rte" sis se A ed È € + fe yes fe der se te OR ER … CRT An & à : RETURN TO LIBRARY OF MARINE BIOLOGICAL LABORATORY WOODS HOLE, MASS. LOANED BY AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY LE BULLETIN + DE SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE - DE BELGIQUE DE LA Gand, imp. C. Annoot-Praeckman, Ad. Hoste, sucer, BULLETIN SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE FONDÉE LE 1* JUIN 1862 a TOME TRENTE-UNIÈME 2 Ô Di BRUXELLES AU SIÉGEUDE LA SOGIETÉE JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT 1892 Meet e | mitislin pe r” c à e Le | sal (NP ARE TIR : hé ii tnt os © Te, | C2 : L 4 UE UT Le . NS PAMRIQUFON LEE Lie MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE ——————— TOME TRENTE-UNIÈME PREMIÈRE PARTIE ANNÉE 1892 BRUXELLES AU SIÉGE DE LA SOCIÉTÉ JARDIN BOTANIQUE DE L’ÉTAT MANIFESTATION EN L'HONNEUR DE M. F. CRÉPIN. BRUXELLES, 6 DÉCEMBRE 1891. COMPTE-RENDU PUBLIÉ AU NOM DU COMITÉ ORGANISATEUR, PAR L. ERRERA er TH. DURAND, secrétaires. QE Dans une réunion oflicieuse tenue le 5 mai 1891, les membres du Conseil de la Société royale de botanique de Belgique décidèrent qu'une manifestation serait organisée en l'honneur -de M. Francois Crépin, à l’occasion de la vingt-cinquième aunée de son Secrétariat. Un bureau provisoire, composé de MM. A. Gravis, président, L. Errera et Th. Durand, secrétaires, fut chargé de s’oc- cuper de la formation du Comité définitif. Les adhésions arrivèrent rapidement et en grand nom- bre. Le 31 mai, le Comité d’organisation était constitué. Le bureau provisoire fut confirmé dans ses fonctions et complété par l’adjonction de M. L. Coomans comme tré- _ sorier. Il fut décidé qu’une circulaire signée par tout le Comité serait envoyée aux membres belges et étrangers de la Société de botanique, à divers membres des autres Sociétés 8 scientifiques belges, aux directeurs des principaux Jardins botaniques et à quelques autres botanistes distingués de l'étranger. Voici cette circulaire: Bruxelles, le 1er août 1891. « Monsieur, « Au mois de décembre prochain, il y aura vingt-cinq « ans que M. F. Crépin, directeur du Jardin botanique de « l'État, remplit les fonctions de secrétaire de la Société « royale de botanique de Belgique. Le Conseil de la Société a pensé qu’il convenait de saisir cette occasion pour donner à ce botaniste distingué une marque durable « de reconnaissance et de sympathie. Un Comité a été constitué en vue d'organiser cette manifestation. « Les grands services rendus par M. Crépin sont appré- « ciés par tous ceux qui, de près ou de loin, s'intéressent « à la science. Vous connaissez le dévouement infatigable « qu’il n’a cessé de montrer à la Société de botanique, « l'impulsion énergique qu'il a communiquée par son « exemple et par ses travaux à l’étude de la flore indigène. « Ses titres scientifiques n'ont pas besoin d'être rappelés. Avec une égale compétence, 1l a abordé les questions «les plus difficiles de phytographie et de paléontologie végétale. Comme professeur, M. Crépin a, pendant de « longues années, contribué au progrès de l’enseignement « horticole en Belgique ; comme directeur du Jardin bota- « nique de l’État, il a su mettre cet établissement au « premier rang et lui attirer la haute estime des savants « étrangers. Îl en a fait une grande école d'enseignement « pour ceux qui se consacrent à la science, comme pour « ceux qui s’adonnent à la pratique, A £ À 9 « Vous voudrez, nous n’en doutons pas, répondre à « notre appelet honorer en M. Crépin l'observateur sagace, «le confrère excellent, le guide toujours bienveillant « et sûr. « La manifestation a été fixée au dimanche 6 décem- bre 1891, date de l’assemblée générale de la Société « royale de botanique. Un album contenant les noms de tous les souscripteurs sera remis à M. Crépin. Les som- « mes recueillies serviront à lui offrir un souvenir et à fonder un prix de botanique qui portera son nom. « Chaque souscripteur recevra avec le compte-rendu de la manifestation un portrait du jubilaire. « Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de notre con- « Sidération distinguée. & A À & LE COMITÉ ORGANISATEUR : A. Gravis, professeur à l’Université de Liège, président de la Société royale de botanique de Belgique, président du Comité. L. Exrera, professeur à l’Université de Bruxelles, président de la Société belge de microscopie, secrétaire. Ta Durawo, aide-naturaliste au Jardin botanique de Bruxelles, secrétaire. L. Coomaxs, trésorier de la Société royale de botanique de Belgique, 62, rue du Poinçon, à Bruxelles, trésorier. A. AscnersoN, professeur à l’Université de Berlin. C. Bacuer, membre du Conseil de la Société royale de botanique de Belgi- que, à Louvain. H, Baizcow, professeur à la Faculté de médecine de Paris. C.-E. Berrran», professeur à la Faculté des sciences de Lille. J.-E Boumer, professeur à l’Université de Bruxelles. En. Bureau, professeur-administrateur au Muséum d’histoire naturelle de Paris. J.-B. Canxoy (chanoine), professeur à l'Université de Louvain. J. Carruyvezs, directeur au Ministère de Agriculture, à Bruxelles. H. Curisr, président de la Société suisse de botanique, à Bâle. P.-G. CLuysenaar, membre du Conseil de la Société royale de botanique de Belgique, à Huy. k M. Connu, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle de Paris. A. pe Cannozce, associé étranger de l’Institut de France, à Genève. E. pe Hewricourr pe Grunxe (comte), président de la Société royale de Flore, à Bruxelles. À C.-H. DeLocxe, aide-naturaliste au Jardin botanique de Bruxelles. 4 F. ve Minnezeer, président de la Société royale Linnéenne, à Bruxelles. Evo, ne Sezvs LonccæamPs (baron), sénateur, membre de l’Académie, à Waremme. : H. Doucer, président du Conseil de surveillance du Jardin botanique de # Bruxelles. | 0. Drupe, directeur du Jardin botanique de Dresde. T. Dyer, directeur des Jardins royaux de Kew. : A. Enccer, directeur du Jardin botanique de Berlin. 3 A. Gizxiner, professeur à l’Université de Liège. OI E. Hewwequin (colonel), président de la Société malacologique, à Bruxelles: P.-J. Kozrz, vice-président de la Société botanique du Grand- Duché, à À #4 } Luxembourg. H. La FonTaine, président du Club alpin belge, à Bruxelles. & A. Lamesre, secrétaire de la Société entomologique de Belgique, à Bruxelles. 4 J. Lance, directeur du Jardin botanique de Copenhague. J.-B. Lecoyer, membre du Conseil de la Société royale de botanique de Belgique, à Beauwelz. Ve ” G. Locmenies, membre du Conseil de la Société royale de botanique de bol? # gique, à Leuze. L. Lupeers, chef de culture au Jardin botanique de Bruxelles. | 4 E, Mauinvau», secrétaire général de la Société botanique de France, à Paris. AE E. Mancuaz, conservateur au Jardin botanique de Bruxelles. UE E. Martens, professeur à l'Université de Louvain. aie es MaxweL-T. Masrers, rédacteur en chef du Gardeners? Chrontéle, à Lon- * dres. ie À C.-A.-J. Ounemaxs, professeur à l’Université d'Amsterdam. S : E. Pyxaenr-Van Gesrr, horticulteur, à Gand. "L E. Romicas, directeur de l'École d’horticulture de l'État, à Gand. P.-A Saccanpo, professeur à PUniversité de Padoue. } " 7. *1 F" 11 | - ? 4 à S. ScRWENDENER, professeur à l’Université de Berlin. W.-F.-R. Suninear, directeur du Jardin botanique de Leyde. à C. Van Bausexe, professeur à l’Université de Gand. + À. Wesmaez, membre du Conseil de la Société royale de botanique de Bel- gique, à Nimy (Mons). M. Woroniwe, botaniste à Saint-Pétersbourg. # : Cet appel fut accueilli avec un véritable enthousiasme et le Comité recut des adhésions de centaines de botanistes et d’horticulteurs d'Europe, d'Asie et d'Amérique. La Société botanique du Grand-Duché de Luxembourg, affirmant une fois de plus les liens d’indissoluble amitié qui l’unissent à la Société de botanique de Belgique et à ge” éminent secrétaire, a adressé une circulaire spéciale à - tous ses membres pour les inviter à s’associer à la mani- «+ festation. vor ————_——_——— .(.* # "1 Pr Séance solennelle du 6 décembre 1891. À trois heures précises, le héros de la fête est introduit * dans la grande salle des herbiers du Jardin botanique de : Bruxelles, qui avait été ornée pour la circonstance de drapeaux et de fleurs. . M. A. Gravis, professeur à l’Université de Liége, pré- side, ayant à sa droite M. F. Crépin, et à sa gauche M. De Bruyn, ministre de l’Agriculture, de l'Industrie ‘et des Travaux-publies. Sur l'estrade prennent encore _ place : MM. Buls, bourgmestre de Bruxelles, Steurs, bourgmestre de St-Josse-ten-Noode, le baron de Selys . Longchamps, sénateur, délégué de l'Académie royale et des Sociétés savantes de Belgique, H. Doucet, président du Conseil de surveillance du Jardin botanique, Bertrand, professeur à la Faculté des sciences de Lille, P.-J. Koltz, » vice-président de la Société botanique du Grand-Duché d'A T 12 du Luxembourg, et MM. L. Errera, professeur à l'Univer- sité de Bruxelles et Th. Durand, aide-naturaliste au Jardin botanique, secrétaires du Comité. Un publie fort nom- breux assiste à la séance. On y remarque les principales sommités scientifiques du pays, ainsi que MM. M. Kraus et Weber, délégués de la Société botanique grand-ducale. Dès que M. F. Crépin a pris place sur lestrade, M. Gravis prononce le discours suivant : | Discours de M. GRAVIS, président du Comité organisateur. MonsiEUR LE MINISTRE, CHER ET HONORÉ SECRÉTAIRE, MESSIEURS, A toutes les époques, on a vu des hommes renoncer aux préoccupations journalières de leurs contemporains pour s'adonner aux études scientifiques. Mais, hélas! que de fois, dans l'antiquité et même dans les temps plus rapprochés de nous, ces hommes d'élite furent méconnus durant leur vie; que de fois la postérité eut à rendre une justice tardive à ceux dont les travaux avaient enrichi le patrimoine glorieux de l'humanité. De nos jours, la science vulgarisée est mieux appréciée de tous et de telles méprises deviennent plus rares. Aussi voyons-nous se produire, de temps à autre, ces manifestations de recon- naissance et d’admiration envers les savants qui se sont distingués dans l’une des branches de l’activité intellec- tuelle. Cher Secrétaire, vous êtes l’un de ces hommes que nous aimons à honorer publiquement. Vos travaux scientifiques, les services que vous avez rendus comme professeur, puis comme directeur du Jardin botanique de l'État, le dévoue- 15 ment que vous avez prodigué à notre Société, votre caractère bienveillant et sympathique, tout concourt à justifier l'élan de nos cœurs. Né dans la plus pittoresque de nos provinces, élevé près des champs, des prairies et des bois, vous avez senti de bonne heure s’éveiller en vous l'amour des plantes. Vous leur avez consacré tous vos loisirs, vos veilles même. C’est en prenant la nature pour guide que vous êtes par- venu, à force d’énergie et de travail, à vous initier à une science qui ne comptait, à cette époque, que de rares adeptes dans notre pays. Dès 1855, vous vous signalez par la publication d’une série de notes sur des plantes rares ou critiques de Bel- gique. Des herborisations nombreuses et méthodiques, des études comparatives poursuivies avec ardeur vous permettent, sept aus plus tard, de publier votre Manuel de la flore de belgique. Depuis, vous n'avez cessé de le perfec- tionner: cinq éditions successives démontrent, à la fois, le succès de votre œuvre et le soin que vous avez mis à la tenir sans cesse au courant des progrès réalisés. En 1860, les livres destinés à létude de nos plantes indigènes étaient fort incomplets et d’un usage peu com- mode. Le vôtre fut d'emblée un travail d'ensemble mis à la portée de tous. Aussi fut-il accueilli avec empressement, surtout par la jeunesse universitaire dont il éveilla l'enthousiasme. C'est parmi elle, en effet, que se mani- festait, deux ans plus tard, l’idée de créer la Société bota- nique de Belgique. À Votre Manuel est aujourd’hui entre toutes les mains : les instituteurs de nos écoles primaires le consultent aussi souvent que les professeurs de nos universités; nous le trouvons dans la bibliothèque du botaniste de profession 14 aussi bien que sur la table du plus modeste amateur de fleurs. Longtemps encore, il sera le vade-mecum indispen- sable des herborisations. Après avoir dressé le catalogue de nos espèces végétales et indiqué leurs caractères d’une façon précise, vous avez entrepris de rechercher leur dispersion sur notre terri- toire. Avec autant de sagacité que de prudence, vous avez tracé la carte géographique de nos provinces botaniques. Vous vous êtes occupé, avec une prédilection bien justifiée d’ailleurs, de l’Ardenne, de ce beau pays de votre enfance que vous avez exploré avec tant de méthode et de persé- vérance On sent, en lisant les pages que vous lui avez consacrées, combien vous le chérissez, combien vous vou- driez le voir apprécié, non seulement par les naturalistes, mais encore par tous ceux dont l’âme est sensible à la poésie des panoramas grandioses, des rochers escarpés et des vallons pittoresques. Non content d'allumer ainsi le feu sacré partout autour de vous, vous vous empressez de mettre votre précieuse expérience à la disposition de vos collègues; vous vous efforcez de faciliter aux débutants les premières étapes dans la science en leur donnant le Guide du botaniste en Belgique. Ce recueil contient quantité de renseignements utiles et notamment un index bibliographique des auteurs belges depuis le seizième sièele. Vos travaux et votre exemple ont imprimé à l'étude de notre flore une impulsion énergique; en quelques années ils ont vulgarisé l’aimable science; ils ont permis à une foule d’intelligences de goûter les nobles jouissances que procure l'étude de la Nature. Depuis longtemps déjà les limites de notre pays s'étaient trouvées trop étroites pour votre activité : vous avez entre- 15 pris la monographie du genre Rosa dont l'aire de dispersion couvre presque toute la surface de l'hémisphère boréal. Ce travail vous l'avez commenté, il y à une trentaine d'années, non seulement dans le but d'apporter quelque lumière dans l’une des questions les plus difficiles et les plus embrouillées de la phytographie, mais encore avec l'intention de mettre à l'épreuve les principes qu’une nouvelle école de botanistes descripteurs venait de pro- clamer. Poussant l'analyse des détails jusqu’à ses dernières limites, Jordan et ses disciples démembraient à outrance les types linnéens et prétendaient reconnaitre, dans chacun d'eux, des centaines d'espèces jusque là méconnues. Jeune et commencant, vous auriez dû, semble-t-il, suivre le courant, adopter des idées soi-disant progressistes qui promettaient à tous une abondante moisson et une renom- mée facile à acquérir. Après quelques hésitations, vous vous êtes vite aperçu de l’inanité des prétentions nouvelles; vous avez entrevu l’abime auquel devait aboutir infaillible- ment la pente glissante sur laquelle on s’aventurait à la légère. En déerivant ainsi chaque individu isolé, on rendra bientôt la botanique systématique inabordable et on fera du règne végétal un véritable chaos. Vous vous êtes done donné la tâche périlleuse et ingrate de rétablir la véritable notion de l’espèce. Cette question de l'espèce qui a, de tout temps, pas- sionné les naturalistes classificateurs, présente un intérêt capital depuis que Lamarck et Darwin ont formulé leurs célèbres théories du transformisme et de l’évolution. Dans quelle mesure les espèces actuelles sont-elles fixes? Que faut-il penser de ces innombrables formes qui semblent établir parfois le passage insensible d’un type à un autre ? Vous avez attaqué résolument ce grave problème en 16 “ prenant précisément pour champ d'exploration ce genre Rosa qu'on voudrait considérer comme un groupe informe dans lequel la Nature n’aurait pas encore achevé son œuvre. Vous avez rassemblé un immense herbier de Roses comprenant près de 50,000 feuilles. Vous y avez classé, à côté des spécimens récoltés par vous en Europe, ceux qui ont été recueillis par les botanistes voyageurs en Asie Mineure, en Perse, en Syrie, sur le Caucase, en Chine, au Japon, dans l'Amérique du Nord. Toutes ces formes ont été examinées une à une, comparées avec le soin le plus scrupuleux. Depuis trentë ans, vos observa- tions ont été consignées dans une longue série de notices préliminaires consacrées à la discussion des espèces créées par les rhodologues anciens et modernes. On s’étonnera peut-être de cet acharnement, du temps si long consacré à une seule monographie. « Le temps, avez-vous dit dans un discours mémorable, est le grand facteur de la perfection de toute œuvre... Creuser le même sujet avec une patience à toute épreuve et sans se préoccuper du temps, y faire converger toutes ses médi- tations et tout ce qu'on peut y acquérir d'expérience, s’acharner au même travail jusqu'au moment où la lumière soit devenue complète, nous parait plus utile au progrès de la science que de disperser son activité sur des objets variés dont l’étude ne peut être achevée par un seul homme (fl). » Voilà une grande leçon profitable, non seulement au phytographe auquel elie s'adresse plus spécialement, mais (4) Les Roses aux prises avec les savants. Discours par M. F. Crépin, dans les Bulletins d’ l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique, 3me série, tome XVI, p. 717. 17 encore, je n'hésite pas à le dire, à l’anatomiste et au biologiste lui-même. Dès maintenant le résultat définitif est entrevu : le genre Rose se compose d'une soixantaine d’espèces de premier ordre entre lesquelles il n’existe pas aujourd’hui de formes intermédiaires. Ces espèces de premier ordre comprennent, à la vérité, un grand nombre de types de deuxième et de troisième ordre. Ces derniers peuvent contenir, eux-mêmes, de petits groupes subordonnés, à caractères encore faibles et vacillants, dans lesquels les formes de transition abondent. Ces petits groupes sont vraisemblablement des espèces en voie de formation. Le genre Rose n’est donc pas une collection d’espèces de même valeur : il présente une véritable hiérarchie de formes spécifiques d'importance très inégale. Il est consti- _tué par un petit nombre de fortes branches complètement séparées les unes des autres; la plupart de ces branches portent des rameaux terminés par une multitude de brin- dilles si rapprochées les unes des autres que leur distinc- tion devient impossible pour celui qui considère l’ensem- ble de loin. Si Je ne me trompe, cette conception semble bien près de concilier l’ancienne croyance à la fixité des espèces et les théories modernes de l’évolution. Les espèces vraies, ce sont les grosses branches et les principaux rameaux aujourd'hui sans liaison ; les races, les variétés en voie de développement, ce sont les petits rameaux et les brindilles terminales. L Tout fait présager que les résultats obtenus par l'étude approfondie des Roses ne sont pas seulement applicables aux genres dits polymorples tels que les Ronces, les Menthes, les Saules, etc... mais à la plupart des plantes. Si 2 18 on ne s'en est guère douté jusqu'ici c’est probablement parce que bien peu de genres ont fait l'objet d’une mono- graphie sérieuse. Ce sont là des considérations d’une haute portée scientifique. C'est donc avec une légitime impatience, cher Maitre, que nous attendons le couronnement de vos longues recherches. Les idées générales que vous allez développer, en les étayant de faits précis, indéniables, marqueront une grande étape de la science. Nous serons fiers de voir ce progrès réalisé par un de nos compatriotes, par un botaniste qui a su allier si heureusement en lui l'esprit d'analyse et l'esprit de synthèse. Il sera le promoteur, nous en sommes convaincus, d’une école de monographes, qui s'élançant sur ses traces, s’efforceront de remonter des effets à la cause et de concourir efficacement à la soiution du problème si controversé de l'origine des espèces. Les recherches exécutées dans le domaine de la paléon- tologie végétale apporteront aussi leur tribut à l’œuvre si ardemment poursuivie. Vous l’avez compris et vos publi- cations sur les fossiles végétaux des terrains anciens en font foi. Je me bornerai à rappeler ici la découverte de deux espèces nouvelles: le Rhacophyton condrusorum et le Sphenopteris flaccida des psammites du Condroz(l}. Pour le travailleur dont la carrière scientifique est déjà (1; Les recherches de M. Crépin dans le terrain houiller de Belgique ont fourni à la science les espèces nouvelles suivantes, décrites et figurées par le palcontologiste autrichien, le Dr Stur : Sphyropteris Crepini et S. lomentosa; Hapalopteris micr'oscopica, H. villosa, H. grosserrata, H. typica, H, bella et H. Crepini; Saccopteris Crepini; Diplothmema Sancli-Felicis, D. elegantiforme, D. pulcherrima, D. Dewulquei, D. Duponti, D. Konincki, D. Crepini et D. hirtum; Archeopteris Sau- veurt. (Note insérée pendant l'impression.) 19 longue c’est une bien douce récompense que de voir ses travaux appréciés par les savants de son pays et de l'étran- ger. Les vôtres, M. Crépin, ont recu, depuis longtemps, l'approbation de notre Académie royale des sciences qui vous appelait dans son sein dès 1872. Peu après, le Gouvernement vous confiait la réorgani- sation du Jardin botanique de Bruxelles. Vous en avez fait un établissement scientifique de premier ordre dont la réputation à l'étranger grandit chaque jour. | Malgré ces multiples travaux, vous avez bien voulu, depuis vingt-cinq ans, remplir les modestes fonctions de secrétaire de la Société royale de botanique de Belgique. Depuis vingt-cinq ans, vous lui consacrez une grande partie de votre temps et de votre activité. C’est à vous que nous devons la publication régulière de nos annales et le rang honorable que notre Société occupe dans le monde scientifique. Par votre exemple, vous avez stimulé notre zèle et notre ardeur au travail; par la bienveillance et l’aménité de votre caractère, vous avez resserré les liens d'amitié qui unissent nos membres. Aussi, c’est avec un élan unanime que tous nous saisis- sons l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de votre nomination de secrétaire, pour vous exprimer nos senti- ments de profonde gratitude, de vive admiration et de sincère attachement. L'Académie et les Sociétés seientifi= ques de notre pays se joignent à nous pour vous fêter ; de l'étranger, un grand nombre de savants, parmi les plus illustrés, nous ont envoyé leur adhésion avec leurs regrets de ne pouvoir venir vous serrer fraternellement la main. Nous avons voulu, cher Secrétaire, vous donner une preuve durable des sentiments qui nous animent aujour- d'hui; nous avons voulu, en vous honorant, faire œuvre CE 20 utile à la Science que vous aimez tant : nous nous sommes cotisés pour fonder à perpétuité un prix qui portera votre nom et servira à récompenser les meilleurs travaux de botanique. Aussi longtemps que durera la Société royale de botanique de Belgique, votre mémoire sera vénérée comme celle de son plus grand bienfaiteur. Monsieur le Secrétaire, au nom des adhérents à cette manifestation, j'ai l’honneur de vous remettre cet album qui contient, avec une notice rappelant la fondation du prix Crépin, la liste de tous ceux qui ont voulu y concourir. (Applaudissements prolongés.) L'album fort artistement relié par MM. Claessens, père et fils, de Bruxelles, contient les portraits des membres du Comité et les noms des fondateurs du Prix Crépin. Il a été orné à chaque page d’enluminures où les roses et les autres fleurs qui ont plus spécialement fait l’objet des études de M, Crépin, ont été représentées par la plume et le pinceau habiles de M, Moreels de Liège. M. le Ministre de l'Agriculture prend ensuite la parole : Discours de M. DE BRUYN, Ministre de l’Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics. MESSIEURS, M. le Président vient de vous rappeler les titres du Jubilaire à la reconnaissance du monde scientifique, sa longue et laborieuse carrière, toute de dévouement et de désintéressement. Ma présence à cette manifestation n'est pas seulement une marque de sympathie pour M. Crépin et pour la Société royale de botanique, qui a rendu de si grands services à la science et dont il est l’infatigable secrétaire. C'est pour moi l’occasion d'affirmer une fois de plus la 21 solidarité des progrès de la science botanique et des intérêts de l’agriculture, dont la défense m'est confiée. Ce n'est donc pas seulement parce que le Jardin botanique relève de mon département, que je rends hommage à son savant Directeur, mais c'est le Ministre qui vient une fois de plus proclamer que le progrès de l’agriculture, que la prospérité de cette grande indus- trie ne peut s’obtenir que par l'application des données scientifiques. Par la science, l’agriculture peut seule acquérir dans notre pays une prospérité nouvelle. Nos agriculteurs doivent produire plus et mieux que dans les contrées où de vastes espaces permettent de rem- placer le travail manuel par le travail de la machine. Dans notre petit pays, appelé souvent, au point de vue agricole, le jardin de l’Europe, nous devons nous appli- quer, par les recherches de la science, à demander à la terre tout ce qu’elle peut produire. Nous devons dans notre sol fertilisé par des siècles de travail, ne négliger aucune des découvertes de nature à améliorer notre production et rechercher, par l'étude des maladies des plantes,. les remèdes pour les com- battre. Grâce à Dieu, les progrès scientifiques ont trouvé chez nous de larges applications et produit de fertiles résultats. Nous devons ces progrès à vous tous, Messieurs, qui par vos savantes études sur le règne végétal et par vos savantes lecons, avez ouvert des.horizons nouveaux à ceux qui paraissaient le plus revèches à la science ou qui, dominés par l'esprit de routine, ont appliqué d'une facon inconsciente peut-être, mais fructueuse à coup sûr, les données de la science. Mais permettez-moi de distinguer 22 parmi vous celui qui est l’objet de votre manifestation, dont les écrits nombreux ont mis la botanique à la portée de tous, à M. Crépin, l’homme d'étude et d'action dont les voyages à l'étranger ont été si profitables à la science. Par ses voyages successifs dans les Hautes Alpes, la Suisse et l'Italie, de 1878 à 1882, M. Crépin a enrichi le Jardin botanique de nombreuses collections de plantes vivantes. | Ces voyages ont été faits sans frais pour l'État, — ce qui donne la mesure du désintéressement de celui que nous fétons ; la modestie égale chez lui les qualités du travailleur, dont le seul objectif est le progrès de la science, et la prospérité du Jardin botanique. N'est-ce pas encore cette pensée qui le guida lorsqu'il fit don à l'État de ses riches herbiers et lorsqu'il exprima le désir de voir convertir le présent qu'on voulait lui offrir en un prix de botanique qui portera son nom ? Mon administration a compris toute l’importance de sa mission en favorisant l'étude de la physiologie végétale, qui doit assurer le progrès agricole dans notre pays. Don- nant suite à ses propositions, j'ai créé une chaire de physiologie végétale dans notre premier institut agricole, à Gembloux. Vous connaissez tous le chercheur auquel jai confié cet enseignement. Je m'occupe avec le concours des savants dévoués dont les noms figurent parmi les organisateurs de cette manifestation et que j'ai l'honneur de voir parmi vous, de la réorganisation de l'enseignement de la botanique dans nos Mi d'horticul- ture et de l'extension à donner à l’enseignement agricole dans nos instituts de l'Etat. Je suis heureux de pouvoir rendre également hom- 25 mage au concours dévoué que nous apporte l'enseigne- ment libre qui compte des illustrations dont le pays s'honore. Le développement de notre enseignement pratique doit être aidé par les recherches scientifiques, qui ne connaissent pas de frontières. Le Congo, conquête pacifique de notre pays, due à l'esprit d’entreprise de notre Roi, nous offre un vaste champ d’exploration. Je convie M, Crépin à nous en faire connaitre les trésors dans le domaine du règne végétal; déjà notre Jardin botanique compte parmi ses collections de riches orchidées produites dans les régions tropicales. Nous devons étendre ces collections, et ce sera un honneur pour la mère-patrie de les former à Bruxelles, pour servir d’études à nos savants et ouvrir à notre horticulture des carrières nouvelles à son prodi- gieux essor. Le Roiï a voulu prendre une part à votre importante manifestation qui rappelle les progrès réalisés durant un quart de siècle de délicates recherches et d’utiles travaux. C’est en reconnaissance des services rendus et pour donner un nouvel encouragement aux travaux de l'ave- nir, que S. M. a bien voulu, sur ma proposition, accorder à M. Crépin, le savant modeste, le membre distingué de notre Académie des sciences, un nouveau témoi- gnage d'estime par sa promotion, en qualité d'oflicier de l’ordre de Léopold. Cette distinction est d'autant plus flat- teuse, que le Gouvernement du Roi a pris la décision de ne plus accorder de distinctions, à l'occasion des nombreux anniversaires, que nous célébrons successivement dans notre pays. Une infraction à cette règle a été faite pour la circon- 24 stance toute exceptionnelle qui nous permet d’honorer l’ad- ministration dans la personne d'un de ses fonctionnaires, et la science dans l'un de ses représentants les plus distingués. Je vous apporte cette bonne nouvelle, avec mes féli- citations cordiales et sincères. Les paroles de M, le Ministre, prononcées d’une voix vibrante, sont, à plusieurs reprises, couvertes par les applaudissements. Discours de M. DOUCET, président du Conseil de surveil- lance du Jardin botanique. Monsieur CRÉPIN, La Société royale de botanique de Belgique célèbre aujourd'hui le 25° anniversaire de votre nomination de secrétaire et vos savants confrères ont tenu, à celte occa- sion, à rendre un hommage solennel aux rares qualités que vous avez déployées pendant un quart de siècle dans l'exercice de ces fonctions. Nous venons d'entendre l'ho- norable Président de la Société rendre un juste et légitime tribut d’éloges à vos brillants et nombreux travaux scien- tifiques. Représentant ici du Conseil de surveillance et de tout le personnel du Jardin botanique de l'État, nous sommes heureux?d'avoir été admis à nous associer à cette fète de famille, à laquelle la présence de M. le Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux Publics donne le caractère d’une solennité officielle, nous nous féli- citons de cette occasion qui nous est offerte de venir reconnaitre publiquement les grands services que vous avez rendus au Jardin en votre qualité de directeur. C'est le 51 mars 1876 que le Gouvernement, reconnais- sant le mérite de votre œuvre scientifique, vous a appelé 95 à ces importantes fonctions et tout le monde a applaudi à cette nomination, car vous étiez réellement, comme dit un adage anglais, the right man in the right place. La mission que vous avez acceptée n’était pas cependant sans présenter quelques difficultés. Le personnel était un peu démoralisé par suite de modifications un peu brus- ques survenues dans la direction du Jardin. IL fallait le rassurer, y ramener l'union, fixer à chacun la tâche qui lui incombait dans le travail général; votre grand jugement, l’aménité et la cordialité que vous avez apportées dans vos rapports avec vos subordonnés vous ont promptement acquis l'estime et l’affection de tous, vous n'y comptez que des amis et je suis heureux de pouvoir être ici leur interprête pour vous assurer de leur concours absolu et dévoué. Le Conseil de surveillance, dont le devoir consiste surtout à contrôler la partie administrative de vos fonctions, a vu sa tâche singulièrement facilitée par l'intelligence et le zèle que vous avez apportés dans cette partie de votre mission et son rôle s’est borné le plus souvent à une forma- lité d'enregistrement. Resserré dans les limites d’un budget malheureusement trop restreint, vous avez cependant trouvé moyen de dé- velopper l'herbier et les autres collections de l’établisse- ment qui ont pris une importance considérable et qui sont consultées tous les jours par les botanistes étrangers les plus éminents ; et pour preuve de votre-désintéressement et de votre sincère amour de la science vous n'avez pas hésité à faire don au Jardin de vote bibliothèque et des précieux herbiers que vous aviez colligés et qui fourniront un jour des types authentiques que tout botaniste sera 26 heureux de consulter. Nous vous témoignons toute notre reconnaissance de ce don généreux. L'exiguité et la mauvaise condition des locaux, dans lesquels ces collections sont disposées ne permettent pas aujourd'hui de leur donner toute la publicité désirable ni d'apprécier toute leur importance ; mais nous avons tout lieu d'espérer, que grâce à votre initiative, énergiquement appuyée par le Conseil de surveillance, le Gouverne- ment ne tardera pas à donner satisfaction à la demande si légitime d’agrandissement qui lui a été a dressée. Mais là ne s’est pas bornée votre activité. Les collections de plantes vivantes, qui portent au loin la réputation du Jardin, et dont l'importance au point de vue de l'étude de la taxinomie et de la physiologie végétale n’est pas contestée, ont été l'objet de vos soins constants et assidus; elles doivent leur extension à vos efforts persévérants; on peut citer avantageusement les Fougères, les Aroï- dées, les Orchidées, les Broméliacées et quantité de genres et d'espèces précieuses originaires de toutes les contrées du globe dont le Jardin s'est enrichi sous votre direction. La vulgarisation et l’extension des études botaniques ont toujours trouvé en vous un Zélé défenseur. Lorsqu'un professeur de l’Université conçut le projet de fonder un Institut de botanique destiné surtout à l'étude des ques- tions de physiologie végétale, c'est à vous qu'il s'est adressé parce qu'il était certain d'obtenir votre bienveil- lant concours; son espérance n’a pas été déçue. Vous lui avez accordé, avec l'autorisation du Gouvernement, un local, dans les bâtiments du Jardin, qui a permis à cet Institut naissant de s'établir et de commencer une série de travaux très intéressants pour cette partie de la science 27 dans laquelle notre pays avait peut-être eu le tort de se laisser devancer un peu par ses voisins. Aujourd’hui, grâce au don généreux d'un anonyme, cet Institut va prendre un nouvel essor. Une maison attenante au Jardin lui est consacrée et il pourra mettre à profit les grandes ressources que notre établissement met à sa dis- position pour continuer ses Ctudes et ses expériences. Mais à vous, M. Crépin, revient l'honneur d'avoir com- pris immédiatement toute l'importance de cette institution pour l'étude de la science à laquelle vous avez sans réserve consacré toute votre existence, et de lui avoir accordé un asile qui a abrité ses premiers essais et sans lequel peut- ètre la généreuse pensée du fondateur n’eût jamais pu recevoir d'exécution. Grâce à votre énergique initiative, grâce aussi à votre rare modestie et à votre extrème bienveillance qui ont su vous concilier l'estime et l’affection de tous ceux qui sont en relation avec vous, le Jardin est arrivé enfin aujourd'hui à remplir la mission pour laquelle il est établi; il est devenu un centre d’études pour les botanistes et une attrac- tion puissante pour tous ceux qui se livrent à la-culture des plantes; c'est à vous que nous devons cette situation qui met le Jardin botanique de Bruxelles au rang des pre- miers établissements scientifiques. Aussi nous avons appris avee un véritable bonheur que le Roi, reconnaissant les efforts que vous ne cessez de faire pour le développement et l'avancement de la science, vous a nommé oflicier de l'Ordre de Léopold. Cette distinction vous pouvez la porter avec un légitime orgueil, car il n’y a qu'une voix pour dire que vous l’avez bien méritée. Je m'arrête ici, non que la matière me manque pour faire l'éloge des travaux que vousavez entrepris, maisje ne 28 veux pas plus longtemps faire violence aux sentiments de modestie qui vous caractérisent et je me borne à faire des vœux pour que vous puissiez présider longtemps encore à la direction scientifique et administrative du Jardin et que nous puissions, à notre tour, célébrer dans quelques années l'anniversaire de 25 ans de votre nomination de directeur du Jardin botanique de l’État à Bruxelles. (Longs applaudissements.) Discours de M. le baron de SELYS LONGCHAMPS, sénateur, déléqué de l'Académie royale de Belgique. Messieurs, Plusieurs Sociétés scientifiques belges, dont notre con- frère et ami M. Crépin fait partie, s'associent avec em- pressement à la manifestation organisée en son honneur par la Société royale de botanique. Ces Sociétés ayant appris que j'avais la chance heureuse d’être chargé par la classe des seiences de l'A cademie royale de Belgique de lui présenter nos félicitations à l’occasion de cette fête et pensant que le temps disponible est trop court pour que leurs délégués puissent prendre la parole séparé- ment, ont daigné me prier de parler aussi en leur nom; c'est ce que je fais, en les remerciant de l'honneur qu'elles me confèrent et tout en prévenant que, si mon discours n’a pu être réglé en commun, l'hommage très sympathique que je viens apporter est l'expression des sentiments de tous. Les Sociétés dont il s’agit sont : La Société royale de Flore; La Societé Linnéenne de Bruxelles ; La Société belge de microscopie; 29 La Société entomologique de Belgique ; La Société royale malacologique de Belgique; Le Cercle des Naturalistes Hutois; Le Club Alpin Belge. Beaucoup d’entre nous ignorent sans doute, comment . notre cher Jubilaire devint le botaniste dont personne ne peut taire le nom, dès qu’il est question de la flore de notre pays. C’est pourquoi il m'a paru à propos, de rap- peler d’abord en peu de mots de quelle façon M. Crépin a pu arriver à acquérir la notoriété que tout le monde lui reconnait. Sa famille ne songeait nullement à le pousser vers la carrière scientifique. Avant 4850, bien jeune encore (il est né à Rochefort en 1850) François Crépin fut surnuméraire des postes, fonctions qui ne lui souriaient guère. 11 donna sa démis- sion avant la fin de l’année de son entrée en fonctions, et devint commis de l'enregistrement et des domaines, où travaillait son frère, aujourd’hui directeur dans cette administration. Là, ses devoirs de la journée remplis, il trouvait moyen de satisfaire à ses véritables inclinations, en passant les nuits à étudier les classiques latins, et en faisant des excursions pendant les jours fériés. Mais les travaux du bureau ne s’accordaient pas avec ses études favorites. Il ne resta que deux années à l'enre- gistrement, et rentra à Rochefort, avec la volonté intense de se vouer aux sciences, bien que- cela ne lui donnât alors aucun espoir de se créer une position. Pendant dix années, il étudia avec acharnement la flore du pays par de continuelles excursions et acquit la connais- sance des grandes langues vivantes qui lui étaient néces- 50 saires pour comprendre les ouvrages de botanique. Ne se trouvant en possession que d’une bourse très modeste, 1l copiait, par économie, les livres et les planches des œuvres qu'il empruntait. Ce fut pour lui, disait-il, un véritable tour de force, que d’être parvenu à posséder un microscope. | Enfin, en 1860, il publia son Manuel de la flore de Belgique, vrai petit chef-d'œuvre concis, clair et pratique, dont les cinq éditions successives ont été soigneusement tenues au courant des nouvelles découvertes, et qui est devenue le vade-mecum de tous ceux qui s'occupent de la flore indigène. C'est grâce à M. Pierre Joigneaux() que M. Émile Tar- lier entreprit l'impression de la {re édition de la Flore. Joigneaux, un des proscrits du coup d'état du 2 décem- bre, s'était retiré en Belgique et, agronome consommé, récompensait largement notre hospitalité, en donnant des conférences sur l’agriculture et la culture maraichère, ainsi que par les conseils pratiques qu’il prodiguait autour de lui. 11 habitait St-Hubert avec le Docteur Moreau, botaniste, autre victime de la même catastrophe politique et qui publia des Exsiccata de la flore ardennaise. Le vénérable Joigneaux, aujourd’hui membre du Sénat français, rencontra Crépin dans ses excursions et, dans la circonstance que je viens de rappeler, montra cette fois encore son bon jugement en discernant le mérite du jeune botaniste. En 1861, M. Scheidweiler, professeur de botanique à l'École d’horticulture étant mort, le Gouvernement (1) Joigneaux est mort au commencement de 1892. (Note ajoutée pendant l'impression.) 