DE hs £ Pr CL me es | tax dl 7:14 à Trie " \ a | niet ts le, ù Nu N. Y. ACADEMY Ne. OF SCIENCES — BULLETIN DE LA = SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE NEUCHATEL —— DIE —— TOME XAIFI 1894-1895 NEUCHATEL IMPRIMERIE H. WOLFRATH & Cie 1895 Séance du 20 décembre 1894 LES SEICHES DU LAC DE NEUCHATEL Par En. SARASIN & Léon DU PASQUIER La série d’observations commencées en 1891 dans le but de fixer, d’une manière exacte, la durée des seiches du lac de Neuchâtel, ayant dû être inter- rompue, nous croyons devoir revenir sur ce sujet! en rendant compte sommairement des résultats obtenus. Nous constatons avant tout que la détermination du rapport des périodes uninodales et des binodales n’a pu être faite d’une manière exacte. Le lac de Neuchâtel paraît être foncièrement défavorable à l'étude des seiches, qui y sont de faible amplitude et s’'éteignent rapidement dans des interférences compli- quées. Sans doute, les irrégularités du relief du fond du lac constituent la cause principale de ces pertur- bations au développement normal des seiches. Cependant, si le problème qui se posait en 1891 n’a pu être résolu, l’étude des tracés du limnographe a fourni diverses données que nous pensons devoir ne pas laisser perdre, attendu qu’elles peuvent être de quelque importance, soit pour la limnologie du lac, soit pour la théorie des seiches. 1 Voir Archives des sciences physiques et naturelles, tome XX VIII, 1892, p. 4; Bulletin de la Societé des sciences naturelles de Neuchâtel, tome XXI (1892-93), p. 41. CPS SE On se rappelle que, lors de nos dernières publica- tions, le limnographe n'avait fonctionné que dans deux stations : à Yverdon et à Neuchâtel. Dès lors, nous l’avons établi successivement à Préfargier, à Cudrefin et à Yvonand!. Voici les résultats de toutes ces observations : YVERDON (Septembre à décembre 1891) L'appareil était établi dans la «Petite rivière», près de son em- bouchure, à la station de pêche de MM. Steiner et Landry; il a fonc- tionné sous la direction de M. Froidevaux, horloger. Les uninodales sont rares: une fois un type de 50 min., une autre fois, moins distinctement, quelques oscillations de 41 min. en moyenne. Les binodales sont plus fréquentes; nous avons noté : 17 fois des oscillations de 24,4 min. en moyenne. DES » 19,6 » » Relevons quelques seiches de types plus courts de 19 min., de 14 min., de 7,7 min., et de 1,2 min. 1 Nous tenons à remercier ici non seulement ceux qui ont bien voulu se charger de la surveillance du limnographe, et dont les noms sont indiqués plus loin, mais encore tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à faciliter nos recherches; ce sont, entre autres, à Yverdon MM. Steiner et Landry; à Neuchâtel M. Ed. Hartmann, directeur des travaux publics de la Commune, et M. le prof. Dr Ad. Hirsch; à Prefargier M. le Dr Burckhardt; à Cudrefin M. Jaunin, syndic. NEUCHATEL (Février à octobre 1892) Appareil sur le puits existant à l'interieur de la jetée ouest du port, fonctionne sous la direction de M. Studer, aide à l'Observatoire. Uninodales : 1 série donne en moyenne 49,6 min. 39 D » » 39,4 min. Une fois s’est produite une série peu claire de 936 min. Binodales : n'existent pas, une seule fois quelques oscillations de 22 min. Quant aux oscillations plus courtes, nous en ren- controns de nouveau de 44 min. environ, une seule fois, et d’autres de 7,8 min., de 3,0 min., et de 0,76 min. PRÉFARGIER (Août à décembre 1893) Appareil dans le petit port de l'établissement, immédiatement à l’est de la jetée ouest, entretenu par M. G. Robert, pêcheur à Marin Uninodales : 17 séries donnent en moyenne 49,6 min. 1 série courte » 44,2 min. Binodales : 4 séries donnent en moyenne 24,2 min. 44 » » » 20,6 min. Mentionnons 3 séries intermédiaires de 23 min. environ; types plus courts de 14 min., de 5,7 min. et de 1,5 min. CUDREFIN (Mars à juin 1894) L'appareil est dans le port, immédiatement à l’est de la grande jetée ouest. L'entretien en est confié à M. G. Warther, menuisier à Cudrefin. Uninodales: 9 séries donnent en moyenne 49,5 min. 27 255 » » 39,9 rnin. 7 séries intermédiaires, la plupart courtes et peu claires, donnent des durées variant de 42,4 min. à 46,2 m. Binodales : Ne se sont jamais produites, à moins qu'il ne faille leur attribuer deux séries peu claires de 18,6 min. à 19,4 min. Une série se rapproche de 45,0 min. Une autre donne. . . . 8,3 min. Enfin, nous en avons noté 24 de 2,9 min., et 17 de 4,1 min., la plupart du temps combinées. Ces deux types se sont reproduits bien plus fré- quemment encore et marquent, d’une manière régu- lière, les passages des bateaux à vapeur. YVONAND (Août-seplembre 1894) Appareil en plein lac, devant le « Chenil » de M. E. Fauconnet, qui s'est chargé de son entretien. Le 26 novembre, une tempête a démoli l'installation: les tracés d'octobre et de novembre, qui n’avaient pas êté mis en lieu sûr, ont disparu. Uninodales : 7 séries donnent en moyenne 49,5 min. 20: =» » » 39,4 min. Piel res Notons 3 séries intermédiaires, de 43,3 min. à 45,8 min., et 1 série de 36,6 min. Binodales : Ne se sont jamais produites. Par contre, nous avons 110 séries de 9,04 min. en moyenne, et 1 série de 4,3 min. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS Les valeurs prédominantes des seiches uninodales et binodales des diverses stations sont les suivantes, — nous les considérons comme les seiches normales de ces stations : Uninodale Binodale Yverdon, 90,0 min. 24,3 min. Neuchâtel, 39,4 » LE Préfargier, 49,6 » 20,6 min. Cudrefin, D és Yvonand, 39,4 » ue En outre, nous avons une période de 9 minutes très marquée à Yvonand, serait-ce celle qui se retrouve dans la plupart des autres stations sous forme d’oscil- lations de 7 à 8 minutes; en d’autres termes, s'agit-il d’un mode d’oscillation général du lac ou d’un phé- nomène local, c'est ce qu'il est difficile de dire. Quant aux types plus courts, ils paraissent être dus à des oscillations des petits bassins locaux (ports, etc.), dans lesquels l’appareil a successivement fonctionné. Les observations ci-dessus résumées confirment ce que nous avons dit précédemment de l'existence, dans le lac de Neuchâtel, de deux systèmes de seiches, représentés par des uninodales d'environ 50 et 40 min., et des binodales d'environ 25 et 20 min. LUS PP Cherchant à rendre compte de ce singulier phéno- mène, nous avions eu recours à la division du lac en deux bassins longitudinaux parallèles produits par le dos sous-lacustre de la « Motte », et nous avions sup- posé que chacun de ces deux bassins, de profondeur moyenne différente, donnait lieu à un mode oscilla- toire différent. Cette théorie doit actuellement être abandonnée, car, en effet, les seiches de Neuchâtel — situé sur le bassin N.-W. du lac — sont de même durée que celles de Cudrefin et d’Yvonand —- situés sur le bassin S.-E. Il parait plus naturel de penser que la seiche de 90 minutes correspond à un mode d’oscillation affec- tant la surface entière du lac, tandis que la seiche de 40 minutes serait plutôt déterminée par la région centrale profonde, sans les grands espaces plats de la beine limitée par la courbe de 8 à 10 mètres de pro- fondeur environ. Ainsi s’expliquerait le fait que les deux types d’uninodales s’observent plus ou moins clairement dans toutes les stations; que le type de 40 min. prédomine dans les stations les plus voisines de la région profonde, tandis que le type de 50 min. existe surtout à Préfargier, c’est-à-dire à l'extrémité d’une beine très large. Relevons encore le fait de la non existence des bino- dales dans les stations de Neuchâtel, Cudrefin et Yvonand, qui montre que ces stations sont situées dans le voisinage immédiat des lignes nodales, ce qui,çdu reste, parait très plausible au vu de la carte topographique. ds 4: A VE + TABLEAU DES SEICHE: NEUCHATEL VYVERDON | Nomb. total ‘JeIHI2S0 Sap auuaÂow 991nq |L ougs aed ‘yeil10 -S0,p ‘Ou ‘QUWON | | ‘YeIr10S0,p Nomb. total sali9s ep = S119S 9p — "JeII9S0 Ssap | SAWI91JXa S291nq e PP ‘JUIH2S0 Sap par auuaÂou a91ng | a119S 4ed ei} -S0,p ‘Aou "AWON | = e1 | + ‘FeIllS0,p oi + +. UN ms S Sous ap Z | j ; | | ‘iloso Sap | sauguyxe saaing | }Z- "IHoSO,p | dés 29 0x ele A KE A es " | | 2 |, . e c'e sal ne 2 ] | . | AD He Il 2 _— 1 dan PE, 2 fl, "ur " pe 3 = e JR a, I ve + | ! | “ | | _ | | | 2© 1 sx. s) | Il CS —— ! | Le fl, | | 'e Pie MM Fe (les 20 | ‘ . . É « | x | … © en PS | | | [OT mi | Len Lg EE O\. me 24 +! 24 Enr NE ER ; 7 be ne Ÿ X \\ SX \Q Es SN [431752 : Janvier 189 FRS cho generale : 3%0. Coupe sur l'axe de La Rue du Bassin. Quai des Alpes. REC 2 70 RAR ir lle IT PT Se 2 EMA TE AS + - ss | N > Se ÉL Le a AZ ENT = = pr | Ag (4 € L Neuchâtel, Février 1895. Æ. Ladame, np? 20 ) eye a En reportant le quai actuel du Collège à 12,30 plus au sud, au lieu de 10 mètres que prévoyait mon projet de 1873, le cube de remblais nécessaire de l’angle sud-ouest du quai Osterwal au port, serait Et a me run r is tuus à- 10 AO Pour le port, il faudrait . . Hart 6020 | Ensemble . . . 89750m; Ce cube serait fourni par les matériaux à relever sur le quai des Alpes, sur une largeur de 8 mètres environ !, pour l’amener à la largeur admise de 20 mètres, soit 12600m à fr. 2,50 — Fr. 31500 et par les matériaux provenant de dra- gages, soit à la pointe de Marin, soit à l'embouchure de la Reuse, 71150m à fr. 2,35 — » 181502 Le quai proprement dit coùterait, sui- vant détail, fr. 350 par mètre courant, soit pour sa longueur totale, 1200m à fr. 350 — » 420000 Enfin, j'ajoute pour plantations, bancs, surveillance des travaux et imprévu, EE ni Se A: oi He ir 00m AURAS Ensemble . . . Fr. 790000 La vente des terrains devant produire raisonrable- ment, si l’on tient compte de leur situation et des ventes antérieures, la somme indiquée plus haut, M GR na SR RNA E PAR STE RE + AR ZUU Si l’on déduit le coût des travaux . » 790 000 Il reste disponible . . . Fr. 371 200 1 Planche II. FREE | OÙ Ainsi, sans demander aucun sacrifice aux contri- buables, et c'est ici le point essentiel du projet, on mettrait fin à l’état déplorable dans lequel se trouvent nos quais et que signalent sans succès depuis dix ans toutes les commissions de gestion; on créerait une promenade admirable, et l’on mettrait à la disposition des constructeurs les terrains les mieux situés qui se puissent trouver en ville, terrains compris entre le Musée de peinture et l'hôtel Bellevue, le nouveau Collège, la Banque cantonale, l'Hôtel des Postes et le Collège latin. Sans doute, il faudrait réduire le port, mais il conserverait encore une surface de plus de 7000%, soit 170 mètres de longueur sur 45 mètres de largeur, dimensions complètement suffisantes pour les besoins actuels de la navigation. Si, plus tard, on en reconnaissait l’utilité, rien ne serait plus facile que de construire un second port à l’Evole, port qui pour- rait être relié au Régional du Vignoble et, par suite, à la gare du Jura-Simplon, et dont les frais d’établis- sement seraient largement compensés par la création d’un nouveau quartier faisant pendant aux massifs du quai Osterwald, sans diminuer l'aspect grandiose de la baie de l’Evole!. E Les différents plans et coupes qui sont sous vos yeux complètent la description nécessairement som- maire des travaux que je propose d'exécuter. 1 Planche III. châtel. ile de Neu la ent ée Agrandissemes À. Ascenseur hydraulique du Port, e° = | 7 a IZZR KE & = Se — + NN NIK Ÿ RS os . ART O2 ? 0 a æ A ù 27 N JS 148 :3".".;' ID m4 f n ŒUTÉE LA N fs DZ TÉ (£ 5 fé NN RS ; Fa 4 °e RS ù 0) | ÿ/ ET 1 000 on md \ CE \ Ma \ £ x» . +)! /À £ 4 pe où Echelle : PORT DE L ÉVOLE Séance du 30 mai 1895 SUR LE LŒSS PREALPIN SON AGE & SA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE Par MM. ALzBrECHT PENCK & Léon DU PASQUIER Le- Læss, ce Himon jaune à teneur calcaire, à faune continentale plutôt arctique, déposé sans stratification, occupe dans le vorland des Alpes une position strati- graphique bien déterminée et une aire d'extension non moins caractéristique. * * x Si le læss, en général, est loin de constituer un horizon stratigraphique un et indivisible, il y a cepen- dant un læss que nos recherches sur le pourtour des Alpes nous montrent toujours dans une position stra- tigraphique invariable, c’est le læss préalpin recou- vrant les moraines externes (de l’avant-dernière gla- ciation) et les terrasses hautes qui leur sont connexes. Ce læss, qui fait complètement défaut à la surface des moraines internes (de la dernière glaciation) pouvait, ne füt-ce que pour ces raisons, être considéré avec quelque probabilité comme un dépôt formé entre les deux dernières extensions glaciaires, comme un dépôt interglaciaire. Cette hypothèse à été confirmée par les travaux de Brückner qui découvrait, il v a quelques années, que le læss superposé aux moraines externes de l’ancien glacier de la Salzach était — dans une coupe actuellement détruite — sous-jacent aux moraines internes de ce même glacier. À vrai dire, ce læss décalcifié et non fossilifère n’était pas autre chose que du lehm. Cette transformation secon- daire, si fréquente dans les nappes de læss, pouvait être sans importance pour qui connait les allures si variables du læss; cependant il n’en restait pas moins que, Jusqu'à présent, l'intercalation du læss fossilifère entre les moraines externes et internes n’a Jamais été mentionnée; c’est ce qui nous engage à décrire une coupe de ce genre, que nous avons reconnue dernié- rement dans la région de Lyon. Nous n’avons pas lieu de revenir en détail sur cette région terminale de l’ancien glacier du Rhône, rendue classique par les études magistrales de Fon- tannes, de MM. Falsan et Chantre, Delafond et Depéret!. Qu'il nous suffise de dire qu'ici, comme partout ailleurs, on peut clairement distinguer entre une zone de moraines externes recouvertes de lœæss et de lehm, s'appuyant à l’ouest de Lyon, aux der- niers contreforts du massif central, et une zone de moraines intérieures dépourvues de læss*? décrivant 1 Nous ne laisserons pas échapper cette excellente occasion de re- mercier notre collègue, M. le prof. Ch. Depéret, de l’empressement avec lequel il a bien voulu nous accompagner si souvent dans nos excursions et nous fournir avec tant d’obligeance les renseignements dont nous avions besoin. 2 Le lehm indiqué par la carte géologique en quelques points de la moraine interne ou des basses terrasses ne paraît pas y exister: c'est le cas entre autres pour les lambeaux situés au nord de Grenay, entre Mollard et Mona (au nord de Janneyrias), et dans la région de le Rigola et Decrozo Fe (est de Jonage). | un grand hémicycle qui passe au nord de l’Aïin (avant son confluent avec le Rhône), et à l’ouest de la Bourbre. De la zone extérieure partent les hautes terrasses, tandis que les basses rejoignent à la Val- bonne, à Colombier, à Hevrieu, les moraines internes. Comme partout ailleurs, nous rencontrons les postes avancés de ces moraines internes sur les dos situés au-devant de l’hémicycle. À Bianne, par exemple, à l’est de Jons (au nord de la station de Pusignan, du chemin de fer Est de Lyon), la surface de la colline est constituée par une moraine encore très fraiche présentant tous les carac- tères de la moraine interne. Vers l’extérieur, le dos aboutissant à Jonage n’est autre qu’un complexe de moraines et d’alluvions, parfois recouvert de lœæss; son état d’altération le fait rentrer dans la catégorie des moraines externes. Le læss qui le couronne dis- parait de la surface à l'approche de la moraine fraiche de Bianne. ART W >. _ {fs H PATELEC te cer FSUE M nn 2 E CD SAN PAS ES : Morgiie ° #5 “ errors 2e à 2 à nn eo e F RS, Vo pe = | rs oe55 - EE = — EE Hire in VASE PAS ee CR Zerrs lee Fig. 1, Chemin de Jons. Par contre, dans les chemins creux à l’est (Fig. 1 et 2, échelle environ 1:20) et au sud (Fig. 3) de Bianne (chemins de Jons et de Pusignan), le lœæss San ce contenant en nombre ses fossiles habituels se trouve sous la moraine interne. 7 | LA] - M- 5] Fig. 2. Coupe transversale au même endroit. Dés l’abord, il parait vraisemblable que c’est le læss superficiel des moraines externes qui plonge 1ci sous les internes, et que sous le læss se retrouve la Diane Fig. 3. Chemin de Pusignan. moraine externe (Fig. 3). La coupe plus profonde au nord de Bianne (Fig. 4) présente en effet le læss fossi- lifère superposé à un complexe de moraines et d’al- luvions. Fig. 4 Chemin du bac. L'intercalation du læss de Bianne entre la moraine externe et la moraine interne nous parait donc indu- A RS bitable; elle serait interprétée par la coupe générale de la fig. 5. | Biannre Fig. 5. Coupe généralisée. Z moraine interne. L læss. Y moraine externe. y alluvion des hautes terrasses. De plus, les circonstances locales qui accompagnent ces coupes, situées presque au sommet de la colline, ne permettent pas de penser que les superpositions dont nous avons parlé aient pu être amenées après coup par des phénomènes de glissement ou de ruis- sellement. Chose curieuse, le læss sous-jacent à la moraine de Bianne manifeste une structure foliée qui fait supposer une compression postérieure au dépôt. * x x Les conditions stratigraphiques des dépôts de læss préalpins. non remaniés, parlent donc nettement contre l’hypothèse d’une genèse directement glaciaire. Il en est de même de leur distribution géographique. Les vastes dépôts de læss des environs de Lyon dispa- raissent à la latitude de Vienne (Isère) et les moraines terminales externes de la vallée de la Bièvre, situées peu à l’est de Beaurepaire en sont, ainsi que Îles terrasses auxquelles elles donnent naissance, presque tout à fait dépourvues. Au lieu de Iæss, nous trou- vons ici un lehm brunâtre rappelant celui de litalie septentrionale, lehm qui, du reste, n'existe pas par- SR tout. Le lœss manque dans la région des moraines externes du glacier de l'Isère et de celui de la Durance. Cette différence entre la région [vonnaise et les contrées situées au sud de Vienne (Isère), apparait du reste clairement lorsqu'on examine les diverses feuilles de la carte géologique au 1 : 80 000. Ainsi, la grande nappe de læss préalpin qui s'étend tout le long du versant nord des Alpes disparaît dans la région de Vienne. Au sud, tant dans le midi de la France que dans le nord de l'Italie, le læss fait place aux argiles d’altération rubéfiées, caractérisées par les noms de terra-rossa, de ferretto, etc., qui lui ont été donnés. Ces terresrouges d’altération se rencontrent, en effet, déjà dans la vallée de la Bièvre et paraissent se con- tinuer de là, sous forme d’une ceinture préalpine, tout le long des versants ouest et sud des Alpes. La limite de ces deux formations, du læss et des argiles rouges d’altération se confond, chose impor- tante, avec la limite de deux régions climatologiques distinctes : la région méditerranéenne subtropicale, à pluies abondantes d'automne et sécheresse d’été, et la région de l’Europe centrale, continentale, à préci- pitations atmosphériques moins abondantes mais ré- parties sur toute l’année. Dans les Alpes orientales, le même phénomène se reproduit, le læss est localisé dans la région continen- tale, tandis que les terrains rubéfiés s'arrêtent aux limites de la région méditerranéenne. Séance du 28 mars 1895 HYSTÉROTRAUMATISMES OCULAIRES Par LE Dr G. BOREL, MÉDECIN-OCULISTE Mon maitre, M. le professeur Charcot, a toujours insisté sur l’importance des caractères somatiques de l’hystérie, et ce sont ces symptômes que J'avais étudiés avec prédilection sur les grands hystériques du Ser- vice de M. Charcot, à la Salpêtrière, dans des études dont j'ai condensé le résultat sous le titre : Affections hystériques des muscles oculaires, parues dans les Archives d'ophtalmologie en 1886 et 1887, et dans un travail intitulé : Reproduction artificielle des affections hystériques des muscles oculaires par la suggestion hypnotique, paru dans les Annales d'oculistique en 1887. Les troubles musculaires oculaires passaient presque complètement inaperçus dans l'hystérie oculaire; or ce sont précisément les caractères somatiques, comme l’a fort bien dit M. Charcot, qui sont les plus précieux symptômes pour fixer les types cliniques, parce que ce sont des troubles susceptibles d’être déterminés et analysés avec exactitude. « Avant tout, comme dit M. le Dr Babinski, de Paris, dans son travail : Hypnotisme el hystérie (Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie, 1891), il est nécessaire d’être bien prémuni contre quelques idées erronées transmises par la tradition. La légèreté, l’insouciance, la mobilité étaient consi- dérées autrefois comme caractérisant l’état psychique de l’hystérie, et il était admis que les manifestations somatiques étaient essentiellement fugaces. Ces idées déjà inexactes, si on les applique à tous les cas d’'hystérie chez la femme, sont complètement fausses si on envisage l’hystérie chez l'homme. «Le tableau symptomatique de la grande hystérie dans sa forme la plus parfaite peut être considéré comme un assemblage de pièces distinctes repré- sentant chacune un des syndromes de la névrose. Le tableau peut se dégrader par là perte successive d’une ou de plusieurs de ses pièces pour arriver à n'être plus représenté que par l’une d’entre elles. C'est l’hys- térie monosymptomatique. Or, j'ai réuni une collection de cas où l'érythropsie, l’astigmatisme spastique, la mydriase, l’épiphora avec ou sans hémihypéridrose faciale, le strabisme spastique, le nystagmus peuvent chacun exister isolément et constituer une forme d'nystérie monosymptomatique. C'est surtout le cas des formes traumatiques; les formes monosymptoma- tiques non traumatiques sont peut-être exception- nelles.… L'année 1891 a été marquée en Suisse par deux catastrophes de chemin de fer, celle de Zollikofen, où deux trains bondés de voyageurs allant aux fêtes du jubilé de la ville de Berne se sont jetés l’un sur l’autre, et celle de Münchenstein, où un train fut pré- cipité dans une rivière par la rupture d’un pont. Il v eut près de 100 morts, au moins autant de blessés, dont une partie épouvantés se mirent à courir dans AT .: es toutes les directions. J’ai vu la catastrophe de Zolli- kofen; plusieurs heures après l'accident, des gens sous le coup de la terreur, même ceux qui n'avaient aucun mal, galopaient à travers les champs et les forêts. Il faut avoir vu cela pour comprendre l’in- fluence psychique de tels moments. J'ai eu la chance d’avoir à examiner, tant au point de vue médical qu’au point de vue de la responsa- bilité de la compagnie du chemin de fer, un certain nombre de cas d’hystérotraumatismes oculaires mono- ou polysymptomatiques. L'hystérie peut, dans ces cas, affecter l’œil secon- dairement quand un autre organe est atteint primai- rement, ou inversement une blessure des plus minimes de l'œil peut contagionner tout l'organisme et donner lieu à une hystérie généralisée intense. Les symptômes peuvent alors survenir à la sourdine, d’une manière sporadique, de telle façon que le diagnostic d’'hystérie ne peut guère être fait du pre- mier coup. Le médecin ne sait pas plus que le malade que c'est le traumatisme presque oublié qui se réveille et qui ébranle, comme après coup, tout l’or- ganisme nerveux. L’hystérie arrive comme un contre- coup aussi inattendu que possible et sous une forme fruste et insidieuse. Les trois cas d’hystérie grave, avec symptômes oculaires primaires, que j'ai soignés à la suite de ces catastrophes, présentaient des bles- sures oculaires nulles ou de minime importance, tandis que par une anomalie curieuse, des blessures graves avec hyphæma chez de jeunes femmes tout aussi délicates, si ce n’est plus que dans les premiers cas, n’ont pas donné lieu à des formes nerveuses et ont causé une incapacité de travail plus courte! Re AE Relevons, à notre point de vue de spécialiste, le fait que les troubles moteurs des yeux peuvent être un des premiers signes de la névrose, que l’hystérie confirmée peut n’apparaitre que bien plus tard, avec tout son cortège de stigmates, et que les premiers symptômes ne sont expliqués que lorsque de nou- velles influences ont fait apparaitre les contractures des membres et les anesthésies caractéristiques. M. Hübscher, de Bâle, a publié deux cas d’insuffi- sance de convergence hystérique, arrivés à la suite de la catastrophe de Môünchenstein (cité dans l’excel- lente thèse de M. Pansier : L’œil hystérique, Paris, 1892). Ces cas m'ont fait plaisir et il me sera permis de dire que J'ai été le premier à nommer et à décrire l'insuffisance de convergence hystérique dans les Archives d'ophtalmologie en 1887 (juillet et août). Dans un autre cas, l’astigmatisme était la raison occasionnelle pour laquelle un de ces malades me consulta, et il ne présentait aucun autre sligmate; l’érythropsie et le polyopie monoculaire n’apparurent que plus tard. En 1887, mon maitre Landolt, de Paris, me fit l'honneur de présenter au congrès de la Société fran- çaise d’ophtalmologie une étude sur l’Astigmatisme hystérique, qui n'avait jamais été décrit jusque-là (Mémoires de la Société d’ophtalmologie, Paris, 1887). M. Galezowski (Semaine médicale, 1892) crut ensuite l'avoir observé le premier et en fit l’objet d’une com- munication à l’Académie de médecine de Paris. J'ai été fort intéressé de retrouver ce syndrome chez plu- sieurs de mes traumatisés de Münchenstein et de Zolli- kofen. M. M.…., horloger, àgé de 31 ans, victime de Môrchenstein, n’a plus pu lire pendant les deux mois DE qui suivirent l'accident, par suite de troubles ner- veux; il souffrait d’abord uniquement d’érythropsie, et ce n’est que deux mois plus tard que je pus constater d’autres stigmates hystériques : rétrécis- sement du champ visuel, astigmatisme par spasme irrégulier du muscle ciliaire, photophobie sans lésion oculaire, ébranlement nerveux, rêves terribles, mau- vais sommeil; ce n’est qu'au bout d’un an qu’il put se remettre au travail. Mlle J..., peintre en cadrans, âgée de 21 ans, a reçu un léger coup sur l’arcade sourcilière droite à la catastrophe de Zollikofen; à son retour à la maison, elle se remit immédiatement au travail, ne se croyant pas malade. Mais, au bout de quelques jours, cette Mie C. J. (2 septembre 1891). ©. droit Hémianesthésie gauche. Rétrécissement du champ visuel gauche par hystérotraumatisme. (Catastrophe de Zollikofen, août 1891). jeune fille dut quitter toute occupation et se trouvait dans un état étrange. Elle ne pouvait absolument plus fixer son ouvrage et décrivait cette sensation BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIII D — (y — d'asthénopie permanente en disant qu’elle avait l’im- pression de porter des lunettes trop fortes. A ce moment, son œil gauche est emmétrope et a une acuité visuelle normale, le droit est emmétrope et a sept dixièmes de vue. Elle se plaint vivement d’une névralgie sus-orbitaire à droite, où on peut encore voir une légère cicatrice sous l’arcade sourcilière droite. Un mois plus tard, je constate une hémianesthésie gauche absolue avec rétrécissement du champ visuel gauche (70e en dehors et 50° en dedans). À ce moment, l'œil droit fut atteint d’astigmatisme spastique de 0°,75 dans l’axe horizontal, qui disparut à son tour après s'être accompagné d’épiphora sans lésions organiques quelconques. Les autres symptômes ne disparurent qu’un an plus tard environ. Il resta dès lors cependant un changement de caractère tel que sa propre famille ne [a reconnaissait plus. Une jeune fille de 14 ans avait reçu un léger coup sur l'œil gauche; Jj'instillat une seule goutte d’atropine, mais la mydriase persistait encore quinze jours après l’instillation, et quelle ne fut pas ma sur- prise en voyant la pupille de l'œil droit se dilater au maximum, l’œil gauche devenir amaurotique, alors que l’œil droit avait encore deux dixièmes d’acuité visuelle; les réflexes pupillaires étaient abolis. Une hémianesthésie gauche vint compléter le tableau; la figure se congestionna en même temps que les papilles s’hyperémiaient et que l’épiphora survenait. A l’oph- talmoplégie interne vint se joindre la diplopie mono- culaire, puis des symptômes plus graves, vertiges, délire, état d’excitation permanente, vomissements violents pendant quinze jours avec constipation opi- niâtre. Il semble que le diagnostic de méningite devait s'imposer d'autant plus que l’ophtalmoscope semblait d'accord; mais tout à coup les phénomènes s’amendent et il ne reste plus que le tableau de l'hys- térie simple, hémianesthésie et rétrécissement du champ visuel qui disparurent à leur tour. Ce cas a été étudié d’abord par moi et ensuite à Berne, par le professeur Lichtheim, actuellement à Kænigsberg. LES TÈNE Arr , âgée de 22 ans, horlogère, se trou- vait à la catastrophe de Zollikofen; elle fut projetée contre une banquette sans se faire aucun mal. Elle se remet au travail, mais se plaint ensuite d’un point de côté où l’auscultation ne révèle rien, puis une sciatique vient s'ajouter à la pleurodynie. Le caractère changea; la malade devint pleureuse et fantasque, perdit le sommeil; sa figure devint rouge-bleue par suite de Mie B. H. (catastrophe de Zollikofen, août 1891). o.gauche. o. droit blanc rouge rouge blanc Hémianesthésie droite. Rétrécissement double du champ visuel. (Novembre 189). troubles vaso-moteurs faciaux qui acquirent une inten- sité rare. Les papilles se congestionnent comme les CARS. VER conjonctives. Les traitements les plus divers res- tent sans effet; les plaintes augmentent. Je vis la malade quatre mois après la catastrophe de chemin de fer. L’acuité visuelle était normale pour les deux yeux, après la correction d’une myopie de 1,5 diop- trie. Un épiphora double s’exagérait quand les troubles vaso-moteurs de la figure s’accentuaient, en même temps que l’hyperémie papillaire augmentait; asthénopie intense avec impossibilité absolue de continuer son métier; le caractère devint irritable, le sens moral de la malade diminua dans une large mesure, elle se plaignait d’une névralgie sus-orbitaire droite constante. Les réflexes semblent exagérés, la myopie était variable et vacillait suivant les oscilla- tions de la contracture du muscle ciliaire. La malade disait ne voir que du brouillard quand elle voulait fixer un objet. J'ai prouvé (dans les Archives d’oph- talmologie en 1887) qu'il s'agissait ici d’une perte du sens musculaire du muscle accommodateur qui rend toute adaptation impossible. Le diagnostic d’hystérie fut facile quand je constatai, mais seulement 4 à 5 mois après le traumatisme, en novembre 1891, un double rétrécissement du champ visuel. Œil gauche Œù droit O0 ———— + — 60° 500 — 70 Hémianesthésie droite, présence de plaques spas- mogènes le long de la colonne vertébrale, qui donnent lieu à des crises hystériques dès que le doigt arrive à frôler la peau sur la 12M€ vertèbre dorsale ou la 7me cervicale. Un mois après, la réfraction a encore changé et je trouvais un astigmatisme myopique de 4,5 dioptrie du méridien vertical. Sachant, par de désagréables expériences, combien l’atropinisation Re PO) ou peut être dangereuse chez les hystériques et qu’elle peut provoquer une ophtalmoplégie interne de longue durée, je n’osai pas traiter ainsi le muscle cihaire. Mie B. H. (catastrophe de Zollikofen, août 1891). ©. gauche 0.droit ! ! U L } / i (4 ' rouge / Î blanc blanc / } Hémianesthésie gauche. Rétrécissement intense du champ visuel pour les 2 yeux (2 avril 1892). rouge Neuf mois après l’accident, en avril 1892, je trouve une hémianesthésie gauche absolue pour les brûlures, le froid, les piqûres profondes; puis une diplopie gauche monoculaire avec érythropsie intermittente. Rétrécissement presque ponctiforme du champ visuel. Pour le blanc : 170 200 — 150 100 150 120 159 Œil gauche Œiül droit Er SE et pour le rouge : 180 12° 150 129 80 100 100 120 (Eil gauche Œül droit Hémianosmie gauche absolue. En juillet 1892, hémianesthésie gauche en plaques; Mile B. H. (catastrophe de Zollikofen, août 1891). (Champ visuel du 2 septembre 1892). ©. gauche o. droit Hémianesthésie gauche en plaque. Rétrécissement double du champ visuel. rétrécissement du champ visuel moins considérable : Œil gauche Œil droit 300 —_—_— 1 —— 250 20 —_—_—+— 300 En septembre 1892, le champ visuel est encore très limité pour les deux veux : Œùt gauche Œu droit 490 —/ 00 00 — 25 SNS À Pres Les malades furent traités par la suggestion, par l'électricité, avec changement d’air et de milieu: leur état s’améliora très lentement. Ils reçurent des indem- nités de 2000, 3000 et 7000 francs; mais, un an après la terminaison financière de leurs procès, j'en- tendais encore deux de ces malades se plaindre d’as- thénopie et de troubles nerveux divers. Ce qui me parut être le symptôme permanent le plus grave, ce fut le changement de caractère qui, chez deux d’entre eux, devint une cause de brouille de famille, de mariages absurdes, d’inconséquences inexplicables dans leur conduite privée et d’'inclina- tions anormales. A ce taux, une indemnité de la part des compagnies de chemins de fer ne sera jamais suffisamment élevée ! M. le professeur Dubois, à Berne, m'a montré un cas de strabisme convergent hystérique dû à la cata- strophe de Mônchenstein, strabisme durable, intense, de 30 à 50 degrés, suivant les moments, chez une femme de 50 ans environ. L'æil fortement contracturé en dedans restait immobilisé alors que son congénère faisait des mouvements faciles el normaux, puis, tout à coup, l’œil strabique se relàchait à l1 manière d’une corde qui se détend, et alors les deux yeux se mouvaient synergiquement. J'avais le premier fait, à la Salpêtrière, l'étude du strabisme hystérique pro- voqué par la suggestion, et M. Gilles de la Tourette, de Paris, a confirmé ces résultats dans la Nouvelle Iconographie de la Salpétrière (juin-août 1889). L'identité des formes naturelles et spontanées pro- duites par l’ébranlement nerveux lors des catastrophes, avec celles créées artificiellement par la suggestion hypnotique, est la même pour les mouvements des yeux que pour les monoplégies hystériques sponta- nées ou suggestionnelles trouvées par Charcot, et dans notre domaine restreint à l'organe oculaire, je puis souscrire pleinement, en les confirmant, aux conclusions du travail de M. Babinski : Hypnotisme et hystérie (Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie, juillet 1891): «Je me crois autorisé à conclure que les phénomènes hypnotiques sont de même essence que les phénomènes hystériques et que des liens intimes unis- sent l'hypnotisme à l'hystérie. » Cette opinion de l'identité des phénomènes hysté- riques et hypnotiques appartient d’ailleurs à M. Gilles de la Tourette, qui l’a établie sur des bases cliniques dans son livre : L’Hypnotisme et les états analogues au point de vue médico-légal (Paris, 1887; 2e édition 1889), en montrant en particulier que les hystériques étaient seuls hypnotisables. Depuis, M. Gilles de la Tourette a donné la preuve irrécusable de ce qu'il avançait, en étudiant avec M. Cathelineau la nutrition dans lhystérie et dans l’hypnotisme. Ces auteurs ont montré que la formule chimique de l'attaque d’hystérie, qu’ils ont découverte, était entièrement applicable aux périodes hypnotiques de même durée. Celles-ci doivent être purement et simplement considérées comme des attaques d’hysté- rie provoquée, à forme somnambulique, cataleptique ou léthargique. ! Dans les cas que j'ai eu l’occasion d'observer, est remarquable de constater que des phénomènes somatiques peu ou pas encore décrits dans l'hystérie 1 Gilles de la Tourette et Cathelineau. La nutrition dans lhypno- tisme. Progrès médical n° 17, 26 avril 1890, p. 333: id. n° 51, 20 dé- cembre 1890, p. 496. — 73 — _ se retrouvent, comme l'épiphora, avec congestion vei- neuse rétinienne et faciale. Il est non moins remar- quable de voir que presque tous ces cas ont été la conséquence de lésions organiques à peine appré- ciables, et que cependant l'incapacité de travail à dépassé une année chez presque tous. Aucun de ces malades n'avait été hystérique ni même nerveux auparavant, et nous pouvons constater, avec M. Ba- binski, que l’hystérie est, après la neurasthénie, la voie par laquelle un sujet indemne d’accidents héréditaires peut entrer le plus facilement dans la famille neuro- pathologique. La gravité de l’hystérie traumatique au point de vue oculaire est bien étrange, puisque nous voyons l'incapacité de travail augmenter progressivement pendant des mois et l’hystérie monosymptomatique devenir hystérie généralisée. Dans les cas trauma- tiques, l’érythropsie doit, comme l’astigmatisme, la mydriase double, la diplopie monoculaire, faire penser tout de suite au diagnostic d’hystérie et, dans les cas d’asthénopie après accident, il ne faudra jamais oublier de rechercher les stigmates de la sen- sibilité sensorielle et sensible, les plaques hystéro- gènes, etc. IL est peu explicable que la terreur éprouvée lors de l'accident ne fasse éclater les symptômes que lorsque le malade a repris son assiette, est rentré dans sa vie normale et s'est remis au travail tout simplement. Charcot avait déjà étudié et remarqué cette incubation de l'hystérie traumatique, longue souvent dans les cas graves. Il est encore moins compréhensible que l'apogée de la maladie hystérique arrive comme dans nos cas, six à neuf mois après l'accident, alors que le E — repos et la suggestion sembleraient devoir agir le plus efficacement. C’est comme une maladie aiguë qui doit aller crescendo, puis decrescendo. Il y a donc, dans les hystérotraumatismes, une autre cause à chercher que la frayeur, quelque je ne sais quoi, qui forme la limite du trouble organique et du désordre psychique. La frayeur, l'impression morale peut du reste manquer complètement, et le cas n'en être pas moins grave, témoin le cas suivant, si extraordinaire qu'il mérite d’être cité tout au long. É98i PPARTRE , horloger de 21 ans, m'est envoyé le 2 octobre 1891 pour un accident vulgaire. C’est un homme robuste comme un fort de la halle, musclé comme un Hercule Farnèse, avec un cou de taureau. Voyez du reste ia planche représentant notre sujet à nu et vu de dos, que nous joignons hors texte. C'est un gymnaste émérite, qui a fait des concours, qui ne craint ni plaie ni bosse, qui a eu une affection grave du genou à la suite d’une chute, sans avoir jamais connu de trouble nerveux quelconque ; comme horloger, il pou- vait travailler, en temps de grande presse, jusqu’à dix-sept heures par jour sans ressentir aucune fatigue. Les derniers Jours de septembre, L. reçoit un éclat métallique qui s'implante dans la cornée gauche ; le Dr Bourquin, de la Chaux-de-Fonds, enlève Ia pail- lette facilement, instille une goutte d'atropine et conseille au malade de reprendre son travail de mon- teur de boites quatre jours après. Mais, au bout de ce temps, la mydriase atropinique persistait encore. Le 2 octobre, je constate à l'œil gauche une hyper- métropie de 2 dioptries, une acuité visuelle de 8 dixièmes de la normale; à droite, V — 9 dixièmes, SP r 7 Er emmétropie. La dilatation pupillaire était encore maximale. Je rassure le malade en lui disant que parfois l’atropine a une action prolongée. Le 6 octobre, même état; mais l'œil gauche était devenu emmé- trope et avait une vue normale. Le 13 octobre, acuité visuelle normale pour les deux veux, mais il y avait à gauche et à droite une hypermétropie de 2 diop- tries. J'ordonne des convexes 2°. Mvydriase toujours maximale à gauche. Le malade se plaint d’as- thénopie, tout travail oculaire lui est impossible, même avec les verres convexes; la lumière lui fait mal. Le 20 octobre, plus de trois semaines après l'accident, la mydriase est toujours la même. Je cons- tate une insuffisance de convergence de 5 angles métriques; la convergence est douloureuse, la photo- phobie intense. Le 25 octobre, l’hyperesthésie réti- nienne augmente encore, et le malade, même avec des verres fumés, souffre de la lumière; un épiphora survient. Les larmes coulent abondantes dès que l'œil est soumis à la lumière; il clignote alors comme s'il avait un corps étranger dans la cornée. Une émo- tion, les impressions psychiques, le seul fait de penser à une vive lumière amènent des larmes; je n°v com- prenais rien encore quand survint de l’érythropste, surtout à gauche. La vision rouge devient surtout intolérable quand la première neige d'hiver vient augmenter l’éblouissement. Et cependant, jamais auparavant L. n'avait souflert de photophohie; il supporiait parfaitement la réverbération de la neige par un soleil étincelant. Les instillations d’ésérine n'amenèrent aucune amélioration ; la mydriase repre- nait rapidement le dessus : sous l'influence de l’ésé- rine, l’épiphora augmentait d'intensité et la paupière EMORET prenait une sorte de blépharospasme. À ce moment, le diagnostic de l’hystérie commençait à me venir à l'esprit, mais l’aspect du sujet rendait cette hypothèse presque ridicule. La diplopie monoculaire survint vers le 6 novembre, et alors l'influence de la grande névrose ne devait plus être mise en doute. L’insuffi- sance de convergence augmentait, l'amplitude de convergence n'avait plus que 3 angles métriques. J'ordonnai des verres convexes 2° combinés avec des prismes de 5° à sommets externes; j'essayai des prismes fumés, des verres bleus; j’ordonnai un traite- ment à l’eau froide et du bromure de potassium. Rien n'agissait pour plus d’un ou de deux jours. En décembre, la mydriase disparait, mais l’asthénopie et la photophobie, surtout la photophobie émotive, ne cèdent en aucune façon. Le 8 janvier 1892, le malade devient agité, surtout la nuit; il perd le sommeil presque absolument, se réveille en sursaut dès qu'il s’endort. Tous les objets qu’il voit de l'œil gauche sont rouges avec un bord bleu. La figure devient ordinai- rement congestionnée, cyanosée, 1l y a une hyperémie veineuse du fond de l'œil; l'œil gauche prend du nys- tagmus qui persiste très violent pendant huit jours et prend tantôt le type horizontal, tantôt le type rota- toire et s'accompagne souvent, mais pas toujours, d'un blépharospasme clonique. Quand le blépharo- spasme cesse, il reste un ptosis qui recouvre Ja pupille à moitié; un examen minutieux démontre qu'il s’agit d’un ptosis spastique. Il y a des secousses fibrillaires très peu visibles; la paupière offre de la résistance si on veut la relever et, si l’on insiste, tout l'orbiculaire se contracte. La cause occasionnelle de cette exacerbation me semble être à l'œil gauche un freporp'e meroised esp Deus do oué ci Dee à Éd de Ge ER «fi ‘apurÿ Sa à patent aqeuer s0mpued || sn | = guy ‘opnef ensa'epned e jensu dump sonbuasfy queue | Ch - ee eur © soaqeu ecoydule ‘eoueeaut 8p auespnen'snubeysfu‘anefmoucur é : SE rc niet aqoydooud'asdonnfirseuplin L. || “onoxpe seamsues msoy]suemtoy e1P10] JÉRT Siquendes ue ape anegno ousnyeuneorisf : 06 > A -1Purou jensta duteyo np enurvt. al! 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Le 16 février, il put fondre de l'argent devant le feu, ce qui lui était impossible durant les cinq derniers mois, mais ses veux se mettent à pleurer et, au bout d'un moment, il ne peut continuer ce travail : sensation et traction derrière l’œil avec douleurs sous l'œil gauche. L’œil droit offre en diminutif les mêmes dé- sordres. Le 23 février, plus d'érythropsie, l’épiphora disparaît. Le 7 mars, le champ de fixation montre que les mouvements des yeux sont normaux, peut-être même plus étendus que chez l'individu normal. Œil gauche Œùil droil 600 —__#———— 60° 600 ——_—__—#$_—— 600 Par contre, je trouve un grand rétrécissement du champ visuel de l'œil gauche. . _ _Œù gauche RASE Œi droit GE —_—_—_——ñ—_— 55 Ee ——# ——— 1% Le champ visuel chromatique est concentriquement rétréci, et il l’est proportionnellement à celui de la couleur blanche. (Voir la planche.) Il existe une testi- culie à gauche très prononcée; dès qu’on palpe le testicule gauche, même légèrement, le malade «sent quelque chose qui lui monte du testicule à la poitrine et ressent l'impression d’étouffement». Si la pression testiculaire augmente, L. se sent mal, menace de AU TN tomber et ébauche une crise hystérique avec attitude de crucifixion. Le testicule droit, par contre, est presque insensible à la pression la plus forte. Il existe une hémianesthésie droile du dos et de Ja poitrine. L'insensibilité est absolue pour les piqûres les plus profondes, du contour de la moitié droite du cou au bas des lombes, à droite. La sensibilité des muqueuses, du palais, de la langue et du nez est presque tout à fait abolie à droite. L'odorat et le goût n'existent plus quère non plus de ce même coté; quant aux extrémités inférieures et supérieures, on ne constate à droite qu’une diminution de la sensibilité. Il existe une hyperesthésie marquée pour toute la moitié gauche du corps, mais nulle part aussi marquée qu’au testicule gauche. Anesthésie absolue de tout le pharynx. Epiphora gauche très net, spontané quel- quefois, mais surtout provoqué par la lumière; 1l suffit d'approcher une lumière de l'œil, ou seulement de lui faire regarder un objet lumineux pour que les larmes commencent à couler. Si on insiste, la moitié gauche du visage se couvre de sueur en même temps que les larmes coulent à gauche seulement, de plus en plus abondantes. Je n'ai trouvé nulle part une mention de cette hémihyperhidrose faciale hyslérique. Le frôlement du dos donne au malade une sensation extrêmement pénible; il v a, vers la 12me vertèbre dorsale, une zone spasmogène, et si on frôle cette région, même superficiellement, le malade à l’aura d’une attaque hystérique. L., qui ne rêvait Jamais aupa- ravant, fait des rêves toutes les nuits Jusqu'à quatre ou cinq fois, rêves terribles ou désagréables, se repro- duisant coup sur coup, interrompus par un réveil des plus pénibles, et cet état de cauchemar se pro- longe pendant tout le mois. L., qui était gai, change de caractère, devient taciturne et impressionnable. Il n’y a chez lui, cependant, aucune hérédité neuropa- thologique ; par l’anamnèse, je ne trouve aucun anté- cédent nerveux personnel. Le malade avait peu de besoins sexuels, mais ceux-ci disparurent à ce moment tout à fait. Pendant toute sa vie, L. n'avait jamais eu l’occasion de consulter un médecin, sauf pour sa gonite traumatique droite, consécutive à une chute grave lors d’une fête de gymnastes; maintenant il devient craintif pour sa santé et me consulte à tout instant. La micropsie de l'œil gauche est très nette et s’ac- centue pendant tout ce mois. L'image de l'œil gauche est très notablement plus petite que celle de l'œil droit. Diplopie monoculaire gauche très nette; les deux images sont obliquement superposées, la plus basse # Image rouge. # Image blanche. Diplopie monoculaire à images bicolores. est à droite. Avec un verre rouge sur l'œil gauche (le même œæ1l qui à présenté le maximum d’érvthropsie et de rétrécissement du champ visuel), l'œil droit étant fermé, L. indique une image rouge à gauche et en haut, et une image blanche ou moins rouge à droite et en bas. L'érythropsie a cessé de fatiguer le malade. Il n’y a plus de vision rouge spontanée, mais elle n’a dis- paru qu’en apparence, il v a hémiérythropsie, ce phénomène n’existant que pour l'œil gauche, el encore la vision rouge ne se manifeste que pour une des images de l’œil gauche; même avec un verre Ce rouge, les deux images sont d'intensité chromatique nettement différentes ; le malade pouvait dissocier la vision rouge spontanée de celle procurée artificiel- lement par un verre de cette couleur. Le 18 mars, l’hémiérythropsie gauche avec diplopie monoculaire bicolore persiste; kopiopie intense seu- lement pour l'œil gauche, quand le malade fixe longtemps de cet œil; l’épiphora avec production de sueur sur toute la moitié gauche de la face est encore manifeste ; la figure devient toute rouge. Ces phéno- mènes vaso-moteurs sont très faciles à provoquer. Il semble, du reste, exister une hyperémie permanente des vaisseaux capillaires cutanés de toute la têle. L. dort mieux qu’en janvier 1892 et en décembre 1891, ces deux mois où il n'avait guère qu’un quart d'heure de sommeil par nuit; il ne se réveille en sursaut que rarement. Depuis longtemps il ne voit plus rouge de l'œil droit. Le malade essaie sans succès de reprendre son travail d’horloger; mais lui qui n'avait jamais ressenti de fatigue oculaire autrefois et qui pouvait travailler de ses veux dix-sept heures par jour, il ne peut lire quelques lignes sans porter des verres convexes combinés avec des prismes. L'œil gauche est du reste une gêne pour l'œil droit; quand il travaille, il fatigue son congénère et L. travaille mieux avec son œil droit seul que bino- culairement. Il dit que sa micropsie gauche est telle que la vision de cet œil est toute semblable à celle qu’on a en regardant par le gros bout d’une lunette. Cette micropsie augmente quand l’œil gauche est fatigué, et alors se présentent les symptômes asthénopiques, tou- jours dans le même ordre de gradation ascendante, et je puis établir comme suit cette gradation des phéno- MERS JR _mènes de:la fatique oculaire provoquée : 1° asthénopie avec sensation de fatigue et de lourdeur des pau- pières ; 20 la micropsie survient tôt après ; 3° la diplopie monoculaire à images bicolores de plus en plus sépa- rées et de plus en plus nettes; 4 l’hémiérythropsie confirmée; 5° l’amblyopie commençant par une vision de brouillard et pouvant finir par une amaurose uni- oculaire absolue; 6° épiphora avec parésie des vaso- constricteurs culanés du visage ; 7° parésie de l’accom- modation,mydriase; 8 enfin hémihyperhidrose faciale. Ce dernier symptôme peut arriver à un degré éton- nant, et le visage se couvrir de gouttelettes de sueur à gauche, alors que l’autre moitié de la face reste sèche. Les larmes et la sueur roulaient parfois le long des joues abondamment, alors qu’à la loupe je ne voyais pas la moindre moiteur à droite. J'ai fait constater ce phénomène extraordinaire à plusieurs personnes, et pour le provoquer, il suffisait de fati- guer l'œil par la lecture, et ensuite de projeter sur lui une vive et persistante lumière à l’aide d’une lampe. La force corporelle est égale des deux côtés, et en rapport avec la musculature superbe du sujet; il n’y a jamais eu aucun symptôme de paralysie motrice ni des membres, ni du tronc. Les réflexes du genou et du pied sont normaux. Par contre, le réflexe du cre- master est aboli à droite; il ne réagit absolument pas à droite à la piqüre de la partie interne de la cuisse, et la réaction se fait à gauche seulement. Il y a une forte diminution du sens musculaire à droite; lorsque le malade ferme les yeux, il ne sait plus la position de ses doigts, ni de sa main, ni même des bras et des jambes, et il les cherche avec l’autre main en tâton- BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIII 6 nant; il est tout étonné de les trouver dans une posi- tion autre que celle que ses membres avaient avant qu'il fermât les yeux. ZA. dermi \ ZA) ‘anesthépie D 17] ü « < 4 ve Z CA J me: Pt al EU EI ES Hémianesthésie droite chez un homme de 21 ans, causée par hysterotraumatisme oculaire ! Hémianesthésie sensorielle el sensible croisée. Sur toute la moitié droite du corps, tronc et mem- bres, pour la peau et les muqueuses, la sensibilité est abolie, tant pour les pi- qûres que pour le froid et le chaud. Les piqüres, même les plus profondes, ne sont pas perçues; on peut brü- ler la peau au fer rouge sans que le malade le sa- che. Pour la figure, le cou, le crâne chevelu à partir de la ligne demi-circulaire par- tant de la naissance du cou, la sensibilité n’est pas com- plètement abolie, mais seu- lement fortement diminuée à droite. La plante des pieds a, comme les mains, un reste de sensibilité. Par une anomalie étrange, il v a une anesthésie sen- sorielle croisée. L’hémianosmie gauche est absolue; notre sujet ne perçoit plus aucune odeur, pas même les plus horribles, dès qu’on lui ferme la narine droite. Le goût est aboli pour les moitiés gauches de la langue 1 Je remercie M. le prof. L. RO de Neuchâtel, qui a bien voulu dessiner ces croquis. x et du palais. C’est aussi le champ visuel gauche qui est de beaucoup le plus rétréci. Par contre, l’ouie est égale et bonne des deux côtés. La conjonctive droite est complètement insensible, et je puis introduire une douzaine d’épingles, le gros bout dans le sac conjonc- tival, sans que le malade en soit le moins du monde incommodé; 1l y a seulement quelques larmes et ce- pendant cet œil ne supporte absolument pas la lumière. C’est la moitié gauche de la bouche, du palais et de la langue qui a l’anesthésie sensorielle et sensible. La main, depuis le poignet, et les doigts ont conservé en partie la sensibilité pour les piqüres et les tempéra- tures élevées ou basses. 6 avril 1892. La sensibilité pour le froid est abso- lument perdue. L. ne sent rien si on le touche avec une carafe d’eau glacée, sauf quand on la promène au poignet; alors le malade retire vivement le bras. La sensibilité pour le froid est perdue pour tout le gland, tandis que pour le prépuce, elle n’est perdue que pour la moitié droite. Sur le pourtour de lépaule droite, le froid est perçu partiellement. Le froid est perçu par le crâne chevelu et le front, mais cette perception est assez faible. La moitié gauche du cou et la joue gauche sont insensibles au froid. & avril. — Il existe une hyperesthésie très nette pour la sensibilité au froid, au chaud et aux piqüres, sur toute la moitié gauche du corps. Le malade ne s’est Jamais senti aussi « douillet ». Il croit prendre froid au moindre courant d'air. L. indique ici un phénomène curieux : les pertes de semence, qui étaient autrefois hebdomadaires, ont cessé depuis six mois; il a eu une perte deux mois après l'accident et, depuis quatre mois, elles ont DMX) RRe disparu. Il n’a plus d’érections, plus de rêves éroti- ques; il a, dit-il, perdu son sexe; il n'a plus d’incli- nation pour l’autre sexe. | L’anesthésie du côté droit diminue, mais seulement progressivement depuis les extrémités; la jambe droite commence à sentir les piqûres, le bras droit, dont la limite d’anesthésie était le poignet, perçoit la douleur à un travers de main au-dessous du coude. La main droite sent maintenant les piqûres tout autant que la gauche. La cornée et la conjonctive droites redeviennent un peu sensibles. Je le présente en cet état à la Société médicale de Neuchâtel, ce qui le fatigue. Pour démontrer son hémianesthésie absolue, j'ai dessiné trois croix au fil de fer rougi au feu, dont les cicatrices sont encore visibles vers l’omoplate droite et sur le sein droit (voir les planches). Pendant la nuit suivante, le som- meil, qui était revenu, redevient mauvais; le malade se réveille en sursaut, il fait des rêves terrifiants, insomnies toutes les nuits suivantes; il s'établit alors un tremblement de la main droite seulement et je compte 200 secousses par minute. 12 avril. — Le pharynx redevient sensible; ll thésie sensorielle passe à droite. Ce transfert s'opère à plusieurs reprises et le champ visuel suit ces oscilla- tions, qui ne peuvent donc être simulées. 26 avril. — La limite de l’anesthésie droite remonte au genou et au coude. À ce moment s'établit une contracture de la jambe. (Voyez notre planche hors texte montrant la contracture du mollet et le pied droit équino-varus.) Le mollet droit fait une bosse, dure, rigide comme du bois; elle est si proéminente qu'elle se voit à travers le pantalon et il serait im- bi "m dé mes TN AE ds L + ÿ LL A Ta" : n'a": "et: 7. A ra GS ME L LT DRE possible de faire volontairement une contracture aussi violente et d'atteindre une telle dureté du muscle. La contracture, comme c’est le cas dans l’hystérie, persiste la nuit sans aucune diminution. La crampe du mollet droit l'empêche de dormir, et tout attou- chement l’augmente et devient douloureux. Il est obligé de replier la jambe, le pied est équin. Pendant la nuit, il doit se coucher du côté gauche et il réveille souvent son frère pour se faire étendre la jambe, ce qui diminue la crampe. Il ne peut ni se lever, ni s'habiller seul, à cause de la contracture qui devient douloureuse et s’exaspère à tout mouvement. La dé- marche est très curieuse et rappelle en partie celle d’une luxation de la hanche, et en partie celle d’un amputé de la cuisse qui porte une prothèse. Il s'établit un hémispasme facial qauche tel que Charcot l’a décrit. L’œil y participe et se met parfois à loucher; la bouche se tord, les coins de la bouche se relèvent, le frant et tous les muscles du visage entrent en contracture et, par la tranquillité du visage, on croirait plutôt à une paralysie du facial de l’autre côté, paralysie avec laquelle l’hémispasme facial de Charcot a souvent été confondu. C’est ici un de ces cas rares d’'hémispasme facial oculo-glosso-labié, que j'ai été le premier à signaler dans le cas de Gutmann! et que cet auteur avait publié sous le nom de para- lysie du moteur oculaire commun. Cette participa- tion des muscles oculaires à l’hémispasme facial complètera le syndrome possible de la participation de la face dans l’hémiplégie hystérique et les contrac- . 1 Gutmann. Ein seltener. Fall von Hysterie. Bert.Klin. Wochen- schrift, nos 28 et 29. 1869. DNS NE 2 tures des membres. Le strabisme spastique peut donc s’ajouter à la contracture du zygomatique et de la langue. Les nuits suivantes le malade étoufle; pendant plusieurs minutes, la respiration est rendue impos- sible par suite d’une contraction douloureuse du dia- phragme. Le malade sent une crampe dans la poi- trine. Ces crises d’apnée durent dix minutes, avec de petites interruptions; le malade pleure ensuite. En voulant se lever la nuit, le malade est pris d’une contracture du carré des lombes et tombe à terre, où il reste couché pendant dix minutes sans pouvoir se relever. Les compresses d’eau froide semblent lui faire du bien. | Diplopie monoculaire nette avec hémiérythropsie à deux couleurs. Une fenêtre, par exemple, est vue double: distantes l’une de l’autre d’un bon pied, les images entrent l’une dans l’autre comme dans la diplopie binoculaire. Les deux images sont d’une netteté sensiblement égale, la blanche, plus bas et à droite, comme c'était déjà la cas il y a deux mois. Le malade me fait des dessin$ SR AE de sa diplopie monoculaire ._ de l’œil droit, qui correspon- _:__ : dent tous au schéma indiqué. | Ce phénomène, du reste, n’est qu'un produit de la fatigue et n’est pas persis- ._ tant. Le malade m'écrit: LEP LAN « La vision double arrive Image blanche. après la fatigue; cela dure Image rouge. AR > quelques secondes au plus, puis tout devenait trou- ble comme si un voile m'était posé sur l'œil. C'est surtout le cas quand le soleil luit et qu'il y à de la neige; cependant cela peut arriver après la fatigue du travail; donc, le soir, le même cas se présente quand j'ai soudé au gaz un moment. » A ce moment, l’œil gauche est devenu absolument amaurotique pendant plusieurs jours, puis cela se répète pendant un instant les jours suivants. Le tremblement persiste tant que la main est levée, aussi L. ne peut-il écrire à main levée; son écriture est alors peu reconnaissable et ressemble à celle de la paralysie agitante. En serrant la plume, le tremble- ment augmente et les ondulations de jambages mal faits se multiplient. Nous trouvons intéressant de donner ici l'écriture de notre malade avant et pendant la période de trem- blernent hystérique, et sa signature si dissemblable alors qu’il est en voie de guérison. Le contraste est des plus frappant (voir le .cliché). On peut trouver dans l'excellent ouvrage de M. Crépieux-Jamin : Ecriture et signature de notre hystérique à l’état normal. dope e oc cixutree M ds g 7 cg LEbrehr Signature pendant la période de tremblement hystérique. un 40 “ee main levée. En appuyant x. se la main. L'Ecriture et le caractère (Alcan, 1895, p. 269), de très intéressants fac-simile d’autographes FAN ques hommes ou femmes. M. Gilles de la Tourette, dans son grand ouvrage ? qui est l’œuvre concernant l’hystérie La plus ORTIES qui ait paru jusqu'ici, consacre un chapitre important au tremblement hystérique et à l'écriture de ces mà- lades. L. préférait toujours se servir d'un crayon pour écrire. Nous retrouvons ce détail indiqué dans une clinique médicale de la Charité, publiée par le Dr Roger dans la Semaine médicale*: «Tout d’abord il n’arrivait à tracer ses lettres qu'avec un crayon; plus tard il parvint à se servir d'une plume » #. L'écriture dans le tremblement hystérique est essen- tiellement changeante. Un long examen médical chez L. suffit pour rendre l'écriture tout à fait illisible. 1Je dois la communication de cet ouvrage à M. Alfred Bovet- Peugeot, de Valentigney, dont la superbe collection d’autographes et le célèbre catalogue illustré sont une mine inépuisable pour les cher- cheurs. 2 Traité clinique et thérapeutique de l'Hystérie, p. 452 à 48, Paris. 1891. 8 Du tremblement hystérique, par le Dr Roger. Semaine médicale, n° 66, 15 nov. 1893. 4 Un autre caractère commun entre le cas de M. Roger et le nôtre, c'est l’hyperhidrose mentionnée en passant : « L'attaque nerveuse se “ minait par des Sueurs pr ofuses et un pr ofond sommeil. » (Loc. cit., ME AR ) iol Cette variabilité extrême est bien indiquée dans les fac-simile du malade de M. Roger !, qui, souffrant de la prostate, avait une écriture semblable à celle de la paralysie agitante, hérissée de dentelures et de saillies avant le cathétérisme, et par contre écrivait fort bien après cette opération. Cela explique pourquoi, comme le dit M. Crépieux-Jamin, il n’y a pas de type d’écri- ture hystérique, celle-ci étant changeante selon les moments et selon les individus, comme la maladie elle-même, maladie protéiforme s’il en fût Jamais. Dans notre cas, il s’agit d’un tremblement rémittent intentionnel selon la classification de M. Dutil*. Le tremblement existe au repos, mais s’exagère notable- ment pendant le mouvement. Si on ordonne au ma- lade de porter un verre d’eau rempli à sa bouche, les oscillations augmentent progressivement en étendue et en énergie — mais non en fréquence — jusqu'à ce que le contenu du vase soit projeté de tous côtés. On comprend ainsi que l'écriture puisse devenir impos- sible, ainsi que les actes de la vie qui nécessitent de la précision dans les mouvements de la main. Chez L., le tremblement envahit une grande partie du corps lorsqu'il est excité ou émotionné, mais il ne siège généralement qu'aux deux bras et souvent exclu- sivement à la main droite; le tremblement s’exagère quand les doigts sont écartés et sous l'influence d’une émotion ou d’une contrariété. Charcot avait remarqué que le tremblement hystérique se rencontrait plutôt chez l’homme que chez la femme et résulte souvent d’un traumatisme. On avait fait du tremblement un 1 Loc. cit. 2 Dutil. Contribution à l'étude clinique des tremblements hys- tériques. Thèse de Paris, 1891. CE PR: symptôme de la névrose traumatique, alors qu’on ia séparait de l’hystérie. Comme c’est généralement le cas dans le tremble- ment hystérique, ce dernier prédominait d’un côté du corps, à la main droite chez L., ce qui pourrait don- ner, dans quelques cas du moins, une indication pour le diagnostic différentiel par opposition aux tremble- ments organiques ou toxiques. Nous verrons plus tard que le nystagmus hystérique peut n'être envisagé que comme un tremblement loca- lisé de la grande névrose, une hystérie monosympto- matique réduite à sa plus simple expression. La sensibilité est revenue jusqu'au coude et à la langue, au palais, aux lèvres, du côté anesthésié droit; à la face, l’anesthésie de la conjonctive et de la cornée persiste seule. La limite de la sensibilité de la jambe droite arrive au-dessous du genou, toujours en ligne circulaire. | La contracture du mollet droit fait un énorme paquet du muscle gastrocnémien, qui s’est ramené en une boule dure et proéminente. 1 mai. — Le malade marche sans pouvoir poser le talon. Pendant la nuit, 1l s'établit une contracture des muscles pectoraux à droite; celle-ci est très doulou- reuse; le malade semble alors avoir un sein de femme, tellement la contracture des pectoraux forme une masse proéminente et dure. Cela persiste pendant vingt minutes, au cours desquelles la respiration est difficile et douloureuse. On ordonne alors des douches froides, puis des bains chauds de longue durée. COM 10 mai. — Tremblement intense de la main droite; forte contracture du mollet droit, de jour comme de nuit, et pendant le sommeil comme pendant la veille. Même quand le malade est assis sur une chaïse, il ne peut appuyer son talon sur le sol et tout le pied et la jambe tremblent à 200 oscillations par minute. Les deux yeux ont alors une acuité visuelle normale et accusent une hypermétropie de 1 dioptrie. Il ne reste plus trace d’anesthésie, ni de la bouche, ni du pha- rynx, ni de la face. Mais l’œil gauche est très sensible à la lumière; il larmoie dès qu'il fixe, et si la fixation persiste, cet œil gauche commence à voir tout sombre. 18 mai. — Les deux testicules sont sensibles, mais il y a toujours une hémianesthésie droite dont les limites s'arrêtent à deux doigts au-dessus du genou et trois doigts au-dessus du coude. Plus trace d’anes- thésie sensorielle, plus de tremblement. La contrac- ture du mollet droit diminue, celle des pectoraux arrive encore chaque nuit en crise durant un quart d'heure. 24 mai. — Maux de tête. Contracture persistante du mollet et des pectoraux; en se serrant la jambe avec un bandage, le malade se trouve mieux et marche assez facilement. Départ pour les bains d’Yverdon, où j'envoie le malade. Frigidité sexuelle absolue, qui étonne le malade. Il ne trouve plus de charme chez la femme la plus belle et ne se sent toujours pas de sexe. 6 juin. — Après les bains chauds, durant une demi-heure, suivis d’une douche froide, les nuits sont bonnes, les contractures diminuent. Avec un aimant, on opère facilement le transfert de l'hémia- ES CORRE ve nesthésie, et c'est le côté gauche qui devient insen- sible. Le transfert dure 24 heures et change alors spontanément de côté. Le transfert avec l’aimant, à l'insu du malade, se fait facilement; la suggestion arrive au même résultat. Il semble qu’à chaque trans- fert l’insensibilité diminue de la périphérie au centre, d’après ce que m'écrit le D' Mermod, d’Yverdon. Autrefois, j'avais essayé la suggestion sans résultat sur mon malade, qui n’a jamais pu être endormi. L’insensibilité n’existe plus qu’au tronc, tout en sui- vant toujours la ligne médiane. L’hémianesthésie de transfert est toujours semblable, par ses limites et son intensité, à ce qu’elle est spontanément de l’autre côté. 19, 2 Ge ° M 4 ‘1! Hémianesthésie en demi-corset à droite, avec hyperesthésie de la moitié gauche du thorax, de l'épaule et de la partie inférieure de la figure. Se) Res Le 1% juin, on avait suggestionné au malade que l’hémianesthésie aurait disparu au bout de huit jours. Le 6 juin, le tremblement à cessé; plus de diplopie, les symptômes disparaissent l’un après l’autre; sommeil excellent. Pendant le sommeil, on peut le chatouiller sans qu'il se réveille; épiphora disparu, peut lire sans lunettes. Vue normale des deux veux avec 1,5 dioptrie d'hypermétropie à gauche et 1° à droite. Commence de se sentir homme; le sens du sexe revient. L’hémianesthésie est en forme de demi-corset, depuis la ligne de Poupart au contour de la hanche et du sacrum, jusqu’à deux doigts au- dessus du mamelon. L’hémianesthésie disparait dès le 75 juin. Le 22 juin, le malade dit se sentir guéri, au moral et au physique. Les mois suivants, Je ne retrouvai plus aucun symptôme anormal, et jusqu’à la fin de l’année 1895 aucun stigmate hystérique n’apparut. L. a cependant quitté son métier d’horloger pour devenir masseur. Il ne pouvait plus rester enfermé dans un atelier et a besoin de mouvement, de grand air et continue avec prédilection les bains froids. | Son écriture est extrêmement variable et sa main est parfois sujette à des tremblements qui rappellent de loin son ancien tremblement hystérique, ce que son écriture révèle facilement. Il est marié et a repris tous les attributs de son sexe. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES Les relations entre une blessure d'importance si minime et ses suites m'ont semblé suflisamment remarquables pour être étudiées minutieusement, au point de vue de la responsabilité des compagnies d’as- surance contre les accidents, qui sont naturellement portées à prendre ces cas pour de la simulation. On est déconcerté, quant au pronostic de ces bles- sures, si on ne connaît pas ce que peut engendrer la grande névrose, qu'il ne faut pas prendre à la légère. L'interprétation de ces cas est difficile et explique pourquoi le diagnostic a été posé d’une façon erronée par les meilleurs observateurs, et il m'a paru inté- ressant de reviser le diagnostic dans certains cas publiés et bien analysés, dont les détails permet- taient de conclure nettement à des troubles hysté- riques. Tout le chapitre, si confus et si peu compré- hensible des troubles réflexes, semble de plus en plus rentrer dans l'hystérie; les actions réflexes, si puissantes chez les hystériques, permettent de conce- voir pourquoi un léger traumatisme peut produire un blépharospasme ou une amaurose, et pourquoi des dents cariées peuvent amener des lésions oculaires pure- ment fonctionnelles. Seulement, pour conduire à de pareils résultats, ces causes occasionnelles, auxquelles on attribuait tout, ne sont efficaces que chez les sujets prédisposés. Il est important de savoir que les trou- bles moteurs des yeux peuvent être un des premiers symptômes de la névrose, de même que les paralysies oculaires peuvent être un des premiers symptômes préataxiques: l’hystérie confirmée peut n'éclater que plus tard, avec tout son cortège de stigmates et nombre de blépharospasmes ou de strabismes attribués aux troubles menstruels, à la grossesse, à la masturba- tion, aux névralgies sus-orbitaires, ne sont expliqués que lorsque de nouvelles influences font apparaître les contractures des membres et les anesthésies carac- téristiques. Le diagnostic différentiel — posthume pour ainsi dire — pouvait s'établir de deux manières : d’abord par la comparaison de troubles moteurs oculaires démontrant leur identité symptomatologique avec ceux des autres groupes musculaires. Tels sont, par exemple, les blépharospasmes ! décrits par MM. AÏf. Græfe et Zehender, que leurs auteurs ne savaient pas trop où classer. Le spasme palpébral était arrêté par la pression exercée à certaines places du visage, de la tête, du cou, des épaules et du dos. Or, nous savons qu'il existe chez beaucoup d’hystériques des endroits du corps doués de propriétés spéciales; ces zones sont, les unes, susceptibles de faire apparaître des contrac- tions diverses, ce sont les zones spasmogènes; les autres, appelées plaques spasmofrénatrices, arrêtent, au contraire, les contractions et les convulsions. Ces plaques, diversement distribuées sur la surface du corps, ont des localisations de prédilection à certains points du visage et de la tête, sous les seins et le long de la colonne vertébrale. Or, ce sont précisément ces points sur lesquels la pression avait une action 1 À. Græfe. Klin. Mittheilungen über Blepharospasmus. Arch. für Ophtalmologie, XVI, 1%71, p. 90, et Zehender : Blepharo- spasmus geheilt durchAnwendung von Iodtinctur. Klin. Monats blätter, 1875, p. 29. Sr “Nes d'arrêt chez les malades de M. Alf. Græfe, tandis que chez ceux de M. Zehender et de M. Seeligmüller4, on pouvait produire le spasme à volonté par le même procédé. À Nous avons eu le plaisir de recevoir de MM. Ze- hender et Græfe des lettres dans lesquelles ils 'accep- tent complètement notre manière de voir, qui reven- diquait ces cas comme hystériques. Il faudra, dans les cas d’hystérotraumatismes ocu- laires, être extrêmement résérvé quant au pronostic, puisque les symptômes nerveux se déroulent les uns après les autres sans qu’on puisse dire quand ils voudront bien cesser et qu'on ne tient absolument pas les malades dans sa main. Dans ce cas de L., une blessure insignifiante produite par un corps étranger, enlevé sans difficulté, et que je n'avais moi- même pas vu, a causé une incapacité de travail de près d’une année, et rien ne le faisait prévoir, ni les antécédents personnels ou héréditaires, ni l’état du blessé lors de l'accident. | Dans les hystérotraumatismes par accident de che- min de fer, la lésion nerveuse est presque toujours longue et grave, et quand il s’y joint la perte de la personnalité, la transformation de tout l'individu moral, cette maladie est toujours d’une gravité excep- tionnelle. 1 A. Seeligmüller. Ueber intermittirender Blepharospasmus. Klin. Monatsblätter firr Augenheilkunde, 1871, p. 209. Phénomènes sécrétoires et vaso-moteurs des hystérotraumatismes oculaires. Dans le cas de notre malade, nous avons des phé- nomènes sécrétoires qui sont de la plus haute impor- tance pour la compréhension de ce qu'est l’hystérie. A. Arrêt des pollutions nocturnes avec absence d’érection et abolition de la sécrétion du sperme. Pendant des mois, notre malade n’était plus homme, ni au moral, ni au point de vue physiologique. Tout semblable à un eunuque, moins la castration, il avait pris des allures un peu féminines, une sensibilité, une émotivité toute différente de celles de son sexe antérieur pour ainsi dire. [Il semblait un hermaphro- dite quant à la manière de penser dans le domaine sexuel. Je n’ai jamais trouvé indiqué par les auteurs cette perte du sens sexuel avec abolition de la sécrétion séminale dans aucun cas d’hystérie mâle, et cepen- dant je ne doute pas qu’en questionnant les malades sur ce point, on trouverait bien des cas analogues à celui que je relate; je n'en veux pour preuve que l’analogie fournie par Le sexe féminin et par la réforme du diagnostic fait par le professeur Badal dans un cas sur lequel nous reviendrons. Pour la femme, en effet, la cessation des règles peut être une manifestation de l’hystérie. Nous trou- vons même ce symptôme indiqué dans le cas où le diagnostic n’avait jamais été posé, dans des descrip- BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIII 7 EE Le tions d'autant plus frappantes que le diagnostic n’a été fixé que d’une facon posthume. Aïnsi, nous trou- vons, dans les Archives du Poitou un rapport à Riche- lieu sur la fameuse Jeanne des Anges, que cette pos- sédée avait un arrêt des purgations el des sérosités blanchastres qui sortent de son sein. M. Gilles de Ja Tourette a étudié de main de maitre ! le manuscrit de la supérieure des Ursulines de Loudun, lors de Ja fameuse épidémie d'hystéro-démonopathie qui se ter- mina par le supplice d'Urbain Grandier, en 1611. M. le professeur Badal, de Bordeaux, à publié? en 1888 un cas fort intéressant qui peut être mis en pa- rallèle avec le nôtre. Il s'agit d’un employé des postes qui, dans un acei- dent de chemin de fer, reçut un choc qui détermina une plaie contuse du soureil, au voisinage de la région temporale. Un mois plus tard, il présenta des symp- tôûmes graves qui furent pris pour la conséquence d'une lésion cérébrale. MM. les professeurs Lanne- longue, Négrier et Badal, de la Faculté de Bordeaux, dans leur rapport médico-légal, donnent une superbe description d’hystérie traumatique mâle, mais sans oser cependant faire rentrer ce cas dans l'hystérie. Nous y trouvons, comme dans notre cas, les symp- tômes d’insomnie, les rêves et cauchemars effrayants, une congestion et tuméfaction de la figure, une cica- trice insignifiante, mais si sensible que son attouche- 1 Sœur Jeanne des Anges: Autobiographie d'une hystérique possédée, d’après le manuscrit inédit de la bibliothèque de Tours. Gilles de la Tourette, 1886. ? Badal. Contribution à l’étude des troubles de la vision à la suite d'accidents de chemins de fer. Leur importance en médecine légale. Archives d'ophtalmologie, 1888, septembre-octobre. _ment seul donne une angoisse précordiale avec céphal- algie intense; anesthésie et paresthésie musculaires généralisées, mydriase, surdité, rétention d'urine, vertiges, agitation et plaintes continuelles, impossi- bilité de tout travail manuel ou intellectuel survenu surtout un mois après l'accident; contracture du cou, tremblement des mains, analgésie généralisé; les piqûres non perçues ne saignent pas; syncope en pressant sur la région épigastrique, anesthésie absolue du pharynx et de la langue; ouïe très affaiblie. Le sens génésique est très affaibli depuis l'accident; le sujet n'a plus d'érections et n’'éprouverait aucun désir d’avoir des rapports sexuels, contrairement à ce qui avait lieu autrefois. Actuellement, il n’v aurait plus d'incertitude quant au diagnostic. (est de l’hystérie, très caractérisée, très typique. Les symptômes oculaires que présentait le malade de M. Badal : insuffisance de convergence, astigmatisme spastique, mydriase, diplopie, affaiblis- sement de l’accommodation, sont les mêmes que nous avons constatés dans notre hystérique mâle. II est bien curieux d'y retrouver comme copiés de notre cas tous ces phénomènes et même celui de la perte du sens sexuel et la cessation de la sécrétion sémi- nale. Cette abolition des sécrétions sexuelles complète bien le tableau connu des pertes de la sécrétion uri- naire, par exemple, dont Charcot a donné un des plus éclatants exemples. M. le professeur Hirt, de Breslau, m'a donné communication d’un cas tout à fait extraordinaire qu'il a publié autrefois!. Une femme 1 Zur Symptomatologie u. Therapie der Hysterie. Deutsch. medi cinisch. Wochenschrift. 1887, n° 30. — 100 — de trente-huit ans, atteinte de paraplégie hystérique inférieure, vomissait pendant dix ans tout ce qu’elle avalait, et souvent la quantité vomie dépassait le volume et le poids de la nourriture absorbée. —- La quantité d'urine quotidienne n'était que la quinzième partie à peine de la normale, soit 80 à 100 centimètres cubes seulement. — Jamais de défécation spontanée; une selle était obtenue, à l’aide de lavements répétés, une fois par mois seulement. — Règles très abondantes. Ici, la suppression des fonctions intestinales et rénales semblait trouver une compensation dans l’aug- mentation de l’activité secrétoire des muqueuses uté- rines et stomacale. Nous verrons plus tard que l’hyperhidrose hysté- rique peut jouer le même rôle compensateur. Il en est de même de la salivation, qui peut atteindre plu- sieurs livres par jour!. | L B. Le larmoiement hystérique. Le larmoiement hystérique a passé aussi inaperçu à la plupart des auteurs, et ce n’est que très rare- ment qu'il est mentionné, même dans les traités complets sur les affections hystériques: En 1844, Hocken (Schmidt Jahrbücher, août 1844, p. 246) indique l’épiphora et la photophobie comme pouvant accompagner l’amaurose hystérique. Le larmoiement coïncide généralement avec la contracture de l’orbiculaire, et c’est en recherchant la littérature des cas de blépharospasmes hystériques que j'ai pu parfois trouver l’épiphora indiqué dans le 1 Lepois. Caroli Pisonis selectionum.…., etc., 1618. — AO — cours de l’observation, mais sans Jamais que l’auteur se soit arrêté à décrire ce phénomène n1 n’en ait paru étonné. Armaingaud ! décrit un cas de névrose vaso- motrice hystérique où il avait observé une congestion locale des veux avec larmoiement arrivant périodi- quement peudant deux heures tous les jours. « Il existe, dit M. Petrolacci?, un larmoiement qui parait être sous la dépendance non seulement de l'a- taxie proprement dite, mais encore dans de certains états nerveux, tels que l’hystérie. » Nous avons observé l’épiphora avec des caractères nerveux tout spéciaux, c’est-à-dire dépendant de cir- constances psychiques diverses, et sans aucune cause organique appréciable, dans quatre sur cinq des cas que nous venons de décrire ensuite d’'hystérotrauma- tismes. Dans le second, il coïncidait avec un astigma- tisme hystérique; dans le troisième, avec une mydriase, hystérique elle aussi. Notre quatrième malade avait des troubles vaso-moteurs multiples atteignant même les membranes du fond de l’œil et simulant une papil- lite. Enfin, notre cinquième malade, L., alliait son épiphora nerveux au nystagmus et à une pseudo- päpillite accompagnée de photophobie et d'érythropsie. Il est utile de remarquer que répiphora est parfois un signe initial de la névrose. Ajoutons, pour terminer, que le larmoiement si souvent indiqué dans les cas d’amblyopie réflexe ?, appartient sans contredit à l’hystérie. 1 Académie de médecine, 20 juin 1876, cité par Axenfeld : Traité des névroses, 188. 2 De l’'Epiphora ataxique, par Petrolacci. Thèse de Montpellier, 3 Nüel. Traité d’ophtalmologie. Wecker et Landolt, 1887, p. 699. — 102 — Les maux de dents et les chicots, les vers intesti- naux, qui ont joué un si grand rôle dans les affections réflexes, rentreront dans l'ombre quand tous auront su voir l’hystérie sous les masques les plus divers. M. le Dr Emile Berger, qui n'avait pas connaissance de nos conclusions, lues au congrès international de mé- decine à Rome en avril 1894, reprit la question, nous disions dans nos conclusions : « L'épiphora avec hémi- hyperhidrose faciale peut exister isolément et consti- tuer une forme d’hystérie traumatique monosymptoma- tique.» Nous avions montré alors que l’épiphora était un phénomène vaso-moteur qui pouvait être reproduit artificiellement et répété à valonté, et n’était souvent que la conséquence de la kopiopie hystérique. M. Berger! pense que les cas de larmoiement qu’on ne pouvait pas comprendre autrefois étaient souvent hystériques. Hock cite ? des cas de larmoiement qu’on ne peut expliquer et qu'on réunit sous le nom de «stllicidium lacrymale causà ignotà». Les hyper- sécrétions lacrymales signalées dans les maladies de. la prostate * et de la matrice, dans la gravidité# et dans la neurasthénie * rentreront aussi probablement dans l’hystérie quand on aura mieux recherché les stigmates de la grande névrose qui échappent à tant d'auteurs. De temps à autre, on trouve mentionné le 1 Du larmoiement hystérique. Progrès medical, 5 oct. 18%. 2 Dictionnaire encyclopédique d’Eulenburg, 1887. 3 Berger. Maladies des yeux, p. 265. 4 Nieden, Xlin. Monatsbl. für Augenheilk., oct. 1891. 5 Krafft-Ebing. Nervosität und neurasthenische Zustände. Specielle Pathologie und Therapie de Nothnagel. Wien, 1895, t. XIL f. 1H, p. 99. — 105 — rétrécissement du champ visuel et le blépharospasme allié à un épiphora; n’est-ce pas là la signature de l’hystérie la plus authentique qu’on puisse souhaiter”? Nous ne pensons pas alors qu'il faille, comme M. Berger !, supposer qu’il y a dilatation réflexe des vaisseaux, que dans ces blépharospasmes «1l s'agisse d’un réflexe du trijumeau transmis du plancher du quatrième ventricule au facial, ou expliquer le spasme de l’accommodation transmis par la même voie à l'ocu- lomoteur commun». Nous avons montré en 1886 ? que les irritations ciliaires du nerf sus-orbitaire décrites par Leber * étaient hystériques et n'étaient que cela; le larmoiement réflexe de ces cas était done hystérique. Knies et Mathieu ‘ ont confirmé ces résultats en 1895, et admettent que les troubles oculaires dans les affec- tions des fosses nasales ne sont que des manifestations locales de l’hystérie (petite hystérie locale de Knies), et c’est là qu’on réunirait Le plus grand nombre de cas de larmoiement hystérique. Mais il est curieux de re- trouver ce symptôme de l'épiphora alors que le nerf trijumeau, pas plus que l'irritation ciliaire, ne peuvent ètre invoques. L'encyclopédie d’Eulenburg® ne connait que la diminution ou l’absence de sécrétion lacrymale chez les hystériques CUP. cit. p.272: 2 Borel. Affections hystériques des muscles oculaires. Archives d’ophtalmologie, 1886, p. 488. 8 Leber. Reflexe Amblyopie traumatischen Ursprungs durch Reiz- zustand des nervus supraorbitalis. Archiv für Ophtalm., 1880, t. IT, p. 249. 4 Knies. Beziehungen der Erkrankungen des Sehorganes zu den übrigen Krankheïiten des Kürpers und seiner Organe. Wiesbaden, 1895. 5 Kulenburg. Encyclopédie, t. X, p. 198. — 104 — La sécheresse de la conjonctive est, en effet, un symptôme curieux de l’hystérie. Il v a, dit M. Berger (loc. cit.), chez certains hvstériques, une diminution de la sécrétion lacrymale, mais Jamais elle ne fait défaut complètement, comme le prétend M. Arndtf. Jamais on n’a constaté chez les hystériques des symp- tômes d’une ophtalmie soi-disant neuro-paralytique, qui est en vérité une kératite xérotique et qu’on observe dans les cas de paralysie des nerfs vaso-mo- teurs des glandes lacrymales et dans quelques mala- dies infectieuses ?. La sécheresse de la conjonctive est un des symptômes les plus gênants de la kopiopie hystérique de Fœrster. Certains névrosés, qui se portent parfaitement pendant la journée, souffrent beaucoup le soir, alors que l'air, desséché par la cha- leur des lampes, favorise le développement de léva- poration de la muqueuse conjonctivale. Lannelongue * fait mention du larmoiement nysté- rique, qu'il considère comme très rare. «[l est bien rare, dit-il, que l’épiphora soit une affection 1diopa- thique, les hypocondriaques et les hystériques en four- nissent pourtant quelques exemples. » Berger pense que certains larmoiements réfractaires à tout traitement, qui ont subi l'opération de l’ablation de la glande lacrymale, étaient de nature nerveuse. Cet auteur a publié dans le Progrès médical (oct. 1895), cinq observations assez typiques : 1 Arndt. Eulenburg. Encyclopédie, t. X, p. 198. 2 Berger. Action des toxines sur la sécrétion lacrymale. Revue générale d’ophtalmologie, 1894, n° 5. 8 Article: Larmoiement, dans le Dictionnaire de Dechambre, — 105 — «A. Une jeune femme de 25 ans, atteinte d'ova- rialgie droite et de blépharospasme de lœil droit, dont toute la conjonctive est anesthésiée, tient cons- tamment un mouchoir devant cet œil pour essuyer des larmes très abondantes. Amblyopie à droite aussi; myopie apparente causée par un spasme accommo- datif de 4,5. Déformation de courbure de la cornée, due à la pression palpébrale décrite par G. Bull. Champ visuel rétréci des deux côtés, plus rétréci pour l'œil droit. Grâce à la suggestion, l’amblvopie, le blépharospasme, le larmoiement et le rétrécissement du champ visuel disparurent. «2. Une autre malade de M. Berger, atteinte de bégaiement hystérique, de blépharospasme de loœil gauche, avait un larmoiement des deux yeux, surtout prononcé à gauche. Strabisme convergent spastique intermittent à gauche, anesthésie conjonctivale, myopie par spasme accommodatif compliqué de parésie du muscle ciliaire pour la vision de près, ovarialgie droite. Rétrécissements des deux champs visuels, plus pro- nonicé à droite. A l’aide de la suggestion, le larmoie- ment disparait à mesure que le champ visuel aug- mente d’étendue. «3. Une demoiselle atteinte de spasmes cloniques des paupières larmoyait fort, malgré la guérison d’une conjonctivite qui avait amené ces désordres. Signe de Gowers. L'épiphora était surtout psychique et cessait quand la malade faisait de l'équitation; guérison à l'aide de suggestion par des médicaments impres- sionnants. «4. Une dame atteinte de blépharospasme de Pœæil droit, accompagné d’un double rétrécissement du champ visuel plus prononcé à droite, d’anesthésie conjonclivale droite, fut guérie d’un larmoiement ayant persisté des années. «2. Une dame de 60 ans larmoyait de l’œil droit anesthésié, au moindre agacement, tandis que les larmes ne coulaient jamais en rue, ni quand elle avait de l'émotion et voulait pleurer. » Le larmoiement hystérique peut être précédé de sécheresse conjonctivale, dure parfois des années, devient même le symptôme le plus gênant de la né- vrose; il est généralement unilatéral, et, quand il est bilatéral, est localisé surtout du côté anesthésié où le rétrécissement du champ visuel est le plus märqué, s'accompagne le plus fréquemment de blépharo- spasme, d’anesthésie conjonctivale, de spasme accom- modatif. ; Un larmoiement qui diminue dans la rue, quand le malade va à bicyclette ou à cheval, qui augmente à la maison, est toujours très suspect d’hystérie, dit M. Berger. Il y a des exemples où le larmoiement hystérique s'accompagne d'absence de larmes lors des pleurs émotionnels. Nos cas de larmoiement hystérique nous paraissent plus typiques que ceux de M. Berger, qui note presque dans chaque observation la présence d’une conjJonc- tivite qui n'existait chez aucun de nos malades. Chez ces derniers, aucune cause prédisposante ne pouvait être invoquée et mettre en doute le diagnostic. D'autre part, la coïncidence de troubles vaso-moteurs étendus, tel que l’œdème rouge-bleu de Charcot, dans quatre cas sur cinq affectant spécialement la face, leur donne une importance nosographique toute différente. — 1407 — Quant au traitement, c’est celui qui inspirera con- fiance au malade qui agira le mieux. La chirurgie oculaire est nuisible ici, comme dans tout le domaine où règne l'hystérie!. La chirurgie et l’hystérie sont des ennemies irréconciliables. C. Oedème bleu (de Charcot) avec sueur hystérique. Hémihyperhidrose hystérique. Voici encore un bien curieux groupe de symptômes passés inaperçus, au moins des oculistes, qui sont mentionnés seulement comme par hasard dans quel- ques observations ?. Une femme, qui prenait chaque jour une attaque hystérique avec aphasie, terminait sa crise par une abondante évacuation d'urine claire, des sueurs profuses, puis elle se mettait à dormir”. Axenfeld (p. 1030) dit que, dans certains états hystériques, les morsures de sangsue ne saignent pas, que la sécrétion sudorale est altérée en qualité et en quantité, qu'il arrive des sueurs locales et générales de sang men- tionnées déjà dans les descriptions des démoniaques du moyen-àge, des sueurs colorées (chromhydrose). 1 Combien de sondages du canal lacrymal, d'opérations de Bow- mann ont été faits inutilement dans ces cas, et n’ont fait qu’exaspérer le larmoiement! Le mauvais résultat de ces interventions serait même, à notre avis, important pour fixer le diagnostic et doit toujours faire penser à l’hystérie. Pour notre part, nous avons vu deux hystériques auxquelles on avait fait l’excision de la glande lacrymale palpébrale et qui pleuraient tout autant! Et dans la description, que nous avons trouvée dans une revue anglaise, de larmoiement sans cause visible, et pour lequel on avait fait l’ablation de la glande lacrymale, on mentionne, en passant, qu'il s’agissait d’une hystérique. L’insuccès opératoire que ne comprenait pas l’auteur, nous l’expli- quons par la diathèse à laquelle l'opérateur n'avait ajouté aucune importance. 2 Voir Axenfeld et Huchard. Traité des névroses, 1883. 3 Graves. Dublin Journal of med. sciences, 1834, p. 419. — 108 — Rosenthal! relate un cas de transpiration abondante des doigts précédée d’une rougeur des mains après des attaques épileptiformes dans un cas d’hystérie. M. Roger? mentionne en passant les sueurs pro- fuses comme terminaison de l'attaque de son malade. Vulpian* à aussi mentionné la diaphorèse hysté- rique. Siredey ! dit que l'augmentation de sécrétion sali- vaire et les vomissements aqueux peuvent suppléer au déficit d'élimination dû à l’anurie hystérique. M. Gilles de la Tourette propose d’appeler la pré- disposition qu'ont les hystériques à subir quantité de troubles trophiques: diathèse vaso-motrice, mot heu- reux qui fait du reste pendant avec la diathèse de contracture, si spéciale aux hystériques. Nous avons remarqué chez trois de nos traumatisés la coloration rouge-bleue de la figure. Les téguments étaient le siège d’une coloration rouge, puis bleuâtre, s’accom- pagnant d’une sensation subjective de froid, sensation réelle, du reste, car l’attouchement attestait que la peau de la figure et des doigts surtout avait une température fort basse. Chez notre malade, Mile B. F. (v. p. 67 et suiv.), nous avons d'abord cru qu’elle avait des engelures à tous les doigts; Rosenthal” à rapporté un cas semblable. 1 Rosenthal. Wien, med. Zeitung, n° 23 et 24, 1871. ? Du tremblement hystérique, par le Dr Roger. Semaine médi- cale, n° 66, 15 nov. 189%, p. 522. 3 Vulpian. Leçons sur l'appareil vaso-moteur. 4 Siredey. Hystérie larvée, Journal de médecine pratique, 1881. ° Rosenthal. Untersuchungen über Hysterie. Die vaso-motorischen Innervationsstérungen bei Hysterie. Wien. mediz. Presse, 1879, n° 25, p. 802. M) | Les sueurs localisées ou généralisées s’observent fréquemment dans la névrose, dit M. Gilles de la Tourette, et Svdenham! avait déjà mentionné les « sueurs nocturnes qui arrivent quelquefois aux femmes hystériques». M. Martin? leur consacre quel- ques pages dans son intéressante thèse. Bourneville et Regnard*, Kriege!, P. Raymond” en ont observé de même. Les sueurs hystériques, lorsqu'elles sont localisées, se superposent souvent à d’autres phénomènes hysté- riques se limitant le plus souvent au côté atteint d’hé- mianesthésie. Notre horloger G. L. avait, par contre, son hémihyperhidrose faciale et son épiphora du côté hyperesthésique. Chez ce jeune homme, ces deux phénomènes pouvaient être reproduits à volonté par l’'éblouissement artificiel de l'œil par un objet lumi- neux;'j'ai même réussi à le reproduire par une sug- session faite avec insistance à l'état de veille. C'était un étrange spectacle que ce larmoiement tellement abondant que les larmes roulaient rapidement les unes après les autres; puis des gouttelettes se formaient sur toute la moitié hyperesthésique du visage, littéra- lement sur commande, puisqu'il suffisait de décrire ce phénomène au malade pour le faire apparaitre à sauche, tandis qu’à droite le contraste était d'autant 1 Sydenham. Trad. Jault, t. II, p. 487. 2 A. Martin. Des troubles de l'appareil vaso-moteur RSS l’hystérie. Thèse de Paris, 1876. 3 Bourneville et Regnard. Iconographie photographique de lo Salpétriére, T. 1, 1876-1877. 4 Kriege. Uber vaso-motorischen Stôrungen der Haut bei der trau- matischen Neurosen. Arch. für Psychiatrie, Bd. XXII, 2. Heft, 1890. 5 P. Raymond. Remarques sur l’état dermographique de la peau. France médicale, 5 déc. 1890. — 110 — plus grand que ce côté était aussi sec que l’autre était ruisselant. Chez notre malade, la sueur hystérique se produi- sait le jour seulement, tandis que les observations précitées la mentionnent surtout la nuit. Chez un malade de M. Martin !, il existait des sueurs la nuit; tandis que le côté paralysé n’en sécrète que peu, «le coté sain en ruisselle ». La quantité des urines est au- dessous de la normale, dit M. Martin, qui conclut en ces termes: «Ces observations nous montrent une hypersécrétion sudorale venant se joindre à des trou- bles de la sensibilité et de la motilité limités à un seul côté. Mais nous ne croyons pas qu’on puisse établir aucun rapport certain entre tel symptôme et l’hypersécrétion de la sueur. Car, outre que les deux ordres de phénomènes ne sont pas liés fatalement l’un à l’autre, nous voyons l’hyperhydrose se manifester tantôt dans le côté hémianesthésié, tantôt dans le côté sain, le côté où siège l'hémianesthésie restant plus ou moins à sec. » Nous ne connaissions pas cette observation pré- cieuse en faisant, en 1894, notre communication au congrès de Rome, où divers contradicteurs ont refusé de croire à la réalité de notre étude, qu’un professeur illustre, mais trop cantonné dans la spécialité ophtal- mologique, appelait « fabelhaft ». Tout ce chapitre des troubles vaso-moteurs a en effet pu paraître fabuleux. Parmi les observations les plus étonnantes, M. Fabre? notait des hystériques qui transpiraient abondamment en hiver, surtout par les grands froids, et jamais en 1 Loc. citat. ? Fabre. L’hystérie viscérale, Paris, 1885, p. 9%. ne ou été. Dans l’anurie hystérique, la sueur est sécrétée en plus grande abondance qu’à l'ordinaire et renferme une notable proportion d’urée. M. Fabre a vu des sueurs de sang. Les sueurs peuvent avoir un rythme entre les extrémités supérieures et inférieures !. M. le professeur Raymond ? a rapporté un cas dans lequel il existait au sujet de la moindre émotion des sueurs profuses des mains chez un hystérique mâle de vingt- cinq ans. Ce qui est frappant, en de constater que l’épi- phora, sauf erreur de notre part, n’est jamais men- tionné en même temps que la sueur faciale. Nous verrons que cependant le larmoiement hystérique a été remarqué par les oculistes surtout. Notre cas d'hémihyperhidrose faciale avec épiphora, reste un des plus rares et curieux spécimens de ce que peut la diathèse vaso-motrice. Dans nos cas, 1l y avait coïnci- dence avec un ædème rouge-bleu de la face et des extré- mités; évidemment le même ædème bleu que M. Charcot a décrit le premier *. Cet œdème bleu de la face, que nous avons observé chez deux de nos hystérotrauma- tismes oculaires, est spécialement rare et n’est guère mentionné que par Fabre‘, puis par Wills et Cooper ”; l’hyperhidrose hystérique de la face est aussi beau- coup plus exceptionnelle que celle des extrémités. 1 Comby. Hystérie larvée. Sueurs profuses des extrémités. Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1881, p. 344. 32 F. Raymond. Comptes rendus de la Société de biologie, 1881, p. 287 à 242. 3 Charcot. L’œdème bleu des hystériques. Leçons du mardi, tome I, 28 juin 1889, et Progrès médical, n° 41, oct. 1889. (Voir Weir Mitchell. Unilateral Swelling of hysterical Hemiplegia. Am. Journal of. medic. Sciences. juin 1884.) 4 Fabre. L’hystérie viscérale. Paris, 1883, p. 90. 5 Wills et Cooper. Angio-neurotic œdema. Brain, 1893. Sueurs sanguinolentes et larmes de sang hystériques. Les sueurs de sang font partie des ecchymoses spon- tanées des hystériques, suggillations qui peuvent aussi atteindre les yeux. Magnus Hüss !, chez une hys- térique, a vu après l'attaque convulsive des suggilla- tions sur toute la moitié gauche hémianesthésiée du corps, « même sous la conjonctive de la sclérotique ». Ces hémorrhagies sans lésions apparentes peuvent, en se mélangeant à la sueur, constituer l’hématidrose ou sueur sanguine, et donner lieu à des larmes de sang dont il existe des exemples depuis les temps les plus reculés du movyen-âge, alors qu’on appelait ces symptômes hystériques stigmata diaboli* quand ils n'étaient pas figurés, — comme ceux de saint Fran- çois d'Assise en 122%, de sœur Jeanne des Anges au XVIIne siècle ou de Louise Lateau, — parles stigmates de la couronne et des plaies des mains et du côté du Christ. Carré de Montgeron * conte la guérison miraculeuse d'une hystérique qui, dans le paroxysme convulsif, avait des hémorrhagies spontanées et même «quelques gouttes de sang lui sortent sous les ongles et dans les yeux, avec des sueurs de sang aux extrémités ». Un œil atteint d'amaurose se tuméfia subitement, et à s'en écoula des larmes de sang; à la suite d’une frayeur, l'œil gauche fut Le siège d'une hémorrhagie peu abondante. 1 Cas de maladies rares observés par le Dr Magnus Hüss. Arch, gén. de méd., 1857, t. X, p. 165. 2 Voir Gilles de la Tourette. Opus citat., 1895, t. IT, p. 440. 3 Carré de Montgeron. La vérité des miracles, t. I, 1737, p. 5. SEAT LE Parrot! prouva que l’hématidrose est d’origine nerveuse, que nous appelons aujourd’hui hystérique. Bourneville ? et Mangon * montrent l'influence directe de la névrose sur les stigmates sanglants des hysté- riques. Les hommes n’en sont pas préservés, car Tittel“ a décrit un cas d’hématidrose hystérique chez un homme de 21 ans. Chez un malade de Parrot, après une attaque d’hystéro-épilepsie, à l’'hématidrose faciale succéda un «masque sanglant qui couvrait la face instantanément». Dans le cas de Hüss, le sang filtrait autour de la racine des cheveux, des cils et des sourcils. Le gonflement rouge de la face qui nous avait tant frappé chez deux de nos malades et que nous avions peine à attribuer à l'hystérie, se retrouve dans l'observation de Pinel° qui donne, sans le savoir, sous le nom d’érysipèle de la face, une curieuse des- cription d’hémorrhagie hystérique où une paupière avait un pertuis fournissant pendant deux ans l’éva- cuation périodique supplémentaire des règles. Ce faux érysipèle sanglant de la face, dû à la névrose, se retrouve dans le cas de Chambers qui, dans le sang de la partie hémorrhagique de la figure, ne retrouvait pas les piles de corpuscules sanguins coagulés qu'on rencontrait dans le sang pris dans les piqûres des parties saines. 1 Parrot. Etude sur les sueurs de sang et les hémorrhagies névro- patiques. Gaz. hebd., 1859. 2 Bourneville. Louise Lateau ou la stigmatisée nue Paris, 1878. 3 Mangon. De l’hématidrose. Thèse de Bordeaux, 1886. 4 Tittel. Ein Fall v. Hematidrosis. Archiv. für Heilkunde. Leipzig, 1876, p. 68. 5 Pinel. Dict. des sc. méd.,t. XX. 1817, p. 198. 6 Chambers. Clinical lecture on a case of bloody sweat. The Lancet, 1861, p. 207. BUEL.:S0C./SC./ NAT. T. XXIII 8 den à PAS Arnozan!, dans sa thèse d’agrégation, rapporte une observation de von Hippel?, dans laquelle une femme manifestement hystérique présenta, en coïncidence avec des hémorrhagies conjonctivales, des troubles tro- phiques de la cornée paraissant en rapport avec un épanchement sanguin dans la chambre antérieure. Cette observation mérite d’être rapportée, car nous n'en connaissons pas d'autre de même ordre, dit M. Gilles de la Tourette : « Chez cette femme hysté- rique, qui avait été frappée à plusieurs reprises d’anes- thésie plus ou moins durable sur toute une moitié du corps, von Hippel, de Kœnigsberg, a vu plusieurs fois survenir des kératites diffuses avec perte de subs- tance ; la cornée se troublait, lépithelium tombait, la chambre antérieure diminuait de capacité, la pupille devenait irrégulière et l’œil était congestionné, enfin le tonus descendait au-dessous de la normale. «Cette femme avait des hémorrhagies par la con- jonctive et des attaques de névralgie qui accompa- gnaient les poussées d’anesthésie. Lorsque le sang épanché ne se résorbait pas, les accidents que nous avons décrits se développaient; s’il se résorbait, l'œil n'était pas atteint; l’occlusion des veux avec du collo- dion ou des emplâtres dos pas le dévelop- pement de ces accidents. » Von Hippel attribue ces he trophiques à des lésions du trijumeau. M. Gilles de la Tourette recon- nait dans ce cas la névralgie faciale hystérique qu'il à décrite en 1891, et pense à un paroxysme de névralgie 1 Arnozan. Des lésions trophiques consécutives aux maladies du système nerveux. Thèse d'agrégation, Paris, 1880, p. 181. 2 Von Hippel. Troubles nutritifs des yeux par lésion du trijumeau. ACER fur OpAL., LAIT, À. [asc — 115 — oculaire hyslérique s’accompagnant d'hémorrhagies externe et interne du globe de l'œil, susceptibles de troubler profondément la nutrition de la cornée. M. Rémond! a rapporté la coïncidence des hémor- rhagies oculaires et auriculaires. M. Rémond fit appa- raître et disparaître des écoulements sanguins oculaires et palmaires dans le sommeil hypnotique. Quelle preuve de la diathèse vaso-motrice chez les hysté- riques que cette influence inouïe de la suggestion sur les éléments histoiogiques eux-mêmes! Nous avons tenu à rapporter tout ce qui concerne les troubles vaso-moteurs oculaires? dans l’hystérie, afin de les mettre en parallèle avec nos propres obser- vations, qui ont été accueillies au congrès de Rome, en 1894, par les oculistes allemands les plus auto- risés, avec un étonnement fort incrédule. Hémihyperhidrose faciale hystérique. Nous avons vainement et longtemps cherché dans la littérature spéciale une description d’hémihyperhi- drose hystérique. Nous devons à une communication orale de notre ami, M. le Dr Matthey, médecin de l'hôpital Pourtalès, à Neuchâtel, de pouvoir citer un cas à mettre en parallèle au nôtre. Il s’agit d’un homme aussi qui, depuis sa jeunesse, avait une hémi- hyperhidrose faciale à droite. Ce jeune homme était sujet à des attaques hystériques et était absolument taré au point de vue neuropathologique : il avait un 1 Rémond. Hémorrhagies auriculaires, oculaires et palmaires de nature hystérique. Languedoc médical, 11 déc. 1891. 2 Voir pour les troubles trophiques des cils et sourcils, leur chute et décoloration, leurs anomalies de forme, développement exagéré, etc. le chapitre XI: Troubles trophiques des annexes de la peau. Tome II du Traité de l'Hystérie, de M. Gilles de la Tourette, 1895. — 116 — frère aliéné, un cousin, des tantes et un père hystéro- épileptiques! Devenu alcoolique par dessus le marché, il se suicida tout jeune encore. Cette hémihyperhidrose et cet épiphora hystériques doivent évidemment avoir une cause centrale comme du reste les paralysies hystériques que Charcot loca- lisait dans la substance cérébrale corticale. Voilà pourquoi les émotions et autres causes psychiques, les réflexes lumineux, peuvent provoquer ou donner une grande exacerbation à ces anomalies sécréloires. L'analogie avec les affections organiques sera ainsi éta- blie. Pandi!, dans une étude sur l’hémihyperhidrose faciale consécutive à la paralysie faciale cérébrale, arrive à ces conclusions : La sécrétion sudorale a un centre cortical dont l'irritation est conduite : à la péri- phérie par le nerf sympathique. Lamacq®? dit que la transpiration faciale peut être provoquée par une émotion ou par la fatigue chez les syringomyéliques* d’un seul côté de la face ou du moins avec prédominance hémilatérale très marquée. A notre avis, le fait de la reproduction artificielle de l’hémihyperhidrose et de l’épiphora par la suggestion chez notre hystérique mâle G. L., nous parait une preuve convaincante du siège cortical de ces phénomè- nes vaso-moteurs des hystérotraumatismes oculaires. 1 Pandi. Halbseitiges Schwitzen des Gesichts bei centraler Faceialis- Iæhmung. Pester med. chirurg. Presse, XXX, n° 49, et Central- blatt fivr innere Medizin, avril 1895 2 Lamacq. Phénomènes bulbaires et syringomyélie. Revue de mé- decine, avril 18%. 3 Cette hémihyperhidrose faciale, qui se trouve dans la syringo- myélie comme dans l’hystérie, est d'autant plus frappante qu’elle rap- proche une fois de plus ces deux maladies dont Charcot dit que « l’hystérie peut simuler la syringomyélie au point de rendre bien em- barrassante la situation du clinicien ». Lecons du mardi à la Salpé- trière, 1888-1889, p. 918. — 117 — D. Troubles yaso-moteurs hystériques faciaux et papillaires. Pseudo-papillite optique. Pseudo-méningite hystérique des hystérotraumatismes oculaires. Les zones hystérogènes siègent souvent sur le cuir chevelu, et Sydenham avait déjà mentionné la dou- leur insupportable qui est accompagnée de vomissements énormes'. C’est le clou hystérique, expression qui rend bien sa douleur térébrante. Briquet dit que « cette douleur peut être excessi- vement violente et être portée à un tel point que les malades gémissent et sont privés de sommeil. » Ba- glini supposait que la douleur pouvait venir de la dure-mère ; «elle peut durer des semaines et s’accom- pagner fréquemment de vomissements, de frissonne- ments, de troubles digestifs et parfois de fièvre. » MM. Saint-Ange et Arnozan ont les premiers employé le terme d’attaque d'hystérie à forme méningitique®?. 1 Médecine pratique de Sydenham, trad. de Jault, 1799, t. IT, p. 477. 2 M. Gilles de la Tourette cite la bibliographie suivante : Saint-Ange. De la forme méningo-encéphalique de l’hystérie. Gaz. méd. de Bordeaux, 1873, p. 292. Arnozan. Attaque d’hystérie à forme méningitique. Zbid., 1873, p. 250. Boissard. Phénomènes pseudo-méningitiques dans l’'hystérie. L’Encé- phale, 1885, p. 92. Axenfeld. Traité des névroses, 1883, p. 1047. Huchard. Pseudo-méningite hystérique. Rev. gén. de clinique théra- peutique, 1890, n° 31. Dalché. Accidents hystériques à forme pseudo-méningitique. Gaz. méd. de Paris, janv. 18#&. Regnault. Pseudo-méningite hystérique simulant la méningite tuber- culeuse. Loire médicale, 1886. Chantemesse. Méningite tuberculeuse. Thèse de Paris, 1884. Macé. Accidents pseudo-méningitiques des hystériques. Thèse de Paris, 1888. = Pitres. Leçons cliniques de l'hystérie. T.I, p. 198. Sollier. Hystérie infantile à forme convulsive, France méd., janv. 1891. Ollivier. Pseudo-méningite tuberculeuse hystérique. Congrès des sciences à Marseille, sept. 1891. — 118 — Notre observation (page 66) est un bel exemple d’hystérotraumatisme oculaire se développant en un cas de pseudo-méningite. Osons l'avouer maintenant: nous avons envoyé à l’hôpital de l'Isle, à Berne, cette jeune fille avec le diagnostic de méningite tubercu- leuse, et c’est là que le diagnostic dut être réformé par le professeur Lichtheim, au bout d’une dizaine de jours. M. Gilles de la Tourette avoue! bien avoir, de concert avec M. le professeur Netter, commis la même erreur. M. Chantemesse dit aussi (op. citat. p. 75) que pour le diagnostic il faut quelquefois rester dans une sage réserve. M. Dutil, dans l’article Hystérie, du Traité de mé- decine ?, dit que le diagnostic de la pseudo-méningite hystérique peut être fait en considérant que, dans ce cas, les symptômes pupillaires sont absents. Voici encore un signe différentiel qui tombe, puisque, dans notre cas, 1l y avait une mydriase initiale. L'identité symptomatologique des deux formes de méningite — organique et fonctionnelle — existe donc pour les dif- férents troubles d’innervation vaso-motrice : troubles ophtalmoscopiques bilatéraux, œdème papillaire et péripapillaire, congestion rétinienne, dermographisme, diplopie suite de strabisme de cause centrale et ab- sence de la réaction pupillaire. Le cas de M. Sollier concernait une fillette de 5 ans, donc plus jeune encore que la nôtre; l’observation de Boissard mentionne un pouls ralenti et une constipation qui les avaient aussi induits en erreur. Dans plusieurs 1 Opus citat., p. 268. 2 Traité de médecine, par Charcot, Bouchard et Brissaud, t. VI, 1894, p. 1373. — 119 — cas on indique la photophobie, ia äiplopie par strabisme passager; dans notre cas, il s'agissait de diplopie mo- noculaire. M. Gilles de la Tourette mentionne encore comme symptômes possibles de la pseudo-méningite hystérique : la raideur de la nuque, l’opisthotonos, là contracture des membres, l’hypéresthésie, la raie méningitique, qui appartiennent aussi bien à la mé- ningite vraie qu'à la pseudo-méningite, mais il ne parle nulle part de la possibilité de désordres visibles à l’ophthalmoscope. Chez les trois malades où nous avons trouvé une pseudo-papillite, elle était suffisamment nette pour en conclure à un désordre circulatoire intracranien. Ne serait-ce pas la raison pour laquelle l’hystérie peut simuler presque tous les symptômes de la méningite? Ne serait-ce aussi pas l’explication des guérisons mira- culeuses de méningites tuberculeuses, où loculiste lui-même avait donné le coup de grâce au malade en donnant l’appui des résultats ophtalmoscopiques au diagnostic médical”? Dans l’un de nos cas, l’hyperémie papillaire coïincidait avec un épiphora, de l'érythropsie, de la diplopie mo- noculaire et un astigmatisme spastique. Dans un autre cas, il y avait aussi de l’épiphora avec mydriase double initiale. Chez notre hystérique mâle L., l’hyperémie papillaire coïincidait surtout avec le nystagmus, l’é- rvthropsie et l’hémihyperhidrose faciale. M. Nüel! dit que dans l’amaurose hystérique on trouve assez souvent un degré plus ou moins prononcé d'hyperémie de la papille et quelquefois de la rétine. On a vu sur- venir aussi une véritable névrite. Ces signes ophtal- 1 Article : Amblyopies et Amauroses, dans le Traité complet d’oph- talmologie, de Wecker et Landolt, 1887, T. III, p. 720. — 120 — moscopiques si précieux à déterminer, tant au point de vue pratique que théorique, n’ont jamais été bien interprétés et ont été confondus par Nüel lui-même avec des formes pouvant se terminer par l’atrophie papillaire !. Selon M. Landolt?. on peut trouver, dans certains cas d'amblyopie ou d'amaurose hystérique, des exsu- dats séreux de la rétine et la dilatation des vaisseaux rétiniens. Certes, ce n’est pas une erreur d’observa- tion : il y a trop de cas concordants ; il faut expliquer ces aspects ophtalmoscopiques par la présence de troubles vaso-moteurs localisés à la rétine et au nerf optique, et il est naturel de penser que la diathèse vaso-motrice s’y fixe de préférence dans le cas d’amau- rose hystérique plutôt que dans les autres maladies hystériques. Mais de là à penser trouver, comme la dit M. Galezowski, une lésion rétinienne et un aspect serpentiniforme des vaisseaux du fond de l'œil et à les considérer comme pathognomonique de l’amblyopie hystérique, il v a loin! C'est faire fausse route que de croire pouvoir faire un diagnostic ophtalmosco- pique de l’amaurose hystérique. Les troubles circu- latoires de la rétine s’y rencontrent par le fait de la diathèse vaso-motrice de l’hystérie et non parce qu’il y à une amblvopie hystérique. J'ai trouvé différents cas mal interprétés par leurs auteurs : des amblvopies par suite de masturbation où le diagnostic d’hystérie aurait dû être posé. L’hy- perémie papillaire qui y est relatée appartient donc à 1 Nüel. Zbid. 2 Landolt. De l’amblyopie hystérique. Archives de physiologie normale et pathol., 1875, p. 624, et: Lettre sur l'amblyopie hysté- rique. Gazette des Hôpitaux, 1876, p. 194. — 4121 — l'hysterie. Il en est de même pour toutes les affections réflexes qu’on doit faire rentrer dans l’hystérie et où l'hyperémie papillaire est indiquée comme suite de névralgies dentaires, de chutes de matrice, de chi- cots qui n’en pouvaient mais, de vers intestinaux ‘ qui ne méritaient certes pas cet excès d'honneur ! Ces observations inconscientes prouvent mieux que celles où le diagnostic a été bien fait, que l'hystérie peut exercer une influence vaso-motrice nettement marquée sur le nerf optique et la rétine, et nous croyons être le premier à y avoir attiré l'attention, persuadé d’être dans le vrai malgré l’incrédulité et l’indignation avec laquelle la description de ce nou- veau symptôme a été accueillie à Rome, au congrès international de médecine, en 1894, par M. le profes- seur Hirschberg, de Berlin. Phénomènes moteurs dans les hystérotraumatismes oculaires. A. Le nystagmus hystérique. Comme le dit M. Gilles de la Tourette, les tremble- ments hystériques ne sont connus que depuis quelques années et peuvent encore rentrer dans la classe des symptômes actuellement à l’étude. En ce qui concerne les yeux, nous avons étudié certaines formes de blé- pharospasmes ou de ptosis qui sont de vrais tremble- ments hystériques localisés aux paupières et surve- nant soit pendant l'hypnose, soit à la suite d’un trau- matisme. (Voir Archives d'Ophtalmologie, 1886 et 1887.) Comme l’hystérie peut revêtir ou simuler toutes les variétés des tremblements, on aurait pu, presque à 1 Nüel, op. citat., 698 et suiv. RD coup sûr, prédire qu’on trouverait le tremblement du globe oculaire ou nystagmus en cherchant bien. C’est du reste ce que je répondis, en 1887, à M. le profes- seur Hirt, de Breslau, qui me questionnait à ce sujet. La question de savoir si oui ou non il existe un nystagmus hystérique était très importante au point de vue du diagnostic différentiel. Dans nombre de cas difficiles à classer, surtout quand il y avait doute entre la sclérose en plaques et l’hystérie, c'était l’ab- sence ou la présence du nvystagmus, qui semblait devoir être décisif. Charcot lui-même disait !, en 1892, au cours d’une leçon sur la sclérose en plaques et en particulier sur ses phénomènes oculaires : «Le nys- tagmus ne se trouve ni dans l’hystérie ni dans le tabes ». Mais l'existence d’un seul fait bien observé suffisait à renverser cette affirmation. Bourneville mentionne en passant, dans l’/cono- graphie photographique de la Salpétrière *, trois cas où le nystagmus a été observé dans des attaques d'hys- téro-épilepsie, mais il n’entre dans aucun détail. Schweigger*, à Berlin, en décrivant un strabisme con- vergent hystérique, fait cette remarque : «De temps en temps, lorsqu'un œil fixe un objet, l’autre œil res- tant fermé, on observe du nystagmus.» M. Fieuzal 1 Charcot semble cependant avoir vu lui-même le nystagmus bys- térique, car dans la treizième leçon des Leçons du mardi à la Salpé- triére, p. 289, 1888-1889. en énumérant les stigmates d’un maçon de 32 ans hystérique et neurasthénique, hémianesthésique du côté droit avec tremblement vibratoire des mains, il ajoute: Peut-être un peu de nystagmus. C'était probablement, à notre avis du moins, le nystag- mus intermittent et variable des hystériques. 2 Iconographie photographique de la Salpétrière. Tome I, p. 129, 1877; tome II, p. 96, 1878; et tome IT, p. 84, 1871. 3 Schweigger. Klin. Untersuchungen über das Schielen. Eine Monographie. Berlin, 1881. Hirschwald. — 123 — (Progrès médical, 1879, n° 1) indique aussi en pas- sant le nystagmus, dans un cas d’hystérie. Tandis que Lasègue, G. Sée, Bouchut niaient la possibilité du nystagmus dans les névroses, Legrand du Saulle pensait que ce tremblement est un des stigmates de l’hérédité nerveuse pathologique, une tare des individus incorrects au point de vue mental. La confirmation de cette vue ingénieuse, dit Robin, jetterait certainement un jour nouveau sur le nys- tagmus sine maleria dont on discute depuis si long- temps l’étiologie. J'ai entendu Charcot émettre la même opinion, mais les bonnes observations de nystagmus hystérique manquaient toujours, et la valeur diagnostique de ce symptôme en faveur de la sclérose en plaques sem- blait décisive jusqu’à ce jour. Ce nystagmus hystérique peut simuler absolument celui de la sclérose en plaques; Charcot disait «qu’il est des cas où le nys- tagmus fait défaut dans la sclérose multiloculaire tant que le regard reste vague, sans direction précise, mais se manifeste tout à coup d’une manière plus ou moins prononcée aussitôt que les malades sont invités à fixer attentivement un objet ». Mais c’est exactement comme le nystagmus hystérique brièvement décrit par Schweigger ?. Déjerine semble considérer le nystagmus comme un symplôme d’hérédité nerveuse en relation de parenté avec l’hystérie $. 1 Robin. Des troubles oculaires dans les maladies de l’encé- phale. Paris, 1880, p. 161. 2 Loc. citat. # L'hérédité dans les maladies du système nerveux. Prof. Déjerine. Paris, 1886 (voir le tableau généalogique de la page 120. Chapitre de l’'hystérie). Thèse d’agrégation. — 124 — De même que pour les autres symptômes, nous sommes obligés de rechercher dans les affections dites réflexes ce qui appartient à l'hystérie; nous trouvons des nystagmus hystériques qui avaient été mal inter- prétés. M. Mengin ! attribuait aux lésions de lappareil dentaire le cas d’une malade qui, à la suite de périostite dentaire, avait été prise de crampes clo- niques el de parésie oculaire, accompagnées de con- tracture du muscle droit interne et d’un spasme de l’'accommodation. En même temps on constatait un rétrécissement du champ visuel, de l’amblyopie et de l'achromatopsie. Chiralt? cite un cas de nystagmus qu'il attribue à des troubles menstruels graves et qui doivent rentrer à coup sûr dans l’hystérie. Il s’agit d’une jeune fille de 19 ans qui, après des causes purement psychiques, et qui souffrait en même temps de troubles mens- truels graves, fut prise d’anesthésie rétinienne absolue, de surdi-mutité, d’aphonie, de blépharospasme et de nystagmus. C’est encore un cas de nystagmus hystérique non diagnostiqué. M. Duboys * a vu une jeune fille atteinte de diplopie, de convulsions de l'œil, et, trois jours plus tard, appa- raissait la mydriase double complète avec rélrécisse- ment du champ visuel et hémianesthésie. 1 Mengin. Des accidents oculaires consécutifs aux lésions de l’ap- pareil dentaire. Recueil d'ophtalmologie, 1878, p. 524. 2 Chiralt. Anesthésie rétinienne absolue. Troubles menstruels graves. Annales d'oculistique, 1873, p. 18. 3 Duboys. Paralysie de l’accommodation avec amblyopie de cause hystérique. Bulletin de la clinique des Quinse-Vingts, juillet- sept. 1883. — 125 — _ On voit donc que le nystagmus peut être, lui aussi, un symptôme initial de lhystérie et être suivi de l'apparition des autres stigmates plus tard seulement. En 1886, nous disions dans les Archives d'ophtal- mologie, ne connaissant encore aucun cas de nystag- mus hystérique, que nous espérions cependant en trouver et écrivions ! : « Il n’est pas impossible qu’on ne vienne à découvrir chez les hystériques des mou- vements involontaires des yeux, puisqu'on connait le tremblement général hvstérique. » Le premier cas de nystagmus hystérique bien étudié appartient à M. le professeur Hirt, de Breslau ,? qui a bien voulu me le communiquer immédiatement. «Il s’agit d’une jeune fille qui présente un nystag- mus ininterrompu du type horizontal persistant malgré les mouvements volontaires. Ces derniers sont nor- maux, à l’exception d’une légère parésie des droils internes. La rapidité et l'amplitude des mouvements oscillatoires sont toujours les mêmes, que la malade se sache observée ou non; qu’elle regarde en haut où en bas, à droite ou à gauche, le nystagmus reste iden- tique. La malade déclare que ce tremblement oculaire a commencé en même temps que sa maladie ner- veuse, qu’elle n’en à jamais eu auparavant, elle n’a eu jadis aucun désordre oculaire et avait toujours eu une bonne vue. Les pupilles, assez larges, ne réagis- sent ni à la lumière ni à l’accommodation. Aucun désordre moteur ou sensitif des extrémités supérieures et inférieures. Réflexes tous normaux. Signe de 1 Borel. Affections hystériques des muscles oculaires. 1886, nov.- déc.,.p. 497. 2 Zur Symptomatologie und Therapie der Hysterie. Deutsch. Med. Wochenschrift, 1887, n° 30. — 196 — Romberg évident. Contracture intense du carré des lombes à gauche, spécialement dans la position debout, mais disparaissant dans le lit. Ovarie gauche avec une zone hystérogène déterminant des attaques hystéri- ques. Météorisme. Diminution de la sécrétion urinaire (500 à 800 cm°). Pendant les attaques, arrivant tous les jours à la même heure, la contracture envahit tous les muscles du corps, les yeux tournés en dedans et en haut, avec mydriase maximale; anesthésie totale. » Il est curieux de constater que, dans le cas de M. Hirt, nous retrouvons deux symptômes que nous avons décrits chez notre hystérique mâle L., la my- driase et la contracture du carré des lombes se ren- contrant avec le nystagmus. Dans la littérature médicale ophtalmologique, si riche en observations de nvystagmus par suite de sclérose en plaques, de lésions cérébrales ou dans le tabes lui-même, bien que dans ce dernier cas Charcot l'ait nié, on ne trouve presque rien sur le nystagmus hystérique. Je suppose que bien des cas ont échappé ou sont faussement diagnostiqués. Le cas publié! en 1870 par Zehender ne serait-il pas un exemple de nystagmus hystérique? Il s’agit d’un nystagmus accom- pagné de blépharospasme intermittent arrivé chez une jeune fille ensuite de contracture paralytique des e:x- trémités inférieures, nystagmus avec oscillations ver- ticales, déterminé par une instillation d'ésérine. Nous nous rappelons à ce propos avoir augmenté l'intensité du nystagmus et du blépharospasme chez notre ma- lade L., avec l’instillation d’une seule goutte d’ésérine. 1 Zehender. Ein Fall von einseitigen Nystagmus. AXlin. Monatsbl. fiir Augenheïilk., VIII, p. 112. Sn . M. Siemerling! cite en passant le nystagmus chez les hystériques et les épileptiques. M. Parinaud, à propos de son élude sur les spasmes oculaires, dit que l’on peut observer? avec les con- tractures fibrillaires dans le muscle orbiculaire une incoordination et une brusquerie inaccoutumée des mouvements des yeux et même du nystagmus, mais ne rapporte aucune observation de ce dernier. En septembre 1894, M. Sabrazès, médecin des h6- pitaux de Bordeaux, n’ayant pas eu connaissance de notre communication à la section d’ophtalmologie du congrès international de Rome, publiait dans la Semaine médicale* un cas très intéressant de nys- tagmus hystérique qu'il croyait être le premier à décrire et qu’il avait étudié dans le service de M. le professeur Pitres. « Cette jeune fille, àgée de dix-sept ans, présen- tait un tremblement fonctionnel de la main droite associé à un nystagmus horizontal. Le tremblement du membre supérieur était continuel et des plus accen- tués. Des oscillations pendulaires, amples d'un déci- mètre, se reproduisant quatre fois par seconde, rap- prochaient par un va et vient la main du côté droit du corps. Elles persistaient dans la station debout, dans la position assise et le décubitus dorsal. Les mouvements volontaires augmentaient leur nombre et leur amplitude, si bien qu’un verre d’eau ne pouvait 1 Siemerling. Pupillenreaction bei geisteskranken Frauen., Charité- Annalen, XI. 2 Parinaud. Spasmes et paralysies des muscles de l'œil. Gaz. heb- dom. de méd., 1877, n° A6 et A7. 3 Sabrazès. Existe-t-il un nystagmus hystérique? Semaine médi- cale, n° 54, 20 septembre 1894. — 128 — être saisi à pleine main sans que son contenu ne fût projeté au loin. Impossibilité d'écrire : la malade ins- crivait sur le papier les secousses du tremblement sous forme de hâchures. Pendant le sommeil, la main était immobile. « Les globes oculaires étaient animés d’oscillations latérales extrèmement rapides survenant par crises trés brèves. La durée de ces crises n'excédait pas deux minutes. On les voyait se reproduire fréquem- ment au repos, mais sans périodicité; elles apparais- saient surtout si on faisait fixer ou suivre du regard un objet, et si on projetait sur l'œil une lumière un peu vive. Par contre, l’occlusion des paupières les arrétait brusquement. « Ce singulier tremblement des globes oculaires avait débuté en même temps que celui du membre supérieur droit. En aucun point du corps on ne trouvait une zone frénatrice dont la pression modifiät ces divers tremblements. L'étiologie semblait avoir été des ch1- canes domestiques. L'année précédente, la malade avait déjà eu pendant quinze jours un tremblement de la main droite. Antécédents : toux coqueluchoïde, accès de somnambulisme nocturne; rétrécissement concentrique très accusé du champ visuel. Acuité visuelle excellente; réflexes pupillaires normaux. Avec la suggestion, on obtint la guérison absolue du trem- blement du bras et des yeux, guérison interrompue par une rechute due à une émotion. » Comme c'était le cas pour la malade de M. Sa- brazès, nous venons d'observer une rechute de nys- tagmus hystérotraumatique chez une jeune fille que nous avons pu suivre depuis quatre ans. BP Rs C2 ACER Mlle E. G., àgée de quatorze ans, nous consulte les premiers jours de novembre 1891 pour une névralgie sus-orbitaire gauche. L’œil gauche avait une acuité visuelle de ‘/,, de la normale, l’œil droit de $#/,, après la correction d’une myopie apparente d'une demi-dioptrie qui ne se retrouvait plus à l'examen ophtalmoscopique. Sous l'influence de l’antipyrine, la névralgie cède, et, quinze jours après, la malade paraissait guérie et son acuité visuelle était redevenue presque normale à gauche, ce qui parut déjà suspect. Le 16 mars 1892, la névralgie reparut sans cause appréciable. L’acuité visuelle de l’œil gauche n’était plus que de ?/,,, avec une myopie apparente de 09,5. L'œil droit était emmétrope et avait $/,, de la vue normale. L’amblyopie de l’œil droit n’était expliquée par aucune lésion. Rétrécissement du champ visuel gauche très marqué; à droite champ visuel presque normal. L’acuité visuelle, très variable, remonte à ‘9 pour l’œil gauche dès le lendemain; mais, à la suite d'un très léger traumatisme, un grain de sable entré dans l'œil gauche, la scène change; l’amblyopie gagne les deux yeux, la vue n’est que de la moitié de la normale, à gauche comme à droite; l’œil gauche est pris, deux jours après l'accident, d’un ptosis pseudo- paralytique, avec érythropsie de cet œil seulement. La paupière tombante, examinée attentivement, montrait de légères secousses fibrillaires à peine appréciables; en essayant de relever la paupière, on éprouvait une résistance qui montrait que le spasme de l’orbiculaire jouait un rôle plus grand que la paralysie du releveur de la paupière; ce dernier muscle, antagoniste de l’or- biculaire, était cependant nettement parésié, car tandis que l'œil droit s’ouvrait au maximum, le ptosis gauche BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIII 9 — 130 — restail identique sans que le spasme orbiculaire parüt augmenter, et sans que la résistance à l'élévation de la paupière pour vaincre le ptosis semblät plus grande. Il fallait donc en conclure qu’il v avait une véritable parésie du releveur palpébral, associée au spasme orbiculaire, une paralysie irritative de la paupière, où contracture et paralysie s'associent pour arriver au même but, association qui ne se retrouve que chez les hystériques ‘. Un nystagmus tantôt horizontal, tantôt rolatoire, se jJoignit à ces autres manifestations. Mais ce nys- tagmus était éminemment variable, s'exaspérait pen- dant l’examen, augmentait quand on cherchait à vaincre le ptosis, et surtout, comme dans le cas de M. Sabrazëès, si on projetait sur l'œil une lumière un peu vive, mais persistait cependant toujours avec la vitesse moyenne de trois à quatre oscillations par seconde, comme un véritable tremblement hystérique. Il est curieux de remarquer qu’une sœur de cette jeune fille a souffert d’une contracture hystérique de la main avec tremblement typique. L’'æœil droit n’a jamais eu ni nystagmus ni ptosis. Le champ visuel était à ce moment pour la couleur blanche : Œiül gauche. Œiül droit. 40° D0° A0 1 Nous avons cependant remarqué chez les morphinomanes agités le même spasme de l’accommodation avec parésie accommodative, qui est la règle dans l’asthénopie des hystériques. — 131 — Pour le rouge, le rétrécissement était proportion- nellement de 100 plus marqué. Achromatopsie très nette. Photophobie qui contraint le malade à porter des verres fumés. Sous l'influence de la suggestion à l’état de veille, tous les symptômes s’amendent et, le 7 avril, l’acuité visuelle est de 8/,, à gauche et normale à droite. Le nystagmus disparait en même temps que le ptosis. Le 21 avril je trouve, à gauche, hypermétropie 0,5 et visus f/,; à droite, hypermétropie 1°, acuité visuelle normale; le 25 avril et les semaines suivantes, _les deux yeux accusaient une hypermétropie d’une dioptrie. Il y avait donc un spasme de l’accommoda- tion, mais comme la lecture n’était possible qu'avec des convexes de 1 à 2 dioptries, il y avait donc une association de parésie et de contracture du muscle ciliaire, ainsi que c’est la règle chez les hystériques. D'autre part, ce serait faire erreur que de croire qu'on peut prescrire des verres de travail pour l’as- thénopie hystérique, car la faiblesse irritative est trop inconstante, les verres seraient à changer à chaque minute et l’adaptation est rendue impossible grâce à la perte du sens musculaire du muscle accommodateur, que nous avons été le premier à signaler en 1886. Ces malades ne savent donc plus mettre au point et leurs yeux sont hors d’usage et demandent un repos complet. Au mois de juin 1892, nouveaux troubles nerveux ; la vue retombe aux deux tiers de la normale; une hémianesthésie de toute la moitié droite du corps s’éta- blit; le champ visuel suit fidèlement l'historique de la symptomatologie de notre malade comme un vrai « hystériomètre » qu’est ce procédé graphique, si j'ose M EX créer ce néologisme. Le champ visuel indique, le 22 juin : Œiül gauche. Œil droit (côté de l’anesthésie). COR po UE qi ENS. alors que la vue est de 5/,,. Sous l’influence de la suggestion, la vue redevient normale. En janvier 1893, la vue retombe à 6/,, des deux côtés, et le champ visuel marque: Œïül gauche. Œil droit. a +<————— + — Le 20 novembre 1895, par suite d'un léger coup sur le front, cette jeune fille prend un blépharospasme de l'œil gauche (type ptosis pseudo-paralytique); la paupière tombe mollement sur l’œil et ce n’est que rarement qu’on peut surprendre quelques secousses fibrillaires révélatrices de la contracture de l’orbicu- laire. La parésie du releveur de la paupière existe comme en 1892. Le 30 novembre apparait un nystagmus horizontal de l’œil gauche seul, qui persiste comme tremble- ment permanent pendant quinze jours. Le 5 décembre 1895, je constate une hyperesthesie de toute la moitié gauche de la figure. L’œ1l gauche n’a que ‘/, de vue; le droit en a 6/,,. La malade indique spontanément et sans que personne lui en ait jamais parlé, une diplopie monoculaire de l'œil gauche, en disant, en outre, qu'une des images est rouge et l’autre de couleur normale. Champ visuel très rétréci à gauche. Un tremblement de la main gauche (quatre oscillations par seconde) s’établit pen- — 133 — dant cinq jours. La malade dort mal, a des cauchemars affreux toutes les nuits. Dyschromatopsie pour les cou- leurs autres que le rouge. Erythropsie double, très intense pour l’œil gauche, faible pour l’œil droit et appréciable le soir seulement. Je suggère à la malade, qui avait été fort effrayée de son ptosis (ses camarades de pension lui ayant dit que cela venait d’une maladie du cerveau), que sa paupière s’ouvrirait tout à fait trois Jours après l’instillation des gouttes concentrées que j'allais lui ordonner (eau de carafe) ! Le 8 décembre, l'œil s’ouvre dès le matin et, ce résultat obtenu, je savais être le maitre des autres symptômes qui disparure nt au jour indiqué, au grand étonnement de la malade confondue de ma pré- science! Je ne lui avais rien suggéré quant à l’éry- thropsie et quant aux autres phénomènes visuels que je désirais garder pour les étudier à loisir. Le 12 décembre 1895, je trouve pour l'œil gauche, toujours tout grand ouvert, une hypermétropie de 0P,5 combinée avec un astigmatisme hypermétropique de 1° dans l'axe vertical et une acuité visuelle de #/,% (au lieu de */,,, le 5 décembre). L’æœil droit à une hypermétropie de 0P,5 alliée à un astigmatisme hypermétropique dans 0e,75 dans l’axe horizontal, don- nant une vue de ®/,. Des mensurations répétées donnent le même degré etle même axe de ce curieux exemple d’astigmatisme hystérique dû à une contrac- ture irrégulière du muscle cihaire. L’érythropsie n’existe plus qu’à gauche ; la diplopie monoculaire bicolore est toujours très nette. Désirant savoir de cette jeune fille très lettrée, très instruite et excellente observatrice, si la diplopie monoculaire — 134 — était, comme le pense Parinaud et comme l'avait admis Charcot, un symptôme purement oculaire, ou bien, comme j'en avais la conviction intime, une dis- sociation psychique de l’image par une sorte de réfrac- tion cérébrale, je l’interrogeai sur la manière dont elle s’expliquait cette vision double d’un seul œil. « De cet œil, me répondit-elle, tout me fait l’impres- sion d’être doublé malgré le désir que j’ai de ne voir qu'un seul objet. Cela se double dans mon esprit et les images se multiplient comme dans un kaléido- scope à mesure que mon esprit se fatigue, à mesure que mes yeux se refusent au travail. Je cesse de voir dans mon esprit ces objets qui se multiplient comme dans un vertige visuel et tout finit par un brouillard, que j'ouvre ou que je ferme les yeux. En rêve, à m'arrive souvent de voir des objets rouges doublés. » Le 15 décembre 1895, Mile EE. G. m'écrivait : « En regardant de l’œil gauche seul, le droit étant fermé, je vois encore tous les objets complètement teints en rouge, surtout les parties très lumineuses ; lorsque j'ai l’œil fatigué, toute lumière, une bougie par exemple, me semble séparée de moi par un voile rouge; après quelques minutes de repos, je distingue trois lumières, dont une grande et deux petites ()pp ; si je persiste à fixer, une lumière se met au centre, et tout une auréole de flammes plus ou moins rouges font cercle en satellites : Û Û Û — 135 — «Si de l’œil gauche je regarde la fenêtre, elle me paraît rouge et parfois elle se double et se triple, dis- posée comme suit, la fenêtre de droite étant de couleur rose : Triplopie monoculaire bicolore. «Quand je suis fatiguée, l’image rose se double et ces doubles images sont plus petites que lorsque Je suis reposée; Je vois alors une flamme avec la confi- guration du dessin ci-dessous : Ù 000 blanche rouges « En descendant votre escalier, après un examen fatigant du champ visuel, je vois quatre marches pour une seule et ainsi de suite de tout ce que je vois, et cependant je ne me trompe pas de marche, sachant que les rouges n'existent que dans ma tête fatiguée, et je ne risque même pas de faire de faux pas. » Cette auto-explication toute philosophique de la diplopie monoculaire est si explicite que je n’ai pu résister au désir de la donner tout entière. La théorie de la diplopie monoculaire au moyen de réfraction dans les secteurs du cristallin semble, après cela, tirée par les cheveux et presque enfantine. La physio- he logie de l’hystérie n’est pas plus la physiologie ordi- naire que l'anatomie de l’hystérie ne ressemble à l’anatomie classique. Le cas de nystagmus hystérique de G. L. serait le premier observé chez un homme. Il est à remarquer que dans ce cas comme dans ceux de Duboys, de Hirt et de Sabrazès, il a coïncidé avec une mydriase très caractérisée. Dans deux cas, il est accompagné d’une parésie des droits internes ou insuffisance de conver- gence, sur laquelle nous avons attiré l’attention en 1886. Siemerling? dit que le nystagmus congénital est fréquent chez les hystériques ainsi que d’autres affec- tions congénitales des yeux. La preuve que le nystagmus hystérique peut être reproduit artificiellement est donnée par Laufenauer”, qui a cherché à obtenir des désordres musculaires chez les hystériques à l’aide du diapason; suivant la force du coup du diapason, les yeux subissent un effet de plus en plus considérable. 