BULLETIN DE LA y r SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1916 AVIS Les Membres de la Société sont instamment priés dadresscr, d'une façon impersonnelle, tous les envois d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier DE LA Société zoologique de France 28, rue Serpente, Paris (VI*). BULLETIN DE LA ETE ZOOLOGIÛUE DE FRANGE RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE QUARAlME ET UMÈME VOrT ME ANNÉE 1916 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE 28, RUE Serpente (Hôtel des Sociétés savantes) 1916 EXTIUIT DU KÈGLEMEM DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE La Société zoologique de France, tondée le 8 juin 1876, reconnue d'utilité publique le 16 décembre 1896, comprend des membres hono- raires, des membres correspondants et des membres titulaires. Les membres titulaires nouveaux sont élus en séance publique sur la présentation de deux membres anciens; ils doivent un droit fixe d'entrée de 10 francs et une cotisation annuelle de 20 francs, celle-ci exigible à partir du l^"" janvier et devant être transmise sans frais au trésorier. Toutefois la Société peut faire toucher à domicile aux frais du débiteur. Les membres démissionnaires ne sont dégagés de la cotisation que pour les années qui suivent celle de leur déuHssion (art. 4 de lu loi sur les Associations). Tout membre qui n'a pas payé sa cotisation cesse de recevoir les publications de Tannée courante et est, au bout de trois ans de non-paiement, considéré comme démissionnaire. On peut s'affranchir de la cotisation par le versement d'une somme de 300 francs qui confère le titre de membre à vie. Les membres donateurs sont ceux qui ont versé au moins 500 francs. Les séances de la Société sont publiques- La dernière du mois de février est l'Assemblée générale annuelle, pour laquelle les Compa- gnies de chemins de fer françaises accordent habituellement des billets à demi-place. Elle est accompagnée de séances de démons- tration, d'une conférence et d'un banquet. La bibliothèque est ouverte au siège social de 2 heures à 4 heures, tous les jours non fériés; le prêt à domicile des volumes reliés est autorisé pour les membres habitant Paris. Les membres honoraires et titulaires ont droit aux publications de la Société. Le Bulletin paraît tous les mois, sauf pendant les vacances; il publie de courtes noies déposées aux séances du mois précédent et ne comportant que des flgures dans le texte; il n'en est envoyé aux auteurs qu'une seule épreuve ; à défaut de son retour dans un délai maximum de cinq jours, les corrections indispensabltis sont faites d'ollice. La Société en offre gratuitement aux auteurs 50 tirés ù part sans couverture, ù partir de 1912; elle peut, dans la mesure de ses disponibilités, dispenser du remboursement des frais de clichage- Les personnes étrangères à la Société peuvent y publier, à condition que leur travail soil présenté par un membre. Les Mémoires publient des travaux plus étendus et pouvant comporter des planches hors texte. Il esl d'usage dans les publications de la Société d'appliquer les règles de la nomenclature adoptées par les Congrès internationaux de zoologie, de faire commencer tout nom d'être vivant (animal ou piaille) par une majuscule, d'écrire en italique les noms scientifiques latins et d'employer pour les indications bibliographiques les abré- viations usitées dans le Zoological Record (1905). 11 est recommandé do ne déposer que des manuscrits définitifs et lisiblement écrits : les Irais de correction supplémentaires entraînés par les remaniements importants ou par l'état des manuscrits étant à ta charge des auteuis (art. 66 du règlement). Les dessins doivent être remis en môme temps que les manuscrits et exécutés de façon à pouvoir être immédiate ment reproduits. Le Secrétaire général, gérant, A.. ROBERT. MEMBRES HONORAIRES NOUVEAUX 1) 1015. Basiifoud Dt:A\, professeur de zoologie (Vertébrés), Co- lumbja University, New-York (U. S. A.). IÙ15. GiLSON (Gustave), directeur du Musée d'histoire naturelle de Belgique, professeur à l'Université de Louvain (Belgique). 1915. Lankester (E. Ray), 29, Thurloe place, South Kensington, à Londres (Angleterre). 1915. Nelmann (Georges), professeur à l'Ecole vétériEtaire de Toulouse, en retraite, à Saint-Jean-de-Luz (Basses- Pyrénées). MEMBRES DONATEURS DÉCÉDÉS (2) F Branicki (comte Constantin), décédé en 188'^. 1888. Chancel (M"^ Aline), décédée en 1889. 1888. GuERNE (baron Frédéric de), décédé en 1888. F Hamonvh.le (baron d'), décédé en 1899. F Hugo (comte Léopold), décédé en 1895. 1904. Meillassoix (J.-B.), décédé en 1913. 1886. SCHLUMBERGER (Charles), décédé en 1905. 1876. Semallé (vicomte René de), décédé en I89'i. F \'iAN (Jules), décédé en 1904. MEMBRES MORTS POUR LA PATRIE i3) 1909. Garreta (Léon), sous-lieutenant au 225" régiment d'in- fanterie, tué dans la nuit du 23 au 24 août 1914. à Magi- mont, près Rouillon (Belgique). 1911. Brément (Ernest), sergent au 5P d'infanterie, tué le 21 octobre 1914, à Vienne-le-Château (Argonne). 1914. Baume-Pluvinel (Marquis G. de la), automobiliste mili- taire, tué le 31 octobre 1914, à Hoog, près Ypres (Bel- gique). 1906. Arenberg (Prince Ernest d'), lieutenant au 232* d'infan- terie, mort le 20 mars 1915, des suites de trois blessures reçues le 21 octobre 1914, en Woëvre. (1) Par décision en date du 30 mars 1916, le Conseil a décidé de ne pas publier cette année la liste détaiUée des membres. (2) Par une délibération en date du 25 janvier 1885, le Conseil a décide îe main- tenir perpétuellement en tête du Bulletin la liste des membres donateurs décédés. (3) Par délibéraîion du 9 mars 1915, le Conseil a décidé de maintenir perpétuel- lement en tête du Bulletin Jes membres morts pour la patrie. 1 G(i5\ VI MEMBRES TITULAIRES NOUVEAUX 19JH. Bequaert (J.), de (land, 172 VV., 81-^' street, New-York City (U. S. A.). 1910. Delphy fJean), chef de travaux au Laboratoire maritime de Tatihou, par Saint-Vaast-la-Hougue (Manche). 1015. KoAL MiLLEK (Ivan Ivanovilch), assistant de zoologie à rUniversilc de l^etrog'rad, à Tomsk; 59, rue Pascal, à Paris. 1915. IlouBAUD, cher de laboratoire à rinstitut Pasteur, 96, rue Falguière, à Paris. MEMBRES DÉCÉDÉS PENDANT L'ANNÉE 1915 1906. AuENBERG (Prince Ernest d'). 1904. BouBÉE (Ernest). 1901. Fabre (J.-H.), m. h. 1905. George (E.). 1878. GùNTHER (Dr. Albert), M. H. 1909. HuBRECHT (A. A. AV.), M. H. 1889. AIi.NCHiN (Dr. Edward A.). Commission de la Bibliothèque pour 1916. Le Président, le Trésorier, le Secrétaire général ; MM. Clément, Dautzenberg, Joubin, Hérouard, Trouessart. Commission de la Bibliothèque pour 1916. Le Président, le Trésorier, FArchiviste-Bibliothécaire, le Secrétaire général ; MM. Bavay, de Beauchamp, Chatton, Petit. VIT BUREAU ET CONSEIL POUR L'AiNNEE 1916 Membres du Bureau : Président A . Licet. . J. Pellegrin. Vice-Présidents ,, ^ / E. Ghevreux. Secrétaire général A. Robert. P. DE Beauchamp. Secrétaires ^ ^ ' E. Chatton. Trésorier L. Yignal. Archiviste-Bibliothécaire '. L. Germain. Membres •/" Membres donateurs. Albert P'' (S. A. S. le prince) de Monaco. Blanchard (M*"^ Pt.). Blanchard (professeur R.). Bonaparte (prince R.). Bonnet (A.). Brian (A.). Buen (Odôn de). Garié (P.). Ghancel (M""® M.). Ghevreux (Ed.). Darboux (G.). Dautzenberg (Ph.). Gadeau de Kerville (H.). Guerne (baron J. de). GUIART (D' J.). Magne (A.). Raspail (M°« X.). fiOTHSCHiLD (barpri E. qe). du Conseil : 2° Anciens Présidents. R. Kœhler, A. DOLLFUS. L. Roule. M. Gaullery. 3° Membres élus. Pour 1914 /' A. Bava Y. \ L. Joubin. I G. Alluaud. \ E. Trouessart. Pour 1915 I Pour 1916 A.-L. Glément. \ P. Jousseaume. E. Rabaud. N. de Zograf. H. Do u ville. E. HÉROUARD. L. Petit. H. Goutière, SITUATION DES MEMBRES DE LA SOCIETE PENDANT LA GUERRE Anthony, médecin aide-major. AuuiGÉ, médecin auxiliaire, chef d'un groupe de brancardiers, & corps. Beauchamp (de), aide-major de 2" classe, 43^ territorial, 'j*" bataillon, secteur 18'i. BENorr-BAziLLE, Val-de-Grâce, allaclié à la préparation du vaccin anli-typhoïdique, délégué dans Jes fonctions de préparateiu' des travaux pratiques de parasitologie à la Faculté de médecine de Paris (civil). BiLLiARD, 20'' escadron territorial du train, 23'' compagnie, 56^ D. R., secteur 133; puis : service vétérinaire, 10'' escadron territorial du train, 25" compagnie, G. V. A. X. 3/10, sec- teur 102 A; puis : laboratoire de M. le médecin chef de place, hôpital de la citadelle, Doullens (Somme). Blaizot, médecin aide-major (Institut Pasteur de Tunis). Blanc (Georges), médecin aide-major. Blanchard (R.), inspecteur général des services médicaux de l'Association des dames françaises (civil). Bonaparte (prince Roland), attaché au service topographique de l'armée (civil). Bonnet (Amédée), médecin aide-major. BouvRAiN, 132" d'infanterie (blessé à la tranchée de Galonné). Brumpt, médecin major de 2" classe, attaché à la préparation du vaccin anti-typhoïdique au Val-de-Gràce; puis : médecin chef, ambulance 1/105, secteur ifil. Gaullery, section de contrôle au cabinet du ministre de la guerre (civil) ; puis : Exchange professor at the Harvard University, Colonial Glub, Gambridge Mass. (Etats-Unis). GmcA (interné en Autriche). Gépède, préparateur de vaccin, service anti-typhoïdique de l'armée, au Val-de-Gràce (civil). Ghappellier, caporal au 2" bataillon de chasseurs à pied; puis : sergent, photo aérienne, M. F. 36, secteur 131. Ghatelet (mobilisé). Ghatton, sous-lieutenant au 4" régiment de marche de tirail- leurs, P" division marocaine, secteur 10; blessé à N.-D.-de- Lorette ; puis : officier adjoint au commandant d'Aunes, Tataouine (Tunisie). Glément, aide volontaire au laboratoire du professeur Vincent, au Val-de-Gràce (civil). SITUATION DES MEMBRES DE LA SOCIETE 1% CoRNiLLOT, médecin aide-major de 2^ classe, hôi)itai de Besançon. GouTiÈRE, infirmier militaire, pharmacien en chef de l'hô- pital 104, Moulins; puis : pharmacien aide-uiajnr de 2*^ classe, hôpital V, G. 3 (ambulance Messimy). Dalmon, médecin aide-major, 15'' division d'infanterie colo- niale, secteur 173. Despax, infirmier iiiilit;iire, Toulouse. DoLLFLîS (.\drien), secrétaire général de la Snciété Fruuklii]. pour les bibliothèques militaires (civil). DoLLFUS (Marc-Adrien), infirmier volontaire à Vitré, puis à Tours; étudiant en médecine (civil). DoLLFus (Robert), infirmier de l""" classe, 23P rrinfanterie, 69® division, secteur 103 : puis : médecin auxiliaire au !'''■ bataillon du Oi'' d'infanterie territoriale. 69" division, secteur 103. Dyé (mobilisé). Page, sergent infirmier, ambulance 12/XIV ; puis à l'ambu- lance du laboratoire de Banyuls. Palguière, 5^ section d'infirmiers militaires, Hôtel-Dieu de Provins. Palré-Prémiet, préparateur de vaccin, service anti-typhoï- dique de l'armée, Val-de-Gràce (civil). Preyssinge (mobilisé). Gadeau de Kerville, infirmier bénévole, hôpital auxiliaire 103, à PiOuen (civil). Georgevitch, vice-président du Comité central pour le secours aux soldats et aux victimes de la guerre, en Serbie (civil). Germain, attaché au service des parcs et abattoirs de Paris (civil); puis • attaché militaire au service géographique de l'armée. Grobon, vétérinaire militaire. Gruvel (mobilisé). Guiart. médecin aide-major de P^ classe, hôpital temporaire de l'Asile des vieillards, à Villers-Cotterets. Henry (mobilisé). HÉRUBEL, brancardier, 82® division territoriale, par Rouen : puis : section de contrôle, ministère de la guerre ; puis : commissaire de la marine, ministère de la marine. Janet (Armand), ingénieur de la marine. Jeannel, médecin aide-major de 1™ classe, ambulance 13, 6* corps, secteur 30, SITUATION DES MEMRRES DE LA SOCIETE JouBiN, préposé à la vaccination, Institut océanographique (civil). JiJiMENTiÉ, médecin aide-major à la Salpêtrière. KoEHLER, médecin à l'hôpital auxiliaire Lumière, Lyon (civil). KoLLMANN, secrétaire d'état-major; puis : attaché à la radio- graphie, hôpital du jardin colonial, Nogent. Labbé (mobilisé). LANomEU, médecin aide-major de 2'' classe, amltiilaiice divi- sionnaire de la 83" division territoriale d'infanterie; puis : médecin chef du laboratoire de bactériologie G. E. D., Alytilène, T. F. 0., par Marseille, secteur 505. Lavauden, capitaine au 68"^ bataillon de chasseurs alpins, par Grenoble. Le Danois, sergent infirmier, hôpital de Gravelines. LiouviLLE, médecin aide-major de f^ classe, chef de service au 2T dragons, puis au 5® cuirassiers; puis : médecin major de 2^ classe, chef du service des tranchées, 9* D. G., sec- teur 65. jMarchal, chef de section au service des parcs et aljattoirs de Paris (civil). Mathis, médecin major de i''® classe des troupes coloniales. Moi'LÉ, vétérinaire aide-major de 1''" classe, attaché aux ser- vices spéciaux du camp retranché de Paris, inspection des tueries militaires de la zone est. Neveu-Lemaire, médecin aide-major de 2^ classe, hôpital mili- taire, Dunkerque. Oberthùr (Henri), aspirant, 54'= d'infanterie, 3'' C'^ secteur 33. Oberthûr (Joseph), médecin aide-major de r*" classe au 94^ d'infanterie, secteur 35; puis : médecin h l'hôpital com- plémentaire n° 2, Lycée Descartes, à Tours. Payer (de), adjudant, puis lieutenant au 86^ d'infanterie, secteur 73 (blessé deux fois). Pellegrin, médecin aide-major de P® classe. 16° ambulance. 5^ corps, hôpital de Lavoye (Meuse), secteur?; puis : adjoint à la direction du service de santé de la .5'' région, Orléans. PÉRARD (mobilisé). PÉREz, adjudant interprète au 144" territorial, camp de pri- sonniers de Bonnefont (Hautes-Pyrénées); puis au dépôt de P. G., 96, rue Montgolfier, Bordenux. Phisalix (M"^), préparateur de vaccin, service anti-typhoï- dique de l'armée, Val-de-Grâce, et service anti-variolique, au Muséum. PENDANT LA GUERRE XI Picard, 77" d'infanterie territoriale (Cherbourg). PiGQuÉ, médecin major de 2^ classe, puis de P^ classe, médecin chef de l'ambulance 3/18. secteur 153. PoLiCARD, médecin major, chef de l'ambulance 13, 25'' division, 13" corps. Prl'vot, directeur de l'ambulance du laboratoire Arago, Banyuls-sur-Mer (civil). QumoR, lieutenant d'approvisionnement, groupe de brancar- diers, 3" division, corps d'armée colonial, secteur 14. Rabaud, médecin traitant à l'hôpital du Grand-Palais (civil). liACOviTZA, attaché à l'ambulance du laboratoire de Banyuls (civil). Regn.^rd (Emile), canonnier au 45^ régiment d'artillerie. Robert, chef du service des souscriptions au Secours national (civil). Roui.E, préparateur de vaccin, service anti-typhoïdique de l'armée, au Val-de-Gràce, et service anti-variolique, au Muséum (civil). RoYER, médecin aide-major au 4^ d'infanterie, Vermenton (Yonne). ScHLEGEL, infirmier, ambulance 12, groupe d'ambulances 4, secteur 62 : puis : caporal infirmier, dépôt d'éclopés, Ven- deuvre (Aube). Secques, pharmacien aide-major de P"" classe, hôpital Bégin, Vincennes ; puis : pharmacien major de 2^ classe, ambu- lance 3/XXI. secteur 89. Semichon, sergent au 26® territorial, blessé à Denain; prison- nier : Festung-Lazaret VI, Abt. Kaiserin Augusta Schule, Kœln. Stique, caporal au 101® d'infanterie. Texier, brigadier au 5® groupe de cavaliers de remonte, Pon- tenay-le-Comte. Thévenin, délégué régional adjoint de l'Union des femmes de France près le 5" corps d'armée, Orléans (civil). ViGNON, lieutenant d'état-major, 64® division, secteur 120. Vlè.s, caporal infirmier au 4® zouaves, H® bataillon, 5® armée: puis adjudant infirmier au Val-de-Grâce. Weinberg. médecin aide-major, hôpital d'Issy. WiNTREBERT, médccin aide-major, médecin chef de lambu- lance du laboratoire de Banyuls. PRIX MALOTAU DE GUEKNE (Frédéric-Jules) (à décerner en 1919). reglement Article premier. La valeur du prix est de 600 francs. Il est triennal et décerné par la Société dans son Assemblée générale annuelle. Il est attribué successivement : 1° A des travaux de zoologie portant sur les animaux ter- restres ou d'eau douce ; • 2° A un voyageur français, qui aura contribué à augmenter nos connaissances sur la zoologie, particulièrement sur celle des colonies françaises. Il devra s'être tenu en rapport avec la Société au cours de ses voyages et avoir rapporté des collections zoologiques destinées aux Musées ou établissements publics français ; 3° A des travaux de zoologie concernant les animaux marins. Article 2. Sont appelés à concourir pour les deux prix spécifiés aux paragraphes 1 et 3 de l'article précédent, tous les zoologistes, à quelque nationalité qu'ils appartiennent. Ils devront avoir moins de 35 ans au l^"" janvier de l'année dans laquelle le prix sera décerné. Article 3. Les travaux présentés au concours seront manuscrits ou imprimés ; ils devront être en langue française. Les travaux imprimés devront avoir été publiés à une date postérieure au précédent concours de même nature. Les thèses, dissertations inaugurales et travaux analogues destinés à obtenir un titre universitaire ou professionnel sont exclus du concours. Article 4. Les travaux présentés ou proposés seront examinés par une Commission composée de trois membres désignés par le Conseil. En outre des trois membres élus, M. le baron Jules de Guerne, fondateur du prix, le président et le secrétaire général de la Société font partie de droit de cette Commission. Ses pouvoirs expirent avec l'Assemblée générale dans laquelle elle aura déposé son rapport. Elle statue en dernier ressort. prix malotau de glerne xiii Article 5. Dans le cas où la Commission déciderait de ne pas décerner le prix, les 600 francs seront reportés à une période triennale ultérieure et ajoutés de préférence au prix à décerner à un voyageur. Dans ce cas, le prix pourra être divisé. Article 6. Les travaux présentés au concours devront être adressés à la Société avant le i^"" novembre qui précédera l'échéance du prix ; la Commission compétente sera nommée par le Conseil dans la première quinzaine de novembre. Article 7. La Société se réserve le droit de faire paraître dans ses Mémoires les travaux manuscrits qui seraient couronnés. Dans le cas où cette publication aurait lieu, l'auteur ne pourrait publier ailleurs son travail sans l'assentiment de la Société. Article 8. Le prix sera décerné pour la première fois par la Société zoologique de France dans son x\ssemblée générale de 1901. Il le sera ensuite tous les trois ans à la même époque. Article 9. En cas de désaccord au sein de la Commission sur l'inter- prétation du présent règlement, il en est référé au Conseil, qui statue en dernier ressort. Liste des Lauréats. 1901. Raymond Rollinat, à Argenton (Indre). 1904. D"" Emile Brumpt, préparateur à la Faculté de médecine de Paris. 1907. D' J. Versluys, à Amsterdam (Hollande). 1910. D' P. Marais de Beauchamp, préparateur à la Sorbonne. 1913. D"" René Jeannel, à Paris. 1916. Edouard Chatton, assistant à l'Institut Pasteur. En 1919, le prix sera décerné pour des travaux sur les ani- maux terrestres ou d'eau douce. Envoyer les mémoires présentés avant le l^*" novembre 1918. PRIX François SECQUES (à décerner en 1919). REGLEMENT La rente de cette somme est de 6 francs par an. Elle servira à l'achat d'une médaille qui sera décernée tous les trois ans à la séance générale. Elle pourra être attribuée à un fonctionnaire colonial (civil ou militaire) qui aura le plus contribué à augmenter nos con- naissances zoologiques par l'envoi de collections, soit à la Société zoologique de France, soit au Muséum d'histoire natu- relle de Paris, à condition que l'étude de ces collections ait été publiée dans les recueils de la Société zoologique de France. Pourront aussi concourir les instituteurs qui auront adressé à notre Société les notes les plus importantes sur la faune française. Vu la modicité de la récompense, les voyageurs naturalistes à l'étranger, pourvus de missions officielles, à qui d'autres Compagnies réservent de plus grands avantages, ne pourront prendre part au concours. Liste des Lauréats. 1904. Louis Blaise, lieutenant de vaisseau. 1907. Louis Germain, licencié es sciences. 1910. Alexandre Mathiaux, géomètre de 1'* classe du service topographique à Madagascar. 1913. Paul Serre, vice-consul de France à Bahia (Brésil). 1910. -|- Ernest Haug, missionnaire de la Société des missions évangéliques de Paris, décédé à Ngômo (Gabon) en septembre 1915. PRIX Louis PETIT, pour l'ornithologie (à décerner en 1917V règlement Article premier. Le prix consiste en une médaille d'argent de la valeur de 45 francs. Il sera décerné tous les trois ans par l'Assemblée générale à partir de l'année 1914. Il sera attribué à des études d'ornithologie portant, soit sur la description systématique des Oiseaux, soit sur l'étude de leurs mœurs, soit sur rinlroductioii et l'acclimatation d'espèces utiles ou ornementales en France et dans les colonies françaises. Article 2. Sont admis à concourir tous les zoologistes, à quelque natio- nalité qu'ils appartiennent, membres ou non de la Société zoologique de France. Article 3. Les mémoires présentés pourront être manuscrits ou impri- més. Les postulants devront poser leur candidature avant le 1"" décembre précédant la date d'attribution du prix. A la pre- mière séance ordinaire de décembre suivanta il sera nommé, à la majorité absolue des membres présents, une Conmiission de trois membres. M. L. Petit aîné, fondateur du prix, le pré- sident, le trésorier et le secrétaire général feront en outre partie de cette Commission. Tout membre de la Société aura le droit de présenter des candidats. Article 4. Dans le cas oij l'Assemblée déciderait de ne pas décerner le prix, celui-ci serait reporté aux années suivantes, sans modifi- cation de sa valeur. Article 5. La Société se réserve le droit de publier dans ses Mémoires les travaux manuscrits qui seraient couronnés, ou d'en publier un résumé. Article 6. En cas de désaccord au sein de la Commission, il en est référé au Conseil qui statue en dernier ressort. Lauréat. 1914. Xavier Raspail, à Gouvieux (Oise). COMPTES RENDUS DES SÉANCES Séance du II janvier 1916. PRÉSIDENCE DE :\1.M. CAl Ll^ERY ET LUCET, PRÉSIDENTS M. Chevreix s'excuse de son absence. M. G. BiLMARD adresse ses meilleurs vœux à ses coliègues. M. Raphaël Florenzano, rue Schœlcher, à Saint-Laurent-du- Alaroni (Guyane française), s'offre à procurer aux zoologistes des animaux des Guyanes si l'on veut lui expédier des objets, permettant de faire des échanges avec les habitants de la forêt. M. le président souhaite la bienvenue à M. J. Bequaert, de Gand, à M. AI. de Selys-Longchamp, de Bruxelles, et à M. J. Georgevitch, récemment réfugié de Serlue. M. A. de Zi'LUETA, adressant à ses collègues une note parue dans les Traba/os ciel Museo nacional de Ciencias natuvales de Madrid, attire raftentinii de ses collègues sur celte imporiante publication. M. M. Caullerv, président sortant, prononce lallocution sui- vante : « Mes ciiers Collègues, Dans plus d'une Société, ces jours-ci, le président sortant a déclaré qu'ayant inauguré ses fonctions en janvier 1915, après cinq mois de guerre, il avait espéré alors pouvoir, en les quittant, un an plus tard, célébrer la paix victorieuse. C'est aussi ma propre pensée. Je regrette profondément, il va de soi, de n'avoir pas v^ se réaliser cette prévision et je souhaite avec confiance à mon successeur d'avoir à fêter parmi nous le retour des Vainqueurs. L'usage veut que je vous résume brièvement notre chronique de l'année écoulée. Celle de 1915 est courte et grave; elle retlète, avant tout, les événements. Malgré le,s circonstances, notre Société a su maintenir une activité scientifique honorable. Mais la guerre a marqué de son empreinte presque chacune de nos séances, et notre Bulletin en conserve de multiples traces. 