Le Ron FA BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE AUGMARECEOT ACT AUTRE NE | | \# } | \ LI l ñ *e ù ue | re Li “ : * : IH LAC {2 RA <: à à e Û i j , : L | | | LU »? : + LIFE À Fe 3 RENE: L n ou ' ER oi er ty #1, LU LA BUMEE PEN SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE FONDÉE LE 1% JUIN 1862 TOME QUARANTE-CINQUIÈME BRUXELLES NUMSIÈGE DÉMEANSOCIÉMVE JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT 1908 Conseil d'administration de la Société royale de botanique de Belgique pour l’année 1908. Président : M. Cu. BomMer, Vice-Présidents : MM. Êm. DE WiLpeman, Éb. Paque et ÉL. MancuaL. Secrétaire général : M. Ta, Duürano. Trésorier : M. L. Coomans. Conseillers : MM. CI. Aicrer (1909). MM. H. Micugecs (1910). J. CHaLon (1910) P. Van AErDscaOT (1909). ALFR. CoGxiaux (1903). H. Van DEN BROECK (1910). V. Coomaxs (1908). Cu. Van BamBere (1909). gi 7: L A & my, Fe AVE : 1e D L No nl r re 17 5 fl SU su: ÿ | ” Fr " ; RS 2. : NUE : FA =" Li {l AA 00 À, | HN, A MAT UU | | FN | . 4 | ' _ LA DE r AR (ei L | S Le NPA TE D OU 0 SRE CU ONE , = TR trfl É . I ns. k Le | : ë | RARE on AN RON UT 4) de! La à æ AE h Lens : RS Fe » La ES = . 3 . . » È vx Re } 2 + | ALL? (1 1 DES RTS DE A CP EN ï L : : L | Q bd æ | ! | L … F4 | | | à 0 RER a NE MNT SN ki : | H L L Le cu" ‘ L | | LENS TE : MAUR PPTTATLE ERT SEE: ONE TEE ENV NT A 1 ALAIGANT FE T , | < | 1 (EA LR r21 FA JP KOLEZE — 1907 = (a 18 NOTE BIOGRAPHIQUE SUR JP, K OREZ par E. Kzeix. Jean Pierre Joseph Koltz est mort à Luxembourg, le 12 juillet 1907, dans sa 81° année. Né à-Ibange (Luxem- bourg belge) le 5 mai 1827, il fit ses études moyennes aux Athénées de Bastogne et d’Arlon et entra à 17 ans dans l'administration centrale du Gouvernement du Luxembourg. Dès cette époque,il fit preuve des qualités qui le caractérisaient : persévérance inlassable au tra- vail, talent d'observation et de coordination, exactitude consciencieuse en toute chose. Après 12 ans de service, le Gouvernement l’envoya à l’Académie agricole et fores- tière de Holenheim (Würtemberg) où il termina, avec le plus grand succès, ses études péciales. Rentré dans son pays, Koltz fut attaché, en 1856, au service de l'Administration des Eaux et Forêts, dans laquelle il devait se distinguer pendant près d’un demi siècle. Petit- fils de forestier, amateur passionné de la culture et des bois, il avança rapidement. En 1857, nous le voyons garde=général à Mersch, et en 1867 à Luxembourg, où il fut nommé inspecteur en 1879. Dès 1854, il était archiviste de la Société agricole et horticole, puis, secrétaire du Bulletin, en 1857, il fut nommé secrétaire de la Commission d'Agriculture de l'Etat ; il fit partie de la commission phyloxérique depuis sa création. C’est à Koltz que l'on doit la fondation de la Société botanique du Grand-Duché. Il en fut successivement secrétaire, vice-président et président, puis, quand l’âge l’eut forcé à abandonner les charges actives, président d'honneur. Dans la Société des Naturalistes Luxembour- geois, Koltz fut aussi vice-président et président. C'est l’année de sa mort que se réalisa le projet longtemps caressé par les adeptes des sciences naturelles : la fusion des deux Sociélés. Koltz n’eut pas le bonheur de prendre part aux travaux de la nouvelle Association, son grand âge l’'empêchant de se rendre aux séances. Le nouveau vice-président de cette Société, M. le consul Weber, un des amis intimes de Koltz, rappela sur sa tombe, en d’éloquentes paroles, le grand rôle quil avait joué dans le développement des études scientifiques dans le petit pays d’entre Chiers et Moselle. N'oublions pas la part que Koltz prit aux travaux de la Société d’Arboriculture fruitière, dont il fut vice-prési- dent ; à ceux de la « Hémecht », cercle pour l'étude de l'histoire et de la littérature luxembourgeoises,ainsi qu’à ceux des Sociétés forestières, de pêche et de pisciculture, et relevons surtout son active collaboration aux publica- tions de l’Institut Grand Ducal, dont le bulletin contient, avec celui de la Société botanique, la plupart de ses grands travaux sur la flore de son pays. Il s’est éteint après une vie pleine de labeur, laissant à nous, les jeunes, un champ tout préparé dans lequel Q 9 ‘ nous poursuivrons les recherches qu’il à si brillamment commencées. La mémoire de notre initiateur accom- pagnera toujours nos travaux, et son souvenir restera ineffaçable parmi nous. Qu'il nous soit permis d'ajouter quelques mots aux intéressantes notes biographiques, que M.le professeur Klein a bien voulu nous transmettre. Koltz faisait partie de notre Association comme mem- bre effectif, depuis 1874, mais, dès 1869, les relations les plus étroites s'étaient établies entre les botanistes luxem- geois et les botanistes belges, à l’occasion de l’herborisation générale que notre Société fit aux environs de Luxem- bourg. Koltz et E. Fischer montrérent, à cette occasion, une obligeance à toute épreuve. Ils furent aussi les guides infatigables et éclairés de l’herborisation en commun faite, par les deux Sociétés botaniques, aux environs de Diekirch et d’Echternach. En 1863, Koltz publia un Prodrome de la flore du Luxembourg, contenant l'inventaire, fort bien fait, de la végétation du Grand-Duché, enrichi de nombreuses observations personnelles. Cetouvrage a rendu de grands services, non seulement’ aux amateurs locaux, mais aux botanistes qui s'occupent de gé0-botanique. Deux ans plus tard, Koltz complèta son œuvre en donnant, sous le titre de Dendrologie luxembourgeoise, un relevé complet de tous les arbres, arbustes et plantes vivaces ligneuses cultivés dans les bois, parcs, prome- nades et jardins. Cecatalogue, qui comprend 1424espèces, est une œuvre de science d’une grande exactitude, l’au- teur, agent forestier, ayant pu se documenter d’une facon très complète sur l'histoire des introductions fores- 10 tières. Koltz pubiia aussi, dans notre bulletin (1), une inté- ressante biographie de Crantz, célèbre botaniste d’origine luxembourgeoise. Dans la notice, publiée en 1895, sous le titre de Fest- schrift zum fünfzigjährigen Amitsjubilium des Hrn. Forstinspektors J. P. J. Koltz, se trouve une liste complète des travaux publiés par notre regretté confrère ; elle montre la variété de ses connaissances. En 1887, lors des fêtes jubilaires organisées à l'occasion du 25° anniversaire de la fondation de notre Société, Koltz fut un des vice-présidents du Bureau de la session extraordinaire. Il prononça alors un remarquable dis- cours en l'honneur de Fr. Crépin, qu'il appela « le père de la Société botanique du Luxembourg ». Grâce à MM. E. Kleinet Wagner nous pouvonsdonner, dans notre Bulletin, le portrait rappelant la figure si sym- pathique du vétéran des botanistes du Grand-Duché. Ses travaux scientifiques perpétueront sa mémoire. Les botanistes belges, qui ont eu le privilège de le con- naitre personnellement, ne l’oublieront jamais Ta D. (1) Voir aussi -— Nachruf — J. P. J. Koltz dans le Bulletin de la Société des Naturalistes Luxembourgeois (1907) n. VIII, p. 218-220. 11 COMPTE-RENDU DE L'HERBORISATION GÉNÉRALE A MODAVE ET LES ENVIRONS par ALFR. CHARLET. La dernière herborisation de la Société, à Modave, date de 1899. Depuis cette époque, nous avons eu à déplorer la perte de ces inlassables et érudits chercheurs qui ont noms Cluysenaar et Mansion : nous saluons ici leur mémoire de nos confraternels regrets. Cette période de près de 20 ans à vu — sous l'influence des facteurs économiques — les quelques carriè= res de la vallée du Hoyoux prendre une extension que plus rien n'arrête ; d'autre part, nombre de terrains, soumis jusqu'alors au régime messicole, ont été trans- formés en pâturages. Ces circonstances expliquent aisé- ment la disparition de certaines bonnes espèces pour notre région : Inula Helenium Elymus europaeus losa spinosissima Polygonrm mile Luzsula maxina Centunculus minimus Lycopodium ciavatum Polypodium lPhegopteris U'est vrai que ces disparitions sont compensées par des découvertes d'espèces nouvelles, notamment : Hieracium rapunculoides, Carduus carlinifolius, Fumaria parriflora, Fumaria agraria Mais ces considérations trouveront mieux leur place dans la relation de notre excursion. Et, hâtons-nous de le dire, cette herborisation à réussi au delà de toute espérance, tant sous le rapport du nombre des partici- pants, et des résultats acquis, que sous le rapport du temps, facteur qui n’est pas à dédaigner, 12 Le samedi 22 juin, le train, arrivant à 9h. 7 à Huy- Nord, amène un premier groupe: MM. Chalon, Léon Coomans, Durand, Massart, Matagne et Polchet On se souhaite la bienvenue et on traverse la ville en emprun- tant son Pontia et en admirant la Collégiale et son Rondia. Sur la voie du tram vicinal, nous récoltons Lepidium ruderale : c’est la première trouvaille. | Nous renoncons à descendre à Marchin, car la hauteur du taillis enlève tout espoir de trouver lAndrosaemum officinale au Pré à la Fontaine, et le train, que nous avons repris à Huy-Tilleul, nous amène, à 10 h. 7, à Régissa. Près de l'usine de Régissa, nous voyons : Veronica persica, Geranium pyrenaicum, Lepidium Draba; de même, Saxifraga hypnoides, Ulex europaea, Nepeta Cataria, évidemment introduits ou naturalisés. Nous remarquons aussi un curieux spécimen de Plan- tago lanceolaia, dont l'inflorescence, d'un noir accentué, est agglomérée. Nous voici à une des habitations de l’Androsaemum officinale AIl., vulg. : Toute-Saine, Passecure. Dossin signala cette plante en 1805, Crépin en 1855. Cependant son indigénat dans le pays n’a été réellement reconnu qu’en 1889. A cette date, on en comptait 7 ha- bitations ; à cette heure, le nombre se chiffrerait par 12. (M. Abraham, de Marchin, en signale encore une nou- velle). Nous ne tenons pas compte évidemment des décou- vertes faites en dehors de la vallée du Hoyoux : désert de Marlagne, Andenne et Contisse. L'abbé Coste dit que cette belle hypéricinée vit dans l’ouest, le centre et le midi de la France, l'Europe occi- dentale et méridionale, l'Asie occidentale et l'Algérie. En Belgique, elle se plait dans les bois montueux, non 13 calcaires, mais sa condilion sine qua non de vieest de l’eau vive et claire : nous ne l'avons jamais apercue que dans les lieux un peu ombragés où suintait un mince filet d'eau. Il y à près d'un demi-siècle, l'abbé Guilmot l’a indiquée à St-Lambert (Pailhe) où elle n'a jamais été revue depuis lors ; mais des recherches plus actives seraient certaine- ment couronnées de succès... à moins que le rebouteux des environs n'ait pillé la station, car un vieux bouquin, dont il manque les premiers feuillets, vante en ces ter- mes l’androsème : Psorrrérés. Le jus de toule la plante, pris en breuvage, est bon au crachement de sang. Et parce qu'il est réfrigé- ratif, il réprime les fluxions de l'estomac, et les fleurs des femmes, il arrête le sang qui coule du nez. Ses feuilles, ou ses gousses broyées et appliquées sur les playes fraîches, les soudent et les cicatrisent. Reprenant notre course, nous suivons un petit sentier de pêche, rive gauche de la rivière, et nous notons : Ranunculus fluitans et R. aquatilis, Sparganium simplex var. fluitans et plusieurs pieds de Geum rivale,plante que le confrère Wathelet signale comme très commune aux Avins. Sur le mur du moulin de Barse : Lepidium ruderale. Disons, en passant, que nous ne pouvons plus douter de la disparition de Inula Helenium. Il était loca- lisé — dans les mêmes conditionsd'ailleurs qu'à Marneffe — dans la partie marécageuse du cours d’eau avoisinant le moulin. Cette composée n’a plus paru depuis la sup- pression de l’ancien pont de Barse. Il convient de faire remarquer ici que si cette espèce, si localisée, était bien indigène, elle n’a pu cependant {4 s'établir que concurremment avec une autre habitation, découverte aux sources du Hoyoux dans les circonstances suivantes. Le confrére Wathelet, toujours par monts et par vaux, en quête de découvertes intéressantes, avait remarqué cette plante en culture dans le jardin du rebouteux de Verlée ! Intrigué, le confrère pris des renseignements sur sa provenance : elle était née aux sources mêmes du Hoyoux ! Et, chemin faisant, il vit le cou du chien pelé ! Mais nous voilà en gare de Barse ! Irons-nous à Moda- ve à pieds où attendrons-nous le train de 13 heures ? Nous consultons à ce sujet le vétéran de la Société, M. L,. Coomans et, suivant sa décision, on marchera, tout en admirant les beautés (?) que l’on continue d'accumuler dans cette partie de la Belgique si vantée ! C'est en vain que nous cherchons Draba muralis, pro- bablement passé. Le Ceterach officinarum nous échappe aussi. Plusieurs pieds de Belladone se voient sur le talus de la route et sur la berge de la rivière, Notons pour mémoire : Herniaria glabra Melica nutans Koeleria cristata — ciliala Veronica polita Pyrethrum Parthenium — persica Cynoglossum officinale. Le livre de mon rebouteux dit de cette dernière plante : Propriérés. La décoction de la racine faite dans du vin, beuë le soir et le matin, ramallit le corps, sert à la dysen- terie, à la gonorrhée et aux catharres : D'où l’on fait les pilules de Cinoglosso, qui étant prises deux heures après souper, à le quantité d'un demy scrupule, font dormir ét 15 arrétent les distillations; les racines appliquées font renaître le poil tombé par pelade. Le peu de temps dont nous disposons nous force à négliger une des stations de Veronica opaca, plante signa- lée seulement sur quelques points de notre région. M. Wathelet, le premier, la découvrit près de Tillesse, (Abée) mais depuis lors, nous l’avons rencontrée nombre de fois sur le territoire de Vierset-Barse en compagnie des V. polita et agrestis Cette espece passe probablement inaperçue, Nous négligeons aussi : Gentiana Cruciata et Ajuga Chamaepitys, deux bonnes espèces croissant sur un plateau argilocalcaire. La rivière nous sépare d’une abondante habitation de Lunaria rediviva et d’Impatiens noli-tangere, située en contrebas d’une grotte — Le Trou Salpêtre — dans laquelle on a découvert des ossementis d”’Ursus spelaeus. Noli-tangere !! c’est bien là ce qui aurait dü être ap- pliqué aux hautes frondaisons couronnant les collines de la vallée. Mais hélas ! sous prétexte d’industrie, de droit des propriétaires, on a fait subir, à ces sites tant admirés, d'odieuses profanations. Rien n'a été respecté ! De hideux wagonnets escala- dent les parois de la roche, des montagnes de décombres gisent lamentablement sur l'emplacement de riantes prai- ries, dans la ramure même pointent hardiment les « ho- beltes » des carriers, et, pour combie de dérision, les eaux du Hoyoux sont canalisées et contraintes de prêter leur concours à ce sinistre brigandage : bref, c’est le do- maine du dieu Chaos! Fontaine à Madame ! La fauvette à tête noire ne mi- rera plus sa sombre prunelle dans ton onde ! Et toi, 16 Fontaine à l’Ermite, toute cachée dans ton ïït de fleurs, tu ne rêveras plus aux belles dames du temps jadis venant rafraichir leurs lèvres de corail à lon eau cris- talline ! Hélas ! Pauvres Fées ! les hommes ont violé votre asile et les Nymphes ont fui, cherchant des lieux plus hospi- taliers ! Mais ainsi le veut la grande industrie : l'accaparement de toutes les forces de la nature, et cependant... toutes choses se meuvent à leur fin. C'est ce qui nous est arrivé, car, à force de nous mou- voir, nous sommes arrivés à l'Hôtel Pirard devant un repas substantiel, auquel nous fimes honneur. Nous sommes rejoints par le confrère Wathelet, qui re- met à notre Président la iiste des plantes observées sur le territoire de Modave, soit 648 espéces constantes et 37 inconstantes ou introduites. Dans la 5° édition de sa flore, Crépin compte — pour le pays — 1192 espèces indigè- nes, 61 naturalisées et 125 subspontanées. En route !! Nous escaladons la colline du vieux chà- teau de Bonne, qui à une altitude de 120 mètres. La cuiture, à laquelle a été soumis le plateau il y a quelques vingt ans, a amené la découverte d’une grande quantité d'objets en silex taillé, employés à l'époque néolithique : couteaux, haches, pics, pointes de flèche de types variés. Actuellement les lapins sont les seuls agents de découvertes de ce genre. Dans les âges lointains, cette respectable « terrasse » à été considérée comme un refuge naturel de tout premier ordre. L'accès en était défendu au midi, à l’ouestet au nord, non seulement par des masses rocheuses escarpées, mais principalement par ies rivières du Hoyoux, de la Bonne 17 et de St-Pierre. Et queites rivières ! Non pas ce Hoyoux, coulant entre de vertes prairies, ni ses deux affluents se . mourant dans l’étrangiement de leurs rives et si faibles, « qu'un géant altéré les boirait tout d'une haleine », mais de véritables lorrents, aux abords marécageux, remplissant toute la vallée. La masse rocheuse, formant le point faible (donnant vers la campagne) était défendue par une substruction en pierres brutes ; elle subsiste encore partiellement. En ces temps éloignés, les rivières envahissaient les vallées dans toute leur largeur et si, insensiblement leurs eaux ont diminué, leur ancien lit est néan- moins resté marécageux jusqu'au 18° et mème jusqu'au 19° siècle : témoins les vestiges du chemin primitif qui devait emprunter en maints endroits le bas du versant. Ces vestiges sont encore visi bles à Barse et entre Barse et Régissa. Quand les conditions de vie, l'intérêt de la défense commune, eurent réuni les premières populations noma- des, celles-ci se déplacèrent sous l’empire de circon- stances inhérentes à leur milieu : surprises, migrations ou échanges de produits, et créérent ainsi le premier réseau des voies de communication, développé par les générations successives : Les premiers chemins sont les plus anciens monuments du travail de l'homme. [Re- clus]. Ces chemins suivirent d'abord les hauteurs ! ii en fut ainsi pour les coteaux boisés de la rive droite du Hoyoux : témoins les silex taillés trouvés dans les bois de Barse, de Hestreux et de Limet. Et c'est dans ce recoin herbeux du vieux château de Bonne, où des affleurements de roches alternent avec les plantes délicates des lieux secs, jelant comme 18 un immense voile de mousseline, qu'errérent les rudi- mentaires humains, pauvres nomades à l'aspect misé- rable ! Et s'ils furent contemporains des grands fauves et des grands oiseaux de proie, ils connurent ici le même soleil et des printemps pareils à celui qui nous charme ! Notre pensée est hantée par le mystère de leur exis- tence et par les timides manifestations de leur activité cérébrale, vagues lueurs d’un meilleur devenir ! Mais foin de l'Homo sapiens ! Observons !!! En tout premier lieu, un Carduus que nous avons reconnu être le GC. carlinifolius Lam. puis le Galium sylvestre et saxatile, Rosa rubiginosa, Viola sylvestris, Viola hirta, Silene nutans. À propos de ces dernières espèces, M. Massart nous donne de très intéressants dé- tails sur leur mode de floraison. Nous avons remarqué également : Viburnum Lantana, Aquilegia vulgaris, Aira caryophyllea; puis, dans le val- Jon du ruisseau de St-Pierre: Sanicula europaea, Veronica montana, V. Anagallis, Carex digitata, C. pallescens, Actaea svicata, Hypericum hirsutum, envahi par une Puccinie, et enfin Doronicum Pardalianches..… dont on venait malheureusement de couper tous les capitules, Tout en nous acheminant vers Limet, nous voyons Blitum Bonus-Henricus, Genista sagittalis, Festuca rubra etun Crepis biennis que nous primes alors pour C. nicaeensis. Le Plateau de Gérarville nous offre quelques bonnes plantes : Silene nutans, Rosa micrantha, R. tomentosa, R. rubiginosa, Dianthus prolifer, Sedum boloniense, Vincetoxicum album, Aquilegia vulgaris, Rumex scuta- tus, Juniperus communis, Cerastium arvense L. var. uniflorum Dmrt. 19 À notre retour à l'Hôtel, nous eûmes le plaisir de retrouver une des fidèles de nos excursions annuelles : Madame Houbion. Peu après parurent deux autres con- frères, MM. Hespel et V. Lambert. Le premier, ayant manqué le train à Huy, en profita pour herboriser sur les coteaux de Statte, où il eut la bonne fortune de récol- ter : Eryngium campestre, Orobanche caryophyllacea et le bel Alyssum saxatile, bien naturalisé sur un vieux mur. — Depuis j'ai été revoir cette crucifère sur place ; bien qu’elle n’eut pas encore été signalée, elle doit se trou- ver à cet endroit depuis longtemps déjà. Le lendemain, notre groupe s'accrut de M. et Mr° Lefiis, de MM. A. Maréchal, P. et L. Schwers et Herm.Spring, et de nos confrères : Aigret, Goffart, Lonnay, Em. Marchal, Micheels, Péters et Picson. MM. Chalon et Durand souhaitent la bienvenue à tous, puis ils nous annoncent que M'° Wéry, ainsi que MM. A. Gravis et Abraham, que nous attendions, sont empéchés de nous rejoindre et nous transmettent leurs vœux et leurs regrets ; ils donnent ensuite le signal du départ. C'est par un vent assez violent, qu'après avoir traversé le coquet village de Modave, nous gagnons, en deux groupes, l'endroit où croit le rare Aceras. En explorant un plantis, où jadis croissait à foison Muscari comosum, un confrère signale une habitation nouvelle de Veronica montana et une autre de Lepus timidus et de Phasianus colchicus ! Les premiers arrivés, à Petit Modave, explorent le coteau, espérant y récolter l'Acéras: « L'année dernière, dit notre ami Wathelet, la station comptait plusieurs centaines de pieds», mais à présent nous ne parvenons 20 à en découvrir que quatre... chargés sans doute de nous dire que les autres ne paraitraient pas. On signale aussi plusieurs exemplaires bien venus de Botrychium Lunaria. D'autre part, Epipactis atroru- bens Hoffm,. et Antennaria dioica, ne sont pas encore en fleurs. Au bord d'un champ : Orlaya grandiflora. Nous nous acheminons, en parcourant les coteaux, vers les prairies sèches, station de l’Asperula glauca Bess. La semaine précédente, M. Wathelet et moi étions arrivés en même Lemps que les faucheurs ; nous avons donc pris tous les pieds disponibles, que nous distri- buerons aux excursionnistes. Nous arrivons aux ruines de l’ancien château-fort de Survillers dominant la ferme et le moulin du Vai Tibiémont. Sur l'emplacement, occupé aujourd'hui par la ferme de Survillers, se dressait, avant 1634, un castel fortifié dé- truit lors de la bataille des Avins — un des épisodes de la guerre de Trente ans — au cours de laquelle les Français, commandés par les maréchaux Gaspard de Coligny et le marquis de Maillé-Brézé, défirent complétement les Autri- chiens, sous le commandement du prince Thomas de Savoie. Sur la côte — anciennement cultivée — plusieurs pieds de Vigne subsistent toujours. L'ancien château-fort de Corbeaumont, voisin de celui de Survillers, et parfois son rival, partagea son sort à la même époque. D'après la légende, cette forteresse aurait enseveli sous ses ruines une Gatte d'Or d'une grande valeur. À ce propos, on raconte le fait suivant : Vers 1870, le 21 tenancier d’un petit estaminet de l’endroit — un nommé Coste — vit arriver un beau matin un parfait gentleman : il avait trouvé, disait-il, dans la bibliotheque de son oncle, un vieux manuscrit renseignant exactement l'endroit où était cachée la fameuse Gatte d'Or. Après avoir recommandé le silence, il s'en aila tous les matins vers les ruines, soi-disant pour travailler. Cela dura trois semaines, pendant lesquelles il fit bonne chère aux dépens de son hôtelier d'occasion. Enfin, par une nuit bien noire, celui-ci et son hôte de- vaient tenter l'effort finai et s’emparer du trésor. Mais pour cela,il fallait une douzaine de louis qui furent natu- rellement empruntés à Coste ; l'or devait être déposé, par paquets égaux, dans les quatre coins d'un des sou- terrains et exercer une influence décisive sur les esprits, qui avaient jusque là tenu le chercheur en échec. Les deux braves noctambules se rendirent dans les ruines. Le quidam avait eu soin de revendiquer l'honneur de porter les pièces servant d'apport et la lanterne. Brusquement cette dernière s'éteignit et son porteur disparut à la faveur de l'obscurité et grâce à sa parfaite connaissance des lieux. Quant à son compagnon, dans l'impossibilité de s'orienter, il passa le reste de la nuit dans le souterrain en proie à une profonde terreur ! ORGUE CORRE D A Te ER RENAN: comment Panurge fit quinault l'anglois qui arguait par signes ! Aprés la légende et l’histoire moderne, revenons à l’ex- ploration du coteau de Survillers : Ophrys Apifera Polygala comosa Vicia angustifolia Lathyrus Nissolia Artemisia Absinthium Rosa rubiginosa Epipactis latifolia 22 Au pied de la côte : Lathyrus sylvestris, une des rares habitations de la région ; dans le champ voisin : Vacia pannonica Crantz. Nous prenons un sentier nous ramenant, par le fond, vers Petit Modave. Pour mémoire : Polygonum Bistorta, Atropa Belladona, Berberis vulgaris et, incrusté dans un rocher érodé par les eaux, Endocarpum miniatum, sujet d'une intéressante causerie de M. Massart. Les collines pelées des environs de Petit Modave ne nous donnent rien d’intéressant. Vers 1848, années de disette, ces hauteurs étaient couronnées de futaies de la plus belle venue. Maïheu- reusement, ici, comme en bien d'autres endroits, l’im- prévoyance, au service d’un esprit de lucre, a eu raison de ces séculaires frondaisons. Le blé se vendait bien, on l’aurait cultivé sur les toits! On a donc défriché ! Or, il est arrivé ce qui devait arriver ! Lorsque la cognée impitoyable eut dénudé ces points élevés, on les cultiva pendant plusieurs années avec de beaux ren- demnents, mais, plus rien ne s’opposant à l'effort des ora- ges, les grandes pluies entrainèrent humus végétal, qu'a- vaient partiemment accumulé les siècles, et ces séjours de l'ombre et de la fraicheur furent frappés d’une perpé- tuelle aridité. C'est ainsi que l'on à gaspillé — et que l'on gaspille encore — l'héritage forestier que nous avaient légué les générations précédentes ! Tout en cheminant, nous escaladons la hauteur et, à mi-côte, nous cherchons abri dans le Trou Al Weffe, car la pluie est survenue, mais heureusement le proverbe n'a pas menti : Grand vent amène petite pluie. Gette petite ondée nous a déterminés à aller casser notre croûte 23 à Petit Modave et c’est avec entrain que nous nous déles- tons pour... nous lester : Le maltemps passe et retourne le bon. Pendant qu'on trinque autour de gras jambons ! Mais voici le camarade Wathelet : je fui passe la direc- tion de la caravane. Sur le coteau de Petit-Modave, au-dessous du mur du parc on récolte à profusion la mignonne graminée : Festuca rigida. Parmi les essences parant la montagne, citons : Cerasus Padus Lonicera Xylosteum — Mahaleb Ligustrum vulgure Rosa tomentella Acer campestre — pimpinellifolia — platanoides — lomentosa var, cine Tilia ulmifolia rascens var. discolor — rubiginosa Rosa comosa el echino carpa. Il y à 40 ans, les gamins, en retournant de la classe, se livraient à un sport qui n’a plus de vogue aujourd’hui ; ils faisaient la roue dans les blés et c'était à qui aurait terminé son andin le premier ! Nous ne fimes pas la roue dans la prairie du meunier, mais elle fut cependant assez mal arrangée. Nous y récoltames : Scirpus compressus Myosotis palustris var. strigu- Carez disticha losa — digilata Catabrosa aquatica Cardamine amara À la lisière du bois voisin : Monotropa lypopitys, Car- damine Impatiens, Digitalis lutea et les trois espèces du genre Melicu. À mi-côte, dans une pelouse sèche : Platanthera montana Asperula odorata Neottia nidus-avis Daphne Mezereum Polygala comosa Cerastium pumilum — depressa Gentaurea Scabiosa Galium saxatile Polypodiun Dryopteris 24 Dans le voisinage, mais plutôt à l'ombre : Brotrychium Lunaria Ceterach officinarum Arenaria trinervia Aprésavoir visité un bois, commune de Pailhe, où nous observons : Neottia nidus-avis, Platanthera mon- tana, Orchis maculata, nous dirigeons nos pas vers un nouveau taillis. Nous y remarquons : Brachypodium pinnatum, Salvia pratensis, Orchis maculata, et Cam- panula Rapunculus var. caule-ramosissimo Le). Recherches infructueuses pour retrouver Dianthus deltoides, dont les fleurs sont fermées à midi. Vu l'heure tardive, nous renonçons à revenir par Vy- le-Tharoul et à visiter l'habitation de Struthiopteris dé- couverte par M. Wathelet; nous prenons donc la route du Fond de Morvai en observant dans le taillis : Ranuncu- lus polyanthemos et Fragaria elätior. C'est le long de cette grand’route qu'est établie une forte colonie d’'Ophioglossum vulgatum. Depuis notre herborisation, M. Evrard, instituteur à Modave — un botaniste de la première heure — en a découvert une nouvelle et abondante habitation. C'est également à lui qu'est due la découverte de Gentiana ciliata — toujours territoire de Modave. Pour rester aussi complet que possible, citons encore : Crepis paludosa Pulmonaria tuberosa Paris quadrifolia Festuca glauca Hypericum pulchrum Symphitum officinale —— quadrangulum Senecio aquaticus _ humifusum Actaea spicata 25 Nous regagnons l'Hôtel Pirard dont nous ne sommes guère éloignés. Après un repas des mieux ordonné — auquel prirent aussi part le confrère Hamoir et M. Canisius, pharmacien, à Modave — on but à la santé... de tout le monde (1) mais comme les botanistes sont gens paisibles, qui n’ai- ment pas la gloriole, nous glisserons.…. L'heure de la séparation à déjà sonné pour nombre d’entre nous : ce sont les adieux... C'est ainsi que le lendemain, nous n’étions plus que sept membres auxquels vint se joindre M. Hamoir. Notre but était l'exploration des campagnes vers Romont et Linchet où jadis nous récoltàmes Centunculus minimus et Bromus arduennensis (c'était en 1893). Depuis cette époque, quantité de plantes messicoles ont disparu à raison de Îa création des prairies, Sur un coteau : Ononis spinosa, rare en dehors de la vallée de la Meuse ; vallée de la Bonne : Callitriche hamulata. Le clou de cette derniére journée était la visite du pare du château de Modave, gracieusement autorisée par M. Braconnier. À l’époque de la Révolution française, le duc de Montmorency, allié à la famille de Ville, mit le domaine à la disposition de la famiile royale de France. Le comte d'Artois s'y rendit et y attendit l’arrivée de Louis XVI, mais il apprit bientôt l'arrestation du Roi à Varennes. Ce château est érigé sur un rocher pittoresque au bas duquel coule la rivière, Il domine un superbe paysage. (1) Et en particulier à MM. Wathelet et Charlet qui se sont si largement dépensés pour assurer le succès de notre excursion (Th. D.). * *k 26 Du haut de la terrasse, nous nous oublions devant le magnifique panorama qui se déroule sous nos yeux ; à nos pieds, la rivière, tel un mince ruban vert, serpente capricieuse tantôt folle et tumultueuse, tantôt calme et quittant comme à regret ces lieux enchanteurs. Pendant plus d’une heure, nous avons visité le parc, sans que notre admiration se soit lassée un instant. Ce ne sont que roches moussues et coins déli- cieux, arbres de toutes essences, dont la hauteur — à raison même des lieux — est extraordinaire, colosses séculaires ayant résisté à lassaut du temps et des hommes. Vue d’en bas, cette demeure, vraiment seigneuriale, a un aspect impressionnant : eile est comme l’achève- ment naturel du roc sur lequel elle est fièrement assise. Nous emportons de cette visite un souvenir inou- bliable, et nous prions Monsieur Braconnier d’agréer à nouveau l’hommage de nos bien vifs remerciments. Les espèces suivantes ont été remarquées, ou jadis récoitees dans le pare : Lemna trisulca Chara fœtida Aconitum Napellus Myriophyllum verticillatum var. Conium maculalum pinnatifidum A la sortie du parc : Ranunculus paucistamineus Festuca rigida Scrophularia umbrosa Herniaria glabra C’est fini ! nous nous dirigeons vers notre hôtel où nous attendait M. Abraham, qui avait tenu — malgré son état de santé — à saluer ses confrères. Un adieu et un au revoir l’an prochain à Mariem- bourg ! 27 Quelques découvertes. L'an dernier, M. Wathelet récolta quelques pieds de Fumaria parviflora Lam, dans des terres remuées à Modave. Cette année, il en a découvert piusieurs autres habitations à Modave et dans les environs. Déjà signalée à Kain et à Tournai, il est certain que cette Fumariacée est loin d’être aussi rare qu’on le croit. Examiner de près les Fumaria à fleurs pales. * * * La même année, je remarquai à Modave un Fumaria d’un facies special ; je le récoltai mais simplement pour mémoire ; cette année, je revis cette même plante à Vierset, je la déterminai d’après le remarquable ouvrage de l'abbé Coste : Fumaria agraria Lag., c'est une plante messicole qui passe probablement inapercue. * x *# Depuis plusieurs années, M. Wathelet et moi tenions en observation un Carduus que nous ne parvenions à ratta- cher ni au C. crispus ni au C. nutans. Comme il était question — d’après Crépin — d’un hybride (!) entre ces deux espèces, nous étions tentés de le considérer comme tel. Un examen approfondi me dévoila son identité: e’est le Carduus carlintifolius Lam. ns #Æ * Le genre Hieracium a toujours été, du moins pour certaines espèces, bien variable. Qui n’a pas dans son herbier de ces spécimens se rapprochant de certains types sans en avoir tous les caractères? On les conserve... en attendant la Flore qui permettra de dresser leur état- civil. 28 Tel Hieracium rapunculoides Arv.-Touv. que M. Wa- thelet vient de rencontrer dans un bois à Pailhe. Moi- même, je le possédais indéterminé depuis 1893. C'est en consultant la Flore de France de l’abbe Coste que nous sommes parvenus à le dénommer. Support : Calcaire carbonifère dolomitisé. Localités : Pailhe : Vierset. Intermédiaire entre H. vulgatum et juranum. L'abbé Coste lui assigne comme stations : Bois et prés rocail- leux de la Savoie, du Dauphiné et des Pyrénées Orientales. FLORE MHEPATIQUES DE BELGIQUE PAR ARTH. MANSION FASCICULE II () 2ïeme SOUS-FAMILLE : Jungermanniacées acrogynes. Caractères des J. acrogynes. — Archégones naissant au sommet de la tige ou d’un rameau spécial, et engen- drant, après fécondation, des sporogones terminaux, à capsule à déhiscence plus ou moins parfaitement qua- drivalve. Un périanthe (excepté chez Acolea, Calypogeia, Saccogyna, Geocalyx). Thalle toujours foliacé, formé d’une tige légèrement comprimée, bifaciale (face dorsale et face ventrale) et de (1) Arthur Mansion étant mort prématurément alors que le manuscrit de cette deuxième partie de sa Flore des Hépatiques n’était pas encore prêt pour l’impression, MM. Ch. Sladdenet Elie Marchal, avec un soin pieux, ont bien voulu se charger de cette mise au jour, afin que le tra- vail de notre regretté confrère ne fût pas perdu pour la science (Th. Durand). Le premier fascicule de ce mémoire a paru dans le tome XLII, 2=e fasc, de ce Bulletin. 30 feuilles entières ou diversement découpées, disposées sur deux rangs du côté dorsal, avec ou non des amphi- gastres du côté ventral. Les J. acrogynes se divisent en 8 tribus : Epigonian- thées, Saccogynées, Trigonanthées, Blépharoziées, Scapa- . niées, Radulées, Madothécées, Jubulées. Trigu Des EPIGONIANTHEES. Archégones terminant la tige (acrogènes) rarement un rameau. Périanthe ovale ou subcylindrique, souvent plissé vers l'orifice (cet organe manque chez Acolea). Capsule à déhiscence parfaitement quadrivalve. Ela- tères caducs. Feuilles décombantes, à insertion oblique ou transverse, concaves, entières ou 2-lobées, rarement 3-5 dentées, parfois révolutées par le bord dorsal. Amphi- gastres nuls, petits ou médiocres. Cette tribu est formée d’éléments très variés. Des nombreux genres qu’elle comprend, 11 sont représentés en Belgique : Marsupella, Mesophylla, Coleochila, Aplo- zia, Liochlæna, Gymnocolea, Lophozia, Plagiochila, Lophocolea, Chloscyphus, Harpanthus. 17° GENRE : Marsupella Dmrt. Périanthe rudimentaire, plus court que l’involucre et inclus dans ce dernier, auquel il adhère excepté vers le sommet qui présente 5-6 lobules libres. Epigone inclus. Involucre dont les 2 folioles supé- rieures sont plus grandes que les feuilles et soudées par leur base sur une plus ou moins grande étendue. Elatères à deux spiricules. Plantes raides, en touffes 31 étendues, d’un vert foncé passant au brun ou au rouge obseur ; tiges peu radiculeuses, souvent stolonifères à la base ; feuilles distiques à insertion transverse, 2-lobées. Amphigastres nuls. Ce genre est représenté en Belgique par quatre espé- ces : M. emarginata, aquatica, sphacelaia, Funchkii. Table analytique des espèces du genre Marsupella. Sinus atteignant le tiers de la feuille . . : . . . . . 2 : | Sinus n’atteignant que le sixième de la feuille . . . , . . 3 Feuilles carrées suborbiculaires, non fétréeies à la base, lobes api- culés ou rétrécis en pointe mutique . . . , . M. Funckii : Feuilles obovées retrécies à la base, lobes obtus arrondis M. sphacelata. Feuilles planes ou brièrement révolutées un peu au-dessus de la 3 hase D 020 ILINSUS TP. 600 I MPemarginale. Feuilles révolutées au bord dorsal jusqu’au tiers supérieur, M. aquatica. 38. M. emarginata Dmrt. Syn. — Jungermannia emarginata Ehrh. — Sarcoscy- phus Ehrhardti Corda. — Sarcoscyphus emarginatus Boul. Nardia emarginata Ehrh. Plante généralement robuste (1 à 12 cent), formant des touffes étendues, raides, vert foncé, brunâtres ou noirà- tres. Tige dressée où ascendante, à la fin /onguement dénudée à la base, émettant des stolons pâles, garnis à leur tour de radicules fines incolores ou rougeûtres ; inno- vations plus ou moins abondantes, fastigiées, obtuses. Feuilles orbiculaires, non décurrentes, embrassant la tige au trois quarts, étalées ou imbriquées, ployées en larges gouttières, planes aux bords ou très légèrement 32 révolutées un peu au dessus de la base, 2-lobées, à sinus large et oblus n'atteignant que le sixième de la feuille environ, à lobes obtus, parfois brièvement apiculés. Cellules anguleuses, à parois fermes, sinuées par suite des épaississements très développés aux points de jonction, a cuticule à peu près lisse. Involucre formé de folioles imbriquées dont les deux supérieures sont soudées jus- qu'au milieu ; périanthe libre seulement par le sommet qui présente 5-6 lobes lancéolés plus courts que l’involu- cre ; pédicelle long de 3-4 "", ; capsule brièvement oblon- gue, obtuse. Dioique ; inflorescences mâles formant le long de la tige des nodosités successives, facilement visi- bles à la loupe et formées de 4-6 paires de folioles invo- lucrales plus grandes que les feuilles ordinaires, lâche- ment imbriquées et abritant chacune de 3 à 5 anthéri- dies longuement pédiculées. Fructifie au printe”aps et en été. Sur Les pierres et les rochers siliccux humides ou inondés, plus rare- ment sur la terre au bord des sentiers ombragés. AJ. — A.— Rarement fertile. KR. sept. — Z. mar. et pold? Z. camp. Wuestwezcl, West- maelle, Brecht, entre Beersse et Vlimimeren (V. d. Broeck). IR. moy. — Z. arg. sabl.? Z, calc. Bois de Dave, Tienne-Maquet, Gueule-du-Loup (env. de Namur) (Mans.).bois Sandron (Mans.et Cherb.), env. de Liége (Dossin) Hestreux (Halin). 6. ard. — Gileppe (Card.) AC aux environs de Spa (Card. et Piré) entre Oneux ct Chinheid (Cornet), val. de la Hoegne, de la Statte et de la Sawe (Slad.), Francor- champs (Massart), très fréquent et très abond. vall. de l’Amblève et affluents (Mans. et Slad.) Laroche (El. March.), Neufchâteau, Longlier, Straimont (Verheg.), Alle, Frahan, Bouillon, Rochchaut, Herbeumont, Orchimont, Botassart (Del.), Rienne, Willerzies, Louette (Grav.), ruis. des Manises (Del. et Grav.). KR. jur. —? Cette espèce accidentelle dans la Z. camp..et R. dans la Z, ealc ; n’est vraiment bien représentée que dans la région ardennaiïse. Dans 33 certains ruisseaux, comme la Chefna (affl, de l'Amblève) ct dans la Sawe ct la Statl: (affl. de la Hocgne), elle constitue l’espèce dominante et s’y présente sous une multitude de formes qui teutes, cependant, se laissent facilement rameucx au type. Il faut renoneer à décrire ct sur- tout à déuommer ces aspcets multiples que revêt le M, emarginata, si l’on ne veut s’astreindre à un travail fastidieux et sans aueun profit pour la science. Disons seulement que la couleur qui va du vert pâle au vert foncé, prend fréquemment des teintes brunâtres et noirâtres plus ou moins accentuées ; que les dimensions varient suivant les conditions hygrométriques du milieu et oscillent entre 1 ct 12 centimètres ; que la forme des feuilles et leur rapport avec la tige présentent de nom- breuses modifications de détail qui cependant n’altèrent jamais les caractères spécifiques jusqu’à rendre l’espèce méconnaissable. On peut conserver, cependant, la v. julacea Nces, caractérisée par ses feuilles exactement imbriquées, surtout à l’état sec, faiblement étalées à l’état humide. Cette variété a été observée une seule fois dans notre pays, vallée de la Licnne, sur les parois découvertes des phyllades. (Mans, et Slad.) Quant à la v. aquatica Nces, elle présente des caractères si tranchés et si constants qu'elle mérite d’être élevée au rang d’espèce de seeond ordre. 39, M. aquatica Schiffn. Syn. — Sarcoscyphus aquaticus Breidl. — Jungerman- nia emarginata v. aquatica Nees. — Sarcoscyphus Ehrhardti v. robustus De Not. — Nardiarobusta Lindb. Plante robuste (6-8 cent) formant des touffes étendues läches et souvent flottantes, d’un vert pâle, fachetées de rouge pourpre plus ou moins vif. Tige à peine dénudée et garnie de nombreux stolons avec radicules rougeûtres ; innovations peu nombreuses, naissant de la base. Feuil- les orbiculaires, dressées, lächement imbriquées, un peu aplanies à l’état sec, très élalées, souvent même arquées en dehors à l'état humide, ployées en gouttiére, nettement révolutées au bord dorsal jusque vers le tiers 34 supérieur ; 2-lobées, à sinus large et obtus, moins profond que dans le M. emarginata, à lobes très obtus, parfois apiculés. Cellules basilaires médianes allongées 3-4 fois aussi longues que larges, les marginales du contour supé- rieur petites, subarrondies, les autres à parois frès épaisses formant aux coins de jonction des espaces trian- gulaires très marqués. Folioles supérieures de l'involucre plus allongées que dans M. emarginata et lobes du périanthe atteignant presque la même hauteur que l'invo- lucre (pour le reste, voir M. emarginata). Sur les rochers siliceux arrosés par l’Amblève, aux Sept-Montagnes entre Stavelot et Trois-Ponts (Mans. et Slad.). At et stérile (alpine). Le M. aquaticu se distingue facilement du M. emarginata par la plus grande étenduc du revolutum du bord dorsal de la feuille qui atteint le 1/5 supérieur et par la texture toute différente du tissu foliaire. Le M. densifolia Dmrt. est indiqué par Dumorticr dans ses Junger- mannideas Europae comme ayant été trouvé en Belgique par Mlle Li- bert, Nous l'avons, M. Sladden et moi, vainement recherché aux envi- rons de Stavelot et de Francorchamps. Nos investigations aux environs de Vielsalm et de Salmchâteau n’ont pas eu plus de succès. M. Sladden ne l’a pas observé dans la région des Hautes-Fagnes, Ni l’herbier de Mile Libert, ni celui de Dumortier ne renferment d'échantillons de ce Marsupella. Le petit spéeimen qui y avait été rapporté, erronément, par Dumor- tier lui-même appartient au Marsupella Funckii Dmrt. C’est done une espèce qu'il faut rayer de nos catalogues, saus toutefois désespérer de la trouver sur les points les plus élevés de nos Ardennes. L’Acolea concinnata Dmrt. que Dumortier renseigne en Belgique sans indication de localité est une cspèce alpine, qui, jusqu’à ce jour, a échappé à nos recherches. 