1° D'abord on obtient uniquement la fermeture des paupières avec quelques légères contractions ; 2° Un bruit plus fort amène la fermeture spastique des paupières avec dé- viation spastique des globes oculaires; 3 le nystag- mus ; 4° enfin le nystagmus s'accompagne de déviations intenses. 1 Miura cite un nystagmus chez un hystérique atteint de sclérose. Trois cas de monoplégie brachiale hystérique. Archives de neuro- logie, mai 1893. Pouvons-nous ranger parmi les nystagmus hystériques celui de Nieden? Ueber Platzangst (Agoraphobie) Gesichtfeldhbeschränkung. Deutsch. med. Woch., n° 13, 1891. 2 Siemerling. Pupillenreaction und ophth. Befund bei geisteskranken Frauen, Charité-Annalen, XI, p. 339, 1886. 3 Laufenauer. Perimetrikus vizsgalatok a hysterikus latter szüku- letet illetüleg. — Gesellschaft der Ærzte in Buda-Pest. Wien. Med. Woch. 1885, n° 9. B. Insuilisance de convergence hystérique. L’insuffisance de convergence hystérique, que nous avons été le premier à mentionner et à décrire! et qui a été acceptée par mon maître Landolt, dans son Traité complet d’ophtalmologie®, a pris place assez récemment dans la famille neuropathologique. Cest un symptôme qui peut se présenter isolé, tandis que, d'autre part, on le voit accompagner diverses affec- tions nerveuses : la maladie de Basedow*, la sclérose en plaques, l’ataxie locomotrice progressive”, la neu- rasthénief, et l’alcoolisme 7. Fœrster, dans le grand traité de Græfe-Sæmisch, dit que dans l’hystérie on a des phénomènes d’asthé- nopie musculaire qui rentrent dans la description de la kopiopie; on trouve quelquefois. dit-il, une insuffi- sance des droits internes. M. Manz* avait remarqué, 1 Borel. Affections hystériques des muscles oculaires. Archives d'ophtalmologie, nov.-déc. 1886. 2 Voir Landolt et Eperon. Mouvement des yeux in de Wecker et Landolt. Traité complet d'’ophtalmologie, Tome III, p. 925. 3 P.-T. Mœbius. Über Insufficienz der Convergenz bei Morbus Ba- sedowii. Centralblatt fur Nervenheilk, 1886, p. 356. 4 Parinaud. Paralysies des mouvements associés des yeux. Arch. de neurologie, mars 1883, et Paralysies de la convergence, Soc. fran- çaise d’opht., 1886. 5 Borel. Paralysie de la convergence dans l’ataxie locomotrice pro- oressive. Archives d'ophtalmologie, nov.-déc. 1887. Landolt et Hübscher in de Wecker et Landolt. Traité complet d’ophtalmologie, t. III, p. 928. 6 Landolt. Die Insufficienz der Convergenzvermôügens. Soc. opht. de Heidelberg, 188. 7 De Græfe. 8 Manz. Kin Fall v. hysterischen Erblindung mit spastischen Schielen. Berl. Klin. Wochenschrift, janvier 1880, nos 2 et 3. — 138 — dans un cas de strabisme hystérique spastique, que la convergence diminuait très vite. M. Fieuzal! à indiqué, chez une Jeune fille de 17 ans, hémianesthésique droite, avec amblyopie double, une légère insuffisance des droits internes, avec une diplopie génante. Enfin M. Stevens ?, de New-York, dont les remar- quables travaux sur les rapports entre les affections nerveuses et oculaires ont eu un si grand retentisse- ment, a souvent rencontré cette insuffisance en rapport avec des troubles nerveux dont une partie nous sem- blent devoir rentrer dans le domaine de l’hystérie. Nous avons consacré un chapitre entier * à l’insuffi- sance de convergence hystérique et à l'étude détaillée d'une observation déjà signalée autre part, d’un exemple type de ce que la névrose peut produire en pareil cas. L’amplitude de convergence était descendue à 3 angles métriques alors que les stigmates hystéri- ques étaient les plus marqués, tandis que, lorsque la diathèse nerveuse eut disparu, l'amplitude de conver- gence atteignit jusqu'à 14 angles métriques. Les excursions de chaque œil mesurées séparément dans le champ de fixation monoculaire étaient normales et la convergence seule était paralysée; c’est donc une parésie d’une fonction, un affaiblissement de la con- traction synergique seule des droits internes, une paralysie associée. Il est curieux de voir que, dans 1 Fieuzal. Amblvopie hystérique. Progrès médical, 1879, n° 1. 2 G. Stevens. The Anomalies of the ocular muscles. Archiv. of Ophthalmology by Knapp and Schweigger, XVI, n° 2, June 1887. 3 Borel. Insuffisance de convergence hystérique. Archives d’ophtal- mologie, juillet-août 1887. #4 De Wecker et Landolt. Traité complet d’ophtalmologie, t. II p. 923. — 139 — plusieurs observations, on constate que les phéno- mènes d’'asthénopie ont précédé de longtemps les stismates hystériques, et que l’hystérie n’a été mani- festée que des années après que les caractères par- ticuliers à ces cas avaient attiré un intérêt spécial sur ceux-ci. L'insuffisance de convergence hystérique peut for- mer un type d’hystérie monosymptomatique ou s’al- lier avec toutes sortes d’autres troubles moteurs des yeux tels que le blépharospasme!; dans le cas de M. Manz, une contracture d’un droit interne fait place à un affaiblissement de la convergence; il peut s’y Joindre la parésie ou la contracture des muscles antagonistes. La malade de M. Hirt présentait une parésie des droits internes alliée à un nystagmus hys- térique (voir p. 125). Dans les hystérotraumatismes, l'insuffisance de con- vergence se retrouvera certainement très fréquem- ment, si on se donne la peine de la rechercher, et elle expliquera nombre de fois l'asthénopie qu’indiquent ces malades qui se plaignent avec raison d’une inca- pacité de travail absolue. Chez notre hystérique mâle G. L., l'insuffisance de convergence a été avec la my- driase le premier symptôme de la névrose et est arri- vée à une amplitude réduite à 5 angles métriques. Les verres prismatiques n’agissaient que pour deux ou trois jours. Par moment, il y avait une paralysie de la convergence presque absolue. M. Badal? indique aussi ce symptôme chez un hystérotraumatisé à la suite d’une catastrophe de chemin de fer. Oppenheim a 1 v. Reuss. Opht. Mittheilungen aus der 2, Universitäts-Klinik von Wien et Wiener Med. Presse, 1885, n° 33 et 3. 2 Badal. Op. cit. Arch. d’ophtalmologie, 1888, t. VIII, p. 408. — 140 — plusieurs fois observé des troubles de la convergence : dans l'affection qu'il appelle névrose traumatique et que nous nommons l’hystérie traumatique (cité par Berger). L'insuffisance hystérique des droits externes peut simuler une affection organique. Thomson! a publié un cas de neuropsychose avec hémianesthésie droite combinée avec une hémianopsie homonyme droite, ré- trécissement double du champ visuel, achromatopsie droite, ptosis de la paupière droite, strabisme diver- gent par parésie du droit interne. Autopsie négative. Diagnostic: hystérie apoplectiforme. C. Blépharospasme hystérotraumatique. Le spasme orbiculaire peut se rencontrer à la suite des traumatismes chez les hystériques sous les formes les plus diverses : clonique ou tonique, d’une inten- sité si grande qu’il se forme un entropion palpébral, ou si légère qu'il est confondu fréquemment avec un ptosis paralytique (Parinaud). L'observation de Lasègue®? est un exemple-type des cas si nombreux où l’hystérie se démasque longtemps après que les yeux en ont offert les symptômes variés. « Une jeune fille ayant reçu quelques grains de sable dans l’œil, eut une conjonctivite insignifiante à laquelle succéda une contracture des paupières qui se pro- longea pendant des mois, alors que toute trace de 1 Thomson. Ein Fall vom tôüdlichen, mit anscheinenden Herdsymp- tomen sich combinierenden Neuropsychose ohne anatomischen Be- fund. Arch. für Psych. und Nerrenkrank., 1886, p. 844. ? Lasègue. Des hystéries périphériques, juin 1878 Archives géné- rales de médecine. DE (7 Res conjonctivite avait disparu. Toutes les médications furent inutiles, puis une nuit la contracture disparut subitement et définitivement. Plus tard seulement arrivèrent les accidents hystériques typiques. » La contracture des paupières peut être une manifestation de ce que Lasègue appelle l’hystérie périphérique. Le blépharospasme traumatique est toujours suspect d'hystérie, même siles stigmates caractéristiques sont absents, puisqu'ils peuvent survenir bien plus tard: le blépharospasme peut être le symptôme précurseur de l’hystérie et former un groupe des hystéries mono- symptomatiques. Nous avons établi que tous les blépharospasmes par suite d'irritation du nerf susorbitaire doivent rentrer dans le domaine de la névrose, celle-ci seule pouvant donner une explication rationnelle de ces phénomènes. En recherchant les observations origi- nales qui ont été publiées sur ces blépharospasmes réflexes ,! nous avons retrouvé mentionnés presque constamment des symptômes hystériques auxquels l’auteur n'avait pas accordé une attention diagnosti- que suffisante. Le blépharospasme peut, comme chez notre hysté- rique mâle G. L., arriver incidemment dans le cours de la maladie et disparaitre pour faire place à d’autres contractures. D. Strabisme hystérotraumatique. Ce strabisme ressemble absolument au strabisme artificiel provoqué par l’hypnotisation de sujets hysté- 1 Voir Leber. Reflexe Amblyopie traumatischen Ursprungs durch Reïizzustand des nervus supraorbitalis. Archiv. für Ophtalm., 1880, t. IT, p. 249. riques, ainsi que nous l'avons le premier démontré par des expériences à la Salpêtrière, en 1886 et 1887, avec MM. Babinski et Gilles de la Tourette !. Le cas de strabisme hystérotraumatique consécutif de la catastrophe de Mœnchenstein, dont j'ai parlé plus haut, est un modèle du genre. Le spasme du droit interne de l’œil strabique pouvait arriver à un degré de contracture tétanique tel que cet œil était pour ainsi dire rivé et absolument immobile, la cornée touchant la caroncule, tandis que son congénère exé- cutait librement ses mouvements; puis, tout à coup, l'œil strabique se détendait comme un ressort et reprenait sa motilité. Jamais n1 un strabisme conco- mitant, ni un strabisme paralytique ne présenteront un si étrange tableau ! Notre hystérique mâle G. L. a présenté par moments un strabisme convergent qui s'est transformé en un hémispasme facial du même côté. E. Hémispasme facial glosso-labié. Hémispasme facial oculo-glosso-labié hystérotraumatique. La contracture unilatérale du visage est un des types les plus curieux des spasmes hystériques. Etu- diée par Charcot ?, Brissaud et Marie #, cette contrac- ture de la langue et des muscles de la face, coexistant 1 Borel. Reproduction artificielle des affections hystériques des muscles oculaires par la suggestion hypnotique. Annales d'oculis- tique, nov.-déc. 1887. 2 Charcot. Spasme glosso-labié unilatéral des hystériques. Semaine médicale, ? février 1887. 8 Brissaud et Marie. De la déviation faciale dans l’hémiplégie hys- térique. Progrès médical, 1887, p. 84 et 128. ep en général avec une hémiplégie, est souvent confondue avec la paralysie faciale de l’autre côté. Les lèvres ont des secousses caractéristiques; la langue est dé- viée du côté contracturé. Les paupières sont souvent aussi envahies par le spasme. M. Charcot ! à étudié un cas où un blépharospasme intense accompagnait un hémispasme glosso-labié dû à un traumatisme. Brodie ? note aussi l’existence de mouvements spas- modiques dans la joue et les paupières du côté vers lequel s’était faite la déviation de la bouche. L’hémi- spasme glosso-labié simule la paralysie du côté opposé de la face, comme le blépharospasme le fait pour le ptosis paralytique et le spasme des muscles du globe oculaire pour les paralysies de leurs antagonistes. Le traumatisme joue un rôle dans la genèse de ces cas. Pitres * a vu un blépharospasme droit avec hémi- spasme se transformer en paralysie faciale. M. Paul Richer * a décrit un blépharospasme accompagnant un hémispasme droit. Il y avait de la diplopie. M. Parinaud diagnostiqua une parésie incomplète de la 6% paire de l'œil droit; peut-être était-ce une contracture du droit interne ou une simple rétraction de ce muscle consécutive à l’occlusion permanente de l’œil droit pendant des mois; le peaucier aussi était intéressé dans ce cas. L’horrible grimace si bien fixée dans la pierre par le sculpteur du macaron grotesque de l’église de Santa Maria Formosa, à Venise, montre que ce 1 Lecons du mardi, 1888, p. 262. 2 Brodie. Leçons sur les affections nerveuses locales, traduct. franc., p, 15. 3 Pitres. Des troubles trophiques dans l’hytérie. Progrès médical, 21 février 1891, p. 148. 4 Richer. Paralysies et contractures hystériques. 1892, p. 185. ete © N'a spasme du visage et de l’orbiculaire était connu dès longtemps. M. Gilles de la Tourette a A A aussi un cas d’hémispasme facial où l’œil participait à la con- tracture. «Un blépharospasme intermittent de l'œil droit survenait dans l'acte de tirer la langue; la cornée et la conjonctive étaient anesthésiées du côté du spasme ; puis l'œil devint amaurotique et la langue dévia à droite. » Non seulement l’orbiculaire, mais les muscles mo- teurs du globe peuvent participer au spasme facial; chez notre hystérique mâle G. L. (voir page 85), l'œil se meltait parfois à loucher. Le strabisme spastique peut donc s'ajouter à la contracture du zygomatique et de la langue. Nous proposons d'appeler cette variété: hémispasme facial oculo-glosso-labié. Nous avons pu retrouver dans la littérature quel- ques cas semblables, parfois sous d’autres diagnostics, l'observation de Guttmann? entre autres. F. Paralysie faciale hystérique de l’orbiculaire. Ces formes sont très rares et nous ne mentionne- rons * qu’un seul cas : celui d’un homme de 46 ans, atteint d'hémiplégie droite et d’hémispasme facial droit, qui « ne peut fermer complétement l’œil droit 1 Gilles de la Tourette. Superposition des troubles de la sensibi- lité et des spasmes de la face chez les hystériques. Nouvelle Icono- graphie de la Salpétrière, juillet-août 1889. Voir la planche XIV, même journal, t. I, 1888. 2 Guttmann. Ein seltener Fall v. Hysterie, Bert. klin. Wochen- schrift, nos 28 et 29, 1869. 3 Marie et Brissaud. Progrès médical, janv. 1887, nes 5 et 7, p. 130. — 145 — ou tout au moins ne le ferme pas aussi fort que le gauche; quand il cherche à le faire, les muscles du côté droit de la face sont animés de secousses aussi bien que ceux des lèvres. » M. Lebreton! cite le cas d’une femme « qui fer- mait très imparfaitement l’œil gauche », mais ici le diagnostic n’est pas certain. Le cas de M. Richer (op. citat. p. 192) est plus sûr; la malade s'étant heurté la région oculaire gau- che pendant une attaque convulsive, il s'établit une paralysie faciale gauche très nette. L’'œil gauche ne pouvait se fermer, mais il ne restait cependant pas grand ouvert comme dans la paralysie faciale périphé- rique, et il était en outre amaurotique. Il y avait un spasme généralisé à droite qui accentuait le contraste des deux moitiés de la face. G. Astigmatisme hystérique. Mon éminent maître, M. le Dr Landolt, à Paris, m'a fait l'honneur de lire, dans la séance du 6 mai 1887, au congrès de la Société française d’ophtalmologie, un mémoire? sur les contractures et paralysies hysté- riques des muscles oculaires et leur reproduction arti- ficielle par suggestion et sur l’astigmatisme hystérique. C'était la première fois qu’il était fait mention d’un astigmatisme hystérique. La contracture du muscle accommodateur pendant l’état de somnambulisme a été signalée, en passant, par quelques observateurs, 1 Lebreton. Des différentes variétés de paralysies hystériques. Thèse de Paris, 1868. 2 Bulletin de la Société française d’ophtalmologie, 1887, p. 273 et suivantes. BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIII 10 — 146 — mais la contraction partielle du muscle cihaire dans l’hystérie n’avait jamais encore été indiquée. Une malade de la clinique de M. Landolt, atteinte d’une amblyopie sans cause ophtalmoscopique, qui réduisait son acuité visuelle à ?/,, de la normale, arri- vait à (/, avec des verres concaves cvlindriques inclinés de 10° en dehors. Des examens répétés mon- trèrent que ces verres et cette inclinaison exactement mesurée par des observateurs différents, donnaient seuls cette amélioration que tout autre verre et toute autre inclinaison étaient impuissants à procurer. Il ne pouvait donc s’agir ici d’une de ces améliorations peu explicables que donne aux amblyopies hysté- riques tel ou tel verre famé ou même un léger prisme. D'autre part, la kératoscopie montrait que la cour- bure anatomique de la cornée était absolument nor- male. Or, la malade qui présentait des stigmates d’hystérie caractéristiques (rétrécissement du champ visuel, dia- thèse de contracture), devint au bout de quelque temps tellement amblyope qu'elle ne put bientôt plus se conduire seule. Son champ visuel s'était rétréci encore bien davan- tage, une hémianesthésie caractéristique avait com- plété le tableau de la névrose. ; Ayant échoué avec des essais d’hypnotisation qui répugnaient à la malade, et la suggestion à l’état de veille par des procédés multiples étant tout aussi impuissante, j'eus, en désespoir de cause, l’idée d’en- voyer cette malade à Lourdes. Cette malade, qui appartenait à une corporation religieuse non cloitrée, fut extraordinairement saisie de cette proposition partant d’un protestant et n’eut plus que le désir de guérir à Lourdes pour montrer le triomphe de sa foi. C'était partie gagnée. À peine arrivée à Lourdes, elle se rendit à ia grotte, prit une attaque — que le pro- fane médecin sait fort bien dans quelle catégorie classer, — poussa un grand cri et demanda un bré- viaire qu’elle lut à haute voix, à l’édification enthou- siaste de toute l'assistance. Cette guérison subite confirmait pleinement notre diagnostic d’amblvopie hystérique. Nous avons, en effet, revu la même semaine notre malade emmétrope et jouissant d’une acuité visuelle absolument normale des deux veux. Les cylindres ne faisaient que de troubler la vision. Nous étions donc en droit de conclure à un astig- matisme hystérique dû à la contracture partielle du muscle ciliaire. M. Galezowski crut, quelques années plus tard, être le premier à décrire! ce phénomène. Il s'agissait d’une jeune femme atteinte depuis plus de six ans d’hémianesthésie droite avec hémiopie homonyme de la moitié gauche des deux yeux. Après avoir persisté pendant plusieurs années, cet astigmatisme a fini par disparaître en même temps que la santé générale s’améliorait. Cette contracture isolée d’une fraction d’un même muscle, sous l'influence de lhystérie, montre à quel point la dissociation de la diathèse de contracture peut être poussée. Alors que l’hémianesthésie avait disparu, 1l restait encore deux secteurs insensibles sur la cornée et sur la conjonctive, montrant avec 1 Société de biologie. Séance du 9 avril 189: De la contracture partielle hystérique du muscle accommodateur déterminant l’astig- matisme. Semaine médicale, 13 avril 1892. SAR A quelle finesse et quelle exactitude les phénomènes moteurs et sensibles se suivent, se moulent l’un sur l’autre avec une dépendance presque infaillible, ainsi que l’a montré M. Gilles de la Tourette !. Nous avions déjà observé que dans le strabisme hystérique par suggestion ?, on obtenait aussi des secteurs d’insensi- bilité de la conjonctive et de la cornée, alors qu’on n'avait suggéré que le trouble de motilité, ce qui montre merveilleusement l'identité des maladies arti- ficielles et des maladies naturelles dues à l’hypnotisme et à l’hystérie. Le 27 novembre 1887, M. Gilles de la Tourette, rem- plaçant M. le prof. Charcot dans sa leçon du mardi à la Salpêtrière, présenta un cas de blépharospasme que nous avions examiné ensemble et dont l’anesthésie était aussi limitée à la moitié seule de la cornée et de la conjonctive du côté interne. Or, dans le ptosis et le strabisme hystériques produits par suggestion, on à aussi ces mêmes secteurs insensibles, comme nous l'avons trouvé dans l’astigmatisme hystérique. Cet astigmatisme hystérique n’est, en réalité, cer- tainement pas rare, mais on n’y ajoute pas assez d'importance et on ne le recherche pas souvent. Peut-être est-il plus fréquent dans les hystérotrauma- tismes? * En tout cas, nous l’avons noté et suivi avec 1 Gilles de la Tourette. De la superposition des troubles de la sen- sibilité et des spasmes de la face et du cou chez les hystériques. Nouvelle iconographie de la Salpétrière, n° 3 et 4, 1889. 2 Borel. Affections hystériques des muscles oculaires et leur repro- duction artificielle par la suggestion hypnotique. Annales d'oculis- tique, nov.-déc. 1887. 3 L’astigmatisme est aussi mentionné dans le cas de M. Badal, dont nous avons parlé à propos de la « perte du sens génital» et que nous classons dans les hystérotraumatismes. Contribution à l'étude des troubles de la vision à la suite d'accidents de chemin de fer, par le professeur Badal. Archives d’ophtalmologie, sept. 1888. — 149 — une certitude absolue dans quatre des six exemples d’hystérotraumatismes oculaires de cette étude. Il peut atteindre plus de 2 dioptries comme intensité de contraction musculaire partielle ; il peut coïncider avec la diplopie monoculaire, mais pas dans la règle, ce qui prouve bien que ce dernier phénomène n’est pas dù à une courbure anormale du cristallin. Il peut rester localisé de préférence dans le même axe du muscle ciliaire ou passer d’un méridien à l’autre, suivant en cela le caprice de la névrose. Plusieurs observateurs à qui j'en parlais avaient aussi fait cette remarque d’un astigmatisme variable chez les hysté- riques, mais ils supposaient des erreurs d'observation ou des fautes de notation. Aussi, pour lever tous les doutes, il faut avoir, comme dans notre premier cas, un astigmatisme très marqué, permanent et localisé dans le même méridien et retrouver l'œil absolument emmétrope après la guérison de la névrose. Les astigmatismes fugitifs des hystériques peuvent aussi encourir le reproche d'être indiqués par le caprice d’un malade fantasque et répondant mal. Les astigmatismes par contracture intense et durable ont seuls une valeur nosographique et peuvent être rapprochés des autres contractures permanentes, per- sistant même pendant le sommeil. H. Paralysie de l’accommodation hystérotraumatique. Insuilisance accommodative. Faiblesse irritative de l’accommodation. La paralysie de l’accommodation semble pouvoir arriver indépendamment de la mydriase, quoique, dans les affections organiques, cette dissociation semble à peine pouvoir se rencontrer. — 150 — Un certain degré de parésie accommodative est un phénomène banal dans l’hystérie ; le muscle ciliaire, le plus délicat peut-être, le plus impressionnable en tout cas de l’organisme humain, doit réagir comme un vrai galvanomètre sous l'influence d’une névrose qui se caractérise par l'existence de la diathèse d’a- myosthénie. Même dans les cas de spasme accommo- datif, de blépharospasme intense, l’amplitude d’ac- commodation est réduite au plus haut point, et en conséquence l'œil hystérique a une incapacité de travail des plus caractéristiques. Tout travail prolongé un peu fin, couture, lecture, est impossible; les essais d’éloignement ou de rap- prochement du livre n’aboutissent qu'à démontrer l'insuffisance accommodative. Il y a une combinaison de parésie et de spasme de l’accommodation caractéristique pour l’hystérie, où tantôt le spasme et tantôt la paralysie prend le dessus. Nous retrouvons ce même mélange dans les spasmes et paralysies des muscles extrinsèques de l'œil que nous avons étudiés autrefois et qui ont dérouté les observateurs, qui n’y comprenaient plus rien. L’hys- térie seule est capable de caprices semblables où se jouent, pour ainsi dire, de vraies gammes dans lesquelles la diathèse de contracture et la diathèse d’amyosthénie intercalent des piano et des forte inces- samment changeants. Les troubles de l’accommodation peuvent donner le soupçon de la diathèse hystérique d'autant plus facilement qu'ils en sont souvent le premier symptôme révélateur. Témoin le cas de notre hystérique mâle G. L., qui commença la série de ses stigmates par une mydriase avec paralysie de l’accommodation. ON 157 RE Notre cas ne serait pas unique, car nous venons d’en trouver un autre fort curieux et bien digne d’être mis en parallèle. M. Grollmann publie son observation sous le titre de «Blessure oculaire suivie d’une paralysie de l’ac- commodation des deux veux se terminant par une névralgie du trijumeau et une névrose traumatique généralisée !. » Un homme de 47 ans recut sur l’œil gauche, en novembre 1890, un morceau de fer qui causa une blessure cornéenne superficielle. Photophobie intense qui persiste malgré la gué- rison rapide de la blessure. Une névralgie susorbitaire S’établit. En décembre, la vision de l'œil droit S’obscurcit. Paralysie absolue de Vaccommodation des deux yeux. Champs visuels normaux ; images ophtalmoscopiques normales. Pupilles petites réagissant promptement à la lumière et à la convergence. La névralgie gauche s’exaspère et persiste jour et nuit. Tout essai de travail augmente les douleurs qu'aucun remède ne calme. Amélioration momentanée après une resection du nerf. Un an après l'accident, tout essai de travail fail encore réapparaitre les douleurs, bien que la région du nerf reséqué soit absolument anesthésiée. La paralysie accommodative va un peu mieux. La vue est un peu améliorée. L’auteur reconnait ici la névrose cornéenne (Corneal-Neurose), dont Mooren dit que sa guérison peut n'arriveg qu'au bout de trois ou quatre ans. En été 1892, mèmes plaintes; le malade semble neurasthé- nique. Anesthésie complète de la main gauche, qui est plus froide que la droite et plus frileuse aussi, anesthésie ne corres- pondant à l’innervation d'aucun nerf. Réflexes normaux. Pas d’autres désordres sensibles ou moteurs. Léger tremblement des doigts. 1 Augenverletzung mit nachfolgender doppelseitiger Accommoda- tionslähmung, Trigeminusneuralgie und schliesslicher allgemeiner traumatischer Neurose. Dr Grollmann in Flensburg. Zeitschrift [ir praktische Ærtite,1®« janvier 1896. En octobre 1895, la paralysie de l’accommodation a disparu, mais l’anesthésie de la main persiste: cette main n’en est pas moins aussi habile que l’autre. Névralgie dans toute la tête; douleurs térébrantes aux tempes et à la nuque, exaspérées par la plus petite dose d’alcool. Craint le bruit et les rues popu- leuses. La moindre conversation lui rompt la tête. /nsomnie persistante; tristesse angoissée. | Dans ce cas si étrange, qu’on doit faire rentrer dans l’hystérie, la paralysie de l’accommodation a commencé par l'œil sain. L’anesthésie de la main gauche à limites étranges, les insomnies, l'incapacité absolue de travail, les douleurs térébrantes mal loca- lisées, le changement de caractère, le tremblement de la main, la paralysie passant au côté non trauma- tisé, tout cela appartient à l’hystérie traumatique, et pas n’est besoin de parler, comme son auteur, de cette névrose traumatique spéciale qui a hanté les cerveaux allemands. Un auteur a parlé au Congrès international d’oph- talmologie à Edimbourg d’un hystérotraumatisme oculaire où, après une contusion du thorax, survint une paralysie accommodative sur le côté opposéf. La paralysie du muscle ciliaire peut être reproduite assez facilement par la suggestion?. Chibert a trouvé 38 cas de paralysies hystériques de l’accommodation qui mirent à guérir une, deux ou même quatre années. I. Mydriase hystérotraumatique. La dilatation pupillaire peut être un des symptômes précurseurs de l’éclosion des stigmates de la névrose, et peut aussi persister comme symptôme isolé, assez 1 Grollmann (loc. citat.) 2 Donath. Hysterische Pupillen- und Akkommodationslähmung durch hypnotische Suggestion geheilt. — Wien. Med. Presse, n° 1, 1892. — 153 — longtemps pour former un type d’hystérie monosymp- tomatique. La mydriase hystérique est si peu connue, que presque toujours elle donne lieu à des erreurs de diagnostic, et est méconnue tant que d’autres stig- mates n'ont pas apparu. Dans le cas de notre hysté- rique mâle G. L., et dans notre cas de pseudo-mé- ningite hystérique, la mydriase consécutive à l’atro- pinisation est devenue symptôme persistant. Nous avons été si impressionné par ce symptôme, que nous n'osons plus guère atropiniser les hystériques, d’au- tant plus que la même mésaventure est arrivée à un de nos confrères. La mydriase hystérique ressemble en tous points à la mydriase atropinique, comme c'était le cas pour la malade de M. Hirt (v. page 125), où «les pupilles assez larges ne réagissaient n1 à la lumière ni à l’ac- commodation ». Cette mydriase se présentant comme pour nos deux malades et celle de M. Hirt, avec du nystagmus ou d’autres symptômes cérébraux, est bien propre à faire admettre une affection organique, méningite ou apoplexie. M. Claude vient de publier! un cas d’apoplexie hystérique avec hémianesthésie droite, dilatation des pupilles et perte des réflexes pupillaires. Quand ces différents symptômes eurent disparu, on put repro- duire tous ces phénomènes par la suggestion. La mydriase peut arriver d'emblée, sans atropini- sation, après un léscer traumatisme, témoin le cas suivant : 1 Société médicale des hôpitaux de Paris, du 29 nov. 18%. $Se- maine médicale, 4 déc. 1895. — 154 — Mie E. M., ouvrière horlogère, âgée de 21 ans, recoit un léger coup sur l’œil droit le 3 décembre 1895. Le 5 décembre, elle me consulte pour une mydriase de degré moyen; réac- tions pupillaires abolies. Il existe une sensibilité subjective de toute la région susorbitraire droite, avec des plaques d’anes- thésie frontale droite. La mydriase n’est expliquée ni par le traumatisme ni par une médication. 7 décembre. — Je constate une hémianesthésie droite qui n'existait pas le jour précédent. L’œ1il gauche est emmétrope et a une acuité visuelle normale; l’œil droit est hypermétrope et a une vue de ‘/,,. La cornée droite est absolument msen- sible; champ visuel rétréci, surtout à droite; boule hystérique typique; épiphora très marqué à droite; diplopie monocu- laire bicolore pour lœil droit spontanément indiquée; une image rouge est vue à droite et en bas: Le blanche à gauche est plus haute : Il y a une macropsie tres nette pour lé images de l'œil droit, l’image rouge élant vue plus petite encore que l’image blanche. Un Q) est vu comme deux anneaux entrant l’un dans l’autre et dont celui de droite est rouge. Un V est vu comme un W dont la moitié droite est rosée. La mydriase qui a effrayé la malade diminue nettement par la suggestion plus encore que par l’ésérine que je commence à instiller le 11 décembre. 12 décembre. — Oil droit : hypermétropie 02,5, vue, ‘/,,; 13 décembre, vue, */,,; la diplopie monoculaire dimimue de netteté; l’image rouge (une flamme vue à 5 mètres) se rape- tisse et se rapproche de l’autre pour se fusionner en une image légèrement rose. Pendant tout ce temps, l’interposition de verres de couleur ne change en aucune facon la diplopie ni les couleurs des images. Pupilles de grandeur normale. 16 décembre. — Pas de diplopie; l’œil droit voit encore rose. 28 décembre. — Tout est normal: les deux yeux sont emmé- tropes et ont une acuité visuelle normale. La mydriase peut accompagner le blépharospasme, comme dans le cas de Da Fonsecaf. 1 Da Fonseca. Ceguiara hysterica monocular quasi absoluta do mesmo hado da ovaria. Archivo ophtalmotherapico da Lisboa, mars- avril 1881. Blépharospasme tenace, mydriase maximale, perte de la réac- tion à la lumière pendant trois mois, guérison par la métallothérapie. J. Spasme d’accommodation hystérotraumatique. Le spasme d’accommodation accompagne parfois l’hémispasme facial ou le blépharospasme, ou peut arriver isolément à la suite d’un traumatisme. Le spasme d’acccommodation est indiqué par Leber! chez un jeune garçon qui, à ia suite d'un léger coup sur l’œil gauche, présenta tous les stig- mates de l’hystérie, que cet auteur ne reconnut cependant pas. Dans nos cas, nous avons surtout vu la diminution de l’amplitude d’accommodation, spasme pour la vision à distance et parésie pour la vision de près. Le spasme d’accommodation hystérique isolé simule une vraie myopie et son caractère spécial est de ne pas supporter de verres correcteurs. K. Contractures diverses hystérotraumatiques. Les contractures hystériques peuvent, par suite de traumatismes oculaires, gagner n'importe quel muscle du corps, soit par essaimage, soit pour ainsi dire par contagion de proche en proche. Notre hystérique mâle, G. L., a eu, comme la malade de M. Hirt, une contracture des lombes, puis un pied équin. Il suffit de connaître l’hystérie pour savoir qu'une fois la névrose confirmée, elle peut pénétrer n'importe où *. 1 Leber. ReflexeAmblyopie(op. citat.), Arch.fir Ophth., XX VI, p.249. 2 La paralysie de tous les muscles de l’œil, intrinsèques et extrinsèques, paralysie de l'iris et de l’accommodation, peut accompagner la diplopie monoculaire. Ræœder. Zur Kasuistik der Hysterie. Klin. Monatsbl. f. Augenh., p. 361, 1891. — Pick. Wien. EKlin. Woch., V, p. 445, 1892. — L'’ophthalmoplégie externe peut n’exister que pour les mouvements conscients : Raymond et Kæœnig. Dissociation des mouvements oculaires chez les hystériques. Annales d'oculistique, CVI, p. 5, 1891. — 156 — Phénomènes visuels des hystérotraumatismes oculaires. A. La vision rouge ou érythropsie hystérique. La vision rouge ou érythropsie hystérique est un des symptômes très rarement cités dans les observa- tions concernant la grande névrose. Il serait cepen- dant facile de démontrer que c’est surtout parce qu'il a passé généralement inaperçu. Il m'a suffi, en effet, pour le prouver, de rechercher non pas léry- thropsie dans les observations d’hystériques, mais plutôt les hystériques dans les observations concer- nant l’érythropsie, en d’autres mots, d'étudier léry- thropsie non classée ou attribuée à mille causes réflexes aussi disparates que possible. L’érythropsie doit être considérée comme un stig- mate hystérique au même titre que tel ou tel stigmate sensitif ou moteur, — bien qu'elle ne puisse être dif- férenciée de la vision rouge provenant simplement de l’aphakie, — et non pas comme un symptôme ner- veux banal pouvant arriver par des causes diverses chez toutes sortes d'individus, ainsi qu’on l’a consi- dérée jusqu'ici. Mon but est 1c1 d'élever ce symptôme à la hauteur d’un stigmate, et Je puis conclure en ces termes : Quand on rencontre l’érythropsie, surtout lorsque des causes physiques d’éblouissement n'existent pas comme facteur causal, il faut toujours penser à l'hystérie, l’érythropsie pouvant être le seul symptôme de l'hystérie fruste ou monosymptomatique. — 197 — M. le Dr Emile Berger! disait, en parlant des hallu- cinations colorées de la vue chez les hystériques : « Quant aux sensations subjectives des couleurs, il faut surtout penser à l’érythropsie, qui semble cependant très rare (Purtcher) et n'apparaît que le soir sous forme d’accès. Nous-même avons eu l’occa- sion de l’observer chez une vieille demoiselle hystéri- que, fiancée depuis douze ans, sans espoir de voir Jamais aboutir ses projets de mariage. Le soir, elle voyait à plusieurs reprises autour d'elle un grand cercle rouge et demandait à son entourage s’il n'y avait point de feu. » Mais ce phénomène passe si peu pour un symptôme hystérique, que M. Gilles de la Tourette n’en fait pas mention dans son grand Traité de l'hystérie, paru de 1891 à 1895. L'érythropsie appartient surtout à l’hystérie trau- matique et, dans quatre de nos cas sur six, nous avons mentionné ce symptôme, entre autres deux fois après des catastrophes de chemin de fer, chez des Jeunes filles jouissant d’une acuité visuelle normale, parfaitement emmétropes, et ne présentant aucune prédisposition physique — colobome ou aphakie — à l’éblouissement rétinien. Jusqu'à un certain point, tout homme normal, à certains moments, peut avoir la vision rouge. On dit voir rouge pour exprimer ces états de grande excita- tion, dans la colère, par exemple; les romanciers disent : un voile de sang lui passa devant les yeux. Ces comparaisons montrent bien que c’est une vision rouge psychique et non une vision rétinienne; ainsi 1 Berger. Les maladies des yeux et leur rapport avec la pathologie générale. Paris, 1892, p. 132. — 158 — le langage ordinaire exprime déjà cette notion d’érv- thropsie psychique par opposition à l’érythropsie réti- nienne, que nous pouvons artificiellement nous pro- curer en restant sur un glacier ou un champ de neige exposé au soleil, sans la protection de verres fumés. Ces deux érythropsies sont identiquement perçues par l’homme, qui n’y voit pas de différence, mais n'ont guère que cela de commun entre elles, pas plus qu’une contracture hystérique et une contracture de cause organique. Charcot avait déjà cette impres- sion ! qu'il fallait ranger la vision colorée des hystéri- ques au nombre des phénomènes psychiques subjectifs. En étudiant la bibliographie de lérythropsie, on trouve, d’une part, des opérés de cataracte nerveux ou non, et, d'autre part, des nerveux presque unique- ment; ce sont ceux-là que Je puis revendiquer pour les faire rentrer dans le cadre de l’hystérie, qui seule peut expliquer leur mode de production, de guérison, et les mille variations qu’on ne pourrait comprendre autrement sans jeter sa langue aux chiens et sans se torturer le cerveau par des hypothèses toutes contra- dictoires. Steinheim® décrit un cas d’érythropsie chez une dame de 60 ans, très nerveuse, présentant des symp- tômes hystériques en même temps qu’un colobome de l'iris et de la rétine; à! la quérit avec du bromure de potassium. M. le professeur Pflüger* a eu une opérée de cataracte hystérique qui voyait rouge quand 1 Charcot. Les troubles de la vision chez les hystériques. Gasette des Hôpitaux, janvier 1878. 2 Steinheim. Zur Casuistik der Erythropsie. Centralblatt f. prakt. Augenheilkunde, fev. 1883, p. 44. 8 Pflüger. Bericht über die Universitätsklinik. Bern, 1883, p. 49. ei Mes elle étendait du linge; dans un autre cas, il s'agissait d’un homme de 44 ans excessivement irritable. Dimm- ler! a décrit le cas d’une jeune fille chez laquelle la vision rouge se manifestait dans la chambre et cessait au grand jour, apparaissait à la suite d’éclats de rire ou quand elle s'était énervée par une danse prolongée. Purtscher? a vu des cas d’érythropsie chez des non aphaques tous nerveux, qui se plaignaient de voir des nuages et d’avoir des douleurs dans les yeux; l’auteur attribue ces symptômes à un état nerveux. M. Berger * a vu un étudiant des plus nerveux qui, après une bles- sure minime de la pommette de la joue par un coup de rapière, fut si épouvanté qu'il fut pris d'attaques d’érythropsie du même côté, bien que l'œil n’eût absolument pas été atteint. Chez cet étudiant névro- pathe, la frayeur seule après un traumatisme produisait ces attaques de vision rouge. C’est un cas d’érythropsie hystérotraumatique qui cadre bien avec nos trois cas. M. Dufour * concluait de plusieurs observations que l’érythropsie était un mal central avec une hyperes- thésie générale de tout le système nerveux. Simi”? était étonné d’avoir pu guérir la vision rouge de quelques malades à l’aide de verres rouges. Or, nous savons par M. Féréf que les verres rouges ont une 1 Dimmler. Zur Erythropsiefrage. Wien. med. Wochenschrift n° 15, 1885. 2 Purtscher. Zur Frage der Erythropsie. Centralblatt für prakt. Augenheilk., 1885, p. 48 et 72. 3 E. Berger. Ein Fall v. Erythropsie. Centralblatt für prakt. Augenheilk., mai 1885. 4Dufour. Sur la vue rouge, Annales d’oculistique, t. XCIX, p.135. — Sur la vision rouge. Revue médicale de la Suisse romande, 20 avril 1888. 5 Simi. Eritropsia. Bollet. d’ocul., XI, p. 35. 6 Féré. Soc. de biologie, avril 1886. — 160 — action remarquable sur l’achromatopsie hystérique et la guérissent parfois. M. Valude!, dans un excellent article, sépare bien les érythropsies des opérés de cataracte de ceux d’une autre nature, mais 1l n'ose pas en faire un stigmate hystérique. Il cite le cas d’une femme de 37 ans qui fut prise d'attaques d'érythropsie nocturne qui la prenaient, quand elle se réveillait croyant à un: incendie. Elle présentait un rétrécissement du champ visuel; nervosisme accentué. Sa seconde malade nous parait tout aussi hystérique, bien que la cause occa- sionnelle semble être l’aphakie postopératoire de la cataracte; «l'attaque d’érythropsie la plus vive fut causée par un interrogatoire et l'impression vive qu'elle en ressentit» malgré un temps pluvieux; «la malade sentait le sang lui monter à la tête, éprouvait des bouffées de chaleur avant l'accès; les lunettes fumées très foncées, les verres à fente sténopéique n'empêchent pas l'attaque d’érythropsie qui commence toujours par un sentiment de chaleur au visage et une sueur soudaine à la tête». C’est une attaque hystérique vaso-motrice aussi nette que possible, et non pas seulement une attaque due à lexcitation physiologique après Le repas, comme le croit M. Valude. Une autre fois, c’est une émotion morale qui produit un accès. Les dernières attaques se produisent sous la forme d’hémiérythropsie supérieure, c’est-à-dire que le champ visuel de la malade lui apparaissait partagé en deux par une ligne horizontale. La moitié supérieure était rouge, la moitié inférieure était jau- nâtre. Le segment supérieur vu en rouge diminua 1 Valude. L'érythropsie. Archives d’ophtalmologie, 1888, p. 150. — Al — progressivement par en bas. C’est donc comme dans la guérison du rétrécissement du champ visuel. Benson ! a décrit un cas semblable d’hémiérythropsie de la moitié supérieure du champ visuel. M. Valude croit que ces faits parlent contre une origine centrale qui n’explique pas ces hémiopies horizontales par l'anatomie du cerveau. Mais l’hystérie se moque bien de l'anatomie des régions, comme (Charcot l’a dé- montré! M. le professeur Panas cite le cas? d’une dame ner- veuse atteinte de goitre exophthalmique (dont on connaît les relations avec l’hystérie), qui prenait des attaques d’érythropsie quand elle entrait dans une certaine chambre jaune. M. Van Duyse* remarque aussi que les érythropsiques non aphaques sont presque tous des femmes, sujets nerveux et hysté- riques. Toutefois, quand le nervosisme se joint à l’aphakie, comme dans l'observation de Valude, on peut dire que les deux causes se surajoutent. Steiner { cite une dame hystérique qui fut prise brusquement d’érythropsie au retour d’une promenade qui n'avait rien présenté de particulier. Mevyhôfer’ rapporte qu’une dame fut prise d’érythropsie avant l'opération de la cataracte du seul œil qui lui restait, par frayeur de rester aveugle; l’érythropsie cessa quand elle sut 1 Benson. On Erythropsia in Aphakia. The opht. Revier., déc. 1883, p. 561. 2 Cité par Valude. 3 Van Duyse. Deux cas d'érythropsie. Revue générale d’ophtal- mologie, t. IV, 1885. 4 Steiner. Zur Kenntniss der KErythropsie. Wien. med, Presse, 1882, n° 42. aus 5 Meyhôfer. Zur Frage der ru Aphakischer. Xlin. Mo- natsbl. für Augenh., mai 1884. BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIII 11 — 162 que l’opération avait donné un bon résultat. Les ob- servations pourraient remonter Jusqu'au moyen-âge ! Ne savons-nous pas que sainte Catherine de Sienne, cette grande hystérique si bien étudiée par M. Gilles de la Tourette, voyait l’hostie colorée en rouge ? M. Koubli! cite des observations de trois femmes très nerveuses qui virent tout rouge après un Jeûne prolongé. Or, nous savons que le jeûne religieux et les macérations produisent pas mal d’hystériques. Hilbert ? rapporte un cas d’érythropsie centrale comme un phénomène de fatigue, et plus tard* il raconte qu’une hystérique, effrayée par un orage nocturne, se mit tout à coup à voir tout rouge; il a vu un malade‘ atteint d’érythropsie binoculaire passagère après une colère, et se répétant après chaque émotion vive, tant de l’œ1l opéré que du non opéré. Cet auteur concluait à une érythropsie de cause centrale. Preuves de l’origine centrale de l'érythropsie hystérique. Contrairement à la majorité des auteurs et surtout des ophtalmologistes, et d'accord avec Charcot, Dimmler, Benson et Hilbert, nous croyons que la vision rouge des hystériques est d’origine centrale, qu'elle est toute psychique et non rétinienne. Slizif .. 1 Koubli. Quatre cas d’érythropsie. Revue russe d'opth., 1887, mai- juin. 2 Hilbert. Zehender's Klin. Monatsbl. f. Augenheilk., 1884, p. 403. 3 Idem. 1891, p. 389, érythropsie hystérique sur un œil intact. 4 Idem. 1886, p. 483. 5 M. M. Dufour cite les présages sanglants, d’après Tite Live, observés lors de la ?2me guerre punique, 210 ans avant J.-C.; serait-ce de l’érythropsie hystérique occasionnée par la frayeur de la guerre ? 6 Slizi. Bemerkungen über die Erythropsie-Frage. Xlinische Mo- natsbl. für Augenheilk., 1886, p. 259. — 4105 — disait que l’érythropsie monoculaire ne pouvait être centrale; mais, encore une fois, c’est ne pas connaître l’hystérie que de vouloir raisonner l’atlas d'anatomie en main. La grande névrose a ses régions anato- miques à elle, que le scalpel ne peut suivre et que la clinique seule démontre, témoin les limites d’anes- thésie des membres en forme de gigot, témoin les monoplégies partielles d’une seule articulation. Dans nos cas, la vision rouge était accompagnée de photophobie et de troubles psychiques sensoriels et moteurs d’origine évidemment centrale. Hughlings Jackson! mentionne des cas d’érythropsie intense arrivant en attaques, coincidant avec l’atrophie papillaire. Dans l’épilepsie, cet auteur a étudié une aura érythropsique avec hémiopie et migraine; donc la cause est centrale dans cette forme d’érythropsie et, qu'il s'agisse d’épilepsie vraie ou d'hystéro-épi- lepsie, la déduction est la même. Il cite le cas d’une jeune fille de 16 ans, tourmentée par des vers intes- tinaux, qui fut prise d'attaques d’érythropsie, puis de convulsions consécutives ; donc cause centrale aussi. J'ai prouvé que ces réflexes intestinaux n'étaient puis- sants que chez les hystériques, si sensibles à toute cause réflexe. De même dans le cas de Valude, où des troubles digestifs suffisaient pour donner la vision rouge. Robertson? a aussi étudié cette vision rouge coincidant avec des troubles purement cen- traux, tels que l'aphasie et l’hémiplégie. Pour prouver l’origine centrale de l’érythropsie, nous donnerons un dernier argument tiré de nos cas de 1 Hughlings Jackson. Opht. Hosp. Rep., VIII, p. 551 à 343. Colou- red vision in Amaurosis and Epilepsy. 2 Robertson. Epileptic. Aphasie and Hemiplegie and coloured vision. Brit. med. J., 1874, p. 515, — 164 — diplopie monoculaire bicolore : notre hystérique mâle G. L., et Mlle E. G., qui présentaient une hémiéry- thropsie (comme nous appelons l’érythropsie mono- culaire par analogie avec les expressions d’hémia- nesthésie, pensant qu'en matière d'hystérie 1l faut distinguer surtout les deux côtés du corps), hémiéry- thropsie présentant un phénomène que nous n’avons trouvé décrit nulle part : la diplopie monocularre à deux couleurs, une image étant rouge el l’autre blanche. Il est évident qu'avec une diplopie monocu- laire bicolore, la théorie rétinienne ne tient pas debout et : ab uno disce omnes! Mais on nous reprochera de n'avoir que quatre cas de ce genre et on dira: exemplum unum, exemplum nullum ! Aussi sommes- nous heureux de retrouver une lettre de notre maitre, M. le professeur Pflüger!, de Berne, avec cet alinéa: «Le professeur Sahli (professeur de médecine interne à l’Université), me parlant de votre cas de diplopie monoculaire hystérique, a vu un exemple où une des images était rouge et l’autre de couleur normale. » Nous donnerons plus loin, en parlant spécialement de la diplopie monoculaire, l'observation de M. Sahli que nous devons à son obligeance. L’analogie avec les diverses achromatopsies des hystériques qui fusionnent en blanc le rouge et le vert, couleurs complémentaires qu'ils disent cepen- dant ne pas voir, montrent bien que ces troubles sont psychiques et ne doivent pas être rapportés à l'organe périphérique. C’est en 1892 et 1893, à la Société neuchâteloise de médecine, puis au Congrès 1 Lettre personnelle de M. le professeur Pflüger, de Berne, du 30 mars 1892. | — 165 — international de Rome, que nous avons émis premiè- rement ces opinions. Rappelons la lettre si remarquable d'observation psychologique que nous devons à Mie E. G. (voir page 134 et 135), qui rappelle que la vision rouge existait dans ses rêves, que sa diplopie monoculaire bicolore existait pour elle les yeux fermés quand elle pensait à tel objet par la vision mentale. « Les objets des hallucinations ! sont, dit M. Gilles de la Tourette, vus rouge assez fréquemment »; et là la rétine n’y est certes pour rien! Le rouge est la couleur qui persiste en dernier lieu chez les hystériques? dans l'examen du champ visuel qui est la projection de la diathèse hystérique centrale sur la rétine, celle-ci jouant le rôle d’organe de perception comme un aesthésiomètre très sensible, vrai galvanomètre pour l'hystérie. Le point de départ de l’hallucination est toujours du côté anesthésié, dit Charcot ?, et chez notre malade, Mile E. G., sa vision mentale lui faisait voir rouge du côté anesthésié. Rappelons enfin que l’on peut reproduire l’éry- thropsie par la suggestion hypnotique chez des hysté- riques atteints de cécité acquise f. Nous concluons donc que l'érythropsie est un symptôme absolument psychique, comme le rétrécis- 1 Gilles de la Tourette. Traité de l’hystérie, t. I, 2me partie, p. 56, 1895. 2 Nous avons vu une seule fois une jeune fille présentant un fort rétrécissement du champ visuel et de l’achromatopsie, dire qu’elle voyait tout de couleur argent. 8 Charcot. Troubles de la vue chez les hystériques. Progrès mé- dical, janvier 1878. 4 E. Berger décrit une érythropsie chez une aveugle hystérique atteinte d’atrophie des nerfs optiques. — Accès d’érythropsie chez une aveugle. Revue gén. d’opht., p. 65, 1895. — 166 — sement du champ visuel, l’achromatopsie, les hallu- cinations, et que la rétine ne joue dans ce symptôme qu'un rôle nul dans la grande majorité des cas, et dans quelques faits rares l’éblouissement rétinien n’est qu'un facteur prédisposant à l’éclosion de cette aber- ration visuelle. B. Diplopie monoculaire hystérotraumatique. Polyopie monoculaire bicolore. Son origine centrale. La diplopie monoculaire a été surtout décrite chez les hystériques ! et M. Parinaud? a le premier attiré l'attention sur ce symptôme. Cet auteur pensait que cette diplopie a son siège dans l’œil lui-même, qu'elle est produite par un trouble de réfraction et n’est pas due à une aberration sensorielle d'ordre nerveux. M. Parinaud croyait que cette diplopie est toujours accompagnée de spasme accommodatif® et qu’elle n'existe qu'en deçà ou au-delà de la distance pour 11878. Galezowski. Progrès médical, n° 3. 1880. Charcot. Lecons sur les maladies du système nerveux, t. I, p. 41. Nagel's Jahresbericht, 1881, p. 477-478; 1882, p. 942; 1884, p. 678; 1889, p. 474; 1891, p. 412, Thompson, Ophth. Revier, p. 280, diplopie monoculaire double chez umhystérique après un accident de chemin de fer; 1892, p. 545; 1894, p. 471. 1892. Panas. Troubles oculaires d’origine hystérotraumatique. Méd. moderne, 10 mars. (Diplopie monoculaire chez des hommes.) 1894 De Schweinitz. Concerning monocular diplopia. Transact. of the amer. Soc., 30th meeting, p. 233. (Diplopie monoculaire chez un homme hystérique après un accident de chemin de fer.) 2 Parinaud. Polyopie monoculaire dans l’'hystérie et les affections du système nerveux. Annales d'oculistique, t. LXIX, p. 218, 1878. — De l’anesthésie rétinienne, — Académie de médecine de Bruxelles, 1886. 3 Mengin (note sur un phénomène subjectif produit par un astig- matisme myopique composé. Recueil d’opht., p. 7, 1882) a décrit une diplopie monoculaire due à un astigmatisme de 1p. — 1067 — laquelle l’œil est accommodé. La segmentation du cristallin expliquerait ce phénomène. A vrai dire, 1l nous est impossible de comprendre cette explication d’un symptôme qui ne pourrait être reproduit expé- rimentalement (dans l’œil artificiel, par exemple), et cette théorie tombera d'elle-même du reste après la lecture de nos cas; à elle seule, la présence de deux couleurs par les images de la diplopie monoculaire suffirait à montrer l’origine corticale de ce phénomène. Nous avons vu, du reste, que la diplopie monocu- laire peut coexister avec la mydriase et la paralysie accommodative. (Cas de notre hystérique mâle, voir pages 76, 79 et 86. Voir aussi le chapitre concernant la mydriase.) L'opinion de G. Bull!, voulant que la diplopie monoculaire soit due au plissement de la cornée comprimée par les paupières atteintes de blépharospasme ne doit être mentionnée ici que pour la curiosité. Si la diplopie ? disparaissait par l’inter- position de verres concaves, d'écrans, par l'instilla- tion d’atropine, c’est seulement par suggestion, comme on voit parfois l’acuité visuelle des hystériques aug- menter en leur donnant un verre quelconque, blanc ou coloré, concave ou convexe. La diplopie monocu- laire est parfois masquée par l’amblyopie *. Nous croyons avoir établi l'existence d’une diplopie monoculaire bicolore qui n’avait jamais été décrite et 1D.-G. Bull, de Paris. Bulletin du congrès de la Société francaise d’ophtalmologie, 1891. Très intéressant travail à d’autres égards. Lid pressure on the Cornea, by D.-G. Bull. Transactions of the &8th international Ophthalmological Congress held in Edinburgh August 1894, p. 107. 2 Barrat. Polyopie monoculaire. Thèse de Bordeaux, 1888. 3 Duret cite une diplopie monoculaire après commotion cérébrale du centre visuel cortical. Annales d'oculistique, OVI, p. 299, 1891. — 168 — qui, existant dans plusieurs de nos cas, trouve encore sa confirmation dans celui de M. le professeur Sahli; cette diplopie monoculaire a donc été étudiée à double, sans que, de part ni d'autre, nos observations nous eussent été communiquées. Ces faits se contrôlent et se confirment mutuellement. M. le professeur Sahli vient d’avoir l’obligeance de me faire part de ce cas de diplopie monoculaire bico- lore, qui corrobore tellement mes observations que je ne résiste pas à l'envie d’en donner l'histoire détaillée. Il s’agit d’une jeune servante neuchâteloise, S. S., âgée de 19 ans, admise en septembre 1888 dans le service de médecine interne de l’Université de Berne pour des attaques hystériques avec grands mouvements pendant lesquels elle tombait à terre sans connaissance. Anesthésie absolue généralisée pour les différents modes de la sensibilité, douleur, tact, chaleur, etc., avec des variations considérables; même la tête est complètement anesthésiée. Les paumes des mains ont généralement seules conservé leur sensibilité. Les attaques de trismus sont arrêtées par des pulvérisations de chlorure de méthylène. Outre les grandes attaques hystériques, la malade présente aussi des atta- ques d’aphonie que guérit le courant faradique. Anesthésie de la cornée. Anosmie absolue. Rétrécissement moyen du champ visuel : pour l'œil droit, 300 en dehors, 25° en dedans; pour l’œil gauche, 40° en dehors, 35° en dedans; après les attaques hystériques, le rétrécissement devient beaucoup plus marqué : 100 dans les différents méridiens. Dèplopie monoculaire per- sistante. Bonne acuité visuelle pour les deux yeux. Pas d’achro- matopsie. Perte du sens musculaire pour la jambe droite, tandis que la cuisse gauche reprend parfois sa sensibilité. La malade fut opérée par le professeur Kocher pour une strumite ; l’incision de la peau ne fut pas percue par la malade, qui n’était pas endormie; on dut cepandant la chloroformer à la fin de l’opération parce qu’elle était agitée, tout en étant absolument insensible au scalpel. — 169 — 26 novembre. La diplopie monoculaire à une distance de fixation de 6 à 8 centimètres existe aux deux yeux égale- ment. En présentant un porte-crayon noir devant l'œil droit el en le tenant en position verticale, la malade dit voir un crayon vert à droite el un crayon rouge à gauche ; en plaçant l’objet horizontalement, l'image inférieure est bleue et l’image supérieure devient rouge. Si c’est l'œil gauche qui regarde le crayon disposé vertica- lement, la malade indique une image jaune à droite et une image rouge à gauche; dans la position horizontale, il y a un crayon blanc à droite et un rouge à gauche placés paral- lèlement et horizontalement. Tout de suite après, un second examen de l'œil droit donne, en plaçant le crayon dans l'ho- rizontale, une image verte el une image rouge, la verte à droite, la rouge à gauche, en déplacement horizontal; le crayon étant vertical donne une image verte à droite, une rouge à gauche, toutes deux parallèles dans la verticale. Diplopie monoculaire bicolore du 26 novembre. Avec un crayon verts Œil gauche Eil droit À © 2 © © © D © TT) En £ &0 &o 0 + Se © e © & = a. 52 ES, ER Er Avec un crayon horizontal Œil gauche Œil droit ns 2 Re BD ee GS im, rouge im. blanche im. rouge ou bien ’"-rouge im. verte im. bleue 27 novembre. La diplopie monoculaire persiste aux deux yeux ; avec l’expérience du crayon, on obtient exactement les mêmes réponses que le jour précédent. 28 novembre. Réponses de nouveau toutes semblables. La distance des images est la même. 29 novembre. Diplopie identiquement indiquée. 1er décembre. Œïl gauche. Dans la position verticale du crayon, la malade indique les rapports des doubles images comme le & — 170 — 26 novembre: dans la position horizontale. la blanche est en bas, la rouge est en haut: les deux images sont superposées l’une à l’autre et non plus placées parallèlement. La réponse de la malade est la même si le crayon est placé obliquement, les deux images étant obliques, la rouge plus haute que la blanche. Œil droit. Dans la posilion verticale du crayon, on a les mêmes données que dans le second examen du 26 novembre; dans la position horizontale, l’image rouge est en haut, l’image verte est en bas, ces deux images étant superposées et non plus juxtaposées. Diplopie monoculaire bicolore du 1* décembre. Avec un crayon vertical | Œiül gauche Œiül droit ë | . E - E s = E 2 2 2 S 5 2 & e Avec un crayon horizontal im. rouge im. rouge im. blanche im. verte Avec un crayon oblique 13 décembre. Si l'on place un verre rouge ou bleu devant l'œil de la malade, les réponses ne changent aucunement, el les nuances colorées de la diplopie monoculaire bicolore n'en sont pas influencées ; les couleurs des images sont, avec ou sans verre bleu ou rouge. absolument les mêmes. 2 janvier 1889. Mèmes réponses dans l’examen de la diplo- pie monoculaire des deux yeux. L’intercalation des verres colo- rés n'influence pas plus les couleurs des images que précé- demment. 29 janvier. Œil droit. Un crayon placé devant l’œil à 8 cen- timètres de distance est vu double comme suit : — 171 — Dans la position horizontale du crayon, on a une image jaune en haut. une image rouge en bas, ces deux images étant pla- cées parallèlement et horizontalement. Dans la position verti- cale du crayon, on obtient une image bleue à droite, une image rouge à gauche, les deux étant parallèles et verticales. L’interposition d’un verre rouge ou bleu n'influence ni la position, ni la couleur, ni le nombre des images. Œil gauche. Dans la position horizontale, on à une image jaune en haut, une image rouge en bas. ces deux images étant parallèles et horizontales: des verres colorés Intercalés n’in- fluencent la diplopie en aucune facon. Diplopie monoculaire bicolore du 29 janvier. Avec le crayon dans l'horizontale Œiül gauche Œïl droit im. jaune im. jaune im. rouge im, rouge Avec le crayon dans la verticale Œiül gauche Œiül droit ee ee Re en A l’'œilnu Avec un verre coloré Dans la position verticale du crayon, on obtient une image rouge à droite et une image verte à gauche, toutes deux verti- cales et parallèles. Un verre bleu ou rouge interposé donne deux images paral- lèles el verticales, mais avec transposition des couleurs, l’image rouge étant à gauche et l’image verte étant à droite. 21 mars. L'examen de la diplopie monoculaire, en tenant le crayon à 8 centimètres de distance, donne les résultats sui- vants : Pour l'œil droit : en position verticale du crayon, on obtient une image bleue à droite et une image rouge à gauche; en position horizontale, une image rouge en haut et une image verte en bas. verte im. rouge im. verte im. rouge im. bleue im. , im. rouge Me Pour l'œil gauche : en position verticale du crayon, on a une image rouge à droite et une image jaune à gauche: en position horizontale, une image verte en haut et une image rouge en bas. Diplopie monoculaire bicolore du 21 mars. Avec un crayon horizontal Œiül gauche Œil droit im. verte im. rouge im. rouge im. verte Avec un crayon vertical im. jaune im, rouge im. rouge im bleue M. le professeur Sahli m'écrit ! en m’envoyant cette observation si curieuse, qui corrobore si bien mes conclusions précédentes : « Les réponses de la malade concernant sa diplopie monoculaire étaient tellement hors de la norme, qu’on ne pouvait conclure qu’à un désordre psychique n’obéissant à aucune règle, à moins d'admettre que tout était simulation, ce qui n’était certes pas le cas, car dans tout le cours de son hystérie, la malade ne fut jamais convaincue de men- songe. De tous les cas de diplopie monoculaire hys- térique que j'ai pu observer jusqu'ici, il n’y en a eu aucun où Je n’ale été forcé d'admettre l'explication psychique de ce symptôme. Presque dans tous ces cas, on pouvait observer qu’en présentant un crayon placé verticalement au sujet, ce dernier voyait deux crayons verticaux et parallèles; quand le crayon était hori- * Lettre du 7 janvier 1896. zontal, la diplopie donnait deux images horizontales superposées — phénomène qui doit par conséquent être d’origine psychique. » Ces malades ne sont jamais troublés dans leur travail ou ennuyés par leur diplopie monoculaire. M. Sahli! pense en trouver la raison dans le fait que la diplopie n'existait dans son cas que pour la vision à courte distance. Nous ne sommes pas de son avis, ayant aussi fait la remarque que la diplopie monoculaire hystérique n’était pas non plus gênante pour les malades présentant ce phénomène à n’importe quelle distance. C’est parce que cette diplopie est un symp- tôme psychique, qu’elle n’est pas une cause de trouble visuel, pas plus qu'une cécité hystérique ne procure d’embarras à ceux qui en sont victimes. La diplopie monoculaire peut devenir un signe pré- cieux pour le diagnostic de l’hystérie, par exemple pour différencier un pseudo-tabes hystérique d’une ataxie locomotrice progressive. La polyopie monocu- laire est en effet signalée dans plusieurs cas de pseudo- tabes hystérique; ce symptôme diagnostique est d’au- tant plus important que, dans des cas difficiles, les plus illustres s’y sont trompés, témoin le cas de Petit?, où Charcot, Sée, Dujardin-Beaumetz, Ball, Laboul- bène, Durand-Fardel, avaient posé le diagnostic d’ataxie vraie. L'’achromatopsie, le rétrécissement du champ visuel, les diplopies passagères par contractures des 1 Lettre personnelle du 15 janvier 1896. 2 Petit. Ataxie locomotrice progressive, myélite parenchymateuse des cordons postérieurs datant de six années, guérie subitement, à Lourdes, le 20 août 1889. Annales de N.-D. de Lourdes, 22e année, livraisons &, 9%, et 10e. — M. Pitres a prouvé (Du pseudo-tabes hys- térique, Gaz. méd. de Paris, 20 septembre 1890) qu'il s'agissait ici de pseudo-tabes hystérique. CARE de muscles oculaires et la polyopie monoculaire sont dans ces cas les symptômes qui mettent sur la voie du diagnostic le médecin, tout désorienté de trouver l’in- coordination motrice, les douleurs gastriques et fulgu- rantes, la parésie vésicale, l'abolition des réflexes, signes presque PAHAERONPRNNES de la lésion dés cordons postérieurs. La diplopie monoculaire bicolore est certainement hystérique et ce phénomène deviendra un signe diag- nostique infaillible et d'autant plus précieux que cer- taines diplopies monoculaires, tout en étant centrales, sont la conséquence de lésions organiques. Adams ! a vu chez une jeune fille hystérique, après un coup sur la tête, survenir une diplopie monocu- laire. Ce cas n’est pourtant pas absolument probant, car la diplopie pouvait n'être pas quand même le symptôme d’une lésion organique. Ord a vu deux cas pareils : un Jeune garçon de treize ans qui, outre un strabisme convergent, présentait une diplopie mono- culaire des deux yeux, montra à l’autopsie une hémorrhagie du ventricule latéral. Abercrombie? a vu une Jeune fille de dix ans présenter une diplopie monoculaire de l’œil droit en même temps qu’une névrite optique et une parésie du droit externe et chez laquelle on trouva un abcès dans les lobes pariétal et occipital. S'agirait-il, dans ces cas, d'associations morbides organiques et psychiques? Brailey a vu une diplopie monoculaire dans l’ataxie locomotrice associée à une’ paralysie du droit externe; Fitzgerald a vu ce symp- tôme de la diplobie monoculaire dans des cas d’hyper- 1 Adams. Uniocular diplopia. Brit. med. Journ., oct. 1881, p.667. 2 Société opthalmologique du Royaume-Uni, 1881. — 175 — métropie et d’asthénopie. Target! a vu une diplopie monoculaire précéder l’atrophie papillaire syphilitique chez un homme de 56 ans, avec mydriase, paralysie de lexterne, abolition du réflexe rotulien droit. Ce phénomène peut n’exister que pour une région limitée de l’œil : Nettleship a publié un cas de diplo- pie monoculaire limitée à la moitié inférieure du champ visuel droit. Juler et Nettleship l'ont observée limitée à la périphérie du champ visuel, du côté où l’oculomoteur externe était paralvsé. Comme dans certains des cas sus-indiqués, elle s’ac- compagne souvent de la paralysie de l’oculomoteur externe: Ord a vu un homme de 28 ans hémianes- thésique avec rétrécissement du champ visuel, am- blyopie, quadriplopie monoculaire, et parésie des deux droits externes, sans lésions ophtalmoscopiques. Anderson et Guan*? ont vu une diplopie monoculaire accompagnée d'une paralysie du droit externe chez un syphilitique qui avait des attaques avec perte de con- naissance. Barrest * a publié un cas de diplopie monoculaire causée par une balafre passant par le centre de la cornée. Dans le cas de M. Badal (loc. cit.), cette diplopie est aussi mentionnée. La diplopie peut devenir une polyopie aux images nombreuses. Ulrich t a observé une polyopie qui faisait voir au malade les personnes dans la rue six fois et 1 Uniocular diplopia. Brit. med. J., I, p. 1151. 2 Anderson and Gunn. Nervous disease and monocular diplopia. Brit. med. J., 1884, p. 955. 8 Barrest. Journ. of anat. and Physiol., XIX, p. 97, 1884. 4 Ulrich. Intermittirender Spasmus einer Musc. rect. inf. auf hys- terischer Basis. Zehender’s klin. Monatsbl. fr Augenh. juillet 1882. = 0 plus. Notre cas de Mlle G. L. était tout semblable. Dans plusieurs de nos cas, la diplopie existait à toute distance, tandis que M. Parinaud pense qu’elle n’existe guère qu’à la distance de 10 à 15 centimètres. La diplopie monoculaire coïncidait aussi avec la mydriase dans notre cas de pseudo-méningite hysté- rique (voir p. 66). Vaut-il la peine de réfuter les auteurs pensant à la simulation ? Pourquoi ces malades se seraient-ils donné le mot pour décrire le même symptôme, dont personne ne leur à parlé, se servant des mêmes termes et trou- vant d'eux-mêmes la diplopie bicolore ? Brunswig ! pensait qu’il s'agissait d’auto-suggestion. En tout cas cette suggestion est aussi inconsciente que spontanée. Nous avons du reste reproduit la diplopie monocu- laire très facilement par la suggestion hypnotique. Ce phénomène est plus anciennement connu qu’on ne pense, car dans les vieux auteurs on le trouve mentionné en passant, alors qu'on connaissait l’hys- térie à peine de nom, et nous comprenons alors divers miracles attribués à tel ou tel moyen thérapeutique, l’'acupuncture, par exemple. Nous trouvons dans le Traité de l’Acupuncture, de Jules Cloquet ?, des obser- vations de strabisme, de troubles de la vision, de cécité, guéries subitement par ce moyen, pourtant bien inoffensif, et dans chacune de ces observations la triplopie est indiquée. 1 Brunswig. Diplopie monoculaire. Recueil d’opht., p.468, 1889. 2? Traité de l’Acupuncture, par Jules Cloquet et Dantu de Vannes, 1826. Jules Cloquet est le plus ancien chirurgien qui ait utilisé l’anes- thésie hypnotique pour opérer. Mais cet auteur ne connaissait cepen- dant pas les manifestations hystériques. 2 nr RSA — 1717 — _ Obs. 1%. Céphalalgie compliquée de strabisme et d’un grand trouble de la vision, paupières de l’œil droit convulsivement contractées, strabisme en dedans de l'œil droit. Vue presque abolie; Ze malade voyait trois images l'une à côté de l'autre, entourées d’épais brouillards. Cloquet enfonce une aiguille dans la tempe, et dix minutes après le strabisme cesse, la vue revient, la triplopie disparait, le blépharospasme cède; en retirant l'aiguille, il ne s’écoule pas une goutte de sang. — Obs. 66. Cécité chez une hystérique de 21 ans, figure bleue et bouffie, guérie par acupuncture. — Obs. 67. Objets multipliés un grand nombre de fois dans leurs images; polyopie monocu- laire guérie par le même moyen. — Obs. 77. Triplopie guérie par le même moyen en peu de minutes. On peut faire ici des diagnostics rétrospectifs assez curieux; il n’y a rien de nouveau sous le soleil, pas même la diplopie monoculaire hystérique. C. Micropsie et mégalopsie hystérotraumatiques. L'image de l’œil atteint d’amblyopie hystérique est souvent indiquée comme plus petite que celle de l'œil normal, et nous avons surtout rencontré la micropsie avec la diplopie monoculaire; l’image rouge de la diplopie monoculaire semblait plus petite que la blanche; évidemment que ce symptôme est, comme l’érythropsie et la diplopie, d'essence purement psy- chique. Les exemples que nous en avons donné le prouvent absolument. Donders ! disait déjà que les impulsions accommo- datives sont insuffisantes pour expliquer la micropsie. La micropsie peut se rencontrer aussi bien avec la parésie? qu'avec le spasme de l’accommodation, dont 1 Die Stereoskopie. XVIII. Verhandl. der ophth. Gesellschaft, 1886, p. 82. 2 Duven. Reflex micropsia. Arch. ophth., XXI, p. 379, 189%. BULL. SOC. SG. NAT. T. XXIII 12 LE AE E elle est indépendante. Benson! a publié un cas de micropsie accompagnant une mydriase avec parésie accommodative. D. Photophobie hystérotraumatique. La photophobie peut être une forme de l’hyperes- thésie hystérique et n’est pas rare après les trauma- tismes. En recherchant les photophobies réflexes, on trouve à tout instant des preuves qu’il s’agit d’hysté- riques. La photophobie intense succédant à des trau- matismes insignifiants doit faire penser à la névrose. Elle fait partie du tableau des hystérotraumatismes oculaires. Nous l’avons notée avec le blépharospasme et le nystagmus. E. Rétrécissement du champ visuel, amblyopie, scotome ?, hémianopsie * et cécité hystérotraumatiques. Ces phénomènes sont marqués dans les hystéro- traumatismes oculaires au plus haut degré, et 1l nous suffit de renvoyer le lecteur à nos observations. Phénomènes sensibles des hystérotraumatismes oculaires. A. Les névralgies susorbitaires traumatiques sont si fréquentes chez les hystériques, qu’elles forment un contingent notable des cas opérés à tort, puisque 1 Benson. A case ofmonocular micropsie. Ophth.Review, 1881, p. 230. 2Ayres. Some phases of hysterical Amblyopia. Am. J. of. Ophth., p. 299, 1893.— Baguis. Amaurosi isterotraumatico. Annali di ottalm., XXII, p. 12, 1893. 3 Badal. Neurasthénie, hémianopsie consécutives à un accident de chemin de fer. Gaz. des sc. méd. de Bordeaux, n° 16, 1895. — 179 — la suggestion est ici bien plus puissante que le scal- pel. Le cas de Leber déjà cité est un exemple type d’une névralgie hystérique méconnue et consécutive à une légère contusion oculaire. Ici les fautes de diag- nostic sont innombrables. B. La perle du sens musculaire, que nous avons étudiée le premier !, explique en bonne partie l’im- possibilité qu’ont les hystériques de se servir de leur accommodation et leur maladresse à tourner leurs yeux pour regarder dans telle ou telle direction ou pour converger. C. Les anesthésies de la cornée et des paupières, sont connues dès longtemps. En 1611, Fontaine, mé- decin et conseiller du roi, dans son traité dédié à la reine : Des marques des sorciers et de la réelle possession que le diable prend des hommes, indique déjà l’anes- thésie des paupières. Carré de Montgeron ? note l’am- blyopie et l’anesthésie hystériques : « Lorsqu'on mettait le doigt dans l’œil, la paupière ne branlait pas. » Phénomènes psychiques des hystérotraumatismes oculaires. A. Sexuels. Rien ne peut mieux donner une idée du bouleversement psychique que l’hystérie trauma- tique peut amener chez ces victimes que le cas de notre horloger G. L., qui avait perdu son sexe, qui était devenu un eunuque véritable, comme on l’a vu aussi pour le malade de M. Badal. Le sens sexuel était absolument aboli chez ces deux hommes; la 1 Archives d'ophtalmologie, janvier 1887. ? Carré de Montgeron. La vérité des miracles, 1745. — 180 — sécrétion spermatique était tarie. L’être moral tout entier en était changé. Chez les femmes nos blessées de Zollikofen, deux d’entre elles ont fait les mariages les plus absurdes qu’il soit possible. B. Le caractère des hystérotraumatisés est modi- fié complètement, en mal sur tous les points. Nos malades avaient des cauchemars affreux, avec perte du sommeil, des angoisses de jour comme de nuit. Oppenheim et Thomson !, qui ont inventé la névrose traumatique, voulaient que la névrose consécutive aux traumatismes donnât aux malades un caractère gai, et ils en faisaient un signe diagnostique entre leur maladie d’une part, et l’hvstérie qui donne une dépression mélancolique d'autre part. Nos cas montrent bien qu'il n’y a pas d’hystérie spéciale, que l’hystérie est une et indivisible, comme le dit M. Brissaud, et que la maladie d’Erichsen n'est qu’un double nom bien inutile; c’est parce qu’on ne connaissait pas l’hystérie masculine qu’on à eu recours à une ou plusieurs névroses hypothétiques. Le cadre de l’hystérie est assez large pour les embrasser toutes. L'influence du traumatisme est toute psychique; le traumatisme n’a pas de valeur nosographique en lui- même. Nous l'avons bien vu chez notre hystérique mâle G. L., chez lequel la lésion, à peine digne de ce nom, a cependant bouleversé ce pauvre homme corps et âme. L'écriture de ce malade, si dissemblable dans sa période hystérique et après sa guérison (voir p.87 et 88), montre qu’il y a eu transformation de tout l’individu moral et que son hystérie en a fait un autre individu; 1 Archives de Westphal, XV, 2 et 5. o ce procédé graphique introduit dans l’étude du carac- tère des hystériques un grand élément de précision. On peut reproduire artificiellement ! ces variations de la personnalité dans le somnambulisme provoqué. Ferrari, Héricourt et Richet?, se basant sur cette idée que l'écriture est sous la dépendance directe des états passagers ou permanents de la personnalité, au même titre que le geste, firent des expériences afin de s'assurer si un sujet endormi auquel on suggére- rait différentes personnalités, ne présenterait pas des modifications de l'écriture en rapport avec la person- nalité suggérée. Les résultats ont confirmé leurs pré- visions. Les fac similia* de Varinard et de Richet sont impayables : la même dame à qui on suggère qu'elle est Harpagon, prend une écriture d’avare ac- complie; si on lui dit qu’elle est Napoléon, elle aura une écriture absolument autre. Pronostic. Si le pronostic des hystérotraumatismes oculaires est bénin quant à l'issue, il est grave quant à la durée et tous les cas de notre étude en donnent la preuve. Il s’agit souvent d'années pour fermer le cycle dela maladie. Chez les hommes, les hystérotraumatismes sont spécialement tenaces, et ne sont en aucun rap- port avec l'intensité de la lésion. Les phénomènes vaso-moteurs hystériques peuvent- ils laisser une trace durable de leur passage? M. Au- 1 L'hypnotisme scientifique. D' Crocq, Paris 1896. Rapport au mi- nistère de l'Instruction publique. ? Richet. La personnalité de l'écriture. Revue philosophique. 1886, p. 414. 3 Paris-Graphologie, avril 1887. — 182 — guste Dufour ! pense que, dans le cas d’une jeune femme de 22 ans, les troubles vaso-moteurs de son hystérie pouvaient avoir causé la paralysie périodique nucléaire des 3me, 6me et 7me paires. Ce serait cependant, croyons-nous, faire fausse route que de vouloir admettre une altération matérielle dans les amblyopies et cécités hystériques, comme a essayé de le démontrer récemment? M. Kniess, qui voudrait que les troubles visuels hystériques fussent dus à une compression des fibres périphériques du nerf optique, au resserrement du trou optique; cette compression serait due, d’après cet auteur, à un trouble cérébral de l’innervation vaso-motrice. Admettre que l’hystérie est un trouble vaso-moteur cérébral ou spinal, c’est prendre l’exception pour la règle; si l’hystérie est caractérisée, entre autres symptômes par la diathèse vaso-motrice (Gilles de la Tourette), ce serait renverser le char que de pré- tendre que les troubles vaso-moteurs sont cause des manifestations hystériques. L’hystérie est une maladie psychique et toute explication anatomique et physio- logique de ses symptômes ne sert qu’à embrouiller la question. Par quel trouble vaso-rnoteur M. Kniess expliquera-t-il les spasmes, les anesthésies d’un sec- teur de la cornée? Les anesthésies et les paralysies d’une seule articulation, avec limites circulaires en manchon d’amputation, ne seront jamais expliquées par un trouble vaso-moteur de tel ou tel nerf, pas 1 À Dufour. Paralysies nucléaires des museles des yeux. Thèse de Berne, 1890, p. 57. 2 Kniess, prof. d’ophtalmologie à l’Université de Fribourg-en-Bris- au. — Les troubles visuels centraux unilatéraux et leurs relations avec l’hystérie. Annales d'oculistique, janv. 189,4. Em idée. eut. ft 6 us dé — 183 — plus qu’on ne pourra trouver le nerf vaso-moteur qui permet d’arrêter un blépharospasme par la compres- sion de telle ou telle vertèbre ! C’est l’hystérie qui fait les troubles vaso-moteurs et non les troubles vaso-moteurs qui font l’hystérie. En conséquence, le pronostic de ces affections doit être favorable, puisque la fonction seule est lésée et que l'organe est presque toujours intact. Traitement des hystérotraumatismes oculaires. L'hystérie étant une maladie psychique, son traite- ment doit être exclusivement psychique. Grâce aux prédispositions spéciales des hystériques, qu'on appelle la diathèse de contracture, la diathèse d’amyosthénie et la diathèse vaso-motrice, ces malades ne supportent aucun choc opératoire; même les traumatismes Îles plus insignifiants et même les chocs «physiologiques » (amauroses hystérotraumatiques dues à l’accouche- ment, Renley, Mathieu et Weber), peuvent faire éclater des troubles graves; la moindre intervention opératoire a fortiori peut être funeste à ces sensitifs. Un bandeau occlusif sur un œil peut déterminer un blépharospasme, un pansement compressif y Joindra l’'amaurose, comme le bandage le plus banal entourant une articulation ou un membre peut conduire à une contracture qui, une fois établie, ne peut plus être enlevée et n’est plus dans la puissance du médecin. Si un effort, une saignée a suffi pour déterminer une amaurose ou une paralysie, si l'ouverture d'un abcès! a pu amener une hystérie grave avec troubles tro- 1 Cas de Chantemesse. Societé médicale des hôpitaux, mars 1890. — 184 — phiques, hyperhidrose locale, une intervention opéra- toire sur une manifestation hystérique déjà établie sera mille fois plus contre-indiquée. Le long martyrologe des hystériques, commencé dès l’antiquité, se continue de nos jours ; les médecins les plus distingués, les chirurgiens les plus audacieux et les plus habiles ont fait plus de mal aux hysté- riques que tous les charlatans non diplômés et ven- deurs d’orviétan, qui avaient au moins l’avantage de faire inconsciemment de la médecine suggestive. Dans le traitement de l’hystérie, il faut oublier les notions anatomiques, abandonner les recherches audacieuses que les maladies organiques supportent si facilement; sur ces sensitifs, qui ont l’idiosyncrasie des traumatismes, toute intervention mécanique et surtout sanglante a les plus grandes chances d’exas- pérer les contractures, de faire donc essaimer les manifestations de la diathèse. Lorsque la chirurgie a agi favorablement, ce n’est que par suggestion et malgré le traumatisme infligé à l’organisme qui, par exception, l’aura toléré. Il suffit de connaitre, d’une part, l'influence énorme des traumatismes comme fac- teur producteur d’hystériques et leur importance nu- mérique dans la statistique, et, d'autre part, de savoir que l’hystérie traumatique, c’est l’hystérie grave, pour mettre au ban du traitement des affections hystériques toule intervention chirurgicale quelle qu’elle soit. Et ce qui est vrai pour l'hystérie en général l’est doublement pour le groupe des hystéries traumatiques; j'ajouterai : et par dessus tout pour les hystérotraumatismes ocu- laires qui frappent l’organe le plus sensible du corps, celui d’où la névrose peut prendre son point de départ pour rayonner sur tout l'organisme comme une conta- . ) . — 185 — gion, et, d'autre part, l'organe ! qui a une idiosyncrasie pour l’hystérie, qui est atteint par elle presque sans exception, puisque le rétrécissement du champ visuel sans lésions ophtalmoscopiques est presque patho- gnonomique de l'hystérie. Le principe médical primum non nocere s'applique surtout à l’hystérie et 1ci la chirurgie, même la petite chirurgie, est nuisible. Combien plus la grande chi- rurgie a-t-elle de véritables crimes à se reprocher; les plus habiles, les plus audacieux sont, par une curieuse contradiction, les plus dangereux dans le domaine qui nous occupe. Deux chirurgiens parisiens, dont la France aurait tort de s’enorgueillir, MM. Péan et Richelot?, grands chevaliers du scalpel, ont sévi sur les névrosés de leur service hospitalier, et sur le vulgum pecus des hystériques du sexe féminin, avec une ardeur digne d’une meilleure cause. Ce sont eux qui ont prôné la castration, croyant faire la cure radi- cale de l’hystérie! qui enlevaient ces pauvres ovaires comme siège du mal, croyant détruire l'agent hysté- rique de leurs victimes! Et à peine la zone hystéro- gène ovarienne enlevée, une autre zone renaissait ailleurs ou sur la cicatrice, et les chirurgiens com- prenaient seulement alors qu'ils avaient voulu saisir l’insaisissable et opérer une maladie de pure essence psychique... ce qui ne les empêchait pas de recom- mencer | 1 En parlant du larmoiement hystérique (v. p. 107), nous avons déjà insisté sur les insuccès opératoires de la chirurgie du canal lacrymal et de la glande lacrymale. ® Richelot. Soc. de chirurgie, nov. 1892. Congrès français de chi- rurgie, 1891. Péan cité par Pichevin. Des abus de la castration chez la femme. Thèse de Paris, 1889, Union médicale. sept. 189%. — 186 — Pourquoi n’enlèverait-on pas systématiquement les testicules des hommes hystériques qui ont de la tes- ticulie, la boule hystérique, le clou hystérique, pour- quoi ne pas réséquer les arthralgies et coxalgies hystériques, comme on l’a fait parfois à la suite d’er- reur de diagnostic? Ce sont les ovaires et les seins (pour le sein hystérique) qui ont été enlevés avec la plus désastreuse fréquence, sans honte et sans remords, surtout par des opérateurs américains, Sims! en tête; Goodell? conseille même sérieusement l’ablation des ovaires chez toutes les folles, et dans tous les cas de masturbation, d’éclampsie et d’épilepsie! Passons sous silence les interventions malpropres et inavoua- bles de Braun, à Vienne; de Friedreich, à Heidel- berg, prônant la clitoridectomie. Au Congrès de 1881, on rapporte 62 ovariotomies de Battey chez des hystériques, sur lesquelles il y eut huit cas mortels. Lawson Tait a aussi eu des morts. On finit par enlever l'utérus lui-même! Quels enragés! Parfois on a amputé des membres hystériques con- tracturés..., et la contracture passait de l’autre côté! J'ai vu moi-même en Suisse un de ces derniers cas. Les oculistes américains ont eu la naïveté de pu- blier dans leurs Revues des cas d'opérations de blépha- rospasmes*; plus ils disséquaient et enlevaient de 1 Sims. Hystero-Epilepsy. Seven cases cured by surgical treatment. Amer. Journ. of obstetrics, juillet 1895. ? Tissier. De la castration en chirurgie. Thèse de Paris, 1885, p. 18. 5 Ce sont aussi les plus grands maîtres qui ont péché en opérant à tort des hystériques, et pour ne remonter qu’au plus grand de tous, je citerai de Græfe qui, dans tout autre domaine ophtalmologique, sem- blait impeccable. M. de Græfe présentait à la Société médicale de Berlin (voyez les rapports dés séances des 16 déc. 1863 et 6 avril 1864), une malade chez laquelle le blépharospasme cessait rapidement lorsqu'on fol ste it — 187 — fragments de l’orbiculaire, plus la contracture deve- nait tenace tant qu'il restait une fibre capable de comprimait le point situé au-dessous de l’alvéole de la dernière molaire inférieure. On pratiqua en arrière de la dernière alvéole une incision pénétrant jusqu'à l’os, mais sans modifier le blépha- rospasme:; ayant alors constaté qu'en comprimant le nerf sous- orbitaire et la branche temporale du malaire, on diminuait nota- blement le spasme, on procéda à la section de ces nerfs. Le spasme s'arrêta presque complètement, mais il réapparut quinse jours après. La section du nerf dentaire inférieur faite par la bouche réussit enfin à faire cesser le blépharospasme qui, quatre jours après, ne s'était pas reproduit. Yest dommage que l’on n’ait pas la suite, car les opérateurs auraient été bien étonnés de retrouver le spasme de l'autre côté ou sur le siège même de l'opération. Ces opérateurs semblent des enfants qui cherchent à saisir la lune ou des chats qui courent après une ombre Il est vrai que de Græfe ne pouvait guère savoir qu'il existait des blépharospasmes hystériques. Mais, actuellement, ces faits qui se reproduisent chaque jour ne sont plus permis ! Mitchel a aussi opéré un blépharospasme ; le résultat fut que le spasme se propagea aux muscles du cou et des bras; il disparut avec l’extirpation de plusieurs dents cariées (!)... Et voilà pourquoi votre fille est muette! dirait Molière. De Græfe avait déjà observé certains cas où l’écartement forcé des paupières dans le blépharospasme pouvait amener des convulsions épileptiformes (Archiv fir Ophtalmologie, t.1, p. 440). De Græfe, qui avait étudié avec soin les points de compression du blépharo- spasme, ne comprenait pas pourquoi tantôt la pression sur ces points augmentait le spasme, tantôt le faisait disparaître. Il décrivait, sans s’en douter, tous les lieux d'élection des zones spasmogènes et spasmo- frénatrices de l’hystérie localisée aux paupières. De Wecker ayant remarqué que ces spasmes palpébraux arrivaient de préférence chez les femmes nerveuses, conseille de ne recourir à la névrotomie que dans les cas extrêmes, mais cet auteur ne recon- naissait pas l’hystérie comme un facteur masqué par les affections réflexes (Traité complet d'ophtalmologie, par de Wecker et Landolt, t. I, p. 154). C’est Romberg qui mit en honneur la névrotomie systématique pour guérir les blépharospasmes. Dieffenbach sectionna tous les muscles atteints de contractions spasmodiques. Lazarus (Wien. med. Presse, 1872, p. 43), prône aussi ces délabrements néfastes. Gerold (Caspar’s Wochenschrift, n° 93, 1843), qui avait fenêtré la paupière supérieure en face de la pupille de l'œil atteint de blépharospasme, trouve même des imitateurs de nos jours, hélas! Les mauvais exemples sont contagieux. Nous avons consulté les observations originales de ces cas opératoires dont les auteurs se vantent naïvement d’avoir trouvé enfin le point à opérer, le vrai filet nerveux qui devait être coupé; c’est un incompréhensible dédale de — 188 — suppléer à celles qu’ils venaient de détruire. Ces chi- rurgiens, qu’on cite comme des Erostrates!, y ont considérants anatomiques et d’explications où ne manque que la bonne, celle de l’hystérie. Dans la plupart des observations, nous avons trouvé indiqués les stigmates les plus typiques de la névrose incomprise. De même qu'il y a les syphilis ignorées, qui sont les malignes, il y a les hystéries igno- rées, qui sont aussi les pires, grâce au chirurgien dont le zèle néfaste fait d’une affection fugitive et locale une maladie tenace et généralisée. Nous avions signalé les dissections totales de l’orbiculaire mises à la mode par les oculistes américains. Nous ne pouvons résister à citer un exemple de ce genre pris dans le Practitioner, de 1886, et intitulé : Rapport d'une dissection entière du muscle orbiculaire de la paupière inférieure pour guérir un entropion. « Une jeune fille de 3 ans reçue au Manhattan Hospital, en 1885, y resta quinze mois pendant lesquels on lui fit trois ténotomies des droits externes, deux opérations pour entropion, deux opérations pour l’ectropion et une cantholysis. Une énucléation apres diverses iridectomies assouvit seule la rage opératoire des malfaiteurs qui la soignaient. » « Un blépharospasme intense s'était déjà établi à l’âge de deux ans, lors de la dentition, et Critchett, de Londres, lui fit alors deux ténotomies. À 18 ans, elle perdit la vue de l'œil droit (amaurose hys- térique, semble-t-il) et fut énucléée. Un blépharospasme de l’autre œil, sans raison apparente, détermina un enñntropion spasmodique de la paupière inférieure ; tous les moyens violents exaspéraient le spasme. Webster et Agnew, à New-York, firent des cantholysis qui ne firent qu'’empirer l’état. Webster excisa une partie du muscle orbi- culaire, soit 7 millimètres, sur toute la largeur. La force contractile du muscle n’en paraissait qu'augmentée! La paupière persistait à se tourner en dedans (sic!). » Trois semaines après, dissection entière du même muscle. Webster dit n’en avoir laissé aucun vestige; tout cela sans anesthésique, pro- bablement par suite d’hémianesthésie hystérique. On fit ensuite une série d'opérations pour l’ectropion consécutif! A peine la malade avait-elle quitté l'hôpital que «le muscle excisé regagna sa force primi tive et qu’un nouvel entropion se produisait! » Les stigmates hysté- riques ne manquaient pas ici: « point sensible à la 7e vertèbre cervicale dont la pression amenait des nausées ». Un vésicatoire sur ce point améliora l’état de la malade qui, de l’aveu de ses chirurgiens, était hystérique. Les mois suivants, nouvelle série d'opérations. (Hysterical Closure of the eyelids. Practitioner. Août 1886, p. 9,4.) L'auteur revendique la priorité pour l’excision de tout le muscle orbi- culaire. Grand bien lui fasse, et puisqu'il tient à la publicité, nous aurions tort de lui refuser celle qu’il mérite! 1 Battey, le grand «castrateur» américain, vient de mourir le 8 novembre 189,5. Il est difficile de suivre le précepte : De mortuis nihil nisi bene ! — 189 — mis une inconscience et une vanité incomparables. Rien n'égale leur étonnement naïf quand ils racontent que le spasme augmentait encore alors qu'ils avaient enlevé, raclé, excisé, cureté largement et la paupière supérieure et la paupière inférieure; 1ls se deman- daient quel démon pouvait bien se cacher là-dessous. Il faudrait pouvoir envoyer ces chirurgiens, aussi tenaces qu'ignorants, tant ceux de Paris que ceux de New-York, apprendre à Notre-Dame de Lourdes comment on v guérit sans tant de façons les contrac- tures et paralysies hystériques ! Je me rappelle v avoir envoyé — alors que J'étais chef de clinique à Paris, chez mon éminent maître M. Landolt, — une reli- gieuse atteinte d’amblyopie et d’astigmatisme hysté- riques. «Comment! vous qui êtes protestant, vous m'envoyez à Lourdes!» me dit-elle. C'était justement pour cela que je l’y envoyais, car sa foi en était décu- plée, aussi revint-elle guérie radicalement la même semaine. Les chirurgiens qui ont opéré des hystériques ne comprenaient pas pourquoi l’hystérie était plus forte qu'eux tous et que, s'ils avaient voulu venir à bout du malade, ils auraient dû amputer une jambe après l’autre; quand ils auraient fait d’un hystérique un cul-de-jatte, il aurait encore fallu poursuivre les stig- mates jusqu'au dernier des viscères ! Et dire que l’on fait la castration chez des jeunes filles et des femmes hystériques à la fin du dix-neu- vième siècle dans les services hospitaliers des grandes villes, que ce sont les victimes elles-mêmes qui la réclament! les chirurgiens profitent du droit que la Faculté donne à ses diplômés depuis Molière !: le jus 1 Le malade imaginaire. — 190 — coupandi, seignandi, perçandi, taillandi et occidendi impune per totam terram! M. Gilles de la Tourette fait justice de ces « hommes de l’art» dans son der- nier volume ! avec une grande autorité. Les anciens y mettaient au moins de la logique; ils brülaient les Urbain Grandier, les Gauffridi, les démo- niaques et possédées qui étaient les mêmes hystéri- ques, les mêmes malheureux que nous voyons de nos jours avec les mêmes stigmates, les mêmes souf- frances, les mêmes hallucinations, la même sympto- matologie; au moins comme cela pas une des zones hystérogènes ne pouvait en réchapper! Les hystériques pourront dire : la médecine! plus ça change, plus c’est la même chose pour nous; et la médecine peut renvoyer à la chirurgie ce dicton qui doit nous rendre modestes : « Médecine, pauvre science; malades, pauvres victimes; médecins, pau- vres savants», puisque Lourdes dame le pion à la Faculté! La meilleure médecine n'est-elle pas celle qui soulage, le meilleur médecin? celui qui guérit? 1 Op. citat, 3ve volume, p. 530. 2 Voir le travail remarquable de M. Charcot: La foi qui guérit, Revue hebdomadaire n° 28, 3 déc. 1892. M. Pitres a publié : Deux cas de paralysie hystérique traités et guéris par l’administration de pilules de bleu de méthylène, Archives cliniques de Bordeaux, juillet 1894. « C’est la foi qui guérit, dit-il, et c'est elle qu’il importe de savoir faire naître avec ou sans pilules. » Tout médecin sait l'influence immense qu'a la confiance que son malade possède en lui sur l'issue de toute intervention. | | — A9 — CONCLUSIONS 4o Les hystérotraumatismes oculaires sont souvent méconnus et plus fréquents que les statistiques ne le font croire. 2% L’érythropsie, l’hémiérythropsie, l’astigmatisme spastique, la diplopie monoculaire, le strabisme spas- tique, le nystagmus, la mydriase, l'épiphora avec hémihyperhidrose faciale, l’'hémispasme oculo-slosso- labié, peuvent chacun exister isolément et constituer une forme d’hystérie traumatique monosymptoma- tique. 30 Les phénomènes visuels tels que l’érythropsie, la diplopie monoculaire et les symptômes vaso-mo- teurs comme l’épiphora et l’hémihyperhidrose faciale, ne peuvent être compris qu’en leur donnant une ori- gine centrale (corticale) et non rétinienne, cristalli- nienne ou périphérique. 4 Les hystérotraumatismes oculaires appartiennent le plus souvent aux formes graves de l’hystérie, même chez les individus n’ayant jamais présenté auparavant de symptômes nerveux. C’est surtout le cas des formes dues aux catastrophes, collisions de chemins de fer (Railway-Spine des Anglais). 9° Le strabisme hystérotraumatique est le même que le strabisme artificiel provoqué par la suggestion hypnotique. 60 On peut reproduire artificiellement par la sug- gestion même les phénomènes vaso-moteurs des hys- térotraumatismes, puisque nous sommes arrivés à — 192 — déterminer un larmoiement abondant et une hémi- hyperhidrose tant par l’asthénopie provoquée (jet de lumière, lecture prolongée) que par la suggestion hypnotique (en disant au sujet que ce phénomène va se produire). Il vaut mieux ne suggérer que les phénomènes somatiques cités à la deuxième conclu- sion que d'essayer de reproduire les symptômes visuels et psychiques des hystérotraumatismes, les hypnotisés pouvant être dans ces derniers cas taxés de faire de la simulation et l'expérience accusée de Jonglerie n’em- portant aucune conviction. 70 Un hystérotraumatisme oculaire minime peut donner lieu à une hystérie généralisée de longue durée, même chez l’homme (mâle) dans la force de l’âge. Ces légers accidents oculaires, arrivés sans avoir même effrayé le malade, peuvent avoir pour consé- quence une incapacité de travail de plus d’une année quand l’hvstérie s’en mêle, surtout chez l’homme (mâle), et être suivis de perte du sens sexuel, de tremblement généralisé avec contractures diverses et anesthésies sensibles, sensorielles, perte du sommeil, testiculie, apparition de zones spasmogènes, myopie, mydriase et photophobie de longue durée. 8° La kopiopie hystérique provoquée produit ses symptômes dansl’ordre d'intensité croissante suivante: A) micropsie ; B) diplopie monoculaire à images bicolores de plus en plus séparées et de plus en plus nettes et de hauteur variable dans l'horizontale ; C) érythropsie ou hémiérythropsie ; D) amblyopie pouvant finir par une amaurose absolue ; — 193 — E) épiphora avec parésie des vaso-constricteurs cu- tanés du visage; commencement d’ œdème bleu- rouge de Charcot; F) hémihyperhidrose faciale pouvant arriver au ruis- sellement de sueur; | G) la mydriase, avec parésie de la püpille peut arriver, mais n’est pas constante. 9 Les phénomènes vaso-moteurs externes, causes de l’épiphora et de l’hémihyperhidrose faciale, peuvent gagner les membranes internes de l’œil et faire croire à une affection organique, surtout dans les cas d’oph- talmoplégie interne hystérique et dans la pseudo- méningite hystérique. 10° Au point de vue thérapeutique, toute opération est contre-indiquée, et c’est la diathèse de contrac- ture qu'il faut combattre, et non la localisation acci- dentelle qu’affecte la maladie. APPENDICE Ce travail, après avoir été soumis à la Société des sciences naturelles de Neuchâtel et à la Société médi- cale neuchâteloise, avec présentation de notre hysté- rique mâle, a été lu au Congrès international de médecine à Rome, le 3 avrili 1894, et a été l’objet d’une discussion prolongée que nous résumons d’après le compte-rendu analytique que M. le Dr Sulzer, de Genève, en a donné dans les Annales d'oculistique, numéro de mai 1894, page 366 : € M. le prof. Hirschberg, de Berlin, qualifie d'imas ginaire le rétrécissement concentrique du champ BULL. SC. NAT. T. XXIII 13 Morte visuel des hystériques, car ce rétrécissement peut atteindre un très fort degré sans que les malades soient gênés dans l'orientation. Il nie également l’exis- tence de la diplopie monoculaire d’origine nerveuse. « M. Sulzer. — La diplopie monoculaire hystérique est due, d’après moi, à la contraction partielle du cristallin ; c’est là un symptôme des plus caractéristi- ques et des mieux connus. En ce qui concerne l’achro- matopsie totale, l'examen du sens coloré à l’aide des pigments devrait être complété par l’examen spec- troscopique. «M. le prof. Pflüger, de Berne, s'étonne également qu'on puisse nier la réalité de la diplopie monocu- laire, du strabisme et des changements vaso-moteurs, comme symptômes de l’hystérie. «M. de Bono, de Palerme, communique l’histoire d’une hystérie traumatique qui confirme les observa- tions de Borel. «M. Businelli, de Rome, cite également des obser- vations personnelles qui montrent d’une manière irré- futable la justesse de vue de M. Borel. «M. le prof. Parisotti, de Rome, trouve aussi que M. Hirschberg a été trop absolu en niant la possibi- lité d’une contracture du cristallin normal; il rap- pelle deux observations de M. Galezowski et une, qui lui est personnelle, de malades chez lesquels une diplopie monoculaire avec rétrécissement du champ visuel a disparu après les instillations d’atropine; ces faits sont trop concluants pour répondre à la négation de M. Hirschberg, parce qu’ils sont absolument objec- tifs et ne peuvent s'expliquer que par des troubles fonctionnels. Cela même en supposant que l’atropine ait pu agir simplement comme suggestion. — 195 — « M. Borel répond à M. le prof. Reymond, de Turin, qui avait nié l’origine centrale des manifestations hys- tériques, que la migraine ophtalmique — hystérique ou non — peut se présenter chez des amaurotiques à atrophie papillaire tabétique, et même chez des énucléés; il croit que l’érythropsie et la diplopie mo- noculaire hystériques ont probablement aussi leur siège dans le cerveau et non dans l’œil lui-même; le fait de la dissociation de cette diplopie monoculaire en deux couleurs différentes, le même œil ayant deux images, l’une rouge et l’autre blanche, rendrait cette hypothèse de localisation cérébrale déjà fort probable ; en outre, nous avons ici une analogie avec l’hémia- chromatopsie corticale où le même œil perçoit la vision sans couleurs — en manière de vue photographique — sur la moitié du champ visuel hémiopique et ne perçoit les couleurs que sur l’autre moitié. Or, on sait que l’hémiachromatopsie, accompagnée de cécité verbale pure, a son siège dans l’écorce cérébrale du pli courbe, d’après un cas que nous avons étudié le premier à la clinique de M. Landolt et qui a fait le sujet de travaux très importants !; l’autopsie du sujet en question, faite par M. Déjerine?, est la pre- mière d’un cas de cécité verbale pure. Après avoir découvert ce cas, j'ai conduit ce malade à M. Charcot qui en a fait l’objet d’une clinique. « Une autre raison du siège cérébral de ces symp- tômes oculaires, c’est que Charcot nous a appris que, dans l’hystérie, le siège vrai des sensations de ces 1 De la cécité verbale. Lésion isolée de l’image visuelle du mot. Landolt, Borel et Vialet. Publication du Jubilé de Donders, Utrecht, 27 mai 1888; et Vialet. Thèse de Paris couronnée. ? Déjerine. Etude anatomo-pathologique de la cécité verbale. Meé-. moires de la Société de biologie, 27 février 1892. — 196 — malades est cérébral et non périphérique (paralysies, anesthésies, contractures, algies diverses, etc.) «Répondre à M. Hirschberg, c’est impossible, puisque pour lui toute l’hystérie est de la simulation, et que toute la pathologie de la névrose, si merveil- leusement débrouillée par l’école de Charcot, n'existe pas pour le professeur de Berlin. Je suis heureux d’être en si bonne compagnie avec tous les neurolo- gistes et ne doute pas que les sceptiques ne finissent par ouvrir les yeux. M. le professeur Strümpell disait à ce sujet: «Il est très regrettable que les grands progrès que Charcot a réalisés dans la connaissance de l’hystérie ne fassent pas encore suffisamment partie du fonds commun des médecins allemands. Alors on verrait enfin disparaître cette fausse idée que les assertions de Charcot ne conviennent qu’à l’hys- térie française, tandis qu’en Allemagne ! on n’observe rien d’analogue. » «Je demanderais à M. le professeur Hirschberg, puisqu'il croit à la simulation, de vouloir bien simuler 1 Dans le Progrés médical, 1887, n°9 47, M. Pierre Marie, sous le titre : L'Hystérie en Allemagne, dit : On sait qu’un certain nombre de médecins allemands, et cela se voit du reste à leurs diagnostics, se refusent à admettre que l’hystérie soit une maladie véritable, ayant comme toute autre maladie nerveuse ou non, son histoire naturelle, ses lois, sa symptomatologie régulière. A les en croire, ce serait une sorte de noli me tangere dont tout nosographe un peu sérieux devrait soigneusement éviter le contact. Un autre sentiment semble se joindre encore à cet accès de pudeur scientifique, un orgueil de race curieux à enregistrer : « Vous, les Latins, que vous soyez hystériques, passe encore, mais nous, les Germains, nous ignorons ce qu'est l’hystérie. » M. Gilles de la Tourette dit encore (Loc. citat., p. 120) : «L’impor- tance accordée par les Allemands à la simulation montre qu'ils ont encore beaucoup à apprendre; car, en pathologie, cette idée de simu- lation ne hante guère avec autant d'instance que le cerveau de ceux dont l’éducation scientifique sur le point en litige est encore à com- pléter. un nystagmus, un épiphora, une hémihypernidrose faciale, alors que je le défie bien de savoir simuler même un simple rétrécissement concentrique du champ visuel! » Nous avons été stupéfait en entendant une autorité de premier ordre, comme M. le professeur Hirsch- berg, de Berlin, nier l'hystérie tout entière, comme il y a trente ans, et ne rien savoir des études si con- cluantes de la Salpétrière. Nous avons été heureux de nous sentir soutenu par les oculistes français et italiens et par notre excel- lent maître, M. le professeur Pflüger, de Berne. Ces objections partant de si haut démontrent, d’une part, combien l’hystérie est encore méconnue de bon nombre d'auteurs allemands, qui ouvrent lentement leur entendement à la compréhension de cette né- vrose, et, d'autre part, m'ont convaincu que j'avais touché un sujet neuf encore en étudiant des manifes- tations somatiques encore inconnues de lhystérie oculaire. Nous avons du reste été grandement récompensé en voyant que M. Gilles de la Tourette, dans son orand ouvrage du Traité clinique et thérapeutique de l’'Hystérie, donne à nos travaux une place considé- rable dans le chapitre des Affections hystériques des muscles oculaires (chapitre IX, pages 382 à 432 du tome I), question, dit-il, en pleine évolution, qui n'a pas de passé historique, si ce n’est les travaux entre- pris à la Salpétrière ou à la clinique de M. Landolt, duquel nous nous félicitons (ao été l'élève et le chef de clinique. PUR gite Séance du 25 juin 1895 NOTE SUR LES DISTRIBUTIONS D'ÉLECTRICITÉ par courants triphasés Par ANDRÉ DE MONTMOLLIN On entend souvent énoncer contre les distributions d'énergie par courants triphasés l’objection suivante : «Lorsque l’on veut par ce moven fournir à la fois de la force et de la lumière, il faut que les lampes soient groupées de telle manière que les trois circuits d'utilisation soient également chargés. Si cette condi- tion n’est pas remplie, les décalages sont tellement modifiés que les moteurs ne peuvent plus fonctionner convenablement. » Cette objection n’est fondée qu’en partie et provient de ce que l’on a étendu à tous les systèmes de cou- plage (étoile et triangle, double triangle, etc.) les conclusions tirées d'observations faites sur la moitié d’entre eux seulement. Nous nous proposons donc de montrer que: Lorsque les récepteurs sont montés en triangle, les modifications dues à de fortes inégalités de charge dans les circuits ne peuvent avoir une influence appré- ciable sur la marche des moteurs. — 199 — Nous suivrons les raisonnements tels qu'ils se trou- vent dans l’ouvrage intitulé : Traité théorique et pra- tique des courants alternatifs industriels, par Loppé et Bouquet (1894). Tome I, p. 205-212. Dans ce qui suit, nous supposerons que la self- induction n'entre en ligne de compte que pour les moteurs, de sorte qu’étant égale dans les trois circuits, on puisse la négliger pour le calcul des décalages. Nous admettrons encore que la résistance intérieure des génératrices est suffisamment petite, ce qui a lieu le plus souvent en pratique, pour que les diffé- rences de charge n’influent pas sur la tension moyenne entre l’origine des conducteurs. Les décalages sont de = ou 1200. Soient e,, &, e,, les tensions à l’origine des conduc- teurs; r, la résistance de chacune de ceux-ci, d,2, do, iy, l'intensité du courant qui les parcourt, V,, Va, V., les tensions aux bornes de chacun des circuits récepteurs, de résistance r,, r,, r:, traversés par Îles courants 2,, do, Va. | 4 Lr2 ai rs Nous trouverons d’abord trois relations entre les courants des circuits récepteurs, leur tension, les CRUE |: Na tensions à l’origine de la ligne et les résistances de toutes les parties des circuits. Après quoi, éliminant les courants en les exprimant au moyen de la tension et de la résistance, nous obtiendrons trois relations entre les quantités V, e, et les résistances, d'où nous pourrons tirer les valeurs de V. Les e étant des fonc- tions périodiques simples, les V le seront aussi et nous pourrons calculer leur amplitude et leur déca- lage, qui dépendront des résistances. Nous verrons alors que les expressions trouvées sont telles que de grandes variations de résistance dans les circuits d’uti- lisation ne peuvent influer que fort peu sur l’ampli- tude et le décalage des tensions. Les lois de Kirchhof nous donnent : rl + Vi — Tin —=e do —= U — Va is + Vo — Tlyo — € dog — V9 — 13 Vin + Va — los — 3 dan — 3 — Ù 1 d’où l’on tire : e, + e, + e; —0, et d,9 + dog + Ÿ31 = 0 il vient alors : (u—) + Vi —r(s—u)=e ou bien : V, + 2ruy— ri —Ti;—e, et par analogie : 7 + DT — T3 V, + 2ri3 — 73 — Tl9 = €3 Faisons maintenant : 7 VA 4 T7 V, CP Fe . [ 3 V, + v, nn 2? lo A u l3 n 1 1 É : # 4 £ 1 … il vient alors : JON FE 1 v HUE à F 1 #1 SA (a+ er) nr) 2r r 2 r Rire end D Ve Far rs T1 3 Alors | aVi—cV,—=e, — dd Vire, d’où __ be, +ce , - dej de M abc À ab — cd et puisque : | B=—-V—V, il vient : y, 4(b+d)+e(a+c) | Ft, cd — ab en posant encore : DRE b+d—1 Feet et : 2r r a + C—"1 = PPT on aura : __ ge The . cd — ab Nous avons dit que e,, e et e, sont des fonctions périodiques simples ; elles sont de la forme : e, =E sin ki | 2x ee —=E sim ( Ts 9 e;— E Sin [re — 2 Or V,, V, et V, dépendant de e, et de e,, auront même période, mais une amplitude X,, X,, À, et un angle de décalage +,, %, +, généralement différents. Nous aurons donc : MX ein (EE 99) = E sin kt + csin (u+° ) LE | X, Sin (kt + 9) — a E sin £t + a sin (a+ Le M ; E 2x VX, sin (Ki pe) — na sin Æt + h sin (ut+ =). Pour trouver X et +, faisons successivement dans chaque équation kt— 0 et ki, il viendra, si l’on pose Re CUS db= a "7 — 203 — 3) ROUES re ae V3 X,c08 9 — 4 [be cos À) — 4 (e 7e) 2 . En divisant membre à membre : cy3 ga 2b —c En élevant au carré et en additionnant 9 X —A?(b? + © — bc) il On obtiendra de même : LE ay3 LE 2/ 9 hrs. Ne (a? + d — ad) et hy3 pe ECS tee D à h2 — QUE ouh UE AR Cherchons maintenant les expressions des trois angles de décalage : 4 —%, ; 93—% 3 %i—%3. On sait que : US OR 7 AC pme SE lg (a B) — À + 19 « tg 8 ) en appliquant cette formule, il vient : Fab cd RES a D Cd Loue D y 3 (dh— ga) Wen) 2gd — ag — dh +2ah y 3 (cg — bh) lg (se, — #3) bg cg —bh +2 — 204 — formules dans lesquelles : 2r T dr r “| F2 PURES, PET CO 1 1 r RUE: E RE Ne: : D ,) EE. AS Dans la pratique, pour obtenir un bon rendement, on prend en général la résistance r des conducteurs très petite par rapport à celle des appareils d’utilisa- tion r,, ", et r,. On aura donc approximativement: al LE CE EN DTA N On a alors à peu prés : Lg (ge —n)= V3 99 — 9 — 4900 tg (23 — 99) = — V3 ve, — & — 1200 Lg (ga —%3) — —V 3 y — 93 — 1200 On verrait de même que les tensions maximales X,, X, et X,, ainsi que les tensions moyennes P,, V, et V, aux bornes des appareils d'utilisation, varient fort peu dans ces conditions. | Un exemple rendra ces résultats plus évidents. Supposons une distribution par courants triphasés, alimentant à 100 volts efficaces 600 lampes à incan- descence de 16 bougies, et des moteurs en nombre quelconque, qui, de par leur construction, prenant un courant efficace égal dans chacun des trois circuits, n'entrent pas en ligne de compte pour les calculs suivants. Admettons que les 600 lampes soient divisées en trois groupes de 200, de façon que les charges soient réparties également sur trois circuits. — 205 — £o0 Re pes. 7 = 001 oh K 200 LUE 224 ( l [ rs 164, } 074724 Ÿ : [ 1 . # = 0.01 0h11 DUT Fe | ( (l Î ! : l x =: O1 0h nt . © 1e de De Le0 lampes À bn Soient : e —100V2 sin kt 8100 V2 sin (kt-+ =) ae, A €; —100 V2 sin (a à) les tensions aux origines des conducteurs, r —0,01 ohm leur résistance jusqu'aux embranchements des circuits d’utilisation, etr, —r, —7;—1 ohm celle des circuits don Calculons les décalages : a—1,03; b—1,03; c—d=—0; g—1,03; à —1, 03. lg (92 — 9) = —V3 Pa — 4 — 1200 AUIC =) = V5 Pa — py — 1900 bg (nu — 3) =— V3 ?1— 93 =»120° des 096 — Les décalages sont donc égaux, les charges étant également réparties. D'un autre côté, nous avons : E 100 V2 FRA Li. Il vient donc : 1002 0 — 1.0 4197: volts X,—137,3 > X,-=137,3 » La tension maximale à l’origine des conducteurs est: E—102 V2 — 141,4 volts. La perte de 4,1 volts provient des résistances r des conducteurs. Les tensions maximales aux lampes, x, X, et À: sont égales, vu l'égalité des charges; les tensions effi- caces le seront donc aussi et auront pour valeur : 137,3 1, A4 — 97,1 volts. Supposons maintenant que l’on éteigne les 200 lampes placées sur le circuit r,, ce qui revient à faire r = ©. Nous aurons: a 15%: b=4,0%;, 700,045; dE 0 JL rR=T,0 et : 3 (1, 0403 tq (Lo — %)— Eve ST À . Part: Par 41901 90! 3 (1, 0403 2 ab Gr) CT: es 2190020 20 ig (a — 9) =— V3 (1,0408) 19009920" 1'OOBTE ON — Comme vérification : (po — 94) + (23 — 99) À (e1 — 93) — 360? . On a aussi : 4 002 _ 4,0403 d’où : X, —137,98 et V,—97,57 volts Xi —137,98:et V,—97,97 :» X;:—140,02 et V,—99,01 » Les choses étant dans cet état, éteignons encore les 200 lampes du circuit r,; nous aurons donc : -0oime ri Tom." 1 — 0%; JTE mel 025b-t; C0 3 d 0, M :g9 0; 01:44 02 d’où : bg (22 — 9) —=—1,02V3 ; Fa — 9 —119° 3040" é NLAVE) 4 M ?3 — a —120° 58" 40" dg (ei — #3) —=—1, 02 V3 ; 83 — a —119°30" 40" La somme de ces angles est aussi 360? 100 V2 NEO d’où : X1—138,64 et V,—98,03 volts Xe —140,73 et V,—99,51 » X, —140,73 et V,—99,51 » En résumé, si l’on à une distribution par courants triphasés comportant à la fois de la lumière et de la force, telle que les lampes soient partagées à peu près de façon à charger également les trois conduc- teurs, on peut éteindre ou allumer simultanément un nombre quelconque de ces lampes placées n'importe où, sans que les décalages varient d’une quantité suf- fisante pour déranger la marche des moteurs, et sans que la force électro-motrice varie assez pour compro- mettre les lampes à incandescence. Cela, bien entendu, pour le mode de couplage traité dans ce travail et pour une installation faite d’une façon rationnelle, c’est-à-dire telle que la perte de tension le long des conduites principales ne soit qu’une petite fraction (2, 5, jusqu’à 10 °/;) de la ten- sion totale. | On voit aisément que la répartition des lampes dans les trois circuits est bien loin d’exiger une aussi grande exactitude que celle que demande une instal- lation à courant défini par trois ou par cinq fils. Dans le tableau suivant sont notées les valeurs des décalages et des tensions effectives pour les trois cas examinés dans l'exemple ci-dessus. Les valeurs des colonnes À se rapportent au cas où les trois circuits sont également chargés; celles des colonnes B au cas où le circuit IIT est interrompu; celles des colonnes C au cas où les circuits II et IIT sont interrompus, rien n’étant modifié dans les circuits en activité. 00806 LR lo6lt | 00GE La0t 060611 08600081 | 006 10 8Go08) 08680081 | 0067 | * Soduief Xne S9381899(] 1666 | 1066 | L'ZG | 1666 | LS'LG ‘16 | £0'86 | LS‘26 | r'Z6 | (S104) sodure] xnbe SO9BIITTA SUOISUA |], 08 | 0081 | 0061 À 0081 | 0061 | 0081 | 0081 | 0061 | 0061 À Sootieoups xXne so6ere29( 001 001 001 001 001 00F 001 001 O0Y | (SII0A) soorrjeouos XNE S9989IJJ9 SUOISU9 LL — te Ls ( V e) a V IT LINONT) IT LINJAUAI) L LINJAT) 14 XXIII SC. NAT. T. BULL. Séance du 24 octobre 1895 NOTICE SUR LA VIE ET LES TRAVAUX D'AUGUSTE JACCARD professeur de géologie à l’Académie de Neuchâtel Par M. DE TRIBOLET, Pror. De nos jours, où tant de personnes irritées contre la société prétendent qu'il est impossible à un simple ouvrier d'arriver par ses propres efforts, non pas au faite de la fortune ou de la science, mais seulement à une modeste aisance ou à un savoir au-dessus de la moyenne, la vie d’Auguste Jaccard nous permet de répondre par des faits à ces absurdes affirmations. Nous nous sentons, en effet, pressé de donner un rapide aperçu de la carrière laborieuse de cet homme qui, sans culture scientifique, ni même littéraire, sans fortune et dans la condition obscure d’un ouvrier, a élevé ses aspirations au-dessus des basses exigences d’un métier qu’il n’a point délaissé et qui, par son énergie et ses efforts, est devenu l’auteur de travaux où son nom se trouve associé à ceux de nos savants suisses les plus connus et les plus distingués. Jaccard fut véritablement fils de ses œuvres; il fut un autodidacte dans toute la force de ce terme. Placé dans un intérieur extrêmement sérieux — ses parents se rattachaient à la communauté des Frères moraves, — 1l acquit de bonne heure un vif senti- ment du devoir et cette opiniâtreté au travail qu'il n’a cessé de montrer durant toute sa vie. Sa figure, empreinte de bonhomie et même de finesse, respirait l'énergie. C’est, du reste, à la persévérance de sa volonté qu’il a dû la meilleure part de ses succès. Et ces succès ne sont pas de ceux qui arrondissent la bourse, mais bien de ceux qui satisfont la conscience, procurent l'estime des concitoyens et créent des titres à la reconnaissance des après-venants. Samuel-Auguste Jaccard est né le 6 juillet 1833, à Culliairy, petit hameau de la commune de Sainte- Croix. Son père, Victor Jaccard (1805-1870), s’occu- pait de la fabrication des boîtes à musique, et son petit gain d’ouvrier, joint à ce qu’un peu de culture rurale pouvait rapporter, suffisait au modeste entre- tien du ménage. Tout jeune encore, à l’âge de cinq ans (1838), l'enfant perdit sa mère, Nanette Margot, de La Chaux !, un noble et pieux caractère, qui avait été à l’école d'Henri Germond, le fondateur des éta- blissements charitables de Saint-Loup, alors pasteur à Sainte-Croix. L'année suivante, Victor Jaccard, qui était resté veuf avec quatre enfants dont l’aîné n'avait que dix ans, se remarie avec Rose Vallotton, veuve de Jacob Redard, des Verrières. C’est à ce moment que com- mence l'éducation du petit Auguste, qui entre à l'école de La Sagne. Dans une Notice sur la famille, écrite pour ses enfants, notre collègue raconte comme suit ce moment de son existence : « L'arrivée de 1 V. Jaccard avait épousé en premières noces Julie Junod, de laquelle il eut un fils, frère aîné d’Auguste, nommé Jules (+ 1883). — 212 — notre belle-mère dans le ménage coïincida malheureu- sement avec un ralentissement considérable dans la fabrication des boîtes à musique. Notre père manquait d'ouvrage et dut songer à un changement de vocation. On se préoccupait alors activement d'introduire à Sainte-Croix l’industrie horlogère. La Commune avait fait des sacrifices en vue d'encourager les fabricants. On suggéra alors à mon père l’idée de faire un apprentissage de graveur de boîtes et cuvettes. Il vint, à cet effet, au Locle, où les amis qu'il y possédait, après l’avoir dissuadé de se mettre à la gravure, lui conseillèrent plutôt d'apprendre le guillochage. Ce fut pendant le temps que notre père passa hors de la maison, que nous fimes connaissance avec notre belle-mère. Celle-ci, qui n'avait jamais eu d'enfants, ignorait ce qu'est l’amour d’une mère et nous éleva dans la règle inflexible de sa volonté. Tout en allant à l’école, je dus apprendre à faire la dentelle au coussin, tandis que mon frère Eugène tricotait. Il nous était du reste formellement RÉ de prendre EE aux jeux et amusements de nos camarades d'école. » C’est en automne 1840 que Victor Fc revient dans sa famille, emmenant avec lui un tour à guillo- cher. Quel évènement dans la localité et quel sujet d’étonnement et d’admiration pour les enfants! Mais l’ouvrage n’abondait pas et Jaccard supposait qu’en allant s'établir au village 1l pourrait en obtenir plus facilement. Il se résigne donc à quitter son hameau natal de Culliairy pour venir habiter Sainte-Croix. Ici encore il n’abandonne pas entièrement la vie de paysan qu'il menait de front avec son travail industriel. À Sainte-Croix, le jeune Auguste fréquente l’école du village où il se rend encore le soir. C’est qu'il est RE avide d'apprendre et de meubler sa mémoire. « L'ins- tituteur, dit-il dans la notice que je viens de men- tionner, en sait plus que celui de La Sagne. Il parle de cosmographie, de physique et même d'hygiène. » On ne chante plus des cantiques ou des psaumes, ajoute-t-il encore, mais des chants patriotiques. Et pour bien montrer jusqu'où va l’acharnement que l'enfant met au travail aussi bien manuel qu'intel- lectuel, je dirai que, malgré son âge, 1l commence déjà à travailler des plaques au tour à guillocher et à s'occuper également d’adoucissage et de préparer des fonds et des cuvettes. Cependant, après les beaux jours vinrent les mau- vais, et Victor Jaccard, pour qui l’ouvrage avait été diminuant, ne tarda pas à entrevoir que les ressources industrielles de Sainte-Croix ne lui suffisaient plus. I lui fallait un horizon plus vaste, un centre où il püût travailler avec davantage de succès. Aussi se décide-t-1l à quitter son village natal et à aller s'établir au Locle. Cette expatriation volontaire est bien le caractère de notre siècle, où la lutte pour l’existence s'impose à tous ceux que le progrès avant tout matériel, puis aussi souvent intellectuel, élève au-dessus des condi- tions dont on pouvait se passer autrefois, mais qui aujourd’hui ne sont plus de mode. Auguste quitte avec regret son instituteur, M. Mu- trux, sous la direction duquel il eût désiré pouvoir continuer à étudier. « Le 93 avril 1845, raconte notre collègue, nous quittions Sainte-Croix à deux heures du matin, avec deux chars de bagages et après avoir réduit notre mobilier au strict nécessaire, en vendant par mises publiques tout ce que nous ne pouvions emporter avec nous. Le trajet par le Val-de-Travers me parut bien long, car il fallut s'arrêter à Travers et aux Ponts. La nuit approchait lorsque nous arri- vames aux Replattes, où nous fûmes reçus par des amis qui nous offrirent un asile pour la nuit. Que le Locle me parut beau et grand lorsque, le lendemain, je me rendis à la Croix-d’Or pour emménager! » En partant de Sainte-Croix, Victor Jaccard n'avait pu emmener avec lui que sa femme et son fils Auguste, car la propriétaire de la maison qu'il venait habiter, personne fort originale, lui avait posé cette condition draconienne qu'il s'était vu obligé d’accepter, de ne le recevoir qu'au cas où il ne prendrait pas d'enfants avec lui. Cependant, après bien des instances, 1l obtient une faveur pour l’ainé, enfant sage et docile qui aidait déjà son père dans son travail quotidien. Force lui fut donc de laisser le reste de sa famille chez des parents à Sainte-Croix. Etabli dans son nouveau logement, l'ouvrage ne tarda pas à arriver. Sans perdre un moment, Auguste s'était, de son côté, aussi mis à l’œuvre pour aider son père, en guillochant des plaques à la ligne droite. Il se risquait même à travailler sur des fonds que les graveurs leur apportaient. C’est qu’à cette époque, on ne faisait pas d'apprentissage comme aujourd’hui. En voyant travailler le père ou le grand-père, on appre- nait son métier sans s’en douter, et cela valait sans doute mieux que ce qui se fait de nos jours. Cependant, cette séparation de la famille de Victor Jaccard ne devait heureusement pas durer bien long- temps et au bout de quelques Jours, sa propriétaire, après avoir constaté que l’enfant qu’elle avait toléré’ était un enfant tranquille, obéissant et travailleur, en d’autres termes bien élevé, lui donnait l’autorisation 7 de de faire venir les deux autres qu'il avait dû laisser à Sainte-Croix. Ces derniers, les cadets, entrent alors à l’école de jour, tandis que leur frère commence la {re classe du soir, sous la direction de notre collè- gue, M. Barbezat, actuellement directeur des Ecoles secondaires et latines de Neuchâtel. Mais, comme ses connaissances n'étaient malheureusement point encore à la hauteur du programme de cette classe, Auguste se vit obligé de fréquenter la classe infé- rieure, tenue par M. Fritz Challandes, un instituteur de beaucoup de mérite, qui ne fut pas sans avoir une certaine influence sur la carrière future de l’enfant : confié à ses soins. Ce fut, en effet, sous son impulsion que Jaccard commença à s'intéresser aux questions scientifiques en général, et plus spécialement à celles qui se rapportent à la géologie. L’agitation politique de la période de 1845-48, qui n’a point épargné le Locle où elle avait gagné jusqu'aux enfants des écoles, qui se qualifiaient mutuellement de « pourris » et de « bédouins », fut la raison pour laquelle Victor Jaccard fit quitter les classes à ses enfants. Auguste avait alors quatorze ans et ses deux frères, Eugène et Salomon, douze et dix ans. Le pre- mier se voue entièrement à l'horlogerie, comme aide et soutien de son père, tandis que ses frères entrent en apprentissage. Les enfants de Victor Jaccard sont à une rude école, soumis à la discipline sévère d’une exigeante belle-mère. Ainsi, il leur est absolument défendu de se commettre avec les enfants de leur âge et on exige d'eux une fréquentation assidue des réunions reli- gieuses auxquelles ils sont astreints d'assister les dimanches après midi et soir, de même aussi que le jeudi. C’est à ce moment qu'Auguste suit, avec son frère Eugène, les leçons du ministre morave, M. Kra- mer. Mais comme celui-ci n’était pas consacré, ils s’acheminent, à Pâques 1851, par Sainte-Croix et Vallorbes, au Lieu, dans la vallée de Joux, afin de ratifier, avec le pasteur Chapuis, le vœu de leur bap- tême. Dès lors Auguste Jaccard devint, avec ses frères Eugène et Salomon, le collaborateur et le soutien de son père. [Il était spécialement chargé de guillocher les boîtes, tandis qu'Eugène se vouait à la gravure de lettres et Salomon s’appliquait à la gravure d’or- nement. Ils formaient, les quatre, un véritable atelier de famille sous la raison sociale Victor Jaccard et fils. Cet atelier subsista Jusqu'en 1875, puis les frères se séparèrent. Auguste transporte alors son atelier à son domicile, où il le dirigea jusqu’en 1885, époque à laquelle il abandonna plus ou moins l'horlogerie, afin de pouvoir mieux se vouer à l’étude de la science qui était devenue sa passion favorite. Déjà de bonne heure, notre collègue manifesta un goût prononcé pour l'histoire naturelle, et au lieu d'employer à de vaines dissipations ses moments de loisir, il parcourait la campagne en quête de curio- sités. Possédé de l’irrésistible désir d'apprendre, il avait déjà porté son attention sur les «poules » et sur les «coqs» du ravin des Rioux, par lequel descendent les eaux du bassin de Sainte-Croix. Il en avait même emporté quelques échantillons au Locle, ignorant leur nature et leur origine, jusqu’au moment où il vit à l’école de M. Challandes des Oursins et des Ammo- nites, destinés au futur Musée du Locle, que l’on se proposait alors de créer. « Ce fut plus tard, dit-il, que — 217 — j'appris par Constant Jaccard, un instituteur de mes parents, que ces objets sont des pétrifications ou fos- siles, appelés du nom de Térébratules et Rhyncho- nelles, que ce sont des coquilles changées en pierre, d'animaux anéantis par le déluge. » Dès ce moment, ce qui n'avait été jusque-là pour lui qu'un amusement devient de la passion, voire même de l’enthousiasme. L'amour de la science l’en- vahit chaque jour d’une manière plus exclusive. Il songe à se créer une collection des diverses formes ou espèces de fossiles qu'il peut découvrir, tant au Locle qu’à Sainte-Croix, où il allait de temps en temps visiter les parents que son père y avait laissés. « C’est ainsi, raconte-t-1l, que je recueille avec des transports de joie les Bélemnites de la Combe-Monterban, les Huîtres et les dents de Requins des Eroges et de la Combe-des-Enfers, les Ammonites d’Entre - deux - Monts, et enfin les Oursins de Ia Combe-Girard !, _qu'on me disait être des chenilles pétrifiées. » Dans l'hiver de 1848-49, sans aide ni direction quel- conque, il entreprend un classement des matériaux qu'il avait récoltés. Mais comme il ne possédait pas de livres et surtout aucun ouvrage qui püt lui fournir des indications sur la manière dont il devait pro- céder, il ignorait tout naturellement la nomenclature des genres et des espèces et sa signification. Celle-ci lui fut révélée l’année suivante par le D' Campiche, dé Sainte-Croix, auquel il avait envové quelques échantillons de sa collection. M. Campiche les lui retourna en les accompagnant d’une étiquette portant . le nom : Terebratula biplicata, d'Orb. « Ce qui m'in- 1 Localités diverses des environs du Locle. — 218 — trigua beaucoup, dit-11 dans ses Notes, ce sont les noms inscrits en abréviation à la suite des noms de genre et d'espèce, tels que d’Orb., Ag., etc. Enfin, je compris ce qu'ils sismifiaient. En même temps, j’en- trevis la distinction des terrains et des étages géolo- giques. » Plus tard, une visite à la collection de fossiles de M. Campiche, ainsi que l'acquisition longtemps désirée d'un traité de géologie, qui l’initie à la science qui allait devenir la passion noble et désintéressée de sa vie, lui permirent de comprendre ce qu'est une époque géologique et ce que l’on entend par la superposition des étages. Mais, dans la pratique, ce fut autre chose et il eut bien de la peine à vérifier et à contrôler, par l’étude sérieuse et approfondie des faits, les vues théoriques qu'il s'était appropriées dans la lecture de sa maigre bibliothèque. Il lui fallut surtout beaucoup de patience pour reconnaitre, dans les épais massifs calcaires de notre Jura, les repré- sentants plus ou moins exacts des terrains reconnus précédemment en France ou en Angleterre et qu'il y trouvait décrits. € Le 11 août 1851, je fais, raconte-t-il, le premier catalogue de ma collection, qui comprend 160 espèces. Un peu plus tard, M. Campiche m’en- voie l'ouvrage de Pictet et Renevier (Descr. foss. terr. aptien Perte du Rhône et Sainte-Croix), et Je me mets bravement à copier les descriptions des espèces et à décalquer tant bien que mal les figures. À la fin de l’année, je compte 209 espèces! et une bibliothèque de cinq volumes, dont le plus important est Beudant, » 1 Il mentionne aussi 85 espèces d'insectes, qu’il collectionnait avec le pasteur morave, M. Kramer, et 74 monnaies et médailles. LED 22 On a de la peine à se figurer l’activité que Jaccard a dù déployer dans son travail de guillochage pour pouvoir disposer du temps nécessaire aux études qui constituaient son occupation favorite. Aussi, faire son ouvrage avant midi et consacrer l'après-midi à une course, tel était, nous dit-il, son bonheur. Il est naturel de supposer que durant les premières années où il cherchait à s'initier aux mystères de la géologie, il concentrait ses études et ses recherches avant tout sur la région qu'il habitait. Mais petit à petit il cherche à élargir l'horizon de ses courses. C’est ainsi qu'en 1852 il visite les stations géologiques de Saint-Sulpice, de Noirvaux, des environs de Sainte- Croix, de Vallorbes et de la vallée de Joux, et que, les années suivantes, il se rend Jusqu'à Lausanne, Genève, Chamounix et le Valais. En 1855, il entre en relations avec un homme qui exerça dans la suite la plus grande influence sur sa carrière scientifique, Edouard Desor. Celui-ci venait d’avoir l’occasion d'étudier chez M. Campiche les oursins fossiles que Jaccard lui avait communiqués. Enchanté de trouver dans son canton quelqu'un qui s’intéressat aux ques- tions géologiques et touché de voir comment l’ouvrier horloger était parvenu à s'initier aux mystères d’une science si étrangère à son métier, Desor le prit plus particulièrement sous sa protection. Marcheur infatigable, doué d’une mémoire éton- nante, notre collègue fit des progrès rapides et élargit promptement le cercle de ses connaissances géologi- ques. Ses nombreuses découvertes paléontologiques le mirent peu à peu en relations suivies avec bon nombre de géologues : Gresslv, dont il devint l’émule par son flair remarquable dans la recherche des fossiles et la ET ue chance qui le favorisa en maintes occasions, Georges de Tribolet, F.