31 nomma M. Crépin pour lui succéder, sur la recommanda- tion de l'excellent confrère l'abbé Coemans, botaniste, qui cependant ne connaissait Crépin que par sa correspon- dance. | Dès ce moment, la carrière de Crépin fut assurée, et les honneurs scientifiques lui arrivèrent par surcroît. En 1871, il fut nommé conservateur pour la botanique alors annexée au Musée royal d'histoire naturelle; puis, en 1875, directeur du Jardin botanique de l'État. En 1872, la classe des sciences de l’Académie l’élut correspondant; en 1875, il fut promu membre effectif, puis directeur de la classe pour l’année 1884. M. d’Omalius d’Halloy, le doyen vénéré de la classe, mort en 1875, fut l’un de nos confrères qui proposèrent la candidature de Crépin à l’Académie en 1872. Enfin, le Roi décora Crépin de l'Ordre de Léopold. Je passe rapidement sur les services signalés que Crépin rendit à notre Société de botanique, dès sa fondation. Comme secrétaire, il en fut, on peut le dire, la cheville ouvrière et la En Ramon Je ne m'étendrai pas davantage au sujet de ses nouvelles recherches scientifiques et de ses travaux monographiques sur les Roses, parce que cela a été développé avec plus de compétence par les chefs actifs de notre association — car je ne, suis qu'un ami de la botanique, et nullement une autorité en celte matière. | En commencant, je suis entré dans quelques détails intimes, afin de montrer ce que peut produire une voca- tion innée chez un homme qui a la volonté du travail, lorsqu'il s'éprend d'études scientifiques pour lesquelles, cependant, 1l n’avait nullement été préparé par sa pre- mière éducation. 52 Crépin est le fils de ses œuvres dans le sens le plus large du mot. Dans toutes les sciences, du reste, on peut citer des hommes qui y ont marqué, après y avoir été entrainés, on pourrait presque dire par hasard. Crépin est de ceux-là. Botaniste par goût, il a su acquérir lui-même la connais- sance approfondie des espèces végétales qui constituent notre flore. Très modeste, malgré son mérite, il s'est toujours défendu d'intervenir activement dans celles des branches de la botanique qui ne rentrent pas dans ses études spéciales. Il laisse cette voie ouverte à ceux qui s’y sont distingués après une longue préparation, et aux jeunes savants belges qui ont déjà conquis un rang si apprécié par leurs travaux biologiques et physiologiques. Il faut d’ailleurs que toutes les branches de la science soient cultivées avec le même soin; et leurs rameaux se sont tellement développés qu'un seul homme ne peut les embrasser tous. Force est donc de se spécialiser. C’est ce qu'a fait Crépin. Il s’est voué particulièrement à ce qu’on a appelé la Systématique — la classification des genres et la connaissance des espèces. C’est un botaniste, dans le sens propre du mot. On peut constater du reste que les recherches transcen- dantes auxquelles j’ai fait allusion laisseraient à désirer, si les espèces auxquelles elles se rapportent n'étaient pas rigoureusement déterminées. La géographie des plantes et celle des animaux sont d'une importance capitale si l’on étudie les théories qui admettent le transformisme, l’évolution, lhérédité et l'influence des milieux; et pour élucider ces questions, il # 4 33 faut connaitre non seulement les formes spécifiques, mais encore les races locales et même les variétés. Les mêmes connaissances sont nécessaires s’il s’agit de considérer la descendance présumée des Faunes et des Flores éteintes. Ces notions sont encore et en tout cas de la plus grande importance pour la détermination des couches géologiques et celle de leur âge relatif, car la paléontologie est le flambeau de la géologie. Mais je m'arrète, Messieurs, je n'ai déjà que trop empiété sur le temps réservé à des orateurs plus compé- tents que moi. - Je termine donc, comme Jj’ai commencé, en me félici- tant de prendre une part active à une manifestation qui restera toujours présente dans nos souvenirs, et en faisant des vœux pour que notre confrère, M. Crépin, reste encore pendant de longues années le botaniste actif et travailleur que nous entourons de notre affection ! (Applaudissements chaleureux.) Discours de M. C.-EG. BERTRAND, professeur à la Faculte des sciences de Lille, membre associé de la Societe royale de botanique de Belgique. Mon CHER MonsiEUR CRÉPIN, Le Comité organisateur de cette manifestation m'a demandé de vous adresser quelques mots au nom des botanistes étrangers qui ont répondu à son appel. C’est avec un grand plaisir que j'ai accepté celte proposition, heureux que la proximité de Lille me permit d’être à Bruxelles aujourd'hui. Ils sont nombreux les botanistes étrangers qui ont tenu 5 34 à témoigner du bon souvenir qu'ils gardent de leurs excel- lentes relations avec vous. Il nous est venu des adhésions de tous les points du globe, de l'Inde, de l'Australie, du Cap, de l'Amérique du Sud; et des plus éloignés n’ont pas été les moins prompts à nous répondre. Les membres du Comité organisateur, qui vous connaissaient bien cepen- dant, ont été frappés de l’empressement avec lequel on acceptait leur invitation. C'est que votre accueil a toujours été à tous si simple et si bon; c’est que votre caractère a toujours été si sûr et si droit; c'est que votre obligeance envers vos collègues a été en toute circonstance si grande et si dévouée, que non seulement vous avez conquis l'estime de tous les botanistes étrangers avec lesquels vous vous êtes rencontré, mais encore leur amitié et leur affection. Au nom de tous ces savants, je viens vous dire : nous sommes heureux de pouvoir nous associer à la fète que vos compatriotes donnent en votre honneur, car nous vous aimons et nous tenons en haute estime vos travaux et votre caractère. Nous souhaitons tous vous voir pendant de longues années à la tête de ce Jardin botanique de Bruxelles dont vous avez fait un établissement scienti- fique de premier ordre. La libéralité avec laquelle vous savez le mettre à la disposition des travailleurs pour les recherches de tout genre nous est bien précieuse. Tous aussi, nous souhaitons encore, de voir s'achever tranquil- lement le monument scientifique dont vous avez entrepris l'édification dans votre belle monographie du genre Rosa. Combien est excellent l’exemple que vous y donnez, par le soin que vous apportez pour apprécier les formes spéci- fiques, leurs groupements et leurs subdivisions. C'est là la science botanique dans sa forme la plus élevée, mais aussi la plus délicate et la plus difficile. On ne peut y 35 arriver que quand l'expérience et le savoir sont venus. Le bonheur dans la recherche ne suflit pas, il faut le talent et le tact qui font le grand naturaliste. Je terminerai par un souvenir qui pour m'être per- sonnel résume je crois, à quelques variantes près, les sen- timents de cesétrangers dont je suis aujourd'hui le porte- parole. Je remercie notre ami le Comte de Kerchove qui nous a réunis pour la première fois 1l y a bientôt 16 ans, car je lui dois ainsi une chose bien précieuse: votre bonne amitié. (Vifs applaudissements.) Au nom de la Société botanique du Grand-Duché de Luxembourg, M. P.-J. Koltz, lit l'adresse suivante : ADRESSE de la Société botanique du Grand-Duché de Luxembourg. MONSIEUR ET TRÈS HONORÉ CONFRÈRE, La Société royale s’honore elle-même en fêtant dans un de ses membres vingt-cinq années de laborieuses recher- ches, de dévouement à la science, de mérites sans cesse renouvelés. Vous êtes digne à tous égards des témoigna- ges éclatants d’admiration que les botanistes belges vous prodiguent aujourd'hui; aussi sommes-nous heureux et fiers de pouvoir nous associer à ces manifestations de respectueuse sympathie. C'est d’ailleurs un agréable devoir de reconnaissance dont nous nous acquittons envers le botaniste éminent qui a, pour ainsi dire, servi de parrain à notre Société et qui a fait faire à l'étude de la Rose, fleur dont la culture prend dans notre pays une importance toujours grandissante, de si sérieux progrès. Permettez-nous, Monsieur et très honoré Confrère, de 36 joindre nos félicitations à celles qui vous viennent de toutes parts et de vous présenter, au nom de la Société botanique du Grand-Duché de Luxembourg, les vœux les plus sincères de bonheur. (A pplaudissements.) M. le Comte de Kerchove avait bien voulu accepter de prendre la parole au nom de la science horticole. Par suite d’un empêchement imprévu, il n’a pu, à son vif regret, assister à la séance solennelle. Nous sommes heureux de pouvoir donner ici le texte du discours qu’il se proposait de prononcer. Discours de M. le Comte OSWALD DE KERCHOVE DE DENTERGHEM, membre de la Chambre des Représentants. Mon cHER CRÉPIN, Messieurs, Les amateurs d’horticulture ont tenu à se joindre aux botanistes belges et étrangers pour apporter leurs félicitations au Secrétaire de la Société de botanique de Belgique, dont celle-ci fête le vingt-cinquième anniversaire. Leur présence à cette fête d’un caractère scientifique si bien défini s’ex- plique d’autant mieux que les hommages qui lui sont rendus s'adressent non pas seulement au secrétaire dévoué, résumant pour ainsi dire en lui toute l'autorité de la Société de botanique, mais au directeur du Jardin botanique de l'État, à l’ancien professeur de l'École d’hor- uculture de Gendbrugge, au membre de l’Académie des sciences, au savant auteur de la monographie des Roses, à l'homme surtout dont l'amitié est sûre et la bienveillance inépuisable. 37 A ces titres, vous avez reçu, M. Crépin, des félicitations cordiales: elles vous sont venues des parties les plus reculées du monde, et le télégraphe s’est chargé de vous apporter de Java, du Japon et du fond de l'Amérique, les vœux que d’éminents confrères font aujourd’hui pour vous. Permettez aux amateurs de plantes et aux hortieul- teurs belges, de vous adresser, à leur tour, l’expression de leurs plus affectueuses félicitations! Si, comme vous le disiez si bien dans votre Guide du botaniste, la botanique peut réclamer un rang élevé parmi les sciences tant en raison de son étendue que de l'importance de ses prin- cipes et de ses lois, l'horticulture, sa sœur cadette, sans aspirer au même rang, ne peut-elle, aujourd’hui qu'elle s'appuie sur la botanique, aujourd'hui qu'elle à cessé d’être routinière pour devenir raisonnée, ne peut-elle, dis-je, être regardée comme une science accessoire peut- être, mais utile, nécessaire même à tous ceux qui, nés observateurs, entreprennent l’étude de la botanique ? Vous nous trouverez présomptueux, mais cette croyance en l'avenir de l’horticulture scientifique est la seule excuse que nous ayons de nous trouver à cette fète de la science, Ne nous accusez pas de vanité, si nous venons réclamer le droit de nous associer au jubilé du Secrétaire de la Société de Botanique. Notre excuse est toute entière dans le Guide du botaniste, dans cette Flore de Belgique où vous avez mis tant de science, de bon sens et d'ingénieuse finesse. N'est-ce pas vous qui retraçant, dans ce premier livre, en même temps que l’histoire de la botanique celle de l’horticulture en Belgique, avez rappelé le souvenir des collections du due d’Arenberg, de Parmentier d'Enghien, de Van Cassel. de Papeleu, de Verdonck, de Vande Woestyne, de Bauwens de Gand, d'Opsomer, de Wet- 38 teren, etc., ces précurseurs du mouvement horticole moderne ? N'est-ce pas vous encore qui avez suivi et étudié avec le plus grand soin le développement progressif de la botanique horticole, notant au passage les collections remarquables de plantes cultivées et rappelant à la Bel- gique, trop oublieuse parfois, les voyages botaniques si heureusement exécutés par des Belges ? Mais il est un autre point de vue auquel nous devons nous placer pour remercier, comme il convient, le bota- niste éminent du puissant appui qu'il a donné à l'horti- culture en insistant dès ses premières observations, sur Putilité et la nécessité d’initier les enfants, dès l’école pri- maire, comme cela se voit en Allemagne, aux notions de la botanique. C'est en effet en incitant les enfants à étudier les plantes, que nait, se forme, se développe en eux le goût de leur culture et l’amour de leurs formes si belles, si variées, si charmantes! Vous avez entrainé à cultiver les fleurs les plus rares la plupart des amateurs belges en leur _inspirant par vos livres, par vos encouragements, l’amour des plantes même les plus communes. Je ne puis pour vous louer en ce moment, mieux faire que de rappeler ce que vous écriviez il y a plus de vingt ans : « Si, par ses efforts, disiez vous (1), le naturaliste est parvenu à faire naître le feu sacré chez quelques adeptes; si en outre, il a im- primé une bonne direction aux études d’un grand nombre d'élèves et d'amateurs, alors il aura rempli son rôle et il pourra se considérer comme un véritable promoteur de la science. » Ces lignes que vous écriviez alors, ne sont-elles pas la (1) Guide du botaniste, p. 279, édit, de 1878, 39 synthèse de votre vie, depuis le jour de votre nomination à cette école d'horticulture créée par Louis van Houtte, cet horticulteur si remarquable, si poète, si original, aux idées primesautières, aux boutades vives, au cœur d’or? Et ce serait un trentenaire que nous serions appelé à fêter, s'il vous plaisait de nous laisser joindre au jubilé du Secré- taire de la Société de Botanique, celui du professeur de botanique qui prit,en 1861, possession de la chaire oceu- pée avant lui par Planchon et Scheidweiler. Dans cette école d'horticulture surtout, vous fütes un excitateur d'idées. J'ai pour témoins de la vérité de cet éloge, vos anciens élèves, vos amis d’aujourd'hui. Tous se plai- sent à rappeler comment vous éveilliez en eux le désir de voir et de savoir, comment vous leur faisiez comprendre les services multiples que la botanique appliquée, c’est à dire l’horticulture, devait rendre à la science théorique. Ce sont ces souvenirs d’une époque lointaine qui les ont amenés à venir aujoud'hui vous remercier des leçons de jadis et de cette correspondance charmante d’attention, pleine d'amitié et de conseils, que vous trouvez encore aujourd’hui le temps d'entretenir avec eux. Depuis vingt cinq ans, vous êtes resté pour tous ce que vous étiez le premier jour, le correspondant actif, dévoué, aimant passionément votre métier de botaniste et le con- sidérant non comme un moyen, mais comme un but. Un charmant écrivain français, Beyle ou Stendhal, selon que nous lui donnons son nom vulgaire ou son nom littéraire, raconte qu'un jour à Rome, assis sur les degrés de l'église de San Pietro in Montorio, contemplant un magnifique coucher de soleil, il vint à songer qu'il allait avoir cinquante ans dans trois mois et il s’en affligea comme d'un soudain malheur ! Vous n’appartenez pas à 40 cette école désespérée et nous nous en félicitons en vous voyant si plein de force, de vigueur et de verdeur au moment où nous fêtons un premier jubilé de vingt cinq ans de travaux ininterrompus ! Vous n'’auriez pas le droit de regarder cette fète comme attristante ; car, elle marque non point la fin d’une carrière, mais l’aurore pleine de promesses d’une nouvelle série de vingt cinq années consacrées à la botanique et à la science horticole. Puisse cette nouvelle période de votre vie scientifique être aussi longue et aussi fructueuse que celle dont nous fêtons en ce jour le brillant épanouissement! Puissiez-vous, vous que l’amour de la retraite poursuit jusque dans le bruit, vous qui ne voulez garder d’autre souvenir de cette fête que la création d'un prix offert à l'auteur du meilleur travail botanique, puissiez-vous trou- ver, dans de longues années de travail et de santé, la rare satisfaction d’accomplir cette œuvre définitive qui vous a tenté dans votre jeunesse et à laquelle votre nom restera attaché comme celui d’une autorité incontestée et incon- testable ! Quant à nous, nous garderons de la fête un double souvenir : celui d’un hommage publie rendu à un homme qui n'a d'autre ambition que de se rendre utile, et du courant unanime de sympathies et d'affection créé, entre tous ceux qui s'occupent de plantes dans notre pays, par celui qui a fait du Jardin botanique de Bruxelles le centre privilégié de la botanique en Belgique. A1 C'est au milieu d'un grand silence que M. Crépin, profondément ému, répond en ces termes : Monsieur LE MINISTRE, MES CHERS CONFRÈRES, MEs amis, Pardonnez-moi, si, me défiant de mon inexpérience, j'ai préparé d’avance une réponse aux félicitations qu'on vient de m'adresser. J'aurais pu me borner à vous exprimer ma profonde gratitude, mais j'avais un devoir de reconnaissance à remplir. Vous avez pensé qu'à l’occasion d’un 25° anniversaire, le Secrétaire de la Société royale de botanique avait mérité d'être l’objet d’une manifestation. Vous ne vous êtes pas bornés à lui adesser des remerciments ; vous lui avez remis un album précieux; vous avez voulu, en outre, lui ac- corder une récompense exceptionnelle en fondant un prix périodique destiné à stimuler l’ardeur de nos jeunes Confrères. Vous avez, par cette fondation, répondu à ses plus chers désirs, ceux de voir prospérer notre association scientifique. Mais si je suis heureux de tous ces témoignages d’estime et de sympathie, Je suis en même temps troublé de l’éclat que vous avez donné à cette fête. Pour échapper à la confusion, je sens le besoin de reporter sur notre Société elle-même la plus large part de l’honneur fait à mon humble personne. ; Si depuis trente ans la Société a parcouru une carrière honorable, si elle a pris un rang distingué parmi les asso- ciations similaires, c’est grâce aux travaux de ses membres. Dans cette œuvre, le Secrétaire s’est borné au rôle modeste 42 que lui attribuent ses fonctions. Peut-être dans celleci a-t-il apporté un certain zèle, un certain dévouement, mais, croyez-le bien, il en a été amplement récompensé par les succès de la Société et surtout par l’amitié que ses confrères n'ont cessé de lui témoigner. Au surplus, l'excellent esprit qui règne dans notre petit monde scien- tifique et le concours dévoué des membres du Conseil d'administration, ont rendu le secrétariat bien facile et toujours agréable. Dans les félicitations adressées au Secrétaire, vous avez associé l’ancien professeur de botanique, aujourd’hui directeur de ce Jardin. Mais le portrait que vous avez tracé du botaniste est infiniment trop flatteur. Il me rappelle un peu ces figures grossies par le brouillard si connues des alpinistes. Permettez-moi de souffler sur le nuage et de réduire les traits exagérés par un excès d'indulgence. Si j'ai vu le rêve de ma jeunesse se réaliser bien au delà de mes espérances, je le dois peut-être en partie à un travail persévérant, à la pensée constante d'un but à atteindre, mais combien ne suis-je pas redevable à certains hommes bienveillants, que j'ai rencontrés sur mon chemin, alors que débutant à peine et sans titre officiel, Je cherchais à tracer mon modeste sillon ? Je suis heureux de pouvoir, en cette circonstance, rappeler les noms de ces amis des premiers temps : Pierre Joigneaux, Barthé- lemy Dumortier, Auguste Bellynck, Eugène Coemans, Louis Van Houtte. S'il m'était permis de soulever le voile de la vie intime, j'associerais avec une joie profonde à mes soutiens, venus du dehors, ceux que j'ai rencontrés à tous les instants chez mes trois frères, hommes de cœur et RE ETS 43 d'intelligence. Ceux d’entre vous qui ont trouvé, au sein de leur famille, ces guides désintéressés, savent de quelle aide puissante ils sont dans la vie. Je n'oublie pas non plus mes chers et anciens collègues de l’École d’horticulture, avec lesquels j’ai débuté dans le professorat. Pendant dix ans, nous avions formé une association étroite qui fut, pour chacun de nous, infiniment précieuse. C’est avec bonheur que j’évoque ce souvenir de jeunesse déjà bien éloigné. Quand je revois le passé, je trouve que partout j'ai eu l’heureuse chance de recontrer des hommes bienveillants, des collègues ou des collaborateurs qui m'ont ee ment facilité la tâche que j’ai eu à remplir. Dans ma dernière étape, ici même au Jardin botanique, je suis entouré, depuis quinze ans, de fonctionnaires actifs et dévoués auxquels l'établissement doit la prospérité dont il jouit. Vous le voyez donc, Messieurs, si j'ai pu rendre quel- ques services, si j'ai pu aider un peu aux progrès de la science, il faut en rapporter les mérites moins à votre Jubilaire qu'aux personnes qui lui ont prêté leur concours. Je ne prolongerai pas ces détails personnels; j’ai hâte de vous renouveler mes remerciments et l’expression de ma gratitude. Que M. le Ministre me permette de lui témoigner ma reconnaissance de l'honneur qu'il a bien voulu me faire en assistant à cette réunion et en m'adressant ses félicita- tions. Je saisis avec empressement cette occasion pour le remercier, en outre, de l'intérêt qu'il ne cesse de porter au Jardin botanique. Je remercie notre honorable Président, M. le professeur Gravis, des choses si flatteuses et si bienveillantes qu'il 44 m’a adressées au nom de notre chère Société, dont tous lesmembres sont pour moi des amis; je le remercie encore des soins qu'il a prodigués, avee tous ses collègues du Comité, pour faire réussir une fête dont je conserverai précieusement le souvenir. M. le comte de Kerchove, dont l'amitié ne m'a jamais fait défaut, me permettra, à son tour, de lui exprimer ma reconnaissance et de lui témoigner tous mes regrets de n'avoir pu collaborer plus activement aux travaux, si beaux et si nombreux, des publicistes horticoles gantois dont il est le chef et l’inspirateur. . M. Doucet, en sa qualité de président du conseil de surveillance, avec leconcours dévoué deses collègues, m'a puissamment aidé dans la direction du Jardin. Je Île remercie des paroles encourageantes qu’il a prononcées et des félicitations qu’il m'a adressées au nom de mes chers collaborateurs. Mon vénérable et savant collègue, M. le baron de Selys Longchamps, a bien voulu être l'interprète des membres de l'Académie et des autres Sociétés scientifi- ques du pays. Ses félicitations m'ont été extrémement sensibles. Je le remercie du fond du cœur en le priant de témoigner à nos confrères ma profonde reconnais sance. Mon excellent ami, M.Koltz, est venu de loin m'appor- ter les félicitations des membres de la Société botanique du Luxembourg. Je le remercie, à son tour, et Je le charge de bien vouloir exprimer ma gratitude à nos chers confrères luxembourgeois. M. le professeur Bertrand, l'un de nos membres asso- ciés les plus distingués, a bien voulu se faire ei l'inter- prête des hotanistes français. Cette démarche de la part 45 d’un savant d’une telle notoriété, m'inspire la plus pro- fonde reconnaissance. En terminant, je serais bien ingrat si j’oubliais d'adres- ser mes remerciments à tous les amis, qui, étrangers à notre science favorite, sont venus ici témoigner leur sympathie au Jubilaire de la Société botaniqne. (Ovation.) M. le Président accorde ensuite la parole à M. Ad. Firket, président de la Société géologique de Belgique, qui a eu l’amabilité de venir de Liège pour donner lecture de l’adresse votée par cette Société : CHER ET TRÈS HONORÉ CONFRÈRE, La Société géologique de Belgique, à laquelle vous êtes si dévoué, ne pouvait rester indifférente à la,manifestation organisée en votre honneur. Elle a décidé de s’y associer par l'envoi d’une adresse de félicitations, que son Président s’est fait un devoir de vous apporter en personne. Cette adresse vise tout à la fois le savant éminent que notre Société s’honore de compter parmi ses plus anciens membres effectifs, et le collègue aimable et sympathique qui n’a chez nous que des admirateurs et des amis. La science géologique vous doit, cher et honoré Con- frère, des travaux remarquables, notamment sur la flore dévonienne et la flore houillère; et quoique vos publi- cations paiéophytologiques ne constituent qu'une bien faible part de votre bagage scientifique, la simple énumé- ration de leurs titres dépasserait déjà de beaucoup les bornes qui nous sont permises. Non seulement ces publications ont rendu de grands 46 services à la connaissance de nos flores anciennes; mais vous êtes actuellement l’un des rares représentants de la botanique fossile dans notre pays, qui vous doit la déter- mination de nombreuses collections de végétaux fossiles belges. D'importantes fonctions, vos études de prédilection sur l’un des genres les plus complexes et les plus séduisants de la flore actuelle, absorbent aujourd'hui la meilleure partie de votre temps. Nous nous permettons, cependant, d'émettre l'espoir que, grâce à votre grande activité scien- tifique, vous ferez encore réaliser à l’étude des végétaux des temps anciens, des progrès comparables à ceux qu'elle vous doit déjà. C’est le vœu que nous formons, au nom de la Société géologique de Belgique, en vous offrant ses plus chaleu- reuses félicitations. Puis M. Errera, secrétaire, donne connaissance des adresses, deslettres et des nombreux télégrammes parvenus au bureau en l'honneur du héros de la fête : Adresse du Conseil communal de Rochefort (1) ; Adresses de la « Flora », Gesellschaft für Botanik und Gartenbau, à Dresde; du Jardin botanique impérial, de St-Pétersbourg; de la Société botanique de Genève; de la Section botanique de la Société des naturalistes de St-Pétersbourg (avec diplôme de membre d'honneur); du Verein für Naturwissenschaft, de Brunswick ; Télégrammes de la Société botanique « Dodonaea », à Gand; de la Société impériale des naturalistes de Moscou ; (1) M. F. Crépin est né à Rochefort. 47 de la Société impériale d'horticulture de Russie; de MM. C. Baguet (Louvain), P.-G. Cluysenaar (Huy), G. Gillekens (Vilvorde), A. Hardy (Visé), M. Hovelacque (Paris), A. Mansion (Huy), Suringar, directeur du Jardin botanique (Leyde), Ch. Wagner (Riga), Woronine (St-Pétersbourg) ; Lettres de MM. Boerlage, conservateur de l’Herbier royal (Leyde); O. Drude, directeur du Jardin botanique (Dresde); A. Guillon (Angoulème); Henriques, directeur du Jardin botanique (Coïmbre). La séance se termine par la remise au Jubilaire d’une superbe corbeille de fleurs, don des jardiniers et surveil- lants du Jardin qui se sont cotisés à cet effet. En quel- ques mots, l’un des jardiniers, M. Polé, exprime à M. Crépin la reconnaissance du personnel pour l’affec- tueuse sollicitude qu'il a toujours témoignée. M. Crépin, très touché de cette attention, remercie cor- dialement, Le Président déclare la séance levée et M. F. Crépin quitte la salle au milieu des applaudissements. ANNEXE. Extrait d'une lettre adressée au comité par M. le D’ H. Christ, de Bale, le savant monographe des roses suisses : J'aurais tant aimé assister à cette, fête pour offrir à notre ami un bouquet de Roses. Je n'aurais pas choisi ces produits de croisements artifi- ciels, magnifiques mais stériles, je n'aurais pas recherché pon plus ces fières corolles tropicales, Jarges comme la 48 main, que notre ami nous a fait connaitre et qui viennent de l’Indo-Chine, non, j'aurais cueilli simplement ce petit Rosa coronata Crépin, des collines de Han-sur-Lesse, une Rose bien modeste, non sans épines, mais indigène, une Rose de la patrie que les Belges et les Suisses aiment avec tant de passion. À cette saison, ce petit Rosier ne porterait plus, il est vrai, sa couronne de pétales d’un blane pur, mais il serait orné peut-être encore de quelques fruits, d’un beau rouge, surmontés des lobes du calice « plus ou moins persistants, » en forme de couronne, comme notre cher Maitré a voulu l'indiquer par le nom qu'il a donné à cette espèce. C'est un fruit couronné qu'il a voulu signaler. Eh bien! c'est une couronne de fruits elle-même que la vie de l'homme que nous fétons aujourd’hui. Le buisson était épineux, mais il a porté des fleurs. Ces fleurs sont tombées, mais il reste une riche moisson de fruits mürs : voilà le résultat de cette vie, toute dévouée à la recherche de la vérité. Dieu bénisse et protège notre cher ami Francois Crépin! BANQUET. Le banquet à eu lieu à cinq hevres et demie dans les salons du Grand Hôtel Central, place de la Bourse. Le banquet, auquel assistaient plus de cent convives, était présidé par M. A. Gravis, président du Comité d’organisation. Il avait à sa droite le héros de la fête et à sa gauche M. De Bruyn, ministre de l'Agriculture. A la table d'honneur, avaient encore pris place : MM. H. Crépin, directeur de l’Enregistrement et des Domaines à Namur, C. Crépin, avocat à la Cour d'appel de Bruxelles, frères du Jubilaire; Buls, bourgmestre de Bruxelles; Steurs, bourgmestre de St-Josse-ten-Noode ; le baron de Selys, sénateur; le comte de Kerchove, représentant; Doucet, président du Conseil de sur- 49 veillance du Jardin botanique; le comte Eug. de Grunne; Béco, secrétaire général du Ministère de l’Agriculture ; Cartuyvels, directeur de l’Agricul- ture; Bertrand, professeur à la Faculté des sciences, à Lille; Koltz, Krauss et Weber, délégués de la Société botanique du Grand-Duché; La Fontaine, président du Club Alpin belge ; colonel Hennequin, président de la Société malacologique ; De Middeleer, président de la Société Linnéenne ; Lameere, secrétaire de la Société entomologique; Wesmael, président de la Société royale de botanique ; Rodigas et Van Bambeke, vice-présidents ; Moreels, artiste-peintre, à Liège; L. Coomans, trésorier du Comité d’organisation de la Manifestation ; Bommer, Delogne, Lubbers, Marchal et Pynaert, mem- bres du Comité; L. Errera et Th. Durand, secrétaires, Le menu était orné d’un joli dessin, représentant une vue du Jardin botanique, dû à la plume de M. Paul May. A la fin du banquet fort bien servi, M. A. Gravis président, se lève et porte le toast suivant : MESSIEURS, Le premier devoir des Belges, chaque fois qu'ils se trouvent réunis en une circonstance solennelle, est de reporter leur pensée vers leur bien-aimé Souverain. S. M. Léopold II est un protecteur éclairé des sciences. Maintes fois, il a témoigné la haute sollicitude qu’il accorde à tout ce qui peut assurer le progrès de nos connaissances scientifiques aussi bien que celui de notre commerce et de notre industrie. Les savants de tous les pays ont suivi avec admiration le développement si rapide de l'État indépendant du Congo. Comme botanistes, nous nous intéressons plus particulièrement à cette œuvre qui va ouvrir à notre activité un champ immense. ; Aujourd'hui que les voies de communication vers l’in- térieur du continent africain sont devenues plus faciles, il nous sera sans doute permis de formuler un vœu qui nous est cher: celui de voir bientôt créer un Jardin botanique 4 50 dans la région tropicale, au milieu d’une végétation exubérante et mystérieuse. Nos voisins du Nord possèdent à Buitenzorg, dans l'ile de Java, un établissement sem- blable dont la réputation est universelle. Une station botanique au Congo rendrait les services les plus signalés non seulement à la science pure, mais encore à ses applications agricoles et horticoles. Elle constituerait une importante annexe du Jardin botanique de l'État dont nous fêtons aujourd’hui le Directeur. Messieurs, j'ai l'honneur de vous proposer d’acclamer respectueusement le nom du Roi. — Vive le Roi. De vifs applaudissements et des cris de Vive le Roi! répondent de toutes parts à ce toast. M. le Président, ayant adressé une copie de son toast à Sa Majesté, a recu la réponse suivante : Le Roi est fort sensible au toast que vous lui avez porté et auquel ont bien voulu s'associer les membres de la Société royale de botanique de Belgique et les nombreux savants du pays et de l'étranger réunis pour fêter le secrétaire de la Société, M. F. Crépin, directeur du Jardin botanique de l'État. Le Roi me charge de vous exprimer ses sincères remerciements des paroles que vous avez prononcées à son adresse el de vous prier de remercier de sa part lous ceux qui se sont joints à vous pour boire à la santé de Sa Majesté. L'aide de camp de service. M. le Ministre de lAgriculture se lève alors et au milieu de l’enthousiasme général attache sur la poitrine du jubilaire la croix d’officier de l'Ordre de Léopold. )1 M. Errera, secrétaire, porte, au nom du Comité, un toast à M. Crépin et s'exprime à peu près dans les termes suivants : CHER JUBILAIRE, Notre Président m'a confié la mission flatteuse de vous adresser ce soir le toast au nom de nous tous. J’ai eu beau lui expliquer que je n'avais point de titres à cet honneur et que bien d’autres s’en tireraient mieux que moi. Iln’a pas voulu en démordre et je n’ai eu qu’à m'incliner devant son aimable insistance. Après tout, il avait peut-être ses raisons. N'est-ce pas une fête de la reconnaissance que nous célébrons aujourd’hui? On aura voulu choisir sans doute pour porter ici la parole l'un de ceux qui ont vis-à-vis de vous le plus d'obligations et de gratitude. Ce que nous vous devons, des voix autorisées l'ont énuméré tantôt, et il est presque superflu de le redire. Votre Manuel excellent est le livre de chevet de tous ceux qui s’'adonnent à l’étude de la botanique en Belgique. C’est sous votre direction que beaucoup d’entre nous ont fait leurs herborisations les plus instructives et ont pu se familiariser sur place avec ces problèmes de phytographie et de géographie botanique que vous possédez si com- plètement. Quant au Jardin botanique, on ne saurait mieux faire votre éloge qu’en comparant ce qu'il était il y a une vingtaine d’années avec ce qu’il est devenu grâce à vous. Fondé à l’origine — en 1826 — par la Société royale d'horticulture, sans autre but que la science, il avait peu à peu dévié au point de n'être plus qu’un établissement de commerce horticole. Malgré l'énergie de feu Dumortier, 59 malgré les efforts de deux hommes que nous sommes particulièrement heureux de voir ici parmi nous, M. Dou- cet, qui était alors administrateur de la Société, et M. Bommer, qui était le conservateur de ses collections, l'esprit mercantile avait tout envahi. Pour pouvoir payer un intérêt aux actionnaires, on se défaisait des spécimens les plus remarquables. On cédait les locaux pour des fètes, on louait des plantes, on vendait des bouquets, et on laissait à l'abandon tout ce qui ne pouvait être vendu. Une salle du Jardin a encore conservé de là son nom significatif : le Bazar. Ce n’est pas tout. Le règne végétal ne donnant pas assez de bénéfices, on voulut y adjoindre le règne animal, et l’on créa des aquariums d’eau douce et d'eau de mer. C'est même à cette époque que se rapporte l’une des anecdotes les plus caractéristiques de l’ancien Jardin bota- nique. Un beau matin, les journaux racontèrent que Îa Société d'horticulture venait de recevoir des tropiques un poisson électrique gigantesque,qui foudroyait les lapins à distance, qui projetait des étincelles, et que sais-je encore ? Il serait visible dans les aquariums, le jeudi suivant à 2 heures. Le public ne fit pas attention que ce jeudi se trouvait être le 1% avril. Or, le premier visiteur que le directeur vit entrer dans les serres, à 2 heures précises, c'était le roi Léopold Len personne. Il voulait, lui aussi, voir le fameux poisson. On se figure l’ahurissement du directeur, qui fait remarquer, en balbutiant, à Sa Majesté qu'elle a sans doute perdu la date de vue. Et le Roi de répondre avec son fin sourire : « Bien! bien! M. le direc- teur, je vois que l’on pratique ie1...…. tous les genres de pisciculture! » Il était grand temps que ce jardin fut repris par l'État, 53 Un peu plus tard, mon cher Jubilaire, on vous plaçait à sa tête, et tout le monde comprit qu'une ère nouvelle s'ouvrait. De ce marché de fleurs, de cet asile de la pisciculture, vous avez fait un centre de science et de haut enseignement. Et ce n’est pas à la botanique seule qu'a profité votre action salutaire. Non seulement la Société royale de botanique qui a pris l'initiative de cette fête reçoit votre hospitalité en mème temps que votre impulsion, mais encore la Société de microscopie dont vous avez été l’un des fondateurs, et le Club alpin que vous avez pour ainsi dire créé. Enfin, lorsque, il y a une dizaine d’années, il a été question d'installer un laboratoire au Jardin botanique, je peux bien dire quel appui bienveillant et efficace l'idée naissante a trouvé auprès de vous. Car tous, tant que nous sommes ici, nous le savons du reste : votre concours est acquis d'avance à tout ce qui se fait ou se tente en faveur de la science à laquelle vous consacrez si utilement votre vie. Voilà tout ce que nous avons voulu fêter et applaudir en vous. Connaissant les sympathies unanimes qui vous entourent, nous savions que nous trouverions de l'écho. Mais nos prévisions les plus optimistes ont été largement dépassées. De toutes parts, de toutes les contrées de l'Europe, de l'Amérique, de l’Inde, de Java, du bout du monde nous sont venues des adhésions chaleureuses. Nous espérions un succès, ç’a été un triomphe ! Mais aussi cette solennité est autre chose encore que la manifestation de la reconnaissance; elle est surtout la fête de l’amitié. Messieurs, je suis sûr d’être en ceci votre fidèle interprète : les subordonnés, les collaborateurs, les confrères, les correspondants de M. Crépin, tous ceux 54 qui peuvent l'approcher et l'apprécier deviennent bien vite ses amis. Par sa modestie, par sa sollicitude sans cesse en éveil, par son caractère ouvert, accueillant, loyal, il sait gagner jusqu'aux sympathies les plus rétives. C'est pour toutes ces raisons que je vous invite, Mes- sieurs, à lever votre verre en l'honneur du héros de cette fète. Buvons au savant distingué et modeste, au guide infatigable, au conseiller bienveillant, à l'ami dévoué et sûr que nous aimons tous du fond du cœur. (Applaudis- sements.) Dans une improvisation pleine d'humour que nous regreltons de n’avoir pu faire sténographier, M. le comte de Kerchove propose, au nom de l'horticulture, la santé du sympathique jubilaire. Ce toast, plusieurs fois interrompu par les applaudisse- ments, est chaleureusement acclamé. ————— 2 M. le comte de Grunne boit à la santé de M. le Ministre de l'Agriculture et de MM. les Bourgmestres de Bruxelles et de S'-Josse-ten-Noode et les remercie d’avoir bien voulu honorer cette fête de leur présence, Dans de charmantes improvisations, M. De Bruyn et M. Buls répondent à ce toast. Puis M. Weber, au nom de la délégation luxembour- geoise, porte un toast vibrant et rappelle les sentiments de reconnaissance et de profond attachement que tous les botanistes de son pays éprouvent pour M. Crépin. (Vifs applaudissements.) M. Crépin remercie, en adressant à tous des paroles de cordiale gratitude, 9) En quelques mots heureux, M. Lubbers remereie la Presse qui, sans distinction de partis, a prêté au Comité organisa- teur son puissant concours ; M. Verhoeven, de La Nation, répond au nom de ses confrères et il dit que les journa- listes sont heureux de cette belle fète offerte à un des leurs, car si M. Crépin n'appartient pas à la presse politique, il est un des écrivains autorisés de la presse scientifique. (Applaudissements.) A 9 heures la manifestation était terminée. Extrait du procès-verbal de la séance de clôture du Comité organisateur de la manifestation (20 mars 1892.) Après un examen détaillé des comptes, le Comité à donné pleine et entière décharge à M. L. Coomans, trésorier, en lui votant de chaleureux remerciements pour le zèle qu’il a déployé dans ses délicates fonctions. Les comptes ont été arrètés comme suit : ReceTTes. Montant des souseriptions recueillies . . fr. 4,507 51 Don d'un membre du Comité pour ba- lance des comptes. . . . . . . - » 14 75 Total fr. 4,522 24 Dépenses. Frais du secrétariat. . . . RE On, Décoration de la salle pour la bsifemations D de nn 0". | 20 40 00 Note du loueur de chaises. . . . . » 60 00 A reporter fr. 405 50 56 | Report fr. 405 50 Album remis à M. Fr. Crépin : Note de M. Claessens (reliure). . . » 225 00 Note de M. Moreels (calligraphie, enlu- inure), L'ile Sert Te) Si APR NET ADO Frais du banquet (invitations, presse, ete.) » 360 00 Impression et expédition du compte-rendu » 195 64 Total des dépenses . . fr. 1,355 15 Solde. | fr. 3,174 37 Au moyen de cette somme, ont été ache- tés fr. 5,100 de rente belge 3 1/2 0/0, qui, suivant bordereau de la Caisse de Reports à Bruxelles, ont coûté... >. ...,..s2hat 258890 Total égal. . fr. 4,522 24 Le Comité exprime aussi ses remerciements à M. Crépin qui à bien voulu prendre à sa charge les frais du portrait qui accompagne le présent compte-rendu. M. Crépin ayant demandé au Comité d'arrêter les termes du règlement qui fixera les conditions du Prix Crépin, le Comité à l'unanimité a voté les dispositions suivantes : 1° Le prix sera décerné par les soins du Conseil de la Société royale de botanique de Belgique. 