2 2 SÉANCE DU 11 JANVIER 1916 Dès ses premières pages, dans le texte de la lettre de démis- sion d'un de nos collègues étrangers, il a enregistré d'une façon authentique combien, en Allemagne, les esprits même les plus pondérés, ceux que la pratique de la Science semblait le mieux avoir armés pour la critique des faits, combien ces esprits, dis-je, ont accepté avec aveuglement — sinon avec complai- sance — les fables cyniques imaginées par les gouvernements impériaux sur les causes et les origines de la guerre. Il a enregistré, hélas ! à diverses dates, la mort glorieuse de nos collègues Brément, de la Baume-Pluvinel, E. d'Arenberg; leurs noms, avec celui de Garreta, figureront désormais en tête de nos listes. Il contient aussi nos condoléances à ceux de nos collègues à qui la guerre a enlevé des proches et, ces jours derniers encore, un de ces deuils se confirmait, celui qui frappe, dans un de ses fils, M. G. Dollfus (1). Nous avons consigné dans le Bulletin les citations à l'ordre du jour obtenues par MM. de la Baume, d'Arenberg, Vlès, de Beaucfl\mp, Ghatton, R. Dollfus. Nous y trouvons des communications de guerre, si je puis dire : celles faites par un combattant « momentanément ramené à l'arrière par une blessure », auxquelles est associé le nom d'un collaborateur et ami tué à l'ennemi; celles de confrères belges, résidant momentanément à Paris et auxquels nous sommes par- ticulièrement heureux d'offrir l'hospitalité. Ainsi donc, en feuilletant le Bulletin de 1915, dans les années futures, où l'on pourra de nouveau s'adonner avec tranquillité à la Science, on sera maintes fois ramené par la pensée vers la catastrophe présente, où sont anéanties tant de forces scienti- fiques encore en puissance; et je puis dire, en votre nom, n'est- ce pas, que notre Société associe dans ses regrets, à ses membres qu'elle a perdus, tous les jeunes zoologistes tombés au champ d'honneur qui, pour n'être pas ici nos collègues directs, faisaient partie de la famille zoologique française. La Société a eu malheureusement encore à enregistrer d'autre part plusieurs morts ; celles de trois membres honoraires : GiJNTHER (2), Hubrecht ct Fabre qui tous trois ont parcouru une carrière longue et des plus brillantes; celle de notre collègue anglais Minchin qui disparaît en pleine maturité et producti- vité; celles de MM. Boubée et Eug. George. (1) Au moment de la séance, j'apprends qu'un nouveau malheur vient de frapper M. G. Dollfus, un autre de se^ fils venant d'être tué. (2) Décédé en J914. * SÉANCE DU 11 JANVIER 1010 3 Nous n'avons recruté que trois lucinljres nouveaux; la guerre explique encore ce détlcit; Fadhésiun de zoologistes aussi qua- liliés que MM. Mesmt. el Roubaud aide à compenser la modestie de ce chiffre. Et maintenant, je vous propose, mes chers collègues, d'en- voyer nos meilleurs vœux à ceux qui sont au front, et je vous adresse encore tous mes remerciements pour l'honneur que vous m'avez lait; ce sera |M)iir nuii un agréable souvenir pendant l^s quehjues mois que je vais passer au delà de rAtlaiiliiiiie. J'évoquais, en janvici- dernier, l'extrême étendue i\[\ Icfnit zoologique. C'est d'un secteur très spécial, mais très intéressant, qu'arrive mon successeur, celui de la parasitologie des animaux doniestujues et de leur pathologie comparée. Je suis heureux de souhaiter la bienvenue à M. Licet et, en l'appelant à me rem- placer au fauteuil, je salue en même temps M. Chevreux, qui a acquis ici de si nombreuses et si anciennes sympathies et qui, depuis si longtemps, nous apporte une collaboration constante et universellement estimée. Je serais ingrat en oubliant le dévouement que j'ai rencontré dans tout le Bureau de la Société. » M. A. T^LCET, président pour 1916, prononce l'allocution sui- vante : « Mes chers Collègues, Quand, en 1889 — et alors ipie, vétérinaire rural, je cherchais à accroître et à préciser, chez les petits animaux de la ferme dont la morbidité m'était apparue relever le plus souvent du parasitisme, ce que déjà l'on savait des helminthiases et de leurs agents — je devins, sous les aimables auspices de MM. les pro- fesseurs P.. Blanchard, L. Joubjx et A. Rau.liet, membre de la Société zoologique de France, je ne me doutais guère qu'un jour vos bienveillants suffrages m'appelleraient à diriger vos travaux. Et cependanl, telle est la mission que vous m'avez confiée et (jui m'échoit aujourd'hui. En m'en chargeant vous m'avez non seulement donné, mes chers collègues, im inappréciable témoignage d'estiuie, mais encore vous m'avez l'ail un insigne honneur. De l'un et ;le l'autre je vous remercie vivement et vous suis très reconnais- sant. Toutefois, comme rien dans mon passé ne pouvait m'au- toriser à prétendre recevoir de vous une pareille marque de sympatliie et de considération, à mon heureuse surprise d'en avoir été l'objet s'ajoute quelque hiquiétude. 4 SÉANCE DU 11 JANVIER 1916 C'est que si touché et si honoit^ (jup je sois d'avoir été ainsi placé ;'i votre tête cl. ,si iiidiilgenls (iin' je vous sache. ])(»uf «'eux à qui vous confiez vos intérêts, je ne saurais oubHcr conibicii sont importantes les fonctions dont vons m'avez investi et com- bien aussi elles exigent, de la part de celui qui les assume, de connaissances et d'autorité scientifiques. En raison du but élevé qu'elle poursuit, de la valeur des tra- vaux qui lui sont soumis et des discussions pleines d'aperçus originaux auxquels souvent ils donnent lieu, notre Société occupe, en effet, parmi les associations similaires, une place considérable. Elle compte, du reste, au nondtre de ses membres, la plupart des illustrations franrai.ses et étrangères de la zoo- logie pure ou appliquée et, depuis que j'ai le plaisir de lui appartenir, je ne l'ai jamais vue présidée que par des savants réputés : naluralistes universellement connus ou .spécialistes partout réputés. Or, je n'ai aucune de ces qualités. Certes, je m'intéresse vivement à vos études, je les suis d'aussi près qu'il m'est possible et parfois même il m'arrive d'excur- sionner dans quelque coin de votre domaine. Mais, laissez-moi vous l'avouer et pardonnez-le moi, (piand je vous lis, vous écoute, ou iruisarde dans les champs que vous exph)rez, c'est, d'ordinaire, bien plus pour tirer quelque bénélice de vos recherches que pour vous aider à solutionner les problèmes qui vous passionnent. D'ailleurs — et c'est là mon excuse — chargé au Muséum, parce que assistant de pathologie comparée, du service de santé de la ménagerie auprès de laquelle il me faut être, du fait de la variété des espèces qu'elle comporte, plus « zooidtre » que vété- rinaire, où apprendrais-je, mieux qu'en votre compagnie, ce qu'il m'est nécessaire de connaître des mœurs et du régime des sujets confiés i\ mes soins pour me permettre de formuler à leur égard, quand il en est besoin et suivant leur nature, leur âge ou leur état de santé, les prescriptions hygiéniques ou alimen- taires susceptibles d'adoucir leur captivité, d'en diminuer les dangers ou de favoriser leur entretien, leur reproduction et leur élevage. Et puis aussi, nombre de leurs maladies les plus graves relevant du parasitisme dont le rôle en i»atho,logie apparaît, (hi reste, chaque jour plus important, qui pourrait encore me fournir, mieux que vous, les données qu'il me faut posséder sur SÉANCE DU Jl JANVIER lUlG 5 la biologie des agents (lui les provoquent pour pouvoir les en prései'ver, y remédier ou en déterminer l'origine et la manière d'être afin d'en fi.xer la prophylaxie ou le traitement. En sonnne, Jion seulement je vous fréquente parce que j'ai besoin de vous, mais encore je vous pille et, comme je ne vous donne rien en échange, car mes apports à vos Bulletins sont dci)u:s longtemps inexistants, je ne suis en réalité, dans votre ruche, qu'un inutile faux-bourdon se gavant à votre gâteau : particularité qui vous montre que les êtres que vous étudiez ne sont pas les seuls à se transformer et à s'adapter à la vie parasi- taire quand l'exigent les milieux où ils vivent, les circonstances, ou leur... intérêt. Pour loutes ces raisons, et quoique je sache qu'en me char- geant de diriger vos séances vous ayez tenu à continuer la belle tradition qui s'est établie parmi vous de prendre successivement votre président dans les diverses branches de la science dont vous vous occupez et qui toutes ont, dans votre Société, des représentants, j'ai peur ([ue, dans la circonstance, vous ayez été imprudents et que vous ne soyez les victimes de votre géné- reuse camaraderie. Je m'efforcerai, à coup sûr, de vous être utile et de pas vous filtre trop regretter de m'avoir accordé votre confiance. Avec l'aide de notre aimable secrétaire général, AI. IIobert, dont vous connaissez la grande compétence et l'absolu dévouement, peut- être y réussirai-je. Néanmoins, je réclame toute votre indulgence et reste confus d'avoir été appelé à succéder à notre , rcprciulrc leur |ilac(' parmi nous. Aux autres, à ceux qui sont louibés dans la tourmente et à leurs familles, j'adresse notre souvenir énni et nos i)lus sympathiques condoléances. » MM. l)A[-TZENBER(i et I'etft aîné sont élus membres de la flommission de vériricalion des eomplrs du trésorier. M. .1. liEoLAEFrr, demeurant actucllrmi ni UO, rue Falguière, à Paris, est présenté par MAI. (laullei'v et Uoubaud. Ouvrages offerts Dautzenberg (lJ]i.) el II. Fiscuer. — VAndc sur le Lilluiiita nbta- sala et ses ^•arialions (J. Conchyl, LXII, 11)15, p. 87-I2D, pi. u-iv). Zl^lueta (Antonio de). — Sobre la iei)ru(lucciuu de Dincniiinplia gracilis Lcidy {Trab. Mus. luic. ("irnc. nal., série zoologica, n'^ 23, 20 p., 1 pL). SUR UN MODE NOUVEAU DE BOURGEONNEMENT CHEZ UN TUNICIER DU GROUPE DES POLYSTYÉLIDÉS LES STATOBLASTES DE STOLONICA SOCIALIS HARTMEYER (1903) (l) PAR Marc DE SF.LYS-LONGCHAMPS. Tout comme Shitter (IOOq, 5, p. 14), j'estime que la syno- nymie de l'espèce qui va nous occuper a été clairement établie par Hart.meyer (1903, p. 215). Cette Ascidie ayant été erroné- ment rapportée à ïAscidia a(j(jye.^tolonica sont presque toujours associées, en plus nu moins grand n-ombre, et fixées sur des cailloux on des coquilles vides, qui paraissent être leur support préféré. De leur base &^ fixation s'irradient des prolongements radicaux ramifiés, enche- vêtrés et plus ou moins soudés les uns aux autres, étroitement appliqués au support et généralement incrustés de sable. Chez tous les exemplaires (recueillis de juillet à octobre), j'ai vu, tantôt sur les prolongements dont il vient d'être question, tantôt libres sur la pierre ou la coquille portant les :Sl(ilonica, de petits corps arrondis, intimement soudés au suppoil, de la même couleur orange ({ue ces Ascidies, mais opaques et massifs, et ne montrant aucun orifice. Leur diamètre est de i mm. 5 à 2 millimètres. Ces corps énigmatiques ont, dès 1848, retenu fattention de Forbes, qui en dit ceci : « sur beaucoup d'entre les fibres radi- cales de la CyntJda agfjynjatd. il y a de petits corps durs, glo- buleux, imperforés, orangés, de dimensions variables et pleins de granules »; et l'auteur anglais se demande si ce ne seraient pas là des états intermédiaires de cette Ascidie. Sa fig. 5, pi. i (vol. I), montre ces petits corps, groupés autour d'un très bel exemplaire adulte. C'est, cl n'en pas douter, en présence des mêmes corps énig- matiques que Giard (1873, p. 494) s'est trouvé, quand il parle d'une Synascidie mimant une Ascidie simple, et ce sont ers corps qu'il a appelés Amaroucium simuUnis ! Il reconnut en eux l'état d'hivernage d'un Tunicier, mais ne pensa pas qu'ils pussent appartenir à la Cijnlhia aggregata^ en compagnie de laquelle ils se trouvaient, et qu'ils auraient mimée. Giard lui- même établit leur rapprochement avec les corps de Forbes. et donne de cet auteur la même citation que moi, avec cette diffé- rence qu'il traduit « fuit of granules » par u couverts de gra- nules », au lieu de « pleins de granules », que j'ai adopté ci-dessus. Alder et Hancock (1907) ont, à leur tour, représenté (fig. 6, pi. xLvi) les fibres radicales du Thylaciwn aggregatum (notre 8 SÉANCE DU 11 JANVIER 191G Stolonica) avec des renflements sphériques, (lui suiil indubita- blement nos corps énigmatiques, mais ils disent seulement que ces fibres sont « occasionnaly nodose » (p. 136), sans faire d'allu- sion à un bourgeonnement possible. SoRHY vï llERixv'AN (1882) considèreut connue probable que la Slijela agyrryata se reproduit par bourgeonnenienl, et qualilieut les fibres radicales de Forbes de « long branched stolon-like prolongations » (p. 532). L'opinion ((u'il s'agit bien là de stolons fut adiinse par I^acaze et Delage (1893), qui fondèrent sur cette particularité leur genre Stolonica, caractérisé par « des slolons ladiciforuics doués de la faculté de bourgeonner, et formant de petites colonies com- parables à celles des Ascidies sociales » (p. 2'i9). Les fig. 1 et 2, pi. xix, données par les auteurs à Fappui de leur opinion, ne sont toutefois pas absolument proliantes en ce qui concerne la réalité d'un bourgeonnement, d'autant moins que, cinq ans plus tard, Yves Delage {Zoologie coucrclc, Vlll, p. 306, en note), émit des réserves à ce sujet. On s'explique donc très bien que Seeliger, en 1907 (Bronn, III, Suppl., p. 1117 et 1136), ait conservé des doutes relativement à la réalité d'un bourgeonnement de SUdonica, ce qui lui fait placer ce genre parmi les Styélidés, où Lacaze et Delage eux-mêmes l'avaient d'ailleurs laissé. SLurrER (1905) a fait connaître un l'olyslyélidé nouveau, Slo- lonicd, proUlerd, d'Obock, cliez lequel les animaux k sont réunis pai' un stolon vrai, (pii a la faculté de bourgeonner » (p. 13). Mais l'auteur ne donne aucun détail sur le mode du fionrgeonnement cbez cette espèce, dont l'incorporation au genre Slolonica a nécessité une modification, i)eiil-ètre illégitime, de la diagnose générique. Toujours est-il rpie, dès 1904, Michaei^sen considérait la Slo- lonica socialis. encore seule espèce du genre, connue un Poly- styélidé {Polijzoinœ, Hartmeyer, 1903), opinion adojitée par Hartmeyer en 1909 (Bronx, III, Suppl., p. J372). le genre Slolo- nica étant modilié par l'incorporation de S. proliféra Sluiler. Tout récemmenl. dans son magnifique ouvrage, Méheut {Elude de la Mer, Paris, 191 4) a représenté, vol. Il, pi. xxvui, tigure (\n bas, à droite, un groupe de Stolonica, au milieu desquelles se voient un certain nombre de nos corps énigtna- tiques : bourgeons de la Slolonica pour les auteurs qui admet- tent le bourgeonnement de cette espèce, Aniarouciam simulans de GiARU. SÉANCE DU li TANTIER 19lf) 9 Ce qui suit montrera que ces corj3s repi^éseutenl elïectiveuienl, les bourgeons de Stolonica, mais que Giard ne s'était toutefois pas trompé en disant qu'ils constituent un état d'hibernation. C'est ce qui nous permettra de les désigner sous le nom de statoblastes. Ainsi que le déclarent Lacaze et Delage (i893, p. 253), il est très diiTicile, sur le frais, de constater les rapports des stolons, qui sont moulés dans les aiifractuosités du support et incrustés de sable. Pour ma part, en 191i, je n'avais' jamais pu observer de continuité entre les stolons et les prétendus bourgeons, mais seulement, parfois, une contiguïté entre les uns et les autres, les corps énigmaliqucs étant, par contre, souvent, et manifes- tement, sans aucun rapport avec les stolons. La drague ramène d'ailleurs parfois des pierres ou des coquilles couvertes de ces corps tout à fait isolés, sans aucune trace de Siolonica adultes, de sorte que l'interprétation de ces corps restait pour moi abso- lument incertaine, et que trois hypothèses demeuraient en présence : 1" Les corps énigmatiques jjroviendraient des lar\es de Stolo- nica, fixées au voisinage des parents, et de préférence sur les stolons de ceux-ci, les jeunes oozo'ides subissant, préalablement à leur accroissement, une régression adaptative à l'hibernation; 2° Les corps énigmatiques seraient bien d'origine blastogéné- lique, mais ils se sépareraient des stolons avant de se déve- lopper; 3" L'hypothèse de Giard, que les corps énigmatiques appar- tiendraient à un Tunicier différent de Stolonica (et mimant celle-ci ?). De nouveaux matériaux, recueillis à RoscoIT en 1915, m'ont permis de trancher la question, prouvant que c'est la deuxième hypothèse qui se vérifie : les corps énigmatiques ne sont autre chose que des bourgeons, renflements des extrémités terllllllaU^s des stolons, bourgeons qui se chargent de matières de réserve, s'entourent d'une tunique épaisse et résistante, et puis s'isolent complètement du stolon originel, restant à l'état de vie latente pendant fort longtemps, vraisemblablement pendant tout l'hiver. En 1914 déjà, j'avais conservé de ces bourgeoas-statoblastes pendant trois mois en aquarium sans les voir se modifier en rien (d'août à novembre). En 1915, M. Lichtexstein m'a rapporté lu SÉANCE Dr II lANMEH 1916 duii dragage une grande cuqudle de Peclcii cidièrenieiit rou- verte de Stolonica. les individus, au nombre de plus d'une cen- taine, tous semblables entre eux, serrés le-s uns contre les autres, masquant donc complètement la coquille. Cette colonie a vécu plus de six semaines en aquarium, donnant journelle- ment des larves; puis, à la fm de septembre, les individus sont morts en peu de jours, et leur disparition a mis à découvert un grand nombre de « staloblastes », qui se trouvaient en dessous, appliqués sur la coquille, rien n'indiquant plus, dès Ifirs, que les bourgeons eussent été, à un moment donné, rattachés aux Ascidies disparues. Trois mois après le dragage, fm novembre, les staloblastes n'avaient subi aucune modification extérieure (à une seule exception près, peut-être, mais cpii, étaid. douteuse, ne peut entrer en ligne de compte). L'histoire complète du bourgeonnement des Stolonica ne pourra être élucidée que par des dragages effectués à différentes époques de l'année, et notamment pendant les mois d'hivei-. 11 serait intéressant tle savoir si les grands individus, ayant produit, durant l'été, des larves et des bourgeons, meurent nor- malement à la hn de l'année, auquel cas, au printemps suivant, on ne devrait trouver que de ])etits exemplaires, dont les uns proviendraient des bourgeons, tandis que les autres seraient sans doute de jeunes oozoïdes. Gomment s'effectue le bourgeonnement ? Lacaze et Delage disent uniquement que de forts prolongements de la paroi du corps pénètrent dans les stolons et les parcourent dans toute leur longueur (p. 253). Sluiter n'est pas plus explicite, en ce qui concerne sa S. proliféra, quand il dit que la tunique interne « se prolonge dans le stolon et se continue dans la paroi des autres animaux de la colonie, de manière qu'il n'y a pas de doute quant à la naissance des individus par prolifération sur le stolon » (p. 13). Soit dit en passant, la continuité organique entre plusieurs individus semblables ne sufTit pas à démontrer l'existence d'un bourgeonnement, car elle pourrait résulter d'une concrescence. Seeliger (1907) dit cpie, si Stolonica bourgeonne, ce ne i)eut être que palléalement, processus dont on s'expli(iuerait dilTici- lement l'intervention à l'extrémité de longs stolons, bien qu'il n'y ait évidemment pas là une impossibilité (p. 1136). SÉANCE 1)1 M .l\WIF>I? 191») 11 En étudiant les niutt'i'iaiix Ijxés, laiit des stolons siiiipjfnienl colorés et éclaircis que des coupes des stolons dans leurs rap- ports avec l'animal dont ils sont issus, j'ai pu m'assurer d'une façon certaine que les stolons lenlcrnienl deux tubes épilhéliaux emboîtés, séparés par des espaces sanguins. Le lube externe n'est autre chose que l'épidernie, sous-jacent à la tuni({ue, tandis que le tube interne est en continuité, à. la base du stolon, avec l'épithélium péribranchial de l'animal émettant le stolon. Le stolon, si long qu'il soit, nrst donc, inorpholotjiijiK'on'ni, qiiun diverticulc de la paroi du corps, diverticule creux, dont la cavité est au moins virtuellement en communication avec la cavité péribrancbiale; car l'oriJice de conununication s'oblitère, ce qui n'empêche pas la continuité entre le tube interne du stolon et l'épithélium péribranchial de rester absolumeid. manifeste. Je ne sais pas combien chacpie Stolonica porte ainsi de stolons \rais, et ce nombre m'a d'ailleurs paiii variable, tout en étant voisin de cinq, nombre des « prolongements vasculaires » de la paroi du corps que Lacaze et Delage ont vus s'enfoncer dans les stolons. Mais, en })lus de ces stolons vrais, il eu est aussi (pii sont privés de tube interne, soit que celui-ci ne doive y pénétrer que secondairement, soit (^ue ces faux stolons con- servent la valeur de simples crampons de fixation. Le tube interne, à l'exception de sa partie initiale, où il est oblitéré, montre dans toute l'étendue des stolons une cavité béante, à l'intérieur de laquelle les noyaux de sa paroi font saillie, car cette paroi est constituée par un épithélium plat. Le tube est déprimé, de façoa à présenter une section ovalaire et, son grand diamètre étant égal à celui du tube épidermique qui le circonscrit, l'espace sanguin compris entre les deux tubes emboîtés se trouve partagé en deux moitiés sym_étriques. situées de part et d'autre du tube interne, et complètement séparées l'une de l'autre. C'est exactement la structure d'un stolon de Perophora, avec cette différence que, chez celle-ci, la cloison stoloniale n'est que virtuellement un tube, tandis que, chez Stoloîiica, le tube est réel et largement béant. J'en aurai assez dit sur la structure du stolon quand j'aurai ajouté que la tunique •lui le recouvre est parcourue par de nombreux vaisseaux san- guins ramifiés, terminés par des ampoules, et semblables à ceux (jui existent dans la tunique commune chez les Polystyélidés et les Botryllidés. Les stolons s'allongent et se ramifient plus ou moins, suivant les cas, ce qui dépend vraisemblablement de la nature du 12 • SÉANCE nr II .i\\viF':h 1916 support qu'ils trouvent, lis sont souvent enctievêtrés et soudes les uns aux autres, sans que j'aie toutefois jamais observé de véritable concrescence. Les renflements terminaux, ébauches des bourgeons, se pro- duisent au voisinage immédiat de l'animal émettant les stolons, ou bien à des distances de 1 à 2 centimètres, peut-être davan- tage, soit que le stolon ne se soit pas ramifié, soit qu'il se, soit ramifié trois ou quatre fois. J'ai ainsi un stolon qui porte cinq renflenienis à différents états de développement, mais, le plus souvent, le noinbre des bourgeons sur un môme stolon est moins élevé (voir la figure dans le texte). Les renilements terminaux des stolons sont d'abord clavi- formes, puis ovoïdes, et ils se pédiculisent de plus en plus. Dans les cas où ils ne coiilineiit à aucun obstacle, irrégularités du support ou bien bourgeons voisins, ils deviennent, en gros- sissant, à peu près régulièrement hémisphériques, la face infé- rieure étant aplatie contre le support, tandis que la face supé- rieure est arrondie. Leur allongement, dans le prolongement du stolon, va en s'altéiiuant jusqu'à disparaître complètement, et c'est alors qu'ils ac(juièrent la forme hémisphérique, quelques prolongements de la tunique i)Ouvant s'irradier à une petite distance de leur l)ase. Pendant les premiers leinps de l'élaboration du bourgeon, les vaisseaux de la tunique du stolon forment autour du rennement terminal un lacis très serré, avec de nombreuses ampoules, mais, une l'ois (}ue le bourgeon a atteint toute sa taille (1 inin. 5 à 2 mm. de diamèlre), ces vaisseaux disparaissent, en même temps que le bourgeon s'isole complètement du stolon par étran- glement du pédicule. Pour autant que j'en puisse juger par ce que j'ai observé sur des colonies gardées en aquarium, et par le fait que l'on trouve dans les dragages des bourgeons isolés de tout stolon, le bourgeon survit seul, tandis que les adultes et leurs stolons disparaissent. Le statoblaste achevé est compact et opaque, de sorte que ce n'est guère que par des coupes que l'oii peut élucider sa struc- tui'e et se faire une idée de son. évolution ultérieure. On ne distingue presque rien sur les bourgeons entiers, et il est très difficile de les énucléer, à cause de leur lunitiue épaisse et coriace, et de leur contenu friable. Leur nature et le fait qu'ils sont incrustés de quelques grains de sable font ({u'il est égale- ment .peu fa.cile d'en obtenir des coupes convenables. l SÉANCE DU il JX.NVIER 1910 13 Terminaison d'un stolon, monfrant, en A, un bourgeon au début de sa forma- tion et, en B, un statoblaste presque achevé, et en voie de séparation (x27;. — 2. Coupe transversale de A, dans sa partie renflée (xSO). — 3. Coupe de la même branche, passant plus bas. — 4. Coupe sagittale médiane d'un stato- blaste détaché du stolon, l'espace compris entre l'épiderme et la vésicule interne étant bourré de cellules de réserve (x35). — 5. Quelques-unes de ces cellules (x530). i4 SÉANCE DU il JANVIER 1916 Les coupes montrent (|iu' Ir statol^laste est entouré d'une tunique cellulosiqut! fibreuse, i-elativement tiV'S épaisse et coriace, constituant une véritable coque coniplètenient close, après l'oblitération de la communication avec le stolon. A la face interne de la tunique se trouve Tépiderme, cubique, et ne présentant rien de bien particulier. Tout l'intérieur du stato- blaste est occupé par une masse granuleuse — les granules observés par Porres — et cette masse est manifestement cons- tituée par des globules sanguins luicléés, chargés de réserves, et formant uu psnido-vitellus, conqiarable à cr; (juc l'on observe dans les bourgec^ns hibernants des Polycliniens. C'est ce qui explique comment Giard a pris nos statoblastes de