Return to LIBRARY OF MARINE BIOLOGICAL LABORATORY WOODS HOLE, MASS. LoANED BY American Muséum of Natural History 1^. ï, AsAéeny BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE POUR L'ANNÉE 1898 LILLE, IMPRIMERIE LE BIGOT FRERES BULLETIN l)K [.A r ' SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANGE (HECOlSrTMtJE D'UTILITE I^UBLICHJE) POUR L'ANNEE 1898 VINGT-TROISIÈME VOLUME PARIS AU SIÈGE DE LA SOGIRTK 7. rue des Grands-Augustins, 7 1898 AVI S Les Membres de la Société sont instamment priés d'adresser, d'une façon impersonnelle, tous les envois d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier DK LA Société Zoologique de France et toute la correspondance à Moijsieur le Secrétaire Général DE LA Société Zoologique de Frange, /l(»f<î LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ AU 31 JANVIER 1898 AVEC LA DATE DE LEUR ADMISSION Le nom des Membres fondateurs est précédé de la lettre F PRÉSIDENT HONORAIRE F Vian (Jules), élu le 27 février 1894. MEMBRES HONORAIRES 1894 Agassiz (Alexander), directeur du Musée de zoologie compa- rée de Harvard Collège, à Cambridge, Mass. (Etats-Unis). F Barboza du Bocage (prof. José-Vicente),, membre de l'Aca- démie royale des sciences, à Lisbonne (Portugal). 1894 Flower (sir William Henry), K. C. B., F. R. S., directeur du British Muséum (nalural history), président de la Société zoologique de Londres, South Kensington, à Lon- dres (Angleterre). 1878 GiiNTHER (Di" Albert), F. R. S., directeur de la section zoolo- gique du British Muséum, à Londres (Angleterre). 1878 Lacaze-Duthiers (D'' Henri de), membre de l'Institut, profes- seur à la Sor])Oune, 7, rue de l'Estrapade, à Paris. 1895 Lel'ckart (Dr Rudolf), correspondant de l'Académie de médecine, professeur à l'Université de Leipzig (Allemagne). 1894 LiLLFEBORG (W.), profcsscur émérite à l'Université d'Upsal (Suède). 1886 Milne-Edwards (Alphonse), membre de l'Institut, directeur du Muséum d'histoire naturelle, 57, rue Cuvier, à Paris. 1894 MôBius (K.), directeur du Musée zoologique, 43, Invaliden- strasse, à Berlin (Prusse). 1897 MuRRAY (John), Ph. D., directeur des publications de l'expé- dition du C/K///e//^e/', Challenger lodge, Wardie à Edimbourg (Ecosse). 1897 Nansen (Fridtjof), professeur à l'Université de Christiania (Norvège). 1880 N0RDENSK.J0LD (baron A.-E.), associé étranger de l'Académie des sciences, à Stockholm (Suède). 1878 Selys-Longchamps (baron Edmond de), membre de l'Aca- démie royale de Belgique, sénateur, 34, boulevard Sauve- nière, à Liège (Belgique). F Sharpe (R. Bowdlerj, F. L. S,, chargé de la section ornitho- logique du British Muséum, à Londres (Angleterre). 1895 Van Beneden (Edouard), membre de l'Académie royale de Belgique, professeur à l'Université de Liège (Belgique). MEMBRES CORRESPONDANTS 1893 Brusina (Spiridion), professeur à l'Université, directeur du Musée national zoologique, à Agram (Croatie). 1886 DuGÈs (D'' Alfred), consul de France, à Guanajuato (Mexique). 1888 Fritsh (D»" Anton), professeur à l'Université de Bohême, à Prague (Bohême). 1896 Graff (L. von), professeur à l'Université de Graz (Autriche). 1890 HoRST (D^ R.), conservateur au Musée d'histoire naturelle, à Leide (Hollande). 1897 Sluiter, professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande). 1891 Vejdovsky (Franz), professeur à l'Université de Bohême, à Prague (Bohême). MEMBRES DONATEURS DÉCÉDÉS 1) F Branicki (comte Constantin), décédé en 1884 1888 Chancel (M"e Aline), décédée en 1889. 1888 Guerne (baron Frédéric de), 1822-1888. F Hugo (comte Léopold), décédé en 189.-). 1876 Semallé (vicomte René de), décédé en 1894. (1) Par une délibéralinn en date ilii i") janvier 188îi, le Conseil a décide de main- tenir perpéfnellement en [('le du Uullrtin ia liste des Membres donateurs décédés. MEMBRES TITULAIRES (1) 1897 AcoMx (Georges), avocat, (5, rue des Chartreux, à Paris. 1890 Albert K (S. A. S. le prince), prince de Monaco (membre donateur), correspondant de l'Institut, 25, rue du Fau- bourg-Sa iut-Honoré, à Paris. 1889 Alluaud (Ciiarles), 84, boulevard Saint-Michel, à Paris. 1895 Amauurut, professeur au lycée, à Vesoul (Haute-Saône). 187i) Aaeblard (Dr Louis), IMiis, rue Paulin, à Agen(Lot-et-Garonne). 1892 Ancrv (Félix), administrateur-adjoint de la commune mixte, à Dra el Mizau (Algérie). 1892 André (E.), ancien notaire, 17, rue des Promenades, à Gray (Haute-Saone). 1892 AxGHELESco (Constantin), interne des hôpitaux, 71, rue des Saints-Pères, à Paris. 1897 AxiiPA (D' Grégoire), directeur du Musée d'histoire naturelle^ rue Blona, à Bucarest (Roumanie). lo. 1895 ApFELBECFi (Victor), conservateur au Musée de Bosnie et d'Herzégovine, à Saraievo (Bosnie). 1896 Arechavaleta (D»" José), directeur général du Muséum na;ional, 369, calle Uruguay, à Montevideo (Uruguay). 1893 Argod-Vallon (Albert), à Crest (Drôme). 1893 Armand Delille, étudiant en médecine, 7, rue Portails, à Paris. 1893 Arrigoni degli Oddi (comte), à Padoue (Italie). 1897 Artault (D'" Stéphen), 2, rue Boutarel, à Paris. 1895 AsTiNGO (Matheo), étudiant en médecine et en sciences natu- relles, 57, rue Rochechouart, à Paris. 1895 Aubert (Marins), aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, 3, allée Philippine, à Saint-Barnabe, banlieue de Marseille (Rouches-du-Rhône). 1877 Bailly (J.-F. D.), 75, rue Aylmer, à Montréal (Canada). 1890 Ballion (Jean), 367, chaussée de Courtrai, à Gand (Belgique). ao. 1880 Bambeke (D"" Charles van), professeur à l'Université, 7, rue Haute, à Gand (Belgique). 1878 Barrois (Dr Jules), villa Barrois, Cap Brun, à Toulon (Var). 1880 Barrois fD^ Théodore-Charles), professeur à l'Université, 220, rue Solférino, à Lille (Nord). 1896 Barrows (Walter B.), professeur de zoologie et de géologie au Collège d'agriculture, à Lansing, Mich. (Etats-Unis). 1890 Barvîr (Henri), à Choltice (Bohême). 1891 Baudouin (D»" Marcel), 14, boulevard Saint-Germain, à Paris. (1) La Sociélé s'esl vue dans la nécessité de ra^er de la liste des membres un rertain nombre de personnes qui av;iif ni négligé de payer leur cotisation {Art. // du Règlement). VIII 1893 Baurac (D"" J. C), médecin de la marioe, au Tranchard, par Verteillac (Dordogne). 1879 Bavay, pharmacien en chef de la marine, membre du Conseil supérieur de santé de la marine, o9, rue Boissière, à Paris. 1889 Bedot (D"" Maurice), directeur du Musée d'histoire naturelle, professeur à l'Université, à Genève (Suisse), 1878 Bedriaga (Dr Jacques de), oo, boulevard de l'Impératrice, à Nice (Alpes-Maritimes). 3o. 1880 Beltrémieux (D"" E.), président de la Société des sciences naturellesdelaCharente-Inférieure,àLaRochelle(Charente- Inférieure). 1886 Berthoud (Léon), pharmacien de l'hospice de Bicètre (Seine). F Bertrand (Joseph), (membre à rie), membre de l'Institut- professeur au Collège de France, 4, rue de Tournon, à Paris F Besnard (Auguste), conducteur des ponts et-chaussées, 68, route de Laval, au Mans (Sarthe). 1891 BÉTANCÈs (Dr Felipe), à Jacmel (Haïti). 1884 BiBLiOTHÈQLE de l'Uni versi té et de l'Etat, à Strasbourg (Alsace). 1889 Bibliothèque de l'Université, à Grenoble (Isère). 1890 Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, 2, rue de Bufïon, à Paris. 1892 Bibliothèque de l'Université, à Rennes (lUe-et- Vilaine). 1884 BiGNON (Mlle Fanny), docteur ès-scieuces naturelles, profes- seur à l'Ecole Edgard Quinet, 162, rue du Faubourg- Poissonnière, à Paris. ^o. 1884 BiNOT(Jean), interne des hôpitaux, 22, rue Cassette, à Paris. 1891 Blanc (Edouard), (membre à vie), explorateur, 32, rue de Yarennes, à Paris. 1892 Blanchard (M^e Raphaël), (membie donateur), 226, boulevard Saint Germain, à Paris. F Blanchard (D"" Raphaël), (membre dona'enr), professeur à l'Université, membre de l'Académie de médecine, 226, boulevard Saint Germain, à Paris. 1889 Blasius (Dr Rudolph), 23, Petrithor-Promenade, à Bruns- wick (Allemagne). 1889 Blasius (prof. Wilhelm), directeur du Musée d'histoire natu- relle. 7, Gauss-strasse, à Brunswick (.\llemngne). 1886 Blavy (Alfred), officier de l'Instruction publique, 4. rue Barralerie, à Montpellier (Hérault). 1881 Blonay (Roger de), 23, rue de Larochefoucault, à Paris. 1883 Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Université, 10, calle Academia, à Madrid (Espagne). 1882 Bonaparte (le prince Roland), (membre duiuileiir), 10, avenue d'Iéna, à Paris. IX 5o. 1(S93 BoNNAiRE (Dr E.), professeur agrégé à l'Université, accou- cheur des hôpitaux, 37'^'", rue de Bourgogne, à Paris. I880 BoNNiKR (Jules), directeur-adjoint de la Station maritime de Wimereux, 75, rue Madame, à Paris. 1880 BoucARD (Adolphe), otTicier d'Académie, Spring valc, île de Wight (Angleterre). 1885 BouLART (Raoul), préparateur au Muséum, 6, rue de la Cerisaie, à Paris. 1894 BouRET (Désiré), étudiant eu pharmacie, 51, rue Madame, à Paris. 1897 BouTAx (D^ Louis), maître de conférences à la Faculté des sciences, 172. boulevard Voltaire, à Paris. 1890 Bouvier (D^" E. L.), professeur au Muséum d'histoire natu- relle, 39, rue Claude Bernard, à Paris. 1893 Brahant (Edouard), au château de l'Alouette, près Cambrai (Nord), 1889 Branicki (comte Xavier), (inemhrr à vie), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie). 1890 Braun (Dr Max), professeur à l'Université, directeur du Musée zoologique, 1, Sternwartstrasse, à Kônigsberg (Prusse). 60. 1892 Brian (Alfred), {membre donateur), 6, via San Sebastiano, à Gênes (Italie). 1894 Brôlemann (Henry). 22, rue Marignan, à Paris. 1892 Brongniart (Dr Charles), assistant au Muséum, 9, rue Linné, à Paris. 1896 Brumpt (Emile), licencié ès-sciences naturelles, préparateur à l'Ecole pratique des Hautes-Etudes, 16, rue Gustave Courbet, à Paris. 1897 Bruyant, professeur- suppléant à l'école de Médeine, 26. rue Gaultier-de-Biauzat, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 1892 Bl'chet (Gaston), rue de l'Ecu, à Romorantiu (Loiret Cher). 1897 BujOR (Dr Paul), professeur de Zoologie à la Faculté des sciences de l'Université d'iassy (Roumanie). 1897 BuÉN (Odôn de), professeur à l'Université, à Barcelone (Espagne). F Bureau (D'" Louis), {membre à vie), directeur du Musée, professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue Gresset, à Nantes (Loire-Inférieure). 1880 Camerano (D"" Lorenzo) , professeur à l'Université, palais Carignan, à Turin (Italie), -o. 1880 Camprell (.Tohn-MacNaught), C. E., F. Z. S., senior assistant curator, Kelvingrove Muséum, à Glasgow (Ecosse). 1893 Carus (J. Victor), professeur à l'Université. 15, Uuiversitiils- strasse, à Leipzig (Allemagne). 1897 Carné (Adrien de), à Vitry-sur-Seine (Seine). 1887 Catois (Dr Eugène), professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue Ecuyère, à Caen (Calvados). 1895 Caustier (Eugène), professeur au lycée de Versailles, à Viroflay (Seine-et-Oise). 1880 Certes (Adrien), inspecteur général des finances, 53, rue de Varenne, à Paris. 1891 Chancel (M™« Marins), {membre donateur), 226, boulevard Saint Germain, à Paris. 1894 Chapon (I.ouis), étudiant en médecine, 44, rue de l'Arbre-Sec, à Paris. 1883 Chatin (Dï" Joannès), membre de l'Académie de médecine, professeur-adjoint à l'Université, 174, boulevard Saint- Germain, à Paris. 1891 Chaves (Francisco Affonso) , capitaine au 11« chasseurs, directeur de l'Observatoire météorologique, à Ponta Del- gada, île Sâo Miguel (Açores). 8o. 1884 Chevreux (Edonard), [membre donateur), route du Cap, à Bône (Algérie). 1891 Chevreux [W^^), (membre à vie), 131, Grande-Rue, à Boulogne- sur-Seine (Seine). 1888 Claybrooke (Jean de), 5, rue de Sontay, à Paris. 1881 Clément (A.-L.), (membre à vie), officier de l'Instruction publique, dessinateur, 34, rue Lacépède, à Paris. 1876 Collardeau du Heaume (Marie-Philéas), 6, rue Halévy, à Paris. 1887 Cos.Movici (D' Léon-C), professeur à l'Université, 11, Stefan cel mare, à lassy (Roumanie). 1882 Cousin (Auguste), à Quito (Equateur). 1883 Crié (D"" Louis), professeur à l'Université, à Rennes (Ille-et- Vilaine). 1893 Dahl (Dr Ferdinand), professeur à l'Université, à Kiel (Alle- magne). 1895 Dalmas (comte Raymond de), 26, rue de Berri, à Paris, yo. 1897 Dahuty de Grandpré (Albert), directeur du Muséum Des- jardins, à Port-Louis (Ile Maurice). 1894 Dassonville (Charles), licencié es sciences, vétérinaire aux batteries de la deuxième Division de cavalerie, à Lunéville (Meurthe-et-Mosellej. 1884 Dautzenberg (PhiVimie), {membre donateur), 213, rue de l'Uni- versité, à Paris. 1887 Delage (Dr Yves), professeur à l'Université de Paris, villa de Nice, à Sceaux (Seine). F Delamain (Henri), négociant, à Jarnac (Charcute). 1895 Delouche de Pémoret (Paul), au château des Crubliers, commune d'Arlhon (Indrej. XI 187() Demaison (Louis), 2,\, rueNitolas Perseval, à Reims (Marne). 1880 Deyrolle (Emile), 40, rue du Bac, à Paris. F DoLLFus (Adrien), directeur de la Feuille des jeunes natura- listes, 35, rue Pierre Charron, à Paris. 1892 DoLLFUs (Gustave), (»!<'/»/>/Tf/ii>), 45, rue de Chabrol, à Paris, ïoo. 1897 DoMET DE YoRGES (Albert), licenciées-sciences naturelles, 4, avenue Thiers, à Conipiègne (Oise). 1887 DoMiMci (Henri), licencié ès-sciences, 10, place Delaborde, à Paris. 1895 DoNCKiER DE DoNCEEL (lleuri), 20, place Denfert-Rochereau, à Paris. 1894 DoNGÉ (Ernest), 36, avenue de Châtillon, à Paris. 1877 DouviLLÉ, proiesseur à l'Ecole des Mines, 207, boulevard Saint-Germain, à Paris 1876 Dubois (D"" Alphonse), conservateur du Musée royal d'histoire naturelle, 115, rue Franklin, à Bruxelles (Belgique). 1882 Dubois (D^ Raphaël), professeur à l'Université, à Lyon (Rhône). 1889 DucH.\ussoY (D'^), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 8, rue des Beaux-Arts, à Paris. 1882 DuvAL (Dr Mathias), professeur à l'Ecole des beaux-arts et à l'Université, membre de l'Académie de médecine, 11, cité Malesherbes, à Paris. 1897 DuBoscQ (Di' 0.), chef des travaux pratiques de Zoologie de la Faculté des sciences, à Grenoble (Isère). no. 1895 Ellingsen (Edvard), à Krager0 (Norvège). 1887 Emery (D'Emile), chef de clinique à la Faculté de médecine, 5, rue de Rome, à Paris. 1876 Fatio (Victor), 1, rue Bellot, à Genève (Suisse). 1884 Faurot (D"" Lionel), {membre à vie), à Solignat, par Issoire (Puy-de Dôme). 1885 Ferré (Dr Gabriel), professeur à l'Université, à Bordeaux (Gironde). 1893 FiELD (D"^ Herbert Haviland), directeur du Bureau bibliogra- phique international, 8, Universitatsstrasse, à Zurich- Oberstrass (Suisse). 1886 FiLHOL (Dr Henri), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 9, rue Guénégaud, à Paris. 1894 Fischer (Df" Henri), chef des travaux zoologiques à l'Univer- sité, 9, rue Legoiï, à Paris. 1892 Fleutiaux (Edmond), 1, rue Malus, à Paris. 1894 FoÀ (Edouard), explorateur en Afrique, 62, rue Saint-Lazare, à Paris. I20. 1895 FocKEU (D' Henri), chef des travaux pratiques d'histoire natu- relle à l'Université, 34, rue Barthélemy-Delespaul, à Lille (Nord). XII 1897 Frhyssinge (Louis), étudiant en pharmacie et en sciences naturelles, 28, rue d'Assas, à Paris. 1886 François (Ph.), secrétaire général delà Société entomologiquc de France, 26, boulevard des Italiens, à Paris. 1890 Friedlander (R.) et (ils, libraires, 11, Carlstrasse, à Berlin (Prusse). 1895 FuLLARTON (Dr J.-H.), zoologiste au Fishery Board for Scotland, à Saint-Andrews (Ecosse). 1884 Gâche (Henri), 201, avenue Victor Hugo, à Paris. 1881 Gadeau de Kerville (Henri), 7, rue Dupont, à Rouen (Seine-Inférieure). 1880 Garman (Samuel), assistant of ichthyology and herpetology at the Muséum of Comparative Zoology, at Harvard Collège, à Cambridge, Mass. (Etats-Unis). 1897 Gaudin, négociant, à Cayenne (Guyane). 1894 Gaudry (Albert), membre de l'Institut, professeur au Muséum d'histoire naturelle, 7 bis, rue des Saints-Pères, à Paris. i3o. 1895 Gaulle (Jules de), 41, rue de Vaugirard, à Paris. 1896 Gauraud (Emile), 8, place des Acacias, à Royan (Char.-Inf.). 1879 Gazagnaire (Joseph), 29, rue Centrale, à Cannes (Alpes- Maritimes). 1895 Gervais (Dr Henri), assistant au Muséum d'histoire naturelle, 13, rue de Navarre, à Paris. 1887 GiROD (Dr Paul) , professeur à l'Université, à Clermont- Ferrand (Puy-de-Dôme). 1890 GiRODON (Alphonse), 7, quai Saint-Clair, à Lyon (Rhône). 1897 GouBiE (Richard), artiste peintre, 125, avenue de VVagram, à Paris. 1888 Greenough (H. S.), 12, avenue de Wagram, à Paris. 1894 Grouvelle (Philippe), 69, rue de Gergovie, à Paris. 1891 Gruvel, chef des travaux de zoologie à l'Université, à Bor- deaux (Gironde). i4o- 1880 Guerne (baron Jules de), (membre donateur), 6, rue de Tournon, à Paris. 1895 Guiart (!)•• Jules), (membre donateur), chef de travaux pra- tiques de parasitologie à la Faculté de médecine, 19, rue Gay-Lussac, à Paris. 1886 GurfEL (Frédéric), maître de conférences à l'Université, à Rennes (lUe-et-Vilaine). 1895 GuYOT, chef des travaux praticjues de zoologie à l'Université, à Rennes (llle-et-Vilaine). 1891 Hallez (D^ Paul), professeur à l'Université, à Lille (Nord). F Hamonville (baron Louis d'), (mentbre donateur), conseiller général, au château de Manonville. par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle). Xtlt 1888 Hkcht (D>" Emile), 12, rue Victor Hugo, à Nancy (Meurtiie- et-Moselie). 1886 HÉKOUARD (D"" Edgardj, clief des travaux de zoologie à l'Université, 9, rue de l'Ei^eron, à Paris. 1892 Herrera (Alphonse L.), aide-naturaliste au Muséum national. à Mexico (Mexitiue). 1896 HoussAYE (Emile), pharmacien de l'Assistance publique, 5, rue Jomard, à Paris, loo. 1895 HowARTH (Elyali), F.R.A. S., curatorof the public Muséum, à Shetfield (Angleterre). 1891 HuBER (])!■ Adolphe), 12 bis, place de Laborde, à Paris. lS8o HuET (D'' L.), maître de conférences à l'Université, 8, rue Pasteur, à Caen (Calvados). 1898 I.NGUE.MTZKY (Jcau), assistant de zoologie à l'Académie impé- riale de médecine, à Saint-Pétersbourg (Russie). 1894 Is.MAÏL Hakki. capitaine vétérinaii-e, professeur à l'Ecole vétérinaire de Pankalti, à Goustaulinople (Turquie). 189.J Jammes (D'" L.), chef des travaux pratiques de zoologie à l'Université, à Toulouse (Haute-Garonne). 1893 Janet (Armand), (mi'iiihn' à vie), ancien ingénieur de la marine, 29, rue des Volo itaires, Paris. 1890 Janet (Charles), ingénieur des arts et manufactures, villa des Roses, près Beauvais (Oise). 1x9."} Jaqlet (D'' Maurice), assistant à l'Institut anatomique et chii'urgical de l'Université, à Bucarest (Roumanie). 1890 JoANiN (Albert), préparateur à la Faculté de médecine, 4, rue Léopold Robert, à Paris. i6o. 1882 JouBiN (Dr Louis), {membre à oie), professeur à l'Université, à Rennes (llle-et-Vilaine). 1892 JouRDAN (Etienne), professeur-adjoint à l'Université. 6, rue de la Bibliothèque, à Marseille (Bouches-du-Rhône). F Jousseaume (Dr Félix), {membre à vie), 29, rue de Gergovie, à Paris. 1880 JuLiANY (Joseph), 12, place de l'Hôtel-de-Ville, à Manosque (Basses-Alpes). 1895 JuLiN (Dr Charles), professeur à l'Université, 131, rue Fragnée, à Liège (Belgique). 1879 Kempen (Ch. van), 12, rue Saiut-Bertin, à Saint-Omer (Pas- de-Calais). 1894 Kœhler (R.), professeur à l'Université, à Lyon (Rhône). 1888 Kerhervé (L.-B. de), licencié ès-sciences naturelles, à Lacres, par Samer (Pas-de Calais). 1897 KuNCKSiECii (Paul), éditeur, 52, rue des Ecoles, à Paris. 1889 Korotnev, professeur à l'Université de Kiev (Russie), directeur de la Station maritime de Villefrauche (Alpes-xMaritimesj. XIV i-jo. 1893 Krasilsshtshik (Isaac), 43, Leovskaïa, à Ki^hiuev (Russie méridionale). 1879 KûNCKEL d'Hercl'lais (Jules), assistant au Muséum d'histoire naturelle, 20, villa Saïd, à Paris. 1881 KiiNSTLER (Jules), professeur-adjoint à l'Université, à Bor- deaux (Gironde). 1891 Labbé (Dr Alphonse), préparateur à l'Université, 85, boulevard de Port-Royal, à Paris. 1887 Labonne (D"" Henri), directeur de la Société d'éditions scieu- tiliques, 15, rue de Médicis, à Paris. 1891 Laboratoire de zoologie de l'École prali(|ue des Hautes-Etudes, au Muséum d'histoire naturelle, 55, rue de Buffou, à Paris. \S[)2. Laboratoire de zoologie de l'Université, à Nancy (Meurthe- et-Moselle). 1895 Lafl'ma (Emile), industriel, à Paviot, près Voiron (Isère). 1895 Lallier (Dr Paul), 46, passage du Bureau (rue Alexandre- Dumas), à Paris. 1886 Lamy (Ernest), 113, boulevard Haussmann, à Paris. j8q 1894 Lance (Denis), 55, rue de Butïon, à Paris. 1896 Lanceplaine (Rnymond), préparateur à l'Université, 7, rue de l'Estrapade, à Paris. 1892 Lande (D"" Adam), 6, Maryjânska, à Varsovie (Russie). 1880 Langlassé (René), 42, quai National, à Puteaux (Seine). 1894 Laquiante (Francis), étudiant en médecine et en sciences naturelles, 95, boulevard Saint-Michel, à Paris. 1883 Larcher (Df Oscar), membre de la Société de Biologie, 95, rue de Passy, à Paris. 1877 Largu[er des Bangels (D'), conservateur du Musée de zoologie de Vaud, 29, rue de Bourg, à Lausanne (Suisse). 1888 LavergiNe de Labarrière (Joseph-Loïs), inspecteur d'assu- rances, 51, rue de Naples, à Paris. 1895 Leloup (Di' Charles), à Mennetou sur-Gher (Loir-et-Gher). 1882 Lennier (G.), directeur du Muséum d'histoire naturelle, 22, route de la Hève, à Sainte-Adresse, près le Havre (Seine- Inférieure). 1892 LÉON (D"- Nicu), professeur à l'Université, 89, strada Polona, ^9^- à Bucarest (Roumanie). 1891 LÉVEiLLÉ (Albert), bibliothécaire delà Société entomologique de France, 10, rue du Dragon, à Paris. 1897 LÉvv (.Vl«"e Madelaine), licenciée ès-sciences, 7, rue Rataud, à Paris. 1891 LiGNiÈREs (Joseph), répétiteur à l'École vétérinaire, à Alfort (Seine). XV 1887 Li.NARÈs (de), professeur à l'IJuiversité, 8, paseo del Obelisco, à Madrid (Espagne). 1890 LoKioL (Perceval de), au chalet des Bois, par Crassier, canton de Vaud (Suisse). 18i>7 LoYEz (Meiie Marie), licenciée es sciences naturelles, professeur à l'Ecole Edgard Quinet, 58, rue Bonaparte, à Paris. 1889 LucET (Adrien), vétérinaire, à Courtenay (Loiret), 1893 Maés (Albert), 39 bis, rue du Landy, à Clichy (Seine). 1889 Magalhàes (D"" Pedro Severiano dej, professeur à la Faculté de médecine, caixa docorreio n" 244, à Rio-de-Janeiro (Brésil). 2O0. 1882 Maggi (Leopoldo), professeur à l'Université, à Pavie (Italie). 188<') MAGNE(Alexaudrej,(///t'//(/y/r^/ouY//(^(y/), 41, rue Fasquier,à Paris. 18î>."; Maillet (Gusiave), industriel, 32, rue du Luxembourg, à Paris. 18S9 Maisonneuve (D'' Paulj , professeur à l'Université libre, à Angers (Maine-et-Loire). 1897 Malaquln (D"" A.), préparateur à l'Université, 159, rue Brille- Maison, à Lille (Nord). 1884 Man (D"- J.-G. de), à Jerseke, Zélande (Hollande). 1887 Marchal (Dr Georges), chef de travaux de médecine opéra- toire et chef de clinique chirurgicale à l'Hôtel-Dieu, 19, rue Robert-de Luzarches, à Amiens (Somme). 1887 Mahchal (D'' Paul), directeur de la Station entomologique de Paris, 120, rue Boucicaut, à Fonlenay-aux-Roses (Seine). 1891 iMarconxet (Ferdinand), interne des hôpitaux, 30, rue de Metz, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 1879 Marion, correspondant de l'Institut, professeur à l'Univer- sité, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 2IO. F MarmottaiN (D'), 31, rue Desbordes-Valmore, à Paris. 1895 Marotel (Gabriel), répétiteur de zoologie à l'Ecole vétéri- naire, à Alfort (Seine). 1892 Martel (E.-A.), avocat, secrétaire général de la Société de spéléologie, 8, rue Ménars, à Paris. 1892 Martin (D'' Henri), 9, place Possoz, à Paris^ 1885 Martin (René), avocat, au Blanc (Indre). 1893 Maupas (E.), conservateur de la Bibliothè(iue, rue de l'Etat- major, à Alger (Algérie). 1890 Maurice (D"" Charles), à Attiches, par Pont-à-Marcq (Nord). 1879 MÉGMN (Pierre), membre de l'Académie de médecine, 4, avenue Aubert, à Vincennes (Seine). 1889 Metshmkov (D"" Elle), ex-professeur à l'Université d'Odessa, chef de service à l'Institut Pasteur, 18, rue Dutot, à Paris. 1884 Moniez (D»" Romain), professeur à l'Université, à Lille (Nord). ■2-20. 1887 MoNVENOux (!)•■ Frédéric), 25, rue Grenette, à Lyon (Rhône). XVI 1895 MooRE (J. Percy), iustructor in zoology, University of Pennsylvania, î\ Pliiladelpliie, Penna (Etats Unis). 1897 MoRKAU (Dr Louis), 189, Ijoulevard Saiut-Gerniain, à Paris. 1883 Morgan (Jacques dej, directeur général du Service des antiquités en Egypte, chez M. le comte de Saint-Martin, 26, rue Victor-Hugo, à Amiens (Sommej. 1892 MoLLÉ (Léon), vétérinaire délégué de Paris et du département de la Seine, 116, avenue du Roule, à Neuilly-sur-Seine (Seine) 1876 Musée d'histoire naturelle, à Douai (Nord). 1892 Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse). 1888 Musée zoologique, 43, Invalideustrasse, à Berlin (Prusse). 1883 Musée national zoologique, à Agram (Croatie). 1886 Nabias (D"" B. de), (tneinbre à vie), professeur à l'Université, 17 bis, cours d'Aquitaine, à Bordeaux (Gironde). 2"3o. 1888 Nadar (Paul), 51, rue d'Anjou, à Paris. 1895 Nasonov (Nicolas), professeur de zoologie à rUniversitt;-, à Varsovie (Russie). 1891 Ner VILLE (Ferdinand de), ingénieur des télégraphes, 116, boulevard Haussmann, à Paris. 1891 Neumann (Georges) , professeur à l'Ecole vétérinaire, à Toulouse (Haute-Garonne). 1896 NEVEu-LEMAmE (xVIaurice), préparateur à la Faculté de méde- ciue, 20, rue d'Edimbourg, à Paris. 1897 NoBUE (Auguste), aide-naturaliste à l'école polytechnique de Porto (Portugal). 1895 Noualhier (Maurice), à Puymaud, par Nieul (Haute-Vienne). 1876 ÛBERTHUR (Charlesj, imprimeur, à Renues ((Ile-et-Vilaine). 1893 Odier (Georges), 39, rue de l'Université, à Paris. 1893 Odin (Amédée), directeur du Laboratoire maritime, 33, rue de l'Hôtel-de-Ville, aux Sables d'Olonne (Vendée). 240. 1896 Oka (D^" Asajiro), professeur de biologie à la Kotô-Gakkô, à Yamaguchi (Japon). 1895 Oliveira (Paulino d'j, professeur à l'Université, à Coimbra (Portugal); 1892 Olivier (Ernest), au château des Ramillons, près Moulins (Allier). 1895 Olsson (Dr Peter), lector, à Ostersund (Suède). 1890 Orueta (Domingo de), ingénieur des mines, à Gijôn (Espagne). 1879 Oudri (Emile), chef de bataillon, commandant le 2^ bataillon d'infanterie légère d'Afrique, à Gao-Bang (Tonkin) et à Durtal (Maine-et-Loire). 1884 Oustalet(D'' Emile), assistant au Muséum, 55, rue deBulïon, et 121 bis, rue Notre-Dame-des-Champs, à Paris. XVII 1889 Packard (A. S.), professeur à Broun University, à Provi- dence, H. I. (Etats-Unis). 1888 Pagks (D"" Jules), 3, rue des Saussaies, à Paris. 1890 Palacky (Jean), professeur à l'Université de Bohème, 11, rue de Cracovie, à Prague (Bohème). 25o. 1889 Paszlavszky (Joseph), professeur à la Réaliskola, Toldy Férencz-utcza, à Budapest (Hongrie). 1892 Pavesi (Pietro), professeur à l'Université, 5, via Belli, à Pavie (Italie). 1884 Pavlov {M^^ Mariej , Sheremetevski pereulok , maison Shercnietiev, logiïinent Go, à Moscou (Russie). F Pknnetier (D"" Georges), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à l'École de médecine, 9, rue Alain-Blan- chard, à Rouen (Seine-inférieure). 1887 Peruier (Edmond), membre de l'Institut, professeur au Muséum, 28, rue Gay-Lussac, à Paris. 1880 Perro.ncito (D^ Edouard), correspondant de l'Académie de médecioe, professeur à l'Ecole vétérinaire et à l'Université, 40, corso Vaientino, à Turin (Italie). F Petit (Louis) aîné, naturaliste, 21, rue du Caire, à Paris. 1896 Petit ( Ernest), naturaliste, 81, Ijouievard Saint-Michel, à Paris. 1897 Philippson (Maurice), candidat en sciences, 12, rue Guimard, à Bruxelles (Belgique). 1893 Pic (Maurice), {membre à cie), à Digoin (Saône-et-Loire). 260. 1879 PiERsoN (Henri), (membre à vie), à Brunoy (Seine-et Oise). 1895 Pigeot (P.), professeur à l'Ecole pratique d'agriculture, à Rethel (Ardennes). 1884 PiLLiET (D^" Alexandre), 4, rue Richepanse, à Paris. 1879 Plateau (Félix), professeur à l'Université, 152, chaussée de Courtrai, à Gand (Belgique). 1896 Porter (Charles-E.), casilla 1108, à Valparaiso (Chili). 189C Portier (Dr Paul), préparateur à la Sorbonne, 24, rue Nicole, à Paris. 1895 P0RTEVIN (Gaston), 12, rue de l'Horloge, à Evreux (Eure). 1889 Preudhomme de Borre (Alfred), villa de la Fauvette, Petit Saconnex, à Genève (Suisse). 1886 Procho (Henri), maître de conférences à l'Université, 72, rue Jeaune-d'Arc, à Lille (Nordj. 1895 Pruvôt (D»" Georges), professeur à l'Université, 6, rue des Alpes, à Grenoble (Isère). 2JO. 1893 Racovitza(D' G. Emile). 140, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1882 Railliet (A.), membre de l'Académie de métleciiie, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine). 1897 Rambaud (Pierre;, licencié es sciences, 76, rue d'Assas, à Paris. Bull. Soc. Zool. de Fr., 189S. xxiii. — i XVIIl 1886 Raspail (Xavier), à Gouvieux (Oise). 1890 RÂTz (D"" Stephau von), professeur à l'Académie vétérinaire, 23, Rottenbiller ulcza, à Budapest (Hongrie). 1879 Regnard (Dr Paul), membre de l'Académie de médecine, professeur à l'Institut national agronomique, directeur- adjoint du laboratoire de physiologie de la Sorbonne, 224, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1895 RÉGMEH (Raymond), greffier en chef du Tribunal de com- merce, 12, cours Gambetta, à Aix (Bouches-du-Rhône). 1895 Reyckaert (J.), agent de la Société Zoologique, 7, rue des Grands-Augustins, à Paris. 1898 Ribemont-Dessaignes (D^ A.), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 10, boulevard Malesherbes, à Paris. 1887 RiCHARD(DrJules),30, ruedu Faubourg- Saint-Honoré, à Paris. 2^- 1877 RicHET (D'' Charles), professeur à l'Université, 15, rue de l'Université, à Paris. 1897 Robert (Adrien), préparateur au laboratoire Arago, 3, rue Nouvelle, à Paris. 1887 Robinet (Charles), professeur de physique au lycée, 13, rue Nicole, à Chartres (Eure-et-Loir). 1893 RocuÉ (D'' Georges), inspecteur général des pèches maritimes, 20, avenue des Gobelins, à Paris. 1895 Roche (Emile), préparateur à la Sorbonne, 25, rue Daguerre, à Paris. 1890 RoDRiGUEz (Léopold), étudiant en médecine, attaché à la légation de Guatemala, 2, rue Racine, à Paris. 1888 RoLLiNAT (Raymond), à Argenton (Indre). 1895 Ross (Dr Norman G.), 176, Simeoe street, à Toronto (Canada). F Rothschild (baron Edmond de), {membre donateur), 19, rue LafTite, à Paris. 1880 Rotrou (Alexandre), pharmacien, à la Ferté-Bernard (Sarthe). ^90. 1895 Roule (D' Louis), professeur à l'Université, 19, rue d'Alsace- Lorraine, à Toulouse (Haute-Garonne). 1888 Sabatier (D"" Armand), correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté des sciences, à Montpellier (Hérault). 1895 Saint-Joseph (baron de), 23, rue François le"", à Paris. 1893 Saint-Loup (Remy), maître de conférences à l'Ecole des Hautes-Etudes, 104, rue de la Tour, à Paris. 1896 Saint-Paul (Léonard de , pharmacien de l'Assistance publi- que, 10, rue Saint-Benoît, à Paris. 1897 Sand (René), candidat en sciences à l'Université, 95, boule- vard du Nord, à Bruxelles (Belgique). 1894 Sanquirico (Charles), 25, rue Daguerre, à Paris. 1894 Santos (Luiz Francisco dos), pharmacien de la flotte brési- lienne, chez M. Audibert, pharmacien, à la Seyne (Var). XIX 1876 Saunders (Howard), F. Z. S., F. L. S., 7, Radnor place, Gloiicester square, à Londres (Angleterre). 1884 SAUVAGK(D'"EnHle), directeur houorairede la Station aquicole, directeur du Musée, 39 bis, rue Tour Notre-Dame, à Boulo- gne (Pas-de-Calais). 3oo. i88i Sauvixet (L. -Ernest), assistant au Muséum, 47, rue Cuvier, à Paris. 1894 Sauzier (Théodore), 6, boulevard de Courcelies, à Paris. 1886 ScHLUMBERGER (ChaHcs), ingénieur de la marine en retraite, 16, rue Christophe-Colomb, à Paris. 1896 Scott (Thomas), F. L. S., uaturalist to the fishery Board for Scotland, 14, Lorne sireel, à Leith (Ecosse). 1889 Secques (François), pharmacien de l'Assistance publique, 76, rue Monge, à Paris. F SÉDiLLOT (Maurice), 20, rue de l'Odéon, à Paris. 1897 Selmons (G. C. M.), directeur de l'Institut d'histoire naturelle, à Latsch (Suisse). 1895 Selol'S (Percy Sherborn),à Greenville.Michigan (Etats-Unis). 1879 SEOANE(Victor-Lopezj, avocat, membre de l'Académie royale des sciences de Madrid et président du Conseil provincial d'industrie et commerce, agriculture, 5, Luchaua, à la Corogne (Espagne). 1876 Shelley (captain Georges-Ernest), {membre à vie), F. Z. S., 7, Princes street, Cavendish square, W.,à Londres (Angle- terre). 3io. 1897 SzczAwiNSKA (M^ii' Wanda), docteur ès-sciences, 11, rue Méchain, à Paris. F Simon (Eugène), 16, villa Saïd, à Paris. 1892 SoviNSKY, professeur à l'Université, à Kiev (Russie). 1893 Spengel (D'' J. VV.), professeur à l'Université, à Giessen (Allemagne). 1877 Steindachner (Hofrath D^ Frantz), Director des naturhisto- rischen Hofmuseums, Burgring, à Vienne (Autriche). 1889 Stolzmann (Jean), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie). 1889 Studer (D"" Th.), professeur à l'Université, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse). 1895 Suard (D'), médecin de première classe de la marine, 18, avenue Colbert, à Toulon (Var). 1888 Suchetet (André), au château d'Autiville-Bréauté, par Goder- ville (Seine-lnférieurej, et 10, rue Alain-Blanchard, à Rouen. 1892 Targioni-Tozzetti (Adolphej, professeur à l'Institut des études supérieures, 19, via Romana, à Florence (Italie). 320. 1895 Taton-Baulmont (Edouard), 1, place de la Sorbonne, à Paris. 1893 Théry (André), à Saint-Charles, près Philippeville (Algérie). XX 1896 Thézée (Henri), chargé de cours à l'Ecole de médecine, place Sainte-Croix, à Angers (Maine-et-Loire). 1895 Thompson (d'Arcy W.), professeur à l'Université, directeur du Musée zoologique, à Dundee (Ecosse). 1895 ToMiDA (Michel), assistant au laboratoire zoo-physiologique de l'Université, Sararie, à Jassy (Roumanie). 1887 TopsENT (1)^ Emile), professeur à l'Ecole de médecine, 30, rue Vasselot, à Reunes (Ille-et-Vilainej. 1897 ToRRE (Carlos de la), professeur d'anatomie comparée à l'Université de la Havane (Cuba). 1878 TouRNEUx (Dr Frédéric), professeur à l'Université, 14, rue Sainte-Philomèue, à Toulouse (Haute-Garonne). 1894 Traizet (Emile), 42, rue Notre-Dame de Nazareth, à Paris. 1887 Trapet, pharmacien-major de première classe à l'hôpital militaire du camp de Chàlons, par Mourmelon-le-Grand (Marne). 33o. 1895 Trouessart (D' Edouard), 112, avenue Victor Hugo, à Paris. 1889 Vaillant (Léon), professeur au Muséum d'histoire naturelle, 8, rue de Bufïon, à Paris. 1896 Vallé (Louis), licencié es sciences, 48, rue Pernety, à Paris- Plaisance. 1891 Vaudremer (Dr Albert), 50, rue Centrale, à Cannes (Alpes- Maritimes). F Vian (Jules), (membre donateur), 42, rue des Petits-Champs, à Paris. 1876 Vian (Paul), notaire, 3, rueTurbigo, à Paris. 1894 ViGNAL (Louis), 28, avenue Dutjuesne, à Paris. 1876 ViLEMAREST (barou ue), 3, rue de Villerse.x.el, à Paris. 1888 ViLLEDiEux (Léopold), à Lariaux, par Saint-Rémy en Rollal (Allier). 1896 VoiNov (Demètre) , professeur à l'Université, Institut de zoologie, 37, boulevard Elisabeth, à Bucarest (Roumanie). 340. 1897 Ward (Henry Baldwiu),professeurà l'Université de Nebraska, à Lincoln, Nebr. (Etats-Unis). 1891 Wardell Stiles (D'" Charles), correspondant de l'Académie de médecine, Bureau of animal industry, Department of agriculture, à Washington, D. C. (États-Unis). 1880 Wavrin (marquis de), château de Ronsele, par Somergem, près Gand (Belgique). 1880 Weber (D"" Max), professeur à l'Université, 3, Sarphatikade, à Amsterdam (Hollande). 1896 Weysse (Arthur), 6, rue des Écoles, à Paris. 1890 WiERZEjsKY, professeur à l'Université, 6, Wielopole, à Cracovie (Autriche). 34G. 1891 ZoGRAF (I)»^ Nicolas), professeur à l'Université, Musée poly- technique), à Moscou (Russie). XXI LISTE GÉOGRAPHIQUE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ MH = .Mcrnbi-r linniuMiri', MC = Membre corrcsponclanl FRANGE (249) Allier (2) Olivier Villedieux Alpes (Basses) (i) Julifiny Ai-pesMariti.mes (3) i!('(lri;iga (J. de) Gazaijnaire VaudremtT Ardennes (1) Pigeot Boughes-du-Rhôxe (^4) Aiibort Jourdan Marion Régnier Calvados (3) Catois Huet Joyeux-La iïuie Charente (1) Delamain Charente-Inférieure {t) Beltrémieux Gauraud DoRUOliNE (I) Baurac Dkôme (1) Argod-Vallon Eure (1) Portevin Eure-et-Loir (Ij Robinet Garonne (Haute) (4) Jammes Xenmann Roule Tourneux Gironde (4) Ferré Gruvel Kûnstler Nabias (B. de) Hérault {i) Blavy Sabatier Ille-et-Vilaine (7) Crié Guitel Guyot Joubin Oberthiir Rennes (Bibliothéquf) Topsent Indre (3) Delouche de Pémoret Martin (R.J Rollinal Isère (4) Duboscq Grenoble (Bibliothèque) Lafuma Pruyôt NX II Loir-et-Cher {i) PUY-DE DÔME (3) Buchct Bruyant Leloiip Faurot Girod Loire-Inférieure (1) Rhône (4) Bureau Dubois (R.) Loiret (1) Girodon Lucet Kœhler Lot-et-Garonne (1) Monvenoux Amblanl Sartre (2) Maine-et-Loire (3) Besnard Rotrou Maisonneuve Oudri Saône (Haute) (2) Thézée Amaudrut André Marne (2) Saône-et-Loire (1 Demaison Pic Trapet Seine (11) Meurthe-et-Moselle (6) ■ Bertbould Dassonville Carné (A. de) Hamonville (Baron d') Cbevreux (M'="') Hecht Delage Marconnet Langlassé Nancy (Bibliothèque) Lignières Nancy (Laboratoire de Zoologie) Macs Nord (9) Marchai (P.) Marrois (Tb. Marotel Brabant Mégnin Douai (Musée) Railliet Kockeu Paris (133) llaii.z Aconin (Georges) Malaquin Alluaud Maurice Anghelesco Moniez Armand-Delille Prouho Artaull Oise (3) Astingo Baudouin Doniet de Vorscs .lanet (Cb.) Bavay Bertrand Baspaii Bignon (M"") Pas-ue-Calais (3) Binot Kempen (Ch. Van) Blanc Kerhervé (L.-B. de) Blanchard (M" Ri Sauvage Blanchard (R.) xxin moiiiiy il!, lie) R(m;ip;ti'tc (l'iiiicr l!.| Honnairi' lîonnirr ^1.) Boulart Boiirot nmilan Bouvier (E.-L.) Brôlemann Brongniarl (Cti.) l^rumpt Certes Chancel (M"" M.) Chapon Chatin (J.) Claj'broocko (J. de) Clément CoUardeau du Baume Dalmas (Comte de; Dautzenberg Deyrolle (E.) Dollfus (A.) Dollfus IG.) Dominici Donckier de Donceel Dongé Douvillé Duchaussoy Duval (Mathias) Eniery Filhol Fischer Fleutiaux Foà François Freyssingue Gâché Gaudry Gaulle (J. de) Gcrvais Goubie Greenough Grouvelle Guerne (Baron J. de) Gniarl lliTouard llubiT .loanin Jousseaume FClincksieck Kûnckol d'Herculais Labbc La bonne Laboratoire de Zoologie Lacaze-Duthiers (11. de), il. U. Lallier Lamy Lance Lanceplaine Laquiante Larcher Lavergue de Labarricre Léveillé Lévy (M^"") Loyez (M"'^) Magne Maillet Marmottan Martel Martin (D^ H.) Metshnikov Milne-Edwards (A.),.»/. 77. Moreau Moulé Muséum (Bibliothèque) Nadar Nerville (F. de) Neveu-Lemaire Odier Oustaiet Pages Perrier Petit (E.) Petit (L.) Pilliet Portier Racovitza Rambaud Régna rd Bevckaert XXIV Richard Vignal Richet Vilemarest (Baron de) Roche Weysse Roche Seine-et-Oise (i) Rodrigucz Caustier Rothschild (Baron Edm. de) Pierson Saint-Joseph (Baron de) Saint- Loup Seine-Inférieure (4) Saint-Paul (L. de) Gadeau de Kerville Sanquirico Lennier Sauvinet Pennetier Sauzier Suchetet Schlumberger Somme (I) Secques Marchai (G). Sédillot Var (4) Simon Barrois (J.) Szczawinska {AF"M 1 / Janet (A.) Taton-Baulmont Santos Traizet Suard Trouessart Vaillant ViENE (Haute) (1) Vallé Noualhier Vian (J.) Vendée (1) Vian (P.) Odin ÉTRANGER EUROPE (97) Açores (1) Chaves Allemagne (10) Berlin (Musée) Blasius (R.) Blasius (W.) Braun Carus Dahl Friedlânder I.euckart, M. IL Môbius, M. H. Spengel Alsace (1) Strasbourg (Bibliothèque) Autriche-Hongrie (IjJ) Apfelbeck Agram (Musée) Barvir lîrusina, il/. C. Fritsh, M. C. Graflf (L. von), M. C. Palacky Paszlavszky RAtz (S. von) XXV Sleimiaclinor VejdvosUy, lU. C. Wiorscjsky Belgique (10) l'Killiun liambcUc (Cli. van) Dubois (Alph.) Julin Philippsdii Plati'au Sand Selys-Lonjichamps (Baron de), M. H. Van Reneden (Ed.), M. H. Wavrin (Marquis de) Espagne (o) Bolivar Buen (Odon de) Linarès (de) Orueta (D. de) Seoane Grande-Bretagnk (li| Boucard Cainpbt'll Flower (Sir \V.). .)/. //• Fullarton Gûnther, .V. FI. Howartli Murray (John), .)/. //. Saunders Scott Sharpe, M. II. Shfiiey Tliompson Hollande (4) Horst, M. C. Man f J -G. de) Shiiter, M. C. Wcber Italie ( I) Arrigoni degli Oddi (Comte) Brian Camero Magffi Pavesi Porronoito Ta rginni-Tozzetti Monaco (1) Albert I" (S. A. S. le Prince) NoRViCGE (2) Eilingsen Nansen, M. H. Portugal (3) Barboza du Bocage, M. IL Nobre Oliveira (P. d') Roumanie (7) Antipa Bujor Cosmovici Jaquet Léon Tomida Voinov Russie (9) Branicki (Comte X.) Ivorotnev Krasilshtshilv Lande N'asonov Pavlov Sovinsky Stolzmann Zograf Suède (3) Lilljeborg, M. H. Nordenskjôld (Baron), M. B. Olsson Suisse (9) Bedot P^atio Field Genève (Musée) Larguier des Bancels Loriol Preudhomrae de Borre Selmons Studer. Turquie (I) Ismaïl Hakki XXVI ASIE (2) Japon (1) Oka Algérie (4) Ancpy Chevreux (Ed.) iMaupas ïhéry Brésil (I) Malgalhàes (P. S. rie) Canada (2) Railly Ross Chili (1) Porter Cuba (I) Terre (De La) Equateur (1) Cousin Etats-Unis (Si Agassiz, M. H. Barrows Garman TONKIN (1) Oiidri AFRIQUE (fi) Egypte (I) Morgan (J. do) Maurice (Ile) (1) Daruly de Grandprc AMÉRIQUE (19) Moore Packard Selous Ward Wardcll Stiles Guyane (I) Gandin Haïti (1) Bétancès Mexique (2; Dugès, M. C. H errera Uruguay (I) AriM'liavaiota LISTE DES MEMBRES DÉCÉDÉS pendant l'année i8gy 1883 Lemoine (Dr V.). 1879 JuLUEN (D^ J). 1878 Steenstrup (Japelus) XXVII BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNÉE 1898 Membres du Bureau : MM. Présidnit Prof. H. Fjlhol. Vice- Préside iilH < ( Prof. Yves Delage. Secrétaire général D»" R. Blanchard. Secrétaire général adjoint D»" J. Guiart. \ E. Caustier. Secrétaires { ^ ^ ^ f Dr J. Richard. Trésorier Ch. Schlumberger. Archiviste-Bibliothécaire Fr. Secques. Membres du Conseil I^ Membres donateurs S. A. S. le prince Albert I^r, de Monaco. Mme R Blanchard. Prof. R. Blanchard. A. Brian. Prince R. Bonaparte. Mme M. ChANCEL. Ed. Chevreux. Ph. Dautzenberg. Bo° ,J. de Guerne. Dr J. Guiart. B*"" d'Hamonville: A. Magne. Bo" DE Rothschild. J. Vian. 2° Anciens présidents D"" E. Oustalet. Dr L. Faurot. Prof. L. Vaillant. Prof. E.-L. Bouvier. Prof. MoNiEz. Pour 1896 Pour 1897 Pour 1898 3° Membres élus A. Certes. *H. Pierson. L. B. de Kerhervé. *Ed. Blanc. D'' Ch. Brongniart. D"" F. Jousseaume. E. Simon. Prof. Max Weber. Ch. Alluaud. Bavay. Dr E. HÉROUARD. Dr E. Trouessart. XXVllI LISTE DES PRÉSIDENTS DEPUIS LA FONDATION DE LA SOCIETE Président liouoraire : M. J. Vian. MM. 1876 J. Vian 1888 J. JuLLiEN (t 1897). 1877 J. Vian. 1889 G. CoTTEAU (t 1894) 1878 F. JOUSSEAUME. 1890 J. DE GUERNE. 1879 E. Perrier. 1891 A. Railliet. 1880 J. Vian. 1892 Ph. Dautzenberg. 1881 F. Lataste. 1893 E. OUSTALET. 1882 E. Simon. 1894 L. Faurot. 1883 J. KiJNCKEL d'Herculais. 1895 L. Vaillant. 1884 M. Chaper (f 1896). 1896 E.-L. Bouvier. 1885 P. MÉGNIN. 1897 R. Montez. 1886 P. Fischer (f 1893). 1898 H. FiLHOL. 1887 A. Certes. MM. Séance du ii Jaiwier i8g8. PRÉSIDENCE DE M. CH. JANET ET DE M. LE PROFESSEUR FILHOL En l'absence de M. Moniez. M. Ch. Janet prend place au fauteuil de la Présidence. 11 adresse les compliments de la Société à Mra.. Royal Society of Edinburtrli. Proceedings. Transaclions. Royal Physical Society. Proceedings. Royal Collège of PhysLcians. Reports. Scottish natural history. Annals, n"^ 2i-2iJ, l«'.t7. Natural history Society. Transactions, IV, n» :j, 189;j-96 ; V, n» 1, 1890-97. Biological Society. Proceedings and Transaclions, X ; XI, 1896-97. Zoological Society. List of Fellows, 1897. Proceedings, n" 4, 1890; n" 1-3, 1897. Transactions, XIV, n" 3-4, 1897. Royal microscopical Society. Journal, n"" 1-6, 1897. The international Jonrnal of microscopy and natural science VI, n"» 34-36. The Zoologist, (4), I, n"' 1, 3-12. Linnean Society. Journal, XXV, n"^ 163-165; XXVI, n- 166-167, 1897. Proceedings. Science-Gossip, III, n" 33-35. Literary and philosophical Society.- Memoirs and Proceedings, XLI, n" 1-4, 189r Nalurvidenskaberne, XXXVI, n" 1-2. Den Norske Nordliavs-expedition, 187r>-7S, XXIV, Bolanii< : PralDpkyUi. Muséum. Musée d'Iiistoiri' naturelle Aarshcller, n» 18, I8!« (1897). Aarsherelnirig, 1s9'i (18%). PORTUGAL Academia real das sciencias. Jornal de sciencias math., pliys. e natur., (2), IV, no 16; V, n» 17. Sociedade Carlos Ribeiro. Revista de sciencias naturues e sociaes, V, n'" 17-19. Annaes, n» I, 1894. RUSSIE Naturforschende (îesellschaft. Archiv fiir dte Naturkionde Lir-, Ehst^ loid Kiir- lanils, n" 2, 189f). SUzungsherichle, XI, n" 2, 1890. Schriflen, IX, 189C). OômocTBo ecTecTBOHcnbiTaTe.ieM npii hmii. \\.\- saHCKOMTî ynHBepciiTex'È. OômecTBO oiibiTHbix'b iiayKT> npii hmii. Kapb- KOBCKOM'b yHUBepCJITeT'fe. OômecTBO iiayqHoii MeAHUiiHM ii inneHbi. TpviiBi. 10 SÉANCE DU 11 .lANVIER 1898 Kiev. Moscou . Odessa. Saint-Pélersbourf,'. OôuuecTBo ecTecTBoiicnBiTaTe.neH. Société impériale des naturalistes. Kullelin, n" 2, 1896. OômecTBo jiiooiiTe.TeM ecxecTBOHHaniii. aHxjjono- JioriH » 9THorpa97. Musée national. irrhiros, VIII, I8',»2. CANADA Nova Scotian Institute of natural science. Proceeding.'' and Transactions, IX, n" 2. Geological and natural history Survey of Canada, VII, 1897. Cartes:, n" ;i.%, ;;;>7, i")6l, b62, 563, 567, ;)71. Canadian Institute. Transactions. Proceedings, I, n" 1, 1897. 12 SÉANCE DU 11 .lANVIKM 1898 Santiago. San-Josc. CHILI Société scifnliliiiiic ilii Cliili. Actes, V, n" 5, i8t>5(1897); VI. n"* 2-3, I^ÎMi: Vil, n ' \-.\. Congrrso cienti/ico jeneral Cliilnio, IB'J'i. COSTA-RICA Museo nacional. Informe del Musea nacional. Maniij'eros, Insectos, Molvscos /e7T(".s7re.s y fluviaiilea. ÉTATS-UNIS Baltimore. Boston. Brookville. Cambridge, Mass. Champalgn, III. Chicago. Cincinnati. (jranviilc, Oiiio. ilamlinc, Minn. lionghlon, Midi. Indianapolis, Ind. Lawrence. Moriden, Con. Milwaultee, Wis. .lohn Hopkins University. John Hopkins Hospital Bulletin. VII, n" 7n-72, 74. Circulai-, n»^ I.SO-i:n. Society of Natural Ilistory. rroceedings, XXVII, p. 7;)-.330 ; XXVIII, n" \-\ 18'I7. American .\cademy of Arts and Sciences. Proceerhnrjs, XXXI, 189G ; XXXII, n"» 1-4, I.SyC ; r)-l7, 1897; XXXIII, n"' 1-4. Society of Natural History. Muséum of comparative Zooiogy at Harvard Collège. Annual report, 18%-1)7. Bulletin, XXVIII, n» 3 ; XXX, n"^ 3-C. ; XXXI, n"' 1-4. Memoirs, XIX, n" 2 ; XX, XXI et atlas ; XXII et atlas ; XXXIII, n" 1. Cambridge entomological (]lub. Illinois State Laboratory of natural history. Bulletin, IV, n" l\ l8iJ.T. Biennal report, 1893-94. Academy of sciences. Report, 1896. Field Columbian Muséum. Annual report, 181-6. Publications, n"" 11-13. Gcological and natural history Siirvey. Bulletin, n" 1 . Society of natural History. Journal. XIX, n'> 2, IS'J7. Bulletin of t/ie scienti/ic laboraluries of Dcni.son Vnioer sity, IX, n" 1, 189i5 ; I-VIII (contents). Hamline University. Cataloqne of the Michigan Mining Schof)t. Is94-9ti. Indiana Academy of sciences. Proceedings, 1894, 1895. Tlu Kansas Unirersitg qiialerltj, V, n» 2, 1896. Meridcn Scicntific Association. Natural history Society of Wisconsin. rnblic Muséum. IhHinl of Tru^lee^, isn.'i-îr,. vSÉANCi: DU 11 .lANVIKU 1808 Minni'.ipdlis, Minn. N'ow-lliivcn. New-York. Pliiladclphip. Portland, Maino. Ralfigh, .\. C. Hochestor. Saint-Louis, Miss. Salem, Mass. San-Diego, Calif. San-Francisco. Tronton, X. Y Tufts Collège. Washington. l'Iir ireological ami nadiral liistory Siirvey of Mintusola. Minnesota Araih'my of natiiral scii-nce. Conneetieut Acailemy of arts and soienccs. New-Y(irii Academy of sciences. Ànnals, IX, n" 4-12, 1897. Transactions, XV, 18«.)o-l>6. Ameriean Muséum of Natural History. Animal Report, \HU(\. liullelin, VIII, 1896; IX, n"' 3, o, 7, 10, 13-17, 18, 19, 21, 22, 24, 27, 28. Aeademy of natural sciences. Journal, (2), X, n» 4; XI, n" 1, 1897. Proceedings, n»» 2-3, 1896; n"' 1-2, 1897. American Naturalist, n"^ 361-371. Zoological Society. Annual Report, 1896. American philosophical Society. Proceedings, XXXV, n°' I."1-Id3; XXXVI, n" l;i4-lo-;. Transactions, XIX, n" I, 1896. University of Pennsylvania. Vnirersity médical magazine, n"" G-12 ; X, n"' 1-3. Portland Society of natural history. Proceedings, II, n" 4. Elisha Mitchell scientific Society. Academy of science. .Academy of sciences. Transactions, VII, n"" 4-16, 1893-96. American Association for the advancement of sciences. Proceedings, XLV, 1896. Essex Institute. Society of natural history. California Academy of sciences. Occasional papers, V, 1897. Proceedings, (2), VI, 1896 ; Bolany , (3), I, n» I : Geologij, (3), I, n»^ 1-2 ; Zoolngtj, (3), I, n"» 1-4. The Trenton natural history Survey. Tufts Collège studies. Smithsonian Institution. Report, 1894. American monthly microscopical Journal, u"' 200-205, 209-214. U. S. National Muséum. Bulletin, n" 49, 1S96 ; n" 47, part I, 1896. Oceanic Iclithyology, 1 vol. tiorth American Birds. Proceedings, XIX, p. 787-824. Report, 1894. U. S. Geological Survey. U. S. Department of agriculture. North American fauna. Bulletin, n" 13. 14 SÉANCK DU II JANVIER 1898 Mexico. Orizaba. Buenos- Aires. Cordoba. La Plata. Montevideo. Farmer's Bulletin, a" 54, 1897. Yearbook, 18%. Division of Entomology. Division of Ornitliology and Mammaio^y. Section of foreign markots. Bureau of animal industry. Report, 1895, 1896. MEXIQUE Sociedad mexicana de historlu n;iliu-al. La Naturaleza, II, n"' !0-ll. Sociedad cientifica « Antonio Alzalc ». Meniorias, X, n»' 1-4. Sociedad Sanchez Oropesa, RÉPUBLIQUE ARGENTINE Museo publico. Anales, V, 1896-97. Memoria, 1894, 189.S, 1896. Academia nacional de ciencias. Boletin, XV, n" \-X Museo de la Plata. Revista, VII, n» 2, 1896 URUGUAY Museo nacional. Anales, VI, 1897. OCEANIE Adélaïde. Brisbane. Melbourne. >ydney. AUSTRALIE Royal Society of South Australia. South Australian Zoological and acclimatizalion Society. Anniial report, 1806-97. Natural history Society of Queenslaml. Royal Society of Queensland. Royal Society of Victoria. l'roceedings, VIII; IX: X, n° 1, 1897. Transactiong. Field Naturalisl's Club of Victoria. Viclorian NaturaUsl,Xm, n"= 9-12; XIV, n" 1-7. Thr Australian Muséum. Ijgt of Llie inseciivorous Uirds, n" 2, 1897. Memoirf, III, n"» l-.>. Records, III, n"' l-H, 1897. Ueporl, 1896. Linnean Society of New South-Wales. Proceedings, (2), X, n" 4, 189o. Royal Society of New South-Wales. SÉANCE DU 11 JANVIKIl 18î)8 15 Journal and Proceedings, XXX, 1896. Batavia. Natuurkundig Tijdsc/irif't voor Ncdertaiidscfi-ln'iië, ("J), LVI, 1897. NOUVELLE-ZÉLANDE WcllinL'ton. New Zcalanil Institiitc. ■e Iransaclionsand Proceedings, XXIX, 1896. u\ Séance du a 5 Janvier i8g8 PRÉSIDENCE DE M. KILHOL, PRÉvSIDENT. M. Ch. Porter, directeur du Musée d'histoire naturelle de Valpa- raiso (Chili), fait part de sa récente nomination à ce litre et se met à l'entière disposition des Membres de la Société. M. Ribemont-Dessaignes, présenté à la précédente séance, est élu Membre de la Société. MM. de Guerne et R. Martin présentent M. Inguenitzky, assistant de Zoologie à l'Académie impériale de médecine de Saint-Péters- bourg (Russie). MM. Bavay et Vignal sont nommés Membres de la commission de vérification des comptes. M. le Président annonce à la Société la prochaine ouverture des nouvelles galeries d'Aualomie comparée du Muséum. Il se propose de convier les Membres de la Société, à une date qui sera ultérieu- lement fixée, pour les leur faire visiter avant ([ue les portes ne soient ouvertes au public. 17 Séance du 8 Février i8g8 PliÉSIUENCE DE M. DALJTZENBElUi. ANCIEN PRÉSIMKNT M. IxGUENiTZKY, préseuté à la tiernière séance, est élu Membre de la Société. M. le Secrétaire géuéral rappelle aux Membres présents le programme de la cinquième Assemblée générale annuelle et les prie de vouloir bien s'inscrire pour les communications et le banquet. M. R. Blanchard fait une communication sur les Hirudinées du détroit de Mazellau, recueillies par M. Michaelsen. Ouvrages reçus depuis le 26 octobre 1897 J. DE Bedriaga, Di> Lvrchfnnna Europa's. II, Urodela, Schivaiizlurche ; in-S", 4:{o p., Moskaii, 1S97. A. Dubois, Remarques sur certains Oiseaux supposés nouveaux, Proc. Zoolog. Soc. of Loiidon, june 1897. 1. H. (iADEAU DE Kerville. Expériences physiologiques sur le Dyticus margi- nalis L. Bull, de la Soc. entomolog. de France, février 1897. i. Id., Deux observations personnelles sur l'extension de la huppe, des ailes et de la queue connue tnoyen de défense et d'attaque chez les Oiseaux. Bull, de la Soc. Zoolog. de France, XXII, février 1897. :i lu., La richesse faunique de la Normandie. Le Naturaliste, lo mars 1897. 4. Id., Sur un poussin monstrueux du genre déradelphe. Le Naturaliste, 15 juin 1897. J. Gal, Le castoreum du Gardon. Bull, de la Soc. d'étude des sciences natur. de Nîmes, n° \, 1897. A. Herrera. Recueil des lois de la biologie générale. Mexico, in-8° de xii- 140 p , 1897. 1. 0. E. Imhof, Die Forlschritte inder Erforschung der Thierwelt der Seen. Coinpte-reudn de la Société helvétique des se. nalur., Davos, 1890. 2. Id., Progrannii zu einer monographischen Bearbeitung eines grosseren Sees. Biologisches Centralblatt, XI 1, n"' IG et 17, 1892. 3. Id., Thierwelt der hochaipinen Seen. Ibidem, XV, n» 13, 1895. 4. Id., Summarische Beitrdge zur Kenntnis der aqualilia Invertebrata der Schweiz. Ibidem, XV, a» 19, 1895. A. Kem-ma, P. J. van Beneden, la vie et l'œuvre d'un zoologiste. Anvers, in-8"» de 137 p., 1897. F. Le Dantec, La forme spécifique, types d'êtres unicellulaires. Paris, 10-8" de 178 p.. 1897. J. Le Gouz de Saint-Seine, Notice sur les Nouvelles-Hébrides. Mém. de la Soc. bourguignonne de géographie et dhisloire. Dijon, 1897. 1. M. Pawlow, Sur un MaminouLh trouvé en 1896 prés de la ville de laros- laww. Annuaire géolog. et minéral, de la Bussie, II, n" 3, Varsovie, 1897, 18 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1898 2. Id., Etude stir les Mastodontes trouvés en Russie. Bull, de la Soc. impériale des Datur. de Moscou, n» 2, 1894. F. Plateau, Comment les fleurs attirent les Insectes, n<" 4 et 5. Bull, de l'Aca- démie de Belgique, n"' 9, 10 et 11, 1897. E. DE PoNciNs, Chasses et explorations dans la région des Pamirs. Paris, io-S» de 257 p. et 1 carte, 1897. 1. C. E. Porter, Boletin de sesiones de la Sociedad cientijica de Vaiparaiso, n' i, 1896. 