2° Le montant approximatif des intérêts de la fondation Crépin servira, de trois en trois ans, à récompenser des travaux botaniques ou à encourager des efforts sérieux. 5° Le prix ne pourra être décerné qu’à des personnes (belges ou étrangères) faisant partie de la Société royale de botanique de Belgique. 57 4° Le Comité pourra, s'il le juge utile, diviser le prix en deux parties égales ou inégales. j 5° Le montant des prix non décernés sera ajouté au capital, Liste des fondateurs du Prix Crépin. MM. Aigret (Ch.), géomètre, à St-Gilles (Bruxelles). Ascherson (P.), professeur de botanique à l'Université, à Berlin. Backer-Jones (N.), horticulteur-rosiériste, à Luxembourg. Baguet (Ch.), docteur en droit, à Louvain. Bauwens (L.), receveur des contributions, à Koekelbergh. Bauwens-Van Hooghten, notaire, à Bruxelles. Baillon (H.), professeur à la Faculté de médecine, à Paris. Bamps (Ch.), docteur en médecine, à Hasselt. Barzin (J.-J.), régent à l’École moyenne, à Andenne. Basèque (L.), instituteur en chef, aux Eccaussines. Beaujean (Jules), professeur pensionné, à St-Hubert. Beaujean (Romain), directeur honoraire d’école moyenne, à St-Hu- bert. Beco (E.), secrétaire-général du Ministère de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics, à Bruxelles. Berger (L.), administrateur inspecteur-général des ponts et chaussées, à Schaerbeek (Bruxelles), Bergh (Ad.), receveur de l'enregistrement, à Rochefort. Bernays (Ed.), étudiant en droit, à Anvers. Bertrand (C.-Eg.), professeur à la Faculté des sciences, à Lille. Binot (Pedro), botaniste-voyageur, à Pétropolis (Brésil). Biot (Ch.), docteur en sciences chimiques, à Ixelles (Bruxelles). Biron (Ant.), hôtelier, à Rochefort. Blomme (Edg.), ingénieur, à Bruxelles. - Bodson (Luc.), pharmacien, à Liège. Boerlage (J.-G), conservateur de l’herbier royal, à Leyde, Bogaerts (J.), directeur honoraire des jardins royaux, à Laeken. Bommer (J.-E.), professeur à l'Université, à Bruxelles. Bommer (Madame J.-E,), à Bruxelles, 58 MM. Bommer (Ch.), docteur en sciences naturelles, à Bruxelles. Bossaerts (L.), sous-chef de eulture honoraire, à Gand. Bosmans (Jul.), ancien précepteur de feu son Altesse Royale le Prince Baudouin, à Bruxelles. Bordet (Th.), étudiant en médecine, à Schaerbeek. Boulay (N.), professeur à la Faculté catholique des sciences, à Lille. Braudza (D.), professeur à l’Université, directeur du Jardin bota- nique, à Bucharest. Braun (H.), botaniste, à Vienne. Brialmont (A.), lieutenant-général, à St-Josse-ten-Noode (Bruxelles). Briart (Alex.), négociant, à La Hestre. Briquet (John), sous-conservateur des herbiers de la ville, à Genève. Bris (Artus), directeur des établissements de la Vieille-Montagne, à Chénce. Broquet (Aug. }, commissaire d’arrondissement, à Ath. Buchenau (F.), directeur de l'Ecole royale de Doven-Thor, à Brême. Buls (Ch.), bourgmestre de Bruxelles. Bureau (Ed.}), professeur-administrateur au Muséum, à Paris. Burnat (Ém.), à Nant-sur-Corsier (Suisse). Burvenich, père (Fr.), horticulteur, professeur à l'École d'hortieul- ture, à Gand. Callay (A.), pharmacien, au Chesne (France). Campion (Ferd.), greffier de la Justice de paix, à Vilvorde. Cardot (Jul.), botaniste, à Stenay (France). Carlier (L.), à St-Josse-ten-Noode (Bruxelles). Carnoy (J.-B.), professeur à l’Université, à Louvain. Carron (Gust.), botaniste, à Bruxelles. Cartuyvels (Jul.), directeur de l’agriculture, au Ministère de l’Agri- culture, de l'Industrie et des Travaux-publics, à Bruxelles. Cercle des Naturalistes Hutois, à Huy. Chalon (Jean), professeur à l'École normale, à Namur. Charlier-Gerin (H.), à Bruxelles. Christ (B.), président de la Société botanique Suisse, à Bâle. Clautriau (G.), chimiste à l'Institut botanique, à Bruxelles. Clos (D.), directeur du Jardin des plantes, à Toulouse. Closon (Jules), horticulteur, à Liège. Cluysenaar (P.-G.), professeur à l’École normale, à Huy. Cochet (Pierre), rosiériste, à Suisnes (Seine-et-Marne). 59 MM. Cochet (Scip.), rosiériste, à Suisnes (Seine-et-Marne). Cogels (P.), au château de Boeckenberg, près d'Anvers, Cogniaux (Alf.), professeur à l’École normale, à Verviers. Cohn (Ferd.), professeur à l’Université, à Breslau. Collin (H.), secrétaire communal, à Rochefort. Colmeiro (Mig.), directeur du Jardin botanique, à Madrid. Coomans (L.), pharmacien, à Bruxelles. Coomans (V.), chimiste, à Bruxelles. Cornaz (E.), docteur en médecine, à Neuchûtel. Cornu (Max.), professeur-administrateur au Muséum, à Paris. Coyon (A.), professeur pensionné, à Dinant. Craninx (Osc.), rentier, à Bruxelles. Crépin (Jules), à St-Gilles (Bruxelles). Crick (L.), docteur en droit, à Bruxelles. Crocq (J.), sénateur, professeur à l’Université, à Bruxelles. Daenen (Egide), pharmacien, à Bruxelles, Daimeries (Ant.), chef des travaux chimiques à l’Université, à Bruxelles. Damas (Dés.), à St-Josse-ten -Noode (Bruxelles). Damas (G.), à St-Josse-ten-Noode (Bruxelles). D’Argent (Nest.), marchand-grainier, à Bruxelles. Daveau (Jul.), directeur du Jardin botanique de l’École polytech- nique, à Lisbonne. de Blanckart-Surlet (baron), au château de Lexhy. De Bosschere (Charles), professeur à l'École normale, à Licrre, De Bullemont (E.), à Ixelles, de Candolle (Alph.), associé étranger de l’Institut de France, à Genève. de Candolle (Cas.), botaniste, à Genève. de Chestret-de Haneffe (baron P.), à Comblain-iu-Pont. Decker (Mich.), conférencier agricole, à Luxembourg. Degand (Ém.), notaire, à Mons. De Heen (P.), professeur à l'Université, à Liège. de Hemricourt de Grunne (comte E.), à Bruxelles. de Kerchove-de Denterghem (Comte Osw.), membre de la Chambre des Représentants, à Gand. De Koninck (Aug.), bibliothécaire-adjoint de la Chambre des Représentants, à Bruxelles, 60 MM. de la Vallée-Poussin (Ch.), professeur à l’Université, à Louvain. De Letter (G.), secrétaire-adjoint de la Société royale Linnéenne, à Bruxelles, Delhaise (J.), instituteur, à Bonneville, Delmay (G.), négociant, à Bruxelles, Delogne (G.-H.), aide-naturaliste au Jardin botanique, à St-Josse- ten-Noode (Bruxelles). De Lombaerde (B.), administrateur de la Société royale Linnéenne, à Schaerbeek (Bruxelles). Delvaux (Ëm.), géologue, à Uccle. Demarez (L.), propriétaire, à Audregnies. de Middeleer (F.-E.), président de la Société royale Linnéenne, à Bruxelles. Demoor (V.). médecin-vétérinaire, à Alost. De Nobele (L.), professeur à l’École d'horticulture, à Gand. Dens (G.), substitut du Procureur du Roi, à Nivelles. de Parades (P.), à Lille. De Prins (A.), docteur en droit, à Louvain. Deruyts (Jacq.), professeur à l’Université, à Liège. de Selys Longchamps (baron Edm.), sénateur, membre de l'Aca- démie, à Liège. De Tilly (J.), membre de l’Académie, à Ixelles. de Villers-Masbourg (A.), au château de Schaloen (Limbourg holl.). de Vilmorin (H. Levêque), président de la Société nationale d’horti- culture de France, à Paris. de Vilmorin (M. Levèque), à Paris. Dewalque (Gust.), professeur à l'Université, à Liège. DeW ewre(A), docteur en sciences naturelles, à St-Gilles (Bruxelles). De Wildeman (Ëm.), préparateur au Jardin botanique, à St-Josse- ten-Noode (Bruxelles). Dicderich (J.), médecin-vétérinaire, à Luxembourg. Doucet (H.), président du Conseil de surveillance du Jardin botanique, à Bruxelles. Drude (Ose ), directeur du Jardin botanique, à Dresde, Dubois (Alb.), homme de lettres, à Bruxelles. Dubois (Alph.), conservateur au Musée royal d'histoire naturelle, à Bruxelles. Duchartre (P.), membre de l'Institut, à Paris, 61 MM. Du Pré (F.), à Etterbeek (Bruxelles). Durand (Ém), chimiste, à Schacrbeek (Bruxelles). Durand (Th.), aide-naturaliste au Jardin botanique, à Bruxelles. Du Rie (P.), négociant, à Schaerbeek (Bruxelles). Dutrannoit (G.), chimiste, à La Louvière. Engler (A.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Berlin. Ernst (A.), professeur à l’Université, à Caracas (Vénézuéla). Errera (Madame), à Bruxelles. Errera (Léo), professeur à l'Université, à Bruxelles. Errera (P.), avocat, à Bruxelles. Ettinger (F.,) régisseur, à Luxembourg. Falk (Th.), libraire-éditeur, à Bruxelles, Favrat (L.}, professeur à l’Université, à Lausanne. Feligen (J.), docteur en médecine, à Borsbach lez-Meersch. Ferrant (V.), président de la « Fauna, » à Luxembourg. Filaine (Cb.), à Ixelles (Bruxelles). Firket (Ad.), ingénieur en chef, directeur des mines, à Liège. Fischer (L.), président de la Société botanique, à Luxembourg. Fischer de Waldheim (A.), professeur à l’Université, à Varsovie. La « Flora » Société de botanique et d’horticulture, à Dresde. Flahaut (Ch.), professeur à l’Université, à Montpellier. Fontaine (Cés.), bourgmestre, à Papignies. Fontaine (L.), rentier, à Bruxelles. Francotte (P.), professeur à l'Université, à Enuté: ten-Noode (Bruxelles). Fredericq (Léon), professeur à l’Université, à Liège. Fries (Th. M.), professeur à l’Université, directeur du Jardin bota- nique, à Upsal. Fuchs, père (L.), professeur à l’École d’hortieulture de Vilvorde, à Ixelles (Bruxelles). Garcke (Aug.), professeur à l'Université, à Berlin. Gedoelst (L.), chargé de cours à l’École de médecine-vétérinaire, à Louvain. | Genty (G.), à Dijon. Ghysebrechts (L.), aumônier militaire, à Diest, Gielen (J.), rentier, à Maseyck. Gilbert (Ch.), président de la Société de pomologie, à Anvers, 62 MM. Gilkinet (Alf.), professeur à l’Université, à Liège. Gille (Norb.), professeur à l'École de médecine-vétérinaire, à Cureghem (Bruxelles). Gillekens (G.), répétiteur à l'Institut agricole, à Gembloux. Gillekens (L.), directeur de l’École d’horticulture, à Vilvorde. Gillot(Xav.), docteur en médecine, à Autun. Goblet d’Alviella (comte Eug.), sénateur, membre de l’Académie, à Bruxelles. Gravet (F.), botaniste, à Louette-St-Pierre. Gravis (A.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique à Liège. Guillon (A), directeur honoraire des contributions, à Angoulême (France). Hage (V.), pomologue, à Courtrai, Hamoir (Jos.), étudiant, à Cureghem (Bruxelles). Hanarte (Gust ), ingénieur, à Mons. Hardy (Apoll.), régent à l’École moyenne, à Visé. Hartman (L.), secrétaire-adjoint de la Société royale Linnéenne, à Schaerbeek (Bruxelles). Haverland (Eug.), à Roubaix (France). Hennen (Jos.), directeur de PÉcole n° 4, à Anvers. Heunequin (colonel E.), directeur de l’Institut cartographique militaire, à Bruxelles. Henriques (J.-A.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Coïmbre. Henry (J.), régent de l'École moyenne, à Flobecq. Henry (L.), professeur à l'Université, à Louvain. Héribaud (frère Jos.), professeur, à Clermont-Ferrand. Hippert (Ém.), chef de division à l'Hôtel de ville, à Bruxelles. Hoste (Ad.), imprimeur-éditeur, à Gand. Houba (L.) secrétaire communal, à Laeken. Houba (C.), ingénieur, à Guatémala. Hovelacque (Maur.), docteur ès sciences, à Paris. Jacobs (J.-C), docteur en médecine, à Bruxelles. Janssens (Phil.), trésorier de la Société royale Linnéenne, à Schaer- beek, Joly (A.), professeur à l'Université, à Ixelles (Bruxelles). Joly (Ch.), vice-président de la Société nationale d’horticulture, à Paris. 65 MM. Jordan (Alex.), membre honoraire de la Société royale de botanique de Belgique, à Lyon. Kanitz (Aug.), directeur du Jardin botanique, à Kolosvar. Keck (K.), directeur du comptoir botanique, à Aisterheim (Autriche), Kegeljan (Ferd.), président de la Société royale d’horticulture, à Namur. Keller (Rob.), directeur de l'École industrielle, à Winterthur. Ketten (frères), rosiéristes, à Luxembourg. King (G.), superintendant du Jardin botanique, à Caleutta. Kintgen (Dam.), professeur à l'École normale, à Luxembourg. Kirsch (P.). percepteur des postes, à Trois-Vierges. Knight (H.), directeur des Jardins royaux, à Laeken (Bruxelles). Koltz (P.-J.), inspecteur des eaux et forêts, à Luxembourg. Kraus (M.), instituteur des prisons, à Luxembourg. La Fontaine (H.), avocat, président du Club Alpin Belge, à Bruxelles. Lagrange (Ch.), membre de l'Académie, à Ixelles. Laloux (H.), à Liège. Lambert (Fr.), directeur honoraire d’école moyenne, à Hasselt, Lameere (Aug ), professeur à l’Université, à St-Gilles (Bruxelles). Lamotte (G ), avocat, à Dinant. Landrien (Osc.), avocat, à Bruxelles. Lange (J.), professeur de botanique, à Copenhague. Lanneau (G.-A.), artiste-peintre, à Schaerbeek (Bruxelles), Laurent (Ém.), professeur à l’Institut agricole, à Gembloux. Laureys (Arm.), artiste-peintre, à St-Josse-ten-Noode (Bruxelles). Laureys (J.), chef de division à PHôtel-de-ville de Bruxelles. Lebrun, docteur en médecine, à Bruxelles. Lecoyer (J.-C.), professeur pensionné, à Beauwelz. Lefèvre (Th.), secrétaire de la Société royale malacologique, à Bruxelles. Legrand (Ch.), ingénieur, à Schaerbeek (Bruxelles). Le Jolis (Aug.), directeur de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques, à Cherbourg. Lemoine (Eug.), fonctionnaire au gouvernement provincial, à Arlon. Linden (J.), ancien botaniste-voyageur, à Bruxelles. Lochenies (G.), négociant, à Leuze. Lubbers (L.), chef de culture au Jardin botanique, à Bruxelles, 64 MM. Mac Leod (L.), professeur à l’Université, directeur au Jardin bota- nique, à Gand. Mailly (Fern.), président de la Société d’horticulture et de botanique, à Schaerbeek (Bruxelles). Malaise (Const.), membre de l’Académie, à Gembloux. Malinvaud (Ern.), secrétaire-général de la Société botanique de France, à Paris. Mansion (Arth.), surveillant à l’Athénée, à Huy. Mansion (P.), professeur à l’Université, à Gand. Marchal (chevalier Edm.),secrétaire-perpétuel de l’Académie royale, à Bruxelles. Marchal (Elie), conservateur au Jardin botanique, à St-Josse-ten- Noode (Bruxelles). Maréchal (J.), jardinier en chef au Jardin botanique, à Liège. Martens (Ed.), professeur à l’Université, à Louvain. Massange de Louvrex (D.), au château de Baillonville (près Marche). Massart (Jean), docteur en sciences, à Etterbeek (Bruxelles). Masson (J.), pharmacien, à Andenne. Masters (Maxwell T.), rédacteur en chef du Gardeners’ Chronicle, à Londres. Maus (H.), avocat, à Bruxelles. Mayer (J.), directeur des hauts-fourneaux, à Dudelange. Micheels (H.), professeur au Collège communal, à Ypres. Miégeville (abbé), curé, à Notre-Dame-de-Garaison (Pyrénées), Minet (Arth.), instituteur en chef, à Montigny-sur-Sambre. Moerman (H.), inspecteur des plantations de la ville, à Gand. Molle (Phil.), régent à l’École moyenne, à Jodoigne. Mottin-Dethier (P.), pharmacien, à Rochefort. Mourlon (Mich.}, membre de l’Académie royale, à Bruxelles. Mouton (V.), à Liège. Navez (L.), homme de lettres, à Schaerbeek. Nihoul (Ed.), assistant à l’Université de Liège, à Flémalle-Haute. Noël (A.-L.), controleur des douanes en retraite, à St-Gilles (Bruxelles). Noppeney (V.), commissaire du chemin de fer, à Luxembourg. Nouille (Prud.), à Flobecq. Nypels (Paul), docteur en sciences, à Liège. Olin (Xav.), avocat, ancien ministre, à Bruxelles. 65 MM. Oppenheim (Me J.), à Bruxelles, Oudemans (C.-A.-J.-A.), professeur à l’Université, à Amsterdam. Ozanon (Ch.), propriétaire, à St-Émiland par Couches-les-Mines (France). Pâque (abbé E.), professeur au collège N.-D. de la Paix, à Namur. Peeters (A.,) horticulteur, à St-Gilles (Bruxelles). Perpète (Dés.-J.), vérificateur de l’enregistrement, à Huy. Petermann (A.), directeur de la station agronomique de l’État, à Gembloux. Petit (Ed.), propriétaire, à Nimy-lez-Mons. Pierre (L.), directeur du Jardin botanique de Saïgon, à Villeneuve- St-Georges (France). Pierrot (Philog.), imprimeur-éditeur, à Montmédy (France). Pierry (L.), fonctionnaire au gouvernement provincial, à Liège. Pietquin (Franç.), secrétaire des hospices, à Nivelles. Pirotta (R.), directeur du Jardin botanique, à Rome. Pittier (H.), directeur de l’Institut physico-géographique national, à San-José (Costa Rica). Poisson (J.), assistant au Muséum, à Paris. Pottier (Ch.), pharmacien, à Fontaine-l’Évêque. Prain (Dav.), conservateur des herbiers du Jardin botanique, à Calcutta. Préaux (A,), à Jette-St-Pierre. Preudhomme de Borre (Alf.), à Schaerbeek. | Puissant (Rév. P. A.), St-Joseph’s Seminary, à Troy (États-Unis). Pynaert-Van Geert (Ed.), professeur à l’Ecole d’horticulture à Gand. Pynaert (Eug.), architecte de jardins, à Gand, Queva (C.), préparateur de botanique à la Faculté des sciences, à Lille. Radlkofer (L.), professeur à l’Université, à Munich. Regel (E.), directeur du Jardin botanique, à St-Pétersbourg. Reisen (Théod.), instituteur, à Walhausen. Remy (L.), docteur en sciences naturelles, à. Liège. Renaud (F.), commandant du Palais, à Monaco. Renault (R.), assistant au Muséum, à Paris. Riedel (J.-G.-F.), naturaliste, ex résident anglais à Timor, à Ixelles. Rivier (Alph.), professeur à l’Université, à Bruxelles, Rodigas (km.), directeur de l'École d’horticulture, à Gand. di] 66 MM. Ronday (H.), lieutenant-colonel en retraite, à Etterbeck. Rossignol (Alph.), professeur à l’Athéné royal, à Chimay. Rottenburg (V.), pharmacien, à Bruxelles. Rouffart (Edm.), docteur en médecine, à Bruxelles. Rousseau (Madame E.), à Watermael-Boitsfort. Rouy (G.), secrétaire du Syndicat de la presse parisienne, ancien vice-président de la Société botanique de France, à Paris. Saccardo (P.-A.), directeur du Jardin botanique, à Padoue, Salentiny (Eug.), ingénieur du chemin de fer, à Luxembourg. Sarton (A.), professeur à l’Athénée royal, à Bruxelles. Schmitz (Chr.), professeur de botanique, à Namur. Schmitz (abbé A.-F.-Gasp.), professeur, à Louvain. Schütz-Loubrie (A.), négociant, à Bordeaux. Schwendener (N.), professeur à l'Université, à Berlin. Seidel, horticulteur, à Dresde. Severeyns (G.), lithographe de l’Académie, à Bruxelles, Simon (J.), instituteur, à Vezin. Société belge de microscopie, à Bruxelles. Société entomologique, à Bruxelles. Sommier (Steph.), à Florence. Soreil (G.), ingénieur, à Maredsoux. Soroge (D.), capitaine de gendarmerie, à Mons. Soupert et Notting, rosiéristes, à Luxembourg. Stainier (X.), ingénieur, à Ixelles (Bruxelles). Stas (J.-S.), membre de l’Académie, à Bruxelles. Stasse (N.), pharmacien, à Liège. Strail (abbé Ch.), à Fond-de-Forêt. Suringar (W. F. R.), professeur à l’Université, directeur du Jardin botanique, à Leyde. Tasson (J.), administrateur de la Société royale Linnéenne, à Bruxelles. Terby (F.), membre de l’Académie, à Louvain. Thiery (Alb.), avoué, à Ixelles (Bruxelles). Thil! (Math.), professeur à l’Athénée, à Luxembourg. Thiroux (Eug.), administrateur de la Société royale Linnéenne, à Bruxelles. Thomas (Edm.),sous-directeur au Ministère des finances, à Bruxelles. Tonglet (A.), fonctionnaire au gouvernement provincial, à Dinant. A 67 MM. Tosquinet (J.), médecin principal honoraire, à St-Gilles (Bruxelles). Treub (Melch.), directeur du Jardin botanique, à Buitenzorg (Java). Tribut (A.), professeur à l'École normale, à Nivelles. Troch (P.), géomètre, à Anderlecht. Urban (Ign.), sous-directeur du Jardin botanique, à Berlin. Van Aerdschot (Paul), attaché au Jardin botanique, à Bruxelles. Van Bambeke (Ch.), professeur à l’Université, à Gand. Van Beneden (Ed.), professeur à l’Université, à Liège, Van Beneden (P.-J.), professeur à l’Université, à Louvain. Van Brussel (Jules), bourgmestre, à Watervliet. | Van den Broeck (H.), rentier, à Anvers. Van de Put (John), à Anvers. Van der Bruggen (A.), candidat-notaire, à St-Gilles (Bruxelles), Vanderhaeghen (Hyac.), à Gand. Vanderkindere (L.), professeur à l’Université, à Bruxelles, Van der Swaelmen (L.), architecte-paysagiste, à Bruxelles. Vandervelde (Ém.), avocat, à Bruxelles. Van Ermengem (E.), professeur à l’Université de Gand, à Wetteren- lez-Gand. Van Geert (Aug.), horticulteur, à Mont-St-Amand (Gand). Van Geert, père (Charles), horticulteur, à Anvers, Van Geert, junior (Charles), horticulteur, à Anvers. Van Heurck (H.), directeur du Jardin botanique, à Anvers. Van Hulle (Hubert), professeur honoraire à l’École d’horticulture, à Gand. Van Nerom (Léon Ch.), administrateur de la Société royale Lin- néenne, à Bruxelles. Vanpé (J.-B.), directeur honoraire d'école moyenne, à Forest. Van Verren (F1.), administrateur de la Société royale Linnéenne, à Jette-St-Pierre. Van Zuylen (Alb.), avocat, à Anvers. Verbist (chanoine A.), supérieur du Petit-séminaire, à Hoogstraeten. Verheggen (H.), directeur de l’École moyenne, à Waleourt, Vernieuwe (Th.), secrétaire de la Société royale Linnéenne, à Bruxelles. Vincotte (Thomas), statuaire, membre de l’Académie, à Bruxelles. Vindevogel (F.), sous-chef de culture au Jardin botanique, à Bruxelles. 68 MM. Vits (J.-D.), instituteur, à Vilvorde. Wagner (C.-H.), horticulteur, à Riga. Watson (Sereno), conservateur de l’herbier de l'Université Harvard, à Cambridge (États-Unis). W eber (Jos.), dentiste, à Luxembourg. Wengler (H }), à Bruxelles. Wercollier (Jacq.), professeur à l’École normale, à Luxembourg. Wesmael (Alf.), architecte de jardins, à Nimy-lez-Mons. Wittmack (L.), professeur à l'Université, à Berlin. Woronine (D.), membre associé de la Société royale de botanique de Belgique, à St-Pétersbourg. Zeiller (R.), ingénieur en chef des mines, à Paris. M'OMNIOIG FRAPPE DES ESPÈCES DU GENRE De AGE UN :LJ.Ss" PAR ALFRED WESMAEL., Président de la Société royale de botanique de Belgique. En 1890, nous écrivions la révision du genre Acer. A cette époque, plusieurs de nos correspondants nous enga- geaient de remanier le genre Fraxinus, dont plus d’une centaine d'espèces avaient été décrites à l'exclusion des variétés spontanées et de celles nées dans les cultures. Encouragé par plusieurs botanistes étrangers, aidé de l'envoi des riches herbiers de MM. de Candolle et Van Heurck, de ceux du Jardin botanique de Florence renfer- mant celui de Webb, des échantillons des Jardins du Muséum de Paris et de Madrid, enfin, de celui de notre Jardin botanique de Bruxelles, nous avons abordé l'étude de ce beau genre, riche en espèces, mais surtout en formes distinguées par nos devanciers comme spécifiquement distinctes. Si l’on fait le dénombrement des cent et six espèces créées par les botanistes, on trouve que c'est Bosc qui arrive en tête avec le nombre 17; Lamarck en crée 8; Willdenow, 7; Loddiges et Desfontaines, 6; Vakl et Michaux en distin- 70 guent chacun 5; Miller, Buckland et Linné, 4; Mar- shall et Torrey, 5; Hoffmeggezer, Wahlenberg, Blume, Nuttall et Wallis 3, enfin Gay, de Candolle, Gärtner, de Jussieu, Roxburgh, Scheele, Cosson et Durieu, Aiton, Sco- poli, Loudon, Borkhausen, Siebold et Zuccarini, Persoon, Duroi, Tausch, Bieberstein, Gussone, Schlechtendal, Hoo- ker, Regel, Asa Gray, Bunge et Herder, en distinguent chacun une. A notre sens et suivant notre manière de considérer l'espèce, nous pensons que toutes les formes décrites se résument à une vingtaine d’espèces et peut-être ce nom- bre serait-il diminué si, de visu, nous pouvions les étudier dans leur pays d’origine. Comme nous l'avons écrit ailleurs({), notre manière de voir est sur l'espèce semblable à celle de M. F. Crépin. Ce rhodologue dit, dans ses Excursions rhodologi- ques dans les Alpes en 1889 : Ces idées de réduction sembleront « absolument contraires aux progrès qu'a fait « la connaissance du genre depuis une époque assez « reculée et, dans l'esprit de certains spécialistes, je pas- « serai sans doute pour un véritable réactionnaire, fer- « mant obstinément les yeux à la lumière. On pourra, en « outre s'imaginer que je cherche à réduire à néant les « travaux des rhodologues suisses. Je ne ferme pas les « yeux à la lumière; au contraire, je m'efforce de les « tenir largement ouverts à tous les faits capables de « m'éclairer sur la nature des formes décrites. » Ces lignes, écrites par notre savant Secrétaire, nous les adoptons complètement et c’est parce que nous avons (1) Revue critique des espèces du genre Acer. Bull, Soc. roy. de bot, de Belg., 1890, 71 beaucoup vu avec les yeux aussi grands ouverts que possible, que nous arrivons à réduire considérablement le nombre des espèces. Deux organes essentiels ont servi de base aux bota- nistes pour délimiter les espèces : les feuilles et les fruits. Les feuilles sont oppositi-imparipennées, à nervation pennée et rameuse. La forme des limbes est empruntée à l'ovale ou à l’ellipse, qui se modifient en se fusionnant. Le sommet, dans certains cas, s’allonge plus ou moins, pour arriver à la forme lancéolée. D’autres fois, il se termine par un acsumen plus ou moins développé. Plus rarement, les folioles sont linéaires très aiguës. Enfin, dans certaines formes, le sommet est arrondi. Ces quelques caractères s'accentuent ou s'amoindrissent et donnent toute une série de formes qui, ordinairement, sont loin d’être stables. Une seule espèce a des feuilles simples. Ce qui s’observe au sommet des limbes, se remarque également à leur base, qui peut s’arrondir, s’atténuer ou être même sub- tronquée. Si la glabrescence domine chez beaucoup de formes à la face inférieure des limbes, la pubescence s’observe assez fréquemment et celle-ci peut être quelquefois très accentuée. La pubescence de la nervure moyenne, ainsi que celle de l’angle formé par celle-ci et les nervures secondaires se remarque assez souvent. Quant au pétiole commun, il peut être arrondi en des- sous et plan au-dessus, ou bien cette dernière partie peut être plus ou moins canaliculée. £ La longueur du pétiolule des folioles latérales n'est pas constante. Quelquefois celles-ci sont sessiles, subses- siles ou plus ou moins longuement pétiolulées. Toutefois, ces caractères sont assez constants chez une même espèce, 72 mais on remarque quelquefois sur un même type des folioles sessiles et des folioles pétiolulées. La dentelure des limbes est peu constante, Sur certai- nes feuilles, on remarque des bords entiers sinués. Les dents sont nombreuses ou plus ou moins écartées. Leur sommet est assez fréquemment incurvé. Toutes ces modifications de forme générale, de sommet, de base, de pétioles, de la longueur des pédicelles, de pubescence ou de glabrescence, de dentelures des folioles, sont autant de caractères peu stables, très sujets à varier non-seulement sur des arbres distincts, mais encore sur un même arbre. Tant d'influences exercent des modifications sur les caractères des organes, que ce n'est qu'à la suite de la comparaison de nombreux échantillons entre eux, que l’on peut juger de leur valeur qui, dans la majorité des cas, sont complètement ou presque nuls. Ne savons-nous pas par une longue expérience que Îles caractères du feuillage peuvent se modifier avee l’âge des arbres. Les rameaux récoltés sur un même sujet, les uns provenant de l'extérieur de la tête, d’autres cueillis au centre et par conséquent à l'ombre, peuvent être très différents les uns des autres. Ces observations, que nous avons faites si souvent dans nos bois sur les espèces ligneu- ses de la flore belge, se présentent ailleurs comme chez nous. Le botaniste herborisant dans les bois pour l'étude des ligneux ne doit pas négliger de récolter, sur un même arbre, des feuilles dela base, du sommet et du centre de la tête de l’arbre. Seulement alors il pourra se rendre compte des très curieux jeux de la nature, des modifications appor- tées aux feuilles, par exemple par l'absence ou la présence du soleil, la vigueur ou l’affaiblissement des branches. 75 Dans ce dernier cas, les feuilles des premières seront plus grandes; le contraire s’observera sur les secondes. La plante des montagnes aura un tout autre aspect que celle de la plaine; la pubescence sera beaucoup plus mani- feste chez la première que dans la seconde ; elle disparaitra même. N'en avons-nous pas un exemple frappant dans l'Alnus incana qui, récolté sur les bords du Rhône, a des feuilles grises tomenteuses en dessous, tandis que dans nos bois, où cette espèce a été introduite, la feuille est à peu près ou complètement glabre. Les jeunes rameaux présen- tent les mêmes caractères et pour celui qui n’a pas observé cet arbre dans son pays d'origine, il ne pourrait le recon- naître dans nos bois par une description faite sur des échantillons de la Suisse. Chez nous, la pubescence grise de la face inférieure de la feuille disparait presque complète- ment et même complètement. Les caractères de pubescence, si bien étudiés dans le genre Rosa, par notre confrère M. Crépin, caractères qui, pour le plus grand nombre de cas, sont de deuxième ou de troisième ordre et conséquemment sans grande valeur spécifique sont applicables aux Fraxinus comme aux Rosa. L'étude des très nombreux matériaux mis à notre disposition en sont la preuve et, en conséquence, la pubescence et la glabrescence ne peuvent servir à déli- miter les espèces. Quant aux caractères tirés du fruit, ils sont moins sujets à varier que ceux des feuilles. Deux types bien distincts se présentent dans le genre qui nous occupe. Dans le premier, l'aile s'arrête brusquement au sommet de la cavité séminifère, ou bien elle se prolonge plus ou moins vers la base en se rétrécissant plus ou moins brusquement, ou bien enfin la forme générale de la 74 samare est en coin très allongé par le prolongement de l'aile jusqu'au pédicelle. Dans le second, la forme du fruit est l’ellipse à petit diamètre plus ou moins large, suivant que l’aile déborde plus ou moins fortement la cavité séminifère. Ces deux caractères, si distincts de la forme générale du fruit, partagent en deux sections bien distinctes toutes les espèces des États-Unis d'Amérique. Etudions tout d'abord les modifications qui peuvent se produire dans le premier groupe de fruits, ceux où l'aile est peu ou non développée le long de la cavité séminifère. Le sommet, dans certains cas, peut être arrondi ou tronqué, ou cuspidé ou terminé en pointe très longue. Les deux premiers caractères s’observent très sou- vent sur une même grappe de fruits; ce sommet arrondi ou tronqué peut, s'échancrer plus ou moins avec persistance de la base du style. Mais ici, comme ailleurs, ce caractère de découpure du sommet du fruit n'est pas stable pour beaucoup de formes etconséquemment ne peut servir à déli- miter les espèces, pas plus que la tronquature ou larron- dissement du sommet des samares. Le polymorphisme de la samare des F. oxycarpa, F. angustifolia et F. parvifolia, trois espèces d'Europe, est la cause du démembrement de chacune d'elles en de nombreuses espèces sans valeur aucune et qui plus est, suivant notre manière de voir, les trois espèces de Will- denow, Vahl et Lamarck rentrent comme sous-espèces dans F. excelsior. Si nous étudions la forme des fruits dans les espèces des États-Unis d'Amérique, dont la samare s'arrête plus ou moins brusquement au sommet de la cavité séminifère, nous remarquons que les caractères que les botanistes ont voulu tirer de cet organe n’ont rien de bien fixe. Les 75 F, americana, F. novae-angliae et F. pennsylvanica ont des samares à peu près semblables et toujours distingue-t- on une forme type se modifiant plus ou moins même dans un même grappe de fruits. Ainsi donc les caractères tirés de la forme des samares, pour distinguer ces trois espèces n'existent pas, toutes rentrent dans un même type: F. americana, dans lequel viennent se ranger toute une série d'espèces que nous n’admettons pas. Une forme intéressante est le F. epiptera, dont l’aile de la samare se développe tout au sommet de la cavité fructifère sans prolongement aucun. Malgré ce caractère, l'espèce de Michaux doit rentrer comme variété dans le F. americana et cette manière de voir est celle de K. Koch dans son traité de dendrologie. Si la forme de la samare est sujette à de nombreuses variations, il en est de même de la longueur de cet organe. Rien de fixe pour les Fraxinus, pas plus que pour les glands des Quercus et les fruits des Rosa. Quant au second groupe des espèces américaines, celles caractérisées par une samare dont l’ailese prolonge jusqu’à la base en débordant plus ou moins la cavité sémini- fère, rien de fixe pas plus que dans l’autre groupe. Les F. nigra et F. caroliniana sont deux espèces bien distin- tinctes l’une de l’autre et que nous adoptons, en y rappor- tant toute une série de formes considérées par nos devan- ciers comme spécifiquement distinctes. Toutes les formes américaines étant représentées par de très nombreux échantillons dans les herbiers mis à notre disposition et surtout celui de Webb; nous avons done pu, de visu, comparer entre eux les différents organes qui ont servi à créer toute une série d'espèces qui toutes ne sont que synonymes et nous sommes arrivé à en réduire consi- dérablement le nombre. 76 Les mèmes observations sont à faire pour les espèces européennes, asiatiques et japonaises. Et le nombre de celles d’Asie et du Japon serait peut-être réduit si, comme pour celles d'Europe et d'Amérique, nous avions eu de nombreux matériaux à notre disposition. Malheureuse- ment, les herbiers que nous avons consultés sont tous très pauvres en échantillons. Notre travail est donc tout de réduction et nous nous plaisons à dire qu'un jour, peut-être, le nombre des espèces légitimes que nous admettons dans notre mono- graphie sera encore réduit. Que MM. de Candolle, Caruel, Colmerio, Bureau, Van Heurck, Crépin et Durand veuillent bien accepter nos plus sincères remerciments pour l’empressement qu'ils ont mis à nous faciliter, par leurs envois et leurs conseils, la rédaction de notre travail. Nimy, 1er mai 1892, FRAXINUS Tournef. Inst. 577, t. 543; L. Gen. Nc 1160. Fleurs polygames, disposées en panicule, à périgone nul, simple ou double et à 4 divisions profondes. Samare foliacée, oblongue, 1-loculaire et 1-2-sperme par avorte- ment provenant d’un ovaire à 2 loges 2-ovulées. — Arbres ou arbrisseaux à feuilles opposées, oppositi-imparinennées, très rarement simples, à ramification peu serrée, ter- minée par des pousses souvent très robustes; bourgeons terminaux gros et courts très souvent anguleux. SECT. Î. — ORNUS Pers. Syn. plant., 605. Fleurs hermaphrodites réunies en thyrse terminal, à 2-4 pétales linéaires, soudés à la base, bien plus longs que le calice. 1. — Fraxinus Ornus L. Sp. pl. 1, 1057; DC. Prod., ne 1. F. panicuLaTa Mill. Dict., 7 ed., n° 4. F. rLoriFeRA Scop. FI. carn., II, 2° ed., 282. OnNus EuRoOPAEA Pers. Syn. pl., 1, 9. Feuilles longues de 10 à 50 centim. Pétiole sub-cana- liculé. Folioles 7 à 9, polymorphes, longues de 5 à 10 centim. sur 2 à 4 de large, à pétiolule plus ou moins long, ou sub-sessiles, ord. ovales-lancéolées, ou ovales, ou sub-arrondies atténuées aux deux extrémités, ou arrondies à la base, ainsi qu'au sommet, dentées dans les 2/3 supé- sieurs, à dents ovales-arrondies et incombantes, bar- bues sur les pétioles et la nervure médiane. Fleurs paraissant en même temps que les feuilles, disposées en grappes latérales et terminales et réunies en thyrse terminal, généralement hermaphrodites, à corolle blan- che, bien plus longue que le calice, divisée presque jusqu'à la base en quatre lobes étroits, linéaires. Samares longues de 3 centim. sur 6 à 7 millim. de large, longue- ment oblongues-elliptiques, atténuées à la base, oblique- ment émarginées ou arrondies ou aiguës au sommet et souvent mucronées par le style. Arbre de 7 à 8 mètres, à ramifications très fournies, à inflorescences terminales, dressées, formant des panaches 78 élégants, feuillés à la base. Bourgeons bruns, saupoudrés de gris. Hab.: Smyrne, Hongrie, Corse, Bosnie, Espagne, Tyrol austral, Grèce, H. V. H., D. C., J. B. B., Webb, Flor.! Var. 4. floribunda A. Dietr. ; F. rotundifolia Hort. non Lamk. Cette variété est beaucoup plus florifère que le type. On la rencontre dans certaines pépinières sous le nom de F. Theophrasti Hort. Europe méditerranéenne. Herb. V. Heurck ! Jard. bot. Brux.! Var. 2. argentea Lois. Gall., I, p. 18. Folioles arrondies, blanchâtres inférieurement. — Europe méridionale. Corse, herb. V. Heurck! Jard. bot. Brux.! H. Flor.! Var. 3. angustifolia Ten. Folioles ovales-lancéolées étroites. — Italie australe, herb. V. H.! Castellamare H. D. C.! J. Bot. Brux. ! Susspec. — ROTUNDIFOLIA. F. rotundifolia Lamk Enc. méth., II, 546; DC. Prod., no 2; Ornus rotundifolia Pers. Syn. pl., II, 605. De la comparaison de nombreux échantillons de F. rotundifolia Lamk avec ceux du F,. Ornus L., notre manière de voir est que l'espèce de Lamarck doit rentrer comme sous-espèce dans le F. Ornus L. Lorsque l’on compare les fruits des deux formes entre eux, on est convaincu que les caractères admis comme spécifiquement distincts pour les séparer l’une de l’autre, sont de peu de valeur. Il en est de même des feuilles dont les folioles sont très polymorphes. Leur contour, 79 leur sommet et leur base sont sujets à varier. Les échan- tillons des herbiers Van Heurck, du Jardin botanique de Bruxelles et de Florence présentent toute une série de . modifications qui relient entreeux les F. OrnusetF. rotun- difolia. La vestiture de la face inférieure des folioles est la même dans les deux formes. Castellamare V. Heurck! H. D. C.! Gratia, St Michiele di Angarano H. Flor.! S. var. acutata DC. Prod., VIII, p. 275. Feuilles termi- nées en pointe effilée. — Calabre D. C.! Var. 1. Foliis variegatis Hort. Vilvord.! Folioles maculées de blanc. 