-J. Pictet, Renevier, de Loriol, Morlot, Zollikofer, S. Chavannes, Blanchet, Gaudin, de la Harpe, Greppin, Marcou et bien d’autres encore. Et combien de savants ne sont-ils pas venus dans la suite au Locle, chercher dans cet atelier d’horloger l’humble savant qui, grâce à son intelligence et à son travail acharné, avait déjà creusé son sillon dans le vaste champ de la géologie. Dans l'histoire des découvertes paléontologiques faites par Jaccard, je ne puis passer sous silence celle de la flore du calcaire d’eau douce supérieur (Œnin- sien) du Locle. C’était en 1855. Les travaux du chemin de fer du Jura-Industriel pour la ligne d’accès de la gare, avaient mis au Jour une épaisseur considérable d'un calcaire crayeux dans lequel ses veux exercés ne tardèrent pas à découvrir des empreintes de feuilles d'une netteté remarquable, dont l'abondance et la va- riété l’étonnaient. Il conjurait les ouvriers de recueillir toutes celles qu'ils rencontraient, en leur expliquant l’imporlance qu’elles avaient à ses veux. Désireux d’en apprendre davantage sur la découverte qu'il venait de faire, 1l eut l’heureuse idée d’en porter quelques échantillons à Célestin Nicolet, le savant de la Chaux-de-Fonds. Celui-ci, frappé de l'intelligence du Jeune ouvrier qui n'avait jamais joui d'autre chose que de l’enseignement primaire de son village, le mit en rapports avec le savant paléophytologue de Zurich, Oswald Heer, avec lequel il entretint pendant plusieurs années les relations les plus agréables. Celui-ci le félicita vivement du trésor sur lequel il venait de mettre la main. Ce n’était rien moins que les restes d’une flore subtropicale de 140 espèces, analogue à celle élan — 221 — qu’on observe aujourd'hui dans les régions sises sous 32 à 38 degrés de latitude, avec une température moyenne de 180 à 19 et qu'il venait de constater dans cette haute et froide vallée du Jura. Etait-1il bien vrai qu'une semblable végétation eût pu se développer dans ces régions aujourd’hui couvertes de sombres forêts de sapins? Comment et dans quelles conditions avaient pu se former ces empreintes délicates à la sur- face de feuillets de pierre? Questions bien propres à provoquer l'étude et le zèle scientifique chez le jeune néophyte et à exalter son esprit. En 1857, Jaccard épouse Mlle Marie Joly, de Noi- raigue, femme dévouée avec laquelle il partagea les peines et les joies de sa vie. Ce fut sans doute pour lui une grande consolation d’avoir eu le bonheur de pouvoir entièrement élever ses quatre enfants. Desor, qui était alors professeur de géologie à l’Aca- démie de Neuchâtel, témoigna, ainsi que je viens de le dire, un intérêt particulier à notre collègue, qu'il choisit en 1868 pour son suppléant. C'était la récom- pense bien méritée de ses nombreux et longs efforts. Aussi, tout heureux de posséder enfin un emploi en rapport avec ses goûts, Jaccard allait pouvoir s'occuper davantage encore de ses études de prédilection. En 1873, lors de la réorganisation de l’Académie, il fut nommé définitivement à la chaire de géologie. Pen- dant plus d’un quart de siècle, bien des générations d'étudiants suivirent son enseignement plein d’une consciencieuse érudition et donné avec un entrain communicatif. Avant d’être professeur, 1l n'avait point été étudiant, et ce qu’il savait, il le devait aux entre- tiens réitérés du fondateur de notre Académie et de nombreux confrères en géologie, de même aussi qu’à une observation suivie et attentive des phénomènes de la nature et surtout à cet amour de la science, à cette ardeur pour la recherche de la vérité, qui l'ont fait triompher de bien des obstacles. L'intuition par- ticulière qui constitue le génie naturel avait suppléé chez lui aux leçons de l’Université. L'œuvre du pro- fesseur ne s’est pas éteinte avec lui. Elle vit en nous, elle survivra dans ses élèves et continuera longtemps encore à porter des fruits au profit de la science et de l'instruction supérieure dans notre pavs. Disons en passant que notre regretté collègue a publié, en 1881, sous le titre: Notions élémentaires de géologie, un résumé de son cours académique, exposé méthodique destiné à faciliter l'intelligence des publications spé- ciales et qui renferme de nombreuses indications pratiques relatives à la géologie de notre pays. À en juger d’après la préface, ce volume aurait dû être suivi d’un second, traitant de la géologie appliquée. Il est regrettable que celui-ci n’ait jamais paru. A sa mort, Jaccard se trouvait, avec son collègue M. Hirsch, le plus ancien professeur de notre établissement d’ins- truction supérieure, où il fêtait, en Juin 1895, le vingt-cinquième anniversaire de son entrée dans l’en- seignement. Au printemps de 1849, Jaccard fut soumis à une dure épreuve. Il se sentit atteint d’un grand affaiblis- sement sans souffrance. Le médecin qui le soignait crut à une maladie de poitrine et l’envoya faire un séjour dans le Bas, afin d’essayer d’un changement de climat. Il passa ainsi quinze jours à Neuchâtel et un mois à Epagnier. C’est peut-être de cette époque que datait la maladie impitoyable qui devait nous l’enlever et à laquelle sa robuste constitution tint tête quarante- cinq années durant. En etlet, samedi matin, 5 Janvier dernier, il prenait comme d'habitude le train au Locle pour aller donner son cours de géologie à l’Aca- démie de Neuchâtel. À son retour, à sept heures du soir et au moment où il venait de quitter le wagon, une hémorrhagie interne l’a terrassé subitement à quelques pas de la gare, et malgré les soins empressés qui lui ont été immédiatement prodigués. Sa mort a été douce et les angoisses d’une longue agonie lui ont été épar- gnées; 1l eut ainsi la jouissance de pouvoir jusqu'à sa fin vaquer à ses occupations favorites. Néanmoins, nous reconnaissons que la perte a été grande pour les siens et nous sympathisons de tout cœur, une fois encore, avec ceux qui pleurent un époux et un père bien-aimé. Durant sa vie, Auguste Jaccard a largement payé sa dette de reconnaissance envers tous ceux qui l’ont initié à la connaissance des fossiles, de leur nature, de leur origine et des phénomènes divers qui s’y rat- tachent. Et ce qu’il importe de mentionner, afin de faire apprécier comme il convient tant d'activité, c’est que son développement scientifique s’est accompli en grande partie à temps perdu : le professeur, tout en vaquant à ses études et en venant donner son cours à Neuchâtel, ayant calmement poursuivi, jusque quel- ques années avant sa mort, sa modeste profession d’ouvrier guillocheur. Je ne puis m'empêcher de transcrire ici ce qu’a dit sur la vie de notre collègue un enfant du Locle, M. Fritz Huguenin-Jacot, dont les éloquentes paroles prononcées dans la triste journée du 8 janvier der- nier sont encore, sans doute, présentes à l’esprit de tous ceux qui ont tenu à rendre les derniers hom- mages à celui dont nous racontons ici la vie et les travaux : «Ayant eu, dit M. Huguenin, le privilège de voir M. Jaccard dans l’intimité, puisque j'ai fait mon apprentissage dans son atelier, J'ai connu de près cet honnête homme, ce travailleur infatigable dont les goûts simples et le caractère débonnaire fai- saient une figure à part, J'ai vu pour amsi dire les débuts de sa carrière scientifique. À cette époque, les travaux de son atelier de décoration absorbaïient la majeure partie de son temps. Il ne pouvait consacrer que quelques heures de loisir à ses chères études, mais quand il pouvait se retirer un moment dans son cabinet, au milieu de ses fossiles, avec quelle ardeur et quel acharnement il travaillait alors. Quel bonheur pour lui quand il pouvait dérober une demi-journée ou une Journée entière pour aller courir dans la mon- tagne, le marteau à la main, fouiller les carrières, les talus des routes, les éboulis, sonder toutes les cou- ches du terrain. Quel enthousiasme, quels transports, quand il rentrait à la maison ployant sous le poids de sa récolte et qu'il rapportait quelque pièce rare ou nouvelle. C'était l’adepte passionné de la science. » Marcheur infatigable, observateur habile, collec- tionneur patient et persévérant, Auguste Jaccard pos- sédait toutes les qualités qui font un géologue accompli. Il avait à un haut degré le feu sacré qui fait tout entreprendre et la persévérance qui triomphe des obstacles. Grand travailleur, original dans ses idées, il était surtout une autorité de premier ordre pour tout ce qui concerne le Jura central. Parcourant chaque année cette région, il en connaissait à fond les sinuosités du relief, le régime des eaux, et était devenu un des connaisseurs les plus compétents de la PEN EEE LÉO structure et des terrains de cette chaîne; aussi son nom restera-t-il attaché à son histoire géologique. Il a collaboré, dès 1861, à la Carte géologique de la puisse, dont il a fait les levers des feuilles VI, XI et XVI de l'Atlas Dufour, au 1:100000, accompagnés de trois volumes de texte descriptif. Le dernier paru, en 1893, dans la préface duquel il dit combien il est heureux, en approchant du terme de sa carrière scientifique, d’avoir eu la santé et les forces néces- saires pour mener à bonne fin un travail qui lui a procuré les plus douces jouissances et les plus intimes satisfactions, renferme entre autres une bibliographie géologique du Jura central, rangée par ordre chrono- logique et d’une grande valeur. Notre collègue eût même désiré publier un catalogue complet des fossiles des différents terrains du Jura, dont il présenta l’in- troduction à notre Société, dans sa séance du 10 juin 1886, mais nos modestes finances n’ont malheureu- sement pas permis la publication de ce travail, qui aurait été sans doute fort intéressant au point de vue de la connaissance des différentes faunes et flores. De 1886 à 1891, Jaccard s’est occupé d’explorations dans le Chablais, que M. Renevier, chargé d’étudier cette région par le Service de la Carte géologique de France, l’avait prié de bien vouloir entreprendre pour son compte. Il a résumé le résultat de ses recherches dans une Etude sur les massifs du Chablais compris entre l’Arve et la Drance, parue en 1892 dans le Bul- letin du Service de la Carte géologique de France. M. Jaccard s’est aussi beaucoup occupé de ques- tions hydrologiques et a même laissé sur ce sujet un manuscrit à peu près terminé, intitulé : Recherches pour servir à l'étude hydrologique du Jura. Les BULL. SOC. SC. NAT. T. XXII 15 recherches hydrologiques relatives au Jura sont d’une grande importance, car le régime des sources y revêt un caractère tout particulier et est exposé à des chan- gements et à des variations bien plus étendus que ceux que l’on observe dans les autres régions. « De tous les sujets qui sollicitent l’attention du géologue, dit l’auteur dans la préface de son travail, il n’en est aucun peut-être qui ait été aussi délaissé que celui des sources. On à bien écrit une multitude de traités sur l’hydrographie et les lois de la circulation de l'eau à la surface de la terre, mais cette science se trouve encore à l’état embryonnaire. En présence de cette disette de matériaux bibliographiques, je ne pouvais songer à écrire un traité sur la matière, mais il m'a paru qu’un résumé des observations poursui- vies pendant près de quarante ans pourrait rendre quelques services à ceux que l’importance de cette branche de la science déterminerait à en faire aussi le sujet de leurs investigations. » Dans ce domaine de l’hydrographie souterraine, il reste, en effet, beau- coup à faire; aussi est-il regrettable que l’auteur ne soit pas arrivé à chef de son ouvrage et n'ait pas réussi, comme il le dit quelque part, à vérifier une fois de plus la constance des lois de la météorologie et de la physique du globe, en rendant saisissables les divers phénomènes qui se rattachent à la circulation souterraine et superficielle de l’eau dans nos régions. Je rappellerai les sondages exécutés en 1874 à la Chaux-de-Fonds, sondages à l’aide desquels Jaccard comptait amener à la surface une quantité d'eau suf- fisante pour les besoins de cette importante localité. On était parvenu jusqu’à une profondeur de 60 mètres environ, lorsque le Conseil général de la Municipalité PET T7 De PAL EME “I — 9221 — décida de suspendre les travaux. L’année suivante, l’ingénieur Léon Dru, de Paris, confirmait de tous points les vues du géologue neuchâtelois. Malheureu- sement, un concours de circonstances particulières survint là-dessus et le projet d’un puits artésien, si vaillamment soutenu par notre collègue, subit le sort de tant d’autres et passa, à son grand regret, à l’état de souvenir. Appelé comme géologue et comme membre du Conseil de surveillance des mines du Val-de-Travers à s'occuper de l’asphalte, Jaccard à été tout naturel- lement conduit à étudier les conditions de gisement et d’origine de cette substance dans les différentes localités où elle se rencontre. Ces questions étaient devenues pour lui l’objet d’une préoccupation pour ainsi dire constante durant les dernières années de sa vie. Il a publié à ce sujet une série de travaux intéres- sants qui ont eu leur couronnement dans un volume paru, quelques semaines après sa mort, dans la Biblio- thèque scientifique internationale et intitulé: Le pé- trole, l’asphalte et le bitume au point de vue géologique. Dans ce volume, comme dans ses travaux précédents, il s’est donné pour tâche de prouver l’origine orga- nique des hydrocarbures naturels, contrairement à leur origine inorganique, qui est affirmée par quelques auteurs. Nous avons développé ailleurs (Bull. Soc. sc. natur. Neuchâtel, 1895), que la question abordée par Jaccard constitue un des problèmes les plus complexes non seulement de la géologie, mais aussi de la chimie minérale, et avons fait remarquer que c'est un de ceux pour lesquels il est plus prudent de ne pas émettre d'opinions trop absolues. Et si TPE l’auteur n’a pas craint de l’aborder, nous devons admirer le zèle et la persévérance qu’il a montrés à poursuivre à travers maintes difficultés une idée qu'il croyait la vraie. La présence de suintements pétrolifères dans la molasse de la région de Chavornay et d’Orbe, avait tout spécialement attiré son attention. Avant remarqué que les conditions géologiques dans lesquelles ces affleurements se rencontrent offrent une étonnante analogie avec celles des mines de Pechelbronn, dans la Basse-Alsace, il était arrivé, après des recherches suivies, à la conviction que des sondages que l’on effectuerait donneraient raison à sa manière de voir. Dans une Note sur le pétrole de la molasse vaudoise : Indices et présomptions, il dit: «L'existence constatée, il y a plus d’un siècle, du pétrole dans la molasse de Chavornay et Orbe, est-elle de nature à faire admettre que cette substance soit en quantité suffisante à une exploitation avantageuse et durable? Les révélations récentes sur l'importance des résultats obtenus par sondages en Alsace me portent à penser qu'il pour- rait en être de même dans nos contrées. Aurons-nous un jour le pétrole vaudois? Telle est la question. Ce qui est certain, c’est qu’elle peut être résolue à peu de frais.» Décidé à poursuivre jusqu’au bout son projet, Jaccard avait même obtenu du gouvernement vaudois, de concert avec M. Golliez, professeur, et M. Rau, ingénieur à Lausanne, la concession pour opérer ses recherches et, la veille de sa mort, tout préoccupé de son entreprise, il leur écrivait encore. Récemment, les journaux annonçaient qu’une société s'était fondée dans le but d'opérer des sondages dans cette région et que les travaux devaient commencer prochainement près du moulin de Chavornay. Ils ajoutaient que la société disposait déjà d’une vingtaine de mille francs et que ce capital devait s’augmenter encore. À l’avenir maintenant de nous apprendre si les présomptions de Jaccard étaient fondées ou non! Je ne puis passer sous silence la collection réunie par les soins de notre regretté collègue, durant une période de quarante années consécutives, collection que le Musée de Neuchâtel eût tant aimé à posséder, mais qui, ensuite de diverses circonstances, à été achetée, il y a trois ans, en 1892, par la Société académique, aidée d’une souscription, et offerte à lEtat qui l’a installée à l’Académie. Le système adopté pour la classification de cette collection est basé sur l’ordre stratigraphique, à partir des terrains les plus récents. Dans la série tertiaire, on remarque surtout les ver- tébrés, mollusques et plantes des calcaires et des marnes lacustres de l’'(Kningien du Locle. La faune malacologique est importante par le grand nombre et la belle conservation des échantillons des genres Limnea, Helix, Planorbis, etc. Les séries du Crétacé moyen sont à peu près complètes en ce qui concerne les gisements du Jura central. L'importance de celles de l’Urgonien, du Néocomien et du Valangien est plus grande encore, grâce aux riches gisements de Villers- le-Lac et Morteau, du Val-de-Travers et autres loca- lités jurassiennes. Pour le Purbeckien, la localité classique de Villers-le-Lac (Doubs) a fourni une abondance d'échantillons et d’espèces différentes qui n'a été reconnue nulle part ailleurs. Le Jurassique supérieur est représenté par la faune des divers étages; on remarque, en particulier, les nombreux Oursins de l’Astartien, les fossiles des couches coral- ligènes du Crozot (Locle) et de la Chaux-de-Fonds, ainsi que les beaux Polypiers de Gilley (Doubs), dont la découverte est toute récente. Une série remar- quable au point de vue de la beauté des échantillons, est celle des mâchoires et dents de poissons du Portlan- dien, y compris la carapace entière d’une tortue, l'Emys Jaccardi. Enfin, de nombreux échantillons représen- tent l’Oxfordien, le Callovien, le Bathonien, le Bajocien et même le Lias (tunnel des Loges). Cette collection, qui est une des rares richesses de notre Académie, constitue un précieux matériel peur l’enseignement de la science si chère à celui qui l’a formée pièce par pièce. Auguste Jaccard a été, dans toute l’acception du terme, un fils de ses œuvres !, Savant modeste, mais d’une activité dévorante au travail, les connaissances scientifiques qu'il s’acquit lui-même par sa persévé- rance à l’étude, ne tardèrent pas à lui faire nouer des relations avec un grand nombre de savants, aussi bien en Suisse qu'à l’étranger. Les encouragements qu'il reçut de ses confrères ne lui ont point fait défaut. En 1883, lors du jubilé cinquantenaire de l’Université de 1 Dans l’Avant-propos de sa Description géologique du Jura vau- dois et neuchâtelois, 1869, il raconte lui-même comment il est de- venu géologue : « Sortant de bonne heure des écoles primaires et voué au travail de l'horlogerie, le désir de connaître m'a poussé à utiliser mes moments de loisir en collectionnant les fossiles des en vi- rons de ma demeure, Ce qui n’était d’abord qu'un passe-temps devint, par suite de l’abondance des matériaux, une jouissance, peut-être même une passion. En entrevoyant de nouveaux horizons, en faisant la connaissance des hommes distingués qui furent mes premiers guiies dans le chemin de la science, je contractai une dette de reconnais- sance dont je me promis de m'acquitter un jour. Il ne s'agissait plus seulement d’entasser des fossiles plus où moins beaux dans une col- lection; il fallait en déduire les conséquences pratiques et s’enquérir de leur signification et de leur rôle dans l’histoire de la terre, » de ddr ven nt -daltons or D À de 0 Se sp èhés D ER PRES à Zurich, la Faculté de philosophie lui conférait le titre de docteur, titre dont il se montra toujours fier et non sans raison, car il l'avait bien gagné. Deux ans plus tard, la Société helvétique des sciences naturelles venait, en août 1885, au Locle, consacrer sous sa présidence cette vie si bien remplie et si courageu- sement employée. Enfin, en 1895, lors de la réunion de l’Association française pour l'avancement des sciences, à Besançon, 1l était appelé à la présidence d'honneur de la section de géologie et de minéralogie. MM. Cotteau, Desor, Oswald Heer, de Loriol, Pictet et Campiche, ont tenu à honneur de lui dédier quelques- unes des nombreuses espèces nouvelles qu'il avait dé- couvertes et, à ce titre encore, on peut dire qu'il lais- sera un nom honorable dans la galerie contemporaine. Dès 1856 à sa mort, Auguste Jaccard à écrit de nom- breux mémoires ou articles dans quantité de revues et Journaux du pays et de l'étranger. Sa plume était alerte et se mouvait à l'aise. Et si bon nombre de ses publications ont un caractère populaire accentué, on peut dire que sa vie entière s’est passée à vulga- riser la science, objet de sa dilection. Par son ensei- gnement, par ses conférences multipliées, ses cartes, ses nombreux écrits, il a propagé autour de lui le goût du travail scientifique et de l’étude des mystères de la nature inorganique. Tous ceux qui voyagent fréquemment sur notre ligne du Jura-Neuchâtelois auront eu mainte occasion d'entendre le professeur traiter son thème favori. Sur cette matière, un entre- tien ne se terminait presque jJämais sans que le savant trouvat le moment propice pour tirer de sa sacoche quelque pierre ou quelque autre objet propre à illus- trer son dire. Jaccard se dépensait sans compter, RS is malgré une santé délabrée. Son obligeance était extrême et jamais il ne refusait un service, car chacun avait quelque renseignement à lui demander, quelque observation à lui soumettre. À plusieurs reprises on eutrecours, dans différentes commissions, aux lumières et aux connaissances approfondies de ce laborieux chercheur. Il fit pendant bien des années (dès 1884) partie de la commission consultative pour l’enseigne- ment secondaire et industriel, ainsi que de la com- mission d'Etat pour la surveillance des mines d’asphalte du Val-de-Travers (dès 1882). On sait la part qu'il a eue dans l'établissement des fabriques de ciment et dans la recherche des sources de notre pays. En général, il s’est beaucoup occupé de nos productions minérales et s’est appliqué à les étudier plus parti- culièrement, afin de les faire mieux connaître, d'en encourager et d'en faciliter l'exploitation. Dans les affaires locales, Jaccard a joué un rôle important. Membre du Conseil général du Locle pendant quinze ans (1865 à 1880), il voua une atten- tion spéciale à certaines questions qui l’intéressaient davantage que d’autres, telles que celles des eaux et des chemins de fer. Membre de la Commission sco- laire et du Comité des Etudes depuis 1862 jusqu’en 1890, où une incompatibilité légale lempêcha de continuer à siéger, il fut l’ami du corps enseignant et des enfants, en même temps que ses aptitudes personnelles lui permirent de rendre de nombreux services à l'instruction de la jeunesse. En 1858, il fut nommé membre du Comité du Musée, qu’il présida depuis 1875. Il s’est occupé avec activité des diverses parties des collections, au développement desquelles il a grandement contribué; c’est, entre autres, à son Pate RS F — 233 — initiative qu'est due la création du Musée de pein- ture. En 1864, il entre dans le Comité de la Biblio- thèque, qu’il a présidé depuis 1878. Secrétaire de la Commission du monument de Daniel JeanRichard, il a eu une bonne part à l’honneur d’avoir mené à bien cette entreprise nationale et artistique. Du reste, dans toutes les questions locales, il a témoigné de l'intérêt qu'il portait à ce qui avait trait au bien et à la prospérité de sa patrie d'adoption. Ces lignes n’ont pu donner qu’une faible idée de la grande activité déployée par Auguste Jaccard durant sa carrière. Elles nous ont été dictées par un senti- ment de piété filiale en souvenir de celui qui fut notre maître et guida nos premiers pas sur le chemin de la science géologique. Son nom restera, pour tous ceux qui l'ont connu, celui d’un homme énergique, à la volonté de fer, qui a su par son travail et ses facul- tés acquérir une notoriété dans le monde scientifique. Puisse cette vie de labeur incessant, de travail consciencieux et opiniâtre, trouver de nombreux imi- tateurs, car l’humble serviteur de la science que fut Jaccard mérite d’être donné en exemple à la jeunesse de notre temps; il nous offre une belle et grande leçon par son complet désintéressement à la recherche de la vérité. De sa vie et de ses œuvres cherchons à retirer un enseignement moral et salutaire. Laissons nos cœurs ouverts à la leçon qui se dégage de cette vie si bien remplie : ce sera le plus bel hommage que nous puissions rendre à sa mémoire. 1858. 1859. 1860. ISGL. 18 1865. 1868. ve Æ PUBLICATIONS D'AUGUSTE JACCARD a. Travaux publiés. .: Bulletin de la Société des sciences naturelles de Neuchâtel. .: Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles. : Actes de la Société helvétique des sciences naturelles. : Archives des sciences physiques et naturelles. Notes sur la flore fossile du terrain d’eau douce supé- rieur du Locle. (B. N.) Note sur les renversements de terrains stratifiés dans le Jura. (B. F.) | Note sur les restes de tortues fossiles du terrain d’eau douce du Locle. (B. N.) Sondages sur les marais du Locle. (/d.) Etude géologique sur la faune et la flore du Locle à la fin de l’époque tertiaire, broch. Description de quelques débris de reptiles et poissons fossiles trouvés dans l'étage jurassique supérieur du Jura neuchâtelois, avec 19 planches. en collaboration avec F.-J. Pictet. (Matériaux pour la paléontolegrie suisse, JM série, livr. 1-5.) Observations géologiques sur le Jura central. (4. Æ. et Arch.) Le charbon de pierre du Locle. Etude historique et géo- logique. (Etrennes neuchätleloises.) Observations géologiques sur le Jura vaudois. (B. W.) étude géologique et paléontologique de la formation d’eau douce infracrétacée du Jura et en particulier de Villers-le-Lac. avec 3 planches, en collaboration avec P. de Loriol. (Mémoires de la Société de physique el d'histoire naturelle de Genève.) Le bloc erratique du Chemin blanc, près du Locle. (Rameau de Sapin.) Ltd lithshess sin. Rs < Lee 1869. Description géologique du Jura vaudois et neuchâtelois et de quelques districts adjacents du Jura francais et de la plaine suisse, avec 2 cartes (feuilles XI et XVI de l’atlas Dufour et 8 planches de profils. (Matériaux pour la carte géologique de la Suisse, 6% livraison.) Les fossiles du Châtelu. (Bulletin Musée de Fleurier.) L'asphalte du Val-de-Travers et les sondages de 1867-68. (Rameau de Sapin.) 1870. L’éboulement du Col-des-Roches: la tortue de la car- rière des Hauts-Geneveys; les térébratules vivantes de la mer des Antilles: les fossiles du Jura. (74.) Considérations géologiques et rapport hydrogéologique sur la source du Plan de la Baie, près Montreux, avec 3 profils géologiques, broch. Quelques mots sur les cartes géologiques et en particu- lier sur les feuilles VE, XE et XVI de la carte géologique de la Suisse. (B. N.) Supplément à la Description géologique du Jura vau- dois et neuchätelois (parue en 1869), avec une carte (feuille VI de l’atlas Dufour) et # planches de profils. (Matériaux pour la Carte géologique de la Suisse, Zme Jivraison.) 1871. Le Dr Campiche. Notice biographique. (B. F.) Rapport de la Commission de salubrité publique à la Commission d'éducation du Locle sur les divers empla- cements proposés pour la construction d’un nouveau collège, broch. Les fossiles du Chatelot. (A/bum du foyer.) Les empreintes de feuilles de la gare du Locle: le lac des Taillères. (Rameau de Sapin.) 1872. Nouvelles observations sur l’origine de l’asphalte et des bitumes. (4. H.) Fenêtres du XVime siècle aux Montagnes. (Musée neu- chätelois.) 1873. Notice géologique sur les gisements de calcaire à chaux hydraulique des Grands-Crèts, près Vallorbes, broch. Observations critiques sur deux notices géologiques de M. de Tribolet. (B. À.) Nouvelle réponse à M, de Tribolet, (/d.) 1874. 1875. 1876. — 236 — Les gisements de phosphate de chaux du Jura. (4. 4.) Les engrais minéraux et particulièrement les phos- phates. (Journal de la Société d'agriculture de la Suisse romande.) Les engrais minéraux. (Rameau de Sapin.) Louis Richard, avec planche. (Musée neuchätelois.) Etude et rapport sur le gisement de roches à ciment à Saint-Sulpice, au Val-de-Travers, broch. Un nouveau projet d'alimentation d’eau à la Chaux-de- Fonds. (B. N.) Sur les sources et lhydrographie souterraine du Jura. (/d.) Etudes sur les sources et les fontaines à Sainte-Croix, broch. Mémoire présenté au Conseil d'Etat sur le terrain pro- posé par le Conseil municipal de la ville de Genève pour la création d’un nouveau cimetière, avec un plan général et un profil géologique, broch. Essai historique sur la question de l’eau d'alimentation à la Chaux-de-Fonds. (Musée neuchätlelois.) Sur la présence d’un dépôt glaciaire avec blocs alpins sur le versant septentrional de Pouillerel. (B. N.) Carte géologique du canton de Neuchâtel, avec 5 profils et note explicative. (Cette carte se trouve annexée au Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neu- chätel de cette mème année.) Note sur la carte géologique du Jura (partie centrale et septentrionale), exposée dans la Section suisse au Champ-de-Mars. (Association Française pour l'avan- cement des Sciences.) La Molière, près du Locle, avec planche. (Musée neu- chätelois.) Note sur les cartes géologiques, hydrographiques, etc. du Jura, destinées à l'Exposition universelle de 1878. (B. N.) De Ia fabrication du ciment portland en Suisse. (Revue scientifique suisse.) Quelques mots sur la carte géologique du canton de Neuchâtel. (Rameau de Sapin.) 1879. 1880. 1881. DE on Note sur un vase lacustre de la station du bronze à Auvernier, avec planche. (Musée neuchälelois.) Observations sur les roches utilisées par la fabrique de ciment de Saint-Sulpice et sur les terres à briques du Jura. (B. N.) Les géologues contemporains. (Galerie suisse de Eug. Secrétan, LIL.) Compte-rendu de la Description géologique du canton de Genève, etc., par Alphonse Favre. (B. N.) Notions élémentaires de géologie. Notes du cours pro- fessé à l’Académie de Neuchâtel, avec 134 figures, 1 volume autographié. | Cartes du terrain erratique du Jura. (B. F.) Cartes du phénomène erratique en Suisse. (A. H. et Arch.) 1881-82. Le second congrès géologique international à Bo- 91q 1882. 1883. logne, en 1881. (Bulletin liltéraire el scientifique suisse. ) Découverte de feuilles fossiles dans le lac de Neuchâtel, au port de Bevaix. (B. PV.) Le Congrès géologique international de Bologne. (B. N.) Sur la céramique lacustre de l’âge du bronze. (/d.) Sur la carte hydrologique du canton de Neuchâtel. (4. H. et Arch.) Cartes du terrain erratique du Jura. (2. N.) Le grison de la Corbatière: les nouvelles grottes du Col-des-Roches: le gypse du Champ-du-Moulin ; quel- ques mots sur la glace du Doubs en 1881-82. (Rameau de Sapin.) Renversements et plis dans le Jura; Carte hydrologique du canton de Neuchâtel. (4. Æ. et Arch.) Rapport de la Commission d’experts chargée par le Conseil d'Etat de Neuchâtel de l’examen des demandes de concession des forces motrices de la Reuse : I. Rap- port de la sous-commission pour l’étude de l’eau d’ali- mentation à Neuchâtel. I. Rapport spécial pour servir à la solution de la question d’eau pour la Chaux-de- Fonds, broch. Hydrologie du Jura neuchâtelois. (4. Æ. et Arch.) 1883. 188/. 1855. 1886. Note sur les changements du régime des sources dans le Jura neuchâtelois. (B. AN.) Note sur le gypse purbeckien du Locle. (B. N.) Etude et rapport présentés aux départements de l’inté- rieur et des travaux publics sur la question du dramage du Val-de-Ruz, broch. Un phénomène géologique contemporain; coupe entre la vallée des Ponts et le Creux-du-Vent: le gypse du Locle. (Rameau de Sapin.) Le Purbeckien du Jura, avec carte. (Arch.) Sources de la région du Champ-du-Moulin. (B. N.) Le grand lac purbeckien du Jura, avec figures. (La Nature.) Note sur les sources de Combe-Garot. (B. N.) Les couches à Mytilus des Alpes vaudoises et du Sim- menthal, et leur véritable horizon géologique. (Zd.) Sur les vertébrés fossiles découverts récemment dans l'Amérique du Nord. (/d.) Sur un gisement fossilifère astartien à faciès coralligène, à la Chaux-de-Fonds. (A. A. et Arch.) Suisse, Esquisse géologique. (Annuaire géologique uni- versel.) Essai sur les phénomènes erratiques en Suisse pendant la phase quaternaire, avec carte. (B. W.) Daniel JeanRichard. Coup d’œil sur l’origine et le dé- veloppement de l’industrie horlogère, etc., broch. Note sur la source de la Reuse et le bassin des Tal- lières. (B. N.) Discours d'ouverture de la 68me réunion de la Société helvétique des Sciences naturelles au Locle. (A. Æ.) Le lac des Taillères et la source de la Reuse. (Rameau de Sapin.) ê Daniel JeanRichard: Causeries géologiques : la fossili- sation; Bourguet. (Bibliothèque populaire de la Suisse romande.) Suisse. Carte géologique. (Annuaire géologique uni- versel.) Causerie géologique : les fossiles du Jura. (Brblo- thèque populaire de la Suisse romande.) 1 887. STE Coup d’œil sur les origines et le développement de la paléontologie en Suisse. (Arch. et Programme del Aca- démie de Neuchâtel, année 1887-88.) Sur la présence du bitume et du pétrole dans différents terrains du Jura. (4. H. et Arch.) Causeries géologiques : les térébratules et les forami- nifères; le pétrole et l’asphalte. (Bibliothèque popu- laire de la Suisse romande.) Quelques mots sur les causes de la catastrophe de Zoug. (Rameau de Sapin.) 1887-88. Pierre-Frédéric Droz, horloger, voyageur et métal- 1388. 1889. lurgiste au XVIfIme siècle. (Musée neuchätelois.) Le grenat; les eaux souterraines et les sources ; le rôle des eaux souterraines dans la formation des minéraux; la formation de la houille. (Monde de la Science et de l'Industrie.) Causerie géologique : lhydrologie. (Bibliothèque po- pulaire de la Suisse romande.) Sur la défossilisation. (B. N.) Sur quelques espèces nouvelles de Pycnodontes du Jura neuchâtelois. (1d.) Sur les animaux vertébrés fossiles de l’étage œningien du Locle. (d.) L'origine et le mode de formation des terrains sédi- mentaires et de la houille, d’après les études et les recherches de M. H. Fayol. (Arch.) Une Société de tir au X VIflme siècle : la noble Compagnie des fusiliers de Neuchâtel. (Musée neuchätelois.) Etudes géologiques sur l’asphalte et le bitume au Val- de-Travers, dans le Jura et la Haute-Savoie, avec 2 cartes et 2 planches de profils. (B. N.) Causeries géologiques : les cartes géologiques et leur histoire en Suisse; l’éboulement de Fleurier; l’oro- graphie et le percement des tunnels du Jura; les grottes et les cavernes du Jura; la formation du sel et du gypse en Suisse. (Bibliothèque du foyer.) L’éboulement de Fleurier, avec planches et coupe géo- logique. (Rameau de Sapin.) Le Listriodon du Locle, (Monde de la Science et de l'Industrie.) - 1890. 1890. Notes sur l’asphalte. les phosphates de Tunisie et l’ozo- cérite. (B. N.) L'origine de l’asphalte, du bitume et du pétrole, avec carte. (Arch. et Eclog. geolog. Helvel.) Encore l’origine du pétrole. (Monde de la Science et de l'Industrie.) Causeries géologiques : origine de la houille; les théories minérales ; les premiers essais sur l’histoire de la terre; la houille en Suisse. (Bibliothèque du foyer.) Le tunnel du Locle et le Régional des Brenets: la mer jurassique en Europe. (Rameau de Sapin.) 1890-91. Causerie géologique : la période glaciaire en Eu- 1894. 1892. rope. (Bibliothèque du foyer.) La formation du Jura; le Doubs gelé. (Rameau de Sapin.) Apercu stratigraphique sur les terrains tertiaires de la Suisse. (Mémoires de la Société paléontolog. suisse.) Notice sur la vie et les travaux d’Alph. Favre. (4rch.) Sur la houille et les présomptions de son existence en Suisse. (B. N.) Les Hautes-Alpes vaudoises, de Renevier. (Arch. et Eclog. geolog. Helvel.) Emission de gaz inflammables dans le Doubs; les trem- blements de terre. (Monde de la Science et de L Indus- trie.) Causeries géologiques : la période triasique ; la forma- ion du Jura; Papparition des mammifères. (Biblio- thèque du foyer.) Le Locle, son histoire, ses institutions, avec illustra- tions, notice publiée à l’occasion du tir cantonal, broch. Etudes sur les massifs du Chablais compris entre l’Arve et la Drance, avec profils. (Bulletin du Service de la Carte géologique de France.) Contribution à l’étude du terrain erratique dans le Jura. (B. N.) Sur les gisements fossilifères du Corallien, à Gilley (Doubs). (4. AH. et Arch.) Causeries géologiques, L vol. La source et la vallée de la Loue; les premiers géolo- gues, (Rameau de Sapin.) 1893. 1893. 1894. 1895. Deuxième supplément à la Description géologique du Jura vaudois et neuchâtelois, avec une carte. (Feuille XVI revue de l’atlas Dufour), # phototypies et * planches. (Matériaux pour la Carte géologique de la Suisse.) Les basses eaux du Doubs en 1893, avec fig. (La Na- ture et Rameau de Sapin.) Le pétrole de la molasse vaudoise. Indices et présomp- tions, broch. ; Contribution à la géologie du Jura : Notes 1 à IX. (3. N.) Sur la houille tertiaire de Marsens, près Bulle (Fri- bourg. (/d.) Note sur les niveaux et les gisements fossilifères des environs de Sainte-Croix. (B. V.) La céramique lacustre de l’âge du bronze. (Rameau de Sapin.) L’asphalte et le pétrole, nouvelle causerie géologique, broch. Excursions géologiques dans le Jura central, avec planche. (Livret-guide géologique, ete., dédié au Con- grès géologique international.) L'avenir de nos pâturages. (Rameau de Sapin.) Note sur les chènes enfouis dans les tourbières de la vallée des Ponts. (B. N.) Note sur les hydrocarbures dérivés de la houille. (74.) Le pétrole, l’asphalte et le bitume au point de vue géo- logique, avec 30 fig. (Bibliothèque scientifique inter- nationale.) b. Travaux manuscrits. I. OUVRAGES. 1. Recherches pour servir à l’étude hydrologique du Jura. II. CARTES, 1. Carte géologique du Jura franco-suisse (feuilles I et III Dufour), au 1 : 250 000. | 2. Carte du terrain erratique (f. VI, XI, XII, XVI Dufour), au 1: 100 000. BULL. SOC. SC. NAT, T. XXIII 16 do 1 CE 4 ce Carte du terrain erratique (f. I et II Dufour), au 1 : 250 000. Carte géologique du canton de Neuchâtel, au 1: 50 000. Carte des environs de Neuchâtel, au 1 : 50 000. Carte des environs du Locle, au 1 : 25 000. Carte hydrologique du Jura neuchâtelois, au 4: 160 000. . Carte des bassins hydrologiques, sources, etc. du Jura neuchâtelois, au 1 : 160 000. Carte du bassin hydrologique de la Serrières, avec coupes en travers. au 1 : 25 000. . Carte agronomique du Val-de-Ruz, au 1 : 25 000 (pour servir à l’étude du drainage). Séance du 25 juin 1895 LE NIVEAU DES LACS DE NEUCHATEL, BIENNE & MORAT de 1891 à 189/ Par L£on DU PASQUIER Les courbes de variations du niveau des lacs, que nous présentons cette année à nos lecteurs, embras- sent la période de 1891-1894. Nous espérons pouvoir, dans un prochain volume, compléter les années man- quantes de 1882-1890, que nous ne sommes pas en état de donner actuellement, par suite du défaut de bonnes observations pour le lac de Neuchâtel. Aux explications sommaires données au bas de chaque tableau nous devons ajouter ce qui suit : Les tracés ont été obtenus, pour le lac de Neuchä- tel, en repérant de deux en deux jours les observations faites à l'échelle du port de Neuchâtel par les soins de l’administration communale, ces observations étant corrigées d’après les indications fournies par le Bureau hydrométrique fédéral, qui vérifie de temps à autre le niveau de l’échelle. Les observations des lacs de Morat et de Bienne ont été reportées de cinq en cinq jours; elles sont tirées des données obligeamment mises à notre disposition par le Bureau hydromé- trique. Nous devons aussi à ce même Bureau les cotes des eaux moyennes de nos lacs, qui sont les suivantes : 7e < Siegfried Ville de Neuchâtel Lac de Morat 7°. 499959 =) em Lac de Neuchâtel . 4392m,43 — 499n,62 Lac de Bienne . . 432M10 — 499m,99 LSS 1 Hauteurs extrêmes du lac de Neuchâtel : maximum le 10 juillet par. 430,54 minimum le 1 mars. . . 428m,66 Différence . 1,88 À cinq reprises différentes, comme le montrent les graphiques, le niveau du lac de Bienne a été supé- rieur à celui du lac de Neuchâtel. Quatre fois, le niveau du lac de Bienne a dépassé même celui du lac de Morat. La Thielle et la Broye coulaient donc à contre sens. Ces différences de niveau anormales n’ont jamais eu lieu que pendant deux à cinq, une > fois huit jours consécutifs. 1822 Lac de Neuchâtel : maximum le 6 janvier par 430,18 minimum le 31 décembre 429m,08 Différence . 1m, 10 Une seule fois, du 18 au 21 juin, le niveau du lac de Bienne a été supérieur à celui du lac de Neuchà- tel, supérieur aussi au niveau du lac de Morat. Lo Lac de Neuchâtel : maximum le 10 avril par 429,76 minimum le 31 janvier. 428m,85 Différence . Om,91 Rs ee a CG ER NUL Mi fr RL << — 245 — Le niveau du lac de Bienne a été supérieur à celui du lac de Neuchâtel du 16 juin au 6 août, soit pen- dant cinquante-un jours consécutifs, pendant lesquels il était aussi supérieur à celui du lac de Morat. Pen- dant quelques jours même, le lac de Neuchâtel paraît avoir été en baisse, le niveau du lac de Bienne lui étant supérieur. Ceci paraîtrait indiquer que le lac de Neuchâtel perdait par évaporation plus de la quantité d’eau reçue de ses affluents propres. Cette longue période de niveau élevé du lac de Bienne suit les grandes sécheresses de 1893, qui ont été particulière- ment intenses dans le Jura. Le lac de Bienne a en outre reflué dans le lac de Neuchâtel en septembre et en novembre ; en septem- bre, le lac de Bienne à été plus haut que le lac de Morat. 1824 Lac de Neuchâtel: maximum le 4 juin par 429m,95 minimum le 4er mars . 429m,00 Différence . Om,95 Le lac de Bienne a reflué une seule fois dans le lac de Neuchâtel, et celui-ci une fois aussi dans celui de Morat. Débit des sources de l'Areuse et de la Serrière Nous joignons à notre présent Bulletin deux gra- phiques représentant l’un le débit de la Serrière, l'autre celui de l’Areuse, à leur source, pendant l’année 1894. DT, tes La courbe du débit de la Serrière a été construite par M.S$S. de Perrot, ingénieur de la fabrique Suchard, d’après les jaugeages exécutés avec beaucoup de soin par cet établissement. (Voir p. 259.) Les données qui nous ont permis une construction partielle de la courbe du débit de l’Areuse sont dues à M. A. Ferrier, directeur de la fabrique de pâtes de bois, à Saint-Sulpice. Ici, la courbe est incomplète, par le fait que les jaugeages ne se font que jusqu'à un débit maximum de 2500 litres; nous espérons qu’ensuite des nouvelles installations de la fabrique, ce débit maximum sera augmenté dès 1896. Les deux courbes ci-après illustrent très bien le débit excessivement changeant de nos grandes sour- ces et la rapidité de ses variations. On remarquera aussi que la crue est plus rapide que la décrue. Nous laissons du reste les courbes parler elles- mêmes, en attendant qu'un travail d'ensemble soit présenté sur le régime de nos sources et leur utili- sation pratique. » é d . #9, de 124 ne ne. — Jin A nn rad his St Pine hs PRE ae à Fra ‘ PEER EE De ù «F R A nee a NE y” L 2 4 + D gone es SR AEER GAE 25 d . La" & dm io) “) d ? %: ÿ 4 0 PP 0 er me A 5 à d STE MARS qe! Ses AE Ph 2 AS, à Le : PR rte OL TR RU ST EE ETS Le Fr ES à À Ély Es . Ca LA OMS TN AS EN css AH des Ps ©: sun re slt 1) ME fee + sl Ce PÉMERCT CÉPTETECPT TI TT ER PAPE PEAREPR EE EEE EEE RCE £ D PP S, Te — | DOI ETITI DIT ILES MR L SAUFSERPE AR # Fi ë HE so … Observations inc tent à l'échelle de 1 :500 (1mm.=2 cm.) Les va RME VS 0. Dai de CHONEN TA nn. 8" v* Sie PAF ré js “= É = | Ce % a % 2 s 2 es AN &r L. k 44 VE: ville de Neuchâtel ; elles sont de 2.81 environ inférieures 4 - Lescourbes repr ee a Rte nt RE de. it 27 Le] s > LS ÉR a LÉSLS L x | ’ E- EE 200. RON É à “4 E pe. | EG ere | SES LE ï + — - "À ————|———— = . = L Li an dit fé codes: Lai Rt ÿ 4 Là ? RSS fut ETAT VTT DE —— lac de Bienne. +. Jiac de Morat. lacs. Les cotes de La marge de gauche sont celles admises par L'Etat et la aphique fédéral (Siegfried), repèrees dans la marge de droite. * LAB 7 ac ch gs \ n ; PTS Mer EURE Let rt, + | f. 7e Si v: F ! LS EUR 41 ei ti PDT LEE | TS ET, PT Re mn me eme jsnssasausaaus “ansnasanmunnn È a ER EE LOUIS er SERSESRSERSE ses Re | 4 NE ù D TN LP IP T TE LS SNNFRARSaSr es Se CRRRRUE échelle de 1 :500 (1mm.= 2 cm.) Les vari elles sont de 2.81 environ inférieures aux cotes Lac de Neuchätel. tent à l’ esen u ville de Neuchâtel ; Les courbes repr Re EN a er ae D lt) Ir Er). un a Pt id dd dt a EEE TEE » EE FREE TELE de ARE Eà F NE di ërees dans la marge de drotte. ? 0e sens ac hat te Moral. les lacs. Les cotes de la marge de gauche sont celles admises par L'Etat et La Tep 0 graphique fédéral (Stegfried) | + CEE à pas EE E* CR ROLE LT PE À 2 PS ES RE SE 1 De cu D eat LILI ll. SFA ee CR e Bienne. D t 5i . de - Fr Cr Pipe 4 EE: 1 pe Past "+ 5% ares lle ot adfes Ce tre 4 ” À «# Pr g . - | " « à re ) 5 » Le | 7 ï L ST d ; « 4 : en _ : 2 > TR De à? / ; È 5 | à L “. it À < " 5 : : "à £. Vi È : MED FEU 2 | Lt = 0] LE “ LANCE" Ds me Lt t FAST TR ° L L s …1, 4% lee - 2% > . | $ + < . L « +. à \ os Le Sp 00 er me Dee 2 2 ru ù és Pet LL. * . À 1 D * ; f € à + . * / 4e 5 L ‘ | fe. +. Se 208 = Sy … d .n , - A +Y à - - > + + r d. mé 7 $ k ‘ A > : a Ba VE Avr a “ « à 2 dd = Le Ss . $ L : - . “ - HR D" « ss : ” x . , + s cu à t = n ” } s À, Lo TÆ DT PES SR PE 4 2 hr Gé à — Y «+ - «<ê sù LS LA ES En Le LI éd + i ‘ S «ÿ t nt : f —@ v r-. re” £ é — + .” e rd Le k È - a 3 à * 'œ " | s LS : ER, \ - — ‘ œ 23 - » : \ * : à < « = ê 7 — Cr tn ” > « . - «- a. 2 à es o > ) L° &< + A ES 5e .e é a À PRES pi, s# pa + DL u ; s + | ; . \ À a, y = = ? “'« * . LA rh * 1 »" ,. < à ne - LP # de * ‘ 2 F * #4 è à : - Ep a = Le nr, ee LAS. k. CE rTr vai rat + ut > - J 4 . d < ‘: Pets ge pee NN œil 2 EE fr pe d Los 7 » Re ER he ae Voies Ni rer ÈS mé pe fr Te + t sa Wrias Een opté ST A de s To _ si bé if Lin Z ai a hi LT a RÉ T RUN LACET _—. Ru doi Si 5 ‘ juil édité : ss] LE | * & | 200 sr Li A A LE D A GG D 2 ii ie D AUDE PET LE T ÈS __SFLasRez HP ÉÉNME ME ES D WII II 38 BE | } _ % _ IFR ENER LS ss nee s | CLTRRSRSRRSEr: “4 Ba ÉHEEEEERÉEFERC EEE EREE EEE OIAE 1 ss R - D Pi et ES “+. Le. MARÉES EEE EE 5 À CLÉS esen Neuchätel ; ar eu: oO) a + ville de Les courbes repr = Er 2 ice ù © æ& Stagfrie Q re gce 10 D 10 Novembre F (À Des “+ wi Le | 4 ) Em Le LENS: sTAr a (te air © L Le , F2 ” ; . —.__.-2];ac de Morat. Les lacs. Les cotes de La marge de gauche sont celles admises par L'Etat et La rephrées L# | | Es d F s s- | | | | | I . .: EE EE SN 24 > == ll —_— p - ”: ÿaA in 5 D « Lg RE , “. DS 1e » (V2 s CSS ; FF . he af \ œue 0 — [= De ë MR RUES RL: | À RES LL STAISSSRRRE ÉT L 5 PP ë LE. DLETIRE. rees dans la marge de droite. ? fs :LVICER raphique fédéral (Siegfried) n E # s k re SAT pe a A ; SUN PAR PRET eme sn te PEN Eee y PI Le : ” < L é . TA ; i à. "Uhr à £ -£ : Mie LE 0 Ve En Le due 77 RAR à D ne Te D ph PE p 5 ù # | SAS et Gm hhn a 4 3 4 L y LAN - È | “ ï, + ‘+ PME .. 4 à à se” > ARS EN Re à en pts RE PRE Pre à ) -. À « , La dre, ST RE Dr L x à TA TER 1 Le. { + > AL er re …+# ét RO GE pee + A a # ve she , . ’ 2” . INTER D EEE) 4) yet ikeS #3 Pa À £: LT _# CE ) 4 1 = «+ 2 Fr + r u 1 4°) ‘0e | & & * td AT . LT - È » &s ER - Ates Ce € L pe en * ” , < 4 Er; nm 2. = assassins a ge ER SLR TERMES SERRE Dh dd older i Li RET Ha ot et SE "4 Fe RH HR Ÿ STE Le ose eus ss FANS Sr Ée a ie. Lee LEE FES 4 TN RU TS RS ES M TE De Ge Me Et ES - AR RE da Le | Lac de Neuchätel. :800 (1mm.= 2 cm.) Les varial} esentent à l'achelle de { elles sont de 2.81 environ inférieures aux co : u Les courbes repr | ù hätel ; ville de Neuc se . | ‘ CURE ÉD e N 2, à PPT ET = ‘ YU 5 Ÿ 1 SR ; | mé 4 4 CON DE NERIE LT . - ke KIMI bi 4 LL E, À CLAL I : À NL 1" r SUN ET PT be AC $ + 4 x + . C4 E $" re CRE _ KT D i , sh d'a : 10 4 40 20 Cote | Stegfried L-3 3,0 ie RSS D d—— bp de) TASSE S 2 D SE ER AU 1 TZ re PT LE PRE LEE ss. lac de Morat. les Lacs. Lies cotes de La marge de gauche sont celles admises par L'Etat et La ropèrees EE. dans la marge de droite. 2 vographique fédéral (Siegfried) 2 Pr ddr pl gate rh ré cor TEA UNS # he: : , : i | $ ss MEL « =. d AT | D Pile FA el 4 L PRET m, É |] 27 ° PR ES RS 4 CR T2 Le og 5 22 mg Bt de, SR A r. CT 4 SPA a HE ar. nn DEEE PES paie de POLE" PET . a AE A À l l NUE CAN ES ETAT UN A oy . x ] ni 147: f VONT A ES IE ER RTE ÿ n HAN" ST 7 Là 4 : 2 4 * FRERE ù RO RU TER rene LA QT H-ÈeA 568-1758 css tee CEELPT! SsÉ'uS A SERRIÈRE > rues 1 t » À : ii ec t is i TEE = fi j 1 + * L i Î | | | +1 402-%.4079--+-23 49-21-48 1 0--> Moyennes sgh te mn — ee RL MONET “tt D'après Les Jaugeages communiqués par M? 1 # | \ °°. il rà PET dt plus débits de 2 nf Pr é La. 1 def 1 <- Les [l | | | | + ESS | | F IE | * l [l Fe » ; . a La ES mar xorde ne sont pas jaugés. LA TA es mr de SR, 2 Dis + 0 hr L'ILE AR SES SE Nr É ON ; Ê VE 4, Va ; à LA) 2 I À @ ; ® MES | L À & , nn Î dela Hi de Pâtes de bois de la Doux. | HE ess “ei sua ET M SC FES oi CT “£ T2 Damme reg Lt Ag ç5 dates , es” + A PROCÈS-VERBAUX DES SEANCES Année 1894-1895 a + — SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1894 Présidence de M. O0. BILLETER. M. le PRÉSIDENT donne connaissance du programme publié par la Société helvétique des sciences naturelles pour le prix Schlæfli. M. le D' Ed. CorNaz fait une communication swr la Flore adventice d’Orbe, d’après M. le D° J. Mœhrlen, Après avoir indiqué à quelles plantes on donne le qualificatif d’adventices, que certaines d’entre elles se naturalisent complètement, et spécifié qu'il faut se garder de les confondre avee les irradiations de la flore méditerranéenne, telle que le Glaucium fiavum (Crantz) de la rive de notre lac, il rappelle les flores adventices qu'on rencontre aux abords immédiats des séchoirs de laine du département de l'Hérault, et communique au sujet des plantes d’Orbe et de ses environs une lettre fort intéressante du D' Mæœhrlen, de laquelle il résulte que ce sont les moulins où il se moud journellement en moyenne 300 sacs de blé, en presque totalité d'origine étrangère, qui sont la cause de cette végétation adventice; en effet, les paysans y achètent la poussière de nettoyage pour augmenter le rendement de leurs fourrages et nourrissent leurs poules avec les criblures du moulin; puis la rivière elle-même charrie beaucoup de graines étrangères et les dépose sur ses berges. En onze ans, M. Mœhrlen a réuni 173 ARR espèces étrangères adventices. Un autre fait intéressant, c'est que quelques-unes de ces plantes, établies dans le jardin botanique de son beau-frère, M. le professeur J.-J. Vetter, ont donné lieu à des hybrides: Centaurea Barbey- ana (Vetter) — diffusa X maculala; Centaurea Favratiana (Vetter) — orientalis X. Sadleriana, Anthemis tinctoria X Triumfetti. En terminant sa communication, M. Cor- naz présente quelques-unes des plus intéressantes des plantes adventices d’Orbe, remarquables par la beauté des échantillons de M. Mœhrlen. M. F. Triper rappelle qu’il est des plantes qui parais- sent soudain comme nouvelles dans une région, bien qu'elles s'y soient trouvées précédemment, telle que la plante, signalée par un auteur ancien, que l’exploita- tion des mines de Laurium (en Grèce) fit de nouveau apparaître. Est-ce le cas du Typha minima L. et du Myri- caria germanica (Desv.) trouvés à quelques jours de dis- tance au-dessus de Bôle? Il cite aussi le fait suivant: M. Mouillefarine, de Paris, ayant voulu rechercher l’Heleocharis Lereschii (Shuttlew.) aux Pierrettes, près Lausanne, d’où cette rare plante a disparu, fut fort étonné d’y rencontrer en quantité un Salsola qui y aura été ap- porté par les mouettes, dans le tube digestif desquelles les fruits de cette espèce conservent leur propriété ger- minative. La question des observations limnimétriques de Neuchâtel ayant été renvoyée à l'étude du bureau, celui-ci propose que ces observations soient reprises et que la publication de celles qui n’ont pas encore vu le jour soit décidée et exécutée. Il recommande la nomination d’une Commission spéciale qui serait chargée d’aviser aux voies et moyens de donner suite à cette publication. M. le professeur Hrrscx appuie cette proposition et croit que la Société pourrait obtenir l’aide du Bureau hydro- métrique fédéral, et que nous devrions agir de concert avec l'autorité communale. Il ne s’agit pas seulement de EPP PP | | | | 1 Se surveiller l'appareil enregistreur de la colonne météo- rologique; il faut en contrôler les indications par des observations directes sur les échelles du port. Il serait en outre vivement à désirer que l’on revit les inscriptions d'altitude qui se trouvent à plusieurs endroits en ville et qui ne sont plus d'accord avec les nouvelles données fournies par le nivellement de précision de la Suisse, ni même d'accord entre elles. Tout cela forme un ensemble dans lequel notre Société ou la Commission proposée serait toute désignée pour apporter un peu d'ordre. Après discussion, la Société adopte la proposition de son bureau et décide la nomination d'une Commission de trois mem- bres, qui aura pour tâche d’aviser à la publication des anciennes observations limnimétriques, de les continuer et de les publier annuellement dans nos bulletins, puis d'examiner les questions connexessoulevées par M. Hirsch. Sont désignés pour faire partir de cette Commission: MM. Hirsch, A. Chavannes et Léon Du Pasquier. SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1894 Présidence de M. O0. BILLETER. M. le D' G. BoREL raconte son voyage en Sicile, le prin- temps dernier, et illustre son récit par la présentation de nombreuses photographies. Il parle en particulier des mines de soufre, et à ce sujet M. le professeur M. DE TRIBOLET donne quelques explications. Le soufre se trouve dans deux conditions principales dans la nature: 1. près des volcans éteints, sous forme de sublimations rarement exploitables (Rome, Naples, Mexique, Islande): 2. dans des terrains sédimentaires, associé aux gypses (Sicile, Romagnes, Espagne, Pologne, Vaucluse). Le soufre est ici un produit de réduction du gypse par des C0 de matières organiques. En Sicile, les terrains solfifères se trouvent au sud de la chaïne centrale de l’île, à l'exception du gisement de Lercara, qui est sur le versant nord. Ils s'étendent sur une longueur d'environ 160 kilomètres et sur 90 kilomètres de largeur. Ces terrains gypseux, enfer- més entre des couches de tripoli et des calcaires marneux blanes, font partie de l'étage miocène et correspondent aux couches à congéries des environs de Vienne. Leur richesse va en augmentant vers la partie supérieure. Leur origine sédimentaire est hors de doute; le soufre est un accident au milieu des gypses, il a été précipité dans des lagunes ou des mers intérieures par des hydrocar- bures d’origine organique ; on trouve en effet fréquem- ment du bitume dans ces couches et le grisou n’y est point rare. La cherté du charbon et les circonstances économi- ques de la Sicile sont cause du traitement très simple de ces minerais. Pour extraire le soufre, on les soumet à un grillage pour lequel le soufre lui-même est utilisé comme combustible. Le rendement est très faible, soit les deux cinquièmes environ. L’extraction a été de 359000 tonnes de minerai en 1891, produisant seulement 154 000 tonnes de soufre. M. CHAVANNES ayant déclaré ne pas pouvoir accepter sa nomination de membre de la Commission des observa- tions limnimétriques, les deux autres membres de cette Commission restent provisoirement chargés de cette affaire. M. le professeur BILLETER parle de divers vins malades de 1893, qu’il à eu dernièrement l’occasion d'étudier au laboratoire cantonal. Le cas le plus intéressant est celui d'un vin blanc d’Auvernier, qui paraissait légèrement piqué et qui à donné à l'analyse le résultat suivant: al- cool 9,5 °/,; extraits 22,1 °/,; cendres 8,1 °/,; acidité 8,6°/;; tartre 0,70°/,; glycérine 7,85 °/,; acides volatiles 5,2 °/,; potasse 5°/,. Le fait le plus saillant dans cette analyse, c'est la forte proportion de cendres composées principa- mal LM D à à is ti bits ln hate 24 fiss Dé stl babes soft ne it St hs dd ss ar. dif ébéhes De — 251 — lement de sels potassiques et d’acides volatils, et la faible teneur en tartre. Grâce à un microbe analogue à celui de la tourne, le tartre a été transformé en donnant nais- sance à divers acides, tels que l’acide propionique, l'acide lactique, etc. M. le D: H. pe MonTMoLLiN fait circuler un flacon de sérum antidiphtérique du D* Behring: il expose la prépa- ration de ce précieux liquide et explique ses propriétés et ses applications. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1894 Présidence de M. O0. BILLETER. M. le PRÉSIDENT annonce que M. V. ANDREÆ ayant, lors de la séance publique de Fleurier, demandé à la Société de patronner le travail de M. Ammann sur les mousses, couronné par la Société helvétique, le bureau s’est occupé de cette question. L'idée de M. Andreæ était d'élever un « monument » à la mémoire de notre bryologue, Léo Lesquereux, en fa- vorisant la publication de l’œuvre de M. Ammann. Le bureau n’entrevoyant pas le moyen d'arriver à ce résul- tat autrement que par une subvention, considérant d’ail- leurs que les finances de la Société ne lui permettent pas d'entrer dans cette voie, et que l’auteur du travail en question ne s’est pas prononcé officiellement sur ses pro- jets de publication, propose de passer outre. Cette proposition est admise à l'unanimité. M. le PRÉSIDENT annonce la candidature de M. Robert de Chambrier, ingénieur, présenté par MM. DE TRIBOLET et L. Du PASQUIER. L'ordre du jour appelle une communication de M. le professseur F. TrIPET, qui donne lecture d’une lettre de — 252 — M. MOUILLEFARINE, de Paris, dans laquelle celui-ci déclare n'avoir pas réussi à retrouver aux Pierrettes sous Saint- Sulpice (près Morges) l’Heleocharis atropurpurea (Kunth) soit Heleocharis Lereschii (Thom.), qui n’existe en Europe qu’à Saint-Sulpice et dans une localité de la Haute-Italie. Par contre, M. Mouillefarine à trouvé près de Morges le Salsola Tragus L. de la Méditerranée, d’après M. Tripet, Gremli indique, parmi les espèces adventices de la Suisse, Salsola Kali L., var. tenuifolia. M. TRIPET parle ensuite des diverses phases du déve- loppement de la rouille des blés: Puccinia graminis (de Bary), qui, non contente de s'attaquer au froment, envahit aussi les avoines et d’autres graminées. Il rappelle que le seul moyen de s’en débarrasser est la destruction de l’'épine-vinette dans le voisinage des champs,puisque c'est sur cette plante que la Puccinie passe une partie de son existence. MM. P. Goper et D' Ed. Cornaz relèvent l'importance de la connaissance exacte de ces phénomènes de dévelop- pement et de migration, tant chez les plantes que chez les animaux, et en citent des exemples. M. Léon Du PAsQuIER déclare ne pouvoir entrer encore aujourd'hui dans le vif de la question des seiches du lac de Neuchälel dont il se proposait de parler ; il présente en attendant une carte du lac, dessinée d’après les levers du Bureau topographique et sur laquelle la rive actuelle du lac est tracée d’après des levers terminés il y à quel- ques semaines et communiqués obligeamment à M. Du Pasquier par le Bureau topographique. En prenant cette carte comme base et en tenant compte d'autre part de renseignements fournis par le Bureau hydrométrique à Berne, M. Du Pasquier trouve pour les éléments de grandeur des lacs de Neuchâtel, de Morat et de Bienne : — 255 — 522% 3 2£ 27 FREE Ses Profondeur = TE 8578 Lacs Superficie Volume moyenne CES DE EE RS Fes Loeb km? km° z°3E GE Neuchâtel 215,9 14,2 65 m. 432,43 429,62 Bienne 38,9 1,2 32 M. 432,10 429,29 Morat 22,8 0,54 24 m. 432,59 429,78 Lecture est faite d’une invitation que la Societé d’Emu- lation du Doubs nous adresse pour sa prochaine réunion annuelle ; le bureau s’occupera de cette question. SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1894 Présidence de M. O. BILLETER. M. Robert DE CHAMBRIER, ingénieur, est nommé à l’una- nimité membre actif de la Société. MM. le D: E. Cornaz et F. TRIPET, professeur, présen- tent comme candidat M. Fritz Jordan, pharmacien. M. Em. BAULER, Caissier, présente son rapport sur le semestre du 1° janvier au 30 juin 1894; le solde actif est de fr. 3856,22. Les comptes ayant été examinés par le bureau, sont acceptés par l'assemblée, qui vote des remer- ciements au Ccaissier. M. Léon Du PASQUIER présente, tant en son nom qu’en celui de M. Ed. SARASIN, à Genève, un résumé des résul- tats obtenus jusqu’à présent dans l'étude des seiches du lac de Neuchâtel (voir p.3). Les périodes uninodales obser- vées sont à peu près de 40 et de 50 minutes. Des périodes de 20 et 25 minutes environ représenteraient les bino- dales. Les tracés obtenus à Yvonand révèlent l'existence d'une période de 9 min., qui se retrouve un peu écourtée, — 254 — semble-t-il, à Yverdon, à Neuchâtel et à Cudrefin; du reste, le nombre des oscillations de cette période obser- vées dans ces trois stations n’est pas suffisant pour fixer la durée de la période avec autant de précision qu à Yvonand. Des oscillations d’un type plus court, se rapprochant de 1 min. doivent sans doute être considérées comme des seiches locales des ports dans lesquels le limnographe à successivement été installé. L'hypothèse d’après laquelle les uninodales de 40 et de 50 min. avaient été considérées comme les uninodales propres à chacun des deux bassins du lac doit être écartée. Il semble plutôt que la période de 50 min. repré- sente la durée de la seiche du lac entier, tandis que celle de 40 min. serait l’oscillation du bassin profond jusqu’à la courbe de 420 m. (Siegfried). M. le prof. R. WEBER demande des renseignements sur les causes probables des seiches. M. Du Pasquier répond qu'il s’agit, selon toutes proba- bilités, des effets de variations relativement rapides de la pression atmosphérique. En effet, il se produit des seiches surtout au printemps et en automne, ainsi qu’à l’ap- proche des changements de temps. L'été sans variations de 1893 a donné lieu à des tracés presque toujours abso- lument plats, l'appareil était alors installé à Préfargier. M. le prof. P. GopeT a cherché, dans un but pédago- gique, à reproduire des feuilles par impression sur du papier albuminé sensible. A cet effet, il a simplement placé la feuille à reproduire sur le papier qu'il a ensuite exposé au soleil. Les résultats sont remarquables, surtout au point de vue de la finesse avec laquelle sont rendus les détails de la nervation; aussi les spécimens mis en circu- lation par M. Godet sont-ils vivement admirés, tant à l'œil nu qu’à la loupe. — 255 — SÉANCE DU 10 JANVIER 1895 Présidence de M. O0. BILLETER. M. le PRÉSIDENT rappelle à la Société que, depuis sa dernière réunion, elle a perdu un de ses plus anciens membres; il rend hommage à la mémoire de notre re- gretté collègue, feu Auguste JACCARD qui, s’il ne put pas assister à nos séances aussi souvent qu'il l'aurait désiré, n’en à pas moins toujours été un de nos membres les plus zélés et l’un des plus fidèles collaborateurs de notre Bul- letin. M. le Président est heureux de pouvoir nantir ses collègues d’une proposition de M. Alfred Rychner, archi- tecte, tendant à ce que la Société prenne l'initiative d’une souscription dont le produit serait affecté à l'érection d'un modeste monument à Jaccard. Ce monument serait placé sur sa tombe au cimetière du Locle. Le bureau s’est déjà occupé de l’idée de M. Rychner, à laquelle il est très sympathique. MM. L. FAVRE, DE TRIBOLET, D: Ed. CorNaz et HIRSCH appuient cette proposition. Il est donc décidé de remettre au bureau — auquel on a adjoint pour cette affaire M. A. Rychner — l'initiative de la souscription et la décision concernant l'emploi le plus approprié de l'excédent éven- tuel. M. Fritz JorDAN, pharmacien, est reçu à l'unanimité en qualité de membre actif. Sont présentés comme candidats : M. Edouard Elskes, ingénieur des ponts métalliques du J.-S., à Lausanne, par MM. L. FAvVRE et BILLETER. M. E. Hafner, à Neuchâtel, par MM. R. WEeser et P. GoDET. On entend ensuite une communication de MM. BÉRA- NECK et D* A. Cornaz sur la diphthérie et son traitement. M. BÉRANECK commence par une introduction sur la bactériologie de la diphthérie. Le bacille de la diphthérie a été découvert en 1883 par Klebs et bien étudié dès 1884 par Lôffler; plus tard, Klebs en découvrit un second tout pareil au point de vue mor- phologique, mais inactif, une forme atténuée. C'est surtout Roux et Yersin qui, de 1889 à 1899, ont bien étudié le bacille, ses réactions, ses milieux de culture et la toxine qu’il sécrète. Le bacille est aérobie et anaérobie, mais prospère mieux à l’air que sans air. L’optimum de température est entre 33° et 37°; au-dessus de 40° et au-dessous de 20° il ne se développe pas. Les bouillons alcalins sont favorables à sa culture, mais les milieux solides valent mieux, notamment le sérum gélatinisé. Les colonies sont convexes; le bacille, toujours immobile, se colore très facilement par toutes les couleurs d’aniline ; il a, en général, à peu près la même longueur que le bacille de la tuberculose, mais il est plus épais. Au moyen de ce bacille, on produit la diphthérie expérimentale avec toutes ses particularités cliniques, paralysies, etc. Les expériences se font surtout sur des pigeons, des cobayes; les rats et les souris sont réfrac- taires. Le bacille se reproduit seulement au point d’ino- culation, rarement dans le sang. La toxine produit par injection les mêmes effets que le bacille. La sérumthérapie consiste à immuniser au moyen d’in- Jections de sérum provenant d'animaux immunisés eux- mêmes à la suite de séries d’injections de plus en plus fortes de toxine. Behring employait le sérum d’animaux très sensibles à l’action de la toxine (chiens, moutons, chèvres, vaches), tandis que Roux fait usage de sérum de cheval, mais il importe que les chevaux traités ne soient pas morveux. L'action du sérum est surtout favorable lorsqu'elle se fait au préalable, avant que la maladie soit déclarée, après il la faut faire de plus en plus forte et les chances de succès diminuent à mesure que le temps — 257 — écoulé depuis le commencement de la maladie à l'injection est plus grand. Le sérum n'empêche pas le développement de la ma- ladie ; il ne neutralise pas la toxine: il semble plutôt agir physiologiquement sur les cellules en empêchant qu’elles ne soient attaquées par la toxine. La sérumthérapie a d’abord été vivement attaquée par les disciples de Virchow; cependant Virchow lui-même paraît revenir de sa première opinion, la statistique qu'il donne est nettement favorable à la sérumthérapie. M. le D" A. Cornaz a eu l’occasion d’étudier, à la fin de l’année dernière, le traitement par le sérum. C'était à Paris, à l'hôpital des enfants malades où deux pavillons sont consacrés aux diphthéritiques. Les enfants qui arrivent à l'hôpital atteints d’angines sont, avant toute étude bactériologique, soumis à une injec- tion de 10 em. cubes de sérum. Cette injection se fait très superficiellement à la peau du ventre, dans le tissu cellu- laire sous-cutané. Le lendemain a lieu, à l’Institut Pas- teur, un examen bactériologique du mucus de la gorge; dès qu’on peut constater la présence du bacille, on procède à une nouvelle injection de 20 em. cubes; si le bacille est absent, on cesse les injections. En général, s’il faut conti- nuer les injections, on arrive à 60 cm. cubes en trois fois; dans les cas graves on en fait deux dans les vingt-quatre heures. La trachéotomie ne se fait presque plus; elle à été rem- placée par le tubage, beaucoup plus rapide, et qui à l'avantage de ne pas faire de plaies. Depuis l’emploi du sérum, la mortalité des diphthéri- tiques de l'hôpital a été considérablement réduite. M. Cornaz a été frappé de l’état général très bon des malades en traitement, la fièvre tombe rapidement. L’immunité complète parait acquise à ceux qui ont subi une injection préalable. BULL. SC. NAT. T. XXIII 17 — 258 — SÉANCE DU 24 JANVIER 1895 Présidence de M. O0. BILLETER. MM. Ed. ELSKEs, ingénieur à Lausanne, et E. HAFNER, à Neuchâtel, sont reçus à l’unanimité. M. Alfred Prince est présenté comme candidat par MM. R. WEeger et N. CONVERT. M. le PRÉSIDENT annonce que la famille de feu A. Jac- card accepte avec reconnaissance l'initiative que désire prendre notre Société dans la question de l'érection d’un monument à notre collègue décédé. Elle pense, comme le comité, que le monument le plus approprié serait un bloc erratique. Le comité va donc s'occuper de lancer une cir- culaire aux membres, de la faire reproduire par les jour- naux et de déposer des listes de souscription dans les diverses localités. Cette proposition du bureau est approuvée. Lecture est donnée de deux travaux posthumes d’Au- guste Jaccard. Le premier, traitant des Chénes ensevelis dans les lourbières des Ponts (voir p.10), et le second : Sur l’origine des bilumes, d’après Léo Lesquereux. Ce sont quelques idées basées sur la constatation faite de grains de pollen de sapin dans des échantillons de tourbe des Roussottes (Chaux-du-Milieu). M. Jaccard se demande si l'ozokérite de Galicie n’aurait pas une origine identique. Mentionnons encore le fait que M. le D* Früh, profes- seur à Zurich, a reconnu dans les échantillons de tourbe des Roussottes, transmis par M. Jaccard, non seulement du pollen de sapin et de bouleau, mais encore des débris de Chara, des rhizomes de Phragmites et d’Hypnum mèêlés à des débris de Betula. L'ulmification des matières végé- tales est très avancée — dit M. Früh, — c’est pourquoi la tourbe est très homogène et lourde. L’échantillon en exa- men appartient à un marais infra-aquatique ou bas- marais (Lesquereux). FALAN ENS — 259 — M. R. Weger donne ensuite quelques détails sur les installations électriques projetées au Locle et à la Chaux- de-Fonds, d’après le rapport officiel des experts, qui vient de paraître. MM. R. CHAVANNES et S. DE PERROT présentent les courbes de jaugeage des sources du Champ-du-Moulin et de la Serrière, qui accusent un remarquable parallélisme. Nous espérons que ces Messieurs voudront bien revenir sur la question lorsqu'ils auront réussi à mettre en regard de leurs graphiques les quantités d’eau tombée dans le bassin d'alimentation. M. Russ-SucHaARD parle d’un nouveau tramway élec- trique à accumulateurs. SÉANCE DU 14 FÉVRIER 1895 Présidence de M. F. TRIPET, secrétaire. La maladie à retenu chez eux le président et le secré- taire, ainsi que M. le D’ Albrecht, qui s'était inscrit pour une communication. Le vice-président est également em- pêché d'assister à la séance. M. le D' Edouard CorNaz constate que sa communica- tion sur l’Aster Garibaldi (Brügger) lui à valu deux lettres qui corroborent sa manière de voir. D'une part, M. ie D: Emile Levier, à Florence, à présenté à la Société botanique italienne un exemplaire vivant de cette forme végétale portant à la fois une tige uniflore (A. alpinus L.) et une multiflore. D'autre part, M. le prof. C. SCHR&ŒTER, de Zurich, après avoir demandé à M. Cornaz, pour l’her- bier du Polytechnicum, deux exemplaires d’A. Garibaldi, dont l’un présentait ce double caractère, lui écrit que des graines d'A. Garibaldi, semées à Zurich, ont donné pure- ment et simplement l’A. alpinus typique. — 260 — Le même membre fait la communication suivante: « Dans son bel ouvrage sur La Flore suisse et ses origines, M. le D'H. CarisT, de Bâle, dit expressément que le Val de Binn n’a pas d'espèces qui lui appartiennent en propre. M. le prof. VETTER, d'Orbe, y a dès lors découvert le Plantago fuscescens Jord., au sud de l'hôtel de Binn. L’y ayant cherché l’année dernière, je trouvai d’abord le Plan- tago lanceolata L., var capitala..…. puis un seul exemplaire d'un grand plantain que ses pédoncules allongés et le peu de poils des feuilles m’amena à rapporter aussi au P. lan- ceolata L.; mais l’ayant soumis à l’examen de M. GREMLI, celui-ci y reconnut le P. fuscescens Jord., différencié du P. lanceolata L. par des graines rugueuses. Comme il s’agit d'une autre localité de la vallée de Binn, entre Furgmatten et Halsen, il paraît que cette espèce y est plus fréquente qu'on ne devait le supposer. Quant aux Bains de Louèche, à Zermatt et à la Gemmi, où on l'avait indiqué, il ne paraît pas qu'on l'y ait rencontré sûrement. » M. le pasteur MouLin, de Valangin, rend compte de quelques observations de déplacement de l’horizon faites au Val-de-Ruz. | M. TriPET rappelle à ce sujet un travail publié par M. le prof. M. de Tribolet, dans le Rameau de Sapin, en 1890. SÉANCE DU 28 FEVRIER 1895 Présidence de M. O0. BILLETER. M. Alfred PRINCE, à Neuchâtel, est reçu à l'unanimité au nombre des membres de la Société. Sont présentés comme candidats : MM. 4.-H. Simond, à Serrières, par MM. BILLETER et ALBRECHT, et M. Moreillon, forestier à Neuchâtel, un de nos collègues de la Société vaudoise, par MM. BILLETER et RIVIER. — 261 — M. le PRÉSIDENT annonce l'envoi par l’auteur d'un cer- tain nombre d'exemplaires d’une brochure sur la créma- tion, de M. le D: Fr. Goppelsræder, à Mulhouse. Ces brochures sont déposées sur le bureau, où elles restent à la disposition des amateurs. M. le D’ ALzBRECHT parle de /a noix de kola, la graine bien connue du Sferculia acuminata. Chacun sait que ce fruit à été introduit il y a quelques années en Europe, où il a été employé dès l’abord, notamment dans les armées et parmi les alpinistes, comme stimulant et aliment d'é- pargne. M. Albrecht, considérant la composition de la noix de kola, montre qu’elle ne doit en effet pas être con- sidérée comme n'étant qu'un stimulant, elle est en outre nutritive. En terminant, M. Albrecht parle des propriétés thérapeutiques de la noix de kola, dont l'effet régulateur sur le cœur à été souvent constaté; elle peut souvent rem- placer avec avantage la digitale, dont elle ne produit pas les effets cumulatifs. M. le prof. P. GopeTr entretient la Société de quelques recherches paléontologiques qui, si elles ne sont pas toutes récentes, n’en présentent pas moins un grand intérêt. Ce sont d’abord les travaux de M. Brongniart sur les #nsectes fossiles des terrains primaires de Commentry, où on à trouvé dans le carbonifère un grand nombre d'espèces, dont quelques-unes très grandes (jusqu’à 70 em. d’enver- gure). Ces espèces se rapportent à quatre ordres, quel- ques-unes ne peuvent rentrer dans les familles actuelles et ont des caractères larvaires prononcés. Le prothorax, actuellement rarement pourvu d’appendices, en avait sou- vent alors. Les proches parents des insectes de Commentry sont maintenant localisés dans les régions chaudes. Cer- tains indices font supposer des ailes colorées, ce qui prouverait qu'une lumière assez intense les éclairait. M. Godet montre ensuite une belle reproduction photo- typique d’Zchthyosaurus quadrisceissus, qui illustre un mémoire de M. Eb. Fraas. L’exemoplaire étudié par M. Fraas est remarquable par les empreintes de nageoires dorsale et caudale et celles de détails de la peau. M. Léon Du Pasquier lit quelques lignes de notre re- grettécollègue, Auguste JACCARD, sur l’origine des bitumes, d’après Léo Lesquereux. (Voir p. 15.) SÉANCE DU 21 MARS 1895 Présidence de M. F. TRIPET, secrétaire. Après la lecture du procès-verbal, il est procédé à la réception de MM. Srmoxp et MOoREILLON, qui tous deux sont nommés à l'unanimité membres de la Société. Communication de M. le prof. IsELY: Sur les connais- sances mathématiques des anciens Égyptiens. L'assistance écoute avec un vif intérêt cette communication, qui pa- raitra au Bulletin avec tous les développements que son auteur en avait retranchés à cause du manque de temps. (Voir p. 28.) M. le prof. WEBER entretient la Société du nouveau gaz à l’acétylène, dont le pouvoir éclairant est vingt-deux fois supérieur à celui du gaz d'éclairage ordinaire. On le pré- pare par l’action de l’acide acétique sur le carbone, à une température d'environ 2000 à 2500°; mélangé même en petite quantité à du gaz ordinaire, il lui communique un pouvoir éclairant très considérable. Cependant son prix de revient très élevé ne parait pas devoir en faire un concurrent très sérieux de l'électricité. SÉANCE DU 28 MARS 1895 Présidence de M. O0. BILLETER. MM. BIzLeTER et RIVIER présentent comme candidat M. Gustave Bellenot, professeur à l'Ecole de commerce de Neuchâtel. Le bureau préavise négativement sur une demande de subside formulée par le groupe 27 de l'Exposition natio- nale suisse de 1896, à Genève, en faveur d’une Carte miné- ralogique industrielle de la Suisse. Ce préavis est adopté et la demande du groupe 27 n’est pas prise en considé- ration. M. Bizzeter fait une communication swr l’Argon ; il commence par rappeler les grands traits du système na- turel des éléments; système d’après lequel les éléments, rangés suivant leur poids atomique,se groupent en séries électro-chimiques se suivant dans un ordre régulier. La découverte d'un nouvel élément était venue chaque fois jusqu’à présent combler une lacune dans une de ces séries, et la découverte d’un nouveau gaz dans l'atmosphère ne rentrait pas du tout dans les prévisions que l’on pouvait former en étudiant cette série. Si la densité de l’argon est bien celle qui lui à été attribuée à l’origine, sa place dans la série est assez difficile à déterminer, mais il est pos- sible que le chiffre de cette densité doive être modifié. Quoi qu'il en soit, l'existence de l’argon paraît bien démontrée pour le moment. Lord Raleigh et Ramsay l'ont séparé de l’azote atmosphérique en faisant agir ce gaz à chaud sur du magnésium On a pu également le séparer de l’air par diffusion et on a constaté que l'air dissous dans l’eau est plus riche en argon que l’air atmo- sphérique. Jusqu'à présent, l’argon s’est montré absolu- ment inerte et l'on n’a pu en obtenir aucune combinaison. Cependant Berthelot aurait pu obtenir une combinaison de l’argon avec les vapeurs de benzine,; en soumettant ROME les deux corps à l’action de l’effluve, 83 /, de l’argon seraient entrés en combinaison. D’après leurs recher- ches sur la chaleur spécifique de cet élément, étudiée sous volume constant et sous pression constante, lord Raleigh et Ramsay sont arrivés à la conclusion que la molécule d’argon ne devait être formée que d’un seul atome, comme c’est le cas pour la vapeur de mercure. Enfin, le spectre de l’argon est bien nettement spécifique. Berthelot a émis, sous toutes réserves, l'opinion que l’argon pouvait être une modification de l'azote, comme l'ozone est une modification de l'oxygène. M. le prof. WeBEer parle ensuite de la conductibihilé calorifique de quelques corps mauvais conducteurs. En modifiant et perfectionnant sa méthode, M. Weber a obtenu des résultats un peu différents de ceux qu'il a communiqués à la Société en 1881 et 1882. La variation de la conductibilité avec la température s’est trouvée moins grande, Exprimée en calories traversant un centi- mètre cube de la substance en expérience, cette variation est de 0,00317 pour le basalte, 0,0005 pour le marbre, 0,014 pour le sel gemme, etc. Pour tous les corps que M. Weber a étudiés, la conductibilité diminue avec l'élévation de la température, à l'inverse de ce qui a lieu pour le car- bone. (Voir p. 17.) M. le prof. WEBER présente encore le modèle définitif de son appareil pour la représentation par projection des figures dites de Lissajous. (Voir p. 36.) M. le D: Georges BorEL revient sur le sujet hystérique qu'il a présenté en 1893: il met en circulation des photo- graphies montrant divers phénomènes (contractures mus- culaires, etc.) qui se sont produits dès lors chez ledit sujet. Il présente à cette occasion un travail sur les Hystéro- traumatismes oculaires, résumé de la communication qu'il a faite à la Société il y a deux ans. (Voir p. 61.)! 1 Ce travail a été complété par l’auteur en vue de sa publication dans le Bulletin. | . | | | | ; | - 265 — SÉANCE DU 18 AVRIL 1895 Présidence de M. O0. BILLETER. À propos de la lecture du procès-verbal, M. le prof. BILLETER dit que, d'après les nouvelles qui lui sont par- venues depuis la dernière séance, on peut croire que l’argon est un corps complexe, dans la composition duquel entre l’hélium, élément jusqu'ici hypothétique, dont la présence avait été constatée dans le spectre du soleil. M. Gustave BELLENOT, professeur de chimie, est reçu à l'unanimité membre de la Société. M. le prof. IsELY parle sur l'astronomie des anciens ÆEgyptiens. Cette communication, qui fait suite à celle qu'il à présentée dans la séance du 21 mars dernier, sera aussi insérée au Bulletin. (Voir p. 28.) SÉANCE DU 2 MAI 1895 Présidence de M. O0. BILLETER. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté, puis on passe à l’audition du compte-rendu de l'ouvrage de feu Aug. JAccARD, sur Le pétrole, l’asphalte et le bitume au point de vue géologique, présenté par M. DE TRIBOLET. | La thèse de M. Jaccard, que tout le livre tend à établir, est l’origine purement organique des hydrocarbures : asphalte, pétrole, gaz naturels. M. de Tribolet pense que M. Jaccard a trop peu tenu compte de certains gisements, notamment de ceux des contrées volcaniques. Il est hors de doute, en effet, que certains hydrocarbures repré- sentent les dernières manifestations volcaniques dans certaines contrées. Des chimistes émérites soutiennent l'origine minérale des hydrocarbures (Mendeleeff). Friedel est même parvenu à en opérer la synthèse sur cette base. De plus, nous rencontrons des hydrocarbures dans les terrains les plus inférieurs de la série sédimentaire. Il paraît donc à M. de Tribolet que la thèse de M. Jac- card est trop exclusive; si elle peut s'appliquer à un grand nombre de gisements, il en est qui ne la confirment pas, la nature arrive par plusieurs voies aux mêmes fins. (Voir p. 41.) Un portrait en phototypie de feu A. Jaccard est mis en circulation; il est décidé en principe que ce portrait ou tout autre pourrait avantageusement trouver place dans notre prochain Bulletin, pour lequel M. de Tribolet rédige - une notice nécrologique sur Aug. Jaccard. Le bureau est chargé d’aviser. M. H. LapaME entretient la Société des ports et des quais de Neuchâtel. I] fait la revue des diverses phases par lesquelles à passé la question, relève les erreurs faites et indique en détail ce qui reste à faire et ce qu'on peut faire « sans sortir un sou de la poche des con- tribuables », dit M. Ladame, mais en laissant encore fr. 370 000 dans la caisse communale après achèvement des travaux! (Voir p. 46.) M. le D: Ed. Corxaz donne l’étymologie du nom d’anti- moine, qui proviendrait de Basilius Valentinus, l’alchi- miste bien connu, qui vivait au XV”* siècle et a laissé un livre, le Currus triumphalis antimonü, dans lequel se trouve déjà une bonne partie de ce qu’on sait sur l’anti- moine. L’antimoine étant allié dans la nature à l’arsenic, les porcs auxquels B. Valentinus en avait administré engraissèrent, tandis que ses collègues, les moines d’Er- furt, s’en trouvèrent mal. Cette substance convenait donc aux porcs, mais pas aux moines, d’où son nom! M. L. Favre rappelle que, dans la dernière session, le Grand Conseil a adopté une mesure tendant à préserver — 207 — de la destruction les blocs erratiques situés sur les terri- toires communaux. Les communes devront dorénavant demander au Conseil d'Etat l’autorisation d'exploiter des blocs. Dès lors, deux démarches ont été faites auprès du Conseil d'Etat, qui en a nanti la Commission des blocs erratiques. Si ces démarches se répètent, certains de ses membres devront être en permanence sur pied; il fau- drait donc que la Commission fût complétée. C’est l'avis aussi de quelques membres, entre autres de M. LADAME. Par contre, M. Du PASQUIER pense que, dans l'état actuel des choses, une réorganisation de la Commission sur de nouvelles bases s'impose. Etant donné que toutes les démarches ci-dessus ont été faites ces deux derniers jours, la Commission à été quelque peu surprise et n’a pas eu le temps encore d'étudier la question. SÉANCE DU 16 MAI 1895 Présidence de M. O0. BILLETER. M. le PRÉSIDENT donne lecture d’une annonce de décès de M. le prof. J.-D. Daxa, de New-Haven (Connecticut), qui nous à été adressée par la famille du défunt. Le secré- taire y a répondu. Il est ensuite question de la séance publique de cette année, que le bureau a proposé de tenir au Locle, au commencement de juillet. Cette idée est admise, mais le bureau reste chargé en même temps defaire les démarches nécessaires et de présenter des propositions fermes dans la prochaine séance. M. Léon Du Pasquier parle des observations actuelle- ment organisées en vue d'étudier les variations des dimen- sions des glaciers existants. Après avoir été longtemps — 268 — laissées à l'initiative privée, ces observations revêtent actuellement chez nous un caractère plus officiel en ce qu’elles sont faites, depuis 1893, par les agents forestiers fédéraux et sous la direction de l'inspecteur en chef, M. J. Coaz. La Commission des glaciers, de la Société helvétique des sciences naturelles, créée pour continuer les travaux d'étude du glacier du Rhône, centralisera désormais ces observations. En outre, le congrès géologique, réuni l'an dernier à Zurich, a nommé une Commission internatio- nale des glaciers, chargée de s'occuper des variations des glaciers sur toute l'étendue du globe. M. Du Pasquier fait part des résultats obtenus jusqu'ici par l'étude des variations des glaciers alpins, résultats dus surtout à M. F.-A. Forel. Après avoir été en phase de crue au commencement du siècle, et avoir atteint vers 1818 à 1320 une époque de maxima, la plupart des glaciers alpins se sont dès lors mis en retraite pour atteindre, vers 1830-1840, un mini- mum. [l y à ensuite eu une crue nouvelle jusqu’en 1850- 1856, pour la plupart. Après 1860 et jusqu’en 1875, presque tous les glaciers alpins sont en forte décrue. En 1875 se ma- nifeste le premier indice d’une phase de crue, indice suivi peu à peu, jusqu’en 1892, d’un grand nombre d’autres. Cette phase de crue ne paraît cependant que secondaire, plusieurs des glaciers qui la présentaient s’étant remis à décroître l’année dernière. | MM. PERROCHET, TRIPET et LEGRANDROY donnent quelques indications sur les variations considérables subies ces dernières années par les glaciers du Valais, tandis que M. HrrscH se montre sceptique à l'égard d’une période de variations glaciaires, et nie absolument l’exis- tence d'une périodicité climatologique. MM. CHAVANNES et DE PERROT, qui avaient précédem- ment déjà soulevé la question d’une extension des obser- vations pluviométriques dans le canton, reprennent leur ‘és — 269 — idée en montrant l'importance que de pareilles observa- tions auraient, non seulement au point de vue hydrolo- gique, mais encore pour le service des forêts. Le bureau est chargé d'étudier la question et de voir sur quelle base il y aurait lieu de procéder. SÉANCE DU 30 MAI 1895 Présidence de M. O0. BILLETER. M. Léon Du PAsqQuIER communique à la Société, en son nom et en celui de M. Penck, la découverte qu'ils ont faite dans les environs de Lyon, d’une puissante couche de læss fossilifère, située directement au-dessous des mo- raines internes. Cette découverte vient donner la dé- monstration définitive et qui manquait encore de la for- mation du læss pendant l'intervalle entre la dernière période glaciaire et celle qui l’a précédée. Au sud de la chaîne de collines qui s'étend entre Vienne et Lyon, le lœæss est remplacé par des dépôts analogues, mais d'un faciès bien différent. A l’est des Alpes, dans le bassin de Vienne en Autriche, il en est de même, de sorte qu’on doit considérer le lœss comme une formation propre au versant nord des Alpes. (Voir p. 55.) M. le D' Edouard Cornaz entretient la Société du genre Crocus (safran), qui n’est représenté en Suisse que par une seule espèce et en France que par quatre. En Italie, où il est déjà fort nombreux, les auteurs du Compendio della flora italiana ont mis à la base des caractères dicho- tomiques de ce genre la saison de floraison (vernale et autumnale), tandis que Nyman, dans son Conspectus fioræ europæe, part de la base scientifique, de l’indument des bulbes : 1° bulbes à tunique membraneuse (8 espèces); 2° bulbes à tunique squameuse (6 espèces); 3° bulbes à — 270 — tunique composée de fibres parallèles et denses (9 espèces); et 4° bulbes à tunique composée de fibres réticulaires (11 espèces). En présentant un certain nombre d'espèces, M. Cornaz fait remarquer que, sous la tunique extérieure, membraneuse ou squameuse, les deux premiers en ont aussi une fibreuse, de sorte que, d’après lui, il faudrait, en conservant ces groupes, commencer par dire tunique fibreuse recouverte d’une tunique extérieure ou tunique fibreuse simple. Au reste, la tunique extérieure se dé- tache : la base forme une petite coupe, dont le bord supé- rieur est garni de petites pointes régulièrement disposées, puis le reste de la couverte se divise longitudinalement de bas en haut dans le premier groupe de Nyman et cir- culairement dans le second, de sorte qu'on voit dans les herbiers des exemplaires qui n’ont plus que la tunique interne. Une fois ces quatre groupes établis, Nyman, lui aussi, les divise d’après l’époque de la floraison. Ce n’est pourtant pas que les caractères spécifiques manquent dans ce genre, en apparence si homogène. En effet, en remontant du bulbe aux stigmates, nous trouvons succes- sivement les caractères suivants: feuilles paraissant après les fleurs ou simultanément à celles-ci; spathe mono- phylle (et dans ce cas entière ou bifide) ou composée de deux parties séparées; périgone glabre ou pubescent à sa gorge: filaments des étamines glabres ou pubescents; anthères égalant les filets ou plus longues que ceux-ci; stigmates crénelés ou finement denticulés. Bien que ce caractère n'ait qu’une importance bien relative, les fleurs blanches, lilas ou violettes chez la plupart des espèces, sont d’un beau jaune chez les autres, en particulier dans les deux espèces de Macédoine qui ont donné lieu à ces recherches (GC. chrysanthus Herbert, du premier groupe, et C. Olivieri Guy, du second). Un des exemplaires présentés à la Société (C. nudifiorus Sm.) est en fruit: celui-ci est presque sessile, fait qui rap- pelle le genre Colchicum. En effet, dans celui-ci, quand 3 le fruit est au haut d’une tige, comme dans notre Col- chique d'automne, celle-ci se développe après la floraison, et le manque de ce développement s’observe dans le Colchicum alpinum. Tant là que chez les Crocus, les ovaires sont situés au fond de ce qui a l’air d’un pédoncule chez la fleur, et le fruit se forme dès lors immédiatement au- dessus du bulbe, qui n’est qu’une tige souterraine. M. le prof. F. TRiPET, revenant sur la question du fruit du Colchicum alpinum, dit que, d’après le D" Christ, le fait de le trouver sous terre n’existerait que dans les prairies qu’on irrigue au moyen de torrents, qui y lais- sent un dépôt de limon. Ceux que M. Cornaz nous a mon- trés précédemmentétaient en effet accompagnés de feuilles recouvertes de terre. Or, les feuilles se développent au- dessous du fruit et l’on sait que ces organes ne peuvent présenter leurs caractères ordinaires qu'à l'air libre. M. Corxaz n’a parlé aujourd’hui du fruit de cette espèce que pour expliquer comment, tant là que dans le genre Crocus, il se trouve si près du bulbe, malgré l'aspect pédonculé de la fleur, vu la profondeur des ovaires. La Société se transporte ensuite à l’amphithéâtre de physique pour entendre la communication de M. le prof. WEBER sur le {hermo-isolateur et quelques-unes de ses applications. M. Weber présente l'instrument, qui se com- pose d’une éprouvette à doubles parois, entre lesquelles on à fait le vide. Les mélanges réfrigérants peuvent sy conserver pendant un temps fort long, suffisant pour effectuer plusieurs expériences. En employant l'acide carbonique solide, mélangé à l’éther, M. Weber réalise un froid de — 110° et fait congeler sous les yeux de ses auditeurs du mercure, de l'alcool, du chloroforme, etc. SÉANCE DU 95 JUIN 1895 Présidence de M. O. BILLETER. M. le PRÉSIDENT annonce que la séance publique qui devait avoir lieu au Locle le 4 juillet prochain, doit être remise à une date ultérieure par suite de diverses cir- constances. Il propose que cette séance soit, comme celle de l’an dernier, renvoyée en automne, ce qui est approuvé. Au nom de M. André DE MOoNTMOLLIN, électricien à Mulhouse, M. le prof. WEeger lit un mémoire théorique sur les courants triphasés. Cette communication tend à démontrer que le courant triphasé pourrait être utilisé sans inconvénient pour la lumière à incandescence, à condition que la résistance du réseau de lumière fût cent fois supérieure à celle de la ligne primaire. (Voir p. 198.) M. CHAVANxES croit que cette théorie n’est pas encore bien démontrée et qu’en tout cas les conditions exigées ne pourraient se présenter que dans le cas de ligne pri- maire très courte. Dans le cas de Neuchâtel, par exemple, où la source d'électricité est très éloignée du réseau de distribution, l'application de cette théorie serait impos- sible. M. le prof. WEBER présente ensuite du gaz acétylène, qu'il prépare dans un vase sous les yeux de la Société. Celle-ci se transporte ensuite à l’amphithéâtre de chimie, où M. Billeter fait quelques expériences sur ce gaz, autour duquel on fait actuellement tant de bruit. M. le prof. BILLETER fait l'historique du carbure de calcium, découvert en 1836 par Wôhler, qui le préparait d’une manière fort difficile. La réaction qui sert actuel- lement à sa préparation, action du charbon sur la chaux, a été découverte il y a une dizaine d’années par Bôttinger qui, cherchant autre chose, n’y prêta pas toute l'attention voulue. C’est Moissan qui redécouvrit dernièrement ce — 273 — mode de préparation. Sous l'influence de l’eau, le carbure de calcium se ‘décompose en donnant lieu au dégagement du gaz acétylène. Ce gaz vénéneux, d’une odeur pénétrante, très désa- gréable, brûle avec une flamme éclatante, mais fumeuse. On ne peut pour cette raison l’employer seul, aussi est-ce en le mélangeant à l'air, dans une proportion qui ne donne pas lieu à un mélange explosif, que M. Billeter le fait brûler. Deux becs semblables brûülent côte à côte du gaz d’éclai- rage et de l’acétylène; le contraste est grand entre la belle flamme blanche et brillante de l’acétylène et la flamme rougeâtre, huit fois moins lumineuse, du gaz d'éclairage. L’acétylène ne pouvant être brûlé seul, on a pensé à l'employer pour enrichir le gaz d'éclairage, mais il aura à lutter contre un concurrent, la benzine, dont les vapeurs commencent à être employées dans le même but. Le côté économique de la question ne peut encore être traité en toute connaissance de cause, M. Billeter esti- mant que le prix actuel du carbure de calcium (fr. 0,625 le kilog.) subira encore des fluctuations considérables. M. le D: Edouard CorNaz présente successivement: 1° Deux exemplaires de Paris quadrifolia (L.), présen- tant six feuilles, et l’un d’eux, en outre, un petit pédon- cule portant deux folioles bractéiformes, de taille inégale, au lieu de fleur. 2° Un exemplaire de Platanthera bifolia (Rchb.), à fleurs doubles verdâtres (sauf une demeurée blanche) et néan- moins odorantes : les fleurs varient extrêmement et il en est qui ont deux éperons: un second exemplaire trouvé avec celui-ci à été remis à M. le prof. Tripet, pour le faire figurer dans le Rameau de Sapin (1* août 1895, p. 31). 3 Le Sphacelia tanacetifolia (Benth.), de la famille des Hydrophyllacées, cultivée à Moulins pour la nourriture BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIII 18 — 274 — des abeilles : elle l’est également, dans le même but, vers le rucher de la cure de Coffrane. 4° Des exemplaires du Zithospermum purpureo-cœæruleum (L), du bois de l'Hôpital, localité indiquée par feu Ch.-H. Godet, mais longtemps perdue, et retrouvée en juin 1894 par notre collègue, M. F. Jordan, pharmacien : la place, difficile à trouver, est sur le revers du dos qui s'élève à l’ouest du chemin de Comba-Cervey. Enfin, il fait remarquer que le nom de Reynier, qu'on trouve indiqué pour certaines espèces botaniques, devrait être mis dans une parenthèse et suivi de celui de l’auteur qui à employé le premier le nom respectif, ce botaniste ayant donné ces noms en français et non pas en latin. Il s’agit, croit-il, du pasteur Reynier, savant neuchâtelois, dont le nom ne figure pas dans la Biographie neuchü- leloise. M. Léon Du PASQUIER présente ensuite le rapport de la Commission limnimétrique. La Commission propose de publier pour le moment les graphiques du niveau du lac pour les années 1891, 1892, 1893, 1894. Les années anté- rieures, de 1882 à 1890, suivront lorsqu'il aura été possible de se procurer tous les renseignements nécessaires et de les contrôler et coordonner. Ces conclusions sont votées à l'unanimité et, sur la proposition de M. L. Du Pasquier, la Société décide qu’à l'avenir les différentes Commissions seront réélues à chaque réélection du bureau. (Voir p.245.) SÉANCE PUBLIQUE AU LOCLE, LE 24 OCTOBRE 1895 Présidence de M. O0. BILLETER. Le mauvais temps, qui semble s’acharner sur nos réus nions publiques, n’avait pu pourtant empêcher une ving- taine de participants environ de se rendre à la date convenue dans la patrie d'Auguste Jaccard. — 275 — _ C’est dans les locaux du Cercle de l'Union républicaine que s'ouvre, à deux heures de l'après-midi, la première séance. Après avoir souhaité la bienvenue aux assistants, M. BrzLeTER explique que le choix du lieu où devait se tenir notre seconde séance publique était tout indiqué. C’est chez lui, dans la ville où il a vécu, que devait être prononcé l'éloge de Jaccard, qui est l’un des principaux sujets de notre ordre du jour. Les sciences, du reste, doivent être en honneur au Locle, dont l'industrie a par- ticulièrement besoin; l'horlogerie de précision en est une application et l'union de l'esprit pratique des industriels loclois avec les théoriciens de la science ne peut qu'être heureuse et féconde. M. le PRÉSIDENT annonce ensuite que trois candidats demandent leur admission dans la Société : MM. Louis Mauler, professeur à Neuchâtel, Charles Perregaux et Auguste Guignard, professeurs au Locle. Puis M. le prof. DE TRIBOLET prend la parole et lit sa Notice sur Auguste Jaccard, sa vie el ses travaux, qui pa- raitra dans le Bulletin. (Voir p. 210.) Après cette première séance, les membres de la Société se séparent pour visiter les principaux établissements industriels du Locle. L'exploitation agricole de M. Favre- Jacot, aux Eroges; la fabrique de MM. Klaus, les ateliers de MM. Huguenin-Jacot, etc., nous sont ouverts, et par- tout l'accueil le plus aimable nous est réservé et les expli- cations les plus empressées nous sont fournies. Dans la seconde séance, après la réception des trois candidats indiqués plus haut, M. Léon Du PASQUIER, pro- fesseur, expose, à l’aide de projections, les premiers résultats de l'enquête à laquelle il se livre sur la Catas- trophe de l’Altels, résultats qui, eux aussi, figureront au Bulletin, ce qui nous dispense d’en dire plus long pour le — 276 — moment. C’est avec un vif intérêt que l'assistance, ren- forcée d’un assez nombreux public du Locle, suit les explications de notre collègue et écoute cette communi- cation d'une si vivante actualité. Avant de repartir pour Neuchâtel, les membres de la Société prennent encore part à un modeste banquet, où de nombreux toasts sont échangés entre les représentants de la Société et ceux de la Commune et du district du Locle. Les séances publiques de la Société des sciences natu- relles ont ainsi gagné droit de cité et tous forment des vœux pour qu'elles se développent de plus en plus et contribuent à l'expansion toujours plus grande du goût des sciences dans notre pays. LISTE DES OUVRAGES RECUS PAR LA SOCIÉTÉ du 1° décembre 1894 au 31 décembre 1895 Adélaïde (Sud-Australie). Royal Soc. of. S.-A. — Transact., vol. XVIII, XIX, 1. Albany. 4. New-York state Library. — Bull.: Legislation, n° 2, Bibliography, n° 1; n° 5: Addition. — 2. 76 an. report for 1893. 2. New-York state Museum. — 47th an. report of the regents for the year 1893. Altenburg. Naturforsch. Gésellsch. des Osterlandes.— Mittheil., Neue Folge, 6. Band. Amiens. Soc. Linnéenne du Nord de la France. — Bull. men- suel, T. XII, 259-270. Annecy. Soc. florimontane. — Revue Savoisienne, 36m année, 1-5. Auxerre. Soc. des sc. hist. et natur. de l'Yonne. — Bull. vol. 48. Bâle. Naturforsch. Gesellsch. — Verhandil., B. X, 2 u. 3; PaXE. 1: Baltimore. John Hopkins University. — 1. Studies from the biolog. laboratory, vol. V, 1-4; — 2. Circulars, vol. XIII. nos 108-114; vol. XIV, nos 116-118 and 120; vol. XX, n° 121. Bar-sur-Seine. Soc. d’apicult. de l’Aube. — Bull., nos 142-147. Beaune. Soc. d’hist., d’archéol. et de litt. — Mém., 1893. Bergen. Bergens Museum. — Aarbog for 1893. Berlin. 1. K. Pr. Akad. der Wissenschaften. — Sitzungsber.., 1894, 39-53 ; 1895, 1-38. 2. Deutsche geolog. Gesellsch. — Zeitschrift, B. XLVI, 3 U. 4; XLVIL, À u. 2. Berne. 1. Naturf. Gesellschaft. — Mittheil., 189%, nos 1335- 1372. 2. Naturhistor. Museum der Stadt Bern. — Ber. der Mu- seumskommission über die Jahre 1886-1890 ; 1891-1893. 3. Commission géolog. suisse. — Beiträge zur geolog. Karte der Schweiz, 24. 33. und 34. Lief. 4. Schweizer. Naturforsch. Gesellsch.— Verhandi. der 77. Versammlung zu Schaffhausen. ». Inspectorat fédéral des Travaux publics. — 1. La cor- rectiou des torrents en Suisse, livr. 1 et 2; — 2. De l’aménagement des eaux en Suisse, 1 vol.; — 3. Tableaux graphiques des observations hydrométriques suisses, 1886-189%, 1; — %. Tables de récapitulation des dites, 1886-89. Besançon. 1. Soc. d’'Emulation du Doubs. — Mém., 6me sér., vol. 8. | 2. Soc. d’horticult. du Doubs. — Bull., 1895. Béziers. Soc. d'étude des sc. natur. — Bull., vol. XVI. Bonn. 1. Naturhistor. Verein der preuss. Rheinlande u. West- falens. — Verhandi., Jahrg. 51, 2te Hälfte; 52, Ate Hälfte. 2. Niederrheimische Gesellschaft fur Natur- u. Heïlkunde. — Sitzungsher., 1895, Lt Hälfte. Bordeaux. 1. Soc. linnéenne. — 1. Actes, XLVI, sér. à, T. VI; — 2. Catal. de la biblioth., fasc. 4er. 2. Soc. des sc. phys. et natur. — Mém., sér. 4, T. IE, 2 et T. IV, 1, 2 et appendice. Boston. Soc. of. natur. history. — 1. Mem., vol. IT, 14; — Proceed.. vol. XXVI, 2 a. 3; — 3. "Occasional papers, IV : Geology of the Boston basin, vol. I, part. 2. Bourg. Soc. des sc. natur. de l’Aïn. — Bull., n° 1. Bremen. Naturwissenschaftl. Verein. — Abhandl., B. XII, 2; — 2. Beiträge, Heft 1. — 279 — Brest. Soc. académique. — Bull., 2e série, T. XIX. Brünn. Naturforsch. Verein. — 1. Verhandl.. B. XXXII; — 2. Meteorol. Comm., XII. Ber. Bruxelles. 1. Acad. royale des sc., lettres et beaux-arts de Belgique. — 1. Mém., 3me sér., vol. XXII-XXIX ; — 2. Annuaire, 1892-1895. Soc. royale malacolog. de Belgique. — 1. Annales, T. XXVIT; —. 2. Procès-Verb., T. XXI, p. LXXV- LXXXVI ; T. XXII, XXIIT et XXIV, p. I-LXXXIV. 3. Soc. royale de botan. de Belgique. — Bull., T. 32 et 33. 4. Soc. entomolog. de Belgique. — Annales, T. XXX VII. 5. Soc. belge de microscopie. — 1. Annales, T. XVIIE, 2; XIX, 1; — 2. Bull., 24e ann., 1-9. Budapest. 1. K. Ungar. geolog. Anstalt. — 1. Jaresber. für 1892; — 2. Mittheil. aus dem Jahrb., B. IX, 7. 2. Fôldtani Kôzlôny, T. XXIV, 411 u. 12; XXV, 1-5. Puenos-Aires. Instit. geogr. Argentina. — Boletin, T. XV, 9-12; XVI, 1-4. PBujjalo. — Soc. of. natur, sciences. — Bull., vol. V, 4. Caen. 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Broteriana. — Bol.. XIE, 4. Coire. Naturforsch. Gesellschaft Graubünden’s.—1.Jahresber., B. XXXVII; — 2. Die Ergebnisse der sanitarischen Untersuchungen der Recruten des Kantons Graubünden in den Jahren 1875-1879, bearbeitet von D' P. Lorenz. Colmar. Soc. d’hist. natur. — Bull., nouv. série, T. IT, 1891- 1894. Cordoba (Rép. Argent.) Acad. nacional de ciencias. — Bol., T'-XINSS Dax. Soc. de Borda. — Bull., 189%, 2-4; 1895, 1. Des Moines (U.-S.). Jowa geolog. Survey. — Vol. Il, second ann. report, 1893; — vol. Il, Coal deposits of Jowa. Dresden. Narturw.GesellschaftIsis. — Sitzungsber.u. Abhandi., 1894, 7-12; 1895, 1-6. | Dublin. 1. Royal Irish Academy. — Proceed., 34 ser... vol. IIL, 3. Dürkheim. Pollichia. — 1. Mittheil., Jahrg. LI, 7; — 2. Der Drachenfels bei Dürkheim, I. Abtheil., von D' C. Mehlis. Düsseldorf. Naturwissenschaftl. Verein. — Mittheil, 3. Heft. Ekatérinbourg. Soc. ouralienne. — Bull., T. XIII, 2; XIV, 4; XV, 1. Epinal. 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Observatorio de Madrid, — 1. Resumen de las obser- vac. meteorol. efect. en la peninsula, 1891 y 1892; — 2. Observac. meteorol. de Madrid, 1892 y 1893. Manchester. À. Literary a. philosoph. Soc. — Mem. a. Pro- ceed... 4th ser., vol. IX. 1-6. 2. Museum Owens college. — 1. Museum Handbooks of the library: Handy Guide to the Museum; — 2. Rep. of the Manchester Museum Owens college, oct. 1890 to dec. 1894; —_ 3. Catal. of the Hadfield collect. of shells from the Lovalty islands. Marseille. À. Faculté des se. — Annales, T. IV, 1-5. 2. Soc. de statistique. — Répertoire des travaux, T. XLIIE. Mexico. 1. Soc. cientifica « Antonio Alzate ». — Memorias y revista, T. VIIL, 3 y 4. 2. XI. Congreso de Americanistas, reunion en Mexico, del 15 al 20 de octubre de 1895 : Programa. Milan. 1. Soc. italiana di sc. natur — 1. Memorie, T. V (T. Ie della nuova ser.); — 2. Atti, vol. XXXV, 1 e 2. 2. R. Osservatorio astron. di Brera. — Riassunto delle osservazioni meteorol. eseguita nell’ anno 1894. LA er de. el RTE Ed Re Minneapolis. 1. Academy of natur. sciences. — Occasional papers, vol. [. 4. 2. Geolog. a. natur. hist. Survey of Minnesota. — 1. Bull., no X;, — 2, 20 th ann. Report; — 3. First Report of the state zoologist, 1892. Montbéliard. Soc. d'Emulation. — Mém., 3me sér., vol. XXIV, Montevideo. Museo nacional. — Anales, IE. Montpellier. Acad. des sc. et lettres. — Mém.: Sciences, 2me sér.. T, [, 3 et 4; II, 4. Moscou. Soc. impér. des naturalistes. — Bull., 1894, 3 et 4; 1895, 1 et 2. Mulhouse. Soc. industrielle. — 4. Bull., 189%, 11 et 12; 1895, 1-11; — 2. Progr. des prix proposés pour 1896. Munich. K. bayer. Akad. der Wissenschaften. — 1. Sitzungs- ber. der Mathem.-physikal. Classe, 1893, INT; 1894, I-IV; 1895, Tu. IT; — 2, Festrede gehaltem am 15. Nov. 1894, von L. Sohncke. Nancy. Soc. des sciences. — 1. Bull., sér. IT, T, XII, 20 ; — 2. Bull. des séances, Gme ann.. 1-3; — 3. Catal. de la bibliothèque, , Nantes. Soc. des sc. natur. de l’Ouest de la France. — Bull., TT IV, 454; N, 4. Neuchätel. 1. Ecole d’horlogerie. — Lecons d’horlogerie théo- rique, par H. Grossmann, directeur : Cahiers 6-12. 2. Soc. helvétique pour l’échange des plantes. — Catal. des plantes distribuées en 1894. New-Haven. 1. Connecticut Acad, of arts a. sciences. — Tran- sact., vol. IX, 2. 2. Observatory of Yale University, — Rep. to the presi- dent a. fellows, presented by the board of managers, 1894-95. 3. American Journ. of sciences, vol. XLIX, 289-294; L. 295-300; fourth ser., vol. I, 4. New-York. Acad. of sciences. — Annals, vol. VIE, Index; VILLE, 5. Nimes. Soc. d’étude des se. natur. — Bull., 22me ann., 3 et 4. — 284 — Offenbach. Verein für Naturkunde. — Ber., 33-56. Orléans. Soc. d’agricult., sc., belles-lettres et arts. — Mém., T. XXXIIE, 1-4. Osnabrück. Naturwissenschaftl. Verein. — 10. Ber., 1893 u. 1894. Ottawa. 1. Royal Soc. of Canada. — Proceed* and Transact., vol. XII. 2. Geolog. Survey of Canada. — Palæozoic fossils, vol. IT, part. IL. Padoue. Soc. Veneto-Trent. di sc. natur. — 1. Atti, ser. I, vol. Il, 4; — 2. Bulletino, T. VI, 4. Paris. 1. Ecole Polytechnique. — Journal, 64me cahier. 2, Soc. zoologique de France. — Bull., T. XIX, 1-9. 3. 50c. zoologique de France. — Compte-rendu des séan- ces, T. XXIII, 1-18. L. Feuille des Jeunes natural., nos 291-303. Philadelphie. À. Acad. of natur. sc. — 1. Proceed., 1894, I-IIT ; 1895, I; — 2. Journal, 24 ser., vol. IX, 4; X, 2. 2, Wagner free Institut of sc. — Transact., vol. 3, part IL. Pise. Soc. toscana di sc, natur. — Atti: Proc. verb., vol. IX, fol. 133-242. Portland (Maine). Portland Soc. of natural history.— Proceed., vol, IL, 3. Rio-de-Janeiro. Instituto hist., geogr. e ethnograph. Brazi- leiro. — Revista trimensal, T. LVI, 4. Rochelle (La). Soc. des sc. natur. de la Charente-Infér. - Annales, T. 29 et 30. (T. I.) Rome. 1. Reale Accad. dei Lincei. — Atti, ser. 5; Rendicont. 1895, 10 sem., vol. IV, 1-12; 20 sem., vol. IV, 1-12. 2. Ufficio centr. meteorolog. e geodinam. italiano. — Annali, ser. 22, vol. XII, 2. 3. Soc. romana per gli studi zoolog., vol. I, 5 e 6; IV, 1-4. Rotterdam. Soc. batave de philosophie expérimentale. — Pro- gramme de 1895. Rouen. Soc. libre d’Emulation de la Seime-fnfér. — Bull., 1892-1894. h : Li Do oh nc lt th tm in Pa Va Saint-Dié. Soc. philomat. vosgienne. — Bull., 20%e ann. Saint-Gall. Naturwissenschaftl. Gesellschaft. -— Ber. 1892-93. Saint-Louis. Acad. ofscience. Transact., vol. VI, 9-18; VII, 1-3. Saint-Pétersbourg. 1. Acad, imp. des sc. — Mém., 7e sér., Le AXXIX, 2: XLE 8 et 9: XLII 23, 9..8,9, LE ef, 12; 5me sér., Il, 1-5; III, À; 8e sér., T. I, 1-5. 2. Horto Petropolitani. — Acta, T. XIII, 2. Salem. 41. American Associat. for the advanc. of sc.— Proceed. of the 42th (Madison) and 43t* meetings (Brooklin), 1893 a. 1894. 2. Essex Institute. — Bull., vol. 25, n° 4-12; 26, nes 1-3. San-Francisco. California Acad. of sc. — Proceed., 2 ser., vol. IV, 1 a. 2. San-José de Costa Rica. Instituto fisico-geografico nacional. — Invertebrados de Costa Rica, I. Coleôpteros; IT. Hemi- pteros heterôpteros. per H. Pittier y P. Biolley. Santiago (Chili). 1. Soc. scientif. du Chili. — Actes, T, IV, 4% et à. 2. Deutscher wissenschaftl. Verein. — Verhandl., B. Il, 142. Soleure. Naturforsch. Gesellschaft, — X. Bericht, Stockholm. 1. Acad. royale des sc. — 1. Handlingar, Bd. 22, 1-2; 93, 1-2; 24, 1-2; 25, 2; 26; — 2. Bihang, vol. 14-17 et vol. 19; — 3. Oefversigt of K. vetenskaps Aka- demiens Fôrhandlingar, vol. 51 (1894); — 4. Lefnda- steckningar, B. 3. h. 1; — 5. Om Sveriges zoologiska Nafsstation Kristineberg, of Hj. Théel.; — 6. Acces- sionskatalog., 1-7 1886-1892); 9 (1894). 2. Institut royal géolog. de Suède. — Afhandlingar, ser. C, nos 112, 120 et 151. 3. Entomolog. Tidskrift. — Arg. 15, h. 1-4. Stuttgart. Ver. für vaterländ. Naturkunde in Württemberg.— 91. Jahresheft. Sydney. 1. Royal Soc. of New-South Wales. — Journ. a, Pro- ceed., vol. XX VII. 2. Australian Museum. — Ann. Report of the trustees for 1894. — 286 — Trieste. 4. Osservatorio astron.-meteorolog. — Rapp.ann., 1892, 2, Museo civico di storia naturale. — Atti, IX, vol, II della serie nuova. Turin. 1. Reale Accad. delle sc. — 1. Mem., ser. 22, T. XLIV; =_ 9, Àtti, T. XXX, 1-1 9. Osservatorio della R. Università di Torino. — Osservaz. meteorolog. fatte nell’ anno 1894, calcolate del Dr Rizzo. Upsal. Geological Institution of the university. — Bull., vol. 1, IE, part À, n° 5. Venise. Notarisia : Commentar ficolog. generale.— Anno 1894, 6; — La Notarisia: Revue trimestrielle algologique, vol, X, nos 2 et 3. Vienne. 1. K. Akad. der Wissenschaften. — Sitzungsber. : 1. Abtheil., B. CIL 8-10; CHI, 1-10; 2. Abtheil., à) B. CII, 8-10; CIN, 1-10; b) B. CIL, 8-10; CIIL 1-10: 3. Abtheil., B. CIL, 8-10; CII, 1-10. 2. K. u. k. geolog. Reichsanstalt. 1. Verhandi., 1894, 10- ‘18; 1895, 1-13; — 2. Jahrb., B. XLIV, 2-4; XLV, 1. 3. K. u. k. zoolog.-botan. Gesellschaft. — Verhandi.. **B. XLIV, » u.. 47 XLV, 1-9. h. K. K. Central-Anstalt für Meteorologie u. Erdmagne- tüismus. — Jahrb., Neue Folge. B. XXIX. 5. Verein zur Verbreit. naturwissenschaftl. Kentnisse. — Schriften, B. 35. 6. Naturwissenschaftl. Verein an der Universität Wien. — Mittheil. für das Jahr 1893/9%. Washington. Smithson. Institution. — 1. Ann. report of the board of regents for 1892 and 1893; — 2. Miscellan. collections, nos 854, 969 and 970. 2. U.-S. National Museum. — Proceed., vol. XVH. 3. Bureau of Ethnology. — 1. Ann. rep. of the Bureau, 1889-90, 1890-91 a. 1891-92 ; — 2. An ancient quarry in Indian territory; — 3. List of the publications of the Bureau; — 4. Archeologic investigations in James a. Potomac valleys; — 5. Chinook texts; — 6. The Siouan tribes of the east; — 7. Bibliography of the Wakashan languages ; — 8, The Maya year; — 9. The Pamunkey Indians of Virginia. nn. oi st mm pe él te dé ds. de — 9287 — 4. Department of the interior. — U.-S. Geolog. Survey. — À. Monographs, vol. XXII à. XXIV; — 2. Bnll. of the U.-S. geolog. Survey, nos 118-122; — 3. 12th, ann. Report, part. [ a. IT (1890-91); 13t* (1891-92), part. I-IIT ; 14tr (1892-93), part I a. IT, to the secretary of the interior, by J.-W. Powell, director. 5. U.-S. Coast a geodetic Survey. — Rep. of the Super- intendent for 1892, part. I. 6. Department of agriculture. — 1. Rep. of the secretary of agricult. 1893; — 2. North american fauna, n° 8; — 3. The common Crow of the U.-S. Waesbaden. Nassauischer Ver. für Naturkunde. — Jahrb., 48. Jahrg. Würzburg. Physikal.- Medicin. Gesellschaft. — Sitzungsber., Jahrg. 1894. Zurich. À. Naturforsch. Gesellschaft. — Vierteljahrschrift; 39. Jahrg., 3 u. 4; 40. Jahrg,, À u. 2. 2. Station centrale météorologique. — Annales, 1882-1893. Zuwickau. Verein für Naturkunde. — Jahresber., 1894. OUVRAGES RECUS DE DIVERS SAVANTS Agostini (de), Giovanni. Sulla temperatura, colorazione e trasparenza di alcuni laghi piemontesi. Choffat, Paul. Extrait de l’annuatre géolog. universel : Espagne et Portugal, années 1891, 1892 et 1893. Clerc, G.-0. Matériaux pour la biographie de B.-J. Kotélanski. Dei, Appelle. À. Gli insetti e gli uccelli considerati per se stessi e per i loro rapporti con l’agricoltura; — 2. Un caso di iniopia in un agnello neonato e considerazioni sullo sterno della pecora e anomalie relative. Elskes, Ed. Rupture des ponts métalliques, étude histor., et statistique. Fatio, Victor. Perdix saxatilis, var. melanocephala (curieux déplacements de couleurs). Janet, Ch. 1. Sur les nids de la Vespa crabro; — 2. Etudes sur les fourmis, 5e et 7me notes. Kuntze, Otto, D'. Geogenetische Beiträge, Nobre, Augusto. Annaes de sciencias naturaes, 1° anno, n° 3. Raspail, Xavier. Durée de l’incubation de l’œuf du coucou et de l’éducation du jeune dans le nid. Torossi, G.-B. Varietà di storia naturale. Wolfer, A. Astronomische Mittheil., nos LXXX V und LXXX VI. LISTE DES MEMBRES EFFECTIFS DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE NEUCHATEL Fondateur 1832. Reçu en 1845. 1846. 1850, 1855. 1856. 1857. 1858. 1859. 1862, 1863. 1865. 1866. 1868. 1869. 1870. 1872. 1874. 1875. a. Résidants. de Montmollin, Auguste. Favre, Louis, professeur. de Coulon, Henri. Cornaz, Edouard, D' médecin. de Coulon, Charles. Berthoud, Georges, banquier. Mayor, Auguste, Ritter, Guillaume, ingénieur. Godet, Paul, professeur au Gymnase cantonal. Hirsch, Adolphe, D", directeur de l'Observatoire cant. de Pourtalès, Maurice. Roulet, Alexis, ancien chef d’institution. de Montmollin, Jean, colonel fédéral. Ladame, Henri, ingénieur. Tripet, Fritz, professeur de botanique à l’Académie. Wolfrath., Henri, imprimeur. Perret, David, ingénieur-mécanicien. Nicolas, Charles, D' médecin. de Montmollin, Henri, D' médecin. de Tribolet, Maurice, Dr, prof. de minéral. à l’Académie. Bauler, Emmanuel, pharmacien. Convert, Nelson, ing., directeur de la Société technique. Billeter, Otto, Dr, professeur de chimie à l’Académie. Favarger, Albert, ingénieur-mécanicien, directeur de la Fabrique de télégraphes. BULLE. S0C: SC NAT. TT. XXITII 19 1880. 1881. 1883. 1884. 1885. 1886. 1887. 1388. = 29 — Rychner, Charles-Alfred, architecte. Borel, Auguste, ingénieur. Barbezat. P.-E.. directeur des Ecoles second. et latine. de Coulon, Paul, inspecteur forestier. Bourgeois, Albert, pharmacien. Borel. Alfred, banquier. Weber, Robert, Dr, prof. de physique à l'Académie. Russ-Suchard, Carl, direct. de la Fabrique de chocolat. de Coulon, Georges. de Salis, Pierre. Sandoz-Hess, F. négociant. LeGrandRoy, E., prof. de mathématiques au Gr Favre, Guillaume, D' médecin. Hermite, Hippolyte. Humbert. Paul-Eugène, banquier. Du Pasquier, Ferdinand, banquier. Nadenbousch, Fritz, chirurgien-dentiste. Bovet, Charles-Edouard, gérant de rentiers. Isely, Louis, prof. de mathématiques à l’Académie. Béraneck, Edmond, Dr, prof, de zoologie à l’Acadénne. de Sandol, Francois, Favarger, Ernest, D' médecin. Bertrand, Jules, instituteur. Hartmann, Edouard, conseiller communal. Attinger, Victor, imprimeur. Conne, Frédéric, chimiste. Sjæstedt, G., négociant. de Meuron, Pierre, Dr ès sciences. Cornaz, Emile, ancien négociant. Hermite, Gustave. Du Pasquier, Alphonse, avocat. Cornaz. Arthur, D' médecin. de Montmollin, Georges, D' médecin. de Perregaux, Jean, ingénieur. Strohl, Alexandre, Dr, chimiste à la fabrique Suchard. de Perrot, Samuel, ingénieur. Du Pasquier, Léon, D, prof. de géologie à l’Académie. Bellenot, Alfred, ingénieur. de Coulon, Maurice. | 1888. 1889. 1890. 1891. 1892. 1893. 1894. 1895. 1896. Reçu en 1855. 1861. 1863. — 29 — Borel, Georges, D' médecin. Munsch-Perret, chirurgien-dentiste. Perrochet, Alexandre, prof., directeur du Gymnase cant. Ladame, Eugène, professeur à l’Académie. Bonniot, Eugène. de Rutté, Fritz, négociant, à Beauregard. Grossmann, Hermann, direct. de l'Ecole d’horlogerie. Beauverd, Jean, instituteur. Dubois, Auguste, prof. au Gymnase cantonal. Philippin, Ch.-Aug., négociant. Sandoz, Henri, vétérinaire. Arndt, Louis, Dr, aide-astronome à l'Observatoire. Chavannes, Roger, ingénieur du Service des eaux. Jeanrenaud, Arthur, architecte. Rivier, Henri, Dr, prof. de chimie au Gymnase cantonal. Etienne. Félix. D' médecin. Rufener, Fr., prof. de physique au Gymnase cantonal. de Chambrier, Robert, ingénieur. Jordan, Fritz, pharmacien. Hafner, Emile. Prince-Junod, Alfred. Simond., André-Henri, négociant, Bellenot, Gustave, Dr, prof. à l'Ecole de commerce. Mauler. Louis, prof. au Gymnase cantonal. Bouvier, Eugène, négociant. Barbey, Auguste, forestier. de Pury, Hermann, chimiste. de Pury. Philippe, forestier. de Montmollin, Jacques, D' médecin. b. Non-résidants. Bovet, Félix, professeur, Grandchamp. Borel, Charles-Louis, agronome, Charmettes (Peseux ). Otz, H.-L., arpenteur-géomètre, Cortaillod. Châtelain, Aug. Dr, professeur d’anat. et de physiol. humaines à l’Académie de Neuchâtel, Saint-Blaise. de Dardel, Alexandre, Saint-Blaise. — 9292 — 1865. Borel, François, Dr, directeur de la fabrique de câbles électr., Cortaillod. 1873. Vouga, Paul, D' médecin, Saint-Aubm. 1874. de Marval, Fritz, Monruz. de Meuron, Albert, Corcelles s/Concise. Nicoud, Louis, fabr. d’horlog., La Chaux-de-Fonds. 1876. Jacot, Adolphe, prof., directeur de l'Ecole secondaire, Colombier. 1877. Sandoz, Arnold, ingénieur- mécanicien, Paris. Jeanjaquet, Léo, ingénieur, Cressier. 1878. Berthoud, Edouard, directeur de la fabrique de cäbles électr., Cortaillod. 1879. Berthoud, Alphonse, Londres. de Coulon, Alfred, Treytel (Bevaix). de Coulon, Robert. Républ. Argentine. Girard, Constant, fabricant, La Chaux-de-Fonds. 1880. Stebler, Ed., professeur à l'Ecole industrielle, La Chaux-de-Fonds. de Rougemont, Fr.. pasteur, Dombresson. Albrecht, Hermann, D' médecin, Genève. Godet, Rodolphe, D' médecin, direct. de la maison de santé, Préfargier. 1881. de Coulon, Henri, directeur de la fabrique de câbles électr., Cortaillod. 1882. Carbonnier, Max, Wavre. Robert, Auguste, industriel, Fontamemelon. 1883. de Buren, Henri, agronome, Genève. 1884. Chapuis, Charles, pharmacien, Les Ponts. 1885. de Chambrier, Alexandre, Bevaix. 1893. DuPasquier, Max, insp. forestier, Cernier. Moulin, Henri, pasteur, Valangin. de Chambrier, Paul. direct. des mines de pétrole, Pechelbronn (Alsace). 1894. Borel, Charles, Dr ès sciences, Cortaillod, Jéquier, Jean. Fleurier. Cavin, James, Dr, prof. à l'Ecole secondaire, Fleurier. 1895. Elskes, Edouard, ingénieur, Lausanne, LÉ. de it 5 dédié. té d bé Éd SE SE dE és. fe dé Mn ins dd, à dé de ant dé. ct tn bb Tin RES É » — 9293 — 1895, Berthoud, Alfred, prof. à l'Ecole secondaire, Grandchamp. Perregaux, Charles, professeur à l'Ecole secondaire, Le Locle. Guignard, Auguste, professeur à l'Ecole secondaire, Le Locle. 1896. de Quervain, Fritz, D' médecin, La Chaux-de-Fonds. Naf = — —— ———— —— ARS ns re EU Es 74 " Ne; nn” É ie % L A er MU Ne Sa EG Hot EDEN AL RAA AT TABLE DES MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DU TOME XXIII Ed. Sarasin et Léon Du Pasquier. — Les seiches du lac de Neuchâtel . ES NANTES A. Jaccard. — Sur les chènes enfouis des marais tour- beux des Ponts-de-Martel . — Sur l’origine des bitumes d’après Léo Lesquereux . R. Weber. — Sur la conductibilité calorifique de quel- ques corps mauvais conducteurs . ere L. Isely. — Les connaissances mathématiques et astro- nomiques des anciens Egyptiens . note R. Weber. — Appareil pour la représentation par pro- jection des figures dites de Lissajous LAS M. de Tribolet. — Compte-rendu de l’ouvrage posthume d’Aug. Jaccard, intitulé : le pétrole, l’asphalte et le bitume au point de vue géologique . ER Pre dl H. Ladame. — Nos ports et nos quais . Albrecht Penck et Léon Du Pasquier. — Sur le læss préalpin, son âge et sa distribution géographique G. Borel. — Hystérotraumatismes oculaires André de Montmollin. — Note sur les distributions d'électricité par courants triphasés . M. de Tribolet. — Nouce sur la vie et les travaux d’Au- guste Jaccard, professeur de genes à l’Académie de Neuchâtel . CRUE SAR re À Léon Du Pasquier. — Le niveau des lacs de Neuchâtel. Bienne et Morat, de 1891 à 1894. — Débit des sources de l’Areuse et de la Serrières . Pages ÉRr L Rapport du directeur de l'Observatoire cantonal de Neu- châtel au département de l’Industrie et de l’Agri- culture sur le concours des chronomètres observés pendant l’année 1894. Ad. Hirsch. Appendice I. Rapport du directeur de l'Observatoire cantonal de Neu- châtel à la Commission d’inspection pour les années 1893 et 1894. Ad. Hirsch. Appendice IL. Procès-verbal de la 38me séance de la Commission géo- désique suisse, tenue à l'Observatoire de Neuchâtel le 5 mai 1895. À. Gautier. Appendice IT. NPA OR DR UT DANS ns AR 5 ba EP Fa ET TABLE DES MATIÈRES des Procëès-Verbaux des Séances A. AFFAIRES ADMINISTRATIVES Pages Nomination d’une commission chargée de reprendre les observations limnimétriques des lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat et de les publier . 248 Décision au sujet de la publication d’ une Flore des mousses de la Suisse par M. nr ne 291 Réception de membres actifs 253, 255, 258, 260, 262, 265. 275 Comptes de la Société, arrêtés au 30 juin 189% . . . 953 Décès du D' Auguste Jaccard:; initiative d’une souscrip- üon en vue de lui élever un monument . . 299, 258 La Société ne prend pas en considération une demande de subside pour la publication d’une carte minéralo- gique industrielle de la Suisse . . 263 Sur une réorganisation de la Commission des blocs erratiques . . . 266 Annonce du décès du prof. J.-D. Dana, de New- Haven . 267 Fixation du lieu de la séance générale de 1895 . 267, 272 Le bureau est chargé d’étudier la question des observa- tions pluviométriques dans le canton . . . . 268 Séance générale au Locle . . . Re 274. 276 Liste des ouvrages recus par la Société, du der janvier au 31 décembre 1895 . . . Mapa TA Liste des membres effectifs de la Société . . . . . 289 B. TRAVAUX SCIENTIFIQUES 1. ASTRONOMIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Carte du lac de Neuchâtel d’après les levés récents du Bureau topographique fédéral. L. Du Pasquier . . 252 Eléments de grandeur des lacs de Neuchâtel, Bienne et mou Bu Poser: TS SRE LIEU ST 0 2 0e — 298 — Résultats de l’étude des seiches du lac de Neuchâtel. L. Du Pasquier . Courbes de jaugeage des sources du Champ- du-Moulin et de la Serrière. R. Chavannes et S. de Perrot. Observations de déplacement de l'horizon au Val-de-Ruz. H. Moulin . É Sur l'astronomie des anciens Egyptiens. ki: Isely Etat actuel des études sur les variations des dimensions des glaciers existants. L. Du Pasquier . . Remarques de MM. Perrochet, Tripet, LeGrandRoy et Hirsch . Rapport de la Commission limnimétrique. à Du Pasquier Premiers résultats d’une enquête sur la catastrophe de l’Altels. Z. Du Pasquier LOTS ent SCD R TETE 2, MATHÉMATIQUES Sur les connaissances mathématiques des anciens ÉSYP7 tiens. Z. 1sely arts Ra tit 485 3. PHYSIQUE Les installations électriques projetées au Locle et à la Chaux-de-Fonds. R. Weber Conductibilité calorifique de quelques cor ps mauvais conducteurs. À. Weber Le thermo-isolateur et quelques-unes de ses applications. R. Weber . 5 te Sur les courants tr iphasés. A. de Montmollin . Observation de M. Chavannes %. CHIMIE Analyse de divers vins malades de 18935. ©. Billeter Sur le gaz acétÿlène. R: Weber" ". "ITS . 262. Sur la découverte de l’argon. O0. Billeter . . . . 263, Sur la découverte du Garbure de calcium et sur l’acé- tylène. O0. Billeler 253 259 260 265 267 268 27% 279 262 259 26% 271 272 272 250 272 265 272 dns cl — 299 — 5. GÉOLOGIE, PALÉONTOLOGIE ET MINÉRALOGIE Sur les gisements de soufre et leur rendement. #. de Tribolet 249 Sur l’origine des bitumes d’après Léo Lesquereux. A. dJaccard . . Or Mr 1) Compte-rendu des trav aux de Br ongniart sur les insectes fossiles des terrains primair es de Commentr y. P.Godet 261 Le pétrole, l’asphalte et le bitume au point de vue géo- logique, d’après l'ouvrage d’Aug. Jaccard. M. de Tribolel 265 Sur la présence de læss fossilifère aux environs de Ly on. L. Du Pasquier . 269 6. BOTANIQUE Sur la flore adventice d’Orbe, d’après M. le D'J. Mæhrlen, Ed. Cornaz 247 Sur l’apparition soudaine de certaines plantes étrangèr es à la flore suisse. #. Tripet 248 Découverte du Salsola Tragus L. aux Pierrettes près Morges par M. Mouillefarine. F. Trèpel 251 Sur les phases du développement de la rouille des blés (Puccinia graminis de Bary). F. Tripel 252 Observations de MM. P. Godet et Ed. Cornaz. 252 Reproduction de feuilles par impression sur du papier albuminé sensible. P. Godel . 25/4 Sur la valeur spécifique de l” Aster Garibaldi Br ügger. suivant M. le D'E. Levier et M. le prof. Schræter. Ed. Cornaz 259 Présence du Plantago fuscese ens Jord. dans le Val de Binn (Valais). Ed. Cornaz. 260 Sur les caractères spécifiques dans le genre Crocus. Ed. Cornaz 269 Observation sur le fruit du iténe, alpinum L. F. Tripet et Ed. Cornaz 271 Anomalies chez le Paris quadrifotia L. Ed. Cornuz 273 Fleurs doubles chez le Platanthera bifolia Rich. Ed. Cornaz Ps PAPE DR Ÿ Culture du Sphacelia lanacetifolia Benth. ste la nourriture des abeilles. £d. Cornaz 213 Station du Zathospermum purpureo-cœruleum L au- dessus de Neuchâtel. Ed. Cornaz 274 LT 600 “2 7. HYGIÈNE ET MÉDECINE Sur le sérum antidiphtérique du D' Behring. Æ. de Montmollin . . À Sur la bactériologie de la diphtérie. Ed. Béraneck . Sur le traitement de la diphtérie par le sérum. À. Cornaz Sur la noix de kola (Sterculia acuminata) et ses DES priétés thérapeutiques. Æ. Albrecht. Les hystérotraumatismes oculaires. G. Borel . S. DIvERs Don d'exemplaires d’une brochure sur la crémation, Fa M. le Dr F. Goppelsræder, à Mulhouse. : Ports et quais de Neuchâtel. 1. Ladame Etymologie du mot antimoine. Ed. Cornaz 266 266 1 Gielihes CNCRER UTR 7 RAPPORT DU DIRECTEUR L'OBSERVATOIRE CANTONAL . DE NEUCHATEL Dépariemtte a et de l'Agriculture Ë CONCOURS DES CHRONOMÈTRES | D a | | LA CHAUX-DE-FONDS IMPRIMERIE E. SAUSER 1895 RAPPORT | CONCOURS DES CHRONOMÈTRES OBSERVÉS EN 1894 A L'OBSERVATOIRE DE NEUCHATEL MONSIEUR LE CONSEILLER D'ETAT L'arrêt dans le développement de notre horlogerie |_ de précision, que j'ai dû signaler ces dernières années, 4 n’est pas encore fini, car l’exercice dont j'ai à vous . rendre compte aujourd’hui reste, en quantité aussi | bien qu’en qualité, du moins sous plusieurs rapports, _ inférieur à celui de 1893. Si la cause principale de _ cette diminution doit être cherchée dans la crise gé- De dont malheureusement notre belle industrie - horlogère a continué à souffrir en 1894, comme du _ reste la plupart des grandes industries internationales, Di n’en est pas moins vrai que l’abaissement des prix peut bien expliquer un ralentissement de production _ dans une branche qui, par sa nature, comporte moins que la montre ordinaire l'introduction des machines, mais qu’un relâchement dans les soins scrupuleux voués à la construction et au réglage des chronomètres est certainement le dernier moyen pour-relever la valeur et finalement le prix des montres de précision. Il est juste de dire qu’un certain nombre d’horlogers distingués qui, au Locle, à La Chaux-de-Fonds et dans d’autres centres horlogers, ont contribué au bel épa- nouissement de notre chronométrie dans le dernier … quart de siècle, ont disparu et fait place à une nou- velle génération qui, bien qu’animée du meilleur zèle et sans doute bien préparée dans nos excellentes écoles d’horlogerie pour sa tâche difficile, doit encore acquérir par l’expérience la connaissance sûre des nombreuses finesses dont l’art de la chronométrie est rempli. C’est vrai surtout pour le réglage de précision qui, malgré tous les progrès accomplis dans la théorie du spiral, est encore aujourd’hui plutôt un art qu’une science. La lacune qu’ont laissée les deux éminents régleurs du Locle, qui ont tant contribué à asseoir la réputation des chronomètres du pays, n’est pas encore comblée suffisamment. Afin d'encourager cette impor- tante spécialité, l'Etat ferait peut-être bien de joindre aux prix destinés aux meilleurs fabricants de chrono- mètres un ou deux prix qui seraient attribués aux meilleurs régleurs de précision, dans des conditions qu’il s'agirait de fixer, d'accord avec nos principales maisons de chronométrie. Comme d’habitude, j'examinerai les principaux élé= ments du concours au moyen de tableaux statistiques . comparatifs. MD 4 Commençons par le nombre des chronomètres pré- ._ sentés à l’observation et ayant obtenu des bulletins —._ de marche; il est cette fois de 247, c’est-à-dire — . comme on le verra par le tableau suivant — le plus _ faible depuis 1881, dépassant à peine la moitié du nombre de chronomètres qui furent présentés en 1889, . année de l’exposition de Paris. Aussi le nombre des bulletins délivrés, 194, est exceptionnellement faible. Toutefois la proportion des pièces qui ont dû être re- tournées sans bulletin est moins forte que pendant les 15 années précédentes, car elle matteint que 210/, de la somme totale. £ Chronomètres Bulletins Chronqmbtee ANNÉES ; renvoyés | présentés délivrés $ | sans bulletin À 1880 170 134 21 0, g' 1881 270 998 16 ci 1882 306 234 93 54 1883 503 383 24 4 1884 346 269 99 1885 459 326 29 1886 Sad t an 937 1887 341 938 30 1888 346 * 969 94 | 1889 471 335 29 4 1890 290 201 31 Æ 1891 306 213 30 LA 1892 300 919 97 1 1893 269 206 23 s 1894 247 194 91 RDS D ES EN INIST LP { à aa 2 A Ru bulletin, il y a eu: ue AE à > 1 Parmi les 53 éhronomètres qui n’ont pas reçu d ne : mi ACTA > chronomètres dont la variation diurne a dépassé la limite de + 2°; Y T ÉP > qui n'étaient pas réglés RU ment au temps moyen, leur marche diurne dépassant 105; 2 » dont la compensation était PR sante, la variation par degré dé- passant 0°,5 ; 1 > qui a varié du plat au : pendu de plus | | de 10°; 28 à ont été retirés par les fabricants avant la fin de l’épreuve, pour différents motifs, ordinairement pour améliorer leur réglage. 53 Total Nous constatons avec plaisir que le nombre des pièces (13), qui ont dû être retournées aux fabricants sans bulletin, parce que leur réglage ne suffisait pas aux conditions-limites fixées dans l’article 3 du Rè- glement, a sensiblement diminué; toutefois il est à dé- _sirer que ce déchet aille encore en diminuant de plus en plus. Quant aux lieux de provenance, les RER se groupent de la manière suivante : Le Locle “a envoyé 17 chronomètres — 39,70, La Chaux-de-Fonds > 47 » — 24,2 » A reporter 124 chronomètres — 63,90, Report 124 chronomètres —- es nets _ ont envoyé 22 » | Neuchätel » 18 > da Les Ponts > 8 SUR UNE EU 44 leurier > 2 » — 10» * he Eplatures Re 1 > — 0,5» 04 Les Verrières » Les > == (0,5! 5 11008 _ Canton de Neuchâtel 176 chronomètres — 90,6 » “File a envoyé 11 > =-510/, _St.-Imier » 4 > ‘'—921> _ Bienne » 2 >» —10» Lucens » 1 > —05» Autres cantons LS LS > —,J,9> TOTAL 194 chronomètres — 100/, C’est toujours Le Locle qui tient la tête; La Chaux- _ de-Fonds a diminué, tandis que Les Brenets ont en- _ voyé un nombre considérable de chronomètres. On | doit espérer que pour la qualité aussi cette intéres- _ sante localité continuera à lutter parmi les premiers. Les autres cantons occupent cette fois le 90/ des envois, grâce surtout à RADAR PAUSE qui a présenté il. chronomètres. La répartition des pièces observées parmi les quatre _ classes de chronomètres établies par le Règlement n’a presque pas changé depuis l’année dernière, ainsi _ qu’on peut le voir par le tableau suivant: ; L- 0 | CLASSES es _. pe 1894| TN SR SE AR 1 RONA: EUC À. A. Chronomètres de ma- le 10 B. Chronomètres de poche observés pendant 6 semaines, en von tions C. Chronomètres de poche observés pendant 1 mois, en 2 positions D. Chronomètres de poche observés pendant 15 jours, à plat, à la tem- pérature ambiante Fotal ire) 206 | 194 Si le nombre des chronomètres de marine est re- tombé au chiffre de 1891 (6), il convient de faire re- marquer que, pour faire droit à la demande d’une Amirauté, le fabricant les a presque tous laissés quatre mois en observation, pour compléter les épreuves à certains égards. Il est sans doute regrettable que les chronomètres de poche, qui subissent toutes les épreuves de position (classe B), ne forment encore que le 101/,, tandis que la classe D présente cette année encore le 470/, de l’ensemble. Sans pouvoir nier, pour une certaine ca- tégorie de montres soignées, surtout pour les pièces … compliquées qui, par leur construction même, ne … peuvent pas prétendre à la précision des chronomètres » proprement dits, l’utilité pratique de faire constater . qu’elles sont réglées assez près au temps moyen et beta. où à Ci times. té LS à - éates pé HRRE de = ous eue ui be ob nd ee ed Î _ ne varient pas trop d’un jour à l’autre, il serait évi- demment dans l’intérêt des fabricants mêmes de faire subir aux chronomètres les épreuves complètes de température et de position. Passant à la qualité des chronomètres observés des différentes classes et à l'examen des principaux élé- ments de leur réglage, nous constatons d’abord avec plaisir que les chronomètres de marine ont de nou- veau montré un haut degré de perfection qui les as- simile aux meilleurs produits analogues des autres pays et les maintient au niveau élevé que nous avons eu la satisfaction de relever dans nos rapports précé- dents. En effet, il résulte du tableau suivant: Chronomètres | Variation diurne es. Différence de marche ; Ï Variation pour 1° entre les de marine | moyenne semaines extrêmes 1887 | <+0517 | —+-05,086 15,75 1888 | 0:15. 21 0 ,042 0 ,84 1889 | HS RU) 0 ,032 0 ,72 1890 | Det 0 ,059 0 ,75 1891 | 0 ,12. 0 ,030 0 ,67 1892 | 0 ,14 0 ,047 0 ,80 1893 | 0 ,12 0 ,028 0 ,70 1894 | ALES be) 0 ,035 0 ,34, que la variation diurne est seulement de +0°,13, chiffre à peine dépassé par une ou deux années, que la com- pensation compte également parmi les meilleurs exer- cices, puisque la marche ne varie en moyenne que de 05,035 par degré, et enfin que la constance de la marche avec le temps est la plus parfaite que nous ayons constatée jusqu'ici, car la marche de la dernière se- maine ne diffère que d’un tiers de seconde environ celle de la première. AL TE 7, CNET 4 Pour les chronomètres de poche, il faut d’abord re- connaître que l’élément principal, la variation diurne, est bien restée la même pour la classe B, mais qu’elle a sensiblement augmenté pour les deux autres classes, comme cela ressort du tableau suivant: 1890 | 1889 | 1888 | 1887 Classe 1894 | 1893 | de HT Æ EL + | ++ | +) + | + A |0s,13 | 05,13 | 05,14 | 0,12. | 0s,12 | 0s,14 | 0s,15 | 05,17 B 0,50 | 0,49 | 0,52. | 0 44 | 0,50 | 0,54 | 0 ,49 | 0,49 C 0,62 10,56 10,55 | 0,56 | 0,53 | 0,50 | 0 ,47 | 0 51 D 0,66 0,64 | 0,49 | 0,62 | 0,58 | 0,59 | 0,55 | 0,55 Total 05,61 | 05,57 | 05,50 | 05,57 | 05,53 | 0s,55 050, 0,52 _ La moyenne de cette année (05,61) dépasse sensible- ment la moyenne générale constatée à notre obser- vatoire et, pour la retrouver il faut remonter à l’année 1879. On ne peut espérer de remédier à ce recul qu’en faisant appel à tous les soins des constructeurs, sur- tout d’échappements, et des régleurs. En vue de ces efforts de la part des fabricants, il ne sera pas sans utilité d'examiner cette fois encore l’influence que les principaux organes de la montre exercent sur la régu- larité de la marche. Parlant d’abord de l’échappement, on retrouve cette fois le même ordre que précédemment, savoir l’échap- pement à ressort avec la plus faible variation, et : Lors À LA NS 1 4 appement à bascule avec la plus forte, comme on _ peut le voir par le rapprochement suivant: Ë É 150 chron. | a ancre — TT,49/, ont donné la variation moyenne de 1 0,60 ; 33 >» däbascule—110 >» 2 NTI Ë Ab? à ressort = 4,1 >» » » RE ei ED 02 À 3 > dtourbilon— 1,5» >» > >» +0,34 _ 194 chronomètres ont donné la variation moyenne de 4 05,6 1 Mais la supériorité de l’échappement à ressort est cette fois encore due uniquement au fait que 6 des chronomètres qui en sont pourvus sont des chrono- _ mètres de marine; les 2 chronomètres de poche qui ont cet échappement montrent, au contraire, la plus forte _ variation de + 0,94. Parmi les chronomètres de poche . seuls, c’est de nouveau l’échappement à tourbillon qui _a donné la plus faible variation. Constatons enfin que, dans le dernier concours encore, échappement à bas- cule paraît inférieur à l’échappement à ancre. Afin de pouvoir mieux juger le rôle que les différents . genres d’échappements jouent dans notre chronométrie, nous reproduisons ici de nouveau le tableau complet Ddes variations, qui embrasse maintenant 33 années et un nombre total de 6255 chronomètres, dont plus des | deux tiers ont été munis de PÉRRARRORENE à ancre. Variation diurne d'après le genre de l'échappement. . Ex | ; ÉCHAPPEMENT à ANNÉES Rerr. Ancre | Bascule | Ressort | Tourbillon 15,51 | 15,80 | 15,02 | 95,30 LORS EUR 1,39 1 ,28 1,87 0 ,64 1 RAR ES 1 ,14 1 ,47 LAIT 0 ,66 ABRIS 0 ,89 1 01 0 ,70 0 ,42 Leo. ADN STE DAFT 5 ra UE à 0 ,35 ET ARE NP 0 ,70 0 ,61 0 ,74 0 ,52 PO SARE- 0 ,57 0 ,56 0 ,66 0:29 Fe: Eee 0 ,61 0 ,58 0 ,60 0 ,55 LOTO SERIE ( ,53 0 ,62 0 ,52 0 ,40 Ve je AN RME RS 0 ,56 0 ,53 0 ,47 0 ,56 LOTS ms are 0 ,53 0 ,46 0,54 | 0,58 te] 5 RUE EN 0 ,62 0 ,63 0 ,56 0:72 1874 0 ,54 0 ,52 0 ,48 0 ,60 12) FTP RS LEE 0 ,46 0 ,47 0 ,17 0 ,49 SVT NME DES 0 ,54 0 ,53 0 ,58 0 ,24 RAR TO 0 ,51 0 ,59 0,25 1 0,52 LV RER 0 ,62 0 ,56 0 ,32 0 ,58 OTU une res à 0 ,66 0 ,59 0 ,22 0 ,35 TAB: Le lune 0 ,50 0 ,51 0 ,28 — (211 ROSE EEE 0 ,53 0 ,55 0 ,25 0 ,38 Lise. MOVE EE 0 ,52 0 ,66 0 ,78 0 ,43 1 RSI 0 ARE RER 0 ,56 0 ,50 0 ,43 0 ,35 2 LT: CRPAPSERRERR 0 ,60 0 ,55 0 ,21 0 ,33 rte 0 NRA EE 0 ,57 0 ,57 0 ,38 0 ,39 RO ET 0 ,51 0 ,51 0 ,22 0 ,29 210 RP REA 0 ,52 0 ,57 0,38 0 ,32:- DOBO rn e Pacte te 0 ,52 0 ,54 0 ,20 0 ,42 POLE PRES IE 070 0 ,58 0 ,26 0 ,42 11245 RTE RE 0 ,53 0 ,57 0161052 RSS PA ANS 0 ,57 0 ,63 0 ,21 0 ,38 189954 5h 0 ,50 0 ,57 0 ,24 0 ,35 SN cat na 0 ,58 0 ,69 0 ,19 0,38 Fe 19 5 RS PRESS EEE 0 ,60 0 ,77 0,32 0,2 Variation moyenne des 33 ans (1862-1894) . . || OS,564 | 05,632 | 05,476 | 05,52 donnée par le nombre de chronomètres . . 4437 1378 298 142 Quant aux différents genres de spiraux, le tableau | suivant fait voir avant tout que les spiraux Philipps . Moyenne | de l’année 15,61 1 ,28 1 ,27 0 ,88 2 = = SOoococco Eu en 1 © or ot 2 © en 2 © S À D & SU De © ex 2 LR le EE NT En FL MTS ART a PA ie GR RS RE SAC PRE CE EEE ë ER ONEn He RENE ANRT MES net EM EL CET EU, ARTE 6 te NT AQU A » à courbes terminales théoriques ont repris leur an- cienne supériorité pour le nombre des montres qui en . sont pourvues (82,510/,), aussi bien que pour la varia- tion diurne, qui est de -F0°,58, tandis que les autres spiraux donnent + 0*,77. Variation diurne moyenne d’après le genre de spiral. En 1894 De 1871 à 1894 GENRE DE SPIRAL Variation | P0nnée | Variation | Donnée diurne on | dume ES Spiral plat à courbe ter- | minale Phillips . . . . | 1-0s,59. | 139 | 405,58 | 3406 Spiral plat à 2 courbes terminales Phillips . . 0 ,51 9 0 ,50 452 Spiral cylindrique à courbe Phillips .": .°:. 0 ,90 D 0 ,48 201 Spiral cylindr. Phillips à 2 courbes terminales . 0 ,24 8 0 ,26 66 Moyenne des spiraux Phillips 0 ,58 161 0,55, | 4181 Spiral Breguet: . . . . 0 ,65 14 0 ,58 776 ; Spiral cylindrique ordi- | UT ES EN REC 0 ,86 19 0 ,60 470 : Spiral sphérique . . . . — —— 0 ,52 70 Moyenne des spir. ordinaires 0 ,77 83 0,58, | 1316 3 Moyenne générale. . | 405,61 | 194 | +-05,56, | 5497 * En examinant ces chiffres, on remarque que, pour » cette année encore, le spiral cylindrique à 2 courbes + Phillips occupe le 1” rang; mais il ne faut pas oublier 4 que 6 des chronomètres qui en étaient pourvus sont « des montres marines. Par contre, le spiral plat à 2 cour- J bes Phillips est de nouveau sensiblement supérieur Ê au spiral plat à une seule courbe terminale. Fes À C4 n" y) fe # ns Pa | Ts bo, 4} Qi ES Les spiraux en palladium sont au | nombre € comme l’année dernière et, abstraction faite Pa io | qualité antimagnétique, ils ont donné aussi des varia- tions satisfaisantes, car en laissant de côté la valeur s 0,13 déjà indiquée pour les montres marines, les 10 chronomètres de pee qui en sont pourvus ont | 1 | | une variation de + 05,59. : | | Examinons maintenant l'influence des différents genres de spiraux sur le réglage des positions. La classe B des chronomètres, pour lesquels on observe la marche en cinq positions, fait voir cette fois encore . davantage la supériorité des spiraux à deux courbes Phillips, ainsi que cela ressort de la comparaison suivante : Tableau des quatre variations de position (classe B). | VARIATION du He SOMME plat fdadant | pendant, cadran des en haut | en haut en haut} Quatre au au au au ; pendant | pendant| cadran | variations pendu à gauche! à droite, en bas GENRE DE SPIRAL Nombre de chronom. Spiral plat à une courbe É + Eu terminale Phillips | 13 || 25,27 | 1s,54 | 2s,59 Spiral plat à deux courbes Phillips .| 5] 1,59] 0 ,55 | 0 ,33 Spiral É a US | ordinaire . . 