2. Id., Vocabulario de historia natural. Vaiparaiso, 1897. '.'t. I»., Cundrns sinôpticos de las dioisiones de las historia natxtral y de las grandfs dioisiones de los reiihos animal i végétal. Vaiparaiso, in-8* de 5 p., 1897. G. RocHÉ, La culture des mers. Paris, in -8" de 328 p., 1898. E. Simon, Catalogue des espèces actuellement connues de la famille des Tro- chilides. Paris, in-8" de 46 p., 1897. L. Vaillant, Noie sur l'œuvre ichthyologique du C.A. Lesueur. Bull, de la Soc. philoinal. de Paris (8), Ylll, n" 1, 1895-96 (Brochure accom|)agnée de 3o planches inédites ou rares sur les Poissons et recueillies par M. le Prof. L. Vaillant). Ouvrages offerts par M. le Professeur K. Blanchard : J. B. (iÉHiN, Notes pour sercir « l histoire des Insectes nuisibles it l'agricul- ture, à l'horticulture et ii In sylviculture dans le département de la Moselle, n' .), Insectes qui attaquent les Poiriers, I" partie, Coléoptères. Bull, de la Soc- d'hist. nalur. du département de la Moselle. 18.56-1857. H. (jERVAiset F. Ameghino, Les Mammifères fossiles de l'Amérique du Nord. Paris et Buenos .\ires, in-8" de 225 p., 1880. F. CiiDON, Venins multiples et toxicité humorale chez les Batraciens indigènes. Paris, in-B" de 74 p., 1897. 1. Ch. Gouheau, Les lïisectes nuisibles aux arbustes et aux plantes de parterre. Paris, in-8» de 144 p., 1869. 2. Id., les Insectes nuisibles aux forêts et aux arbres d'avenues. Pans, in-S» de 374 p., 1867. 3. Id.. Le:^ Insectes nuisibles aux arbres fruitiers, aux plantes potagères, industrielles et économiques, aux céréales et aux plantes fourragères, n" 2, sup- plément. Paris, in-B" de 147 p., 1865. L. Olivier, Répertoire illustré de la Revue générale des sciences pures et appliquées. Paris, in-8° de 300 p., 1894. A. Sabatier, Etudes sur le cœur et la circulation centrale dans la série des Vertébrés. Montpellier, in-8» de 459 p. et 18 pi.. 1873. A. SucHKTET, Les Oiseaux hybrides rencontrés à l'état sauvage, V partie, additions et corrections. Lille, XX, p. 473-873, 1895. A. ÏARi.ioNi-TozzETTi, AnimctH ed insecti del tabacco in erba e del tabacco secco. Firenze, Ronia, in-S" de '.UCt p., 1891. G. Vasseur, Recherches géologiques sur les terrains tertiaires de la France occidentale, in S" de 432 p. et 4 cartes. Offert par M. Ad. Dollfus : A. Lucante, Essai géographique sur les cavernes de la France et de l'étranger. Bull, de la Soc. d'études scieutifiques d'Angers, in-8» de 210 p., 1882. , 19 Séance du ai Février i8gS CINQUIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE PRÉSIDENCE DE MM. BUREAU, PRÉSIDENT D'HONNEUR ET EILHOL, PRÉSIDENT M. le Président souhaite la bienvenue aux Membres de province venus pour l'Assemblée générale et remercie M. Bureau d'en avoir accepté la Présidence d'honneur. Sont présents: MM. Aconin, Alluaud, Bavay, Blanchard, Brumpl, Bureau, Certes, Dautzenberg, Delage, DoUfus, Domet de Vorges, Filhol , Freyssinge, Gadeau de Kerville, de Guerne , Guiart, Hérouard, A. Janet, Ch. Janet, Joubin, Meii« Loyez, MM. P. Mar- chai, Neumann, Neveu -Lemaire, E. Petit, Pic, Richard, Robert, Sanquirico, Schlumberger, Secques, Vaillant, MM. Fatio, Juliu, Moniez, Olivier, Raspail, Trouessart et Vignal s'excusent par lettre de ne pouvoir assister à la séance. M. le Président adresse les félicitations de la Société à MM. Rail- LiET et RoLLiNAT, récemmeut promus Ofliciers d'Académie, ainsi qu'à M, le D^ Pruvot, professeur à l'Université de Grenoble, nommé récemment Sous-Directeur Chef des travaux de Zoologie pratique et appliquée à l'Université de Paris, et à M. le D»" Malaquin, chargé de conférences à l'Université de Lille. M. le Professeur R. Leuckart, Membre honoraire de la Société, est décédé à Leipzig le 6 février, dans sa 76® année. En apprenant cette triste nouvelle, M. le Secrétaire général a fait parvenir à la veuve de l'illustre zoologiste un télégramme de condoléance. M. R. Blanchard. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société le premier fascicule des Archives de parasitotogie. Ce nouveau périodique paraîtra tous les trois mois, sous ma direction. Il est consacré, comme son nom l'indique, à l'étude des agents animés qui sont susceptibles de provoquer des maladies chez l'Homme et chez les Animaux. L'histoire de la médecine depuis quinze ans démontre d'une façon éclatante quel rôle prépondérant jouent en pathologie humaine et animale ces parasites divers, encore si mal connus. C'est vers leur étude que s'oriente résolument la médecine scientifique ; l'histoire naturelle médicale, trop longtemps attardée dans l'étude de la 20 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 botanique descriptive, revendique à son tour la place qui lui revient de droit dans ses investigations nouvelles : ni l'helmintho- logie, ni la bactériologie, ni la mycologie ne sauraient lui rester étrangères, sans parler des Sporozoaires, des Acariens et de bien d'autres parasites, qu'il importe d'étudier aussi bien au point de vue de leur structure, de leurs métamorphoses, de leurs migra- tions, qu'à celui des accidents morbides qu'ils provoquent. Les Archives rie parasitolonie sont destinées à centraliser les travaux originaux répondant à ce vaste programme. En de pareilles questions, la médecine humaine est condamnée à l'impuissance, si elle ne s'éclaire au flambeau de la médecine comparée : le temps n'est plus où le médecin et le vétérinaire n'avaient ni la même science ni le même langage et vivaient cote à côte sans se con- naître ; aujourd'hui, un lien étroit et indissoluble les unit l'un à l'autre : c'est uniquement la parasitologie qui a effectué ce rappro- chement fécond. Aussi les Archives publieront-elles des travaux rela- tifs aussi bien à la médecine vétérinaire qu'à la médecine humaine. Elles feront plus encore, puisqu'elles accueilleront avec une égale faveur les travaux concernant les parasites et les maladies parasi- taires des animaux n'ayant pour l'Homme aucune utilité directe. Les enseignements les plus précieux et les plus fertiles en déduc- tions scientifiques ont résulté trop souveut de semblables recher- ches pour que la publication dans les Archives de travaux de cet ordre ne soit pas amplement justifiée. Le premier fascicule montre déjà quelle allure je compte donner au nouveau journal dont j'entreprends la publication. 11 renferme onze mémoires originaux, dont deux en langue anglaise. Au nombre des collaborateurs ligurent nos confrères MM. Lucet, Marotel, Mégnin, Railliet et Wardell Stiles. Persuadé que la connaissance des langues étrangères est l'une des principales qualités que doit posséder actuellement l'homme de science, je publierai dans leur langue originale les mémoires qui me seront envoyés de l'étranger. Toutefois, je bornerai à quatre (allemand, anglais, espagnol et italien) le nombre des langues étrangères que je suis disposé à accueillir. J'enverrai directement à la bibliothèque de la Société les fasci- cules suivants, au fur et à mesure de leur apparition. M. FiLHOL. — Au nom de la Société zoologique de France, je remercie M. Blanchard de ce nouveau témoignage de dévouement à la Société et à la Science et je lui adresse nos vœux les plus sincères pour le succès des Archives de 'parasitologie. sÉANCK DU 21 fp:vriek 1898 21 Couforinémeat îi l'art. XIV des Statuts, M. le Trésorier rend compte de sa gestion pendant l'année 1897. MM. Bavay et Vignal donnent communication de leur rapport sur les comptes du Trésorier pour l'année 1897. Ils concluent à la parfaite régularité des écritures et proposent d'adresser de chaleu- reux remerciements à M. Schlumberger pour sa bonne gestion et son dévouement aux intérêts de la Société. Cette proposition est adoptée à l'unanimité. M. DE GuEKNE, Secrétaire général de la Société nationale d'Accli- matation de France, invite les Membres présents à se rendre le vendredi 25 février, à 3 heures et demie, au siège de la Société, 41, rue de Lille, pour assister à la séance générale annuelle. M. le prof. FiLHOL se met à la disposition des Membres de la Société pour leur faire visiter la nouvelle installation des galeries d'Anatomie comparée du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Rendez-vous est pris pour mercredi à 3 heures. Le mercredi 23 février, à 3 heures, un grand nombre de Membres de la Société étaient fidèles au rendez vous. La place nous manque malheureusement pour décrire la merveilleuse installation des nouvelles galeries d'Anatomie comparée. Elles font grand honneur au savant qui a présidé à leur organisation et qui, avec art et talent, a su mettre à profit l'emplacement et la lumière, pour faciliter l'étude de ces immenses collections. M. R. Blanchard s'est fait, du reste, l'interprète de tous en félicitant M. Filhol et en lui adres- sant, ainsi qu'à M. le D'' H. Gervais, tous nos remerciements pour l'aimable accueil fait aux Membres de la Société zoologique de France. Les Membres présents, avant de quitter le Muséum, visitent la nouvelle galerie de Paléontologie. Nous renouvelons ici nos sin- cères remerciements à M. Boule, qui a bien voulu nous y servir de guide. Le jeudi 24 février, à sept heures et demie du soir, les Membres de la Société se sont réunis en un banquet, au restaurant Marguery, sous la présidence d'honneur de M. le professeur Bureau et sous la présidence de M. le professeur Filhol. Bull. Soc. Zoulog. ck- Fr. 1898. xxiii. — i. 22 SÉANCE DU 21 FÉVKIER 1898 Etaient présents: MM. Alluaud, Artault, Bavay, Blanc, R. Elan cliard, prince R Bonaparte, Bureau, Certes. De Claybrooke, Daut- zenberjï, Doniet deVorges, Donckier de Donceel, Dollfus, Filhol, Freyssinge, Gadeau de Kerville, Guiart, d'Hamonville, Hérouard, A. Janet, Ch. Janet, Jouiîin, P. Marciial, Neveu Lemaire, Olivier, Oustalet, L. Petit, Richard, Sanquirico, Sauvage, Schlumberger, Secques, Simon, Vaillant, L. Vignal, P. Vignal. S'étaient excusés : MM. Aconin, Faurot, De Guerne et R. Martin. M. Clément, dont les Membres de la Société ont pu, depuis long- temps, apprécier le talent, avait, comme par le passé, offert aux convives un artistique menu, tiré en lithographie, reproduisant les traits de M. Bureau et rappelant ses travaux sur les Mormonidés. M. le professeur Bureau, président d'honneur, ouvre la série des toasts par le discours suivant : SUR LES MAMMIFÈRES ET LES OISEAUX EN VOIE DE DISPARITION DE LA FAUNE FRANÇAISE (( Messieurs et chers Collègues, » Je suis profondément touché de l'honneur que vous avez bien voulu me faire en m'appelant à présider notre S"^" Assemblée géné- rale annuelle. Car je vois, dans cette marque d'estime, un souvenir des années déjà reculées, où nous fondions, avec plusieurs d'entre vous, la Société zoologique de France. » Je m'honore aussi de voir à notre tête M. le professeur Filhol, le savant éminent, qui, montrant dans ses études une grande pénétration de vue, s'est fait un nom impérissable, par ses recher- ches sur les Mammifères des phosphorites du Quercy, du miocène de Ronzon et de Saint-Gérand-le-Puy et qui, continuant à Sansan les fouilles de Lartet et de M. Alphonse Milue-Edwards, nous a révélé l'ancienneté des Lémuriens sur notre sol et l'affinité de cette faune avec la faune africaine. Ces travaux sont du nombre de ceux qui élèvent l'esprit par leur portée philosophique. » Que dirai-je aussi, Messieurs, de cette puissance de travail, de cet esprit d'organisation et de ce goût exquis dont notre Président nous a donné la preuve, en nous appelant hier à visiter, avant l'heure, cette merveilleuse galerie d'Anatomie comparée qui a fait notre admiration et dont l'inauguration prochaine est destinée à un grand retentissement. » La science que nous aimons tous est si vaste que personne SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 23 aujourd'hui ne songe à en approfondir toutes les parties, aussi voyons-nous s'étiiblir la division tlu travail. Beaucoup d'entre vous, par un louable patriotisme, montrent une prédilection pour l'étude de la faune française. » Le champ d'exploration est vaste ; il l'est surtout en ce qui concerne les Invertébrés. Mais heureusement, cette faune ne subit pas de pertes sensibles. Elle se maintient assez bien sur notre sol, malgré les progrès de la civilisation. Les travailleurs ont donc tout le temps d'y faire des découvertes nouvelles et ils peuvent compter sur leurs successeurs pour achever leur œuvre. )) iMais, hélas! il n'en est pas de même des animaux supérieurs dont le nombre diminue graduellement au point que certaines espèces ont récemment disparu de notre faune et que d'autres, plus nombreuses, sont en voie de disparition. » C'est pour ce motif, Messieurs, qu'arrivés au terme du XIX^ siècle, il m'a semblé qu'il y aurait intérêt à jeter un coup d'œil sur les pertes que nous avons faites et sur celles dont nous sommes menacés dans uu avenir prochain. » Avant de déplorer la perle d'êtres iuoiïensifs qui sont autant de fleurons enlevés à la faune française, il est juste toutefois de se réjouir, au nom des éleveurs, et même de la sécurité publique, de la disparition prochaine du Loup, le plus redoutable de nos animaux carnassiers. » Ces fauves qui, dans la première partie de ce siècle, infestaient la France, ont été de tous côtés l'objet de poursuites actives, en raison des ravages qu'ils commettaient dans les troupeaux et des dangers auxquels l'homme lui même se trouvait exposé. A l'heure actuelle, la horde sauvage, entièrement décimée, s'est retranchée dans des régions circonscrites, éloignées les unes des autres, où elle est vouée à une extermination certaine. On en peut donner pour preuve leur disparition récente de plusieurs régions où ils s'étaient réfugiés, comme la chaîne des Pyrénées et la région médi- terranéenne dont le centre est occupé par le déparlement du Gard. » Peut-être, cependant, quelques sujets errent-ils encore dans la chaîne des Corbières. Quoi qu'il en soit de ces animaux isolés, dont la tin est prochaine, on peut dire que les derniers représen- tants de lespèce sont aujourd'hui confinés dans trois régions de la France, dont les centres sont: la Meuse à l'est, le Bretagne et la Dordogne à l'ouest. )) La région de la Meuse n'est plus habitée que par un très petit nombre de Loups. 24 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 » Eq Bretagne, la diminution de ces animaux a fait de tels pro- grès, dans ces dernières années, que tout fait prévoir leur dispa- rition prochaine. En Loire-Inférieure, le dernier fut tué, il y a environ 12 ans, sur le champ de manœuvre du Petit-Port, près Nantes, par un adjudant. Il me faudrait rappeler des souvenirs qui datent de loin, pour citer d'autres exemples de sa présence dans ce département. Le 19 octobre 1869, me trouvant à la chasse avec un de mes cousins, à proximité de la forêt d'Ancenis, un Loup, par imprévoyance ou par audace, ne craignit pas de s'avancer à quelques mètres de nous, pour chercher à s'emparer, à la tombée du jour, d'un mouton qu'il avait abandonné dans un fossé, après l'avoir égorgé quelques heures avant. Un coup de feu ne l'arrêta pas sur place. L'animal gagna la forêt, et, la nuit tombant, les recherches furent infructueuses. En 1872, un loup se montra dans la même région et on n'en vit plus depuis. » L'espèce s'est maintenue plus longtemps dans l'Ille-et-Vilaine. Dans une chasse faite le 4 juillet 1879, avec MM. Le Cour Grand- maison, propriétaires de la forêt d'Araize, nous enlevâmes deux louveteaux âgés de deux à trois mois et MM. Levesque ont offert au Muséum de Nantes une louve tuée dans la forêt de Paimpont en janvier 1884. » Les Loups se montrent encore, il est vrai, dans l'Ille-et-Vilaine, le Morbihan et le Finistère : mais ce ne sont guère que des animaux errants. )) Graduellement refoulés du sud au nord dans la presqu'île Armoricaine, par les progrès de la civilisation, ils opèrent leur retraite vers le département des Côtes-du-Nord où des forêts, situées au milieu des landes arides et désertes, leur servent encore de refuge. » Dans les départements qui avoisinent la Dordogne, la Charente et la Vienne, la dimiuutiou de ces animaux, sans être aussi rapide, s'accentue chaque année, et leur retraite s'effectue graduellement de la périphérie au centre. » Comme on le voit, la disparition de l'espèce est proche, et l'on peut entrevoir déjà quelle sera sa marche. )) Le Loup disparaîtra de l'est sous les effets meurtriers de la strychnine. » En Bretagne, graduellement refoulé vers le nord, nous le verrons établir ses derniers retranchements dans le département des Côtes-du-Nord, probablement dans le voisinage de la forêt de Loudéac, d'où j'obtins encore un vieux mâle le 18 avril 1896. fi SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 25 » Enfm, nous le verrons survivre peodaDt quelque temps dans le centre et c'est sans doute dans les parties les plus retirées de la Dordogne qu'aura lieu l'extermination de l'espèce. » Puisque ce dénouement est fatal, nourrissons au moins l'espoir que le dernier survivant échappe au poison meurtrier et qu'il soit réservé à un Nemrod de se rencontrer un jour avec le deinier Loup de la France. » Un animal de plus faible taille, mais plus souple, plus rusé et peut-être plus sanguinaire, le Lynx, doit sa disparition prochaine, si ce n'est un fait accompli, à ses déprédations et peut être aussi à la beauté de sa fourrure. Confiné dans les régions montagneuses, le Lynx habitait les parties élevées et boisées des Hautes et Basses- Alpes, de l'Isère, de la Dordogne et du Jura. On manque toutefois de documents précis sur les captures faites dans ces différentes régions. Le frère Ogérien a cependant établi, d'après des renseigne- ments de la Préfecture de Lons-le-SauInier, que, dans le Jura, les deux derniers spécimens auraient été tués en 1824 et 1834. » Aujourd'hui, on aurait peine à citer, dans les Alpes françaises, de récentes captures, aussi n'entendrez-vous peut-être pas sans intérêt les derniers renseignements que j'ai pu recueillir. Un de mes correspondants, M. Berlie, de Tournoux, bien connu des ornithologistes, m'écrivit à la date du 6 février 1886, qu'en avril 1872, il apprit au village de Vars, dans les Hautes-Alpes, qu'un Lynx venait d'être tué dans les environs de Guillestre. Il se hâta de s'y rendre pour obtenir sa dépouille, mais l'animal avait été porté à Embrun et vendu à vil prix. Puis, après m'avoir décrit le refuge des Lynx, sur un petit plateau couvert de blocs éboulés, situé sur la haute montagne qui domine la vallée de Seillac, il ajoute ces mots : (( C'est là que pour la première fois je remarquai, en frisson- nant, les traces de ces sanguinaires félins ». » Si le Lynx se montre encore dans cette région de la chaîne alpine, on peut dire qu'il est complètement détruit, et depuis bien des années déjà, dans les Pyrénées françaises. L'histoire n'en a du reste enregistré que trois captures dont nous ne possédons même pas les dates précises. » En 1821, Companyo, répondant à G. Cuvier, qui le priait de vouloir bien le renseigner sur l'existence du Lynx dans les Pyré- nées, lui écrivit qu'un sujet avait été tué dans la forêt de Formi- guères située dans les Pyrénées occidentales. )) Plus tard, dans son Catalogue des Mammifères, qui date de 1841, le même auteur signale un second Lynx, provenant de Salvanère, 26 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 déposé au Musée de Perpignan. Un troisième sujet, enfin, dont on a conservé le souvenir, aurait été tué, me dit M. Gourdon, il y a 45 ans environ, dans les forêts de pins de la base du pic de Padenne, sur le versant espagnol, à deux heures de marche de la frontière, par un habitant de la petite ville de Venasque. » Le Lynx a donc disparu de la chaîne des Pyrénées, ne laissant, on le voit, comme preuve de son existence ancienne, qu'une seule dépouille dans les collections françaises. )) D'autres Carnivores diminuent sans doute et deviennent assez rares ; de ce nombre sont le Chat sauvage et l'Ours brun. La Genelte même serait, dit-on, eu voie de disparition dans les départements méridionaux; mais elle se maintient encore en nombre dans certaines régions, particulièrement en Vendée, d'où les fourreurs de Nantes reçoivent de nombreux sujets, surtout lorsque la terre est couverte de neige. » Je ne pousserai pas le culte de la Zoologie jusqu'à demander que des mesures soient prises pour arrêter la destruction, en France, des animaux carnassiers. Tout en les livrant à la vindicte publique n'oublions pas cependant qu'il est temps de recueillir les dernières pages de leur histoire, et reportons notre sollicitude sur les espèces inotïensives dont la disparition n'a pour cause que l'appât du gain et souvent même le plaisir de la destruction. )) De ce nombre est le Castor, sur lequel M. Valéry Mayet nous a présenté une intéressante étude au Congrès de zoologie de 1889. Récemment, M. Galien Mingaud a de nouveau plaidé la cause de cet intéressant animal. » Chacun sait que le Castor existe encore sur le Gardon, sur le Rhône, entre Arles et Pont Saint-Louis, et sur le Petit-Rhône, entre Beaucaire et la mer. M. Valéry Mayet évaluait dernièrement le nombre des Castors, encore vivants en France, à moins d'un cent, 70 ou 80 seulement. Une prime de 15 fr. , allouée pour chaque capture, par le Syndicat des digues du Rhône, qui s'exagérait les dégâts produits par ces animaux, allait, à bref délai, produire un effet décisif. Emu de ces funestes résultats, notre collègue prit en mains la cause de l'inofïensif animal et obtint, en 1891, la suppres- sion de la prime. Cette mesure semble avoir produit l'effet qu'on en attendait. La chasse est devenue moins active et l'on peut espérer avoir momentanément arrêté la disparition de l'espèce. » Parmi les Ruminants, je citerai le Bouquetin qui tend, en ce moment, à disparaître des Alpes et des Pyrénées. C'est une des pertes importantes que nous avons à constater pour la zoologie française. SÉANCE DU 21 FKVRIKR 1898 27 » Daus les Alpes, en elïet, le Bouquetin ne fait plus d'apparitions sur notre territoire, ni même sur les montagnes de la Suisse II est aujourd'hui cantonné sur le versant italien, dans les Alpes piémon- taises. Quelques petites troupes hahiteut le Mont-Rose, d'autres, plus rapprochées de la France, vivent à proximité de la Haute- Savoie, sur les hauts sommets de Courmayeur qui dominent la vallée d'Aost. Bien qu'une loi sévère et une surveillance active les protègent, les braconniers font assez de victimes pour qu'il soit expédié, chaque année, dans les Musées de province, plusieurs de ces animaux. » Le Bouquetin des Pyrénées, qui constitue une race distincte de celui des Alpes, est aujourd'hui refoulé sur le versant espagnol. Il ne se montre même plus sur la Maladetta. Le dernier sujet de cette région fut tué, en effet, il y a environ vingt ans, dans la vallée de Malibierne et apporté à Guillaume III de Nassau, roi de Hollande, qui se trouvait alors à Luchon. On lui en demanda le prix exorbi- tant de 1.000 francs, qui ne fut pas consenti. Dix ans plus tard, la peau fut vendue, sans les cornes, pour naturaliser. On peut donc se demander, non sans quelque inquiétude pour l'étude de nos races locales, de quelle parure est aujourd'hui ornée la tête du dernier Bouquetin de la Maladetta (1). )i Quelques sujets habitent encore, sur le versant espagnol du cirque de Gavarni, la région du Mont-Perdu, dans la vallée d'Arras, appelée aussi Otdessa, dépendant des villages de Torla et Fanlo. » Ils y recherchent, dans les régions élevées, les corniches étroites, les plus difficilement accessibles, formées par les bancs verticale- ment redressés des calcaires uummulitiques. Les succès de sirBriick, qui s'est fait un nom comme sportsman, par sou intrépidité et ses aventures à la chasse du Bouquetin des Pyrénées, n'ont pas été étrangers aux mesures prises, il y a environ dix ans déjà, par les communes espagnoles pour arrêter l'extermination de l'espèce. » Enfin, parmi les Cétacés, la Baleine des Basques, Balœna biscayenùs, ne fait plus que de rares apparitions sur nos côtes. Sa pèche fut, au moyen-âge, dans le golfe de Gascogne, sur les côtes de France et d'Espagne, la source d'une active industrie. Dès le XVIIIe siècle, l'espèce était devenue rare, et, aujourd'hui, la capture d'un de ces animaux est un fait assez intéressant pour qu'il soit consigné dans les publications scientifiques. Cette diminution doit être attribuée, sans doute, à la pêche immodérée qui en a été faite ; (1) Les cornes el le crâne font partie de la collection de M. Maurice Gourdon. 28 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 189S mais elle a aussi sa source dans les mœurs de l'animal qui favo- risent son extinction : les mâles eu efïet demeurent au large, tandis que les femelles, après avoir mis bas, se rapprochent des côtes, en janvier ou février, avec leurs baleineaux. L'histoire a relaté leur amour maternel qui leur fait affronter tous les dangers plutôt que d'abandonner leur progéniture. » J'en arrive à la diminution progressive des Oiseaux qui préoccupe les ornithologistes au point qu'un Comité international s'est constitué pour demander, en faveur de la gent emplumée, l'intervention des pouvoirs publics. Assurément, le nombre des Oiseaux a diminué d'une façon notable et tous ceux qui ont acquis déjà une assez longue expérience sont là pour le constater. Leurs craintes sont donc justifiées. » Certaines espèces, ne trouvant plus d'endroits assez retirés pour se reproduire en paix, ont à peu près abandonné notre pays. » L'Outarde barbue, qui se reproduisait autrefois en assez grand nombre dans les immenses plaines de la Champagne, aux environs deChàlons-sur-Marne, en a complètement disparu. En 1849, sur les renseignements qui lui étaient communiqués par le D^' Dorin, Degland écrivait que ce bel oiseau se reproduisait encore cliaque année sur quelques points seulement des environs de Ghàlons; mais qu'il avait déjà cessé de nicher dans la Champagne pouilleuse. Aujourd'hui, la grande Ouiarde n'est plus un oiseau indigène. Elle a quitté la France pour n'y faire que de rares apparitions dans les hivers rigoureux et regagner ensuite les vastes plaines de l'Espagne et du Bas Danube. » Le grand Coq de Bruyère, le Tétras à queue fourchue, la Geli- notte, sont des Oiseaux des régions montagneuses dont l'existence est de plus en plus menacée. )) Le Héron cendré ne trouve plus, en France, de localités assez sûres pour y fonder des colonies. Les héronnières des environs de Fontainebleau, si propices du temps de François r=i", ont disparu, et, à leur suite, celles qui se trouvaient encore disséminées sur diffé- rents points de la France. En Bretagne, la héronnière citée, dans le Finistère, au Château de Cosribin (1), commune de Guipa vas, près Brest, n'aurait jamais existé, d'après l'enquête que j'y ai pu faire, et celle de Brouolou, près Carhaix, a disparu vers 1872, en même temps que les Chênes, les Hêtres et les Conifères séculaires qui entouraient le château. Aujourd hui, on ne connaît plus, en France, qu'une héronnière, celle d'Ecury-le-Grand, dans la Marne, établie (1) Les trois règnes île In nature, I, 1864. SÉANCi: DU 21 FÉVRIER 1898 29 dans le parc de la famille de Sainte-Suzanne, où elle est heureu- sement l'objet d'une surveillance active. )) Le Flamant au plumage rose et aux ailes de feu, l'un des plus grands et des plus beaux Oiseaux de l'Europe, ne se reproduit, en France, que sur un des points les plus ditïicilement accessibles des immenses plaines marécageuses de la basse Camargue où il forme une colonie, dont l'existence est des plus précaire. Peut être même, ces Oiseaux avaient-ils disparu pendant quelque temps, car, en 1850. Jaubert et Barthélemy-Lapommeraye ne craignaient pas d'écrire que « les Omelettes de feu iM. Grespon d'une part et, de l'autre, la culture du riz les en avaient expulsés. » Les Flamants sont cependant toujours établis dans la basse Camargue : leur haute stature et leur port majestueux, sous l'action du mirage, les font ressembler à une armée qui s'avancerait à l'horizon. Ils ont repris possession de leurs places à nids; mais sans cesse inquiétés, ils peuvent disparaître pour ne plus revenir. Des mesures sévères pourraient donc seules entraver cette perte dont est menacée d'un moment à l'autre l'Ornithologie française. » Je ne multiplierai point ces citations ; niais je dois ajouter cependant qu'on ne peut se rendre compte des pertes que subit aujourd'hui l'Ornithologie de la France, qu'en explorant nos côtes et principalement les îlots et les récifs qui les avoisinent. Mon intention n'est point de vous faire parcourir les falai.ses maritimes, pas plus que de vous inviter à débarquer sur les innombrables récifs qui entourent la Bretagne. Dans cette dernière région, que de changements cependant se sont opérés depuis un petit nombre d'années. » Les phares, les sémaphores, les sirènes, si néces.saires à la navigation, se sont multipliés sur les côtes et les principales îles; des constructions se sont élevées sur des îles jusque-là inhabitées. Sur les moindres îlots s'établissent, pendant la belle saison, dans des cabanes ou même de simples anfractuosités de rochers, de malheureux pêcheurs ; ailleurs, ce sont des Moutons que l'on par- vient à débarquer, non sans danger, et qne l'on abandonne sur des récifs escarpés, recouverts, au sommet, d'une maigre pelouse; partout enfin, la pêche se pratique avec ardeur, et, si le temps le permet, le pêcheur se délasse des fatigues de son dur métier, en descendant sur les îlots pour se livrer à la récolte des œufs. )) Il en résulte que, chaque année, nous voyons les oiseaux de mer diminuer de nombre, changer de résidence ou abandonner quelques-unes de leurs places à nids. 30 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 » Il n'est même pns impossible que quelques espèces aient dis- paru déjà sans avoir laissé des tnices de leur existence. » Permettez-moi, Messieurs, de vous citer, en terminant, un exemple qui justifie assez celle supposition. » Le Puffin mank ou des Anglais qui se tient habituellement en mer pour n'atterrir qu'à l'époque des nichées, se reproduit sur les îlots des côtes occidentales des îles Britanniques, dans des terriers qu'il se creuse à l'instar des Lapins avec lesquels il fait parfois compagnie. Au moment de la reproduction, on le voit cependant, en bandes nombreuses, longer les côtes de Bretagne, à la poursuite de bancs de sardines, et, il y aurait lieu d'être surpris de sa pré- sence, à cette époque, dans nos parages, si on ne constatait que ces sujets ne sont pas en état de se reproduire. » Cependant, un jour, le hasard me lit abattre, en mer, dans le voisinage de la presqu'île de Crozon, une femelle dont les signes extérieurs et l'examen anatomique attestaient qu'elle avait pondu, probablement le jour même. Elle ne pouvait donc venir des côtes d'Angleterre. » Dès ce moment, j'eus le ferme espoir de découvrir la retraite de celte espèce dans les parages d'Ouessaut ou de Molène. Mes prévisions ne tardèrent pas à se réaliser. Le 27 mai 1880, arrivé au terme de mes recherches ornilhologiques sur les côtes de Bretagne, dontj'avais exploré toutes les sinuosités et tous les récifs, je reconnus enfin, sur l'îlot le plus avancé en mer, de ce dernier archipel, celui de Bannec, quelques terriers de Puflms des Anglais. Rien du reste ne décelait, par ailleurs, la présence de ces Oiseaux qui, pour ue pas être découverts, restent cachés tout le jour et prennent des habi- tudes nocturnes pendant leur séjour sur les lieux de reproduction. Les terriers se trouvaient dans le sable meuble, un peu à l'écart d'autres trous habiles pardes Macareux. Mais presque tous avaient été fouillés par une famille de pêcheurs, venue sur l'île passer la belle saison, avec des volailles et des moutons, dans une misérable masuie. Je sondai, avec un bois, les rares terriers intacts et, de l'un d'eux, je relirai, en allongeant le bras, un couple de Putlîns, établi sur son nid, sans pouvoir atteindre l'œuf qu'il devait con- tenir. Api'ès les avoir examinés, je les remis dans leur trou dont ils gagnèrent rapidement le fond. Je parcourus ensuite le reste de l'ile examinant le sol, sans découvrir de nouvelles traces de Putïins, puis, eu revenant à mon embarcation je me dirigeai vers une croix, plantée dans le sable et déjelée par le vent. Pour unique inscription elle portait « Madame Valanzutla née Martin ». Là aussi reposaient SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 'M les restes de trois hommes qui avaient succombé dans le môme naufraî^e. Groupés autour de ce tertre se voyaient les orilices béants de quelques terriers qui s'en[onçaient obliquement sous les tombes. Des plumes de FufTins répandues à l'entrée ne laissaient aucun doute sur l'existence d'Oiseaux retirés dans ces profondeurs. » Aucune main n'y avait porté atteinte. Par respect, les pécheurs et les habitants de l'île avaient épari^né ces sinistres retraites dans lesquelles huit ou dix couples de PufTius des An;.^lais, les seuls sans doute, qui existassent sur les côtes de France, vivaient en p:iix à l'abri des morts. «J'emportai de cette visite une vive impression en songeant à quelle étrange circonstance cette espèce devait, sur nos côtes, le prolongement de son existence. » Je termine, Messieurs, cet exposé bien incomplet de nos préoc- cupations à l'égard de certains Vertébrés de la faune française en vous remerciant, encore une fois, de l'honneur que vous m'avez fait eu m'appelant à la présidence de cette belle fêle de famille. » Heureux de me retrouver au milieu de vous, je siisis, avec une indicible satisfaction l'occasion qui m'est donnée de boire à la prospérité de la Société zoologique de France, à son dévoué Secrétaire général M. Raphaël Blanchard et à son savant président M. Filhol, qui dirige avec tant d'autorité vos travaux ». M. le prof. FiLHOL, en réponse au discours de M. Bureau, lui adresse alors l'allocution suivante : (( Monsieur, » C'est pour moi un véritable plaisir d'avoir à répondre, ce soir, à votre discours. Tout d'abord parce que le souvenir d'un passé déjà lointain revient à mon esprit, ensuite parce que je tiens en grand honneur et grande estime votre vie et vos œuvres scientifiques. » C'est en 1871 que j'ai eu l'honneur de vous connaître, et cela, dans cette petite maison du Jardin des Plantes, si'uéeau milieu d'arbres et de fleurs, où se trouvait être installé le laboratoire de notre maître H. Milne-Eilvvartls. C'était là que sous la direction de l'illustre savant, puissamment secondé déjà par son fils, je venais au sortir du concours de l'Internat chercher à agrandir mes connais- sances en étudiant les sciences naturelles. Je ne me doutais guère que vingt-sept ans après j'aurais l'honneur de présider la Société zoologique de France et de répondre à un discours prononcé par un jeune homme assis à une table voisine et qui composait un travail du plus haut intérêt sur la mue du bec de ces Oiseaux aux formes 32 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 et aux allures si étranges qu'on nomme les Macareux. En effet ce n'était qu uq couiplément d'instruction que je venais chercher dans cette maison si hospitalière, car l'exercice de la chirurgie était à ce moment le but réel de ma vie. » Mais il paraît qu'il existe dans les laboratoires de zoologie un microbe particulier, non encore décrit, mais dont les effets ne sau- raient être mis en doute. Sous son influence et je n'eu parle pas seulement par ma propre expérience, car je fus une de ses victimes, mais d'après de nombreux faits survenus autour de moi, tous les projets formés depuis longtemps sur la direction qu'on donnera à son existence et qui paraissaient immuables, disparaissent et l'on ne songe qu'à se consacrer à l'étude de la nature. Tous les deux nous avons subi l'influence de cet infiniment petit, mais de façon inégale. D'abord quand je vous rencontrai vous étiez complètement contaminé et d'autre part, le virus qui vous avait frappé était beaucoup plus virulent que ne le fut celui qui devait m'atteindre. L'action fut telle sur vous qu'en quelques années, tout ce qui ne se rapportait pas au culte des sciences naturelles vous laissait indif- férent. A un ami, bien dévoué, qui vous demandait pourquoi vous ne vous mariez pas, vous répondiez : « Mais que ferais-je d'une femme, n'ai-je pas déjà épousé la science! » Comme je le disais, il n'y a qu'un instant, l'action microbienne fut moins dominatrice sur moi, elle se montra aussi plus atténuée sur beaucoup de nos confrères réunis ici ce soir. Nous pûmes conserver un peu la libre disposition de nous-mêmes et nous devînmes des Bigames, et des Bigames très heureux. Je regrette que vous n'ayez pu nous imiter et jouir des plaisirs de notre Mormonisme d'un genre tout nouveau. )) Issu d'une de ces très anciennes et très grandes familles bour- geoises, qui, hélas, disparaissent si vite à notre époque, dans les- quelles sans bruit, sans éclat, bien aimer son pays et le bien servir, fut considéré comme le premier et le plus sacré des devoirs, vous fûtes amené tout jeune, par les exemples qu'on vous rappelait, par ceux qui s'oflraient autour de vous, à mépriser une vie de bien-être et d'oisiveté et à en lui préparer une de travail, de labeur, de dévouement incessant à la science. » L'exemple de votre frère aîné, aujourd'hui notre cher collègue du Muséum, ne devait-il pas aussi agir profondément sur votre esprit. A l'époque à laquelle je vous connus, vous le trouviez à Paris, mais votre séjour auprès de lui ne fut pas de longue durée. A peine le travail, que vous éliez venu achever était-il terminé, à peine aviez-vous acquis votre diplôme de médecin, que vous repre- « SÉANCE DU 21 FÉVRIEK 1898 33 niez la route de Nantes. Vous obéissiez en ce moment à une pensée d'une délicatesse inlinie : un enfant eu dehors du foyer, c'était déjà beaucoup pour ceux qui y restaient, deux, cela eût été trop. Et c'est alors que vous devîntes, de par votre admirable volonté, je ne dirai pas un savant de province, car on joint à ces mots un certain esprit de raillerie, mais un savant en province. )) Pourtant la vie de Paris, cette vie de lutte incessante, eût plu à votre esprit et grâce à votre énergie, grâce à votre amour passionné du travail vous seriez devenu un des meilleurs parmi les meilleurs. » N'est ce pas en elïet au concours que dés le début de votre vie scientifique vous demandez la situation que vous aurez. En 1872, vous vous présentez au concours de l'internat des hôpitaux de Nantes et vous êtes reçu le premier; en 1877 vous devenez par le concours chef de travaux à l'école de Médecine de la même ville, enfin, en 1880 vous concourez une dernière fois et vous obtenez le titre de Professeur. )) Fixé ainsi définitivement à Nantes vous trouvez que les fonc- tions d'enseignement que vous avez à remplir ne sont pas si absor- bantes, qu'elles ne vous laissent quelques instants de liberté. A quoi allez-vous les utiliser, car avec votre caractère vous ne sauriez admettre qu'ils fussent perdus, qui allez-vous en faire profiter? » Vous allez en faire profiter votre ville natale, et cela en organi- sant un Musée d'Histoire naturelle, des plus beaux et surtout des plus instructifs qu'il y ait en France. » Le goût des sciences naturelles fut dès le commencement de ce siècle très répandu dans celte portion de la Bretagne que vous habi- tez. Nous voyons dès 1802. des amateurs léguer en mourant leurs collections à la ville de Nantes, établissant ainsi les premières assises d'une œuvre à laquelle était réservé un si grand avenir de prospé- rité. La Municipalité comprit l'importance et la valeur des dons qui lui étaient faits ; elle les accueillit avec reconnaissance et ils furent installés dans un local spécial. Ces exemples ne tardèrent pas à avoir d'heureuses conséquences. De nouvelles collections vinrent s'ajouter aux premières et il arriva vite un momeut où il fut nécessaire de songer à les abriter dans des salles plus vastes que celles où elles se trouvaient. On ne prévoyait pas alors que l'élan donné ne cesserait pas et que les richesses scientifiques afflueraient si nombreuses dans le nouveau Musée et que celui-ci, en quelques années, deviendrait encore insuffisant. » En 1875, la Municipalité inaugura un grand bâtiment, qu'elle venait de faire construire, où devaient être aménagées les collections 34 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 et dont les locaux se trouvaient être assez vastes pour assurer leur (lével(if)pemenl futur. La construction des salles, leur ordounance- nient fut fait d'une manière parfaite, témoignant d'une grande intelligence et d'une grande bonne volonté de la part de ceux qui y présidaient. )) C'est dans ce Musée que vous êtes entré comme Directeur en 1882 et quelque fut sa prospérité à cette époque, l'on peut dire que ce n'est qu'à partir de ce moment qu'il a pris son véritable essor. » Les collections de zoologie étaient importantes, mais elles étaient montées sans goût et déjà, beaucoup des objets qui les com- posaient se trouvaient être altérés, quels qu'aient été les soins employés à les préserver. Aussi, peut-on dire qu'en dehors de la collection de Mollusques et de celle de Minéralogie, tout était à refaire. Ce travail énorme ne vous effraya pas et l'isolement dans lequel on se trouve en province et qui rend souvent difficiles des actes à accomplir ne vous donna aucune inquiétude. Vous vous dîtes qu'avec la bonne volonté et la persévérance, on vient à bout de tout, et vous eûtes raison. )) Votre dévouement amena bientôt des esprits éclairés aimant les choses de la nature, à se grouper autour de vous. Ou s'intéressa à votre œuvre, on prit de plus en plus goût aux sciences naturelles. Enfin, le moment vint où tout ces bons sentiments prirent corps et où se fonda, en 1891, venant établir sa demeure dans votre Musée, montrant ainsi combien elle liait son existence à la sienne, la Société des Sciences naturelles de l'Ouest. Une clause de ses statuts disait, qu'elle faisait don au Muséum de Nantes, non-seule- ment des livres qu'elle recevrait en échange de ses publications, mais encore de toutes les acquisitions que ses ressources lui per- mettraient de faire. Aujourd'hui sa prospérité lui a permis, tout en publiant de beaux bulletins, de capitaliseï' eu moins de sept ans 8,000 fr. Et j'ajouterai qu'il est dit, que si elle venait à se dissoudre, le capital qu'elle aurait accumulé deviendrait la propriété du Musée. » C'est là je crois un des exemples les plus remarquables de soli- darité scieulilique, qui puisse êtie cité et un de ceux qu'on ne saurait trop faire connaître Quel contraste entre ce concours de bonnes volontés, s'unissanf pour faire grandir et prospérer l'œu- vre commune, et le spectacle que nous donnent certains centres scienli(i(|ues, où des sociétés rivales se forment pour lutter les unes contre les autres, où les passions, les intérêts personnels inter- viennent seuls, alors que de grands établissements comme votre Musée, deviennent les victimes de cet état lamentable de choses. SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 35 » L'on peut dire qn';^ jiartir du moment où la Société d'Histoire naturelle de l'Ouest vint donner son appui à votre Muséum, l'ave- nir de celui-ci fut assuré. La ville vous a'icordait un crédit sulïi- sant, l'État en différentes occasions vous témoignait de l'intérêt qu'il portait à votre œuvre, le Muséum participait à l'accroissement de vos collections, des dons, et des dons très importants devenaient de plus en plus nombreux. » Il fallait songer à aménager toutes les richesses qui affluaient et à en tirer le plus grand profit, d'une part pour les savants, d'autre part pour l'instruction du public. C'est alors que vous conçûtes un plan, et un plan excellent. Etablir des collections générales, grâce auxquelles l'éducation se ferait aisément et des collections régio- nales se rapportant aux départements de la Vendée r^t de la Bre- tagne, qui feront connaître d'une manière aussi complète que possi- ble l'Histoire naturelle de ces provinces. Vous vous mîtes résolu- ment à l'œuvre, et en quelques années vous avez constitué des séries régionales admirables de zoologie, de botanique, de géologie, de minéralogie. Vous avez ainsi fait de votre Musée, non-seulement un établissement des plus beaux et des plus riches de province, mais incontestablement le premier pour la rigueur des détermina- tions scientifiques et la précision des renseignements qui accom- pagnent les échantillons. )) Vous avez donné là, Monsieur, un bel exemple. La Société zoo- logique de France ne saurait trop souhaiter de voir se développer le i;oùt de ces collections régionales dont vous avez compris toute l'importance et la grande valeur. Aujourd'hui, profondément recon- naissante de tout ce que vous avez fait pour l'avancement des sciences et cela d'une façon si modeste, si désintéressée, ne songeant à faire le bien que pour le bien, elle vous transmet par ma voix, tous ses plus sincères remerciements. » Permettez-moi, Messieurs, d'adresser un souvenir à tous ceux de nos Confrères qui n'ont pu se joindre à nous ce soir, et plus spécialement à l'un d'entre eux, qui fut toujours un des fidèles de nos réunions annuelles, à M. Lenier, qu'un deuil cruel éloigne de nous. » Lui aussi a fait beaucoup pour les sciences naturelles. Le Musée du Havre, qu'il dirige, renferme des collections de paléonto- logie locale admirables et je suis sûr d'être votre interprète en l'assurant de notre bien sincère sympathie et en lui témoignant toute l'estime que nous avons pour son œuvre scientifiijue. » Je bois. Monsieur, à votre sanlé, à la réalisation de tous vos 36 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 vœux, de toutes vos espérances, à la prospérité de l'œuvre à laquelle vous consacrez votre vie. M. R. Blanxhard, Secrétaire général, présente les excuses des personnes qui n'ont pu assister au banquet, il remercie les mem- bres présents et en particulier ceux de province. Il adresse les remerciements de la Société à M. Clément, auteur du menu artis- tique, et à M. L. Petit, qui, comme les années précédentes, a voulu que les convives pussent rapporter chez eux de gracieux souvenirs du banquet. M. le Di J. GuiART, Secrétaire-général adjoint, adresse alors à la Société quelques paroles de remerciements : (( Permettez moi, Messieurs et chers Collègues, de profiter de ce que vous êtes rassemblés ici en grand nombre pour remercier la Société Zoologique de France du grand honneur qu'elle m'a fait en m'appelant à son bureau en qualité de Secrétaire-général-adjoint. J'associe dans une même reconnaissance la Société zoologique tout entière qui m'a proclamé et le Conseil qui a bien voulu me pré- senter à vos suffrages. Je vous remercie tous, mes chers Collègues, mais vous voudrez bien me permettre d'adresser un hommage public de reconnaissance à M. le professeur R. Blanchard qui, depuis que je l'ai connu parmi vous, n'a cessé de me combler de ses faveurs. Grâce à lui je suis assuré maintenant de résider à Paris, et de pouvoir dès lors assister régulièrement à nos séances. La vie que nous menons en commun dans le même laboratoire lui permet de me familiariser avec les difficullés du Secrétariat général et je vous promets de ne point lui marchander mon dévoue- ment. Je n'aurai du reste d'autre objectif que de suivre ses traces car je suis certain que ce sera pour moi le meilleur moyen de méri- ter votre approbation et de conserver la Société zoologique dans le degré de prospérité où M. Blanchard a su l'élever avec l'aide du Conseil et des Présidents qui se sont succédé. » Mais avant de terminer, permettez-moi de vous rappeler que, pour maintenir la Société prospère, il est besoin du dévouement constant de chacun de nous. Durant la seule année qui vient de s'écouler, j'ai eu le plaisir d'amener à la Société dix membres actifs nouveaux. Je voudrais voir mon exemple suivi par un plus grand nombre, car il faut que de nombreux adhérents nous viennent sans cesse ; par lA nous serons riches et parlant plus florissants. An cours de l'année 1897 nous avons eu à enregistrer 30 membres nouveaux, ce qui porte le nombre actuel de nos Membres actifs à 346, déduc- SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 * 37 tioii laite des trois décès que nous avons eu à déplorer et des per- sonnes que nous avons dû rayer pour retard dans le paiement des cotisations. Nous avons eu également à enregistrer un Membre honoraire, un Membre correspoudaut et deux Membres donateurs. » Je me permets d'adresser nos sincères remerciements à ceux de nos collègues qui ont bien voulu contribuer à venir grossir nos rangs. La Société zoologique de France fera tout ce qui dépendra d'elle pour leur donner toute satisfaction, mais elle leur demande en échange de nous amener à leur tour de nouveaux adhérents. Ce sera le meilleur moyen de faire plaisir à leurs aines, et tous seront les bienvenus, car il n'y a, à la Société zoologique de France, que des Collègues, j'ose dire des amis dévoués, n'ayant d'autre but que de se rendre utiles les uns aux autres pour le plus grand bien de la Zoologie. » Le vendredi 25 février, à huit heures et demie du soir, la Société s'est réunie en séance extraordinaire, dans la grande salle de la Société nationale d'acclimatation de France, pour entendre la con- férence de M. le professeur Cuénot, sur les moyens de défense chez les animaux. Cette conférence, dont on trouvera le texte ci-après, était accompagnée de nombreuses projections à la lumière oxhydri- que. M. le président d'honneur s'est fait ensuite l'interprète de la Société et des personnes présentes, en adressant ses remerciements à M. le professeur Cuénot. LES MOYENS DE DÉFENSE CHEZ LES ANIMAUX PAR L. CUENOT, Chargé de cours à l'Université de Nancy (1}. Mesdames, Messieurs, La Société Zoologique de France ayant bien voulu me charger de la conférence à l'occasion de sa Réunion générale annuelle, j'ai choisi comme sujet un épisode de la lutte pour l'existence, l'histoire des moyens de défense. (1) Conférence faite le 25 février 1898, à l'occasion de l'Assemblée générale annuelle de la Société. Bull. Soc. Zool. de Fr. 1898. xxni. — 5. 38 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 Aux yeux superficiels, la Nature apparaît calme, paisible, égayée par les Oiseaux, les Insectes qui voltigent de fleur en fleur, peuplée par des milliers d'êtres qui jouissent dans la plénitude de leur vigueur d'une existence en apparence exempte de soucis ; mais ce qu'on ne voit pas, et ce qui est cependant la réalité, c'est que l'Oiseau cherche à dévorer les Insectes, l'Insecte cherche à en manger d'autres ou à échapper à ses ennemis ; on ne voit pas la recherche quotidienne, incessante de la nourriture, cette mêlée que les Grecs nommaient d'un mot si expressif, le mangement réci- proque des êtres (àXXr,XocpaYia). Dans une région donnée, les dévo- " rants et les dévorés se maintiennent dans un état d'équilibre ï^ instable, d'harmonie, aurait-on dit autrefois, de sorte que bon an, % mal an, le nombre des individus d'une même espèce reste à peu près le même; cet équilibre est la résultante d'une quantité de conditions complexes, parmi lesquelles les moyens de défense jouent un rôle important. Grâce à ceux-ci, dans une espèce quelconque, il échappe toujours aux attaques un nombre suffisant d'individus qui perpétuent l'espèce ; les malchanceux qui succombent suffisent à entretenir la vie d'un certain nombre de carnassiers. Les moyens de défense sont extraordinairement variés, et pour ne pas nous y perdre, nous serons forcés de les catégoriser d'une façon plus ou moins naturelle et de faire un choix d'exemples. I. Fuite, autotomie. — Quand l'assailli n'a pas été surpris et étourdi du premier coup, il prend la fuite, se mettant hors de portée d'un coup d'aile ou d'un saut brusque; beaucoup d'espèces munies de longs appendices faciles à saisir y ajoutent un perfec- tionnement, ï autotomie. Avez vous poursuivi des Lézards? Si on cherche à les arrêter dans leur fuite rapide en saisissant leur longue queue, neuf fois sur dix, elle se brise, un morceau se tortillant comme un ver vous reste dans la main, et le Lézard mutilé, profi- tant de votre immanquable stupéfaction, disparaît au plus vite. Prenez un peu brusquement une Sauterelle par une de ses grandes pattes, elle vous la laissera bien entière et s'échappera d'un saut, sacrifiant la partie pour sauver le tout. Les Crabes de nos côtes, les Faucheurs à longues pattes {Phalangiuni), et bien d'autres encore, présentent le même phénomène. Comme tous les moyens de défense, ce n'est pas un acte rai- sonné, volontaire; c'est un pur réflexe, c'est à-dire un acte invo- lontaire, de même nature que l'abaissement brusque des paupières au devant de l'œil menacé d'un choc ; il faut, pour le déterminer, une SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 39 pression assez forte qui puisse impressionner le nerf de la patte; comme vous le montre celle photographie, ou peut ainsi faire tom- ber successivement toutes les pattes d'un Crabe, qui ne se doute pas que la vie lui devient impossible. Attachez un Lézard par la queue, sans que le lien soit trop serré, le patient se débattra, mais l'autotomie libératrice ne se produira pas, tant qu'une blessure n'aura pas déterminé l'ébranlement nécessaire pour mettre en jeu le réflexe. La rupture est déterminée par une contraction muscu- laire brusque qui casse l'organe en un point de moindre résistance, disposé de telle façon qu'il n'y a aucune hémorragie par la surface sectionnée. Il est certain qu'à l'état de nature, l'autotomie doit être d'un fréquent usage; on trouve communément des Crabes qui n'ont pas leurs pattes au complet ou des Lézards à queue tronquée; la perte est d'ailleurs de minime importance, une nouvelle queue, de nou- velles pattes se reformant assez vite à la place des anciennes. La Sauterelle n'a pas le même avantage ; la rupture de la patte est un acte héroïque qui la laisse boiteuse pour le restant de ses jours. IL Ci'iRASSE, PIQUANTS. — Beaucoup d'animaux, tels que les che- valiers du moyen-âge entièrement bardés de fer, sont enfermés dans une cuirasse à l'épreuve de la griffe et de la dent, formée soit par l'endurcissement de la peau comme chez les Tatous, les Tortues, beaucoup d Insectes, soit dans une enveloppe calcaire, comme la coquille des Mollusques, dans laquelle l'animal peut s'abriter à la moindre attaque, ou encore par un abri emprunté au monde exté- rieur (Pagures, larves de Phrygane et de Cryptocéphale). Ces derniers n'ont qu'une cuirasse partielle, un casque si l'on veut, le reste du corps étant très mou ; ils le protègent en traînant après eux une cuirasse empruntée, dans laquelle l'animal entier peut se blottir en cas de besoin, en fermant l'orifice par son casque céphalique. Le Pagure ou Bernard rErinite. si abondant sur nos plages, s'empare d'une coquille vide, de taille proportionnée à la sienne, à laquelle il se cramponne solidement par deux crochets situés à l'extrémité du corps ; il ne dépas.se par l'ouverture que la tête et les pattes, ce qu'il faut pour marcher et manger. La larve de Phrygane, habitant les ruisseaux, se fabrique ello-mème un tube avec ce qu'elle trouve autour d'elle : morceaux de bois, cailloux, etc.. qu'elle cimente et relie par un solide tissu de soie; la larve du Cryptocéphale, petit Coléoptère terrestre, utilise tout prosaïquement ses propres excréments et en façonne une coque résistante qu'elle traîne avec elle (fig. 1). 