2. — Fraxinus dipetala Hook. et Arn. Voy. Beech., p.362, t. 87 ; DC. Prodr., n°3. Feuilles à pétiole commun glabre, composées de 1 à 53 paires de folioles ovales-obtuses cunéiformes à la base, plus ou moins atténuées, à bords sinués, ou plus ou moins crénelés-dentés, glabres, longues de 2 à 21/2 centim, de long sur 1 à À 1/2 de large, portées sur un pétiole long de 10 à 12 millim. Fleurs hermaphrodites en panicules axillaires plus courtes que les feuilles, lâches. Galice à 4 dents aiguës, pétales oblongs-obtus, style du double de longueur que ceux-ci. Obs. — On observe fréquemment sür les rameaux des feuilles simples. Mexique. — H. J. B. B! 80 3. — Fraxinus Bungeana DC. Prodr. n° 4; Hance in Journ. Linn.Soc., XIII, p. 85; F. floribunda Bunge ! Enum., n. 545, non Wall. Feuilles longues de 7 à 20 centimètres, à pétiole commun canaliculé et légèrement pubescent. Folioles 3 à 5 portées sur des pétioles de 3 à 10 millim., légèrement pubescentes, ovales, aiguës à la base, inégalement prolongée sur le pétiole, acuminées, obtusément dentées, longues de 3 à 12 centimètres sur 1 1/2 à 5 de large. Panicules terminales, multiflores. Pétales linéaires, subaigus. Samares linéaires, obovales-arrondies au sommet et terminées par un léger mucron formé par la base du style, longues de 15 à 35 millim. sur 4 à 6 de large. Petit arbuste de deux à trois mètres de hauteur. Pékin. Jard. bot. Brux.! Mandschourie austro-orientale H. Flor! Obs. — Le F. Bungeana est cultivé dans l’Arboretum de Züschen. Le Dr Dieck renseigne une variété sous le nom de parvifolia. L’espèce est également cultivée dans les pépinières de M. L. Späth, à Rixdorf près de Berlin. 4. — Fraxinus cuspidata Torr. Bot. Mex. Bound., p. 166. Feuilles composées de 1-5 paires de folioles avec impaire. Pétiole long de 2 1/2 à 5 centim., cylindrique. Pétiolules longs du 1 à 1 1/2 centim. Folioles longuement étroites, 4 à 6 centim., longuement cuspidées, à dents espacées, glabres sur les deux faces, membraneuses. Inflorescences latérales et terminales composées de grap- 81 pes simples ou de grappes racémiformes, pauciflores. Calice à 4 sépales très courts, persistant. Corolle à 4 pétales longs de 1 1/2 centimètre, blancs, étroits, soudés à la base sur le tiers inférieur. Samares elliptiques, terminées en coin à la base, légèrement échancrées au sommet, portant la base du style bifide, à pédicelle long de 1 centim. envi- ron. L’aile occupe environ le tiers de la longueur du fruit. Arbre de moyenne grandeur ou grand arbrisseau à écorce des jeunes ramifications d’un gris pâle. Bourgeons terminaux à écailles noirâtres, luisantes, Mexique, Jard. Brux.!; Sancta Eulalia mountains H, D.C! 9. — Fraxinus longicuspis Sieb. et Zucc. in Abhandl. d. Bayer. Acad. d. Wiss., LV, ,p.15, 169. Feuilles longues de 10 à 15 centim, Pétiole canaliculé, glabre. Folioles 5-9, elliptiques ou sub-arrondies, assez brusquement et longuement cuspidées, sinuées ou den- tées, cunéiformes à la base, longues de 4 à 6 centim. sur 2 à 5 de large, à nervure moyenne légèrement pubes- cente, à pétioles 2 à 5 millim. de longueur. Fleurs pédicellées, réunies en masses plus ou moins compactes. Pétales 2, un peu plus courts que l'ovaire, linéaires, acuminés, blancs. Samares étroites, arrondies au sommet et à la base, portées sur un pédicelle de 8 à 10 millim. Aile occupant les deux tiers de la longueur da fruit, Arbre de taille moyenne ou grand buisson, à bourgeons glabres, roux-clair, à rameaux sub-quadrargulaires. Japon. — H. J. B. B.! H. V. H! Obs. — MM. Franchet et Savatier dans Enum. plant. in Japon sponte crescent., vol. I, p. 310, disent : D’après 6 82 les exemplaires récoltés par Savatier nous pensons que les caractères distinctifs entre F. longicuspis et F. Sieboldiana sont illusoires. Ainsi le tomentum qui recouvre les bour- geons est très caduc, ce qui amène sur un même sujet des bourgeons très tomenteux roussâtres ou glabres, d’un brun foncé. Quant à la pubescence du jeune âge, elle existe toujours même sur les rameaux florifères. La pubescence persiste ordinairement à la base de la nervure médiane jusqu'à la maturité des fruits. Enfin nos spécimens à feuilles ovales ou même presque arrondies sont presque toujours plus glabres que celles qui affectent des formes plus étroites, ce qui ne devrait pas être, si l'espèce de Blume était fondée sur des carac- tères réels. Notre manière de penser est autre que celle de ces auteurs. Nos observations dont le résultat est consigné plus loin, nous font opiner que F. Sieboldiana est très voisin de F, floribunda. Peut-être, un jour, les F. longicuspis, F. floribunda, F, Sieboldiana et F. japonica seront réunis en une seule et même espèce se subdivisant en autant de sous-espèces sous le nom de F, japonica. . Cette réduction serait pour les espèces japonaises sem- blable à celle que nous avons opérée pour F. excelsior. 6. — Fraximus floribunda Wall. in Roxb. FI. Ind., 1, 150; DC. Prod., n° 5. F. urophylla Wall. Cat. n° 2835!; DC. Prod., n° 8; Ornus floribunda A. Dietr. in L. Sp., éd. 6, I, 249. Feuilles longues de 15 à 30 centimètres, à pétiole cana- liculé. Folioles 5 à 7, très variables comme grandeur : les 83 unes de 20 centim. de long sur 6 de large, d’autres de 10 sur 2, pétiolulées, presque complètement glabres aux aisselles des nervures, elliptiques-oblongues, acuminée, dentées. Inflorescence en panicules terminales multiflores. Fleurs polygammes. Pétales oblongs, obtus, blanes, ino- dores. Samares linéaires, atténuées à la base, obtuses au sommet, légèrement échancrées, longues de 3 à 4 centimè- tres. Aile occupant les deux tiers supérieurs de la longueur du fruit. Arbre à rameaux couverts d'une écorce cendrée, les jeunes subcomprimés, à bourgeons terminaux bruns. Sikkim, H. D. C.! H. bot. Brux.! H. V. Heurck! Hima- laya, Bor. occid. H. Flor. ! Ind. orient. H. V. H.!, D. C.!, Web. !, Flor.! Obs. — La comparaison d'échantillons du F. flori- bunda avec F. urophylla, des herbiers de Bruxelles, Anvers, Florence, de Candolle, démontrent à l'évidence l'unité de l'espèce. Obs.— Le F. floribunda n'est pas encore introduit dans les cultures de Belgique. Nous le trouvons renseigné dans le catalogue de l’arboretum de Züschen en Allemagne. Il manque à Segrez. 7. — Fraxinus Sieboldiana Blume Mus. Lugd. Bat. Feuilles longues de 10 à 12 centimètres, à pétiole forte- ment canaliculé. Folioles 5, ovales-lancéolées, aiguës, longues de 10 à 12 centim. sur 5 à 5 1/2 de large, pubes- centes principalement le long de la nervure médiane, dentées en scie, cunéiformes à la base. Fleurs en thyrse lâche. Samares linéaires, longues de 30 à 55 millim. sur 84 4 à 5 de large, tronquées ou légèrement échancrées au sommet, à pédicelles longs de 8 à 10 millim. Hab. : Japon. — Nippon, H.D.C.! Yokohama, H. F1.! Obs. — Le F. Sieboldiana est très voisin de F. flori- bunda, du moins d’après les échantillons que nous avons étudiés dans les herbiers de Candolle et du Jardin bota- nique de Florence. Le contour des folioles est le même ; le sommet est, dans certains échantillons de F. floribunda, un peu plus acuminé que pour F. Sieboldiana; sur d’autres échantillons, aucune différence n’existe. Quant à la longueur du limbe par rapport à sa largeur, chez cer- tains numéros de F. floribunda, ses proportions sont 3 à 1 ; dans d’autres, de 2 1/2 à 1, enfin les dimensions de 2 à 1 se mesurent plus rarement. Chez le F, Sieboldiana, les pro- portions sont 2,5 pour !,ou bien 2 pour 1. La comparaison de ces chitfres indique done que les limites sont généra- lement plus longues par rapport à leur largeur chez le F. flo- ribunda, tandis que chez l’autre espèce les folioles sont proportionnellement plus courtes. La longueur des pédi- celles est la même. La pubescence qui s’observe chez les jeunes folioles à la face inférieure dans les deux espèces, disparait chez l’une comme chez l’autre à peu près com- plètement à l'âge adulte. Conséquemment, pour ce qui est de la comparaison des folioles comme forme, dentelure et vestiture entre elles, nous pensons que les deux espèces sont, si non à réunir, tout au moins très proches parentes. . La comparaison des samares va-t-elle différeneier les deux espèces ? Pas plus que le feuillage. Les fruits ont la même forme dansleur ensemble; la base est quelquefois un peu plus rétrécie dansle F. floribunda que dans le F, Sie- boldiana, mais lorsque l’on compare entre eux de nom- 8) breux fruits provenant d'échantillons différents de F. flo- ribunda, on constate que la forme n’est pas sans varier et que sur certains le rétrécissement de la base est moins accentué et dans ce dernier cas très proche ou sem- blable à celui que montre la samare du F. Sieboldiana. Quant au sommet du fruit, étudié sur une même panicule, il est arrondi, mueronulé ou présentant une échancrure très manifeste portant la base du style. Tous ces carac- tères se retrouvent également dans le F. floribunda. Ainsi donc, les samares sont sujettes à varier comme forme dans les deux espèces, et aucun caractère stable ne les différencie. Reste la question d'habitat. Le F. Sieboldiana habite le Japon d’après les herbiers de Candolle et Florence. Le F. floribunda croit en Chine et dans l'Himalaya. Herbiers Van Heurck, Florence, Bruxelles et de Candolle. 8. — Fraxinus japonica Blume Mus. Lugd. Bat., I, 511. Feuilles longues de 8 à 10 centim. à pétiole canaliculé, légèrement laineux. Folioles 5 à 9, courtement pétiolées, longuement lancéolées, acuminées, sinuées-dentées, Jon- gues de 5 à 5 centimètressur 1 à 11/2 de largeur, à pétioles de 2 à 5 millim., laineux ainsi que la nervure médiane. Fleurs réunies en panicules terminales et latérales. Sama- res linéaires-acuminées, rétrécies à la base. Aile occupant les 2/5 de la longueur du fruit, Arbre de deuxième grandeur, à bourgeons brun-rougeà- tre, pubescents. Japon. — H. D. C.! H. Flor. 86 B. Purivenvis. F. pubinervis Blume Mus. bot. Lugd. Batav. 1, 511. Folioles plus larges à la base et peu poilues inférieurement, excepté sur les nervures. Obs. — Considéré par Miquel dans son Prolusio comme une forme de F. Sieboldiana, mais qu’il rétablit comme type distinet dans le catalogue de Leyde, 1870, p. 57. 9. — Fraxinus xanthoxyloides Wall. Cat., n° 2883; DC. Prodr., n° 6. Ornus xanthoxyloides Don. Gen. syst., IV., p. 57; F. oxyacanthifolia Klor. Feuilles longues de 6 à 8 centim. à pétiole légèrement canaliculé, légèrement pubescent. Folioles 5 à 7, petites, longues d'environ 3 centim. sur 1 1/2 de large, ovales- oblongues, atténuées au sommet et à la base, crénelées sur les deux tiers supérieurs, subsessiles. Fleurs agrégées latérales. Samares longues de 40 millim. sur 7 à 8 de large, arrondies au sommet, mucronulées, à base en coin, partie fructifère égalant le tiers de la samare. Arbrisseau à bourgeons bruns, pubescents. Himalaya, H. J. B. B.! H. Flor.! mont. Belutschiae, Bois. FI. 10. — Fraxinus Moorcroftiana Wall. Cat., n° 2833; DC. Prod., n° 7. Ornus Moorcroftiana Don. Gen. syst., IV, p. 57. Feuilles longues de 10 à 12 centimètres, à pétiole canaliculé. Folioles 7 à 9, oblongues-acuminées, subses- siles, glabres, légèrement dentées dans les deux tiers 87 supérieurs, la terminale plus grande, décurrente, lon- gues de 5 à 5 1/2 centim. sur 1 à 1 1/2 de large, d’un vert pâle. Fleurs agrégées, disposées le long des rameaux. Samares longues de 30 à 35 millim. sur 5 à 6 de large, émarginées au sommet. Base du style persistant. Rameaux à écorce jaunâtre. Bourgeons terminaux bruns-noirâtres, pubescents. Tibet occid., regio temp., H. D. C! Obs. -— Comme feuillage, les F. Moorcroftiana res- semble beaucoup au F. xanthoxyloides; mais ce qui dif- férencie les deux espèces, c'est la samare qui, dans le premier, est tronquée émarginée au sommet, tandis qu'elle est arrondie cuspidée dans la seconde espèce. Malgré ces caractères différentiels, il est bien possible que si l’on pouvait étudier les deux formes sur place et non dans les herbiers à l’aide d'échantillons imparfaits, on arriverait à ne distinguer qu'une seule espèce et deux variétés. 11. — Fraxinus raibocarpa Regel Iter Turkestanicum, VII, 82! ” Feuilles longues de 5 à 4 centim., à pétiole long de 1 1/2 à 2 centim., canaliculé ailé, plus ou moins pubes- cent en dessous. Folioles 2 à 5, obovales, à sommet légère- ment échancré, ou ellipsoïdes, ou lancéolées, légèrement pubescentes inférieurement, mais plus fortement sur les nervures dont la médiane est très saillante, glabres supé- rieurement, à nervures saillantes. Fleurs solitaires ou géminées à l'aisselle des feuilles. Samares plus ou moins longuement pédicellées, fortement arquées dans la partie qui renferme la graine, longue de 3 1/2 à 4 centim. sur environ 10 millim. de large. Aile s’arrêtant brusquement 88 vers le tiers supérieur de la cavité renfermant la graine, obovale, finement nervée, arrondie au sommet, déjetée sur le côté. Arbre à rameaux jeunes striés, sub-anguleux. Turkestan H.J.B. Brux.! H. Flor.! Sararviskau, H. Flor.! Secr. II. — FRAXINASTER DC. Prod., VIII, 276. Fleurs apétales, réunies en panicules latérales. 19. — Fraxinus excelsior. Suesrec. 1. — EXCELSIOR. L. Sp. pl., I, 1057; DC. Prod., n° 10; F. apetala Lamk FL: fr. IL, 5925. Feuilles longues de 15 à 50 centim., à pétiole canaliculé. Folioles 7 à 13, longues de 6 à 10 centim. sur 2 à 5 de large, sessiles ou pétiolulées, ovales-lancéolées, atténuées à la base, acuminées au sommet. Aiguëment dentées, glabres et vertes en dessus, plus pâles et pubescentes de chaque côté de la nervure médiane. Fleurs en panicules dressées, paraissant avant les feuilles, complètement nues, à anthères d’un pourpre noirâtre. Samares pendantes, oblongues, arrondies à la base, tronquées ou échancrées au sommet qui est mucroné par le style persistant, longues de 50 à 35 millim. sur 8 à 10 de largeur. Grand arbre à ramification peu serrée, à branches étalées- dressées, à rameaux et ramules dressés, très rarement pen- dants ; ceux-ci robustes, à gros bourgeons noirs veloutés. Hab. : Europe, Orient, Alger, H. Webb! Kashmir H. Webb. ! 89 Var. 1 biloba Gren. et Godr. El. fr., Il, p. 472! Feuilles à pétiole commun glabre, à 3-5 paires de folio- les petites de 3 à 5 centim. de long sur 1 1/2 à 2 de large, glabres, d’un vert gai sur les deux faces, lancéolées, acuminées, inégalement cunéiformes et entières à la base, finement dentées en scie au sommet, à dents inégales, aiguës, incombantes. Bourgeons petits, ferrugineux. Grap- pes fructifères pendantes. Samares longuement obovées- oblongues, insensiblement atténuées du sommet à la base, cunéiformes, fortement échancrées et bilobées au sommet, à lobes arrondis, obtus, et dépassés par le style bifide. Le F. biloba Gren. et Godr. est très voisin du F. excelsior L. Si l’on compare la forme de la samare des deux espèces, on observe que l'échancrure du som- met chez l'espèce de Grenier et Godron est fortement prononcée sur un certain nombre, mais la même obser- vation ne peut pas se faire pour d’autres sur une même grappe de fruits. En effet, sur les beaux échantillons authentiques de l’herbier du Jardin botanique de Bruxel- les, on constate des samares dont le sommet est tronqué avec une minuscule échancrure; d’autres où l’échancrure est un peu plus prononcée, enfin, chez certaines, l’échan- crure est des plus accentuée. D'autre part, si l’on compare entre elles de nombreuses samares de F. excelsior, on constate un polymorphisme remarquable. Forme générale, base et sommet sont sujets à de nombreuses variations et pour ce qui est du sommet rien n'est plus commun que de rencontrer celui-ci émarginé comme dans la forme de Grenier et Godron. La forme des folioles de F. biloba diffère peu de celle qui caractérise le F. excelsior. Quant à leur grandeur, elle est moindre chez la première espèce que dans la seconde. Les 90 aisselles à la face inférieure présentent des poils roussâtres dans l’espèce de Grenier et Godron, tandis que celle de Linné offre des poils sur toute la longueur de la nervure médiane. Résulte-t-il des observations que nous venons de pré- senter que le Frêne de Grenier et Godron soit spécifique- ment distinct de celui de Linné ? Nous ne le pensons pas. Le F. biloba ne nous est connu que par des échantillons d’herbier. Les stations où la forme croit à l’état spontané n'ont-elles pas influé sur les caractères qui la différencie de F. excelsior ? Confinée comme elle l’est dans un petit rayon, sur un sol des plus pauvres et des plus secs, à une altitude relativement élevée, ces différentes circonstances ont pu altérer les caractères de l'espèce Linnéenne. Rochers, les Ares près St-Martin-de-Londres (Hérault)! Obs.— LeF, coriariaefolia Scheele in Linnaea X VII,350, est une forme à folioles, pétiole et pédicelles pubescents. Hab. : Transcaucasie, H. Flor. { Talysch. Boiss., fl. or. Var. 2. polemonifolia Nouv. Duh., IV, 66. Arbuste de 2 à 3 m. de hauteur, à folioles de 2 à 2 1/2 centim. de long. sur 1 à 1 1/2 de large. Samares ? Hab. : Nord de l'Europe, H. Flor. ! Var. 3. petiolulata Boiss. F1. or., IV, p. 4. Folioles grandes, crénelées, longuement atténuées, acu- minées, longuement petiolulées. Hab. : In Tauro-Cilicico. Var. 4. heterophylla Willd. Enum., I, p. 53; F. mono- phylla Desf. Arbr., I, p. 102. Feuilles simples, ovales-aiguës, grossièrement et irrégu- lièrement dentées, glabres. 91 Obs. — On rencontre assez fréquemment des arbres de cette variété sur lesquels certaines feuilles sont composées de 3 à 4 folioles. F. heterophylla, F. rufa Hort. Également on observe quelquefois des feuilles incisées-laciniées, F. simplicifolia laciniata Hort., I, Flor. : Hab. : Parcs et jardins. VARIÉTÉS HORTICOLES. BRANCHES ÉRIGÉES. FÉUILLES VERTES. . Asplenifolia C. Koch. . Atrovirens coriacea Desf. . Aurea Willd. . Caucasica Hort. . Crispa Loud. . Cucullata Hort. Balt. . Expansa Hort. Dieck — F. coriariaefolia. . Erosa Hort. Segrez — edeatata. . Globosa Deegen. 10. Heterophylla C. Koch. 11. Heterophylla laciniata Hort. 12. Intermedia Hort. Segrez. 43. Monstrosa Hort. 14. Jaspidea Hort. 15. Longifolia Hort. Segrez — F. longifolia Bosc. 16. Oxyacanthoides Hort. 17. Polemonifolia Poir. — F. humilis Hort. 18. Pyramidalis Hort. Segrez. 19. Salicifolia Hort. 20. Spectabilis Hort. Dieck. 21. Scolopendrifolia Hort. 29. Striata lutea Hort. Dieck. 23. Transoni Hort. QD “1 Où à OI DO © 92 24. Verrucosa Desf. 25. Viridis Hort. Segrez F. nobilis. 26. Verticillata Hort. 27. Lyrata Hort. Hort. Segrez. 28. Linearis Hort. Segrez F. laciniata. 29. — variegata Hort. Segrez. VARIÉTÉS HORTICOLES. FEUILLES COLORÉES. 30. Concavaefolia fol. varieg. Hort. 31. Elegantissima Hort. 92. Aurea. 93. Aurea variegata Hort, 54. Spectabilis Hort. 95. Aurea punctatis. VARIÉTÉS HORTICOLES. BRANCHES HORIZONTALES OU PENDANTES. 36. Aurea pendula Hort. 37. Pendula Vahl. 38. Pendula fol. varieg. Hort. 39. Horizontalis Bosc. 40. Tortuosa pendula Simon-Louis. Obs. — Les observations que j'ai faites, tant dans les herbiers que dans les cultures, tendent à réduire considé- rablement le nombre des espèces de Frênes de la section des Fraxinasters admises par les botanistes. A notre avis, les F. excelsior, F. oxycarpa, F. rostrata, F. angustifolia, F. parvifolia et F. syriaca sont autant de formes ou sous-espèces rentrant dans un seul et unique type, le F. excelsior. Les grands herbiers qui ont été mis d'une façon si gracieuse à notre disposition, les nombreuses observations 93 que nous avons faites dans les pépinières où l'on s'occupe de semis, les études que nous avons poursuivies dans les bois et dans les forêts, nous démontrent à l'évidence que le F. excelsior est le chef de file de toute une série de formes considérées presque toutes comme autant d'espèces distinctes. Quels sont les organes sur lesquels on s’est basé pour délimiter les espèces ? En premier lieu : le fruit. La samare dans la forme fondamentale (F. excelsior L.) est elliptique, se retrécissant en s’arrondissant au sommet et à la base; ordinairement le retrécissement est plus accentué vers le pédicelle. Le sommet de la samare peut être complètement arrondi. Assez souvent, une échancrure plus ou moins manifeste se présente. D’autres fois, il se termine en coin plus ou moins accentué passant même à la forme aiguë. Une forme très remarquable, observée dans l’herbier de Florence, présente un retrécissement plus ou moins brusque, prenant naissance vers le tiers inférieur de la samare ; ce retrécissement, légèrement arrondi, donne à la base du fruit certains caractères se rapprochant du groupe de F. americana. Le sommet s’écarte également de celui qui caractérise la plupart des formes ; il s’atténue plus ou moins longuement et quelquefois brusquement en une pointe aiguë. Quant à la longueur de la samare, elle est sujette à des variations bien remarquables. Les dimensions se balancent entre 3 et 5 centimètres. La largeur ‘se ressent de la longueur entre 5 et 10 millimètres. Les pédicelles, eux également, n’ont rien de bien stable comme longueur; celle-ci varie entre 3 et 10 milli- mètres. 94 Il résulte donc de l'observation minutieuse de tous les caractères de la samare qu’aucun d'eux ne présente une stabilité constante. Forme, sommet, base, longueur et largeur sont sujets à varier. Susspec. 2. — OXYCARPA, F. oxycarpa Wild. Sp. pl., IV, 1100; F. oxyphylla Bieb., FI. taur.-cauc., IE, 450; DC. Prod., n° 12; F. tau- rica Hort. Feuilles à pétiole canaliculé et glabre, longues de 15 à 20 centimètres. Folioles 3 à 6 paires, étroites, lancéolées, longuement acuminées, cunéiformes à la base, sessiles, la terminale longuement prolongée en coin à la base, bordées dans les trois quarts supérieurs de dents sail- lantes, très aiguës, très étalées et même un peu arquées en dehors, complètement glabres. Fleurs réunies en grappes courtes, latérales, plus ou moins pendantes. Samares lancéolées-linéaires, longues de 3 à 4 centim. sur 6 à 8 milim. de largeur, aiguës ou obtuses arrondies au sommet, presque en coin à la base, Grand arbre à bourgeons petits, bruns, glabres. Hab. : Palerme. V. Heurck! Camargue. Jard, Brux.! Géorgie. V. Heurck! Caucase. Jard. Brux! Perse, Van Heurck! Smyrne, Moldavie H. D. C.! Avignon, Montpellier, Hyères, Alep H. Webb. Var. 1. obliqua. F. obliqua Tausch Flora, 1884, p. 521. De Candolle indique cette espèce avec doute comme originaire des Etats-Unis d'Amérique. Feuilles plus grandes que celle du type, à folioles obli- quement atténuées à la base, Samares ovales (DC. Prod.). 95 Var. 2. subintegra Boiss. F. persica Boiss. Diag., Sen. -41;:78.1 Folioles coriaces, glauques, entières ou subdentées vers le sommet. Hab. : In regione alpina Persiae, Mons Kuh Daëna, Kah nur Boiss. Var. 5. leptocarpa DC. Prod., 12. Folioles glauques en dessous. Samares linéaires, oblon- gues, plus étroitement échancrées et plus petite dans toutes ses parties. Hab. : Russie bords du fteuve Tanaim D. C. Var. 4. rostrata. F. rostrata Guss. PI. var. 574., 1. 63; DC. n° 15. F. paniculata Hort. Feuilles longues de 12 à 18 centim., à pétiole canaliculé, glabre. Folioles 3 à 9, sessiles, lancéolées, acuminées, dentées sur les deux tiers supérieurs, dents longues à sommet souvent réfléchi ou dents peu saillantes, base cu- néiforme, ord. glabres, longues de 4à 7 centim. sur 1 à 2 de large. Samares lancéolées, ord. atténuées, les: jeunes mucronées. Had. : Europe méditerranéenne, Algérie, Perse et Asie mineure DC.! Perse, mont. Elbrus V. Heurck! Webb. ! Palerme H, D. C.! Obs. — La deuxième sous-espèce F. excelsior oxycarpa présente des samares d’un polymorphisme remarquable. Leur longueur varie entre 25 et 50 millim. sur 5 à 10 de large. La forme également varie, mais a pour base la linéaire. Le sommet partage toutes les formes en trois groupes distincts. Le premier présente des samares à sommet acu- miné mucronulé, le second montre des sommets arrondis 96 ou tronqués et dans ce dernier cas plus ou moins profondé- ment fendus, cuspidés ou non cuspidés; enfin dans le troisième, le sommet de la samare s’allonge longuement en pointe. La base de la samare est en coin plus ou moins al- longé ou subarrondie. Le premier de ces caractères est propre aux samares à sommet acuminé-mucronulé; le second aux deux autres groupes. Les pédicelles varient éga- lement comme longueur entre 8 à 15 milim. Si nous avons distingué trois groupes par rapport au sommet des samares, ce caractère n’est cependant pas in- variable, au moins pour l’un d'eux, car on constate dans une même grappe de samares des sommeis sub-arrondis en compagnie de sommets plus ou moins tronqués et émarginés. Quant aux deux autres groupes, le premier et le troisième, la forme du sommet des fruits, dans une même grappe, est à peu près invariable. Le nombre des folioles composant chaque feuille est des plus variable parmi les espèces admises comme distinctes. Conséquemment, ce caractère ne peut être invoqué pour les distinguer. En effet, alors que l’on considère de nombreux échanullons entre eux, on doit en conclure que rien ne varie comme ce caractère. Certains échantillons de la subspec. 1 ont des feuilles composées d’une à six paires de folioles. Dans la subspec. 2, leur nombre est d’une à quatre. Le mème caractère s'observe pour les subspec. 5 et 4. La longueur des folioles ainsi que leur diamètre sont éga- lement sujets à des variations bien notables. Sur certains échantillons d’une même forme, on constate des folioles de 5 centim. de long. sur 2,5 de large, sur d’autres la lon- gueur est de 10 cent. avec une largeur !,7 à 2 centim. Quantau contour du limbe, il affecte toutes les variantes de la forme lancéolée plus ou moins étroite ou plus ou moins 97 large, dont le sommet, très variable également, est plus ou moins acuminé, quelquefois même longuement acuminé. Quant à la base du limbe qui se prolonge en coin, celui-ci est également variable comme dimension. La dentelure des bords des folioles est également sujette à de nombreuses variations. Certaines folioles ont les dents rapprochées, d’autres plus ou moins écartées, Leur dimension, leur direction et leur forme varient, certaines mêmes ont le sommet plus ou moins récurvé. L'absence de dents à la base du limbe est un caractère qui ne varie pas; mais la longueur du limbe privée de dents varie du tiers au quart de la hauteur totale de la foliole. La nervure médiane peut présenter des poils roussâtres à la face inférieure du limbe, ou en être complètement privée. Il en est de même des nervures secondaires qui, sur certaines folioles, sont légèrement pubescentes à leur base, tandis que chez d’autres elles sont complètement glabres. Le pétiole commun est toujours canaliculé dans toutes les formes. Les pétiolules sont des plus courts, de façon que les folioles sont sessiles ou subsessiles. Sugspec, 3, — SYRIACA Boiss. F. oxyphylla G oligophylla Bois. FI. or., IV, p. 40; F. syriaca Boiss. Diag., sér. II, p. 77! Feuilles longues de 12 à 15 centim., composées de 3 à 5 folioles. Pétiole canaliculé surtout dans la partie qui porte les folioles, glabre, très long. Fokoles longues de 4 à 6 centim., ovales aiguës, la terminale longuement cunéi- forme à la base, les latérales sessiles, fortement dentées- mucronées sur leur moitié supérieure, glabres inférieure- ment. 98 Fleurs en grappes courtes, latérales. Samares longues de 3 à 31/2 centim. sur 1 de large, elliptiques ou obo- vales, assez brusquement acuminées au sommet, mucro- nées, cunéiformes à la base. Partie libre de l’aile n'’attei- gnant pas la moitié de la longueur du fruit. Arbre à bourgeons roussâtres pubérulents. Rameaux canaliculés. Écorce brun-pàle couverte de lenticelles blanches. Hab. : Syrie prop., Aleppo H. D. C.! H. J. B. B.! Damas H. V. H.! Obs. — Le F, excelsior syriaca constitue la 3° sous- espèce. Recherchons sur des échantillons authentiques si les caractères des samares sont stables ou sujets à des varia- tions comme dans les sous-espèces précédentes, Comme contours, c'est la forme elliptique ou obovale qui caracté- rise les samares, dont la longueur varie entre 28 à 55 millim. sur 6 à 8 de largeur. Le sommet se termine le plus souvent brusquement en pointe sur la majorité des samares, mais on en constate dont le sommetest arrondi-mucronulé. La longueur des pédicelles est 10 à 20 millim. Quant aux feuilles, généralement composées de 5 folio- les, elles sont assez stables comme forme. La dentelure, qui s'observe sur la moitié supérieure du limbe, est formée d’échancrures mucronulées. Les dents sont plus ou moins profondes. Le F. excelsior syriaca constitue une forme assez stable dans son ensemble, mais par tous ses caractères il rentre dans le groupe de F. excelsior L. 99 SuBspec. 4, — ANGUSTIFOLIA, F. angustifolia Vahl Enum. pl., 1, 52; DC. Prod., n° 14; F, parvifolia Willd. Baumz. 124, nec Lamk. Feuilles longues de 6 à 18 centim., à pétiole canaliculé. Folioles 3 à 7, sessiles, entières sur le tiers inférieur, dentées sur les deux tiers supérieurs, à dents écartées, glabres même aux aisselles des nervures à l’âge adulte, longues de 5 à 5 centim. sur 1 à 2 de large, lancéolées ou elliptiques, cunéiformes à la base. Fleurs nues, réunies en grappes pendantes de 10 à 12 centimètres aux aisselles des feuilles et plus courtes que ces dernières. Samares longues de 3 à 5 centim. environ sur 10 à 12 millim. de large, fortement nerviées, obtuses, à sommet arrondi, entier, légèrement mucronulé. Arbre de moyenne grandeur, à bourgeons bruns ou noirâtres, velus. Hab. : Sud de l’Europe, Orient et probablement dans le nord de l’Afrique. Jard. bot. de Madrid leg. Colmerio! Cadix H. D. C.! Espagne : Moviti, S' Laurenti H. Flor.! Obs. — La sous-espèce 4, le F. excelsior angustifolia Valh, est très remarquable par tous ses caractères. Par ses folioles étroites, elle s'écarte des autres sous-espèces, mais l’ensemble de leur forme, la fait rentrer dans le groupe de F. excelsior L. Les samares sont assez polymorphes, mais le contour est l’ellipse. La comparaisorr de fruits de l’her- bier du Prodromus que nous devons à la si gracieuse obli- geance de M. Alp. de Candolle, avec ceux provenant des différents herbiers consultés, nous constatons que pour ces premiers les dimensions sont de 25 sur 10 millim. 50 sur 100 8. Dans l'herbier Webb, nous mesurons 20 sur 8; sur un échantillon, dù à l’obligeance de M. Colmerio, nous con- statons 55 sur 8; enfin, sur un autre, de l’herbier Webb, nous mesurons 90 sur 7. Le sommet de la samare peut être arrondi-cuspidé, ou légèrement émarginé-cuspidé. ou plus ou moins aigu- cuspidé. Ce dernier caractère s'observe sur les échantillons de Madrid. Quant aux feuilles, elles varient suivant le nombre des folioles qui les composent. Les nombres 7 et 9 sont les plus fréquents. Les folioles sont lancéolées ou elliptiques, à base cunéiforme. Les dentelures qui garnissent les deux tiers supérieurs sont plus ou moins nombreuses et plus ou moins grandes, à sommet souvent incurvé. Les proportions entre la longueur et la largeur sont assez variables. Nous notons les dimensions suivantes : 50 millim. sur 12 ; 50 sur 15, 75 sur 20. Le F. excelsior angustifolia, espèce méridionale et de la côte africaine, doit nécessairement se ressentir de l'influence des différents milieux où elle croit. De là résultent les dif- férences que l'on constate dans les organes foliacés et dans ceux de la fructification. Var. australis. F. australis Gay Plant. d'Espagne, n° 645, anno 1850. Folioles plus étroites, oblongues-lancéolées. Hab. : Algérie Cosson!, Tanger H. Webb! Espagne H. Webb!, Rég. méditerran. Gr. et God. F1. fr., II, 472. 101 Susspec. 5, — PARVIFOLIA. F. parvifolia Lamk Enc. meth., I], 540; DC. Prod., XVI; F. tamaricifolia Vahl Enum. pl., I, 52. F. lentiscifolia Desf. Tab. écol. bot., 52; F. halepensis Herm. Lugdb., 261. Feuilles longues de 4 à 20 centim., à pétiole canaliculé, pubescent en dessus. Folioles 5 à 15, minces, sessiles ou subsessiles, d’un vert päle en dessous, ovales ou ovales- lancéolées, aiguës, cunéiformes à la base qui est entière, dentées en scie dans leur moitié supérieure, pubescentes en dessous vers la base, longues de 3 à 6 cent. sur 1 à 2 de large. Grappes fructifères allongées, pendantes. Lames étroites, longues d'environ $ centim. sur 7 millim. de large, linéaires-oblongues, nullement cunéiformes à la base, sub-tronquées ou arrondies ou faiblement échancrées au sommet. Arbrisseau de 2 à 3 m. d’élévation, à bourgeons petits, glabres, d’un brun ferrugineux, Hab.: Aleppe V. Heurck! H. D. C.! Villéneuve les Avignon H. D. C.! Montpellier Gr. God. F1. fr. B PenouLa Hort. Branches et rameaux pleureurs. Obs. — Le F.excelsior parvifolia Lamk n’est presque pas représenté dans les herbiers mis à notre disposition. Con- séquemment, nous devons nous borner à de minimes com- paraisons des organes. Les samares varient entre 20 ou 30 milim. de long sur 6 à 7 de large. Le sommet présente trois états différents : il peut être sub-tronqué, arrondi ou faiblement échanceré. Ces trois ca- ractères se rencontrent sur une même grappe de fruits. Les 102 pédicelles atteignent comme longueur la moitié de celle de la samare. | Les folioles sont sessiles; leur nombre varie entre 5 et 9; la dentelure est très accentuée pour la grandeur des limbes qui varie entre 50 à 65 millim. sur 12 à 25 de large. La pubescence qui s’observe le long de la nervure médiane ainsi qu’aux aisselles des nervures latérales est constante chez les feuilles adultes. Très probablement les jeunes feuilles sont plus ou moins pubescentes, mais cette idée est toute gratuite, n'ayant pas eu l’occasion de l’observer. Le F. excelsior parvifolia Lamk est très rare en France. Il n'est indiqué qu'aux environs de Montpellier (Gren. et God. F1. fr.) et Avignon. Koch le renseigne en Orient et dit qu'il n’a pas encore été découvert dans le sud de l’Europe. La citation des auteurs de la Flore de France démontre le contraire. 15. — Fraxinus sogedieana Bunge PI. Lehm., p. 390 ; Boiss. F1. or., IV, p. 41 ; Beitrage, p. 590. Feuilles simples ou composées, longues de 15 à 28 centim. pour ces dernières, pétiole arrondi en dessous plan au-dessus, à bords légèrement saillants, glabres, glau- ques, simples ou composées. Folioles 7 à 9, ovales, ovales- oblongues, aiguës, cunéiformes à la base, dentées, coria- ces, glabres, glauques, pétiolulées, limbe plus ou moins décurrent, quelquefois inégalement, longues de #4 ou > centim. sur 2 ou 3 de large. Fleurs la plupart herma- phrodites. Samares longues de 4 cent. sur 7 ou 8 millim. de large, linéaires, arrondies au sommet, mucronulée, partie fructi- 105 fère occupant un peu moins que la longueur de la samare. Bourge ons noirs, pubescents. Écorce des jeunes ra- meaux brune. Hab. : Turkestan, Karsigus, Regel! h. Floren. 14. — Fraxinus pothamophyilla Herder in Bull. Mosc., 1868, p. 65. Arbre de 8 à 10 m. de hauteur, à jeunes rameaux gris- fauve, érigés. Feuilles 3-4-jugées, à jeunes folioles d’un vert-jaunâtre puis glauques, ovales-lancéolées, ord. atté- nuées, dentées, longues de 3 à 5 cent. sur 4 1/2 à 2 1/2 cent. de large. Pétiole long de 4 à 6 cent. Samare pédicellée, oblongue, en coin à la base, obtusiuscule ou sub-émarginée au sommet, longue de 3 à 3 1/2 cent. sur 5 à 4 millim. de large. Hab. : Karatau, Kara Agatsch. in Bull. Mosc. Obs. — Cette espèce a quelques rapports avec F. excel- sior heterophylla Vahl. SecT. III. — SCIADANTUS. Coss. et Dur. Bull. Soc. bot. de France, IL, 367. Fleurs apétales, hermaphrodites, disposées en ombelle simple. 15. — Fraxinus dimorpha Coss. et Dur. Bull. Soc. bot. de France, II, 367! Feuilles longues de 8 à 10 centimètres, à pétiole commun fortement canaliculé. Folioles 3 à 9, ovales-lancéolées, sub- sessiles, longues de 3 à 3 1/2 centim., complètement glabres sur les deux faces, fortement dentées sur les 3/1 supérieurs, dents sub-arrondies. Fleurs agrégées le long des rameaux aux aisselles des feuilles. 104 Samares obovées-cunéiformes, arrondies au sommet, tronquées ou légèrement échancrées, longues d’environ 4 centim., dont l’aile dépasse la moitié de la longueur du fruit, réunies en glomérules pendants le long des ra- meaux et à l'ombre des feuilles. Hab. : Algérie: Atlas près de Batna H. D.C.! Bords de l'Oued Abdi près Chir. H. D. C.! H.J. Bot. Brux.! H. Flor.! Numidie, Monts Aurès Coss. et Dur. Bull. Soc. Bot. Fr., II, p. 367. SECTION IV. — LEPTALIX. Raf. New. fl. and. bot. of north am., 93. Fleurs polygames, pourvues ou dépourvues d'un calice; sügmate claviforme à peine échancré. A. — Espèces asiatiques. 16. — Fraxinus chinensis. Roxb. F1. ind., 1, 150 ; DC., n° 17. Hambourg Sci. pap., 272, cum icon. Feuilles longues de 15 à 20 centimètres, à pétiole commun canaliculé, glabre. Folioles au nombre de 5 à 7, ovales-oblongues ou ellipsoïdes, longues de 5 à 8 centim. sur 4 à 4 1/2 de large, acuminées ou arrondies, cuspidées, finement dentées en scie, très légèrement couvertes de poils roux aux aisselles; pétioles longs de 5 à 8 millim. Fleurs à calice 4-denté. Corolle nulle. Panicules axil- laires et terminales, penchées, hermaphrodites et femel- les. Style long. Stigmate émarginé. Samares ovales, lon- guement cunéiformes sur environ la moitié de la longueur, aiguës au sommet ou quelquefois arrondies, longues de 105 40 millim. environ sur 4 de large. Cavité séminifère dépassant la moitié de la hauteur de la samare. Hab. : Changhaï Mus. Par. ! Obs. — Le F. chinensis se rapproche beaucoup par ses feuillages de certaines formes du F. americana. 17. — Fraxinus mandschurica Rupr. in Bull. acad. Petersb., XV, 371, et XXIIL, p. 432. Feuilles longues de 20 à 50 centim., à pétiole plus ou moins canaliculé. Folioles 7 à 9, elliptiques, longues de 10 à 15 centim., acuminées, cunéiformes, sub-arrondies à la base, finement dentées, sessiles, pubescentes aux aisselles des nervures, la supérieure décurrente. Fleurs en thyrse plus ou moins làche, latéral. Samares longues de 35 à 40 millim.. longuement ellipsoïdes sur 10 millim. de large, arrondies ou tronquées au sommet et alors légèrement échancrées. Arbre à bourgeons noirâtres-veloutés. Écorce jaune, res- semblant assez à celle de F. excelsior var. aurea. Amur. H. D. C.! H. Flor.! Obs. — Les caractères de la samare du F. mandschurica le rapprochent du groupe des espèces américaines à fruits non rétrécis brusquement, en tête duquel est le F, nigra. B. — Espèces américaines. [. — SAMARE TRÈS RÉTRÉCIE VERS LA BASE; LOGE SÉMINIFÈRE SUBCYLINDRIQUE, - | 18. — Fraxinus Schiedeana Schlect. et Cham. in Linnaea, 1831, p. 590 ; DC., n° 27, Feuilles longues de 20 à 25 centim., à pétiole canaliculé. 106 Folioles7 à 9, pétiolulées, glabres, lancéolées, obtusiuseules, longues d'environ 6 centim. sur 5 de large, irrégulièrement dentées, à bords réfléchis, nervures pubescentes. Fleurs en thyrses pendants, latéraux, pauciflores. Samares subli- néaires, obtuses, échancrées, mucronulées, longues de 2 à 2 1/2 centim. sur 4 ou 5 millim. de large. Arbre à rameaux tétraquêtres, à bourgeons nus (DC. Prod.). Obs. — De Candolle, Prod., donne comme caractère : folioles sessiles. Dans les échantillons de l'herbier du Jardin botanique de Bruxelles, les pétiolules ont 7 à 10 millim. de longueur. Un léger tomentum couvre partiel- lement les nervures. 19. — Fraxinus Greggii Asa Gray Contrib. 5, p. 63; F. Schiedeana var. par- vifolia Torr. Petit arbre de 3 à 5 m. de hauteur, à branches cylindri- ques, grêles. Folioles5 à7, à pétiole commun ailé, marginé entre les folioles, étroitement spatulées ou oblongues- obovales-obtuses, peu dentées ou entières, fermes, coriaces, planes, à nervures peu prononcées, longues de 3 à 5 centim., sessiles. Samares oblongues-linéaires, à sommet mucroné. Obs. — Cette espèce ne nous est connue que par la description d’Asa Gray dans les Contributions, 5, p. 63. 20. — Fraxinus americana. Samare se rétrécissant insensiblement depuis le sommet jusqu’à la base ou quelquefois brusquement au sommet de la partie séminifère. 