11 0,12 0,24 | 5 ,04 Moyenne de l’année 1894 | 19} 1 ,97 | 1 ,21 | 2 ,12 Moyenne de l’année 1893 | 20 || 1 ,49 | 1 ,72 | 1 ,58 Moyenne de l’année 1892 | 26 || 1 ,61 | 2 ,48 | 2 61 Moyenne de l’année 1891 | 19 | 1 ,38 | 1 ,58 | 1, 32 2 ,91 | 2 ,90 Moyenne de l’année 1890 | 39 || 1 ,66 x our se chronomètres de la es C, ce n’est que la ou importante de ces variations de position, celle Ë du plat au pendu, qui est observée; elle a été cette année assez grande, + 95,35, au lieu de + 1,97 dans _ l’année précédente. | __ Nous arrivons à la compensation, qui est restée à . Ja hauteur des dernières années, tout en montrant encore le grave défaut de proportionnalité de la marche pour les températures moyennes, que nous avons si- onalé déjà à plusieurs reprises. Ce défaut qui, s’il | atteint certaines limites, empêche de représenter la marche d’un chronomètre en simple fonction de pre- mier degré de la température, et de caractériser la com- . pensation par une seule constante, nous ayait engagé à . désigner cette compensation comme indéterminée chez les chronomètres où l’écart de proportionnalité pour . les températures moyennes dépassait 2°. Mais ce cas s’est rencontré encore si souvent — chez 44 chrono- mètres sur 103, c’est-à-dire pour 43°/, — que nous avons, à la demande des fabricants, préféré d’indiquer . désormais pour tous les chronomètres le coefficient de ) compensation déduit des marches aux températures - extrêmes, et d'ajouter en outre l’écart de proportionna- lité pour les températures moyennes. - En procédant ainsi, la variation moyenne par de- gré, pour les 103 chronomètres examinés à l’étuve et à la glacière, devient 405,112 et l’écart moyen pour les températures moyennes 25,0. . Mais si, pour avoir un point de comparaison juste avec le passé, on ne considère que les 59 pièces pour lesquelles lécart en question est resté en dessous de la limite de 2°, on obtient pour variation moyenne : par 1° centigrade + 05,081, c’est-à-dire exactement la valeur de l’année dernière. Nous ne pouvons qu’attirer de nouveau lattention des fabricants et des régleurs sur ce défaut, en les engageant à étendre leurs expériences thermiques aussi aux températures moyennes. Par contre, les chronomètres sont en général mieux revenus après les épreuves thermiques que l’année précédente, car la différence de marche, avant et après ces épreuves, à été en moyenne de + (0,96, ce qui ne dépasse que de (,31 la variation diurne générale. En dernier lieu, nous pouvons signaler de nouveau un léger progrès pour la constance de la marche avec le temps; pour les classes À et B, où l’on indique la différence de marche des chronomètres pendant la première et la dernière semaine de l’épreuve, elle se trouve cette fois égale à + 05,87 (+ 05,88 en 1893 et +15,24 en 1892), et la différence moyenne entre la plus grande et la plus faible marche diurne, observées pendant tout le temps et dans toutes les conditions de l’observation, descend cette fois à +5,16, tandis 1 qu’elle était de +5,48 en 1893 et +6,55 en 1892. Nous terminons, comme toujours, cette étude par le. tableau général des variations principales, qui s’éten- dent maintenant sur 351 années d’observation. Du plat Somme | Pour un ANNÉES Diurnes au RE degré de pendu de position | température D 2 ai az DEEE 1826 BST >| 05,48 bre 0:88: 6:18 0 ,35 bo: | :0.74 3 ,00 0 ,36 186#22%:;01:-0,70 4 Ds Pl 0 ,16 Me le: D 57 2 ,44 0 ,15 on) 0:60 | 243 0,14 Poe 0-1 0:54 DÉS? 0 ,14 1871 0 ,55 Lo) 0 ,13 1872 0 ,52 DE 0 ,15 1873 0 ,62 2.092 }: 105.03 0 ,15 1874 0 ,53 TNT d'A V'EPE OU À PE 1875 0 ,46 EE 8 ,12 US 1876 0,53 2 ,16 8 ,19 0 ,12 1877 0 ,51 1 ,98 6 ,54 Doit 1878 0 ,60 2410 8 ,36 0,10 1379 0 61 1 ,90 1 ,86 0,11 1880 0 ,49 100 1 ,64 DE 1881 0 ,52 1 ,86 LS a Le 0 ,13 1882 0 ,55 2 ,08 8 ,81 0,11 LOBe . 0 ,54 1 ,83 OT 3 2 1e IS8 7.4: | "0.58 1 ,88 6 ,82 0 ,12 1885 0 ,57 2 45 9 ,18 0 ,14 1886 0 ,50 1590 TAC 0 ,13 1887 0,52 | 224 | 884 | 0.12 1883 0 ,50, 2 ,18 9 61 0 ,09 1389 0 ,55 Ra ES) 9 ,42 psr2 1890 0 ,53 PE du. 8 ,84 0,09 1891 FPT RSA a A DA SNS L' RENIOETS 1892 0 ,50 1 ,80 8 ,14 0 ,08; 1893 0 ,57 1 ,88 6 ,65 0 ,08 0 61 HA 6,91 0 ,08 1894 LL IPT TUE RES SRE CRE ae Ne Pr ’ [A DISTRIBUTION DES PRIX Le Conseil d'Etat. à la demande de none in- téressés et sur la proposition du soussigné, a décidé de modifier les conditions du prix général, tel qu’il avait été institué par le Règlement de 1877, dans ce sens que ce prix serait alloué à partir de 1895, non plus à la meilleure moyenne des trois catégories de chronomètres, y compris les montres marines, mais seulement au meilleur ensemble de chronomètres de poche des catégories B et C, présenté par le même fabricant. En même temps et pour ne pas diminuer Pencouragement que l'Etat avait jugé utile de donner aux fabricants du pays qui se vouent au développe- ment de la chronométrie de marine, le Conseil d'Etat a institué un second prix pour la classe A. Les fabricants de Neuchâtel verront sans doute avec reconnaissance dans ces décisions une nouvelle preuve de l'intérêt éclairé que l’Autorité supérieure porte à la plus noble branche de l’horlogerie. Mais en atten- dant, ils comprendront que, pour le concours de 1894, les dispositions des articles 6 et 7 du Règlement sont encore en vigueur. Nous devons donc, cette fois encore, comprendre dans le prix général tous les chrono- mètres des trois premières classes A, B et C. En procédant ainsi, nous trouvons en 1894 deux fabricants qui ont concouru avec plus de 12 pièces, savoir Monsieur Paul-D. Nardin, du Locle, qui a pré- senté 6 chronomètres de marine et 16 chronomètres de poche, et Messieurs Reichen et Girard, des Brenets, avec 13 chronomètres de poche. Nous résumons les pe résultats moyens de _ nière suivante: ln n 8 le |5 hselste) 8 æ |E CS = 5 255 99 & 1322/3353) 88 | °8232s8 = D 0 LE =. Lg SA S 26 |S28É)0cÉE NOMS DES FABRICANTS TS Ses leslop: lies o Se LS Reese dos S le 3 |2s Las IE x = RSR eo") ES, S 5 |s |5 |ssl$Sé) € 4 = |e > > WE © ET: | Au moins | A2 | F | — | > 05,15 | bs,0 LIMITES RÉGLEMENTAIRES | 12 05,50 | 2,00 1. Paul-D. Nardin, au MES Aa Le | 22 1|0,388|1 ,8210 ,05 | 15,04|4 ,04 1a Paul-D. AE A au Locle (chronomtres de poche) 16 0 4711,3210.,0611,3314 ,77| 2. Reichen et Girard, | | aux Brenbts : : 2. 13 0,58 #1:1910,1212;:53 17/1 On voit immédiatement, non seulement que le pre- mier rang appartient à M. Paul-D.Nardin, mais encore que ses concurrents dépassent pour deux des variations moyennes les limites assignées par le Règlement. Il est juste d’ajouter que M. Nardin remporterait le prix général, même avec ses seuls chronomètres de poche, au nombre de 16, dont les variations moyennes restent toutes au dessous des limites prescrites. Pour les chronomètres de marine, Monsieur Paul-D. Nardin, du Locle, concourt seul cette fois avec 6 mon- tres marines, qui remplissent toutes, ainsi qu’on peut le voir dans le tableau I, les conditions établies à l’art. 8 du Règlement pour le prix de cette catégorie. Comme les deux premières pièces du tableau ont la même variation diurne, (+ 05,09) remarquablement faible, le prix revient au Nr. 30/7841, parce que la. et de la dernière semaine est pour celle-ci de quelques centièmes de seconde plus basse que pour l’autre. Il est vrai de dire que, pour les trois premiers chrono- mètres, cette différence dépasse à peine la variation diurne moyenne, de sorte qu’on peut taxer leur cons- tance de marche avec le temps comme parfaite. Le réglage de la compensation aussi est pour tous ces chronomètres d’une rare perfection, savoir en moyenne + 05,08; par degré entre les températures extrêmes, et avec cela l’écart de proportionnalité n’est, pour les températures moyennes, que de 0,25. On peut donc constater avec plaisir que cet habile artiste a main- tenu par ce concours le degré d’excellence qu’il a su donner à ses chronomètres de marine. La liste des chronomètres de poche, observés pen- dant 6 semaines (voir tableau Il), porte de nouveau en tête deux montres avec échappement à tourbillon qui, remplissant largement toutes les conditions sti- pulées, remportent les deux premiers prix de la classe B. Le premier surtout, le N° 21562 de l'Association Ouvrière du Locle, est remarquable par la variation diurne extraordinairement faible (-0$,24) pour une montre de poche, et égale sous ce rapport presque les meilleurs résultats que le même échappement a donnés déjà au dernier concours. Le réglage des positions de ces pièces laisse également très peu à désirer, car la somme des 4 variations de position est pour la pre- mière 2,77 et pour la seconde 8,54. La différence entre les marches de la première et de la dernière se- maine est la même pour les deux chronomètres, sa- voir 1°.06. différence entre les marches moyennes de la première OPPEN u” LÉ « TR EA troisième pièce du Tableau IT, qui est encore un chronomètre de M. Nardin, bien que sa variation diurne (+0,82) soit la même que celle du Numéro 2, échoue parce que la variation du cadran en haut au cadran en bas (2,19) dépasse la limite règlementaire (2*,0). Il en est de même du N° 4, chronomètre à ancre N° 41904 de MM. Reichen et Girard, dont la variation du pendant en haut au pendant à droite atteint 55,78 tandis que le Règlement ne permet que 5°,0. Par conséquent le 3° prix de cette classe revient au N°5 du Tableau, savoir au chronomètre à bascule N° 18832 de Monsieur H.-Onésime Stauffer aux Ponts, qui présente une variation diurne moyenne de +0,85, dont la compensation est très bien réglée et qui remplit toutes les autres conditions du prix. Du reste, il est bon de constater qu’une demi-dou- zaine d’autres chronomètres de cette classe sont dans le même cas, c’est-à-dire ne dépassent pas les limites prévues et, bien que légèrement inférieurs aux pièces couronnées, sont encore des chronomètres de grande valeur. | Les quatre prix de la ciasse C reviennent tous à des chronomètres à ancre des mêmes excellentes maisons du Locle qui remportent aussi des prix dans la classe B. Le premier prix est dû au N° 21572 de P Association Ouvrière, qui figure en tête de la liste, avec une variation diurne de +($,32., du plat au pendu de 05,37, par degré de température de +0°,07 et avec une différence de 2°.6 entre les marches maxima et minima. de Sd 3 : cù + : e LONG TE & A | ; À iù Dix. “u Le second prix échôit au N° 6493 de M. ÿ Nardin, qui le cède à peine sous certains PRO u premier. Me: À . Ÿ Par contre, les deux montres suivantes RO à le N° 8679 de M. Nardin, parce que sa variation du plat au pendu (3°,46) est trop forte et qu’en outre la différence entre les marches extrêmes (5,2) ne un peu la limite. Cette dernière raison exclut aussi le N° 139 de Monsieur Charles Clerc à Neuchâtel, car la différence entre les marches maxima et minima atteint 7,2. | Il s'ensuit qu’il faut attribuer le 8° prix au N° 20830 | de l'Association Ouvrière, qui remplit largement toutes | 1e conditions, et qui n’a qu’une variation diurne de À + 05,35. 4 Comme le N° 6 du Tableau. le N° 5012 de Monsieur Oscar Wiget, de la Chaux-de-Fonds, a de nouveau une variation du plat au pendu (3°,34) et une diffé- rence entre les marches extrêmes (6°,8) trop fortes, le 4 prix échoit encore à M. Paul-D. Nardin, pour son chronomètre N° 8062, qui a une variation diurne de +0,40, mais dont tous les autres éléments de réglage sont excellents. | Après ces explications détaillées, il me reste à ré- sumer dans le tableau suivant les propositions que j'ai l'honneur de présenter au Conseil d'Etat pour la distribution des prix, conformément aux prescriptions du Règlement en vigueur: LISTE DES PRIX PROPOSÉS I. PRIX GÉNÉRAL de fr. 200 à M. Paul-D. Nardin, au Locle CHRONOMÈTRES DE MARINE (Classe À) I. Prix de fr. 150 au n° 30/7841 de M. Paul-D. Nardin, au Locle. CHRONOMÈTRES DE POCHE (Classe B) Il. Prix de fr. 130 au n° 21562 de l’Association Ou- vrière, au Locle. IV. Prix de fr. 120 au n° 6776 de M. Paul-D. Nardin, au Locle. V. Prix de fr. 110 au n° 18832 de M. H.-Onésime Stauffer, aux Ponts. CHRONOMÈTRES DE POCHE (Classe C) VI. Prix de fr. 100 au n° 21572 de l’ Association Ou- vrière, au Locle. VII. Prix de fr. 80 au n° 6423 de M. Paul-D. Nardin, au Locle. VII. Prix de fr. 60 au n° 20830 de V'ASSOE io: vrière, au Locle. IX. Prix de fr. 59 au n° 8062 de M. Paul-D. Nardin, au Locle. \ Qu'il me soit permis, en terminant ce rapport, de . constater que, sur les neuf prix établis par l'Etat, huit : reviennent cette fois au Locle, et tout en félicitantles deux excellentes maisons de chronométrie du Locle de se maintenir ainsi à la hauteur qu’elles ont atteinte depuis longtemps, d'exprimer le désir que leur bon exemple trouve dans l’avenir de nombreux émules aussi dans les autres centres de l'horlogerie neu- châteloise. Veuillez agréer, Monsieur le Conseiller d'Etat, l'as- surance de ma haute considération. Neuchätel, le 8 janvier 1895. Le Directeur de l'Observatoire cantonal, D' AD. HIRSCH. r EC PRET AR ti LS apr ä F KAUT 7 SE NA LI u DEEE EN SRE à : EN Ep HR cr À ï ra St RTS SE À ui M Pr mn ré #1 À . e (] ee mnérl 9 | NOMS DES FABRICANTS | née | du . des chrono- & H i men d'ordre | te et lieux de provenance TE 1 229 Paul-D, Nardin, au Locle . 30/7841 | ressort 2 “904 Paul-D. Nardin, au Locle . 37/1848 | ressort 3 253 Paul-D. Nardin, au Locle . 41/8541 | ressort 4 215 Paul-D. Nardin, au Locle . 29/7840 | ressort 5 | 9245 | Paul-D. Nardin, au Locle . 45/8545 | ressort Ge MON) Paul-D. Nardin, au Locle . 38/1816 | ressort Spiral cl. à 2 ch. Ph en pallad. cÿl. à 2 hs. Ph, en pallad. el. à 2 chs. Ph en pallad, jl. à 2 hs, Ph. en pallad. | eyl: à 2 chs. Pl, en pallad. yl. à 2 chs. Ph. en pallad. Marche diurne moyenne or +061 Det — 1,95 -L 0:86 3 14 Variation diurne | moyenne +0,09 0.09 012 Variation | pour 1° de température | Différence Différence | Différence de marche | entre | avant et |la première | entre après etla |Ies marches LADARQUES l'épreuve dernière thermique semaine extrêmes 0,43 0,07 1,65 réglé par HRozat et A. Bourquin, Locle. CE RON NES réglé par HRozat et A. Bourquin, Locle. 0,14 0,14 2,3 réglé par HRozat et A. Bourquin, Locle 0,40 0,67 PA réclé par HRozat et A Bourquin, Locle. 0,87 O3 | 1:97 réglé par HRozat et A. Bourquin, Loele 0,65 (eee 1e HO) téo]lé par H/Rozat et A. Bourquin, Locle, format double, à 8 jours (TABLEAU TN PE REA ns , D ps ET tee: jus CHRO NOM BI DE ie observés pendant Six semaines, dans cinq positions, étuve et à la glacière. 1 | | | Ecart de | Différence | : : Différence | | Numéros |. Marche | Variation Fe proportion | de marche | Variatio DEAN au pen se RH entre Différence | Ninécos | NOMS DES FABRICANTS | | | l | Es roles maté | avantet | du plat MU Lie première | entre du r des chrono- | Echappement | Spiral | COLON ESUCRD NEC A pour les après AU au | au CU et les marches REMARQUES | d'ordre AE et lieux de provenance RL dtres | | moyenne | moyenne |empératures ee l'épreuve Den pendant à | pendant a | cadran |}; dernière tr | g je. | | extrêmes moyennes | theraique M gauche rate en bas semaine | Li l E | | ar) oealerote lu on 12 en +047 | 106 | 48 1 265 Association Ouvrière, Locle . : . "|. 21562 tourbillon pl Ph à 2 courbcs\k— 2,47 | 02 —- 0,08 ñ 12 — 9, - 0, 06 8 réglé par Paul Borgstedt, Locle. | ) 5 Paul D. Nardin, Locle . 1 G776 | tourb. à ressort pl. Ph. =+ 0,29 0,32 | 0,11 2,4 152 —0,3 —- 1,81 1,06 6,6 |hréglé par H. Rozat et Bourquin, Locle. | 3 234 | Paul-D Nardin, Locle . . TO1T ancré pl. Ph. DE 0/82 C0 LON)UTE 0,3 ut 219 1,07 7.4 réclé par H. Rozat et Bourquin, Locle, chronogr. | | É | | y7 | ol 26 1.3 220 +004 | 153 | 69 Re 22 e irard, suce, de Cainand-Nayer, Brenetsmw| 41904 ancre pl. Ph. 0,50, — 0,0 2,6 — 2,90) } :29 e réglé par Paul Borgstedt, Locle. 5 pi D ae leon Ponts | 2e 18832 | bascule pl: Ph°à2/ courbes | 2,5° 0,35 | — 0,07 0,2 0,2 +- 2,8 — 1.36 1,95 5,1 réglé par U. Wehrli, St-Imier. 6 300 Aug. Grether, Ponts . . 40 bascule pl. Ph. à 2 courbes | — 020 0,42 | — 0,03 1,6 0,8 — 1,3 + 1,66 0,09 4,9 réglé par U. Webrli, St-Imier. T 301 Louis Rozat, Chaux-de- Fonds 2324 | tourb. à ressort pl. Ph. JS 0,45 | — 0.06 2,5 0,0 + 0,3 — 0,50 0,26 | 40 réglé par Paul Borgstedt, Locle. 8 301 Aug. Crether. POntS 0. UTC È 41 bascule pl. Ph: à 2 courbes | 0,28 | 0,44 | — 0,03 0,3 0,3 + 1,1 — 0,33 0,68 2,9 réglé par U. Wehrli, St-Imier. 9 223 Reichen & Girard, sue, de Guinand-Mayor, Brensis . 38464 ancre pl. Ph. — 3,68 | 0,49 | — 0,08 2,5 0,6 — 3,2 — 3,26 022 15 réolé par Paul Borestedt, Locle. 10 308 Paul Ditisheim, Chaux-de-F onds D 25070 ancre pl. Ph. à 2 courbes | 0:58 | OLA NTE 1,3 0,4 +0, + 1,91 | 0,57 46 réglé par U. Wehrli, St-Imier. 11 221 Reichen & Girard, suce. de Guinand-Mayor, Bre: l 41903 ancre pl. Ph. = 0,16 0,47 | —0,06 it 04 —92,0; —- 1.96 0,91 T4 réglé par Paul Borgstedt, Locle. 12 233 Paul-D. Nardin, Locle . . A. 7676 ancre pl. Pb. — 0,93 051 0/02 DE 1,0 + 0,0! = 0,86 0,06 5,2 réglé par H. Rozat'et Bourquin, Locle; chronogr. f aig. rattrap. 18 201 Emile Girard, St-Imier _ 1894 ancre pl. Ph. — 0,30 | 049 | Æ012 0,2 1,6 4,9 — 7,03 | 3,66 9,6 réglé par A. Zahnd, St-Imier. 263 Paul-D. Nardin. Locle . . . RD97u ancre pl. Ph. + 1,57 | | 053. 10,06 1.6 0,8 | — 0,39 1.64 5,3 révlé par H. Rozat etéBourquin, Locle: répét. à | - f k e min. chronogr. rattrap., compteur. 15 276 Nicolet fils & Ci, Chaux-de-Fonds ancre pl. Ph. — 0,45 0,57: | 014 0,4 0,4 —- 0,32 1,59 9,6 réglé par Paul Borgstedt, Locle. IL 16 992 | R.Ziegenbale, Lucens. . . . . ancre pl. Ph. 0,84 0,65 | —0.04 2,4 0,9 —2,73 | 0,83 10,0 | déposé par Ch. Clere, Neuchâtel. IT 994 Reichen & Girard, suce. de Guinand-Mayer, Brenets ancre pl. Ph. OUI 072095 8, 0,5 —- 0,47 0,71 13,1 révlé par Paul Borestedt, Locle. 18 291 Rossel & fils, suce. do ty: Grandjoan ot Ov, Locle És ancre cylindre + 2,09 0,81 | — 0,08 2,3 1,2 — 3,30 0,74 T5 réglé par Aug. Laberty, Locle. 19 | 977 | Ditisheim&Cetelllitskm Chaux-de-Fonds 3512 ancre pl. Ph. — 0,33 0,79 | 0,01 1,4 24 — 1,06" |» 0,88 6,8 | réclé par Paul Borgstedt, Locle: répét. à min. F | | quant. pérpét. et chronogr. Numéros d'ordre | Page du registre NOMS DES FABRICANTS. et lieux de provenance Association Ouvrière, Locle . . -. Paul-D. Nardin, Locle Paul-D Nardin, Locle . . - - 2 rc. Ne À ociation Ouvrière, Locle . Oscar Wiget, Chaux-de-Fonds Paul-D. Nardin, Locle . . Paul-D. Nardin, Locle . . . . Association Ouvrière, Locle F. Wenger-Jaccard, Paul-D’Nardin, Locle, . -. RIÈsE & Girard, sue. de (uirand. EMayer, Br J. et A. Perrenoud & Ci, Locle” Borel & Courvoisier, Neuchâtel J. Alfred Jürgensen, Locle . . Reichen & Girard, suce. de Cuinand-Mayer, Bren . Alfred Jürgensen, Locle . . ociation Ouvrière, Locle siation Ouvrière, Locle E Eu & Cf, StImier Jul. A. Hanhardt, Chaux- de-Fonds CB'aN: Reichen & Girard, sue. de GuinandMayer, Br Paul Matthey-Doret, Locle . . - Paul-D. Nardin, Locle . Paul-D. Nardin, Locle . Paul-D. Nardin, Locle . . Paul-D. Nardin, Locle . . J. Alfred Jürgensen, Locle . Paul-D. Nardin. Locle J. Alfred Jürgensen, Locle . . . Reichen & Girard, suce. dé Grinand-Mayer, B: Association Ouvrière, Locle . . Paul-D. Nardin, Locle . . . Oscar Wiget, Chaux-de-Fonds Paul Matthey-Doret, Locle... UN" à D Grosjean & Ci°, Chaux-de-Fonds - Reichen & Girard, suce, de Guinand-Mayer, Bre Paul-D. Nardin, Locle . . . Association Ouvrière, Locle . Paul Matthey-Doret, Locle, Oscar Wiget, Chaux-de-Fonds Ern. Erancillon & C!, St-Imier Ê <È J, Alfred HZ & Cr Jeanneret & Bernard Rel HOCIENe UE RE Emanuele 1do, Locle. . . Reichen & Girard, suce. de Guinand- Mr, B J. Rauschenbachi, Schaffhouse Reichen & Girard, suce. de Guivand-Mayer, B: Reichen & Girard, suce. dé Cuinand-Mayer, Brer Les fils de L. Braunschweig. Chau: Louis Rosselet. Neuchâtel J. Rauschenbach, Schaffhouse M. Wolfensberger, Locle F. Wenger-Jaccard, Locle Oscar Wiget, Chaux-de-Fonds Etienne Bersot, Brenets Ch. Ed. Liardet. Fleurier Les fils de L. Braunschweig, Chau HE à R. RAA : pu Francillon & Ci, St- Imier D à.B Reichen & Girard, sue, de Guinand-Ma Ls Audemars, Brassus Steinbrunner & Vernier, Chaux-deA Ch. Ed. Lardet, Fleurier : Brun et Inauen, Chaux-de-Fonds G Oscar Wiget, Chaux-de-Fonds Les fils de L. Braunschweig, Cha: Jeanneret et Kocher, Chaux-de- N. Farny-Merz, Chaux-de-Fonds Brun e Jnauen n, Chaux-de-Fonds e-F gensen, Locle Met P: ocher, Chaux- ‘de-Fond Numéros | des chrono: mètres 21572 5423 8079 139 20830 20832 | 5762 6422 43652 15164 72512 1243 43563 1312 18251 19959 8624 TOTU27 500618 51484 8073 66846 1868 81953 551 5003 4929 Echappement ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre anere ancre ancre ancré ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre anere ancre ancre ancre ancre bascule bascule ancre ancre ancre ancre ancre bascule ancre ancre ancre ancre ancre ressort ancre ancre bascule ancré ancre baseule bascule ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre ancre baseule ancre ancre ancre ancre ancre bascule | pl: Ph. en pall. pl. Ph. pl. Ph. en pall. pl. Ph. en pall. pl Ph. à 2 courbes pl. Ph. pl. Pb. pl. Ph. pl. Ph. en pall. pl. Ph. pl. Ph. pl. Ph: en pall. pl. Ph. pl Ph. pl. Ph. pl. Ph. pl. Ph, pl. Ph. pl Ph. cylindrique pl. Ph. pl. Ph. pl. Ph, pl. Ph. pl. Ph. pl. Ph. pl. Ph. PER cyl.à 2,ebs. Ph. pl Ph. en pall. pl. Ph. pl Ph. L Pre pl. Ph. en pall. ë À Ph pb MEN . Ph. PP HS L JA Met CURNIE à 2 cbs. Ia, MERS Gi DD Mph: pl. ph à 2 db, en pal. Breguet pl. Ph. pl. Ph. 1. Ph, 2 ch, en pal | Marche diurne moyenne pl. Ph. à 2 courbes! — Variation diurne moyenne Variation du plat au pendu Variation pour 10 entre les températures | | extrêmes Ecart de proportion nalité pour les {températures| moyennes GO OH oo ES Es o oO OU D Èr ES ob ire me DD ER He OÙ OS 100 0 = ie I À NID OI OR EE NE Et 00 C9 O9 ON Et 9 CI QUO On SO OURUISIS Et VEwe Le 1 rs 1ogeho ro EU OUC Ur DE On OO de pe He NO 09 Différence de marche avant et après l'épreuve SD ORNE î =} GO 10 CI OUE 00 00 D QUO RO HE = NI 0IC me CS OS S IIS NEO SD SR SI SHTTUDARGNUISEOZ IE IL CRIE TIC 5 SENS MO 19 © Différence entre les marches extrêmes thermique | Dre 0% ROIS = CIRO NES vLhnmeooe Homo Loloi cor CO co = QUOTE © CUS C5 CU C0 00 1-1 = + Rogers Doepemones URI CNE DIORMNIE CH = en CO CU Lio tot — = IDE NON MEMEAEELOUN _ CIC Otto Ut = © REMARQUES M Paul Borgstedt, Locle. H. Rozat et A. Bourquin, Locle. - Rozat et A. Bourquin, Locle, ï Aug. Laberty, Locle; à chronographe. M Paul Borsstedt, Locle. WA. Zahnd, St-Imier. b H. Rozat et A. Bourquin, Locle. MH Rozat et A. Bourquin, Locle. Paul Borgstedt, Locle. 4 ‘dt, Locle. t A. Bourquin, Locle, dt, Locle. tedt, Locle. UU, Wehrli, St-Imier; à chronogr. et compteur. HA, Laberty, Locle. Paul Borgstedt, Locle. A. Laberty. Locle. Paul Borgstedt, Locle. Paul Borgstedt, Locl 4 Grisel, Ch.-de-Fls., fabriqué et 1 Oh, Hormann € Cie, Neuchatel. A. Vuille-Roulet, St-Imier. . Pantillon. Chaux-de-Fonds. rentelt, Locle; fabriqué et déposé par l'Association Ouvrière, Locle. Paul Borgstedt, Locle. : A. Laberty, Locle. H° Rozat et A. Bourquin, Locle. _H Rozat et A. Bourquin, Locle. H: Rozat et A. Bourquin, Locle. SH Rozat et A. Bourquin, Locle. Aug. Laberty, Locle. : Rozat et A. Bourquin, Locle ; battant la domi-seconde. Laberty, Locle; chronogr, aig. rattr, 1/: de seconde foropante. ul Borgstedt, Locle. Rozat, éléve de l'Ecole d'horlogerie, Locle. _Rozat et A. Bourquin, Locle, Zahnd, St-Imier. Laberty, Locle. el & Courvoisier, Neuchâtel. Vuille-Roulet, St-Imier. ul Borgstedt, Locle. ozat et A. Bourquin, Locle; chronogr. aig. rattrap. Paul Borsstedt, Locle. À aberty. Locle. ahnd, St-Imier. Muille-Roulet, St-Imier. Laberty, Locle. k Locle; fabriqué et déposé par L. 0. Grandjean, lonts; ripétit à minutes, chronogr. ntillon, Chaux-de-Fondés ; triple quantième et phases de Jane. ïiegler, Locle. aberty, Locle. Borgstedt, Locle. Hxberli, Schaffhouse. g'el-Jacot, Locle; ripétit. min, chronogr. avec automates. Borgstedt, Locle. ahnd, St-Imier. frères, Bienne. . Hiwberli, Schaffhouse. ul Borgstedt, Locle. Borgstedt, Locle; répétit. à quarts. ieoler, Locle. y frères, Bienne. restedt, Locle; fabriqué et déposé par M. Wolfensberger, Locle. hy frères, Bienne : br, ot déposé par J. Rauschenbach, Shaffhouso. lle-Roulet, St-Imier. r frères, Bienne; fabr. et déposé par J. Rausclenbach, Nehaliouse. Borgstedt, Locle. ele: fabriqué at éposé par 1. Barbezat-Bôle, Locle; grande sonnerie, répétit. min. quant. pérpét,, phases de lune, chronogr., compt. de min. aig. rattrap. ] frères, Bienne. + Inauen, Chaux-de-Fonds. nd, St-Imier. tillon, Chaux-de-Fonds; répétit. à min. quant. perpét. eb chronogr. illon Chaux-de- ondl ti ë a Alu) Le Tax AS ar y 1 Différence Page Numéros Marche Variation in Mméros des chrono: | Echappement Splral diurne diurne ee RÉGLEURS d'ordre | tre et lieux de provenance Pattes moyenne | moyenne | eee J. Rauschenbach, Schaffhouse 111082 ancre pl. Ph. 08 |L.J. Hæberli, Schaffhouse Borel & Courvoisier, Neuchâtel , 72201 ancre pl. Ph. 1,1 À g Le L. ©. Grandjean, Ponts . . . . : 4863 ancre pl. Ph. 14 |J. Vogel-Jacot, Locle . . . . .| à répétition. Oscar Wiget, Chaux-de-Fonds . =, . 5013 | ancre Breguet 22 |A. Zahnd, St-Imier. RE Albin Perret & fils, Brene d. > 66508 | ancre pl. Ph. 15 |J. Vogel-Jacot, Locle . . . . Picard & Hermann frères, Chaux-dl 51842 ancre pl. Ph. 1,7 |J: Vogel-Jacot, Locle . : . . . L A. Hanhardt, Chaux-de-Fonds . 500615 ancre pl. Ph. | 24 |Z. Pantillon, Chaux-de-Fonds . . Wenger-Jaccard, Locle . . . 5835 ancre pl Ph. 1,8 P. Borgstedt, Locle . . . . . . J. H. Jeanneret, Chaux de-Fonds 31897 ancre Breguet | 2,1 Perret & Grisel, Chaux-de-Fonds | déposé par E, Clémence-Beurret, Ghaur-de-Ponds: à clironographe. Ditisheim & Ci, suce. de M. Ditsheim, Chaux=d 119444 ancre | pl. Ph. | 2,9 ï J, H. B. SEE TS LT b | ancre pl. Ph. | 1.1 Perret &Grisel, Chaux-de-Fonds | fabriqué ebdépoié par Nandoz & Breïtmeyer, suce, dé J. Calam-Robert, Chaux-de-Fonds. W. K.-B. à Z 3 ancre pl. Ph. 1,8 |P. Borgstedt, Locle . . . . . .| fabriqué et déposé par © Wenger-Jaccurd, Locle. Albin P ancre pl. Ph. 2,0 |J. Vogel-Jacot, Locle . ; M.Mrà P: 5 BR || ‘ancre | pl. Ph. 2,9 |Ch: Ziegler, Locle . . : : : .|'fabriqué et déposé par Henchoz frères. Locle. St a Ze. TRE à ancre pl. Ph. 14 |P. Borgstedt, Locle . . . . . | fabr.et dép. par EF. Wenger-Jaccard. Locle: à chronogr Ditisheim & Cf, suce, de, Ditiheim, Chaux-dé=Ronds ancre pl. Ph. (it b. N Verrières DE . . ancre pl. Ph. | 20 |Z. Pantillon, Chaux-de-Fonds je à baseule | eyl. à cbs. Ph. | 2 |Z. Pantillon, Chaux-de-Fonds . | déposépar E. Robert-Mairet, aux Ponts ancre pl. Ph. | Ch: Ziegler, Locle . : - : : . fabriqué et déposé par Henchoz frères. Locle 40782 ancre pl. Ph. Ch. Ziegler, Locle . . . + | fabriqué ebedépusé par Henchoz frêres, Locle: répétit. à quarts, compteur, chronographe. 5834 | ancre pl. Ph. P. Borgstedt, Locle . 67060 | ancre | pl. Ph. J, Vogel-Jacot, Locle De ancre pl. Ph. | Jh LEURS | Me ancre | pl. Ph. | P. Borgstedt, Loele . . : . | déposépar À. Wenger-Jaccard, Locle: à sec. indép. J, Rauschenbach, Schaffhouse . FU: ancre | pl. Ph. L. J. Hæberli, Schaffhouse J, Calame-Robert, Chaux-de-Fonds”. . . ancre | pl. Ph. | Perret & Grisel, Chaux-de-Fonds | fabriqué etéposé par Sando & Brelmeyer, suce. de J. Calame-Robert, Chaux-de-Fonds Borel & Courv , Neuchâtel ancre | pl. Ph. à |J. Vogel-Jacot, Locle . … . . répétitämin., chronogr.. compteur. quant. pérpét. phases de lame. Borel & Courvoisier, Neuchâtel ancre | pl. Ph. a) JM D. ï Re ancre Breguet 5,2 |Z. Pantillon, Chaux-de-Fonds .| déposépar N, Farny-Merz, Chaux-de-Fonds Rod. Schmid, Neuchâtel : baseule | cylindrique 22 ! Schwob fils, Chaux-de-Fonds . . « ancre | Breguet 3,8 Borel & Courvoisier, Neuchâtel ancre | pl. Ph. 20 ancre | pl. Ph. 24 |J. Vogel-Jacot, Locle . . . . . e ancre | Breguet 2,5 |Perret & Grisel, Chaux-de-Fonds répétition à minutes. AS. ancre pl. Ph. 2 |ICh Ziesler, Locle un fabriquéet déposé par Henchoz frères, Locle ; RE : 25796 | bascule | cylindrique 32 |Ch. Ziegler, Locle nu fabriquévet déposé par Henchoz frères, Locle. s, Chaux-de-Fonds . . = 102860 ancre | Breguet 3 t & fils, Brenets 66509 ancre | pl. Ph, | J. Vogel-Jacot, Locle . 5831 ancre | pl. Ph. P, Borgstedt, Locle . à fabriqué et déposé par KE. Wenger-Jnceard, Locle. 1 ancré pl. Ph. | J. Brun, Chaux-de-Fonds . 67061 ancre pl. Ph. | J. Vogel-Jacot, Locle . . z & 67221 | bascule pl. Ph. ,9 Ch. Ziegler, Locle . . . . | fabriquévet déposé par Ed. Glauser, Locle. 66721 | ancre | pl. Ph. | 2 |J. Vogel-Jacot, Locle . . . À 94702 | ancre pl. Ph. | 2 L. J. Hæberli, Schaffhouse 89010 | baseule | cylindrique 2 - 3623 ancre pl. Ph, (Un 53. | PBorgstedt, Locle..." fabriquévet déposé par ©. Wenger-Juceard, Locle. 3, eu CA 105302 ancre pl. Ph. 22 |Lüthy frères, Bienne . . | fabriquévet déposé par J. Rauschenbach, Schaffhouse, . Wenger-Jaceard, Locle . 5846 ancre pl. Ph. 2,6 |P. Borgstedt, Locle . . . . . F- DC: 19258 | bascule | cyl.à ebs. Ph. 3,3 |Z. Pantillon, Chaux-de-Fonds .| déposé par E. Robert-Mairet, Ponts. HÉTUIBNERE 0: 2 RE. || 106303 ancre | pl. Ph. 42 |Lüthy frères, Bienne . . . . | fabriqué ét déposé par J. Rauschenbach, Schaffhouse. Ditishcim & O1, suce, de M. Mitisheim, Chau x-de- onds 119447 | ancre | pl. Ph. 24 e M. Wolfensbe ‘ Locle » . DRE, à 559 ancre | Breguet X 2,3 Ch. Ziegler, Locle a : RS re és En LÉ EEE 29874 | bascule cylindrique l 27 |Ch. Ziegler, Locle . . . . . .| fabriquéet déposé par Henchoz frères, Locle. mid, Neuchâtel » . . . 4325 | bascule | cylindrique 3,23 | 0,66 4,4 ñ er AOCIC 0. 560 ancre Breguet | 070 24 |'P. Borgstedt, Locle … . . . h, Schaffhouse D 94704 ancre pl. Ph. LL “O7 3,1 L. J. Hæberli, Schaffhouse . . 4 Reichen & rd suce. dé Cuinand-Mayer, Brenets. . 43663 ancre | pl Ph. | 0711 22 |J. Nogel-Jacot, Locle . . | répétition à minutes. Albin Perret & fils, Brenets , . . 0 66507 ancre pl. Ph. | 0,69 3,6 |J. Vogel-Jacot, Locle . à \ RTE ME € 41238 ancre pl. Ph. | 071 49 |Ch. Ziegler, Locle . . . . . | fabriqué et déposé par Henchoz frères, Locle im & Ci, suce. de M: Ditisheim, 119445 ancre pl. Ph. | 0.69 64 WE: vieatras tee ue fe CO 40801 | bascule | cylindrique | 075 2,9 |Ch. Ziegler, Locle fabriqué et déposé par Henchoz frères, Locle Ublmann, Chau 4 5837 ancre pl. Ph, 074 3,1 | ER, Wenger Jaccard, Lo 5830 | ancre pl Ph: O,Tà 3,3 |P. Borgstedt, Locle . M. M: à P.. Sr < 41240 | ancre pl. Ph. 076 3,1 Ch. Ziegler, Locle _ Rod, Schmid, Neuchätel . . . . | È 4324 | baseule cylindrique | 074 3,3 Ditisheim & O!, suce, bitihim, Chaux-de- 119446 | ancre pl. Ph. | 074 5,3 Per chelin. aux Eplatures . . 100791 ancre Breguet 0,79 27 |V. Perrin, Chaux-de-Fonds MEME PS MR TETE TE 41237 ancre pl. Ph. 079 38 |Ch. Ziegler, Locle É Schwob fils, Chaux-de-Fonds . . . 102855 ancre reguet 081 4,6 Rod. Schmid, Neuchâtel . . . . : 4323 | bascule eylindrique 086 3,6 Junod fils & C*, Chaux-de-Fonds . 2079 ancre] pl. Ph. 084 49 |A. Laberty, Locle ©, Barbezat-Baillot, Lucle > 2. 21483 | ancre pl. Ph. 089 38 |J. Vogel-Jacot, Locle | RC TS : 5847 ancre pl Ph. 0,88 5.6 |P. Borgstedt, Locle . . . . . Et. 5752 anere pl Ph. ; 0,93 30 |J. Vogel-Jacot, Locle . . . . dr dt : «| 4322 | bascule cylindrique | 2,85 0,91 | 43 T5 LCR 4 4321 | bascule cylindrique +8,92 091 44 PAPA NOUS Le SES ‘20 2153 | ancre pl. Ph. — 3,10 0,95 39 |J. Vogel-Jacot, Locle . . Rod: Schmid, Neuchâtel : . . » D. 4318 | bascule dans +3,59 098 46 4 4 AU TARN : 42266 anére pl. Ph. — 6,34 097 48 |ch. JJiegler, LOC MEN posé par enchoz frères, Locle; répétit à quarts, compteur, chronograple. - | 917937 | bascule | eyl. à 2 cbs. Ph, | — 1,00 1.04 43 |Numa Schilt, Chaux-de-Fonds Gindrat-Delachaux, Chaux-de-Fonds. e W&ECàaL..........: : - | 30487 | ancre Breguet —2,99 1.06 3,8 |ICh: Ziegler, Locle, +» - =. tdéposé par Henchoz frères, Locle: ripéi, grande sonnerie Schwob fils, Chaux-de-H'onds su 15090 | bascule cylindrique — 2,08 1.04 BE = Là min, quantième perpét., chronogr,, compteur, ai, rabtrap. | Dreyfuss frères, Bienne ns, D 3 T191T | bascule cylindrique — 4,23 1.09 49 Lüthy frères, Bienne . : . . . J, Calame-Robert, Chaux-de-Fonds - | 703232 | ancre pl. Ph. +3,95 1109 46 | Perret & Grisel, Chaux-de-Fonds F. Wenger-Jaceurd, Locle . . g 5764 | ancre 1. Ph. — 3,65 1.07 50 |P. Borgstedt, Locle . . . . . . M. Woog & Grumbach, Chaux-de-Fon A 84642 | bascule cylindrique +4,34 LOT 99 [Tell Nussbaum, Chaux-de-Fonds de pe EAAUDNENENRS. RON pes ba - | 105306 ancre pl. Ph. | — 3,37 111 49 Lüthy frères, Bienne . . . . . déposé par J. Rauschenbuch, Schaffhouse. + | 917938 | bascule | eyl. à 2 cbs. Ph. | +673 117 52 |Numa Schilt, Chaux-de-Fonds . Gindrat-Delachaux, Chaux-de-Ronds. MERE: # 19259 | bascule cyl. à cbs, Ph. | — 3,82 119 121 |Z. Pantillon, Chaux-de-Fonds . * 2, Robert-Muiret, Ponts. : | 84643 | bascule cylindrique +8,98 191 492 |Tell Nussbaum, Chaux-de-Fonds Û L DROITE PAT OR" . 7675 | ressort cylindrique 4,08 126 57 |Lüthy frères, Bienne . . . . .| dé Lüthy frères, Bienne. ‘ | 32 » 1 * > BULLETINS DE MARCHE | PEER DES CHRONOMÈTRES COURONNÉS PRIX II CHRONOMÈTRE DE \ ARINE ÿ … Echappement à à ressort, spiral cylindrique à 2 courbes al | ne Phillips, en palladium ; | réglé par Henri Rosat et Aug'® Bourquin, au Locle. N° 30/7841, de M. Paul-D. Nardin, au Locle. - NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule normale de l'Observatoire, réglée sur le temps moyen. Le signe -f dans la colonne Marche diurne indique le retard, le signe — indique l'avance. | Marche LES Ni Date di Variation no EE Remarques Abe | centigrade 1894 | ; RE [mars 5- 6 | — 2,65 SO + 10,5 A l'armoire LE 0 © 8 9! 985). |. 100 s 91019271) 1010) 100 oi —261 7 010) 18 ee ie opel RO ie | pl ou | 11,8 114-259. 00 | 194 ete ge OU que k tb | 945 00 or ; 16.17 | 10 | + 0,69 . DCE 1,80 _p97 32,9 À V'éture 1819 soul OU D) on Soon NE Fe - — 2,98 __0:29 HS À l'armoire m3 | 0!) 90! Fa — 2,84 0,28 LT À la glacière 941956 | Tr? 1.1 2405 | 960 Ho) 00 $ 25-26 | — 2,88 | 0.08 12,0! A l'armoire | | Date 1894 mars 26-27 27-28 LE FPS I ERA TD A DAT ER RS CPR CERN è ne" 4 + , = * KT Le RTE Sr Era une TO ses À : Je, Fra à + pit Ah Le } \O ds rh ses LS: Marche diurne | co 1 (op | 9 10 ps LH Re à 22 \ Variation Tempéra- ture moyenne centigrade | = L … 3 3 3 2 © © O0 & O9 Où © © me C9 I … 2] … 2 1 … … . O9 O9 O9 O9 NO ID NO en pt it ms pt NO Ne … + © O1 OU tn D = CO OÙ in O9 © O1 2 E D ui pd et dt pt jt et dt put dt pdt pt pt pt pt pt ps pt st et pt pd 2 12,5 À l'a rmoIre F . a à ” Le en 1 Po ALORS RP CS no _ Remarques | Lis PRIX II (Suite). ; Tempéra- 10 Marche y FH de Date Fi Variation IE Remarques #0 .centigrade REA | 1894 Ra" L Le {avril 26-27 | — 3,04 ne 0 12 + 13,2 À l'armoire Le 4 27-28 |-292 16 7. 0.03 12,1 » rs Ee | 28-29 | --2,95 +0,12 12,6 >» ET : 29-80 || — 2,83 # 0.15 122 > 30- 11 —268 | Cpos, 114 » 14 mai 1-2 | — Sp 0 10 11,7 > ; 2-3) —263 | 690. 123 > | 3- 4 | — 2,65 11,6 » L AMATOHEL TOY BTE AS A0 LOU ve LS CU tp OS 97 7% Variation moyenne . . . . ER ie er SE QU UE > pour 10 entre les HR APRES es extrêmes —- 0 ,01 Différence de marche avant et après RER thermique . . . 0 ,43 Différence de marche ue ne première a a que nière semaine . . . . CET - 0 ,07 Différence entre les Fra extrémesi",..etie 1,65 © TABLEAU VL CHRONOMETRE DE POCHE Echappement à tourbillon, spiral plat à 2 courbes. ‘4 Phillips. Dos réglé par P. Borgstedt, au Locle. N° 21562, de l'Association Ouvrière, au Locle. NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule a normale de l'Observatoire, réglée sur le temps moyen. Ne Le signe + dans ia colonne Marche diurne indique le retard, le signe — indique l'avance. QUES : | | 4 | Marche en | # Date RS: Variation nn | Remarques ? | RIRE | | centigrade | ; 1894 ’ | 1 juil. 25-26 | —2,0 : 106 +91, 7 | Position hurizontale | A nos | —11 | 0 | 107! > : Bon Lait LOS 1061: is 29-30.| —13 | 402 | 199) ES 90-31 | 08 | TOP | 188 2206 RE a août 1-2! —0,9 | 7 {8 | 180 > 4 PE 2 M 2 MN D A Ca > à l'étuve 3-41 —07 | 10 | 175 > 45] —17 | pa 1,5 > à la glacière ét) | 0 4) | mal Tél ri)oist < RE NN ES ; 9 1,3 LA ARE ST + 0,1 18,2 || Position verticale, me à ‘ 11)—39 | +0) 166) à # 1943 20 ele ba 18 Ad Sel LU ciel 3008 ' = = Les 2109 19, > 2 14-15 | — 3,8 HO 16.3 > Date D 1894 _ août 15-16 2 16:17 17-18 18-19 20-21 22-23 24-25 25-26 + + 1 . 19-20 + . 21-22 | E E 23-24 2 … 2 26-27 | 27-28 | 28-29 | 29-30 90-31 : $ 3l- 1 | blisept. 1-2 | 2- 8 | 3- À | 4- 5 00 He te O1 oo Oo © oo oO © OUo oo OUR … E] 2 Rasa bapar ARR EERE PSEASRe mi 100 D © ND NN D mm ND © © O9 O9 9 9 9 C9 C9 C0 Co l'E 3 L Marche moyenne . . Variation moyenne . î >. pour icentre les températures extrêmes -} 0 ,08 Ecart de proportionnalité pr les tempér. moyennes 0 9 : Différ. de marche avant et après l’épreuve therm. _ Variation du plat au pendu. Variation 1023 2 2 DOOSOODOO Th OOSODOoC DOC Oh DHDNOR OO mm © 2 1 + + +++ 4 E] > du pendu au pendant à gauche » du pendu au pendant à droite . . à > du cadran en haut au cadran en bas . + 0 4 Différence de marche entre la première et la der- nière semaine . ; SO . 1 ,06 Différence entre les marches extrêmes MAUR Ve 4,8: B. PRIX III (Suite). Remarques | Position verticale, pendu > > > > > » > D … >» > > » > > > > > > > >» > »] pendant > »fàgauche > »] pendant > »f à droite Cadran en bas > Cadran en haut {5 TE 98 AT +0,24 s © © © NN ra 2SRLNE Sa PREND à ARTE ANRT à par, © “TABLEAU VII. CHRONOMEÈTRE DE POCHE Echappement à tourbillon à ressort, sp. plat Phillips, 4 réglé par Henri Rosat et Aug*° Bourquin, au Locle. N° 6776, de M. Paul-D. Nardin, au Locle. + NA APR ME Se à eu à "+ a. ’ PERD, me. NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule "28 normale de l'Observatoire, réglée sur le temps moyen. | Las | Le signe + dans la colonne Marche diurne indique ie retard, 2 le signe — indique l’avance. 4 ee Date FER Variation mins | Remarques À | centigrade | À 1894 SEA | | mars 15-16 | —0,2 ét 0 die 12,9 2 || Position horizontale 16-17 | +02 | 09 | 18) ITR OS LE T ALE NI 26 | 1849105 | ga | 1 , É 190 208 | 07 2408 > | 20-21 | LOI | 07 | 9:9 » 4 21-22 (ER 0,6 | + 99 | 10,5 | > 29-98 | LG 05 | 0,7 | > à la glacière 23-24 | 1,1 | 41 | 109! 0 24-95 | +5,92 | T8 | 328 > à l'étuve ER 25-26 | +06 | 01 12,0 | > 5 b: 26-27 | +05 | 01 11,7 A | 21208 | 206. | 065 ALIEN À 28-29 | LO06 | Le 02 ee 5 | » : 29-30 + 0,9 | DER 02 | 12,0 > S 30-81 | +06 gg : 11.9 | Position verticale, pendu 3 31-11 00 194 | 116 > 4 avril 1- 2| +-0,4 | 01 | 11,3 | > 4 | LE D + 0,3 | O1 | 11.4 | > . Sal 02 EN DEN Le CON GE L AT PE. D D PPT Ch RES PRÉ FEAT y B. PRIX V (Suite). 10 | ; Marche Variati pui | R À Date PEL ariation | ojenne | emarques ‘4 centigrade | ts (a 1:48 1894 | sol | à S, déc. 9-10! +48 | __{g | +-8,8 || Position verticale, pendu 14 METRE Le Pop l -06 RU dé 11-12 | +41. pt fs 84 RITES R 7 Pol A0 EE a ln 82 us 2 è 13-14! +40. 2 05 8,9 CES PES | à 14-15 | +45 0.6 | 8,9 RE RER % 15-16 —- 3,9 0.0 8.4 > > > Ée 2017/1212 2.9 | “ee 09 8,3 DUR és DÉABNEAL "10 8,6 > »]| pendant + 18-19 | +58,9 ca 04 dE > »fàgauche | 19-20 +438 |: 0 9,2 | » »\ pendut 4 20-21 | +40 |: 9 8,7 | » »fàdroite 3 21-22 | +1. 2 0. 4 8,9 | Cadran en bas “À 99-23 — 1.5 | Le 14 | 9.9 > “ 23-24 | +29 | _pe | 9,7 | Cadran en but 2 Mb 206.2 NE 06 , : 25-26 + D: PR 02 9.3 » À 26-27 —- | CE O1 9.1 » # 21-28 — ARS | E 08 8,1 > à 28-29 | 3,1 | dre 8,1 > 4 AA EAU Lcd A07 À Marche moyenne . + 25,59 À Variation moyenne . . . + 0,35 2 > pour 10 entre les températures extrêmes — 0 ,07 2 Ecart de proportionnalité pr les tempér. moyennes 0 ,2 ‘2 Différ. de marche avant et après l'épreuve therm. 0,2 a Variation du plat au pendu . . . . + 2 ,86 % > du pendu au pendant à gauche + 0 ,06 Eo > du pendu au pendant à droite . + 0 ,21 1 > du cadran en haut au cadran en bas . —- 1 ,36 es Différence de marche entre la Re et la der- & nière semaine . . ; 1 ,95 N 4 Différence entre les mar che Re ER » OT en Re AT me Et - Ca te PEN MR ET EE CRT suit A AN ATEN , 4 d PL TA BLEAU IX. CHRONOMÈTRE DE POCHE “5 fs Echappement à ancre, spiral plat Phillips, réglé par P. Borgstedt, au Locle. N° 21572, de l'Association Ouvrière, au Locle. NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule 13 normale de l'Observatoire, réglée sur le temps moyen. GK. Le signe + dans la colonne Warche diurne indique le retard, le signe — indique l’avance. L Date pis Variation ue Remarques diurne moyenne q centigrade EST PER ER | ‘ er juil. 10-11} —16 ! L 02 | + 20,4 | Position horizontale ERA T0 00 19,8 HA 12-13 | — 1,4 | 0.0 195 > 13-14 Ex 1,4 te 01 | 18,6 >» 1415 | 158 | 94 [ARS > | LOGE PRIE RS 17,5 > 54 10-171 7-22 +05 1e > à la glacière 11- 18 | EENTÉ | È 18 17.8 > LL RUE TES LES 32,0 » à l'étuve 19-20 | — 1,7 : +04 16,9 » -20-21 | EL AS PAP à 16,9 » 91-22 | :==106 | se 09 | 18.1 » 22-23 | —14 | Too | 191 ; SL ee me PA à 2 20,6 > 24-25 | — 1,6 +90 AR, > 25-26 IE 0 SAS 21,7 || Position verticale, pendu 26-27 O0E Etats 20,1 » 22000 US 19,7: > SD EE JR Æ 0,2 19.5 > | 29-8012 pr de » | 30-31 | — 1,3 | + 02 18,8 > | + : AR ‘4 ts Le 5 WA 2 ÆAU VIE 0 Fe _ B. PRIX IV (Suite). Tempéra- | ture Variation Remarques moyenne centigrade | avril 5- 6 | +.0,5 dE 0° - 19,5 Position verticale, pendu - T1 | +O0,7 0.0 IAE RS ARE 2e ro lie OT og LE 26 SRE CON ae. RAA ; 10-11 +09 ER E TR a NeE à D 0e cet ti ace à nds Lo h Mas Sn — 0, AT ), DE D 13-14 0,0 0.0 15,1, > >| pdt 14-15 OF ae 13.21 >» »fàganche 15-16 | — 0,8 e 0.6 13,5, > >| pendut 16-17 | —0,2 | ss 07 13,9 > »fàdroite 17-18 | +05 | + 07 13,0 | Cadran en bas 18-19 | +12 | PÉÉa RC EP A A AN 12,2 | Cadran en haut 20-21 | — 1.4 | 79 11,9 ; do ta de il to Dal pie it 23-24 | — 1,4 , 12,3 | > | 25 | 08 | H01 | poli à 25-26 | — 0,7 | 4 | 15,1 > L. Mrche momémie . e A DEart RUE AA + 05,29 4 MARRON TO VENUE: PL PS MATERIEL RAT 0 ; | > pour 10 entre les HR ue extrêmes + 0 ,11 | Ecart de proportionalité pr les tempér. moyennes 2 4 D a, : > du pendu au pendant à gauche Ares 0 44 > du pendu au pendant à droite . . . . — 0 ,94 >» du cadran en haut au cadran en bas . + 1 ,81 Différence de marche entre He première et la der- . nière EL Le PR Sn 0 SE AN PERTE LA 1 ,06 à He vin : + CHRONOMÈTRE DE POCHE Echappement 2 à bascule, sp. plat à 2 courbes Phillips. Pe | réglé par U. Wehrli, à St-Imier. Ba | N° 18832, de M. Onésime Stauffer, aux Ponts-de-Martel. NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la PERTE normale de l'Observatoire, réglée sur le temps moyen. PT RTS RER S ES ROLE RES | AE : Le signe -- dans la colonne Marche diurne indique le retard, 4 le signe — indique l’avance. % € RES Tempé | | L. d Date | Variation are Remarques ke | bed centigrade h. 1894 Po | < +4 nov. 18-19 | — 0,1 ! 0 | 11,0 || Position horizontale #3 19-20 | — 03 4 10 | 10.9 > “À 20-21 | +0,7 | Logo | 113 » ‘4 21-22 | +09 | ds +: | ":A06 » x 22-28 | +10 | Too! AN > 5 23-241 +10 |: gg | 91 > 24-25 —+ LOG O. À | 9,0 » ‘à 25-26 | +14 09 | 9,8 » ‘4 AG-2T | 2 EU TRC SITE Fr 28 1-28 08 4 P 13 31.9 > à l’étuve ‘4 28-29 | L1,0 : “8 10 9,3 > 11 29-30 | +20 | _ÿ'e 0,7 > à la glacière 90- 1 + 1,4 ne 0.9 9,2 > dé: 1-28" 70 AT » J 2 8) +22 105 9,4 > 3- 4| +27 | pe 02 10,1 || Position verticale, pendu 1 4- 5 + 3,0 | +08 | 10,2 > D- 6 + 3,8 LE 0 4 | 9,6 > È GER Te 9,8 » . CA Me 0 DAMES AN 10,0 » * 8- 9 | 3,9 | ne 09 | 9,8 > | | C. PRIX VI toi | Tempéra- ture moyenne centigrade Variation Remarques juil. 31- 1 — 1,1 Eqpe + 17,9 Dlaoit 12) 14 | 54 180 ; ho Dre) | oo M) pe No ge Por de é allo ci mal, ele tel) en . je a + 0,1 s » 2819 | 1.4 18,2 > Marche moyenne Variation moyenne » du plat au Re ; > pour 1centre les PR SE MR a Ecart de proportionnalité pour les températures moyennes SAT A NÉ OP CN PNEU Différence de marche avant et après l'épreuve thermique . 2: ue Différence entre les ROUE extrêmes Position verticale, pendu 0 ,7 0 ,07 0 ,0 2 .6 1 °c | TABLEAUX. CHRONOMÈTRE DE POCHE Echappement à àancre,spiral plat Phillips,en palladium, : réglé par Henri Rosat et Aug‘ Bourquin, au Locle. 1. N° 6423, de M. Paul-D. Nardin, au Locle. NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule normale de l'Observatoire, réglée sur le temps moyen. 1% Le signe — dans la colonne Marche diurne indique le retard, le signe — indique l'avance. 4 TM | Marche Her de | S Date | Variation Mure Remarques F | diurne moyenne “4 | centigrade : È 1894 (ie ont | sept. 24-25 | — 0,9 : a |: + 15,8 | Position horizontale | P 06.06 |. 00 0 | 159! 0 PO SEE 44 ES 70 > | 27-2805 | pe | 102 > 4 28-29 13 0.0 Re LT » 29-80 | — 1,3 ci 03 LES » | DORA EVENE (40) 13,8 > 1 oct. 1- 2 = 1,4 +03 1 125 » | 2- 3 —1,1 “a 12 es LE » | 8- 4 | + 0,2 ss 14 | 0,7 > à ghcire) 4 5| +16,| 97 11,8 » ; - 6! — 1,1 at 09 | 33,4 >» à l'étuve | 6-71 —09 | 0 RL 2 | > T- se) Es 1 | a LS | 12 DEL è 8- 91 +04 | de O1 12,2 > | 9-10 | +05 Ke 10 12,5 |Postinvertiale peu | | 10-11 | +15 : RENTAL 12,7 > 4 11-12 | + 1,2 A 02 12,6 > À 12-18 | 1,9 0.0 12,1 » ÿ ee ES EE PA RRN 11,8 > 145) +11 794. HO > | | : | RIX VII (Suite). Tempéra- ture moyenne centigrade in | + 10,7 | Position verticale, pendu 110 10,7 1 12 | INA 11,4 11,5 | 119 12,1 | Variation Remarques 2] EL be nd pe re et RH ©) C0 C'OT JOT … … … … … 2 HE PArbhe moyennes 1,20 ei) TON ET 08,42 DDR OA AR PS PRE Te SE OST > du plat au pendu. . . . . . +- 1,98 > pour 10 entre les températures CAES — 0 ,04 Ecart de Nine pur les températures moyennes : ..… ATEN 0 ,1 Différence de ee avant ee après Dress thermique - .:. Ë RIVE MES 0 ,2 3 2 PARBEENEe entre les RRETEER TA É ann CHRONOMÈTRE DE POCHE Echappement à ancre, spiral plat Phillips, réglé par P. Borgstedt, au Locle. N° 20830, de l'Association Ouvrière, au Locle. NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule normale de l'Observatoire, réglée sur le temps moyen. Le signe + dans la colonne Marche diurne indique le retard, le signe — indique l'avance. | Marche ru | | Date es Variation el Remarques | | diurne ORNE | centigrade | | 1894 k | Fos ÊE nov. 25-26 | — 3,2 Fo + 9,3 | Position horizontale 227 | 40 06 |. JA 27-28 ES sE 4, + 07 2 ? 28-29 | — 2,5 a 01 9,3 » 29-80 | — 2,2 0.0 9,2 | > DOTE et 9,2 | > decienie2 les s O1 9.1 | > A eue er A ROTE LS RE | » 3- 4| — 3,6 - 6 | » à la glacière 46-21) ); | 103) 7 SELS re UNE ET NS 33.6 | > à l'étuve 6-7] —19 | : 61 9,8. > TB AB RE 10,0. » 8- 91 —1,9 0.0 9,81 » 9-10 | — 1,9. | 0.2 8.8 > 10-11 | — 2,2 F5 0 4 8,6 | Position verticale, pendu 11-12 | — 1,8 ce 09 8,6 | » 12-13 | —1,6 | 09 8,2 | > 13-141 — 1,8 ee CG 8,) | > 14-15 | — 1,2 a 05 8.5 | » 15-161 ——0,7 |:.: 07 8,4 | > ; | se ES at + °C. PRIX VIII (Suite) Tempéra- ture moyenne centigrade ai _ Variation Remarques un © —- © © > Marche moyenne . Variation moyenne . > du plat au pendu > pour 10 entre les Dettes bre Ecart de proportionnalité pour les températures moyennes SE RUN Différence de ete avant et après mate ther mique k Différence entre les mar ohee rene — 15,92 10,35 + 0 ,81 + 0 ,08 0 ,7 D 9 , à CHRONOMÈTRE DE POCHE à Echappement à ancre, spiral plat Phillips, | D réglé par Henri Rosat et Aug Bourquin, au Locle, ÿ N° 8062, de M. Paul-D, Nardin, au Locle. . are à 3 + NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule ME ; normale de l'Observatoire, réglée sur le temps moyen. 4 TER _ Le signe + dans la colonne Marche diurne indique le retard, : nn le signe — indique l'avance. ei TOR RUE - 4 ; 2 Marche DE) | dirt 1 ce Date : Variation 4 % diurne Rennes Ke R centigrade À | 18940 Li. ont “ nov. 27-28 | (0.8 PARENT | 2820! 07 | Pgo | 03 | # 20.80! —05 + T1 | 99 9 Fà 30- 1 re 0,6 LE O1 9.2 ce SRE déc. 1- 2 | — 0,7 DT 0.6 | 7 À à | | 20. — 5 49,3 9,4 ‘4 à D- 4 | + 1.0 re 13 0,6 n ; - 4 5, —03 _07 DA à à E7 | j = 6. 10 6 0.6 33,0 > à l'étuve 6-7 —04 | 165. 98 » | 1-8 | + 0,1 Baie 10,0 >» ‘4 a A GRERET à HP 9,8 » 9-10 | + 0,6 2400 8,8 > | R 10-11 | + 0,4 Ses 0.6 | 3,0 » 11-12) —02 | L97 . 86 > 1 12-181 +00: TE 8,2 || Position verticalespendn 13-14 | ST) 0,5 + 0 4 | 3,9 > 14-15 | REZ. 0,1 0.0 | 8,5 2 EP TN Te RE > 16-1009 0 SL +t8 > LAB FE Eee ER >. | | ue Fr Variati ue Remarques | Date HA ariation moyann à emarq CS Re | ; | déc. 18-19, —0,6 | _{j3 | +- 9,1} Position verticale, pendu 19-20 AS x [l 04 9.9 > 20-21 | —05 | T7 87 | » Pate et .8.0 > 22-23 | —1,4 | 0 d2 » RE de our dre 2495) —18 | 51 | 96 > 2526) 10 | [pe | 934. » _ 26-27 | — 0,4 * 14 Be » Marche moyenne — 05,49 Variation moyenne . + 0 ,40 > du plat au pendu. — 0,39 > pour 10 entre les RNA extré êmes — 0 ,06 Ecart de proportionnalité pour les températures moyennes . Rp ARS LE Différence de dois A et après Tarente thermique Fe 0 ,9 Différence entre les ardt er 2 4 A à A UE J A2 D) eu © RÉPUBLIQUE ET CANTON DE NEUCHATEL À RAPPORT DU DIRECTEUR DE L'OBSERVATOIRE CANTONAL DE NEUCHATEL SX DV NT PT PT SOS he 2, À EA COMMISSION D'INSPECTION POUR x. 4 , k. { L- à À 1 ; é D: LES ANNÉES 1803 ET 1804 Nr. CHAUX-DE-FONDS E. SAUSER, IMPRIMERIE HORLOGÈRE 1805 RAPPORT DU | DIRECTEUR DE L'OBSERVATOIRE CANTONAL Me A LA COMMISSION D'INSPECTION POUR à + «| ï ‘ Ë D: A D » LES ANNÉES 1893 ET 1804 Yi LL v., MESSIEURS. Empêché l’année dernière par l’état de ma santé de vous présenter le rapport à l’époque habituelle, | jai Phonneur de vous rendre compte aujourd’hui des » deux exercices de 1893 et 1894. ; 4 En faisant tout à heure le tour des salles ‘ddbser- | vation, j'ai déjà pu vous donner les renseignements 4 essentiels sur l’état des bâtiments et sur les princi- * paux instruments. Il convient cependant de les com-. . pléter par des détails et des chiffres précis, du moins TEE 1% pour les instruments; car pour les bâtiments, on a pu se borner, ces dernières années, aux réparations ordinaires qui, comme d’habitude, étaient nécessitées par les défectuosités du toit en asphalte. On a remé- dié au défaut principal dont jai parlé dans mon der- nier rapport par une réparation exécutée en 1894. Dans la nouvelle dépendance, il a fallu également faire quelques réparations, surtout à la toiture en verre qui éclaire l’escalier. Le plancher de la salle de la bibliothèque dans laquelle vous siégez a été mal- heureusement fait en simples planches de sapin, qui montrent déjà des fissures béantes; comme cette pièce sert aussi aux séances d’autres commissions scienti- fiques fédérales et à des réunions de savants d’autres pays, il serait peut-être indiqué de remplacer ce plan- cher par un parquet convenable. Quant aux grandes lunettes astronomiques, vous avez déjà pu vous convaincre que ces vénérables instru- ments, qui ont maintenant 36 ans de service, sont encore en très bon état, gràce à leur remarquable construction première, due aux célèbres ateliers aux- quels nous nous sommes adressés dans le temps, et aux soins d’entretien continus que nous leur consa- crons. C’est surtout l’instrument méridien, qui compte encore parmi les plus remarquables de son espèce, par la perfection mécanique et optique de sa construc- tion, que l’on reconnaît à la constance et à la régula- rité des éléments de réduction; ce qui, aux yeux des astronomes, caractérise surtout la parfaite symétrie thermique de constrüction et d'installation, c’est la constance presque invariable de la collimation ou de Pangle que lPaxe optique fait avec la perpendicu- r. rs ET ue +. res a 6) à Û -. s laire à l’axe de rotation. Voici des chiffres qui la font voir: Maximum Minimum Amplitude annuelle en 1890 + 05,277 (amivé le 26/1) 05,148 (le 1/11) 05,129 > 1891 0 ,232( » le 1) 0,123 (k29/) 0,109 > 1892 0,277 ( » l12/II) 0,146 (k1/M) 0,131 > 1893 +0.237( » k15/XI) +0 ,109 (k%/II) 0 ,128 > 1894 10,955 ( » lef2/X) 0,141 (k30/N) 0 ,114 On constate ainsi de nouveau que, dans le courant de l’année, les limites entre lesquelles la collimation varie dans les saisons extrêmes ne dépasse pas 0,12; et la variation moyenne d’une détermination à l’autre, distante de 1 mois environ est, en moyenne des deux dernières années, +— 05,02. Les deux autres constantes de réduction, l’inclinai- son et l’azimut, ne dépendent pas, comme la collima- tion, seulement de la construction de l'instrument méridien, mais plus encore de son installation et de la stabilité du sol sur lequel il repose. Or ces dernières conditions sont certainement pour notre lunette mé- ridienne des plus favorables, car ies piliers monolithes sont placés directement sur le rocher solide du Mail et ils sont indépendants du bâtiment. Mais précisé- ment en raison de cela, il nous a été possible de constater depuis la fondation de l'Observatoire un mou- vement curieux, soit continu,soit périodique,dela colline sur laquelle nous sommes placés, mouvement du reste parfaitement régulier et très lent, qui, lorsqu'on en tient compte soigneusement dans les calculs de ré- duction, ne diminue en rien la précision des résultats ee é AU is on Lt w, A PECNR SRE TA ie ee LS | neue . . + È + # j # =, 2 pe DERRET TRS SES mn ref cr id Frs à PASS TERRE NE EN LE | AE A ASTEE 25 BRETON à Ds ea d FES GE PE ÉD TE es PES ENST TA CE Ur ET is > : n, 24 Rs ee NS A _— D des observations astronomiques, et qui a fourni une des preuves les plus concluantes, à côté de bien d’au- tres, pour la mobilité séculaire des couches superfi- cielles du globe terrestre. Ainsi, l'inclinaison de l’axe de rotation, que nous dé- terminons tous les jours une et souvent deux fois, au moyen d’un grand niveau très sensible, suspendu de façon à pouvoir être observé de loin, tout en restant remarquablement constante, car elle varie d’un jour à Pautre seulement d’un demi-centième de seconde en moyenne, continue en même temps à augmenter len- tement dans le sens négatif de 6 à 7 dixièmes de se- conde par an. En effet, nous avons constaté que l’in- clinaison a augmenté en 1893 de —(0°,65, et en 1894 de —0, 71, tandis que ce chiffre était de — 0°,69 en 1890, —(0°,77 en 1891 et de —0,93 en 1892, ce qui corres- pond à un abaissement annuel du pilier occidental de 0% 05 environ. L’asimut enfin, soit l’angle que l’axe optique de la lunette fait avec le méridien, a montré pendant ces deux ans de nouveau le même mouvement curieux d’oscilla- tion que nous suivons avecsoin depuis 1859, et qui indi- que une torsion de la colline du Mail, s’accomplissant dans le sens E-S-0 dans la période estivale, et dans le sens contraire (O-S-E) dans la période hivernale. Ce mouvement conserve parfaitement son allure ré- gulière et possède à très peu près la même étendue, comme on peut le voir par les valeurs suivantes des azimuts extrêmes observés à notre instrument méri- dien. SERRE Azimuts extrêmes Mouvement annuel 1694 février . 6 LE 1597 : août 22 — 0,97 amplitude — 2,24 (E-$S-0) 1893 août 22 — (°97 . 1893/94 45,76 1894 février 20 E 1,55 amplitude + 2,52 (0-S-E) Azimuts extrêmes Mouvement annuel 1894 février 20° + 15,55 1894 août 29 — 0,23 amplitude — 1,78 (E-S-0O) 1894 août 29 — 05,28 189495 45,94 1806 mars 18 L 9,93 | amplitude + 3,16 (0-S-E) En confrontant ces chiffres avec ceux que jai indi- qués dans mes rapports antérieurs, on ne saurait ne pas être frappé par la régularité avec laquelle s’accom- plit ce mouvement azimutal, non seulement quant à _lamplitude de l’axe compris entre les positions ex- trêmes, mais aussi pour les dates auxquelles les ma- _ xima et les minima sont atteints. Cette fois encore, on y reconnaît très distinctement l’influence des sai- sons exceptionnelles; ainsi le mouvement négatif de 1894 extraordinairement faible (—1°,78) correspond à été d’une température peu élevée, et par contre le mouvement positif très fort (+-3%,16) est évidemment en corrélation avec le froid si intense et surtout si prolongé de l’hiver dernier. Cp PE \ 108 5% a #4 A Se: » . er ? ‘à Ve Ces faits confirment donc l’explication que j'ai donnée de ce phénomène, d’après laquelle il provient de Pé- chauffement estival et du refroidissement hivernal de la colline, située asymétriquement par rapport au méridien, et couverte de forêts au N.-0. et de vignes au S.-E. Tout aussi satisfaisant que pour l’instrument méri- dien est le compte-rendu que j'ai à vous faire sur le fonctionnement de la magnifique pendule électrique de Hipp, que l'Observatoire a la chance de posséder et qui continue à nous rendre les plus grands services. Pendant ces deux ans, elle a marché avec la plus grande régularité, sans aucune interruption, sauf dans l'été de 1894 où le compteur a dû être nettoyé et où, pour des raisons extérieures spéciales dont il sera question tout à l'heure, nous avons été obligés, pour la première fois depuis 5 ans, d’ouvrir la cloche, ce qui nous à permis de nettoyer les contacts, de cons- tater que l’échappement ne présente aucune usure vi- sible, et de corriger par la vis du pendule la marche diurne qui avait été un peu trop forte pendant la pé- riode précédente. Une telle marche n’est du reste qu’un petit inconvénient pratique pour les calculs, qui ne diminue en rien l’exactitude des résultats; celle-ci dé- pend uniquement de la variation diurne de la marche. Or, la variation de notre pendule Hipp a encore di- minué, car, tandis que dans les 4 années précédentes, sa valeur moyenne était de +0,21, elle est descen- due en 1893 à + 05,019 et dans l’année 1894, nous trouvons pour la première période (janvier -avril) +-05,017, et pour la dernière période (septembre-décem- bre) seulement+(05,015. Dans l'intervalle de ces périodes, RS té stce | 1 CE matt. étés an pee- 2 à pe mt “ot Le | Ci ii D = rh Mons real see à EN ie, ne Eve, Dés DÉS SE Sd vx ET TS RTE É LA rèS ; entre les mois de juin et août, se sont produites des perturbations qui ont plus que doublé, presque triplé la variation diurne, en la portant à -+ 0.044, et quel- quefois jusqu’à +0,08. Ayant trouvé, lors de l’ouver- ture de la cloche, tous les éléments mécaniques et électriques en parfait état, et comme en outre aucun tremblement de terre n’a été ressenti à cette époque dans notre région, nous sommes bien obligés de re- connaître que la seule cause qu’on puisse invoquer pour cet affolement de notre pendule modèle doit être cherchée dans les coups de mine qui ont été ti- rés en assez grand nombre dans le voisinage, à une distance de 80" environ à l’ouest de l'Observatoire, où lon a creusé les fondements de la villa Châtelain. Non seulement il existe une parfaite coïncidence en- tre l’époque de ce travail de mines, qui a commencé au mois de juin et cessé au mois d’août, avec les per- turbations de la pendule en 1894; mais la même chose s’est reproduite encore dans l’année courante où, de- puis le mois d’avril on a recommencé à tirer force coups de mines près du bâtiment voisin pour cons- truire un chemin d’accès, ce qui a de nouveau trou- blé très sensiblement la marche de notre pendule qui, pendant l'hiver, était redevenue splendide. Enfin, j'ai pu me convaincre, par des expériences spéciales que J'ai exécutées au mois de juillet au moyen du bain de mercure, que les coups de mine, quoique assez fai- bles, tirés à la distance de 80", secouent sensiblement nos instruments. Ainsi se trouvent vérifiées, d’une manière directe et irréfutable, les craintes que j'avais exprimées dans mon dernier rapport sur les dangers très sérieux aux- fs à ÿ : » L c' MN AA Li | AO Là dE er J LU d A CIN TUE PEN ES ia de AESPRE " M B. ALT. À SH Lx Hate LR RUE EN" 277 Ya) RAS et pra D PA RL EN | Pre 4 D, Er © 4 AL CAN re PVR nù + PAT AT A y n PP ET > Net ES RP LE eg D Ut ph ET Sat nn LRQ Pr pp j FN ñ va ARE RON ANT avr) de à; HOT 96 ALL TA NMATENTIN 4 # 1 \ k USE EUT hi MORE ; " SA Ep: EST quels l'Observatoire serait exposé par les travaux de terrain que Comporterait un projet, mis en avant d’un certain côté en vue du tir fédéral de 1898, pro- jet qui comprend l’enlèvement de tout le massif des rochers au S.-0. du Mail, pour y placer la grande can- tine au niveau de la plaine du Mail. Or, il s’agirait là d'enlever au moins 18 000 à 20 000 mètres cubes de rochers, appartenant au même banc sur lequel est assis l'Observatoire, ce qui exigerait des milliers de coups de mine, tout autrement forts que ceux qu’on a tirés pour la construction de la maison Châtelain, et encore à une distance de 15 à 20 mètres plus rapprochée de PObservatoire. Or, d’après l’expérience faite, je puis affirmer positivement qu'un tel travail, qui durerait probablement plus d’une année, mettrait non seule- ment en déroute nos pendules et nos grands instru- ments astronomiques, dont la sécurité se trouverait sérieusement compromise, mais il rendrait complète- ment impossible toute observation astronomique, ainsi que le service des chronomètres. Il faudrait donc fer- mer l'Observatoire pendant tous ces travaux et même déménager ses instruments en lieu sûr. Il suffit de préciser ainsi les conséquences d’une telle entreprise pour être assuré que les autorités can- tonales et communales de Neuchâtel ne permettront pas de sacrifier un établissement public important à l’idée fantaisiste de bouleverser le Mail et d’en jeter une bonne partie dans le lac, d’autant moins qu’on pourra parfaitement obtenir le tir fédéral pour lPan- née du cinquantenaire de la République, et même le placer au Mail sans ruiner l'Observatoire. Je reviens de cette excursion, qui se justifie par l'importance de la question pour l’avenir de l’Obser- vatoire, à nos pendules, et j'ajoute encore quelques détails pour celle de Hipp. Sa compensation paraît décidément être parfaite, car sa marche n’a montré qu'un changement de 0,06 pour une différence de température de 23°. Elle est également soustraite aux influences barométriques, attendu que le manomètre n’a varié que de + à 5", ce qui est dû probablement à la tension, variable avec la température, de la vapeur d’eau qui est restée sous la cloche. Les piles sont aussi remarquablement constantes, car les intervalles d’impulsion ont varié en 1893 de 245, et en 1894 seu- lement de 12°; la durée de leur fonctionnement sur- tout est très satisfaisante. La pile du pendule a été changée une seule fois en 1893 et deux fois en 1894, et les piles Maidinger, qui fournissent les courants aux deux compteurs à toutes les secondes, n’ont dû être changées que deux fois par an. Je tiens à mentionner que les successeurs de Hipp, MM. Peyer et Favarger, ont établi depuis quelques mois une nouvelle pendule électrique, système Hipp, mais pour laquelle M. Favarger a supprimé l’échap- pement en restituant la force au pendule par un très faible courant, dont le contact est fermé par le comp- teur à chaque seconde paire. Cette expérience, à laquelle je prête volontiers mon concours, est intéressante au point de vue théorique aussi bien que pratique, car si elle réussissait et donnait une régularité de marche, qui, sans doute ne saurait atteindre la perfection de la pendule Hipp, mais qui serait peut-être comparable à celle d’une bonne horloge astronomique, on aurait réa- lisé, on peut dire, le dernier degré de la simplification 158 PLU Poe dans ce domaine, et sans doute aussi du bon marché pour les pendules de précision. | Nos trois autres horloges astronomiques ont non seu- lement maintenu, mais même amélioré leur marche sa- tisfaisante ; ainsi, la pendule sidérale de Wnnerl qui, dans les années précédentes, avait une variation diurne moyenne de + 05,090, a montré en 1893 +0%,080 et en 1894 seulement + (°,071 de variation. Sa compen- sation et son coefficient barométrique sont restés les mêmes ; elle avance de (°,03 par degré de température et elle retarde de OS,01 par millimètre de pression. La pendule Æutter, qui variait les années précédentes de + 05,101 et + 05,083, a réduit sa variation en 1893 à + 05,074 et en 1894 à +0°,069. Enfin, l'horloge de William Dubois, que le regretté artiste du Mont-du- Locle a construite en 1859, est encore parfaitement à la hauteur des autres pendules astronomiques à poids ; car après avoir été nettoyée, sa variation a été de +-05.081 en 1893 et + 05,077 en 1894, tandis que pour les années antérieures, elle avait atteint + 0*,180 et + 05,109. | Notre quatrième ancienne horloge de Houriet, qui depuis plusieurs années n’avait plus marché avec la régularité nécessaire pour un observatoire, a été cédée avec le consentement du Département, au prix de 500 francs, à M. H. Sandoz à Tavannes, qui en a pris li- vraison le 6 août 1894. Je propose de nouveau de la remplacer par une seconde pendule électrique, système Hipp, peut-être dans la forme imaginée par M. Favar- ver, si l’essai en cours réussit. Non seulement il im- porte que nous possédions une cinquième pendule, pour augmenter encore la sûreté avec laquelle nous R à: nou hu Ent Le RE He dde dé Ta RM PNA AL 6 Ta TON SR y SNA E . LE Se oct CURE à ’ ee 2 L 9 CAE GE TEE CE PRE ve CR EP Le RP ET SRE ALES 4 mel QUULSX RESTE fe ADR LTE EP dE ANTON LPO EE Afin e Au FRE ET di" AA AE SET Vitre DAME LAS PEN PRIT EE be Gr Re * (LR TT UE pouvons conserver l’heure dans les intervalles entre les observations astronomiques ; mais en outre, il est prudent d’avoir une pendule de réserve qui pourra servir à l'enregistrement chronographique, pour le cas peu probable, mais possible d’un accident, où le be- soin d’une réparation mettrait la pendule Hipp pour quelques jours hors de service. Enfin, je n’ai qu'à me louer toujours des bons ser- vices rendus par notre vieille horloge électrique de Shepherd qui, avec les soins nécessaires, continue à transmettre tous les jours l’heure aux douze stations qui la reçoivent et à servir aux comparaisons des chronomètres de poche. Je suis heureux de pouvoir constater de nouveaux progrès pour l’important service de la transmission de l'heure que notre Observatoire, j'ose le dire, a porté à un degré de perfection qu’il serait difficile de dépas- ser. Non seulement l'erreur de notre signal est ordi- nairement de quelques centièmes de seconde, et n’ex- cède presque jamais 0$,1, mais la régularité du service ne laisse du côté de lObservatoire rien à désirer. Ainsi, dans les deux années dont il s’agit, il est arrivé une seule fois que le signal ne soit pas parti (le 7 août 1893) par la faute de la pile du relais, qui, la veille, avait encore fonctionné parfaitement. Mais aussi la transmission, qui s’opère non pas par des fils spéciaux, mais à travers les lignes télégra- phiques ordinaires avec leur nombre considérable de stations intermédiaires, est devenue assez satisfaisante, comme le démontre le tableau suivant : Neuchâtel . Ch.-de-Fds. Locle Brenets Ponts . Fleurier . Bienne Ste-Croix: ::: | Le Brassus ee Moyenne 23 Moyenne générale Ne. * Ÿ | s À ss Es RAS 1893 mars 27 er Re: août T #44 à ! A Des août 18-24 sept.11-21 ”. | St-Imier. . | Berne . : : | Le Sentier . | Moyenne |91—210/ |13— Moyenne |!{: 18593 pas arrivé | pas observé | | Perturbations de lignes. ligne interrompue. signal pas parti, faute de la pile du relais. fil de signal en communication avec un autre fil télégraphique, causée. par des branches d’arbres. à Fleurier fil interrompu. 1894700 pas arrivé | pas observé | ré 0 8 13 0 4 T 2 4 12 1 29 6 3 4 13 2 | 39 010 |17—350/5 | 13 — 0400 in 0 | 25 6 2 AR DA CAS ERA 259 RATE D 0 13—120/ | ! LEE ANAL EE PC Le ( SR ES PS 38010107, | 030107, 353-190) [00 000), CUANT 340 0% »$ 620) | à | ! è À L 4 à x È 4 1 e j 14 1 LA *A e | Perturbations de lignes. 1894 avril 1 ligne interrompue. mai 21-26 à Bienne défaut à la ligne de terre. juin 18 ligne interrompue. nov.11-18 ligne interrompue côté de Neuchàtel. déc. 29 ligne interrompue. Il en résulte que, pour les 6 stations neuchâteloises, le nombre des jours où le signal n’est pas arrivé n’est plus que ?,1!/, et, pour toutes les 12 stations en- semble, ce déchet ne dépasse pas 4,01/,; pour l’admi- nistration fédérale de Berne, le signal manque seule- ment 3 fois par an, ce qui fait 0,80, Enfin, la régularité avec laquelle le signal est ob- servé dans les différentes stations n’a laissé à désirer que pour St-Imier, où on avait, paraît-il, pendant un certain temps, presque abandonné l’habitude de rece- voir le signal ou du moins de nous envoyer le signal de retour et le bulletin de contrôle. Il convient d’ajouter à ces renseignements quelin- troduction de l’heure universelle, qui a eu lieu l’an der- nier, n’a modifié en rien, ni troublé en quoi que ce soit notre organisation de signaux d'heure. Nous con- tinuons comme auparavant à transmettre l’heure de Neuchâtel à 1 h. temps moyen de Neuchütel ; ce qui naturellement n'empêche nullement de régler les hor- loges des stations d’après l’heure de l’Europe centrale: il a suffi que le jour du changement, nous ayons pré- venu l’administration des télégraphes à Berne et les observateurs de toutes les autres stations, que désor- mais, au moment de l’arrivée de notre signal, leur ré- gulateur doit montrer 1° 82% 10$,4. Abstraction faite RUN NN ee AL EMOr a: +5 Cr MEUTISNEES 7 dE AE D As . Ven Le NPA RÉ À Le #3 EN MALO AP He: 2 L''Aaver: “TE ‘LOU, ce VO a er UT NN LI CNT 1! HUM RO NET LA an POS, Er Tee PES VON PRET TU, "X +, SFR bit NS EL EURE: 4 APRES PACE NS RSR 2e de toutes les autres raisons, nous ne pouvions pas avancer d’une demi-heure l’instant de notre signal sans renoncer à utiliser, pour le calcul de l'heure, l’ob- servation du passage du Soleil au méridien. Sur l’autre service pratique de l'Observatoire, le con- trôle et le concours des chronomètres, j'ai adressé, comme d'habitude, aux premiers jours de Pan, au Dé- partement de l’Industrie et de Agriculture, des rap- ports détaillés, qui sont sans doute parvenus aux membres de la Commission et dont je dépose du reste quelques exemplaires sur la table. Je n’ai donc qu’à signaler ici en quelques mots les principaux résultats statistiques. Le nombre des chronomètres observés dans ces deux années a sensiblement baissé, conséquence iné- vitable du ralentissement général des affaires, dont malheureusement notre grande industrie souffre en- core; ces nombres, 209 en 1893 et 247 en 1894 sont les plus faibles que nous ayons constatés depuis 1881 et dépassent à peine la moitié des chronomètres ob- servés en 1889. Par contre, la proportion des montres qui ont dû être retournées à leurs fabricants sans bul- letin, parce que leur réglage ne remplissait pas toutes les conditions prescrites, ou qui ont été retirées par les fabricants, est plus favorable que dans les dix der- nières années, puisqu'elle est retombée à 230/, en 1893 et à 21 ‘/, en 1894, du nombre total, tandis qu’elle montait à 30 ‘/, les années précédentes. Il y a done un progrès relatif dans les soins donnés au réglage; mais la perfection de ce dernier laisse, sous certains rapports du moins, un peu à désirer, et n’atteint pas le degré de perfection des meilleures années. re ANT LE PLORTE A : nr / a. “# Ainsi la variation diurne moyenne monte pour 1893 à E0,57 et pour 1894 à +0,61, ce qui nous renvoie au résultat de 1879. La variation du plat au pendu, assez bonne en 1893 (1°.88), est remontée en 1894 à 25,27, comme en 1874. Par contre, pour la classe B des chronomètres, la somme des 4 variations, 6,63 et 6,91, compte parmi les meilleures années et n’a été dépassée que par les chronomètres de 1891 (6,13). Enfin, pour la compensation, ces deux dernières an- nées ont fourni le meilleur résultat observé jusqu’à présent, car en moyenne, les chronomètres n’ont va- _rié en 1893 et 1894 que de 0°,08 par degré de tempé- rature. La chronométrie de marine continue son dévelop- pement réjouissant dans notre pays; dans l’année 1893, nous avons eu 10 et l’année dernière 6 montres marines à observer, toutes admirablement réglées; les deux pièces qui ont été couronnées n’ont montré qu’une variation diurne de Æ 0,09, ce qui se rappro- che de la marche des excellentes pendules de préci- sion. Pour encourager les artistes du Locle qui se _vouent avec persévérance à la culture de cette branche, le Conseil d'Etat qui, cédant à la demande générale, a restreint désormais (à partir de 1895) le prix général aux meilleures moyennes des chronomètres de poche seulement, a décidé de fonder un second prix pour les chronomètres de marine, dont le premier sera désor- mais de 200 fr. et le second de 150 fr. Pour le même motif, le Gouvernement a bien voulu m'autoriser à soumettre, sur la demande des intéressés, les chrono- mètres de marine, destinés à certaines amirautés, à des épreuves plus compliquées et plus prolongées. 9 “14 4 2 ñ fe Pre Re AR p * o% FANS LE CRAN APRES Vie cs IN ST ne” nee | #0 isa PIE Le ER. [3 ee Es QE 2, PRET des 4 le | è D Pour les chronomètres de poche aussi, tous les prix prévus par notre règlement ont pu être distribués dans ces deux années, et parmi les pièces couronnées il y a de véritables chefs-d’œuvre, surtout dans les chronomètres munis du beau et intéressant échappe- ment à tourbillon; en 1893, un de ces chronomètres de la classe B a eu une variation de + 05,22 et un autre, observé pendant un mois, seulement de + 0,15; enfin, l’année dernière encore, une de ces pièces a va- rié d’un jour à l’autre de (05,24. — En face de pareils résultats, on voit qu'heureusement la race des artis- tes horlogers qui a contribué à créer dans notre pays l'horlogerie de précision est loin de s’éteindre, Qu'il me soit permis toutefois de recommanderde nou- veau, par l'intermédiaire dela Commisssion, àl'attention du Gouvernement. si soucieux des intérêts de notre in- dustrie nationale, une mesure qui, àmes yeux, rendrait les plus grands services non seulement à notre chro- nométrie en nous procurant de nouvelles recrues pour le réglage de précision, mais aussi à nos grandes fa- briques d’horlogorie, en formant des contremaîtres et des ingénieurs horlogers: je pense à la création d’un Institut d'horlogerie, qui doterait notre canton de ce personnel important, comme nos différentes écoles d’horlogerie lui fournissent déjà d'excellents ouvriers. Une telle institution trouverait à Neuchâtel, dans les ressources de l'Académie et de l'Observatoire une grande partie des moyens nécessaires à son organisa- tion, de sorte que sa création n’exigerait pas même des sacrifices trop considérables, d'autant moins qu’elle pourrait sans doute compter sur une allocation fé- Don 2 A ET RL ER RCE RE VE UE CN TS PR à Nr as D Lan ni rs As ne) t dérale. En tout cas, il me semble que la question mé- riterait d’être mise sérieusement à l’étude. Passant aux observations astronomiques et aux tra- £ vaux scientifiques, je constate d’abord que les deux 74 années dont je rends compte ont été particulièrement # favorables aux observations,par une clarté du ciel excep- 1% tionnelle, surtout en 1895. En effet, comme on peut le voir va par le tableau statistique des observations méridiennes, que je joins à ce rapport, nous avons eu en 1893 208 nuits claires, du moins partiellement, où il a été possible de faire une détermination complète de l’heure, ce qui, d'accord avec la sécheresse exceptionnelle de l’année, si funeste à l’agriculture, représente le plus grand nombre de nuits d'observations que nous ayons jamais eu à Neuchâtel, et auquel on n’est pas habitué dans les observatoires de nos climats. L'année dernière, ce nombre, quoique sensiblement plus faible (176), est encore bien plus fort que d’ordinaire. Il est donc natu- rel que le nombre des étoiles observées a pu être porté en 1893 à 2258 et en 1894 à 205$. Si l’on y ajoute les passages du Soleil, également très nombreux (227 et | 207) ainsi que les observations de la Lune et des Pla- Ei nètes, on arrive au chiffre remarquable de 2565 as- 2 tres observés au méridien en 1893 et de 2305 en 1894. 5 Je tiens à dire que ce nombre considérable d’obser- cs vations est dû non seulement au caractère météorolo- 17 gique particulièrement favorable des deux années, mais ss aussi au zèle de notre aide-astronome, M. Arndt, dont je suis heureux de reconnaître le travail habile et cons- F8 ciencieux. | TC NE SA 3 crie Sie LE. Less 2 de GAL, LL 4.0 Le. 1. Cu PE es tes Gén et n°, à <: in Lé ts “OR Éd RSS RS. vu. dt ie tn Là td! : à fes loonrr er STI | LGT | 96 | 8 |SI Le GLT | LTG GTLTOLET tr 661 G6SIP FGST SONT [82,06 07 60 | SOT 66 _98 | 6F FI | 16 | 206 | 2CG 806896) 921 | 806 |IGSIPEGSI ANT OS 22 1)FT SI > 2 AO Nam à CS C5 90 ee | 4e De C1 A EE EE 2 A 22 Gi 81106 |ST |61 rer oem rle et CERIBO PTE IETE PEE SE MMAMON 09 18% |8T 60 re AE BP AP6 E CG SIT G2T |OT |9T | 41400 02 |0'6 | LT |80 —|—|T |# J2r |OG It F2t |O1 |9r | ‘quoidos L'G |OT |80 |S0 |9 brel ho OT. 06x66 'L8C AIS 1 06 LE AO 0'6 |2'e |80 TO'T | € mb) SEC | 21-1868: 081.) 08:07 7 MM 06 166 | 20 |S0 |G g |or|—|71 |cs |6c |606 0e |8r 67 |" © ump 6 à 0‘ 160 | 20 |G RC PE TR NOTA ALT ORGUE NQC: ES TPR 0G |OT 20 SO 1S Bd lc Fe 08 681-186 GT ETC | HAN 0p|8e)20 906 À |—|—1)Tt |9 ac |96.1n6c jrs |08 |Ge |" SUN 0807180 0717 16 |2 |6 |&G |— 106 |GI |018 JET | ZT |F1 | eHaon 09 |6F)6T/)TTIPT |GE |F |6 |T |T |O1 |6r 91 Jr | IT |61 |" trAuep +681 | 6687 | F681 | 681 ro | st régi | 6681 | 681 | e681 |r681|e681 Frost | 6681 F68t | 8681) SuoreA19g$qo Sais SuOjJeA19SqO | Se9A9sqO |: oun] eJ ap | mejos np | Se9M9Sq0 ae te sues pee : | | | | SeIEJUOWEpUOy L heu sr ee sues sinof sejeue] La | SuOlJEA18SO | Lciof | jou Buor snjq e[reA4equI SOp O1QUON S9p e1QUON | SopOIQUON | SP 21QWON | SOp 91QUON | S0p 8JQUON | | || pG/LOS8T U® SOUUSIPIIOUI SUOTJUAIOSO Sop onbrist}e}S pe CA de S à es 5 En % na DR " < ] sg: far É r Pour revenir à la valeur pratique de nos observa- tions méridiennes pour la sûreté et la précision des déterminations de l’heure, j'attire l’attention de la Commission sur les rapprochements contenus dans les trois dernières colonnes du tableau. Ainsi le nom- bre des jours sans observations a été seulement de 9%: en 1893 et 105i en 1894, donc à peine plus d’un quart. tandis que les deux années précédentes il s'élevait presque au tiers; le plus long intervalle sans aucune ob- servation, ni d'étoile, ni de Soleil a été respectivement de 9i,0 et 7i,3, ce qui est arrivé, comme d'ordinaire, ennovembre pendant l’époque des brouillards. — Enfin, l'intervalle moyen entre deux déterminations successives de l'heure s’est réduit dans ces deux années à 0i,9 et 15,0; fréquence qu’il serait difficile de pousser plus loin. Les observations météorologiques sont poursuivies régulièrement d’après le programme établi; elles sont faites avec soin et en grande parties réduites par notre concierge, M. Studer, qui se charge aussi de les trans- mettre chaque matin par téléphone ou par bulletin écrit aux deux journaux de la ville. Le calcul de humidité et des moyennes mensuelles, pour nos observations aussi bien que pour celles de la station de Chaumont est confié à M. Arndt: dans cette dernière station, j'ai le plaisir de constater que M'° I. Maire, l’institu- trice de Chaumont, qui la dessert, a réussi, par son zèle et l'habitude acquise peu à peu, à faire disparaître les irrégularités et les erreurs qu’on y rencontrait pen- dant la première année de son service. Comme d'habitude, je donnerai quelques renseigne- ments sommaires sur les autres travaux scientifiques auxquels nous prenons une part active. HE HR L Le LA DA TEST NS SUR ES ER 2 SA NO Le © METTES er Te, Fnpls ad] de ENT dl rs Pet End QE REAR LL, + p.710 MR” de SES à CAP “, « À k ; TR D 2, 4 #. La géodésie suisse et internationale continue à faire des progrès réjouissants dans l’étude approfondie du géoïde et des particularités qu’on reconnaît à sa sur- face géométrique. — Notre Commission géodésique suisse a eu la douleur de perdre au commencement de l’année dernière son ancien président, le Profes- seur À. Wolff, Directeur de l'Observatoire de Zurich, qui l’avait présidée depuis la mort du Général Dufour, avec autant de zèle et d'entente que de bienveillante impartialité. Ce n’est pas la place ici d’insister sur la perte que la Suisse et la science ont faite par la dis- parition de ce savant distingué et original; dans une nécrologie, que j'ai publiée dans les bulletins de la Société des sciences naturelles de Neuchâtel, j'ai es- sayé de résumer l'importance de l’œuvre accomplie par l’infatigable observateur des taches solaires. — Au sein de la Commission géodésique, j'ai la tâche et l'honneur de remplacer mon cher ami défunt comme président; la place de cinquième membre a été confiée à M. le Prof. Riggenbach-Burckhardt, physicien distingué de Bâle. La Commission, qui avait siégé pendant quelques années au Bureau topographique de Berne, est revenue l’année dernière à son berceau, où nous pouvons lui offrir la nouvelle bibliothèque comme salle de séance. Les études des déviations de la verticale, au moyen des déterminations astronomiques de latitudes et d’azimuts, comparées aux éléments géodésiques, sont continuées systématiquement et avec succès dans la région du N.-E. et du centre de la Suisse. Ici encore, comme dans le méridien de Neuchâtel, on a reconnu très distinctement l'influence de l'attraction du Jura d’un côté, et de la chaîne des Alpes de l’autre. Car on * NAT LATE a trouvé, par exemple, pour la déviation du fil à plomb dans les stations de : Lägern . . . . — 57,4 Homer PRE Le rl Recketschwand + 6 ,7 ND ce RE CT EG sat ter SAN EE nee RUE 2 6 2 | tandis que plus loin, dans le massif des Alpes, à Gæschenen et à Andermatt, elle diminue de nouveau jusqu’à + 9”. Dans le courant de cet été, notre ingé- nieur, M. Messerschmitt, est chargé de poursuivre ces recherches délicates sur le massif central, et surtout aussi sur le versant sud du Gothard. Des recherches ultérieures montreront à quel point l'attraction des masses visibles peut expliquer ici aussi les déviations de la verticale, ainsi que M. Du Pasquier a réussi à le faire voir pour les stations situées dans le méri- dien de Neuchâtel. Pour la science de la Terre, il est tout aussi impor- tant d'étudier de près les variations de l’intensité de la pesanteur que celles de sa direction. Aussi conti- nue-t-on chez nous très activement les mesures rela- tives de la pesanteur au moyen du pendule. Pour notre Observatoire, les mesures absolues faites dans le temps avec le pendule à réversion avaient donné pour intensité de la pesanteur la valeur g — 9",80681, presque complètement d'accord avec la valeur théo- rique qui, d’après les coordonnées géographiques de PObservatoire lui assignent la valeur g — 9%,80629; tandis qu’au moyen du pendule Sterneck, M. Mes- serschmitt, en se rapportant à Zurich, a trouvé $ g —9,80660, donc une différence de 29 unités de ”) _ 52e décimale par rapport aux mesures absolues. Dans la vallée du Rhin, les observations de pen- dule ont relevé, comme dans notre région, des défauts de masses souterraines d'épaisseur variable, et en gé- néral d'accord avec les déviations de la verticale observées. Les vides relatifs souterrains sont encore bien plus forts sous le massif du Gothard à Amsteg et à Gœschenen. Je tiens à relever le fait que toutes ces observations astronomiques et de pendule qui, autrefois, se faisaient à l’aide du chronomètre enregistreur de Dubois, pro- fitent depuis l’année dernière d’un de ces excellents chronomètres de marine à enregistrement électrique de M. Nardin, dont j'ai parlé dans mon rapport. Depuis quelques années nous avons engagé notre ingénieur à profiter des moments de temps perdu, qu’on ne peut pas éviter dans les stations astrono- miques et géodésiques, pour y faire quelques obser- vations de magnétisme terrestre, au moyen d’un petit | magnétomètre de montagne, facilement transportable. Bien qu’on ait pu se procurer ainsi quelques données intéressantes sur l’intensité horizontale, qui varie sen- siblement dans des points assez rapprochés, de pa- reilles observations isolées, obtenues avec un petit appareil, ne sauraient suffire pour arriver à un relevé systématique des éléments magnétiques dans notre pays, tel qu’on l’a exécuté ou qu’on est occupé à l’exécu- ter dans la plupart des pays d'Europe. C’est la seule branche des études de physique terrestre pour laquelle la Suisse se soit laissé devancer par d’autres nations. Aussi, la Commission géodésique a mis à l’étude le PEN PNR EN ET RE PONES PT TO TT RE programme et les voies et moyens nécessaires pour _ organiser le levé magnétique de la Suisse, et elle a décidé de s'entendre, à cet effet, avec la Commission météorologique suisse, qui s’y intéresse également; car, en effet, les éléments magnétiques ont autant de rapport avec la météorologie qu'avec la géodésie. Des délégués des deux Commissions se sont réunis, il y a quelques semaines, à notre Observatoire, et sont arrivés à des conclusions provisoires en faveur d’une telle entreprise, qui permettent de faire des propositions à la Société Helvétique des sciences naturelles, et, avec son appui, aux autorités fédérales. J’ajoute que lorsque, dans cette conférence, on a discuté aussi la possibilité et la convenance de créer en Suisse un observatoire central magnétique, YObservatoire de Neuchâtel a paru, aux yeux de mes collègues, offrir parmi nos observa- toires existants les meilleures conditions pour y ins- taller des pavillons magnétiques, pourvu que, toute- fois, son terrain ne soit pas bouleversé, pour offrir aux tireurs de 1898 la vue des Alpes pendant leur di- ner, et qu'on ne continue pas à construire dans les environs immédiats de l'Observatoire. Les travaux de Nivellement de précision des der- nières années consistent essentiellement dans des opérations de contrôle et de conservation des repères . au moyen de contre-repères. La proportion des repères _ qui, par suite de la coupable insouciance des ingé- nieurs cantonaux ou communaux, ontété déplacés ou détruits, est tellement considérable que, pour ne pas risquer de voir ces traces précieuses de l’œuvre de toute une génération disparaître dans la suivante, le Bureau topographique fédéral a invoqué pour ces repères la or L 7 PE nd A PAT TPE TEE protection des administrations cantonales et des che- mins de fer, auxquelles elle adresse un registre auto- oraphié des repères et contre-repères, avec des plans et dessins détaillés. L'accueil favorable que cet appel a rencontré fait espérer qu’on pourra arrêter l’œuvre de destruction, dont un député aux Chambres fédérales, M. Zweifel, a pris occasion pour faire dernièrement des reproches aussi injustes que vagues à la Commis- sion géodésique. L'œuvre de la géodésie internationale, à laquelle je continue à vouer mes efforts, progresse toujours d’une manière réjouissante dans la plupart des 28 Etats associés. Les réunions annuelles de la Commission permanente ont eu lieu à Genève en 1893 et à /nns- bruck en 1894. En ma qualité de secrétaire perpétuel, j'ai publié les Comptes-rendus de ces Conférences, ainsi que ceux de la Conférence générale de Bruxelles ; je dépose sur la table ces trois volumes, qui ont paru à Neuchâtel dans ces deux années. Parmi les nom- breux objets intéressants qui y sont traités, je me borne à signaler ici l’importante question du mouve- ment de l’axe terrestre, qui a fait de nouveaux progrès, de sorte que non seulement le fait lui-même est aujourd’hui reconnu par tous les astronomes et géo- désiens, mais qu’on commence à entrevoir la nature de ces mouvements qui, à côté de la période annuelle, semblent montrer une autre période de 430 jours, sur lesquelles se superposera probablement une période séculaire. On a même reconnu dans la variation du niveau de la mer dans le port de Helder aux Pays- Bas une connexité étroite avec les variations des lati- tudes terrestres; les époques des maxima et minima correspondent parfaitement pour les deux phénomènes. Mais, pour se rendre compte de l’ensemble de ces mouvements de l’axe terrestre, qui représentent cer- tainement une des découvertes principales de la géo- désie moderne, il ne suffit pas de la recommander aux recherches isolées de quelques observatoires existants ; il faudrait pouvoir créer quatre observatoires spéciaux, situés sous le même parallèle à la distance de 90° de longitude environ, p. ex. en Sicile. dans la Floride, en Californie et au Japon, dans lesquels on suivrait jour par jour, pendant une série d’années assez longue, la hauteur du pôle, qu’on observerait sui- vant la même méthode et par des instruments iden- tiques très perfectionnés. Naturellement l'Association géodésique internatio- nale ne saurait suffire aux frais d’une telle organisa- tion avec sa faible dotation actuelle (de 20 000 fr.), et bien qu’elle soit déjà assurée de l’appui des Gouver- nements d'Italie et du Japon, qui fourniraient les sta- tions nécessaires dans leurs pays, elle sera obligée de demander aux Etats de l’Association, dans ce but, une augmentation du budget annuel jusqu’à 75 000 fr. Or, comme la Convention de Berlin, conclue en 1886 pour dix ans, doit être renouvelée l’année prochaine, et que le projet de la nouvelle Convention doit être élaboré par la Conférence générale qui se réunira fin septembre à Berlin, c’est le moment naturel de déli- bérer sur les modifications nécessaires pour atteindre ce but. La réunion d’Innsbruck avait chargé une commission spéciale de cinq membres, dont je fais és La” EC" DUT-ALE « e S La OA É: PT LA partie, de préparer un avant- EE de la nouvelle # Convention. La réunion de cette commission à Neu- châtel, qui avait été convenue pour le mois d’avril, n’a pas pu avoir lieu, trois de ses membres se trouvant empêchés au dernier moment; elle s’est réduite à une conférence avec mon collègue M. Fœærster de Berlin : le résultat de nos entretiens ayant été, par correspon- dance, approuvé par nos deux autres collègues, nous l'avons distribué aux membres de la Commission permanente et à tous les délégués de l’Association, de sorte qu’on peut espérer que notre projet servira de base utile aux délibérations de la Conférence géné- rale de Berlin. Il va sans dire que la décision définitive est réservée aux Gouvernements des Etats de l’Asso- ciation; mais, d’après les informations que j'ai pu recevoir jusqu'à présent, il n’y a pas de doute que la très grande majorité des pays intéressés sont favorables au renouvellement de la Convention. Egalement cet automne, le 6 septembre, aura lieu à Paris la Conférence générale des Poids et Mesures, qui se réunit tous les 6 ans; le Conseil Fédéral na fait l'honneur de me déléguer, avec Monsieur le Mi- nistre Lardy, à cette Conférence internationale. Si elle a peut-être moins d'importance que la Conférence géodésique, puisqu'elle n’a pas à s’occuper du renou- vellement de la Convention du Mètre, conclue pour un temps illimité, elle a cependant un ordre du jour assez chargé. Elle doit d’abord procéder au renouvel- lement par moitié du Comité international des Poids et Mesures; les quatre membres que nous avions choisis par cooptation, pour combler les vacances produites par la mort et la démission, sont les pre- __ miers à sortir, les trois autres seront désignés par le sort; mais tous sont rééligibles. Ensuite elle aura à se prononcer sur la sanction à donner aux nouvelles déterminations métrologiques exécutées au Bureau international depuis 1889; parmi ces dernières figurent d’abord plusieurs étalons de mètre à traits et à bouts, ainsi que quelques étalons fondamentaux géodésiques, et probablement l’équa- tion entre le yard anglais et le mètre, qui se détermine en ce moment et dont l’exécution contribuera certai- nement à répandre davantage l’usage des mesures métriques en Angleterre. Mais la plus importante détermination qui ait été exécutée pendant ces der- nières années au Bureau international est celle du rapport entre le mètre et la longueur d'ondes lumi- neuses. Cette opération, qui a figuré dès l’origine à notre programme, afin de relier l’unité du système métrique à une longueur naturelle réellement inva- riable, a été exécutée en 1893 et 1894 à Breteuil par le savant physicien américain M. Michelson, en commun avec notre directeur M. Benoît. Le succès de ce grand travail a été complet, car on a réussi à dé- terminer la longueur du mètre en nombre de longueurs d’ondes des trois radiations du cadmium, avec une certitude qui correspond à une fraction de 1 micron, ou réciproquement les longueurs d'ondes des rayons rouges, verts et bleus du cadmium ont été mesurés à moins d’un millionième de micron près. Comme pour le mètre, nous cherchons également pour le kilogramme à établir une relation naturelle qui puisse lui servir de témoin, en déterminant le poids d’un décimètre cube d’eau. Les travaux prépa- re ratoires de cette difficile opération ont commencé déjà depuis l’année dernière; pour la poursuivre et la mener à bien, il nous faudra demander aux Gouver- nements des Etats contractants une contribution extra- ordinaire, qui fournira en même temps un fonds de réserve, pour assurer au Bureau international la con- tinuité des services et à ses fonctionnaires une pension de retraite, qu'ils méritent certainement par la valeur exceptionnelle de leurs beaux travaux, reconnue partout dans le monde scientifique et tech- nique. Heureusement, comme nous avons réussi à conclure avec la Turquie un arrangement qui a fait rentrer dans la caisse du Comité 92 000 fr. des contributions arriérées, nous n’aurons qu’à proposer aux Grouverne- ments de consentir à une opération d’écritures, au lieu de leur demander une contribution extraordinaire en espèces. Je publie dans ce moment les Procès-Verbaux de la dernière session du Comité international des Poids et Mesures; le volume paraitra dans une quinzaine de jours. Revenant de ces excursions lointaines à l’Observa- toire, je nai qu’à ajouter encore quelques renseigne- ments sur notre bibliothèque, qui se développe d’une manière satisfaisante; car d’après la liste que je joins au présent rapport, elle s’est augmentée dans ces deux ans du nombre assez considérable de 143 ou- vrages, volumes et fascicules, dont 715 ont été reçus en don ou en échange. Un coup d’œil jeté sur les rayons de la bibliothèque suffit pour montrer qu’un très grand nombre d’ou- nt 2 vrages attendent encore la reliure. Comme la dernière fois, je prie la Commission de recommander au Gou- vernement qu'il veuille bien accorder sur le fonds spécial de PObservatoire un petit crédit extraordinaire de quelques cents francs en faveur de la bibliothèque. Comme d'habitude, j'ai le grand plaisir de pouvoir terminer ce rapport en renouvelant le meilleur témoi- gnage au personnel de l'Observatoire : Monsieur Arndt est un excellent observateur et un calculateur exercé, qui a pris de l’intérêt aux spécialités de son service. Il serait à désirer qu’il pût utiliser les connais- sances spéciales qu’il a acquises à l'Observatoire pour donner un cours à la classe supérieure de l’Ecole d’horlogerie sur la théorie et la pratique de la déter- mination astronomique de l’heure. Ce serait un petit commencement, en attendant qu’on se décide à créer l’Institut horloger, sur lequel je me suis permis d’at- tirer l’attention des autorités. Notre concierge-mécanicien, M. Studer, continue à remplir son service avec une fidélité exemplaire et avec beaucoup d'intelligence ; je suis très reconnaissant aux autorités d’avoir bien voulu, à ma demande, aug- menter de quelques cents francs le traitement de cet excellent employé. Depuis cette année, M. Studer, avec le consentement de la Direction des Travaux publics, a été chargé aussi de l’entretien du jardin, qu’il soigne mieux que tous les jardiniers auxquels il était confié autrefois. Neuchâtel, le 29 juin 1895. Le Directeur de l'Observatoire cantonal, D' Ad. HIRSCH. CIN ET ET 2 ES MO QG Liste des publications et ouvrages reçus en don 2 | ou en échange par la Bibliothèque de POb- | servatoire cantonal, en 1898 et 1894. Analele institutului meteorologic al Romanei de $S. C. Hepites, tom, VI, VIE, VITE, 1890, 91, 92, Bucuresti 1893, 94. Anales de la Oficina Meteorologica Argentina, tomo IX : Clima de Cordoba. Anales de la Sociedad cientifica Are tomo XXXVI, Buenos-Aires, 1893. | , Angelitti, F°-Vuriazioni della declinazione magnetica osservate nella ÆR. specolu di Capodimonte see _anno 1890. 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Bern, 1894. cchmt À chinèr 8 hd st nt di ul À Ms Ut PROCES-VERBAL DE LA 38e SÉANCE DE LA COMMISSION GEODESIQUE SUISSE TENUE À L'OBSERVATOIRE DE NEUCHATEL LE 5 MAI 1805 38° séance de la Commission géodésique suisse. Présidence de M. le professeur A. Hirsch, directeur de l'Observatoire de Neuchätel. La séance est ouverte à 1 heure 50 minutes. Sont présents : M. le colonel Lochmann, chef du Bureau topographique fédéral ; M. Rebstein, professeur de mathé- matiques à l'École cantonale de Zurich ; M. le professeur R. Gautier, directeur de l'Observatoire de Genève, secré- taire de la Commission ; M. le professeur À. Riggenbach de Bâle. M. Messerschmilt, ingénieur de la Commission, assiste à la séance comme invité. M. le professeur F.-A. Forel, président du Comité central de la Société helvétique des sciences naturelles et M. le professeur Léon Du Pasquier, qui avaient été invités à la séance, ont écrit pour exprimer leurs regrets de ne pouvoir y assister. En ouvrant la séance, le Président souhaite la bienvenue à M. Riggenbach, dont l'entrée dans la Commission est d'autant plus en place que les travaux de celle-ci tendent à s'éloigner des mesures trigonométriques pour entrer lou- Jours davantage dans le domaine de la physique du globe. Sur la proposition du Président, le programme de la séance est fixé comme suit : 1° rapport financier; 2% travaux géodésiques de 1894 et fixation du programme pour 1895; 3° nivellements de 1894 et fixation du programme pour 1895; 4° rapport de M. Hirsch sur la session de la Commission permanente de l’Association géodésique internationale à Innsbruck en septembre 1894 ; 5° rectification du budget de l’année . 1895 et prévisions budgétaires pour l’exercice de 1896. MS ARE Tableau des comptes de la Commiss 1894 Recettes. 10 janvier| Solde actif de 1893 . 31 déc. | Allocation fédérale tdi 1894 du Départe- ment de l'Intérieur . . | 45000 — » Divers et imprécu : Intérêt, pour 1894, sur un dépôt fait à la pie tk populaire suisse à Berne. . . 74 90 Vente de publications de la Commission, par Georg et Cie, Genève . . à 30 35 » Participation au bénéfice de la compagnie d’as- 4 surances Zurich pour 1893 . SCO 5 90 | 15 1895 fer janv. | Solde actif de 1894 désique suisse pour l'exercice de 1894. OR CPPPEEES SR OP COTES PR ER IT IR SON LOST ITU ; LR . Dépenses. Pour l'Ingénieur de la Commission (M.J.-B. Messerschmil1) : Traitement pour 1894 . . . Indemnité de logement pour 1894 Frais de voyage et de bureau : Indemnités de déplacements Frais de voyage j Frais de bureau, petits achats, réparalions. etc. F'rais des stations : Aides et cépenses des aides Transport des instruments, établissement de stations ; . (Ingénieur : Total Fr. 8955.) Frais de nivellements (Bureau topographique) Acquisition et réparations d'instruments (Hawelk, Schneider, Kern, Peyer-Favarger et Cie, Bureau topographique) j Frais d'impression : Tome VI : Dreiecksnetz et procès-verbal, 1894 (Zürcher et Furrer, fr. 1400; Attinger, fr. 108, 50). < Séances de la Commission suisse et de la Commission permanente internationale : Séance à Neuchätel (Hirsch, Gautier, Rebstein, Lochmann) J eue Conférence à Innsbruck (Hirsch) Contribution annuelle à l'Association géo- désique internationale pour 1894 Imprévu et divers : Assurance de l'ingénieur (Compagnie d’assu- rances Zurich) . ANSE CHE Achats de cartes et de livres (Bureau topogr. Georg et Cie) Expédition des imprimés de la Commission (Fäsi et Beer) Frais de bureau (Bureau topogr. Hartmann) Total Solde actif à nouveau . ane Berne, le 8 janvier 1895. J.-J. LOCHMANN. Neuchâtel, le 41 janvier 4895. | Le Président, Dr Ad. Hirscu. Fr. Cent. 1650 25 311 55 226 45 1248 55 à 988 20 214 80 PU TES 48 — 19 80 101 55 55 80 4 ; Fr. Cent 2218 25 2236 75 3000 — 488 50 1508 50 79% 80 237 50 225 15 15209 45 42 26 15251 71 PATATE L. RAPPORT FINANCIER M. le colonel Lochmann présente le relevé des comptes de la Commission pour l’année 1894. Ces comptes ont été visés par le président, puis approuvés par le Comité central de la Société helvétique des sciences naturelles. Dans ces comptes ne figure pas la première annuité pour le chronomètre de Nardin, de sorte que le prix total de cet instrument figurera au budget de 1895. D'autre part, _les frais prévus pour les slations astronomiques et de pendule, ainsi que les frais de voyage de l’ingénieur, ont notablement dépassé les sommes prévues au budget rectifié. Le colonel Lochmann a dû, comme précédemment, de- mander, au commencement de l’année, un à compte de 9000 fr. sur l'allocation annuelle fédérale. Sur cette somme, 1l a été dépensé à ce jour : 4249 fr. 95. Si l’on tient compte du solde actif de l’année 1894 : 42 fr. 26 et du complément de l'allocation fédérale : 10 000 fr., à reste disponible, à ce jour, une somme de 10 792 fr. 51 pour l'exercice courant. La Commission remercie M. le colonel Lochmann de sa gestion financière et renvoie à la fin de la séance l’éta- blissement du budget définitif pour l’année 1895 et du budget provisoire pour l’année 1896. II. TRAVAUX GÉODÉSIQUES Comprenant : 1° Les travaux géodésiques proprement dits ; 2° La question de la mesure du magnétisme terrestre en Suisse. M SEC Ven 1° M. Rebslein donne un aperçu rapide du rapport de M. Messerschmitt, ingénieur de la Commission, rapport qui à déjà circulé auprès des membres de la Commission. Les circonstances atmosphériques ont été beaucoup moins favorables en 1894 qu’en 1895. Il en résulte que deux stations astronomiques seulement ont pu être déter- minées. D'autre part, des mesures de l'intensité de la pesanteur ont été faites dans 14 stations de pendule. M. Rebstein estime que toutes les mesures ont été bien faites et que les résultats obtenus sont très satisfaisants. Voiei le compte-rendu sommaire des travaux de la der- nière campagne et des calculs exécutés durant l'hiver 1894-1895 : A. Déterminations astronomiques. 19 Station de Reckelschwand. — 8451. Latitude astronomique . . . . . o — 47 5 42,1 SU PADAOSMUE, 6 MU ee Ds LR 39,4 Déviation de la verticale. . . 9 —B— +97 2e Station de Homberg. — 791, Latitude astronomique. . . . . o — 47 16 51,4 MNARODIÉSIQUER UE 22 NT TIRE 39,1 Déviation de la verticale . . o — B — — 7,7 Ces valeurs sont calculées en admettant que la déviation de la verticale est nulle à Berne. Ces deux stations sont intermédiaires entre trois stations du réseau géodésique : Lägern, Napf et Rigi. Si l’on fait le tableau des déviations obtenues aux cinq stations, on trouve : on otre PES Longitude. Latitude. Déviation en latitude. (0” à Berne) (+ 4” à Berne) Lägern DOÉTT: AT 200.2 0 EE Homberg 44,7 16,7 — 7,7 — 3,1 Recketschwand 43,3 5,7 : + 97: 4067 Napf 30,1 0,3 + 3,6 + 7,6 Rigi + 1 2,8 3,9 +192,4 +16,4 On peut donc reconnaître de nouveau ici la marche des attractions. Le Jura marque son action jusqu’à un point situé un peu plus au sud que Homberg, puis l’attraction des Alpes se manifeste comme prédominante assez rapi- dement jusqu’au Rigi. Au sud de ce point, cette attraction augmente encore un peu, puis diminue, car on n'a trouvé à Gœschenen et à Andermatt qu'une déviation de la ver- ticale de + 5” (en supposant la déviation nulle à Berne). B. Observations de pendule. Les mesures effectuées en 1893 avaient accusé l'existence d’un excès de masse dans les environs de Rheinfelden et de Bâle. Il était par conséquent important de poursuivre l'étude de lextension de cet excédant plus au sud, à Liestal et à Waldenburg. Puis, conformément au pro- gramme, M. Messerschmitt a continué les observations dans la direction du Gothard. Enfin, pour rattacher les nouvelles mesures à celles qui avaient été déjà faites, 1l a continué les observations de pendule à Zurich, puis dans la direction du lac de Constance. Au début de la campagne, M. Messerschmitt a eu l’oc- casion de faire des observations comparatives avec M. le professeur Haïd, à Zurich et à Bâle, observations qui ont confirmé les résultats précédemment obtenus. Puis les nd dde. "HD je tés ie er os mn bb à nt AA observations ont élé répétées également à l'Observatoire de Genève au moyen des trois anciens pendules (N° 30, 31 et 32). En comparant les résultats obtenus en 1892 et en 1894, on trouve : En 1899 (2 séries). Durée d’oscillation RU Cu Ut or it ivre (0 907-000 En 1894 (4 séries). Durée d’oscillation Re Us Que NE ET EAN 8039 liérenGen Er LS 12 Cette différence est minime et s'explique facilement par la différence de température et surtout par l’incertitude de la marche de l’ancien chronomètre Dubois. Cette diffé- rence ne représente d’ailleurs que 4 unités de la 5me dé- cimale de la valeur de g. L'expérience ayant démontré que les couteaux d’agate des trois pendules subissaient des détériorations, on a commandé, en 1893, un nouveau pendule avec couteaux d'acier. Il n’a été livré qu’en 1894, parce que le lieutenant- colonel de Sterneck a eu l'extrême obligeance de déter- miner les constantes de ce nouvel appareil. Pour toutes les observations ultérieures on a employé les quatre pendules et le nouveau chronomètre de Nar- din, ce qui augmente certainement la valeur de ces déter- minations. Le quatrième pendule a fourni un contrôle pour la nou- velle valeur donnée par von Oppolzer pour la pesanteur à Vienne transportée à Zurich. On trouve en effet : Par les trois pendules N°s 30, 31 et 32. g — 0 806 88 Par le nouveau pendule N° 64 . . . 84 Ditléréneert CET ue __ 4 CHAUES, (1 DRE En donnant à la première valeur le poids 3 et à la deuxième le poids 1, on trouve : g Zurich — 9,80687, en partant de la valeur de g pour Vienne. En se servant de la valeur trouvée pour g à Munich par le colonel von Orff, on obtient g Zurich — 9,80680, valeur qui concorde très suffisamment avec la valeur pré- cédente. En adoptant pour Zurich la première valeur et en s’ap- puyant sur la formule de M. Helmert : | | on 4 = 97800 (1 + 0,005310 sin ?B) (1 £ ) on trouve le tableau suivant pour les valeurs de la pesan- teur aux différentes stations Station. ( Observation—calcul. Liestal 207 0 DNS 19 80 7R0 I CE Waldenbureers PSE 0672 + 29 LORREUE ENS PMUETE 652 — | TT à OPA ARR E 617 + 9 Eséholzmrat 0" AUCUNE, 13 H ENTSS Lucérne ns bre 624 — 16 ASP RS ER ONE AL 4604 — 130 Gæœschenen . . . . 369 — M Adepte, 391 A 54 Mettmenstetten . . . 649 — 15 Recketschwand . . . 034 UE Hombhérs. 70 AU RENE 997 + 39 Pirenkon AE UE 664 "CAES DDt- GA 227 AENTS 603 — 5 Ces chiffres devraient encore être réduits au niveau de la mer et affranchis des influences locales du terrain. Ces à F2 "A0 M 4 se . n. ; Ai vi 6 GE GRR db hd Ro E UT réductions n’ont pas encore pu être opérées pour différents motifs. Il est cependant possible de représenter d’une façon provisoire les résultats obtenus, de la manière suivante : L’attraction de la Forêt-Noire se manifeste en ce que l’intensité de la pesanteur observée est plus faible que l'intensité calculée, depuis le lac de Constance en aval jusque près de Säckingen. Cela correspond donc dans cette région à un défaut de masse. Puis, 1l se produit un exces de masse qui s'étend jusque dans les environs de Bale et qui correspond à une densité plus grande des masses souterraines. Cet excès se manifeste encore à Liestal, mais, à 11 kilomètres au sud de cette station, à Waldenburg, l'excès se transforme en défaut de masse. Le défaut de masse est encore plus accusé dans les stations suivantes situées plus au sud : Zofingue, Burgdorf, Homberg, Mettmenstetten et Lucerne; puis 1l augmente encore à Escholzmatt et à Recketschwand, en raison des masses soulevées, et croit jusqu’à Amsteg, où se trouve le maximum du défaut de masse constaté. Il est encore très fort, mais un peu moins, à Gœschenen et à Andermalt. On constate donc, en concordance avec les résultats ob- tenus par M. de Sterneck dans le Tyrol, que la variation maximum de la pesanteur ne coincide pas avec la forme apparente du terrain, mais se trouve déplacée vers le nord. Au bord du lac de Constance et dans la vallée du Rhin, le défaut de masse est plus faible. Il augmente un peu à Saint-Gall et atteint son maximum au Hôrnli, où les masses soulevées sont aussi plus considérables. Le chronomètre de Nardin, qui a servi durant cette cam- pagne pour toutes les observations, a donné des résultats RÉ D HE satisfaisants. Sa marche, qui n’était que de + 014 à Neu- châtel avant la période d'observation, a été un peu plus forte pendant celle-ci. Mais la variation moyenne est suf- fisamment faible, surtout si l’on tient compte du fait que le courant électrique était employé environ 12 heures par Jour. A noter aussi que, pour le chronomètre de Nardin, le courant nécessaire est beaucoup plus intense que pour l’ancien chronomètre de Dubois. C. Recherches sur la précision des observations astronomiques. M. Messerschmitt avait fourni dans le vol. VI des « Pu- blications de la Commission géodésique suisse » un tableau des différences entre les valeurs de la latitude pour huit stations, suivant si la latitude est déterminée par des mesures de distances zénitales ou par des mesures dans le I vertical. Il complète cette année ce tableau, en y ajoutant les stations déterminées depuis et il obtient les chiffres suivants : Station. Différence des valeurs de la latitude par distances zénitales — par Ier vertical. Siniplon 05," ST FE RPEAMNOE Giubiasco:":." " 2#29 5 TE C0 45 Pielioi 7258, ae te LR ORUS Mognone . . . . . — (0,08 Cadenaz20: 5 HT LES Lischerz 24 LR SENS nOEM Chaumont! 0% 20 SE 008 Tête-de-Ran . . . . — 0,14 Portalban. + 0,58 DENT QU EME NES 0,0 ed de 1e EEE Station. Différence des valeurs de la latitude par distances zénitales — par Ier vertical. Chasseral ss ne etre AE: s LEO ja FOR Re A ER RARE RE à Gi DT die DEAR TO SN 7 AE Gurnigel . . . , . + 0,921 à ENTAMÉ CARTER EE à | 1 PÉNÉRSDÉrE rs 5 0/0 ÉT(EEA Nage ne RAR Ok EE (NOR La différence est presque partout positive. Les mesures de distances zénitales fournissent donc en général, pour la latitude, une valeur plus grande que les mesures dans le ler vertical. Cela concorde avec les résultats conclus par le professeur Albrecht pour plusieurs observateurs de l’Institut géodésique prussien (Astr. geod. Arbeiten I. Ordnung, Berlin 4889), quoique M. Albrecht ait fait porter ses recherches sur des séries plus étendues et pour les- quelles on avait employé un plus grand nombre d'étoiles. L’incertitude dans la position des étoilès ne peut expli- quer à elle seule ces différences. M. Messerschmitt soumet ensuite à une très intéressante discussion toutes les circonstances qui pourraient expli- quer cette différence assez constante. Il est impossible de résumer 1ci cette étude, qui n’amène du reste l’auteur du rapport à aucune conclusion positive. . Propositions pour les travaux de la campagne de 1895. L'été de l’année 1894 ayant été consacré à l'étude de la pesanteur sur le côté nord du passage des Alpes par le ‘4 Saint-Gothard, il convient de poursuivre cette étude sur SEE SR le revers sud, jusqu’à la frontière italienne. A cet effet il y aurait avantage à commencer les travaux de bonne heure, afin d'opérer dans le canton du Tessin avant la grande chaleur et afin de consacrer les mois d’été aux observa- tions de la haute montagne. Il serait bon d’étudier aussi de plus près la distribution de l’excès de masse dans les environs de Bâle. Enfin, il faudrait exécuter cette année les observations astronomiques qui ont été empêchées Fa8 dernier par le mauvais temps. M. Messerschmilt demande en outre l’acquisition par la Commission d’un niveau de rechange pour l'instrument universel. Il désirerait aussi que la Commission commandât un pendule à fil, du modèle construit par le Dr Schumann, aux fins d’étudier la stabilité des supports de pendules. Cet instrument est recommandé par le professeur Helmert. M. Messerschmilt attire encore l’attention de la Commis- sion sur l'intérêt qu’il y aurait, pour la détermination de la pesanteur à Zurich, à effectuer une comparaison directe entre Zurich et Potsdam où g aété déterminé avec une grande exactitude. A cet effet, il faudrait que M. Messer- schmitt fit un séjour un peu prolongé à Potsdam. Il profi- terait de cette occasion pour déterminer les erreurs de division du cercle de l'instrument universel de la Commis- sion, et il se mettrait au courant des méthodes employées à Potsdam pour la mesure du magnétisme terrestre. M. Rebstein appuie dans son ensemble le programme proposé par l'ingénieur de la Commission. Les stations où il y aurait lieu de faire des observations astronomiques sont le Hundstock et le Pizzo Rotondo. Il est possible cependant que le premier soit difficile à atteindre avec nos FD ot La CE er ce de Sd Éd à L + Cr A: bi 4, à PAPLCES ä es y — Do instruments. Dans ce cas, M. Rebstein opinerait pour que l’on déterminât la station du Nollen ou celle de Hohen- tannen qui, moins élevées, pourraient être déterminées même dans lParrière-saison. M. Rebstein recommande à la Commission l’achat des instruments que demande M. Messerschmitt. En ce qui concerne le séjour de l'ingénieur à Potsdam, il le juge fort utile à tous les points de vue, mais il craint que la ques- tion financière ne permetle pas de donner suite à cette proposition. La discussion est ensuite ouverte sur le rapport som- maire présenté par M. Rebstein. A une question de M. Gautier, qui demande pourquoi il n'est plus question du Gütsch sur Andermatt comme station astronomique, M. Messerschmitt répond que le sommet du Gütsch n’est pas favorable pour installer lins- -trument. On pourrait ÿ déterminer la latitude, mais toute mesure d’azimut y est impossible. Le colonel Lochmann exprime l’étonnement que lui cause cette déclaration relative au Gütsch. Puis, revenant sur un sujet traité dans la séance de l’année dernière (Procès-verbal de la 37me séance, p. 15), le colonel Loch- mann fait observer qu'il estime que les triangulations faites dans le canton de Bâle-Campagne offrent assez d’exactitude pour pouvoir servir de base aux observations astronomiques. | La Commission est d'accord pour la station du Pizzo Rotondo. En ce qui concerce le Hundstock, d’après les renseigne- ments fournis par MM. Hirsch et Lochmann, les opinions Sont contradictoires. Les uns estiment qu’il est parfaite- — 16 — ment accessible, les autres le jugent difficile à attemdre avec les instruments. Sur la proposition du Président, la Commission dévide de réserver la décision en ce qui concerne le Hundstock. M. Mésserschmitt est chargé de faire une reconnaissance de la station aussi tôt que les circonstances le permettront. Si l’on doit renoncer au Hundstock comme inaccessible, 1l y aurait lieu d'étudier si le Bürgenstock pourrait être pris en considération. Îl faudrait pour cela qu’on püt le ratta- cher à deux points du réseau principal, le Rigi et le Titlis, si ce dernier est visible du Bürgenstock. M. Rebstein ajoute qu'on pourrait peut-être le rattacher à Lucerne, où l’on fait actuellement des mesures trigono métriques très précises. La Commission décide que, à défaut du Hundstock, il y aurait lieu d’utiliser le Bürgenstock. Après une reconnais- sance préliminaire, M. Messerschmitt aurait à s'entendre avec le Président et M. Rebstein. Le Président désirerait beaucoup que l’on püût déter- miner cette année trois ou quatre slalions astronomiques, afin de compenser les effets du temps défavorable de l'année dernière, qui n’a permis de faire des mesures qu’en deux stations. [l y aurait grand avantage à obtenir, au sud du Saint-Gothard, un deuxième point outre le Pizzo Rotondo. Le choix de cette nouvelle station est difficile et doit être subordonné à une reconnaissance que M. Messerschmitt est chargé de faire. La Commission décide que M. Messerschmitt cherchera un point qui satisfasse à la condition de pouvoir être rat- taché à des stations du réseau principal. Il se mettra d’ac- cord pour cela avec le Président et M. le colonel Lochmann. La Commission décide enfin que, à défaut d’une deuxième et has. À a De ns is , d' - LL, à bn dif | + v 1 4 +1 5 xt = A) Lr tv $ LE nb de nid D sous bee Ave) Débes QAR TLC station au sud du Gothard, il y aurait lieu de déterminer les coordonnées astronomiques du Nollen ou de Hohen- tannen. Revenant sur quelques points du rapport de M. Messer- schmitt, le Président constate que la Commission a fait une bonne acquisition en achetant le chronomètre de Nardin. Le Président estime en effet qu’une valeur de + 014 seulement pour la variation moyenne est très sa- tisfaisante. Il faut remarquer tout particulièrement que les chronomètres de M. Nardin ne présentent qu'un chan- sement de marche insensible suivant que le courant élec- trique passe ou ne passe pas. M. Hirsch a trouvé la dis- cussion des résultats des observations astronomiques faite par M. Messerschmilt très intéressante, mais elle exige encore d’être complétée avant d'aboutir à des résultats concluants. Le Président ajoute que M. Léon Du Pasquier, qui re- orettait beaucoup de ne pouvoir assister à cette séance, se propose toujours de compléter son intéressant travail sur l'attraction des masses visibles dans les stations astro- nomiques de Berra et de Naye. Il se remettra à l'œuvre dès que les cartes dont il a besoin seront terminées par le Bureau topographique. En ce qui concerne les autres demandes du rapport de M. Messerschmitt, la Commission décide l’acquisition d’un niveau de rechange et d’un pendule à fil du système Schu- mann. Elle estime d’autre part que le moment n’est pas favorable pour envoyer M. Messerschmitt à Potsdam, l’état de ses finances ne le permettant pas. HO PA 20 Mesure du magnétisme terrestre. Au cours de son rapport sur les travaux géodésiques, M. Rebstein avait rappelé l'intérêt que présenterait, pour la Commission géodésique, l’extension de ses travaux dans le domaine des mesures du magnétisme terrestre, d'accord avec la Commission météorologique suisse. M. Riggenbach, que le Président avait prié de préparer un rapport à la Commission sur ce sujet, résume d’abord l’état de la question telle qu’elle avait été traitée l’année dernière et telle qu’elle se présente actuellement. La Com- mission météorologique suisse se préoccupe depuis quel- ques années d'acquérir un magnétomèêtre qui permette des mesures plus exactes. Elle a demandé la collaboration de la Commission géodésique, pour que les mesures magné- tiques se fassent en même temps que les observations astro- nomiques par l’ingénieur de cette dernière Commission. Il résulte d'une lettre de M. Billuiller, adressée à M. Riggenbach, que la Commission météorologique dési- rait l’établissement en Suisse d’une station centrale per- manente. À cet eflet M. Billwiller avait été chargé, l’année dernière, d’étudier les Observatoires magnétiques existant à Potsdam et à Copenhague. La Commission estimait que l'installation de cette station ne comporterait pas de grandes dépenses, si l’on se bornait à un bâtiment en bois dans l’enceinte de l’Institut de physique du Polytechnicum de Zurich. Mais, depuis lors, les circonstances ont changé. L'installation de deux chemins de fer électriques dans le voisinage de l’Institut rendent cet emplacement impossible. L'établissement d’un véritable Observatoire magnétique entraînerait de grands frais et le moment ne semble pas, à M. Billwiller, être venu de demander cette création. rec ‘ _— 7 (4 4 * e | 4 — 19 — 4 D. Îlestime d'autre part qu’il ne faut point renoncer à pour- suivre les observations magnétiques sur le terrain, dans de meilleures conditions instrumentales, afin d’accumuler des matériaux en vue d’un travail ultérieur plus complet. M. Billwiller désire vivement qu’une entente à ce sujet inter- vienne promptement entre les deux Commissions. M. Riggenbach est absolument d’accord avec les con- clusions de cette leltre et il a recherché comment on pourrait entreprendre le levé de la carte magnétique de notre pays, sans station centrale. Il ne fera pas de propo- sitions à la Commission géodésique, mais il lui commu- nique les résultats de son étude dans le sens du . Levé d’une carte magnétique complète de la Suisse. Il faut résoudre tout d'abord les trois questions suivantes : ]. Quelle densité doit-on donner au réseau des stations magnétiques ? IL. Quelle exactitude peut-on demander aux observations en campagne ? III. Quel serait le matériel nécessaire en instruments ? I. La question de la densilé d’un réseau de stations ma- gnéliques a été étudiée à fond par M. le D' Neumayer, dans son rapport au Congrès géographique de Vienne en 1891, intitulé : « Ueber die Bedeutung und Ziele erdmag- netischer Landesvermessungen ». On peut résumer ses propositions de la manière suivante : Il faut en premier lieu couvrir le pays d’un réseau de stations à larges mailles. Les résultats des observations obtenues dans ces stalions doivent être compensés, par le 1 Verhandlungen des 9. deutschen Geographen-Tages, p. 12-27. calcul ou graphiquement, aux fins de donner un aperçu général de la marche des lignes isomagnétiques. Les varia- tions locales serontéliminées par ce travail de compensation. M. Neumayer appelle ce levé : levé de premner ordre. La distance moyenne des stations ne doit pas dépasser 40 kilomètres. Les lignes que l’on peut tracer d’après ce levé s'appellent lignes magnétiques terrestres. Au levé de premier ordre doit en succéder un de deuxième ordre avec une distance moyenne, de 18 kilomè- tres environ, entre les stations. Ce deuxième levé a pour but de faire ressortir dans les lignes isomagnétiques des varia- tions qui s'étendent sur une étendue de terrain un peu considérable. On les appelle varralions de districts; ce sont, par exemple, celles du bassin de la Seine près Paris, ou celles de l’escarpement de l’AÏb de Souabe. Ce levé montrera quelles recherches plus complètes devront être entreprises ultérieurement. Un levé de troisième ordre avec des distances moyennes de 12 kilomètres entre les stations suffira pour le tracé des lignes isomagnétiques vraies. Il permettra aussi de faire les levés de détail des variations locales. Il y aurait lieu de publier les cartes des lignes terrestres et celles des lignes isomagnétiques vraies. Après l'achèvement du levé de troisième ordre, il y aurait aussi lieu de refaire des observations à quelques stations de premier ordre pour obtenir le calcul des éléments de la variation séculaire. M. Neumayer calcule le nombre des stations de chaque réseau en se basant sur la superficie de 540 000 kilomé- tres carrés de l'empire d'Allemagne. En réduisant ces chiffres à la surface de la Suisse, qui est de 41 346 kilo- É mètres carrés, M. Riggenbach obtient les chiffres suivants : | AR Eee Ur 45 3 — 921 — | ; Réseau de Ier ordre: 26 stations distantes en movenne de 40 kilom. © Mr olIe 2: "143 » » Er ARE | » IIIe » 244 » » 43 » Au nombre des 143 stations de deuxième ordre sont comptées les 26 de premier ordre et dans les 244 de troi- sième ordre, les 169 des deux précédents réseaux. A cause de la forme dentelée de la frontière orientale et _ méridionale de la Suisse et dans le but de placer les sta- _ tions de la circonférence aussi près que possible de cette frontière, il y aurait lieu d'augmenter le nombre des stations de premier ordre. M. Riggenbach en a prévu 40, avec une distance moyenne de 32 kilomètres, ce qui cor- respond d’ailleurs à la densité du nouveau réseau fran- BU Cais. | Combien de temps faudrait-il pour faire les observations | aux stations du réseau de premier ordre? Si l’on tient * compte des expériences faites par divers observateurs en Allemagne et en France, on peut répondre que ce travail 1 pourrait être exécuté en une année. Quant au travail com- … plet, si l’on prend en considération que dans notre pays k l’observation dans certaines stations entraînera souvent des difficultés d'ordre matériel et que l’on ne pourra travailler … qu'une partie de l’année, il faudrait fixer un délai de sept “ années pour l'achèvement des réseaux des trois ordres. à Il faudrait admettre pour le réseau de premier ordre les prescriptions suivantes : 4° Dans chaque station on doil mesurer les trois élé- ments du magnétisme terrestre : la déclinaison, l’inclinai- son et l'intensité horizontale ; éventuellement et, à défaut de l’inclinaison, l'intensité verticale. …. 2 Il serait absolument contraire aux traditions de la %. Commission géodésique de vouloir faire des mesures sans Ne COM RS: D DRE y apporter toute la précision que comporte actuellement l'observation en campagne. | 3° Pour achever le réseau aussi rapidement que possible et surtout pour éviter les variations locales, il faut choisir les stations dans des points d’un accès facile et d’une alti- tude relativement faible. On devrait donner la préférence aux localités possédant des instituts scientifiques dont on pourrait attendre aide et concours. Il y aura avantage à in- tercaler, dans le polygone des stations de vallées, quelques stations placées sur des sommets aisément accessibles, afin de se rendre compte, durant l’achèvement du réseau de premier ordre, de l'utilité qu’auraient ces stations pour les réseaux de deuxième et de troisième ordre. Il faudra donner la préférence aux stations dans lesquelles des mesures antérieures ont été exécutées. Une petite difficulté réside dans la manière de marquer les stations sur le terrain, afin qu’elles puissent être réoc- cupées ultérieurement. Des points trigonométriques avec signaux en fer sont défavorables. Le résultat pourrait être atteint par l'inscription dans l’Atlas Siegfried et en prenant quelques photographies de chaque emplacement de station. Il. Exachitude des observations en campagne. Les cartes de Lamont! fournissent les indications suivantes : La déclinaison magnétique augmente d'environ 2° de la fron- ère orientale de la Suisse (Grisons) jusqu’à la frontière occidentale (Genève). L'inclinaison magnétique augmente de presque 1 !/,° de Côme à Bâle. Et, pour la même dis- tance, l'intensité horizontale diminue de 0,0080, en unités C. G.S. Il en résulte que, pour un déplacement de 40 kilomètres perpendiculairement à une ligne isomagnéti- 1 Lamont, Magnetische Karten von Deutschland und Bayern, 1854. e Le ne CEE TEA _ que, la déclinaison change de 15’, l’inclinaison de 16 et l'intensité horizontale de 0,0016. Les chiffres correspon- dants pour un déplacement de 12 kilomètres sont : 4', 5’ et 0,0005. Si donc les variations locales ne doivent pas être dissimulées par les erreurs d'observation dans le levé du réseau de troisième ordre, il faut que l’erreur probable d’une mesure d'angle ne dépasse pas 2’ et celle d’une me- sure de l’intensité de la pesanteur, 0,0002. Les mesures effectuées par le Dr Eschenhagen dans l’Alle- magne du nord-ouest prouvent surabondamment que l’on peut rester au-dessous de ces limites. On trouve en effet que, pour une mesure de l’inclinaison avec une seule ai- euille, l’erreur probable était de + 2’,1 et que la même erreur pour la moyenne des mesures faites avec deux ai- guilles était de + 1,5. Le même observateur estime l'erreur probable de ses déterminations de l’intensité horizontale à + 0,00014. Les observations de M. Moureaux en France donnent des résultats semblables. Les mesures d’azimuts au moyen d'observations solair:s fournissent la direction de la mé- ridienne avec une approximation de 0,3 à 0’,6; ce qui assure une exactitude de + 1’ pour les mesures de décli- naison. Il semblerait cependant que l’erreur probable accusée par les’ mesures de l’intnsité horizontale serait un peu faible. M. Mascart ! fait remarquer en effet qu’il faut, pour obtenir des mesures exacte:, déterminer avec précision le coefficient magnétométrique et tenir compte de l’aiman- tation induite par la terre dans les barreaux aimantés. Pour contrôler les mesures en campagne, il est néces- saire d’avoir la coopération d’un sbservatoire magnétique per- » 4 ! Annales du Bureau central météoruogique, 4890, vol. L. A manent.Ce n’estqu’ainsi que l’on peut éliminer les variations périodiques et les perturbations, et réduire toutes les observations à la même date. On se trouve donc en pré- sence de la question suivante : La construction d'un ob- servatoire magnétique central est-elle nécessaire pour que l’on puisse faire le levé de la carte magnétique de notre pays, ou bien peut-on s’en passer et utiliser les données fournies par les observatoires magnétiques des pays voisins, pour opérer les réductions nécessaires ? Une recherche faite en 1888 par M. Moureaux permet de répondre catégoriquement à cette question. M. Moureaux! a fait toute une série d’observations dans le sud-ouest de la France et les a réduites, d’abord d’après les indications du magnétographe de Saint-Maur près Paris, puis d’après un instrument analogue fonctionnant à Perpignan. Pre- nant comme exemple la station de Bayonne, distante de 660 kilomètres de Paris et de 360 kibmètres de Perpi- onan, et un certain nombre d’autres stations, on trouve que l'excédent des valeurs réduites av moyen des obser- vations de Paris sur les valeurs réduites au moyen des observations de Perpignan donne le tableau suivant : Station. Déclinaison. Intensité horizontale. Inclinaison. Angoulême 0 0 — /0,00002 01 Bayonne — 0,2 + 2 0,0 Dax 1,0 — è — 1,4 Hendaye 0,8 + 1 — 1,0 Libourne 1 — 5 — 0,5 St-Jean-de-Luz 0,0 fa 4 — A0 St-Martin-de-Hinx 0,6 ne 10 — 0,5 Moyenne : 0,56 0,000043 0,61 i Annales du Bureau central météorologique. 4888, vol. I. / / . E L Ë RL or né Ca bo dt con ls he in Th. 4 Rat ité ét dt rc. ia CRIE CRE > né Co 1 mie MERS de st es ce, se Cross “2 PA ON: De On voit donc que les deux modes de réduction donnent _des valeurs qui ne différent que rarement de plus de 1’ pour l’inchinaison et de moins encore pour la déclinaison. Quant à l'intensité horizontale, sur sept stations, la diffé- rence n’alteint 0,0001 que pour une seule. On peut donc conclure comme M. Moureaux : « L'accord est absolument satisfaisant. Le tableau comparatif montre que dans l’éten- due de la France, au moins, les mesures magnétiques en campagne peuvent s'appuyer indifféremment sur tel ou tel magnétographe, pourvu qu’on puisse compter sur ses indications. » Si l’on prend Lucerne comme centre de la Suisse, on trouve pour les distances à vol d'oiseau de Lucerne aux observatoires magnétiques des États voisins les valeurs suivantes : Nice 380 kilom., Paris 480, Vienne 600, Utrecht 620, Perpignan 650, Rome 660, Potsdam 690, Wilhelms- hafen 730. Ces distances ne sont pas sensiblement plus grandes que celles qui ont été trouvées admissibles en France. M. Riggenbach estime donc qu'il serait parfaite- ment justifié d'entreprendre le levé de premier ordre, même en l'absence de tout observatoire central dans notre pays. L'absence de cet observatoire se fera d’autre part sentir d'une manière fâcheuse au point de vue de la vérification des instruments servant aux mesures en campagne. Les ins- truments transportables doivent être comparés à des ins- truments fixes, au début et à la fin de la campagne; et même au cours des mesures, il peut être utile de faire des vérifications lorsque, par exemple, les barreaux aimantés ont subi des chocs.On peut cependant compter pour satis- faire en partie à ces besoins sur certains instituts scienti- fiques existant en Suisse. Mais s’il s’agit de recherches approfondies relatives aux instruments, il faudra forcé- ment avoir recours à l’assistance d'instituts scientifiques de l'étranger. Or, il n’est pas douteux que cette aide pourra être facilement obtenue; on insiste en effet depuis quelque temps, dans les milieux compétents, sur l’utilité que les instruments servant aux levés magnétiques dans les diffé- rents pays soient soigneusement comparés les uns avec les autres. IT. La question du matériel nécessaire en instruments est moins facile à résoudre que les deux premières. En Autriche, on emploie pour les observations en cam- pagne le théodolite magnétique de Lamont; en Allemagne, c’est le même instrument transformé suivant le modèle fourni par le Dr Neumayer !. Les objections à l'emploi de cet instrument sont, d’abord, que leur ancien constructeur ne peut plus en livrer et que le modéle futur en sera un peu différent. Puis le poids de cet instrument, 22 kilogrammes, emballage compris, est trop considérable pour l'emploi dans un pays montagneux. Il n’y aurait cependant pas lieu de se préoccuper de ce poids si, con- formément à l'exemple donné par M. Liznar pour ses levés en Autriche, on employait, pour les observations, une hutte en bois qui porte à 336 kilogrammes le total du poids de l'équipement de l’observateur magnétique. En Suëde, on a commencé les travaux avec le théodolite de Lamont, on les a continués avec l'instrument de Wild- Edelmann. Les instruments français sont très légers, tout au con- traire des instruments austro-allemands. Le théodolite à 1 A. Kirchhoff, Anleilung zur deutschen Landes- und Volks- forschung, p. 148. LV DS à MARS boussole pèse, tout compris, 4 kilogrammes, la boussole d’inclinaison, 2 kilogrammes. Aux deux instruments les cercles mesurent 8 centimètres de diamètre et sont divisés en.demi-degrés. Un vernier permet d’obtenir la lecture à la minute et, par estimation, à la demi-minute près. La hauteur de l'instrument est, au total, de 24 centimètres environ. M. Riggenbach a appris indirectement que lan- cien constructeur de ces instruments n’en livre plus, mais qu'une autre maison en construit d’analogues d’a- près un modéle légèrement modifié par M. Teisserenc de Bort. M. Chistoni emploie, pour les mesures en Italie, un ins- trument semblable qui, avec le même poids de 4 kilogram- mes, possède un volume de 28 X<12 >< 18 centimètres. Les cercles ont la même dimension et ies mesures de la décli- naison se font avec une exactitude de + 5°. Il existe une différence essentielle entre les instruments allemands et les instruments français. Dans les premiers, l’aigu'lle de déclinaison repose sur une pointe; dans les seconds, elle est suspendue à un fil de soie. Ce dernier système offre évidemment l'avantage d’une plus grande sensibilité, mais 1l exige une assez grande perte de temps à cause de la nécessité de laisser le fil se détordre. M. Riggenbach ne possède pas encore de données dé- taillées sur les instruments anglais n1 sur ceux qu’emploie M. Wild et qui ont été imaginés par lui, mais 1l espère pouvoir fournir sous peu des indications plus précises à la Commission. ! NN dr OR ÉD di dhre de hs To Co SE uni 2 . fa = ' 1 : È Ve “he 2 1 Dans le courant du mois de juin, M. Riggenbach a eu l’occasion de voir fonctionner les instruments de MM. le Dr Ryckevorsel et le Dr van Bemmeien. Ces instruments sont construits sur le modèle de ceux de Kew. Dans un rapport ultérieur. M. Riggenbach a précisé — 98 — Le magnétomèêtre de montagne de Meyer, qui se trouve entre les mains de l'ingénieur de la Commission, ne pour- rait pas servir pour le levé de la carte magnétique de la Suisse. Il ne permet pas en effet de déterminer linclinai- son avec toute la précision voulue, puis 1l ne donne la valeur de l’intensité horizontale que moyennant certaines conventions qui ne sont pas encore absolument prouvées théoriquement. Pour la détermination de l’inclinaison, M. Riggenbach préfère la mesure directe au moyen de l'aiguille d'incli- naison plutôt que la mesure indirecte par l'influence exercée par des barreaux de fer placés verticalement. Dans la première méthode on travaille dans des conditions de plus grande clarté ; dans la deuxième il faut éhiminer des influences secondaires par la réitération des observations. Les instruments nécessaires pour un levé magnétique de la Suisse seraient donc : 1° Un théodolite magnétique pour les mesures de la dé- chinaison et de l'intensité horizontale ; 20 Une boussole d'inclinaison ; 3° Deux chronomètres pour les mesures d'azimuts. L'un des deux pourrait être remplacé par un chronomé- tre de poche de haute précision; 4° Un appareil-abri contre le soleil et contre la pluie; 5° Éventuellement, un instrument pour les mesures des variations de la déclinaison, pour faire des observations correspondant à celles qui seraient enregistrées dans un institut permanent. ses propositions dans le sens de l'acquisition d’une boussole d’incli- naison du modèle anglais pour les mesures de l'inclinason, et d'un théodolite magnétique de voyage du modèle de M. Wild pour les me- sures de la déclinaison et de l'intensité horizontale. Ce > Cnil nb ialéatéal sé loi | | | | Mais ce n’est pas tout d’avoir de bons instruments, 1l faut encore que l'observateur soit absolument au courant des méthodes d'observation et des instruments qu'il aura à employer. À l'appui de cette assertion, M. Riggenbach cite les réflexions de MM. Neumayer, Liznar et Moureaux. Il en résulte que les résultats obtenus par des observateurs qui n'ont pas été exercés avec soin dans un observatoire magnétique permanent sont sujets à caution. [l faut, pour faire des observations magnétiques utiles, une préparation longue et attentive; M. Moureaux relève le fait qu'il s’est préparé durant deux années au service en campagne. M. le Président remercie M. Riggenbach de son trés intéressant rapport. S'il ne fait pas de propositions for- melles, il ne résulte pas moins de son exposé que l’on devrait faire un relevé systématique magnétique de la Suisse et que, provisoirement du moins, on pourrait se passer d’un institut central magnétique en rattachant les mesures des différentes stations suisses aux stations prin- cipales des pays voisins. M. Hirsch ajoute que l’Association géodésique interna- tionale doit, dans la Conférence qui aura lieu en septembre prochain à Berlin, traiter du renouvellement de la Con- vention entre les États contractants. Elle doit en même temps étudier l’extension des travaux de l’Association à plusieurs champs d'activité nouveaux et en particulier aux mesures magnétiques. Il est donc à présumer qu'il n’y aurait aucune difficulté à obtenir le rattachement des levés faits en Suisse à ceux des pays environnants. Il faut tenir compte également de la question financière qui dépend des autorités fédérales et 1l convient d'établir une entente avec la Commission météorologique suisse. CCE M. Hirsch n’estime donc pas qu’il y ait lieu de décider cette année l’organisation immédiate d’un levé magnétique systématique de notre pays. La Commission géodésique pourrait cependant prendre une résolution favorable en principe à ce levé, tout en réservant les voies et moyens, lesquels dépendront des circonstances. | En résumé, il y aurait lieu d’abord d’attendre la solution des questions qui se discuteront à la Conférence de Berlin. Il faudrait établir également, et au préalable, une entente entre la Commission météorologique et la Commission géodésique pour l’organisation des travaux magnétiques suivant un programme dont le rapport de M. Riggenbach fournirait les éléments. Cette entente établie, et l’organi- sation des travaux ayant été ratifiée par les deux Commis- sions, le programme devrait être soumis aux autorités fédérales pour qu’elles accordent un crédit spécial en fa- veur du levé magnétique de la Suisse. C’est une nouvelle branche d'activité que la Commission géodésique se créerait ainsi, elle doit en garder la direction, mais elle ne peut exécuter ce travail sur son budget ordinaire qui suffit à peine à ses besoins actuels. Pour cette année, tout commencement de cel intéressant travail est impossible. Il y aurait lieu cependant de char- ser M. Messerschmitt de continuer à faire quelques ob- servations magnétiques, là où ses autres occupations le lui permettront. La discussion étant ouverte, MM. le colonel Lochmann, Rebslein et Gautier appuient vivement les propositions du Président dans le sens de l'application du programme des travaux tel que l’a exposé M. Riggenbach. Ils sont unanimes à approuver l'entente avec la Commission météorologique et à attendre, pour présenter des propositions fermes au PTE UT NT NS per LE MN PE : n > ni Pr ne —C, di dun bn à PR: Ne 1 De Conseil fédéral, que des résolutions aient été prises à la Conférence de Berlin. M. Riggenbach n'avait pas voulu formuler de proposi- tions, mais il est très heureux d’avoir entendu celles du Président appuyées par ses autres collègues. Il est absolu- ment d'accord avec eux et est également partisan d'une entente avec la Commission météorologique. La Commission géodésique se prononce à l'unanimité en faveur du principe d’un levé magnétique complet de la Suisse. Elle décide que le Bureau se mettra en rapport avec la Commission météorologique pour provoquer une confé- rence où l’entente s’établirait entre les deux Commissions. Dans cette séance, la Commission géodésique serait repré- sentée par son Président et par M. Riggenbach. Après la Conférence de Berlin, les membres de la Com- mission géodésique se réuniraient de nouveau en séance ou bien seraient consultés par circulaire sur la suite à don- ner à cette question. Dans la campagne de l'été 1895, M. Messerschmitt con- tinuera à faire, dans la mesure du possible, des mesures avec le magnétomètre de montagne de Meyer. IT. NIVELLEMENT DE PRÉCISION. Le rapport du Bureau topographique fédéral sur les tra- vaux de nivellement en 1894, rapport rédigé par M. Ro- senmund, a déjà circulé auprès des membres de la Com- mission. M. le colonel Lochmann se borne donc à en donner un bref résumé. Voici un aperçu général des points trai- tés dans ce rapport : Dre ri PR ue DAC 19 Contrôle de la ligne Rheineck-Sargans. C’est la continuation du travail opéré en 1893 de Zurich à Rheineck par Steckborn. Cette ligne suit de près le cours du Rhin et on y a Joint le contrôle des limnimètres du Rhan. On s’est écarté de l’ancienne ligne de nivellement sur une section. Au lieu de passer de Oberried à Herbrugg par Altstätten on a suivi la route par Dieboldsau afin de rester plus près du fleuve. On trouve dans le tableau suivant la proportion des re- pères intacts, de ceux qui ont disparu et de ceux pour lesquels le travail de contrôle a permis de constater un changement dù, soit à des causes inconnues, soit à des réparations sur la ligne du chemin de fer. Repères en bronze Points secondaires Total Remarque Nombre des anc. repères 7 4 48 » des repères disparus 1—14,3°/,, 13—31,70/, 14—929,217, NF. 140 » » déplacés sans cause connue 1=14,3°/, 15—36,6,, 16=33,3%, NE. 146 » des repères déplacés par suite de répa- rations 1=14,31/ » des repères intacts 4 217,1, 8—16,7%, NE: 444 10—90,80/ I Qt es ES = 2 le 2 | ] = po F © = = Aux 28 anciens points secondaires s'ajoutent mainte- nant : 81 points du bureau topographique 1 RO DRE » hydrométrique 6 » du nivellement autrichien a Total, 156 Le contrôle de la ligne secondaire d’Altstätten au Gäbris a permis de constater que, sur les 16 anciens points, 9 ont disparu, 1 a été changé, 4 sont douteux parce qu'ils étaient placés sur des objets mal choisis et 6 seulement, . soit le 37,5 0/, peuvent compter comme intacts. La ligne Me. . 