Sîolonica pour ceux d'un Amaroncium. Ces globules, accumulés dans h; statublaste par centaines de mille, y ont évidemment été amenés par les stolons, mais il n'est pas impossible qu'ils subissent sur place une multiplica- tion ou des nu:)dirications, hypothèse justifiée par la vasculari- sation très riche de la tunique du bourgeon, aussi longtemps que celui-ci était, en voie d'accroissement. Les coupes montrent encore ([ue le statoblaste n'est pas massif, mais creusé d'une cavité. Celle-ci, la vésicule interne du bourgeon, était en rapport, pendant les stades jeunes, avec le tube interne du stolon, et elle en dérive; elle est actuellement complètement close, et se présente sous la forme d'une fente étroite, développée parallèlement à la surface supérieure du bourgeon. L'épithélium qui la délimite est très mince, à l'excep- tion d'un certain nombre d'ébauches qui se montrent bientôt dans son étendue, et dont l'une est facilement reconnaissable comme le tube digestif. Mais ceci nous entraînerait à aborder le développement du bourgeon, question que j'ai insuffisam- ment élucidée, et au sujet de laquelle je me contenterai de dire que je n'ai rien observé, jusqu'ici, f|ui pai-aisse différer essen- tiellement de ce qui est connu chez les Botryllidés et les Poly- styélidés. Nos connaissances sur le bourgeonnement des Polystyélidés, parmi lesquelles se place donc, ainsi que le voulaient déjà Michaelsen et IIartmeyer, notre Siolonica^ sont encore très limitées, les seules données précises étant celles cpii ont été fournies par Ritter (1896) chez sa Goodsina dura {Metandro- ctupa dura pour Micuaelsex). Chez cette espèce, les bourgeons SÉANCE X»U 11 JANVIER 1916 15 naissent au sein d'une masse tunicale commune, au contact immédiat de la paroi du corps de Fascidiozoïde initial, sans qu'il y ait de stolon, et le bourgeon s'isole à un stade morpho- logiquement identique au statoblaste de Stolonica, mais avec cette différence que le bourgeon de Goodsiria n'est pas chargé de réserves, et qu'il se développe immédiatement, non sans s'être préalablement mis en rapport, d'après Ritter, avec les vaisseaux de la tunique commune. Le mode de bourgeonnement de Slolonica^ tel que je l'ai observé, a donc ceci de particulier que, les bourgeons s'isolant pour devenir des statoblastes, leur développement ultérieur ne donne pas naissance à une colonie proprement dite, car les ascidiozoïdes qui en sortiront seront indépendants, et ce n'est que secondairement qu'ils pourront se fusioimer plus ou moins intimement. Je n'ai d'ailleurs, jusqu'ici, jamais constaté de continuité organique véritable entre plusieurs individus. Tou- tefois, n'ayant pas observé de matériaux recueillis au prin- temps, je ne puis pas exclure la possibilité, à cette époque de l'année, d'un bourgeonnement direct, sans formation de stato- blastes. C'est un point que des observations faites en temps voulu pourraient trancher. Mais, l'individualisation précoce des bourgeons de Stolonica socioUs dilt-elle avoir pour résultat que jamais, chez cette espèce, il ne se constitue de colonie propre- ment dite, il n'en est pas moins vrai que, par son bourgeonne- ment et par tous ses caractères anatomiques, elle doit se ranger parmi les Polystyélidés. XXIir ASSEMBLEE GÉNÉRALE ANNUELLE Séance du S lém-ier 1016. PRÉSIDENCE DE M. .T. GEORGEVITCH, PRÉSIDENT d'hoNNEL'R, ET DE M. DAIITZENBERO, ANCIEN PlîÉSIDENT Sur la proposition de M. \e président, l'Assemblée élit tout d'une voix M. J. Georgevitch, professeur à l'Université de Bel- grade, connue président d'honneur. M. le professeur Georgevitch prononce l'allocution suivante : (( Mes CHERS Collègues, Si vous faites l'honneur ;'i un modeste zoologiste de le nommer président de cette ,'\sseinl)lée, où siègent tant de sommités scien- tifiques de la plus haute valeur, c'est certainement que vous avez voulu, Messieurs, rendre honmiage à ma Patrie, envahie tout entière par nos ennemis comnuins et dans les circonstances (jue vous connaissez jjien. Ce n'est pas la première fois et ce n'est pas seulement dans ces jours de nos détresses qu'en France on est disposé amica- lement envers la Serbie. Toute notre histoire de ces dernières années est tellement liée à la vôtre qu'on peut dire qu'elles sont inséparables, ('ar. Messieurs, nulle part^ même dans les pays slaves, le prolilème serbe n'est aussi bien compris qu'en France. Et surtout nulle part nous n'avons trouvé une aide aussi ami- cale qu'en France. Ce n'est pas seulement (pie vous nous ins- pirez de votre littéi'ature et de votre science, mais c'est aussi grâce à vous que renaîtra la future Serbie, plus grande que jamais, comme on se plaît à jioiis le dire dans les lieux (-(tmiié- lents d'ici. VA si jamais ces vieux mots sont justes (et que beaucoup emploient injustement), que chacitie homme a deux patries, l:i sienne et la France, c'est certainement le cas pour nous autres Serbes, car c'est en France que nous avons trouvé notre seconde patrie, en attendant la prochaine délivrance de la Serbie. C'est SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1916 17 pourquoi, Messieurs, je crois traduire lidèlement la pensée de tous les Serbes en m'écriant : Vive la France ! » {Chaleureux applaudissements.) MM. Chevreux, Gadeau de Kerville, Liouville, Lucet et Pic s'excusent de leur absence. M. Secques, actuellement en permission, s'excuse de ne pou- voir faire qu'une brève apparition. Al. MoNTiCELLi adresse de Naples la circulaire suivante : (( Dans le but d'assurer, pendant le moment actuel, l'inté- grité du patrimoine de cette Station zoologique et de pourvoir à ce qu'une interruption de sa fonction scientilique soit évitée, le Gouvernement royal italien a délégué à une commission, dont le soussigné est président, la gestion temporaire et extraordi- naire de la Station zoologique. Cette commission aura le soin que la Station (laquelle gardera toutefois son caractère de corps autonome) soit fournie des moyens fmanciers pour le dévelop- pement de son activité, et aussi relativement aux engagements pris envers les occupants des tables d'étude. J'ai l'honneur de porter à \otre connaissance celte commu.ni- cation pour votre gouverne à l'égard de tous les rapports de votre Institut, tant linanciers que scientifiques, concernant cette Station. Avec la plus haute considération. Le président de la Commission royale cxtinordinaiie^ Signé : F. Sav. Monticelli. » Conformément à l'article 14 des statuts, M. L. Vignal, tréso- rier, rend compte de sa gestion pendant l'année 1915. M. L. Petit aîné, rapporteur de la Commission de vérification des comptes, donne lecture du rapport suivant : « Messieurs, Désignes, M. Dautzenberg et moi, pour procéder à la vérifi- cation des comptes de notre Société, nous avons pu constater, par l'examen des différentes pièces fournies à l'appui des dépenses et des recettes, que les divers comptes étaient exacts et concordaient parfaitement avec le relevé que vient de nous communiquer notre trésorier. D'après ce relevé, nos recettes s'étaient élevées à 4.108 fr. 96 et nos dépenses à 3.957 fr. 52; il reste donc en caisse 151 fr. 44, 3 18 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1916 auxquels nous devons ajouter nu Lie dépôt en compte courant, 2.176 fr. 70, soit un solde disponible de 2.328 Ir. li. Ainsi, comme l'a fait remarquer notre trésorier, bien que les recettes aient été inférieures de 3.0(X) francs à celles de Tannée dernière, notre situation est restée normale. Mais ce résultat n'a été obtenu qu'en diminuant d'une façon très sensible nos publications. Aussi faisons-nous un appel pressant à nos col- lègues dont les cotisations sont restées en suspens. Je vous propose, Messieurs, de voter et d'adresser de cha- leureux remerciements à MM. Vignal et Reyckaert pour leur dévouement et leurs bons soins à l'établissement des comptes de notre Société. » Ces conclusions sont adoptées et applaudies unanimement. M. Gaullery, rapporteur de la (Jummission d'attribution du prix de Guerne, adresse le rapport suivant, qui est lu par le secrétaire général : « Le Gonseil a décidé de présenter à, la Société, pour le prix de Guerne, notre collègue, M. Edouard Ghatton, attaché à l'Institut Pasteur. Le prix de Guerne a eu pour derniers lauréats MM. de Beau- champ et Jeannel, récompensés, l'un pour des travaux sur la faune d'eau douce, l'autre pour son activité comme naturaliste voyageur. Il y avait donc lieu d'attribuer cette fois le prix à des recherches sur la zoologie marine. M. Ghatton a publié sur les animaux marins 29 notes ou mémoires, dont on trouvera la liste dans la lettre où il a posé sa candidature. Il faut remarquer que ces publications ne repré- sentent qu'une partie de sa production scientifique. Ses fonc- tions à l'Institut Pasteur ont, en effet, naturellement amené notre collègue à des recherches sur les Protozoaires pathogènes et lui ont fourni d'ailleurs l'occasion de parvenir à des résultats des plus intéressants. Mais ces recherches sont en dehors du cadre de ce rapport et je n'en mentionne l'existence que pour en souligner la valeur. Elles fortifieront tout à fait la Société dans le sentiment qu'en récompensant les travaux de AI. Ghatton sur la zoologie marine, elle donne ses suffrages à un zoologiste qui, quoique très jeune encore, a déjà fourni une production abon- dante, variée, touchant à des questions importantes, à la fois au point de vue théorique et au point de vue pratique. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1916 19 Dans le domaine de la zoologie marine, M. ChattOxN a travaillé surtout les Protozoaires et les Crustacés Gopépodes parasites. Voyons d'abord ses recherches sur les Protozoaires. Je pla- cerai en première ligne celles qui concernent les Péridinieris parasites. Elles forment actuellement une série de huit notes préliminaires (Académie des sciences, Société de biologie, Bulletin de la Société zoologique); sans la guerre actuelle, elles seraient déjà fondues dans un travail d'ensemble dont l'impres- sion a été interrompue et qui sera un document capital. M. Chattox a créé de toutes pièces un chapitre nouveau dans rhistoire des Péridiniens en faisant connaître les Blastodiniens. Il en a décrit sept genres et une vingtaine d'espèces. Ce sont de petits parasites des Gopépodes pélagiques et des Appendicu- laires, dont l'existence n'était pas soupçonnée avant lui, dont il a su reconstituer à peu près tout le cycle évolutif et dont il a étudié de façon approfondie la structure, la cytologie, la repro- duction. Jusqu'à lui, les Péridiniens étaient considérés comme essentieOement libres et pélagiques; il a montré chez les Blas- todiniens l'existence du parasitisme à tous les degrés : coiimieji- salisme, ectoparasitisme, parasitisme intestinal, cœlomique, intracellulaire ; corrélativement il suit les moditications de la reproduction. 11 y a là une contribution essentielle à la connais- sance des Péridiniens. Dans ce même groupe, M. Ghatton terminait en 1914 des recherches remarquables sur le genre Polykrikos (Arch. zool. exp., LIV), forme coloniale présentant des nématocystes tout à fait semblables à ceux des Gœlentérés ; mais on ne savait si ces nématocystes appartenaient en propre au Polykrikos ou s'ils étaient empruntés à des Gœlentérés. M. Ghatton a établi définitivement qu'ils appartiennent au Polykrikos ; il a retracé toute leur genèse, analysé leur structure compliquée et leur fonctionnement. Il les considère comme une différenciation par- ticulièrement élevée des appareils cinéto-flagellaires de la cellule. Le mémoire de M. Ghatton paraît avoir éclairci cette question d'une manière complète et il est d'une exécution tout à fait soignée. Je signale brièvement, malgré leur intérêt, les notes de M. Gha,tton sur les Infusoires parasites des Gestes et des Pyrosmes (Arch. Zool. exp., 1911); sur un Acinétien commensal des Gopépodes [Ibid., 1911), Rhabdophrya trirnorpha n. g., n. sp., où, en collaboration avec le regretté Bernard Gollin, il a mis en évidence un trimorphisme évolutif dont aucun exemple 20 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1916 irétait encore connu; sur les Prostites marins (Amibes, Lahy- rlntliula, Bodo^ etc.) qu'il a isolés en cultures pures mixtes sur gélose, suivies pendant près de trois ans (G. R., Soc. biol., 1914); sur des parasites nouveaux de la branchie des Labres (Amibes et Trichodines, Arch. zool, exp., 1910), détei minant des épidémies mortelles chez ces Poissons. M. Uhaïïon a trouvé là le point de départ d'une étude comparative sur le noyau et la mitose chez les Amœbiens; il a l'ait preuve dans ce mémoire d'une connaissance approfondie d'une question, compliquée à l'excès par un débordement de spéculations hasardées et sou- vent d'erreurs, commises surtout en Allemagne. Ce travail, qui a son origine dans des recherches sur les Amibes maiines, a donc une importance indéniable dans le progrès de nos connais- sances sur les Rhizopodes en général. J'ai encore à meiitiomier la découverte par M. Chatton d'un Protiste parasite d'une larve pélagique d'Annélide, type très intéressant {Pararnyxa paradoxa n. g., n. sp., C. R. Ac. Sci., 1911), qui semble intermédiaire entre les deux grands groupes des Gnidosporidies et les Haplosporidies — et celle d'un orga- nisme très énigmatique (Orchitosoma parasUicum n. g., n. sp., G. R. Ac. Sci., 1913), parasite d'un Gopépode pélagique. L'ensemble de ces diverses recherches montre combien M. Chatton a déjà enrichi nos connaissances sur les Protistes marins dans les questions les plus difficiles et qu'il a traitées avec les idées et les moyens les plus modernes. Elle dénote chez l'auteur une grande compétence technique et une indiscutable perspicacité. M. Chatton a pratiqué, au reste, l'observation de groupes très variés d'animaux marins. Il est un bon connaisseur de la faune de nos côtes françaises. En dehors des Protozoaires, il a surtout étudié jusqu'ici les Copépodes parasites des Ascidies. Là aussi' il a, d'ores et déjà, après des prédécesseurs comme Giesbrecht, Ganu, etc., fait faire à nos connaissances d'incontestables pro- grès. A cet ensemble se rattachent onze notes, la plupart publiées dans le Bulletin de notre Société en collaboration avec notre regretté collègue Brément, tué à l'ennemi le 27 octobre 1914. Chatton a tenu à associer encore le nom de Brément au sien dans une série de trois intéressantes notes communiquées à la Société en juillet 1915. Je puis bien dire ici qu'on constate dans cette série de recherches un mérite que la Société se doit d'encourager, celui d'avoir. été pour des camarades un entraî- neur à la recherche. Brément n'a pas été le seul à bénéficier de l'ardeur de Chatton comme naturaliste. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1916 21 J'en ai dit assez, je crois, pour convaincre la Société que les travaux de notre collègue Ghatton sur la zoologie marine, tout en n'étant qu'une partie de son œuvre actuelle, sont marqués de qualités variées et précieuses, et qu'elles ont enrichi notable- ment notre connaissance des organismes marins. Je vous pro- pose donc avec confiance de lui attribuer le prix de Guerne et suis convaincu que la suite de la carrière scientifique de M. Ghatton justifiera à nouveau le témoignage d'estime que vous lui aurez ainsi donné. J'ajoute que M. Ghatton, mobilisé depuis le début de la guerre, actuellement sous-lieutenant au 4*= régiment de marche des tirailleurs, a été de ceux qui ont défendu la patrie aux postes les plus honorables et les plus périlleux. Vous savez qu'il y a obtenu la croix de guerre pour sa conduite en Artois en mai dernier. Il a depuis eu l'occasion de se distinguer encore dans le Sud-Tunisien. » Les conclusions de ce rapport sont adoptées à l'unanimité, et M. E. Ghatton est proclamé lauréat du prix de Guerne pour 1916. M. Hérouard, rapporteur de la Commission d'attribution du prix Secques, donne lecture du rapport suivant : « La commission que vous avez chargée d'examiner les titres des candidats au prix Secques a porté son choix sur M. Ernest Haug. missionnaire de la Société des missions évangéliques de Paris. AJ. Haug, au cours des missions qu'il a accomplies en Afrique, n'a cessé de récolter des matériaux d'étude dans les régions qu'il a parcourues et d'envoyer ces matériaux au Muséum et à divers établissements scientifiques. Les Mémoires et le Bvlletin de la Société zoologique de France contiennent maints travaux sur les Poissons de notre collègue, ]\I. Pellegrin, dont beaucoup ont eu ces envois pour origine. Gonsidérant que ce prix modeste n'est pas destiné <à donner à celui qui le reçoit des moyens d'action pour continuer des recherches, mais à témoigner la reconnaissance que la zoologie conserve à ceux qui se sont efforcés de lui être utiles : la Gom- missioji désigne à vos suffrages M. Haug, post mortem^ pensant qu'il est légitime d'honorer la mémoire d'un chercheur béné- vole, dont l'activité et l'intérêt qu'il portait aux progrès de la biologie ne se sont jamais démentis pendant le cours de son existence. » 22 SKAiNCE ur 8 FÉVRIER lUlG Les conclusions de ce rapport sont adoptées à l'unanimité et feu M. Haug est déclaré lauréat du prix Secqiies. La médaille qui constitue ce prix sera frappée à son nom. M. Carié, rapporteur désigné par le Conseil, donne lecture du rapport suivant : (( Messieurs, Il y a près de qualorzi^, ans, le 22 avril 1UU2, la Société xoolo- gique de France, sur rinitiative de notre collègue, M. Xavier Raspaii , admettait au nombre de ses membres le prince Fer- dinand de Bulgarie. Tous saluaient alors en lui un ami de la France, et un prince dans les veines duquel coulait le sang d^ nos rois. A la même séance, j'avais l'honneur de faire partie de notre Société. Aujourd'hui, sur la proposition de M. Raspail, proposition à laquelle je m'étais associé, j'ai à remplir le devoir de vous demander la radiation du tzar Ferdinand de Bulgarie. Les motifs qui nous imposent cette décision sont trop connus pour être rappelés. Le tzar Ferdinand, qui s'était déjà déshonoré en 1913, en attaquant traîtreusement ses alliés, s'est couvert d'ingratitude en rompant avec la Russie, la France et l'Angle- terre, à qui il devait sa couronne, et qui l'avaient protégé contre le juste ressentiment de ses victimes. J'ai donc l'espoir que cette proposition ralliera l'unanimité de vos suffrages. » Les conclusions de ce rapport sont unanimement approuvées et le tsar Ferdinand de Bulgarie est déclaré rayé des listes de la Société zoologique de France. M. le président adresse de vives félicitations à M. le \y Robert PicorÉ, médecin chef de l'ambulance 3/18, secteur 153, qui a été cité à Tordre du jour de l'armée le 24 avril 1915 (i) et promu médecin major de V^ classe de l'armée active le IG novembre. Notre collègue, actuellement en permission et qui assiste à la séance, est vivement applaudi. (1) « Le général commandant l'armée cite à l'ordre de l'armée : Le médecin major de S» classe PiCQCÉ (Robert-Léon), médecin chef de l'ambulance 3/18 : Dans les journées des 23 et 24 août et pendant la période du 13 au 29 septembre, a fait preuve d'une énergie et d'un dévouement au-dessus de tout éloge, dirigeant avec la plus entière compétence chirurgicale l'ambulance dont 11 était médecin chef et continuant à opérer avec le plus grand calme malgré le bombardement de l'ambulance. Est toujours arrivé dans les circonstances les plus difficiles à évacuer ses blessés ». SÉANCE DU 8 FÉVRIER 191G 23 M. Bequaert, présenté à la précédente séance, est élu membre. I\I. Jean Delphy, chef de travaux au Laboratoire maritime de Tatihou, par Saint-Vaast-la-Hougue (Manche), est présenté par MM. E. Perrier et Robert. M. DE LA Vailx fait une communication sur une Némerte d'eau douce, Prostoma clepsinoides^ quMl a observée au bois de Boulogne, dans l'eau provenant du puits artésien de Passy, dont la température se maintient à 22-23''. M. EIÉROUARD rappelle que notre collègue M. Brumpt a opéré la même capture. M. Georgevitch fait remarquer que cet animal est assez fréquent à Genève pour pouvoir servir de sujet de manipula- tions. M. Carié offre la première note qui renferme la description de matériaux provenant de sa mission à l'île Maurice et aux Mascareignes en 1910-1913. C'est la description des « Coléop- tères Eumolpides des îles Mascareignes » par M. J. Berlioz. Ouvrages offerts. Berlioz (J.). — Coléoptères Eumolpides des îles Mascareignes (Mission scientifique de M. P. Carié, 1910-1913) {Ann. Soc. entom. France, LXXXIV, 1915. p. 435-458). Caziot (E.). — La faune terrestre lusitanienne {Ann. Soc. linn. Lyon, LXII, 1915, p. 43-65). 24 SÉANCE DU 8 FÉVHlliU 1916 TROIS LYCIDES NOUVEAUX (1) [Col.] PAR M. PIC. Calochromus diversicornis ii. s p. Salis elonyatus, subpdvallelus^ 7iiti(his, mgro-suhinridescens, Icre fjlaher, ehjtris dense ochraceo-rufo pubrscrntibiis; antennis validis^ subopacis; thorace transverso^ antice angustato, latern- liter et postice valde impresso. Assez allongé, siibparallèle, brillant, noir à rellels verclàtres avec les élytres clairs, densément revêtus de pubescence rousse ocrée. Tête courte; antennes presque mates, épaisses; prothorax transversal, rétréci en avant, sillonné sur le disque, orné de chaque côté d'une large impression postéro-externe, précédée d'un pli; écusson métallique; élytres un peu plus larges que le prothorax, assez longs, subparallèles, courtement atténués au sommet, indistinctement striés. Long. 13 millim. Java : Pala- buan. Très voisin de C. viridicoJUs Pic, mais antennes peu bril- lantes, non métalliques, prothorax nettement élargi postérieu- rement et largement impressionné de chaque côté. Calochromus angustissinms n. sp. Valde angustatiis, paulum nitidus, nigro-subcafruleus. tho- race ehjtrisque, his apice brève cyaneis. testaceis et dense pur- pnreo puhescentibus ; antennis deplanatis ; thorace elongato^ sulcato. Très étroit, un peu brillant, noir bleuâtre avec le prothorax et les élytres (ceux-ci à sommet brièvement maculé de bleuâtre) testacés, le premier à bords plus clairs, revêtus d'une pubes- cence dense, pourprée, et hérissés de poils clairs. Tête courte- antennes assez longues, déprimées, brillantes; prothorax étroit, presque droit sur les côtés, orné d'un sillon discal fin et com- (1) Les types de ces nouveautés se trouvent dans la collection Pic. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1916 25 plet, faiblement impressionné sur les côtés ; écusson foncé ; élytres peu plus larges que le prothorax, très longs et étroits, finement et multi costulés. Long. 11 millim. Sumatra : Palem- bang. Voisin de G. llolzi Pic, plus étroit, élytres uniformément costulés. prothorax de structure différente, plus clair sur les bords antérieur et postérieur. Libnetis sumatiensis n. sp. Satis elonaatus, prirum nifidris, niqro-piceus, (intennls ad hasin thoraceque rufo-testaceis^ elytris ad hasin Jate luleo-testa- ccis, his subopacis; thoracc carinato; elytris distincte costatis. Assez allongé, peu brillant, noir de poix, avec la base des élytres et le prothorax d'un roux testacé, celui-ci un peu rem- bruni dans le fond de ses impressions avec la carène médiane, qui les sépare, testacée : élytres à moitié basale d'un testacé jaunâtre, ces organes presque opaques, densément ponctués et nettement carénés. Long. 4 millim. Sumatra : Palembang. Très voisin de L. borneensis Pic, en diffère par le prothorax offrant une coloration générale plus claire et par les élytres ornés de côtes très distinctes. Séance du 14 mars 1916. PRÉSIDENCE DE M. E. TROLESSART, ANCIEN PRÉSIDENT. M. LucET s'excuse de son absence. M. Petit écrit qu'il ne peut assister à la séance en raison de la mort de son gendre, mort au champ d'honneur. M. Chatton écrit : « Je viens vous remercier de l'attention que vous avez eue de m'annoncer le vote de l'Assemblée me décernant le prix de Guerne, et je vous prie, vous qui pouvez le savoir, de dire à nos collègues combien je suis sensible à leur précieux témoignage d'estime et de sympathie. Il va aussi à la mémoire de Brément, dont le nom, presque toujours lié au mien dans notre Bulletin, est de ceux que la Société zoologique de France devra inscrire en tête de tous ses volumes. » M. le ministre de l'instruction publique demande la partici- pation de la Société à la prochaine exposition de Barcelone. M. le ministre de l'Instruction publique écrit : « M. le ministre de la guerre me signale, en mettant en lumière les dangers qu'elle peut présenter, la publication dans les Bulletins d'un certain nombre de Sociétés savantes de France, dont les pério- diques ne sont pas régulièrement soumis au Bureau de la presse, de comptes rendus ou de mémoires scientifiques spé- ciaux où se trouvent traités des sujets intéressant la défense nationale et en particulier celui des gaz asphyxiants... J'ai, en conséquence, l'honneur, pour répondre à son sentiment, que je partage de la façon la plus entière, de vous prier, Monsieur le président, de faire part aux membres de votre Compagnie de ces desiderata qui vous paraîtront comme à moi justifiés et de vous inviter, d'une part, à apporter une extrême prudence dans le choix des articles insérés dans l'organe de la Société que vous présidez et, d'autre part, à soumettre ses publications à la censure. » Bien qu'il semble peu probable que des sujets intéressant la défense nationale puissent être publiés dans ses publications, la Société déclare qu'elle les soumettra très volontiers à la cen- sure du ministère de la guerre. SÉANCE DU 14 MARS 19 J 6 27 M. Jean Delphy, présenté à la précédenle séance, est élu membre. Al. Clément remet à la Société le diplôme d'honneur que lui a décerné le Comité de l'Exposition internationale d'Insectes vivants, de Poissons d'ornement et d'Oiseaux de volière. M. le président lui adresse de vifs remerciements. Ouvrages offerts. Pic (Maurice). — Anthicides et Hylophilides des chasses de E. Gai lois au Japon {Bull. Mus. Paris. 