107 Sugspec, 4. — TYPICUM. Feuilles longues de 15 à 35 centim. de long., à pétiole arrondi, glabre. Folioles 5 à 9, pétiolulées, ovales-ellip- tiques, à sommet se modifiant suivant les variétés ainsi que comme dentelures. Samare oblongue, linéaire, obtuse, à base très étroite, de longueur très variable. Bourgeons roussâtres velus. Var. 1. normale. F. americana L. Sp. pl., II, 1057; F. alba Marsh. Cat., 101. Folioles ovales-elliptiques, acuminées, dont la largeur égale environ la moitié de la hauteur, plus ou moins pubescentes aux aisselles des nervures, sub-sinuées, irré- gulièrement dentées, à dents peu saillantes. Hab. : Texas Herb. Flor!t DG.! Canada, Caroline, Géorgie, Louisiane DC. Prod., n° 18. S. var. discolor Muhl. Cat. pl. amer. sept., 101. Folioles jeunes subvelues en dessous plus tard le long des nervures seulement. Hab. : New-York, Connecticut Herb. V. H.! Flor.! Var. 2. acuminata Lamk Enc. meth., IF, 542. Folioles plus longues et plus étroites, 12 centim. de long sur 4 de large, à sommet plus prolongé en pointe, aile se prolongeant plus ou moins le long de la partie séminifère. Hab. : Hort. Par.! Var 5. epiptera Michx F1, bor. amer., IL, p. 256. Folioles elliptiques-lancéolées, longues de 7 à 19 centim. sur 5 à » de large, pubescentes le long de la nervure moyenne, bords légèrement sinués, dentées sur le tiers supérieur, d’autres fois sur presque toute la longueur, aile 108 non prolongée le long de la partie séminifère. Bourgeons noirs, pubescents. Hab. : Nouvelle Orléans, S'-Louis Miss., Texas, Mexico Herb. Web! Flor.! Var. 4. pistaciaefolia. F. pistaciaefolia Torr. FI. of the pacific slope Arizona, 1884. Feuilles longues de 12 à 15 centim., à pétiole canaliculé très pubescent surtout au point de contact des folioles. Celles-ci ord. au nombre de 5, longuement lancéolées; pétiole long de 4 cent. pour les latérales et de 2 pour la terminale, pubescentes roussâtres en dessous, irrégulière- ment dentées, longues de 6 à 8 cent. sur 2 à 2 1/2 de large. Samares longues de 2 à 3 cent. de long sur 4 millim. de large. Aile s’arrétant à peu près brusquement au sommet de la partie séminifére. Rameaux tomenteux. Hab. : Arizona, Californie. H. DC.! Sugspec. 2, — NOVAE-ANGLIAE. Mill. Dict. n° 5; F. viridis Michx Arb. II, t. IT; DC., no 22; F. juglandifolia. Folioles pétiolulées, ovales, dentées, opaques, vertes au- dessus, glauques en dessous, pubescentes sur les nervures moyennes. Samares lancéolées-cunéiformes, obtuses ou émarginées, longues de 45 millim. Bourgeons glabres, à écailles luisantes. Hab. : Jowa DC.! Var. 1. Berlauderiana DC. Prod., n° 28. Feuilles ord. bijugées, à folioles lancéolées atténuées à la 109 base, pétiolulées, dentées, glabres, à l'exception de la ner- vure moyenne qui est très barbue aux aisselles des secondaires. Hab. : Texas, Mexique H. D. C.! Brux.! Flor.! Obs. — F. trialata Buck! Proc. of the acad. 1862, p. 5, est une forme dont la samare est terminée par une aile, présentant 3 découpures profondes. Susspec. 3. PENNSYLVANICA. Folioles de dimensions très variables suivant les variétés. Samares plus longues que dans la variété 1. Toutes les parties jeunes pubescentes, à pubescence persistant même à l'âge adulte suivant les variétés. Bourgeons roussâtres très veloutés. Var. 1. normale. F. pennsylvanica Marsh. arb. am. 92; F. tomentosa Michx arb., II, 209, t. 9; F. novae-angliae Dur. Harbk., 1, 290 nec Mill. ; F. pubescens Lamk Enc., Il, 543; DC. Prod., 24. Feuilles longues de 15 à 25 centim., à pétiole arrondi en dessous, plan au-dessus, pubescent. Folioles pubescen- tes, plus ou moins pétiolulées, lancéolées ou lancéolées- ovales, acuminées, subdentées. Samares glabres, étroite- ment lancéolées, obtuses ou émarginées, longues d'environ > centim. Hab. : Alabama, Pennsylvanie, West Chester, Belle- ville, H. V. H.! Flor. Brux.! DC.! Var. 2. longifolia Vahl Enum. plant., 1, 52; DC. Prod., 24; F. longifolia Bosc! Folioles lancéolées-ovales, très longuement acuminées, atteignant jusqu’à 2 centim. de longueur. 110 Hab. : Caroline, H. Webb! S. var. aucubaefolia Hort. Folioles maculées de jaune. Hab, : Parcs et jardins! Var. 5. subpubescens Pers. Ench., II, p. 605; DC. Prod., 24; F. subuillosa Bose. 1. c.; F. cerasifolia Hffmsg Verz 2 Nachtr., 29. Folioles lancéolées, oblongues, profondément dentées ; pétioles et pédicelles glabres ou pilosiuscules. Hab. : Caroline Webb! Var. 4. latifolia Willd. Sp., 1V, p. 1104; DC. Prod., 24; F, ovata Bosc Mém. inst. Fr., 1808, II. 209. Folioles largement ovales. Hab. : Culta, DC. Prod. Var. 5. rubicunda Bose Mem. inst. 1808, p. 212; DC. Prod., 43; F. coriacea Hort. Folioles ovales-aiguës, coriaces, pèles et subtomenteuses en dessous, nervures et pétioles rougeûtres. Hab. : Amér. bor. DC. Prodr. Suspec. #4. — OREGANA, F. oregana Nutt. North am. syl., II, 50., t. 99. Feuilles longues de 15 à 20 centim., à pétiole fortement canaliculé, pubescent-aranéeux. Folioles 5 à 7, elliptiques- lancéolées, sessiles, longues de 10 à 15 cent. sur 3 à 3 1/2 de large, à nervures très saillantes, pubescentes-aranéeuses, face inférieure du limbe couverte de poils longs enchevè- trés aranéeux. Samares longues de 5 centim. sur 7 millim. 111 de large, linéaires, se retrécissant insensiblement sur tout le long de Îa partie séminifére, à sommet arrondi, sub- tronqué ou très légèrement échancré. Bourgeons glabres. Jeunes pousses très pubescentes- tomenteuses. Hab. : Oregon J. B. B.! H. W.! Obs. — Tel que nous comprenons le F, americana, il renferme toute une série de formes admises par les bota- nistes comme spécifiquement distinctes. Le grand caractère qui nous guide dans cette manière de voir, est la samare, qui est à peu près invariable comme forme dans tout le groupe, que nous réunissons sous le nom de F. americana. Le fruit se rétrécit insensiblement depuis le sommet jusqu'à la base, ou quelquefois brusquement, depuis le sommet de la partie séminifère jusqu’au pédicelle. L’aile conséquemment n'existe qu’au sommet du fruit en se prolongeant fort peu le long de la loge renfermant la graine. Ce caractère est celui que l’on observe dans les F. americana. L., F. acuminata Lamk, F. epiptera Mich.., F. pistaciaefolia Torr., F. novae-angliae Mill., F. Ber- landeriana DC., F. pennsylvanica Marsh., F. longifolia Vahl. En quoi consistent donc les caractères différentiels qui ont semblé assez distincts pour admettre toute cette longue série d’espèces? De simples détails sans fondement dans le contour de la samare. Lorsque l'on observe de très nombreux échantillons, ceux de lherbier Webb par exemple, on se rend bien compte du jeu de la nature dans les caractères des fruits. Alors que l’on étudie attentivement la forme des samares sur une même grappe de fruits, on constate des fluctuations comme contours, base, sommet, etc. Toujours, la forme 112 primordiale saute aux yeux, les intermédiaires sont nom- breux, mais tous semblent sortis d’un mème moule. Quant au feuillage, il est d’un polymosphisme très remar- quable, ce qui avait amené Bosc à créer du seul F.pennsyl- vanica Marsh. dix espèces décrites dans les mémoires de l'Institut, en 1808. Nous ne pensons pas devoir nous arrêter sur les caractè- res de pubescence que l’on observe sur plusieurs formes. Il existe tant d'influence sur la présence ou l'absence de poils, que nous considérons les différences à en tirer comme de nulle valeur. IT. — SAMARE NON RÉTRÉCIE; LOGE SÉMINIFÈRE COMPRIMÉE, 21. — Fraxinus nigra. Samare elliptique-lancéolée, obtuse, quelquefois émarginée. Sugspec. 14. — NIGRA, F. nigra Marsh. Arb. amer., 91; F, sambucifolia Lamk Ency., II, 549; DC. Prod., n° 25, Feuilles longues de 20 à 35 centim., à pétiole arrondi en dessous, plan au-dessus, pubescent dans le voisinage des folioles, qui sont au nombre de 5 à 9, sessiles, lancéolées- elliptiques, acuminées, dentées, obtuses à la base subiné- gale, nervure médiane barbue au contact des nervures secondaires. Samares longues de 35 millim. sur 10 de large, aile dépassant largement la partie séminifère. Bourgeons glabres, à écailles glauques. Écorce des rameaux vert-cendré ponetuée de noir. Hab. : Delaware, West Chester, Minesota, H. Webb! Flor.! 115 Susspec. 2. — CAROLINIANA. F. caroliniana Mill. Dict., n° 6; F. platycarpa Michx FI. bot. amer., II, 256; DC. Prod., n° 19. Feuilles longues de 12 à 20 centim., pétiole subeylin- drique, glabre excepté dans le voisinage des folioles qui sont courtement pétiolulées, subdentées, elliptiques, aiguës, lé- gèrement pubescentes dans le jeune âge, puis glabres à l'exception du voisinage des nervures. Samares elliptiques- lancéolées, très légèrement atténuées tout près de la base, subobtuses au sommet ou aiguës, quelquefois très légère- ment émarginées, longues de 45 millim. sur 15 à 20 de large. Bourgeons glabres. Hab. : Caroline sept., Nouv. Orléans, H. DC.! Flor.! Obs. — Les F. nigra Marsh. et F. caroliniana Mill. que nous réunissons sous le nom de F, nigra, en distinguant ces deux espèces comme sous-espèces d’un même type, sont caractérisées par une samare dont la forme est l’ellipse plus ou moins allongée et dont les bords de l’aile débordent la cavité séminifère jusqu’à la base. Le F. nigra et ses deux sous-espèces nigra et caroli- niana ainsi que F. quadrangulata Michx et F. anomale Torr. forment une réunion d’espèces constituant un groupe à samare dont l’aile se prolonge jusqu'au pédicelle, tandis que le F. americana et les espèces voisines forment un autre groupe, bien naturel, caractérisé par l'aile du fruit s’arrêtant brusquement vers le sommet de la cavité séminifère. 114 29, — Fraxinus quadrangulata MichxF1. bor.amer., IE, p.254; F. tetragona Bosc. in Nouv. cours d’agr., VII, 73 ; F. quadrangularis Lodd, Cat. Feuilles dépassant quelquefois 30 centim. de longueur, à pétiole canaliculé, lenticelles recouvertes d’un paquet de poils. Folioles 5 à 7, lancéolées-elliptiques, pétiolulées, dentées en scie, pubescentes inférieurement, longues de 5 à 12 centim. sur 2 à 6 de large. Rameaux quadrangu- laires-ailés dans le jeune âge, puis plus ou moins subar- rondis. Samares oblongues obtuses, un peu échancrées au sommet, longues de 55 millim. sur 10 de large, à aile se prolongeant le long de la partie séminifère. Grand arbre, à bourgeons jaunâtres, velus. Amér. sept. Ohio, Kentucky, Tennessee, mont. Allegha- nys DC. Prod. Caroline H. V. H.! Ohio, Webb! Var. 1. subpubescens DC. Folioles plus ou moins pubescentes. H. Jard. bot. Brux. ! 23. — Fraxinus anomale Torr. in Amer. natural., mai 1871; Watson in Un. St. géolog. exped., 1871, p. 272. Feuilles simples, ovales-elliptiques, arrondies et légère- ment échancrées ou acuminées au sommet, pétiolées, longues de 5 à 6 centim. sur 2 1/2 à 5 de largeur; pétiole mesurant 1/3 de la hauteur de la feuille. Limbe se prolon- geant inégalement sur le pétiole qui est canaliculé et pu- bescent ainsi que le limbe, sur toute sa face inférieure, légèrement à la face supérieure. Nervures saillantes. Jeunes pousses sub-tétragones, pubescentes, puis tétragones PDU ee ET 115 ailées. Fleurs en thyrse atteignant environ la longueur de la feuille, sub-dressées à ramifications anguleuses, pu- bescentes. Divisions du calice arrivant environ à la moitié des anthères, légèrement pubescentes, Samares ellipsoïdes, longues d'environ 2 centim. sur 7 ou 8 millim. de large, échancrées au sommet. Aile débordant latéralement la partie séminifère jusquà la base. Graine dépassant la moitié de la hauteur du fruit. Arbre à bourgeons roussâtres très velus. Hab. : Amer. sept. H. DC.! 116 acuminata Lamk. acutata DC. alba Marsch. . AMERICANA L, . angustifolia Vahl. — Ten. ANOMALE Torr. apetala Lamk. argentea Lois. atrovirens Desf. . asplenifolia Hort,. aucubaefolia Hort. aurea Willd. . — pendula Hort. . — punctatis Hort. — variegata Hort. australis Gay. Berlanderiana DC. biloba Gren. et God. Buncrana DC. caucasica Hort. caroliniana Mill, . cerasifolia Hoffmsg. . cHINENSIS Roxb. . concavaefolia Hort, . coriacea Hort. crispa Bosc. cucullata Balt. CUSPIDATA Torr. . piMorPHA Coss. et Dur. . DIPETALA Hook. discolor Muhlb, . elegantissima Hort. . epiptera Michx. . INDEX. Pages. 1407 | erosa Hort. 79 | excecsior L. . 106 | expansa Hort. 106 | rLorisunra Wall. . 98 — Bung. 78 | florifera Scop. 114 | globosa Hort. . 88 | Greco A. Gr. 78 | halepensis Herm. 91 | heterophylla Willd. . 91 — C. Koch. 109 — laciniata Hort. 91 | horizontalis Desf. . 92 | intermedia H. Segrez. 92 | saponica BI. 92 | integrifolia Hort. 100 | jaspidea Hort. 108 | juglandifolia Willd. . 89 | latifolia Wilid. 60 | lentiscifolia Desf. 91 | leptocarpa DC. 112 | linearis Hort. 110 — varieg. H. Segrez. 404 | zoncrcusris Sieb. et Zuc. 92 | longifolia Bosc. 110 — Vahl. 91 — Hort. Segrez 91 | lyrata Hort. Segrez . 80 | manpscaurica Rupr. . 103 | monophylla Desf. 79 | monstrosa Hort. . 107 | Moorcrorriana Wal!. 92 | nicra Marsh. . 107 | novae-angliae Mill. . Pages. 91 88 91 82 80 77 91 106 100 90 91 91 92 91 85 90 91 108 110 100 95 92 92 81 109 109 91 92 184 90 91 86 14 108 novac-angliae Dur. . obliqua Tausch. . oregana Nutt. Onnus L. . ovata Bosc. oxyacanthifolia Hort. oxyacanthoides Hort. oxycarpa Willd. . — subintegra Boiss. . — leptocarpa DC. oxyphylla Bieb. . : — oligophylla Boiss. . paniculata Mill. . — Hort. parvifolia Lamk. . — Willd. . — pendula Hort, . petiolulata Boiss. . pendula Hort. — fol. varieg. Hort. . pennsylvanica Marsh. persica Boiss. pistaciaefolia Torr. . platycarpa Michx. polemonifolia Poir. . — Nouv. Dub. POTAMOPHYLLA Herder, pubescens Lamk . pubinervis BI. pyramidalis Hort. Segrez QUADRANGULATA Michx. — subpubescens DC. . quadrangularis Lodd. RAIBOCARPA Reg. . rostrata Guss,. rotundifolia Lamk. . + COb Pages. 109 94 110 77 109 86 91 94 95 97 97 77 95 100 98 101 90 92 92 109 95 107 112 90 90 102 109 86 91 115 115 115 87 95 78 rotundifolia Hort. rubicunda Bosc. . rufa Hort, salicifolia Hort. . . . sambucifolia Lamk, . Scriepeana Schlect. . scolopendrifolia Hort, SreBoLoiAnA Blm. . simplicifolia Willd. . SoGEDIEANA Bung. spectabilis Hort. Dieck. . striata lutea Hort. Dieck subintegra Boiss. subvillosa Bosc. . subpubescens Pers. . subvillosa Bosc. . syriaca Boiss. tamarisifolia Vahl, taurica Hort. . tetragona Bosc. . tomentosa Michx. trialata Buck]. Transoni Hort. urophylla Wall. . verrucosa Hort. . verticillata Hort. . viridis Michx. — Hort. XANTHOXYLOIDES Wall. Onrnus Pers. . — europaea Pers. — angustifolia Ten. . — foliis varieg. Hort. — Moorcroftiana Dou. — rotundifolia Pers. . — xanthoxyloides Auct, . 117 Pages. 110 91 111 105 109 109 109 100 115 109 108 Min Sr (y D}! ILE UE à TORT ‘ ÉGed L'RNTE 44 : ; | = UV (LUURESS COMTE RNERTTIT A4 #4 , 73 Tran Jhoth, Mr rs " : 14 n3 l'E 70 é di \ « à « JR - n Le L < Vi M RERAUNIME ni : 1 ‘ êne? tft t 5114 ‘44 A ml pa . | 4 at (T EUR LOI _ <- MUL gt Qi HUOETIPE TV «77 où 1 441 MES AN ATOM LA IA AMTIOTR Te LU e . 4 (EEUOE | L”, hié #04 1RAEATE À n … + FUN DAC EP & ) Set 1 PTS 7. ; À : L'fPE ND AAMUEIGOS (TER ON RL EPTNAENT 1 e“tcu OA GAEAU ETATS ! 4 e 1 11 | & RUE HET] L ». AUFOUOSMON "2: « rt] ; L tr % ’ : * 4} : { Ê Bragniautue : ‘Ai saotieta | «4 HAOET SEOINMUUt) A} | sMoEr Leu D AN UTTN AI - a 1 94! 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Trésorier : M. L. Coomans. Conseillers : MM. CL. AIGRET, MM. J.-B. Lecoyer, P.-G. CLUYSENAAR, G. LOCHENIES, Tu. DuranD, ÉL. MaRCHAL, L. ERRERA, CHR. SCHMITZ. A. GRAVIS, \ n hinoal eb noltetisen x 1 COMPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. 1945602 ANNÉE 18992. Séance mensuelle du 9 janvier 1892. PRÉSIDENCE DE M. TH. Duran. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Ch. Bommer, De Wevre, De Wildeman, Th. Durand et Dutrannoit; Crépin, secrétaire. M. A. Wesmael, président, fait excuser son absence. Le procès-verbal de la séance du 14 novembre 1891 est approuvé. M. le Secrétaire donne lecture d’une lettre de M. le Dr Müller, de Genève, qui remercie la Société de sa nomination de membre associé. Il annonce à l'assemblée la mort de deux membres effectifs : M. Philippe Janssens, ancien horticulteur, trésorier de la Société royale Linnéenne, décédé à Schaerbeek, le 22 décembre 1891, à l’âge de 64 ans; M. Alexandre-Louis Noël, né à St-Manges (France), le : » 8 janvier 1816 et décédé à St-Gilles (Bruxelles), le 8 jan- vier 1892. Il est décidé que des lettres de condoléance seront adressées aux familles de ces regrettés confrères. MM. Clautriau et Ém. Marchal, présentés à la séance du 6 décembre 1891, sont proclamés membres effectifs. M. François Du Pré, rue des Rentiers, 85, à Etterheek, présenté par MM. De Wevre et Th. Durand, demande à faire partie de la Société. La séance est levée à 8,30 heures. À CONPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. A DEA — ANNÉE 1892. Séance mensuelle du 13 février 1892. Présinence DE M. Ex. Ropnicas. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Aigret, Bauwens, Ch. Bommer, L. Coomans, De Bullemont, Delogne, De Wildeman, Ém. Durand, Dutrannoit, Hamoir, D° Lebrun, Él. Mar- chal, Rodigas et Van der Bruggen ; Crépin, secrétaire. M. Errera, obligé de s’absenter de Bruxelles, fait exeu- ser son absence et regrette de ne pouvoir diriger lui-même la visite de ses confrères à l’Institut botanique. Son assis- tant M. Massart le remplacera dans cette visite. M. le Secrétaire donne lecture d’une lettre de M. le professeur Sargent, directeur de l’Arnold Arbhoretum de Brookline, qui remercie la Société de lavoir nommé mem- bre associé. Il annonce la mort de M. le professeur Schmitz, mem- bre effectif de la Société. Il est décidé qu’une notice nécro- logique sera consacrée à la mémoire de ce zélé botaniste, 8 avec lequel un grand nombre de membres de la Société entretenaient de relations scientifiques. Il annonce également la mort récente de M. Pierre Joigneaux, qui, pendant son exil en Belgique, s'était si activement occupé à propager, dans le pays, les meilleures méthodes agricoles, par ses conférences et par ses nom- breuses publications. La flore des Ardennes ne l'avait pas laissé indifférent. Il fit aux environs de St-Hubert, où il était interné, et dans diverses parties des Ardennes des herborisations en compagnie d’un autre proscrit du second Empire, le D' Ch. Moreau, qui fut membre de notre Société. Pierre Joigneaux a laissé en Belgique la réputa- tion d'un homme hautement estimable. Il a rendu à notre agriculture des services importants et notre botanique indigène lui doit, ainsi qu'à son ami Moreau, quelques découvertes intéressantes. Arrivé en Belgique après le coup d’État, il rentra en France en 1860, après l'amnistie. Depuis 1871, il ne cessa de faire partie de la Chambre des députés, jusqu’à une époque assez récente, où il fut élu sénateur. Il représentait son départemant d’origine, le Côte-d'Or. Il est mort à l'âge de 76 ans. M. Crépin analyse une notice sur des Roses recueil- lies en 1891 dans l'île de Thasos et au mont Athos par MM. Sintenis et Bornmäüller. Cette notice sera insérée dans le compte-rendu de la séance. M. Delogne présente une notice dont l'impression est votée. M. De Wildeman entretient l'assemblée des récentes 9 découvertes faites par M. Treub sur l’organisation des Casuarinées. Il est invité à fairede cette communication l’ob- jet d’une note qui sera insérée dans le compte-rendu de la séance. A la suite de cette communication, M. le Secrétaire dit que dans une lettre que M. Errera lui adresse pour exprimer ses regrets que les funérailles d’une personne de sa famille l’appellent à Paris et l'empêchent d'assister à la réunion de ce jour, il fait ressortir « la haute portée de la découverte de M. Treub, la plus considérable sans doute qui ait été faite au point de vue de la systéma- tique des Phanérogames, depuis les travaux mémorables de Robert Brown, de Brongniart et de Hofmeister qui aboutirent à la distinction du groupe des Gymnospermes. « Quant au nom de Chalazogames proposé par M. Treub, on peut se demander, suivant la remarque que M. le professeur Lameere en faisait récemment, si le caractère qui est ainsi mis en relief est bien le plus important de ceux que M. Treub a découverts. Mais c’est là, peut-être, une question accessoire. « L'essentiel, ce sont les différences d'avec les autres Angiospermes et les rapprochements à faire avec les Gymnospermes et les Cryptogames. Aux nombreuses et significatives analogies que M. Treub a si bien fait ressortir entre l’appareil sexuel intime des Casuarinées et celui des Cryptogames vasculaires, il conviendrait, semble- t-il, d’ajoutér encore celle-ci. Au début, le contenu des macrospores (sacs embryonnaires) de Casuarina se divise en deux: une portion donnera l’œuf et ses « cellules voisines » ; M. Treub voit, sans doute avec raison, dans ce petit groupe cellulaire un homologue de larchégone ; — l'autre portion servira plus tard et graduellement à la 10 formation de l’albumen. Il semble difficile de ne pas rappro- cher spécialement ces faits de ce qui se passe dans la macros- pore de Selaginella. Ici, le contenu de la macrospore se divise aussi en deux parties, dont l’une forme d'emblée le prothalle proprement dit avec ses archégones, tandis que l'autre donnera ultérieurement et peu à peu untissu stérile, « le prothalle secondaire » de Gübel. Si l'on suppose le prothalle proprement dit réduit à un seul de ses archégo- nes, on arrive presque exactement à ce qui se passe chez les Casuarina d’après les belles recherches de notre con- frère de Java. Il serait très intéressant, à ce point de vue, de reprendre l'étude détaillée de la germination des macrospores de Selaginella et même d’Jsoetes, ainsi que l'examen des organes mâles et l'anatomie approfondie des Casuarinées. » | NOTICE SUR LE PÈRE CHR. SCHMITZ $. J., PAR LE PÈRE E. PAQUE S. J. Le P. Christophe Schmitz naquit à Steinbach, près Houffalise, le 24 juin 1858. A l’âge de vingt ans, il entra au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Tronchiennes. Après les années ordinaires de préparation, il fut succes- sivement professeur dans les collèges de Liége, de Mons et de Bruxelles. 11 enseignait la physique et la chimie dans ce dernier collège, quand il fut appelé à Namur, pour prendre la succession du savant et regretté P. Bellynek que la mort venait d'enlever. C'était en janvier 1877. A partir de cette époque jusqu'au 19 janvier der- nier, Jour où la mort devait le ravir, d’une manière si ane sion Par 11 inopinée, à l'affection de ses confrères et de ses élèves, le P. Schmitz continua à professer la botanique à la Faculté des sciences du Collège N.-D. de la Paix. Ceux qui ont connu notre regretté confrère avoueront que nul ne se serait attendu à un dénouement si rapide. Une santé toujours florissante et une constitution des plus robustes semblaient devoir lui assurer encore une longue carrière. Cependant l’influenza allait, en quelques jours, le mener aux portes du tombeau. Une pneumonie d'une excessive gravité se déclara et, après huit jours de souffrances, le cher malade alla recevoir, dans un monde meilleur, la récompense d’une vie toute d’abnégation et de dévouement. Le P. Schmitz était membre de la Société de botanique depuis l’année 1877. En décembre dernier, il fut élu membre du Conseil d'administration. Si notre regretté confrère n’est pas connu comme auteur, c'est que le temps lui a manqué pour mettre la dernière main à certains travaux qu'il avait en préparation. Ajoutons que sa grande modestie et une certaine timidité naturelle ne furent peut-être pas étrangères aux retards survenus dans l'exécution de ses projets. — Tout entier aux devoirs de sa charge, il visait avant tout à réaliser l'idéal du professeur parfait. Grand collectionneur, il contribua, pour une large part, à enrichir les collections du Collège de la Paix et, en particulier, les collections de spécimens tératologiques. Ce qui le distinguait surtout, c'était son grand amour des herborisations. Marcheur infatiguable et chercheur d’une patience sans pareille, il scruta, avec le plus grand soin la flore de la province de Namur. Son journal d'herborisation renferme, à ce sujet, des observations fort intéressantes, Cependant le 12 P. Schmitz avait voué une affection toute particulière à sa province natale, sa chère province de Luxembourg. Il ne lui ménagea pas ses visites; il la parcourut dans tous les sens et ce fut là aussi qu'il devait faire ses plus belles découvertes. Bon nombre d'espèces extrêmement rares y furent observées par lui dans des habitations encore inconnues. Ce fut là aussi, comme nos confrères se le rappelleront, qu'il découvrit deux espèces nouvelles pour la flore belge : le Galium boreale L., dans les marais de Vance et le Circaea alpina L., dans les fanges de la partie septentrionale de la forêt de Freyr. AGARICINÉES NON RELEVÉES DANS LES TOMES V ET IX DU SYLLOGE FUNGORUM HUCUSQUE COGNITORUM DIGESSIT P. A. SACCARDO, PAR C.-H. DELOGNE. Amanita ochroleuca Quél. FI. myc., p. 309. Cortinarius praestans Cordier. Les champignons de la France, p. 98, (21e Galera pusilla Quél FI. myc., p. 81. Leptonia parasitica Quél. Soc. Bot. Fr., 1878, p. 287, t. 3, f. 6; Rhodophyllus parasiticus Quél. FI. myc., p. 177. Marasmius badlus Quél. FI. myc., p. 321. — fuscus Quél. FI. myc., p. 521. — Ludowici Planch. Ch. com. et vén. ; Quél. FI. myc., p. 517. Mycena Maingaudii Quél. Ass. fr., 1887; FI. myc., p. 211. — venustulta Quél. Ass. fr. 1887, t. 11, f. 5, et FI. myc., p. 207. Omphalia bibula (Quél.); Omphalina bibula Quél. FL myc , p. 201. — Citrina (Quél.); Omphalina citrina Quél. FI, myc., p. 201. Psalliota acicola (Quél ); Pratella acicola Quél. FI. myc., p. 75. — peronata Richon et Roze, t. 17, f. 13-15; Pratella peronata Quél. FI. myc., p. 72. pluteus marginatus Quél, Ass. fr., 1884; FI. myc., p. 185. 13 Russula alba Quél. Ass. fr., 1884, p. 4; FI. myc., p. 350. — flavo-virens Bomm. et Rouss. Bull. Soc. Bot. Belg.; Lamb. F1. * myc. suppl., p. 58; Quél. FI. myc., p. 346. — insignis Quél. Ass. fr., 1887; FI. myc., p. 346. Tricholoma sulfurinum Quél. Ench., p. 13; Gyrophylla sulfurina Quél. FI, myc., p. 277. Les trois espèces suivantes n’ont plus été mentionnées depuis l’époque déjà assez ancienne de leur publication, c’est pourquoi nous croyons qu’il sera utile d’en reproduire ici les descriptions originales, Amanita Moulinsii (De Brond.) Agaricus Moulinsii De Brondeau. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, tome XVII (1851), p. 501,t. VII, VIII et IX. Magnus, carnosus, subviscosus, pileo primo hemisphaerico, demum convexo, applanato, centro saepe depresso, squamoso margine involuto, sinuoso, fibrilloso, albescente ; lamellis sube- marginato adnexis, demum liberis, inaequalibus, latis, ventri- cosis, confertis, margine subdenticulato albido subochraceis ; annulo supero fugaci, floccoso farinaceo; pediculo sursum attenuato, fibrilloso subsquamoso, albo, basi marginato bulboso turbinato radicato, ochraceo. Tempore vernali, cirea Burdigalam in ericetis sabulosis. Species edulis. Cette espèce est dédiée à Charles Des Moulins, ancien président de la Société linnéenne de Bordeaux. | Galera morchelloides (De Brond.); Agaricus morchelloides De Brondeau, loc. cit., tome XVII, p. 299 ; t. V et VI. Pileo conoïideo-obtuso, subgibboso, plicis membranaceis, irregu- lariter sinuosis, anastomosantibus obducto, margine sublaevi repando, ochraceo-fuscescente; lamellis numerosis, subliberis, inaequalibus, albido-fuscescentibus ; pediculo aequali, cylindrico, subfistuloso, squamuloso, rufescente fusco, Solitarius in quercetis, ad terram sabulosam. Decembri, Cantharellus Coemansii Rabenh. Fungi europaei, n, 209. Subcarnoso-mollis, campanulatus, extus villoso-tomentosus albidus, margine inflexo; lamellis plicaeformibus subfurcatis, cinnamomeis. C. Crucibulo Fr. Epicr. 569 proximus valde similis, Ad Gandavum leg. Eugen. Coemans. 14 | si LES RÉCENTES RECHERCHES DE M. TREUB SUR LES « CASUARINÉES, PAR E. DE WILDEMAN. M. Treub a eu l'occasion d'étudier en détail la fleur femelle des Casuarina(1). Ce genre, qui renferme des for- mes si remarquables, n'avait encore pu être classé définiti- vement dans la grande série des familles qui composent les angiospermes. L'aspect extérieur de ces végétaux nous rappelle certaines prêles et certains conifères, aussi ‘a-t-on été tenté de rapprocher ces plantes de ces deux groupes. Les principaux auteurs qui se sont occupés de cette famille, sont MM. Poisson et Bornet. M. Poisson a publié, en 1876 dans les Archives du Muséum, une monographie du genre Casuarina, dans laquelle il a attiré l'attention surtout sur la structure anatomique générale et sur la valeur spécifique des différentes espèces. Ses recherches sur la structure intime des organes de reproduction sont moins complètes et ce parait être M. Bornet qui a com- muniqué ses observations à Le Maoût et Decaisne, qui ait vu le mieux la structure si remarquable que l’on peut observer dans l'ovaire de ces curieuses phanérogames. M. Treub a suivi dans différents Casuarina la formation de l'ovaire et de l’ovule jusqu’au développement complet de l’embryon. Sur le mamelon qui doit donner naissance à l’ovaire, (1) Sur les Casuarinées et leur place dans le système naturel in Ann. Jardin bot. de Buitenzorg, vol. X, p. 145-251. ? 15 une partie des cellules se divisent plus activement que les autres, et il se produit ainsi une cavité; les tissus qui la constituent se rejoignent bientôt, se soudent et la cavité centrale est ainsi oblitérée. Il se forme deux longs stigmates; dans une région courte située entre la = masse inférieure, qui est l'ovaire, et les deux stigmates se développent quelques trachées qui vont constituer le tissu plus résistant du style. Dans des coupes tranversales faites aux différents niveaux de l'organe femelle, on peut voir la cavité ovarienne presque complètement close. Un peu plus tard, par suite d’une croissance des parties latérales de la fente, il se reforme une cavité. En général, il apparaît de part et d'autre un mamelon ovulaire, dont un seul se développe. Dans cet ovule, apparait alors le nucelle avec ses tégu- ments ; dans la deuxième ou troisième couche de la par- tie supérieure de ce nucelle, se différencient une ou deux cellules qui vont donner naissance aux macrospores. Par des divisions répétées, le massif augmente, et la masse sporogène se dirige vers la chalaze. Elle est entourée d’une série de « cellules de bordure » comme les appelle M. Treub, cellules analogues à celles que Hofmeister désigne sous le nom de « Tapetenzellen. » Ces cellules n’enveloppent pas complètement la masse sporogène ; elles sont interrompues au niveau de la chalaze. Un stade analogue se retrouve chez les Sélaginelles dans la formation des spores; on constate en effet autour du massif sporo- gène de ces cryptogames des cellules de bordure inter- rompues vers la base du massif. Dans notre tissu sporogène très distinct de la masse cellulaire environnante, se différencient alors quelques cellules qui vont devenir des macrospores. Ces cellules Às 16 | " x augmentent rapidement de volume en écrasant leurs voisines. Certaines de ces macrospores s’allongent consi= dérablement, dirigeant leurs prolongements vers la chalaze, dans laquelle ils pénètrent bientôt. La chalaze. 1 est ainsi minée par un grand nombre de ces boyaux cellu- | laires. Nous verrons plus loin la grande importance de ces organes dans le mode de fécondation. F4, 41 Un grand nombre de macrospores peuvent se former dans cet ovule, mais, en général, il n’y en a que 4 à 5 qui sont fertiles. En même temps que la transformation de certaines cellules donne lieu à des macrospores, les cellules voisines subissent une autre modification; elles se changent en trachéides. Cette transformation est unique chez les angiospermes, et il faut descendre dans la série végétale jusqu'aux mousses, où, dans le sporogone, on peut retrouver quelque chose de semblable. | . Dans les macrospores mêmes, se présentent en même * temps des phénomènes intéressants. Le noyau qui était # primitivement unique, se divise en deux. L'un de ces deux 4 noyaux reste quelque temps en repos; l'autre se divise : immédiatement et va donner naissance soit à deux, soit à trois noyaux qui, accompagnés de protoplasme et recou= verts d’une membrane cellulosique, composent à elles seules l'appareil sexuel femelle. L’une d'elles constitue l’oosphère; les deux autres sont analogues aux cellules du canal des archégones des cryptogames. La présence d'une cloison cellulosique autour de l’oosphère avant la fécondation dans les macrospores fertiles, est un fait des plus intéressants, car jusqu'ici tous les auteurs qui ont étudié les phénomènes morphologiques de la fécondation, ont remarqué que l'œuf restait nu jusqu’au moment de la fusion du protoplasme mâle avec celui de l'oosphère. pe 17 Voyons maintenant quel sera le trajet du tube polli- nique. Le pollen en germant sur les stigmates enfonce son boyau dans le tissu du style, mais au lieu de pénétrer dans l’ovule par le micropyle qui existe, il pénètre dans le - tissu qui entoure le nucelle et arrive à la chalaze. M. Treub a remarqué que dans tous les cas qu’il a pu observer au microscope, le boyau, arrivé dans cette région, donne naissance à un rameau qui pénètre plus profondé- _ ment encore dans le tissu, et qui parait avoir comme … fonction de fixer le tube, de l’ancrer en quelque sorte dans _ le tissu voisin. Le boyau remonte alors vers l’extrémité supérieure du nucelle, aidé dans son voyage par les pro- longements cellulaires des macrospores, et sa portion anté- rieure se sépare par un étranglement. Le tube pollinique vient alors se coller à la paroi de la macrospore, mais, chose remarquable, jamais à l'endroit où se trouvent les cellules qui composent l'appareil femelle. Vers ce moment, on trouve dans l’endosperme de la macrospore un grand nombre de noyaux issus de la division du noyau endos- permique primitif, provenant lui de la bipartition de celui _ de la cellule mère du macrosporange. | Pour que la fécondation puisse s'effectuer, il faut donc que le contenu du tube pollinique traverse la masse endo- spermique et la paroi cellulosique qui entoure l'oosphère. M. Treub a cru remarquer que c'est par la base de l'œuf que se fait la fusion, car il a pu voir sur certaines cellules qui devaient avoir été fécondées la paroi forte- ment amincie en cette région. ° Comment se fait la fusion des protoplasmes mâles et femelles, est un point que l’auteur n’a pu encore définir. C'est après que la fécondation est opérée, que des membranes de cellulose apparaissent entre les différents 2 18 noyaux, et qu'il se constitue un véritable endosperme. Les cellules de ce tissu se forment du haut vers fe bas de l’ovule. M. Treub a aussi étudié les Myricacées, que l’on a rangées dans le voisinage des Casuarina, et le résultat de ses recherches a été de démontrer que dans l'ovaire des plantes de cette famille, tout se passe comme chez les autres angiospermes. Il n’y a qu'une cellule mère de sac embryonnaire; le tube pollinique entre par le micro- pyle et vient s’accoler à l'endroit où se trouve l’oosphère à féconder; le noyau endospermique ne commence à se diviser qu’après que la fécondation a eu lieu, c’est-à-dire quand l'œuf s’est entouré d’une membrane. L'auteur compare alors les phénomènes observés chez ces plantes avec ceux que l'on observe chez les autres angiospermes et chez les cryptogames. Les caractères si particuliers qui pourraient faire rapprocher les Casuarina des gymnospermes d’aujourd'hui, ne peuvent les faire considérer comme un groupe transitoire entre ceux-ci et nos angiospermes; 1] en est de même pour les rapproche- ments que l'on peut établir avee les cryptogames. Aussi l’auteur est-il d’avis que c’est plutôt chez les ancêtres de nos gymnospermes et de nos dicotylées qu'il faut chercher des points de contact. M. Treub propose donc de créér, pour ce petit groupe de plantes, une subdivision spéciale dans le sous-embran- chement des angiospermes. Il propose de lui donner le nom de Chalazogames, réservant celui de Porogames pour les autres groupes monocotylés et dicotylés chez lesquels la fécondation se fait par le micropyle. 19 M. Du Pré, présenté à la dernière séance est proclamé membre effectif de la société. La séance est levée à 8-40 heures. Les membres de l’assemblée se rendent ensuite à l'Institut botanique pour en faire la visite détaillée sous la direction de M. Massart. COMPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. EL ARULLUS ANNÉE 1892. Séance du 12 mars 1892. PRÉSIDENCE DE M. CH. AIGRET. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Bauwens, De Bullemont, L. Coo- mans, Delogne, DeWildeman, Dutrannoit, Errera, Hamoir, Ém. Marchal, Rodigas, Vindevogel et Th. Durand, f. de secrétaire. M. Crépin, secrétaire, empêché, se fait excuser. M. Th. Durand annonce que le secrétariat a reçu une notice de M. le D" J. Müller, de Genève, sur de nouvelles espèces de Lichens exotiques. L'assemblée décide que cette notice sera imprimée dans le compte-rendu de la séance. M. Delogne annonce qu'il prépare le manuscrit du troisième fascicule de sa Flore cryptogamique. Ce 5° fas- cicule comprendra les Hépatiques, les Sphaignes et un supplément pour les Mousses. Ceux de nos confrères qui s’occupent de ces plantes, sont priés d'envoyer à l’auteur 21 les renseignements qu'ils possèdent sur la dispersion des espèces en les accompagnant de spécimens. L'impression ne commencera pas avant l'hiver prochain, de sorte que les récoltes de la saison prochaine pourront encore être comprises. A la suite de la demande formulée par M. Delogne, M. De Wildeman attire l'attention des membres de la Société sur les parasites que l’on peut trouver dans les tissus des mousses et des hépatiques. Il serait à désirer que les amateurs qui sont à même de récolter des cryptogames dans les diverses régions du pays, examinassent les différentes parties de ces végétaux à ce point de vue. Dans ces derniers temps, il a eu l’occasion d'observer des formes très curieuses appartenant au groupe des champignons, dans des rhizoïdes de mousses. Mais ces végétaux sont trop incomplets pour qu’on puisse soit les rapporter à des formes connues, soit en faire des espèces nouvelles. M. Marchal lui a montré des parasites qu'il a trouvés dans des rhizoïdes du Marchantia polymorpha, mais aussi dans un état très incomplet. Il a eu également la chance de voir un parasite dans les tubes de Mucorinées, mais pour ce dernier, pas plus que pour les précédents, une détermination exacte n’a pu être faite jusqu'à ce jour. Il y aurait donc lieu de rechercher ces formes. M. De Wildeman se met à la disposition des personnes qui voudraient lui envoyer des échantilloñs vivants ou des préparations microscopiques, pour étudier les parasites qu'elles auraient observés. Il attire également l'attention sur les parasites des algues. 22 M. Dutrannoit désire rectifier une erreur du compte- rendu de la dernière herborisation générale. Le nom de Zannichellia polycarpa doit être remplacé par celui de Z. palustris L. var. pedicellata. M. Rodigas rappelle la visite que la Société a faite, après sa dernière séance, à l'Institut botanique. Il aurait été heureux d'en rédiger le compte-rendu, mais il a appris qu'un de nos confrères prépare une notice détaillée sur ce sujet. Il désire pourtant que dès maintenant il y ait une trace de cette visite dans notre Bulletin. C’est, dit-il, avec un grand intérêt que la Société a parcouru les magnifiques installations de l'Institut et il est certainement l'interprète de tous les membres en adressant à M. le pro- fesseur L. Errera de vives félicitations pour la fondation de cet établissement de hautes études botaniques. LICHENES KNIGHTIANI, IN NOVA ZELANDIA LECTI, ADDITIS NONNULIS ALIIS EJUSDEM REGIONIS, QUOS EXPONIT D: J. Müzzer. 