40. M. sphacelata Dmrt. Syn. Jugermannia sphacelata Gieseke. — Marsupia sphacelata Dmrt. — Sarcoscyphus sphacelatus. Nees — Nardia sphacelata Carr. Plante de taille moyenne (15 à 30 mm.) formant des 35 touffes denses, molles, d’un vert foncé olivâtre, passant au brun presque noir. Tige à peine dénudée et garnie de radicules pales ou rougeâtres ; innovations d’abord gréles, stoloniformes, garnies de feuilles successivement plus grandes. Feuilles obovées, rétrécies à la base, munies d'un côté d’une petite oreillette obtuse plus ou moins bien indiquée, molles, lâächement dressées, imbriquées, con- caves, ventrues, 2-lobées, à sinus aigu, étroit, atteignant le 1/3 de la feuille, à lobes très obtus, subarrondis, con- caves. Cellules moyennes et supérieures subarrondies à parois épaisses mais molles, laissant aux angles des espaces intercellulaires visibles mais cu étendus ; cellules basilaires allongées, les marginales du sommet peu distinctes. Involucre formé de folioles dressées- imbriquées, dont les 2 supérieures ne sont soudées que jusqu’au tiers ; périanthe libre au sommet seulement ; pédicelle long de 4 mm ; capsule petite. Dioique ; inflo- rescence mâle à anthéridies disposées au nombre de 1, 2 ou 3 à l’aisselle de folioles involucrales làächement imbriquées. Fructifie au printemps et en été. Sur les pierres, les rochers et même sur la terre graveleuse dans les endroits humides des terrains silliceux (alpine). Le M. sphacelata type n’a pas été observé en Belgique, la var. arduennensis N. Boulay a été trouvée par Ch. Sladden dans la vallée de la Statte (lautes-Fagnes) à une altitude de 425 à 450 m. C’est une variété gréle et stérile, à tige flexueuse, longue de 8 à 15 mm., formant des touffes lüches, colorées en vert obscur où brunâtre, à feuilles peu denses, moins larges que dans le type, étalées, avec sinus obtus, à cel- lules basilaires courtes et non allongées. A1. M. Funckii Dmrt. Syn. —?Jungermannia Funckii W. et M. — Sarcoscy- phus Funckii Nees. — Nardia Funckii Carr. Plante de petite taille (3 à 15 mm) formant des gazon- 36 nements denses, souvent étendus, d’un vert olivâtre à l'ombre, passant au brun foncé dans les lieux découverts. Tige dressée ou décombante, simple ou bifurquée, non dénudée à la base ; innovations stoloniformes au début, mais se redressant bientôt et prenant les caractères des tiges ordinaires. Feuilles carrées suborbiculaires, non décurrentes, embrassant la tige, à demi concaves, étalées planes aux bords ; 2-lobées à sinus aigu atteignant le 1/3 de la feuille, à lobes ovales ou ovales lancéolés, api- culés ou rétrécis en une pointe mutique. Cellules pefites, subarrondies, à parois très épaisses, laissant aux angles, de petits espaces assez distincts, à cuticule légèrement papilleuse. Involucre formé de folioles involucrales dont les 2 supérieures ne sont soudées qu’à la base seulement, périanthe court, libre, par ses 5-6 lobes lancéolés aigus ; pédicelle long de 3-3 mm., capsule petite. Dioïique ; inflorescences mâles en forme d’épis comprimés et dont les folioles involucrales très concaves à la base abritent chacune de 3-5 anthéridies globuleuses, petites et brièvement pédiculées. Fructifie en mai-juin. Sur la terre, au bord des sentiers dans les bruyères et les rochers siliceux, aux endroits à demi découverts. AC. — AA. Rarement fer- tile. K. sept. — 7. marit et pold? — Z. camp. Meirelbeke (Donck.), entre Kinroy ct Maeseyck (Mans.). F6. moy.— 7. arg. sabl. Si-Trond- (v. d. Born), entre Mazy et Chapellc-Dieu (Mans.), Braine-le-Comte (Cogn.), Blanmont (Mans.), Mont-sur-Marchienne (v. Bast.). Z. calc. Profondeville, Arbre, Bois de Villers, bois de Dave, bois des Acré- monts, Tienne-Maquet (Mans.), Malonne (Peters), Samson (Massart), Seilles (El. March.), environs de Huy (4habit.) (Mans. et Clerb.), Tilff (EI. Mareh.), Soiron (Debiez), les Mazures (Pepinster), (Roemer) Belvaux (Del ). &. ard. — Montagnes de l’Ardenne (Dmrt.) vallées de la Hoegne, de la Statte et de la Sawe (Slad.), Ct dans la vallée de lAmblève et affluents en amont de Remouchamps (Mans. et Slad.), env. de Laroche 31 Samrée, entre Poix et Hatrival, env. de Houffalize (El. March.),Habay-la- Neuve (El. March.), entre Mellier et Lavaux, Recogne (Cardot), Neuf- château (Verheg.), env. d’Oiloy, val. du Viroin. (A. et Fr.), Bouillon, Frahan, Rochehaut, Gorbion (Del.), Nafraiture, Willerzies, Louctte-St- Pierre (Grav.) BR. jure. ? Le M. Funckii atteint son maximum de dispersion dans la R. arden- naise, Sa distribution dans la vallée de la Meuse est encore très sensible- ment la même que celle des À, glauca, À. punctatus et laevis, F. conica. Abstraction faite des modifications de teinte, de taille et de ramifica- tions qui sont comprises dans la description du type, cette espèce ne varie pas dans des limites assez étendues et assez constantes pour qu’il soit utile de fixer avantageusement les divers états sous lesquels on la rencontre. Les variations légères auxquelles elle est soumise s’expliquent facile- ment par l’adaptation aux conditions du milieu où elle végète. 18° GENRE : NMesophylla Dmrt. Périanthe distinct, tantôt inclus, tantôt exserte, cohé- rent à divers degrés par sa base avec l’involuere libre par son sommet qui est plissé et apiculé. Elatères à 2 spiri- cules. Tige radicante ou ascendante ; feuilles alternes ou opposées, arrondies, entières, rarement émarginées au sommet ; amphigastres petits ou nuls. Pour le reste, voir les caractères de la tribu. Ce genre est représenté en Belgique par six espèces : M. minor, scalaris, compressa, obovata, hyalina, crenu- lata. Table analytique des espèces du genre Mesophylla. Plante croissant sur les parois très humides des rochers, souvent 1 même flottante, à odeur de persil, . . . . . A1. compressu Plante de stations fraiches ou sèches, non à odeur de persil . . 2? Pemiles-mareineées, 5". OP Ne LT. M. crenuloia Feuilles non marginées . . . RENE LS RS Plante à odeur de carotte très ner PAL USU TE 4 SERRES Plantenon à odeur'de carotte sut 0er tt: 4: SOMRE. 7 38 Plante d'un vert sombre, faiblement hygroseopique, à radicules violettes: monoïque MMM. : . M. obovata Plante d’un vert pâle, très EE: à radicules hyalines parfois rouges, dioique . . . . LEUR OU M. hyalina Feuilles entières, superficiellement émarginées au sommet des o tiges -dioique .- OR Er 0 1 1. 1 M'scalaris Feuilles distinctement émarginées- ee monoique. M, minor \ 42. M. Compressa Dmrt. Syn. Jungermannia compressa Hook. — Alicularia com- pressa Lindb. et Nees. — Nardia compressa Gray. Plante robuste (4-10 cent) à odeur de persil, formant des touffes parfois très amples, passant du vert sale obscur au brun foncé presque noir. Tige déprimée, plus ou moins ascendante par le sommet, peu divisée, Zonguement dénudée à la base, souvent dépourvue de radicules. Feuilles réniformes, brièvement décurrentes, imbriquée:, dressées verticales, rapprochées de part et d’autre, de façon à faire paraitre la plante comprimée dans un plan vertical, planes aux bords, entières. Cellules grandes, subarrondies, à parois lisses, très distinctement épaissies aux angles, les basilaires allongées, les marginales subrectangulaires plus petites que les voisines. Amphi- gastres ovales ou linéaires, entiers ou dentés, fréquents sur certaines tiges, rares sur d’autres. Involucre formé de folioles dressées, légèrement émarginées ; périanthe plus court que l’involucre et adhérent avec lui, aptculé, denté-lacinié à l’orifice ; pédicelle long de 5-6 mm. ; capsule brièvement elliptique ou un peu obovée; spores brunes, subglobuleuses, finement granuleuses. Dioique ; inflorescences mâles en épis courts, ferminaux, compre- nant 4-6 folioles, ayant chacune à leur aisselle 2-3 anthé- ridies brièvement oblongues. Fructifie en avril-mai. 39 Sur les pierres dans les ruisseaux et sur les parois très humides des rochers siliceux, dans les régions montagneuses, A-Ct. — TA. Rare- ment fertile. HR. ard. — Banneux (El. March.), Jalhay (Del.), vall. de la Gileppe (Cardot, El. Marchal) vall. de la Statte et de la Sawe (Slad.), vall. de la Hoegne (Cardot, Slad., Cornet), assez fréquent dans la vallée de l’Am- blève et ses affluents, notamment dans les vallées du Ninglinspo, de la Chefna, du Mageru, à Lafruster, Francorchamps, aux Sept Montagnes (Mans. et Slad.) Warnissart, Neufchâteau (Verheg.), Willerzies, Louette-St-Pierre (Grav.). Spéciale à la région ardennaise, cette belle espèce immédiatement reconnaissable à la forte odeur de persil qu’elle dégage à l’état humide, est si abondante dans certains de nos ruisseaux, notamment dans la Sawe, la Statte et la Chefna, qu’elle y devient envahissante, couvrant les pierres et la paroi rocheuse toute entière, de ses touffes denses et profondes. Par endroit, le H#. emarginata seul,se refuse à lui céder la place et les deux plus robustes Jung. acrogynes de notre flore s’y disputent le terrain, mêlant leurs verts, parfois si différents et si varics, en tapis étendus d’un fort bel effet. Cette espèce ne varie que dans des limites fort peu étendue, qui per- mettent toujours de la ramener facilement au type. C’est sur les plantes submergées dans les eaux courantes qu’il faut rechercher les inflores- cences mâles. La forma pallida (N. Boulay) observée une fois en France au massif du Mont-Blane et caractérisée par ses touffes denses d’un vert pâle teinté de rose, ses tiges dressécs, ses feuilles étalées à insertion moins obliques, a été trouvée par M. Ch. Sladden, sur les bords de la Sawe. 43. M. scalaris Dmrt. Syn. — Jungermannia scalaris Schrad. — Alicularia scalaris Corda. Plante de taille variable, généralement assez robuste (5-15 millim.), formant des gazons làches ou denses, étendus, d’un vert frais à la surface, brunissant sous l’action de la lumière, décolorés à l’intérieur. Tige plus 40 ou moins longuement couchée, relevée au sommet, garnie de radicules hyalines abondantes. Exceptionnellement les radicules sont violet pâle et la reproduction par spores maintient ce caractère. De beaux gazonnements de cette forme ont été observés à Tramacca (Seilles) (EI. Marchal). Feuilles orbiculaires, non décurrentes, plus ou moins imbriquées, à insertion transverse ou légèrement oblique, planes aux bords, entières, les supérieures légèrement émarginées. Cellules subarrondies ou un peu anguleuses, uniformes, à parois à peu près lisses, nettement épaissies aux angles, riches en chlorophylle et en corps olèifères, grands, pâles, elliptiques. Amphigastres assez nombreux, triangulaires ou lancéolés, acuminés entiers ou incisés, plus ou moins développés, hbres ou adhérents par leur base à la feuille voisine. Involucre formé de grandes folioles, orbiculaires, ?2-lobés, les 2 supérieures libres seulement par le sommet ; périanthe plus court que lin- volucre et adhérent avec lui à l’exception des 4-5 lobes au sommet ; pédicelle long de 5-10 mm.; capsule noire, subglobuleuse ; spores brunes, petites. Dioique ; inflo- rescences mâles en forme d'épis oblongs, courts, termi- naux, comprenant 4-6 folioles imbriquées, obtuses, concaves, ayant chacune à leur aisselle 1-2 anthéridies brièvement oblongues. Fructifie au printemps. Sur la terre ct les rochers, dans les terrains siliceux — AC. — AA Assez souvent fertile. R. sept. — Z. mar. et pold.? 7, camp. — AF. dans la Campine anversoise (v. d. Boeck), Genck (Del.), Macscyck (Cogn.), Zonhoven (Mans.). HR. moy. — Z. arg. sabl. C!. AA. Z. calc. TC. TA. Souvent fertile. 88. ard. — ACt. TA. BR. jur. — Villers-Tortru (Vance), (El, March ). Le M, scalaris atteint son maximum de dispersion dans la zone ealca- A1 reuse. Sa distribntion dans la vallée de la Meuse est encorc sensiblement la même que celle des R glauca, À. punctatus et laevts, F. conica et M. Funckii, Quoique très variable dans ces traits secondaires, cette espèce reste toujours facilement reconnaissable, ses traits distincetifs ne subissant que des modifications insignifiantes. On peut citer cependant deux formes bien caractérisées. Dans les endroits humides, découverts, les tiges d’un beau vert s’allongent en demeurant couchées, espacant ainsi le-long des axes les feuilles, qui tendent à se disposer horizontale ment. C'est la variété repanda Dmrt. (Nardia repanda Lindb.) qui paraît peu fréquente chez nous où elle n’est indiquée qu’à Ronet ct entre Lives et Bossinie (Mans.). Dans les endroits couverts, exposés au nord, là où la plante forme des tapis denses, les tiges deviennent ascendantes par l’extrémité et les feuilles imbriquées sont rapprochées de part et d'autre, de facon à faire paraitre la plante comprimée dans un plan verti- cal ; la coloration est brune ou pourpre ; c’est la variété rigidula Nees (Hesophylla rufescens Dmrt.) également fort peu répandue en Belgique où elle n’a été observée qu'au bois de Profondeville et au ruisseau des chevreuils (bois de Dave) (Mans.). 44. M. minor (Nees) L. Corbière. Syn. — Jungermannia scalaris B minor Nees. — Alicu- laria Geoscyphus De Not. - Nardia geoscypha Lindb. Nardia Hæmatosticta (Nees) Lindb. Plante de petite taille (4-6 mm.) formant des gazonne- ments denses, colorés en rouge brun. Tige exactement rampante, fixée par des radicules hyalines abondantes. Feuilles orbiculaires non décurrentes, lächement imbri- queées, dressées-subverticales, concaves planes aux bords, toutes superficiellement mais distinctement émarginées- bilobées. Cellules à parois un peu plus épaisses que dans M. scalaris avec espaces triangulaires aux coins plus marqués. Amphigastres lancéolés, obtusément dentés latéralement. Région fructifère brusquement renflée, bulbiforme et descendante en dessous accusant une ten- 42 dance à la formation d’un sac charnu radicant. Involucre à folioles dressées, imbriquées, adhérentes à la base ; périanthe dépassant un peu l'involucre ; pédicelle long de 3-4 mm. ; capsule très brièvement elliptique ; spores brunes. Monoique ; les anthéridies naissant à l’aisselle des feuilles supérieures, immédiatement au-dessous de la fleur femelle. Fructifie au printemps. Sur la terre et les rochers siliceux humides. R. sept. — Z. camp. Genck (Del.). I. ard. — Cornimont (Del.). Le M, minor se distinguc du M. scalaris par les caractères sui- vants : à l’état stérile, toutes les feuilles sont superficiellement mais distinctement émarginées-bilobees. A l’état fertile, la région fructifère de la tige est brusquement renflée bulbiforme et descendante en des- sous, accusant une tendance à la formation d’un sac charnu radicant, comme chezles Calypogeia, Saccogyna et Gincinnulus ; l’inflorescence est monoïique, les anthéridies situées à l’aisselle des feuilles supérieures immédiatement au-dessous de la fleur femelle. Cette très rare espèce se rencontrera vraisemblablement sur d’autres points du pays, mais elle a besoin d’être recherchée avec beaucoup d’attention. 45. M. obovata (Nees) L. Corb. Syn. — Jungermannia obovata Nees. — Southbya obo- vata. Dmrt. Plante de taille moyenne (15-30 mm.) à odeur de carotte, formant des gazons généralement denses, mais peu étendus, d'un vert foncé. Tige déprimée, à peine ascendante, non dénudée, garnie de radicules abon- dantes, ordinairement d'un beau rouge violacé. Feuilles très brièvement ovales-suborbiculaires, très peu hygrosco- piques,non décurrentes, rapprochées,souvent imbriquées, de plus en plus grandes à mesure qu’on s'élève sur la 43 tige, dressées concaves, à insertion légèrement oblique, entières. Cellules subarrondies, les basilaires un peu allongées, les marginales carrées, parfois légèrement rayonnantes, toutes à parois minces présentant aux angles des épaississements restreints mais bien nets ; cuticule finement reticulée, surtout vers la base de la feuille ; amphigastres nuls. Involucre formé de folioles dont les deux supérieures, obovées, dilatées, sont longue- ment cohérentes avec le périanthe qui est libre seulement par le sommet, plissé lobulé, à lobules entiers ou sinuolés ; capsule subglobuleuse; spores brunes. Monoïque ; les anthéridies naissant à l’aisselle de 4-8 paires de folioles concaves, immédiatement au-dessous de la fleur femelle. Fructifie au printemps. Rochers siliceux humides et ombragés, plus souvent près des cas- cades. AI. — FA, — Rarement fertile, KR. sept. — Z. camp. Nicuwmocr (Calmpthout) (v. de Brocck). R. ard. — Vallées de la Statte et de la Hoesne (Slad.), ruisseau de la Chefna et du Ninglinspo (Amblève) (Mans. et Slad ), Laroche (El. March), Frahan, Corbion, entre Moulin-Hideux et les Hayons (Del.) Membre (Péters). Le M. obovata varie très peu. Lorsque la plante prend des proportions notablement plus réduites et que les feuilles affectent une forme ovale bien marquée, en 3’étalant davantage, on se trouve en présence de la v. elongata Nees, trouvée à la Fourchette (Ninglinspo) (Mans, et Slad.). C’est cette variété elongata que M. Douin (Rev. Bryol. 31e année, n° 1, p. 5) signale comme dégageant une forte odeur de Daucus Garota. Il n’y a pas que la variété qui présente cette particularité; car tous les spécimens de Jf. obovata que nous avons eu l’occasion d’analyser (dix environ) émettaient, après avoir été humectés, une odeur pénétrante de carotte. Le M. hyalina jouit également de cctte propriété mais à un degré moindre, 44 46. M. hyalina (Lyell) L. Corb. Syn. — Jungermannia hyalina Lyell, — Southbya hyalina Husnot. — Vardia hyalina Lindb. — Aplozia hyalina Dmrt. Plante de taille moyenne (20 à 25 mm.) à odeur de carotte moins pénétrante que le M. obovata, formant des gazons denses, étendus, d'un vert pâle. Tige couchée se redressant un peu par le sommet, non dénudée, gar- nie de radicules hyalines, parfois rouges, abondantes. Feuilles suborbiculaires, un peu décurrentes par le bord dorsal, espacées et étalées sur les pousses grêèles, plus rapprochées et à demi-imbriquées sur les tiges fertiles, subverticales, concaves, légèrement ondulées, incurvées aux bords, entières. Cellules grandes, subarrondies ou brièvement oblongues, translucides, à parois molles, mais épaissies avec espaces triangulaires distincts, cuticule lisse. Amphigastres nuls. Involucre formé de folioles dont les deux supérieures, très dilatées, ondulées aux bords, étalées par le sommet, sont cohérentes avec le périanthe qui est libre seulement par le sommet, rétréci, apiculé, fortement plissé, lobulé, à lobules presque entiers ; capsule subglobuleuse ; spores brun pâle. Dioïique ; plante mâle souvent plus grêle, portant des inflorescences formées de 4-5 paires de folioles sacci- formes, imbriquées à la base, étalées au sommet. Fructifie au printemps. Rochers siliceux humides et ombragé, AI. — AA.— Rarement fertile. R. moy. — Z. calc. Bauche (EL. March.). KR. ard. — Lamber- mont (Halin), Spa, Hertogenwald (El. March), Solwaster (Slad.). Francorchamps (Mans. et Slad.), Vieilsalm (Del,), revu Mans. ct Slad., 45 Laroche, Cielle (E!. March.). Les Hayons, Corbion, Frahan, Bouillon, Poupehan, Bois du Trécot, Faloises (Del.), environ d’Olloy (A.etF ). Le M. hyalina est beaucoup plus variable que le M, obovata. Certaines de ses variations se rapprochent même du 7, crenulata et du M oboveta, ce qui rend parfois la détermination des spécimens très laborieuse. Si la plante émet des innovations grêles, garnies de petites feuilles espacées, à cellules non épaissies aux angles, c’est la variété gracillima Schifin, qu'on pourrait facilement confondre avec la variété de même nom du M. crenulata, n’était l’odeur de carotte qui fait absolument défaut chezle M. crenulala et ses variétés. Si les radicules sont plus ou moins rou- geûtres c’est avec le M. obovata que la confusion devient possible, Et comme dans les 2 cas, l’odeur est la même, il ne reste plus pour distin- guer les 2 espèces à l’état stérile, que la couleur des gazonnements, qui est vert sombre chez le M. obovata et vert päle chez le H. hyalina, et l’hygroscopicité des feuilles qui cest très faible chez la première et nor- male chez la seconde. Lorsque les matériaux sont fertiles, on peut utiliser le caractère tiré du mode de floraison, dioïque chez M. hyalina, monoïque chez M. obo- vata, en se rappelant toutefois que la constance de ce caractère a été contestée par M, Schiffner. Les autres variations étant moins saillantes et ne prêtant à aucune confusion, nous nous dispenserons de les indiquer. 47. M. crenulata (Sw.) L. Corb. Syn. — Aplozia crenulata Dmrt, — Solenostoma crenu- lata Steph. — Jungermannia crenulata Sm. Plante de taille moyenne (10-35 mm.) formant des gazons plus ou moins fournis, souvent très lâches, d’un beau vert à l'ombre, d’un brun rougeûâtre dans les lieux découverts. Tige couchée, radicante, émettant souvent des pousses sfoloniformes effilées. Feuilles suborbicu- laires, très étroitement décurrentes, imbriquées, dres- sées, concaves, rendant la plante comprimée dans un plan vertical sur les tiges vigoureuses ; petites, dis- tantes, ascendantes sur les tiges grêles, entières. Cellules 46 rectangulaires ou subhexagnes, très peu épaissies aux angles ; les marginales du contour supérieur rectangu- laires, carrées, à parois épaisses, jaunâtres, formant une mare très visible ; amphigastres nuls. Involucre formé de folioles peu distinctes, orbicu- laires, dressées, lächement imbriquées ou étalées au sommet ; périanthe obové, dépassant du 1/3 l'involucre, apiculé, plissé, irréguliérement lacinié au sommet, ordi- nairement coloré en rouge vif après l'hiver ; pédicelle long de 2-3 cent., capsule subglobuleuse ou brièvement oblongue. Dioique ; plante mâle plus petite, iuflorescence spici- forme formée de 5-6 paires de folioles imbriquées, sacei- formes à la base, étalées en entonnoir par le bord supérieur, ayant chacune à leur aisselle 1-2 anthéridies globuleuses, relativement grosses. Fructifie en avril- mai. Sur la terre humide, principalement dans les bois siliceux. ACt, — AA.— Assez souvent fertile. #6. sept. — 7. mar. et pold? Z. camp. Oeleghem, Cappellen, Wuestwezel, Schooten, entre Schilde et Wyneghem, entre St-Léonard et Westmaele (v. d. Brocck), Raevels, Weelde (Pàques), Lanacken, Kinroy, Maescyck (Cogn.), Genck, Zonhoven, Dicpenbeek, Tongcerloo (Mans.). B&. moy. — Z.arg. sabl, ACt. — AA. — Z. calc, TCt. — TA., souvent fertile, F6. ard. — Ct.— A. — Assez souvent fertile. BR. jur.? C’est dans les terrains siliceux de la zone ealcareusc que cette espèce atteint son maximum de dispersion. Sa distribution dans la vallée de la Meuse est encore sensiblement la même que celle des R.glauca, À. qrunc- tatus ct leavis, F. conica, M. Funckii et M, scalaris. Le 1]. crenulata ne présente qu’une seule variété qui mérite d’être signalée, Dans les lieux très ombragés ou inondés, la plante s'effile en jets stoloniformes, garnis de feuilles petites et espacées, à cellules mar- ginales parfois indistinctes; 1e périanthe qui dépasse l’involucre de 1/2 47 est de forme oblonque, fortement plissé, rétréci en un apicule fubuleux. Fructifie rarement. C’est la variété gracillima (Nees) (Jung. gracillima Sm,) (Jung. Genthianæ Huebn.) assez fréquente en Belgique. KR. sept. — Z. camp. Entre Lierre et Contich, Deurne, Wilryck, Wucst- wezel, Bouchout (v. d. Broeck), Genck, (Massart). I, moy. — Z. arg. sabl. Corswarem, Gelinden (Mans.) Villers-la-Ville (Mans.) Gembloux, Grand-Leez (El. March.). Z. calc. Dorinne (sect. bryol.) Année, entre Lives et Bossinie (Mans), Neuville-sur Meuse, Havelange (Mans. et Clerb.), Sarolay (Hardy). KR. ard. — Beauwelz (Lecoyer.), Hautes- Fagnes (Slad.), Neufchâteau (Verheg.), Recogne, Bastogne (Card.), Maissin (Dolisy), Marbehan (El. March.), Olloy (Aigret.). 19° GENRE. — Coleochila Dmrt. Périanthe libre, plus long que l’involucre, cylindrique à la base, comprimé plus haut latéralement, tronqué, plus ou moins, 2-lobé, non plissé, denté on non à lori- fice. Elatères à 2 spiricules. Tige radicante, peu divisée ; feuilles alternes, arrondies ou ovales, entières ; amphi- gastres entiers ou légèrement émarginés. Pour le reste, voir les caractères de la tribu. Ce genre est représenté en Belgique par une espèce : C. anomala. 48. GC. anomala Dmrt. Syn, — Jungermannia anomala (Hook). — Jungermannia Taylori var. anomala Nees. Plante de taille moyenne (2-4 cent.) vivant par pieds isolés au milieu des Sphagnum ou formant des touffes denses, étendues, d'un vert olivätre, passant au brun rougeûtre. Tige déprimée ou ascendante, fixée au sup- port par des radicules abondantes, simple ou bifurquée, émettant parfois de la base ou du sommet des jets gréles. Feuilles orbiculaires, mais parfois ovales où même ovales- lancéolées sur certaines tiges couchées et vigoureuses, PL 48 non décurrentes, concaves, infléchies aux bords sur les pousses ascendantes, parfois corrodées par la chute de gros et nombreux propagules. Cellules grandes, angu- leuses, à parois épaisses, formant aux angles des épais- sissements triangulaires ou subarrondis très marqués ; cuticule tout-à-fait lisse; grains de chlorophylle nom- breux, agglomérés. Amphigastres lancéolés, plus rare- ment ovales, assez fréquents. Involucre formé de folioles plus grandes que les feuilles, obtuses, ondulées ou mème sinuolées au sommet, éfalées ; périanthe cylin- drique à la base, nettement comprimé latéralement des 2 côtés, lisse, non plissé, non rétréci à l’orifice simple- ment sinuolé ; pédicelle long de 3-4 cent. ; capsule ovale arrondie ; spores brunâtres. Inflorescence mâle spici- forme, sur une plante distincte et formée de folioles dressées, lmbriquées, ventrues à la base, abritant 1-2 anthéridies longuement pédiculées. Fructifie en juin-juillet. Dans les tourbières au milieu des Sphagnum ou directement sur la tourbe. AI. — FA. — Rarement fertile. KR. sept. — Z. mar. et pold.? Z, camp. Wortel, entre Vlimmeren ct Beerse (v. d. Broeck), Genck (Bamps. et Grav.), Diepenbeek (EI. March.). 6. moy. — Z. arg. sabl. Camp de Casteau, entre Maizières et Ghlin (Loch ). Z. calc. Bois Bouyard (Marchin), (Mans. et Clerb.), Verviers (Rocmer) I. ard. — Samrée (El. March.), Louctte-Saint- Pierre, Rienne (Grav.). F6. jur. ? Le Coleochila Taylori Dmrt.à cuticule foliaire reticulée, papilleuse et à périanthe dont l’orifice est garnis de gros cils mous, n’a pas encore été observé en Belgique. Tout cc qui a été indiqué sous ce nom, se rapporte au C. anomala Dmrt. à cuticule /isse et à orifiec du périanthe simple- ment sinuolé. 20e Gexre. Aplozia Dmrt. Périanthe libre, plus long que l’involucre, ovale ou A9 obové claviforme, plissé vers le sommet, terminé (comme dans le Lophowa acuta) par un apicule cilié, Elatères à 2 spiricules. Tige radicante, déprimée, ascendante par le sommet, simple ou peu divisée ; feuilles alternes ou opposées, orbiculaires obovées- oblongues, arrondies au sommet, entières; amphi- gastres petits et rares ou nuls. Pour le reste, voir les caractères de la tribu. Ce genre est représenté en Bel- gique par neuf espèces : À. riparia, pumila, cordifolia, amplexicaulis, autumnalis, subapicalis, caespititia, sphae- rocarpa, lurida. Table analytique des espèces du genre Aplozia. Plante desterrains calcaires . . . . . . . . . À, riparia Pinate des teLrains sIICEUX Un LE LUN LC OA EN O Feuilles ovales . . . . TE SR RU OC AR AR RE RES | Feuilles orbiculaires, rarement suborbiculaires. , . . . . ,. 4 Cuticule réticulée vers la base de la feuiHe, en dessus. A. pumila Cubcule es tn 69. LAON Et NI iTs de us). Ac cordifelia F. enveloppant la tige en entonnoir . . . . À. amplexicaulis Enondisposces em énLonNOit 4. 04re ets is + Net is 0.39 F. suborbiculaires, parfois rétuses au sommet . . . . . . . 6 5 | F. franchement orbiculaires, souvent même un peu plus larges que longues, jamais rétuses au sommet... .,.-/..44e.4 ‘1.0 wif Unc seule forine de périanthe . . . . . . . . À, autumnalis Dimorphisme du périanthe . . . . . . . . À subapicalis Plante extrêmement courte _. . . : . . . . À. caespititia Blsslcassezrobmste (its it CNE ON TU: Dis RS 9 8 | Plante des licux humides ,. . . . . . . . A,sphaerocarpa | Plante des lieux secs . . . . . . D US CNACUIUT AU 49 A. pumila (With) Dmnrt. Syn. — Jungermannia pumila With. — Jungermannia rostellata Huebn. —Jungermannia Zeyheri Huebn. Plante de petite taille (4-7 rart, 10 mm.) formant des gazonnements délicats, d’un vert foncé brunissant à la 50 fin. Tige d’abord couchée et fixée au support par d’abon- dantes radicules hyalines, émettant de nombreuses inno- vations ascendantes. Feuilles ovales-subelliptiques, non décurrentes, les inférieures petites, espacées, làchement dressées ou diversement étalées, les moyennes et les supérieures plus grandes, dressées, concaves, sacciformes à la base, puis éfalées en goultière, obtuses au sommet, toutes entières. Cellules hexagones, subarrondies, sans épaississements bien marqués aux angles; vers la base de la feuille, elles sont allongées, 2-4 fois aussi longues que larges ; cuticule finement réticulée striée en long surtout vers la base de la feuille en-dessus ; amphigastres nuls. Involucre formé de folioles lâchement dressées, con- caves à la base, un peu étalées par le sommet ; périanthe oblong, lisse, longuement rétréci en bec et plus ou moins vivement plissé vers le sommet, garni de cils très fins à l'orifice ; pédicelle long de 2-3 mm.; capsule ovale- oblongue, spores d’un brun-rougeûtre. Monoïque ; anthé- ridies subglobuleuses, petites, situées à laisselle des feuilles supérieures et même des folioles involucrales. Fructifie au premier printemps. Sur les pierres et les parois humides des rochers siliceux. IPA, Trés fertile. KR. moy. — Z. calc. Province de Liège (Dossin), Ombre (Mans. ct Clerb.). 6. ard. — Cascade de Coo (Mans, et Slad.), Frahan, Roche. haut, Houyet, entre Mallevaux et Pont-le-Prêtre, Poupehan, Corbion, Les Hayons, Bouillon (Del.), Orchimont, Nafraiture (Grav.). 50. -— A sphaerocarpa (Hook.) Dmrt. Syn. — Jungermannia sphaerocarpa Hook. Plante de taille médiocre (10-25 mm.) formant des gazons denses, d’un vert foncé obscur. Tige dressée ou o1 ascendante, garnie de radicules hyalines, émettant des innovations de la base. Feuilles orbiculaires ou même un peu plus larges que longues, brièvement décurrentes, rapprochées, étalées-dressées, concaves, entières. Cellules carrées, subarrondies ou hexagones, très peu épaissies aux angles, les marginales carrées, non distinctes ; cuticule lisse ; amphigastres nuls. Involucre formé de folioles imbriquées, libres jusqu’à la base; périanthe obové- oblong, brièvement atténué et apiculé au sommet, plissé dès le milieu (4-5 plis), lobulé à l'orifice ; pédicelle long de 6-10 mm. ; capsule sphérique, d’un brun foncé, pres- que noir ; spores d’un brun rougeàtre. Monoïque ; anthé- ridies globuleuses, à l’aisselle de 2-3 paires de feuilles supérieures. Fructifie en avril-mai. Sur les pierres et les parois humides des rochers siliceux, dans les bois. I. — AA, — Assez souvent fertile. R. moy. — Zone calc. — Colébi (Wans.) entre Han et Rochefort (v. d. Brocck et Dens). 16. ard. — Vallée de la Statte (Slad.) entre Stavelot et Francorchamps (Mans. et Slad.), Neufchäteau, Mont- Plainchamps, Straimont (Verheg.), Poupehan, Corbion (Del.). Bohan, Nafraiture, Orchimont (Grav.). LI. A. lurida Dmrt. Syn. — Jungermannia nana (Nees). — Jungermannia lurida Dmrt. L’A. lurida se distingue de l'A. sphaerocarpa, par les caractères suivants : tige plus courte (10 mm. au plus) émettant souvent des innovations grêles, au-dessous du sommet, garnies de radicules hyalines plus abondantes ; feuilles plus exactement dressées, à cellules épaissies aux 52 angles ; périanthe plus longuement apiculé au sommet ; capsule plus longuement pédicellée et moins foncée. Sur les rochers siliceux secs. TI, — AA. — Assez souvent fertile. Cette très rare espèce n’a encore été observée que dans les Ardennes liégeoises par Mlle Libert. Nous l'avons en vain recherchée aux environs de Stavelot et de Francor- champs. 52. À autumnalis (DC.) Syn. — Jungermannia autumnalis DO — Jungerman- nia Schraderi Mart. — Aplozia Schraderi Dmrt. Plante de faille moyenne (10-40 mm.) vivant isolée ou formant des tapis d’un vert foncé, passant au brun rougeûtre. Tige couchée, flexueuse, fixée au support par d'abondantes radicules hyalines, émettant des innovations atténuées, ascendantes dans les lieux touffus, déprimées, radicantes dans les lieux découverts. Feuilles suborbicu- laires ou brièvement elliptiques, brièvement décurrentes par le bord dorsal, espacées ou à demi imbriquées, à insertion oblique ou presque transverse, subhorizontales, aplanies sur les tiges couchées, dressées sur les tiges ascendantes, entières, arrondies ou rétuses au sommet. Cellules anguleuses, subarrondies, à parois fermes, lisses, très peu dilatées aux angles; amphigastres linéaires, sétacés, formés de 2-3 séries de cellules présents sur certaines parties de tiges, nuls sur d’autres. Involucre formé de folioles obovées, entières ou émarginées, étalées, ondulées ; périanthe obové-oblong ou subcylindrique, fortement plissé (3-5 plis profonds) lacinié-frangé à l'ori- fice; pédicelle long de 5-10 mm., capsule ovale, brune. 53 spores d’un brun pâle. Divique ; inflorescence mâle for- mant des épis bruns formés de 4-6 paires de folioles orbi- culaires, Concaves, sacciformes à la base, exactement imbriquées, abritant chacune 2-3 anthéridies globuleuses, grandes, très brièvement pédicellées. Fructifie en au- tomne et au premier printemps. Sur la terre, les rochers, Les troncs pourissants, au milieu des mousses, dans les terrains siliceux. I. — PA. — Assez souvent fertile. BR. ard. — Ensival (Halin), rochers de l'Eau Rouge (Mlle Libert), revu (Mans. et Slad.), Chefna (Amblève), entre Stavelot et Francor- champs (Mans. ct Slad.), Poupehan, Bouillon (Del,), Villance, Maissin (Dolisy). C’est par erreur que cette espèce a été indiquée dans la Campine anversoise. LIIT. A. subapicalis Dmrt. Syn. — Jungermannia subapicalis Nees. Se distingue de l’À. autumnalis par les caractères sui- vants : Tige relativement plus longue et plus gréle, plus abon- damment ramifiée ; feuilles plus petites, généralement très étalées, aplanies ; dimorphisme du périanthe : produit à l’extrémité de la tige, il devient presque aussitôt dor- sal, rejeté qu’il est, en arrière, par l'allongement d’une innovation terminée à son tour par un périanthe de forme différente ; le pér. dorsal est court, dépassant à peine l’involucre, ovale, longuement plissé et rétréci vers le sommet ; le pér. terminal est long, dépassant de beau- coup l’involucre, oblong, rétréci et plissé tout au sommet seulement. Même station que l’A.autumnalis, mais semble rechercher les endroits plus humides. I. — AA. — Assez souvent fertile. 5 IR. moy. —Z.calc. Profondeville (Mans.), Gueule-du-Loup (Mas- sart), KR. ard. — Les Surdents, entre Ensival et Pepinster, Verviers (Roemer), bois des Mazurcs, entre Pepinster ct Goffontaine, entre Ban- neux et Goffontaine (Cornet), vallée de la Statte (Slad.), Arville (Cardot), Corbion (Del.), Orchimont, Villerzies, Malvoisin, Louette-Saint-Picrre (Grav.). 54. A. caespititia (Lindb.) Dmrt. Syn. — Jungermannia caespititia Lindb. Plante extrémement petite (2-4 mm.) formant des gazonnements plus ou moins denses, d’un vert pâle. Tige simple, ascendante, garnie de longues radicules hyalines, souvent encombrées de terre. Feuilles orbicu- laires, non décurrentes, imbriquées, concaves, de consis- tance assez épaisses, entières. Cellules grandes, subhexa- gones, à parois lisses, nullement épaissies aux angles. Amphigastres nuls. Involucre formé de folioles dressées, imbriquées, peu distinctes ; périanthe obové, obtus, épais, plissé dès le milieu ; pédicelle long de 2 mm. ; capsule subglobuleuse ; spores brunes. Dioique. Fructifie en automne. Sur la terre humide au bord des sentiers peu fréquentés dans les bois plus rarement sur la tourbe. FE — PA. R. ard. — Willerzies (Del. et Grav.), Louette-St-Pierre (Grav.). Cette très rare espèce varie à peine. La var. obtusata Nees, n’est autre que la plante mâle, 99. A. riparia (Tay.) Dmrt. Syn. — Jungermannia tristis, var. major Nees. —- Jun- yermannia riparia Tayl,. Plante de taille moyenne (10-25 mm.) formant des lapis souvent éfendus, d’un vert jaunûâtre, passant au 55 brunâtre. Tige irrégulièrement divisée, plus ou moins redressée au sommet, déprimée ; feuilles ovales, les supérieures concaves, presque embrassantes à la base, les inférieures diversement étalées, plus ou moins apla- nies, toutes entières. Cellules subrectangulaires ou subhexagones, à parois minces, non épaissies aux angles; amphigastres nuls. Involucre formé de folioles peu distinctes, lâchement dressées, où même arquées en dehors, ployées en gouttière ; périanthe obové-oblong, lisse, plus ou moins atténué vers la base, plissé à par- tir du milieu ou du 1/3 supérieur, lobulé, finement denticulé à l’orifice ; pédicelle long de 2 à 3 mm.; capsule subglobuleuse ; spores brunâtres. Dioïque ; inflo- rescence mâle formée de 6-8 paires de folioles imbri- quées sacciformes à la base, abritant chacune une anthéridie. Fructifie au printemps. Sur la terre et les rochers calcaires humides, Espèce franchement calcicole. 1, — TA. — Souvent fertile. BR. moy. — Z. cale. Colébi (Waulsort) (Mans.). IR. ard. — Dohan, Frahan, Poupehan, Alle, Corbion, Rives du Turbutery (Del.). Cette espèce présente de nombreuses variétés dont aucune ne se ren- contre en Belgique, 96. A. amplexicaulis Dmri. Syn. — Jungermannia amplexicaulis Dmrt. — Junger- mannia tersa Nees. Plante de taille moyenne (15-35 mm.) formant des touffes assez denses, d’un vert-olivâtre, passant au brun presque noir par la dessication. Tige dressée ou ascen- dante, simple ou peu divisée, fixée par de nombreuses radicules hyalines. Feuilles orbiculaires ou même dila- 56 tées en travers, à insertion presque transverse, plus ou moins décurrentes par le bord dorsal, enveloppant la tige par la base, puis souvent étalées en entonnoir, entières. Cellules obscurément hexagones, à parois fermes, étroitement épaissies aux angles; amphigastres nuls. Involucre formé de folioles un peu plus grandes que les feuilles, lâchement imbriquées, libre de toute attache; périanthe vert, obové-oblong, plissé dès le milieu (4-6 gros plis) brusquement rétréci au sommet en un apicule lobulé ; pédicelle long de 3-4 mm. ; capsule globuleuse, brune ; spores brunâtres. Dioique. Sur les parois humides des rochers siliceux. — I. — AA, — Rare- ment fertile. R. ard. — Spa (prom. des Artistes) (Piré) (non vidi), vallée de la Statte (Slad.), Poupehan (Del.), Willerzies, Louette-St-Pierre (Grav.). 57. — A. cordifolia Dmrt. Syn. — Jungermannia cordifolia Hook. Plante de taille souvent robuste (4-8 cent) formant des touffes volumineuses, assez raides, denses, d’un vert fonce presque noir. Tige déprimée et flottante dans les eaux courantes, émettant vers le sommet 2-4 innovations successives, souvent inégales, garnie de radicules à la à la base seulement. Feuilles ovales suborbiculaires, insé- rées par une base assez étroite, puis brusquement dilatées, un peu auriculées, à peine décurrentes par le bord dor- sal, obtuses au sommet, dressées, lächement imbriquées, enveloppant la tige et se recouvrant les unes les autres, entières. Cellules grandes, subhexagones, à parois minces, non épaissies aux angles ; cuticule lisse ; amphigastres nuls. Involucre formé de folioles très dilatées, presque 97 engainantes, ovales un peu étalées par le sommet ; périanthe allongé oblong, comprimé par le dos, plissé (2-3 plis peu profonds) bilobé et légèrement denticulé à à l’orifice ; pédicelle long de 3-4 min. capsule oblongue ; spores brunâtres. Dioique. Sur les pierres et les rochers inondés. TI, — AA. — Stérile dans l'Europe moyenne, fertile seulement en Suéde et en Norwège. KR ard. — Cascade de Coo (Mans. et Slad.) (Bull. de La S. R. de Bot. de Belg , t. XLII, 2%e partie, p. 59 et 60). C’est par crreur que nous avons renseigné cet Apluzia comme étant fertile à [a Cascade de Coo. Les périanthes observés appartiennent à l’A. pumila, en société duquel il vit. Les matériaux de Neufchâteau et de Straimont (Verheg.) se rapportent au Mesophylla scalaris. Ceux des environs de Malmédy (Mile Libert), au Lophosia turbinata. 21° GENRE : Liochlaene Nees. Périanthe libre, beaucoup plus long que l'involucre, subcylindrique, arqué, non plissé, très brusquemment contracté, comme tronqué au sommet, surmonté à l’ori- fice d’un apicule formé de grandes cellules allongées et percé d’un petit trou central. Elatères à 2 spiricules.Tige radicante, déprimée, ascendante par le sommet, simple ou peu divisée; feuilles élliptiques ou largement oblongues, entières; amphigastre nuls. Pour le reste, voir les caractères de la tribu. Genre monotype : L. lanceolata. 