40 SÉANCE DU 21 JANVIER 1898 Chez les petits Coléoptères qui n'échappent à leurs congénères carnassiers que grâce à leur cuirasse, l'épaisseur et la dureté de celle-ci ont moins d'importance que sa forme bombée et le poli de sa surface (Coccinelle, Timarche); les mandibules des carnassiers glissent sur elle sans pouvoir l'entamer, tandis qu'ils déchirent rapidement des cuirasses plus solides, mais qui offrent des orne- ments servant de points d'appui. La cuirasse peut être lourde à porter, mais quel abri incompa- rable quand elle est bien ajustée ! La Tortue qui rentre dans sa carapace la tête et les pattes, pour un temps indéterminé , capable de lasser la pa- tience la plus robuste, est à l'abri de tout dommage, à moins d'employer le pro- Fig. 1 Larve de Cryptocephalus avec sa coque protectrice: X •^• cédé de l'Aigle dont nous parle La Fontaine; un Tatou de la République Argentine, le Dasypus tricinctus L., s'enroule sur lui-même et devient une boule roulante, sans le moindre point vulnérable, contre laquelle les Chiens s'achar- nent en vain. Les Pangalins revêtus d'écaillés pointues, s'enroulent également, ne laissant dépasser que la queue, encore mieux proté- gée que le reste du corps ; les Léopards qui les attaquent souvent, paraît-il, se blessent aux écailles, sans pouvoir entamer l'animal. Quelques animaux ont, à la place de la cuirasse unie ou écail- leuse, un revêtement de piquants aigus, comme les Porcs Epies, lis Hérissons, les Echidnés, les Diodons, les Oursins et bien d'autres ; à la moindre émotion, les piquants s'érigent, menaçants de toutes parts, mettant en sang le téméraire qui ose affronter leur contact. Bien des chasseurs ont pu voir la piteuse figure d'un Chien de chasse aux prises avec un Hérisson, lorsque ce dernier, en s'enrou- lant, s'est transformé en une inabordable pelote d'aiguilles. Piquantf! actifs. — Au lieu d'agir d'une façon passive, par leur simple présence, les piquants peuvent devenir des armes blanches redoutables, dont l'animal cherche à frapper l'assaillant, à défaut de griffes ou de dents. Les Uromastix, Lézards d'Asie et d'Afrique, dont on voit souvent la dépouille chez les marchands de curiosités, ont le corps nu, mais la queue est revêtue de rangées d'épines courtes et pointues, en manière de masse d'armes ; lorsqu'on les SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 41 saisit, ils se défendent en donnant de violents coups de queue de droite et de ^^auche. Sur nos côtes, on rencontre assez souvent une Raie très redoutée des pécheurs, la Pasteuague (Trygon pastinaca Cuv.); elle porte sur la queue (fig. 2) un lonjjc aiguillon osseux, revêtu par la peau, véritable poignard élégamment barbelé sur les côtés. La Pastenague attaquée cherche à enrouler sa longue queue autour de l'assaillant et presse avec force son aiguillon contre celui-ci ; elle produit ainsi de profondes blessures, qui s'enveniment facilement, et ont par- fois donné lieu à des accidents mortels. III. DÉFENSES ÉLECTRIQUES. — PaSSOnS à des combattants plus modernes, aux Poissons électriques : ceux-là n'ont ni cuirasse ni mouvements rapides; ils sont même remarquablement mous, massifs et indolents, mais ils renferment une fabrique d'électricité, capable de fou- droyer ou tout au moins d'engourdir les imprudents qui les harcèlent. Les Torpilles sont assez fréquentes sur nos côtes de l'Océan et de la Méditerra- née, et on en voit souvent des individus vivants dans les aquariums des stations zoologiques; ce sont de lourdes Raies, à contours arrondis et à peau nue, qui vivent à demi enterrées dans la vase, à une faible profondeur. Lorsqu'on les saisit par un point quelconque , mais surtout par les côtés du corps, là où se trouve Vorgane électrique, on ressent une secousse assez forte, très analogue, ^ 1 \\ Fig. 2. — Queue de Trygon pastinaca Cuv., montrant l'aiguillon dorsal; X 1/3- — A droite, aiguillon vu par sa face inférieure, dépouil- lé de la peau qui le revêt; X V2. comme le dit Réaumur, à la sensation douloureuse que l'on éprouve dans le bras lorsqu'on s'est frappé rudement le coude contre quelque objet dur. Les Gymnotes, sortes de grosses Anguilles qui habitent les petits cours d'eau et les mares vaseuses de l'Amérique du Sud, sont non moins célèbres que les Torpilles par la violence de leurs commotions électriques, assez fortes, paraît-il, pour engourdir des Chevaux. IV. DÉFENSES CHIMIQUES. — La chimic fournit largement son 42 SÉANCE DU 24 FÉVRIKR 1898 contingent aux moyens de défense, depuis les substances gluantes agissant simplement par leur action physique, comme le mucus, jusqu'aux poisons les plus variés et les plus actifs inoculés par des appareils ad hoc, en passant par les produits d'odeur ou de goût repoussants et les substances caustiques. La vulgaire Limace est un bon exemple des sécrétions muqueuses; quand on la saisit, elle se contracte et se couvre instantanément d'une bave glissante, gluante, tenace, qui la fait rejeter aussitôt par le carnassier le plus alïamé. Un animal marin du groupe des Holothuries, V Holuthuria Forshali Chiaje, possède le moyen défensif le plus extraordinaire qu'on puisse imaginer; assez fréquente sur les côtes de France et d'An- gleterre, cette espèce a été appelée la lileuse de coiou, cotton-spinncr, par les marins anglais, vous allez voir pourquoi : si ou irrite la peau, en la piquant par exemple, l'Holothurie rejette tout d'un coup, par son orifice cloacal, cinq à huit cylindres blancs, très longs, qui filent au dehors comme des llèches; pendant les quelques secondes qui suivent leur rejet, ces cylindres sont extrêmement collants et adhèrent très solidement à tous les objets qu'ils rencon- trent. L'assaillant, Crabe ou Poisson, est touché presque infaillible- ment par plusieurs tubes qui, à la moindre traction, se déroulent, s'étirent et peuvent atteindre une lon.çueur vingt fois plus grande que celle du cylindre primitif, tout en restant collants et solides; imaginez, si vous voulez, un long peloton de ficelle dont les torons déroulables seraient enduits de glu. Plus l'assaillant cherche à se dépêtrer, plus il s'empêtre, se ligotte lui-même de liens inextri- cables ; Peach dit avoir vu un Crabe si complètement embrouillé dans les fils qu'il ne pouvait remuer, et un Poisson qui n'a pu se dégager qu'après une longue lutte; d'après Minohin, les pêcheurs de Plymouth voient souvent des Homards si bien ligollés qu'ils peuvent à peine se mouvoir; dans ce tableau (fig. 3), j'ai essayé de vous représenter le combat dont j'ai été témoin entre un Crabe de grande taille (Carcimis mœnas Penn.) et l'Holothurie, combat ter- miné d'ailleurs tout à fait à l'avantage de cette dernière. Au bout de quelque temps les lils perdent de leur ténacité et le prisonnier peut s'en défaire assez facilement ; il est probable qu'une expérience doit lui suffire et qu'il n'a pas envie de revenir à la charge. Vous connaissez sans doute les Carabes, ces beaux Insectes mor- dorés à allure rapide, que l'on rencontre fr-^quemment en été: ils se vengent de la prise en rejetant par l'anus un liquide volatil, d'une odeur repoussante, qui est sécrété par des glandes spéciales; sÉANCK nu 21 FÉvRiEu 1898 43 l'etïet de ce liquide puant est immanquable sur les Grenouilles, les Lézards et même les Oiseaux insectivores (Picus mnpr (..), avec lesquels j'ai expérimenté; le Carabe est rejeté immédiatement, intact, l'assaillant donnant tous les sig:nes du dégoût le plus pro- fond. De petits Carabiques, les Bombardiers [Brachynus], voisins des précédents, projettent aussi par l'anus un liquide brûlant, acide, qui se vaporise immédiatement en produisant une détonation très Vig. 3. — Holuthuria Forakali Chiaje attaquée par un Carcinus tnœnas Penn. L'Holothurie rejette cinq tubes défensifs par son orifice cloacal. D'après nature. (Océan) ; X 1/4. perceptible; lorsqu'on soulève une pierre sous laquelle sont tapis des Brachynes, ils fuient de tous côtés en multipliant les décharges, une douzaine environ par individu, jusqu'à ce que leur arsenal soit épuisé; les différentes espèces de Brachynes ont d'ailleurs reçu des noms qui rappellent celte propriété [creiritans L., explodens Duft., sclopeta F.). Mais l'animal qui parait le mieux doué sous ce rapport, c'est un petit Carnassier d'Amérique, assez voisin du Putois, la Moufette (Mephitis) : lorsqu'on la poursuit, elle s'arrête tranquillement, relève sa queue touffue et expulse par l'anus, jusqu'à une distance de trois mètres, un liquide d'une puanteur fabuleuse, telle que les auteurs qui en parlent ne trouvent pas d'adjectifs suffisants pour en donner une idée; elle peut rendre une maison inhabitable, faire perdre leur valeur à toutes les marchandises d'un magasin où on a tué une Moufette, persister sur des habits pendant plusieurs semaines malgré des lavages réitérés, etc. Azara va jusqu'à dire « que si une » Moufette lâchait une de ses bouffées au centre de Paris, on s'en » ressentirait dans toutes les maisons de la ville ». On voit bien qu'Azara est du Midi. Le Mydœiis meliceps F. Cuv., le Blaireau puant de Sumatra, est très analogue au type précédent ; il rejette en cas de danger un 44 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 liquide poisseux, dont l'odeur est telle que les gens tomberaient en syncope s'ils ne pouvaient s'éloigner à temps. Notre Putois use aussi de ce moyen de défense, mais quoique très odorante, sa sécré- tion est loin d'être à la hauteur de celles de la Moufette et du Mydœus. L'expulsion de liquides mal odorants et plus ou moins causti- ques est très répandue chez les Insectes, notamment chez les Coléoptères et les Hémiptères; il suffit de citer la tribu des Punaises pour que vous soyez édifiés. L'acide formique, caustique violent, est particulièrement commun ; les grosses Fourmis des bois [For- mica rufa L.) en projettent des quantités considérables lorsqu'on trouble la tranquillité de leur fourmilière, assez pour qu'on en per- çoive facilement l'odeur au-dessus du nid; la Chenille de Dicranura vinula émet par un orifice prothoracique un jet d'acide formique presque pur. Les Faussas, qui vivent dans les fourmilières, rejet- tent, quand ils sont irrités, un liquide extrêmement corrosif, qui renferme de l'iode libre ; on a trouvé de l'acide salicylique dans le liquide opalin très odorant qui sort des verrues latérales du corps des larves de Melasoma; enfin les glandes cutanées latérales {fura- men repugnatoria) de petits Diplopodes (Paradesmus gractlis G. L. Koch et Polydesmus virginiensis) sécrètent de l'acide prussique, ce roi des poisons. Faut-il vous citer les venins des Serpents venimeux, ceux du Crapaud, de la Salamandre, de la Vive, des Scorpions, des Chenilles processionnaires, des Abeilles, des Méduses, inoculés par des appareils variés ou épandus simplement à la surface du corps ? Saignée réflexe. — Chez quelques Insectes, le procédé mis en œuvre pour faire parvenir au dehors les substances vénéneuses ou simplement repoussantes qu'ils renferment, est tout à fait singulier et en apparence aussi bizarre que l'autotomie : je veux parler de la saignée réflexe des Cantharides, Coccinelles et bien d'autres. Si une Cantharide est simplement touchée par un Insecte prédateur ou un Lézard, elle roule sur le flanc, morte en apparence, et on voit sortir des articulations fémoro-tibiales des six pattes de grosses gouttes d'un liquide un peu visqueux, d'un jaune clair ; ce liquide n'est autre chose que le sang même de l'animal, coulant par une petite blessure temporaire de la patte et renfermant un toxique puissant, la cantharidine, le même produit qui agit dans les vésicatoires. Le Lézard, mouillé par ce sang chargé de cantharidine, lâche immé- diatement prise, et frotte ses mâchoires de côté et d'autre pour les débarrasser du li(|uide brûlant dont elles sont enduites. La Cantha- ride, au bout de quelques minutes d'attente, se remet sur pied et SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 45 s'en va traiiqiiilloment, sans avoir à craindre une nouvelle attaque; une expérience sulHt à l'assaillant. Vous n'avez qu'à prendre une Coccinelle au printemps prochain pourvoir sourdre le sang, de couleur jaune d'or et d'odeur assez désagréable, par les genoux des six pattes. D'autres Coléoptères, les Timarches, rejettent leur sang rouge groseille par la bouche; il renferme, paraît-il, une toxine capable de tuer rapidement de petits Vertébrés. De même que le Lézard et le Crabe faisaient le sacrihce d'un membre pour sauver le reste, ces Insectes faisaient le sacrifice de quelques gouttes de sang, à chaque attaque, pour faire parvenir au dehors le poison qu'il tient en dissolution. Savew désagréable. — Il y a probablement beaucoup d'espèces qui, sans posséder de défenses mécaniques ou chimiques externes, telles que poils, piquants, mucus, poisons, produits odorants, ont néanmoins in toto une saveur désagréable, autrement dit ne sont pas comestibles pour les carnassiers qui pourraient y trouver une proie facile. Si ces carnassiers ont une mémoire de longue durée (ce qui ne peut guère être admis que pour des vertébrés supérieurs), ils doivent garder le souvenir des expériences fâcheuses faites dans le jeune âge, et par suite dédaigner l'espèce non comestible lorsqu'ils la reconnaissent. Sa saveur désagréable deviendrait alors pour elle un moyen de défense très efTicace. Il est possible que ce soit le cas des Zygènes, Papillons à couleurs voyantes, à vol très lourd, dépourvus en apparence de tout moyen défensif; bien qu'ils soient eutièrement faciles à prendre, ils ne paraissent pas être mangés volontiers par les Oiseaux, leurs seuls ennemis possibles. Je n'ai jamais vu un Poisson ou un Trison avaler une Sangsue, même de très petite taille; ils se jettent parfois sur elles, les mordent, mais les rejettent aussitôt, soit parce qu'elles sont trop coriaces, soit parce qu'elles ont une saveur qui leur déplaît. V. Mort apparente. — Beaucoup d'animaux cuirassés ou à défenses chimiques ne cherchent pas leur salut dans la fuite, au contraire; ils ont recours à un stratagème tout opposé : à la moin- dre alerte, ils replient leurs appendices, roulent sur le dos ou le flanc, et gardent pendant plus ou moins longtemps une immo- bilité parfaite; on dit très justement qu'ils font le mort. S'ils sont cuirassés, ils s'enroulent en ressort de montre, comme les Jules, ou en boule, comme les Tatous, les Pangolins, les Héri.ssons, les Trilobites, les Glomeries, divers Isopodes, les Chitons, de façon à cacher au centre les parties vulnérables et à ne montrer que des 46 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 surfaces impénétrables; s'ils possèdent des produits repoussants, ceux ci sont évacués au dehors à l'instant même où ils fout le mort. Certains cuirassés, tels que nos Bousiers {Geatrupes), tout en faisant le mort, étendent les pattes avec raideur, comme s'ils tombaient en catalepsie, ce qui leur donne un aspect bizarre et en même temps singulièrement incommode pour leurs ennemis. Celle ruse a un double avantage : 1" elle déroute les ennemis qui ne se nourrissent que de proies mobiles, tels que les Batraciens et les Lézards; en effet, comme ceux-ci attendent toujours, pour happer leur proie, qu'elle se soit remise en marche, il arrive sou- vent qu'ils perdent patience, bien qu'ils en aient une bonne dose, ou que leur attention est détournée par un autre objet; 2° les petits Insectes, les petits Escargots, etc., qui vivent sur les hautes herbes et s'en détachent au moindre attouchement, tombent à terre où ils se perdent parmi les mille détritus du sol; ils ont ainsi bien des chances d'échapper aux Oiseaux qui ont déterminé leur chute. Il n'est pas d'entomologiste qui n'ait été bien souvent déçu par cette ruse, quelque soin que l'on apporte à chercher les Insectes tombés, devenus introuvables. VI. Matamores. — D'autres animaux, véritables matamores, présentent un processus tout diflérenl ; lorsqu'ils sont irrités ou attaqués, ce qui revient d'ailleurs au même, ils hérissent leurs poils, plumes ou autres appendices cutanés, se gonflent, émettent des sons sauvages s'ils eu sont capables, ce qui leur donne un aspect parfois grotesque, souvent terrifiant, Darwin dit avoir vu un Chimpanzé qu'alarmait la figure insolite d'un charbonnier tout noirci ; son poil était hérissé, il faisait de petits mouvements en avant, comme pour fondre sur cet homme, sans aucune intention d'en rien faire ; mais, disait son gardien, dans l'espoir de l'effrayer. Le Gorille en fureur dresse sa crête de poils et la projette en avant, ses narines se dilatent, sa lèvre inférieure s'abaisse, montrant ses terribles dents; il se bat la poitrine avec ses énormes poings et fait retentir la forêt de formidables rugissements ; il faut sûrement un sang-froid peu commun pour ne pas se laisser impressionner par cette terrifiante mise en scène. Tout le monde a vu un Chat en colère, abaissant ses oreilles, hérissant ses poils, particulièrement ceux de la queue et de la ligne médio-dorsale, montrant ses dents en grondant; il prend un aspect quasi formidable, et nul doute que cet aspect, et rien que cela, ne fasse reculer maint adversaire peut-être plus robuste. Certains Serpents, notamment les Cobra di Capello de l'Inde SÉANCE DU 21 FÉVRIi:i! 1898 47 {^aja fripiidiana Merr.), lorsqu'ils sont excités, dilutent loiir cou d'uue façon étouuaute, eu étendant les côtes de celte région, et se dressent tout droit en ouvrant largement la gueule; les taches foncées qui se trouvent sur le cou dilaté (d'où leur nom de Serpent à lunettes) contribuent encore à les transformer. Les Grenouilles et les Crapauds avalent de l'air et se gonflent prodigieusement lors- qu'ils sont imiuiets, et Gunther pense que beaucoup de ces animaux, eu augmentant ainsi leur volume, échappent au danger d'être dévorés par des Serpents de petite taille, qui ne peuveut plus les engloutir. Vil. HoMOCHROMiE. — Lcs animaux pourvus des moyens de défense que je viens d'énumérer, ne cherchent pas à se dissimuler à la vue de leurs ennemis ; aussi la plupart d'entre eux se meuvent- ils librement, sans se soucier d'être aperçus; ils ont déplus des couleurs quelconques, parfois très brillantes, comme les Limaces rouges, les Carabes dorés, les Moufettes noir et blanc, les Coccinelles rouge, jaune et noir, etc., de sorte qu'elles tranchent plus ou moins vivement sur leur substratum habituel. Pour un nombre considé- rable d'espèces, le procédé protecteur est tout différent ; l'animal a approximativement la même teinte que celle du milieu où il vit habituellement, végétaux, pierres, sable, etc., de sorte que s'il reste immobile, il est tout à fait impossible de le voir, même à une petite distance : c'est ce que j'ai appelé Vhomochromie. L'hon)ochromie est à son état le plus parfait {homochroniie mimé- tique! ou copiante) lorsque, non seulement la teinte générale, mais aussi les petits accidents de surface et de coloris du support sont copiés exactement (nervures des feuilles, lichens et mousses des arbres), de sorte que l'animal ressemble en entier à un objet inanimé, brindilles de bois, feuilles, écorces, algues ou même excréments d'autres animaux. L'exemple peut-être le plus parfait que l'on puisse citer est celui de grands Papillons des Indes et de Malaisie, les Kallima. Je laisse la parole à Wallace : « Ce sont des Papillons très voyants, plutôt grands, de couleur orange et bleue en dessus, qui volent très vite et fréquentent les forêts sèches. Ils ont pour habitude de se poser par- tout où se trouve du feuillage en décomposition, et la forme et la couleur de leurs ailes, en dessous, produisent une imitation absolu- ment parfaite d'une feuille morte. Cette imitation est ainsi produite : le Papillon se pose toujours sur une tige, avec la queue de ses ailes postérieure appuyée dessus, et formant le pédoncule de la feuille. De là, une ligne courbe court à travers les deux ailes, imitant la 48 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 nervure médiane, d'où partent des deux côtés des lignes obliques, formées en partie par des marques, qui lui donnent l'apparence de la nervation ordinaire d'une feuille. La tête et les antennes entrent exactement entre les ailes supérieures, repliées de façon à ne pas déranger la silhouette qui présente ce degré de courbure irrégulière qu'on trouve chez les feuilles sèches et flétries. Leur couleur est très remarquable par son extrême variabilité, passant du rouge brun foncé à l'olive ou au jaune pâle, sans que deux exemplaires soient exactement pareils, mais elle est toujours comprise dans la gamme des couleurs du feuillage, il y a mieux encore ; les ailes portent deux petits points transparents, sans écailles, qui rappellent d'une façon étonnante les perforations produites sur les feuilles sèches par des Insectes. Vous comprendrez, en regardant ce tableau, qui n'est qu'une copie fidèle du Kallima, que le Papillon, si voyant qu'il puisse être au vol, disparaît comme par magie lorsqu'il se pose sur un buisson en repliant les ailes. Les Phyllies, orthoptères herbivores qui habitent les îles tropi- cales de l'ancien monde, sont la copie non moins étonnante d'une feuille verte ; les deux élytres en se réjoignant, dessinent exactement le contour et la nervation d'une grande feuille elliptique ; la tète et les pattes qui dépassent le corps aplati portent de petites expansions foliacées qui complètent l'illusion. La couleur est identique à celle des végétaux vivants, et il paraît même qu'il y a identité profonde entre les pigments des Phyllies et des plantes : en effet, les élytres doivent leur teinte à des granulations vertes, solubles dans l'alcool, qui présentent très exactement le même spectre que la chlorophylle. Rien d'étonnant à ce que, comme le rapporte Lister, les Phyllies affamées se mangent réciproquement les élytres, en guise de nour- riture végétale. Je vous ai d'abord cité ces exemples exotiques, parce qu'ils sont frappants, mais notre faune nous en offre de presque aussi remar- quables. Une de nos chenilles arpenteuses, VUraptn-y.r sambucaria L., vaut bien la Phyllie ou le Kallima; son corps cylindrique est brun comme une écorce et parsemé de nodosités comme une petite bran- che; elle a de plus pour habitude de se tenir fixé à la plante nour- ricière seulement par leurs deux dernières paires de pattes, le corps étant tendu et rigide, et de rester parfaitement immobile pen- dant un temps très long ; voici ce qu'en dit un entomologiste anglais Jenner Weir : « Après m'être occupé pendant trente ans d'ento- mologie, je fus moi-même trompé, et je pris mon sécateur pour SÉANCE DU 21 FÉVIUER 1898 49 couper sur un })runier, un éperon que je crus avoir oublie''. F.e soi- disaut éperou se trouva être une CJienille arpenteuse, lonj^^ue de deux pouces. Je la montrai à plusieurs membres de ma famille, et je marquai un espace de quatre pouces tout autour pour circons- crire les recherches, mais aucun d'eux ne put s'apercevoir que c'était une Chenille. » Quand vous verrez une Chenille d'Urapleryx, qui n'est pas rare dans les jardins, sur le Sureau, le Tilleul, le Trocne, vous serez convaincus qu'il n'y a pas un mot d'exagéré dans les lignes précédentes. J'y ai été pris, comme Weir, mais par une autre espèce : un jour, j'ai ramassé à terre, dans une forêt, un morceau de bois cylindrique qui me paraissait recouvert d'une moisissure blanche, et ce n'est qu'après quelques secondes d'exa- men attentif que j'ai reconnu le Papillon Phaber bucephala L., au repos. Je pourrai encore citer de nombreux exemples d'homochromie : la robe blanche de beaucoup d'animaux polaires, qui vivent dans les neiges, les teintes fauves des animaux des sables désertiques, le vert des arboricoles, la faune des Sargasses, brun tacheté de blanc comme ces algues, les couleurs indécises du gibier de la plaine et des bois, qui le rendent si difTicile à trouver lorsqu'il est à terre, le mode de fermeture des ailes chez les Papillons diurnes posés, qui réduit la partie visible à une mince lame de couleur terne, et mille autres encore. Naturellement le déguisement homochromique ne peut avoir d'effet défensif que si l'animal reste sur son support, et si ses mou- vements sont suffisamment lents ou rares pour ne pas le déceler; le fait est que beaucoup d'espèces homochromes sont remarqua- blement paresseuses (Chenilles arpenteuses, Phyllie, Bacille), ou ne présentent la coloration protectrice qu'au repos (Orthoptères sauteurs. Papillons, Oiseaux posés). Il y a néanmoins là un incon- vénient : diverses espèces à mouvements très vifs et fréquents présentent une homochromie bien plus perfectionnée, leur couleur se modifiant d'elle-même et très rapidement lorsqu'ils changent de milieu, de sorte qu'elle est toujours appropriée à celle des objets qui les environnent {homochromie mobile de divers Poissons, Batra- ciens, Sauriens, Crustacés et xVIollusques). Le Caméléon en est un exemple bien connu : au repos, il a une couleur verdâtre, s'harmonisant plus ou moins avec celle du feuil- lage où il vit habituellement. 11 peut passer du gris au brun grisâtre jusqu'au noir, du bleu violacé au gris bleuâtre, d'un brun de rouille à une couleur chair, suivant son entourage. On voit qu'il a une 50 SÉANCE DU 21 FÉVRIEH 1898 pnlette assez riche, et qu'il pourrait s'ofïrir des excursions sur les tons les plus variés, si sa paresse ne l'en dispensait ; son huniochro- mie mobile est d'ailleurs le seul moyen de défense de ce Lézard inerte et inoffensif. La Rainette (llyla viridis L.), sans avoir une gamme aussi variée, change également de teinte avec facilité : habituellement d'un vert magnifique comme les prés ou les feuilles qu'elle habite, elle devient brune ou grise sur les écorces, dorée, paraît-il, auprès d'objets mé- lalii(jues. Mais c'est peut-être chez des Mollusques marins, les Céphalopodes, que cette faculté est la plus développée, et ils la combinent avec une ruse des plus curieuses dont M. Joubin vous a parlé dans sa conférence de l'année dernière : quand un Poisson houspille une Seiclie ou une Sépiole, celle-ci, d'un jaune clair comme le sable qu'elle affectionne, devient instantanément d'un brun foncé, signe de colère ; si l'attaque continue, elle rejette le contenu de sa poche à encre, qui forme dans l'eau un petit nuage opaque à peu près de sa taille; la Sépiole rechange alors de teinte, devient à peu près incolore et s'enfuit à toute vitesse, pendant que l'assaillant se jette sur le nuage noir, croyant saisir la Sépiole, qui s'est empressée de s'enfouir dans le sable, à un d<^mi-mètre de là. Ces changements de coloration ont pour point de départ les impressions lumineuses perçues par la rétine (un animal aveuglé ne change plus de teinte) ; l'ébranlement nerveux est transmis par un trajet compliqué jusqu'à des cellules colorées de la peau, qui, en se contractant ou en s'élalant, composent une palette plus ou moins riche. Bien qu'on ne l'ait pas démontré expérimentalement, tout le monde accorde à l'homochromie fixe ou mobile une valeur défen- sive vis à-vis des carnassiers qui chassent leur proie à la vue, comme la plupart des Vertébrés et probablement les Céphalopodes Si l'Homme est trompé par ces ressemblances de forme et de couleur, il est bien possible qu'il en soit de même pour les autres animaux, mais il ne serait pas superflu d'en faire l'expérience ; je remarque en efïet que les Buses (Biiseo vulgaris L.) et les Chouettes se nourrissent presque exclusivement de petits Mammifères. Campagnols, Mulots et Musaraignes, qui sont cependant, à notre point de vue, parfaite ment homochromes avec la terre. D'autre part, il me semble que les Reptiles, Batraciens et Poissons sont assez peu attirés par les couleurs et qu'ils ne se jettent que sur les objets en mouvement, de sorte qu'une proie, non homochrome avec son support, mais immobile, n'est pas sensiblement plus en danger qu'une autre SÉANCE nu 21 FÉVRIER 1898 31 parfaitement homochrome. 11 y aurait peut-être lieu de restreindre beaucoup les cas d'homochromie vraiment etficaces comme moyens de défense. VIII. Mimétisme. — Le mimétisme est un phénomène encore plus sinpjulier que rhomochromie : une espèce, tout en jçardant les caractéristiques anatomiques du groupe auquel elle appartient, est la copie extérieure plus ou moins exacte, par sa forme et surtout par ses couleurs, d'une autre espèce dont elle est extrêmement éloiî?née comme parenté; la première miwe la seconde, d'où le nom anglais de mimicry. Voici une Guêpe de grande taille, à aiguillon redoutable, la trop commune Veapa crnboL.; voici un Papillon inoiïensif,la Sésie (TrorhUiuni apiforme C\.), que l'on trouve au mois de juin sur les Peupliers des grandes routes; vous voyez^que la Sésie ne ressemble pas du tout à un Papillon ordiniire; c'est tout à fait une Guêpe, par ses ailes enfumées et transparentes, par la coloration jaune et noire de son corps, par son faciès élancé, si bien qu'il faut un examen attentif pour la distinguer de l'Hymé- noptère. Une de nos Couleuvres inoffensives, le Tropidonotus viperinm Merr., ressemble tellement par sa taille et ses couleurs à la Vipera benis L., que Duméril, herpétologiste de mérite, a été mordu, dans la forêt de Senart, par une Vipère qu'il avait prise pour une Couleuvre vipérine. Dans l'Amérique tropicale, on cite trois genres de Serpents inoffensifs, qui copient de très près les Elaps, très venimeux, dont la coloration, unique parmi les Ophidiens, est constituée par des anneaux alternativement rouges, noirs et jaunes. Je me bornerai à citer ces quelques exemples, mais il y en a beaucoup d'autres. Si l'on remarque que les animaux copiés sont pourvus de puis- sants moyens de défense, tandis que l'espèce mimante n'en a pas, qu'ils habitent les mêmes localités, avec prédominance très notable comme nombre d'individus de l'espèce copiée, on sera disposé à attribuer au mimétisme un effet défensif. La ressemblance est tellement décevante, que les carnassiers ne peuvent pas distinguer l'original bien défendu de la copie inoffensive; s'ils connaissent, par une expérience acquise dans le jeune âge, qu'il est bon d'éviter le premier, ils doivent dédaigner l'un et l'autre ; l'espèce mimante sera aussi très efTicacement protégée par sa ressemblance. Celte théorie, très longtemps admise sans conteste, n'a jamais reçu de vérification expérimentale et reste encore une simple vue de l'esprit. Naturellement le mimétisme ne pourrait avoir d'effet que sur des animaux doués de mémoire et de quelque réflexion. 52 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 c'est-à dire sur des Oiseaux et des Mammifères; il faudrait savoir si ceux-ci confondent la Sésie et la Guêpe, si les Carnassiers serpen- tivores ne mangent pas indifîéremment les espèces venimeuses et non venimeuses, etc. Toutes questions à résoudre pour chaque cas en particulier. IX. CoMMENSALisME. — Qu'y a-t-il de plus prudent, dans ce monde semé d'enibùches, que de s'associer avec une espèce redoutée par ses armes, qui, en échange de quelques menus services, voire même gratuitement, vous fournira un abri sûr en cas de danger? C'est le commensalisme défensif. Je vous ai parlé plus haut de la cuirasse artificielle que se procu- rent les Pagures pour abriter leur abdomen sans défense ; la coquille Fig.4. — Pagurus striaius Latreille, associé avec une Eponge, Siibcrile.^ domun- cula Olivi. A la surface de l'Eponge on voit de nombreuses cavités, dont chacune loge un petit Amphipode commensal, le De.vaiitine gibbosa Bâte. D'a])rès nature (Méditerranée) ; X 1/2. qu'ils adoptent n'est pas sans inconvénients : sa forme est rarement adéquate à celle de l'occupant, et lorsqu'il grandit, il doit en chan- ger, opération dangereuse à pratiquer. Le Pagure que je vous présente (fig. 4) n'a aucun reproche à adresser à son enveloppe ; c'est une Eponge bien vivante (Suberites domunculu Olivi) qui s est fixée toute jeune sur une petite coquille, et a poussé en même temps que le Pagure, épousant ses contours d'une façon scrupuleusement exacte et lui constituant un abri sîir, épais bien que léger, non comestible, impossible à forcer; il est probable, que de son côté, l'Eponge relire des avantages de l'association, car juscju'ici on n'a SÉANCE DU 21 FÉVRIEK 1898 53 |ins trouvé le Suberite^ fixé sur des corps inertes, comme les autres Epouges ; il est toujours eu com|);ignie de Pagures. Sur la coquille habitée par un autre Pagure, s'installe une Ané- mone àe mer (Adanisia palliata Boh.), animal redouté s'il en fut: l'Actinie borde exactement l'orlfîce de la coquille, sa bouche en dessous de celle du Pagure. C'est un gardien bien armé, très rébar- batif, qui ne laisse pas molester son compagnon ; en retour celui-ci lui assure une nourriture abondante et toute préparée. Séparés, les deux associés finissent mal : l'Actinie meurt de faim ou à peu près; le Pagure, très incomplètement abrité, ne tarde pas à être la proie de ses ennemis. fyUn poisson de nos rivières (fig. 5), la Bouvière (Rhodeus amarus ■^i Fig. o. — Femelle de Rhodeus atnarus Bloch pondant dans les orifices sipbonaux d'un Unio hatavus M. R. (Meurllie). Grandeur naturelle. Bloch ) pond ses œufs dans la cavité branchiale d'un Mollusque vivant (Unio), au moyen d'un long oviducte qui peut atteindre plusieurs centimètres de long et n'apparaît chez la femelle qu'au moment du frai (printemps). Les jeunes se développent dans les branchies du Mollusque, à l'abri des attaques qui déciment les embryons, et ne sortent qu'à l'état d'alevins. Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. XXIII. — 6. 54 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 Un Poisson de nos côtes, voisin du Maquereau, le Trachurus îra- churus L., vit en commensalisrne dans son jeune âge avec des Médu- ses, animaux bien défendus et non comestibles : dans les moments de calme, les jeunes Poissons voguent de concert avec la Méduse, en dehors d'elle, voire à quelques mètres, mais sans jamais s'en éloigner, ni la dépasser ; dès qu'un danger les menace, ils regagnent à toute vitesse leur prolectrice, et beaucoup se logent même dans les cavités internes de la Méduse. Bien avant d'êlre adultes, les Trachurus vivent complètement libres, comme les Bouvières. On peut remarquer que les animaux vivant en commensalisme, notam- ment les Poissons, sont souvent de jeunes individus, mauvais nageurs et dépourvus de tout moyen de défense; il est curit;ux de constater que les hôtes ne cherchent pas du tout à se débarrasser des commensaux auxquels ils sont habitués, bien que ceux ci soient parfois très gênants; ils sont devenus pour ainsi dire insensibles au contact plus ou moins rude de leurs compagnons. Individus spéciaux préposés a la défense des colonies. Je ne ferai qu'indiquer ici ce paragraphe, qui demanderait de longs développements. Dans les colonies ou sociétés animales, il arrive souvent, par une division du travail, que les fonctions défen- sives sont attribuées exclusivement à certains individus spécialisés qui sont nourris par le reste de la colonie. Certains Bryozoîiires marins, par exemple, présentent des individus très transformés, dépourvus de bouche et de tube digestif, qui ont pour rôle de luer ou d'écarter les petits animalcules qui pourraient se fixer sur la colonie et l'étouffer : les uns {amculaires), ont l'aspect d'un bec d'oiseau ou d'une forte pince, aux branches largement ouvertes, qui se ferment vivement au contact d'un corps étranger; les autres {vibraculaires) balaient la surface de leurs compagnons d'un mou- vement lent et uniforme. Parmi les Insectes qui vivent en sociétés, les Fourmis et les Ter- mites ont souvent des soldats, individus à grosse tête, munie de mandibules gigantesques, qui veillent autour du nid et le protègent en cas d'attaque ; ils sont assez spécialisés dans leur rôle pour être incapables de se nourrir eux-mêmes ; chez les Termites, les soldats sont indifféremment mâles ou femelles, tandis que chez les Four- mis, ce sont toujours des femelles transformées. Considérations générales. — Après cet exposé des moyens de protection, il est une objection qui vient naturellement à l'esprit : puisque la grande majorité des animaux possède un ou plusieurs SÉANCE nu 21 FÉVRIER 1898 55 procédés défeusifs, comment se tait il qu'il y en ait un si grand nombre qui succombent sous l'attaque des carnassiers? Quand on constate e.rpcrimentaleiiient que telle particularité ou tel réllexed'uu animal a pour elïet de repousser un ennemi naturel de celui-ci, on dit que ce réflexe ou ce caractère organique est un moyen de défense contre cet ennemi: mais il est bien évident qu'il ne sera pas également efficace contre tous les ennemis possibles de l'espèce considérée. Les Grenouilles et les Crapauds avalent sans le moindre inconvénient les Cantharides, malgré leur mort apparente et leur cantbaridine, très toxique pour les Insectes, les Lézards et les Mammifères ; les Crapauds et les Momeaux mangent très volon- tiers les Abeilles, malgré leur aiguillon empoisonné. Tel moyen défensif efficace in vitro contre un assaillant de vigueur et d'appétit modérés devient insuffisant contre un autre plus robuste et plus aflamé : en examinant le contenu du tube digestif de Lézards libres, j'y ai trouvé souvent des proies qu'ils refusent presque toujours en captivité, soit parce qu'ils ont moins faim, soit parce que leurs forces soient moindres (par exemple des Coccinelles, Bourdons, Hémiptères à sécrétions puantes, Glomeris, Chenilles poilues, etc.). Enfin, il y a bien des moments dans la vie où le moyen défensif fonctionne mal ou fait défaut; si l'attaque a lieu à ce moment, la proie succombe fatalement; par exemple, les animaux cuirassés perdent leur armure au moment des mues et on sait, pour les Crabes, par exemple, qu'ils sont détruits en quantité pendant ces périodes ; les sécrétions repoussantes ne se produisent plus quand l'animal est fatigué, mal nourri ou âgé ; les animaux homochromes deviennent très visibles lorsqu'ils quittent leur support habituel, pour une raison ou pour une autre, etc. Il se fait ainsi une sélection deatructive dans deux sens différents : les carnassiers actifs, vigoureux, bous chasseurs, se nourrissent aux dépens des proies que le hasard leur livre, tandis que les faibles meurent de faim et sont éliminés. Les individus dont les moyens de défense sont moins bien développés qu'à l'état normal ou qui changent de territoire et rencontrent des ennemis nouveaux, sont dévorés presque fatalement et ne laissent pas de postérité. Ainsi se maintiennent à un degré relatif de perfection les moyens de défense et les armes d'attaque. Comment les espèces ont-elles acquis les moyens de défense ? Pendant longtemps on a accepté la réponse darwinienne, basée sur l'hypothèse de la sélection constructive . supposons, par exemple, une espèce herbivore colorée en jaune ; de temps en temps, il 56 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 apparaîtra par variation des individus dont le jaune tendra un peu sur le vert: comme ils se confondront mieux que les autres avec leur entourage, ils auront plus de chances de sortir indemnes de la lutte pour la vie ; le caractère utile se transmettra à leur postérité, et s'amplifiant de génération en génération, arrivera à constituer une homochromie parfaite. Même raisonnement pour les défenses chimiques et mécaniques. Pour ma part, avec Mivart, avec l'école biomécanique moderne, je ne puis accepter cette explication : pour qu'un moyen soit efficace (et encore !), il faut qu'il soit très perfec- tionné, et il n'y a aucune raison pour que des individus soient sélectionnés parce qu'ils présentent un rudiment d'organe élec- trique,ou une peau un peu plus dure, ou une teinte se rapprochant de celle de leur support habituel. Il y a trop de hasards dans le struggle for life pour qu'un avantage aussi problématique leur assure la prépondérance. Voici comment je conçois l'apparition d'un moyen de défense : quand un animal est attaqué par un autre, la surprise ou l'effroi détermine chez lui des réflexes émotifs, qui n'ont aucune utilité pour lui : telle espèce expulse sa salive (Orthoptères sauteurs) ou le contenu de ses glandes cutanées (sueur froide de l'Homme) ou son urine (Couleuvre), ou même son tube digestif (Holothuries); telle autre hérisse ses poils (chair de poule), ou au contraire se pelotonne, réduit son volume et reste immobile (Perdrix effrayées par un Oiseau de proie). Que maintenant, le hasard des variations et de l'évolution modifie la sécrétion, jadis inofïensive, en y introduisant un produit chimique désagréable aux ennemis de l'espèce, que les appendices cutanés deviennent durs et aigus, que l'immobilité devienne mort apparente et voilà le réflexe émotif transformé en un moyen de défense plus ou moins efficace. Explication analogue pour les colorations homochromiques : les conditions multiples qui constituent un cas d'homochromie se retrouvent dissociées chez des espèces voisines, où elles ne peuvent avoir aucune signification utile, étant séparées: par exemple, dans le groupe des chenilles arpenteuses, il en est qui ont la forme de brindilles de bois sans en avoir la couleur ; d'autres qui en ont la couleur sans en avoir la forme ; d'autres enfin qui, tout en n'ayant ni couleur ni forme spéciales, prennent volontiers l'aspect rigide d'une branche et restent longtemps immobiles : qu'une chenille, comme celle de ïUraperix .se»«ftw6ana et quelques autres, cumule par hasard ces trois particularités, et voilà créée une ressemblance qui nous étonne par son exacte api)roprialion, et qui peut avoir un SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 57 effet prolecteur. Il n'y a plus lieu de s'étonuer qu'il y ait eu somme peu d'espèces chez lesquelles les coïucideuces aient été assez favo- rables pour produire ces types extraordinaires comme la Phyllie et le Kalliina. Bien des espèces, d'autre part, présentent une fausse homochro- mie qui n'aurait que bien peu de chemin à faire pour devenir aussi parfaite que daus les cas précédents. Par exemple, une petite Pha- lène de nos bois, la Venilia macularia L. (ûg. 6), jaune tacheté de noir, est tout-à-fait invisi- ble lorsqu'on la pose sur /J une feuille morte, jaunie et tachée ; mais dans la nature, on ne rencontre la Venilia qu'en mai et juin, à une époque où il n'y a guère de feuilles mortes ; et elle se pose indifïérem- ment sur le sol et les plan- tes vertes où elle est fort visible. Qu'une variété de Venilia devienne stricte- ment automnale etaitl'iQS- tinct de se poser exclusi- vement sur les feuilles mortes , son homochro- mie, jusqu'ici latente et inutile, deviendra aussi surprenante que celle du Kallima. Et cependant la sélection n'y aura été pour rien. Je termine ici ce trop long abrégé de ce que l'on interprète comme moyens de défense contre les carnassiers. Bien que le sujet ait été souvent étudié, je crois qu'il y a encore beaucoup à glaner, surtout à soumettre au contrôle de l'expérience bien des hypothèses sédui- santes, mais hypothèses toutefois. On a été trop longtemps imbu du dogme de l'utilité, en se figurant que chaque espèce était merveilleusement adaptée à son milieu, de par la toute-puissance de la sélection naturelle, et que la plus petite particularité orga- nique devrait avoir une signification. Il ne semble pas en être ainsi ; il n'y a pas de raison pour que le dessin particulier d'une coquille ou de l'aile d'un Insecte ait une utilité quelconque pour le Fiif. 6 • Exemple de fausse homochromie : Venilia macularia L , posée sur une feuille de Bouleau jaunie et tachée (d'après Pla- teau). Grandeur naturelle. 58 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 possesseur; l'aiiinifil a peut-être beaucoup d'organes inutiles, ou qui fonctionnent tant bien que mal, plutôt mal que bien. D'autre part, on a trop souvent jugé les moyens de défense à un point de vue humain, sans penser que les animaux peuvent avoir des appréciations et des sensations absolument différentes des nôtres ; ce n'est que l'observation critique, l'expérience précise, qui permettront de donner des bases solides à cette partie si intéres- sante de la Biologie. SUR LA FAUNE DES VERTÉBRÉS SAUVAGES DE LA NORMANDIE, PAR HENRI GADEAU DE KERVILLE. J'ai l'honneur d'offrir, pour la bibliothèque de notre Société, le quatrième fascicule de ma Faune de la iXormandie (1), fascicule contenant la lin des Vertébrés, auxquels j'ai consacré, en tout, 1330 pages enviiou. 11 n'est pas sans intérêt, je le crois du moins, de résumer ici la richesse de la faune normande, dans l'embranchement des Verté- brés, résumé que j'ai fait aussi bref que possible; les personnes qui désirent avoir des détails étant priées de consulter les quatre fascicules en question. Aux cinq départements dont l'ensemble est appelé Normandie, soit la Seine Inférieure, l'Eure, le Calvados, l'Orne et la Manche, j'ai cru devoir ajouter, au i»oint de vue fauuique, une bande litto- rale d'une largeur qui, évidemment, est tout à fait conventionnelle. Bien que le petit archipel de Chausey, situé en face de Granville (Manche), soit presque complètement en dehors de cette bande, la logique oblige à le rattacher en entier au département de la Manche. La Normandie ainsi délimitée, fauniquemeut parlant, je dois dire que, dans mon ouvrage, je mentionne toutes les espèces et toutes les variétés de Vertébrés sauvages dont la présence, en dehors du concours de l'homme, fut constatée d'une manière cer- taine dans cette province. Voici le résumé en question : Vertébrés : 575 espèces (dont 569 formes typiques et 6 variétés), (1) In BuUeliade la Société des Amis dt^s Sciences naturelles de Rouen, 2' semes- tre 18%. — Tiré à part, Paris, J.-B. Baiilière et fils, 1897 (même pagination). SÉANCE DU 21 FKVRIF.K 1S98 o9 plus 12 variétés dont les formes typiques sont au nombre des pré- cédentes, sauf une variété d'oiseau : VUria lomma (L.) mr. ringvia Briiuu. (Guillemot lummo var. bridée), dont la forme typique n'a pas, à ma connaissance, été observée en Normandie, mais dont je compte ici, comme espèce, la var. Troile (L.) (var. de Troïl). Ce total des espèces de Vertébrés sauvages observées en Normandie se décompose de la manière suivante en les cinq classes qui consti- tuent cet embranchement : Mammifères : 62 espèces et 1 variété de l'une d'elles. Oiseaux : 322 espèces (dont 318 formes typiques et 4 variétés), plus 10 variétés dont les formes typiques sont au nombre des pré- cédentes, sauf VUria lomma (L.) var. ringmn Brûnn. (Guillemot lumme var. bridée), dont la forme typique n'a pas, à ma coun lis- sance, été observée en Normandie, mais dont je compte ici, comme espèce, la mr. Troile (L.) (var. de Troïl). Reptiles : 12 espèces. Batraciens : 16 espèces (lo formes typiques et une variété). Poissons : 163 espèces (dont 162 formes typiques et 1 variété), plus une variété dont la forme typique est au nombre des pré- cédentes. SUR L'ACCOUPLEMENT DES OPHIDIENS A LA FIN DE L'ÉTÉ ET AU COMMENCEMENT DE L'AUTOMNE, PAR RAYMOND ROLLINAT. TROPmONOTUS VIPERINUS. Le Tropidonote vipérin est très commun dans le département de l'Indre. 11 habite les bords ou les endroits peu éloignés des rivières, des ruisseaux, des mares ou des étangs; on peut dire qu'on le ren- contre partout oîi il y a de l'eau. J'ai trouvé dans le tube digestif de cette espèce des Grenouilles adultes, des larves de Rana viridia et d'Alytes ohstetricans, des Tritons palmés adultes et des Poissons de petite taille, jam;iis de petits xMammifères Ou de Lézards. Ordinairement cette espèce paraît en mars et disparaît en novem- bre. Elle passe la mauvaise saison, souvent en compagnie nom- 60 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 breuse, dans sa retraite de terre ou de rocher, mais ue s'engourdit jamais complètement. Ayant disséqué un grand nombre de sujets de cette espèce, eu des femelles captives qui ont pondu dans mes cages, découvert et fait développer les œufs des femelles ayant pondu à l'état sauvage, je puis décrire sommairement, mais d'une façon exacte, les mœurs et la reproduction de ce Tropidonote, nie réservant de faire con- naître plus longuement, — dans un travail qui doit faire suite à d'autres travaux que j'ai publiés sur les Reptiles (1) — , la façon de vivre et de se reproduire de cet intéressant Ophidieu. Les œufs qui doivent être pondus dans le courant de l'année se développent rapidement au printemps et quittent les ovaires en juin; ils s'introduisent alors dans les oviductes, au pavillon ou à l'intérieur desquels ils sont fécondés; là ils sont ensuite revêtus de leur enveloppe fibreuse, chargée de carbonate de chaux, que sécrètent les oviductes devenus épais et très opaques. C'est vers la fin de juin ou en juillet que la femelle pond de quatre à quinze œufs à coque d'un blanc mat, parfois très légère- ment jaunâtre, souple et parcheminée. On rencontre des œufs collés les uns aux autres et formant ainsi un petit paquet, mais souvent ils sont libres. En cherchant dans les galeries abandonnées des Taupes, des Mulots et des Campagnols, j'ai bien souvent trouvé la ponte de cette espèce; c'est principalement dans les petites banquettes des routes, à proximité des cours d'eau, dans les endroits bien exposés, ou bien encore dans les talus, que j'ai récolté bon nombre d'œufs. Le Tropidonote vipérin ne donne qu'une ponte chaque année et, d'ordinaire, vide complètement ses oviductes en une seule fois. Les petits naissent en septembre ou octobre, gran- dissent lentement et ne sont en état de se reproduire, les femelles surtout, que vers leur quatrième année; les mâles sont plus précoces. L'œuf qui vient de quitter l'un des ovaires, laisse à cet organe l'enveloppe qui le contenait. Cette enveloppe, au milieu de laquelle on remarque une fente longitudinale par où s'est échappé l'œuf, et qui contient un peu de matière blanchâtre ou légèrement jau- nâtre, résidu de la formation du vitellus, se rétrécit rapidement, devient l)runàtre, se désorganise et se résorbe, mais ne disparaît complètement qu'en janvier ou lévrier suivant, parfois même plus (1) R. RoixiNAT, Mœurs et reproductinn rie l'Orvet fragile. Mémoires de la Société Zoologique do Finnce. 1897. — Idem, Mœurs el reproduction du Lézard des murailles. Bulletin de la Société nationale d'Acclimatation, juillet 1897. SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 61 tard; il est donc très facile de recoauaitre, par l'examen des ovaires, et jusqu'en janvier, février ou mars, si une femelle a pondu en juin ou juillet précédent. De plus, les oviductes des femelles qui ont pondu sont toujours plus épais et un peu plus opaques que ceux des femelles qui n'ont jamais pondu. Jusqu'à ce jour les erpétolosistes ont cru, et je croyais moi- même, <]ue cette espèce ne s'accouplait qu'en mars ou avril, selon la précocité des beaux jours. Le l^r novembre 1896, je fus fort surpris, en examinant au microscope le contenu des oviductes d'une femelle très adulte, de rencontrer une quantité énorme de spermatozoïdes dans la partie postérieure de ces organes, ce qui indiquait qu'un accouplement récent venait de se produire. Désirant continuer mes observations à ce sujet, et les cajjtures à l'extérieur n'étant pas faciles à cette époque de l'année, je priai les terrassiers et carriers des environs de vouloir bien m'apporter les Ophidiens qu'ils mettraient à décou- vert pendant leurs travaux ; je fis même opérer des fouilles dans les endroits fréquentés par les Reptiles, mais les résultats furent nuls et il me fut impossible de me procurer une seule femelle de Tropidonote pendant la mauvaise saison. En novembre et décembre 1897, je fus plus heureux, j'eus le plaisir de faire des captures lors des quelques beaux jours de novembre, et des carriers m'apportèrent de nombreux individus des deux sexes. Dans toutes les femelles adultes ayant pondu en juin ou juillet précédent, c'est-à-dire dans celles où les ovaires portaient les vestiges bruns des enveloppes d'où étaient sortis les œufs de l'année, et dont les oviductes avaient les parois épaisses et opaques, j'ai rencontré une grande quantité de sperme épais extrêmement riche en spermatozoïdes bien vivants. Chez les unes, le sperme était localisé dans la partie postérieure des oviductes, ce qui dénotait un accouplement récent, chez d'autres, les sperma- tozoïdes étaient remontés assez haut dans les organes, ce qui prouvait que l'accouplement était un peu plus ancien. Enfin, chez les femelles non encore adultes quoique d'assez belle taille, c'est- à-dire chez celles dont les ovaires ne contenaient aucune trace d'enveloppes et dont les oviductes étaient à parois minces et trans- parentes, il me fut impossible de trouver le moindre spermato- zoïde; cela me laisse supposer que chez les femelles qui s'accou- plent pour la première fois, l'accouplement a lieu après la période d'hibernation, en mars ou avril. 