1. Collema furvam Ach.v. microphytliaum Müll. Arg.; thallus adeo diminutus ut planta primo intuitu Collema microphyllum Ach. simulat, sed lobi revera tenuiores, subobsoleti aut melius evo- luti hine inde cochleato-concavi ut in var. con- chifolia Müll. Arg., sed pluries minores, sub- laeves aut granuloso-furfuracei. — Primo intuitu a simili C. microphyllo Ach. recedit margine thalli hine inde adscendente et apotheciis paullo majoribus et margine multo tenuiore cinctis, — 23 Ad corticem Mycopori laeti : Colenso, n. 6280, 6449 (in hb. Kew). Coniophyllum Müll. Arg. gen. nov. Thallus foliaceus, laxe caespitosus, e horizontali suberectus, supra cartilagineo-corticatus, subtus medullaris et rhizinis destitutus; systema goni- diale gloeocapsoideum, membranis crasso-gela- tinosis; apothecia hypothallina, juxta imum marginem submarginalia, gymnocarpica, ex emergente mox late aperta, a thallo ipso leviter marginata; sporae in ascis mox deliquescentibus irrigulariter uni-v. subbiseriales, mox massam sporalem fuscam (non coerulescentem) formantes, simplices, globosae, fuscae. — Lichen prima fronte thallum horizontalem Cladoniae, e. gr. C. cervicornis Auct. fere simulat, at anatomice et dein fructificatione est diversissimus. — Genus Calycidium Stirt. New Gen. et Spec. p. 8 quoad formam thalli, apothecia et sporas arcte accedit, attamen gonidiorum structura ignota est, et apo- thecia ex descriptione in cupulis laciniarum thalli recepta sunt. — E thallo et apotheciis hoc genus tribum propriam constituit : Ceniophylleae, thallo foliaceo, apotheciis epiconiaceis apertis. 2. Coniophylinm Colensoi Müil. Arg.; laciniae segre- gatae, primum (1/2-2 mm. latae) orbiculares et horizontales, mox altero latere magis evolutae, obtuse 2-4-lobatae, dein adscendentes et magis concavae, ambitu et divisione multiformes, saepe tamen obovatae, digitatim late lobatae v. lobulatae v. lantum crenulatae, firmae, supra cinerascenti 24 —virides, laevigatae, subtus albae v. albidae, non venosae, utrinque nudae et opacae, bene evolutae cire. 6-8 mm. longae et superne 4-5 mm. latae, fertiles margine magis integrae ; apothecia evoluta 4 mm. lata, convexa, fusca, pulveracea, tenuiteret demum obsolete thallino-marginata, nuda,opaca, novella secus marginem distincte hypophylla, se. in pagina ipsa inferiore verticaliter (nec in axi lon- gitudinali loborum) inserta, declinata, evoluta autem fere radiantia etipsi margini inserta appa- rent; massa hymenialis nigro-fusca; asci visi 8- spori, tantum 12-17 u longi, clavati; sporae demum e virente fuscae, irregulariter globosae, 5-7 u latae. — Apothecia subinde seriem formant et quodammodo genus EÉrioderma in mentem revocant, planta sterilis autem prima fronte cuique ut species Cladoniae salutanda. — Corticola : Rev. W. Colenso (in hb. Kewensi). 3. Clathrina aggregata (Eschw.) Müll, Arg. L. B. n. 589, v. trichophora Müll. Arg.; ramillo- rum lateralium ceuspides in pilos flaccidos concolores aut demum decolorato-albidos soli- tarios v. aggregatos tenuissime angustatos 1[2-4 1/2 mm. longos abeuntes. — Forma pilis insignis, at habitu, colore partium et perforatio- nibus accurate cum planta normali congruens. — Leg. Dr Ch. Knight. 4. Cladonia alpestris v. portentosa Müll. Arg.; C. silvatica v. portentosa W'ain. Monogr. Cladon. p. 32; C. rangiferina v. portentosa Schaer. Enum. p. 205, e ramillis ultimis rectis valde abbreviatis et validis ad C. alpestrem Rabh., 25 referenda est. — Pulchre fertilem misit el. Knight. >. Cladonia squamosa Hoffm. v. cornuta Müll. Arg.; podetia 5-8 cm. alta, parce dichotome ramosa, fere tota longitudine granuloso-squamu- losa v. apice pulveracea, squamis et scyphis desti- tuta. — Leg. D' Kn. 6. Baeomyces cupreus Müll. Arg.; thallus leprosus, virenti-cinereus ; podetiola 1-2 mm. longa v. fere nulla, crassa, obconica, cum receptaculo et margine ipso apotheciorum eupreo-rubella, laevia, made- facta rufo-translucentia; apothecia 1-1 2/3 mm. lata, late adnata; margo prominens, integer; disceus e concavo planus, rufo-v. dein fusco- nigricans, madefactus obseure rufus; epithecium sanguineo-rufum ; lamina electrino-fulvescens (sporae haud evolutae). — Pulchella species, affinis B. granoso Stürt. et B. crenulato Hepp, et quidem posteriori primo intuitu haud dissimilis. — Terricola : Rex. W. Colenso. 7. Siphula subcoriacea Müll. Arg. Lich. Cap. Horn. n. 24 (1888); S. decumbens Nyl. Lich. Nov. Zel. p. 14 (1889); thalli laciniae dense caespitosae, adscendentes, semipollicares et longiores, crasso- foliaceae, coriaceae, sed fragiles, eburneo-albae v. albidae, utraque pagina concolores et laeves, inferne undique crassae, obseuriores et reticulatim rugulosae aut rimoso-areolatae,rhizinis destituae, superne varie el irregulariter dichotome divisae, laciniae sinuato-lobulatae et hine inde opuntifor- mes, lobuli ultimi rotundato-obtusi; margines saepe subinerassati; gonidia globosa et viridia, diametro 8 y: aequantia. — Proxima S. coriaceae 26 Nyl., habitu nonnihil Coniophyllum Colensoi Müll. Arg. refert, sed osteoleuca et supra non laevigata. — Inter muscos ad Browing Pass, alt. 5000 ped. : D: Haast n. 186. 8. Usnea melaxantha v. ciliata Müll. Arg.; Meu- ropogon ciliarus Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 22; N. melaxanthus v. ciliatus Nyl. Lich. of New Zeal., p. 245. — In iisiem caespitibus offert apothecia margine nuda, subnuda et ciliata et habitus est omnino conspecifieus. Ab Usnea nullo charac- tere generico distat. — In Mount Patriarch a el. J. Dall lectus. 9. Cetraria corallophora Müll. Arg.; thallus medi- ocris, tenuis, horizontalis, rhizinis parum nume- rosis albidis v. demum fuscis adhaerens, lacinioso- divisus, supra subflavescenti-pallidus, laevis et rugulosus, nitidulus, subtus concolor v. demum pro parte nigricans ; laciniae irregulariter ineiso- divisae, planae, undique ad margines in lacinulas copiosas digitiformi-coralloideas simplices et den- droideo-ramosas dissectae; apothecia marginalia et submarginalia, demum 5 mm. lata; margo tenuis et incurvus, integer v. demum obsolete crenatus; diseus fuscus; lamina superne fulvo- fuseidula, caeterum hyalina; asci obovoidei, 8-spori, apice pachydermei; sporae 12-14 x longae, 8-9 y latae, late ellipsoideae. — Habitus plantae ut in japonica C. chrysantha Tuck., sed pagina inferior non glabra et nitida, et apothecia parva et laciniae ad margines insigniter coralloideo-dis- sectae ut in multis Stictis. Gonidia globosa sunt. Spermogonia non visa. — Super rhizomata men tn tié. + times. à d 21 Filicum laxe prostrata : leg. W. Stephenson. 10. Stictina intricata v. Thouarsii Nyl Syn., p.335, d4: 15, — Hic omnino pertinet Sticta limbata v. subfla- vida Babingt. in Hook. Flora N. Zeal., p. 19, de qua loquitur cl. Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 31. E specimine Colensoano ab ipso Babingt. benevolo misso pseudocyphellae albae sunt, leviter urceo- lato-concavae, pulveraceae, et soredia in pagina supera çcaesia, majuscula, marginalia et simul sparsa. | fragillima Nyl. v. myrioloba Müll. Arg.; thallus parvulus; laciniae breves, copiose dissecto- lacinulatae, subtus undique glaberrimae v. medio parce et breviter tomentellae, — Inter v. dissec- tam etv. glaberrimam hujus speciei quasi medium tenens. Est Stictina, nec Sticta. — Dr Ch.Knight, n. 925. — Quod autem a cl. Nyl. sub Stictina fragillima {. lutescente (Lich. Nov. Zel., p. 29) expositum fuit, est genuina primitiva Sticta fragillima Babingt. L. of New. Zeal., p. 15 (fide descript. et specim. orig. auctoris), i. e. Stictina fragillèma Müll. Arg., et Stictina fragillima Nyl. L. Nov. Zel., p. 29 est Stictina fragillima v. dis- secta Müll. Arg. L. B., n. 562. Mougeotiana Nyl. v. dissecta Müll. Arg.; laciniae thalli margine sat copiose lacinulato- dissectae, undique sorediis destitutae. — Sterilis nota. Reliqua, gonimia et eyphellae, indumentum et superficies coeterum bene eum specie con- veniunt. — Leg. D' Ch. Knight. fuliginosa Nyl. f. sorediantha Müll. Arg.; pagina superior undique pustulis isidiosis mox 28 pulveracies et in soredia 1/2-1 mm. lata abecunti- bus copiose ornata, soredia in ipso margine nulla et versus marginem decrescentia. — Est Stictinae fuliginosae var. nec S. limbalae, a qua recedit colore obscuriore, sorediis multo minoribus pri- mum isidioideis et aliter sitis, i. e. in imo mar- gine nullis, nec ibidem copia et magnitudine praedominantibus. — D° Ch. Knight (qui misit cum speciminibus genuinis speciei). 14. Sticta variabilis Ach. v. Lyalliana Müll. Arg.; a forma primitiva borbonica Acharii et auct. in eo differt quod laciniae thalli in margine non dissecto- lacinulate. — Corticola : D' Knight (sub S. cinereo-glauca Fayl., a qua colore fuscescenti- pallido thalli et apotheciis multo laetius fuscis majoribus et dein sporis tantum 4-locularibus differt) et Lyall (hane cl. Babingt. misit sub S. ci- nereo-glauca v. Lyalliana, admixta S. episticla Nyl.). 15. — orygmaea Ach.,quam nunc copiose coram habeo, 16. quoad thallum, magnitudinem apotheciorum et eorum marginem plus minusve dentato — v. lobato — coronatum variabilem video, unde Sticta coronata Müll. Arg. L. B., n. 99 non amplius ab ea distinguenda. pubeseens Müll. Arg.; thallus amplus, cire. pedalis, olivaceus, adpressus, laciniato-divisus, sed laciniaefere undique cohaerentes s. incomplete connexae, Supra undique scrobiculato-fossulatus et pubescens, medio glabrescens, subtus fuscus et undique dense tomentosus, marginem versus obscure ochraceus et pseudocyphellis parvis 29 intense sulphureo-flavis ornatus, intus albus; apothecia 3-k1/2 mm. lata, sessilia, plana, margine tenui primum extus verrucoso-aspero demum dentato-coroniformi thallino cincta; discus niger, madefactus lividus; sporae fuscae, vulgari modo biloculares, cire. 32 y: longae et 10 y latae. — Quasi medium tenet inter S. impressam Hook. f. et Tayl. (S. physciosporam Nyl.) et S. rubel- lam Hook. f. et Tayl. Apothecia crenata ut in S. orygmaea Ach. Colore thalli ad S. auratam Ach. nonnihil accedit, sed intus non flava. — Corticola : Dr Knight (inter specim. S. impressae missa). 17. Sticta psilophylla Müll. Arg.; thallus lacinioso-divi- sus, sed margines plus minusve copiose micro- phyllino-v. anguste lobulato-v. subcorallino- dissectus, glauco-v. cervino-pallidus, subtus ochraceo-pallidus v.-albescens et undique lavato- glaberrimus v. centrum versus albo-tomentosus, supra laevis v. obsolete serobiculato-inaequalis, subtus hinc inde transversim plicatulus v. rugosus, haud costatus, nitidulus; pseudocyphellae paginae inferioris albae, exiguae, haud emergentes, subinde rarescentes, in pagina superiore rarae sed conformes; cephalodia paginae inferioris hemisphaericae, laevia; gonidia 5-7 y lata; apothetia sparsa et submarginalia, 1 1/4- 3/4 mm. lata, laxe sessilia, tenuiter marginata; margo denticulatus ; diseus rubro-fuscescens, demum nigricans et planus; sporae fusiformes, 4-loculares, 28-54 : longae et 7-8 4 latae. — Pulchra species, aflinis S. subvariabili Nyl. 30 Add. Lich. Nov. Zel. n. 5 et S. leucophyllam Müll. Arg. locanda est. a cl. Nyl pro S. multifida distributa fuit. — Misit D' Knight. Sticta psilopbylla f. amphicarpa, laciniae (raro) utraque facie apothecia sparsa gerentes et subtus magis vestitae, — Cum forma normali. 18. — amphisticta Nyl. v. platyloba Müll. Arg. ; laciniae amplae, breves (ut in S. sinuosa v. macrophylla Müll. Arg.), 5-5 cm. longae, 1 1/2-2 1/2 cm. latae, inferne late in thallum monophyllum confluentes, apice breviter sinuoso- lobatae autcrenatae.— Pseudocyphellae utriusque paginae cum specie bene conveniunt, illae infe- rioris hinc inde demum amplae, juniores plane normales, evolutiores autem demum prominenter marginatae et in cyphellas abeuntes, sed semper albo-farinosac. Sporae 27-50 & longae, 8-10 p latae, 2-4-loculares, fuscae. — Misit Dr Knight. 19. Parmelia rutidota Hook. et Tayl. in London Journ. of Bot., 1844, p. 645, f. sorediosa; s. P. ochroleuca f. sorediosa Müll. Arg. L. B., n. 574; corticola (misit D° Knight sub Parmelia caperata, n° 1. a, pr. p.). 20. — saxatilis Ach. v. signifera Müll. Arg.; P. signifera Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 25; vix at ne vix varietas legitime distincta a P. saxatilis v. omphalode Fr. ob lineolas sorediosas saepe (non semper) crebriores et vulgo breviores. — CI. Nylander sporas quidem leviter minores vidit, sed hoc speciem veram condere non potest. 21. — Mougeotii Schær. v. obseurata Müll. Arg. ; P. Mougeotina Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 27. 51 — Haec var. obscurata hine inde conjunetim eum P. Mougeotii Schær. normali occurit et aceu- rate transit in eodem specimine, imo in eadem lacinia bicolore (apicem versus flava). Inter ambas caeterum nihil adest nisi reactio chemica paullisper diversa, sed methodus qua species solo charactere reactionis distinguuntur nil est nisi aberratio vehemens summopere deploranda. 22. Anzia angastata (Pers.) Müll. Arg. var. hypo- leacodes Müll. Arg.; indumentum paginae inferioris albido-cervinum v. varie pallidum ut in A. hypoleuca Müll. Arg., sed reliqui characteres plantae sterilis cum À. angustata conveniunt. — Etiam in planta normali indumentum hinc inde leviter pallescens observatur et transitum praebet. — Corticola, communicata a Dr Ant. Magnin. 25. Psora Colensoi Müll. Arg.; Biatora Colensoi Babingt. in Hook. f. Flora of New Zeal., p. 54 ; Lecidea Colensoi Nyl. L. Nov. Zel., p. 78, e spe- cimine Babingtoniano est valde insignis, nulli arcte affinis, quodammodo ad australiensem P. pachyphyllam Müll. Arg. accedens, sed laciniae thalli minus divisae et apothecia extus intusque aliter colorata. 24. Urceolaria actinostoma Schær. Enum. p. 87. — Hic omnino ducenda est Urc. Novae Zelandiae Knight Contrib., p.275,n.1 ,sed thallus haud raro plus minusve obliteratus est et habitus ob mutilationem tum varie peculiaris et alienus apparet, specimina tamen bene evoluta separa- tionem specificam vetant. 25. Pertusaria Kanightiana Müll. Arg.; thallus 32 albidus, tenuis, crebre rimosus, caeterum sublae- vis; verrucae cire. { 1/2 mm. latae, hemisphae- ricae, regulares aut ambitu subangulosae, nune pr. p. confluentes, vertice late subtruneato-obtu- satæ, laeves, nonnihil cinereo-rubentes, sparsim oligothalamicae ; sporae in ascis superposito-gemi- natæ v. rarius et solitariae 150-180 x longae, 70-80 p latae, summopere pachydermeae, intus laxe reticulatim costulatae. — Prima fronte bene P. trypetheliiformem (Ny1.) simulat, sed est saxi- cola, thallus rimosus et sporae demum diversae sunt, Membrana sporarum crassitie 15-18 æquat. — Saxicola. 26. Lecidea (s. Biatora) nigratula Müll. Arg.; thallus 27. albidus, maculari-tenuis, laevigatus, effusus ; apothecia 4/20-5/20 mm. lata, sessilia, juniora plana et tenuiter marginata, dein convexula et immar- ginata, e fusco v. fusco-helvolo mox nigrata, evoluta sicca impure nigra, opaca, madefacta leviter fuscescenti-nigra, nuda; epithecium et hypothecium rufescenti-fuseidula, pallentia, la- mina caeterum subhyalina; paraphyses modice segregabiles, apice capitato-clavate; asei 8-spori; sporae 12-14 & longae et 5 1/2-4 1/2 p: latae, elon- gato-obovoideae v. fusiformi-ellipsoideae. — Apotheciis parvis fusco-nigris et habitu multis aliis accedit, at sporis oblongatis et colore hypo- thecii discernitur et juxta L. demutantem Nyl. locanda est. — Corticola : Colenso, n. 6524. — (s. Lecidella) sabuletorum (Schreb.) Fr., v. athallina Müll. Arg.; thallus deficiens aut vestigiis subobsoletis indicatus. --— Hypothecium 39 hyalinum, epithecium coeruleo-nigrum v. coeru- lescenti-fuscum. — À L. goniophila et L. mon- ticola Auct. colore epithecii recognoscenda. — Lapidulicola ; D' Knight(missa sub L. sublapicida, sed non quadrat cum diagn. hujus sp. in Kn. Contrib., p. 276). 28. Lecidea (s. Lecidella) littoralis Knight, Contrib. to the Lich. of New Zeal., p. 275,a el. Nyl. (Lich. Nov. Zel., p. 105) in L. contiguam persistentem mutata fuit, sed Lichen specifice distinctus est : Apothecia (non immersa, magna) ut in L. platy- carpa Ach., thallus subfarinosus et obsolete rimulosus ut in L. confluente Ach., sed hypothe- cium hyalinum aut longe infra thalamium leviter fusco-obscuratum est ut in sectione Leci- della. Juxta L. subdeclinantem Müll. Arg. locanda est. — In descriptione Knightiana caeterum quoad hypothecium res duae conscriptae videntur. — Saxicola : Kn. 29. Patellaria (5. Biatorina) stillata:; Lecidea Ke- lica Stirt. Add. Lichfl. of New Zeala., p. 467 (1876); Lecidea stilluta Nyl. L. Nov. Zel., p. 86 (1889, non 18388 ut in utulo). — Nomen Nylan- deri jame 1867 ad detectorem Dr Knight missum at tantum anno 1889 editum et stabilitum fuit, sed nihilominus nomini Stirtoniano, prioritate gaudenti at simul male formato antepositum est. — Corticola : D' Knight. 50. Buellia ferax Müll. Arg.; thallus epilithinus defi- ciens at strato saxi tenui superficiali caesio-cinereo repraesentatus ; apothecia copiosa, pro parte con- ferta et aggregata, sessilia, 1/4-1/2 mm. lata, juniora 3 34 concava et margine tenui prominente saepe flexuoso et incurvo cineta, demum convexa et immarginata, semper nuda et opaco-niger- rima; epithecium nigro-fuseum; hypothecium nigro-fuscum et erassum; lamina cire. 554 alta; paraphyses cipitato-clavatae ; sporae 8-nae, 12-15 u longae, 5-6 1/2 y. latae, ellipsoideae. — Similis est paraguayensi B. inamoenae Müll. Arg. et microscopice ab ea haud diversa, sed apothecia copiosa, conferta, demum immarginata et thallus omnino alius. — Ad saxa sabulosa : Colenso : n. 6557. 51. Biatorinopsis pallidala Müll. Arg.; thallus flaves- centi-virens, instrato-effusus, tenuissimus, super- ficie laevis et firmus; gonidia confervaceo-chroo- lepoidea, intricata; filamenta longa, hinc inde breviter subincurvo-ramigera, obsolete irregula- riter gibboso-torulosa, articuli vulgo 3-plo-pluries longiores quam lati; apothecia 1/2-5/: mm. lata, tenuia, leviter concava et plana, margo tenuis et integer, disco paullo pallidior; discus primum aurantiaco-albidus, demum pallido-aurantiacus (v. thalamio delapso albidus apparens) ; lamina tota hyalina; paraphyses capillares, facile liberae, apice modice incrassatae et articulatae; sporae in ascis angustis imbricatim 1-seriales, 8-nae, fusiformes, 9-11 y longae, 3-3 1/2 u latae, 2-locu- lares. — Prope B. Roumequerianam Müll. Arg. e Nova Coledonia locanda est et ab omni- bus huceusque notis longitudine majore articulo- rum gonidiorum simul recedit. — Corticola, Muscis et Hepaticis instrata (D: Knight, qui 35 dubitanter sub Lecidea planella Nyl. misit). 32. Biatorinopsis (s. Poiyphragma) myriadella Müll. Arg.; Lecidea myriadella Nyl. Syn. Lich. Nov. Caled., p. 78; gonidia depauperatim chroolepoidea, pro parte etiam 1-cellularia et tum vix regulariter globosa; sporae 6-11-locula- res, vulgo cire. 12 in ascis, sed hinc inde etiam 8-nae occurrunt. — A congeneribus differt sporis bacidialibus et in ascis ultra 8 et dein sectionem distinctam constituit. — Corticola : Dr Knight. 33. Leptotrema monosporuan Müll. Arg.; Thelotrema monosporum Nyl. Expos. Lich. Nov. Caled., p. 46, et Syn. Lich. Nov. Caled., p. 38. (— In Nova Caledonia.) — — v. patulam; Zhelotrema monosporum 1. patulum Nyl. Prodr. Nov. Gran, p. 45 et Lich. Nov. Zel., p. 76; Kn. Contrib. Lichfl. of New Zeal., p. 278; corticola. — — saxatile; Thelotrema saxatile Kn. Contrib. 1. c., p. 278 (fide specim. Kr.); thallus fere omnino evanescens, hine inde granulositatem substrati subtalcaceo-induens, nec ipse granularis; apo- thecia anguste aperta ut in Ocellularia cavata (Ach.) Müll. Arg. Structura interior bene cum specie convenit; perithecium et hypothecium pal- lida ; asci 1-5-spori ; sporae mox olivaceo-nigres- centes, cylindrico-ellipsoideae, 80-160 y longae, 25-50 ulatae, cire. 20-27-septatae, loculi transver- sim (in axi) 4-5-locellati. — Plantae primariae speciei similior est quam v, patulum. — Saxicola (comm. el. Dr Knight). 34. Piatygrapha verruculosa; Arthonia verruculosa 36 Kn. Lichenogr. of New Zeal., p. 553, fig. 6, non differt ab Arthonia platygraphella Nyl. Lich. New Zeal., p. 258 et L. Nov. Zel., p. 120, sed planta e forma ascorum et sporarum et margine hine inde distincte thallino et prominulo apotheciorum ad genus Platygrapham pertinet. — Sporae in ascis cylindricis angustis 8-nae, 13-18 u longae et 4 1/2-6 x latae, ambitu anguste fusiformi-obo- voideae, utrinque subacutae, 4-loculares, loculus a basi tertius (penultimus) demum vulgo reliquis paullo amplior (Comm. el. D' Kn.). 55. Opegrapha modesta Müll. Arg.; thallus albo- 36, cinereus, tenuis, continuus, demum evanescens; lirellae nigrae, ex semiinnato demum superfi- ciales, cire. 2/3 mm. longae et breviores, 17/100- 20/100 mm. latae, simplices aut altero latere ramulum gerentes, grosso-lineares; labia clausa, turgida, obsolete nitida et opaca, superficie non- nihil ruguloso-inaequales ; perithecium basi valide completum ; asci angusti, 8-spori ; sporae 20-25 pr longae, 5-3 1/2 4. latae, bacillari-digitiformes, longotractu aequilatae, utrinque sat obtusae, 4-lo- culares. — Extus fere O. subdiflicilem et O. agelaeoidem Nyl. refert, sed sporae sunt omnino aliae. — Corticola (Comm. D' Kn.). — (s. Lecanactis) pleistophragmoides Müll. Arg.; Lecidea pleistophragmoides Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 102. Gonidia sunt chroolepoidea et species dein ad Opegrapham ducenda et prope O. Quassiæ (Fée) Müll. Arg. intercalanda est, Sporae ludunt loculis 25-40 et utramque extremita- tem obtusam versus saepius paullo incrassatae 97 sunt; loculi cire. aequilati ac longi. Apothecia juniora urceolari-concava ut in Gyrostomo, dein planiuseula. — Corticola (Comm. el. D'. Knight). 57. Arthonia lecideoides Kn. On the Lichenogr. of New Zeal., p. 559, fig. 1 est bona species, juxta A. complanatam Fée locanda, et ab affinibus A. complanata Fée et À. subexcedente et À. per- affini Nyl. thallo obscuro et apotheciis sat regulariter orbicularibus et magis convexis diversa est (vidi specim. a cl. Dr Kn. commun.). 38. Arthothelinm spadiceum; Arthonia spadicea Kn. Lichenogr. of New Zeal., p. 355 fig. 5, est proximum À. macrothecae (Fée) Müll. Arg., at sporae sunt paullo minores et apothecia strato pulveraceo-pruinoso ochraceo-fuscescente tecta et demum nudato-nigra sunt (vidi specim. a el. auct. missum). 59. Verrucaria submargacea Knight on the Li- chenogr. of New Zeal., p. 355, est species distincta, colore thalli ut in V. nigrescente Pers., paullo in fuseum vergente, sed apothecia haud immersa, et magis abrupte e thallo emergentia quam in V. aethiobola Wahlbg, minora, apice demum nidulati. Caeterum valde similis est Verrucariae fuscae Nyl., sed thallus e variis specim. est continuus, demum hinc inde rimu- losus, nec ut in comparata diffracto-rimosus aut arcolatus et magis obscurus üt recte descripsit D° Knight (vidi specim. Kn.). 40. Porina (s. Sagedia) albinula Müll. Arg. ; thallus maculiformi-tenuissimus, albus; apothecia 12/100- 18/100 mm. tantumlata, nigra, junioranonnihil thal- 38 lino-impura; perithieeium dimidiatum, hemisphae- rieum, crassulum, basi late deficiens; paraphyses capillares etliberae; asciangusti,2-seriatim 8-spori; sporaecire. 12-14 longaeet 5-4 1 latae, subaequa- liter 2-loculares aut loculus superior leviter latior. — Juxta proximas P. subtiliorem et P. cinerisedam Müll. Arg. inserendaext. — Corticola (Dr Knight). 41. Porina (s. Sagedia) triblasta Müll. Arg.; thallus 42. 43. ochroleuco-albus, gibbositates corticis tenuiter obducens, determinatus, laevis; apothecia globosa ; perithecium evolutum 1/3-1/2 mm. latum, praeter verticem nudum obtectum, basi valde attenuatum aut obsoletum, caeterum undique nigrum ; para- physes capillares et liberae; asci lineares, 1- seriatim imbricato-8-spori; sporae 14-17 u longae, 5-51/2 u latae, elongato-elipsoideae, aequaliter 3-loculares (2-septatae), loculi terminales inter se conformes. — Species haec ob sporas regulariter et constanter 3-loculares eximie distincta nulli cognitarum arcte accedit. — Corticola (D' Knight sub Verrucaria triblasta). — (s. Sagedia) albicascens Müll. Arg.; Verru- caria albicascens Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 129; similis P. cinerisedae Müll. Arg., sed sporae 4-G-loculares, et similiter simillima P. indutulae (Nyl.) Müll, Arg.; ambae prope P. cestrensem Müll. Arg. locandae sunt. (s. Sagedia) emiscens; Verrucaria emiscens Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 129, juxta proximam mexicanam P. semiintegram Mülil. Arg. L. B. n. 875, locanda est, a qua thalli colore obscuro, perithecio basi deficiente et sporis tenuioribus 39 differt. À P. pulla (Ach.) Müll. Arg. recedit peritheciis dimidiatis. — Corticola (com. a cl. D' Kn.). k4. Porina (s. Sagedia) saxicola; Verrucaria saxicola Kn. Contrib. L. of New Zeal., p. 280, t. 58 fig. 2, est bona species, juxta brasilieneem P. suboliva- ceam Müll. Arg. locanda, cui simillima, sed apotheciis leviter majoribus, magis emersis et dein sporis longioribus, 32-35 4. longis et 5-61/2 latis et 8-10-locularibus differt. Perithecium caeterum est fere sphaerieum, basi sensim atte- nuatum aut sub nucleo deficiens, nec simpliciter dimidiato-hemisphaerieum. — Saxicola (vidi specim. Knightian.). 45 Arthopyreæia (s. Euarthopyrenia) gemellipara 46. Müll. Arg.; Verrucaria gemellipara Knight Contrib. Lichenogr. of New Zeal., p. 278, t. 57, fig. 20 (non Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 132); Verrucaria circumpressa Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 153; est simillima australiensi À. subpuncti- formi Müll. Arg., sed perithecia basi in annulam cingentem nanissimum nudum evoluta sunt. Spo- rae utin À. analepta Kürb., articulus superior interdum distincte reliquo major sed non eo longior. — Corticola (comm. Dr Knight). — (s. Euarthopyrenia) transposita Müll.Arg. ; Verrucaria gemellipara Nyl, Lich. Nov. Zel., p. 152 (exclus. svn. allato Knightiano). Extus apotheciis et thallo cum Pyrenula punetiformi v. lactea Hepp FI. Eur., n. 455 quadrat, at thallus mox evanescit et Lichen tum refert A. analeptam Kôürb. Apothecia diu thallo albo- 40 velata, demum nigra, depresso-hemisphaerica, basi non peculiariter dilatata ; paraphyses copiosae, tenellae, firmae, subdivaricato-rimosae et con- nexae; sporae 12-16 y longae et 5-6 y latae (cl. Nyl. cas leviter majores vidit). — Corticola (comm. Dr Knight). 47. Arthopyrenia (s. Mesopyrenia) subatomanria Müll. Arg.; Verrucaria subatomaria Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 154, juxta proximam americanam A. leucochloram Müll. Arg. inserenda est, a qua differt apotheciis paullo minoribus, superne omnino nudis et nigerrimis et dein ascis obovoi- deis. — (comm. D° Knight). 48. — (s. Mesopyrenia) suffasa Müll. Arg.; Verru- caria suffusa Kn.On the Lichenogr. of New Zeal., p. 356, fig. 12; Nyl. Lich. Nov. Zel., p. 155; juxta À. pyrenuloidem Müll. Arg. Pyrenoc. Féean., p.27 locanda est, a qua differt peritheciis dimidiatis et sporis majoribus. Paraphyses in muco spumoso laxe connexae. (comm. D Knight). 49. — (s. Amisomeridium) subhiformis Müll. Arg. ; Verrucaria subbiformis Knight Contrib. to the Lichenogr. of New Zeal., p. 279, t. 37, fig. 22. Fere A. limitantem Müll. Arg. simulans, sed apothecia paullo minora et sporae minores et aliter divisae, sc. articulus inferior superiore distincte brevior, hine inde tamen in iisdem ascis occurrunt sporae medio divisae. — Perithecium globosum, basi tamen tenuius; paraphyses laxe connexae; sporae in ascis linearibus regulariter imbricatim 1- seriales, fusiformi-ovoideae, 16-20 longae et 41 7-8 pr latae. — Corticola (comm. D' Knight). 50. Microthelia Knightlana Müll. Arg.; Verrucaria 54. minutissima Knight Contrib.to the Lichfl. of New Zeal., p.279, t. 57, Î. 21, cujus apothecia ut in proxima M. micula Kürb., thallus autem fuseus. Sporae fuscae, 13-17 4: longae, 5-7 x latae oblongo- obovoideae, articulus superior paullo latior, nune simul leviter longior, v. etiam saepe inferiori aequilongus. — Nonnullae species hujus generis oceurrunt, quorum apothecia adhue longe mi- nora sunt et nomen specificum antea datum dein admittere haud potui. Species dicata sit oculatissimo et de Lichenologia Novae Zelandiae bene merito D'i Knight (com. el. Knight). magnifica Müll. Arg.; Verrucaria magnifica Ny]. Lich. Nov. Zel., p. 152; V. magnospora Kn. On some New Zeal. Verrucar., p. 99, n. 8, t. 11, fig. 4 (nomen specificum haud bene forma- tum) ; est eminens species Microtheliae. Apothecia 6/10-8/10 mm. lata. Perithecium dimidiatum, sub nucleo tamen hinc inde rudimentarie et irregu- lariter evolutum, tenue. Sporae evolutae 50 y longae, valde robustae, 20-27 y latae, e hyalino pallide fuscae, aequaliter 2-loculares. — Juxta M. dominantem Müll. Arg. Pyrenoc. Féean., p.58 inserenda est. — Corticola (com, Dr Knight). 52. Pyrenula occulta Müll. Arg.; Verrucaria occulta Knight Contrib. to the Lichenogr. of New Zeal., p. 279, t. 37, fig. 24 (1878); V. micromma Nyl., Lich. Nov. Zel., p. 151 (non Montg.); est species legitima, proxima Pyrenulae microm- mali Frev. Caratt., p. 15, s. Verrucariae mi- 42 crommati Montg. in Ann. Sc. nat., 1843, p. 57, sed diversa : prominentiis thallinis omnino aliis, haud regularibus, valde inaequalibus, mono-poly- carpicis, nano-Convexis, longe magis deplanato- convexis et ostiolis subtriplo minoribus et demum thallo magis flavicante. — Apothecia omnino immersa, globosa, integre nigra, evoluta 1/2 mm. lata; sporae 8-nae, pallide fuscae, 15-16 y longae, 6-7 4 latae. — CI. Nylander hoc sub nomine etiam Pyrenulam subpunctellam a cl. Kn. acce- pit. — Corticola (D' Knight, qui speciem sat bene descripsit). LES ROSES DE L'ILE DE THASOS ET DU MONT ATHOS, par François Crépin. L'année dernière, pendant les mois de mai, juin et juillet, MM. P. Sintenis et J. Bornmüller ont fait ensemble une exploration botanique dans l'ile de Thasos et au mont Athos(1). M. Sintenis a bien voulu me confier l'examen de la collection des Roses recueillies dans ce voyage scientifique. Ce sont celles-ci qui vont être l’objet de cette note. L'ile de Thasos, du moins à ma connaissance, n'a pas encore été citée à propos de Roses. Grisebach, qui avait visité cette ile, n’y signale aucune Rose. (1) M. Sinrenis a fait, en 1890, un second voyage dans l'Arménie turque. La nouvelle collection de Roses qu’il a recueillies et qui ont été nommées par moi, fera l’objet d'observations dans un travail d'ensemble que j’entreprendrai bientôt sur les Roses du Caucase et des contrées voisines. Dans ce même travail, je parlerai également d’une riche série de formes récoltées dans deux voyages en Anatolie faits par M. Bonx- MÜLLER. 43 Quant au mont Athos, cet auteur, dans son Spicilegium florae rumelicae et bithynicae (1839), lui attribue quelques espèces de Roses découvertes soit par lui, soit par Friedrichsthal : R. pimpinellifolia L. var. myriacantha Lindl., À. pulverulenta MB. et R. canina L. C'est d’après Sibthorp qu'il y indique le R. pomifera Herrm. Pour compléter les renseignements publiés sur le mont Athos, je dois rappeler qu'Aucher-Eloy et Orphanides y ont observé le R. glutinosa Sibth. et Sm. (Conf. Bois- sier F1. Or., I, p. 679, Suppl., p. 222; Burnat et Gremli Ros. orient., p. 58; Crépin Prim. monog. Ros., p. 637). Je savais à quoi m'en tenir sur l'identité spécifique du R. pulverulenta cité par Grisebach, car j'en avais vu, dans l’herbier de Vienne, des échantillons recueillis par Frie- drichsthal, Mais comme l'existence du R. pimpinellifolia me laissait des doutes, je priai M. le professeur Peter, de Güttingen, de bien vouloir me communiquer toutes les Roses de l’herbier de Grisebach. Cette communication me fut faite avec la plus grande obligeance. Je trouvai parmi ces Roses le R. pulverulenta repré- senté par quelques chétifs spécimens du R. glutinosa. Le R, pimpinellifolia var. myriacantha du Spicilegium est représenté par un petit échantillon sans fleurs et sans fruits d’une Rubigineuse appartenant peut-être au À. sicula Tratt. Ses feuilles sont glabres, à folioles extrêmement petites, arrondies, ne portant de glandes (nombreuses) qu’à la face inférieure. Les aiguillons sont très petits, grêles, un peu arqués, non accompagnés d’acicules ou de glandes. Le R. pimpinellifolia est donc à supprimer, du moins provisoirement, de la florule du mont Athos. Le R. canina du mont Athos de l'herbier Grisebach se 44 compose de deux petits spécimens appartenant au groupe du À. tomentella Lem. Sur une feuille du même herbier, il y a une extrémité de branche foliifère accompagnée d'une étiquette portant le n° 1249, n° qui se trouve répété sur l’une des étiquet- tes du R. pulverulenta. Ce spécimen, tout d’abord déter- miné par Grisebach R. rubiginosa, puis R pulverulenta, pourrait bien appartenir au À. pomifera ou au R. mollis. Il parait être originaire du mont Athos. Il n'y aurait rien de surprenant dans l'existence d’une variété du R. pomi- fera sur cette montagne. Cet échantillon semble venir con- firmer l'indication de Sibthorp rappelée ci-dessus. Grisebach signale le R. gallica L. var. pumila Jacq. dans la péninsule Hajion-Oros près de Caraes à 2000 pieds d'altitude. Les échantillons qui se trouvent dans son her- bier semblent bien provenir de pieds spontanés du R. gal- lica. Ile de Thasos. N° 589° (1), Rosa sempervivens L. — Limenas, 4 Jun. D'après ce que m'’éerit M. Sintenis, l’espèce est très commune dans la plaine jusque 100 mètres d’altitude. Les 90 parts qui seront distribuées de ce n° sont composées d'échantillons de la même forme, à grandes folioles et à colonne stylaire hérisée. Très rarement, les feuilles sont 7-foliolées sur les ramuscules florifères. N° 595. Rosa arvensis Huds. variation du groupe de la variété transalpina Christ. — Theologos, 51 Maj. (4) Ces numéros sont ceux de la collection (ter turcicum 1891) distribuée par MM. P. Sinrenis et J. BorvmüLcer. Les Roses ont été nommées par moi. = Éémtet UE LD. all: mnt. d 45 N'est pas rare au pied des montagnes entre 200 et 700 mètres. Cette variation, dont 7 parts seront distribuées, est à folioles petites, ovales-arrondies, pubescentes sur les deux faces, à dents simples, à pédicelles, réceptacles et sépa- les assez abondamment glanduleux. Elle rentre dans le groupe des variations dont font partie la variété transal- pina Christ et le R. baldensis Kern. N° 465. Rosa canina L. variation du groupe R. dumetorum Thuill. — Limenas, 21 Maj. Cette variation que M. Sintenis dit commune jusqu’à 500 mètres, sera distribuée en 6 parts. Les folioles sont pubescentes sur les deux faces, N° 594. Rosa micrantha Sm. var. — Theologos, 51 Ma). Dispersé au pied des montagnes entre 200 et 700 mètres. Les 54 parts de ce n° qui seront distribuées, sont formées d'échantillons tous de la même variation. Celle-ci appartient au groupe des variations méridionales de l'espèce. Les pétioles, la côte et les nervures secondaires sont pubescents ; les styles sont faiblement hérissés. N° 592. Veris. Rosa micrantha Sm. var. Pédicelles hispides, plus rarement lisses. — Theologos, 51 Maj. Même distribution géographique que le n° 594. Cette variation, qui sera distribuée en 7 parts, appar- tient vraisemblablement au À. micrantha Sm. Si j'ai fait quelques réserves, c'est qu'il me reste à élucider d'une façon satisfaisante le groupe des variations méridionales du R. micrantha, qui n’est pas sans offrir des difficultés. Cette variation diffère de la précédente par ses folioles plus atténuées à la base, glabres ainsi que les pétioles, par ses pédicelles moins hispides-glanduleux, ou lisses (j'ai 46 compté 18 pédicelles lisses sur 26 hispides), par ses styles un peu plus hérissés, par ses aiguillons plus nombreux. N° 589. Rosa agrestis Savi (R. sepium Thuill.). — Limenas, 29 Maj. Cette espèce n’est pas rare jusqu'à 100 mètres d’altitude. Ce n°, qui sera distribué en 8 parts, est représenté par la même variation. Pétioles et côte un peu pubescents ; aiguillons rares ; branches et ramuscules florifères souvent inermes; styles glabres. Mont Athos. N° 1549. Rosa canina L. var. kKerasiae du groupe R. andeguvensis Bast. — Krionero supra Kerasia, 9 Jul. D'après ce que m'écrit M. Sintenis, cette variété est abondante dans les bois entre 600 et 1000 mètres. N° 1551. Rosa canina L. var. kerasiae du groupe R. andegavensis Bast. — Kerasia (1), 17 Jun. Du n° 1549, il sera distribué 18 parts et 5 parts du n° 1591. Tous les spécimens de ces deux n°° sont identiques, de telle sorte qu'on pourrait les supposer recueillis sur le même buisson. M. Sintenis me mande que les spécimens du n° 1549 ont été récoltés sur plusieurs buissons et que ceux du n° 1551 proviennent d’autres buissons. Je ne m'explique pas comment ceux du n° 1551 recueillis le 17 juin sont au même degré de maturation que ceux récoltés le 9 juillet. J’incline à penser que les uns et les autres proviennent de la même récolte. (1) Kerasia est un petit couvent situé sur les flancs méridionaux du mont Athos à 600 mètres d’attitude, 47 À première vue, cette variété kerasiae fait songer au R. rubrifolia Vill. par l'aspect de sa frutescence et de son feuillage, mais ses sépales, restés réfractés sur des récep- tacles fructifères assez avancés, les extérieurs étant franchement appendiculés latéralement, font bientôt abandonner toute idée de rapprochement spécifique avec le type de Villars. D'autre part, la forme des stipules est différente dans les deux Roses, ainsi que la forme du disque, etc. Nous avons affaire ici à une variété qui n’a pas encore que je sache été décrite. Si les sépales se redressaient sur le réceptacle après l’anthèse, je pense qu’on serait en droit de la prendre pour une variété ou variation remarquable du À. glauca. Elle présente le cachet d'une Rose de montagne avec sa glaucescence répandue sur les feuilles, sur les réceptacles, qui sont violacés, et sur l'écorce. Peut-être méritera-t-elle un jour, si elle se retrouve avec les mêmes caractères dans une aire plus ou moins étendue, de constituer un petit groupe spécifique subordonné du R. canina. En attendant, il est prudent de ne la considérer qu'à titre de variété locale. Je n'en tracerai pas la diagnose, parce que celle-ci, quelque exacte qu'elle puisse être, ne permettrait pas de distinguer cette forme d’une foule d’autres qui ont été démembrées du À. canina sous divers noms spécifiques. N° 1552. Rosa canîna L. variation du groupe R. dumalis Bechst. — Kerasia, 17 Jun. Serait, d’après M. Sintenis, commun entre 500 et 1000 mètres. C'est une variation du groupe artificiel que je désigne sous le nom de À. dumalis Bechst. et qui comprend des centaines de formes variées dans leurs caractères secon- 48 24 ï 4 * “ R, daires. — Ce ne n’est représenté que par deux spéci- mens. N° 1554. Rosa canina L. variation du groupe R. dumalis Bechst. — Kerasia, 17 Jun. | Les observations du N° 1552 sont ici applicables. N° 706. Rosa canina L. variation du groupe R. dumetorum Thuill. Dents simples mélées à quelques dents doubles. — Kerasia, 17 Jun. Serait commun, selon M. Sintenis, vers 500 mètres. Ce n° n’est représenté que par 2 spécimens ; il a quelque tendance à se rapprocher du R. tomentella Lem. Nc 1550. Rosa tomentella Lem. — Krionero supra Kerasia, 9 Jul. D'après M. Sintenis, serait peu commun entre 300 et 500 mètres. id Ce n°, seulement représenté par 2 spécimens, me parait être une variation du R. tomentella à folioles pubescentes en dessous, glabres en dessus, à nervures secondaires et pétioles glanduleux, à pédicelles lisses et à styles glabres- cents. Il est à remarquer que les appendices des sépales n’ont pas la forme caractéristique de ceux du type de l'espèce. N° 1555. Rosa agrestis Savi var. — Kerasia, 17 Jun. Selon M. Sintenis, ne serait pas très commun. Il croit vers 600 mètres. Me parait ètre une variation du À. agrestis à côte et nervures secondaires pubescentes, à pétioles pubescents et à styles glabrescents. Cette forme, quant à son aspect général, est bien différente du n° 589 de l'ile de Thasos. Ne 969. Rosa glutinosa Sibth. et Sm. — M! Athos : Stratidochi, in prat. subalp., 2 Jul. Ce n° sera distribué en 24 parts. « 49 Es _ D'après ce que m'écrit M. Sintenis, le R. gluti- nosa forme des colonies d’arbrisseaux de petite taille, dans les prairies subalpines entre 1000 et 1500 mètres. La formation de ces colonies s'explique par le mode de végétation de cette espèce, qui est fortement traçante quand elle croit dans un sol favorable. Les nombreux échantillons du n° 969 sont à folioles généralement gran- des, ovales-arrondies; les fleurs, habituellement solitaires, sont à pédicelles plus ou moins allongés, très hispides- glanduleux, ainsi que les réceptacles ; tous les axes sont densément couverts d’acicules et de glandes sétacées mêlées d’aiguillons très grèles, à pointe droite, rarement ou peu arquée; les glandes sont très nombreuses sur les deux côtés des folioles ; la pubescence est à peu près nulle, bornée au pétiole ou à la nervure médiane. Les récep- tacles, qui sont encore loin d’être arrivés à la maturité, sont couronnés par les sépales franchement redressés et plus ou moins connivents. Dans cette espèce, du reste, les sépales se redressent presque toujours immédiatement après l’anthèse. - N° 970. Rosa glutinosa Sibth. et Sm. var. athoen- sis. — M‘ Athos : Stratidochi, in prat. subalp., 2 Jul. Ce n° sera distribué en 25 parts. J’ai pendant quelque temps été porté à considérer cette forme comme une espèce distincte du R. glutinosa et je l'avais désignée sous le nom de À. athoensis, mais des doutes sont survenus et j'ai cru dès lors agir prudemment en la considérant seulement comme une variété du type de Sibthorp et Smith. Pour l'édification des spécialistes, je vais reproduire textuellement les considérations que j'avais primitivement rédigées sur cette forme singulière, puis 4 D0 j'exposerai les motifs qui m'ont fait changer d'opinion à son égard. Malgré mon extrême répugnance à proposer une nouvelle espèce, je suis bien forcé, dans cette circonstance, de donner un nom spécifique à une forme qui est représentée, dans son habitation, par des pieds plus ou moins nombreux et qui paraît spécifiquement distincte de toutes les espèces connues de sa section. Quel sort sera réservé, dans l’avenir, à cette nouvelle création ? Peut-être découvrira-t-on qu’elle n’est qu’une variété du À. glutinosa ou qu’un hybride de celui-ci. s A première vue, le R. athoensis semble être une variété du À, ATOS dont il présente la petite taille, les folioles ovales-arrondies, glandu- leuses sur les deux faces; mais quand on l’examine de très près, on y découvre des particularités qui ne permettent pas, du moins avec nos connaissances actuelles, de l’unir étroitement au R. glutinosa. Autant que j’ai pu en juger sur de nombreux spécimens, les sépales, même sur des réceptacles assez avancés, ne montrent aucune tendance à se redresser, ce qui me parait constituer une différence importante ; d’autre part, les aiguillons sont arqués et même crochus, non noyés dans une abondante armature de fines acicules, mais seulement par places accompagnés de courtes soies glanduleuses ou de glandes pédicellées. On pourra m'’objecter que le vrai R. glutinosa, dans sa variété leioclada Christ, est parfois complètement dépourvu, sur ses axes, de son arma- ture d’acicules et de glandes, mais dans cette variété les aiguillons sont très souvent droits. Il est bien vrai que dans certains cas le R. glutinosa sétigère peut présenter des aiguillons plus ou moins franchement crochus. Les spécialistes connaissent à combien d’observations le R. glutinosa a donné lieu dans ces dernières années. Après les patientes et délicates recherches qui ont été faites, on pouvait espérer que cette espèce aurait été dégagée complètement des autres espèces de la sous-sec- uon des Rubiginosae et qu'on aurait cessé d’avoir des hésitations sur l'identité spécifique de ses variations. Comme on le voit par ce qui précède, il n’en est point ainsi, Ne soyons du reste pas trop surpris de ce résultat. 