazetier. Bibliothécaire Lortet. Vice-Bibliothécaire Poisson. Archiviste Guillaume. Membres de la Commission d'impression pour deux ans ; MM. AuDiGÉ, D' Lebailly, Mercier. Bulletin de 1923. - La Société décide que le Bulletin de 1923 sera composé dans les mêmes conditions que celui de 1922. La liste générale des Membres en sera toutefois supprimée, par raison d'économie. Le nombre des pages gratuites accordées à chaque auteur sera fixé après examen du budget. Présentations. — Sont présentés : i" Pour devenir membres correspondants : M. R. Morquer, préparateur de Botanique à la Faculté des Sciences de Tou- louse (Haute-Garonne), par MM. Viguier et Denis; M. Maury, professeur au Collège de Sillé-le-Guillaume (Sarthe), par MM. Mercier et Poisson ; M. CoRFEC, pharmacien à Laval (Mayenne), par MM. Viguier et Bugnon ; 2° Pour devenir membre résidant : M. Porte, ébéniste, 126, rue de Bayeux, par MM. Dahbert et le D' Gidon. Admission. — M l'abbé Gabriel est admis comme membre résidant de la Société. Don à la Bibliothèque. — De la part de M. le D'' Doranlo : Crânes francs de Basse-Normandie (Rapport présenté au Congrès de Rouen de l'A. F. A. S., 1921). Dépôt de Travaux.— Ed.-L. Gv.i\^\xiVT, Extraction des latences. Abbé P. Frémy, Description de deux Oscillariées nouvelles. 7* - COMMUNICATIONS M. le D"" DoRANLO expose et motive les principales conclusions de son étude sur les crânes francs de Basse- Normandie, étude présentée antérieurement au Congrès de Rouen de l'Association française pour l'avancement des Sciences et dont il a offert un tiré à part pour la Bibliothèque de notre Société. M. Le Marchand présente un certain nombre d'espèces de Microlépidoptères dont quelques-unes sont rares ou nouvelles- Grambus silvellus. — M. Dalibert signale avoir pris, le 20 août dernier, au lieu dit a La Mare », à Plainville (commune de Percy-en-Auge), deux exemplaires de Crambus silvellus Hb. (détermination de M. l'abbé de Joannis) Cette espèce n'avait jamais été signalée dans le Calvados M. Dalibert montre ces exemplaires et un de l'espèce de Crambus la plus voisine, Crambus pos- cuellus L. De la part de M- Gerbault, M. Bugnon signale deux courtes Notes de notre confrère parues dans le procès- verbal de la séance du 7 décembre 1922 de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, et intitulées : A propos de la nomenclature des plantes apogames et Sur un semis de Galium Aparine L. Il présente ensuite le travail intitulé : Extraction des latences qui figurera dans les travaux originaux du Bulletin elles échantillons (1) de feuilles de Géranium Robertianum venant à l'appui des descriptions de l'auteur. (1) Ces échantillons ont pris place dans le Nouvel Herbier de Normandie de l'Institut botanique de Gaen, sous le numéro 57. De la part de M. l'abbé Frémy, M. Bugnon présente un rameau fascié de Fusain du Japon panaché ainsi que la Note suivante : Cyanophycées du Haut-Oubanghi. — Dans une récolte faite par M- Le Testu, le 2 juin 1922, dans les marais de la Pawa (sous-affluent du Mbomou par la Banga et la Koetto), nous avons reconnu un mélange de Scytonema figuratam kg. et de Schizolhrix purparascens Gom- var. cruenta Gom. Cette dernière est de beaucoup la plus abondante. Elle se présente à tous ses stades de dévelop- pement. Ses gaines, d'abord presque entièrement hyalines, se colorent peu à peu en un beau rose-pêche, puis elles deviennent très lamelleuses et fibreuses et finalement elles se vident de leurs trichomes. Ceux-ci sont souvent solitaires ; rarement il y en a plus de trois dans la même gaine- L'ensemble des deux algues forme sur la terre nueet sablonneuse des croûtes consistantes et très étendues d'un noir brunâtre ou violacé- P. Frémy. BIBLIOGRAPHIE D.-H. SCOTT. — The origin of the seed-plants (Spermophyta) {Aberystwyth Studies, vol. IV, 1922, p. 219-228). L'auteur, qui contribua, après la découverte des Ptéridosper- mées, à faire considérer les Plantes à graines comme issues d'un ancêtre filicinéen, soutient maintenant que les Spermophytes constituent vraisemblablement un phylum indépendant de celui des Filicinées. Les traits communs entre les Fougères et les Ptéri- dospermées seraient dus à des phénomènes de convergence. A l'appui de son opinion nouvelle, il argue notamment : i° Que les Ptéridospcrmées ont des représentants fossiles actuel- lement connus plus anciens que ceux des Fougères; 2° Qu'elles diffèrent nettement, par leur organisation anato- mique, des Filicales les plus anciennes. En particulier, en co qui concerne l'orientation du plan des deux faisceaux ligneux d'une radicelle binaire par rapport à l'axe de la racine-mère, Weiss a montré que, dans Lyginopteris, ce plan est parallèle à l'axe comme chez les Phanérogames, et non pas perpendiculaire comme chez les Cryptogames vasculaires. P. Bugnon. — 9" SEANCE DU 5 FÉVRIER Présidence de M. le D' Moutier, Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à IG heures 55. \ assistent : MM. Audigé, Bigot, Bugnon, Dalibert, Guil- laume, Langevin, Lortet, abbé Lucas, Mazetier, Mercier, D"" Moutier, Poisson, Porte. Le procès-verbal de la séance du 4 décembre 1922 est lu et adopté. Correspondance. — Le Secrétaire donne lecture d'une lettre de M. Lebœuf, de Bellême, par laquelle celui-ci offre à la Société une collection d'une trentaine de Bulletins (1887 à 1918) de la Linnéenne. La Société accepte avec reconnaissance et le Secrétaire est chargé de remercier M. Lebœuf. L' Académie royale des Sciences exactes, physiques et natu- relles de Madrid fait part du décès de son président, M. Amôs Salvador y Rodrigâfiez ; le successeur du défunt est M. José Rodriguez Carracido. JNotre confrère, M. Delavigne, a fait quelques trouvailles intéressantes dans une carrière, à Vernon. Il soumet à M. Bigot, aux fins de détermination, des croquis des princi- paux fossiles découverts. Par l'entremise de M. Poisson, l'Association des Naturalistes de la vallée du Loing, fondée en 1913, à Moret-sur-Loing (Seine et-Marne), et qui publie un Bulletin, demande l'échange avec le nôtre. La décision sera prise à la séance prochaine, ^près examen des fascicules présentés par M. Poisson. M. Bigot propose d'échanger le Bulletin et les Mémoires de la Société avec le Bulletin de la Société Géologique et Minéra- logique de Bretagne, dont le siège est à Rennes. Cette propo- sition est adoptée. Centenaire de la Société. — Le Secréitairc fait part de la déci- sion prise par la Société des Antiquaires de Normandie de célébrer son Centenaire en 1924 ; il indique les raisons qui — 10* — doivent engager la Société Linnéenne à prendre une décision analogue. La Société se range à son avis. Il signale d'autre part que M. Woodward, directeur du Bristisli Muséum, membre honoraire de la Linnéenne, a manifesté l'intérêt qu'il porte à notre Société en exprimant le désir de venir assister à la célébration du Centenaire. A l'occasion du Centenaire, il conviendrait de mettre en relief le rôle joué par la Linnéenne dans les progrès des Sciences naturelles en général et, plus particulièrement, dans ceux de l'étude des richesses naturelles de la Normandie. Sur la proposition du Président, M. Bigot, qui ferait un exposé d'ensemble de l'histoire de la Société, pourrait se charger en outre de tout ce qui concerne la Géologie, la Paléontologie et l'Agronomie; MM. Mercier et Viguier, chacun dans leur spécialité, de tout ce qui a trait à la Zoologie et à la Botanique. Admissions. — M. Porte est admis comme membre résidant de la Société. i MM. MoRQUER, Maury, Corfec sont admis comme membres correspondants, ainsi que M. le D"^ Leboucher, rue du Bac, 34, à Paris (VIP), présenté par MM. Leboucher et Letacq à la séance du 29 novembre 1922 de la section d'Alençon. Présentation. — M"" Legueux, préparateur de zoologie à la Faculté des Sciences de Caen, est présentée par MM. Mercier et Poisson pour devenir membre résidant de la Société. Démission. — La Société enregistre avec regret la démission de M. P. Martin, membre résidant. Dons à la Bibliothèque. — De la part de M. E.-L. Gerba.ult : A propos de la Nomenclature des plantes apogames (in P. V. de la séance du 7 décembre 1922 de la Soc. des Amis des Se. Nat. de Rouen, p. ") ; .Sur un semis de Galium Aparine L. (in P. V. de la séance du 7 décembre 1922 de la Soc. des Amis des Se. Nat. de Rouen, p. 8) ; A propos du Ranunculus bulbosus L. (in P. V. de la séance du 4 janvier 1923 de la Soc. des Amis des Se. Nat. de Rouen, p. 4). - u* - De la part de M. l'Abbé Letacq : Note sur un Haptomycète [Antromyces Copridis Frés.) (in P. V. de la séance du 4 janvier 1923 de la Soc. des Amis des Se. Nat. de Rouen, p. 5). De la part de MM. Letacq et Gerbault : Observations sur les mœurs de Sesia tipuliformis L et de Mega- chile circumcincta Kirhy, recueillies à Fresnay sur-Sarthe et aux environs d'Alençon (Bull. Soc. Ag.r., Se. et Arts de la Sarthe, année 1922). Budget. — Le Trésorier présente son compte de gestion pour l'année 1922 et fait l'exposé de la situation financière de la Société au 1" janvier 1923. Une commission, composée de MM. Langevin, Lortet, l'abbé Lucas examine les comptes du Trésorier, qui sont reconnus exacts. Le Président adresse les remerciements et les félicitations de la Société à M. Mazetier pour son dévouement et son excellente gestion. La Société arrête ensuite le projet de budget suivant pour l'exercice 1923. Crédit : Solde en banque au 1" janvier 1923 994 fr. 78 Montaîit du livret de Caisse d'Epargne 302 99 Total 1.297 77 Total des Recettes 3..176fr. 55 Formant avec le précédent un crédit de 4.474 fr. 32 Dépenses : Indemnité pour le service de la Bibliothèque. 250 fr. » Frais de gestion (convocations, affranchisse- ments, recouvrements, etc.) 200 » Impression des publications de 1922 3.624 32(1) Total 4.474 fr. 32 (1) Somme établissant la balance budgétaire- - 12 — Impression de la notice Lignier (compte spécial). Frais d'impression et de reproduction de portrait : 515 francs. La dépense a été couverte par : Contribution de la Société, 100 francs ; Dons de MM. Che- valier, 100 francs ; Emile Lignier, 100 francs ; A. Bigot, 100 francs ; Tison, 50 francs ; Gerbault, 25 francs ; Delavigne, 25 francs ; Mazetier, 15 francs. COMMUNICATIONS M. Mercier expose la communication suivante et présente les échantillons correspondants. L. MERCIER — Quelques Echinodermes (Holo- thuries et Synaptes) recueillis à Luc-sur-Mer. Holothuries. Thyone fasas 0. F. MûUer — Des échantillons de cette espèce existaient déjà dans la collection du Laboratoire de Luc ; si je rappelle son existence dans la baie de Seine, c'est en raison des circonstances particulières dans lesquelles je l'ai recueillie. Un fort coup de vent du N.-E. survenu en mars 1922 avait jeté à la côte, entre Luc et Lion-sur-Mer, plusieurs centaines d'exemplaires de cette Holothurie. Or. au cours des dragages qui sont eftectués chaque année par le bateau du Laboratoire, je n'ai recueilli jusqu'à pré- sent qu'un seul individu de Thyone ftisiis. Cette Holothurie est très répandue en Méditerranée et dans l'Atlantique. Elle remonte au nord jusqu'en Norvège. Pseiidocucamis mixta Ostergren- — Trois exemplaires de cette espèce se trouvaient parmi les nombreuses Thyone fusas rejetées à la suite du coup de vent de mars 1922. — 13* — R. Koehler (Faune de France. Echinodermes) rappelle qu'à l'île Tatihou, Ostergren en a vu des quantités con- sidérables rejetées à la côte également après une tem- pête. Les exemplaires de P mixta que j'ai recueillis sont de coloration très diflerente. L'un possède une teinte blanchâtre uniforme alors que les deux autres sont grisâtres avec des taches brunes irrégulières. Cette espèce n'est connue que de quelques points de nos côtes (Tatihou, Arcachon, Bréhat, Wimereux). Synaptes. J'ai eu l'occasion de recueillir à Luc, au cours des grandes marées de mars, septembreet octobre 1922, des exemplaires de deux espèces de Synaptes : Synapta (LeptosynaptaJ inhaerens 0. F. Millier et Synapta {Lcplo- synapia) Galliennei Herapath. Ces [deux espèces sont souvent confondues ; aussi, comme le fait remarquer Koehler (Faune de France. ■— Echinodermes), il est diffi- cile de fixer exactement leur distribution géographique. D'après Cuénot {Contribution à la Faune du Bassin d'Arcachon, V. Echinodermes. Bul.Stat. biol. dArcachon iU An., 1912), les deux espèces s'excluent l'une l'autre. C'est ainsi qu'à l'ile d'Herm, Ray Lankester a recueilli uniquement iS. inhaerens alors que sur la côte de Guer nesey, à quelques kilomètres d'Herm, on trouve presque exclusivement des Galliennei, avec de place en place une inhaerens. A Arcachon, S. inhaerens semble faire complètement défaut Dans la baie de Morlaix, de Beauchamp {Les Grèves de Roscoff) a constaté que S- Galliennei est une espèce de sable fin, tandis que S. inhaerens vit dans les graviers. . A Luc, inhaerens est beaucoup plus abondante que Galliennei et, comme il fallait s'y attendre d'après les observations précédentes, les deux espèces vivent dans - u* — des stations différentes J'ai trouvée. Galliennei dans un banc de sable fin, très pur, qui existe à l'extrémité est du rocher « le Quilhoc », alors que 5. inhaerens vit dans les bancs de graviers de la v pointe de Sailleur ». M. Bugnon présente ensuite, de la part de M. l'abbé Frémy, la note suivante : P. FRÉMY. — Gyanophycées rares observées récemment dans le Gotentin. Schizothrix LamyiGom. — Fond des mares desséchées de la lande de Lessay. Assez abondant, mais toujours mélangé à d'autres algues : Stigonema ocellaliim Thur., S- informe Kûtz,, Scyloneina lolypoirlchoides Kûtz., Nos toc cœraleuni Lyngb., Zygogonium ericetorum Kûtz., etc. Jusqu'ici cette espèce n'avait été trouvée qu'une seule fois en France, par Lamy de la Chapelle, au bord de l'étang de Jonas, près d'Ambazac (Haute- Vienne) en 1872 (Cfr. Dali. Soc. Bot. Fr., t. XXXVIII, 1891). Schizothrix F riesii Gom. — Minières, dans une landelle, sur la terre sablonneuse légèrement humide- Hydrocoleam Brebissonii Kûtz. — Saint-Gilles, près Saint-Lô ; sur les pierres ombragées recevant l'eau projetée par les roues d'un moulin établi sur la Joigne, affluent de la Vire. Avait été trouvé par de Brébisson à Falaise et par Pelvet à Vire; n'a été signalé nulle part ailleurs en France. Microcoleiis subtoriilosLis Gom. — La Mancellière-sur- Vire, sur les mousses croissant dans un déversoir de la Vire. — 15* — Phormidium tenue Gom. — Saint-Gilles, près Saint-Lô, dans le mucus des Batrachospermam croissant dans la Joigne. Dichothrix gypsophila Born. — Lande de Lessay, au fond des mares desséchées, parmi d'autres algues. Mosloc calicalare Born. et Flah. — Landes de Lessay ; sur des feuilles de graminées immergées et partiellement décomposées. Déjà signalé par de Brébisson à Falaise, n'a pas été trouvé ailleurs en France. Spartina Townsendi. — M. Porte signale la présence de cette Graminée à l'embouchure delà Touques, à Deauville. Hélix Pisana. — M. le D"^ Moutier présente un individu de cette espèce fortem nt fixé à une branche. 11 a pu tout récemment encore constater la parfaite vitalité aux environs de Caen des très noubreuses colonies qui s'y sont répandues. BIBLIOGRAPHIE L. CORBIÈRE et Aug. CHEVALIER. — Sur l'onginc du Spartina Townsendi et sur son rôle dans ta fixation des vases marines (Comptes rendus des Séances de l'Académie des Sciences, t. 174, p. 1084, séance du 18 avril 1922). Nos deux confrères rappellent brièvement l'histoire de l'apparition de cette espèce sur les côtes anglaises et fran- çaises. Ils signalent l'extension qu'elle a prise en 15 ans dans le baie des Veys et les conséquences qu'aurait son introduc- tion dans la baie du Mont Saint-Michel. Ils émettent enfin l'opinion que ce n'est pas un hybride entre les *S'. stricta et 5. atterniflora, comme d'autres auteurs ont pu l'admettre ; ils l'identifient au S Neyrauti Fouc, et enfin au S. gtabra Muhlb. var. pitosa Merril, espèce américaine qui aurait été importée sur les cotes d'Europe. Ils proposent de l'appeler désormais : Spartina gtabra Muhlb. var. Townsendi (Groves) Corbière et Chevalier. P. Bugno^î. - 16* - F. W. OLIVER. — Spariina problems (The Annals of applied Biology, vol. VII, n" 1, Sept. 1920, p. 25). L'auteur résume les données relatives à l'apparition et à l'extension de Spartina Townsendt sur la côte anglaise. 11 insiste particulièrement sur les conditions de la vie de cette plante et sur les répercussions économiques actuelles et futures de son extension rapide : difficultés qu'elle peut créer pour la navigation ; utilité qu'elle peut présenter pour protéger les berges des voies navigables à eau salée, pour constituer des prairies accessibles aux bestiaux aux dépens des vases salées et même pour fournir de la pâte à papier. P. BUGNON. P. SENAY. — Contribution à la flore du Havre et des environs [Plantes naturalisées, subspontanées, adventices) (Bull, mens. Soc. Linn. Seine-maritime, 8° année, p. 31-58, 1928). Catalogue d'une centaine de plantes introduites, avec indi- cation de leur distribution géographique générale et des localités dans la région : le catalogue est précédé de considé- rations sur les migrations d'espèces végétales, notamment à propos de Spar/ma Townsendi. P. Bugnon. P. SENAY. — Nouvelle station de spariina Townsendi (Bull, mens. Soc. Linn. Seine-maritime, 8= année, p. 308, 1922). Signalée d'abord à Taucarville, à l'embouchure de la Seine, la plante est indiquée ici par l'auteur comme abondamment représentée à la Pointe du Hoc, aux confins même du Havre. P. BuGNON. Ad. DAVY DE VIRVILLE et F. OBATON. - Observations et expériences sur les fleurs éphémères. — Sur l'ouverture et la fermeture des fleurs météoriques persistantes (C. R. A. S., séances du 16 oct. et du 6 nov. 1922). La lumière n'a aucune action sur l'ouverture, la fermeture ou la chute de ces fleurs. Leurs mouvements dépendent presque uniquement de la température. L'état hygrométrique n'agit que très faiblement. P . Frémy. .J' ,-r. X - 17* — SÉANCE DU 5 MARS Présidence de M le D"^ Moutier, Vice-Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 16 heures 25. Y assistent : MM. Bigot, Bugnon, Dalibert, D*^ Doranlo, Guillaume, Langevin, abbé Lucas, Mazetier, Mercier, D' Moutier. Le procès-verbal de la séance du 5 février 1923 est lu et adopté. Correspondance. — Le Secrétaire annonce que M. le Ministre de rinstruption publique et des Beaux-Arts vient d'accorder à la Société, pour la publication de ses Mémoires, une subven- tion de 7.000 francs, prélevée sur les fonds de la Caisse des Recherches scientifiques ; c'est exactement la somme qu'il avait sollicitée (2.000 francs pour le fascicule des Mémoires contenant la thèse de M. Bugnon; 5.000 francs pour le volume en cours d'impression, qui contiendra la thèse de M. Humbert). Le Président félicite le Secrétaire pour le succès de son intervention et le remercie, au nom de la Linnéenne, d'avoir bien voulu mettre son influence au service des intérêts de la Société. Le Président propose en outre d'adresser les plus vifs remerciements de la Société à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique et des Beaux-Arts. Le Secrétaire donne ensuite lecture d'une lettre par laquelle M. le Préfet de l'Orne annonce à la Société Linnéenne de Normandie et à la Société des Antiquaires de Normandie que le Conseil Général, sur le rapport de M. de Romanet, eur a accordé une subvention de 500 francs en vue de la célébration de leur Centenaire. La Société adresse à M. le Préfet de l'Orne, au Conseil Général et plus spécialement à M. de Romanet et à nos con- — 18* — frères de l'Orne, membres du Conseil Général, MM. le D' Hommey et le D"^ Perdreau, l'expression de sa vive gratitude. La Société Jersiaise demande l'échange de son Bulletin avec le nôtre ; la Société Géologique de Liverpool également. Sur l'avis du Secrétaire, ces propositions sont adoptées. Il en est de même en ce qui concerne l'Association des Naturalistes de la vallée du Loing. Admission. — M"' Legueux est admise comme membre résidant de la Société. Présentation. — M. Francis Evrard, Botaniste de l'Institut scientifique de Saigon, boulevard Montparnasse, 32, à Paris, est présenté par MM. Chermezon et Viguier pour devenir membre correspondant de la Société. Don à la Bibliothèque. — De la part des auteurs : A. Bigot et M'"** E. Jérémine, Observations nouvelles sur la géologie de la Hague (Manche) (Comptes rendus Ac. Se, t. 176, p. 221, séance du 22 janvier 1923). Commission d'impression. — Cette Commission propose de publier dans l'avenir en quatre séries distinctes, suivant leur spécialité, les travaux (géologiques, zoologiques, botaniques, divers) destinés aux Mémoires. Cette division permettra de mieux approprier les échanges au caractère des Sociétés correspondantes. Les Sociétés à caractère général recevront les quatre séries ; les Sociétés à caractère spécial ne recevront que la série de leur spécialité. Cette proposition est adoptée. Commission du règlement. — 11 est décidé que celte Commis- sion se réunira le Lundi 9 avril, à 15 h, 30, au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences. — 19' SÉANCE DU 9 AVRIL Présidence de M. le D' Moutier, Vice- Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures. Y assistent : MM. Bigot, Bugnon, Dalibert, D'' Doranlo, D"^ GID0^f, Guillaume, Langevin, Mazetier, Mercier, D' Mou- tier, Poisson, Porte et M"' Legueux. Le procès-verbal de la séance du 5 mars est lu et adopté. Distinction honorifique. — Le Secrétaire se fait l'interprète de la Société pour adresser à M. le D' Moutier les plus vives félicitations à l'occasion de sa nomination récente comme Correspondant du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Cette flatteuse distinction vient témoigner de la valeur qu'on attache aux travaux d'Entomologie et de Malacologie publiés par notre Confrère dans le Bulletin de la Linnéenne. Excursion bryologique. — Nos deux éminents confrères, M. HusNOT, directeur de la Revue bryologique, et M. Potier DE LA Varde, ont bien voulu se charger de diriger une herbo- risation pubhque à Thury-Harcourt, le 15 avril. Sur la demande de M. Bugnon, la Société accorde son patronage à cette excursion, dont le programme sera porté à la connais- sance du public par la voie de la presse locale. Bulletin de 1922. — Ce Bulletin, paru depuis peu, est distribué aux membres présents à la séance. 11 parviendra prochainement aux autres. 11 contient en tout 230 pages, dont 138 de travaux originaux, et 3 planches hors texte. Sur l'initiative du Secrétaire, la Société adresse ses remer- ciements au Vice-Secrétaire, M. P. Bugnon, qui s'est employé avec le plus grand dévouement à diriger, surveiller et hâter l'impression de ce Bulletin. — 20* — Nouveaux prix des publications de la Société. — Une révision des prix de vente des publications a été faite par le Secrétaire et le Bibliothécaire. Les prix proposés sont adoptés par la Société. Le nouveau tarif entrera en vigueur immédiatement ; il figurera sur la couverture des prochains volumes du Bulletin et des Mémoires. Subvention de la caisse des Recherches scientifiques. — La Société autorise le Trésorier à déposer à la Caisse d'Epargne le montant de cette subvention récente, en attendant sa répartition. Commission du Règlement — M. Daubert, membre de cette Commission, a rédigé comme suit les propositions qu'elle a soumises à la Société et qui ont été adoptées : Doivent être considérées comme abrogées les dispositions, désuètes : 1° de la partie finale de la troisième phrase [de l'article 1", indiquant l'heure des réunions (qui restent fixées à 16 heures); 2° de l'article 4, imposant la tenue d'un registre de présence; 3° de l'article 33, § 1", prescrivant l'impression du règlement et sa distribution à tous les membres. De plus, dans l'article 5, § 2, il convient, afin que l'excursion annuelle soit fixée le plus vite possible, de lire « février » et « mars », au lieu de « mars » et « avril ». Admission. — M. Evr.\rd est admis comme membre corres- pondant de la Société. Présentation. — M. d'ALLEizETTE, Officier d'Administration, Direction de l'Intendance du 33^ Corps d'Armée, Secteur 96, est présenté par MM. Viguier et Lortet, pour devenir membre correspondant de la Société. Don à la Bibliothèque. — De la part de M. Gerbault, le procès-verbal de la séance du 1=' mars 1923 de la Société des Amis des Sciences Naturelles de Rouen, contenant notamment un article de notre confrère intitulé : De l'action de l'homme sur la transformation des flores (p. 7), et un article de M. l'Abbé Letacq, intitulé : l\otes Zoologiques recueillies aux environs de Longny (Orne) (p. 4). - 21* — Dépôt de Travaux.— P. Blgnon : L'organisation llbéroUgneuse du cotylédon des Monocotylédones expliquée grâce aux phéno- mènes de dichotomie cotylédonaire. GOMMU]SfIGATIONS Le Vice- Secrétaire présente de la part de M. l'Abbé Frémy, la communication suivante : Gyanophycées saxicoles observées à La Meauffe (Manche). Le 27 mars dernier, nous avons récolté dans des suintements sur le calcaire ou sur les murs des fours à chaux de la MeaufFe, les Gyanophycées suivantes : Glaeocapsa Janthina Naeg. Glaeocapsa dubia Wartm. Glaeocapsa ambigua Naeg. Glaeocapsa violacea Rab. Phormidium sabfuscuni Gom. Calothrix parietina Thur. Scylonema crustaceiim Ag. Hassallia byssoidea Hass. f. saxicola Grun.. Nostoc sphaericum Yauch. JSosioc calcicola^véh. (non Ag,). Sur les murs des fours à chaux, à l'ombre- Gette espèce, signalée pour la première fois par de Brébisson à Falaise en 1839, n'avait été depuis retrouvée qu'une seule fois en France, par de Puymaly, dans les Pyrénées. (Bull- Soc Bot. Fr., 1921, p. 192). La plante de La Meauffe, comme d'ailleurs celle de Falaise, est mélangée de Leptothrix, et même à l'état vivant, elle se fragmente abondamment en articles isolés. p. Frémy. ** — 22* — Mercierella enigmatica P. Fauvel- — M. Mercier présente des échantillons d'un nouveau Serpulien d'eau saumâtre qu'il a découvert dans le Canal de Caen à la Mer. Le Serpulien est fixé sur les tiges de Phragmites , les bois immergés, les pierres ; actuellement il est localisé entre Ouistreham et Hérouville. L'étude de cette curieuse espèce vient d'être faite par notre Collègue P. Fauvel {Bal Soc. Zool. de France, T- 47, n° 10, 1923, p. 424), et le savant spécialiste a reconnu la nécessité de créer pour elle un genre nou- veau, le genre Mercierella. M. enigmatica et Ficopotamas macrodon, récemment décrit par Southern du Sud- Ouest de la Présidence de Madras, sont les seuls Serpu- liens d'eau saumâtre possédant un tube calcaire. D'où vient ce Serpulien, et depuis combien de temps existe-t-il dans le Canal de Caen à la Mer? Il serait inté- ressant, également, de rechercher si M. enigmatica existe dans les estuaires des rivières de la côte du Calvados. M. le D"" GiDON fait ensuite une communication sur l'importance des caractères floristiques pour dater les tumulus de la plaine de Caen. Son Mémoire figurera dans les Travaux originaux du Bulletin. Enfin, M. le D' Â. Moutier présente de nombreuses espèces de coquilles fossiles d'Opisthobranches, prove- nant d'une carrière de Giberville. Ces fossiles, en général fort bien conservés, feront l'objet d'un Mémoire prochain. 23* SEANCE DU 7 MAI Présidence de M. le D"^ Doranlo, puis de M. le D' Moutier, Vice-Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 h. 20. Y assistent : MM. Bugnon, Dalibert, D' Doranlo, D'Gidon, Guillaume, Mazetier, Mercier, D' Moutier, Poisso.x et M"° Legueux. m. Bigot, indisposé, s'est excusé par lettre de ne pouvoir prendre part à la réunion. • Le procès-verbal de la séance du 9 avril est adopté. Correspondance. — Le Président donne lecture d'une lettre de M. Le Sénéchal, par laquelle notre confrère demande que la Société étudie : 1" un projet de Fédération des Sociétés de sciences naturelles de Normandie ; 2° les moyens de créer un poste de conservateur du Musée d'histoire naturelle de la Faculté des Sciences de Caen. La Société Jersiaise invite la Société Linnéenne à se faire représenter aux cérémonies qu'elle organise pour célébrer sou cinquantenaire, les 21, 22, et 23 mai prochains. Nomination. — Le Président se fait l'interprète de la Société pour adresser les plus vives félicitations à notre confrère, M. p. -A. Dangeard, membre de l'Institut, à l'occasion de sa récente nomination au poste de Professeur de botanique à la Sorbonne, laissé vacant par le décès de M. Gaston Bonnier ; M. Dangeard était jusque-là Professeur de botanique chargé de l'enseignement du P. G. N. La haute notoriété scientifique de notre confrère le désignait pour ce poste éminent. Commission d'impression. — Sur les propositions de cette Commission, la Société décide : 1° Que les cotisations non acquittées feront l'objet d'un — 24* — recouvrement postal, aux frais des sociétaires en retard, à partir du 1^"^ juin prochain ; 2° Que le Trésorier devra considérer comme un don fait à la Société les sommes qui pourront être versées en excès au titre des cotisations ; 3° Que, dorénavant, la Société iixera chaque année, dans son projet budgétaire, la somme totale qu'elle entend consacrer à l'impression de son Bulletin, cette somme étant d'ailleurs la plus élevée possible. Les frais supplémen- taires seront à la charge des auteurs de travaux originaux, au prorata du nombre de pages de leurs travaux. Les figures dans le texte ainsi que les planches hors texte resteront, comme par le passé, entièrement à la charge des auteurs. Aussitôt que les frais de publication du Bulletin de 1922 seront réglés, le Trésorier proposera la somme qui peut être consacrée au Bulletin de 1923. Excursion annuelle. — Il est décidé, sur propositions de la Commission des Excursions, que l'Excursion annuelle aura lieu le 10 juin, à Port-en Bessin. Le rendez-vous est fixé à Bayeux, au départ du train du matin sur Port (9 h.). Au cours de la matinée, étude de la région littorale. Déjeuner à Port. Dans l'après-midi, excursion à l'intérieur des teires. Retour à Bayeux par le train quittant Port vers 17 h. Admission. — M. d'Alleizette est admis comme membre correspondant de la Société. Dons à la Bibliothèque. — De la part de leurs auteurs : Letacq (Abbé), Note sur la station du Vaccinium Vitis-Idœa L. {Airelle candie) dans la Forêt de Chauinont près Gacà [Orne). (P.-V. de la séance du 12 avril 1923 de la Soc. des Amis des Se. nat. de Rouen, p. 8). Letacq (Abbé), Les parterres bas- Normands à la fin du XVI" siècle (Le Monde des Plantes, n° de Janvier-Février 1923, p. 4). Allorge (Pierre), Les associations végétales du Vexin français (Thèse doct. se. nat., Paris, 1922). '2* En déposant ce dernier travail sur le Bureau, le Vice- Secrétaire signale l'importance de cette étude pliyto- géographique, qui peut être considérée comme un modèle du genre, et à laquelle une grande notoriété est déjà acquise. Dépôi de Travaux. — K. Potier de la. Varde : Compte rendu de Iherbovisalion publique du 15 avril 1923, à Harcouri. H. Chermezon : La flore cypérologique de Madagascar. Présentation de plantes. — M. Mazeïier présente un échan- tillon de Celerach officinarum Willd. récollé par M. Le Sénéchal, à Grimbosq. Le Vice-Secrélaire présente de la part de M. Pierre Allorge les échantillons suivants, destinés au Nouvel Herbier de Normandie, de l'Institut botanique de Caen, dans leciuel ils figureront sous les numéros 58 à 61 : 1° Carex strigosa Huds. ; 2° Dryopteris cristata Asa Gray ; 3'' Polypodium Phegopteris L. ; 4° Elymiis europœus L. Les trois premières plantes, rares ou nouvelles pour la Normandie, ont été indiquées dans un travail de l'auteur publié dans ce Bulletin (année 1920, p. 288). La dernière a été récoltée dans une hètraie sèche de la forêt de Lyons (Eure). Dans la Nouvelle Flore de Normandie de Corbière, elle n'est signalée que dans la forêt d'Eu (Seine- Inférieure). M. le D' GiDON préscTitc quelqiies feuilles à'Umbilicus pendulinus D. G. si profondément creusées en cornet qu'elles en sont ascidiées. Moule fixée sur Crabe. — M. le D' Doranlo présente un Crabe porteur d'une jeune Moule dans une de ses cavités branchiales. La Moule s'est introduite très jeune dans cette cavité et a pu s'y fixer et s'y développer. Le Crabe paraissait d'ailleurs souffrir de la présence de sa commensale. Cet intéressant échantillon figurera dans les collections du Laboratoire de zoologie de la Faculté des Sciences. 26* — COMMUNICATIONS Le Yice-Secrétaire présente, de la part de M. l'Abbé Letacq, la communication suivante, ainsi que les échantillons correspondants : A. LETACQ. — Note sur le Tramâtes hexago- noides observé à Alençon. Le Trametes hexagonoides est une espèce créée par Pries sur des échantillons provenant du Jura, commu- niqués parQuélet; ces deux auteurs l'ont décrite (I). On la trouve au printemps et à l'été sur les bois de charpente, les souches de chêne ou de peuplier, dans les lieux humides. Gillet, qui ne l'avait pas vue, en donne une descrip- tion calquée sur les précédentes (2). D'ailleurs aucun de nos mycologues régionaux n'en fait mention. Elle vient d'être observée à Alençon, par notre collègue M Leboucher, dans sa propre cave, sur une poutre de chêne où j'ai pu la voir, prendre ses dimen- sions et la cueillir pour l'étudier Cette poutre est d'un bout à l'autre entièrement couverte sur ses trois côtés libres par le champignon ; or, elle mesure 2""50 de long et le total de ses trois côtés forme une largeur de O'"o0 cm Nous voilà loin des dimensions indiquéees par nos auteurs, surtout par Fries, qui ::';:ccorde au T. hexago- (1) D' QuÉLET, Les Champignons des Vosges et du Jura. Paris J.-B. Baillière (s. d.), in-8', p. 272; Flore mycologique de la France, Paris, O. Doin, 1888, in-8°, p. 370. E. Pries, Hymenomycetes europaei, Upsaliae, 187i, in-8", p. 58'»- (2) C.-C. GiLLET, Les Hyménomycèles ou description de tous les Champignons qui croissent en France, Alençon, 1874, in-S" ,p, 704. — 27* — noides que la longueur et la largeur de la main, spiUiumam iisque longa lataqae, et même par Quélet, qui, plus généreux, lui donne de 2 à 5 décimètres de longueur. La longueur des tubes varie entre 1 et 3 cm. et la largeur des pores entre 2 et 4 mm., ce qui s'éloigne encore notablement des chiffres de Quélet. Les autres caractères sont plus concordants : chair subéreuse, blanche, pores plus ou moins réguliers, imitant les alvéoles de l'abeille, favosi suivant l'ex- pression de Fi'ies, souvent en forme de labyrinthe. Sur les parties de la croûte dépourvues de tube, on remar- que de nombreuses excroissances arrondies, le tout entièrement blanc comme la chair et légèrement velouté. La spore oblongue mesure 10 [x. Fries dit que le champignon devient pâle et même roussàtre à l'élat sec, ce qui ne s'accorde pas avec mes échantillons qui, bien que cueillis fin mars et entière- ment desséchés, ont conservé leur couleur blanche On peut d'ailleurs ju^er des caractères indiqués par l'échantillon, que j'adresse à la Société. Le T. hexagonoides est-il une espèce autonome, comme le pense Fries, qui la qualifie de imlde speclabUis, ou une simple forme de Daedalea quercina L , comme se le demande Quélet ? 11 est difficile de se prononcer, mais on ne saurait nier qu'à l'état jeune les deux champignons pri'scnlent des différences notables, qui ne permettent pas de les confondre. En tout cas, espèce ou forme, elle est nouvelle pour nos régions. Avant de rédiger cette note, j'ai communiqué le champignon à M. l'Abbé Bourdot, bien connu par ses importants travaux mycologiques, qui a confirmé ma détermination. — 28* - M. LORTET. — Trois acquisitions intéressantes pour la flore du Jardin des Plantes de Gaen. Tracliystemon orientale D- Don ; [Psilostemon Orien- tale D. C, Borago erassifolia Mœnch- Nordmannia cordifolia Ledeb.)- Habit. : Asie Mineure et Europe orientale. Une belle touffe de cette Boraginée a été trouvée en 1922 dans un massif du Jardin des Plantes de Caen, massifséparant, au Sud-Ouest, l'ÉcoleBotanique du Parc. Elle a pu être identifiée cette année, l'un des pieds de cette touffe ayant fleuri à la fin de mars. Cette plante ne figure sur aucun des catalogues, actuel ou antérieurs, de l'École Botanique et elle n'est pas non plus utilisée dans l'ornementation du Parc Comment expliquer sa présence dans l'un de nos massifs ? L'Herbier de la Galerie Botanique de Caen, possède un échantillon de Trachystemon orientale D Don, trouvé en 1891, par M- Mauduit, préparateur en phar- macie, à « Balleroy, en société de Meconopsis cambrica Yig. » ; l'étiquette n'indique pas la station. La découverte faite à Balleroy par M. Mauduit de ces deux intéressantes plantes,— (Meconopsis c«m6Hw Vig. n'a été trouvée que par Morière à Pont-Érembourg, dans un bois, où il n'a pas été revu depuis) - n'a été signalée ni dans les communications mensuelles de la Société Linnéenne de Normandie, ni d;ins les Suppléments à la Flore de Normandie de Corbière. Coïncidence curieuse, en même temps que Tra- chystemon orientale apparaissait dans un massif du Jardin des Plantes, un beau pied de Meconopsis cambrica, se développait au pied du mur de l'Institut Botanique, dans l'encadrement réservé à un pied de — 29* — Glycine, où il a fleuri et fruclifié en 1022 et a fleui-j de nouveau en avril deinier. Au cours des quinze dernières années, malgré de nombreux semis faits chaque année, Meconopsis cambfica n'a été obtenu que quatre fois et les sujets obtenus, bien qu'ayant fleuri, n'ont pas fructifié et n'ont jamais survécu l'année suivante Il est facile d'admettre que l'une des nombreuses graines de Meconopsis ccunhrica provenant des semis antérieurs ait été transportée d'une manière quelconque dans cette station d'élection. Mais Trachystemon orientale ? Lathvœa Clandestlna Lin. — Au cours de ses recherches sur les Lathrsea, M. Chemin, alors pro- fesseur au Lycée de Caen, a déposé dans plusieurs plates-bandes de l'École Botanique, des graines et des souches de Lathrœa Clandesl.ina Lin. En mars dernier, une belle toufïe de fleurs de celte plante s'est développée au pied du Belula pahescens M. Chemin n'ayant pas laissé de notes, il est impossible de conclure à une germination de graines. BIBLIOGRAPHIE Ahbé p. FHEjMY. — L'étude des algues dans la Manche (Mémoires, notices et documents publiés par laSoc. d'Agric, d'archéol. et d'hist. uat. du dep. de la Manche : t. XXXIV, 1922). Simple expose hislorique des recherches algologiques faites à Cherbourg i')arThuret, Bornct, Le Jolis, etc.; àSainl-Waast- la-llougue, {)ar les travailleurs du Laboratoire maritime de /"i - 30* - Tatihou. Les algues marines de la côte occidentale du d' par- lement n'ont pas été étudiées, ni non plus les algues d'eau douce. Suit une bibliographie comprenant 58 numéros. P. Frémy. D' Ethel MELLOR et Ad. DAVY de MRVILLE. — La détérioration des vitraux d'église par les Lichens (Mayenne- Sciences, 1922). Dans la Mayenne, les auteurs ont jusqu'ici identifié trois espèces vitricoles : Diploicia canescens Ach., Rinodina exigua Ach. et Lecanora subfusca Ach. Cette dernière n'avait pas encore été signalée sur les vitraux. Ces Lichens corrodent le verre par une action chimique (en retenant sous leur thalle ou autour de leurs rhizoïdes l'eau chargée de C0-) et par une action mécanique en incorporant dans leur thalle de fines particules de verre au fur et à mesure que ce verre est altéré. P. Frémy. Aug. CHEVALIER. — Note sur les Spartina de la flore française (Bull. Soc. Bot. Fr., t. 70, 1923, p. 54). L'auteur y donne notamment quelques renseignements complémentaires sur l'extension en France du Spartina Townsendi [S. glabra Muhlb. var. Townscndi (Groves), Corb. et A. Cliev.). La plante, dont M. Porte signalait récemment la présence à Deauville (Voir ce Bulletin, p. 15*), y a été observée par M. l'Abbé Toussaint, depuis 1921. P. BUGNON. ^\ SEANCE DU 4 JUIN Présidence de M le D' Moutiem, Yice-Présidcnt La séance esl ouvei'lc à IG 1\. 10 et levée à 17 h. lO. Y assistent: MM. Bigot, Bug>'on, Dal[beht, O' Doranlo, Guillaume, Abbé Lucas, Mazetier, D' Moutier, Viguier et M"' Legueux. Le procès-verbal de la séance du 7 mai est lu et adopté. Parmi les ouvrages reçus depuis la dernière séance et déposés sur le bureaxi, le Secrétaire signale une collection presque complète du Bulletin de la Société Géologique de Liverpool, à partir de 1868. L'échange des |>ublications avec cette Société ayant été décidé dans la séance du 5 mars dernier, la Linnéenne lui adressera en retour une collection équivalente de son Bulletin. Correspondance. — Le Secrétaire donne lecture d'une lettre de notre Confrère, M. P. Drouet. par laquelle ce dernier olfre à la Société Linnéenne les fonds nécessaires à la création d'un prix annuel de 50J francs, qui porterait son nom. et qui serait destiné à récompenser un travail intéressant l'histoire naturelle de la Normandie. M. Drouet indique, à l'aide d'exemples particuliers, le caractère général pratique des recherches qu'il tient à encourager ; mais, avec une grande largeur d'esi)rit, il laisse toute latitude à la Société pour déterminer le choix des sujets de recherches à proposer ainsi que celui des travaux à récompenser. Le Secrétaire, après avoir rappelé tout ce que la Linnéenne doit déjà à M. Drouet. qui en présida pendant plusieurs années les séances avec le plus parfait dévouement, qui fut parnii les plus fidèles aux réunions tant que ses forces physi- ques ne l'eurent point trahi, qui, par plusieurs communi- cations importantes, fruits d'une longue expérience, contribua à soutenir l'intérêt du Bulletin, qui la lit profiter toujours de son appui moral et plusieurs foie déjà de son aide pécuniaire, — 32* — propose d'accepter l'offre généreuse de notre Confrère et de lui adresser les remerciements les plus chaleureux, lien est ainsi décidé. La Société Linnéenne est heureuse de pouvoir enregistrer un tel geste; il va lui permettre de poursuivre plus facilement son but, qui est conforme au vœu du dona- teur: faire progresser l'étude des sciences naturelles en général, plus particulièrement celle de l'histoire naturelle de la INormandieet chercher à en tirer de fécondes applications pratiques. M. Evrard récemment admis comme membre correspon- dant de la Société, lui adresse ses remerciements par l'inter- médiaire de M. Mazetier. Don à la Bibliothèque. — De la part de M. Gerbault, le nu- méro de mars-avril 1923 de la Revue « Le Monde des Plantes », contenant trois courtes Notes de notre Confrère intitulées : L'emploi de l'Origan, Coix Lacryma-Jobi L , Ginkcjo biloba L. COMMUNICATIONS Le Vice-Secrétaire présente, de la part de M- Chemin, la communication suivanle: É CHEMIN. — Sur le mode de vie du Lithotham- nion calcareum., Pallas. On admet généralement que les diverses formes de Lithothamnion calcareum ne vivent qu'en profondeur (1). Lorsqu'on les trouve sur la côte, elles sont toujours décolorées, mortes, manifestement roulées, et quelque- fois brisées ; c'est en cet état, qu'avec du sable et des débris coquilliers, elles constituent les gisements de Maërl utilisés en Bretagne pour l'amendement des (l) Voir: M'°" P. Lemoine, — répartition et mode de vie du Maërl aux environs de Concarneaa - Vin. de l'Institut océanographique, l 1", fasc. S, 1910. — 33 * — tenes. Dans la région de Concarneau. i\1"' P. Lemoiiie ne les a trouvées vivantes qu'entre 5 mètres et 2o mètres de profondeur. La carte des fonds de la baie de Seine, dressée par L. Sudry, les signale entre 18 mètres et 36 mètres ; nous en avons nous même dragué, au nord de Luc, par 28 mètres de profondeur. Jusqu'ici on ne les a pas signalées vivant sur des fonds découvrant, ou accessibles, aux basses mers. En avril 1923, lors d'une excursion algologique dirigée par M. le professeur Mangin, nous en avons ramassé de nombreux échantillons à l'île des Oiseaux, dans l'archipel des Chausey. Ils étaient d'un rose foncé et par conséquent vivants. Par leurs rameaux, sensible- ment étalés dans un plan, peu serrés, de 2 millimètres environ de diamètre, ils rappelaient la forme squarru- losa Foslie ; quelques-uns se rapprochaient de la forme flabelligera Foslie très voisine de la précédente. Ils vivaient dans une petite anse, sur une vase sableuse fine, recouverts par une végétation abondante de Zoslera marina- A basse mer, ils n'étaient recouverts que par quelques centimètres d'eau ; ou pouvait sans peine les cueillir à la main. Certains rameaux, dans leurs parties les plus âgées, portaient une croûte brune appartenant à un Cruoria ; (la largeur des cellules, 8 à 10 !-<-, nous l'a fait ranger dans le Cniorla pellila Fries et non dans le Cruoria parpurea Crouan, déjà signalé sur des Lilholhamniées). Delessc, d'après Pruvôt (I), a signalé Lithothamniam calcaream à 8 kilomètres au nord des Chausey sans préciser la forme. De là il pourrait être amené à la côte par les courants, et comme une lumière trop vive le (1) Pruvôt. — Essai sur les fonds et la faune de la Manche occi- dentale. — Arch. de Zoologie exp. et gén., V, 1897. n' SÉANCE DU 2 JUILLET Présidence de M le D-^ Moutier, Vice-Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 heures. Y assistent: MM. Bigot, Bugnon. Da.libert, D' Gido>. GlLLA^UME, LORTET, MazETIER. D"^ MoUTIER, PoRTE 6 t M"* Legueux. Le Procès-verbal de la séance du 4 juin est lu et adopté. Correspondance. — Le Président du Congrès des Assises de Caumont annonce que la 6-= Session s'ouvrira à Rouen le 23 juillet prochain et il en adresse le programme. Le Secré- taire rappelle que deux des trois délégués permanents de la Société sont décédés (MM. Brasil et Lignier) ; MM. le D' Moutier et Mercier sont élus pour les remplacer. Membre perpétuel de la Société. — Sur la proposition du Secrétaire, il est décidé que, en témoignage de reconnaissance, le nom de notre Confrère, M. Drouet, figurera à perpétuité sur la liste des membres de la Société. Election. — Le Secrétaire annonce que notre Confrère, M. le D-^ René Mure, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences d'Alger, vient d'être élu membre correspondant de l'Institut, dans la section de Botanique. La Société Linnéenne, qui a pu apprécier la haute valeur scientifique de M. Maire et son extrême obligeance, au cours des quelques années que notre savant Confrère a passées à Caen, est heureuse de lui adresser à cette occasion ses plus chaleureuses félicitations. Soutenance de thèse. — Notre Confrère, M. Humbert, vient de soutenir avec succès, à Paris, sa thèse de doctorat es-sciences naturelles ; son travail, intitulé « Les Composées de Madagascar », lui a valu la mention « très honorable » et constituera un fort volume de 336 pages des Mémoires de la Linnéenne (XXV* vol. ; 2« série, 9° vol.). — 34 * — tue, à l'abri des Zostères, il pourrait trouver un abri sulïlsant et continuer à vivre. Dans cette liypothèse, les courants devraient charrier en même temps des grains de sable ou des débris de coquilles de même grosseur au moins; or, le substratum n'est formé que d'éléments très fins. Il est plus naturel d'admettre que là, le L calcareiwi vit et se développe comme dans son milieu véritable. Ce n'est donc pas nécessairement une espèce de profondeur. Au moins les formes aplaties peuvent trouver la lumière atténuée qui leur est indispensable soit sous une épaisseur sulFisante d'eau, soit sous une couverture de Zostères. On peut se les procurer vivantes sans le secours de la sonde ou de la drague, et au besoin suivre leur développement. M. Bigot présente une forme assez rare, extrêmement gibbeuse d'une Térébratule bathonienne provenant de Bénouville ; il s'agit d'un individu très vieux, dont la croissance s'est faite irrégulièrement dans la dernière partie de sa vie, après qu'il eût atteint la taille normale pour lespèce. M. Dalibert signale avoir capturé un Cérambycide, le Lamia texLor L., dans la Bruyère de Baron, le 10 mai, et un Microlépidoptère, VEpiblema tedella, en battant les sapins en Forêt de Cinglais, à Fresnay-le-Puceux, le 21 mai. Il présente4es échantillons de ces deux insectes. M. le D'^ MouTiER continue la présentation, commen- cée dans la séance du 9 avril, des belles coquilles fossi- les qu'il a recueillies à Giberville,^ et notamment des espèces de Cerithella, Brachy tréma, etc. - 36* — En présentant cet ouvrage, le Secrétaire en souligne l'im- portance et il se fait l'interprète de la Société pour adresser à M. Humbert les plus vifs éloges. Excursions entomologiques. — M. Dalibert annonce que la Société Française d'Entomologie fera deux excursions prochaines (Argentan, sous la direction de M. l'Abbé Letacq, 14 juillet ; Bretteville-sur-Laize, sous la direction de M. Le Marchand, 15 juillet] ; sur la demande de notre Confrère, la Société Linnéenne accorde son patronage à ces excursions, dont le programme sera porté à la connaissance du public par la voie de la presse locale. Commission d'impression. — Sur les propositions de cette Commission, la Société accepte de , publier : 1" dans les Mémoires, deux travaux de notre Confrère, M. Perrier de la Bathie, intitulés ; Les Aloe malgaches et i^es Lomatuphyllum de Madagascar. L'impression de ces manuscrits, ainsi que celle d'un manuscrit de M. Kollmann anciennement accepté, pourra commencer aussitôt que des ressources financières suffisantes auront été réunies. Le Secrétaire s'efforcera de les obtenir par l'intermédiaire de la Caisse des Recherches scientifiques ; 2° dans le Bulletin, une note de M. E. de Wildeman, présentée par M. Viguier et intitulée: Sur une Alchémille nouvelle de la Flore de Madagascar [Alchemilla andringilrensis Viguier et de Wild.), à la condition que les frais de cette publication soient entièrement couverts par les intéressés. Achat d'un titre de rente. — La Société autorise le Trésorier àprélever sur les fonds de la Société une somme de dix mille (10.000) francs, qui sera employée à l'achat d'un titre de rente 3 °/o sur l'Etat français. Dépôt de travaux. — E.