1915, n» 5, p. 152-153).- Id. — Description de deux Malachites d'Afrique (Col. Malaco- dermes) {Ibid., 1915, n° 1, p. 15-16). Id. — La diagnose latine est nécessaire (St-Amand, imp. Bussière, 1915, 2 p.). Id. — Notes relatives à divers Scaphidiidae (Col.) {Bull. Soc. entom. France, 1916, p. 49). Id. — Nouveaux Cérambycides de la Chine méridionale. I {Ibid., 1915, p. 313-314). Id. — Nouveaux Cérambycides de la Chiné méridionale. II {Ibid., 1915, p. 325-327). Id. — Trois nouveaux Amarygmus Daim. {Ibid., 1915, p. 239-241). Id. — Trois nouveaux Chauliognathus Hentz du Brésil {Ibid., p. 133-134). Séance du 11 avril 1916. PRÉSIDENCE DE M. DAITZENBERG, ANCIEN PRÉSIDENT. M. LrcET s'excLisu de sou absence. Le secrétaire général signale le rôle de notre collègue M. Blaizot dans la découverte du sérum contre le typhus exan- Ihématique Nicolle et Blaizot, à l'Institut Pasteur de Tunis. Al. Pic, de passage à Paris, reprend la question de la diagnose latine et dépose une réponse dont rinsertion est décidée. Il est convenu que la question pourra être reprise verbalement, à une séance à laquelle MM. Pic et Trouessart assisteront tous deux. REMARQUES A PROPOS DE L'EMPLOI DU LATIN PAR Maurice PIC. Pour couper court à une discussion, on a refusé dernièrement d'imprimer quelques réflexions (qu'un droit de réponse parais- sait m'autoriser à exprimer librement), alors qu'il eût été plus juste de supprimer tout motif de discussion en n'acceptant pas tout d'abord un article de l'houoriible D"" Trouessart, mou contradicteur. Que la Société ne prenne pas en mauvaise part cette obser- vation et surtout qu'elle veuille bien accorder, avec la même largesse, à tous ses membres le droit de parler; cette permission (j'ose espérer qu'elle ne sera pas pour moi une faveur particu- lière) accordée me permettra d'éclaircii' un point qui me paraît avoir été malheureusement soulevé. Le b"" Trouessart assistait à l'Assemblée générale de la Société (séance du 25 mai 1915) où ma proposition de la diagnose latine obligatoire a été favorablement accueillie. Qu'il me soit permis de m'étonner qu'à ce moment, et en ma présence, ce savant zoologiste n'ait pas cru devoir formuler les critiques qu'il a tenu à soulever longtemps après, au moment d'une simple SÉANCE Dl il AVRIL 1910 29 séance ordinaire, à laquelle je n'étais pas présent pour lui répondre. En réalité, le D' Trouessart n'est pas venu tardive- ment protester contre l'unanimité d'un vote qui ne lui convenait pas (il lui suffisait dans ce cas de demander une simple rectifi- cation de procès-verbal), mais il a voulu partir en guerre contre ma proposition de la diagù'o.se latine obligatoire, présentée par lui sous les plus noirs qualificatifs. Vraiment, cette proposition est-elle arbitraire, tyrannique et monstrueusement injuste ? Je la crois plus simplement logique et raisonnable dans sa simple ambition de propager un langage compréhensible. Dans sa brusque riposte, mon contradicteur a employé un fallacieux argument en disant que la proposition de feu E. Oli- \iER n'avait pas été adoptée au Congrès d'Oxford. Ne jouons pas sur les mots et disons la vérité. En réalité, la proposition de la diagnose latine, présentée par feu mon ami Olivier au Congrès entomologique d'Oxford de 1912, y a été très favora- blement accueillie (comme du reste ma proposition analogue a été, tout d'abord, très bien reçue à la Société zoologique de France), et il n'y a pas lieu de faire intervenii' cette non- adoption (1) pour diminuer fintérêt de la proposition présentée. .l'abrège, pour arriver à, la conclusion logique. L'emploi du latin, langue morte, ne doit raisonnablement éveiller aucune susceptibilité, même de race; c'est, de plus, le langage scienti- fique par excellence, pourquoi donc se refuser à l'adopter ? (1) |tucune proposition présentée au Congrès ne pouvait être acceptée, l'accep- tation de celles-ci étant renvoyée à un Congrès ultérieur. Séance du 9 mai 1916. PRÉSIDENCE DE M. LUCET, PRÉSIDENT. MM. R. Blanchard et Joussealme s'excusent de leur absence. M. Trouessart adresse la note suivante : « Je ne voudrais pas prolonger une discussion qui ne m'empêche pas d'avoir pour mon collègue M. Pic la plus franche estime. Mais l'expérience du vieux zoologiste que je suis me permet de lui dire que sa motion ne changera rien aux errements de la zoologie moderne. D'ailleurs la question n'est pas là. Si j'ai pris la parole pour combattre la motion de M. Pic, c'est que le texte publié dans le Bulletin était inexact, différent de la motion verbale proposée en séance et engageait, à tort, tous les membres présents. S'il est vrai que, sans discussion préa- lable^ un certain nombre de mains se soient levées en faveur de cette motion, de l'aveu de tous il n'y a pas eu de contre-épreuve, et par conséquent le terme « à l'unanimité », imprimé dans le Bulletin, n'est pas exact. » Ouvrages offerts. Blanchard (D'" R.). — Corpus inscriptionum ad medicinam biolo- giamque spectantium. I (Paris, Asselin et Houzeau, 1915, 4S2 p., in-8°). BuGNiON (E.). — Les Insectes phosphorescents {Bull. Soc. Mûri- thienne, fasc. XXXIX, 1916, 43 p., 4 pL). Id. — Les pièces buccales des Eulerni.es de Ceylan (Ann. Soc. enloaiul. France, LXXXIII, p. 351-304, pi. vnij. Id. — Le Termes Horni Wasm. de Ceylan {Rev. suisse zool, XXI, p. 2iJ9-330, pi. xi-xiii). Id. — Liste des publications du D'" E. Bugxion, professeur à lUni- versité de Lausanne (Lausanne, Borgeaud, 1914, 8 p.). Id. — Liste des Termites indo-malais avec l'indication du nombre des articles des antennes dans les trois castes {Bull. Soc. vaudoise Sci. nai., XLIX, S p.). 4'- 32 .SÉANCE on 0 MAI 1910 SUR LA PONTE D'UNE ANNÉLIDE POLYGHÈTE, SPIO MARTINENSIS MESN., 1896. PRÉSENT ATI ON PAR F. MESNIL. On ne connaît les pontes que d'un petit nombre d'Annélides marines dites errantes; les plus connues sont celles de la Phyllo- doce raaculata et du Scolopios mûUcri (cette dernière faussement attribuée pendant longtemps à l'Arénicole des pécheurs), pontes agglomérées, entourées d'une grande quantité de mucus. Les Annélides tubicoles pondent souvent dans leur tube : on y trouve les œufs en cordons, sur une ou plusieurs rangées, et l'enve- loppe commune est réduite au minnnum (i). Le cas sur lequel nous voulons appeler l'attention est intermédiaire, comme le Spiu mailiîiensis lui-mème est, par son mode de vie, intejiné- diaire entre les Annélides errantes et les sédentaires. Nous avions signalé déjà, en 1896, dans une localité, en com- pagnie de Spio marlinensis, « des pontes ayant l'aspect d'un fétu de paille ; ce sont de petits cylindres aplatis de matière mucilagineuse transparente, contenant plusieurs rangées d'œufs situés côte à côte ». J'y observais « des larves avec trois seg- ments suivant le prostomium ; elles ne portaient traces ni de soies ni d'appendices d'aucune sorte ». J'émettais des réserves quant à l'attribution des pontes au Spio (2). Ultérieurement, nous avions, dans un autre point de l'habitat du Spio^ remarqué la coïncidence entre l'Annélide et la ponte en question, et nous n'avions plus eu de doutes sur leurs rela- tions génétiques. En avril dernier (19 et 20 avril), au cours d'autres recherches, nous avons été frappé par l'abondance de ces pontes; et comme, dans ce cas, le Spio vivait dans un sable très compact (sablon), nous avons pu facilement reconnaître les rapports de la ponte avec l'Annélide. Celle-ci habite un tube plus ou moins transi- toire, creusé dans le sablon et mal délimité par une membrane très mince. Or, nous avons pu constater plusieurs fois que la (1) Le cas de la ponte de Dasychone lucuUana, à l'orifice du tube, engluée par une volumineuse masse de mucus, — sur lequel notre collègue L. Roule a appelé l'attention à propos de ma présentation, — est exceptionnel. Exceptionnel également le cas d'une partie des Spirorbes où la ponte se trouve ramassée à l'intérieur de l'opercule. F. Mesnil. Etudes de morphologie externe chez les Annélides. I. Les Spio- nidieus des côtes de la Manche (Buli. Sci. Fnnue, Belgique, XXIX, v. p. 123). SÉANCE nu 0 MAI 1916 33 ponte était accolée à l'Aniiélide, comme c'est le cas pour beau- coup de formes tubicoles. Mais ici la ponte forme un tout mieux aggloméré, plus compact que celle des Annélides sédentaires proprement dites. Cette ponte se détache avec la plus grande facilité ; elle reste un certain temps en suspension dans les petites mares que l'on creuse dans le sable ; elle est facile à recueillir in toto. C'est une masse tubulaire. de 10 à 16 mm. de long, aplatie (de 1 mm. i à 1 mm. i sur la plus grande largeur), ressemblant, par sa forme et aussi par sa coloration jaunâtre, à un fétu de paille. L'enveloppe, mince, transparente, est néanmoins assez résistante. Les œufs sont disposés à son intérieur sur une ou plusieurs couches, suivant les régions;: ces couches ne sont pas absolument continues et il y a quelques vides; chaque couche compte une douzaine de rangées longitudinales d'œufs. Sous une faible épaisseur (une couche d'œufs par exemple), la coloration est blanc jaunâtre ; mais là où il y a plusieurs couches d'œufs, on a une teinte franchement orangée. FiG. 1. — Ponte de Spio martinensis. Gioss'. 5 à 6 diamètres. Les figures ci-contre, obtenues d'après les préparations que je présente à la Société, donnent une idée de la forme et de l'aspect de ces pontes. Les pontes ont été fixées au Bouin- Duboscq, colorées in toto par l'hématéine, et, après décoloration appropriée, montées au baume. Les légers froissements de la fine membrane d'enveloppe, dus à la fixation et aux diverses manipulations, ont été en partie corrigés sur le dessin. Mais, pour avoir une vue exacte de ces pontes in vivo, il faudrait des aquarelles exécutées sur fond noir. 34 SÉANCE DI' 9 MAI 1910 Le colorant se porte uniquement sur les œufs, plus ou moins avancés en développement; le reste ne se colore pas; il ne doit donc y avoir guère de mucus, et c'est une différence avec les pontes dont nous parlions au début de cette note. D'ailleurs, la femelle de Spio ne paraît guère sécréter de mucus. Disons, à ce propos, qu'à côté de nombreuses femelles mûres de l'espèce, nous n'avons trouvé, en avril, que deux mâles, alors qu'en septembre, il n'y a aucune différence, à notre souvenir, entre les nombres respectifs des mâles et des femelles. Ces mâles présentaient les organes segmentaires si particuliers sur les- quels nous avions autrefois attiré l'attention de notre collègue L. Page, et qu'il a étudiés dans sa thèse. Nous avons été frappé de la forte proportion des pontes qui ne se développaient pas (œufs en cytolyse); peut-être, en rapport avec la pénurie constatée des mâles, les œufs n'avaient-ils pas été fécondés. Dans les pontes en bon état, tous les œufs (diamètre 150 [j. environ) sojit sensiblement au même stade et nous avons ren- contré tous les stades depuis la segmentation subégale, en passant par une gastrula épibolique, jusqu'à la larve avec trois seginents sétigères, prête à quitter l'enveloppe commune pour commencer la vie nageuse si caractéristique de la plupart des larves de Spionidiens. Par la coloration in toto, on a de bonnes figures de ces divers stades, et on peut même étudier certains détails de leur histologie. Au dernier stade, on a une larve allongée de 300 [j. sur 130- 140 [L dont le prostomium porte trois paires d'yeux, et, en avant, une paire de corpuscules bacillipares. Entre les épaulettes ciliées qui limitent le prostomium et la T" paire de rames sétigères, on observe une paire de taches pigmentaires blanches. Les trois paires de rames sétigères ne nous ont paru porter que les soies épineuses larvaires, particulièrement développées à la 1" paire. Le tube digestif renferme un pigment jaune soufre. Autour de l'anus, on observe quatre fuseaux bacillipares disposés en éven- tail, peut-être future ébauche des quatre cirres anaux de l'Anné- lide. On connaît jusqu'ici peu de pontes de Spionidiens. Gomme on le sait, les œufs de ces Annélides peuvent être classés en deux catégories : œufs avec enveloppe portant, suivant un équa- teur, des vésicules enfoncées à l'intérieur du vitellus, et œufs dépourvus de ces vésicules. Les œufs du Spio martinensis^ ainsi que des Polydores, appartiennent à cette seconde catégorie. SÉANCE DL 'J MAI l'Jl() 35 Pour les Polydores, espèces particulièrement tubicoles, on connaît [)]iisieurs exemples de pontes à l'intérieur des tubes. Je cite, d'après mes notes anciennes : P. commensalis (Andrews), P. (?) ciliala (Whitelegge), P. (ou Boccnrdia) polijbirmchia (moi- même): mais ces pontes n'ont sans doute pas Tindividualité de celles de Spio. Pour les œufs de la première catégorie, je ne connais que ce l;iit. cité par Lo Bianco. et concernant Spio iScolelepis, d'après moi) luliginosus en captivité : « essi depurgono le uova rac- chiiise in un piccolo nidamento gelatinoso di forma irregolare, che vien fissato alUt superficie deir acqua ». J'ai en revanche constaté que la Nerine cirratulus, dont j'ai autrefois suivi l'embryogénie à Wimereux (i), pondait dans les cristallisoirs des œufs isolés. C'est sans doute la règle pour cette catégorie. Pour ma part, je n'ai jamais rencontré de pontes de Scolelepis cilinla, mûr en août-septembre, ni du Se. [uliginosa^ mûr en avril. Il existait, dans le même sablon qui m'a fourni des pontes de Spio martinensis, d'autres pontes qui diffèrent des précédentes en ce que, pour une longueur (10 mm.) guère inférieure, elles sont plus étroites (i mm.) et à peu près uniformément cylin- driques; elles renferment des œufs d'une centaine de [x de dia- mètre sur un petit nombre de rangées. Ces œufs sont blanc opaque. Nous avons été frappé de ce que, dans chaque ponte (nous en avons eu trois en tout), un petit nombre seulement d'œufs évo- luaient. Ils produisent des larves aplaties avec une segmenta- tion histologique nette, mais nous n'y avons pas reconnu de soies. Comme nous n'avons reconnu l'existence de ces pontes qu'au laboratoire, dans les cristallisoirs où nous avions étalé notre pêche entourée de sable, nous n'avons pas de données précises concernant l'animal pondeur. Nous émettons quelques soupçons sur le Polycirrus arenivorus. que Caillery a décrit ici même l'an dernier, et où nous avons aperçu des ovules blanchâtres chez les quelques individus que nous avons péchés. M. HÉROUARD décrit la ponte d'une autre Annélide, Ophrijo- trocha, f(ui a été déposée dans un aquarium à la Sorbonne et que l'adulte surveille. (1) l. c, p. 159. 36 SKANCE DU U MAI lUlU UNE ERREUR BIBLIOGRAPHIQUE A CORRIGER PAR M. E.-L. TROUESSART. Dans lo tome V du Cdtdlofiur of Vnfjuhil.c Manimals in the Bntish Muséum^ rédigé par le regretté zoologiste et paléonto- logiste Richard Lydekker, qui vient de mourir, il s'est glissé une indication bibliographique inexacte et qu'il est de mon devoir de rectifier, car j'en suis en partie responsable. Dans la bibliographie des Zèbres, de la page 17 à la page 34 de ce volume, l'indication Prazâk, Wild Morses, vol. I. pi. ... (1898), est à rayer, l'ouvrage de Prazâk étant resté à l'état de projet et n'ayant jamais été publié. Dans mon Cataloçjus Mammalium, II, 1898, sur la foi de ma correspondance avec Praz.\k, qui m'affirmait que a le livre était sous presse », j'avais cru pouvoir indiquer, pour chaque espèce, le numéro de la planche qui la représentait; mais déjà, dans le Supplementum au Catalogus (en 1904), j'ai publié une note, page 645, disant formellement : « Les planches de figures de Zèbres indiquées dans le Cata- logus de i898 (p. 191 et suiv.), de même que Vouvrage de Prazâk (Wild Horses) n'ont jamais été publiés. » Lydekker était déjà sur son lit de mort quand il a terminé le Catalogue of Ungulates; il n'a pu en corriger les épreuves, ce qui explique facilement qu'il n'ait pas tenu compte de cette recti fication. Quant à Prazâk, la dernière lettre que j'ai reçue de lui, après son retour en Hongrie, me disait textuellement ceci : « Les planches de Zèbres destinées à mon premier volume ont été brûlées dans un incendie à Londres, et comme l'ouvrage : Wild Horses était publié entièrement à mes frais, je renonce à le faire paraître. « De ces faits, il résulte que le nom de Prazâk doit disparaître de ma bibliographie des Zèbres et que l'auteur de la présente note se voit forcé de revendiquer seul (1) la paternité de l'espèce (1) Prazâk, n'étant pas venu à Paris, n'a connu le type û'E. foai que par ma correspondance et la figure (atiuarelle) que je lui avals envoyée, et s'est borné à approuver la distinction de cette espèce. SÉANCE DU U MAI 1016 37 Equus [Hippotifiris) [oai p. :]2). dôcrite clans le BuU. Mus. Paris, \\ 1899, p. 350. Par contre, à la bibliographie de cette espèce, il laut ajouter l'indication suivante qui a échappé à Lydekker : E. FoÂ, Résultats scientiliques de ses voyages en Afrique, 1908, p. 533-536, fig. p. 404, 534, 535 (i vol. grand in-.4°, Paris, Imprimerie Nationale). DESCRIPTIONS DEBORBORIDA: AFRICAINS NOUVEAUX (Dipt.) PAR le D^ J. VILLENEUVE. {Note présentée par M. P»ori!.\rn). I TRICHOCYPSELA n. gen. .4 g. Limosina Macq. praecipue differt genis latis in una série distincte ciliatis. Fronte plus minusve producta et elongata ; oculis parvis; facie concava; alarum nervis IV et V ultra trans- versum posteriorem plerumque longe continuatis ; femorihus anticis incrassatis, tarsis omnibus persaepius ad apicem dila- Jatis atque pulvillis magnis. Type : Limosina sacra Meig. Les espèces de ce genre se font encore remarquer par leurs soies frontales croisées devenues minuscules. Le chète anten- naire de longueur moyenne ou moindre est d'ordinaire à peine pubescent; le scutellum est nu et porte 4 soies marginales : le thorax est couvert en^ dessus de poils courts à demi dressés, les tibias et les tarses sont garnis d'une pilosité formée de petits cils non rigides pins ou moins serrés. Chez quelques espèces {sacra Meig., equitans Collin, algira n. sp.) le dernier article des tarses est non seulement allongé-dilaté, mais encore prolongé à ses deux angles apicaux, en sorte que Textrémité du tarse apparaît comme échancrée; souvent, les griffes sont allongées. AT. GoLLiN a donné, à propos de son Limosina equitans, de bons dessins de la tête et du dernier article des tarses (J.-E. Collin : A new species of the dipterous genus Limosina 38 SÉANCE DU 9 MAI 1916 Macq. Irom Geylon, The Ent. Monthlij Mag. (2), XXI, 1910, pi. vi). Mais l'espèce qu'il prend et figure {loc. cit.) pour com- paraison, sous le nom de L. sacra Meig., n'est pas autre chose qu'une espèce très voisine de cette dernière et que je décris sous le nom de T. algira. Je ne connais pas Limosina picta décrit du Maroc en 1913 par Becker ; cependant il me i)araît presque certain qu'il doit se placer aussi dans le genre Trichocypsela à côté de T. sacra Meig. et de T. equitans Collin. Mon ami, M. E. Roubaiu, a rapporté de Brazzaville (Congo français) trois espèces inédites qui rentrent encore dans notre genre nouveau. Au reste, presque toutes ces espèces ont attiré l'attention des observateurs par leur curieuse habitude de phorésie. 1. — T. algira n. sp. T. sacrae Meig. valde similis sed setis dorsoceniralibus tunluin duabus certe distincta. T. sacra Meig. a été décrit du Portugal. Tous les individus d'Espagne que je possède, provenant d'Algésiras ou reçus de MM. CzERNY et Strobl, sont porteurs de trois soies dorso- centrales. On signale souvent L. sacra en Algérie. Or, tous les exem- plaires algériens et tunisiens qu'il m'a été donné d'examiner n'ont que deux soies dorsocentrales, celle qui précède la suture faisant défaut ici. Au surplus, ils ont l'aile en grande partie blanchâtre et sans tache jaunâtre apicale, les nervures plus claires et moins épaisses, les soies à la base de la côte un peu ' moins longues et plus fmes; enfin, ils ont les tarses brunâtres. C'est donc à tort qu'on les a confondus avec le véritable T. sacra Meig. La taille est la même. Plusieurs individus dans ma collection, qui sont originaires de la province d'Oran : El-Kreider, Aïn-Sefra (L. Bleuse); aussi de Tunis. 2. — T. longiseta n. sp. Nigra^ sat nitida; antennis brunneis, facie obscure rufescente; alis paulum griseis, nervis ut in L. sacra directis; pedibus plus minusve brunneo-rufis, tarsis testaceis. Ab omnibus difiert thorace setis perlongis praedito. — Long. : 2 millim. Front modérément saillant; plaque ocellaire large et s'avan- çant jusque tout en avant, lisse et d'un noir assez brillant comme le thorax. Chète antennaire obscur. Thorax encadré de longues SÉANCE DU *J MAI lUlG 39 soies noires dressées, caractéristiques, à savuii' : une soie dorso- centrale insérée lout à fait en avant et tournée en arrière, aussi longue que le thorax lui-même ; une soie préscutellaire un peu moins longue ; latéi'alement, la soie notopleurale et la soie supraalaire postérieure. Les soies apicales du scutellum sont également longues et, du côté de Fabdomen, des soies assez développées existent sur les côtés des derniers segments el bordent aussi en arrière le segment apical. Les ailes ont le dernier segment costal à jx'u près égal à ravant-dernier ; la base de la côte est à cils courts comme le reste : les balanciers sont d'un blanc sale. Les tibias intermédiaires présentent seuls des soies : une petite épine antéro-interne et une assez longue soie préapicale externe; le dernier article des tarses est allongé-dilaté mais non prolongé aux angles terminaux, les griffes sont peu allongées et les pelotes modérément développées; le protarse postérieur est peu épaissi, plus long que d'ordinaire, et semble dépasser les dimensions de l'article suivant (rexamen est gêné par la position repliée des pattes postérieures sur le seul individu que j'ai vu). Brazzaville : une g (E. Roubald), sur Pachylomera femoralis Kirbv. 3. — T. nasuta n. sp. Testacea vel sordide rufescens^ capite concolore ; abdomine interdum nigricante; seta antennarum albida; libiis intermediis et posticis plurisetosis . A caeteris praesertim differt : epistomate infra compressa et carinato; alarum segmento costali penultimo circiler duplo longiore uUlmo, cellula discoidaii longa et an- giista. nervo V ultra transversum posteriorem a parvo valde remotum vix continuato. — Long. : 2 millim.