51 Le R. glutinosa n’est pas une espèce primaire dont les carac- tères spécifiques sont assez saillants pour mettre l’observa- teur à l’abri des surprises; c'est une espèce d’un ordre secondaire appartemant à un faisceau de formes plus ou moins affines, dont la délimitation présente de très gran- des difficultés, surtout quand on ne peut les étudier que sur spécimens d'herbier. Ce n'est qu’à la longue, par l’arrivée successive de nouveaux matériaux, que l’on parvient à les déchiffrer. On a souvent attribué cette difficulté d'identification spécifique à une polymorphie exceptionelle des Rosa; mais, à mon sens, telle n’en est - pas la cause. Les difficultés ont leur source dans la frag- mentation de l'individu Rosa, qui ne peut être représenté dans l’herbier que par des parties trop souvent insuff- santes pour asseoir une bonne détermination. Que serait-il advenu si les espèces d’une foule d’autres genres non réputés polymorphes n'avaient pu être repré- sentées, dans les herbiers, que par de simples fragments d'individus? Ges espèces auraient sans aucun doute éprouvé le sort des Rosa. Beaucoup d'espèces herbacées et foule d’espèces sous-frutescentes de petite taille peuvent être conservées en herbier en individus complets pourvus de plusieurs tiges de vigueur variée, portant à la fois fleurs et fruits, et souvent munies de racines ou d’une souche. Ces individus offrent ordinairement à l’observa- teur tous les éléments d'une bonne identification spécifi- que. Pour les Rosa, 11 n'en n'est pas de même et le botaniste est forcé de réunir des fragments plus ou moins nombreux pour se trouver en présence d’une somme d’in- formations équivalente à celle offerte par un simple individu d’une espèce herbacée de taille ordinaire. Pour les formes exotiques, le rhodologue doit souvent attendre 39 des années avant d’avoir rassemblé des matéraux repré- sentant la valeur d’un buisson en fleurs et en fruits. Ces considérations, d'une extrême importance, sont trop sou- vent perdues de vue par les botanistes qui jugent ou critiquent les travaux des rhodologues. | J'en reviens maintenant à la variété athoensis qui a donné lieu à cette digression. L'absence complète ou à peu près complète de l’armature aciculaire et glanduleuse sur les axes du R. glutinosa change d'une façon étonnante le facies normal de cette espèce; elle le change à tel point que des spécialistes très experts n'ont pas voulu voir, dans la variété leioclada, des représentants du type de Sibthorp et Smith, alors qu’à part l’induement aciculaire et glanduleux des axes, tous les autres caractères étaient ceux du ÆR. glutinosa. Cette absence d’acicules combinée avec la courbure de la plupart des aiguillons a été en grande partie cause de la méprise que j'avais tout d’abord commise dans ce cas-ci, méprise due également à ce que les sépales sont restés réfléchis sur des réceptacles devenus déjà assez gros. Quant à la direction réfléchie des sépales, j'ai maintenant lieu de supposer qu'elle n'eût pas persisté et qu’elle se fut modifiée pendant le cours de la maturation. Dans ces spécimens, la différence la plus marquante avec le type de l'espèce me parait être l'incurvation des aiguillons qui est géné- rale et accentuée. Au point de vue de l'incurvation, la variété athoensis semble être au type de son espèce, ce que la variété atrichoclada Burn. et Gr. du R. Heckeliana Tratt. est à la var. parnassi Burn. et Gr. de ce dernier. Si, dans le type du R. glutinosa sétigère, les aiguillons sont habituelle- ment droits ou très obseurément arqués, les échantillons 53 à aiguillons sensiblement arqués et même crochus sont loin d’être rares. Dans ces derniers, l’espèce a ainsi repris la forme normale des aiguillons des Rubiginosae. J’aurai à revenir plus tard sur les variations des aiguillons du R. glutinosa, quand je reprendrai l'étude de certaines formes qu’on a écartées de ce type pour en faire des espèces particulières. No 970%. Rosa... ? M' Athos : Stratidochi, in prat subalpin., 2 Jul. Les échantillons de ce n°, qui étaient confondus avec ceux de la variété athoensis, seront distribués en 5 parts. __ No971. Rosa... ? M: Athos : Stratidochi, in prat. subalpin., 5 Jul. €e n° sera distribué en 6 parts. Les échantillons de ces deux derniers n°, je appar- tiennent à la même variation, n’ont point été spécifique- ment identifiés par le fait que je conservais des doutes sur leur identité spécifique. Après les avoir examinés de nou- veau avec le plus grand soin, j'hésite encore à me pro- noncer. Ils semblent tenir, d’une part, aux Rubiginosae et d'autre part au R. tomentellu Lem. Cependant tout bien ‘considéré, ils semblent être plus rapprochés des formes glanduleuses du R. tomentella que du groupe du R. agrestis Savi, et je ne suis pas éloigné de penser qu’ils constituent une variété du R. tomentella, dont ils présentent les sépales à appendices profondément incisés. La séance est levée à 9 heures. COMPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA és af SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. —00D0000e— ANNÉE 18992. Séance mensuelle du 9 avril 1892. Présipence De M. A. Gravis. La séance est ouverte à 8,15 heures. Sont présents : MM. Bauwens, Ch. Bommer, L, Coo- mans, V. Coomans, De Wevre, Ém. Durand, Th. Durand, Dutrannoit, Errera, Gravis, Hamoir et Ém. Marchal; Crépin, secrétaire. M. le professeur G. Klebs, directeur du Jardin botani- que de Bâle, assiste à la séance. Il est prié, par M. le Président, de prendre place au bureau. M. Klebs remercie pour l'honneur qu'on veut bien lui faire. Les procès-verbaux des séances des 9 janvier, 6 février et 12 mars 1892 sont approuvés. M. le Secrétaire donne lecture de la correspondance. Il annonce la mort de l’un de nos membres associés, M. Sereno Watson, conservateur de l’herbier de l'Uni- versité Harvard, à Cambridge. Le savant phytographe américain est mort le 9 mars dernier à l’âge de 66 ans, 59 Il a publié de nombreux travaux très estimés sur la flore de l'Amérique septentrionale, parmi lesquels on peut citer en première ligne l’importante Flore de la Californie. I est décidé qu’une lettre de condoléance sera adressée à la famille de ce regretté confrère. Une circulaire a été adressée au Secrétariat annonçant l'ouverture d’un congrès international de botanique à Gênes, à l’occasion du 4° centenaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Voici quels sont les termes de cette circulaire : Désirant solenniser le quatrième centenaire de la plus grande décou- verte géographique de tous les temps, due à l’immortel Christophe Colomb, Gênes, sa ville natale, n’a pas cru pouvoir le faire plus dignæ ment qu’en convoquant à un congrès international les Sociétés de Géographie et de Sciences Naturelles. La Société Italienne de Botanique a done l'honneur d'inviter les botanistes de toutes les nations à une réunion générale, dans laquelle les découvertes et les idées nouvelles pourront être communiquées et discutées. LE CONGRÈS BOTANIQUE INTERNATIONAL se tiendra à Gênes dans la première moitié de septembre (du 4 au 11) de l’année courante 1892. Au moment opportun, il sera envoyé à tous les botanistes un bulle- tin, qu’ils n’auront qu’à signer comme promesse d'adhésion ; en même temps ils recevront un programme détaillé des séances projetées, des excursions et des fêtes publiques que la Municipalité de Gênes se propose d'offrir aux invités. La Société de Botanique promet, dès à présent, d’organiser diverses excursions botaniques sur le littoral de la Ligurie et dans les Alpes maritimes. À cefle même occasion aura lieu l’inauguration du nouvel Institut botanique, dû à la munificence de M. le Comm, Thomas Hanbury, et l’on ouvrira plusieurs congrès, de Géographie et de Droit international, ainsi qu’une Exposition pour les produits d'échange entre l’Amérique et l’Italie et une Exposition d’Horticulture. 56 Le FFE Les botanistes italiens font appel à leurs collègues du monde entier, afin qu'ils veuillent bien par leur présence rendre plus solennelle cette fête d’un caractère essentiellement pacifique et universel, dont l'effet sera de resserrer les liens de la fraternité scientifique entre les diverses nations. N. B. Toutes les communications et les demandes relatives au Congrès de Botanique devront être adressées à M. le Prof. O. Penzic, Gênes (Université). La Société entomologique de Belgique se propose de fêter, le 26 mai prochain, le 50° anniversaire scientifique de M. le baron de Selys Longchamps, président d’honneur de la Société. Il est décidé qu'à l’occasion de cette manifesta- tion une adresse de félicitation sera adressée par notre Société au savant et vénérable jubilaire. Ouvrages reçus pour la bibliothèque : F.-X. Gizcor ET G. Lucann. — Catalogue raisonné des Champignons supérieurs (Hyménomycètes des environs d'Autun et du département de Saône-et- Loire. Autun, 1891, 1 vol. in-&c avec 6 planches chromolithographiées. (Don de M. le D' Gillot.) Pa.-L. De VizmorwN. — Les Fleurs à Paris. Culture et commerce. Paris, 1892, J.-B. Baillière et fils, 4 vol. in-18, avec 208 figures intercalées dans le texte. (Don des éditeurs.) W. Hasse. — Die Rosen Westfalens. Münster, 1891, in-18. (Extrait de la Flora von Westfalen!.de K. Beckhaus.) 5 #. 57 adt À. te M. Crépin donne lecture de la notice suivante : LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DU ROSA PHOE- NICIA BOISSIER, par François Crépin. La récente constatation que j'ai faite de l'existence du Rosa phoenicia en Europe, m'a engagé à exposer tous les faits que j'ai recueillis sur la dispersion géographique de cette Synstylée si curieuse et si distincte. Cette espèce avait été autrefois trouvée par Aucher-Eloy aux environs de Damas et par Ehrenberg, aux environs de Beyrouth(1); le premier l’avait rapportée au R. damascena, le second, au R. alba. C'est seulement en 1849 que Boissier la distingua sous le nom qu'elle porte aujourd’hui. Cet auteur, dans sa Flora orientalis, t. II, p. 688 (1872), énumère les localités d’où il en possédait des échantillons. Dans le Supplementum (1887) de cette Flore, p. 228, M. Christ ajoute, à ces localités, celle de Papasly(2) en Troade d’après le n° 969 de la collection de M. Sintenis. En 1880, dans mes Primitiae, 5° fase., j’ai dit quelques mots de la distribution de cette espèce, en ajoutant qu’on la trouverait peut-être dans l’île de Chypre. À cette époque, j'aurais pu avancer qu'elle avait été découverte dans cette ile, car j'avais vu, dans l'herbier Webb, un spécimen de cet e Rose avec cette indication : « Rosa arvensis ? Chypre ex herb. Labillardière Orient.» Ce renseignement, consigné oo e em (1) Voir Crérix Primitiae monographiae Rosarum, p. 564. (2) Ce Papasly correspond à Papazlu de la carte de l'Asie mineure de Kiepert, localité située sur la côte septentrionale du golte d'Edremid. 58 dans mes notes, m'avait échappé lorsque j'ai parlé du R. phoenicia en 1880. M. W. Barbey, en 1890, dans le mémoire intitulé : Lydie, Lycie, Carie 1842, 1885, 1887. Études botaniques, p. 78, signale le R. phoenicia en ces termes : « In umbro- sis montis Mykali ad 500-700 circ. metr. s. m. 24 junis. n° 943 ». Les échantillons, vus par M. Burnat, ont été recueillis par M. le D' Forsyth-Major. La localité désignée ici sous le nom de Mykali est le promontoire montagneux de la Carie en face de l’île de Samos, qui porte sur les cartes le nom de Samson-Dagh. Maintenant, je dois expliquer comment je suis arrivé à constater l'existence de cette espèce en Europe. Comme je l’ai dit dans une notice précédente, j'avais obtenu de Gôt- tingen communication des Roses de l’herbier de Grisebach. Parmi ces Roses, se trouvent des spécimens qui me parais- sent devoir correspondre à ce que Grisebach, dans son Spicilegium florae rumelicae et bithynicae, t. 1, p. 106, à décrit de la façon suivante : Rosa anvensis Huds. B?) odora, stipularum auriculis patulis, columna stylorum pubes- cente, corolla suaveolente. — Ice. O. R. herporrhodon Ehrh.? An species distincta? — It. 1. 162. In saxosis (conglomerat.) pr. Enos'ad ostium Maritzae laete viget prostrata, suavissimum odorem spargens! FI. maj. M. L’étiquette de Grisebach porte Rosa alba L. suavissima, mais alba L. suavissima ont été biffés pour être remplacés par arvensis Huds. var. styl. pilos. Le mot arvensis Huds. a été biffé à son tour sans être remplacé. Il y a en outre : « Rupas maritimas Enos ornat. » La première détermination de Grisebach, de même que celle qu’Ehrenberg avait faite du À. phoenicia trouvé par lui aux environs de Beyrouth, a donc été remplacée par celle 59 qui correspond sans doute à la var. £ dont il est question dans le Spicilegium. Après la publication de cet ouvrage, l’auteur aura probablement eu des doutes sur l’assimila- tion spécifique et a effacé le nom de R. arvensis. Il avait reconnu que sa plante ne pouvait être rapportée à aucune espèce connue, Je n'ai pas découvert dans l’herbier Grisebach de spé- cimens du R. sempervirens var. microphylla signalé : pr. Enos, sparse in collibus Tschatal-tepé. Seulement j'ai vu, en 1870, parmi les Roses de l’herbier général de Berlin, un ramuseule en boutons étiqueté par Grisebach : « Rosa sempervirens L. Thracia. » Dans le cahier de notes que j'ai conservées de la revision des Roses de cet herbier, j'avais mis : Forme extrêmement curieuse! (du R. semper- virens L.) Les détails que j’ai consignés sur les caractères de ce spécimen doivent, je pense, ne me laisser aucun doute sur l'identité de celui-ei : il doit être la même plante que la var. odora du Spicilegium. Celle-ci, à en juger par les échantillons de l’herbier Grisebach, est une variation du À. phoenicia, se distin- guant principalement de la plante asiatique par sa colonne stylaire hérissée au lieu d’être glabre. Les poils rendent cette colonne moins grêle qu'elle ne l’est quand les styles sont glabres. Cette première découverte d’un À. phoenicia en Europe fut bientôt suivie d’une seconde que je viens de faire dans les Roses de l’herbier Reuter que M. W. Barbey a bien voulu me confier (1). Dans l’une des chemises du R. sem- (1) Outre le grand herbier Boissier que M. W. Barbey a si admirable- ment installé au Musée botanique de Chambésy, ce botaniste en possède un autre à sa résidence à Valleyres, dont le noyau est formé de celui de Reuter. 60 pervirens, j'ai trouvé, sur unefeuille d'échantillons de cette espèce, un spécimen florifère recueilli par Cadet de Fonte- nay à Gallipoli identique à la Rose d'Enos. Sur l'étiquette, ce collecteur n’a mis que : n° 29. Rosa. Gallipoli; il n'avait pas identifié comme il l'avait fait pour un échantillon du mème herbier récolté par lui à Tripoli et qu'il avait nommé correctement À. phoenicia. Il est à remarquer que les échantillons d'Enos et de Gallipoli se présentent sous un facies plus trapu, à inflo- rescence moins multiflore que la plante asiatique. Ge sont sans doute ces différences qui ont fait méconnaitre l'identité spécifique des spécimens en question. Si l'identité de ceux-ci est fondée, comme j'ai lieu de le croire, la flore européenne serait ainsi enrichie d’une espèce nouvelle, à moins que l'espèce n'ait été, à Gallipoli et à Enos, introduite par le fait de l’homme, chose assez peu probable. Ces deux habitations ne sont du reste pas très éloignées de l'habitation asiatique de Papasli en Troade. Une particularité bien singulière de la plante euro- péenne, c’est la pubescence de la colonne stylaire, qui, à ma Connaissance, est toujours glabre en Asie(f). Remar- quons toutefois que d’autres espèces de la même section peuvent présenter des variations à styles glabres et des varia- tions à styles hérissés. Je vais maintenant énumérer les diverses localités où (1) M. Gandoger, dans sa Monographia Rosarum Europae et Orientis, t. 1, p. 57, attribue au R. phoenicia une colonne stylaire velue; or tous les échantillons auxquels il fait allusion présentent une colonne stylaire grêle et absolument glabre. 1] se base principalement sur ce prétendu caractère de villosité, pour distinguer, sous le nom de À. syriaca, le R. phoenicia recueilli par Letourneux, qui, comme les autres À. phoenicia asiatiques, est à styles glabres. Remarquons que le À, syriaca, dans la monographie en question, est séparé du R. phoenicia par 110 espèces. 61 le R. phoenicia a été observé en allant du midi au nord et de l’est à l’ouest. Entre Tell-el-Khadi et Banias (Letourneux !); Orny(1) (Kotschy!); Damas (Ehrenberg! Aucher-Eloy ! Socin !); Ouady Barada près de Souk Barada (Letourneux!); environs de Saida (Gaillardot ! Blanche!); Beyrouth (Boissier! Vincent !); Antelias (Peyron!); Bscherreh (Ehren- berg!); Tripoli (Blanche! Boissierl); près Beilan (Kotschy!); Alexandretta (Sintenis!); Aintab, Nisib, Merasch, Malatia (Hauss- knecht!); vers Gülek, au pied du Bulghar Dagh(2, (Kotschy !); Ile de Chypre (Labillardière !); en Caramanie (Da Figari!); Smyrne (Coquebert de Montbret!); Papasly en Troade (Sintenis!); Gallipoli (Cadet de Fontenay !) ; Enos (Grisebach!). J’ai vu des échantillons provenant du Liban, mais sans indication précise de la localité, recueillis pour Bové. Telle est l'aire provisoire que l'on peut tracer de cette espèce avec les matériaux recueillis jusqu'à ce jour. Il est vraisemblable que les futures recherches feront découvrir une foule d’autres localités, qui étendront peut-être l'aire de l’espèce au midi et qui, sans doute, relieront les habita- tions de la Cilicie et de la Caramanie à l'habitation de Smyrne et celle-ci à celle de la Troade. On peut supposer, avec quelque raison, que cette Synstylée existe dans les iles que longent l’Asie mineure en face de la Lycie, de la Carie, de la Lydie et de la Troade. Il est possible qu'en Thrace la localité d’'Enos ne soit pas la seule quiexiste. J'engage beaucoup les explorateurs des contrées orientales à recher- cher cette curieuse espèce, afin de bien en établir la distribution géographique. Le À. phoenicia est en quelque sorte le trait d'union géographique entre nos Synstylées européennes et les autres Synstylées asiatiques. (1) Cet Orny correspond vraisemblablement à Arny de l’atlas de Stieler, village situé sur les contreforts inférieurs du mont Hermon. (2) Korscur, dans son Reise in den cilicien Tuurus über Tarfus, p. 455, assigne 4000 pieds d'altitude à cette habitation du R. phoenicia, 62 Mélanges. L'Institut botanique de Bruxelles. A l’occasion de la visite que notre Société vient de faire à l’Institut bota- nique de Bruxelles, il peut être intéressant de donner quelques détails au sujet de cette création récente. Lorsque, en 1884, M. le professeur Errera inaugura le cours de physio- logie et d'anatomie végétales dont il‘ venait d’être chargé à l’Université, iliasista pour que le laboratoire destiné aux travaux pratiques de physio- logie et d'anatomie fût installé à proximité du Jardin botanique de l’État. Au mois de mars de la même année, M. Errera fut autorisé, comme membre du Conseil de surveillance du Jardin botanique, à disposer de deux petites chambres situées dans les bâtiments du Jardin, pour y établir un laboratoire de recherches. Il pouvait y admettre les jeunes gens qu’il jugeait dignes de cette faveur. Ces locaux étaient bien exigus : une chambre de travail pour les élèves, un cabinet pour le professeur, c’était là tout ce que l’on mettait à la disposition des travailleurs ; cepen- dant quelque imparfaits qu’ils fussent, ils présentaient de grands avan- tages en permettant d'utiliser directement les riches collections du Jardin botanique. Toutefois le peu d’étendue et les dispositions défectueuses des locaux rendaient impossibles un grand nombre de recherches qui eussent nécessité des installations plus complètes. On pouvait d’ailleurs considérer ces aménagements comme provi- soires, car des plans d’agrandissement des locaux du Jardin botanique existaient déjà depuis longtemps. Ces modifications étaient devenues indis- * pensables par l’entassement, dans les locaux actuels, de collections &’une haute valeur scientifique qui, par suite du manque de place, sont dans les plus mauvaises conditions au double point de vue de la conservation des documents et de leur utilisation par le monde savant. On avait prévu, dans ces plans, un laboratoire de physiologie et d’anatomie végétales. L’exéeution de ce projet quoique promise à plusieurs reprises n’a recu jusqu’à présent aucune solution. Le développement des travaux du labo- ratoire rendait nécessaire l’extension de ses locaux et, grâce à de généreux anonymes, M. le professeur Errera put enfin doter l’Université du labo- ratoire si longtemps désiré. On mit la main à l'œuvre et, en moins de six mois, l’Institut botanique fut installé complètement. Un immeuble situé rue Botanique et contigu au Jardin a été acquis. Il a été transformé et agrandi sous l’active direction de M. l'architecte Foettinger. M. le professeur Errera est aidé dans la direction de l’Institut par deux de ses anciens élèves, docteurs en sciences, M. J, Massart, qui est chargé de la physiologie proprement dite, et M. G. Clautriau, qui s’occupe spéciale- 63 ment de la chimie biologique. Ceux-ci ont contribué tous deux à l’élabo- ration des plans de transformation. L'ensemble des constructions se compose d’un bâtiment principal à front de rue orienté E, W., mesurant 10 mètres de large sur 6,50 mètres de profondeur, et d’un second bâtiment prenant jour sur la cour; ce dernier, dont la façade est perpendiculaire à celle du premier bâtiment, mesure 16 mètres de large sur 5 mètres de profondeur. A droite de la porte d’entrée, du côté de la rue, se trouve une salle d’attente et la salle de préparation des cours destinée aux pièces de démonstration, aux appareils et aux dessins utilisés pour le cours. En face, est l’auditoire assez vaste, pouvant contenir une trentaine d’élèves. Tout le fond de la salle est garni de trois tableaux noirs doubles à contre-poids; la table du professeur est pourvue de gaz et d’eau qui peuvent être utilisés au cours des démonstrations. Devant les trois fenêtres de cette salle, on a disposé des tablettes pliantes qui servent à placer des microscopes. Dans la cour, un arrière-corps du bâtiment principal renferme un atelier de menuiserie, à côté duquel on a construit pour les aquariums un petit bâtiment éclairé par le haut: il contient cinq bassins d’une capacité d’un demi-mètre cube environ. Une partie des aquariums est destinée aux organismes marins ; l’aération de l’eau est assurée par une pompe de Müncke. En-dessous des aquariums, sont dispo- sées des cages pour les animaux nécessaires aux recherches bactériologi- ques ; enfin une partie du local est réservée aux manipulations qu’exige l'entretien des aquariums et des animaux. Le premier étage comprend quatre pièces : du côté de la façade princi- pale, la bibliothèque et un laboratoire pour les élèves qui préparent leur thèse inaugurale; en face, les laboratoires de M. le professeur Errera et de l’assistant M. Massart. : On a établi également à cet étage une petite serre de 3 mètres sur 6 et une chambre noire thermostatique chauffées toutes deux au thermo- siphon. Le laboratoire de chimie physiologique occupe tout le premier étage du bâtiment situé dans la cour ; il communique directement avec le bâtiment principal par une galerie couverte. Ce laboratoire, très bien aménagé, mesure 8 mètres 50 de long sur 4 mètres 50 de large; trois grandes fenêtres y laissent pénétrer la lumière en abondance. La table de manipulations surmontée de hottes occupe tout le fond de la salle; l’eau et le gaz sont distribués partout ; les murs sont garnis d’armoies pour les appareils et les réactifs; dans deux cabinets qui s’ouvrent directement dans le laboratoire, on a placé, d’une part, un appareil distillatoire, un autoclave et une étuve et, d’autre part, les provisions de produits chimiques. Dons une chambre voisine du laboratoire, se trouvent les balances de précision et les balances ordinaires. Le bâtiment ne possède qu’un étage ; le rez-de- chaussée sert de logement au concierge. Sr 4 % y 5" # au 64 te »5 __ Au second étage, un vaste laboratoire de 9 mètres de long sur 4 mètres de large occupe toute la longueur de la façade du côté de la rue; c’est là que se donne le cours pratique aux élèves du doctorat. Une vaste table de travail placée le long des fenêtres permet à une dizaine d’élèves de travailler à la fois. Du côté opposé, on a disposé une table de manipulations, une armoire noire et une hotte pour les opérations dégageant des vapeurs génantes. Du côté de la cour, sont aménagés un laboratoire de physiologie et un laboratoire de spectroscopie. Ge dernier peut être rendu entièrement obscur grâce à un système de volets fermant hermétiquement; il est installé en vue d'expériences d’optique physiologique : on y trouve un bon spectroscope de Hilger, un polarimètre, un cathétomètre, etc. Le long des fenêtres de ces deux laboratoires règne un large balcon qui peut servir à des cultures de plantes en plein air. Sur le palier, se trouve une seconde chambre thermostatique semblable à celle dont nous avons déjà parlé; elle est chauffée par la chaleur perdue de cette der- nière. Le troisième étage est composé de chambres mansardées et d’un grand atelier. Les trois chambres situées du côté de la rue servent de labora- toires aux élèves qui ont terminé leurs études. L'atelier, éclairé par un vaste lanterneau, mesure 9 mètres sur 4; il renferme un cabinet noir et est aménagé pour tous les travaux de photographie et de microphoto- graphie. Le sous-sol du bâtiment renferme les chaudières de l’appareil de chauffage, l’Institut étant chauffé par la vapeur d’eau à basse pression, et une cave pour l’analyse des gaz. Le terrain du jardin a été utilisé pour les différentes cultures que peuvent exiger les recherches physiologiques. Le bel ensemble créé par M. le professeur Errera fournit à la jeunesse studieuse l'outillage spécial indispensable aujourd’hui pour exploiter le vaste champ de recherches qu’offrent la physiologie et l’anatomie végétales. Il réalise au plus haut point le desideratum formulé par Claude Bernard et que rappelait M. le professeur Errera dans sa leçon inaugurale en 1884 : l’installation d’un laboratoire « doit être telle qu’une expérience étant conçue, elle puisse être réalisée facilement et rapidement. » Cu. B. La séance est levée à 9 heures. =. se COMPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. —2029D%0e— ANNÉE 1892. Assemblée générale du 1° mai 1892. PRÉSIDENCE DE M. WESMAEL. La seance est ouverte à 3 heures, Sont présents : MM. Bauwens, Ch. Bommer, L, Coo- mans, V. Coomans, Delogne, Dens, De Wildeman, Du Pré, Th. Durand, Dutrannoit, Errera, ÉL. Marchal, Ém. Mar- chal, Préaux, Van Nerom, Vanpé et Wesmael; Crépin, secrétaire. MM. Baguet, Lochenies et Paque font excuser leur absence. Le procès-verbal de la séance du 6 décembre 1891 est approuvé. M. le Secrétaire donne lecture de la correspondance. M. le Président soumet à l’assemblée le choix que le Conseil d'administration a fait de M. le D' Farlow, professeur de botanique à l’Université Harvard, de Cambrige (États- Unis), pour remplacer feu S. Watson comme membre associé. Ce choix est ratifié par tous les membres présents. tnt 5 66 La discussion est ouverte sur le choix d'un itinéraire pour l’herborisation générale de cette année. Il est décidé que céîte herborisation aura lieu les 12 et 15 juin aux environs de Han-sur-Lesse et dans la vallée de la Lesse en aval de Wanlin. M. le Secrétaire est chargé de l’organisation de cette excursion. M. Wesmael donne lecture de la préface d’une Mono- graphie des espèces du genre Fraxinus, qu'il soumet au Jugement de la Société. M. Crépin annonce le prochain dépôt d'une notice intitulée : Mes excursions rhodologiques dans les Alpes en 1891. Il analyse ensuite un tableau dichotomique destiné à la détermination des Roses d'Europe. Ce travail prendra place dans le compte-rendu de la séance. Il analyse une note de M. Tonglet, dont l'impression est également votée. TABIEAU ANALYTIQUE DES ROSES EUROPÉENNES, PAR FRANÇOIS CRÉPIN. J'ai dressé ce tableau analytique pour répondre à un désir qui m'a souvent été exprimé. Les débutants ne doivent pas se faire d'illusions sur la valeur des clefs dichotomiques. Celles-ci sont certaine- ment utiles et peuvent rendre de grands services, mais elles présentent, dans bien des cas, d'assez graves incon- vénients. Dans leurexirème concision et par leur mécanisme même, elles ne peuvent prévoir tous les cas de variation qui déroutent si souvent le commencant et le conduisent RE —— 67 à confondre les espèces les plus dissemblables. Pour le genre Rosa, les causes d’erreurs sont d'autant plus à craindre, que les analyses se font presque toujours sur des matériaux incomplets, sur des fragments d'individus. Il est assez généralement admis que les espèces, dans le genre Rosa, sont exceptionnellement variables; on a même prétendu que les caractères spécifiques ne présen- taient pas la constance suffisante pour délimiter les types spécifiques d’une façon claire et précise. Les faits bien observés démontrent la fausseté absolue de cette opinion. La mauvaise réputation faite aux Roses remonte à Linné. Ce grand botaniste s'était complètement trompé sur les caractères spécifiques des espèces du genre et avait préconisé des diflérences distinetives tout à fait secon- daires et même insignifiantes. Son exemple a été suivi par de nombreux phytographes, et peu à peu s’est ainsi répandu le préjugé de la variation exceptionnelle du genre Rosa. C'est pour avoir adopté les prétendus caractères spécifiques admis par Linné et ses émules, qu'un certain nombre de phytographes modernes en sont arrivés à pulvériser les espèces d’une façon extravaganie, pour aboutir enfin, dans une foule de cas, au buisson, c’est-à- dire à l'individu. Dans le tableau suivant, je me suis limité à l’analyse des espèces dites primaires et d’un certain nombre d’espé- cés dites secondaires ou subordonnées: Il ne pouvait être question d'analyser ces centaines ou même ces milliers de Jormes élevées au grade spécifique par les excès de la buissomanie. D'autre part, je n’ai pu y analyser les nombreux hybri- des, dont les caractères intermédiaires et vacillants m’eus- 68 sent obligé à multiplier les dichotomies d'une façon extraor- dinaire. Quant à la distribution géographique des espèces, j'ai ru devoir me borner à des indications très sommaires. LB ANALYSE DES SECTIONS. 1: Styles agglutinés en une colonne plus ou moins saillante au-dessus du disque(l) ; stipules supérieures des ramuscules florifères ord. aussi étroites que les stipules moyennes; tiges ord. sarmenteuses. . . . . . 2 1° Styles libres, non saillants au-dessus du disque, à stigmates formant un petit capitule semi-hémisphérique recouvrant l'orifice du réceptacle; stipules supérieures ord. plus larges que les stipules moyennes; tiges dres- SÉRIE LETTONIE MAIDEN 'HCIS CAIN 2: Colonne stylaire grêle, égalant les étamines ; disque plan ou peu conique; sépales extérieurs entiers ou à appendices latéraux petits, rarement foliacés; tiges sarmenteuses. . . . . . . Sect. Synstylae 7 2 Colonne stylaire glabre, ord. beaucoup plus courte (1) On se gardera de confondre la colonne stylaire saillante sur le vif des Synstylae et des Stylosae avec les styles de certaines Caninaer devenus saillants, après dessiccation, par suite de la contraction du réceptacle. Ces styles, dans ce cas, simulent plus ou moins une colonne stylaire et donnent assez souvent lieu à des confusions d'espèces. Il arrive parfois que les styles des Synstylae et des Stylosae, au lieu d'es agglutinés, sont écartés les uns des autres, 69 que les étamines, parfois presque nulle(f); disque ord. très conique; sépales à appendices nombreux, très appa- rents ; stipules supérieures étroites ou à peine dilatées ; tiges un peu sarmenteuses au sommet. Sect. Stylosae 10 3* Sépales tous entiers (2), se redressant immédiatement après l’anthèse et ord. persistants jusqu à la décomposition Mhirceephaeleonn si tn. ONCIR SNS 3° Sépales extérieurs munis noie latéraux très DE RS Ie UE en es ne is 410 4 Inflorescence toujours uniflore, à pédicelle sans bractée à sa base; stipules supérieures étroites, à oreillettes brusquementdiiatées ct très divergentes ; feuilles moyennes des ramuscules florifères souvent 9-11-foliolées ; récepta= cles fructifères ord. d’un rouge-noirâtre à complète maturité, à suc violacé . Sect. Pimpinellifoliae 12 4: Inflorescence souvent pluriflore, à pédieelle primaire ord. muni d'une bractée à sa base; stipules supérieures dilatées, à oreillettes dressées ou peu divergentes . , 5 5: Ramuscules florifères inermes vu densément séti- gères, ou à aiguillons régulièrement géminés sous les feuilles. Sect. Cinnamomenae 13 (1) Dans le cas où la colonne stylaire des Stylosae est à peine visible au-dessus du disque, on peut aisément la méconnaitre. Toutefois les stig- males, étagés et pressés les uns au-dessus des autres, formant un capi- tule allongé-conique, permettent de reconnaitre que l’on a affaire à une Stylosae et non pas à une Caninuae. (2) Les sépales sont toujours tous entiers dans les Pimpinellifoliae et les Cinnamomeae; ce n’est qu’exceptionnellement qu’ils peuvent être tous entiers dans quelques variations de la section Caninae, 70 9’ Ramuscules florifères aiguillonnés, à aiguillons non régulièrément Gémines à MSNM LU NE CREER ENS 6* Feuilles moyennes des ramuscules florifères 5-folio- lées ; fleurs grandes, ord. solitaires et sans bractée à la base du pédicelle; tiges à aiguillons crochus ord. entremélés d’acicules glanduleuses . . . . Sect. Gallieae 11 6° Feuilles moyennes 7-foliolées; inflorescence ord. pluriflore () munie de bractées . . Sect. Caninae 15 ER ANALYSE DES ESPÈCES. SEcr. Synstylae. 7* Sépales extérieurs à pointe élargie, à 2 ou 5 paires d'appendices latéraux foliacés ; bractées primaires foliacées au sommet ; feuilles moyennes 5-foliolées; colonne stylaire presque toujours glabre . . de TES phoenicia Boiss. Hab. : Turquie d'Europe (très rare). 7° Ne présentant pas ces caractères réunis . . . 8 8* Boutons allongés, étroitement ovoïdes, insensiblement atténués en pointe eflilée; sépales lancéolés, insensible- ment allénués Jusqu'au sommet; bractées primaires assez promptement caduques; feuilles moyennes 7-9-foliolées. | R. moschata Herrm. Hab. : Naturalisé ou subspontané sur quelques points de la région (1) Dans les Caninae, on observe fréquemment des ramusculesuniflores, mais l’existence d’une bractce à la base du pédicelle dénote que l’espèce « appartient à une section dont l’inflorescence est normalement pluriflore, 71 méditerranéenne, surtout dans le Roussillon où il a reçu le nom de R. ruscinonensis Déség]. et Gren. 8’ Boutons courts, ovoides-arrondis, brusquement atté- nués en pointe courte ; sépales ovales, brusquement atténués en pointe courte ou en mucron; bractées pri- maires persistant longtemps pendant la maturation . 