58. L. lanceolata Nees. Syn. — Jungermannia lanceolata Lindb. — Aplozia lanceo- lata Dmrt: Plante de taille moyenne (5-25 mm.) formant des tapis déprimés, d’un beau vert foncé passant au brun. Tige 58 couchée, ascendante à l'extrémité, simple ou peu divisée, garnie de radicules hyalines. Feuilles elliptiques ou large- ment oblongues, obtuses, arrondies au sommet, non décur- rentes, assez rapprochées, insérées très obliquement, un peu concaves à la base, puis très ctalées, subhorizontales, aplanies, entières. Cellules arrondies, un peu allongées, contenant beaucoup de chlorophylle, à parois fermes, visiblement épuissies aux angles, lisses ; amphigastres nuls. Involucre formé de folioles libres, un peu dilatées et imbriquées à la base, puis très élalées, divergentes. obtuses, munies d’un pli au bord antérieur ; périanthe libre, beaucoup plns long que l’involucre, subcylindrique, arqué, non plissé, très brusquement contracté, comme tronqué au sommet, surmonté à l’orifice d’un apicule formé de grandes cellules allongées et percé d’un petit trou central; pédicelle long de 10-12 mm. ; capsule brièvement elliptique; spores brunes. Monoïque : anthéridies peu nombreuses, situées à l’aisselle de feuilles légèrement modifiées en dessous de l’involucre femelle, ou à l’aisselle de feuilles redressées, concaves, vers la base d’innova- tions nées immédiatement au-dessous du périanthe. Fruc- tifie en avril-mai. Sur les trones pourris et les pierres humides au bord des ruisseaux dans les bois des terrains siliceux. I. — AA. — Souvent fertile. E. moy. — Z. calc. Entre Fooz et Walgrappe (Mans.). I. ard. — Entre Theux ct Polleur (Hocgne), entre Sps et La Reid (Chawion), entre Pepinster et Goffontaine (Vesdre) (Cornet), Bull. de La S. R. de Bot. de Beig., t. XLII, 2e partie, p. 63 et 64). Cette espèce ne présente aucune variation qui mérite d’être signalée, 22° GENRE : Lophozia Dmrt. Périanthe libre, plus long que l'involucre, ovale ou é 59 subcylindrique, plissé sous le sommet (3 plis ou plus), cilié à l'orifice. Elatéres à 2 spiricules. Tige couchée ou ascendante, radicante, diversement ramifiée ; feuilles bi-plurilobées, jamais entières ; amphigastres petits ou nuls. Pour le reste, voir les caractères de la tribu. Ce genre est représenté en Belgique par 18 espèces : Muelleri, obtusa, Hornschuchiana, capitata bicrenata, ventricosa, alpestris, incisa, polita, Kunzeana, Schreberi, gracilis, quinquedentata, Floerkei, Dicksoni, minuta, exsecta,exsectae- formis, Table analytique des espèces du genre Lophozia. Toutes les feuilles bilobées ou seulement les inférieures A l : IMFeuilles ayant plus de? lobes "0.060. CU R NANANNENENNRS 2 Lobes inégaux, appliqués l’uu contre l’autre 119 © | Lobes égaux ou peu inégaux TRE core RO | BODeSDreSQUe Caux PM ARE NN RS EN RMS LS MAinUtEE ” } Lobestrès inégaux , , . ARENA EE RE Lobe supérieur égalant la 1/2 de l'inférieur ere hs DICESON: | Lobe supérieur beaucoup plus petit . . . . . . . . . . 5 Propagules de forme elliptique. . . . . . . . . L.erxsecta | Propagules polyédriques atténués vers leur point d’attache L. exsectaeformis ( Feuilles inférieures petites, 2-lobécs, les supérieures plus grandes, à lobes diversement dentés-incisés .- . ,. . . . . L. incisa (AH dubiers D US € RAS EE AR A TE Es jf Plante à odeur pénétrante et caractéristique . . . L. bicrenala | Plantes inodores , , . : Re eo \ Feuilles montrant une ébauche É marge, agglomérées au sommet 8 des tiges fertiles ; spores et élatères rouge brique . L. capitata es ne présentant jamais ces caraetères . . . . . . . 9 Plante vivant exclusivement sur les terrains calcaires Groupe acuta Plantes en général des terrains siliceux . . . . . . . . 10 Feuilles à lobes étalés divergents ; plante généralement verte, sou- vent propagulifère . . . j LIN): il LiMvenérieosi | Feuilles à lobes plutôt cDabinEn Hlnte rougeàtre ou orangée, fous propasalifére LCR 0. RE TI 60 | Espèce des tourbières élevées. . . . , . . . L. Kunseana Espèce des roghers siliceux . . . . . . . . . L. alpestris 12 | Feuilles trilobées à lobes tous obtus arrondis . . , . L. polita ” ! Feuilles 3-5 lobées, à lobes aigus ou mucronés. , froupe harbata 11 Grours acuta Lindb. Plantes délicates, recherchant les terrains calcaires ; à feuilles bilobées, souvent très étalées, subhorizontales, à sinus peu profond (1/3 ou 1/4), obtus à lobes plus ou moins connivents, aigus ou obtus ; à cellules de gran- deur moyenne, caractérisées par la cuticule réticulée à divers degrés ; à périanthe rappelant celui des Aplozia. Ce groupe comprend 3 espèce belges : Muelleri, obtusa, Hornschuchiana. Table analytique du groupe. Amphigastres nuls, cuticule presque lisse, plante encroûtée de | CAIRN Ne MANN, LE RENE RCE SPTAN RTE Amphigastres fréquents, cuticule striée, réticulée, plantes non | encroûtées de calcaire, bien que toujours calcicoles . . . . 2 Feuilles obovées, à lobes ovales très obtus et à sinus obtus profond, ù attérenant le 1/59) eh NN RE TP hEn Se ” \ Feuilles suborbiculaires, à lobes aigus ou brièvement obtus n’at- } icipnatt/quélet/E 2) PNR DER ee Feuilles symétriques, plante des rochers calcaires frais. L. Muelleri oi Feuilles asymétriquès, plante des ruisseaux et des marécages | L, Hornschuchiana 99. L. Muelleri (Nees) Dmrt. Syn. — Jungermannia Muelleri Nees. — Jungermannia acuta Lindb. Plante médiocre (10-25 mm.) formant des tapis dépri- més, souvent étendus, d'un vert brunâtre. Tige couchée, plus ou moins redressées par l'extrémité, irrégulière= ment ramifiée, fixée au support par des radicules hya- 61 lines. Feuilles carrées-suborbiculaires oubrièvement obovées, à sinus peu profond, arrondi, rarement aigu, à lobes courts subobtus, dressés ou plus ou moins connivents ; rétrécies à la base, subhorizontales, insérées obliquement sur les tiges couchées, plus rapprochées, presque trans- verses ou redressées sur les portions de tiges ascendantes. Cellules à parois fermes, subarrondies, épaissies aux angles, cuticule en général visiblement réticulée ; amphi- gastres ordinairement fréquents, lancéolés, entiers ou divisés, incisés, ciliés en dehors sur les côtés. Involucre formé de folioles lâchement imbriquées dressées, irrégu- lièrement bilobées, ondulées-sinuées ; périanthe obové, plissé (3-4 gros plisobtus vers le sommet) muni à l’orifice d’un mucron tubuleux, subdivisé en 4-5 lobéoles frangés- ciliés, pédicelle assez long; capsule subcylindrique ; spores brunâtres. Dioïque ; folioles involucrales mâles concaves, sacciformes à la base, 2-lobées au sommet et en plus présentant un petit lobule connivent le long du bord dorsal. Fructifie en mai-juin. Sur les parois des rochers calcaires frais. — AC. — TA. — Assez souvent fertile. IR. moy. — Z. calc. Hastière-Lavaux (Grav.), Falmignoul (Ton- glet et Loch.), Colébi (Waulsort) (Mans.), Anseremme (Tonglet) Dinant, Bouvignes, Rouillon (Grav.), entre Han et Rochefort (V. d. Broeck), vallée du Bocq (sect. bryol,), Molignée sup. (El. March.), Haute-Bise (vall. du Burnot) (Mans. et Péters.), Lustin (Mans.), Malonne (Péters.), Bois Sandron à Marchin (Mans. et Clerb.), Comblain (Del.). BR. ard. — Neufchâteau, Longlicr, Straimont (Verheg.), Frahan, Mortchan, Alle, Bouillon, Sainte-Cécile (Del.). — IR. jur. — Chasse- pierre (Del.). La variété Libertae (Jung. Libertae Hübn.) à amphigastres pinnati- fides, ciliés à la base est indiquée en Belgique dans la Z. calc., à Lustin (Mans.) et dans la R. ard., à Neufchâteau, Longlier, Straimont (Verheg.), Bouillon, Sainte-Céeile (Del.), 62 LX. L. obtusa (Lindb.) Evans. Syn. — Jungermannia obtusa Lindb. Cette espèce de second ordre ne diffère du L. Muelleri que par la forme de ses feuilles qui sont obovées, à lobes ovales très obtus à sinus obfus, moins ouvert mais plus profond, atteignant le 1/3. Rochers calcaires humides. — TI, — PA, — Sféerile. K.ard. — Bouillon (Del.). Le L.obtusa peut être facilement confondu avec le Gymnocolea inflata dont il diffère surtout par les stries de la cuticule des cellules des folioles et par la station qui est exclusivement calcaire. LXI. L. Hornschuchiana (Nees) Schiffn. Syn. — Jungermannia Hornschuchiana Nees. — Junger- mannia Bantryensis Nees. — Jungermannia Schultzii Nees. Cette espèce également de second ordre, ne diffère du L. Muelleri que par la forme des feuilles qui sont suborbi- culaires, ondulées très convexes par le bord postérieur, presque droites par le bord dorsal, décurrentes à la base de ce côté et par la station beaucoup plus humide. Sur les picrres dans les ruisseaux ct dans les petits marécages des terrains calcaires. — TI. — AA. — Sférile. KR. ard.— Alle, Frahan (Del.). Quant au Z. furbinata (Raddi) Steph. Jungermannia turbinata Raddi. — Jungermanni etrusca Husn. — Jungermannia Corcyrea (Nees) que Mile Libert a récolté aux environs de Malmédy, c’est encore une cspèce secondaire différant du L. Muelleri, souvent par l'absence d’amphigastres, la cuticule presque lisse. Les touffes sont, en outre, encroûtées de calcaire, la plante vivant dans les suintements d’eau char- gée de carbonate de calcium. Elle se rencontrera probablement en Bel- gique. C’est cette hépatique que Mile Libert a publiée sous le nom de Aplosia cordifolia. 63 62. L. capitata (Hook.) Boul. Syn. — Jungermannia capilata Hook. — Jungermannia _intermedia Nees. — Jungermannia Limprichtii Lindb. Plante médiocre (10 à 25 mm.) formant des tapis serrés d'un vert tendre ou plus foncé. Tige d’abord couchée, puis redressée, simple ou peu divisée, garnie de radicules hyalines et émettant 1-2 innovations au-dessous du périanthe. Feuilles carrées suborbiculaires, bilobées, à sinus obtus, à lobes aigus ou mutiques, parfois un peu inégaux, dressés ou légèrement connivents, atteignant le 1/4 ou le 1/3, làächement imbri- quées, rapprochées, les supérieures formant louffes sur les tiges dressées, fertiles. Cellules anguleuses, à parois minces, non épaissies aux angles ; amphigastres rares. Involucre formé de folioles 3-5 —lobées, ondulées, périan- the oblong, dépassant l’involucre du 1/3 ou de la 1/2, plissé vers le sommet légèrement lobulé et très peu cilié à l’orifice ; pédicelle court, capsule subglobuleuse, spores et élatères de couleur rouge-brique. Monoïque. Fructifie de l’automne au premier printemps ; la florai- son a lieu presque aussitôt après la maturité des capsules de l’année précédente. Sur la terre sablonneuse ou argilo-sablonneuse, — Al. — PA, — Souvent fertile. R. sept. — Z. camp. Welde, Raevels (Turnhout) (Pâques), près de Mcirelbeke (Scheidw.), environ de Hasselt (Mans.), Macseyck (Cogn.). I. moy. — Z. arg. sabl. Schaerbeek (Del. et March.), Blanmont (Mans.), Oisquereq, Villers-la-Ville (El, March.), Saint-Trond (v. d. Born). — Z. calc. Mont de la Trinité (Dmrt.), entre Pecq et Bailleul (Del.), Blaimont (Mans.), Marches-les-Dames (Bell., Del.), Comblain (Del.), Tramacca (Seilles) (EL. March.), Visé (Hardy). BR. ard. — Les Surdents (Stembert) (Halin), Laroche (Del.), entre Petit-Voir et Novrau- 64 mont (Verheg.), Frahan, Bouillon, Corbion (Del.), Gedinne, Oisy (Del. et Grav.), Fevry (Del.), Beauwels (Lecoyer). Les cellules des bords de la feuille tendent à se différencier de leurs voisines pour former une ébauche de marge, dont la constatation est parfois utile dans les cas de détermination litigicux. 63. L. bicrenata Dmrt. Syn. — Jungermannia bicrenata Schmid. Plante de petite taille (3-6 mm.) à odeur pénétrante et caractéristique formant de petits gazonnements reconnais- sables à la teinte brun-orangé du sommet des feuilles et des périanthes. Tige entièrement couchée, fixée par des radicules hyalines, et émettant de nombreuses innova- tions. Feuilles suborbiculaires carrées, bilobées, à sinus obtus à lobes un peu connivents, courts, obtus ou subaigus, par- fois corrodés par la chute des propagules, atteignant le 1/3, imbriquées, concaves, obliquement dressées. Cellules assez grandes, subarrondies, un peu allongées vers la base de la feuille, à parois épaissies, surtout aux angles ; amphigastres assez rares. Involucre formé de folioles presque libres atteignant à peine le milieu du périanthe, dressées imbriquées, ovales-oblongues, 2-3 lobées, à lobes aigus, souvent inégaux et assez vivement et inégalement dentés, à sinus aigus ; périanthe saillant, brun-orangé souvent décoloré à l’orifice, obové-oblong, obtus, plissé vers le sommet (3-4 plis), lobulé à l’orifice, à lobules dentés-ciliés ; pédicelle long de 8-10 mm. ; capsule brièvement oblongue ; spores brunes. Monoïique, anthéridies solitaires à l’aisselle des feuilles supérieures, au-dessous de la fleur femelle, ou sur de petits rameaux où elles donnent lieu à des inflorescences oblongues. Fructifie en automne et en hiver. | 65 Sur la terre sablonneuse dans les endroits secs et découverts des ter- rains siliceux — AI. — AA — Souvent fertile. KR. sept. — 7. camp. Entre Saint-Gilles ct la Clinge (K.) Cappel- len (V. d. Brocck), Calmpthout (sect. bryol.),Curange, Genck (Bamps. et Grav.), Macseyck (Cogn.). 6, moy. — Z. arg. sabl. Entre Auder- ghem ct Tervueren, Groenendael (Del.), Ilsque (Lecoyer, Limelette (EL. March.), entre Mazy et Chapelle-Dieu (Mans.), Lonzée (El. March.). — Z. calc. Fond d’Oxhe (Mans. ct Clerb.), Vieux-Thier à Liège Dossin) IR. ard. — Spa (Piré et Cardot), Bouillon, entre Rochehaut et Cornimont, Les Hayons (Del.), Habay-la-Neuve (El. March.). Cette espèce qui varie fort peu se distingue aisément de ses voisines, par l'odeur caractéristique et pénétrante qu’elle émet, lorsqu'on l’hu- meete, même de très nombreuses années après la récolte. A l’état fertile, elle se reconnait d’emblée à la coloration brun -orangé de son périanthe. 64. L. ventricosa Dmrt. Syn. — J'ungermannia ventricosa Dicks. — Jungerman- nia porphyroleuca Nees. — Jungermannia longiflora Nees. Plante de faille moyenne (10-30 mm.) formant des gazonnements làches ou denses colorés en vert plus ou moins foncé et parfois teinté de rouge. Tige épaisse, simple ou divisée, étroitement fixée au support par de longues et abondantes radicules hyalines. Feuilles ovales- quadrangulaires, non décurrentes, bilobées, à sinus large, obtus et à lobes acuminés, aigus ou subobtus, élalés-divergents, atteignants du 1/4 au 1/3, imbriquées dressées ou étalées, insérées transversalement, courbées par les bords en une large goutltière en dessus. Cellules assez grandes, hexagones, contenant beaucoup de chloro- phylle et 4-10 corps oléifères, à épaississement s angulai- res, distincts, à surface légèrement bombée, lisse; amphi- gastres subulés-linéaires, lancéolés, entiers ou divisés, souvent difficiles à découvrir à cause de l'abondance des 66 radicules, mais plus fréquents sur les tiges fertiles, à mesure que l’on approche du périanthe. Involucre formé de folioles 3-5-lobées ; périanthe oblong ou légère- ment obové, vert ou rougeàtre au sommet, dépassant l'involucre de la moitié ou des deux tiers, fortement plissé dès le milieu (3-5 plis profonds), obtus ou sommet, lobulé à l’oritice, à lobules denticulés ou ciliés ; pédicelle long de 6/8 mm. ; capsule brune, brièvement elliptique ; spores brunes. Dioïque. Inflorescences mâles formant des épis cours, denses, à folioles imbriquées, concaves, abri- tant chacune 2-3 anthéridies brièvement pédicellées. Fructifie en automne. Sur la terre, les rochers, les bois pourris, entre les sphaignes dans les tourbières, dans les terrains siliceux. — ACt. — AA, — Assez rarement fertile. R. sept. — 7. mar. et pold. Westende (sect. bryol.) — Z. camp. Weelde, Raevels (Turnhout) (Pâques), environ de Renaix (Mans.), Calmpthout, Eeckeren (V. de Broeck). IR. moy. — Z. arg. sabl. ACt., rarement fertile, mais souvent propagulifère. — Z, calc. Ct, rarement fertile mais souvent propagulifère. 6. ard. — TC'. — Assez souvent fertile, mais plus rarement propagulifère. I. jur. — Vance (El. March). La distribution de cette espèce dans la vallée de la Meuse est encore sensiblement la même que celle des R glauca, À. punctatus et laevis, F, conica, M. Funckit, M. scalaris et M. crenulata. Espèce très variable, mais toujours facile à ramener au type. Dans les endroits découverts, les tiges restent courtes et forment des gazonnements denses, [es feuilles sont rapprochées, subverticales presque imbriquées et concaves à la base, le périanthe est court. C’est la variété conferta Nees, observée une seule fois en Belgique à Westende (seet. brvol.). Dans les licux couverts et ombragés, les tiges s’allongent en se ramifiant et forment des gazonnements läches, sans consistance; les feuilles sont distantes, très étalées, le périanthe est ailongé. C’est la variété laxa Nees. — AFt en Belgique. Quand la tige, le périanthe et la base des feuilles sont colorés en rouge plus ou moins vif,on se trouve en présence de la variété porphyroleuca Nees. — AFt,en Belgique. Si 67 le périanthe est cylindrique, plus A1llongé et les folioles involuerales libres de toute adhérence, on se trouve en présence de la variété longti- flora Nces, qui n’a encore été observée en Belgique qu'à Lustin et à Dave (Mans.). Très souvent la plante est propagulifère; dans ce cas les propagules qui sont brunâtres, de forme pyramidale, volumineux, résultent de la désagrégation des cellules du sommet des lobes des feuilles. C’est la forme gemmipara Husnot, aussi fréquente que le type. 65. L. alpestris (Schleich.) Dmrt. Syn. — Jungermannia alpestris Schleich. Plante de taille plus réduite que le L. ventricosa (6 à 20 mm.) formant des tapis plus ou moins étendus, colorés en brun-rougeûtre dans les lieux découverts et en vert-noirâtre dans les endroits ombragés. Tige grêle, déprimée, flexzueuse, diversement redressée par le som- met, garnie de radicules très peu abondantes, émettant des innovations souvent fasciculées. Feuillles suborbicu- laires, non décurrentes, 2-lobées, à sinus obus, large mais peu profond, et à lobes courts, aigus ou obtus, connivents, atteignant le 1/53 ou le 1/4, imbriquées ou espacées, insérées obliquement ou presque en travers, étalées dès la base, redressées par le sommet, concaves, non ployées en gouttière, à bords latéraux très convexes. Cellules médiocres, arrondies-subhexagones, à parois fermes sans épaississements angulaires notables ; amphi- sastres bien visibles au voisinage du périanthe. Invo- lucre formé de folioles dressée 2-3-lobées, à lobules aigus, denticulés ou sinuolés ; périanthe oblong, allongé, plissé dès le milieu (4-5 plis médiocres) denticulé à lori- fice ; pédicelle long de 6 à 7 mm. ; capsule brièvement elliptique, spores brunes. Dioique ; inflorescence mâle 68 d'un rouge vif, formée de folioles imbriquées, concaves, sacciformes, abritant 2-3 anthéridies briévement pédi- cellées. Fructifie au printemps. Sur les rochers siliceux. — AT. — AA. — Rarement fertile. IR. moy. — Z. calc. Bois Sandron (Marchin) (Mans. et Clerb.). BR. ard. — Vicilsalm, Trois-Ponts (Del.), Salmehâteau (Mans. et Slad.), Laroche, Queue de Vache, Houffalize (El. March.), Villance, Maissin (Douret), Noirefontaine, Mortehan, Frahan, Bouillon, Les Hayons, entre Mortchan et Herbeumont, sentier du Trécot, Alle, Moulin de Lenglis (Del.), Willerzies, Nafraiture, Rienne (Grav.), Oisy (Del.). Les variations décrites par Nees sont trop instables pour être distinctes. Bien que très variable, l’espèce est toujours reconnaissable, | car les variations ne portent guère que sur la tige, qui cst courte ou allongée, diversement couchée ou redressée, libre ou adhérente au sup- port et sur les feuilles qui sont plus ou moins imbriquées, ou très étalées, espacées ou rapprochécs. 66. L. incisa Dmrt. Syn. — Jungermannia incisa Schrad. Plante assez réduite (5-15 mm.) formant des touffes denses, molles d’un beau vert nuancé de bleu. Tige dressée, déprimée, chargée de radicules hyalines et émettant de nombreuses innovations dressées. Feuilles carrées suborbi- culaires non décurrentes, ondulées, présentant 2 lobes principaux, atteignant le 1/3 de la longueur du limbe et plusieurs petits lobes sur le contour. Cellules grandes, riches en chlorophylle, subarrondies, les inférieures un peu allongées, épaissies aux angles ; amphigastres rares ou nuls. Involucre formé de folioles obovées, ondulées 3-5-lobées à lobes diversements dentés, plus grandes que les feuilles ; périanthe obové, obtus, un peu comprimé, plissé au sommet seulement (5-6 plis) lobulé-cilié à l'ori- fice ; pédicelle long de 5-6 mm. ; capsule globuleuse, 69 assez grosse, noire, spores médiocres, d’un brun-ferrugi- neux plus ou moins intense. Dioique ; plantes mâles sou- vent mélées aux plantes femelles ; inflorescence renflée, formée de folioles imbriquées, concaves, élargies, abri- tant chacune une anthéridie brièvement pédicellée. Fructifie au printemps. Sur la terre, les rochers, la base des troncs, les vieilles souches, plus rarement dans les tourbières. Sans être exclusive, cette espèce évite le calcaire — AI. — AA — Presque toujours fertile. R. sept, — Z. camp. Entre Oeleghem et Schilde, entre Gierle et Vosselaer (V. d. Brocck), Calmpthout (sect, bryol.), Genck (Del.). KR. moy. — Z. arg. sabl. Forèt de Soignes (Del.), Rhodes- Sainte- Genèse, Limelette, Villers-la-Ville, Oisquereq (El, March.). — Z. calc. Sandron, Tour Malberbe (Mans. et Clerb.), environ de Liége (Dossin). R. ard. — Entre Forges-Thiry et Chinheid (Cornet), Warnissart (Verheg.), Orchimont, Vonèche, Nafraiture, Louette St-Pierre (Grav.), Willerzies (Del. et Grav.), Frahan (Del.). Espèce très peu variable. Assez souvent les feuilles supérieures sont corrodées par la chute de propagules verts. 67. L. polita (Nees) Boulay. Syn. — Jungermannia polita Nees. — Sphenolobus poli- tus Steph. Plante de taille moyenne (10 à 20) mm.) formant des touffes déprimées d'un vert pâle, passant au brun ferrugi- neux. Tige molle, délicale, d’abord couchée, puis ascen- dante, simple ou bifurquée, munie de radicules hyalines peu abonduntes. Feuilles suborbiculaires un peu tronquées, embrassant la tige par la base, 3-lobées, fortement ondu- lées à 3 plis en long, à sinus court, obtus et à lobes subarrondis,obtus et diversement étalées, molles, délicates. Cellules grandes, hyalines, à cavité étoilée, par suite des espaces intercellulaires trigones très saillants ; amphi- 70 gastres nuls. Involucre formé de folioles dressées imbri- quées ; périanthe dépassant l’involucre de la moitié ou du tiers, obtusément plissé vers l’orifice ; pédicelle long de 9-6 mm., capsule subglobuleuse ; spores brunes. Divique. Fructifie au printemps. Sur la terre humide dans les rochers siliceux (suintements). R . ard.— Cheneux, vallée de l’Amblève (Mans. et Slad.). 68. L. Kunzeana (Huebn.) Schiffn. Syn. — Jungermannia Kunzeana Huebn. — Sphenolobus Kunzeanus Steph.— Jungermannia plicata Hartm. Plante assez robusle (15-40 mm.) formant des touffes plus ou moins denses et étendues, colorées en brun jau- nâtre (plus rarement vertes). Tige grêle, déprimée ou ascendante, flezueuse, simple ou bifurquée, garnie de radicules hyalines abondantes. Feuilles carrées-suborbicu- laires, embrassant la tige par la base qui est un peu rétrécie, puis étalées arquées, à moitié condupliquées en goultière arquée en dehors, 2-lobées, à sinus étroil, à lobes plus ou moins connivents, ovales, courts, oblus, ou mutiques, descendant jusqu’au delà du 1/3. Cellules arrondies, à parois très épaisses, avec épaississements angulaires peu nets; ceuticule granuleuse, surmontée ça et là de quelques papilles obluses ; amphigastres fré- quents, bien visibles, divisés jusque près de la base en 2 lobes étroitements lancéolés-linéaires, acuminés, par- fois dentés à la base. Involucre formé de folioles dressées 4-lobées et garnies latéralement de 1-2 lobules acuminés arqués ; périanthe obové, vblong, plissé vers le sommet, denticulé à l’orifice ; pédicelle long de 7-8 mm. ; capsule subglobuleuse ; spores brunâtres. Dioique ; anthéridies 71 solitaires à l’aisselle des feuilles légèrement modifiées en pleine tige. Fructifie au printemps. Tourbières élevées. | BR. ard. — Fagne de Riche-Homme à Spa (Card.). GRrouPE barbata Nees. Plantes robustes ; à feuilles grandes, 3-5 lobées, à lobes souvent peu profonds, aigus ou obtus ou mucronés; à cellules à parois fermes, mais ne formant aux angles que des épaississemente peu distincts ; à périanthe fortement plissé vers le sommet. Dioiques. Ce groupe comprend 5 espèces, dont # ont été obser- vées en Belgique : H. Schreberi, gracilis, quinquedentata, Floerkei. Table analytique du groupe barbata. LODERMUCEODESNT M EE Ale IE. Aer T2 Lobes nOmMuCrONCs, Lt L'UNe.! : EN PE Re F. plus larges que longues ; amphigastres ur bord ventral de la #0 Hanoi RE 2 ee nt 1. Le C0podietdes “| F. plus longues que larges; amphigastres nuls : bord ventral de la | feuille non eilié,. . . . . ,. . . . . L. quinquedentata Dents étalées ; f. planes horizontales. . . . . . L. Schreberi Dents infléchies ; f. jamais planes horizontales . . . . . . 4 Des rameaux cylindriques dressés, souvent granulifères ; pas d’am- | phiansires).. 44 0- . Hu 20 Eigraculss 14 de rameaux cylindriques; des RRPTRNE er bifides cnrs CIDRE CPAS NE .L. Floerkei 69. L. Schreberi (Nees) N. Boul. Syn. — Jungermannia barbata Schreb. — Jungermannia barbata E. Schreberi Nees. Plante robuste (6-8 cent) formant des tapis souvent étendus mais sans profondeur, d’un vert foncé terne. Tige 72 déprimée, flexueuse, presque simple, garnies de radicules hyalines peu abondantes. Feuilles carrées, ordinairement à 4 lobes (rarement 3-5 lobées) dont les 2 du milieu plus larges et oblus, horizontales, planes ou convexes. Cellules assez grandes, subanguleuses, faiblement épaissies aux angles ; amphigastres nuls ou rares et 2-lobés. Involucre formé de folioles plissées, lichement dressées, 3-5 lobées, un peu cohérentes par le bord postérieur; périanthe comprimé, fortement plissé vers le sommet, cilié à l’ori- fice ; pédicelle long de 5-6 mm.; capsule oblongue ; spores brunes. Dioique. Fructifie en avril-mai. Sur la terre la terre et les rochers dans les bois, de préfèrence mais non exclusivement sur les terrains siliceux, — ACt. — AA. —- Rarement fertile. KR. sept. — Z. mar. et pold.? — Z. camp. Vosselacr, Schoorvort (Pâque), Genck (Grav.). 6. moy.— 7. arg. sabl. Eegenhoven (Lou- vain), Wilsele (Päque). — Z. calc. environ de Liège (Dossin) entre Ensival et Pepinster (Roem.), Ensival (Halin), Neuville-sur-Meuse, Tour-Malherbe, Yernée, Jehay, Sandron, Wapp, Courvoie, Marchin, (Mans. et Clerb.), Tailfer, Dave, bois d’Assche (Fond de Lustin) Mans. et Péters.), Profondeville, L'ooz (Mans.), environ d Olloy (Aig. et Franc.), Thuin (El. March.), Angre (Boul.). KR. ard. — Hockay, Parfonbois (Solwaster) (Slad.), entre Francorchamps et Stavelot, entre Trois-Ponts et Stavelot, Quareux, Sedoz (Mans. et Slad.), Marteau (Piré), Houffalize, Hives, Laroche, entre Poix et Mirwart (Et. March.), Libin, Viclsalm, Tintange (Cardot), Corbion, Frahan (Del.), Louette-St-Pierre, Fays-les- Veneurs, Chiny (Del. et Grav.), Olloy (Aigret). 6. jur. — Vance (EI. March.). LXX. L. gracilis (Schleich.) Steph. Nyn. — Jnngermannia gracilis Schleich. — Lophozia attenuala Dmrt. — Jungermannia attenuata Lindb. — Jungermannia barbala A. attenuata Nees. Plante assez robuste (15-30 mm.) formant des touffes 73 denses, d’un vert olivâtre. Tige couchée, simple ou divisée, garnie de radicules hyalines abondantes et émettant au sommet des 2nnovalions grêles, dressées, souvent granuli- fères (rameaux cylindriques). Feuilles carrées ordinaire- ment concaves ; feuilles des rameaux cylindriques, élroitement imbriquées obovées, à 3 lobes courts, aigus, sou- vent déformés par la chute des propagules. Cellules assez grandes subanguleuses, faiblement épaissies aux angles ; amphigasires nuls. Involucre, périanthe et capsule comme dans le L. Schreberi. Dioique. Fructifie en avril- mal. Sur les rochers siliceux ombragés, ACt. — A. — Très rarement fertile, mais presque toujours propagulifère, IR. moy. — Z. calc. Environ de Huy, Bois Sandron, Marchin, Régissa, Moha (Mans. et Clexb.), Lustin, Profondeville (Mans ), Godinne (Tonglet), Arbre, Waulsort (El. March.), Angre (Boulay.). KR. ard. — Hockay (Piré, Slad.), Spa ,Card.), Parfondbois, vallée de la Statte (Slad.) vallée du Ninglinspo, Pierreux-riz, bois d’Aywaille, fond de la Chefna, Stavelot, Erancorchamps (Mans. et Slad.), Queue-de-vache, Laroche (EI. March.), Vieilsalm, Hatrival (Cardot), Louette-St-Pierre, Orchimont (Grav.), Frahan, Mortehan (Del.), Bouillon, Villance, Maissin (Dolisy). LXXI. L. quinquedentata Schiffn. Syn. — Junger mannia quinquedentata W. et M. — Jun- germannia barbata E. quinquedentata Nees. — Junger- mannia Lyoni Tayl. Plante assez robuste (10 à 50 mm.) formant des touffes d’un vert foncé passant habituellement au jaune sale. Tige couchée, plusieurs fois bifurquée, étroitement fixée au support par d’abondantes radicules hyalines. Feuilles carrées, tronquées obliquement d'arrière en avant, 3-lobées (rarement 4-lobées par l'addition d’un denticule latéral) à lobes aigus et mucronés. Cellules assez grandes, 74 à peine épaissies aux angles ; amphigastres nuls ou très peu développés. Involuere formé de folioles 3-5-lobées, un peu cohérentes à base ; périanthe obové-oblong, forte- ment plissé dans toute sa longueur ; pédicelle long de 5-6 mm. ; capsule oblongue ; spores brunes. Dioique ; inflorescence mâle formant des gros châtons au sommet des tiges. Fructifie en mars-avril. Au milieu des mousses sur la terre, les rochers, les troncs pourris, dans les endroits humides et ombragés. Evite les sols calcaires. — ACt. — A. — Souvent fertile. HR. moy. — Z. calc. Ncuville-sur-Meuse, Tour-Malherbe, Ahin, Petit-Modave, Sandron, Courvoie (Mans. et Clerb.), Samson (Massart), Bioul, bois de Dave (Mans. et Péters.), Anhce, Fond d’Asche, Tailfer, (Mans.), Angre (Boulay.), Tillesse (Wathelet), K. ard.— Spa (Cardot), Hertogenwald (El. March.), Baraque-Michel (Lib. Slad.), vallée de la Licnne, Stavelot, Xhierformont (Mans. et Slad.), Parfondbois (Solwas- ter) (Slad.), Ensival (Halin), Houftalize (El. March.), Vieilsalm, Libin, Hatrival, Grupont (Card.), Villance, Maissin (Dolisy), Bouillon (Del.), Straimont (Verheg.). La distinction entre le J. quinquedentata et le J. Lyoni Tayl, qui se base sur le fait d’avoir le bord postérieur de la feuille plus long que l'antéricur (J. Lyoni) ou les deux bords de la feuille égaux (J. quin- que dentala) ne peut être maintenue, attendu qu’on rencontre fréquem- ment des tiges munies de feuilles se rapportant aux deux prétendues espèces. LXXII. L. Floerkei Schififn. Syn. — Jungermannia Floerkei W.etM.—Junger mannia barbata b. Floerkei Nees. Plante assez robuste (20-40 mm.) formant des touffes souvent étendues et colorées en vert foncé. Tige diverse- ment ascendante, simple ou 2-3-furquée, garnie de radi- cules peu abondantes. Feuilles obovées, ou carrées-obovées, 3-0-lobées, à lobes aigus ou obtus, mais jamais mucronés, 15 garnies vers la base du bord ventral de 1-2 cils en lanières fines ; étalées ou imbriquées, dressées ou inflé- chies. Cellules assez grandes, sans épaississements nota- bles aux angles ; amphigastres grands, nombreux pro- fondément bifides, lobulés, longuement lancéolés-subulés, diversement laciniés, ciliés surtout vers la base. Invo- lucre, périanthe et capsule comme dans le L. quinqueden- tata. Dioique. Fructifie au printemps. Sur la terre qui recouvre les rochers siliceux, plus rarement sur les pierres dans les ruisselcts des tourbières, — AI, — AA. — Très rare- ment fertile. E&. moy. — Z. calc. Tour-Malherbe, bois Sandron (Mans. et Clerb.). I. ard. — Hockay (Del.), Solwaster, Baraque-Michel (Slad.), Louette St-Pierre, Willerzie (Grav.), Villance, Maissin, Bouillon (Dolisy). Dans les endroits secs, les tiges sont ascendantes, grêles, flexucuses, raides, décolorées à l’intérieur ; les feuilles obovées, 3-lobées, dressées, imbriquées ; les amphigastres nombreux et très développés. C’est la variété densifolia Nces, observée chez nous à la Baraque-Michel (Slad.). Au bord des fossés, dans les tourbières, les tiges sont moins raides, plus babituellement déprimées ; les feuilles carrécs-obovées, 3-5-lobées, moins densee, très étalées, légèrement infléchies aux bords ; les amphi- gastres sont moins développés et moins nombreux. C’est la variété squarrosa Nees, observée à Solwaster (Slad.) et à la Baraque de Fraiture (Mans. et Slad.). Quant au £. lycopodioides Cogn., il est à rayer de notre flore, Ce qui a été indiqué sous ce nom appartient au L. Ftoerkei. 13. L. Dicksoni Hook. (N. Boul.) Syn. — Jungermannia Dicksoni Hook. — Diplophyllum Dicksoni Dmrt. — Jungermannia ovata Dicks. Tige couchée, flexueuse, ascendante par le sommet, radicante, garnies de radicules hyalines assez peu nom- breuses, simple ou émettant de la base des pousses gréles, long. 10 à 20 mm. ; plante vivant enlacée au 76 milieu des mousses ou formant des touffes peu étendues, d’un vert pâle. Feuilles insérées transversalement, ascen- dantes, largement ovales 2-lobées jusqu’au delà du milieu, à demi condupliquées ; sinus aigu ou obtus ; lobes aigus ou même acuminés, inégaux, entiers ; Le postérieure ovale- oblong, le dorsal lancéolé, notablement plus petit, dressé- étalé ; longueur à peine 1 mm.; cellules grandes angu- leuses, presque carrées, à parois fermes, mais assez minces, très légèrement épaissies aux angles. Fol. invo- lucr. peu distinctes, les externes sinuolées vers le sommet les supérieures dentées, parfois vivement; périanthe dépassant longuement l’involuere, ovale-oblong, fortement plissé presque dès la base. plis inégaux, nombreux (7-8) ; orifice presque tronqué, lobulé, lobules irrégulièrement laciniés frangés ; pédicelle court ; capsule subglobuleuse, Dioique. Fructifie au premier printemps. Sur les rochers ombragés. BR. ard. — Rochers de l'Eau rouge (Lib.) (n’a pas été revue depuis). 74. L. minuta (Cr.) Schiffn, Syn. — Jungermannia minuta Crantz ex Dicks. — Diplo- phyllum minutum Dmrt. Sphenolobus minutus Steph. Tige gréle et courte (1-10 mm.) ou plus allongée (30- 40 mm.) garnies à la base seulement de radicules rares et courtes, dressée au milieu des touffes de mousses, décom- bante à l’état libre et redressée par le sommet, simple, bifurquée ou garnie d'innovations fasciculées (3-5) ; plantes croissant mêlée à des mousses ou à d’autres hépa- tiques. Feuilles raides, à peine hygroscopiques, peu denses, presque uniformes, très étalées de part et d’autre de la tige sensiblement dans un même plan, concaves 7! en goullière de forme générale largement ovale, dilatées subauriculées par le bord ventral, 2 lobées du tiers au milieu ; sinus aigu ; lobe postérieur ovale, obtus, aigu ou apiculé, concave ; lobe dorsal notablement plus pelit, subtriangulaire, lâchement dressé et un peu conrivent vers le lobe ventral ; le contour du reste, toujours en- tiers ou simplement ondulé ; long. 1/2-3/4 mm.); cellules arrondies subanguleuses, alignées, à parois jaunes très épaisses en sorte que les cellules paraissent distantes. Fol. involucr. dressées, làchement imbriquées, les deux externes un peu plus élargies que les caulin., à sinus étroit, les lobes ovales mucronés ; l’interne notablement plus large encore, 3-lobées, lobes mucronés-acuminés, presque entiers ou garnis de quelques petites dents ; le lobe ventra! semble correspondre à un amphigastre ; il porte le lung du bord 2-3 dents ; périanthe dépassant l’involucre de toute la moitié supérieure, oblong-subcy- lindrique, ou légèrement obové, obtus, fortement plissé dès le milieu (5-6 plis) ; orifice lobulé frangé ou longuement cilié; archégones nombreux, 15-26. Dioïque. Dans les touffes de mousses ou de sphaignes qui garnissent le anfrac- tuosités des rochers ou recouvrent les blocs entassés dans les forêts. HR. moy. — Bois d'Angre (Loch). IR. ard. — Bouillon, Frahan (Del.), Neufchâteau, Petit Voir (Verheg.), environ de Laroche (El. March.), environ de Verviers (Lej.), Halloux (Roem.), Willerzie (Grav.), Hockai (Slad.). 75. L. exsecta (Schmid.) Dum. Syn. — Jungermannia exsecla Smid. — Sphenolobus exsecltus Steph. Tige couchée, garnie de radicules hyalines, simple ou rameuse, flexueuse, plus ou moins redressée par le 78 sommet ; long 5-15 mm. ; plante ne formant que de très petits groupes, ou des gazonnements peu étendus, d'un vert pâle, brunissant à la lumière. Feuilles rapprochées, insérées presque transversalement, serrées près de la tige et à demi embrassantes par la base, puis étalées ascendantes, ovales-oblongues, très inégalement 2-lobées : dans les feuilles moyennes plus vigoureuses, du milieu au 2/3 du bord dorsal, se détache un 3° lobule lancéolé ou ovale-triangulaire, aigu ou acuminé, plus ou moins ascendant, relié au reste de la feuille par un sinus obtus lorsqu'elle est étalée ; lobe postérieur beaucoup plus grand, entier, ovale, obtus, apiculé ou sinuolé sur les f. infér. ou les pousses grêles, émarginé, bidenté ou 2-lobulé sur les feuilles moyennes et supér. des tiges bien développées, ces lobules petits aigus ; long. des f. moyennes 1-1 1/2, larg. 3/4-1 mm.; cellules petites anguleuses vers le sommet, subarrondies jusque vers le milieu, plus ou moins allongées vers la base, à parois souvent épaisses, les marginales ordinairement allongées en travers ; propagules en paquets rougeûtres vus à la loupe ; isolés et au microscope, ils sont jaunes, petits, elliptiques, cloisonnés en travers, lisses. Fol. involucr. lâächement dressées, du reste peu distinctes des feuilles supér. ; périanthe oblong-subcylindrique, atténué à la base, plissé vers le sommet, 2 plis principaux avec plis moindres assez nombreux, orifice Zobulé, lobules longue- ment ciliés, cils inégaux, les plus longs formés d’une série de cellules allant jusqu’à 10 ; long. du périanthe 2-2 1/2, diam. 3/4-1 mm. Dioique. Sur la terre des terrains siliceux en pente dans les forêts, au bord des chemins creux, au milieu des mousses dans les anfractuosités des rochers, à la base des troncs d’arbrces, 79 R. sept. — Z. camp. Calmpthout (V. d. Broek). BR. ard. — Cor- bion, Stembert (Del.), Orchimont (Grav ), Gedinne (Grav. et Gel.). — BR. moy. — Samson (Mass.), Stambruges (Loch). LXXVI. L. exsectaeformis (Breidl). N. Boul. Sya. — Jungermannia exsectaeformis Breidl. — Spheno- lobus exsectiformis Steph. — Diplophyllum exsectiforme Warnst. Race notable ou sous-espèce du précédent, développée sur un support plus frais, plus riche en matières organi- niques. Diffère par les proportions plus grandes, presque double de toutes les parties et surtout par la forme des propagules. Ceux-ci, des plus distincts sont anguleux, polyèdriques, subtriangulaires, atténués vers leur der- nier point d'attache, du reste cloisonné en travers. N'a pas été trouvé fertile, du moins à l’état de maturité de la capsule. Dans les mêmes slations, mais de préférence sur l’humus, la tourbe humides. KR. ard. — Wislez-Theux (Cornet) Quand on prend comme termes de comparaison les formes extrêmes, les différences paraissent très saillantes et suflisent amplement pour dis- tinguer les deux cspéces ; mais à la suite d’une étude plus détaillée, les formes de transition se multiplient ct les premières différences s’attc- nuent de plus en plus. Les cellules plus petites dans le L. exsectaefor- mis, présentent une différence, sous ce rapport, des plus constantes, mais avec de nombreuses variations de part et d’autre; les parois, dans les deux formes, sont épaisses ou relativement minces, et par suite les cellules apparaissent plus arrondies ou plus anguleuses ; elles m'ont paru, en général, plus allongécs dès Ie milieu jusqu’à la base, dans le Z. exsectaeformis, que dans le L. exsecta. Quant aux propagules, on les voit s’allonger et s’atténuer vers une extrémité de facon à devenir plus ou moins piriformes dans le L, exsecta ; de même dans le L. exsectae- formis, les formes s’arrondissent pour se rapprocher à divers degrés de 80 l’autre espèce. Necs avait déjà remarqué la variabilité de ce groupe, lorsqu'il disait du J. exsecta : varietates vel nullae omnino vel innu- merae adnotendae essent (E. Leb. 1, p. 247) ; la distinction du L. exsec- taeformis Breidl est intéressante, mais, à mon sens, il n’en faut pas exagérer la portée et je m’en réfère très volontiers à cette observation de M. Hétier qui, des premiers, a saisi la distinction des deux formes prin- cipales : « Les deux plantes sont l’une et l’autre très variables, même dans le tissus, et je n’ai pas voulu élever cette plante au rang d'espèce comme j'en avais d’abord l'intention. » Cfr. Jungermannia exsecta Schm. et J. exsectaeformis Breidl par M. G. Dismier, en Bull. Soc. bot, de Fr, 1902, p. 204-209 ; on trouvera dans cet article trés documenté un grand nombre de renseignements que je n’ai pu reproduire ici ; Douin, Rev. bryol., 1903, 1. p. 10. Note: La mort n'ayant pas permis à l’auteur d'achever le genre Lophozsia, nous avons repris la description des espèces, L. Dicksoni, minuta, exsecta, exsectaefor mis dans la Flore des Hépatiques de France de l’abbé Boulay. La dispersion est celle donnée par le Prodrome de la Belge de MM. Th. Durand et E. De Wildeman, en y ajoutant quelques indications fournies par les collections du Jardin Botanique de l'Etat et l’herbier personnel de l’auteur (Sladden). LISTE ALPHABÉTIQUE DES ESPÉCES. 81 Les numéros entre crochets indiquent la pagination du tiré à part. Aneura latifrons Lind. — multifida Dmrt . — palmata Dmrt. — pinguis Dmrt . — sinuata Dmrt. Anthoceros Husnoti Steph. — laevis Z, -- punetatus L.. Aplozia amplexicaulis Dmrt . — autumnalis DC. — caespititia (Lind ) Dmrt — cordifolia Dmré. — lurida Dmrt. ra — pumila (With) Dirt . — viparia (Tayi.) Dmrt. — sphaerocarpa (H00k%.) Dmrt — subapicalis Jmrt. , . . Blasia pusiila Z. Coleochila anomala Zimrt Diluena Lycellii Dmrt. Fegatella conica Cord. Fossombronia angulosa Radd . — caespitiformis De Not . — Dumortieri Lind. — pusilla (Dill.) Dmrit, — Wondraezekii (Cord ) De Haplomitrium Hookexi (Sm.) Vees. Liochlaena lanceolata Nees . XEIL, XLII, XLII, XLII, XLII, XLI, XLI, XLI, XLY, NEV: XIVe XLV, AA XLV, XLY, XLV, XLY, XLII, XLY, XLI, XLII, XLII, XLIL, XLIE, XLII, XLI, XLH, XLY, 93 90 93 38 92 99 53 o1 D9 D? 94 D6 91 49 D4 90 93 105 41 105 a 2) 107 110 108 110 109 111 51 152] [49] :52] [ 47] [51] [12] [12] [10] [97] 194] [96] [98] [93] [911 [96] 192] L95] [62] [ 89] [64] [82] [66] [69] [67] [69] [68] [70] [99 | 82 Lophozia alpestris (Schleich.) Dmrt . —— —— bicrenata Dmrt . . . . capitata (/ook.) Boul. Dicksoni (Hook.) Boul. exsccta (Schmid.) Dmrt. exsectaeformis Breidl . Flocrkei Schiffn . gracilis (Schleich.) Steph. Horaschuchiana (Vees) Schifin . ingisa Dmri. = Kunzeana (Hueb.) Schiffn. minuta (Cr.) Schiffn Muelleri (Vees) Dmrt. obtusa (Lind.) Evans. polita (Nees) Boul. . quinquedentata Schif] . Schrcbexi (Wees) Boul. ventricosa Dmrt. Lunularia cruciata (L.) Dmrt. Marchantia polymorpha Z. Marsupella aquatica Schiff — emarginata Dmrt. — Funkii Dmrt — sphacelata Dmré . Mesophylla crenulata (Sw.) Corb. — compressa Jmrt — hyalina (Lyell.) Corb. _— minor (Vees} Corb. . — obovata (Vees) Corb. _ scalaris Dmrt Metzgeria conjugata Lind. — fureata Dmrt . — pubescens Radd Pellia cpiphylla Cord . — Fabroniana Radd — Neesiana Limp . . . Preissia commutata MVees. XLY, XLY, XV: XL Ne XL, KEY: NENS XL. ENS XLV, XLV, XÉV: XLN, XLY, XLV, XLV, XLY, XL: XLIIL, XLII, XLY, ENS XLV, XLY, KEVL XLV, XLY, XLV, XLV, XVe XLII, VLII, XLII, XLII, XLII, XLII, XEIT, 42 98 100 101 102 76 [109] [106] [105] [117] [114] [121] [116] [114 [104] [110] [112] [118] [102] [104] [111] [115] [113] [107] [34] [37] [75] [8] [77] [76] [37] [801 [86 ; [83] [84] [81 | [56] [54] [57] [59] [60] [61] [35] 83 Reboulia hemisphaeriea Radd . . . . . . . XLIIL 70 [29] De nrca Hofm . MT . . . ON XLIL, 61 [20] ia Hoffm. . 