-2i. Cette espèce a le front allongé et cou- vert à sa partie anté- rieure proéminente de petits poils à demi - couchés en avant ; la carène de l'épistome est bien Fia. 1. - Aile de Tncnoeypsela r.asuta. ^isiblc de profd et très saillante ; les antennes sont testacées. Le thorax a trois soies, dorsocentrales, 40 SKAiNCE DU y MAI i'JK) FantériPAire située avant la suture; les soies et la pilosité, comme d'ailleurs celle du front et des pattes, sont rousses ou un peu obscures. Le scutellum présente en dessus deux bandes bru- nâtres latérales. Les ailes (fig. i), tantôt teintées de gris, tantôt fortement jaunâtres, apparaissenL plus longues et moins larges que d'ordinaire; la nervure HT, presque droite, se termine peu au-dessus de l'extrémité de l'aile ; la longue cellule discoïdale est à peine ventrue; la distance qui sépare la nervure transverse postérieure de la petite transverse est plus que double de celle qui existe entre cette dernière et l'origine de la nervure III ; la nervure V dépasse à peine la transverse postérieure tandis que la nervure IV a, comme d'ordinaire, un long prolongement fm; les cils à la base de la côte sont longs. Les pattes ont les griffes moins longues que le dernier article tarsal, celui-ci modérément allongé-dilaté et sans prolongement de ses angles terminaux, les pelotes développées ; les tibias intermédiaires portent une petite épine antéro-interne. une soie préapicale et 4-5 soies le long du bord externe, trois soies au bord postérieur situées res- pectivement en bas, en haut et au milieu: les tibias postérieurs ont aussi trois soies en arrière situées comme les précédentes et une soie médiane antéro-externe, le protarse correspondant est de longueur ordinaire et un peu renflé en dessous, l'article suivant environ 1 fois l aussi long. Brazzaville : 2 g (E. Rouraud). sur Catharshis lux Har. 4. — T. lacteipennis n. sp. NiriTÎcans, opncn ; seta antennarum alba, pubesccnte : nhâo- minis seqmento II elongoto^ caeteris postîce intcrrhim alho- marfiinatis ; alis lacteis, nervis omnibus albicantibus. IV et V ultra transversum posteriorem longe continuntis : halteribus albidis ; pedibus testnceis. — Long. : 1 millim. environ. Petite espèce qui est encore un Trichocrjpsela par ses joues nettement saillantes et présentant une rangée de cils bien dis- tincts: mais les pattes sont plutôt grêles, les tarses non dilatés, à griffes très courtes et à pelotes minuscules. Non seulement les soies frontales Croisées sont iort réduites, mais les soies orbi- taires sont aussi très amoindries. La face est ferrugineuse, les antennes brunâtres. Le thorax a une paire de soies préscutel- laires sans autres soies dorsocentrales. Les tibias et les tarses sont, comme c'est à peu près la règle, d'un testacé jaunâtre plus clair que les cuisses: les tibias intermédiaires n'ont pas d'épine antéro-interne et, à leur côté externe, existent deux soies : la SRANniO m IJ MAI l'JllJ 41 préapicale habituelle et une autre soie au tiers supérieur sur- montées chacune de 1-2 petites épines ; les tibias postérieurs sont inermes, le protarse correspondant de longueur ordinaire, un peu renilé en dessous, l'article suivant à peine plus long. Les ailes ont les nervures II et III presque droites, la nervure III terminée peu avant Textrémité de l'aile, l'avant-dernier segment costal plus long que le dernier: la base de la côte est à cils courts conune le reste, les deux nervures transverses sont situées vers le milieu des ailes, pas plus éloignées relativement (|ue; chez T. sacra, leur distance étant égale à celle qui sépare la petite transverse de Forigine de la nervure III; entm, les nervures IV et V ont un prolongement fm qui atteint presque le bord de l'aile pour la première et s'arrête bien avant pour la seconde. Sa Kal, Sénégal (E. Roubaud) : 5 individus sur Atcuchus sp.? du type sacer. II LIMOSINA Macquart. 1. — L. pallidicornis n. sp. Nigra subnitens; capite rufescente: antennis rufis\ hasl sacpe angusie obscuris. articulo 3° elongato atque alhicantc; alis prope marginem maculis obscuris adornatis ; pedibus plus minusve brunneo-rufis. tarsis omnibus testaeeis. — Long. : 1 mill. i — if. Facile à reconnaître par ses antennes et ses ailes. Le 3^ article antennaire (fig. 2) est remarquable par son allongement et son aspect conique, sa coloration d'un roux blanchâtre et la pilosité blin- che qui le recou- vre; le chète. rem- bruni mais blanc à la base, est assez long et à peine pubescent. L'aile, régulièrement arrondie au bout, est large- ment jaunâtre le long du bord antérieur et de l'extrémité de la f" cellule postérieure; de grandes taches rondes obscures con- finent à cette bande, une dans chaque cellule, et exist-ent éga- lement près de la marge postérieure des ailes. La nervure II est assez courte et très cintrée à sa terminaison, la nervure III est Fig. Antenne de Limoi, développement., jusqu'à ce que les larves soient rejetées au dehors avec les excréments de ce dernier. Les relations des Limosines avec l'hôte phorétique seraient ici par conséquent plus complexes que les simples relations phorétiques des espèces qui fréquentent les Coléo- ptères et tendraient déjà vers un parasitisme occasionnel, au moins temporaire. Peut-être l'observation de Haase (l), qui en 1883 a trouvé deux jeunes larves de Diptères aux stades I et II dans le corps d'un hdus iallnx Mein, est-elle à rapprocher de la nôtre. Il est inté- ressant d'attirer l'attention sur ces relations parasitaires ou pho- rétiques, encore très peu connues, des Diptères du groupe des Limosines avec les Myriapodes. (1) Zool. Deilrùge, I. Breslau, 1SS3. Séance du 13 juin 1916. PRÉSIDENCE DE M. ALLUAUD, ANCIEN PRÉSIDENT M. le président souhaite la bienvenue à M. et à M"^ Bugnion, ainsi qu'à M. Despax, récemment nommé commissaire de 2^ classe de la marine. M. ViGNAL, trésorier, annonce que M. Jousseaume vient de se faire inscrire comme membre donateur, en portant à mille francs sa donation. Le secrétaire général est chargé d'exprimer à M. Jousseaume les vifs remerciements de la Société. M. Bugnion fait une communication sur les Nyctéribiides qu'il a observées à Ceylan et présente de nombreux dessins et des microphotographies, exécutées par M™^ Bugnion, de Cyclopodia Sykesi Westw., C. Roijlei AVestw., et Ferrarii Roudani. Il décrit notamment l'appareil avec lequel la femelle nourrit ses larves dans l'utérus. M. Roubaud compare, à ce point de vue, les Nyctéribies avec les Mouches tsétsé, qui présentent un appareil galactogène ana- logue. Il suppose que les Glossines seraient des Insectes adaptés, comme les Pupipares, à la vie parasitaire sur les Vertébrés, mais d'une façon moins complète UNE NOUVELLE STATION FRANÇAISE DE BRANCHIURA SOWERBYI BEDDARD PAR R. DESPAX. Branchiura Sowerbiji Bedd. est un Oligochète limicole de la famille des Tubificidés ; ce Ver présente un double intérêt, au point de vue morphologique et au point de vue de son habitat et de sa distribution géographique. Morphologiquement il offre la particularité, assez rare dans ce groupe, d'avoir des branchies externes bien développées : chacun des 70 à 80 derniers anneaux du corps porte deux bran- chies digitiformes, extrêmement contractiles, placées l'une dor- salement et l'autre ventralement; elles contiennent des vaisseaux sanguins. sÉANCi;: 1)1 l:} jLi.N rjic» 47 L'animal vil, la pnriio antérieure du corps enfoncée dans la vase; toute la partie postérieure branchifère flotte dans Teau au- dessus de la vase et est continuellement agitée par un mouve- ment ondulatoire régulier. Cet Oligochète n'a jamais été trouvé, à ma connaissance, hors d'Europe, et cependant, jusqu'à ces dernières années, il était regardé, avec la plus grande vraisemblance, comme un exo- tique, d'origine probablement tropicale, mais inconnue. Il fut en effet découvert en 1892 dans la vase des bassins à eau chaude de Victoria regia du jardin de la Société botanique de Londres et décrit par Beddard dans le Quartcrhj Journal [or Microscopical Science. Ce n'est qu'en 1908 que ce Ver est retrouvé par Michaelsex à Hambourg, dans des conditions identiques, dans les bassins à eau chaude de Victoria regia : dans les Archiv fur Natui- geschichte, où il a publié une étude de cette espèce, cet auteur émet très nettement l'opinion que vraisemblablement et origi- nairement c'est un habitant des régions tropicales. Mais en 1909 Léon Perrier publie, dans les Annales de VUni- versité de Grenoble^ une note qui montre Branchiura vivant dans un milieu totalement différent de celui où il avait été trouvé jusqu'alors. Cet auteur l'observe, en abondance, durant les années 1906, 1907 et 1908, à Tournon (Ardèche), au bord de délaissés du Rhône, des lônes en dialecte local, à la lône Feray entre autres. En présence de ces nouvelles conditions d'habitat d'une part, devant l'abondance des individus et leur grande taille de l'autre, Léon Perrier se demande si l'on se trouve en présence d'un cas d'introduction accidentelle, suivi d'une acclimatation qui paraît complète, ou bien si l'espèce est autochtone et si le milieu où elle avait été trouvée d'abord ne serait pas plutôt artificiel. L'auteur écarte, en raison de circonstances particulières, toute possibilité d'introduction par les Victoria regia du Jardin bota- nique de Lyon; toutefois il admet une possibilité d'introduction avec des plantes importées dans quelque jardin privé des bords du Rhône; il conclut d'ailleurs que, même si elle est d'origine étrangère, cette espèce fait actuellement partie intégrante de la faune rhodanienne. En août 1915 je trouve Branchiura Sowerhiji dans une nou- velle localité française, non plus dans le bassin du Rhône, mais dans le canal du Midi à Toulouse. Là, dans l'espace compris entre l'abreuvoir du port Saint-Sauveur et la passerelle de l'allée 5 48 SÉANCE DU 13 JUIN 1916 des Soupirs, sur nue distance d'environ 50 mètres, Brandi iuid Sowerbyi se trouve eu très grande abondance. Il est vaiscni- blable que ce n'est pas le seul endroit où il existe, mais les circonstances ne m'ont pas permis de le rechercher ailleurs dans le canal du Midi. Ces Vers vivent, connue l'indique Léou Peurier, à l'extrême bord, dans les détritus, feuilles et débris divers en décomposi- tion, mais ils paraissent préférer encore les toullVs épaisses de Gonferves envasées; ils y pullulent en compagnies de nombreux Tubiiex et de quelques Lurnbriculus variegalus. Les individus atteignent une taille très supérieure à celle indiquée par Reddard ; Léon Periuer l'avait déjà remarqué pour les Brancliiuid du Rhône; des échantillons hxés par divers procédés ont de 50 à 70 mm. de longueur ; à l'état vivant et rampant au fond d'une cuvette certains atteignent environ 80 et même 100 mm. Très abondants en été, d'août, époque on je les ni trouvés, jusqu'en octobre, ils semblent disparaître en hiver; ils réappa- raissent, peu nombreux, dès fui février 1916, et ils sont de nou- veau très nombreux courant mai. La présence de Branchiura Sowerbyi dans cette nouvelle loca- lité permet de considérer, avec de plus en plus de vraisem- blance, cette espèce comme réellement française. Il peut se faire que, pour des causes qui restent à déterminer, elle soit disséminée en petites colonies sur quelques rares points du territoire et, semble-t-il, dans les régions méridionales. En tout état de cause, c'est là une espèce à rechercher, ahn de pré- ciser quelle est son aire d'extension géographique. BIBLIOGRAPHIE 1892. Bedhard. — A ncw Oligochaete : Branchiura Soicerbyi Bcdd. {Qvarl. J. M 1er. ScL, 1892, p. 325, pi. xix). 1908. MiCHAELSKN. — Ziu" Kcnnluiss der Tubificiden {Arch. Natur- gcscli., 1908, p. 129, pi. m). 1909. Léon Perrier. — Une station rhodanienne de Branchiura Soicerbyi Bedd. {Ann. Univ. Grenoble, 1909, XXI, p. 235 et s.). 1909. MiniiAELSEX. — Die .susswasserfauna Deutscblands (llclt. 13, p. 30, lig. 53). 1910. Beddard. — Oliqocliœla (in : Cambridge Natin^al Ilislury, 11, p. 353, flg. 189 et pp. 378-379). SÉANCE DU 13 JUIN lOlG 49 SUR L'ARRIVÉE DES HIRONDELLES PAR L. PETIT aîné. J'ai riionneur de signaler ici l'arrivée des Iliruiidelles et des Martinets dans les régions où mes correspondants et moi avons pu la contrôler. De grandes variations sont constatées chaque année sous ce rapport. La température a-t-elle seule influé cette année? M. le rommandant Caziot signale leur grand reluid à Nice. Serait-ce l'effet du canon autrichien ? Il n'est pas impos- sible que ces animaux, qui ont la vue très perçante pour pouvoir apercevoir les plus petits Insectes lorsqu'ils sont en plein vol, aient l'ouïe aussi fine que la vue. M. Maria Georges signale l'arrivée des Hirondelles à Par- thenay (Deux-Sèvres) le 22 mars et remarque que tous les petits Becs-Fins sont en retard de dix jours sur les années précédentes et leur nombre très réduit. IjC Rossignol, qui chante habituelle- ment au commencement d'avril, n'a été entendu, que le 18. J'ai fait la môme remarque dans la banlieue de Paris. Notre collègue M. Texier m'avise de la présence des Hiron- delles le 24 mars à Saint- Varent (Deux-Sèvres) et le 9 avril à Luçon (Vendée). M. le D"" Christen, major à Versailles, m'avise de leur arrivée entre le 10 et le 15 avril; M. Marciial indique leur passage le 13 avril à Decize (Nièvre). On indique leur arrivée : le lu avril à Fontainebleau, le 16 dans la banlieue de Paris, le 21 à Nice. Il sera intéressant plus tard de réunir ces observations sur la montée des Hirondelles vers le nord. Les Martinets sont arrivés à Parthenay du 15 au 20 avril, à Paris et dans la banlieue, le 28 avril. M. Roule ajoute qu'il a constaté la présence d'Hirondelles à Cette le 19 avril. 5* 50 SÉANCE DU 13 JUIN 1910 Ouvrages offerts. BuGNiON (E.). — Les pièces buccales de la Blatte {Blatta americana et australasiae {EuJI. Soc. oiiomol. Suisse, XII, p. 383-400, pi. xxv). Choffat (Paul). — Albert-Arthur-Alexandre Girard (Ilist. e Mem. Ac. Sel Lisbôa, XIV, n° 3, IG p.). Delphy. — Déformation remarquable de la bouche chez un Gron- din {TrigJa gunwrdus L.) r. /{. .\c. 5c/., CLXTI, 191G, p. 97). GiRAiu) (Alberlo-A.). — A lagoa de Obidos, publicaçào postuma [Corn. Scrv. geoloyico de Portufial, XI, 1915, 6 p., 1 carte). Ouvrages offerts par M. R. Blanchard. Brongniart (Charles). — Tableaux d'histoire naturelle, zoologie (3« éd.) (Paris, 1888, in-4«). Deniker (J.) et B. BouLAiir. — Sui^ divers points de l'anatomie de rOrang-Outang (C. 11. Ac. Sci., IG Jnill. 1894). EsTERi.Y (Calvin-0.). — Fourth laxononiic report on the Copepod of the San Diego région (f/n/r. CaUforma public, zool., XI, 1913, p. 181- 196, pi. x-xii). Gallardo (Angel). — El Delfin Lagenurliynchus Fitzroyi (Water- house) Flower, cajiturado en niar del Plata (.1/). Mus. Buenos Aires, XXlll, p. 391-398). GiARD (A.) et .T. BoNNiER. — Sur deux types nouveaux de ( Iio- nioslomalklœ des eûtes de France; Spliœrouella microcephala G. et B. et Salenskia tuberosa G. et B. (C. R. Ac. Sni., 25 sept. 1893). Hansen (H.-J.). — On some californian Schizopoda (Univ. Calilomia public, zool, XI, 1913, p. 173-180, pi. ix). Hes.s (C). — Untersuchungen uber den Lichisinn mariner Wiir- rner und Krebse (.4rc/i. ges. Phijs., GLV, 1914, p. 421-435). .Tentink (F. -A.). — Catalogue ostéologiqne des Mammifères (Musée d'histoire naturelle des Pays-Bas, IX, 1887, 460 p., 12 pi.). Michael (EUis, L.). • — Classification and vertical distribution of the Chaelognaia of the San Diego région, including redescriptions of some doubtful species of the group (Univ. Calilomia public, zool., VIll, 1911, p. 21-186, pi. i-vni). In. — Sagilla californica n. sp., from the San Diego région, inclu- ding remarks on its variation and distribution [Ibid., XI, 1913, p. 89- 126, pi. II). Pelseneer (Paul). — Becherches sur rembrvologie des Gastéro- podes [Mém. Ac. Sci. Belgique, in-4° (2), III, 1911, 167 p., 22 pi.). Beports of the Behring Sea Commission and report of the British commissioners of june 21, 1892 (241 p.). Beports of the Council .and auditors of the zoological Society of London for the year 1915 (29 p.). Saint-Loup (Bémy). — Sur la crâniologique sériale dans le genre Lepus (C. R. Ac. Sci., 6 nov. 1893). Vuillemin (Paul) et Emile Legrain. — Symbiose de YHeterodcra radicicola avec les plantes cultivées au Sahara {C. R. Ac. Sci., 5 mars 1894). Séance du II /idUct 1016. PKl':siL)ENCE DE M. TllOUESSART, ANCIEN PRÉSIDENT M. Delorme annonce qu'après être resté au front comme officier d'administration d'une ambulance du 3 août 1914 à mai 1916, il a été affecté comme officier d'administration à l'hôpital 54, à Orléans (centre urologique de la V* région). M. Robert Dollfus, qui ne peut faire qu'une brève apparition à la séance, annonce qu'il est passé au 2" bataillon du (^Y terri- torial, secteur 139. M. Neveu-Lemaire est actuellement médecin major à l'hôpital de Rosendaël (Nord). Le secrétaire général signale la conférence faite par notre collègue M. Edouard Blanc à la Société de géographie le 9 juin dernier sur « la Russie et ses ressources militaires », dont un résumé a paru dans le Journal officiel du 18 juin dernier. Le Comité du livre, 101, rue du Bac, adresse ses statuts et une circulaire annonçant le Congrès national du livre le 2 octobre prochain et sollicitant la Société à se faire inscrire comme membre protecteur. {Renvoyé au Conseil.) Ouvrages offerts. Rrasu. (L.). — Notes sur une cùlîcctinn d'Oiseaux de la Nouvelle- Calédonie et de T.ifou. Distinction de quelques formes locales [Eev. franc, ornith., VII, 1916, p. 193-:20i et 219-22:|). Hall (Maurice-C). — Nomatode parasites of Mauimals of tlie orders Rod'-ntia Lafiotnorpha and Hyracoidea {Proc. U. S. Mus., L. p. 1-258, pi. I). Janet (C). — Constitution métamérique de l'Insecte {Bidl. Soc. eiitom. suisse, XII, p. 354-367, pi. xxiii). OsoRio (Balthazar). — Uma propriedade singular de uma Bactéria luminosa {Arq. Univ. Lisboa, II, p. T-T-TG, pi. i-ii). Id. — Peixes d'agua doce da G inné portugueza {Mcm. Mus. Boc- caf/e. 1915, p. 95-107, 3 pL). PiCQUÉ (Robert). — Du traitement immédiat des plaies articulaires dans une ambulance de l'avant {Bidl. et mém. .Soc. chirurgie, Paris, 12 avril 1916, 27 p.). Recueil du fonds Bonaparte. Publication annuelle, I. 1915 (Paris, Gauthier- Villars, 1916, 83 p.). SÉANCE DU 11 JlILLET 191 G LA CHASSE ET LA GUERRE PAR L. PETIT aîné. La chasse, qui est interdite depuis deux années (la guerre en est la seule cause), a permis de se reproduire assez tranquille- ment à une grande quantité de gibier. Mammifères et Oiseaux, les uns utiles, la plupart malfaisants. Le tout n'est qu'habitude, dit-on; le fait est que dans beaucoup d'endroits le canon n'empêche nullement la gent ailée de se reproduire : le Corbeau, si malin et si peureux, fréquente les champs de bataille, se doutant bien que les coups de fusil ne sont pas pour lui; les Sansonnets, les Moineaux, se rencontrent par bandes et s'abattent soir et matin dans les vergers en détrui- sant tous les fruits. Cette année exceptionnelle nous a apporté, en plus de ce fléau d'un nouveau genre, des milliers de Hanne- tons, qui ont ravagé toutes les pousses et fleurs des arbres fruitiers, et les chenilles qui ont été très nombreuses cette année, et que chaque habitant des campagnes a dû détruire par des moyens différents. D'après certains renseignements et d'après mes observations personnelles, le gibier de chasse abonde. Comme les disciples de saint Hubert seraient heureux si cette terrible guerre finissait en septembre, comme on le prédit. Quelle hécatombe de gibier de toute sorte on pourrait faire ! A ce moment il ne faudrait pas seulement songer à la chasse productive pour l'art culinaire, mais encore aux moyens à em- ployer pour la destruction des sujets nuisibles, tels que certains Rapaces qui, avec une audace inouïe, viennent jusque dans les habitations chercher les Poussins, les Pies-grièches, qui détruisent bon nombre de nids de nos meilleurs insectivores. La législation de la chasse demande d'ores et déjà h être étudiée, car il faudra, à ce moment, permettre la destruction des animaux de rapine dans bon nombre de départements. Combien de fois, et dans combien d'endroits de la grande banlieue parisienne, aurais-je été à même de tuer Renards, Blaireaux, Hermines, Belettes, Ecureuils, Oiseaux de proie, etc., mais... pas d'autorisation spéciale. Et c'est ainsi qu'on laisse se reproduire les animaux nuisibles dont il sera difficile de se débarrasser plus tard. SÉANCE UU 11 .11 ILl.ET 1U16 53 La présente note n'est que le résumé de mes observations per- sonnelles ; elle a pour but d'attirer l'attention des pouvoirs publics, dans l'espèce le ministère de l'Agriculture, sur la régle- mentation des chasses prochaines. M. Racaud. — Malgré la multiplication des Oiseaux, il est à renrirquor que le nombre des Insedcs n'a nullement diminué dans la plupart des régions. NOTE SUR L'HELIX ERICETORUM GEOFFROY PAR le commandant CAZIOT. Presque tous les malacologistes. même les pins récents, indiquent Mûller comme l'auteur de V Hélix ericetorum. L'espèce décrite par ï'auteur danois doit se rapporter à une forme du groupe de VHelix cespitum Drap, et non à l'Hélix en question qui avait été décrit et figuré par Biard sept ans avant la publication du « Vermium terrestrium et fluviatilium bis- toria » (2= volume, en 1773 et 1774, p. 33). Si l'on se reporte à son texte on lit la description suivante : « Diam. 11 lin. Cochlea terrestris, depressa et umbilicata; umhilico satis cons- picua, candida, transversim striata, unica fascia puUa ad ipsum marginem primi orhis distincto. B. fasciis quatuor, diam. 7 ///(. C. fasciis tribus, diam. 5 lin. D. fasciis novem, diam. 4 \ lin. Anfractus duo in umhilico conspicuo. In Italia. » Description que l'on peut traduire ainsi qu'il suit : c< Coquille terrestre déprimée et ombiliquée, l'ombilic assez visible : blanche ; striée transversalement : une- petite bande unique et distincte au bord même des premiers tours. Diamètre 24 mm. 81. Var. B. Quatre bandes, diam. 15 mm. 79. Var. C. Trois bandes, diam. 11 mm. 27. Var. D. Neuf bandes, diam. 9 mm. \. En Italie. » 54 SÉANCE DU 11 JU1L1,ET lUlG D'après cette diagnose et la ])r(»v('iiaiice, il est indéniable (jvic MuiJ.ER a décrit, sous le vocable û'cricetorum, une espèce du groupe de YHeli.c cespitum Draparnaud, car il dit que l'ombilic est assez apparent et que la coquille est striée transversalement, ce qui n'a jamais lieu chez Vej'icetorum qui, par surcroît, ne vit pas en Italie, ni dans les Alpes-AIaritimes, quoique je l'aie trouvé fossile dans les dépôts quaternaires des environs de Nice. Il résulte de ces constatations que le type italien. (}ue tous les auteurs ont pris pour Vllelix ericetorum, n'a pas encore reçu de nom scientifique. L'auteur danois n'a jamais connu, probablement, le grand ruban ou ruban plat de Geoffroy, ainsi décrit par cet auteur dans son « Traité sommaire des Coquilles terrestres et fluviatiles des environs de Paris » (1767, N° XIII, p. i7). « CocJilea testa alba, supra plana, subtus sinu amplo perfo- rata, spiris quinque. [ascis lerruginea. » « Coquille blanche, plane en dessus, perforée en dessous par un sinus ample; cinq tours de spire; une bande brune. » Lister, en 1681, décrivit aussi le grand ruban dans son Appen- dice à l'histoire animale anglaise. Le grand ruban a été très bien décrit et représenté par Brard en 1815 dans son « Histoire des Coquilles terr. et fluv. qui vivent aux environs de Paris », p. 45, pi. xi, fig. 8. Ce même type, qui se trouve aussi en Angleterre, avait et'"* déjà décrit scientifiquement sous le nom d'ericetorum par Mon- TAGu en 1803, dans son « Testacea Britannica », p. 437, pi. xxiv, fig. 2. ]j Hélix ericetorum de Geoffroy a aussi été décrit avec détails et figuré, pi. UT, fig. 9-10, p. 226-229, par le D"" Jousseamme dans le Bulletin de la Société zoologique de France, en 1878. On doit donc prendre ])onr type de VHelix ericetorum la coquille des environs de Paris avec la synonymie suivante : Cochlea ericetorum Lister. 1681 (Append. ad hist. anim. Anglicae, p. 126, pi. II, fig. 13, 1681). Hélix ericetorum Geoffroy, 1767 (Traité sommaire des Coquilles terr. et fluv. des environs de Paris, p. 47). Hélix ericetorum Montagu, 1803 (Tost. Brit.. p. 437, pi. xxiv, fig. 2). Hélix ericetorum Brard. 1815 (Hist., Coq. terr. et fluv. qui vivent aux environs de Paris, p. 45. pi. xi. fig. 8). Hélix ericetorum Jousseaume, 1878 (Bull. Soc. zool. France, p. 226, 229, pi. III, fig. 9-10). SÉANCE DU 11 JUILLET 1916 5 DO Ainsi que jo l'ai déjà proposé en 1906 dans mon a Catalogne des Mollusques terrestres et lluviatiles du département de FYonne » {Bull. Soc. des Sciences historiques et naturelles, 2" semestre 1906), je donne le nom de pseadoericetorurn à la forme italienne de Mûller : forme du groupe de Vllelix ces- pitum qui avait été envoyée à Muller par son correspondant Fernand Bassi, de Florence. J'ajouterai, pour appuyer mon étude, que ma manière d'ap- précier la description de Muller est conilrmée par Moquin- Tandon lui-même qui, dans son « Histoire des Mollusques de France » (II, p. 257), a fait observer que VHelix cespilum de Draparnaui) diffère très peu de VUcli.r ericetormn de Muller : à l'exemple de ce dernier auteur el de Fitzinuer, ajoute-t-il, il vaudrait peut-(Mre mieux les réunir en faisant remarquer que Muller regarde comme type le cespitum, et le second, au con- Iraire. Vericetoiunt: je ferai remarquer, en oulre. que Michaud, dans ses Compléments à Draparxaud, indique que VHelix eri- cetoriun habite la Haute-Autriche, le Frioul vénitien, les Alpes et Grasse, où elle est assez rare et d'où elle lui a été commu- niquée par Reull\, d'Avignon. Ullelix ericetorum n'existe pas à Crasse, comme je l'ai indiqué dans le cours de cet article; seul VHelix ccspituni s'y trouve communément. Tous ces articles viennent à l'appui de ma thèse. SUR L'IDENTITÉ DES HELIX SIMPLICULA MORELET ET ANNAI PALADILHE PAR le commandant CAZIOT. Dans la Feuille des jeunes naturalistes, n° 503, du l^"" no- vembre 1912, j'ai publié une note sur la section Caracollina du genre Hélix, portant indication, dans le groupe de VHelix Rangi Deshayes, de VHelix annal Paladilhe, curieuse espèce qui a des caractères communs avec VHelix lenticvla Férussac et avec . VHelix rotundata Millier. Après avoir pris connaissance de mon travail. M. Ponsonby, le distingué malacologiste anglais, m'a assuré que VHelix de 56 SÉANCE DU 1 I JUILLET 1916 Paladilhe faisait réellement double emploi avec VHelix simpli- cula Morelet qui a été décrit en 1845, dans ses Mollusques du Portugal, p. 94, tandis que VHelix annai ne date que de 1875 (Gatalog. Coq. du Maroc, Rev. et Mng. Zool.