62 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 En ce qui concerne les femelles très adultes, l'accouplement a donc lieu avant l'hiver, entre l'époque de la ponte et celle de l'hi- beruation, en octobre ou pendant les beaux jours de novembre, car chez celles que j'ai disséquées en aoiU et septembre je n'ai pas, jusqu'ici, rencontré de spermatozoïdes. On pourrait supposer que des spermatozoïdes provenant d'un accouplement ayant eu lieu en mars ou avril peuvent rester encore en nombre dans les oviductes après la ponte. Le plus souvent il n'en reste aucun. En 1897, j'ai mis en cage trois femelles de Tropi- donotus viperinua capturés en juin et qui pondirent les 12, 17 et 31 juillet. Ces femelles, tuées et disséquées les 24 août, 5 novembre et 20 décembre de la même année, portaient des traces brunes d'en- veloppes aux ovaires, avaient les oviductes à parois assez épaisses et opaques, mais ne contenaient pas uu seul spermatozoïde; il n'en reste donc pas ordinairement dans les oviductes après la ponte. Cependant il m'est arrivé de rencontrer quelques très rares sperma- tozoïdes dans les oviductes des femelles venant de pondre, mais il sont immobiles, en mauvais état et souvent leur corps est séparé de l'appendice filiforme; ils y sont d'ailleurs, je le répète, extrême- ment rares. J'ai examiné les organes génitaux des mâles pendant chaque mois de l'année. 11 résulte de cet examen que les testicules sont en travail pendant presque toute l'année et que la période de repos est en avril et mai ; à cette époque, chez beaucoup de sujsts les testi- cules fournissent moins de spermatozoïdes aux spermiductes que pendant les autres mois. Pendant toute l'année les spermiductes des mâles contiennent une assez grande quantité de sperme extrê- mement riche en spermatozoïdes, mais c'est surtout d'août à avril que ces canaux sont gonflés de sperme. Les mâles sont donc en état de s'accoupler aussi bien en octobre et novembre qu'en mars et avril. CORONELLA L^EVIS Cette espèce est ovovivipare; elle est moins commune que la précédente. Aux vestiges brunâtres des enveloppes des œufs qui ont quilté les ovaires en mai ou juin et se sont introduits dans les oviductes, aux oviductes boursouflés et congestionnés aux endroits où les œufs ont séjourné et où se sont développés les embryons, on reconnaît facilement, pendant plusieurs mois, qu'une femelle a fait ses petits en août ou septembre. Cette Corouelle n'attend pas l'automne pour s'accoupler, car dès SÉANCE nu 21 FKVRIER 1898 63 la fin d'août et septembre j'ai trjuvé, dans lesoviducles de femelles qui avaient vidé depuis peu leurs orji:aaes, udo quantité énorme de spermatozoïdes bien vivants, prouvant qu'un accouplement récent venait de se produire. Sur les mâles de cette espèce, j'ai fait les mêmes observations que sur ceux de l'espèce précédente. S'il y a une légère dépression dans les organes génitaux, c'est aussi fin avril et en mai. En toutes sai- sons, leurs spermiductes sont gonflés de sperme très riche en spermatozoïdes. ViPERA ASPIS Cet Ophidien, très, commun, s'accouple ordinairement en mars; si ce mois est très froid, l'accouplement à lieu dans les premiers jours d'avril. Les organes génitaux des mâles sont en état de fonctionner pen dant presque toute l'année; en juin et juillet cependant les sper- miductes sont un peu moins gonflés de sperme qu'aux autres époques. Malgré l'état favorable des organes génitaux des mâles, l'accou- plement n'a lieu qu'à la fin de l'hiver ou au premier printemps. Je n'ai jamais trouvé de spermatozoïdes daus les oviductes des femelles, entre l'époque de la naissance des petits, en septembre ordinairement, et la seconde quinzaine de mars. Je n'ai donc aucune preuve que la Vipère aspic s'accouple dès l'automne, quoique plusieurs fois des personnes, que leurs occupations appellent journellement dans les bois, m'aient affirmé avoir rencon- tré des Vipères accouplées et fixées par le cloaque de la même façon que celles qu'elles rencontraient en mars ou avril. LES LAMELLICORNES COPROPHAGES DES ILES MASCAREIGNES ET SËCHELLES PAR CHARLES ALLUAUD L'existence des Coléoptères coprophages étant intimement liée à celle des Mammifères, leur étude présente un intérêt tout parti- culier au point du vue zoogéographique dans l'examen des faunes insulaires. 64 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 Par exemple, l'abondance des types spéciaux de Coléoptères coprophages à Madagascar (genres EpillHsus, ■\ulonocnemis, Ontho- phagus, Oniticelhis (1), Aphodius, etc.), prouvent que la grande île est ou a été habitée depuis une époque reculée par des Mammifères indigènes d'une certaine taille et qu'avant l'acclimatation du Bœuf (au sujet de laquelle on n'est pas encore bien fixé) il y avait des Herbivores qui ont dû disparaître à une époque relativement récente. Le lait est déjà prouvé pour deux espèces d'Hippopotame. Les Mascareignes au contraire, îlots volcaniques, véritables types d'îles océaniques, n'ont jamais dû avoir de Mammifères indi- gènes et par conséquent les rares Coléoptères vraiment copropha- ges que nous y rencontrons ont dû être introduits. Les principales acclimatatioos de gros Mammifères aux Masca- reignes et aux Séchelles, consistent en Bœufs à bosse que l'on exporte de Madagascar et en Cerfs asiatiques qui prospèrent admi- rablement à l'île Maurice, où leur chasse constitue un sport en grande faveur chez les Mauriciens. Nous devrons donc chercher l'origine des Coléoptères en ques- tion dans les faunes malgache et indo-malaise, tout en considérant qu'il n'est pas absolument établi que les espèces des genres Sapro- sites, Rhysfiemus et lihyparus dont il sera question plus loin et qu'il est convenu de classer parmi les coprophages, le soient réellement par leurs mœurs. Au sujet de la rareté de ces Insectes dans les îles qui nous occu- pent, mes recherches ont pleinement confirmé les observations de Charles Coquerel à la Réunion : u A Bourbon, je n'ai jamais trouvé )) comme en France les bouses de vaches renfermant des Aphodius )) par milliers; on ne les rencontre guère qu'en très petit nombre, » presque isolés. Le plus souvent on le prend au vol. » (2) I. COPRINI Sisyphus Regnardi, nov. sp. Long. 4 mill. (Agrandissement linéaire de la figure = 4 fois). Entièrement d'un brun brillant, plus sombre en dessous, tête et prothorax avec un léger reflet métallique. Tète fortement ponctuée ; yeux visibles en dessus par deux échan- crures obliques ; chaperon quadridenté. (1) Les Oniticellus à faciès d'Onthophagus (comme i'O. giganteus Har.) si abondants à Madagascar, devront peiil-èire rentrer dans le genre Liatongus Reilter. (2) Cf. Ch. Coquerel, Faune de Bourbon, in Ann. Soc. Ent. Fr. 1806, p. 329. SÉANCE DU 21 FÉVIUKR 1898 63 Thorax atténué en avant, avec les bords sinués avant les angles antérieurs qui sont proéminents ; angles postérieurs largement arrondis. Base entièrement et nettement rebordée. Disque très fortement marqué d'impressions allongées Irrégulières et obliques et de gros points enfoncés. Klijtres en demi ovale court, striés ; les stries marquées de points superficiels et chaque point portant un poil blaucbàtre court et couché. Patfes longues; fémurs renflés avant le sommet, les postérieurs formant une véritable massue. Tibias antérieurs tridentés à l'extré- mité au côté externe ; tous les tibias avec un éperon au côté interne ; tibias postérieurs tordus. Les pattes postérieures, y compris les tarses filiformes, deux fois plus longues que le corps (au total 8 mill.). La forme et la longueur des pattes posté- rieures, et la teinte submétallique de la tète et du pronotum rendent cette espèce fort remar- quable, mais son caractère le plus saillant est d'avoir la base du prothorax nettement rebor- dée. La découverte à l'île Maurice de ce genre dont on ne connaît encore aucun représentant à Madagascar ni à la Réunion m'a causé une vive surprise et est fort intéressante. L'unique exemplaire qui m'a servi à faire la description et la ligure qui précèdent a été pris devant moi par M. Gabriel Reguard au cours d'une ascension que nous faisions ensemble au « Pouce », montagne la plus élevée de l'île Maurice, le 11 mars 1897. C'est pour le moment le seul Copride des Mascareignes et je n'eu connais pas venant des Séchelles. Je crois qu'il faudra chercher les affinités de cette espèce dans la faune indienne plutôt que dans la faune éthiopienne. Les SIsi/phus, comme les Atheacus ou Scarabées sacrés des anciens, forment, avec des excréments d'animaux, des boules au centre desquelles ils déposent leur œuf et les roulent au moyen de leurs pattes postérieures et la tète en bas, jusqu'à ce qu'ils aient trouvé un endroit favorable pour les enfouir. II. Aphodiini. 1. Aphodias lividus F. Long, o mill. 66 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 Insecte allongé, jaunâtre avec la partie antérieure du pronotum rembrunie et la suture noire. Je ne reproduirai pas la longue synonymie de cette espèce euro- péenne et cosmopolite. Je ne l'ai pas trouvée aux îles Séchelles, mais elle en est signalée par Fairmaire; elle ne semble pas rare à l'île Maurice et a été prise à la Réunion par Coquerel. 2. Aphodius nigrita F. Long. 3 4 mill. Entièrement couleur de poix. Moins allongé que le précédent. C'est une espèce de Madagascar déjà signalée de Maurice par Dejt'an dans son catalogue sous le nom à' A. tenebrosns. Coquerel ne l'a pas rencontrée à la Réunion, mais dans la collection Dejean, aujourd'hui chez M. René OberthiJr, il y eu a un exemplaire étiqueté « Bourbon ». Je l'ai trouvée à Maurice et aux Séchelles dans 1 île La Digue. 3. Saprosites laticeps Fairm. [sub Psammodius]. Long. 3 mill. Petit insecte allongé, peu convexe, ayant la tète aussi large que le pronotum et entièrement d'un uuirdepoix. Elytresplus ou moins profondément striés. J'ai acquis la conviction que le Psammodius (ou mieux Psam- mobius) laticeps décrit de St'^-Marie-de-Madagascar par Fairmaire doit rentrer dans le geure Saprosites qui existe en Amérique, à Ceylan et à Taiti. Cette espèce doit être fort commune à Madagascar ; je l'ai prise à Diego Suarez et reçue de divers points de la grande île. Aux Séchelles, je l'ai rencontrée dans l'île La Digue et en ai pris un exemplaire à Curepipe au centre de l'île Maurice. 4. Rhyssemus Goudoti Har. Long. 3,5 mill. Entièrement brun de poix. Grosses côtes transversales sur le pronotum. Espèce de Madagascar retrouvée à Obock et en Egypte ; elle est assez variable et il est probable que la plupart des espèces de ce genre décrites de Madagascar doivent en être synonymes. Elle n'est pas encore signalée des Mascareignes, mais j'en ai pris un exem- plaire aux Séchelles dans l'île Mahé. Elle a parfois été confondue avec lih. germanus L. (asper F.) d'Europe. SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 67 5. lihyssemns tunalis Ch. Waterh. Espèce décrite de l'île Rodrij^ue. Elle m'est inconnue; c'es* proba- blemeul encore une variété de la précédente. 6. lihyparus Desjaniinsi VVestw. Long. 5 mill. Insecte noir, allongé. Fortes côtes sur le pronotum et les élytres; iutervHJles des côtes des élytres couverts d'une pubescence jaunâ- tre. Côtés du prothorax sinués. Celte espèce a été découverte à l'île Maurice par Desjardins et prise à la Réunion par Coquerel dans la « Plaine des Cafies, peu commune sous les pierres, dans les endroits humid'^s ». Une seconde espèce de ce genre vient tout récemment d'être reçue des Comores et décrite par Fairmaire. ANTHICIDES ET XYLOPHILIDES [Col.] DE LA RÉGION Mi^LGACHE ET D'AFRIQUE DANS LA COLLECTION DE M. CHARLES ALLUAUD, PAR MAURICE PIC. Les espèces faisant l'objet de cet article proviennent de Madagas- car et de l'île Maurice, moins Anthicus posticatns Pic de Djibouti et Xylophilus maculipennis n. sp. du territoire d".\ssinie dans l'Afrique occidentale. Pour faciliter l'étude des Xylophilus, tous nouveaux, j'ai dressé des tableaux synoptiques qui serviront à mieux les dis- tinguer entre eux ; ils sont tous décrits sur des exemplaires uniques appartenant à M. Ch. Alluaud. ï. ÂNTHICm^ Leptaleus brevior Frm. Madagascar : Diego-Suarez (Bourgeois, in coll. Alluaud). Anthicus? halteatus Laf. Madagascar: Suberbieville, Anlongil. — Andreœ Laf. Madagascar : Majunga (Ch. Alluaud 1897). — tohins Mars. Ile Maurice : Cuiepipe (Ch. Alluaud 1897). C'est une intéressante localité nouvelle pour cette espèce connue seulement dans l'Asie Centrale. Anthicus posticatus Pic. Djibouti (Ch. Alluaud 1897). 68 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 II. XYL0PH1L1D.E Xylophilus {? Pseitdeuglcnes) Alluaudi n. sp. Ile Maurice : Gurepipe (Ch. Alluaud 1897). — (Pseudcuglenes) mauritiensis n. sp. Ile Maurice : Cure- pipe (Ch. Alluaud 1897). — {? Ariotus) soareziciis n. sp. Madagascar : Diego-Suarez (Ch. Alluaud 1893). — {? Eugl,enes)dilaticornls n. sp. Madagascar: Diego-Suarez (Ch. Alluaud 1893). — {Euglenes) maculipennis u. sp. Assinie : côte occiden- tale d'Afrique (Ch. Alluaud 1886). TABLEAU SYNOPTIQUE 1. Tête tronquée en arrière, non ou à peine plus large que le devant du protliorax, ce dernier dépourvu de fossettes ou impres- sions basales. Forme élytrale subparallèle 3. — Tète arquée en arrière, tout à-fait transversale et bien plus large que le devant du prothorax, ce dernier orné de fossettes ou impressions basales. Forme élytrale subovalaire. (Insectes imitant un peu certains Olotelus avec les antennes courtes bien épaissies à l'extrémité rappelant celles du sous genre Pseudeiiglenes Pic, groupe dans lequel je les range provisoirement) 2. 2. Elytres ornés de fascies ou taches pubescentes grises sur colo- ration générale foncée. Prothorax et antennes foncés. Long. 2 raill. environ. Ile Maurice Alluaudi n. sp. — Elytres non ornés de fascies. Elytres roussâtres avec une très large macule noire prolongée sur l'extrémité sans s'étendre sur les côtés. Prothorax et antennes roussâtres. Long. 1,6. mill. Ile Maurice mauritiensis n. sp. 3. Yeux plus ou moins éloignés sur le front ; derniers articles des antennes, avant le terminal, transverses. Entièrement concolore d'un roux testacé moins les yeux et parfois l'extrémité des antennes noirs 4. — Yeux très rapprochés en avant, gris. D'un roux testacé avec une tache brune suturale médiane. Tête noire. Derniers articles des antennes avant le terminal en carré long. Long. 2,3 mill. Assinie maciiUpennis n. sp. 4. Tête pas plus large que le devant du prothorax. Antennes tout à fait épaissies à l'extrémité, noires sur cette partie avec l'ar- ticle terminal robuste, relativement long. Long. 2,5 mill. Madagascar dilaticornis n. sp. SÉANCE DU 21 FÉVRIEEI 1898 69 — Tète iiD peu plus l;irj;e que le devant du prothorax. Antennes à peine dilatées à l'exliéunté, concolores avec l'article terminal relativeuient court. Long. 2,l\ niill. Madagascar aoarezica.'i n. sp. DKSCRieTlONS Xylophilus ( Z Pseudciiglenes) Alluaudi n. sp. — Petit, subovalaire, noir, vaguement brunâtre sur les élytres qui sont fascies de gris. Pattes testacées avec les cuisses et tibias en partie obscurcis. Tête large, arrondie en arc en arrière, à ponctuation dense et pubescence grisâtre fine; yeux noirs, gros, éloignés, atteignant le bord posté- rieur de la tète. Antennes noires, courtes, insérées un peu en dedans des yeux, épaissies à l'extrémité : 2^ article subcarré, plus gros et égalant à peu près le 3«, les derniers transverses avec le terminal court, un peu tronqué en avant. Prothorax à peine plus long que large, noir avec pubescence grisâtie. bien diminué en avant, mar- qué d'impressions basales en torme de fossettes bien accentuées; ponctuation forte, rapprochée. Ecusson transversal. Elytres subo- valaires, bien arrondis aux épaules, à ponctuation forte, peu rappro- chée ; ils sont d'un noir brunâtre et présentent 2 fascies pileuses gri- sâtres : la Ire sur le milieu, en forme de W, la 2" post-médiane, irré- gulière et courte, plus large sur son côté interne. Pattes courtes et grêles, testacées avec les cuisses et les tibias en partie obscurcis. Dessous du corps foncé, pubescent. 9 Long, 2. mill. environ. Ile Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud 1897). Cette espèce, et surtout la suivante, sont très remarquables par la forme des antennes courtes et élargies à l'extrémité, elles sont bien différentes de dessins et un peu de l'orme de Pseudnir/lcncs 5 — toinom Thoms. type du sous-genre ; provisoirement je les range dans le même sous-genre. Xylophilus {? Pseiideu(ilenes) maariticnsis n. sp. — Petit, subova- laire, roussàtre avec la tète et une large tache sur la moitié i»osté- rieure des élytres noires Antennes et pattes testacées, ces dernières en partie obscurcies. Tète noire, large et courte, légèrement arron- die en arc en arrière, à ponctuation dense; yeux noirs, gros, éloi- gnés, atteignant le bord postérieur de la tète. Antennes testacées, courtes, insérées un peu en dedans des yeux, épaissies à l'extré- Biill. Soc. Zool. (le Kr., 1898. xxui. — 7. 70 SÉANCE DU 2J FÉVRIEIl 1898 mité : le^ et surtout 2™" articles sub^lobuleux, ,'3"»^ ,^,q peu plus long, plus étroit ; les derniers ti-ansverses avec le terminal court, un peu et obliquement tronqué en avant. Prothorax un peu plus long que large, roussàtre, assez diminué en avant, marqué sur le disque et en arrière d'impressions ])eu accentuées; ponctuation pai-aissant dense. Ecusson petit. Elytres subovalaires, arrondis aux épaules, un peu dilatés après le milieu, à ponctuation paraissant dense; ils sont fauves avec le calus humerai rembruni, marqués d'une large tache noire })ost-médiane n'atteignant pas les côtés, mais prolongée jusqu'à l'extrémité. Pattes courtes et grêles, testacées avec les cuisses et tibias en partie obscurcis. Dessous du corps en |)arlie roussàtre $. Long. 4,(i mill. Ile Maurice : Curepipe (Ch. Alluaud, 1897). Xylopkllus (? Ariotus) soarezicus n. sp. — Peu allongé, parallèle, peu brillant, entièrement testacé, roussàtre, moins les yeux noirâ- tres ; des soies claires mi-dressées sur le corps. Tête un peu plus large que le prothorax, tronqué en arrière, un peu convexe, à ponc- tuation forte et écartée, suture de l'épistôme très profonde ; yeux noirâtre, gros, éloignés, à peine échancrés, atteignant presque le bord postérieur de la tète. Antennes testacées, assez courtes, fortes (à 2™e article plus gros et un peu plus court que le 3"^*^) progressive- ment épaissies à l'extrémité avec les derniers articles transverses, le terminal plus gros, court, terminé en pointe courte et émoussée. Prothorax un peu plus long que large, convexe, un peu diminué en avant, à ponctuation granuleuse rapprochée. Ecusson petit. Elytres un peu allongés, parallèles, légèrement convexes, arrondis aux épaules, un peu atténués à l'extrémité, à ponctuation très forte, rapprochée, garnis de poils grisâtres espacés dessinant de vagues fascies transversales. Pattes assez fortes, peu longues, pileuses. Dessous du corps de la coloration du dessus. Long. 2,3mill. 1 ex. probablement 9. Madagascar : Diego-Suarez (Ch. Alluaud, 1893). .le l'ange avec doute cette espèce dans le sous-genre américtain Ariotm Casey; par la forme des antennes elle se rapproche un peu des 2 espèces précédentes. Par sa forme générale elle rappelle assez X]ilof)hilus [Emelinus] Ashmendi Cassey 9 d'Amérique. Espèce parti- culière dans la faune africaine par sa coloration jointe à sa forme. A ///o/) ////?/. s ( / F.iK/lcnes) dUalironns n. sp. — Peu allongé, subpa- SIJANCE DU 21 FKVIIIER 18'.)8 71 rallèle, biilltint, eulièreiuent teslacé roussàtre, moins les yeux, et les derniers articles des antennes noirs; des soies mi-dressées sur le corps. Tète pas plus large que le prolliorax, troniiuée en arrière, à ponctuation forte et écartée, suture de l'épistome peu mar((uée; yeux noirs, assez gros, peu rapprochés en avant sur le front et n'atteignant pas le bord postérieur de la tête. Antennes particu- lières, roussâtres, rembrunies sur les premiers articles avec les 4 à o derniers noirs, progressivement épaissies ; i' article très long, 2^ court subcarré, 3'' très long et mince, 4® un peu plus court, les 4-6 allongés, les a derniers nettement et de plus en plus élargis avec le terminal long, cylindrique, tronqué au sommet. Prothorax pas plus large que la tète, long, presque droit sur les côtés avec une sorte de dépression transversale médiane, ponctuation forte et écartée. Ecusson petit. Elytres subparallèles, sensiblement atténués vers l'extrémité, à ponctuation très forte, espacée. Pattes anté- rieures (seules existantes) teslacées, assez fortes avec les tibias un peu arqués. Dessous du corps testacé roussàtre, densément couvert d'une pubescence grise. Long. 2,o mill. 1 ex. probablement c^. Madagascar : Diego-Suarez Ch. Alluaud 1893). Par la structure de ses antennes, cette espèce est tout-à-fait à part; je la range provisoirement dans les Eaglenes. Peut-être pour- rait-on établir en son honneur une coupe sous-générique nouvelle; des matériaux d'étude plus complets sont nécessaires pour cela. Xylophilits {Euglenes) maculipcunis n. sp. — Peu allongé, subpa- rallèle, entièrement testacé moins la tète noire avec une tache sutu- rale rembrunie sur le milieu des élytres ; pubescence assez courte, mi-dressée. Tête forte, noire, tronquée, à peu près de la largeur du prothorax, à ponctuation forte et espacée, yeux gris, très gros^ échancrés, rapprochés sur le front, atteignant le bord postérieur de la tête. Antennes testacées, fortes, presque filiformes, à articles subcarrés, insérées dans l'échancrure des yeux, article terminal tout à fait long, terminé en pointe. Prolliorax presque carré, droit sur les côtés, un peu déprimé, arrondi aux angles antérieurs avec une vague dépression transversale médiane ; ponctuation forte, espacée. Ecusson petit. Elytres subparallèles, sensiblement atténués vers l'extrémité avec les épaules arrondies, ornés d'une sorte de dépression oblique post-humérale, ponctuation très forte et espacée, les élytres sont d'un testacé plus pâle que le prothorax avec une tache suturale d'un brun noirâtre sur leur milieu. Pattes testacées, 72 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1898 fortes, avec les cuisses postérieures énormes. Dessous du corps de la couleur du dessus, peu pubescent. cf'. Long. 2,5 mill. Assinie : Côte occidentale d'Afrique (Ch. Alluaud 1886). A placer près de Eutjlenes sulcatubis! Pic, de Guinée, en diffère par la macule élytrale, l'aspect plus brillant, la ponctuation élytrale forte et écartée, etc. CoRRiGENDA. — VAuthlcus dout j'ai parlé (Bull., 1898, p. 67) sous le nom de tobias Mars, après l'étude des types de cette espèce, se trouve être une variété très voisine, mais particulière, que je dési- i::nerai sous le nom de mauritiensis. A. tobias var. mauritiensà Pic olïre une coloration générale plus foucée que A. tobias Mars, ses épaules sont noirâtres, etc. 7;{ Séance du 8 Mars i8g8. PRÉSIDENCE DE M. LE PHOE. EILHOL, PHÉSIDENT M>^'|' Lévy et .M. Neveu Lcinaire présentent M. Emile Davhnikrk, licenciées sciences, demeurant 47, rue Monsieur-le Prince. M. ScHLUMREUGER anuoncc que, la Société Géologique de France ayant décidé de transporter sou siégea l'Hôtel des Sociétés Savantes, la Société Zoologique se trouve dans la nécessité d'abandonner le local actuel. Une Commission nommée par le Conseil et composée de MM. R. Blancharo, de Guerne, Guiart et Schlumherger est en train d'étudier la question. M. de Guerne présente un travail de M. Inguenitzky sur les Odonates de la Pologne russe. Renvoyé aux Mémoires. GORDIENS DU MEXIQUE PAR LORENZO CAMERANO Professeur à l'Universilé de Turin. Jusqu'à présent on ne connaît qu'une seule espèce de Gordiens appartenant au Mexique. Cette espèce est le Paragordius varius (Leidy) (1). Par conséquent, il me paraît très intéressant d'étudier une petite collection de Gordiens de Guanajuald e d'Altoyac (Vera- Cruz) que le D^ A. Dugès a envoyé au Prof. R. Blanchard, qui, de son côté, a eu l'amabilité de me les envoyer en communication. Chordodes Dugesi, nova species. Altoyec (Vera-Cruz). Un exemplaire cf. — Longueur 0,'»322; largeur maxima 0,°»002. (1) L. Canurano, Svr quplqueat Gordiens nouveaux ou peu connus. Bull. Soc. Zool. (le Erance, XVIH, p. 216, 1893. — Monografia dei Gordii. .Meui. Accad. scienzô di Torino, (2), XLVll, p. 402, 18;t7. 74 SÉANCK DU 8 MAl'.S 1898 Le corps s'ainiucil graduellement vers l'extréinilé aiiLérieure et légèremeut aussi vers l'extrémité postérieure. La coloration générale est noire; l'extrémité antérieure est blan- châtre comme la région circumcloacale. La couche cuticulaire extérieure présente deux sortes d'aréoles : 1" aréoles relativement très grandes (30-S7 y. de largeur), de couleur noire, avec un contour irrégulier et une surface jjourrelée. Ces aréoles ne sont pas très élevées: dans leur surface supérieure elles sont aplaties ou arrondies. Les aréoles de cette sorte sont très nom- breuses, isolées ou rapprochées entre elles, deux à deux. Parmi ces dernières, au milieu de la ligne qui les unit, on voit un pore-canal, très clair. Vers l'extrémité antérieure de l'animal ces aréoles sont beaucoup plus grosses et proéminentes et ressemblent à des petits tubercules noirs, qu'on peut aisément observer, même avec une loupe à faible grossissement. 2° aréoles plus basses, plus claires et beaucoup plus petites, situées entre les aréoles du premier groupe. Elles ont un contour irrégulier, paraissent fissurées et même divisées en plusieurs par- ties. Entre les aréoles on voit des pores-canaux clairs comme ceux des aréoles accouplées, susdites. Pour ce qui est du système des aréoles de la couche cuticulaire extérieure, cette espèce ressemble au Chordodex pardaiis Camer. de Madagascar. {Monoyrafia dei Gordli, op. cit. p. 379, tav. I, fig. 12), mais elle en diffère par la dimension relativement beaucoup plus grande des aréoles noires de la première sorte, par leur forme différente, bourrelée, et par les aréoles du deuxième groupe, qui, dans le C. pardaiis, sont relativement plus grandes, plus régulières et plus rapprochées entre elles. Le C. Dugesi diffère encore du C. pardaiis par la coloration générale. Chordodes Griffinii, nova species. Altoyac (Vera-Cruz), Un exemplaire r^. — Longueur, 0i"0()5. Largeur, 0f"0004. Un exemplaire 9. Longueur, OmilO. Largeur, 0'"0006. La femelle présente une couleur brun-clair; l'extrémité anté- rieure postérieure est un peu plus claire. Le mâle a une teinte plus foncée que la femelle. La couche cuticulaire extérieure présente deux sortes d'aréoles papillaires. Les aréoles de la première sorte sont légèrement rele- vées, à contour arrondi et de couleur claire, souvent pourvues de formations réfringentes accouplées. Les aréoles de là deuxième SKANCK 1»IJ S MAKS I8'.)8 75 soilc 8()i)t plus grosses, plus proéminenles, plus foucées, anoudies à leur base et souvent pourvues d'un prolongeuieut aigu, réfria- gent. Deux, trois ou quatre de ces aréoles sont parfois très rappro- chées entre elles, presque au contact et forment des séries irrégu- lières. Kn général, les aréoles [)apillaii'es, surtout celles de la pre- mière sorte, ne sont pas à contact, mais entre elles ou observe \ui espace relativemeni grand, dans lequel il y a des granulations réfringentes. Par ci par là on observe aussi quelques prolongements réfringents plus grands. Dans la partie inférieure de l'extrémité postérieure du mâle les prolongements clairs deviennent considé- rablement longs. Cette espèce ressemble au Chordodes W'eheri ( Villot). Elle en diffère cependant beaucoup, parce dans le Chordodes Widieri les aréoles papillaires sont égales entre elles, par les dimensions et la proémi- nence et sont très rapprochées. On peut ajouter aussi que les aréoles pourvues d'un prolongement sont plus foncées que les autres Paragokdius varius (Leidy). Camerauo, Monogr. dei Gordii {op. citât.), p. 402, tav. 111. (îoy 33-35-36. Altoyac (Vera-Cruz). Un exemplaire Ç. Longueur. 0,105. — Collier noir bien marqué. Coloration générale brun-clair; lobes postérieurs légèrement plus foncés à leur extrémité. GoRDius suBSPiRALis Dicslng. Camerano. Munogr. dn Gordii. Mem. R. Acad. délie Scienze di Torino, (2), XLVII, p. 407 (1897). Guanajuato (Mexique). o^ Longueur m. 0,160. Largeur maxima m. 0,0005. Coloration générale brun-foncé; collier noir bien marqué, large de un milli- mètre environ; il n'y a pas de bandes longitudinales brunes; la lame postcloacale est peu développée et noirâtre; les lobes de l'extrémité postérieure sont courts et lisses; si on les regarde de côté, ils parais- sent brusquement amincis. Sur toute la surface du corps on remar- que de nombreuses petites taches plus claires, à contour arrondi et de grandeur très variable. Ces petites taches sont plus nom- breuses vers la région postérieure du corps; on peut les voir même avec une loupe simple. La couche cuticulaire extérieure n'est pas aréolée et présente un petit nombre de petites formations en croix. $ Longueur m. 0,227. Largeur maxima m. 0,0008. Coloration générale brun clair. Collier noir bien marqué, mais 76 SÉANCE DU 7, I89S. ii] Id., p. 57. (:3) l.c yalitralisle, !«' novcinlirc iN'.ii. 88 SÉANCF. T)U 26 AVRIL 1898 NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES HOLOTHURIES PROVENANT DES DRAGAGES DU YACHT PRINCESSE ALICE PAR EOGARD HEROUARD. Parmi les Elasipodes recueillis par S. A. le prince de Monaco, par 38004' N., 23027' 0. et 4 360 m. de profondeur, une nouvelle espèce de Deima, reprelsentée par cinq exemplaires, a été ramenée en compagnie de divers Pseudostichopus, Scotoanassa et Elpidiineae. On ne connaissait encore dans l'Atlantique qu'une seule espèce de ce genre, la Deima Blalcei, décrhe par TheeLdii golfe du Mexique. Notre nouvelle espèce que nous appellerons Deima atlanticum (n. sp.) ne se rapproche cependant pas de cette dernière par ses caractères, mais du Deinta fastosum (Theèl) trouvée parle Challen- ger dans le Pacifique. b A f O^Clq d t'ig. 1. Fis. 2. Deima atlanticum présente 105 mi 11. de longueur sur 54 mi 11. de largeur, il est plus large que le l>. fastoaum, mais le nombre et la disposition de ses papilles dorsales et de ses tubes ambulacraires ventraux sont identiques à ceux de cette dernière espèce, tandis que leur longueur y est plus grande. Les plaques calcaires don nent à l'exlérieur du corps une api)arence craquelée; ces plaques qui représentent les corpuscules pi-ofonds sont ovalaires, foruK'es fie deux réseaux superposés et réunis, en différents points, par des treillis de soutien, tandis que, sur leur bord, ils se rapprochent et deviennent coalescents. Les corpuscules superficiels (fig. Ij sont présents et constitués par Vr fondamental, les extrémités des branches sont pourvues SÉANCK DU 26 AVRIL 1898 80 d'iiiic biUucatiuii de 1®' cl même de 2« ordre. I^es brauelies de l'.f présentent souvent des longueurs inégales et des malformations, des atrophies qui eu altèrent la forme essentielle. . La face interne des téguments présente aussi des corpuscules calcaires de la forme qui vient d'être décrite et, dans les organes génitaux, on rencontre de ces formations, mais, plus complexes. Au-dessous de l'anneau aquifère le tube digestif présente une cou- leur brune sur une région de 14 mill. étranglée en son milieu, et la région qui vient ensuite est dilatée et de couleur jaune; avant d'atteindre le cloaque (15 mill.) le tube digestif se rétrécit brus- quement pour se continuer eu un canal étroit jusqu'au cloaque qui, lui, est extrêmement réduit. Le canal madréporique recourbé en forme de V est contenu dans le mésentère dorsal (fig. 2). Les glandes génitales (r/l) situées de chaque côté du mésentère débouchent à la face dorsale du corps par un large conduit (c.gtx), courant au-dessous de l'angle du V formé par le canal madrépo- rique is). - Le D. atlanticum est la 5« espèce connue du genre Demui. 90 SÉANCE DU 26 AVRIL 1898 NOTE SUR MUTILLA M AURA L. ET M. MACULAT A CYRILLE, DE L'ILE DE CHYPRE l'AK EMILE DESCHAMPS 11 me paraît ici intéressant de faire connaître une propriété que passent pour avoir, dans l'île de Chypre, ces deux espèces de Mutilles, répandues d'ailleurs dans toute l'Europe. 11 est vrai que l'on connaît peu les mœurs de ces parasites d'autres Hyménoptères, principalement des Mellifères. La connaissance de cette nouvelle propriété déterminera peut-être, de la part de spécialistes, des observations qui concourront à une connaissance plus approfondie des détails de lexistence de ces Insectes. On ne peut résider longtemps dans l'île grecque, aujourd'hui occupée par les Auglais, sans entendre parler des Sphalamjis, la terreur qu'ils inspirent, les rendant populaires dans tous les dis- tricts, dans les villes comme dans les campagnes. Le Sphalangi est la MutiUa maiira ou la ^f. maculata, au moins pour la plupart de ceux qui me l'ont désigné, car dans certaines régions, on donne aussi ce nom, ainsi qu'on le verra, à d'autres Insectes ou à un Ara- chnide, ce qui n'a rien qui doive étonner. Suivant les Chypriotes, la piqûre du Sphalangi est infailliblement mortelle comme la morsure du Cobra à Ceylan, ou du Serpent à sonnette au Brésil, si on n'a recours aux empiriques indigènes dont le plus connu est un moine du couvent du Mâcheras, en rési- dence à Nicosie. Les médecins anglais, au dire de tous, resteraient impuissants avec leurs remèdes d'Occident. Dans le début de l'occu- pation, en 1878, beaucoup de soldats anglais seraient morts, dit-on, de la piqûre de cet Insecte, sur le chemin du Trôodos, l'Olympe des anciens, où on le rencontre abondamment Au début de mon arrivée dans l'île j'en entendis parler, et, évi- demment, j'eus de suite le désir de connaître cet éliange petit ani- mal auquel un renom si terrible était attaché, d'autant que j'appre- nais qu'il était, dans certaines régions, répandu à foison. Mais là se présenta la première difficulté. Une personne de Nicosie m'affirma qu'ayant demandé à des paysans de lui apporter des Sphnlangis, ceux-ci lui avaient présenté toute une série d'animaux qui for maient, ensemble, la gamme presque complète de la classe des SÉANGK DU 2('» AVRIL 1898 91 lusectes; il y avait même, dans le nombre, une pelitt; Araignée noire à laquelle on donnait le môme nom qu'à la grosse Tarenlnlc noire très abondante. A moi-même, dans un village, on me montra par la suite, une Abeille, comme devant être un Sphalangi. J'en étais donc arrivé à conclure que l'histoire du Sphalangi n'était qu'une légende, à moins qu'il ne fut un Insecte quelcon(jue communiquant l'infection charbonneuse. Cette supposition était basée sur ce fait que le Charbon est com- mun à Chypre, les animaux morts étant abandonnés au premier endroit venu et les bêtes domestiques en étant souvent attaquées. Les effets de l'infection septicémique sont assez terribles pour frapper les esprits d'une population ignorante et la faire attribuer à l'insecte même, simple véhicule du mal. Ce qui corroborait encore cette opinion, que je n'ai pas aban- donnée entièrement, c'est que les elïels du mal déterminé par l'In- secte sont assez similaires avec ceux du Charbon : bouton, tumé- faction au point touché, cercle très noir en ce point, enflure consi- dérable se communiquant à tout le corps qui se ballonne. Par la suite j'arrivai à identifier enfui le fameux Sphalangi assez souvent pour être parfaitement certain que ce nom était donné aux deux Mutilles : }I. inauni et .1/. luaculata. Ce que je recueillis des mœurs de cet Hyménoptère est de peu d'importance ; il naît ailé et devient rapidement aptère ; on le trouve en mai surtout, sous les pierres, sur la terre nue, se mouvant lentement. Je l'ai, pour mon compte, toujours trouvé sous les pierres. C'est l'été surtout, pen- dant les mois les plus chauds, qu'il est le plus à craindre. L'hiver il s'enterre, je puis certifier qu'on l'a rencontré jusqu'à cinq pieds de profondeur dans les interstices, les crevasses du sol. Dans les lieux humides, il n'est point à craindre, sa piqûre ne donnant lieu, dans ces conditions, qu'à une légère inflammation sans offrir de danger. Le chef du village de Kythrœa, l'ancienne Cythère, auprès de qui je m'enquérais, me répondit : « Ici ils ne sont pas à craindre, il y trop d'eau ». Il ne se souvenait que de deux cas de blessures faites par cet animal, et aucun d'eux n'avait eu de suites fâcheuses. A Nicosie, capitale de l'île, un de mes premiers soins fut d'aller visiter le moine du Macharas, qui y dirige un petit couvent, suc- cursale de celui de la montagne. C'est un grand vieillard qui se mit très aimablement à ma disposition. Malheureusement, suivant lui, on ne connaissait pas les Mutilles dans tous les villages et c'est de là que viennent tant d'erreurs et tant d'accidents mortels. Je lui montre ceux que j'ai recueillis : il 92 SÉANCE DU, 26 AVRIL 1898 reconnaît que c'est bien là le vrai Sphalangi. Pour le traitement, il se fait un peu tirer l'oreille ; il semble llairer un concurrent! Enfin j'appreiuls qu'après que le sujet a été Idessé, on doit attendre quel- que temps avant de commencer la cure, mais ne pas dépasser le sixièuie jour, car ce serait trop tard. Le traitement dure de vingt jours à uu mois, jusqu'à complet rétablissement. C'est au moyen d'herbes, de lui connues, qu'il annule l'effet du poison, et c'est avec des remèdes ordinaires qu'il traite les incisions en croix qu'il fait avec son bistouri à l'endroit blessé. 11 reçoit, bon an mal an. un quarantaine de malades à son mouastère; et il prétend les sau- ver tous quand ils n'ont pas trop tardé à se présenter, 11 ajoute que nombreux sont ceux qui, dans les villages, meurent de ce mal, pour n'être pas venus se confier à ses soins. Comme région où l'In- secte est le plus abondant, il me cita Dali, emplacement de l'an- cienne Idalium, et, chose curieuse, Kythrœa, dont il n'aurait pas dû parler ])uisque d'après les indigènes mêmes, il ne présente, à cet endroit, aucun danger. D'autre part, j'ai aussi souvent entendu citer les environs de la montagne deKansara, Le Candaire des Fran- çais, uu des chàleaux-forts inexpugnables que les Lusignans et les Bysanlins avaient élevés pour se défendre des pirates. Mon moine me confirma enfin que les mois de juin, juillet et aoiU, les plus chauds, sont aussi les plus dangereux pour les blessés. Quant à l'ensemble de la médication, aux herbes qu'il emploie aux autres substances qu'il y mêle, cela constitue son secret qu'il tient d'un autre moine du même couvent et qu'il repassera, avant de mourir, à un confrère du monastère, il est muet à ce sujet, et il n'y a pas à insister. Maintenant jusqu'à quel point ces deux Mutilles, répandues partout en Europe, sont elles coupables des méfaits que les Chy- priotes leur attiibuent? Il serait difficile de le dire pour le moment. Il m'a cependant paru intéressant de faire connaître les faits qui précèdent pour appeler l'attention des Entomologistes sur ces deux Hyménoptères. o:^ iyéatice du lo Mai i8yS. PRÉSIDENCE DE M. CH. .lANET, VICE-FHÉSIDENT M. le Secrétaire géuéral douue lecture de la liste des personnes déléguées par le Ministère de l'Instruction publique et par l'Uni- versité de Paris, pour représenter la France au Congrès inter national de Zoologie de (Cambridge. Délégation du Ministère: MM. Milne-Edwards, Président; Th. Barrois, professeur à l'Université de Lille; Bigot, professeur à l'Université de Caen ; R. Blanchard, professeur à l'Université de Paris; Calllery, maître de conférences à l'Université de Lyon; Y. Delage. professeur à l'Université de Paris: Filhol, membre de rinstitut, professeur au Muséum de Paris; Girod, professeur à l'Université de Clermont-Ferrand ; de Guerxe, secrétaire général de la Société nationale d'Acclimatation de France; Joubin, pro- fesseur à l'Université de Rennes; Lambert, professeur agrégé à l'Université de Nancy; Lortet, doyen de la Faculté de médecine de Lyon; Ed. Perrier, membre de l'institut, professeur au Muséum de Paris; Roule, professeur à l'Université de Toulouse; Schlum- BKRGER, trésorier de la Société Zoologique de France et L. Vaillant, professeur au Muséum de Paris. Délégation de l'Université de Paris : MM. Milxe-Edwards et R. Blanchard. La Société décide également de déléguer au Congrès les Membres suivants : MM. R. Blanchard. Certes, Cuéxot, Daltzenberg, Y. Delage, Filhol, J. Guiart, Hérouard, Ch. Janet, Joubin, Kœhler et Roule. M. Foster, Président du quatrième Congrès international de Physiologie, annonce à la Société Zoologique de France que ce Congrès aura lieu cette année à Cambridge, du 23 au 26 août, c'est- à-dire à la même époque que le Congrès de Zoologie. Peuvent être admis comme Membres : 1" les professeurs, agrégés et assistants de Physiologie et de sciences similaires; — 2° les membres de Sociétés de physiologie ou de sciences similaires; — 3° les personnes proposées par leur Comité national. Chaque Membre versera la somme de J2 fr. 50 comme partici- pation aux frais; il recevra en échange une carie de Membre du Congrès. Les séances seront consacrées spécialement à des démonstra- Rull. Soc. Zool. de Fr. 1898. xxui. — 9. 94 SÉANCE DU iO :\iAi 1898 tions expérimeutales, et une Expositiou d'appareils de Physiologie aura lieu duraut le Congrès. Pour tous renseignements, s'adressera M. Léon Frédéricq, secré- taire, 18, rue de Pitteurs, Liège. M. L. Petit signale l'arrivée des Hirondelles, le 12 avril dernier, dans la forêt de Fontainebleau, et celle des Martinets le 25 avril à Paris. L'arrivée des Hirondelles a été constatée également le 8 avril à Pau par M. Certes et le 10 avril à Tours par M. Dautzenberg. Au nom de S. A. S. le Prince de Monaco, M. J. Richard olïre à la Société le douzième fascicule des HésuUals des campaynes scienti- fiques accomplies sur son tjacld par Albert Z'"'", Prince souverain de Monaco. Ce fascicule, accompagné de 10 planches, se rapporte aux Échinides et Ophiures provenant des campagnes du yacht VHvron- délie ; ce sujet a été traité par notre collègue le professeur Kœhler, de l'Université de Lyon. Dans un appendice, M. J. Bonuier décrit le Pionodes moles phormosoniae, Copépode parasite extrêmement remarquable, qui habite des galles déterminées par lui à la face interne du test de Phormosoma uranm. M. le Président adresse à S. A. le Prince de Monaco les remer- ciements de la Société. A PROPOS D'UN ŒUF NAIN DE LINOTTE VULGAIRE PAR XAVIER RASPAIL Sous cette dénomination d'œuf nain, j'entends parler de tout œuf de dimension exiguë ne contenant pas de vitellus comme en pondent fréquemment les Poules. Les Oiseaux vivant à l'état de liberté, en produisent aussi, mais beaucoup plus rarement. A la vérité, le D'' Paul Leverkùhn, orni- thologiste distingué, aujourd'hui directeur des missions et biblio- thèques scientifiques du prince de Bulgarie, m'écrivait il y a quel- ques années, qu'il possédait une importaute collection d'oeufs nains de Passereaux. Mais cette collection doit représenter les récoltes faites par de nombreux explorateurs, si j'en juge d'après les rares exemplaires (pie j'ai pu trouver moi-même depuis l'époque, déjà SÉANCE DU Kl M.U 181)8 9o lointaine, où j'ai comnieDcé mes recherches sur h\ nidification des Oiseaux, et encore, en ce (|ui concerne les Passereaux, se réduisent- ils au modeste chifïre de quatre tournis par les espèces suivantes : Pic Ejjciclie, Pie, Geai et Linotte vulgaire. C'est peu trouvera t-on, et cependant, je puis dire que le nombre de nids qui m ont passé sous les yeux est considéral)le. Parmi les œufs nains de Poules et d'autres Oiseaux de basse-cour et de volière, il en est qui renferment au centre de l'albumine uu petit corps de forme irrégulière, souvent allongée, provenant soit d'un germe avarié sur lequel s'est déposée plus ou moins de matière vitelliue, soit de débris ovariens, tombés dans le pavillon de l'oviducte; dans ce cas, la formation de cet œuf dans le trajet de ce canal, suit une marche analogue à celle de l'œuf normal; il constitue ce que l'on a appelé avec assez de raison, une monstruosité en moins ou par défaut. Mais telle n'est pas l'origine des œuts nains que j'envisage ici, qui ne contiennent absolument que de l'albumine et dont celui que j'ai trouvé dans un nid de Linotte vulgaire [Cannabina linota G.-R. Gray ex. Gm.) présente un intérêt tout particulier par les déduc- tions qu'il permet d'en tirer. On sait que vulgairement ces produits anormaux ont été appelés œufs-de-coq: or, eu dépit de cette absurdité d'attribuer au mâle la faculté d'accomplir une fonction dévolue au sexe contraire, plu- sieurs savants, dans le doute où ils étaient eux-mêmes et ne pouvant trouver une meilleure explication, allèient jus(|u'à eu examinr la possibilité. Vauquelin avança que « pour en former entièrement uu dans le corps d'un coq, il suffirait qu'une certaine quantité de glaire ou d'albumen rassemblée dans le cloaque, y séjournât quelque temps et que les urines, en y arrivant, la recouvrissent de carbonate de chaux dont elles sont toujours saturées ». Mais ce chimiste se garda bien d'expliquer comment, avec les matières albumineuses et calcaires dont il découvrait la présence au milieu des excréments contenus dans le cloaque, il pouvait se former de toutes pièces, dans cette cavité, un véritable œuf au point de vue bien entendu de la forme extérieure. Pour 0. des Murs, cette croyance aux œufs de coq avait dû s'établir sur une simple erreur de sexe et il cite à l'appui de cette supi)osition, le fait suivant dont il fut témoin dans une ferme. Un jour qu'on allait tuer un soi disant jeune coq, qui venait de pondre un de ces œufs nains, ou reconnut qu'on avait affaire à une jeune Poult^ de l'année imitant le chant du mâle. Il est évident que, si 96 SÉANCE DU 10 MAI 1898 cette jeune Potile chantait comme un Coq, on pouvait se tromper sur sou véritable sexe. Mais, chantait-elle réellement comme un coq et était on garanti sur ce point contre toute erreur? Il est peruiis d'en douter. 0. des Murs se rangea à l'opiuion de Bufïon, qui considérait ces œufs nains saus vitellus comme le premier produit d'uue Poule trop jeune ou le dernier etïort d'une Poule épuisée par sa fécoudité même. Or, ces deux hypothèses ne sont vraies ni l'une ni l'autre et notre œuf nain de Linotte permet d'en faire la preuve. Ce petit œuf, véritable miniature dans son genre, a uue forme ovalaire régulière; sa coquille, dont le grain est moins lin que celui des œufs ordinaires de la Linotte dont la forme est ovée, ne porte aucune tache; la coloration bleu pâle en est seulement un peu plus accusée. Les diamètres sont -^^^, tandis que, pour les cinq œufs que contenait le nid, la moyenne est de ^^ ^^|.| ; mais ces chiffres ne sauraient donner une idée de la ditïérence qui existe entre cet œuf nain et les œufs normaux. Placé près de ces derniers, il paraît si petit, à première vue, qu'on lui donnerait à peine le tiers de leur volume. C'est le 4 juillet 1893 que je trouvai le nid de Linotte complète- ment terminé et le lendemain, à ma tournée du matin, il contenait un œuf, plus l'œul-nain en question, tous les deux ayant été cer- tainement pondus à peu de distance l'un de l'autre. Par là, on a déjà la preuve que la première hypothèse émise par Buffon et adoptée par la plupart des ornithologistes, est dénuée de fondement, puisque, au mois de juillet, la femelle Linotte en était à sa troisième ponte. La seconde hypothèse, qui attribuait cette monstruosité en moins, au dernier etïort d'une femelle épuisée, n'a pas plus de valeur; elle se trouve victorieusement réfutée par ce fait qu'après la production de cet œuf nain, les quatre autres œufs complétant la ponte ont été pondus sans interruption et sans modification dans la forme aussi bien que dans la coloration. 11 reste donc à rechercher l'origine de l'œuf nain saus vitellus et, pour arriver à la déterminer, il suffit d'examinei- les phénomènes qui s'opèrent dans le tube ovarien après que l'œuf expulsé du calice et saisi par le pavillon de l'oviducte, s'est engagé dans la première portion de ce canal. L'œuf — de même que tout autre corps provenant accidentelle- ment de l'ovaire — a pour effet de provoquer par sa présence dans le tube musculeux, d'abord un véritable mouvement péristaltique SÉANCK DU 10 MAI 1898 97 qui le pousse en nvnut en lui donnant une impulsion rotative sur sou axe; en second lieu, une sécrétion abondante d'albumine dont il s'enveloppe successivement et régiilièremenl grâce à ce mouve- ment de rotation qui lui est imprimé pendant le cours de son cheminement jusqu'à un point rétréci de l'oviducte appelé Vislhmc Là s'arrête la production de l'albumine et commence une nouvelle sécrétion qui consiste en filaments déliés qui se tissent en mem- brane et enveloppent l'cEuf à mesure qu'il parcourt cette portion de l'oviducte; lorsqu'il est parvenu à l'extrémité de celui-ci, c'est sur le feuillet externe de cette membrane, dite coqaHlière, que se déposent la couche calcaire formant la coquille, puis la couche épidermoïde qui contient la matière colorante des œufs du plus grand nombre des Oiseaux. Ceci n'est que la théorie très élémentaire de la composition de l'œuf chez les Oiseaux, mais elle suffit pour ma démonstration. Plusieurs auteurs disent que l'œuf en arrivant dans le tube ovarien y truiae une grande quantité d'albumine et s'en enveloppe, semblant admettre, par là, la permanence de l'albumine dans la première portion de l'oviducte ; ce qui ne saurait être. La muqueuse, en effet, ne sécrète cette matière qu'au moment oîi l'œuf se trouve eu contact avec elle et cette sécrétion cesse successivement à mesure qu'il avance. S'il en était autrement, des masses d'albu- mine seraient entraînées à sa suite par les contractions mêmes du tube musculeux. Mais il peut arriver que, sous l'influence d'une excitation quel- conque, la muqueuse exsude, soit avant, soit après le passage d'un œuf, une certaine quantité d'albumine qui, prenant la forme ovoïde par l'impulsion rotative qu'elle reçoit, jouera le rôle d'un œuf ordinaire. Arrivée dans la partie rétrécie, cette petite masse appellera autour d'elle la formation de la membrane coquillière sur laquelle à son tour, se déposeront la couche calcaire et la matière colorante comme sur l'œuf normal. Notre œuf nain a exactement cette composition. Si nous l'exami- nons, en effet, en procédant de l'extérieur à l'intérieur, nous trou- vons bien : d'abord, la couche épidermoïde, la coquille, la mem- brane à(louf)le feuillet, enfin l'albumine et uniquement l'albumine. Ces œufs nains ne contiennent donc rien de l'ovaire; ils ne sont qu'un produit accidentel émanant directement de l'oviducte. C'est ce que je voulais démontrer. 98 Séance du i>4 ^^^ ^8g8 PHKSIUKNCb; l>K M. Cil. .JANF-T, VICE-PRÉSIDENT. M. le Président fait part à la Société du décès de M. Maurice NouALHiER, Membre de la Société depuis 1893. M. Noualhier a légué sa riche collection d'Hémiptères au Muséum d'histoire naturelle et sa bibliothèque à la Société entomologique de France. M. le Président souhaite la bienveuue à M. le Capitaine Chaves, Directeur de l'Observatoire météorologique de Ponta Delgada (Açores): à M. le professeur Wm. Thklease, Directeur du Missouri Roîanical (iarden à Saint-Louis (Missouri) ; à M. Lennier, Directeur du Muséum d'histoire naturelle du Havre et à M. le comte De Dalmas, présents à la séances. M. le Secrétaire Général donne lecture d'une lettre de M. Edm. Pehrier, président du S"""^ Congrès international de pêches mari- times. Ce Congrès doit se tenir à Dieppe du 1" au o septembre 1898. En réponse à cette lettre, M.M. de Gukrne, Lennier et Secques sont délégués pour représenter la Société Zoologique de France au Congrès de Dieppe. M. le Capitaine Chaves rend compte à la Société de la mission dont il a été chargé par le gouvernement Portugais, sur l'initiative de S. A. S. le prince de Monaco, près des différents gouvernements de l'Europe en vue de l'installation au.x Açores d'un Observatoire météorologique international. Il montre l'importance des Açores au point de vue météorologique et magnétique, traite de la propa- gation des espèces dans ces îles et expose les raisons qui rendent probable la non existence de l'ancienne .\llantide qui, d'après beaucoup d'auteurs, aurait existésur l'emplacement des îles Açores. Il termine eu se mettant à la disposition des .Membres de la Société pour leur adresser tous les matériaux zoologiques dont ils pour- ront avoir besoin. M. Dautzenberg fait une communication sur l'origine de la faune abyssale du Tanganyika . M. Brumpt rend compte d'un travail sur le l'hascoUon stronibi, Géphyrien vivant caché dans différentes coquilles de Mollusques. M. Certes traite de la coloration des tissus vivants et de quelques déformations pathologiques des Infusoires par les matières colo- rantes. SKAXCK ni' 24 MAI IS98 !