0. . . . UXIIT. 61 [20] lion. . 0. . . . ORAEIL, Gt [#9] ANS LE OC . CONSEIL CU G62) [2] M LE 5. ne 0. . . COS 56 17] mn Lucbeneriana Lind. . . : . , . + XII, 64 [9%] ns Le Neo. CHORI 65 09241 M DroCarpa Disc, h .. .- . . ._ SONEIR 60119] Éulaerocarpus terrestris Sm.'. L. . . . . . XLIL 155 [44] ianmhypophyllaL . 0.0, .. 1,0: NXE RG LT NOTE SUR EXMPLANTATIONSEALTA POLE AMMOIN GUL (VISCUN ALBUM) en Flandre par FÉLIX PLATEAU Professeur à l’Université de Gand. Le Gui a déjà une bien longue bibliographie et, cepen- dant, comme le prouvera, je l'espère, le modeste travail ci-dessous, un naturaliste habitué à l'observation des plan- tes et des animaux vivants peut encore ajouter quelque chose à nos connaissances sur cette Loranthacée intéres- sante. A — Dispersion du Gui. On sait que notre regretté confrère, Emile Laurent, a publié plusieurs notices sur la dispersion du Viscum al- bum en Belgique (1). A la suite d’une longue enquête effectuée avec laide (1) Influence de la nature du sol sur la dispersion du Gui (Viscum al- bum). (Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. XXIX, 1890). — Essais relatifs à la dispersion du Gui en Belgique (ibid., t. XXXVIIT, 1899). — De l’influence du sol sur la dispersion du Gui et de la Cuscute en Belgique. (Bulletin de l'Agriculture, Bruxelles 1901). 89 de nombreux collaborateurs et après de multiples essais d'implantation faits, sur ses indications, depuis 1897, en divers points du pays, Laurent arriva à cette conclusion que lefacteur principal dans la distribution géographique du Gui sur le territoire belge est la nature chimique du sol au sein duquel les arbres porte-Gui plongent leurs racines. Le Gui ne s’obser verait que là où le sol est suffisamment calcaire, c’est-à-dire contient au moins 4 p. 1000 de car- bonate de calcium. Il expliquait ainsi pourquoi le para- site manque d’une part à peu près complètement dans la basse Belgique (zone campinienne recouverte de sables quaternaires et zone des Flandres à limon poiderien) et est, d'autre part, fort rare dans la région ardennaise à terrains généralement siliceux. Laurent n’attribuait, dans cette distribution géogra- phique du Gui, que peu d'importance au rôle de certains oiseaux, tels que la Grive Draine ; je reviendrai plus loin sur ce point spécial. En ce qui concerne la limite septentrionale du Gui dans notre pays, il convient de rappeler les résultats très nets de l'enquête menée par l’auteur (). Cette limite part d'Angreau et Angre, passe par Péruwelz, Mont St-Aubert (Mont de la Trinité), Anvaing, Etichove, Denderwindeke, Opwyck, Neder-over-Heembeek, Cortenberg, Rillaer, Loxbergen, Alken, Beverst et Leuth. On remarquera, comme l’indiquent les deux noms soulignés d’Etichove et de Denderwindeke, qu’elle n’entame que l'extrème sud de la Flandre orientale dans les environs de Renaix et de Grammont. (1) Voir la carte IT annexée au travail de Laurent publié dans le Bulle- tin de l’Agriculture en 1901. 36 Laurent s'exprime du reste ainsi : « Il ne parait pas exister de Gui à l’état spontané au nord de la limite que nous venons de tracer. Ce parasite fait donc défaut dans toute la Flandre occidentale, dans presque toute la Flandre orientale, dans la province d'Anvers et dans la Campine limbourgeoise. En d’autres termes, il n’y en a pas de trace dans la région septentrionale constituée par des dépots siliceux le plus souvent très pauvres en calcaire » (). Les tentatives d'implantation effectuées sur des arbres croissant dans les sables de la région septentrionale pré- citée semblent toutes avoir été infructueuses (@) ; Ch. Van (reert seul à réussi, il y a vingt-cinq-ans, à cultiver le Gui sur lAubépine (à l’exclusion des autres essences) à Calmpthout (Campine anversoise), résultat que Laurent attribue à ce fait que l'Aubépine aurait la propriété d'extraire du terrain une plus forte proportion de sels calcaires que d'autres végétaux G). Je n'ai aucun motif pour suspecter la compétence de ceux qui ont fait les essais d'implantation et j'aime à croire qu'ils ont opéré suivant toutes les règles, mais comme j'ai obtenu à Gand, en pleine Flandre, un certain nombre de réussites positives, j'estime que cette particu- larité vaut la peine d’être signalée J’ai employé deux procédés : la greffe et le semis. $ 1. GREFFE. Autant que je puis en juger par les publications sur le Gui que j'ai consultées, personne, avant moi, n’a eu (1) De l'influence du sol, etc. Op. cit. (Bulletin de l'Agriculture 1901) page 12. (2) Ibid. page 40. (3) Ilid. pagos 40 et 41. 87 l'idée assez simple de tenter de greffer directement Île Viscum album. Lorsque je fis cette expérience, j’étais mu par une tout autre préoccupation que celle de poursuivre des recher- ches sur la dispersion. Désireux d'étendre autant que possible mes observations sur l'attraction des insectes par des fleurs odorantes vertes ou verdàätres et dépourvues, par conséquent, de couleirs contrastant avec celles du feuillage, sachant de plus que dans ce genre de travaux, je ne pouvais guère compter que sur mes efforts person- nels, j'introduisais graduellement, dans mon jardin, les plantes offrant des fleurs de cette nature. J’achetai donc, à la fin de décembre 1897, dans un magasin de fleurs naturelles, une de ces branches de Gui qu'on vend à cette saison pour décorer les appartements lors des fêtes de Noël. La branche garnie de ses baïes était nettement et exclusivement femelle. J'en détachai un rameau portant, si mes souvenirs sont fidèles, de huit à dix feuilles cet je le greffai sur un de mes pommiers. Les détails concernant cette opération pouvant être utiles à ceux qui voudraient répéter l'essai, je les énu- mére ci-dessous : La branche sur laquelle la greffe fut implantée est une vieille branche ayant au moins dix ans d'âge et mesurant, à L'endroit choisi distant du tronc de 50 centimètres, un peu plus de 4 centimètres de diamètre. J’effectuai ce que l'on appelle la greffe oblique ; c’est-à- dire qu'à l’aide d’un couteau bien affilé je fis obliquement une fente d'environ 3 centimètres de profondeur intéres- sant l écorce et l’aubier et que j'y introduisis la base de mon rameau de Gui taillée en biseau. Les lèvres de la fente furent rapprochées autant que possible au moyen 88 d’une ligature de fil de chanvre à tours serrés et le tout fut recouvert d’une couche de mastic à grefter. Les premiers résultats de l'opération furent en appa- rence décourageants : la partie extérieure du greffon se dessécha graduellement et finit par être emportée par les rafales d'hiver, puis au printemps suivant de 1898 appa- rut un champignon (polyporus) à l'endroit de la blessure, preuve évidente que j'avais involontairement introduit quelques spores. J’enlevai lecryptogame, considérait natu- rellement mon expérience comme manquée et ne m'en préoccupai plus. Je me trompais heureusement du tout au tout. En effet, quelle ne fut pas mon agréable surprise en consta- tant par hasard, au commencement de l’été de 1899, à la place exacte de la greffe facilement reconnaissable à sa ligature couverte de mastic, la présence d’une jolie plante de Gui bifurquée et portant de petites feuilles. Cette plante greffée prospéra si bien qu'elle est devenue aujourd'hui, en dix ans, une magnifique touffe mesurant 75 centimètres de diamètre, comprenant quatre fortes branches mères et une multitude de rameaux à fleurs el à fruits. = Elle offrit un certaia nombre de particularités qui la distinguent des rèsultats ordinaires du semis. 4 La branche support n'a jamais présenté l'excrois- sance en forme de tumeur noirâtre que déterminent tou- jours les sucoirs émis par la radicule d’une graine de Viscum. On n’y observe, dans la région de la grelle qu'une augmentation assez sensible de diamètre. 2% La croissance du greffon fut manifestement un peu plus rapide que celle de plantes semées. 3 Lorsqu'en 1905 j'y vis des fleurs pour la première 89 fois, celles-ci étaient toutes exclusivement mâles, bien qu'ainsi que je l'ai dit plus haut, le rameau greffé fut nettement femelle. 4 Ce n'est qu’en 1906, soit pendant le printemps de la neuvième année que j'observai, sur une partie des ra- meaux, des fleurs femelles. 5 Actuellement et tandis que les semis ne fournissent dans le règle que des plantes unisexuées, ma greffe porte à la fois des rameaux mâles et des rameaux femelles ; mais toujours les fleurs males s'épanouissent au moins huit à dix jours avant les femelles. Cette expérience soigneusement suivie prouve que la greffe est un moyen sur et facile d'implanter le Gui sur le pommier. Le procédé peut rendre des services, par exemple dans les jardins botaniques où l'on désire faire figurer des échantillons. Elle montre aussi que la culture du Guï est possible en pleine Flandre. A cela on m'objectera lout de suite que la greffe est un moyen essentiellement artificiel et nous apprenant peu de chose sur la dissémination du Viscum. Le paragraphe suivant montrera que des semis réussis- sent aussi dans la même région géographique. $ 2. SEMIS. Emile Laurent ayant été informé, par une lettre que je lui écrivis, de l'intérêt que je prenais à la question du Gui, m'envoya le 5 avril 1991 une provision de baies accompagnée de la circulaire imprimée qu'il adressait à tous ceux qui voulaient tenter l'implantation. J’effectuai, le 7, trente semis sur rameaux d’un an comme on le recommande. Vingt sur pommiers et dix sur poiriers. 90 Aucun des essais sur poiriers ne donna de résultats ; mais, d'autre part, quatre des semis sur pominiers four- nirent des plantes de Gui. Malheureusement l'hiver de 1906-1907 ayant été assez rigoureux, deux de ces plantes, quoique déjà bien développées et âgées de six ans, se desséchèrent au printemps de 1907. Il m'en reste done encore deux touffes bien vigou- reuses; l'une portée par le même pommier sur lequel est implantée la greffe est exclusivement femelle, com- prend trois branches mères, mesure 45 centimètres de diamètre et porte, au moment ou j'écris ces lignes, 54 baies. L'autre sur un pommier situé à près de trente mètres de distance du précédent est exclusivement male, compte deux branches mères et a un diamètre de 3) centimètres. Ce résultat démonstratif prouve done que [a propaga- tion du Gui par semis est possible en Flandre, au moins dans une certaine région des environs de Gand. Voyons, à ce sujet, si l’on peut attribuer mes réussites à la composition du sol. $ 3. NATURE DU TERRAIN. Je me suis assuré depuis longtemps que les pommiers sur lesquels les semis de Gui ont pris n’ont pas été plan- tés, ainsi qu'on Île fait parfois intentionnellement, dans un sol artificiel mélangé de graviers calcaires provenant de démolition. Mais le terrain sur lequel est situé mon jardin occupant le versant sud de la colline de Gand (Mont Blandin ou Mont Saint-Pierre) est composé de sables éocènes où l’on rencontre quelques restes de coquilles fossiles et assez fréquemment des dents de 91 Lamna () ; il renferme donc une assez forte proportion de carbonate de chaux et est comparable au sol des environs de Bruxelles où le Gui a été constaté (2). Ainsi se vérifie en partie l’hypothèse de Laurent sui- vant laquelle la dispersion du Gui serait liée à la richesse du sol en calcaire. Cependant la question n'est pas entiérement résolue de cette facon. En eftet, 11 y a lieu de se demander pour- quoi mes observations sont isolées et ont un caractère exceptionnel, pourquoi la présence du Gui n’a jamais été signalée dans les petits vergers des nombreux jardins de maraichers qui existaient il y a quatre ou cinq ans ®) ou qui existent encore aujourd’hui autour de chez moi ? Ce n’est pas cependant qu'il manquât de botanistes compétents installés sur les lieux mêmes. Ainsi j'ai eu longtemps comme voisin immédiat — nos jardins n'étant séparés que par un mur mitoyen —, feu notre confrère Hyacinthe Van der Haegen qui herborisa et forma un herbier ; à dix minutes de mon domicile est située la propriété habitée par mon ami et collègue J. Mac Leod, professeur à l’Université et directeur du Jardin bota- (1) D'après Michel Mourlon (Géologie de la Belgique,tome I, page 241. Bruxelles 1880) la colline de Gand comprenait, avant les remanie- ments: 1° de l’éocène supérieur wemmelien, 2 de l'éocène moyen laekenien. Ces couches superficielles ont été complètement boulversées, d'abord par la construction de la citadelle, puis, plus récemment par le nivellement des bastions de celle-ci. (2) Laurent. De l'influence du sol, ete., op. cit. (Bulletin de lAgri- eulture 1901, page 16). (3) Beaucoup de ces petites exploitations ont été détruites, il y a peu de temps, pour le tracé de nouveaux boulevards ct la création d’une gare de chemin de fer. 92 nique pour lequel la flore des Flandres n’a plus de secrets. Ni l’un ni l’autre ne m'ont jamais parlé de l’exis- tence du Gui à Gand. | Il y à plus : la colline de Gand n'est pas, dans la Flandre orientale, le seul point où affleurent des dépôts éocènes calcareux dans lesquels les arbres puissent pui- ser du carbonate de calcium en abondance ; je rappelle- rai le dépôt fossilifère bien connu d’Aeltre (éocène inférienr paniselien), le long de la voie ferrée de Gand à Bruges, puis Baeleghem (éocène supérieur wemmelien) à quinze kilomètres de Gand () où l’on à dans ces der- nières années rouvert de vieilles carrières afin d'en extraire des pierres pour la restauration de nos monu- ments anciens. Pour quels motifs donc, le so! ayant une composition favorable, le Gui ne s’observe-t-il pas à l’état spontané dans ses localités ? La réponse à cette question est absolument banale : le Gui doit être semé et les semeurs naturels sont certains oiseaux déterminés. $ 4. RÔLE Des OIsEAux. On cite comme recherchant les baies de Gui : la Grive Draine (Turdus viscivorus), la Grive Litorne (T. pilaris), le Merle (T. mcrula), le Loriot (Oriolus galbula), le Ramier (Columba palumbus) et le Choucas (Corvus mone- dula). « Ce végétal, dit Emile Laurent, ne peut donc exister que dans les régions habitées par ces espèces d'oiseaux, 1) Mourlon, Géologie de la Belgique, op. cit., pages 218 et 239. 98 surtout par les trois premiers » (1) ; mais il convient de serrer le sujet de plus prés. Le Choucas et le Ramier ne sont baccivores qu’excep- tionnellement. Le Loriot n'arrive dans notre pays qu’à la fin d'avril ou au commencement de mai et émigre vers la fin d'août ou dans les premiers jours de septembre (?) par conséquent, lors de son arrivée, les touffes de Gui ont très vraisemblablement été déjà dépouillées de leurs fruits par d’autres espèces. Le Merle aussi doit probablement être supprimé de la liste et, ici, je puis parler en connaissance de cause. Mon jardin est habité par des Merles qui y nichent à peu près régulièrement chaque année. Pendant l'hiver très froid et très long de 1907-1908, alors que le sol gelé ne leur permettait plus a capture de lombrics et d’in- sectes, Ces pauvres animaux poussés par la faim fouil- laient partout, retournaient tous les amas de feuilles mortes, exploraient les fentes, les crevasses, et méme venaient disputer les miettes de pain aux moineaux, en un mot se livraient à la recherche incessante d’un peu de nourriture. Or, malgré la famine et bien qu’ils prouvassent par la présence de leurs nombreuses déjections qu’ils se posaient fréquemment sur mes pommiers porte-Gui, ils ne tou- chérent à aucune des baies de Viscum au nombre de 96 et dont à la date du 26 avril, pas une seule ne manquait. C’est bien la démonstration que le Merle ne mange pas volontiers les fruits du Gui (3). (1) Laurent De l'influence de sol, etc., op. cit. (Bulletin de PAgricul- ture 1901) page 44. (2) Dubois. Faune illustrée des vertebrés de la Belgique, Oiseaux, t. 1, page 244, Bruxelles 1887. (8) Afin d’être scrupuleusement exact, je tiens à dire que le 1" mai, 94 La Grive Litorne recherche surtout les baies de gené- vrier et de sorbier, de sorte qu’en fin de compte il ne reste à se préoccuper que du rôle, nettement démontré celte fois, de la Grive Draine dans la dissémination du parasite. Ses noms dans différentes langues, Turdus viscivorus, Mistel-Drossel en allemand, Missel-Thrush en anglais, etc. indiquent, comme on l’a souvent répété, que sa nourri- ture hivernale préférée est connue depuis très long- temps. J. A. Naumann représente la Grive Draine sur la planche 66 du deuxième volume de son bel ouvrage à côté d’un arbuste portant, comme parasite, une touffe de Gui garnie de ses baies et relate ce fait reproduit depuis dans presque tous les traités d’ornithologie : « Des qu'une Grive Draine s’est installée sur un ou sur quel- ques arbres porte-Gui, elle ne s’en éloigne plus guère et chasse furieusement tout autre oiseau qui essaie de s’as- seoir à la même table servie. » 4). Depuis la réussite de mes expériences d'implantation, je suis intimement convaineu que si le Gui ne s’observe pas dans nos Flandres,même dans les ilots à affleurements riches en carbonate de calcium rappelés plus haut, cela tient exclusivement à l'absence de la Grive Draine. Je puis affirmer que l'oiseau est excessivement rare dans cette région du pays. En eflet, à 1 époque où je collection- donc cinq Jours plus tard, les fruits avaient disparu, soit qu’ils fussent tombés naturellement et eussent été mangés à terre par des Mollusques, soit qu'ils eussent été détachés par des Oiseaux, ce qui, serait extraor- dinaire puisque ces animaux les avaient dédaignés pendant tout l'hiver. (1) Naumann, Naturgeschichte der Vôgel Deutschlands, t. II, page 251, Leipzig 1822. 95 nais des oiseaux avec passion, je n’ai jamais rencontré celui-ci sur le marché de Gand (1) et il en fut à peu-pres de même pour ies différents conservateurs des collections d'histoire naturelle de l'Université que j'ai eu sous mes ordres pendant près de quarante ans, tous possèdant cependant les connaissances pratiques suffisantes pour reconnaitre l'espèce. Une seul fois, pendant l’hiver de 1894, un unique individu de Turdus viscivorus à été trouvé au marché de Gand par le conservateur alors en fonctions, feu Gustave Docker. L'échantillon fut monté pour le musée universitaire à titre de piece intéressante au point du vue de la faune locale (@). D'autre part, il est presque certain que partout, dans notre pays, où le Gui à été indiqué, la Draine est plus ou moins sédentaire dans le voisinage. Ainsi le Gui est signalé en de nombreux points des environs de Bruxelles dont le sol est de composi- tion analogue à celle des sables tertiaires caicareux de Gand 6); or, Alph. Dubois dit textuellement en parlant de l’oiseau : « il niche chaque année dans la forêt de Soignes près de Bruxelles » (9 et, dans une lettre qu’il a eu l’obligeance de m'écrire, cet orni- thologiste m'informe que le Musée royal d'histoire natu- (1) Je parle du marché en plein air aù se vendent les animaux tués dans la Flandre orientale par des paysans, des gardes-chasse, ou des braconniers et non des magasins de comestibles qui s’approvisionnent souvent de gibier à l'étranger. (2) Section Faune belge, n° 8767, R. E. de la collection. (3) D’après Emile Laurent, à Nederoverheembecek, Cortenberg, Stcerrebeek, Hoeylaert, Ohain, Ucele, RhodeSte-Genèse, Bcersel, ete, ete. (4) Dusois, Faune illustrée des vertibrés de La Belgique, Oiseaux t. I, p. 173, Bruxelles 1887, 96 relle doit posséder des nids de Draine provenant d’Auderghem. En insistant sur la relation trop évidente entre la présence de la Grive Draine et celle du Gui, j'ai l'air d'enfoncer une porte ouverte. Je suis obligé d'insister à cause de la facon dont Emile Laurent a interprèté la question. À propos des Grives Litorne et Draine, Laurent s’ex- prime en effet de la facon suivante : « Comme ces oiseaux traversent toute l'étendue de notre pays, ils n'ont pas eu d'influence sensible sur la dispersion générale du Gui en Belgique 4). Mais on peut admettre qu'ils peuvent, par leur fréquence dans certaines localités, provoquer l'abondance des touffes de Gui, tandis que dans d’autres où ils sont moins répandus ce parasite serait plus rare... L'influence des oiseaux est donc locale et insuf- fisante lorsqu'il s'agit de régions aussi étendues que l'Ardenne et la Campine » (®). Donc, pour Laurent les oiseaux semeurs de Gui exis- tant, à la saison favorable dans le pays entier, le Viscum devrait s'observer en tous les endroits où le terrain est suffisamment chargé de carbonate de calcium. Cependant, on à vu, par ce que j'ai exposé, que cette interprétation est erronée, qu'il existe, dansila Flandre orientale au moins, des points où le terrain a la compo- sition requise, où le Gui, comme le démontrent mes essais, peut prospérer et où cependant on ne l'observe pas. La distribution géographique du Gui est donc beau- (3) C’est moi qui souligne ce passage. (4) LaurenT. Influence de la nature du sol, etc., op. cit. (Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, t. XXIX, p. 83, 1890). 97 coup plus intimement liée à la distribution géographique de la Grive Draine que notre confrère ne le supposait et là où, malgré le terrain, le Gui manque, c’est que l’oi- seau fait défaut. B. Pollination du Gui par les Insectes. Bien que j. G. Kôlreuter eut nettement montré, dès 1762, que le Viscum album est visité et polliné par les Insectes (D), la notion fausse que cette plante parasite appartient au groupe des anémophiles resta admise par les botanistes durant plus d’un siècle. Conception a priori tellement enracinée que Hermann Müller auquel on doit la plus grande partie de nos connaissances sur les rela- tions entre les Insectes et les fleurs, n'eut pas même l'idée d'observer le Gui et le passe sous silence dans ses deux ouvrages principaux (?. Il fallut la publication du travail de E. Loew, en 1890 (), pour porter le coup de grâce à cette vieille erreur. Loew tit remarquer que le pollen des fleurs mâles n’est pas pulvérulent, mais cohé- rent, que les fleurs des deux sexes sécrètent du nectar, (1) Kôzreurer, Vorliufige Nachricht von einigen das Geschlecht der Pflanzen betreffenden Versuchen, Fortsetiuug 1, Leipzig 1763 (Tout le passage dans lequel Külreuter décrit la fécondation du Gui par les Insectes est reproduit dans : Pau Knuru, Handbuch der Blutenbiologie, II Band, 2 Teil, pages 363 et 364, Leipzig 1899). (2) Müurer. Die Befruchtung der Blumen durch Insekten, Leipzig, 1873. Mürcer. Alpenblumen, thre Befruchiuny durch Insekten, Leipzig, 1581. (3) Lozw. Notiz über die Bestaubungseinrichtung von Viscum album. (Bot. Centralbl, Bd. XLIII, 1890, pages 129-132). 98 enfin qu’elles exhalent un parfum d’une odeur agréable et très perceptible (), toutes choses exactes, ainsi que je m'en suis assuré, et qui constituent des caractères d’entomophiles. La longue persistance de l'erreur concernant la fécon- dation du Gui s'explique fort bien par ce motif qu’il faut pour observer les Insectes fécondateurs tout un concours de circonstances favorables. En effet : 1° le végétal fleurit au mois de mars, alors qu’en Allemagne, en Belgique, dans le nord de la France, etc., la température reste presque toujours basse et que les beaux jours ensoleillés sont rares ; 2° sauf l’Abeille et Ia Calliphore dont il sera question plus loin, les Insectes qui s'adressent au Gui sont de petite taille et, si les touffes du parasite sont placées un peu haut, il est à peu près impossible de constater qu'elles recoivent des visites. Quatre conditions doivent donc être réunies : un temps doux avec peu ou pas de vent au moment de la floraison, assez de soleil pour réveiller lPactivité des Insectes, une distance aussi réduite que possible entre la plante de Gui et l'observateur, enfin la possibilité, pour ce dernier, d'être présent à l’instant propice. C’est précisément pour parer à ces difficultés que j'ai voulu introduire le Gui dans mon jardin. La touffe greffée décrite dans les pages précédentes étant placée (1) Loew compare l'odeur des fleurs de Guy à celle des oranges, Lin»- man et Kircuner lui trouvent de l’analogie avec celle de la marmelade de pommes, pour moi elle rappelle celle du Réséda. L’appréciation des odeurs est, du reste, toute personnelle. Le fait capital est l’existence d’un parfum floral bien évident, surtout lorsque la plante est cxposée au soleil. 99 sur une branche basse de facon à pouvoir l'examiner de tout près en montant sur une chaise, il m'était facile d’aller l’observer dès que le soleil dardait ne fusse que durant une demi-heure. J'ai ainsi particulièrement bien réussi en mars 1907, tandis qu’en 1908 le mauvais temps ne m'a permis que quelques observations insuffisantes. Rappelons d'abord quels sont les Insectes dont la pré- sence à été constatée ou même présumée par mes prédé- cesseurs. Kôlreuter signale des Diptères Muscides de différents genres (mancherlei Gattungen Fliegen) sans indiquer d'espèces. Gaston Bonnier observa des Abeilles (Apis mellifica) sur le Gui dans le département de l'Eure en France (1). Loew qui n’eunt pas la chance de voir des visiteurs émit l'hypothèse que ceux-ci devaient être des Hyménop- tères précoces à trompe courte du genre Andrena (A. albicans, À. tibialis, À. præcox, A. parvula, À. fulva, etc.) en quoiil se trompait radicalement comme on le verra plus loin. O0. Kirchner ®) réobserva la présence de l’Abeille domestique déjà signalée par Bonnier et appelle l’atten- tion sur ce détail que l'Abeille ne s'adresse qu'aux fleurs mâles et néglige les fleurs femelles moins odorantes, fait que j'ai pu vérifier. Pour lui, le transport du pollen des fleurs mâles aux (1) Bonnier, Les nectaires (Annales des sciences naturelles, Botanique. 49e année, VIe série, tome VIII, nos 1-2, page 39. Paris 1879. (2) Kirchner Über einige irrtümlich für windblütig gehaltene Pflanxen (Jahrb. d. Ver. f. Vater. Naturk. Württenberg 1893, pages 96-110), 100 fleurs femelles se ferait exclusivement par des Diptères dont il cite les trois espèces suivantes : _ Pollenia rudis Fab. abondant Pollenia vespillo Fab. id. Spilogaster (Aricia) duplicaia Meig. plus rare. Mes observations personnelles ont donné les résultats ci aprés : 1° Les 22, 25 et 26 mars 1907. Les fleurs mâles du Gui sont seules épanouies ; le temps est doux et beau, Vu sur ces fleurs mâles ; al Hyménoptères. Apis mellifica L. plusieurs individus recueillant le pollen avec avidité. b/ Diptères assez abondants. Hylemyia cineralla Meig. Anthomyia (Egle) radicum L. Calliphora erythrocephala Meig. tous mangeant le pollen. 2 Les 27, 28 et 29 mars 1907. Les fleurs femelles étant ouvertes ; beau temps. Vu sur les fleurs des deux sexes les Diptères suivants : Pollenia rudis Fab. assez fréquent. Scatopse pulicaria Lôw. très fréquent. Graphomyia maculata Scop. un exemplaire. Anthomyia radicum L. plusieurs. Calliphora crythrocephala Meig. Eristalis arbustorum L. (). (1) La présence d’Eristalis arbustorum bien qu’anormale en cette sai- son, est certaine. Je connais l’insecte de longue date, aucun erreur n’était possible et j'ai conservé l’exemplaire à titre de doeument, 101 Outre ces Insectes, il y avait sur les fleurs de Gui d’autres Diptères réellement miscroscopiques qui sont restés indéterminés. Ces observations confirment donc ceiles de Kirchner ; les fécondateurs attitrés du Gui sont bien des Diptères ; ils appartiennent surtout à deux genres, Pollenia de la famiile des Muscides déjà indiqué par lauteur cité et Scatopse de la famille des Bibionides représenté par le Sc. pulicaria plus fréquent encore que les Pollenia et sur lequel je crois être le premier à appeler Pattention. Sc. pulicaria ne mesurant que 1,5 à 2 millimètres, on comprend pourquoi, malgré sa fréquence sur les fleurs de Gui, il à échappé jusqu'à présent aux obser- vateurs. Quelques remarques encore : à partir du 27 mars, les Abeilles ne se sont plus adressées au Gui. C'est qu’à partir de cette date, les abricotiers et les pêchers qui venaient d’épanouir leurs corolles accaparèrent complète- ment ces Hyménoptères. Comme le lecteur laura constaté, ni Kirchner, ni moi, n'avons vu sur le Viscum aucune Andrena, malgré les prévisions de Loew. Enfin, je ne puis terminer ce sujet sans faire ressortir combien les multiples visites d’Insectes aux fleurs odo- rantes d'un jaune verdâtre et peu visibles à distance du Gui viennent à l'appui des conclusions auxquelles je suis arrivé à la suite de mes longues recherches sur les rap- ports entre les Insectes et jes fleurs : la fécondation des fleurs vertes ou verdâtres est aussi assurée par les Ar- thropodes ailés que celle des fleurs à couleurs éclatantes. La couleur importe peu à l'Insecte ; ce qu’il recherche 102 c’est du nectar et du pollen ; le sens qui le guide vers ces objets de sa convoitise semble être principalement l’odorat. (2) (2) Voir entre autres : Plateau, Comment les fleurs attirent les Insectes, quatrième partie. (Bulletin de l’Académic royale de Belgique, 3 sérir, t. XXXIV, nos 9-10, septembre-octobre 1897) où l’on trouvera, pages 613 à 639, une longue liste de végétaux entomophiles à fleurs vertes ou verdâtres, liste que des observations nouvelles poursuivies pendant dix ans me permettent aujourd’hui de doubler. LES ROSES BHÈRES ÉTUDE DES FORMES OBSERVÉES EN BELGIQUE par Cc. AIGRET. Je me suis attaché pendant ces dernières années à saisir, sur le vif, les diverses variétés de Rosa observées en Belgique, principalement dans la zone calcaire. La majeure partie de ces variétés ont été constatées par Crépin ou vérifiées par Déséglise au temps où l’on se cha- maillait vivement à propos de l'espèce. Actuellement, cette question a perdu de son acuité. Depuis l'adoption à peu prés générale de la théorie évolutioniste, il s’est établi dans notre esprit une hiérarchie de l'espèce : Espèce primaire, Espèce secondaire, Forme, Variété. On peut admettre au lieu de formeet de variété des espèces de 3° et de 4° ordre. C’est une simple préférence de mots! Ce que chaque naturaliste entend par espèce est bien un groupement naturel, il est vrai, mais quil fait cadrer à ses préférences personnelles. Il rétrécit, il élargit ce cadre suivant les dispositions de son esprit qui le porte à réduire ou à grossir l’importance de certains faits, de certains détails ! Toutefois, le nombre presque prodigieux de prétendues 104 espèces du genre Rosa a conduit à une réaction salutaire. Aussi, actuellement, quantité de botanistes ne voient plus dans ces nombreuses imicroformes que de vulgaires variétés, parfois des états accidentels. L'influence de notre célèbre rhodologue n’a pas été sans résultat dans l'arrêt de cette « pulvérisation de l'espèce » comme il l'a écrit et le répétait fréquemment. Aujourd'hui que la fièvre jordanienne est passée, on se demande, dans bien des cas, comment il a pu se faire, que l'on ait donné autant d'importance à d'aussi faibles variations. Cependant, on doit reconnaitre que ces noin- breuses créations avec leurs descriptions minutieuses ont fait connaitre la morphologie du genre Rosa, dans toute son étendue et dans ses plus infimes détails. Aussi serait-il regrettable — actuellement que la lumière s'est faite assez complètement sur ce genre, du moins pour les espèces européennes — que ce travail préparatoire füt absolument perdu. Au point de vue historique du genre, il n'est pas sans intérêt que nous connaissions ces nuances, parfois délicates ou peu précises qui ont accumulé des orages dans le ciel, bien moins serein qu’on ne le croit, des systématiciens de la précédente génération. Les causes de la passion qui s'est emparée de certains rhodologues semblent bien avoir été — au moins au début — le manque de précision dans les diagnoses des espèces de ce genre, du grand naturaliste suédois. Ainsi, d’après les descriptions de Linné, le Rosa canina a les fruits ovoides, non hérissés de soies; les pédoncules également non hispides et Les folioles glabres sur les deux faces. Cette définition convient en effet à une grande quantité de variations vulgaires de cette espèce ; mais, 105 sans beaucoup de recherches, on arrive aisément à dé- couvrir des formes de ce type qui, par un, plusieurs ou tous les caractères cités, s'écartent de cette diagnose, La var. dumetorum (Thuil., 1799) s'en sépare par la pubescence bien manifeste des folioles ; la var. globosa (Desv., 1813), par la forme sphérique des fruits; la var. andegavensis (Bastard, 1809), par ses pédicelles hispides ; etc. — Une fois l'attention éveillée, d’autres caractères ont été mis à contribution : dentelure simple ou double des folioles, sépales caducs ou persistants (R. glauca Villars, 1809), styles velus, hérissés ou glabrescents ; glandes peu odorantes sur les nervures seulement ; rameaux floraux inermes ou aiguillonnés ; etc. L'emploi de ces nouveaux caractères a occasionné par suite des nombreuses combinaisons qu'ils permettaient, la création d’un nombre presque illimité de formes inédites auxquelles on attachait le titre spécifique. Ce qui ne surprendra pas beaucoup, c’est que dans ces groupes à espèces affines, comme les Rosa, on ne peut énoncer un caractère bien tranché qui ait suffisamment de fixité pour qu'il puisse servir, à lui seul, à distinguer une espèce déterminée. C’est seulement de la réunion d’un certain nombre de caractères que l’on déduit qu'une forme appartient à cette espèce déterminée. Toutefois, toutes les formes possibles ne sont pas éga- lement représentées, il y a des centres, des noyaux si l'on veut, qui comprennent ou réunissent des quantités plus ou moins grandes d'individus. — Parfois on rencontre des formes aberrantes qui déconcertent lorsqu'on les trouve seulement dans les herbiers, mais qui se saisissent mieux lorsqu'on les étudie sur le vif et que l’on peut, à diverses reprises, faire des recherches dans les lieux où on les a découvertes. 106 Il est à retenir que l'influence de la lumière, de l'ombre, de la sécheresse, de l'humidité, de la constitu- tion du sol, de l’aridité de la roche imprime à l'individu un facies spécial qui se retrouve généralement chez d'autres individus de Ia même espèce végétant dans des conditions analogues dans des contrées assez éloignées. Dans une région restreinte, un vallonnement, certains caractères propres à une variété donnée, sans avoir en eux-mêmes une bien grande importance, persistent parfois malgré la diversité des stations où l’on rencontre des spécimens de cette variété. C'est, en ce cas, une forme locale. — Ainsi une forme à feuilles acuminées et à fruc- tification oblongue, par exemple, peut s'observer, dans une même localité, avec des folioles glabres, étroites et simplement dentées dans les parties arides et bien décou- vertes ; avec des folioles plus larges, d'un vert plus foncé doublement dentées, un peu velues sur la côte médiane à la face inférieure, dans les haies, au bord des bois ; moins régulièrement bidentées et d'une pubescence plus accusée dans un ravin boisé. — Les trois états qui viennent d'être énumérés méritent à peine dans ce cas le titre de sous-variété. Entre les formes réellement fixées ou du moins parais- sant telles et vivant dans les mêmes lieux, il se produit facilement des croisements féconds qui peuvent eux- mêmes donner naissance à de nouveaux croisements. Mais si tous ces croisements sont possibles,la fécondation des formes pures reste normalement la règle. Et l'on recon- nait bientôt, par des observations sur le vif, que l'in- fluence du milieu à la grande part sur la production de maints états et variations instables. Ce n’est guère que dans la nature, et dans les endroits 107 favorisés où les matériaux abondent, que l'on peut comprendre intimement les infinies variations qui relient des spécimens paraissant bien distincts et bien distants, à première vue ou par échantillons d'herbier. — II est difficile, si pas impossible, de pouvoir se rendre compte de la valeur de ces nuances et d'en faire des déductions logiques par les seules lectures des meilleurs auteurs et la consultation des herbiers les mieux déterminés. Pour comprendre la filiation des formes belges d’une méme espèce, je pense qu'il n'est pas indispensable de l'examiner dans toutes les autres contrées de l'Europe, ce qui est difficilement réalisable pour beaucoup d'ama- teurs. Les formes actuellement existantes d'une même espèce indigène semblent, en effet, devoir dériver de formes plus anciennes qui ont vécu sur les lieux mêmes ou dans un rayon restreint. Les nombreuses transitions que l’on néglige habituellement de collectionner parce qu'elles sont trop peu caractérisées viennent. selon moi, dans une certaine mesure, appuyer cette manière de voir.— Il peut donc devenir intéressant de se limiter par le territoire et de multiplier les observations dans son champ habituel d'herborisation. Dans celte région circon- scrite, il sera assez aisé de faire des observations intéres- santes et répétées sur l'influence provoquée par les causes externes. On verra, par exemple, dans quelles conditions les folioles du À. canina sont habituellement glabres et à dents simples,où elles produisent plus facile- ment des dents doubles et dans quels milieux la face inférieure devient le plus souvent velue ou pubescente. * * * Outre les diagnoses, notes, descriptions contenues dans les bulletins de notre société, j'ai utilisé aussi le travail 108 très bien fait, à mon sens, sur le genre Rosa dans l'excel- iente Flore de France, par Rouy, tome VI. Ce botaniste a admis en grande partie les idées de Crépin sur ce genre, ou, plus exactement, ces deux botanistes se sont rencontrés en de nombreux points. M. Rouy a toutefois supprimé la série des Séylosae et a fait du À. stylosa, une sous-espèce du R. canina compris dans un sens très ample. En ce qui concerne les Rosa qui nous intéressent plus particulièrement, il a apporté aussi quelques modifications : il n'a pas cru devoir distinguer ie À. tomentella comme une sous-espèce du À. canina. Le K.micrantha semble offrir pour lui, un rapprochement plus grand du R. rubiginosa que ne l’entendait Crépin. En effet, le 1‘ est une sous-espèce du À. viscosa Rouy, lequel correspond aux rubiginosae de Crépin.— Au sujet du À. pomifera, il à accentué peut-être plus encore la dépendance de cette forme au type des Villosue. Presque'tous les rhodologues en reconnaissant que les bases de leur méthode de classement de variétés (ou espèces subordonnées) étaient artificieiles, omettaient d'indiquer l'enchainement qu'ils croyaient reconnaitre dans les nombreuses formes et lusus qu’ils énuméraient ou décrivaient. L'auteur principal de la Flore de France a tenté ce classement. 11 n’a pas cru, et probablement avec raison, devoir créer des désignations particulières pour ces groupements,Car c'était encore introduire des noms nou- veaux avant que l'homogénéité de ces réunions ait été reconnue d'une manière suffisante. Une même lettre grecque est le signe de ralliement ; l’enchainement des diverses variétés d'un même groupement est indiqué par des indices. 109 Tout en reconnaissant le bien fondé de l'emploi d’un enchainement naturel (ou paraissant tel), je n'ai pu néanmoins lutiliser dans les analyses des variétés, par- ce qu'il présente bien plus de difficulté, dans le cas présent, que la méthode artificielle qui a été suivie. D’ailleurs,si l’on peut s'entendre pour certaines réunions, il y aura encore, pendant longtemps, me semble-t-il, des divergences de vue, puisqu'il existe,outre les hybrides et les métis, des variétés de mutation, de filiation ainsi que des variations dues presqu'exclusivement au milieu. Néanmoins certains rapprochements apparents sont signalés pour éveiller l'attention de l'amateur belge qui voudra bien suivre et poursuivre cette étude. Pour la synonymie et les renseignements bibliogra- phiques, je me réfère aux indications données pour ce genre au Prodrome de la Flore belge par MM. De Wildeman et Durand, tome II, pp. 446-465 et à la Flore de France par Rouy tome VI, pp. 236-431. Pour les variétés j'ai indiqué seulement — pour éviter toute confusion — le créateur du nom donné soit comme variété, soit comme espèce.Dans ce dernier cas, le nom de l’auteur se trouve entre parenthéses. Quelques abréviations : Voici les plus fréquentes : B. s. b. B. — Bulletin de la Société royale de bota- nique de Belgique. Rouy VI.— Rouy et Camus, Flore de France,tome VI. Duc. Prodr. III. — De Wildeman et Durand, Prodrome de la Flore belge.tome III |(Phanérogames par Th.Durand.) 110 Auteurs cités. A1C. Aiton. ENLI Linné, Bast. Bastard. Lei. Lejeune. Bellk. Beliynck. Lej.et Court. Lejeune et Bor. Boreau. Courtois, Compendium. Borkh. Borkhausen. Lér. Léman. Crép. F: Crépin. Lindl. Lindley. DC: De Candolie. Pug. Puget. Dés. Déséglise. Rip. Ripart. Desv. Desvaux. Scop. Scopoli. Dmt. Dumortier. Sm. Smith. Dur. Durand. Thuil. Thuillier. Franch. Franchet. Wallr. Wallroth, Gren. Grenier. | Vill. Villars. Gren. et Godr. Grenier et Godron. ÉD: Donckier, H. Goû. Godron. E D. Durand, E. Herrm, Herrmann. ARE Durand, Th. Huds. Hudson. LA HSES Forir, H. Sources des principaux renseignements concernant les variétés de Rosa récoltées en Belgique. Leseune. — Flore des environs de Spa, 1 (1811), pp. 228-238 et IL (1813), 311-316. Leseune, — Revision de la Flore des environs de Spa (1824) pp. 95-99 et 237-9238. Leseune Er Courrois. — Compendium florae belgicae I (1831), pp. 139-149, IIL (1836) p. 375. Crérix, Notes II (1862) sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique ; R. coronata Crép., pp. 25-39 ; R. arduennensis Crép., pp. 30-35 ; R. tomentosa Sm., pp. 35-37; R. rubiginosa L., pp. 37-38 ; R. micrantha Sm., pp. 38-42. Crépin. — Manuel de la Flore belge, 2° édition (1866), pp. 92-95 ; 5° édition (1884), pp. 116-118. 