-L. Gkrbault : Sur plusieurs Euphrasia méconnus dans la flore du Maine et de la Basse-Normandie. - 37* - COMMUNICATIONS Présentation de plantes. — Le Vice-Secrétaire présente : 1° de la part de M Gerbault les échantillons d'Euphrasia correspondant au travail ci-dessus indiqué (1) ; 2° de la part de M. Lemercier, un rameau de Rhamnas catharticus à feuilles largement parasitées par une rouille (écidies de Puccinia Lolii Niels) ; un rameau d'Acer \campesire à feuilles chargées de zoocécidies dues à VEriophyes macrorhynchus Nal. M. Lemercier signale en outre avoir récolté aux environs d'Argen- tan, sur un Saule, un Polyporus sulfureus pesant plus de 4 kg. ; 3° les échantillons correspondant à la note suivante : A. LETACQ. — Observations sur Mon otropaHypo- phagos Dumort. et Goodyera repens R. Br., trouvées sur les monts d'Eraines (Calvados). La flore des monts d'Eraines, successivement étudiée par de Brébisson, les auteurs du Catalogue des Plantes du Calvados et par notre confrère le D"" Gidon, qui en a fait, ces derniers temps, une étude complète et raison- née en tenant compte des modifications apportées par la culture et les plantations de Pins, est aujourd'hui bien connue. Mais comme il reste toujours à glaner dans le champ le plus attentivement parcouru, je viens y signaler deux plantes non encore indiquées et dont la dernière est d'introduction récente. Elles se trouvent toutes deux dans une Pineraie très dense située à 1-500 mètres au nord de Damblainville, sur le territoire de cette commune, et à une distance à peu près égale à (1) Ces échantillons figureront dans l'Herbier général de l'Insti- tut Botanique de Gaen. 3* — 38 * — l'ouest de la station de Coulibœuf. Je les avais recon- nues, il y a quelques semaines, en parcourant rapide- ment ces bois, mais afin d'en faire un examen plus approfondi, j'y suis retourné le 27 juin en compagnie de mon excellent ami M. Lemercier, pharmacien à Argentan- Monotropa Hypophagos. — Cette espèce, dont M. Cor- bière a précisé les caractères qui la différencient de sa congénère M. Hypopitys, paraît très rare ou, pour mieux dire, a été jusqu'alors peu remarquée en Normandie. E. Jardin l'avait recueillie vers 1893 dans la forêt d'Arqués (Seine-Inférieure) et c'est sur ses échantillons vivants que M. Corbière a rédigé sa description (1). Depuis lors je l'ai observée dans nos environs, au Chevain, à Assé-le-Boisne, à Chaumiton, mais sur le territoire de la Sarthe (2). Elle a été plus récemment encore signalée dans le Calvados : M. Bugnon en a présenté à la Société Linnéenne, à la séance du 2 décembre 1918, des échan- tillons récoltés le 13 août précédent, sous des Hêtres, à Fontaine-Henry, par M'" Dionot (3). Est-ce bien, comme le pense M- Bugnon, cette espèce que les auteurs du Catalogue des plantes vasculaires du Calvados, 1869, p. 186, regardant Monotropa Hypopitys de Linné comme synonyme à' Hypopitys glabra du (1) L. Corbière, Nouvelle Flore de Normandie, Gaen, E. Lanier, 1893, in-8°, p. 385. (2) Â..-L. Letacq, ISole sur le Monotropa Hypophagos Dumort. observé au Chevain près d'Alençon, Bull. Soc. des A.mls des Se nat. de Rouen, 1904, p. 133; Notes sur /es Monotropa Hypophagos Dum. et Monotropa Hypopitys L. observés à Assé-le-Boisne. Bull. Soc. d'Agr. Se. et Arts de la Sarthe, 1915-16, 4* fasc, p. 405. (3) Bull. Soc. Linn. Norm., 7* série, 1" vol., année 1918. 1919, p. 61. — 39 * — Prodromus de de Candolle indiquent « à une dizaine de stations toutes en dehors de l'arrondissement de Caen ? » Morière, dans une note substantielle, que nous citons plus loin, où sont rapportées et discutées les opinions des différents auteurs sur la valeur spécifique des deux Monotropa, paraît en douter. Quoiqu'il en soit, la plante deDamblainville est sans conteste le Monotropa Hypophagos- Elle occupe vers le sommet de l'angle sud-est de la Pineraie une étendue de 7 à 8 mètres carrés sur un sol uniquement composé d'aiguilles de Pin ; nous l'avons encore trouvée un peu plus loin, mais en petite quantité. Comme on peut s'en rendre compte par les échantillons que je mets sous les yeux de la Société, elle présente les caractères suivants : souche très rameuse, grappe d'ordinaire pauciflore, style très court (2 à .3 mm,), stigmate pelté, capsule de 6 mm. de hauteur sur 5 de largeur, parfois absolument sphéri- que, le tout très glabre. Ce sont bien là les notes qui la distinguent de VHypopitys, villeux dans toutes ses parties avec un style moitié plus long et une capsule ovoïde. Ce mot « Hypophagos », sous les hêtres, opposé à « Hypopitys », sous les pins, ne doit pas être entendu dans un sens absolu. A Chaumiton et à Fontaine-Henry, M. Hypophagos croît, il est vrai, sous les hêtres ; mais au Chevain, c'est Ptcea excelsa Link., à Assé, Pseadotsuga Douglasii Carr. et à Damblainville Pinas silvestris L. Il semble donc indifférent à la nature du substratum ; aussi, pour bien déterminer un Monotropa, il ne suffît pas de constater la station, il faut voir si étamines et pistils sont glabres ou velus, mais surtout examiner la longueur du style et la forme de la capsule- Si les échantillons récoltés par E. Jardin ont permis d'affirmer d'une façon certaine l'existence du M. Hypo- phagos en Normandie, il semble bien que dès 1858 — 40* — il avait été observé par Morière au bois d'Omonville (Seine-Inférieure). Il hésitait sans doute à se prononcer, mais les caractères qu'il donne de la plante ne permet- tent pas de douter de son identité (1) ; depuis lors il l'a indiquée dans le même département à Bailleul-Neuville et à Beaumesnil (Eure) sur les limites de l'Orne (2) Goodyera repens R. Br. — Cette plante montagnarde, naturalisée depuis près d'un siècle aux environs de Paris, est d'introduction beaucoup plus récente dans nos régions de l'Ouest. Je l'ai recueillie en 1912 dans le parc même du Chevain où croît Monotropa Hypophagos et sous la même essence. Un peu plus tard M. Guirot l'observait dans un bois de pins à Montmerrei (Orne) et M. Bugnon la signalait dans une station analogue à plusieurs localités des environs de Gaen. M. Bugnon a fait un exposé des conditions de vie du G. repens et des causes probables de son introduction, qui concorde bien avec les faits constatés à Damblain- ville (3). Là aussi la plante se développe abondamment sur des tapis d'Hypnum puram recouvrant eux-mêmes un sol formé d'aiguilles de pin décomposées ou même sur ce terreau absolument nu. Gette décomposition a fourni à la longue « un substratum riche en humus » très favorable à la germination des graines de Goodyera. Les graines elles-mêmes ont dû être apportées avec des (1) J. Morière, Quelques observations critiques sur les espèces du genre Monotropa, Bull. Soc. bot. deFr., séance du '28 février 1862, Tir, à part, in-8°, dans l'Herbier tératologique de l'Institut Botanique de Gaen. - ^* — première fois dans la 1'^ édition des « Fleurs de pleine terre » de Vilmorin en 1863, p. 584- Ce ne serait qu'une race ou variété remarquable de VOxalis corniculata L . M. Aug. Chevalier souligne l'intérêt de la communi- cation de M. Potier de la Varde. Elle l'a d'autant plus intéressé, qu'il prépare en ce moment un travail sur les variations et les hybrides dans les Bruyères indi- gènes, X Erica Watsoni Benth. est aujourd'hui connu dans la plupart des départements de l'Ouest depuis le Calvados jusqu'aux Basses-Pyrénées. M. Chevalier l'a découvert aussi récemment dans la forêt de Rambouillet (près de la Croix Pater, au milieu des parents), station unique pour la région parisienne- Cet hybride se rencontre à l'état d'individus isolés très peu nombreux au milieu des parents. Tous les pieds que M. Chevalier a observés sont stériles et les grains de pollen sont en grande partie vides, de sorte que tous les E. Watsoni sont des hybrides de première génération (F 1) incapables de se reproduire ; mais, par les rhizomes, ils arrivent à constituer des touffes larges et denses, très florifères, qui vivent de très nom- breuses années. Toutefois, M- Chevalier a constaté que, dans les localités qu'il connaît dans l'Orne et dans la Mayenne, le nombre des individus hybrides, depuis 2o ans, a diminué au lieu d'augmenter. L'observation de M Potier de la Varde signalant qu'en une localité de la Manche, E. Watsoni est plus répandu que les deux parents, lui fait croire que dans cette localité l'hybride est peut-être fixé et se reproduirait. Le fait esta vérifier, en recherchant s'il existe dans cette localité des plants de Watsoni produisant des graines normales et fertiles. Récemment, on a décrit en Angleterre un X Erica Williamsii Druce {E. Tetralix X E. vagans) qui est à rechercher en France dans les localités oii existent les deux parents. - 56* - Les communications ci-après et les échantillons correspondants sont ensuite présentés par leurs auteurs : L. GUILLAUME —Sur la présence de Gastropodes fossiles dans le loess en Normandie. La falaise bathonienne présente entre Luc et Lion deux coupes de vallées remblayées par des limons quaternaires. Dans la coupe la plus rapprochée de Luc, ces limons offrent la disposition suivante de haut en bas : 1. Limon brunâtre (rougeaut) relativement épais. (l-^nO à 2"'). 2. Lit très mince de graviers. .3. Loess jaune, environ 1"'. 4. Nouveau lit de graviers. 5. Nouvelle couche de loess jaune d'un mètre au plus d'épaisseur. Le tout est encaissé dans la pierre blanche de Lan- grune (bradfordien) qui présente au contact des limons une zone de débris remaniés. C'est de la couche 5, donc presque à la base du loess, que proviennent les échantillons présentés : Hélix arbastorum Linné, H. pulchella Millier, H. his- pida Linné, Succinea ohlonga ? Draparnaud, Pupa muscoram Linné. A. côté de cette faunule caractéristique de gastropodes, se trouvent d'abondantes concrétions calcaires sous forme, soit de petites tubulures (ayant emprisonné des racines), soit de « poupées » de petite taille. Enfin, les résidus de lavage renferment en outre de nombreux débris provenant de la grande oolithe (fragments de Bryozoaires, débris de Brachiopodes, etc.). - 57* - , L. MERCIER. — L'habitat d'^pus Robini Lab. (Goléoptère marin) à Luc-sur-Mer. Il y a quelque cinquante ans, A. Fauvel a entretenu, à plusieurs reprises, notre Société de la capture à'JEpus Robini Lab. sur la côte du Calvados (Arromanches-Luc). Ce Goléoptère vit dans la zone de balancement des marées, et à chaque pleine mer il est recouvert par les flots. La capture A' JE. Robini est toujours considérée comme une rareté ; cela tient certainement à ce que beaucoup de chercheurs ignorent son véritable habitat. Or, au cours d'une excursion (août 1923) le long de la côte, entre Luc et Lionsur-Mer, j'ai trouvé de nombreuses colonies à'M Robini. Les Insectes vivent dans les fissures des rochers qui se trouvent à moitié de la zone de balancement des marées. Pour les découvrir, il est nécessaire de faire sauter à la pince de grandes plaques de la roche. C'est vainement que, pendant quatre ans,j'ai recherché jÉ. Robini sous les pierres mobiles de la côte ; aussi, je crois pouvoir admettre que les fissures des rochers constituent le véritable habitat de ce Coléoptère marin. Au même niveau que VyE. Robini et dans la même station, j'ai recueilli de nombreux Diptères marins : Cliinio mariniis Hal. (Chironomidte), Trichocladias marinas Alverdes (Chironomidse), Dactylocladius Mer- cieri Kieff. (Chironomidœ), Phaenocladias rupicola Kieff. (Chironomidae), Aphrosyliis piscator Licht. (Dolicho- pidœ), Villeneavia (Limnophora) sestawn Villen. (Antho- myidse). — 58* — SÉANCE DU 3 DECEMBRE 1923 Présidence de M. le D"^ Moutier, Vice-Président La séance est ouverte à 16 heures et levée à 17 h. 15. Y assistent: MM. Bigot, Bugnon. Dalibert, Guillaud, Guillaume, Lebougher, LeTestu, Lortet, Mazetier. Mercier, D"^ Moutier, Poisson, Viguier et M"^ Legueux. Le procès- verbal de la séance du 5 novembre est lu et adopté. Nécrologie. — La Société vient d'éprouver à nouveau une grande perte en la personne de M. Edouard-Louis-Marie Gerbault, ancien Juge près le Tribunal de l""^ instance de Mayenne, décédé à Fresnay-sur-Sarthe, le 22 novembre dernier. M. Gerbault était membre correspondant de la Linnéenne depuis 1908. 11 avait été attiré surtout par les problèmes relatifs à la variation et à l'hérédité chez les végétaux ; notre Bulletin renferme ses principales études sur le sujet. Ces recherches l'avaient fait entrer en relations avec les génétistes les plus éminents de l'époque, comme M. Hugo de Vries, et avaient contribué à attirer l'attention de ceux-ci sur la Linnéenne. Mais M. Gerbault s'intéressait aussi aux autres branches des sciences naturelles, à la zoologie surtout, et il publia d'assez nombreuses contributions à l'histoire naturelle de la Normandie, ainsi qu'à celle du Portugal où il dut résider quelque temps pour raisons de santé ; on les trouve non seulement dans notre Bulletin, mais aussi dans celui de la Société botanique de France, dans celui de la Société des Amis des Sciences de Rouen, dans « Le Monde des Plantes ». Comme son ami, l'abbé Letacq, il s'éteignit en pleine activité scientifique. 11 s'attendait cependant depuis un certain temps à ce dénouement fatal ; ses dernières lettres à ses amis en témoignent. Mais il montra jusqu'au dernier moment la plus belle force d'âme. — 59* — Le Secrétaire est chargé de transmettre à sa veuve les plu- vifs regrets de la Société. Distinction honorifique. — M. Perrier de l4 Bathie a été nommé récemment chevalier de la Légion d'honneur, Notre Confrère poursuit, depuis plus de 25 ans, l'exploration scien- tifique de Madagascar. Les très nombreux matériaux qu'il a recueillis ont déjà fait l'objet de plusieurs importantes publi- cations, tant de sa part que de celle d'une pléiade de spécia- listes qu'il approvisionne généreusement. La Société applaudit à une distinction si méritée. Réunion du 2 décembre. — La manifestation en l'honneur des membres de la Société récemment promus dans l'Ordre de la Légion d'honneur, manifestation dont le principe avait été adopté au cours de la précédente séance, a eu lieu le dimanche 2 décembre dernier, à Caen. Elle a réuni, dans un déjeuner intime, à IHôtel de la Place Royale, MM. Bigot, Corbière, Dangeard, Lanier et Mercier, parmi les promus, et MM. Aubert-Champerré, Bédel, D" Bouygues, Bugnon, Che- valier, Dalibert, Guillaud, Guillaume, Hédiard, D'Hommey, Jouan, Langevin, Leboucher, Le Brun, Le Moulée, Le ïestd, Lortet, Mazetier, D'' Moutier, D' Osmont, Poisson, Potier de la Varde, \ iguier et Warcollier. MM. Barrois, Fauvel, D"' Lebailly et D° Maire, parmi les promus, et MM. Créances, Husnot, Marie, Maury, de Toni, ont fait connaître par lettre leurs regrets de ne pouvoir participer à la réunion. MM. l'abbé Frémy et l'abbé Lucas avaient présenté oralement leurs regrets aux organisateurs. M. le D"^ Leboucher, qui avait donné son adhésion, a été malencontreusement empêché d'assister à la réunion. Au cours du déjeuner, MM. Chevalier, Dangeard et Bigot prirent successivement la parole. Discours de M. CHEVALIER, Président de la Société « Mes Chers Collègues, Il ne pouvait pas y avoir de plus grand bonheur pour moi dans l'accomplissement des fonctions que votre bienveillance — 60* >- m'a confiées et dont je me suis si mal acquitté dans le courant de l'année que la présidence de la cérémonie d'aujourd'hui. Elle me procure le grand honneur d'exprimer en votre nom la joie que nous avons ressentie lorsque l'Officiel du mois d'août dernier nous apporta la nouvelle de la promotion dans la Légion d'honneur de neuf de nos collègues nommés pour la plupart à l'occasion du centième anniversaire de la naissance du grand Pasteur. Notre bonheur eût été sans mélange si tous les Linnéens de cette promotion avaient pu être des nôtres aujourd'hui. MM. Charles Barrois, Pierre Fauvel, René Maire, Charles Lebailly se sont excusés de ne pouvoir assister à ce déjeuner intime et nous regrettons vivement leur absence. Nous avons, par contre, le grand plaisir de voir assis à cette table cinq de nos collègues récemment promus, dont deux n'ont pas hésité à venir de loin pour se joindre à nous en ^cette petite fête de famille. Nous leur en sommes vivement reconnaissants. Je m'adresserai tout d'abord à eux. Mon cher Monsieur Dangeard, ce n'est pas seulement votre promotion d'officier que nous fêtons aujourd'hui, mais également votre entrée à l'Institut qui remonte déjà à quelques années et votre promotion récente à la Chaire^de Botaniqup de la Sorbonne. La Société Linnéenne en est doublement tière, car il lui semble qu'une part de votre gloire rejaillit sur elle aujourd'hui. Vous êtes, en effet, tout à fait des nôtres : originaire des confins de la Normandie, c'est dans l'Orne que vous avez débuté modestement comme institu- teur-adioint à Chanu et à Fiers. C'est ici à Caen que vous avez poursuivi vos premiers travaux de recherches. Enfin, la Société Linnéenne se souvient qu'elle a publié dans son Bulletin vos premiers Mémoires sur l'anatomie végétale et sur la biologie, travaux que vous deviez ensuite poursuivre si fructueusement et si brillamment à Poitiers et à Paris. Vous aussi, mon cher Corbière — permettez-moi de vous appeler ainsi dans l'intimité — vous êtes un linnéen normand de vieille souche. C'est dans la forêt d'Andaines que vous avez — 61* — herborisé tout enfant; c'est aussi à Gaen que vous avez reçu, comme M. Dangeard, les leçons du Professeur Morière. C'est à 1 étude de la flore de Normandie que vous avez donné et que vous donnez encore toute votre ardeur enthousiaste. Il n'est pas un naturaliste de notre province qui ne se réclame de vous. En ce qui me concerne personnellement, permettez- moi de confier à nos collègues que vous avez été mon premier maître en botanique. Mais ce n'est pas seulement le savant et le botaniste averti de toutes les choses de la Normandie que nous aimons en vous. Au risque de gêner votre modestie, je puis dire que votre obligeance, votre bonté, votre dévouement à la chose publique sont proverbiales, et la semaine dernière encore, un grand nombre de notabilités de Cherbourg ont montré en quelle estime affectueuse elles vous tenaient en vous offrant une magnifique fête. Celle de la Linnéenne est beaucoup plus modeste, mais soyez assuré qu'elle n'en est pas moins cordiale. Quant à vous, mon cher Monsieur Bigot, vous n'êtes pas seulement un linnéen normand. Depuis trente années vous êtes l'àme de notre Société. Vous lui avez consacré une grande partie de votre temps et parfois en des moments difficiles. C'est dans ses Bulletins et dans ses Mémoires que vous avez publié une partie de vos remarquables travaux sur la géologie de notre pays. Je suis mal qualifié pour en faire l'éloge, ayant été votre élève. Oh ! vous étiez si jeune alors et vous témoigniez à vos élèves une si affectueuse cordialité que, quand nous vous accompa- gnionsen excursion, il n'était pas toujours facilede reconnaître le maître au milieu des élèves. Si je ne puis parler personnellement de vos travaux, je puis pourtant dire en quelle haute estime on les tient dans le monde savant. De tristes circonstances, particulièrement cruelles pour vous et pour M. Corbière, ont empêché vos amis et vos anciens élèves de fêter, il y a quelques années, votre élection de correspondant de l'Académie des Sciences, mais par ma voix, ils vous disent aujourd'hui la joie que leur a causé cet événement. — 62* - Nos collègues me permettront, dût votre modestie, mon cher Maître, en souffrir, de donner lecture d'une lettre <|ue j'ai reçue hier de mon ami Gentil, membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne, qui leur montrera ce qu'on pense de vous à Paris : Paris, le 1" Décembre 1923. « Mon cher Ami, J'apprends que vous allez fêter demain, à Caen, la nomina- tion dans l'Ordre de la Légion d'Honneur de quelques collègues, parmi lesquels notre ami Bigot. S'il ne s'agissait pas d'une fête « de famille », j'aurais demandé à vous accompagner pour apporter, en cette occasion, à Bigot, le témoignage de mon estime et ae mon affection. Je me serais chargé de lui dire, en outre, que tous les géologues français se réjouissent de la distinction dont il vient d'être l'objet. Bigot est un peu tard venu dans la Légion d'honneur ; il n'en apporte pas moins l'éclat de sa personnalité à l'illustre maison. Sa nomination a pu surprendre tous ceux qui le croyaient décoré depuis longtemps, mais elle n'a certainement pas trouvé d'indifférents. Veuillez lui dire que je m'associe à ses amis pour lui renou- veler mes plus affectueuses félicitations. Votre bien cordialement. Louis Gentil. » Vous êtes depuis peu d'années encore parmi nous, cher Monsieur Mercier, je veux dire à l'Université de Caen et à la Société Linnéenne, mais je sais que vous avez conquis de suite ici de solides amitiés. Je suis natif d'une petite ville dont vous connaissez peut- être la devise : Domfront, ville de malheur, arrivé à midi, pendu à une heure ! Depuis longtemps on ne pend plus à Domfront, pas plus que dans le reste de la Normandie, mais on garde encore parfois dans ce pays une certaine réserve vis-à-vis des nouveaux venus, « les horsiens » comme nous - 63* - les appelons. Vous n'êtes plus un horsien ! Quand le Normand ouvre sa porte, il l'ouvre toute large ! Je sais que vos travaux, votre talent de professeur, vos qualités privées sont tenus en haute estime par vos collègues et par ceux qui ont appris à vous connaître. Nous avons connu avec joie, mon cher Monsieur Lanier, votre entrée dans la Légion d'honneur, au titre du Ministère de la Justice et si nous vous associons aujourd'hui à nos collègues de la promotion Pasteur, c'est parce que depuis bien longtemps nous vous savons dévoué à l'œuvre que nous poursuivons. Voici bientôt 35 années que vous imprimez les publications de la Société Linnéenne. Au cours de cette longue période, il s'est évidemment créé un lien de sympathie entre vous et la plupart de ceux qui collaborent au Bulletin. Nous nous souvenons aussi que vous avez édité autrefois en y apportant un soin très particulier la belle Flore de Normandie de notre ami Corbière, et nous faisons des vœux pour que tous les deux vous puissiez bientôt mettre à jour une nouvelle édition. Mes chers collègues, je m'arrête. J'ai pourtant des regrets à exprimer et je suis convaincu que vous les partagerez. La promotion Pasteur n'a pas été suffisante à notre gré, au moins en ce qui concerne la Normandie. Nous aurions été heureux d'y voir les noms de plusieurs autres collègues et, en particulier, celui du vénérable doyen des botanistes normands, que nous aimons tous et dont les travaux sur les mousses et les plantes fourragères sont estimés bien au-delà de nos frontières. Dans notre cœur, le nom de M. Husnot, de Caban, et aussi celui du bienfaiteur de la Société, M. Drouet, sont inséparables de ceux des amis que nous fêtons aujourd'hui. Je lève mon verre à la prospérité de la Société Linnéenne de Normandie, à la poursuite de ses travaux et des œuvres auxquelles elle se consacre depuis un siècle. Enfin, je bois à la santé de nos collègues promus dans la Légion d'honneur ainsi qu'à leurs familles. En réponse au discours de. M. Chevalier, M. Dangeard prononce une allocution fort goûtée pour remercier la Linnéenne et son Président. Il rappelle quels titres justifieront l'élection prochaine de M. Chevalier comme membre de l'Académie des Sciences, qu'il fasse valoir d'ailleurs ceux d'explorateur pour entrer dans la Section de Géographie et Navigation, ou ceux de botanique pour faire partie de la Section de Botanique. Il évoque enfin la grande figure de Pasteur, cause initiale de cette réunion. Discours de M. BIGOT, Secrétaire de la Société Mes fonctions de Secrétaire de la Linnéenne me procurent le grand plaisir de vous remercier au nom de tous ceux que vous avez voulu fêter aujourd'hui. Mes remerciements iront d'abord à ceux qui en ont pris l'inilialive: à notre Président, mon excellent ami Chevalier, dont la carrière scientifique si remplie a commencé à la Faculté des Sciences il y a près de trente ans, quand il était mon élève et celui de notre regretté Lignier ; à celui qui a été l'organisateur de cette réunion, à Bugnou, notre si zélé et si compétent vice-secrétaire, dont le dévouement et la régularité me permettent de me reposer entièrement sur lui de l'édition de nos publications. Mes remerciements s'adressent ensuite à vous tous, mes chers Confrères, qui, en répondant à l'appel de Bugnon, donnez à cette réunion la signification que nous avons voulu lui conserver, celle d'une fête de famille, où les Linnéens seraient groupés autour de ceux d'entre eux dont les travaux scientifiques ont été récompensés d'une si haute distinction par le Gouvernement de la République. Nous sommes, en effet, particulièrement fiers de figurer dans ces promotions destinées à récompenser la recherche scientifique, sous le patronage d'une des plus belles et des plus nobles figures de savant, illustre, non seulement par — 65* — l'importance de ses découvertes, mais par la sûreté de sa méthode expérimentale, par sa haute valeur morale, par la part qu'il a prise à l'organisation de notre outillage scienti- fique de recherches. .\ la joie qu'a donnée à chacun de nous cette haute distinc- tion s'est jointe la fierté d'y voir nos noms accompagner ceux de tant de savants dont les travaux honorent la science française, et le plaisir d'y trouver tant d'amis. Permettez-moi de vous dire que, personnellement, j'y ai trouvé, avec les noms de deux de mes anciens élèves, Lebailly et Pierre Fauvel, ceux de mes deux camarades d'études de 1882-83, à la Faculté des Sciences de Caen, mes amis Topsent, professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Strasbourg, nommé chevalier, et Dangeard, membre de l'Institut, professeur de Botanique à la Sorbonne, promu officier. Ils ont été, les uns comme les autres, des membres agissants de notre Société Linnéenne et, avec nous tous, c'est la Société qui est honorée. Sans doute, chacun de nous a reçu la Croix de la Légion d'Honneur pour récompense de ses mérites personnels, mais il faut souligner que des Sociétés comme la nôtre sont des foyers où s'entretient la curiosité des membres qui en font partie, où se manifeste par des communications la satis- faction des découvertes personnelles, où les idées et les conclusions se discutent, où se conserve et s'entretient l'activité scientifique. Ce rôle, notre chère Linnéenne l'exerce depuis un siècle. Elle nous donne aujourd'hui une précieuse marque de sym- pathie et d'affection dont nous sommes tout à la fois heureux et fiers. Aussi, en vous remerciant, c'est la Société Linnéenne tout entière que nous remercions, en faisant le vœu qu'elle demeure fidèle à son passé et qu'elle accomplisse en pleine prospérité les années d'un second centenaire. Commission d'impression. — Sur les propositions de cette Commission, la Société décide: - 66* - 1" dé consacrer une somme totale de 3.000 francs à la publication du Bulletin de 1923 (conformément à la décision prise le 7 mai 1923) ; 2* de céder à titre gratuit 30 exemplaires du tome XXV des Mémoires à l'auteur du travail contenu dans ce tome, M. Humbert, qui en a fait la demande ; 3° de publier le travail de M. Pellegrin, présenté au cours de la dernière séance, dans le tome XXVI (2*^ série, tome 10) des Mémoires, l'auteur s'étant engagé à supporter les frais d'impression. Le Secrétaire fera d'ailleurs les démarches nécessaires pour faire doter ce Mémoire d'une subvention importante par la Caisse des recherches scientifiques. Le travail en question constituera le deuxième et dernier fasci- cule de ce tome XXVI. Les autres travaux déposés pour les Mémoires commenceront de nouvelles séries qui s'intituleront Nouveaux Mémoires, et la publication se fera par spécialités, suivant la décision prise le 5 mars 1923. Ainsi les travaux de M. Perrier de laBâthie figureront dans la Série Botanique de ces Nouveaux Mémoires ; le travail de M. Kollmann figurera dans la Série Zoologique. Pour toutes les séries, le tirage se fera à un nombre d'exemplaires suffisant pour qu'il en reste une soixantaine Su fonds de réserve de la Société, après expédition aux Membres et aux Sociétés correspondantes. Pour la Série Botanique, le tirage se fera à 250 exemplaires. Admissions. — M. Meslin est admis comme membre résidant de la Société. MM. Cruchon et Hue sont admis comme membres correspondants. Présentations. — Sont présentés pour devenir membres correspondants de la Société : M. Jacques de Vilmorin quai de la Mégisserie, 4, à Paris, par MM. Corbière et Viguier ; M. Hubert, Docteur en pharmacie, pharmacien Grande-Rue, à Mayenne (Mayenne), par MM. Chevalier et Bigot. Démission. — La Société enregistre avec regret la démission de M. Lescuyer. Dépôt de travaux — Pour le Bulletin : - 67* - MM. Denis et Abbé P. Frémy, Une nouvelle Cyanophycée hétérocystée : Anabaena Vigmeri{\ planche). A. HÉE, Catalogue critique des Crustacés jurassiques du Calvados et de l'Orne (4 planches). D" A et F. MouTiER, Posidonomya Dalmasi [Dumortier). Avicula transversa (Terquem Jourdy). D' A. MouTiER, Note sur quelques Echinides recueillis en i923 dans le Calvados. L. Mercier et R. Poisson, Espèce?, nouvelles pour la faune de Finance observées dans le département du Calvados. R. Viguier et H. Humhert, Plantes récoltées à Madagascar en i912 (suite). COMMUNICATIONS Le Vice-Secrétaire présente les deux communications écrites suivantes : .ffipus Robini Lab. — Il y a une douzaine d'années, j'ai recherché ce coléoptère à Saint-Vaast-Ia-Hougue. en compagnie du regretté M. Malard. Les observations que j'ai faites sont absolument conformes à celles de M. Mercier. Mais à Saint-Vaast, le fond est granitique ou schisteux (phyllades de Saint-Lô). Quand j'ai trouvé VAepus, c'était toujours dans le granit à moitié décom- posé ; jamais je ne l'ai vu dans les schistes : cela provient de ce que cps derniers sont trop compacts et ne présentent aucune fisssure ou cavité où l'insecte puisse se loger. Abbé P. Frémy. Myxomycètes du Haut-Oubanghi. — M. Le Testu ayant rapporté de Yalinga (Haut-Oubanghi) un Myxomycète, celui-ci a été soumis à l'examen de M. Buchet, qui y reconnut le Comatriche irregularis Resc. Potier de la Varde. - 68* - Présentation de plantes. — De la part de M. L. Bédel, le Vice-Secrétaire présente ensuite les échantillons dont liste suit et les observations qui les accompagnent : 1° Epilobiam roseam, provenant de Putot. Cette plante est assez commune dans les cantons de Dozulé et de Gambremer; 2* Epilohium parviflorum Reichb. var. roseuin Béd. trouvé à Hotot-en-Auge (août 1922) : Des graines de cette variété ont été semées dans jnon jardin. Uu seul individu est issu de ces graines. Il possédait des fleurs blanches au début de la floraison et roses à la fin. La variation qui se produit dans la couleur des fleurs semble donc être héréditaire ; 3" X Epilobiam opacum Peterm. (parviflorum X roseum Roth). 4 échantillons : deux recueillis à Putot et deux à Gresseveuille; 4° X Epilohium Weissemburgense Schultz (parviflorum X tclragonum) : Putot-en-Auge ; 5° X Epilohium montanum X tetragonum : Bois de Dozulé ; 6° Ligustrum vulgare L. var. lutescens Béd. trouvé à Angerville dans une haie, sur le bord de la route du Menilda, en face le chemin qui conduit à l'église d'Angerville. (Station nouvelle). 7° Medicago média Pers. à fleurs d'abord violacées, puis verdâtres et devenant jaunes à la fin de la floraison. Trouvée à Dives-sur-Mer sur un talus bordant la côte du Pavé, un peu au-dessous du château de Sarlabot. C'est une forme analogue à celle que M. Bugnon a signalée dans le Bulletin de la Société Botanique de France et que j'ai rencontrée également en divers endroits, notamment à Neauphlettes et à St-Martin-la- Garenne (Seine-et-Ofse); - 69* — 8° Loliiim temalentam ? à épi rameux : Dozulé ; 9° Cynosuras cristatus L. à épi bifide : Gricqueville ; 10° Veronica Teiicrium var. Bastardi à fleurs doubles : Dunes du Home ; 11° Ononis spinosa L. à fleurs blanches : Canon ; 12° Cenfaiirea aspera : Dunes de Merville. Coléoptères. — M. Mazetier présente les observations suivantes et les échantillons correspondants : Odacantha melanura L. Goléoptère capturé dans la prairie de Gaen en septembre dernier. D'après le catalogue Fauvel des Coléoptères de Normandie, cet insecte n'avait été rencontré que dans les marais de Percy-en-Auge. Carabus purparasceus, Fabricius, parasité par un champignon entomophage appartenant vraisemblable- ment au genre Cordlceps, selon M. Antoine qui a trouvé l'insecte mort en compagnie de plusieurs autres égale- ment parasités, dans la forêt d'Halatte (Oise). Dans ses notes entomologiques, parues dans le Bul- letin de 1921, M. Antoine donne des renseignements intéressants à ce sujet. Hémiptères. — M. Mercier présente la communication suivante et les échantillons correspondants : L. MERCIER et R. POISSON. — Une invasion de Lyctocoris campestris Fab. (Hémiptère-Antho- corini; dans la région de Pont-d'Ouilly (Cal- vados). Au cours du mois d'octobre de, cette année, un habitant de Mesnil-Villement vint nous demander d'examiner des Insectes qui pullulaient dans sa maison et qu'il croyait être des Punaises des lits. - 70* - Ces Punaises couraient le long des murs, sur les planches ; quelques-unes ont même été capturées dans les meubles et dans les sommiers. Les premiers Insectes soumis à notre examen étaient des larves ; celles-ci présentaient une grande ressem" blance avec les jeunes larves de la punaise des lits, mais elles en différaient par certains caractères. Etant donnée la ditïîculté bien connue d'identifier les larves d'Hémiptères nous poursuivîmes nos recherches jusqu'au jour où nous avons obtenu des Insectes adultes. Nous avons alors reconnu qu'il s'agissait de Lyciocoris campestris Fab. Cet Hémiptère est extrêmement commun : il vit principalement dans les détritus végétaux. Cependant, sa présence a déjà été signalée dans les maisons et les larves, prises pour des Punaises des lits, ont fait naître des contestations entre proprié- taires et locataires. Jusqu'à présent, il n'a pas encore été signalé que Lyciocoris campestris se soit attaqué à l'Homme- L'habitant de Mesnil-Villement dont la maison était envahie par cette Punaise nous a dit qu'il n'avait jamais été piqué. Cependant, à titre d'indication, nous rappel- lerons que M. Ernest de Bergevin vient de signaler (A propos de quelques nouveaux Hémiptères piqueurs. Bul.Soc. Hist. Nat. Afriqne du Nord, T. 14, 192.3, p. 226) que Leptodemus minatas Jack., Geocoris Henoni Put., Fyrrhocoris apterus. considérés jusqu'à présent comme phytophages, sont susceptibles de s'attaquer à l'Homme et de devenir des suceurs de sang. La présence de Lyciocoris campestris dans la maison d'habitation de Mesnil-Villement s'explique facilement par la disposition des lieux. En effet, il a été placé dans le grenier de celte maison des bottes de foin récoltées - 71* — dans un pré voisin. Or, des larves de L- campesLris ont été trouvées dans plusieurs bottes de foin à moitié pourries et demeurées en place dans le dit pré. Il en a été recueilli également dans le foin rentré au grenier. Il est donc vraisemblable d'admettre aue les Punaises ont été introduites dans la maison en même temps que la récolte. Si l'attention a été attirée sur cet Insecte, c'est unique- ment en raison du nombre On sait que des espèces, pour des causes diverses et variées, pullulent certaines années et deviennent rares dans d'autres. Coquilles fossiles. — Enfin M. le I> A- Moutier continue la présentation des coquilles fossiles provenant du gisement de Giberville (genre Nerinea). BIBLIOGRAPHIE É. CHEMIN. — Flore algologique de Luc-sur-Mer et environs. (Ann. Se. nat., iO« sér.. Bot., t. V, p. 21-94, 1223). Pendant une dizaine d'années, M. Chemin a observé la flore des algues marines des côtes du Calvados. 11 a aussi utilisé, au moins partiellement, les riches herbiers de l'instilut Botanique de Caen. A maintes reprises, il a publié dans le Bulletin de- noire Société les résultais de ses recherches. Dans ce travail il nous les présente dans leur ensemble. La région explorée s'étend d'Arromanches à Trou ville (50 km. env.). L'auteur la décrit avec précision et donne quelques détails sur les marées et sur la direction des courants. Puis, il énumère les espèces qu'il a observées, elles sont au nombre de 208 : 17 Myxophycées, 29 Chlorophycées, 46 Phéophycées (à l'exclusion des Diatomées), 110 Floridées. Le nom de chaque espèce est suiv-i des détails suivants: station, époque et durée de végétation, description sommaire du thalle, époque de l'apparition des organes reproducteurs. Il conclut que la flore algologique de Luc et des environs est W — 72* - au moins aussi riche et aussi variée que celle du Nord de la France, mais que pourtant elle est d'une pauvreté relative ; cela tient à la nature du substratum et à la configuration topographique des rivages. M. Chemin n'a d'ailleurs pas la prétention d'avoir fait un travail définitif. Il nous avertit que « si les grandes espèces sont assez bien connues, il n'en est pas de même des plus petites, et qu'une recherche systématique permettra de nou velles découvertes » (p. 90). Cette remarque s'applique à tou^ les groupes, mais plus particulièrement aux Myxophycées. L'auteur aurait peut-être rendu son travail plus ftjcile à consulter s'il avait adopte l'ordre d'un ouvrage d'ensemble sulfisamment répandu (ou, s'il l'a fait, en nous l'indiquant). Peut-être aussi, pour quelques espèces, une courte synonymie n'eût pas été sans utihté. Enfin, pour un petit nombre d'espèces, on pourrait désirer plus de précision dans les détails relatifs aux organes reproducteurs. Ces remarques, qui ne sont pas des critiques, et qui ne portent que sur des points tout à fait accessoires, n'enlèvent rien au mérite du travail de M. Chemin ; il a voulu être utile aux algologues en général et plus particulièrement à ceux qui voudraient continuer d'explorer la région de Luc; il y a certainement réussi. p. Frémy. R. POTIER DE LA VARDE. — Mmcuiées annamites récoltées par M. Poitane. (Bulletin du Muséum, pp. 397-404, 4 fig. dans le texte, 1923). Analyse d'une petite collection récoltée aux environs de Nhatranget adressée au Muséum. Sur trente espèces énumé- rées, trois d'entre elles, appartenant aux genres Calyniperes, Endotrichella, Garovaglia sont décrites comme nouvelles. Trois autres sont signalées pour la première fois sur le Continent asiatique. Parmi celles-ci le genre Hypnodendron (représenté par H. Copelandii Broth.) est nouveau pour l'Asie. R. P. V. TRAVAUX ORIGINAUX - 3 E.-L. GERBAULT. — Extraction des Latences. C'est des Phanérogames qu'il est traité ici. Nous avons à plusieurs reprises montré l'intérêt qui s'attache à l'analyse, à la « décomposition » des phéno- types (la plupart des espèces linnéennes) ; nous traitons aujourd'hui d'un cas particulier qui peut se présenter au cours de cette décomposition. Nous croyons, en somme, que les procédés d'autofé. condation, tant et si heureusement employés par les hybridologistes, ont d'autres applications possibles que l'analyse génétique des descendances hybrides. Considérons deux plantes A+a et A+b, soumises à l'hérédité mendélienne, A représentant l'ensemble des gènes communs aux deux plantes, a et b, des gènes dont la dominance et la récession (peut-être la présence et l'absence) correspondants à des caractères différen- tiels. Pour fixer les idées, supposons b récessif. L'hybride (A+a) X (A+b) peut évidemment être croisé N fois de suite avec A+a, N pouvant, de son côté, être plus ou moins considérable, parfois très important. En culture isolée et autofécondée, la forme A+b doit toujours réapparaître après un temps plus ou moins long. C'est ce que nous appellerons la réapparition de la latence des caractères joints au gène b; provoquer cette réapparition, c'est procéder à l'extraction de la latence. Un exemple du fait nous a, croyons-nous, été fourni par le Géranium Roberiianiim ; un matériel provenant de Fresnay (Sarthe) et composé de G. R. typicum fut traité en culture comme il est dit plus haut. Au bout de plusieurs années apparut seulement une variété pré- — 4 — sentant l'acameii des lobes i'oliaires rouges et non verts comme ils sont, croyons-nous, chez le type. Au bout de quelques années encore, apparut subite- ment un pied chez lequel les feuilles du rameau floral étaient à lobes anormalement étroits. Sauf ce caractère, rien à noter. Les fleurs, les fruits, les feuilles basilaires, le système pileux étaient ceux du typicum ordinaire. Ce rameau floral fut soumis à M. Willmott, assistant au Britisli Muséum et spécialiste des Herbes-à-Robert. M. WiLMOTT nous répondit qu'il ne pouvait indiquer de nom spécial, les exemplaires du British Muséum étant polymorphes au point de vue que nous considérons. Ce rameau floral semble, en somme, s'être comporté comme une mutation de bourgeon (Ségrégation d'ordre végétatif.-^). En 1920, des graines issues de ce rameau furent semées en terrine. Nous dûmes nous absenter, non sans avoir préalablement mis la terrine en terre. Nous ignorons ce qui se passa en 1921 En 1922, à la fin du printemps et dans le cours de l'été, autour du point où la terrine de semis avait été précédemment mise en terre, de nombreux Géranium Rohertiamim apparurent ; les unes avaient les caractères marqués d'hybrides du Géranium Robertianum typicum et d'une plante que nous appellerons Géranium Robertianum /Enigma. Un exem- plaire unique de cette dernière plante assez énigmatique existait à côté Cette plante dont — étant donnée l'époque d'apparition — nous ne connaissons naturellement que les feuilles basilaires, s'est montrée caractérisée par Vétroitesse très marquée des lobes foliaires et Vabsence de poils au pétiole. La page inférieure devint de bonne heure à l'automne d'un rouge intense, mais il faut voir là une morphose causée par le froid. Cette plante fut fortement grillée par les premières gelées d'Octobre, cependant légères Elle fut même si sévèrement touchée que j'espère peu la conduire à complète évolution. A côté, les lypicam et les pieds que nous croyons être des hybrides du lypicam et de WEnigma ne souffrirent pas de la gelée. S'il nous est permis de formuler une supposition, la voici : la France du Nord Ouest et l'Angleterre du Sud avaient autrefois un climat beaucoup plus chaud qu'aujourd'hui ; alors comme maintenant les grandes espèces étaient généralement d'ordre phénotypique, c'est-à-dire constituées par des biotypes qui s'hybri- daient entre eux à l'infini, formant des complexes presque indéchiffrables. Quand le climat devint plus froid, certains biotypes disparurent à l'état pur mais subsistèrent hybrides, parfois à haute fraction, avec d'autres biolypes mieux résistants au froid. La plante /Enigma est, de la sorte, une plante des climats plus chauds que le nôtre et le G. R. iypiciim une plante de nos climats. Le cas du Géranium Robevliamim n'est probablement pas isolé. Quoiqu'il en soit, deux faits paraissent certains. En premier lieu, de pareilles extractions de latences ont un grand intérêt au point de vue de la phylogénie des plantes. En second lieu, les extractions profondes de latences peuvent demander un temps très long, des années, plus longtemps même que la vie d'un seul botaniste. Tant pis pour les chercheurs pressés. Le temps est un élément de recherches qui ne semble pas pouvoir être remplacé. M le professeur Almquisï (de Stockholm), dans un article assez récent d'une Revue britannique (1) parle (I) Ernst Almquist. — Linnean species in our days. — The .Tournai of Botany, n" 718. — 6 — de plantes hétérozygotes qui, autofécondées, demeurent fixes pendant plusieurs générations et tout-à-coup donnent un produit nouveau ; c'est peut-être d'hybrides hautement fractionnaires, à latences plus ou moins profondément incluses, comme il est dit plus haut, que M. Almquist parle ainsi. Depuis quelque temps on prétend que l'hérédité mendélienne n'est pas la seule et qu'il y a d'autres hérédités. Sans prendre ici parti dans une grande controverse, nous poserons une simple question. Dans les cas où cette héridité non mendélienne joue, l'hybride de première génération est prétendument fixe : soit. Mais quand il y a des hybrides hautement fraction- naires contenant peu d'une forme, beaucoup d'une autre, la forme peu représentée disparaît-elle définitive- ment sous les apparences de l'autre forme, ou peut-elle à un certain moment ségréger après des autoféconda- tions répétées ? Nous nous permettrons de poser une autre question^ On a, depuis quelque temps aussi, supposé qu'il y a une relation entre les phénomènes d'hérédité et le nombre des chromosomes, bien plus, que l'héré dite est localisée dans les chromosomes. Le point de vue est peut-être un peu simpliste En tout cas, de nombreux cytologistes ne l'admettent pas. On fait observer que les chromosomes sont, en somme, une figure morte dans des cellules fixées par des colo- rants. Chose peut-être plus grave, on fait observer que les gamètes ne sont pas ramenés à de simples noyaux ; même très réduit, le cytoplasme n'est pas nul Pourquoi négliger complètement sa présence.^ Aux partisans de la théorie de l'hérédité localisée dans les chromosomes, nous demanderons simplement si, dans les hybrides hautement fractionnaires, où la — 7 — plante qui a des chromosomes plus nombreux est peu représentée, il se produit à un certain moment une disparition des chromosomes en surnombre. Nous demanderons ensuite, — s'il y a, dans le cas d'une autofécondation prolongée, ségrégation de la plante à chromosomes surnuméraires, — à quel momentetdans quelles conditions se produit la réapparition de ces chromosomes s'ils ont disparu. Peut-être y at-il là un procédé pour la vérification expérimentale de la théorie susvisée. \" Janvier i;t23. Abbé P. FRÉMY. — Description de deux Oscilla- riées nouvelles. I. — ScHizoïHRix ÂRNOTTi Frémy. Sp. nov. (Planche I et fig- i a.) La plante pour laquelle nous proposons ce nom fait partie de l'herbier Lenormand. Nous l'y avons trouvée classée parmi les Lyngbya Au recto de son étiquette, on lit, écrit de la main de Lenormand : « 405, M' VValker Arnott, I8r>3. Indes Orientales » ; au verso, écrit par Arnott lui-même: <( — ^—- Lyngbya » Un autre bota- niste a ajouté : « majusculaHary. ». Cette détermination est de M deMartens auquel Lenormand communiquait la plupart de ses algues (1). (1) Les recherches que nous avons faites dans la correspondance d'A-rnoU avec Lenormand, correspondance conservée dans les Archives de la Société LinnécnnedeNormandie, ne nousont fourni aucun renseignement an sujet de la plante que nous étudions. — Nous tenons à dire notre vive reconnaissance à M. R Viguier, — 8 — L'aspect extérieur de la plante d'Arnott éveilla déjà notre attention. Par sa teinte bleu-clair ou foncé en certains endroits, rougeâtre en d'autres ; par son aspect gazonnant et laineux, par ses filaments dressés et parfois lâchement entrelacés, elle nous parut différer notablement des Lyngbya. L'examen microscopique confirma cette hypothèse. Il nous révéla, en effet, les caractères suivants : 1° Gaine large de 15 à 25 p de part et d'autre du trichome, fibreuse, formée de couches à peu près parallèles, s'amincissant progressivement pour se terminer en pointe vers son extrémité d'abord hyaline puis d'une belle teinte rouge-orangé ou rose-pêche. 2° A l'intérieur de cette gaine : présence de trichomes sans hétérocystes, formés de cellules à contenu granu- leux, larges de 20 à 34 [a, longues de 8 à 14, resserrées à leurs articulations ; trichomes le plus souvent solitaires, parfois au nombre de deux, très rarement de trois dans la même gaine ; disposition des trichomes assez variable : quand ils sont solitaires, ils sont ordi- nairemt droits, mais parfois aussi enroulés en spirale très irrégulière; quand ils sont deux ou trois, ils sont si rapprochés qu'il est souvent difficile au premier examen de les distinguer, leur direction est légèrement divergente ou bien ils sont fortement mais irrégulière ment entrelacés. Leur couleur qui passe du bleu professeur à la Faculté des Sciences et directeur de l'Institut Botanique de Gaen, pour l'autorisation qu'il nous a accordée d'étudier les riches herbiers algologiques de cet Institut, l'intérêt qu'il n'a cessé de porter à nos recherches et les encouragements qu'il nous a donnés ; et aussi à M. Lortet, conservateur de l'Ins- titut Botanique et archiviste de la Société Linnéenne, pour l'empressement avec lequel il nous a communiqué tous les documents qui nous intéressaient. — 9 d'outremer ou azur à des verts purs ou légèremen olivâtres contraste agréablement avec les tons rouge a' très de la gaine et fait de cette plante un des plus beaux objets microscopiques que nous connaissions. a b Fig. \.a. Schizothrix Arnotli : extrémité d'un filament à trichome unique. Gr : 280 D. — b. Lyngbya Corbierei. Gr. 500 D. (1). Nous avons remarqué également^ mélangés à notre algue, mais en faible quantité, des Hyprium en voie de développement et des filaments de Scytonema terrestres. (1) Ces deux dessins sont l'œuvre de M. P. Hinault, professeur à l'Institut libre de Sainl-Lô. ^'ous tenons à lui adresser ici nos remerciements • — 10 — C'est le seul renseignement que nous possédons sur son habitat. L'ensemble de ces caractères ne peut convenir qu'à une espèce de Schizolhrix de la section Chromosiphon de Gomont, {Monographie des Oscillariées, 1'^ partie, pp. 32 et 37). Elle doit se placer dans le groupe formé de plantes à cellules plus larges que longues ou presque carrées, au vo/isinage de Schizolhrix purpurascens Gom. dont elle se rapproche par la structure et la couleur de ses gaines, mais dont elle diffère par sa taille et la forme de ses cellules apicales : coniques chez S. pur- purascens, elles sont arrondies chez notre plante Elle présente cependant de très grandes ressemblan- ces avec Porphyrosiphon Notarisii Kûtz. : chez ces deux algues, en effet, la gaine et le trichome, bien que de dimensions fort différentes (le trichome est large de 8 à 10 i^- chez Porphyrosiphon) ont la même disposition et la même structure. Pour s'en rendre compte il suffit de comparer rapidement la figure 1 a de ce travail avec les figures 1 et 2 de la Planche 12 de la première partie de la Monographie des Oscillariées. Aussi avions-nous d'abord songé à faire de notre Schizolhrix Arnotti une deuxième espèce du genre Porphyrosiphon jusqu'à présent monotype Mais pour cela il eût fallu modifier les définitions génériques données parGomontpuisque, d'après cet auteur, chez les Porphyrosiphon, les tricho- mes sont toujours solitaire? dr.us la même gaine et que, dans la plante d'Arnott, ils peuvent s'y trouver au nombre de deux ou de trois. Nous avons jugé inutile de faire cette modification ne fût-ce que pour des raisons de clarté. Objectera-t on que les Schizolhrix sont des algues de très petites dimensions et que le trichome de la plus grosse espèce jusqu'à présent décrite, Schizolhrix — 11 — Mulleri Nacq., ne dépasse pas une épaisseur de 13 [^ P L'objection serait de très faible valeur, car dans un grand nombre de genres d'algues même microscopi- ques, on trouve des espèces dont les dimensions présentent, sans aucun intermédiaire, des écarts beau- coup plus notables que celui qui existe entre Schizothrix Arnottl et 5. Malleri. Bien qu'elle présente certaines alïlnités avec les Lyngbya, l'algue que nous décrivons ne saurait rentrer dans ce dernier genre. Plusieurs espèces de celui-ci présentent bien parfois dans la même gaine plusieurs trichomes résultant d'une rapide multiplication des cellules. Ce phénomène a été parfaitement décrit par Thuret et Bornet et fort exactement représenté sur la planche XXXII de leurs Notes algologiques qui n'est pas sans montrer quelques analogies avec celle qui termine cette étude Mais les Lyngbya sont des plantes exclusivement aquatiques ; leurs gaines ne prennent jamais de teintes de tons rougeâtres et les grosses espèces ont toujours des cellules de longueur très petite relativement à leur largeur. Telles sont les trois princi pales raisons qui nous ont fait rejeter la détermination donnée primitivement par Arnott et de Martens. Diagnose (( Terrestris. Caespes lanosus, extensus, sive pulchre aut profundeaerugineus, sive rubiginosus Fila recta aut nndulata, ad duo centimetra longa, passim in fascicules erectos laxe coalita, 50 ad 70 [j. crassa. Vaginœ lamellosœ, stratis saepius parallellis formatée, superficie fréquenter erosœ, apicem versus attenuatae et acuminatae, chldrozincio iodurato non cœrulescenles, primuni hyalinae, deinde purpureo-aurantiœ aut plus minusve peisicinse. Trichomata pulchre cyanea aut rarius olivaceo viridia ; intra vaginani plerumque soli- — 12 — taria, recta aut plus minusve conlorla ; rarius bina aut terna et tune leviter divergentia aut étiam irregulariter contorta ; articuli 20 ad 35 [t. crassi, 8 ad 14 \j. longi, ad genicula constricti, protoplasmate granuloso iarcti ; dissepimenta conspicua ; cellula apicalis vix atlenuata, rotundata. » (v. s.) Hab. ad terram, in Indiis orientalibus. (Arnott. !) II. — LYNGBYA CORBIERE! Frémy. Sp nov. (Eig. 1 b) Au mois d'août 1917 nous avons récolté dans un lavoir rempli d'eau calcaire, à Carquebut, localité située à 8 km. environ au Nord de Carentan (Manche), une Osoillariée que nous pensons n'avoir pas encore été décrite. Elle se présentait sous forme de plaques flottantes, assez étendues, épaisses de 1 à 2 millimètres, d'un beau vert érugineux et soyeux, d'une consistance ferme et nullement mucilagineuse. Au microscope, nous avons observé les détails suivants : 1° filaments simples, formés extérieurement d'une gaîne très visible, épaisse d'environ 1 |x, ferme, papy- racée, devenant avec l'âge très fibreuse ; 2° Dans chaque gaîne : présence d'un seul trichome, large de 9 à 10 |j., formé de cellules toutes semblables, longues de 3,5 à 4 [JL ; trichomes sortant très facilement de leur gaîne et souvent discontinus à l'intérieur de celle-ci. 3° Cellules apicales, arrondies, sans coifl'e. L'ensemble de ces caractères ne peut s'appliquer qu'à une espèce du genre Lyngbya tel qu'il a été défini par Gomont et nous avons tout d'abord pensé être en présence de Lyngbya spiriiiinoides Gom. La comparaison que nous avons faite de notre plante avec un échantillon 13 authentique de celte espèce récoltée par l'abbé Hy à Juigné-sur-Loire (Maine-et-Loire) et que nous a très aimablement communiqué M. l'abbé Bioret, professeur de Botanique à la Faculté libre d'Angers, nous a montré des diflérences que nous résumons dans le tableau suivant : Lyngbya spirulinoides. i" Gaines presque muqueu- ses, nullement lamel- leuses. 