>9 .M. J. Richard, au nom de Son Altesse Albert I-^', Prince de Mooaco, invile les Membres de la Société à se rendre au Havre vers le 15 juin pour visiter le nouveau yacht Princease Alice. Une excursion au Havre, avec billets de chemin de fer à prix réduit, sera orga- nisée par la Société pour cette époque. LA FAUSSE HOMOGHROMIE DE VENILIA MACULARIA L. A PROPOS D'UNE NOTE DE M. PLATEAU. PAR L. CUENOT Chargé de cours à l'Université de Nancy. Dans ma conférence sur les moyens de défense (1), j'avais cité la Venilia macularia L., petite Phalène jaune tachetée de noir, comme exemple de fausse homochromie, c'est à dire comme exemple d'ani- mal qui pourrait trouver dans la nature des substratums sur lesquels il serait parfaitement dissimulé (feuilles mortes), et qui cependant ne profile pas de cette coïncidence. M. Plateau (2), qui a vu la Venilia posée effectivement sur des feuilles mortes de Bou- leaux et de Peupliers, d'un jaune maculé de noir, considère au contraire cette espèce comme présentant une véritable homochro- mie, comparable aux cas classiques du Kallima et de la chenille d'Urapteryx, et il me reproche mon interprétation (3). Je n'ai jamais douté de l'affirmation de mon illustre contradic- teur, et la meilleure preuve, c'est que j'ai reproduit d'après lui la figure de Venilia posée sur une feuille morte de Bouleau, où elle est à peu près invisible. Mais dans les forêts de Lorraine, il n'y a pour ainsi dire pas de Bouleaux et de Peupliers, et en mai et juin, mois où on rencontre la Venilia, il n'y a réellement pas de feuilles mortes visibles dans les bois; depuis 1891, date à laquelle M. Plateau a publié son intéressant article sur la Ressemblance protectrice, j'ai cherché exprès la Venilia, soit pour me rendre compte par moi- même de son homochromie, soit pour la montrer à mes élèves, et (1) L. CuÉNOT, Les Moyens de de'lmse chez les animaux. Ruil. Soc. Zool. de France, XXIII, 1898, p. 37. (2) F. Plateau, La ressenihlance proleclrice chez les Lépidoptères européens. Le N;ituraiisto, XIII, 1891, p. 251. (3) Id., U homochromie de la Venilia macularia /.. Bull. Soc. Zool. de France, XXIIl, 1898, p. 87. 100 SÉANCE DU 24 MAI 1898 les très nombreux individus que jai vus étaient tous posés sur des surfaces plates, assez larges pour qu'ils puissent étaler leurs ailes (feuilles vertes, sol, etc.), mais sans la moindre préoccupation d'homochrotnie. Je suis donc en droit de penser que dans les loca- lités où je l'ai observée, l'espèce en question n'a pas besoin pour se maintenir du moyen de défense homoclironiique, que si elle se pose sur des feuilles mortes, comme l'a vu M, Plateau, c'est un accident local, et non une règle, qu'il n'y a pas entre ses mœurs et sa couleur la corrélation nécessaire pour créer un déguisement utile, en d'autres termes, qu'elle présente une homochromie inutile, latente ou fausse, comme on voudra l'appeler, mais qui n'a que bien peu de chemin à faire pour devenir parfaite. Ouvrages reçus depuis le 8 mars 1898 J. V. Barboza nu Hocaue, .S'(/./' uiir noarelle espère de Cyiionycteris Aiiffoln. Journal de sciencias malhem. phys. c natur. (2), V^ n» 19. Lisboa. 189S. R. Blanchard, Nf>tc^ sur la faune du H(iut-Tonki)t. — IV, Nouveau tijpe d'Hinidniée (Torix mirus). Bulletin scienUf. de la Krance et de la Beli^ique, XXVIII, 1898. K. BucQL'OY Ph. Dautzf.ncerg et G. Dollfus, Les Mollusques marins du Rnus- sillou, 11, fascicule 12 (Pelecypoda), p. (SI ti89, pi. 8995, Paris 1898. H DucHAussoy, Le grand Pingouin du Muse'e d'histoire naturelle d'Amiens. Mém. de la Soc. Linnéenne du nord de la Fiance. IX, 1892-98. .I..I. Gerassimov, Ueber die Copulation der zweikernigen Zellen hei Spiropyra. Bulletin de la Soc. Impér. des Nalural. de Moscou, n" '.), 1897. Ch. .],\îiET, Eludes sur les Fourmis, les Guêpes et les Abeilles, n" 14 ; Rapports des animaux nujrniécupkiles avec les Fourmis, in-8", 98 p., Limoges, 1897. K. Meunier, Les types ancestraux des [nsectes. Bull, de la Société scient, de Bruxelles, octobre 1897. K. .MôBius, Nackioort zur Thierwelt Ostafrikas, in-4°, 6 p. Berlin, 1898. G. Radde et Kawraisky, Die Litchse des Kaukasus, n" 2, in-S", 79 p. et '6'6 pi . Tiflis, 1897. A. Hassall, Check list of the animal parasites of Geese (Anser domesticus). U. S. Department of agriculture. Bureau of animal industry. Circular n" 14, 1S97. Id., Clierk list of animal parasites of Pigeons (Coluuitia livia domesli('a). Ibidem. (^n. Wardki.u-Stiles, Tlie rnuntry slauijliterliouse as a factor m the spread of disease. Yearbook of the Département of Agricidture for 1^9fi. In.. Address to médical graduâtes. The médical news, sept. 18"6. lo., Some nf the dangers arising from slang li i erhouses with suggestions for meeting thein. Maryland médical journal déc. 1897. Offert par S. \. le Prince de Monaco : l>. Knh:LHER. Echinides et Ophiures provenant des campagnes du yacht THiron- delle. Golfe de Gascogne, Acores, Terre-Neuve, in-S", 78 p. et 10 pi., Monaco. 1898. loi OBSERVATIONS SUR DIVERS CÉPHA.LOPODES. [Quatrième note). GRIMA L DITEUTHIS RIC HARDI, PAB L. JOUBIN, Professeur à l'Université de Rennes. Parmi les Céphalopodes, aussi nombreux qu'intéressants, captu- rés pendant les récentes campagnes de la Princrasc Alice el dont S. A. S. le Prince de Monaco a bien voulu me conlier l'étude, se trouve un animal nouveau fort curieux sous plus d'uu rapport. Sans attendre la publication, cependant prochaine, du second volume sur les Céphalopodes qui doit prendre place dans la magni- fique collection que publie le Prince Albert, je crois utile, dans cette note préliminaire, d'énumérer les caractères particulièrement intéressants qui m'ont amené à établir un genre et une espèce nou- veaux pour ce Céphalopode. Cet animal a été capturé par M. le D'^ Richard à la surface de la mer le 17 août 1896 à la Station IIM), par 23'39' longitude Ouest et SS^oo' de latitude Nord. C'est donc un pélagique de haute mer et probablement de surface. J'ai donné à ce Céphalopode le nom générique de Grijnalditeuthis en l'honneur de S. A. S. le Prince de Monaco et le nom spécifique de Hirhardi en souvenir de la capture qui en a été faite, à bord de la Princesse- A lice, par le D»" J. Richard. Je dois, au sujet de cette dénomination, adresser à M. le D' C. PFKFFKR,du Muséum d'histoire naturelle de Hambourg, si connu par ses beaux travaux sur les Céph ilopodes, mes sincères remercie- ments. Lui ayant demandé son opinion au sujet de cet intéressant animal, il me répondit qu'il en possédait un analogue, mais en mauvais état; plus tard, il m'écrivit que d'autres travaux retar- daient la publication de son mémoire et qu'il me priait de ne pas m'en préoccuper pour la continuation de mes recherches. Aussitôt après sa capture, l'animal fut plongé dans une solution de formol à deux pour cent ; il y a conservé sa transparence et ses couleurs naturelles sans se déformer. Plus tard, craignant que l'action prolongée du formol ne nuise, à la longue, à la bonne conservation des tissus, j'ai plongé l'animal dans l'alcool à 70" ; mais 102 SÉANCE DU 24 MAI 1S98 je n'ai pas eu à me louer de ce changement ; les ineuibranes se sont ramollies, la transparence a en gi-ande partie disparu, et de nom- breux plis ont rendu ce Céphalopode fort différent de ce qu'il était dans le formol. A part la séparation qui s'est faite, au moment de la capture, de l'appendice caudal, lequel a été soigneusement con- servé, l'échantillon était absolument intact, sans déchirure et sans déformation ; les plus petits détails y sont admirablement conser- vés et la description peut être considérée comme ayant été faite sur l'animal vivant. Ce qui frappe tout d'abord, quand on observe ce Céphalopode, c'est sou exti-aordinaire transparence. A travers la tête, on aperçoit nettement le cerveau et la plupart des nerfs qui en partent, les ganglions optiques, l'œsophage et les gros vaisseaux. A travers les bras, on distingue le nerf fl^'xueux qui en parcourt l'axe en donnant une branche à chaque ventouse. Les nerfs sont d'ailleurs devenus encore plus visibles après la mise en alcool. La nageoii'e caudale est si transparente, que, n'étaient ses chro- matophores bruns, on ne la verrait pas dans l'eau. Je l'ai photo- graphiée sur un fond mi-parti-noir et blanc, reposant sur une petite étiquette imprimée; on lit presque aussi clairement ce qui est écrit sur l'étiquette dans la partie que recouvre la nageoire que dans celle qui est à côté (fig. 1). La masse des viscères rend la partie centrale du corps moins transparente. Un autre fait très intéressant que je désire mettre immédiate ment eu évidence, est l'absence de tentacules. Ce Céphalopode est par tous ses caractères fondamentaux un Décapode œgopsidé, voi- sin des Chiroteuthis, ainsi que je le montrerai plus loin ; il devrait donc avoir dix bras. Or il n'en a que huit. La première supposition que l'on peut faire est qu'il a perdu ses tentacules au moment de sa capture et que l'on doit en retrouver la base parmi les autres bras au-dessus de l'œil. Mais là les tissus cutanés .se continuent nettement et sans aucune solution ou cicatrice superficielle d'aucun genre entre les bras de troisième et de quatrième paires. Mais on aperçoit sous la peau, à une petite profondeur, un nerf qui se termine brusquement par un renflement peu accentué juste au point où devrait être le tentacule. Je considère cela comme un ren- tlement cicatriciel du nerf tentaculaire ; il a sûrement fallu un long temps pour que ce fait se produise et cela me fait supposer que la perte des tentacules a eu lieu pendant le jeune âge. On doit alors se demander si c'est là un fait accidentel ou normal, ou si l'on se trouve en présence d'un échantillon monstrueux. Je crois que cette s F. A NT, K m] î\ MAI I 89(S lOH dernière hypothèse peut être rejetée, car l'animal, parfaitement bien constitué par ailleurs, ne présente aucune trace de difformité. Je ne serais pas éloigné de croire que c'est là une disposition nor- male; ces animaux perdraient leurs tentacules, probablement atro- phiés, dans le jeune âge. J'ai quelque raison de penser que cette particularité, au premier abord accidentelle, constatée ciiez d'au- Fii". 1. 1res Céphalopodes, eu particulier chez Chiroteuthifi Bomplandi, par Vérany, est la règle générale dans ce genre. Cette dernière espèce est très voisine de celle qui nous occupe en ce moment et me paraît destinée à être enlevée du genre Chirotputhis pour être transférée dans ce nouveau genre Grimalditeuthis. Description de l'animal. — Le corps a l'aspect général d'un Calmar portant au bout de sa nageoire un appendice foliacé qui constitue une seconde nageoire derrière la première. Le corps, transparent, a la forme d'un cornet assez aigu, à ouver- ture évasée, légèrement rentlé vers le milieu ; il se termine progres- sivement en une pointe qui fait saillie sous la première nageoire 104 SÉANCE DU 24 MAI I 898 pour arriver enfin à constituer le pédoncule auquel est appendue la seconde ffig. 2). Le bord de l'ouverture palléale est beaucoup [)lus élevé dorsale- nient que veutralement. Du côté du dos il forme un grand angle saillant appliqué sur le cou, il y adhère par une longue crête ver- ticale et médiane, qui, jouant le rôle de bouton, entre dans une cavité correspondante du cou. Il n'y a donc pas continuité entre la peau du dos et celle de la nuque. Du côlé du ventre, le bord palléal s'abaisse sous le siphon et forme une grande échancrure à angles peu marqués. Sous ces angles le bord palléal adhère par une sou- dure ovale, solide, au bord dn siphon. On ne peut détruire l'adhé- rence sans déchirer les tissus. A travers la peau de la ligne médiane dorsale on distingue la pUime sur la structure de laquelle je reviendrai tout à l'heure. Le cou est assez long, bien déve- loppé en largeur et passe insensi- blement à la lête qui n'est pas beaucoup plus large que lui. Du côté du ventre on peut y noter la présence de deux ligaments mem- braneux symétriques qui tixent le siphon. Sur la ligue médiane dor- sale du cou se voit la boutonnière adhésive dorsale. Cet organe a une structure tout à fait spéciale. Il est trans|)arent, encastré entre les bords postérieurs des deux clapets latéraux du siphon (|ui, par consé- quent, font le tour presque complet du cou. La boutonnière est assez peu solide et, sous ce rapport, ne ressemble guère aux puis- sants cartilages de certains Céphalopodes. Celui-ci est mou, a l'as- pect de gelée vitreuse et ne doit pas opposer une bien forte résis- tance aux tractions. Cette boutonnière consiste en une surface Fig. 2. — Grimaldilputhis Richarrli .loiihin. SÉANCE DU 21 MAI 1898 lOo ovale, légèrement coocave, dont les horcls relevés forment une saillie assez prononcée entre les clapets du siplion. C'est là que s'applique la crèle palléale, peu saillante, dont le sommet de la plume forme le squelette. Une mince couche épithéliale recouvre cette portion de la plume et laisse saillantes les deux fines crêtes parallèles qui pénètrent dans la rainure correspondante de la boutonnière. La tète est peu saillante; elle est un peu plus large que le cou et que le pédoncule connnun des bras qui la surmonte. Les yeux ne font pas une très notable saillie sur ses côtés. Elle est légèrement aplatie dorso-ventralement et assez transparente pour que l'on puisse voir le cerveau et les nerfs qui en partent à travers la peau et le cartilage crânien. Toute cette masse céphalique présente à un haut degré l'aspect vacuolaire que Ton observe en d'autres points du corps, mais moins nettement; cela ressemble à de la mousse de savon dont les bulles seraient remplies d'un liquide parfaitement incolore et transparent. La peau qui recouvre la tète est molle et porte de grands chro matophores, groupés çà et là en amas plus denses, parmi lesquels je puis citer surtout une barre transversale qui réunit les deux yeux. Ces derniers organes se voient par transparence coin me deux grosses taches noires ovales, qui rendent encore plus apparentes deux amas de chromatophores foncés dorsaux qui les surmontent. Les cristallins font une légère saillie hors de la tête dont ils débordent légèrement la ligne de contour. Il n'y a pas de sinus lacrymal, mais l'œil est libre dans une cavité orbitaire très développée, surtout en haut. Le bord supérieur de l'orbite est constitué par un bourrelet ou sourcil épais, tandis que le bord inférieur est mince et mem- braneux. Une bande de chromatophores serrés monte du bord supérieur de l'orbite vers le troisième bras, tandis qu'une autre symétrique descend du milieu du bord inférieur vers le sommet du clapet correspondant du siphon. Ces deux bandes sont formées de chromatophores situés à des profondeurs variées de la peau. Le cristallin est entouré par une membrane iridiforme circulaire, de couleur foncée. L'ensemble de l'œil qui, dans le formol, avait un aspect vert irisé, l'a presque complètement perdu dans l'alcool. Sur la ligne qui joint l'œil au clapet correspondant du siphon, mais plus près de ce dernier organe, on voit un petit bouton en forme de massue, de trois à quatre millimètres de long; on distin gue nettement un nerf qui provient de la région profonde de la lOH SÉANCE DV ''1\ MAI 189S peau et pénètre dans le pédoncule; c'est l'organe olfactif. Il porte plusieurs gros chromatophores. Le bulbe buccal est médiocrement développé, à peine enfoncé entre la base des bras où il fait par conséquent une saillie très prononcée. Il est maintenu en place par des lames membraneuses transparentes verticales. 11 repose sur une sorte de pédoncule court, étroit, limité par une rainure circulaire profonde que coupent les meuïbraues verticales datlache. L'ensemble de ces caractères le fait ressembler à un bouton de tleur de Mauve près de s'ouvrir. Les membranes bulbaires sont réparties de la manière suivante : entre les bras ventraux une paire se lixe sur la face interne de chacun d'eux ; elles sont donc très voisines l'une de l'autre. Une autre sattache sur le bord ventral du troisième bras; une autre sur le bord dorsal du second; enfin sur la ligne médiane dorsale on voit une seule membrane qui se bifurque uu peu au delà du bulbe et dont chaque moitié vient s'attacher sur la face dorsale des deux bras de la première péiire. Ces minces membiaoes laisstint voir par transparence, dans leur épaisseur, uu nerf flexueux qui. monte du fond de la rainure, se coude au milieu de son parcours, suit la crête membraneuse sur la face libre du bulbe buccal, et finit par aboutir dans une des dents qui marquent le bord de la lèvre. Le bulbe a la forme d'un double cône tronqué. L'orifice supérieur peut se dilater en déplissant la lèvre dentelée qui le limite; celle-ci doit aussi pouvoir s'allonger grâce à l'élasticité de ses tissus; on trouve quelque chose d'aualogue chez les Chiroleuthis. Le cône inférieur repose sur le pédoncule bulbaire et se soude par sa grande base avec la membrane labiale supérieure; il est fixé dans la rainure qui l'entoure par les lames verticales d'attache. La surface de la membrane supérieure est plissée longitudina- lement de stries parallèles aux crêtes. Si on écarte cette membrane on voit, par l'orifice, la lèvre proprement dite; elle est circulaire, charnue, et limitée en dedans pai- un cercle de petites papilles coniques disposées sur deux ou trois rangs. Par l'orifice on distingue la pointe des mandibules cornées, noires, qui paraissent être excessivement réduites. Tout ce bulbe est très petit par rapport à la grande dimension de l'animal, et sa partie principale est formée par la lèvre supérieure conique. Je ne connais guère d'autre Céphalopode ayant uu appareil masticateur d"un vohimt' relativement aussi restreint. SBANCK l»r l"l MAI I89(S 107 Il est encore à noter ([ue ce bulbe porte des chromatopliores sur sa face dorsale seulement; il n'y eu a aucun sur toute sa moitié veutrale. lis sont disposés en files longitudinales, et s'enfoncent jusque dans la rainure péribulbaire. Les lames de soutien n'en présentent qu'un très petit nombre, et seulement sur leur face dorsale. Ils sont petits, de couleur uniforme et très foncée. Le siphon, extrêmement développé, remonte jusqu'au niveau du bord supérieur des yeux; sa base est presque aussi large que le cou, contre lequel elle s'applique et ses deux grands clapets laté- raux vont rejoindre les bords du bouton adhésif dorsal. L'ensemble de l'organe fait le tour presque complet du cou. Le siphon renferme une valvule bien développée, longue d'un centimètre environ, large de cinq a six millimètres. L'adhérence du siphon au manteau, ainsi que je l'ai dit, est com- plète ; les surfaces soudées ont environ un centimètre de long et sont ovales. De plus deux brides membraneuses attachent la face dorsale du siphon à la base de la tète et du cou. On voit par trans- parence pénétrer dans chacune d'elles un nerf que l'on peut suivre jusqu'à son point d'émergence à la face inférieure du cerveau. La paroi du siphon ainsi que des valves latérales est mince, peu musculaire, à demi transparente et pourvue d'un petit nombre de chromatophores disséminés sur sa face ventrale. Sur les valves on n'en voit guère que sur leur face supérieure en contact avec le cou. L'orifice de sortie du siphon est large, en forme de fente trans- versale. Sous sa base on distingue le tubercule anal, petit, dont l'orilice est muni de deux minuscules appendices latéraux en forme de spatule. Je n'ai pas pu contrôler si le siphon contient un organe de Verrill ; il eut fallu trop endommager l'échantillon pour le voir. Les bras sont à peu près de la même taille, sauf cependant ceux de la quatrième paire qui paraissent un peu plus petits; mais comme ils ont tous les deux perdu leur pointe il est probable que la ditlérence avec les autres est minime. Ils sont arrondis et vont en s'atténuant régulièrement jusqu'à leur extrémité libre qui porte un organe spécial. Ils sont dépourvus de toute espèce de membrane ou crête natatoire. Ces bras, très transparents comme le reste du corps, laissent apercevoir le nerf axial qui les parcourt et vient se terminer dans le bouton ovale, noir, eu forme de massue qui les surmonte. La face bombée externe est toute couverte de petits chromatophores bruns; au contraire, les deux faces latérales des bras eu sont presque complètement dépourvues; on les retrouve sur la face 108 SÉANCE DU 24 MAI 1898 buccale parmi les ventouses ; là ils sout de deux sortes : les uds petits, irrégulièieiueul disséminés, les autres gros, transversaux, et dont on voit un seul sur la base du pédoncule de chaque ven- touse du côté tourné vers la bouche. Sur chacune des trois paires dorsales de bras j'ai compté 84 ven- touses; les deux bras ventraux étant incomplets je ne puis donner un cliitïre exact mais il me semble qu'il y en avait un peu moins et qu'elles y sont moins réguliéi-ement disposées que sur les autres bras, où elles alternent avec une parfaite régularité. Le renflement terminal noirâtre est long d'environ 3 millimètres, en forme de massue, dépourvu de ventouses, sauf une minuscule pi es de la base. Sur des coupes, on voit qu'il est constitué par le bout du nerf brachial qui en occupe l'axe entouré d'un étui de tissu conjouctif lacunaire; vient ensuite une zone épaisse de chro- matopliores sur plusieurs rangées, et un épidémie mince recouvre le tout. Quelques chromalophores profonds entourent la gaine du nerf. Le nerf brachial est légèrement tlexueux et de l'angle de chaque ondulation part un nerf que l'on voit se diriger vers une ventouse. Les ventouses sout petites, de couleur jaune et de forme ovale. Elles sont plantées ch;icune sur un grêle pédoncule liliforme porté lui-même sur une sorte de piédestal. Celui-ci consiste en une papille translucide, courte, surmontée de quatre cornes; trois sont transparentes, coniques et recourbées; la quatrième est pi'écisé- meul le pédoncule grêle qui supporte la ventouse. Toutes ces parties sont très transparentes et préseuleut à un haut degré l'aspect de mousse de savon qui a été déjà signalé. Les ventouses, très obliques, ont une ouverture circulaire dirigée vers la bouche. Le pédoncule s'insère sur leur base, dans une fossette, à 90 du plan de l'orilice. Le cercle corné s'élargit dans sa partie opposée à la bouche et se rétrécit au contraire beaucoup dans sa partie située sous l'orilice de la ventouse. Celui-ci est garni, en haut, de six petites dents cornées brunes, dont trois obliquent vers la droite et les trois autres vers la gauche, laissant entre elles une sorte d'échancrure médiane. Le cadre dentaire corné n'occupe pas la surface môme de l'orifice ; il est lui-même recouvert par un bourrelet membraneux transparent ; une sorte de voile mince ferme la moitié inférieure de l'orifice de la ventouse ; il correspond à la partie du cercle corné dépourvue de dents. Les nageoires fournissent un des caractères les plus intéressants de ce Céphalopode. 11 y en a deux superposées; l'une arrondie, SÉANCE DU 24 MAI 1898 loi) ap|»liqiiée contre la partie étroite du corps, qui l'ail une saillie sur l'axe de sa face ventrale ; l'autre terniiuale, à pans coupés, allachée à rextréinité pointue du corps. Elle y est attachée par un court pédoncule ; toute sa longueur est parcourue par la plume. La première nageoire est très grande par rapport à la taille de l'animal. Elle es^t formée de deux moitiés demi ci rculaires séparées par le dos de l'animal : mais la peau du dos et celle de la nageoire se continuent si directement qu'il n'y a pas d'interruption d'une moitié à l'autre. En haut seulement, de chaque côté du corps, à son point d'insertion supérieur, le bord libre décrit une petite courbe rentrante; à part cela, le contour est régulièrement arrondi sans aucun angle saillant. Sur la lace ventrale, le corps fait saillie sous forme d'un cylindre au travers duqmd on distingue la plume ; il dépasse le bord inférieur du corps de la nageoire pour former le pédoncule de suspension de la seconde nageoire. Les chromato- phores, grands et nombreux sur le milieu de la face dorsale, se raréfient en approchant des bords qui en sont presque dépourvus. Du côté ventral, le maximum de densité des chroniatophores se trouve de chaque côté du corps cylindrique saillant; les bords en manquent presque complètement et le corps n'en porte qu'un très petit nombre. La seconde nageoire est plus mince que la première, plus trans- parente, et à bords découpés ; elle se termine en pointe. Elle pré- sente assez bien la forme d'uue feuille dont le contour offre sept angles saillants et une échancrure supérieure pour l'insertion du pédoncule. Le corps se termine eu pointe sur la face ventrale de cette nageoire et la plume qui s'y continue forme la saillie terminale extrême. La transparence parfaite de cette nageoire laisse distinguer sa structure alvéolaire; de fines cloisons limitent des alvéoles poly- gonales qui ressemblent à des rayons de cire d'abeilles; elles deviennent de plus en plus petites à mesure qu'elles s'approchent du bord libre; les plus grosses a voisinent la plume. Cet appendice supplémentaire est des plus remarquables et correspond probable- ment à ceux de Doratopsls Kermicularis, où. d'ailleurs, ils sont rudimentaires et irréguliers. La face dorsale est couverte de cliromatophores qui manquent sur la face ventrale; mais par transparence on voit nettement ceux du dos. La plume qui occupe tout l'axe dorsal forme le squelette de la boutonnière dorsale supérieure et descend ju.squ'à Textrême pointe Bull. Soc. Zuul. Ue t'r., 1898. xxni. — 10. 110 SÉANCE DU 24 MAI 1898 de la nageoire postérieure. Elle est, sur toute sa longueur, si mas- quée par les chromatophores qu'on en peut voir les détails par transparence; ne voulant pas, en l'extrayant, détériorer l'écliau tillon, je ne puis en donner une description précise. Sur des frag- ments détachés on peut constater que la plume, dans sou dernier quart, est tubulaire, à section triangulaire, dont l'angle dorsal et les deux ventraux sont pourvus d'une légère cièle saillante. La partie la plus large de ce tube me parait correspondre à la nageoire ronde supérieure. Il reste maintenant à indiquer les mesures principales de l'échan- tillon en millimètres. Longueur totale 420 » de la tête 33 » du siphon au-dessus de l'oritice palléal 47 » du lei' bras (dorsal) 115 » du 2e 115 .) du 3e 120 )) du 4'î (ventral-incomplet) 85 » du corps, y compris les deux nageoires (dos). . . 225 )) » » (ventre). . . 210 )) de la première nageoire 70 » de la deuxième 73 Distance du cristallin à l'orifice palléal (ventre) 45 )) )) )) (dos) 38 » » à la naissance des bras 23 Diamètre de la tête 33 )) du cou 23 » de l'ouverture palléale 48 )) du corps 44 )) de la première nageoire 100 I» de la nageoire caudale Ho Longueur de la plume (incomplète) 220 Diamètre de la naissance des bras 28 Nombre de ventouses du premier bras (dorsal) 84 » du deuxième 83 » du troisième 84 » du quatrième ? Ces mesures ne doivent pas être considérées comme absolues, car le corps est si mou et si élastique que les moindres tractions amènent des plis ou des allongements. SÉANCE DU 24 MAI 189S ^ Ul Des caractères anatomiques ([ui viennent d'être exposés il faut maintenant essayer de déduire la place que l'on peut assigner au genre (irimalditeutlns dans la série des Décapodes Oegopsidés. Sans aucun doute il appartient à la famille des Tnonotciuliidae, dont il présente tous les caractères fondamentaux, en tenant compte toutefois que, contrairement à la règle générale, le manteau et le siphon sont soudés. Ce genre appartient aussi à la sous-famille des Chiroteuthidae dont il présente la transparence gélatineuse; il se rapproche sur- tout du genre Chiroteuthix dont, entre autres caractères, il a la plume tubulaire. Mais il eu diiïère par ses boutons adhésifs du siphon complètement soudés au manteau. Je propose, pour préciser la position de ce genre, de diviser les Taonoteuthiflac selon le tableau (page 112). Il va sans dire que ce tableau dichotomique n'a pas la prétention de donner une idée complète des caractères de chaque genre; il est seulement destiné à mettre eu relief ceux qui, par leur importance ou par la facilité de leur constatation, permettent d'arriver rapidement à reconnaître les relations des genres entre eux. Ainsi, par exemple, j'ai divisé les Taonoteuthidae en sections selon qu'ils présentent ou non des organes lumineux ; je crois que cette division est utile et naturelle car, d'abord, on peut constater facilement la présence de ces organes superficiels sans aucune dissection ni difficulté, et ensuite parce que ces appareils ne se rencontrent que chez des animaux qui ont d'autres caractères permettant de les réunir en un groupe parfaitement naturel. Dans ce tableau, les deux genres Entomopsis et Doratopsis corres- pondent à l'ancienne famille de Pfetïer, les Hyaloteuthidae. DIAGNOSES Grimalditeuthis, nov. gen. (îorps allongé transparent : manteau présentant une longue boutonnière linéaire dorsale, soudé au siphon par deux surfaces ovales palléales ventrales. Valvule dans le siphon. Tête peu sail- lante. Yeux sans sinus lacrymal. Nageoire suivie d'un appendice terminal. Plume tubulaire étroite. Ventouses des bras à petits cro- chets. Tentacules inconnus ; pas de membranes natatoires hra chiales. Gt^iinalditeuthis Hichardi, nova species. Caractères du genre et de plus : Bras à peu près égaux. Ventouses 112 SÉANCE DU 24 MAI 1898 < Q l-l Eh m o o <1 5J 'O o •CD ^ 3 en (B ■aj a a. o "3 > •s en -<» a en •Si e en ~ •w S a ^ 03 en •03 a. o 1^ en es 5 I D [d Z SÉANCE DU 24 MAI 1898 113 ovales à oritlce dirigé vers la bouche, portées sur un petit pédon- cule filiforme occupant l'un des quatre angles d'une sorte de pié- destal dont les trois autres s'élèvent en forme de cornes recourbées. Deux nageoires superposées dont la première est ovale et la seconde, terminale, à pans coupés, ressemble à une feuille transparente. Angle dorsal du manteau fortement saillant. Organe olfactif en massue, à pédoncule grêle. Au bout de chaque bras une petite massue ovoïde noirâtre. Animal pélagique. Océan Atlantique. Parasite. — J'ai trouvé sur ce Céphalopode, en deux ou trois points des bras éloignés les uns des autres, ainsi que sur quelques ventouses, des filaments jaunâtres, flexueux, ramifiés, sous-épider- miques. J'ai cru tout d'abord que c'étaient des spermatophores qui s'étaient aiusi fixés là. Mais la présence de ces petits corps sur les ventouses, dans l'épaisseur de la membrane qui recouvre le cercle corné, m'a bientôt fait renoncer à cette interprétation. A un fort grossissement on y reconnaît des tubes à parois minces et transparentes, renflés çà et là en massue et entièrement remplis de corpuscules ovoïdes, très régulièrement striés de fines lignes spirales. Ils ressemblent assez à de petits cocons de Vers à soie. Ils renferment un noyau dans un contenu granuleux. Je suppose que c'est là un parasite, peut-être même un Sporo- zoaire; mais n'ayant rien vu de l'évolution ni de la structure intime de cet être, je ne veux hasarder aucune supposition plus précise. 114 Séance du j// Juin iSgS PRÉSIDENCE DE M. LE PROF. FILHOL, PRÉSIDENT M. R. Blanchard se fait excuser. M. le Cap. Chaves assiste à la séance. M. le Présideot adresse les plus vives félicitations de la Société à M. Thézée, uoinmé professeur d'histoire naturelle à l'École de uiédecine d'Angers. Il félicite également M. Xavier Raspail, à qui la Société protectrice des animaux vient de décerner une médaille d'argent pour ses nombreux travaux ornithologiques et ses publi- cations en faveur de la protection des Oiseaux utiles à l'agriculture. M. DE GuERNE présente à la Société un des Tina mous {Rliyncotus rufesrem) récemment importés de La Plata par les soins de la Société nationale d'Acclimatation de France. Il décrit les mœurs de cet animal que l'on essaie d'acclimater dans les chasses françaises. M. E. Petit adresse à la Société un cas d'albinisme chez le Martin- pécheur. Cet Oiseau, de sexe mâle, a été pris dans les environs de Paris. Il possède la plus grande partie de ses rémiges entièrement blanches, ainsi que les plumes du dessous de l'aîle et du ventre. Les ongles sont également blancs, de même que la pointe du bec remarquablement court. M. le Secrétaire général adjoint annonce que l'excursion du Havre, annoncée dans la précédente séance aura lieu le dimanche 19 juin courant. On partira par l'express de 8 h. 10 du matin pour rentrer le soir même à Paris. Excursion du Havre. Le dimanche 19 juin 1898, un certain nombre de Membres de la Société Zoologique de France se rendaient au Havre pour visiter le nouveau yacht Princesse- Alice et assister au banquet que S. A. Albert I^i, Prince de Monaco, offrait aux membres de l'Académie des Sciences et à ses nombreux collaborateurs. Parmi ceux de nos collègues qui ont assisté au banquet, nous citerons : MM. R. Blanchard, Chaves, D.uttzenberg, A. Dollfus, FiLHOL, H. Gervais, Hérouard, Lennier, Milne-Edwards, Régnard, Richard, Ch. Richet et Vaillant. De nombreux toasts furent portés en l'honneur du Prince et de la campagne scientifique qu'il entre- sÉA^'CE DU 14 juin 1898 11b prend cette année au Spitzberg. Puis eut lieu la visite du yacht sous la conduite de S. A. Albeht h^\ MM. Domet de Vohgics. H. Fischer. GuiAHT, .M*'i'e Levy, mm. Neveu, Lemaihe, Pennetier et Secques étaient venus se joindre aux convives. Le nouveau navire vient d'être construit à Birkenhead (Angle- terre) dans les chantiers de MM. Laird. Il est exclusivement aménagé en vue de recherches de zoologie marine et réalise, dans ce genre, l'idéal. 11 est long de 73 m. 15, large de 10 m. 40, d'un tonnage de 138(1 tonnes et d'un tirant d'eau moyen de 4 mèlres; sa vitesse peut atteindre 12 nœuds; il est actionné par deux chaudières d'une puissance totale de 1000 chevaux. Ses soutes peuvent contenir 245 tonnes de charbon ; avec une consommation de 13 tonnes par 24 heures, à pleine marche, il peut donc tenir la mer pendant 19 jours. Son prix atteindra, dit-on, presque 2 millions de francs. Nous ne dirons rien des appartements, des salons, de la salle à manger et des installations extra-scientifiques, qui sont pourtant dignes de remarque; tout cela est d'un confort exquis. La partie scientifique mériterait une description détaillée, avec plans et dessins ; sa construction et son agencement font le plus grand hon- neur au prince, qui a étudié, discuté et vérifié chaque détail, ainsi qu'à son savant collaborateur, M. .1. Richard, dont la parfaite con- naissance des choses de la mer et l'ingéniosité sont bien connues. Cette partie scientifique occupe une tranche spéciale du bateau, indépendante de tout le reste et placée immédiatement en avant des machines. Elle occupe trois étages : Sur le pont, la chambre de sonde avec toute sa curieuse instru- mentation; puis une grande pièce qui est une sorte d'arsenal : au plafond et sur les parois sont accrochés ou suspendus une foule d'instruments, harpons pour la chasse des Cétacés, mortiers pour les lancer, appareils pour prélever des échantillons du sol sous- marin ou des échantillons d'eau à toute profondeur, thermomètres pour les grands fonds, chaluts, appareils pour la pèche pélagique ou bathypélagique, etc. Un bon nombre de ces appareils, construits d'après les plans du prince ou perfectionnés par lui ou par M. J. Richard, sont d'une rare ingéniosité. C'est encore dans cette vaste cabine que doivent être introduits et disséqués les grands animaux que leur taille ou leur odeur ne permet pas de descendre dans l'entrepont. A l'avant du pont se voient encore deux grandes bobines sur lesquelles sont enroulées 12000 mètres de câble d'acier ayant jusqu'à 14 millimètres de diamètre et pouvant résister à une trac- 116 SÉANCE DU 14 JUIN 1898 lion de 7 tonnes. Ces bobines sont mues chacune par un dynamo de la force de quatre chevaux. Leur câble est destiné aux chaluts et aux nasses, qu'on peut ainsi lancer jusqu'aux plus grandes profondeurs, opération longue et laborieuse, puisqu'elle exige un jour entier; ce câble est viré par des treuils à vapeur. A l'entrepont se trouve un laboratoire communiquant par une trappe avec celui du pont. Il est long de 6 mètres, large de 5 mètres, éclairé par quatre hublots et une claire-voie et huit fortes lampes électrifiues. Il est pourvu de quatre tables à roulis et d'une grande table fixe, d'un évier avec prises d'eau de mer et d'eau douce, de nombreuses armoires pour la bibliothèque, la verrerie, les appareils et les produits chimiques. Un cabinet photographique y est annexé, aiusi que quatre cabines pour les travailleurs. Le troisième étage est représenté par une vaste cale où sont emmagasinées des réserves de toutes sortes. Le Prince de Monaco a déjà commencé sa nouvelle croisière, en compagnie de notre collègue, M. J. Richard. Il emmène également M. J. BucH.\NAN, qui était physicien sur le Challenger, et qui se propose d'étudier la structure des glaces ; M. Brandt, de Kiel, qui va continuer ses recherches sur le plankton ; M. Baraduc, médecin; M. LovATELLi, peintre; M. Neuville, préparateur du professeur KiLHOL, au Muséum. De Kiel, où il se trouve actuellement (29 juin), il doit partir, le 3 juillet, pour Bergen, Tromso, le Spitzberg et les régions sub- polaires. Il ne poursuit point la conquête chimérique du pôle, mais se propose d'explorer les grands fonds au point de vue de la faune, de la géologie et de la physique. L'expédition hollandaise du Willem Barents, celle plus récente et mieux outillée des Norvégiens, ont déjà fait connaître une foule de faits intéressant ces régions déso- lées. On peut être certain que la Prnices>ie-ÀUce, fidèle au passé de V Hirondel le et du yacht du même nom qu'elle remplace, va multi- plier les découvertes précieuses, grâce à son organisation gran- diose, à l'habileté et à l'énergie du prince et des savants qui l'accompagnent. Nous remercions également M. Lennier (jui, après la visite de la Princesse- A lice, conviait tous les membres présents à venir visiter le Musée d'histoire naturelle du Havre, dont nous n'avons plus à faire l'éloge, après les paroles de M. le prof. Filhol à notre dernier banquet. Il possède en effet des richesses locales remar- quables et la collection des dessins de Pérou et Lesueur pourrait, à elle seule, suffire à sa juste renommée. H7 Séance du -jS Juin i8g8. IMlKSlDIiNCE DE M. CH. JANET, VlGE-PKÉSIDEiNT M. le Président adresse les félicitatioQS de la Sociélé à M. le D'' Uiheinout-Dessai^iies, professeur agrégé à la Faculté de méde- cine, élu .Membre de l'Académie de médecine. A la demande des personnes présentes, M. le prof. Vaillant décrit l'installation du nouveau yacht Princesse-Alice. M. Bavay donne quelques renseignements sur les prétendus Serpents de mer dont la présence a été signalée récemment sur les cotes du Toukin. Le prochain Congrès de l'Association Française pour l'avance- meut des Sciences se réunissant à Nantes du 4 au 11 août 1898, M. le baron J. de Guerne, Président de la 10^ Section (Zoologie, Anatomie et Physiologie) , sollicite les Membres de la Société Zoologique à participer au Congrès. Toute liberté est laissée dans le choix des communications, toutefois on appelle particulièrement l'attention des Congressistes sur les questions suivantes : domestication de l'Eléphant d'Afrique; introduction et acclimatation des Salmonidés des États-Unis dans les eaux françaises; question des Sardines. Les adhésions devront être adressées au Secrétariat de l'Association, 28, rue Serpente. CONSERVATION DES MATÉRIAUX INCLUS DANS LA PARAFFINE ET INALTÉRABILITÉ DE L'ALBUMINE DE MEYER PAR CH. JANET On hésite parfois à utiliser, pour des coupes en série, des maté- riaux inclus dans la paraffine depuis un temps un peu long. L'expérience démontre, cependant, que les tissus qui ont été inclus dans de bonnes conditions se conservent, pour ainsi dire, indéliniment dans ce milieu. Voici une série de coupes que je viens de pratiquer dans le corselet d'une Myrmica qui était enrobée BuU. Soc. Zool. de Fr., 1898. xxiii. - 11. 118 SÉANCE DU 28 JUIN 1898 daus la paraffine depuis huit années. L'inclusion ayant été faite dans une paratTine un peu trop molle j'ai, au moment du débitage, remplacé la paraffine extérieure à l'objet par une paraffine plus dure, qui, suffisamment résistante pour maintenir l'extérieur de la chitine, a réduit à peu de chose les dislocations qui se sont produites pendant l'opération. La préparation, n'ayant pas été colorée in toto avant l'inclusion, a été colorée sur la lame, par Ihématoxyline, après l'exécution des coupes. On voit que les tissus n'avaient pas perdu leur affinité pour cette matière colorante. Daus une publication parue il y a quelques années, il est dit que l'albumine de Meyer ne possède plus, au bout d'une année environ, les propriétés adhésives, si remarquables, que l'on met à contri- bution pour le collage des coupes. La préparation que vous avez sous les yeux montre que cela n'est pas exact, car les coupes ont été très solidement collées avec de l'albumine de Meyer préparée depuis plus de cinq années, et que la présence d'un très petit morceau de camphre et d'uu très petit fragment de thymol avait efficacement protégée contre toute altération. SUR LE PROTOPLASMA SYNTHÉTIQUE ET LA FORCE VITALE (1) PAR ALFONSO L. HERRERA, Professeur à Mexico. On trouvera sous cette enveloppe une petite quantité de proto- plasma synthétique, artificiel, que j'ai fait avec quelques-uns des composants du Fuliyn sejjtka : pepsine (préparée par Me Kesson), peptone, fibrine acéti(iue, acide oléïque, savon, sucre, extrait de bile, carbonate de soude (en quantité considérable), carbonates de chaux et d'ammoniaque, lactate de chaux, phosphates de chaux et de magnésie, sulfates de chaux et de fer, chlorure de sodium, savon (Analyse de Reincke). Ce produit, vu au microscope, après addition d'eau, sans trituration préalable, montre un grand nombre de courants de diffusion. Ces granulations cheminent en divers sens, (1) Extrail de l'ouvrage: L'origine doi individus et la construction de l'or a a- nisme par les conditions inlernes. SÉANCE DU 28 JUIN 1898 119 avec une vitesse variable. Ou observe ici la reproduction fidèle du luouveineul intérieur du proloplasma décrit par Van Tie^iiein. Mais aussitôt l'équilibre des liquides réalisé, les courants de dilïu- sion disparaisseul, leur duré(ï ne dépassant pas une ou deux minutes. Si on y ajoute niaiutenaut un liquide plus ou moins volatil (pétrole, alcali volatil, etc.), les courants sont plus intenses encore et ils ont des changements de direction précédés d'un instant de repos. La durée est de quelques heures. Nul doute que le dégagement des vapeurs soit la cause mécanique des courants et du déplacement des granulations, parce que chaque molécule qui se dégage est animée d'une certaine vitesse et elle heurte en pas- sant les molécules liquides et les granulations. Si le dégagement est intermittent, si les courants d'air le favorisent, si enlin il y a rupture soudaine de la couche superlicielle par les vapeurs accu- mulées, l'on observe aussitôt un ébranlement particulier et parfois un changement de direction dans les courants de granulations. Mais quelle sera donc la cause des courants du protoplasma naturel? L'acide carbonique, le produit de tous les actes considérés naguère comme vitaux! En elïet, ses molécules, toujours en état d'équilibre instable au sein des dissolutions, heurtent, en se déga- geant, les molécules liquides ou solides du protoplasma. Prenez donc le protoplosma artiliciel (qui renferme une certaine quantité de carbonates) et, après ramollissement par l'eau, ajoutez-y de l'acide tartrique solide et quelques gouttes d'eau : observez au microscope. L'eau chargée d'acide carbonique peut substituer le mélange d'acide et de carbonate, ou bien vous pouvez mettre le protoplasma sur une feuille verte, fraîche (Se rappeler que Mexico est situé à 2268 mètres au-dessus de l'Océan et tout naturellement l'acide carbonique se dégage ici avec une vitesse singulière et les courants ont aussi une vivacité très considérable). Il est presque certain que, dans des conditions favorables de température et de mobilité, le mouvement intérieur sera suivi du mouvement extérieur : j'ai vu une seule fois, en observant une goutte mise sur l'huile, la production d'un pseudopode avec la zone claire périphérique. « On voit, disent Vogt et Yung, l'endosarc des Amides, se porter par un courant plus ou moins rapide vers le point où pousse le pseudopode, et à mesure que celui-ci s'allonge, le courant intérieur, accusé par le mouvement des granulations, avance vers la périphérie. » J'ai vu que le courant latéral s'étant trouvé en conflit avec un grand courant axial, s'est retourné ou renversé pour produire le pseudo- pode. Donc, par ce qui touche la prétendue force vitale, il est 120 SÉANCE DU 28 JUIN 1898 extrêmement probable que, au moins chez les êtres inférieurs, le mouvement est dû à Vaction mécanique des molécules gazeuses qui se dégagent au sein du protoplasma. Ranvier dit que u les prolonge- ments des leucocytes en expérience se produisent du côté où l'oxygène arrive » pour produire l'acide carl)onique. Se rappeler aussi les expériences de Brown-Séquard et de Cl. Bernard, D'ail- leurs, la vie est impossible sans la respiration. D'autre part, une goutte {ovule) de protoplasma synthétique, attire énergiquement une autre goutte plus petite [spermatozoïde] : voilà certes une preuve nouvelle de ma théorie sur la fécondation par les attractions moléculaires (i). Enfin, pour moi, le protoplasma est un suc digestif libre (Pro- tistes, etc.) ou emprisonné (cellule). II a des pepsines, du glyco- gène, etc., et je ne vois rien d'extraordinaire à ce que les Amibes soient capables de se rouler mécaniquement sur les algues, pour les dissoudre et profiter des principes assimilables (Se rappeler les digestions artificielles). Il faudrait maintenant former un protoplasma capable de res- pirer (avec la fibrine humide peut-être). Mais le problème de la vie s'est, si je ne me trompe, quelque peu simplifié. Notez, en effet, je vous prie, l'action du soutïle ou bien des attouchements ou ébran- lements portés sur le protoplasma synthétique avec une épingle. Parfois les courants y produisent une striation superficielle, et il est très probable que l'oxygène est capable de produire ces courants (2). Addenda. — A l'intérieur d'une grande goutte de protoplasma synthétique, s'est formé, avec l'acide tartrique, uo nucléus de granulations agglomérées, par suite de l'action des courants et des attractions moléculaires. (1) Voir Bull. Soc. Zool. France, 1898, p. 86. {i) Ces expériences ont été failen, à Mexico, devant la Société Alzate. 121 Séance du la Juillet i8g8 PRKSlDENCb: DE M. DAUTZKNBKlKi, ANCIEN PRÉSIDENT M. R. Blanchard s'excuse de oe pouvoir assister à la séance. M. le Président présente les félicitations de la Société à M. le D"" G. RocHÉ, inspecteur général des pèches maritimes, nommé Chevalier de la Légion d'honneur. M. le Secrétaire général-adjoint annonce que le yacht Princesse- Alice, après un arrêt de quelques jours à Kiehl, vient d'arriver à Bergen le 7 juillet. Le Prince de Monaco et ses colhdjorateurs se proposent de faire une rapide visite de l'Exposition, après quoi le navire partira pour le Spitzberg. MOUVEMENTS DU PROTOPLASME PAR DÉGAGEMENT D'ACIDE CARBONIQUE PAR ALFONSO L. HERRERA. II est certain que le dégagement de CO- a pour cause l'oxyda- tion des graisses ou des sucres, favorisée par un état de division particulier. Les graisses sont très répandues dans l'organisme. Elles existent dans presque tous les liquides, dans tous les tissus; elles accompagnent toutes les substances protéiques et histogé- nétiques. Le spermatozoïde a de la lécithine et de la graisse, par contre, le disque germinatif consiste principalement en albuminoïdes. Par son développement l'embryon s'eniichit en graisse. « Les matières grasses semblent jouer un rôle considérable dans les phénomènes du Iractioiuicinoit du vitellus et dans la formation des cellules histogéniques (1). » Endn, on a observé l'augmentation des oxyda- lions physiologiques sous riuduence de la spermiue. La question a sans doute un intérêt considérable : peut-être l'acide carbonique a t-il un rôle mécanique important dans les processus cellulaires? L'expérience suivante est pour moi très (1) iMilne-Edwards, Phys. et Anat., VIII, p. 392. 122 SÉANCE DU 12 JUILLET 1898 démonstrative : Dans une coupe à moitié pleine d'eau on verse de l'huile de lin et de grands morceaux de fibrine de bœuf gonflée par l'acide acétique. Au bout de dix jours, on observe la production d'une pellicule intermédiaire entre l'huile et l'eau, à la surface de laquelle il y a un grand nombre de mamelons. Ils sn)U susceptibles de croissa7ice. Si l'on met un peu plus tard un morceau de fibrine, de telle sorte qu'il repose légèrement sur la pellicule, on voit sortir, sur certains points de la surface, des ampoules réticulées, dont le volume augmente lentement. Le microscope montre un grand nombre de vésicules qui, par soudure et par pression mutuelle, forment un tissu polygonal. Pour moi, la fibrine humide respire et les gaz produits provoquent dans ces conditions la croissance du tissu. NOTE SUR LES ISOPODES TERRESTRES DU SÉNÉGAL PAR ADRIEN DOLLFUS. La faune isopodique du Sénégal est intermédiaire entre celle de la Mauritanie et des archipels atlantiques et celle du golfe de Guinée. Si on y trouve encore des espèces européennes telles que Philoscia couchi Kinahan et Tijlos armadIUo Latreille, on y voit aussi apparaître le genre Mesarmadillo, qui paraît être très répandu dans les pays tropicaux et dont nous avons signalé plusieurs espèces du golfe de Guinée (1). M. Chevreux a récolté à Rufisque le Hhi/scotus turgifrons BL. de l'Amérique et de l'Afrique tropicales. Les espèces du Sénégal, du reste peu nombreuses, que nous avons pu examiner jusqu'à présent, proviennent des récoltes faites par MM. Thibeaudeau, Blondel, Dr Nodier, commandant Dorr, Ed. Chevreux et Maindron. Mesarmadillo senegalensis, n. sp. Corps ovale-oblong, lisse, très finement ponctué. Cephalon : prosépistome presque plan; appliqué et ne dépassant pas la ligne frontale, muni de part et d'autre, en avant des yeux, d'un processus (1) A. DoLLFus. Voyage de M. Cli. Alluaud dans le territoire d'Assinie: Crus- tacés isopodes terrestre.^. .\nn. Soc. enloni. France, décembre I8H2. SÉANCE nu 12 JUILLET 1898 123 (tubercule ;intennaire) peu développé, obtuséuient triangulaire. Antennes courtes, à trois premiers articles très courts; fouet (ine- nient poilu, premier article plus court que le second. Antennules en forme de rame courte, non articulée. Pereion : premier seg- ment à peu près deux fois plus long que le suivant, sans relief tuberculeux; coxopodile distinct sur toute la longueur de la face 1. Mesarmadillo senegalensis, nova species. — a, cephalon et premier segment pereial : b, cini^uième segment pleonal, pleotelson et nroporlos ; c, ceplmlon vu en dessous (epistome) ; d, segments pereiaux 1 à III, vus en dessous (coxopo- dites) ; e, uropodes vu en dessous ; /, premier pléopode chez le c^. supérieure et formant un bourrelet tout le long du côté de ce segment; il est à peine divergent postérieurement et forme en dessous un fort repli dentiforme. Deuxième segment à coxopodite visible seulement en dessous et formant un repli assez large. Un petit repli indique en dessous le coxopodite du troisième segment. Pleon : les processus latéraux des segments sont bien développés 124 SÉANCE DU 12 JUILLET 1898 et peu larges, ceux du cinquième segment un peu convergents; exopodite des premiers pléopodes, chez le niàle, obliquement trian- gulaire, à sommet obtus; endopodile très allongé, se terminant par un renflement poilu et un petit processus du côté interne. Pleotelson aussi long que large, triangulaire, à côtés incurvés et terminé par une pointe arrondie. Uropodes à base plus longue que large; endopodite droit, atteignant presque l'extrémité du pleo- telson ; exopodite apical, très petit. Couleur : fond blanchâtre, avec une tache brun foncé de chaque côté des segments pereiaux ; la partie médiane est brune et de part et d'autre se trouvent des linéoles claires sur fond brun; pleon brun avec taches et bords marginaux clairs; uropodes rouges. Dimensions: longueur, 12 mil- limètres; largeur, 4,b millimètres. Dakar (Blondel). Dakar, jardin public, détritus humides (Dr No- dier); phare Mamelle, près Dakar (Blondel); Rufisque (Chevreux); oasis de Sebikotou (Chevreux). Porcellio Nodieri, n. sp. Corps allongé, peu large, couvert de granulations assez fortes sur la tête et la partie médiane du pereion. Cephalon : lobes fron- 11 b lia 'X.. i^ <î?:^^ - -=::^-i:i.-i;7»;«Ï^W*^-ï»VR? /; l:; ■:=:r JI. Porcellio Nodieri, nova specics — a, cephalon el premier se^'inent pereial ; h, cinquième sef^ment [)leonai, pleolelson el uropodes; c, ceplialon vn en dessous (épislome) ; r/, premier plLO))oile. taux bien développés, de longueur à peu près égale; les lobes latéraux sont obliques, presque quadrangulaires, à angle interne arrondi ; le lobe médian est triangulaire ariundi. Prosépistome un SÉANCE DU 12 JUILLKT 1898 125 peu convexe, avec un tubercule peu distinct. Yeux moyens, envi- ron dix-huit ocelles. Antennes courtes, à tige sillonnée; fouet des articles suhégaux (le premier un peu plus court que le second). Pereion : bord postérieur du premier segment médiocrement sinueux. Pieon, telsou : Pleopodes de la première paire, chez le mâle, à exopodite court et tronqué, arrondi du côté interne. Pleo- telson un peu plus long que large, plan, à pointe assez allongée, subaiguë; uropodes à base n'atteignant pas tout à fait l'extrémité du pleotelson ; endopodite dépassant à peine la pointe, exojiodite lancéolé, douleur: brun foncé, avec linéoles claires; pleotelson et uropodes clairs, sauf le sommet de l'exopodite, qui est brun foncé; les deux premiers articles des antennes sont clairs. Dimensions : longueur, 8 millimètres; largeur, 2,8 millimètres. Dakar, dans le tronc pourri d'un Baobab. Un exemplaire mâle (D>f Nodier). PoRCELLio L.EVis Latrcille. Dakar (Blondel). Metoponorthus PRUiNOsns Brandt. Dakar, détritus de jardins (Commandant Dorr et D^ Nodier); id., tronc pourri d'un Baobab (D^ Nodier); Rufisque (Ed.Chevreux); cercle de Podor (iMaindron, Muséum de Paris). Rhyscotus turgifrons Budde-Lund. Rufisque (Ed. Ghevreux). Cette espèce, découverte dans l'Amérique tropicale, se retrouve en Afrique jusqu'au golfe de Guinée. ? Leptotrichus squamatus Budde-Lund. Dakar (Ed. Ghevreux). (Morphologiquement conformes à la description que donne Budde-Lund de celte espèce, découverte à Landana et Ghinchoxo, les exemplaires recueillis par M. Ghevreux au Sénégal sont blan- châtres au lieu d'être grisâtres). Philoscia Gouchi Kinatan. Dakar, niveau des pleines mers, exemplaires jeunes (Ed. Ghe- vreux). 