4 & ste diet “ltd dati sus 1 4 a été assurée au moyen de 5 nouveaux points. 20 Nivellement de la ligne St. Margarethen-Lindau. Le nivellement à été entrepris sur la demande du Bu- reau fédéral d'inspection des travaux publics et il offre des résultats d'intérêt général parce qu'il a permis de ratta- cher directement le nivellement de précision de la Suisse à ceux de l'Autriche et de‘la Bavière. Ceë nivellement a porté sur Lous les points connus des nivellements de préci- cision des trois pays. Pour l'Autriche, les cotes des points ont été empruntées aux documents fournis par l’obligeance de M. le capitaine de vaisseau von Kalmär. Pour la Ba- vière, les cotes ont été prises dans « Das Bayrische Präci- sionsnivellement » de C.-M. de Bauernfeind. Le point de départ a été la cote du point 565 du nivellement bavarois au bâtiment de la gare à Lindau. Ce travail à donné les résultats suivants : 1° Le repère bavaroïis No 565 à la gare de Lindau pa- raît être resté invariable, car les trois nivellements n'accu- sent aucune différence sensible jusqu’au port de Lindau. 2° Les repères de Unterhochsteg et de Bregenz semblent en revanche avoir subi des modifications, car les trois ni- vellements différent sensiblement en ces deux points les uns des autres. 9° Les trois nivellements concordent bien sur la ligne de Hard à Rheineck. Il en est de même sur la ligne de Hard à Lindau pour les nivellements autrichien et bava- rois, mais le nouveau nivellement suisse accuse sur cette ligne une différence de 30mm, Les observations aux limni- mètres de Lindau, Bregenz, et Fussach n’ont pas, vu leur 3 peu d’exactitude, donné l'explication de cet écart. Il y aura donc lieu de recommencer le nivellement de cette ligne de’ Hard à Lindau. 30 Mivellement de lu ligne de la Thur. Il s'agissait seulement du nivellement de contrôle de la ligne de Werdenberg à Wildhaus et de quelques autres portions de la ligne de la Thur, pour vérifier si les résul- tats obtenus, en 1893, par M. l'ingénieur Straub étaient concluants, le reste de là ligne élant déjà contrôlé par d’autres opérations. Le travail de 1894 a été confié à M. le D" Hilfiker et le résultat en a été une concordance aussi parfaite que possible avec les chiffres fournis par M. Straub. On peut relever comme particulièrement concordants les nivellements des sections en terrain montagneux. On doit l'attribuer au fait que les deux opérateurs ont, presque Jour après Jour, vérifié la lungueur de leurs mires au lieu de se borner à prendre, comme autrefois, la moyenne des vérifications faites au début et à la fin des operations. Le résultat auquel M. Straub était arrivé, en 1893, que le nivellement de la ligne de la Thur accuse une différence inexpliquée de 89: 4se trouve donc confirmé. Il est à pré- sumer qu'une partie de cet écart doit provenir &e la com- pensalion du polygone de nivellement Frauenfeld-Zurich- Sargans-Rheineck-Steckborn-Fraucnfeld. 4° Nivellement de Lu ligne Pfàffikon-Siebnen- Utznach- Rapperswil-P{àffikon (luc de Zurich supérieur). Celle opération servait en même temps de contrôle pour état de la ligne Pfäffikon-Siebnen. Le travail à été com- mencé par le Dr Hilfiker, mais, celui-ei ayant dù demander hs ant At id AL ER Le à PS sui ST ed dr e. | ‘un congé pour cause de santé, il a élé continué et achevé par M. Straub. On à constaté sur cette ligne plusieurs modifications des repères. Actuellement il s’y trouve 75 repères, y compris les nouveaux, et on peut y ajouter encore 29 points du Bureau hydrométrique, dont la position à été vérifiée par M. Straub. 00 Repérage de la ligne Zurich-Sargans. Ce travail à été empêché en grande partie par la mala- die de M. le Dr Hiliker. On n’a pu terminer que la section entre Reichenburg et Wesen. Les deux repères en bronze se sont montrés douteux et sur les 12 points secondaires 6 avaient disparu, 4 élaient douteux et 2 seulement se sont montrés intacts. 6° Calcul du nivellement de la ligne Delémont-Delle. Ce nivellement a été fait à double en 1891, puis refait une fois en 1892. Toutes les opérations et les calculs avaient été exécutés par M. Straub. Celui-ci avait constaté d'assez fortes variations dans la longueur de la mire em- ployée et avait cherché à en tenir compte dans ses calculs. Le travail a été complétement refait cet hiver, en admet- tant que les variations dans la longueur de la mire était pro- portionnelles au temps. | Si l’on partage la ligne en trois sections et que l’on compare les résultats obtenus dans les trois opérations, que l’on désignera 1ei par 1891 A, 1891 B et 1892, on trouve les résultats comparatifs suivants : 1° Pour la ligne Delémont-Rangiers, les deux opéra- tions de 1891 concordent, mais donnent pour les diffé- br rences de hauteur des chiffres moindres que l'opération de 1892. ë 20 Pour la ligne Rangiers-Porrentruy, les trois opéra- tions donnent des résultats discordants. 3° Pour la ligne Porrentruy-Delle, l'opération 1891 B concorde bien avec 1892, mais les différences de hauteur fournies par 1891 A sont partout plus petites. | Il y aura donc lieu de refaire le nivellement de la ligne Delémont-Delle dans son entier. 7° Divers. Il a été nivelé en tout une longueur de 369 kilomètres. La nouvelle mire livrée en 1894 par MM. Kern et Cie a donné des résultats satisfaisants. Le Bureau topographique fédéral a commencé la publi- cation, par livraisons successives, des croquis des Repêres du Nivellement de précision de la Suisse. Ont paru Jus- qu'ici : les livraisons 1 et 2, contenant les lignes Berne-Zu- rich et Zurich-Rheineck. La livraison 3 contenant la ligne Genève-Berne est sous presse. Les livraisons #4 et 5 contenant les lignes Sargans-Rheineck-Lindau et Églisau- Frauenfeld-Werdenberg sont en préparation. Depuis le commencement de ces publications les rensei- anements relatifs aux repères, à leurs changements éven- juels, elc., ont beaucoup augmenté, soit du fait des autori- tés, soit même du fait de particuliers et 1l faut espérer que le Bureau topographique arrivera bientôt à être au courant de tous les changements survenus. AT OC SR PR CET D TC M TE Me Be PR dr 4 S: 8° Programme des travaux de nivellement pour l’année 1895. 19 Repérage des lignes : Zurich-Sargans, Steckborn- Schaffhouse-Bâle, Brugg-Stein, Olten-Bâle. 20 Nivellement de contrôle des lignes : La Chaux-de- Fonds-Saint-Imier, Hard-Lindau. 3° Mivellement (nouveau) de la ligne Ziegelbrücke-Linth- thal pour déterminer la hauteur de la station météorolo- gique de Linththal et pour niveler les limnimètres le long de la Linth. Le Président remercie M. le colonel Lochmann de son rapport et lui adresse les félicitations de la Commission pour la publication des livraisons 1 et 2 des Repères du nivellement de précision. La Commission approuve ensuite le programme des tra- vaux de nivellement prévu pour l’année courante. Elle dé- cide, conformément à la proposition du Bureau topographi- que fédéral, que la ligne Delémont-Delle devra être nivelée à nouveau et prie M. le colonel Lochmann de faire procéder à cette opération le plus tôt qu’il sera possible. IV. RAPPORT de M. Hirsch sur la session de la Commission permanente de l'Association géodésique internationale, à Innsbruck, en septembre 1894. Comme les Comptes-Rendus de la Conférence d’Innsbruck ont paru déjà au commencement d’avril et sont entre les mains des membres de la Commission, M. Hirsch peut se A ENS 1 borner à présenter un résumé suecinet des principaux ob- jets traités dans l'assemblée nombreuse (9 membres de la Commission permanente, 14 déléoués et plusieurs invités étaient présents) réunie dans la belle et hospitalière capi- tale du Tyrol. L'importante question des variations de lalitude a fait de nouveaux progrès à Innsbruck, où l’on a pu constater que, non seulement la réalité des intéressants mouvements de l'axe terrestre n’est plus mise en doute par aucun sa- vant, mais que la nécessité de leur étude internationale, si possible dans des stations spécialement organisées pour cela, gagne de plus en plus du terrain sur lopinion qui voudrait se contenter de la coopération volontaire et for- tuite d’un certain nombre d’observaloires où l’on veut bien s'occuper de ces recherches. Sans vouloir entrer dans les discussions rapportées dans les Comptes-Rendus, M. Hirsch se contente de mentionner quelques faits essentiels. L'ancienne Commission spéciale, nommée à Genève, s’est prononcée en fin de compte dans sa majorité (contre l’avis dissident de M. Tisserand) pour l'utilité d’un service spécial et international. À sa de- mande, la société astronomique, réunie en 1894 à Utrecht, s’est déclarée également favorable à l’organisation d’un semblable service, tout en déclinant, pour le moment, sa coopération régulière et directe. Une réponse semblable à été donnée par M. Mendelhall, ancien président du « Coast and geodetic Survey » des États-Unis. Le rapport savant et instructif que M. le professeur Al- brecht, adjoint du Bureau central, a présenté «sur l’état actuel des recherches concernant les variations de latitude » et qui est publié, comme Annexe II, dans les Comptes- Rendus d’Innsbruck, conclut dans le même sens, surtont nn ES dé nn À à SE td send dira rie Péss dés 16 rip TC c6 tél De D rs cale à RE 4 LA É 4 22180 Lt dans le but d'éclaireir la question encore obscure d’une variation séculaire de la hauteur du pôle. Le mouvement du pôle nord pendant les années 1891 à 1894 fait l’objet d’un intéressant travail de M. Marcuse, accompagné d'une représentation graphique (voir Annexe et planche IT) qui montre distinctement une forme de spirale elliptique et qui diffère, comme l’a montré M. Hel- mert, très sensiblement du mouvement tel qu'il résulterait de la formule à deux termes, par laquelle M. Bakhuy- zen a essayé, ainsi que l'avait fait M. Chandler, de repré- senter le mouvement de l'axe terrestre qui, suivant ces auteurs, aurait, à côlé de la période annuelle, une autre période de 451 ou 430 jours. Un autre résultat des recherches de M. Bakhuyzen ne manque certes pas d'intérêt ; comme théoriquement Poscillation de l'axe terrestre ne saurait être sans influen- cer la hauteur movenne de la mer, le directeur de lObser- valtoire de Leyde, en examinant les données enregistrées par le maréographe du Helder pendant les années 1854- 1892, y a reconnu en effet une variation d’une amplitude de 8" 2 el une remarquable coincidence des époques de maxima avec celles de la variation des latitudes. On trouve enfin dans l'Annexe V, accompagnée de la planche IV, une comparaison faite par M. Marcuse des ré- sultats obtenus dans les deux stations voisines de latitude à Honolulu, qui montrent en général un remarquable paral- lélisme, dont les quelques écarts semblent pouvoir s’expli- quer par des irrégularités de réfraction causées par certai- nes particularités dans la construction et l'aménagement de l'Observatoire américain. Les curieux zigzags, presque toujours complètement parallèles, qu’on remarque dans les deux courbes de latitude à Honolulu, sont expliqués, QE NN suivant l’auteur, également par des anomalies de réfrac- tion dans les couches inférieures de l’atmosphère, qui ré- sulteraient de la situation des deux stalions entre la côte et une chaine de montagne assez élevée de l’île de Hawaï, et des changements brusques des grands vents de N.-0. et Sud. M. Hirsch ajoute que M. Færster, qui a eu tant de mérite pour le développement de ces recherches sur les mouve- ments de l'axe lerrestre, a demandé et obtenu lappui fi- nancier de la Commission permanente pour la construc- tion d’une lunelte zénitale permettant l'enregistrement photographique des passages d'étoiles ; l'étude de cet ins- trument, que M. Marcuse fait en ce moment, promet un perfectionnement sensible de la méthode Horrebow-Talcott, en permellant la lecture des niveaux au moment même du passage des étoiles. Après avoir pris connaissance de ces différents travaux, la Commission permanente a élé unanime à exprimer le vœu que les recherches sur les variations de latitude soient poursuivies par une organisation internationale, et à char- ser la Commission d'élaborer un projet détaillé, avec de- vis, de sorte qu’on pourra présenter des propositions pré- cises à la prochaine Conférence générale. | Passant à un autre sujet, M. Hirsch rend compte des pourparlers qui ont eu lieu à Innsbruck entre la Commis- sion permanente et les délégués envoyés par quelques Académies qui voudraient développer, au besoin par une organisation internationale, l’étude de l'intensité de la pe- santeur au moyen du pendule, surtout dans l'intérêt de la géologie. Après une discussion, dans laquelle il a été re- connu que l'étude de la direction de la pesanteur est tout aussi importante que celle de son intensité, et que l’Asso- * L LT æ FAN, 4 MUR ciation géodésique internationale, qui depuis longtemps s'occupe avec succés de ces deux faces de la question, est le centre naturel de ces études, on est convenu qu’il suffirait, pour le moment, d'adjoindre à la Commission perma- nente quelques membres qui y représenteraient spéciale- ment l'intérêt que la géologie prend à ces recherches sur la pesanteur. M. Hirsch rapporte ensuite que l’Institut physico-tech- nique de Charlottenburg s'étant refusé à entreprendre l'étude de l'influence de l'humidité et de la température sur les mires en bois, la Commission permanente a voté un crédit spécial de 2000 Mk. pour favoriser des expériences au sujet des meilleurs procédés à employer en vue de dimi- nuer l'influence de l'humidité sur les mires de nivellement. Enfin, il rend compte des résolutions prises à Innsbruck au sujet du renouvellement de la Convention géodésique. Après une première discussion générale, on a nommé une Commission spéciale, chargée d'élaborer un projet et com- posée de MM. Bassot, Ferrero, Fœrster, Hirsch et von Kal- mar; en même temps on a adressé une circulaire aux Com- missions nationales et aux délégués pour les inviter à faire connaitre les propositions éventuelles qu'ils auraient à présenter au Bureau central. Ce dernier a ensuite résumé les réponses qu’il a reçues jusqu’au mois de février et les a communiquées aux délégués. Le projet de réunir la Commission spéciale à Neu- châtel au mois d’avril n’a pas abouti, deux des membres étant empêchés, M. le général Ferrero, parce qu'il est nommé depuis deux mois ambassadeur à Londres, et M. von Kalmär, parce qu’il était retenu par des travaux im- périeux à Pola ; enfin M. Bassot s’est retiré de la Commis- sion. De cette manière la séance s’est réduite à une con- 4 férence entre MM. Færster et Hirsch, lesquels ont élaboré un avant-projet qui sera mis en circulation très prochai- nement parmi les autres membres de la Commission. Le 17 avril, le Bureau de la Commission permanente a proposé de convoquer à Berlin la Conférence générale pour le 30 septembre et la Commission permanente pour le 27. en M PR ASE Er On peut espérer que cette dernière, s'appuyant sur les éléments recueillis par voie de correspondance, réussira à soumeltre un projet étudié à la Conférence. | Sans pouvoir, dans ce moment, prévoir exactement le résultat qui sortira de tous ces efforts, M. Hirsch ne doute pas que la Convention géodésique internationale, qui d’ail- leurs reste en vigueur jusqu’à la fin de 1896, ne soit renouvelée dans ses parties essentielles ; on peut espérer même que son programme sera étendu sensiblement, sur- tout en vue de l’étude des mouvements de l’axe terrestre, et que les gouvernements éclairés des États contractants ne se refuseront pas à augmenter la dotation actuelle de l’Associalion, dans la mesure nécessaire à ce but. V. BUDGETS BUDGET RECTIFIÉ POUR 1895. Recettes. DOIdé act: dé 1894 27:;7 5 ENT one 42,26 Allocation fédérale pour 1895. . . . » 15 000 — Fr. 15 049,96 nt MAS T4 FOXERIEEN TERMES Far: MIE: + CARE T7: à A v 20 < T% ru DUT in" N LE iS- : RENTE AU Dépenses. Lraitement de l’ingémeur _. . . . + Fr. 4000 —- Indemnité de logement au même . . . » 500 — Frais de voyage et de bureau de l'ingénieur » 1900 — Frais des stations astronomiques et de ER a as ES A AO DR carelienents fret Nr ADO Acquisition et réparations d'instruments . » 2200 — Frais d'impression. . . Let PA 300 e Séances de la Commission suisse et de la Commission permanente internationale » 800 — Contribution annuelle à l'Association géo- désique internationale pour 1893 . . » 238,35 LL LRU AT CHERE ET PER ARESE 303,91 Fr. 15 042,26 | BUDGET PROVISOIRE POUR 1896, Recettes. Allocation fédérale pour 1896 . . . . Fr. 15 000 — q 1 Dépenses. lraitement de l'ingénieur..." :#. "Fr. 4000 = Indemnité de logement au même . . . » 500 — Frais de voyage et de bureau de l'ingénieur » 1900 — Frais des stations astronomiques et de DORÉ RS EL ee PT SES A ROSE Frais de nivellements . . . . . .. » 94000 — Acquisition et réparations d'instruments . » 1000 — Ed TR DTOS SON eu Re Le + A5DD 2 A reporter. . . KFr.13 700 — Report. . . Fr. 13700 — Séances de la Commission suisse et de la Commission permanente internationale » 800 — Contribution annuelle à l'Association géo- désique internationale pour 1896 . . » 240 — Imprévuret divéfs:,".. 2 4,0, 0907 D RENNES | Fr. 15 000 — La séance est levée à 6 heures et demie. Le secrétaire, Le président, R.GAUTIER. A. HirsCH. Erralum au procès-verbal de la 37m séance de la Com- mission géodésique suisse du 27 mai 1894. Page 9. Stulion de Hersberg, azimut de la direction de Hohentwiel. Les calculs complémentaires faits par M. Messersehmitt donnent pour cel azimut une valeur un peu différente. Il faut lire : Azimut astronomique . . . . «x — 285 14 28,85 »/7: géodésique 5.0 re 28,59 Déviation en azimut. . . . a — À — + 0,30 Il en résulte : | Bévation-en longitude 2: Nu T ‘5 20;4 » du zénith . HE 10,2 correspondant à l’azimut . . . . « — 178,5 (S). Cela ne change que peu de chose au résultat général. L'attraction du Jura souabe se manifeste clairement. BULLETIN DE SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES NEUCHATEL — 5He —— LME 2 KART Y 1895-1896 NEUCHATEL IMPRIMERIE H. WOLFRATH & Cie 1896 Séance du 21 novembre 1895 RÉCHERCHES sur le calcul des forces perturbatrices dans la théorie des perturbations séculaires Par LE Dr Louis ARNDT Dans ses recherches intitulées : Determinatio attruc- ions quam in punctum, etc., Gauss a établi un théo- rème qui permet de déterminer les perturbations séculaires des éléments de l'orbite d’un corps céleste, si l’on ne considère que la première puissance des masses. Il suppose que la masse du corps produisant la perturbation est distribuée sur son orbite de telle manière que chaque élément d’arc reçoit une partie de la masse proportionnelle au temps pendant lequel la planète reste dans cet élément. L'expression de l attraction de cette masse, exercée sur un autre COrps céleste, représente la partie séculaire des perturba- tions. Si ds désigne un élément d'arc, m, la masse du corps perturbateur, U, la durée de révolution, r, le rayon vecteur et v, la vitesse instantanée, le potentiel de cette distribution de masse peut étre représenté par l'expression suivante : ds. m, rc lat , SRE dans laquelle l'intégrale doit être étendue à tout le tour de l’ellipse. Les dérivées partielles de ce poten- tiel représentent les composantes de l'attraction. En remplaçant l’anomalie excentrique par une autre va- riable d'intégration, on peut donner à ces composantes une forme complètement intégrable. Pour obtenir ces expressions, on a besoin chaque fois de résoudre une équation du troisième degré. La résolution n’est pas difficile, mais devient très incommode si l’on doit calculer les composantes un grand nombre de fois pour les différentes parties de l’orbite. Les recherches suivantes montrent qu’on peut éviter la résolution de cette équation et représenter les composantes de la force perturbatrice par l'expression : Aw + Bn, où À et B sont des fonctions rationnelles des coefti- cients de l’équation du troisième degré, et oùüwetn sont les périodes des fonctions elliptiques de la pre- mière et de la deuxième espèce. Les périodes peuvent être exprimées par des séries hypergéométriques, dans lesquelles la variable est l’invariant absolu des fonc- tions elliptiques. Pour faciliter le calcul numérique des forces perturbatrices, j'ai ajouté à ces recherches une table assez étendue qui donne ces séries hyper- séométriques pour toutes les valeurs de variables entre 0,000 et 1,000. Soient R, U, Z les composantes de la force pertur- batrice; À agissant dans la direction du rayon vecteur r du corps perturbateur, positive si r est augmenté; U perpendiculaire au rayon vecteur, positive dans la direction du mouvement; Z perpendiculaire au plan de l'orbite. £) désigne la longueur du nœud, 2 l’incli- RER: Vo SN naison de l’orbite sur une écliptique fixe, «a le demi- grand axe, e l’excentricité, & le mouvement moyen diurne, w la distance angulaire du périhélie du nœud ascendant et u—w—+}v; v, E, M l’anomalie vraie, excentrique et movenne. D’après la méthode de la variation des constantes, on trouve les équations suivantes : ay. SEC ® Mr (OAV = l'on w. 7 Sè) l+m (84) — A rie 2 COS u. Z A+m (6e) — Aaron $ lin v. R + (cos v + cos E) p| 1 +m | NASA PO ’ eGw,) — PR au He Éce 2} sin out 1+m | p | (ôw)" — (àw,) — cos 2 (à) 3 a? u? : D ne me a Pal (1 +m)coso | re _2ab. OM) = ————7.R + | (Ou) dt GUY = Er R + | Guy Dans ces formules, les composantes de la force perturbatrice contiennent la masse », du corps per- turbateur, mais non multipliée par k? (constante du système solaire). On voit que ces équations différentielles sont de la forme : (c,) = +, R + æ,U + æ,2, où les quantités + ne dépendent pas des éléments du corps perturbateur. Le. (3e Co Les trois composantes À, U, Z sont fonctions de l’anomalie moyenne et peuvent être développées, d’a- près la théorie des séries de Fourier, en séries des sinus et cosinus des multiples de M et M,. Les termes de ces séries, qui sont indépendants de M et M,, don- nent la partie séculaire des perturbations, de sorte qu'on a pour la variation séculaire de chaque élé- ment : 9r 27 se, — LE | feR+e,U+ 0,24. | dé 076 4 Si l’on désigne par J l’inclinaison des deux orbites et par K et X, la distance entre leur point d’intersec- tion et l’écliptique, on a les équations : AE CE Fe 23070 sin 5% sin = (4 + K)=sn., (Sèr — (}).sin 3 Ci + ë) sin + J cos (K + K,)= cos (6 — Li) sin (4, 4 DAT ORNE ! HAE ASP Dee D'UN RM Er: ET Sin = ( = )=Ssnm-($è —42).cos = (à + 4) An RE Le Vo. 05 LES cos — + COS = ( )= 008 (Sd — 62). c08 = (ù — 1) Soient Z, et B, la longitude et la latitude du corps perturbateur par rapport au plan de l'orbite de l’autre corps, on à, en posant I + v — l: 4 =7,B,COS(L, — 1), n,=7,c0sB,sim(L, —l), &,=r,sinB,. puis : | cos B,. cos L, = COS (I, + v,) cos B,. sin L, = sin (1, +.v,) cos J sin BP, = Sin (I, + ®,) sin J — TT — Pour simplifier les formules, nous poserons : — sin u,.c0sJ— À. sin À'; — sin 1, = B sin B' cos, = AcosA'; cos, .cos J = B cos B' Aa, cos(A'+n+v)—= 4; Ba,cose, sin(B'+n+)= A, — Aa, sn(A'+n+v)=8.; Ba,cose, cos(B'+n+v)= B; a, snn, sinJ = Ce ; a, COS, COS, SM J = C: Ensuite des équations : r,C0SV, = 4, (COS ËÉ, —e,), r,Smv,—=a,cose, sin Ë, les trois coordonnées peuvent être représentées par les expressions suivantes : ë&, = Ac(Cos Ë, — e,) + A, sin E, n, = Be(cos ËÊ, — e,) + B;sin Ë, {, = G(cos E, — e,) + Cssin E, - et le carré de la distance des deux corps célestes : a = (En + nf + tÉ prend la forme : = A,—9B,cos(e— E,) + Ctos?E, où l’on a posé: a? +7? +2erAc—=Ao, ea, + rA:= BoCose r. As = Bose, ae? = GC. Après avoir remplacé l’anomalie moyenne par l’ano- malie excentrique, les composantes de la force per- turbatrice sont de la forme : fŒ) A3 HUi2= A", ibes Comme on l’a déjà mentionné plus haut, l’intégra- tion par rapport à l’anomalie excentrique du corps perturbateur peut être exécutée. Après l’avoir effec- tuée, c’est-à-dire après avoir formé les expressions : D 1° 1 Er Ja (1 — e, cos Ë,) dE, 0 3 0 —= 27 £ 1 ss [8] 2T à mr Re . ZU— e, cos E,) dE, O les variations des éléments : DT 1 p: Fes Je Bo + le + 632) dE [a] é s’obtiennent par la quadrature mécanique. Il s’agit maintenant de former les expressions des quantités Ro, Uo, Zo. D’après Gauss, nous introdui- sons T comme nouvelle variable d'intégration par les équations : Ncos Ë, — a + a, Sin T + « COS T Nsin E, —=8 + 6, sin T + 8, cos T N—=y;+7,,snT+,,0c0sT Les neuf quantités «, 8, y doivent être des cofficients réels, si l’on donne à la variable T des valeurs réelles; on a donc l'équation suivante : EE |: “Cube a + a, SIN T'+ a, COS 1}? + (5 + 8, sin T'+ 5, cos T}? Ll 2 i 1 2 — (y + y, sin T'+ y, cos T} — Comme cette expression doit être indépendante de la valeur de T, il faut qu’elle soit identique avec l’ex- pression : k (cos? T + sin? T7 — 1). Cette condition sera remplie si les coefficients «, 8, y satisfont aux relations suivantes, en posant k —1 : +p — y —=1; aa, + RB, — yy, = 0 BE Ta L a 1 Bat ta 0 4 a + PB — Ve 15 au + PiBo — vive = 0 D'autre part, il faut que l’expression : (a cos E, + B sin E, — +}? — (a, cos E, + 8, sin £, — ;,) — (a, COS Ë, + 8, sin E, — ;,} = 0 soit identique avec l'expression : k (cos? E, + sin? Æ, — 1), de sorte qu’on trouve les relations : CÉSAR TS EP LT LES RARES DE murs RCE et BP —p—g——1; Pt my) + + 2 1 nf à Pme SU 2 de 2 M 0 Em A Pour obtenir encore d’autres relations, on dispose des neuf coefficients de telle manière que le carré de la distance entre les deux corps célestes soit donné par l'expression suivante : NMaA=G—6G,sm T+6G,cos T. SLUAAD ARE Par suite de cette équation, Ga? — Gui + Go = Co; GaB— Cia B, + Gas = 0 GB — GR + GB —=0; Gay — Gays + Gya,ys = Bocose 3 GC — Giyi+ Gays = Ado; By — GB yi + GB 2 = Bosine Si l’on ordonne ces six équations en trois groupes de la manière suivante : a. Ga —a,.(ma, + do . la = Co 8.Ga—8,.G,a, + B,. Ga = 0 + TARA a. G8— a. 8, + a.6,8 = 0 GB—8,. GB, + Ba. G2Ba = 0 0 GB — y Givs + 2e 282 = BoSine et si l’on multiplie les équations de chaque groupe respectivement par +4, +6, +7, on tire de chaque groupe les équations : Ga = — Coa + y Bo COS € 8 = Bosin e Ne | Gy = — à Bo COS e — BB Sin £ + y A0 de même : Go = — «y Co + y Bo COS € Gi = 71 Do SIN € … + + 8 Gi: = — 4 Bo COS € — 84 Bo SIN € + 71 Ao ét: LE Ga = —— 9 Co + 72 Po COS € — (382 = 2 Bo Sin e SO — (yo = — 49 Bo COS & — 89 Bo SM € + ÿ9 40 ARRET CRU En combinant ces trois systèmes d'équations, on obtient une équation du troisième degré, savoir : æ}(æ — Ao) (& + Co) + Bet + Bi Cosim?E£=0 ou : — P,x + P,x — P,=0, en posant : P, = 4o — Co, P, = B° — Ao Co, — P,= GB sinE. Les racines G, G;, G, de cette équation sont réelles (G et G,; positives, et G, négative). Pour les composantes de la force perturbatrice, nous avions trouvé les expressions : 27 : muy + Ro =] Lac (eos Be) + L'on Re cos E,) 61 EL 2T . E My Vo = a) LB.(eos E,—e,) + B;ssmE£, -rle — €, COS ue 2T My Zo = “J La (cos E, — e,) + CG, sin £, —r LA ac0s 5) A5 En remplaçant la variable Æ, par la nouvelle va- _riable T, chacune de ces expressions se présente sous la forme : OT Fe a. Ge T + r, sin? T'+ T7, cos? T (G Ru G, Sin? 7 St Go COS? Ty aT où l’on à posé : T=f. y? + day + h. By — d.a8 — L. a? r, = fr? + bay, +R. Boy, — dub, — la? = fit cola eh da = t'ai Lab FM UE les coefficients f, b, etc., prennent les valeurs : pour Ro Us Zo f=— Ace —7, — Be, , — Ce b—A.(1 +e)+re, Bei +e?), G(1+e°) h= À, B:, Cs d= Ase, Be. Cse, l = Ace, Bee, , Ce, Si l’on pose : en CA PR à MT Ne J V(G— GisinT+Gc08T on a ALLER à | LL o@ É VE — G, sin? T'+ G, cos? T}° LASER sf sin? 7. 47 06 VE — Gi sin T+ 6, co8 T} oW 4x [: cos? T. dT 0Ce te — 6, sin? T+ G cos? T} et l'expression V se réduit à : DCE AR LR | ARE ar 66 Il s’agit maintenant d'exprimer ces dérivées par- tielles par les intégrales elliptiques complètes. Dans ce but, je pose : sin? T=1{ et ae re k? (module); EUR il en résulte pour les limites de l'intégrale : {=0 pour T=0 t=+1 pour T— wa et comme adT = F2 AMPERTE , * 14 —0 on à 2 (G+G)) Jia—oa FD. LÉ L.dt 6 26+6") Jiaoa F0 2 D Vi(A—0 (4 —H0) Afin de pouvoir effectuer l'intégration à l’aide des fonctions de Weierstrass, je pose : | Des DOME l DE aie CURE 0 1 — 1: Re ND où la quantité s désigne une nouvelle variable et les coefficients m, m,, m; représentent des constantes arbitraires dont je puis disposer. Par différentiation de ces équations, on obtient : Mur CNRS RES ET APN TS 1 0 Voie 1 BE CnReRr (1 — 421) SR one Il résulte de ces équations que : m LAS ee EM Ge Mo = M. LE Fra 1 Émis ee Gi + Ge G + Go La 07e L = G, jn Go 'érnn G et l’on obtient pour les limites de l’intégrale : a À LS (= +1 …..S8—=— S1 je fais maintenant : | TPE (6 + Ga) (G — G) (Gi + Ga)= C et : + Va(s—G@(s—6)(s+0@) =YS, on a: oW HE Ta 1 + Go $ 0G G (8 — @) vs = oh La Ga ds 06, C Sora G Ga OW_ GG f as CIE GS 2 e VS En introduisant l'intégrale elliptique de la PRES espèce : ei fn ass ds | fe ot Fan ou comme nouvelle variable et en considérant les for- mules : 8—G=Qgu—e, Ss—G=Qgu—e, Ss+(Ga=Qu—e;, et S=QU, Pu—=e, pPiu+w')—=e, puw'—=e; on obtient w + u) 22188 0" Es 4 Le JC Lena —(au+ L(u+u) (uv) w + w” 6} ÉLIRE G+G, 06, Je" e3) du (es + (a uw’) nt )) œ | w + w” ANT UD à SE 11 APRES No e Prier Je" €) du (esw+ Tu w') ai )) wo où @ et & désignent les fonctions weierstrassiennes, et w, w, n et n les périodes des fonctions elliptiques. D’après la théorie des fonctions 6, on a les relations : 6" , 4 o" 4 / de sorte qu’on obtient finalement pour les trois dé- rivées : OWS5: ir oG pe C (Erw +7) oW G+G (e dG; q: .\eav +1) oW G,—-6G TE G (e3w +1) Lee M tra UN A 7% (620 +1) GG ; + Ts D Gen, UMR TRE Les trois quantités e doivent remplir la condition suivante : es te € De Es = 0 h+M—-G=P, et si l’on pose : ON A": Se NC RER =—( 2'p (21 Dre (2) | y" 42 (A 2 G | Pour simplifier la formule, je pose encore : A = (Gi + Ge)r + (@+G2)T, +(G1— G)Te et 0=(m+G)GT+(G+G)OT,—-(G- PDG, de sorte qu’on a : 2 [A P lc (1-05 os). Les quantités 6 et À contiennent encore les racines de l’équation cubique, qui doivent être exprimées par les coefficients de cette équation. Dans ce but, on forme les expressions suivantes : Aj=—T+T4 + lo Bi = GT — GT, + GoTo T [à T G=-—-—+ 2; are RD MT G+G-G=P, GG-GG-G,G=P, GGG2a=P; D’après les formules de la page 11, on a : AS ++ 95) + 0 (— ay + a, 13 + 20 Vo) +R (— By + Bi + Bo Ya) — d (— 08 + af, + «fo) — [(— a? + af + a), IN MR expression qui se réduit à : À, = — f — l si l’on prend en considération les formules de la page 12; on obtient pour les trois composantes : A,=+7, 0, 0. Les mêmes formules donnent pour la seconde quan- tité B, l'expression suivante : Bi = SG — Givi + Gore) + b (Gay — Giasyi + Gatate) + h(GBT— Gi Bi Yi + Goes) — d(Gaf— Gia 8, + GotoÊe) — 1 (Ga? — Gui + Gaz); qui se réduit à : B, — 1149 + D. Bo COS e + h Bo sin e — /. Co. Cette équation parait la plus commode pour le cal- cul numérique des quantités B° et B?; pour calculer la troisième quantité B°, il est préférable d'introduire les valeurs primitives, de sorte qu’on obtient : 1 F ‘ , Bi =—- 7. a cos e, sin? J.sin2(n1+v)—7r?e, Be. Il nous reste encore à transformer l’expression de la quantité C,, savoir : G=rfé-Hut) +5(T un. 2) G GG GA NERO. (frire fete) = a (sm eme) FRA MER GG GG i BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIV Dé > vs Dans ce but, Je multiplie la première des équations, page 10: par l'équation : puis l’équation : par : GG, ER GG; Dr GG = P, On obtient par l’addition des produits l'équation suivante : GG — a GG an GG, = + P, + P, Co 0 a G + à} GF — a? G2 Les trois termes au carré du second membre de cette équation peuvent être remplacés par des quan- tités connues, en multipliant les équations : Ga—— Cou + BoCOSe.y par — Ga à Gay =— Cou, + BoCoSe.y, par Ga, Got = + Cod, — Bo COS £.Ys Par ÉTÉ et en additionnant les produits : Bb +GBo— Ge (2 Bcos$:, et après avoir divisé cette expression par : GG Ga —P, on obtient l'équation finale : 9 2 2 2 «n9 date ssl (pi pété) NS G G, Ga Y'a ne à D'une manière analogue, on déduit les expressions suivantes : SAR um) D AN tes 21 al Ge 2 Fe - sie = 7% sine cos: np É . n Le (P, +:Co — Ao) = 0 Lie F s se uf Pen FN à ME. sr Les trois termes quadratiques dans l’expression (, se présentent sous la forme : r _v Ne En oui à d'Or RNCS ner io 2L à RP vi LYs BV a D a LS na LA ERA Pt Far Y Lo Yo Bo Yo be 3 EG Cube En additionnant ces trois équations, on obtient l'expression générale : — P,C = Bo Sin : (4. Bo COS : — [. BoSine — h. Co) ; après avoir remplacé les coefficients d, h, L par leurs valeurs page 12, cette expression, pour les trois com- posantes, se présente sous la forme : . Gi =0 . — P,C) — Ar" e(AcB;—A;Be)= Asr?e, A. B. di cose, cos(A'— B") — P, Che = Asr?e, (4e Cs — As Ge) . À l’aide des valeurs obtenues pour les quantités A;, Bi, C1, on peut développer les coefficients : — JA — A (@ + G)r + (6 + G)74 + (Gi — GMT et 6 — (Gi + Ge) GT + (G + Ga) Gil + (G — Ga) Gate. D’après Halphén !, on tire de l'identité : RE ide Le 1 A — CG —B, NE 1 CG -G@|.|G AA a À — P; : P°—-2P, SE SORE | G Gi —G JR P, 3 l'expression suivante : —<. 2 4,(3P,P,— PÈP, + 2P*)— B,(P,P,—9P.) —2(P,(Pi=-38,} Si l’on pose : Pi Pa —9P;=Pp 2 3P, =) on obtient donc : R À GDS Par + p (BE + Pin) A° TC: C2—92P,.C; +pB; A7 su TB =D P, Cf + p BF. Le calcul du coefficient C? se fait de la manière suivante : Si y, et y, représentent les invariants de l'équation cubique, dont les quantités G sont les racines, l’ex- pression g> — 274; sera le discriminant de cette équa- tion, et on aura : 1 Halphén, Théorie des fonctions elliptiques. | C=(G + Go). (CG — GP. (Gi + Go) = 76 (92 ea 93) : En désignant par g l’invariant absolu, on obtient : CN = 93 (9 —1) où les invariants ont les valeurs respectives : R-) ÿe 3 4 93 = 97 PA 86); a Tag L'autre coefficient e s’obtiendra à l’aide de l'identité : 1 1 1 | G ns Gall: “67 L Ce Fi 3 Ga + G G+G G—6G ir sous la forme : 8.2(Pi3P,)—A(P, P, —9 P,) + C(P, 4, + 3B) OU : Pour effectuer le calcul de l’expression : il nous reste encore à calculer les intégrales ellipti- ques w et n. Ce calcul se fait d’après les recherches de M. Bruns!. Si 4 et g, désignent les coefficients de l'équation cubique : LS — gas — 93 — 0 et g l’invariant absolu, M. Bruns pose: 1 et n—Hg3 6 1 W—=0ÿ3; 6.9 et trouve pour les quantités et n1 les équations diffé- rentielles suivantes : - 3 g@—1) © à ŒH 4 1\ 48 5 JUN + É nt 140 ces équations correspondent à l’équation différentielle de la série hypergéométrique de Gauss, savoir : d(a + 8 + D) +a.B8.F—=0; æ on pourrait donc poser : où Cet C’ représentent deux constantes. En prenant en considération les relations : 1 Bruns, Ueber die Perioden der elliptischen Integrale erster und zweiter Gattung. sr PTT NE CAR ANE on obtient pour les deux quantités © et H les expres- sions suivantes : Pour déterminer les constantes € et (', on pose: g—1,g; = 1 donc go — 53; dans ce cas, on aura : € — € 8, = 1 = 6 = — + 2 — . E — () ï A — E3 1 2 de T MONO IUTUE LE rene 1 Ave Va —e J V1— Æsine V6 0 et comme : T Be ALAN EU, ME de VI eo io € Va — 63 (eo) on obtient : T RETRAITE 24 Les intégrales elliptiques se calculent donc d’après les formules : tee Lit Heu honi Pour faciliter la détermination de ces quantités w et n, j'ai calculé une table qui donne pour l'argument DT Jes doux séries hypergéométriques : “a RÉ S 7 1 A cn Le . 110) Le , . 1 Si l'argument de ces séries est > —-, leur conver- gence est petite; pour ce cas, j'ai effectué le calcul de la table de la manière suivante: La somme de la série hypergéométrique dont l’ar- gument est 1, se représente par l'expression : L'(y)-T(y—8B—a) F(a,8,Y;1) = T(y—«).T(y — 8) ou d’après Gauss : LA 0 em À LÀ Pen rm à D ne 1) (re 8 1)? dans ces formules Tr et …— ont la signification connue. Pour quelques valeurs spéciales on a : n)=1,n0{—+)=Vr et n(#)= w.n(u—1) de sorte qu’on obtient: Les logarithmes des fonctions … se trouvent dans une table calculée par Gauss". 1 Gauss, Disquisitiones generales circa seriem, etc. Werke III. ROM" AN > _ En introduisant au lieu de + l'argument 1 — x, on a la relation générale : P(a;B;y;%) = A F(a;a+$—y—1,1— x) + B.(1 s'ivs Py—asx=fsy-e—p+1,1-0), ou 2 H(y=e—1H(f-SBS A) en He #)1( 0-19 On aura donc, pour les séries hypergéométriques dont nous avons besoin, les expressions suivantes : ANR 12 = A4. F(S … D 11—&) et À à : ni D 7 F A=F($, 5 a FES 1) 1 1 Pire B= es log A, — 0,040 77266, log A9 — 9,939 19972 — 10 ; Pour des valeurs de l’argument qui dépassent 0,980, l’interpolation devient inexacte pour un calcul de sept décimales, à cause des différences supé- rieures; il sera donc plus opportun pour un cas spé- cial de calculer directement les séries, où l’on n'a besoin que de quelques termes. Pour faciliter ce cal- cul, voici les coefficients de ces quatres séries : F(a,8,7,1—2) =1 + 6 (1—2) + @Q(—2) + (A — 2x) + Et 1 2 a) F(i ES. is 12 12 2 ( -2)) lg 6 8.841 6375 9.478 4596 À 8.590 5460 9.249 5160 x 8.377 4602 9.100 5639 ë; 8.253 9553 8.989 9089 Cs 8.157 8823 8.901 819% ce 8.079 2491 8.828 6286 c. 8.012 6888 8.766 016% Ci 7.954 9840 8.711 3067 cs 7.904 0532 8.662 7260 Cao 7.858 4720 8.619 0380 F — —— _ i—2)) F(se AL + » 1—)) lg c 5.987 7655 n 9.478 4596 Ca 8.672 4280 n 9,249 5160 A 8.267 0553 n 8.901 819% ë, 8.492 0937 n 9.100 5639 cs 8.365 1397 n 8.989 9089 ce 8.187 1057 n 8.828 6286 G 8.119 6172» 8.766 016% À 8.061 2250 n Cs 8.009 7599 » Co 27-963 79947 8.711 3067 8.662 7260 8.619 0:80 Résumé des Formules. sin + Jsin du + K,) = sin — (Sd — Sà) sin —- (à + À) sin + J cos _ SK + K,) = cos — (hi — £è) sin . (à, — à) — sin 11, cos J — Asin À", — sinn, — Bsin B' cos I, — À cos A', cosu,cosJ— B cos B' A. a, C0S (A' + I + ©) — — A.asin(4'+n+v) — Bb: a, Sin n1, Sin J 4 B.a,c0s, sin (B' + u + v) — À B.a,cose, cos (B" + n + v) — B: @i COS ©, COS I. COS J Cs + 92 + 2e,r. Ac = À, ed +r.Ae = Botose; A, = Biosme:; de = CG Pi = Ào PET 10e P,= B—A,0 ; — P; = Co B? sin? : P?—3P; =, Pi Pa — GP; =p 3 A A Je = 3 À; => PA — 3e), g— _ “43 T ds Pr LS ;à Ja Fo AE J 090 250 [0.957 0530 a 8554 7576 e 6596 Ed 5614 at + 4680 “4 3645 a 9658 6 1669 0678 Œ Qt O1 QT OÙ O1 Or 1 © Ot & ÉTAT AT ET TT ET I io à D ND = © TI 1 © O0 0.680 0.640 1.031 2271 F w 3006 3743 4481 5220 5961 6703 7446 8191 8938 8686 1.031 0436 1187 1939 2693 3449 4206 4965 9125 6487 7250 8015 8781 9549 1.032 0319 1090 1863 2637 9413 4191 4970 5791 6534 7318 8104 8892 9681 1.033 0472 1265 2059 2855 Dir F u 0.957 0678 5 0.956 9685 7 137 094 738 86911098 & A 7695 739 Man r 141 5697 1000 749 1698 1002 743 1004 7. 3691 145 _ 4006 LT 2685 d 147 1677 1008 748 1010 750! 0667 4549 27 10.955 9655 751 1013 are 8642 152 bas À 6 sig 1696 : 154 Anse, Lie LS 6609 : 156 ce 4049 ET 5590 : 157 1568 1022 759) 9545 1023 760 0590 1025 762 pe TE 763 7 41029 SA 0463 708 | 0,954 9439 1091 766 8398 1034 768 2 1035 770 1038 s 6325 171 | AE 1040 13|:: 204044 SAS 4944 7 774 2001 1043 776! o155 1046 778 1107-1048 779 1050 pe 0057 ‘Le j A eee 7e 0208 9008 Ga à 1950 57 184 | ggos 1057 786 | Leas 1058 788 | ni *0B1 789 | am 1063 791 o646 1065 793 1579 1067 794 ane 1070 796 271071 0.952 9438 Pr 1053 | æ LA 0.680 | 1.034 2855 81 3653 892 4452 83 5253 84 6056 85 6861 86 7668 87 8476 88 9286 89 |1.035 0098 0.690 0912 91 1798 92 2545 98 3364 94 4185 95 5008 96 5832 97 6658 98 7487 99 8318 0.700 9150 O1 9984 02 | 1.086 0821 03 1659 04 2499 05. 3341 06 JASA 07 5030 08 58TS 09 | 6728 0.710. 7580 11 8434 12) 9290 131.037 O148 414) 1008 45. A870 16. 9734 417 3600 18 4468 19! 5338 | 6211 842 843 846 048 890 892 854 856 858 860 862 864 866 868 870 873 10.950 9755 8639 7520 6399 1094 1112 1116 111$ 12 21 22 23 24 25 26 27 28 29 | 0.730 58 u) 10.720 1.037 6211 7086 7963 8842 9723 1.038 0606 1492 2380 3270 4162 9056 0953 6852 7753 8657 9563 1.039 0471 1381 : 2294 3209 4127 9047 9970 6895 71822 8752 9684 1.040 0619 1556 2496 3439 4384 9391 6281 7234 3189 9147 1.041 0108 1071 2037 3006 Diff. + 875 877 879 881 883 886 | 888 890 892 894 | 0.945 9374 41 Fr 0.948 4614 3441 * 4176 2265 | -9 1086 gs 0.947 9905 ©" En A4 8720 L 7522 1157 1190 6343 “2 1198 5150 3954 1196 771198 : 1905 0850 98 0.946 9142 Æ 1210 1932 PASS GT or _— 6) D 1220 7 1999 2000 4995 1835 ,999 0606 Diff. 1232 1235 315 SOS 19238 6901 934 5660 1244 4416 4 1248 HOT. 1951 AMF: 0663 1274 1957 1260 8146 96 6883 der 5616 0-1 4345 °° EL R Eu TES 3071 977 1194 1980 0514 984 0.943 9230 2297 1988 1922 904 6651 594 9397 | 0.944 9406 T 0.760 61 62 63 64 65 66 67 68 69 0.7 I I I I 1] I OO Or à © ND (® +) III I =) 0.780 81 82 83 84 89 86 87 38 89 0.790 La 92 93 94 95 96 1 98 à -© 99 0.800 Die —— 1.041 ea 971 3977 974 4951 977 59928 . 980 6908 ee 983 1891 F ee OF 8876 988 9864 10420855 7°! 1849 792 ° 997 2846 _- 999 3845 - 011008 4848 - 1006 5854 1008 6862 LS ERA IST 45 8888 1018 9906 1091 4.043 0927 ; 1950 102 1027 9077 2" 1 21030 4007 1033 5040 6077 1097 7417 1040 1042 8159 10° _ 1046 9205 | 519 1.044 0954 7 _ 1053 HAE. 9363 1056 77° 4059 99 Lee 1063 Sn 1066 2007 4069 6620 . 1073 7693 "© -70 1077 9850 Qu 1.045 0933 7 1087 2020 3444 1091 1094 4205 Fr 0.948 5357 _ 1298 4059 1301 2758 = 4930 1453 1308 0145 Re à 1 QE 1517 6197 1320 71 1398 4874 aa 1827 ‘1330 9917 0.91 9545 8208 os 6858 7. 1849 5509 °° 1455 1994 2 1350 979 ete 1365 007,369 7 8702 0.947 8702 1329 nr 5069 2e "4981 IT 96 3185 * 1798 0 UE 0.939 9008 7 4409 7601 g10s 1406 °° 44411 4784 AS 3309 1420 1949 _— 1494 052 , 99 0.938 9097 “. 1433 1664 ci _ 1437 6227 , 39 4785 1447 TON 1887 141 1455 0432 Diff. æ Fe Diff. 0. 800/1.045 4205 O1 5303 9 02 6404 os 03 7509 | 159 0O4l° 8618 e 21° 1143 05 ITA 146 06 |1.046 0847 99 07 1967 94 08 3091 | 198 o). 09 4219 20 0.810 5351 11 6487 1156 270" 4140 12 7627 nr 13 87744 14 9918 459 151.047 1070 1%, 16 9996 +120 “4 1160 47 55 e.0 CETTE ENT ERTUN 18 4551 ie 19 D ADO ne CLÉ 0.820 6892 21 8069 2: "4182 29 99251 93 | 1.048 0437 1186 24190 2% 1627 1195 95 9899 s 96| 402 11° fé oo 1204 A1 9229 908 98 643350 29 7646 [18 0.830 8864 | oc 31 1.049 0086 | 597 9 | , € 2 ia 1315 ,939 33 2545 193 34 D 935 5022 0,7 36 6269 37 (EC) ont J RER A 5 38 871 1961 39 L 1.050 0058 1967 1305 DR ANT #, Diff| x FX DT. — + 0] ‘ 0.988 0432 à 0.840 1.050 1305 , 9 | 0: 0.937 8972 | 41 tbe 7507 70 * 42 3854 nd 6037, | 43 5136 ie 4562 44 6493 1480 à 1993 3082 45 7746 "1484 1299 1598 46 9015 1488 1304 0110 o7| 47/1:051 0319 4569 0.936 8616 48 1698 ,a4= nr Eu) ar 0943 1315 ‘1504 Dés EC 4104 | 51 5589 + ASIATEE 1333 9590 .: 52 6922 15191 1338 1071; pe RARE 8260 , 514 0.935 9547 |: 30 54 9604 350 SONT. 55 [1.052 0954 1535 Le 1356 64892 56 Ps à À EME 45401 ©” 1362 4942 1546 57 3672 1368 3306 2° 58 5040 ARE 1551 r0 GAS 1375 © ASE Sr. 94381 0288 0.860 7796 — } < 0.984 8726 1 61 | 188 (ans 7159 2 62 1.053 0577 EST A er __ 4400 | 9989 1579 63 1977 1407 4006 "| 64 3384 | 1585 # 17 1414 | 2421 1591 65 4798 1490 0830 9 66 G2I8 jo 0.9330934 | 67 7645 je 763 | 608 68 9080 44 4 05Z 059: 6024 1614 69 | 1.054 0521 1247 4M0 0.870 1968 , A6) | / 9789 1211 7 3193 1299 16261 "1469 1163 90] 172 1885 | ,69 0.932 9531 13 Cab: à 1638 ‘4 1477 UE RASE 74 7831 3 1645 LR 1484 6248 1651 15 9315 1199 4597 °°° | 7614.055 0807 , °°” 1657 x 1499 2940 77 9306 , 5° _-, 1664 se 1507 1976 1670 15 3813 1515 7 9 0.931 9606 , 2 19 539 28 Ju 7929 0.880 6851 SECTE L Le 0.930 9444 0.998 8356 6549 © 1784, MA 0.927 9241 ne 1856 1864 1873 1882 | 1891 1899 À 1909 À. 7393 9937 3073 1800 0.926 9918 8027 6128 4219 2301 0374 0.925 8437 6491 0595 | 1918 En 1997 À" 1937 1946 _!_ 1956 [M F4 Difl F, Diff] à Fa 9 Lo. 880 1.055 6851 23 (0.924 4610 pie 0.920 0 8383 15 1 2594 96596 91 L 3311.056 1471 à (0.993 8531 2 £ 93 | 15 & 2047 HE, 84 UD. 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La revaccination obliga- toire des recrues a été, en effet, supprimée après que le peuple suisse eut rejeté la loi fédérale relative aux maladies contagieuses, tandis qu’on laisse subsister dans l’armée suisse la peine de mort, supprimée dans la législation de presque tous les cantons. On oublie, en effet, ce qu'était la variole avant la généralisation de la vaccine comme opération pré- ventive de cette terrible maladie; et c’est pour rappeler ce fait et démontrer l’heureuse influence de la vacci- nation obligatoire que je viens mettre sous vos yeux ce qui s’est passé dans la grande capitale de la Hongrie, à Budapest, que le rapide développement de ses mesures sanitaires rendait bien propre à servir de siège au 8me congrès international d'hygiène et de démographie. Nous empruntons toutes les données y relatives à l'ouvrage publié à l’occasion du dit congrès TS ARR ie 2 par le Dr Gustave Thirring (Budapest, hygiène publique el culture, Budapest 1894), au texte hongrois duquel l’auteur a heureusement joint une traduction française. La loi XXII de 1887 a rendu obligatoire la vaccina- tion de chaque enfant, dans le courant de sa première année; lors de l'admission à l’école primaire, tout enfant doit produire un certificat de vaccination; en outre, tout enfant qui fréquente l’école doit être revacciné « Jusqu'à l’âge de douze ans » fsic); on ne donne de livrets de domestique qu’à des individus vaccinés, et la même condition est nécessaire pour être admis dans un établissement de bienfaisance (o. c., p. 22). Disons encore que, pour atteindre ce but, la ville a créé un établissement vaccinogène. Je n’en- trerai pas dans plus de détails relativement à l’orga- nisation des vaccinations et revaccinations de Budapest (p. 52-53), non plus que sur l'établissement de désin- fection des logements (p. 50-51), ni que sur l'hôpital Saint-Ladislas pour maladies infectieuses (p. 74), avant hâte d'en venir aux résultats de ces mesures. « La disparition complète de la variole » — lisons- nous à la page 42 — «est un fait particulièrement satisfaisant; elle était jadis permanente; en 1874 et en 1886 elle a fait des ravages épouvantables, et maintenant elle s’est complètement éteinte. La variole a emporté : Personnes Personnes En 1874 945 En 1887 370 » 41881 449 1924888, ,::4141 » 1882 393 » 1889 — » 1883 77 ». 1890 — » 1884 07 » 1891 2 » 1885 179 » 1892 4 » 1886 1558 » 1893 G » A En groupant ces années, déduction faite de 1874, parce que nous n’avons pas les chiffres des six années suivantes, nous trouvons que, tandis que pendant les sept années consécutives 1881-1887, il y eut à Buda- pest 3092 décès par variole, soit une moyenne de 441 5/- par an, dès l’année qui suivit la promulgation de la loi qui rendait obligatoire la vaccination, ce chiffre tomba à 14, et que pendant les cinq années de 1889-1893 il n’y eut que 12 décès provoqués par la petite-vérole, soit une moyenne de 2 ?/; par an. Ces chiffres sont éloquents et méritent d'attirer l'attention sur l’utilité de l'application des mesures prophylactiques relatives à cette grave maladie. Il m'est impossible, en appuyant sur le mot d’applica- tion, de ne pas Jeter un regard peiné sur ce qui se passe dans notre Canton. En eflet, d’après la loi, il y a une amende de cinq francs pour les parents dont un enfant atteint l’âge de cinq ans sans avoir été vacciné. Je ne crois pas me tromper en disant que jamais cette amende n’a été prononcée. Une fois, sur mon initiative, tous les parents d'enfants ayant atteint cet âge ou devant l’atteindre dans l’année furent avi- sés individuellement par l'autorité municipale de Neuchâtel qu'ils eussent à présenter dans l’année le certificat de vaccination : le résultat en fut très heu- reux; mais on ne répéta pas la chose. Chaque année on établit le grand nombre d’enfants vaccinés qui ont dépassé les cinq ans: c’est un renseignement statis- tique inexact et rien de plus. Et pourtant si la loi pèche, c’est en donnant un laps de temps trop consi- dérable pour la première vaccination: deux ans suffiraient, sans en venir à l’âge d’un an de la loi hongroise. RE Nous n'avons pas la revaccination obligatoire des enfants de douze ans (du moins est-ce ainsi que, faute de savoir la langue originale, j'interprète le texte du Dr Thirring). Et quant aux certificats de vac- cination à exiger pour les livrets de domestiques, il n'en est pas question chez nous. J'ignore ce qui se passe à Budapest au point de vue des revaccinations quand un cas de variole s’est développé dans une maison. Dans notre Canton, nous avons un ensemble de mesures assez satisfaisant — J'ôterais même le mot assez s’il y avait partout des appareils de désinfection convenables; — mais, l’ap- plication ne s’en est pas toujours faite d’une manière stricte, ni à beaucoup près; il suffira de rappeler l'épidémie de la Chaux-de-Fonds qui, de 1880 à 1881, atteignit plus de 250 personnes, dont un grand nombre moururent, épidémie pendant laquelle la Commission de santé dut constater que, sur toute la ligne, 1l y avait eu des cas de non-application des mesures réglemen- taires, avec les résultats finaux que l’on sait. Hélas! Cassandre, qu'on croit morte depuis les temps héroï- ques, vit encore; elle annonce ce qui doit arriver quand on néglige les moyens de préserver le pays d’une maladie si grave; mais, pour une cause ou pour une autre, on la taxe d’exagération, on proclame que ces mesures sont draconiennes, absurdes, atten- tatoires à la liberté, sauf à laisser à chacun celle dé contaminer autour de soi et de provoquer des décès de petite-vérole. | Ps a Lo v pa : a | FE A NAT Fi 0 7 2) EN MN TA u Wan TON É ufl \ FAUX NRTAN ÿ a Ml NS A - NAN \ ik DPI PP PTT D ce ST Ces 79 or / RE à D man nmte in nN to das Z Les sapins sans branches de Chaumont. Séance du 5 décembre 1895 : LES SAPINS SANS BRANCHES DE CHAUMONT (Avec une planche) Abies pectinata D.C., var. wrgata Casp.; form. àrramosa. (— Sapin blanc, var. vergée; form. sans branches.) Par MAURICE MOREILLON Adjoint de l'inspecteur des forêts A la demande de M. le Dr Fankhauser, rédacteur du Journal suisse d'économie forestière, le soussigné a recueilli quelques renseignements sur les sapins sans branches des forêts de Chaumont, et a l’honneur de vous les présenter dans le travail suivant. En parcourant les forêts du canton de Neuchâtel, on a quelquefois l’occasion de rencontrer les variétés - vergées de l’épicéa et du sapin blanc, ainsi qu'une … forme assez curieuse et rare de cette dernière variété, que l’on ne trouve que dans le Jura neuchâtelois, à une seule exception près (en France). Ce sont les sapins sans branches de Chaumont. Notre regretté président, M. Louis de Coulon, signala le premier, en 1878, à notre Société, la pré- sence de ces curieux sapins dans les forêts de Chau- mont. Il nous apprit alors qu'un certain nombre BULL. SOC. SC: NAT. T. XXIV 4 étaient déjà connus au « Verger au Renard », d’où, il y a peu d'années, plusieurs ont été transplantés au Pré Luiset et les autres au Val-de-Ruz. Ceux de cette dernière station ont tous péri. En 1879, à l’occasion de la réunion de la Société suisse des forestiers à Neuchâtel, M. Henry de Coulon, inspecteur des forêts, désirant faire connaitre ces sapins sans branches, fit coller sur la carte de fête ! la photographie du plus bel exemplaire du Pré Luiset. Enfin en 1887, M. Paul de Coulon, inspecteur des forêts, fit planter dans le parc de l'Exposition d’agri- culture les trois exemplaires qui sont actuellement dans la pépinière de Champ-Monsieur. (N° 2, 3 et 4.) À notre connaissance, cette forme de sapin n’a été mentionnée dans aucun ouvrage de botanique fores- tière 2. | Toutefois, dans le tome XV (1868) du Bulletin de la Société botanique de France, M. A. Tocquaine décrit un sapin semblable trouvé en France. Une forme analogue de l’épicéa est connue et décrite en 1871 par M. Nôrdlinger dans Forst- und Jagd-Zeitung. Nos curieux sapins sans branches doivent provenir d’une variété du sapin blanc décrite par M. Caspary. D’après cet auteur, cette variété serait caractérisée par une tige élancée, ayant DES branches pas ou peu ramifiées. Nous pensons qu'il serait préférable de préciser davantage et de dire : 1 Carte de fête de la réunion de la Société suisse des forestiers. Neuchâtel, août 1879. 2 Nôürdlinger : Deutsche Forsthotanik, 1876. Willkomm : Forstliche Flora, 2ve édition, 1887. Beissner : Handbuch der Nadelholzkunde, 1891. Carrière : Conifères, 1867. énù wife 5 7.7 “un + 1 ester L, EN + AR ER « La variété vergée (virqata) possède une tige avec UNE ou plusieurs branches, solitaires ou verticillées, longuement étalées, pas ou peu ramifiées. » Par suite, le diagnostic de la forme sans bran- ches (qui est nouvelle et que nous proposons d’appe- ler irramosa), sera : tige élancée sans branche, où tous les bourgeons avortent à l'exception du terminal ou très rarement d'un second (terminal). Le passage de la variété à la forme peut être prouvé pratiquement par toute une série d'exemplaires chez lesquels les caractères distinctifs de la variété dispa- raissent peu à peu. Chez la forme comme chez la variété, l’élongation de la tige ou des branches ne se fait que par l’accrois- sement du bourgeon terminal; les aiguilles sont épaisses, serrées les unes contre les autres sur les pousses des dernières années (10 à 20 ans) et les bourgeons avortés forment un bourrelet qui disparaît avec l’âge. Parmi les sapins que nous avons pu retrouver, la » plupart sont sans branches (forma &rramosa, n°5 À à 7); quelques-uns ont possédé ou possèdent encore une branche formée dans les premières années (var. virgala, n® 8 à 12). Sur un individu, (n° 4) deux tiges ont poussé simultanément, tandis que sur un autre un bourgeon proventif se développa très probablement après l’ablation de la branche (n° 8). Dans le tableau ci-contre, donnant la description spéciale de douze sapins, les chiffres entre parenthèses ne sont qu'approximatifs. Forme ou variété ? Telle est une des questions que nous avons à résoudre. ro à ins D'après ce que nous allons voir, ces sapins sans branches sont incapables de se reproduire, vu qu'ils ont complètement perdu la faculté de former des bourgeons axillaires, ce qui nous amène à les consi- dérer comme une forme. En effet, nous savons que la variété vergée est pourvue de branches pas ou peu ramifiées, seules capables de produire des graines, ce qui n'est pas le cas pour la forme. ! En outre, les plus vieux sapins que nous connais- sions actuellement (n° 1 et 2) ayant des hauteurs de 154 et 137 centimètres, sont restés pendant 30 et 36 ans en ne formant chäque année qu’un seul bourgeon terminal. Il n’est donc pas à supposer qu’à l’avenir ils soient capables de former des bourgeons axillaires, vu l’âge de la plante et le ralentissement marqué dans la végétation. Par conséquent, ils resteraient toujours sans branches. Le même fait s'est produit pour les sapins n’ayant eu qu'une seule branche. Ainsi les n° 9, 10 et 11 sont restés Jusqu'à leur mort, soit pendant plus de 20 ans, sans en reformer une seconde. Ces sapins n'étant pourvus que d’un nombre rela- tivement petit d’aiguilles, ne peuvent que végéter et finissent par sécher avant d’être arrivés à un âge avancé. Bien que la cause du développement de la forme rramosa ne soit pas encore connue, nous voulons hasarder une hypothèse à ce sujet. 1 M. le D' Fankhauser, adjoint de l’inspecteur fédéral des forêts, à Berne, a vu en Bohême un épicéa virgata portant des cônes. Un cas semblable est mentionné par M. Caspary. ÉTAT ETS STATION | Nos Série AI- Nom Division | titude Nature du boisé Subdivision | Mètres L' Eee | Blanches-Roches LEE HR 950 L Perchis. Reeru naturel de sapin blan( 2 Pépinière de Champ-Monsieur er 640 Pépinière 3 ) — 640 ) 1 » — 640 ) 5) Pré Luiset [. 3. b [1000 À Perchis. Reeru naturel de sapin blan 6 ) ) 1000 ) 7 Verger au Renard V. Au E 08 ) LT. Variste. 8 Chemin de Paille RS ET 980 Bord chemin, vieille futaie 9 Verger au Renard VIL. 3. al 700 | Perchis sapin blane. Reeru naturel | 40 ) x 700 4 | 44 Pré Luiset I. 3. b | 1000 » | 12 | Buttes (Val-de-Travers) _— 980 Futaie jardinée NUS CRT EE NES OIMITE 1825 Aceroissement annuel cm. cm. IN OS. 3,8 | 68 28 |10,5 1.9 f 3.0 VERT 28 | 8.0 1,8 [12.0 1,8 | 42 S n a “G u = A -A ME = Lu = = |S A cm | cm x 7 1.8 | 1878 2 |1.2 | 1886 D _ 2 [1,0 | 1887 = 10! — & 5 110! — 3 [4,3] — une branche. 3,5 { 8,0 2,4 | 6.5 »| (3,0) | 16,0 }| (3,8) 19.5 (3,3) | 6.3 ; { 1877 = = die 1875 = [1,0] — S 1,2 TE Sas — ritide Etat actuel ver! PRES, Observations Pris au Verger au Renard et transplanté en 1887. et eassé en IX 1895. » » et séché en 1895. » » 2 tiges. 1 branche coupée. P 1 branche ramifiée. 1 branche coupée. Cassé. Photographié en 1879. Séché en 1880. 1 branche coupée. Disparu. 1 branche en 1894. Séché en 1895. Découvert pr M. Biolley, insp. des forêts. N LEE TL PT 1" a d d , ‘ È M , 2 , x | k À Dev) t pe FT BRON TMC ù | Et | AC Sr À — à Ta . F4 0 + PM de subusenr. 27 Dome x TAN TE ét QE ft 14 Met 76 € d | * | L É . ra A) Ar: 21% 1 Ve M'ONT ETC TANT TUE PAPTIEL LAYY % fi { M ; HR TCEFAPE NERNRER TT ile "A+ A at ti | UNIT Tel à et TR GR. (ubes Nous ne pensons pas qu’un sapin normal ait donné des cônes dont les graines pussent produire directe- ment des sapins sans branches. Il est plus rationnel de croire à la dégénérescence d’une variété peu vigou- reuse, telle que l’est généralement celle du sapin vergé. Examinons maintenant comment cette dégénéres- cence a pu se produire. Tombée dans une clairière, en mélange avec celle du sapin blanc normal, la graine du sapin vergé formera un jeune plant qui, déjà prédisposé à avoir une très faible ramification, et par suite une crois- sance très lente, perdra bientôt complètement ou presque complètement la faculté de pousser des branches semblables à celles des parents, par le fait de l’ombre ou d’autres causes que nous ignorons. Il ne produira ainsi qu’un sapin sans branches ou n’en ayant tout au plus qu’un très petit nombre. Pourquoi n’en aurait-il pas été de même à Chau- mont? Bien qu'actuellement nous n’y connaissions pas de sapin vergé, il est plus que probable que, dans le courant du siècle, il en ait existé au moins un exemplaire ayant produit des graines. Notre hypothèse se confirme par le fait que tous ces intéressants sapins ont poussé dans une station assez bien circonscrite et à une époque déterminée. Et depuis l'absence de sapins vergés dans les forêts de Chaumont, il ne s’y forme plus de sapins sans branches. Séance du 19 mars 1896 SPHÉROMÈTRE A CONTACT de grande précision Par ROBERT WEBER, PROFESSEUR Le sphéromètre est destiné à la mesure de faibles épaisseurs ou à celle de la hauteur de calottes sphé- riques ou cylindriques dans le but d'obtenir le rayon de courbure. La vis a dans la règle un pas de 0,5"mm, et le disque de tête de la vis est divisé en 500 parties égales, de sorte qu’une rotation de la vis d’une divi- sion du disque correspond à un déplacement suivant son axe de 0,001mm, L’exactitude d’une mesure d'épaisseur dépend de la perfection du mécanisme ainsi que de l’habileté de l’expérimentateur. Celui-ci doit réaliser un contact égal entre les quatre pointes (trépieds et pointe de la vis) et le corps à mesurer. Or, cette dernière opéra- tion sera toujours affectée d’une incertitude de 4 à 5 divisions, soit de 0,004 à 0,005mm, La nouvelle disposition ci-après réduit facilement cette incertitude à moins de 0,001mm, Pour obtenir ce résultat, le sphéromètre avec ses accessoires, plaque de base et plaque plane-parallèle, est construit de manière que le contact de la vis, ou d’un organe dépendant de la vis, avec le corps placé RE rites te : ie | t : — 55 — sous sa pointe, détermine un contact électrique qui ferme un circuit contenant, outre le sphéromètre, une pile et un galvanomètre, ou une sonnette électrique, ou tout autre indicateur de courant. M El Li EN y y N e| V # Ainsi l’appareil représenté en coupe par la figure ci-dessus est le sphéromètre ordinaire, modifié comme suit : l’axe de la vis est perforé; le bouton au-dessus du disque divisé, creux et isolé électriquement du disque. A l’intérieur et dans le haut, ce bouton porte une petite plaque de platine, tandis que l'extérieur est embrassé par un collier pouvant tourner à frotte- ment doux, et portant un serre-fils. Dans le canal de la vis se trouve une tige rigide en métal, de diamètre plus faible que celui du canal; la tige dépasse la vis ANR ES dans le bas; dans le haut elle est renflée à quelques millimètres de son extrémité supérieure, et cette extrémité est en platine. Le support du sphéromètre porte un autre serre-fils. Le circuit électrique étant fermé entre ces deux serre-fils, la sonnette indiquera la position du disque pour laquelle il y a contact à l’intérieur du bouton. Pour cette forme du sphéromètre, la nature de la plaque de base n’est d'aucune importance : elle sera ou en métal ou en verre et l'instrument peut servir à la mesure des épaisseurs et des rayons de courbure. Si toutefois la plaque de base est en métal, le second serre-fils peut se placer sur cette plaque de base. S'il ne s’agit-que de mesures d'épaisseur, un sphé- romètre ordinaire pourra servir, à condition : 1° qu'on le munisse d’un serre-fils; 2 qu’on place entre le corps à mesurer et la pointe de la vis une plaque plane-parallèle métallique. Une disposition analogue est applicable à d’autres appareils mesurant des longueurs, ou demandant une mise au point très précise. Séance du 26 mars 1896 LES ANTHÈRES DES GENTIANES Par Epouarp CORNAZ, Dr-mép. Dans la grande majorité des plantes, les étamines sont complètement indépendantes les unes des autres; mais tel n’est pas toujours le cas, et Linné avait éta- bli trois classes de son système artificiel (système sexuel) pour les fleurs qui ont les filets soudés (Monadelphie, Diadelphie et Polyadelphie) et une pour celles dont les anthères sont soudées entr’elles (Syn- génésie). Cette classification laisse de côté le cas fort rare où les étamines sont soudées en tube presque dès la base, comme on l’observe très spécialement chez les Lobéliacées (genres Lobelia et Laurentiu), dis- position qui mériterait le nom de Symphyandrie (donné malheureusement par Alphonse de Candolle à un genre de Campanulacées qui présente l’adhérence des anthères seulement) mais qu’on pourrait désigner sous celui de Synandrie, qui ne prêterait pas à l’équivoque. Puis, parmi les plantes à anthères soudées, il en est où cette réunion n’a lieu qu’à la base (par exemple dans le genre Jasione) ou qu’au sommet (/mpatiens) : d’autres où les étamines appliquées contre l'ovaire ne sont en réalité pas soudées (Viola): aussi ces genres, appartenant au 6me ordre de la 19e classe de Linné, sous le nom de Syngénésie monogamie, ont-ils été ôtés de cet ordre par la généralité des botanistes ulté- rieurs, qui n’ont laissé dans cet ordre que les plantes du vaste groupe naturel des Composées ou Synan- therées. Il reste néanmoins, en dehors de celles-ci, quel- ques autres genres ou espèces, chez lesquels les an- thères sont réellement soudées sur toute leur lon- gueur. Tel le genre Symphyandra, dont les étamines sont décrites dans le Prodromus, par Alphonse de Can- dolle, de la manière suivante : « Cinq étamines à filets libres membraneux, ciliés, à anthères soudées en un long tube ayant cinq dents au sommet ». Telles aussi bon nombre de Gentianes, qui m'ont amené à revoir quelles sont les espèces de ce genre qui présentent ce caractère. En consultant les ouvrages que j'avais sous la main, je vis bientôt que ce sujet n'avait été étudié qu’im- parfaitement, plusieurs auteurs n’en parlant point, même dans la caractéristique du genre: deux d’entre eux seulement ont bien mentionné l’état libre ou soudé des anthères dans toutes les espèces qu'ils avaient à décrire, mais dans des régions où ce genre est relati- vement peu représenté, à savoir Cosson et Germain pour la flore des environs. de Paris (3 espèces), et Ch.-H. Godet pour celle du Jura (11). En 1805 déjà, dans le 3€ volume de sa Flore fran- caise, de Candolle indiquait dans la caractéristique du genre que les anthères sont libres ou soudées en tube; mais, de fait, 1l ne mentionne quelque chose à ce sujet que pour le Gentiana Pneumonanthe (L.) — « éta- mines réunies en un faisceau autour de l’ovaire », — laissant complètement de côté la question des éta- mines dans les dix-huit autres espèces qu’il décrit. — 59 — Gaudin, dans sa Flora helvetica (vol. IT, 1828), se ser- vit de ce caractère pour établir les six premiers grou- pes de ce genre, dont trois à anthères libres et trois à anthères soudées; mais il négligea absolument d’en faire mention pour les quatre derniers. Koch (Synopsis flore germanicæ, 2m édition, 1844) et Gre- nier et Godron (Flore de France, II, 1852) insistent sur l’état libre ou soudé des anthères d’une bonne partie des espèces qu’ils décrivent, mais sans en dé- passer celui-là le tiers et ceux-ci la moitié. Quant à Ducommun (Taschenbuch für den schweiz. Botaniker, 1869), il indique soigneusement ce caractère pour ses quatre premiers groupes, dont le premier (Gentianæ proprement dites) les a libres ou réunies, le deuxième (Cruciata) libres, le troisième (Megalanthæ) soudées, et le quatrième (Hippion) libres; mais il ne l’indique pas spécialement pour chaque espèce en particulier, et dans son premier groupe, par exemple, il y aurait lieu de le revoir pour les cinq hybrides qu’il renferme et peut-être aussi pour le Gentiana pannonica (Scop.), qu'il regardait comme douteux pour la Suisse; puis, pour ses quatre derniers groupes (Pneumonanthe, Crentianella, Amarella et Crossopetalum), il n’en dit rien. Ce n’est qu'au moment où mes recherches étaient à peu près terminées, que J'ai été à même de con- sulter la Flora von Deutschland du professeur Ernst Hallier, de Jéna (formant la 5me édition de la Flore de von Schlechtendal, Langethal et Schenk, t. XVI, Gera-Unternhaus, 1888), laquelle, soit dans le texte même, soit dans les planches de M. Walther Müller, de Gera, a attaché une attention particulière au carac- tère que j'étudiais; en effet, sur-trente-cinq espèces, OR VE hybrides ou sous-espèces, il en est vingt-trois où l’'adhérence ou la non-adhérence des anthères entre elles est expressément mentionnée ou figurée. Y avait-il lieu pour moi de renoncer à mon travail? Je ne l’ai pas cru: en effet, outre les Gentianes pour les- quelles M. Hallier n'avait pas parlé de ce caractère, il restait les espèces européennes qui ne croissent pas en Allemagne. Avant d'aller plus loin, je rappellerai que : « L’adhé- rence des anthères n’est jamais très forte et, dans tous les cas, elle ne constitue pas une confluence complète, comparable à celle des filets, dans les éta- mines adelphes. Elles ont été d’abord libres et dis- tinctes; venant plus tard à se toucher, elles se sont collées, mais sans confondre leurs tissus, de telle sorte qu'on peut toujours les décoller artificiellement sans les déchirer.» Cette citation des Eléments de botanique, de P. Duchatre (3me édition, Paris 1885, p. 643-644), peut expliquer comment, chez quelques Gentianes, on a pu croire libres des anthères qui avaient été agglutinées, mais qui s'étaient disjointes après la fécondation, laquelle avait vidé le pollen de leurs loges. | Ce qui m'avait surtout engagé à poursuivre ce genre de recherches relativement au genre Gentianu, c'était le fait d’avoir reçu simultanément de Bosnie le Symphyandra Hoffmanni (Panc.), représentant d'un genre nouveau pour mon herbier, et une sous-espèce de Gentiane désignée également par le qualificatif de symiphyandra, sur laquelle je reviendrai plus loin. Après avoir étudié la chose dans mon herbier, J'ai pu, grâce à l’obligeance de MM. les professeurs Paul Godet et Fritz Tripet, poursuivre mes recherches dans re : MARS l'herbier de feu l'inspecteur Charles-Henri Godet, dans celui de feu le professeur Paul Morthier, pro- priété de l’Académie de Neuchâtel, et dans celui de M. le professeur Tripet lui-même. Il m'a paru convenable de rechercher à cette occa- sion ce qui en est à ce sujet des autres genres euro- péens de la famille des Gentianacées, et j'ai trouvé les anthères constamment libres dans les genres: Pleu- rogyne, Swertia, Chlora, Erythrœa, Cicendia (Exacum), Limnanthemum (Villarsia) et Menyanthes, dont deux sont extrêmement représentés dans la flore euro- péenne: même manque d’adhérence des anthères dans le genre exotique Sabbatia de la même famille. Men tenant aux espèces européennes, J'ai indiqué dans la liste suivante par un ! les espèces pour les- quelles je n'ai pas trouvé de renseignements chez les divers auteurs cités au commencement de cette notice, et par un * les formes qui ne se trouvent indiquées ni dans le Conspectus floræ europææ de C.-F. Nyman (Im partie, 1881), ni dans le Supplementum (IL, 1, 1889) du même auteur, que j'ai suivi pour la classifi- cation des espèces, sous-espèces, variétés et hybrides de ce genre, en indiquant pour les sections les noms qu’il a adoptés ainsi que ceux de Gaudin. Je rappel- lerai que Frœælich, suivi par Koch, n’a que quatre sections : Cœlanthe (correspondant aux sections 1-5 ci-dessous), Calathia (6-8), Crossopetalum (9), Endo- tricha (10-12). 1. Cruciatæ : anthères libres. Gentiana Cruciata L. — ! G. phlogifolia Schott. 2. Asteriæ,; Eugentianæ, p. p.: Anthères libres. G. lutea L. — G. hybrida Schl. (Thomasii Hall.) — G. rubra Clairv. (libres, d’après Grenier et Godron). 9. Cœlanthæ; Eugentianæ p. p.: Anthères soudées, parfois lâächement. G. punctata L. — !G. campanulata Jacq. — G. Charpentieri Thom. — ! G. pannonica Scop. — G. purpu- rea L. — G. Gaudiniana Thom. — G. Burseri Jacq. Ogs. Je n'ai pas eu à ma disposition les formes sui- vantes: G. Kummeriana Sendt. (hybride du lutea et du pannonica, qui appartiendrait à la section précé- dente si ses anthères sont libres); — G. Laengstii Hsm. (probablement identique au G. Charpentieri ci-dessus); G. macrophylla Bert. (non Pall.) 4. Megalanthæ. — Anthères soudées. G. acaulis L. (var. 8). — ! G. Clusii Perr. et Song. — G. angustifolia Vill. — !*G. firma Kern. — G. excisa Koch. — ! G. Kochiana Perr. et Song. — ! G. dinarica Beck. — G. alpina Val. — !*G. Rochelïi A. Kern. Oo. Pneumonanthæ. — Anthères soudées, souvent lâchement. | !G. Frœlichii Jan. — G. frigida Hnke. — G. Pneu- monanthe L. — G. asclepiadea L. — ! G. multifida Hagenb. (var. de la précédente). — ! G. depressa Boiss. OBs. G. carnica Wallr. et G. septemfida Pall. man- quent dans les quatre herbiers à ma disposition. 6. Chondrophyllæ. — Anthères libres, saillant sou- vent hors de la corolle dans la première espèce. !G. pyrenaica L. — !G. Borvi Boiss. — G. pros- trala Hnke (ainsi que sa var.: !lamericana Engelm., des Etats-Unis). 7. Gentianellæ. — Calathianæ *. — Anthères libres. G. utriculosa L. — G. nivalis L. — !*G. ramulosa Tessières (var. insignifiante de la précédente). PRES Ogs. Nyman cite avec doute comme variété de la première le G. bucovinensis Herb., que je ne connais pas, non plus que le G. humilis Æoch. 8. Hippion. Calathianæ**. — Anthères libres. !G. aestiva R. et Sch. — !G, angulosa M.B. — ! G. tergestina G. Beck. — G. verna L. — G. brachy- phylla Val. — G. bavarica L. — !G. prostrata Wakhlbg. (non Hnke; —imbricata Schl. non Frœl.) — | G. Rostani B. et R. — G. imbricata Frœl. — G. pu- mila Jacq. Ogs. À examiner encore : G. chalybea G. Beck et CG. elongata Huter, que je n’ai pas eus à ma disposition. 9. Crossopetalæ. — Urananthæ. — Anthères libres. G. ciliata L. — ! G. detonsa Roltb. (serrata Gunn.) 10. Amarellæ. — Endotrichæ*. — Anthères libres. G. Amarella L. — ! G. lingulata Ag. — ! G. livonica Eschsch. — !*G. pseudo-amarella Beck. — !G. uli- ginosa Walld. — !G. præcox Kern. — ! G. Colum- næ Ten. — G. obtusifolia Walld. — !G. spathulata Bartl. — !G. pyramidalis Mes. — !G. crispata Vis. — !G. bulgarica Velen. — G. germanica Wild. — ! G. Sturmiana À. et J. Kern. — !G. austriaca 4. et J. Kern. — !G. rhætica À. et J. Kern. — !1*G. Uechtritziüi Sag. et Schn. (carpathica Wettst.) —- ! G. caucasica M. B. — !*G. baltica Murb. — !G. chlo- ræfolia Nees. — G. campestris L. Ogs. Des nombreuses formes décorées de noms spé- cifiques de ce groupe, il m'a manqué les suivantes : G. obtusifolia Rchb. (non Wiülld.) — G. aspera Heg. et Heer. — *G. uniflora Willden. — G. compacta Heg. et Heer. Re pre A1. Chionanthæ. — Endotrichæ **. — Anthères libres. G. tenella Rottb. — G. nana Wulf. 12. Arctophilæ. — Anthères libres. ! G. aurea L,. (involucrata Rottb.) Sauf une hybride, le G. rubra (Clairv.), J'ai examiné toutes les Gentianes citées ci-dessus, naturellement sauf celles que j'ai indiquées sous la rubrique: OBs. Pour la plupart, la chose est facile à faire avec une loupe, vu la transparence de la corolle; chez quelques- unes il faut analyser les fleurs. Aussi me garderai-je bien de fournir des données sur les espèces améri- caines et asiatiques que j'ai eues sous les yeux, non seulement parce que le nombre des espèces était insuffisant pour un coup-d’œil d'ensemble, mais sur- tout parce que ne pouvant les analyser, je restai dans le doute pour plusieurs d’entre elles. Le caractère d’avoir les anthères soudées ou libres ne parait pas variable dans une même espèce. Tou- tefois, Gaudin indique le Gentiana punctala (L.) comme les ayant libres ou lächement soudées, et il fait remar- quer que Schmidt (Rœmer’s Archiv, 1, p. 20) attribuait des anthères libres au G. alpina (Vill.), que lui-même a trouvées constamment soudées, fait que j'ai égale- ment constaté sur de nombreux exemplaires. Mais, ce que j'ai observé sur plusieurs espèces, c’est qu'a- près la fécondation, à mesure que le fruit commence à se développer, les anthères doivent forcément se séparer pour faire place à la capsule qui s’allonge et s’élargit : cela dit pour expliquer les deux exceptions apparentes que je viens de mentionner d’après Gau- din, ainsi que le fait que Koch attribue expressément au G. frigida (Hnke), des anthères libres. Cette der- nière espèce mérite que je m’y arrête un instant. SR Le professeur Hallier, dans sa clef analytique du genre Gentiana, la distingue du G. Frælichii (Jan.), en ce que celle-ci a les anthères soudées, tandis que le /r1- gida les aurait libres ; mais il dit textuellement dans la description qu’il donne de cette dernière: « Les anthères jaunes sont libres, du moins quand la corolle est fleurie, et le style si court qu’il ne fait pas saillie hors de la corolle. » Cette remarque m’a confirmé ce que J'avais observé sur deux fleurs peu développées, à savoir que les anthères sont alors lâchement soudées, ce qui cesse très tôt à cause de la brièveté du style, qui fait à peine saillie hors de l’anneau des anthères; sur deux autres fleurs, j'ai vu une fois deux anthères et une autre fois trois encore réunies, mais séparées de leurs congénères, et dans la plupart des fleurs com- plètement développées les anthères sont toutes sépa- rées. Dans le même groupe de ce genre, le professeur Hallier fait la remarque que les anthères du G. Pneu- monanthe (L.) sont d’abord réunies, puis séparées. Les botanistes qui ont la facilité d'observer le G. frigida (Hnke) vivant, devraient étudier de près cette ques- tion, vu l'affirmation catégorique d’un savant aussi exact que Koch. J'en viens enfin au fait qui m'a engagé à étudier de près la question des anthères chez les (rentianes euro- péennes. Dans un envoi de plantes bosniaques, que m'a fait le professeur Eric Brandis, du séminaire de Travnik, se trouvait sous le nom de Gentiana lutea (L.), nova subspecies : symphyandra (Murb.), une plante très intéressante, récoltée au mois de juillet 1893 par mon savant correspondant à Vläsic, à une altitude de 1700 à 1900 mètres. Cette remarquable forme ne diffère de notre grande Gentiane jaune du BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIV D — 66 — Jura et des Alpes que par le seul fait que ses anthè- res sont soudées les unes aux autres, ce qui saute d'autant plus aux yeux que la corolle de cette belle espèce étale en roue ses cinq divisions, permettant ainsi de voir les étamines comme cela ne se retrouve chez aucune autre espèce européenne de ce genre. Ce fait est extrêmement intéressant, en ce qu'il vient démontrer que non seulement, comme on le savait, la soudure où la non réunion de leurs anthères ne permettrait pas de séparer les Gentianes en deux genres distincts, comme cela a lieu pour le genre Symphyandra détaché des Campanules, mais encore qu’exceptionnellement une espèce à anthères libres peut présenter comme variété remarquable des indi- vidus munis d’anthères agglutinées, fait trop général dans le cas particulier pour qu’on puisse le regarder comme appartenant à la tératologie végétale. Abstraction faite de cette exception singulière, si, chez les Gentianes, les étamines ne peuvent pas mo- tiver la formation de genres détachés, elles peuvent servir pour celle des groupes, ainsi qu'on le verra facilement en consultant les indications contenues dans ce petit travail. En effet, elles sont soudées dans ceux que j'ai indiqués sous les n° 3, 4 et 5, et libres dans les neuf autres; et, si l’on voulait suivre la division établie par Frælich, ce ne serait que dans son premier groupe (Cœlanthe) qu’on trouverait simul- tanément des espèces à anthères soudées et d’autres à anthères libres, ce dernier cas existant toujours dans ses trois autres groupes. ee — Séance du 26 mars 1896 COUP D’OEIL SUR LES FORMES ET LES RELATIONS OROGRAPHIQUES que déterminent les Faciès du Malm dans le Jura Par L. ROLLIER, PROFESSEUR Dans un certain nombre de publications antérieures, nous avons cherché à détruire les idées auxquelles nous avaient habitué nos premières leçons de géologie sur la stratigraphie du Malm ou Jurassique supérieur du. Jura. Nous avons en même temps posé une nou- velle base de parallélisme, ainsi que des relations oro- sraphiques très différentes de ce que l’on a coutume de rapprocher, en comparant les crêts et les combes de la bordure externe et de la bordure interne de cette chaîne de montagnes!. Nos différents travaux sur ce sujet s'adressent avant tout aux géologues de profession, qui ont passé comme nous par l’école des Thurmann, Marcou, Gressly, Desor, Greppin, Jaccard, sans parler de nos confrères actuels qui ont ajouté 1 On n'aura pas de peine à comprendre en Suisse les expressions de bordure externe et bordure interne du Jura, qui répondent aux parties convexe et concave de la chaîne. La région médiane située entre deux ne doit pas être confondue avec le Jura central de Thurmann. EE PR Re aussi leurs travaux à la liste déjà longue des publica- tions géologiques sur le Jura !. Nous voudrions présenter aujourd’hui nos résultats sous une forme plus concrète, et, sans sortir du cadre scientifique, laisser un peu la dissertation qui sup- pose chez le lecteur de nombreuses études prélimi- naires, soit dans les livres, soit sur les cartes et sur le terrain, et donner à cet aperçu la forme d’un gra- phique pour servir de guide aux reconnaissances orographiques que pourront faire par la suite les amis de la géologie du Jura. L'on ne se doute pas, en parcourant nos crêts Ju- rassiques, souvent taxés de monotones, que sous des apparences extérieures d’analogie produites par la récurrence des faciès homologues (p. ex. des marnes) à plusieurs niveaux, les étages synchroniques ne jouent pas toujours le même rôle orographique. Arré- tons-nous aux crêts ou aux arêtes les plus connues de la chaîne du Jura: le Reculet, le Chasseron, la Tête-de-Rang, le Chasseral, le Hasenmatt; aux crêts du Monterrible, du Fringuelet, du Blauen, etc.; puis aux formes orographiques d'une région médiane: Mont-Rivel, près de Champagnole, Montvouillon, près de Morteau, le Jorat, le Graitery, le Montoz, le Prob- stenberg, etc., pour former trois séries de formes analogues, mais très différentes, si on les considère terme à terme. Ces trois séries sont figurées dans nos coupes de la manière suivante : à droite des plan- ches, la série des grandes arètes du Jura; à gauche, la constitution des crêts jurassiques situés sur la bor- 1 Voir A. Jaccard, 2"e supplément à la Description du Jura tau- dois et neuchätelois, 7ve livr. des Matér. pour la Carte géol. de la Suisse. ST: AL dure externe de la chaine, et dans le milieu des plan- ches, une série de montagnes de la région médiane. Voici les caractères sommaires des couches, de haut en bas, dans les trois régions considérées. Série des couches du Malm de la bordure interne du Jura et du Jura méridional. PORTLANDIEN. KIMÉRIDIEN (sur les flancs des montagnes). SÉQUANIEN. Cet étage est composé comme suit: l’. Oolithe blanche, parfois crayeuse: Ptygmatis PBruntrutana, Nérinées, Actæonina Dormoisiana, Corbis Buvignieri, Diceras Sanclæ-Verenæ, Cardium corallinum, (Sy. Corallinien Et., Couches de Sainte-Vérène, Couches de Wangen, etc.) s’. Marno-calcaires plus ou moins oolithiques (ooli- the rousse à taches bleues, oolithe nuciforme, etc.): Bourquetia striata, Pholadomya cfr. Protei, Astarte supra- corallina, Lima astartina, Pecten Tombecki, Ostrea (Exo- gyra) sprralis, O. (Ex.) Bruntrutana, Rhynchonella coral- lina, Magellania humeralis, Pseudodiadema hemisphæri- cum, Acrocidaris nobilis, Hemicidaris stramonium, Cidaris florigemma, var. philastarte, Aprocrinus Merianr. r’. Calcaires irréguliers, coralliens ou crinoïdiens, grésiformes, plus ou moins marneux: Turbo princeps, Perna cfr., Ctenostreon semielongatum, Lima tumida, Pecten subarticulatus, Ostrea cfr. rastellaris, Rhynchonella corailina, Magellania Egena, Glypticus integer, Stome- chinus perlatus, Hemicidaris intermedia, Cidaris flori- gemma, nombreux Polypiers. (Sous-étage nommé par moi Couches du Châtelu, Couches à Hemicidaris cre- nularis des auteurs allemands. Corallien auctor., etc.) ARGOVIEN. Etage marneux vers le haut, plus cal- caire à la base: q. Marnes grises, avec quelques bancs plus cal- caires, parfois gréseux, caractérisées par une faune de myacés : Pholadomya parcicosta, Pholadomya hemi- cardia, P. pelagica. Pleuromya cfr. varians, Thracia cor- buloides. (SYX. Pholadomvyen de Tribolet, Couches du Geissberg Môsch, etc., + Couches d’Effingen pro parte.) p'. Calcaires gris, à taches bleues à l’intérieur des bancs, alternant régulièrement avec des lits marneux, délit polvédrique. Fossiles rares, des Perisphincles çà et là. Vers la base, les calcaires deviennent irrégu- liers, grumeleux, pétris de spongiaires à spicules sili- ceux (Hexactinellides). Fossiles abondants : Perisphinctes Kreutzi, Peltoceras transversarium, Aspidoceras Oegir, Op- pelia Bachiana, O. Pichleri, Oecotraustes canaliculatus, O. hispidus, Pholadomya acuminata, Isourca Schilli, Te- rebratula Rollieri, T. Birmensdorfensis, Rhychonella obliqua (— Arolica), Cidaris lœvruscula, Balanocrinus subteres; nombreux spongiaires: Craticularia, Tragos, etc. (SyN. Calcaires hydrauliques, Couches d’Effingen pars inf. + Spongitien, Couches de Birmensdorf, de Trept, etc.) OxFORDIEN. Etage très sporadique et peu déve- loppé, manquant souvent (Fretreules), ou représenté seulement par quelques lits de marne noire à Belem- nites hastatus, avéc des blocs ochreux d’oolithe ferru- gineuse qui contiennent la faune suivante : He SC ce. 0". Perisphinctes consociatus, P. promiscuus, P. Mazu- ricus, Pelloceras Eugenri, P. Constantii, Aspidoceras per- armatum, Oppelia oculata, Harpoceras Delmontanum , Cardioceras cordatum, C. excavatum. (SN. Couche des Crosettes, près La Chaux-de-Fonds.) n'. Rarement on trouve à la base de la couche 0’ des nodules plus ou moins phosphatés avec la faune suivante : Perisphinctes sp., Pelloceras athletoides, Aspidoceras PBabeanum, Cardioceras Laumberti, C. Leachi et C. Mariæ. m'. CALLOVIEN. Le Callovien, rarement bien déve- loppé, forme une oolithe ferrugineuse avec la faune suivante : Perisphinctes sulciferus (— subtilis), Cosmoceras orna- um, Reinechia Greppini, R. dubia (— anceps), Stepha- noceras coronoides, Pelloceras athleta, Oppelia suevica, O. denticulata, Oecotraustes bicostatus, O. Baugieri, Har- poceras punctatum, H. lunula, Cardioceras flexicostatum, (= Lamberti d'Orb.). (Sn. Couches de Clucy, Marcou.) l’. La Dalle nacrée qui sert de base à ce dépôt est un triturat de coquilles d’huitres, de brachiopodes, de bryozoaires et de crinoïdes dans lequel on décou- vre rarement des fossiles déterminables. Série des couches du Malm de la région médiane du Jura (Champagnole-Liestal). Les étages Portlandien, Kiméridien et les groupes ou sous-étages L”,s"”,1r",q", sont les mêmes que dans la série ci-dessus (4, s’, r”,q".). Le groupe g” contient des niveaux corallisènes à Pecten solidus (— vitreus), Mytilus Jurensis, Pseudo- melania athleta, etc. p”. Les couches commencent à différer totalement à partir du groupe p”, généralement représenté par des calcaires blancs à Perisphinctes, Pholadomya parci- costa, Ostrea caprina, Terebratula cf. Kobyi. La base est généralement encore du Spongitien. 0”. Au lieu de la couche 0’ de ci-dessus, on trouve des sphérites 0” en couches alternant avec des marnes onctueuses noirâtres, renfermant exactement la même faune de céphalopodes que 0’, à laquelle s'ajoutent : Pleurotomaria Münsteri, Pholadomya ventricosa, P. eæaltata, Thracia pinguis, Unicardium globosum, Astarte percrassa (— À. multiformis), Trigonia monilifera, Lima alternicosta, Pecten subfibrosus, Arca (Cucullæa) concinna, Rhynchonella Thurmanni, Terebratula cf. Galliennei, etc. (Couches de la Pâturatte près Tramelan, marnes à sphérites Kilian.) n”". Des marnes noirâtres, onctueuses, avec fossiles pyriteux viennent au-dessous; on y rencontre surtout les espèces mentionnées ci-dessus dans le sous-étage n’. (SYN. Marnes oxfordiennes auctor.) m'". De même la couche »’ se retrouve ici avec les mêmes caractères pétrographiques et paléontologi- ques que ci-dessus, elle est généralement bien déve- loppée (Clucy, Longemaison, Jorat, Montoz, etc.). l”. Partout elle repose sur une assise analogue à la Dalle nacrée /’, qui, au Graitery et ailleurs, recouvre les couches à Macrocephalites macrocephalus. 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SP SMS) TE le de) onu D PP © PHP) DHEA APP MENACE) s3q Rav upouo ni EE Ernepi ve 20m) AL : T'XX JeA ‘2ssons PH 9 0772 cho 7P AU9 VW uno Série des couches du Malm de la bordure externe du Jura (Salins-Bâle). Les étages PORTLANDIEN, KIMÉRIDIEN, SÉQUANIEN, Comme ci-dessus. t,s. Il y a des polypiers dans le groupe s (Astartien) en sus des autres fossiles. r. Les couches 7 sont par contre déjà différentes, et rarement coralligènes. On y trouve abondamment : Cerithium Moreanum, Ptygmatis nodosa, Nerinea Se- quana, Natica grandis, Astarte supracorallina, etc. (SYN. Couches à Natices, E. Greppin.) Etage RAURACIEN, remplaçant l’Argovien. g. Le groupe gq” et une partie du groupe y’ de ci- dessus sont représentés par des calcaires coralliens en bancs massifs, ou des oolithes à nérinées, d’une cou- leur généralement blanche. Espèces remarquables : Purpuroidea Moreana, Ptygmatis Bruntrutana, Nerinea Defrancei, N. Ursicina, Pseudomelunia athleta, Petersia buccinoides, Corbis episcopalis, Diceras arietinum, D. Ur- sicinum, Cardium corallinum, Lima tumida, L. corallina, Terquemia ostreiformis, nombreux polypiers. (SYN. Co- rallien auctor., Dicératien + Zoanthairien Etallon.) p. La base du groupe p” ou le Spongitien (Couches de Birmensdorf) passe dans les chaines externes du Jura à des marno-calcaires grumeleux, siliceux, gri- sâtres, avec une faune de monomyvaires, d’échinides et de crinoïdes : Oecotruustes Henrici, Perisphinctes, Pseudomelania Heddinglonensis, Pleurotomaria Antoniæ, Lima perrigida, L. Renevieri, Pecten Lauræ, P. episco- palis, P. Ducreti, Ostrea cf. hastellata, O. gregarea, Ma- gellania Delmontana, Terebratula Bourgueti, Rhychonella Helvetica, Glypticus heroglyplucus, Hemaicidaris crenu- laris, Cidaris florigemma, C. Blumenbachi, C. cervicalis, Apiocrinus polycyphus, Millericrinus Munsterianus, Cerio- crinus Milleri, Isastrea Thurmanni, etc. (SyN. Glypti- cien Etallon, Couches de Liesberg Rollier, terrain à chailles siliceux auctor.) 0. OXFORDIEN. Etage très bien développé dans cette région, sa partie supérieure o est formée de bancs chaïlleux, plus ou moins siliceux, alternant avec des marnes noires, pyriteuses vers la base, caractérisée par: Aspidoceras perarmatum, Pelloceras Toucasianum (différent de P. transversarium par la forme de ses tours), P. Eugenii, P. Arduennense, Perisphinctes pli- catilis, P. Martelli, Cardioceras cordatum, C. excavatum, C. vertebrale, Oppelia oculata, Harpoceras Delmontanum, Creniceras cristatum, Pleurotomariau Munsteri, Pholado- mya ventricosa, P. exaltata, Pleuromya varians, Thracia pinquis, Unicardium globosum, Astarte percrassa, Tri- gonia papillata, Nucula elliptica, N. Oxfordiana, Lima alternicosta, Pecten subfibrosus, Ostrea dilatata, Terebra- tula Galliennei, Rhynchonella Thurmanni, Collyrites bi- cordata, Balanocrinus pentagonalis, partout manque de polypiers. (SYN. Terrain à chailles auctor., Couches à Rhynchonella Thurmanni Etallon, terrain à chailles marno-calcaire J.-B. Greppin, pro parte, marnes ox- fordiennes auctor., pro parte.) n. Les marnes oxfordiennes proprement dites (Chà- tillon, etc.) sont très onctueuses, avec cristaux de gypse, fruits de cycadées et bois flotté, fossiles très pyriteux. Espèces caractéristiques : Aspidoceras Babea- num, Pelloceras athletoides, Perisphinctes cfr., Cardioceras Lamberti, C. Leachi, C. omphaloides, C. Mariæ, Harpo- ceras lunuloides, H. pseudopunctatum, Oecotraustes Her- silia, Creniceras Renggeri, Actæon Johannis-Jacobi, Alaria Gagnebini, A. Danielis, Arca (Cucullaca) sp., Magellunia (Aulacothyris) Bernardina, Rhynchonella cf. Thurmanni, Balanocrinus pentagonalis. m,l. Le CALLOVIEN est exactement comme dans la région médiane. Relations. Un parallélisme basé sur les faunes de l’Oxfordien ne peut pas donner autre chose que ce qu’on voit dans nos planches. Il est confirmé pleinement par les passages latéraux constatés dans la région médiane du Jura. Il faut y subordonner la question d’épaisseur des étages. Il faut y sacrifier l’apparence trompeuse et fausse d’une unité de type orographique basé sur la présence de combes marneuses équivalentes et syn- chroniques autour des dômes ou voussures oolithiques (de dogger). L'Oxfordien, d'une épaisseur de 50 à 80 m. dans le nord du Jura, vient se réduire à zéro vers le sud. L'Argovien, comme du reste tous les étages moyens et supérieurs du Malm, est plus puissant dans la bor- dure interne du Jura que son équivalent synchro- nique, le Rauracien de la bordure externe. Pour expliquer ces relations, nous admettrons un déplace- ment du bassin sédimentaire, ou tout au moins un déplacement des courants qui ont amené les maté- riaux argileux pendant le dépôt du Malm. Il passait primitivement sur la Franche-Comté (Oxfordien), puis il s’est transporté plus au sud (Argovien). Les relations orographiques se résument ainsi: la combe oxfordienne du nord s’amincit, puis disparait vers le sud. Le crêt rauracien du nord se retrouve en partie au sud dans les calcaires argoviens qui recouvrent la dalle nacrée. Le reste (partie supérieure) de l'étage argovien produit dans les chaînes internes du Jura de grandes combes qui n'existent plus vers le nord, où elles vont s’atténuer et se confondre avec les paliers séquaniens. Par contre, au sud, le Séquanien, avec ses grandes arêtes, Joue le rôle du Rauracien du nord. Dans la région médiane du Jura, on a sur la même chaine la série complète de toutes les formes orogra- phiques du nord et du sud: crêts séquaniens, combes argoviennes, crêts argoviens-rauraciens et combes oxfordiennes. Cette région médiane du Jura, trop délaissée jus- qu'ici, fournit la solution des questions tant agitées des relations de faciès du Jurassique supérieur. Séance du ? juillet 1896 CHEMIN DE FER À CRÉMAILLÈRE entre Meuchâtel et Chaumont Par H. LADAME, IKGÉNIEUR (Avec deux planches) —Q@—— Les députés des campagnes réclamant toujours de nouvelles routes, M. Piaget s’écriait au Grand Conseil : « Vous voulez donc macadamiser le pays ? » — Au- jourd’hui, parce qu’on a construit un Régional de Neuchâtel à Boudry, un Tramway de Neuchâtel à Saint-Blaise, et un Funiculaire de l’Ecluse au Plan, on trouve que c’est suffisant; beaucoup de gens ne comprennent pas qu'après s'être occupé de l’utile on songe à l’agréable, et que pour l’homme qui peine et qui travaille, le nécessaire n’est pas suffisant, qu'il a besoin d’un peu de superflu. Dans le cas particulier, le superflu c’est la monta- gne, le silence des bois, un peu de fraîcheur, un air plus pur que celui de la rive du lac, c’est Chaumont. Sans doute on peut s’y rendre à pied, mais il faut être Jeune et avoir bon souffle; on peut même y monter en poste, mais il faut 2!/, heures au pas, tou- Jours au pas; et dire qu’on pourrait gagner le sommet en 27 minutes! C'est pour s'occuper de cette question que j'avais convoqué le 15 septembre 1892, à l'Hôtel-de-Ville, Rey une réunion des personnes les plus connues pour l'intérêt qu’elles portent au développement de la ville. Le projet que je soumis à ces messieurs avait pour objectif « l'hôtel de Chaumont », et devait coûter 650 000 francs. La Suisse libérale, rendant compte le même jour de cette réunion, constatait que ce projet avait été bien accueilli, et ajoutait : « Un comité d’ini- tiative va se former pour faire procéder aux études préliminaires. » L'opposition presque unanime des propriétaires de Chaumont, hôtel compris, empêcha ce comité de se constituer. On comprend que ceux qui possèdent la montagne n'éprouvent aucun besoin de la partager avec le public; c'est donc à celui-ci de s'occuper de ses intérêts, et c'est ce qu'il a compris à Zurich pour la construction de la ligne de l’Uetliberg en 1875, à Montreux pour celle de Territet-Glion en 1881, des Rochers-de-Naye en 1892, à Lucerne, en 1884, pour le Gütsch, à Bienne, en 1887, pour Macolin, à Genève, en 1891, pour les lignes du Salève, sans compter les nombreuses lignes des Alpes, que l’on n'aurait pu construire avec le seul concours des propriétaires du sol. | | Ce que l’on a fait partout pour faciliter l’accès de la montagne serait-il téméraire de le tenter chez nous ? je ne le crois pas. La construction du funicu- laire de l’Ecluse-Plan, qui a tant contribué au déve- loppement de la partie supérieure de la ville, prouve que la population est capable de s'intéresser à une entreprise de ce genre. Elle s’y intéresserait d'autant plus qu’il serait facile de construire dans la forêt, à droite et à gauche de la ligne projetée, de nombreuses NS AE A et modestes villas alimentées d’eau de source qui arriverait au Pertuis-du-Sault dans un petit réservoir situé à peu près à la hauteur de celui du Plan, et de là serait refoulée dans une conduite sur laquelle on établirait les embranchements nécessaires. Ainsi, à peu de frais, nombre de familles trouve- raient à proximité de la ville de charmantes installa- tions pour l'été, alors que maintenant elles doivent y renoncer ou aller les chercher dans les cantons voisins, Berne, Fribourg, Vaud, ou même jusqu’en Valais. Le père de famille profiterait aussi des avantages de la campagne, lorsque le soir, sans fatigue, il pourrait aller retrouver les siens, et le matin ET en n'quel- ques minutes ses occupations. DESCRIPTION DU TRACÉ — Le tracé proposé en 1892 partait de la gare du J.-S., aux Sablons (cote fédérale 486%) et se dirigeait sur l'Hôtel de Chaumont. Sa lon- gueur était de 4000M, sa pente maximum atteignait 36 0/5. Ce tracé, mal accueilli par les propriétaires de Chaumont, fut abandonné, mais le problème lui- même n'est pas de ceux qu'on peut mettre de côté. La montagne et ses forêts, qu’on le veuille, ou qu’on ne le veuille pas, deviendront un jour accessibles à chacun. Le plus tôt serait le mieux. C'est dans cette conviction que j'ai entrepris une nouvelle étude, évitant les propriétés particulières et réduisant au strict minimum la longueur et les pentes de la ligne. Le tracé que je vous présente aujourd’hui partirait, comme le précédent, de la gare du J.-$S., car le voyageur arrivant de Paris, de Bâle, ou de (renève délaisserait une ligne qu’il ne pourrait attein- MEN ‘je dre qu’en faisant transporter ses colis à la gare de la Boine, pour prendre le funiculaire et les faire trans- border de nouveau au Plan avant de monter dans le train pour Chaumont. De la gare du J.-S. le tracé se dirigerait en ligne droite sur le Pré Louiset, un des points les plus pittoresques du pays, et des mieux situés pour la construction d’un hôtel, qui ne ferait pas double emploi avec l'hôtel actuel, celui-ci refusant chaque année de nombreux étrangers, mais donnerait à cette station l'importance à laquelle elle a droit. PROFIL EN LONG. — A partir de la gare des Sablons, le tracé passerait en tunnel sous la route des Monta- gnes et les maisons des Cassardes. Ce premier tunnel débouchant à l'Est du Pertuis-du-Sault aurait 215" de long. La ligne passerait ensuite sous la route de Chaumont, traverserait un second tunnel de 150m, et atteindrait Tête-Plumée à la cote 716m avec une pente uniforme de 23 °/;. De ce point on arriverait au Pré Louiset avec une rampe continue de 26 2/,, traversant la forêt, d’abord en remblais, puis en tranchée, puis en tunnel; ce dernier tunnel aurait 30m de long. La longueur totale de la ligne serait de 2400m, La pente de 26!°/, pourrait être réduite en modifiant quelque peu le tracé suivant la variante ponctuée sur le plan, de façon à ne pas dépasser 25 ©/,, maximum admis généralement. TRACTION. — En utilisant la force électrique dont dispose la Commune, en réduirait à une seule voiture, soit à son minimum le poids à remorquer, tout en rendant l’action des freins plus puissante par l’aug- mentation de la charge sur les essieux. Hontras Bull.Se.Nat TV Relevé À SSP RS : as 7 Re ae Profil en long BE E Cr À Ge SX A Carte féder. ale. 7e Ke Comvernoud A7 a 5 — CHA UM! ONT. CT ass = Û Echelles ELA Echelle :1:25000. Va Sous or D Longueurs 1 0000 = È Feni 131. Pril DAS Ne à euilles 133 à 12 Prétre, Hauteurs : 1 : 4000. BE 24884 — Hp — É- Blanches. 187 > R 1 Æoches. 7 È à Ré. Sn à £ à | | à LA | D. mal. | AA N\ SN Bis dla | \ N oùs del P ca 1 LL FS “ | | | | | s S = 2 À È £ à WN = À S à ER | = $ & à | 8 Sos | | | | f | rm [ur | LI On LL IE | ! # -26% sur 40002 Re Neuchätel , Mars 1896. H. Zadamne, Sngênz enr ee Le poids de la voiture avec 40 voyageurs étant de 10 tonnes, le coefficient de frottement de 6 kilogr. par tonne, et la vitesse de 1,50 par 1”, la force nécessaire sur la rampe maximum serait : 40 (6 + 260) qi NEA 1/5 069 soit 60 chevaux en nombre rond, en tenant compte de 10 °/, de perte par le mécanisme. DURÉE DU TRAJET. — Avec une vitesse de 1m,50, la ligne ayant 2400" de long, la durée du trajet serait 2400m de T5 = 1600”, ou 27 minutes. 2 Au Salève, d'Etrembières jusqu'aux Treize-Arbres, point culminant à la cote 1142m, le trajet se fait en 1 heure, à la vitesse moyenne de 6 kilomètres à l'heure. Au nouvel hôtel de Chaumont, à la cote 1070", on arriverait de Neuchâtel en moitié moins de temps. TERRASSEMENTS ET TRAVAUX D'ART. — L'examen du profil en long, établi d’après la carte fédérale au 4: 25000 dont les courbes de niveau sont équidistantes de 10%, permet de constater combien la répartition des déblais aux remblais peut se faire facilement. — Les matériaux provenant du tunnel des Cassardes trouveraient leur emploi à la gare même, ceux pro- venant du tunnel en dessus du Pertuis-du-Sault et des tranchées aux abords, dont le cube est relative- ment faible, seraient mis en dépôt, enfin ceux de la partie supérieure de la ligne serviraient à former le grand remblais à établir entre Tête-Plumée et la route de Chaumont. À part les tunnels complètement BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIV 6 dans la roche, et qui n’exigeront qu’un faible revête- ment, les travaux d’art se réduisent aux passages sous la route de Chaumont, et sous le chemin de la Chà- telainie. Voie. — La voie aurait 1" d’écartement, comme au Salève, afin de donner à la voiture plus de stabi- lité. Au Pilate, au Generoso, au Glion-Naye, et dans l'Oberland bernois la voie n’a que 0,80 de largeur. Le rail, en acier, pèserait 20 kg. le mètre courant. Les traverses seraient en fer homogène (Flusseisen). Enfin la crémaillère serait, non du système Abt à lamelles, mais du système Ryggenbach du type de la Schynige-Platte, permettant d'adapter à la voiture des crochets de sûreté. VOITURE. — La voiture comprendrait 24 places assises, et 8 places sur chaque plateforme, ensemble 40 voyageurs; plus un compartiment pour les baga- ses. Cette voiture serait pourvue de deux moteurs actionnant chacun un pignon engrenant avec la cré- maillère, ce qui assure une sécurité complète, chaque pignon étant capable de retenir sur la plus forte rampe le véhicule chargé. Les dynamos, les freins électriques et le mécanisme seraient placés au centre de la voiture, sur un bogie dont on aurait un pareil tout monté en réserve, ce qui faciliterait considéra- blement le démontage et le remontage du mécanisme, et n'immobiliserait pas la voiture en cas de réparation des moteurs. Devis. — Le coût de l’entreprise peut être devisé comme suit : I. Frais généraux. Frais d'administration, études et surveillance des travaux, ex- pertises, publications, etc. . IT. Expropriations. Achat des terrains : 3 poses environ, indemnités de sous-s0! et divers . III. Znstallations fires. 40 Terrassem. et travaux d'art : a) En tranchée, 850" à 90 fr. b) En tunnel, 750" à 250 fr. c) Ponts et ponceaux . d) Déviations de chemins Coût de l'infrastructure 20 Voie métallique : a) Traverses et longrines, 2400n à 6 fr. . b) Rails et attaches, 2400 à 10 fr. c) Croisement et ere CONTE d) Crémaillère, 2400 à 20 fr. e} Montage et réglage de la voie, 2400" à 5 Fa | f) Divers . Coût de la dite 3° Bâtiments À reporter fr. 28 000 9 000 fr. 76 500 187 500 10 000 1 000 fr. 275 000 14 400 2% 000 48 000 12 000 600 99 000 20 000 394000 33 000 RE DIE fr. fr. Report 994000 33 000 40 Station électriqge, comprenant transformateur, commutatri- ce, tableau, accumulateurs et raccordnt; téléphre et signaux 97 000 o0 Ligne aérienne, rails et sup- DONS MODELS De PACA 12 000 Coût des installations fixes 443 000 IV. Matériel roulant. Voiture pour 40 voyageurs, et trucs interchangeabl}s avec équi- pement électrique, freins, etc. 94 000 V. Mobilier et imprévu. Mobilier, outillage, pièces de rechange, clôtures et imprévu 90 000 Ensemble 3560 000 960 000 HG 2400 Le Generoso a coûté 213 fr. par mètre courant. Le Wengernalp » 247 » » » Le Glion-Naye » 283 » » » soit — 234 fr. par mètre courant. Exploitation et rendement. Le coût de l’exploitation s’élèverait à 45 000 fr. par an, se décomposant comme suit : Location de la force électrique, suivant tarif, 60 4 168)"fr 7,10 SLT EE Se Personnel, entretien et frais d’adminis- tration, 2,4 kilom. à 6500 fr. . . . » 15600 Compléments" » 20 Total à reporter Fr. 25 400 NN: QUE Report Fr. 25 400 Intérêts à 3/, 1/, du capital engagé, ROC 060 DOÛL PAUL NTI AMEN 2 13:19 000 Ensemble Fr. 45 000 Le parcours étant de 2400n, en faisant 10 trains en moyenne par jour, le prix du kilomètre-train revien- 45 000 De ou M En 1894, le coût total de l'exploitation comprenant : les frais d'administration, l’entretien et la surveillance de la ligne, les frais de traction et du personnel a été par kilomètre-train (Schweiz. Bauzeitung, 27 juin 1896): drait à Pour traction à vapeur au Pilate de’ fr. 8,19 » » au Rigi-Viznau MAT 21 » » au Rothhorn »”_ 6,91 » à la Schynige-Platte » 6,90 » » au Glion-Naye » D,49 » » au Arth-Rigi » 4,58 » » au Generoso » 4,22 » » à la Wengernalp Fe 2 Pour traction électrique au Salève EUR 02 Pour Chaumont, le coût de l'exploitation serait de: 25 400 es 10<365%2,4 — Le rendement de 45 000 fr. serait assuré en admettant : 2,90 par kilom.-train. 15000 voyageurs montants à 2 fr. (prix de la poste actuellement) . . ... Fr. 30000 10000 voyageurs descendants à 1 fr. 50 (25 °/, de moins que la poste). . . » 15000 Comme dessus Fr. 45 000 Compter sur 25000 voyageurs par an n’est pas exagéré, d'autant plus que nous n'avons pas porté en recettes l’indemnité que payera la Confédération pour le service de la poste à trois chevaux, qu’elle pourra supprimer. Voici ce qu’on lit dans le numéro de la Feurlle d'Avis du 19 septembre 1892 : « La journée belle et chaude qu’il a fait hier a fa- vorisé les déplacements, dont le nombre a peut-être été sans précédent. La campagne était pleine de pro- meneurs, tandis qu’en ville se voyaient beaucoup de personnes des villages voisins. « .… À la gare, chaque train arrivant déposait quan- tité de voyageurs; sur le lac, les bateaux à vapeur avaient toutes leurs places prises. On nous dit que le funiculaire E.-P. a transporté hier 2086 voyageurs. (En 1894, le 24 juin, il transportait 2400 voyageurs, en 1895, le 23 juin, 2776 voyageurs.) «… Mais c’est dans les wagons du régional N.-C.-B. que la presse a été la plus grande. Malgré six trains supplémentaires, la foule semblait ne pas diminuer dans les gares, pendant qu'elle s'étouffait dans les voi- tures. Garnies jusque sur les marche-pieds, celles-ci avaient l’air de grappes humaines. Plus de 4000 voya- geurs ont été transportés sur la ligne. » Serait-il téméraire de compter 70 voyageurs par jour pour Chaumont? En 1895 il a été transporté : 327 000 voyageurs sur le Tramway N.-St-B. 940 000 D » Régional N.-C.-B. 178 000 » » Funiculaire E.-P. 1045 000 voyageurs. SÉAL” : : Aie Le chiffre de 25 000 voyageurs pour Chaumont n’est donc pas exorbitant. Quant aux personnes qui trouveraient excessive la somme de 560 000 fr. nécessaire pour une telle entre- treprise, je me bornerai à leur rappeler ce qui à été fait par d’autres localités. Voici le compte de construction arrêté au 31 dé- cembre 1895 par le Département fédéral des chemins de fer pour les lignes suivantes : Le Viznau-Rigi a coûté (non compris la station Staffel-Kulm). . . . . Fr. 2268760 L’Arth-Rigi, Goldau-Kulm . . . . » (6172886 D chymige-Plaite ss : .:. .. . .. + nn 98 DAT enrernaln. «un. 4» 46/00 O0 1 0... + , CS DEAN Le Glion-Naye Îr. 2184855 _ Le Territet-Glion » 616025 \ : MN den Léhaenne-Macolin;.. .;:.... . .+:p0, ÆXI(N0 LPibere, » 1 580 000 Le Salève (y compris 4 ce. . nb) 0 MS 2 NN La ligne de Chaumont ne coûterait pas des millions. Espérons qu'avec le concours de chacun on arrivera en peu de temps à assurer l’exécution de cette petite ligne, pour le bien et la prospérité de la ville. Séance du 21 mai 1896 LA RAISSE Par G. RITTER, INGÉNIEUR INTRODUCTION Les eaux souterraines encore disponibles pour l'alimentation des populations du Jura deviennent de plus en plus rares, et d'ici à un quart de siècle il faudra s'adresser sûrement aux lacs et en élever les eaux pour satisfaire à leurs besoins croissants, à moins que l’on ne préfère se contenter des eaux sou- vent contaminées par les mélanges d’eau de surface des grandes sources, telles que la Reuse, le Doubs, la Serrière, l’Orbe, le Dessoubre, la Loue, le Lizon, etc. Pour se rendre compte de la progression des besoins en eau, prenons par exemple la ville de Neuchâtel; on obtient la courbe figurée sur le graphique y relatif sur la planche annexée à ce mémoire. En 1834, la ville dépensait 1000 à 1500 litres d’eau par minute, fournis par les sources de l’Ecluse, et diverses autres d'importance beaucoup moindre. En 1864, on admettait (la grande Commission des eaux) 3000 litres comme volume nécessaire. En 1885, on raillait ceux qui proposaient de s’assu- rer aux Gorges de la Reuse un volume supérieur à 4500 litres. RFO à LRQ En 1895-1896, c’est-à-dire aujourd’hui, il faut 7000 litres d’eau d'alimentation pour satisfaire convena- blement aux besoins de la ville, et cela sources de l'Ecluse et eaux de Valangin non comprises. Pour la Chaux-de-Fonds, qui a commencé en 1887 avec 2000 litres et qui possède aujourd’hui 3000 à 4000 litres d’eau par minute pour son alimentation, il lui en faudra vers 1910, 7000 à 8000 litres très pro- bablement. Ajoutons à cette perspeclive celle de nombreuses localités à alimenter, qui n’ont pas suffisamment d’eau ou presque pas d’eau, comme Hauterive, La Coudre, Cortaillod, et d’autres plus importantes qui n'ont pas même encore de distribution d’eau, comme Le Locle, La Sagne, Les Brenets, Les Ponts, Cernier et son agglomération, etc., etc. Il est assurément permis de conclure de cet état des choses et des probabilités en besoin d’eau, qu’il importe de prévoir que, s’il faudra pour Neuchâtel, en 1910, 7000 à 8000 litres d’eau de plus par minute et 3000 à 4000 litres d’eau de plus pour La Chaux-de-Fonds, soit ensemble 10000 à 12000 litres, il faudra à la même époque, au total, environ 145 000 à 20 000 litres d’eau supplémentaires pour satisfaire à tous les besoins du canton de Neuchâtel. Où trouver ce grand volume d’eau nouvelle de source ? M'étant occupé à rechercher les moyens d’alimenter la ville de Lausanne en utilisant les richesses hvdro- logiques du Jura vaudois, j'ai été amené à examiner et à étudier l’une des plus puissantes et intéressantes sources de celui-ci, c’est-à-dire la source de la Raïsse près de Concise, venant sourdre du rocher au bord SORTE du lac sur territoire vaudois, à trois quarts de kilo- mètre de la frontière neuchâteloise. Je proposais à la ville de Lausanne d'élever ces eaux au moyen des forces motrices de l’Orbe, dont je suis concessionnaire pour une partie, et de les dériver, en traversant le Gros-de-Vaud, depuis Concise jusqu’à Lausanne, tout en alimentant diverses localités intermédiaires; mais, malgré des propositions plus avantageuses que celles des promoteurs des projets concurrents, c’est-à-dire de la dérivation des eaux du Pays d'En-Haut, propo- sitions plus avantageuses soit comme puissance, soit comme prix de distribution de la force, de l’eau et de la lumière électrique, mon projet n’a pas obtenu la préférence, en raison des mécanismes élévatoires des eaux, qui effravèrent les autorités municipales de Lau- sanne, malgré des exemples concluants, comme ceux de Fribourg, Genève et La Chaux-de-Fonds, démontrant les prix minimes de revient d’un semblable travail mécanique et la réussite certaine d’un pareil projet. Ayant donc aujourd'hui les coudées franches du côté de Lausanne, ville à laquelle je destinais les eaux de la Raisse, que j'ai acquises conditionnellement, je me suis tout de suite occupé d'en faire bénéficier les loca- lités vaudoises voisines et le canton de Neuchâtel, auxquels J'offre les dites eaux, avec des moyens mécaniques élévatoires provenant d’une autre source que l’Orbe, c’est-à-dire de la Noiraigue. Tel est le problème que je me suis posé et pour la solution duquel l'Etat de Neuchâtel est aujourd’hui nanti de propositions formelles. J'entre maintenant en matière sur l’étude hydrolo- gique des sources de la Raisse. 91 PREMIÈRE PARTIE HYDROLOGIE DES SOURCES DE LA RAISSE Causes de l’existence des sources. Dans diverses communications faites précédemment, j'ai présenté à notre honorable Société plusieurs études concernant la formation des sources du Jura neuchâtelois et, notamment dans celle lue ici le 15 juin 1893, j'ai passé en revue les sources que j'appelle néocomiennes et qui, du Landeron à Saint- Aubin, enrichissent d’une alimentation d’eau assez abondante depuis des siècles toute cette région. Dans cette description des causes hydrologiques de la formation de ces diverses sources, j'explique entre autres ce qui se passe avec la Serrière, et je distingue cette source importante des sources néocomiennes, c'est-à-dire de celles formées par l’accumulation des eaux dans une côte perméable du jurassique supé- rieur, où les eaux absorbées sont retenues par l'oxfor- dien marneux sous-jacent, qui les force à descendre jusqu’à leur niveau d’accumulation complète, c’est-à- dire de recouvrement par les marnes néocomiennes qui les encaissent à des niveaux variables le long de la chaîne jurassique (voir fig. 1). La Serrière absorbe non seulement la part qui lui revient du système hydrologique souterrain ci-dessus de la chaine sud de Chaumont-Serroue, part limitée par les sources de l’Ecluse à l’est et les sources du se pes ravin du Merdasson à l’ouest, qui lui font concurrence en saignant le même bassin, mais pour la grande nasse de ses eaux, cette rivière est alimentée par la nappe souterraine du jurassique supérieur du Val-de- Ruz, formant cuvette sous le tertiaire et le quater- naire de cette vallée, avec affleurements absorbants couverts de forêts sur presque tout son pourtour, de Chasseral, Chaumont, Serroue à La Tourne au sud, et de La Tourne, le Mont-Racine, Tête-de-Ran, le Mont- d’Amin, la Joux-du-Plâne à Chasseral au nord. Les eaux du Val-de-Ruz ont ainsi pour émissaires : 19 Le Seyon, qui évacue les eaux de surface ainsi que celles des nombreux filets d’eau et sources émer- geant sur tout le pourtour du vallon; filets et sources qui sont les trop-pleins de ce que la cuvette souter- raine ne peut débiter. 20 La Serrière, qui sert d’émissaire souterrain aux eaux remplissant les cavités, vides et fissures de la cuvette, eaux qui peuvent s’écouler souterrainement grâce à la cluse des gorges du Sevon, dont là fissure génératrice primitive, traversant la chaine de Serroue- Chaumont, s’est creusée avec le temps par l’érosion dissolvante des eaux qui y trouvèrent dès l’origine un passage. Lorsqu’à la fin du tertiaire, le Val-de-Ruz était un estuaire ou ford des mers qui ont déposé ce terrain sédimentaire, la chaîne de Chaumont-Serroue émer- geait des eaux et était également baignée par celles- ci, tant au sud qu’au nord. Mais, lorsque les forces orogéniques puissantes de la fin du tertiaire, qui ont presque achevé les soulèvements et les plissements de cette chaîne, placèrent le Val-de-Ruz à un niveau supérieur à celui des eaux de la mer en retraite, les eaux de ce vallon ou peut-être pendant un certain temps d’un lac quaternaire qui pouvait s’y être formé, trouvèrent un écoulement par la dépression des gorges du Seyon. Or, cette dépression correspondant à la fracture due probablement aux dernières forces sou- levantes et plissantes formatrices du Jura, il en résulta au travers de cette fissure un passage souterrain d’eau considérable, qui ne fit que croître avec le temps, et mettre à sec le lac quaternaire dans lequel, en certains points, comme à Coffrane, les arrivages glaciaires venaient se laver et se trier, en formant ces atterrissements de sable presque pur que l’on y exploite avec avantage. Pour se rendre compte de l’action dissolvante des eaux sur l'écorce terrestre, un petit calcul sera ici en place. En admettant pour la Serrière un débit moyen de un mètre cube par seconde, eau chargée de 200 milligrammes de calcaire par litre, soit de 200 000 milligrammes par mètre cube, on arrive à ce résultat que chaque mètre cube d’eau de pluie écoulée enlève au sous-s0l 200 grammes de calcaire, soit !/; de kilo- gramme. Le calcaire pesant au plus 2000 kilogrammes le mètre cube, 1l faut le passage en sous-sol de 10 000 mètres cubes d’eau de pluie pour produire une exça- vation ou une érosion de un mètre cube de matière terrestre. À raison de un mètre cube par seconde en moyenne, soit 86400 par jour, la Serrière enlève donc aux terres et roches traversées environ 8 !/, mètres cubes de matières par jour, soit 3100 mètres cubes par année. Pour l'enlèvement de 100 000 mètres cubes, il lui a fallu 100 000 — 32 à 33 années environ. 3100 PR: Ses Ce cube énorme représente une fissuration de o kilomètres de longueur avec 20 mètres de section vide; toutefois, il faut ajouter ici que la majeure partie du calcaire dissous provient de l’imprégnation totale dès la chute sur terre de l’eau de pluie à son arrivée dans le lac, où elle perd un tiers environ de sa teneur en calcaire et ne provient pas seulement d’érosion de fissures souterraines. La Serrière, si intéressante par l’histoire de sa for- mation, son mode de fonctionnement, son action sou- terraine érosive, cette rivière a une sœur, dont l’his- toire et les fonctions hydrologiques sont similaires, c'est la Raiïisse, source dont je vais vous entretenir. Imaginez que le plissement concave situé entre le Mont-Aubert et la chaîne du Creux-du-Van-Chasseron soit un Val-de-Ruz incliné de l’ouest à l’est, rempli à un certain niveau, comme son congénère, de terrains quaternaires; puis figurez-vous que le ruisseau de Vaumarcus représente le Seyon, qui enlève à cette région concave ou synclinale, qui nous occupe, ses eaux de surface; nous trouverons la Serrière souter- raine représentée ici par la Raiïsse. Le massif du Mont-Aubert en se soulevant a solli- cité le crétacé du littoral à s'étendre ou à se déchirer pour faire place aux masses jurassiques émergentes souterraines; de là des fissurations considérables, et comme le point d'action maximum se trouvait préci- sément là où la convexité du massif soulevé est le plus prononcée, c’est-à-dire à la Raïsse et à la Lance, là se trouvent aussi les fissures principales du crétacé, enveloppant le pied du Mont-Aubert. Les fissures de la Raïsse sont à une altitude moins élevée, ou plutôt descendent plus bas que celles de SAS OT Ce la Lance; elles donnent par suite passage aux eaux souterraines des bancs du jurassique perméable, d’une manière permanente, tandis que les fissures de la Lance, dont l'altitude est supérieure, ne laissent échapper de l’eau que lorsque celles de la Raisse ne suffisent pas au débit. Telle est en deux mots la cause de la formation du système géologique, base de l’hydrologie des eaux de la région nord, nord-est et sud du Mont-Aubert, en même temps que d’une zone assez considérable de la chaine Creux-du-Van-Chasseron, depuis la frontière neuchâteloise à la forêt de l’'Envers, au nord de Mau- borget (voir fig. #). La Raisse est donc la source fixe et stable des eaux souterraines, avec la Diaz pour trop-plein, et le ruis- seau de Vaumarcus évacue les eaux de surface du bassin qui les alimente les trois. Bassin hydrologique de la Raisse, et surface alimentaire. La surface alimentaire des belles sources dont 1l s’agit ici est d'environ 30 à 35 kilomètres carrés, et forme un triangle dont le Creux-du-Van, la Raisse et le Bois-de-la-Vaux, au nord de Mauborget, forment les trois sommets. Les deux premiers sommets de la surface sont reliés par une ligne plus ou moins sinueuse, dont l'altitude varie de 1430 à 1250 mètres, pour — de déclivité en déclivité — aboutir à la Raisse à la cote 436 environ sur mer. | Au sud, le triangle alimentaire comprend le Mont- Aubert presque en entier et sa Jonction avec la chaine principale du Jura, c’est-à-dire la chaine tendant du Creux-du-Van ou Montagne de Boudry au Chasseron, Ce Me forme un long et vaste chenal incliné, avec une ligne de plus grande pente, parfois très ondulée et souvent à pente très réduite, ce qui est des plus favorable à la retenue et à la descente lente des eaux souterraines (fig. 2 et 3). En travers, les diverses coupes que l’on peut faire du bassin hydrologique et hydrographique présentent, en de multiples endroits, les mêmes accidents ondu- latoires, el la fig. 3 donne une idée de la difficulté de descente des eaux absorbées et, par suite, leur len- teur et leur faible vitesse de cheminement pour arri- ver à leur point d’émergement, soit à la Raisse. J'ajoute que les alternances marneuses assez fré- quentes qui séparent certains bancs du Jurassique supérieur, surtout dans l’astartien, augmentent les difficultés de cheminement de l’eau et font de ce bas- sin, par sa configuration orographique accidentée, l’un des plus propices à une régularisation très grande des eaux, quel que soit le temps qui s'écoule entre deux chutes d’eau atmosphérique ou entre deux pé- riodes pluvieuses séparées par une période de séche- resse. , D'autre part, le quaternaire qui remplit le fond du ravin est formé de matériaux de transport glaciaires entrecoupés d'amas graveleux et limoneux qui se laissent pénétrer comme une éponge par l’eau, mais la transmettent lentement et peu à peu aux bancs absorbants du Jurassique sur lesquels ils reposent, autre circonstance favorable à une proportion d’eau de pluie absorbée peu commune, et de là aussi la pauvreté en eau du ruisseau de Vaumarcus, presque à sec les trois quarts de l’année, malgré le vaste bassin hydrographique dont il est l’émissaire superficiel. En 00 Nu Rs: : DRE En effet, la Raïsse débite un volume de 20000 à _ 30000 litres par minute; or, en évaluant la surface alimentaire à 35 kilomètres carrés, ce qui correspond à 99 000 000 de mètres cubes d’eau tombée annuelle- ment, en admettant une chute de un mètre, et divi- sant ce chiffre par 525600 minutes que comporte l’année, on arrive à environ 44 °/, d’eau absorbée par le bassin hydrologique, contre 56 °/, employés par l’évaporation, l'absorption végétale et enfin l’écoule- ment superficiel, fait et proportions assurément bien rares dans la région! Je compte 30 000 litres et non 20000, car en ajou- tant à la moyenne le volume débité par la Diaz qui sert de trop-plein à l’eau souterraine alimentant la Raisse, on dépassera sûrement le chiffre de 30000 litres par minute. Une dernière circonstance augmente la faculté d'accumulation du bassin et par suite la régularisa- tion des eaux souterraines qui alimentent la Raisse : c'est que le Mont-Aubert, en se soulevant, a refoulé cette presqu'ile ou plutôt ce contrefort montagneux et a fait prendre de l’étendue à ses bancs extérieurs; il en est évidemment résulté une fissuration considé- rable de ces bancs extérieurs enveloppant cette mon- tagne sur tout le pourtour, de là des cavités multi- ples, des fissures sans nombre et un craquelage de là masse, enrichissant celle-ci d’une contenance énorme en espaces vides disponibles pour la récep- tion des eaux souterraines, et cela peu au-dessus et avant leur arrivée à l’exutoire de la Raisse. . Pour toutes ces raisons, il n’est point étonnant que la Raisse soit une des sources les plus stables du Jura; aussi en 1893, lorsque les délégués de la ville BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIV 7 EME. — Méta de Lausanne vinrent, pendant la sécheresse calami- teuse dont notre siècle n'avait pas encore fourni d'exemple pareil, examiner les sources de la Raisse, ils furent véritablement stupéfaits du brillant volume et du débit peu variable des eaux de cette source. Résumant cette partie de mon étude, je dirai done que la singulière configuration géologique et orogra- phique du Mont-Aubert, qui a forcé à l'extension lors de son soulèvement et par suite à une fissuration prolifique les bancs absorbants du jurassique formant le bassin alimentaire de la Raïsse et de la Diaz, jointe à l’ondulation accentuée de ces mêmes bancs alimen- taires qui retiennent les eaux en les forçant à che- miner lentement vers leur point d’émergement, sont des circonstances absolument exceptionnelles aux- quelles la Raïisse doit sa faible variabilité de volume, en même temps que son abondance d’eau en toute saison. Débit de la source et émergement des eaux. La Raisse n’a point été jaugée d’une manière exacte jusqu'ici, pour la bonne raison que son émergement des bancs d’urgonien d’où elle sort se produit sur environ cent cinquante mètres d’étendue. Sur cet espace, le rocher laisse échapper partout des filons d’eau, et celle-ci arrivant dans les graviers de la grève se perd en grande partie immédiatement par infiltration dans ces graviers. | Il faudrait donc un travail considérable et coûteux, semblable à celui figuré dans la coupe (fig. 5), pour arrêter les eaux, les accumuler derrière une digue AE T her en béton de ciment et enfin les jauger au moyen d’orifices d'écoulement. | Des estimations faites par divers techniciens (experts envoyés par la ville de Lausanne, d’un côté, et d’un autre par les maisons Escher-Wyss, de Zurich, et Alioth, de Bâle, qui étaient intéressées à mes pro- jets), ont fixé approximativement le volume fourni par les sources de 25 000 à 30 000 litres par minute. Ce volume est plus qu’'équivalent à la totalité des eaux qui alimentent les principales localités du can- ton de Neuchâtel réunies. ; Je ne crains pas d'affirmer que là se trouve pour l'avenir de notre canton et des villages vaudois voisins, et pour une durée d’un demi-siècle au moins, la source inépuisable qui assurera toute la contrée contre une pénurie d’eau alimentaire, moyennant, bien entendu, une élévation mécanique économique de ces eaux. Tel est aussi, à ce point de vue spécial, la solution que renferment mes propositions à l'Etat de Neu- châtel. Quant aux particularités que présentent les condi- tions d'émergement des eaux de la Raïsse, il y a d’abord le fait curieux dont j'ai donné l'explication, de voir les sources jaillir en un point le plus saillant du littora!, alors que presque toutes les sources four- nies par la côte, de Neuveville à Yverdon, s’échappent généralement de points bas et plutôt en retrait, ou de ravins et de ruaux échancrant les crêts du terrain crétacé; ainsi en est-il au Landeron, à Cressier, à Cornaux, à Saint-Blaise, à Hauterive, à Monruz, à l'Ecluse, à Serrières, avec les particularités spéciales à cette source que j'ai indiquées, au Merdasson, à Gorgier, à Saint-Aubin, à Bonvillars, etc., etc. — 100 — Un second fait est celui de voir le nombre considé- rable de filons d’eau qui forment l’émergement des eaux souterraines à la Raïisse. À côté de deux ruis- seaux et de plusieurs sources très abondantes, le rocher laisse échapper, comme par une vraie écu- moire, une quantité d’eau considérable sur environ 140 à 150 mètres d'espace, et cela tient bien certaine- ment au fait que c’est en cet endroit que les couches extérieures du Mont-Aubert ont subi le grand effort de leur changement de déclivité. Du côté. du lac, les bancs du crétacé ont conservé une faible inclinaison, tandis que depuis les sources de la Raisse et de la Diaz en amont, cette déclivité augmente assez brus- quement. Il existe évidemment entre les fractures rayonnantes et perpendiculaires à la côte sud du Mont-Aubert en ce point des jonctions dans le sens parallèle, dues au changement d’allure ou d’inclinaison des couches du rocher absorbant d’où émergent les eaux (voir fig. 3). Dans tout ce réseau de fissures, cavernes et vides, les orifices de la Diaz sont plus élevés de quelques mètres que ceux de la Raisse, de là les fonctions de trop-plein dévolues à la Diaz, alors que la Raïsse fait fonction de robinet de fond et bénéficie, comme Je l'ai déjà dit, d’une constance en débit des plus remar- quable. Qualité des eaux de la Raisse. Les eaux de cette source sont toujours limpides, pures et fraiches. Leur composition chimique, déterminée par le labo- ratoire cantonal de Neuchâtel, se résume comme suit: 101 — Milligrammes par litre Résidu d’évaporation . . . . 240 Résidu de calcination . . . . ‘210 Matières organiques par différence 30 Ditemoxydablés x ii oh dle: 8145 A PORT ER ET pen au fe 2 4 PU PAE NAME. SEEN PO PRE Ne OPUS DEt ox 0 Ammoniaque . PORT EU re (Q Pullates, presque. ‘1. °11:/0128Ro00 0 Chlorures . HOALE 2 Conclusion. Présente la composition d’une eau potable de pre- mière qualité. Neuchâtel, le 2 septembre 1893. Le chimiste cantonal, (Signé) Dr O. BILLETER. Il semblerait que la teneur des eaux en calcaire se rapprochât de la limite admissible et que les eaux de la Raisse dussent donner facilement lieu à des incrus- tations et dépôts; il n’en est rien et aucune trace de semblables dépôts ne se remarque dans la zone des cent mètres d’'émergement de la source, pas plus que dans la conduite alimentaire de la fontaine du Moulin, établie depuis plus de trente années. Au reste, un long parcours en aqueduc avec séjour dans des réser- voirs, puis reprise de pression dans la conduite d’une distribution, c’est-à-dire exaltation des facultés dis- solvantes de l'air, ne sont pas des conditions compa- rables à celle de l’ancienne distribution d’eau de Neuchâtel au moyen de la nocive et impure eau du Seyon;, non seulement cette eau était riche en calcaire ART Aér dissous et par conséquent dure, mais elle était sou- vent riche en matières tenues en suspension et fré- quemment d’un trouble peu rassurant. L'eau de la Raisse présente toujours une limpidité complète, comparable à celle de nos meilleures sources de la Reuse. Analyse bactériologique. Malgré l'impossibilité de prendre de l’eau assez avant dans la masse rocheuse qui la fournit et sur laquelle se trouve le hameau de la Raisse, qui laisse assurément pénétrer parfois des eaux ménagères sales dans les fissures du rocher, j'ai fait procéder à l’ana- lyse bactériologique des eaux de la source, et voici le résultat de trois séries d'analyses, A, B, C, faites le 24 juillet 1893, concernant diverses sorties d’eau : Germes par centimètre cube Moyennes 61 590210 00 61 A. Source de la grotte Re 4 eSSals Température, 100,2 \ B. Source de la fontaine | 4 essais 67 69 82 66 71 Température, 100,2 , C. Source de la grève 4 essais Température, 100 52 57 44 63 54 TT Résumé des conclusions du chimiste, annotées sur les bulletins d'analyse. Vu les conditions de l’analyse, le nombre de micro- bes trouvés dans l’eau de la source A doit être consi- déré comme peu élevé. ù — 103 — Vu les conditions de l'essai et la saison, le nombre de microbes trouvés dans l’eau de la source B doit être considéré comme peu élevé. Le nombre de microbes trouvé dans la source C dépasse à peine celui qu’on trouve dans les sources les plus pures. (Signé) Dr O. BILLETER. S1 l’on compare ces résultats avec ce qui se passe ailleurs, à Paris par exemple, où le D' A.-J. Martin, inspecteur général du service d'assainissement de la capitale, donne les chiffres suivants dans son récent rapport sur la filtration des eaux, on trouve : . Moyenne, par centimètre cube d’eau, des essais officiels de l’année faits par M. Miquel, bactériolo- giste bien connu : Pau de Vanne "2." 14199 "DACiÈRES PRÉPA NUS 020066 SE » MT ER ANT 0 nr. ee. » PRE PO AA OCDE RE DO UE A Made + . <. OÙ JO » Quant à celle de la Seine, employée parfois encore aujourd’hui pour l’alimentation, on n'ose donner les chiffres vraiment trop effrayants. Aussi le Dr P. Miquel a-t-il admis une échelle rassurante pour les buveurs d’eau parisiens. La voici, elle est décimale : Par centimètre cube d’eau Eau excessivement pure de 0 à 10 bactéries Eau très pure 10 100 » Eau pure 100 1 000 » Eau médiocre 1000 10000 » Eau impure 10000 100 000 » Eau très impure 100 000 et au-delà » — 104 — Les eaux de la Raïsse sont donc, d’après cette échelle, très pures, et si les Parisiens pouvaient en user ils se croiraient la population la plus favorisée du ciel sous le rapport de l’eau d'alimentation. Il est clair que lors de la captation des eaux pour leur utilisation, les eaux de surface de la route et du hameau qui s’écoulent au lac à la Raïisse, dans le voi- sinage des sources, seront soigneusement canalisées à part, de manière à empêcher tout contact avec l’eau de ces dernières. La température des eaux de la Raïsse, de 10° centi- grades environ, presque fixe toute l’année, démontre encore que l’on a affaire à un bassin hydrologique alimentaire profond, et que la chaleur centrale de la Terre élève quelque peu cette température en raison de cette grande profondeur. La coupe (fig. 3) et la carte de la surface alimen- taire font voir qu'il s’agit ici aussi en général d’eau tombée sur des régions forestières ou de pâturages de montagne, où aucune contamination n’est possible; en second lieu la durée de pénétration des eaux dans le formidable massif jurassique supérieur de 300 à 400 mètres cubes de puissance, leur long séjour souter- rain avec agitation due à leur descente de chute en chute sur 800 à 1000 mètres de hauteur, rend l’oxy- dation et la purification de ces eaux complète, enfin le recouvrement des bancs absorbants de la surface alimentaire par de puissants amas de quaternaire dans les deux uniques localités du dit bassin, c’est-à-dire de Mutrux et de Provence, forcent les eaux sales à s’y écouler dans le ruisseau de Vaumarcus, sans con- tact aucun avec la nappe souterraine alimentaire des sources de la Raisse. RS Telles sont, brièvement résumées, les causes excep- tionnelles de pureté des eaux de ces sources. Voilà suffisamment d’explications et de démonstra- tions géologiques ou hydrologiques, chimiques et bac- tériologiques, pour prouver l’excellence des eaux de la Raisse, ainsi que les causes de leur abondance et de la fixité très grande de leur débit. On ne saurait donc trouver mieux pour satisfaire à nos besoins futurs. Reste la question de leur dérivation et de leur distribution. DEUXIÈME PARTIE UTILISATION DES EAUX DE LA RAISSE Alimentation de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds. La ville de Lausanne ayant décliné les offres faites pour son alimentation nouvelle au moven des eaux abondantes de la Raisse pour les motifs que j'ai pré- cédemment indiqués, j'ai pensé que les autorités cantonales neuchâteloises, après la brillante réussite du projet que j'ai imaginé avec pompage à 900 mètres pour alimenter La Chaux-de-Fonds, seraient moins effrayées d’une élévation mécanique des eaux de la Raiïsse, et ne demanderaient pas mieux que de s'intéresser à l’utilisation des eaux de cette source, pour assurer aux principales localités du canton de l'eau en abondance. La Raïsse, située à douze kilomètres de l’aqueduc des Gorges de la Reuse, qui alimente Neuchâtel en — 106 — contournant la Montagne de Boudry, et à seize kilo- mètres du puisard des pompes de La Chaux-de-Fonds, pourrait être dérivée facilement de manière à se déverser dans ces deux artères alimentaires des deux principales localités du canton. Avec un aqueduc qui coûtera environ 90 francs le mètre pour Neuchâtel, soit 600 000 francs, et quatre kilomètres de conduite qui coûtera 30 francs, soit 120 000 francs, on pourra déverser dans l’aqueduc de Neuchâtel 8000 à 10000 litres d’eau par minute, et dans le puisard des pompes de La Chaux-de-Fonds 4000 à 5000 litres d’eau nouvelle. Pour résoudre ce problème, il faut de la force motrice pour élever les eaux de la Raïsse à la cote 650 environ sur mer; comme cette source émerge à la cote de 435 ou 436 sur mer, il faudra l’élever de 215 ou 220 mètres, y compris le frottement dans les conduites de refoulement. Où trouver la force pour élever les 12 000 à 15 000 tres d’eau nouvelle à cette hauteur, maintenant. que toutes les grandes forces motrices du canton sont con- cédées? C’est la Noiraigue que je me permets de pro- poser pour remplir ce but au moven de ses forces cachées et souterraines. Elévation des eaux de la Raïisse, au moyen des forces motrices de la Noiraigue. J'ai demandé à l'Etat de Neuchâtel la concession des forces cachées de la Noiraigue, depuis la vallée des Ponts à sa sortie des roches du Val-de-Travers, jusqu’à Noiraigue. Aujourd'hui, je propose à l'Etat de réserver ces — 107 — belles forces, représentant environ 1000, peut-être 1200 chevaux, pour les emplover, lorsque le besoin s’en fera sentir, à élever les eaux de la Raisse. Force nécessaire. Pour élever un litre d’eau à 220 mètres, il faut théoriquement 220 kilogrammètres, et pratiquement, 220 x 100 Es avec des pompes rendant 85 ?