111 Bulletins de la Société royale de botanique de Belgique : Tome V (1866), pp. 23-27. Crérix, Rosa tomentella et ses variétés. Toue VI (1867), pp. 3-66. Dumorrier, Monographie des Roses de la flore belge. Tome VII (1868), Marcuar, Catalogue des plantes plus ou moins rares des environs de Visé (en collaboration avec M. Hardy) Rosa... (intermedia Crép.), p. 246; R. dimorphacantha, p.248 ; R. Reuteri God. (R. glauca Vill.), pp. 251-297. Tome VIII 2 (1869), pp 226-389, Crépin, Primitiae monographiae Rosarum. Considérations générales sur les organes, pp. 303-320 ; récoltes et préparation des échan- tillons de roses, pp. 320-324. Tome XV /1876), pp. 176-405 et 491-602. DÉséGurse, Catalogue raisonné des espèces du genre Rosier (plus spé- cialement de France et d'Angleterre). Tome XIX (1880), p. 34. Déséquise, Description du R. Carioni Dés. et Rip. Towe XXI (1882), Créprx. Renseignements étendus sur À. glauca Vill., pp. 50-63 ; R. fomentosa Sm., pp. 84-99 ; R. pomifera Herrm., pp. 100-101; À. mollis Sm., pp. 105-114; R. Sabini, pp. 118-125 ; R. rubiginosa, pp. 134-156 ; R. micrantha, pp. 196-170. Tome XXXI, 2 (1892), pp. 66-95. Crépin, Tableau analytique des Roses européennes. Toue XXXV (1896), pp. 137-149. Crérin, Les Roses des auteurs belges, Libert et Lejeune. De Wicpeman et Duran», Prodrome de la Flore belge. Tome ILE, pp. 446-465 (mars 1901). Roux et Camus, Flore de France, tome VI (juin 1900), pp. 236-431. 112 ROSA L. Calice à tube urcéolé, étranglé au sommet, s’accrois- sant beaucoup après la floraison, devenant charnu à la maturité, à limbe à 5 divisions entières ou pinnati- partites (1) au moins les 2 extérieures, persistantes ou plus ou moins caduques. Pétales 3, à préfloraison imbri- quée-contournée. Etamines en nombre indéfini. Styles latéraux libres, agglutinés ou soudés en colonne dans leur partie supérieure. Carpelles monospermes, nom- breux, libres, indéhiscents, osseux, couverts de poils raides, insérés sur les parois du tube du calice. Arbrisseaux munis d’aiguillons. Feuilles imparipen- nées, à folioles dentées ou doublement dentées, à stipules adnées, au pétiole. Fleurs grandes, roses ou blanches, rarement pourpres ou jaunes, solitaires, axillaires ou terminales, ou groupées en corymbes. LES SECTIONS. À. Styles soudés en une colonne qui égale les étamines ; disque plan ou peu conique ; sépales extérieurs entiers ou à appen- dices latéraux petits, rarement foliacés, réfiéchis après Pan- thèse, cadues ; stipules supérieures non dilatées; tiges fré- quemment sarmenteuses. I. Synstylae. B. Styles libres ou agglutinés en colonne quelque peu saillante, mais toujours beaucoup plus courte que les étamines ; tiges scénéralement dressées. (1) Ces divisions ne sont pas également pinnatipartites : 2 sont garnies de foliolules, 2? en sont dépourvues plus ou moins com- plètement et la 5° n’en a que d’un côté, ce qui a donné lieu à l’énigme botanique suivante : « Nous sommes 5 frères nés au printemps, 2 ont de la barbe, 2 sont imberbes, le dernier n’a de la barbe que sur une joue », 113 a) Stipules supérieures plus ou moins dilatées, à oreillettes dressées ou un peu divergentes. Inflorescence souvent pluri- flore, à pédicelle primaire ordinairement muni d’une bractée à sa base. 1. Aiguillons crochus ou arqués, plus rarement droits, ord. épars; sépales extérieurs appendiculés sur les côtés, très rirement dépourvus de folioluüles (appendices). II. Caninae. 2. Aiguillons Æ crochus ou arqués où même droits et grêies, subulés ou sétacés, ou nuls. Ramuscules florifères inermes ou d2nsément sétigères ou à aiguillons régulièrement gé- minés sous les feuilles; sépales entiers (1) redressés après l’anthèse, persistants jusqu’à la maturité du fruit. Ro- siers très rarement subspontanés en Belgique. + Cinnamomeaes. b) Stipuies supérieures étroites, à oreillettes brusquement dilatées et très divergentes. Inflorescence toujours uniflore, à pédicelle sans bractée à la base ; feuilles moyennes des ramuscules florifères 9-11 folioiées (souvent 9); aiguilions droits ou non, nombreux, entremèiés d’acicules, parfois, mais très rarement nuls ; sépales tous entiers (1) se redres- sant après l’anthèse et ord. persistants jusqu’à la décom- position du réceptacle. III. Pimpinellifoliae. ANALYSE DES ESPÈCES ET DES SOUS-ESPÉÈCES. I. Synstylae DC., Crép. Une seule espèce en Belgique : R. arvensis Huds. (1) Les sépales sont toujours tous entiers dans ies Pimpinells- foliae et les Cinnamomeae; ce n’est qu’exceptionneilement qu’ils peuvent être tous entiers dans quelques variations de la section des Canince (Crépin, B.s. b. B. XXXI, 2, 65). 114 II. Caninae Crép. A part le R. arvensis et le R, pimpinellifolia et son hybride R, Sabini, cette section cemprend tous les Resa indigènes en Bel- gique. À. Aiguillons crochus conformes (c. à. d. d’un même type) ou mélangés à d’autres plus grêles, droits. a) Aiguillons conformes. Feuilles très souvent glatres, du moins non pubescentes-tomenteuses grisätres sur la face supérieure (1), non glanduleuses sur le parenchyme à la face inférieure, parfois des glandes (non odorantes) sur les nervures secondaires. À, Bucaninae Crép. 1. Sépales réfléchis caducs avant la maturité du fruit Styles plus ou inoins hérissés, glabrescents, parfois glabres, 2. R. canina L. * Folioles Æ arrondies, pubescentes et doublement den- tées, assez souvent glanduleuses sur les nervures. 2b. “#R,, tomentella Lém. 2. Sépales redressés après l’anthèse et couronnant le fruit jusqu’à la maturité ; styles velus-laineux; pédicelles ord. courts. 2c. *R. glauca Vill. b) Aiguillons mélangés à d’autres, grêles et droits ou aiguil- lons conforines, mais dans les 2 cas, parenchyme des feuilles, du moins à la face inférieure, chargé de glandes (souvent odorantes). B., Rubiginosae Crép. 1. Arbrisseau à port touffu et compact, à tiges de l’année raides; aiguillons crochus inégaux mais de méme forme, (1) Dans certains cas le R. tomentosa a les äiguillons assez for- tement arqués, mais malgré ce caractère, il se différencie du R. canina par ses folioles relativement grandes, tomenteuses- grisâtres à la face supérieure et par les pédicelles allongés ord. hispides-glanduleux d’une façon bien apparente. 115 entremêlés ou non d’aiguillons sétacés., Stigmates héris- sés ou très velus ; les sépales fructifères ord. redressés et persistants au moins jusqu’à la coloration du fruit.Corolle généralement d’un rose vif. $ Aijguillons crochus souvent entremêlés d’aiguillons sé- tacés sous les inflorescences et parfois même sur les tiges et les branches; tiges hétéracantes ; folioles ova- les-arrondies ou largement elliptiques, non atténuées à la base, obtuses ou brièvement aiguës ; pédicelies héris- sés de soies glanduleuses ; sépales extérieurs générale- ment glanduieux sur le dos, à appendices courts; fleurs ord. d’un beau rouge. ‘“» 3. R,. rubiginosa L. ## Aijguillons crochus non entremêlès d’aiguillons sétacés (tiges non hétéracanthes) ; folioles elliptiques, le plus ord. atténuées-cunéiformes à la base, ordinairement aiguës au sommet; pédicelles lisses, très rarement à glandes fines et brièvement pédicellées, sépales ord. non glanduleux sur le dos, les extérieurs munis de folio- lules étroites ; corolle ord. blanche ou rose pâle. ?R. elliptica l'auch. (R. graveolens (1) Gren. et God). 9, Arbrisseau à port lâche, à tiges de l’année allongées recourbées-flexueuses ; aiguillons Æ inégaux mais de même forme, nonou très rarement entremêiés d’acicules glanduleuses ; stigmates glabres ou glabrescents ; sépales ord. réfléchis après l’anthèse et bientôt caducs; corolle blanche ou d’un rose clair. %* Folioles largement elliptiques ou ovales et obtuses, non atténuées à la base, à dents larges et peu profon- des ; sépales glanduleux sur le dos, les extérieurs à foliolules courtes; pédicelles hispides-glanduleux. 4, R. micrantha Sm. (1) Cette espèce a été observée par Callay dans le Départe- ment des Ardennes, 116 #* Folioles elliptiques ou étroitement ovales atténuées à la base, + aiguës ou acuminées au sommet ; dentelure étroite et profonde ; sépales non glanduleux sur le dos, à appendices (foliolules) allongés ; pédicelles assez allon- gés, lisses ; tiges élevées. 5. R.. agrestis Sa vi (R. sepium Thuil.) B. Aiguilions non manifestement crochus, arqués au sommet, presque droits ou droits ; folioles velues, à pubescence soyeu- se ou veloutée, rarement presque glabres et glanduleuses dans ce dernier cas. a) Aiguillons arqués ou presque droits; folioles à pubescence douce et Æ soyause et tomenteuse, à dents ord. composées- glanduleuses, rarement simples ; stipules supérieures peu dilatées, à oreillettes assez courtes, peu divergentes. (C. Tomentosae Crép.) # Pédicelles ord. allongés ; sépales réfléchis après r’an- thèse ct couronnant l’urcéole assez longtemps (jusqu’à la coioration du fruit), parfois réfléchis et assez tôt caducs; fleurs d’un rose pâle, rarement rose vif; feuil- lage ord. vert pâle ; arbrisseau élevé et lâche. 6. R. tomentosa Sm. b) Aiguiilons tous parfaitement droits (partie moyenne des. tiges et des branches); sépales redressés après l’anthèse, couronnant l’urcéole jusqu’à sa décomposition ; stipules supéricures dilatées,à oreillettes falciformes à pointe dirigée vers le pétiole: folioles ord. velues pubescentes à dents composées-cianduleuses. D. Villosae Crép. 7. R. villosa L. 1. Folioles ord. ovales, assez arrondies au sommet ; fruits assez petits, lisses ou chargés de soies fines. 7a R. mollis Sm. 2. Folioles souvent ovales-allongées, d’un vert-claucescent, fruits ord. penchés, gros, chargés de soies glanduleuses rudes, rarement lisses. 1c. R. pomifera. Herrm. . 117 + Cinnamomeas D. C., Grép. 4 Aiguiilons plus ou moins crochus ou arqués, régulièrement géminés sous les feuilles accompagnés ou non d’aiguiilons épars. Stipules supérieures et bractées dilatées; fleurs dou- bles ou pleines dans toutes les habitations renseignées en Bel- gique. (Cinnamomeae Crép.) +R. Cinnamomea L.. B. Aiguillons épars, non régulièrement géminés sous les feuilles. Ramuscules florifères presque toujours iuermes ou munis, surtout à la base, de quelques aiguillons généralement séta- cêés, (Alpinae Dés.) a) Feuilles des ramuscules 5-7 foliolées, à dents simples ; fleurs ord. groupées (2-8), très rarement solitaires. +R. Blanda Ait. b) Feuilles 7-11 foliolées à dents doubles ; inflorescence ord. uniflore. +R. alpina L. (1) III. Pimpinellifoliao D. C., Crép. Une seule espèce en Belgique : 8. R. pimpinellifolia L. et une hybride : +R. Sabini Woods. DESCRIPTIONS DES ESPÈCES, FORMES ET VARIETES. 1. — SYNSTYLAE D, C., Crép. 1. — Rosa arvensis Huds. Arbrisseau de 1-2 mètres, à rameaux grèles, sarmenteux, arqués-étalés souvent divariqués.Aiguillons presque égaux, comprimés à la base et courbés, rarement presque droits. Feuilles à 5-7 folioles (souvent 7). Stipules linéaires oblon- gues, planes, à oreillettes parallèles. Folioles aiguës ou (1) Outre les 8 espèces dont il vient d’être question, on ren- contre parfois, dans ies haies, près des habitations, li. gallica L. et R. alba L. — Pour les espèces cultivées en Belgique, voir De- logne, Flore analytique de Belgique, p. 139-141. 118 obtuses, simplement, plus rarement doublement dentées, blanc-slauque à la face inférieure. Stipules et bractées étroites. [nflorescence ordinairement multiflore. Sépales entiers ou à peine appendiculés ne dépassant pas la corolle dans le bouton. Pétales blancs ou rosés. Styles soudés en une colonne cylindrique glabre qui atteint la hauteur des étamines. Fruits ovoïdes ou subglobuleux, rouge-cramoisi à la maturité. Bois montueux, broussailles, lieux pierreux. — G., AC. Galc., Jur., Ard.; AG, AR:, Arg.-Sabl:; R. Camp: (Grépin} OBs. — Dépourvus de feuilles et de fruits, les buissons : de cette espèce se différencient ordinairement de ceux du R.canina et de tous ceux des autres Rosiers indigènes, rien qu'à l'aspect sarmenteux des tiges et des rameaux, lesquels sont habituellement allongés. L'écorce est géné- ralement d’un vert spécial assez franc, surtout si les bran- ches ne sont pas trop exposées au soleil, car, en ce dernier cas, elles se présentent sous une teinte brun-rouge à la face supérieure. Les gens de la campagne qui déracinent les « églantiers » pour les rosiéristes distinguent parfaitement le Kosa arvensis et évitent de le prendre. Je l’ai entendu désigner, dans les environs de Rochefort sous le nom de « Rosier des bois ». On le reconnaît en hiver, m’a dit un campagnard, à ses fruits rouge-noir, à pellicule mince et plus cassante que celle des fruits des autres Rosiers sauvages. A l’époque de la floraison il ne peut y avoir confusion. En septembre, en octobre et plus tard encore, la colonne stylaire — devenue noire — persiste tant qu'elle ne recoit pas de choc. Les quelques variétés de cette espèce indiquées en Belgique ne correspondent le plus souvent qu’à des indica-. tions peu précises. L'analyse ci-dessous dressée en s'inspi- rant de l'étude de cette espèce faite par M. Rouy, F1. de 119 France VI, 243-246, permettra de déterminer assez facile- ment les variations que l’on rencontrera dans le pays. A. Folioles simplement dentées. a) Fleurs de grandeur moyenne, dépassant sensiblement les extrémités des sépales. [nflorescence généralement pluri- fiore. Tiges déconbantes ou dressées. 1. Pédicelles glanduleux., * Urcéoles sungiobuleux où Æ ovoides. © Ürcéoles subglobuleux; fotioles inédiocres (20-35m/m de longueur). a. vulgaris. OO Urcésles Æ nvoides, mais non allongés ; folioles grandes, ovales ou elliptiques-lancéolées ; tiges ro- bustes, atteignant 2%00 de hauteur ; fleurs en Cor ym- bes fournis. b. major. *% Urcéoles ovoïdes-allongés ou oblongs ; fleurs grandes, c. ovata. 2. Pédicelles et sépales non glanduleux ; urcéoles ovoides ou oblongs. ovala S. v. luevipes. b) Fleurs petites, ord. solitaires ; fruits petits ; folioles n’at- teignant pas 2 cent. de longueur ; tiges faibies à rameaux rampants quelquefois radicants. 2. *# R. repens. B. Folioles irrégulièrement ou doublement dentées-glanduleuses. a) Tiges diffuses ou couchées ; folioles médiocres ou petites ; fleurs ord. assez petites ; urcéoles ovoïdes ou oblongs. 3. ** À. reptans. b) Tiges ord. robustes, parfois grèles ; tiges, rejets stériles et rameaux florifères munis au sommet de giandes fines pédi- cellées, violacées, le plus souvent entreméleés d’acicules ; d’ailleurs dents des feuilles, nervure médiane, pétiole, stipu- les, bractées et urcéoles glanduleux ; sépales Æ longuement appendiculés-ciliés, glanduleux ; urcéoles variables : globu- leux, ovoiïdes ou ovoides-oblongs. 4. ##* R. gallicoides. 120 a. vulgaris Ser. ; Rouy VI, 243. Considérée comme le type de l'espèce. Sa dispersion est celle indiquée pour l'espèce. b. major Coste ; Rouy VI, 243 ; À, bibracteata Bellk. non Bast. Cette variété offre des buissons élevés qu’on observe prin- cipalement dans les haïes situées dans les endroits frais. — Le À. bibracteata Bellk. comprenait aussi le À. gallicoides qui, lui, est plus glanduleux et aciculé et à divisions du calice plus franchement appendiculées. CALG.: Renory-Angleur, Méry | Tilff]},Marche-en-Famenne ! G. province de Namur (Bellk.). Probablement assez répandu dans les autres zones. c. ovata (Lej. p.p.) Rouy VI, 245. — Le À. ovata Lei. rentre dans cette variété et dans la forme . repens qui se reconnaît, elle, à ses tiges faibles, couchées rampantes et à ses fleurs et à ses fruits petits. 2? "KR. repens Scop. ; Rouy VI, 244. — Cette forme vul- gaire offre trois variétés : aa. laevipes Rouy VE 244. — Urcéoles subzlobuleux ; pédicelles et sépales lisses. bb. ovata (Le). p. p.) Rouy VE, 244. — Urcéoles ovoïdes- oblongs ; pédicelles ord. glanduleux. ce. parvifolia Matr.-Don.; Rouy VI, 244. — Feuilles et fleurs très petites ; tiges presque inermes. La var./aevipes est assez répandue, elle offre des passages fréquents à la var. ovata. 3 ‘’R. reptans Crép.; Rouy VE 2%4.—Diffère principale- ment du À, repens par les dents des folioles munies de 1 _ou ? denticules accessoires glanduleux. he. 121 La var. biserrata Crép. Notes II, 42, lui est synonyme, du moins partiellement, car le À. gallicoides offre également des folioles à dents composées. Crépin dit d’ailleurs /. c. à propos de cette variété « Dans la section Synstylae, cette forme a la même valeur que plusieurs espèces nouvelles de la section Caninae, et son type me paraît devoir offrir un certain nombre d’autres formes analogues aux nouvelles espèces démembrées du À. canina ». var. biserrata : Rochefort, Han-sur-Lesse (Crép.) 4 ’R. gallicoides Dés. ; À. bibracteata var. glandulosa Lloyd et Fouc. F1. Ouest, 4° éd., 127; Rouy VI, 245. — Belgique (Rouy). — A rechercher. La var. hispida Dmt. (Lej. et Court., Compendium II, 448), à pédoncules et urcéoles hispides, est peut-être synonyme du À. gallicoides. — Goé, Theux (Lej.) II. CANINAE Crép. A. Caninae Crép. Ææ. Rosa canina L. kR. commanis Rouy, subsp. canina Rouy. Arbrisseau de 1-3 mètres, rameux, à tiges non héléra- canthes, ordinairement dressées ou étalées, parfois presque sarmenteuses. Aiguillons presque égaux, robustes, élargis, fortement comprimés à la base, crochus ou arqués, rarement droits et peu dilatés. Feuilles 5-7 foliolées. Stipules des feuilles supérieures des rameaux floraux dilatees. Bractées élargies, parfois très développées. Folioles ovales ou oblon- gues-aiguës ou acuminées, plus rarement obtuses ou subar- rondies, simplement, irrégulièrement ou doublement den- 122 tées, glabres ou pubescentes à divers degrés à la face inré- rieure, plus rarement subtomenteuses en dessous et pubes- centes supérieurement (R.tomentella,ete.), rarement munies, sur les nervures (à la face inférieure) de glandes sèches et inodores. Fleurs odorantes d’un blanc rosé, moins souvent rose vif ou blanches, solitaires ou rapprochées en corymbes, Sépales, du moins les extérieurs, ordinairement bien appen- diculés, réfléchis après la floraison et caducs avant la matura- tion de l’urcéole, rarement dressés et persistants jusqu'à la maturité du fruit (i. glauca). Styles libres, parfois quelque peu agglutinés, velus, hérissés, glabrescents ou réellement glabres ; stigmates en capitule. Disque peu saillant ou plan. Fruit ovoïde ou oblong, moins fréquemment sub- globuleux. Coteaux arides, taillis, bois, haies, etc. — GC., mais AR. dans certains cantons (Crép.). +Sépales réfléchis, parfois étalés, dressés après l’anthèse, mais toujours cadues avant la maturité du fruit. Styles velus, hérissés ou glabres. À, Folioles glabres sur les 2 faces. a) Nervures secondaires à la face inférieure des folioles non munies de glandes. 1. Pédicelle lisse. ® Kolioles simplement, parfois un peu irrégulièrement dentées. 1. nudae. &* Folioles doublement dentées. 2. biserratae. 2. Pédicelle et parfois urcéoles hispides-glanduleux. Feuilles simplement ou doubiement dentées. 8.hispidae. b) Neryures secondaires munies, à la face inférieure des folioles, de glandes sèches inodores. Folioles ord. biden- tées. Pédicelles lisses ou munis de quelques glandes. 6. scabratae. B. Folioles pubescentes au moins sur la nervure médiane, à la. 123 face inférieure des folioles florales ou parfois pubescentes sur les ? faces, la face inférieure presque velue. a) Dents des folioles simples, rarement ies feuilles inférieures des rameaux florifères à dents Æ composées. 1. Pédicelles et réceptacles florifères iisses. 4, pubescentes. 2. Pédicelles hispides glanduleux. 5. collinae. b) Dents des folioles composées ; folioles pubescentes sur les 2 faces, fréquemment pubescentes-velues à la face infé- rieure et souvent glanduleuses sur les nervures secon- daires. **R,. tomentella. +T Sépales redressés après l’anthèse et couronnant Le fruit jusqu’à la maturité ; styles velus laineux ou très fortement hérisses. # R. glauca. 1. nudae Dés. (lutetianue et transitoriae Crép.) Folioles glabres, simplement ou irrégulièrement dentées, non glandu- leuses sur les nervures secondaires ; pédicelle lisse. A. Tube du calice ovoiïde ; fruit ovoide. a) Styles hérissés ou velus; foiicles généralement grandes, les terminales dépassant ordinairement 30 m.m. de lon- gueur. 1. Styles plus ou moins hérissés ne simulant jamais, à l’état frais (1) une coionne Æ saillants; corolle ord. rose (va- riété très répandue). N1. lutetiana. * Folioles d’un vert mat. S. V. VIridis. PEN glauques. s. v. glaucescens. » très luisantes, s. v. nitens. ?. Styles velus assez longs simulant, à l’état frais (1), (1) A l’état sec, le fruit vert se rétractant vers le sommet, les Styles simulent parfois par ce fait une colonne courte surmontée d’une tête stigmatifère. 124 x une colonne Æ saillante ; fleurs blanches à onglet jau- nâtre ; fruit petit ovoide; feuilles ovales-elliptiques, la plupart aiguës, piutôt irrégulièrement dentées que simple- ment dentées ; arbrisseau peu élevé. N 2, syntrichostyla. b) Styles glabres ou glabrescents ; fleurs roses : folioles petites (la plupart des terminales n’atteignant pas 25 m/m), mucronées ; arbrisseau à rameaux flexueux. N 5. mucronulata. B. Urcéole et fruit globuleux. a) Folioles assez larges, ovales, aiguës où un peu acuminées ; corolle grande, rose. 1. Styles faiblement hérissés; folisles un peu acuminées, souvent irrégulièrement dentées ; arbrisseau bas et touffu. N 4, elobularis. 2. Styles hérissés, en faisceau court ; folioles ovales, aiguës, simplement dentées; arbrisseau non touffu. N 5. globosa. b) Folioies petites (les terminales ord. moins de 25 m/m.), ovales-cuspidées ; fleur petite, d’un blanc lavé de rose. N 6. aciphylla. 2. biserratae Crép. Folioles glabres, doublement dentées, non glanduieuses sur les ner- vures secondaires ; pédicelle lisse. A. Urcéole et fruit ovoides ou ovoides-allongés ; folioles générale- ment assez larges). a) Styles hérissés. 1. Pédicelle Æ allongé. *Fleur rose ou blanche (variété répandue). | B 1. dumalis. ** Fleur rose vif. © Folioles latérales presque sessiles ovales-ellipti- ques, d’un vert nonluisant en-dessus; sépales à bord peu glanduleux. B 2. rubelliflora. 125 OO Folioles latérales pétiolulées, ovales-aiguës, d’un vert luisant ; écorce des tiges et rameaux rougeûâtres; sépules ciliés-glanduleux; fruit ovoide court, parfois subarrondi. _ BR, rubescens. *% (Voir aussi, ci-dessous, au littéra B, la var. oblonga qui a parfois les styles un peu hérissés). 2. Pédicelle court (toutefois plus de 4 m/m.) ; fleur rose clair ; fruit ellipsoide ou obovoide-allongé ; folioles eiliptiques- aiguës, piutôt irrégulièrement dentées que doublement dentées. B38, insignis. b) Styles giabres ou glabrescents, parfois un peu hérissés (oblonga). 1. Rameaux floraux iñermes où à très rares aiguillons. * Folioles d’un vert clair; fieur blanche ; sépales à peine ciliés-glanduleux ; fruit ovoide presque arrondi. B 4. glaberrima. *“olioies ovales. celies des feuilles inférieures obtuses ou subobtuses; sépales ciliés-glanduleux; fleur d’un rese clair; styles très obscurément hérissés; fruit ovoide. B 6. cladoleia. RDRDROI “is Folioles ovales ; sépales non glanduleux ou à peine glanduleux au kord: fleur rose; styles glabres; fruit courtement ovoïde. B 7. leiostyla. re) . Rameaux floraux aiguillonnés, + allongés; stipules des feuilles inférieures des rameaux floraux souvent glandu- leuses sur le dos le long du pétiole; urcéole ovoide-ai- longé; sépales Æ glanduleux au bord; fleur rose; styles légèrement hérissés. B 5. oblonga. B. Fruit globuleux. a) Styles hérissés. 1. Jeunes pousses d’un rouge-vineux ou les stipules, les pélioles, les bractées, les nervures lavées d’un rouge-vi- ncux, parfois peu prononcé; feuilles non luisantes en- dessus ; sépales à peine ciliés-glanduleux; fleur rose + vif ; fruit gros, presque arrondi. B 12. pseudo-malmundariensis. 2. Jeunes pousses peu ou point d’un rouge-vineux. * Fruit petit; sous-arbrisseau à aiguillons arqués-cro- chus, à feuilles ord. petites. B9, sylvularum. *% Fruit gros ; arbrisseaux généralement élevés. © Folioles d’un vert sombre, médiocres (la plupart des terminales variant de 25 à 30 m/m.), fleurs roses. B 11. biserrata. OO Folioles luisantes en-dessus, celles des feuilles su- périeures ovales-aiguës, celles des feuilles inférieures obtuses ; fleurs rose clair. B 15. sphaeroidea. *##( Voir littéra À, la var. rubescens à fleurs rose vif qui a parfois les urcéoles ét fruit presque subglobuleux). b) Styles glahres ou glabrescents: fruit arrondi, du moins dans l’inflorescence en bouquet, à l’exception du central qui affecte une forme obovoïde; fleurs d’un rose clair; sépales à peine ciliés-glanduleux ; rameaux floraux aiguillonnés; pétioles pubérulents-velus sur le dos, surtout à la base; folioles ovales. B 10. villosiusecula. $ (Voir aussi leiostyla à b de À qui présente des fruits brièvement ovoides). 3. hispidae Dés., Crép. Folioles glabres, simpiement ou doublement dentées, non glandu- leuses sur les nervures secondaires ; pédicelles hispides-glandu- leux. Oss. Les hispidae dont il va être question ont toutes le fruit ovoïde ou obovoïde et les folioles ovales et ordinairement aiguës. A. Feuilles simplement dentées. a) Styles hérissés; pédicelles glanduleux hérissés; pétioles, sépales et urcéoles glanduleux ; fruit ovoïde. H 1. andegavensis. b) Styles glabres ox glabrescents ; pédicelles solitaires parse- | 127 més de quelques soies glanduleuses ; urcéole glabre ou his- pide à la base; sépales glabres; fruit ovoide; stipules grandes. H ?.agraria. B. Feuilles doublement dentées, du moins les inférieures. a) Aiguillons épars, non en verticilles autour de la tige. 1. Folioles grandes, la terminale dépassant ordinairement 32 m/m. de longueur ; fleur médiocre, rose clair; urcéole ovoide-allongé ; fruit ovoiïde ou obovoïde. H 4. Suberti. 2. Folioles médiocres, la terminale de 25-30 m/m. de lon- gueur; fleur rose ; fruit ovoide. H5. Lemaitrei,. b) Aïguillons nombreux, plus où moinsen spirale et formant presque des verticilles autour de la tige, styles Æ héris- sés, urcéoles lisses foiioles ovales-aiguës. H 6, verticillacantha, 4. pubescentes Crép. Folioles pubescentes, au moins sur la nervure médiane à la face iuférieure, simplement ou irrégulierement dentées, exceptionnel- lement doublement dentées (var. Carioni) ; pédicelle lisse. Os. Les variétés de ce groupe observées en Belgique ont les styles hérissés ou velus. A. Folioles médiocres ovales ou subarrondies, ord, + irrégulière- meut dentées, abondamment pubescentes en-dessous et Æ pu- bescentes en-dessus. a) Folioles simplement dentées, nettement pubescentes en-des- sus, pubescentes-cendrées en-dessous; corolle hlanche; styles hérissès ; fruit ovoide-arrondi (variété à rechercher). P 1. obtusifolia. b) Folioles irrég, dentées, parsemées de poils en-dessus, pu- bescentes en-dessous ; coroile rose; styles hérissés; fruit sphérique, P 2, dumetorum. Id., mais fruit ovoide. P 3. submitis, 128 B. Kolioles souvent assez grandes ou grandes, simplement den- tées, seulement soyeuses aux nervures, rarement des poils apprimés, peu apparents d’ailleurs, sur la face supérieure. a) Urcéoie et fruit ovoides; feuilles peu ou point glauces- centes en-dessous, ovales, ovales-elliptiques-aiguës. x 1. Folioles à poils apprimés en-dessus; feuilles Ces ra- meaux floraux à pétioles tous aiguillonnés; fleur rose, rarement blanche ou rose très pâle. P 4, urbica. 2. Folioles glabres en-dessus ; pétioles inermes ou les su- périeurs seuls aiguillonnés (cas fréquent). * Pétiole et nervure médiane seuls velus ; folioles ovales- - aiguës ; corolie rose clair; styles velus: fruit ovoïde. P 5. semiglabra. * Nervures médiane et latérales velues; styles faible- ment hérissés. © Fleur rose ; fruit ovoide-arrondi. P 6. trichoneura. OO Fleur blanche ou rose clair; urcéole obovoïde ; fruit allongé, ovoide ou obovoïde-allongé ; pétioles pu- bescents portant quelques glandes fines (parfois tous les pétioles aiguillonnés). P 7. obscura. b) Urcéoles globuieux : fruits ovoïdes-arrondis ou globuleux; folioles orbiculaires ou largement ovales, fortement glau- cescentes en-dessous, subobtuses ou brièvement aiguës. 1. Pétioles tous Æ fortement aiguillonnés ; rameaux floraux aiguillonnés; folioies velues sur les nervures; fleur rose clair ; styles velus; fruit ovoide-arrondi. P $. platyphylla. 2. Pétioles supérieurs des rameaux florifères seuls aiguil- lounés ; rameaux florifères courts, ordinairen-ent inermes ; folioles à nervures médiane et latérales velues; ur- eéole globuleux: styles hérissés; corolle blanche ou pi 129 rose pâle; sépales assez tardivement caducs, à appen- dices latéraux étroits entiers ou à peine dentés ; fruit gros, arrondi. P 9. sphaerocarpa. CG. Folioles doubiement dentées, peu poilues supérieurement, pubescentes à la face inférieure sur les nervures, à dents secondaires glanduleuses, les principales terminées par un mucron ; fruit ovale-arrondi, d’un rouge sale. P 19. Carioni. (1) 5. collinae Crép. Folioles pubescentes au moins sur la nervure médiane à ia face inférieure, simplement dentées, rarement à dents composées ; pédicelles hispides-glanduleux. OBs. Comme chez les hispidae, on remarque très rarement -- du moins en Belgique — dans cette section cependant artificielle, des fruits quelque peu sphériques, A. Folioles simplement ou irrégulièrement dentées ; styles héris- sés. a) Fleur rose. 1. Pédicelles réunis en corymbe; fruit ovoide, jaune- orange ; folioles médiocres, ovales, atténuées aux deux extrémités. (Les glandes sont parfois rares sur les pédi- celles chez cette variété). CG 1. corymbifera. ?. Pédicelles gianduleux nor réunis en corymbhe ; fruit petit, ovoide ou arrondi; aiguillons presque verticillés sur les tiges; folioles ovales-aiguës, velues en-dessous, peu en-dessus. C 2. Deseglisei, b) Fleur blanche; fruit pyriforme; folioles assez grandes, (1) Cette variété se rapproche du R. fomentella par la dentelure des feuilles et la pubescence. Au premier développement des folioles on remarque parfois la présence de glandes sèches sur les nervures secondaires. 9 130 ovales-elliptiques, parsemées de poils en-dessus, nervures velues en-dessous. C3. imitata. B. Folioles doublement dentées, velues en-dessous, au moins sur les nervures ; styles glabres. a) Urcéole ellipsoïde; fleur rose clair; fruit petit, ellipsoïde. C 4. similata. b) Urcéole ovoide, fleur rose; fruit ovoide. C 5. Borreri. (1) 6. scabratae Crép. Fulioles glabres, doublement dentées, glanduleuses à la face inférieure sur les nervures médiane et secondaires ; pédicelles hispides-glan- duleux ou parsemés de soies glanduleuses, rarement lisses. A. Pédicelles hispides-gianduleux ou parsemés de soies glandu- leuses ; sépales glanduleux sur le dos. a) Styles hérissés ; corolle grande, d’un rose pâle ; fruit assez gros, ovoide-arrondi; folioles grandes, ovales-cuspi- dées, d’un vert obscur. Sc 1, Blondeana. b) Styles velus; ‘fruit arrondi, pédicelle moins glanduleux ; foiioles médiocres, ovales-aiguës. Sc 2, praeterita. B. Pédicelles lisses ; styles glabres ou glabrescents ; sépales non glanduieux sur le dos’, urcéoles ovoides ; feuilles assez grandes arrondies à la base. Se 3, semiglandulosa. 1. NUDAËE Dés. + l/rcéoles et fruits ovoides. N 1. lutetiana (Léman) Rouy VI, 291 et 306; Dur. Prod. III, 449. — Cette variété avec la var. dumalis et des variations approchant ou atteignant la var. wrbica com- (1\ Ces deux variétés rentrent dans les Tomenlellae ce Déséglise. Elles ont, en effet, les feuilles doublement dentées,pubescentes et souvent munies de glandes sur les nervures secondaires, 151 prend probablement les 9/10 des buissons du À. canina en Belgique. Pour la plupart des auteurs, c’est le type de l’espèce. La var. luletiana donne lieu à 5 ou 4 sousevariétés : viridis Rouy, nitens (Desv.) et glaucescens (Desv.). La pre- mière est la plus répandue ; on en distingue même une variation [fallens (Dés.)] à pétioles parsemés de quelques poils. Ces sous-variétés offrent naturellement des transi- tions entre elles et aussi avec d’autres variétés assez com- munes. Ces nuances présentent des difficultés pour la détermination, surtout en herbier ; car ce sont naturelle- ment les variations indécises qui donnent lieu aux hésita- tions et aux controverses. Toutefois, les buissons de la var. utetiana à l’état classique sont extrêmement fréquents. Sur nos collines calcaires où ils abondent parfois, les buissons de /uteliana se reconnaissent à distance aux feuilles ordinairement plus étroites que celles du dumalis et pliées souvent quelque peu en carène selon la nervure médiane. La distribution de cette variété est approximativement celle indiquée précédemment pour l'espèce. N 2. syntrichostyla (Rip.); Dés. B. b. s. B., XV, 312; Rouy VI, 292 et 512 ; Dur. Prod. lTIL, 450. — Bien que les styles, dans cette variété, simulent une colonne sty- laire, à l’état frais, ils ne sont nullement soudés ; de plus ils sont bien velus et ne présentent aucune transition avec le À. stylosa Desv. qui d’ailleurs n’a pas encore été observé en Belgique. Cette variété bien caractérisée semble rare dans notre pays. Cac. : Rochefort (Crép.), Famelette [ Tilff] (HD.) ; ArG.- SABL. : Etterbeek (Muller). 132 Os. — Je n'ai pu retrouver la var. syntrichostyla à Famelette, bien que les buissons de Rosa en cet endroit aient été visités soigneusement. Quant à l'habitation d’Etterbeek elle a probablement disparu par suite des pro- grès de la bâtisse. Callay qui à étudié les Roses du Dépar- tement des Ardennes ne la renseigne pas dans son Cata- logue. N 3. mucronulata (Dés.) ; Dés. B. s. b. B. XV, 314; Rouy VIE, 287 et 299 ; Dur. Prodr., IE, 450. Se présente sous forme d’abrisseau peu élevé, à tiges : munies d’aiguillons arqués mélangés à d'autres presque droits. — A une préférence pour les bois. ARD. : Stavelot (H D. et T D.) — Observé aussi par Callay dans le Département des Ardennes. ++ Urcooles et fruits globuleux. N 4. globularis (Franch.); Rouy VI, 292 et 308 ; Dur. Prodr. XII, 459. — Pour autant qu'elle ait été toujours bien déterminée, ce serait la variété la plus répandue de cette sous-section. CALG. : Rochefort (Grép.), Tinlot, Villers-le-Temple (Wa- thelet), Hermalle-sous-Argenteau (Hardy), Lixhe, GComblain- la-Tour (HD.), env. de Verviers (Fonsny et Collard), Frai- pont (M. Michel et Remacle), Obourg (Martinis). N 5. globosa Desv.; À. sphaerica Gren.; Rouy VI, 291 et 308 ; Dur. Prodr., III, 450. — Haies, bois. CALG. : Han-sur-Lesse, Eprave (Crép.), Lixhe (Marchal), Golonstère (HD.), Verviers (Lej.), Masnuvy (Martinis). N 6. aciphylla (Auct.); Rouy VI, 288 et 301; Dur. Prodr. III, 450. — Lieux secs et pierreux. — D’après Déséglise et Rouy, Le R. sphaerica Gren. et la var. aciphylla 133 Lindi., seraient bien synonymes du À. aciphylla Rau, — Quoi qu'il en soit, cette variété se distingue facilement des à précédentes par ses folioles de petites dimensions et aussi par ses fleurs plus petites et bien moins rosées. CaLc. : Jemelle, Han-sur-Lesse (Crép.), Lixhe (Marchal), entre Ahin et Lovegnée ! 2. BISERRATAE Crép. + Fruits ovoides. B 1. dumalis (Bechst.); Rouy VI, 293, 3806; Dur. Prodr., ULX, 451.— Cette variété est presque aussi répandue en Belgique, du moins dans la zone calcaire, que la var, lutetiana. *Elle semble toutefois marquer, dans cette zone, une préférence pour les lieux plus frais ou des sols plus fertiles, tandis que le lutetiana, lui, s’accomode, sans faire défaut ailleurs, des endroits secs et arides. Les folioles du dumalis sont ordinairement un peu plus larges, plus planes et généralement d’un vert plus intense. Mais tous ces caractères ne sont-ils pas dus, en grande partie, au milieu où croissent habituellement ces arbris- seaux ? Du type complètement glabre, on passe assez facilement à des variations quelque peu poilues sur la nervure médiane et à folioles moins bien bidentées. Si cette variété est répandue dans la partie accidentée du pays, elle semble moins fréquente dans la zone argilo- sablonneuse où on ne l'indique qu'aux environs de Bruxelles (Martinis) et à Velthem-Beyssem (Baguet); mais cette pau- vreté apparente est due uniquement, à mon avis, au peu de recherches faites dans ce but, dans la partie plane du pays. Daprès le Prodrome de M. Durand, les renseignements 134 concernant les habitats de cette variété, manquent pour Campine, Polders et Maritime et il semblerait que le R. canina n'est guère représenté dans ces trois zones que par la var. lutetiana. Pour les dunes, il pourrait bien en être ainsi. Il serait néanmoins intéressant d'en faire la vérification. B 2. rubellifiora (Rip.); Dür. Prodr. II, 451. — Est considéré par M. Rouy /. c., 2933 comme une des trois sous- variétés du dumalis. | Fleur médiocre ; corolle rose, s. v. viridis Rouy (type). » ; corolle rose vif. s. v. rubellifloræ (Rip.). Fleur très grande ; corolle rose vif, s. v. erythrella (Rip.). ARD. : Trois-Ponts (HD., TD.). B 3. rubescens (Rip.); Rouy VI, 292 et 509; Dur. Prodr. XII, 451. — Cette variété aurait pu se classer dans la sous-section suivante. Bien qu’elle offre parfois des fruits un peu ovoides, elle semble se rapprocher, d’après la des- cription, de la var. pseudo-malmundariensis. Câceoolières (HD/etubD) B 4. glaberrima (Dmi.); Dmt. B. s. b. B. VE, 61 Rouy VI, 292 et 513 ; Dur. Prodr. IL, 451. — Dumortier attachait une grande importance à cette variété qu'il éle= vait au rang d'espèce ; mais il faut bien reconnaître cepen- dant que la glabréité des styles n’a pas la mème importance dans les variations du À. canina que dans le À, micrantha. Ge botaniste accordait à cette prétendue espèce une « souche rampante », inais ce caractère, lorsqu'il n’est pas bien accusé comme chez le #, pimpinellifolia, n’a qu’une valeur très relative. Il y à d’ailleurs d’autres variétés du À. canina qui offrent ou des styles glabres ou des souches quelque peu rampantes. 135 Cazc. : Tournai, Calonne, Vaulx, Chercq (Dmt.) ; Lixhe (HD.). B 5. oblonga (Dés. et Rip.); Dés. B. s. D. 15 MN A UE ST DE Rouy VI, 293 et 311; Dur. Prodr. HI, 451. — En Sep- tembre, cette var. bien caractérisée se reconnaît assez aisément à ses rameaux fructifères portant des fruits oblongs-ellipsoïdes et à ses feuilles à 5-7 folioles ovales- elliptiques ou ovales-aiguës, à dents secondaires glandu- leuses. Elle donne lieu assez facilement à des transitions, c’est pour ce motif probablement, qu’elle n'est pas plus souvent mentionnée dans la zone calcaire. Callay l'indique comme commune dans le Département des Ardennes, mais ce botaniste lui donne peut être trop d'extension. En effet, il fait du À. curticola Pug. une var. du À. oblonga qu’il admet à titre d'espèce. Cazc. : Comblain-la- Tour (HD.); Doische ! Rochefort ! B 6. cladoleia (Rip.); Dés. 8.5. b. B. XV, 332 ; Dur., Prodr. HI, 451 ; var. leioclada (Boullu), Rouy VIE 293 et 514. — Je crois que l’on a pu parfois confondre la var. cladoleia avec la var. lerostyla (Rip.), du moins semblest-il en être ainsi pour l'habitation de Sartilman (Angleur). La var. leiostyla a bien les rameaux florifères inerines ou à peu près, mais elle n’a pas, comme la var. cladoleia, les sépales abondamment ciliés-glanduleux ; d’ailleurs elle a la corolle plus rosée et le fruit courtement ovoïde. | CALG. : Rochefort (Crép.); Golonstère [Tilff], Sartilman [Angleur] (HD.) ; Arp. : Trois-Ponts (HD., TD.). B 7. leiostyla (Rip.) Rouy VI, 298 ei 806. — Rameaux floraux inermes ou à peu près. Corolle rose; styles glabres ; fruits courtement oyoïdes. — Haies. Cac. : Sartilman [Angleur], Méry [Tilt] ! 136 B 8. insignis Grenier; À. insignis (Dés.); Rouy VI, 292 et 311 ; Dur. Prodr. II, 452. GaLc. : Rochefort (Grép.), Kinkempois (Angleur) [ ++ Fruits globuleux. B 9. sylvularum (hip,); Dés. B. s. b. B, XV, 333 ; Dur. Prodr. IX, 452 ; Rouy VI, 288 et 302. ; — Petits buissons à rameaux grèles garnis de feuilles courtes, ovales-obtuses ; fruits petits, globuleux. — Haies et buissons. Gaza. : Mont Rival à Rochefort (Crép., À. Maréchal). B 10, villosiuscula (Rip.): Dés. B. s.b, B. XV, 335; Rouy VI, 292 et 318 ; Dur. Prodr. IIT, 452. — Les urcéoles sont ordinairement ovoïdes, mais les fruits, du moins les latéraux, sont arrondis, le central est généralement obovoïde. CGALCG. : Han-sur-Lesse (Crép.); Anp.: Lierneux (TD., EL). B 11. biserrata (Mérat); Rouy VI, 290 et 303 ; Dur. Prodr. II, 452. — Cette variété est, en Belgique, la moins rare de cette sous-section. Elle n’a pas toutefois été obser- vée dans les environs de Rochefort. Gaza. : Beaufort (TD., HD.), Lixhe (HD.), Tiff (HD., TD.), Romsée (Strail), Fraipont (Michel); ArD. : Trois- Ponts (ED:, TD.), Lierneux (DD-,-HE)- B 12. pseudo-malmundariensis Aigret; var. ”ul- mundariensis Chevall.; Rouy VI, 2935 et 308! — Puisque le li. malmundariensis créé par Lejeune dans la Flore de Spa I, 231 est une variété du À. glauca, Vill. (Crépin B.Ss. b. B. XXXV, 141), il y a lieu, pour éviter toute confusion, de modifier quelque peu le nom donné antérieurement à ce 154 Rosier qui diffère essentiellement du À. malmundariensis (Lej.) par la caducité des sépales fructifères. Cac. : Flémalle-Haute ! B 13. sphaeroidea (Rip.) Dés. B, s. b. B. XV, 358; Rouy VI, 293 et 308 ; Dur. Prodr, TT, 452. Gazc. : Rochefort (Grép.), Lixhe (HD.). 3. HISPIDAE Dés., Crép. (Fruits ovoides ou obovoides). + Folioles & dents simples. H1. andegavensis (Bast.); Rouy VI, 291 et 506; Dur. Prodr. IE, 452. — Les hispidae sont peu communes en Belgique ; celle-ci paraît la moins rare. CALc. : Rochefort, Ave, Han-sur-Lesse (Crép.), Tillesse (Wathelet), eutre Charlemont et Petit-Doische ! H 2. agraria (Rip.) Dés. B. s.b. B, XV, 350; Rouy, MP229ret8mM1 Dur. Prodr: ML "452: CaLc. : Ave (Crép.). ++ Folioles doublement dentées. H 3, Lemaitrei (Rip.); Rouy VI, 290 et 804; Dur. Prodr. III, 453. Cazc, : Brialmont [Tilff] (HD.). H 4. Suberti (Rip.) ; Dés. B. s. b. B. XV, 352; Rouy VI, 294 et 31 1 ; Dur. Prodr. III, 453. Cazc. : Rochefort (Crép.). H 5. Lejeunei Dmt, (À. ambigua Lej.); Dés, B s. b. B. XV, 355 et Crép., B.s. b. B. XXXV, 139. 138 « Les glandes pédonculées qui se trouvent sur l'ovaire disparaissent souvent par la dessication ; ses fleurs sont d’un rose pâle. Il ressemble au À. canina par le port ; il est armé d’aiguillons erochus très forts et assez rapprochés ; ses sépales calicinales sont pinnatifides et sans glandes ». (Lejeune, Revue Flore de Spa, 98) CGette variété est à peu près inconnue. Tout ce que l’on sait, c'est qu’elle rentre dans les hispidae à folioles doublement dentées, Cazc. : Dans les haïes, entre Verviers et Ensival (Le- jeune) ; Theux, Juslenville (Foerster). H 6. verticillacantha (auct. plur., non Mérat(f) et Léman), À. inconspicua Dés. B s. b. B. XV, 357, Rouy VI 290 et 503. Ge Rosier pourrait s'observer dans le pays, il diffère des autres variétés de cette sous-section par ses aiguillons nombreux disposés en spirale et formant presque des verti- cilles autour de la tige. Pour le reste : Folioles glabres, ovales-aiguës, à dents composées-slanduleuses ; pédicelle non hispide ; urcéole ovoïde, lisse ; corolle grande, rose; styles Æ hérissés. Il n'est pas rare de rencontrer, en Belgique, des Rosiers à aiguillons disposés en verticilles, mais qui ne rentrent pas dans les Hispidae ; la var. Deseglisei offre plus ou moins ce caractère. — À rechercher. 