126 SÉANCE DU 12 JUILLET 1898 LlGlA EXOTICA Roux. Saint-Louis (Thibeaudeau) ; Dakar (Blonclel) ; Dakar (Ghevreux). LiGiA GRACiLiPES Budde-Lund. Dakar (Ed. Ghevreux). (Très voisine de L. italica, de la Méditerranée, cette petite espèce, caractérisée surtout par l'extrême longueur des uropodes, qui dépasse celle du corps, avait été découverte à Landana). Tylos Armadillo Latreille. Dakar, derrière l'ambulance, aux pleines mers de syzygies (Ghevreux); Rufisque, dans le sable au bord de la mer (Ghevreux). 127 Séance du 26 Juillet i8g8 PRÉSIDENCE DE M. Cil. JANET, VICE-PRÉSIDENT. MM. R. Blanchard et J. Guiart s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. M. le Président présente les félicitations de la Société Zoologique de France à M. le prof. Filhol, président de la Société, qui vient d'être nommé Officier de la Légion d'honneur à l'occasion de l'inau- guration de la nouvelle Galerie d'anatomie comparée du Muséum de Paris. M. Neveu-Lemaire, au nom de l'auteur, ofïre à la Société un mémoire de M. le prof. R. Blanchard sur lea Myriapodes pseudo- parasites (le l'Homme. Ce travail est paru dans le dernier fascicule des Archives de Parasitologie. M. Cil. Janet appelle l'attention sur une observation qui lui est communiquée par le docteur Robert, de Lyon, Cet entomologiste, qui a fait d'abondantes récoltes de Coléoptères myrmécophiles dans les nids de Fourmis de sa région, a remarqué que, soit en plaine, soit en montagne haute ou basse, les nids en dôme de la F. rufa ne donnent presque rien pendant l'été, tandis qu'en automne les nids de la plaine fournissent souvent des récoltes abondantes. M. Robert se demande si la raison de ce fait est que les Coléop- tères myrmécophiles s'enfoncent plus profondément dans le nid pendant l'été, ou si elle est en rapport avec l'époque des éclosions. L'époque des éclosions peut, en eiïet, très bien expliquer le fait qui nous occupe ici, dans le cas d'espèces à vie courte ; mais il est indubitable que certains myrmécophiles ont une vie assez longue. M. Janet a démontré (1) par des élevages faits dans des nids artificiels que leClaviger lestacens, arrivé à l'état d'imago, peut vivre pendant plus de quatre années. Avec une vie aussi longue, l'époque des éclosions ne peut plus avoir, sur le nombre des exemplaires vivant à un moment donné, une influence aussi considérable que pour une espèce à vie courte. Il est possible que certaines espèces myrmécophiles capables, à certains moments de l'année, de vivre hors des fourmilières, soient attirées à nouveau, aux premiers froids de l'automne, par la tempé- rature relativement élevée qu'elles trouvent dans les nids. (1) Cb. Janet. Etudes sur les Fourmis, les Guêpes et les Abeilles. Note 14, p. 45. 128 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898 SUR LA MANIÈRE DE PRODUIRE CERTAINS MOUVEMENTS AMIBOÏDES PAR UN DÉGAGEMENT D'ACIDE CARBONIQUE PAR ALFONSO L. HERRERA. La méthode la plus simple consiste à mélanger avec le bicarbo- nate de soude en poudre une petite quantité d'enci^e d'imprimerie française, dont les propriétés physiques se prêtent à merveille aux expériences. Ensuite on verse une goutte du produit qui devra avoir la consistance du protoplasma (c'est-à-diie d'un sirop très épais) sur un porte-objet dont la surface aura été préalablement humectée avec une solution faible d'acide tartrique, lequel détermine le dégagement de l'acide carbonique. On devra ajouter, s'il y a besoin, de nouvelles quantités de la solution acide, en ayant soin de couvrir la goutte avec le couvre-objet, surtout au cas où les mouvements seront très faibles. Le dégagement de l'acide carbonique devra être uniforme et presque imperceptible, les grandes bulles s'opposent toujours à l'observation. D'une part, l'altitude de Mexico (2260"^) et, d'autre part, la qualité de l'encre d'imprimerie, peuvent avoir influencé les résultais que j'ai pu obtenir. Les encres d'imprimerie généralement en usage eu France sont composées d'huile cuite et de noir de fumée, mais l'on ajoute aussi diverses substances, telles que le baume de copahu, l'indigo et le bleu de Prusse, le savon de résine, etc. D'ailleurs les mouvements, les vacuoles, les palpita- lions, le nombre et la longueur des pseudopodes varient assez suivant la consistance, les quantités relatives de bicarbonate et d'acide, la température, etc. Si l'on ajoute à la fois les poudres de bicarbonate de soude et d'acide tartrique et que l'on dépose la masse sur le verre humide, il y a locomotion et l'illusion d'un être vivant y est complète. J'espère que dans l'avenir on trouvera quel- ques substances qui, ajoutées à mon protoplasma synthétique ou même à celui de Biitsclili, lui donneront la propriété d'adhérer aux surfaces polies et de cheminer au moyen des pseudopodes, toujours par l'action de l'acide carbonique. J'ai obtenu avec l'encre une Amibe très semblable à celle que représentent Vogt et Yung à la page 57 du Traité d'Anatomie corn- parée pratique. J'ai observé des vacuoles extrêmement variables SKANCK DU 20 JUILLKT 1898 129 quant à leur nombre et ù leur volume. On les voit se former, par Taclion du i-az, à îles endroits indéterminés, grossir successive- ment, conlluer souvent ensemble ou aussi se diviser. Quebjuefois elles deviennent énormes et atleignent alors la sui-face, soulevant celle ci en une mince pellicule. Parvenue à ce développement, la vacuole se vide subitement. On n'aperçoit jamais d'ouverture f)ar laquelle elle épauclierait son contenu au dehors. Cette description est la même que donnent MM. Vogt et Yung. Il y a aussi émission de pseudopodes semblables à des hernies, lobés ou ramifiés, et qui se confondent souvent les uns avec les autres, coulUient en masse et se séparent de nouveau ou rentrent dans la masse d'encre. Voici quelques faits pouvant s'expliquer par le dégagement d'acide carbonique. Selon Allen et Pepys. Prout, Hervier, Saint-Lager, Scharling, Boussingault, etc., il y a diminution de l'acide carbonique exhalé pendant le sommeil (59 centigrammes au lieu de 94 chez un oiseau, par exemple), ce qui expli((uerait la contraction des cellules ner- veuses, phénomène qui s'observe aussi à la suite de la fatigue ou par l'action des excitations de diverse nature (1). J'ai dit (jue selon Luciani, il y a aussi contraction des Amibes par les secousses, les courants électriques et les autres causes du dégagement intense de l'acide carbonique, ou encore dans le cas où il n'y a pas production suffisante de ce gaz. Il faut rapprocher de ma théorie une étude de Cloes sur l'action favorable de la lumière sur l'oxydation des graisses (ce qui expli- querait l'inflence de cet agent sur les Amibes). Les rayons les plus réfrangibles sont bien ceux qui activent surtout la réaction, ce qui expliquerait aussi les expériences de Yung, qui prouvent le déve- loppement plus rapide sous les rayons les plus réfrangibles du spectre solaire. Enfin, les vacuoles contractiles sont dues aux explosions de l'acide carbonique. Si on examine un Infusoire de grande taille, on ne tarde pas à apercevoir que la vésicule contractile est entourée d'autres petites vacuoles allongées qui se dilatent au moment où la vésicule se contracte (2). Elles s'observent aussi sur les pellicules d'encre d'imprimerie, ainsi que les mouvements de dilatation lente et de (1) M. M. DuvAL. L'aviœboïsme du système nerveux et la théorie du sommeil. — B. Odier, L'amœboisme des cellules nerveuses. Revue scientifique, 1898, vol. IX* p. 324 et 697. (2) Pelletan, Le Microscope, p. 606. 130 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898 contraction subite, comme sous l'action d'un sphincter. Chez un grand nombre d'infusoires, on remarque deux, trois vésicules contractiles et même davantage (1). Le nombre des vésicules de l'encre est aussi de deux, trois ou plus, suivant l'intensité du déga- gement gazeux. Les Radiolariés coustituent un groupe formé d'êtres dans lesquels ou constate toujours la présence d'une vésicule contractile qui fait souvent hernie au dehors (2). J'ai vu dans les pellicules d'encre des vésicules périphériques, contractiles, tout à fait analogues à celle de VActinoplinjs sol. La contraction rapide des vacuoles, très facile à voir dans les Protococciis, Chlannjdomonas, etc., se produit, d'après G. Busch, toutes les quarante secondes et est suivie d'une diastole lente. C'est-à-dire qu'il y a là une explo- sion d'acide carbonique, dont la périodicité est en rapport avec les résistances et l'énergie du dégagement. C'est au moins ce que j'ai été à même de vérifier avec les pellicules d'encre. Je dirai en passant que les Amibes et les leucocytes restent adhérents au porte-objet et leur locomotion se lait de la même manière que dans les disques de cire blanche imprégnée de bicar- bonate de soude, qui glissent sur un verre humecté avec la solution d'acide tartrique, à savoir : par la poussée de bulles imperceptibles qui se sont accumulées à la face inférieure de la masse. Calculez niaintenaut les dimensions possibles des bulles de gaz carbonique qui se dégagent lentement d'un leucocyte de 5 à 12 [x de diamètre ! OBSERVATIONS DE M. PIEPERS SUR DES CHENILLES MYRMÈCOÏDES PAR CH. JANET. Dans la Note récente (3) où j'ai étudié les rapports qui existent entre les Fourmis et celte nombreuse catégorie d'animaux qui sout qualifiés du nom de myrmécophiles, j'ai omis, en parlant des Lépidoptères, de signaler l'existence de chenilles myrmécoïdes. M. C. Piepers m'apprend, à ce sujet, que les individus jeunes et semi-adultes de la chenille du Stauioiriis siJd-i menais Moore, Bombyx (1) Imi)., p. (107. (2) Ibid., p. 629. i'.i) i:tu(ies sur les l'cmrinis, les Guêpes et les Abeilles, Note 14. SÉANCE DU 20 JUILLKT 1898 131 de la famille des Solodontidae ressemblent, d'une façon remar- quable, à des Fourmis. Cette espèce tire sou nom spéci(i(|ne de u Sikkini )>, nom d'une contrée du Nord de l'iude anglaise, mais elle est, aussi, coinniune à Javii, où M. C. Piepers l'a observée. Les pattes antérieures de la chenille, surtout la deuxième et la troi- sième paires, sont très allongées. Tant que l'aninial est encore jeune et que sa taille ne dépasse pas celle de plusieurs grandes espèces de Fourmis qui habitent la même île, il fait vibrer presque coati- nuellemeut ses longues pattes, ce qui suffît déjà à le faire ressem- bler à ces grandes Fourmis qui ont, elles aussi, l'habitude de remuer continuellement leurs pattes, également très longues. Cette ressemblance est si frappante que AI. Piepers a souvent entendu les indigènes la faire remarquer. Elle s'augmente encore par le fait que la tête de la chenille ressemblée celle d'une grosse Fourmi. Mais, fait remarquable, lorsque ces chenilles ont grandi au point qu'il n'est plus possible de les confondre avec des Fourmis, elles cessent aussi d'agiter leurs pattes. Tous les individus que M. Piepers a eus entre les mains lui ont été apportés par des chasseurs indigènes et se trouvaient sur des feuilles variées, car c'est une chenille polyphage comme l'est aussi l'espèce européenne, le Stauropus fiufi L. qui, d'ailleurs, lui res- semble beaucoup. M. Piepers ajoute qu'il ne connaît pas d'obser- vations relatives à cette espèce européenne. Il serait intéressant de savoir si ses jeunes chenilles font aussi remuer leurs longues pattes de cette manière, ou si cette habitude leur fait défaut, car en Europe, il n'y a pas de Fourmis faisant vibrer leurs pattes à la façon des Fourmis de Java mentionnées ci-dessus. VOYAGE DE M. GASTON BUCHET AUX ILES CANARIES ET SUR LES COTES MÉRIDIONALES DU MAROC (1896-1897) ISO PO DES TERRESTRES PAK ADRIEN DOLLFUS Les récoltes d'Isopodes terrestres que M. G. Buchet a faites en 1896 et en 1897 aux îles Canaries et aux environs de Mogador (Maroc) nous permettent de constater l'étroite parenté de la faune isopodique 132 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898 du Maroc méridional avec celle des îles Canaries orientales et de l'Algérie occidentale. Dans notre étude sur les Isopodes terrestres du voyage de M. Ch. Alluaud aux (Canaries (1), nous avons déjà fait ressortir le caractère particulier de la faune des Isopodes dans la partie E. de rArcliipel : îles de Lanzarote, Fuerteveutura, Canaria. PorcelUo spinipes, qui rappelle P. albinm du Sahara, et qu'on y trouve en abondance, a été depuis cette époque rencontrée au cap Blanc par M. le comte de Dalmas (2). M. Buchet l'a retrouvé près de Mogador. Il y a recueilli aussi en très grande quantité et dans plusieurs localités, PorcelUo variabilis Lucas, espèce très commune en Algérie, assez variable comme taille et comme coloration, et dont nous avions décrit par eireur sous le nom de PorccUio Alliiaudi (3) un bon nombre d'exem- plaires proveuant des Canaries orientales. Enfin, Mctopunoithus se.rfasciatus BL. et Ariiiadillidiam inilgare Latr. paraissent aussi communs sur la cùto marocaine que dans les îles, mais ces deux dernières espèces s'étendent bien plus loin et sont aussi bien euro- péennes que nord-africaines. Une seule espèce, PorcelUo Hoffmann- seggi, déjà signalée au Nord du Maroc et trouvée près de Mogador, par M. Buchet, ne parait pas appartenir à la faune Canarienne. Elle est par contre répandue en Andalousie et dans l'Algérie occidentale. CANARIES Armadillidium vulgare Latreille. Ténérifïe : forêt de las Mercedes ; La Palma : Baranco del Rio, B. de las Nieves et B. de la Madera, près Santa- Cruz de la Palma. Porcellio Canariensis DoUfus. La Palma : Baranco de la Madera, près Santa-Cruz. Porcellio l.^vis Latreille. Cornera : San Sébastian, près de la lagune de la plage. (1) A. DoixFus, Voyage de M. Ch. Alluaud aux îles Canaries: Isopodes ter- restres. Mém. Soc. ZooL France, 18'j:i, p. 4(i. (i) Les Isopodes lerreslres du Nord de l'Afrique, du Cap Blanc à Tripoli. Mém. Soc. Zool. France, 1896, p. 523. SÉANCE DU 20 JLIILLKT 1898 133 PoRCKLLio L/KVissiMUS, iiovd spccies. (lorp-i oonvexo. assez larii:e, très lisse. — Cephalou : lobes fron- taux liicii (iévelo[)pés, les latéraux étroits, obliques, le inédiau Iriaugulaire ol)tus. Prosépisloiue un peu convexe, mais dépourvu de tubercule médian. Yeux assez grands. Fouets des antennes à articles subégaux. — Pereion : premier segment à bord postérieur sinueux de chaque côté: les premiers segments sont munis sur les parties latérales d'une minuscule granulation perliforme. — Pleon : processus latéraux assez larges. ^ Pleotelsou : triangulaire avec une faible dépression centrale, prolongé en pointe subaiguë; uropodes à base atteignant presque l'extrémité du pleotelson, endopodite la dépassant un peu, exopodite étroitement lancéolé. — B PorceKio Isevissiinus, nova species. — A, cephalou et premier segment pei fiai ; B, cephalon vu en dessous (epislome) ; C, cinquième segment pleonai, pleoielson et uropoiles. Couleur : gris, avec des linéoles claires de part et d'autre de la ligne médiane et une tache claire de chaque côté des segments pereiaux. — Dimensions : longueur, 14 millimètres; largeur, 6,0 millimètres. Celte espèce diffère du Porcellio lœvis, avec lequel il paraît avoir des affinités, par sa lévite complète, l'absence de tubercule sur le prosépislome, la forme des lobes frontaux et la sinuosité plus accentuée du bord postérieur du premier segment pereial; les taches claires sont aussi bien plus accusées que dans P. hevis. Je n'ai vu que deux 9, et n'ai pu constater, par conséquent, la forme Bull. Suc Zool. (Je Fv.. 18W8. XXUI. \-2 134 SÉANCE DU 26 JUILLET 1898 des pléopodes de la première paire ciiez le cf, caractère si impo^-- tanl pour la spécification des Porcellio. La Palma : Baranco de Quintero, près Santa-Cruz (deux 9). Metoponorthus pruinosus Brandt. La Paloia : Marzo. MetopOiNORthus sexfascfatus Budde-Lund. La Palma : Barancos de la Madera et del Rio, près Santa-Cruz; Marzo. Metoponorthus strictigauda Dollfus. La Palma : Baranco de Quintero, près Santa-Cruz. MAROC Armadillidium vulgare Latreille. De Zawitmoulaihassam à Taiandud. Porcellio Hoffmannseggi Brandt. Rive gauche de l'Oued Ida ou Guert, à cinq heures de Diabet, près Mogador. Un cT, une 9 appartenant à la variété ex colore d'un gris noirâtre uniforme. Porcellio variabilis Lucas. Mogador. — Cap Slm, près Mogador. — Oued-Sidi-Hamadsec'h, près Diabet. — Heri, Harhar, Borajanua et Bihi, rive gauche de rOued Ida ou Guert, à cinq heures de Diabet, près Harsa Sultan et forêt d'Arganiers, rive gauche de l'Oued Ida. Oued Melha, Sidi M'bork, à trois iieures de Mogador. — De Zawitmoulaihassam à Taiandud. d" 9. Cette espèce, de grandeur et de couleur variables, est bien la même que celle d'Algérie et on doit y rapporter aussi le Porcellio Alluaudi Dollfus, des îles Canaries orientales. Porcellio spinipes Dollfus. Oued Melha Sidi M'bork, à trois heures de Mogador. Quatre exemplaires, dont un cf, plus petits (jeunes?) que les CONGRÈS DK CAMBRIDGE 135 exemplaires recueillis par M. Alluaud aux Canaries; ils ne dépassent pas 10 uiilliuiètres de loug sur 5 de large; la pigmeu- talion est plus forte et forme des marbrures et une ligne foncée médiane, de chaque côté de laciuelle se trouve une tache claire bien délimitée, bords clairs. Est-ce une variété de cette espèce qui, aux Canaries même, présente une variabilité de couleur assez grande? Il me paraît, en tous les cas, impossible, en l'absence d'autres caractères morphologiques différents, de la considérer comme une espèce distincte. Metoponorthus sexfasciatus Budde-Lund. Du Diabet au cap Si m, près Mogador. QUATRIÈME CONGRÈS INTERNATIONAL DE ZOOLOGIE tenu à Cambridge (Angleterre) en août i8g8 compte-rendu sommaire PAR LE D'^ JULES GUIART I^'importance d'un Congrès tient beaucoup plus à la qualité et la quantité de ses membres qu'à celle des communications que l'on y fait. Ce qu'il faut y voir, c'est une réunion de savants venus pour discuter eu commun certaines questions d'intérêt général, venus aussi pour mieux se connaître. Que de solides amitiés sont nées de la sorte, entre gens qui ne se connaissaient auparavant que de nom 1 Les zoologistes apprécient certainement de tels avantages, si l'on en juge par l'empressement avec lequel ils sont venus à Cambridge ! Le Congrès de Leyde comptait 250 membres : cette fois, ce sont 380 membres (sur 440 inscrits) qui se sont trouvés réunis à Cam- bridge. C'est donc un succès sérieux et la Société Zoologique de France, à qui revient l'honneur d'avoir pris l'initiative du premier Congrès international de zoologie, doit donc se réjouir de voir son œuvre prospérer de la sorte et rencontrer un accueil si favorable près des zoologistes du monde entier. La plupart des congressistes, arrivés à Cambridge dans la journée du lundi 22 août, se trouvaient réunis le soir même dans la grande 136 CONGRÈS DE CAMBRIDGE ' salle du Guildhall, où le Maire et M'^'- Ginn ofïraieut une réception en l'honneur des membres du Congrès de zoologie et du Congrès de physiologie. Six cents personnes environ assistaient à la fête. Après que le Maire, puis le Vice Chancelier de l'Université eurent souhaité la bienvenue aux personnes présentes, des chanteurs se firent entendre, mais nous devons à la vérité de dire qu'ils furent peu écoutés, tant était grand le plaisir que chacun avait de rencontrer de vieux amis, des collègues estimés ou des camarades des précé- dents Congrès. En somme, bonne soirée, faisant bien augurer de la session qui allait s'ouvrir. Parmi les membres de la Société Zoologique de France, présents à Cambridge, nous citerons : M. Milne-Edwards, R. Blanchard, Delage, Filhol, de Guerne, Joubin, Schlumberger et Vaillant, délé- gués du Gouvernement ; MM, Certes, Cuénot, Dautzenberg, J. Guiart et Ch. Janet, délégués de la Société Zoologique de France ; MM. Bou- vier, Brusina, Cosmovici, A. Dollfus, H. Field, Gadeau de Kerville, von Gratï, van Kempen, iMobius, E. Olivier, Pruvot, Railliet, Simon, Spengel, \V. Stiles et Vejdovsky, membres de la Société. Parmi les dames : M^'- et M^e R. Blanchard, M^'^'' Certes, Delage, Dollfus, Simon et M^^ Vaillant. Au nombre des Français ne faisant pas partie de notre Société, nous avons remarqué : MM. Bouin, CauUery, Fauvel, Marey, Mesnil et de Pousargues. Nous citerons ensuite au nombre des savants venus d'Allemagne, M. E. Haeckel, M. et M"^** R. Herlwig, M. Mobius, M. et M»'« L. Plate, MM. F. E. Schultze et Spengel ; d'Autriche, M. von Grafï ; de Bohême, M. Vejdovsky; de Belgique, M. Pelseneer ; de Croatie, M. Brusina ; des Etats Unis, MM. Marsh et W. Stiles ; de Hollande, MM. van Bemmelen, Hoek, M. et M^e Horst, M. et M™** Hubrecht, MM. Jentink et Piepers ; de Hongrie, M. et M™e Apâthy ; d'Italie, MM. Carruccio et A. Dohrn ; du Japon, M. Mitsukuri ; de Norvège, M. R. Collett ; de Roumanie, M. Cosmovici ; de Russie, M. Salensky, M. et Mme sheviakov ; de Suisse, MM. Blanc, Field et Zschokke. Nous ne parlerons pas des zoologistes anglais, qui étaient tous présents. I. — SÉANCES GÉNÉRALES Le mardi 23 août, à 10 heures du matin, a lieu la séance d'inau- guration, sous la présidence de sir John Lubbock. Autour du Président, ont pris place sur l'estrade, le Vice-Chancelier de l'Uni- versité et les délégués des différents pays. CONr.RKS DE CAMBIUDGE 137 Lecture est ilonnée d'une lettre par laquelle sir W. Flower, président désij;né par le Conjures de Leyde, exprime le regret que l'état de sa santé ne lui ait pas permis de présider le Congrès actuel. Le Président déclare ensuite la session ouverte et prononce un remarquable discours. 11 souhaite que le nombre des zoologistes s'accroisse dans l'avenir, car, si nos collections augmentent, les travailleurs manquent pour les décrire. Les jeunes gens ont le tort de croire que le champ de la découverte est bien près d'être épuisé; en réalité, l'Océan commencée peine à nous dévoiler ses mystères, l'histoire de nos espèces les plus communes est souvent inconnue, beaucoup de problèmes de l'anatomie et de la physiologie comparées restent encore à résoudre et les applications de la zoologie à la médecine ménagent des découvertes d'une grande importance pratique. En fait, nous ne sommes encore que sur le seuil du Temple de la Science. Le Vice-Chancelier, au nom des Membres de l'Université, remercie le Quatrième Congrès international de Zoologie d'avoir choisi la ville de Cambridge comme centre de ses délibérations. Puis MM. Milne- Edwards, Schultze, Hubrecht, Marsh, Salensky et Mitsukuri, présidents des délégations française, allemande, hollandaise, amé- ricaine, russe et japonaise, adressent leurs remerciements aux organisateurs du Congrès de Cambridge. M. le professeur Newton, président du comité de réception, rappelle alors le nom des grands Zoologistes qui ont illustré Cambridge, après quoi on procède à l'élection des vice-présidents et des secrétaires, pour les sections du Congrès. M. le prof. R. Blanchard lit son rapport sur les prix institués en 1892 par le Congrès de Moscou. Les conclusions du rapport étant adoptées à l'unanimité, M. E. de Pousargues, préparateur au Muséum d'histoire naturelle de Paris et auteur d'une i^fî^f?'' sur les Rummanls de l'Asie centrale, est proclamé lauréat du prix de S. M. l'Empereur Alexandre III, et M. le D^ Hecht, préparateur de zoologie à l'Univer- sité de Nancy, est proclamé lauréat du prix de S. M. l'Empereur Nicolas II pour un travail intitulé : (Contribution à l'étude des Audi- branches. Ce dernier travail est paru en 1896 dans les Mémoires de la Société Zoologique de France et nous avons le plaisir d'annoncer à nos collègues que le travail de M. de Pousargues sera publié dans les Mémoires de 1898. M. le D"" W. Stiles fait ensuite l'exposé des décisions prises par la commission internationale de la Nomenclature zoologique. Sur 138 CONGRÈS DE CAMBRIDGE la proposition de M. Sclatkr, membre de la commission, le rapport est renvoyé au prochain Congrès, pour permettre de nouvelles additions aux règles de la nomenclature. M. le D"" HocK rappelle que le Congrès de Leyde avait résolu de saisir la Commission postale internationale d'une demande tendant à autoriser la circulation des spécimens zoologiques aux mêmes conditions que les échantillons commerciaux. Ce vœu a été accueilli favorablement par la Commission et les échantillons zoologiques ou commerciaux seront dorénavant taxés au môme prix. Le mercredi matin, 24 août, nouvelle séance générale, sous la présidence de M. le prof. F. E. Schultze. M, le prof. Yves Delage ouvre la discussion sur la position des Eponges dans te règne animal. Le point en litige, dit-il, est de savoir si les Eponges doivent être regardées comme un phylum entièrement distinct ou si elles doivent être rattachées aux Cœlentérés. La raison principale qui empêche l'orateur d'admettre cette dernière opinion tient à ce que les larves d'Épongés présentent deux types cellulaires distincts : les cellules à collerettes munies de flagelles et histologiquement de nature ectodermique ; les cellules vitellines histologiquement endo- dermiques. Or, contrairement à ce qui se passe pour le reste du règne animal, c'est l'ectoderme qui s'invagine dans l'endoderme. Il en conclut que les Eponges se développent d'abord comme les autres Métazoaires, mais se séparent des Cœlentérés au stade cor- respondant à la blastula. M. MiNCHiN, d'Oxford, qui lui succède, reprend l'historique de la question et conclut que toutes les probabilités sont en faveur de la descendance indépendante des Eponges du groupe des Choanofla- gellés. M. le prof. Hackel monte alors à la tribune pour soutenir sa théorie. Les Cœlentérés doivent comprendre, suivant lui, les Cné- daires, les Eponges et les Platodes. Tous sont alors caractérisés par ce fait qu'ils ont un simple canal gastro vasculaire, se développant cKix dépens de deux feuillets primitifs et sont dépourvus de vais- seaux sanguins et de cœlôme. M. le D' Vosmaer, d'Lftrecht, est au contraire d'avis que, dans l'état actuel de nos connaissances, tout ce qu'on peut faire est de confesser son ignorance sur la place possible des Eponges. Telle n'est pas toutefois l'opinion de M. Saville-Kent, qui déclare que les Eponges descendent des Choanoflagellés et développe ses idées personnelles sur ce sujet. Enfin, pour M. le prof. Schultze, qui est le dernier orateur, les CONGRÈS PE CAMBRIDGE 139 iMetdzoaires doivent èlre divisés en deux groupes : ceux dont les éléments sont disposés radiairenient (et parmi eux il place les Eponges) et ceux qui présentent une disposition bilatérale. Le lendemain jeudi, 25 août, séance générale sons la présidence de M. le. prof. lluBiiKCHT, |)our discuter loriginc des Mammifères. M. le prof. Seelev, de Londres, montre tout d'abord les relations des Reptiles avec les Mammifères. De ce que certains Reptiles fossiles possèdent quelques pièces du squelette absolument idenli- ([ues aux pièces correspondantes chez les Oiseaux, on réunit aujour- d'hui Reptiles et Oiseaux sous la dénomination de Sauropsidiens. Mais de même certains Reptiles éteints possédaient des os qui ne peuvent être distingués de ceux des Mammifères, à tel point qu'on les rangea d'abord parmi ceux-ci. Ces Reptiles (Anomodontes) et ces Mammifères furent alors réunis en un nouveau groupe, qui reçut le nom de Théropsidiens. L'orateur montre les différences de structure entre les Anomodontes et les Mammifères primitifs ; il en conclut que les Anomodontes ne sont pas les ancêtres des Mammi- fères, mais un groupe collatéral et indépendant, et que leurs ancêtres communs restent encore à découvrir, M. le prof. OsBORN, de New-Yoïk, est du même avis que le prof. Seeley en ce qui concerne les Anomodontes ; il n'est plus d'accord avec lui au sujet des ancêtres communs des Anomodontes et des Mammifères. En efïet, le prof. Hubrecht a montré que l'œuf des Mammifères est, par ses caractères, plus amphibien que celui des Reptiles, d'où il résulte que les Mammifères peuvent être descendus de Reptiles ayant gardé certains caractères amphibiens. M. le prof. Marsh pense que, dans l'état actuel de la science, on ne sait encore rien de la descendance des Mammifères. Il pense toutefois que leurs ancêtres ne sont pas les Anomodontes, mais des animaux plus primitifs. M. Sedgwick place les ancêtres de tous les groupes existants dans la période précambrienne, mais foute trace en aurait été perdue. Le prof. Hubrecht, fermant la discussion, prédit que, dans l'avenir, la lutte se localisera à la question de savoir si les Mammi- fères descendent d'ancêtres ovipares. Le vendredi 26 août, M. le prof. Hackel, d'Iéna, fait une confé- rence sur l'état de jios connaissances sur la descendance de l'Homme; la séance est présidée par Sir .John Lubbock. L'origine monophylétique de tous les Mammifères, depuis les Monotrêmes jusqu'à l'Homme, est un fait aujourd'hui positivement 140 CONGRÈS DE CAMBRIDGE établi. Tous les Mammifères vivants et éteints, que nous connais- sons, sont descendus d'une seule forme ancestrale commune, qui vivait dans la période triasique ou permienne, et cette forme est elle même dérivée de quelque Reptile permien ou peut-être carbo- nifère, dérivant lui-même d'un Amphibien carbonifère. Celui ci descendrait des Poissons dévoniens qui dérivaient eux mêmes des Vertébrés primitifs. La manière dont ceux-ci sont descendus des Invertébrés est beaucoup plus obscure. Mais le fait important, c'est que l'Homme est un Primate (Linné) et que tous les Primates (Lémuriens, Singes et Hommes) descendent d'une souche commune (Huxley). La Zoologie peut être fière d'avoir prouvé ce fait, basé sur les théories de Lamarck (1809) et de Darwin (1839). L'immense progrès qui en est résulté sera une des plus grandes conquêtes du XIX^ siècle. Après une discussion entre l'orateur et le rév. Stebbi.ng sur la durée des temps géologiques, M. le prof. Marey, de Paris, monte à la tribune pour montrer la nécessité du concours de la physiologie et de l'anatomie comparées pour la connaissance de la locomotion animale. Le samedi matin, à neuf heures et demie, dernière réunion géné- rale du Congrès. Au nom des délégués allemands, M. le professeur MôBius invite le Congrès à siéger en Allemagne en 1901. La propo- sition est adoptée sans discussion. Le président sir Jolin Lubbock propose de voter des remerciements à l'Université et aux Collèges de Cambridge pour leur cordiale hospitalité, ainsi qu'au Maire et au Conseil municipal. Cette propo- sition est votée à l'unanimité. M. le prof. A. Newton remercie au nom de l'Université et le Maire de Cambridge, au nom de la municipalité. M. le prof. Y. Delage remercie ensuite le Congrès au nom de la Société Zoologique de France et fait voter des remerciements au Président et aux Secrétaires. Sur la proposition du prof. J. Bell, un comité composé de MM. Evans, Mark, Pelseneer et Schultze est nommé, dans le but d'établir les règles de la terminologie. Le Congrès s'ajourne alors et les membres se donnent rendez- vous à Londres, où des réceptions doivent avoir lieu durant les jours suivants. IL — SÉANCES DES SECTIONS A. — Zoologie générale : Séance du '23 août, sous la prési- dence de M. h' prof. Spengel. — (iOmmunications de M. le pn»f. CONGRÈS DK CAMBRIDGE 141 MiTsi'Ki'Ri sur les matériaux zoologiques du Japon ; de M. le prof. Salensky sur l'Iiétéroblastie ; de M. J. Stanley Gardner sur la construction des atolls. Séance du "24 août, sous la présidence de M. le prof. Milne-Edwards. — Communications de M. le prof. Haeckel sur la classification phylogénétique ; de M. le prof, von Graff sur le tégument, le sys- tème nerveux et les organes des sens des Planaires terrestres ; de M. (î. C. BoLRNE sur la structure et la formation du squelette calcaire chez les Antliozoaires. Séance du 26 août, sous la présidence de s?r John Lubbock, Président du Congrès. — Communications de sir H. Maxwell sur la législa- tion récente concernant la protection des Oiseaux en Grande-Bre- tagne; de M. le prof. Mac BRmE sur l'origine des Echinodermes ; de M. J. A. Harvie Brown sur la loi des couleurs. 6. — Vertébrés : Séance du 23 août, sous la présidence de M. le Dr Jentlnk. — Communications de M. le prof. Milne-Edwards sur les animaux éteints de Madagascar ; de M. le prof. Marsh sur la valeur des spécimens types et l'importance de leur conservation ; de M. le D^ Wolterstorff sur les Urodèles de l'Ancien Monde ; de M. Graham Kerr sur le développement du Lepidosiren (avec projec- tions). Séance du 24 août, sous la présidence de Sir Jou^ Lubboch, Président du Congrès. — Communications de MM. Heymans et Van der Stricht sur le système nerveux de ÏAmphioxus': de M. le prof. Ewart sur les Hybrides du Cheval et du Zèbre (avec projections) ; de MM. Kan- THACK et DuRHAM sur une affection parasitaire des Mammifères ; de M. W. Saville-Kent sur la locomotion bipède chez certains Lézards (avec démonstration). Séance du 25 août, sous la présidence de M. Saville-Kent. — Com- munication de M. le prof. Mac Lntosh sur des expériences scienti- fiques, faites de 1886 à 1897, pour montrer les elïets du Trawling dans les eaux écossaises. Séance d\i 26 août, sous la présidence de M. le prof. Hackel. — Communications de M, le prof. Hubrecht sur les processus hémato- poiétiques dans le placenta ; de M. le prof. Osborn sur un Hyracoïde fossile du Pliocène inférieur; de M. le prof. Vaillant sur la struc- ture spéciale des épines chez les Apogonini et quelques autres Poissons acanthoptérygiens ; de M. le prof. Salensky sur le déve- loppement de l'ichthyoplerygium ; de M. E. de Pousargues sur le lihinopitheois Bieti ; de M. le prof. Milne-Edwards sur \es .Epyornis et les Oiseaux éteints de Madagascar ; de M. le prof. Carruccio sur 142 CONGRÈS DE CAMBRIDGE les Vertébrés de la nouvelle Collection régionale romaine; de M. H. NiTSCHESur la ramure du Cerf et les cornes des Ruminants eu général. C. — Invertébrés (à l'exception des Arthropodes) : Séance du 23 août, sous la présidence de M. te D^ Boas. — Communications de M. le Dr Plate sur l'analomie comparée des Chitons et sur un nou- veau parasite intracellulaire (avec démonstration) ; de M. E. S. Goodrich sur un nouveau type de néphridie chez Glycera ; de M. C. RoussELET sur les Rotifères. Séance du ^4 août, nous la •présidence de M. H. Blanc — Commu- nications de M. Pelseneer sur l'utilité de l'uniformité d'orientation zoologique et sur la condensation embryogéuique chez un Nudi- branche ; de M. le prof. Vedjovsky sur la fertilisation de l'œuf de Rhynchelmis, et sur un nouvel organe des sens tégumentaire chez les Rhynchobdellides ; de M. le prof. Hicksox sur les Méduses de Millepora. Séance du 26 août, sous la présidence de M. le D^ VV, Stiles. — Communications de M. le D' Zschokke sur les Entozoaires des Mammifères aplacentaires ; de MM. Caullery et Mesnil sur les formes épitoques des Annélides et en particulier des Cirratuliens, sur les Monstrillidae, Copépodes parasites des Annélides, et sur Metshnikovella, parasite des Grégarines ; de M. E. L. Mark sur un nouveau type d'Actinie; de M. F. W. Harmer sur la distribution dans le temps et dans l'espace de Fusus antiqnus et des espèces voisines; de M. Mâlard sur les relations à établir entre les diffé- rents laboratoires maritimes pour l'étude de certaines questions de biologie générale des êtres marins; de M, le prof. W. Sheviakov sur un nouveau mode de coloration des cils, flagella et autres organes locomoteurs des Protozoaires (avec démonstration) ; de M. P. Fauvel sur les stades post-larvaires des Arénicoles. D. — Arthropodes : Séance du 23 août, sous la présidence de M. le Dr Sharp. — Communications de M. C. E. Piepers sur l'évolu- tion de la coloration chez les Lépidoptères ; de M. Bordage sur la relation qui existe entre la couleur du milieu et la couleur des Chrysalides de certains Lépidoptères ; de M. le D»' Sharp sur quel- ques points de la classification des Insectes. Séance du 24 août, sous la présidence de Lord Walsingham. — Communications de M. A. Dollfus sur la distribution géographique des Isopodes dans le nord de l'Afrique; de M. Ch. Jankt sur la constitution morphologique de la tête de l'Insecte arrivé à l'état d'imago ; de M. E. Olivier sur les affinités des Coléoptères Lampy- rides des Antilles ; de M. le prof. Bouvier sur les caractères du Peripatus. CONGRÈS DE CAMBRIDGE 143 [II. — Exposition zoologiquk et démonstrations Le Comité d'organisation avait eu l'heureuse idée d'installer dans le laboratoire de zoologie une sorte de musée où les congressistes pouvaient exposer les pièces et les préparations anatomi(iues ayant servi de base à leurs travaux. C'était là le complément indispen- sable des réunions de sections, et j'avoue que pour ma part, lorsque j'avais entendu une communication m'intéressant plus particuliè- rement, il m'était infiniment agréable de monter au musée constater de visu les observations de l'auteur. La mémoire oculaire est généralement plus sûre que la mémoire auditive et pour se rappeler un fait important, il n'est rien de tel que de l'observer soi-même. C'est ce qui explique sans doute le succès de cette exposition dont nous allons citer brièvement les principales attractions. Avaient exposé : MM. Apathv : cellules et fibres nerveuses (coupes). AssHETON : segmentation de l'œuf du Mouton. Bateson : exposition de Papillons et tableau de la distribution des variétés de Pararge egeria. BuDGETT : développement de la Phyllomedusa hypochondrialis (Batracien anoure sud-américain). Caullery et Mesnil : Metshmkovella (parasite des Grégarines). DuRHAM : parasites de la Tsetse. H. H. Field : exposition bibliographique. S. Gardner : Madréporaires des îles Fidji. GiLSON : nouveaux Nématodes des îles Fidji. Haeckel : collection des Radiolaires. Harmer : Cephalodixcus (coupes) ; TuhuHpora plumosa et Crisia (échantillons et coupes). Heymons : développement de Scolopemlra et de GriUotalpa. Haviland : collection de Termites. HicKsoN : MiUepora et Méduses de Millepom. Hubrecht : processus hématopoiétique dans le placenta des Mammifères (coupes). Graham Keer : développement du Lepkhsiren depuis l'œuf jusqu'à l'âge de 18 mois (32 préparations) ; adultes et sque- lette. Lister : Foraminifères. Mac Bride : développements d'Asterina gibbosa, d'Amphinra squamota et de ÏAmphioius (coupes). 144 CONGRÈS DE CAMBRIDGE Plate : parasites intracellulaires de la cavité palléale du Chiton (coupes). RoussELET : collection de Rotifères. Sedgwick : Peripatus capensis et sou développement. SwAiNsoN : larves de Diptères. Vedjovsky : fécondation (préparations microscopiques). WiLLEY : Nautiles et œufs de Nautile ; Peripatus Novae-Britan- niae (coupes); Asymmetron caudatuni (Amphyioxus de Nou- velle-Calédonie); Ptychodera de Grande-Bretagne. IV. — RÉCEPTIONS, FÊTES ET EXCURSIONS Après la vieille et pittoresque cité de Leyde, la ville de Cambridge était tout indiquée comme siège du quatrième Congrès international de Zoologie. Ici nous sommes transportés en plein moyen-àge et tous ceux qui ont pu loger dans un collège conserveront de leur séjour un souvenir inoubliable. Pour ceux qui n'ont pas vécu, quelques jours au moins, de cette vie de l'Etudiant ou du Fetloïc anglais, il est presque impossible de s'en faire une idée. Les collèges sont de simples pensions où l'étudiant loge et prend ses repas; les cours ont lieu à l'Université. L'étudiant français se refuserait à ce régime, mais peu importe la liberté à l'étudiant anglais pourvu qu'il ait ses après-midi libres pour les sports athlé- tiques. Quant au Felloïc, c'est une sorte de moine laïque, un ancien étudiant qui a cultivé autre chose que le cricket ou le football et à qui les collèges reconnaissants délivrent durant sept ans une pension annuelle, lui permettant de travailler sans avoir à s'occuper d'assurer son existence journalière et ne lui demandant rien eu échange, sinon de contribuer dans la mesure du possible à assurer la gloire de l'Université dont il dépend. Ces collèges, dont certains possèdent des revenus colossaux, sont ici en grand nombre. Leur fondation remonte du XII'' au XVI« siècle et leur architecture originale est en général fort bien conservée. Aussi, lorsqu'on arrive dans une vieille ville universitaire anglaise, à Oxford ou à Cambridge, reste-ton fout d'abord étonné de l'aspect moyen-àgeux de tout ce qui vous environne. Cette impression tient surtout à l'abondance et à l'architecture des collèges, ainsi qu'au costume pittoresque des .Membres de l'Université; elle s'accentue encore, pour peu que l'on assiste à une cérémonie de graduation avec discours latin ou à quelque réception officielle. Le mardi 25 août, les congressistes sont conviés par le D^^ Mann CONGRÈS DK CAMBRIDGK 14") à un récital d'ori^ue dans la splendide chapelle de Kiwfa Collège. 11 nous sutlira dt' dire que nos yeux et nos oreilles furent charmés tout à la fois, car nous nous trouvions dans un des chefs-d'œuvre du gothique anglais. La chapelle, véritable dentelle de pierre, date du XV^ siècle, et le buftet d'orgue, splendide spécimen de l'art italien, est un don d'Anne de Holeyn, femme de Henri Vlll. Le même soir une réception est donnée par le Vick-Chancelier de l'Université dans le parc de Doicning Collège éclaivé a giorno par des guirlandes de lampes électriques. Le lendemain soir, 24 août, conversazione au Fitzirilliam Muséum splendidement illuminé ; les invités peuvent à loisir admirer les belles collections de tableaux, de statues et d'antiquités égyp- tiennes, grecques et romaines. Dans l'après-midi du 25 août, au Sévat de l'Université, a lieu la remise des degrés honoraires aux personnages marquants des Congrès de Zoologie et de Physiologie. Les Zoologistes promus docteurs honoraires au cours de cette curieuse cérémonie sont : MM. DoHRN, Haeckel, Hubrecht, Marey et Milne Edwards. Nous croyons intéressant de reproduire ici le texte latin de la présenta- tion de M. Milne-Edwards au Vice-Chancelier par l'Orateur public de l'Université : (( Gallorum e gente insigui, non vicinitatis tantum vinculis nobiscum conjuncta, ad litora nostra advectum salutamus, patris doctriua multiplici ornati filiuni, quem ipsum talium convenluum n«n modo praesidein primum sedeliam auctorem priucipehi atque adeo patrem nomiuaverim. Avium in scieutiti diu versatus, etiam ex ipsis saxis avium formas latentes quam sollerter elicuit ; rerum naturae museo maximo inter Parisieuses praepositus, navium bene uominatarum auxilio, etiam Oceani ipsius e profundo rerum naturae veritatem quam féliciter extraxit. Quid non potuit rerum naturae, quid non potuit veritatis amor? » Merses profundo, pulchrior evenit ». On se rend ensuite au Jardin botanique de l'Université pour une garden party. Le vendredi soir, 26 août, nous sommes conviés à Triniîy Collège pour assister au banquet de clôture du Congrès. Ce banquet, par souscription, réunit environ 225 personnes. Les règlements du Collège s'opposant à l'admission des dames, celles-ci ne sont admises dans la tribune du Hall qu'au moment des toasts, qui furent nom- breux. 146 CONGRÈS DE CAMBRIDGE Ici se termine la partie des fêtes et réceptions offertes aux congressistes à Cambridge. Alors commencent les réceptions de Londres. Le samedi, vers midi, les membres du Congrès prennent le train pour Londres, où ils sont attendus au jardin de la Société zoologique. Des tentes et des butïets ont été dressés et les invités sont reçus par M. le D"" Sclater, secrétaire de la Société, et par M. Meudard. Si une pluie torrentielle vient gâter la réunion, elle ne peut empêcher cependant les visi- teurs de parcourir les merveilles zoologiques de ce jardin. Nous n'entreprendrons pas de les décrire ici ; toutefois, nous croyons être agréable à nos collègues en leur signalant au nombre des principales curiosités actuelles : Parmi les Mammifères : Cercopithecus Thoesti, Pitliecia chiropotes, Rhinocéros lasiotis, Tragelaplius Selousi, Strepsiceros iinberbls et Babi- russa alfurus. Parmi les Oiseaux : Psephotus chrysopterygius, Chunga Burmeis- teri, Aptenodytes Forsteri, Aptéryx Haasti, Struthio niolybdophanes, S. australis et Casuarius Pliilipi. Parmi les Reptiles, Batraciens et Poissons : Mncroclemmys Teinmlncki, Python reticnlatus, DasypeUis scabra, Naia bungarus, Amphluma inraiis, Ceratodus Forsteri, plus une splendide exposi- tion de 60 Tortues géantes, réunies par M. W. Rothschild, et appartenant aux espèces suivantes : Testudo Daudini, T. elephantina, T. gigantea, T. inepla, T. vicina et T. ephippium. Le soir, un grand nombre de congressistes se rendent à l'invi- tation de Sir John Lubbock. La réception a lieu dans le grand hall du Muséum d'histoire naturelle de South Kensington, qui se prête merveilleusement à de pareilles fêtes. Le musée étant ouvert le lendemain dimanche, on s'y donne rendez-vous pour visiter en détail ces magnifiques collections d'his- toire naturelle dont l'Angleterre a lieu d'être lière. MM.Woodward, Sharpe et Ridevvood, qui nous en ont fait les honneurs, ont droit à tous nos remerciements. Nous devons également remercier le Président et le Comité du « Royal Socitties" Club » qui, le même soir, offraient une réception aux Membres du Congrès et leur accordaient le titre de Membre honoraire jusqu'à la fin du mois. La visite à South Kensington devait être tout naturellement complétée par une excursion à Tring, pour visiter les magnifiques collections de M. Walter Rothschild. Un train spécial conduit les CONGRÈS DE CAMBRIDGE 147 invités, au noinitre de KiU environ, jusqu'à Tring ; des voitures les atleudeut à hi j;are pour les transporter au château. Ou admire le musée, où M. W. Rothschild accueille avec tant de boaue grâce les travailleurs. On parcourt le parc, où sont de nombreux Kan^uroos et Casoars ; puis on se rend à la ferme où le lunclicun est servi. MM. Jenïink et Vaillant se font les interprèles de tous en remer- ciant notre hùte de sa cordiale et magnifique réception. Puis on reprend à regret le train spécial qui nous ramène à Londres. Le lendemain mardi, 50 congressistes environ se rendent à Vabbaye de Woburn, où le duc de Bedford les a conviés à venir voir les Cerfs et autres animaux qui vivent en liberté dans le parc. Le luncheon est servi à l'abbaye, après quoi on reprend la visite du parc. Tous nos remerciements au duc de Bedford et à M. Lydekker, qui fut un guide charmant et de beaucoup d'intérêt. Nous ne parlerons pas des excursions au laboratoire de la « Marine biological Association » et à celui de Port-Erin, car quelques congres- sistes seulement s'y rendirent. En terminant cette trop courte notice, nous croyons exprimer le sentiment de tous en remerciant la ville de Cambridge, sa munici- palité et ses Collèges du charmant accueil que nous avons reçu. Nous adressons en particulier de bien sincères félicitations au distingué Président, Sir John Lubbock, qui a su diriger les débats avec une telle autorité ; au Secrétaire, M. J. Bell, dont la bonne humeur et l'amabilité ont pu être appréciées de chacun de nous ; au Comité de réception tout entier, et en particulier à MM. Shipley et Har.mer, dont nous avons dû si souvent mettre à l'épreuve l'inal- térable obligeance. 148 Séance du 'j5 Octobre iSgS. FUKSIDENCE DK M. CH. .lANKT, VlCE-PHLSIDKiNï M. le prof. R. Blanchard s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. le Président présente les félicitations de la Société à M. le prof. R. Blanchard, nommé Commandeur de l'ordre de Danilo I^"". Le Congrès des Sociétés savantes se tiendra à Toulouse en 1899. Parmi les questions mises à l'ordre du jour, nous extrayons les suivantes : Répartition des Salmonidés dans le bassin de la Garonne. Monographies relatives à la faune et à la flore des lacs français. Faune et flore des eaux souterraines. Recherches sur les méthodes microphotographiques; applications notamment aux études histologiques et médicales. A la suite du décès de M. Crosse, la propriété du Journal de Conchijliologit' vient de passer entre les mains de M. Henri Fischer, qui vient de s'adjoindre comme co-directeurs MM. DautzenberG et G. DOLLFUS. Les nouveaux directeurs espèrent que leurs collègues de la Société zoologique de France voudront bien les aider à assurer la prospérité de leur recueil en leur adressant des travaux et en faisant connaître le Journal de Conchyliologie à toutes les personnes qui peuvent s'y intéresser. MM. Fischer, Dautzenberg et G. Dollfus ont toujours été pour nos publications de dévoués collaborateurs et la Société zoologique de France est heureuse de pouvoir leur adresser ses meilleurs souhaits. M. LE Secrétaire général adjoint. — J'ai reçu récemment une planche au lavis très bien exécutée et dont la reproduction par la phototypie se trouvait toute indiquée. Malheureusement, l'auteur avait souillé tout le fond de la planche par des écritures nombreuses. Elle fut envoyée néanmoins à la phototypie, mais on dut gouacher le fond du cliché, travail assez difficile dans les conditions parti- culières, d'où augmentation des frais pour la Société. Pour éviter des dépenses inutiles du fait des publications, je prie donc les auteurs de ne rien écrire sur les dessins originaux, de faire ces derniers sur papier ou bristol bien blanc et d'écrire toutes les indications (lettres, chiffres, explication des figures, etc.) sur le SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 149 papier calque recouvrant le dessin. Dans ces conditions, rien n'em- pêchera la reproduction directe des planches ou dessins dans tous les cas où il sera possible d'y recourir. Je me permets aussi d'attirer l'attention des auteurs sur les résultats particulièrement satisfaisants obtenus par l'emploi du crayon VVolff et de l'encre de Chine. Je demande donc que l'on veuille bien renoncer le plus possible au crayon à la mine de plomb, tout au moins pour les dessins qui doivent être reproduits directe- meiit par la zincographie. Ces recommandations n'ont d'autre but que de réduire les dépenses de la Société tout en assurant le maximum de perfection dans la reproduction des dessins. M.JouBiN fait une communication sur le genre Cucioleuthis et sur un nouvel organe des sens observé chez les Céphalopodes. OBSERVATIONS SDR DIVERS CÉPHALOPODES Cinquième note : SUR LE GENRE CUCIOTEUTHIS PAR M. L. JOUBIN, Professeur à l'Université de Rennes. J'ai déjà eu l'honneur de parler à la Société zoologique de France de divers Céphalopodes intéressants capturés par S. A. S. le Prince de Monaco au cours des campagnes de son yacht la Princesse- Alice. J'ai l'intention de présenter aujourd'hui quelques observations au sujet de deux représentants d'un genre à peu près inconnu, qui ne comprend actuellement qu'une espèce : Cucioteuthis unguiculata. L'un des animaux que je rattache à cette espèce a été capturé à la surface de la mer où des Oiseaux étaient en train de le déchiqueter ; l'autre a été trouvé dans l'estomac d'un Cachalot capturé aux Açores en 1895. J'ai déjà parlé ici de ce Cachalot ; je tiens à faire remarquer encore une fois que ce Cétacé avait collectionné dans son estomac toute une série de Céphalopodes les uns à peu près inconnus, les autres absolument nouveaux, d'autres enfin très rares et qui se sont trouvés là dans un état parfait de conservation. On pourrait presque dire qu'il n'y avait pas un seul Céphalopode commun. Bull. Soc. Zool. de Fr.. 1898. xxiif. — 13 ! 150 SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1898 J'ai rencontré là une quantité d'animaux du plus grand intérêt dont l'étude m'a permis de combler quelques lacunes regrettables et d'élucider divers points contestés. Il est certain que ce Cétacé se nourrit principalement de Cépha- lopodes pélagiques vivant à une certaine profondeur, et qui, à en juger par leurs puissantes nageoires, doivent être d'excellents nageurs. Les filets pélagiques de surface ne les atteignent pas ; ils sont assez forts et assez agiles pour éviter promptemeut les chaluts ou en sortir si par hasard ils s'y sont laissés prendre. Il en résulte que les très rares exemplaires que nous possédons sont ceux qui, blessés par des Cétacés, sont venus mourir à la surface, ou bien ceux qui, ayant été avalés par quelqu'un de ces animaux ont été retrouvés dans leur estomac, plus ou moins digérés. CuciOTEUTHis Steenstrup 1882. Cucioteuthis unguiculatus (Molina) Steenstrup. 1782. Sepia ungmculata Molina. Saggio Stor. nat. Chili, p. 199. 1818. Onychoteuthis Molinœ Lichtenstein.Sepien mit Kralleu,p.l3. 1835. Enoploteulhls Molinae d'Orbigny. Ceph. Acet., p. 339. 1861. » » Harting.Verh.k.Akad.Weten.IX,pl.III. 1881. Enoploteuthis Cookii Owen. Tr. Zool. Soc, XI. 1882. CucioteutJns unguiculatus Steenstrup. Notae teuthologicae, III, p. 153. A. Campagne de 1895. Dans l'estomac d'un Cachalot. Stn. 588. 18 juillet. B. Campagne de 1897. 