/, ERA PRT 208,89 kilogrammètres environ; pour élever 10000 litres d’eau par minute, il faudra 2588 300 kilogrammètres 3e et en chevaux Eee A1 12 38890 NI FE. D x 60 4500 Pour Fee à la Raisse 575 EP sur l'arbre d’un récepteur électrique, il faut à Noiraigue _ x 100 — 885 P hydrauliques sur l’arbre des turbines. Si la Noiraigue peut donner 900 FP, on aura 10 000 litres élevés; avec 1000 FP, on aura 11110 litres élevés, soit 1/, de Eu avec 1300 EF, on aura 13330 litres élevés. Je ne veux pas m'aventurer au-delà, mais je suis à peu près certain d'arriver sûrement aux 10000 litres, et j'ai quelque espoir d’aboutir au dernier chiffre de 13 000 litres d’eau élevée, peut-être même à 15 000 litres. Vous me permettrez, Messieurs, de me taire ici sur le traitement que je me propose de faire subir aux eaux souterraines de la Noiraigue pour en extraire le millier de chevaux de force que je prétends tirer des flancs de la montagne, où cette force se perd en usure et excavation de rocher par érosion et dissolu- — 108 — tion, ce qui est assurément d’un mince profit pour les Neuchâtelois. Le transport de la force de Noiraigue à la Raisse est par contre un problème fort simple aujourd’hui, grâce aux perfectionnements des applications de l’élec- tricité. La distance de Noiraigue à la Raisse est de douze kilomètres. Donc tous les éléments de succès et de viabilité du projet que je propose pour assurer au canton de Neu- châtel de l’eau nouvelle et excellente, pour l’alimen- tation de ses principales localités, tous ces éléments existent, et je justifierai par le dépôt d’un projet entre les mains de l'Etat ce que j'avance ici, si toutefois celui-ci juge à propos d’accepter les propositions que je lui ai faites concernant cette affaire. Coût de l’entreprise. Elle peut se résumer comme suit : Forces de la Noiraigue. . . . Fr. 1300000 Transp. de force de N oiraigue à la Re » 150 000 Pompes et accessoires, bitimént, cap- tage, etc. » 250000 Aquedncs de br Se PAT pour La Chaux-de-Fonds . . . . » 720000 Achats divers et imprévu. . . . . » 180000 Total . . Fr. 2600000 Coût de l’eau. Iuiérêts du capital 30} 2, ue ce ou ETES Pris annuels L'EST De CS TEE Total . . Fr. 108000 7 A Pour 10000 litres d’eau, le prix de revient annuel par litre sera de 10 fr. 80. Pour 13 000 litres, 8 fr. 30. Ce prix est moins élevé que celui des eaux actuelles de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds. En vendant l’eau aux Communes 20 à 25 francs le litre-minute annuel ou 15 francs le mètre cube journalier annuel, volume que les Communes vendent 40 francs le mètre cube, ou 50 à 60 francs le litre, aux abonnés, l’entre- prise sera prospère et chacun sera satisfait. Sous le rapport de l’eau d’alimentation, l'avenir serait donc assuré chez nous. CONCLUSIONS Au moyen de l’aqueduc Raisse-(rorges de la Reuse, on pourra distribuer de l’eau à toute la contrée, de Vaumarcus à Cortaillod. Au moyen de l’aqueduc des Gorges, Neuchâtel rece- vant la nouvelle eau à Numet, on pourra, moyennani entente avec les autorités de la ville, prolonger la distribution en étendant son réseau jusqu’à La Cou- dre, Hauterive, Saint-Blaise et Cornaux. L'alimenta- tion de La Chaux-de-Fonds sera assurée pour une nouvelle période d’un demi-siècle, car cette localité pourra étendre son réseau à volonté. Il y aura aussi possibilité d’utiliser les forces de la Reuse concédées aux Communes du Val-de-Ruz, entre les Clées et Boudrv, pour alimenter le Val-de-Ruz, de Rochefort à Cernier, Dombresson, etc., etc. — 4110 — La Raisse fournirait facilement l’eau nécessaire à ce nouveau réseau, indispensable pour la moitié des villages du Val-de-Ruz. Enfin, les Communes vaudoises de la région Con- cise-Grandson pourraient être alimentées par le réser- voir récepteur de l'élévation des eaux de la Raïsse, réservoir qui serait situé à la cote 650 environ sur mer. L'énoncé de ces possibilités en dit plus que tout ce qu'on pourrait ajouter sur les avantages du nouveau projet proposé, et je termine en disant qu’il faut arri- ver à mettre en mains de nos ménagères neuchâte- loises et vaudoises de la région, à prix modéré, un robinet d’eau pure, limpide et fraiche pour alimenter chaque ménage ou famille. Tel est le rêve à la réalisation duquel il faut abso- lument arriver; les eaux de la Raïisse permettront, si on veut bien les utiliser à cet effet, d'inscrire dans le livre futur des conditions économiques de notre canton de Neuchâtel : PAS DE MÉNAGE SANS EAU SUR L'ÉVIER ! _ is nnbaadus.?. lis, strain, % 4 h Courbe LA De M5ogolitres. %,, 1 Co CRE nsommation d'eau GRR G. RITTER, INGÉNIEUR ES Pr d : 2 =] * & Neuchâtel. Ë 10000 litres : TS Auto th. du Péritender de Neuchätelé > 1x És & TT a n < “Axe des années | — e 8 + [ [ i 1 1885 1880 1890 5000 Litres ë) a (l on Fig. 2. Coupe longitudinale. _É RS se D a a à: Petites nappes de retenus hi Be =” | Le Kg. Ourface alimentaire de La Raisse au 1: 50000 Le surface elmentaire, aele® _ nn ju Pr ee PE nn 4 à 22 CE atne principale ne om mm mn \ \ nn Eu Tertiaire, Quaternaire et Glaciaire. Oxfordten. Pathonien. —————— Limite lela surface alimentaire. = Rtites pes de retenue des eaux. "NPTOR Séances des 30 avril et 4 juin 1896 LETTRES INÉDITES DE LOUIS AGASSIZ Par LD. ISELY, Pror. La bibliothèque de notre Académie a reçu derniè- rement le fascicule 2, vol. I, du Boletim do Museu pa- raense de Historia natural e Ethnographia. En consultant le sommaire des matières qui y sont contenues, nos regards furent irrésistiblement attirés par le titre : Cartas ineditas de Louis Agassiz, d’un article portant la signature de M. le Dr Emilio Goeldi, directeur du Musée de Parà. Inutile d'ajouter que nous nous em- prèssâmes d’ouvrir la livraison à la page indiquée et de lire la note explicative qui précède les lettres de notre illustre compatriote. M. Goeldi commence par rendre un respectueux hommage à la mémoire du savant naturaliste, puis rappelle, en quelques lignes, dans quelles circons- tances son voyage au Brésil a été entrepris. Agassiz lui-même, dans sa préface du Voyage au Brésil, s’ex- prime de la sorte : DCR « Dans le courant de l'hiver de 1864 à 1865, ma santé se trouva assez gravement altérée pour qu’on me prescrivit d'abandonner tout travail et de changer de climat. On agita, autour de moi, la proposition d'un voyage en Europe; maïs l’attrait qu'il devait y avoir pour un naturaliste à se retrouver au sein de l'actif mouvement scientifique dont le vieux monde est le théâtre était justement un obstacle; ce n'était pas là qu'il fallait aller chercher le repos de l'esprit. « D'ailleurs, j'étais poussé vers le Brésil par un désir de presque toute ma vie. A l’âge de vingt ans, quand je n'étais encore qu’un étudiant, Spix étant mort, J'avais été chargé par Martius Ge décrire les poissons recueillis au Brésil par ces deux célèbres voyageurs. Depuis lors, la pensée d’aller étudier cette faune dans le pays même m'était bien des fois reve- nue à l'esprit; c'était un projet sans cesse ajourné, faute d’une occasion opportune, mais Jamais aban- donné. Une circonstance particulière ajoutait à l’attrait de ce voyage. L'empereur du Brésil, qui s'intéresse profondément à toutes les entreprises scientifiques, avait témoigné une vive sympathie pour l’œuvre à laquelle je me suis consacré en fondant aux Etats- Unis un grand Musée zoologique; il y avait même coopéré par l'envoi de collections, réunies d’après son ordre dans ce but exprès. Je savais donc pouvoir compter sur là bienveillance du souverain de ce vaste empire, pour tout ce qui concernerait mes études. « C’étaient là des perspectives bien séduisantes.…. » Si séduisantes, qu'Agassiz ne put y résister, heu- reusement pour la science. Il partit de New-York, le er avril 1865, accompagné d’une douzaine d’aides et de collaborateurs, parmi lesquels le dessinateur Jac- ques Burkhardt, ami personnel et ancien compagnon d’études du savant à Munich. Un généreux Améri- cain, M. Nathaniel Thayer, avait pris tous les frais de l'expédition à sa charge. Agassiz fut absent quinze ss Me mois; les trois premiers se passèrent à Rio-de-Janeiro, « dans le voisinage de sa magnifique baie et dans les montagnes qui l’environnent ». (L. Agassiz. Sa vie et sa correspondance, par Mme Elizabeth-C. Agassiz, tra- duction française de M. Auguste Mayor, p. 489.) Les dix mois suivants se passèrent dans la région de l’Amazone, qui offrait tout le charme des contrées tropicales, et Agassiz, qui n’était pas moins admira- teur des grandes scènes de la nature que naturaliste, en fut vivement impressionné (ouvrage déjà cité). Les lettres autographes que publie M. Goeldi dans le Bulletin du Musée de Parà se rapportent toutes à cette partie de son voyage. Ces lettres, écrites en français, sont au nombre de douze. Trois d’entre elles, imprimées en petits caractères dans le Boletim, ont déjà paru dans le Voyage au Bresil, ce récit si inté- ressant dû à la collaboration de Mme et M. L. Agassiz (édition originale anglaise, Journey in Brazil, 1868, pages 157, 164, 194; traduction française, Félix Vogeli, 1869, pages 169, 175 et 204). Les neuf autres n’ont jamais été publiées. M. Goeldi a jugé à propos de les insérer dans le Boletim, et leur présence dans cette utile publication en rehausse la valeur. Toutes sont adressées à M. Pimenta Bueno, à Para, directeur de la Compagnie brésilienne des paquebots à vapeur sur l’Amazone, qui, comme on le sait, facilita par tous les moyens possibles l'expédition du savant sur ce fleuve. Aussi son nom revient-il souvent sous la plume de Mme Agassiz. Le 11 août 1865, elle écrit : « Vers trois heures on mouille l’ancre (c'était le 10 août) : mais un violent orage a éclaté, le tonnerre gronde, la pluie tombe à torrents, tout le monde reste BULL. SOC. SC. NAT. T. XXIV 8 — 114 — a bord, excepté le major Coutinho. Il va annoncer notre arrivée à son ami, M. Pimenta Bueno, qui a eu la bonté de nous offrir sa maison pour tout le temps de notre séjour. Ce matin la pluie à cessé, le temps est splendide; à sept heures deux embarcations vien- nent prendre à bord nous et notre bagage. Aussitôt à terre, nous nous dirigeons vers les vastes bâtiments où sont situés les bureaux et les magasins de M. Pi- menta Bueno. Il a eu l’obligeance de faire préparer plusieurs grands et beaux ateliers pour servir de laboratoire et de magasins; à l’étage supérieur, des chambres fraîches, bien aérées, sont destinées au logement de nos compagnons. Les appareils de l’ex- pédition ayant été mis en ordre, nous montons en voiture et nous nous rendons à la chacara (maïson de campagne) de M. Pimenta. Cette élégante habitation est située à deux milles de Parä, dans la rue de Na- zareth. Nous y sommes accueillis avec la plus extrême bonté. » Le 20 août de la même année, L. Agassiz terminait comme 1l suit une lettre qu'il adressait à l’empereur du Brésil : € Pour me faciliter l'exploration du fleuve, de Par à Manäos, M. Pimenta Bueno, au lieu de m’acheminer par le steamer régulier, a mis à ma disposition, pour un mois ou six semaines, un des plus beaux bateaux de la compagnie, où je suis installé aussi commodé- ment que dans mon musée à Cambridge. » Les lettres que publie M. Goeldi dans le Boletim tombèrent, après la mort de M. Pimenta, entre les mains de M. Louis Cavalcanti d’Albuquerque, ancien — 115 — inspecteur des douanes de Manäos et de Parà, actuel- lement directeur du Tribunal des comptes, à Rio-de- Janeiro, et c’est par l'intermédiaire de M. José Ve- rissimo, recteur du Gymnase national, que M. Goeldi fut avisé de leur existence. C’est aussi sur les conseils de ce dernier qu'il les fit paraître, en en respectant autant que possible le style et l’orthographe, qui par- fois, il faut le reconnaitre, laissent quelque peu à désirer. « Mais, comme le dit avec beaucoup de jus- tesse et de tact M. Goeldi, ces légères imperfections sont explicables et pardonnables, si l’on songe aux nombreuses tribulations d’une expédition scientifique aussi fatigante, accomplie au milieu d’une foule poly- glotte de collaborateurs de nationalités diverses. » La première de ces lettres, dans l’ordre chronolo- gique, est datée du 20 août 1865, à bord de l’Zcamabra. Le même jour, Agassiz écrivait, comme il a été dit plus haut, à l’empereur dom Pedro pour lui rendre un compte succinct de ce qu’il avait observé de plus intéressant depuis son départ de Rio, et le remercier de l'accueil qu’il lui avait fait. Cette première lettre à M. Pimenta, après quelques détails un peu vulgaires relatifs à l’organisation de l'expédition, se termine par les lignes suivantes : « Nous sommes dans le ravissement du Roi des fleuves, et quant à notre accomodation /sic), elle sur- passe tout ce que mes rêves les plus extravagants m'avaient fait entrevoir. Merci, mille fois merci pour moi et pour ma femme, sans compter tous mes com- pagnons de voyage. | « Dès que j'aurai quelque chose d’intéressant à vous communiquer, je vous en ferai part. Je dois dès — 116 — à présent ajouter qu’en revoyant toutes mes notes, Je trouve que le nombre des espèces recueillies à Para s'élève à 63, au lieu de 59; qu'il y a 18 genres nou-. veaux et 5 familles nouvelles, et que le nombre des espèces nouvelles s'élève à 49. « Tout à vous de grand cœur. L. AGASSIZ. » La deuxième lettre est datée du 21 août, au matin, Rio Aturid, entre Breves et l’Amazone. Le même jour, Mme Agassiz inscrit dans le Journal du voyage les notes suivantes : « Nous avons atteint hier soir notre première sta- tion, la petite ville de Breves. A la brune, nous re- tournons à bord, où nous attendaient une foule de jeunes garçons et quelques autres habitants plus âgés du village. Ils apportent des serpents, des poissons, des insectes, des singes. M. Agassiz est enchanté de cette première récolte, et il ajoute un nombre consi- dérable d'espèces nouvelles à la collection des pois- sons amazoniens, déjà si nombreuse et si rare, qu'il a faite à Para. Nous avons passé la nuit à Breves, et ce matin nous côtovons de nouveau les îles, en re- montant un canal qui porte le nom de ro Aturid. On peut se faire une idée de la largeur de l’'Amazone, si l’on songe que beaucoup de canaux, courant entre les îles qui rompent l’immensité de sa largeur, sem- blent eux-mêmes de larges fleuves... » Voici maintenant la teneur de la lettre d’Agassiz : « Mon cher ami. Hier soir en arrivant à Breves, nous avons eu la bonne fortune d’obtenir trois espèces nouvelles, différentes de celles du Parà; toutes trois PNR ee + — 117 — ont été procurées par notre aimable commandant, qui met le plus grand zèle à faciliter nos recherches. Ces trois espèces constituent trois genres nouveaux, dont l’un appartient à la famille des Cyprinodontes et ressemble un peu au Taralhote, seulement la tête n’est pas aussi large. Les deux autres appartiennent à la famille des Gobioïdes et sont voisins de l’Eleotris du Parä. On les a apportés tous deux sous le même nom : Amure; mais ils sont certainement différents de l’Amuré du Paräà. Voilà donc trois genres nou- veaux, confondus par les habitants du pays sous le nom d’Amuré : « 10 Un au Parä, nouveau genre intermédiaire en- tre les Gobioïdes et les Cichloïdes. « 20 Un à Breves, nouveau genre de la famille des Gobioïdes. = « 30 Un autre à Breves, autre nouveau genre de la famille des Gobioïdes. « Malheureusement, je n'ai que deux exemplaires de chaque espèce. « De plus, nous avons obtenu deux espèces déjà trouvées au Parà : un PBagre et un Tarihyra. . © M. Burkhardt en a déjà dessiné deux ce matin. Vous pouvez dire au D' Pinto qu'il va très bien, tout en lui faisant mes bien sincères amitiés. « Tout à vous. L. AGASSIZ. » Ce pauvre Burkhardt, dont la santé était déjà bien chancelante avant son départ pour le Brésil, mourait dix mois après le retour de l’expédition aux Etats- Unis. Dans sa préface du Voyage au Brésil, Agassiz place la note suivante : — 118 — « A l’histoire de ce voyage reste lié, pour moi, un bien douloureux souvenir. M. Burkhardt, un ami et un compagnon de vingt ans, mourut dix mois après notre retour, des suites d’une maladie que le climat brûlant du Brésil avait non pas causée, puisqu'elle datait déjà de plusieurs années, mais aggravée sans aucun doute. Mes conseils ne purent rien contre son désir opiniâtre de venir avec nous, quoiqu'un tel voyage ne pût que lui être funeste. Il souffrit beau- coup durant notre séjour dans l’Amazone, mais je ne pus le décider à abandonner son travail. On verra, dans le cours de ce volume, combien pénible et 1m- portante fut la tâche qu’il accomplit. » M. Jules Marcou, professeur de géologie à Cambridge (Massachusetts), écrit : «Jacques Burkhardt, ce fidèle compagnon d'Agas- siz, revint avec une santé si ébranlée qu'après dix mois de maladie à Cambridge, il mourut chez Mme Pauline Shaw, fille d’Agassiz. Poussée par son bon cœur et par le souvenir reconnaissant de la ten- dre amitié que l'artiste lui avait témoignée déjà à Neuchâtel, lorsqu'elle était encore enfant, et jeune fille, cette dame, malgré sa haute situation et sa richesse, vint elle-même au secours du vieillard (Agassiz et sa femme étaient alors absents) et le con- duisit dans son propre équipage à sa belle maison de Jamaïca-Plain, où il mourut après avoir reçu pendant quelques jours les soins les plus affectueux de son hôtesse. » La cinquième lettre, publiée par M. Goeldi, contient ce passage qui intéresse d’une manière toute spéciale les sciences naturelles proprement dites : «Je me félicite de penser qu'aujourd'hui nous nous arrêtons à Teffé pour y passer un mois. Ce qui m'a décidé à faire d’Ega (Teffé) mon quartier général, c’est qu’en passant pour aller à Tabatinga j’y ai trouvé un Acarä qui porte ses œufs dans sa bouche et dont les petits se développent dans cette position jusqu’à ce qu'ils soient en état de se suffire à eux-mêmes. Ce phénomène est tellement inattendu et extraordinaire que je désire l’étudier en détail. ! » Le 15 septembre de cette même année, Mme Agassiz écrit : « Voilà deux ou trois jours qu’on agite vivement la question de savoir comment il conviendra de répartir les membres de notre petite compagnie, lorsque nous serons arrivés à Tabatinga. M. Agassiz en est forte- ment préoccupé; doit-il renoncer au projet de conti- nuer personnellement l'étude des poissons de l'Ama- zone supérieur et poursuivre sa route jusqu’au Pérou, afin de visiter le premier éperon des Andes, de s'assurer s’il se rencontre dans les vallées quelques vestiges de glaciers et de faire, en même temps, une collection de poissons propres aux cours d’eau des montagnes ? — Depuis plusieurs jours le doute et l’indécision à cet égard troublaient et les veilles et le sommeil de M. Agassiz, si vif est son désir de tirer le parti le plus avantageux de son temps et des faci- lités qui lui sont offertes. Mais hier matin, à Teflé, le personnage le moins attendu a fait son apparition au milieu de notre conseil d'état. Chétif est l'individu, il n’en à pas moins pesé d’un grand poids sur nos déci- 1 22 septembre 1865. — 120 — sions. Cet intrus n’est autre qu'un tout petit poisson qui a la gueule pleine de ses petits. Un tel argument de facto était irrésistible ; l’'embryologie a gagné le procès. La chance de pouvoir observer un procédé de développement si étrange, non seulement sur cette espèce, mais encore sur quelques autres qui, dit-on, élèvent leurs petits de la même façon, n’est pas chose à laisser échapper. ! » Agassiz lui-même revient à diverses reprises sur ce sujet. Le 14 septembre, il écrit à l’empereur une lettre qui débute en ces termes : « Sire, « En arrivant ici (Teflé) ce matin, J'ai eu la surprise la plus agréable et la plus inattendue. Le premier poisson qui me fut apporté était l’Acara que Votre Majesté a bien voulu me permettre de lui dédier, et, par un bonheur inouï, c'était l’époque de la ponte et il avait la bouche pleine de petits vivants, en voie de développement. Voilà donc le fait le plus mcroyable en embryologie pleinement confirmé, et il ne me reste plus qu’à étudier en détail et à loisir tous les changements que subissent ces petits jusqu’au mo- ment où ils quittent leur singulier nid, afin que je puisse publier un récit complet de cette singulière histoire. ? » Le 22 septembre 1865, Agassiz mande à Milne Edwards ce qui suit : 1 Voyage au Brésil, page 210. 2 Ibid., page 211. « J’ai observé une espèce de Geophagus dont le _ mâle porte sur le front une bosse très saillante qui manque entièrement à la femelle et aux jeunes. Ce même poisson a un mode de reproduction des plus extraordinaires. Les œufs passent, je ne sais trop comment, dans la bouche dont ils tapissent le fond, entre les appendices intérieurs des arcs branchiaux et surtout dans une poche formée par les pharyngiens supérieurs qu'ils remplissent complètement. Là ils éclosent, et les petits, libérés de leur coque, se déve- loppent jusqu'à ce qu’ils soient en état de fournir à leur existence. Je ne sais pas encore combien de temps cela va durer; mais J'ai déjà rencontré des exemplaires dont les jeunes n'avaient plus de sac vitellaire, qui hébergeaient encore leur progéniture. Comme je passerai environ un mois à Teflé, j'espère pouvoir compléter cette observation. ! » Le 14 octobre, Mme Agassiz note dans son journal les détails suivants : « L'histoire de l’Acarä, ce poisson singulier, qui porte ses petits dans la gueule, devient chaque jour plus merveilleuse. Ce matin, M. Agassiz est parti pour la pêche bien avant le jour, en compagnie du major Estolano. Il est revenu avec de nombreux spécimens d’une espèce nouvelle de cette famille. Ces spécimens fournissent une série embryologique complète. Les uns ont des œufs placés à la partie postérieure des branchies, entre les pharyngiens supérieurs et les arcs branchiaux ; les autres ont, dans la gueule même, des jeunes à différents degrés de développement, 1 Voyage au Brésil, page 224. EN jusqu’au petit animal long d’un quart de pouce et capable de nager, plein d’activité et de vie, quand on l'a retiré des ouïes pour le déposer dans l’eau. Les plus avancés se trouvent toujours du côté externe des branchies, dans la cavité formée par les pièces oper- culaires et la large membrane branchiostège. En exa- minant ces poissons, M. Agassiz s’est aperçu qu'un lobe spécial du cerveau, semblable à celui des Trigles, envoie de gros nerfs à la partie des branchies qui protège les jeunes et rattache ainsi les soins dont la progéniture est l’objet à l’organe de l'intelligence. Les spécimens apportés ce matin semblent contredire l’assertion des pêcheurs que les jeunes, bien que souvent rencontrés dans la gueule de la mère, ne s’y développent cependant pas, mais sont déposés et couvés sur le sable. La série qu'ils forment est trop complète pour laisser le moindre doute que, dans cette espèce au moins, le développement tout entier ne commence et ne s’accomplisse dans la cavité bran- chiale. » | Ce qui frappe le plus Agassiz, c'est la quantité d'espèces nouvelles qu’il rencontre. Le 24% octobre 1865, il écrit de Manäos (sixième lettre publiée par M. Goeldi) : « Mon cher ami, «Je succombe sous le poids des découvertes, Au- jourd’hui, sans avoir visité les affluents péruviens de l’'Amazone, sans avoir touché au Juruah, ni au Japura, ni au Purus; sans avoir visité le Rio Negro et le Rio Madeira, j'ai déjà 700 espèces de poissons du bassin de ce grand fleuve. C’est plus qu’on n’en connaissait du monde entier, il y a environ soixante ans. Aussi ne songerai-je pas à vous en rendre un compte dé- taillé; c’est au-dessus de mes forces. Il faudra un an ou deux de travail régulier pour mettre tout cela en ordre. | « P.-S, — Je suis très heureux d'apprendre que la ligne américo-brésilienne a fait ses débuts sous des auspices favorables. C’est à mes yeux une grande affaire internationale et le premier coup de massue porté à l'influence indue que l’Europe cherche encore à exercer sur l'Amérique du Sud, comme du Nord. » « Manäos, 8 novembre 1865. « La semaine dernière j'ai recueilli 76 espèces nou- velles, en deux jours, dans le lac Hyanuarv, de l’autre côté du Rio Negro. ! » « Manäos, le 25 novembre 1865. « Vous en croirez à peine vos yeux en apprenant que le nombre total des espèces de poissons que j'ai recueillis dans le bassin de l’'Amazone s'élève déjà à onze cent soixante-trois (1163). C'est à peine si M. Burkhardt peut en dessiner la moitié, au fur et à mesure qu'ils arrivent, et sans égaler les richesses ichtyologiques, nos autres collections s’augmentent tous les jours selon mon gré. Plus je vois ces régions et mieux j'apprends à les connaitre, plus je regrette que le flot de l’émigration étrangère ne se soit pas dirigé vers ces parages et n’ait pas encore transformé en vrai paradis le bassin le plus riche du monde. * » 1 Extrait de la septième lettre inédite. 2 Huitièéme lettre inédite. eg rl La dernière lettre est indiquée dans le Boletim avec la mention sem data (sans date). Il nous a paru inté- ressant de rétablir, ne fût-ce qu’approximativement, la date absente. En comparant le texte de cette lettre avec le récit détaillé de Mme Agassiz, nous croyons pouvoir la fixer au 9 décembre 1865. En effet, Agassiz dit entre autres : | «Je vais après-demain à Mauhés, MM. Dexter et Talisman sont sur le Rio Branco, M. Thayer va à Serpa, M. Bourget à Santarem et MM. Jamés et Hun- newell à Obidos. De cette manière nous multiplions les moyens d'augmenter la collection. Par le vapeur de ce soir Je vous envoie 33 barils, dont le contenu porte le nombre des espèces, que je possède, déjà à 1311. C'est incroyable, mais c’est certain. Je com- mence à croire que J'en aurài près de 2000 en rentrant au Parä. Je pense que je serai de retour au Parà dès les premiers jours de février. ! » De son côté, Mme Agassiz écrit le 6 décembre : « En ce moment, pendant que, avec quelques-uns de ses aides, il (M. Agassiz) collectionne dans le voi- sinage de Manäos, MM. Dexter et Talisman parcou- rent le Rio Negro et le Rio Branco. Toujours pour suivre ce même plan, il a le projet, en descendant le fleuve, de laisser un détachement à Serpa, un autre à Obidos, un troisième à Santarem, tandis que lui- même se rendra à la rivière Mauhés qui unit l’Ama- zone au Madeira. ? » 1 Ce retour s’est en effet effectué le 4 février 1866. 2 Voyage au Brésil, page 299. — 14929 — Et le 10 décembre : « Demain nous quitterons Manäos pour faire sur l'Ibicuhy une excursion à la petite ville de Mauhés, où nous comptons passer de huit à dix Jours. ! » Et plus loin, le 12 décembre : « Nous sommes partis de Manäos, comme nous en avions fait le projet, dimanche soir 10 ?. » Disons, pour terminer, que nos vovageurs prirent avec regret congé de M. Pimenta Bueno et de son amable famille, le 26 mars 1866, au soir. «Jusqu'au dernier moment, écrit Mme Agassiz, nous ne voulions pas croire qu'il fallût dire adieu à l’Ama- zone. Nos voyages pleins d’enchantements sur ses eaux Jaunâtres, nos excursions en canot sur les lacs pittoresques et les igarapés, nos séjours sous les toits de palmier, tout cela appartient au passé. Un souve- nir ! voilà tout ce qui reste de nos pérégrinations sur le plus grand des fleuves. » 1 Ouvrage déjà cité, page 299, 2 Page 505, Séance du 16 avril 1896 STE L'ÉPIDERME DES PLANTES ET SES APPENDICES Par LE Dr Ep. PIAGET Épiderme. — Les plantes vasculaires, Cormophytes et Phanérogammes, sont, dans toutes leurs parties, protégées au dehors par une couche de cellules sui generis, différenciées, par leur structure et leur cohé- sion entre elles, des tissus de l’intérieur; c’est l’épi- derme. Ce tissu isolateur, peu développé autour des organes sous terre ou dans l’eau, remplacé plus tard par le liège dans les parties destinées à s’épaissir (le bois), se compose habituellement d’une seule cou- che de cellules, par exception de deux ou plusieurs semblables entre elles (Nerium Oleander) ou dissem- blables (Ficus, Pipéracées où la couche inférieure est formée de cellules plus grandes). La couche épider- mique, sans canaux intercellulaires, offre une adhé- sion si ferme qu’on peut, surtout après la floraison, la détacher par lambeaux plus ou moins considérables. Dans les feuilles florales de quelques plantes, on trouve des cavités remplies d’air (Begonia) entre les cellules épidermiques. À mesure que les cellules de l’épiderme se déve- loppent, la paroi extérieure s’épaissit par couches — 127 — successives, assez parfois pour pouvoir être détachée, comme dans le Viscum album, les Agave, les Cactées, la Gasteria acinacifolia, etc. Cet épaississement, dé- signé sous le nom de cuticule, recouvre ainsi tout l’épiderme, même les cavités à air des pétales, et ne présente d'autre vestige de structure que les impres- sions des cellules sous-jacentes. Il n’est pas rare que cette cuticule sécrète, avec plus ou moins d’abon- dance, de la cire qu’on peut isoler dans de l’eau bouillante; la présence de cette sécrétion explique la difficulté qu'on éprouve à humecter les diverses par- ties de la plante : l’eau glisse perpétuellement sur l’épiderme. Le contenu des cellules épidermiques est un li- quide, un protoplasma généralement transparent, qui ne renferme pas de grains de chlorophylle, sauf dans les fougères. Parfois cependant l’épiderme est coloré, brun, violacé, et donne alors aux taches des feuilles ou à la feuille entière une coloration rougeûtre, tandis que le parenchyme reste vert. Les parois des cellules, dans quelques familles (Equisétacées, Graminées, Dia- tomées surtout) contiennent assez de silice uniformé- ment distribuée pour conserver un squelette de Ia forme primitive, même après la destruction des cel- lules; c'est ce qui faisait dire, et peut-être croire, au fameux P. Athanase Kircher qu’il pouvait ressusciter les plantes. Certaines plantes (Saxifragacées, surtout les plantes aquatiques, les Characées) exsudent du carbonate de chaux, ce qui les rend si fragiles après la dessication. L’épaisseur de l’épiderme varie naturellement selon les espèces, même assez souvent dans la même espèce, selon qu’on a égard à la face externe ou à l’interne — 128 — de la feuille ! (Sanseviera Guineensis). L’épiderme est parfois singulièrement mince (Lycopodium, Alstræ- meria chilensis, Puya, Typhacées, Globba nutans, Musacées, beaucoup de Graminées, etc.). Dans leur irrégularité assez générale, les cellules épidermiques affectent des formes très variées, non seulement dans la même famille, mais aussi dans le même genre; ainsi, dans le Lilium Martagon, elles sont à bord fortement ondulé, et à bord rectiligne dans le L. Thunbergianum; beaucoup plus allongées dans la Dracæna paniculata que dans la D. Draco, beaucoup plus irrégulières et plus petites dans le Ruscus Hypoglossum que dans le R. aculeatus. Sur la même feuille, les cellules qui recouvrent les nervures diffèrent toujours des autres par leur conformation et leur moindre épaisseur. Il arrive aussi, en particulier dans les espèces exotiques, que les cellules de la face interne ou supérieure de la même feuille sont plus développées que celles de la face externe ou infé- rieure (Phormium tenax, Sanseviera, Littæa gemini- flora, Pandanus utilis, etc.). En général, les (rymnospermes et es Monocotyles af- éotént dans leurs cellules épidermiques la forme qua- drangulaire plus ou moins régulière, plus ou moins allongée; tantôt rectangulaires, assez larges el très allongées dans beaucoup d'Iridées, Liliacées, Ama- ryllidées, ou allongées et très étroites dans les Cicas, les PBromelia, Dasylirion, beaucoup de Palmacées, Triticum, ou allongées, étroites et très irrégulières (Encephalartos Cafferi); tantôt se rapprochant de la 1 Je désigne par interne la face de la feuille appliquée contre la tige; dans beaucoup de cas, on pourrait TABBÈLE supérieure ; pins externe-inférieure. forme carrée sur les deux faces, et dans ce cas très développées dans nos Orchidées, la Commelina com- munis, Tradescantia Virginica, Spironema fragrans, Pinus Mughus, ou presque carrées et très petites (Yucca gloriosa, Phormium, Cyperus, Phragmites arun- dinacea, Juncacées), ou irrégulièrement quadrangu- laires (Vanilla, Epipactis, Wüilsenia, Tillandsia), par- fois,-mais plus rarement, formant un parallélogramme assez régulier (Dasylirion acrotrichum, Caryota urens). Dans les Agave, les cellules sont hexagonales et pen- tagonales. Quelques espèces, en assez petit nombre, ont des cellules à bords ondulés légèrement (Strepto- pus amplexifolius, Maranta Sellowi), ou plus profon- dément (Lilium Martagon, Paris quadrifolia, Arum italicum, Saccharum officinarum), ou irrégulièrement (Listera ovata). Le bord des cellules est granuleux dans plusieurs espèces de Pinus. Chez les Dicotyles, la face interne de la feuille est souvent plus épaisse que l'externe; les cellules y sont aussi plus grandes et différenciées de forme. L’é- paisseur de l’épiderme est remarquable dansles Cactées, dans bon nombre de Protéacées, le Viscum album, etc. La forme de cellules qui revient le plus fréquem- ment est celle de cellules ondulées plus ou moins profondément (Renonculacées, Crucifères, Carvophyl- lacées, Composées, Légumineuses, Labiées, Antir- rhinées, Valérianacées, Dipsacées, Onagrariées, etc.). L'ondulation est peu prononcée dans les Dianthus, dans quelques Trifolium et seulement à la face supé- rieure dans la Kalmia glauca. Les cellules sont allon- gées dans la Lychnis chalcedonica, très grandes (Viola tricolor, Delphinium hybridum, Cardamine pratensis, Tberis, Capsella); grandes et irrégulières (Pelargo- BULLASOC SCLNATENT. XXIV 9 — 130 — nium, Asperula, Calendula officinalis, Lobelia, Lau- rentia, Azara); très irrégulières (Parnassia, Hyperi- cum). La forme quadrangulaire se montre, quoique moins fréquemment que l’ondulée, dans bon nombre de plantes. Les cellules épidermiques sont régulièrement rectangulaires dans la plupart des Protéacées; très srandes dans les Crassulacées, Primula Auricula, Viscum; plus petites (Quercus, Populus, Ficus elas- tica, Pistacia, Polygala Chamæbuzxus, Îlex, Aralia, Buxus, Escallonia, Mahonia, Nandina, Magnolia, Erica, Æschynanthus, Hoya, Gomphocarpus, Eryn- gium, Hedera, Russelia, Thesium, Nerium, Elæagnus, Sideroxylon, quelques légumineuses exotiques, Ken- nedya p. ex., Talinum où l’épiderme parait granu- leux); ou irrégulières (Chenopodium, Rumex) et ondu- lées à la face interne (Cantua, Nicotiana, Veronica farinosa, Olea); où subhexagonales (Cestrum). Dans les pétales des Pelargonium, face externe, les cel- lules présentent comme des points de couture. L’épiderme porte des stomates et divers appen- dices : papilles, poils, écailles, glandules. Stomates. — Les stomates sont habituellement com- posés de deux cellules opposées, rarement de plus (Hakea, Protea, où cinq à six cellules forment une espèce de cône). Ces cellules, quand il n’y en a que deux, affectent une structure réniforme, laissant entre elles une fente allongée lenticulaire, parfois arrondie (Hakea, Elwodendron, Brassia, Ficus, Ilex, Hoya), ou presque quadratiforme (4Agave et quelques Palma- cées). C'est par ces ouvertures que les espaces inter- cellulaires du parenchyme sont en communication — 131 — avec l’air extérieur. Le côté interne des cellules qui limite l'ouverture est renforcé par un bord un peu relevé, doué d’une certaine rigidité; de sorte que, quand, sous l'influence de la lumière et de l’état de l'atmosphère, il se produit une extension croissante du contenu des cellules, celles-ci se recourbent, de- viennent plus ou moins réniformes, et l'ouverture s'élargit en conséquence. Ce serait véritablement as- phyxier la plante que de boucher toutes ces ouver- tures. La direction de ces ouvertures est, dans les Gymnospermes et les Monocotyles, sauf quelques ex- ceptions, celle de la feuille, donc longitudinale; dans beaucoup de Dicotyles, elles sont transversales ou pren- nent toutes les directions. Les cellules des stomates renferment des grains de chlorophylle et d’amidon et contrastent ainsi par leur moindre transparence avec celles de l’épiderme. Ce n'est pas le cas chez beaucoup de Protéacées; dans le Cymbidium aloifolium, elles forment un espace plus transparent que le reste de l’épiderme. La grandeur et le nombre des stomates varient beaucoup, non seulement dans les différentes familles, mais dans les espèces d’un même genre. Les plus développés que je connaisse sont ceux du Viscum album. Ils sont très grands encore dans quelques Li- liacées (Convallaria par exemple, Commelina, dans quelques Iridées, Amaryilidées, Asperula, Epimedium ciliare, Cratægus, nos Orchidées, etc.). Par contre, ils sont très petits dans les Quercus, Prunus Padus, Piper incanum, Eucalyptus, Heimia myrtifolia, Pis- tacia, surtout dans les Graminées, etc., Typhacées et Musacées. Quant au nombre, les stomates sont assez clairsemés dans l’Agapanthus umbellatus, Scilla, Ca- A = lendula, Cantua, mais habituellement en nombre con- sidérable et parfois serrés jusqu’à se toucher : Mesem- bryanthemum, Callistemon, Magnolia, Eucalyptus, Eugenia robusta. C'est au point qu’on a cru en compter 625 par millimètre carré dans lOlea euro- pœa, deux millions sur la feuille du Quercus Cerris et environ treize millions sur celle de l’Helianthus annuus. Les stomates se voient sur les deux faces de la feuille dans les Monocotyles: il y à quelques excep- tions, Dracæna, Smilax, Witsenia, Ruscus, Panda- nus, Neottia, Brassia, Phœnix, qui n’en ont point ou peu à la face interne. Dans les Dicotvyles, ils occu- pent généralement la face externe ou inférieure; dans les Nymphéacées, naturellement à la face supérieure, qui est hors de l’eau. Cependant on en trouve, quoi- que en moins grand nombre, sur la face interne (Mesembryanthemum, Eugenia, Plantago, Stlatice, Ve- ronica formosa, quelques Protéacées, Leucadendron, Hakea, Protea). Chez les Gymnospermes et les Monocotyles, les sto- mates sont rangés en bandes longitudinales et paral- lèles entre les nervures de la feuille, à une bande dans les Araucaria, à quatre bandes dans les Ence- phalartos, Podocarpus, jusqu’à six dans le Pinus Mu- ghus, à plusieurs bandes très serrées dans les Typha, Musa, Ravenala, beaucoup de Graminées. Les sto- males sont épars dans la Paris quadrifolia, les Arum, les Oncidium. Cette disposition par bandes se ren- contre aussi dans plusieurs Protéacées, les Thesium, Eryngium, Russelia; mais en général dans les Dico- tvles les stomates sont épars assez irrégulièrement, parfois aussi uniformément, comme chez les Dian- — 133 — thus, l'Eranthis hyemalis, etc. Dans les Dicotyles, où les nervures de la feuille forment un véritable réseau, les stomates sont cantonnés dans chaque maille de ce réseau; par exemple dans le Fagus sylvatica, le Car- pophora, la Saxifraga sarmentosa, beaucoup d’'Ombel- lifères, l’Andromeda mellifera. Parfois les stomates se voient au fond d’un petit puits de l’épiderme, comme dans les Protea, Hakea; où groupés dans une fossette, comme dans le Nerium Oleander, les Banksia, les Dryandra; où aussi dans des rainures longitudinales (Casuarina, Dasylirion), et dans ces cas ils sont cachés et protégés par de fins poils un peu crispés, ainsi que cela se voit le mieux dans une coupe trans- versale de la feuille. Dans le Dasylirion acrotrichum, les bandes de stomates sont protégées par de courtes papilles, ainsi que chez le Pandanus utilis. D'ordinaire, les stomates confinent à une ou plu- sieurs cellules de l’épiderme, le plus souvent à quatre (Liliacées, Digitalis, Scabiosa, Phyteuma, etc.), à cinq ou six dans le Pinus Mughus. Dans les Dianthus, le stomate touche à deux cellules. Plus rarement, il est enfermé dans une seule cellule épidermique (Microse- ris, Phœnix, Templetonia, Rafnia, Galeopsis, Gen- hiana lutea, Aneimia fraxinifolia, Linaria, etc.), Papilles. — Les papilles sont des excroissances ar- rondies ou coniques de la paroi externe des cellules épidermiques. On en rencontre des séries dans quel- ques plantes, par exemple ie Polygonatum verticilla- tum, le Pandanus, mais le plus souvent sur la face interne des pétales (Viola, Pelargonium), à laquelle elles donnent une apparence veloutée. = ET ee Poils. — Parmi les appendices de l’épiderme, les poils sont ceux qu’on rencontre le plus fréquemment, visibles à l’œil nu ou seulement sous un fort grossis- sement au microscope. Ils sont tout développés déjà dans les organes jeunes et tombent assez souvent, . comme dans l’Æsculus, avant que l’organe ait acquis son entier développement. Parfois ils sont tellement nombreux et serrés que les faces de la feuille pré- sentent une apparence feutrée (Gnaphalium, Kalmia glauca, quelques Sorbiers, Sorbus Aria, latifolia et scandica, etc.). Ils sont d'ordinaire dressés, mais raides et couchés parallèlement à l’épiderme dans le Sideroxylon argenteum. Par leur base, ils se ratta- chent à une ou plusieurs cellules de l’épiderme. Les poils offrent une assez grande variété de for- mes, à partir des simples expansions des cellules qui bordent les feuilles de quelques Crassulacées. Dans beaucoup de plantes, les poils sont unicelluluires (Zea Mais, Borago, l'anneau du tube de la corolle dans quelques Labiées, le carpophore des Typha); granu- leux dans la corolle de la Linaria vulgaris et sur les étamines de la Monotropa Hypopithys; couchés dans le Convolvulus lineatus; raides et en crochet sur le Galium Aparine; rétractiles sur le style des Campa- nula, après la fructification; — bicellulaires (corolle du Lamium album); — pluricellulaires (Hyoscyamus niger, corolle de Leonotis, Leonurus, tige de la Tydæa picta); — annelés dans la Calceolaria violacea (co- rolle); — verruqueux (ovaire et calice de la Cajophora lateritia); — claviformes (Celsia arcturus, Verbascum thapsiforme, corolle); — en chapelet (étamines de la Thunbergia alata, calice du Salpiglossis integrifolia, à peu près comme les organes mâles des mousses). Fe Il arrive parfois que chaque articulation du poil se compose de plusieurs cellules (pétales du Tropæolum majus, Astilbe rivularis), ou que la réunion des cel- lules constitue un appendice conique au bord de la feuille (Sempervivum tectorum, Saxifraga Aizoon), recouvert de carbonate de chaux. On retrouve ces appendices très développés sur les bractées de plu- sieurs Centaurea, sur le fruit du Ranunculus arvensis, où il est terminé par une griffe articulée et unicel- lulaire, sur la corolle de la Bouvardia splendens, Zinnia multifiora, Gentiana ciliala, etc.; ramifiés comme un arbre en miniature, dans Île Verbascum Thapsus ; bifurqués (Sideroxylon argenteum), bifurqués et trifurqués, Malva sylvestris; _éloilés à une certaine hauteur de la base, Hibiscus puniceus, Deutzia scabra, Hermannia denudata, An- dryala candidissima, plusieurs Crucifères, Matthiola, Arabis, Alyssum argenteum, etc.; ramifiés en pinceau (Strychnos nux vomica). Ecailles. — Si l’on suppose les rayons de ces étoiles suffisamment nombreux et soudés ensemble, on re- connait les squames ou écailles si caractéristiques des Eléagnacées (ÆElæagnus macrophylla, Hippophaë), squames qu'il ne faudrait pas confondre avec celles des jeunes fougères : ces dernières n’ont pas de pied et sont fixées par leur base. On retrouve ces squames sur la face inférieure du Rhododendron argenteum, de quelques Oléacées et Jasminées, Statice. Les écailles du Rubus niger donnent à la feuille une odeur sui generis, et celles de l'Humulus Lupulus fournis- sent l’amère lupuline. AT Il faut ajouter que plusieurs de ces diverses formes de poils se trouvent parfois ensemble sur la même plante, par exemple dans le Cucurbita Pepo. Glandules. — Les poils, d’ordinaire amincis en pointe à l’extrémité, se terminent parfois par une tête arrondie ou conique (Primula sinensis, Bryonia). Dans nombre de plantes, cette tête sécrète un liquide vis- queux et devient une vraie glandule (Nicotiana, plu- sieurs Silene, Orobanche Epithymum, Salvia glutinosa, Madia sativa, Martynia lutea, etc.). Aux glandules se rapportent les glandules mellifères de beaucoup de fleurs, l’éperon des Viola par exemple. Poils caustiques. — Il reste à signaler les poils caustiques des Urtica et Loasa. Ces organes unicel- lulaires se rattachent à l’épiderme par une base com- posée de nombreuses cellules. Le poil est terminé dans l’ortie par une petite tête un peu recourbée et ex- cessivement fragile. Au moindre contact imprudent, cette tête pénètre dans la peau, et le liquide en tension, que préparent les vacuoles du poil, s'écoule dans la plaie et produit le prurit douloureux trop bien connu. Epiderme de la racine. — L’épiderme des racines, soit remarqué en finissant, diffère de celui des autres parties de la plante. Très mince, il n'offre pas de stomates, mais de longs poils unicellulaires, sans paroi qui les sépare de la cellule épidermique. Au bout de peu de temps, cet épiderme meurt avec ses poils; 1l est remplacé par l’endoderme, dont la paroi externe est riche en subérine. C’est le velamen des racines aériennes de quelques Orchidées. ———— 5 f. ——— Séance du 9 janvier 1896 LA GÉOMÉTRIE NON-EUCLIDIENNE Par L. ISELY, PROFESSEUR Cette appellation, introduite par Gauss dans les mathématiques, pourrait s'appliquer à toutes les ques- tions qui ne se trouvent pas directement traitées dans les Eléments de l'illustre géomètre grec. Telles seraient, malgré les suppositions de Chasles sur le traité perdu des Porismes, la théorie de linvolution, celle de l’ho- mologie et de l’homographie, le principe de conti- nuité, et surtout celui des polaires réciproques ou de dualité, le plus beau fleuron de la géométrie du XIXe siècle. On y pourrait aussi faire rentrer la notion si féconde de l'infini, qui permet, entre autres, en con- sidérant le plan comme une sphère de rayon infini, de déduire la trigonométrie rectiligne de la trigono- métrie sphérique, dont elle n’est qu’un cas particu- lier. Mais tel n’est pas le sens donné par les géomè- tres contemporains à l'expression de géométrie non- euclidienne. Ils comprennent sous ce titre un certain nombre de considérations relatives à la théorie des parallèles et aux questions connexes. On sait que dans la géométrie euclidienne cette théorie repose sur l’axiome XI, improprement connu sous le nom de postulatum. Celui-ci s’énonce généralement comme il suit: «Si deux droites font avec une sécante deux angles internes d’un même côté, dont la somme est — 138 — inférieure à deux droits, ces lignes, prolongées suffi- samment, se rencontreront»; ou, ce qui revient au même: «Par un point donné, on ne peut mener qu'une parallèle à une droite. » Bien des géomètres, depuis Proclus, ont tenté de démontrer «& priori l'axiome XI (ou 5%e postulat) d'Euclide. Il convient de mentionner sous ce rapport les recherches de Nassir-ed-Din, astronome arabe du XITme siècle; de John Wallis, l’habile mathématicien anglais, qui, dans un cours public fait à Oxford le 14 juillet 1663, captiva l'attention de ses auditeurs par une démonstration ingénieuse et subtile de cet axiome. Saccheri (1733), que quelques-uns considè- rent comme le précurseur de Lobatschewsky, et Lam- bert, dans un ouvrage posthume paru en 1786, don- nérent une grande extension à la théorie des parallèles et s'occupèrent d’une façon toute spéciale de la vali- dité du postulatum euclidien!. Tout dernièrement encore, a paru une démonstration assez concluante de prime abord, due à M. Frolov, membre de la So- ciété mathématique de France. Ces démonstrations reviennent, en général, à ad- mettre que la droite n’a qu’un point réel à l'infini, hypothèse qui n’est qu’une simple conséquence de l'axiome XI. L'on tourne ainsi dans un cercle vicieux. QI] faut, dit Hoüel, reléguer parmi les chimères l’es- poir que nourrissent encore tant de géomètres de parvenir à démontrer le postulat d'Euclide autrement que par l'expérience. Désormais, ces tentatives devront ! Pour les détails, consulter l'ouvrage très complet et très intéres- sant de MM Engel et Stäckel, intitulé: Die Theorie der Parallelli- nien von Euklid bis auf Gauss, Leipzig, 189%, ainsi que The His- tory of modern Mathematics, de M. D.-E. Smith, New-York, 189,6. — 139 — être mises au même rang que la quadrature du cercle et le mouvement perpétuel. » Le but des non-Euclidiens est de prouver, en oppo- sition à l’axiome XI, qu’il n'existe « priori aucune raison d’affirmer qu’on ne puisse mener, par un même point, qu’une seule droite ne rencontrant pas une droite donnée dans le même plan. D'illustres géome- tres ont fait des recherches dans ce sens. Après avoir reconnu dans la première édition de ses Eléments, publiée en 1794, que l’axiome XI équivaut au théo- rème qui dit que la somme des angles d’un triangle est égale à deux droits, Legendre prouve dans des éditions ultérieures que cette somme ne peut sur- passer deux droits et que, si dans un triangle quel- conque elle vaut deux droits, il en est de même dans tous les triangles (1833). Par contre, il éprouve quel- que difficulté à démontrer qu’elle ne peut être infé- rieure à deux droits. La théorie des parallèles avait aussi été, pendant plus d’un demi-siècle, l’objet des méditations de Gauss, comme cela ressort de plusieurs passages de sa correspondance avec Schumacher. Le 17 mai 1831, il écrivait: « Depuis quelques semaines, j'ai commencé à mettre par écrit quelques résultats de mes propres méditations sur ce sujet, qui remontent en partie à quarante ans, et dont je n'avais jamais rien rédigé, ce qui m'a forcé trois ou quatre fois à recommencer tout le travail dans ma tête. Je ne voudrais pourtant pas que tout cela pérît avec moi!» Hoüel, en 1867, fait suivre sa traduction de cette lettre d'une remarque conçue en ces termes: «En parcourant la table des 1 Ich wünschte doch, dass es nicht mit mir unterginge. Let ESS matières que doit contenir le quatrième volume de l'édition des Œuvres de Gauss, publiée en ce moment par l’Académie de Gættingue, nous n'avons vu an- noncer aucun article qui parût se rapporter au projet annoncé ici par le grand géomètre. Il serait bien re- grettable que ces recherches si profondes et si origi- nales eussent péri avec lui!» M. Stäckel, en 1895, ne peut que confirmer cette remarque. Ainsi, malheu- reusement pour la géométrie, Gauss ne donna aucune suite à son projet, et, à l'exception de quelques notes éparses çà et là, entre autres dans les Gelehrte An- ceigen de Gættingue, tout a péri avec lui. Le 28 no- vembre 1846, il écrit encore: « J’ai eu dernièrement occasion de relire l’opuscule de Lobatschewsky, inti- tulé Geometrische Untersuchungen zur Theorie der Pa- rallellinien, Berlin, 1840. Cet opuscule contient les éléments de la géométrie qui devrait exister si la géométrie euclidienne n'était pas vraie. Un certain Schweikardt! a donné à cette géométrie le nom de géométrie astrale, Lobatschewsky, celui de géométrie imaginaire. Vous savez que, depuis cinquante-quatre ans (depuis 1792), je partage les mêmes convictions, sans parler ici de certains développements qu'ont reçus, depuis, mes idées sur ce sujet. Je n’ai donc trouvé dans l'ouvrage de Lobatschewsky aucun fait nouveau pour moi; mais l'exposition est toute diffé- rente de celle que j'avais projetée, et l’auteur a traité la matière de main de maitre et avec le véritable esprit géométrique. Je crois devoir appeler votre attention sur ce livre, dont la lecture ne peut man- quer de vous causer le plus vif plaisir. » L' Autrefois à Marbourg, maintenant professeur de jurisprudence à Künigsberg. (Note de Gauss.) 2 PA . Lobatschewsky (né à Nijni-Nowgorod en 1793, mort à Kazan en 1856) est le géomètre dont les travaux ont le plus contribué à répandre dans le monde sa- vant les idées non-euclidiennes. Son premier essai sur les fondements de la géo- métrie, comme 1l le dit lui-même, parut en langue russe dans le Courrier de Kazan, pour l’année 1829. Dans ce travail, Lobatschewsky montre la possibilité de concevoir une géométrie indépendante de l’axiome d’Euclide. Il continua à exposer les résultats de ses recherches sur ce sujet dans les Mémorires de l'Univer- sité de Kazan, années 1836-1838, sous le titre de Nou- veuux principes de géométrie, avec une théorie complète des parallèles. En 1837, il fit insérer dans le Journal de Crelle (tome 17, page 295) un article, la Géométrie imu- ginaire, qui contient un extrait des mémoires précé- dents. En 1840, il publia à Berlin une sorte de résumé de ses principaux travaux, sous le titre déjà cité de Fecherches géométriques sur la théorie des parallèles (in-18, 61 pages). Une traduction française, faite par Hoüel, parut en 1866. Enfin, en 1855, Lobatschewsky mit le couronnement à son œuvre par la publication de sa Pangéométrie, qui parut simultanément en français et en russe. Dans ses Recherches géométriques sur la théorie des parallèles, Lobatschewsky commence par rappeler suc- cinctement une quinzaine de propositions connues et faciles à démontrer. Il s'applique tout spécialement à donner une définition scientifique de la ligne droite. « La définition et les propriétés de la ligne droite: ainsi que des parallèles, sont l’écueil et pour ainsi dire le scandale de la géométrie élémentaire. » Cest de cette manière que s’exprimait d’Alembert, en 1759, ES M dans ses Mélanges de Littérature, d'Histoire et de Plhilo- sophie. Lobatschewsky considère la droite comme une ligne qui se superpose à elle-même dans toutes ses positions. «J'entends par là, ajoute-t-il, que, si l’on fait tourner autour de deux points de la ligne droite la surface qui la contient, cette ligne ne change pas de place. » — Plus tard, dans sa Pangéométrie, il dé- finira le plan et la droite de la manière suivante : « Je définis le plan comme le lieu géométrique des inter- sections de sphères égales décrites autour de deux points fixes comme centres. Enfin, je définis la ligne droite comme le lieu géométrique des intersections de cercles égaux situés tous dans un même plan et décrits de deux points fixes de ce plan comme cen- tres. » Lobatschewsky, il fallait s’y attendre, eut de nombreux adversaires, et en a encore beaucoup au- jourd’hui. l’un de ces derniers, M. A. Karagiannides, fait observer qu’en parlant du plan et de la droite, Lobatschewsky emploie à tout propos les mots point, lieu géométrique, sphère et cercle, sans en donner de définition. « Il se place ainsi sans le savoir sur sol euclidien, et érige là-dessus une géométrie non-eu- chidienne ! 1» Lobatschewsky fait suivre les quinze propositions qu'il suppose connues de ses lecteurs d’une définition des parallèles, plus générale que la définition ordi- naire, et se réduisant à celle-ci lorsqu'on admet l’axiome XI d'Euclide. « Toutes les droites tracées par un même point dans un plan, dit-il, peuvent se distribuer, par rapport à une droite donnée dans ce plan, en deux 1 Die nichteuklidische Geometrie vom Alterthum bis zur Gegen- art, Berlin, 1893, page 22. — 143 — classes, savoir : en droites qui coupent la droite don- née, et en droites qui ne la coupent pas. La droite qui forme la limite commune de ces deux classes est dite parallèle à la droite donnée. Soit abaissée du point A (la figure est facile à cons- truire), sur la droite BC, la perpendiculaire AD, et soit élevée au point À, sur la droite AD, la perpendi- culaire AE. Dans l'angle droit EAD), il arrivera ou que toutes les droites partant du point À rencontreront la droite CD, comme le fait AF, par exemple; ou bien que quelques-unes d’entre elles, comme la perpendi- culaire AE, ne rencontreront pas DC. Dans l’incerti- tude si la perpendiculaire AE est la seule droite qui ne rencontre pas DC, nous admettrons la possibilité qu'il existe encore d’autres lignes, telles que AG, qui ne coupent pas DC, quelque loin qu'on les prolonge. En passant des lignes AF, qui coupent CD, aux lignes AG, qui ne coupent pas CD, on trouvera nécessaire- ment une ligne-limite AH, d'un côté de laquelle les lignes AG ne rencontrent aucune la ligne DC, tandis que, de l’autre côté, toutes les lignes AF rencontrent DC. L’angle HAD, compris entre la parallèle HA et la perpendiculaire AD, sera dit l’angle de parallélisme, et nous le désignerons par Il (p), p représentant la dis- tance AD. » Cet angle joue un rôle important dans la géométrie de Lobatschewsky. L'auteur prouve un peu plus loin, ce que Legendre avait déjà fait, que dans tout triangle rectiligne, la somme des trois angles ne peut surpasser deux droits Il déduit de là que deux hypothèses sont possibles : ou bien, la somme des angles est égale à deux droits dans tous les triangles rectilignes, et alors l’angle de parallélisme n (p) est égal à !/, +, quelle que soit la Et PRPATRE distance p ; ou bien, cette somme est moindre que deux droits dans tous les triangles, en même temps que Hi (p) est inférieur à !/, 7. « La première hypothèse, ajoute Lobatschewsky, sert de fondement à la Géométrie ordinaire et à la Trigono- métrie plane. La seconde hypothèse peut être égale- ment admise, sans conduire à aucune espèce de con- tradiction dans les résultats, et elle est la base d’une nouvelle théorie géométrique, à laquelle j'ai donné le nom de Géomélrie imaginaire. » C’est la (Géométrie non- euclidienne de Gauss. Plus loin encore, Lobatschewsky substitue à la droite et au plan une courbe-limile (horicycle) et une surface-limile (horisphère). La courbe-limite est une ligne plane telle que toutes les perpendiculaires éle- vées sur les milieux de ses cordes sont parallèles en- tre elles (dans l’acception généralisée du mot paral- lèle). Une circonférence, dont le rayon devient infini- ment grand, se transforme en une courbe-limite. De là le nom d’horicycle que l’on peut donner à cette courbe. La surface-limite, engendrée par la révolution de la courbe-limite autour d’un de ses axes, peut aussi être remplacée par une sphère dont le rayon croit indéfini- ment, l’horisphère. Lobatschewsky démontre qu’alors la somme des angles dièdres d’un trièdre dont les arêtes sont parallèles, est égale à deux angles droits. Il en résulte naturellement que dans les triangles sphé- riques, tracés sur l’horisphère, il existe entre les côtés et les angles les mêmes relations qu'entre les éléments correspondants des triangles rectilignes. Aussi, est-ce par de nombreuses et intéressantes applications à Ja trigenométrie que se termine le mémoire du géome- tre russe sur la théorie des parallèles. — 145 — Un autre ouvrage, qui contribua pour une large part à la diffusion des idées non-euclidiennes, est celui de Jean Bolyai, capitaine au Corps du Génie dans l’armée autrichienne. Son père, Wolfgang Bolyai (1775-1856), de Bolya en Transylvanie, avait été l'ami et le condisciple de Gauss durant son séjour à Gœæt- tingue. Il engagea fortement son fils à s’occuper de la théorie des parallèles et à l’approfondir. Celui-ci, dont l'intelligence était très éveillée, ne manqua pas de suivre les conseils paternels. À vingt et un ans déjà (c'était le 3 novembre 18953, et il était né en 1802), il mandait à son père ce qui suit : « Je me suis décidé, aussitôt que les choses seront en ordre, à publier un travail sur les parallèles. Tout n’est pas encore défi- nitif, mais le chemin que je me suis tracé me conduira certainement au but, si toutefois ce but est réalisable. Il n’est pas encore atteint, mais J'ai amené au jour des faits qui ne laissent pas que de me surprendre. Il serait à toujours regrettable que ces faits vinssent à se perdre. Tout ce que je puis dire, c’est qu'avec rien j'ai créé un monde nouveau. » Cet enthousiasme tout juvénile est compréhensible et pardonnable, étant donnés la grandeur et le désintéressement de la cause qui le provoquait. Ne rappelle-t-1l pas en quelque sorte celui que Pascal dut éprouver en découvrant, à peine agé de seize ans, son fameux théorème de l'hexagone inscrit, qui sert encore de base à toute la théorie des coniques ? La joie que la science procure est l’une des plus pures et des plus saines que l’on puisse couter. C’est dans un appendice d’un traité de mathémati- BÜULE SOC FSCANAÎT TL XXE 10 — 146 — ques !, publié par son père en 1832, que Jean Bolvai exposa en une trentaine de pages ses idées sur la nouvelle géométrie. Cet appendice, intitulé : Appendix scientiom spatir absolute veram exhibens : à veritate aut falsitate Axiomatis XI Euclidei (a priori haud unquam decidenda) independentem ; adjecta ad casum falsita- tis, quadratura circuli geometrica. Auctore Johanne Bolyai de eadem, Geometrarum in Exercitu Cæsareo Regio Austriaco Castrensium Capitaneo, a été traduit en français par Hoüel, en 1867. Dans ce mémoire, Bolyai considère deux systèmes de géométrie : l’un, le système Y, reposant sur l'hypothèse de la vérité de l’axiome XI d’Euclide; l’autre le système S, sur l’hy- pothèse de sa fausseté. Après une série de considéra- tions, il arrive alors aux conclusions suivantes ? : I. Est-ce le système Y ou le système S qui a lieu dans la réalité ? — C’est ce qu’on ne saurait décider. II. Toutes les hypothèses tirées de la /ausselé de l’axiome XI (en se plaçant au point de vue non-eucli- dien) sont absolument vraies et, en ce sens, ne s’ap- puient sur aucune hypothèse. Il y a donc une Trigo- nomélrie plane a priori dans laquelle le système seul vrai reste inconnu. La Trigonomélrie sphérique, au contraire, s'établit d’une manière absolue, indépendamment de l’axiome XI. Dans sa dernière conclusion, la cinquième, Bolvyai insiste sur le fait que, dans le cas où c’est le système S, et non le système Y, qui a réellement lieu, il est ! Tentamen juventutem studiosam in elementa matheseos pu- rae, elementaris ac sublimioris, methodo intuitiva, evidentiaque huic propria, introducendi. Cum appendici triplici. Maros Vâsär- hely, in &?, ? Appendix. $ 38. possible de construire une figure rectiligne équiva- lente à un cercle. Le problème de la quadrature du cercle est donc résoluble dans ce système. ; | Jean Bolyai mourut en 1860, quatre ans seulement après son père. Celui-ci avait ajouté quelques remar- ques au mémoire de son fils, desquelles nous déta- chons principalement ce qui suit ! : « Les formules de la Trigonométrie sphérique (dé- montrées dans le Mémoire précédent, indépendam- ment de l’axiome XI d’Euclide) coïncident avec celles de la Trigonométrie plane, lorsque l’on considère (pour nous servir d’une façon de parler provisoire) les côtés d’un triangle sphérique comme réels, ceux d’un trian- le rectiligue comme imaginaires; de sorte que, lors- qu'il s’agit des formules trigonométriques, on peut regarder le plan comme une sphère imaginaire, en prenant pour sphère réelle celle dans laquelle MERE el: « On démontre qu’il existe une certaine quantité (dans le cas où l’axiome d’Euclide n’a pas lieu), telle que la quantité correspondante I est égale à la base e des logarithmes népériens. Dans ce cas, on établit encore les formules de la Trigonométrie plane, et de telle manière que les formules sont encore vraies pour le cas de la réalité de l’axiome en question, en prenant les limites des valeurs lorsque ? tend vers l'infini. Ainsi le système euclidien est en quelque sorte la limite du système anti-euclidien, pour ? con- vergeant vers l'infini. » 1 Tentamen, t. IT, p. 580 et suiv. Trad. Hoüel. Paris, Librairie A. Hermann. Dans son Aurzer Grundriss, paru en 1851, Wolfgance Bolvai fait voir entre autres : « que dans la trigonomé- trie rectiligne comme dans la trigonométrie sphérique, les sinus des angles sont entre eux comme les sinus des côtés opposés, si ce n’est que, sur la sphère, les côtés sont réels, et que dans le plan on doit les con- sidérer comme imaginaires, de même que si le plan était une sphère imaginaire. « Si l’axiome XI n'est pas vrai, 1l existe un ? déter- miné, qu'il faut substituer dans les formules. Si, au contraire, cet axiome est vrai, il faudra faire dans les formules ? — >,» Les œuvres des deux Bolvai étant devenues extré- mement rares, l'Académie des Sciences de Hongrie en a entrepris dernièrement une réimpression. Espé- rons, avec M. Stäckel, que cette nouvelle édition verra bientôt le Jour. Disons enfin, en terminant, que les non-euclidiens conçoivent un espace dont le nôtre n’est, pour ainsi dire, qu’un cas particulier, et sur lequel nous revien- drons dans une prochaine communication. Nous aurons alors l’occasion de parler des remarquables travaux de Helmholtz, de Riemann, de Beltrami, de Klein, de Cavlev, de Poincaré, dans le domaine de la séométrie non-euclidienne. Séance du 26 mars 1896 L'AVALANCHE DE L'ALTELS le 11 septembre 18925 PAR LÉON DU PASQUIKR Membre de la Commission des glaciers de la Société helv. des sciences naturelles, Secrétaire de la Commission internationale des glaciers. Pre Gletscherlaiine an der Altels\, tel est le tre d’un rapport fait à la demande de la Commission des glaciers de la Société helvétique des Sciences naturelles, par M. Hem. Ce rapport a été publié grâce à l’initiative de la Société des Scien- ces naturelles de Zurich, grâce aussi à une subvention spéciale de 500 francs accordée à notre Commission par le Département fédéral de l’Industrie et de lAgriculture. C'est sans doute le travail le plus important traitant de lPava- lanche de l’Altels: il restera la principale source de renseigne- ments pour les spécialistes intéressés, qui v trouveront entre autres la bibliographie du sujet jusqu’à la fin de 1895. D'abord écrites en vue de notre séance publique du Locle, le 2% octobre 1895, puis remaniées ensuite d'observations nou- velles faites sur les lieux en 1896, les pages qui suivent ont un double but: mettre le public de langue française au courant d’un phénomène dont on à beaucoup parlé, et que la presse quotidienne à souvent travesti: compléter et rectifier le rapport de M. Heïm en quelques points, sur lesquels il était impossible de se faire, immédiatement après la catastrophe, une opinion solide. | Gest dire qu’elles ne feront pas double emploi avec le Neujahrsblatt de Zurich. 1 Die Gletscherlaioine an der Altels ain 11ten September 1895. Im Auftrag d. Gletschercommission der Schweiz. Naturf. Ges. be- arbeitet unter Mitwirk. der Herren Dr Léon Du Pasquier, Prof. in Neuchâtel, und Prof. Dr F.-A. Forel, in Morges, von D Alb. Heim Prof, in Zürich. (Neujahrsblatt d. Naturf. Ges. in Zürich, auf 1896.) LÉ AED INTRODUCTION Le 11 septembre 1895, à 5 h. 10 du matin, une partie du glacier de l’Altels se détachait, glissait le long du flanc régulièrement incliné de la montagne et venait finalement s’abattre sur le fond de la Spital- matte, où elle ensevelissait sous une couche de glace et de débris cent vingt têtes de bétail. Les six habi- tants de l’alpe étaient eux-mêmes ensevelis ou tués d'autre manière. Les témoins oculaires directs de l'événement n’exis- tent plus, nous avons donc à reconstituer le phéno- mène d'après les indications assez vagues des quel- ques personnes qui pensent en avoir perçu quelque chose et d’après l'étude des produits de la catas- trophe. | Mais d'abord, deux mots d'orientation topogra- phique, après lesquels nous passerons successivement en revue: les formes de la rupture, de la trajectoire, du cône d’avalanche, la nature mécanique du phéno- mène, ses causes probables et les movens dv parer à l'avenir. SITUATION Le groupe Altels-Balmhorn est une partie de la zone interne des hautes alpes calcaires, revêtement du massif cristallin du Finsteraarhorn. Il est formé par les assises du dogger, du malm et quelque peu de cré- tacé inférieur à plongement nord-ouest. Séparé, par la vallée de Gasteren, du Doldenhorn et du prolonge- ment nord-est des chaînes calcaires intérieures, 1l l’est à l’ouest par la coupure Gemmi-Daubensee-Spital- — 151 — matte des chaines plus extérieures. Au sud-est, il domine de ses bancs calcaires escarpés le lias de la vallée de la Dala, et regarde les terrains cristallins du massif du Finsteraarhorn. Vs pr: f ct Ce fs ù 7 «#2 22 #, D, L 4) /1 2 # ALES CS Li LV, R 1 ” . F AT D ‘ L “ “… de 0 + m € EAA= 2": dre CP 8 ne LP ; Le > TR 1188 PA: - Q » RS } 0 A À LL SU/ AP AT NC 2e Fig. 1. — CARTE DE L’AVALANCHE DE L’ALTELS (d’après l'Atlas Siegfried, avec l’autorisation du Bureau topographique fédéral) Echelle 1 : 50 000 Le cône de l'avalanche est indiqué en pointillé, la rupture en blanc avec courbes de niveau approximatives ponctuées, la trajectoire en traits interrompus, la zône du soufile par un faisceau de traits pointillés convergeant vers le point initial. Toute la région qui entre en ligne de compte ici est caractérisée par le plongement régulier des couches vers le nord-ouest, et cela sous des angles de 30° à 400 environ. Le vallon de Spitalmatte est un chéneau isoclinal, le prolongement de la vallée de la Kander et l’avant- dernier palier au-dessous du col de la Gemmi. On peut se demander si cette coupure Gemmi- Spitalmatte n’est pas un tronçon d’une ancienne vallée de la Kander, dont la tête, actuellement disparue, se serait étendue au sud de la Gemmi. Cette décapita- tion aurait amené la prédominance de l’affluent de Gasteren, considéré dès lors, grâce au volume de ses eaux, comme la vraie origine de la Kander. Quoi qu'il en soit, le lieu d’en discuter n’est pas ici. Le chénau de la Spitalmatte est flanqué à droite (sud- est) par la puissante pyramide jurassique de l’Altels, à gauche par un escarpement de têtes de couches créta- cées et tertiaires de 300 mètres de hauteur, l’Ueschinen- wand. Du fond de Spitalmatte, situé à 1900 mètres environ d'altitude, la masse de l’Altels s’élève d’abord assez rapidement; à 250 mètres au-dessus, une rup- ture de pente donne lieu à une terrasse, la terrasse de Tatelen; puis la pente reprend, et par une inclinai- son d’une quarantaine de degrés finit par atteindre, à 3636 mètres, le sommet de la montagne. En termes de fortification, le vallon de la Spitalmatte est un fossé; au sud-est, l’escarpe aboutissant à la berme de Tatelen; au nord-ouest, la contrescarpe de l'Ueschinenwand. Altels 3636 “y La TES Fig. 2. Profil transversal suivant la trajectoire de l’avalanche. Vu de l’Ueschinengrat ou de quelque point situé au nord-ouest, des sommets du Jura, par exemple, le ver- sant de l’Altels se présente sous la forme d’un grand triangle plus ou moins équilatéral, couronné de neige dans son tiers supérieur; du Jura, la partie enneigée est presque seule visible. La base du triangle de neiges persistantes se main- tient depuis nombre d'années à l'altitude de 3050-3100 mètres; sur la gauche de cette base (sud-ouest), des- cend une queue glaciaire de près de 1 kilomètre de long, sur 150-200 mètres de large, arrivant jusqu’à l'altitude de 2700 mètres environ. L'’extrémité de ce petit glacier s'appuie à un renflement local des cou- ches rocheuses. LES TÉMOIGNAGES À 9 h. 10 du matin, une servante de l’auberge de Schwarenbach entendit un bruit semblable à celui du tonnerre et crut ressentir une commotion. De Schwa- renbach, la Spitalmatte est cachée derrière un pan de rochers; en outre, le 11 septembre, à 5 h. 10 du matin (heure centrale), l'obscurité de Ja nuit est à LASER peine suffisamment dissipée pour qu'on puisse distin- œuer à cette distance de 2,5 kilomètres autre chose que les grands traits du paysage. Néanmoins, on dit avoir vu de Schwarenbach, planant au-dessus de la Spitalmatte, le nuage blanchâtre qui accompagne les avalanches. Les mêmes observations ont été faites à Kander- stes (5 à 6 kilomètres de distance). Le bruit v fut distinctement perçu par plusieurs personnes, tandis que d’autres, qui étaient pourtant en plein air, n’en- tendirent rien. Ici également, les uns crurent à un coup de tonnerre, d’autres à un tremblement de terre, d’autres encore à une avalanche. Ceux qui, comme M. Reichen, agent-vover, ont pu faire quelques ob- servations, rapportent que de derrière le Gellihorn (qui masque la Spitalmatte pour Kandersteg} s'éleva une colonne brumeuse qui parut ensuite s'épanouir et retomber sur Kandersteg. Un homime qui se mettait en devoir de monter à la (emmi reçut quelques souttes de pluie; mais, remarquant au-dessus de lui un nuage, 1l n’v attacha pas grande importance: pour- tant, pour les observateurs plus éloignés, le ciel était encore serein et le resta jusque vers 9 ou 10 heures. Les habitants de la vallée d’Ueschinen, collatérale à celle de la Spitalmatte, à 1,5 kilomètre environ au nord-ouest, furent, dit-on, atteints par une légère chute de poussière. Au Torrenthorn, 8 kilomètres au sud de la Spitalmatte, le bruit fut entendu par des ascen- sionnistes. Il fut perçu encore à Frutigen (16 kilo- mètres au nord, dans la direction de la vallée). Nous ne connaissons pas d’autres témoignages qui ajoutent quelque chose à ceux-ci. Ce ne fut que plus tard seulement, à 7 heures, que — 15 — des bücherons qui avaient travaillé dans la forêt d’arolles de la Spitalmatte, en retournant à leur ouvrage, découvrirent le sinistre. Au lieu de l’alpe verdoyante, un monceau de glace et de pierres; au lieu des chalets, une traînée de décombres ; au lieu des sales sonneries de la veille, un silence de mort, les cadavres mutilés des bêtes et des hommes! Ce fut aux bücherons qu'incomba la mission d'annoncer la catastrophe à Louèche et à Kandersteg. L’alpe de Spitalmatte, en effet, quoique située à la limite des cantons du Valais et de Berne, et en ma- jeure partie sur ce dernier, était louée à une corpo- ration de Louèche. Suivant un vieil usage, le bétail aurait dû quitter l’alpe le surlendemain, 15 septembre. LA RUPTURE La masse détritique et glaciaire qui recouvre la Spitalmatte une fois constatée, il n’est pas malaisé d'en découvrir la provenance. Au sud-est, le triangle neigeux qui couronne l’Al- tels a subi une modification importante, visible au loin: sa base, autrefois horizontale, a pris la forme d’un grand arc de cercle, de 400 mètres environ de flèche; à distance, du Jura, par exemple, l’ancien triangle apparait actuellement comme la partie infé- rieure d’une gigantesque tour Eiffel; du reste, pas d’autres changements appréciables. (Voir planche à la fin.) La catastrophe est donc due à la chute subite d’une partie de ce triangle, c’est-à-dire à une avalanche, qu'il s'agisse, du reste, de névé ou de glacier, peu importe pour le moment. LE Are Il parait évident, à première vue, que la forme en arc de cercle affectée par la rupture est statiquement nécessitée par le fait que les deux angles de base du triangle étaient appuvés, tandis que le milieu ne l'était pas; la rupture à formé voûte en dessous d’une ligne de pression aboutissant aux angles de base; elle est arc-boutée en ces deux points. Elle s’est faite d’un coup et après la première chute de 5 heures du ma- tn, il nv en à plus eu; ce qu'on a dit de chutes sub- séquentes n’est qu'un produit de l’imagination tou- jours féconde des journalistes. L'étude sur place de la rupture confirme cette idée; lirrégularité de courbure qui se manifeste dans le bord de l'arc parait être un produit des circons- tances locales. Quelques inégalités d'ordre secondaire pourront encore être égalisées par le temps et donner lieu à de très petites avalanches partielles qui n’attein- dront pas le fond de la vallée; sauf cela, la cassure parait franche et pour le moment définitive. Voici les dimensions de cette brèche cintrée: corde entre les angles de base, 600 mètres: superficie, 145 000 mètres carrés; épaisseur de la glace, O0 à 40 mètres; épaisseur moyenne, environ 25 mètres; vo- lume de glace épanché, environ 3 800 000 mètres cubes. Une question importante se posait: la rupture était- elle dessinée à l'avance par des crevasses? Je crois pouvoir hardiment répondre non : la région de la clef de voûte coïncide avec une fissure antérieure, de trace horizontale, sur 60 à 80 mètres de longueur seulement, le reste de la rupture est franc. Sur la gauche, à mi- hauteur, quelques crevasses de trace à peu près hori- zontale atteignent la rupture, peut-être se prolon- seaient-elles auparavant plus loin dans la partie CET éboulée, mais elles n’ont pu jouer aucun rôle, leur direction n'était certainement pas celle de Farc de rupture. (Voir planches 1 et 2 à la fin.) La crevasse principale du glacier, la romaye, est restée intacte; elle n’a pas été atteinte par le phéno- mène. Dans la région de la rupture, linclinaison du sub- stratum rocheux formé des surfaces de couches juras- siques dépasse peu 59°. À en juger par celles des pieds-droits restants, l’in- clinaison de la surface du glacier était plus forte. Il se terminait en un front convexe, ce que confirment les photographies prises peu de temps avant l’ava- lanche et le dire des guides. L'inclinaison superficielle du glacier diminue légèrement en dessous de la rimave, pour auginenter au-dessus jusqu'à 99° et plus; dans le voisinage du sommet, la pente est nota- blement plus faible. La rimaye marque donc, ici comme bien souvent ailleurs, un changement de pente; c'est à tort qu'induits en erreur par un raccourci de perspective, certains auteurs, qui n'ont examiné la rupture que d'en bas, ont cru constater une coïnci- dence entre ce changement de pente et le haut de la rupture. Une autre crevasse, large et profonde, sépare, vers la courbe 5150, la langue glaciaire de gauche de la partie supérieure du glacier; c’est pourquoi la rupture empiète sur la prolongation de la langue. GLACIER OU CHAMP DE NEIGE ? Nous avons admis jusqu'ici que la rupture avait eu lieu aux dépens d’un glacier, glacier de versant (Hän- sesletscher) s'entend. Quelques observateurs des plus — 158 — compétents pensent qu'il s’agit plutôt d'un simple névé, le glacier n'étant représenté que par la langue de gauche. | Pour ma part, les observations que j'ai faites dans le cône de l’avalanche ne m'ont montré que de la glace compacte, en grains polvédriques emboîtés, cristallographiquement orientés, comme le prouvent les figures de Tyndall. Dans la région de la rupture, la surface est à vrai dire du névé, mais les neuf dixièmes de la hauteur des falaises de cassure pré- sentent des bandes bleues et tous les caractères de la glace du glacier. Je considère donc la partie inférieure du triangle neigeux de l’Altels comme un véritable glacier, mais J'admets que la ligne de neige superficielle passe actuellement par la rupture elle- même, peut-être à mi-hauteur entre la base et la clef de voûte. La base est à 3050-3100 mètres, la clef vers 3330-3340 mètres d'altitude. L’altitude moyenne de la surface totale (y compris la langue de gauche) est très voisine de 3200 mètres. LA TRAJECTOIRE Le chemin parcouru par l’avalanche dans sa des- cente vers la Spitalmatte est formé de trois tronçons de nature différente. (Voir profil p. 153.) 1. Dans le haut et jusqu’à la terrasse de Tatelen, cest une large voie dallée par les surfaces de cou- ches du Jurassique et encaissée entre les deux hautes falaises en têtes de bancs coupées de l’Ober-Tatlis- horn et des rochers désignés sur la carte par la cote 2975. Là seulement la trajectoire est un couloir ; large, — 159 — dans le haut, de près de 900 mètres, il se rétrécit vers le bas jusqu’à 750 mètres, et est en partie oc- cupé sur la gauche par la langue glaciaire de 150 à 200 mètres de largeur, dont il à été plusieurs fois question déjà. La pente assez régulière, de 30-35, des surfaces de couches de ‘la voie, est interrompue vers 2650 mètres par un ressaut oblique en dessous duquel elle diminue vers la terrasse de Tatelen. En dessous de l’ancienne extrémité du glacier, soit envi- ron dès 3100 mètres d'altitude, la surface est cou- verte de fines rainures lapiaires recoupées par quel- ques fissures très étroites, mais néanmoins bien marquées. Du reste, tout le versant de l’Altels est entièrement débité par des joints dont le système principal est dirigé suivant des plans verticaux, nor- maux à la direction des couches; un système subor- donné présente des Joints suivant des plans perpendi- culaires, moins inclinés que les surfaces de couches. Tout cela donne au sommet de l’Altels une nature très raboteuse. 2. La berme de Tatelen constitue le deuxième tron- con de la trajectoire; elle est formée par des terrains meubles, éboulis, restes d’avalanches en partie gazon- nés et à travers lesquels pointe rarement la roche en place. 9. Puis vient l’escurpe convexe, occasionnée par un léger ploiement des couches et par des érosions; c’est le tronçon à forte pente (jusqu’à 500) de la trajec- toire. | Enfin la Spitalmatte. LE CONE C’est au pied de cette trajectoire, de nature relati- vement simple et régulière, que s'étend le chaos des débris de l’avalanche. If n’a qu’une lointaine ana- logie avec un cône d’éboulis ordinaire; sa surface extrêmement irrégulière, formée d’un dédale de mon- ticules, de bourrelets et de dépressions, rappelle plu- tôt celle d’un véritable grand éboulement en masse (Rossberg, Kandergrund, etc.), ou même par places un paysage morainique. Il parait certain que le sous- sol a grandement influencé cette formation superti- cielle, et il est hors de doute que ce sous-sol lui-même n'est en grande partie qu'un produit d’éboulements d’avalanches.. peut-être de glaciers, antérieurs. Notons comme traits caractéristiques de ce cône d'avalanche : 1. un bourrelet au pied des rochers de l’Ueschi- nengral; 2. deux ruptures dans le détritus qui n’a pu se maintenir sur certaine partie en forte pente du sous- sol (indiquées comme boutonnières dans la carte, page 151): 9. une grande coulée en retour, dirigée du pied de ces ruptures vers l’est, c'est-à-dire vers le Schwarz- bach : 4. un vrai cône d'éboulis de glace sortant du ravin qui coupe l’escarpe sous Fatelen, cône qui a donné lieu à: o. un petit lac de barrage. (Voir pl. 1, à la fin) RE 3 à DRE Le cône n'est pas absolument limité à la Spital- _matte. Sur Tatelen déjà existent des dépôts; les an- fractuosités ont été comblées. Sur l’escarpement d’Ueschinen, quelques applications détritiques, comme faites à la truelle de maçon, disent assez que l’ava- lanche à déferlé contre cette paroi. De loin, c’est comme si un grand coup de balai avait nettoyé la trajectoire, projetant sur la Spitalmatte et contre l’'Ueschinengrat, le gros des détritus, mais en en lais- sant assez sur Tatelen, pour y produire un certain nivellement. Quant à la nature du détritus de l’avalanche, c’est un conglomérat vacuolaire de fragments de glace et de pierres de dimensions variables. Entre les blocs de glace plus que céphalaires et la fine poussière de trituration, tous les intermédiaires sont représentés. Le mélange de glace et de pierres ou de poussière rocheuse est parfois très intime, les coupes fraiches dans la masse présentent souvent une teinte grisâtre générale. (Voir pl. 3 à la fin.) La quantité relative de glace et de pierres dans le cône est difficile à déterminer. Evidemment, la glace prédomine de beaucoup. Les observateurs qui ont étudié les lieux immédiatement après la catastrophe, alors que tout était encore blanc, n’ont pas suffisam- ment tenu compte du détritus rocheux. Ceux, au contraire, qui s’y sont rendus plus tard, alors que par suite d’une ablation intense la couche neigeuse superficielle avait disparu et que tout avait pris la teinte noirâtre uniforme des débris de malm, se sont exagéré l'importance de la masse rocheuse entraînée. BUELI. S0C. SC: NAT! Æ! XXIV 11 __ 462 M. Heim, qui est des premiers, donne, dans son rap- port, 1-21/;, de pierres. Ce chiffre me paraît trop bas; d’après ce que j'ai vu en juillet 1896, il doit être au moins triplé ou quadruplé. M. Heim lui-même, qui a dès lors visité de nouveau les lieux, m’écrit aussi: «.… Schutt ist mehr als ich dachte ... » Outre les pierres, le conglomérat de glace contient des débris végétaux et une bonne partie des cadavres entiers ou déchiquetés du bétail. Le sol sous-jacent n’est à découvert qu'en de rares endroits, mais il parait avoir en général peu souffert. Par places, tant sur Tatelen que sur la Spitalmatte, l’ancien gazon existe encore, il est seulement couché dans le sens du mouvement; ailleurs il a été enlevé. La superficie du cône est de 1 200 000 mètres carrés, ce qui donne une épaisseur moyenne de débris qui serait peu supérieure à 3 mètres, s'ils étaient tassés. LA ZONE PÉRIPHÉRIQUE Quoique le cône soit le lieu des dépôts profonds de l’avalanche, les dégâts n’y sont pas restés localisés, au contraire. Tout autour du cône proprement dit s'étend une région de largeur variable, grêlée de pierres et de débris de glace, s'étendant quelquefois jusqu’à près d’un kilomètre du cône. C'est en particulier sur la gauche, là où le chéneau de Spitalmatte se rétrécit en forme de cul-de-sac partiel, que la zone périphérique a été le théâtre des grands dégâts dus au courant d’air, au vent de l’ava- lanche, au souffle, comme nous dirons. — 163 — En face, dans la direction du mouvement, l’Ueschi- _nengrat, à 2300 mètres, soit encore plus de 400 mè- tres au-dessus du Schwarzbach, a reçu des pierres pugilaires, tandis que, comme je l’ai dit plus haut, la pluie de poussière atteignait les chalets d'Ueschinen (1,5-2 km. du cône.) À droite, où le vallon est largement ouvert sur les paliers inférieurs de (Gasteren et Kandersteg, la zone périphérique grêlée est plus étroite, les effets du souffle n’y sont que très peu de chose. Sur Tatelen, cette zone est limitée par deux droites formant les prolongements des falaises de l'Ober- Tatlishorn et des rochers 2975, qui encaissent le couloir. Le souffle paraît n’y avoir joué aucun rôle. La dimension du cône, augmentée de celle de la zone périphérique atteinte par la grêle de pierres, est de 2 750 G00 mètres carrés. LES EFFETS DU SOUFFLE (ces effets ont été si considérables et entrent pour une si grande part dans l’ensemble des dégâts maté- riels causés par l’avalanche, qu’il vaut la peine d’en dire encore quelques mots. (Voir pl. 4 à la fin.) Les effets du souffle sont donc localisés dans le fond du chéneau de Spitalmatte; ils ne se sont fait sentir ni sur Tatelen, ni sur l’arête d'Ueschinen, où de petits arolles et d’autres objets mobiles n’ont subi aucun déplacement. Dans le chéneau lui-même, 1ls ont porté presque exclusivement sur le cul-de-sac partiel d’amont, où se trouvaient les forêts d’arolles et les chalets. La AO CE Les forêts sont rasées. Les arbres, coupés par le pied ou à une certaine hauteur, suivant qu'ils étaient directement exposés au vent ou situés dans des dé- pressions, sont couchés dans le sens du mouvement, la cime à l’extérieur; ils sont en partie ébranchés et entièrement pelés sur leur face libre. Les cha- lets sont détruits, les parties tout à fait inférieures de leurs pans de mur subsistent seules, le reste est en- levé, les poutraisons forment, sous le vent, une trai- née de quelque cent à cent cinquante mètres de long, prolongée encore par les débris plus menus des toi- tures. À l'extrémité de la traînée se trouvaient, plus ou moins mutilés, décapités. enroulés autour des bois, les cadavres de quatre hommes qui occupaient les chalets au moment de la catastrophe. Les deux autres qui ont disparu étaient probablement sortis déjà et auront été ensevelis avec le bétail. Un chalet nouvellement construit au milieu de la Spitalmatte, sur l'emplacement du cône actuel, a eu sa poutraison projetée dans les rochers de l’Ueschi- nenwand, où elle se trouve encore à mi-hauteur de la paroi; les menus débris de toiture sont seuls parvenus au sommet de l’arête. Un fait est frappant, c’est la convergence presque rigoureuse des arbres, des débris de chalets, etc., vers un point situé au-dessus du thalweg, en avant au ravin qui coupe l’escarpe sous Tatelen. (Cette conver- gence est indiquée par les traits pointillés de la carte, page 151.) La superficie de forêts entièrement dévastées est de 9 hectares environ. Do HS LA DYNAMIQUE DU PHÉNOMÈNE Nous ne savons absolument rien des signes précur- seurs de la rupture, mais il est peu probable que pareil phénomène se soit produit sans aucun avant- coureur. Il est possible que les extensions, les rup- tures partielles du glacier qui ont dûù précéder la rupture définitive aient passé inaperçues aux habitants de la Spitalmatte ; il est possible qu'ils s’en soient doutés, mais que, comme dans tant d’autres cas ana- logues, ils se soient crus assez éloignés et à l'abri de tout danger. Quoi qu’il en soit, on peut se représenter à peu près comment, le 11 septembre au matin, la rupture étant consommée, le segment se détacha, glissant, le centre en tête et formant la grande masse, le long de sa trajectoire. Peu à peu, le mouvement devint de plus en plus rapide, jusqu’à acquérir une vitesse ver- tigineuse. Arrivée sur Tatelen, la grande masse de tête subit un léger relèvement, par le fait de l’aplatissement du versant; au lieu de suivre la contrescarpe, elle fut projetée à travers les airs de l’autre côté du thalweg, reprit terre sur la pente nord-est de la Spitalmatte, et s’en vint, gravissant cette pente, déferler enfin contre la paroi d'Ueschinen, retombant en arrière et donnant lieu au bourrelet de détritus qui se trouve amoncelé ici. Mais le sous-sol, en partie trop incliné pour que la masse püt s’y maintenir, occasionna la coulée de retour de droite. Pendant ce temps, la queue de la trainée de matériaux en mouvement s’arrêtait en partie sur Tatelen ou venait dans sa — 166 — marche plus lente s’étaler au pied de l’escarpe, en forme de cône d’éboulis normal, barrant légèrement le cours du Schwarzbach. Il est fort heureux que le thalweg se trouve préci- sément dans l’angle mort sous Tatelen, autrement un barrage bien plus considérable se fût produit, dont les conséquences pour la vallée de la Kander eussent pu être graves. Tout ceci doit s'être passé en moins de temps qu’il n’en faut pour le décrire. MM. Heim et Brückner estiment à environ 120 mètres par seconde la vitesse de la masse au pied de la pente: le temps écoulé entre la rupture et l’arrivée de l’avalanche sur la Spitalmatte peut être évalué à une minute. L'origine du souffle est clairement indiquée par ses effets, le souffle n’est point un simple courant d’air précédant l’avalanche, car il n’existait pas sur Tatelen et n'existait plus sur l’Ueschinengrat. C’est un produit de la compression de l’air du chéneau de Spitalmatte par la masse de l’avalanche, alors que celle-ci tra- versait les airs au-dessus du thalweg: de là, lair s’échappa dans toutes les directions, la seule ouverte est celle d’aval, c’est là que les dégâts sont les moin- dres, tandis qu’ils sont considérables dans les Dr d’amont en cul-de-sac. Ainsi les traces de la catastrophe, telles qu 'ellés étaient conservées quelques jours après et que nous les avons décrites, sont suffisamment claires pour nous permettre de reconstituer les grands traits au moins de la marche du phénomène. On est un peu plus embarrassé à première vue, pour se rendre compte de la provenance du détritus pierreux du cône, car, d’une part, la glace du glacier de VAI- LA tels est très pure; de l’autre, il ne semble pas que la trajectoire ait jamais été très encombrée de pierres. Il faut cependant remarquer que, grâce aux divers systèmes de joints qui fissurent la masse de lAltels, il a pu être entraîné quelques matériaux le long de la trajectoire, sans que pour cela elle présente de traces évidentes d’érosion. De plus, les parois laté- rales de l’Ober-Tatlishorn donnent lieu à des talus d’éboulis qui se montrent actuellement en partie frai- chement coupés à la base, il est hors de doute que c’est l’avalanche qui a entrainé une partie de leurs matériaux. Enfin, le bas de la trajectoire, à son rac- cordement avec Tatelen, présente des masses de dé- tritus dénuées de végétation, d’où une partie des matériaux pierreux de l’avalanche peut avoir été tirée. Admettant que les 120 hectares du cône soient cou- verts d’une couche de pierres de 8 à 10 centimètres en moyenne, la hauteur moyenne de pierres enle- vées sur la trajectoire, de 170 hectares, serait d’envi- ron 6 à 7 centimètres seulement. LES CAUSES La connaissance exacte des causes qui ont amené la rupture du glacier est évidemment de la plus haute importance pratique. Elle seule nous permettrait de prévoir le retour de pareilles catastrophes et de juger des moyens propres à les prévenir. Remarquons d’abord qu'il s’agit, dans le cas spé- cial que nous étudions, d’une véritable rupture sèche, sans aucune accumulation d’eau, car il n’existait nulle part des traces de ruissellement, en dessous du gla- — 168 — cier les surfaces de couches étaient sèches. C’est une rupture par gravité. En second lieu, constatons que le phénomène est périodique à l’Altels, puisqu'il se produisit déjà en 1782. On est ainsi conduit à se demander si la périodi- cité en question dépend des circonstances topogra- phiques, comme c’est le cas dans tant d’autres chutes de glaciers. Nous pouvons hardiment affirmer qu'il n'en est rien et que ce n'est pas lorsque le glacier de l’Altels atteint certaines dimensions limites que son extré- mité s'écroule. Les premiers levers au 1 : 50 000, datant des années 1846-1849, dont j'ai pu prendre connaissance au Bureau topographique, montrent clairement qu’alors le glacier était notablement plus grand, descendait bien plus bas qu’actuellement. Dès l’avalanche de 1782, le glacier s’était donc non seulement régénéré, mais encore il était, peu avant 1850, plus grand qu’il n’a été par la suite, sans qu’un éboulement soit intervenu alors. M. Heim s’est demandé quelles étaient sur la pente des surfaces de couches de l’Altels les conditions d'équilibre d’une masse de glace de dimensions sem- blables à celles de la brèche actuelle. Sur la base d’un calcul de M. Huber, il affirme que pareille masse de glace ne pouvait rester immobile sur son fond de 90° d’inclinaison par simple cohésion avec les parties supérieures, mais que, pour pouvoir se maintenir, elle devait être gelée au sous-sol Il est permis de se méfier des coefficients intro- duits par M. Huber dans son calcul, ils appartien- nent à cette catégorie de valeurs encore trop peu — 169 — connues et déterminées dans des conditions qui ne sont peut-être pas celles de la nature. Néanmoins il me parait certain que le glacier était en grande partie congelé sur le rocher. En effet, tandis que les sur- faces de couches présentent, comme je l'ai dit, en dessous de 3100 mètres, des traces de lente corrosion des eaux de ruissellement, ces traces disparaissent de plus en plus au-dessus; il n'v avait donc pas de ruissellement d’eau sous le glacier, ce qui ne pouvait arriver que pour autant que la température v était inférieure à zéro. Il me parait donc que lors même qu'on ne consi- dérerait pas comme une nécessité physique la congé- lation du glacier au sous-sol, un observateur attentif de la nature de ce sous-sol s’en convaincra sûrement. Reste à savoir comment et ensuite de quoi a pu se produire un décollement qui, comme nous lavons vu, n’est pas un phénomène hydrologique. A cette question, M. Heim répond: Par réchauffe- ment du sous-sol, par une ascension de la géoiso- therme - Oo, après l’été très chaud de 1895 et ensuite de l'effet cumulatif des étés chauds de 1895, 1894 et 1895. Le fait est que d’une part il parait assez clair que la décongélation ne peut provenir d'en haut, de la olace elle-même, obligée de conserver une tempéra- ture égale ou inférieure à zéro. D'autre part, les recherches de M. Forel ont montré que la catastrophe de 1782 avait suivi aussi un été anormalement chaud... Assurément, on connait d’autres étés très chauds qui n’ont pas été suivis de catastrophe, comme par exemple celui de 1834; mais, dit M. Heim, ils sui- vaient d’autres étés de nature toute différente: il n°v avait pas effet cumulatif. 170 Cependant la possibilité d’une ascension appréciable des géoïsothermes dans l’espace de trois ans, par simple conductibilité, sur des points éloignés des surfaces d’insolation de 200-300 mètres, c’est là un phénomène physique bien difficile à admettre. M. Heim pense, à la vérité, que cette variation a été appuyée par l’effet des eaux d'infiltration chaudes provenant des abrupts du versant ensoleillé de la montagne. Mais..…., outre qu'il v a là peu de neige à fondre, la surface de ces parois étant bien petite et leur inclinaison si grande que la neige ne s’y main- tient jamais; le peu d’eau produit là ne s’infiltre assu- rément qu'en quantités infimes; aussitôt produit, il doit ruisseler. Puis, ces eaux d'infiltration des têtes de couches sud, je les cherche en vain là où elles pourraient reparaitre sur le versant nord... Enfin, malgré l'effet des eaux d'infiltration, il est constant que l’oscillation annuelle de la température ne se fait sentir, dans nos latitudes, que jusqu’à 25 ou 30 mètres au plus de profondeur; peut-être va-t-elle un peu plus loin sur les hautes montagnes isolées de la nature de l’Altels, où l’oscillation a davantage d’am- plitude; mais, qu’une période trisannuelle se fasse sentir à travers 200-500 mètres de roche, c'est peu probable. En d’autres mots, le phénomène d’ascension de là géoisotherme, s’il entre réellement en ligne de compte, doit avoir été beaucoup plus long que ne le pense M. Heim. Un élément capable de jeter quelque lumière sur cette question, c’est: — A71 — L'HISTOIRE DES VARIATIONS DU GLACIER Le premier document précis dont j'aie connais- sance est le levé au 1: 50000 de 1846, dont la minute existe au Bureau topographique. Dès lors, plus rien jusqu’en 1881-1882, date de la revision de la carte; le glacier a considérablement décrü. Une photogra- phie de septembre 1881 corrobore la carte topogra- phique. Je possède trois autres photographies datant de 1887, 1893 et 1895, prises toutes de Schwarenbach, à des moments où, à en juger par les pentes du Tatlis- horn et de 2975, l'enneigement devait être à peu près normal. Ces vues démontrent une crûe appréciable du gla- cier, au moins dans sa partie centrale et orientale, tandis que la langue de gauche n'a guère varié, probablement par le fait qu’elle s'arrête à une aug- mentation de pente, où elle se brise. La crüe doit avoir pris fin en 1893, car la photographie de 1895 nous montre le glacier un peu retiré mais présentant un front plus épais. Or, au dire des guides, tous les glaciers de la région sont en retraite constante depuis longtemps, l’ennei- sement des hautes cimes, entre autres de l’Altels et du Balmhorn, diminue de plus en plus, en sorte qu’on atteint ces sommets en suivant des arêtes rocheuses de plus en plus longues. Quelques observations faites dans le groupe Altels-Balmhorn en 1889 et en 1895 me conduisent personnellement au même résultat. Donc, d’une part, augmentation dans les dimen- sions du glacier, au moins jusqu’en 1893, mais, d'autre part, recul de l’enneigement. | Il semble que nous assistions à un phénomène de très lente extension du glacier, qui, n'étant pas attri- buable à une augmentation de masse, de pesanteur, ne pourrait être dû qu’à un accroissement de plas- ticité sous l’influence d’une élévation de la tempé- rature movenne de la glace — on sait, en effet, l'influence considérable de la température sur la plasticité de la glace. Cette idée est corroborée par une observation du suide S. Ogi, qui me disait, lors de ma première visite de septembre 1895, qu’en 1895 le front du glacier était très raide, il avait «l'apparence d’une goutte ». Si cette hypothèse est fondée, nous aurions dans l'extension plastique du glacier de lAltels l'indice d'une lente élévation de la température moyenne annuelle depuis 1881 au moins. Il s'agirait d’une oscillation climatique de longue durée, capable d’agir profondément sur les géoisothermes. L'idée de M. Heim, de décollement par suite d’as- cension des géoisothermes, n’est pas improbable, à condition d'admettre que cette ascension se produit depuis de longues années: M. Heim l'a dès lors reconnu lui-même dans l'échange de vues que nous avons eu à ce sujet à la séance de la section de séologie de la Société helvétique des sciences natu- relles, à Zurich, en 1896. Du reste, il ne me parait pas possible de se pro- noncer actuellement d’une manière tout à fait défini- tive sur cette question. Bien des observations restent à faire, et il serait très désirable que nous eussions à notre disposition des matériaux un peu plus complets sur la température du sol à diverses altitudes et à différentes profondeurs. era L'étude de la régénération du glacier présentera aussi un certain intérêt. La brèche se remplira-t-elle par descente des masses de glace et de névé surin- combantes ou par accumulation pure et simple de neige fraiche sur place? L'expérience de 1896 est peu concluante à cet égard, le temps avant été trop ex- ceptionnellement défavorable pendant tout l'été, de telle facon que non seulement la brèche ne s’est pas dégarnie de neige, mais qu’elle en présentait même davantage vers la fin de septembre que deux mois auparavant. MESURES PROPHYLACTIQUES Comme toutes les catastrophes glaciaires de nature périodique, l’avalanche de l'Altels se reproduira.. une fois ou l’autre. Peut-on en empêcher le retour”? Si la cause de la catastrophe est due à l'ascension des géoisothermes dans l'intérieur de la montagne, on ne peut évidemment couper le mal à sa racine. Par contre, on pourrait, théoriquement du moins, aug- menter assez le frottement de la glace sur le fond rocheux pour lui permettre de s’y maintenir Pour cela, il faudrait créer des aspérités artificielles suffisantes, soit en découpant la pente en une série de gradins successifs, soit en y implantant des pieux de fer, comme on le fait pour les avalanches. Mais... il est évident que l’un ou l’autre de ces movens con- duirait à des frais absolument hors de proportion avec les avantages qu’on en retirerait. Quant à empêcher artificiellement le glacier de se régénérer, à le faire se briser sur une rupture de pente créée «d hoc, comme le propose M. Forel, on ne le peut si, comme cette année (1896), la neige s’accumule sur place, Il semble donc qu'aucun moyen pratiquement réali- sable ne permette une correction du glacier de l’Altels. Il faut laisser les catastrophes suivre leur cours et se borner à les rendre aussi inoffensives que possible : en reconstruisant les chalets à l'abri des caprices du glacier, en faisant passer le chemin si fréquenté de la Gemmi dans l'angle mort sous Tatelen, en évacuant l’alpage de bonne heure lorsque l'été est chaud, enfin et surtout en observant le glacier, car la production absolument subite de pareils phénomènes n’est pas admissible. Les catastrophes glaciaires qui ont déjà été à plu- sieurs reprises très dévastatrices pour différentes régions du territoire alpin (Bies, Giétroz, etc.) sont pour la plupart des événements périodiques qu'il serait facile de prévoir et contre lesquels il serait facile de se prémunir; mais, pour cela, il faudrait des observations régulières, un système d’observa- tions faites par le moyen d'organes capables. Jus- qu'ici, rien d'officiel n’a été fait. La connaissance même de nos glaciers, abstraction faite de notre carte topographique, est due exclusivement à des entre- prises de caractère privé. Les travaux de mensura- tion du glacier du Rhône, entrepris jadis par le Club Alpin suisse et qui sont destinés à porter leurs fruits dans tout ce qui touche à la connaissance des glaciers, sont actuellement en mains de la Commission des glaciers de la Société helvétique des sciences natu- relles, qui ne vit et ne travaille que grâce à des contributions de caractère privé. — 175 — Il semble que dans ce domaine l'initiative privée ait donné ce qu’elle pouvait produire et que ce soit maintenant à l'Etat à organiser ce service. Un premier pas à été fait dans cette voie, d’abord par le service des forêts du canton du Valais, puis par notre Inspecteur fédéral en chef des forêts, qui s'est rendu compte clairement de l'importance pra- tique considérable d'observations glaciaires et en a chargé ses agents. Par cette voie, nous arrivent cha- que année une quantité d'observations de bonne qualité sur les variations subies par certains glaciers, observations qui sont enregistrées dans les rapports annuels de M. Forel. (Jahrb. des S. A. C.) Mais... le nombre des glaciers en observation n’est encore qu'une infime minorité, tant qu’il en sera ainsi et tant que les observations organisées se borneront à l'extrémité inférieure des glaciers, les résultats prati- ques resteront nécessairement maigres, surtout en ce qui concerne la prévision des catastrophes. Il parait évident que le service forestier est déjà suffisamment chargé chez nous pour qu'il soit impos- sible d’en attendre davantage. Les Commissions mé- téorologique et géologique quiauraient scientifiquement intérêt à étudier les glaciers de plus près, sont très mal dotées et ne peuvent souvent faire face honora- blement à la tâche principale qui leur incombe. Nous vivons en un temps de folle dilapidation des deniers publics, que nous avons apprise des puis- sances voisines, sans toutefois en apprendre les cor- rectifs. Le protectionnisme élève ses barrières, facili- tant en apparence la lutte pour la vie, créant en réa- lité un équilibre économique instable et néfaste. encore si ses produits étaient utilement consommés, mais tant s’en faut. L'utilisation de l'énergie disponi- ble dans la nature, la régularisation de son travail, l'accumulation de ses ressources subites qui, actuel- lement, ne sont que des fléaux; tout cela demande du temps, des connaissances, des ressources que nous aurions si elles n'étaient pas si souvent vili- pendées..… et cela profiterait au grand nombre tout autrement que la majoration constante des budgets militaires, dont on n’entrevoit pas la fin, mais dont on reconnaîtra bientôt les désastres. BIBLIOGRAPHIE Hetin, loc. cit, p. 4. Maria. M. Ogilrie. The «Gemmi» Disaster (Nature 1895, vol. 92, p. 973-575). Bonnes figures de l’extrémité de la coulée de retour, de la structure de la glace, etc. Données numéri- ques peu exactes. F. Toula. Die Gletscherlawine a. d. Altels u. d. Schwund des Karlseisfeldes. (Vortr. d. Ver. Verbr. naturw. Kenntn. i. Wien 1896. XXX VI. Heft 10). Pour l’Altels, basé sur le rapport de M. Hem. CS. Du Riche Beller. The Ice Avalanche on the Gemmi Pass (Engineering, 11 oct. 1895). Anciennes dimensions du glacier tout à fait fausses. Léon Du Pasquier. L’avalanche du glacier de PAltels (Annales de Géographie 1896. p. 458-468). + T's 2 PRE CET. CMP Me Er. LU ST SENS Zahlershorn G = Gellihorn rats W = Winteregg Uechinengrat St=S tierenberg de K= Situation de Kandersteg S-=Sources Altels 3636 Ober Tat/ishorn 2966 T-= Tatelen Fig.1. - Région de la Spitalmatte(Gemmi) vue de la Weisse Wand autogr par Ab. Heim d'apres des photographies ë Î Dre de M.M. P Montandon & V.Attinper. Etabl®! topogr. Winterthur, J. Schlumpf. Phot, Attinger frères, Neuchâtel, 28, IX,, 1895. d:A RUPTURE AHONV'IVAV I 4Q HHNLONUHLS 'G68L XI ‘EL ‘IU9Ng ‘IV ‘0Ud 18, IX,, 1895. Brückner, Bern. Prof, Phot, EFFET DU -SOURERE Séance du 19 mars 1896 LE LAIT STÉRILISÉ Par HERMANN DE PURY, cHiMISTE Historique. Le lait étant l'aliment complet par excellence, et par cela même sujet à s’altérer et à se décomposer rapidement, l’homme s’est efforcé, dès la plus haute antiquité, de trouver des moyens de le conserver. De tout temps les Mongols et les Lapons ont conservé le lait de leurs rennes en le congelant ou tout au moins en le refroidissant fortement après l'avoir mis dans des vessies que leur fournissent ces mêmes animaux. C’est un procédé analogue qui est actuellement employé dans bien des parties de l'Europe. Le four- nisseur refroidit son lait tout de suite après la traite, et peut ainsi expédier du lait frais en excellent état dans les grands centres. Chacun sait que c’est à la température du corps, soit de 30 à 40°, que les ferments se développent le plus rapidement; aussi en refroidissant le lait qui, au sortir du pis de la vache, a naturellement la tempé- rature du corps de celle-ci, l'accroissement des mi- crobes est considérablement ralenti. Mais ce n’est qu'une préservation temporaire; dès que le lait re- prend une température plus élevée, ses hôtes imvi- sibles se réveillent et commencent à nouveau leur travail de destruction. On a cherché à rendre plus BULE, SOC: SC. NAT: T. XXIV 12 casa Te nb: efficace cette conservation par le froid, en soumettant le lait à la congélation, dans la pensée qu'un froid intense tuerait les ferments. Mais cet espoir fut déçu. D'ailleurs, si le lait congelé se conserve plus long- temps, sa constitution change un peu, la crème en particulier s’agglomère beaucoup plus facilement en beurre; aussi cette pratique a-t-elle été en général abandonnée. Ce procédé est encore employé pour l'envoi du lait de Hollande en Angleterre; en outre, la plupart des agriculteurs suisses et des laitiers re- froidissent leur lait après la traite par de l’eau froide dans des réfrigérants spéciaux avant de l’expédier dans les villes. Une autre méthode, qui plait à première vue, est l’'électrisation. On espérait par là détruire les ferments et assurer la conservation du lait sans avoir besoin de recourir à des changements de température ou à des procédés chimiques, toujours plus ou moins pré- judiciables à la saveur et à la digestibilité de cet. ali- ment. Malheureusement, les essais faits jusqu'ici n ont pas donné de résultats satisfaisants. Les movens physiques dont nous venons de rit ne valant pas grand’chose, on a eu recours à la chimie. Les ferments' qui se développent immédiatément après la traite produisent des acides, en particulier l’acide lactique, qui, lorsque la proportion devient trop forte, décomposent les sels solubles de la caséine et amènent la coagulation; il n’y avait donc qu'un pas à faire pour arrivée à l'idée qu'en neutralisant les acides à mesure ‘qu’ ils se forment, on empêcherait la caséine de sè précipiter et par là même on assu- rerait pour un témps plus ou moins long la con- servation du lait. Ce résultat est obtenu par addition (- v — 179 — d’une faible quantité de carbonate de soude, mais on est tout de suite arrêté par la crainte de donner un mauvais goût au lait. En effet, dès qu'on fait bouillir un lait neutralisé par le carbonate de soude, la couleur change, le jait devient brun, la transparence du liquide augmente et sa saveur devient savonneuse. L'action de l'acide borique est toute différente; il agit comme antiseptique. Certains microbes, en par- ticulier les ferments des matières albuminoïdes, peu- vent amener la coagulation par sécrétion de présure; dans ce cas l’action du carbonate de soude est tout à fait insuffisante; l’acide borique, par contre, agissant comme antiseptique, empêchera le développement de ces ferments et sera par conséquent préférable au carbonate de soude. Enfin le borax, par son caractère intermédiaire entre les deux corps dont nous venons de parler, agira comme antiseptique de la même manière que l'acide borique, et puisqu'il est alcalin, il neutralisera les acides du lait comme le fait le carbonate de soude. L’emploi de ces corps chimiques d'un prix minime est malheureusement beaucoup trop fréquent, et de nombreux abus se produisent. Ils ne servent qu'à encourager la malpropreté sans détruire les ferments. Il n’y a donc jusqu'ici aucun moyen de conserver le lait sans se servir de la chaleur. Examinons main- tenant les divers procédés emplovés. Nous ne faisons que citer en passant les procédés de condensation du lait, avec ou sans adjonction de sucre. La manière la plus simple et la plus connue de conserver le lait pendant un temps restreint, est celle qu'emploient toutes nos ménagères par les grandes chaleurs et qui consiste en une simple ébullition du lait, qui tue la — 180 — majeure partie des ferments. Avant de passer à l’exa- men des différentes méthodes de pasteurisation et de stérilisation, voyons rapidement quelle est l'influence de la chaleur sur le lait et ses habitants. C’est Pasteur qui le premier à démontré qu'une simple ébullilion du lait était insuffisante pour le dé- barrasser de ses ferments. Il est vrai que tous les ferments pathogènes et autres sont tués à 600; mais si les ferments comme tels n'existent plus à cette température, il en est parmi eux qui ont des spores, et les spores du ferment butvrique ne sont tuées qu’à une température de 1200. Or, à cette dernière tempé- rature, le lait change de composition et prend un goût de cuit, se colore en rouge brun, la peau se forme, la crême fond, en un mot le lait se décompose et devient tout à fait indigeste. À 70 déjà, le lait com- mence à subir une certaine décomposition provenant d'une coagulation partielle et invisible à l'œil, de la caséine, et qui se remarque fort bien si l’on essaie de coaguler par la présure du lait soumis à cette tem- pérature. Au lieu de se feutrer comme dans le lait normal, le coagulum est formé de flocons séparés, rétractés, et devient mou et coulant. En outre, et probablement pour la même raison, le goût du lait change déjà légèrement. Enfin, à mesure que la tem- pérature augmente et que l’on se rapproche de 120, le retard de coagulation par la présure devient de plus en plus marqué; à 1200, le lait noircit et prend un goût détestable. Si la température de 120° est maintenue un certain temps, la caséine finit par se précipiter sous l'influence de l'acide carbonique. Le goût de cuit et de caramel qui apparait déjà avant cette température est probablement dû à diverses tr Ve PUS — AS — causes, entre autres à la caramélisation du sucre, à une oxydation et enfin à une décomposition partielle de la caséime. Toutes ces altérations rendent les laits stérilisés désagréables à la consommation et provoquent au bout de peu de temps un profond dégoût de cet ali- ment. Comme il est néanmoins nécessaire d’avoir dans certains cas du lait stérilisé ne contenant pas les principes de toutes les maladies pathogènes, il a surei une quantité innombrable de méthodes de sté- rilisation. Pasteurisation. On à naturellement commencé par chercher des procédés de stérilisation à une température inférieure à 700, afin d'éviter toutes les altérations dont nous venons de parler. À cette température, il est vrai, tous les ferments, aussi bien butyrique et lactique que les microbes pathogènes, sont tués; et l’on est sûr d’avoir un lait purgé des bacilles de Ia fièvre tvphoiïde, de la tuberculose, du microbe de la pneu- monie et même des germes inconnus de la scarlatine et de la variole, tous ces êtres étant complètement détruits par un chauffage d’une demi-heure à 700; mais si ce procédé, appelé pasleurisation, peut rendre dans certains cas de grands services, il n’assure au- cunement une conservation tant soit peu prolongée du lait, les spores des ferments butvrique ou lacti- que résistant, comme nous lavons vu plus haut, à une température inférieure à 1200. Stérilisation fractionnée. Toujours afin d'éviter cette malheureuse tempéra- ture de 1209, différentes méthodes ont été proposées Se ue par divers chimistes et fabricants, basées sur le fait suivant : en pasteurisant un lait plusieurs jours de suite, par exemple, les spores des ferments détruits dans la première pasteurisation ayant eu le temps de se développer dans l'intervalle des deux chauffes, étaient tuées, à l’état de ferments, par la seconde pas- teurisation, et si quelques spores avaient échappé, elles l’étaient par la troisième ou la quatrième. Gay-Lussac stérilisait le lait en le faisant bouillir tous les deux jours. Dahl chauffe le lait pendant 1 */, heure à 70, et le refroidit ensuite à 40° pendant 1°/, heure, puis le chauffe de nouveau rapidement à 700, et répète cette opération une ou deux fois. Enfin Tyndall fait bouillir le lait une minute par jour pendant trois Jours de suite, et réussit à tuer des ferments résistant à deux heures d’ébullition. Ces diverses méthodes, peut-être excellentes théo- riquement, ont un grand inconvénient pratique, et surtout pour la fabrication en grand. Ces chaulfes répétées reviennent beaucoup trop cher et augmen- tent dans de trop fortes proportions le prix de revient du lait stérilisé; aussi, malgré les inconvénients que nous avons signalés, 1l existe un grand nombre de fabriques stérilisant en-dessus de 100°. Stérilisation en dessus de 100°. Je me bornerai à citer ici certaines températures et certains modes de stérilisation, sans indiquer les noms des fabriques où ils sont employés. La méthode la plus défectueuse qui soit encore emplovée consiste en une chauffe de 40 minutes, à — 183 — 120°; inutile de dire que le lait stérilisé à cette tem- pérature à un fort mauvais goût. : Une chauffe plus prolongée, ou même répétée deux ou trois fois, de 107 à 1100 dans la vapeur d’eau sous pression est assez employée. Les laits stérilisés à cette température ont un goût de cuit très prononcé, une couleur gris jaune, enfin la crème est transformée en beurre fondu. D’autres fabricants soumettent le lait à une chauffe variant, suivant la saison, de une et deux heures à la température de 103 à 105°; ou bien aussi en chauf- fant à deux reprises à 1050. Nous rencontrons dans toutes ces méthodes les mêmes inconvénients. Dans les divers procédés cités plus haut, le lait est contenu dans des boîtes en fer blanc ou dans des bouteilles. Ces boîtes et bouteilles sont où fermées avant la cuisson, ou, après une première Chaulle, fermées à l'air, puis soumises pendant un temps plus court à une seconde chauffe. Enfin, dans certains cas, comme avec les bouteilles à fermeture à ressort (bouteille à bière), elles peuvent être fermées par une machine spéciale, dans l’autoclave où se fait la stéri- Hsation. Procédé de M. Cazeneuve. Jusqu'ici aucun procédé ne donnait de bons résul- tats. IIS étaient tous ou mauvais, ou trop chers, les laits étaient indigestes, avaient un mauvais goût, une certaine coloration, la crême était fondue, etc.. etc. M. Cazeneuve, chimiste à Lvon, a trouvé {Bulletin de la Société chimique de Paris, série 3, tome XIII, p. 902) que du lait, soumis à la température de l’eau bouillante durant une heure à une heure et demie, Re pouvait se conserver aussi longtemps que par les autres procédés de stérilisation. Je me permets ici de citer quelques passages de son mémoire : « Depuis que les baclériologistes ont constaté la résistance relative des ferments lactique ou autres, à la température de 1000, la stérilisation à une tem- pérature de 110-1159 à paru s'imposer dans la prati- que aux hvgiénistes et aux chimistes. L'industrie s'inspirant de ces données a installé des appareils destinés à chauffer, sous pression, du lait enfermé dans des flacons appropriés, qu’on bouche avec du liège ou des rondelles de caoutchouc, maintenues par une armature métallique (Soxhlet, D' Budin). « Plusieurs inconvénients résultent de ce mode opératoire : le lait se colore en jaune, par suite de la réaction des alcalis sur la lactose... Il prend un goût de brûlé ou de peptone désagréable; de plus, les globules de crème se fusionnent en beurre... Ensuite, le bouchage avec le liège et le caoutchouc -est souvent infidèle, ce dernier s’altère avec le temps et donne au lait une saveur détestable, l'air mal chassé donne peu à peu à la crème un goût de suif. « D'autre part, lexpérience démontre que le lait chauffé à l'abri de l'air, de 97 à 1000, pendant une heure, ne subit aucune modification qui en altère la couleur ou le goût. Les globules de crème ne s’agelo- mérent pas comme à 1060. Fait même digne d’atten- tion, la crème d’un lait chauffé de 70 à 1000, pendant quelque temps, se rassemble moins facilement à la surface. » Pour arriver à son but, M. Cazeneuve à construit un outillage spécial. Le lait est enfermé dans des ne flacons dont le goulot se termine par une vis exté- rieure, permettant d'y adapter un anneau en fer blanc. En dessus de la vis se trouve un méplat sur lequel s'applique une rondelle de caoutchouc; enfin, par dessus cette rondelle vient se placer une capsule en étain pur. Le tout est serré par l'anneau en fer blanc, se vissant au col de la bouteille. La capsule en étain est munie d’un petit cône percé d’un trou de 0,5 millimètre de diamètre. Le lait enfermé préa- lablement dans la bouteille est soumis à une cuisson au bain-marie. L'acide carbonique, les vapeurs d’eau et l'air contenus dans la bouteille s’échappent par l’orifice ménagé dans le cône. Dans le voisinage de 1009, le lait dégage de la vapeur d’eau et de Pacide carbonique, lesquels purifient le flacon de toute trace d'air. Après cuisson d’une heure au bain-marie, au sein de l’eau bouillante, celle-ci dépassant l’orifice du cône de la capsule, ce dernier est aplati avec une pince à mors plats. Après un certam nombre d'expériences, M. Caze- neuve tire les conclusions suivantes : «lo S'il est vrai qu'une chaulfe de 110° (Pasteur, Huepp), pendant une demi-heure, est nécessaire pour tuer le ferment lactique, une température de 98-100p, pendant une heure, souvent le détruit, et dans tous les cas, toujours latténue au point de le rendre stérile dans ce lait désoxygéné, et cela en opérant dans les conditions minutieuses exposées dans mon mémoire; quant aux ferments pathogènes, ils sont d’ailleurs sûrement détruits. « 20 Dans l’industrie, l'outillage que j'ai décrit, per- mettant l’immersion complète dans l’eau bouillante des flacons à stériliser, et facilitant la désoxvgénation — IS6 — totale du lait et Au récipient, assure ainsi sa conser- vation indéfinie, sans ancune saveur de rance et sans coagulations. «39 Le lait à 98-1000 à des qualités digestives et nutritives absolument démontrées par l'observation clinique et l’expérimentation (Dr Rodet), au moins égale à celle du lait cru. Il a sur lui la supériorité bien connue de ne plus être le véhicule de certains microbes contagieux (Dr Budin, etc). Il a l'avantage sur le lait cuit à 110-1200 de ne point jaunir, de ne point prendre un goût de brûlé ou de peptone si fréquemment rencontré dans les laits stérilisés à cette température. «49 Enfin, mes observations m'ont permis de cons- tater que le ferment lactique parait peu répandu dans l'air. La contamination du lait parait avoir lieu sur- tout par le contact des objets souillés. Il est de bonne recommandation, pour l'exploitation industrielle du lait stérilisé par ma méthode, de prescrire la propreté des récipients pour le transport, c’est-à-dire les lava- ges fréquents à l’eau chaude. » C'était déjà un point de gagné: plus n’était besoin pour conserver le lait de Île soumettre à des tempéra- tures élevées lui donnant un goût désagréable. Il restait encore à savoir pourquoi le lait ainsi préparé . était encore digestible. (est ce que je me suis efforcé de rechercher dans le courant de l’année dernière. Je relis les expériences de M. Cazeneuve, et voici quels ont été les résultats de ces recherches : Jo Le lait soumis à la température de l’eau bouillante pendant une heure est débarrassé de tout ferment. 2 Les spores ne sont pas détruites, mais seulement atténuées. — 187 — 3° Ces spores sont devenues incapables de se déve- lopper dans ce même milieu, par conséquent ne peuvent plus gâter le lait. 4° Ensemencées dans un autre milieu de culture, elles ne se développeront pas la plupart du temps; enfin et voici l'important, ensemencées dans du pep- tone elles se développeront tout de suite avec activité. On sait comment se fait la digestion du lait; chez l'enfant en lactation, les glandes de l'estomac sécré- tent la présure; chez l'adulte, celle-ci est remplacée par la pepsine qui, en présence de l’acide chlorhy- drique du sut gastrique à pour effet de coaguler le lait. Or, la présure et la pepsine ne coagulent le lait qu'en milieu acide; en outre, la coagulation par la présure n'ayant plus lieu normalement est retardée, si le lait a été soumis à une température supérieure à 70°. Pour que ja digestion du lait s'opère, 1l faut qu'il soit coagulé dans lestomac pour être ensuite rendu assimilable par la caséase dans le pancréas. Si donc le lait ne peut plus se coaguler ou ne se coagule que difficilement dans l'estomac, 1l n'est pas digéré et ne sert qu'à diluer le suc gastrique et en fin de compte sort de l’organisme comme 1l v est entré. Tout lait se laisse facilement coaguler par les acides, à quelle température qu’il ait été soumis; or donc, un lait qui n’est plus coagulable par la présure d’un enfant en lactation, ou par l’estomac d’un malade trop pau- vre en suc gastrique, doit se coaguler par lui-même, afin d’être assimilable dans le pancréas. C’est ce qui se produit dans le lait cru; le ferment lactique trans- forme une partie du sucre en acide lactique qui produit la coagulation du lait et par suite son assimilation. Le problème était donc de trouver le moyen de conserver le lait sans tuer le ferment lactique qui — 188 — favorise la digestion. (/est ce à quoi nous sommes arrivé avec le lait soumis pendant une heure à une heure et demie à la température de 97 à 1000. Comme je l'ai indiqué plus haut dans le résumé de mes recherches, si le ferment lactique est détruit, les spores ne le sont pas, mais elles sont rendues inca- pables de se développer dans le même milieu et ne peuvent donc pas faire tourner le lait. L'estomac de tout mammifère est imbibé de peptones; comme nous l'avons vu, les spores. reprennent leur activité dans ce milieu immédiatement assimilable, elles se déve- loppent à nouveau, produisent de l'acide lactique qui coagule le lait et permet son assimilation par lorga- nisme. Un grand nombre d'essais faits sur des nour- rissons, depuis un an, nous à permis de vérifier expérimentalement ces recherches. Le matériel de M. Cazeneuve étant à mon avis très coûteux pour l'application industrielle, et néces- sitant le renouvellement complet des bouteilles em- plovées jusqu'ici pour la stérilisation du lait, j'ai, par un procédé aussi simple que bon marché, réussi à obvier à tous ces inconvénients. Je stérilise les laits, crèmes, sirops, conserves de fruits, de légumes, etc., à une température qui n’altère en aucune façon leurs propriétés primitives. Il n’est donc plus besoin des appareils coûteux permettant la stérilisation dans la vapeur d’eau sous pression. La fermeture spéciale que J'ai inventée s'adapte à toutes les bouteilles emplovées dans les fabriques de lait stérilisé, et son prix de revient est des plus minime (Brevet + n° 11619). Elle consiste en un bouchon de liège traversé par un tube capillaire en étain ou en toute autre subs- tance: le bouchon est fixé par un moyen quelconque — 189 — au dessous du bouchon en porcelaine des bouteilles à fermeture à ressort (bouteilles à bière), les gaz se dégagent pendant la cuisson à travers le tube capil- laire et s’échappent dans l’eau bouillante par linter- valle laissé entre Je caoutchouc et le col de la bouteille. L'eau ne peut pénétrer dans le lait par le tube capil- laire. Enfin, la cuisson terminée, il suffit de fermer les bouteilles sous l’eau au moven de l'un des nom- breux appareils destinés à cela. Pour l'application du même procédé aux boites, bocaux, bidons (Brevet + n° 12074), j'ai fabriqué un couvercle composé de la manière suivante : Le couvercle lui-même est percé en son milieu d'un trou de un à un demi-millimètre; sur ce trou se trouve une rondelle pleine, en caoutchouc, main- tenue en place par une lame ou rondelle métallique légèrement recourbée et fixée de deux côtés sur le couvercle. La différence de dilatation entre cette lame et le couvercle permet aux gaz de s'échapper, pendant la cuisson, entre la rondelle en caoutchouc et le cou- vercle. Par le refroidissement, la lamelle s'applique à nouveau sur le caoutchouc et ferme hermétique- ment le vase. Les laits se conservent aussi longtemps que par les anciens procédés de stérilisation; ils gardent la saveur des laits frais. La couleur n’est pas altérée, car ils ne prennent pas cette teinte jaune rouge et le goût de caramel ou de cuit. La peau du lait ne se forme plus; enfin, la crème reste intacte et l’on ne rencon- tre plus ces grumeaux de graisse fondue qui rendent les autres laits stérilisés si indigestes et si désagréa- bles à boire. Séance du 21 novembre 1895 OBSERVATIONS SUR DES VINS MALADES Par O. BILLETER, PROFESSEUR L'année dernière, j'ai signalé plusieurs cas de vins blancs du canton, de 1893, malades de la tourne. Depuis lors, c'était aux vins rouges de la même récolte à se montrer atteints. Ils avaient résisté plus longtemps; par contre, la contamination semble avoir été plus géné- rale. La maladie présentait, chez les vins rouges, un caractère différent de celui qui avait été constaté chez les vins blancs. D’après les symptômes, les vins rouges étaient atteints de deux manières : les uns devenaient amers, tandis que dans les autres il se développait une acidité particulière, différente de celle qu’on désigne sous le nom d’acescence. Ces altérations étaient accompagnées d’autres changements plus ou moins profonds, disparition du bouquet, altération de la couleur, etc. — Quant à la composition chimique, l’altération principale, ou exclusive, consistait en une augmentation de l'acidité, en particulier de la teneur en acides volatils, au détriment de la glycérine du vin. On se souvient que, .chez les vins blancs, c'était le tartre qui avait payé tous les frais de l’augmenta- tion de l'acidité. | ar F4gt ess Voici quelques données analvtiques : Acides Alcool Extrait Cendres Acides Tartre Glyeérine volatils No 1 120: H240:::2:5 dos 3.89 1.68 No 2 11.2 Fe 1.8 8.9 2.31 Da: 1E20 No 3 LA 8 EE | SE EM 5 7 88: . 4.58 : 1:02 No ! EE ER à AVES 9.0 Don: 0:06:,:2.02 L'examen microscopique révélait, cela va sans dire, la présence des malfaiteurs sous la forme de bactéries appartenant, en apparence, à différentes espèces. On constata, dans les vins amers, le gros bacille de l’amertume, quelquefois grossi encore par un dépôt de matière colorante; on voyait pulluler, dans les vins simplement acides, les filaments ténus caracté- ristiques de la tourne. Mais, quelquefois aussi, on trouvait les deux ensemble, parfois même associés aux bâtonnets de l’acescence. Dans tel vin, franche- ment malade, le germe microbien paraissait même n’appartenir à aucun des types décrits comme provo- cateurs des maladies du vin connues. Il aurait été intéressant de faire, à cette occasion, une étude plus approfondie, bactériologique et chi- mique, de ces vins malades. Pour le moment, les ressources de notre laboratoire de chimie n’v suffi- salent pas. Pour la viticulture, le sujet est, cela va sans dire, d’une haute importance. Quelle est l’origine de cette maladie ou de ces maladies ? Comment léviter ? Comment la guérir? Voilà les questions toutes prati- ques qui se soulèvent. Je ne ferai ici que toucher la réponse à la première d’entre elles. À mon avis, il faut chercher la principale cause des phénomènes dans le manque de résistance du vin de la récolte de 1893, en particulier dans son manque d’acidité. La teneur exceptionnellement faible en acide des vins de 1893 a été la conséquence de deux facteurs réunis: du mildew des années précédentes et des chaleurs de l'été de 1895. Avec les années 1894 et surtout 1895, le vin de Neuchâtel parait avoir retrouvé son caractère normal, de sorte qu’il est permis d'espérer que les expériences faites avec le 93 ne se renouvelleront pas de si tôt. — Néanmoins, les pertes subies dans une seule année sont assez considérables pour qu’il vaille la peine de s’en préoccuper et de ne pas abandonner l'avenir au hasard. | as Lie tit Séance du 19 décembre 1895 Sur le rendement de quelques vignes du Canton et ses rapports avec divers phénomènes météorologiques Par S. bE PERROT, IKGÉNIEUR En mai 1895, M. le professeur Léon Du Pasquier nous parlait des variations des glaciers, dont la période la plus probable est de 35 ans environ. Cette commu- nication me donna l’idée de rechercher si le rende- ment de nos vignes ne présentait pas une périodicité semblable. Mes études se rapportent à une série ininterrompue de 102 années consécutives d'observations faites sur des vignes du territoire de Boudry, vignes qui appar- tiennent à M. le colonel Bovet. Le graphique construit d’après ces données présen- tant des oscillations périodiques remarquables, J'ai construit d’autres courbes se rapportant aux phéno- mènes suivants : Rendement des vignes Maridor, de Saint-Blaise, 1760-1819, M. le DEOP: Kopp, Bull. sc. nat., T. VII, p. 44 et 15 Rendement des vignes des Terrasses, de Saint- Aubin, 1842-1894, M. J. Langer, enseigne de vaisseau. Rendement des vignes du Château de Vaumarcus, 1872-1894, le même. BUE. SOC. SC. NAT. T.. XXIV 15 — 194 — Prix de vente des vins du Vignoble neuchatelois, 1487-1895, M. G. de Coulon, Neuchâtel. Température du sud de lAllemagne, 1750-1885, M. le prof. Dr Brückner, Berne. Mouvement des glaciers, d’après le prof. Forel, 1750-1885, le même. Pression barométrique à Genève, 1836-1885, le même. Eau tombée à Genève, 1826-1885, le même. Mouvement du sol à l'Observatoire de Neuchâtel, 4860-1881, M. le prof. D' Hirsch. Pluie à Neuchâtel, 1864-1883, le même. Taches solaires, 1750-1890, M. le prof. Brückner et Vade-mecum du météorologiste des Indes. Un parallélisme frappant existe entre ces courbes : les vignes et glaciers paraissent être des intégrateurs climatériques des plus délicats. Les instruments météorologiques exacts sont de date récente, notamment les thermomètres en verre normal de Iéna. Les erreurs de graduation et celles dues aux déplacements du zéro dans les anciens ins- truments peuvent être considérables et rendent pro- blématique la valeur des inoyennes qui souvent ne différent entre elles que d’une fraction de degré. Il ma donc semblé que si l’on pouvait recueillir suffisamment de données sur le rendement des vignes, en profitant des carnets tenus avec le plus grand soin par nos pères, on pourrait reconstituer d’une manière très approximative les variations climatériques pour toute la durée du temps sur laquelle ces observations s'étendent. 2e) ES Les prix de vente des vins ou d’autres substances alimentaires pour une période un peu longue permet- traient en outre de faire une étude très intéressante sur la valeur comparative de l'argent. Enfin, au moyen de l'accumulation de données de ce genre, on arriverait tôt ou tard à trouver la loi qui relie ces phénomènes. Pour avoir, sur cette question, des renseignements plus nombreux que ceux dont je dispose et qui pour- raient servir de base à un travail plus complet, je voudrais que la Société prit l'initiative d’une enquête et je me chargerais volontiers de la discussion des données obtenues. Ci-joint un questionnaire destiné à être rempli par les propriétaires de vignes et par tous ceux qui pour- raient avoir quelques renseignements utiles à fournir. QUESTIONNAIRE LOL LS Pouvez-vous donner l’un ou l’autre des renseigne- ments suivants au sujet du rendement des vignes”? RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX a. Silualion. Nom local du vignoble, commune. altitude, provenance des plants, nom du propriétaire. b. Durée des observations. De quelle date et jusqu’à quelle date vos données s’étendent- elles? — Mentionnez la plus longue période continue d’ob- servations pour la même vigne. c. Adresses. De personnes à mème de fournir des renseignements sur les vignes, — 196 — RENSEIGNEMENTS ANNUELS 1. Surfaces cullivées. Indiquez l'unité de mesure employée el, si possible, son équi- valent en mètres carrés. Donnez les dates de tout change- ment dans l'unité de surface, ainsi que sa nouvelle valeur. 2. Rendement des vignes. Total de la récolte en gerles, muids, brantes, pots. ete. Don- nez, si possible. l'équivalent en mesures métriques, ainsi que la date de tout changement et Ia valeur de la nouvelle unité employée. NoTe. — Ces données ne doivent S'étendre que sur une espèce non mélangée de raisins rouges où blancs. 3. Remarques sur les récolles. Date des vendanges. Qualité du vin. Rendement de la vendange en vin. Maladies de la vigne et du vin. Phénomènes météo- rologiques spéciaux et d'intérèt général. leur date: gelée. lac gelé, grèle, hautes eaux exceptionnelles, peste, ete, h. Prix de vente des vins ou de la vendange. Indiquez les unités de capacité, le système monétaire en vi- oueur et leurs relations avec les mesures et valeurs actuelles. ». Prir comparalifs. Donnez les quantités de produits alimentaires : œufs, lait, pom- mes de terre, viande, etc. échangées couramment contre l'unité employée pour la vente du vin. 6. Frais de cullure. Prix payé pour la culture des vignes. Valeur du matériel em- ployé. Impôts. etc. 7. Copie de registres d'observalions. Seriez-vous disposé, Cas échéant, à prêter à la Commission vos manuscrits pour en faire un extrait? ou préféreriez-vous en transmettre une copie dressée d'après les indications ci-dessus et un formulaire spécial qui vous serait adressé ? Séance du 2 juillet 1896 LE NIVEAU DES LACS DE NEUCHATEL, BIENNE ET MORAT en 1825 Par Léon DU PASQUIER Comme par le passé, nous avons tracé la courbe des variations de niveau du lac de Neuchâtel, en repérant de deux en deux Jours les observations faites par l'administration communale de Neuchâtel. Les courbes des lacs de Bienne et de Morat sont des amplifications des graphiques obligeamment com- muniqués par le Bureau hydrométrique fédéral; les observations v sont repérées de cinq en cinq Jours. Les courbes de 1895 ne présentent rien de bien remarquable, elles sont plus simples que celles de la plupart des années antérieures, et montrent un meil- leur parallélisme dans la marche des variations des trois lacs. La courbe du lac de Morat est interrompue en Janvier-mars par suite de congélation plus ou moins complète du lac. On remarquera les deux maxima de mars-avril et de novembre-décembre, et les deux minima de mars et octobre. La crue très rapide de fin mars est due en grande partie aux lacs de Morat et de Bienne et à leurs affluents. te Les graphiques du Bureau hydrométrique nous donnent la clef de ce phénomène: il s’agit de la fonte des neiges sur la partie élevée de la plaine suisse et jusque dans les Alpes. En effet, tandis que les quan- tités d’eau tombée sont nulles ou insignifiantes à ce moment-là, les courbes des températures moyennes s'élèvent rapidement et d'une manière constante du 20 mars au 9 avril à Guttanen, du 20 mars au 41 avril à Marsens. Le 21 mars, elles coupent dans les deux localités la ligne Æ 0. Le lac de Bienne s’est trouvé six fois plus élevé que celui de Neuchâtel, mais en 189 cet état anor- mal ne s’est jamais prolongé pendant plus de six à huit jours consécutifs. Lac de Neuchütel. Maximum du 29 avril au 1e mai . 