2* Filaments parfois droits, parfois régulièrement bien que lâchement spirales. 3° CelluUes larges de 14-16 ;-«., longues de 3,4-6,8 jx, très légèrement resser- rées à leurs articula- tions. 4° Cloisons très visibles, bordées de part et d'au- tre d'une ligne de fines granulations. 5° Protoplasma presque ho- mogène ou finement granuleux. Algue de Carquehut 1° Gaines fermes, lamelleu- ses. 2° Filaments entrelacés, mais non spirales. 3" Cellules larges de 9-10 [i, longues de 3,5-4 \t-, nullement resserrées à leurs articulations. 4» Cloisons invisibles, indi- quées par une double rangée de très fines granulations. 5° Protoplasma absolument homogène. Ces différences et en particulier les trois dernières nous ont paru sufTisamment importantes pour détacher notre plante de Lyngbya spirulinoides et en faire une espèce spéciale qu'en témoignage de respectueux attachement nous dédions à M. Corbière, le savant professeur de Cherbourg, et nommons Lyngbya Corbierei. - 14 - L'existence de cette nouvelle espèce modifie de la façon suivante la clef analytique des Lyngbya d'eau douce donnée par Gomont : (Op. cit. 2^ partie, p. 141). a) Trichomata ultra 4 \>. crassa § Plantae caespitosae. §S Plantae non caespitosae. 1. Stratum floccosum. a. Fila regulariter et laxe spiralia, passim recta. Trichomata 14 ad 16 \>- crassa. Dissepimenta conspicua, protoplasma subhomogeneum aut tenuissime granulosum . L. spirulinoides. p. Fila intricata sed non spiralia. Trichomata 9 ad 10 p crassa. Dissepimenta inconspicua, protoplasma omnino homogeneum .... . . . . , L CORBIEREI. 2. Fila inter varias algas, etc b) Trichomata haud ultra 2 p crassa. Il n'est pas possible, après un examen attentif, de confondre Lyngbya Corbierei avec une autre espèce du même genre ou des genres voisins. Seul Phormidium ambigaum Gom. lui ressemblerait quelque peu. Le tableau suivant résume les principales différences qui existent entre ces deux algues : Phormidium ambiguum Lyngbya Corbierei 1° Gaines bleuissant par le 1° Gaines ne bleuissant pas chlore iodure de zinc. par ce réactif. 2''Trichomeslégèrementres- 2° Trichomes non resserrés serrés aux articulations, aux articulations, cellu- cellules larges de 4-6 \x, les larges de 9-10 fj., longues de 1,5-2,7 /a, longues de 3,5-4 i^:. — 15 — 3" Protoplasma granuleux. 3° Protoplasina non granu- leux. 4° Cloisons transversales 4°Cloisons transversalesnon bien visibles. visibles. Diagnose Stratum natans, expansum, aerugineo-sericeum. Fila recta plus minusve intricata. Vaginae hyalinae, firmae, tenues, lamellosœ, setate erosae et fibrosae, chlorozincio iodurato non cœrulescentes, Trichomata luteole-viridia, ad genicula non constricta, apice haud attenuata, 9 ad 10 [x crassa, articuli 3,5 ad 4 !-«. longi ; protoplasma omnino homogeneum ; dissepimenta inconspicua, granulorum delicatissimorum lineis binis obducta ; cellulla apicalis rotundata. calyptra nuUa. » (v. V.) Hab. piscinam aqua calcarea repletam apud Carquebut prope Carentan, Galliae boreo-occidentalis. Ipse legi die 10^ Augusti anno 1917. Institut Botanique de Caen, Décembre 1922. EXPLICATION DE LA PLANCHE I scHizoTHRix ARNOTTi Frémy Vue d'ensemble montrant la disposition la plus ordinaire des trichomes et la structure de celle-ci. (Gr : 100 D.). La plante ayant été traitée par le chloro-iodure de zinc pour mieux faire apparaître les trichomes, les cloisons transversales sont devenues invisibles, Vue d'un filament renfermant deux trichomes (Gr : 600 D.) 16 p. BUGNON. — L'organisation libéroligneuse du cotylédon des Monocotylédones expliquée grâce aux phénomènes de dichotomie cotylédonaire. L'organe cotylédonaire unique des Monocotylédones présente fréquemment, au lieu d'un faisceau libéroli- gneux médian, comme en ont les feuilles en général et les cotylédons des Dicotylédones en particulier, deux faisceaux libéroligneux principaux, symétriques par rapport au plan médian de l'organe et plus ou moins écartés l'un de l'autre. C'est ce trait de structure qui crée la difficulté capitale lorsque l'on tente d'interpréter cet organe. A. W.HiLL [11] (1) ne l'a pas résolue de façon satisfai- sante dans sa théorie de Yhétérocotylie, et c'est là le reproche essentiel qui peut être adressé à cette théorie. 11 suggère {loc. cit., p. 423) que le faisceau médian primitif de la feuille cotylédonaire unique des Monoco- tylédones a pu se séparer en deux faisceaux pour des raisons en rapport avec l'établissement de la nervation parallèle dans les feuilles végétatives. Ce rapport et ces raisons restent, à vrai dire, assez obscurs. Ethel de Fraine [10], prenant parti pour la théorie de l'hétérocotylie, a tenté de résoudre la difficulté en faisant appel à des nécessités physiologiques {loc. cit., p. 170- 171) : l'adaptation à la vie géophile d'un embryon dicotylédoné ancestral aurait entraîné des différences fonctionnelles pour les deux cotylédons, l'un se spécia- lisant en vue de l'absorption de l'albumen, l'autre (1) Les numéros entre crochets renvoient à l'index bibliographi- que placé à la fin du Mémoire. — 17 — en vue de la fonction assimilatricle. En raison de la nécessité d'économiser le temps, ce dernier aurait retardé de plus en plus son développement pour deve- nir en fin de compte la première feuille végétative ; comme conséquence, le premier aurait fini par entrer seul en rapport direct avec l'ensemble de la stèle radicale. Primitivement, le faisceau médian de chaque cotylédon s'ouvrait en un a faisceau double » à un certain niveau pour eifectuer le raccord avec l'appareil conducteur de la racine. Par la suite, dans le cotylédon absorbant, ce fut un avantage, non seulement de conserver la portion double du faisceau, mais de lui donner plus d'importance relative, d'accentuer la sépa- ration des deux moitiés, surtout lorsque l'albumen à absorber était en quantité considérable : ceci explique- rait l'apparition finale de deux faisceaux distincts sur toute la longueur du cotylédon. Quand le cotylédon assimilateur se développa très tardivement par rapport à l'autre, le premier formé dut assurer seul le raccord avec la première racine et, pour cela, ses deux faisceaux s'ouvrirent à leur tour, à la base, chacun en un « fais ceau double »', Le caractère téléologique du raisonnement d'Ethel de Fraine n'est pas fait pour entraîner la conviction. Il suffit, d'ailleurs, pour rendre fort douteuse l'influence des nécessités physiologiques invoquées sur le dédou- blement du faisceau cotylédonaire, de rappeler que des embryons dicotylédones non géophiles, comme par exemple celui de Podocarpus chinensis décrit par T. -G. HiLL et Ethel de Fraine elle-même [12], présentent sur toute la longueur de leurs cotylédons deux faisceaux principaux complètement séparés. Il apparaît donc que la difficulté à surmonter ne l'a 2,.^. pas été d'une manière plus heureuse par Ethel de Fi^ai.nk que par A.-\V. Hill. A cet égard il est indéniable que la solution proposée par Ethel Sarganï [19] semble, au premier abord, plus claire et mieux assise Quand les deux faisceaux princi- paux existent seuls dans l'organe cotylédonaire et qu'ils sont écartés l'un de l'autre au point d'être diamé- tralement opposés {Anemarrhena asphodeloides, etc.), la disposition réalisée offre d'étroites analogies avec celle de la gaine pétiolaire commune des deux cotylé- dons concrescents de certaines Dicotylédones (Eranlhis hlemalis, etc Les analogies semblent se poursuivre jusque dans Torganisation libéroligneuse de Ihypoco- tyle, c°est-à-dire dans la manière dont s'effectue le raccord entre les faisceaux cotylédonaires et la stèle radicale. Ethel Sargant, attachant une importance primordiale à ce mode de raccord, a donc admis que cette ressemblance correspondait à une parenté phylo- génique réelle entre les deux genres Anemarrhena et Eranihis, que la structure libéroligneuse cotylédonaire traduisait, dans le premier comme dans le second, une composition double de l'organe cotylédonaire, que c'était là, en définitive, l'organisation ancestrale de cet organe chez les Monocotylédones. C'est la théorie de la syncolylie. Mais, dans nombre de cas, la disposition libéroli- gneuse de la pièce cotylédonaire unique des Monoco- tylédones paraît comparable à celle d'un cotylédon seulement de Dicotylédone : il existe, à un certain niveau et sur une longueur variable, un faisceau libéroligneux médian simple (Zygadenus elegans, etc.). Pour expliquer cette structure, Ethel Sargant a dû admettre une fusion latérale des deux organes simples primitifs beaucoup plu?, étroite que dans le genre — Il) — Aneniarrhena. Elle a tenté de justifier cette dernière conclusion par deux séries de preuves : les unes, tirées de l'existence de cas analogues chez les Dicotylédones ; les autres, tirées de l'existence de cas intermédiaires chez les Monocotylédones. 1° C'est la comparaison avec l'organe cotylédonaire de la Ficaire (Ficaria ramincaloides Roth) qui a surtout paru démonstrative à Sargant. Cet organe présente, en effet, dans son pétiole, un faisceau libéroligneux médian simple. SARGA^T a insisté sur l'analogie étroite présentée par le raccord des faisceaux cotylédonaires avec la stèle radicale chez Zygademis et Ficaria. Dans les deux cas également, la première feuille végétative occupe la même position phyllotaxique et son faisceau libéroligneux médian se raccorde de la même façon avec l'un des pôles de la stèle radicale diarque, le fais- ceau cotylédonaire médian se raccordant avec le pôle opposé. Quant à l'objection que l'on aurait pu faire relative- ment à la différence dans l'origine embryogénique des deux pièces cotylédonaires comparées, celle de la Ficaire étant décrite comme d'origine latérale, celle de Zygadenus étant au contraire indiquée comme d'origine terminale, Sargant [20] l'a réfutée en rappelant que certains cotylédons de Monocotylédones typiques (Tamus comnmnis, etc.) avaient aussi, d'après les embryogénistes, une origine latérale. Or, pour Sargant, l'organe cotylédonaire de la Ficaire témoignait, par la lobation et la nervation de son limbe, de son origine par concrescence latérale de deux cotylédons. C'était donc la preuve que la concrescence latérale de deux cotylédons pouvait aller jusqu'à la fusion totale, en un faisceau d'apparence simple, des deux faisceaux libéroligneux médians primitifs. — 20 - Mais j'ai montré récemment que, par l'ensemble des faits JQsqu ici connus, la* Ficaire pouvait être désormais regardée, avec autant de raison, comme monocotylédone par hélérocotylle [61. Il résulte donc des analogies intimes que Sargant a si bien mises en évidence entre la plantule de la Ficaire et celle de Zygadenus que ce dernier genre, — et tous ceux qui lui sont comparables parmi les Monocotylédones, — peuvent être, au même titre que la Ficaire, monocotylédones par hétérocolylie. 2° Sargant a considéré comme phylogéniquement intermédiaires entre le type ancestral, à deux faisceaux cotylédonaires principaux, représenté dans des genres tels qu.' Anemarrhena, et le type dérivé, à faisceau coty- lédonaire principal unique et médian, représenté dans des genres tels que Zygadenus, des types dans lesquels le faisceau médian n'est simple que dans sa partie moyenne, sa région terminale se montrant bifurquée sur une longueur plus ou moins grande. C'est ainsi que le genre Anthurium, dans les Aroïdées, serait plus rapproclié du type primitif que le genre Arum; qu'il en serait de même pour l'espèce glorlosa par rapport à l'espèce aloifolia dans le genre Yucca ; etc. Mais, la même bifurcation du faisceau libéroligneux médian se retrouve, non seulement dans l'organe cotylédonaire de la Ficaire, mais aussi dans des cotylé- dons indiscutablement simples, comme ceux de la Mercuriale (Mercarialis annua L.), etc. Il s'agit là, vrai- semblablement, comme je l'ai soutenu, d'un mode de ramification ancestral, le mode dichotome. Quoi qu'il en soit, d'ailleurs, cette disposition ne peut plus être regardée comme l'indice certain d'une fusion incom- plète da faisceaux chez les Monocotylédones ; le même caractère, en effet, devrait pouvoir lui être attribué — 21 - chez les Dicotylédones, ce qui suffit à rendre fort pro- blématique l'interprétation proposée par Sargainï. Ainsi, et malgré les laits nouveaux de syncotylie tératologique qui ont été décrits depuis la publication des travaux de Sargant, notamment par Compion [8], par HoLDEN [16] [18], etc , la théorie de la syncotylie est loin de s'imposer pour les IVIonocot\ lédones qui possèdent un faisceau cotylédonaire médian simple sur une certaine portion de sa longueur. D'une telle structure, la théorie de l'hétérocotylie, de A.-W- Hill, peut présentement fournir, grâce à la considération des phénomènes de dichotomie cotylédonaire sur lesquels j'ai particulièrement insisté, une interprétation au moins aussi simple et aussi fortement étayée. Je me propose de montrer, dans ce qui suit, que la dichotomie cotylédonaire permet d'expliquer également l'organisation libéroligneuse du cotylédon dans le cas où, chez les Monocoty lédones et ailleurs, cet organe présente deux faisceaux principaux, symétriques par rapport au plan médian. Il suffira d'établir, pour cela, qu'une telle organisation peut être observée dans une feuille cotylédonaire simple et qu'elle est en relation évidente avec la ramification dichotome. Au cours d'un précédent travail [5], j'ai brièvement décrit les variations importantes que peut olïrir la dichotomie du faisceau libéroligneux médian des cotylédons chez la Mercuriale: j'ai montré que cette — 22 — — 23 Vig I à 15. — Mercurialis annua L. Fig. 1 à 8 : Figures schémaliqucs de colylédons présentant divers cas de ramification dichot>Tmique du faisceau libéroligneux médian cl du cotylédon lui-même^ — Dichotomie du faisceau médian : dans la moitié supérieure du limbe (t) ; vers le milieu du limbe (2) ; vers le quart inférieur du limbe (3) ; à la base du limbe (4 à 7) ; à la base du pétiole (8). — 1 à 4, limbe colylédonaire entier; 5 à 7, limbe cotylédonaire bifurqué : seulement un peu au sommet (5) ; sur son tiers supérieur (6) ; sur ses deux tiers supérieurs (7) ; 8, cotylédon bifide jusqu'à la base du pétiole. Dans toutes ces figures, la ligne pointillée repré- sente le cordon de protoxylèmc centripète servant au raccord des appareils conducteurs cotylédonaire et radical. Fig. 9 : Schéma du raccord libéroligneux d'un cotylédon anormal (du type 6 par son limbe) avec une racine normale. Fig. 10, H, 12; Schémas des coupes transversales marquées c 10, c. H, c. 12 sur la figure précédente. 10, coupe vers le haut du pétiole cotylédonaire; 11. coupe vers la base de ce pétiole; 12, coup? dans la région supé- rieure de l'hypocotyle. Fig. 13, 14 et 15: Schémas de coupes transversales: 1 dans la région supérieure de l'hypocotyle (13 1 ; '2° dans la moitié inlérieure de l'hypocotyle (14) ; 3° dans la base de la racine (15) dune jeune plantule de de Mercuriale tticotylée et à stèle radicale triarque. Dans les figures 10 à 15, le bois est figuré en noir; le liber, en blanr. - - 24 — dichotomie pouvait affecter également le limbe cotylédonaire à des degrés divers, et même le pétiole cotylédonaire jusqu'à sa base, conduisant ainsi à la polycotylédonie. Les figures schématiques 1 à 8 corres- pondent aux photographies 2 à 9 de la planche jointe au Mémoire précité- Des trois régions qu'on peut distinguer dans le faisceau médian des cotylédons normaux (région moyenne, simple ; région supérieure, ramifiée dicho. tomiquement ; région inférieure, bifurquée, servant au raccord avec l'appareil conducteur radical), la région moyenne se réduit au fur et à mesure que, dans les cotylédons anormaux, le niveau de la dichotomie terminale s'éloigne du sommet du limbe (fig. I à 3) ; elle disparaît tout-à-fait quand ce niveau atteint ou dépasse la base du limbe (fig. 4 à 8). Le cotylédon est alors dépourvu de faisceau médian : celui-ci est remplacé par deux faisceaux, symétriques par rapport au plan médian cotylédonaire et plus ou moins écartés l'un de l'autre, comme chez beaucoup de Monocotylédones II ijnporte de remarquer que le dédoublement du faisceau médian précède la dichotomie terminale du limbe (fig- 4), ce dernier se montrant d'abord seulement élargi au sommet. Une telle disposition a déjà été décrite maintes fois, soit comme trait de structure normal, soit comme anomalie, chez diverses Gymnospermes et Dicotylédo- nes- Il suffît de renvoyer aux Mémoires récents de CoMPTON [8], de HoLDENCt de ses collaborateurs [17], [2], où la bibliographie du sujet se trouve exposée. Mais cette disposition a surtout été considérée comme un terme de passage capable d'expliquer la polycotylédonie . E.-N. Thomas [21], qui a cependant bien vu l'importance phylogénique de la ramification dichotomique, qui a — 25 - rattaché avec raison à ce mode ancestral de ramification les cas de faisceaux doubles observés chez les Gymnos- permes, n'a pas tenté la même assimilation pour les Monocotylédones à faisceaux doubles, influencée qu'elle était sans doute par la théorie de Sargant. Et cependant, lorsque les deux faisceaux principaux ainsi constitués dans un cotylédon simple restent indivis au sommet, qu'ils se montrent sensiblement parallèles sur toute la longueur du cotylédon et dépourvus de ramification latérale, qu'ils ne sont pas doublés de faisceaux secondaires latéraux, comme c'est le cas, par exemple, pour le Podocarpas chinensis déjà cité (p- 17), l'analogie avec l'organisation décrite par Sargant pour le cotylédon de certaines Monocotylé- dones (Fritiliaria imperlalis, etc.) est des plus frappantes. L'analogie peut se poursuivre jusque dans les rapports libéroligneux des cotylédons avec la racine. C'est ainsi que, dans les genres précités, le raccord avec la racine binaire se fait de la même façon, chez Podo- carpas, pour les deux cotylédons, que chez Fritiliaria, pour le cotylédon et la première feuille végétative. La région de raccord reste alors, comme dans de nombreux cas anormaux chez la Mercuriale (fig, 4 à 8) exactement comparable à celle d'un cotylédon normal, parce que les deux faisceaux principaux se comportent, dans leur portion inférieure, comme les deux branches de la bifurcation de raccord du faisceau médian typique. Mais, quand la racine présente une stèle exception- nellement triarque, les deux faisceaux du cotylédon anormal peuvent se bifurquer comme le faisceau médian du cotylédon normal et se raccorder chacun pour son propre compte avec un pôle ligneux radical C'est ce qui a été décrit, par exemple, chez Silène Schafta, par HiLLelde Fraine [14]. — 26 — Même avec une stèle radicale diarque, on peu observer une bifurcation inférieure des deux faisceaux principaux du cotylédon anormal Un cas de ce genre m'a été offert, en particulier, par une germination de Mercuriale dont lun des cotylédons était, par l'organi- sation de son limbe, du type représenté dans la figure 6 A partir de la base du limbe (fig. 9), les deux faisceaux principaux s'ouvrent de telle façon qu'au niveau correspondant à la coupe schématique de la figure 10, il y a quatre branches fasciculaires dans le même pétiole. Mais les deux branches médianes se fusionnent par accolement latéral un peu plus bas et, dans l'hypo- cotyle, la branche anastomolique résultante, se rappro- chant peu à peu de l'une des branches latérales, s'accole à son tour avec elle. Le nouveau faisceau anastomotique ainsi constitué diminue graduellement d'importance, au point que, vers la base de l'hypocotyle, il est sensiblement équivalent au faisceau resté simple sur toute sa longueur. A ce niveau, la trace double du cotylédon anormal n'est pas différente de celle du cotylédon opposé, resté normal (fig. 9) Des cordons protox> lémiques centripètes de raccord existent entre les branches des deux faisceaux cotylé- donaires bifurques Dans l'hypocotyle, la branche anastomotique médiane et la branche latérale qui se fusionnent progressivement finissent par être en conti- guïté étroite avec le cordon centripète correspondant, tandis que lautre cordon reste isolé. Dans la région inférieure de l'hypocotyle, les deux cordons protoxylé- miques centripètes se rapprochent peu à peu, puis finissent par se confondre en un seul, à la base de la racine (fig. 9 à 12). Si, en même temps que la racine devient Iriarque, le cotylédon anormal se montre bifurqué jusqu'à sa base, — 27 — la plantule ainsi tricotylée pourra présenter une symétrie ternaire plus ou moins parfaite. On peut rencontrer' dans les germinations anormales de Mercuriale, suffi samment de cas intermédiaires entre le type habituel" de plantule à symétrie binaire parfaite (2 cotylédons, 2 faisceaux cotylédonaires médians, 2 pôles ligneux correspondants dans la racine) et le type anormal à symétrie ternaire parfaite (3 cotylédons équivalents, 3 pôles ligneux équidistants dans la racine) pour être en droit de considérer, dans tous les cas, la tricotylédonie comme le stade ultime de la division d'un des cotylé- dons dans une plantule normale, et, en conséquence, comme le résultat final d'une ramification cotylédonaire dichotomique. Ainsi, une série de coupes transversales au microtome pratiquées aux dépens d'une plantule qui paraissait à symétrie ternaire parfaite, et qui possédait en fait une stèle radicale triarque, m'a permis de constater la dispo- sition suivante : des trois groupes de faisceaux cotylé- donaires paraissant symétriquement placés au sommet de l'hypocotyle (fig. 13), deux ne tardent pas à se rapprocher latéralement au point d'entrer en contact (fig. 14) : il n'y a plus alors qu'un seul plan de symétrie ; dans la racine elle-même, les trois pôles ligneux ne figurent pas les sommets d'un triangle équilatéral, mais ceux d'un triangle isocèle (fig. 15). Les deux cotylédons dont les traces sont ainsi rapprochées correspondent sans nul doute à l'un seulement des cotylédons d'une plantule normale. Des faits du même genre ont été décrits par tous ceux qui ont pu faire, pour d'autres espèces, l'étude anatomique d anomalies semblables, sur des échantil- lons suffisamment nombreux. Toutes les dispositions libéroligneuses anormales — 28 — correspondantes s'expliquent aisément si l'on fait intervenir la théorie du raccord, que j'ai justifiée dans un travail antérieur [5] Admettons, en effet, l'indépendance initiale entre l'appareil conducteur cotylédonaire et la stèle radicale. Que, pour une cause quelconque, l'une des ébauches cotylédonaires soit favorisée par rapport à l'autre dans son développement ; grâce à l'élargissement relatif qui s'ensuit pour elle, sa tendance naturelle à la dichotomie va pouvoir se réaliser plus vite ; pour un élargissement faible, ceci se traduira simplement par une plus grande précocité dans la dichotomie terminale du cordon procambial médian, dont la partie moyenne indivise sera donc raccourcie ; un élargissement plus important, permettant la dichotomie immédiate de l'ébauche, aura pour conséquences, d'abord la forma- tion de deux cordons procambiaux de part et d'autre du plan médian de dichotomie, puis la lobation appa- rente du limbe Si la cause favorisai! le unilatérale agit également sur l'ébauche de la racine, le méristème de celleci s'élargira de ce côté et formera, symétriquement par rapport au plan de dichotomie cotylédonaire, deux pôles ligneux latéraux au lieu d'un pôle médian. Chacun des faisceaux principaux du cotylédon anormal pourra donc se raccorder avec un des cordons ligneux centripètes de la racine comme le faille faisceau médian du cotylédon normal. Dans le cas contraire, la stèle radicale reste binaire et, pour le raccord avec l'unique plan ligneux radical correspondant au cotylédon anormal, ou bien les deux cordons procambiaux de ce cotylédon se comportent dans leur région inférieure comme les deux branches de la bifurcation de raccord d'un cordon procambial - 29 — médian, ou bien chacun d'eux se bifurque comme s'il était seul; mais alors des éléments ligneux centripètes de raccord se développent entre les deux branches des deux bifurcations de façon à figurer, dans l'hypocotyle, une bifurcation d'un pôle ligneux radical. Les variations observées dans le nombre des pôles ligneux de la première racine tendent à prouver que ce nombre ne possède aucune importance phvlogénique. Ce sont probablement des circonstances actuelles, parmi lesquelles la taille relative de l'embryon semble jouer un rôle capital, qui déterminent le nombre de ces pôles. HiLL et de Fraine [15] étaient arrivés à une con- clusion analogue. C'est sans doute l'explication du fait que ce nombre est d'habitude beaucoup plus élevé dans les racines adventives que dans les racines terminales : le méristème rhizogcne se développe dans ce cas à l'intérieur d'un corps de plus grandes dimensions que l'embryon ; il peut, par suite, avoir dès le début une taille plus considérable. Si le nombre des pôles radicaux n'a pas plus d'impor- tance, le mode de raccord des faisceaux cotylédonaires avec la stèle radicale, qui dépend de ce nombre, n'en peut avoir davantage. Il paraît donc bien peu inté" ressaut de vouloir distinguer, comme on l'a tenté (cf. Chauveaud [7], HiLLet de Fraine [14]), des catégories tranchées parmi les cotylédons des plantules polycoty- lées, en tenant compte uniquement du mode de raccord libéroligneux cotylédonaire avec la racine. La polycotylédonie est sans doute, dans beaucoup de cas, sinon dans tous, justiciable de l'interprétation que j'en ai donnée pour le cas de la [Mercuriale ; E.-N. Thomas, Hill et de Fraine, Compton, etc., avaient déjà émis une hypothèse semblable. En particulier, la dicotylédonie anormale, décrite - 30 — par CouLTER et Land [9] pour une plàntule cVAgapanthiis umhellatus, semble bien, autant qu'on en peut juger par les figures données, n'être qu'un cas de dichotomie précoce dans un cotylédon unique de Monocotylédone. Tout paraît pouvoir être expliqué, ici. en admettant que le cotylédon normal s'est bifurqué de bonne heure, mais cependant incomplètement ; les deux pièces cotylédonaires anormales sont, en effet, réunies latéra- lement d'un seul côté un peu au dessus de la portion engainante basilaire commune : elles manquent de faisceau médian tandis que le cotylédon normal en présente un ; leur ensemble n'a qu'un plan de symétrie et les deux faisceaux les plus proches de ce plan divergent à partir du nœud cotylédonaire comme les deux branches d'une dichotomie Holden et Daniels [18] avaient déjà montré la possibilité d'une telle explication Il me semble qu'une révision attentive des faits décrits par les deux auteurs américains s'impose et qu'il serait nécessaire d'étudier d'autres germinations anormales, à d'autres stades de développement, avant d'édifier une théorie nouvelle sur l'origine relative de la mono-, de la di- et delà polycotylédonie. Il résulte, en définitive, de l'ensemble des observa- tions précédentes, que des feuilles cotylédonaires simples, dans des embryons dicotylédones, peuvent présenter la même dualité de leurs faisceaux libéroli- gneux principaux, le même mode de raccord de ces faisceaux avec la stèle radicale, que l'organe cotylédo- naire chez les Monocotylédones. Cette dualité peut être interprétée dans tous les cas — 31 - sans avoir recours à l'hypothèse d'une fusion de deux: organes simples. Le cas pavllcaliev de la Mercuriale a ceci d'extrêmement important qu'il offre, chez les Dicotylédones, une relation évidente entre cette organisation libéroligneuse et des pliénomènes normaux de ramification dichotomique. Cette relation s'impose au moins autant chez les Gymnospermes, oii les feuilles végétatives et les feuilles reproductrices ont elles-mêmes conservé, dans de nombreux genres, une nervation typiquement dichotome (cf. E.-N. Thomas ]21], Tison [22], etc ). Il est très possible que, chez les Monocotylédones, ce soient des phénomènes de même nature qui inter- viennent : la disposition réalisée normalement dans le cotylédon de genres tels qyx Anthurium, Yucca glo- riosa, etc. (Sargant [19]), ou anormalement dans le cotylédon de genres tels qu'Avenu (Bugnon [3J), corres- pond, étroitement en effet, à celle du cotylédon normal de Mercurialis annua. Le cas de la Mercuriale a, de plus, l'intérêt capital d'imposer la distinction, dans le faisceau cotylédonaire médian, entre les deux régions bifurquées dont l'im- portance phylogénique paraît très inégale. La bifurcation supérieure, ou terminale, se rattache peut être dans tous les cas au mode général et ancestral de ramification foliaire dichotomique ; elle se rencontre surtout dans les groupes inférieurs des Plantes à graines et, dans les groupes les plus évolués des diverses séries, elle finit par ne plus apparaître qu'à titre exceptionnel, dans des germinations anormales. La bifurcation inférieure, au contraire, semble être un dispositif de raccord avec l'appareil conducteur sous-jacent, disposiif variable avec les circonstances, et qu'on peut retrouver indifféremment pour les fais- — 32 - ceaux de toutes les feuilles de la plante et dans tous les groupes, quel que soit leur degré d'évolution. Lorsque le faisceau cotylédonaire médian est rem placé sur toute sa longueur par deux faisceaux symétriques, il importe encore davantage, pour pouvoir fixer les homologies cotylédonaires, de faire la distinction entre ces deux régions : d'autant plus que leur impor- tance relative, dans le cotylédon adulte, varie considé- rablement par suite de l'accroissement intercalaire longitudinal qui peut intervenir à divers niveaux du cotylédon- Dans de nombreux cas, chez les Monocotylédones, la région terminale reste incluse dans l'albumen, où le sommet cotylédonaire joue un rôle absorbant, et elle ne présente aucun accroissement notable pendant la germination La région de bifurcation inférieure, au contraire, où se développent les éléments de raccord du protoxylème centripète, peut subir une élongation considérable et donner l'impression qu'elle correspond à elle seule à tout le cotylédon- Dans tous les cas, cependant, la région cotylédonaire où réside la bifurcation de raccord paraît exactement homologue chez toutes les Plantes à graines et elle doit sans doute être interprétée, ainsi que je l'ai indiqué dans un Mémoire précédent [o], comme une base foliaire. Quand, dans le cotylédon adulte, cette région est de beaucoup la plus importante, le cotylédon mérite d'être considéré essentiellement comme un phyllode de base foliaire- Chez les Monocotylédones, même quand la région cotylédonaire apicale est bien développée, que d'ailleurs le faisceau médian y reste indivis, qu'il s'y ramifie en dichotomie où qu'il s'y dédouble, le cotylédon tout entier reste encore homologue d'un cotylédon de Mercuriale, par exemple, et, de même que — 33 — celui-ci, il peut encore être vraisemblablement inter- prété comme un phyllode, mais un phyllode d'ébauche foliaire. C'est Agnès Arber [1] qui, la première apparemment, a tenté d'assimiler le cotylédon des Monocotylédones a un phyllode.. en le considérant toutefois comme un organe double, selon la théorie de Sargant. Dans un essai antérieur [4], j'ai moi-même appliqué la notion de phyllode au même organe, en le regardant comme de nature simple. Je n'envisageais alors que la région cotylédonaire occupée par la bifurcation de raccord. Par la présente étude, j'ai été amené à préciser mon premier point de vue et à compléter l'assimilation possible entre le cotylédon unique des Monocotylédones et l'un des cotylédons de Dicotylédones telles que la Mercuriale. Si l'on admet, en fin de compte, avec Sargant, la dérivation des Monocotylédones à partir d'un ancêtre angiospermique dont l'embryon était dicotylédoné, la théorie de l'hétérocotylie, grâce à la considération des phénomènes de dichotomie cotylédonaire. permet désormais d'expliquer aussi bien que la théorie de la syncotylie toutes les particularités de l'organisation libéroligneuse cotylédonaire chez ces plantes. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE [1] Arber (Agnès), The phyllode theory of Ihe monocotyledo- nous leaf, wUli spécial référence to anatomical évidence. {Ann. of Bot., t. XXXII, 1918, p. 468). |2] Bexon (Dorothy), Observations on Uie anatomy of teratolo- gical seedlings. II. On the anatomy of some polycotylous seedlings of Centranthus ruber. [Ann. of Bot., t, XXXIV, 1920, p. 81. 3 — 34 — [3] BuGNON (P.), La feuille chez les Graminées. [Thèse Doct. se. liât., Paris, 1921, et Mémoires de la Soc. Linn. de Normandie, t. 21, fasc. 2). [4] — La théorie de la syncotylie et le cas du Streptopus amplexifoliusD. C. La notion ' de phyllode appliquée à l'interprétation du cotylédon des Monocotylédones. [C. R. A. S., t. 173, 1924, p. 660). [5] — L'organisation libéro ligneuse des cotylédons et de l'hypocotyle expliquée par la théorie du raccord chez la Mercuriale [Mercu- rialis annua L.)- [Bull. Soc. Linn. Norm., 7« sér., t. 5, 1923, p. 69-106 et pi. III). [6] — Sur le nombre des cotylédons de la Ficaire. [C.R.A.S., t. 176, 1923, p. 766. [7] Ghauveaud (G.1, L'appareil conducteur des Plantes vascu- laires et les phases principales de son évolution [Ann. Se. nat., 9^ sér., Bot., t. XIII, 1911, p. 185). [8] GoMPTON (R.-H,), An anatomical study of syncotyly and schizocotyly. [Ann. of Bot., t. XXVIl, 1913, p. 793). [9] GouLTER (John-M.) et Land (W.-J.-G.), The origin of Mo- nocotyledony. [Bot. Gazette, t. 57, 1914, p. 509). |10] DE Fraine (Ethel), The seedling structure of certain Cacta- ceœ. [Ann. of Bot., t. XXIV, 1910, p. 125). [11] HiLL (A.-W.), The morphology and seedling structure of the geophilous species of Peperomia together with some views on the origin ' of Monocotylédons. [Ann. of Bot., t.XX, 1906, p. 395). [12] HiLL (T.-G.) et de Fraine (Ethel), On the seedling struc- ture of Gymnosperms. l. [Ann. of Bot., t. XXII, 1908, p. 694). — 35 — [13| Id. On Iheseedling structure ofGymnosperms. II. Ann. of. Bot , t. XXIII, 1909, p. 189). [14] Id. On the seedling structure of certain Centros- permae. {Ann. of Bot., t. XXVI, 1912, p. 178). [15] Id. A considération of the facts relating to the structure of seedlings. {Ann. of Bot., t. XXVII, 1913, p. 257). [16] HoLDEN (H. S.), Observations on the anatomy of teratolo- gical seedlings. III. On the anatomy ofsome atypical seedlings of Impatiens Roylei, Walp. {Ann. of Bot., t. XXXIV, 1920, p. 321). [17] HoLDEN (H. S ) et Bexon (Dorothy), Observations on the anatomy of teratological seedlings. I. On the anatomy of some polycotylous seedlings of Cheiranthus Cheiri. {Ann. of. Bot, t. XXXIl, 1918, p, 513). jl8] HoLDEN (II. S.) et Daniels (Margaret E.), Observations on the anatomy of teratological seedlings. IV. Further studies on the anatomy of Impatiens Roylei, Walp. {Ann. of Bot,, t. XXXV, 1921, p. 461). [19] Sargant (Ethel), A theory of the origin of the Monocotyle- dons, foundedon the structure oftheir seedlings. {Ann. ofBot., t. XVII, 1903, p. 1). [20] — The reconstruction of a race of primitive Angiosperms. {Ann. of Bot., t. XXII, 1908, p. 121). [21] Thomas (E. N.), A theory of the double leaf-trace founded on seedling structure. {The New Phytol., t. VI, 1907, p. 77). [22] Tison (A.), Sur la persistance de la nervation dichotomique chez les Conifères. {Bull. Soc. Linn. Norm., 6« sér., t. 4, 1912, p. 30). — 36 — D' F. GIDON. — L'ancienne steppe néolithique de la campagne de Gaen. Orig-ine de la flore. Data- tion des tnmulus par des espèces résiduelles. Dans des articles publiés il y a quelques années j'ai décrit la petite friche située sur les débris du tumulus de Gondé-sur-Ifs (Calvados) comme étant probablement une friche primitive et comme renfermant encore les espèces caractéristiques de l'ancienne végétation de pseudo-steppe calcaire qui (dans mon hypothèse) cou- vrait la contrée lors de l'édification du tumulus. Le tumulus de Condé-sur-Ifs m'est donc apparu comme pouvant être daté par sa flore, indépendamment de toute considération d'ordre archéologique. Il s'agit ici, non d'une datation en nombre d'années, mais seulement d'une datation par synchronisme. Ma conclu- sion était que la construction du tumulus dut coïncider avec une phase bien déterminée de l'évolution de notre flore, avec le règne du climat ancien correspondant, et aussi, (on verra pourquoi), avec une certaine étape de l'aménagement agricole du sol sous sa forme la plus primitive. La méthode que j'ai appliquée dans cet essai de datation n'est pas nouvelle. Elle a donné ses premiers résultats, devenus classiques, dans la datation des moraines pouvant remonter à telle ou telle phase du développement des temps glaciaires. Elle repose sur les considérations suivantes : Quand un sol neuf se constitue, la végétation qui s'installe sur ce sol est celle que favorisent à ce moment le climat régnant et les autres circumfusa. Mais ensuite le climat peut changer sans que cette végétation disparaisse entièrement, — 37 — pourvu qu'elle se soit très solidement installée sur le sol en question La flore actuelle d'un tumulus peut donc renfermer des résidus de la flore ancienne qui dominait lors de sa construction et permettre par là de le dater. C'est ce que j'ai essayé de faire en ce qui concerne le tumulus de Condé. Mais, tout en présentant cette friche de Condé comme étant bien probablement une friche primitive, je n'ai pas discuté à ce moment, ni depuis, les indices pouvant permettre de distinguer dans notre région les friches primitives des friches remaniées. Nos friches n'offrent, en eff'et, à cet égard qu'un champ d'observation beaucoup trop restreint. La plupart sont des talus, souvent fort longs, mais de quelques mètres seulement de largeur. Il existe, il est vrai, des friches plus étendues, en particulier au Mesnil-Soleil (sur la pente sud des monts d'Eraines, localité où j'ai placé le type résiduel de l'ancienne flore de steppe), ou encore au mont de Grisy, à la côte de Moult, à Blainville, à Ranville, à la montagne de Ryes. Mais ces localités restent au total peu nombreuses et plusieurs sont soumises à des influences littorales qui en appauvrissent la végétation. La publication du remarquable travail de J. Laurent sur la Champagne pouilleuse m'apporte aujourd'hui des renseignements qui complètent et confirment de tout point mes présomptions d'il y a quelques années sur le caractère primitif de nos friches. Je vais donc utiliser ces données nouvelles pour préciser mainte- nant la signification de la florule de Condé- sur-Ifs et de la flore plus complète d'Eraines. En prenant cette dernière comme type, j'indiquerai les affinités géogra- phiques des espèces qui m'apparaissent comme les plus caractéristiques et que j'ai groupées déjà dans une — 38 — précédente notice selon le degré inégal de la répulsion que semblent exercer sur elles les influences litto- rales. Mais pour fixer un point de départ, je vais tout d'abord résumer les résultats de mes précédentes études. 1. Tout d'abord j'ai cherché à expliquer les particu- larités que présente dans la campagne de Caen la distribution des espèces xérophiles, c'est-à-dire des espèces spéciales aux habitats secs et découverts. Les plus exactement xérophiles de ces espèces manquent, en eflet, dans les secteurs nord et ouest de la campagne de Caen, bien que cette région soit actuellement aussi découverte que la région sud-est où ces espèces existent dans une série de localités dont j'ai donné la liste et dressé la carte. Ni la géologie ni la topographie n'expli- quent l'absence de ces espèces dans le nord-ouest. Nous devons donc présumer l'influence d'un ancien état du pays. Pour que la région sud-est ait pu conserver jusqu'à nous cette série remarquable d'espèces strictement xérophiles, il faut qu'elle soit restée constamment à l'état de région découverte depuis l'époque des steppes post-glaciaires. Si, au contraire, la région nord-ouest est pauvre en xérophiles, c'est bien probablement parce que cette région a été envahie à une certaine époque par des forêts qui les ont expulsées. L'unité topogra- phique de la campagne de Caen n'est donc pas de date très ancienne. Le défrichement du nord-ouest a dû avoir lieu, en effet, depuis l'établissement du climat maritime et extrêmement humide qui règne actuelle- - 39 - ment, climat très défavorable à l'extension des xéro- philes. Sans quoi le repeuplement du nord-ouest en xérophiles se serait fait déjà, sans doute, dans une certaine mesure. 2. Mais, comment se fait-il que le secteur sud-est de notre campagne n'ait pas été lui-même envahi par la forêt quand le climat humide actuel a succédé au climat sec ancien favorable à la steppe ? C'est une question qui s'est posée bien souvent déjà quand on a voulu expliquer la persistance jusqu'à nous de tel ou tel lambeau plus ou moins étendu de la steppe post- glaciaire. Dans certains cas, il a suffi d'invoquer l'influence certaine d'un sol évidemment très défavora- ble au développement de la forêt. Mais, plus souvent, on a pu établir, avec preuves archéologiques à l'appui, que la steppe avait été défendue contre la forêt, par l'activité des premières populations agricoles, déjà établies sur la steppe avant le changement du climat et la cultivant déjà, incapables longtemps encore de faire reculer la forêt, mais parfaitement en état de s'opposer à son extension. Une preuve indirecte de la valeur de cette dernière explication nous est apportée, en ce qui concerne notre région, par le fait que, seul, le sud-est de la campagne de Caen a été protégé contre l'envahis- sement forestier. Seules précisément les terres dites légères qui dominent dans le secteur sud-est, et que caractérise la présence du bluet {Centaurea Cyanus) absent du nord- ouest, étaient accessibles à l'action de la charrue primitive. Les terres compactes du nord-ouest n'étaient pas réellement arables pour les premières populations agricoles qui les abandonnèrent sans doute à des tribus ayant un autre genre de vie, et à l'envahis sèment forestier. — 40 — 3. Or, c'est justement sur ces mêmes terres légères de notre secteur sud-est que sont localisés les étranges tumulus néolithiques à galeries et à pseudo-coupoles qui sont, au point de vue de la préhistoire, la principale curiosité de la campagne de Caen. Ces tumulus ne seraient-ils pas précisément l'œuvre des agriculteurs primitifs dont il vient d'être question ? Il me semble qu'on peut le présumer, étant donné que nos terres légères calcaires du sud-est sont la continuation de celles qui constituaient le domaine des Esuvii, fournis- seurs de blé de César et que, chez les Esuvii aussi, on retrouve ces mêmes tumulus à pseudo-coupoles. Au contraire, dans le nord-ouest de la campagne le nom de la localité d'Ardenne semble bien indiquer l'existence ancienne de forêts. 