29 juin. Stu. 793. Pris à la surface. Les deux échantillons dont on va lire la description sont incom- plets et en mauvais état. L'un, trouvé avec beaucoup d'autres Céphalopodes dans l'estomac d'un Cachalot, est réduit à la couronne brachiale. L'autre est plus complet, car, outre la couronne, fort mutilée du reste, on trouve le corps entier qui y tenait encore, au moment de la capture, par un lambeau de peau. Mais il y manque la tête entière, le cou presque entier et le siphon. On verra pour quelles raisons je crois pouvoir dire que ces deux échantillons appartiennent à la même espèce, laquelle, jusqu'à présent, n'est connue que par des fragments de bras, quelques ventouses, un bulbe buccal, décrits par Harting et Owen. Les anciens auteurs ont donné des descriptions fort vagues de Céphalo- podes que Steenstrup et Hoyle ont cru pouvoir, dans leur biblio- SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 131 graphie, assimiler au genre Cucioteiithis. C'est pour rappeler leur opinion que j'ai cité leurs ouvrages, mais je ne la partage pas. Quoi qu'il en soit, je crois qu'il n'est pas sans intérêt de faire connaître dans sa forme presque complète un animal de grande taille dont les rares et miuimes fragments décrits jusqu'à ce jour ne pouvaient donner aucune idée. Le genre quasi-problématique Cucioteiithis devient ainsi une réalité. D'autre part, j'ai créé le genre Lepidoteuthis pour le corps d'un énorme Céphalopode couvert d'écaillés. On m'a objecté que proba- blement la couronne de tentacules que je rapportais au genre Cucioteiithis appartenait au corps sans tête de Lepidoteuthis. Je me refusais à faire cette assimilation ne trouvant pas que cette couronne s'adaptât exactement au corps de Lepidoteuthis ; ce n'était pas non plus la même peau, ni la même consistance de tissus, ni la même teinte ; en un mot les deux parties n'allaient pas ensemble. La découverte du 2™^ échantillon, complet ou à peu près, de Cucio- teuthis, est venue me donner raison. La tète de Cuoioteuthis ne doit pas s'adapter au corps de Lepidoteuthis ; Cucioteuthis en est absolu- ment différent, et constitue un genre parfaitement distinct, de même que Lepidoteuthis iorme un genre, jusqu'ici sans tête connue, nettement caractérisé par la forme et le revêtement écailleux de son corps. Avant de discuter les raisons qui me font rapporter ces deux échantillons au genre Cucioteuthis et de les comparer aux fragments publiés par Hartinget Owen,je dois donner la description de chacun des deux échantillons séparément. Il y aura à voir ensuite si réelle- ment ils appartiennent tous les deux à la même espèce. Echantillon A . — Une couronne de bras sans tentacules, recueillie dans l'estomac d'un Cachalot, capturé aux Açores, le 18 juillet 189o, station 588. — Ce fragment devait appartenir à un gros Cépha- lopode, remarquable par la puissance de sa musculature. Les huit bras qui composent à peu près tout ce qui reste de l'ani- mal sont relativement courts et proportionnellement très épais. Bien qu'incomplets, il est probable que leur extrémité déliée man- que seulement et ce qui reste peut suffire à indiquer la forme géné- rale de ces organes. Chaque bras est très épais à sa base, davantage encore au milieu, puis va en diminuant rapidement, ce qui donne à plusieurs d'entre eux la forme d'un cigare. Les huit bras sont portés sur un socle charnu et solide, formé de l'entrecroisement de leurs musculatures respectives. Les formes en sont massives et la tête qui portait cet ensemble devait être très 152 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 puissante; on peut d'ailleurs se rendre compte de l'importance de son diamètre, d'après les lambeaux de peau des orbites restés adhérents à la couronne tentaculaire. La section des bras perpendiculairement à leur axe a sensible- ment la forme d'un trapèze. La face interne, qui vient aboutir à la bouche centrale, est étroite et porte les ventouses à crochets en deux rangs alternants ; elle est limitée par une arête assez nette de chaque côté. Les deux surfaces latérales, en contact par conséquent avec les deux bras voisins, sont lisses, elles divergent assez rapi- dement et se terminent à la face externe, à surface cylindrique, opposée à la face cupulifère. La face interne et la moitié adjacente de chacune des faces laté- rales sont de couleur gris-blanchàtre. Au contraire, la face externe et les deux moitiés adjacentes sont d'un gris bleuté ardoisé. L'action corrosive des liquides digestifs de l'estomac du Cachalot n'a pas fait entièrement disparaître des crêtes natatoires occupant l'arête externe des bras. Ce qui en reste de plus net apparaît sur le 2e et sur le 3^ bras. Les deux bras ventraux étaient séparés par un très profond sillon. Sur plusieurs bras on distingue des cicatrices rondes, comme enlevées à l'emporte-pièce ; elles doivent avoir été produites par les ventouses d'autres gros Céphalopodes qui s'y sont violemment attachés et ont emporté les rondelles de peau au moment où elles ont lâché prise. J'ai mesuré les longueurs des bras en partant du bec corné: j'ai pensé que cette méthode serait plus sûre que celle que l'on emploie habituellement, car l'arrachage de la tête ne permet guère de dis- tinguer nettement la limite externe des bras. D'autre part les bras sont reliés à la bouche par une membrane mince qui, déchirée eu certains points, intacte ailleurs, ne permet pas d'apprécier les dimensions dans les mêmes conditions pour tous les bras. Ces bras, comme je l'ai dit, sont incomplets, il manque, approxi- mativement, de 10 à 15 centimètres à chacun d'eux. i^r bras (dorsal). ... 37 centimètres. » .... 33 )) » . . . . 3i )) (ventral) ... 34 » Les tentacules manquent absolument, leur base a été arrachée dès l'insertion. 2, » 3e )) 4e » SÉANCK DU 2o OCTOHUE 1898 l.'l.'i Mesuivs à 1^ ceuliinètres environ de la bouche, ces bras ont comme pourtour : !<"■ bras (dorsal). . . 14 rentimètres. '2e )) » .... 17 )) 3e » » .... 15 » 4^ )) )).... 13 » La racine du tentacule m'a paru avoir de 2 à 3 cent, de diamètre. 11 ne faut pas oublier que ces dimensions ont dû être plus consi- dérables sur le vivant, le séjour dans l'estomac du Cachalot, puis ensuite pendant plusieurs anuées dans l'alcool, ont sans aucun doute occasionné des rétractions considérables. Entre les bras, les membranes palmaires sont peu développées; elles sont cependant mieux marquées entre les bras ventraux. Les ventouses étaient toutes profondément détériorées ou même complètement enlevées; deux seulement présentaient encore adhé- rent leur cercle corné garni d'un crochet. Ce qui restait de ces ven- touses a permis de constater que la partie principale était un disque charnu, épais, dans les grandes ventouses, de 3 à 6^'^, formé de fibres musculaires verticales juxtaposées. Un grêle pédicule, quoique très solide et de consistance fibreuse, long de 2 ou 3™™ au plus, s'insère sur le bord même du disque charnu le plus voisin de la bouche. Les plus grands disques avaient 15 ou 16°i'^de diamètre. Ils étaient surmontés d'une sorte de toiture conique, assez élevée, percée d'un orifice en forme de fente, tourné vers la bouche, par lequel sortait la pointe d'un crochet. C'est le deuxième bras qui m'a paru avoir porté les plus grosses ventouses ; c'est aussi lui qui est le plus robuste. Les plus grandes ventouses occupaient les places de 18 à 28 ; plus près de la bouche elles étaient plus petites, et elles diminuaient de l'autre côté jusqu'à la pointe du bras. Les plus petites que j'ai pu observeront de 5 à 6™ni de diamètre, mais il est probable qu'il y en avait de plus petites encore à la pointe effilée du bras. Entre les ventouses on distingue des tubercules mousses assez bas, alternant avec les pédicules et contribuant à former la crête limitant la face interne cupulifère. A cause de la détérioration des bras il est impossible de dire si leur pointe était occupée par des ventouses ou par des crochets. Comme je l'ai dit, deux ventouses seulement avaient encore leur crochet adhérent; mais cela a suffi à déterminer la provenance de 35 à 40 autres recueillis dans l'estomac du Cachalot parmi une foule d'autres débris. Ces crochets étaient de tailles variées. Ils se 154 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 composent d'un anneau corné, de couleur jaune, sur le bord duquel se dresse une grande pointe aiguë, courbée vers l'orifice de l'anneau, et extrêmement dure. Le bord du cercle est lisse et ne présente aucune autre dentelure. Ces divers crochets ont tous été plus ou moins déformés, au moins dans leur base annulaire, par le suc gastrique du Cétacé. On pourrait croire que ces objets solides résistent mieux que les parties molles; il n'en est rien; et ce sont ces parties cornées qui sont les premières attaquées. Voici les dimensions d'un des plus grands crochets recueillis. Diamètre externe de l'anneau .... âO^m » interne )) .... 7 Hauteur de la pointe 12 J'ai trouvé un crochet de forme différente et beaucoup plus grand que les autres. Je suppose qu'il devait appartenir à quelque grande ventouse du tentacule. Bien que très déformé par le suc gastrique du Cachalot qui a produit la foute et la torsion d'une grande partie de la pointe, il mesure encore : 'i Diamètre externe de l'anneau. . . . 32^^ )) interne » .... 19 Longueur du crochet (incomplet). . . 24 L'orifice de l'anneau est légèrement ovale. Ce crochet iutacl devait être extraordinairement puissant et devait reposer sur une énorme ventouse. Les bases des bras sont reliées par une mince membrane, très développée, de contour hexagonal, qui recouvre comme d'un voile la profonde fosse oîi repose le bulbe buccal. Cette membrane s'attache au pourtour de la lèvre papilleuse buccale, et s'avance horizontalement sur les racines des bras. Elle s'y arrête brusquement à un cadre hexagonal, formé par des arêtes rectilignes charnues assez saillantes, et dont les angles sont occupés par de longues et minces languettes. Sur la ligue médiane ventrale, entre les deux bras ventraux, la languette triangulaire et étroite, mesure environ 3-'". Au point où elle s'insère sur la crête, celle-ci renferme une sorte de nodosité cartilagineuse. Dans l'angle médian dorsal, ou voit une languette analogue, de 4cm environ, à base plus étroite que la ventrale, et portée par une nodosité cartilagineuse rudimentaire. Quatre autres languettes, de forme analogue, occupent les autres angles. Celles qui correspondent à la 3' paire de bras sont au niveau Ml SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 155 du bord vont ni 1, et celles ([ui correspondent à la 2<= paire, sont au niveau du bord dorsal de ces bras. La lèvre, directement en contact avec les mandibules, est char- nue, saillante, recouverte eu dedans par de gros tubercules irrégu- liers et courts. La fente buccale est très allongée dans le plan antéro- postérieur. Un sillon profond sépare cette lèvre de la membrane hexagonale; il s'atténue sur la ligne médiane ventrale ; sa paroi externe est assez solide et vient s'insérer sur le bord de la lèvre bulbaire. Deux papilles plus distinctes et plus saillantes que les autres se trouvent à l'angle dorsal de l'ouverture buccale. Il est presque impossible de rien dire de la tête, dont il ne reste que des morceaux de cartilage et de muscles, avec quelques lam- beaux de peau. Les paupières cutanées qui entouraient l'œil d'un cercle résistant ont seules persisté. Celui-ci devait être énorme. Je n'ai pas voulu extraire le bulbe buccal pour ne pas achever de détériorer la pièce. Je ne peux donc rien dire des mandibules, qui sont de forte taille. Echantillon B. — Cet échantillon a été recueilli à la surface de la mer. Il venait d'être tué par quelque Marsouin ou Dauphin dont ou trouve la trace des dents sur la peau. Il est probable que le Cétacé avait saisi le Céphalopode en travers, par le milieu du corps, et qu'il lui a ainsi enlevé presque toute la tête et les viscères, ainsi que la plupart des bras de l'animal, qui se débattait. Des Oiseaux étaient en train de déchiqueter à la surface le cadavre flottant de l'animal, et de nombreux lambeaux manquant sur divers points marquent la trace de leurs coups de bec. De tout cela il résulte que ce Céphalopode était en piteux état. Mais cependant un fait impor- tant a pu être constaté. Au moment où on l'a recueilli, la couronne tentaculaire était encore adhérente au corps par un lambeau de peau. C'est grâce à ce simple détail que l'on connaît maintenant la forme du corps du genre Cucioteuthis et que l'on peut atlirmer que le corps de Lepidoteuthis ne s'adapte réellement pas à la couronne brachiale trouvée dans l'estomac du même Cachalot. C'est d'après cet échantillon que j'ai fait la reconstitution de l'animal que représente la figure ci-jointe. Les bras sont tous mutilés; les uns complètement arrachés, les autres épointés. Ce qui reste de la couronne brachiale comprend ce qui suit : A droite : /«^ bras (dorsal). Un fragment de 4'^'", portant deux ventouses. 156 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 I 2e bras. C'est le plus complet de ce qui reste; un fragment long de 24'"'" environ, manque de bout; à en juger par l'épaisseur, il doit en manquer environ 10*^"'. C'est un bras charnu, puissant, ayant environ 11<="' de périphérie à 10^'" de la base. 11 possède une crête natatoire assez charnue à environ la moitié de sa hauteur. Il porte encore 22 ventouses intactes. 5« bras. 11 en reste envi- ron 15 à 16'''", il est un peu plus épais que le précé- dent, il porte encore 16 ventouses; on voit un commencement de crête natatoire vers sa face dor- sale. 4^ bras (ventral). Il n'a plus que 11'^'"; il porte en- core 8 ventouses et a 10'"' de périphérie. A gauche : /«r bras (dor- sal). Il en reste environ 23™'; on y voit 13 ventou- ses, les plus grosses man- quent. 5« bras. Réduit à un moi- gnon de 3 ou 4*^"", ne porte plus que 2 ventouses. 3" bras manque complè- tement. 4* bras. 11 n'en reste plus qu'un rudiment insigni- fiant. Il n'y a pas trace de ten- tacules. Les ventouses sont coniques, percées d'une fente latérale par le sommet de laquelle sort la pointe du crochet, dirigée vers la bou- che. La base de la ventouse est ronde, charnue, portée sur un petit pédoncule exentrique tout-à-fait pareil à celui qui a été décrit pour le premier échantillon. Le crochet est également de même forme, et il est inutile de revenir sur la description qui a déjà été donnée. Fig. 1. — Reconstitution de Cucioleiithis ungui- culata d'après les deux échantillons. Les lignes en pointillé représentent les parties qui n'ont pas été retrouvées. SÉANCE DU 25 OCTOBRK 1898 l.")7 La couleur de ces bras est d'uu rouge violacé, plus clair que sur le corps. Au centre du bras, on aperçoit la bouche s'ouvrant au milieu d'une lèvre charnue, couverte de grosses papilles déchiquetées. Autour de cette lèvre s'étend une membrane qui paraît avoir été tout-à-fait semblable à celle du premier échantillon; mais elle est en lambeau.K. On peut cependant y reconnaître les languettes qui occupent les angles de l'he.Kagone qui la limitent. Elles m'ont paru identiques à celles de l'autre individu, mais il est diffîcile, vu le mauvais état de la pièce, de préciser les détails. Le corps de l'animal comprend le sac viscéral et la nageoire. La forme générale est très spéciale et diffère beaucoup de ce que l'on voit dans les autres Céphalopodes à crochets, les Oniichoteuthldx. Si l'on regarde le corps par le dos, on ne voit absolument que la nageoire; elle est tellement grande que de toute part elle le masque. Du côté du ventre le sac viscéral est appliqué contre la nageoire sur laquelle il fait saillie. 11 n'y est adhérent que par une surface assez étroite, de sorte que l'on peut dire que la nageoire est l'or- gane principal, sur lequel est posé, comme un accessoire, le sac viscéral. L'ensemble rappelle par sou contour une Raie bouclée dont on aurait supprimé la queue. L'aspect strié et l'épaisseur des nageoires charnues complètent la ressemblance. La hauteur totale du corps est, sur la face ventrale, de 31 à 32^™, sur la face dorsale de 38''"'. Sa contraction, due au séjour dans l'alcool, est assez importante, puisque j'ai pu recueillir les frag- ments de la plume, qui, bien qu'incomplète, mesure encore 40-"^ L'ouverture du sac mesure environ 13^'". L'envergure des nageoi- res est de 38""; elles sont donc aussi hautes que larges. La pointe dorsale du sac s'articulait à la tète par une longue et large surface cartilagineuse, malheureusement en trop mauvais état pour que je puisse en donner une figure exacte. De même sur le bord ventral du manteau on trouve la trace de deux crêtes adhésives. L'une surtout est assez bien conservée; elle est droite, ou très légèrement arquée, peu saillante, et ne présente rien dé remarquable; sa longueur est de 3 à i*^"". L'ensemble de la nageoire et du sac viscéral est d'un violet très foncé; l'animal semble avoir eu cette couleur uniforme sur toute sa surface. Le corps ou sac viscéral a la forme d'un cornet régulier, relative- ment court, terminé en arrière par une pointe mousse. Son ouver- 158 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 ture supérieure est large, léj^èrement évasée, son bord ventral nu peu sinueux. Le bord dorsal beaucoup plus élevé que le ventral porte la crête adhésive en dedans et la nageoire en dehors. Cette portion est cartilagineuse. La nageoire est énorme; elle occupe toute la hauteur du corps et son diamètre en dépasse la longueur. Elle forme une pointe inférieurement, contournant le sac viscéral. Ses angles latéraux sont arrondis : les bords sont minces, tandis que la partie centrale est très épaisse. La musculature est remarquablement développée. Les paquets de muscles, non interrompus sur le dos, passent d'une nageoire à l'antre. Ils sont disposés par faisceaux parallèles, hori- zontaux, que l'on voit très bien à travers la peau ; c"est ce qui contribue le plus à donner à cette nageoire l'aspect de celle d'une Raie. Sur le milieu du dos l'épaisseur de la musculature est de plus d'un centimètre et demi. La ])lume est mince, peu solide, très transparente. Elle est formée d'un axe renflé dorsalement, ce qui détermine une gouttière ven- trale. Il est flanqué, de chaque côté, d'une lame mince de 1 à 2 centimètres de large, qui augmente de largeur insensiblement du haut vers le milieu du corps et diminue de même jusqu'à la pointe. Je n'aî pas vu de cornet terminal. Parmi les débris de viscères contenus dans le sac, j'ai trouvé les restes d'unovaire et de deuxgrossesglandes nidamentaires blanches, ovales, fendues en deux par un sillon. En nous basant sur les faits constatés chez ces deux échantillons de Céphalopodes, il est facile de montrer que certainement ils appartiennent à la même espèce. L'un d'eux, réduit à la couronne tentaculaire, est beaucoup plus grand, et le second, à peu près complet, doit, malgré sa grande taille, être considéré comme un individu non arrivé à sa dimension définitive. Nous ne pouvons, dans ces deux échantillons, comparer que la couronne brachiale, puisque le plus considérable est réduit à ce fragment. En prenant point par point les divers organes qui composent ces couronnes, nous arrivons à établir leur identité spécilique. Les ventouses dans tous leurs détails : forme arrondie de la base, pédon- cule excentrique et court, fente allongée, cercle corné et crochet, sont absolument semblables dans les deux cas. La lèvre buccale et la membrane hexagonale sont aussi parfaitement semblables ; les languettes des angles paraissent aussi se ressembler beaucoup ; je ne puis l'aflirmer absolument parce que dans l'un des échantillons elles étaient très détériorées. SÉANCE DU 2n OCTOBRE 1808 i59 La luiissaTito iiiiiscuUiluri' des bras, leur forme courte et trapue, le rap|)ort de leur périphérie à leur longueur, la façou dont ils se groupent autour de la bouche, les membranes palmaires rudimen- taires qui les unissent, tout cela prouve la complète ressemblance des deux échantillons. Je regarde donc comme parfaitement sûre l'assimilation spécifique des deux Céphalopodes. Il faut maintenant se demander à quel genre ils appartiennent. Comme je l'ai dit plus haut, je ne crois pas qu'il soit possible d'assimiler cette espèce aux Céphalopodes signalés par Molina et Lichtenstein. Je ne puis suivre Hoyle et Steeustrup dans cette voie. C'est cependant par suite de cette opinion que ce Céphalopode porte le nom spécifique de inu/ulculatus, que je dois nécessairement suivre. D'Orbigny nomma ensuite Enoploteuthis Molinœ un fragment de bras de Céphalopode à crochets communiqué par Owen. Or ce fragment doit être celui que Owen a figuré en 1881 ; le bout de bras est accompagné d'un bulbe buccal et de quelques autres minimes débris. Harting décrit en 1861 un fragment de bras et le bulbe buccal d'un Céphalopode qui est évidemment le même individu que celui dont parle d'Orbigny et qui sera décrit ensuite par Owen. Le fragment de bras est très gros, très musculeux, et se rapproche beaucoup de ce que j'ai observé. Il y a identité entre la structure des ventouses et des crochets et ceux que j'ai observés dans mes deux échantillons. Il en est de même des détails de la lèvre buccale. Voici, extrait du mémoire de Harting, le passage relatif à la dénomination de ce Céphalopode : «... L'absence totale aux bras de cupules ordinaires à cercle corné denticulé, toutes étant remplacées par des crochets, suffit pour le rapporter au genre Enoploteuthis de d'Orbigny, qui se dis- tingue par ce caractère des vrais Enoploteutkis. Oa peut admettre encore avec une certaine vraisemblance que l'espèce est la même dont on conserve des fragments au Musée huntérien, mais dont je ne connais que la seule figure des parties intérieures de la bouche publiée par M. Owen (article Cephalopoda de la Cyclopedia of Anatomy and Physiology). Cette figure répond assez bien à l'objet dont j'ai donné la description, mais elle ne suffit pas à elle seule pour établir l'identité. » De Férussac croit que cette espèce est la même que la Sepia unguiculata de Molina. Aussi M. Owen la désigne til sous le nom 160 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 d'Enoplotenthis iinguiculata. Je crois cependant que d'Orbigny a raison en cliangeant ce nom spécifique qui est applicable à plus d'une espèce en celui (ÏEnoploteuthls Molinœ. » Remarquons que le changement de nom spécifique proposé n'est pas valable, et puisque la Sepia unguiculata de Molina appartient, selon cet auteur, à la même espèce, elle doit être nommée Enoplo- teuthis unguiculata. Owen a décrit en 1881 les débris du gros Céphalopode du Musée huntérien, dont il a déjà été question et les nomma Enoploteuthia Cooki. Owen a observé un fragment de bras, un bulbe buccal compre- nant la langue, le bec et la lèvre; un cœur; la pointe extrême du corps avec un minime fragment de nageoire de chaque côté. Le bras, le bulbe buccal et les ventouses à crochet se rapportent sans aucun doute à la même espèce décrite par Harting et aux deux individus que j'ai examinés. Quant au bout de queue dessiné par Owen sur un fragment desséché, il est impossible de dire s'il appar- tient au même Céphalopode dont il avait les fragments sus-énoncés dans l'alcool. D'ailleurs, ce fragment est si réduit qu'il est chimé- rique d'essayer de reconstituer l'ensemble de la nageoire en se \ basant sur sa forme. Je ne puis dire si dans mon individu entier l'extrémité du corps est semblable à celle que décrit Owen, car cette partie a été spécialement déchiquetée par les Oiseaux. Owen n'a donc vu, de tout le corps, que ce fragment desséché ; il s'est basé là-dessus pour tenter une reconstitutiou de l'animal qui est absolument fantaisiste. Si l'on examine en effet la ligure 1 de sa planche 33 et qu'on la compare au dessin que je donne de l'échantillon recueilli par la Princesse-Alice, on constatera de suite qu'il n'y a aucun rapport entre les deux Céphalopodes. La forme grêle et en cornet de la figure donnée par Owen ne s'explique pas avec une puissance de musculature des bras comme celle qu'il avait pu constater; il fallait une nageoire en rapport de puissance et un corps trapu et solide pour porter une pareille couronne brachiale. Enfin Steenstrup, en 1882, a discuté la valeur de ces divers frag- ments et a reconnu la nécessité de les réunir dans un genre nouveau qu'il a nommé Cucioteuthis, voisin d'ailleurs d'Enoplo- teutliis. 11 a conservé l'ancien nom spécifique unguiculata de Molina. Comme je l'ai dit, il n'y a pour moi aucun rapprochement à faire entre les deux types. On peut donc, en résumé, considérer les documents sur lesquels est basée l'espèce en question comme constitués par une série de SÉANCE DU 23 OCTOBRK 1898 161 frajïments; les plus anciens ne sont pas ceux de Molina et Liclitens- teiu, mais les fragments de bras, bulbe, œil et appendice caudal, communiqués par Owen, qui les avait trouvés au Musée huntérien, à d'Orbif;uy ; ces fragments ont été ensuite dessinés par Owen lui- même. Ensuite les débris d'un bras, le bulbe bivccal et un œil, décrits par Harting et provenant du Musée zoologi(iue d'Amsterdam. Enfin les deux individus ([ue j'ai décrits ici, l'un, comprenant toute la couronne brachiale, sauf les tentacules, l'autre, comprenant à peu près tout l'animal auquel il ne manque que la portion centrale de la tête, le siphon et les tentacules. D'après ce qui vient d'être décrit, on peut considérer Cuciuteuthis unguiculata comme un Céphalopode connu maintenant, au moins dans ses grandes lignes, mais dont les desiderata les plus impor- tants sont encore les tentacules et le siphon. NOTE SUR LES MOLLUSQUES DU CANAL DE SUEZ PAR M. BAVAY, L'année dernière (séance du 26 octobre), je vous ai signalé l'entrée dans le canal de Suez du Murex tribulus L., Mollusque de l'océan indien, en route pour la Méditerranée, en vous faisant remarquer que déjà M. Dautzenberg avait annoncé l'arrivée sur les côtes de Tunisie d'un Pélécypode de la mer Rouge, Meleagrina radiata Deshayes. Je vous signalais l'intérêt qu'il pourrait y avoir à surveil- ler et à étudier le passage des animaux marins d'une mer à l'autre. Aujourd'hui, grâce au concours de M. Tillier, chef du transit du Canal, je puis vous communiquer toute une liste de Mollusques marins engagés dans cet étroit passage et allant les uns du nord au sud, c'est-à-dire de la Méditerranée vers la mer Rouge, les autres, plus nombreux, du sud au nord, c'est-à-dire de la mer Rouge vers la Méditerranée. Quelques-uns sont assez avancés dans leur voyage, d'autres le commencent à peine. Disons d'abord rapidement quelles sont les circonstances qui favorisent le passage d'une mer à l'autre et celles qui peuvent contrarier ces échanges entre les deux faunes. En été, c'est-à-dire de juillet à janvier, le niveau de la Méditer- 162 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 ranée est eu moyenne de 0"40 plus élevé que celui de la Mer Rouge et le courant général du Canal porte du nord au sud; en hiver, c'est-à-dire de janvier à juillet, c'est la mer Kouge qui est de 0°i30 plus élevée que la Méditerranée, et le courant va du sud au nord. En outre, les -marées de la Méditerranée se font sentir jusqu'au fond du lac Mensaleh ; mais comme ces marées sont elles-mêmes très faibles, leur influence est aussi très restreinte. Les marées de la mer Rouge se font sentir jusqu'à l'entrée des lacs amers avec une certaine force de courant, qui ne dépas'se jamais cependant cinq kilomètres à l'heure. Remarquons que c'est pendant la saison où la majorité des larves viennent à éclore, c'est-à-dire dans les premiers mois de l'année, que les courants portent dans le Canal du sud au nord et qu'il doit eu résulter un avantage pour la propagation dans ce sens des ani- maux qui nous occupent. Jadis un fort volume d'eau douce venait se déverser dans le lac Timsah et détruisait au point d'arrivée un bon nombre d'organismes marins. Il créait ainsi un obstacle réel au passage des animaux marins et surtout des Mollusques d'une mer à l'autre. Aujourd'hui cet apport d'eau douce n'existe plus, le canal qui le produisait ayant été conduit jusqu'à Port-Saïd. Maintenant c'est une cause contraire qui vient gêner, nous ne savons pas au juste dans quelle mesure, le passage des espèces. Le fond des lacs amers est formé sur uue immense surface d'une couche de sels qui, se dissolvant dans l'eau déjà fortement salée venue de la mer Rouge, amène cette eau à un degré de salure très fort, 75 kilogrammes par mètre cube. Tandis que la salure de la Méditerranée est à Port-Saïd de 35 kilog. par mètre cube en dehors de la période de crue du Nil, de 24 kilog. pendant cette période; la moyenne peu variable de salure do la mer Rouge est de 45 kilog. ; enfin les eaux du Canal, en dehors des lacs amers, tiennent en été 51 kilog. et en hiver 40 kilog. On comprend donc que le passage à travers les eaux lourdes des lacs amers puisse être dilficile pour un grand nombre d'animaux, et pour les Mollusques en particulier. Ces renseignements sur les courants et sur la salure des eaux, je les dois, tout comme les Mollusques qui font l'objet de cette note, à l'obligeance de M. Tillier. Quatre stations échelonnées le long du Canal ont été jusqu'à présent explorées par lui à ce point de vue des Mollusques. Ce sont : n" 1, lac Mensaleh ; n^ 2, lac Timsah ; n" 3, grand lac Amer ; n^ 4, petit lac Amer. Le résultat des recherches peut être résumé dans le tableau ci-contre où la lettre M indique les espèces de la Médi- terranée et la lettre K celles de la mer Rouge. SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 163 Mollusques marins recueillis dans le Canal de Suez (1896-97) Murex Iribtilus L. R. . Fusus marniordlus Plil. R Odoslemia spec. R » spcc. R Cerithium variegatum Quoy. R. . . . Cerithidea conica I31ul. R. Patella lusitanica Gm. M. .... . l'holas {Dartylina) Dactylu!^. M.. . . Solen marginatus Pennant. M . . . . Mactra Olorina Piiilippi. R. . . . . , Psainmobia RuppeUiana Reeve. R. . » Weinkauffl Crosse. R. (1). Tellina {.Melis) coxa Jotisseaume . R. Circe pcclinata Lmk. R. . . . . . Tapes decussatus L. M. Venus (Anaïtis) Roemeriana Issel, R Dosinia erytiirœa Rœmer. R. . . . Caj'dium edule L. M ...... ■ » papyraccum Chemnitz. R. « tenuicosiatnm Lmk. R. . . Lucina Fischeriana Issel. R Mytilus exustus Lmk. R Meleagrina radiala Deshayes. R. . . Pinna stuchburyi Reeve. R Ostrea sieuiina Payraudeau. M. . . STATIONS 3 X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X (1) (Jette espèce a été décrite par Crosse comme provenant d'Alger, mais celte provenance est certainement erronée, l'espèce est bien érythréenne. Ce tableau renferme 25 espèces, dont six seulement, soit un peu moins d'un quart, sont de la Méditerranée. Sur ces six espèces méditerranéennes, une, le Solen marginatus, n'est encore signalée que dans le lac Mensaleh, dans sa partie sud il est vrai. 11 en est de même de VOstrea stentina ; le Cardiuin edule est rendu au petit lac Amer aussi bien que Patella lusitanica. Des dix-neuf espèces de la mer Rouge, une, la Meleafji'ina radiata, est rendue sur les côtes de Tunisie; cinq autres, Cerithidea conica, Mactra olorina, Psaniinohia f 164 SÉANCE DU 2o OCTOBRE 1898 Ruppelliana, Circe pectinataei Cardium tenuicostatum sont rendus au lac Mensaieh, Il serait évidemment nécessaire, pour compléter cette étude, de connaître les résultats de quelques dragages effectués en dedans et en dehors des jetées de Port-Saïd, ainsi que dans la rade de Suez ; nous espérons toujours, grâce au concours de M. Tillier, pouvoir vous faire connaître ces résultats l'année prochaine. DESCRIPTION D'UNE OPHIURE LITTORALE NOUVELLE ' DE L'OCÉAN INDIEN (OPHIOTHRIX INNOCENS) I PAR r R. KŒHLER, î Professeur à l'Université de Lyon Dans un travail publié récemment (1), j'ai décrit les Ophiures littorales recueillies par V fnvestigator dans l'océan Indien. L'objet de la présente note est la description d'une Ophiothrix dont il n'a pas été fait mention dans ce mémoire et que je considère comme nouvelle. Je propose de lui appliquer le nom d'Ophiothrix innocens. Ophiothrix innocens sp. nov. Le diamètre du disque est de 6 millimètres; les bras sont cassés à 40 millimètres du disque. Le disque est subpentagonal. La face dorsale est couverte de cylindres très courts, peu serrés, larges, ordinairement terminés par trois spioules courtes, épaisses et coniques, plus espacées sur les boucliers radiaux que sur les espaces interradiaux, où ils sont plus serrés et plus lins. Le contour des boucliers radiaux est assez nettement iudiqué. Ces boucliers sont grands, plus longs que le demi-rayon du disque ; ils sont contigus en dehors sur une faible partie de leur longueur et séparés en dedans par un espace triangulaire. Vers le bord du disque, les cylindres commencent à s'allonger et sur la face ventrale ils deviennent de petits piquants cylindriques ^terminés par deux ou trois spinules très courtes. (1) R. KcEHLER, Echinodermes recueillis par /'Investigator dans l'océan Indien. — Deuxième Mémoire : Les Ophiures littorales. Bulletin scientifique de la France et de la Bclgitiue. T. XXXI. SÉANCK DU 23 OCTOBRE 1898 165 Les boucliers buccaux sout losangiques, beaucoup plus larges que lougs, avec les angles arrondis. Les plaques adorales sont assez grandes, deux fois plus longues que larges, plus épaisses en dehors ([u'en dedans. Les papilliîs dentaires, grosses et fortes, sont disposées sur trois rangs. Les plaques brachiales dorsales sont grandes, quadrangulaires, non caréuées, avec le bord distal large et convexe, le bord distal étroit et concave et les côtés latéraux divergents. Leur surface est très finement chagrinée, mais en outre elle présente de très petits grauules, peu nombreux et irrégulièreuient distribués. Vers la base des bras, ces granules sout un peu plus gros que sur le reste de la longueur et leur surface se montre un peu irrégulière. La première plaque brachiale ventrale est carrée; les suivantes sont rectangulaires, un peu plus longues que larges, avec un bord distal arrondi et plus grand, un bord proximal plus étroit et un peu concave et des côtés latéraux légèrement excavés par les pores tentaculaires. Les plaques latérales offrent d'abord neuf, et, ensuite, huit piquants : les deux preuiiers sont très courts et le troisième égale l'article; la longueur augmente jusqu'au sixième qui est égal à deux articles ; les septième et huitième piquants sont plus courts. Ces piquants ont l'extrémité obtuse et ils sont garnis de fortes dents aiguës et coniques sur toute leur longueur. Les écailles tentaculaires sont petites, courtes et spiniformes. Couleur générale : rose. Je ne puis rapprocher VOph. innocens que de VOph. parasitica MûUer et Troschel ; elle se distingue facilement de cette dernière espèce par ses bras non carénés sur la face dorsale et par l'absence d'une saillie tuberculitorme sur le bord distal des plaques dorsales. Le rapport entre la longueur des bras et le rayon du disque est beaucoup plus grand chez VOph. innocens que chez ÏOph. parasitica. L'échantillon unique qui m'a servi à établir cette espèce a été recueilli par V [ndestigator au sud de Ceylan, par 64' lat. N. et81<>16' long. E. (1), à une profondeur de 34 brasses. (1) Méridien de Greenwich. Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. xxm. - 14. 166 SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 COPÉPODES ET CLADOCÈRES DE L'ILE BORKUM PAR J. RICHARD. Il y a deux ans M. le professeur 0. Schneider, de Dresde, a bien voulu me communiquer les Copépodes et Cladocères non marins qu'il a recueillis à l'île Borkum. 11 eu a publié récemment la liste, que je lui en avais dressée, dans son intéressant mémoire sur l'ensemble de la faune de cette île (1). Je crois utile de reproduire ici cette liste, parce qu'il y a lieu d'y ajouter quelques observalious. Borkum est une île qui forme la partie la plus nord-ouest de l'Allemagne, à l'embouchure de l'Ems. Elle a environ 30 kilomètres carrés de surface. La plage, très étroite dans l'ouest, très large et plate dans le nord et dans le sud, est formée de sable fin. L'île est entourée eu grande partie par des dunes qui atteignent jusqu'à 18 mètres de hauteur ; entre ces dernières se trouvent des mares d'eau douces et d'eau saumàlre (2). Copépodes 1. Cyclops strenuus, Fischer. — Espèce commune partout. 2. — vtrUiis, Juriue. — Id. 3. — vernalis, Fischer. — Espèce beaucoup plus rare que les précédentes. Certains exemplaires ont été récoltés dans les fossés d'eau saumàtre, ce qui a été rarement signalé, bien que cette espèce soit connue dans un lac salé situé près de Halle. 4. Cyclops bicuspidatus, Claus. 5. — — — var. odessana, Schemuk. — Va- riété fréquente dans l'eau saumàtre, ce qui est ici le cas. 6. Cyclops sernilatus, Fischer. — Espèce cosmopolite. 7. — phaleratus, Koch. — Assez nombreux exemplaires recueillis au printemps, par le Prof. Schneider, dans la partie orientale de l'île et en un seul point. 8. Canthocamptus staphyUnus, Jurine. — Espèce très répandue. 9. — minutus, Claus. — Forme également assez commune. 10. — crassus, Sars. — Cette espèce est très rare. (1) 0. Schneider, Die Tierwelt der Kordsee- Insel Borkum, tinter Berikk- sichtigxmq der von den iibrigen oxtfriesischen Insein bekannten Arten, Abh. nat. Vfr. Brrmrn, vol. XVI, p. KiU, 1898. (:J) Renseignements pris dans le mémoire ci-dessus. SÉANCE DU 25 OCTOBRE 1898 167 Elle a été citée pour la première fois en Allemagne par 0. Schmeil, près lie Halle, près de Kiel, aux environs de Gôttingue et dans le grand lac de Pion (1). 11. Canthocamptus pygmceus Sars. — Comme la précédente, cette espèce est très rare. Elle a été signalée déjà en Allemagne par 0. Schmeil (1) (près Possneck en Thuringe) et avant lui par Poppe en 18S9 (dans plusieurs étangs du nord-ouest de rAUemagne), sous le nom de C. Btirchcrdingi, d'après l'identification faite par Schmeil. C. Borcherdlnf)i serait, d'après cet auteur, tout au plus une variété de C. pygmœus. Je ne puis que confirmer cette opinion. Cladocères 1. Daphnia mar/na, Straus, — Dans de l'eau légèrement sau- mâtre. 2. Daphnia longispina (var. ?). — Détermination de Kœlbel, d'après une communication du Prof. Schneider. Je n'ai pas vu d'exemplaires de cette espèce dont il existe tant de variétés. 3. Daphnia curoirostris, Eylm. ; var. insnlana, Moniez. — Dans des eaux plus ou moins saumàtres. Cette forme se présente en certains points avec des caractères intermédiaires à insulana et à Whitmani. 4. Ceriudaphnia reticulata, Juriue (var.). — Variété munie de 10 dents grêles aux griffes terminales du postabdomen. Fornix très développée, triangulaire. Réliculation très marquée. 5. Ceriodaphnia quadrangula, 0. F. Mûller. 6. — laticaudata, P. E. Millier. 7. Simocephalus vetulus, 0. F. Mûller. — Espèce cosmopolite. 8. — exspinosus, Koch. — Dans l'eau douce et dans l'eau légèrement saumàtre. 9. Scapholeheiis mucronata, 0. F. Millier. — Variété à front lisse et à épines postérieures courtes. 10. Moina rectirostris, Jurine. — Les rares exemplaires que j'ai observés avaient été pris dans des eaux légèrement saumàtres, soit avec D. magna, soit avec D. curmrostris insulana. 11. Moina sp. — Indication de Kôlbel d'après une communi- cation du prof. Schneider. Je n'ai pas vu les exemplaires en ques- tion, qui se rapportent probablement à l'espèce précédente. 12. Alona ajjinis, Leydig. (1) 0. Schmeil, DeuUchlands SUsswasser-Copepoden. II. Earpaclicidœ. Bibl. zool. Ltuckart u. Chun, 1893. 168 SÉANCE DU 25 OCTOBRIi 1898 13. Alona tenuicaudis, Sars. — Forme assez rare. 14. — guttata, Snrs. — En très petit nombre. 15. Pleuroxus aduncus, J urine. 16. — excisus, Fischer. 17. Chydorus sphœricus, 0. F. Mûller. — Espèce cosmopolite. A la suite de la liste précédente je crois intéressant de donner un aperçu sur les associations de quelques espèces. I. — Eau légèrement saumâtre. I). curmrosiris insulana 9 TC (1) cf AC. Moina rectirostris TR. Simocephalus exspinosus TR. Alona affinis TR. II. — Cyclops virulis AC. — bicuspidatus AC. — aerrulatus AC. D. currirostris insulana R. Ceriodaphnia taticavdata TR. Chydorus sphœricus R. - Eau légèrement saumàtre : III IV Daphnia magna 9 TC cT AR. Moina rectirostris R. - Simocephalus cetulus TC. ScaphoU'heris mucronata R. Chydorus sphœricjis R. Canthocamptus minutus R. — crassus R. — pggmœ.us R, Cette dernière association est particulièrement remar(|uable, car il est rare de trouver ensemble 3 espèces de Canthocamptus. (1) C = commun ; R = rare ; A =■ assez ; ï très. 169 Séance du 8 Novembre i8gS. PUKSIDENCE DE M. CH. JANET, VICE-PKÉSIDEINT M. Gaudin, de Cayeniie, assiste à la séance. M. (lUiART donue communication d'un travail sur Francesco Redi, paru dans le troisième fascicule des Archives de parasitologie. M. R. Blanchard communique un nouveau cas de pseudo- parasi- tisme d'un Géophilide dans le tube digestif d'une fillette de 13 ans. Trois exemplaires, i-eudus vivants par l'anus, ont été recueillis par M. le Dr H. Fockeu et déterminés par M. H.-W. Brolemann. Ce sont trois mâles adultes de Stigmatogmter subterraneus (Leach, 1817). M. BauMi'T présente à la Société une famille de Muscardins de France (Muscardiitiis avcllanarius) trouvée par lui à Gouvieu.x (Oise). D'après M. X. Raspail, l'introduction de cet animal dans la contrée serait de date récente. M. Brumpt annonce son prochain départ pour Oran et se met à la disposition de nos collègues pour toutes les recherches zoologi- ques qu'on voudra bien lui indiquer. DESCRIPTION D'UN GENRE NOUVEAU ET DE SEPT COLÉOPTÈRES EXOTIQUES PAR M. MAURICE PIC. 1° Genre nouveau. [Pour Mezium Echinatinn Peringuay]. M. Perin- guay a décrit de Cape Tovvn (i) comme Meziiini, une très curieuse espèce, que j'ai reçue dernièrement de M. A. Raffray, ce qui me permet d'établir à son profit une coupe généri(|ue nouvelle sous le nom de Mcziomorphum. Le genre Meziomorphum, par la structure de son prothorax, se rapproche très vaguement du genre Mezium Curtis, mais ce pro- thorax e.st très transversal, non revêtu de pubescence dense et par- ticulièrement sculpté, enfin la forme des élytres est bien difTérente, ceux-ci étant anguleux vers les épaules, très peu en forme d'am- (1) Trans. South. Af. 1886, p. H3. 170 SÉANCE DU 8 NOVEMBRF 1898 poule en dessous, nettement ponctuées en dessus. Dans ses con- tours Meziomorphum rappelle un peu le genre Thorictus Germ. Chez M. Echinatum Peringuay le prothorax jaunâtre est bour- souflé, profondément creusé au milieu avec une profonde fossette médiane et orné de dépressions latérales et de sillons sur sa partie antérieure; vu de profil il est élevé au-dessus des élytres. Les antennes et les pattes sont pubescentes de jaune et ces dernières sont ornées extérieurement de quelques longs poils raides en forme d'épines. Les élytres roussàtres sont ornés de lignes longitudinales de fines épines et présentent quelques côtes plus ou moins saillantes. 2» Cinq Ptinus L., du Brésil. Les Ptinus décrits ici, recueillis de septembre à novembre 1897, à Jatahy, dans la province de Goyas, m'ont été cédés par M. H. Donckier. Les trois premières espèces sont voisines entre elles par la structure de leur prothorax dépourvu d'oreillettes et se rappro- chent par là de maculithorax Pic et du groupe européen Gynoptents Muls. et Rey. ; les deux dernières possèdent des oreillettes pileuses et doivent se placer dans le voisinage de tomentosus Boield. Ptinus semibrunneus. — Court et assez large, presque parallèle, noir avec les pattes et la majeure partie du milieu des élytres d'un brun roux ; soies dressées longues et claires. Tête noire, avec les yeux, pas plus large que le prothorax, garnie en avant de pubes- cence blanche ; antennes longues, épaisses, foncées. Prothorax noir, un peu plus long que large, élevé en bosse transversale sur son milieu, celle-ci se dilatant un peu sur les côtés, avec un faible et court sillon longitudinal médian, 1res peu diminué en avant, assez étranglé devant la base, puis un peu élargi ensuite sur les côtés en arrière. Ecusson foncé, presque en triangle. Elytres courts et bien plus larges que le prothorax, droits en avant (avec les épaules obli- quement diminuées antérieurement et saillantes), courtenient atté nues à l'extrémité, peu convexes mais déprimés légèrement vers l'écusson ; ils sont en majeure pnrtie d'un brun roux et ne présen- tent en coloration noire qu'une bordure externe antérieure et une tache scutellaire diminuée en arrière et prolongée un peu après le milieu; stries pontuées, fines sur le disque avec des intervalles assez larges, plus fortes avec les intervalles plus étroits sur les côtés. Pattes assez robustes, d'un brun roussàtre. — Longueur, 2 mm. 2. Espèce particulière dans le genre par sa coloration; élytres moins courts que chez uiucuUthorax Pic avec le prothorax dépourvu de SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898 471 pubesceuce blanche sur la base, la ponctuation élytrale moins forte, etc. Ptinus Thereme. — Peu allongé, presque parallèle, noir orné de dessins blancs avec les pattes roussâlres ; soies dressées longues et claires. Tête noire, avec les yeux pas plus large que le prothorax, garnie en avant de pubesceuce blanche; antennes foncées, assez épaisses, à premiers articles n'étant pas plus larges que longs, les derniers un peu plus élargis. Prothorax un peu plus long que large, élevé en bosse transversale sur son milieu, celle-ci se dilatant un peu sur les côtés, peu étranglé devant la base et droit ensuite sur les côtés, la base légèrement ornée de pubescence blanche fine. Ecus- son large, pubescent de blanc. Elytres bien plus larges que le pro- thorax, peu longs, droits en avant et sur les côtés antérieurs (avec les épaules arrondies et saillantes), un peu atténués à l'extrémité, peu couvexes mais légèrement déprimés vers l'écussou; ils sont d'un noir brillant et présentent sur chacun une fascie sinueuse interrompue, située en dessous des épaules, et deux taches oblique- ment disposées, l'interne près de la suture et au-dessus de l'externe, la fascie et les taches faites d'une pubescence écailleuse blanche ; stries ponctuées modérément fortes sur le disque avec les inter- valles larges, plus fortes sur les côtés. Pattes assez robustes, rous- sàtres. — Longueur 2 mm. 6. Un peu moins large que l'espèce précédente et très caractérisé par ses dessins élytraux. Dédié à Madame Thérèse Pic, qui veut bien m'aider à l'occasion dans mes travaux entomologiques. Ptinus Donckieri. — Peu allongé, subparallèle, entièrement d'un noir métallique brillant, sans taches, avec les pattes en partie rem- brunies; soies dressées longues et claires. Tête, avec les yeux, un peu plus large que le prothorax, garnie en avant de pubescence blanche ; antennes foncées, assez grêles, à articles nettement plus longs que larges. Prothorax à peine plus long que large, élevé en bosse transversale sur son milieu, celle-ci à peine dilatée sur les côtés, assez étranglé devant la base et ensuite un peu élargi sur les côtés en arrière. Ecusson noir, presque triangulaire. Elytres bien plus larges que le prothorax, peu long, droits en avant (avec les épaules arrondies et saillantes) et sur les côtés antérieurs, un peu dilatés après le milieu puis obliquement diminués vers l'extrémité qui est légèrement explanée; ils sont d'un noir métallique, dépour- vus de dessins et présentent des stries ponctuées fortes et des inter- valles peu larges. Pattes peu épaisses, foncées, en partie roussâtres. — Longueur, 2 mm. o. 172 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898 Voisin de l'espèce précédente, mais forme élytrale différente; surtout caractérisé par l'absence de dessins blancs, ce qui lui doune, avec la forme de son prothorax, un aspect à part dans le genre. Dédié à M. Donckier, bien connu dans le monde entomologique. Ptinus goyasensis. — Large, foncé, orné de dessins compliqués, en partie d'un gris jaunâtre, eu partie orangés avec les pattes en majeure partie foncées et irrégulièrement pubescentes; soies dressées de deux tailles, les unes courtes, peu redressées et ordi- nairement claires, les autres plus longues, plus droites et plus ou moins foncées. Tête assez longue mais peu large, très inclinée en avant; antennes assez fortes, un peu diminuées à l'extrémité, claires avec les premiers articles foncés, le premier très gros, les derniers plus longs que larges. Prothorax un peu plus long que large, orné sur son milieu de 4 oreillettes pileuses saillantes, sépa- rées par des sillons profonds, atténué en arrière des oreillettes laté- rales, fortement étranglé en avant de la base et ensuite un peu élargi sur les côtés en arrière; les oreillettes en arrière et le milieu devant l'étranglement sont ornés de poils orangés. Ecusson petit, revêtu d'une pubescence blanchâtre. Elytres très larges et courts, bien plus larges que le prothorax, droits en avant (avec les épaules arrondies, peu saillantes) et sur les côtés antérieurs, courtement atténués vers l'extrémité qui est légèrement explanée, légèrement déprimés en dessus surtout antérieurement; ils sont foncés et ornés de dessins compliqués qui couvrent la majeure partie des élytres en laissant sur leur milieu une grande tache brillante, n'atteignant pas la suture et diminuée en arrière. Le dessin élytral est ainsi composé : 1» suture et extrémité plus ou moins garnies de poils orangés; 2° une bande blanchâtre arquée en dedans, située près de l'extrémité, remontant assez haut sur la suture, celle-ci émettant une courte ligne en arrière et suivie postérieurement de quelques macules irrégulières de même duvet; 3" une sorte de fascie, faite de poils variés, anguleuse en arrière sur son milieu; tout le devant de cette fascie est orné de taches variables plus ou moins rappro- chées de duvet varié. Stries ponctuées peu marquées sur le disque avec les intervalles larges, plus fortes sur les côtés. Pattes foncées, en partie roussàtres, avec les cuisses variablement annelées de pubescence grise ou jaunâtre. — Longueur 3 mm. environ. A placer près de toinentosus Boild; diffère à première vue de cette espèce par les poils orangés de la suture et la disposition pos- térieure des dessins des élytres. Ptinus vittalas. — Assez large, foncé, orné de dessius compliqués, SÉANCE DU S NOVI.MBRB 1898 173 en partie blanc, en partie d'un jaune orangé avec les pattes et les antennes remiirunies; soies dressées de deux tailles, les unes courtes et claires, peu redressées, les autres plus lougues, plus droites et plus ou moins foncées. Tête petite, pas plus large que le prothorax, plus ou moins pubescente; antennes brunâtres, peu fortes, atténuées à l'extrémité avec le premier article gros. Prollio- rax très élargi et subglobuleux en avant, à base élargie après l'étranglement qui est bien marqué, avec 4 oreillettes pileuses, modérément saillantes, les 2 médianes séparées par un sillon très marqué, cet organe orné de taches blanches sur les côtés et en arrière. Ecusson large, à pubescence grisâtre. Elytres foncés, larges et assez courts, droits en avant (avec les épaules arrondies peu saillantes, celles-ci parfois rembrunies) et sur les côtés antérieurs, obli(iuement atténués vers l'extrémité qui est faiblement explanée et plus ou moins roussàlre, légèrement déprimé en dessus, surtout vers l'écusson; ils sout ornés des dessins suivants sur chaque ély- tre : 1" une tache préscutellaire, parfois étendue sur les épaules, et une étroite bordure suturale, celle ci n'atteignant pas l'extrémité, faites d'une pubescence jaune orangée ; 2° des macules variables près de l'extrémité ou sur la suture, parfois réunies, et 3° 3 fascies différentes blanches, la première après les épaules, presque droite ou un peu arquée en avant par côté, la deuxième sur le milieu, courte, oblique partant de la suture, la troisième avant l'extrémité suboblique et arquée eu arrière. Stries ponctuées bien marquées, avec les intervalles peu étroits. Pattes brunâtres, peu longues, pubescentes de grisâtre.— Longueur, 2 mm. 3 à 2 mm. 5. Diffère de l'espèce précédente par les oreillettes latérales du pro- thorax moins marquées, le dessin élytral, etc. 3° Deux Bruchidx ou Mylabridce du Soudan et des Indes. Caryopemon luteonotatus. — Noir, revêtu d'une très fine pubes- cence couchée, jaune sale à l'état frais, plus ou moins glabre à l'état épilé, et orné de dessins à pubescence épaisse d'un gris jau- nâtre ou jaune sale. Tête longue, carénée sur le front; antennes noires, fortement serriformes et dilatées sur le milieu. Prothorax progressivement diminué en avant, sinué sur la base avec le lobe médian très large et en arc.de cercle, les angles postérieurs sail- lants en arrière, orné d'une dépression longitudinale irrégulière suivie disque et de chaque côté d'une large et irrégulière impres- sion; il offre une ponctuation très forte et plus ou moins écartée et il est noir, orné d'une bande médiane étroite située sur le milieu du disque et de deux latérales plus courtes, une de chaque côté, 174 SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898 (ces baudes sont parfois eu partie oblitérées) faites d'une pubes- cence jaune sale ou d'un gris jaunâtre; bords latéraux garnis de même duvet, plus largement en avant. Ecusson petit, allongé, foncé. Elytres foncés, un peu dilatés, arrondis aux épaules, bien atténués à l'extrémité, légèrement tronqués sur cette partie, très déprimés sur leur partie médiane antérieure, finement striés et ornés des dessins (faits d'une pubescence épaisse d'un gris jau- nâtre ou jaune sale) suivants : 1® une sorte d' L renversé sur le milieu de la base près de l'écusson et longeant la moitié antérieure de la suture sans l'atteindre ; 2° derrière cet L, deux macules, la dernière placée un peu en debors et plus petite; 3*^ deux macules sur le milieu des élytres, longitudinalement disposées, la première en dessous des épaules et plus en dehors, la deuxième vers le milieu; 4» deux autres macules allongées près du bord externe, la première plus grande située un peu au-dessous de la médiane antérieure, la deuxième en dessous de la deuxième médiane. Pygi- dium foncé sur sa partie médiane. Dessous du corps très pubescent à l'état frais. Pattes antérieures petites, pubescentes. Fémurs pos- térieurs très épaissis, noirs postérieurement et annelés de gris blanc sur cette partie, ornés en dessous de 3 ou 4 dents longues et d'un appendice subpectiné; tibias postérieurs fortement arqués. — Lon- gueur, 6 7 mm. Indes, collection Pic. Reçu du D'" Staudinger et de M. H. Donckier. Bien différent des C. 4-guUatus Chevr. et hieroglypJiicus Jekel par ses dessins et la majeure partie du dessus du corps glabre ou peu pubescent, au lieu d'être revêtu d'une épaisse pubescence inter- rompue par quelques dessins glabres ou peu pubescents. Caryoborus longipcimis. - En ovale très allongé, à coloration uniforme d'un testacé roussàtre revêtu d'une pubescence cendrée peu serrée. Tète à peine carénée ayant les yeux noirs, très grands. Antennes teslacées, courtes, n'atteignant pas le milieu du corps, relativement minces, à articles peu dilatés et dentés au sommet. Protborax plus large que long, assez diminué en avant, presque droit sur les côtés en arrière, sinué sur la base avec le lobe médian large et subarrondi, les angles postérieurs presque droits. Ecusson petit, subtriangulaire, revêtu d'une pubescence cendrée dense. Elytres tout à fait longs, en ovale allongé (avec les épaules élevées et arrondies), séparément subarrondis à l'extrémité, à peine Gon- vexes, ayant des stries assez marquées avec les intervalles finement ponctuées. Dessous du corps de la coloration du dessin, pubescent. Pygidium non saillant, très pubescent. Pattes d'un testacé roussâ- SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1898 175 tre, les 4 antérieures simples, les postérieures à cuisses très ren- flées munies eu arrière d'une suite de petites dents avec les tibias postérieurs très arqués. — Longueur, 5 mm. 5. Haut-Soudan, collection Pic. Provenant de la collection Hénon. A placer près de (\ paiiidiis Oliv. dont il se distinguera facile- ment, ainsi que des espèces voisines, par ses élytres très longs. Ouvrages reçus depuis le 24 mai 1898 1. C. Bero, Descriptinucs Hydrometridai'uiii novarum Reipuhlicae Argentinae. Comunicaciones del Miiseo nncional de Buenos Aires. I, p. 3-6, 1898. 