430m,65 Minimum du 16 au IS mars . . 428m,89 Dilférence 220 LE AS Ne: Mn HP ri CE Æ L RC F x D MIN TS COTE IE. PEN A n dE ét ps ble Dent Se de vivent re AA ride € 2 an er PE Et NP Ve ; R , pes TT TRE Le v: A = | 1, CR Û PR de né x TR be ten El Len eu De COIN CUT ESS CR SN FR RES DE + à h r # Se , De … 4 Le 1 " A = . 123 FEAR bd d i du : L@ ? 5 1e L x ne . L 4 * cn Te FLE Eve Ê ï à A . Se FL T à ae 2 PE 1 a £ c'e de |: vies 4 DES pe Na RE.) CONTI UD RE ié ’ . Ph ART Re < Ar" é Ki CREER, sn sat : à En Fee. | Pr es RO RTE AE dE PORN TEL é + Ca LA “hr CET de) pla d AA | < r ‘ : Lt Lab REX D D 7 a a ET WC D CT TT PE AA mi £° pe a Ho me me a LUI HAS E f 2 t À, k x n Ste ® ‘ FAP AT té LÉ SNS elles sont de 2.81 environ inférieures aux cot g Cie = : s {” Ÿr= à Mr - ” = ÿ d'age ARE LUE Net M ne Sa 0 ch AE, te AC rt id Re eTé HET de s ER ? OU he PAPA RSA à ne LS VTT ele sh : “A LTD L'ART Pa : EN 1e Lac de Neuchâtel. Les courbes représentent à l'échelle de { : 509 (4mmm. a ÿ * a . PA ALTER vil , ÆL 5 LA (ru : L FA Cr 1", mA Er AGE dt 2e} et QE rER des DE y Ts 0é oeptembre Cote | 10 20 tegfrtec = 0 ji ci Di tt dé Line cas ous | 9 432,5 | 0 Er joe < AE Le mr le d + } * “ ? & +, : LAPT Lac de Bienne. ie liac de Morat: lacs. Les cotes de la marge de gauche sont celles admises par L'Etat et La TETE per À Ye (ge D OP EL. 1 Lg Du droil des 1 1 Ce AA Fhe 4% FAMNTUP. 1 4 LP rt D RL LT LUE 2 SAUT Séance du 2 juillet 1896 NOTES EXPLICATIVES CONCERNANT LES JAUGEAGES DE LA SERRIÈRE Par S. DE PERROT, INGÉNIEUR Depuis la source au lac, la Serrière a un parcours de 665 mètres environ et une chute disponible de 38 mètres. L'eau actionne successivement la fabrique de pa- pier, la minoterie Bossy & Cie, la fabrique de choco- lat Russ-Suchard & Cie, les forges et scieries Martenet frères, le moulin Vægeli et la scierie Boillon. La connaissance du régime exact de la Serrière est d’un très grand intérêt pratique pour ces usiniers, en leur permettant d'établir des moteurs proportionnés au débit moven maximal ou minimal de la Serrière, et d’emplover le surplus de force des hautes eaux, soit à se créer des réserves qui peuvent être em- plovées lors des basses eaux, soit à faire marcher des moteurs plus puissants absorbant toute la force dis- ponible au fur et à mesure, quitte à les renforcer par des machines à vapeur en basses eaux. Pour obtenir des chiffres tant soit peu justes, il est nécessaire de connaitre exactement les variations du débit de la Serrière, et c’est dans ce but que les ohb- sérvations journalières résumées dans le graphique ci-joint ont été instituées. or Ces observations se font: 4e Jusqu'à 1500 litres environ au moyen de deux turbines dont le débit a été exactement déterminé pour les différentes ouvertures du distributeur et dont les données sont contrôlées indépendamment par des jaugeages sur déversoirs toutes les fois que cela peut se faire. 20 Pour les débits supérieurs à 1500 litres par des observations sur un déversoir d'environ » mèêtres de long et sur lequel toute l'eau de la Serrière est dirigée chaque jour entre midi et midi un quart. Il résulte toutefois des beaux essais et travaux de M. l'inspecteur général des ponts et chaussées Bazin, travaux dont la publication, commencée en 1888 dans les Annales des ponts el chaussées, n’est pas encore com- plète, que les coefficients de décharge tels qu’on les a employés jusqu'à maintenant sont loin de donner dans bien des cas le débit exact, pour peu que l’on s’écarte de la forme du déversoir type qui a servi à déterminer ces coefficients. Il paraît donc désirable, pour obtenir des données correctes, de déterminer expérimentalement le coeffi- cient du déversoir actuel dont la crète est couronnée par un rail vignole, au moven d’un-déversoir type de M. Bazin. Ces essais n'ont pas pu être faits cette année, les hautes eaux avant empêché tout travail dans le lit de la Serrière, et c'est pourquoi les movennes men- suelles et annuelles sont renvovées à un prochain bul- ietin où elles figureront sous forme de tableau. Le tableau suivant, contenant les movennes pluvio- métriques intéressant plus spécialement le bassin DE “o ee a A € ts HERBE RUES SRE CES . ART hi HT A TA > ie FA eu 5 .. :: oe mL Re BASSIN DE LA SERRIÈRE —… | ANNÉE Janvier | Février) Mars | Awril | Mai | Juin | juillet à | | Station de comparaison — O©Obserr Moyenne 1826-1895 45 10.5 47.8 60.0 S8L8 : 79/6 772 y 1864-1895 40.9 45.8 52.4 63.1 83.9 73.4 79:64 1886-1895 40.9 51.9 60.1 58.3 85.4 76.3 : 870 189% 46 ) 27 93 . 166 1e) 120 1895 97 81 69 D9. 48 D) 65 Station de Neuchâtel — © 5 Moyenne 1864-1895 50.2 51.8 62.2 67.3 84.2 1015 95.74 » 1886-1895 40.6 39.3 615 52.8 70,3 112.3 108.64 189% 27 19 4 43 111 68 152 1895 100 30 78 67 41 66 145 Station de Chaumse: Moyenne 1864-1895 46.5 45.6 60.5 66.9 88.8 110.6 105.8 ) 1886-1895 45.2 44.3 74.3 57.4 80.9 124.6 193.48 1594 31 21 30 3/4 118 73 168 1895 95 41 119 79 92 72 119 L 4 Station de Bourses Moyenne 1886-1895 49.1 50,7 80.4 55.1 68.4 102.2 104.9 { 189% an 26 39 43 103 ri 150 | 1895 106 40 10% 81 66 19 130 à Station de Dsra bress: Moyenne 1886-1895 48.3 48.5 715 65.4 891 193.6 1938 1894 il :: 32.1 35.78) 137: OCR 1898: : 88 49 à AAA (OL 97 COR Station des Ponts ; Moyenne 1886-1895 66.8 66.4 90.3 749 116.2 1423 145.51 1897 D) 46 D 87 22% 179 281 © 1595 158 30 108 80 96 150 105 +. Octob. | Nov. Déc. | e Crenève (Alt. 408m) 3 104.8 6 111.3 D 199.4 112 7 121 mm 78.6 82.3 104.3 70 179 ire (AIT. 488n) j( 5 410:7 16 138 1 28m) 35.0 111.1 0.2 122.0 Je) 144 { 140 ju 2.7 121,8 | 158 Ê 70 740) 26 133.6 2 191 ( 126 91 151.4 1 167 î 123 149 73.6 46 116 92.8 »4.0 32 58 . 108.5 99 186 ATIONS PLUVIOMÉTRIQUES EURE SET SC RTE: s ANNÉE | 1826-1895 | 1864-1895 | 1866-1895, ANNÉE 836.9 894.4 903.0 890.0 938.0 942.8 891.6 348.0 964.0 968.1 993.7 895 1125 966.8 893 1025 1288.8 1566 1332 100.0 102.6 92.4 116.2 100.0 94.1 103.9 100.0 90.1 113.2 100.0 92.4 106.0 100.0 107.0 116.9 100.0 121.5 103.4 1826-1895 1864-1895 1886-1895 139% 1895 1864-1895 1886-1895 1894 1895 1864-1895 1886-1895 189% 1895 1886-1895 189% 1895 1886-1895 189% 1895 1886-1895 189% 1895 | Cm | : GROTTES RUN “pol | Let Méhoe ve CM | FE | ea à LS | Fe des ca LPO INR LUE 28 sie MDLAE D et nine CO, QU ALT NR ARETE 4E ENS M UDC ER PORC ER ANA RE Mer. 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Il est à remarquer que les observations commen- cent en décembre 1825 et que loutes celles de dé- cembre de la page 233 doivent par conséquent être reculées d’une année. Les données de Genève avant été complétées jusqu’à fin 1895, grâce à l’amabilité du directeur de l’Institut météorologique fédéral de Zurich, nous avons recalculé les moyennes de chacune de ces 70 années ainsi corrigées, ces données devant servir de base de réduction aux observations des sta- tions de notre canton. Les observations de Neuchâtel etde Chaumont n'ayant commencé qu'en 1864, nous avons repris les moyennes 1864-1895 pour ces stations ainsi que pour Genève; enfin les stations de Boudry, Dombresson et les Ponts n'ayant que 10 ans d'observations, 1886-1895, une nouvelle série de moyennes à été recalculée pour cette période. Toutes ces moyennes se trouvent résumées dans les dernières coionnes, qui expriment en pour cent les différences entre elles et les années ainsi obser- vées. Les variations qui sont ainsi directement compara- bles entre elles montrent qu'un coefficient unique de réduction n’est pas applicable à nos stations, et il reste LAURE à trouver la relation qui relie la movenne de 10 ans (1886-1895) à celle des 70 années de Genève, travail qui sera facilité par l'établissement prochain de nou- velles stations pluviométriques sur le bassin de la Serrière. Rte c'e Ÿ LSYE è 2. or À | 10 ‘ à E CE An “Date: ‘ APTE TR des mi Er PE JE PE PO FE vw es ea # ane £ « dr CASE BL, - La bent AATEE aie ER 7 4 D ee 14 * TNT k =. dau Can des Det ne HE us A + en À a ee La PART EE -cent IT Te ME | us nt HE 1 SHARE 4 na És 5 pre ART HE SSscsssss 1 SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES Réunie à Colombier, le 4 juin 1896 Discours d'ouverture d'u président M. Louis FAVRE, PROFESSEUR MESSIEURS, Lorsque notre Société des sciences naturelles choisit Colombier pour v tenir sa séance publique annueile, nous avions la certitude d'y être accueillis avec la plus cordiale sympathie. Nous comptions v trouver des amis qui, bien qu'habitués à voir arriver surtout des mili- taires avec leurs armes et leurs uniformes brillants, ne seront pas surpris de notre modeste appareil, et verront en nous les représentants d’une association qui, depuis soixante-quatre ans, travaille à l'étude de notre pays, cherche à répandre le goût et l’amour de la science, à faire pénétrer celle-ci dans les program- mes de l’enseignement, et à fournir à ceux qui en- treprennent des recherches originales, ou font des découvertes, le moven de les faire connaitre chez nous et au dehors par ses publications. Telle a été, dès le premier Jour de son existence, son ambition, et elle v est restée fidèle. Cette mission sera comprise par la population éclairée de la belle contrée que nous visitons, et dont nous subissons le 20% charme. Siège de deux écoles secondaires, elle pos- sède un corps enseignant que nous estimons; nous v avons des collègues, elle a un passé littéraire digne du plus vif intérêt, et nous espérons y trouver des candidats disposés à se Joindre à nous et à partager nos travaux. L'association Messieurs, et l’émulation qu’elle provoque dans les intelligences, est le seul moyen d'empêcher notre cher pays de rester station- naire et de se complaire dans l'admiration de ses lau- riers. Ne perdons pas de vue ce qui se fait chez nos Confédérés et ailleurs, dans des sociétés analogues à la nôtre ; voilà le stimulant dont nous avons besoin pour ranimer notre ardeur et nous montrer les pro- grès que nous avons encore à réaliser. À cet égard, nous sommes tous solidaires et responsables. Les dé- couvertes étonnantes qui rayonnent de toutes parts dans le monde sont un démenti éclatant à cette excuse des paresseux qui prétendent que le champ des re- cherches est moissonné à outrance et qu'il n’y à plus rien à faire. Loin de nous cette idée, proclamons au contraire que la marche de la science est un continuel lever de soleil. Encourageons-nous l'un l’autre, faisons de l’enseignement mutuel, communiquons-nous le résultat de nos lectures comme le faisaient les fonda- teurs de notre Société, heureux de se trouver ensemble et de s’entretenir en bonne amitié des sujets et des questions qui préoccupaient leur esprit. Les sociétaires, répandus dans tout le canton, ont eu une influence bienfaisante. C’est à partir de larri- vée d’Agassiz à Neuchâtel, et de la fondation de notre Société en 1832, que commencèrent ces travaux, cette activité scientifique, inconnue auparavant chez nous, et dont l'éclosion a été comparée, dans une mesure et modeste sans doute, aux beaux temps de la Renais- sance. Cette activité était comme un dérivatif à l’agi- tation politique de l’année précédente, et aux luttes terribles de 1831. x Pendant que M. Louis Coulon, son père, ses frères et leurs amis créaient notre beau Musée d'histoire naturelle et que le voyageur J.-J. de Tschudi, envoyé par les autorités de la ville et par eux, explorait dans ce but les iles Chiloë et les Andes du Pérou, Agassiz débrouillait le chaos des poissons fossiles, et se passion- nait pour la fhéorie glaciaire qu'il proclamait avec une crandeur prophétique incomparable à la Société hel- vétique réunie à Neuchâtel en 1837, et dont il cher- chait la confirmation sur les glaciers mêmes. — Son savant ami, Arnold Guyot, avec une abnégation toute fraternelle jamais démentie, lui venait en aide en étudiant les terrains erratiques semés par les anciens olaciers disparus, au nord et au sud des Alpes, et v consacrait ses vacances de professeur pendant sept années consécutives. Notre vice-président, M. le pro- fesseur Léon Du Pasquier, lui à rendu un juste hom- mage dans la leçon d'ouverture de son cours, Pau- tomne dernier. C’est A. Guyot qui nous a inspiré Île respect des blocs erratiques, ces imposants témoins d’un phénomène grandiose, qui ne disparaissent que là où personne n’a le courage de payer de sa personne pour les défendre contre l'indifférence et l’avidité. MM. Auguste de Montmollin, Célestin Nicolet, Louis Coulon, Gressiv, Agassiz, Desor, Georges de Tribolet, Maurice de Tribolet, et l'héroïque Aug. Jaccard, nos fervents géologues, ont étudié, exploré, fouillé jusque dans ses entrailles notre vieux Jura, ses étages, ses couches, recueilli et identifié ses fossiles ; ils l'ont fait avec passion, comme nos excellents botanistes le (Ca- pitaine Chaillet, Ch.-H. Godet, un des premiers voya- seurs scientifiques au Caucase, le Dr Morthier, Célestin Nicolet, le.D' Lerch, nos collègues le Dr Cornaz et le professeur F. Tripet leurs émules. Il faut les avoir vus à l’œuvre, nos botanistes, pendant de longues années, comme c'est mon cas, pour comprendre tout ce qu'ils ont mis de leur vie et de leur cœur dans leurs recher- ches et les soins constants donnés aux précieux herbiers de notre Musée. Un autre botaniste de grand mérite, Léo Lesque- reux, à décrit nos mousses, et en 1842 a fait connai- tre avec une supériorité rare les lois de la formation des tourbières et les conditions de leur existence et de leur conservation. La météorologie est sortie de ses langes sous la main du professeur Henri Ladame, de Ch. Kopp, et de M. le D' Hirsch, directeur de notre Observatoire. Notre lac, ce régulateur de notre température en hiver, ce bleu miroir où se reflètent les blanches cimes des Alpes, a été sondé, exploré de toute ma- nière ; MM. de Pourtalès de Gorgier et Arnold Guvot ont fait Ia carte topographique de son bassin, après des milliers de coups de sonde ; sa température a été mesurée à toutes les profondeurs, Agassiz en a décrit les poissons, représentés par des planches coloriées admirables ; M. le professeur Paul Godet en a étudié les coquillages, M. Léon Du Pasquier, les change- ments de niveau et les seiches: enfin M. Guillaume Ritter, ému de pitié pour les Parisiens réduits à boire l’eau de Seine chaude et nauséabonde, voulait en conduire les ondes fraiches et pures jusque dans la capitale de la France. | | L'auteur de la première belle carte de notre pays, M. d'Osterwald, ce géographe doublé d’un artiste, était notre collègue assidu, de même que ses aides fidèles, M. Henri Lardv-Dufour, d'Auvernier, et mon vieil ami H.-L. Otz, de Cortaillod, l’ancien inspecteur du cadastre. C'est lui qui, pendant bien des années, a ex- posé sa santé et sa vie sur le glacier de l’Aar, pour continuer les mesures de précision inaugurées par son ancien professeur Agassiz, dans le but d’en dé- terminer la marche et de prendre note des accidents survenus dans les intervalles des révisions. Si Agassiz, avec sa bonne humeur, sa science aimable et le charme de sa personne, savait commu- niquer son enthousiasme à ses étudiants qui l’accom- pagnaient avec bonheur dans ses expéditions péril- leuses, il en était de même d’Arnold Guyot, qui n'avait à leur offrir que fatigues et privations; mais il avait leur respect, leur admiration et leur amour, et cela suffisait. Parmi les plus intrépides et les plus dévoués de ses compagnons qui se succédaient d’année en année, trois à ma connaissance venaient de Colombier: Eugène DuPasquier, Jules et James Lardv, les deux fils de l’ancien pasteur. L'un est encore vivant; il faut l'entendre raconter leurs courses effravantes dans les Alpes, portant sur leurs épaules pendant des semaines et des mois les échantillons des roches erratiques et n'ayant pour se nourrir que le pain dur et la viande séchée des montagnards. Cortaillod est à deux pas d'ici; c’est là qu'est né Charles Vouga, qui fut notre collègue et un de nos plus brillants professeurs, plein de verve et de talent, formé à l’école d’Agassiz; il fut emporté à la fleur de l’âge. Hommage à sa mémoire et à celle de son 208 — pére le capiluine, qui pendant sa longue vie de chas- seur et de pêcheur-naturaliste avait réuni une admi- rable collection d'oiseaux d'Europe, aussi complète qu'artistement préparée par lui-même. Je ne suis pas seul à la pleurer depuis qu'elle a abandonné notre pays. | Au nom du professeur Vouga s'associe celui de son successeur, Philippe de Rougemont, neveu du géo- sraphe, l’ardent voyageur en Islande avec son ami le Dr Paul Vouga, à la recherche non de la Toison d’or, mais de l’Alca impennis, palmipède éteint, puis par- courant seul la Norvège jusqu’au cap Nord. Nous avons pleuré la mort prématurée de ce jeune naturaliste si riche d'avenir. (Cest lui qu'a remplacé M. le pro- fesseur Béraneck. Notre collègue M. le professeur Paul Godet, direc- teur actuel de notre Musée, à été, pendant de longues années, l’aide gratuit et le soutien de M. L. de Coulon dans l’arrangement et la détermination des collections qui se développaient dans des proportions imprévues ; il avait sous sa direction les mollusques, les coquilla- ses, les innombrables insectes, les poissons, les œufs d'oiseaux splendidement représentés. Les richesses minérales de notre sol, autrefois 1gno- rées, l’asphalte d'abord, puis les ciments, attirèrent l'attention de nos géologues, de nos minéralogistes, de nos chimistes, qui cherchèrent à en rendre possible l'exploitation industrielle. Les noms d’Ed. Desor, d'H. Ladame, du professeur Sacc, de Ch. Kopp, d'A. Jaccard, de M. Billeter sont attachés à ces savantes études, comme à celle de nos eaux potables qui nous ont préoccupés en vue d’assurer la santé publique incessamment menacée par la sournoise armée des 209 microbes, signalés par les cris d’alarme et le micros- cope de nos médecins, ces nombreux et chers collègues dont les contributions ont toujours été aussi variées qu'intéressantes. Ceci me conduit à l’hydrographie, à l’hydrologie, aux campagnes d’Auguste Jaccard !, semées de péripé- ties dramatiques, d’espérances et de déceptions; aux découvertes triomphantes de M. Guillaume Ritter, le grand sourcier, principalement dans le ravin du Champ- du -Moulin, dont les sources profondes et pures, caplées, amenées, distribuées, ont transformé les con- ditions de la vie dans une partie du Vignoble, à Neu- châtel-Ville et surtout à la Chaux-de-Fonds, où leur arrivée fut saluée comme un bienfait de premier ordre et la fin de l’ère des citernes. Notre Société a eu une srande part dans les démarches faites auprès des au- torités dans le but d'aboutir aux brillants résultats obtenus. Nos mathématiciens, dont nous n'avons jamais manqué, sont-ils restés indifférents à l’activité univer- selle, depuis le comte Louis de Pourtalès, les profes- seurs de Joannis, H. Ladame, Iselv père, Vielle, Geiser et Sire, à la Chaux-de-Fonds, jusqu’à nos col- lègues MM. L. Iselv fils et Hirsch, qui v a joint l’as- tronomie, la géodésie et la géographie physique ? Nos Bulletins répondent pour eux. Passerai-je sous silence les progrès de l’électricité, dont les diverses étapes ont eu leur écho dans nos séances et ont été saluées par nos applaudissements. Outre nos professeurs de physique, MM. Schneebeli, Weber, nous avions le D' ES Borel, et feu le Dr Hipp, . 1 Auquel nous travaillons à élever au Locle un modeste monument. BUL Ir. SOC; SC NAT. Ti XXIY 14 MAD. == collègue de génie, dont chaque année nous révélait de nouvelles inventions. Je ne citerai que son chro- nographe à lame vibrante, son merveilleux chrono- scope, et sa pendule astronomique, la gloire de notre Observatoire et probablement l’horloge la plus parfaite et la plus simple qui existe. C'est elle qui permet à M. Hirsch, quand le ciel voilé empêche l'observation des étoiles, de contrôler la marche des chronomètres construits par nos artistes, et de donner, chaque jour, l'heure exacte à Berne et à la Suisse tout entière. Et nos électriciens de Cortallod, le Dr Fs Borel, M. Berthoud, dont nous venons de visiter la fabrique de càbles ; nous sommes heureux de saluer en eux les représentants d’une industrie dont les débuts fu- rent présentés dans nos séances et recurent les plus chauds encouragements. Leur but est de porter par- tout la lumière et de changer les chutes d’eau en soleils; est-il rien de plus glorieux ? Souhaitons-leur d'universels succès. J'aurais encore beaucoup à dire, mais Je dois abré- ser, le temps qui m'est accordé étant déjà dépassé. S1 J'ai abusé de votre patience, vous me le pardon- nerez en raison de la nécessité où J'étais de vous expliquer comment il se fait que nous avons publié 4 volumes quarto de mémoires, illustrés de planches, et 25 forts volumes de Bulletins, qui auraient grand be- soin d'une table générale des matières, pour venir en aide à ceux qui ont à entreprendre des recherches. Voilà une occupation toute trouvée pour ceux qui ont l'habitude de faire acte de dévouement. Elle serait d'autant plus utile que nous échangeons nos publi- cations avec 265 sociétés savantes des deux mondes, qui sont en relation avec nous. D2AL — Vous le voyez, les membres de notre Société, depuis sa fondation, ont abattu beaucoup de besogne dans tous les domaines, économiques, industriels, pédago- giques, où la science peut avoir une part. [ls l'ont fait dans un esprit de désintéressement et de dévouement patriotique, qui n’a Jamais dévié. Cette unité de vues et d'inspiration, ils la devaient en grande partie à l'exemple de M. Louis de Coulon, notre président pendant plus d’un demi-siècle. Notre Société à tra- vaillé comme lui, et avec lui, sans bruit, sans osten- tation, sans musique, ni tambours, n'ayant pour drapeau que l'amour du bien, du vrai, de la liberté et de la patrie. (C’est en rappelant ces souvenirs, qui me sont chers et dont je suis un des derniers témoins, que je déclare ouverte la 3me séance publique de la Société neuchà- teloise des sciences naturelles. 2e —— << er 2 Séance du 23 janvier 1896 MATTHAUS HIPP. 1813-1893 Par R: WEBER ET L. FAVRE Le 6 mai 1893, un convoi funèbre accompagnait avec tristesse à sa dernière demeure, au cimetière de Fluntern-Zurich, la dépouille mortelle d’un homme hautement considéré par les sommités scientifiques et industrielles du monde entier. La solidité, le sérieux de son caractère, son génie créateur, ses inventions nombreuses et utiles, la perfection des appareils sortis de ses mains dans les divers domaines de l'horlogerie, de l’électricité et de la mécanique, lui valaient cette rare distinction. Matthäus Hipp naquit le 25 octobre 1813, à Blau- beuren (Wurtemberg). Son père y possédait et exploi- tait un moulin, une scierie mécanique et un pressoir à huile. Doué d'une grande vivacité, le jeune garçon montrait un égal intérêt pour ses machines et pour les jeux les plus hardis de son âge. Aussi les accidents ne lui manquérent pas; 1l avait à peine huit ans, lors- qu'il tomba d’une grande hauteur et se fit à la cheville du pied gauche une blessure si grave qu'il dut rester 1 Voir: Elektrotechnische Zeitschrift (Berlin), 18%, pages 523 et 115. couché pendant quatre ans, et qu’une fois la guérison obtenue à grand’peine, il demeura boiteux pour toute sa vie. Cette circonstance malheureuse eut probable- ment une grande part d'influence sur sa destinée, comme nous le verrons plus tard. Eloigné de l’école pendant si longtemps, il dut regagner le temps perdu par des leçons particulières et en prolonger de deux ans la fréquentation. On l'avait mis au latin, et il se donna sans doute beaucoup de peine pour faire ses devoirs; mais le cœur n’v était pas, et ses progrès ne furent pas brillants. Malgré les sollicitations de ses parents, 1l ne manifestait aucun goût pour la chaire, encore moins pour le comptoir et le commerce; son esprit était avide de mouvement et d’une activité d'une autre nature. Un fait montra de quel côté ses goûts se portaient. Durant sa maladie, son père fit construire un nouveau moulin à huile, et les plans des machines passèrent sous les veux de l'enfant. Celui-ci, sur la simple vue de ces dessins, résolut d'exécuter un modèle de ce pressoir, et se livra à ce travail avec une ardeur, une application qu'il n'avait jamais montrée pour le latin. Sa machine terminée, il n'eut plus de repos qu'il ne l'eût mise en jeu, en l’actionnant par un moteur na- turel. Le ruisseau voisin lui offrait la force motrice, mais il fallait encore la lui emprunter à l’aide d’une chute et d’une roue hydraulique. Rien ne larrêta, la chute fut établie, la roue construite et installée. Oh! bonheur! elle marchait à merveille, et les pilons faisaient leur office avec un bruit qui le remplissait d’une joie inexprimable. Il se plaisait à le rappeler, même lorsqu'il fut devenu célèbre. Aucun succés, aucun triomphe ne lui procura plus tard une aussi délicieuse émotion. Dès ses jeunes années, son infirmité ne lui permet- tant pas de prendre part aux jeux et aux amusements de ses amis, il tourna son activité vers l'étude, et c’est ainsi qu'il acquit seul et par lui-même les notions de physique, de mécanique dont il sut tirer un si grand parti. À l’âge de seize ans, désirant vivement se vouer à l'horlogerie, il quitta l’école et entra en apprentissage chez un horloger-rhabilleur de Blaubeuren. En 1832, il passa à Ulm, dans la fabrique bien connue de M. Stoos. Là, 1l fit des progrès, parce que la fabrique était organisée et administrée d’une manière ration- nelle. On ne se contentait pas d’imiter ce qui se faisait ailleurs; mais, dès qu'un problème se présentait, on visait, pour le résoudre, le moven le plus rationnel, sans se laisser distraire par la tradition. (est ce prin- cipe que M. Hipp a suivi pendant toute sa vie, à la facon des Américains, dans toutes ses entreprises et dans ses nombreuses inventions. Lorsque le fils de M. Stoos revint du Locle, où il était allé pour se perfectionner, le jeune Hipp le prit comme modèle et, en voyant sa main-d'œuvre si habile et si parfaite acquise dans notre pays, il se décida à v faire également un stage, bien résolu à se mettre en mesure d'exécuter de ses propres mains n'importe quel travail se rapportant à l'horlogerie. Dans le but de se rapprocher de la Suisse française, il s'engagea d’abord pour une année à Saint-Gall (1834); il avait 21 ans. C’est là qu'il trouva, une nuit, entre deux sommes, la solution d’un problème qui le conduisit, dans la suite, à la conception d’horloges aussi simples que parfaites, aujourd’hui répandues GAS diGiné En i/., SARL PAZ dans le monde par milliers. Lorsqu'il faisait l'histoire de cette invention, qui lui valut des distinctions de premier ordre, il racontait que, déjà au temps de son apprentissage, 1l avait remarqué qu’un pendule suffi- samment lourd, et reposant sur des couteaux, peut osciller pendant plusieurs heures sans exiger une nouvelle impulsion. Donc, pour entretenir ses oscilla- tions, et même pour faire mouvoir par son moven les aiguilles d’une horloge pendant un jour entier, un petit nombre d’impulsions sufliraient. En outre, les impulsions ne sont nécessaires que quand l’amplitude des oscillations à atteint un certain minimum. La difficulté était donc de trouver le déclanchement cor- respondant à ce minimum. Il rumina ce problème pendant plusieurs années, v revenant toujours comme à une chose d'un intérêt majeur, le tournant et le retournant sous toutes ses faces. Enfin, un matin, à quatre heures, en s’éveillant, la solution du problème se dévoila à son intelligence. Mais, étant alors simple ouvrier dans un atelier de rhabillage, il ne pouvait songer à mettre à exécution ce qu'il avait rêvé. Il est douteux même que, dans son entourage, quelqu'un eût pu saisir l'importance de cette découverte; c'est pourquoi il la garda pour lui et laissa mürir son invention pour le jour où il pourrait la réaliser. | De Saint-Gall, M. Hipp vint à Samt-Aubin (canton de Neuchâtel), chez M. Savoie, où il trouva, outre son pain, l’occasion d'apprendre toutes les parties de l'horlogerie (genre suisse). A cette époque, quelques rares fabriques d’ébauches ne fournissaient qu'un cer- tain nombre de pièces du mouvement de la montre, presque à lPétat brut. L'horloger devait les finir lui- — 216 — méme et les mettre en place en se conformant aux règles établies pour obtenir un bon réglage. De nos jours, les conditions du travail sont bien changées; les fabriques, montées suivant le système américain, fournissent, à l’aide de leurs machines- outils, toutes les pièces dans un état de perfection assez avancé, et toutes exactement de mêmes dimen- sions, selon le calibre de la montre, de sorte que les ouvriers, qui ont chacun une spécialité distincte, n’ont plus qu’à les assembler, à échanger les pièces endom- magées et à régler la marche. Après un séjour de deux ans à Saint-Aubin et d’une année à Blaubeuren, M. Hipp se fixa, en 1842, à Reutlingen, comme fabricant de petite et de grosse horlogerie. Pour bien comprendre les dons intellectuels remar- quables qui se manifestèrent en M. Hipp dans les années qui suivirent, il faut savoir qu'à part de courtes études élémentaires, il ne reçut d'autre instruction que celle qu’il se donna lui-même et qu'il acquit par son travail personnel. Etant devenu boiteux, il ne pou- vait prendre part aux ébats, aux plaisirs de l’adoles- cence et de la jeunesse; habitué à la solitude, son esprit sérieux, avide de connaitre, se nourrissait de fortes lectures, et pendant que ses amis s’amusaient, il étudiait la phvsique, la chimie, la mécanique, cher- chait les solutions originales de problèmes qui déjà le préoccupaient, construisait sur des données nouvelles des appareils qu'il perfectionna plus tard. Comme la plupart des autodidactes, il eut des lacunes, et regretta toujours amérement de ne savoir à fond ni les mathé- matiques, n1 le dessin. 4 rt : Verne 2 miel trs ride ne fil nd dard dit Safi sé be, à à. — DT — À peine établi à Reutlingen, il épousa Mlle Johanna Pliesinger. Travaillant pour son compte, il put don- ner un corps à l'invention qu'il brülait de réaliser. On l’a vu plus haut, il s'agissait d’une horloge com- posée d'un pendule, muni d’un organe essentiel chargé de lui donner l’impulsion sans le concours d’un rouage à ressort ou à poids. Cet organe est une palette, ou dressée verticalement ou suspendue dans la partie moyenne ou inférieure du pendule de Flhorloge. À chaque oscillation de celui-ci, elle passe sur les dents d’un petit peigne ou d’une contrepalette fixe. Quand les amplitudes sont assez grandes, la palette obtient un mouvement de déplacement suffisant pour passer sur le peigne sans s’y arrêter; mais lorsque les amplitudes sont devenues assez réduites, la palette ne passe que sur quelques dents du peigne et, au retour, vient appuyer contre l’une d'elles. La palette, s’arc- boutant ainsi sur la contrepalette, le mouvement en retour du pendule déprime un peu le ressort hori- zontal sur lequel cette dernière est montée. Cette légère bascule produit un contact électrique qui ferme le circuit d’une pile. Ce courant, passant par un électro-aimant, exerce une attraction sur l’armature fixée au pendule, qui recoit ainsi une nouvelle impul- sion sans le moindre attouchement. Dans les premiers temps de lapparition de ces horloges, on remarqua peu ou même point ce mode original de déclanchement, rendant. au pendule lim- pulsion nécessaire pour qu'il continue indéfiniment ses oscillations, sans altérer son mouvement. Lors d’une exposition qui eut lieu à Berlin en 18%3, le rapport officiel en porte:le jugement que voici: « Une horloge qui a son mouvement au bas du pendule. » SORT) Ver Et pourtant c'est celte conception qui à permis à M. Hipp de construire le régulateur astronomique le plus constant, le plus exact et le plus parfait qui existe et dont s’honore l'Observatoire de Neuchâtel !. La régularité extraordinaire de cette pendule, qui se traduit par une variation moyenne de sa marche ne dépassant pas -F 0$,025, est due essentiellement aux points suivants qui constituent les mérites princi- paux de cette belle conception: 1. La disjonction mécanique complète entre le pen- dule (le régulateur) et le rouage ou le cadran de l'horloge, mis en communication seulement par l’élec- tricité. 2. Réduction au minimum et constance du travail à fournir par le pendule, qui n’a qu’à fermer quelques contacts électriques et à vaincre la résistance de l'air. 9. Intervention de la force motrice seulement au moment précis où elle est nécessaire, c’est-à-dire lorsque le travail fourni par le pendule à réduit son amplitude à une limite inférieure déterminée. 4. La presque inocuité des variations d'intensité du courant par le fait que, s'il est plus fort, il intervient plus rarement, et s'il s’affaiblit, l'impulsion est donnée plus fréquemment. o. Absence complète d'huile dans le mécanisme du pendule, ce qui exclut la principale cause des chan- sgements de marche. 6. Facilité de faire marcher le pendule électrique dans le vide ou sous pression constante, et dans un 1 4. Hirsch. La pendule électrique de précision de M. Hipp. Voir Bulletins des 6 mars 1884, 28 mai 1891 et 1e avril 1892. J. Hiljiker. Sur la marche de la pendule astronomique Winnerl, à l'Observatoire de Neuchâtel. Bulletin, t, XV, p. 21, du 1er avril 1886. » Se 29 — local où la température varie très peu, tout en pla- çant le cadran à proximité de l’observateur. Les journaux politiques et les revues techniques de ce temps discutaient à l’envi les diverses questions relatives à l'électricité et à ses applications. M. Hipp fut entrainé par ce courant. Il construisit un petit moteur électrique pour Reutlingen. Il cherchait et étudiait les meilleures dispositions des piles et batte- ries. [Il inventa et construisit plusieurs /élégraphes électriques. Parmi ces derniers, mentionnons le téle- graphe écrivant en caractères anglais, qui fonctionnait particulièrement bien et faisait l'admiration de toutes les personnes accourues pour le voir. La description et le dessin de cet appareil se trou- vent dans la Leipziger illustrirte Zeitung du 20 dé- cembre 1851, et dans Dingler, Polytechnisches Journal, 4891. Manquant des fonds nécessaires, M. Hipp n’a pas pu faire connaitre et adopter ce télégraphe, bien qu'à cette époque il n'eût pas été difficile de vaincre la concurrence des autres systèmes, même du Morse. — Un de ces télégraphes de Hipp se trouve dans la collection de physique de l'Ecole polytechnique de Zurich. Dans cette même année 1843, M. Hipp invente encore son chronoscope. À l’en croire, cette trouvaille extrêmement remarquable, et qui à elle seule aurait fait la réputation d’un mécanicien, est due au hasard. Lors d’une visite qu'il fit au professeur W. Eisenlohr, à Carlsruhe, celui-ci lui montra une petite horloge à poids, et sans pendule, qu'il venait de recevoir de Londres. L’échappement à ancre pouvait être arrêté ou lâché par un petit mouvement de l’armature d’un BU does électro-aimant. Le savant professeur voulait employer à vérifier les lois de la chute des corps; mais il dut v renoncer, parce qu’il reconnut que la faible vitesse de l’aiguille au commencement du mouvement avait une trop grande influence perturbatrice sur les résultats: M. Hipp comprit bientôt qu'il ne serait possible de mesurer exactement la durée de la chute qu'à la con- dition d'éliminer complètement cette mise en marche imparfaite. Pour cela il faut attendre, pour com- mencer la mesure, que le mouvement de l'horloge ait acquis sa vitesse normale et régulière. M. le pro- fesseur Reusch, à Stuttgart, commanda à M. Hipp une horloge établie suivant ce principe : ce fut le premier chronoscope. M. Reusch en demanda encore plusieurs pour obtenir des perfectionnements toujours plus sensibles ; il revendait l’ancien pour avoir un nouveau et dernier modèle. — Voici les principales améliorations trouvées par M. Hipp : 4. L'emploi d'une lame vibrante en acier, faisant 300 vibrations complètes par seconde, pour servir de régulateur. 2. La séparation du mouvement actionnant les aï- ouilles et du mouvement principal de l'instrument, avec une disposition électro-magnétique permettant de relier instantanément les deux mouvements. 3. La disposition qui permet de marquer le com- mencement et la fin d’une observation, ou par ferme- ture et rupture, ou par rupture et fermeture, ou par rupture et rupture, ou par fermeture et fermeture du circuit. Avec une patience admirable et un travail de plu- sieurs semaines, M. Hipp parvint à constater que la PCR ER C5 RE lame vibrante donnant les meilleurs résultats doit avoir sur toute sa longueur la même largeur et la mêrne épaisseur. Ce magnifique appareil, qui mesure les iris de seconde avec autant de facilité que de précision, a rendu de grands et nombreux services aux physi- ciens, aux physiologistes et aux astronomes. Pour ne citer que les derniers, nous rappelons les difficultés particulières que présente «léquation personnelle » dans les observations si délicates de passage des astres devant les fils des lunettes. L'invention du chronographe se rattache à celle du chronoscope. Cet appareil fournit le moyen d'inscrire sur un papier les instants successifs dans le cours d'observations, par exemple les passages d'étoiles devant les fils de la lunette méridienne. Un appareil auxiliaire, appliqué après l'observation sur les espaces dessinés, mesure les intervalles de temps jusqu’au centième de seconde. Le chronographe de M. Hipp est largement emplové dans tous les observatoires de quelque importance. M. Hipp en a construit deux tvpes différents. Les descriptions détaillées de ces deux appareils se trouvent dans Schneebeli: « Die elektrischen Uhren » (Orell Füssli & Cie, Zurich, 1878); — A. Favarger !: « L'électricité et ses applica- tions à la chronométrie » {Journal d'horlogerie, Genève, 18992). | La solution d’un autre problème, proposé à M. Hipp lors de sa visite au célèbre M. Wheatstone, à Londres. demandait aussi une sagacité extraordinaire, une vue 1 Nous tenons à remercier ici M. A. Favarger, successeur de M. Hipp, de l’amabilité avec laquelle il a bien voulu nous fournir de nombreux détails sur l’activité pratique de M. Hipp. me pénétrante et une connaissance parfaite des moyens mis en œuvre. Le physicien anglais, cherchant à déter- miner la vitesse de la lumière, désirait donner à un miroir un mouvementde rotation extrêmement rapide; pour cela, il avait fixé un petit miroir sur l’axe de la roue de rencontre d’une montre de poche, après en avoir enlevé la verge et la roue d'échappement. En mettant en jeu le mouvement, il obtenait environ 300 tours de son miroir par seconde. — À Paris, on avait fait de vains efforts avec un moteur de quatre chevaux pour obtenir un plus grand nombre de tours. — M. Hipp, piqué au jeu, se mit avec acharnement à cette besogne et fit essais sur essais. Il fit tourner d'abord un axe d'acier dans du laiton, obtint 300 à 400 tours: mais à ce moment, le laiton échauffé com- mençait à fondre. Avec des coussinets en acier, 1l obtint environ 500 tours. Le résultat était encore moins bon en plaçant l’axe sur les jantes croisées de quatre roues. Dans le cours de ces essais, M. Hipp observa qu’on pouvait augmenter la vitesse de rotation jusqu’au moment où le son produit devenait identique au son des vibrations propres de l’axe en acier, et que la destruction se faisait à ce moment-là. Il en conclut que ces vibrations propres étaient nuisibles et qu'il fallait les empêcher. Il essava donc de loger l’axe dans une gaine d'acier et de fixer celle-ci dans un fort disque de cuivre. Par ce moyen il parvint, avec peu de force et sans bruit, au nombre de plus de 2000 tours pur seconde. Le moment où M. Hipp s'établit à Reutlingen appar- tient à l’époque où la télégraphie prend son grand développement en Europe, et où l'appareil Morse DDY à mt surtout se répand de plus en plus. La réputation de M. Hipp était déjà assez grande pour que les direc- teurs des télégraphes des différents pays, les Eisenlohr, Steinheil, Jacobv, Schœnbein, etc., vinssent le trouver chez lui. Hipp alla à Vienne montrer son télégraphe ; il était question de le nommer directeur de latelier de construction de télégraphes à Vienne (1845). Mais cette nomination n’aboutit pas, le bruit s'étant répandu, bien à tort, qu'il était entré dans le courant politique révolutionnaire de cette époque. Ce fut la Suisse qui se chargea de rendre hommage aux mérites supérieurs de l’habile électricien; sur la recommandation de M. Steinheil, M. Hipp fut nommé par le Conseil fédéral, en 1852, directeur de l'atelier de construction de télégraphes qu'on venait de créer à Berne, et directeur technique de l’administration des télégraphes. Cet atelier fut fondé au moment même où l’on introduisait en Suisse la télégraphie électrique, et cela principalement parce qu’on ne pouvait se pro- curer les appareils nécessaires d'une autre manière. Rappelons en passant ce qu'était la télégraphie à cette époque : on à peine à croire que pour expédier une dépêche de Berne à Saint-Gall, il fallait la transcrire plusieurs fois, malgré Pintercalation de plusieurs translateurs, et que ce fut un grand événement quand on réussit par hasard à le faire directement. M. Hipp reconnut la cause de ces imperfections dans l’organi- sation défectueuse et dans le maniement irrationnel des appareils. Il ne parvint à vaincre les difficultés de toute espèce inhérentes à l'établissement d’un ser- vice nouveau où tout était à créer, qu'à force de voyages, d'inspections, de tätonnements, d'instructions Re Le pour former un personnel convenable. Tant d'efforts finirent par obtenir un plein succès, reconnu, non seulement en Suisse, mais à l'étranger. Le gouverne- ment de la Sardaigne demanda l'autorisation de com- mander des appareils suisses. M. Hipp posa les pre- miers à Chambéry, en présence d’un adversaire déclaré du système Morse, M. l'abbé Chamoine, professeur de physique au Collège. Celui-ci, en vovant fonctionner les appareils suisses du système Morse, sous la forme que lui avait donnée [ipp, changea bientôt d'avis et se déclara grand admirateur du système. — En 1856, le gouvernement napolitain fit une étude comparative de tous les systèmes en usage en Europe, et se décida pour les appareils suisses. — Le même système fut adopté par la Sicile, les Etats pontificaux, et enfin le reste de l'Italie. Le temps passé à Berne par M. Hipp fut pour lui une période d'extrême activité; l'atelier, l'administration, les voyages, les études occupaient tous ses instants, car il ne reculait pas devant les problèmes qui lu étaient posés, et il communiquait volontiers ses idées et ses réflexions sur des questions d'ordre scientifique. Il était en relations suivies avec les professeurs Beetz, a Munich; H. Wild, à Saint-Pétersbourg; R. Wolf, à Zurich; Brunner von Wattenwvl, à Vienne, et plus. tard, lorsqu'il fut établi à Neuchâtel, surtout avec M. Hirsch, directeur de l'Observatoire, et M. Schneebeli, professeur à l'Ecole polytechnique de Zurich. Comme constructeur d'instruments de haute préci- sion, tant astronomiques que physiques, M. Hipp était aussi en rapport avec MM. E. Plantamour, E. Wart- mann et À. de la Rive, à Genève; von Oppolzer, à Vienne; À. Mousson, à Zurich; Blaserna et le Père Sr QE + Secchi, à Rome; avec M. Bonelli, directeur des télé- oraphes d'Italie; avec M. Matteuci, à Pise; avec M. Ruhmkorff, à Paris: avec M. Dubois-Reymond, à Berlin; avec M. Jacobv, à Saint-Pétersbourg, et bien d’autres encore. Les Bulletins de la Société des sciences naturelles de Berne renferment de nombreuses communications présentées par M. Hipp, en particulier : Des lranslateurs (1853), étude expérimentale sur la durée de l'attraction ou du relâchement d’une arma- ture, en fonction de l'intensité du courant et de la tension des ressorts. (Voir aussi Dingler, Polyt. Journal, tome 128, fasc. 4, 1853.) Horloge de controle télegraphique pour chemins de fer (1854). Cette horloge est un appareil de télégraphe complet, destiné à contrôler la vitesse du train et le service de surveillance. Elle fut construite pour le chemin de fer de Turin à (rênes. Sur la télégraphie simultunée en deux sens inverses sur un seul fil (855). Dans cette communication, M. Hipp résume une étude expérimentale des systèmes du D' Gintel, directeur des télégraphes de Vienne, et de Siemens et Halske, à Berlin, avec conclusion que ces systèmes ne sont pas à recommander. Effets différents de courants d’intensités égales sur des électro-uimants. Cette notice a engagé M. von Beetz à faire de ce sujet une étude approfondie. Dans les années 1855 et 1856 (voir Bulletins de Berne, 1856, p. 81), M. Hipp s’occupa beaucoup du métier à tisser par l'électricité. L'idée en était due à M. Bonelli, qui consacra à sa réalisation une bonne partie de sa fortune personnelle, et sut gagner le BULIS SOCASC NAT TENUE 15 226 — concours du gouvernement sarde et du comte Cavour. L'invention avait pour but de remplacer, par des trac- tions électro-magnétiques sur les fils, l'emploi des cartons très chers du métier Jacquard. M. Bonelli lui-même avait réussi à construire un petit métier; mais, d’après les essais faits à Paris, les grands mé- tiers de ce genre semblaient chose impossible. Pour sortir d’embarras, on appelle M. Hipp à Turin, on le consulte, on le prie de se charger des perfectionne- ments. Il se mit à l’œuvre et parvint à construire trois métiers de conception différente, en surmontant de nombreuses et graves difficultés de la manière la plus ingénieuse et la plus originale. Mais, malgré tout, il estimait que, pour le moment, le métier électrique ne pouvait pas lutter avec succès avec le métier mé- canique, en bonne partie parce que les dynamos mo- dernes n'étaient alors pas disponibles. Il conservait, de ces essais, comme une relique, un morceau d’étoffe de soie, tissée sur le métier électrique, en présence du ministère royal et de nombreux ambassadeurs de puis- sances étrangères, où on lisait l'inscription suivante : Al signor conte di Cavour Presidente del Consiglio dei Ministri Protettore dell industria nazionale La Società dell Elettro-Tessitura-Bonelli Appareil Hipp — Diretlore Guillot Disegno del Cav. Capello. D, °D: "D; Le dessin du tissu avait quatre mètres de longueur et correspondait à 40 000 cartons du métier Jacquard. Il était obtenu en plaçant simplement dans l’appareil une feuille de papier sur laquelle le dessin était tracé avec une encre spéciale. Lors de la visite des illustres it. nn détsé à des d 4 à à dot ton) RC de dti déni dt A DT 2e dé mt personnages, le dessin de l’étoffe fut interrompu, et l'on vit apparaitre et se tisser peu à peu linscription qu’on vient de lire, surprise ménagée par M. Hipp pour montrer l’incrovable obéissance du métier nou- veau à la volonté de son directeur. Cette même année 1856, M. Hipp construisit une modification de l'appareil Morse, plus simple et plus sûre, n'exigeant plus ni relais, ni pile locale, et qui assurait l’exactitude de la transmission des signaux dans les stations montées en translation. Cette forme du télégraphe, avec ce perfectionnement, est répandue par milliers d'exemplaires en Suisse et dans les pays limitrophes de la Méditerranée. La description com- plète, avec les instructions nécessaires, a été imprimée à berne. | Une autre idée originale de M. Hipp: Nouvelle appli- cation de l'électricité, se lit dans une brochure sous ce titre (Berne, 1857, page 66). En 1856, 1l avait construit un câble de 5 400 mètres pour relier Bauen à Flüelen, sur le lac des Quatre-Cantons. Un fil de cuivre, isolé par la gutta-percha, était enveloppé de chanvre gou- dronné, et par dessus, de deux rubans de fer enroulés en hélice. Il fut impossible à M. Hipp de diriger la pose du càble. Au bout de peu de temps, on s'aperçut que le câble perdait du courant. Comment faire pour découvrir l’avarie et la réparer, étant donnée l’impos- sibilité de relever le câble, parce que sa résistance à la traction était plus faible que son poids même dans l'eau ? M. Hipp utilisa alors, avec imfiniment de sagacité et d’appropriation, les effets électrolytiques du courant; il relia le câble, par le fil de cuivre, au pôle positif 6))Q = = d’une forte pile et mit l’autre pôle à terre. Après deux jours de traitement par ce courant, l'oxydation du fer était si forte que les hélices successives du ruban de fer se soudèrent entre elles et devinrent imperméables à l’eau et au courant. Les propriétés si particulières des courants d'induction faisaient croire qu’on pourrait les utiliser avantageuse- ment pour la télégraphie à grande distance. M. Hipp étudia cette question et se convainquit de la possibilité de leur application. (Voir Archives des Sciences naturelles, Genève, février 1859; Mittheilungen, Berne, février 1859.) Désirant ardemment faire une expérience con- cluante, il construisit un appareil approprié, dans le but de l’introduire dans le service télégraphique, et partit pour Paris. Il fut introduit dans le bureau des télégraphes par le directeur, M. Alexandre, et se mit en devoir d'installer son appareil et d'établir les com- municalions nécessaires avec Bâle. M. Ilipp télé- graphia lui-même et obtint de si bons résultats que tous les assistants en furent émerveillés. En 1860, M. Hipp publia une notice sur Les pertur- balions dans la telégraplue electrique pendant l'aurore boréale. (Berne, Bulletin 1860, p. 33.) Dans les dernières années de son séjour à Berne, plus d’une fois la Jalousie provoquée par l'immense succès des appareils Morse, de fabrication Hipp, lui attira de sérieux désagréments. Aussi, se demanda-t-il s'il ne ferait pas mieux de quitter sa position, où Ja liberté lui manquait, pour fonder une fabrique indé- pendante. Sa décision fut prise lorsque le Conseil fédéral sépara l'atelier de construction de la direction technique générale des télégraphes. — 229 — À cette époque, M. Hirsch, directeur de l'Observa- toire de Neuchûtel, alla à Berne dans le but de com- mander à M. Hipp plusieurs appareils électriques pour cet établissement. Il suggéra à l'éminent méca- nicien la possibilité de trouver dans notre pays des capitalistes disposés à créer pour lui, à Neuchûtel, une fabrique de télégraphes et d'appareils électriques. Ainsi M. Hirsch mit M. Hipp en rapport avec M. Aimé Humbert, ancien conseiller d'Etat, qui était alors un des principaux directeurs de la société « l’Union hor- logère », de La Chaux-de-Fonds, et avec M. le profes- seur Desor. Celui-ci, en particulier, lui était d’un puis- sant appui pour la création d’un tel établissement, auquel des capitalistes de Neuchâtel, Berne, Zurich et Trogen s’intéressèrent. L'organisation de la Société et l'entente avec M. Hipp avancèrent assez rapidement pour que celui-ci pût quitter Berne au mois d'août 1860 etse fixer à Neuchâtel en septembre de la même année. Les premiers ateliers mis en activité à Neuchâtel furent installés dans l'immeuble Jacot-Guillarmod, situé directement au-dessus de la gare. Plus tard, on aménagea dans ce but un des anciens greniers de la ville, aux Terreaux, alors halle de gymnastique, où la fabrique se trouve encore actuellement. On comprend que, débarrassé d’un contrôle bureau- cratique gênant, M. Hipp put se livrer à des travaux plus variés qu'à Berne : il construisit des horloges de tours, des horloges électriques, une multitude de soune- ries électriques, des tableaux indicateurs, des thermomètres et des baroniètres enregistreurs. (Voir Bulletins du 24 jan- vier 1862, du 46 mai 1862, du 15 janvier 186% de la Société des sciences naturelles de Neuchâtel, dont il devint un membre assidu et zélé:) / =" 00) + A l'aide du chronoscope et du chronographe, il détermina (1861), en collaboration avec son ami, M. Hirsch, la vitesse de transmission des eæcilalions ner- reuses. — Il communiqua aussi les expériences faites à Berne, en 1856, pour déterminer la vetesse de propa- gation de l'électricité (Bulletin de Neuchâtel, 13 dé- cembre 1861). Le résultat frappant, que l'électricité se propage plus vite dans le long fil d’un pont de Wheatstone que dans le fil court, fut déjà attribué par lui à l'effet de l’extra-courant, ainsi qu'on l’explique aujourd’hui par la «self-induction ». En 1862-1863, M. Hipp cherchait à transmettre la voix humaine par le télégraphe électrique. (Bulletin du 20 février 1863.) Mais il rencontra des difficultés qu'il jugea insurmontables pour le moment, sans aller toutefois jusqu’à prétendre que le problème fût inso- luble. Des appareils qui subsistent encore semblent prouver qu'il a cherché à composer les voyelles (sui- vant Ielmholtz) par les sons de lames vibrantes, et que ces lames étaient mises en vibration par des roues dentées à nombre de dents et à vitesse de rota- tion appropriés. L'étude des signaux pour chemins de [er et la muse en posilion «ulomalique des disques loccupèrent aussi à leur tour et donnèrent lieu à des études très longues et très profondes. Il remplaça la disposition purement mécanique par un déclanchement électrique avec une mise en posilion mécanique. À cette occasion, il trouva de nouveau une de ces solutions singulière- ment simples et élégantes d’un problème difficile, une de ces solutions qu’on aime à rencontrer si nom- breuses dans son œuvre. En effet, les disques, qui tournent librement sur un axe vertical, sont faciles à — 934 — mettre en bonne position par le beau temps; mais quand le vent souffle, ils se disposent d'eux-mêmes de manière à présenter leur surface perpendiculaire- ment à la direction du vent, et cela avec d'autant plus de force que le vent est plus intense. On conçoit qu'une fausse position pouvait devenir désastreuse. Pour éliminer l’action du vent, on avait essayé des disques à fentes, à ouvertures, etc. M. Hipp trouva enfin la très simple solution que voici : il suffisait de fixer sur le même axe deux disques identiques, mais faisant entre eux un angle droit. En général, M. Hipp est parvenu à résoudre les questions les plus hérissées de difficultés par les voies les plus simples, de vraies trouvailles, des éclairs de génie, sans se perdre dans de longs calculs. A cet égard il ressemblait, quoique dans un autre domaine, au grand mathématicien suisse Jacob Steiner !. | Vers 1865, M. Bonelli recourut, en faveur de son télégraphe imprimeur, aux bons offices de M. Eipp, qui consentit à construire un nouveau modèle. Celui de M. Bonelli exigeait une ligne de cinq fils, celui de M. Hipp n'en demandait qu'un, et donnait plus de dépêches que l’appareil Morse. La dépêche était écrite en caractères romains sur un ruban de papier conve- nablement préparé. (Voir Bulletin, tome VIT, p. 499.) Le télegraphe aulographe (chimique), construit pour le Japon, doit se trouver au complet dans une collec- üon de Berlin (Reichspostamt ?). En 1867, M. Hipp, étudiant les rhéostats, observa que la résistance électrique des métaux ne demeure 1 Sur la jeunesse duquel on vient de découvrir à Berne des docu- ments d’un haut intérêt. — 232 — pas invariable, mais diminue notablement avec le temps, et qu’il en résulte un inconvénient pour les rhéostats en métal. La même année, au printemps, il fit voir à Neu- châtel, comme objet de curiosité, en séance publique, un piano electrique qu'il avait construit pour lExposi- tion universelle de Paris, où il fut envoyé. Cet instru- ment jouait un certain nombre de morceaux avec une précision qui ne laissait rien à désirer. Le mécanisme se composait d’un ensemble d’électro-aimants disposés pour agir sur le clavier d’un piano ordinaire; on les excitait pour frapper sur les touches, soit individuelle- ment, soit par groupes, en faisant passer sous des ressorts à contact des cartons préparés, percés de trous. (Description et dessin dans Dingler, Polytech. Journal, tome 183, page 200.) Il faut bien reconnaitre que le piano électrique occupe, dans le riche trésor d’inventions et de cons- tructions que l’ingénieux mécanicien de Blaubeuren a laissé à la postérité, une place plutôt curieuse au point de vue psychologique de l'inventeur, qu'impor- tante au point de vue de Part. C’est à la même époque que M. Hipp construisit et fit voir un petit moteur électro-magnélique, avec arma- ture en fer. Il avait éliminé les étincelles au commu- tateur en formant les bobines de fil de cuivre nu, de sorte que les spires d’une couche se touchaient, mais les diverses couches étaient isolées l’une de lautre par une feuille de papier. Les faibles courants d’exci- tation suivaient alors toutes les spires, tandis que l’extra-courant, ne passant que de couche en couche, ne parvenait pas à se former. La station météorologique centrale de Vienne (Au- triche) reçut de M. Hipp, vers la fin de 1869, un ‘unmémomètre enregistreur électro-magnétique, dans lequel l’anémomètre proprement dit était séparé de lappa- reil enregistreur; le premier était exposé au vent, le second était installé dans une salle, à l'abri de toutes les intempéries. C’est encore à Vienne qu'il envoya un releveur per- fectionné pour chronographe, permettant de relever très rapidement les intervalles de temps à 0,01 de seconde près. Cet appareil lui avait été demandé par M. von Oppolzer (1874). Depuis 186%, la ville de Neuchâtel avait été dotée d’un réseau d'horloges électriques établi par ses soins. En 1867, M. Hipp installa à l'Hôtel-de-Ville une hor- loge-mère d’une très belle construction, qui, mise à l'heure tous les jours, au centième de seconde près, sur un signal donné par l'Observatoire, assure la marche précise de toutes les horloges électriques des rues et de l’intérieur des maisons. Le système adopté est le même que pour les horloges électriques dont M. Hipp a doté de nombreuses villes, parmi lesquelles nous citons Stuttgart, Zurich, Chemnitz, Winterthour, Magdebourg, Berlin, Cologne, Milan, Heiïlbronn, Bo- chum, Berne, La Chaux-de-Fonds, Le Locle, Bienne, Bâle, Genève, Nice, Gênes, etc. D'après les nombreuses et longues expériences fournies par tous ces réseaux, on peut affirmer que M. Iipp a trouvé, par ses cadrans électriques, la solution la plus simple et la plus parfaite du pro- blème si important pour notre époque de civilisation fiévreuse, de répandre dans les rues, sur les places, dans les gares, les bureaux, ateliers et magasins des 234 — orandes villes, partout la même heure, jouissant de la précision astronomique qu'un Observatoire seul peut leur garantir. Parmi les nombreuses installations de distribution d'heure exécutées par M. Hipp, l’une des plus ori- ginales et des plus intéressantes est celle que, de concert avec M. le Dr Hirsch, il a organisée, déjà en 1863, pour fournir chaque jour l'heure astronomique aux nombreux centres de fabrication horlogère de la Suisse occidentale. Son centre général est l'Observatoire de Neuchâtel. Cet établissement, dans lequel sont installés les ins- truments (pendules, contacts, relais, piles, rhéostals, boussoles, commutateurs, etc.) qui doivent concourir au service de distribution, est aujourd’hui relié élec- triquement avec les localités suivantes: Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Le Locle, Les Brenets, Les Ponts, Fleurier, Sainte-Croix, Le Sentier, Le Brassus, Bienne, Saint-Imier, Berne, dont la plus éloignée est à 156 kilo- mètres du centre général. Dans chacune de ces stations secondaires se trouve une pendule de construction spéciale dont le balan- cier est ordinairement au repos, mais qui, au moment de l’arrivée de l’émission du signal d'heure lancée par l'Observatoire, se met en marche et imdique à partir de ce moment le temps exact de l'Observatoire. L’emplové que cela concerne n'a plus alors qu’à comparer la marche de son régulateur ou de son chronomètre avec celle de la pendule et à la corriger. Cette comparaison, grâce à une disposition ingénieuse de la pendule qui fait de celle-ci un véritable vernier de temps, peut se faire à un soixantième de seconde près. Tôt après la comparaison, le balancier est de CR nouveau recroché et prêt pour l'observation du jour suivant. Les fils électriques reliant l'Observatoire aux diver- ses stations de réception du signal d'heure sont (à l'exception de quelques kilomètres de lignes spéciales) les lignes télégraphiques de la Confédération, qui chaque jour de 12 h. 45 à 4 h. 15 sont mises à la disposition de l'Observatoire. Il est superflu d'insister ici sur les immenses ser- vices qu'a rendus et que rend encore à notre industrie nationale l'installation que nous venons de décrire sommairement. Il est évident que, sans elle, le ré- olage de précision serait pratiquement une impossi- bilité. Malgré tous ces travaux, qui auraient absorbé un homme ordinaire, M. Hipp ne perdait pas de vue sa pendule astronomique, dont il étudiait la marche et améliorait la construction avec le précieux concours de son ami, M. Hirsch, le directeur de notre Obser- vatoire. (Voir : {nfluence de la pression atmosphérique sur la marche du pendule. Bulletin, 11 février 1877.) Le résultat de ces recherches était qu'une augmen- tation de la pression atmosphérique de 1 millimètre de mercure retarde la marche du pendule de 0,0! de seconde en 24 heures. Ce fait engagea M. Hipp à enfermer son pendule dans un tube de verre hermé- tiquement clos, pour obtenir une pression constante. Naturellement, il est bien plus facile d'obtenir l’her- méticité complète d’une cage pour un pendule élec- trique qui ne communique que par quelques fils minces avec le cadran, les piles, enfin avec le monde extérieur, que pour une horloge à poids qu'il faut remonter périodiquement. Que Les efforts combinés de lhorloger-électricien et de l’astronome, qui permettaient de suivre immédiate- ment par des observations exactes, prolongées pen- dant des mois, les résultats obtenus par les perfec- tionnements successifs, et de découvrir les moindres petits défauts auxquels il importait encore de remé- dier, ont abouti à doter l'Observatoire de Neuchâtel de la plus parfaite pendule de précision qui existe et dont la variation diurne dépasse à peine l'incertitude (+ 0$,01) avec laquelle les installations et les instru- ments astronomiques les plus perfectionnés permettent aujourd'hui de déterminer l'heure dans les obser- vatoires. Dans les années qui suivirent, M. Hipp construisit encore de nombreux instruments et appareils inté- ressants : un gyroscope electrique, un limnimètre pour le lac de Neuchâtel, installé à la colonne météorolo- gique du chef-lieu; un seismometre en forme de pen- dule, qui indique la direction, l'intensité, le genre et le moment exact du commencement du tremblement de terre; un #icrophone, un enregistreur automatique de niveau d'eau pour les réservoirs de villes, un avertisseur d'incendie pour les villes de Bâle et de Munich; enfin, un appareil de contrôle de la vilesse des trains, appareil bientôt fort répandu. (Voir Schneebeli, dans Æisenbahn, IV, 10, Zurich.) Toutes ces inventions, tous ces appareils nouveaux et beaucoup d’autres qui, sans être inventés par M. Hipp, ont été construits et perfectionnés par lui, furent présentés dans les séances de notre Société des sciences naturelles par lui-même. Il se faisait un plusir de les expliquer, d'en décrire la structure et | à Lei D = de les metlre en jeu, sans se soucier de la peine, du dérangement, de la perte de temps et des sacrifices que lui occasionnaient souvent ces communications et ces expériences, toujours accueillies avec le plus vif intérêt. Ses relations avec l’Académie, en particulier pour ce qui concernait l'astronomie, la physique, la chimie, n'étaient pas moins intimes et empreintes de la plus sincère cordialité. Il prêtait et confiait aux professeurs ses excellents appareils, tout ce qu'il avait à sa dispo- sition. Si quelque difficulté se présentait dans les expériences, si quelque instrument éprouvait une avarie, il n’épargnait pas ses services personnels, les conseils de sa longue expérience et le travail de ses mains, dont l’habileté faisait l'admiration des prati- ciens les plus expérimentés. C'est avec reconnaissance que les membres de la Société et les anciens étudiants se souviennent de M. Hipp, dont la présence parmi nous reste entourée d’une auréole lumineuse. Mais les années qui semblaient respecter cette activité extraordinaire, en la laissant presque intacte jusqu’à l’âge de plus de 70 ans, finirent par avoir raison de sa constitution robuste et de sa santé, qui s'étaient conservées grâce à la vie la plus sobre et la plus régulière. Il tomba malade très dangereusement, et l’on craignit pour sa vie; une affection du cœur se déclara, et 1l comprit que la fin était proche. Cepen- dant, il se remit assez pour reprendre la direction des ateliers de la Fabrique de télégraphes; seulement, il était obligé de s’v faire conduire en voiture. Il tint 238 — bon jusqu’au 15 février 1889, où, à l’âge de 76 ans, il se démit de ses fonctions pour les confier à ses sueces- seurs, MM. de Pever et Favarger, qui continuent à maintenir la haute réputation de la maison. Peu après, le 20 juin 1889, M. Hipp quitta Neuchâtel pour se rendre à Zurich, chez une de ses filles établie à Fluntern. Dans sa retraite, et malgré les infirmités de la vieillesse, les progrès incessants de l'électricité continuaient à occuper son esprit, et il les suivait avec l'intérêt le plus vif; il reprenait les anciens problèmes et les combinait avec les nouveaux pour chercher des solutions qu'il ne lui était plus permis d'exécuter. Mais la maladie s’aggravait, malgré les soins tendrement attentifs et dévoués de sa famille. Enfin, le 3 mai 1895, il rendit le dernier soupir. L'inventeur original et hardi, le travailleur infati- sable, l’ami fidèle, généreux et désintéressé n'était plus. Sa mémoire restera au fond du cœur de tous ceux qui l'ont connu. | Sa vie fut semée de difficultés comme celle de tous ceux qui, partis des rangs inférieurs de la société, visent haut et sont obligés de se frayer un chemin à travers mille obstacles avant d’inspirer confiance même à leurs égaux, et de voir les grands et les forts réclamer leurs services et proclamer leur supériorité. Il eut aussi des chagrins, outre celui causé par son infirmité, source de fatigues extrêmes et, dans bien des cas, d’impuissance. Pendant qu'il était à Neu- châtel, il perdit son fils unique, âgé d'environ vingt ans, dans des circonstances particulièrement doulou- reuses. Il vit ainsi disparaître celui qui, dans ses rêves d'avenir, devait être son bras droit, son appui et son 239 successeur. Ce fut une terrible épreuve, dont il eut peine à se relever. En revanche, le succès n’a pas trahi ses efforts ; il a reçu tous les genres de récompenses, celles qui pouvaient le plus le flatter et l’encourager : diplômes, médailles, décorations, hommages des savants, estime générale, aucune distinction ne lui à manqué. Dans toutes les grandes expositions de la seconde moitié de ce siècle, M. Hipp a obtenu les premiers prix, les premières médailles; le gouvernement autrichien lui décerna la croix de chevalier de l’ordre de François- Joseph, l’Université de Zurich lui remit en 1875 le diplôme de docteur honoris caus«. Mais ces hommages extérieurs ne sont pas ce qui fait sa grandeur ; ce qui l'élève au-dessus de Ia foule, c'est l'idéal qu’il eut constamment devant les veux, pendant sa longue et belle carrière, et qui le poussait vers la perfection; cet idéal qui lui faisait chercher toutes les applications de l’électricité aux problèmes les plus variés de la science et de l’industrie, et Ia rare combinaison qui s’est réalisée en lui de l’horloger le plus habile avec le savant électricien. UNE. Br dt. ER MÉRITE EEE ARS pour ME MERS ne RE ÉTÉ HE desire EAHERE | shadtalres Mise eue Cas - D'LNiaNe SHAERE nb sénrrul HE RS AAC pete AO RULES I soon bn RTE GRR EE RES D A ob Me déb METTRE RPRAT SEE AT LME tte ‘24 Méte 20 ER FENETRE phibo rire FES “Ce ed "a LOS LONE EM atÉer SE NAET e Alu Lt 00 ; g$ CELUI Qu PRES . 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Pierre de Meuron déclinant une réélection, MM. Henri Rivier et Roger CHAVANNES sont désignés comme secré- taires. | M. E. BaAULER communique les comptes de l'exercice 1894-1895. Ils soldent par un actif de 5850 #., 12 au 1 juil- let. Le fonds spécial pour le monument Jaccard s'élève actuellement à 322 fr. Le nouveau bureau, auquel la So- ciété adjoint M. BILLETER, président sortant de charge, aura à se mettre en relations avec M. Alfred Rychner, architecte, pour l’exécution de ce monument. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1895 Présidence de M. L. FAVRE. Le Comité est chargé de réitérer la demande de la jouissance d’une salle à la Bibliothèque de la ville pour y placer la bibliothèque de la Société. [1 semble résulter de la t:BULL. SOC. SC. NAT, T. XXIV 16 réponse du bibliothécaire qu'à défaut d'une salle entière nous pourrions peut-être en avoir au moins une partie. M. BILLETER propose de tenir de temps à autre des séances l’après-midi, ce qui permettrait aux membres externes d'y assister. Le bureau est chargé d'étudier cette question, ainsi que celle du montant de la cotisation pour les membres externes. M. le D' Edouard Corxaz lit une notice intitulée: La variole et les vaccinations à Budapest, d'après les données du D‘ Gustave Thirring. Une loi promulguée en 1887 ayant rendu obligatoire la vaccination de chaque enfant dans le courant de sa première année, la variole, qui de 1881 à 1886 enlevait en moyenne 441 */; personnes par an, ne causa plus que 14 décès en 1888 et une moyenne de 2 */, pendant les années 1889 à 1895. M. Cornaz compare les divers documents de son confrère hongrois avec ce qui se passe en réalité chez nous, malgré les prescrip- tions formelles de notre loi. (Voir p. 45.) M. le professeur PERROCHET, autrefois pasteur au Val- de-Ruz, rappelle ce qu'il y vit en 1871, alors que la variole nous avait été apportée par l’armée de l'Est. A Fontaines, grâce à l'influence du D' Schærer, grand par- tisan de la vaccination, il n'y eut que des cas isolés. En revanche, à Cernier et à Fontainemelon, où l’on négligea d’abord les mesures de précaution, la variole sévit très fortement, jusqu'à ce que, dans ce dernier village, la fabrique d’horlogerie eût fait prendre à ses ouvriers les mêmes mesures qu'à Fontaines. À Cernier, il y eut jus- qu'à trois enterrements dans la même journée, et M. Perrochet eut à visiter simultanément douze malades atteints de variole confluente, sans parler des individus qui avaient une petite vérole discrète. Enfin, aux Hauts- Greneveys, un jeune homme qui avait succombé à la va- riole fut gardé trois jours à la maison, habillé après son décès et veillé par ses contemporains, dont un contracta arrondie tar nl! à à pot ee la petite vérole, à laquelle heureusement il ne succomba pas. M. le professeur HiRscH, appuyé par M. le professeur BILLETER, demande que la Société publie immédiatement cette notice, ainsi que les observations de M. Perrochet, dans un de nos journaux, car il y a là, dit M. Billeter, un devoir à remplir vis-à-vis de la population. Cette proposi- tion est adoptée. M. Louis ROLLIER, géologue, membre correspondant de la Société, présente les minutes à l'échelle de 1:25000 de da région Chaumont -Chasseral de la carte géologique de la Suisse. Ce travail est très admiré, à juste titre. M. le professeur PERROCHET présente quelques exem- plaires d’une variété naine, non encore décrite, de Gentiana campestris, trouvée près de Fionnay (Val de Bagnes), Ils présentent tous les caractères distinctifs de l'espèce et ne peuvent pas être confondus avec une autre (Gentiane. Leur taille est de 3-4 cm.; ils ont été trouvés dans des sables d’alluvion au bord de la Dranse. M. R. CHAvaNXES montre un compteur d’eau très ingé- nieux, qui lui à été envoyé par la maison Thomson & Cie. A la suite de cette communication s'engage entre MM. CHAVANNES, BILLETER, Du PASQUIER et ROLLIER une intéressante discussion sur les causes de l’encrassement des conduites d’eau par le tuf. Bien que contenant une propor- tion de bicarbonate de chaux peu différente, l'eau du Seyon et l’eau des sources du Champ-du-Moulin ont sur les conduites un effet tout différent: la première y produit un abondant dépôt, la seconde les laisse intactes. Il paraît résulter d'observations communiquées par M. Rollier que le principal facteur de l’encrassement des conduites doit être recherché dans les algues qui se trouvent dans l’eau. Ces organismes absorbent l'acide carbonique et provo- quent ainsi les dépôts de calcaire. Ces algues ont besoin de lumière pour se développer; c'est pourquoi elles ne | [Re 44% — peuvent exister dans l’eau des sources du Champ-du- Moulin, qui est captée et amenée en ville dans l'obscurité, tandis qu’elles abondent dans l’eau du Seyon. La lumière serait ainsi la principale cause de la décomposition du bicarbonate de chaux contenu dans les eaux de source. Sur la proposition de M. le professeur L. Du PASQUIER, la Société nomme une Commission chargée de-‘provoquer des observations pluviométriques dans le canton. Ces mesures, dont il avait été déjà question dans une précé- dente séance, seront d’une grande utilité pour l'étude hydrologique du Jura. Cette Commission est composée de. MM. À. Chavannes, S. de Perrot et L. Du Pasquier. SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1895 Présidence de M. L. FAVRE. Après la lecture du procès-verbal, M. le PRÉSIDENT communique à la Société la lettre de démission de M. le D" Albrecht. MM. Alfred Berthoud, professeur à Boudry, ct Eugène Bouvier, à Neuchâtel, sont inscrits comme candidats, sur la présentation de MM. CoxxE et RIvVIER pour le premier, BourGEois et RIVIER pour le second. M. le PRÉSIDENT annonce que le bureau à examiné les comptes et les a trouvés en règle. Quant aux séances de l'après-midi, la Société décide qu'il en sera fait une à titre d’essai quand le jour de la séance coïnecidera avec la date d’un concert. M. Du Pasquier fait remarquer que cet essai à été demandé par des membres habitant hors de la ville. M. le professeur BiLLETER présente quelques observa- lions sur des vins malades. Cette communication paraïitra dans le Bulletin de la Société. La composition anormale CR de ces vins, qui se rapproche plus de celle des vins d'Es- pagne ou d'Italie que de celle de la généralité des vins rouges de Neuchâtel, à favorisé sans doute le développe- ment des bactéries de l’amertume et de la tourne. (Voir p. 190.) Dans la discussion qui suit, M. Eug. BouvIER annonce avoir remarqué dans du vin rouge 1893 des bâtonnets courts, qui, d’après Bordas, sont spéciaux aux vins d’Al- série. La maladie qu'ils produisent n’est ni l’amertume, ni la tourne, mais provoque l’acescence. M. BILLETER mentionne l'existence de bâtonnets ana- logues dans des vins d’Espagne et d'Italie. Les vins ma- lades de Neuchâtel présentent par contre le microbe de l’amertume ou celui de la tourne. | M. le D" L. ARNDT, aide-astronome à l'Observatoire, présente un travail intitulé: Recherches sur le calcul des Jorces perturbatrices dans la théorie des perlurbations sécu- laires. Cette communication sera publiée dans le Bulletin. (Voir p. 3. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1895 Présidence de M. L. FAVRE. MM. Alfred BerrHoup et Eugène BoUvIER sont reçus à l’unanimité membres de la Société. MM. M. MOREILLON et H. RIVIER présentent comme candidat M. Auguste Bar- bey, forestier. M. le PRÉSIDENT communique à la Société une invita- tion de la Société d'Emulation du Doubs, à se faire repré- senter à sa réunion annuelle qui aura lieu le 12 décembre à Besançon. M. BILLETER voudrait que la Société votât un subside dans ce but, ce que, d’après M. Du Pasquier, l’état de nos finances ne permettrait pas. Malheureusement, personne ne se présente pour se rendre à cette invitation. M. le PRÉSIDENT annonce à l'assemblée que le Comité local du Locle pour le monument Jaccard a recueilli ! une somme de 569 fr. La Société est ensuite informée que, sur les sollicita- tions de notre président, M. le D" Albrecht a retiré sa démission. M. ELsKkes, ingénieur, expose dans un travail très inté- ressant et très complet, les résultats de ses études sur les Ruptures de ponts métalliques. L'auteur à fait de ces acei- dents une statistique aussi complète que possible, portant sur 42 cas de rupture, divisés en » groupes. | Dans 8 cas, soit le 20 °/, environ, la rupture a été causée par l’écroulement des fondations ou macçonneries; le fer n'en était donc pas la cause déterminante. D’après les recherches du conférencier, la rupture du pont de Mœn- chenstein rentre dans cette catégorie: une crue antérieure à la catastrophe avait déconsolidé le pont en emportant une culée. Un second groupe comprend 4 cas de rupture produits par le choc extraordinaire d’un corps étranger; tel le pont de Lungern, sur le Steinlauibach, qui fut emporté par une avalanche de pierres. 10 ponts métalliques se sont rompus pendant les tra- vaux de montage ou de reconstruction, le plus souvent par suite d’un lançage imprudent, qui amena le flambage des membrures supérieures des poutres. Les deux autres groupes comprennent les ponts tombés par rupture proprement dite de l’ossature métallique. Une dizaine tombèrent pendant les essais, tel le pont suspendu de Peney sur le Rhône. Dans ce groupe ren- trent les cas de rupture artificielle des ponts de Wohl- husen en Suisse et de Forst en Allemagne, qui présentent un haut intérêt. cale En Docs * np 46: Les autres cas de rupture de ponts métalliques n’ont pas d'autre cause apparente qu'un défaut de résistance. Tels le pont suspendu d'Angers, dont un câble se brisa pendant le passage d’un régiment et celui de la Fay, dont les piles furent renversées par un ouragan. La chute d’autres ponts fut causée par de graves négligences dans la construction ou la réparation, par exemple la catas- trophe d’Ashtapula en Amérique, en 1876, qui coùta la vie à près de cent personnes. En résumé, il à fallu presque toujours un concours extraordinaire de circonstances malheureuses pour ame- per la chute d’un pont métallique, même médiocre. L'en- nemi le plus sérieux est le flambage des pièces trop peu rigides en proportion de leur longueur, et en particulier celui des membrures supérieures des ponts ouverts. La plupart des ponts effondrés étaient des ponts trop faibles; il est probable cependant qu'aucun n'est tombé sans une autre cause spéciale et déterminante, telle qu'un défaut de fabrication ou de montage, un choc ou une avarie anté- rieure. M. Elskes fait hommage à la Société de la brochure qu’il à écrite sur ce sujet, extraite du «Bulletin de la Société vaudoise des ingénieurs et architectes ». Ce tra- vail, qui contient les reproductions des belles photogra- phies que l’auteur a fait circuler pendant sa conférence, est déposé aux archives et est ainsi à la disposition des membres qui désireraient avoir de plus amples r rénsei- snements sur ce sujet intéressant. M. Maurice MoreILLoN, forestier, lit une note sur les sapins sans branches de Chaumont. Cette communication paraîtra dans le Bulletin de la Société. (Voir p. 49.) Con- tentons-nous de dire ici que l’auteur explique ce cas inté- ressant par une dégénérescence de la variété virgata. M. le professeur TRIPET appuie cette manière de voir, tandis que M. le D: Corxaz est disposé à y voir plutôt un simple fait tératologique. Re M. RoLLIER se demande si ce développement anormal ne proviendrait pas de champignons parasites; on re- marque en effet sur la tige des exemplaires mis en circu- lation des taches qui font naître cette supposition. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1895 Présidence de M. L. FAVRE. M. Aug. BARBEY, forestier, est reçu à l'unanimité mem- bre de la Société. M. Sam. DE PERROT, ingénieur, présente un graphique résumant la production de certaines vignes de notre vi- gnoble et divers phénomènes météorologiques. Il ressort de ce travail un remarquable parallélisme entre le ren- dement des vignes et les oscillations périodiques des gla- clers. Avant de publier son travail sous une forme définitive, M. $S. de Perrot désirerait avoir plus de données à sa disposition; il s'adresse dans ce but à tous ceux qui pour- raient lui fournir des renseignements sur la production de notre vignoble. (Voir p. 193.) Une discussion s’engage ensuite sur les variations observées et sur les transformations lentes du climat. Il fut un temps où il y avait des vignes à Lignières et aux côtes de l’Ermitage, et où le vignoble français s’étendait jusqu'en Normandie; il y a eu des années où il valait la peine, chez nous, de faire une seconde récolte en novem- bre, avec le verjus. Cela ne prouve pas que la tempéra- ture moyenne d'alors fût supérieure à ce qu’elle est aujourd'hui; le défaut de moyens de transport suffit pour expliquer le premier fait, et le second ne s’est jamais pro- duit que dans les années exceptionnelles. PAM LE M. G. be CouLox pense qu'il faudra, pour avoir une sta- tistique complète de la production du vin, s'adresser à l'Etat, qui pourra fournir les renseignements tirés des registres des dimes. Après la discussion, à laquelle prennent part en outre MM. L. FAvVRE, J. DE MONTMOLLIN, G. DE COULON, $. DE PErroT, D' Corxaz père, la Société nomme une commis- sion chargée de réunir des données statistiques sur la pro- duction agricole du canton. Cette commission est composée du bureau, plus de MM. J. de Montmollin, G. de Coulon, J. de Chambrier, Lederrey et S. de Perrot. SÉANCE DU 9 JANVIER 1896 Présidence de M. L. FAVRE. Deux candidats, M.le D' Fritz de Quervain, à La Chaux- de-Fonds, et M. Hermann de Pury, chimiste, sont présentés à la Société. Par contre, M. le PRÉSIDENT lui communique la démission de M. le D' BÉGuIx, à Corcelles. M. L. ISELY, professeur, expose à la Société une étude sur la Géométrie non-euclidienne. Ce travail sera inséré au Bulletin (voir page 137). Il donne lieu à un échange de vues entre quelques membres au sujet du rôle de l’expé- rience en mathématiques. Sur la demande de M. R. WEBER, professeur, la Société charge son Président de faire le nécessaire pour qu'une notice nécrologique sur la vie et les travaux de notre an- cien collègue, M. le D' Hipp, paraisse dans le Bulletin de 1895. — 9250 — SEANCE DU 93 JANVIER 1896 Présidence de M. L. FAVRE. è MM. F. DE QuEervanx et H. pe Pury sont reçus à l’unani- mité membres de la Société. Un candidat, M. Philippe de Pury, est présenté à la Société. M. le PRÉSIDENT annonce les démissions de M. M. Moreillon, forestier, et de M. Fritz Leuba, pharmacien, à Corcelles. M. le professeur R. WEBER communique à la Société une notice biographique sur notre ancien collègue, M. le D' Matthäus Hipp. Ce travail paraîtra dans le Bulle- tin. (Voir p. 212.) Les membres de la Société et un nombreux public se transportent ensuite dans la salle des cours de physique, où M. le professeur WEBER parle des fameuses expérien- ces du professeur Rœntgen, de Wurzboureg. Il nous montre la fluorescence des tubes de (Geissler, illuminés par les étincelles d’une bobine d'induction, puis celle qui se pro- duit dans les tubes de Crookes, où le vide est poussé aussi loin que possible. Ce sont des tubes qui, allumés par l’étincelle électrique, émettent des rayons invisibles pour nous, mais qui traversent certains corps opaques pour la lumière ordinaire, tels que le bois, le carton, les étoffes, les chairs, mème l'aluminium en plaques minces, mais qui sont arrêtés par les autres métaux et, chose curieuse, par le verre. Ces rayons impressionnent fatilement une plaque photographique, à travers les corps qui les laissent pas- ser, tandis que les corps opaques pour eux se dessinent nettement sur la plaque. M. Weber montre à l’assemblée plusieurs plaques ainsi obtenues. END EE SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1806 Présidence de M. Léon DU PASQUIER, vice-président. Le procès-verbal estadoptéavecunelégère rectification. M. Philippe pe Pury est reçu à l'unanimité membre de la Société. . M. L. Du Pasquier annonce qu'il ne peut encore être pris de décision concernant la publication du rapport en français sur l’éboulement de l’Altels. | Il soumet ensuite à la Société les piéces concernant l'historique de la question de la propriété des livres dé- posés par la Société à la Bibliothèque communale, livres pour lesquels cette Bibliothèque rembourse les ports d’ar- rivée. (Voir les procès-verbaux du 4 février 1868 de la Com- mission de la Bibliothèque; ceux de la Société de 1867 et 1868. Lettre au Conseil administratif de la ville de Neu- châtel, du 8 janvier 1868; réponse de ce Conseil à la Bibliothèque, du 24 février 1868, annonçant une subven- tion de 250 francs à la Société des-sciences naturelies pour « faciliter la publication du Bulletin de la Sociélé des scien- ces naturelles et assurer à la Bibliothèque les livres que cette Société reçoit en échange ».) Cette question est née de la manière suivante: notre Société avait demandé que la Bibliothèque communale consacrât à nos livres une salle spéciale et en dressât un catalogue. | Après un refus et de nouvelles démarches, la Commis- sion de la Bibliothèque communale nous à écrit, en date du 15 janvier, qu'elle avait décidé de consacrer à ces livres la façade nord de la salle nord-est, et de faire un catalogue provisoire. Elle émet en même temps l'avis que ces livres sont la propriété de la Bibliothèque et propose que pour résoudre cette question elle soit soumise à l’ar- bitrage de M. Jeanhenry, président du Conseil communal. M. L. Du Pasquier donne lecture des lettres échangées, en 1868, concernant la subvention communale. Il en res- sort que la Société n'a voulu que déposer ses livres, et a demandé un subside pour la publication de son Bulletin. M. BILLETER appuie cet avis, et dit qu'il a toujours été admis que si nous reprenions nos livres nous aurions à rembourser à la Bibliothèque les frais de port, mais non pas la subvention communale. Il propose qu’en cas d’ar- bitrage, s’il faut s'y résoudre, on prenne comme arbitre non pas le président de la Commune, mais un membre du Conseil d'Etat. M. Hirscx est d'accord avec les vues du bureau concer- nant la propriété de nos livres. Il croit être certain que M. Jeanhenry nous donnerait raison. Il propose de poser à la Bibliothèque comme condition : des engagements con- cernant les locaux, les reliures et le catalogue de nos livres, en retour desquels nous abandonnerions notre droit de propriété pour le passé et pour l'avenir; à ces conditions s’ajouterait l'obtention d’une plus forte sub- vention de la Commune. M. BILLETER croit la solution heureuse, mais difficile à obtenir. M. TRIPET répond à une question posée au cours de la discussion, que la valeur des livres déposés chaque année à la Bibliothèque peut être estimée à environ 1000 francs. Il n'aurait aucune crainte de s’en remettre à l'arbitrage de M. le président du Conseil communal. La Société décide à l’unanimité qu'elle maintient son droit de propriété, et, par une seconde votation à l’unani- mité, engage le bureau à se mettre en rapport avec la Bibliothèque pour obtenir une solution amiable dans le sens de la proposition de M. Hirsch, soit pour le passé, soit pour l'avenir. (9 A — t L'assemblée passe ensuite dans l'auditoire de physique pour entendre une seconde communication de M. R. WE- BER sur les rayons Rœntgen. Le conférencier montre en projection les résultats obte- nus par lui, et qui prouvent que pour ces rayons Îles substances suivantes sont opaques: le soufre, le plomb, le verre, le cristal de roche, le mercure, l'or, l'argent, etc.; sont /ranslucides : le benzol, l’éther sulfurique, l’ébonite en couches minces, la térébenthine, les hydrocarbures en général, la houiile; sont {ransparents: le graphite, le diamant. Ces résultats sont une confirmation de ceux qu'ont ob- tenus d’autres expérimentateurs et mettent surtout en relief la différence entre le diamant et le cristal de roche ou le verre. Une photographie nous permet de voir le squelette os- seux de la main gauche d’un de nos collègues: cet essai est fort admiré comme réussite parfaite. SÉANCE DU 27 FÉVRIER 1896 Présidence de M. L. FAVRE. M. le D" Jacques de Montmollin est présenté comme can- didat par MM. J. de Perregaux et F. Tripet. Comme il n’y a pas de communications annoncées, une conversation générale s'engage entre les membres pré- sents au sujet d'enfants qui dessinent habituellement les objets à l’envers. L'opinion a été émise que cette aberra- tion curieuse et assez fréquente constitue un argument en faveur de l’inversion des images réliniennes. Mais évidemment cela ne prouve rien. M. le D' G. BOoREL serait plutôt disposé à y voir un phénomène se rapprochant de certains états pathologiques qui se manifestent notam- Tr RMC ment chez les hystériques. M. Borel en prend occasion pour revenir sur un cas de cécité visuelle déjà décrit par lui précédemment et qui consiste dans la perte totale de la mémoire des sensations visuelles. M. le professeur TRIPET démontre une section de tronc de glycine (Wastaria sinensis DC.), provenant de l’établis- sement horticole de M. Borel, et qui lui a été remis par M. Eug. Sire. Au dessus d’une couche d’écorce, il s’est reformé du bois pendant une série de 25 ans environ, la nouvelle écorce qui entoure ce bois n’est pas tout à fait concentrique à la première. Ensuite nouvelle formation de bois par dessus l’écorce en question et nouvelle écorce. On a ainsi trois couches d’écorce concentriques. M. le professeur Léon Du Pasquier présente quelques orandes photographies de l’avalanche de l’Allels, prises par M. Coaz, inspecteur fédéral en chef des forêts. À cette occasion, il donne quelques renseignements sur l'histoire des variations du glacier, qui paraît avoir été en crue de 1881 à 1893, sans que cette crue correspondit à une aug- mentation de l’enneigement. Il s'agirait plutôt d’un phé- nomène de plasticité peut-être lié à l’avalanche du 11 sep- tembre, M. A. RYCHNER, délégué au Locle par le bureau, à propos du monument Jaccard, envoie ses propositions dont la Société prend acte. SÉANCE DU 49 MARS 1896 Présidence de M. L. FAVRE. M. le PRÉSIDENT communique à la Société la lettre de démission de M. le D' Burckhardi, de Préfargier. M. le D' Jacques de MonTMoLLiN est reçu membre de la Société à l'unanimité. | PP PO DT de RER M. le PRÉSIDENT annonce que le nécessaire a été fait pour faire relier la collection des Bulletins et Mémoires de la Société qui figur eront à LBeposfioR nationale de Grenève. M. Hermann DE Pury, chimiste, entretient la Société de la stérilisation du lait. Il décrit la fermeture qu'il a inventée pour l'application du procédé Cazeneuve et nous présente des échantillons prouvant la bonne qualité des produits traités d’après sa méthode. (Voir p. 177.) M. BILLETER, au nom de M. Weber, absent, rapporte sur un sphéromètre à contact de grande précision, dans le- quel l'instant du contact de la vis micrométrique avec l’objet à mesurer est indiqué exactement par une sonnerie électrique. Cet instrument sera décrit par son inventeur, dans le Bulletin. (Voir p. 54) La Société fixe la date de sa prochaine séance au jeudi 26 mars. SÉANCE DU 26 MARS 1896 Présidence de M. L. FAVRE. Sur la proposition de MM. FAVRE et BILLETER, la So- ciété décide de mettre à l’ordre du jour de la prochaine séance la fixation de la cotisation des membres externes, pour discuter s’il n'y à pas lieu d’en abaisser le montant. M. le PRÉSIDENT ouvre la discussion sur la séance publi- que annuelle de 1896. M. BILLETER propose que cette séance ait lieu à Colom- bier ou Boudry, avec visite aux installations électriques du Pré-aux-Clées, et que l’époque en soit fixée à la fin de mai ou en juin. Cette proposition est adoptée, et les As: de l'organisation sont renvoyés au bureau. j 256 — M. le D' Ed. Corxaz lit une note sur les Anthères des Gentianes. Ce travail devant être publié dans le Bulletin, nous nous bornerons à dire qu’à propos d’une curieuse sous-espèce du (Gentiana lutea (L.), de Bosnie, nommée G. symphyandra parce que ses anthères sont soudées, M. Cornaz a examiné sur soixante gentianes européennes le fait d’anthères soudées ou libres, qui paraît pouvoir contribuer à caractériser les divers groupes admis dans ce genre. Il montre, à l'appui de son travail, quelques co- rolles ouvertes pour y voir la disposition des anthères, entre autres dans la sous-espèce de Bosnie. (Voir p. 97.) M. Corxaz met ensuite sous les yeux de la Société un fait tératologique concernant le Platanthera bifolia (Rich.), à savoir des fleurs sans éperon. Les monstruosités étant fort rares chez les Orchidées, il est intéressant de rappro- cher ce fait d’une autre anomalie observée par lui chez la mème espèce et présentée précédemment à la Société. (Voir Bulletin, T. XXIIT, p.275.) M. L. RoLLIER étant empêché de présenter à la Société son travail sur les formes et les relations orographiques que déterminent les faciès du Malm dans le Jura. M. le professeur L. Du PasQuiER le communique à sa place. Ce travail sera inséré dans le Bulletin. Contentons-nous de dire ici que M. Rollier expose les faits qui lui font penser que le Rauracien n’est qu’un faciès coralligène de l’Argovien. Il présente à la Société des coupes du terrain jurassique du Jura-Bernois. (Voir p. 67.) Dans la discussion qui s'engage à ce sujet, M. Mouzix annonce qu’il a observé près de Savagnier un renverse- ment des couches crétaciques sur le flanc sud du Val-de- Ruz. M. L. Du PASQUIER à remarqué un renversement pareil de ces couches sur le flanc nord. Les couches cré- taciques ont donc subi là des dislocations considérables. M. S$. DE PERROT pense que ces dislocations ne se seront pas produites sans des ruptures, et que c’est par elles que se fait la communication entre les eaux du Seyon et celles . 4 2917 — de la Serrière. Cette communication est rendue probable par le fait que le débit de la Serrière ne dépasse jamais un maximum constant; tout le surplus de l’eau s'écoule par le Seyon. M. L. Du PASQuIER lui répond que la plasti- cité des roches permet des plissements encore plus consi- dérables sans qu’il se produise de rupture, et que la fis- suration naturelle du jurassique supérieur explique suffi- samment le déversement de la Serrière pendant les hau- tes eaux et l’inverse pendant les basses eaux. M. L. Du PAsQuIER, professeur, annonce à la Société qu'il a terminé la rédaction de la notice sur /’avalanche de l’Altels, dont il l’a entretenue à plusieurs reprises, de sorte que ce travail pourra paraître dans le Bulletin de cette année. (Voir p. 149.) SÉANCE DU 16 AVRIL 1896 Présidence de M. L. DU PASQUIER, vice-président. , M. le PRÉSIDENT annonce le décès de notre collègue, M. Munsch-Perrel, et associe la Société aux regrets de sa famille. Le comité, chargé d'organiser la séance publique, pro- pose qu'elle ait lieu à Colombier, le 4 juin, à 2 heures, avec banquet au buffet de la gare et visite aux fabriques de câbles de Cortaillod et à l’usine des Clées. Ces diver- ses propositions sont adoptées. Relativement à la cotisation des membres externes, le bureau propose de la fixer à 5 fr. au lieu de 8 fr. Une discussion assez longue s'engage sur la définition de membre externe. Le bureau considère comme membres externes ceux qui ne disposent pas de moyens de trans- port (chemin de fer, régional, tramway) leur permettant BUILD. SOC SCANAT:-TIXXIV 17 ARR. En de rentrer à leur domicile après les séances qui ont lieu généralement dans la soirée. La cotisation de 5 fr. et la définition ci-dessus finissent par être admises. M. Paul GopET présente une communication de la part de M. le D' Ed. PraAGET, des Bayards. Ce travail étudie d’une manière remarquable, avec nombreux exemples à l'appui, l’Epiderme des plantes el ses appendices. Le bureau examinera la possibilité de faire insérer ce travail au Bulletin. (Voir p. 126.) M. L. Du Pasquier présente les observations pluvio- mélriques faites à la Brévine, et rapporte sur la demande de subvention de la station météorologique de cette loca- lité. Il propose de chercher à mettre la station de Chau- mont à la charge de l'Etat, ce qui permettrait d’allouer à celle de la Brévine la somme que nous avons payée jus- qu'ici pour assurer les observations à Chaumont. Cette proposition est adoptée. SÉANCE DU 30 AVRIL 1896 Présidence de M. L. FAVRE. La séance est remplie par deux communications de M. le professeur L. ISELY, la première sur des lettres inédi- tes d'Agassiz, écrites pendant son voyage sur l’Amazone; la seconde sur le célèbre mathématicien Jacob Steiner, Bernois d’origine, qui fut élève de Pestalozzi, à Yverdon. Sur la proposition de M. le PRÉSIDENT, la Société décide que le travail de M. Isely, sur les lettres inédites d’Agas- siz, formera la base d’une communication plus développée, qu'elle le prie de bien vouloir réserver pour la séance publique annuelle. (Voir p. 111.) =: 0p9 SÉANCE DU 21 MAI 1896 Présidence de M. L. DU PASQUIER, vice-président. M. le VICE-PRÉSIDENT communique à la Société le pro- gramme élaboré par le bureau pour la séance publique de 1896, qui aura lieu le 4 juin à Colombier. Ce programme est adopté. M. G. RITTER, ingénieur, lit une notice sur les Eaux de la Raisse, leur origine, leurs propriétés et l’utilisation qu'il projette d’en faire pour l'alimentation de Neuchâtel, de La Chaux-de-Fonds et des communes vaudoises et neuchâteloises voisines des sources. Cette communication paraîtra dans le Bulletin. (Voir p. 88.) M. L. Du PasqQurEeR fait remarquer la forte proportion, calculée par M. Ritter à 44°/,, des eaux météoriques ab- sorbées dans le bassin d'alimentation de la Raïisse. La fissuration du calcaire est sans doute la cause de cette forte absorption. A propos du calcaire dissous dans l’eau et de l'incrus- tation que produisent certaines eaux, MM. Du PASQUIER et BILLETER rappellent l'opinion émise par M. Rollier dans une séance précédente, à savoir que l’absorption de l'acide carbonique qui maintient en dissolution le calcaire et par conséquent la précipitation de celui-ci, est due à des micro-organismes. Quant à l’origine de l’acide carbo- nique dissous dans l’eau, il faut la chercher dans l’humus. M. Maurice DE POURTALES annonce n'avoir jamais vu de dépôt calcaire dans le lit de la Raisse; il se trouve par contre un récif de tuf dans le lac, devant l'embouchure de celle-ci. Ce fait, en appuyant la manière de voir exprimée précédemment, est d'autant plus naturel que l’eau du lac est bien moins riche en calcaire que l’eau de la Raïsse. M. G. RiTrer fait remarquer que l’eau profonde du lac contient plus de gaz dissous que l’eau de surface. Ne M. Du PAsQuUIER rappelle à ce propos que l’eau des grandes profondeurs de l’océan est suffisamment chargée d'acide carbonique sous pression, pour qu'il ne puisse s’y déposer de calcaire, mais seulement des boues siliceuses. On n'y trouve de même pas de coquilles calcaires. Répondant à une question de M. Ritter relativement à la richesse d’une eau potable en matières organiques, M. BILLETER dit que l’on considère comme relativement inoffensives les matières organiques qui ne contiennent pas d'azote, car ce ne sont pas des matières organiques animales. L’ammoniaque n’est recherchée dans la règle que qualitativement. Si on en fait l'évaluation quantitative, les procédés d'analyse employés sont si sensibles qu’on en trouve presque toujours de petites quantités. L'indice le plus suspect est la présence d’acide azoteux. Toutefois il faut se rappeler que ce ne sont que des indices, et que la seule chose nuisible dans une eau, c’est la présence de microbes pathogènes. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE A COLOMBIER le 4 juin 1896. Présidence de M. L. FAVRE. Le programme de cette troisième réunion était le suivant : départ de Neuchâtel à midi; séance administra- tive à Colombier à 12 h. 45; puis visite à l’usine électrique des Clées ou à la Fabrique de câbles électriques de Cor- taillod. À 5 heures, séance publique au Collège de Colom- bier. À 6 h. 40, souper en commun au Buffet de la gare du Régional. Le temps, si mauvais aux deux dernières séances de 1894 et 1895, était beau cette année, ce qui n’a pas peu contribué au succès de la journée. an ri dant et dre ne di che -nt if ét die te ni fée RS dt ARS — 261 — 20 membres environ assistent à la première séance administrative, où les candidats suivants sont présentés à la Société: MM. le D" Morin, à Colombier; le D" Aug. Bovet, à Areuse; le D" Clément Gicot, à Boudry; Louis Bovet- DuPasquier, à Areuse; Paul de Coulon, pasteur à Corcelles Eugène Berthoud, à Colombier; D Edouard Piaget. aux Bayards; Ch. Borel, ingénieur communal à Neuchâtel: Jélénor Pethoud, instituteur à Hauterive. Le régional de 2 h. 15 amène encore un certain nombre de membres de Neuchâtel, qui se joignent aux premiers arrivés pour visiter, les uns les belles installations élec- triques de l’usine des Clées, qui font l’admiration géné- rale, les autres la Fabrique de câbles de Cortaillod, dont nos collègues, MM. Berthoud et Borel, leur font les hon- neurs avec leur amabilité bien connue. Au retour, nous attend une collation offerte par la Commune de Colom- bier, et durant laquelle on procède à la réception des candidats. À 5 heures, les membres présents, auxquels s’est joint un nombreux public de Colombier, se rendent dans la grande salle du Collège pour la séance publique. M. le PRÉSIDENT souhaite la bienvenue aux assistants et rappelle en quelques mots le souvenir de tous ceux qui ont illustré notre Société par leurs travaux. Ce discours d'ouverture sera inséré au Bulletin. (Voir p. 205.) M. R. CHAVANXES, ingénieur, présente une attrayante causerie sur les nouvelles installations électriques de la ville de Neuchâtel. M. L. ISELY, professeur, fait ensuite à l’assemblée une intéressante conférence sur des lettres inédites d’Agassiz, écrites pendant son voyage sur l’Amazone. Ce travail paraîtra au Bulletin. (Voir p. 111.) 262 — Une cinquantaine de membres et d'amis de la Société ont assisté au souper au Buffet de la gare de Colombier. La gaîté et l’entrain n'ont cessé d'y régner. Citons en particulier les toasts de MM. Paul GODET, L. FAVRE, président, George BERTHOUD, Guillaume RITTER et Eug. Berraoup. L’excellente musique de Colombier, installée dans le jardin, égayait en outre le repas, qui s’est pro- longé jusqu’au départ du dernier train à 9 h. 45, et lais- sera les meilleurs souvenirs à tous ceux qui y ont assisté. SÉANCE DU 2 JUILLET 1896 Présidence de M. L. FAVRE. MM. L. Favre et R. CHAVANNES présentent comme candidat M. Ch. Nicati, chirurgien-dentiste à Neuchâtel, Cette séance étant probablement la dernière de l'exer- cice 1895-96, M. Ch. Nicarr est nommé à l'unanimité membre de la Société. Sur la demande de M. Billeter, le bureau est chargé de s’occuper dorénavant de l'insertion dans les journaux des comptes-rendus des séances publiques annuelles. MM. Léon DuPAsQuIER et BILLETER sont nommés délé- gués à la réunion de la Société helvétique des sciences naturelles, qui aura lieu au mois d’août à Zurich. M. DE TRIBOLET annonce avoir découvert un bloc erra- tique, de protogine du Mont-Blanc, qui conviendrait pour le monument d’Aug. Jaccard. Ce bloc se trouve sur la orève de Sommerhouse, près Marin, dans la propriété de M. Maurice de Pourtalès. Pleins pouvoirs sont donnés au bureau pour s'occuper de cet objet. M. DE PourTALES donne quelques détails sur ce bloc, qu'il est disposé à céder gratuitement à la Société. Citer. til sé, dot LS Enr M. le PRÉSIDENT lui témoigne sa reconnaissance au nom de la Société. M. H. LADAME, ingénieur, communique à la Société un projet de chemin de fer à crémaillère, entre Neuchätel et Chaumont. (Voir p. 77. M. CHAVANXES discute le projet de M. Ladame au point de vue économique. Il trouve trop élevé le prix d’exploi- tation, calculé par M. Ladame à 1f-,06 le train-kilomètre- M. LADAME répond que ce prix n’est pas excessif pour un chemin de fer de montagne, et que la longueur de la voie (2500 mètres environ) rend trop coûteuse la traction funiculaire. M. le prof. HrrscH fait remarquer que la Société des sciences naturelles n’est pas. à même de discuter des questions purement techniques et n’a pas à prendre un projet de ce genre sous son patronage. SÉANCE DU 9 JUILLET 1896 Présidence de M. L. FAVRE. Après la lecture du procès-verbal, l’ordre du jour appelle la question de la réception de la Société helvé- tique des sciences naturelles à Neuchâtel en 1897. M. le prof. Billeter communique une lettre de M. Forel, prési- dent central de la Société helvétique, demandant à la Société neuchâteloise d'organiser l’asserblée générale annuelle de 1897. M. BILLETER avait exprimé à l’assemblée générale de 1895, à Schaffhouse, le désir que Neuchâtel recüût la So- ciété prochainement. La Société des sciences naturelles de Berne s'étant réservé l’assemblée de 1897, il semblait que notre ville pouvait s'inscrire pour 1898. Or, en 1898, — 264 — auront lieu à Neuchâtel le tir fédéral et la fête du cin- quantenaire de la République, ce qui rendrait difficile l’organisation, cette année-là, de l'assemblée de la Société helvétique. La Société de Berne se trouvant tout à coup empêchée, pour 1897, M. Billeter pense que nous devons répondre affirmativement et inviter la Société helvétique pour l’année prochaine. M. le PRÉSIDENT annonce avoir recu de M. Forel un télécramme insistant pour que nous acceptions sa de- mande, attendu qu'aucune autre ville ne s’est annoncée pour l’année prochaine. Il rappelle que la Société helvé- tique ne s’est pas réunie à Neuchâtel depuis 1866. M. le professeur HirsCcH craint que le public, tout oc- cupé des préparatifs des grandes fêtes de 1898, soit moins accueillant en 1897 qu'il ne le serait une autre année. En outre, les autorités cantonales et communales seront, pour la mème raison, peu disposées à nous prêter leur appui en 1897. Enfin, les transformations que subit en ce mo- ment notre Musée d'histoire naturelle ne seront pas ter- minées l’année prochaine. Il propose en conséquence de décliner la demande du Comité central de la Société hel- vétique et de renvoyer cette assemblée à l’année 1899. La proposition de M. Hirsch est appuyée par MM. Paul GoperT., D' Ed. Corxaz et Léon Du Pasquier. Ce dernier fait remarquer que la session de 1885 a été tenue au Locle, et qu'il n’y a donc que douze ans que notre canton a reçu la Société helvétique. M. BiLLETER répond que la session du Locle n'ayant pas été organisée par notre Société, n'entre pas en ligne de compte. Le tir fédéral de 1898 n’est pas un empêche- ment sérieux, et notre Musée peut être montré dès aujour- d’hui, ainsi que nos collections académiques. Il pense que les autorités et le public seront plus portés à s'intéresser à cette fête avant le tir fédéral qu'après. Il propose qu'on … éctfléoniiion ut À à. tot. un és ne prenne pas aujourd'hui de décision définitive, et que, si le Comité central insiste particulièrement, nous accep- tions. Prennent encore la parole: MM. Pierre DE MEURON, qui appuie la proposition de M. Hirsch, et G. DE COULON, qui demande que la question soit tranchée définitivement dès aujourd'hui. Au vote, la proposition de recevoir la Société helvéti- que en 1899 est adoptée par 11 voix contre 5 qui se pro- noncent pour 1897. or TPE : ms me ere sen AT TRUER RENE Hans Les HART FORTE à DE TP A arRe PE TA DE FOUR EEE af, er ou Fe PRE PSE le SE USE QE sh à r' . , s tr , -* i br Po F; 7 { Apr. el. > à ee cani ef A: 24% er EPA, 2° LA SAS) 1 140 ME: À 2 c L +” - 8. _ SV PA L tr 1 = LR: £ L'ÉUEET 1uté à F4 $ « I | n' à 16 b .1. cs 9 : w< É D'TrEANE DT 717 FÉES à “et 7 Y > , ; PP. 4 H «st ri rar LA 4 & s tie CLS ALT IATS 6 a Ç Ur L N N 4 à : : ni | 2 Ye s. en” , 1" / Fr ' + - LU : ' . _ ro ER V4 k È Î L LL > m * ts . mn 7 Z , Lu re. >aT 7 Sifar .. +. » 2 = 4 = fn 7 Le « « 72% « = : MP | e À r OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ du 1° janvier au 31 décembre 1896 Aarau. Aargauische Naturf. Gesellsch. — Mittheil., VII Heft. Adélaïde (Sud-Australie). Royal Soc. of S.-A. — Transact., vol: XNT, 3:-XIX, 2: XX, 1. Amiens. Soc. Linnéenne du Nord de la France. — Bull. men- suel, T. XII, 271-282. 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Bureau internat. des Poids et Mesures. — Travaux el Mém., T. X et XI. 5. Feuille des Jeunes natural., n° 304-51%. Philadelphie. 1. Acad. of natur sc. — 1. Proceed., 1895, Il a. III: 4896. I; — 2. Journal, 21 ser., vol. X, 5. 2. Wagner free Institut of se. — Transact., vol. IV. Pise. Soc. toscana di sc. natur. — 1. Mem., vol. XIV; — 2. Atti: Proc. verb.. vol. IX, fol. 243-310: X, fol. 14-120. Regensburg. Naturwissenschaftl. Ver. — Bericht, V. Heft. Rio-de-Janeiro. Instituto hist. geogr. e ethnograph. Brazi- leiro. — 1. Revista trimensal, Ti ENR 2 825 2. Homenagem a Memoria de S. M. 0. Senhor D. Pe- dro ff. Rochelle (La). Soc. des se. natur. de la Charente-Infér. — Annales, nouv. série, T. I et IT: Rochester (N.-Y.) Acad. of science. — Proceed., vol. IE, 5 a. Hs IT, 4. Rome. 4. Reale Accad. dei Lincei. — Atli, ser. à; Rendiconti, 1896. 1° sem... vol. V, 1-12; 2° sem., 1-10. 2. Soc. romana per gli studi zoolog., vol. IV, 5 e 6. 3. Pietro De Vescovi. — Zoologicæ Res, An. I, 2. Rouen. 1. Soc. libre d'Emulation de la Seine-Infér. — Bull. 1894-1895. 2 Soc. de médecine. — Bull., 2m sér., vol. 8 et 9. Saint-Dié. Soc. philomat. vosgienne. — Bull., 21% ann. Saint-Gall. Naturwissenschaftl. Gesellschaft. — Ber.. 1893-94. Saint-Pétersbourg. 1. Acad. impér. des sc. — Mém., 8me sér.. PHP FeLe NE AE NL 2. Horto Petropolitani. — Acta, T. XIV, 1: XV. L. PULL SOC SC CNATPAT EX NEV 18 a Re San-Francisco. California Acad, of se. — Proceed., 24 ser. vol. V, 1 a. 2, San-José (Gosta-Rica). Museo nacional de Costa-Rica. — 1. In- forme presentado al Secretario de Estado, por A. Al- faro, 1896 ; — 2. Antigüedades de Costa-Rica, 12 Entrega. Santiago (Chih). Soc. scientif. du Chili. — Actes, T. IE, 5; V, 1-4; VL 1. Stockholm. 1. Acad. royale des sc. — 1. Handlingar, B. 27; — 2, Bihang, vol. 20 et 21; — 3. Oefversigt of K. vetenskaps Akademiens Fürhandlingar, vol. 52 (1895). 2, Institut royal géolog. de Suède. — Afhandlingar. ser. À. ne 113; Aa, n° 110-112: Bb, n° 8: C, n°! 135-159. 3. Entomolog. Tidskrift. — Arg. 16. h. 1-4. Stuttgart. Ver. für vaterländ. Naturkunde in Württemberg. — 52 Jahresheft. Sydney. À. Royal Soc. of N.-S. Wales. — Journ. a. Proceed., vol. XXIX. 2. Australian Museum. — Ann. Report of the trustees for 1895. 3. Australasian Associat. for the advancement of. sc.. ses- sion of Brisbane, 1895: Report of the Gth meeting. Trieste. Osservatorio astron.-meteorolog. — Rapp. ann., 1893. Tromsô. Tromsô Museum. — 1. Aarshefter, 17: — 2. Aars- beretning for 1893. Tuft (Mass.) Tufts College Studies, n° IV. Turin. 1. Reale Accad. delle sc. — 1. Mem., ser. 24, T. XLV: — 9, Atti, T. XXX, 12-16; XXXI, 1- 11. 9. Osservatorio della R. Università di Torino. — 4. Os- servaz. meteorolog. fatte nel!’ ann. 1893 et 1895, cal- colate del Dr Rizzo : — 2, Effemeridi del Sole e della Luna per l’orizzonte di Torino e per l’anno 1896: cal- col. dei Dr V. Baiby; — 3. Sul!’ estensione della lege di Kirchhoff interno alla relazione fra l’assortimento e l’emissione della luce; Nota del Dr G.-B. Rizzo; — 4. Sul modo di dedurre la media giornaliera delle osserva- zioni meteorolog. fatte a Torino in tempo medio dell Europa centrale. Upsal. Geolog. Institution of the university. — Bull., vol. I, part. 2, n° 4. Venise. La Notarisia : Revue trimestr. algologique, vol. X, # CE, 1: pe ETC TT UT Te UN, PT PPT EURE TEEN IN ENS TT PTT ENTRE + Le à di ru 25e Vienne. 1. K. Akad. der Wissenschaften. — Sitzungsber. ; 1. Abtheil., B. CIV, 1-10: — 2. Abtheil., a) B. CIV, 1-10: b) B. CIV, 1-10; — 3. Abtheil., B. CIV, 1-10. 2. K. u. K. geolog. Reichsanstalt. — 1. Verhandl.. 1895, 14-18: 4806, 1-12; — 2. Abhand!., B. XVIIE, 1; — 3. Jahrb., B. XLV, 2-4; XLVI, 1. 3. K. u. K. zoolog.-botan. Gesellschaft. — Verhandl.. B. XEV., 10; XELVI, 1-8. h. K. K. Central-Anstalt für Meteorologie u. Erdmagne- tismus. — Jahrb., Neue Folge, B. XXX. 5. Verein zur Verbreit. naturwissenschaftl. Kenntnisse. — Schriften, B. XXXVI. Washington. À. Smithson. Institution. — 1. Contribut. to Knowledge, n° 1033; vol. XXIX, nos 980 a. 989: XXX- XXXII: — 2. An. account of the Smithson. Institut. its origin, history, objects a. achevements. 2. U.-S. National Museum. — Proceed., vol. XVII. 3. Bureau of Ethnology. — 431! ann. report of the Bu- reau: 1891/92. 4. Department of the interior. — U.-S. Geolog. Survey: = 4, Bull. nos 123-196. 198. 199, 131-134; — 2. 1511 ann. Report (1893-94) a. 161! ann. Report, part. II-[V (1894-95), to the secretary of the interior, by JW. Powell. director. | 5. U.-S. Coast a. geodetic Survey. — Rep. of the Super- intendent for 1893, part If; 189%, part, I. 6. Department of agriculture. — 1. North american fauna, nos 10-12: — 9, The Jack Rabits of the U.-S. 7. U.-S. Naval Observatory. — Washington Observations, 1890. Wiesbaden. Nassauischer Ver. für Naturkunde. — Jahrb., 49. Jabhrg. Würzhurg. Physikal-Medicin. Gesellschaft. — Sitzungsber., Jahrg. 1895. Znrich. 1. Naturforsch. Gesellschaft, — 1. Vierteljahrschrift, 40, Jahrg.. 3 u. 4; — Festschrift, At u. 2te Theil. 9. Schweizerische Meteorolog. Central-Anstalt. — Anna- len. 1881 u. 1894. OUVRAGES RECUS DE DIVERS SAVANTS Clerc, G.-0. Description de lexpioitation de platine, avec un court apercu histor. de l’industrie du platine en Russie, par V.-J. Bourdakoff et J.-M. Hendrikhoff. Degrange-Touzin, M.-A. Notice nécrolog. sur M. Gustave Cot- (eau. von Fellenberg, D' Edm. Ueber den Flussspalte von Olischen- alp und dessen technische Verwerthung. Omboni, Giov., prof. Di un criterio facile proposto dal prof. J, Agostini per i pronostici del tempo. de Quervain, D' Fr. 4. Ueber Cephalhydrocele traumatica; — 2, Ueber eine Form von chronischer Tendo vaginitis: — 3, Ein Fall von Extremitätengangrän nach Abdomi- naltyphus: — %. Zur Operation Behandlung der Hals- rippen. Raspail, Xavier. 1. Observations complémentaires sur la ponte et les mœurs du hanneton; — 2. Réponse au Questionnaire d’hist. natur. systématique de la Soc. scientif. « Antonio Alzate ». Sacco, Federico, prof. Essai sur l’Orogénie de la Terre. Wolfer, A., prof. Zur Bestimmung der Rotationszeit der Sonne : Astron. Mittheïl., n° LXXX VIT. TABLE DES MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DU TOME XXIV L. Arndt. — Recherches sur le calcul des forces per- turbatrices dans la théorie des Ex mr sécu- laires Ed. Cornaz. — La ES el LE vaccinations à Éldasest M. Moreillon. — Les sapins sans branches de Chaumont R. Weber. — Sphéromètre à contact de grande précision Ed. Cornaz. — Les anthères des gentianes L. Rollier. — Coup d’œil sur les formes et les relations orographiques que déterminent les faciès du Malm dans le Jura H. Ladame. — Chemin Fe fer à re entre Ne châtel et Chaumont . G. Ritter. — La Raisse L. Isely. — Lettres inédites de Lot ha Ed. Piaget. — Sur l nue me des DEEE et ses Appel dices . L. Isely. — La oneu ie non- Moro L. Du Pasquier. — L’avalanche de l’Altels, le 11 sep- tembre 1895 . ARLES ATLAS H. de Pury. — Le lait HU O. Büilleter. — Pons sur des vins ÈS S. de Perrot. s vignes du Canton et ses es avec divers RAMITRORE météorologiques . L. Du Pasquier. — Le niveau RS A Neuchâtel. Bienne et Morat en 1895 SCT ARE S. de Perrot. — Notes explicatives ren les Pr _geages de la Serrière 2 OVER Pages el 4 EE L. Favre. — Discouurs d'ouverture du Président de la Société à la Séance générale de Colombier R. Weber et L. Favre. — Matthäus Hipp, 1815-1893 Rapport du directeur de l'Observatoire cantonal de Neu- châtel à la Commission d'inspection pour l’année 1895. Ad. Hirsch. Appendice 1. Rapport du directeur de l'Observatoire cantonal de Neu- châtel au Département de l'Industrie et de l’Agricul- ture sur le concours des chronomètres observés pendant l’année 1895. Ad. Hirsch. Appéndice I. Procès-verbal de la 39me séance de la Commission géo- désique suisse, tenue à l'Observatoire de Neuchâtel le 17 mai 1896. R. Gautier. Appendice HT. 203 219 dd mie ame. date TABLE DES MATIÈRES PROCES-VERBAUX DES SÉANCES A. AFFAIRES ADMINISTRATIVES Nomination du bureau pour la période 1895-1897 Comptes de la Société, arrêtés au 30 juin 1895 . Le bureau et MM. Billeter et Rychner sont char gés de l'exécution du monument d” Auguste À ÉTÉ Ne CRE Le bureau est chargé de demander à la Commission de la Bibliothèque de la ville l’usage d’une salle pour y loger les livres de la Société RE Nomination d’une Commission hydr ologique Réception et démission de membres . 245, 248, 249, 250, 251, re 257, 261, Décision de tenir des séances dans l’après- midi . Nomination d’une Commission chargée de réunir des données statistiques sur la production agricole du canton. . Lettre de la Commission de Ja ‘Bibliothèque communale et décision à ce sujet . RES: D Propositions de M. A. Rychner. relativ es au monument d’Aug. Jaccard Fixation du lieu et de l époque de la séance générale 957. La Société fixe la cotisation des membres externes . Proposition de la Commission hydrologique relative aux observations météorologiques de la Brévine Programme de la Séance générale à Colombier, visite à l’usine des Clées et à la Fabrique de câbles élec- triques de Cortaillod. . ne Discours du Président à la séance de Colombier . MM. Z. Du Pasquier et 0. Billeter sont nommés délé- gués à la session de la Société helvétique des sciences naturelles . La Société déçide de recevoir la Société helv étique des senves naturelles en 1899775 55... 20-2600: 260 261 262 265 — 280 — B. TRAVAUX SCIENTIFIQUES 1. ASTRONOMIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Photographies de l’avalanche de l’Altels. ZL. Du Pasquier Observations pluviométriques faites à la Brévine. Z. Du Pasquier . re LE Sur les eaux de la Raisse. G. Riller … Observations de MM. Z. Du dieu Billeter. M. de Pourtalès et G. Rüller . .: . 1 "5 MATHÉMATIQUES Etude sur la géométrie non-euclidienne. Z. Isely Sur le mathématicien bernois Jacob Steiner. L. 1sely 3, PHYSIQUE Sur les expériences du professeur Rœntgen. À. Weber Nouvelle communication sur les rayons Rœntgen. À. Weber. 4. CHIMIE Observations sur des vins malades. @. Billeter . . 2 Remarques de M. Eug. Bouvier 9. GÉOLOGIE. PALÉONTOLOGIE ET MINÉRALOGIE Région Chaumont-Chasseral de la carte géologique de Ja Suisse, L. Rollier . Sur les formes et les relations or ographiques que déter- minent les faciès du Malm dans le Jura. L. Rollier . Observations de MM. Moulin, L. Du ne tab et S. de ‘(a 0. PRE à ne veLtle it 1© = LE 249 250 ne AE mn er omittit unis éd il pes À D LE 6. BOTANIQUE Variété naine de Gentiana campestris. AT. Perrochet . Sur les sapins sans branches de Chaumont. #. Moreillon Remarques de MM. F. Tripet, Ed. Cornaz et L. Rollier 247, Sur une section de tronc de Glycime. F.Tripel . . Fleurs sans éperon chez le Platanthera bifotia (Rich. Ed. Cornaz ARRET NRA MS HYGIÈNE ET MÉDECINE La variole et les vaccinations à Budapest. £d. Cornasz . Observations de MM. Perrochet, Hirsch et Pilleter. 242, 2 Sur l’inversion des images rétiniennes chez l’enfant. ET A no ere Re 0 AN ROIS. DIVERS Sur les causes de l’encrassement des conduites d’eau par le tuf. MM. Chavannes, Billeter, Du Pasquier et HOIer.. : pe. 3 Sur les ruptures de ponts métalliques. Ed. Elskes . 246, Graphique résumant la production de certaines vignes et divers phénomènes météorologiques. $S. de Perrot Discussion, à laquelle prennent part MM. Z. Favre, J. de Montmollin, G. de Coulon, $S. de Perrot, Ed. Cornaz Causerie sur les installations électri iques de la ville de Neuchâtel. R. Chavannes Choix d’un bloc erratique pour le monument d° Aug. Jaccard, M. de Tribolet et M. de Pourtalès Discussion sur un projet de chemin de fer à crémaillère entre Neuchâtel et Chaumont. MM. Chavannes, La- dame et Hirsch p*- Chu = > RS Lbs ae 2: NT 71 LT Ter LE nr, = s d Ÿ A Tr x ETEr + - ren Li: C4 HE Æ OR AUOT RENE QUE CRE RÉSES ASMREE e T'Op' FE SE 20H ; à - NÉS nat 15 ET re PC Tir DS 'É ÉPLIRRANS EX Sarl: ê MIS LA Ta » meet TIGRE UE | tt ke JARNER SAT SNENUTE LAISSES M Heu. ra Sn: = L = . « n 2 2 à APTE 4 L'USELT Ru * ! è J ‘ { Î ‘ Fait Cv x : OS 08 RATES T5 x LE. + 2 firs À : : À « è SHLAUELR ‘ cars ; 4 AY à e LAS Pre A ù Catelss ds + £ * RARE NU PONDATES Ain a sabuiy Shan fe E--HiTÉ 3 [ 152912 € ROUEN NT ITR ATOUT TRE it RAS Cu CORPS - HE LUE L : TN \ «4 , À RATER "1 + N: FX «= Ubritiis Fri L€ : d “ stars Mn MN nan és : mr 3 = J u MAT RAC tite RU HESMENIONN SE TRE MU SUPIE : n + EUR it A: Ten 13 Ÿ NAT TAN $ Es Ÿ : 5 " - CH ROPTES DST AT ITR HS SE PAT H ée Ÿ : Te ie +R CARRE L PES CET CR. Has AIT 3) Ed | : 4 As r } ; + ÿ ° ; = < # ” sv - . 1 c FOR: À , - RS né à ant af: Un LE « D 13 ? Pi F4 7 - - MAO STE ER be s = RÉPUBLIQUE ET CANTON DE NEUCHATEL pe —— RAPPORT . Fe £ per DE NEUCHATEL | : 4 ; À LA | | COMMISSION D'INSPECTION POUR | L'ANNÉE 18905 $ SUIVI DU PR PE ORT SPECIAL : SUR LE : Concours des Chronomètres observés en 1895 La LA CHAUX-DE-FONDS E. SAUSER, IMPRIMERIE HORLOGÈRE 1896 th al LEO al Ce IR APRORT A LA COMMISSION D'INSPECTION POUR L'ANNÉE 1895 ee _ MESSIEURS, N Comme d'habitude, je commence par compléter les _ quelques explications que j'ai pu vous donner tout à l'heure, en visitant les salles de l'Observatoire, sur _ les réparations des bâtiments et des principaux ins- _ truments. Je puis être court, car au fond il n’y a eu _ d'importants changements que l’introduetion de la _ lumière électrique, qui — il est vrai — n’a commencé à fonctionner qu’à la fin de février de l’année actuelle ; _ mais si pour les statistiques numériques concernant les instruments, les Gbservations. sa AE convient FA respecter exactement les années du calendrier, pour 3 cutives de la Commission. L’éclairage électrique qui, sans aucun doute, compte parmi les plus merveilleux progrès dont la science du XIX® siècle a doté l'humanité, en lui fournissant une: lumière bien plus belle, plus commode, surtout plus hygiénique et moins dangereuse que celle de toute autre source lumineuse, cet éclairage présente des. avantages spéciaux pour les établissements scientifi- ques et en particulier pour les observatoires; car non. seulement il permet de graduer exactement, suivant. l'instrument, l’intensité de la lumière, de lé teindre et de l’allumer instantanément selon le besoin de: l’observation, mais il évite le grave inconvénient des flammes de gaz d’échauffer considérablement les appareils et instruments délicats, dont il faut les approcher, de modifier par la dilatation leur forme et. leur position et de fausser ainsi leurs indications; enfin, comme pour les observations de précision il importe de maintenir dans la salle une température aussi uniforme que possible et qui ne diffère pas trop de la température extérieure, afin d’éviter les réfractions. irrégulières et anormales redoutées avec raison par les astronomes, les lampes à incandescence sont aussi, sous ce rapport, infiniment préférables aux becs de gaz. Lorsque j'ai fait valoir auprès de la Direction de l’Instruction publique tous ces avantages en faveur de l'introduction de l’éclairage électrique à lObser- les faits généraux il est indiqué d’étendre le compte- 1 rendu sur l’exercice compris entre les séances consé- ANT " . à er zx" £ dot az NT TT AS ENS RE SLT ET Ltd mt sn ce en Te 5 ” SE titi, POMPES PR) ECS VTT PET | vatoire. l'autorité supérieure, à laquelle j'exprime ici _ ma profonde reconnaissance, n’a pas hésité à l’accor- der, malgré les frais assez considérables d'installation, qui rentrent — il est vrai — dans les dépenses à couvrir par le fonds spécial de l'Observatoire. On peut espérer que l'expérience des premières années suffira à convaincre la commune de Neuchâtel, qu'il est dans son intérêt propre d’abaisser le tarif un peu exagéré Ne) vin ORISENENPe CHENE . * | servent, pendant les observations du Soleil, à tenir la à lunette à l’ombre et à la garantir contre un échauffe- _ ment nuisible. k lité et la constance que j'ai eu déjà la satisfaction de de son service électrique, contre lequel j’ai vainement lutté dans la commission électrique que j'ai présidée; alors les frais annuels de l’éclairage électrique ne dépasseront plus ce que nous avons dépensé jusqu’à présent pour le gaz, le pétrole et les bougies. - L'installation du nouvel éclairage a nécessité quel- ques légers rhabillages aux murs, aux planchers, etc. traversés et entamés par les fils conducteurs. Le toit d’asphalte a exigé les nombreuses réparations aux- quelles nous sommes habitués. Les appareils et instruments de l'Observatoire n’ont en général demandé que l'entretien ordinaire, bien qu'avec l’âge avancé, pour quelques-uns d’entre eux, les réparations deviennent naturellement plus fréquentes. Dans la salle méridienne, j'ai dû remplacer l’ancien manteau d'hiver destiné à abriter le précieux instru- ment contre les injures des tempêtes de neige. De même il a fallu renouveler les rideaux mobiles qui Tous ces soins ont contribué à maintenir pour notre excellent instrument méridien la remarquable stabi- « k 3 à r É dt A1 RE Ve 2" : € | - da +: DE TN GR É: ST signaler dans mes rapports antérieurs et qui se sont _ montrées en 1895 presque plus parfaites encore que précédemment. Ainsi, la collimation qui, dans les années antérieu- res, changeait dans les limites déjà très étroites de 05,12, n’a varié en 1895 que de 05,046, entre la valeur maxima de —+ 0,278 (le 12/II) et le minimum de — 05,232, observé le 13/VIT; la variation moyenne d’une détermination à l’autre ne dépasse pas + 05,013; on peut donc envisager la collimation de notre lunette comme pratiquement invariable. La constance de l’inclinaison n’est pas moins re- marquable; car elle ne varie d’un jour à l’autre en moyenne que de + 05,014, tout en continuant à aug- _menter lentement et faiblement toujours dans le même sens négatif. Cet abaissement relatif du pilier oceci- dental, qui était, dans les années précédentes, de — 08,76 en moyenne, s’est réduite en 1895 à — 05,52 par an, ce qui correspond à un abaissement linéaire de — 0%%,023, minime mais parfaitement réel. Il faut attendre la marche de ce curieux mouvement pendant les années suivantes pour pouvoir juger si l’atténua- tion constatée en 1895 continue et s’il faut y recon- naître les indices d’un caractère périodique, mais d’une période autre que l’année, dans laquelle s’accom- plit le mouvement azimutal. Ce dernier s’est de nouveau montré d’une régula- rité parfaite; car le mouvement estival (dans le sens E-S-0) a été de — 25,25 et le mouvement hivernal (O-S-E) de + 25,56, ce qui donne pour loscillation totale de l’année 4,81. Il n'y a que les époques des positions extrêmes d’hiver et d’été qui aient été a Er a net Do à QU bee D D DR dé 2 AN de DE LP a GS LS dé peu anormal des saisons; ainsi le maximum positif, qui arrive ordinairement en février, a eu lieu en 1895 . le 18 mars et en 1896 le 1% avril, et le maximum _ négatif, qui tombe habituellement sur la fin d'août, a été observé en 1895 le 27 septembre. Pour apprécier la régularité du phénomène, je le résume, pour les trois dernières années, sous la forme : % suivante : ‘5 Oscillation estivale Oscillation hivernale (E-S-0) (O-S-E) 1893 6 févr, - 22 août — 25,24 1893 22 août - 1894 20 févr, 25,52 1894 20 févr. - 29 août — 15,78 1894 29 août - 1895 18 mars + 3°,16 1895 18 mars - 27 sept. — 25,25 1895 27 sept. - 1896 {er avril + 25,56 nt A 2 Her Me à M Mouvement annuel OH TOR NUE EG AE TG OPET TONNES RAS T 4 FOND AIS ENT ET A ST Le mouvement annuel moyen du sol, soit dans un sens, soit dans un autre, est done d’environ #0”, 3 d'arc, ce qui représenterait au bout de la colline du Mail, à une distance de 400 m. environ, une torsion par rapport à l'orientation absolue dans l’espace, _ égale à peu près à 7 cm. Il est intéressant de constater que les trois mires, que nous possédons du côté Nord dans le bois du Mail et à Chaumont, et du côté Sud à Portalban, ne montrent pas un mouvement aussi prononcé et régu- lier, ainsi que cela résulte du petit tableau des valeurs moyennes tirées des observations de 1895 : ‘ dadtdaié er cé ne: à à ee EapaD à 6e nee y si AN SE dde rate pet ae nc tt À a D onde à gi dit Pi < arme > ds A dt L dE SE - À à | L à 4 7 F : Azimut absolu . . Variation moyenne . Amplitude annuelle. : 0,21. 0,19. ©0172: z On voit en effet que le mouvement annuel des mires _ ne représente que la vingt-cinquième partie de celui montré par la lunette méridienne, et encore en faut-il attribuer une partie aux effets de la réfraction latérale et aux autres erreurs accidentelles d’observation, de sorte qu’on ne saurait y reconnaître, avec quelque certitude, un mouvement réel et matériel de ces mires. Ajoutons encore que les époques des valeurs extrêmes ne coïncident nullement ni pour les trois mires entre elles, ni avec celles de l'instrument méridien. : Il se confirme ainsi de nouveau que le fait de pos- séder trois mires, parmi lesquelles deux lointaines et deux qui se prêtent au pointage nocturne, constitue un grand avantage pour notre établissement et une condition essentielle de l'exactitude de ses obser- vations. : | Pour cette raison, il serait bien regrettable que l’observatoire fût privé, pendant un temps assez con- sidérable, de l'emploi de la mire du Nord, par suite de la construction de la cantine du tir fédéral. Car, si l’on a heureusement renoncé — pour des raisons financières plutôt que par égard pour lObservatoire cantonal — à enlever la partie occidentale de la col- line, et que nous avons ainsi échappé au danger très sérieux que j'avais signalé au Conseil d'Etat et en par- ticulier dans mon dernier rapport, — on a néanmoins persisté à choisir le Mail plutôt que le bord du lac 4 ”, VENU TS ENTER RS TE pe à _ pour l'emplacement du tir, et il paraît qu’on se pro _ de construire la cantine non pas à la vigne Mercier, : | = % où elle ne gênerait en rien nos observations, mais sur _ la pelouse du Mail, immédiatement au Nord de lOb- 4 pose servatoire. Or, dans ce cas, non seulement nous serions obligés _ de fermer l'Observatoire pendant les dix jours que durera le tir fédéral, ce qui serait fàächeux sans doute, surtout pour les services pratiques des chronomètres et du signal d'heure; toutefois cela ne constituerait qu’une courte interruption de notre activité pour une dizaine de jours; mais nous serions privés de l’usage de notre principale mire pendant tout le temps que durera la construction et l’enlèvement de la cantine, c’est-à-dire pendant quelques mois. Ce serait à un grave inconvénient que, dans l'intérêt de l’Observa- toire et de son service chronométrique, je dois signa- ler à temps à la Commission et aux autorités canto- nales, afin qu’on puisse l’éviter, si possible. Revenant aux principaux instruments de l’Obser- vatoire, je rendrai brièvement compte de la marche de nos pendules astronomiques. En ce qui concerne d’abord celle de Æipp, elle continue en général sa marche brillante, sans aucune interruption et sans écarts dépassant quelques centièmes de seconde, sauf dans les cas, heureusement très rares, de tremblements de terre; nous en avons constaté deux en 1895, le 20 août et le 1* novembre (ce dernier ressenti aussi à Nyon) qui ont produit des retards de 05,20 et de Os,17 dans la marche de notre horloge, extrêmement sen- sible aux plus légères oscillations du sol. Aussi l’ex- périence acquise nous engage à demander de nouveau _ que, dans a travaux à exécuter au Mail | pour le tir fédéral, on se passe de l’emploi des coups de mine, si l’on ne veut pas risquer de déranger complètement nos pendules. Abstraction faite de ces rares accidents, la variation moyenne de la marche diurne de la pendule Hipp a été en 1895 de + 05,025, ce qui dépasse de quelques millièmes de seconde la valeur moyenne des six an- nées précédentes, où elle était de 0s,020. Sans pouvoir indiquer exactement les raisons de cette très légère augmentation, il est permis d’en attribuer une partie aux coups de mine tirés dans le voisinage, aux mois d'avril et mai, comme je l’ai déjà mentionné dans mon dernier rapport; une autre partie peut être mise sur le compte des circonstances atmosphériques moins favorables de l’année 1895, qui ont eu pour consé- quence de rendre les observations un peu moins fré- quentes que dans les deux années précédentes, comme nous le verrons tout à l’heure. Quoi qu’il en soit, une variation de 05,025, dont on ne peut imputer que la moitié environ aux véritables écarts de la pendule, tandis que l’autre moitié repré- sente l’influence des erreurs d'observation, est toujours un fait exceptionnel et réjouissant. La rare perfection de cette horloge non seulement rend les plus grands services au point de vue pratique, mais elle permet d'entreprendre des recherches très délicates sur les causes pouvant expliquer les légers changements dans la marche qui sont indépendants de la tempé- rature et de la pression atmosphérique et dont le caractère plus ou moins périodique permettra un jour de trouver la véritable cause peut-être dans l’influence 4 VS PLANETE PT OUT 3 | "1 0 À | L L. 1 ; du magnétisme terrestre. L’extrôme petitesse des variations dontils ’agit rend ces recherches particu- _ lièrement difficiles et exige de longues années d’ob- servation, pour être sûrs de leur interprétation. _ Quant à nos trois autres pendules, elles ont conservé : leur bonne marche des dernières années. Aïnsi la pendule Winnerl a de nouveau montré en 1895 comme en 1893, une variation moyenne de + 0,080, tandis qu’autrefois elle était + 05.090 et était descendue en 1894 à 05,071. Aussi les coefficients thermométrique et barométrique sont restés les mêmes que précédem- ment, c’est-à-dire qu’elle avance de 0°,028 par degré et retarde de OSO11 par millimètre de pression. La pendule Xutter, qui autrefois variait de + 05,082 a eu en 1895 une variation moyenne de + (°,979; elle retarde de 0°,02 par degré RER et par millimètre de pression. Enfin la pendule Dubois, dont la variation dépas- sait autrefois le 0S,1 de seconde, a maintenu l’amélio- ration sensible qu’elle avait montrée après le net- toyage de 1892; car sa variation moyenne a été en 1895 de + 0°,081, exactement comme en 189,3; elle retarde de 0$,01 par degré de température et avance de la même quantité par millimètre de pression. . On voit ainsi que ces trois horloges ont, à 0°,001 près, la même variation moyenne de + (%,08; comme c’est à peu près le triple de la variation de celle de Hipp (40°,025) nous attribuons, dans nos calculs de l'heure, à cette dernière un poids trois fois plus grand qu'aux autres, dont les indications reçoivent le même poids. | 1} AUS a NEER 4 IR REA # LA _ Variations des 4 pendules dans les 5 dernières années. . 