4. L'existence de tourbes néolithiques au-dessous du sol actuel de Caen, jusqu'à dix mètres de profondeur (cinq mètres au-dessous du niveau actuel des basses mers) apporte un renseignement permettant d'expliquer l'extension ancienne de la végétation de pseudo-steppe calcaire jusqu'au voisinage du littoral actuel, malgré la répulsion exercée par le climat maritime sur les espèces d'origine sud-orientale. En effet, à l'époque où se formèrent des tourbes, le niveiu du sol devait être beaucoup plus relevé et le littoral beaucoup plus loin au nord. 5. En dernier lieu, enfin, j'ai signalé sur le tumulus de Condé la petite friche dont il a été question ci-dessus et j'ai présumé que nous étions en présence d'une friche primitive, reliquat de la flore ancienne de pseudo- steppe qui couvrait le pays lors de la construction des tumulus, à une époque datée par les rapprochements énumérés ci-dessus- 41 — Voyons maintenant quels sont, d'après J. Laurent, les espèces caractéristiques des friches primitives- Nous les retrouverons dans la flore du tumulus de Condé. A la page 193, après un passage relatif à l'Hellébore, notre auteur dit ceci : « D'autres espèces, de dissémina- (< tion plus facile en apparence, ne semblent pas envahir « plus facilement les terrains qu'elles ont abandonnés. « C'est le cas de Anémone Pulsatilla, Thalicirum collinum, « Cyiisassupinus, Coronilla minima, Phyteuma orhiculare, (( Glohalaria viilgaris, Anlhericum ramosum, Carex humi- « lis. Leur absence ou leur présence simultanées peu- « vent fournir de précieuses indications sur le caractère « primitif ou secondaire de la végétation, car, si elles « sont loin d'être les espèces dominantes, elles sont du (( moins les espèces caractéristiques du savart (friche « primitive en Champagne) »• Au .contraire, les orchi- dées se propagent facilement. (J'avais moi-même évité de faire état des orchidées). Ailleurs, p. 287, J. Laurent écrit : « L'absence des espèces suivantes indique qu'un sol abandonné à lui- même, même anciennement, n'est pas une friche primitive : Phyteuma orhiculare, Peucedanum Cervaria, Coronilla minima, Thalictrum minus, Phalangium ramo- sum ». Or voici l'énumération par laquelle débute ma liste des espèces que l'on trouve sur le tumulus de Condé- sur-Ifs : Thalictrum minus, Anémone Pulsatilla, Coronilla minima, Teucrium montanum, Phlœum Bœhmeri, Libanoiis montana, Hippocrepis comosa, Teucrium Chamaedrys, Phyteuma orhiculare. (Suivent dix-neuf autres espèces qull est inutile de rappeler ici). Entre cette liste et — 42 - celles de J. Laurent, les coïncidences sont déjà en nombre suffisant pour rendre bien vraisemblable le caractère primitif de la friche de Gondé. Mais ouvrons maintenant le remarquable ouvrage qui vient d'être consacré à la Forêt-Noire par Friedrich Altmanns selon les principes appliqués par Gradman dans l'ou- vrage du même genre qu'il a consacré à l'étude des Alpes Souabes et cherchons quelles sont les espèces que l'auteur cite habituellement comme étant celles dont les noms viennent immédiatement à l'esprit quand on veut énumérer quelques espèces qui soient des résidus évidents de la période des steppes. Les plantes citées sont les suivantes : « Teucriam montanam, Aster amelliis, Anfhericurn ramosum, Libanotis montana, Cirsiam acaule, Anémone Palsatilla, Helleborus fœtidus. Qu'il s'agissent des listes de Laurent ou de celles de Altmanns, toujours nous retrouvons les mêmes espèces, qui sont celles des friches de Condé-sur-lfs ou d'Eraines, la première n'étant qu'un type réduit de la seconde. Je ne pouvais guère espérer trouver un ensemble de données nouvelles plus concordantes pour confirmer l'opinion à laquelle j'étais arrivé sur le caractère à la fois primitif et principalement sud-oriental (.pontique) de ces friches et l'intérêt que présente celle de Gondé pour la datation du tumulus. Qu'on les aperçoive de Saint-Pierre-sur-Dives et de Jort, fermant d'une ligne droite surélevée l'horizon du sud-ouest ou qu'on les contourne au long de la voie ferrée qui relie Goulibeuf à Falaise, les Monts d'Eraines découpent sur le ciel une silhouette qui n'est pas sans — 43 — caractère dans ses proportions modestes et qui justifie la notoriété que ces montagnettes ont dans toute la campagne de Caen et dans tout l'Hiémois.. Mais l'intérêt avec lequel le regard s'arrête sur elles s'accroît quand on se rappelle qu'aux temps de la reconstitution de notre flore, après la période glaciaire, toute une cohorte d'espèces calcicoles, parties du Danube, des Balkans, du Pont-Euxin, de la plaine russe, du Caucase et de plus loin encore, a tra- versé l'Europe entière pour venir s'assembler une dernière fois en société encore homogène sur les pentes sèches de cet altlma Thulé, à la lisière des schistes et des granits qui leur fermaient l'extrême angle nord- ouest du continent, à l'abri encore des trop douces brises marines qui ont, un peu plus loin, définitivement arrêté les xérophiles pontiques d'Eraines. Car, moins favorisées que le duc dont le donjon natal est en vue à quelques kilomètres, les espèces les plus caractéristi- ques du Mesnil-Soleil ont dû de tout temps renoncer à conquérir l'Angleterre. Dans une notice publiée il y a quelques années, j'ai énuméré les espèces caractéristiques du buplearetam du Mesnil-Soleil, en indiquant les modifications qu'on observe dans la composition de cette société végétale quand on suit, de l'ouest à l'est, à partir de Versainville, le talus méridional des Monts d'Eraines. En même temps que les espèces figurant dans mes listes de récoltes personnelles j'ai fait figurer à leur place les plantes signalées autrefois par Hardouin, Renou et Le Clerc et dont certaines peuvent avojr disparu- J'ai enfin classé en plusieurs séries les éléments de tout cet ensemble selon le degré de répulsion que semble exer- cer sur ces plantes, en plaine, au nord des Monts d'Eraines l'approche du littoral, dans les nombreuses _ 44 — stations où on les retrouve, entre autres au tumulus de Gondé. Si on veut se figurer autant qu'il peut rester possible de le faire ce que devait être le paysage de steppe de la campagne de Caen à l'époque de la construction des tumulus à coupoles, au tournant des temps néolithiques et de l'âge du bronze, lors des débuts de l'agriculture primitive, c'est dans les friches suspendues au-dessus du Mesnil-Soleil qu'il faut en aller chercher l'image encore caractéristique. Dans le sens très général où le mot de steppe est pris lorsqu'on l'oppose à la forêt, comme produit naturel d'un climat plus sec que le climat actuel, il faut entendre, non pas précisément une formation végétale rigoureusement rase et sans arbres, conforme au type extrême réalisé en certains points de la plaine Scythe, mais seulement une formation libre de toute formation forestière continue. C'était plutôt, selon l'expression actuellement consacrée, une forma- tion dépares, analogue à ce qu'on observe encore dans certains grands domaines anglais, avec des bouquets d'arbres magnifiquement développés du fait de leur isolement relatif, mais n'interceptant ni la vue ni le passage du vent, avec des bosquets d'arbustes et, entre eux, la formation de plaine graminéenne, fortement mélangée de légumineuses à feuilles un peu réduites, d'ombellifères de talus comme notre Bupleuram, de liliacées à port raide d'Asphodèle comme notre Phalan- gium, et de labiées, les unes à fleurs assez grandes comme la Branetla grandiflora qui occupe le pied des pentes du Mesnil-Soleil, les autres gazonnantes comme notre Teucrium montanum, qui est souvent cité comme caractéristique de la flore pontique, c'est à-dire venue du Pont-Euxin, et comme un témoin de son ancienne extension. — 45 — Il n'est pas indifférent, même au point de vue archéologique, de savoir d'où sont venues chez nous les espèces d'Eraines, car les routes qui s'ouvrirent à leurs migrations étaient libres aussi pour celles des hommes. Sont pontiques à Eraines, dans la partie la plus caractéristique de la formation, ce Teucriiim montamim, puis: Bapleuram falcatum, Anthericum {= Phalangiam) ramosum, Brunella grandiflora, parmi les espèces qu'ar- rête le plus tôt dans la plaine l'approche de la brume littorale. Pontiques encore : Phlœum Bœhmeri et Liba- notis montana que mes listes, comme celles d'Hardouin, Renou et Le Clerc signalent à Grisy et ailleurs, mais non à Eraines, et que j'ai trouvées au tumulus de Gondé- Pontiques encore mais avec extension plus facile vers la mer : Teucrium Chamaedrys, Hippocrepis comosa, Asperula cynanchica, Cirsimn acaale. Sont d'origine orientale, mais plutôt septentrionale : Anémone Palsatilla et Ajaga genevensis. La Spiraea fdipendula, moins sûrement pontique, mais associée en plusieurs endroits aux espèces caractéristiques de cette flore, s'avance jusqu'auprès de la mer sur le tumulus de Colombiers- sur-Seulles. Est méditerranéenne dans le bupleuretum du Mesnil- Soleil, présente encore au tumulus de Condé, mais sans aucune extension ensuite vers le littoral une espèce abondante et remarquable: Coronilla minima. Sont probablement de même origine et tout aussi exigentes quant aux conditions thermiques : Passerina annua et Globalaria vulgaris. Au contraire les espèces suivantes ont une extension beaucoup plus vaste, en rapport sans doute avec une origine géographique plus proche ou moins spéciali- sée : Thalictriim minus, Phyleuma orbiculare, Thesium — 46 — humifasiim, Poleriiim dictyocarpum, Liniim catharticum, Carlina vulgaris, Chlora perfoliala- Nous avons vu les deux premières figurer au nombre des espèces gui caractérisent en Champagne les friches primitives. Elles faisaient sans doute partie de la pseudo-steppe contemporaine chez nous de la construction des tumulusTous les éléments de cette steppe ne furent pas nécessairement, en effet, d'origine orientale, du moins en Normandie, dans une région qui n'avait subi que de loin l'influence de l'immense bouclier glaciaire qui recouvrit toute l'Europe septentrionale Sur les forma- tions bretonnes qui peuvent dater de la même époque on consultera avec grand avantage un travail récent de M. Denis. Quant aux espèces par lesquelles se termine ma dernière liste, elles commencent la série des plantes constituant la végétation xérophile de tous les talus de la campagne de Caen, avec des variétés locales dont j'ai donné des exemples. Mais j'ai rappelé combien d'influences peuvent modifier la composition de ces florules et rendent presque vain de la discuter- R POTIER DE LA VARDE. — Compte rendu de l'herborisation publique du 15 avril 1923, à Harcourt. L'herborisation publique du 15 avril avait pour objet la récolte de quelques types de muscinées largement répandues et d'une observation facile. Le Doyen de la Société Linnéenne, M. Husnot, un des principaux vulgarisateurs de la Bryologie en France, avait fait espérer qu'il viendrait à Harcourt. Le temps pluvieux — 47 — de la matinée, en le retenant à Gahan, nous a privés des observations de sa longue expérience- L'itinéraire fut celui d'une herborisation semblable, dirigée par M- Husnot en 1914 (1) ; il consistait à suivre sur la route la boucle que fait l'Orne en aval d'Harcourt, Il convenait particulièrement bien pour permettre de faire entre deux trains une copieuse cueillette de mousses et d'hépatiques. Suivant les stations et les espèces, les excursionnistes ont pu saisir sur le vif les différents stades du déve- loppement de la mousse, depuis le moment où la spore, en germant, a produit un protoAK^ma jusqu'à celui où le sporophyle, résultant de la combinaison des gamètes cf et 9 j s'implante dans la partie inférieure de Varchégone par un suçoir qui se fixe sur le gamétophyte (partie feuillée), tandis que la partie supérieure, par des trans- formations successives, devient Vurne, ou capsule, qui renferme les spores. La majeure partie des espèces rencontrées étaient stériles (c'est-à-dire représentées seu- lement par les gamétophytes), mais la proportion des espèces fertiles (c'est-à-dire avec sporophytes) a été suffi- sante pour passer en revue les principaux types d'acro- carpes (fructification terminale) et de pleurocarpes (fruc- tification latérale), en notant en même temps la richesse de formes présentée par les capsules ainsi que la diver- sité des péristomes : nuls chez Pottia truncata, Hedwigia albicans, simples dans le Piychomiirium et le Dicranum, à dents tordues en spirale dans les Barbula ou doubles {Bryum, Hypnum). (1) P. BuGNON, Compte rendu d'une excursion botanique publique dirigée par M. Husnot, à Harcourt (Calvados), le 3 mai 19 là (Bull. Soc. Linn. Norm., 6' sér., t. VII, p. 131). — 48 — Parmi les hépatiques, moins abondantes, on a pu récolter des hépatiques à feuilles et des hépatiques à thalle (Reboulia, Lunularia), observer des capsules émer- geant des périanthes, et se divisant en quatre valves à la maturité [Frallania), le fonctionnement curieux des élatères, en même temps que certains modes accessoi- res de reproduction : propagules en paquets terminaux au sommet des tiges {Cincinnulas). à l'extrémité des feuilles (Lophoziaventricosa), réunis dans des corbeilles semi-circulaires (Lunularia). L'énumération qui suit tend seulement à rappeler les espèces observées dans l'ordre même oii elles ont été rencontrées, afin de servir de « mémento » à ceux qui ont pris part à l'excursion. Il doit être bien entendu que les espèces citées ne constituent qu'un appoint à la flore bryologique de la région parcourue- Des recherches quelque peu méthodiques allongeraient leur liste. La nomen- clature est celle des ouvrages élémentaires de M. Husnot. J'ai ajouté entre parenthèses quand il y a lieu le nom de genre dans lequel l'espèce est rangée dans la classification généralement adoptée aujourd'hui. L'abréviation c. fr (= cum fructu), indique que la mousse a été récoltée en fruits, c'est-à-dire que le sporophyte était formé. Talus frais à la sortie du bourg. A la base des souches sur les mêmes talus. Fissidens taxifolius Hedw. c. fr. Pottia truncata B. E. c. fr. Mnium undulatum Hedw. Enthosthodon fascicularis Schw. c. fr. (Funaria). Amblystegium serpens B. E. c. fr. avec une hépatique : Radula complanata Dum. — 49 — Talus de réfection plus ancienne. Rigoles et fossés. Troncs d'arbres. Sur schistes et sous taillis. Dans les anfractuosilés et sur souches ombra- gées. Rochers très secs. Éboulis. Revers ombragés des ta- lus le long de la route. Hypnum triquetrum L, (mousse des jardiniers) (Rhytidiadel- phus). H. squarrosum L. (Rhytidiadel- phus). H. cupressiforme L. (plusieurs formes] (Stereodon). H. splendens Hedw. (Hyloco- mium). H. purum L. (Scleropodium). Hypnum cuspidatum L. (Acrocla- dium). Orthotrichum affine Schrad.c. fr, 0. pumilum Sw. c. fr. Leucodon sciuroides Schw. Dicranum scoparium Hedw. c. fr. Ceratodon purpureus Brid. c. fr. Mnium affine Sciivv. Barlramia pomiformis Hedw. c. fr. Polytrichum formosum Hedw. c. fr. etfl. c?. Plagiothecium denliculatum B. E. avec deux hépatiques : Lejeunea serpyllifolia Lib. Lophocolea bidentata Dum. Bryum capillare L. Polytrichum juniperinum Hedw. Hypnum coufertum Dick (Rhyn- chostegium). Alrichum undulatum P. B. c fr. Cincinnulus trichomanes Dum. (Calypogeia). Lophocolea heterophylla Dum. 50 Dans les cavités du som met du talus. Schistes ± mouillés. Les mousses et hépatiques énumérées plus haut se répètent sans modification jusqu'à ce que la route soit dominée par des pentes schisteuses avec suintements fréquents d'humidité. Pogonatum aloides P. B, à divers états (depuis le protonéma vert sombre jusqu'à la capsule). Scapania compacta Dum. Scapania nemorosa Dum. Diplophyllum albicans Dum. Mnium hornum L. c. fr, Hypnum Stokesii Turn. (Euryn- chium). Ptychomitrium polyphyllumB.E. (Nombreux coussins chargés de sporogones.) Polytrichum piliferum Schreb. Dicranoweisiâ cirrhata (L.)- Lophozia ventricosa Dum. f. gem- mifera. Lophozia barbât a. Dum. Alicularia scalaris Corda. Mesophylla crenulata Corb. Dans une anfractuosité ( ^ t, , ■ , , , . ,. ) hissiDENSALGARvicusSolms-Laub. des roches, mais bien ■' Parois plus arides presque verticales. et Dès que l'ombrage de- vient plus rare, sur les mêmes roches. exposé à la lumière. Pentes argileuses, dz hu- mides et à l'ombre. Emplacements ment brûlés. récem- \ } c. fr. Bryum roseum Schreb. (Rhodo- bryum). Dicranum majus Turn. c. fr. Hypnum striatum Schr. (Eurhyn- chium). Plagiochila asplenioides Dum. f. major. Funaria hygrometrica Hedw.c. fr. — 51 En approchant de la Roche à Bunel et près d'une belle station de Corydalis claviculata sur des murs. Troncs d'arbres. Rochers très ensoleillée. | Anfractuosités. \ Parois plus exposées à la lumière. Sur le chaperon de vieux murs. Sur des schistes très dé- nudés, à côté de la remarquable station d'Asplenium septen- trionale une association de xérophiles très ca- ractéristiques (feuilles terminées par de longs poils hyalins, ±papil- leux). En revenant à Harcourt sur rochers. Sur le mortier calcaire des piles de pont. Pied de haies et parmi les herbes. Zygodon viridissimus Brid. var. rupestris (Lindb.) Hartm. Barbula convolula Hedw. c. fr. Grimmia pulvinata Sm. Barbula muralis Hedw. (Tortula). Barbula ruralis Hedw. (Id.)- Frullania tamarisci Dum. Frullania dilatata Dum Barbula kevipila Brid. (Tortula). Pterogonium ornithopodioidesLdb. Lunularia vulgaris Mich. Reboulia hemisphœrica Raddi. avec capitule 9 • Bryum argenteum L. Barbula vinealis Brid. Barbula fallax Hedw, Barbula unguiculata Hedw, (Tor- tula). Rhacomitrium heterostichum Brid. RHacomitrium canescens Brid. et var. ericoides Brid. Hedwigia ciliata Ehrh, c. fr, Grimmia Schultzii Wils. Grimmia montana B, E. Campylopus polytrichoides D. N, Dicranoweisia cirrhata (L, Grimmia leucophsea Grev. Orthotrichum anomalum Hedw. et var. saxatile Brid. Hypnum rutabulum L. (Brachy- thecium). — 52 - Cinclidotus fontinaloides P. B. Datu l'Orne, sur piles de pont. iBarbula squarrosa Brid. (Pleuro- chaete). Didymodon rubellus B. E. c. fr. Madotheca platyphylla Dum. OBSERVATIONS SUR DEUX PLANTES DE LA LISTE PRÉCÉDENTE FissiDENS ALGARviGus Solms-Laub. — Cette mousse n'avait jamais encore été recueillie dans le Calvados. C'est d'ailleurs une espèce rare. Etablie en 1868 pour une plante du Portugal, elle fut d'abord retrouvée aux environs de Brest par Le Dantec, puis dans la banlieue de Cherbourg par M. Corbière. Le D"^ Camus l'a récoltée sur quelques points du Finistère et des Côtes-du-Nord. Je l'ai moi-même recueillie près de Paimpol et en deux localités au Sud de la Manche. M. Thériot a signalé sa présence en Seine-Inférieure (Bull. Soc. Linn. de Nor- mandie i890, p. 2). Tout récemment elle a été décou- verte en Vendée par M. Charrier. Dans le Midi de la France elle est connue des Basses-Pyrénées (Dismier), des Pyrénées-Orientales (Dutertre), des Alpes-Maritimes (Dismier) et du département du Var (Mouret et Dismier). En dehors de la France, elle a été constatée en Angle- terre (une localité) et en Sardaigne, où elle a d'abord été publiée sous le nom de F- Sardagnai \ent. L'identité du F. Sardagnai et du F. algarvicus a été démontrée récemment par Dixon. Le F. algarvicus est une excel- lente espèce, très facile à distinguer de tous les autres petits Fissidens européens par ses feuilles étroites et aiguës, entourées d'une marge jaunâtre, à lame apicale relativement courte. La plante d'Harcourt peu fructifère — 53 — représente une forme ombragée de l'espèce qui, dans l'Ouest de la France, affectionne les talus exposés au midi. LoPHOziA BARBATA Dum. (= L. SchreheH Nées Boul.). Hépatique caractéristique des basses montagnes et probablement nouvelle pour le Calvados, tout au moins. Dans sa dernière et toute récente édition de V Hepaticologia gallica, Husnot n'indique pour elle aucune localité normande. C'est une plante dioïque. Tous les échantillons que j'ai rapportés étaient porteurs d'anthéridies. Cette plante cf paraîtrait plus rare que la plante Ç d'après K- MûUer. La découverte de ces deux muscinées, sans recherches spéciales, dans un département dont la flore a été largement et depuis longtemps explorée, est un gage certain des trouvailles intéressantes qui pourront être faites dans l'avenir. Puisse cette considération éveiller chez quelques herborisants du 15 avril le goût des recherches bryologiques ! Si les difficultés inhérentes au début de toute étude devait les effrayer, qu'il me soit permis de leur rappeler que le rôle des anciens est précisément de venir en aide aux jeunes en aplanissant ces obstacles. H. CHERMEZON. — La Flore cypérologique de Madagascar. L'étendue de Madagascar, ses différences de sol, d'al- titude et de climat, sa séparation déjà ancienne d'avec le continent africain, en font un territoire beaucoup plus complexe qu'une île ordinaire v et lui donnent un carac- tère tout particulier, dont les effets se font sentir tant — 54 - dans la faune que dans la flore. L'existence à l'époque actuelle, ou à une époque très récente, d'un grand nombre d'espèces spéciales, et même de quelques groupes endémiques d'ordre plus élevé, a permis de considérer Madagascar, avec les îles avoisinantes, Comores, Réunion, Maurice et autres, comme une véri- table Région zoologique ou botanique. Cette autonomie relative ne masque cependant pas des affinités très ruelles, soit avec l'Afrique, soit avec l'Asie, affinités dont la valeur a du reste été diversement estimée. Il est évident qu'une connaissance suffisamment complète de la flore permettrait seule une appréciation exacte, en ce qui concerne le côté botanique de la question. Les documents anciens, dont l'étude systéma- tique s'est faite principalement au cours du xix" siècle, sont trop fragmentaires, les points alors accessibles aux Européens étant peu nombreux et trop souvent bien loin d'avoir conservé leur végétation primitive ; ils nous ont cependant donné les premières indications sur les grandes lignes de la flore malgache et fait entre- voir ses affinités (I). Depuis l'occupation française, les matériaux se sont accumulés rapidement, et avant tout grâce aux explorations de H. Perrier de la. Bathie, poursuivies pendant plus de vingt-cinq ans dans toutes les parties de l'île, avec une conscience et une sagacité hors ligne. Les progrès réalisés du fait de ces dernières recherches seraient déjà considérables par la seule quantité des documents rassemblés, qui ont permis de préciser la distribution des espèces anciennement décrites et d'en faire connaître un grand nombre de nouvelles. Mais Perrier de la BATmE ne s'est pas con- (1) Baron. The flora of Madagascar- Joum. Linn. Soc, XV (1889), 246-294. — 55 — tenté de faire œuvre de collecteur ; il a en effet conti- nuellement observé de très près les divers aspects de la flore et de la végétation, et c'est à lui que nous devons la distinction nette entre la flore autochtone et la flore modifiée sur des étendues immenses par l'influence de l'homme, la division rationnelle de Madagascar en territoires botaniquement bien définis, et tout ce que nous savons à l'heure actuelle des formations végétales de l'île (1). Ayant eu l'occasion d'étudier personnellement la famille des Gypéracées (2), il m'a semblé possible de résumer ici sa répartition à Madagascar et de voir jusqu'à quel point nous pouvons en tirer quelques conclusions touchant les affinités de la flore malgache. Je ne dissimule pas tout ce que ces conclusions pour- ront avoir d'insuffisant et de provisoire, et cela pour deux raisons. Tout d'abord et malgré lesefforts auxquels il a été fait allusion plus haut, le réseau d'exploration n'est pas encore assez serré, et l'avenir modifiera, dans une proportion impossible à prévoir, nos connaissances actuelles sur la distribution de bien des espèces. D'au- tre part, il y aurait un certain danger à généraliser sans restriction les résultats donnés par un seul groupe, même largement représenté, et cela surtout quand ce (1) H. Perrier de la Bathie, La végétation malgache. Arm Mus. colon. Marseille, XXIX (1921), 1-268, 115 photogr., 4 cartes.— C'est à ce travail fondamental que j'ai fait des emprunts perpé- tuels pour toutes les indications générales et qu'il faudra se reporter constamment pour tous les détails qui n'ont pu trouver place ici. (2) H. Chermezon, Révision des f Gypéracées de Madagascar. Ann.Mus. colon. Marseille, XWlï (1919), 29-87; XXX (1922), 1-62 (la fin à paraître). — Je renvoie à ce travail pour les discussions systématiques, la synonymie, et le détail des localités. — 56 — groupe est celui des Cypéracées ; la forte proportion d'espèces palustres et le nombre assez grand, en pays tropicaux, d'espèces adventices donnent en effet à cette famille un caractère assez spécial, et, il faut l'avouer, relativement peu favorable à certaines considérations géographiques. J'ai pensé cependant, sous ces réserves, qu'une telle étude pouvait présenter quelque intérêt, en mettant en évidence un certain nombre de faits qui, rapprochés ultérieurement de beaucoup d'autres, permettront d'éclaircir en quelque mesure les origines de la flore malgache. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES La famille des Cypéracées est une des plus impor- tantes de Madagascar (t) par le nombre des espèces, qui s'élève à 302 (2), pour une flore phanérogamique com- (1) Au point de vue de Ja richesse en Cypéracées, il est assez difficile de comparer Madagascar à d'autres régions, par suite des différences de superficie et de l'état inégal de nos connaissances. On peut s'arrêter, semble-t-il, aux chiffres provisoires suivants ; Afrique tropicale, 550 espèces ; Afrique australe, 350 espèces ; Inde et dépendances (à l'exclusion des hautes régions de l'Hin^a- laya), 375 espèces ; Indo-Chine, 250 espèces. (2) Ce chiffre, qui représente l'état de nos connaissances actuelles, est plutôt trop faible ; en effet, s'il peut convenir ultérieurement de retrancher certaines espèces quelque peu douteuses, une dizaine au maximum, les additions l'emporteront sûrement au fur et à mesure d'une exploration plus complète. Je dois dire que plusieurs espèces ne sont d'ailleurs peut-être que des sous- espèces ou des races, dont la subordination n'a pas encore semblé possible pour le moment ; il s'y ajoute du reste 37 formes secon- daires considérées empiriquement comme variétés. — 57 — prenant très approximativement 6.000 espèces ; ceci correspond donc à i/20 ou 5 '■/o de cette flore- Ces 302 espèces se répartissent très inégalement en 30 genres, dont voici l'énumération par ordre d'impor- tance décroissante : Cyperas (75 espèces), Pycreus (29 espèces), Carex (26 espèces), Marisciis (22 espèces), Scleria (20 espèces), Fimbristylis , Biilbosiylis{\S espèces), Scirpiis (i7 espèces), Kyllingia (15 espèces), Heleocharis (10 espèces), Fuirena, Rhynchospora (9 espèces), Costu- laria (7 espèces), Cladiam, Lipocarpha (4 espèces), Juncellas (3 espèces), Hypolytrum, Schœnoxiphium [2 espèces) , Mariscopsis , Toruliniam, Bemirea, Coiirloisia, Actinoschœnus, Ficinia, Carpha, Ascolepis, Lepironia, Acriulas, Diplacram, Eriospora(l espèce). C'est donc le genre Cyperas qui se trouve de beaucoup le mieux représenté, puisqu'il comprend le quart du nombre total d'espèces ; l'abondance des Cyperas est générale dans les régions tropicales, mais souvent à un moindre degré ; le rôle important joué par les Pycreus semble assez spécial à Madagascar, et la section des Cypérées proprement dites se trouve ainsi renfermer plus du tiers des espèces. Le tableau suivant permet de se faire une idée de l'importance relative de quelques genres à Madagascar et dans les régions africaines et asiatiques voisines, par rapport au nombre total de Cypéracées de chaque région considérée ; les chiffres ont été arrondis pour plus de simplicité : — 58 — c: u Genres te •< a «2 fe 0 - endémiques), Bulbosiylis [W endémiques), Heleocharis (2 endémiques), Rhynchospora (4 endémi- ques), Carpha (1 endémique), Cos/w/aWa (7 endémiques), Lipocarpha (2 endémiques), Hypolytrum (1 endémique), Scleria (10 endémiques), Eriospora (1 endémique) Schœnoxiphium (2 endémiques), Carex (25 endémiques). En négligeant les petits genres et en se reportant à ce qui a été dit plus haut pour le- nombre total d'espèces de chaque genre, on voit que l'endémisme, faible dans les Fimbrislylis (17 %), Heleocharis (20 7»), Fairena (22 %), Scirpus^(2i °/o), Kyllingia (33 %), moyen dans les Rhyn- chospora (44 °/o), Cyperus (50 V»)-, Balbosiylis (61 °/o), Pycreas (66 %)> devient très fort dans les Mariscas (73 7o), Carex (96 Vo) elCostalaria (100%). Il faut enfin noter que la famille des Cypéracées ne comporte à Madagascar aucun genre endémique ; dans un grand nombre de familles, au contraire, les genres endémiques sont bien représentés, et la proportion des espèces endémiques s'élève très notablement (1). La famille des Cypéracées est donc relativement désavan- tagée au point de vue de l'endémisme ; cela tient à ce qu'elle renferme un assez grand nombre d'espèces introduites ou satellites de l'homme, et d'autre part un nombre encore plus grand de plantes de marais ; ces dernières, outre leur dissémination facilitée par les eaux, ont l'avantage de voirleurs exigences hygrophiles satisfaites par un milieu relativement uniforme sur de vastes régions du globe, au moins dans les limites climatiques générales. (1) Baron, loc. cit., p. 251, évaluait cette proportion aux 3/4 de la flore totale, et Perrier de la. Bathie, loc. cit., p. 260, fait remarquer qu'elle est encore bien plus forte pour certaines familles. - 62 — DISTRIBUTION DES CYPÉRACÉES A MADAGASCAR Je rappelle tout d'abord que Perrier de la bathie (1) divise Madagascar en deux territoires bien distincts, celui de la Flore du Vent et celui de la Flore sous le Vent; ces deux territoires, qui ont la valeur de « Domaines », sont caractérisés par leur régime clima- tique, entraînant des différences considérables dans la flore autochtone, la flore modifiée restant au contraire plus ou moins uniforme. Je résume en quelques lignes ce qu'il est indispensable de retenir à ce sujet pour l'intelligence de ce qui va suivre. Le Domaine du Vent occupe toute la partie centrale de rîle, ainsi que la partie orientale, à l'exception de l'extrémité Nord au delà de Vohémar ; il faut lui ratta- cher également une enclave située sur la côte Nord- Ouest, y compris Nosy-Bé C'est en somme la région qui est soumise à l'influence de l'alizé humide ; sa végétation est remarquable surtout par la persistance du feuillage chez la plupart des plantes ligneuses, par l'abondance des épiphytes de toutes sortes et la rareté des xérophytes ; certaines familles sont prédominantes. Le Domaine sous le Vent comprend la partie Ouest jusque vers l'altitude de 800 mètres, moins l'enclave dont il a été question plus haut, et déborde, comme il a été dit, dans le Nord sur la côte orientale. L'alizé y arrive desséché ou ne s'y fait plus sentir ; les arbres et (1) Loc. cit., p. 65 sqq. ; les indications qu'on trouvera ici et plus loin sur les caractéristiques des deux Domaines et des cinq Secteurs sont un résumé très succinct de ce que dit Perrier de LA Bathie. — Baron, loc. cit., p. 255, distinguait trois régions d'égale valeur, Est, Centre et Ouest. — 63 — arbustes y sont généralement à feuilles caduques, les épiphytes sont très rares, tandis que les xérophytes abondent ; les familles prédominantes sont tout autres que dans le Domaine précédent. Les deux flores sont extrêmement dissemblables et no présentent qu'un nombre relativement restreint d'espèces communes ; ceci a été bien établi par Perrier DE LA Bathie, d'une façon générale, sous la réserve naturellement qu'il s'agit de la flore autochtone, et même en mettant à part, jusqu'à un certain point, les plantes halophiles et quelques plantes de marais. Dans le cas particulier des Cypéracées, voici ce qu'on constate (1). Tout d'abord, le Domaine du Vent est beaucoup plus riche (241 espèces contre 131), en partie sans doute par suite du climat plus humide (2) ; cette richesse se retrouve en matière d'endémiques (124 contre 45). Le nombre des espèces communes aux deuxDomaines atteint 85, soit un coefficient de communauté (3) de 29, 6, en négligeant les espèces à répartition inconnue. Ces chiff'res, à première vue assez élevés, ne doivent cependant pas faire illusion. Tout d'abord, il existe un certain nombre d'espèces répandues dans un des Domaines et qui sont en quelque sorte exceptionnelles dans l'autre ; ce sont surtout des espèces du Vent dont on retrouve une station ou deux (1) Pour 15 espèces, nous manquons de toute indication sur leur répartition à Madagascar. (2) II faut en effet tenir compte aussi du fait que le Domaine du Vent renferme le Secteur du Centre, le mieux exploré de tous. (3) Le coefficient de communauté correspond au rapport du nombre des espèces communes au nombre total d'espèces, exprimé en "/. de ce dernier. — 64 — dans le Domaine sous le Vent ; par exemple, certaines espèces du Centre, même parfaitement autochtones, sont entraînées dans l'Ouest par les eaux et signalées notamment dans les sables des rivières, ou habitent les parties élevées au voisinage du Centre {Kyllingia exigaa, Kyllingia polyphylla, Marisciis Sieberianiis, Pycreus vici- nas, Cyperus nudicauUs. Cyperus sphaerospermoides , Cyperus subaequalis, Scirpus cernuas, Scirpus 'Juncoides, Fimbristylis inadagascariensis, Balbostylis Renschii, Heleo- charis minuta, Heleocharis caespitosissima, Rhynchospora glauca, Costularia Baroni, Scleria Boivini, Scleria longi- folia, Eriospora selifera) ; quelques plantes de l'Est ou du Sambirano débordent sur la partie avoisinante du Domaine sous le Vent, dans le Nord de l'île {Cyperus laxiflorus, Cyperus immensus, Bulbostylis festucoides) ; l'inverse est exceptionnel et c'est tout au plus si on peut citer quelques espèces (Cyperus radiatus, Cyperus dives, Fuirena stricla, Heleocharis capitata, Rhynchospora candida), sans doute d'ailleurs non autochtones, qui paraissent sensiblement plus répandues dans le Domaine sous le Vent, dont la flore se trouve au total encore plus désavantagée que ne le montraient les chiffres précédents. D'autre part, quelques-unes des espèces communes aux deux Domaines sont des plantes plus ou moins \\iiOYdi\Q^{Mariscus albescens, Cyperus maritimus , Cyperus laxiflorus, Cyperus corymbosus, Scirpus Pterolepis, Fim- bristylis tristachya, Fim.bristylis ferruginea, Bulbostylis festucoides), et un assez grand nombre, sans être litto- rales à proprement parler, semblent préférer les régions basses. La plupart sont du reste des espèces à vaste extension, souvent même des cosmopolites (dans la zone tropicale bien entendu), et beaucoup d'entre elles appartiennent manifestement à la flore modifiée ; — 65 — quelques-unes accompagnentpresque toujours l'homme, ici comme en d'autres pays, et occupent les terrains vagues, les fossés, les cultures {Kyllingia cylindrlca, Courloisia cyperoides , Pycreus tremula.s, Pycreiis polys- tachyas, Pycreus nitens, Pycreus globosus, Cyperus amabilis, Cyperus difformis, Cyperus Haspan, Cyperus compressus, Cyperus esculenius, Cyperus distans, Cyperus maculatus, Cyperus tuberosus, Fimbristyiis dichoioma, Fimbrislylis diphylla, Fimbristylis miliacea, etc.). Au total et ces réserves faites, je ne vois guère qu'une douzaine d'espèces vraiment communes aux deux Domaines (1), qui puissent être considérées comme autochtones, et encore avec doute pour quelques-unes d'entre elles. Il est à remarquer qu'il y a là dessus fort peu d'endémiques (2), et, à part peut-être Rhynchospora madagascariensis, ce sont toutes, semble-t-il, des endé- miques assez récentes ; c'est ainsi que Cyperus uncinalus et Cyperus psammophilus sont étroitement apparentés au cosmopolite Cyperus cuspidatus, tandis que Mariscus rubrotinctus paraît être une forme de l'endémique Mariscus longibracteatus, adaptée aux conditions artifi- cielles de dénudation ; quant à Scirpus vohemarensis et Rhynchospora subquadrata, tous deuxrarementobservés, ils se rattachent de très près aux deux espèces asiati- (1) Cinq espèces seulement {Pycreus polyslachyiis, Cyperus ama- bilis, Cyperus compadus, Fimbristylis diphylla, Fimbristylis exilis) ont été trouvées dans les cinq Secteurs ; ce nombre augmentera certainement, surtout quand le Sud-Ouest sera mieux exploré. (2) Les non endémiques Cyperus œqualis, Cyperus confusus, Heleocharis planiaginea, Heleocharis fislulosa, Heleocharis capilata' Cladium flexuosum, et peut-çtre Rhynchospora cyperoides et le cosmopolite Cladium Mariscus, paraissent autochtones, mais une étude sur place serait nécessaire pour décider de cette question- 5 ^ 66 - ques Scirpiis quinquefarius et Rhynchospora grac'illima et pourraient en être de simples formes récemment intro- duites et légèrement modifiées- En résumé, l'opposition constatée par Perrier de la Bathie entre les deux Domaines n'est guère amoindrie par les faits que nous montre la distribution des Cypé- racées ; elle est même dans certains cas très rigoureuse, par exemple pour le genre Carex, dont les 26 espèces sont toutes cantonnées dans le Domaine du Vent (1). Un certain nombre de genres moins importants sont également caractéristiques (2) du Domaine du Vent : Actinoschœnus, Ascolepis, Carpha, Costalaria (dont une des 7 espèces, Costalaria Baroni, déborde un peu sur l'Ouest et se retrouve dans l'Isalo à 300 m.), Hypolytrum (dont une des deux espèces, Hypolytrum mauritianum, possède une var. testaceum, à la fois dans le Sambirano et à Ambilobé dans l'Ouest avoisinant), Lepironia, Acrialus, Eriospora (dont l'unique espèce, Eriospora setifera, descend à 500 m. dans l'Ouest à Masakoamena), Schœnoxiphium ; sur ce point encore, le Domaine sous le Vent est très désavantagé, puisqu'il ne renferme en propre qu'un seul genre, Diplacrum, dont l'unique représentant, Diplacram airicanum, est du reste certai- nement introduit à Madagascar. (1) Sans être aussi exclusif, le genre Scleria prédomine nette- ment dans le Domaine du Vent, qui compte 18 espèces, contre 7 dans le Domaine sous le Vent. (2) Je ne compte pas ici Rennrea, dont l'unique espèce, jRemirea maritima, littorale et cosmopolite, n'a encore été signalée que sur la côle orientale, mais pourrait tout aussi bien se rencontrer sur celle de l'Ouest. — 67 Domaine du Vent Ce Domaine est divisé par Perrter de la Bathie en trois Secteurs (1) d'étendue inégale. Le Secteur de l'Est occupe la côte orientale, de Vohémar à Fort-Dauphin, et est approximativement limité vers l'Ouest par l'altitude de 800 m., vers laquelle se fait le passage assez insensible au Secteur du Centre. L'Est est caractérisé par son climat chaud et humide ; la forêt y était autrefois très développée et persiste encore sur d'assez vastes étendues ; sa destruction donne naissance à une brousse spéciale ou « savoka », qui peut être elle-même remplacée à la fin par la prairie ; sur la côte, s'étend un cordon de dunes, de lagunes et de bois. Le Secteur du Sambirano forme une enclave peu étendue sur la côte Nord-Ouest, limitée par les massifs du Tsaratanana et du Manongarivo ; il comprend égale- ment Nosy-Bé et les îles voisines. Le climat ressemble à celui de l'Est, encore plus chaud même, et les analo- gies floristiques sont nombreuses ; cependant la position géographique et le voisinage du Secteur occidental ont entraîné quelques différences. Le Secteur du Centre comprend tout le plateau central au-dessus de 800 m. environ, avec une altitude moyenne de 1.300-1.400 m., et plusieurs massifs montagneux, dont le plus élevé atteint 2868 m. au sommet du Mont Tsaratanana- Le climat diffère de celui de l'Est en ce (1) Perrier de la Bathie emploie le mot « Région » ; j'adopte le mot « Secteur » pour me conformer à l'usage ; ceci n'a d'ailleurs qu'une importance minime, car la terminologie établie dans les contrées tempérées perd beaucoup de sa valeur ici. — 68 - qu'il est moins chaud et que les pluies sont moins abondantes en saison fraîche, l'état hygrométrique restant cependant élevé ; le feuillage, encore persistant, est plus réduit que dans l'Est ; la forêt primitive (1), détruite sur de grands espaces et remplacée alors par la prairie, persiste en certains points favorables ; les stations rocailleuses protégées des incendies sont occupées par des pelouses à xérophytes, tandis que sur les sommets les parties non modifiées portent des broussailles éricoïdes. Dans l'ensemble de leur flore, les trois Secteurs ont un grand nombre de points communs, et la flore du Centre, d'après les observations de Perrier de la Bathie, n'est que celle de l'Est graduellement modifiée par l'altitude et les changements corrélatifs de climat. Nous ne serons donc pas surpris de constater que beaucoup de Cypéracées se retrouvent dans ces trois Secteurs, ou tout au moins dans deux d'entre eux, le Sambirano, par sa faible étendue, ne possédant qu'une flore assez restreinte et différant assez peu de celle de l'Est Le nombre des espèces communes (2) au Centre et à l'Est (ou au Sambirano) s'élève en effet à plus de 60 ; un tiers sont endémiques : Marisciis lateus, Mariscus longibracteatus, Mariscus rubrotinctus, Pycreus monoce' (i) C'est à Perrier de la Bathie qu'on doit d'avoir rétabli la vérité sur l'extension primitive de la forêt dans le Centre, exten- sion qui avait été niée par certains ; voir à ce sujet loc. cit., pp. 133 et,l68 sqq. (2) Bien entendu quelques-unes de ces espèces sont sensible- ment plus répandues dans l'un ou l'autre des Serteurs ; par exemple, Cyperas siibœqiialis, Balbostylis Betischii, Carex madagas- cariensis, Carex Baroni sont plvitôt des plantes du Centre, tandis que Cyperiis œqiialis, Cyperus articulatus paraissent rares en dehors des régions basses. — 69 — phalus, Cyperus sphœrospermoides , Cyperas siihœqualls, Cyperas plantaginifolius. Cyperus mangorensis, Fimbris- tylis madagascariensis, Balbostylis Renschii, Rhynchospora madagascariensis, Costularia laxa, Scleria Boivini, Scleria longifolia, Scleria rosea, Scleria abortiva, Scleria mada- gascariensis, Carex pyramidalis, Carex hsematosacca. Car ex Renschiana, Carex madagascariensis, Carex Baroni ; parmi les non endémiques, beaucoup sont nettement autochtones. Parfois on rencontre seulement des formes voisines, espèces affines ou simples variétés : Pycreus ferrugineas var- Baroni, Cyperus Herana, Carex grami- nifolia, Carex andringitrensis, Carex Bathiei, du Centre, correspondent respectivement à Pycreus ferrugineus, Cyperus latifolius, Carex alboviridis. Carex proxima, Carex sambiranensis , de l'Est ou du Sambirano. Secteur de l'Est Le Secteur de l'Est, assez étendu, héberge 113 espèces de Gypéracées, soit plus du tiers de ce que contient l'île entière. La partie la plus riche est la zone côtière, sables du cordon littoral et surtout marais et lagunes placés en arrière, qui constituent des stations éminemment favorables aux Gypéracées ; quelques espèces se rencon- trent plus spécialement dans les parties herbeuses ou boisées- Le relevé suivant (1), comprenant les espèces récoltées aux environs de Tamatave par Perrier de la (1) Dans cette liste, comme dans les suivantes, le signe * désigne les endémiques. — 70 — Bathie, Viguier et Humbert, et quelques autres, donnera une idée approximative de cette flore (1) ; Kyllingia cylindrica. — polyphylla. Remirea maritima. MariscusKraussii. * — badius. — Sieberianus. * — arcuatoreflexus. Actinoschœnus Thouarsii. Pycreus polystachyus. — Mundtii. Gyperus amabilis. * — uncinatus. * — psammophilus. * — spha3rospermoides — eequalis. — flabelliformis. — compressus. — distans. * — laxiflorus. — rotundus. — articulatus. Scirpus erectus. Fuirena umbellata. Fimbristylis diphylla. — — var. laxa — Reunionis. — Rraussiana. Bulbostylis festucoides. — puberula. Heleocharis minuta. * Rhynchospora madagas- cariensis. Rhynchospora cyperoides. * — subquadrala. — glauca var. juncea. Gladium flexuosum. Lipocarpha argentea. Lepironia mucronata. Scleria oryzoides. * — Boivini. * — Rutenbergiana. — racemosa. Une flore analogue se retrouve d'ailleurs 'de Sainte- Marie à Mananjary, avec quelques différences de peu d'importance 11 y a en somme là peu d'endémiques; un assez grand nombre d'espèces sont des plantes d'introduction sans doute récente, et beaucoup d'autres (1) Il ne m'est pas possible, faute de documents et d'expérience personnelle,, d'entrer dans le détail des stations ; tout ce qui est dit ici, comme également plus loin, doit donc être pris dans un sens très général. — Pour les tourbières, consulter Perrieu de la Bathie, Sur les tourbières et autres dépôts de matières végétales de Madagascar. Bull, ccon Madagascar (l'J21), 180-188. — 71 — sont des cosmopolites répandues dans toutes les régions basses tropicales. Plusieurs espèces cependant n'ont été jusqu'à présent signalées que sur le littoral oriental (1); c'est le cas de KyUingia melanosperma, Remirea maritima, Pycreus ferrugineus, Cyperas alterni- foliiis, Cyperas latifolias, Fimbrlstylis longiculmis, Fimbris- iylis Reanionis, Fimbrlstylis Kraussiana, Fimbristylis obtiisifolia, Cladiuni anceps, Scleria oryzoides, Scleria angusta, et des endémiques Marisciis hadius, Mariscus splendens, Pycreus Commersonii, Cyperas Bernieri, Fuirena Bernieri, Garex alboviridis ; plusieurs de ces plantes paraissent assez répandues dans toute cette zone, mais quelques autres semblent assez localisées. Enfin on peut encore citer, comme espèces littorales assez caractéristiques de l'Est, KyUingia planicalniis et Lepironia mucronata, qui se retrouvent cependant dans leSambirano, Cyperas laxifloras etBa/bostylis festacoides, qui débordent sur la partie Nord-Est de l'île dépendant du Secteur occidental La grande forêt orientale, de 200 à 800 m., et les enclaves marécageuses qui s'y rattachent, sontbeaucoup plus pauvres au point de vue qui nous occupe. La forêt d'Analamazaotra,bien explorée notamment parPERRiER DE LA Bathie, ViGuiER et HuMBERT, ct situéc du restc, par son altitude (700-1 000 m.), à cheval sur les Secteurs de l'Est et du Centre, a donné seulement : (1) Rhynchospora aurea et l'endémique Mariscus arcaaloreflexus sont également propres à l'Est, mais ne sont pas localisés unique- ment sur le littoral ; Adinoschœnus Thouarsii se retrouve dans le Sambirano, et se rencontre de la côte à l'altitude de 800 m. 72 — * Kyllingia ïntricata. * Mariscus longibracteatus. * — arcuatoreflexus. Pycreus Mundtii. Cyperus nudicaulis. * — albopurpureus. — Baroni. — confusus. * — — var. laxis- simus. * Cyperus sciaphilus. * ~ plantaginifolius. Scirpus mucronatus. Fimbristylis squarrosa. * — madagascarien- sis. Heleocharis minuta. Rhynchospora aurea. * Scleria longifolia. — racemosa. * Carex pyramidalis. * — euryphylla. * — hœmatosacca. * — Renschiana. * — Baroni. * — sphserogyna. Beaucoup de ces plantes existent aussi, parfois même plus fréquemment, dans le Centre, et sont alors ici à leur limite inférieure ; l'allure de la flore est naturelle- ment plus autochtone que sur la côte. La zone forestière de l'Est, dans son ensemble, est bien caractérisée par l'existence d'un certain nombre d'espèces endémiques, qui semblent d'ailleurs généralement peu répandues, telles que Cyperus sciaphilus, Cyperus Pandanophyllum, Cyperus rufostriatas, CosUdariq, brevifolia, Hypolylrum nudicaule (1), Carex proxima, Carex euryphylla, Carex Valbrayi, Carex masoalensis ; beaucoup d'entre elles sont remarquables par leur limbe foliaire relativement large (2). (1) Se retrouve parfois sur la côte, ainsi que dans le Sambirano. (2) Cyperus sciaphilus et Cyperus Pandanophyllum, ainsi que Cyperus plantaginifolius. qui se rencontre en outre dans les parties avoisinantes du Centre, ont une forme de feuille excep- tionnelle dans la famille et qui se retrouve chez certains Mapania des forêts tropicales humides du Congo et d'Océanie : limbe lancéolé très large, rétréci en une sorte de pétiole plus ou moins — 73 — Le Secteur de l'Est ne possède que 44 endémiques seulement, dont 16 lui appartiennent en propre (1), mais ces dernières notamment sont des espèces bien tranchées, sans doute anciennes, si on met à part Mariscus avcuatoreflexiis (très voisin de Mariscus Owanl, de l'Afrique australe), Fairena Bernieri (très voisin de Fuirena calolepis, de l'Afrique orientale et existant aussi à Madagascar) et Carex masoalcnsis (très voisin de Carex brunnea, d'Asie et des Mascareignes), qui parais- sent être des endémiques plus récentes. Il existe aussi dans l'Est quelques variétés spéciales, qui se rattachent à des types du même Secteur (Cyperus psammophilas var. gracillimus, Hypolytrum mauriliamim var. contractum). Secteur du Sambirano Beaucoup plus réduit en surface que le Secteur de l'Est, celui du Sambirano oifre naturellement une flore moins riche, 60 espèces seulement La plupart nous sont connues seulement de Nosy-Bé, île explorée depuis longtemps et dont la végétation autochtone est détruite pour la plus grande part ; voici rénumération de la flore cypérologique de cette île : Kyllingia planiculmis. Mariscus Sieberianus var. — polyphylla. nossibeensis. Mariscus Kraussii. * Mariscus luteus. — umbellatus. — albescens. long ; c'est là un fait de convergence en rapport sans doute avec des conditions d'existence comparables, d'autant que ces plantes appartiennent à deux sections diflérentes. (1) En adjoignante ces dernières les non endémiques, on trouve en tout une trentaine d'espèces cantonnées dans l'Est. — 74 — Actinoschœnus Thouarsii. Pycreus caespilosus. — polystachyus. Cyperus amabilis. — difformis. — Haspan. — a3qualis. — mari ti mus. — compactas. — compressas. — distans. — maculatus. — rotundus. — platystachys. — corymbosus var. Pangorei. Cyperus articulatus. — dives. — immensus. Scirpus fluitans. Fuirena umbellala. Fimbristylis diphylla. — ferruginea. — miliacea. — abbreviata Bulboslylis abortiva. Heleocharis plantaginea. — equisetina. Cladium flexuosum. Lipocarpha argenlea. *Hypolytrum mauritianum var. testaceum. Lepironia mucronata. * Scleria Boivini. * — Rutenbergiana. — mayottensis. * — longifolia. * — abortiva. — — var. pla- nifolia. Scleria racemosa. Carex Boryana. La plupart de ces plantes sont des cosmopolites banales ; quelques-unes seulement représentent les restes de la flore primitive. Dans le territoire situé sur la grande île, la partie littorale semble posséder une flore analogue, où il n'y a guère à signaler que Fimbristylis tristachya, dans les dunes La partie montagneuse, jusque vers 800 m., où la forêt subsiste par endroits, renferme notamment Mariscus lateas, Mariscus manongarivensis, Actinoschœnus Thouarsii, Cladium lavarum, Hypolytrum mauritianum, Hypolytrum mauritianum var. testaceum, Scleria Ruten- bergiana, Scleria Baroni, Carex Renschiana var. Iaxis- sima, Carex sambiranensis ■ Les espèces endémiques sont en nombre très restreint, — 75 — 8 seulement, dont 3 exclusivement cantonnées dans le Secteur ; ces dernières, Marisciis manongarivensis, Scleria Baroni, Carex sambiranensis (1), sont localisées dans la partie montagneuse, surtout à la base du massif du Manongarivo ; il faut y ajouter deux variétés endémi- ques, Carex Renschiana var. laxissima, du massif du Sambirano et Scleria abortiva var. planifolia, la seule plante propre à Nosy-Bé. Enfin quelques non endémi- ques n'ont été signalées à Madagascar que dans le Secteur du Sambirano : Kyllingia brevifolia, Pycreus csespitosus, Heleocharis equisetina, Cladiam lavarum, Carex Boryana, les trois premières sans doute introduites. D'une façon générale, les affinités floristiques sont très nettement avec l'Est ; cependant une demi-dou- zaine d'espèces, qui manquent dans l'Est, trahissent quelques rapports avec l'Ouest : Mariscas albescens, Cyperiis dives, Scirpus Plerolepis, Fimbrislylis tristachya, Flmbrlslylis ferruginea, Heleocharis capitala ; plusieurs sont des plantes littorales à aire vaste et toutes se rencontrent en tout cas en dehors de Madagascar, ce qui diminue beaucoup leur intérêt Secteur du Centre Malgré les affinités qui réunissent le Centre et l'Est dans un même Domaine, la différence d'altitude et de climat se traduit par des différences floristiques sensi- bles. Numériquement, la flore cypérologique du Centre est de beaucoup la plus riche, 172 espèces, et c'est aussi la plus variée et la mieux pourvue en types spéciaux ; (1) Si voisin de Carex Bathiei, du Centre, que ce ne sont peut- être là que deux races d'une même espèce. — 76 — cette richesse tient assurément, en grande partie, à ce que c'est là incontestablement la région la mieux explorée de l'île, mais il faut tenir compte aussi de la variété relative des stations et de l'existence d'impor- tants massifs montagneux. Il est intéressant de constater que, malgré l'état profondément modifié du Centre, conséquence de sa population relativement dense, les éléments autochtones jouent encore un rôle considéra- ble ; cela tient, je pense, à leur persistance soit dans les marais, soit dans les parties encore intactes des monta- gnes, car la prairie issue des feux semble naturellement pauvre en Cypéracées, même introduites- Sans entrer dans le détail, et pour donner simplement une idée de la flore du plateau central, j'ai relevé ici la liste des plantes recueillies aux environs d'Antsirabé (1.500-1. 600m. )>pi'incipalement par Perrier DELA Bathie, ViGuiER et HuMBERT, Decary, Waterlot ; c'est évidem- ment, grâce à l'existence de marais, une région particulièrement favorable, au point de vue qui nous occupe, comme en témoigne le nombre élevé d'espèces récoltées : * Mariscus goniobolbus, * Pycreus vicinus. * — Aster. * — zonalissimus. * — fallax. Juncellus lœvigatus. rubrotinctus. Cyperus nudicaulis. Pycreus divulsus. _ amabilis. — ferrugineus var Baroni. — Waterloti. — sphaerospermoides var. transiens. Pycreus nitens. — Mundtii. * — atropurpureus. Cyperus Herana var. angus- umbrosiformis. tifolius. antsirabensis. Cyperus esculentus. fontinalis. * — tenuispiculatus. — 77 — Scirpus fluitans var. fasci- Heleocharis minuta. cularis, * — caespitosissima. Scirpus Hyslrix. Cladium Mariscus. — cernuus. * Gostularia pantopoda. aberrans. juncoides. Baron i. Lipocarpha argentea. * — minima. Fimbristylis squarrosa. ^^^^^^p.