4, PUBESCENTES Crép. + Folioles mediocres ou petites, irréqulièrement dentées et E pubescentes au-dessus. P 1. obtusifolia (Desv.\; Rouy VI, 299 et 304; Dur. Prodr. WE, 453 in obs. — Cette variété indiquée à CGhercq (1) Pour R. verticillacantha Mèrait Flor. Pur, (1812) 2, 190, voir Dés. in B. s. b. B. XV, 357. 139 (Hainaut) par Dumortier, n'existerait pas en Belgique, d'après Crépin. Callay, Catalogue, p. 189, l'indique CG. dans le rayon de sa flore (Dépt. des Ardennes), du moins à Bairon, Quatre-Champs, Longwé-l’Abbaye, Montgon. — Si ces indications ne sont pas dues à une erreur de détermi- nation, il n’est pas impossible de trouver cette variété en Belgique. — A rechercher dans Calc. et Jur. P 2. dumetorum (l'huil.); Rouy VI, 299 et 309 ; Dur. Prodr. IIL, 453. — (C'est une des variétés les mieux connues du À. canina. Sans être particulièrement abon- dante, on la rencontre assez souvent dans la bande méri- dionale de la zone calcaire. On la renseigne aussi à : Sart-la-Buissière (Bommer), Buissenal (Marchal), Casteau (Martinis), Rance (Dmt.), etc. — Anp. : Lierneux (TD., H F.), Stavelot (HD., TD.). P.3. submitis (Gren.); Rouy VI, 299 et 307. — Cest un faux dumetorum à fruits ovoides. — A rechercher. ++ Feuilles simplement dentées, souvent grandes ou assez grandes, non ou,peu pubescentes à la face supérieure. a) Urcéoles et fruits ovaïdes. P 4, urbica (Lém.); Rouy VI, 298 et 307; Dur. Prodr. II, 453. — Ce Rosier caractérisé par ses feuilles assez grandes, pubescentes à la face inférieure et un peu à la face supérieure, offre des transitions à diverses variétés de cette section, — Il est assez répandu dans les haies, les buissons, dans ia partie accidentée du pays. Martinis l'indique aussi à Obourg, Casteau, Masnuy, Saint-Denis. Callay le dit CG. dans le Département des Ardennes, du moins dans les localités citées dans son Catalogue. 140 P 5. semiglabra (Rip.): Rouy VI, 297 et 311 ; Dur. Prodr. III, 454. GaLc. : Rochefort (Crép.). P 6. trichoneura (Rip.); Rouy VI, 297 et 306; Dur. Prodr. III, 454. GaLc. : Flémalle ! ArD. : Stavelot (HD. et TD.). P 7. obseura (Pug.); Dés. B.s. b. B. XV, 374; Rouy VI, 297 et 312 ; Dur. Prodr. LIL, 454. — Variété très rare ou mal connue, GALG. : Rochefort (Crép.). b Urcéoies globuleux ; fruits globuleux ou ovoiïdes arrondis. P 8. platyphylla (Rau); Rouy VI, 296 et 3143 ; Dur, Prodr. II, 454, — Se présente ordinairement sous forme de grands buissons, dans les haïes ; remarquable, surtout en Septembre, par les fruits arrondis,groupés ordinairement en corymbe,et par les feuilles assez amples, à folioles orbi- culaires ou plus souvent largement ovales, CaLc. : Brialmont [Tilff| (Marchal), entre Barvaux et Wéris !, Montignies-sur-Roc (Martinis}. P 9. sphaerocarpa (Pug.); Dés. B. s. b. B. XV, 377 ; Rouy VE, 297 et 310 ; Dur: Prodr. IL, 454, En Septembre diffère de la variété précédente par ses fruits ord. plus gros et munis des sépales rabattus mais encore persistants. (1) (1) J’ai observé dans un bosquet, entre Gedinne et Vonêche (Ard.), un buisson du petit groupe dont le sphaerocarpaest le type, mais se rapprochant de la var. laciniata (Ravaud) par ses styles glabres : Tiges robustes; branches grêles, allongées, pendantes, munies de nombreux et courts ramuscules uniflores et subinermes, folioles de ces ramuscules ovales-aiguës, simplement dentées, pu- bescentes sur les nervures ; fruits giobuleux à sépales réfractés mais encore bien persistants, dans la 2 quinzaine de septembre ; styles glabres ou glabrescents. 141 Cazc. : Hamoir (HD.) Je rattache provisoirement à cette variété un Rosier très caractérisé et observé à Barvaux, vers le dolmen de Wéris, à la fin d’Aoùt 1906. Rosier de Barvaux. — Tige élevée, robuste ; jet de l’année dressé, à aiguillons comprimés non ou peu falqués, groupés souvent par 3-5 à chaque espace interfoliaire. Ra= muscules robustes et allongés, à aiguillons presque droits ; feuilles discolores, ordinairement 7 foliolées, à stipules lar- sement dilatées ; rachis pubescent muni de 2 à # aiguillons + droits, lécêrement déclinés au sommet ; folioles épaisses, ovales-elliptiques, simplement dentées, pubescentes sur la nervure médiane et à l’origine des nervures secondaires de la base qui sont très saillantes, la foliole terminale de 30-35 X 20-25 m/m. Fruits gros, 3-5, le central obovoïde, plus courtement pédicellé que les autres, ceux-ci (tous à pédicelles lisses) Æ sphériques ou arrondis et également atteints ou dépassés par de larges bractées. Sépales étalés, bien persistants encore à la fin d’Août et à appendices par- fois laciniés. Styles peu hérissés. Sembie se rapprocher par la robustesse et par certains autres caractères de la var. macrocarpa (Mérat) [Voir Dé- séglise B. s. b, B. XV, 337 et Rouy VI, 293, 308]. Diffère toutefois de cette var., dans son sens strict, par ses folioles simplement dentées et à nervure médiane nettement pubes- cente ; elle s’en écarte encore par l’inflorescence plus fré- quemment multiflore. Par son facies rappelle le À, tomento- sa; il croît d’ailleurs non loin de buissons de cette dernière espèce. ttt lolioles doublement dentées, peu poilues superieurement. P 40. Carioni (Dés.) ; B. s. b. B. XIX, 34,85 ; Rouy VI, 142 298 et 300 ; Dur. rodr. IL, 454. — Il faut éviter de con- fondre cette var. avec le À. fomentella, qui est plus répan- du. Le fruit de la var. Carioni est un peu moins gros et ord. plus ovoïde que celui du À. tomentella, la face supé- rieure des feuilles est moins velue. CALG. : Sy (HD.), Colonstère | 5. COLLINAE Crép. + Folioles simplement dentées. G 1. corymbifera (Borkh.) ; Rouy VI, 298 et 314 ; Dur. Prodr. XI, 454, — Les pédicelles sont ordinairement peu hispides-glanduleux. CALc. : Rochefort (Crép.). G 2. Deseglisei (Bor.); Rouy VI, 298 et 307; Dur. Prodr. IL, 455. GaLG. : Rochefort, Han-sur-Lesse (Crép.), Hamoir (HD) Ville-sur-Haine (Martinis):, Jur. : Torgny (Dolisy). G 3. imitata (Dés.) ; Rouy VE, 298 et 313 ; Dur. Prod. NE 2495. +t Folioles doublement dentées et styles glabres. G 4. similata (Pug.) ; Rouy VI, 298 et 300; Dur. Prod. III, 455. GALc. : Masnuy [Hainaut] (Martinis). G 5. Borreri (Woods) ; [Dés. B. s. b. B. XV, 495] ; Dur. Prodr. III, 455. GALc : Rochefort (Crép.) Ges 2 dernières variétés rentrent dans la section des Tomentellae de Déséglise. Elles ont, en effet, les nervures secondaires ordinairement glanduleuses. 143 6. SGABRATAE Crép. Se 1. Blondeana (Rip.);, Rouy VI, 295 et 506 ; Dur. * Prodr. HI, 455. Cac. : Rochefort, Han-sur-Lesse (Crép.). Se 2. praeterita (Rip.); [Dés. B.s. b. B. XV, 499]; Rouy VI, 295 et 311 ; Dur. Prodr. HI, 455, Cauc..: Rochefort (Crép.). Sc 3. semiglandulosa (Rip.)[Dés. B. s. b. B.XV, 400]; Rouy VI, 294 et 311; À. micrantha var. semiglandulosu (Grép.) Dur. Prod. WE, 460. — Les folioles n'ont des glandes que sur les nervures secondaires ; les styles sont ord. gla- bres. — Pour Déséglise, /, c., ces trois variétés appartien- nent à ses T'omentellae. Anp. : Trois Ponts (HD., TD.). Groupements des variétés parallèles du Rosa canina, () basés sur le port du buisson, la forme des aiguillons, des stipules ou des bractées, la longueur des pédicelles, la forme des fruits, la villosité ou la glabréité des styles, d’après le système adopté par M. Rouy dans la Flore de France, tome VI, 299-515. D TE Sa À] mucronulata (Dés.), nudae, similata (Pug.), collinae. aciphylla (Rau), nudae. sylvularum (Rip.), biserratae. (1) Un seul de ces groupements a réuni, en Belgique, teutes les séries artificiciles, c’est celui renfermant la var. lutetiana, type de l’espèce. verticillacantha (Auct.), hispidae. biserrata (Mérat), biserratae. obtusifolia (Desv.), pubescentes. tomentella (Lém.), id. Lemaitrei (Rip.), hispidae,. lutetiana (Lém.), nudae. s. v. nitens (Desv.), id. s. v. glaucescens (Desv.),id. dumalis (Bechst.), biserratae. rubelliflora (Rip.), id. andegavensis (Bast.), hispidae, Blondeana (Rip.), scabratae,. trichoneura (Rip.), pubescentes, urbica (Lém.), id. submitis (Gren.), id, Deseglisei (Bor.}), collinae. globosa (Desv.), nudae. globularis (Franch.), id. sphaeroidea (Rip.), biserratae. pseudo-malmundariensis Aigr., id. rubescens (Rip.), id. dumetorum (Thuil.), pubescentes. sphaerocarpa (Pug.), pubescentes. laciniata (Ravaud), id. 145 praeterita (Rip.), scabratae. semiglabra (Rip.), pubescentes. insignis (Dés.), biserratae. oblonga (Dés. et Rip.), id. agraria (Rip.), hispidae, Suberti (Rip.), id. semiglandulosa (Rip.), id. syntrichostyia (Rip), nudae. obscura (Pug.), pubescentes. platyphylla (Rau), pubescentes. villosiuscula (Rip.), biserratae, glaberrima (Dmt.), biserratae, imitata (Dés.), collinae. cladoleia (Rip.), biserratae, corymbifera (Borkh.), collinae. 2 a. ‘" R. tomentella (Lém.) Crép. R. tomentella Lém. ; Dmt. B. s. b. B. VI, 54; Crép. B.s. b. B. V, 23-27, XXXE, 2,88; Dur. Prodr. IIL, 455. Arbrisseau ord. de taille moyenne, à rameaux étalés, chargés d’aiguillons crochus assez courts, très forts et très dilatés à la base. Pétioles glanduleux. f'olioles ordinaire- ment petites, ovales, arrondies, brièvement atténuées-aiques, doublement dentées, velues-pubescentes en dessous, au moins 10 146 sur les nervures, fréquemment pubescentes sur la face su: périeure. Nervures généralement très saillantes et souvent plus ou moins glanduleuses. Fleurs moyennes d’un rose! tendre, solitaires ou en corymbes, entourées de larges bractées, du moins lorsqu’elles sont réunies en corymbes. Pédicelles lisses, plus rarement hispides. Urcéoles arron- dis ou ovoïdes, glabres. Sépales extérieurs à appendices latéraux nombreux souvent glanduleux, les inférieurs plus ou moins foliacés et profondément incisés, tous restant réfléchis après l’anthèse et généralement caducs avant là maturation de l’urcéole. Styles ordinairement peu hérissés; parfois glabrescents. Fruits subglobuleux ou ovoides. Il est indéniable que le À. tomentella, délimité comme l’indique la description qui précède, conserve de plus fortes attaches au véritable À. canina que le À, glauca. D’après Crépin (B. s. b. B. XXXI, 89), la var, obtusis folia du type qui précède pourrait être réunie à cette formes ou, si l’on veut, le À. obtusifolia pourrait comprendre les R. tomentella (B. s. b. B. XXXIII, 2, 19). On réuniraitk donc encore une variation à folioles simplement dentéess petites, plus ou moins arrondies et pubescentes sur leg deux faces. | Il faut éviter de confondre avec le À, tomentella les var: Carioni, similata et Borreri du À. canina, ces dernières sont d’ailleurs plus rares en Belgique. La var. valesiaca du R. micrantha se rapproche également de cette espèce seconsi daire. On pourrait aussi prendre pour le À. fomentella certaines" variantes du dumetorum, lequel a aussi les folioles petites, arrondies et pubescentes. Ghez cette dernière variété les folioles ne sont pas régulièrement bidentées et n’offrent pas - 147 de glandes sur les nervures secondaires. Gette dernière note est cependant moins importante, vu que des variétés du À. tomentella Crép. sont également privées de glandes sur les nervures secondaires, A. Folioles à nervures secondaires glanduleuses. a) Pédicelle lisse. 1. Folioles petites (10-20X8-15 m/m), ovales-ellip- tiques, aiguës ou subobtuses, un peu pubescentes en-dessus, velues en dessous sur toute la surface ; pédi- celle égalant ou plus court que les bractéesou les stipules dilatées; fruit ord. petit, globuleux ou briévement ovoïde. b. microphylla. 2. Foiioles assez grandes (15-30X12-15 m/m), ovales, suborbiculaires, brusquement et brièvement ai- - guës, glabrescentes en-dessus, velues seulement sur lesnervures, à la face inférieur; pédicelle ord. court ou allongé; fruit assez gros, ovoide arron- di, turbiné ou obové. (1) c. laevis. b) Pédicelle hispide-glanduieux, ord. court. Folioles médio- cres, ovales-elliptiques, brusquement aiguës ou subob- tuses, pubescentes sur les nervures à la face inférieure ; fruit assez gros, ovoide ou ovoide subglobuleux. d. glandulosa. B. Folioles non glanduleuses sur les nervures secondaires ; pédicelle ord. court. a) Pédicelle muni d’acicules glanduleux. f. decipiens. (Voir aussi dans les Collinae : var. similata et Borreri.) b) Pédicelle lisse ou seulement velu. 1. Folioles petites (10-20X8-15 m/m), ovales-ellip- tiques ou ovales suborbiculaires aiguës ou sub- (1) Voir aussi var. 9 du R. micrantha (valesiaca) à rameaux fio- raux inermes à folioles largement ovales et à fruits petits, étranglés au sommet. 148 obtuses, un peu pubescentes en-dessus, velues en- dessous sur toute la surface ; fruit petit, arrondi. s. eglandulosa. ?. Folioles assez grandes (20-30X15-20 m/m), ovales- elliptiques, longuement atténuées et aiguës au sommet, pubescentes en-dessus seulement avant l’en- lier développement, puis ylabres, velues en-dessous sur les nervures ; fruil gros (17-20 m/m de diam.), ovoide-arrondi ou 9bové. Arbrisseau plus robuste. h. glabrata. Outre les 6 variétés qui viennent d’être analysées, il y en a 2 autres oFservées en Belgique, mais qui n’ont pas été décrites ou pas assez sullisamment pour être intercalées dans les dichotomies qui précèdent. Ce sont les var. a. cor ymbosa et e. polderiana, * WVervures seconduires glanduleuses. a. Ccorymbosa Dmt. B. s. b. B. VI, 54. — Correspond probablement à Z.uwumbellata Lib. : «fleurs très nombreuses en corymbe ombelliforme; pédoncules extérieurs poilus» (Dmt.). « Le À uwmbellata Lib. étant de 1818 et le À. tomentella Lém. de 1818, on pourraît d’après le principe de priorité réduire le nom de Léman au rang de synonyme, mais nous ne croyons pas bien utile d’exhumer un nom oublié qui vien- drait augmenter les embarras déjà si nombreux de la syno- nymie » (Crépin in B. s.b. B. XXXV, 140). Semble corres- pondre à toutes les variations multiflores du À. tomentella. b. microphylla Crép. ; Dmt. B. s. b. B VI, 54; Crép. B. s. b. B. V, 26, n° 1. — C’est la variété la plus répandue de cette sous-espèce ; elle n’est pas toujours pure, elle offre naturellement des transitions. La var. eglandulosa ne semble être au fond qu’une variation du microphylla à folioles privées de glandes sur les nervures secondaires. c. laevis Crép.;, Dmt. B.s.b. B. VI, 54; Grép. B. s. b. B. V, 26, n° 2. — Rochefort (Crép.). 149 d. glandulosa Crép.; Dmt. B. s.b. B. VI, 50 ; Crép. B. s. b. B. V, 26,n°3 — Rochefort (Crép.). e. polderiana Crép. ; B. s. b. B. VIII, 241, mais sans diagnose, A été renseigné dans les Polders par Crépin,sans indication de localité ; récolté ensuite à Hallembaye (Marchal). ”* Nervures secondaires non glanduleuses. (Variétés de transition). f. decipiens Dmt. B.s. b. B. VI, 55. — Rochefort (Crép.). — Par ses pédicelles hispides-glanduleux et l'ab- sence de glandes aux nervures secondaires, elle se rapproche des Collinue. 5. eglandulosa Crép. ; Dmt. B. s. b. B. VI, 55 ; Crép. B. s. b. B. V, 26, no 4. — Variation églanduleuse de la var. microphylla. — Rochefort (Crép.). h, glabrata Crép.; Dmt. B. s. b. B. VI, 55; Crép. B. s. b. B. V. 27. — Rochefort (Crép.). Gette variété est en quelque sorte une liaison directe au À. canina. C’est d’après Crépin (B. s.b B. V, 271 une forme qui vient se ranger à côté du À. tomentella. — J1 n’y a plus de glandes à Ia face inférieure des folioles, celles-ci sont plus grandes, longuement atténuées et aiguës au sommet, devenant glabres au-dessus après l’entier développement. Se rapproche ou se confond avec la var. Carioni du R. canina. OBSERVATION. — Par les caractères suivants : dentelure des folioles, pubescence ou glandes sur les nervures secon- daires, les variétés suivantes se rapprochent du À.{omentella Crép.: P 10 Carioni (Dés.) [pubescentes], G 5. similata (Pug ) et C Borreri 4 (Woods) [uollinae] et g. valesiaca (Lagg.) de 150 R.micrantha Sm.Ces diverses variétés ont les styles glabres - ou glabrescents. 2 b. * Rosa glauca Vill. R.communis Rouy subsp. glauca Rouy ; À. Reuteri God. Crép. B.s.b.B. VII, 251-257. Arbrisseau plus ou moins élevé, à rameaux glaucescents mais souvent teintés de rouge ou même de rouge-violacé. Aïiguillons nombreux, bien crochus, longuement dilatés à la base, ceux des rameaux florifères plus grêles. Stipules des rameaux florifères ainsi que les bractées très dilatées, ordi- nairement ciliées-glanduleuses, cachant les pédicelles et embrassant la base du fruit. Folioles glabres ou pubescentes, glaucescentes surtout à la face inférieure, à nervure médiane assez souvent rougeâtre, ovales-elliptiques, plus rarement ovales-suborbiculaires, simplement dentées ou inégalement dentées ou doublement dentées-glanduleuses. Pédicelles courts, lisses parfois munis de quelques rares glandes pédicellées. Urcéoles largement ovoides ou subglobuleux. Corolle d’un rose plus ou moins vif. S{yles hérissés laineux. Fruit globuleux ou ovoide, ordinairement assez gros, parfois médiocre, souvent pulpeux avant le gel, couronné par les sé- pales étalés-dressés et même relevés jusqu’à complète maturation de l’urcéole. Cette sous-espèce est particulièrement caractérisée à l'état fructifère. — En cet état on la distinguera facilement du R. tomentosa à ses pédicelles courts lisses ou très peu hispi- des-glanduleux, et aussi à ses aiguillons bien crochus, à ses folioles glauques, et dans les variétés pubescentes à l’aspect beaucoup moins tomenteux. A l’état florifére, il se différencie des var. du À, canina 151 à la réunion des caractères suivants : pédicelles courts; feuillage glauque teinté parfois de rouge ainsi que les jeunes pousses ; bractées ou stipules entourant les urcéoles très dilatées. Cette sous-espèce relativement peu répandue en Belgique donne lieu à quelques variétés. + Folioles glabres (R. Reuteri God.) 4. dents simples. a. Crepiniana (Dés ); B.s. b. B. VII, 252; Dés. B. s. b. B. XV, 290. — Pétioles non glanduleux ; folioles ovales ; fruit ovoïde, rouge-sanguin. Grande Tinaimont à Han-sur-Lesse (Crép.), Lixhe (Mar- chal), Montagne-au-buis [Dourbes] (Dmt.), Ville-sur-Haine (Martinis). 2, Dents composées. b. subcristata (Bak.) ; B.s. b.B. VII, 252. — Pétioles pubérulents-clanduleux ; folioles ovales-aiguës ; pédicelles * glabres ; fruit globuleux, rouge. — Han-sur-Lesse (Crép.), Lixhe (Marchal). ce. malmundariensis (Lej. F1. de Spa 1,231) ; B. s. b. B. XXX V, 141. Stipules glanduleuses ; fleurs roses réunies ordinairement . au nombre de 3 ; pédicelles ordinairement glabres quelque- . fois revêtus de quelques glandes pédicellées ; urcéoles ovoï- des ; sépales très glanduleux. Cette variélé diffère-t-elle notablement de la précédente ? Peut-être un peu par la conformation du fruit | ? Malmedy [Prusse] (Libert, Lej.), Verviers (Lejeune), Han-sur-Lesse (Crép.), Trois-Ponts (?) (HD. et TD.). — Les rosiers renseignés sous le nom de À. malmundariensis à 152 Kinkempois [Angleur], Chènée, Brialmont [Tilff] semblent devoir se rapporter à la var. pseudo-malmundariensis Aigr. + + Folioles pubescentes à la face inférieure, du moins sur les nervures (R. coriifolia). d. coriifolia (Fr.); B.s. b B. VI, 59 ; Rouy VI. 825 et 833); Dur. Prodr. III, 457. — Foiioles grandes, largement ovales, simplement dentées ; pédicelles lisses ; urcéoles globuleux ; fruits plus ou moins sphériques. Env. de St Hubert (Grép.), env. de Bouillon (Dolisy) B. Rubiginosae Crép. 3. Rosa rubiginosa L. R. viscaria Rouy subsp, rubiginosa Rouy VI, 369-378. Buisson ordinairement touffu-compact vers le haut, de 1-22 de hauteur ou sous-arbrisseau. Pousse de l’année géné- ralement droite et raide. Aiquillons des wnciennes tiges nom- breux, inégaux, les uns robustes, lrès crochus, élargis, forte- ment comprimés à la base, formant sur la tige des empreintes elliptiques-allongées, les autres grêles, plus courts, presque droits, subcylindriques, parfois rien que des aiguillons cro- chus inézaux, parfois aussi les aiguillons crochus font défaut et il ne subsiste que des aiguillons subcylindri- ques presque droits, assez allongés à empreinte ellip- tique ou ovale. Feuilles à 5-7-9 folioles couvertes, du moins, à la face inférieure, de glandes rougeûtres odorantes, souvent aussi pubescentes sur la même face, du moins aux nervures, largement elliptiques, ovales-arrondies ou subor- biculaires, non atténuées à la base, doublement dentées- glanduleuses, à dents triangulaires, ies dents supérieures non conniventes. Stipules supérieures des feuilles florales dilatées, à oreillettes non falciformes, dressées ou peu éta- 153 lées. Pédoncules ordinairement hispide3-glanduleux, excep- tionnellement lisses. “leurs odorantes, médiocres générale- ment d’un rose vif, rarement rosées ou blanches. Urcéoles hispides à divers degrés. plus rarement lisses, ovoïdes ou subglobuleux. Sépales appendiculés, glanduleux sur le dos, dépassant longuement la corvlle dans le bouton, redressés après l’anthèse, persistants ordinairement jusqu'à la colora- tion de l’urcéole. Stigmates en capitule, hérissés ou très velus, très rarement glabrescents (dimorphacantha). Fruits ovoïdes, subglobuleux, rarement oblongs, généralement d’un beau rouge à la maturité. Coteaux arides, lieux incultes, haies, bois. — G., AC. Calc., Jur. ; R. Ard. Arg.-sabl., Camp., Pold., Marit. Les buissons de #. rubiginosa se reconnaissent familière- ment à l’odorat. Dans les localités où ce Rosier est un peu répandu, les habitants le distinguent non seulement à l'odeur qu'il dégage mais même au port touffu de la partie supé- rieure du buisson. Dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, les envi- rons de Rochefort, etc., c’est la « Ronche bénite ». Près d’Esneux un cultivateur me l’a désigné : « Le Rosier qui sent si fort ». En juin il est remarquable aussi par ses fleurs d’un rose très prononcé Ce sont les caractères les plus vul- gaires et qui servent ordinairement. Les glandes nombreuses des folioles se remarquent facilement à la loupe. Les autres caractères indiqués à l’analyse : dimension, torme et dente= lure des folioles, aspect et revêtement des fruits jeunes ; persistance fréquente des sépales jusqu’à la coloration des urcéoles, etc. sont d'une constatation peu compliquée. Aussi c’est une espèce bien connue. — Sous le rapport des aiguil- lons il se présente, dans nos limites, les trois cas indiqués dans la description qui précède. Au fond, les deux derniers 154 sont des exceptions qui se relient au type hétéracanthe par des transitions. À. Aiguillons crochus larges, comprimés, atténués du sommet à la base, épaissis dans la moitié inférieure, produisant sur l’écorce des empreintes elliptiques allongées. a) Styies pubescents ou hérissés. 1. Feuilles moyennes à folioles pubescentes à la face inférieure. Sépales fortement appendiculés, dres- sés après l’anthèse et couronnant le fruit après sa coloration; fruit ovoïde, lisse, parfois un peu hispide ; arbrisseau robuste, élevé. b. comosa. b) Styles glabrescents ; sépales caducs ne persistant pas après la coloration de l’urcéole ; fruit relativement petit, ovoide-arrondi, hérissé de soies spinuliformes et glandu- leuses; aiguillons crochus nombreux, les droits grêles, sétacés, très nombreux. d. dimorphacantha ete, spino-urceolata. B. Aiguillons des tiges assez étroits, peu comprimés, contractés vers la base peu épaissie (1); empreintes elliptiques ou ovales. a) Folioles petites. 1. Aiguiilons tous assez minces, plus ou moins allon- gés, presque droits; folioles suborbiculaires, pu- bescentes ; fleurs ord. solitaires, petites; fruit ovoide arrondi, glabre, arbrisseau de petits taille, buissonnant. f. rotundifolia. 2. Aiguillons crochus, méiangés à d’autres acicu- laires ; folioles elliptiques obtuses; fleurs solitaires ; urcéoles glabres, sg. microphylla. b) Folioles médiocres, pubescentes à la face inférieure et souvent aussi quelque peu sur la face supérieure. (1) Voir aussi var. apricorum au littera B et qui donne lieu à des lusus à aiguillons forts, comprimés latéralement. 155 1. Sépales étalés ou réfléchis après l’anthèse, assez promptement caducs. *Styles hérissés; fruit assez gros, arrondi, presque lisse ; folioles largement ovales. a. apricorum, **Siyles densément pubescents, velus; urcéoles ovoïdes ; fruit ovoide-arrondi ; fleurs en cymes ombelliformes (4-10); folioles variabies: sub- orbiculaires ou un peu aïlongées et aiguës. h. umbellata. 2. Sépales redressés, persistants jusqu’à la matura- tion du fruit, lequel 2st brièvement ovoide ou subarrondi. * Fruit lisse ou légèrement hispide à la base; fo- lioles peu ou pas glanduleuses à la face supé- rieure. *pseudo-comosa, ** Fruit entièrement hispide; folioles gianduleuses à la face supérieure. c. echinocarpa. a, apricorum (Rip.) ; rép. B. s. b. B. VIII, 293, XXI, 138 ; Rouy VI, 372 et 374. — Est considérée comme le type de l’espèce par plusieurs auteurs qui ne tiennent compte que de la forme du fruit. Pour Crépin (B.s. b. B. XXI, 138), cette variété ne serait guère autre chose qu’une variation du comosa à fruits arrondis, il correspondrait ainsi à la var. archetypa Dmt. (B.s. b. B. VI, 51). Dans l’analyse qui précède on ne lui a pas donné une aussi large extension, ainsi que cela résulte de la diagnose relative à cette variété. — On rencontre assez fréquemment en Belgique (calcaire de Givet principalement) des lusus se rattachant à cette variété et présentant généralement des tiges assez robustes, hétéracanthes, fortement aiguillonnées. | Obs. — J'ai remarqué dans les environs de Rochefort, en Septembre dernier, que cette variété présentait des folioles 156 d'un vert-jaunâtre supérieurement el un peu carénées sui- vant la nervure médiane comme chez le R. lutetiana, tandis qu’elles étaient bien vertes et planes chez la var. comosa, à la même époque. b. comosa (Rip.); Crép. B.s. b. B. VIII, 293, XXI, 137; Rouy. VI, 373 et 376 ; Dur. Prodr. HI, 458.— C’est avec la précédente les var. du À. rubiginosa les plus répandues en Belgique. Elle offre des transitions à la variété qui précède, mais lorsque les fruits sont peu ovoïdes on la distingue sou- vent par la persistance bien plus prolongée des sépales mar- cescents. — La dispersion de cette variété en Belgique est à peu pres celle indiquée pour l’espèce. (Voir aussi var. pseudo-comosa Rouy à l'analyse qui précède). c. echinocarpa (Rip.) ; Crép.B s. b. B. VIII, 293, XXI, 140 ; Rouy VI, 372, et 374; Dur. Prodr. III, 458. — Pour que cette Variété soit bien caractérisée, il ne suffit pas que les fruits soient tous ou en partie hispides, cas assez fréquent chez le À. rubiginosa, il faut en même temps et surtout que les folioles soient glanduleuses à la face supérieure. La var. muricata de Dumortier (B.s8. b. B. VI, 52) ne paraît guère devoir différer de cette variété. Sa var. echino- carpa, |. c , semble, elle, s’en écarter quelque peu. A R. GALC. ; ARD. : Francorchamps (M. Michel). Rosier de Modave. — Je rattache ici provisoirement une variation très curieuse se caractérisant par ses fruits ellipsoïdes, sensiblement atténués au sommet, hispides et couronnés par des sépales étalés-redressés ; folioles grandes (plus de 30 "/"), presque glabres. — CaLc. : Bois, bord du chemin de Pailhe à Petit-Modave ! d. dimorphacantha (Martinis in B. s.b. B. VII,248-250 ; Dur. Prodr. IIT, 458). — A cause de la glabréité des styles 157 et la caducité relativement précoce des sépales, Martinis semble avoir pris cette forme pour une Micranthae, d’où le nom donné qui perd sa signification lorsqu'il s’agit du À. ru- biginosa qui est habituellement hétéracanthe. CALC. : Han-sur-Lesse (Crép.). Richelle (Marchal). e. Spino-urceolata Crép. in B. s. b. B. XXI, 145. « Forme microphylle à styles glabres. urcécles petits densé ment hispides glanduleux ; ramuscules florifères sétigères ; tiges densément aiguillonnées, à aiguillons souvent robustes et crochus, entremêlés d'aiguillons sétacés et de soies. — Par son facies et ses styles glabrescents se rapproche de la var. dimorphacantha ». Obs. — « À côté d’elle croissait une variation très voisine mais à styles fortement hérissés ». — Rochefort (Crép.). f. rotundifolia Rau ; Rouy VI, 870 et 373 ; Dur. Prodr. JIT, 459. — Ce n’est peut-étre au fond qu’un état rabougri de variétés vulgaires. II semble en être ainsi des buissons de cette variété que l’on rencontre sur les collines ou les rochers calcaires. Toutefois la particularité des aiguillons attire l'attention, d’autant plus que les buissons sont bas tout en étant florifères. CALC. : Bords de l'Ourthe (Lej. et Courtois), Lixhe, Goé (HD.). Ville-sur-Haïine, Ciply (Martinis), Flémalle-Haute ! g. microphylla. — Cette var. indiquée par Lejeune (Comp. II, 145), diffère de la var. rotundifolia, par ses feuilles un peu moins arrondies et ses aiguillons plus ou moins crochus. C’est en général des états rabougris d’autres variétés que l'on désigne sous ce nom. — Peut-être y a-t-il en Belgique de véritables variétés microphylles du R. rubiginosa, à aiguillons erochus, mais elles sont encore à découvrir. h. umbellata (Leers) Lindi. ; Lej. et Court., Comp. II, 158 145 ; Dur. Prodr. III, 459. — Buissons ord. élevés ; fleurs en ombelles ou mieux en cymes trifides. Dumortier indique pour cette variété (B. s. b. B. VI, 51) des feuilles cuspidées et des pédicelles slabres, ce qui ne correspond nullement avec la description de Lejeune (Rév. F1. Spa, 96 et Comp. IT, 1445) Env. de Malmedy [Prusse] (Libert, Lejeune); Cazc: Hallembaye, Montagne-St-Pierre (Marchal) ; Han- sur-Lesse (Crép.). 4. Rosa micrantha Sn. R. viscaria Rouy subsp. micrantha Rouy VI, 361-369. | Arbrisseau lâche, de taille moyenne ou petite, parfois assez élevé, à pousses radicales de l’année fletueuses et re- courbées au sommet. Aiguillons crochus égaux ou inésaux mais de même forme, plus ou moins espacés, non entremélés d'aigquillons gréles, sauf parfois sous l'inflorescence. Folioles elliptiques ovales et obtuses, à dentelure large et peu pro- fonde, à glandes de la face inférieure ordinairement moins odorantes que celles de i’espèce précédente. Pédicelles hispi- des-glanduleux, très rarement lisses. Sépales réfléchis après l’anthèse et caducs avant la coloration des urcéoles, les exté- rieurs glanduleux sur le dos. Appendices plus courts et ordinairement plus larges que chez le R, rubiginosa. Corolle petite, rose plus ou moins pâle, rarement blanche Styles glabres ou glabrescents. Fruit ordinairement petit, rouge à la matu=. rité, dépourvu de sépales mircescents, à chair acidule après les“ premières gelées et ayant le goût du fruit du R. canina (1). Coteaux arides, lieux incultes, bois. — AC. Calc.; R. Ard. ; (Crépin); Jur : Env. de Torgny (Dolisy). Gette espèce bien que conservanides affinités apparentes au (1) La pulpe du fruit du R.rubiginosa est désagréable au goût. 159 R. rubiginosa a des caractères tout à fait propres et assez faciles à constater. Toutefois, elle est assez souvent négligée des amateurs de phanérogamie. — Certaines varia- tions du À. tomentelia pourraient cependant donner parfois de l'incertitude, surtout si l’on n’a que des descriptions pour se guider. Sait-on toujours distinguer les variations peu glanduleuses du À. micrantha des variations fortement glan- duleuses du À. tomentella ? La glabréité des styles ne peut pas toujours faire trancher la question, le À. tfomentella peut offrir des styles presque glabrescents et le À. micrantha offre lui même des cas d’exception sous ce rapport. Mais la majorité des buissons de cette espèce que l’on rencontre sur nos collines et nos rochers calcaires sont assez abondam- ment couverts de glandes à la face inférieure des folioles et il est généralement aisé de distinguer les À. micrantha et tomentella, Cependant, Déséglise a réuni dans ses Tomentel- lae des variations du À. canina et du R. micrantha. Pour la var. semiglandulosa, Crépin et M. Rouy ne sont pas non plus entièrement d'accord, A. Folioles pubescentes au moins sur la nervure méûiane; pé- tioles manifestement pubescents. a) Folioles pubescentes sur les nervures secondaires. 1. Rameaux floraux aiguiilonnés ; folioles assez grandes, ovales ou un peu elliptiques. # Fruit ovoide ; bractées velues en dehors, glandu- leuses au bord; sépales bordés de glandes peu nombreuses; pédicelles peu hispides glanduleux. a. permixta. “fruit subglobuleux ; bractées pubescentes el glauduleuses en dehors ; sépales + abondamment glanduleux sur le dos; pédicelles abondam. his- pides-glanduleux. b. septicola, 160 2. Rameaux floraux, tous ou la plupart inermes. *Folioles médiocres ou petites, ovales-arrondies, d’un vert-jaunâtre, pubescentes, très glandu- leuses en dessous; fleurs ord. solitaires, rose pâle; urcéoles ovoïdes, entièrement hispides-glanduleux. d. nemorosa. k#*Folioles largement ovales-ohtuses, d’un vert sombre en-dessus, à glandes rares (seulement sur les nervures); fleurs en coryrmbes, d’un beau rose; urcéoles ovoiïdes, glabres; fruits petits, ovcides, étranglés au sommet. g. valesiaca. b) Folioles ovales subelliptiques, plutôt médiocres (10-30X 15-25 m/m), velues seulement sur ia nervure médiane; fleurs ord. réunies par trois; fruits ellipsoïdes ou oblongs- allongés,plus ou moins hispides.Rameaux grêlesinermes ou peu aiguillonnés, mais aiguillons robustes et comprimés. c. Pommaretii. B. Folioles glabres; pétioles glabrescents ou peu velus. a) Folioles petites ovales-elliptiques, glanduleuses sur le parenchyme; bractées glabres, glandulezses sur les bords; pédicelles assez courts, gianduleux ainsi que les fruits ovoides subarrondis ; fleurs médiocres. f. Lemani. b) Folioles glanduieuses seulement sur les nervures, ord. plus grandes ; fleur d’un beau rose. g. (Voir semiglandulosa Sc 3 du R. canina). * Folioles glanduleuses sur le parenchyme. a. permixka (Dés.); Dur. Prodr. III, 459 ; Rouy VI, 3865 et 3067. Variété vulgaire de l’espèce, aussi c’est elle qu’on rencon- trele plus communément en Belgique. Elle offre assez facile- ment des transitions au septicola. Cac. : Renseignée seulement à Rochefort (Crép.), Lixhe 161 (Marchal), Méry et Brialmont [TilÆ] (HD.), Masnuy (Marti- nis). b. septicola Gren.; Dur. Prodr. III, 460 ; Rouy VI, 365 et 368. GaLc. : Grune, Yvoir (Grép.), Lixhe, Comblaia-la-Tour, Méry et Brialmont [Tilff] (Marchal). _ c. Pommaretii (Pug.); Dur. Prodr. III, 460; Rouy ME, 363 et 367. — Cac. : Esneux (HD.). d, nemorosa (Lib. in Lej. F1. Spa Il, 311) ; Dur. Prodr. III, 460 ; Rouy VI, 365 et 368, — Bois près Mal- medy [Prusse] (Libert). Os, La diagnose de la var. n2emorosa Rouy diffère un peu de celle donnée dans l'analyse qui précède : « folioles gran- des ; fleurs souvent en corymbes ». Rosier de Torgny. — Je n’ai pu encore repérer exacte- ment, à une variété connue, la forme que je décris ci-dessous sur des matériaux seulement fructifères, mais qui semble se rapprocher de la var. 7emorosa Rouy. Tige robuste à aiguillons assez forts, crochus ; ramuscules fructifères assez aliongés (10-15 cent.), inermes, ordinaire: ment multiflores (3-7). Folioles largement ovales-eliiptiques ou obovales-elliptiques, de 25-30 m/m de longueur sur les 2/3 de largeur, un peu luisantes en-dessus, un peu pubes- centes en dessous, relativement peu glanduleuses. Pédicelles assez allongés, 15-20 m/m, glanduleux. Fruits petits, sub- ovoide, ayant toutefois la plus grande largeur vers le milieu, presque lisses à la fin de Juillet. Jur. : Haies à Torgny, en lieu dit grand pré (Dolisy). e. resinosa (Lej. [non Wallr.]) Rev. F1. Spa, 96. — La diagnose donnée par Lejeune ne permet pas de reconnaître 11 162 cette variété : Aiouillons allongés ; urcéoles ovoides et pédoncules munis de soies (probablement glandulifères), CAaLc.: Wegnez (Lej.), Couvin (Dinot). f. Lemani (Bor.) ; Dur. Prodr. III, 460 ; Rouy VI, 362 et 366. CaLc. : Brialmont [Tilff] (HD.), près de la grotte de Méry, Esneux, Lixhe | *# Folioles glanduleuses seulement sur les nervures. g. valesiaca (Lago.): Dur. Prodr. III, 460, — S’écarte du type pour se rapprocher ou se fusionner au *“ À. {omes- tella. D'ailleurs Crépin manifeste des doutes sur le classe- ment de cette forme dans les Wicranthae (Voir B. 8. b. B. XXI, 169). h. La var. semi-glandulosa (Dés.), [Dur. Prodr. 1IT, 460] semble, d'après sa description, devoir se rapporter au type R.canina section Scab: atae (Voir Rouy VI, 294 et 311). ARD. : Trois-Ponts (HD. et TD.). Rosa elliptica Tausch R. viscaria subsp. elliptica Rouy VI. 356-361; R. graveolens Gren. et Godr. ; R. sepium var. elliptica Borkh, Cetle espèce n'a pas encore été observée en Belgique. Cependant comme elle a été constatée dans les départe- ments de la Meuse et des Ardennes, entre autres par Callay, il n'est pas impossible de la rencontrer dans la région jurassique. Les buissons de cette espèce sont ordinairement un peu plus touffus que ceux des À. micrantha et sepium. Les folioles elliptiques et glanduleuses sont également atténuées-cunéi- formes à la base et aiguës au sommet comme celles du. 165 R. agrestis, mais elles diffèrent de celles-ci par des dents plus larges et à sinus moins profonds. C’est surtout par ses fruits à sépales étalés-dressés ou même redressés, persistant au moins jusqu’à la coloration de l'urcéole qu’elle diffère principalement de l’espèce suivante. Les styles sont d’ailleurs velus ou hérissés, tandis qu’ils sont glabres ou gla- brescents chez le À. agrestis. 2. Rosa agrestis Savi. R. agrestis Savi; Dur. Prodr,. LIT, 460 ; À. sepium Thuiïl.; Crép. Man. 5° 6d., 118 ; R. viscaria subsp. agrestis Rouy VI, 347-352. Arbrisseau lâche, assez élevé. Pousse radicale de l’année flexueuse-arquée. Tiges à aiguillons tous crochus, assez écartés. Folioles oblongues, atténuées à la base, aiguës ou même cuspidées au sommet, à dentelure étroite et profonde, à glandes nombreuses entre les nervures secondaires, Pédi- celles lisses, ordinairement allongés. Sépales non glandu- leux sur le dos, les extérieurs à appendices étroits et allon- gés, réfléchis après l’anthèse et caducs avant la coloration du fruit. Corolle blanche ou rosée. Styles glabres ou gla- brescents. Urcéoles et fruits ellipsoïdes, ovoïdes-allongés, ovoides ou subglobuleux. Ce Rosier est rare en Belgique. Il est peu connu de la majorité des phanérogamistes belges qui, bien souvent ne l’ont représenté en herbier que par suite d'échanges. Proba- blement est-il un peu moins rare que ne l’indiquent les loca- lités actuellement connues. CaALC. : Entre Han-sur-Lesse et Wavreille (Crép.), Lixhe (HD.), Verviers (Lej.). Peut-être aussi à Couvin (Dinot); Camp. : Webbecom (Ghysebrecht), Westerloo, Hersselt, Veerle (Van Haesendonck, Devos). 164 G. Tomentosae Crép. 6. Rosa tementosa Sm. Arbrisseau élevé et lache. Aiguillons des anciennes tiges disséminés, un peu inégaux, cylindriques-subulés, compri- més à la base, la plupart robustes, ceux des jeunes tiges et des rameaux stériles souvent à base plus large, générale: ment un peu plus arqués, parfois même crochus, ceux des rameaux floraux arqués ou presque droits. Folioles plus ou moins fomenteuses cendrées ou un peu blanchätres sur les deux faces, assez souvent un peu glanduleuses surtout en dessous, à 9-7 folioles ovales ou oblongues, ordinairement doublement dentées-slanduleuses, plus rarement simplement dentées (var. cinerascens). à dents aiguës (les dents supé- rieures non conniventes). Stipules supérieures des rameaux floraux peu dilatées, à oreillettes triangulaires assez courtes, un peu divergentes. Pédicelles ordinairement allongés et hérissés de soies raides glanduleuses, rarement lisses (var. farinosa). Fleurs roses ou d’un rose pâle, rarement d’un rose vif, en corymbes peu fournis ou même solitaires. Ur- céoles hispides rarement lisses. Sépales appendiculés, du moins les extérieurs, réfléchis après l’anthèse, étalés ou re- dressés et couronnant l'urcéole assez longtemps, mais non jusqu’à complète maturité, parfois assez rapidement caducs. Fruits ovoides ou subglobuleux. Bois, haies, bords des chemins, etc. — AC. Jur., Ard., Calc. ; AR. Arg.-Sabl. ; R. Camp., Pold., Marit. (Crép.). Le R.{lomentosa se r'connaît assez facilement à ses folioles tomenteuses sur les 2 faces et d’un aspect sris-cendré ou un peu blanchâtre ; sur les rameaux stériles elles sont géné- ralement plus amples que celles du À. canina. Ge Rosier ne se contente pas aussi facilement que les À, canina, rubiginosa 165 et micrantha des lieux arides de nos collines calcaires ou schisto-calcaires, il préfère les lisières des bois, les haies et le bord des chemins dans les lieux un peu abandonnés ; on le rencontre aussi dans les collines à sol argilo-calcaire. A la fin d’Août et en Septembre, il se distingue aisément à ses fruits surmontés des sépales subpersistants et étalés et sou- tenus par des pédicelles allongés et généralement hispides. — En hiver même, on peut reconnaître les formes habi- tuelles de cette espèce, à l’aspect lâche du buisson et aux aiguillons de la partie moyenne des tiges et des branches principales ordinairement droits sur les 2/3 de leur longueur et courbés au sommet ou simplement réclinés et à pointe droite. A. Folioles simplement dentées ou irréguliérement dentées (les inférieures doublement dentées et les supérieures à dents presque simples) ; pédicelles, urcéoles et sépales hispides-glan- duleux. a) Sépales assez longtemps persistants. 1. Foliales simplement dentées. Fruits globuleux, parfois ovoides, munis de soies ou lisses. a, cinerascens. 2. Folioles irrégulièrtdentéss ; fruits brièvement ovoides, arrondis à la base, conträctés au sommet. b. intromissa. b) Sépales assez promptement cadues ; fleurs blanches ou rose pâle; folioles irrégulièrement dentées, à dents les unes simples, les autres muuies de 1-2 denticules glandu- leux. 1. Folioles la plupart grandes ; fruits assez gros, + ovoides, bi, dumosa. 2. Folioles aiguës, médiocres ou assez petites; fruits petits subglobuleux. b?. Sagoti. B. Folioles doublement dentées-glanduleuses, 166 a) Folioles à nervures secondaires glanduleuses ou même parenchyme glanduleux. 1. Pédicelles hispides-glznduleux. “Fruits subglobuieux; sépales caducs avant la colo- ration; folioles ovales-iancéolées, bien arrondies à la bass, c. Seringeana,. *#Fruits globuleux, hispides-glanduleux ; glandes brunâtres nombreuses sur le parenchyme. [Fruits ovoïdes v. normalis]d. intermedia. 2. Pédicelles lisses, glabres supérieureiment, velus où quelque peu hispides à ia base; urcéoles et fruits ovoiïdes, lisses. h. farinosa. b) Folioles à nervures secondaires non glanduleuses. 