0 Hipp Winnerl Kutter Dubois IST : + 0,020 05,093 O°,101 05.130 N0: 1892 0 .021 0 ,090 0,088: 210510 1893 0 ,019 0,080 O 074 0,081 1894 0 017 OST 0 ,069 0.077044 1895 0 ,025 0 ,080 0,079." MMI0Be Afin d'augmenter encore davantage la sécurité de notre calcul quotidien de l’heure, il convient — ainsi que je l’ai déjà indiqué dans mes rapports antérieurs — de faire l’acquisition d’une nouvelle pendule de premier ordre, pour remplacer celle de Houriet et avoir de nouveau cinq pendules à l'Observatoire. La pendule électrique de M. Favarger, dont j'ai parlé la dernière fois, n'ayant pas encore donné un résultat satisfaisant, il faudra peut-être songer à une nouvelle pendule à poids, placée si possible sous pression constante. | Le service de la transmission de lheure continue à fonctionner en général très régulièrement. Du fait de l'Observatoire il y a eu quatre interruptions : une fois (le 25 janvier) la pendule électrique qui doit fer- mer le courant automatiquement a fait défaut au moment du signal, un des contacts du rouage ayant été oxydé. Le 80 janvier, le courant n’est pas parti par suite de fausses communications qui s'étaient établies entre les fils des lignes dans l’Observatoire même; ce fait nous a engagé à renouveler entièrement les nombreux fils conducteurs qui établissent les communications entre les différents instruments, les piles à la cave et les lignes du dehors; ces fils avaient sc até din di servi environ 20 ans. Enfin au mois de décembre deux ER fois, pendant l’époque des brouillards, le signal n’est pas parti, parce que, par suite de circonstances excep- tionnelles, le calcul de l’heure n’était pas suffisam- ment sûr, de sorte que j'ai préféré ne pas envoyer l'heure que de donner un signal incertain. Toutefois ces cas de défaut du signal ne constituent que 1,1 0}, de l’année, ce qui est remarquablement peu pour une organisation aussi compliquée et délicate. La transmission par les lignes télégraphiques s’est maintenue à peu près à la régularité de l’année pré- cédente; les cas où le signal, dûment parti, n’est pas arrivé, pour une raison quelconque, aux stations, ont. été pendant l’année 1895, pour les 6 stations neuchâteloises, au nombre de 15,2 — 42°}, 3 >» bernoises > 93-950, 3 > vaudoises » 31,3 — 86% En moyenne des 12 stations 17,8 — 4,90, en 1894 18,1 — 5,0 WA De ces interruptions, un grand nombre sont dues, sans doute, aux installations ou aux bureaux télé- graphiques dans les stations de réception; mais presque toujours la faute doit être cherchée dans les dérivations beaucoup trop fortes que notre courant subit, non pas par suite d’une mauvaise isolation des lignes — cetté dernière étant ordinairement excellente — mais par suite de fausses communications dans les nombreux bureaux intermédiaires qui ne s’excluent pas au moment voulu, comme ils devraient le faire, de sorte que nous constatons alors souvent des dériva- tions de 30° à 50°. Une surveillance plus rigoureuse a de la part de l’administration télégraphique y. re mé- dierait facilement. Une seule fois le signal a manqué . dans les stations bernoises par suite d’un dérange- ment du fil Berne-Neuchâtel N° 115. L'observation des chronomètres et les résultats du concours faisant l’objet d’un rapport spécial que je présente chaque année au Département de l’Industrie et de l'Agriculture, je puis me borner à signaler ici brièvement les principaux faits de ce service, d'autant plus que le dernier rapport, remis à l’autorité le 20 janvier, a paru il y a deux mois, et se trouve entre les mains de Messieurs les membres de la Commission. On peut constater avec satisfaction que le concours de 1895 a montré de sensibles progrès relativement aux années précédentes, pour la quantité aussi bien que pour la qualité des montres observées. Ainsi le nombre des chronomètres envoyés à l’Observatoire, qui en 1894 était descendu à 247, est remonté au chiffre de 306 comme en 1891; le nombre des bulle- tins délivrés, tombé l’année précédente à 194, s’est relevé à 255. Il en résulte que le nombre des pièces qui ont dû êtré retournées sans bulletin aux fabricants, parce qu’elles ne satisfaisaient pas à l’une ou l’autre des conditions exigées, descend cette fois à 170/,, chiffre le plus bas que nous ayons constaté depuis 1881. S'il faut reconnaître dans cette diminution du nombre des non-valeurs évidemment une amélioration dans les soins voués à la construction et au réglage des chronomètres, ce progrès se traduit aussi directe- ment par les chiffres caractérisant les principales qualités d’un chronomètre. lo ee Ainsi, la plus importante de ces dernières, la va- riation diurne, qui en 1894 avait atteint + OS61, est revenue à + 05,57; c’est encore loin de la perfection des meilleures années (Æ 05,49 en 1880 et + 05,50 en 1886 et 1892), mais c’est une amélioration. Elle est beaucoup plus sensible pour la variation du plat au pendu, qui est la plus faible que nous ayons observée, savoir E 7°,03. Il suffit de jeter un coup d’œil sur le tableau de mon rapport spécial (v. p. 17) pour se rendre compte du remarquable progrès que notre chronométrie a réalisé sous ce rapport depuis Je commencement des épreuves instituées à l’Obser- vatoire; car en 1864 et 1865 on y trouve pour cette variation les chiffres de + 85,21 et 6°,18. Il en est de même de la somme des 4 variations de position, qui débute en 1873 avec + 105,08 et pour laquelle nous trouvons en 1895 Æ 65,92, ce qui compte parmi les meilleures années. Le réglage de la compensation est également le plus parfait qu’on ait constaté jus- qu’à présent; car en 1895 la variation moyenne par degré de température n’est plus que de + 0s,07; comme le tableau mentionné indique pour ce chiffre en 1864 Æ 05,48, on voit qu’on a su réduire ce défaut essentiel d’un chronomètre, peu à peu, à sa septième partie. En ajoutant à ces renseignements la remarque que tous les prix, prévus par le règlement, pour les fabri- cants aussi bien que pour les régleurs, ont pu être accordés en 1895, il me semble q\’on doit voir dans ces faits, non seulement la preuve réjouissante de nouveaux progrès sensibles de notre chronométrie, mais qu’il est légitime d’y reconnaître l'influence favorable que l'Observatoire cantonal et les concours 5 à TR ba M _ des chronomètres de poche et de marine, que les me _ autorités y ont organisés, a exercée sur le développe- ment de cette importante branche de notre industrie nationale. | Cela n’empêche pas que le règlement qui préside à notre service chronométrique pourrait être modifié utilement sur quelques points. Comme il est probable qu’une commission spéciale sera chargée de s’occuper de ce sujet, je crois devoir m’abstenir d'entrer ici dans les détails des questions soulevées et me borner à exprimer la confiance — qui sera sans doute par- _ tagée par la Commission de lObservatoire — qu’on ne voudra pas chercher le progrès en allégeant les 44 conditions exigées pour l’admission des montres à _ l'Observatoire et pour l’obtention des prix; car au lieu _ du développement de notre chronométrie, que tout le Be monde désire voir continuer, il en résulterait plutôt _ - un abaissement de son niveau, ainsi qu’une dépré- _ ciation de nos bulletins et des prix accordés. A mA cn 1165 Je vais maintenant donner un aperçu des observa- t tions astronomiques et des travaux scientifiques exécutés en 1895. Cette année a été un peu moins favorable que les deux précédentes pour le nombre des nuits claires permettant d’obtenir une détermi- __ nation complète de l’heure, au moyen d’une dizaine d'étoiles équatoriales et d’au moins une étoile polaire. De 208, en 1893, ce nombre est tombé à 774, ce qui S est encore très respectable et dépasse sensiblement la moyenne des obsérvatoires de nos régions. Il s’ensuit Li. naturellement que le nombre des étoiles observées “éas Lt W L b * DIE Ko . CPNÉES re Er EPOT ER RS exe » de P Angleterre, facilitera et fera avancer l’adoption définitive et obligatoire du système métrique en Angleterre, où jusqu’à présent il n’est que facultatif et légal, comme c’est le cas aussi aux Etats-Unis. Et en effet, dans ces deux grands pays les Parlements ont déjà été ou vont être prochainement saisis de propositions de leurs gouver- nements, ayant pour but de rendre obligatoire l’usage des Poids et Mesures métriques. Lorsqu’elles seront votées, comme c’est probable, on pourra alors consi- dérer le mètre réellement comme lunité générale des mesures du monde civilisé. Et ce ne sera pas le moindre mérite de la Convention du mètre et de ceux qui en ont eu l’initiative, d’avoir contribué pour beau- coup à ce grand progrès. La Conférence a enfin approuvé la décision prise par le Comité international, de considérer comme témoin naturel du prototype du mètre sa relation avec "did n nÉ. Étant ton néant dial sn.ss in) denses € à. ; fig LS SN De les longueurs d’ondes lumineuses, telle qu’elle a été déterminée par M. Michelson au Bureau international, et publiée dans le tome XI des Travaux et Mémoires du Bureau. L’autre opération fondamentale, qui doit fournir un témoin naturel pour le prototype du kilogramme, en déterminant sa relation avec le poids d’un décimètre cube d’eau, a fait également des progrès considérables pendant la dernière année, Les mesures du volume des corps réguliers dont il s’agit de déterminer le poids dans l'air et dans l’eau sont presque terminées. Les frais considérables de ces mesures compliquées seront couverts par Îles ressources extraordinaires, fournies par la rentrée des contributions arriérées de la Turquie; comme cette ressource a suffi en outre à payer le reste de ce qu’on devait au Gouvernement français pour l’avance des fonds en faveur de la cons- truction des prototypes et témoins internationaux, et qu’elle permet même d’y puiser le capital initial pour la création d’un fonds de réserve, décidée par la Con- férence pour assurer le fonctionnement régulier du Bureau international, il a été possible de renoncer à faire verser par les Etats contractants la contribution extraordinaire de 65000 fr. votée par le Comité inter- national dans la session de 1894 De sorte que les parts contributives des Etats contractants sont restées pour les exercices de 1896 et 1897 les mêmes qu’en 1895. Enfin la Conférence a procédé au renouvellement partiel du Comité international prévu par la Conven- tion et au remplacement des deux membres qui avaient donné leur démission, de sorte que le Comité se trouve _ de nouveau composé du nombre FE 14 membres HAE par la Convention. Je mets sous les yeux de la Commission les procès- verbaux de la dernière session du Comité interna- tional; ceux de la Conférence générale de 1895 vont paraître dans le courant de cet été. Revenant à l'Observatoire, je donne encore quelques renseignements sur le développement de notre biblio- thèque. D’après la liste, que j'ai l’habitude de joindre à ce rapport, les ouvrages reçus en don ou en échan- ge pendant cette année sont au nombre de 82. En outre, 17 ouvrages ont été achetés et nous avons con- tinué l’abonnement aux 8 revues ou journaux scien- tifiques, de sorte que l'augmentation de la bibliothèque se traduit en 1895 par 107 ouvrages. Je suis heureux de pouvoir terminer ce rapport de nouveau par le témoignage de mon entière satisfac- tion pour le personnel de l'Observatoire. Monsieur le D' Arndt — car notre aide-astronome a fait à la fin de l’année son doctorat à l’Université de Berlin — continue à vouer consciencieusement tous ses soins aux travaux d'observations et de calculs dans lesquels il a acquis une grande expérience et une sûreté re- marquable. Depuis lPannée dernière, il donne avec succès à l’Ecole d’horlogerie de Neuchâtel un cours sur la détermination astronomique de l’heure. Il a communiqué à la Société des sciences de Neuchâtel un savant travail sur le « Calcul des forces pertur- batrices dans la théorie des perturbations séculaires. » Monsieur Studer fait non seulement avec une grande régularité son service de concierge et de commission- naire de l’observatoire — comme tel il soigne par | ple parfaitement Dane et Fepaition des _ chronomètres. — mais il à appris à maintenir en bon | état nos nombreuses piles électriques, et il fait avee * une scrupuleuse régularité les observations météoro- ë sp dont il exécute également — ainsi que pour 4 celles de Chaumont - — see gr: ande partie des calculs 4 = ter de rdinier. # Neuchâtel le 13 juin 1896. Le Directeur de l'Observatoire cantonal, D' Ad. HIRSCH. ANNEXE — 0 € —— — Liste des publications et ouvrages reçus en don ou en échange par la Bibliothèque de lOb- servatoire cantonal, en 1896. Anales de la Sociedad cientifica Argentina, tomo XXXVII, Buenos-Aires, 1894. | Annuaire pour l'an 1896, publié par la société belge d'astronomie. Bruxelles, 1896. Annalen der Schweiz. meteorol. Centralstation, für 1893. Zurich. Archives des sciences physiques et naturelles, tome XXXI. Genève, 1895. Arndt, L. Recherches sur le calcul des forces pertur- batrices dans la théorie des perturbations séculaires. Ext. du Bull. de la Soc. des Sc. nat. de Neuchâtel, tome XXIV. Association géodésique internationale. Comptes-rendus de Innsbruck en 1894, rédigés par A. Hirsch. Neu- châtel, 1895. Astronomische Mittheilungen, herausgegeben von A. Wolfer. Besançon, observatoire. Huitième et neuvième bulletins météorologiques, publiés par M. Gruey. Besançon, 1895. | Besançon, observatoire. Septième bulletin chronomé- trique, publié par M. Gruey. Besançon, 1895. Bonn, k. Sternwarte. Verüffentlichungen, Beobach- tung von Nebelflecken. Bonn, 1895. 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SAUSER IMPRIMERIE HORLOGÈRE see 1896 | | REA PPORCE SUR LE _ CONCOURS DES CHRONOMÈTRES OBSERV ÉS EN 1895 A L'OBSERVATOIRE DE NEUCHATEL me — MONSIEUR LE CONSEILLER D'ETAT Le caractère périodique, montré par l’industrie horlogère dans ses alternances de crises et de reprises, à un degré plus prononcé que par telle autre grande _ industrie, se reconnaît aussi dans une certaine mesure … pour l’horlogerie de précision. Si, dans les dernières années, nous avons eu le regret de devoir constater une certaine diminution de quantité et de qualité des _ chronomètres présentés à l'observatoire de Neuchâtel, cette fois nous avons la satisfaction de pouvoir signaler une amélioration très sensible sous presque tous les rapports, ainsi que le Conseil d'Etat et le public intéressé pourront s’en convaincre par la revue systé- _ matique à laquelle je vais, comme d’habitude, sou- pris part au concours s’est accru considérablement tire les différents éléments du concours de année” * dernière, en les résumant dans des tableaux compa= 3 ratifs. | re Tout d’abord le nombre des chronomètres qui A par rapport à celui des dernières années; au lieu de 269 et 247, il est revenu au chiffre de 306, comme en 1891; ce n’est pas encore le grand chiffre des années 56 d'exposition, comme en 1889, mais c’est une augmen- tation de 19°/,; et le progrès est encore plus visible dans le nombre des chronomètres qui ont reçu des bulletins de marche, car il monte à 255, ce qui représente 27 °/, d’augmentation par rapport aux deux années précédentes. Le tableau suivant : ; Chronomètres Bulletins ANR RANÉES présentés délivrés Re 1880 | 170 134 21% 1881 270 228 16 1882 306 234 28 1883 908 933 24 1884 5 2 Ne bg 269 22 1885 459 9326 29 4 1886 324 231 27 | 1887 941 238 30 | 1888 946 262 24 1889 4T1 999 29 1890 290 201 81 ! 1891 306 4138 00 1592 300 219 at 1893 269 206 23 CU 1894 247 194 21 à 1895 806 25) IR | à » \ à ‘°ÉMUEt & à UNE le nombre de ceux qui ont été renvoyés ne _ bulletin, est le plus faible constaté depuis 1882, nat- teignant que le 17°/, du nombre total. | _ En examinant de près les raisons pour lesquelles ; les 51 pièces ont échoué, on trouve : ÿ à ; 20 chronomètres dont la variation diurne a dépassé 50 | la limite de + 2%, | | UT » qui n'étaient pas réglés suffisam- 4 | ment au temps moyen, leur marche | # \ . , 3 diurne dépassant 10%. L RER! DE dont la compensation était insuffi- LEONE | sante (> 0°,5). Riu 2 à Up qui se sont arrêtés pendant TS ob- servations sans cause connue. | LR >» dont les bulletins de 6 semaines ont été remplacés par d’autres, Lux À _ après que le fabricant eut fait SE améliorer leur réglage. À 18 > qui ont été retirés par les fabricants IS | avant la fin de l’épreuve. 51 Total. 5 ï On voit ainsi que 21 de ces chronomètres ayant été retirés par leurs fabricants parce qu’ils n'étaient pas satisfaits eux-mêmes de leur marche, il ne reste en réalité que 30 pièces qui ont dû être retournées, parce qu’elles avaient dépassé l’une ou l’autre des limites fixées par le règlement pour le réglage. C’est encore trop, si l’on songe que tous les centres d’hor- logerie quelque peu importants reçoivent le signal HS de l'observatoire, ce qui ermet aux ré Re qui p ég mètres à l'observatoire. En groupant les chronomètres d’après les Ta de _ provenance, le tableau suivant montre qu’à quelques pièces près La Chaux-de-Fonds et Le Locle en ont en- tiers du nombre total et qu'après eux vient Neuchâtel avec 129/,. On y remarquera aussi que la proportion des pièces venues d’autres cantons est plus forte cette fois, allant jusqu’à 16,7 °/,, grâce surtout aux 35 chro- nomètres envoyés par une maison de Schaffhouse. Schaffhouse a envoyé 35 chronom. = TEE Bienne » 15 » RE St-Imier > 3 > = OS _ Autres cantons 51 chronom. — 16,7 » TOTAL 306 chronom. — 100, Pour compléter cette statistique quantitative, il faut encore indiquer la répartition des bulletins délivrés parmi les quatre classes de montres : et aux fabricants de se rendre compte des ee . obtenus par le réglage, avant d’envoyer les chrono- … voyé le même nombre (98 et 95), chacun environ le < L ‘ H É," ur Et a ana ans dE ae x déled diat Ce sed le Zoé du sde EP ÉE ” PR La Chaux-de-Fonds a envoyé 98 chronom. — 32,00, Le Locle » 95 » EE à M à … Neuchätel » o1 > = LS _ Les Brenas » 17 » —, 0% Fleurier » 6 » = 20e _. Les Ponts » 2 > 2, "06% Canton de Neuchâtel 255 chronom. — 83.8 » la ti à me CLASSES 188$. 1889 1890. 1891 1992 FR CPE PERS | FE A. Chrononètres de ma- | Menu er u9)-5)-10|- 6| 7h 10:64 B. Chronometres de poche | observés pendant 6 semaines, en 5 posi- | | tions , - « .... .: | 42!) 54} 39| 19|:26| 20| 19}. 27|10,6Y; C. Chronomètres de poche observés pendant 1 | mois, en 2 positions | 61, 93, 64 66! 65| 83, 78) 63 24,10, D. Chronomitres de poche | | observés pendant 15 | jours, à plat, à la tem- | | pérature ambiante ./|147,183| 8811221121) 93) 911161 63104, | | | = "x: Total . . . |2621335,201,213/219,206 194,255 La diminution du nombre de chronomètres de marine n’est qu'apparente, car à côté des 4 montres marines qui ont pris part au concours de Neuchâtel, le même fabricant a fait observer cinq chronomètres pendant 4 mois, suivant un programme assez compliqué, pareil à celui de la marine française qui comprend des expériences spéciales sur l’isochronisme (en désarmant le ressort pendant un certain temps) et sur l'influence de l’inclinaison. Nous rendrons peut-être compte, dans une nouvelle notice spéciale, des beaux résultats obtenus par ces chronomètres de marine. Parmi les chronomètres de poche, ceux de la classe B, qui subissent les épreuves les plus complètes, ont augmenté jusqu’à 27, tandis que le nombre des montres de la classe C a diminué (63); mais ce qui est surtout regrettable, c’est le grand nombre de montres (161) =, 7 2-5 GE 3 ÉCRIRE > © 2 +. Le FE Ps es LS 0 RS > = ; 4 4 5 ve. à- » ÉD RL En Là us PO PAPAS . F + ” +" r LE r+ , ed, À = "7 Et = A 12 di. * CP, PART UN < Cu ES + LÉ S 0 ET + à PAPE RES Te ASS DAS 18 = dr. 4 2 _ pour lesquelles leurs fabricants ne demandent qu'une épreuve de 15 jours, qui n’est certes pas suffisante pour un véritable chronomètre, tout en ayant de la valeur pour une bonne montre ou pour une pièce compliquée. C’est à la demande réitérée des fabricants eux-mêmes que l'Etat s’est décidé, dans le temps, à introduire cette épreuve moins serrée, destinée à un genre d’hor- logerie qui occupe, sans doute, une place importante dans notre production; mais on ne prévoyait pas! qu’on s’en servirait à ce point pour les chronomètres proprement dits, moins en raison de la taxe plus faible à payer que pour économiser une quinzaine de jours. Il paraît qu’une des principales communes du pays aurait l'intention d’organiser auprès de son école d’horlogerie un bureau d’observation de montres, qui délivrerait une espèce de certificat de marche. Si pareille entreprise était destinée à la bonne horlogerie civile, elle pourrait rendre de réels services et l'Obser- vatoire se verrait ainsi déchargé d’un certain nombre de pièces de la classe D. Si, par contre, on voulait donner suite à l’idée malheureuse de soumettre toutes ces montres aux épreuves complètes que les chrono- mètres de la classe B subissent à l’Observatoire, c’est- à-dire les observer dans 5 positions, à l’étuve et à la glacière, et tout cela dans 18 jours, ce qui est une simple impossibilité, loin de rendre service à notre bonne horlogerie, on ne parviendrait qu’à faire com- prendre à tout le monde la grande différence qui existe entre une bonne montre civile et un chronomètre, que les premières ne comportent, ni par leur construction, À É par leur prix, un réglage de précision, et, par le. î | caractère nécessairement peu sérieux de tels certificats, table horlogerie de précision de notre pays et les bulletins de marche qui constatent le degré de per- _ fection de leur réglage. f% Revenant de cette excursion, à laquelle nous avons été conduits par le grand nombre des montres de la classe D, à l’examen de la qualité des différents genres _ de chronomètres au point de vue des principaux élé- ments de réglage, nous devons d’abord constater que _ les montres marines neuchâteloisescontinuentà compter parmi les meilleurs instruments de ce genre. En effet, en comparant les résultats des neuf der- nières années, dans le tableau suivant : Chronomètres Variation diurne AR Différence de marche | e Variation pour 1° entre les de marine moyenne semaines extrêmes - 1887 + 05,17 + 05,086 15,75 1888 0 ,15 Q ,042 0 ,84 ke . 1889 : 0 ,14 0 ,032 072 2% 1890 0 ,12 0 ,059 (9) Le | 1891 - 0:,12; 0 ,030 0 "67 1892 0 ,14 0 ,047 - 0 ,80 FS 1893 0:13 0 ,028 0 ,70 3 1894 Re, C9) 0 ,035 0 ,34. 1895 0,12 0 ,048 - 0 ,48; on reconnaît que l'élément principal, la variation _ diurne (+(%,12) atteint la valeur des meilleures années _ précédentes, que la variation par degré de température (05,048), quoique un peu plus forte qu’en 1893 et 1894, + À Reis EE or , (4 @4 Ÿ 4 L # ta ANS SC e * û CN Da" D db bé est encore assez faible et que ces excellents chrono- : n K ü mètres n’ont changé leur marche, au bout de deux mois, que de moins d’une demi-seconde. Nous passons aux chronomètres de poele et en examinant, pour eux aussi, d’abord la variation diurne, on reconnaît avec satisfaction que, si dans le dernier exercice, ils ne sont pas encore revenus aux meilleures années, il y a cependant une amélioration sensible pour la moyenne générale (+0%,56) par rapport à Pannée précédente. Le rapprochement suivant fait voir en outre que &’est encore la classe D qui contribue à élever d’une manière fàcheuse la variation diurne; pour les trois autres, la moyenne ne serait que 0%,52. 1895 1894 1893 | 1892 1891 | 1890 1886 1886 1887 | Classes | Un TEE TE IE lTElTÆTÆE TER A |0s12,0s,13 | 05,13 {05,14 |0s,19,/ 05,12 | 0s,14 | 05,15 | 0s,17 B |0,48.0 ,50 0 ,49 0 ,52,10 ,44 10 50,0 ,5410 ,49 | 0 ,49 CO |0,56,0 62,0 ,56,0 ,55 (0 ,56 |0 53,0 ,50|0 ,47|0 ,51 D 10.590 ,66,0 640 ,49 10 ,62 |0 ,58 10 ,59 10 ,55,0 ,55 TOTAL 05,56 05,61 | 05,57 105,50 105,57 | 05,53 | 05,55 105,50, | 0,52 Toutefois nous croyons devoir recommander de nouveau aux fabricants et aux régleurs du pays, de continuer avec persistance leurs efforts, afin de ramener cet élément caractéristique à la demi-seconde que la moyenne générale à atteinte dans plusieurs années. Résumons maintenant l'influence des principaux organes de la montre et de leur différents genres sur / DFE TE et la régularité de la marche. En premier lieu les échappements, qui contiennent cette fois une nouvelle espèce, appelée par son inventeur échappement à « Carrousel ancre » et qui, autant qu’on en peut juger d’après les trois chronomètres qui en ont été munis, paraît vouloir donner des résultats satisfaisants ; car on voit par le tableau suivant : 226 chron. à ancre — 88,00/, ont donné la variation moyenne de + 05,57 | TS à à base — 6,7 > >» » >, PUSOÙ TS à fesort— 1,9 » >» » Se FOUT 4 >» à toubilm— 1,6 > » > >> 103%00 3 > àcarromdanre— 1,2 > >» > > +0,43 255 chronomètres ont donné la variation moyenne de +-05,56 que sa variation moyenne (0°,45) est plus faible que pour les autres échappements sauf pour celui à ressort; mais cette dernière est due uniquement aux chrono- mètres de marine, car la seule montre de poche, munie de cet échappement, a eu une variation diurne de + 0558. IT est à remarquer que l’échappement à tour- billon, qui depuis tant d’années a donné de si brillants résultats, ne dépasse pas cette fois la moyenne. Espé- rons que ce n’est qu’un accident passager. Enfin, cette année encore, l’échappement à bascule a donné un résul- tat inférieur à celui de l’échappement à ancre. Vu l’im- portance de la valeur relative des différents genres d’échappements, nous donnons suivant l’habitude le grand tableau comparatif qui comprend maintenant 94 ans et un total de 6510 chronomètres : ÉCHAPPEMENTS à. DE Per ROLL Par ee PE RS ES de Ancre | Bascule | Ressort | Tourtillon | Carrousel || l'année À | 18,09 | 2530 | 1,37 LT 0 ,70 LU 0,74 ANNÉES CRE , OU or où oc d DDR … _ _ _ e eo … _ _ DO0S000c0000 2 .. oo ok © © + © F2 G9 On … La LA … _ 2 _ _ 2 3 2 2 _ - _ _ ee] … _ _ 2 2 _ - _ 1 eo - _ 1 U 2 _ … - _ 0 ,6 0 5 0 4 0 ,5 0.5 0 5 0 ,5 0 5 0 5 0 6 0,5 0 5 0 5 0 5 0 5 0 5 0 5 0 5 0 6 0 ,5 0 ,6 0,7 0 ,6 © I] © = CO I OÙ > =] ma =] OU © OC) O1 + CD CD D C0 I I C0 O00O000000000200Cc0002700 ND CO Mi NO KO ee 9 19 O9 9 U9 19 > =1 9 9 9 C9 12 — À CO H = Où On © À ID OO + C9 00 Ut D 1% 9 ON O0O00000000000000 Ou Co Lo 09 Co 1 à O9 19 C0 O9 C0 à 09 QU CO O1 O0 00 19 IN LD © CO C2 Ot C2 0 Variation moyenne des 34 ans (18621895) . . || 05,565! 05,632] 0s,471| 05,529! 05,430 donné par le nombre de chronomètres . . .|| 4662 | 1395 | 803 146 8 Fe Pour l’autre organe essentiel de la montre, ie DH ” 4 on reconnaît de nouveau, dans les chronomètres de . 1895, immense service que la belle découverte théo- rique de Phillips a rendu à la chronométrie; car le. . tableau comparatif montre cette fois encore une varia- _ tion sensiblement plus faible (05,55) chez les montres munies d’un spiral Phillips que pour les autres (0°,63) ; É. aussi le nombre des premières devient de plus en plus # considérable ; en 1895, 91°/, des chronomètres possé- daient un spiral Phillips. Variation diurne moyenne d'après le genre de spiral. En 1895 De 1871 à 1895 GENRE DE SPIRAL Variation Pate Variation cures diurne chron. diurne Rares Spiral plat à courbe ter- | | . minale Phillips . . . .| 0557 | 210 | 405,58 | 3616 Spiral plat à deux courbes terminales Phillips . . . 0 ,43; 11 0 ,49 463 Spiral cylindrique à courbe PhHUDS ES KL; 0 ,66 3 0 ,48 260 Spiral cylindr. à 9 courbes PA PÉLADS SEE an ue 0,83 |. 7 0,27 | 78 Moyenne des spiraux Phillips 0 ,55; 231 0 ,55, | 4412 Spiral Breguet . . . : 0 ,61 20 0 ,58, | 796 Spiral AR ordi- : mare. ; : 0 ,78 4 0 ,60 474 _ | Spiral sphérique SO ON ER — — 0 ,52 70 4 Moyenne des spir, ordinaires 0 ,63 24 0 ,58, | 1340 É Moyenne générale . | 05,56 | 255 | <-05,56, | 5759 Le premier rang pour la variation diurne appartient en 1895, comme pour la moyenne des 25 ans, au spiral cylindrique à deux courbes Phillips et le second au spiral plat à deux courbes. Cette supériorité de la double courbe ne se montre pas ee fois: don AR réglage des positions, ce qui peut s “expliquer par le e petit nombre (7) de pièces portant ces spiraux. ES VARIATION du 77: ST SOMME 4€ pendant | pendant | cadran des en haut en haut en haut} Quatre au au au pendant pendant cadran variations} à gauche à droite en bas = GENRE DE SPIRAL Nombre de chronom. Spiral plat äune courbe ME NE + terminale Phillips 4 | 25,05 | 15,69 | 15,45 Spiral plat à deux | courbes Phillips . 5 12,19 11,78 | 2,05 Moyenne de l’année 1895 e7|1 1,52 2,091 TL 1 ,60 Moyenne de l’année 1894 19. LOVE PLUME 1 61 Moyenne de l’année1893 20 1, T ,28 | 1 ,84 Moyenne de l’année 1892 26 | 14 ,61 | 1,44 Moyenne de l’année 1891 | 19 7 32 |1 ,69 Moyenne de l’année1890 | 39 F 90 FT 87 Les chronomètres de la classe C, pour lesquels on ne détermine que la variation du plat au pendu, celle-ci est bien plus faible (415,68) que précédem- ment, ce qui constitue un sérieux progrès. ee. Enfin, l'emploi des spiraux en palladium tend encore à augmenter; nous en avons trouvé chez 22 pièces Re VC 70 PE er ur sn à COR di eh LS URL 2e) RE LW RON a RTE Qt ER ES a, RE ee 1,5 a de ET CE ARE M A EP PE TC EE 2 EE — 10 — cette fois, au lieu de 16 les années précédentes ; aussi il faut reconnaître que les variations diurnes de ces chronomètres restent sensiblement au-dessous de la moyenne, non-seulement pour les montres marines (405,12) mais aussi pour les 18 chronomètres de poche, dont la variation moyenne est de E05,52. La compensation des chronomètres, qui constitue une des branches essentielles du réglage de précision, a fait de nouveaux progrès, du moins quant à la variation par degré entre les températures extrêmes ; car si pour pouvoir faire la comparaison avec le passé, on fait abstraction des chronomètres pour lesquels Pécart de proportionnalité de marche pour les tempé- ratures moyennes dépasse ?S, la variation pour 1° de température n’est que de 0,07, c’est-à-dire la plus faible que nous ayons encore pu constater depuis 1864. IL est vrai de dire que le nombre de ces montres, dont nous avions désigné autrefois la compensation comme «indéterminée », est cette fois encore de 40, ce qui fait de nouveau 45°/, du total, et que l'écart moyen de proportionnalité pour les températures moyennes est encore 2,1, ce qui est certainement trop fort; de sorte que pour le total des 94 chronomètres, dont la compensation a été étudiée, le coefficient de - température monte à + 0,096 (c'était 05,11 l’année dernière). Les régleurs ne pourront diminuer ce défaut qu’en basant leurs opérations au moins sur 3 tempé- ratures, au lieu de se borner à essayer les chronomètres à la glace et à l’étuve. Il est intéressant de constater que cette fois encore LES la majorité des chronomètres étaient surcompensés car RE 0 ‘4 2 à ; % Ph tir 4 pour 92 chronomètres, le signe du coefficient de température est — { > ol > > » » 4 e > D >» Je coefficient est 0. so 1 Ca KE | Un autre détail doit être encore recommandé à . l’attention des fabricants, savoir de tâcher que les chronomètres reviennent, après lesépreuvesthermiques, aussi près que possible à la marche antérieure; la différence a été pour les pièces de cette année de 15,04, c’est-à-dire presque le double de la variation moyenne. Comme il s’agit là probablement d’un défaut molécu- laire des lames métalliques du balancier, on ne pourra s’en rendre maître qu’en employant les meilleurs mé- taux et en les faisant passer assez souvent par les températures extrêmes. LR Enfin, la constance de la marche avec le temps est restée à peu près la même ; car d’un côté les chrono- mètres des classes À et B ont montré pour la diffé- rence de marche pendant la première et la dernière semaine (°,96 (au lieu de (0°,87 en 1894 et 15,24 en 1892), et d’autre part la différence moyenne entre la plus grande et la plus faible marche diurne, observées pendant toutes les épreuves, est pour tous les 255 chronomètres seulement de 4,48, tandis qu’en 1894, nous trouvions 5,16 et en 1892 même 6°,55. Comme d’habitude, nous terminons cette étude statistique par le tableau général des variations prin- cipales observées pendant 32 ans: I PAPE ET fn et it 9 “ LL RTE ne de % RU | Variations moyennes. EE r Du plat Somme Pour un LE TRENER < ANNÉES | Diurnes au nb degré de ‘5 { pendu de position | température | se — ui | 1864 l 15,927 8-21 | 05,48 3 | 1865 EPP BS ED | 0,85 ie | 1866 0 ,74 3 .00 0 ,36 5% > | 1867 0 ,76. 3 1 0 ,16 #à 1868 0 ,57 2 ,44 0 ,15 ie to |: "0200 2 ,43 0 ,14 "10 FOTO. ‘0,54 AU À DE |. 0,14 Le D: et: 06» |: 1:90 0 ,13 APE LT PÈRES 0:62 :: |: 1,99 0 ,15 Bee: | 0-62 299-146 10504 F7 01t0 ar doper) 7003 .-+:2<27 7 ,42 0 ,15 : PET 321 SR DAG= PARENTS A2 0 ,13 Re De l'O | 9.102 616) c010 Ms loco. 198 654: 0.ù Bel 0: 2 10 : 36 | 0,10 Ra eo t 190 |-7:88:1 00 One Pt 75. UT 6 0 Mie 02 | 1.86 :|-948:\.018 en | ha 0 08 45 #87 Oti Dot. 1 98: 1 LD 1854... : | 0,58 e8 | 6.8 :|, 0:12 Pie 0867.) 9-4 | ds. bu Mo dose | +96 utero Hd 1mdi0.5.. out | SG 0 1888 | 0,50. | 2.18 | 9.6+ |--0:09 D Ep 5 | 919 | 949 0 1 Do 0 pa | 0 19 | ‘8.64 000 M T0 St 21000 67 ae OU D 20.501: 1.80 | 8:24):006 11893... . | 0.57 | 1,88 | 6.63 |..0.08 Mo de 0-61- 42.07 LL 60p:+ 008 me O6: 163 | 699.) 0.07 DISTRIBUTION DES PRIX a C’est la première fois que le concours des chrono- mètres est régi par le nouveau règlement, édicté par le Conseil d'Etat le 15 janvier 1895, qui a modifié l’ancien essentiellement sur les trois points suivants : 1° D’attribuer le prix général au fabricant dont les” | douze meilleurs chronomètres de poche, des classes B et C, présentés pendant l’année, auront montré la plus faible moyenne générale de la variation diurne (voir art. 7), tandis qu'autrefois les montres marines concouraient également pour ce prix. 29 D’instituer un nouveau prix de 200 francs pour les chronomètres de marine, à côté de l’ancien prix de 150 fr. accordé aux meilleurs chronomètres de cette catégorie (voir art. 6). 3° De récompenser le réglage des neuf pièces cou- ronnées des classes A, B et C, par des prix échelonnés de 5 à 80 francs (voir art. 13). En suivant ces dispositions règlementaires, jai l'honneur de résumer les résultats du concours de 1895 par les données suivantes : Pour le prix général, il y a deux concurrents qui ont présenté une douzaine ou plus de 12 chronomètres de poche des classes B et C, savoir M. Paul-D. Nar- din, du Locle, 14 pièces, et M. Paul Ditisheim, de La Chaux-de-Fonds, 13 pièces. En laissant de côté pour la série du premier fabri- cant les deux pièces N°° 8598 et 7690, qui ont la plus forte variation (lune + 0,73 et l’autre + 0°,49), et dun tm an et ei Y £ e.. x ÿ n 2 an -_ Oo 2 =. RS M D | == [= © © Se 23) %S Se [= ee © [= E © NOMS DES FABRICANTS Sr ere le Se |22: 598 SÉé|S 3) S£|r2$5 866 E F ä © |SSe| £ RE © = > > W£S S | —+- + + | H Limites règlementaires 0°,50 | 95,00 | 05,15 55,00 Paul-D. Nardin, au Locle 0 ,40/1,52,0 ,04,0°,87, 4 ,14 Paul Ditisheim, à La Chaux-de-Fonds . 10,43) 1.131008 \1 8114.24 On constate immédiatement que les deux séries remplissent largement les conditions exigées pour le prix général et que le premier rang appartient à celle de M. Nardin, attendu que sa variation diurne moyenne est la plus faible, de 05,03 ou de 8°/, infé- rieure à celle de M. Ditisheim. Cette dernière l’em- porte pour la variation du plat au pendu, tandis que la compensation des chronomètres Nardin est sensi- blement plus parfaite. Ainsi, d’après les prescriptions de l’art. 7, le prix général revient à M. Nardin. Pour les montres marines, cette fois encore, Monsieur Nardin du Locle concourt seul, une autre maison du Locle ayant retiré son chronomètre, excellent du reste. dans la série de M. Ditisheim le No 1157, dont la variation est de + 05,72, on peut résumer les résultats de ces deux douzaines de chronomètres dans le tableau suivant : PSE my v #v" Le Li + Te NP Vo ee 2 pre ARE és +} = parce qu’il n'avait pas encore pris suffisamment son. assiette, sa marche continuant à augmenter avec le temps. Monsieur Nardin a présenté quatre chrono- mètres de marine au concours neuchâtelois., abstraction faite d’un plus grand nombre d’autres chronomètres qui, suivant la demande de lPamirauté à laquelle ils sont destinés, ont subi des épreuves plus compliquées s'étendant sur quatre mois. Ainsi qu’il résulte du tableau T, joint à ce rapport, les quatre chronomètres, qui seuls entrent en question pour le concours, non seulement remplissent tous largement les conditions exigées pour les prix, mais les deux premiers surtout sont de nouveau des mo- dèles de réglage; ces deux pièces ayant à 0,01 près la même variation diurne (0,09 et 0,10), le premier rang (voir art. 8 du règlement) et, par conséquent, le premier prix revient au N° 47/8547, puisque la diffé- rence entre les marches de la première et de la der- nière semaine n’est pour lui que de 0°,02, ce qui signifie une constance pour ainsi dire absolue de sa marche; ce même chronomètre est aussi très bien compensé, car il ne varie que de 0°,03 par degré centigrade, et il est revenu, après les épreuves ther- miques, presque absolument (à 0°,02 près). Le N° 42/8542 du même artiste, quoiqu'il m’ait varié que de 0°,09 d’un jour à Pautre, doit être placé au second rang parce que pour lui la marche de la dernière semaine diffère de 0°,65 de celle de la pre- mière, ce qui est encore plus que suffisant, car la limite règlementaire est pour cet élément de 2. Comme, pour les autres éléments de réglage, il reste également bien en-deçà des limites prescrites, ce ARE DR chronomètre mérite largement le second prix de la classe A. Le troisième chronomètre de la liste, le N° 31/7849 de Monsieur Nardin, est digne d’attention, parce que l'enregistrement électrique dont il est pourvu ne modifie absolument pas sa marche; car la différence entre les marches avec ou sans courant électrique n’est que de 0°,06, de sorte que cette pièce, réglée au temps sidéral, constitue un magnifique instrument de précision pour un observatoire ou d’autres établis- sements scientifiques. Passant aux chronomètres de poche, et en premier lieu à ceux de la classe B, observés pendant 6 semaines, la liste du tableau IT contient 27 pièces ordonnées d’après leur rang fixé par le règlement. Le premier chronomètre, le No 29734, de Monsieur Paul Buhré du Locle. n’a montré qu’une variation diurne de + 0°,25 et compterait, sous ce rapport, parmi les meilleurs chronomètres à ancre qui aient passé à Pobservatoire; malheureusement la compensation n’est pas suffisamment réglée, car il avance de (08 par degré, tandis que l’art. 9 n’admet que 0S,2. Pour cette raison, il ne peut pas obtenir de prix. Nous espérons que le fabricant, qui concourait pour la première fois, ne se laissera pas décourager par cet échec, qu’il évitera facilement à l’avenir en contrôlant le réglage avant de déposer ses chronomètres. _ Viennent ensuite dans la liste 5 pièces qui ont toutes la même variation diurne (0°,30 + 05,02) et qui sont, par conséquent, classées d’après la différence de marche entre la première et la dernière semaine. Le premier en rang est le N° 21535 de l’Association é, de NT dy nl AE En A D: VER DEC Pa LME TE 6e tof (774 5 HE S re 70 D PURE PE era ù Î Ne ee EN d HAE L'IEAS TUE AAA Fes Ce The DE a Le CS ET ose AN en a). CE 0 AE à : VAN Ÿ RE CRETE ES ei es Lee) PT AE Ébie CU Lart RUS SE ar Le ue 4 Le La k EAU Fe ouvrière du Locle et comme il reste, pour toutes les variations, dans les limites prescrites par Part. 9, c’est, cette fois encore, un chronomètre à tourbillon qui remporte le premier prix de la classe B. Les deux autres prix de cette classe reviennent aux deux chronomètres à ancre, N°5 1188 et 1184, de Monsieur Paul Ditisheim à La Chaux-de-Fonds, qui, avec la même variation diurne, dépassent de quelques centièmes de seconde seulement la différence de mar- che des semaines extrêmes, montrée par le chrono- mètre à tourbillon du Locle. Bien que le numéro 1188 soit un peu surcompensé (0,12 par degré) et que la variation du pendu au pendant à gauche soit un peu forte (35,01), ces chronomètres restent cependant partout dans les limites fixées. On ne peut que féliciter ce fabricant de La Chaux- de-Fonds, qui concourt pour la première fois, de ce beau début; car M. P. Ditisheim, non seulement obtient encore un troisième prix, mais (comme nous Pavons vu) il a été distancé de peu pour le prix général. Il n’est que juste de mentionner le N° F de la liste B, qui est un chronomètre avec échappement à bas- cule, construit et réglé par un jeune élève de Ecole d’horlogerie de Neuchâtel, Monsieur Ad. Neipp; sur un seul élément ce chronomètre dépasse les limites fixées pour les montres couronnées, car il n’est revenu après les épreuves thermiques, qu’à 15,7 près, tandis que le règlement n’admet que 1°5; par contre, les positions sont bien réglées; du plat au pendu, il ne varie que de — 05,16, et la marche s’est maintenue parfaitement pendant l’épreuve. Ce début promet de _ PE DR ee fournir une bonne recrue à la phalange de nos chro- nométriens et prouve l’excellence dé l’enseignement théorique et pratique donné à l’Ecole de Neuchâtel, aussi pour l'horlogerie de précision. J'arrive aux quatre prix de la classe C. Nous avons observé en 1895 en tout 65 chronomètres de cette catégorie, qui se trouvent indiqués dans la liste IT, rangés d’après la variation diurne et la différence des marches extrêmes. Les deux premières pièces de M. J. Rauschenbach à Schaffhouse, remarquables _ par leurs petites variations, ne peuvent pas concourir pour les prix, puisqu'elles ne proviennent pas d’un fabricant neuchàtelois; si son N° 110825 remplit très largement les exigences de notre règlement, le second dépasse légèrement les limites de la compensation et surtout pour la différence entre les marches extrêmes. Les deux premiers prix reviennent ainsi aux chrono- mètres à bascule N° 7378 et à ancre N° 8081, tous les deux de Monsieur Paul-D. Nardin, du Locle; ces chronomètres, qui ne varient que de 05,27 et 0S,29 d’un jour à l’autre, qui sont parfaitement compensés et ont une variation du plat au pendu assez faible, font honneur à cet atelier, dont la réputation est de- puis longtemps établie. Laissant de côté le N° 5 de la liste, qui appartient encore à Monsieur Rauschenbach., on trouve le N° 1182 de Monsieur Paul Ditisheim. à La Chaux-de-Fonds, un chronomètre à ancre qui, remplissant très large- ment toutes les conditions de l’art. 10 du règlement, obtient le troisième prix de la classe C. Enfin le quatrième prix revient encore à Monsieur Nardin pour son N° 8841 (8% de la liste), car. le “nodin MIE FPE RE x PLATS NE Lo 2 ATOUT SUR Çs Leur Re \ VAS 4 Ë Pier MX “pre SFOPRNEANS ARS nt Le Ne DA = 70T) {TE OA Se " y PAL RÉATUAE bn grd NY RES ESS ER L LE £ Ne hrs * LPRCE Dot Lai En PR DE CRE nu ST CL OT rh 5 } # DUR QT æ RS LE Sr D'ATS CRISE TE FE N° 7742 du même artiste échoue par la raison que ce chronomètre, après avoir subi les épreuves ther- miques, a changé de marche de 2s4, tandis que le règlement ne permet que 15,5. Il est intéressant de relever ce fait que le chronomètre ainsi couronné du 4° prix est muni d’un nouvel échappement, auquel son inventeur a donné le nom étrange de « carrousel » et qui est une espèce de modification de échappement à tourbillon. Deux autres pièces, munies du même échappement, figurent dans la classe B, dont l’une encore est de M. Nardin, et l’autre de M. P. Ditis- heim; ces deux montres présentent également des résultats satisfaisants, surtout pour le réglage des positions. Ajoutons encore que le 11% chronomètre de la classe C, le N° 4970 de Monsieur Huguenin Son et Ci, qui a la même variation diurne (+05,39) que le N° 8841 de Monsieur Nardin, n’a dû céder la place à ce dernier que par le fait que la différence entre ses marches extrêmes (55,4) est juste le double de l’autre et dépasse même la limite règlementaire. J’ai la satisfaction, Monsieur le conseiller d'Etat, de vous faire, pour la première fois, des propositions au sujet des prix à accorder aux régleurs des chrono- mètres couronnés, que le Conseil d'Etat a bien voulu instituer. Il résulte de nos registres que tous les chro- nomètres de Monsieur Nardia ont été réglés en com- mun par MM. Henri Rozat et A. Bourquin, deux employés très capables de sa maison. Le chronomètre à tourbillon, de l'Association ou- vrière, qui obtient le premier prix de la classe B, a été réglé par M. F. Borgstedt, au Locle. nb out e dis nt du sd Sn attt alle detecte TOP. LE E DE à nd. 0 L''o Li 4 LS GE TEE RSS A RENÉE # HR T RR Enfin. les trois montres couronnées de M. P. Ditis- heim ont été réglées par M. U. Wehrli, à La Chaux- de-Fonds. Il me reste à résumer les propositions que jai l'honneur de présenter au Conseil d'Etat pour la dis- tribution des prix, conformément au nouveau règle- ment. LISTE DES PRIX PROPOSÉS I. PRIX GÉNÉRAL de fr. 200 à M. Paul-D. Nardin, au Locle. CHRONOMÈTRES DE MARINE (Classe A) Il. Prix de fr. 200 au N° 47/8547 de M. Paul-D. Nardin, au Locle. HE. Prix de fr. 150 au N°42/8542 de M. Paul-D. Nardin, au Locle. CHRONOMÈTRES DE POCHE (Classe B) IV. Prix de fr. 130 au N° 21535 de l’ Association ou- vrière, au Locle. V. Prix de fr. 120 au N° 1188 de M. Paul Ditisheim, à La Chaux-de-Fonds. VI. Prix de fr. 110 au N° 1184 de M. Paul Ditisheim, à La Chaux-de-Fonds. ù OC EE ES PET KO RE EU Te Pr y de Te A ai: s , UNE 1? rie RTE RIT le * LLC : | MAPS he Te * RG à L2'A 1 * < . . L : " LES x L ; ' me o CHRONOMÈTRES DE POCHE (Classe C) VII. Prix de fr. 100 au N° 7378 de M. Paul-D. Nardin, au Locle. VII, Prix de fr. 80 au N° 8081 de M. Paul-D. Nardin, au Locle. IX. Prix de fr. 60 au N° 1182 de M. Paul Ditisheim, à La Chaux-de-Fonds. X. Prix de fr. 50 au N° 8841 de M. Paul-D. Nardin, au Locle. PRIX DES RÉGLEURS Pour le réglage du chronomètre couronné A LI. fr. 30 à MM. H. Rozat et A. Bourquin, au Locle. Pour le réglage du chronomètre couronné A IL. fr. 25 à MM. H. Rozat et A. Bourquin, au Locle. Pour le réglage du chronomètre couronné B I. fr. 20 à M. F. Borgstedt, au Locle. Pour le réglage du chronomètre couronné B IL. fr. 18 à M. Uir. Wehrli, à La Chaux-de-Fonds. Pour le réglage du chronomètre couronné B II. fr. 15 à M. Ulr. Wehrli, à La Chaux-de-Fonds. Pour le réglage du chronomètre couronné C I. fr. 10 à MM. H. Rozat et A. Bourquin, au Locle. Pour le réglage du chronomètre couronné C IL fr. 8 à MM. H. Rozat et A. Bourquin, au Locle. Pour le réglage du chronomètre couronné © II. fr. 6 à M. Uir. Webrli, à La Chaux-de-Fonds. Pour le réglage du chronomètre couronné C IV. fr. 5 à MM. H. Rozat et A. Bourquin. au Locle. Veuillez agréer, Monsieur le Conseiller d'Etat, l’as- surance de ma haute considération. Neuchâtel, le 20 janvier 1896. Le Directeur de l'Observatoire ont, D' AD. HIRSCH. CE eue de © nt ge GR LT nds PP NRC SMTP e LL , , [ Ce LS Le TABLEAU Î. À. CHRONOMÈTRES DE MARINE observés pendant deux mois, à l’étuve et à la glacière. Ecart de | Différence | Différence | Différence Page Numéros Marche Variation Variation | proportion- | de marche | de marche éros NOMS DES FABRICANTS | Echappe- ; lee ET arte entre entre Numér . TES Chrono.) diurne | diume |pouride | RS la cEuIDe à REMARQUES , n men et la es marches d'ordre Aie et lieux de provenance mètres moyenne moyenne | température |températures| l'épreuve | dernière | | | moyennes thermique | Semaine | extrêmes I 288 Paul-D. Nardin, Locle . . . . 1147/8547 |! ressort | là 2 chs. Ph en pallad. OUONM 010 +0,03 1.6 0:02. 0.02 3,07 réglé par H. Rozat et A. Bourquin, Locle; | | | | réglé au temps sidéral. 2 326 Paul-D. Nardin, Locle . . . . | 42/8542 | ressort | olà2cl. Ph. enpalhad. | 0,97 0,09 | —0.07 ile 0,28 0,65 3,04 réglé par H. Rozat et A. Bourquin, Locle. 3 384 Paul-D. Nardin, Locle . . . . | 31/7842 | ressort | al à 2cbs. Ph en pallal. | —0,82 04-| 0:06 0,9 0,64 0,35 2 65 réglé par H. Rozat et A. Bourquin, Locle ; à enregistrement électrique ; réglé au temps sidéral. | | | = ni A : 4 997 Paul-D. Nardin, Locle . . . . | 28/7839 | ressort | ojl. à 2 chs. Ph. en pal. 0,64 0.14 +0,03 0,0 0,20 0,72 2,24 réglé par H. Rozat et A. Bourquin, Locle. NOMS DES FABRICANTS et lieux de provenance Paul Buhré, au Locle Association Ouvrière, au Locle . ; Paul Ditisheim, Chaux-de-Fonds . Paul Ditisheim, Chaux-de-Fonds . : Ad. Neipp, Elève de l'Ecole d’horl. de Nuit Paul Ditisheim, Chaux-de-Fonds . Paul-D. Nardin, Locle . FE Association Ouvrière, Locle. . b Paul Ditisheim, Chaux-de-Fonds : Paul-D. Nardin, Locle . Paul-D. Nardin, Locle . Bersot et Ci‘, aux Brenets Paul-D. Nardin, Locle . . . : Paul-D. Nardin, Locle . 0 Chs Huguenin-Son & Ci, Locle. : "M, Paul Ditisheim, Chaux-de-Fonds : M Ch: Huguenin-Son & C!, Locle . Oscar Wiget, Chaux-de-Fonds 4 Paul Ditisheim, Chaux-de-Fonds . Girard-Perregaux & C#, Chaux-de-R ‘onds Girard- Perregaux & OC, Chaux-de-Fonds Ditisheim & C!°, Sue, de M. Ditishoim, Ru | H. Barbezat-Bôle, Locle 418 Arthur Veuve, St-Imier Perret & fils, Brenets Oscar Wiget, Chaux-de- Fonds, D + Paul Ditisheim, Chaux-de-Fonds : B. CHRONOMETRES DE POCHE observés pendant six semaines, dans cinq positions, à l'étuve et à la glacière. Numéros | des chrono-| mètres et —_—…. —…………—”—"——— ] 29734 21585 1188 1184 230 1187 8065 20314 1190 | 8073 8064 18687 7740 8842 857 151887 4995 5013 | 2399 | 189122 Echappement ancre tourbillon ancre ancre bascule ancre ancre ancre Spiral pl. Ph. | pl. PhD à à courbes DIE pl. Ph. | pl. Ph. à 2 courbes pl. Ph. pl. Ph. en pall. | pl. Ph. à 2 courbes carrousel ancre | pl. Ph. à 2 courbes ancre ancre ancre bascule carrousel ancre bascule bascule ancre ancre ancre | tourb. à bascule | 197189 | anere ancre ancre ancre tourbillon ancre ancre pl. Ph. en pall. pl. Ph. en pall. IRPEE pl. Ph. pl. Ph. en pall. pl. Pb. pl.-Ph. à 2 courbes pl. Ph. pl. Ph. pl. Ph. pl. Ph. pl. Ph. à ? courbes | pl. Ph. pl. Ph. pl. Ph. | pl. Ph. à 2 courbes pl. Ph. pl. Ph. | Variation pour 1° | entre les températures (températures! extrêmes | moyennes 2x ] —0,15 | Et —0107 +0,13 0115 + 0,02 0,00 | 0:02 +- 0.08 — 0,05 | ==0,08 T; | —0,03 — 0,03 — 0,0% | —0,08 | (==1018 — 0,03 L 001 | O0! 001 OUT | —0,35 ou 0,00 — 0,10 — 0,08 | Variation du pendu CO ti = OU V5 C9 | Différence | | de marche | Différence entre en haut | la première et | la dernière | extrêmes semaine 1.29 004 0,05 0.08 0,85 1,90 1,1T 0,30 0,41 0,95 0,32 0,73 074 1,02 1,21 0, T3 = REMARQUES réglé par Ch$ Ziegler, au Locle. réglé par FE. Borgstedt, au Locle, réglé par Ulr, Wehrli, Chaux-de-Fonds. réglé par Ulr. Wehrli, Chaux-de-Fonds. réglé par Ad. Neipp, Neuchâtel ; déposé par sn Ecole d'horlogerie de Neuchâtel. jar U. Wehrli, Chaux-de-Fonds. glé par H. Rozat et A. Bourquin, Locle. réglé par U. Wehrli, Chaux-de-Fonds. réglé par H. Rozat et A. Bourquin, Locle. réglé par H. Rozat et A. Bourquin, Locle. fabriqué et déposé par A. R.-Pfister, Locle; à chronographe et compteur de minutes. réglé 6 par H. Rozat et A. Bourquin, Locle. églé par H. Rozat et A. Bourquin, Locle. 6 par Chs Huguenin, Locle. lé par U, Wehrli, Chaux-de-Fonds. 6 par Ch® Huguenin, Locle, 6 par A. Zabhnd, St-Imier. é par U. Wehrli, Chaux-de-Fonds. lé par P. Borgstedt, Locle. lé par U. Wehxli, Chaux-de-Fonds. répétit. à min., grande sonnerie. réglé par Ch* Ziegler, Locle ; ripétit. à min, chronogr. réglé par À. Zahnd, St-Imier. réglé par U. Wehrli, Chaux-de-Fonds, réglé par A. Zahnd, St-Imier. réglé par U. Webhrli, Chaux-de-Fonds, à { s pendant un mois, dans cinq positions, à l'étuve et à la glaci e | | ë | Page Ecart | x Manérss NOMS DES FABRICAN! Marche | ration | Variation | Ne en | lErire . hrono- Echappement Spiral dure ELA du plat eat nalité avant et entre | Fe et lieux de provenance … 8 au nd pour les après |les marches |. REMARQUES | L 4 moyenne moyenne pendu CEA températures! l'épreuve extrêmes d moyennes | thermique 1 | 404 | J. Rauschenbach, Schaffhouse. . 11082: es 3 Ê s 2 à : 2 | 403 | J. Rauschenbach, Schaffhouse. : rose ae DRPRÉ a dd ee pl 0,1 2,8 berli, Schaffhouse 3 | 365 | Paul-D. Nardin, au Locle. . . TBT. bascule EL Ph. Héiioe qe +:1,05 | 021 1,1 0,8 T9 Héberli, Schaffhouse. 4 | 50 FA RO au Locle. ancre pl Dh en pall Lo 029 se Lo nt di É H: Rozat et A. Bourquin, Locle. 5 2 . Rauschenbach, Schaffl | SE MET £ nR RE PTE S in 0 }, 3,2 A ie ne) die) ta US 7 332 | Paul-D. Nardin, Locle MP T7210 baseul "PH. 10 Ÿ ae ne 20 05 SD U» Wehrli, OI TIR ; rdin, Locle . . . . : … Ie seule pl. Ph. + 2.09 0:36 | 4197 | 1=0007 |: 2,0 9 Ho li, Chaux-de-Fonds. ë de Pas Hein Poe ER. ; J 1 | carrousel ancre pl. Ph. en pall. | —1,11 0,39 df 1.09 | Rs ‘ de ee Ë pers et A. Bourquin, Locle. 10 | 438 | Paul-D. Nardin, Locle . : : . ; | ancre pl Ph. Z194| 08720) 00 | 20 | où | 48 Be ane 11 450 | Ch* Huguenin-Son & CP, Locle Ë JT on ct 38 Fe DE, eos | 030 EU [Ha 0 0 06 QE a x EL Rozat ct A. É Lai 12 | 456 | P ele Rans den EE ; age S È Er TE NS 5. cle. AO ne éieenpa L20) Ur LR) 0 | où | à RC em 14 401 J. Rauschenbach, Schaffhouse EE D p Eee EU 2,8 0,6 6.9 Ch: #e de. Fon h É Le CL 0 SD h NC | b € € = à = 1s 15 | 456 | Paul Ditisheim, Chaux-de- de pots =020 | 043 | 310 | 019 |" 15 | 00 | 78 ae A Se pl +208 | 046 | —024 | —009 | 09 04 29 Chaud be 1T 998 | J. Rauschenbach. Schaffhouse 2 BESRE me Dern Se 3,0 08 8,0 i, 5 ha DE à | NU encre pl. Ph. +189 | 045 | +165 | _0%8 | 37 He bu M berli Schaffhouse 19 | 438 | Paul-D. Nardin, Locle . . . . D cor Lu DÉMOS ESS, Don USE 00 AUS 21 35 Rs ous 9() 407 | Chs HetenteS os RE 3 po ancre pl. Ph. en pall. OT 048h) 1134/0002 00 O7 37 He po É & BOunQUEs Locle ni A | | #! nus au Hi LE + se geo — pe —-0,03 2,0 1,2 ot A. Bourquin, Locle. à a Soul DES Chaux-de- Fonds ME bascule pl. à 9 cbs. Ph. | + 137 048 HS me Fe “es ae Hæberli, RCE sions 9 98e AA ARE ancre pl. Ph. re er e 1e Ô haux-de-Fonds. 24 982 BAM ASC RS TRE se Je 40168 ancre pl. Ph. 0,53 | de = à a L la 11,0 abriqué et déposé par J. Rauschenbacli, Schañhouse. 25 | 398 | J. Rauschenbach, Schaffhouse MM | 111607 ancre C | See PeRINANS “2 si Jh® Ziegler, Locle : Abrqué et depusé par Tudor frères, Ja = EE Ernest Reymond, Chaux-de-Fonds. 3688 ancre pl Ph. 9 De AE FE DES 4,2 0,0 6,3 di Haæberli, ones. RE Std c 36 * à G Sn : HE si SD5 | 1:49 0,06 j 2 4 s T ; Guaee A à PRIMO1701 | nn DD 0 083 | 028 009 De n se Reymond, Chaux-de-Fonds. Sel PRE scben ach, Schaffhouse 2 RSS ancre pl. Ph. mate \ ETES 5 :L û res, Bienne ; fabriqué ot déposé par J. Rauschenbach, Nehalthouse. 30 Arthur Ditisheim, Chaux-de-Fonds. ancre pl. Ph. 52, ae 0 ie “e 2 ne SceRRoue | jo Borel-Courvoisier, Neuchâtel See ere 5 25 de 1 n De pe de os Chaux-de-Fonds ; déposé par Jeaunerot et Kochèr, Chaux-de-Fonds ; répét, à min. L ne ciation Ouvrière, Locle . . ancre pl Ph. 26 3 ce 2 2 9, . chronographe, compteur au centre. FE je RAARrA SRRRRNES ancre pl. Ph 5 cn 02 a aberty, Locle. 1.88 | . Rauschenbach, Schafthouse : DETE a 9,0 1,1 ,5 frères. Bienne 34 L. Favre-Lebet, Fleurier D De dut RRREU ne 41 | 08 TT is ‘hou 35 Reichen & Girard, Brenets s | OR MON ne Rue ENT Dhs ro] 24 : 88 je schepouse “ sie sn Chaux-de-Fon { DR | ancre A Ph. 59 pr sum orgstedt, Locle. —— 37 1, Wenger-Jaccard, Locle . . | TS à Re 252 4 2,2 orestedt, Locle ; répétition à quar 38 J. Rauschenbach, Schaffhonse . ; ie Se pe su Ë 2 14 6,6 “3 “POSE Fi J. Rauschenbach, Schaffhouse . 1 HA st PL. 058 1.23 | 015 de de æberli, Schaffhouse, NPD RNA 11082: è Non Aer or ne , 19 D D, j2 Héæberli, Schaffhouse. ; ancre . Ph. nor 5 n = » Fe J. Rauschenbach, Schaffhouse ; | =onc TE Di ÉE RU 0,61 0,26 | 2 0.09 42 1.8 6,5 Nallhouse; fabriqué et déposé par J. Rauschenbach, Schafhouse. 42 J. Rauschenbac} DE 1.53 0,60,| +0,32 | —0,15 4 0, ) ri, S l sal pan ee ù Schahouse eve PL Ph 308 069 ae ne sn de Te nt Schaffhouse. 3 | ,. Favre-Lebet, Fleurier , 7 ET dose DS | — LU |: — 0,00 9,0; 4 TS y frères, Bienne. 4 M &C. ap... DE DIE pl. Ph. — 039 | 0,60 | +168 | +021 à : RE 45 RE BAD ancre pL Ph. = | ot | cd | og 29 an Dons | Fa rret & ré ï | Te pl. Ph. en pal. 479 065 | L9'66 | —0! £r 5 L Mouse: Fübriqué et déposé par J. Rauschenbach, NelaThouse, Arthur Veuve, St-Imier L RES 65 2,66 0,19 1,9 0,5 T0 ehrli, Chaux-dé-Fonds ; répétit. à mi 4 DR ERREURS | Doul Le Le +2,72 0,65 — 0,26 0,00 0,4 38 86 Zahnd ’St-Imier M DUR NN TE à à Fr AB. pe et RO re He = Fe me qe —0,22 | —097 | 54 0.0 9.0 Laberty, Locle. “A ce Huguenin-Son & Ci, Locle DRDTE AT L DÉSDRUPI 18 5 0,65 + 1,15 + 0.36 5,0 0,1 12,7 he; fabriqué et déposé pur J. Rauschenbach, Néhafhoue. enchozfrères, Locle . | | A y ,13 0,6S 0,47 0,00 2.0 0,2 32 uguenin, Locle dl J: Rausehenbach, Sebafhousss DDrSEIOn il Pis 108 | 069 | +080 | 400) 12 03 49 én, Genève, be run & Inauen, Chaux-de- S | ù — 0,76 0/70, | —0,83 | —0,05, 2 if 5. fli l 2 PAR EME x e-Fonds AU PL. ph à 9 courbes | 7 68 070 | +928 | 0 ne A su 5,0 berli, Schafhouse, à 54 Paul Ditisheim, Chaux-de-Fonds | : PACE pl. Ph. + 051 DTA EE 1% 37 a te ï 55 J. Rauschenbach, Schaffhouse ET angre pl. Ph. — 3,93 0,72 | + 953 0:04 il 02 54 ehrlt oi E ï EF ares Morte se de Rauschenbach, Schaffhouse saute pe PR 250 NOT TETE 0 ox 99 | 103 PA EL à 5 PT ete UE 106505 FOR —056 | OT 86 | — 3, 3 54 58 DMRESre be MRleutiete | Auge pl. Ph. = LOL 0,75 Fe Lu -- qu de . a ‘ on A Rauschenbacl, Schafliouse, de Émnest Beyond, Char de-ond | Ar nl ph. 23 T6 | 496 = 099 |" 470 CN TNT D Piedt Lédle, k x ECC A ONE F - Ph. He ut Et | Mann EYE 14 6 , G1 tn a nm 94710 ancre INPT E ! 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Ph — 0,94 0,24 1; A° Laberty, Locle + : . graphe et compteur. 4 349 Reichen & Girard, Brenets . - ancre pl. PR. dE Es Den Fe RÉ ER LE eur ee 5 554 Courvoisier frères, Chaux-de-Fond ancre Dr ie 963 | 026 95 6 | 437 | G.Borel-Huguenin, Neuchâtel ancre ES PI HP 029 13 T 396 ®. Wenger-Jaccard, Locle . | ancre D pn “ 14 4 oi Fe è de ES Borel- M ram à É 100589 Eee pl. Ph. a 10,00 0,29 1,5 et déposé par Rod. Uhlmann, Chaux-de-Fonds 10 410 ACCAE LS Ci, Chaux-de-Fon 2083 | ancre pispr: RARE ne RAP EE Enr 11 | 425 | G. Borel-Huguenin, Neuchâtel . | 150724 | ancre pl. Pb. 35 DU pee a een tele bee 12 | 353 | Courvoisier frères, Chaux-de-Fond î | ancre | pl. Ph. RE er CRE AC CS EUCIESESE SENS BERG eu compteur 5 | 896, | F° Wenger-Jaconrd. Locle D on | D ph ep ne mer de | HE Beiohen $ Re Girard Brenets "CS ST Re El Ph. ho] 0,33 10 |J. Vogel-Jacot, Locle - - . - fabriqué et déposé par H. Barbezat-Bôle, Locle. 16 | 437 | G. Borel osaonin Nouchatall M. | 151405 | ancre pl: Ph. + 480) 033 ns nr nie Role J | 17 335 | Junod fils & Ci, Chaux-de-Fonds = : Pod || ancre | BE ne . 1 A. Laberty, Locle. . . 14 586 pS TT To M 3886 | nn DL Ph — 2 LP SBorestedt IDOCIE | 9 360 TRACE LA 200 A | 41558 | ancre us D: 1e James Perret, Chaux-de-Fonds par Schwob frères, Chaux-de-Fonds; à ironograghe. 21 432 Paul-D. Nardin, Locle . : . . . . 8163 | ancre |. pl Ph me San 29 | 413 | G: Borel- Huguenin, Neu nûtel D: . | 150730 | ancre | pe de 5 Ta PRO 93 | 995 : ie EF 0 2081 \ pl. Ph. ï A. Laberty, COTE E Ke da | si anni in ASS de ÿ onda Re. 56 É ne en pall. | => 2,8 Chs Ziegler, Locle . . . . é et déposé par Henchoz frères, Loele:; tompt, aig. rattrapp. 55 99 ; NE DR. ancre Breguet en pall. |— D pars L. Favre-Lebet, Fleurier; ehronogr. et compt. 26 7 _& R: DA ê, à (CET. Re. £ ancre Brevuet D James Perret, Chaux-de-Fonds par Schwob frères, Chaux-de-Fonds; à chronogr. 97 |A | Borel-Huguenin, Neuch TUE 307 | ancre pl. Ph. = 0 à minutes, chronogr., quant. perpétuel. | 28 | TETE ancre pl. Ph. _ Fu | Er | N. PS Hugues AE ACTES ancre pl. Ph — u G. Borel-Huguenin, Neuchâtel. | € eonhard RS Chaux-de-Fonds Ke: 5457 4 - Ph. EN M. & % NEC LE D 92 re EP, — . W enr Jar Lois 5 3 MBA CAC , o B à è ina Laisse nes F dé | ; à is : LE ie - |. 562 Û pl. Dh. en cast du QÉe ES qe be épar Menez frères, Locle: chronogr., compteur, aig, rattrap. Jules Kueffer, Bienne . . . » Lin 3158 er plabh: | + J.-A. Perret, Chaux-de-Fonds Reichen & Girard, Brenets . . | Ô file) ce pl. Ph. = P. Borgstedt, Locle . . . . . | F, Wenger-Jaecard, Locle . . | à 509: " Breguet + Fe. 4 , Reymond- Rod & Aeschlimann, l 115 ancre + A. Zahnd, St-Imier : . .»,. Graphe, compteur et aig. rattrap. COMORES 0 ancre BAS EPIE. NEA Rte : 51407 ancre di WG. Borel-Huguenin, Neuchâtel. . Barbezat- Baillot, Locle ancre | + il J. Vogel-Jacot, Locle . . . . arts ; compteur, chronogr. G, Borel- Huguenin, Neuchâtel ancre ce À . Wenger-Jaccard, Locle ; anere |— 1,8 PL V . M. & C. à Pme Lie A. à ; 26 ancre AB + 7 2,3 . + PRE déposépar R. Uhlmann, Chaux-de-Fonds. 1 < : ancre pl. Ph. — 2,4 erret&Grisel, Chaux-de-Fonds L + G. Pi Huguenin, Neuchâtel .. En. ancre pl. Ph. + 0! 2,5 ù x M RW S. 21C “40 | ancre Breguet — 1, 4,1 James Perret, Chaux-de-Fonds par Schwob frères, Chaux-de-Fonds; chronogr. Reichen & Grand, ar) BS.. 3736 ancre pl. Ph. = 20 P. Borgstedt, Locle . . . . , C: Barbezat-Baillot, Locle . ! 2246; ancre pl Ph. = 15 1,7 J. Vogel-Jacot, Locle . . . . rts,-chronogr. et compteur, Léon Hamet, Locle . . . . . DU: B ancre pl: [== 9 1.8 Ch Ziegler, Locle . : . … ., chronogr. et compteur, DAATIGCIOSAA EEE EE Re . | ancre pl. Ph. ER 1,9 De HgAnE css one a 5 58 ancre pl. Ph. 1,9 . Uhlmann, Chaux-de-Fonds. G. Borel-Huguenin, Neuchâtel . : 15 ancre pl. Ph. aù 2,1 Q: Jules Kueffer, Bicnne#.... "2 4 3156 ancre pl. Ph, "447 0,48 28 |J.-A. Perret, Chaux-de-Fonds | - a de si AE PE en Éo é 93 | baseule Ph, UE" 1,33 |. 0718 3,1 | Numa Schilt, Chaux-de-Fonds Gindrat-Delachaux, Chaux-de-Fonds. +. Borel-Hugueni ; à ancre — 3,4 x G. Borel-Huguenin, Nouchatel. ancre + 3,8 G. Borel- Huguenin, Neuchâtel, . . ancre — 44 ke Le de né ue QI MARNE ; LE: ancre Æ 9,1 dt Perret, Dust éposé par Schwob frères, Chaux-de-Fonds; à chronogr. eichen xirar renets : , 4574 ancre 2,5 . Borgstedt, Loele . . . . . ï Borel-Courvoisier, Neuchâtel . » ‘à ancre “a DT * F, Wenger-Jaccard, Locle . . … Ÿ 547: ancre + 45 |P. Borgstedt, Locle . . . . . J. Rauschenbach, Schaffhouse : ] ancre M E= TT |J. Hæberli, Schaffhouse . . . n f. BB ASE MARNE: “ à 5 ancre dE rire t déposé par CG. Borel-Huguenin, Neuchâtel. ancre + 21 | PABorgstedt, Locle..." E. M. FAN ET ; à ancre l ; + 4,3 déposé par R. Uhlmann, Chaux-de-Fonds. F Wenrer-Jacdarde Locle 0 %|| ‘ ASIA RABDE = 5,1 | James Perret, Chaux-de-Fonds Sehwob frères, Chaux-de-Fonds ; à chronogr. *. Wenger-Jaccard, Locle . . . ancre reguet Fe 24 } J. Rauschenbach, Schaffhouse ; 2 | ancre h. # T1 |J. Hæberli, Schaffhouse . . . ©. Barbezat- Baillot Locle 22922 ancre + 1,4 |J. Vogel-Jacot, Locle . . . . chronographe. NME CATNAMC Nr D ancre + 1,5 or Huguenin, Neuchâtel. Borel, EE 6 es te « nil anére = 1,6 | en | DRE ser ns à 5 ancre — 1,8 | James Perret, Chaux-de-Fonds | d Jul effer, Bienne, nef A Gas ; 1 ue 1 FA | fab: osé ARE PHARES L AY Rate & Girard, Br - | 42 Eu 97 ns car? IN fi] EC Sandoz à. pi ML pe na LE 0 | Différence ET: z un J Page 3 Numéros | Marche Variation Er pe 5 NOMS DES FABRICA h! ! des chrono- | Echappement Spiral diurne diurne Pere RÉGLEURS REMARQUES d'ordre | DIE et lieux de provenance mètres pyenre Prey nee SR [ 719545 oIgIe pl. Ph. — 0,59 | +0,54 nr Perret Grisel, Chaux-de-Fonds H. Barbezat-Bôle, Locle . . . 5415 | ancre pl. Ph. — 047 0,55 5, PR CNRS CRM AN OR . . . | 100437 | ancre pl. Ph. Sin 0,62 0,51 2,2 : : poséspar R. Uhlmann, Chaux-de-Fonds. Grosjean & Ci, Chaux-de-Fonds. b 1834 ! ressort cyl. — 3,37 0,58 2,8 J-A. Perret, Chaux-de-Fonds . par L. Rozat, Chaux-de-Fonds. | | Courvoisier frères. Chaux-de-Fonds! 5931 ancre pl. Ph. + 1,79 0,58 2,9 I. Vogel-Jacot, Loele . . . . . graphe, compteur. | G. Borel-Huguenin. Neuchâtel . 151404 | ancre pl. Ph. +4,07 | 0,57 46 APS NP EEE ; 100403 | ancre | pl. Ph. — 2,35 0,59 4,5 déposéspar R. Uhlmann, Chaux-de-Fonds x-de-F s _.…|-1005724 | ancre pl. Ph. + 1,53 0,62 2,1 Bienne) MUR . 13163 ancre pl. Ph. — 0,68 0,61 2,2 J=A. Perret, Chaux-de-Fonds . à MARS CL PI TR ONE AE. | 100434 ancre pl. Ph. — 1,59 0,61 2,3 . pan R. Uhlmann, Chaux-de-Fonds. LIRE COS UD NES MES . 41565 ancre pl. su a pall. + ct QE e Ch° Ziegler, Locle . . . . , : he 2 par Uencioz frères, Inclo ; chronogr, comp, aix, rattrapp. EIMES CA De SERA À 100433 ancre | pl. Ph. + 2,40 0, abre et déposé par R. Uhlmann, OI “de-F ls. | A RL 2906 | bascule eyL. 7039 | 060 | 38 LA 4 G. Borel-Huguenin, Neuchâtel 150130 ancre pl. Ph. + 2,93 0,63 2,3 | Jules Kueffer, Bienne . . . . . Ne | 13162 ancre pl. Ph. + 0,34 0,61 4,1 J.-A. Perret, Chaux-de-Fonds . | FE, Wenger-Jaccard. Locle . . =. 5887 ancre | pl. Ph. — 4,05 0,64 1.6 PABnisetele Oct 1 ERA BA MP VITRE [Mol ancre pl. Ph. = 2,35 0,65 2,4 et déposé par G. Borel-Huguenin, Neuchitel, Rod. Uhimann, Chaux-de-Fonds 120047 ancre pl. Ph. 1 2,42 0,64 4,1 ke d Rvichen & Girard, Brenets . : . 43137 ancre pl. Ph. —1:02 0.63 48 P. Borgstedt, Locle ; Courvoisier frères, Chaux-de-Fonds 51907 | ancre Breguet — 4,99 0,66 1,9 1e Ch° Ziegler, L { 8797 | bascule | eyl. à 2 cbs. Ph. 0,66 94 Ch° Ziegler, Locle + . . . … . {déposé par Ed. Glauser, Locle. | E, M &'C 10000 bascule | cyl. à 1 che. 0,66 2,5 N. Schilt, Chaux-de-Fonds . . bdéposé par Gindrat-Delachaux, Chaux-de-Fonds, | Courvoisier frères, Chaux- de- Kondl 15660 ancre | Breguet 0,66 2,0 x | Jules Kueffer, Bienne . . . . . 13166 ancre | 0,67 3,1 J.-A. Perret, Chaux-de-Fonds . , H. Barbezat-Bôle, Locle ancre 0,66 3,8 J. Vogel-Jacot, Locle . . . . . lande Sonnerie à minutes. QG. Borel-Huguenin, Neuchâtel ancre 0,66 44 | PF. Wenger- Jaceard, Locle e 0,67 6,6 “ | à Jules Kuefter, Bienne, : - "2" 0 1ù 7,5 J-A. Perret, Chaux-de-Fonds . F, à B.. Et ee D'ÉNT SPSRES 112 Luthy frères, Bienne . . . . . è posé par J. Rauschenbach, Schaffhouse. PA LR En f. osé par Rod. Uhlmann, Chaux-de-Fonds. D, EN UT,» n +] l - Ph à , 5,5 1 mdoz £ Breïlmeyer, Succ. de J. Calame-Robert, Chaux-de-Fonds. DE Pen 2 TUE _ pk Ph. | 0.05: x Luthy fière METEO Ê D “Je Rauschenbach, Schaffhouse. | - , Chaux-de-Fo _ ira M LION L pl. Ph. _P: Borgs vcle . Refchon & Girard, Bio à | 107605 ï HER: si lad, P. Borgstedt, UE be EL 44 FT & Girard, Brenets He ; 4 Ù ME 6 12), Borsstelt, Locle FR 2 ! T. & I DICO # 41551 le Érgnst A 5 Ron frères, Gen desonAss à chronogr. € CRTC — - D4e à regue 9,2 Schwob frères, Chaux-de-Fonds; à chronogr. | 129 FC à pl. Ph. 3,3 | J. Mogel-Jacot, Locle . . 193 | 449 MAS MEN MM ARR à We 514 1 pl. Ph. 4,1 éposé par G, Borel-Hugu , Neuchâtel. 124 370 T&R. W. C. à AGE RES Ve 542 Breguet 4,6 James Perret, Chaux-de-Fonds je HÉMPNES Due dee Rome DE à 125 370 D CRM ENT 1e Breguet 5,7 James Perret, Chaux-de-Fonds Schwob frères, Chaux-de-Fonds; à chronogr. 126 | 460 Res RE (o) haux- de-Fonds pl. Ph. 24 127 361 RE W. C. à D. RENE Fe James Perret, Chaux-de-Fonds "es Sehvob ère, Chaine FE RE BRronogr, SU ROSE TOME ET à ' MP ,: a,T y éposé par hlmann: aux-de-Fonds F, Wenger-Jaccard. Locle . . . De er" MEN — 0,31 A4 “4 Rod. Uhlmann, Chaux-de-Fonds 100575 "Ph: —+ 0,53 0,81 28 Reaen & SUR Brenets D: : sn \ G LR se 0,79 47 P. Borgstedt, Locle . . . . . À James Jaquet, St-Imier. . . . . l 5921 ' MEN? + 2,4 0,79 48 PBorsstedt, Locle F. Wenger-Jaccard, Locle; répétit. à quarts. CAP AIE REPAS RE 205127 ' MER: — 0,89 0,79 5,5 i sé par Sandoz & Breitmeyer, he Rares G. Borel-Huguenin, Neuchâtel . . 150133 \ MÈhe — 2,68 0,83 2,3 " us RU : an Ÿ Ë pu + En 0,82 24 J. Hæberli, Schaffhouse . . . %. Borel-Huguenin, Neuchâtel . ñ 507: ï D: UT 0,82 50 |. FRE de eur UP STE 27. et ' g Re + Gr 0,81 5,1 Ch Ziegler, Loele . . . . . . & par Ueuchoz frères, Locle; chronogr. compteur. DS EC ; 316 “ Ph: — 2; 0,81 7,5 J.-A. Perret, Chaux-de-Fonds . ÿ q Rer, Bienne... Mn | 13165 Mine — 3,09 | O81| 85 |A. Perret, Chaux-de-Fonds . ourvoisie fe Chaux-de-Fonds 5933 pl. Ph. = 1,98 0,85 2,8 J. Vogel-Jacot, Locle . . . . . e, compteur. W & C. 564 ù A CS NT NN TE LE ARE LE De . ue ancre Deus sn pall. & se) nes 2,9 Ch Ziegler, RU FER Meuchoz Frères, Locle; compteur, ai. rattrap, LENS ë ù ancre P GA 0,85 3,6 J-A. Perret, Chaux-de-Fonds . 1 G dE see : Au cyl. a QE PH E Eu qe 45 | Numa Schilt, Chaux-de-Fonds Gindrat-Delachaux, Chaux-de-Fonds. où. L . : k cr : nn) 0, 2,9 " nn ER D D TT a ù 4 \. &vi DATA SR TA TES — 404 0.86 9,8 | Z. Pantillon, Chaux-de-Fonds . ob. Mairet, Ponts ; cronogr, cmpleur., répétit. à quarts, DT PNE 16,58 0,59 42 (ONPAT ITEMS A Uonchoz frères, Ddleschronngr, compteur, aie rattrape HER 4 10,7 J. Perret, Chaux-de-Fonds wob frères. Chaux-de-Fonds: € hronogr. AT par Rod. UÜhlmann, Chaux-de-Fonds, “4 5,4 Ch? Zicgler, Locle , .. : . put Henchoz frères. Locle. 3,6 À. Luber! DYAILOEIO RER À M à 43 Ch® Ziegler, Locle . . «+ …. | rique ebliponé par Uonchoz frères, Lace: chronogr compt, ; aies rattrap. 4,9 | L D ee 5,1 Luthy frères, Bienne . . . . .|fal pose par /. Aauschenbach, Schalihouse, 42 # fs PER Uhlmaan, Chaux-de-Fonds, 82 | Ch Ziegler, Locle . : . . . D A A our rl nt Eé 3,1 | Ch Zi At Locle . . . “nur Henchoz frères, Locle. n ‘ 34 l Et Z. Pantillon, Chaux-de- een | CHRONOMÈTRE DE MARNE 4 Echappement à à ressort, spiral cylindrique à 2 céubes 0 ne Phillips, en palladium. ASS 4 | réglé au temps sidéral par H. Rozai et À. Roses # au Locle. _. N°47/8547, de M. Paul-D. Nardin, au Locle. E Le signe + dans la colonne Marche diurne indique le retard, ‘FR le signe — indique l'avance. | | Tempéra- | | Marche SRE ture | FES Variation moyénne Remarques | | centigrade + 0.52 a 0.02 | +- 8,8 À l'armoire —- 0,50 RE 0.06 8.6 > sr À) JoslT0%) | > SOL ee < | a Oo 18 — 0,99 93 n os to) | > Ton EUR) | : Re 609: 45%: O1 8,1 » +0,05!" 0 05 8,9 » 124008! 165 92 >. — 0,99 | 0 29 0.6 \ Ja glacière ial-06) 63!) 2 rl be » par) OI ga < HUE 0 à 8142 cs 055 | 6,7 À l'armoire Remarques | net CAE D CLONE Op UT LT ES à ONU OS ACTE OR fl 2 ONE CO OR NE 28 0 SO OUT DT PT RAT D AT AT RS RS ed à GD-D 69 6 CD CD centigrade Tempéra ture moyenne s O NO NO DD — mi Le OP 29 D 09 99 À A 0 SH QU © =H D Le = 19 DD 1Q e D ER PNR nn PR A Le OS PONT Er NS D S SSP OOo Oo OC SSSososs ao _£ a RC RE 2 OS A LA D PAS LS a ne D mA PS a D 9 mom iQ IQ Die m9 HD DIONNRHODNONRDIQN _s NA CU MON ANT RQ LE OS Se D et. 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N° 42/8542, de M. Paul-D. Nardin, au Locle. Le signe + dans la colonne Marche diurne indique le retard, le signe — indique l'avance. à Tempéra- ture moyenne centigrade Variation janv. 20-21 1-22 29-23 23-24 24-95 25- 26 © «© O0 I On O1 > C9 I ma DT ie ae Le © © 00 © 19 N9 + 9 C9 O9 C9 V9 + …. bd eh bed bed foi put bent jet pond eu … … 2 H> H> O0 O0 > © LE © I CO a C9 … Om EL] O0 1 00 1 0 © © © 09 = OR I C9 D 0 C9 NO 2 … … n] … DO OMS + © 00 «© D9 + …. … 9 8 T 6, 6 6 + 2 … + … … + 1 D + … EC] © © I © © O © D © Où Ot ma O0 =] OC + D D. OP OP. OÙ M OÙ OÙ O1 DO M + À l'armoire » >» > ET > > » > Remarques | Tempéra- ture moyenne Variation centigrade a æ = æ a ui Lu <> Lu .— Li: -2 «4 = 4 E = =] 5 = ANED AN UROIES A DSL ET PSG OR PRE A BAS RON DR NT PIN ONINS ANT TR SIN IN A TR ENS = NEA R = À ADR À = À À À RR RAR NA RAR INIRAIRIN ARIRAR AIR cs = 24 s $ me * = —" —" — —" — o ALT. 69 69 HG DD To ON 59 00 9 10 © 2N0S TS THMNMOGMDIOR D) Oo ONCE DO LOLOMDO CO LOUIS LE RO KO ON OI EE CD TD . re x 1 10 GI C0 © PE PT TS PE AP TT Ep SUN EME SN sf Dei re NC Bt Pr Q. ©. © QD — HOOQmOQOQOQN il TITI EI + OR ODat- A et GER CE LOU CURE Les LE ER SE LA Ce LA sh CO CD CN helene "> RH D. © —1 CN CO A 4 4 horde I GN GN 4 4 4 Tempéra- ture moyenne centigrade Variation Remarq ues (e] … 1 OÙ 0 O1 00 OO E À l'armoire D 2 . = » - — —_—_—_—————_——_—————————— —"——]”———"— —_”——”— ——— ———]_]—__—]_— C LEE x » F6 = *=:22 + sr = F IE ARE PE : D de RER # . : < . = Een. à u a EC. . 2 rés ES » Mk, . . ’ 4 ; - #8 : # ” d .: | | P L | 4 à SR ot AREA | PER A rt 2 PROS ES À rase me EEE ——_————"——"—"— + III II I I I Où C9 © © 10 ra co … … F] … Resa CoC0ccoo DO er Que ve + 2 Marche moyenne "22% NC A ESS RENE Variation moyennes. 24000 EE ne AISNE Variation pour {centre les températures extrêmes — 0 ,07 Ecart de proportionnalité pour les températures moyennes. a din De ee Ne airs 1,72 Différence de marche avant et après l'épreuve thermique: 28.7" 2 CR ARR LES NES . Différence de marche entre la première et la der- | nibré BeMAIDE ST is + Ton UE EME 0 ,65 Différence entre les marches extrêmes . | CHRONONÈTRE DE POCHE à | Echappement à tourbillon, spiral plat à 2 courbes ce RSS TS Phillips, re réglé par P. Borgstedt, au Locle. N° 21585, de l'Association Ouvrière, au Locle. _NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule | normale de l'Observatoire réglée sur le temps moyen. “Le signe + dans la colonne Marche dinrne indique le retard, nee le signe — indique l’avance ; | 4 Tempéra- | | | : Marche EE ture _ Date Variation Remarques diurne moyenne F centigrade RCE EST 1 févr. 10-11 | 45,7 0 4 + 6,2 Position horizontale Me Sa) 5,7 19-13 1e 3 Da + 6 : 3-14! 33 61 6,3 ; 1415) +34 | Lo 6.6 ; 15-16 | + 4,0 | os 0.7 6,2 > 16-17 | + 3,3 F 5.9 ; sea. 60), 18-19 | + 2,3 1° 5 » à l'étuve 19-90 | 3,5 | 6,9 > dl re Far 0 RD 21-99 dl pe das 99-93 RE des 07e à Do ean Ted tb > 24-925 | 40 | os 7.6 > 28-20 17:17 01 7,2 || Position verticale, pendu 2B-DT| 16 | 7.8 > die | 0,79 7 ne doi Ti Hp talthre "ta : 2- 3| +26 | 9 1 > Tempéra- ture moyenne centigrade Marche 3 Variation diurne un © mn | (A) EL —- s (ee) La … | —— 3 _ … me }- … s F4 LEA Ï 3 3 a 2 © Ole L'I0 e mm OQULDORmQRL = OO © © D 1Ù 10 10 KE 2 … + dt | [ + … |- … … E 12 … - Ce 1 | VE RM TEA + | > … . | . … 2 > -- Co C9 O9 CS QO C2 O9 = mn I0 eh € … …. 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Ÿ DRE TA, PTE » SFR US Dar: ‘A ue VIIL be CHRONOMÈTRE DE POCHE Echappement à ancre, spiral plat Phillips, réglé par U. Webrli, à La Chaux-de-Fonds. N° 1188, de M. Paul Ditisheim, à La Chaux-de-Fonds. NB. Les chronomètres sont comparés tous ies jours à 1 heure à la pendule ï. . normale de l'Observatoire réglée sur le temps moyen. Le signe +- dans la colonne Morche diurne indique le retard, à le siwne — indique l’avance. É F. Le Tempéra- | 1 | do Nat, AE Remarques É 4 + é tigrade è cen . | . ee je 02 —- ne Position Pare ot|+% | m1) 2 “pie RÉSE DAlt s 4 3 + O,L 0.0 11.0 » 4% —- 0.1 so 10,7 » D) Si dm) RE , +- 9 1 ° > à Ê QUE “4 + 2,2 ; 0,7 > algladrel 4 Fa. 9,2 K 244 É ARS 1,0 SE I 9 9.9 ? | | + 0,2 L 06 9,5 > ie +08] 907) » ‘%œ 2 LE 0.1 ci nets + 1,5 O1 10,0 || Position verticale, pendu —- 1.6 Ge 09 9,7 My MORE re 9,7 » ER me Et, $ —- 1,2 0.0 10,2 > + 52 | di 05 10,4 > Tempéra- ture moyenne Remarques | centigrade . Variation … s um Position verticale, pendu Ÿ | 1 LEE mi © en ne OU IO © 1 O1 00 © NE GO QG Om I … > pendant à gauche > > 4 > pendant à droite E > ze Cadran en bas D ! Cadran en haut … n] E … … … SE ES DOLOOOOOOMMOOCOOOOHMO | + … … + … … … + HULL TIHIETIHI TT DODOOO0OMmOWMOOODOSCSOO a et © Où O9 I =9 NO On C9 = =I NO + O0 NO OO He tn HS … 20-21 | 21-92 | 29-93 | 93-94 | RE AE ar 2 - … in BO OhhOHmHhHOOO© We 0000 JO 1H 1e Co Marche moyenne . Variation moyenne . . . Variation pour 10 entre les températures ‘extrêmes Ecart de proportionnalité pr les tempér. moyennes Différ. de marche avant et après l'épreuve therm. Variation du plat au pendu . . . . . Variation du pendu au pendant à gauche. Variation du pendu au pendant à droite . Variation du cadran en haut au cadran en bas Différence de marche entre la première et la der- nière semaine . . . Ese Différence entre les marches extrêmes . COR H+ D © ©t DEL. -L +++ [SA CRE CHRONOMÈTRE DE POCHE _ Echappement à ancre, spiral plat Phillips. réglé par U. Wehrli, à La Chaux-de-Fonds. | N°1184, de M. Paul Ditisheim, 4 NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la Pen É A 1 | ‘a à La Chaux-de-Fonds. | normale de l'Observatoire réglée sur le temps moyen. Le signe + dans la colonne Marche diurne indique le retard, le signe — indique l'avance. + | Marche Ms Brie | Te Variation oénne Remarques centigrade Done ait oct. 13-14 —0,9 | ee . 07 | — 12,6 || Position horizontale A6 | 06 490) 15-16 | — 1,9 : dé 02 | 13,8 > LT ER 6 06 ET > 17-18] —1,0 | 3 | 12,4) » 16-19 T1.3. |- 00 11.0 > 19-20 | —— 1,3 00 10,7 > 20-21 | —:+,3 04 10,5 | > 21-22 | 00 | 07 | LA) > sr nl 0 LT 99Ù >» 23-24 | = 1,9 Li 26 0,7 > à la glacière 24-25 | — 1,5 "PO 39 » :5-26 | PEER Do 05 9,5 4 ane -08.| ve 98! » C'ÉN EN E ant 97! » 28-29 | + 1,0 O1 à 10,0 || Position vertieale, pendu De) 0 9,7| > nb mé) arlecs 91- 1| +73 O1 10,4 > nov. 1-2|.+1,92 . 60 102! » 2-31 +12 | 01 10.4 | » OUR © D © © O0 I Où Où pi re pi (en | | | 1 Marche diurne … E0 2 + +++4++ IN M NMmOODOCOM … … e LL … 2] ne] … …. … + + oO OUR NOUNNoOowWDIVdUOBO NE pt st Es CD ni es CCD … Variation … mn …. EL 2 ARS CODOCOmCW=Rm=eODTOSCSCOO + … OmowNowWOmDmeEOWUENEEO + Hi à Tempéra- ture moyenne centigrade 107 Remarques | Position verticale, pendu [ > pendant à gauche >» pr > pendant à droite > > Cadran en bas > Cadran en haut > n Marche moyenne. Variation moyenne . . Variation pour 1° entre les températures extrêmes Ecart de proportionnalité pr les tempér.moyennes Différ. de marche avant et après l'épreuve therm. Variation du plat au pendu . . . . Variation du pendu au pendant à gauche. Variation du pendu au pendant à droitg . . . . Variation du cadran en haut au cadran en bas . Différence de marche entre la première et la der- nière semaine . airs : Différence entre les marches ‘extrêmes | + LH mi M O0 © nm © © © I = D ++ + © À = mm _ NS 2rescvrewu Qt © _ De. CHRONOMÈTRE DE POCHE Echappement à bascule, spiral plat Phillips, réglé par H. Rozat et A. Bourquin, au Locle. N° 7378, de M. Paul-D. Nardin, au Locle. NB 12 chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule .- normale de l'Observatoire réglée sur le temps moyen. | Le signe -+ dans la colonne Marche diurne indique le retard, Marche 2 FAR | ne. Date FE Variation |, oyenne. Remarques 1 centigrade 54 | 1895 | s avril 28-24 -|- 0.6 RS 02 -- 13,4 || Position horizontale se 24- 25 . 0,9 02 1928 > 2 noble) LS): 47). à | Hanpir) 120). E OUR RUES SRE 04 PÉZ » : 28-29 | +06 | 02 11,0 » 290) LL 08: 09 11,3 > $ 30- 1 | +05 ua 03 ET > à h glacière | mai f-2 +02 |". 12 12,4 > | Dlas hrie sel Se. 1 DRE 2 PNR 09 PET > 4 5! +10 | 0° 11,3 » j 5- 6 | + 08 09 . » E: 67 RES ee : > . 1-8] + Lo Se dan 8- 9 | +26 Se 0.0 13,1 || Position verticale, pendu È 9-10 2,6 | 05 13,9 > 10-11 | + 2,1 0£ 145 » | Mo ed : s 19-13 HO qe | 14.6 * 13-14! +1, | 02 | > ee ; Fr ; 2 | s % Ë D Op RE TR EN A ER NT ONE VON CP CI AT I TES PSC ONE TE e - ? % MATAL ITS DE ROS A 4. + . ; + TE vu IL | : ‘ : A le signe — indique l'avance. + # LE LLC L Fe Le Tempéra- arcne SRE De FA Variation moyenne. centigrade TS OS EE ALT E NO 19 > IN © HAE … … eo Lo] … + 4 + EH +++. SOSÉe00S © 1 © D & D D © . … … + u SE … Marche moyenne . Variation moyenne . Variation du plat au pendu . . .. Variation pour 1° entre les températures extrêmes Ecart de proportionnalité pour les températures moyennes . Différence de marche avant et après l'épreuve thermique 225422 ges 48 7e ue Ne AISNE Différence entre les marches extrêmes . . . . . 2 4 | CHRONOMÈTRE DE POCHE | Hehappémentà anere spiral plat Phillips, en palladium réglé par H. Rozat et A. Bourquin, au Locle. N° 8081, de M. Paul-D. Nardin, au Locle. ec . NB. Eoë chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule ; S normale de l'Observatoire réglée sur le temps moyen. DE Æ L6 signe — dans la colonne Marche diurne indique le retard, ne le signe — indique l’avance. | Tempéra- [ Ë Date migne Variation |: ture Remarques : s diurne LE és È centigrade ÿ Fer Mo [févr. 4- 5 | + as a O1 + 6,0 | Position horizontale À m3 ÉD et le . ot loo | OP 67) 6 or +02. 60) : : 8- 9 | + ; | SE 0.8 | = > 9-10 | -|- 3,9 4 6,3 | » RE -12. 0 : 9, » 12-13 | + 2,5 | de es Le | > àlaglacière À 13-14, —+ 5,1 3 6 > 14-15 | + 3,1 ya 32,4 | > à l'éture 15-16 | 3,9 1e 09 6,2 | > 16-17 | + 3,7 | 00 9,9 » ER Hosml Es : . > 19-20 | +- 1,9 d na 6,9 | Position verticale, pendu 20-21 | + 1,6 00 TÙ | > Es 21529 + 1.6 dE 0° 7,3 > # 99-93 + 1.8 | En 02 D > % 28-24| +15 | 0 | 1.6 > 24-25 | + 1,9 fe 09 | 7.6 > Tempéra- ture | Sn ÉSve moyenne | Remaraeee centigrade Position verticale, pendu | S LOTERIE ASE RS D > > SITE > > Variation n © —- … » … | + … … _ —— 1 FE) … 2 mars Î- 9_ DE 4- 5- … … + … 2 … …. + … DÉDÉSOGS 7 Eee C9 C9 Où O1 D HR ra ID ;2 T8 1,9 1,4 1,4 1,2 7,0 6,7 6,8 2 HART ne © en ut et st pt C9 © 9 =9 19 00 H U9 OT. … Marche-moyénné:.…: 15 202, SR CEE Variation moyenne." 1-12: 4 af Ne CE 4 Variation du plat au pendu . . . . . . . . . . — 1 ,81 ë Variation pour 10 entre les températures extrêmes -+ 0,02 | ” Ecart de proportionnalité pour les températures IMOVONELOS V2 set Ceres Ru Te CCR ER 0,9. Différence de marche avant et après l'épreuve ; ThETNIQUES TRES UE a lors TRES CEE 0,4 "210 Différence entre les marches extrêmes . . . . . 8,2 © CHRON ONÈTRE DE POCHE Echappement. à ancre, spiral plat Phillips. ù réglé par U. Wehrli, à La Chaux-de-Fonds. FER N°1182, de M. Paul Ditisheim, à La Chaux-de-Fonds. 14 NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule: normale de l'Observatoire réglée sur le temps moyen. Le Le. signe | dans la colonne Marche diurne indique le retard, D le siwne — indique l’avance. à È Tempéra- Date Pen Variation lyce Remarques diurne moyenne # centigrade 1895 : | avril 20-21 | — 0,3 RU + 13,2 | Position horsontale | 3 1-99 EE 1.0 | 03 13.6 | > Dhs | 13,8 > HA) 6 ll : 26) 16 0 | jo) à D rl anls de) wo). dl 14 00.) 10 s Re Le de ne 91 Fe | > à la glacière À 29-: 2/0: ’ ; > Pos 0 | jé) Se, nai 4-2") 68 : 02 12,4! > D + PRE 19 Fe 5 3- : = & 05 (LT : 45) —19 | © led ; 9 6 OT | 1 O1 | 12,5 || Position verticale, pendu ARE eue Désir: 910! 01 | , 00 | 133 « 10-11 | 02 | LOI = Fe 0,2 | Es 0 À | 14,5 > | Tempéra: | ture | RSS roue moyenne | REMA ARS centigrade L Ve Variation mn un {mai 11-12 49-13. 13-14 | 14-15) 15-16 | 16-17 | 17-18 | 18-19 … >. Es | + DOoOSES D & © NN rm OH 14.6 15.0 15.1 143 13,0) 12.0 no … = O9 = O1 O9 10 © © Il LL 2 + ++ OSLCOSOÉO tte + 0 é 4 A il + 14,7 Position verticale pendu Marche moyenne. . . . . . . . .. 21 2e 274 Variativn-moyenne: "#0 fer F0 eue AO TEE Variation du plat au pendu . . .. . . . . . . +1,26 D Variation pour {centre les températures extrêmes — 0,04 | Ecart de proportionnalité pour les températures MOYERReS 2er 72 ART PRE MAS is EE NO RRERES _ Différence de marche avant et après l'épreuve thérniqué 2 SR EN EE DR RES POP ARE Différence entre les marche; extrêmes LR OP LR 8 9 . eh nn À = Lt. el : had 54 (SU es LES FT nn, NE Lt à TNUINP À à ax, \ PE ALU de AN ar on < Le, t Etes. : < 0. 4 " (a à 1 ALU LUE A ra PR ES SR TN 24 DE PE LA - A CHRONOMÈTRE DE POCHE | Echappement à carrousel ancre, spiral plat Phillips, à en palladium, + réel par H Rozat et A. Bourquin, au Locle. N° 8841, de M. Paul-D. Nardin, au Locle. Date diurne 1895 à nov. 5- 0. |: 0,3 6- 7 | — 1,0 1- 8| — 0,3 8:91 0,8 9-10 | — 0,3 10-11 | — 0,5 18-42 1-— 0,7 12-13 | — 0,5 13-14 | — 0,5 14-15 | — 0,5 15-16 | — 0,7 16-17 07 17-18 | — 0,8 18-19 | — 0,8 19-20 | — 0,7 20-211#:292 20 4e RE es 22-29 | =: 1,3 28-24 |. — 1.4 :.24-25;:|" > 15 We 20-20r)- -— 1.7 2 - NB. Les chronomètres sont comparés tous les jours à 1 heure à la pendule | normale de l'Observatoire réglée sur le temps moyen. Le signe FE dans la colonne Marche diurne indique le retard, le signe — indique l’avance Tempéra- Variation ue Remarques | | centigrade = 07 + 11.0 || Position verticale, pendu z: je 07 Î Il : Î > oi 05 124 >: ae 05 IT > ne 09 131 > NT, 09 DT > +09 12,6 “ 00 12,7 » 0.0 12.3 | >» SE 09 FET | > 0.0 1 1.6 > 1 EEE > ni De 11.6 » Le 12:1 > Hhebeie 5 ae 12,1 | Position horizontale je _ LIT » Le 0. 1 11,8 > es O1 LE > 09 10,7 > ER 9,6 > +01 diurne »* O vid LE % | Position horizontale > älhghere See Re > Aléme | … © © D Ot ON D © Dec m0 Om En 0 O0 O0 © OT © 00 © …. … + … … … + + 0 HeOmONOS …s * » Marche moyenne: >, 1.04. 20 Vi EN Or EE Variation moyenne: irc er es CHOSES ; Variation du plat au pendu: 24 4880: JE Variation pour 10 entre les températures extrêmes — 0 06 Ecart de proportionnalité pour les températures MOFENNER, 5 0 EN AY NA Een Tee 2 LU Différence de marche avant et après l'épreuve thérmique Ne AIS LATE er ANNE ER CRE Différence entre les marches extrêmes . 5, LR TER PROCÈS-VERBAL DE LA 39e SÉANCE DE LA [] TENUE 4 À L'OBSERVATOIRE DE NEUCHATEL LL DEA IBG NT ne RASE 2 en 39° séance de la Commission géodésique suisse, 2 —— Présidence de M. le professeur A. Hirsch, directeur de l'Observatoire de Neuchätel. La séance est ouverte à ? heures 15 minutes. Sont présents : M. le colonel Lochmann, chef du Bureau topographique fédéral à Berne; M. Rebstein, professeur au Polytechnicum de Zurich; M. le professeur R. Gaultier, directeur de l'Observatoire de Genève, secrétaire de la Com- mission; M. le professeur A. Riggenbach, de Bâle. M. Messerschmill, ingénieur de la Commission, assiste à la séance comme invité. Sur la proposition du Président, le programme de la séance est établi dans un ordre un peu différent de ce qu'il était les années précédentes. La Commission est invitée à donner un préavisau Conseil fédéral sur la ratification de la nouvelle convention géodésique internationale, adoptée par la XIe Conférence générale à Berlin en octobre 1895. De la nature de ce préavis dépend naturellement l’établisse- ment des budgets de la Commission; le rapport financier est donc remis à la fin de la séance. Puis, M. le profes- seur Rebstein étant obligé de repartir pour Zurich de bonne heure a demandé que la Commission s'occupe au début de la séance des travaux géodésiques. Le programme est donc fixé comme suit : 1° lecture du rapport du Président au Département fédéral de l'Intérieur sur l’activité de la Commission en 1895; 2° travaux géo- désiques de 4895 et fixation du programme pour 1896; 30 travaux de nivellement en 1895 et fixation du pro- ER UNS E RER gramme pour 1896 ; 4 étude de la question du levé ma- onétique de la Suisse; 5° étude de la nouvelle convention séodésique internationale ; 60 rapport financier sur l’exer- cice 1895, rectification du budget de l’année 1896 et pré- visions budgétaires pour l’année 1897. I. — Extrait du Rapport du Président au Département fédéral de l'Intérieur sur l’activité de la Commission en 1895. Le Président rappelle d’abord les publications et rap- ports officiels de la Commission : 4° procès-verbal de la 38° séance de la Commission, tenue à l'Observatoire de Neu- châtel le 5 mai 1895; 2 rapport du Président sur les tra- vaux de la Commission en 1894-1895, présenté à la Société helvétique des sciences naturelles dans sa session de Zermatt et publié dans les Actes de la Société; 3° le tableau des comptes de l'exercice de 1895 établis par M. le colonel Lochmann, revus par le Président, qui ont été soumis di- rectement au Département de l'Intérieur en janvier 1896 et qui attendent encore la ratification définitive de la Com- mission. Puis le Président rend compte, dans les termes suivants, des travaux exécutés en 1895 et des résultats de la Con- férence de Berlin : La Commission géodésique suisse a continué avec succés en 1895 ses travaux. On a poursuivi l'observation des coor- données astronomiques, surtout des latitudes et des azi- muts, qui sont si importantes pour la géodésie moderne, parce que, confrontées avec les coordonnées géodésiques des mêmesstations, elles permettent de déterminer les déviations de la verticale. L'ensemble de ces recherches dans les diffé- \ s L . - Fe . _ è d 1 u U RE rents pays permet de calculer les irrégularités du géoïde par rapport à l’ellipsoïde de révolution. En raison du temps défavorable de l’élé de 1894, lin- sémeur de la Commission n’avait pu mesurer la latitude que dans les deux stations de Recketschwand et de Hom- berg. Il avait été chargé de compenser cette lacune en 1895 par une série de stations astronomiques choisies prin- cipalement sur le versant sud du Gothard. M. Messer- schmitt a pu mesurer la latitude et l’azimut aux quatre stalions suivantes: Monte Generoso, Hammetschwand, Drei- hinden et Nollen. En outre il a déterminé la latitude et l'intensité de la pesanteur, au moyen du pendule de Ster- F2 neck, dans les stations de Capolago, Lugano, Giubiasco, ‘ts Biasca, Seewen, Sarnen, Lichtenstein et Uznach. | 1 Les calculs de réduction de ces observations, bien qu'ils pe ne soient définitifs que pour celles de 1894, suffisent pour À montrer distinctement la marche régulière de l'attraction sur les deux versants du Gothard, et pour confirmer l’hy- 4 pothèse d’un défaut relatif de masse assez considérable sous la grande chaîne des Alpes. À cette occasion, la trian- gulation du tunnel du Gothard a été rattachée au réseau de premier ordre de la triangulation de la Suisse. Ces importantes études sur la déviation de la verticale, qui intéressent à un si haut point la géodésie, sont en cor- rélation directe avec les déterminations de l'intensité de la pesanteur au moyen des mesures relatives du pendule. Lorsque les résultats de ces déterminations seront réduits 7 au niveau de la mer, affranchis de linfluence du terrain immédiatement environnant et comparés aux valeurs théori- ce ques de la pesanteur pour les mêmes latitudes, ils feront voir si les écarts qu’on trouvera peuvent s’expliquer par les con- ditions orographiques et géologiques de la région, et s'ils SENTE s'accordent avec les indications tirées des déviations de la verticale. Nos stations suisses de pendule, dont le nombre est déjà de 50, permettent de reconnaitre qu’en Suisse, comme c’est le cas aussi dans le Tyrol, les plus grands écarts de la pe- santeur ne correspondent pas exactement aux points d’ac- tion maximum des Alpes, mais se trouvent un peu déplacés vers le nord. Ces recherches délicates, qui préciseront à un si haut point nos connaissances sur les détails de la forme de la Terre, promettent également de fournir de pré- cieuses indications pour la géologie. Aussi les géologues de tous les pays s’y intéressent-ils de plus en plus. Pour ren- dre ces recherches aussi fécondes que possible, il faudra étendre considérablement les études sur lattraction des masses visibles, que l’un de nos géologues distingués, M. Léon DuPasquier, a bien voulu exécuter pour les stations situées sur le méridien de Neuchâtel et pour la continua- tion desquelles nous attendons encore plusieurs feuilles des cartes Siegfried que le Bureau topographique fédéral est occupé à publier. Pour le réseau du nivellement de précision, les opéra- tions supplémentaires de contrôle sont continuées par les soins du Bureau topographique fédéral, sous la haute di- rection et avec le concours de la Commission géodésique. On à ainsi revu et complété par de nombreux repères secondaires la ligne du Rhin au delà de Rheineck jusqu’à Sargans, tout en rattachant partout les échelles limnimé- triques du Rhin. Autour du lac de Constance on a exécuté la ligne de Saint-Margarethen à Lindau; et en rattachant les réseaux autrichien et bavarois au nôtre, on a pu cons- tater en général un accord satisfaisant; c’est seulement sur la ligne de Hard à Lindau que nos résultats s’écartent | «nd 1 de 3 cm. des autres, de sorle que nous avons décidé de reprendre cette section. Comme les résultats obtenus en 1893 par l'ingénieur Straub sur la ligne de la Thur, ont été confirmés par les opérations de M. le D: Hilfiker en 1894, il faut reprendre la compensation du polygone N.-E. On a également nivelé les bords du lac supérieur de Zu- rich. Enfin le programme de 1895 comprend trois nivel- lements de contrôle et la ligne nouvelle de Ziegelbrücke- Linththal, servant à rattacher les échelles le long de la Linth. 2 La publication des croquis des Repères, par le Bureau topographique, se continue; jusqu'à présent deux hivraisons ont paru. | La Commission géodésique s’est occupée en outre, en commun avec la Commission météorologique suisse, de l'important sujet du levé magnétique de la Suisse, el après avoir discuté, sur la base d’un rapport de M. le professeur Riggenbach, les différents points de la question, elle s'était prononcée en faveur de ce levé, en admettant qu'au com- mencement il suffirait, pour se procurer les données né- cessaires de réduction, de rattacher les observations qui : seraient faites en Suisse à l’un ou l’autre des observatoires magnétiques permanents des pays voisins, Jusqu à ce que la question de l'établissement d’une station centrale ma- onétique en Suisse, le choix de son emplacement, etc., soient résolus. Les deux Commissions météorologique et séodésique avaient chargé MM. Ch. Dufour et Riggenbach de soumettre le sujet, avec leur préavis favorable, à la Société helvétique des sciences naturelles, réunie en septembre dernier à Zermatt. La Société helvétique a accueilli avec grande faveur notre initiative et a chargé son Comité cen- tral de recommander le projet du levé magnétique de la Suisse aux hautes Autorités fédérales. Il est probable que le Département fédéral de l'Intérieur se trouve déjà nanti de cette question d’un intérêt particulier pour la Suisse, dont ilimporte desauvegarder, dans ce domaine aussi, le rang: trés honorable qu’elle occupe parmi les pays civilisés, par les efforts qu’elle fait et par les résultats qu’elle a obtenus dansla plupart des branches scientifiques. IT va sans dire que la Commission géodésique se met entièrement à la disposition du Département de l’intérieur, soit pour compléter, s’il le faut, les renseignements et explications donnés, soit pour contribuer à l’exécution du projet, lorsqu'une décision aura été prise par les Autorités fédérales. Enfin, la Commission géodésique, ayant été saisie par son Président de l'importante question du renouvellement de la convention de l’Association géodésique internationale, qui prend fin cette année, s’est prononcée en faveur d’un pro- jet de nouvelle convention géodésique. Ce projet tout en conservant essentiellement le but et la forme de l'Association, propose d'élargir son programme en y comprenant surtout l’organisation d’un service international des latitudes, des- tiné à étudier à fond l’intéressant problème des mouve- ments de l’axe terrestre, au moyen de quatre stations as- tronomiques situées sous le même parallèle sur le pourtour de la Terre. Dans ce but il faudrait porter la dotation annuelle de l'Association à 75 000 francs. Enfin, on a pro- posé quelques simplifications dans l’organisation interna- tionale, afin de faciliter le jeu pratique de ses organes. Cet avant-projet, élaboré par une Commission spéciale _ nommée en 1894 par la Conférence d’Innsbruck, a été ap-. prouvé par notre Commission géodésique suisse, et le haut Conseil fédéral, en faisant au Président de la Commission l'honneur de le déléguer à la Conférence générale de Ber- D) ie lin, l’a autorisé à se prononcer en faveur du renouvelle- ment de la convention internationale dans le sens du pro- Jet présenté, tout en lui donnant ses instructions sur quel- ques points spéciaux. La Conférence de Berlin, après des : discussions approfondies et laborieuses, a adopté finalement à l’unanimité, sauf l'Espagne qui s’est abstenue, une con- vention géodésique dont le texte sera très prochainement communiqué officiellement au Conseil fédéral pour être soumis à sa ralification et qui est reproduit dans ce procès- verbal. À Cette convention a conservé au fond les dispositions és- sentielles du projet que nous avions élaboré; elle réalise le développement de l’œuvre géodésique internationale ; elle propose d'accorder pour dix ans (jusqu’en 1906) une do- tation annuelle de 75 000 francs, ce qui représente pour la Suisse une part contributive de 1000 francs environ ; elle sanctionne le principe de l'égalité des voix pour tous les États signataires de la convention, l'Allemagne ayant dé- claré que l’Empire était décidé à entrer, en lieu et place des États allemands, dans l'Association géodésique. Enfin la convention remet la gestion des affaires, dans l’intervalle des réunions trisannuelles de la Conférence générale, à un Bureau de l'Association, formé de quatre membres, dont fait partie le Secrétaire perpétuel ; de sorte que, ce dernier ayant été confirmé dans ses fonctions, la Suisse conservera, comme elle l’avait dès l’origine, son influence sur la direc- tion de cette organisation scientifique internationale. Par contre, la Conférence, tout en reconnaissant l'im- portance scientifique et pratique des observations magné- tiques, et en les recommandant aux Commissions géodé- siques nalionales, n’a pas consenti à les comprendre, pour le moment, dans le programme international. AT à, II. TRAVAUX GEÉODÉSIQUES. M. Rebslein présente un compte-rendu sommaire du rapport de M. Messerschmitt, ingénieur de la Commission, rapport qui a déjà circulé auprès des membres de la Commission. La station du Hundstock a dù être abandonnée à cause des difficultés matérielles et de l’obligation d’observer excentriquement, de même celle du Pizzo Rotondo qui présentait des inconvénients analogues. A leur place, M. Messerschmitt a déterminé les coordonnées astronomi- ques du Monte Generoso, station très méridionale, puis de Hammetschwand, de Dreilinden près de Lucerne et de Nollen. Cela porte le nombre des stations déterminées astronomiquement à 29. Les observations de pendule ont été poursuivies et les résultats obtenus actuellement dans 90 stations correspondent au passage des Alpes sur deux lignes différentes. M. Rebslein estime que les résultats obtenus en 1895 sont satisfaisants et que les mesures ont été consciencieu- sement faites. Voici le résumé des calculs exécutés durant l'hiver 1895- 1896 sur les observations de la dernière campagne : À. Déterminations astronomiques. Dans les données numériques suivantes, on a admis que la déviation de la verticale était nulle à Berne. 19 Station du Monte Generoso. — 1700. Le) - | Latitude astronomique MAÉ | » géodésique ‘2, .: 2% Ndiaye Be 96,9 Déviation de la verticale , , . © — B SR n, PR DE LE Aziaut de la direction Tamaro. Azimut astronomique a — 328 11 96,5 D - pbOdesIque 2-24. Jin NCA 99,1 Déviation en azimut. “. , A4 — — 12,6 90 Station de Hammetschwand. — 1125 n. Latitude astronomique . . . : . . o— 470 19,7 « DOGLUOSIQUR 2 PRE RME SUCRES 9,4 Déviation de la verticale . . . o — B— + 14,5 Azimut des directions : | Pilate et Dreilinden. Azimuts ASTON 0: Ga 001:40:48,0, 91893 00e » : péodésiques. A— 47,4 23,9 Déviations en azimut. x — À — + 1,1 +53, 30 Station de Dreilinden. — 5451. Latitude astronomique . op — 47 3 42,8 DR MONPAIqUe rer. or D 40,6 Déviation de la verticale . . . p—B— . + 2,2 Azimut de la direction Rigi. Azimut astronomique . . . . . . a — 91 55 19,2 PART ET ER QE a CAR SEE AIO RSA TEQuÉ ES Lun Me 4:29 4° Station de Nollen. — 735. Latitude astronomique o — 47 29 39,0 POELE IE 0 CARTE ES ER A se 41,9 Déviation en latitude . . . . o — B Azimut de la direction Hôrnli. AAbutasironomique : .:.," 4 ur æ— 9999 37,9 . (géodésique: : 2, hd see _ 85,4 Déviation en azimut . . . . a — À — + 9,5 Le raccordement géodésique des deux stations de [am- _ metschwand et Dreilinden à été fait par le professeur Rebs- tein. Il résulte des chiffres ci-dessus, comme on doit s’y attendre du reste, une forte attraction des Alpes se mani- festant au sud et au nord, aux stations de Monte Generoso et de Hammetschwand. La déviation de la verticale à Ja station de Dreilinden est en revanche très faible et 1l sera intéressant d'étudier de plus près la différence existant entre cette station et celle de Hammetschwand. En ajoutant aux stations astronomiques quelques sta- lions de pendule où la latitude a été également déterminée, M. Messerschmitt obtient, pour la déviation de la verticale le long de la ligne du Gothard, les valeurs suivantes éta- blies sur la supposition que la déviation en latitude est nulle à Berne : MBA: 100: 4 LC RATE 11 Seewen. Me: +: Hammetschwand . . . . + 414 Amsteg. A MR PAT HAT Güschenen, point Fr la sos du has + 8 Re léien. station de pendule . ..: . .°: + "5 Andermatt . LH: DOULEUR MT NE EES Biasca — 6 MOD PE 0 SN OL NU NN PL — 9] Monte Géner0so :." ‘20% un nn NS PER TS MADAME MERE PS Ste ETES MAT L'ArEn Les valeurs de la déviation sont donc symétriques par rapport à la distribution des masses. Elles diminuent sur les deux versants à mesure qu’on s’avance vers le centre du massif. Si l’on en déduit la forme du géoïde, on trouve qu’il s'élève au-dessus de l’ellipsoïde de révolution de : Mètres. Latitude. 4,1 dans les environs de Hohentwiel . . . 47 45 0,4 » » de Läpeen. SECTE 30 D nréarideZurieh 6 Hp 2 GE 19 D tn Pupponsloeke ET RU 7 AR Dee 0 4,8 près d’Airolo (valeur maximum) . . . 46 50 D rosé Edgar #0 Nr ent 0 On peut en conclure que, dans la partie plutôt plane de la Suisse, le géoïde concorde assez bien avec l’ellipsoïde. Il ne s’en sépare sensiblement et rapidement qu’au pied de la haute montagne, pour rester à une distance à peu : près constante sur une certaine étendue et s’en rapprocher ensuite vers le pied des contreforts méridionaux. L’éléva- tion maximum dans cette partie des Alpes est de 5 mêtres environ, de la même importance que celle que M. de Ster- neck a constatée pour le Tyrol. Cela confirme les prévisions exprimées déjà antérieurement par M. Helmert que la dis- tance entre les deux surfaces ne serait pas considérable. M. Messerschmitt rappelle encore que, pour la Suisse occi- dentale, il avait trouvé précédemment une discordance de 08 dans le Jura et une de 1”4 près des Rochers de Naye. | NA B. Observations de pendule. Les mesures de l'intensité relative de la pesanteur ef- fectuées au moyen des observations de pendule, durant l’été 1895, permettent aussi de suivre la marche de la pe- santeur sur la ligne du Gothard. Le point de départ des observations a été de nouveau Zurich, pour lequel on a adopté g — 980688. En utilisant comme précédemment la formule de M. Helmert pour la valeur calculée de la pesanteur, on obtient les résultats suivants : Pesanteur Obs.— caleul STATION Hauteur Latitude Obserrée Calculée Obs. — ealeul rectifié m. Pois m. m. mn. m. Lin PRESS 466 4722,7 9,80688 9,80670 +0,00018 —0,00027 Dreilinden . ... 525 3,7 619 621 — 2 50 Seewen . .... A61 4,5 608 638 — 30 72 Hammetschwand 1128 0,1 440 431 + 9 86 ÉMen ak 2172 476 4653,7 630 621 + 9 33 Amsteg ..... 52% 46,2 475 594 — 119 195 Güschenen. . . . 1097 40,1 371 406 — 30 118 Andermatt. . . . 1437 38,5 352 297 + 096% 86 ITA ANSE ER D 295 1,2 537 628 — 91 75 Giubiasco: ; L 17 2% 10,6 617 C31 — 14 20 Eugano, ;. 276 0,4 613 603 + 10 14 Generoso. . . . . 1612 45 56,0 322 485 + 437 5 Capolago. . . .. 9278 54,1 598 593. + 5 7 Dans les observations de la campagne de 1895, M. Messerschmitt a étudié les oscillations des supports du pendule au moyen d’une balance à ressort. Le pilier de Zurich est parfaitement stable, mais il y aurait lieu de vé- rifier les autres piliers qui ont servi antérieurement à des mesures de pendule. Les chiffres du tableau précédent doivent être encore réduits au niveau de la mer et libérés de l'attraction des masses sous-Jacentes. Pour les stalions de montagne, il faudrait aussi tenir compte de l’attraction des masses en- hr 2e vironnantes et dominantes. En estimant approximative- _ ment ces corrections, on trouve les chiffres contenus dans la dernière colonne du tableau précédent. Ces chiffres donnent un résultat analogue à celui qui a été obtenu par M. de Sterneck pour le Tyrol. Dans les Préalpes septentrionales, on trouve une petite différence négative entre les valeurs observée et calculée de la pe- santeur. Celte différence augmente lorsqu'on se rappro- che des montagnes proprement dites et atteint son maxi- mum un peu au nord des plus grandes hauteurs ; puis elle diminue graduellement sur le versant méridional. On trou- verail peut-être la différence nulle près de Côme ou de Chiasso, mais les mesures n’ont pas été poussées aussi loin vers le sud. Propositions pour les travaux de la campagne de 1896. Les mesures de la pesanteur au moyen du pendule de- vraient être poursuivies d'abord dans la Suisse occidentale. Il existe dans le Jura une série de stations qui reçoivent chaque jour l’heure par des signaux électriques partant de l'Observatoire de Neuchâtel. Il en résulte que le travail pourrait être rapidement conduit. Le double travail de mesures de latitude et d’azimut, puis de mesures avec le pendule devrait ensuite être suivi dans le Valais où on exécute actuellement une nouvelle triangulation, puis dans le voisinage de quelques-unes des stations principales du réseau de triangulation. M. Messerschmitt indique la station de Chalet du Signal au-dessus de Lausanne, un point de la triangulation de raccordement de l'Observatoire de Genève ; le château de Tourbillon sur Sion ; le Torrenthorn sur Louèche-les-Bains et le Gornergrat sur Zermatt. Puis dans les environs du Rigi : le Mythen et le Stanserhorn ; au Gothard, les Banchi à côté de l’Hospice ; au sud, Cramolina entre Basodino et Ghiridone ; enfin le Brienzer Rothhorn entre Napf et Han- gendhorn, situé dans le méridien du Simplon. M. Reb- stein recommande tout d’abord comme stations astrono- _ miques: le Chalet, Tourbillon, le Torrenthorn, le Brienzer Rothhorn, le Stanserhorn et les Banchi. Les observations de pendule se feraient aux mêmes points et à quelques stations intermédiaires. Pour le prochain volume des publications de la Com- mission, M. Messerschmitt propose de donner d’abord la suite des observations astronomiques dans les stations de la Suisse occidentale, soit Frienisberg, Gurten, Gurnigel, Napf et Wiesenberg, puis, en second lieu, les premières mesures de l'intensité de la pesanteur par le pendule. On pourrait aussi séparer les deux genres de travaux et ren- voyer la publication des observations de pendule à plus tard et compléter la série des stations astronomiques. M. Rebstein désire que l’on commence dès maintenant la publication des résultats obtenus dans les stations de pendule. Il communique encore quelques désidérata de M. Mes- serschmitt : Il s’agit d’abord de l'incertitude sur l'altitude de certaines stations de pendule. M. Messerschmitt vou- drait être muni d’un instrument de nivellement, de petites dimensions, afin de pouvoir rattacher chaque fois la station de pendule au repère de nivellement le plus rapproché. II désire aussi être muni d’un hygromètre afin de pouvoir estimer la correction dépendant de l'humidité de Pair. VA NT TS à FR 2 eyes NÉE REC Po du APTA. 21 240,7 NET HERO NECIRES REC RTE , | ge GS Te pt C SAN EN AE bts CHR TA ke de : È TES - 1 2 x AR I Le Président remercie M. Rebstein de son rapport et ouvre la discussion sur les différents points. Le Président constate d’abord que l’on doit renoncer à : faire des mesures de latitude sur le Hundstock et au Pizzo Rotondo, mais il exprime le vœu que dorénavant une re- connaissance préliminaire soit faite avant que la Commis- sion ait à statuer sur le choix d’une station. La Commission discute ensuite entre les points proposés ceux qui seraient les plus utiles. M. Messerschmatl propose encore une station au Signal de Moudon près de Moudon, entre les stations de Middes et du Chalet sur Lausanne. Puis une station nouvelle dans le Valais à Arpilles, sur la Forclaz, au-dessus de Martigny. La Commission choisit comme stations astronomiques : 1° Le Chalet sur Lausanne, 2 le Signal de Moudon, 5° le Torrenthorn, 4° les Banchi sur le Gothard. En outre une mesure de latitude sera faite au château de Tourbillon et, en passant à Martigny, l'ingénieur est chargé d’aller recon- naître, pour une autre campagne, la station d’Arpilles. La Commission décide de prendre comme stations de pendule, outre les stations astronomiques, d’abord celles du Jura qui reçoivent l'heure de l'Observatoire de Neuchà- tel ; ce sont : Bienne, Saint-Imier, la Chaux-de-Fonds, le Locle, les Brenets, les Ponts, Fleurier, Sainte-Croix, le Sentier ; puis dans la direction du Valais : Villeneuve, Bex ou Saint-Maurice, Martieny, Tourbillon et Sierre. Il est éga- lement convenu qu’au début de la campagne M Messer- schmitt répétera les observations de pendule sur les piliers de Berne, Neuchâtel, Lausanñe, Genève et Fribourg. En ce qui concerne l'impression du volume VIT des pu- = blications de la Commission, celle-ci, déférant au désir de L RSR M. Rebstein, décide de publier dès cette année les résul- tats des mesures de l'intensité de la pesanteur par le pen-. dule. Mais afin de maintenir le principe des publications homogènes, elle-décide de ne publier que des mesures aux stations de pendule, en y comprenant les mesures qui seront faites cette année. Ce volume sera précédé d’une introduc- tion contenant des données sur la méthode etles appareils employés. La continuation des stations astronomiques se- rait renvoyée au volume suivant. Pour les travaux de nivellement nécessaires pour rattacher les stations de pendule aux repères, le colonel Lochmann ne croit pas possible de faire exécuter ces mesures par les incénieurs du Bureau topographique fédéral. La Commis- sion décide que son ingénieur sera chargé de faire ces me- sures et décide également d'acquérir un niveau de pelite dimension si l’on ne peut s’en procurer un d'une autre | façon. M. Messerschmitt communique ensuite brièvement quel- ques résultats provisoires sur l'étude de la différence de la déviation de la verticale entre les stations de Hammet- schwand et de Dreilinden. La Commission décide, sur la pro- position de son Président, que cette étude fera l’objet d’un rapport supplémentaire de l'ingénieur qui sera mis en circulation auprès des membres de la Commission et qui figurera au procès-verbal. En voici le résumé : Il s'agissait de rechercher si la différence observée pour les déviations de la verticale entre les stations de Hammel- schwand et de Dreilinden s'expliquait par la distribution des masses visibles. M. Messerschmitt a appliqué la for- mule de M. Helmert et choisi, comme valeur moyenne de AA A À HR la densité des roches, la moitié de la densité moyenne de la Terre. C’est la valeur adoptée dans les travaux publiés en Angleterre et en Bavière. La principale difficulté dans les recherches de cette na- ture est de déterminer la hauteur moyenne des masses à considérer. M. Messerschmitt a divisé, dans ce but, le ter- rain aux environs de chaque station par des cercles con- centriques distants d’abord de 10 mètres, puis de plus en plus éloignés les uns des autres, d’abord en progression arithmétique puis en progression géométrique. Dans le sens perpendiculaire, les cercles étaient divisés par des rayons équidistants. Lorsqu'on veut calculer une composante nord-sud ou une composante est-ouest, on trace ces rayons de manière que les différences des sinus ou des cosinus soient de un dixième. Mais si l’on veut obtenir les deux composantes, il est préférable de tracer les rayons autrement, afin de n'avoir à calculer les hauteurs qu’une fois. Il suffit en général de partager le quadrant en dix parties égales. M. Messerschmitt a employé les cartes de l’atlas Siegfried pour les Aaron immédiats et la carte orographique de la SUISSE AU —— nn pour les distances plus grandes. Pour la majeure part de son étude il a pris en considération la plus grande partie des Alpes, ce qui correspond à une extension du travail jusqu’à 91 kilomètres. Mais pour la station de Hohentwiel, il a dû laisser les Alpes en de- hors, parce que, du côté Qu nord, les cartes disponibles n’allaient que jusqu’à une distance de 60,5 kilomètres. Les résullats obtenus sont consignés dans le tableau suivant en admettant que la déviation est nulle à Berne. ut AA nt D D PORT DR NL Te DT Los LIDIL VTT FIN ee, Lt ; Ce OT CS PT CPP à 18 = SU EU AREE O7 a RON VER, À 114$ ARE: # NOTE » 4 LS re" pere RTS 9 à » < É * ” n PAT re Pur ÉD aus Déviation de La verticale. en latitude en longitude Station TObs. _Caleut O0.C Obs. Calcul 0€ [/4 1/4 [2 " L/4 L/4 Sri di TO UNS + 3,2, : L'A447— 109 7 EN 08 SOS Gurnigel .... +153 441950 = — 9,7: +96: <0,3 71h00 Hammetschwand + 143 +299 —156 + 51 +53 —9292 Dreilinden. ... + 292 +134 —141192 + 19 +35 —1,6 agen. — 98 + 927 —125 + 64 +08 +5,66 Hohentwiel . .. —13,4 — 3,5 — 9,6 +432 +37 +9,5 Les différences contiennent d’abord les déviations pour Berne, le reste pourrait s'expliquer par un défaut de masse, car on ne peut pas lattribuer à l’influence des masses situées à grande distance et qui ont dû être négli- oées. On constate d'autre part que la considération des masses situées dans un rayon restreint, de 20 à 30 kilo- mètres, suffit à faire concorder les valeurs observées pour la déviation avec les valeurs calculées. Les différences cons- tatées résultent des masses situées à une plus grande dis- tance. Les différences en latitude sont à peu près égales et leurs divergences s'expliquent par lincertitude des élé- ments d’un calcul semblable. Les différences en longitude sont beaucoup moins concordantes. Cela peut s'expliquer d’abord par le fait que leur détermination repose indi- rectement sur les mesures d’azimuts. Puis la distribution si variable des masses visibles peut expliquer les autres divergences. Les Alpes s'étendent surtout de l’ouest à l’est et, suivant que l’on tient compte de masses plus ou moins étendues, le résultat penche un peu plus dans un sens ou dans l’autre. Il en est autrement pour la compo- sante nord-sud. La masse des Alpes au sud prédomine forcément sur les masses moindres du Jura et de la Forêt- Lu TPS Noire. Cela explique la constance des différences à laquelle correspond le défaut de masse souterrain. Pour la station de Hohentwiel, les Alpes n’ont pas été du tout prises en considération et 1l s’y manifeste cepen- dant une forte attraction des masses situées plus au nord. On pourrait l’expliquer par la présence des masses volea- niques du Hegau ce qui serait confirmé par la compo- sante en longitude et par les mesures de l'intensité de la pesanteur. On constate un fait analogue à la station de Lägern. La composante en longitude ressort plus forte des observa- lions que du calcul, prouvant ainsi que la direction de la verticale est déterminée surtout par les masses les plus rapprochées. Aux stations de Dreilinden, Hammetschwand et Gurten les masses se font équilibre. Il en est autrement au Gurni- gel où la déviation en longitude s’explique par la présence au sud et à l’est du massif du Stockhorn, tandis qu'à l’est se trouve la coupure de la vallée de l’Aar et du lac de Thoune. Il résulte donc de ces recherches que, pour la portion de la Suisse étudiée à ce point de vue, les déviations de la verticale correspondraient aux masses situées dans un rayon restreint, et que la grandeur de ces déviations serait diminuée par le fait d’un défaut de masse souterrain. C'est un résultat analogue à celui que fournissent les me- sures de l’intensité de la pesanteur par le pendule. HI. NIVELLEMENT DE PRÉCISION. M. le colonel Lochmann donne un bref résumé des tra- vaux exécutés par le Bureau topographique fédéral en ai" ARS NI SORT AS 22 Poe A le ANR TS OT QE RR ee Le Le À É NASA T de D DA Eu : Gp SANT re : RES MERE qe x LS A Le Ta Me PEN UE De LR pu Y D ri, TARA % T. Fe “6 LE.751 k p » LA pe 27: Cte << A 3 + | it JF, (®.1: * sv” di F 1895, d’après le rapport rédigé par M. Rosenmund, rap- port dont voici un aperçu : Les travaux ont compris des nivellements de ane nou- velles, des nivellements de contrôle et la révision des re- pères du nivellement de précision de la Suisse. 1° Double nivellement de la ligne Ziegelbrücke-Linththal. Le point de départ était au repère 152 à Niederur- nen et le point d'arrivée au clocher de léglise de Linththal. Distance 31,6 kilomètres. Les deux opérations, conduites par M. le Dr J. Hilfiker, ont concordé à 8,7 millimètres près. 20 Nivellement de contrôle de La ligne Rothenbrunnen-Thusis. Cette opération était nécessitée par le fait que létablis- sement du chemin de fer à voie étroite Thusis-Landquart avait fait disparaître plusieurs repères et que le repère 7 de Katzis avait été signalé au Bureau topographique comme ayant subi des modifications. Le travail fait par M. le D' J. Hilfiker a donné les résultats suivants : Le repère 4 à Rothenbrunnen, situé dans le rocher, a été considéré comme n'ayant pas varié. Le repère 298, à Thu- sis, n'avait pas subi de changement ; tandis que le point 9 situé un peu plus loin sur le pont sur la Nolla à Thusis avait été modifié. Le point 7 de Katzis, signalé comme ayant varié, a effectivement éprouvé un affaissement de 25 centimètres. 3° Nivellement de contrôle de la ligne Hard-Bregenz-Linduu. Cette opération avait été décidée par le fait que le nive. lement de cette ligne, exécuté en 1894 par M. 0. Straub, en 1894, caril concorde avec lui à 10 millimètres près pour la longueur de 19,8 kilomètres de cette ligne. Si l’on prend pour les nivellements des trois paysle re- père bavarois 565 de la gare de Lindau comme cote de départ, en lui attribuant la hauteur au-dessus de la Pierre du Niton qui résulte de la moyenne des deux nivellements présentait des différences avecles résultats des nivellements + bavarois et autrichien. Le travail exécuté en 1895 par M. le DJ. Hilfker a confirmé l'exactitude de celui de M. Straub : suisses, on obtient le tableau comparatif suivant, où la ia lettre B indique un repère bavarois, la lettre A un repère $ D . LI L2 RUE h autrichien et les lettres N F un repère suisse. 4 et REPÈRE Autriche | Bavière __Mivellements suisses” Différence hi 1894 | 1895 |Moyenn. A | Suisse- || M 7 de Bavière. LA Lindau, gare, B. 565 . + 26.305 | + 26.305 | + 26.305 | 305 | 305 — PA _ » port, B. 567 + 28.561 | 23.572 | 23.564 | — | 564 | — 0.008 # Unterhochsteg, B. 573. — | 27.391 | 27.399 | 320 | 324 | — 0.067 1 Bregenz, port, B. 577. . .||+ 23.524 | + 23.527 |Æ 23.— | 360 | 360 | — 0.167 1x >. gare, A.. + 26.655 | 26.668 | + 96.— | 568 | 568 | — 0.100 Lauterach, maison de gar- de, A. . ._... , . || 39.387 | + 39.558 | + 39.324 | 309 | 315 | — 0.043 1 Fussach-Hard, B. 584. . . — + 25.378 | L 25.335 | 325 | 330 | — 0.048 1e Fussach, B. 585 . . . . . — |+ 23.959 | 23.900 | — | 900 | — 0 059 Je SC 2 PPT COR — | 23.445 | + 23.095 | — | 095 | — 0.050 à Suisse- 55 Autriche. > N.F.141. . . .||+ 23.316 — |+23274| — | 274 | — 0.04 à, Hôchst, Hôtel Krone, 2me pa marche d'escalier, A. . .'||+ 28.705 — . | + 28.663 | — | 603 | — 0.0 LR" Hôchst, Hôtel Krone, A.. .||+ 30.397 — |+430.355| — | 355 | — 0 042 PS Suisse- S Bavière. Ë Rheineck, pont du chemin je de fer sur le Tobelbach, v PEUR TNT CAS — |4+06,82|+ 26.769 | — | 769 | — 0.043 à Les cotes ont été empruntées : pour la Bavière, à la “ publication de la Commission géodésique bavaroise « Prâcisionsnivellement in Bayern rechts des Rheins », Munich 1893; et pour l'Autriche aux indications commu- niquées directement au Bureau topographique par M. le contre-amiral chevalier v. Kalmär en avril 1894. La cote du repère suisse 141 était de + 23"301 d’après le Ca- talogue des hauteurs. Tous ces résultats semblent indiquer que la rive du lac de Constance a subi un affaissement entre Lindau et Rhei- neck. | 40 Nivellement de la ligne Schaffhouse- Unterhalluu. Ce travail qui avait pour but de relier la station météo- rologique de Unterhallau au réseau du nivellement suisse n’a pas pu être terminé en raison de la demande du Bu- reau fédéral d'inspection des travaux publics de procéder au plus tôt aux opérations suivantes : 09 Mivellements à Büle et dans ses environs. Ces travaux exécutés par M. W Schule étaient néces- sités par l’embranchement projeté du canal du Rhône au Rhin. Ils ont été grandement compliqués dans l’intérieur de Bâle par la circulation qui existe dans une ville de cette importance. | Le point de départ était le repère 40 à la gare badoise qui semble n'avoir subi aucun changement. On a obtenu pour le repère 39 à l'embouchure de la Birsig dans le Rhin — 123955 et pour le repère 46 à la gare du Central — 94,175. Les cotes fournies par le « Catalogue des hau- teurs » pour ces deux repères sont — 123,959 et — 94,170. SC EE En D RS ee MEET — 95 — 6. Résumé des travaux de repérage. Anciens repères jugés Repères contrôlés E re ne trouvés invariables pes apateur ol : ER GE LIGNE utilisables. | contrôler. Invariables, | modifiés. , nouv. de contr ôle. n 2 24 D x D ee Zurich-Pfä!fikon Pfaffikon-Sargans . Rothenbrunnen-Thusis|| 2 Stein-Brugg . Olten-Bâle Steckborn -Schaffhouse En résumé, il a été exécuté, en 1895, 298 kilomètres de nivellement et environ 180 kilomètres de nivellements de contrôle pour les repères du réseau antérieur. 79 Publications. Les livraisons suivantes du « Repères du nivellement de précision de la Suisse » ont paru en 1895 : Livraison 2 : Zurich-Frauenfeld-Rheineck et Rorschach- ; Heiden-Rheineck. Livraison 3 : Genève-Berne. | Au commencement de 1896 a paru la livraison 4 : Sar- gans-Rheineck-Lindau et Altstätten-Gäbris. La 5e livraison : Eglisau-Frauenfeld-Wil-Wildhaus-Wer- denberg est en préparation. 80 Programme des travaux de nivellement pour l’année 1896. 4° Achèvement du repérage de la ligne Schaffhouse- Bâle. +4 A, À 714 . 3 Y É « - dc ul © 2 ee 90 Nivellement double de la ligne Schaffhouse-Hallau pour rattacher au réseau la station météorologique de Un- ter-Hallau. = 30 Quelques nivellements partiels le long du Rhin entré Schaffhouse et Bâle. = 49 Nivellement double de la ligne Rheinfelden-Buus pour rattacher au réseau la station météorologique de Buus. 9° Repérage de la ligne Bàle-Sonceboz-Bienne. Go Nivellement de la ligne Delémont-Delle. 7° Nivellement de la ligne la Chaux-de-Fonds-Saint- Imier. | 80 Repérage de cette même ligne et des sections Saint- Imier-Sonceboz et Moutier-Weissenstein. 90 Repérage de la ligne Ragatz-Rothenbrunnen. 10° Repérage de la ligne Davos-Dôrfli-Landquart. 11° (éventuellement) Nivellement de la ligne Thusis- Davos-Dôrfli. Le Président remercie le colonel Lochmann de son rap- port. La Commission approuve le programme des travaux pour la prochaine campagne et demande que le nivelle- ment si important de la ligne Delémont-Delle qui n'avait pu être exécuté en 1895 le soit cette année-ci. IV. Levé magnétique de la Suisse. Le Président rappelle le vœu émis dans la séance de l’année dernière en faveur d’un levé magnétique que la Commission croyait alors pouvoir entreprendre sans pourvoir aux éléments de réduction par la fondation d’un observatoire magnétique permanent en Suisse, mais en se servant des observaloires magnétiques des pays voisins. sn. 74; \ RENE er MST rot Pareille ressource aurait été surtout accessible, si la Con- férence générale de Berlin avait voulu comprendre les étu- des magnétiques parmi les recherches de lAssociation oéodésique internationale, ainsi que nous l’avions espéré. Elle s’y est refusée pour le moment, et, d'autre part, l'observatoire magnétique le plus rapproché qui eût été projeté, celui de Munich, à été abandonné. Le Président prie ensuite M. Riggenbach de présenter un nouveau rap- port sur ce sujet. M. Riggenbach rend compte de ce qui a été fait dans ce sens depuis un an. A la suite de Pentente établie entre la Commission météorologique et la Commission géodésique, le projet d’un levé magnétique de la Suisse a été soumis à l’assemblée de la Société helvétique des sciences naturelles à Zermatt par M. Ch. Dufour et par M. Riggenbach. Cette idée, favorablement accueillie, a été portée par le Comité central de la Société à la connaissance du Département fé- déral de l'Intérieur. Deux points importants restaient cependant en suspens et font l'objet principal du présent rapport: ce-sont la question des instruments de campagne, et celle de la coo- pération aux travaux d’un observatoire magnétique per- manent en Suisse ou à l'étranger. Sur le premier point M. Riggenbach confirme les pro- positions qu’il faisait dans une note annexée à son rapport de l’année dernière en préconisant l'emploi du nouveau théodolite magnétique de voyage de M. Wild !. Il faudrait deux instruments de cette espèce et leur acquisition serait 1 Voir sa description dans : H. Wild, « Theodolit für magnetische Landesaufnahmen » Vierteljahrsschrift der Naturforschenden Ge- sellschaft in Zurich, &Ae année, 1896. £ #} | TL ER ENEN . TL 0e Alpe ils |: ae 1e T2 A fi A L'UR, Q # Ju da AC DR PAR 0 2) 2 Or er “he > h ms ee re \ es “dl UE RATÉ TA Dé Aa us facilitée par un subside généreusement offert par M. Rilliet, professeur de physique à l’Université de Genève. Sur ie deuxième point la situation se présente sous un jour un peu différent de l’année dernière. Les conclusions de M. Moureaux, signalées dans le rapport de 1895, se trou- vent infirmées, en partie, par les résultats obtenus par les savants observateurs hollandais, MM. le D' Ryckevorsel et le Dr van Bemmelen, qui ont fait des observations ma- gnétiques dans une vingtaine de stations suisses. Pour ré- duireces observations, ces Messieurs ont utilisé les données des observatoires permanents de Paris, de Pola, de Pots- dam et de Perpignan. La concordance des résultats a été suffisante pour le but poursuivi par les savants hollandais, mais elle ne suffirait pas pour l'exactitude que l’on devrait chercher pour un tevé magnétique complet de notre pays. On pourrait suppléer en partie à cet inconvénient si, dans l’un des États qui sont nos proches voisins, on avait donné suite au projet, dont on parlait l’an dernier, d’élever un observatoire magnétique permanent qui, par sa proximité, aurait été d’un puissant secours aux travaux entrepris dans notre pays. Malheureusement cette perspective devient fort improbable et il en résulte que la question de l'érection d’un observatoire magnétique temporaire ou permanent en Suisse même se pose d'une manière plus pressante cette année que l’année dernière. M. Riggenbach conclut donc qu’il ne faudrait pas aller de l'avant sans avoir soumis à une nouvelle étude la ques- uon de Putilité de la coopération des observatoires magné- tiques étrangers situés à une distance un peu considérable, et celle de subordonner les travaux à l'érection d’un obser- valoire magnétique dans notre pays. Il lui semble qu'il faudrait, avant toute décision, soumettre ces questions au = \ CO VE préavis de personnes particulièrement compétentes et spécialement de M. le professeur Wild, rentré en Suisse depuis quelques mois. Le Président remercie M. Riggenbach de son exposé et constate qu'effectivement la situation se présente sous un aspect assez différent. Il appuie vivement l’idée de consul- ter sur les questions controversées M. le professeur Wild, mais il estime qu’en attendant il ya lieu de surseoir à l’exéculion des travaux du levé magnétique. Il faudra par conséquent, vu l'incertitude dans laquelle nous nous trou- vons, informer le Conseiller fédéral, chef du Département fédéral de l'intérieur, que les plans de la Commission ris- quent d’être partiellement modifiés, et qu’il pourrait en être de même pour les crédits demandés officiellement par la Société helvétique des sciences naturelles. Sur la proposition de son Président, la Commission décide : 1° Décrire à M. Ruffy, chef du Département fé- déral de l’Intérieur, que les propositions qu’elle lui avait faites et qui étaient appuyées par la Société helvétique des sciences naturelles devraient éventuellement subir des mo- difications; que, par suite, la Commission le prie de bien vouloir surseoir, pour la demande des crédits, jus- qu’à la prochaine session des Chambres fédérales. 2 De charger le Président et M. Risgenbach de demander à M. le professeur Wild un préavis sur l'opportunité de subor- donner les travaux du levé magnétique de la Suisse à la création d’un observatoire magnétique central. 3° De trans- mettre par circulaire les résultats de cette consultation aux autres membres de la Commission. ae Nouvelle Convention géodésique internationale, Le Président rappelle brièvement que, l’année dernière, il avait communiqué à la Commission géodésique le projet de Convention élaboré par la Commission spéciale nommée par la Commission permanente de l'Association géodé- sique internationale. La nouvelle convention ne diffère pas essentiellement de ce projet; elle présente cependant quel- ques modifications dans l’organisation prévue : au lieu d’un Comité international de 7 membres, 1l y aura un Bu- reau directeur de 4 membres et une Commission consul- tative de 21 membres. | Voici le texte de cette Convention qui a été votée à l’una- ninilé par la Conférence de Berlin. Nouvelle Convention géodésique internationale. Art. 1. — Le Bureau central de l'Association géodésique internationale conserve les attributions qui lui ont été confé- rées lors de la fondation et reste attaché à l’Institut géodésique de Berlin, en ce sens que le Directeur de l'Institut géodésique est en même temps Directeur du Bureau central de l'Association géodé- sique internationale, et que les ressources et les moyens scienti- fiques de l'Institut sont mis également au service de l’Associa- tion. Art. 2. — L'organe supérieur de l'Association géodésique est la Conférence générale des délégués des gouvernements inté- ressés. Cette Conférence se réunit au moins une fois tous les trois ans. Dans l'intervalle des sessions, l'exécution des décisions de la Conférence générale et la gestion des affaires administratives sont . confiées au bureau de l'Association, composé du Président et du Vice-Président de l'Association, du Secrétaire perpétuel et du Directeur du Bureau central, Pour Fe affaires administratives non prévues, le bureau de Fe l'Association prendra par correspondance l'avis d'une Commis- sion permanente consultative, composée des délégués désignés -à cet effet officiellement par chaque État, à raison d’un délégué par État. Il appartient au bureau de l'Association de fixer la date et le lieu des Conférences générales, ainsi que d'y convoquer les délé- gués des États contractants, en indiquant l'ordre du jour de s. 1 sssion. Art. 3. — Le Directeur du Bureau central présente chaque année au bureau de l'Association un rapport sur l'activité du Bu- reau central et lui soumet le programme pour les travaux pen- dant l’année suivante. Ce rapport et le programme seront im- primés et envoyés à tous ies délégués. Art. 4. — Les publications de l'Association géodésique inter- nationale, la correspondance avec les Gouvernements et les délé- gués, ainsi que, en général, la gestion des affaires de l'Association . appartiennent au Secrétaire perpétuel, sous la haute direction du Président de l'Association et en commun avec le directeur du Bureau central. | Art. 5. — Le Président, le Vice-président et le Secrétaire per- pétuel de l'Association sont élus par la Conférence générale pour la durée de la Convention. En cas de vacances, le remplacement provisoire sera fait par la Commission permanente, par voie de correspondance ou, s’il le faut, en séance, par cette Commission convoquée ad hoc. Art. 6. — L'Association géodésique internationale est dotée d'un budget annuel fourni par les contributions de tous les États contractants (voir art. 9). Cette dotation servira essentiellement aux dépenses suivantes : 1° Pour les frais de publication et d'administration. 20 Pour l'indemnité au Secrétaire perpétuel. 3° Pour la rémunération ou la subvention des travaux de théorie, de calcul ou d'expériences intéressant la géodésie, décidés par un vote spécial de la Conférence. 4° Pour favoriser les entreprises scientifiques internationales de nature à faciliter et à assurer l'avancement des travaux géo- désiques d'un intérêt général dans les différents pays. ee SE 2 loi LD FC : CARE EN CRE CR ET he pie ee * 4 F La distribution de la dotation entre ces divers groupes de dé- penses est décidée par le bureau de l'Association sous le contrôle de la Conférence générale. Art. 7. — La dotation annuelle est formée par les contribu- _ tions des États contractants, déterminées par l'article 9 ; elle est fixée, pour une durée de dix ans, au minimum de 60000 M. (75 000 fr.), dont 16000 M. (20000 fr.) sont affectés aux dé- penses ordinaires et 44000 M. (55 000 fr.) sont destinés aux tra- _ vaux géodésiques indiqués au n° # de l’art. 6, sous la direction et la responsabilité du Bureau central et sous le contrôle du bu- reau de l'Association, Pour augmenter d'une manière durable ou passagère la dota- tion indiquée de 60 000 M. (75000 francs), il faut une demande de la Conférence générale et sa ratification par tous les Gou- vernements intéressés. La justification de l'emploi de la dotation sera publiée dans les Comptes-Rendus des Conférences générales. Les ressources qui n'auront pas été employées dans un exer- cice pourront être utilisées pour les dépenses des années suivantes. Art. 8. — Les États adhérents versent leurs parts contribu- tives au commencement de chaque année. Les versements s'effectuent à la Caisse des Légations à Berlin, par les représentants diplomatiques des États contractants. En général, toutes les communications du bureau de l’Associa- tion avec les Gouvernements des États contractants ont lieu par l'intermédiaire de leurs représentants diplomatiques à Berlin. Art. 9. — La distribution des parts contributives aura lieu d'après l’échelle suivante : a) Les États dont la population ne dépasse pas cinq millions payent 800 M. (— 1000 fr. environ) par an ; b] Les États dont la population est comprise entre cinq et dix millions payent 1600 M. (— 2000 fr. environ) par an ; c] Les États dont la population est comprise entre dix et vingt millions payent 3000 M. (— 3750 fr. environ) par an ; d) Les États dont la population dépasse vingt millions payent 6000 M. (— 7500 fr. environ) par an. Les augmentations durables ou passagères de la dotation seront réparties d'après la même échelle, Les parts contributives des États ne sont pas modifiées par l'accession d'un nouvel État à la Convention. Ce dernier payera sa contribution d’après l'échelle établie dans cet article. Art. 10, — Les payements afférents aux différents titres du budget de l'Association seront effectués par le Directeur du Bu- reau central sur l’ordre du Président ou, en cas d'empêchement, du Vice-Président de l'Association. Art. 11. — Les votes au sein de la Conférence générale, soit pour la nomination du Président, du Vice-Président ou du Se- crétaire perpétuel de l'Association, soit pour les décisions sur les affaires administratives, auront lieu par États, chaque État de l'Association ayant une voix. Les États non représentés dans la Conférence ont le droit de déléguer leurs voix à l’un des délégués présents ; cependant au- cun des délégués ne peut accepter plus d'une de ces déléga- tions. Les décisions sont valables quand au moins la moitié des États de l'Association sont directement représentés dans la Conférence. Les décisions par correspondance de la Commission perma- nente consultative sont valables si au moins le tiers de ses mem- bres ont répondu dans le délai fixé par le bureau de l'Association. Art. 12. — Pour les questions scientifiques, il sera institué, pendant les Conférences générales, des Commissions consultatives spéciales, dans lesquelles chaque délégué aura la faculté de s'ins- crire. Dans les votes de la Conférence sur les questions scientifi- ques, la décision appartient à la majorité absolue des délégués présents à la séance. Art. 13. — Pour les questions mixtes, ou s’il y a doute sur leur caractère scientifique ou administratif, le vote doit se faire par États (voir art. 11) dès que ce mode de votation est demandé par tous les délégués d'un État. Art. 14. — En cas d'égalité de voix, qu'il s'agisse de vote par États ou de vote par tête, la voix du Président en exercice de la Conférence est prépondérante. Art. 45. — Les articles de la présente Convention restent en vigueur jusqu'à ce qu'ils soient modifiés par une nouvelle en- tente des États. NS 2 J RE ÈS ts j'/ÉPRLRS RAT CR SENTE US L Aa < 27e es QE Fu nl Te FE RÉSOLUTION = La Conférence générale actuelle, après avoir renouvelé la : Commission permanente conformément aux prescriptions de la : Fe Convention de 1896, procède également à l'élection du Président, du Vice-Président et du Secrétaire perpétuel de l'Association. A partir de la ratification de la nouvelle Convention, l’ancienne w Commission permanente se dissout et transmet ses FORT au bureau de l'Association (voir art, 2). Au nom de la XIe Conférence générale de l'AssOCia Ion géodésique RPERAONBLE Le Président, Le Secrétaire, FOERSTER. HIRSCH. Le Conseil fédéral demande le préavis de la Commis- sion géodésique sur la ratification de cette convention. Elle ne diffère pas essentiellement de l’ancienne et la nouvelle association sera assez semblable à la précédente. L’innova- lion principale consiste dans la création d’un service in- ternational pour l’étude des variations des latitudes dans quatre stations distribuées sur un même parallèle. Il en résulle une augmentation de dépenses qui, pour la Suisse, porte la contribution annuelle de 240 à 1000 francs. Mal- oré cette augmentation de frais, la Commission géodésique approuve à l’unanimité la nouvelle convention. La Commission ne pourra, d'autre part, pas payer à l'avenir cette contribution majorée sur son budget annuel. On peut proposer deux alternatives: 10 demander au Conseil fédéral de porter le crédit de la Commission de 15 000 à 16 000 fr., auquel cas la Commission acquitterait | la contribution à l'Association géodésique ; 2° laisser le crédit actuel à 15 000 fr. et proposer au Conseil fédéral Fe ke Commission pour l’année 1895. Ces comptes, qu ‘re à la fin de Et 1895, one été visés par le Pré: : 4 ue il a été dépensé à ce jour fr. 1645, 90. Si l'on _ tient compte du solde actif de l'année 1895, fr. 12,91, et. $ à du complément de l’allocation fédérale, 10 000 fr., il reste ; disponible à ce jour une somme de fr. 13 367, 0 pos ie F exercice courant. 1 1 189% Recettes. FER [ler janvier! Solde actif de 1894 . |." 48 31 déc. | Allocation fédérale pour 1895 de Départe- Ds LE ment fédéral de l'Intérieur . . . . | 15000 — “E » Divers et imprévu : | Intérêt, pour 4895, sur un dépôt fait à la Banque populaire suisse à Berne. . . 75 90 & Vente des publications de la Commission géo- | désique suisse, par Georg et Cie, Fæsi et ; Beer et le bureau topographique . . : 107 05 | Participation au bénéfice de la compagnie d’as- Ne. surances Zurich pour 189% . . . . . 3 20 | 1518645 | à D Je te 4 240 | STANESER F 15228 “ | 27 janv. | Solde actif de 1895 L «DER LT ei e RARES va T* > ss US Sen géodésique suisse pour l'exercice de 1895 _ 4895 Dépenses. tee | 34 déc. | Pour l'Ingénieur de la Commission : MES Traitement pour 1895 . . . HEC Ter. MANU Indemnité de logement pour 18981. re 800 Frais de voyage et de bureau : DEMAIN Indemnités de déplacement . . . . . . | 1288 Frais de voyage . 327 Frais de bureau, petits achats, réparations, etc. | 404 Frais des stations : Aides et dépenses des aides 950 Transport des instruments, établissement des | stations . . SARA REeT LE (Ingénieur : Total Fr. 3739 10.) Bureau top. fédéral : note de F. Pianca, ingé- nieur pour la station Generoso . . 231 Frais de nivellements (Bureau topogr. fédéral) A cquisition d'instruments (Nardin) : Frais d'impression : Procès-verbal 1895 (At- tinger) Séances de la Commission suisse et de la Commission permanente internationale : Séance à Neuchâtel (Hirsch, Gautier, Rebstein, Riggenbach et Lochmann) . . 289 Conférence à Neuchâtel Lena et | Riggen- bach) . : 136 Conférence à Berlin (Hirsch) MES 900 Contribution annuelle à l'Association géo- désique internationale pour 1895 Imprévu et divers : Assurance de l'ingénieur . LS Achats de cartes, etc. (H. Kærber, bur. top.) 79 hs - Frais de bureau (Bureau topogr. Hartmann) NATAAS | 1896 Total 15245 50 27 janv. Solde actif à nouveau . 12 Berne, le 27 janvier 1896. J.-J. LOCHMANN. Neuchâtel, le 28 janvier 1896. Le Président, Dr Ad. HirscH. FX es financière. Elle établit ensuite de ne . BUDGET RECTIFIÉ POUR 1896. Kecelles. es _ pendule Frais de RE x raie J'HRPLSESION EE LEE ANT NET Séance de la Commission suisse et de la ; _ Commission permanente internationale . Contribution annuelle à l'Association géo- à désique internationale pour 1896 U Imprévu AL AITERS AL AE SAUT BUDGET PROVISOIRE POUR 1897... Recelles. : Allocation fédérale pour 1897 . Ego Dépenses. Traitement de l'ingénieur Indemnité de logement au même . Frais de voyage et de bureau de l'ingénieur Frais des stations astronomiques el de pendule Frais de nivellements Die Acquisition et réparalions d'instruments Frais d'impression SACHET « Séances de la Commission suisse et du Bureau de l'Association géodésique in- ternationale . Imprévu et divers. Fr. 4000 » 500 — » 1800 = » 992002 ».: 1 0002 »_ 10082 » 150017 » 800 — » JO Fr,:15000 == Suivant la décision que prendra le Conseil fédéral au su- jet du mode de paiement des fr. 1000 de contribution annuelle à l’Association géodésique internationale, les re- celtes et les dépenses du budget de 1897 devront être toutes deux augmentées de 1000 fr. La séance est levée à G heures 40 minutes. Le Secrétaire, Le Président, R. GAUTIER. À. HirscH. .. D UC u . Pat ro