^ p. 82, pi. vi, fig. 13-18). Il y a longtemps, m'assura M. Ponsonby, que je soupçonnais l'identité de ces deux espèces ; j'en tus convaincu lorsque le Musée d'histoire naturelle de Londres devint acquéreur de la plupart des types de la collection Morelet, et que je pus les comparer. J'en étais d'ailleurs presque certain après avoir pris connaissance des descriptions qui en avaient été données. L'Hélix simplicula provient, on le sait, du Portugal, Il a été recueilli par M. Ponsonby, à Tanger et à Algésiras, en Espagne; VHelix annai doit donc passer en synonymie de cet Hélix. Je dois reconnaître que cette identité a été reconnue en avril 1915 par M. Hesse, le malacologiste allemand qui habitait Venise {Nachrichtsblatt der DeiUs. Malak. Gesell, p. 53), mais comme cette indication peut ne pas être connue en France, je crois utile de la signaler : «... il est plus utile, a dit M. Jeffreys, » de réunir deux espèces qui ne méritent pas d'être séparées, )) que d'en décrire une nouvelle ». La section Helicodonta.^ dans laquelle M. Hesse place VHelix simplicula, ne peut être maintenue, car, si on se reporte à l'auteur, I^'érussac, qui l'a établie en 1822 (Table Syst., p. 37), on constate qu'il a fait, sous ce nom, un tel amalgame de formes différentes, qu'il est impossible de conserver cette appellation. Imp. Oberthiu-, Rennes-Paris (2489-16). Séance du 24 octobre 1916. PRÉSIDENCE DE MM. CAULLERY, ANCIEN PRÉSIDENT, ET CHEVREUX, VICE-PRÉSIDENT. MM. JouBiN, Petit aîné et Roule s'excusent de leur absence. M. le président souhaite la bienvenue à M"''' Billiard, à M. BiLLiARD, actuellenrient en permission, et à M. Robert DoLLFLS, aussi en permission. M. Y. Okura, éditeur à Tokio, demande à la Société renvoi de ses Mémoires pour sa huitième exposition annuelle de pério- diques étrangers. [Renvoijé au Conseil.) MM. les secrétaires perpétuels de TAcadémie des sciences annoncent qu'ils entreprennent un inventaire général des pério- diques .scientifiques existant actuellement dans les bibliothèques de Paris et sollicitent l'adhésion de la Société. {Renvoyé au Conseil.) Le Comité franco-britannique, association dont le but est de rendre plus intimes encore, dans les domaines de la pensée et de l'action, les rapports entre la France et la Grande-Bretagne, et dont le siège est 44, rue de Rennes, adresse ses statuts et des circulaires. M. C. A\'. Stiles annonce que la Commission internationale de nomenclature scientifique examine les cas suivants : opinion 11° 70 : cas de LibeUula americana L., 1758, vs. Libellula amcri- cana Drury, 1773. — 71. Interprétation de l'expression : espèce type dans le Synopsis de Westwood (1840). — 72. Formules zoo- logiques de Herrera. — 73. Cinq noms génériques de Grinoides, vingt-deux de Crustacés, huit d'Acariens, pour la liste officielle de noms génériques. Les personnes qui auraient des remarques à faire sur ces différents sujets sont invitées à les faire connaître au secrétaire général de la Commission. . AL P. DE Beauchamp écrit que, son bataillon ayant été dissous, il a obtenu, sur sa demande, d'être affecté à une ambulance alpine, afin de ne pas quitter le front. 11 est actuellement à Tani- bulance alpine 2/65, secteur 97. M. E. Perroncito annonce que M. Aldo Perroncito, actuel- lement médecin-major attaché à la direction du service de santé de la V^ armée italienne, a reçu les insignes d'officier de Tlns- truction publique. 6 58 SÉANCE DU 24 OCTOIÎRE 1910 i\l. le président adresse de vives iélicilaliuus à Al. Pellegrix, promu médecin-major de 2" classe. Notre collègue reste adjoint en cette qualité à la direction du S(?rvice de santé de la 5" région, 48, rue du Colombier, à Orléans. M. BiLLiARD e,st attaché au laboratoire bactériologique H. 0. E. 37/2, secteur 200. M. Chatton est au laboratoire bactériologique, à Gabès (Tu- nisie). Al. JoussEAUME adresse un mémoire intitulé : « Réflexions sur le choléra, annoncé par la disparition des Oiseaux, d'après X. Raspail ». {Renvoyé à la Commission de publication.) M. Gaullery donne communication d'une carte à lui adressée par M. Paolo Della Valle, actuellement « Capitano medico, 15^ reggim. fanteria, zona di guerra, Albania », ainsi conçue : « Nel secondo anniversario dell' inizio della lotta per la libertà del mondo dalla sopraflazione tedesca, invio a Lei, corne rap- presentante della scienza francese, augurio di fulgida comune vittoria dai campi di battaglia d'Orienté (1) ». M. le président exprime les vifs regrets de la Société au sujet de la mort de M. Fischer, décédé le 10 juillet dernier, à 50 ans, et de la mort au champ d'honneur de MAI. Stique et Emile Regnard. « AI. Gaullery, sur l'invitation des personnes présentes, donne quelques indications sur son voyage aux Etats-Unis. Il tient en premier lieu à dire combien il a rencontré un accueil chaleureux et hospitalier de la part de nos collègues américains. L'hospitalité est dans les mœurs américaines, — elle était par- ticulièrement cordiale, cette année, s'adr&ssant à un Français. On doit bien savoir en France qu'abstraction faite de certains élé- ments tels que les Germano- Américains et les Irlandais, l'opinion est en immense majorité favorable à la cause des Alliés et spé- cialement à la France. Il n'y a aucune réticence dans l'admiration éprouvée pour la France et elle s'exprime partout et dans tous, les milieux, surtout dans les milieux cultivés, et les Universités, celles de l'Est plus particulièrement. Gela se manifeste d'ailleurs dans un ardent mouvement de charité toujours renouvelé et dans le fait qu'un nombre notable des étudiants des Universités (1) « A l'ocasion du second anniversaire du début de la lutte pour la libération du monde de la suprématie allemande, je vous envoie, comme représentant de la science française, mes souhaits de victoire commune, des champs de bataille d'Orient. » SÉANCE DU 2i OCTOIJRE JOiO 59 sont venus offrir leurs services à noire pays. Cet été il n"y avait pa.s moins, m'a-t-on dit, de 300 élèves de l'Université Harvard au front français, comme ambulanciers et aussi comme combat- tants. Tout le monde connaît les exploits de l'escadrille d'avia- tion américaine. Plusieurs de ces jeunes gens sont morls pour la France. Les liens entre la France et l'élite américaine sont certainement resserrés par cette guerre et bien des. préjugés à l'égard de notre pays sont dissipés. La bataille de Verdun a été suivie là-bas avec une véritable anxiété et notre résistance a provoqué une admiration dont j'ai eu journellement le témoi- gnage. Gomme professeur et comme naturaliste je n'ai pas trouvé moins d'intérêt à mon séjour aux Etats-Unis. Enseignant pen- dant tout un semestre à l'Université Harvard, incorporé complè- tement ù la vie universitaire, j'ai pu voir vraiment comment fonctionnent ces grandes institutions, complètement libres, et analyser la puissance de leurs attaches à la Société. Des voyages m'ont permis de visiter en passant plusieurs des principales Uni- versités de l'Est, celles de Baltimore fJohn's Hopkins), de Phila- delphie (Pennsylvania), de New-York (Columbia), de Princeton, de New-Haven (Yale), et à l'Ouest celles de Chicago {où j'ai eu l'honneur de faire une conférence sur Lamarck) et de Californie (Berkeley). Les laboratoires, les bibliothèques, les musées ont bien souvent provoqué mon admiration et un peu mon envie. Les laboratoires de zoologie de Princeton, de Philadelphie et de Yale sont parmi les mieux outillés qu'on puisse visiter. Que dire de la Widener Library, la bibliothèque de Harvard, avec son million de volumes dans les divers départements de l'Université ? Elle perpétue la mémoire de Harry Elkins AVjdener, jeune gradué bibliophile de Harvard, mort en avril 1912, à bord du Titanic, et elle a pu être inaugurée en juin 1915. Non seulement les Universités américaines reçoivent des donations énormes, mais on est impressionné par la rapidité d'exécution des projets qu'elles entreprennent de réaliser. Quant aux musées, sans parler de celui de Harvard porté à une très grande richesse par l'activité successive de Louis et d'Alexandre Agassiz, ni du National Muséum de Washington, que dire de l' American Muséum of Natural History, à New- York ? Malgré qu'il soit de fondation récente, il est incontestablement le premier de ceux que j'ai eu l'occasion de visiter en Europe ou en Amérique pour la beauté et la clarté éducative des collections exposées. On y sent réalisée pleinement la conception moderne du double rôle d'un grand 60 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1916 musée : instrument d'éducation populaire dans ses salles d'expo- sition et instrument de recherches scientifiques dans ses collec- tions proprement dites. La paléontologie des Vertébrés, les groupes biologiques montrant les animaux des divers embran- chements dans leur milieu, Tadmirable codlection d'arbres des Etats-Unis font une impression ineffaçable. J'ai visité aussi avec un très grand intérêt le Bureau d'ento- mologie de Washington, sous l'aimable conduite de M. L.-O. Howard et en ai admiré l'organisation parfaite, les stations biologiques de Wood's Hole, de Cold Spring Harbor, de .San Diego et des Bermudes où j'ai été partout parfaitement accueilli. Je conserve un souvenir particulièrement vivant des cinq jours que j'ai passés aux Bermudes, où j'ai pu faire la marée sur le récif de coraux et voir à terre une nature subtropicale très inté- ressante. Mon voyage à travers le continent m'a laissé comme naturaliste des impressions non moins vives. Le Saint-Laurent et les grands lacs, les immenses plaines du Aliddle West, les déserts du Nouveau-Mexique et de l'Arizona, le Grand Canyon, la Californie, la Sierra Nevada avec la vallée de Yosemite et les forêts de Séquoias, le Parc du Yellowstone avec les geysers, m'ont amplement dédommagé des longues heures du voyage. L'Amérique est d'un puissant intérêt pour n'importe quel touriste, mais cet intérêt est bien des fois multiplié pour le natu- raliste, à la fois dans les villes et dans la nature. » M. Trouessart présente au microscope les organes des Sar- coptides plumicoles qu'il décrit dans la communication sui- vante. Ouvrages offerts. Dove Marine Laboratory, Cullercoats, Northumberland. Report ior tlie year ending june 1916 (Newcastle, 1906, 53 p.). Mary (Albert et Alexandre). — Principes de plasmogénie (iMexico^ departamento de imprenta de la secretaria de Fomento, 1916, 178 p.). SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1916 61 LES SARCOPTIDES CONSERVENT DES TRACES DE TRACHÉES ATROPHIÉES PAR E. TROUESSART. Les traités de zoologie divisent (d'après Kramer, 1877) la sous-classe des Acariens en deux groupes, suivant qu'ils ont des trachées ou en sont privés : les Tracheata et les Alracheata. Dans le prernier on place les Trombididés, les Bdellidés, les Gamasidés, les Ixodidés et les Oribatidés ; le second comprend les Hydrachnidés, les Halacaridés, les Sarcoptidés, les Demodi- cidés et les Phytoptidés. Cependant, chez certains types du premier groupe, les Oriba- tidés, par exemple, Michael n'a pu découvrir que des trachées rudimentaires {Nothrus), ou nulles {HopJophora). D'autre part, chez les type.s aquatiques du second groupe {Asiigmata), c'est-à-dire les Hydrachnidés et les Halacaridés, H. LoHMANN (1) a vu et décrit des « restes de l'appareil trachéen » qu'il désigne sous le nom de <( Stigmenfôrmige Organe », et qlii sont situés à la base du rostre, entre la 1''" et la 2^ paire de pattes. De son côté, P. Mégnin a soutenu toute sa vie que les Sarcop- tidés possédaient, sinon des trachées, tout au moins des stig- mates plus ou moins apparents. Dans une de ses principales communications à l'Institut, il s'exprime ainsi : « ... Chez certains Acariens psoriques... (Sarcoptidés), nous » avons signalé des stigmates, entre autres chez les Chorioptes, » oi^i ils sont situés à la base de la première paire de pattes, » comme chez certains jeunes Trombidiés. En cherchant au » même endroit chez les Glyciphages, nous avons aussi trouvé » des stigmates qui se présentent sous forme d'une fente » allongée, bordée de lèvres épaisses et protégée par un poil )) plumeux (2). » Malheureusement, cette description est très vague, et la figure que MÉGNiN a donnée, dans son ouvrage sur les Parasites, des stigmates du Chorioptes equi (3), est très peu exacte, comme j'ai (1) n LoHMANN. Die Unlerfamilie der Haiacaridx [Zool. Jahrbûch , IV, 1889, p. 290, pi. I, fig. 9 et 10; p. 20 du tirage à part). (2) P. MÉGNIN. Nouvelles études anatomiques et physiologiques sur les Glyci- phages (C. R. Ac. Sci., cm (188t)), p. la-iô). (3) ID. Les Parasites et les maladies parasitaires, 18S0, p. 231 et Atlas, pi. xxt, fig. 2 et 7. 62 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1916 pu iircii iissurer de visu, et c'est probablement ce qui a empêché jusqu'ici les zoologistes d'accorder confiance à l'assertion de cet auteur. Il est surprenant que Mégnin n'ait pas recherché ce même organe chez les Sarcbptides plumicoles, dont il a décrit plusieurs espèces, et chez lesquels il est beaucoup plus visible. Quant aux Glyciphages, Michael affirme qu'il n'a rien vu de semblable chez ceux qu'il a étudiés (i). J'ai eu la bonne fortune d'être le premier à décrire, il y a quelques années, une espèce nouvelle de Sarcoptides plumicoles qui est, vraisemblablement, le géant de cette famille, car le raàle mesure 1 mm. 20 de longueur totale. C'est Megninia {Hemialges) magjiiftca (2), type aujourd'hui du genre Ilypernlges. Ce bel Acarien vit sur Lophorina superba et Mehmorhectes nigrescens, Oiseaux de la Nouvelle-Guinée, et j'ai pu, récemment, m"en pro- curer un bon nombre d'exemplaires sur la seconde de ces deux espèces. Chez tous les Sarcoptides que j'ai pu examiner, les stigmates se voient, à la région dorsale, dans l'aire plus ou moins étroite de tégument plissé et flexible qui sépare la base de la première patte du rostre et de la plaque de l'épistome ; un anneau ellip- tique de chitine dure et colorée circonscrit l'orifice stigmatique, et fréquemment (mais non constamment) une bande de chitine semblable relie le bord interne de l'anneau au bord antérieur de la plaque de l'épistome. C'est la disposition que l'on observe chez la femelle de VHijperalges qui est (comme chez tous les Analgesés) plus petite, plus grêle et plus délicate que le mâle. Chez celui-ci, le péritrème qui soutient l'orifice stigmatique est plus volumineux et plus compliqué. La bande de chitine qui relie le stigmate à la plaque de l'épistome est beaucoup plus large, en forme de triangle allongé dont la base s'appuie sur cette plaque et dont le sommet, rétréci, se recourbe en dessous, for- mant une boucle qui entoure l'orifice stigmatique, pour se ter- miner, en dehors, par une bande étroite, portant à son extrémité un poil grêle et court. Il en résulte que cet oritice est placé obli- quement ou perpendiculairement par rapport aux téguments, et que la .saillie formée par la boucle semble avoir pour effet de I^rotéger et de maintenir béant cet orifice. La femelle présente bien aussi la bande étroite, terminée par un poil, sur le bord externe du péritrème stigmatique, — mais (1) A. D. Michael. Britlsh Tyroglyphidae (Ray Society, 1891, p. 117-118). (2) E. TRotîESSART. Bull. Soc. Entoïii. France. 2'i juillet 1895, p. cccxii; et pour le genre, Bull. Soc. Zool. France, 1916, XL, p. 210. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1916 63 sans la saillie formée par la boucle, de telle sorte que Torgane est aplati sur les téguments. Chez les autres espèces, de plus petite taille, du même groupe, cette dernière disposition est de beaucoup la plus fréquente, même chez les mâles. 9 FiG. — stigmates et péritrèmes de VHyperalties muyn'ficw. — 1. mâle, 2. femelle, a dans les deux figures (grossis) ; — a' stigmate, h péritrènie (plus fortement grossis), dans les deux figures; c, plaque de l'épistome ; d, rostre. — (La forme que l'on voit ici chez la femelle est celle qui existe dans les deux sexes chez les Analges). (Dessin à la chambre claire de M. Millot). 64 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1916 Nulle part, même ,siir Chorioptes equi je n'ai pu voir la « petite cavité en ampoule sphériquc » que Mégnin décrit et ligure {loco citato, p. 231 et pi. x\i, fig. 2 et 7). La lumière du stigmate, très peu visible, se présente (assez rarement) comme une simple fente en boutonnière au centre de l'anneau ellip- tique, qui semble collé contre les parties sous-jacentes. Bien entendu, chez VHypendges mâle, cette fente est complètement cachée par la saillie de la boucle que nous avons décrite ci- dessus. La forme que je décris ici (chez la femelle) se retrouve, avec de légères variantes, chez fous les Analgesés, type d'où semblent dérivés les Sarcoptides psoriques. Chez les Proctophyllodés, notamment chez AUoptes phaetonlis\ dont le mâle approche, pour la taille, de l'IhjperaJges magmlicus, rorgane se réduit à un très large anneau elliptique, Ijien distinct déjà chez la larve et la nymphe, en arrière de la l''^ paire de pattes. — Chez les Ptéro- lichés, ce péritrème a la même forme et la même .situation, mais repoussé par la plaque de l'épistome qui est ici beaucoup plus large, il est plus petit, ou même n'est plus visible chez beaucoup d'espèces. En résumé, la présence d'un péritrème stigmatique chez les Sarcoptides (comme chez les Halacarides), nous permet d'af- lirmer que les ancêtres de ces Acariens (tout au moins les formes de grande taille actuellement disparues), ont possédé des tra- chées comme les Trondjididés et les Ixodidés. De ces organes respiratoires ils n'ont gardé que les phanères dermiques. Les (exemples de cette évoliilicii régressive, laissant des traces évi- dentes, ne sont pas rares dans (oïdes les classes du Règne Animal. De p'us, j'eslime que la division primaire des Acariens en Tracheata et Alracheata est basée sur un mauvais caractère et doit être abandonnée, d'autant plus qu'il est prouvé que dans une même famille (exemple : les Oribatidés), il y a des types pourvus de trachées et d'autres qui en sont i)rivés. SÉANCE DU 2'i OCTOBRE 191G 05 NOTE SUR LES CAMPYLjïJA DE LA SARDAIGNE ET DES ILES DE GAPRAIA, DE PIANOSA ET DE CORSE PAR le Commandant CAZIOT. Le D"" llAGE-NMiLLEH. daiis sa Malacologie de la Corse et de la Sardaigne en 18(3(5 a présenté l'iiislorique des recherches faites au ,sujet des Campijl.Ta dans les deux îles en question : c'est I'avhaudeau. le premier (jui. en 1826, décrivit sommairement et (igura l'espèce qn"il baptisa Raspaili dans son Catalogue des- criptif et méthodique des Mollusques de Corse, p. 102. Plus tard, en iS'iS, Reqi ien trouva de nouvelles espèces, mais uiéconnut leur valeur et les amalgama sous le même nom propre, Raspaili (qu'il écrivit d'ailleurs avec deux /) dans ses Coquilles de Corse, p. A'i. Moquin-Taxdox, à qui Requiex envoyait ses récoltes, ne comprit pas l'importance du groupe et, ainsi que Blauner et Shuttleworth, n'ajouta rien aux notions établies. Aucun d'eux ne signala de Campylxa en Sardaigne ; seul Cantraine, en 18'iO, dans sa Malacologie méditerranéenne, p. 107, mentionna la pré- sence de VHelix qu'il croyait Raspaili, en Sardaigne, établissant ainsi, le premier, le véritable domaine géographique du groupe. Ce n'est qu'en 1847, dit le D'' Hagexmûller, (j-ue (^ommença à apparaître, nettement l'ornuilée, l'idée d'un groupe Raspailien comprenant plusieurs fdriucs parentes entre elles et possédant des relations d'à peu i)rès égale valeur avec le grand groupe des Campijlspa d'Europe, dans lequel le D'' Kobelt a détaché son groupe TacheocampijUva (190'i. Iconog., XI, p. 72) (1). C. PoLLONERA (2), en décrivant sa Canipijlœa tacheoidcs de l'Ile de Capraia, a fait, au sujet de ce groupement, des réflexions fort intéressantes, que je traduis littéralement : « J'avoue, dit-il, que j'ai été frappé et très perplexe lorsque j'ai lu, dans l'Iconographie de Koibelt, en lyO'i, la déclaration suivante : Le groupe des Taclieocampylœa L. Pfeiffer ne se rattache pas (1) Voir : Caziot. Les différentes classifications adoptées pour les Campylées dans le genre Hélix {Feuille natural., n» 490, 1er août 1911). (2) C. POLLONERA, 1909, Mus. di Zool. délia R. Univ. di Torino, n^ 608, XXIV, p. 17. pi. I, fig. 12. 