1. Urcéoles ovoïdes ou elliptiques lors de l’anthèse. #Fruits devenant globuleux ou sub4rrondis. o Urcéoles elliptiques à la floraison, subgiobu- leux à la coloration du fruit ; fleurs blanchà- tres; folioles peu pubescentes en-dessus, vvales-elliptiques. e. dimorpha. 00 Urcéoles ovoiïdes à la floraison, subglohuleux ensuite ; sépales persistants au moins jusqu’à la coloration ; fleurs roses ; pédicelles, sépales et fruits hispides-glanduleux. k. Andreovii. ““Urcéoles et fruits ovoides-allongés, sépales ca- ducs ; fleurs rose clair; folioles ovales-elliptiques très tomenteuses planchätres sur les 2 faces. f. Smithiana. 2. Urcéoles globuleux et fruits subglobuleux. *Fleurs roses; sépales réfléchis, caducs ; foiioles ovales-aiguës ou subaiguës; pédicelles hispides. g. subglobosa, *#Pédicelles assez souvent velus ; ramuscules flori- fères assez souvent velus; dents foliaires moins glanduleuses que celles du subglobasa. i. Billotiana, 167 + Folioles à dents simples. a, cinerascens (Dmt. in B. s. b. B. VI, 48), Rouy VI, 379 et 383 ; Dur. Prodr. III, 462. CaLc. : Env. de Givet : Landrichamps, Flohimont, Chooz [Dép. des Ardennes] (Dumortier), Felenne, Anseremme (Devos), Dinant (Dmt.), Eprave, Rochefort (Crép.), La Sarthe [Huy] !, Lixhe (Marchal), environs de Tilf (HD. et TD.), entre Beaumont et Renlies, Casteau (Martinis) ; _ Arp, : Laroche, Grune, entre Hamaide, Redu et Neupout (Crép.). ++ Folioles irrégulièrement dentées ou à dents simples au sommet des rameaux et à dents doubles aux feuilles inférieures. b. intromissa (Crép. in B. s. b. B VIII, 298); Rouy VI, 380 et 384 ; Dur. Prodr. III, 463. Cazc.: Rochefort (Crép.), Haute-Fraipont (Michel et Re- macle), ARD.: Jalhay (Fonsny et Collard), Francorchamps ! s.v. latifolia Aigret(1), — Lusus à feuilles très amples et à inflorescence très multiflore : La Neuville en-Condroz |! b1. dumosa (Pug.) ; Dés. B. s. b. B. XV, 550 et 557 ; Rouy VI, 380 et 384. Cazc, : Rochefort (Crép.), La Sarthe [Huy], Barvaux, vers le dolmen de Wéris, Ry d'Oneux, près de la route d’Esneux à Poulseur ! b 2. Sagoti Rouy VI, 380 et 384. CALC. : Hamerenne-lez-Rochefort (A. Maréchal). +++ Folioles à dents composées-glanduleuses. c. Seringeana (Godr.); Rouy VI, 382 et 385; Dur Prodr. TITI, 462. — R. cuspidatoides Crép. (1) Corresponud peut-être à la var. macrophylla (Dés.) indiquée plus loin. 168 CaLc.: AC dans la partie montagneuse de cette zone, aussi à Obourg, Masnuy, Casteau (Martinis); Jur. : Torgny (Dolisy);, ARD : entre Spaet Malmedy (Lei.), etc.; ArG.- SABL. : Soignies (Martinis). d. intermedia (Crép. in B. s. b. B. VII, 246.248); Dur. Prodr. III, 462. CALC.: Lixhe (Marchal). e. dimorpha (Bess.) Dmt. in B.s. b.B. VI, 49. Dur. Prodr. 111, 462. — M. Rouy (F1. de Fr. VI, 384) la réunit à la var. subglobosa. CALC. : Waulsort (Crép.), Avistère [Tilff] (HD., ED.), Obourg, Masnuy, Casteau (Martinis). f. Smithiana Seringe in D.C. ; Rouy VI 381 et 385; Dur. Prodr. III, 462. Plusieurs auteurs, entre autres Déséglise, considèrent ce Rosa comme le type du À. tomentosa. Came. : Hersselt (Van Haesendonck). *piiosa Wirtg.; Dmt. B.s, b. B. VI, 49 : « Pétioles poilus: sépales longuement cuspidés. aiguillonnés, glanduleux ainsi que les pédoncules et les urcéoles ». Cette variété insufli- samment caractérisée par la diagnose qui précède a été observée à Kessel-Loo [Arg.-sabl.] par M. Baguet. g. subglobosa (Sm.);, Rouy VI, 380 et384,; Dur. Prodr. III, 468. — Diffère de la var. Seringeana par ses folioles à nervures ou parenchyme non munis de glandes ; sauf cette distinction, ces deux variétés sont rapprochées ; ce sont aussi les deux plus répandues en Belgique. Cazc. : Han-sur-Lesse (Crép.), Pont-à-Lesse (Guilmot), Brumagne (Devos), Namur (Bellk.), Lixhe (Marchal), Sy, Brialmont [Tilf], Martinrive (Hardy), Membach, Goé, Nan- y 169 tistay, Baelen (A. Donckier), Obourg (Martinis) ; CaAMmpP.: Tongerloo (Van Haesendonck). bh. farinosa (Bechst.); Rouy VI, 382 et 385; Dur. Prodr. IIT, 463. — Cette variété se rapproche de la var. Smithiana, elle en diffère toutefois par ses folioles à nervures glanduleu- ses et par ses pédicelles non ou très peu hispides à la base. ARD. : Louette-St-Pierre (Gravet). i. Biliotiana (Crép. in B.s.b.B. XXI, 89), Dur. Prodr. III, 463. — Semble se rapprocher de la variété précédente par les pédicelles non hispides. Ne serait-elle pas au subglo- bosa, ou mieux au Seringeana, ce qu'est le farinosa par rapport à la var. Smithiana ? Cac. : Hallembaye(Marchal), Brialmont [Tilf]., Emboursg,. Memtachb, Iimkcuig HD.) Goffontaine (TD.). k. Andreovii Dmt.in B.s.b.B. VI, 49; Dur. Prodr. II. 463 ; (R. Andrzeiouskii Tratt. ; R. Andrzeiowscii Dés.) ; var. globulosa Rouy VI, 38C. CaLc. : Rochefort, env. de Han-sur-Lesse (Crép.). Je n’ai pu repérer exactement les deux variétés décrites ci-dessous, la première se rattache bien à la forme Andreovii, mais la seconde semble faire transition au /?. villosa. Rosier de Francorchamps, Juillet 1903. — Buisson peu élevé, relativement compact, à branches munies d’aiguillons presque droits ; ramuscules florifères wniflores, rapprochés, de 6 cent.,environ de longueur, munis de quelques aiguillons petits mais falqués. Feuilles à sfipules étroites, à 5, rarement à 7 folioles médiocres, elliptiques, la terminale ord. obovale- elliptique de 20-30 m/m de longueur, doublement dentées, pubescentes et verdâtres en-dessus, grisätres-tomenteuses à la face inférieure, à peu près églanduleuses sur les nervures. Pédicelles spinescents-glanduleux, de deux cent. environ de 170 longueur. Fruit globuleux, médiocre, peu aculéolé, couronnè par les sépales hispides-glanduleux, éfalés paraissant devoir se redresser. Couleur des pétales (?) Persistance des sépales à la maturité du fruit (?). Entre Francorchamps et Malmedy, non loin d'un paturage en dehors de la fange, vallée de la Warche à Malmedy. Rosier de Salmchäteru, Juillet 4884. — Mème port que le précédent mais en diffère par les caractères suivants dont Les correspondants sont en italique dans la description qui précède : ramuscules fructifères multiflores (2-5) ; stipules larges, folioles terminales ovales ou ovales-elliptiques ; pédicelles courts (1 cent.), dépassés par de larges bractées ; sépales étalés-redressés manifestement sur le fruit à la fin de Juillet et paraissant s'épaissir quelque peu à la base; appendices des sépales bien développés. Endroits pierreux dans le bois à Salmchäteau. La forme des aiguillons ne me permet pas de rapporter cet échantillon au À. »illosa var. pseudo-mollis (Coste) Rouy VI, 392, 395, qui s’en rapproche le pius d’après la diagnose donnée par l’auteur principal de la Flore de France. Malgré que ce buisson croissait dans le voisinage d’autres, apparte- nant manifestement au À. arduennensis, il diffère à vue de celui-ci et plus encore si l’on poursuit la comparaison des caractères botaniques de ces deux formes. Il ne sembie pas non plus devoir appartenir au * À. omissa Dés. ; les stipules, les bractées ainsi que les sépales fructifères sembleraient au contraire le rapprocher du R. villosa. N'est-ce pas cette forme que l’on a désignée parfois sous ce dernier nom? Et peut-être avait-on rai- son ! Ogs. Deux autres variétés du À. tomentosa ont été indi- 171 quées en Belgique, mais l'absence ou l'insuffisance de diagnoses ne permet pas de les rechercher avec chance de succès, * macrophylla (Dés.); Dur. Prodr. III, 461. — Polleur [Ard.] (HD., ED.). * glandulosa Wirtsg. ; Dmt. B. s. b. B. VI, 49. « Face inférieure des folioles munies de glandes sessiles », Crépin rapproche cette variation de sa var. intermedia. Cac. : Eprave (Crép.). D, Villosae Crép. Fr /. Rosa villesa I. R. villosa (L.) Crép. B.s. b. B. XXXI, 2, 77 (1); Dur. Prodr. III, 463. Tiges dressées ainsi que les pousses de l’année qui sont plus ou moins rigides. Aiguillons de la partie moyenne des tiges et des branches droits, très rarement nuls. Feuilles 5-7-9 foliolées, à folioles ordinairement pubescentes en-dessus et tomentenses en dessous, rarement glabrescentes, à dents ordi- nairement composées-glanduleuses, souvent glanduleuses en-dessous et aussi en-dessus. Stipules des feuilles supé- rieures fortement dilatées, à oreillettes falciformes à pointe dirigée vers le pétiole Pédicelles assez courts, hispides- glanduleux. Sépales redressés couronnant le fruit jusqu'à sa décomposition, les extérieurs appendiculés. Péfales d'un rose vif. Fruils sphériques ou subglobuleux revélus généralement d’acicules ou de glandes pédicellées, ordinairement gros et souvent penchés, parfois médiocres ou petits, coloré vers le 15 Août, pulpeux bien avant les gelées. (1) «On considére assez généralement le R. pomifera comme une espèce distincte du À mollis, mais ii n’existe réellement aucune distinction spécifique saisissable entre eux : ils doivent être réu- nis sous le nom de R. Villosa» (Crépin). 172 La forme la plus connue en Belgique est le À. pomifera parce qu'elle se trouve subspontanée en bien des endroits. Les feuilles du À. villosa sont ordinairement moins blanchâtre-cendré que celles du À. {omenlosa ; elles sont plutôt villeuses que tomenteuses. Les stipules sont plus dilatées que chez la précédente espèce ; les oreillettes sont falciformes, tandis qu’elles sont plus courtes et triangulaires chez le À. {omentosa. Les aiguillons offrent aussi un bon caractère, ils sont parfaitement droits, surtout dans la partie moyenne des tiges et des branches, tandis qu’ils sont géné- ralement recourbés à la pointe ou parfois réclinés chez le R. tomeniosa. Les sépales fructifères donnent la meilleure note, ils sont comme accrescents et se maintiennent fran- chement dressés-connivents, non jusqu’à la coloration du fruit ou sa maturité, mais jusqu’à sa décomposition. Les pétales sont d’un rouge vifordinairement, tandis qu'ils sont d’un rose ordinaire ou même rose-blanchätre chez l'espèce précédente. Le fruit plus gros, surtout chez le À. pomifera, est presque toujours revêtu de soies raides persistantes. Le R. Sabini, hybride probable des A. pimpinellifolia et R. tomentosa se distingue des véritables Vi/losae aux stipules des feuilles supérieures non dilatées et à ses aiguillons nom- breux et inégaux, les uns ténus-sétacés, les autres plus robustes. Ses fruits ne sont pas hispides et les buissons sont relativement plus petits. Cette hybride n’est connue d’ailleurs que dans la résion de Rochefort où le À. villosa n'existe ni à l’état indigène ni à l’état subspontané. À. Urcéoles médiocres ord. chargés de soies fines, parfois lisses; folioles pubescentes ord. ovales, assez arrondies au sommet, a. R. mollis. *Feuilles généralement glabrescentes sur les 2 faces, glanduleuses également sur les ? faces, particulièrement sur la face inférieure, et dé- 173 gageaut par le froissement (à l’état frais) une odeur assez forte et agréable. 1b. “**R, arduennensis. B. Urcéoles ord. gros, chargés de soies glanduleuses rudes; fruits gros ord. penchés; folioles souvent ovaies-allongées, d’un vert-glauque, pubescentes. 1c. *R, pomifera. « On connaît mon opinion sur l’inanité de la distinction spécifique qu’on a voulu établir entre le /?. mollis et le R. pomifera. Pour moi, ces deux prétendus types spéci- fiques appartiennent à la même espèce ; ils se relient l’un à l’autre par des transitions très nombreuses sans qu’on puisse découvrir entre eux une limite essentielle, soit par un caractère constant soit par un ensemble de notes distinc- tives » Crépin. in B. s. b. B. XXXIV, 110. Wah. moilis Sm.;, B..s.41b, B:-XXXI,2, 77; Dur. Prodr. III, 464, Bords des chemins, coteaux arides : CALC. : Membach (HD.), Nantistay [Goé] (A. Donckier). Indiqué aussi à Magnée et à Rieudotte-lez-Andenne, mais les échantillons provenant de ces localités n’ont pas été contrôlés; Camp. : Overslag [F1. or.] (Crépin). 7b. “R. arduennensis (Crép. Notes II, 30-85); A. pseudo-rubiginosa Lej. F1. de Spa I, 229; Dur.Prodr.IlI,464. Le nom de À. arduennensis n’a pas la priorité sur celui de R. pseudo-rubiginosa mais comme ce dernier emporte avec lui une idée tout à fait fausse, écrit Crépin, on doit lui préférer le premier (B. s. b. B. XXXV, 145). — Cette forme est bien mieux connue que le type, surtout de ceux qui ont herborisé dans les environs de Malmedy. ARD, : Malmedy, Sourbroodt, Montjoie [Prusse] (Libert, Lejeune, etc.), Spa (Foerster), entre Francorchamps et la 174 | | frontière prussienne (Halin), Stavelot (Fonsny et Coll.), Trois-Ponts |! (1), Salmchâteau (S. b. B.), Basse-Bodeux (TD., HF.), Lesse [Redu] (Douret), Saint-Hubert, Vesque- ville (Moreau) ; Caza. : Goé (A. Donckier). 7e. "R. pomifera Herrm. ; Crép. B. s. b. B. XXXI, 2, 76 ; Dur. Prodr. III, 464. Bois et taillis montueux. Cette sous-espèce est subsponta- née — généralement dans les haies — dans un grand nombre de localités des zones Calc., Arg.=Sabl., Camp. — En revan- che à l’état indigène, elle n’est connue: ARD. : qu'à . Malmedy !, entre Trois-Ponts et Stavelot (Hardy) (1) et GaLc. : dans les env. de Namur [à la citadelle, au Fond d’Arquet] (Bellk., Devos, etc.). + CINNAMOMEAE Crép. + Rosa cinnamomea |. Arbrisseau de 0,50 à 1" 20, à tiges rouge-brun, dressées. ordinairement rameuses, couvertes d’aiguillons gréles selacés, très caducs, assez nombreux à la base des tiges, plus rares vers la partie supérieure ; rameaux droits, à aiguillons crochus ou arqués, régulièrement géminés sous les feuilles. Feuilles à 5-7 folioles ovales-elliptiques ou oblongues, vertes et glabres en-dessus, pubescentes blanc-cendré en dessous. simplement ou doublement dentées. Bractées et stipules des feurlles supérieures des rameaux florifères dilatées. Fleurs ordinairement solitaires, rouge-purpurin et toujours doubles aux localités citées en Belgique (var. fæcundissima Mœnch). Sépales entiers persistants, couronnant le fruit Fruit petit globuleux, lisse et rouge à la maturité. (1) Plusieurs buissons bien apparents d’une forme intermédiaire entre les R. arduennensis et R. pomifera existent au bord du tron- çon de chemin s’enibranchant sur la route de Coo à Stavelot, près des 2? viadues, et conduisant à Trois-Ponts 175 Cette rose fréquemment cultivée dans les jardins a été rarement rencontrée, en Belgique, à l’état subspontané. (Voir Dur. Prodr. III, 448 et 920). + sous-section Alpinae Dés. + Rosa blanda Aïton (Crépin in B. s. b. B. XV, 32-38) Arbrisseau à souche longuement rampante. Tiges assez grêles, droites, d’abord glauques puis passant au brun- rougeàtre, munies de nombreux aiquillons sétacés. Ramus- cules florifères inermes, Feuilles 5-9 foliolées sur les tiges et 5-7 foliolées sur les ramuscules florifères, Sfipules supérieu- res à oreillettes dilalées dressées, Folioles glabres et glauces- centes en-dessus, glaucescentes, pubescentes ou glshbres en dessous, ordinairement simplement dentées, elliptiques- subovales, assez atténuées à la base généralement, briève- ment aiguës ou subobtuses au sommet leurs en corymbe (2-8), accompagnées de bractées dilatées. Pédicelles lisses. Urcéoles ovoïdes-arrondis un peu atténués à la base, lisses. Sépales enliers à pointe un peu élargie, glabrescents et glanduleux sur le dos. Corolle rose. Fruit ovoïde, arrondi ou globuleux, couronné par les sépales persistants. — Espèce américaine {Etats-Unis, Canada) subspontanée en Europe. Var. pubescens Crép. /. c. 83; R. Solandri Tratt. — Folioles plus ou moins pubescentes en dessous. Camp : Hersselt (Devos), Ramsell. Zammel (Van Haesen- donck) (1). Obs. Dumortier (B. s. b. B. VI, 42) rapportait cette variété au À. carolina Lindl. (1) Le R. blanda indiqué à Raevels (J. Quartier) et à Kermpt (Hecking) appartient probablement à cette variété. 176 Var. glabra Crép., /. c., 33; R. fraxinifolia Gmel, Rmt., B. 8. b. B. VI, 42; Lej. et Court. Comp. II, 140. — Folioles glabres en dessous. GaLc: Huy (Dijon), près de Liége (Lejeune). + Rosa alpina L. Arbrisseau de 0"50 à 150 à rameaux ordinairement iner- nes, plus rarement aiguillonnés et alors aiguillons sétacés ou subulés. Feuilles 7-11 foliolées, Stipules supérieures plus ow moins insensiblement dilatées, à oreillettes dressées ou peu élalées. Folioles ordinairement doublement dentées-clandu- leuses, ordinairement glabres, parfois pubescentes en dessous, souvent glanduleuses sur les nervures secondaires, très variables de formes dans les diverses variétés, souvent elliptiques ou ovales-elliptiques. /n/florescence ordinairement unifiore. Pédicelle fructifère hispide ou lisse, souvent arqué-pendant. Sépales entiers, redressés, connivents, persis- tants. Corolle rose vif ou purpurine. Styles velus ou héris- sés. Fruit subglobuleux, ovoïde ou pyriforme hispide ou glabre. ARD. : Poix-St-Hubert (Crép.). Ce Rosa a été découvert par Crépin en 1899 presque en face de la « Maison brûlée », sorte de château bâti sur une colline et dont le jardin en terrasses longe la route. Il en existait (et probablement il en existe encore) plusieurs vigoureux buissons au pied du remblai de la route le long du ruisseau (B.s.b, B. XXXVIII, 251). III. PIMPINELLIFOLIAE D. C., Crép. S. Kosa pimpinellifolia L.. Arbrisseau à racine ord* traçante, à tiges dressées hautes de 0,"80 à 1,20, rarement plus, souvent très rameuses 177 dans le partie supérieure. Aiguillons des tiges tres nombreux, très inégaux, grêles ou sétacés, droits ou Les plus forts subulés, rarement nuls ou presque nuls. Feuilles ordinairement 9 foliolées, celles des rameaux floraux à folioles glabres ou un peu pubescentes en dessous, petites, suborbiculaires ou oblon- ques-suborbiculaires, simplement dentées, rarement biden- tées. Sfipules étroites, presque linéaires, celles des feuilles _ supérieures quelquefois un peu plus larges, planes, à oreil- letles brusquement dilatées et très divergentes. Fleurs solitaires à pétales blancs à onglet un peu jaunâtre, rarement roses ou rosées. Pédicelles dépourvus de bractées lisses ou glanduleux. Urcéoles globuleux, glabres, rarement hispides. Sepales entiers ne dépassant pas la corolle dans le bouton, redressés après l’anthèse et persistants jusqu'à la désorganisation du fruit. Styles distincts velus. Disque à ouverture large (1). Fruits globuleux, assez souvent déprimés, rouge-brun ou rouge-noirâtre à la maturité (?). Goteaux arides, rochers, taillis montueux, — R. Calc., Marit. mais abondant dans ses habitations (Crépin). Cette espèce ne croît guère en Belgique que dans nos collines calcaires et sur nos dunes. Elle aime les rochers, les coteaux arides et les taillis montueux des vallées de la Losse et de Lomme, du Viroin, du Hoyoux, de l’Amblève, de la Meuse (à Marche-les-Dames et en amont d'Anseremme), etc. Dans les dunes on l’a rencontrée à La Panne, entre Furnes et Nieuport (Dmt.), à Middelkerke (Coem.), Maria- kerke (Baguet), etc. -— Pour des indications plus détaillées, voir Dur. Prodr. III, 447. (1) Voir Disque au B.s. b. B.VIIL, 313, (Crép., Prim. Mon.Rosar.). (2) La maturité des fruits de cette espèce est assez précoce. Ils étaient bien colorés cette année à la 2° quinzaine d’Août. 12 178 Le R. pimpinellifolia se distingue à première vue de tous les Rosiers indigènes. Il aime de vivre en colonie, ce qui s’explique par ses souches habituellement rampantes. Cette espèce est des mieux caractérisée. Aussi la description qui précède ne nécessite-t-elle aucune explication complémen- taire. — Dans lesenvirons de Rochefort, elle produit une hybride (A. Sabini) très facile à distinguer et dont il sera question plus loin. A. Feuilles simplement dentées. a) Fruit Æ pyriforme ou claviforme. d. clavata. b) Fruit globulceux ou subglobuleux. 1. Tiges et rameaux inermes ou presque inermes; fruits petits, lisses, sphériques. c.inermis. 2. Tiges et rameaux aiguillonnés. * Pédoncules et fruits lisses. a. [typical. o Fleurs rosées. Se Ve. TOSOà. 00 Fleurs blanches à onglet jaunes, ord. plus grandes que daus le type; fruit ord. noirâtre à maturité et, d’après Dumortier, ord. penché. b. mariaeburgensis. **Pédoncules hispides glanduleux ; axes et bran- ches densément aiguillonnées et aciculées. f. spinosissima. B. Folioles doublement dentées-glanduleuses ; des glandes géné- ralement sur la nervure médiane; tiges hétéracanthes : des aiguillons subulés assez robustes entremêlés aux soies el aux acicules ténus. e. Riparti. a. typica Rouy VI, 417 et 419. — C’est sous cette variété que se présente habituellement l'espèce dans la zone calcaire. La fleur est blanche et les styles sont velus. Les folioles terminales des rameaux floraux sont ord. subor- biculaires et mesurent 10 à 15 »/" de longueur ; lorsque les 179 folioles terminales ne dépassent pas 10 "/" c'est la sous-var. microphylla (Rouy VI, 418, 419). Chez cette sous-variété les feuilles sont ordinairement ovales et très souvent un peu aiguës au sommet. s. v. roseiflora Rouy VI, 417 et 419 ; var. rosea Dmt. B. s. b. B. VI, 39. — A rechercher. b. mariaeburgensis (Redouté). — C’est à la Montagne- au-buis [ Dourbes ] et non à Mariembourg que Redouté a découvert cette variété. Elle ne se distingue guère du type que par des pétales un peu plus grands. Le fruit serait penché, d’après Dumortier (B. 8. b. B. VI, 39). Probable- ment que ce caractère n'est bien manifeste que lorsque le fruit est bien mûr, ou peut-être n’est-ce ici qu’un simple accident qui aura été constaté sur un échantillon d’herbier. Pour Déséglise (B. s. b. B. XV, 259) ce Rosier se rattache- rait à la var. spinosissima. Les pétioles de ce Æosa sont en effet souvent aiguillonnés et pour Déséglise, ce caractère permet de le ranger dans cesgroupe de variations spinescen- tes. c. inermis, D. G. ; Rouy VI, 417 et 419; À. mitissima Gmel. ; Dur Prodr. III, 448. — Namur (Grün). d. celavata Dmt. B.s. b. B. VI, 39. — Il ya plusieurs variétés à fruits pyriformes. La diagnose de Dumortier est trop incomplète pour pouvoir préciser. Dunes entre Furnes et Nieuport (Dmt.). e. Ripartii (Dés.); Crép. B. s. b. B. VIII, 264 ; Rouy VI, 418 et 420. — Il y a plusieurs variations, dont les folioles présentent des dents composées-glanduleuses. Avant de préciser il est indispensable de retrouver l’habitat indiqué vaguement par Martinis: Province de Liége (?) Serait-ce celui de Douflamme (TD.)? 180 f. spinosissima (L.); Dur. Prodr. IIT, 448 ; R. dunensis Dodoens, Stirp. hist. (1583, 2° éd. ; 1616, p.187). — On donne vulgairement le nom de spinosissima aux buissons bas et à tiges très aciculées-spinescentes, sans s’attarder à examiner si les pédicelles sont réellement hispides. Il y a entre la variété bien accusée et le type de l'espèce toute la gamme des transitions. La figure donnée par Dodoens à son R. dunensis n’accuse pas un état particulièrement hispide des pédicelles, et au fond, le À. dunensis est tout simple- ment synonyme de À. pimpinellifolia pris dans l'extension habituelle que l’on donne à cette espèce | Dunes (Dmt.), Han-sur-Lesse (Crép.). R. PIMPINELLIFOLIA X TOMENTOSA Christ. X R. Sabini Woods.; Grép. Man.f* éd., 118; Dur. Prodr. III, 465 ; R. coronata Crép. Notes IT, 25-29 ; (voir aussi X À. involuta Sm., Rouy VI, 427-429). Arbrisseau non touffu, ordinairement petit, dépassant rarement 1 de hauteur. Tige dressée, à aiguillons très iné- gaux, grêles, droits, comprimés, les uns petits presque sétacés, nombreux, les autres plus robustes comprimés jusqu'au disque qui est étroitement elliptique. Rameaux étalés-dressés, à aiguillons peu nombreux droits, rarement un peu crochus Feuilles 5-7 foliolées. Folioles pétiolulées ovales ou ovales- elliptiques, courtes ou allongées, arrondies ou un peu atté- nuées à la base, obtuses ou plus ou moins aiguës au sommet, pubescentes ou plus ou moins soyeuses sur les deux faces, vert-grisätre en-dessus, vert-blanchâätre en dessous, ordi- nairement parsemées, à la face inférieure, de nombreuses glandes brunâtres, doublement dentées. Siipules loules étroites. rarement les supérieures un peu dilatées; oreillettes courtes, divergentes, acuminées. Bractées étroites, non dila- 181 tées, ordinairement nulles. Fleurs solitaires, rarement 2-4. Pédicelles grèles, allongés, hispides-glanduleux. Urcéoles subglobuleux, hispides-glanduleux. Sépaies se redressant immédiatement après l'anthèse, très glanduleux, les exté- rieurs appendiculés. Corolle rose très pale ou un peu jau- nâtre, rarement rose ; pétales échancrés. Disque plan ou un peu déprimé. Styles pubescents. Fruit subglobuleux ou ovoide, rouge-orangé, murissant de bonne heure, à chair sèche très sucrée, devenant rarement pulpeuse, couronné par les sépales plus ou moins persistants, connivents ou un peu étalés. Carpelles peu nombreux, gros, ceux du centre longuement stipités. Coteaux arides, bois, taillis, rochers. terrains argilo-calc. CaLc.: Verdenne, Han-sur-Lesse (1), Auffe, Wavreille. b. subnuda Crép. Notes II, 26. — Folioles glabres en- dessus, très glanduleuses en dessous, à nervures seules légèrement pubescentes. Pédoncules et urcéoles lisses. Co- rolle rose vif. Fruit un peu glaucescent. CaLc. : Han-sur-Lesse, entre Han-sur-Lesse et Wavreille. RÉCOLTES ET INTERPREÉ l'ATION DE CERTAINS TERMES. Gette monographie intéressant plus spécialement les amateurs belges débutant dans l'étude des Roses, je ne crois pas inutile de faire quelques remarques au sujet de la récolte et de l'interprétation à donner à quelques expres- sions (1) La localité de Han-sur-Lesse est la mieux connue : clairière du bois de la Grande Tinaimont à une trentaine de mêtres au dessus du chemin de la vallée. Il convient aussi de faire remarquer que les fruits avortent fréquemment. Les buissons sont souvent stériles et les fertiles ne portent encore que ? ou 3 fruibs. 18? Récolte. — Il sera très utile de bien remarquer et d'indiquer sur le carnet, non seulement l'endroit où la récolte a été faite, mais de préciser même autant que possible l'emplacement du buisson, si celui-ci se trouve dans le champ habituel de ses herborisations. On pourra reprendre ainsi des échantillons fructifères qui sont géné- ralement très bons et suffisent même pour la détermination de maintes variétés, et de pouvoir aussi constater ulté- rieurement, des caractères qui laïsseraient subsister des doutes sur échantillons desséchés. Il convient autant que possible de décrire plus ou moins le buisson, de noter la couleur des pétales dont les teintes s’atténuent souvent au bout d'un certain temps dans l'her- bier, d'indiquer la situation : champ découvert, haies, bord des bois, clairières, etc., et la nature du terrain: calcaire, schisto-calcaire, schiste ardennais, sable, argilo-sablon- neux, argile rouge des collines du calcaire. etc. On ne saurait prendre trop de notes sur place ; c’est ce que l’on sera bientôt à même de constater dès que l’on étudiera sur échantillons desséchés. Quoiqu'il ne soit pas absolument indispensable, dans la généralité des cas, de conserver un fragment de jet foliifère stérile, il conviendra toutefois de ne pas en négliger la récolte lorsque cette tige stérile paraîtra recéler un caractère ou l’autre plus ou moins particulier. Chez les Rubiginosae, il convient de joindre un fragment de jet partant du pied lorsqu'il s’en produit et. un fragment de la tige. Si ces fragments sont un peu gros, on peut les repérer à l’herbier et les caser dans une boîte ; on peut se borner aussi à coller un simple fragment de l'écorce revêtu des aiguillons. Ce qu'il faut particulièrement éviter, c’est de mélanger les tiges stériles de diverses récoltes ; une fois qu'ily a doute, il est préférable de les jeter. 183 Dans le carnet et dans le cartable un même numéro servira à repérer tout ce qui concerne un même buisson. Pour la récolte des Roses et des Ronces, il convient de se servir d'un cartable que l’on peut confectionner au moyen de deux morceaux de carton assez épais, et de la dimension de son herbier. On pourra serrer et assujetir ce cartable des 4 cotés au moyen de forts cordons ou de légères courroies, Pour la facilité on le placera dans un sac en toile cirée munie d’une bretelle pour pouvoir le porter et avoir les mains libres. Dimensions des folioles. — Il s’agit seulement ici des folioles terminales des feuilles des ramuscules florifères ou fructifères. C’est surtout dans les variations du Rosa canina qu’il est fait usage de ces dimensions. Chez cette espèce, on dit que la foliole terminale est petite lorsqu'elle n’atteint pas 25 "/"; elle est médiocre si la longueur est comprise entre 25 et 30 »f", Au delà de 32 "/", elle est dite grande. Il faut observer l’ensemble des folioles et choisir un échantillon normal. Chez les Rubiginosue, les feuilles sont petites lorsqu’elles ne dépassent pas 18 "/", médiocres de 20 à 25 "/" et grandes au delà de 27 "fr, _ Chez les diverses espèces, les jeunes tiges (jets) et les rameaux stériles produisent ordinairement des feuilles plus grandes et plus variables. C’est surtout de l’armature que l'on s’occupera chez ces tiges. Aiguillons. — Les aiguillons des jets stériles et des tiges adultes diffèrent généralement de ceux des branches à ramuscules florifères. Il y à sous le rapport de la direction trois sortes d’aiguil- lons, les droits, les falqués ou déclinés (inclinés, mais à PT LE L a 4 Le Van 0 ? i Là € 184 arête supérieure en ligne droite ou légèrement infléchie au sommet et à arête inférieure courbée en forme de faulx, du moins à la base) et les crochus, c’est-à-dire courbés à l’arête supérieure et à l’arête inférieure. Entreles aiguillons droits et les aiguillons falqués ou crochus il y a un intermédiaire : l'aiguillon droit dans la partie inférieure et arqué ou courbé legèrement au sommet. Ce cas se présente habituellement chez le Rosa tomentosa. Les aiguillons droits peuvent parfois se réduire (spicule) et avoir même la ténuité d'un gros poil raide, ce poil peut se terminer par une petite glande globuleuse ; des glandes pédicellées existent ordinairement sur les pédicelles des Rubiginosae et des Tomentosae, plus rarement sur ceux du F. canina (Hispidae et Cullinae). Styles. — Pour les échantillons fructifères, il faut avoir soin d’examiner (à la loupe). les styles de plusieurs fruits pour être certain qu ils ne sont pas villeux. Accidentellement les styles (partie supérieure) peuvent être disparus, ou bien encore les poils sont comme agglutinés sur les stigmates et par conséquent peu apparents. On pourrait écrire longuement sur ce sujet, mais tout se résume à ceci: bien observer, bien préparer ses récoltes, avoir de l’ordre, et prendre le plus de notes sur le vif. Après un certain temps, lorsque l'œil sera habitué aux variations diverses que l'en rencontre dans son champ habituel d’herborisation, les formes réelles —: moins nom- breuses qu’on ne l'avait cru dans le principe — se détache- ront d’elles-mêmes ; les nuances qui paraissaient parfois avoir de l’importance lorsque l’on suivait les dichotomies artificielles s’atténueront pour faire place à une conception PUITS 185 plus naturelle mais qui sera en beaucoup de points person- nelle, car les variations qui répondent au classement artificiel établi ne correspondent pas, en chaque petite région, à des variations identiques, malgré les analogies de la situation, de la composition du sol, de l’ombre ou dela lumière, etc. Tous les*buissons se rattachant à la var. Deseglisei, par exemple, et éparpillés sur une assez grande étendue de l’Europe ne dérivent pas d’une mèmesouche ancestrale parti- culière. Le type À. canina, par exemple, a produit et renouvelle encore probablement certaines créations secondaires et plus ou moins analogues en chaque lieu. Ces variations sont peut- être des souvenirs d’hybridations anciennes équivalant en ces temps reculés à des métissages entre formes actuelles. Les variations dites « de mutation » ne sont peut-être au fond que des métis attardés rappelant de lointaines alliances plus ou moins compliquées. De l'étude des genres à variations nombreuses et plus ou moins exactement répétées — dans des conditions identiques — en des localités assez éloignées, on peut déduire, me semble-t-il, que ces variations dérivent sur place, de formes communes et par conséquent plus typiques. Certains types ont plus d’aptitudes que d’autres à produire ces variations qui s’accommodent et s'adaptent même à des milieux déterminés au point d'y supplanter la forme mère qui les a produites. Mais lorsqu'une variation a subi par suite du milieu un facies spécial, il suffit souvent que le milieu soit modifié pour que la variation s’atténue et finalement disparaisse plus ou moins complètement. Il est juste aussi de recon- naître, que certaines variations (formes) sont tellement 186 bien fixées qu'elles maintiennent — par le semis — leurs caractères malgré la modification des lieux et qu’elles finissent par disparaître plutôt que de se modifier. On peut faire en grand des observations de ce genre, dans les localités où l'on fait des coupes de bois, où l’on supprime où l'on élague les haies, dans les sols que l’on assèche ou que l’on irrigue, sur les collines que l’on boise. On peut étudier et suivre les variations surgissant d’un type en cultivant dans le jardin des plantes qui produisent fréquemment des {usus. L’Epilobium parviflorum m'a produit dans ce sens plusieurs variations accusées qui ne paraissent pas provenir de métissage direct ni d’'hybridation . Comme influence du milieu (sécheresse, humidité, ombre, lumière, etc.), on peut obtenir des variations remarquables avec différentes plantes vulgaires, particulièrement avec le Stellariw media, qui est d'une culture extrêmement facile, et se prète à de nombreuses combinaisons intéressant aussi bien les organes floraux que les organes végétatifs propre ment dits. Ces origines supposées des variations et des formes ne doivent en rien faire diminuer l'intérêt qu’un naturaliste doit porter à celles-ci. Ce sont des tatonnements vers des formes nouvelles, peut-être même des embryons d'espèces futures, ou bien encore, des retours de formes d'essai vers des types anciens. Pour connaître parfaitement une plante, ne convient-il pas de bien saisir ses tendances qui sont en quelque sorte ses aspirations ? de découvrir les alliances que la nature lui permet et de constater les réformes que les circonstances l’obligent parfois d'adopter !! 1387 TABLE DES ESPÈCES, SOUS-ESPÈCES ET VARIETES, aciphylla Auct. can. agraria (Rip.) id. agrestis Savi + alba I. (renvoi) + alpina L. ambigua (Le)j) can. andegavensis (Bast.) id. Andreovii Dmt. tom. Andrzeiouskii (1ratt.) id. Andrzeowscii(Dés.) id. apricorum (Rip.) rüb. ARDUENNENSIS (Crép.) vill. arvensis I. bibracteata (Bellk.) arv. Billotiana (Crép.) tom. biserrata (Mérat) can. + blanda Ait. Blondeana (Rip.) can. Borreri (Woods) id. canina 1. Carioni (Dés.) can. cinerascens (Dint.) tom. + cinnamomea li. cladoleia (Rip.) can. clavata Dmt. pimp. communis Rouy. comosa (Rip.) rub. coriifolia Fr. can, coronatu Crép. corymbifera (Borkh.) can. Corymbosa Dmt. id. Crepiniana Dés. can. cuspidatoides Crép. tom. 132 decipiens Dmt. can. 137 Deseglisei (Bor.) id. 163 dimorpha (Bess.) tom. 117 dimorphacantha Martinis 176 rub. 137 duinalis (Bechst.) can. 137 dumetorum (Thuil.) id. 169 dun:osa (Pug.) tonr. 169 dunensis (Dodoens) pimp. 169 155 echinocarpa (Rip) rub. 173 eglandulosa Crép. can. 117 elliptica Tausch. | elliptica Rouy LOU 169 farinosa (Bechst.) tom. 136 + fœcundissima Moënch 175 | fallens (Dés.) can. 143 | fraxinifolia Gmel. 142 + gallica L. (renvoi) 121 | GALLICOIDES Dés. arv. 141 | glaberrima (Dmt.) can. 167 glabrata Crép. id. 174 | glandulosa Crép. id. 135 , glandulosa Wirtg. tam. 179 | GLauca Vill. 121 | glaucescens (Desv.) can. 156 | glonosa Desv. can. 152 | globularis (Franch.) id. 180 | globulosa Rouy tom. 14? | graveolens Gren. et God.ell. 145 151 | hispida Dmt. arv. 167 149 142 168 156 155 139 167 180 156 149 162 162 169 174 131 176 117 121 131 149 149 171 150 151 132 132 169 162 121 188 imitata (Dés.) can, inconspicua Dés. id. inermis D. C. pimp. insignis (Dés.) can, intermedia (CGrép.) toin, intromisse Crép. tom. X involuta Sm. laciniata (Ravaud). can. laevipes Rouy arv. laevis Crép. can. leivclada (Boullu). id. leiostyla (Rip.) id. Lejeunci Dmt. id. Lemuitrei (Rip.) id, Leinani (Bor.). micr. lutetiana (Liéman.) can. macrophylla (Dés). tom. major Coste arv. malmundariensis Cheval. can. malnundariensis (Lej.) glauc. mariaeburgensis Redouté pimp. micrantha Si. microphylla Crép, can. microphylla Lei. rupb. mitissima (Gmel.) pimp. MOLLIS SM. vill. mucronulata (Dés.) can. niemorosa (Lib.) micr. nitens (Desv.) can. oblonga (Dés. et Rip.) can. abscura (Puc.) can. obtusifolia (Desv.) id. ovata (Lej.) arv. ovata Rouy id. parvifolia Matr.-Don. arv. permixta (Dés.) micr, pilosa Wirtg, tom. pimpinellifolia L. PIMPINELLIFOLIA X TOMEN- TosA Christ platyphylla (Rau) can. polderiana (Crép.) id. POMIFERA Ilerrm. vill. Pommaretii (Pug.) wicr. praeterita (Rip.) can. pseudo-malmundariensis Aigr. can. pseudo-rubiginosa Laj.) vill. repenis SCop. arv. REPTAFS Crép. ar v. resinosa (Le)j.) micr. Reuteri (God.) glauc. Ripartii (Dés.) pimp. rosea Dmt. id, roseiflora Rouy id. rotundifolia (Rau) rub. rubelliflora (Rip.) can. rubescens (Rip.) can. rubiginosa L. X SABiNt Woods Sagoti Rouy ton. semi giabra (Rip.) can. semi glandulosa (Rip.)can. id. micr. sepium Thuil. arv. septicola (Gren.) micr. Seringeana (Godr.) tom. similata (Pug.) cal. Smithiana (Ser.) tom. Solandri Tratt sphaerica Gren. can. sphaerocarpa (Pug.) id. sphaeroidea (Rip.) id, spinosissima (L.) pimp. spino-urceolata Crép. rub. stylosa Desy. 108, suberistata Bak. can. Suberti (Rip.) id. subgiobosa (Sm.) tom. submitis (Gren.) can. subnuda Crép. « sylvularum (Rip.) can. 193 161 167 142. 165 175 132 14 157 150 157 151 151 137 168 139 181 136 syvntrichostyla (Rip.) can. TOMENTELLA Lem.) can. tomentosa Sm. trichoneura (Rip.) can. typica Rouy pimp. umbellata (Leers) rub. urbica (Lém.) can, valesiaca (Lagg.) micr. verticillacantha (auct. plur.) can. villosa 1. villosiuscula (Rip.) can. viscaria Rouy 152, 158, 162 vulgaris Ser. arv. , 165 Sur quelques genres rares ou critiques de Renonculacées par H. LONAY. Chargé de cours à l’Université de Liége. Parmi les Renonculacées, il est quelques genses mono- types ou du moins à espèces peu nombreuses qu’il est difficile d'obtenir en culture, sojt parce que les graines offertes sous leurs noms par les jardins botaniques sont erronées ou de mauvaise qualité, soit parce que ces graines ne figurent pas dans les listes d'échanges. Il s’ensuit que souvent les descriptions de ces plantes que l'on trouve dans les flores ou même dans les ouvrages plus spéciaux sont le résultat de compilations ou d’ob- servations faites sur des échantillons d'herbier plus ou moins complets ou fidèlement conservés. Rien d’éton- nant, dès lors, que ces descriptions soient entachées d'erreur ou, ce qui est bien plus fréquent, qu'elles don- nent lieu à des controverses interminables au grand dam de ceux qui veulent étudier les plantes à d'autres points de vue que celui de la systématique pure. Aussi lorsque l'occasion se présente d'obtenir, par un hasard heureux, une de ces plantes vivantes, il con- vient, et c’est une pratique généralement admise, d’en faire une analyse aussi sévère que possible, afin d’asseoir 192 les convictions acquises sur des bases solides. C'est ce que je me suisefforcé defaire à l’occasion des recherches auxquelles je me suis livré naguère sur les péricarpes et les spermodermes des Renonculacées (). Pour les besoins de ce travail, j'ai mis en culture, entre autres, les especès rares suivantes : Trautvetteria palmata Fisch. et Mey, Callianthemum rutæfolium C. A. Mey ; C. Kernerianum Freyn., Coptis trifolia Salisb., C. brachypetala S. et Z. et Xanthorrhiza apiifolia L'Hérit. Le Trautvetteria palmata est parmi les Renoncula- cées, une des espèces dont la place a été le plus discutée. Mise d’abord au nombre des Cimicifuga (Michaux) (?", elle fut incorporée, en même temps que toutes les es- pèces de ce genre, dans ie genre Actaea, par de Candol- le (3). Fischer et Meyer (# lui reconnurent des caractères tels qu'ils en firent un genre à part qu’ils maintinrent toutefois au voisinage des Acfaea tout en lui trouvant une certaine analogie avec les Renonculées. Prantl (5) enfin lui assigna une place plus rationnelle, immédiate- ment apres le genre Oxygraphis, en se demandant s’il ne conviendrait pas plutôt de l'y incorporer. (1) Hyac. Loxay. Structure anatomique du Péricarpe et du Spermoder- me chez les Renonculacées. Recherches complémentaires (WMém. de la Sté roy. des Sc. de Liège, 3e s. t. VII, 1907 et Arch. de l'Inst, bot. de l’Univ. de Liége. vol. IV. 1907). (2) Mrcmaux. Flora borcalis americana, Paris, 1803 t. I. p 816 et Bot. Magaz. pl. 16 30. (3) A. P. DE cannozse. Prodromus systematisnaturalis regni vegetabilis, t. L p. 64. : (4) Fiscmer er Meyer, Animadversiones botanicae (Ann. des sc nat. bot. 2e sér. t. IV p. 333) et Linnaea t. X. (5) Exczer up PrAnTL. Die nat. Pflanzenfamilien, IL. Teil, 2 Abt, p. 64. 193 Si l’on analyse les caractères morphologiques extérieurs du T. palmata, on constate qu'il s'agit d'une plante dressée, haute d’au moins soixante à quatre vingts centi- mètres, à fleurs régulières, blanches, disposées en co- rymbes, à quatre ou cinq sépales pétaloides, sans corolle, à étamines nombreuses et longues, à carpelles nombreux, monospermes. Par ces caractères qui frappent le plus ia vue, le Trautvetteria a bien plus l'aspect d’un Thalictrum que d’un Cimicifuga. Mais de plus l'ovule est dressé au fond de la cavité ovarienne et le raphé est dorsal, ce qui du coup rapproche le Trautvetteria des Renonculées et, en outre, le fruit est un pollakène ou plutôt une réunion de follicules monospermes, ce qui est aussi le cas chez les Oxygraphis. Les espèces de ce dernier genre sont, ia plupart, des plantes humbles, à fleurs solitaires, peu fournies en éta- mines d’ailleurs courtes, et il semble que ce sont ces différences qu'offrent le port des plantes, la disposition de leurs fleurs et de leurs étamines qui ont empêché Prantl de se décider à réunir Oxygraphis et Trautvetteria en un même genre. Cela parait étrange ; car, sans sortir de la famille des Renonculacées, ne rencontre-t-on pas des différences au moins aussi grandes entre des espèces d’autres genres tels que Anemone et surtout Ranunculus ? Prantl n'a pas hésilé à faire rentrer dans ce dernier les Ficaria, ce qui a été admis par le plus grand nombre des botanistes. Il a été d'autant plus facile de faire accepter cette manière de voir que les Ranunculus constituent un genre polymor- phe à espèces nombreuses. Mais que l’on s’imagine le genre Ranunculus représenté uniquement par le À. pla- tanifolius avec, à côté de lui, le Ficaria ; il y aura bien 194 moins de raisons pour les grouper ensemble dans le gen- re Ranunculus que de confondre en un seul genre les Oxygraphis et le genre monotype Trautvetteria. Aussi, me basant, en outre, sur l'identité des carac- tères fournis par les organes séminaux, péricarpes et spermodermes, et par la nature du fruit, identité que j'ai mise en lumière dans le travail que j'ai cité plus haut (1), je propose franchement la réunion en un seul genre, des genres Trautvetteria et Orygraphis, en main- tenant ce dernier qui pourrait comporter deux sections. Ainsi constitué, le genre Oxygraphis présenterait les caractères suivants : Herbes sous frutescentes à fleurs hermaphrodites, à étamines plus ou moins longues et nombreuses, carpelles nombreux, lisses, uniovulés, à ovule dressé ascendant et à raphé dorsal ; le fruit est une réunion de follicules monospermes dont le péricarpe, parcouru par des faisceaux longitudinaux, ne présente qu'une assise de cellules sclérifiées à l'épiderme interne; graine lisse à spermoderme uniquement formé par le seul tégument dont l’épiderme interne ne présente pas d'épaississements frangés Section I. Callianthemum. Feuilles le plus souvent entières, crénelées ; fleurs solitaires à 5 sépales verts, parfois persistants, à 5-12 pétales nectarifères aussi grands ou pius grands que les sépales. 