^ brasiliensis. Bulbostylis cinnamomea. g^^^^j^ Buchanani. — oligostachya _ Woodii. * — micranthera. • _ Hilsenbergii. * — trichobasis. Acriulus madagascariensis. * — — var. * Carex pyramidalis. elatior. * — elatior. Heleocharis limosa. * — Rutenbergiana. On remarquera le nombre considérable des endémi- ques, tandis que les espèces cosmopolites sont peu abondantes. La plupart des plantes appartiennent aux stations humides ou tourbeuses, quelques-unes seule- ment à la prairie, au voisinage des habitations ou aux cultures. Les parties du plateau oiî les bois ont persisté ont naturellement une flore assez différente, et d'autant plus riche que ces bois sont plus humides. C'est ainsi qu'à Manankazo (1.500 m.), au Nord-Est d'Ankazobé, Perrier de la Bathie a récolté dans cette station Cyperus longifolias var. condensaius, Gostularia purpurea, Carex graminifolia, Carex hsematosacca, Carex Renauldi, Carex Baroni, Carex sphœrogyna, plantes toutes endémiques ; dans la région d'Ambatolaona, Andrangoloaka, Tsinjoa- rivo, la flore forestière est également bien développée, et les espèces les plus caractéristiques, dont plusieurs du reste descendent sur les limites de l'Est, sont Cyperus Baroni, Costularia purpurea, Cosiularia recurva, Carex pyramidalis, Carex elatior, Carex hsematosacca, Carex — 78 — Renschiana,Car€x madagascariensis, Carex Baroni, Carex pendaliformis , Carex sphœrogyna,presque toutes endémi- ques également On remarquera l'abondance des Carex dans ces forêts du Centre. Les massifs montagneux, là où ils sont intacts, ont une flore assez spéciale, et ont sans doute servi, jusqu'à un certain point, de territoires de refuge à bien des plantes. Un des plus intéressants est le massif de l'Andringitra, où Perrier de la Bathie a trouvé, de 1.600 à 2 600 m., dans les bois, les marais tourbeux ou les rocailles, les espèces suivantes : * Mariscus goniobolbus. * Gyperus micrantherus. * — aDdringitrensis. *Scirpus Humberti. * — Viguierit'ar.con- Fuirena cserulescens. tractus. * Bulbostylis andringitren- * Pycreus reductus. sis. — Mundtii. Heleocharis variegata. * — umbrosiformis. — fistulosa. * — sobdifolius. *Garpha Perrieri. * — simulans. *Costularia pantopoda. * Gyperus Waterloti- * Scleria andringitrensis. * — debilissimus. * Carex Ruteabergiaaa. ^ — — var. * — andringitrensis. triqueter. * — hirtigluntiis. * Gyperus calochrous. * — haernatosacca. * — nemoralis. * — penduliformis. La proportion des endémiques est extrêmement forte, le massif étant relativement bien conservé, grâce au grand développement des rocailles, qui arrêtent les incendies. Il est à remarquer que plusieurs espèces semblent propres à l'Andringitra, ou tout au moins n'ont jusqu'à présent été trouvées que là : Mariscus andUngitrensis , Cyperus calochrous, Gyperus nemoralis, Gyperus micrantherus, Bulbostylis andringitrensis, Carpha • — 79 — Perrieri, Sclerla undringUrensis, Carex andringllrensis. C'est à ce point de vue le massif le plus riche de l'île ; les autres ont une flore assez semblable, mais à types spéciaux moins nombreux, Kyllingia Perrieri et Carex manongarivensis pour le Manongarivo, Cyperas Isarata- nanensis, Schœnoxiphium madagascariense et Schœnoxi- phium gracile pour le Tsaratanana, Pycreus atrobrunneas , Cyperus ankaratrensis, Carex scabripes et Carex hetero- doxa pour l'Ankaratra (1). Le Secteur du Centre est celui qui contient la plus forte proportion d'endémiques, 99 exactement, c'est- à-dire plus de la moitié de sa flore globale ; sur ce nom- bre, 73 sont spéciales au Centre, qui se trouve ainsi très fortement caractérisé par rapport aux autres Secteurs. Je ne puis donner ici l'énumération de ces espèces, vraiment trop nombreuses; il suffira de dire que la plupart sont, soit des plantes des marais du plateau, soit des plantes des massifs montagneux, un nombre plus restreint occupant les parties forestières ; quelques- unes cependant se trouvent, soit dans la prairie, soit dans les stations rudérales {Mariscus fallax, Pycreus divulsiis, Cyperus Waierloti, Bulbostylis irichobasis, etc.), et sont alors peut-être parmi les plus répandues (2). Beaucoup de ces endémiques sont représentatives, soit (1) Il faut constater que, pour les Cypéracées, aucun des repré- sentants de cette flore des hauts sommets ne dénote la moindre affinité boréale, pas même les Carex, qui appartiennent presque tous à la section Indicœ, essentiellement tropicale ; par contre, et comme nous le verrons dans la suite de ce travail, certaines espèces montrent des rapports assez marqués avec la fllore de l'Afrique australe. (2) Quelques espèces palustres sont également largement dissé- minées dans le Centre, — 80 — d'espèces de l'Est, soit d'espèces africaines ; plusieurs présentent des variétés, généralement assez localisées. A ces plantes s'ajoutent un certain nombre d'espèces non endémiques, qui, à Madagascar, ne se trouvent que dans le Centre, par exemple Cyperus dichroosta- chyiis, Cyperus Baroni, Cyperus Herana, Scirpus mullicos- latus, Fuirena chlorocarpa, Fuirena cœrulescens, Bulbos- iylis cinnamomea, Bulhostylis oligostachya, Heleocharis variegata, Lipocarpha pulcherri/na, Ascolepis hrasiliensis, Scleria Buchannni, Scleria Woodii, Scleria melanomphala, Acriulus madagascariensis ; \a plupart sont des plantes africaines et plusieurs sont ici assez répandues- Au point de vue des genres, le Centre est pauvre en Fimbristylis et renferme au contraire presque tous les Costularia et les 2/3 des Pycreus malgaches (1); c'est aussi le seul Secteur où soient représentés les petits genres Carpha, Ascolepis, Acriulus et Schœnoxiphium. Domaine sous le Vent Ce Domaine ne comprend que deux subdivisions, d'étendue très inégale, et passant insensiblement l'une à l'autre. Le Secteur de l'Ouest occupe la partie occidentale de l'île, jusque vers 800 m., limite approximative du Centre ; interrompu dans le Nord-Ouest par l'enclave du Sambirano, il déborde, comme il a déjà été dit, sur (1) Sur 29 espèces signalées à Madagascar, 'il existent dans le Centre, pour 9 dans l'Est, 3 dans le' Sambirano, H dans l'Ouest et 2 dans le Sud-Ouest; sur 19 endémiques, 14 se trouvent dans le Centre, 2 dans l'Est et 3 dans l'Ouest, sur lesquelles 12 sont propres au Centre, 1 à l'Est et 2 à l'Ouest. — 81 — le versant oriental dans la région située au Nord de Vohémar. Le climat, toujours chaud, comprend une saison humide et une saison sèche bien tranchées, cette dernière étant une période de repos, absolu ou relatif, pour la végétation ; la sécheresse, qui sévit ainsi une partie de l'année, permet aux incendies d'exercer leurs ravages d'une façon intense, et la prairie couvre des espaces considérables ; las formations primitives, telles que forêts, buissons à xérophytes et certains marais, occupent seulement des territoires assez peu étendus. Le Secteur du Sud-Ouest (ou Secteur méridional) résulte de l'exagération progressive des conditions climatiques de l'Ouest, c'est-à-dire sécheresse plus prononcée et pluies plus irrégulières ; il forme une bande, d'abord assez étroite, puis plus large, le long de la côte, de Morondava à Fort-Dauphin, et dont la limite intérieure est peu nettement définie ; la formation caractéristique est celle des broussailles à Euphorbia et à Didier ea. Au point de vue des Cypéracées, le trait le plus essentiel est leur raréfaction très notable dans le Sud- Ousst, qui, par son climat trop sec, est assurément une région très peu favorable à ces plantes ; la plupart des espèces du Sud-Ouest existent du reste dans l'Ouest. Secteur de l'Ouest Sensiblement plus étendu que celui de l'Est, le Secteur de l'Ouest possède une flore cypérologique à peine plus forte, 127 espèces au total. Les stations les plus riches sont avant tout les marais, bien entendu, et ensuite certains terrains sablonneux 6 qui sont l'habitat de quelques espèces relativement xérophiles. Les marais ont été bien explorés par Perrier de la Bathie autour de la baie de Bombetoka, notamment aux environs de Majunga et de Marovoay, où ils sont souvent plus ou moins salés ; la liste suivante met en évidence les caractères de cette flore palustre littorale : Kyllingia erecta. Courtoisia cyperoides. Mariscus albescens. Pycreus albomarginatus. — polystachyus. — nitens. * — Bathiei. Juncellus alopecuroides. Gyperus difformis. — Haspan. — œqualis. * — straminicolor.. * — majungensis. — macula tus, — tuberosus. — platystachys. — corymbosus. var. Pangorei. Gyperus articulatus. * — volodioides, — radiatus. — dives. * — densispicatus. * — insidiosus. Scirpus articulatus. * Scirpus vohemarensis. — maritimus. Fuirena stricta. — glomerata. — umbellata. Fimbrislylis diphylla. — — var. laxa. Fimbrislylis diphylla var. paucispiculata. Fimbristylis ferruginea. — miliacea. — quiuquangu- laris. * Fimbristylis pachystylis. — abbreviata. Heleocharis plautaginea. — spiralis. — capitata. *Rhynchospora madagasca- riensis. Rhynchospora cyperoides. — candida. Gladium Mariscus. — flexuosum. Scleria tessellata. Diplacrum africauum. — 83 — Tout comme pour les marais du littoral oriental, la flore, bien que riche, contient surtout des cosmopo- lites, et les endémiques sont assez peu nombreuses. Les marais de l'intérieur paraissent en général plus pauvres ; aux environs de Mevatanana, par exemple, je ne vois guère à citer que : * Mariscus rubrotinctus. Scirpuscubensis. Pycreus polystachyus. Fuirena stricta. — propinquus. * — quercina. — densifolius. — umbellata. Cyperusœqualis. Heleocharis fistulosa. — maculatus. * Rhynchospora madagas — articulatus. cariensis. * — volodioides. Rhynchospora candida. — radiatus, * — Perrieri. — dives. C'est encore, à part quelques espèces, une flore assez banale. Les sables plus ou moins secs se rencontrent un peu partout, dans la Boïna et l'Ambongo notamment, soit sur le littoral, soit sur les terrains gréseux de l'inté- rieur ; on y trouve Mariscus Kraassil, Cyperus amabilis, Cyperus maritimus (dunes littorales), Biilbostylls collina, Bulbostylis barbata, et les endémiques Pycreus Pervillei, Cyperus uncinatus, Cyperus psamtnophilus, Cyperus rubroviridis , Bulbostylis xerophila, Bulbostylis psammo- phila, Lipocarpha paradoxa ; plusieurs de ces espèces sont propres à cette sorte de station. Les sables humides des rivières ont une flore diff'é- rente ; c'est ainsi que les sables de l'Ikopa, à Mevatanana, ont donné à Perrier de la Bathie un certain nombre d'espèces banales, telles que Courtoisia cyperoides, Pycreus tremulus, Pycreus nitens, Cyperus amabilis, — 84 — Cyperus difformis, Fimbrislylis dichotoma, Fimbrislylis diphylla var. laxa, Fimbrisiylis diphylla Yar. plaristriata, Lipocarpha argentea, et quelques plantes du Centre entraînées par les eaux, Pycreus viciniis, Cyperus sphœrospermoides, Scirpus flaiians var. fascicalaris, Scirpus cernuus, Scirpus juncoides, Heleocharis minuta. La prairie, si développée dans l'Ouest, est pauvre en Gypéracées ; il semble en être de même, bien qu'à un moindre degré, de la forêt, sur laquelle je manque du reste de renseignements suffisants. Il existe dans l'Ouest 4.3 espèces endémiques, à peu près comme dans l'Est par conséquent ; en fait, comme il a été dit antérieurement, une dizaine pénètrent à peine ou même accidentellement sur le territoire occi- dental et pourraient sans grand inconvénient être négligées, leur centre de développement étant ailleurs. Le nombre des endémiques propres à l'Ouest atteint du reste 25, chiffre un peu plus fort que pour l'Est (1), Plusieurs, très voisines d'espèces étrangères et trouvées surtout dans des stations littorales, sont peut-être issues, par une légère modification, de plantes intro- duites, par exemple Kyllingia cor iacea (voisin àeKyllingia cartilaginea, de Zanzibar), Cyperus trachycladus (voisin de Cyperus pilosus, d'Asie et Océanie), Cyperus stramini- color (voisin de Cyperus procerus, d'Asie), Cyperus rubroviridis (voisin de Cyperus sphacelaius var. tenuior, d'Afrique), Cyperus majungensis (voisin de Cyperus tegetum, d'Asie), Fimbrisiylis ccmcellaia (voisin de Fimbrislylis quinquangularis, cosmopolite), Fimbrisiylis pachyslylis (voisin de Fimbrislylis scabrida, d'Afrique) ; (1) Parce que l'Est présente' un certain nombre d'espèces communes avec le Centre, qui fait partie du même Domaine. — 85 — ces espèces, relativement plus nombreuses que dans l'Est, auraient une origine assez récente ; il en serait de même, peut-être, de quelques autres, étroitement appa- rentées à des plantes qui se rencontrent, soit sur place, pour ainsi dire, soit plus généralement dans d'autres parties de Madagascar, et qu'elles remplacent plus ou moins dans l'Ouest ; tel serait le cas de Cyperus Volodia et Cyperus volodioides (voisins de Cyperus mangorensis), Fuirena quercina (voisin de Fuirena caerulesccns), Bulhos- tylis scabricaulis et Bulbosiylis firingalaveiisis (voisins de Bulhostylis barbata), Bulbosiylis xerophila et Bulbos- iylis Perrieri (voisins de Bulbosiylis puberula), Rhynchos- pora Perrieri (voisin de Bhynchospora subquadrala), Scleria Perrieri (y oisin de Scleria lessellala). Par contre les autres espèces (1), comme Pycreus Pervillei, Pycreus squarrosulus, Pycreus Balhiei, Cyperus pendulus, Cyperus aurifer, Cyperus densispicalus, Bulbosiylis psammophila, Lipocarpha paradoxa, sont sans affinités immédiates et paraissent plus anciennes. Ajoutons que deux variétés seulement, Cyperus confusus var. scabricaulis etFimbris- tylis diphylla \ar. paucispiculala, sont propres à l'Ouest et dépendent de types assez répandus dans l'île. Quelques plantes, généralement à aire vaste, n'ont encore été trouvées à Madagascar que dans le Secteur occidental : Pycreus albomarginatus, Juncelluspygmaeus, Juncellus alopecuroides , Cyperus conglomeralus, Cyperus Teneriffse, Scirpus arliculalus, Scirpus marilimus, Scirpus cabensis, Fuirena glomerala, Fimbrislylis polylrichoides , Fimbrislylis quinquangularis, Bulbos- iylis collina, Heleocharis spiralis, Scleria tessellala, Dipla- (1) A l'exception de Cyperus insidiosus, hybride probable entre Cyperus densispicatas et Cyperus volodioides. — 86 — rum africanam ; beaucoup sont manifestement intro- duites et pourraient se rencontrer dans les autres Secteurs . Sous cette réserve, c'est au total une quaran- taine d'espèces, endémiques ou non, qui sont localisées dans l'Ouest Enfin, au point de vue de la répartition des genres, l'Ouest n'est guère caractérisé que par l'abondance des Fimbristylis et la rareté relative des Mariscus. Secteur du Sud-Ouest C'est de beaucoup le Secteur le plus pauvre en Cypé- racées, par suite de son climat très sec, défavorable à une famille en majeure partie hygrophile; c'est aussi le plus mal connu, les explorations botaniques y ayant été moins nombreuses et plus rapides qu'ailleurs. Jusqu'à présent on y a trouvé seulement 18 espèces, ce qui est évidemment bien en dessous des possibilités; quelques-unes au moins des plantes de l'Ouest y seront certainement rencontrées, ne seraient-ce que les espèces banales. La moitié des plantes signalées dans le Sud-Ouest ont à Madagascar une large distribution, Pycreus polys- tachyus, Pycreas nitens, Jancellas lœvigatus, Cyperas amabilis, Cyperas compactas, Fimbristylis dichotoma, Fimbristylis diphylla, Fimbristylis exilis, et l'endémique Rhynchospora madagascariensis ; ce sont pour la plupart des espèces de la flore modifiée ; il en est de même de Scirpas Hystrix, plante surtout sud-africaine, qui n'existe à Madagascar qu'ici, où elle est adventice, et dans le Centre, au voisinage des habitations ou dans les rizières. Quelques autres sont des plantes littorales, surtout répandues dans l'Ouest, Cyperas maritimus, — 87 — Cyperas corymbosus, Fimhristylis ferruginea, Scirpus Pterolepis. Un petit nombre enfin, toutes endémiques, sont plus intéressantes. Deux espèces, d'ailleurs très voisines, Cyperas phseolepis et Cyperas alhifloras sont communes au Sud-Ouest et à la partie méridionale de l'Ouest ; Scirpas redactas, connu seulement d'Ampotaka (vallée du Menarandra), se rapproche, par ses caractères si spéciaux, de Scirpas aberruns, du Centre ; quant à Balbostylis mahafalensis , de la côte Mahafaly, c'est une espèce xérophile assez isolée ; ces deux dernières plantes sont les seules espèces propres au Secteur du Sud-Ouest, qui, au point de vue cypérologique, n'est guère remarquable que par des caractères négatifs. AFFINITÉS DE LA FLORE CYPEROLOGIQUE DE MADAGASCAR Par sa position dans l'Océan Indien, l'île de Mada- gascar se trouve placée entre l'Afrique assez proche et l'Inde bien plus éloignée. Aussi n'est-il nullement surprenant de constater, dans la flore malgache, des affinités avec ces deux régions ; les différences sont du reste très sensibles, et l'intensité de l'endémisme en témoigne, mais parmi les endémiques elles-mêmes, il en est beaucoup qui se rattachent de plus ou moins près à des plantes africaines ou asiatiques ; nous allons voir ce qu'il en est dans le cas particulier des Cypéracées. Au préalable et pour n'avoir plus à y revenir, disons quelques mots des affinités de Madagascar avec les îles avoisinantes. En réalité, la comparaison inverse serait la seule logique, car ces îles, Comores, Réunion, Maurice et autres, ont une surface infime par rapport à Madagascar, dont elles ne sont guère floristiquementque des dépendances ; leur flore est beaucoup moins riche, bien entendu, et surtout beaucoup plus banale, à cause de leur dégradation avancée résultant d'une colonisation déjà ancienne. Quoiqu'il en soit, le nombre des Cy péracées communes à Madagascar et à toutou partie de ces îles s'élève à 84, un peu plus du quart de la flore totale malgache. La plupart sont des cosmopolites et beaucoup sont d'intro- duction récente, comme tant de plantes qui suivent partout sous les tropiques l'homme et ses cultures : quelques espèces cependant, telles que Kyllingia exigua, Py créas Mundtii, Cyperus œqualis, Cyperus alternifolius, Cyperusplatystachys, Cyperus madagascariensls, Scirpus Pterolepis, se rencontrent seulement en Afrique, et si certaines sont aussi introduites, plusieurs semblent être autochtones. Un groupe plus intéressant est constitué par les espèces qui ne se trouvent qu'à Madagascar et dans ces îles (1), au nombre d'une quinzaine : Kyllingia plani- calmis, Actinoschœnus Thouarsii, Pycreus csespitosus, Cyperus confusus, Cyperus longifolias, Cyperus expansus, Bulbosiylis festacoides, Heleocharis variegaia, Heleocharis minuta, Cladium anceps, Cladium lavarum, Cladium flexuosum, Hypolytrum mauriiiamim, Scleria mayoiiensis, Carex Boryana. Ce sont en somme des endémiques de toute la Région malgache au sens large, et leur nombre restreint est une conséquence de la destruction presque complète de la végétation autochtone dans les îles en (1) Quelques-unes sont parfois signalées ailleurs, par erreur ou par confusion avec des formes voisines. — 89 - question (1). Dans ce qui va suivre, ces espèces ne seront pas distinguées des endémiques propres à Madagascar. Affinités africaines Le coefficient de communauté (2) entre Madagascar et le continent africain (à l'exclusion de la partie saharienne et méditerranéenne) s'élève pour les Cypé- racées à J2,9 %; mais si, au lieu de comparer des régions aussi dissemblables, on considère seulement, d'une part l'Afrique orientale(de l'Abyssinie auZambèze inclus), d'autre part l'Afrique australe (au sens du « Flora capensis »), on trouve, pour coefficient de communauté entre Madagascar et ces deux territoires, 18 Vo et 9,2 Vo respectivement (3), ce qui met en évidence les affinités plus grandes de Madagascar avec l'Afrique orientale, plus rapprochée et de climat tropi- cal ; mais ceci, bien entendu, concerne l'ensemble hétérogène, autochtone ou non, que constitue la flore actuelle de ces pays (4). Sur les 133 espèces qui forment la partie non endé- mique (au sens spécifié à la page précédente) de la flore malgache, 122 se retrouvent en Afrique continentale, (1) Il existe également, mais en très petit nombre, quelques Gypéracées propres soit aux Comores, soit à la Réunion ou Maurice. (2) Je n'ai pas besoin de faire remarquer que les chiffres obtenus ici ne doivent être considérés que comme très approximatifs. (3) Le dernier chiffre, assez faible, tient évidemment, en partie, au nombre considérable d'endémiques qui se trouvent en Afrique australe. (4) Madagascar à 122 espèces communes avec l'Afrique dans son ensemble, 102 avec l'Afrique orientale, 54 avec l'Afrique australe. r — 90 — mais beaucoup sont cosmopolites ou tout au moins à vaste extension, et il n'y a que 44 espèces qui soient limitées à Madagascar (et îles voisines) et à l'Afrique. Or il est à remarquer que, sur ce nombre, 36 se retrou- vent en Afrique orientale, dont H exclusivement (1), et 21 seulement en Afrique australe dont 6 exclusive- ment (2). Le contingent africain proprement dit n'atteint donc pas tout à fait, à Madagascar, le 1/6 de la flore cypérologique totale, et est formé principalement d'espèces est-africaines ou tout au moins existant dans cette région ; si quelques-unes de ces plantes sont manifestement introduites, beaucoup par contre appar- tiennent bien aux formations autochtones. Parmi les endémiques, un certain nombre sont voisines d'espèces africaines et peuvent être considérées comme représentatives; il est à remarquer que presque toutes sont des plantes du Secteur du Centre. Par rapport à l'Afrique orientale, on peut citer, parmi les cas les plus nets : KyUingia coriacea (voisin de Kyllingla cartllaginea) , Mariscus goniobolbas (voisin de Mariscus leplophyllas\ Mariscus Aster (voisin de Mariscus Schim- peri), Mariscus Humherti (voisin de Mariscus Kerstenii), Eriospora setif era (\ois\n de Eriospora Oliveri) (3), etc. (1) KyUingia e.xigaa, Mariscopsis siiaveolens, Mariscus hemisphse- riciis, Mariscus iomaiophyllus, Cyperus Colymbetes, Cyperus xqualis, Cyperus aller nifolius, Cyperus Baroni, Fimbristylis longicnlmis, Bulbostylis oligoslachya. Acriulus madagascariensis ; quelques-unes de ces espèces semblent du reste très localisées en Afrique orientale. (2) Cyperus Herana, Cyperus madagascariensis, Scirpus multicos- talus, Fuirena CcTrulescens, Heleocharis limosa, Scleria angusta. (H) Le genre Eriospora, sur 7 espèces, comprend i espèce malgache, 4 est-africaines, 1 sud-africaine, et 1 seule ouest-afri- caine, d'ailleurs aberrante. — 91 — En ce qui concerne l'Afrique australe, les espèces représentatives sont plus nombreuses : Kyllingia Imeri- nensis ei Kyllingia Periieri (voisins de Kyllingia aiirata). Mariscus varicus et Mariscus arcualoreflexas (voisins de Mariscus Owanii), Pycreus amb rosi for mis et Pycreus antsirabensis (voisins de Pycreas ambrosus), Pycreus solidifolius, Pycreus simulons et Pycreus vavavatensis (voisins de Pycreus Cooperi], Cyperus sphserospermoides (voisin de Cyperus sphœrospermus), Carpha Perrieri (voisin de Carpha capitellata), etc. ; il faut y ajouter les représentants malgaches des genres Ficinia, Costularia, Schœnoxiphium, genres de caractère nettement sud- africain (i). Si donc la flore cypérologique malgache, dans son ensemble, a plus de points communs avec l'Afrique orientale, par suite de la situation tropicale de l'île, les endémiques, au contraire, paraissent plus souvent avoir des affinités sud-africaines, correspondant sans doute à une évolution parallèle. Bien que la séparation entre Madagascar et l'Afrique se soit faite dès les temps secon- daires, il semble bien qu'il y ait eu ultérieurement des communications temporaires, permettant l'immigration des flores et des faunes, et cela vraisemblablement par le Sud ; ceci expliquerait justement la présence à Mada- gascar d'espèces endémiques apparentées de très près à des plantes de l'Afrique australe; les données géologi- ques sont malheureusement trop incertaines pour (J) Ficinia : 1 espèce malgache, 60 environ sud-africaines, dont 2 remontent en Afrique orientale, et 1 en'Abyssinie ; Costularia '• 7 espèces malgaches, 1 à la Réunion, 2 sud-africaines, 1 en Austra- lie; Schœnoxiphium: 2 espèces malgaches, 6 10 sud-africaines, dont 1-2 remontent en Afrique orientale jusqu'à l'Abyssinie. - 92 — permettre de préciser l'époque ou les époques de ces communications. Affinités asiatiques Malgré la distance qui sépare Madagascar du conti- nent asiatique, le coefficient de communauté avec l'Inde tropicale atteint 12,6 %, et est donc presque aussi fort que pour l'Afrique dans son ensemble, mais sensible- ment plus faible que pour l'Afrique orientale Environ le quart de la flore cypérologique malgache (plus de la moitié de la flore non endémique) se retrouve donc dans l'Inde, 75 espèces exactement, mais presque toutes ces espèces existent aussi abondamment en Afrique, ou même sont cosmopolites. Une quinzaine seulement (1) ont vraisemblablement une origine orien- tale (2) ; plusieurs ne sont du reste signalées qu'en un ou deux points de la côte malgache, par exemple Cyperus Iria, Fimbristylis Reunionis, FirnbristyUs quin- quangularis, Heleocharis eqiiisetina, Heleocharis spiralis, Scleria tessellata, Scleria oryzoides, et sont presque certainement des espèces introduites très récemment ; quelques autres, Mariscus albescens, Scii^pus Juncoides, Fimbristylis polylrichoides, Fimbristylis Kraussiana, Fim- bristylis abbreviata, Lepironia mucronata, sont plus répandues, soit sur le littoral, soit dans les stations (1) Et encore la présence de deux de ces espèces à Madagascar, Cyperus exilis et Cyperus platyphyllus, demanderait confirmation. (ii) Quelques-unes atteignent même l'Afrique continentale en quelques points : Mariscus albescens, Cyperus Iria, Fimbristylis polylrichoides, Fimbristylis quinquangularis, Fimbristylis Kraus- siana, Scleria oryzoides; leur centre de dispersion est cependant nettement en Asie ou en Océanie. - 93 — artificielles de l'intérieur, et ont sans doute une origine un peu plus ancienne ; beaucoup de ces plantes doivent sans doute leur introduction accidentelle à l'homme, d'autres peut-être aux oiseaux migrateurs. La plupart de ces espèces sont plus ou moins largement dissémi- nées en Asie tropicale et aussi en Océanie, et ce contin- gent oriental ne joue en somme qu'un rôle très inférieur au contingent africain correspondant. Par contre, l'origine orientale est indéniable pour un certain nombre d'endémiques (1), correspondant par- fois de très près à des types asiatiques : Actinoschœnus Thouarsii (voisin d' Actinoschœnus filiformis), Cyperus trachycladus (voisin de Cyperus pilosas), Cyperus strami- nicolor (voisin de Cyperus procerus), Cyperus majun- gensis et Cyperus expansus (voisins de Cyperus tegetuni), Scirpus vohemarensis (voisin de Scirpus quinquefarius), Heleocharis variegata (voisin de Heleocharis laxiflora), Heleocharis csespitosissima (voisin de Heleocharis subvi- vipara), Rhynchospora madagascariensis (\oisin de Rhyn- chospora Wightiana), Rhynchospora subquadrata et Rhyn chospora Perrieri (voisins de Rhynchospora gracillima), Hypolytrum mauritianum (voisin de Hypolytrum laiifo- lium), Carex masoalensis (voisin de Carex brunnea) ; à vrai dire, plusieurs de ces plantes {Cyperus trachy- cladus, Cyperus slraminicolor, Cyperus majungensis, Cyperus expansus, Scirpus vohemarensis, Rhynchospora subqùadrala, Rhynchospora Perrieri), plus ou moins loca- lisées et généralement littorales, sont sans doute des espèces récemment introduites et légèrement modifiées ' (1) Parmi lesquels Actinoschœnus Thouarsii, Cyperus expansus, Heleocharis variegata et Hypolytrum mauritianum existent aussi à Maurice où à la Réunion. les autres, plus répandues, au moins dans un des Secteurs, représenteraient un élément d'origine asia- tique plus intéressant, parce que plus ancien. Dans le même ordre d'idées, il est assez vraisemblable d'attribuer une origine orientale à plusieurs des Scleria de la section Elalso, {Scleria Ratenbergiana, Scleria Baroni, Scleria mayoilensis , Scleria longifolia), cette section, peu représentée en Afrique, étant au contraire abondamment développée en Asie. Le cas des Carex de la sectiori Indicœ est encore plus démonstratif. Cette section compte environ 50 espèces, et n'est bien représentée que dans la Région malgache, par 19 espèces endémiques (17 à Madagascar et 2 aux Mascareignes), et dans la Région indo-malaise, par 20 espèces (quelques-unes s'étendant en Asie orientale ou en Océanie) (1). Il est intéressant de rap- peler qu'à Madagascar ces espèces, comme du reste tous les Carex, sont strictement cantonnées dans le Domaine du Vent ; comme il s'agit là de plantes appartenant nettement anx formations autochtones, et nullement d'espèces introduites ou littorales, il y a donc une très forte présomption d'origine ancienne (2), datant d'une (1) Le reste est formé par 5 espèces d'Alriquc orientale ou cen- trale, 1 d'Afrique occidentale, 1 de Nouvelle-Guinée et 3 d'Amé- rique centrale ou australe. (2) Les deux espèces de la section Acutas, sous-section Prœlongœ {Carex madagascariensis et Carex Baroni) ont sans doute la même origine ; les 14 autres espèces du même groupe sont presque toutes indo-malaises ou sino-japonaises. Pour les autres sections représentées à Madagascar, les affinités sont plus douteuses (africaines ou asiatiques) ; mais, en tous cas, aucun des Carex malgaches n'a une origine boréale, comme on l'a parfois avancé, en se basant sur le grand développement du genre en pays tempérés. — 95 — époque où les deux Régions étaient, sinon en connexion, du moins réunies par des îles intermédiaires. Les Cladiam paraissent avoir aussi une origine orien- tale, mais non asiatique sans doute ; à l'exception du cosmopolite Cladiam Mariscus, aucune espèce de ce genre n'existe en Afrique continentale, et fort peu en Asie ; les trois autres espèces malgaches, qui se retrou- vent soit aux Comores, soit à Maurice où à la Réunion, ont des affinités avec les espèces assez nombreuses qui se rencontrent en Océanie ; elles seraient soit des espèces représentatives issues d'une souche commune et ayant évolué séparément depuis la rupture des dernières connexions avec ces régions, soit, étant donné leur habitat plutôt littoral, des espèces intro- duites à une époque inconnue et modifiées depuis [\). Sans que les affinités soient aussi étroites qu avec l'Afrique, on voit donc que les rapports de la flore cypé- rologique malgache avec celle de l'A sie tropicale ne sont (1) La présence à Madagascar et aux Mascareignes de 5 Scleria du sous-genre Schizolepis est plus difficile à expliquer. A l'excep- tion de Scleria angusta, ce sous-genre manque en Afrique conti- nentale, et une seule forme, assez critique d'ailleurs, a été signalée en Asie ; toutes les autres espèces sont américaines. Il faut alors recourir, ou bien à des connexions anciennes très hypothétiques, ou bien à une introduction relativement récente, avec disjonction rapide en plusieurs espèces très voisines. Cette dernière supposition est la plus probable, car la plupart des Scleria ont à Madagascar une allure bien peu autochtone, comme en témoigne leur distribution assez étendue dans l'île et leur abondance relative à Nosy-Bé, région très modifiée. Il est fort possible que ce soit là un genre doué d'une faculté de dissémina- tion et de naturalisation assez grande, ce qui expliquerait bien des points obscurs de sa répartition. — 96 - pas négligeables. En fait, ces rapports semblent être de deux sortes ; les uns, d'où découlerait la présence à Madagascar de la plupart des Carex et de plusieurs espèces endémiques, seraient assez anciens et suppose- raient des relations géographiques passées plus étroites qu'à l'époque actuelle ; les autres seraient très récents et se traduiraient seulement par l'introduction de diverses autres plantes, quelques-unes ayant aussidonné naissance à des endémiques. CONCLUSIONS La flore cypérologique de Madagascar comprend une partie endémique assez forte, surtout si on y adjoint les espèces qui ne se retrouvent que dans les îles voisines ; les espèces non endémiques appartiennent en grande partie à la flore modifiée, mais non toutes cependant. Le Domaine du Vent est sensiblement le plus riche à tous égards. Le nombre des espèces communes aux deux Domaines, malgré l'apparence qui résulte de la comparaison brutale des chiffres, est en réalité très restreint, si on élimine d'une part celles qui ne sont pas autochtones, d'autre part celles qui dépassent à peine ou accidentellement leur aire normale ; chacun de ces deux Domaines est donc, même pour les Cypé- racées. aussi distinct que l'a montré Perrier de la BAxmE pour l'ensemble de la flore. La comparaison des cinq Secteurs montre des diffé- rences de richesse liées en partie aux différences de superficie, en partie aussi à des conditions de climat et de végétation. Le tableau suivant permet de s'en rendre compte : 97 — SECTEURS Espèces NOMBRE Endémi- ques Endémi- ques propres PROPORTION en 'j. Endémi- ques Endémi- ques propres Est 113 /.l 16 38,9 14,5 Sambirano 60 8 3 13,3 5,5 Centre 172 99 73 57,5 42,6 Ouest 127 43 '25 33,8 19,6 Sud-Ouest 18 5 2 27,7 11,1 On voit que le Centre est le Secteur le plus riche et aussi celui où l'endémisme est à son maximum. L'Est et rOaest sont assez comparables entre eux, avec un léger avantage pour le second Le Sambirano est surtout remarquable par sa pauvreté relative en endémiques ; par ailleurs, c'est une dépendance de l'Est, avec quel- ques influences occidentales Quand au Sud-Ouest, la sécheresse du climat en faitla partie la plus déshéritée de Madagascar au point de vue qui nous occupe, mais la proportion des endémiques y est plus forte que dans le Sambirano ; c'est l'Ouest très appauvri et avec quelques types spéciaux. En ce qui concerne l'origine de la flore cypérologique malgache, la double influence, Afrique d'une part, Asie et Océanie tropicales (ou plus exactement Indo- Malaisie) de l'autre, est manifeste, tant pour l'ensemble de la flore que pour les endémiques Les espèces non endémiques, au nombre de 133, peuvent en effet se classer en trois groupes, le premier comprenant les espèces cosmopolites ou à aire vaste (s'étendant largement sur l'Afrique d'une part, l'Asie ou l'Amérique de l'autre), les deux autres formés d'espèces ayant leur centre de dispersion exclusive- 7 — 98 - ment, ou presque exclusivement (1), soit en Afrique, soit en Asie et Occanie : a) 73 espèces cosmopolites, soit 54,8 %• b) 44 espèces africaines, soit 33 %. c) 16 espèces asiaticoocéaniennes, soit 12 °/o. Pour les 169 endémiques, au sens largef2),la question se trouve compliquée du fait qu'un certain nombre ne se rattachent pas assez directement à des types africains ou asiatiques pour que leur origine soit élucidée (3) ; d'autres, au contraire, sont très voisines de tel ou tel de ces types, et peuvent, sans trop de conjecture, être considérées comme de souche commune :* d) 44 espèces d'origine incertaine, soit 26 %. e) 81 espèces d'origine africaine, soit 47,9 %• f) 44 espèces d'origine asiatico-océanienne, soit 26 %• En réunissant sous le nom d'élément africain les espèces africaines (6) et les endémiques d'origine afri- caine (e) et en faisant la même opération (c et /") pour l'élément asiatico-océanien, on peut répartir les 302 Cypéracées malgaches en quatre catégories, dont l'im- portance^ relative est assez inégale : Elément cosmopolite : 73 espèces, soit 24,1 °/„ (1 Certaines espèces peuvent en effet se trouver ailleurs, à l'état d'introduction. Je considère même comme asiatico-océa- niennes plusieurs plantes qui, en AJrique, ne se rencontrent que sur quelques points de la côte orientale. (2) Je comprends ici, comme il a été dit, à la fois les 154 espèces propres à Madagascar, et les 15 espèces qui se retrouvent aussi aux Comores, à Maurice ou à la Réunion ; au point de vue do l'origine de la flore, il est en elTet impossible de les séparer. (3) Le plus souvent, à mon avis, les probabilités sont pour une origine africaine, mais j'ai préféré laisser à part toutes les espèces dont les affinités ne sont pas évidentes, plutôt que d'exagérer l'influence africaine, déjà très nette. - 99 — Elément endémique d'origine incertaine : 44 espèce», soit 14,0 %• Elément africain : i2o espèces, soit 41,3 %• Elément asiatico-océanien : 60 espèces, soit 19,8 "A- Ces chiffres, ainsi que les précédents, suffisent à montrer que l'influence africaine est nettement plus forte que l'influence asiatique; le fait est peu surpre- nant, si on considère la plus grande proximité de l'Afrique Ces influences n'ont pu s'exercer pleinement qu'à une époque ancienne, difficile à préciser en l'absence de documents géologiques suffisants, et où Madagascar se trouvait réuni à l'Afrique et à l'Inde, soit directe- ment, soit par des îles intermédiaires. La flore autoch- tone a ainsi -pu se constituer par ce mélange inégal et l'isolement subséquent a favorisé la formation d'un nombre considérable d'espèces endémiques. Les deux éléments se sont d'ailleurs répartis dans les diverses régions de lîle, au cours de l'individualisation de ces régions ; cependant les endémiques d'origine asiatique se sont plus spécialement répandues dans le Domaine du Vent, au moins celles qui paraissent anciennes ; les endémiques d'origine africaine, tout en colonisant les divers Secteurs, semblent surtout avoir évolué dans le Centre. A une époque plus récente, consécutive à la trans- formation de l'île par l'homme, la flore modifiée s'est graduellement développée, au détriment de la flore primitive ; de nouvelles espèces, introduites, soit par l'homme lui-même, soit par les oiseaux ou autrement, les unes cosmopolites, les autres seulement africaines ou asiatiques, ont pu s'établir de plus en plus facile- ment à la faveur du déséquilibre produit ; plusieurs même ont envahi rapidement les diverses parties de — 100 — l'île; quelques-unes de ces espèces introduites semblent s'être modifiées tout récemment de façon à constituer des endémiques encore très jeunes, bien différentes des endémiques anciennes par leurs exigences moindres et leur distribution plus irrégulière ; enfin certaines espèces de la flore primitive se sont adaptées aux nouvelles conditions d'existence résultant de la dénu- dation. Anciens ou nouveaux, les constituants de la flore cypérologique malgache, à part peut-être deux ou trois espèces cosmopolites, sont tous d'origine tropicale ou subtropicale, aussi bien dans les montagnes que sur les côtes ; s'il a jamais existé, sur les hauts sommets de l'île, un élément boréal tempéré, nous sommes obligés de constater qu'il n'en reste plus guère trace. É de WILDEMAN — Sur une Alchémille nouvelle de la Flore de Madagascar : Alchemilla andrin- gitrensis, Viguier et de Wildeman. En étudiant en 1920-21 les Alchémilles d'Afrique (1), nous avons été amené à passer en revue des plantes de ce genre, provenant de Madagascar, qui nous avaient été aimablement communiquées par M. le Prof. Henri Lecomte, du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Nous sommes arrivé ainsi à signaler dans la grande (1) .É de Wildeman. — Documents pour une monographie des Alchemilla d'Afrique. II. Sur des Alchemilla de Madagascar, in Bull. Jard. Bot. Bruxelles, vol. III, fasc 3, 4, nov. 1921, p. 316. — 101 — Ile un certain nombre d'espèces nouvelles, relevant, pour la Flore de Madagascar, les types suivants : A. Baroni De Wild. ; A. bifarcata Hils et Bojer ; A. Hildebrandtii Engl ; A. Hamberti De Wild. ; A. Lecomtei De Wild. ; A. madagascariensis O. Hoffm. ; A. Perrieri De Wild- ; A. Perrieri var. glabra De Wild. ; A. Ratenbergii O. Hoffm- ; A. schizophylla Bak. ; A. Viguieri De Wild., qui tous avaient pu être rencon- trés dans rimerina, quelques-uns, en plus, dans d'autres provinces de Madagascar. Cet examen préliminaire devait faire admettre pour le genre Alchemilla une dispersion beaucoup plus étendue à Madagascar qu'on ne l'avait cru ; il est d'ail- leurs plus répandu dans toute l'Afrique qu'on ne l'avait supposé il y a plusieurs années. Nos observations sur ce genre, pour différentes régions africaines, ont été amplement reprises par M.TlioreC E Fries, en 1923, pour les régions du Ivenia, de l'Aberdare et de l'Elgon (1) ; elles ont démontré que, dans toutes ces régions, il y a des espèces particulières et M. Fries n'est pas très loin d'admettre que certaines formes indiquées sur plusieurs de ces montagnes sont des variations dues aux mêmes conditions de milieu, mais dépendant de types particuliers à chacune de ces régions. Il y a là une idée des plus intéressantes à poursuivre ; car dans un pays neuf, tel que la grande Ile, on pourrait peut-être saisir les variations au moment de leur production Nous aurons sans doute l'occasion de revenir sous (1) Thore G. E. Fries. — Die Alchemilla- Arten des Kenia, Mt Aberdare und Mt Elgon in Arkiv for Botanik K- Svenska Vetens- kapsakad. Bd. 18, n" U (1923 . — 102 — peu sur plusieurs de ces questions, car une Mission géologique belge au Ruanda-Urundi nous a apporté des documents sur le même genre. Récemment, M. le Prof. Viguier, de l'Institut bota- nique de Caen, qui a fait une expédition botanique à Madagascar avec M- le D"" Humbert et à qui nous avons avec plaisir dédié un type de ses récoltes, a bien voulu nous communiquer une plante de la même Ile récoltée par M. Perrier de la Bâthie. Cet Alchemilla est des plus intéressants ; sa découverte montre que des ilouveautés, dans ce genre, peuvent encore être trouvées dans la grande Ile. Elle fait espérer que d'autres types seront encore rencontrés et qu'il y a, à Madagascar, des représentants des divers groupes proposés autrefois par le Prof. Engler et sur la délimi- tation desquels il faudrait revenir, comme nous l'avons dit antérieurement, et comme l'a fait ressortir plus récemment M. Fries- La théorie qui a été émise par M. Perrier de la Bâthie, sur la formation d'espèces se reproduisant uniquement par voie asexuelle, trouvera peut-être aussi son applica- tion chez les Alchémilles ; le sagace botaniste de Mada- gascar rendrait un vrai service en se livrant à ce sujet à quelques recherches biologiques. Il serait, à notre avis, bien intéressant également d'essayer, chez les espèces de ce genre, la multiplication par graines, si toutefois les graines mûrissent, ce qui peut bien ne pas être toujours le cas pour des représentants de bien des Alchemilla en Afrique Diverses Alchén-iilles, et en particulier celles du type « andringlirensis », peuvent se multiplier par drageons comme les A: Adolfi-Friede- rid et les A- kiwaensis, les, drageons ayant, comme le montrent nettement les échantillons des récoltes de M. Perrier de la Bâthie, la propriété de s'enraciner — 103 - facilement aux nœuds ; la reproduction par graines devient, dès lors, de moins en moins utile. Il serait, sans conteste, désirable de posséder dans les herbiers un grand nombre d'échantillons de cette curieuse espèce nouvelle paraissant assez répandue, afin de pouvoir étudier sur eux la variabilité des divers organes, car elle paraît fort grande. M Perrier de la Bâthie et M Viguier n'avaient pas hésité à reconnaître dans la plante qui nous est soumise une espèce nouvelle et M. Perrier avait proposé de lui donner le nom de A. andringitrensis . Nous admettons très volontiers le nom, regrettant que M. Perrier de la Bâthie et M. Viguier n'aient pas accepté de publier cette espèce sous leurs noms asso- ciés ; notre travail est en effet accessoire, nous avons simplement entériné la définition d'un type que ces deux botanistes avaient reconnu immédiatement comme nouveau. Nous donnons, ci-après, une description assez étendue de cet Alchemiila. AlcheinSlla aiifli*iiig'iti*eii«i« Viguier et De Wild, nov. spec. (1). Plante herbacée ou sous-ligneuse, stolonifère; à raci- nes principales paraissant fasciculées, à stolons décom- (1) itlcheniilla andring-itrensis ; Herbacea, stolonifera ; ramis juvenilis plus minus albido-pilosis ; foliis basilaribus petiolatis sed peliolo velutino plerumque 15"° longo, stipulatis ; stipulis subscariosis basi c. petiolo cire 3"° coalitis, lamina libéra ovato- elliptica, cire. 8""" longa, velutina, apice emarginata vel irregu- iariter denticulata ; foliorum lamina profunde 7-lobata, lobis 5-7°" latis et 12-13°" longis, obovato-ellipticis, denticulatis, supra et infra velutina, demum plus minus glabra, infra plus minus argentata ; foliis ramealis longe petiolatis, petiolo usque ll°" long:o, stipulis, basi vaginantibus usque 17"° longis, basi çon- — 104 — bants atteignant plus de 10°"' de longueur, s'enraci- nant aux nœuds, à racines perçant les gaines, tiges velues, au moins à l'état jeune, par des poils blan- châtres, à entre-nœuds atteignant 5°"" de long, émet- tant des rameaux feuilles et florifères dressés Feuilles basilaires à pétiole libre n'atteignant souvent que 15""" de long, velu, à poils sub-étalés, blanchâtres, à stipules subscarieuses soudées sur environ 3""" de long avec le pétiole, velues, formant un limbe ovale- elliptique, d'environ 8""" de long dans sa partie libre, velu sur les deux faces, cilié sur les bords, émarginé ou irrégulièrement denticulé surle bord supérieur ; limbe foliaire profondément 7-lobé, à lobes de 5-7""" de large et 12-13'°™ de long, dépassant généralement le milieu du limbe sans atteindre le pétiole, obovales-elliptiques, denticulés sur le pourtour, à dents aiguës, terminées par un pinceau de poils blancs, dent terminale généra- lement plus étroite et plus courte que les latérales, limbe à poils épars sur les deux faces, devenant plus ou moins glabre, plus pâle en-dessous et plus ou moins argenté. Feuilles des rameaux non fleuris à pétiole libre atteignant 11"" de long, velu, à stipules engainantes à la base, oblongues-obovales, atteignant 17™"" de long, soudées avec le pétiole sur environ S^"'"' de longueur, à petiolo cire 3-5""coalitis, lamina emarginata vel apice irregulariter dentata ; foliorum lamina 7-lobata, lobis basilaribus plerumque lobatis, lobis usque 4'° longis et 18°° latis, dentatis, denlibus simplicibus vel dentatis ; inflorcsccntiis pins minus ramosis usque 7"" longis, bracteatis, bracteis basi slipulaLis, lamina vulgo 3-lobata ; floribus paullo numerosis, vulgo solitaribus, subsessi- libus vel usque cire. 1,5°° pcdicellalis ; periantho obconico cire 3"° longo, lobis externis 4, ovato-acutis, cire. 1°" longis et 0,75°" latis, internis 4, ovato-acutis, cire. 1,^5°" longis et 1°" latis, extus velulinis, intus glabris ; staniinibus 4 ; stylis 1-2. — 105 — partie libre opposée au pétiole, émarginée ou irréguliè- rement dentée au sommet, velue sur les deux faces, atteignant. 19""" de diamètre ; limbe foliaire atteignant en totalité Q*""" de diamètre, de même forme que celui des feuilles basilaires, à 7 lobes, à sinus n'atteignant pas le sommet du pétiole, à lobes basilaires parfois bilobés, lobe médian atteignant dans sa partie libre 4"" de long et 18""" de large, à dents entières ou dou- bles, atteignant 3™" de profondeur. Inflorescences plus ou moins ramifiées atteignant 7*^'" de long, à entre- nœuds atteignant lO'""" de long ; bractées foliacées à limbe atteignant 10"'™ de long, courtement pétiolulé, 3-lobé, à lobes plus ou moins profondément dentés, à stipule généralement profondément bilobéedenticulée ; fleurs peu nombreuses, solitaires à l'aisselle des bractées, subsessiles ou à pédicelle glabre atteignant au maximum 1"",3 de long, plus courtes ou dépassant à peine les bractées ; périanthe turbiné, obconique, éparsement poilu, d'environ 3"""' de long, à 4 lobes externes, ovales-aigus, atteignant environ 1™"' de long et 0'""'7:i de large, les internes ovales-acuminés, plus larges que les externes, d'environ l""' de diamètre et environ jmm 25 cle long, tous velus extérieurement, ciliés, glabres intérieurement ; périanthe atteignant a maturité 3mra jjg diamètre ; étamines au nombre de 4, à filets courts, à anthères iïitrorses- d'environ O'°°,o de long; akènes au nombre de 1-2, fréquemment 1 par avorte- ment, style latéral, basilaire, grêle, de l'""',5 de long. Massif de VAndringifra, rocailles humides, depuis 2.000"' d'altitude jusqu'à la cîme (Région floristique centrale). Comme on peut le voir par la description assez étendue que nous venons de donner, la plante des — 106 — récoltes de M. Perrier de la Bâthie est indiscutablement voisine de VA. klwiiensis Engler et de 1' -1. Adolfi-Friede- ric'i Engler et, par conséquent, de notre A. makuluensis De Wild. que M. Fries croit devoir ramener dans la synonymie de VA. klwuensis Engl. L'A. andringltrensis, devrait donc se ranger dans le groupe des « Pedatse » Engler ; mais, ainsi que le fait remarquer M. Fries, et comme nous l'avons déjà indi- qué nous-même, l'étude des groupes Pedatœ Engl. et Latilobœ Engl- devrait être reprise, car il est indiscutable qu'il y a de très grandes analogies entre certaines formes du groupe des Latilobae et de celui des Pedatae (1). Si nous rangeons VA. andringitrensis dans le groupe des Pedatae et si nous suivons le projet de clé de M. Fries (2), nous devrons classer indiscutablement l'espèce nouvelle dans le voisinage de r.4. Adolfi-FHe- derici Engl., fort bien figurée d'ailleurs dans la Mission africaine de 1907 à 1908 du Prince de Mecklenburg (31, et avec laquelle elle, présente des analogies indiscu- tables, tant pour le port, que pour la morphologie des feuilles et des fleurs. La plante de Madagascar se caractérise en effet par des feuilles à 7 lobes ; ces feuilles sont fréquemment longuement pétiolées, au moins sur les tiges stériles, les fleurs sont sessiles ou presque sessiles, le périanthe est éparsement velu Mais un caractère différencie, à première vue, les deux plantes : il réside dans la forme des stipules. Chez VA. Adolfi-Friederici, si l'on en ' (1) Cf. De Wildeman, loc. cil. p. 339 et Fries, loc cit. p. 4. (2) Thore C. E. Fries, loc cit., p. 35. (3) A.d. F. von Mecklenburg. Wiss. Ergebnisse Deutsche Zentral Afrika Exped. ,1907-1008) Bd. II Bot. von D' Mildbraed, p. 225, pi. XXI. — 107 — juge d'après la description et d'après la planche citées, les stipules sont soudées avec le pétiole sur une assez grande longueur, il y a une fente profonde opposée au pétiole dans la gaine stipulaire, cette fente divise la stipule en 2 lobes égaux, arrondis, denticulés au sommet à droite et à gauche du pétiole. Dans r t . andringitrensis,la soudure avec le pétiole est très faible, atteint un peu plus du 1/4 seulement de la longueur de la stipule, celle-ci formant alors un lobe libre opposé au pétiole, obscurément émarginé au sommet ou irrégulièrement denté sur les bords vers l'extrémité, ce qui donne un aspect tout à fait caracté- ristique à la stipule de cette plante. Cette constitution de la stipule se retrouve chez d'autres espèces du genre, mais il ne nous serait pas possible d'affirmer qu'il y a là un caractère capable de définir un sous-genre, ni d'entrer, pour le moment, dans plus de détails sur la classification des Alchemilla signalés à Madagascar. La plante nouvelle ne cadre bien a-vec aucun des 5 types proposés par M. Fries dans son groupe « Rosulatae non ochreatae » entre lesquels il y a d'ailleurs, pensons- .nous, des intermédiaires. Nous. estimons néanmoins qu'il faut considérer r.4. andringitrensis comme le seul représentant, connu actuellement, à Madagascar, du groupe Adolfi-Friede- rici, A. kivaensis des Pedatae, groupe paraissant être assez répandu dans les montagnes du Graben africain et qui a des analogies nombreuses avec les groupes iï Alchemilla de nos flores d'Europe. Quant au caractère tiré du nombre d'ovules qui se trouvent dans la cupule réceptaculaire, sur lequel M- le Professeur Viguier avait attiré notre attention, il nous semble être de valeur assez secondaire, il est fort probable que l'avortement est fréquent chez ces plantes - 108 - qui devraient posséder régulièrement 4 ovules, cas très fréquent, les autres éléments de la fleur étant disposés généralement par quatre. Les recherches si intéressantes poursuivies par M. Perrier de la Bâthie nous feront probablement con- naître encore bien d'autres représentants de ce genre ; il semble se montrer dans les régions tropicales aussi variable que dans nos régions tempérées européennes et a, par suite, pour les études de géobotanique, une notable importance. E -L. GERBÂULT. — Sur plusieurs Euphrasia méconnus dans la flore du Maine et de la Basse-Normandie . 1. — Les Floristes régionaux ont classégénéralement les Eaphrasia d'après deux types spécifiques. Les diffé- rences entre les (< espèces » admises sont principa- lement basées sur les poils glanduleux qui existent chez certains Euphrasia et qui manquent chez certains autres II est même arrivé qu'aux différences spéci- fiques invoquées parles uns, les autres n'aient reconnu qu'une valeur de différences purement variétales. C'est, à mon sens, n'attacher pas assez d'importance aux distinctions établies par certains botanistes, qui ont reconnu des entités systématiques différentes basées notamment sur les caractères morphologiques des feuilles, des bractées, des fleurs, des capsules et des graines, sur les caractères et la répartition du système pileux, sur les modes de ramification, sur les-tailles moyennes, sur les époques de la floraison, etc. Ces entités distinguées ne sont pas de simples varia- — 109 — lions physiologiques morphoses) d'un même type, mais ont une valeur héréditaire, comme l'ont établi les cultures notamment de Jordan et de von Wettstein ; elles constituent indubitablement des entités systé- matiques. 