6() SÉANCE DU 2'i OCTOBRE 1916 ;iiix ('(iiiiinjlœa ; il est, au contraire, très étroitement Jié aux Pentalcenki. Certes, les espèces sardes, que la marquise Paulucci a fait connaître (1), s'éloignent notablement, même par les caractères de la coquille, des autres groupes de Carapijlœa. mais par Tin- termédiaire du Campylœa venaccnsis G. Poil, et Brocardiaua Dufailly, ils se lient avec le Raspaili Payraudeau. Si, du Ras- ixiili on passe ensuite, au moyen des espèces semi-ombiliquées, à celles nettement ombiliquées iC. Bevelieri Debeaux) et à ceux hispides (C. Des champ siana Hagenmûller), on se trouve en pré- sence de formes ayant tous les caractères extérieurs des plus parfaits Campylœa. La ressemblance absolue de ces dernières formes avec les vrais Campijhva me rendait rebelle à accepter cette séparation, KoBELT n'indiquant pas d'ailleurs les données anatomiques qui lui avaient été procurées. J'avais déjà observé, dans le Campylœa Raspaili, à Bastia, que les prostates vaginales étaient formées de Unes vésicules disposées en deux toupets, inégaux en nombre (2 d'un côté et 3 de l'autre, ou bien 3 contre 4), tandis que dans les autres groupes de Campylœa ces vésicules sojit plus grosses et sont en outre symétriques. Dans les groupes des Campylœa zomila Studer et cingulala Studer les vésicules sont au nombre de deux seulement (une par côté) et elles sont simples, tandis que dans le groupe de Campylœa planospira Lk. elles sont au nombre de deux, mais subdivisées ctiacune en deux bras. . Cette diiïérence dans les vésicules muqueuses des Tacheocam- pylœa, comme l'absence d'ombilic, dans la plus grande partie de ceux-ci, indiquent, pour moi, la tendance qu'a ce groupe à se rapprocher du genre Iberus Montfort, mais il ne semble pas que cela nécessite une séparation et encore moins son éloigne- ment du genre Campylœa, d'autant plus que, môme dans le genre Iberus dans le sens large, les vésicules muqueuses sont tantôt fines, tantôt grosses, tantôt symétriques, tantôt asymé- triques. M. Hesse (in Kobelt, Iconog., XTV, 1907-1908) a entrepris une étude anatomique très soignée des différents groupes de Penta- tœnia, en présentant de très belles figures et des descriptions détaillées de l'anatoune des Tache ocampylœ Raspaili et Brocar- diaua. (1) M. PAULUCCI, 1882, Faune teiT. et Huv. de l'île de Sardaigiie. SÉANCE DU 2i OCTOBllE 191G (37 Des recherches de M. Hesse il résulte que le seul caraclère essentiel qui relierait ce genre aux Pentatœnia serait le dard à manche cannelé et niuni de quatre crêtes longitudinales sail- lantes, comme dans beaucoup de Peniat.rn'in : néanmoins M. Hesse fait observer rfue le long et léger dard rappelle celui du Campijlœa. Ce caractère est-il d'une telle importance (pfil puisse justilier la séparation de ce groupe des CampijLx'a et son classement dans une autre famille ? Je ne le crois pas ; tout au contraire, le dard des Tacheocampijliva ressemble, diin cùté. à celui des Iberus et, de l'autre, il ressemble à celui des vrais CompijLva. Ce caractère du dard concorde avec ceux, sus-énoncés. de Tabsence fréquente de Tombilic dans la coquille et de la con- formation des vésicules muqueuses : caractères qui indi(iuent, dans ce groupe des Campijlxa, une tendance à se rapprocher du genre Iberus. Par tous les autres caractères, le Raspaili, et les espèces parentes, se lient aux Campijlcpa. I^eur coquille en a toute la physionomie, particulièrement les trois bandes noires qui attestent clairement qu'elles n'appartiennent point aux Pentd- tœnia. Après avoir exposé ces raisons, le savant auteur italien estime qu'il ne faut pas éloigner les Hélix du groupe Raspaili du genre Campylœa ; il faut les considérer comme un sous-genre de ce dernier (ou bien comme un genre distinct à côté du genre Cam- pijlcea), sous-genre caractérisé par la coquille principalement non ombiliquée, par les vésicules muqueuses fines et surtout asymétriques et ])ar la fdrnie cannelée et à crêtes en saillie de la pointe du dard. Les Tacheocampylœa de la Corse sont ceux qui. par leur forme ombiliquée et velue, s'éloignent le moins des vrais Carn- pijlxa, formes au moyen desquelles le passage au typique Ras- paili non ombiliqué esi graduel; mais, que ceux-ci soient munis ou privés d'ombilic, ils conservent néanmoins, tmijouj-s très visible, la physionomie particulière des CampyUva. Les formes sardes, au contraire, beaucoup plus globuleuses et à spire plus élevée, tendent à prendre dans le Catnpylœa Gennarii Paulucci presque la forme d'un Pomalia; au contraire, l'espèce de Capraja se rapproche, par la forme de sa coquille, des Tacheocampylœa^ avec lesquels elle iiourrait se cou tondre 08 SFÎANCE DU 24 OCTOBRE 1916 si les trois bandes noires caractéristiques (1) et l'aspect général du Cauipylœa n'en révélaient la nature. » Les savantes observations de Pollonera confirment les miennes propres, lorsque j'énonçais, en 1902, dans ma Faune des Mollusques terrestres et lluviatiles de Corse, que les Hélix du groupe de VUelix Raspaili sont des CampyUea. Très bon groupe, disais-je, formé de la réunion des Cliilosloma de FiTziNGER et des Carneola de Moquin-Tandon de date antérieure. D'un autre côté, dans mon étude révisionnelle des Mollusques quaternaires des brèches de Toga (2), j'ai dit qu'on ne connaissait aucun ancêtre fossile aux Ilelix du groupe Raspaili dans les îles voisines; j'ignorais, à ce moment, les recherches effectuées par M. SiMONELLi dans les dépôts quaternaires de l'île de Pia- nosa. Cet Hclij a été trouvé en ce point et l'auteur italien a même décrit une variété elata à la page 10 et l'a figurée à la (ig. 1 de sa planche iv (Fossiles de Pianosa). Je pense néanmoins que ces formes sont autochtones de la Corse, qui était alors reliée aux îles susvisées. J'énumère ci-après les Campylœa qui ont, jusqu'à ce jour, été signalés par différents auteurs dans le,s îles de Sardaigne et de Corse, après avoir mentionné l'Hélix tacheoidcs Pollonera de l'île de Capraia et VHelix Raspaili Payraudeau var. elala (3) Simonelli, de l'île de Pianosa. Je n'ai pas vu, de mes propres yeux, quelques espèces indi- quées dans cette énumération ; ce n'est donc pas un travail de révision que je présente, mais vni travail qui a pour but de montrer les différences de faunes entre les deux îles ci-dessus visées et pour bien spécifier ce ffui iipparlient au département français du nom de Corse. J'appuie sur ce fait que VHelix Raspaili n'existe pas en Sar- daigne en répétant qu'il est nécessaire de voir les formes que l'on vise, car si on se basait entièrement sur les descriptions et surtout sur les formes représentées, on commettrait de regret- tables erreurs, car les dessins de l'Iconographie de Kobelt ne sont pas tous irréprochables. (1) J'ai toutefois signalé une variété de coloration caractérisée par 2 bandes seu- lement entre Vezzani et Pietroso : c'est un fait très rare et non normal (Faune Corse, 1904, p. 124) qui ne s'est présenté qu'une seule fois. (2) E. Caziot, 1911, Bull. Soc. Gcol. France ('i), XI, p. 230-246. (3) Presque toute la mer tyrrliénienne a été, on le sait, occupée autrefois par un continent dont la plus grande partie a disparu. Il resterait, de cette terre, outre la Sardaigne et la Corse, les petites îles situées entre ces dernières et l'Italie. Les deux grandes îles se sont séparées du continent avant l'époque glaciaire, c'est- à-dire à une époque postérieure au Pliocène. SÉANCE nu 24 OCTOBRE 1910 09 Campvl.ea de l'île de Sardaigne. Heli.i: Gennarii. Hélix Gennarii (1) Paulucci, 1882 (Noie malac. Sarda, p. 64, pi. III, fig-. 3). Monte Ohana. Kobelt, dans son Iconographie (N. F., pi. lxx, fig-. 371), men- tionne et figure une variété ayant le même habitat que Tespèce en question, où elle a été recueillie par le major Foryst. Elle se distingue du type par un dernier tour moins volumineux, une ouverture plus arrondie, un bord columellaire moins épais et une taille un peu plus petite. Je désignerai cette variété sous le nom de Forysti. Hélix Caroti. Hélix Caroti Paulucci, 1882 [l. c, p. Gl, pi. m, fig. 1). Hélix Caroti Kobelt, 1888 (Iconog. N. F., pi. vu, fig. 372). Ogliastra, au-dessus d'Osim, dans la localité appelée Gole San Georgio (Gueule Saint-Georges). //, Caroti var. menlicus. Hélix Caroti Paulucci, var. menticus Kobelt, 1887 (Iconog, p. 12, pi. lxx). //. Caroti var. vipcrina. Hélix Caroti var. viperina Maltzan, I88G {Nadir, deutsch. Malak. Ges.^ p. 87). Hélix Caroti var. viperina Kobelt, 1888 (/. c, pi. lxx, fig. 375). Près Dorgali. //. Caroti var. spectrum. Hélix Caroti var. spectrum Maltzan, 1886 (/. c, p. 87). Environs de Dorgali. //. Caroti var. maior. Hélix Caroti var. major Kobelt, 1887 (Iconog. N. F., p. 12, pi. lxx, fig. 373-374). Mont Tului, près Dorgali. Cette variété, qui mérite, d'après ,sa description, d'être élevée au rang d'espèce, diffère du type par sa spire plus bombée, son ouverture plus étroite, le bord externe descendant plus brusque- ment, surtout par .suite de l'épaisseur de son bord columellaire, (1) Placé par erreur d'impression dans la section Macularia dans la note ci-dessus visée. 70 SKANCE DU 2i OCTOnUE 19JG qui esl 1res empâté autour de Tombilic et (pii est muni d'une sinuosdé en son mitieu. //. Caroli var. uni^asciata. II. CnroU var. nnildsciata Maltzan, I88() (/. c, p. 87). H. Caroli var. uni^a.'^ciata Kobelt, 18S8 (/. c, pi. lxxi, llg-. 377). iMoni Oliena. //. Caroti var. Lamarmorœ. H. Caroti var. Lamantionv Maltzan, 1886 (/. c, S. 87). H. Caroti var. Lamarinor.r Kobelt, 1888 (/. c. l^\. lxxi, fig. 379). Mont Lusur.sis. Espèce voisine de Y Hélix Melonii. Les figures 380 et 383 de Tlconographie de Kobelt représentent dix variétés de cette espèce très polymorphe : la fig. 380 est très voisine de VHelix Melonii; son habitat est aussi sur le mont Lusuron; et la lig. 383 représente une autre variété qui vit sur les monts Oliena. Elle se rapproche de la variété inajor de VHelix Lamarmorœ, mais elle en diffère par ses tours convexes, sa suture profonde, son sommet mamelonné très encrassé et une sinuosité tellement accusée qu'elle simule une véritable dent. On pourrait baptiser cette forme sous Tappellation de variété olicnensis. Hélix Melonii. Hélix Melonii Maltzan, 1880 (/. c, p. 80). Hélix Melonii Kobelt, 1888 {l. c, p. 381, pi. lxxu). Mont Palu {in Kobelt) (1). La fig-ure 382 de l'Iconographie de Kobelt représente une variété de cette espèce. Elle diffère du type, près duquel on la rencontre, par sa spire plus convexe, sa taille moindre et son bord columellaire plus épaissi dans la région ombilicale. Il est à peu près certain qu'il existe, en Sardaigne, beaucoup d'autres formes de cet intéressant groupe raspailien si large- ment représenté en Corse. GA^n^YL.EA de l'île de Corse. Les Caininihva de Corse sont les suivants ; Hélix Raspaili. Hélix Raspaili Payr., 1820 (Moll. de Corse, p. 102, pi. v, lig. 7-8). Hélix Pouzolzi Payr. {non Deshayes), 1826 (/. c, p. 102). (1) Il ne faut pas se fier à l'exactitude des noms de localités italiennes données par les Allemands, par exemple le mont Palu, cité par Kobelt pour VHelix Melonii, est inconnu des Italiens. C'est prohablement le Monte Santo di Pula où effective- ment se trouve cette espèce (C. Pollonera). SKANCK nv 2A OCTOCRE 101 G 71 Hélix Pouzolzi Requieii ^non Deshayes), 18'i8 (Calai. Moil. Corse p. 44). Ilclix Raspaili Requien, 18i8 (/. c, p. 44). Hclix Raspoili Bourgiiignat, 1808-1860 (Moll. nouveaux, litigieux, p. 298, pi. x[jv, fig. 1, 3). HpUx Raspaili Hagenniiiller. 1888 (Malar. Corse et Sardaigne, p. 6). Les figures bien faites de Payraudeau (qui ne la malheureu- sement pas représentée de profil), de Deshayes et de Bourgui- GXAT surtout, permettent d'avoir une idée bien nette de cette espèce. Elle est caractérisée par sa spire assez déprimée, son dernier tour en dos d'âne. Je le répète, cette espèce n'existe pas en Sardaigne. Helix Raspaili var. acropachia. Helix acropacliia .T. Mabille, 15 février 1880 (Testarum nova- rum, etc., in Guide du Naturaliste, p. 02). Helix Raspaili var. acropachiu Caziot, 1902 (Moll. Corse, p. 117). Cette espèce n'a pas été figurée; elle se trouve au Muséum de Paris, aussi dans ma collection, l'ayant recueillie près Bastia, au nord de Corte, de Vezzani, etc. (1). Elle est encore plus déprimée que le Raspaili et a iortiori que le Brocardiaua; son ouverture est horizontale et très ample. Helix Raspaili var. lenelaia. Helix lenelaia .1. Mabille, 1880 :/. c, p. 02). Helix Raspaili var. lenelaia Caziot, 1902 (Moll. CorsÊ, p. 118). Le D'" PIagex.mCller a copié la description de cette espèce dans le travail de Marille, qui dit avoir trouvé cette espèce au Fango, à Bastia. Personne ne fa trouvée en ce point, pas même moi qui ai parcouru ce vallon à sa recherche pendant quelques années. Elle n'a pas été figurée; j'estime que c'est une forme à éliminer. Helix Raspaili var. Gardai. Hclix Garciai Hagenmiiller, in lilteris, 1887. Helix Garciai Hagenmiiller, 1888 (Malacol. de la Corse et de la Sardaigne, p. 27). Helix Garciai Cons camarades qui l'a vu et qui l'a fait enterrer près de l'endroit dû il a été frappé nous a dit qu'il a été trouvé dans la position de repos; (jull n'avait pas dû souffrir, ayant été tué sur le coup. » M. M. Stique remercie aussi la Société des condoléances qui lui ont été adressées à l'occasion de la mort de son fds. « Parti aux premiers jours de la mobilisation, écrit-il, pour Dreux, où il a accompli son temps d'instruction militaire, n'ayant pas encore été soldat, ayant bénéficié de son sursis d'étudiant, il partit caporal au front le 2 mai 1915. Versé au 315^ d'infanterie, il était dans les tranchées de Champagne, en première ligne, quand il prit part à Toffensive du 25 septembre. C'est là qu'il tomba, à l'assaut des deuxièmes lignes allemandes, à 10 heures 1/2 du matin, d'un éclat de shrapnell, sous Aube- rive-sur-Suippes. La nouvehe officielle de sa mort ne nous est parvenue que le 9 décembre, mais sans aucun détail, et comme il y eut recul, le pauvre enfant est resté sûrement entre les mains des ennemis, mort ou vivant. » 98 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1916 M. Je D' Etienne Loppe, directeur des musées Lafaille et Fleu- riau, demeurant 56, rue Ghaudrier, à La Rochelle, actuellement aide-major au 3^ groupe d'aérostiers, port d'attache mobile de Crèvecœur-le-Grand (Oise), est présenté par MM. Hérouard et Robert. (( M. Caullery, en son nom et en celui de M. Mesnil, fait une communication sur un nouveau cas de viviparité chez les AnnélJdes Polychètes (1). Il s'agit d'un Syllidien du genre Sytlis et du sous-genre Ehlersia, E. nepiotoca n. sp. La viviparité s'y présente comme chez Syllis {TijposijJlis) vivipara Krohn. et, .selon toute vraisem- blance, est accompagnée de parthénogenèse. En effet, aucun des observateurs qui ont rencontré des i^yllis vivipares n'a trouvé trace, ni d'individus qu'on pût considérer comme les mâles de ces formes, ni, chez les femelles, de spermatozoïdes ou de spermatogenèse. Il y a donc, selon toute probabilité, par- thégenèse, comme chez les individus vivipares de Dodecaceria concharum (cf. Caullery et Mesnil : Les formes épitoques et l'évolution des Girratuliens, Ann. Univ. Lyon, 1898, fasc. 39, p. 178-182). La viviparité chez les Syllidiens (et chez Dodecaceria) semble être un phénomène normal et non occasionnel. Les Dodecaceria vivipares informe .1) se transforment peut-être ultérieurement en une forme épitoque plus' grande et ovipare (forme C). Quant aux Syllis vivipares, il est à remarquer que ce sont de petites forrries, avec un petit nombre de segments, et qu'elles se rap- prochent beaucoup d'espèces plus grandes et ovipares. MM. Caullery et Mesnil font donc l'hypothèse que ce sont des formes pœdogénétiques, comparables aux larves parlhénogé- nétiques vivipares de certaines Cécidomyies (Miastor, etc.), qui, après un certain nombre de générations pœdogénétiques, don- nent une génération arrivant à l'état d'imago, bisexuée et ovipare. » M. RouBAUD, offrant un travail sur les Guêpes qu'il a obser- vées en Afrique occidentale française, dit qu'il pense être arrivé à rattacher les Guêpes sociales aux solitaires. C'est le désir d'utiliser la sécrétion salivaire des larves qui aurait incité les Guêpes solitaires à rester auprès de leur nid et à élever ces larves, ce qui aurait été l'origine des colonies. (1) Voir pour la note in-extenso : Coiiiples Rendus Académie des Sciences, 13 nov. 1916, CLXIII, p. 576. SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1910 99 M. Trouessart établit un parallèle entre la migration des Oiseaux en Europe et en Amérique. Dans la région européenne, les Oiseaux migrateurs suivent trois routes pour se rendre en Afrique : l'une passe le long des côtes d'Espagne, la 2« va de Provence en Corse, en Sardaigne, à Malte et à Tunis; la 3^ suit la côte d'Italie, gagne la Sicile et Malte. Beaucoup d'Oiseaux périssent d'ailleurs en route, ainsi que le prouvent les nombreux cadavres que la mer rejette dans le golfe de Gênes. D'une façon générale, les Oiseaux migrateurs suivent donc les côtes et évi- tent de traverser la haute mer. On pourrait s'attendre à voir les migrateurs allant de l'Amérique du Nord à l'Amérique du Sud suivre l'Amérique centrale ou bien passer de la Floride le long des Antilles. Il en est tout autrement : la grande majorité franchit tout d'une traite le golfe du Mexique, sur 700 à 800 kilo- mètres du nord au sud. Cela semble tenir à ce que les Oiseaux ont conservé le souvenir du trajet qu'ils faisaient autrefois, au-dessus du continent qui, au pliocène et plus récemment, occupait le golfe du Mexique. Une note plus détaillée suivra. LES OISEAUX ET LA GUERRE PAR L. PETIT, aîné. Dans une précédente note, je faisais prévoir une bien médiocre récolte de fruits, à cause de l'apparition au printemps d'un nombre considérable de chenilles et de Hannetons, qui ont dévasté nos vergers en fleurs. Mes prévisions, hélas ! n'ont été que trop exactement confirmées. En ce qui concerne les Hirondelles, leur départ a varié comme les années précédentes. Elles ne nous quittent plus, comme jadis, par milliers à la fois, mais forment à présent des groupes de quelques centaines. Leur premier départ a été constaté par mes aimables correspondants et par moi-même du- 18 septembre au 8 octobre. Notre collègue, le Commandant Caziot. qui a fait les mêmes réflexions que moi, me signale leur passage à Nice, par petits groupes, du 12 au 27 septembre. Il est donc certain que, si à Nice on ne constate plus la présence des Hirondelles après le 27 septembre, certaines envolées doivent prendre d'autres directions pour gagner les pays plus tempérés, puisque je cons- 100 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1916 tate leur passage dans les environs de Paris jusqu'au 8 octobre. Ce sont là des observations à suivre dans l'avenir. Quant aux Martinets, il est très intéressant de constater que leur départ est aussi extrêmement varié, eux qui étaient si exacts autrefois ! A mon avis, ils aiment à prolonger leur séjour dans la région nord-est de Paris, dans les régions plates où, déjà à cette époque, on dépose beaucoup de fumier pour les cultures. Ils trouvent là des quantités de Mouches qui sont atti- rées par le dépôt de poissons avariés provenant des halles. Mais où vont-ils se reposer la nuit ? Ce n'est pas sur les grands arbres, et ils ne recherchent généralement que les cavités et anfractuo- sités des murs d'habitations. Pourtant, au Congo français, j'ai pu constater que deux espèces de Martinets, Cypselus parvus et Chœtura Sabinei, nichent et se perchent sur les Palmiers; il est vrai que dans ce pays les églises et les cathédrales manquent, sauf à Brazzaville. Quoi qu'il en soit, leur départ a eu lieu à des époques très variées. Le premier départ, dans les environs de Paris, est du 13 août ; le 18, je constatais leur départ d'Alençon (Orne) ; le 22 août, j'observais un second passage dans la partie nord-est de Paris, puis un dernier, le plus important, le 28 août, juste à la fm de la période de beau temps qui régna à cette époque. J'avais eu l'occasion de constater la présence d'un groupe important de Cigognes dans la plaine de Blanc-Alesnil (nord-est de Paris) le 4 octobre 1915. Cette année, j'ai pu en revoir un certain nombre, mais cette fois le 11 août : les journaux ont mentionné aussi ce fait assez rare. Dans la même journée, elles s'éloignèrent dans la direction de l'ouest. ÉTUDE ET RÉVISION DES HELIX DU GROUPE PYRAMIDATA DES COTES FRANÇAISES. PAR le Commandant CAZIOT. Sous le nom dllclix pyramidata Draparnaud, les auteurs ont confondu plusieurs formes ([ue Bourguignat, en 1887, dans sa Macologie de la Tunisie, p. 95, a été le premier à distinguer et à les subdiviser en quatre séries : 1° Espèces à spire très turriculée; Oo Espèces à ouverture ronde ou subarrondie; SÉANCE DU 14 NOVEMP.RE 19 IG 101 3° Espèces bien ombiliquées; 4° Espèces en vraies pyramidelles, qui elles-mêmes se subdi- visent en espèces à coquille presque lisse ou ;i test costulé. Ces quatre séries renferment plus d'une trentaine de formes ou espèces. Je m'occuperai seulement de celles qui vivent sur le littoral méditerranéen, sur les côtes de France. Les espèces de la 1''*' série n'ont qu'un représentant : ïHclix eupijramis Let. et Brg't., dont le type se trouve à Ain-Toukria, hameau à 32 kilomètres au sud de Teniet-el-Haad, dans nos provinces algériennes et que les auteurs signalent aux environs d'Athènes et à Raguse (Dalmatie), enfm entre Fréjus et Cannes, dans l'Estérel et à Saint-Nazaire, entre Bandol et Toulon. Je ne connais pas cette espèce que je n'ai pas rencontrée, ni dans l'Estérel ni à Saint-Nazaire; mais elle peut être localisée. Celles de la seconde série renferment VHelix madana Letour- neux et Bourguignat (/. c, p. 97), dont le type se trouve en Algérie, aux environs de Tebessa, et entre ,Bou-Ghezoul et Boghari; en Tunisie, dans les plaines au-dessous d'El-Kef, Oued Zitoum et Foum Bonibet; les auteurs de cet Hélix l'indi- quent aussi en France à la Samte-Baume (Var). Il m'est inconnu. Locard ne Ta pas signalé dans ses Mol- lusques de France, pas plus d'ailleurs que VHelix eupyramis. Une seule espèce de la 3^ série, VHelix numidica Aloquin- Tandon, a été mentionnée au château d'If par les mômes auteurs, ensuite dans le Var et les Alpes-Maritimes par Locard. Cou- TAGNE, qui a publié, en 1881, la faune des îles de -la rade de Marseille, n'a pas retrouvé cette forme dans aucune de ces îles, mais BÉRENGuiER dit l'avoir recueillie sur les bords de la mer, au bas de la vallée de Gogolin, dans le Var; enfln, Thieux m'en a communiqué, recueillie par lui dans ce département. Elles ont, en effet, un ombilic assez ouvert, avec un sentiment de carène et présentent la physionomie du type de cette espèce. UHelix numidica, décrit par Locard, p. 235, en 1894, dans ses Coquilles de France, n'est pas celui de Moquin-Tandon, ainsi qu'il l'indique, parce que, dans la description qu'il en donne, il spécifie : ombilic petit, tandis que le numidica de Moquin-Tandon possède un ombilic ouvert; il est bien repré- senté par BÉRENGUIER, p. X, hg. 17, dans sa Malacog. du Var. La figure de Moquin-Tandon (Hist. molL, 1855, pi. 20, fig. 3-4) par laquelle il représente VHelix pyramidata Drap., est une espèce ressemblant beaucoup à VHelix subpijramidata, mais avec un ombilic ouvert comme celui représenté par Bérenguier .102 SÉANCE nu 14 NOVEMBRE 1910 dans sa Malacog-. du Var, comme les espèces de la 3® série de BoiRGUic.NAT, c'ej^l-à-dire, la série de numidica à ouverture arrondie. Eniln, les espèces de la 4" série sont représentées par VHeiix pyramldata et d'autres formes confondues sous ce nom. \jHelix pyramidnla Draparnaud et la forme alTme subpyra- midala Gaziot, dont il sera question plus loin, habitent principa- lement les bords de la Méditerranée, mais ont pénétré sur le continent, jusque dans le département de Vaucluse. En France, on les trouve dans les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Hérault, les Bouches-du-Rhône, le Gard, le Var, les Alpes-AIaritimes. Il ne peut pas y avoir d'hésitation sur la forme adoptée, en 1805, par Draparnaud, page 80, dans son Histoire des Mollus- ques de France, planche v, fig. 6. LocARD, en 1895, dans son Etude sur la collection Drapar- naud (1), s'exprime ainsi : « VHeiix pyramidata de la collection Draparnaud (1) est bien » celui qu'il a figuré; sa taille est de 9 millimètres en hauteur » pour un diamètre de 10, ce qui, en tenant compte de la pers- » pective admise dans la figuration, correspond aux dimensions » données par l'auteur : )) H. 9-10 =D. 10 mm. Il n'y a donc pas d'hésitation à avoir sur cette forme, et on ne comprend pas que les auteurs qui l'ont figurée à nouveau l'aient s'i mal représentée. La comparaison des figures de VHeiix de Dupuy (1849, Hist. moll, France, pi. xiv, fig. 5), de Locard (1894, Goq. terr. France, p. 235, flg. 311-312), etc., avec la figure présentée par Drapar- naud accuse une grande différence : on se trouve en présence de deux formes différentes. Les deux figures ci-dessus visées, (1) Cette importante collection a été cédée au Musée de Vienne (Autriche) en 1820, pour environ 500 francs, pai^ les héritiers de Draparnaud probablement, après la mort de sa femme. lieux pyramidata Draparnaud, 1805, Hist. Moll., p. 80, no 4, pi. v, fig. 6). Testa trochiformis subvent ricosa, aWa, apertura subdepressa; verllce obtuso. « Coquille conoide un peu ventrue, striée, blanche, et quelquefois marquée de n bandes ou flammes brunes; spire composée de sept tours assez bombés; suture » assez profonde ; la carène n'est presque pas sensible surtout au dernier tour ; » sommet obtus; ouverture ovale un peu comprimée, plus large que haute; le bord " columellaire est sensiblement plus long que le bord latéral; péristome évasé vers » l'ombilic, et garni en dedans d'un bourrelet blanc. » Cette coquille se rapproche assez pour la forme de l'Fleiix conoïdea, mais elle » est beaucoup plus grande et moins exactement conique; son ouverture est plus » comprimée; sa grandeur est à peu près la même que celle de VHeiix elegans, » mais elle diffère de cette espèce par une foule de caractères bien tranchants. i> Habite sur les plages de la Méditerranée. » Les dimensions sont, d'après les figures : Haut. 9-10. — Diam. 10 mm. SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1916 103 même (1) celle donnée par Germain (fig. 92, p. 162 : diam. 8 à 12, longueur 6 à 10) dans son ouvrage sur les Mollusques de France, représentent une coquille moins pyramidale et plus déprimée; un dernier tour plus grand, moins ventral que chez l'espèce type. 1. — Hélix •pyi'amidata Diap. t\pu. 2 et 3. — Hélix subpyramidata Caziot. 4. — Hélix li/cabetica Letourneux. 5. — Hélix Boussaci Caziot. (1) Dans l'ouvrage de Germain et Vayssière sur les Mollusques terrestres et fluviatiles de France ci-dessus visé, les auteurs emploient les expressions : longueur et diamètre, au lieu de celle ordinairement employée : hauteur et diatnètre. Je n'en saisis pas l'opportunité : il en résulte qu'en appliquant cette expression à des mesures de montagne, par exemple, on dira que le Mont Blanc a un diamètre d'environ 25 kilomètres et une longueur de 4.800 mètres ! 