9 9: Colonne stylaire toujours glabre ; bractées primaires restant dressées ; feuilles moyennes ord. 7-foliolées; folioles minces, non luisantes, ord. assez courtes, à sommet Jamais contourné; stipules à oreillettes ord. assez longues EHESS CES RTL 0, ut = 211 Ces Messieurs répondent en quelques bonnes paroles émues. — M. Koltz profite de cette occasion pour nous inviter officiellement à participer aux herborisations qui auront lieu, l'an prochain, à l'occasion du 25° anniversaire de la Société botanique luxembourgeoise. Un volumineux paquet de plantes fraiches, gracieux envoi de M. le D: H. Ilse, est ouvert. Il contient les meilleures plantes en fleurs de la florule de Thionville. Le partage se fait rapidement. Que notre généreux donateur reçoive iei l'expression de nos sincères remerciments. Après cette distribution, la séance extraordinaire de la Société a lieu dans une des salles de l'hôtel Biron. Le lundi, à 6 heures du matin, nous sommes à la sta- tion de Rochefort. Nous prenons le train pour Wanlin. Non loin de notre gare d'arrivée, après avoir traversé quelques prairies, nous rencontrons une petite côte où nous faisons la cueillette de quelques bonnes plantes. Entre autres : Thlaspi alpestre. Trifolium striatum, Dianthus Carthusianorum. Digitalis grandiflora. Silene nutans. Nous traversons plusieurs côtes schisteuses. Dans les moissons, nous recherchons, mais en vain, le Bromus arduennensis. Arrivés à Houyet, nous tâchons de faire avancer l’heure du déjeuner. Sans les carottes, nous dit la cuisinière, le diner serait déjà prêt, mais, par cette sécheresse, la con- trée se refuse à en produire. Pour nous en servir, on a dû aller expressément jusqu’à Dinant. En attendant la complète cuisson des intéressantes 212 ombellifères, nous allons visiter un ravin assez humide. Deux ou trois étangs sont étagés à quelque vingt mètres de distance. Ils n’offrent rien de bien remarquable. M. Colin capture des Dytiques et des VNepa ou punaises d'eau. Le long du chemin, sous bois, on entrevoit quel- ques plantes particulières aux terrains siliceux. Il est onze heures, lors de notre retour. Notre hôtelière ne nous fait pas longtemps attendre. Nos estomacs bien aiguisés s’accommodent parfaitement des mets substan- tiels très bien préparés à la mode campagnarde. Une grande tarte commandée et recommandée par notre com- missaire spécial clôture le repas. Nous voici de nouveau en route; la boîte est fermée pour ainsi dire définitivement, sauf pour notre graminée natio- nale, si elle veut bien apparaitre. Nous sommes devenus de simples touristes. Quelques- uns, voulant voir, sur le vif, des coupes géologiques, s'engagent, précédés de deux gamins munis de lampes, dans le tunnel d’Ardenne, actuellement en construc- tion. Le sentier s'élève sur une colline des plus abruptes. Le chemin est raide au possible. On soufle un peu. Certains prétextent une recherche de plantes pour reprendre haleine. On herborise, mais on ne se rend pas! D'ailleurs on a effectué plus de la moitié de l'ascension. Dans le trajet, M. Coomans pose mal le pied et se ren- verse. Le voilà avec une sorte d’entorse que la marche lui rend excessivement douloureuse. Un confrère, un peu cruel, trouve qu'un trésorier ne sachant plus lever le pied est d'une valeur inappréciable. Cette plaisanterie, d’un goût assez douteux pour la circonstance, n’offense pas notre pauvre boiteux, au contraire. ES ges ne CR 213 Sur la hauteur, les champs d'épeautre sont encore explorés. On veut trouver quelques pieds de Bromus arduennensis. Désirerait-il se montrer sous les noms de Micheleria ou de Libertia ? Vains appels. Rien autre que de prétentieux Bromus secalinus s’élevant au-dessus des céréales avec des airs de muticus, de grossus, etc. M. Cardot, surtout, s’acharne à cette recherche; rien n'y fait; nous ne pourrons pas inscrire cette graminée intéres- sante dans la liste des plantes observées. On arrive au hameau de Veve. Le paysage, avec son château encadré de la verdure des arbres, est des plus remarquables. Nous n'oublions pas notre invalide. On s’informe immédiatement des moyens de locomotion dont on peut disposer. Un cabaretier dont l'établissement est situé dans le fond du village nous pilote adroitement.… chez lui. Il nous apprend qu’il n’y a qu’un baudet dispo- nible dans la localité, et encore n'est-il pas revenu du marché de Dinant, mais il ne doit plus tarder. L’attelage passe en effet devant la porte du cabaret, mais la propriétaire trouve sa bête trop fatiguée pour aller de nouveau à Dinant. Elle mérite au moins un encouragement de la Société protectrice des animaux, cette brave femme. Cela ne fait pas notre affaire. A force de recherches, on finit par trouver un cheval et un cabriolet. La petite charrette à baudet aurait été pourtant d’une note plus pittoresque. M. Coomans n’est pas toutefois de cet avis. Notre service d'ambulance établi, le gros de la troupe se dirige par un chemin bien entretenu — cyclable même — vers Celles et son antique église. Outre son ancienneté, cette église est remarquable par cette particularité qu’elle possède deux cryptes : l’une sous les tours, l’autre sous le chœur. Dans la première, on voit 214 le caveau dans lequel se trouvait le corps de St-Hadelin fondateur de la dite basilique romane (669). Le corps de St-Hadelin à été transféré à Visé par ordre de Adolphe de Lamarck, évêque de Liège. Saint-Hadelin, d’après Malanus, aurait fondé à Celles une abbaye de bénédictins. Plus tard, ceux-ci furent rem- placés par un chapitre de douze chanoines. Ces derniers, d’après la chronique, étaient sur un tel pied de mésintelli- gence avec les seigneurs de Celles qu’ils ajoutèrent à leurs litanies : Des barons de Celles, délivrez-nous, Seigneur ! Après avoir visité un tombeau gothique, en marbre noir, placé dans le chœur, nous reprenons la route de Dinant par les « plateaux ». Adieu belles vallées, profonds ravins, adieu aussi charmantes filles de Flore, notre Berborisation est terminée, il ne s’agit pius que d'arriver à Dinant, suffisamment à temps pour le train de Bruxelles. Un joli coup d’œil nous est encore réservé sur les hauteurs de Dinant. Ne nous attardons pas, il est temps de se presser, si l’on veut prendre un verre d’adieu à la gare. Au café près de la station, le confrère Coyon vient nous saluer et donner l’accolade fraternelle aux anciens. Vers 4 1/2 heures, MM. Cardot et Breton nous serrent la main et prennent le train allant vers Givet. Quelque temps après, nous nous installons dans un compartiment du train en partance pour Bruxelles, enchantés de cette belle herborisation. En terminant ce compte-rendu, nous nous faisons un devoir au nom des confrères et amateurs ayant assisté à l'herborisation, de remercier notre dévoué Secrétaire, qui, suivant le cliché habituel, mais scrupuleusement exact ici, a rempli ses fonctions de commissaire à l'entière satisfaction de tous. 215 LISTE DES PRINCIPALES ESPÈCES DE MOUSSES OBSERVÉES PENDANT L’HERBORISATION, PAR J. CARDOT. Eucladium verticillatum B. S. — Rochers calcaires humides et ombragés, dans la vallée de la Lesse, près du Chau d’Ardenne. Dicranoweisia Bruntoni Sch. — Wanlin, rochers schisteux. Fissidens decipiens De Not. — Rochers calcaires ombragés, dans la vallée de la Lesse, près du Chau d’Ardenne. Leptotrichum flexicaule Hpe. — Rochefort, commun sur les coteaux calcaires. Trichostomum mutabile Bruch, — Rochefort, rochers calcaires, commun. Barbula inclinata Schw. — Rochefort, côteaux calcaires. — tortuosa W. et M. — Rochefort, commun sur les rochers calcaires. — — Var. fragilifolia Jur. — Rochefort, rochers calcaires. Cette variété est caractérisée par ses touffes plus courtes que dans le type, très denses, ses feuilles plus courtes, généralement brisées au sommet, à nervure blanchâtre et brillante sur le dos à l’état sec. Elle n’est pas indiquée dans la Flore de M. Delogne, mais la var, viridis Del. parait n’en différer que par sa coloration verte. Syntrichia latifolia Bruch. — Sur une paroi de rochers schisteux au bord de la route entre Wanlin et Houyet. Cinclidotus fontinaloides P. B. — Très abondant et richement fructifié sur les pierres à la perte de la Lesse ; aussi à la base d’un tronc d’arbre, mais stérile, Grimmia orbicularis B. S. — Han sur-Lesse, rochers calcaires. — trichophylla Grev. — Wanlin, rochers schisteux. — ovata W. et M.— Ibidem. TE — commutata Hüb, — Ibidem. Orthotrichum saxatile Wood. — Rochefort, rochers calcaires. — loiocarpum B. S. — Rochefort, troncs d’arbres. — tenellum Bruch. — Ibidem. — Sprucei Mont. — Sur un tronc d’arbre, à la perte de la Lesse, avec Leskea polycarpa var, paludosa et Cinclidotus fontinaloides, 216 — Cette Mousse, assez répandue en Angleterre, est extrêmement rare dans l’Europe continentale : elle n’était encore connue que dans le département de Saône-et-Loire, à Bruailles (Philibert), et Olloy (Belgique) (Aigret et François) Cfr. Bulletin, 1885, 2me partie, p. 147. Neckera crispa Hedw.— Rochefort, rochers calcaires. Pterogonium gracile Sw. — Rochers schisteux à Wanlin et entre Wanlin et Houyet. Leskea polyearpa Ehrh. — Tronces d’arbres à la perte de la Lesse. — — Var. paludosa Sch. — Ibidem. Anomodon attenuatus B. S.— Rochers et troncs d’arbres près de la perte de la Lesse. Rochers près du Chat d’Ardenne. Rhynchostegium tenellum B. S. — Parois des rochers à la perte de la Lesse. Eurhynchium piliferum B. S. — Sur les pierres ombragées et au pied des arbres, près de la perte de la Lesse. — eragsinervium B. S. — Rochers ombragés près de la perte de la Lesse. Brachythecium glareosum B. S. — Ibidem. Hypnum ineurvatum Schrad. — Ibidem. — palustre L. — Très abondant sur les pierres à la perte de la Lesse. | LISTE DES LICHENS OBSERVÉS PENDANT L'HERBORISATION; par C. AIGRET. Cladonia endiviaefolia Fr. — C. Sur les collines dénudées de la zone calcareuse. Rochefort, Han, etc. — alicornis FIk. — Sur les collines schisteuses entre Wanlin et Houyet. — gquamosa Hoffm. — Ne semble pas très répandu dans la région : Wanlin. — cervicornis Schär. — Han, Wanlin. — pyxidata Fr. — Var. pocillum Fr. AC. Sur les rochers et collines (calcaire) : Han, Rochefort, etc. — coccifera Schär. Schiste : Wanlin. 217 Cetraria aculeata E. Fr. — Sommet des collines calcareuses ou siliceuses : AC. ou AR. Parmelia tiliacea var. saæicola Kærb : Wanlin. — prolixa Nyl.— Wanlin. Xanthoria parietina var. aureola. — AC. Han, Rochefort. Cette variété remarquable, ici, comme dans la vallée du Viroin, affectionne le sommet des rochers bien exposés à tous les vents. Pannaria nigra Nyl. Calc. — Moins répandu que dans la vallée du Viroin. Psoroma radiosum J. Müll.— C. sur les calc., en Belgique. — saxicolum J. Müll. — AC. sur les rochers siliceux, plus rare sur les rochers cale. Il en est de même dans la vallée du Viroin. Placodium elegans D C. — sur le schiste. Tranchée de chemin entre Rochefort à Han. Lecanora calcarea Smrfs. — Doit être considéré définitivement comme espèce C. du cale. Urceolaria seruposa Ach. —C.sur les schistes : Wanlin, Houyet. —— var. bryophila Ach. — AC. cale. sur le thalle du Cladonia pyxidata et principalement de la var. pocillum : Rochefort, Han, etc. Toninia coerulea-nigricans Th. Fr. — Calc. AR. dans la région. — candida Th. Fr. — Cale. R. Han sur Lesse, Psora decipiens DC. — Calc. AR. Rochefort, Han. Biatora rupestris Kœrb. — Calc. AC, Rochefort, Han, Lecidea immersa Kœrb. — Espèce réellement commune sur le cale, dévonien. Lecidea fusco-atra Ach. — Ard.: Wanlin. Buellia geographica DC. — C. rochers siliceux. — concentrica Th. Fr. — AC. tranchée schisteuse du chemin entre Rochefort et Han s/Lesse. — — var. excentrica; plus répandu que le type. Graphis seripta Ach.-— Sur le charme à Han-sur-Lesse, Opegrapha varia E. Fr, — Arbre à Han-sur-Lesse. Endocarpon miniatum Ach. — Calc. Rochers à la perte de la Lesse (gouffre de Belvaux). Dans la liste qui précède, ne figurent pas les espèces signalées — et avec raison — comme C. ou AC. pour le 218 pays, dans le « Catalogue annoté des Lichens observés en Belgique » par MM. Dens et Piétquin. Pendant l’herborisation, il n’a été fait aucune récolte spéciale de lichens, Sont notées seulement les espèces que les hasards de la route suivie par les phanérogamistes nous ont fait rencontrer. Il est certain que des espèces telles que : Caloplaca aurantiaca et Placodium callopismum ne doivent pas être rares sur les rochers calcaires de la région. Nous n'avons cependant pas eu l’occasion de les observer. Les environs de Rochefort, par la nature géologique et la saillie des rochers, doivent renfermer la majorité des espèces saxicoles renseignées, pour les environs d'Olloy, dans le Bulletins de notre Société (T. XXIX, 1r° partie, page 187 et T. XXX, {°° partie, p. 506.) M. De Wildeman lit la notice suivante, qui prendra place dans le compte-rendu de la séance. QUELQUES MOTS SUR LE GENRE SCENEDESMUS TURPIN, par É. De WiLDEMAN. Dans un travail paru récemment, dans le journal publié par le Musée de Budapest, M. Franzé décrit quelques par- ticularités remarquables de la structure des Scenedesmus(). Il a étudié la membrane, les chromatophores et le noyau. La forme de ces chromatophores est assez intéressante. Ceux-ci se présentent dans la cellule sous l'aspect d’une bande sans fin qui est tantôt simplement appliquée contre (1) Beiträge zur Morphologie des Scenedesmus in Terméssetdrajzi Füzetek, vol. XV, 1892, p. 144. 249 la paroi cellulaire, formant donc une ellipse ; tantôt tordue de façon à se présenter comme les bandes de chlorophylle des Spirogyra. Lorsque l’on observe, avec un grossissement assez con- sidérable les espèces de ce genre, on trouve en effet à l’intérieur de leurs cellules, la bande de chlorophylle avec les caractères indiqués par M. Franzé. Le pyrénoïde qu’elle contient est d’ailleurs très apparent et même avec un grossissement relativement faible on peut facilement l’observer ; il parait avoir été parfois confondu avec le noyau. De ses études, M. Franzé déduit au point de vue systé- matique les conclusions suivantes. Le Scenedesmus obtusus Meyen (Franzé) est le type d’un ensemble de formes qui peuvent se répartir dans deux groupes qu'il propose de dénommer var. cornutus, et var. ecornis. La synonymie de ces variétés devient aussi Var. cornutus — S. caudatus Corda. Var. ecornis — S. obtusus Mey. M. De Toni dans son Sylloge algarum{{), signale les espèces suivantes, et se basant sur un travail antérieur de M. Lagerheim, il les classe comme suit : Scenedesmus Meyen. Ogrusi. 1. S. bijugatus (Turpin) Kütz. — S. obtusus Meyen. v. alternans (Reinsch) Hansg: v. radiatus (Reinsch) Hansg. v. minor Hansg. ee TS Re ne (1) De Ton, Sylloge Algarum, vol, I, p. 563. 290 2. S. denticulatus Lagerh. v. zig-zag Lagerh. v. linearis Hansg. . aculeolatus Reinsch. . hystrix Lagerh. . quadricauda (Turp.) Bréb. — s. caudatus Corda. v. genuinus Kirchn. v. setosus Kirchn. v. horridus Kirchn. v. abundans Kirchn. v. Naegeli (Bréb.) Rabenh. 6. S. dispar Bréb. = Un U CL ACUTI. 7. S. obliquus (Turp.) Kütz. v. dimorphus (Turp.) Rabenh. 8. S. antennatus Bréb. v. rectus Wolle. Sp. dub. v. min. cogn. 9. S. rotundatis Wood. 10. S. polymorphus Wood. 11. S. Luna Corda. 12. S. senilis Corda. Ce tableau devrait donc être changé : les espèces 1 et 5 se fondant en une seule sous le nom de S. obtusus (Meyen) Franzé. Que deviendront, dès lors, les nombreuses variétés ajoutées à ces espèces ? Comme nous l'avons fait voir dans un travail précédent (! } (1) Observ. algologiques in Bull. Soc. roy. bot. Belgique, t. XXVII, 4 partie, p. 71-79. ES PR US 221 ces variétés ne sont pas de véritables variétés, mais bien des formes ne représentant même souvent qu’un stade de développement de l'espèce. Les S. alternans et radiatus, créés par Reinsch et placés à la suite du type comme variétés, par Hansgirg, ne sont pas différentes du type même. L’épine qui termine la cellule est absente; c’est donc à la variété ecornis Franzé qu'il faut les rattacher. La var. minor n’est fort probablement qu’un stade de développement. En effet, la reproduction s'opère, chez ces espèces, par la division en 4 d’une cellule mère qui n’est guère plus grande que la cellule du cœnobium bien déve- loppé, les 4 cellules qui forment la jeune Algue devront donc être beaucoup plus petites. On pourra dans une même culture observer toutes les grandeurs intermédiaires entre cette forme et l’Algue adulte. Quant aux cinq variétés rapportées au S. quadricauda, var. genuinus, setosus, horridus, abundans, Naegelii, j'ai montré (1) que tous les états intermédiaires entre ces formes peuvent exister et quon ne peut leur conserver ainsi des dénominations distinctes. Je ne crois pas devoir revenir ici sur ce point, ayant donné dans le travail cité plus haut une série de figures qui suffisent pour appuyer cette assertion. Nous avons vu aussi, et M. De Toni le signale dans son Sylloge, que le S. dispar doit rentrer dans le S. quadricauda(?), car ce n'en est qu’une simple variation. L'absence ou la présence, la disposition régulière des épines sur telle ou telle cellule du thalle ne peuvent être (1) Loc, cit. (2) De Toni, loc., cit. p. 566. 16 299 SP" des caractères suffisants pour permettre la création ou le maintien d'espèces différentes. L'espèce décrite sous le nom de S. denticulatus par M. Lagerheim parait, du moins dans l’état actuel de nos connaissances, constituer une espèce véritable. Elle se rapproche cependant beaucoup du S. obtusus. C'est de cette espèce que se rapproche la forme que j'ai signalée dans le Bulletin de la Société de botanique(). Les deux variétés signalées par l’auteur sous les noms de a. genuinus et B. zig-zag, sont dans le même cas que les autres variétés citées plus haut; elles ne sont que des stades de développement. La variété linearis Hansg. se rapporte à la var. genuina Lagerh. Quant au obliquus et à sa var. dimorphus, j'estime que l'on ne peut séparer spécifiquement ces deux formes. Le S. obliquus doit être considéré comme formé par des divisions successives des cellules, divisions qui se font toujours par des cloisons obliques par rapport au grand axe de la cellule, et qui donnent ainsi naissance à des cellules situées à différentes hauteurs. La var. dimorphus telle que nous la trouvons figurée, peut être considérée comme un cœnobium qui, une fois après sa sortie de la cellule mère, s’est divisé par des cloisons perpendiculaires à la largeur de la cellule, et dirigées dans le sens du grand axe, ce qui forme ainsi des associations dont toutes les cellules sont situées au même niveau. Toutes ces transformations peuvent s’observer dans une même culture, et suivant la façon dont se disposent les (1) Loc. cit, p. 75, pl. 1, fig. 27-38. 293 cellules, à la sortie de la cellule mère, il y a constitution d’un cœnobium de l’une des formes ou de l’autre. Un Scenedesmus du type S. dimorphus peut d'ailleurs se trans- former ultérieurement en S. obliquus. Il suffit pour cela que la division se fasse à l’intérieur des cellules par une cloison oblique par rapport au grand axe. Le nombre des espèces de ce genre se trouve ainsi déjà notablement diminué; il n'est pas impossible que par de nouvelles recherches l’on arrive encore à supprimer des espèces, par exemple le S. antennatus Bréb. qui ne diffère du S. obliquus que par la présence de globules à l’extré- mité des cellules de son thalle, et qui ne parait plus avoir été vu depuis les recherches de Brébisson et de Ralfs. Le S. denticulatus Lagerh. n’est peut-être lui- même qu’une forme du S. aculeolatus Reinsch. Ces changements dans le genre Scenedesmus nous amènent naturellement à modifier un peu le tableau reproduit précédemment. Celui-ci pourrait se constituer de la façon suivante : Scenedesmus Meyen. Ogrusi. 4. S. obtusus (Meyen) Franzé. Var. ecornis Franzé —S. bijugatus et var. De Toni Sylloge, p. 565. Var. cornutus Franzé — S. quadricauda et var. De Toni loc. cit. p. 565. S. dispar Bréb., De Toni loc. cit. p. 566. 2, S. denticulatus Lagerh. — S. denticulatus et var. De Toni, loc. cit. p. 564. 3. $. aculeolatus Reinsch, De Toni loc. cit. p. 565. 4, S. hystrix Lagerh., De Toni loc. cit, p. 565. 224 ACuTI. 5. S. obliquus (Turp) Kütz — S. obliquus et var. dimorphus De Toni loc. cit. p. 566. 6. S. antennatus Bréb. Var. rectus Wolle, De Toni loc. cit. p. 567. Sp. dub. v. minus cogn. . S. rotundatus Wood, De Toni loc. cit. p. 567. . S. polymorphus Wood, De Toni loc. cit. p. 567. . S. Luna Corda, De Toni loc. cit. p. 568. . S. senilis Corda, De Toni loc. cit. p. 568. Novembre 1892. S S © M. le Secrétaire analyse le travail suivant de M. Saccardo, dont l'impression est votée. FUNGILLI ALIQUOT HERBARII REGII BRUXELLENSIS OBSERVANTE P. A. SACCARDO. Egregius C. H. Delogne, consentiente ill. prof. Crépin, benevole misit ex Herbario Horti regii Bruxellensis fun- gillos nonnullos, quorum diagnoses Syllogi meæ fungorum desunt v. deesse videbantur. Eosdem examini subjeci et nunc notulas trado, amicis optimis prælaudatis gratias agens quam plurimas. Verba virgulis ‘“,, prædita e schedis Herbarii transeripsi, in quibus tamen diagnoses plerumque desiderantur. Hypodermeae. 1. Paccinia Rubigo-vera (DC.) Wint., Sacc. Syll. VIE, p.624, Puccinia recondita Rob. in Desm. PI. crypt. exs. n. 252 [in Herb. Brux.]. Hab. in foliis languidis Secales Cerealis in Gallia (RoBerGe). 225 2. Dasyspora foveolata B.et C., Sacc. Syll. IX, p.313, Puccinia gregaria Kunze in sched. [in Herb. Brux.]. Hab. in foliis sempervirentibus plantæ incertæ gujanensis, Surinam, socio Oidio parasitico Kunze in sched. quod mihi videtur Erinei forma (W e1- GELT, 1827). Teleutosporæ cinnamomeæ 30-35- 18-20, aciculis hyalinis, 8-9-1 crebris eximie utrinque ornatæ, breve decidue stipitatæ. 3. Aecidium Phaceliæ Peck Bull. Torr. Bot. CI. XI, p. 50 [et in sched. Herb. Brux.]. Maculis fulvo- ochraceis; pseudoperidiis hypophyllis, confertis, erumpentibus, breve poculiformibus, subintegris, sordide flavis, cellulis peridialibus rugulosis, 25-50 y d., aecidiosporis subglobosis, levioribus, 15 d., pallide fusco-ochraceis. Hab. in foliis Phaceliæ circinatæ (ut videtur) Utah Amer. bor. (M. E. Jones). 4. Aecidium guttatum Kunze in sched. [in Herb. Brux.] « Maculis orbicularibus purpurascentibus, « distinctis; pseudoperidiis subimmersis, cirei- « natim congestis, hypogenis; sporis (æcidios- « poris) albidis » polygonis, nucleatis, 9-10 m diam. levibus; cellulis peridialibus polygonis, asperulis, pallidis, 12-15 gd. Hab. in foliis plantæ Compositæ(?), Surinam (WelcELT, 1827). 5. Aecidium pumilio Kunze in sched. [in Herb. Brux.] « Maculis suborbiculatis fuscescentibus ; pseudo- « peridiis minutissimis in acervulos rotundos « densissime congestis, brevibus, late hiantibus, « hypogenis ; sporis (aedidiosporis) pallidis » 226 minutis, globoso-polygonis, 12-14-9-12, levi- bus ; cellulis peridialibus globoso-angulosis, aspe- rulis, 20-24 y diam. pallidis. Hab. in foliis plantæ Gujan. e familia Urtica- cearum (nisi Bailleriæ asperæ observante Reichenbach) Surinam (WaæieLr, 1827) « Color acervorum senilium fuseus » 6. Graphiola Phœnicis Poit., Sacc. Syll. VII p. 522, Depazea circumfusa Kunze in Sched. [in Herb. Brux.|. Hab. in foliis Palmæ (Phœnicis?) Gujan. Surinam (Weiceur, 1827). Phycomyceteae. 7. Peronospora Scleranthi Rab., Sacc. Syll. VII, p. 263, Sorosporium Scleranthi Rab. in KI. Herb. Myc. ed I n. 1481 ex parte [in Herb. Brux.]. Hab.in Sclerantho ad Lipsiam (Auerswald). In specimine citato nil præter Peronosporam observavi. Sorosporium ad mentem Rabenh. forte sistit statum oosporiferum, quem tamen non vidi. Perisporiaceae. 8. Meliola amphitricha Fr., Sacc. Syll. I, p. 65. Bryocladium maculans Kunze in Sched. fin Herb. Brux.] Pisomyxa maculans (Kze) Sacc. Syll. IX, p. 574. Hab. in foliis Lauri indicæ pr. Comacho Maderæ (Fr. Hozc). Etsi exemplaria obsoleta species indicata videtur, 227 9. Meliola Psidii Fr., Gaill. Meliol. p. 74, t. XVI, f. 3, Sphaeria? trichostroma Kunze in sched. [in Herb. Brux.]. Hab. in foliis Psidii pomiferi, Surinam (WEIGELT). Pyrenomyceteae. 10. Eutypa implicata (Lév.) Sacc. Sphaeria implicata in Ann. Sc. nat. 1863, p. 295 [in Herb. Brux.]. Valsa Berl. in Sacc. Syll. IX, p. 453, Quater- nasia Novae-Granatae Fuck. MS. in Herb. Brux. Hab. in corticibus in Nova Granata (Lainnie, n. 2092). Non satis diversa a var. quaternariæ- formi Eutypæ ludibundae Sacc. Syll. I, p. 168. 11. Botryosphaeria? epichloë (Kunze) Sacc. Sphaeria epichloë Kunze in sched. [in Herb. Brux.] — « Epiphylla, hypogena,oblonga, gemella, subcon- « fluens, depressa, rugosa, atra; peritheciis ova- « libus, ostiolo papillato demum pertuso» ; ascis… sporidiis ellipsoideis, hyalinis, 7-4. Hab. in foliis gramineceae guian.in Surinam (WeiceuTr, 1827) ubi asci reapse desint, species ad Dothiorellam spectaret,. 12. Anthostomella Rhizomorphae (Kunze) Berl. et Vogl. in Sace. Syll. IX, p. 508, Sphaeria Rhizo- morpha Kunze insched. [in Herb. Brux.] — Peri- theciis gregariis, hypophylhs, globosis, majuscu- lis, 0,5 mm. d., duriuseulis, apice obtuso centro papillulato erumpentibus, atris; ascis fusoideis v. fusoideo-teretibus, 90-120-20, breviter stipitatis, fliformi-paraphysatis, 8-sporis; sporidiis elliptico- 228 fusoideis, rectis, murino-fuligineis, 30-12-14, episporio v. halone pallidiori, sæpius secedente. Hab. in foliis coriaceis, Surinam (Weiceur, 1827). Cur species nominetur « Rhizomorphae » omnino latet. 13. Anthostomella constipata (Mont.)Sacc., Sphaeria Smilacis Cast. Cat. Mars, p. 169, Sphaeria consti- pata Mont. Ann. Sc. Nat. Bot. 1849, p.45, Cast. suppl. p. 49 [in Herb. Brux.], Desm. XIII, Not. p. 75 (1846) Leptosphaeria Smilacis (Cast.) Sacc. Syll. IT, p. 69. Hab. in sarmentis Smilacis, Montaud-les- Miramas Galliae (CasrAGe) — Asei octospori, 90-100-9-10; sporidia ellipsoidea, fuliginea, omnino continua, 1-2-guttata, 15-8, halone hyalino 3 cr. diu cincta. Guttæ majusculae, sub vitro parum augente, septa simulant hine error Castagnei et Desmazieri qui sporidia 1-2-septata describunt. Mirum quoque quod de halone mani- festissimo sileant, Anth. Smilacis Fabre forma et magnitudine sporidiorum satis recedere videtur. 14. Sphærella Hellebori Roum. F. Gall. n. 1710 [in Herb. Brux.] Maculis epiphyllis, angulosis, minu- tis, albidis, margine concolori; peritheciis puneti- formibus, creberrimis, innatis, globulosis, ostiolo albido pertusis ; ascis... immaturis. Hab. in foliis aridis Hellebori viridis ad ripas fluvii. pr. Toulouse Galliae (RoUMEGUÈRE) Videtur, etsi immatura, diversa a Sph. Lachesi et Sph. Hermione quoque helleboricolis. 15. Sphaerella Desmazieri (Mont.) Sacc., Sacidium Desmazieri Mont. in Desm. PI. crypt. n. 351 16. #7. 138. 19. 229 [in Herb. Brux.] — Amphigena, microscopica, erumpens, hine inde nebuloso-conferta, globu- losa, atra, 120 y. diam., apice pertusa; ascis clavatis, subsessilibus, 21-24-9-10, octosporis ; sporidiis subdistichis, breve fusoideis, utrinque obtusulis, 1-septatis, 9=3,e hyalino chlorinis (non omnino maturis visis). Hab, in foliis siccis [ridis Pseudacori in Gallia. Diagnosis auctoris |. c. data non convenit; an species duae in eadem matrice ? Leptospheria Ruasci (Wallr.) Sacc. Syll. IT. p. 74, Sphaeropsis rutæcola Rab. F. Eur. n. 1258, ex parte in Rusco [in Herb. Brux.|. Hab. in caule emortuo Rusei aculeati in Sardinia. Mirum quod numerus Rabenh. I. c. nullam Rutam bracteosam contineat, sed Ruscum cum Leptosphæria et Fœniculum cum Diplodia perpusilla ! Leptosphaeria circinans (Fuck.) Sacc. Syll. II, p.88. Phoma roseola Desm. PI.crypt..ex. n. 161 ex parte [in Herb. Brux.]. Hab. in radicibus defossis Medicaginis sativae in Gallia, socia Phoma roseola. Asci 90-100-12-15 ; sporidia 248, ad septa — initio saltem — parum constricta, loculi extimi minores, conoidei, subhyalini. Pleospora herbarum (Pers.) Rab., Sacc. Syll. IT, p. 247, Sphæria Naudini Roum. F. Gall. n. 1289 [in Herb. Brux.]. Hab. in ramulis siccis Bauhiniæ cultæ, Collioure Galliæ (Roumrquire). Melanospora vervecina (Desm.) Fuck., Sacc, 230 SyIL. IT, p.561, Melanospora cirrhata Berk. Brit. Fungi exs. IV n. 325 (1845) [in Herb. Brux.]. Hab. in foliis emortuis Graminearum in Britannia. 20. Gibberella Saubinetii (Mont.) Sacc. Syll. II, p. 554, Nectria Melongenæ Roum. F. Gall. n. 1645 [in Herb. Bruxell.]. Hab. in caulibus siccis Solani Melongenae, Toulouse Galliae (RoumEGuÈRE). Sphæropsideae. 21. Phoma sclerotioides (Preuss) Sacc. Plenodomus sclerotioides Preuss, in KI. Herb. Myc. n. 1281 [in Herb. Brux.]. — Peritheciis erumpentibus oblongis, minutis, nigris, modo singulis, modo dothideoideo-connatis, poro rotundo pertusis; sporulis exiguis elliptico-oblongis, 5-6-2, e hyalino dilutissime olivaceis, 2-guttulatis; basi- diis... non visis. Hab.in caulibus decorticatis herbarumelatiorum, Hoyerswerda Silesiæ (Preuss). A typo Plenodomi satis recedit. 22. Phoma communis Rob. in Desm. PI. crypt. exs. n. 695 fin Herb. Brux.] — Peritheciis parallele seriatis, oblongis, erumpentibus, nigris, ostiolo sæpe ovali pertusis ; sporulistereti-oblongis, curvulis hyalinis, 2-guttatis, 6-7-1,5; basidiis aciculari- bus, 9=1, rectis, hyalinis. Hab. in ramulis siccis petiolisque Tiliæ euro- paæ in Gallia. Peraffinis formæ minori Phomæ velatæ Sacc. Syll. IIE, p. 92. 231 25. Phoma roseola Desm. PI. cr. exs. n. 761 [in Herb. Brux.] — Peritheciis erumpenti-superficialibus, nigris, globoso-inæqualibus, obtusis, subinde consociatis, nucleo roseolo; sporulis oblongis, obtusis, rectis, hyalinis, 2-guttatis, 5-7,5-1,7 ; basidiis... non visis. Hab. ad radicesdefossas Medicaginis sativæ, socia Leptosphæria circinante in Gallia (M. DE Lacroix). 24. Phoma Dilleniana Rabeoh. F, Eur. n. 960 Tin Herb. Brux.]. — Peritheciis gregariis, exiguis, innato-erumpentibus, globoso-depressis, 150-250 u diam., poro pertusis; sporulis ellipsoideis, obtusulis, 5-6-2,3-3, hyalinis, 2-guttulatis. Hab. in caulibus emortuis Anodæ Dille- nianæ cultæ prope Doemitz Megapol. (Doct. Frepuer). | 25. Phoma Ficus Cast. in Rab. H. M. ed. I, n. 1870, 1854 [in Herb. Brux.] eadem est ac Phoma cinerescens Sacc. Syll. IT, p. 96, uti mihi suspicio erat. Basidia acicularia, 7-8=9, recta. Hab. ad ramos emortuos decorticatos Ficus Caricæ, Genève (Duy). 26. Phoma vaga Rob. in Desm. PI. crypt. exs. n. 692, [in Herb. Brux.]. — Peritheciis sparsis, globoso- depressis, poro pertusis, erumpentibus, atris, 100-150 x diam.; sporulis ellipsoideo-oblongis, utrinque obtusis, 2-guttulatis, 6-5, hyalinis ; basidiis bacillaribus, fasciculatis, 10-12-1,5, hyalinis, Hab. in foliis emortuis Catalpæ syringi- foliae in Gallia. 27. Phoma Phœnicis (Ces.) Sacc. Sphaerella Phæœnicis Ces. in Rabenh. F. E. n. 2551 [in Herb. Brux.] — Peritheciis dense gregariis, innato-erumpenti- bus, nigris, globoso-ellipsoideis, poro impresso pertusis, depressis, 1/4 — 1/5 mm. long. ; sporulis fusoideis, rectis, 2-guttulatis, 7-8=2, hyalinis; basidiis, bocillaribus, rectis, 15-1. Hab. in spatha emortua Phœnicis dactyli- ferae in horto botanico Napoli (CEsari). Sphæ- rellam ïll. Cesati certe vidit, ego autem Phomam tantum. 28. Macrophoma Aceris (Desm.) Sacc., Sphæropsis Aceris Desm. PI. crypt. exs. n. 678 [in Herb. Brux.].— Peritheciisamphigenis, globoso-depres- sis 1/8-1/6 mm. diam., nigris, erumpentibus, con- textu parenchymatico, ad ostioli marginem pro- senchymatico; sporulis ellipsoideo-oblongis, 12-14 =6, raro 18-20-6, utrinque obtusulis, hyalinis; basidiis..… non visis. Hab. in foliis emortuis Aceris platanoidis var. laciniatae, socia Sphærella, in Gallia. 29. Dothiorella latitans (Fr.) Sacc. Syll. III, p. 241. — Huc videtur spectare, tamquam pusio, forma illa inevoluta, sterilis, subsuperficialis, densius- cule gregaria, Phomam minutam referens, quæ nomine Melampsoræ punctiformis Mont. extat in Desm. PI. crypt. ex. n. 40 [in Herb. Brux.] et nomine Phacidii Vaccinii in Moug. Sürp. Vog. n. 1180, nam cum vera et evoluta Dothiorella latitante mixta observatur in Lib, Ard. n. 47. A Melampsora typo, ad quem referebatur a cl. Mon- tagne, specimina a me visa longe abhorrent. 235 30. Coniothyrium Leguminum(Rab.)Sacc. Sphaerop- sis Leguminum Rab. F. Eur. n. 1039 Jin Herb. Brux.] — Peritheciis dense gregariis, erumpen- tibus, olivaceo-nigris, globulosis, 90-100 x. diam., poro minuto pertusis ; sporulis ellipsoideo- oblongis, subinde curvulis, utrinque rotundatis, 4-5=2-9,5, olivaceo -fuscis ; basidiis... non visis. Hab. in leguminibus emortuis Sarothamni scoparii pr. Münster Germaniae (Nirscuke). 51. Coniothyrium phomoides(Crouan)Sacc., Sphæria phomoides Crouan in Roum. F. Gall. ex. n. 88, ex parte [in Herb. Brux.] — Peritheciis laxe gregariis, innato-erumpentibus, nigris, globoso- depressis, 200 z diam., pertusis; sporulis ellip- soideo-globosis, melleis, dein fuligineis, 5-6-4. Hab. in caule emortuo Vincae majoris, Toulouse Galliae. 32. Diplodia perpusilla Desm., Sacc., Syll. IIL p. 365, Sphæropsis rutæcola Rab. F. Eur. n. 1258 [in Herb. Brux.] ex parte in Foeniculo. Hab. in caulibus Foeniculi in Sardinia (Marcucci). 53. Diplodia Spartii Cast. in sched. [in Herb. Brux.] — Peritheciis epidermide velatis dein erumpentibus, globulosis, papillulatis, nigris, gregariis v. seriatis; sporulis obovatis, constricto-1-septatis, melleis dein atro-fuligineis, 22-24-8-9; basidiis tere- tisuculis, sporula brevioribus. Hab. in ramis emortuis Spartii juncei, Montaud-les-Miramas Galliæ, socia Phoma Spartii Sacc. 54. Ascochyta Capparidis (Cast.) Sacc. Perisporium 934 | pe Capparidis Cast. [in Herb. Brux.] — Peritheciis _ minutis, gregariis, epidermide dealbata tectis, globosis, umbrino-nigris, 150 uw diam., poro pertusis, hyphulis basi cinctis ; sporulis oblongis, obtusulis, subeurvis, 1-septatis, vix constrictis, 6-8=5, dilute ochraceo-umbrinis. Hab. in caulibus Capparidis emortuis, Aix * Galliæ — Ob sporularum colorem ad Diplodiam vergit, sed perithecia Ascochytæ. 35. Ascochyta Pisi Lib.,Sacc. Syll. IT, p. 597, Phyllo- sticta Robergei Desm. PI. crypt. exs. n. 685 [in Herb. Brux.]. Hab. ad folia, stipulas, legumina Pisi salivi in Gallia. — Sporulæ initio continuæ sed tandem distincte 1-septata, 14-15=4-4,5, hyalina. Veri- similiter el. Desmazieres statum immaturum præ oculis tantum habuit. 36. Rhabdospora Alsines Mont. in Rab. Herb. Myc. ed IE, n. 744, [in Herb. Brux.] — Peritheciis punctiformibus, globulosis, velatis, dein emer- gendo prominulis, 70-80 y d.; sporulis bacilla- ribus, curvulis, utrinque acutiusculis, 1-septatis, 16-18-2, hyalinis. Hab. in caulibus calycibusque emortuis Alsi- nes tenuifoliæ, Vercelli Ital. bor. (Gesari) — Rhabd. Tunicæ Sacc. aflinis. 37. Rhabdospora ? rudis (Preuss) Sacc. Filaspora rudis Preuss in sched. [in Herb. Brux.] — Peritheciis peridermio velatis dein erumpentibus, globulosis, sæpe inæqualibus (rudibus), 0,5- 0,7 mm. diam., gregariis, duriusculis, nigris ; sporulis filiformibus, curvulis, eguttalis, conti- D 255 nuis, hyalinis, 22-28-0,7-1; basidiis acicula- ribus, déorsum inflatulis, 1223, hyalinis. Hab. in ramis Cytisi Laburni (verisimi- liter), Hoyerswerda Silesiæ (Preuss). Peritheciis majuseulis à generis typo nonnihil recedit. Melanconieae. 58. Cylindrosporiam Pimpinellæ Massal., Sacc. Syll. X, p. 505, var. Pastinacæ, Phyllosticta Umbel- latarum Rabenh. F. Eur. n. 1262 [in Herb. Brux.] — Conidiis bacillaribus, sæpe curvulis, 40-50=2,7-5, raro 50-2,7, continuis, hyalinis ; maculis foliorum minutis arescendo ex pallentibus. Hab. in foliis Pastinacæ sativæ cultæ, Dres- den Germaniæ. — Ob defectum perithecii genuini potius Cylindrosporium videtur quam Septoria. 39. Coryneum Rhoïis (Rabenh.)Sacc.Ceuthospora Rhois Rab. in Fuck. F, Rhen n. 1570, Et diagnosi [in Herb. Brux.]. Acervulis subsparsis, hypophyllis, erumpen- tibus, minutis, nigris, compactis ; conidiis vertica- liter dense faseiculatis, basi angustata, brevissima, truncata pallidiori, apice obtuse rotundatis, 3- septatis, ad septum medium valde ad cetera nihil constrictis, conidia bina 1-septata superimposita, quasi Bisporae, Simutantibus, olivaceo-fuligineis, demum saturatioribus, 24-8-9. Hab. in foliis aridis Rhoiïs Cotini, Biebrich Germaniue raro (Fuckez) — Stirps anceps sed cum Ceulhospora nil commune habens. In Fucke- li Symb, Mycol. reperire non potui. Hyphomyceteae.' 40, Aspergillus sulphurens Desm. PI. crypt. exs. n. 554 [in Herb. Brux.]. — « Cæspitulis minutis « albis demum sulphureis, capitulo sphærico ; « Stipite simplici, erecto, continuo, hyalino ; « conidiis subglobosis, 3-2,5. Hab. in charta communi grisea, humida, in Gallia (SanGeRREs) — Basidiu in exemplaribus jam obsoletis videre non contigit, hine dubium an species potius S{erigmalocystem spectet. LA. Bispora Trabutiana Sacc. sp. nov., Cladosporium microsporum Trab. in Roum. F, Gall. n. 1426 [in Herb. Brux.] an et Rab. in Un. ït n. 42, Sacc. Syll. X, p. 603 ? — Cæspitulis hypophyllis, exiguis,atris, e stomatum locellis oriundis ; cate- pulis fasciculatis, 45-60-6-7, hyphopodio brevi, 15-2,5, continuo, simplici, rarius furcato suf- fultis; conidiis ellipsoideis, utrinque obtusis, 8-9-6-7, ternis-senis in quoque catenula, typice 1-septatis, non v. vix constrictis, rarissime 3-septatis v. submuriformibus, fuligineis. Hab. in pag. inf.foliorum Nerii Oleandri in Algeria (TraBur). An À. microsporum Rab. (e. Sardinia) huc pertineat nescio, sed species alge- riensis a typo Cladosporii maxime recedit. 42. Cladosporium obtectum Rabenh. F. Eur. n.2785 [in Herb. Brux.], Sace. Syll. X, p. 602. Hab. in foliis languidis Artemisiæ gallicæ Alghero Sardinae (Marcussi). Cæspituli villo albo foliorum diu tecti; hyphæ sursum denticulatæ, 237 60-5-5 ; conidia continua, dein 1-septata, vix constricta, olivacco-fusca, 10-12-4-5. 45. Sporodesmium Maydis Thüm. in Rab. F. Eur. n. 1575 [in Herb. Brux.]. Specimina obsoleta potius ad Macrosporii et Cladosporii formas perünent. Hab. ad folia sicce Zeae Maydis in Græcia. ,4. Alternaria brevicolla Preuss sec. Rabenh. [in Herb. Brux.] — Effusa, v. hine inde cæspitulosa, nigricans ; hyphis ereetis, eylindracers, subfaseicu- latis, septatis, apice truncatis, fuligincis, 45- 50-5; conidiis obovatis, basi breviter acutatis, 5-4-septato-muriformibus, haud constrietis, atro- fuligineis, 20-12. Hab. in fragmentis ligneis Hoyerswerda (Preuss) Conidia non videntur eatenulata, hine species verisimiliter Aacrosporium spectat. 45. Fasariam (Fusamen) amentorum De Lacr. 11 suppl. FI. M. et L. 1854, et in Desm. PI. crypt. exs. n. 657 [in Herb. Brux.|, Fusarium defor- mans. Schrôt. (1885), Sacc. SyIl. IV, p. 71 (ex. Madera et Silesia). Hab. in amentis fœmineis Salicis cinereac et capreae St-Romain-sur-Vienne Galliae. — Hyphæ (a Schrôt. non deseriptæ) subfaseicuhatæ, cylindraceæ, medio sæpe inflatulæ, continuæ, hyalinæ, sursum gros se inæqualiter tuberculatæ, subinde breviter fureatæ ; conidi breve fusoidea recta v. eurvula, 15-17-5-6, continua, hyalina. 258 Fungi steriles. 46. Sphæria (Depazea) Lonicerarwm Desm. PI crypt. exs. n. 900 [in Herb. Brux.|. Specimina plura visaomninosterilia,ex habitu tamen Zeplothyrium Periclyment immaturum sistere videntur. Hab. in foliis Loniceræ Caprifolii et X y- lostei in Gallia. 47. Asteroma gallicola Grogn. in Desm. PI erypt. exs. n. 772 [in Herb. Brux.] Specimina emnino inevoluta, sterilia. Hab, in gallis ad folia Fagi silvaticæ in Gallia (GroGxor). 48 Asteroma Hederæ Quest. Ms. in Desm. PI. erypt. exs. 0. 774, Asterina Desm. |. c. Oudem. F. Neerl. n. 164 [in Herb. Brux.]. Specimina tam gallica quam nederlandiea omnino sterilia. Hab. in folis Hederæ Helicis in Gallia et Neerlandia. 49 Leptostroma Calamarisæ Kunzeinsched.{in Herb. Bruxell.]. Specimina omnino sterilia, forte statum juvenilem Phyllachoræ cujusdam sistunL. Hab. in foliis Glumaceæ cujusdam, Surinam (Weicezr, 1827). Il est procédé aux élections. Ont été élus : président, M. Rodigas; vice-présidents : MM. Baguet, El. Marchal et Van Bambeke; conscillers : MM. Delogne, Ém. De Wildeman, Ém. Durand, Massart et Pàâque. 239 . M. Wesmael, président sortant, remercie ses Confrères du concours qu’ils lui ont prèté pendant Pannée de sa pré- sidenee et cède le fauteuil à M. Rodigas, Celui-ci remercie l'assemblée de l'honneur qui lui est fait et propose de voler des remerciements à M. Wesmael, (Applaudissements.) La séance est levée à 4 heures. in. À s ” : * ci ÿ x | | 24 a 1 : J n2 se 4 à La