2. — Quelle est la valeur systématique des entités ainsi distinguées à l'intérieur des (( linnéons » d'Eu- phrasia ? Un critérium, d'après moi, doit servir de guide dans les problèmes de cette nature. La spéciêité (1) est déterminée par deux éléments très distincts : 1° L'existence de difTérences morphologiques ; cela va de soi ; 2° L'existence d'une coupure génétique entre soi- disant espèces (2). Si, dans un siècle, on écrit encore des Flores (ce qui n est pas certain), elles seront probablement assez diffé- rentes des Flores actuelles et de celles qui ont précédé. Dès maintenant, en Europe, on peut considérer comme achevé ou presqu'achevé, l'inventaire des espèces dites (1) Le mot est de Naudin. Il est par lui-même assez clair. Il vise les « grandes espèces » dites linnéennes. (2) Cette coupure doit-elle être complète et absolue ou relative et, partant, arbitraire P La question peut, sans doute, être dis- cutée. ?sous opinerions en faveur de la première solution. La conséquence en serait qu'un certain nombre de prétendues espèces linnéennes basées sur de simples différences morphologi- ques et qui se croisent faiilement entre elles ne seraient que des sous-espèces dune même espèce d'ordre supérieur, (^comme le voulaient d'anciens botanistes). — Ainsi les Primula grandijlora, Primula officinalis, Primula e/aùo;* qui se croisent avec une grande facilité et une complexité considérable ne seraient, (comme le pensait Linné), que les sous-espèces d'une espèce supérieure ; les Viola hirta, Viola odorala, Viola alba, que les sous-espèces du — HO - linéennes. Mais que recouvre le binôme spécifique appliqué à ces grandes espèces ? C'est aux botanistes futurs de le déterminer. On aperçoit dès maintenant que les « espèces « linnéennes peuvent être groupées en plusieurs catégo- ries. 1° Les espèces linnéennes sont constituées par des espèces élémentaires, affines, qui se croisent exception- nellement, difficilement, entre lesquelles existe même parfois une coupure génétique et qu'il serait complète- ment arbitraire de subordonner les unes aux autres Il peut même arriver que, pour certaines valeurs de certaines variantes, il y ait confluence partielle des polygones de variation Deux exemples classiques de cette catégorie d'espèces sont les Draha verna étudiées par Jordan, de Bary, Rosen et plusieurs autres et les Barsa-Pastoris Weber (1) (= Capseila Bursa- Pas loris pliir. aact.) qui ont fait l'objet de remarquables travaux Viola Maria, (Cf. Kirschleger). L'existence de soi-disant hybrides fintei -génériques prouve que les prétendus <> genres» ne sont fondés que sur des caractères morphologiques et n'ont qu'une valeur subjective. Inversement, on peut soutenir que des espèces affines, entre lesquelles la coupure génétique est bien marquée, ont la valeur d'espèces distinctes. Ce sont choses bien différentes que, de première part, la commo- dité du classeur, de l'amateur d'herbier et, de seconde part, la description des existences réelles. Il sera impossible, la plupart du temps, par la simple observa- tion « dans les champs», de se rendre compte si la coupure génétique existe ou non. Mais les botanistes à venir devront avoir des terrains de culture,, aussi indispensables pour ce qu'ils auront à faire que du papier à sécher et des étiquettes. (1) Sur le binôme à employer Cf. G. Glaridge Druce in Report the Botanical Society of the British Isles, London, 1921. — m - de la part de M. Almquist, — sans parler des autres (1). Je me permettrai de proposer pour cette catégorie d espèces l'appellation de pseudo-phénotypiques (2). Les Euphrasia rentrent-ils dans cette catégorie d'es- pèces comme semblent l'avoir admis Jordan, Towsend, von VVettstein et d'autres spécialistes ? Ces botanistes ont distingué des Eaphrasia élémentaires, héréditaire- ment fixes, et formant des hybrides en nombre limité et défini. 2° Les espèces d'ordre phénotypique proprement dit. J'ai rapporté plus haut l'excellente définition que M. Chodat donne du plîénotype- On peut y ajouter la phrase suivante de M. Bateson : « Jordan était parfaitement dans le vrai- Les formes (( pures et héréditaires dont il a distingué de telles « multitudes sont bien de réelles entités, bien que les « grands systématistes, se dispensant de si laborieuses (( analyses, les aient entassées pêle-mêle à l'intérieur (1) Ernst Almquist in Acta Hoili Brrgiani, Band 4, n° 6, Stockholm, 1907; et Band 7, n* 2, 1921. — Capsella Bursa-PasloiHs, Studies in Supplément to Report of the Botanical Society and Exchange Club of the British Isles, London, 1921. — M. Almquist, qui maintient l'ancien binôme « Capsella Bursa-Pastoris », pré- cise que les Capselles distingué(?s par lui sont des espèces élémen- taires. 11 prétend que les Capselles élémentaires ne s'hybrident pratiquement pas. M. G. -H Shull. de son côté, {Barsa Barsa- Pas loris and Bar sa Hœgeri. Biotypes and Hybrids, Washington, 1909), pense qu'elles sont spontanément l'objet de fécondations croisées et semble-l-il d'hybridations fréquentes. (2) La notion de phénotypc est clairement définie dans R. Chodat (Principes de Botanique, Genève, 1911, ç. 7.38) : << La notion d'espèce, telle qu'on l'avait autrefois, est une notion collective, embrassant toutes les formes qui gravitent autour d'un type choisi conventionneliement ou déterminé expérimentalement. Cette apparence s'appelle phénolype ou type apparent. » — 112 — « des arbitraires espèces linnéennes, pour la commodité « des collecteurs et pour la simplification des catalo- « gués Des considérations pragmatiques de cet ordre « peuvent signifier beaucoup pour un Muséum, mais « la personne qui étudie la physiologie de la variation « n'a rien à faire avec elles Ces petites espèces bien « distintes, se reproduisant bien (true breeding), et « d'innombrables hybrides (mongrels) entr'elles, sont « ce que l'étudiant de la Nature trouve qnand il examine « un soi-disant type variable » (!)• Il s'agit dans tout cela uniquement d'hybrides qui ségrégent. La ségrégation peut se produire en culture ou quelquefois spontanément dans la Nature (2). Personnellement, j'opinerais assez que les Euphrasia rentrent dans cette seconde catégorie. Je n'ai pas rencontré les hybrides définis dont on a parlé Par contre, dans certaines stations, j'ai cru voir les Euphrasia élémentaires influencés par d'autres espèces élémen- taires et formant avec elles de vrais phénotypes Plus loin je donne une liste de ségrégats sans oser néanmoins me prononcer. Des autorités comme celles de Jordan, de Towsend, de M. von Wettstein interdisent de prendre parti sans une étude très-particulièrement approfondie du sujet. 3' Depuis quelque temps on parle beaucoup d'hybrides (1) William Bateson. Annual Report Smithsonian Institution 1915, Hercdity, p. 370. (2) Les espèces au sein desquelles se constatent des formes stables d'origine parthénocarpique, (Epervières, Pissenlits, Âlché- milles, etc.), se rangent probablement dans cette !^econde caté- gorie. Peut-être y aurait-il lieu de les placer dans une catégorie spéciale. La question n'a d'ailleurs ici qu'un intérêt très-secon- daire, car je ne sache pas que jusqu'ici on ait parlé de parthéno- genèse pour les Euphrasia. — 113 - sans ségrégation (ûxes dès la première génération) Cette question ne semble pas encore complètement au point. Mais si, parla suite, il vient à se vérifier que les biotypes qui constituent certaines espèces linnéennes forment, en tout ou en partie, des hybrides sans ségrégation, il est évident qu'il y aura lieu d'établir pour ces espèces une catégorie spéciale. L'avenir dira s'il faut y faire rentrer le genre Eaphrasia et dans quelle mesure. 3. — Je donne ci-dessous une liste (alphabétique) d'espèces élémentaires d'Eaphrasia dont il m'a semblé constater la présence dans la région sus-indiquée. J'aurais désiré apporter une liste plus complète. Des causes plus puissantes que ma volonté m'ont obligé de me contenter d'investigations faites presque toutes dans une zone très limitée Je serais heureux si les résultats obtenus, bien qu'incomplets, poussaient quelques-uns de nos collègues vers un ordre de recher- ches certainement fertiles en découvertes Je tiens à remercier nos aimables confrères MM.Letacq et A. Chevalier qui m'ont ou accompagné dans plu- sieurs excursions ou envoyé du matériel d'étude. GENRE EUPHRASIA SECTION EUPHRASIA WETTSTEIN SOUS-SECTION SEMICALCARAT BENTHAM Eaphrasia brevipila, Burnat etGremli. Chaumiton (Sarthe), Octobre ! Landes de la Cohue en Assé-le-Boisne (Sarthe), Septembre ! Landes au bord de l'Etang de Saosne (Sarthe), Septembre ! Var. grandiftora, Bucknall. Bord de l'étaûg de Saosne (Sarthe), (Letacq), (à contrôler). — 114 — Euphrasia campestris, Jordan. Chaumiton (Sarthe), Septem- bre ! Neufchàtel-en-Saosnois (Sarthe), Septembre ! Bordure de la Forêt d'Ecouve (Orne), Septembre ! Domfront (Orne), (A. Chevalier), Août. Euphrasia curta, Fries. Landes au bord de l'étang du Mor- tier (Sarthe), Septembre ! Var. glabrescens, Wettst. Bord de la route de Vingt- Hanaps àSées (Orne), Septembre ! Domfront (Orne), (A. Chevalier), Août! Ile de Tatihou (Manche), Septembre (A. Chevalier). Cette variété paraît se montrer au voisinage du « curta » et du « nemorosa ». L' Euphrasia nemorosa Persoon a été signalé dans la Hague par von Wettstein, Euphrasia gracilis, Fries. Bois du Mesnil-Gault (Orne) au bord d'une charroyère, Septembre ! Domfront (Orne), A. Che- valier), Août. Euphrasia Kenieri, Wettst. Forêt de Perseigne (Sarthe), au bord de la route de JNeufchâtel à- Alençon, Septembre. Euphrasia nemorosa, Persoon. Bord de la route de Rouen à Bordeaux, entre Séez et Vingt-Hanaps (Orne), Septembre. La Hague (Manche) , indiqué par von Wettstein d'après des exsiccata de Corbière. En de nombreux endroits. C'est l'un des Euphrasia les plus communs des terrains- siUceux de la région envisagée. Euphrasia Salis bur g ensis, Funck. Bois d'Hermet (Mayenne), Juillet ! Euphrasia scottica, Wettst. Domfront (Orne), (A. Cheva- lier), Septembre. Euphrasia stricta, Host. Vernon (Eure), Juin, (A. Chevalier). Indiqué à Rouen (S.-Inf") par von Wettstein. (A rechercher en Basse-Normandie). Euphrasia Roslkowiana Hayne. Indiqué par von Wettstein au Mans (Sarthe) et à Cherbourg (Manche) (Le Jolis coll.)- A rechercher. — Ho — INDEX BIBLIOGRAPHIQUE BoREAU. — Flore du Centre de la France (3'"« édition). BucKNALL. — British Èupfirasia, 1917. Chabert. — Les Euphrasia de la France, in Bull. Herb. Boissier, 1902. Jordan. — Opéra, passim. Journal of Botany. — Passim. RouY. — Flore de France (Tome XI), 1909. TowNSEND. — British Euphrasia, (nombreuses figures), 1897. Von Wettstein. — Monographie der Gattung Euphrasia, 1896. (Ouvrage fondamental avec de très nombreuses figures et des photographies). Abbé P. FRÉMY. — Localités nouvelles de plantes rares ou peu communes observées dans le département de la Manche. Frankenla lœvis L. Havres de Créances et de Blainville. Malachium aquaticum Fr. Saint Lô : bords de la Vire ; Gérances : bords de la Sienne ; SainteMère-Eglise : bords du Merdèret Géranium pyrenaicuni L. Bérigny, Saint-Lô, Agneaux, Mesnil-Aubert : sur les haies, au bord des chemins, dans les prairies. Géranium lucidum L. Heugueville : sur les toits en chaume et sur les murs ; sur les voies de chemin de fer 011 cette espèce se répand de plus en plus, parti- culièrement entre La-Haye-du-Puits et Coutances, et entre Condé-sur-Vire etGuilberville^ Géranium striatum L. Saint-Lô : où il se maintient depuis longtemps près de Candol. à l'entrée de l'ancien chemin de ce village à la ville. — 116 — Géranium purpureum Yill. Fresville : bords de la voie ferrée. MelHotas alba Desr. Goutainville : derrière les cons- tructions de la plage où il se maintient depuis plus, de 15 ans. Trifoliam ochroleacam L. Sainte-Mère-Eglise : prairies calcaires sèches. Trifoliam resupinaiam L. Coutances : emplacement de l'ancien jardin de l'évêché, au chevet de la cathédrale. Trifoliam hyhridum L. Le Ham près Montebourg : bords de la voie ferrée. Astragalas glycyphyllosL. Sainte-Mère-Eglise et Picau- ville : sur les haies. Potentilla argentea L. Minières et Lafeuillie : surles schistes cambriens. Epilobium angastifolium L Saint Lô, Guilberville, Cérences : abords des voies ferrées. Sedam prainatam Link. Bérigny, Cérences : sur vieux murs. Saxifraga granulata L. La Mancellière-sur-Vire : bords des fossés. Silaas praiensis Bess. Sainte-Mère-Eglise : champs secs ; Airel : entrée d'un chemin humide- Peiroselimim segetum Kocli. Picauville, Saint-Sau- veurle-Yicomte : bords des chemins. Adoxa Moschatellina L. Saint-Lô : bois et haies ombra- gées. Asperala cynanchica L. Sainte-Mère-Eglise : prairies calcaires sèches ; dunes de Saint-Martin, de Varreville. Senecio viscosus L se répand abondamment le long des voies ferrées ; remarqué en particulier à Montebourg, Minières, Coutances, Cérences, etc. Achillea Piarmica L. Saint-Lô : abondant sur les bords de la Vire. - 117 — Silybum Marianum Gœrtn. Gatteville, abords de la dune; falaise de Carteret. Cirsiiim eriophoram Scop. Sainte-Mère-Eglise, Fres- ville, Turqueville : bords des chemins et champs secs. Monotropa Hypopilys L- Bérigny (Aufray 1). ViiicetoxicLitn officinale Mœnch. Terrains calcaires entre Régnéville et Montmartin (R. Meslin !). Verbasciim palverulentum Vill. Saint-Lô : bord de la route de Tesy, près d'une ferme. X Linaria ochroleaca Bréb- Fresville . bords de la voie ferrée ; Cérences : sur les haies. Linaria siipina Desf. Tend à se répandre le long des voies ferrées ; remarqué en particulier à La Haye-du- Puitc, Lessay, Cérences. Linaria spuria^WW. '^. Toussainti Corb. Saint-Martin- de Varreville : dans une carrière de calcaire à Gryphées. Sibthorpia europaea T- Muneville-sur-Mer : fossés. Phelipaea Millefolii Rchb. Saint-Lô : dans une carrière ; Lessay : bords d'un chemin à l'entrée de la lande. Phelipaea cœrulsea Vill Saint-Pair-sur-Mer : dans les falaises Teucriiun Scordiwn L Baubigny et Surville : fossés humides. Calamintha Nepeta Sav. Angoville-en Serre : bords d'un chemin. Prinmla officinalis 3 acq. Saint-Lô : coteau sec ; Condé- sur-Vire et Montbray (Debon !) : pâturages secs. X Primula variabilis Goupil. Saint-Lô : avec les parents. Hippophaë rhamnoides L. Entre Saint-Pair et Carolles ; probablement planté. Euphorbia Peplis L. Havre de Geffosses (J. Gosselin !). Cœloglossum viride Hartm. Lande de la Meauffe. Safyrium hyrcinum L. Heugue ville : pied des haies. — us — Juncas tenais Wild. Forêt de la Lucerne. Equisetum maximum Lam Baubigny : coteau calcaire; lande de la Meauffe. Asplenium lanceolatam Huds. Condé-sur-Vire : roches dë'Ham. Osmiinda regalis L. Millières : haie humide Chara fragifera Durieu. Mares de la lande de Lessay. Nitella mucromita Kûtz. Fresville, Ghefdu-Pont et Picauville : dans le Merderet. Abbé P. FRÉMY. — Incrustation calcaire du Batrachospermum moniliforme Roth. PLANCHE VII Il y a près de deux ans nous recevions de notre très regretté confrère, labbé Letacq, un petit lot d'algues qu'il avait récoltées à la fin de juillet 1920, aux environs d'Alençon, à Valfràmbert (Orne) dans le Londeau. La plupart appartenaient à des espèces communes {Vaa- chcria et Spirogyra stériles, Chaetophora endiviaefolia Ag ) ; un seul échantillon attira spécialement notre attention : c'était une calcification plus ou moins ramifiée, portant de nombreuses petites aspérités disposées irrégulièrement, d'une teinte verte-brunâtre, rappelant un peu par sa forme certaines espèces de Liihoihamnion rameux (PI VII 1). Après traitement par facide lactique dilué, nous avons reconnu que cette curieuse formation n'était autre chose que des thalles de Batrachospermum moniliforme Roth- fortement in- crustés de calcaire (PI. VII, 2). Dans ces conditions, cette Floridée s'était fort bien développée et elle portait — 119 — même de nombreux glomérules sporifères. Dans son mucus se trouvaient, comme nous l'avons souvent observé pour les Balrachospermum végétant normale- ment, d'assez nombreux filaments de Cyanophycées de petite taille, plus ou moins déformées. Nous avons pu y reconnaître Schizothrix fragilis Gom., Schizothrix sp., Phormidium molle Gom., Phormidium inandatum Gom,, Phormidiiim papyraceum Gom , Calolhrix sp. Ces algues entraînées par le courant avaient été en quelcjue sorte happées par le mucus de la Floridée et avaient continué de vivre à son intérieur Le fait de l'incrustation calcaire des Balrachospermum nous semble assez peu connu pour mériter d'être signalé : aucun des nombreux ouvrages que nous avons consultés ne le mentionne, pas même le grand travail que Sirodot a consacré à ce genre (IV; les herbiers ne fournissent pas sur ce point plus de documents que les livres ; celui de Lenormand en particulier, assez riche pourtant en échantillons de Balrachospermum indigènes et exotiques, n'en renferme aucun qui soit incrusté de calcaire. Bien que n'ayant pas vu la station où ont été récoltés les échantillons qui nous occupent ni suivi leur déve- loppement, nous pouvons facilement concevoir com- ment s'est produit leur calcification. Remarquons d'abord qu'à Valframbert le Londeau vient de traverser les calcaires marneux du Callovien et l'oolithe milliaire Ses eaux contiennent donc en dissolution une dose plus ou moins notable de bicar- bonate de calcium. En 1920, où l'été fut sec et chaud. (1) Sirodot a étudié surtout les Balrachospermum de Bretagne: les eaux calcaires étant rares en cette région il n'est pas étonnant qu'il n'ait pas rencontré d'échantillons calcifiés. - 120 — cette dose dut être très forte. Or, on connaît, au moins dans ses grandes lignes, le mécanisme de l'incrustation des végétaux vivant dans les eaux bicarbonatées -calci- ques : par le fait de l'assimilation chlorophyllienne le bicarbonate est dissocié en gaz carbonique utilisé par la plante et en carbonate neutre de calcium qui peut se déposer sur elle et l'encroûter plus ou moins complè- tement. 11 en résulte que, toutes autres choses égales d ailleurs, le degré d'incrustation sera proportionnel à l'intensité de l'assimilation chlorophyllienne. A cet égard les échantillons récoltés par l'abbé Letacq pré- sentent un intérêt particulier: les uns en effet sont recouverts d'un simple dépôt pulvérulent qui ne modifie pas leur forme et laisse apercevoir leur cou- leur primitive : tels les Chaetophora endiviaefoUa men- tionnés plus haut : les autres, comme les Batra- chospermum sont tellement encroûtés qu'ils ne sont pas reconnaissables sans l'action d'un réactif dissolvant du calcaire Ces derniers ont dû par conséquent assimiler beaucoupplusintensémentque les premiers. Mais aubout de peu de temps se trouvant recouverts d'une sorte de carapace minérale arrêtant en grande partie les rayons lumineux, ils auraient dû cesser d'assimiler ou du moins n'assimiler que très faiblement, si bien que, assez vite, Batrachospermum et Chaeiophora auraient dû être entourés d'une égale quantité de calcaire. Cette difficulté disparaît par l'explication que donne Wurm- ser (1) du rôle de la phycoérythrine dans l'assimilation chez les Floridées. Celte subtance en effet agit comme sensibilisateur par rapport à lu chlorophylle et grâce à elle celle-ci peut assimiler même sous de (1) R. Wurmser : Recherches sur l'assimilation chlorophyllienne. Paris, Hermann, 1921. — 121 — très faibles éclairements. On comprend dès lors que lorsque l'assimilation devient faible, par défaut de lumière, chez des Cliaetophora incrustes, elle peut continuer d'être intense chez des Batrachospermum également incrustés. Si l'incrustation était complète, l'algue enfermée dans une sorte de prison minérale ne tarderait pas à périr à cause de l'impossibilité où elle se trouverait d'accomplir ses échanges gazeux. Mais en fait l'incrus- tation n'est pas absolument complète : nous avons observé en effet à la surface du Batrachospermum calcifié de petits pores communiquant avec des cavités renfer- mées à l'intérieur de la masse calcaire. Les points noirs visibles sur le fond blanc de la figure 1 de la planche VII correspondent à ces cavités et à ces pores. Ceux-ci résul- tent d'ailleurs du fait de l'assimilation : les bulles d'oxy- gène arrivées à une certaine pression tendent à s'échap- per : elles se dégagent en faisant éclater aux points de moindre résistance la légère enveloppe calcaire déjà formée. Le milieu liquide où vit la plante se trouve donc continuellement renouvelé et celle-ci peut de la sorte accomplir ses fonctions et parcourir son cycle évolutif. EXPLICATION DE LA PLANCHE VU 1. Aspect extérieur du Batrachospermum monilîforme Roth- in- crusté de calcaire (grandeur naturelle). Cette figure a été obtenue par radiographie. 2. Aspect microscopique du même après traitement par l'acide lactique. En bas et légèrement à gauche, section transver- sale de l'axe principal. Dans le reste du champ, fascicules chargés de glomérules fructifères (Gr. : 60 D.). 122 — M. DENIS et abbé P. FRÉMY : Une nouvelle Gyano phycée hétérocystée : Anabsena Viguieri. (PLANCHE 11) Au cours d'un voyage clans l'Ouest de la France, pendant l'été de 1921, l'un de nous a récolté dans un étang situé auprès du Huelgoat (Finistère), une Cyano- phycée planctonique très abondante, qui donnait aux eauxunecouleurbleu-verdâtretoutà fait caractéristique. Dès le premier examen, il nous apparut clairement que cette algue appartenait au genre Anabœna. En l'étu- diant de près, nous avons acquis la conviction qu'elle ne peut rentrer dans aucune des espèces décrites jusqu'à présent. Nous proposons de la désigner sous le nom d' Anabœna Viguieri (1). L'Anabœna Viguieri est voisin d'Anabœna variabiiis Kûtz. ei d'Anabiena plancionica Brunnth. Il ressemble à V Anabœna variabilis (Cf. Forti in de Toni Sylloge V. 437.) par la forme et les dimensions de ses articles et de ses spores. Il en diffère: 1^ Par ses cellules terminales (coniques chez A. varia- bilis, rondes chez A. Viguiei'i). 2' Par ses spores (en série chez A- variabilis, soli- taires chez A Viguieri). 3° Par son mode de groupement (filaments associés chez .1. variabilis, isolés chez A. Viguieri). (1) En témoignage de reconnaissance envers M, R. Viguier, professeur à la Faculté des Sciences de Caen, pour les facilités de travail qu'il nous a toujours ménagées à l'Institut Botanique dont il a la direction. — 123 — 4° Par ses hétérocystes (sphériques ou ovales et plus gros que le trichome chez .1. variabilis, toujours sphéri- queset,au plus,groscommele trichome, chez A. Viguierl. La Sfï^e de ces différences est la moins importante. D'après Bornet et Flahault(Rev. desNostocacées hétéro- cystées IV. 227) V Anabsena variabilis se présente soit en plaques étalées sur le sol, soit en flocons épais, soit en masses réticulées très fines, qui flottent à la manière des « fleurs d'eau ». U Anabsena F/'g'uim ressemble à V Anabsena plancionica surtout par son mode de vie. Il en diffère (Cf. Forti in de Toni: Sylloge, V. p. 451) par les caractères indiqués dans le tableau ci-dessous : Anabsena Viguieri Anabsena planctonica PI. II. 1 et 2. PI. II. 3. (d'après Vineux) Articles dolioli formes ou Articles sphériques ou elliptiques, épais de 6 à 7 [jl brièvementelliptiques, épais longs de 4 à 8, 5 [X. de 9 à 15 ;jl, ayant parfois jusqu'à 10 [j. de long. Hétérocystes sphériques, Hétérocystes courts, épais épais de 5,5 à 6 jj., à paroi de 10 à 14 jx, à paroi ex- externe ne diffluant pas. terne diflluant en losange. Spores elliptiques ou ova- Spores ellliptiques, épais- les, épaisses de 12 à 13 [x, ses de 12,5 à 20 jx, Ion- ayant jusqu'à 17 [JL de long. gués de 12 à 29 ij.. La diagnose suivante résume les caractères de la nouvelle espèce d\4nabsena que nous avons reconnue. Anabsena Viguieri nov. sp. Scctio • Trichornius Ralfs. Trichomata libéra, inter varias algas nalantia, sequalia, recta, pallide seruginœa. Vagina inconspiciia Articulivulgo dolioli formes, rarius elliptici, .6 ad 7 p. crassi, U ad 8,5 \t- longi, geniculis constricti, protoplasmale granaloso farcti. Heterocyslœ sphœricse aul leviter sphserico-compressse, œquicrassœ ac arliculi aiii paulo minus crassse, nuquam — 124 — mis crassiores. Sporœ solUariœ, heterocystis non contiguse el ah mis inequaUter remotœ, ellipUcœ aut,- ovales cuni episporio lœm, hyalino aal palUdlssinie fascescente, 12 ad 13 [JL crassœ, usqae ad J7 [j. longœ, materia grosse grana- losa plense. Hab, in stagno prope « Uiielgoal » (Finistère) Galliœ, libère natans. Die 20a Aagasti, anno 19^1 Afin de rendre service aux algologues qui se servent de la Flore de Lemmermann (Kryptogamenflora der Mark Brandenburg, Leipzig 1910) pour déterminer les Gyanophycées, nous indiquons la place de VAnabœna Viguieri dans, la clef des Anabœna que donne cet auteur. 1. Trichome ne vivant pas à l'intérieur d'une autre plante. A. Position de la spore non constante, tantôt auprès de l'hétérocyste, tantôt loin, a) Trichome plus ou moins droit. a Spore sphérique .A. WerneriBvxinnlh. P Spore ovale ou elliptique. aa) Epispore lisse. i. Cellules végétatives dolioliformes. + Cellule terminale conicfue. Spores en série: A.variabilisKueiz. + Cellule terminale arrondie. Spores solitaires : A. Viguierinov- sp. ii. Cellules végétatives sphériques ; A. planctonica Brunnth. iii. Cellules végétatives longuement ellip- tiques : A. elllptica Lemm. pp) Epispore finement papilleux : A. hallensis (Jancz.) Bornet et Flah. b) , . . . . — 125 — VAnabn'iia Viguieri formait une véritable « fleur d'eau » sur l'étang du Huelgoat On sait que les Cyanophycées se développent souvent en fleurs d'eau, ainsi que le rappelait récemment F'. Oltmanns dans la 2^ édition de son ouvrage classique (Morphologie und Biologie derAlgen III, 423). La rapide multiplication, nécessaire pour ce mode de vie, ne peut se produire, semble t-il, que sous l'influence de facteurs écologiques spéciaux parmi lesquels il faut signaler avant tout : la stagnation, l'existence d'un milieu liquide riches en matières organiques, une tempéra- ture relativement élevée. Ces conditions favorisent le développement intensif de certaines espèces qui, autre- ment, fussent restées isolées ou peu abondantes. Ces conditions se trouvèrent réalisées en 1921 pour VAnabËena Viguieri: sous le régime thermique très parti- culier en cet été, les eaux de l'étang du Huelgoat, polluées par l'homme et les animaux, durent constituer un milieu nutritif très favorable à cette espèce : elle y proliféra rapidement et put supplanter ainsi tous les autres coassociés du limnoplancton: seuls subsistèrent desindividus isolés de Pediasfriim c laihratiun {Schrôier) Lemm. Scenedesmus qaadricaada (Turp.) Brèb. Tetrœ- dron limneticam, Tabellaria flocciilosa, Ulolhrioi subtillis- sima Rab., Aniirea cochlearis Une fois de plus, l'étude des algues dans la nature nous a montré un cas de déséquilibra sociologique, si fréquent parmi les végétaux inférieurs. Ce déséquilibre correspond le plus souvent à des variations d'ordre écologique. - 4-26 — A HÉE. — Gatalogae critique des Crustacés juras- siques du Calvados et de l'Orne. Les terrains jurassiques du Calvados et de J'Orne ont fourni un assez grand nombre de Crustacés appartenant tous au groupe des Décapodes. La plupart ont été étudiés, au fur et à mesure de leur découverte, par les deux Deslongchamps et par xMorière. Grâce aux échantillons provenant des collections de la Faculté des Sciences de Caen, et à ceux qui ont été très obligeamment mis à ma disposition par MM. Bigot, Mazetier et D' Moutier, j'ai pu, dans ce mémoire, compléter les descriptions faites précédemment et ajouter à la liste des Crustacés déjà étudiés quelques espèces nouvelles ou qui n'avaient pas encore été signalées comme appartenant à notre région. L MACROURES Eryon Desm. Macrourites Schloth. (1820). — Eryon Desm. et Brongn. (1822). — Coleia Broderip (1833). - Stenochelus Reuss. (1858). — Tetmchela Reuss. (1858). Ce genre est représenté dans le Lias du Calvados et de l'Orne par 3 espèces. 1) Eryon Edwardsi Morière. 1862. Morière, Bull. Soc. Linn. Norm. 1"^^ série, t. vui, p. 91, pi. VI, fig. 1 à 3. Toarcien : argiles à Harpoceras falciferum de la Caine (Calvados). Coll. Fac. Se Caen. 2) Eryon Ca.lvadosi Morière. 1882. Morière, Bull. Soc Linn. Norm. 3^ série, t- vu, p. 166, pi. I-III. — 127 — Toarcien : argiles à Harpoceras falciferum de la Gaine (Calvados). ColL Fac Se- Caen. 3) Eryon MoRiERi Renault. 1888. Renaul-t, Bull. Soc. Linn. Norm. 4' série, t. ii, p. 13, pi. I-Il. Charmouthien gréseux de S^^-Honorinela-Guillaume iOrne). Stenochirus Oppel Stenochirus Oppel (1860), ibid- (1862), Ueber jurass Crustaceen p. 19. Stenochirus ? Mayalis Deslongch. 1877. Deslongch. Jura Normand, monographie vi, p.^, pi. I, fig. 9-10. Très petite carapace de Crustacé trouvée à May-sur- Orne (Calvados), dans l'Aalénien et attribuée avec beau- coup de réserves par Deslongchamps, au genre Steno- chirus d 'Oppel, par comparaison avec le Slenochelus (Stenochirus) Gresslyi d'Etallon. Eryma Meyer Eryma Meyer (1840). — Clytia Meyer (1840)..— Bolina Etallon (1858). — Eryma Oppel (1860). — Eryma Etallon (1861). Espèces nombreuses dans les formations jurassiques de notre région — la plupart déjà décrites. 1) Eryma ventrosa Meyer spec. 1835. Glyphea ventrosa Meyer in Bronn Jahrb. p. 328. 1840, Klyiia ventrosa Meyer, Neue. Gatt. foss. Krebse, p. 20, pi. IV, fig. 29. 1858. Bolina ventrosa Etallon, Descrip. des Crust. foss. Bull. Soc. Géol. de Fr. t. xvi, p. 194, pi. VI, fig. 1-6. — 128 — 1861. Ery/na ue/i/ro^a Etallon, Notes sur les Crustacés jurass. du bassin du Jura, p 36, pi. VI, fig. 1-6 et pi. VIII, fig. 7 1862. Eryma ventrosaOpçel, Ueb jurass. Crust., p. .32, pi. VI, fig 4 1886. Eryma ventrosa Carter, Decapod Crust. of the Oxford-Glay in Quart. Journ. Geol- Soc. London, t. 42, p. 547. Exemplaires nombreux dans les chailles des argiles kimmeridgiennes et oxfordiennes de Trouville (Calv ). Un céphalothorax en bon état est représenté pi. IIÏ, fig. 1 . 2) Eryma Morieri sp. nov. pi. III, fig. 2. Crustacé en partie décrit par Morière dans le Bull- de la Soc. Linn. de Norm-, 3° série, t. vi (1882), pi. II, fig. 3, et rapporté par ce savant à VEryma [Bolina) ventrosa d'Etallon. L'exemplaire de Morière provient des argiles oxfor- diennes d Auberville (Calv )• La détermination fut faite d'après les caractères des pattes ravisseuses ; le cépha- lothorax, à peine dégagé, ne montrait pas suffisamment de détails pour le décrire complètement. J'ai repris l'échantillon et j'ai réussi à mettre à jour la carapace entière, la paire d'antennules, une partie des antennes et une patte -mâchoire, ce qui permet de faire de ce Crustacé une description assez complète : Céphalothorax rappelant celui de VEryma ventrosa, couvert de granulations fines peu serrées, également réparties sur toute la surface et devenant plus épineuses dans la région antérieure. Sillons identiques à ceux de l'espèce d'Etallon. Antennules comprenant à la base une série de trois anneaux cylindriques emboîtés, le plus inférieur étant protégé par une petite écaille trian- gulaire; le tout supporte deux fouets antennulairesfins — 129 — assez longs, formés d'articles coniques emboîtés et ayant la partie la plus large dirigée vers l'extrémité du fouet. Pédoncule antennaire formé de 3 articles, le troisième étant un peu plus renflé et plus long que les autres. L'an- tenne devait être très longue ; seuls les premiers articles sont conservés ; ils sont courts, cylindriques, serrés et lisses. A la base du pédoncule antennaire on distingue deux pièces protectrices triangulaires légèrementrecour- bées, leur extrémité arrive presque au niveau de la moitié du troisième article du pédoncule. Une patte- mâchoire est visible ; elle comprend une série d'articles courts, comprimés, dont quatre sont distincts sur l'échantillon ; l'inférieur, ce doit être le deuxième, présente de fines granulations sur la partie la plus externe ; il est plus long que les trois autres qui sont lisses ; le dernier (5*) est le plus court, il a une forme spatulée. Les pattes ravisseuses me semblent différer sensible- ment de celles décrites par Etallon. Morière signalait déjà la courbure plus prononcée du doigt fixe. Le Bolina venlrosa femelle présente, à la partie interne des pinces, des protubérances peu nombreuses, grosses et assez distantes les unes des autres ; sur l'exemplaire de Morière, les tubercules sont plus petits et plus serrés- En outre, les doigts sont nettement recourbés en crochet à l'extrémité dans VEryina d'Auberville, alors que chez Erynia venlrosa femelle ils sont droits. Chez l'espèce d'Etallon, les pinces du mâle présentent bien des cro- chets terminaux, mais elles sont sensiblement plus longues que dans notre type. D'ailleurs Etallon donne sur le cinquième article de la patt« antérieure du mâle le détail complémentaire suivant: u couvert de granu- lations assez rares, plus fortes vers la partie inférieure ». Or, ici, les granulations sont subégales et nombreuses. 9 — no — Les pattes ambulatoires devaient être assez longues. Les quelques articles visibles sont lisses, déprimés latéralement L'abdomen manquecomplètementdans l'échantillon. En plus de la particularité signalée précédemment par Morière au sujet de la courbure du doigt fixe, il y a , je pense, assez de différences entre VErynia ventrosa et le Grustacé d'Auberville pour faire de ce dernier une espèce distincte. 3) Eryma Bjzeti Morière. 1888. Morière, Bull. Soc Linn. Norm. 4' série, t. ii, p. 1.39, pi. IV. fig. 2. Vésulien d'Ecouché (Orne). Coll. Fac. Se- Caen. Espèce établie par Morière sur de grandes pinces rappelant un peu par la forme et l'ornementation l'Eryma o/'/iato Oppel (Quenst. spec;. D'après Morière la pince droite aurait une main plus petite que celle de la pince gauche, les doigts seraient moins longs, le doigt fixe serait plus efïilé et aurait une largeur environ deux fois moindre que celle du doigt correspondant de la main gauche. Il n'y a là qu'un simple accident de fossilisation qui était passé inaperçu . En examinant attentivement l'échantillon, on voit que la partie de la pince droite figurée par Morière comme étant le doigt fixe, ne représente en réalité que la partie comprise entre le sinus et le bord interne du doigt. La main est incomplète pour la même raison. La pince droite devait être certainement aussi large que la gauche et avoir même forme. C'est ce que montre la figure 3 de la planche III. 4) Eryma Villersi Morière. 1882. Eryma Villersi Morière. Prem. note sur les crust. — 131 — de rOxfordien trouvés dans le Calvados. Bull. Soc. Linn. Norm. t. vi, p. 161, pi. I, fig. 1-2. 1886. Eryma Villersi Carter, Decap. Crust. of the Oxford-Clay , Quart- Journ. Geol. Soc. London, t. 42, p. 548, pi. XVI, fig. 3. En dehors des exemplaires décrits par Morière, des portions de pinces de différentes tailles, venant de la zone a Cardiocei'cis cordalum (Oxfordien inf'') de Trou- ville — des couches à Niicleolites scataliis (Oxfordien supérieur) de Villers — du Séquanien de Villerville (Calvados), se trouvent dans les collections de la Faculté des Sciences de Caen. o) Eryma Aalensis Opp- (Quenst. spec). 1856. Glyphea Aalensis Quenst. Jura, p. 349. \S^\ . Eryma Aalensis Oppel, Wiirtt. naturw. Jahresb. xvn, Jahrg. p. 356. 1862. Eryma Aalensis Oppel, Ueb. Jurass. Crust. p. 25. 1877. Eryma Aalensis Deslongc , Jura normand, monogr. 6, p. 7, pi. I, fig, 11. Fragments d'un Crustacé recueillis à May-sur-Orne (Calvados), dans les marnes infraoolithiques supérieures (Aalénien) : assises à Ladwigia Murchisonae. 6) Eryma Carabœufi Morière. 1888. Morière. Bull. Soc Linn. Norm 4« série, t. ii. p. 142, pi. V, fig. 4. L'échantillon type est une patte ravisseuse provenant du Callovien de Troarn (Calvados). 7) Eryma falcifera Morière. 1888. Morière. Bull. Soc. Linn Norm. 4« série, t. n, p. 141, pi. V, fig. 1-2. Pinces trouvées dans le calcaire vésulien d'Ecouché (Orne). Les pinces représentées par Morière sur la planche IV, — 132 - fig. i, tout en présentant de nombreuses analogies avec celles de VEryma falcifera typique en différent cependant par l'ornementation. Faut-il voir dans cet échantillon une nouvelle espèce ou une simple variation individuelle ? 8) Eryma CoRBiERi Morière 1888. Morière. Bull. Soc Linn. Norm, 4* série, t. ii, p. 142, pi. V, ûg. 3. Vésulien d'Ecouché (Orne). 9) Eryma compressa Deslongch. spec. 1842. Palinurus ? compressas Deslongch. Mem. Soc . Linn. Norm- t. vni, p. 60, pi. IV. fig. 8-9- 1862. Erymacompressa Oppel, Ueber jurass- Grust. p. 27. Bathonien de Banville (Calvados) : zone à Zeilleria digona. Palaeastacus Bell 1861. Palaeastacus Etallon. Notes sur les Grust. jurass. p. 31. 1862. Palaeastacus Oppel, Ueb. jurass. Grust. p. 45. Palaeastacus cenomaniensis sp. nov. Ge genre Palaeastacus « assez voisin des Ecrevisses et des Homards, se distingue surtout par les grosses pus- tules qui recouvrent non seulement la carapace, mais encore les membres, et qui dégénèrent même en véri- tables épines » (Etallon : « Notes sur les Grust. jurass. du bassin dû Jura », p. 31). A ce genre je crois devoir rapporter deux portions de pinces recueillies dans la craie cénomanienne de Trouville (Galvados). Echantil- lons appartenant aux collections de la Fac. de Caen et dont l'un d'eux est représenté pi. 111, fig. 4 a-b. La main est à peu près seule conservée ; elle est presque aussi large que haute (20 ■"/■") ; elle est bombée à la partie — 133 — supérieure et légèrement aplatie à la face inférieure. Le bord correspondant au doigt mobile externe est peu épais ; de Vautre côté le bord est arrondi La surface dor- sale de la main est couverte de gros tubercules esi)acés, ils sont de plus en plus gros à mesure que l'on se rapproche du bord externeoù ils devieniientspiniformes. La pointe des tubercules est légèrement déprimée ; leur surface est ornée de petites granulations. Entre les gros tuber- cules il y a des granulations plus fines La face palmaire devait présenter des tubercules de petite taille dans le voisinage des doigts, le frottement les a fait disparaître ; cependant on distingue encore la base de certains d'entre eux Ailleurs la face inférieure de la main était à peu près lisse. La partie basilaire des doigts seule est conservée. Le doigt externe, mobile, est aplati, à section rectangulaire ; son bord externe est creusé d'un sillon. Au milieu de ce sillon et à sa base s'élève une proémi- nence carénale triangulaire La surface du dactylopodite présente des pustules fines et serrées. Le doigt fixe a une section plus arrondie. Le test est épais. La comparaison des dessins du Palaeaslaciis Edwardsi d'Etallon (Notes sur les Crust. jurass. 1861, pi. L fig 12) et du p. solitarius d'Oppel (Ueb. jurass. Crust-, 1862, pi. XI, fîg. 4) avec les échantillons étudiés montre des différences telles qu'on ne peut attribuer le Grus- tacé de Trouville à l'une ou à l'autre de ces espèces. Pseudoglyphea Oppel 1860- Pseudoglyphea Oppel, Wûrttemb. naturw. Jabresb , xvii, p. 111. 1861. Pseudoglyphea Etallon. Notes sur les Crust. jurass. p. 29. Pseudoglyphea minima sp. nov. pi. IV, fig 1. — 134 — Nombreux échantillons, en général fort incomplets, trouvés dans les chailles kimméridgiennes de Trouville (Calvados) et appartenant à la coll. Jarry de la Faculté des Sciences de Caen. Crustacé de petite taille dont la longueur, prise du rostre à l'extrémité du telson, ne devait pas atteindre plus de 50 à 60'"/'". Carapace assez longue, divisée, comme chez les Glyphées, en trois régions par deux sillons transversaux- Sillon cervical profond, assez obli- que, avec forte courbure dans la partie latérale pour venir gagner le bord de la région antérieure. Sillon branchial bifurqué, les deux branches étant à peine marquées, surtout la supérieure qui est formée d'une ligne de petites dépressions allongées et distinctes les unes des autres. Dans la partie dorsale de la carapace les deux branches s'atténuent très vite et disparaissent. Les sillons branchial et nuchal sont réunis par un sillon très prononcé, à double courbure. Au dessous de ce sillon, le sillon branchial ne se continue pas pour gagner le bord inférieur de la carapace, comme chez les véritables Glyphées. La carapace ne présente pas de carène ; elle est rebordée sur tout son pourtour. La région antérieure est terminée par un rostre lancéolé. Elle est ornée de 7 crêtes longitudinales dont la médiane et les 2 crêtes latérales supérieures sont lisses, les autres étant garnies chacune d'une ligne de fines granulations serrées. Les intervalles compris entre les crêtes sont lisses, sauf dans le voisinage du sillon cervical où ils présentent quelques petites granulations Près des bords latéraux la région antérieure de la carapace possède de fines granulations assez serrées. Les régions moyenne et postérieure du céphalothorax présentent de nom- breux tubercules fins, subégaux qui disparaissent dans — 135 — la partie dorsale, laquelle est à peu près lisse, ne mon- trant que de petits et rares enfoncements circulaires. Les régions branchiales offrent leur maximum de lar- geur vers le milieu de la carapace, ensuite elles vont en diminuant régulièrement et presque en ligne droite vers l'extrémité postérieure. Abdomen avec anneaux assez larges, lisses dans leur partie dorsale, ornés de granulations et de dépressions sur les pièces épimériques. Celles-ci sont arrondies, elles présentent un large sillon parallèle au bord, et de courtes dépressions longitudinales accessoires. Aucun échantillon ne présente de telson conservé. Membres mal connus ; quelques petits fragments présentant des lignes de fins tubercules. Par la légère impression du sillon sus-branchial et par sa forme, ce Crustacé semble bien appartenir au genre Pseudoglyphea : il se rapproche-plus particulière- ment de P- stricta Etallon (Notes sur les Crust. jurass. p. .31, pi- 7, fig. 2), mais il en diffère par l'ornementation de la région antérieure qui ne comprend que .3 crêtes longitudinales de chaque côté alors qu'il y en a 4 chez l'espèce d'Etallon. Glyphea Meyer Palimiriis Voltz (1835). — Glyphea Meyer (1835). — Giyphea Rômer (18.39). — Orphnea Munster (1839). — Glyphea Pictet (1854). — Glyphea Etallon (1858). — Glyphea Oppel(1862). De nombreux échantillons de Glyphées ont été trouvés dans les terrains secondaires de B^sse-Normandie ; ils appartiennent aux espèces suivantes : \SQ2- Pseudoglyphea Oppel, Ueb.Jurass. Crust. p. 51 — i36 — 1) Glyphea Regleyana Meyer(Desm. spec). 1822 Palinurus Regleyanas Desm- Grust. foss. p. 132, pi XI, fig. 3. 18.55. Crangon Magnev'illei J.-A. Eudes Deslongch , Mem. Soc. Linn. Norm. t. v, p- 42, pi. I, fîg. 1-3. 1835. Glyphea Regleyana Meyer in Bronn Jahrb p. 328. 1837. Palinarus Regleyaniis MilneEdw. Hist Nat. des Crast. t. II, p 302. 1840. Glyphea Regleyana Meyer, NeueGatt. foss. Kreb. p. 10, pi. m, fig 14-21. 1842. Palinurus long ebrachiatus Deslongch. Mem. Soc. Linn. Norm., t vni, p. 58, pi. IV, fig. 6-7. 1858. Glyphea Regleyana Etallon, Descrip des Crust. foss. Bull. Soc. géol. Fr. t. xvi, p. 184, pi. IIl, fig. 1012. 1861. Glyphea Regleyana Etallon, Notes sur les Crust. jurass., p. 24, pi. I, fig 7 8. 1862. Glyphea Regleyana Oppel, Ueb jurass. Crust. p. 68, pi. XVII, fig. 1-3. 1886. Glyphea Regleyana Carter, Decap. Crust. of the Oxford-Clay, Quart. Journ. geol. Soc- London t. 42, p 551. Le type du Palinurus longebrachialus de Deslong- champs provenait des nodules du Callovien de SainteScolasse (Orne). Etallon a identifié cette espèce avec la forme mâle de Glyphea Regleyana Meyer. Les figures de Deslongchamps diffèrent par certains détails — forme du 5^ article de la patte ravisseuse et forme des épimères — de celles de Meyer et d Etallon ; ce dernier auteur attribue ces différences au dessin. En 1835, sous le nom de Crangon Magnevillei, Deslong- champs avait décrit plusieurs fragments de Crustacés trouvés par lui et par Tesson dans les calcaires vésuliens de Venoix et de Vaucelles près de Caen. Un autre échantillon provenait du Bradfordien de Banville (Cal- - 137 — vados). Tous ces exemplaires sont fort incomplets, le test est presque totalement disparu, si bien que les caractères d'ornementation ne peuvent être invoqués pour faire une détermination. D'après Etallon il faut identifier ces fragments à Glyphea Regleyana. A cette espèce je rapporte des portions de céphalo- thorax recueillies par M le D"" Moutier dans le Bathonien d'Amfreville et de Moult (Calvados) et par M Mazetier dans les couches de récif de l'Aalénien de May-sur- Orne (Calvados). 2) Glyphea Udressieri Meyer. 1836. Glyphea Dressieri Meyer, in Bronn Jahrb. p. 56. 1840. Glyphea Udressieri Meyer,NeueGatt. foss-Krebse, p. 14, pi IV, fig. 48. 1842. Palinurus squamifer Des\ongch.,Mem Soc.Linn. Norm-, t. vni, p. 55, pi IV. fig. 1,3, 4, 5. 1858. Glyphea Udressieri Etallon Descr. Crust. foss. H'^-Saône et H*-Jura, p. 190, pi. IV, fig. 4-5. 1862. Glyphea Udressieri Oppel, Ueb. jurass Crust., p 66, pi. XVI, fig. 7. Des échantillons de la collection du D'^ Roman pro- venant du Callovien de Sainte-Scolasse (Orne) ont servi à Oppel pour faire la description de l'espèce. D'après Oppel et aussi d'après Etallon le Palinurus squamifer de Deslongcliamps doit-être assimilé à l'espèce de Meyer 3) Glyphea Munsteri Voltz. 1835. Palinurus Munsteri Voltz, in Bronn Jahrb. p. 62. 1835. Glyphea spcciosn Meyer, in Bronn Jahrb. p. 328- 1836. Glyphea Miinsieri Meyer, inl3ronn Jahrb. p. 56. 1839. Glyphea speciosa Rômer, Ool. Nachtr. p. 54, pi. XX, fig. 32. — 138 — 1840. Glyphea Mûnsteri Meyer, Neue Gatt foss. Krebse, p. 12, pi. m, fig.23. 1858. Glyphea Mûnsteri Etallon, Descr. Crust. foss. Bull. Soc Géol. Fr. t. xvi, p. 187, pi. V, fig. 1-2. 1862. Glyphea Miinsleri Oppe[,\]eh.i\ivass Crust p. 67, pi. XVII, fig. oa-b. Le type figuré par Oppel est un échantillon du Gallo- rien de Sainte-Scolasse (Orne), collect. D"" Roman. 4) Glyphea Bronni Rômer. 1839. Glyphea Bronni Romer, Ool. Nachtr., p. .*)!, pi XX, fig. 33. 1862. Glyphea Bronni Oppel, Ueb.jurass. Crust., p 69. pi. XVII, fig. 4 a-c. Espèce qui n'a pas encore été signalée en Normandie. Plusieurs exemplaires provenant des couches kimme- ridgiennes de Trouville (Calvados), se trouvent dans les collections de la Fac des Se de Caen Ce sont des fragments de céphalothorax dont la partie antérieure est toujours absente. L'un d'eux est représenté pi. IV, fig. 3. Sur ces différents échantillons, la distance entre le sillon cervical et le bord postérieur du céphalothorax atteint 30 "/'" pour une hauteur maximum de 18 '"/'" chez le plus grand, et des dimensions correspondantes de 20 ■"/■" et 11 ■"/"" chez le plus petit ; ils présentent les caractères d'ornementation donnés par Oppel pour Glyphea Bronni. 5) Glyphea BRADFORDiENSis sp. nov. pi- IV, fig 4. Crustacé de l'oolithe miliaire Localité inconnue du Calvados. Collect. de la Fac. des Se. de Caen. Céphalothorax en bon état de conservation sauf la partie frontale. Cette espèce se rapproche de la Gl. Bronni Romer, — 139 — mais en diffère par certains détails dans la disposition des sillons et par l'ornementation de la carapace. Céphalothoraxallongé, environ deux fois etdemie plus long que large, comprimé latéralement comme chez les autres Glyphées- Sillon cervical très prononcé délimi- tant, en avant, une région céphalique (ou stomacale) occupant environ un tiers de la longueur totale .de la carapace; cette partie, d'ailleurs moins large que le reste, va en se rétrécissant légèrement vers la région frontale. Le rostre est brisé. La carapace est rebordée sur tout son pourtour. Le sillon cervical, dans sa partie inférieure, se recourbe et vient constituer un sinus parallèle au bord latéral de la région céphalique. La surface de la région antérieure de la carapace est ornée, de chaque côté, de trois crêtes longitudinales à peu près parallèles garnies chacune d'une ligne de fines granu- lations. La crête supérieure est moins apparente que les deux autres. Entre ces deux dernières on aperçoit un court sillon perpendiculaire au sillon cervical. La partie inférieure de la région stomacale est garnie de granulations fines et de ponctuations au voisinage du sillon cervical. En dehors de ces ornements la surface est lisse ou légèrement gaufrée. La région moyenne est délimitée postérieurement par le sillon branchial qui part du bord libre de la cara- pace, monte jusqu'à mi-hauteur en décrivant une double courbure, puis se dirige obliquement vers le carène dorsale qu'il atteint non loin du bord postérieur du céphalothorax. Un sillon à peu près parallèle au bord branchial réunit les deux sillons principaux en délimitant une région couverte de fines granulations. A l'endroit où le sillon branchial se dirige vers l'arrière, il fournit un profond sillon arqué, dirigé vers la carène dorsale, mais qui s'atténue rapidement ; dans son pro- — 140 — longement et dans l'angle que forme le sillon branchial avec la carène, un sillon accessoire naît du sillon bran" chial, se dirige vers l'avant en se creusant et s'élargis- sant, pour finir en une sorte de dépression. La région moyenne du céphalothorax, sur les parties mises en relief par ces sillons accessoires, présente de petites cavités arrondies. De semblables cavités sont réparties sur toute la portion branchiale de la carapace ; elles deviennent plus petites à mesure que l'on se rapproche du bord libre des branchiostégites II y a quelques gra- nulations sur la partie antérieure des régions bran- chiales. Le céphalothorax est fortement rebordé dans sa partie {postérieure où le sillon parallèle au bord libre est parti- culièrement large et profond, surtout dans la région dorsale. Longueur totale du céphalothorax 4.3 ""/"v Larg. 16""/". 