104 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1916 C'est la coquille représentée par Dupuy, Locard, Germain, que j'ai baptisée subpijramidaUi dans mes Mollusques de Monaco et du département des Alpes-Maritimes (p. 298, pi. vi, flg. 3). Je comprends, sous ce nom, la forme que j'ai nommée pscudo pyramidala dans le travail précité (p. 300, pi. vi, lig. 2 et pi. n, fig. 26) car, depuis son impression, j'ai trouvé des spécimeiis de passage entre les deux formes, mais je maintiens absolument le subpyramidata parce que ses caractères sont bien tranchés, et parce qu'il les conserve même dans le voisinage du pijra- m'idata, qui est plus localisé et ne se mêlant pas avec l'espèce afflue. C'est dans ces conditions que j'ai recueilli le pyramidala sur la rive droite du Rhône, à l'ouest d'Avignon ; on le trouve à Cette, Port-Vendres, Banyuls, Cerbère ; en Espagne, à Ro.sas- la-Plage jusqu'à Barcelone et à Tarragone (rare) (Thieux), aussi à I.a Garde, près Toulon (Thieux), à Grasse, Cannes, plateau de Caussol, route de la Corniche, Villefranche-sur-Mer (Alpes- Maritimes), sans intercalation de subpyramidata. Le subpyramidata diffère donc du pyramidata par les propor- tions de ses dimensions (H. 6, 7, 9. — D. 10, 11, 12); il est plus large et moins élevé en hauteur de spire; l'ouverture plus oblique, plus resserrée; le dernier tour moins arrondi, plus sur- baissé et les tours plus convexes. Cette espèce, comme l'espèce type, a un ombilic punctiforme. J'ai indiqué, dans la Faune des Mollusques des Alpes-Mari- times, les habitats de cet Uelix dans ledit département, et l'ai figuré, pi. VI, flg. 3. Dans le Var, il est commun (1) tout le long de la côte, et parfois en nombreuses colonies (Bérenguier). Thieux constate son exis- tence à Brignoles (f. major), Le Luc, Gonfaron, Préjus (f. minor), Solliès-Pont, Cuers, Hyères, Savary, La Ciotat, Cassis, Marseille, Aubagne, etc. J'ai reçu des échantillons, se rapportant parfaitement à cette forme, de Gérone, de Barcelone (Thieux), de Siène (D"" Gueb- hard), de Sicile (Monterosato), etc., et des échantillons iden- tiques à l'espèce type, de Capri et de Dalmatie, mais de forme minor. Dans les formes de la 4" série, se trouve mentionné YHelix lienicsia Letourneux et Bourguignal, 1887 (Malacol. Algérie, p. 95). Cette forme n'a pas été décrite, si ce n'est sommairement (1) BÉRENGUIER, pi. X, fig. 16, a représenté VHeiix subpyramidata dans sa Mala- cographie du département du Var. SÉANCE DU l'i NUVEMT.UK 19 1() 105 par LocARD, en 1894 (Coquilles de France, p. 235), ni figurée. Le type, d'après les auteurs, se trouve en Anatolie, en Grèce, en Dalmatie, en Italie, et même sur nos côtes; Thieux dit en avoir trouvé dans le département du \'ar. La description de Locard tend à admettre qu'on se trouve en présence de VHelix snbpyra- midata î. minor, mais, je le répète, du moment qu'elle n'a pas été décrite par les auteurs et qu'elle n'a pas été représentée, j'estime qu'il n'y a pas lieu d'inscrire cette forme sur la liste de la nomenclature. Bkrenguier ne l'a pas signalée dans le Var. Hélix vardeorum Bourguignat, 1887 (/. c, p. 95). Locard, eu 1894 (/. c, p. 235), en a donné une description sommaire mais ne l'a pas figuré, ni Bérenguier, dans sa IMala- cog. du Var, mais cet auteur a assez détaillé les caractères pour nous avoir permis de le reconnaître dans les Alpes-Maritimes. Je l'ai figuré pi. vi, fig. 4. dans la Faune Moll. Alpes-Maritimes. Il a la môme distribution géographique que Y Hélix tremesia. On le trouve au bord de la mer dans le département du Var, Thieux l'a recueilli à Saint-Tropez, à Saint-Maxime, Lavandou et à Hyères, où il est rare. Hélix lycahetica Letourneux {l. c, p. 95, sans description). Espèce décrite par Locard et Bérenguier, figurée (pi. vi, fig. 27 et 28) dans les Mollusques des Alpes-Maritimes. Elle a de particulier une ouverture un peu plus oblique que les autres formes de ce groupe. Même distribution géographique que les deux espèces précédentes. On la trouve en France aux Marti- gues, aux Goudes (près Marseille), La Giotat, Cassis, Bandol, Sanary, Saint-Mandrier, les gorges d'Ollioules, Saint-Raphaël, Saint-Tropez. Hclix Boussaci Caziot, 1909 {Bull. Soc. Zool. France, p. 93, pi. i, fig. 10, 11, 12). C'est la plus petite espèce de cette série : elle a toujours pour dimensions : II. 4 3/4 à 5. — D. 6 à 7 mm. On la trouve sur les tiges d'Inula helenioides D. G. sur la route de Contes à l'Escarène (Alpes-Maritimes). Il diffère du lycahetica par ses dimensions plus petites, ses tours de spire beaucoup plus globuleux, boudinés, sa suture (1) 'L'Heiix numidica Moq-un-Tandoii (Bérenguier) fait partie du groupe de la 3e série de Bourguignat. 100 SÉANCE DU l'i XUVKMHIIE J91() plus profonde; depuis le premier jusqu'au dernier tour, ce der- nier plus développé et plus subanguleux. Il est beaucoup plus petit, plus surbaissé que le vardeorum; ses tours sont plus con- vexes et sa suture plus profonde. En résumé, il existe sur les côtes méditerranéennes de France les espèces suivantes de la 4^ série du groupe pyramidata : Hélix pyramidata Draparnaud. Hélix subpyramidata Gaziot. Hélix vardeorum Bourguignat. Hélix lycabetica Letourneux. Hélix Boussaci Gaziot. DESCRIPTION DU CERATOPOGON BLANCHARDI n. sp. PAR le D'- A.-J. SALM, Médecin principal de l'Armée des Indes Néerlandaises. Note présentée par M. R. Blanchard. Pendant mon séjour à Bandoeng (1914-1915), j'ai capturé dans mon habitation, le soir, quelques exemplaires d'un Nématocère qui était attiré par la lumière et se trouvait mélangé à d'autres Insectes. Ge Moucheron a les dimensions générales d'un Mous- tique, mais est de teinte plus foncée. La structure de son appa- reil buccal indique qu'il doit sucer le sang, mais je n'ai pu réussir à le faire piquer sur ma main. En voici la description : Q (fig. a). — Tête ovale, brun foncé, longue de 0 mm. 8, y compris les pièces buccales. Yeux bruns, très foncés, presque noirs. Antennes (fig. b) brun foncé, ornées de poils raides, longues de 1 mm. 1 et formées de 13 articles dont les proportions relatives sont comme les nombres 72, 40, 40, 40, 45, 47, 50, 52, 125 et 130. Les huit premiers articles sont ovales, presque ronds; les cinq derniers, allongés ; le dernier se termine par une pointe extrêmement effilée. Palpes bruns, portant quelques poils raides, fermés de 4 articles, dont la longueur relative est dans la même proportion que les nombres 50, 75, 40 et 32. Pièces buccales (fig. c) : Maxilles formées d'un corps assez trapu, longues de 0 mm. 13, portant quelques poils raides. Mandibules (fig. d) styliformes, portant à leur extrémité huit petites dents de scie, SÉANCE DU 14 NOVE.Mlir.E 1916 101 les bords ainsi dentelés étant en opposition d'nne mandibule ù l'autre. Lèvre inférieure plate, ù bout arrondi, longue de 0 inin. 2:î. ornée de poils. Ceratoiwgon BUmchnidi. — ii, femelle, x 20 ; 6, antenne, x 95; c, pièces buccales, X 95 ; rf, mandibule, x 280 : e, griffe de la patte Ul, x 9ô; f, extrémité du taise - avec les deux griffes, x 190. 108 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1910 Thorax d'un brun très foncé, presque noir, très luisant; sur le dos, quelques poils Uns et blancs, donnant une apparence givrée. Ailes transparentes, très claires, longues de 2 mm. 89, ne portant de petits poils que sur les bords. Nervure costale occupant les quatre cinquièmes de la longueur de l'aile et se terminant au même niveau que la première nervure longitudi- nale, ces deux nervures étant réunies par la transverse margi- nale, en dehors de l'auxiliaire. Quatrième nervure longitudinale bifurquée à angle aigu. La deuxième et la quatrième longitu- dinales sont accompagnées chacune, en avant et en arrière, d'une nervure auxiliaire qui n'atteint pas le bord de l'aile. Balanciei^s brun foncé, à pédicule presque blanc. Pattes brunes, plus foncées de la première à la troisième, les articles, spéciale- ment ceux du tarse, étant plus foncés à la base qu'au sommet, le dernier, beaucoup plus foncé que les autres, portant deux griffes munies chacune d'un crochet (tig. c et |). Patte I longue de 2 mm. 6, non compris les griffes. Proportions rela- tives : fémur, 140 ; tibia, 140 ; tarsiens, 60, 30, 22, 15, 35, 30 ; griffes, 30. Patte II longue de 3 mm. 36. Proportions relatives : 180, 180, 90, 40, 25, 15, 40, 25. Patte III longue de 3 mm. 84. Proportions relatives : 210, 175, 130, 50, 27, 20, 40, 25. Abdomen brun foncé, formé de huit segments, ceux-ci por- tant des petits poils, surtout à la partie inféro-latérale. Longueur : 3 mm. 75. Habitat. — Bandoeng (Java). Cet Insecte se présente à l'état isolé, et non par essaims. L'une des femelles capturées rejeta, à la pression, un liquide rose brun entraînant avec lui une masse gélatineuse, composée de 50 œufs environ. Chacun de ceux-ci, entouré d'une coque très mince, est long de 500 jx et large de 88 [i.. Je dédie cette espèce à mon excellent maître et ami, M. le professeur R. Blanchard, dans le laboratoire duquel j'ai eu le plaisir de travailler pendant près d"une année (1913-1914). Jusqu'à présent, aucun Ceratopogon n'avait été signalé à Java. En revanche, de Meijere a décrit de Sumatra trois espèces nou- velles recueillies par moi : C. stimidans^ C. Salmi, C. {Forci- pomyia) vexans^ ainsi que deux Crdicoides^ deux Phlebotonnis et un Simulium (1). (1) J. c. H. DE Meijere, Blutsaugeaide Micro-Dipteren aus Niederlândisch Ostin- dien (Tljdschrlft voor Entomologie, LU, p- 191, 1909). SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1916 109 Ouvrages offerts. Caullery (M.). — L'état présent du problème de révolution. Leçon d'ouverture (24 février 1916) du cours professé par M. M. Caullery en qualité d'exchange professor, à l'Université Harvard (Rev. scientif., 1916, n° 14-, 33 p.). Id. — Notes préliminaires sur les Polychètes sédentaires du Siboga. VI-VII {Bull. Soc. zool. France, XL, 1915, p. 104-116). Id. — Sur les Térébelliens de la sous-famille Polijcirridge Malmgr. L Délimitation des genres. — II. Polycirrus arenivorus n. sp. {Bull. Soc. zool. France, XL, 1916, p. 239-248). CAULLERY (M.) et F. Mesnil. — Notes biologiques sur les mares à Litholhamnion de la Hague, I-III {Bull. Soc. zool. France, XL, 1916, p. 170-171, 176-178, 198-200). Id. et Id. — Sur la structure d'un Copépode parasite {Xenocœloma brumpii, n. g., n. sp.) et ses rapports avec son hôte {Pohjcirnis areni- vorus Caull.) {C. R. Ac. sci., CLXI, 191.5, p. 642). Id. et Id. — Sur les corps cœlomiques multinucléés de YEunice harassa Aud. et Edw. {C. R. Soc. biol, LXXVIII, 1915, p. 593). Id. et Id. — Sur Trichodina patellae Cuénot (Symbiose avec des Zooxanthelles, structure, di\ision, conjugaison) (C. R. Soc. biol., LXXVIII, 1915, p. 674). Caziot (E.). — Ouvrages scientifiques du O Caziot (8 p.). Junta de ciences naturels anuari 1916. Ajutament de Barcelona. Museu Martorell (Barcelona, 325 p.). Man (J. G. de). — ■ Diagnoses of new species of Macrurous Decapod Crustacea from the Siboga expédition {Zool. Mus. Leiden, II, 3-4, p. 147- 151). RouBAUD (E.). — Recherches biologiques sur les Guêpes solitaires et sociales d'Afrique. La genèse de la vie sociale et l'évolution de l'ins- tinct maternel chez les Vespides {Ann. sci. nal. (10), I, 1916, p. 1-160). Séance du 12 décembre 1916. PRÉSIDENCE DE .M. HÉROUARD, ANCIEN PRÉSIDENT. M. le président fait part de la mort de M. Lucet, président en exercice de la Société. M. Lucet, que la. maladie retenait depuis longtemps déjà loin de nos séances, est décédé mercredi dernier, 6 décembre, et a été inhumé le samedi 9 à Courtenay (Loiret). Aucune cérémonie n'a eu lieu à Paris. xVprès avoir exprimé les vifs regrets de la Société, M. le président propose de lever ta séance après la lecture de la correspondance et la proclamation du résultat des élections. M. Robert Dollfus annonce qu'il est actuellement à rhôpital J2, salle Bégin, secteur 24 B., soigné pour une pneumonie. ]\L le président lui adresse des vœux de prompt rétablissement. M. le président exprime les profonds regrets de tous au sujet de la mort de M. Pluche. De vives félicitations sont adressées à M. Y. Delage, qui vient de recevoir la médaille Darwin, à Londres. M. LOPPE, présenté à la dernière séance, est élu membre. L'ordre du jour appelle le dépouillement du scrutin pour le renouvellement du Imreau et du tiers sortant du Conseil. MM. Petit, Rabaud et Revckaert sont nommés scrutateurs. Sur ()5 votants, ont obtenu, comme : MM. Présidenl J. Pellegrin G'i voix (i voix à M. Marchal). , E. Ghevrelx 64 — ,.. . • , , \ (1 voix à M. Petit). \ icc-presidents . V n - n^ ' A.-L. Clément 62 — (1 voix à M. TopsENT). Secrétaire général... A. Robert 63 (I voix à M. R. Blanchard). ^ ,, . \ P. DE Beauchamp 65 Secrétaires t- ^ nr I E. ClIATTON 65 Trésorier L. Vignal 65 Archiviste-biblioth . . . L. Germain 61 SÉANCE DU \2 DÉCEMBRE 1916 111 G. Alluaud 64 voix. (1 voix à M. Ferez). Membres du Conseil] A. Bavay 64 — pour 1917. ) (1 voix à M. Racovitza). ' L. JouBiN 63 — E . Trolessart 65 — Il y a de plus 2 bulletins nuls pour défaut de signature sur l'enveloppe extérieure. M. Racovitza est élu membre du Conseil en remplacement de M. Clément,' nommé vice-président. La séance est levée en signe de deuil. Ouvrages offerts. OsoRio (Balthazar). — As Ostras de Portugal {Mcm. Mus. Boccage, 1916, p. 109-123, pi. MX). RoDRiGUEZ-LuxA f.Tuan J.). — Notas ornitolôgicas. I. Historla de un Azacuân (1884-1916). — IL Los Sanates (1904-1916). — III. Los Colibries (1905-1916) (Guatemala, tipogr. Sanchez & de Guise, 32 p.). Ouvrages offerts par M. R. Blanchard. Bedot (M.). — Matériaux pour servir à l'histoire des Hydroides. 5« période (1881-1890) [Rev. suisse zool, XXIV, 1916, p. 1-349). CusHMAN (Joseph Augustine). — A monograph of the Foraminiiera of the North Pacific Océan. Part. V. Rolalid£e [U. S. nat. Mus. Bull, 71, 1915, 87 p., 31 pi.). Gilmore (Charles Whitney). — Osteology of the armored Dinosauria in the United States national Muséum, with spécial référence to the genus Stegosaurus {U. S. Nat. Mus. Bull, 89, 1916, 136 p., 37 pL). Kerhera'é (B. de). — llarmclida; : genres Nitocra et Canthocamptus. Espèces trouvées en France. Canlhocamvlus Wulmeri n. sp. [Bull. Soc. zool. France, XXXIX, 1914, p. 97-106). Kœhler (René). — A contribution to the study of Ophiurians of the U. S. national Muséum [U. S. nal. Mus. Bull., 84, 1914, 173 p., 18 pl.j. NuTTiXG (Charles Cleveland). — American Hydroids. Part. III. The Campatiularidae and the BonnevieUidse [U. S. nat. Mus. Spécial Bull., 1915, 126 p., 27 pi.). Pennetier (Dr. Georges). — Naturalistes normands X\'<'-XX'" siècles) (Rouen, Gy, 1911, 24 p.). Revue zoologique africaino, publiée sous la direction du Dr. II. Schouteden (Bruxelles) (M, lO' avril 1911, 140 p., 6 pL). Trouessart (E.-L.). — Nouvelle espèce du genre Nuclophilus {N. Geaiji) {Bull. Miis. Paris, 1915, n° 5, 2 p.). iD. — Note sur trois hybrides d'Ursas am.ericanus xU. arctos, nés à la ménagerie du Muséum {Bull. Mus Paris, 1906, n° 3, 2 p.). 112 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1916 LE CHOLÉRA ET LES OISEAUX PAR Xavier RASPAIL. Dans un article sur V Acclimatation des Oiseaux à l'ile Mau- rice, par AI. Paul Carié, inséré dans le numéro croctobre 191G (lu BuUelin de la Société nationale d'acclimatation, je relève riiitéressant passage suivant : « M. Bouton, ancien secrétaire de la Société royale des arts » et sciences de Maurice, rapporte un fait curieux : (( Pendant » que le choléra taisait rafje à Port-Louis en 1854 et 1856, les » Martins désertèrent en masse la capitale et n'y reparurent » qu'après la complète extinction de ces épidémies. » A la séance du 13 juillet 11)15 de la Société zoologique de France, j'ai signalé que le même fait avait été observé en 1865- ISQ6 par F.-V. Raspail, lors de l'épidémie de choléra de Paris, en même temps en Turquie d'Asie, à Carlova, par le D'" Ernest Barbusse, et plus récemment, lors des fortes épidémies qui ont sévi à Naples en 1884 et dans les Pouilles en 1910. Ainsi, la disparition des Oiseaux coïncidant avec l'éclosion d'une épidémie de choléra ayant été observée à plusieurs reprises, de 1854 à 1910, dans des contrées si distantes les unes des autres, on ne saurait admettre que ces observations pro- cèdent d'une (( idée préconçue » ou n'ont que « la valeur d'une simple légende », suivant l'opinion émise, à la suite de ma com- nuinication, par notre collègue M. le D'' Et. Rabaud; elles ne peuvent être que l'expression de la stricte vérité et, par suite, elles prennent une valeur qui permet d'admettre dans la science cette intuition étonnante possédée par des Oiseaux de pressentir l'éclosion d'une épidémie de choléra. NOTE SUR QUELQUES ENTOMOSTRACÉS RÉCOLTÉS DANS LE DÉPARTEMENT DE LA GOTE-D'OR PAR P. PARIS. Le département de la Gôte-d'Or, par sa position géographique particulière, à cheval sur trois bassins, bassins du Rhône, de la Seine, de la Loire, en rapport même avec le bassin du Rhin par le canal du Rhône au Rhin, doit posséder certainement une faune des eaux douces des plus variées, étant donné surtout la SÉANCE ni' 12 DÉCEMBRE iOK) 113 diversité des faciès qu'on y rencontre. Les recherches, très insuf- fisantes cependant, que j'ai pu y effectuer ces dernières années m'ont, en effet, permis de constater dans ses eaux la présence de formes extrêmement variées. Les Phyllopodes et les Ostra- codes en particulier ne m'ont guère montré jusqu'ici moins d'une centaine d'espèces, dont un certain nombre de formes rares parmi lesquelles je citerai les suivantes : 1. — Cladocera : 1° Daplinc alkinsoni (Baird). — Je n'ai jii,squ'ici rencontré dans nos eaux qu'un seul exemplaire de cette Daphnie, une femelle adulte trouvée dans une petite flaque de quelques centimètres de profondeur, alimentée par un mince filet d'eau, à la ferme de la Loge, près Giteaux, en juillet 1916 Cette espèce a déjà été signalée, en France, d'abord par de Kerhervé qui l'avait obtenue par culture de vase desséchée pro- venant des environs de Paris [Cet auteur l'avait mentionnée sous le nom de Daphnc psittacea (Baird) (1); Richard qui a eu entre les mains de ces exemplaires les a rapportés à.- Daphne atkinsoni (Baird) (2)]; ensuite par de la Vaulx, également par culture de vase provenant des Fonceaux, près Meudon (3). 2° Ilyocryptus agilis Kurz. — Un certain nombre de femelles de cette intéressante espèce se trouvait au milieu d'une vingtaine d'autres formes d'Entomostracés (Cladocères et Ostracodes), dans le produit d'une pêche pratiquée en Saône, près du bord. en face du village de Losne, en octobre 1916. Ce Cladocère a été également rencontré en France par l'abbé Eynard qui l'a péché en abondance, en décembre 1911, dans les bassins du Jardin botanique de Lyon (4). 3° Macrothrix hirsulicornis Norman et Brady. — J'ai capturé une première fois en décembre 1915 quelques individus de cet animal avec une forme voisine, Macrothrix laticornis (Jurine), dans le plancton littoral du réservoir de Panthier, grande nappe d'eau de plus d'un kilomètre carré de surface, utilisée pour l'alimentation du canal de Bourgogne. En janvier 1916, j'ai retrouvé cet Entomostracé, en abondance cette fois, dans une petite mare d'eau claire, occupant le fond d'une doline colmatée, sur le plateau au-dessus du village de Brochon. \° Alonopsis amhigua Lilljeborg. — ^'En péchant, en octobre 1916, dans un petit fossé très peu profond, longeant un chemin en bordure de marais entre la gare du Canal et celle du chemin de fer à Saint-Jean-de-Losne, j'ai récolté, en abondance, mâles, femelles et éphippies de ce très rare Cladocère. 11 i sf:ance du 12 décembre 191 G FiG. 1. — Alorwpsis amhigua Lillj. d, x 60. FiG. 2. — Alonopsis ambigiia Lillj. cf. Postabdomen, x 200. Cet Entoniostracé rencontré pour la première fois par Scour- FiELD dans un fossé marécageux près du lac de Pion, en Holstein, a été trouvé depuis en Angleterre, dans le Norfolk par Gurney (M. SCOURFIELD, in lit- ter). Le mâle de cette es- pèce ne paraît pas, à ma connaissance du moins, avoir été ren- contré jusqu'ici. Keil- HACK, en 1909, le dé- clare inconnu (5). Les exemplaires de Saint - Jean - de - Losne ont un peu plus de i millimètre de lon- gueur, et, contraire- ment à la plupart des Gladocères, à part cette petite taille, ils diffèrent très peu de la femelle. Le postab- domen même, comme forme et ornementa- tion, est très semblable à celui de la femelle. Le bord dorsal en porte une série de groupes d'épines bien dévelop- pées, allant en dimi- nuant de longueur du bout distal au bout proximal. Chacun de ces groupes est com- posé de cinq épines s'atténuant graduellement. Sur les cotés de ce postabdomen, en correspondance avec les groupes d'épines margiuaux s'en voient d'autres beaucoup moins développés. Les griffes terminales sont lisses avec, à leur base, une épine assez longue, ciliée sur le bord externe (fig. 1 et 2). L'éphippie, elle, est finement striée transversalement (fig. 3). Fig. 3. Alonopsis amhigua Lillj. Ephippie, x 60. SÉANCE Dr 12 DKCEMlîllE 10 10 J 15 Tf uiloiia iiilcniiedid G. U. Sars. — Jr n'ai Iruuvé celle espèce que dans une petite carpière sous le lac des Settons, grande nappe d'eau de quatre cents hectares, sise à six cents mètres d'altitude. Ce lac se trouve dans le département de la Nièvre, mais comme il n'est distant du département de la Côte-d'Or que de quelques kilomètres seulement, et qu'il est alimenté par des eaux qui en proviennent, j'ai cru bon de signaler ici cette cap- tun^ (]ui y a été faite en février 1910. 0" Alona tenuicaudis G. 0. Sars. — J'ai rencontré cet Alona, qui paraît peu commun, une première fois dans un marais au- dessous de récluse de la Viranne, sur le canal de Bourgogne, entre Brazey-en-Plaine et Saint-Usage, en septembre 1915; plus tard, je l'ai retrouvé, assez abondamment représenté, dans une grande balastière située sous la gare de Velars-sur-Ouche, en octobre 1915. MoNiEZ a signalé cette espèce dans les environs de Lille (0). 7° Pleuroxus denticulatus Birge. — Cette espèce, signalée pour la première fois en Europe par Scourfield, qui l'a trouvée près d'Exminster en Devonshire (7), ne semble pas rare en Côte- d'Or. Je l'ai pêchée dans un petit étang près de la gare de Saint- Jean-de-Losne, en septembre 1915 ; dans le canal de Bourgogne à Pouilly-en-Auxois, en janvier 1916 ; dans des flaques laissées par des inondations près de Seurre, en mars 1916 ; dans un bras de la ycmge à Citeaux, en juillet 1916 ; dans la Saône, à Saint- Jean-de-Losne, en seplemjjre 1916; dans le réservoir de Panthier, .en octobre 1916. M. ScouRFiELU, à qui j'ai communiqué des exemplaires de la Côte-d'Or, les a trouvés identiques aux individus récoltés en Angleterre. 8" Ancliisiropiis rrnargiiKitus G. 0. Sars. — Des femelles de cette espèce se trouvaient en certain nombre dans une pêche littorale faite au réservoir de Panthier en octobre 1916. L'abbé Eynard, qui a signalé pour la première fois ce Clado- cère en France, l'avait récolté dans les eaux du parc de la Tête- d'Or à Lyon, en décembre 1911 (4). II. - OSTRACODA : P Limnicythcre relicta Lilljeborg. — Cet Ostracode, qui semble rare et qui, à ma connaissance du moins, n'a été signalé jusqu'ici qu'en Suède par Lujjeborg et en Allemagne, près de 116 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1916 Greifswald, par Vavra (8), était assez abondamment représenté dans le plancton de petites flaques laissées par une inondation de la Saône près de Seurre, en mars 1916. 2° Lhnnicythcrc inojnnata Baird. — J'ai péché ce Litnnicijthere dans la Vouge à Giteaux, en juillet 1916; dans la Saône à Ctiaugey le môme mois, dans cette rivière à Saint-Jean-de-Losne en sep- teml)re et octobre de la même année ; dans un petit étang près de la gare de Saint-Jean-de-Losne, en septembre 1916 ; enlin en octobre dernier dans le réservoir de Ghazilly, grande nappe d'eau qui sert aux mêmes usages que le réservoir de Panthier dont il a été. parlé plus haut. Gette espèce ne paraît donc pas rare dans les eaux de notre département. Get Entoniostracé a déjà été signalé en France par Moniez, mais, pour Kaufmann (9), l'espèce donnée sous ce nom par cet auteur ne serait pa.s LUnnïcijtheie inopinataBniTd, mais Limni- cijthcrc suncti-patrici Brady et Robertson, forme que je n'ai pa,s encore rencontrée dans nos régions. 3° Spha^romicola Topsenti P. Paris. — Cette curieuse espèce vit en commensale sur les Cœcosphœronia burgundum Dollfus, Isopodes cavernicoles rencontrés en plusieurs points du dépar- tement de la Gôte-d'Or, entre autres dans la grotte de la Douix à Darcey. Dans le Jura, cet Ostracode vit sur l'autre espèce de CcTcosplarroma actuellement connue, C;vcosphœroma virei Dollfus. 4° Darwinula stevensoni Brady et Robertson. — Ge petit Entomostracé, qui a déjà été signalé en France par Moniez, se trouve aussi dans les eaux de notre région. J'en ai capturé quel- ques exemplaires dans le canal de Bourgogne, en amont de Dijon, en juin 19J6; et récolté des carapaces vides si caractéris- tiques dans la Saône près de Sainl-Jean-de-I^osne, en octobre 1916. {Travail de la station aquicole Grimaldi, St-Jean-de-Losne.) SÉANCE nu 12 DÉCEMBRE 1916 117 INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. Kerhervé (De). — De l'apparition provoquée des mâles chez les Daphnies {Daphne psUlacca) {Méni. Soc. Zool. France, VIII, 1895, p. 200 à 211). 2. Richard. — Révision des Cladocères, 2* partie [Anu. Sci. nnl. Zool. (S), II, 1896, p. 204). 3. Vaulx (R. de la). — Remarque sur Daphne aU