2. Id., Observations sur l'JEg]ea lœvis (Latr.) Leach. Ibidem, p. 7-8, 1898. 3. Id., Cninunicaciones ictiolôgicas. Ibidem, p. 9-13, 1898. 4. Id., Varitilinn de régime. Ibidem, p. 14-lo, 1898. 5. Id., Lobodon carcinophagus {H. J.) (ir. en el Rio de la Plata. Ibidem, p. 15, 1898. 6. Id., Suhstituciôn de nombres genericos. Ibidem, p. 16-19, 1898. 7. Id., Dolichotis salinicola Uurm. est bona species. Ibidem, p. 23 24, 1898. 1 . R. Blanchard, Hirudinées du musée de Leyde. Notes from Ihe Leyden muséum, XIX, p. 73-113 et pi IV-VI, 1897. 2. Id., Hirudinées des Indes néerlandaises. Zoologische Ergebnisse einer Reise in niederlândisch Ost-Indien, IV, p. 332-3.o6, Leiden, 1897. 3. Id., Aotices bibliographiques : 1, Rodolphe Leuckart. Archives de Parasilo- logie, I. p. 183-190, Paris, 1898. 4. Id. Sur le pseudo-parasitisme des Myriapodes chez l'Homme. Ibidem, p. 452- 492, 1898. K. BoENSEL, Die Lidbcwegungen des Hundes. Giessen, in-8, 42 p., 1897. A. Brauch. t'ber die Mresie der fotalen Harnrohre ttnd deren Fulgezustdnde Giessen, in-8, 3G p. et 3 pi., 1897. 0. Rrettel, liber das anatomische Yerhalten und die pathologische Bedeutuny ziceiteiliger Aortenklappen. Giessen, in-8, 42 p., 1897. E. BccQtov, Ph. Dautzenberg et G. Dollfus, Les Mollusques marins du Rous- sillon, II, n» 13 et dernier, octobre 1898. Ph. Dautzenberg, Coup d'œil sur la faune du département de la Loire-Infé- rieure : Mollusques. Nantes, in-8, 24 p., 3 pi.. 1898. 1..\d. Doi.i.vvs,Note préliminaire sur les Tanaidae recueillis aux Arnres pen- dant les campagnes de rHirondelle {ISfl7-fS8S). Bulletin de la Société Zoologiqiie de France. XXI, p. 207-215, 1897. 2. 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Dans sa dernière séance, le Conseil a décidé également que la Société participerait à l'Exposilion de 1900. On exposera la collec- tion des publications et si possible un certain nombre de spécimens des planches parues dans les Mémoires. M. le Secrétaire général fait l'importante communication sui- vante : Il est à peu près constant que les savants américains avec lesquels j'ai l'honneur d'être en relation me fassent parvenir leurs tirés à part par l'intermédiaire de la Smithsonian Institution, c'est-à-dire par le Service des échanges internationaux. Bien plus, les publi- cations des savants mexicains et canadiens suivent presque toujours la même voie. Il est donc admis en Amérique que le service des échanges internationaux soit libéralement ouvert non seulement aux Sociétés savantes, mais aussi aux particuliers, vraisemblable- ment, pourvu qu'ils occupent dans l'Enseignement une situation officielle. Je n'ai pas besoin de faire ressortir combien une mesure aussi libérale facilite les relations entre les savants des divers pays pour le plus grand bien de leurs études et de la science. La publi- cation d'un mémoire scientifique est presque toujours onéreuse pour son auteur et, comme aux frais considérables qu'entraînent l'impression et la gravure viennent encore s'ajouter des droits de poste très élevés, il en résulte que beaucoup d'auteurs hésitent à distribuer leurs travaux à des collègues qui auraient cependant le plus grand intérêt à les connaître. Je me suis donc adressé à M. le Ministre de l'Instruction publique, par une lettre datée du 10 novembre, et lui ai signalé cet état de choses, très préjudiciable aux intérêts de la science. Je lui ai demandé, en conséquence, de vouloir bien étendre aux auteurs de travaux scientifiques accom- plis dans les établissements de l'Etat (Facultés, Musées, Labora- toires, etc.) la faveur dont jouissent actuellement toutes les Sociétés savantes, c'est-à-dire la possibilité de distribuer leurs publications par la voie du Service des échanges internationaux. Par une lettre en date du 14 novembre, M. le Ministre de Tins- 178 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1898 traction publique me faisait savoir que son Administration se chargerait « de la transmission eu franchise de tous les ouvrages que les Sociétés savantes, les établissements scientifiques et les professeurs français désirent offrir à des établissements ou à des savants étrangers ». 11 suffit que les donateurs se conforment, eu ce qui concerne ces envois, aux prescriptions contenues dans le règle- ment relatif à l'échange des publications entre les Sociétés savantes. Le règlement, modifié suivant l'esprit de la précédente décision ministérielle, est le suivant : Adresser directement au Ministre toutes les publications et annoncer leurs envois par une seule lettre d'avis contenant la liste générale des destinataires, afin qu'il soit possible de vérifier le nombre des exemplaires transmis et de reconnaître quels sont les exemplaires qui manquent, si l'envoi n'est pas parvenu complet. Chaque destinataire doit être classé, dans cette liste, sous un numéro d'ordre, qui est reproduit sur la bande de l'exemplaire qui lui est destiné. La bande de chaque exemplaire doit être en papier très fort, maintenue par une ficelle croisée. Si le nombre total des exemplaires d'un même volume ou d'une même brochure est trop considérable pour être envoyé en un seul paquet, il peut être divisé en plusieurs paquets, dont les envois doivent être successifs (chaque paquet remis à la poste ne doit pas peser plus de 5 kilos). Néanmoins ces envois successifs devront être annoncés par une seule lettre d'avis collective, contenant la liste générale des destinataires, le nombre des paquets et la date de chaque envoi. Tous les envois seront adressés à M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, à Paris {Service des Echanges interna- tionaux) . Tous nos collègues comprendront certainement toute l'importance de cette innovation qui va réduire d'une façon très appréciable les dépenses que chacun de nous doit s'imposer lors de la publication d'un mémoire scientifique. M. le prof. Wardell Stiles fait une communication sur les Oxyures et les Uncinaires parasites du Phoque. SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1898 179 DESCRIPTION D'UN COLÉOPTÈRE LONGICORNE DU TURKESTAN PAR M. PIC. Aganpantlna latior. — Large, noir, revêtu d'une puhescence gri- sâtre presque continue sur les élytres, avec une bordure latérale de poils serrés d'un gris jaunâtre. Tête petite, ornée sur le vertex d'une ligne de poils serrés d'un gris jaunâtre qui se prolonge sur tout le milieu du prothorax; ce dernier un peu élargi en arrière et orné sur chaque côté d'une autre ligne pubescente. Antennes noires, à 3« article et suivants largement pubescents de gris à la base et cou- leur foucière vaguement fauve, le .3e article et les suivants non ornés d'une brosse de poils foncés sur leur extrémité. Ecusson assez large, arrondi en arc au sommet, déprimé au milieu, orné d'une pubescence dense d'un gris jaunâtre. Elytres relativement courts, tout à fait larges aux épaules, bien atténués à l'extrémité, ornés de poils mi-dressés, plus courts postérieurement; ils sont revêtus d'une pubescence grisâtre (passant peut-être au jaune à l'état frais) presque continue, mélangée de points forts, irréguliers et possédant une bordure latérale faite de poils serrés d'un gris jaunâtre. Dessous du corps pubescent de grisâtre. Pattes foncées, revêtues d'une pubescence fine, grisâtre, avec quelques longs poils dressés. Longueur 21 mm. Turkestan (collection Pic). Voisin de lateralis Ganglb. mais ayant une forme élytrale plus courte et plus élargie aux épaules avec le 3^ article dépourvu d'une brosse de poils à son extrémité. NOTE SUR DEUX ÉLATÉRIDES DU CHILI APPARTENANT A LA TRIBU DES LUDIIDES. PAR ED. FLEUTIAUX. La place du Deromeciis paraUelus de Solier est restée douteuse. Les spécialistes se le sont renvoyé mutuellement ; Candèze le rejette et Bonvouloir n'en veut pas. 11 constitue évidemment une de ces formes aberrantes assez nom- 180 SÉAiNCE DU 22 NOVEMBRE 1898 breuses qui relient étroitement les Elatérides et les Eucuémides en s'opposrint à leur séparation comme familles distinctes. En ce qui concerne cette espèce, je me range à l'avis de Bonvouloir. L'épislome, pour être complet, surtout dans la nouvelle espèce décrite plus loin [Protelahr Gennaini) et dans celles de Nouvelle- Zélande qui ont servi au D"" D. Sharp à l'établissement du genre, ne suffit pas pour le placer parmi les Eucuémides, comme l'a fait Candèze. Etant donnée cette opinion, quant à l'espèce de Solier, on ne s'explique pas qu'il en ait eu une toute différente, relativement à celles de Sharp. Tout en accordant une grande importance à l'épistome, il faut reconnaître qu'il n'est pas* l'apanage exclusif des Eucuémides, et qu'on le retrouve à des degrés variables chez les Throscides, les Rhipicérides, les Dascyllides {Brachypscctra), chez certains Parni- des et Anobiides. Bonvouloir a trouvé que chez le Deromecus paral- lelus il est situé sur un plan inférieur à la courbure normale du front, ce qui suffît à lui enlever le véritable cachet qu'il revêt chez les Eucuémides. Candèze avant lui, je l'ai dit tout à l'heure, a pensé que ce carac- tère devait primer tous les autres. Je suis surpris que ni l'un ni l'autre n'ait observé le mode d'in- sertion des antennes qui joue un rôle si important dans la classi- ficatioG. Elles prennent bien naissance dans l'échancrure basale de l'épistome, comme cela a lieu chez les Eucuémides, mais contre les yeux, comme chez les Elatérides. On voit, il est vrai, quelquefois chez les Eucuémides, les antennes insérées près des yeux, mais seulement lorsque la largeur de l'épis- tome à la base ne laisse entre lui et l'œil que juste la place néces- saire; les antennes n'en sont pas moins toujours logées dans le fond de l'échancrure de la base de l'épistome. Chez les Protelater qui nous occupent, le labre est apparent et libre, caractère particulier aux Elatérides proprement dits. Je sais bien qu'il est également distinct chez quelques Eucuémides du groupe de la fin, mais c'est toujours à l'état rudimentaire. C'est dans ce même groupe que la largeur de la base de l'épistome rapproche forcément les antennes des yeux. Le prosternum prolongé en mentonnière a été invoqué par Bonvouloir pour exclure le Deromecus parallelus des Eucnémides. Cependant il est ainsi conformé dans le genre Ceropinjtum, accepté par lui et considéré par presque tout le monde comme appartenant à cette famille, ou formant une subfamille équivalente (Leconte et SKANCR DU 22 NOVEMBRE 1898 181 ITorn). Larordaire, lui, à l'exemple de Latreille, l'a érigé en famille disliiicte ([u'il repousse jusqiies après les Cébrionides et avant les Khipicérides. Par contre, il est tronqué en avant chez certains Elatérides comme il l'est chez presque tous les Eucnémides et les Cébrionides. Le prosternum, terminé en arrière par une pointe plus ou moins longue, logée dans une cavité ou une échancrure mésosternale, caractère propre à tous les Buprestides, Eucnémides, Throcéides, Cébrionides, se retrouve aussi chez Monoramides, Hyrrhides et très souvent chez les Dascyllides. Nous venons de voir que, malgré son prosternum à mentonnière, le genre Cerophytum est un Eucnémide, je pourrais ajouter malgré aussi ses hanches postérieures enfouies, quand elles sont relevées en lame, de manière à cacher plus ou moins les cuisses, chez tous les autres Eucnémides; chez les Elatérides, sauf dans le genre Pachyelnter récemment décrit par M. Lesne; et chez les Throscides, Rhipicérides, Dascyllides, Anobiides. On remarque tour à tour la présence et l'absence de sillons antenuaires aussi bien chez les Eucnémides que chez les Elatérides. Tout ceci prouve qu'il n'y a pas de classification absolument rigoureuse possible et que souvent l'auteur est embarrassé par les exceptions. Il est amené ainsi, par une sorte de compromis, à placer dans les plateau.x de la balance, les caractères différents avec des coefTicients qui représentent la valeur qu'il leur donne. Sans sortir des familles dont il vient d'être question, je citerai encore quelques anomalies remarquables : Le nombre des articles des antennes, qui semble devoir être une base sérieuse de classilication, n'est pas non plus immuable. 11 est normalement de onze chez les Elatérides, pour ne parler que d'eux, à l'exception toutefois du genre Heinirhipus et du Ttlrigus [Ntjcte- rilampus) vclutinua Fleutiaux qui en ont douze, et du Pachyelater qui n'en a que huit. Ainsi le nombre des articles des tarses, qui a servi à une classi- fication généralement admise, n'est pas non plus d'une observation exacte; n'a-t-on pas laissé des genres hétéromères parmi les pen- tamères? Les pattes fouisseuses chez les Dicronyclius, Pachyelater, Physo- (lactylus, et chez les Cébrionides sont une exception due au genre de vie. Les tarses, dans les genres Hemiops et Plectrosternus ressemblent beaucoup à ceux des Rhipicérides et des Dascyllides; ceux de Bull. Soc. Zool. de Fr., 1898. xxiii. — la. 182 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1898 quelques Eucnémides [Galba, Pterotarsus.Tliylacosternus, Soleniscus) ont une certaine analogie avec ceux des IAi^sudius. Les Cébrionides, malgré leurs 6 segments abdominaux, sont con- sidérés par Leconte et Horn comme formant une sous-famille des Elatérides, au même titre que les Eucnémides, Cérophytides, Péro- thopides. Mais tous ces points de ressemblance ne sont rien à côté de cer- taines formes au sujet desquelles on a bien de la peine à se mettre d'accord; ÏHijpocephalus, par exemple, pour ne citer que lui, a déjà été l'objet de bien des propositions. Mais revenons au Deromecus parallelus, dont je m'éloigne. Défini- tivement, je le placerai dans le genre Protelaterde Sharp, avec une autre espèce nouvelle, également chilienne, que M. Germain m'a envoyée dernièrement et à qui je suis heureux de la dédier. Jusqu'à présent, ce genre ne contenait que des espèces de la Nouvelle- Zélande. Candèze, dans son dernier catalogue, l'a classé près des Betarmon, bien qu'il ne considère pas ce genre comme Ludiide. Lacordaire comprend comme Ludiides, tous les Elatérides à front sans carène continue; mais n'a pas à parler du genre Betarmon fondé plus tard par Kiesenwelter aux dépens des Agriotes (carène marginale du prouotum se dirigeant au-dessous de l'œil). Jacquelin Duval conçoit d'une façon différente cette subdivision; il y admet cependant les Betarmon et aussi les Corymbites. — Leconte et Horn (Classif. Col. N. Am.) restreignent les Ludiides à deux genres; ils en séparent les Corynibites, et avec eux les Betarmon. 11 convient de faire remarquer que ces derniers auteurs n'ont étudié que des faunes locales relativement assez restreintes, et que par conséquent ils n'ont pas eu à tenir compte des mêmes raisons que Lacordaire pour établir leurs groupements. Tandis que celui-ci a donné une grande importance à la carène frontale, suivant qu'elle est entière ou interrompue, ceux-là ont pensé devoir baser leur classification surtout d'après la forme des hanches postérieures, brusquement ou graduellement rétrécies en dehors. Encore ne paraissent-ils pas toujours d'accord sur l'interprétation de ces expressions. Enfin Sharp décrit le genre Protelater à la suite les Elater et avant le genre iXeocharis qui appartient, je crois, aux Eucnémides. Il constate le rapport étroit de son nouveau genre avec eux et les Throscides, quant à la conformation de la tête, et déclare qu'elle est un obstacle à la séparation de ces familles. Cette opinion vient à l'appui de l'avis exprimé par Schiodte, qui SÉANCE DU '22. NOVEMBRE 1898 183 groupe ensemble les Elatérides, les Eucnémides et ïluoscides; de la classilicatiou de Kieseuwelter qui réunit les Tliroscides aux Eucnémides, tout eu laissant à part les Elatérides; de celle de Leconte et Horn, eu ce qui touche les Eucuémides par rapport aux Elatérides. Les auteurs américains, d'un autre côté, séparent les Tliroscides eu se basant sur des caractères ayant plus de valeur à leurs yeux que la conformation de la tète : l'immobilité relative du thorax, la place des cavités des hanches antérieures et les antennes quelquefois terminées en massue. Bonvouloir, dans sa monographie des Throscides, repousse l'opi- nion émise par Kiesenwetter, de réunir les Throscides aux Eucné- mides. Il se trouve en cela d'accord avec la classilicatiou proposée, beaucoup plus tard, par Leconte et Horn. Quelques années après, dans sa monographie des Eucnémides, il énumère une foule de raisons pour lesquelles il tient à les séparer des Elatérides en famille distincte. Là ce n'est plus la communion d'idées avec les Américains, relativement à ces deux autres familles. Les Protelater du Chili, décrits plus loin, ne diffèrent de ceux de Nouvelle-Zélande que par la forme des ongles, des tarses qui sont courts, fortement épaissis à la base et unidentés chez les seconds, tandis qu'ils sont tout à fait simples chez les premiers. Protelater [Deromecus] parallelus Sol. Gay, Hist. Chil., V. 1831, p. 15. 6 1/2 à 7 mill. Corps allongé, parallèle, assez convexe; d'un noir peu brillant, couvert d'une pubescence grise peu serrée, obscure en dessus, orné sur les élytres de taches jaunâtres quelquefois effacées et remplacées par la pubescence blanche serrée qui les couvre. Tète prolongée en avant à la façon des Silesis et continuée en épistome en dessous, grossièrement ponctuée. Antennes noires, dentées à partir du quatrième article chez le mâle, cylindriques chez la femelle, dépassant la base du prothorax; troisième article pas plus long que large, un peu plus court que le deuxième; qua- trième presque deux fois plus long que les deux précédents réunis; suivants un peu plus courts, subégaux. Pronotura noir avec les angles postérieurs quelquefois jaunâtres, beaucoup plus long que large, convexe en avant, sillonné au milieu dans toute sa longueur, grossièrement ponctué, marqué de deux impressions en avant et déprimé latéralement de chaque côté ; angles postérieurs longs et divergents. Ecusson cordiforme assez allongé, enfoncé en avant, presque lisse. Elytres noirs parallèles, ornés de taches jaunes recou- 1S4 SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1S98 vertes d'une pubescence blanche serrée ; trois petites disposées en triangle au premier tiers et une bande sinueuse assez large, placée transversalement au dernier tiers et n'atteignant pas la suture ; quelquefois ce dessin est nul et indiqué seulement par la pubes- cence blanche; profondément striés-ponctués. Dessous du corps noir; ponctuation assez forte et serrée sur le propectus, fine sur les autres parties. Mentonnière du prosternum assez abaissée; saillie longue, déprimée, brusquement etrUée au-delà des hanches; sutures sillonnées en avant. Hanches postérieures subparallèles. Pattes d'un brun plus ou moins clair. Tarses à troisième et qua- trième articles munis d'un lobe membraneux. Ongles courts et simples. Chili. Cette espèce offre une certaine ressemblance avec le ProteJater guttalus Sharp, à cause des taches, mais elle est plus grande, d'un aspect moins brillant, l'épistome est graduellement rétréci en avant et tronqué, le prouotum un peu moins long, moins convexe, profondément sillonné au milieu. FiJOTELATER GeRMAINI U. Sp. iO mill. Corps allongé, atténué en arrière, d'un noir brillant avec deux grandes taches rouges à la base des élytres, couvert d'une pubescence grise très clairsemée. Tête plane à ponctuation nette et peu serrée; front impressionné. Carènes sus-antennaires saillantes. Epistome étroit à la base, très élargi au-delà, échancré en avant et découvrant le labre. Antennes noires, dépassant la base du pro- thorax, dentées à partir du quatrième article ; deuxième très petit; troisième un peu plus long; quatrième presque aussi long que les deux précédents réunis; suivants subégaux. Prouotum plus long que large, sub-parallèle, sinué sur les côtés, rétréci tout à fait en avant, assez convexe, sillonné au milieu dans toute sa longueur; marqué d'une tache jaune aux angles antérieurs; ponctuation très écartée, surtout en arrière; angles postérieurs très divergents et recourbés en dedans au sommet. Ecusson noir, subcordiforme, plan, incliné, presque lisse. Elytres atténués graduellement en arrière, noirs avec une large tache rouge à l'épaule n'atteignant pas la suture, ponctués en stries, la rangée suturale enfoncée, les extérieures moins marquées, sauf la dernière. Dessous du corps d'un noir brillant avec la même pubescence grise; ponctuation fine. Mentonnière du prosternum abaissée ; saillie efiiiée, déprimée au SKANCE DU 22 NOVKMBUE 1898 183 sommet: sutures faihlemont sillouuées en avant. Hanclics posté- rieures étroites parallèles. Pattes noires. Troisième et quatrième articles des tarses munis de lamelles membraneuses. Ongles assez longs et simples. Chili. — Forêts qui avoisinent les sources thermales du Chillan (dermain). Cette espèce, par sa coloration, rappelle certains Cardiorliinus noirs à taches humérales rouges. UN CAS D'ALBINISME PARTIEL CHEZ L'ECUREUIL PAR L. PETIT Il y a quelques années, j'ai eu l'honneur de présenter à la Société, à titre de curiosité, un cas (Valbinisme complet chez un écureuil tué dans les Pyrénées. Le cas d'albinisme partiel que je présente aujourd'hui me semble non moins"curieux. L'écureuil moitié brun et moitié blanc, dont je donne ci-contre deux reproductions photo- graphiques, a été tué aux environs de Paris, dans les bois de Grisy-Suisnes (Seine-et-Marne). 186 Séance du i3 Décembre i8g8 PRÉSIDENCE DE M. LE PROF. .lOURIN. M. Janet s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. Verdun, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lille, assiste à la séance. MM. Joîinin et Secques présentent M. A. Brissemoret, chef de laboratoire à la Faculté de Médecine de Paris. 08, rue La Fontaine, Paris. MM. de Dalmas et de Guerne présentent M. J. Versluys, Docti' ès-sciences, 80, Middellaao, Plantage à Amsterdam (Hollande). MM. Oustalet et D^' Marmottan présentent M. Louis Ternier, avocat, 13, rue de l'Ancienne-Comédie, Paris, et à Hoofleur (Calvados). MM. Joubin et R. Blanchard présentent M. Bondouy, préparateur à la Faculté des sciences, Rennes (111e et-Vilaine). Mii*^' SzczAwiNSKA fait une communication sur la structure des cellules nerveuses chez les Sélaciens. M. le Comte de Dalmas annonce son prochain départ pour les îles Bahamas, où il se propose de faire de nouvelles recherches zoolo- giques. SUR LA NON-EXISTENCE DES SERPENTS VENIMEUX TERRESTRES A LA NOUVELLE-CALÉDONIE PAR LE DOCTEUR ED. TROUESSART. Dans le travail que M. J. Palacky vient de publier dans les Mémoires de la Société (XI, 1898, p. 121), sur la Distribution géogra- phique des Ophidiens, l'auteur me cite, « d'après M. Vaillant », comme autorité pour l'existence d'un Xeelaps v.eocaledonicus à la Nouvelle-Calédonie. C'est dans mon livre intitulé : La Géographie zoologique (1890, p. 141), que j'ai indii^ué, sous le nom de Neelaps caIedo7iicus (et non ncocaledonicus), cette pi'étendue espèce. J'avais emprunté ce rensei- gnement à M. C. K. Hoffmann, le rédacteur des Reptiles dans le SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1898 187 grand ouvrai^e de Buonn : Klaxi^en u)ui Ordnunr/pp, des Thienrirhs. Comme j'abordais, à cette époque, pour la première fois l'étude de la distribiitiou des Ophidiens, j'avais accepté sans discussion l'as- sertion d'un naturaliste que j'étais en droit de considérer comme un spécialiste. Bientôt après cependant, notre collègue M. Bavay, si compétent en herpétologie, et qui a pu étudier par lui-même la faune de la Nouvelle-Calédonie, me signalait cette assertion comme une erreur. « Il n'existe pas de Serpents venimeux terrestres dans cette île », affirmait M. Bavay. En même temps, M. le professeur Vaillant appelait également mon attention sur ce point, en me demandant « où se trouvait décrit ce prétendu Nedaps néo-calédonien » ? Ainsi mis en demeure, il me fut facile de remonter à la source de l'erreur. C'est dans le chapitre, d'ailleurs très soigné, que M. C. K. Hoff- mann consacrée la distribution géographique des Ophidiens, et qui est accompagné de tableaux synoptiques montrant la distribution des familles et des genres, que se trouve l'indication suivante : « Neelaps caledonkus Gûnther, Anjials and Magazine Nat. Hist., XI, 1863, p. 24 » (Hoffmann, Bronn's Klass, u. Ordn., Reptilia, III, p. 1788). Or, si l'on se reporte à la description originale de Gûnther, on trouve tout autre chose. L'espèce décrite par Giinther à la page indiquée s'appelle .\eelaps calonotus et provient de Baranquilla (Nouvelle Grenade), c'est-à-dire de la région néo-tropicale, patrie ordinaire des Serpents du ^enveElaps. 11 est dès lors évident qu'en recopiant ses notes manuscrites, M. Hotïmann aura lu « calédoniens » pour « calonotus » et « Nou- velle Calédonie )) pour « Nouvelle Grenade ». On voit que cette erreur, très regrettable, n'est fondée que sur un lapsus calami. J'ai déjà signalé cette rectification à M. le professeur Vaillant. Il est fàoheux que M. J. Palacky n'en ait pas eu connaissance avant de mettre le bon à tirer sur la fin de son mémoire. J'ajoute qu'outre le Typhlops angusticeps Peters, signalé par M. Palacky, il existerait à la Nouvelle-Calédonie une autre espèce de Serpent du groupe des Opisthoglyphes ; c'est VAnoplodipsas viridis Peters [M.-B. Akad. Berlin, 1869, p. 442), qui ne m'est d'ail- leurs connu que par cette description. I 188 Séance du aj Décembre i8g8. PIŒSIDENCE DE M. LE PROF. FILHOL, PRÉSIDENT M. Ch. Janet s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. le Président annonce le décès de M. le D' E. Beltrémieux, président de la Société des Sciences naturelles de la C.hareute-Iufé- Heure. MM. BoNDOUY, Brissemoreï. Versluys et Terxier, présentés à la précédente séance, sont élus Membres de la Société. M. L. Petit fait une comniunicalion sur l'Ornithologie congolaise. M. Secoues prie les Membres de la Société de vouloir bien lui transmettre des renseignements sur l'élevage et l'importation en France de l'Ecrevisse de Russie {Astacus leptodactylus). M. le prof. Filhol se trouvant dans l'impossibilité de rester plus longtemps à la séance, M. Dautzenberg le remplace au fauteuil de la Présidence. M. le prof. KovALKvsKY, de Saint-Pétersbourg, Membre corres- pondant de l'Institut, est proclamé Membre honoraire de la Société. L'ordre du jour appelle le dépouillement du scrutin pour l'élec- tion du Bureau et du tiers sortant du Conseil. MM.Moreau, L. Petit et de VoRGES sont nommés scrutateurs. Sur 423 votants, sont élus: Président : M. Ch. Janet .... par 122 voix. ^ , .- ( M. le prof. Y. Delage. . . 122 » Vice-Présidents: ] ,, , J;,.rp .ai ( M. le D' Trouessart. . . . 121 » Secrétaire général : M. le prof. R. Blanchard . 123 » Secrétaire général adjoint : M. le D'" (îuiart 122 » ^ , . ( M. Neveu-Lemaire .... 122 » Secrétaires : W,f i> k^î» I M. Richard 122 » Trésorier : M. Schlumberger 122 » Archiviste-bibliothécaire : M. Secques 122 » M. Brôlemax 121 )) T^. u 1 /• 1 j M. Certes 122 » Membres du Conseil : \ ,, ,. .^^ M. Marchal 122 » M. Oustalet 122 » Une place se trouvant vacante dans le Conseil par suite de la noniinalion de M. Trouessart en qualité de Vice-Président, M. d. Dollfus est proclamé Membre du Conseil. SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 189 CIRRHIPÈDES NOUVEAUX PROVENANT DES CAMPAGNES SCIENTIFIQUES DE S. A. S. LE PRINCE DE MONACO PAIt CARL W. S. AURIVILLIUS La collection des Girrhipèdes, provenant des campagnes de VHirondrlle (1885-1888) et de la Princesse-Alice (1891-1897), dont S. A. S. le Prince de Monaco a daigné me confier l'étude, contient 43 Lepadidae et Balanidae, dont presque la moitié sont nouveaux pour la science. Parmi ceux-ci se trouvent des espèces très inté- ressantes au point de vue morphologique et systématique; d'autres, déjà connues, contribuent pour une part importante à la connais- sance du développement des Lepadidés des grandes profondeurs de la mer. Sauf quelques espèces de la surface ou des couches d'eau superficielles, Tensemble de la collection témoigne d'une richesse de formes imprévue jusqu'ici pour les abîmes de l'Atlan- tique nord. Pour le moment je me borne à donner un aperçu des espèces nouvelles dans l'espoir de donner par la suite un mémoire détaillé, accompagné de figures et concernant la collection tout entière. Ce mémoire formera un fascicule de l'importante publication con- sacrée par le Prince aux résultats de ses campagnes scientifiques. SCALPELLUM DEBILE, n. Sp. Diagn. Capitulum valvulis 12, ex parte membrauaceis. Carina arcuata, umbone ab apice paullulo remolo, postice plana, margi- nibus carinatis. Lateralia formam V praebentia, umbone ad angulum segmentorum sito (Hactenus : Scalpellum marginatum Hoek, sed :) Cutis non spinosa. Margo basalis scutorum fere reclus. Segmentum tergale scutorum gracillimum a segmento occludenti minus diver- gens, segmeulum carinale tergorum non attiugens. Segmentum occludens tergorum eu m segmento occludenti scutorum arcum aequuin exiguum-nec angulum-formans. Segmentum carinale ter- gorum infra non vel vix dilatatum. Pars prajumbonalis carinae dimidiam partem spatii iuter unbonem carinae et apices tergorum interjecti elficiens. Segmenta lateralium duo fere œque lata, seg- mentum scutale interdum furcillatum. Umbo carinolateralium 190 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 extra carinam vix exstans, segmentis magis divergeutibus. Infra- mediaua basi dilatata. Rostrum triangulare. Pedunculus seriebus circa 9 alternantibus squamarum circa 9 confertoriini instructus. Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 32™™. Latitudo maxima do do 17™™. Longitudo pedunculi exemplaris maximi, llmm. Habit. - StD. 650 (1), prof. 4400™. 1 ex. — Stn. 652, prof. 426 1"^ 1 ex. — Stn. 749, prof. 5005™. 1 ex. SCALPELLUM RIGIDUM, n. Sp. Diag. Capitulum valvulis 13 rigidis, tenuissime striatis, cute pubescenti tectis. Carina arcuata, postice plana marginibus cari- natis, lateribiis distinctis. Subcarina et rostrum desunt. Lateralia minima, triangularia (Hactenus = Scalpclhim vitreum Hoek, sed) : Margines occludentes scutorum tergorumque vix arcum formantes. Terga fere regulariter triangularia, marginibus rectis, carina mediana absente, apice acute exstante (non recurvato). Carina superue fortius curvata. Margo rostralis rostrolateralium marginem scutalem fere aequans. Pedunculus pubescens seriebus circiter octo alternantibus squa marum cire. 10 instructus. Magnit. Longitudo capituli, 29™™. Latitudo maxima capituli, 14™^. Longitudo pedunculi, 7™™. Habit. — Stn. 161, prof. 1267'^'. In Flustra abyssicola Sars, exem- plaria nonnulla pusilla (verisimiliterad hanc speciem referenda).— Stn, 527, prof. 4020>n. 1 ex. — Stn. 650, prof. 4400^1. 1 ex. — Stn. 652, prof. 4261™. 14 ex. — St. 753, prof. 4360™. 1 ex. SCALPELLUM SOROmUM, n. Sp. Diagn. Capitulum valvulis 14 rigidis, cute pubescenti tectis. Carina arcuata. Subcarina deest. Rostrum superficie ovali, sub cute occulta, rostrolateralibas iatera tegenlibus. Umbones carino- lateralium extra carinam valde exstantes. Lateralia triangularia. (Hactenus = Scalpellum velutinum Hoek, sed : ) Carina magis erecta, terga in medio sentis mullo latiora, apices scutorum rétro curvati. Pedunculus pubescens seriebus solum sex alternantibus squa- marum 5 validarum exstantium instructus. (I) Voir la liste ilétaiiléc des localités à la fin de la note. SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 191 Mnijnit. Longitudo capitiili exeinplaris inaximi, 34"^"^. Latitiulo capituli maxima id. id. 20""". Longitudo pediinculi 17n>i". Hab. Stn. 101, prof. 1207™. 1 ex. — Stn. 515, prof. 2028m. 3 ex. SCALPKLLUM MAMILLATUM, n. Sp. Diagn. Capitulum valviilis 14 rigidis. Carina arcuata. Subcarina deest. Rostrum miuutissimum a rostrolateralibus pone occultum. Inframediana umhone termiuali prominulo. (Hactenus, sicut forma lateralium, sculorum, rostrolateralium, inframedianorum etcarino- lateraliiim, =ScalpeUum truncatiim Hock, sed :) Terga Iriangularia, margine occludenti ciim margine occludenti sciitoruin arcum aequum (nec angulum) formante. Carina aequaliter arcuata. Pedunculus seriebus decem squamarum alternantium cire. 12-13 conferlarum, iucequalium, exstautium instructus. AJagnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 20^™ Latitudo maxima capituli )) ll™f"5 Longitudo pedunculi » 7™"^. ^ Hab. Stn. 527, prof. 4020°^. 1 ex. — Stn. 652, prof. 4261°». 1 ex. SCALPELLUM ANCEPS, n. Sp. Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis. Habitu Scapelli abyssicolse Hoek, nempe carina arcuata, plana, marginibus vix carinatis, sub- carina deest; inframedia oblongo-quadrangularia, in medio cons- tricta ; sed : Rostrum minutissimum, cunéiforme. Scuta prope marginem tergalem distincte sinuata, umbone lateralium sinum occupante. Lateralibus sicut in Scapeilo distincto Hoek, sexagonis. Pedunculus brevis, vix pubescens, seriebus octo squamarum alternantium cire. 5 instructus. Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi, 15™°». Latituda maxima capituli » » 7mm. Longituda pedunculi 4mm. Habit. Stn. 652, prof. 4261°». 2 ex. SCALPELLUM MOLLE, n. Sp. Diagn. Capitulum valvulus 14 rigidis, cute pubescenti tectis. Carina arcuata, lateribus leviter convexis. Subcarina deest. Ros- trum verisimiliter sub cute occultum (rostrum exemplaris unici rostrolateralibus corrosis denudatum). Umbo carinolateralium à basi remotus. Lateralia triangularia. (Haclenus = Sca/pp/iMm ?«o/mc- can?/m Hoek, sed :) Scutorum tergorumque margines occludentes inter se angulum non formantes. Margo superior rostrolateralium 192 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 horizontalis. Carinolateralium margines posteriores basi non cou- tiDgentes, vix arcuati. Pedunculus valde pubescens seriebus octo alteruantibus squa- niarum cire. 9 instructus. Magnit. I.ODgitudo capiluli, 28™™. Latitudo maxima capituli, 17™"». Longitude pedunculi, 12'"™. Habit. Stn. 527, prof. 4020™. 1 ex. SCALPELLUM ERECTUM, n. Sp. IHugn. Capitulum valvulis 14 rigidis, cute pubesceuti tectis. Carina arcuata postice plana. Subcarina deest. Rostrum superficie paBne triangulari, sub cute occulta, rostrolateralibus latera tegen- tibus. Umbones carinolateralium extra carinam valde exstantes. Lateralia triangularia. (Hactenus = Scalpellum velutinum Hoek, sed : ) Terga erecta margine occludenti marginem scuto-lateralem fere asquante. Carinae pars superior magis erecta. Carinolateralia altiora. Pedunculus pubescens seriebus cire, novem alternantibus squa- marum 6-12 instructus. Magnit. Longitudo capituli, 20^™. Latitudo maxima capituli, 11mm. Longitudo pedunculi, 8™™. Habit. Stn. 227, prof. 1135'". 1 ex. — Stn. 578, prof. 1165™. 1 ex. Scalpellum grimaldii (1), n. sp. Diagn. Capitulum valvulis 13, validis, nudis ; primariis (scit. sentis, tergis et carina). lougioribus, trigono-pyramidalibus ; sccun- dariis (scit. subcarina, carinolateralibus, lateralibus, rostrolatera- libus et rostro) brevibus, incurvatis, basin illarum seriebus tribus cingentibus ; omnibus reticulatostriatis. Apices scutorum tergo- rumque prominentes, apex carinae — saltem apud seniores — inler terga incurvatus vix latens. (Hactenus = Sfirt//«'//wm gemma Aur., sed :) Scuta longitudinem tergorum fere aequautia. Terga apice non retroflexo, fere in medio carinata. Carina erecta, basin scutorum infra attingens. Subcarina tertiam modo partem rostri aequans. Lateralia inœqualia, lata. Pedunculus brevis, subconicus squamis validis, imbricatis, appressis, rotundatis. (I) A nominc principis serenissinii Albert I de Monaco app(>llatum. SÉANCE DU 27 DKCF.MBRF. 189S 193 J/a^fH/V. Long^itudo capituli, .'iOm™. I.atitudo niaxima, 21')^^. Longitudo peduuculi, 10'"'», llahil. Slu. 584, prof. 845"», 1 ex. — Stn. 602, prof. 1230m, 2 ex. SCALPELLUM CALYCULLS, H. Sp. Diagn. Capitiiluin valvulis 14, validis oudis; primarm (scit. scutis, tergis et carina) longioribus, trigono-pyramidalibus; secun- (lariis (scit. subcariua, cariuolateralibus, lateralibus, rostrolatera- libus, rostro et subrostro), brevibus, apicibiis incurvatis, basin illariim seriebiis tribus cingentibus ; omnibus plus minusve distincte reticulato striatis. Apices scutorum, tergorum et (apud juniores) carinae proiniuentes (apex carinae seniorum vix inter ttTga latens). Pedunculus verticillis cire. 18 confertis squamarum rigidarum, exstantium, alternantium instructus (Hactenus = Sca- pelliim gemma Aur., sed :). Terga apice erecto, sicut scuta fere in iiiedio carinata. Carina (prœsertim in junioribus) erecta, basin scutorum infra (vix) attingens. Subcarina subrostrum lougitudine et latitudine fere aequans, rostro minor. Lateralia inaequalia, lata. Magnit. Longitudo capituli exemplaris maximi IT^m. Latitudo capituli maxima (inter apices subcarinaetrostri) exemplaris maximi 15™"i. Longitudo pedunculi 8"^™. Habit. Stu. 584; prof. 845". 3 ex. — Stu. 838, prof. 880™. I ex. SCALPELLUM FALCATL'M, U. Sp. Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis, cute brunnea tectis ; ]ni- mariis (scit. sentis, tergis et carina) longioribus, trigono-pyrami- dalilnis; secnndariis (scit. subcarina, carinolateralibus, lateralibus, rostrolateralibus, rostro et subrostro) brevibus, apicibus (rostri subrostrique exceptis) incurvatis, basin illarum seriebus tribus ciu- gentibus ; omnibus plus minusve distincte reticulato-striatis. Apices scutorum tergorumque prominentes. {iiaclenus = Scalpellnin gemma Aur. et ScalpcUum calyculus n. sp. — vide supra — , sed : ) Cariua fortiter curvata apice inter terga latente. Terga et scuta non erecta, sed prona, haec in medio carinata. Rostrum et subrostrum exstantia, illum subcarinara longitudins fere œquans. Lnteralia inaequalia. lala. Pedunculus longior, paene cylindricus, verticillis confertis squa- marum instructus; squamis minutis, in parte inferiori conicis, in parte superiori rotundatis, sat appressis. 194 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 11 ,Uagnit. Longitudo capitiili, 10™™. Latiludo maxima capituli (inter apices rostri et subcariuae), 7m™o. Longitudo peduDculi, 7™™. Habit. Stn. 234, prof. 434™. 1 ex. SCALHELLUM INCISUM, U. Sp. Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis, cute pubescenti tectis. Carina arcuata. Subcarioa deest. Rostrum superficie minuta trian- gulari (lateribus rostrolateralium verisimiliter occulta;. UuTbo carinolateralium paene ad basin situs. (Hacteous : Scalpellum antarcticum Hoek, sed : ) Scuta margine laterali distincte, sed leviter siuuato. Inframediana graciilime triaogularia. Carinoiateralia mar- gine interiori — lateralia versus — fere recto, contra carinam augulum acutiorem quam apud S. antarcticum formantia. Pedunculus pubescens seriebus octo squamarum cire, olatarum, exstantium, confertarura instructus. Magnit. Longitudo capituli exemplaris niaximi, 13™™, Latitudo » » » Longitudo pedunculi Habit. Stn. 616, pr(jf. 1022™. 3 ex. Scalpellum pusillum, n. sp. Diagn. Capitulum valvulis 14, rigidis, cute pubescenti tectis. Carina arcuata. Subcarina deest. Forma carinae, carinolateralium, inframedianorum, lateralium et scutorum sicut in Scalpello niinuto Hoek, sed terga magis prona, rostrolateralium bumiliora ; rostrum minutum superficie triangulari. Pedunculus pubescens seriebus cire. 7-8 squamarum alternantium confertarum instructus. Magnit. Longitudo capituli, 3™™o. Latitudo maxima, 2™™. Longitudo pedunculi, 2™™. Hab. Stn. 161, prof, 1267™, 3 ex. — Stn. 188, prof. 2000™, 2 ex. {verisimiliter ad banc speciem referenda). POECILASMA UNGUICULUS, U. Sp. Dm^n. Valvulae 5 (tergis praesentibus). Terga infra acute (vel non abrupte) desinentia. Scuta non divisa (Hactenus = P. cra.s'^?/m Graj% sed :). Scuta angulato-ovalia costisbinis radiantibus, margine basali oblique acclivi. Carina ascuto paullulo remola, parti inferiori non incurvata. Terga parva, carina vix latiora, supra apices scuto- rum non porrecta. SÉANCE DU 27 HKCEMBRE 1898 195 Pedunciilus brevis, obconicus (cfr. F. fissum vel P. eburneniii .') Habit. Stn. 838, prof. 880"". 2 ex. Verruca recta, n. sp. Diagn. Testa sat depressa. Sciitum mobile subtns impressione musculi iustructuni ; crista articularis inferior superiori latior. (Hacleuus= V. Icerigata Sow., sed : ) Crisla Siperior scuti vix cons- picua ! Crista articularis superior tergi niobilis apice rotiindato, média ceteris nonnihil brevior, ab interiori parte non conspicua, inferior non expansa. Margo articularis operculi (h. e. scuti et tergi mobilis) plane rectus. Superficies testa lineis solum incrementi — non costis longitudinalibus — instructa. Mmjnit. Dimetiens maxima textae 8°i™. Latitudomaxima (= basis) operculi, 4™™o Altitudo maxima 3™°". Ihibit. Stn. 227, prof. 1 135^, 2 ex.— Stn . 242, prof. 861^.— Stn. 533. prof. 1385^,2 ex.— Stn. 6U2, prof. 1230'°, 1 ex.— Stn. 616, prof. 1022^, 3 ex. — Stn. 618, prof. 1143™. Ex. nounulla. Verruca cost.\ta, n. sp. Diagn. Testa non depressa. Sculum mobile costa longitudinali una margini tergali proxiraa instruclum. Apex carinae non acute prominens. (Hactenus= F. incerta Hoek, sed : ) Tergum mobile fere rhombicum costis articularibus 5, quarum secunda {— supe- riori proxima) minima, instructum. Scutum mobile costis (vel cristis) articularibus 4, quarum ceteris paullo latior. Scutum ter- gumque immobilia infra margines articulares inter se angulum obtusum formantes, costis binis instructa; tergum scuto altius. Carina valvulas ceteras superat. Valvulae omnes striis incrementi distinctis latis, valvulae testae insuper costis longitudiualibus plus minusve distinctis instructae. Magnit. Dimetiens maxima testae, S^"™. Altitudo maxima » 3'^'^3. Latitudo )^ operculi, 4mm. Altitudo » )) 3mm. Ilahil. Stn. 198, prof. 800^. — Stn. 198. 2 ex. in Fiisus Borngei Fischer. — Stn. 227, prof. 1135^. 1 ex. — Stn. 234, prof. 454™. 2 ex. in Turbo peloritanm Canbr. et in Fusus Bocagei Fischer. — Stn. 503, prof. 748-1262^. Ex. non nuUa. — Stn. 587, prof. 793^. 1 ex. in Fusus Bocagei Fischer. — Stn. 616, prof. 1022™. 2 ex. 196 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 Verruca -■equaus, n. sp. Diagn. Testa non depressa. Scutum mobile Costa longitudinali una margini tergali proxima iiistructum. Apex carinae non exstans, (Hacteniis=F. incerta Hoek,sed :) Tergum mobile, (ère rhombicum, costis arlicularibus 3, quarum média longitudinem superioris fere aequans, instruclum. Scutum mobile costis arlicularibus solum 2 (costalongitudinali harum una). Scutum tergumqueimmobiliainfra margines arliculares, inter se angiilum obtusum formantes, costa singula instrucla, in scuto a margine magis quam in tergo remota ; tergum scuto non altius. Rostrum altitudine carinam fere aequans. Valvula omnes striis incrementi distinctis latis — nec costis longi- tudinalibus — instructa. Magnit. Dimetiens maxima testae, o.oi^". Altitudo )) » 3,5""". Latitudo » operculi, 3,5™™. Altitudo » » 2,5™™. Habit. - Stn. 227, prof. 1135™. 1 ex. — Stn. 553, prof. 1385"!. 1 ex. — Stn. 616, prof. 1022™. 2 ex. Veuruca inermis, n. sp. Diagn. Testa non dcpressa. Scutum mobile costa longitudinali una margini tergali proxima instructuni. Apex carinae non acute prominens (Hactenus = V. incerta Hoek, sed:). Tergum mobile inaequaliter rhombicum costis3, quarum média brevis in incisuram desinens. Scutum mobile costis articularibus 2 (côsta longitudinali excepta) gracillimis, parum conspicuis prœditum. Scutum ter- gumciue immobilis infra margines arliculares, inter se angulum obtusissimum formantes, costis (vel potius sulcis) 2 tenuissimis inter se approximalis sed a marginibus arlicularibus valde diver- gentibus spatio lato triangulari interjecto. Tergum immobile scuto non altius. Carina valvulas ceteras altitudine superans. Valvulae omnes slriis incrementi distinctis latis — non costis longitudina- libus — instructae. Magnit. Dimetiens maxima teslae 6mm. Altitudo » )) {— carinae) ^^m. Latitudo » operculi 5">'". Altitudo » )) 3""". Itabit. Stn. 616, prof. 1022™. 2 ex. Verruca crenata, n. sp. Diagn. Testa non depressa. Scutum mobile costa longitudinal! SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 197 una margini terg;ali proxima instructum. Apex carinae non acule proiniueus. (Hacleuus^K. incerta Hoek, sed :). Tergum inéequaliter quadraugulare, costis ut videtur 3, quaruni duae duplices, instruc- tum. Scutum mobile costis articularibus 2 (costa lougitudinaii excepta) gracilibus prœditum. Scutum tergumque immobilia infra margines arliculares, iuter se augulum obtusum formantes, costis 3-4 pauUos curvatis, ab apicibus radiantibus instructa. Tergum immobile scuto altius. Cariua valvulas coteras altitudine superans. Valvula omues striis iucrementi creberriuiisoruatae. Magnil. Dimetiens maxima testae, 2n>m. Altitudo » » 2mrao. Latitudo o operculi 2'°'no. Altitudo » )) 2"'^, Habit. Stn. o84, prof. 845°^. Ex. nonnuUa. Verruca gornuta, n. sp. Diagn. Testa non depressa. Scutum mobile costis longitudina- libus 3, quarum exterae minus exsculptae (Obs. uou nisi in Verruca nexa Darw. costae tresscuti mobilis adsunt). Tergum mobile oblique quadraugulare costis tribus, incisuris duabus marginis inter se separatis, média superiori pauUo longiore instructum. Scutum mobile costis articularibus 2, quarum superior inferiori circiter dimidio longior. Scutum tergumque immobilia infra margines articulares inter se lineam fere rectam formantes costis a singulo apice radiantibus 4-5, crebris. Tergum immobile scuto altius apice retroflexo, Cariua valvulas ceteras altitudine superans. Rostrum apice libère exstante. Maynit. Dimetiens maxima testae, 3'°ino. Altitudo » » 3ni«i. Latitudo » operculi, 3mm. Altitudo » » 3mm. Habit. Stn. 234, prof. 454^. 2 ex. — Stn. o87, prof. 793^. 3 ex. — Stn. 597-", prof. 523^. 3 ex. Verruca sculpta, n. sp. Diagn.TesVd non depressa. Scutum mobile Costa longitudinali una margini tergali proxima instructum. Apex carinae non acutepromi- nens (Hactenus = Y. incerta Hoek, sed:). Tergum inœqualiter quadraugulare costis 3, quarum superior ut média a;quales infe- riori breviores. Scutum mobile costis articularibus 2, quarum superior gracillima fere occulta, inferiori dimidio brevior. Scutum Bull. Soe. Zool. d€ Fr., 1898. xxiii. — U\ 198 SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1898 tergunique imiiiobilia infra margiiies articulares lineam fere rec- tam (autleviter curvatam) inter se formantes, costis 5-6 ab apicibus radiantibus instructa. Tergum immobile sciito non altius. Carina valvulas esteras paullo superat. Valvulae testae minus distincte longitudinaliter costatae. Valvulae omnes striis incrément! distinctis sat crebris. Magnit. Dimetiens maxima basis testae 10""!. Altitudo » testae 1^^^. Latitude » operculi T^mg. Altitudo » )) 4mra5, Habit. Stn. 234, prof. 454"». 1 ex. en Z O S % (« a rJ^A^TE Latit. N. LONGIT. 0. (paris) Profon- deur en mètres 161 2 août 1887 . 46»04'40" 49''02'30" 1267 Près Terre-Neuve. 188 17-18 juillet 18e 8. 38 ■59' 30 41' 12" 2000 Açores 198 25 — - .38''26'25" 30 59'10" 800 — 227 15 août . 38"23' 30''46'52" 1135 — 234 19 - - . 39°01'40" 30''15'40" 454 — 242 22 — - . 38"48'30" 30''19' 861 — o03 29 août 1894. . . 47" 10' 8"08' 1262-748 Au larfi;e de Brest- ol5 17 juin 1895. . 38"21' 12<-02' 2028 Côte de Portuiial. 527 25 - — . . 38'09' 25'3C)' 4020 Açores. 553 3 juillet— . . 37»42'40" 27''25,30" 13S5 — 578 14 - - 38°26' 28"51' 1165 — 584 16 - - , 38''3r 20"09'30"- - 845 — 597 23 — - . . 38»27' 30"23'40" ;;23 — 602 24 — - . 38"38'30" 30''33'20" 1230 — 616 1 août — . 38"47'40" 30"37'20" 1022 — 618 i - — . 38<'52'45" 30''26'15" 1143 — 650 i2 juin 1896 . 36''54' 23''06'30" 4400 1 652 23 — - . 36-55' 24°43' 4261 Entre le Portugal 749 16-17 août 18! •6. 38°54' 23"27' 5005 et les Açores. 753 18-19 — — 39°50' 20"18' 43(îO 838 22 juillet 1897 , 37"55' 27"44' 880 Açores . 199 ESPÈCES ET (.ENRES NOUVEAUX DKGRITS DANS LE BULLETIN DE 1898 ECHINODERMES Pages Pages Deima atlanticum Hérouard. . . 88 Ophiolhrix innocens Kœhler . . IGi Gordiens Chordodes Diigesi Camerano. . . 73 Clwrdodes Grifflni Cam ... . 73 CÉPHALOPODES Grima Iditeuthis Richardi Joubin 101 CiRRHIPÈDES Scalpellum débile Auriviliius . . 189 Scalpellum incisum A. . . . . 194 — rigidum A 190 — pusillum A 194 — sordidum A 190 Pœcilasma unguiculus A . . . . 194 — mamillatuin A. . . 191 Verruca recta A 195 — anceps A 191 — costata A 195 — nwlle A 191 — œqualis A 196 — erectum A. ..... 192 — inermis A 196 — Grimaldii k 19i — crenata A 196 — Calyculus A 193 — cornuta A 197 — falcatum A. . . . . 193 — sculpta A 197 ISOPODES Mesarmadillo senegalensis A. Porcellio Nodieri A. D 124 Dollfus 122 — lœvissinius A. D. ... 133 200 Insectes Pages Sisyphus Regnardi Alluaud ... 64 Xylophilus {? Pseudeuglenes) Al- luaudi Pic 69 Xy lophilus (? Pserideug lenes) mau- ritiensis, Pic 09 Xylophilus (? Ariotus) soarezicus Pic 70 Xylophilus {? Euglenes) dilali- cornis Pic 70 Xylophilus {Euglenes) uiaculipen- nis Pic 71 Pages Meziornorphum (n.g.) échinalum Periaguay 169 Ptinus seoiibrunneus Pic. . . . 170 — Theresae Pic 171 — Donckieri Pic 171 — goyasensis Pic. ..... 172 — vittatus Pic 172 Caryopemon luteonotatus Pic. . 173 Carynborus longipennis Pic. . . 174 Aganpanthia lalior Pic 179 Frotelaler Gcrmaini FleuUaux . 184 201 TAIÎLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS Pages Ch. Alluaui). — Les Lamollicornos coprophages des îles Mascareignes et Séchellcs "'^ C. AuRiviLLius. — Cirrliipèdes nouveaux provenant des campagnes scienti- fiques de S. A. S. le Princt; de Monaco 189 Bavay. — Note sur les Mollusques du canal de Suez 161 L. Camerano. — Gordiens du Mexique 73 L. CuÉNOT. — Les Moyens de défense chez les animaux 37 — — La fausse liomochromie de Veailia macularia L., à propos d'une note de M. Plateau 99 E. Deschamps. — Note sur muilla mura L. et M. inaculata Cyrille, de l'île de Chypre 90 A. DoLLFCs. — Note sur les Isopodes terrestres du Sénégal 122 _ _ Voyage de M. G. Buchet aux îles Canaries et sur les côtes méridionales du Maroc (1896-97). Isopodes terrestres 131 Ed. Fleutiaux. — Note sur deux Elatérides du Chili appartenant à la tribu des Ludiides 179 H. G.\DEAU DE Kerville. — Sur la faune des Vertébrés sauvages de la Normandie o8 J. GuiART. — Compte-rendu sommaire du quatrième Congrès international de zoologie, tenu à Cambridge (Angleterre) en août 1898 .... 133 E. Hérouard. — Note préliminaire sur les Holothuries provenant des dra- gages du yacht Princesse-Alice 88 A. L. Herrera. — Sur la démonstration de quelques faits intéressant l'hé- rédité et la consanguinité 78 — — Sur le protoplasma synthétique et la force vitale. ... 118 — — Mouvements du protoplasme par dégagement d'acide carbonique 121 — — Sur la manière de produire certains mouvements ami- boïdes par un dégagement d'acide carbonique 128 202 Pages Ch. Janet. — Conservation des matériaux inclus dans la paralïine et inalté- rabilité de l'albumine de Meyer 117 — — Observations de M. Piepers sur les Chenilles myrmécoïdes. . 130 L. JouBiN. — Observations sur divers Céphalopodes (Quatrième note). Gr*- malditeutlns Richardi 101 — — Observations sur divers Céphalopodes. Cinquième note : sur le genre Cucioteuthis 140 R. KœHLER. — Description d'une Ophiure littorale nouvelle de l'Océan indien : Ophiothrix innocens 164 M. Neveu-Lemaike. — Note sur un jeune Mouton triocéphale 82 L. Petit. — Un cas d'albinisme partiel chez l'Ecureuil l8o M. Pic. - Authicides et Xylophilides de la région malgache et d'Afrique dans la collection de M. Ch. Alluaud Ij7 — — Description d'un genre nouveau et de sept Coléoptères exotiques . Ui9 — — Description d'un Coléoptère longicorne du Turkestan 179 F. Plateau. — L'homochromie de la Venilia macularia L 87 X. R.\sPAiL. — A propos d'un œuf nain de Linotte vulgaire. . 94 J. Richard. — Copépodes et Cladocères de l'île Borkum 166 R. RoLLiNAT. — Sur l'accouplement des Ophidiens à la fin de l'été et au commencement de l'automne 39 Ed. Trouessart. — Sur la non existence des Serpents venimeux terrestres à la Nouvelle-Calédonie 186 203 TAIU.E PAR UliDUb: DES MATIÈRES Pages Liste des Membres .... v Liste géographique des Membres xxi Liste des Membres décédés . x.wi Bureau et Conseil xxvii Liste des Présidents depuis la fondation de la Société . . . xxviii Séance du 11 janvier 1898. '. . . 1 — 25 — 16 — 8 février 17 — 21 — (cinquième Assemblée générale annuelle) 19 — 8 mars 73 — 22 — . . 78 — 26 avril 84 10 mai 93 — 24 - 98 — 14 juin . 114 Excursion du Havre 114 Séance du 28 juin. 117 — 12 juillet 121 — 26 - 127 Congrès de Cambridge 135 Séance du 25 octobre 148 — 8 novembre. 169 — 22 - 177 — 13 décembre. 186 — 27 — 188 Espèces et genres nouveaux décrits dans le Bulletin de 1898 199 Table des matières par ordre alphabétique d'auteurs 201 Table des matières . 203 le Secrétaire général adjoint. Le Secrétaire général, Gérant, D' J. GUIART. Prof. R. BLANCHARD. 1