6) Glyphea Mazetieri sp- nov , pi. IV, fig. 2. Crustacé de la collection de M. Mazetier, trouvé dans le Gharmouthien : zone à Amaltheiis spinatus, à Tilly- sur-Seulles (Calvados). Cette espèce est voisine de Gl. liasina Meyer (Neue Gatt. foss. Krebse. p. 16, pi. IV, fig. 26) et de G/, Ter- quemi Oppel (Ueber jurass. Grust p- 61, pi XV, fig. 6 et 7 a-b) Chez notre Glyphée, comme chez Gl. liasina-, les gra- nulations qui ornent la carapace sont assez fortes, subégales, régulièrement réparties sur toute la surface des régions moyenne et postérieure, Chez Gl Terqaemi, les granulations sont plus grosses et plus espacées les unes des autres dans la région moyenne que sur les branchiostégites. Les sillons sont à peu près analogues, chez l'espèce de ïilly, à ceux de la GL liasina. La carapace — 141 - de la Glyphée de Meyer est rebordée seulement dans les régions antérieure et moyenne; chez G/. Terqueini, au contraire, ainsi que sur notre échantillon, la bordure est absente dans la région antérieure ; elle débute vers le milieu du bord libre et va progressivement en s'accentuant vers le bord postérieur qu'elle suit entiè- rement. Le caractère qui distingue notre espèce des deux autres Glyphées citées est la présence d'une carène dorsale très nette, accentuée par une ligne de gra- nulations serrées. Quoique l'échantillon soit brisé, cette carène est bien visible sur la partie conservée. Les dessins de Meyer et d'Oppel ne montrent pas de carène La partie abdominale est presque entièrement conservée ; elle est formée d anneaux assez larges avec épimères en forme de r) et ne présentant pas de tuber- cules à leur surface- Chacun d'eux est orné de deux sillons transverses, l'antérieur très prononcé, le posté- rieur à peine visible dans la région médiane. Ces deux sillons se rejoignent en suivant le bord libre des épimères. Sur ceux-ci il y a des parties mises en relief par 2 ou 3 petits sillons accessoires partant du sillon antérieur. Le premier anneau abdominal, moins large que les autres, présente des pièces épimériques plus petites. Le 6^ anneau est complètement lisse ; latéra- lement on y distingue un petit bourrelet qui doit mar- quer l'articulation d'une pièce supportant les deux lames natatoires dont l'interne est seule visible sur l'échantillon étudié. Telson long, trapézoïdal, formant la partie médiane de la nageoire. ^ Membres et autres appendices absents. — 142 — II ANOMOURES Pagurus 1861. Etallon. Notes sur les Crust. jurass. du bassin du Jura, p. 21. Pagurus oxfordiensis sp. nov. PI. lY, fig. 5. Etallon dans ses « Notes sur les Crust- foss du bassin du Jura » (1861), p. 21, décrit sous le nom de Pagurus jurensis des pinces courtes, à section losangique, à main plus large que haute, présentant au bord caréné, du côté du dactylopodite, 6 épines coniques ; le reste de la surface de la main étant garni de très petits tuber- cules. Les tubercules sont un peu plus forts à la base interne du doigt fixe et sur le bord du propodite corres- pondant à ce doigt. Une pince recueillie dans les cou- ches coralligènes de Trouville (Calvados) présente, par la forme, les dimensions et l'ornementation, des carac- tères semblables. Cependant la carène est ornée de deux rangées d'épines au lieu d'une seule, comme chez le Pagurus jurensis, Caractère qui doit être suffisamment important pour établir une espèce nouvelle. Dimension de la pince : longueur totale 12 ""/'", lar- geur de la main 8 '"/'". Des trois pinces attribuées par Deslongchamps au genre Pagurus dans les Mém. Soc. Linn. Norm. t v (1833), p. 43, deux me semblent devoir être rapportées au genre Orhomalus Etallon et la troisième probable- ment au genre Eryma. III BRACHYURES Prosopon Meyer 1835. Meyer, Jahrb. f. Minerai., p. 329. 1840. Meyer, Neue Gatt. foss Krebse, p. 21. — 14:^ — 1842. Meyer, Beitr. z., Petref., V, p. 70- 18o8. Etallon, Descrip Crust. foss., p. 176: 1860. Meyer, Die Prosoponiden, Palaeontographica, t. vil, p. 183. A ce genre je rapporte 3 espèces non encore décrites. 1) Prosopon villersensis sp. nov. pi. V, fig. 1 a-b. Cénomanien de Villers (Calvados^. Collection Présey à la Fac des Se. de Caen. Céphalothorax de petite taille, de forme allongée. Longueur 30 '"/'", largeur maximum 19 '"/'" La région antérieure occupe un peu plus du tiers de la longueur totale de la carapace : elle est délimitée par le sillon cervical peu profond, légèrement recourbé en arrière dans la partie médiane où il contourne une petite aire stomacale quadrangulaire, surélevée et subdivisée en deux lobes par une dépression triangulaire médiane. La largeur de la région antérieure diminue sensible- ment à mesure qu'on se rapproche du bord frontal. Celui-ci est un peu mutilé sur notre échantillon, on distingue cependant l'empreinte d'un petit rostre recourbé vers la partie inférieure de la carapace. Ce rostre était peut-être tridenté, car à la partie médiane correspond une dépression longitudinale, ce qui sem- blerait indiquer la présence de deux lobes latéraux plus ou moins développés qui ont été brisés. La région antennaire, très grande, occupe toute la largeur de la région frontale. La partie médiane du rostre devait se souder à l'épistome et diviser la région antennaire en deux cavités. L'épistome forme, peut-être avec l'endos- tome, une large et longue plaque divisée en 2 lobes par une dépression longitudinale axiale. De chaque côté, les bords latéraux de la carapace sont repliés pour former les régions ptérygostomiennes qui sont assez — 144 — développées. La partie inférieure de l'épistome constitue le bord supérieur du cadre buccal qui était donc très large et très éloigné du bord frontal de la carapace. Sur l'échantillon on ne distingue pas le reste du pour- tour du cadre buccal. Les deux cavités antennaires étaient occupées par les yeux et la base des antennes. Les fossettes antennaires ne sont pas distinctes des orbites. La région antérieure, en dehors de l'ornementation générale de la carapace, formée de granulations assez fortes, présente de chaque côté deux fortes protubé- rances ; l'une, la plus grosse, visible en regardant la carapace par en dessus, devait être spiniforme ; l'autre, située plus inférieurement, n'apparaît que dans une vue de côté La région moyenne du céphalothorax est étroite ; elle est comprise entre le sillon cervical et le sillon bran- chial. Ce dernier, d'abord parallèle au sillon -cervical, s'infléchit brusquement vers l'arrière dans la région médiane et contourne une aire cardiaque lancéolée dont la pointe se prolonge en un sillon longitudinal axial qui sépare les régions branchiales. Sur les flancs de la carapace de la région moyenne, se trouve une crête assez proéminente dirigée de haut en bas dans le sens antéro-postérieur, crête nettement visible dans la vue de côté. Les régions branchiales sont très bombées, aussi bien surles flancs que surla face supérieuredu céphalothorax* Un court sillon, parallèle au sillon branchial, délimite un lobeépibranchial, et une légère dépression dans la partie postérieure sépare un petit lobe métabranchial du lobe mésobranchial très développé. Ce lobe est séparé du bord abdominal de la carapace par une dépression transversale arquée continuant celle qui — 145 — partage les lobes meta et mésobranchial Le sillon médian qui prolonge la pointe de l'aire cardiaque, avant d atteindre la ligne d'insertion abdominale, se bifurque pour contourner une petite région surélevée'de chaque côté de laquelle s'élève une petite protubérance. Le bord postérieur du céphalothorax présente trois larges échancrures, l'une médiane, les autres latérales. La carapace est rebordée sur toute la ligne d'insertion abdominale. La vue latérale fait apparaître la forme toute particu- lière du céphalothorax qui est fortement déprimé sur toute la largeur de la région moyenne située en avant de l'aire cardiaque L'épaisseur de la carapace est maximum au niveau de l'aire gastrique, elle atteint à cet endroit 10 "V"- Les appendices et l'abdomen sont absents. 2) Prosopon major sp. nov , pi. V, fîg. 2. Empreinte en creux d'un Crustacé trouvée par M. Mazetier dans le Bajocien : zone à Stomechinus bigranalaris, à May-sur-Orne (Calvados). Le moulage de la cavité montre qu'il s'agit d'un céphalothorax un peu mutilé ; il est cependant assez nettement caractérisé pour pouvoir être attribué sans hésitation au genre Prosopon. Carapace quadrangulaire, un peu allongée, bombée à la partie supérieure, arrondie sur les flancs, et divisée par des sillons en trois régions caractéristiques du genre. Le sillon cervical recourbé vers l'arrière délimite une région antérieure large, arrondie en avant et pré- sentant un rostre bilobé qui devait «tre assez long. A la base de chaque lobe rostral il y a une protubérance large, peu élevée. — Aire gastrique en forme de matras; de chaque côté s'élève un gros tubercule. Plus en, 10 - 146 — avant, et tout à fait sur le bord de la carapace on distingue de part et d'autre un autre ^ros tubercule qui était probablement spiniforme. A mi-chemin entre les tubercules indiqués, il devait en exister un autre ou tout au moins à cet endroit la carapace était légèrement soulevée. Région moyenne peu développée, comprise entre le sillon cervical et les deux dépressions syqiétriques qui forment le sillon branchial. Ces deux dépresssions d'abord à peu près parallèles au sillon nuchal, se diri- gent ensuite vers l'arrière en décrivant une grande courbe, puis vont se rejoindre sur la ligne médiane par une deuxième courbure L'angle qu'elles forment entre elles est occupé, dans la région moyenne, par l'aire cardiaque qui est limitée en avant par une dépression transversale courte, parallèle au sillon cervical, la sépa- rant de la région génitale bombée. Les régions branchiales sont fortement bombées laté- ralement Elles sont dépourvues d'ornements. Le bord postérieur de la carapace n'est pas visible sur l'échan- tillon Le test était finement granuleux. Par la forme et l'ornementation, ce Crustacé se rap- proche du Prosopon marginaium deMeyer [DieProsopo- niden, Palaeontographica, t. vn (1859-1861), p- 198, pi. XXIII, fig. 8-9], il en diffère par le rostre bien déve- loppé. Ce dernier caractère se trouve chez le P. lingu- lalum du même auteur (id p. 205, pi. XXIII, fig. 17). Notre Prosopon diffère encore du P. marginatum par la présence, en dehors de l'épine latérale, d'un gros tuber- cule de chaque côté de l'aire gastrique, et par l'absence de tubercules sur l'aire cardiaque. Cependant le mau- vais état de conservation de cette dernière région ne permet pas de donner ce caractère distinctif comme certain. En outre le Prosopon de Meyer est de taille — 147 — plus petite, les exemplaires de cet auteur ne dépassaient pas une longueur de 14'"/"", alors que l'échantillon de May devait atteindre, rostre compris, 25 à 30 ""/■" de long pour une largeur maximum de 20 ■"/■" dans la région branchiale. 3) Prosopon Moutieri sp. nov, pi. V, fîg. 3. Moule de céphalothorax d'un Crustacé recueilli par M- le D"" Moutier dans le Bathonien supérieur de Moult (Calvados). Carapace ayant 6 ""/"" de long et 5 ■"/■" de large, un peu aplatie à la partie supérieure, légèrement carénée sur les flancs qui sont arrondis. Partie frontale bombée et présentant deux aplatissements triangulaires latéraux. Rostre bilobé rudimentaire. Cadre buccal large. Epis- tome petit. Sillon cervical faiblement arqué. Aire gastrique mal délimitée, comprise entre deux lignes courtes, obliques, partant du sillon cervical et dirigées vers l'avant. La limite antérieure de cette aire est mar- quée par une petite dépression en arc de cercle. Dans sa partie postérieure l'aire gastrique présente une petite échancrure médiane se raccordant au sillon cervical. Sillon branchial parallèle, sur les côtés de la carapace, au sillon cervical ; dans sa partie hmédiane, il s'infléchit en arrière pour limiter l'aire cardiaque. Celle-ci est séparée de la région génitale par deux courtes dépres- sions transversales symétriques assez prononcées. La partie postérieure de la carapace est renflée sur les flancs ; sa largeur diminue un peu avant d'atteindre la ligne d insertion abdominale. La carapace est lisse Ce Crustacé présente de grandes ressemblances avec le Prosopon obtusiim Meyer (Palaeontogr. 1860, p. 206, pi XYIlI,fig. 19) Cependantil en diffère parla forme de l'aire cardiaque qui est quadrangulaire dans le Prosopon — U8 — Moutieri alors qu'elle est triangulaire dans le type de Meyer. En outre, ce dernier ne présente pas de dépres- sion médiane sur l'aire gastrique. Pithonoton Meyer 1842. Pithonoton (pars) Meyer, in Mûnst. Beitr. z. Petref., V, p. 70. 1858. Prosopon (Pithonoton) Etallon, Descrip. Crust. foss. p. 177. 1861. Pithonoton Etallon, Notes sur les Crust. jurass., p. 8 et Goniodromites id. p. 10- 1) Pithonoton âuduini Deslong. sp. 1835. Homolas Auduini Deslong., Mem. Soc- Linn Norm., t. V, p. 39, pi. I, fig. 4 à 6. Le type de l'espèce provient du Bathonien de Lan- grune (Calvados). Un deuxième exemplaire fut recueilli par Tesson dans les assises bradfordiennes de Banville ^Calvados). M. le D^ Moutier possède deux échantillons fort bien conservés qu'il a trouvés dans le Bathonien supérieur de Moult et d'Amfreville (Calvados). Le plus gros exemplaire, malheureusement un peu mutilé, devait atteindre 35 ""/" de long Ces échantillons présentent quelques détails qui ne sont pas visibles sur le type de Deslongchamps. Présence de 11 épines sur la région antérieure de la carapace; les deux plus antérieures ne sont pas visibles »«r l'échantillon de Langrune. Présence de 2 petites épines sur la région génitale et de 3 autres sur l'aire cardiaque ; deux de celle-ci, non signalées par Deslong- champs sont cependant visibles sur son exemplaire ; la troisième beaucoup plus petite est située tout à fait dans l'angle postérieur delà région cardiaque. Les deux sillons, cervical et branchial, se réunissent sur les flancs — 149 — pour former un sillon unique parallèle au bord inférieur apparent de la carapace. Les dessins de la planche V, fig-. 4 a-b, correspondent à l'échantillon de M. le D'" Moutier provenant du Batho- rien de Moult (Calvados) (1). « . 2) PlTHONOTON LANGRUNENSIS Sp. nOV. Morière en 1863 (Bull. Soc Linn Norm. l'« série t. VIII, p. 94, pi. VII, fig 1-2) attribua au Prosopon [Pithonoton] Meyeri Etallon, une carapace de Crustacé trouvée par lui dans la Grande Oolithe de Langrune (Calvados). Toutefois il faisait de nombreuses réserves sur cette détermination. La simple comparaison des dessins d'Etallon et de Morière montre, à première vue, tant de différences, qu'il est difficile de considérer les deux échantillons représentés comme appartenant à la même espèce. Morière avait notamment remarqué que la division antérieure de son Crustacé avait beaucoup plus de rapports avec celle du P. gibbosum Etallon, 1858; Descript. Crust. foss., p. 179, pi. III, fig. 4-6 = Goniodromiies gibbosus, Etallon, 1861 : Notes sur les Crust. jurass., p. 1.3 — qu'avec celle du P. Meyeri Etallon, 1858, loc. cit., p. 180, pi. III, fig. 1-3, et que l'aire géni- tale était nettement séparée de l'aire cardiaque. L'orne- mentation de la carapace est aussi sensiblement diffé- rente. (1) Dans ce travail fait en 1918-1919 au Laboratoire de Géologie de la Fac des Se. de Caen, et dont la publication a été retardée par diverses circonstances, j'ai cru devoir rapporter au genre Pithonoton VHomohis Auduini de Deslong.champs. Dans une note récente [G. R. Ac. Se. Paris, t. 177, n° 13, p. 553 (1923)], M Van Straelen qui a revu les échantillons, signale l'identité entre VHomolus Auduini et le Palœinachus {Protocarcinus) longipes. Woodward. — 150 — La région frontale de la carapace du Crustacé de Morière est brisée ; si elle était mieux conservée l'attri- bution serait plus facile. Quoi qu'il en soit, tout en conservant la détermination générique de Morière, je crois qu'il y a lieu de faire de son PUhonoton une espèce nouvelle dont les caractéristiques seraient les suivantes : Crustacé de petite taille, à carapace subrectangulaire. L'échantillon de Morière à une longueur de 1.3 '"/'" pour une largeur maximum de 10 "/■" ; un exemplaire de ce Crustacé trouvé à Langrune par M- le D® Moutier est un peu plus petit. — Carapace légèrement aplatie à la partie supérieure, bombée sur les flancs. Bord frontal large avec petit rostre recourbé en dedans dans sa partie médiane. Le céphalothorax se rétrécit légèrement avant d'atteindre la ligne d'insertion abdo- minale qui est plutôt étroite. Sillon cervical bien prononcé, un peu recourbé vers l'arrière. Aire gastrique nettement délimitée ; elle a la forme d'un matras à col allongé et étroit. Cette aire est peu distincte chez le p. Meyeri Etallon Sillon branchial peu profond; il contourne dans la partie médiane du céphalothorax une aire cardiaque quadrangulaire avec pointe posté- rieure plus lon2:ue que chez le PUhonoton d'Etallon. La région cardiaque est séparée par une dépression longi- tudinale de l'aire génitale située plus en avant sur la région moyenne. Régions branchiales sans ornemen-' tation particulière ; à leur sujet Morière fait cette cons- tatation : « les pièces qui recouvrent les branchies ont une forme particulière que nous n'avons observée dans aucune des espèces décrites par Etallon ». Or, à l'aide de l'exemplaire de M. le D' Moutier, j'ai constaté que la partie postérieure du céphalothorax du Crustacé de Monère était brisée, et qu'en réalité la forme des bran- — 131 — chiostégites du P. langrancnsis était la même que celle des régions branchiales de tous les Prosoponidès. — Test mince, couvert de petites granulations inégales et assez serrées — La région antérieure de la carapace présente de chaque côté de l'aire gastrique un gros tubercule. Latéralement à ce dernier s'élèvent deux tubercules un peu moins forts. Il y en avait peut-être d'autres ; en tout cas, Morière ne signale que 4 tuber- cules, alors qu'il y en a au moins 6. Cœlopus Etallon 1861. Etallon. Notes sur les Crustjurass. du bassin du Jura, p. 20. Cgelopus BiGOTi sp. nov., pi. VI, fig. 1. Espèce établie d'après l'empreinte d'une carapace de Crustacé trouvée par M. Bigot dans le Vésulien de Falaise (Calvados) : faciès de la pierre de Caen. J'ai comparé l'échantillon avec le dessin du Cœlopus Jo/yi Etallon [Not. Crust. jurass.(i861) ,p. 20,pl. I, fig. 5]. Comme dans cette espèce, la carapace est subrectangu- laire, à surface aplatie dorsalement et à flancs arrondis. La partie antérieure est large, presque droite, munie dun petit rostre lancéolé ; de chaque côté du rostre la carapace est rebordée. L'insertion abdominale, peu distincte sur le Crustacé de Falaise, paraît cependant moins large que chez le type d'Etallon. La surface du céphalothorax est ornée de granulations fines et serrées, alors qu'elles sont grosses, obtuses, éloignées les unes des autres dans le C Jolyi Mais les différences les plus importantes résident dans la disposition des sillons. Sur l'échantillon de Falaise le sillon cervical est bien marqué, il a une courbure très prononcée. Il délimite — 152 - en avant de la carapace une région convexe présentant dans sa partie médiane deux légères dépressions bordant l'aire gastrique. Ces'dépressions sont plus nettes dans le Cœlopus d'Etallon où elles se rejoignent en dessinant une sorte de matras Le sillon branchial, chez le Cœlopus Bigoli, sépare une région moyenne étroite, de la région postérieure ou branchiale ; il est moins profond que le sillon nuchal; sur les flancs il se rapproche de celui-ci, alors que dans la région dorsale il en est beaucoup plus éloigné ; là il contourne une aire cardiaque en forme d'U, délimitée en avant par un court sillon trans- versal droit dont les extrémités sont très enfoncées. Ce sillon est situé à peu de distance du sillon cervical- Les régions branchiales sont bien développées et ne présen- tent pas d'ornementation spéciale. Bien que les caractères ornementaux du moule in- terne puissent différer un peu de ceux que présentait la carapace du Crustacé, on ne peut cependant pas rap- porter l'échantillon du Vésulien de Falaise au Cœlopus Jolyi dont il diffère sensiblement ; c'est pourquoi j'en ai fait une autre espèce. Orythia Deslongchamps Orythia Deslongchamps (1835). Mem. Société Linn, Norm., t. V, p. 40. Orythia Labeschei Deslongch. 18.35. Ory//i/ff Labeschei Deslongch, loc. cit., p. 40, pi I, fig 7-9. 1862. Necrocarcinus Bechei Bell, Monogr. foss. Mala- costr, Crust. of Great-Britain, Part n, p. 20. Cénomanien des Vaches-Noires à Villers (Calvados). — 153 — Orhomalus E talion 1861 . Etallon. Notes sur les Crust. jurass., p. 13. En dehors des débris de pinces provenant du Lias de Verson (Calvados), du calcaire à polypiers de Benouville (Calv.) et du calcaire de Caen, décrits sous le nom de Pag'Mras par Deslongchamps dans les Mém. Soc Linn. de Norm., t. v (1835), p. 45, fig. 12-14, et qu'Etallon rapporta ensuite au vieux genre Gammarolithes Reuss, puis au genre Orhomalus, les collections de la Faculté des Se. de Caen renferment de nombreux exemplaires de pinces, très variables en dimensions, présentant des caractères de forme et d'ornementation qui permettent de les rapporter au genre d'Etallon, On peut y distinguer au moins deux espèces. 1) Orhomalus portlandicus .►* Etallon. 1858. Gammarolithes portlandicus Etallon, Descript. des Crust. fossiles, p. 200, pi. V, fig. .10-11. 1861. Orhomalus portlandicus Etallon, Notes sur les Crust. jurass. p. 15. Je rapporte à cette espèce, mais avec quelques réser- ves, plusieurs débris de pinces représentés pi. VI, fig. 2 (a-b-c), provenant du Corallien de Trouville (Calvados) et dont les caractéristiques sont les suivantes : Pince comprimée, à bords latéraux arrondis ; le bord situé du côté du dactylopodite présente une carène- La main est trapézoïdale ; sa surface est garnie de granula- tions très serrées, plus fortes sur la carène. Doigts à section triangulaire avec face interne large présentant deux lignes de gros tubercules inégaux. La pointe est légèrement déjetée vers le dehors et est incurvée vers la partie inférieure. Aucun échantillon ne présente une pince complète, mais des doigts mobiles trouvés dans — 154 — les mêmes couches peuvent être, à peu près certaine- ment, attribués à la même espèce. Ils présentent une face interne large, garnie de deux lignes de gros tubercules pointus, assez espacés les uns des autres. Ces dactylopo- dites sont fortement recourbés vers l'intérieur de la pince ; leur extrémité est pointue. 2) Orhomalus Deslongchampsi sp.nov. , pi VI, fig 3a-b. Pinces pouvant atteindre 30 à 33 '"Z" de long, pour une largueur de 25 "'/'". La forme générale de l'ensemble est triangulaire. Main robuste à face interne légèrement aplatie. Bords latéraux arrondis. Du côté du doigt fixe la main est épaisse ; elle est coupante et carénée sur le bord correspondant au dactylopodite. La surface du pro- podite est ornée de granulations inégales assez fortes, serrées, ayant tendance sur certains échantillons à se disposer en lignes. Les granulations sont plus dévelop- pées du côté externe que du côté interne et elles forment sur la carène des pointements assez proéminents. Sur les doigts et dans la partie de la main avoisinant leur base, les granulations sont plus fines et moins appa- rentes. En outre sur les doigts on distingue de petites dépressions un peu allongées, irrégulièrement répar- ties, qui sont probablement des traces d'insertions de poils. Les doigts sont robustes, larges, à section trian- gulaire ; leur extrémité libre est un peu courbée vers l'intérieur. Leur face interne, très large, est garnie de gros tubercules peu serrés et inégaux vers la pointe : puis ils deviennent plus gros, ils sont alors comprimés les uns sur les autres et disposés sur deux rangées. Sur le doigt fixe, le plus large, à l'intérieur des deux rangées de tubercules principaux, on distingue quelques tuber- cules plus petits. — 155 — Goniochirus Etallon 1861. Etallon Notes Grust. jurass. p. 17. Goniochirus cristatus Carter, pi. VI, fig. 4 a-b. 1886. Garter, Decapod. Grust of the OxfordGlay. Quat. Journ. Geol. Soc. London,t. xlii, p. 555, pi- XVI, fig.9. Je crois devoir rapporter à cette espèce, non encore signalée en Normandie, une pince provenant des argiles oxfordiennes de Trouville, Gollect Fac. Se de Caen. Pince courte, forte, à main plus longue que large et à faces légèrement convexes Le bord correspondant au doigt fixe est arrondi, couvert de nombreux petits tubercules courts, pointus, très serrés. Quelques poin- tements sont visibles à la face inférieure de la main dans le voisinage des bords. Le bord situé du côté dn dactylopodite présente une expansion carénale com- prise entre deux sillons longitudinaux fortement creusés ; cette carène est garnie dé tubercules. D'autres granulations pointues sont distribuées sur les bords internes des sillons. L'articulation basale de la pince est large et très oblique. Les doigts occupent environ la moitié de la longueur totale de la pince ; leur bord externe est aplati, pourvu de nombreuses petites granu-' lations pointues et serrées, de taille variable. Le bord interne des doigts présente une rangée de 6 à 7 tuber- cules larges et serrés. Sur le reste de leur surface les doigts sont lisses, ça et là ils présentent des petits enfon- cements marquant sans doute des insertions de poils. Le dactylopodite est largement articulé. L'extrémité libre des doigts est très pointue, légèrement recourbée en crochet vers l'intérieur en même temps qu'un peu déjetée vers le bas. — 136 — L'étude des Crustacés jurassiques de l'Orne et du Calvados montre que beaucoup des types de notre région sont, pouv une époque correspondante, les mêmes que ceux étudiés par Meyer et Oppel en Bavière, Etallon dans le Jura et Carter en Angleterre ; ce qui indique des conditions de vie à peu près identiques dans ces régions. Travail fait en 1918-1919 au Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Caen sous la direction de M le Professeur Bigot,à qui je suis heureux d'exprimer ici toute ma reconnaissance. EXPLIGA.TION DES PLANCHES Planche III Fig. 1. — Eryma ventrosa Meyer sp. — Kimméridgien . Trouvillc (Calvados). Y'ig, 2. — Eryma Morieri née- — Oxfordien. Trou ville (Calvados). Fig. .3. — Eryma Bizeti Morière. — Vésulien. Ecouché (Orne). Fig. 4 a-b. — Palœastacus cenomaniensis Hée. — Cénomanien. Trou ville (Calvados). Planche IV Fig. 1 . — Pseudoglyphea minima Hée. — Kimméridgien. Trouvîlle (Calvados). Fig. 2. — Glyphea Mazetieri Hée. — Charmouthien. Tillysur- SeuUes (Calvados). Fig. 3. — Glyphea Bronni Rômer. — Kimméridgien. Trouville (Calvados). Fig. 4. — Glyphea bradfordiensis Hée. — Bathonien (oolithe miliaire). Localité inconnue du Calvados. Fig. 5. — Pagiirus oxfordiensis Hée. — Couches coralligcnes de Trouville (Calvados). — 157 — Planche V Fig. 1 a-b. — Prosopon villersensis Hée. — Cénomanien. Villers (Calvados). Fig. 2. — Prosopon major Hée. — Bajocien supérieur. May-sur- Orne (Calvados). Fig. 3. — Prosopon Moutieri Hée. — Bathonien supérieur. Moult (Calvados). Fig. 4 a-b. — Pithonoton Auduini Deslongch. sp. — Bathonien. Moult (Calvados) Planche VI Fig. i. — Cœlopus BigotiRée. — Vésulien. Falaise (Calvados) . Fig. 2 a-b-c — Orhonialus portlandicus ? Etallon. — Couches coralligénes de Trouville (Calvados). Fig. 3 a-b. — Orhomalus Deslong champsi Hée. — Couches coral- ligénes oxfordiennes. Trouville (Calvados). Fig. 4 a-b. — Goniochirus cristatus Carter. — Oxfordien. Trou- ville (Calvados). D'^ A. ET F. MOUTIER. — Posidonomya Dalmasi (Dumortier). Avicula tr ans ver sa Tergiet Sourdy , Le 10 juin 1923, prenant part à l'excursion de la Société Linnéenne de Normandie à Ste-Honorine des- Pertes, nous trouvâmes non loin du chemin qui con- duit au rivage, dans les blocs éboulés des parties hautes de la falaise, blocs assez noirs, rappelant les calcaires de Port-en-Bessin, un certain nombre de coquilles qui furent reconnues par M. Bigot comme appartenant au genre Posidonomya. Plus tard nous trouvâmes dans l'ouvrage de Dumor- tier et Fontanes, intitulé « Description des Ammonites de la zone à Ammonites ienuilobatus de Grussol (Ardèche) et de quelques autres fossiles jurassiques — 158 — nouveaux ou peu connus », une figure de Posidonomya (pi. IV, fig. 1), décrite p. 209 sous le nom de P. Dalmasi (Dumortier). Voici cette description qui s'applique exactement aux échantillons de Sainte-Honorine Dimensions: haut., du côté anal au côté buccal, 0,20 "/"■, largeur 27-24 "/">• Coquille arrondie inéquilatérale, de forme très varia- ble, généralement plus large que haute, presque plane ou légèrement bombée, marquée de 18 à 30 sillons concentriques, d'autant moins rapprochés qu'ils sont plus éloignés du crochet, limitant des espaces arrondis plus ou moins convexes. Chaque valve est ornée sur la partie médiane de petites stries rayonnantes qui s'at- ténuent brusquement du côté anal où l'on n'en trouve que des traces peu distinctes et qui disparaissent à quelque distance de l'extrémité buccale. Ces stries sont remarquablement irrégulières dans leur allure ; tantôt elles sont limitées par deux sillons consécutifs, tantôt elles passent sur plusieurs plis. Leur direction est aussi très variable, en sorte qu'elles se rencontrent souvent entre elles, et forment ainsi des angles enchevêtrés, dont le sommet est dirigé tantôt vers les crochets, — tantôt vers le bord palléal. Les crochets, dont la position est loin d'être constante, ne dépassent jamais la ligne cardinale. Les auteurs ajoutent : « C'est par erreur que cette coquille fut rangée dans les espèces de l'Oxfordien inférieur. Son véritable niveau est la partie supérieure du Bajocien ». Or, la falaise de Sainte-Honorine est constituée à sa base par le Bajocien supérieur et plus haut par le Vésu- lien, dont certaines couches noires se distinguent forte- ment des couches blanches du Bajocien. Ces couches plongeant vers l'est forment toute la falaise de Port-en- — 159 — Dessin : nous pensons donc que cette coquille, nouvelle pour le Calvados, se trouve située dans le Bathonien inférieur ou Vésulien. Au même niveau nous avons rencontré VAvicula transversa, très connue d'après la figure donnée par Gossmann dans les Comptes rendus de l'Association Française pour l'avancement des Sciences, 1907. D' A. MOUTIER — Notes sur quelques Echinides recueillis en 1923 dans le Calvados. Notre collègue, M Mazetier, a bien voulu me remettre un fragment d'un très grand exemplaire de Cidaris Langriinensis récolté dans l'oolithe blanche de Sainte- Honorine-des-Pertes. Cette coquille, rencontrée çà et là dans le Bathonien supérieur, n'a pas été jusqu'à ce jour signalée dans le Bajocien. A cette occasion, je dois réparer une erreur que j'ai commise dans le catalogue des Echinides du Bath- sup' publié dans le Bulletin de la Soc. Linn. de. Norm. en 1921. J'ai en effet indiqué le Cidaris Sœmanni comme pro- venant de plusieurs localités Voisines de Caen. J'ai reconnu que les échantillons signalés sous ce nom étaient des C. Langrunensis, ou jeunes, ou un peu variables. J'ai trouvé par compensation un bon exemplaire de Cidaris Sœmanni à Amfréville, dans le Bath. sup% Carrière des Pèlerins, et c'est le seul échantillon que j'aie rencontré jusqu'à ce jour. Cette espèce est très voisine du Cidaris Caumonti — 160 — dont M Bigot, et je l'en remercie vivement, a bien voulu me communiquer l'exemplaire type décrit par Cotteau (V. Paléont, fran.ç, t x, P'' partie). Dans cette même carrière, j'ai recueilli un exemplaire de Stoinechinus polyporus, toujours rare, intéressant par sa bonne conservation de l'appareil apical- Dans la carrière située derrière la gare, j'ai trouvé 2 exemplaires d'Echinobrissus clanicularis var. conicus, fort rare. Enfin dans la falaise de Langrune, j'ai récolté un exemplaire d' Aacrosalenia Laweana (V. Pal. fr. t. x, V^ partie, p. 361, pi 24i, fig. 1-7) non encore signalé dans notre région- La description de Cotteau m'a paru s'appliquer exac- tement à cet échantillon. Un autre exemplaire a été trouvé par mon petit-fils, Jean Moutier, dans la falaise de Luc, près de l'ancien four romain. L. MERCIER ET R. POISSON. — Espèces nouvelles pour la faune de France observées dans le département du Calvados. Les recherches de faunistique que nous poursuivons depuis 1919 dans le département du Calvados nous ont permis de recueillir un certain nombre d'espèces animales dont la présence n'avait pas encore été signalée en France; certaines d'entre elles sont même nouvelles. Les descriptions de ces espèces ou les indications qui les concernent ont été publiées dans divers périodiques; aussi nous avons pensé qu'il serait utile, en vue de l'élaboration dune faune normande, de rassembler ces renseignements- — 161 — ARTHROPODES INSECTES Diptères L'un de nous s'est tout particulièrement consacré à l'étude des Diptères vivant le long de la côte et sur le pourtour des mares saumâtres supralittorales. Chironomid.^ Dactylocladius MerdeHKieffer. — Ghironomide marin décrit par M. l'abbé Kiefter sur des exemplaires femelles capturés à la Roche- Mignon, rocher de la zone de balancement des marées situé entre Luc-surMer et Lion (Mercier 1923). Phsenocladius rupicola Kieffer. — Cette espèce a été capturée dans les mêmes conditions que l'espèce précé- dente et décrite par M labbé Kieffer sur des exem- plaires mâles et femelles (Mercier 1923) Trichocladius marinas Alverdes. — Ce Chironomide marin était uniqucîment connu de Norvège (Skârgaard). La description de l'espèce, établie d'après des exem- plaires femelles, a pu être complétée par M. l'abbé Kieffer sur des exemplaires mâles et femelles capturés à la Roche-Mignon (Mercier 1923). DoLiCHOPOomjî Aphrosylas piscator Licht. — Cet Aphrosyle marin n'était connu que de l'Europe méridionale. Capturé dans la zone de balancement des marées entre Luc et Lion. Avril-août (Mercier 1920). 11 — 162 — Porphyropsdiscolor Zeii. — Etait connu de Scandinavie et des lies Britanniques. Capturé à Bernières-sur-Mer et dans les vases salées deSallenelles. Juillet-août(Mercier 1921). Campsicnemas magms Lw. — Signalé de l'Europe centrale et méridionale, de l'Afrique du Nord. Capturé sur le pourtour d'une mare d'eau saumâtreàBénouville. Juin. (Mercier 1923). Dolichopus clavipes Hal. — Espèce connue de l'Europe centrale et septentrionale (Suède, Danemark, Angle- terre)- Capturée le long d'un ruisseau d'eau saumâtre sur la rive droite de l'Orne, entre Bénouville et la mer. Juin (Mercier 1922). Myodaires supérieurs AnTHOMYIDjE Cœnosia salinarum Stein — Espèce connue de diffé- rents points d'Angleterre et de la région méditerra- néenne (bord de la mer et salines continentales) Abon- dante le long de la rive droite de l'Orne, entre Bénou- ville et la mer, Juillet-août (Mercier 1923). Limnophora biseriataSleïn. — Espèce maritime connue des côtes anglaises et de l'île Borkum Capturée le long de la rive droite de l'Orne (entre Bénouville et la mer) et dans les vases salées de Sallenelles. Mai-septembre (Mercier 1923). Limnophora aërea Fin. — Espèce signalée du littoral de la mer Baltique, des côtes d'Angleterre et d'Irlande, de l'Europe centrale. Capturée dans les vases salées de Sallenelles. Juin-juillet (Mercier 1923). Limnophora marina Collin. — Espèce maritime com- mune sur les côtes anglaises. Capturée dans les vases — 163 - salées de Sallenelles et sur les bords d'une mare d'eau saumâtre à Bénouville. Mai-octobre (Mercier 1923). Limnospila albifrons Zett — Espèce connue du Dane- mark, d'Autriche, d'Italie et de l'Amérique du Nord. Capturée sur le pourtour d'une mare d'eau saumâtre A Bénouville. Août (Mercier 1923). Myodaires inférieurs Leriid^ Leria maritima Villen. — Espèce maritime nouvelle décrite par M. le D' Villeneuve sur des exemplaires capturés dans les dunes de Ouistreham, Bernières et CourseuUes. Septembre (Mercier 1921). Trypetid^ Oxyna plantaginis Hal. - Espèce maritime connue d'Angleterre et de la côte belge. Capturée le long de la rive droite de l'Orne, entre Bénouville et la mer. Août (Mercier 1922). PHYCODROMm.E Cœlopa pillpes Hal. var. 6reuf)0f7os« Mercier. — Variété nouvelle d'une espèce fucicole très commune sur nos côtes. Décembre-janvier (Mercier 1921). Ephydrid.e Notiphila venusta Lw — Cette espèce était connue de Scandinavie, d'Allemagne et d'AutHche. Capturée sur le pourtour d'une mare d'eau saumâtre à Bénouville. Juin (Mercier 192.3). Dlscomyza cimiciformis Hal. — Espèce maritime — 164 — considérée comme une rareté. Jusqu'ici, elle était uni- quement connue d'Irlande et du littoral de la mer Baltique. Plusieurs exemplaires capturés dans les dunes deCourseulles. Mai (Mercier 192.3). Hydrellia thoracica Hal. — Espèce connue d'Angle- terre, d'Allemagne, de Silésie. Capturée sur le pourtour d'une mare d'eau douce à Saint-Aubin-d'Arquenay. (Mercier 192.3). Pelina nitens Lw. — Cette espèce était considérée, jusqu'ici, comme méditerranéenne (Calabre, Espagne). Capturée sur le pourtour d'une mare d'eau saumâtre à Bénouville. Février-mars (Mercier 1923). Glenanthe ripicola Hal. — Espèce maritime très rare indiquée d'Irlande et des côtes nord et ouest de l'Alle- magne- Capturée dans les vases salées de Sallenelles. Octobre (Mercier 1922, a.). Parydra pubera Lw. — Jusqu'ici .cet Ephydride était considéré comme une forme exclusivement méditerra- néenne (Sicile, Calabre, Andalousie). De nombreux exemplaires ont été capturés au bord -d'une mare d'eau saumâtre à Bénouville. Septembre-octobre (Mercier 1922, a.). Scatella pilosigenis Beck. — Espèce décrite parBecker d'après un exemplaire « Ein Weibchen vom Ostsee- rande in der Sammlung des Herrn Oberlehrers Wiistnei in Sonderburg ». De nombreux exemplaires ont été capturés à l'embouchure de l'Orne et sur le pourtour dune mare d'eau saumâtre à Bénouville. Mars-.juin- août (Mercier 1922, a ). ACROMYZmiE Rhicnoëssa Strobliana Mercier. — Espèce, maritime considérée Jusqu ici comme méditerranéenne (Alge- — 165 - siras, Alicante). Capturée sur le pourtour dune mare d'eau saumâtre à Bénouville et à Courseulles. Juin- millet (Mercier 1923). Hémiptères CORIXID^ Arctocorisa vernicosa Wall. — Espèce connue d'An- gleterre, de Scandinavie, de Finlande et de Sibérie. Capturée sur la côte du Calvados où elle vit dans les mares d'eau douce. Juillet-août (Poisson 1922). Gerrid.e Beaucoup d'espèces du genre Limnoirechus Stal. pré- sentent du polymorphisme alaire allant de la forme macroptère à la lorme aptère avec une série de types intermédiaires. Un certain nombre de types alaires, inconnus jusqu'à présent, ont été observés dans le département du Calvados. C'est ainsi que l'existence de variants aptères et microptères a été constatée chez les espèces suivantes : Limnoirechus laciistris L. (Poisson, 1921, a.), L. thora- cicus Sch. (Poisson, 1921, a ), L. argentata Sch. (Poisson, 1921, a.), L. odontogaster Zett. ^Poisson 1922). CRUSTACÉS Acasta spongites Polli - Balane commensale d'Epon- gés. De nombreux exemplaires ont été trouvés dans l'Eponge Spongelia fragilis Mont, recueillie au cours de dragages effectués en août 1922-23 au large de la côte de Luc (Mercier, 1922, b.) — 166 — ANNÉLIDES Mercierella enigmatica Fauvel. — Ce Serpulien est actuellement très abondant dans le canal de Caen à la mer entre Ouistreham et Hérouville Sa diagnose a été établie par P. Fauvel (1922). PROTOZOAIRES SPOROZOAIRES. - Grégarines Genre Cephaloj'dophora Mavrodiadi. Ce genre renferme des Grégarines i)olycystidées parasites du tube digestif de Crustacés marins et d'eau douce. Il est caractérisé par l'existence d'un stade intra- cellulaire au cours de son développement. C. Brasili Poisson. — Tube digestif d'Orchestia littorea Mont. (Poisson 1920). C. echinogammari Poisson. — Tube digestif d'Echino- gammarus Berrilloni Cailia . (Poisson 1921 b ). Genre Uradiophora Mercier. — Ce genre comprend également des Grégarines polycystidées parasites du tube digestif de Crustacés marins et d'eau douce ; mais, contrairement à ce que l'on constate dans le genre pré- cédent, il n'y a pas de stade intracellulaire jeune, U. Mercieri Poisson. — Tube digestif d'Orchestia littorea Mont. (Poisson 1921 b.). Genre Lankesieria Mingazzini. — Genre assez mal défini renfermant des Grégarines monocystidées para- sites de Prochordés, de Chaetognates, de Turbellariés et d'Insectes. L. cyclopori Poisson. — Parasite des ramifications — 167 — intestinales, du parenchyme et des ovaires de Cycloporus maculatus, Hallez(TurbeUarié polyclade marin) (Poisson 1921 0.)- Infusoires Genre Balantidium. B. laciencis Poisson. — Infusoire parasite du tube digestif d'Orc/ies/ta liilorea Mont (Poisson 1921 d.)- Haplosporidies Genre Haplosporidiiim- H Caalleryi Mercier et Poisson. — Haplosporidie parasite des muscles, de l'épithélium cœlomique et intestinal de l'Annélide Nereilepas fiicata Sav. (Mercier et Poisson 1922). INDEX BIBLIOGRAPHIQUE P. Fauvel. — Un nouveau Serpulien d'eau saumâtre, Mer- cierella JN. G. enigmatica N. Sp. (Bull. Soc. Zool. de France, t. 47, 1922, p. 4^4). L. Mercier. 1920.— Diptères marins et maritimes de la côte du Calvados. Annales Soc. Entom. de Belgique, t. 60). — 1921. — Diptères delà côte du Calvados, 2^ liste. [Annales Soc. Entom. de Belgique, t.61). — i922a.— Diptères de la côte du Calvados, 3° liste). {Annales Soc. Entom. de Belgique, t. 62). — 1922b.— ri cas/a spongites ; Balane commensale d'une Eponge [Spongeliafragilis Mont.) [Bull. Soc. Linnéenne de Normandie, 7e S. 5* V.). — 168 — L. Mercier 1923. — Diptères de de la côte du Calvados, 4* liste. (Annales Soc. hntom. de Belgique, t. 63). L. Mercier et R. Poisson 1922. — Une Haplosporidie, Haplospo- ridium Caulleryi n. sp,, parasite de Nereilepas fucata Sav. [Compt. rend. . Acad. Se. Paris, t. 174, p. 1205). R. Poisson 1920. — Cephaloïdophoia Brasili n. sp. Grégarine parasite du tube digestif d'Orchestia littorea Mont. [Compt. rend. Soc. Biol. Paris, t. 83, p. 1396). — 1921a.— Gerris (Hémiptères-hétéroptères) du Cal- vados. — Polymorphisme chez Gerris lacmtris L. et perte de la faculté du voj chez cette espèce. {Congrès assoc. Franc. Avancement des Sciences, Rouen). — 1921 b.— Cephaloïdophora echinogammari n. sp. Grégarine parasite du tube digestif d'Echinogammarus Berilloni Catta. (Compt. rend. Soc. Biol. Paris, t. 85, p. 73). — 1921 c. — Lankesteria cyclopori n. sp. Grégarine parasite de Cycloporus maculatus P. Hallez. {Compt. rend. Soc. Biol. Paris, t.85, p. 967). — 1921 d. — Sur un Infusoire du genre Balantidium, parasite du tube digestif d'Orchestia littorea Mont. [Compt. rend. Soc. Biol. Paris, t. 84, p. 333). — 1922. — Hémiptères aquatiques nouveaux pour la faune Normande. [Bull. Soc. Entom. de France ; n° 6. p. 75). ù — 169 — René VIGUIER et Henri HUMBERT. — Plantes récol- tées à Madagascar en 1912 {suite). STENOGLINE D. C. (Humbert emend.) Stenocline ericoides D. C. — Province du Vakinan- KARATRA, DISTRICT d'Antsirabe : peiîtes addes et ravins de la montagne à l'Ouest à' Ambohiponana, et ça et là dans la plaine, vers 1400-1600 m. d'alti- tude [n° 1^26, 20 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : crête gneissi- que des VavavcUo, vers 2.000 m. d'altitude {n° 1595, 24 Novembre 1912). — Province de ïananarive, DISTRICT d'ândramasina : croupe rocailleuse aride enive A mbohimasina et \ndramasina, \ers IQOO m. d'altitude (n" 19 i 6,^ Décembre 1912). Endémique. Stenocline inuloidesD. G. — Province d'Andovoranto, DISTRICT DE MoRAMANGA : clairièrcs (artificielles) de la forêt d'Analamazaotra, vers 1.000 m. d'altitude {n° 8^3, 21 Octobre 1912). — Province du Vakinan- karatra, DISTRICT de Betafo : crêtes des Vavavafo, vers 2.000 m. d'altitude (n° 1595 bis, 24 Novembre 1912). ATHRIXIA Ker-Gawl Athrixia debilis D. G. — Province du Vakinankaratra, district d'ambatolampy (sur la limite delà province del'lTASY): pente herbeuse au sommet du Tsiafa- jauona (massif de V Ankamlra), à 2.600 2.650 m. d'altitude {n° 1679, 27 Novembre 19l2j. Endémique. BOJERIA D. C. Bojerla speciosa D. G. — Province d'Andovoranto, district d'Anivorano : dans la prairie au sommet 12 — 170 — d'une montagne au Sud-Est de Lohariandava, vers 400 m. d'altitude (n° 655, \2 octobre 1912) ; talus du chemin de fer et lieux herbeux entre les gares de Rogez età'Ambatovola, vers 500 m. d'altitude (n° 718, 15 Octobre 1912). Endémique EPALLAGE D. C. Epallage longipes (Comm.) Humbert (1) '(E. hamifusa Bak.)- — Province et district de Tamatave : lieux boisés entre la mer et la lagune près à' Ampanalana {n" 361, 26 Septembre 1912). — Province d'Andovo- RANTO, DISTRICT DE MoRAMANGA : dans la prairie entre Analambolo et Bevakmircmo, dans la vallée de la Sahamarirana, vers 900 m. d'altitude (n" 999, 24 Octobre 1912). Endémique. TRIDAX L Tpidax pPOCUmbens L. — Province et DISTRICT de Nosy- Bé : rues, à Hellville (n" 106, 11 Septembre 1912). Adventice. SIEGESBEGKIA L. Siegesbeckia Bojeri (D C) Humbert (2) (S. nbyssinica Oliv. et Hiern ; S. emirnensis Bak. ; Micractis Bojeri D. C ). — Province de ïananarive, district de Manjakaindriana : bords des chemins près d'Àjnba- tolaona, vers 1.400 m- d'altitude {n°1203, 11 Novem- bre 1912). (1) Voir H. Humbert, Les Composés de Madagascar (Mém. Soc. Linn. de Normandie, t. xxv, 1923), p. 333, en note. (2) Même note que précédemment, au sujet de Epallage longipes. — t7t — Afrique et Madagascar. N'est peut-être qu'une race du suivant. Siegesbeckia orientalis L. — Province et district de Tamatave : environs de Tamatave, le long des che- mins, dans les friches, etc (ii° 166, 20 Septembre lui 2). — Province d'A.ndovoranio, district de MoRAMANGA : cnvirons de Moramanga (n° 1035 bis, 26 octobre 1012). Rudéral; cosmopolite dansles pays tropicaux et subtropicaux. ECLIPTA L. Ecllpta erecta L. — Province et district de Tamatave : chemins, friches, aux environs de Tamatave (n°391, 26 Septembre 1912). Rudéral ; espèce cosmopolite dans les pays tropicaux et subtrojucaux. ASPILIA Thon. Aspllia Baroni Bak — Province du Vakinankahatra, district d'Ambatolampy : flancs du Tsiafajavona, à 2.000-2 oOO m d altitude (/>» 1 687, 28 novembre 1912). Endémique. Aspilia Thouarsii D. C. — Province etdistrict di^ Tama- tave : sables du littoral aux environs de Tamatave (n°2'l2, 23 Septembre 1912). Endémique. SPILANTHES L Spllanthes acmella Murr. — Province dAndovoranto, DISTRICT D Anivorano : Hcux boisés humides en- dessous des chutes de Koma près Fanovuna, vers 600 m. d'altitude (n« 73U, 16 Octobre 1912j Cosmopolite dans les pays tropicaux et subtropicaux. — 172 — COSMOS Cav. Cosmos caudatUS H. B. et K- — Province d'Andovo- RANTO, DISTRICT d'Anivorano : pentes herbeuses de la montagne au Sud-Est de Lohariandava (confluent de la Vohitra et de la Mantana), vers 250 m. d'altitude {n" 637, 12 Octobre 1912). Adventice. BIDENS L. Bidens pilosa L. [D. leacunlha Willd). — Province et DISTRICT DE NosY-BÉ : rucs, à HeUvUle (n° W5, l\ Septembre 1912). — Province et district de Tama- TAVE : environs de Tamatave (n° SOU, 25 Septembre 1912). — Province d'Andovoranto, district d'Ani- vorano : Brickaville (n° UU7, 3 Octobre 1912). — Pro- vince d'Andovoranto, district de Moramanga : village d' Analamazaotra, à 900 m. d'altitude (n.° 1136 bis, 8 Novembre 1911). Espèce rudérale, répandue dans tous les pays tropicaux. GOTULA L. Cotula villosa D. G- (C australis Hook.). — Province de Tananarive, district de Manjakandriana : bords des chemins près à' Ambalolaona,yer& 1400 m d'altitude {n° 1275, 11 Novembre 1912). — Province du Vaki- NANKARATRA, DISTRICT d' AmBATOLAMPY : SablcS aU bords de VOnive, en dessous du palais de Tsinjoa- rivo, vers 1.600 m. d'altitude (n° 1819, 30 Novembre 1912) Afrique australe, Madagascar, Australie. — 173 — CENTIPEDA Lour. Centipeda orbicularis Lour. (C. minuta C. B. Clarke, Myriogyne minuta Less.). — Province d'Andovoraivto, DISTRICT DE MoRAMANGA : sables au bord du Mangoro près d'Ankarefo, a 800 m. d'altitude (n° 1 165,9 No- vembre 1912). — Province du Vakinankaratra, DISTRICT d'ANTSiRABE : bord du lac Andraikiba, vers 1.400 m. d'altitude {n° 1310, 16 Novembre 1912). Non endémique (répandu en Asie, Océanie, Australie). GYNDRA Cass. Gynura rubens Muschler (Senecio rubens Jacq. ; 5^. cer- nuus Linn. f. ; Crassocep/ialum cernuum Mœnch ; Cremocephalum cernuum Cass. ; Crassocephalum rubens Sp. Moore) — Province et district de Tama- TAVE : chemins, friches, aux environs de Tamatave (n° 187, 20 Septembre 1912). — Province d'Andovo- RANTO, DISTRICT d'Anivorano : Ueux herbeux, pentes des montagnes autour de Lohariandava (n" 680, 12 Octobre 1911). Afrique tropicale et îles occidentales de l'Océan indien. Gynura sarcobasis D. C. (G. crepidioides Benth. ; Cras- socephalum sarcobasis Sp. Moore ; C. crepidioides Sp. Moore) — Province d'Andovoranto, district d'Anivorano : terrains vagues à Brickaville (n° ^^8, 3 Octobre 1912). Afrique tropicale et Madagascar. EMILIA Cass. ^ Emilia adscendens D. C. — Province d'Andovoranto, DISTRICT d'Anivorano ; lieux marécageux entre — 174 ~ Amuorano et le pic de Vohilonjo, vers 110 m. d'alti- tude (ai° 54^6, 6 Octobre 1912). — Province d'A.ndo- voRANTO, DISTRICT DE MoRAMANGA : clairière maréca- geuse dans la forêt d' Analamazaotra, vers 900 m. d'altitude {n° 90S, 22 Octobre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy : lieux marécageux entre Amhatolampy et Tsinjoarivo, vers 1.600 m. d'altitude (n° / 770, 29 novembre 1912). Endémique. Emilia citrina D. C — Province et district de Tama- tave: chemins, cultures, etc- aux environs de Tama- tave (n° 165, 20 Septempre 1912). — Province d'ÂN- DOVORANTO, DISTRICT d'Anivorano : licux hcrbcux et pentes des montagnes autour de Lohariandava, à 130-300 m. d'altitude (n^ 669, 12 Octobre 1912). — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : village (ï Analamazaotra, à 900 m. d'altitude {n°ll39 bis, 8 Novembre 1912). — Province du Vakinanka- RATRA, district d'Ambatolampy: entre Ambalolampy et Tsinjoarivo, vers 1-600 m. d'altitude (n° 17SS, 29 Novembre 1912). Espèce endémique, devenue rudérale et messicole. Emilia graminea D C (Senecio rhodanthas Bak.). — Province d'Andovoranto. district de Moramanga : clairières herbeuses (artificielles) de la forêt d' Ana- lamazaotra, vers 1,000 m. d'altitude («" 84-2,21 Octo- bre 1912); friches aux environs do Moramanga, vers 900 m. d'altitude (/î° 1037, 26 Octobre 1912). Endémique. Emilia humifusa D. C. {E. amplexicaulis Bak ) — Pro- vince ET district de Tamatave : cnvirous de Tama- — 175 — tave, dans les lieux cultivés, le long des chemins, etc. {n° 186, 20 Septembre 1912). — Province d'An DOVORANTO, DISTRICT DE MORAMANGA : licUX décOU" verts autour du village d' Analamazaoira, vers 950 m. d'altitude (n^ 113^^ bis, 8 Novembre 1912). Madagascar et Zanzibar. Emllia sonchifolia D. C. (E. rigidula D C ). — Province ET district de Tamatave : chemins, cultures, etc. aux environs de Tamalave {n° 305, 25 Septembre 1912). Asie et Afrique Iropicales, et îles occidentales de l'Océan Indien. SENECIO L. Senecio adenodontus D. C. (S. sparsifolius Boj. ex. D, C ). ~ Province DU Vakinankaratra, district d'Ant- sirabe : moni Ibity {n° 1509, 21 Novembre 1912). Endémique. Senecio adscendens Boj. ex. D.C.(S. microdontas Bak. ; -S mrtrg'a/'////e/'M5Klatt).— Province d'Andovoranto, district de Moramanga : clairières (artificielles) de la forêt d' Analamazaotra, vers 1.000 m. d'altitude (n° 8^i^f, 21 Octobre 1912). — Province du Vakinan- karatra, district d'Antsirabe : montagne à l'Ouest d'Ambohlponana, bords des ruisseaux vers 1 oOOm d'altitude (n° 1^18, 20 novembre 1912). — Province DU Vakinankaratra, district de Betafo : monts Vavavato, vers 2.000 m. d'altitude (n° 1551, 24 No- vembre 1912). — Province de l'Itasy, district du KiTSAMBY : entre Ambatondradama et Ambatofotsy (versant Ouest de r/lntero/ra), vers 1.700 m. d'alti- tude (n" 1621, 26 Novembre 1912). Endémique. - 176 — SeneciocyclocladusBak— Province DU Vakinankakatra, DISTRICT d'Antsirabe : crête rocheuse (quartzites) du mont /6t7y, vers 2,000-2.230 m d'altitude (rt° ^5/2, 21 Novembre 1912). Endémique. Senecio emirnensis D. C. var. angavonensis (Boj. ex. D. C, pro sp.) Humbert (1) [S. emirnensis D. G. var. lanceolala Se Elliot; S. drepanophyllas Klatt). — Province d'Andovoranto, district d'Anivorano : talus du chemin de fer entre les gares de Rogez et d'Ambaiovola, vers 500 m. d' âliUude (n° 7 1 6 , 15 Oc- tobre 1912), et entre les gares d'^m6a/oyo/a et de Fanovana, vers 600 m. d'altitude (n" 735, 16 Octobre 1912). — Province DE Tananarive, district de Man- jakandriana: lisière de la forêt à lEst d' Ambatolaona, vers 1.400m d'altitude (n» ^267, 1 1 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Antsi- RARE : dans la prairie, près du lac Andraikiba, vers 1.450 m. d'altitude (n° iUi3, 16 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Ambato- lampy: massif de l'/l^/tara/ra, pentes du Tsiafaja- vona (n° 1638, 27 Novembre 1912); rochers de VOnive en-dessous du palais de Tsinjoarivo, vers 1 600 m. d'altitude {n" 1816, 30 Novembre 1912). Var vittarifolius(Boj. ex. D. C, pro sp.) Humbert {S. polyrliizus Bak). — Province du Vakinankaratra, DISTRICT DE BbTAFO : daus la prairie près de la crête des Vavavato, vers 2 000 m. d'altitude (n° 156^ bis, 24 Novembre 1912) Endémique. (1) Voir H. Humbert. Les Composées de Madagascar (Mém. Soc^ Linn. de Normandie, l. x.w, 1023,i, p. 135. - 177 - Senecio erechtitoides Bak (S. calamifosas Klatt : S- Garnieri Klatt.) — Province du Vakinankaratra, DISTRICT d'Ambatolampy : bords de VOnive, à Tsin- joarivo, vers l 600 m. d'altitude (/i° 1820, 30 Novem- bre 1912). Endémique. Senecio faujasioides Bak. [S . parochetiis Klatt.). — Pro- vince d'Andovoranto, DISTRICT de Moramanga : bords àQ lOi Sahamarinana enUQ A mpasimpotsy et Bevala- nirano, vers 900 m. d'altitude {n" 1012> 24 Octobre 1912). Endémique Senecio Hildebrandtii Bak. — Province du Vakinanka- RATRA, DISTRICT d'Antsirabe : crête rocheuse (quart- zites) du mont Ibity, à 2.000-2.250 m- d'altitude (n° 151^, 21 Novembre 1912). Endémique. Senecio hypargyraeus D. C. (S. desmatas Klatt; 5 betsi- liensis Bak.). — Province de Tananarive, district DE Manj AKANDRiANA : Usièrc de la forêt à l'Est d\Am- batoiaona, vers 1.400 m. d'altitude (n° i272, 11 No- vembre 1912). — Province du Vakinankarata. dis TRiCT d'Ambatolampy : restes de forêt sur le flanc Est "de VAnkaraira en-dessous du Tsiafajavona, vers 2000 m. d'altitude {n° 1670, 28 Novembre 1912). Endémique. Senecio longiscapus Boj. ex. D. C. (S- apr ic us K\aii). — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : clairières (artificielles) dans la forêt d'Analamazao- Ira, vers 1.000 m d'altitude (n''1026,2o Octobre — 178 — 1912^ ; coteaux de la vallée du Mangoro près d'Anka- refo, vers 800 m d altitude (n° M 66 bis, 0 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Antsirabe : pentes du cratère du Trilriva, vers 1.800 m. d'altitude (n° 1287, 16 Novembre 1912). Endémique. Seneclo melastomaefoUus Bak - Province du Vaki- NANKARATRA, DISTRICT d'ântsirabe : crètc rochcuse du mont/6i/y (quartzites), à 2.000-2.250 m. d'altitude (n° i5i3, 21 Novembre 1912). Endémique. Senecio mesembryanthemoides Boj. ex. D. C. — Pro- vince du Vakinankaratra, district d'Antsirabe : crête rocheuse du mont Ibity (quartzites), à 2.000- 2.250 m. d'altitude (n" 1515, 21 Novembre 1912). Endémique. Seneclo monocephalus Bak. — Province du Vakinan- karatra, district de Betafo : rochers (j^neiss) des Vavavalo, à 2.000-2.100 m. d'altitude (n" 1579, 25 Novembre 1912). Endémique. Seneclo myricsefollus Humbert (Mikania myricsefolia Boj- ex- D. C\ Senecio fi/w/'/H7ViguieretHumbert).— Province d'Andovoranto, district de Moramanga : forêt d'Analamazaolra, près du col d'Àmboasary, à 1.000 m. d'altitude in°959, 23 Octobre 1912). — Province de Tananarive, district de Manjakan- driana : lisière de la forêt à l'Est d' Ambalolaona, vers 1.400m. d'altitude (/i° 1279 A^- Novembre 1911). — Province du Vakinankaratra, district d'Ambato- — i79 — LAMPv : massif de V Ankaratra, pentes du Tsiafaja- vona (n°' 1665 et 173'2, 20 et 27 novembre 1912). Endémique. Senecio Petitianus Rich. (5. Parkeri Bak.). — Province DU Vakinankaratra, DISTRICT d'Ambatolampy: JDerges rocheuses et boisées de VOnîve aux chutes de Tsin- Joarivo, vers 1575 m. d'altitude (n" 1878, .30 Novem- bre 1912). Afrique tropicale et Madagascar. Senecio POSellatus Boj. ex. D. C — Province du Vaki- NANKARATRA. DISTRICT DE Betafo : Crète dcs Vavcivato près Betafo, vers 2.000 m- d'altitude (n" 1599, 25 Novembre 1912). Endémique. N'avait jamais été retrouvé depuis Bojer. Senecio simplicissimus Boj. ex. D. G. (S. (enaiscapus Boj. ex D. G) — Provinciï; du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy : pentes orientales du Tsia fajavona, dans le maf^sif cV Ankaratra, vers 2.20Um. d'altitude (n° 1673, 28 Novembre 1912). Eudén\ique. Même observation que pour le précédent. Nous n'avons vu qu'un seul individu de cette espèce. GERBERA Gionov. Gerbera Bojepi Sch. Bip. {ï^asiopus Boj erîD. C; Ger- bera podophylla Bak- ; Pseiidoserls Grandidieri Baill ) — Province de Vakinajxkaratra, district de Betafo-' pentes des Favau«/o. vers 2.000 m d'alti- tude (/r 2593, 25 Novembre 1912). Endémique. - 180 -- Gerbera piloselloides Cass. — PRovI^cE d'Andovoranto, DISTRICT DE MoRAMANGA : claïiières (artificielles) de la forêt d' A nalamazaotra, vers l 000 m. d'allilude {n° 8^0, 21 Octobre 1912); dans la prairie entre Analambolo et Bevalanirano, dans la vallée de la Sahaniarlrana,ver& 900 m. d'altiluôe [n" 997, 24 Octobre 1912). De l'Afrique australe et de Madagascar à la Chine. LAGTUGA L. Lactuca capensis Thunb. — Province du Vakinankara- TRA, DISTRICT d'Antsirabe : chemins, talusaux envi- rons d'Antsirabe, vers I.SOOm. d'altitude (n° 13 f 5, 16 Novembre 1912). — Province de l'Itasy, district DU Kitsamby : dans la prairie entre Ainbatondradama et Ambatofotsy, aux pieds de VAnkaralrn, vers 1.700 m. d'altitude {n° 1625, 26 Novembre 1912). Afrique tropicale et australe, Madagascar. Lactuca gorseensis Sch. Bip- (Sonchus gorœensis Lam. ; Brachyramphiis gorœensis D. G. — Province et dis- trict de Majunga : lieux pierreux à la pointe du Caïman (n° 26, 6 Septembre 1912). Afrique tropicale, Zanzibar, Comores, Madagascar. Lactuca indica L. {L. maariliana Poir ). — Province d'Andovoranto, district d'Anivorano: lieux her- beux autour de Lohariandava, vers 250 m. d'altitude (n° 653, 15 Octobre 1912); le long de la voie ferrée entre les gares de Junck et de Rogez, vers 300 m. d'al- titude (n" 705. 14 Octobre 1912). Espèce asiatique répandue dans les lies de l'Océan Indien. — 181 — Lactuca Welwitschii Se. EWioKSonchiu pauciflorus Bak.; -Sonc/iLis WeiwUscliil Chiov.). — Province d'Andovo- RANTO, DISTRICT d'Anivorano ; talus du chemin de fer entre les gares de Rogez et cV A mbatovola, vers 500 m. d'altitude [n" 120, 15 Octobre 1912). Afrique tropicale et Madagascar. SONCHUS L. Sonchus oleraceus L — Province du Vakinankaratra, DISTRICT d'Antsirabe : parois rocheuses bordant le lac au fond du cratère du Trilriva, \ers 1.700 m, d'altitude (n° 1320, 16 Novembre 1912). Cosmopolite. CREPIS L. Crépis Japonica Benth. {Youngia mauritiana EK G )• — Province et district de Tamatave : lieux cultivés, bords des chemins, etc., aux environs de Tamatave (n° 158, 20 Septembre 1912). — Province d'ANDOvo- RANTO, district d'Anivorano ; talus du chemin de fer au bord de la Sahantandra, près de Fanovana, vers 700 m- d'altitude [n°162, 17 octobre 1912). Espèce asiatique répandue dans beaucoup d'îles de l'Océan Indien. LADN^A Cass. Launaea bellidifolia Gass. {Microrhytwhus bellidlfolius' D C). — Province et district de Tamatave : sables maritimes aux environs de Tamatave (n° 2U8, 2 3 Septembre 1912). Rivages sablonneux de l'Océan Indien. — 182 — HIERAGIUM L. Hieracium capense L. (HieraciUm madagascarlense DC). — Province de Tananarive district de Manja- KANDRtANA : mameloiis dénudés entre Ambatolaona et la lisière de la forêt, vers 1.400-1.450 m. d'altitude {n° i2U9, H Novembre 1912) — Province du Vaki- NANKARATRA, DISTRICT d'Antsirabe : çà et là dans la prairie près de la crête des Vavcwalo, vers 1.900- 2.000 m. d'altitude {i56U, 24 Novembre 1912). Afrique Australe et Madagascar. RUBUS L. Rubus rosœfolius Smith. — Province d'Andovoranto, DISTRICT d'Anivorano : lieux frais, berges des rivières autour d'/l /u'w/Ymo (n" 4'52,5 Octobre 1912). Espèce introduite, à fruits rouges comestibles, assez répan- due. Fleurs blanches. Commune. Rubus apetalus Poir —Province d'Andovoranto, district d'Anivorano : lieux boisés en dessous des chutes de Koma, près Fanovana, vers 600 m. d'altitude {n° 733, 16 Octobre 1912). i\on endémique ; existe à l'île Bourbon et en Afrique tropicale Nom mdig. : Voaroinlsaka (dans l'Imerina). Plusieurs Rubus endémiques ont été décrits. ALCHEMILLA L. Alchemllla madagascariensis Hoffm. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : Forêt — 183 — d\[fiulama:aolra, lieux peu couverts, vers 900 m. daltitude (V/° 1132, o novembre 1912). La plante, ayant le port der.4. l'M/gra/'ii" était abondante sur les talus de la route et les fossés tout près de la gare de Périnet. Endémique. Alchemilla Viguieri de Wild nov. sp. — Province du Vakinankaratra, district d'Ambatolampy : lieux herbeux au bord d'un marais entre Ambatolampy et Tsinjoarivo, \ers, 1.000 m. d'altitude (i75^, 29 novembre 1912). Cet échantillon est le type d'une nouvelle espèce décrite par de Wildeman (Bull. Jardin Bot. Bruxelles. Vil, fasc. 3-4, p. 337, 1921). Endémique. Alchemilla Humberti de Wild. nov. sp. — PRovmcE de l'Itasy, district du Kitsamby : bords d'une dépres- sion un peu tourbeuse à l'ouest du TsiafaJ avoua (massif de l'Ankaratra), vers 2.400 m. d'altitude {n° 1685, 27 Novembre 1912). Plante étalée, avec feuilles soyeuses, à segments linaires.Get échantillon avait été déterminé A. schizophytla Baker ; M. de Wildeman le considère comme un type nouveau (Bull. Jard. Bot. Bruxelles, \ll, fasc. 3-i, p. 326, 1921) différant parles stipules plus courtes que les pétioles et par les feudles velues, à poils allongés, appliqués sur la face supérieure; il conclut, du reste, en disant que cette divergence s'effacerait si l'on étudiait un grand nombre d'échantillons à divers stades de développement. — Endémique. Le travail de M. de Wildeman porte à dix le nombre des espèces d'Alchemilla décrites en y comprenant l'A. andrin- gitrensis décrit dans ce recueil (Bull. Soc Linn. de Norman- 1923, p. 100). — 484 — On a signalé, en outre, dans l'île, des espèces de Parina- rium. Grangeria, Hirfella. Le Pêcher est très répandu à Madagascar ; on y a introduit depuis le début du siècle de nombreux arbres fruitiers de nos pays. PROTÉ4€ÉE!§> DILOBEIA Thou. Dilobeia Thouarsii Rœm. et Sch — Provixge d'Ando- voRANTO, DisTRfCT d'Anivorano: Forêt SUT le sommet du pic de Vohllonjo, près Fetromby, vers 400 m. d'altitude (n" 513, 6 Octobre 1912). Espèce endémique. Nous avons recueilli cette espèce, quoi- qu'à l'état stérile, à cause de la forme étrange, bizarrement laciniée-dichotome de ses feuilles, et l'avons rencontrée plusieurs fois dans la région orientale, notamment dans la forêt d'Analamazaotra. Le Dilobeia Thoaarsii est une plante dioique répandue dans les forêts orientales, depuis le Nord-Est (il existe notamment dans les forêts de la presqu'île Masoala) jusqu'aux environs de Fort-Dauphin. Il a été étudié sur place par les forestiers (Thiry, et surtout Louvel) qui ont consigné leurs observations dans le Bulletin économique de Madagascar. Sa proportion dans les peuplements et de 4 à 5 "/o- C'est un arbre dont le tronc, très régulier, atteint jusqu'à Ii-16 m de hauteur, et 0 m. 40 de diamètre ; l'écorce est épaisse, rougeâ- tre a l'intérieur ; le bois, d'un brun rougeàtre, très dense (1.013 à 1.038), est un excellent bois de construction fréquem- ment employé, notamment pour la confection de traverses de chemin de fer ; l'aubier très facilement attaqué par les cham- pignons doit être enlevé avec soin. L'étude anatomique détaillée de ce bois, accompagnée d'une splendide micropho- tographie, a été faite par H. Lecomte (les bois de la forêt d'Analamazaotra, p. 35, et pi. Xll) ; le fruit (étudié par — 185 — Jainelle) est une drupe qui fournit une huile jaune-foncé utilisée sur place par les indigènes. Noms indigènes : Vivaona, Mankaleo, Riona lahy. PLALITAGIIIACÉES» PLANTAGO L. PlantagO tanalensis Baker. — Province de Tananarive, DISTRICT DE Manjakandriana : Bords de la route, dans la côte de la Mandrnka, près à' Ambatolaona, vers 1.200 m. d'altitude (/i° i205, H Novembre 1912). Endémique. C'est la seule Plantaginacée connueà Madagas- car, décrite par Baker eu 1897. Récoltée également par Perrier de la Bâthie (n' 723) dans les fossés de la route de l'Est, sur TAngavo (Est Imerina). RHlZOPHOHA€É£li RHIZOPHORA L. Rhizophora mucronata Link. — Province et district DE Majunga.: Sur les rives de la baie de Bombetoke {n° 59, 7 Septembre 1912). Un des constituants de la Mangrove. Répandu sur le littoral des mers tropicales. GERIOPS Arn. Ceriops Candolleana Arn. — Province et district de Majunga : Sur les rives de \^ baie de Bombetoke (n° 57, 7 Septembre 1912). Un des constituants de la Mangrove. Répandu, comme le précédent, sur le littoral des mers tropicales. 13 — 180 — IIAI^OKRHAtiJiCÉElS LAUREMBERGIA Berg. Laupembepgia madagascariensis Schindl. — Province ET DISTRICT DE ïamatave ; environs de Tamatave, sur la terre limoneuse humide, au bord des lagunes et dans les dépressions de la plaine (n" 323, 25 Sep- tembre 1912 ; n° 57(5, 26 Septembre 1912; /i° ù07, 27 Septembre 1912). — Province de Vakinankaratra, district de Betafo : marais entre Antsirabe et Antanifoisy, vers 1 800 m. d'altitude (n° 1533, 24 Novembre 1912). Petite plante à port d'Elaline, à tiges rougeâtres; très abon- dante dans toutes les dépressions aux environs de Tamatave. Schindler, dans le Pflanzenreich (23 Heft ; IV, 22.5: p. 71, 1905), a proposé le nom de Laurembergia madagascariensis qui correspond à Serpicula repens Tul. (nec L.) Ann. Se. nat., 4'sér., VI, p. 125. 11 cite comme appartenant à cette espèce des échantillons de rimerina oriental (Hildebrandt), de Fort- Dauphia (Scott-Elliot) et d'autres sans indication de localité (Baron, Goudot). — Endémique. La famille des Halorrhagacées est représentée, en outre, à Madagascar, par le genre Myriophyllam., dont 2 espèces ont été décrites, et par le genre G iinne r a, ai\ec une espèce, le G. per- pensa qui est une plante des bords ombragés des cours d'eau de la région centrale (Perrier de la Bâthie). PITTOlSPOK4€ÉES PITTOSPORUM Banks PittOSpoPUm pachyphyllum Baker — Province du Vaki- nankaratra, district d'Ambatolampy : Forêt sur le — 187 — flanc Estdel'^/iA'ara/ra, en dessous du monlTsiafaJa- vona, entre 1.800 et 2.200 m. d'altitude (/i° i.652, 28 Novembre 1912). Arbre de 7-8 m. de hauteur, commun dans la forêt; fleurs d'un blanc-verdâtre. Endémique. Pittospopum madagascan'ense Danguy. nov. sp. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : Forêt d' A nalamazaotra, dans un vallon, vers ^0 m. d'altitude {n° 873, 21 Octobre 1912). Décrit par P. Danguy (in H. Lecomte, Notalœ systematicœ III, n°5, p. 132, 19i5). Pelit arbre de 7 à 8 m. de hauteur, à feuilles glauques en dessous et à fleurs blanches. Il existe à Analamazaotra une espèce voisine, le Pittosporiim stenope- talum Baker, qui, comme les deux espèces citées ci-dessus, a une inflorescence glabre; le P. madagascariense se distingue, à première vue par des feuilles lancéolées-acuminées et bien plus grandes que celles du P. stenopetaliim ; la capsule, à 8- JO graines dans P. pac/iyp/îy//am, n'aurait que 2 graines dans le P. steiiopetalum. Endémique. On connaît plusieurs autres espèces du genre à Madagascar. «OODÉ.^IACÉES» SCffiVOLA L. Scaevola Plumieri Vahl. — Province et district de ÏAMATAVE : environs de Tamatave, dunes du littoral près d'Ampanakma (n'' 329 et 3û3, 25-26 Septembre - 1912). Répandu sur les côtes tropicales. Scaevola frutescens Krause (= Lobelia fmtesceiu Mill., Scœvola Kœnigii Vahl). — Province et district de — 188 — Tamatave: environs de TainaUwe, dunes et sables maritimes {if 221, 23 Septembre 1912 ; n" 3^/2, 26 Septembre 1912). Très répandu sur les côtes tropicales. Ces deux espèces appartiennent à la Forêt à Barringtonia ; le Scœuota fratescens se distingue du S. Plumieri par son calice à lobes très développés égalant environ l'ovaire, par ses feuilles beaucoup plus grandes, plus épaisses, luisantes, char- nues ; les pétales, à face supérieure d'un blanc pur, sont d'un jaune-paille à la face inférieure. On n'a pas signalé d'autres Goodéniacées à Madagascar. SALIX L. Salix madagascariensis Bojer. — Province de L'Itasy, DISTRICT DU KiTSAMBY : bords d'un torrent, sur le flanc Ouest de VAnkaratra, entre Ambatofoisy et le mont Tsiafajavona, vers 1-800-1 900 m- d'altitude {n° i.659, 25 Septembre 1912). Petit arbre ; la seule Salicacée connue à Madagascar. Endémique. Région centrale. MEFEIlTHAeÉES NEPENTHES L. Nepenthes madagascariensis Poir. — Provunce et dis- trict d'Andovoranto : bords de la lagune, près d'^n- tanifotsy, à 45 km. au Sud de ïamatave {n° 2.00U, 14 Décembre 1912). Cette espèce serait assez rare dans la province, où nous ne l'avons observée qu'une fois Elle avait probablement été — 189 - récoltée au même endroit par Hilsenberg puisqu'il indique comme lieu de récolte nTani-foucb), et se retrouve jusque dans les environs de Fort-Dauphin où elle a été récoltée par Scott Elliot et par Geay. Ses caractères les plus saillants sont ses inflorescences en panicules. ses fleurs à 4 sépales distincts, ses graines petites, brunes, non filiformes. Endémique. Noms indigènes : Amponga, Ampongandrano, Ravinkapoaka, Oramitako, Oranamitako (1). M YIIPH LACÉES NYMPHEA L. Nymphasa stellata WlU. — Province et district de ïama- TAVE : environs de Tamatave, dans les mares et lagunes (n° U38, 27 Septembre 1912). —Province et DISTRICT d'Anivorano: Brickaville, mares (ai° ^^0, .30 Octobre 1912). Le Nyniplisea stellata , très largement répandu dans l île, serait très polymorphe aussi bien dans la dimension que dansla couleur rosée ou bleue de ses fleurs ; le n° 438 a des fleurs petites, d'un blanc-rosé ; le n° 440 a des fleurs d'un bleu pur ; nous avons observé cette espèce dans le lac Itasy avec de grandes fleurs rosées. Le rhizome est renflé en tuber- cule. — Non endémique. Non indigène : Agoaga. Le Nymphsea Lotus L. existe aussi à Madagascar, mais moins abondant; d'après M. Perrier de la Bàthie, il est néan- [i) Voir Poisson {Bull. Muséum, 1920, p. 436) ; voir aussi (BulL Acad. Malg. Vil, p. 120, 1909), une lettre de Chapelier du 15 ven- tôse, an XII, qui annonce l'envoi en France d'un spécimen vivant, qu'il appelle Ponga, digne de l'attention «de l'amateur philoso- phe qui, en la voyant, ne peut s'empêcher de rendre un secret hommage à la sage et divine main qui a mis lant de diversité dans les êtres qu'elle a créés ». — 190 — moins commun dans tous les lacs et étangs profonds de la région occidentale ; il se distinguerait du N. stellata notam- ment par ses feuilles crénelées, glabres à la face inférieure et par les étamines avec une pointe stérile au sommet. Ses fleurs sont toujours blanches; il disparaît à la baisse des eaux, n'étant pasvivacepar un rhizomerenflé en tubercule. Les fruits sont très recherchés desSakalaves qui nomment l'espèce Makamba (« qui s'assemble ») la plante portant un grand nombre de parties comestibles (fruits) et non pas une seule (tubercule) comme le A'', stellata. CYPÉRACÉES (i) (Déterminées par M. H. Chermezon) KYLLINGIA Rottb. Kyllingla cylindrlca Nées — Province ET distrtctdeTama- TAVE : environs de Tamalave, pelouses du jardin de rivoloina {n° 17i, 20 Septembre 1912) ; environs de Tamatave (n° 320, 15 Septembre 1912). Afrique et Asie tropicales et subtropicales ; Océanie. Kyllingla polyphylla Kunth. — Province et district de Tamatave: environs de Tamatave, commun dans toute la plaine (n° ^22, 23 Septembre 1912j. Afrique tropicale et îles de l'Océan indien. Kyllingla imerinensis H. Cherm. nov. sp.). — Province DU Vakinankaratra, district de Betafo : lieux frais (1) La Revision des Cypéracées de Madagascar entreprise par M. Chermezon est en cours de publication dans les Annales de l'Institut colonial de Marseille (XXVII. 1919; XXX, 1922) ; voir aussi lajlore Cypérologique de Madagascar (Bull. Soc Lin. de Nor- mandie, 1923, p. 53). — 191 — près du sommet et au milieu de la pente du pic de Vohimalaza, \ers 1.600 m- d'altitude (n'' 1.370, 18 Novembre 1912). Décrit dans le Bulletin du Muséum (tome xxv, p. 210, 1919). Endémique. Espèce récoltée également par M. Perrier de la Bàthie dans la région Centrale. Kyllingia intpicata H. Cherm.— Province d'Andovoranto, DISTRICT DE MoRAMANGA : îorêt d' AnalamazQolra, pe- louses sèches découvertes, vers 900 m. d'altitude (n°906, 22 Octobre 1912 ; n° 126, 5 Novembre 1912). — Province du Vakinankaratra, district d'Ambato- LAMPY : fonds marécageux entre Ambatolampy et Tsinjoarivo, vers 1.600 m. d'altitude {n° 1 740,29 Novembre 1912). C'est K. erecta Schumach. var. iniricata Clarke {nomen nudum), élevé au rang d'espèce et décrit dans le Bulletin du Muséum (tome xxv, p. 211, 1919). Endémique. Récolté par de nombreux voyageurs dans la Région Centrale. MARISGUS Gaertn. Wlariscus Kraussii Hochst. — Province et district de Tamatave environs de Tamalave, pelouses, lieux cultivés et sablonneux {n°^ 2^7, 2U7 bis, 23 septem- bre 1912). Espèce d'Afrique tropicale et australe. d'Asie tropicale et de Bornéo, récoltée maintes fois à Madagascar, principalement dans les zones côtières. Wlariscus Humberti H. Cherm. nov. sp. — Province de Tananarive, district de Manjakandriana : marais à 3 km. au Sud d'Ambalolaona, vers 1 .400 m. d'alti- tude (n" 1.983, 10 Décembre 1912). — 192 — Décrit dans le Bulletin du Muséum (tome xx\, p. 303, 1919). Endémique. Récolté également au mont Ibity par M. Perrier de la Bâthie. Mariscus badius Kunth. — PfiovmcE et district deTama- TAVE : environs de Tamatave, sables (n" 227, 23 Sep- tembre 1912). Endémique et propre à la zone littorale de l'Est. Récolté en de nombreuses localités et par de nombreux voyageurs. Mariscus Viguieri H. Gherm. nov. sp. — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : lieux maréca- geux à l'Est de la crête des Vavavato, vers 1.900 m. d'altitude (n" 1.618, 24 Novembre 1912). Décrit dans le Bulletin du Muséum (tome xxv, p. 303, 1919), sur des exemplaires un peu trop jeunes. Endémique. Trouvé également par M. Perrier de la Bâthie, dans la Région Centrale Mariscus varicus (Clarke, nomen nudum) H. Cherm. — Province du Vakinankaratra, district d'Ambato- LAMPY : Bords de l'Onive, au dessous du palais de Tsinjoarivo, vers 1.57.5 m. d'altitude (n" 1.867, .30 No- vembre 1912). Individus encore trop jeunes. Décrit dans le Bulletin du Muséum (tome xxv, p. 408, 1919). Endémique. Trouvé par Baron et par M. Perrier de la Bâthie dans la Région Centrale. Mariscus arcuatoreflexus H. Cherm. nov sp.— Province d'Andovoranto, district deMoramaaga: forêtd'rl/?a- lamazaotra, fond humide, vers 900 m. d'altitude (n° 9^9, 23 Octobre 1912). Confondu avec M. Owanii Clarke, d'Afrique australe ; décrit dans le Bulletin du Muséum (tome xxv, p. 409, 1919). — 193 — Endémique. Déjà récolté par M. d'Alleizette en 1906 dans les marais autour de Tamatave et par Baron . AGTINOSGHŒNUS Ben th. Actinoschœnus Thouarsii Benth.— Province et district DE Tamatave : environs de Taniatave (n° 316, 25 Septembre 1912), bords encore sableux des dépres- sions marécageuses de la plaine, près de la route de rivoloinaCn" ù1â,21 Septembre 1912).— Province d'ândovoranto, dstrtct d'Anivorano : bords des ruisseaux sur les coteaux de la rive gauche de la Vohitra près fî/vc/eam//e [n" U68, 4 Octobre 1912); fonds tourbeux dans la forêt au Sud à'Anlvorano, au voisinage des sources de la Saliandranolana, près >lm6o/ii7rom6y, vers 170 m. d'altitude (n° 559, 8 Octobre 1912). Non endémique ; signalé à l'île Maurice. PYCREUS P. B. Pycreuspolystachyus P. B.— Province de Diégo-Suarez, d'strigt d'Antsirane : environs d' Antsirane (n" 13'^), 13 Septembre 1912). — Province et district de Tama- tave ; environs de Tamatave, pelouses et lieux herbeux dans le jardin de l'Ivoloina (n° 175 bis. 20 Septembre 1912), sables et lieux sablonneux {n°' 225, 2^0, 23 Septembre 1912). Espèce non endémique, se rencontrant dans les régions Iroplcales et subtropicales et jusque dans le bassin méditer- ranéen. Pyoreus globosus Reichb.— Province de Djégo-Suarez, district d'Antsirane : fossés humides près d'Antsi- rane (n° 135, 13 Septembre 1912). — 194 — Vraisemblablement introduit. Plante des îles d'Afrique australe. d'Asie, d'Australie et d'Europe méridionale. Pycreus monocephaius Clarke. [Cyperus monocephalus Baker).— Province d'Andovoranto, district de Mora- MANGA : coteaux arides de la vallée du Mangoro près àWnkarefo, vers 800-900 m. d'altitude {n°. iJ65 bis, 9 Novembre 1912). Endémique. Connu par des échantillons, sans indication de localité, de Dupetit-Thouars et Baron. PyCPeus Mundtii Nées. — Province d'Andovoranto, dis- trict DE MoRAMANGA : forêt d' Analamazaotru, très abondant dans certaines clairières marécageuses, vers 900 m. d'altitude [n" 909, 22 Octobre 1912) ; marais d' Ampasimpotsy ei vallée de la Sahamarirana, vers 900 m. d'altitude (n° 1.018, 24 Octobre 1912). Identique à la plante d'Afrique australe, et beaucoup moins robuste que P. densifoliiis Nées, qui existe aussi à Madagas- car. Espèce des régions centrale et orientale. Pycreus atropuppureus Clarke. [Cyperus airopurpareus Bœckl.). — Province du Yakinankaratra, district d'Antsirabe : lac Andraikibo et dépression autour d'Antsimbe (n' i.339, 16 Novembre 1911) —Pro- vince DU Yakinam^aratra, district de Betafo : lieux marécageux à l'Est de la crête des Vavavato, vers 1.900 m. d'altitude {n° 1.619 bis,2i Novembre 1912). Endémique. Récolté par Hildebrandt dans l'imerina, par Bojeret Huré sans indication de localité. Pycreus solidifolius H. Cherm. (Cyperus solldifollus Bœck ; C. longivaginans Kuek.j. — Province du Ya- kinankaratra, district de Betafo : lieux maréca- geux à l'Est de la crête des Vavavalo, vers 1.900 m. d'altitude (/?« 1-5^0, 24 Novembre 1912). — 195 — Exemplaires jeunes, montrant mal la nature bifide du style ; classé à tort parmi les Cypenis. Endémique, de la région centrale. Récolté par Hildebrandt en 1880 et par Perrier de la Bàthie. Pycreus simulans H Cherm. nov. sp— Province du Va- KiNANKARATRA, DISTRICT d'Ambatolampy : lïiarais entre Ambaiolampy et Tsinjoarivo, vers 1.600 n^. d'alti- tude (1.771 bis, 29 Novembre 1912). Mêlé à Cyperus nudicauUs Poir., dont il a quelque peu le port, et décrit dans le Bulletin du Muséum (tome xxv, p. 139, 1919) ; trouvé également en mélange avec Cyperus nudicauUs par Perrier delà Bâthie dans la région centrale. Endémique. Pycreus vavavatensis H Cherm. nov. sp.— Province du Vakinankaratra, district de Betafo : entre Antani- fotsyei les Vavavato {1.571 bis, 25 Novembre 1912). Très voisin du précédent et décrit dans le Bulletin du Muséum (tome xxv, p. 138, 1919) sur des exemplaires trop jeunes. Endémique. Il n'existe pas d'autres échantillons dans les récoltes des voyageurs. JUNGELLUS Clarke Juncellus laevigatus Clarke. — Province du Vakinanka- ratra, district d'Antsirabe: dépressions tourbeuses à Anlsirabe, vers 1.500 m. d'altitude (n° 1.305, 19 Novembre 1912). Espèce de grande extension, se rencontrant çà et là jusque dans les régions tempérées, en Asie et dans le bassin médi- terranéen. CYPERUS L. Cyperus nudicaulis Poir —Province d'Andovoranto, dis- trict de MoRAMANGA : fo lêt d'^ «a/«m«rao/m, clairlère — 196 — marécageuse, vers 900 m d'altitude {n" 916, 22 Oc- tobre 1912). — Province DU Vakinankaratra, districi d'Ambatolampy : marais entre Ambatolampy et Tsin- joarivo, vers 1.600 m. d'altitude (n° i77i, 29 Novem- bre 1912) Nombreuses localités connues dans l'île; existe en Afrique tropicale. Cyperus amabilis Vahl. {Cyperas aareus H. B. K.). — Province et district de Tamatave : environs de Tamatave {n° 386, 26 Septembre 1912). Plante des régions tropicales ; nombreuses localités connues dans l'île. Cyperus uncinatus Poir.— PROviNCii: et district de Tama- tave : environs de Tamatave, lieux sablonneux (n° 238, 23 Septembre 1912). Endémique: les plantes tropicales signalées sous ce nom appartenant, en réalité, à C cuspidaius H. B.K.; récolté dans les dunes de Majunga et les sables littoraux de Vaio- manofry par Perrier de la Bâthie. Cyperus psammophilus H. Cherm. — Province et dis- trict DE Tamatave : environs de Tamatave, lieux sablonneux {n° 238 bis, 23 Septembre 1912). Mêlé à C. uncinatus Poir. Décrit dans le Bulletin de la Société botanique de France (tome lxvi, p. 3.38, 1919). Endé- mique. Nombreuses localités connues dans les régions orien- tale et occidentale. Cyperus sphaBrospermoides H. Cherm. nov. sp. — Province et district de Tamatave : environs de Ta- matave, à la base des coteaux de l'Ivoloina, au pied d'un rocher (n° 181, 20 Septembre 1912). — Province d'Andovoranto, district d'Anivorano : Bavins om- - 107 — bragés et humides des montagnes sur la rive droite de la Vohitra près Loharlandava, vers 2i)0-250 m. d'altitude (n° 6'23, 10 Octobre 1912). Confondu avec C. 5p/ia2rospermu5 Schrad., d'Afrique aus- tiale, et décrit dans le Bulletin de la Société botanique de France (tome j.xvi, p. 3iU, 1919). Endémique. A été récolté en de nombreuses localités de la région centrale. Cyperus asqualis Vahl. — Proviivce et district de Tama- TAVE : environs de Tamalave, pelouses et lieux herbeux dans le jardin de l'Ivoloina {n° i7U, 20 Septembre 1912), et CGC, bords des lagunes et dépressions humides de la plaine {n° 380, 28 Sep- tembre 1912). Très répandu dans l'île ; non endémique, existe aux iles de la Réunion et Maurice ainsi qu'en Afrique Orientale. Cyperus subsequalis Baker —Province du Vakinankara- TRA, DISTRICT d'Ambatolampy i marais à 19 km- envi- ron au NordOuest de Tsinjoarivo, vers 1.600m. d'altitude (n" 1.782, 29 Novembre 1912). Endémique. Très voisin du précédent ; récolté en de nom- breuses localités. Cyperus paucispiculatus H. Gherm. nov. sp. ~ Pro- vince de Tananarive, district DE MaNJAKANDRIANA : lisière delà forêtàlEst d'Ambatolaona, vers 1.450m. d'altitude (n° Î.256, 11 Novembre 1912). Cette espèce, qui n'a pas été retrouvée par d'autr-es voya- geurs, est décrite dans le Bulletin de la Société botanique de France (tome lxvi, p. 342 1919). Endémique. — 198 — CypePUS xerophilus H. Gherm. nov. sp. — Province du Vakinankaratra, district d'Antsirabe : mont Ibity, quelques touffes au sommet, vers 2^000-2.100 m. d'altitude (n° i.523, 21 Novembre 1912). Décrit dans le Bulletin de la Société botanique de France (tomeLXVi, p. 343, 1919). Endémique. Trouvé par Perrier de la Bâthie en divers points de la région centrale. CypepUS albopuppupeus H. Gherm. nov. sp, —Province d'âxdovoranto, DISTRICT de Moramanga : îovèid Ana- lamazaotra, vallons frais, vers 950 m. d'altitude {n° 857, 21 Octobre 1912). Voisin de C. Baroni Clarke, connu seulement par nos récol- tes : décrit dans le Bulletin de la Société botanique de France (tome Lxvi, p. 344, 1919). Endémique. Cypepus confusus H. Gherm. var. laxissimus H. Gherm. nov va p. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : forêt d" Analamazaotra, ravins sur les pentes de la rive droite de la rivière Analamazao- tra, vers 950 m, d'altitude (/i° iOS/, 30 Octobre 1912). Variété endémique et robuste, décrite dans le Bulletin de la Société botanique de France (tome lxvi, p. 345, 1919). Le type de l'espèce se rencontre également à la Réunion et auxComo- res ; récolté maintes fois à Madagascar, il avait été confondu avec d'autres espèces. CypePUS compactus Lamk.— Province d'Andovoranto, district de Moramanga: coteaux arides de la vallée du Mangoro près d'Ankarefo, et sur les plateaux - 199 — dans la brousse à Graminées, vers 800 900 m. d'al- titude (n° 1.160,9 novembre 19)2). Espèce d'Afrique tropicale et australe, très répandue dans l'île. CypePUS compressus L, — Province et district de Tama- TAVE : environs de Tamalave, sables, lieux sablon- neux {n°' 22U, 239, 23 Septembre 1912). Espèce des pays tropicaux et subtropicaux, très répandue dans l'ile. Cyperus distans L. f. — Province et district de Tamatave : environs de Tûinatave, pelouses et lieux herbeux dans le jardin de l'ivoloina (/i° 175, 20 Septembre 1912). — Province d'Andovoranto, district d'Anivo- RANO : Brickaville, lieux herbeux '/i" ^U9, 3 Octobre 1912). Existe dans les régions tropicales, subtropicales, et tempé- rées-chaudes. Très répandu dans l'île. Cyperus maculatus Bœck. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : sables du Mangoro, près à'Ankarefo, vers 800 m. d'altitude (rt° 1.173, 10 No- vembre 1912). Espèce d'Afrique tropicale, des îles de la Réunion et Mau- rice. N'a été trouvée que par nous dans la région centrale, mais assez commune dans la région occidentale où Perrier de la Bâthie l'a récoltée en exemplaires nombreux. Cyperus rotundusL.— Province et district de Tamatave: Tamatave {n° 2.007, 17 Décembre 1012). Espèce des régions tropicales, subtropicales et du bassin méditerranéen. — 200 — Cype rus a rticulatusL. — Province ET DISTRICT deTamatave: environs de Tamatave dépressions marécageuses de la plaine {n° ^02, 27 Septembre 1912) ; Tamatave, sables maritimes (ji° 2.009, 17 Décembre 1912). Espèce des régions tropicales et subtropicales, jusqu'en Egypte. Nom indigène : Mito. Cypepus mangopensis H Gherm nov. sp. — Province d'Andovoranto, district de Moramanga : sables du Mangoro, près d'Ankarefo, vers 800 m. d'altitude (n° i.i69, 10 Novembre 1912). Décrit dans le Bulletin de ta Société botanique de France (t. Livi, p. 352, 1919), sur des exemplaires un peu trop jeunes. Endémique. Existe aussi dans la région orientale, Perrier de la Bâthie l'ayant récolté à Brickaville en 1920. CypePUS hetepocladus Baker.— Province du Vakinanka- ratra, district d'Ambatolampy : Berges de VOnive près de Tsinjoarivo, \ers 1.575 m. d'altitude (n° 1 .857, 30 Novembre 1912). Endémique. Trouvé par Baron, Perrier de la Bâthie, Decary, dans la région centrale. Noms indigènes : Zozoro (Betsileo) Vindra (Hova). Cypepus cancPOPUm H. Gherm. nov sp. — Province du Vakinankaratra, district de Betafo : bords du lac Anosy, vers 1.500 m. d'altitude (n" 1.382, 19 Novem- bre 1912). Décrit dans le Butletin de la Société botanique de France (tomcLXVi, p. 352, 1919). Endémique. Récolté en 1913 par Perrier delà Bàlhie égale- ment dans la région centrale. Nom indigène : Zozorompoza. {à suivre). — 201 ERRATA P. 6*, ligne 1, au lieu de sucessivement, lire successivement. P. 7*, ligne 16, — posciiellus, lire pascuellus. P. 9*, ligne 1, — Président, lire Vice-Président. — 6, — 4 décembre 1922, lire 8 janvier 1923. P. 15*, ligne 15, — noubreuses, lire nombreuses. P. 41*, ligne 28, — inyoluscrales, lire iuvolucrales. 29, — cymétrie, lire symétrie. P. 52*, ligne 4, — Sfonius, lire Stenus. — 12, — robrinus, lire sobriniis. — 12, — Halipius, lire Haliplus. — 13, — Aygrobia, lire Hygrobia. — 24, — nigritans, lire nigricans. — 24, — Longitamus, lire Longitarsus. — 31, — Aygrobia, lire Hygrobia. P. 53*, ligne 2, — Larentia., lire Acidalia. — 3, — Yponomeuta, lire Hyponomeuta. p. 54*, ligne 1. — Borhkausenia, lire Borkhauseiiia. P. 67% dernière ligne, au lieu de Comatriche,\\ve Comatricha. 14 — 202 — LISTE DES COMMUNICATIONS par noms d'Auteurs Allorge (P.) : Présentation de plantes, p. 25*. Bédel (L.) : Présentation de plantes, p. 68*. Bigot (A.) : Forme rare de Térébratule bathonienne, p. 34*. BuGNON (P.) : L'organisation libéroligneuse du cotylédon des Monocotylédones expliquée grâce aux phéno- mènes de dichotomie cotylédonaire, p. 16. Chemin (É.) : Sur le mode de vie du Lithothamnion calcareiim, Pallas, p. 32*. Chermezon (H.) : La flore cypérologique de Madagascar, p. 53. Chevalier (A.) : X Erica Watsoni, p. 55*. Dalibert (M.) : Crambus silvellus, p. 7*. — Lamia texlor et Epiblema tedella, p. 34*. Denis (M.) et Frémï (abbé P.): Une nouvelle Cyanophycée hétérocystée : Anabaena Viguieri, p. 122. DoRANLO (D') : Crânes francs de Basse-lNormandie, p. 7*. — Moule fixée sur Crabe, p. 25*. Frémy (abbé P. ) : Voir Denis (M.). — Fascie, p. 8*. — Cyano- phycéesdu Haut-Oubanghi, p. 8*. — Cyanophy- cées raresobservées récemment dans le Coten tin, p. 14*. — Cyanophycées saxicoles observées à La Meaufle (Manche), p. 21*. — jEpas Robini Lab., p. 67*. — Description de deux Oscillariées nouvelles, p. 7.— Localités nouvelles de plantes rares ou peu communes observées dans le département de la Manche, p. 115. — Incrus- tation [calcaire du Batrachospermum monili- forme Roth., p. 118. Frémy (abbé P.) et Potier de la Varde (R.) : Herborisations aux environs de Vire (27 juin 1923), p. 49*. — 203 - Gerbault (Ed.-L.) ; PrésentatiOQ de plantes, p. 7*; p. 37*. — Sur un nid de Vespa sylvestris, p. 47*.— Extrac- tion des Latences, p. 3. GiDON (D') : Ascidies foliaires d'UinblHcus pendulinua, p. 25*. — Paris quadrifolia à symétrie ternaire, p. 41". — L'ancienne steppe néolithique de la campa- gne de Caen. Origine de la flore. Datation des tumulus par des espèces résiduelles, p. 36. Guillaume (L.) : Sur la présence de Gastropodes fossiles dans le lœss en Normandie, p. 56*. HÉE (A). : Catalogue critique des Crustacés jurassiques du Calvados et de l'Orne, p. 126. HuMBERT (Henri) : Voir Viguier (René). Le Marchand (S.) : Présentation de Microlépidoptères, p. 7*. — Excursion entomologique à Bretteville-sur- Laize; 15 juillet 1923, p. 53*. Lemehcier (R.) : Présentation de plantes, p. 37*. — Goodyera repens, p. 54*. Letacq (A.) : Note sur le Trameles hexagonoides observé à Alençon, p. 26*. — Observations sur Monotropa Hypophagos Dumort. et Goodyera repens R Br. trouvées sur les monts d'Eraines (Calvados), p. 37*. — Le Monotropa Hypophagos Dumort. aux environs d'Argentan, p. 48*. — Excursion entomologique aux environs d'Argentan (Orne); 14 juillet 1923, p. 51*. LoRTET (M.) : Trois acquisitions intéressantes pour la flore du Jardin des Plantes de Caen, p. 28*. Mazetier (G.) : Présentation déplantes, p. 25*.— Coléoptères, p. 69*. Mercier (L.) : Quelques Echinodermes (Holothuries et Sy- naptes) recueillis à Luc-sur-Mer, p. 12*. — Mercierella enigmatica P. Fauvel, p. 22*. — L'habitat d'.Epus Robini Lab. (Coléoptère marin) à Luc-sur-Mer, p. 57*. Mercier (L.) et Poisson (R.) : Une invasion de Lyctocoris campes tris Fab. (Hémiptère-Anthocorini) dans — 204 — la région de Pont-d'Ouilly (Calvados), p. 69*.— Espèces nouvelles pour la faune de France observées dans le département du Calvados, p. 160. MouTiER (D' A.) : Hélix Pisana, p. 15*.— Fossiles de Giber- ville, p. 22*, 34*, 41*, 71*. — Notes sur quelques Echinides recueillis en 1923 dans le Calvados, p. 159. MouTiER (D" A.) et MouTiER (D" F.) : Posidonomya Dalmasi (Dumortier)./lyjca/a transversaTergiel Sourdy, p. 157. Poisson (R.) : Voir Mercier (L.)- Porte : Spartina Townseiidi, p. 15*. — Irifoliam hybride, p. 41*. Potier de la Varde (R.) : Voir Frémy (abbé P.). — Fascies de Frêne et de Bignonia, p. 54*. — X Erica Wat- soiii D. C, p. 54*.— Oxalis iropœoloides Hort., p. 54*. — Myxomycètes du Haut-Oubanghi, p. 67*. — Compte rendu de l'herborisation publique du 15 avril 1923, à Harcourt, p. 46. Viguier (René) et Humbert (Henri): Plantes récoltées àMada" gascar en 1912 (suite), p. 169. Wildemain (É. de) : Sur une Alchémille nouvelle de la Flore de Madagascar : Alchemilla andringitrensis Viguier et de Wildeman, p. 100. TABLE DES MATIERES Pages Composition du Bureau de la Société pour l'année 1923. 4* Membres décédés pendant l'année 1922 4* PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES Séance du 8 janvier 1923 . 5* — 5 février 1923 9* - 5 mars 1923 17* - 9 avril 1923 19* - 7 mai 1923 23* — 4 juin 1923 31* — 2 juillet 1923 35* — 5 novembre 1923 42* - 3 décembre 1923 58* Achat d'un titre de rente : p. 36*, 45*. Admissions: M. l'abbé Gabriel, p. 6* ; MM. Porte, Morquer, Maury, Corfec, D-" Leboucher, p. 10* ; M"' Legueux, p 18*; M. Evrard, p. 20*; M. d'Alleizelle, p. 24*; MM. Meslin^ Cruchon, Hue, p. 6b*. Assises de Caumont : p. 53*. Bibliographie : p. 8*, 15*, 29*, 71*. Budget : p. 11*. Bulletin de 1922: p. 19*. Bulletin de 1923 : p. 6*. Centenaire de la Société : p. 9*. liommission d'impression : p. 18*, 23*, 36*, 65*. Commission du règlement : p. 18*, 20*. Correspondance : p. 5*, 9*, 17*, 23*, 31*. 35*. Démissions : M. Martin, p. 10*; MM. Doucet, Roussel, p. 46*5 M. Lescuyer, p. 66*. Dépôt de travaux : p. 6*, 21*, 25', 36*, 46*, €6*. — 206 — Distinctions honorifiques : M. le D"" A.. Moutier, p. 19* ; MM. Barrois, Dangeard, Bigot, Corbière, Fauvel, D' Lebailly, D' Maire. Mercier, p. 44* ; Perrier de la Bâthie, p. 59*. Dons à la Bibliothèque : p. 6*, 10% 18% 2Q\ 24*, 32*, 46*. Elections : p. 5*, 35*. Excursion annuelle : p. 24*. Excursion bryolog-ique : p. 19*. Excursions entomologiques : p. 36*. Membre perpétuel de la Société : M. P. Drouet, p. 35*. Nécrologie : M. le D' Bobine, p, 5*; MM. Tousey, abbé Letacq, p. 42* ; M. Ed.-L. Gerbault, p. 58*. Nomination: M. P. -A. Dangeard, p. 23*. Nouveaux prix des publications de la Société : p. 20*. Présentations : p. 6*, 10*, 18*, 20*, 46% 66% Publications de la Société : p. 45*. Reunion du 2 dcéembre ; p. 59*. Soutenance de thèse : M. Humbert, p. 35*. Subvention de la Caisse des Recherches scientifiques : p. 20*. TRAVAUX ORIGINAUX Pages 1 . — Gerbault (Ed.-L,), Extraction des latences 3 2. — Frémy (abbé p.). Description de deux Oscil- lariées nouvelles (PLI et 2 fig. dans le texte). 7 3 — BuGNON (P.J, L'organisation libéroligneuse du cotylédon des Monocotylédones expliquée grâce aux phénomènes de dichotomie coty- lédonaire (15 fig. dans le texte) 16 4. — GiDON (D"" F.), L'ancienne steppe néolithique de la campagne de Caen. Origine de la flore. Datation des tumnlus par des espèces rési- duelles 36 5. _ Potier de la V vrde (R), Compte rendu de l'herborisation publique du 15 avril 1923, à Harcourt '^6 6. — Chermezon (H.), La Flore cypérologique de Madagascar 53 — 207 — Pages 7. — WiLDEMAN (É. de), SuruneAlchémille nouvelle de la Flore de Madagascar : Alchemilla andringitrensis Viguier et de Wildemau 100 8. — Gerbault (Ed.-L.), Sur plusieurs Euphrasia méconnus dans la flore du Maine et de la Basse-Normandie 108 9. — Frémy (abbé P.), Localités nouvelles de plantes rares ou peu communes observées dans le département de la Manche 115 10. — Frémy (abbé P.), Incrustation calcairedu ^a/ra- chospermum moniliforme Roth. (PI. VIT) 118 11. — Denis (M.) et Frémy (abbé P.), Une nouvelle Cyanophycée hétérocystée : Anabœna Vi- guieri (PI. II) 122 12. — Hée (A.), Catalogue critique des Crustacés jurassiques du Calvados et de l'Orne (PI. III à VI) 126- 13. — MouTiER (D'' A. et F.), Posidonomya Dalmasi (Dumortier). Avicula transversa Tergiet Sourdy : ... 157 14. — MouTiER (D' A), Notes sur quelques Echinides recueillis en 1923 dans le Calvados 159 15. — Mercier (L.) et Poisson (R), Espèces nouvelles pour la faune de France observées dans le département du Calvados 160 16. — Viguier (René) et Humbert (Henri), Plantes récoltées à Madagascar en 1912 (suite) 169 Errata •. . . . 201 Liste des Communications par noms d'auteur 202 LE BON A TIRER DE CE BULLETIN A ÉTÉ DONNÉ LE 16 IV 1924 Caen. — Imprimerie E. Lanier 31, boulevard Bertrand BulL Soc. Linn. Norm. 7^ série, vol. VI, PI. I p. Frémy, phot. ScHizoTHRix Arnotti Frémy. iS'oc. LÀ an. Norni. T série, vol. \ I, 1^1. Il M. Di.Nis, ^h')(. ri ilcl. 1. An'abaena ViGuiEiîi Denis et Frémy. Gr : 175. 2. II). Gr : 1000. 3. Anaiîaf.xa PLANCTo.MCA l^innnlh. Gr : ()00. Bull. Soc- Linn. \orrn. V série, vol. VI, PI. III A. HiÎE, del. Fis- 1- Eryma vemtrosa Mcyer sp. Fig. •-*. Eryma Moùieri Héc. Fig. 3. Eryma Bizeïi Morière. Fig-. 4 a-b. Pal eastacus cenoma- A'iENsis Hée. îtt//. Soc. Linn. \orni. série, vol. \T. PI. IV A. HÉE, del ig. 1. Pseldo<;l\piiea minima Hée. Ki?. 3. Gfaphea Br(WM lîôiiier. ig. 2. Gl\piiea Mazetieki Hée. Vig- '<• Glyi'hea bhaufoudiensis Hée. Fig. 5. Pagluls oxFoRDiENSisjHée. Sali Soc. Linn. Norni. T série, vol- VI, PI V A, HÉE, del. ?ig. 1 a-b. Prosopox villersensis liée. ^iff. 2. Prosopon major Hcp. Fig. 3. Prosopon Moutieri liée. Fig. 4 a-b. PlTHONOTON AlDUlNI Deslongch. sp. Bail. Soc. Linn. Nonn. 7^ série, vol. M, PI. Y( A. HÉE. ciel. Fig. l. CoKLOpus BiGOTi Hée. Fig. 2 a-b-c. Oriiomalus portlan- Dicos Etallon. Fig. 3 a-b. Orhomalus Desi.onciiampsi Hée. F'ig. 4 a-b. Gonkh.iuri s cnisTATUs Carter. Bull. Soc. Linn. Nonn. T série, vol. M, Pi VU. p. Frémv, Plwl. ATRACHospERMUM MOMLiFOR.ME Rotli. iiicrusté de calcairc. 1. Aspect extérieur (Grandeur naturelle . 2. Aspect microscopique (Gr : 60 D.) 7 "a BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Kl leconiiiii' iriilililé piihlnine par iléciel du 'i"i .tviil 1863 1^ SÉRIE. —6 ^ VOLUME AIVlîKE 10S3 CAEN E. LANIER, Imprimeur 31, Boulevard Bertrand, 31 1924 Avis relalif aux lirages à part Les Auteurs peuvent faire faire un tirage à part de leurs communicalions à leurs frais et aux conditions suivantes. L'Auteur devra en faire la demande expresse et par écrit soit en tête de son manuscrit, soit en tête du pre- mier placard, soit par une lettre spéciale quil adressera en même temps que le premier placard. Tout tirage à part devra porter la mention « Extrait du Balleliii de la Société Linnéenne de Normandie » suivie de l'indication du volume. Les tirages à part seront payés directement à l'Impri- meur conformément au tarif ci-après : NOMBRE DE FEUILLES A'OMBRE IVEXEMPLAIRES î| 25 50 100 200 500 1 finiille lie 16 pages . . 24 » 30 » 36 >) 54 » 104 » 3/4 — 12 - . . 22 » 28 .. 34 » 48 ^> 90 » 1/2 - 8 - . . 13 » 17 » 24 » 3t) » 70 » 1/4 — 4 — . . 11 » 15 » 19 » 27 » 45 » (loiiverluri' imprimée . . 12 ;jo 14 >) 17 » 27 » 50 »! i — sans imi)ression 2 » 3 50 4 50 10 » 27 75 1 {Satinage, brochage, pliage compris) Composition et impression d'un faux titre, lo francs. Changemenl de folios, i francs par feuille de 16 pages. Nouvelle mise en pages pour une feuille de 16 pages,' iT) fr. ; pour une fraction quelconque de feuille, 9 fr. Nouvelle correction : 3.5o l'heure. Pour toute communication dont l'importance sera de plusieurs feuilles, l'imprimeur de la Société s'engage à faire une diminution sur le taiùf ci-dessus. Cette dimi- nution sera proportionnée au nombre de feuilles de la communication. Les auteurs sont priés de s'entendre directement avec l'imprimeur de la Société. INTERCALATION DE PLANCHES 50 EXEMl'L. 100 EXEMPL. Ciiii{)iie plaiieiie eoliée ou avee ouglel replié . — lUee ini^'li'f ajouli Clia(|iie pli en sus. . . . . Le papier euqjluyé pour les lirages à part sera le môme (pie celui du Bulletin. Pour les tirages de luxe et les cluingements de papier ou de format, les prix eu seront donnés à l'avince sur la demande de l'Auteur. Sommaire des derniers volumes de Mémoirp'^ : T. XXI; (-210 p.. 4 pi.). — A. TISOU, Sur le mode d'accrois- sement de la tige en face des faisceaux foliaires après la chute des feuilles chez les Dicotylédones. — O. I^lfiMIER, Le fruit du Willuunsonia (jk/as Carr. et les iicneltitales. — A. TlJl40il\ Les traces foliaires des Conifères dans leur? rap- |)Orts avec répaississement de la tige. — A. BlfiOT et I.,. BKAStIL, Contributions à l'6tude de la faune juras: i^ue de Normandie : 3°" mémoire : Description de la faune des sables jurassicpies supérieurs du Calvados (l" article). — I*. llUCilVOM. La feuille chez kîs (kamiuées. T. XXII (:!33 p., 23 pi.). - II. IIATTE, Recherches sur l'ap- pareil Il héro- ligneux des C.ycadacées. — O. EICiMlER, Végé- taux fossiles de Normandie — IV. Bois divers (1" série). T. XXUI (IGO p., 10 pi., nomhr. fig. d'uis le texte). ~ ©. EICililER, Végétaux fossiles de Normandie, V. Nouvelles reclierdies sur le fropal»wp/n/lbini liaainum Lignier, . — M. COSSIIAMM, à liviipiis de Cetilliium coinucoptse Sow. • — A. SIIIXII %%'4#ODll'AKI>, On so'me remains nf Pachycorvnis ^ and II>/psaco)mi/.s from tlie Jurassic of Normandy. — II. 1I.4TTE, sur le développement mnrpholofrique et anjilomiipie de* srermi- nations des Gycadacées. — E. BRASIE et €i. l'EMlliE- TIER, le Zèbre du Muséum d'histoire n.itiirelle de Rouen, E>juus llurchelli Pococ/d. — Robert ROEVIEEE, Cépha- lopodi'S Calldviens d'Argcnces. — A. TISOU, sur le Saxe Gothseu fdiispicua Lindiev. T. XXlV 1,179 p., 9 pi.). — O. EIC^HIER, Végétaux fossiles de Normandie : VI, Flore jurassique de Maniers (Sarthe). — A.TISOM, HeiDanpu's siir les gouttelettes collectrices des ovules des Couiléres. — O. EKi^lb'IER, Cycadeoulea FubreToiinerrel (sp. nov.). — E. BIC>tlPilE, Cnnlribnlions à la i'onnaissance des Cétacés obser- vés sur les entes de France : L Griimpiis fjviscus (Cuv.). — A. BlfiOT et E. SIJDRV, Structure et conditions de dépôt des Calcaires canibriens de Bassc-Normiindie. — O. EI€i*IER, Un nouveau s|toranj;e séminifornie, Millaqia sem'uiiformis, gen. et sp. nov. — O. El CIMIER, Végèiaas fossiles de Normandie : VU, Contribu- tion il la F!or(,' jurassique. (Prix di: ch.icun d(i ces volumes: 30 francs.) T. XXV (336 1»., 6 pi.). — H. HEIIBERT, Les Composées de Madagascar (Prix de ce volume : 60 francs). La Société possède encore en magasin un certain nombre de volumes de son rii/llelin : elle les u\et en vente aux juix suivants : ^^i^' % TOUK Si';iar:.- if. . . fr : I, 18oo II, ISoG-.o? .... 7 III. 18o7-Fi8 . . . (iquiisé) IV, 18;;S-;;9 (très rare). V, 18.J9-G0 (très rare). VI, 1860-01 (très rare). , VII, 1861-62 (très rare). VIII, 1862-(i:! . . . (épuisé) IX, 1S6:i-lii . . . (éj.uisé) X. I.S(i',-(i 2' Si:KiK Tome I, 18G:ili(> . IL ]S(i7 . . " .. lU, I86S . . '. IV. 1808-69 .... 8 Les volumes des l- Pour toute demand 12 12 8 Tome V, 1869-70 .... 8 fr. >. VL 1870-72 .... 8 » VIL 1872-73 .... 12 » YIIl, 1873-74 . . . .10 IX, -1874-7;] (rare) . . 15 X, 1870-76 . . . (épuisé) 3« SiauE. L 1876-77 (rare) . .10 fr. Il, 1877-78 . . , (épuisé) III, 1878-79 . . . . 10 ■ 10 fr. „ IV, 1879-80 . . . (éimisé) V. 1880-81 (rare) . . 14 fr. VI, 1381-82 .... 9 Vil, 1882-83 . . . .10 VIIL 1883-84 . . . .15 IX, 1884-8'; .... 9 X, I8S0-86 ... 9 SiiiiKs suivantes son! vendus chacun 15 fr. d'arliat, ^adresser à .M. liidor. secrétaire, l'ue ïêé de Geôle, 28, à Caen (1). (1) Afin de pei-mettie â ses Membres de compléter leur collection, la Société leur accordera une réduction de 1/5 sur les prix ci-dessus. MBL/WHOI LIBRARV H Ifl E y. ; ÇrlJHg