9 espèces au moins. Section IE. Trautvetteria (Fisch. et Mey comme genre). Feuilles palmatilobées; fleurs en corymbe, à 3-5 mais plus souvent 4 sépales blancs, caducs, sans pétales. 1 espèce: 0. palmata (Fisch. et Mey.) Le genre Callianthemum a eu également à subir des vicissitudes bien diverses. Méconnu jusqu’en 1830, ül (1) Hyac. Lonay. Loc cit. 195 avait été jusqu'alors confondu avec les Ranunculus. En effet, Linné () avait nommé une de ses espèces R. ru- taefolius qui fut admise telle quelle par divers auteurs dont De Candolle ?). C’est en 1830 que C.-A. Meyer () en fit un genre à part sous le nom de Callianthemum ru- taefolium. On connait actuellement trois ou quatre espèces de Callianthemum. Bentham et Hooker (à placent ce genre parmi les Anémonées, immédiatement aprés le genre Adonis et la diagnose qu’ils donnent est identique pour les deux genres, sauf en ce qui concerne les feuilles : chez l’Adonis elles sont alternes, pennati- partites, multifides à segments étroits, tandis que chez le Callianthemum, elles sont radicales, décomposées et il ÿ en à peu ou pas qui soient caulinaires. Baïllon (6) recon- nait aussi une ressemblance extérieure absolue entre les leurs de Callianthemum et d’Adonis, mème calice her- ‘bacé, quinconcial, même corolle double à pétales mem- braneux, variables en nombre et sujets au dédoublement; mais tandis qu'il fait entrer les Adonis dans le genre *Anemone, il admet l'existence du genre Callianthemum, non pas tant parce que dans ce dernier, les pétales sont pourvus d’une fossette nectarifère qui fait défaut chez les Adonis, que parce que les carpelles du Callianthemum renferment prémitivement deux ovules apparaissant côte à côte et dont un seul arriverait à son entier développe- ment et apparaitrait à côté de l’ovule uvorté, suspendu, avec le raphé intérieur (ventral) et le micropyle dirigé en haut et en dehors. (1) Linné Species plantarum, p. 711. (2) A. P. DE CanpoLLe, loc, cit. p. 30. (3) CG. A. Meyer, in LeDEBOURG Flora altaica, IT. p. 336. (4) Benruam et Hooker, Genera Plantarum,1862, t. I, p. 5. (5) H. Baizcow, Histoire des Plantes, t. I. p. 50. 196 Au cours de mes recherches (1), j'ai vainement tenté de mettre en évidence les faits qu’expriment les mots soulignés plus haut en suivant attentivement l’organo- génie des carpelles du Callianthemum kernerianum. Je n'ai retrouvé aucune trace de l'existence d'un second ovule principal, trace qui eüt dü être apercue à coup sûr en appliquant, comme je l'ai fait dans l’étude de l’akène presque mür du C. rutaefolium, la méthode des coupes successives. J'ai bien trouvé des ovules rudimentaires dans les carpelles de Callianthemum, mais ils sont insérés non à côté, mais au dessus de l'ovule principal, tout comme il en est chez les Adonis et les Clematis. Il ne reste donc guère que l'orientation de l’ovule dans l'ovaire pour différencier positivement les Callianthemum des Adonis et il semblerait, par conséquent, que tous les auteurs eussent dû suivre ceux qui viennent d'être nom- més pour reconnaitre une affinité plus ou moins grande entre ces deux genres. Mais il n’en est rien. Prantl devait faire subir aux Callianthemum une transposition qui, chose étrange, n'a pas soulevé la moindre objection. En effet, ce botaniste a rejeté ce genre parmi les Helle- borées, entre les Trollius et les Helleborus @, parce que l'unique ovule du carpelle y est inséré sur le côté de la uture ventrale. Il attache donc une bien grande impor- tance à ce caractère unique ; car il ne semble pas que Prantl, non plus, soit parvenu à vérifier l’observation de Baillon, relative à l'existence d’un ovule plus ou moins rudimentaire à côté du principal ; sinon 1l l’eùt signalé (1) Hyac. Loway loc. cit., p. 16. (2) Enezer und Paanrc loc. cit., p. 56. 197 à son tour, puisqu'il a noté la présence d’ovules rudimen- taires chez les Anémonées (1) et il l’eût fait valoir en fa- veur de sa manière de classer les Caltianthemum parmi les Helleborées, car l’argument eüt été plus probant encore que celui dont il fait état. Certes, on sait que chez une foule de plantes, les akènes constituant leurs fruits peuvent être considérés comme des fruits polys- permes ayant subi une régression dans leur développe- ment. On en a des exemples, non seulement chez les Renonculacées, mais encore chez les Crucifères, chez les Papilionacées, etc., à fruits monospermes. Cela n’empêche que j'estime que Prantl à commis une srave erreur ; car de même que je l'ai fait voir (@) dans les genres Ranunculus, Clematis, Thalictrum et Adonis, c'est en dessous du niveau où la suture ventrale se manifeste qu'est inséré l’ovule des Callianthemum. Dans tous ces genres, chacun des ovaires se compose d’une partie basilaire en forme de cupule, résultant de l'inva- gination du mamelon carpellaire primordial, partie qui, chez le Callianthemum, atteint au moins ies trois-quarts de la hauteur totale du fruit mür et d’une partie termi- nale provenant de l’accrescence, pourrait-on dire, de la région dorsale en une sorte de limbe qui s’est replié par le milieu jusqu’à ce que ses bords libres soient venus en contact et se soient soudés pour former une suture ventrale ; au bas de celle-ci, il subsiste cependant un (1) Exezer und Pranrc. lac. cit., p. 54. (2) Hyacwrue Lonay, Contribution à l'anatomie des Renonculacces. Structure des péricarpes et des spermodermes. (Mémoires de La soc. roy. des sciences de Liège 3° sér. t. II [ 1900 ] et Archives de l’Institut botanique de l’Université de Liége vol. Ill) passim. 198 orifice auquel j'ai appliqué le terme acropyle. Eh bien ! chez tous les genres qui viennent d'être cités, y compris les Callianthemum, l'ovule est suspendu en dessous de l’acropyle; il est attaché sur le bord ventral interne de l'espèce de cupule indiquée plus haut, bord qui s'étend dans le sens horizontal. Il n’y à pas à contester qu'il soit inséré plus ou moins en dehors du plan dorso-ventral du carpelle ; mais il ne l’est certainement pas sur l'un des bords longitudinaux de la suture ventrale, comme l’'admet Prantl. Il n y à donc aucune raison plausible pour éloigner le genre Callianthemum des Adonis. Au contraire, et cela d'autant plus que l'anatomie comparée à tous les âges des fruits et des graines de ces deux genres (1) révèle de part et d'autre des caractères tellement identiques qu’à ne les considérer qu'eux seuls, on serait naturellement porté à en considérer les espèces comme affines et appar- tenant à un même genre. La place des Callianthemum se trouve donc bien à côte du genre Adonis, dans ce que j'ai appelé la tribu des Thalictrées. Le genre Xanthorriza Marsh. 1785, dont le nom fut d’abord orthographié Zanthorhiza L’'Hérit. 1784, puis plus tard Xanthorhiza Gmel. 1791, Zanthorriza Mônch. 1802, Xantorhiza Link. 1821, Xanthorthizsa Dumort. 1829, Zanthoriza Poir 1829, Xantorrhiza Dietr. 1839 et Zantorrhiza Brongn. 1843, eut aussi le don d’intriguer les botanistes descripteurs. Batsch, en 1802, en fait une Térebinthinacée ; mais en 1824, De Candolle le range parmi les Renonculacées-Poeoniacées ; en 1828, Reichen- bach lui assigne d'abord une place parmi les Hellébo- (1) Hyacinrme Lonay, Contribution, p. 84. 199 rées, tandis qu'en 1837, il change d’avis en le mettant au nombre des Actaeées ; dans l’entretemps, en 1833, Bernhardi en avait fait une Anémonée. Spach, en 1839, le considère comme une Helléborée anomale. Depuis lors, on est assez généralement d'accord pour admettre que le Xanthorrhiza doit faire partie de la tribu des Helléborées. Ce genre ne renferme qu’une espèce, le X. apiifolia L'Hérit. petit sous-arbrisseau se rencontrant à l'état naturel dans les endroits humides de l’ Amérique du Nord. Des individus de Xanthorrhiza apiifolia, mis en cul- ture au Jardin botanique de Liége depuis 1897, y ont fleuri tous les ans depuis 1900 et m'ont fourni l'occasion de quelques observations intéressantes. La première floraison eut lieu vers le 25 mai 1900, mais ces fleurs ne donnèrent pas de fruits. Les années suivantes, la florai- son fut plus hâtive et, en 1904 notamment, elle eut lieu vers la fin d'avril. Cette floraison, ainsi que celle de 1903, donna lieu à des fruits assez nombreux, bien que la proportion en fut minime par rapport au grand nombre des fleurs. Celles-ci apparaissent. sur ces plantes avant les feuilles. Elles sont disposées en grappes composées très fournies et, dans cet état, ces arbustules offrent quelque ressemblance avec l’Actaea spicata L. Mais, comme le dit Baïllon (1), l’organisation florale se rapproche plutôt de celle des Aquilegia : cinq sépales lancéolés, pétaloides, moins Caducs que ceux des Actaea; cinq pétales petits, charnus dont le limbe cordiforme présente en son milieu une concavité neclarifère assez prononcée ; ce (1) H. Barzuon, loc, cit., p. 6. 200 limbe est supporté par un onglet qui comporte plus de la moitié de l’ensemble de la longueur du pétale ; cinq étamines qui sont plus ou moins introrses; dans quelques rares exceptions, j'ai observe six et sept éta- mines. Jamais je n’en ai pu reconnaitre davantage. Le gynécée est formé de carpelles libres dont le nombre n’a jamais été inferieur à six dans tous les boutons de fleurs que j'ai disséqués, mais pouvant aller jusqu’à dix et même onze. Je ne veux pas inférer de ce qui précède que Baillon a tort de dire que les étamines sont souvent au nombre de dix et disposées sur deux verticilles alternant l'un avec l’autre et avec les verticilles du double périanthe et que le gynécée se compose souvent de cinq carpelles libres superposés aux pétales ce qui toutefois peut paraitre inconciliable avec la disposition qu’il attribue aux étamines. Baillon a d’ailleurs soin d’ajouter en note (1) qu'il peut y avoir jusqu’à dix carpelles sur deux verticilles et même douze ou treize. Il se peut très bien que les plantes sur lesquelles ont porté mes observations aient constitué une race où les caractères se sont fixés sous la forme où je les ai décrits ; mais cela nous permet de dénoncer ce qu'il y a de trop absolu dans la diagnose que Prantl (@) donne du genre Xanthorrhiza. Chacun des carpelles comprend un ovaire uniloculaire surmonté d'un prolongement styliforme. Aux deux côtés de la suture ventrale et à mi-hauteur de la cavité ova- sienne, sont insérés, suivant Baïllon, «un petit nombre d’ovules anatropes disposés sur deux séries verticales et (E) Loercit pat: (2) Excezer und PrAnTz, /0C. cit, p. 58. 201 se tournant le dos » ; mais dans tous les cas que j'ai pu examiner, ces ovules n'étaient jamais à plus d'une paire. Dans la fleur épanouie, encore garnie de toutes ses piéces, les ovules sont toujours à l’état de mamelons non différenciés et les prolongements styliformes sont recour- bés en avant. Après avoir émis leur pollen, les étamines ne tardent pas de tomber et sont le plus souvent accom- pagnées dans leur chute par un certain nombre de carpelles, de manière que, dans la plupart des cas, il n'en reste plus que deux à quatre. Alors les styles de ceux-ci se redressent, peuvent recevoir le pollen et, dans l'entretemps, les ovules se sont organisés. Cette protérandrie très marquée explique la très longue durée de la floraison chez le Xanthorrhiza. Quand la fécondation s’est accomplie, la croissance de la région ventrale de l'ovaire située en-dessous de l'insertion des ovules l'emporte de beaucoup en intensité sur celle des autres parties de la paroi. Il en résulte que les ovules sont finalement suspendus tout au-dessus, au plafond pourrait-on dire, de la cavité ovarienne, tandis que ce qui reste du prolongement styliforme occupe à peu près le centre de la face dorsale du fruit. Celui-ci est une folli- cule ne contenant presque jamais qu’une seule graine, l’autre ovule ayant avorté, bien que l’espace ne fasse pas défaut à l’intérieur du fruit. Il est possible que ce dernier fait ne se présente que dans nos cultures européennes et qu'il soit dû à une pollinisation insuffisante. On peut admettre, en effet, que les insectes européens qui se chargent de cette fonction y soient moins habiles que leurs congénères américains qui sont sans doute mieux adaptés à la plante. Je suis plutôt porté à croire que, chez nous, l'intervention d'insectes est nulle, car je n’en 202 ai jamais rencontrés sur les fleurs du Xanthorrhiza, et que c’est le hasard ou le vent qui parvient à réaliser la fécondation. C’est ce qui rendrait compte du nombre excessivement faible de fruits que j'ai pu récolter sur une touffe de plantes chargées d’un nombre incalculable de fleurs. Ce qui vient confirmer pleinement les vues de Baillon sur les affinités du genre Xanthorrhiza avec le genre Aquilegia, ce sont les caractères tirés de l'examen de la structure anatomique des péricarpes et des spermo- dermes. Ces caractères ont été mis en lumière dans le travail que j'ai déjà cité (1) et auquel je me bornerai de renvoyer le lecteur. Le Coptis est un des genres dont j'ai obtenu le plus difficilement des représentants vivants bien que plusieurs catalogues de jardins botaniques étrangers renseignassent parmi les graines offertes celles du C. aspleniifolia Salisb. Réguliérement les semences reçues sous ce nom étaient... des akènes de Thalictrum ! En fin de compte, nous avons pu mettre en culture les C. trifolia et C. brachypetalu ; mais je n’ai encore pu récolter de fruits mürs que sur le premier. Le genre Coptis ne fut créé par Salisbury qu'en 1807, Linné l'ayant confondu avec les Helleborus. Depuis lors, on l'a toujours respecté en le maintenant près de ce dernier genre. Signalons cependant la tentative, restée stérile, de Baillon @) de le réincorporer parmi les Helle- borus et aussi l'opinion assez récente de Franchet @) qui (1) Hyac. Lonay. Structure anatomique du Péricarpe, ete , p 21. (2) H. Baizzon, loC Cüt,, p. 18. (3) Francner. Isopyrum et Coptis, leur distribution géographique (Journal de Botanique, 1897). 203 serait assez porté à réunir en un seul genre les Isopyrum et les Coptis. Ces deux genres sont formés de petites plantes herba- cées, rhizomateuses, à fleurs solitaires ou en grappes. Celles-ci ont cinq ou six sépales, des pétales réduits à de petits cornets nectarifères. Mais les étamines et surtout les carpelles varient en nombre et en forme d’un genre à l'autre et contribuent à donner à ces fleurs un aspect tout différent. Ainsi, les Coptis n’ont qu’un petit nombre de carpelles, trois ou cinq, comme les Helleborus et les Aquilegia ; de plus ces carpelles sont stipités ; tandis que les Isopyrum en ont un nombre bien plus grand, en général. Cependant, adversaire en principe de la « pul- vérisation » des espèces et surtout des genres, je suis loin de m'’attacher à des caractères de faible importance pour m'opposer à la réunion de genres très voisins. Mais, pas plus que Baïllon qui cependant a fait dispa- raitre pas mal de genres bien établis et qui a maintenu les Isopyrum comme genre distinct des Helleborus, je ne puis partager la manière de voir de Franchet et ce, en me basant principalement sur l'anatomie comparée des péricarpes et des spermodermes. | Dans un premier mémoire (1), j'ai, en me plaçant à ce dernier point de vue, divisé la famille des Renoncuiacées en six tribus dont trois pour les espèces à fruits poly- spermes. L'une de ces dernières que j'ai nommée Helléborées présente, comme caractère primordial, le fait d’avoir des graines lisses; une autre, celle des Delphiniées a des graines rugueuses. C’est à cette der- nière que se rapportent les Isopyrum qui sous d’autres rapports encore se rapprochent des Delphinium. Mais les (1) Hyacinre Lonay, Contribution, p° 123. 204 Coptis diffèrent beaucoup des Isopyrum, notamment par leurs graines lisses et par différents autres caractères fournis par le spermoderme et par le péricarpe. Ces caractères en font nettement des Helléborées et l’épi- derme externe de leur primine est très semblable à celui de l’Aquilegia, tandis que par leur péricarpe et les autres parties du spermoderme, les Coptis manifestent une analogie très marquée avec les Caltha. Il y a donc lieu de maintenir séparément les genres Coptis et Isopyrum. En résumé, il convient d'insister sur le concours précieux que peut apporter à la botanique systématique l'étude anatomique des organes séminaux à tous les âges ; il importe, en effet, de suivre l’évolution des tissus à tous les stades de leur développement pour éviter de les confondre entre eux. Grâce à cette étude, bien des doutes pourront être levés et c’est ce qui m'a permis de porter un jugement sur les vues de botanistes descripteurs éminents quant aux affinités qu'ils décou- vrent entre certains genres et certaines espèces. C’est ainsi que j'ai pu proposer de réunir aux Oxygra- phis le Trautvetteria palmata Fisch. et Mey. sous le nom d'Oxygraphis palmata, rapprocher les Callianthemum des Adonis, le Xanthorrhiza des Aquilegia et ne pas souscrire à la réunion en un seul des genres Coptis et Isopyrum. Avril 4908. ESSAI DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DISTRIGES LIFTORAUX ET ALLUVIAUX DE LA BELGIQUE par JEAN MASSART (i). $ 2. — Le sol. On s’est très peu occupé d’étudier le sol au point de vue géobotanique. A part quelques indications, encore discutées, sur l'importance de la chaux, nous ne possé- dons, pour apprécier le sol, que des analyses physiques el chimiques qui ont été faites presque toujours dans un but purement agricole : elles n’ont pour objet que de renseigner le cultivateur sur les plantes qui peuvent prospérer sur son terrain et de lui indiquer comment il peut encore l’améliorer. Aussi ces analyses offrent-elles le plus souvent pour nous des lacunes très grandes. De plus, leur interprétation est loin d’être aussi simple qu'on pourrait l'imaginer. Expliquons-nous sur ce point. (1) Suite, voir Bull. de la Soc. roy. de bot. de Belgique, t. XLIV, pp. 59-129 et 192-269. 206 I. — À QUOI TIENT LE DEGRÉ DE FERTILITÉ D'UN SOL. Depuis 1840, sous l'influence de Lresie, on s’était habitué à ne voir dans le sol qu’un simple support pour les matières minérales dont la plante a besoin : azote, phosphore, soufre, potassium, etc. ; on était donc amené à cette idée que la fertilité d'une terre dépend unique- ment des quantités de séls assimilables yn'elle peut fournir à la végétation. Le corollaire inévitable de ces notions était que pour maintenir un champ en bon état, il faut simplement lui restituer les matières minérales - que les récoltes lui enlévent. D'autre part, on cherchait, par des analyses chimiques minutieuses et complètes, à définir quelles sont les substances qui existent en quan- tité insuffisante, afin de les ajouter au sol. Lorsque les résultats de l’analyse chimique n'étaient pas assez nets, ce qui arrivait fort souvent, on se servait d’une méthode plus complexe. Une plante ètait cultivée dans la terre qu'il s'agissait d'analyser ; à côté des cultures faites dans la terre vierge, il en était d’autres, où l’on avait ajouté à la terre soit de la potasse, soit de l'azote, soit du phos- phore, etc. L’abondance des récoltes indiquait quelle est la substance ou les substances dont l'addition à la terre activait le plus la végétation : ce sont celles qui man- quaient et qu'il fallait donner comme engrais. Cette conception purement chimique — qui est suffi- samment connue pour qu'il ne faille pas y insister davan- tage — est actueliement battue en brèche de divers côtés. Les uns accordent une importance prépondérante à la structure physique de la terre, les autres assurent que tous les sois cultivés mettent à la disposition des végé- taux le même mélange de matières assimilables, et que 207 les variations de la fertilité sont uniquement d’ordre physiologique. Parmi les partisans de la théorie physique de la fertilité, citons M. Ramanx en Allemagne, et chez nous MM. Grécorre er Hazer. Voici, d’après M. Rawawx (p. 221), quelles sont les deux modalités que présente la constitution physique du sol. Dans les cas les plus simples, les grains du sol sont simplement juxtaposés, sans qu'il y ait le moindre lien entre les particules ; c’est la structure élémentaire, mot par lequel MM. Gré- GotRE ET HaLer (p. 31) traduisent le terme Einzelkorn- struktur de M. Rawanx. Le plus souvent la structure est autre: les grains sont plus ou moins associés en grumeaux de grosseur variable (structure grume- leuse — Krümelstruktur). Entre ces petits agrégats, il y a des lacunes plus ou moins considérables, permettant une circulation facile des gaz et des liquides, tandis que les sols à structure élémentaire se tassent et deviennent compacts. Autant les racines se fraient aisément un passage dans les terres grumeleuses, autant elles éprouvent de la difficulté à pénétrer dans un sol dont les grains sont libres les uns par rapport aux autres. Les agriculteurs attachent, inconsciemment d'ailleurs, une importance très grande à conserver au sol sa struc- ture grumeleuse. Un grand nombre de pratiques agri- coles ont précisément pour effet d'empêcher que la terre ne reprenne la structure élémentaire. Ajoutons tout de suite que dans les terrains non cultivés, qui intéressent Je plus les géobotanistes, l’état grumeleux du sol peut être amené par de nombreuses causes naturelles : le travail incessant des vers de terre, — les secousses 208 imprimées par le vent aux racines et, par conséquent, aussi à la terre, — les phénomènes de contraction et de gonflement dus aux variations de la quantité d’eau qui imprègne le sol, etc. Dans ces dernières années, une nouvelle conception a été défendue par M. Wurrweyx et ses collaborateurs. Les plus importants de ces travaux sont ceux de MM. Wurrvex anp Cameron, 1903, 1904; Lrvinasrow, Brirron ann Rein, 1905; Cameron ann Bezr, 1905; SCHREINER AND FAILYER, 1906; Lavinasron, 1907; SCHREINER AND REED, 1907, 1908 ; les principaux résul- . tats ont été condensés dans une conférence faite par M. Wmirney, en 1906 D'après les auteurs américains, le degré de fertilité d’un sol ne tient nullement à sa constitution chimique; en effet, toutes les diverses terres cultivées contiennent à peu près la même solution saline; la composition de celle-ci est toujours telle que les plantes y trouveraient les aliments nécessaires. A mesure que les plantes enlèvent à la terre des aliments minéraux, des roches constitutives se désagrègent, ce qui met en liberté de nouvelles doses de sels utilisables. Maïs alors, à quoi est dù le soi-disant «< épuisement » d’un champ soumis à une culture intensive ? À ce que tous les végétaux excrétent dans la terre des substances toxiques qui empêchent le développement de ceux qui essaient de croitre ultérieurement sur le même champ. Ces matières nocives peuvent être éliminées ou détruites soit par l’emploi de certaines substances, telles que l'acide py- rogallique ou l'hydrate ferrique, qui ne sont aucunement comparables aux engrais habituels, soit par les substan- ces chimiques employées comme engrais, soit par le 209 fumier de ferme, soit par les engrais verts, par exemple Vigna urguiculata. On peut obtenir le même résultat fa- vorable en faisant bouillir la solution extraite du sol ou en la filtrant sur du noir animal. Il est bien certain qu'’au- cun de ces derniers procédés n'a pu introduire des aliments dans les liquides, pas plus d’ailleurs que l’addi- tion d'acide pyrogalique ou d’hydrate ferrique. Ce n’est pas ici le lieu de discuter cette théorie. Atten- dons qu'elle ait fait ses preuves au point de vue agricole; c'est alors seulement que nous pourrons essayer de l'appliquer à la géographie botanique. | IT. — CONSTITUTION PHYSIQUE ET CHIMIQUE. À. — Analyses des terres. Dans l’état actuel de nos idées au sujet des facteurs qui influencent la fertilité d’un sol, il est encore impos- sible de décider quelle est exactement la part de vérité contenue dans les diverses théories qui viennent d'être résumées. Nous devons donc nous contenter de présenter ici des tableaux des analyses physiques (tableau 1) et chimiques (tableau J) de la terre dans les divers districts géobotaniques étudiés. Toutes les analyses ont été faites à l’Institut agrono- mique de l'Etat, à Gembloux, sous la direction du regretté Perermanx. Elles ont été publiées pour la plupart, dans les Monographies agricoles de la Belgique. Comme les indications de localité données dans les Monographies agricoles sont souvent insuffisantes pour déterminer avec précision l'endroit où les échantillons avaient été prélevés, j'ai eu recours à l'obligeance de 210 M. Bauwexs, agronome de l'Etat, à Bruges, qui avait opéré les prélèvements : j'ai pu ainsi m'assurer que plusieurs des terres renseignées dans la Monographie de la Région des Dunes n’appartiennent pas, en réalité, au district que je désigne sous ce nom, et qu’il ne reste pour ce district que l'échantillon de Clemskerke. Grâce à l'amabilité de M. Gasparr, du Ministère de l'Agriculture, j'ai consulté les bulletins originaux qui avaient été dressés lors de la prise d'échantillons et de l'analyse. J'ai obtenu ainsi des renseignements au sujet de la date de la mise en culture, de la famure, etc., de chacun des terrains dont des échantillons ont été pris et analysés. Je donne ici des analyses de plu- sieurs terres, intéressantes pour moi, dont quelques-unes n'avaient pas été publiées dans les Monographies agricoles. Malgré ces diverses sources de renseignements, il n'a pas été possible d'utiliser certaines analyses, telles que celles de Nieuwmunster et de Wenduyne, qui figurent dans la Monographie agricole de la Région des Dunes, et celles de Stuyvekenskerke et de Caeskerke, qui figurent dans [a Monographie agricole des Polders, à cause de l'impossibilité où je suis de définir le point exact où les terres ont été prises. Voici (tableau , p. 308), au sujet de ces divers sols, quelques renseignements qui ne sont pas dans les Mono- graphies et que j'extrais des bulletins de prise d'échan- tillons. J'y ajoute quelle serait, d'aprés la carte géologique, la nature du sol. On voit par les tableaux A, Tet J que nous ne possédons pas de renseignements au sujet du sol des alluvions marines ef des alluvions fluviales, ce qui tient à ce que. 211 nous en sommes réduits à n'utiliser que les analyses faites dans un but agricole. Il n'y a pas non plus d'analyse: du sol des polders fluviaux. Nous pouvons néanmoins nous faire une idée assez précise de la consti- tution chimique de la terre des alluvions marines, des allu vions fluviales et des polders bordant les fleuves. Les slikkes et les schorres ont la même terre que les poiders marins, avec celte seule différence que la mer continue à les inonder périodiquemeut. Les alluvions marines ne different donc des polders que par la présence des sels contenus dans l'eau de mer, qui sont principale- ment le chlorure de sodium et le sulfate de magnésium. Des alluvions fluviales sont formées, tout comme les aliuvions marines, par les sédiments qu'apportent les fleuves. Comme elles sont déposées en amont des allu- vions marines, elles sont sans doute un peu plus sableuses que ces dernières ; mais la différence doit être assez peu importante. Quant aux polders fluviaux, ce ne sont que des alluvions fluviales endiguées. L’unique analyse de sable des dunes ne nous renseigne que sur la composition du sol d'une panne. Pour remé- dier, dans une certaine mesure, à l'insuffisance des renseignements relatifs aux dunes, j'ai demandé à M. A. Gréaorre, directeur ad intérim de l'Institut chimique et bactériologique de l'État, à Gembloux, de faire quel- ques analyses de sable des dunes en les limitant aux données les plus importantes. Les sables analysés proviennent des dunes de Coxyde : I. de dunes mobiles, non loin de la mer, où croit Carex arenaria et Ammophila arenaria ; IL. d’une panne humide où vit toute la flore caractéristique de cette station ; III, de dunes fixées, TABLEAU État général des = SOLS SABLEUX POLDERS SABLONNEUX DUNES ——. —_—_]—]_——]— |] Polder récent. Polder ancie A B C D E Clems- Knocke. Knocke. | West- Westendi kerke. ende. Mode d’exploitation pen-| Terrain | Pincraie. | Päture. | Pàture. Champ dant l’année courante | vague. de Pomm de terre Temps écoulé depuis la dernière fumure au fu- Récem- mier de ferme . . .} Jamais. Jamais. Jamais. Jamais. ment. Degré de fréquence des Tous le famuüures. . —. 1.1 Jamais. Jamais. Jamais. Jamais | deux an Temps écoulé depuis le dernier chaulage . .] Jamais Jamais. Jamais. | Jamais. | Jamais. Époque de la mise en Une ving- | Environ Enviro eulture . . . . .| Jamais. taine vingt cinq |Inconnue|trente an! d'années. ans. Réputation de laterre . Médiocre | Médiocre. | Médiocre. Médiocre Médiocre Humidité du sol . . . Sec. Sec. Sec. Humide.| Humide: Profondeur de la nappe AQUife re Re A 1 mètre. 0m90 0®50 0®50 0m60 Le sol est-il drainé?. . Non. Non. Non. Non. Non. Devrait-il l’être ?. . . Non. Non. Non. | Oui. Oui. Le sol est-il en pente ? . Non. Non. Non. Non. Non. Le sol se débarrasse-t-il | facilement des eaux ex- : cédentes 2) LME Oui. _ | — Non. — Nature du sol (d'après la| Duneslitio-| Schorre très sableux | Sable à Cardium carte géologique) . .] rales pro-| endigué depuis 1872. prement dites. 213 — SOLS ARGILEUX G H I J K L 4 Ramscapelle Ramscapelie|Zandvoor-| Zandvoor - lende.|| West- Westcapelie. (iez- (lez- de (lez- | de (lez- capelle. Nieuport). | Nieuport). | Ostende) | Ostende) “mp champ de! Champ Champ de Pois, yBettcraves| de Pommes Pois. 4 de terre. Champ [Champ de|Champ de d’Avoine |Féveroles.|Betteraves KL 4 ans Deux ans. Un an. Un an, Trois ans. F, Jamais. Tousles | Tousles Tous les Tous les Jamais trois ans. | deux ans. | quatre ans. | quatre ans, | Jamais? |au fumier. nais. || Jamais. Jamais. Jamais. Jamais. Jamais. | Jamais. sans.|Inconnuc. | Inconnue. | Inconnue. | Inconnue |Inconnue. Inconnue. Terre Terre Terre de richesse | de richesse | de richesse moyenne. moyenne. | moyenne. Terre très|Terre très fertile, fertile. "+ Terre ocre || fertile. Sec, Humide. Sec. Sec. Sec. Sec. — — -— — 1025 1»10 Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Oui. Non _— Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Oui. —_ Oui. _— Oui. Ovwi. — |Limitedelar-| Argile .. Argile inférieure des Argile supérieure …— |\gile supér. et| inférieure polders. des polders. b — |fdel’argile[nf.|des polders. | 0 des polders. 244 Analyse be de lat@ SOLS SABLEUX POLDERS SABLONNEUX DUNES MES Polders récents. Sable à Cardium. A B C D | E F p Westende = Clems- Knocke Knocke de Pom, | Westende} Lerke Pineraie). (Pâture). | Pâture RE (Pois). A OI D D MR ET M = + | — + . | mr ON = : :3nl828l.50e25s PE = | 2e .2c|c.*. Seglrrvlorplies lo rñlurs seslse®|sesl:e SRE EEE DRE ETES EE) CEE LERIER | © nos © n° © p°cE e ‘ ‘© a Se Ï 4 = A CS Eu = CA Es = eo ; ex & © ex fa 1O ex 2 © = En Ex A L : | Eau à 1500 C.. 4 27 | 0.65 425) 155] 355 2.62] 9.5 44.5 2.65| 0.6"! Résidu sur le tamis! de x millimetre : | Débris organiques .| 3.4 0.4 17.4 1.9 12.8 21.3 3.8 3-3 1.7 0. ] — minéraux . 0.0 00 2.0 0 3 3-9 0.4 0.0 0.0 0.0 0.0 M! Terre fine, passant | au tamis de x mil-} limètre : Matières organiques} x0.3 1.6 | 155 5.5 | 78.6 | 8.8 | 220.3 | 52.5 | 11.5 | 10 Sable grossier, ne passant pas au} tamis de omms .| 2.6 2-01 17-8 |. 10.7. | 16.8 | 27.9 1.6 3.0 3.4 | 2°04 Sable fin, ne passant | pas au tamis de} ommZ + : + 10545 |944.7 |o1S Oo | 050.7 | 604.2 | 849.7 | 605.0 | 892.3 |943-7 977 Sable poussiéreux, | passant au tamis! de ommz2 | 27.2 | 25.1 | 26.7 18.0 | 128.2 | 36.7 ! 160 4 | 395 | 35.5 | 13: Argile . .|Traces Traces! Traces| Traces 57.5 |Traces 5.2 5-1 3-5 2.7 8! Différence considé-| rée comme cal-| cure (1) ee 02:0}|1-25.5 5.6 | 12.3 | 99.0 | 55.6 3.7 4.3 o.7 | 1-1 Matière noire de! Grandeau . . 1.8 [Traces Traces| o.0 Traces Traces! 82.0 | 17.0 | Traces| 0: Poids d’un litre de} terre séchée à Vair:}1k475 |xk500 | 1k350 [25460 xkooo |1k430 |oko2s |1k175 }1k450 | 1k4ët Pouvoir absorbant xde la tere séchée A Pair 40340 | 228 24 292 | 410 | 284 337 223 | 306 (1)L'analyse est faite d'après la méthode de Schloesing. L'analyse chimique renseigne exacte Que. !: séchée à l'air ne 000 ve à - | camrINE G H I 1 | | - ; 1 Westcapelle! Westcapelle| Ramseapelle | Ramscapolle Genck (Betleraves) \(Pommes (Pois) (Avoine) L: runs) de terre) sl: lis) © 2:61 à: l-iél : Les M 55.5: ) 2.858) 58) S.ls5s 2 IAE FETE IE IE mess: so |ss al" ss |ssol"ss ssl" s5|5se Le © © < M =) £ lESI E PSE) £ JS88) £ P£E 3 | * | 3 | _ 6.41 20.36 | 42.43| 48.02] 32.76 33.60 Ra 32.82 seal 67.42 l | ÿ [M r.66| 0.34 Traces |Traces| Traces | Traces} Traces | Traces) o.2 0.0 | 22.49| 11.68 [Traces | Traces! Traces Traces!) o.8 |Traces] o.5 0.0 118.19! 27.66 90.0 | 24.0 | 25.2 | 14.0 | 38.2 | 36.2 | 52.5 | 43.2 | 66.07 59.38| 0.0 | 0.0 | o.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 463.16 521.09 18.4 | 21.2 | 21.7 | 10.3 | 26.5 | 15.3 [182.8 |137-3 (1 1400.63 270.85/575.0 566.4 |633.6 619.7 [606.9 618.7 [522.3 |519.3 —10.28| 16.08||238.7 255.0 |195.7 |199 221.0 |121.4 Ÿ158.1 | 152.4 Mu 1.66, — ||137.0 |142.5 |123.8 |157.0 |106.6 |208.4 | 83.6 | 147.8 ‘1 — ||Traces | Traces} Traces Traces] Traces Traces] Traces| Traces [340 1k170 ||rksso |1k330 | rk350 1k320 | 1k275 | xk250 lak340 | 1k200 820 | 430 359| 349 | 385 | 372 | 364 | 383 | 356 | 409 taux en carbonates, SOLS ARGILLEUX | | 215 K L Zandvoordel Zandvoorde (Féveroles) | (Betteraves) | Sol. Profondeur : om20. Sous-sol. Profondeur * om20. Sous-sol. Profondeur : om10-0m45:. Profondeur : R O L2 un PS 46.00 41.52| 41.62 Traces| Traces | Traces | Traces Traces | Traces}! Traces Traces 45:2 | 29.3 | 92.6 | 71.2 0.0 0.0 0.0 0.0 37.9 | 12-6 | 37.5 | 85.6 568.3 |653.3 462.6 |488.9 216.4 |236-4 |160.2 | 122.7 132.2 8.4 1247. |231.6 Traces | Traces | Traces | Traces 1k150 | xk280 | rkr40 | 1koso 503 | 509 |%465 | 430 216 TABLEAU Analyse chimique de la 4 “SOLS SABLEUX POLDERS SABLONNEUX DUNES SA 1 EN UNS Polders récents. Sable à Cardium. À B (D DIE F Clems- Knocke Knocke " quente Westende kerkel (Pineraie) (Pâture) Pâturel 4e ter. (Pois) Ë | :S8%l8281-2612521.86/255|.5%l.s5.l.scls32s sasglssLiesalssolgaslssaolss2alssslss nue! [ea DE LA MER. 0.635 0.453 1.968 2.149 25.515 92.800 230 TABLEAU POLDERS DE COXYDE EE [I PRINTEMPS AUTOMNE, —— Mare Étan : Lancg- : Terr. expé- Ruisselet Gale Fossé. de ae It EE | NH5 salin, . . . 10.000056,0.000098 0 00°04 |0.00014 10.00034 |10.0C016 NH albuminoïde . |0.00020 |0.00021 |0.00017 10.00080 [0.00039 ||0.00057 NOSHI SENS 000 000 000 000 Traces. || 000 NOZH'2, (240200. 000 009 000 000 Traccs. || Traces.M KCI. . . + . . |0 0214 |0.0628 10.0104 1|0.0238 [0 0359 || Traces” GO . uùt . : 1061935 10.187 1011302 :|0:131 10.085£ |10:069% SD online Traces. | Traccs. | Traces. | Traces. | 1races. || Traces | Fes03 . . . . . |0.00035 |0000 70 |0 0005 10.0: 037 000 000 P303 . . . . . 1|0.0084 10.0106 10.008382 \0:0063 10.0115 000 SUE A LANNER 68 Traces. | Traces | Traces. | Traces. | 000 |10.0240 4 Si0,. . . . . . [0080 (|0 0266 (0.028 0038 (0.036 |l0 008 NaGl SC — [0 1666 10.0561 (0.063 |0.0759 |10.1227 Grammmes d’0 néces- saires à l'oxydation des matières organi- ques . . . . . |0.00292 |0.0082 10.008301 10.00453 |[0.0053 ||0.0072 Résidu solide total . 10.395 0.594 10 890 0.420 10.524 |l0.344 231 L (suite). (+ | EAU AUTRES POLDERS MARINS POLDERS FLU VIAUX SAUMATRE V W X a Z AA BB CC -II-04) | (18-VHI-04) |(18 VII-04) |(14-V-04) |(14-V-04)||(80-VI 04)| (31-V-04) | (31-V-04) Yserà | Canal de Canal Fossé Fossé Fossé | Fossé | Étang jtuyve- |Plasschendarle | de Loo, à |à Paling-|| aux à à Donck | d'Uver- inskerke|à Nicuport| Fintelle. | brugge. || Ruppia.||Hingene.| (Beclaere).| meire. 00014 | 0 00086 | 0 00007 0.00174 | 00094 | 0.0013 | 0 6008 |0.00014 .0009 | 0.00058 | 0.00035 | 0.00240 |0.00092 | 0.0015 | 0.0026 |0.00074 060 000 | Traces. |0.00124 [00006 | 000 | 0.0087 |0.0024 Traces 000 000 0.0015 000 Traces. 000 10.002 10694 |0.2274 | 0.1101 10.1849 MO 1005 || 0.0148 | 0.0128 |0.0095 .9618 | 02149 | 0.1605 |o 1858 No.1807 || 0 0712 | 0 1196 |0.0865 2877 |0.2882 | 0.2450 |0.1693 0.0218 !0.0144 .0035 | 0.0042 000 |0.0065 0.1275 |0.0024 .0125 |0.0104 | 0.0158 |0 0102 1.4670 | 0.3296 | 0.2918 |0.120i 028 | 0.040 0.020 |9.018 .8721 |4,5014 | 39068 2 0519 0.3494 Traces. 0 0046 0 0026 Traces. || Traces. | 0.0064 | Traces. 0.5640 0.0068 | Traces. |0 0274 0.058 |, 0.006 0.008 |0 010 5.0567 || 0.1227 | 0.0467 |0.0520 0.0297 |0.0054 0.392 10.242 ..0085 | 0 0093 0.0054 |0.0257 1,956 | 5.688 4.972 |2.914 0.0137 || 0.081 6.282 || 0.346 nn nee mm ] 232 des saisons est naturellement moins marquée. Aussi les analyses d'eaux de l'Escaut (K, L, M, N), de l’Yser (V), des canaux de Plasschendaele (W) et de Loo (X), des étangs de Blanckaert (U) et d'Overmeire (CC), enfin du fossé aux Ruppia (L), ont-elles une valeur plus générale que celles de mares ou de fossés dans lesquels l’eau ne se remplace pas. Pourtant, disons tout de suite que les effets de l’absorption des sels nutritifs par la végétation et ceux de la concentration due à l'évaporation pour- raient bien aussi se faire sentir dans les canaux et les étangs : le niveau de l’eau dans le Blanckaert et dans l'étang d’Overmeire subit des variations de 3 à 4 déci-- mètres. Examinons les eaux que nous venons d’énumérer. L'eau de l'étang d’Overmeire (CC), anaiysée à la fin de mai, est assez riche en sels assimilables ; la végétation y est d’ailleurs fort abondante, et elle comporte beaucoup d'espèces très exigeantes, telles que Lemna, Elodea, Stratiotes, etc. L'eau du Blanckaert (U) est beaucoup moins riche ; il est bien vrai qu'elle a été examinée en août, alors que les végétaux ont presque atteint le maxi- mum de leur taille; mais j'ai la conviction qu’elle est réellement moins bien fournie de sels nutritifs. En effet, cet élang est alimenté par des ruisseaux qui descendent des terrains flandriens. De plus, sa flore ne contient qu'à titre exceptionnel les Lemna, Elodea et autres plantes d'eaux très riches ; la flore des Algues indique également que l’eau n’y possède pas la même qualité alimentaire que dans les fossés des polders ou dans l'étang d Over- meire. L'Yser canalisé (V), le canal de Plasschendaele (W) et le canal de Loo (X) ont des eaux fort riches ; la grande 233 teneur en chlorure de sodium et en sulfate de magné- siumsemble indiquer qu'il ya dans l’Yser et jusque dansle canal de Loo un mélange d’eau de mer et d’eau douce. L'eau de mer pénètre dans l’Yser et dans le canal de Plasschen- daele par les vannes des écluses ; à marée haute, le niveau de la mer est supérieur à celui de la rivière ou du canal. Les quantités d'eau qui entrent ainsi sont en général assez faibles ; une composition comme celle de l'analyse V est tout à fait exceptionnelle. Dans le fossé aux Ruppia (L), on laisse entrer souvent de l’eau de mer. L'eau de l'Escaut, à Lillo, varie beaucoup avec la marée. Lorsque celle-ci est haute (M) et qu’elle fait refluer l’eau de mer, l'Escaut contient un liquide qui se rapproche beaucoup de l’eau de mer. À marée basse (N), les eaux d’amont opèrent une dilution appréciable, mais l'eau reste pourtant très salée. À Burght, la marée haute amène encore pas mal de sels marins (K) qui ne dispa- raissent pas même totalement à marée basse (L). * * * Faisons maintenant une restriction à l'affirmation, énoncée plus haut, d'après laquelle les eaux des districts littoraux et alluviaux ne se distinguent que par leurs propriétés chimiques. Il y a également un facteur pure- ment mécanique qui les différencie : c’est le mouvement. Dans les mares, les fossés et les canaux, l’eau est prati- quement sans courant. Il en est de même de l’Yser. Cette rivière, barrée par une écluse, ne coule que lorsque l’on ouvre celle-ci. Or, cela n'arrive guëére que lors des fortes pluies d’hiver, c'est-à-dire pendant la saison où la végétation est engourdie. Pendant l'été, l'eau est pour ainsi dire stagnante, tout au moins dans la portion infé- 234 rieure du cours vers Dixmude ; aussi des espèces qui ne supportent pas le courant, telles que Limnanthemum nymphaeoides, Polygonum amphibium (flottants) et Hy- drocharis y couvrent-elles l’eau d’un tapis serré. Dans la partie plus haute de son cours, ainsi que dans les affluents, il y a un léger mouvement de l’eau, même en été ; toutefois, les plantes flottantes y vivent égale- ment. | Tout autres sont les conditions dans l'Escaut et ses affluents. Ici la marée remonte deux fois chaque jour jusqu'aux limites du district alluvial, et il y a donc un courant qui, sans être rapide, suffit néanmoins à empé- cher le développement de plantes flottantes. Le courant est dirigé alternativement vers l’aval à marée descen- dante, et vers l’amont à marée montante. On peut classer les principales eaux des districts litto- raux et alluviaux de la façon suivante, en tenant compte à la fois de leur composition chimique et de leurs mou- vements : A. Eaux pauvres en sels nutritifs, immobiles. Mares et fossés : dunes et sable à Cardium. B. Eaux riches en sels nutritifs. a) Eaux tranquilles. Mares et fossés, sans renouvellement : polders. Rivières, étangs et canaux communiquant avec des rivières : polders. b) Faux avec courants dus aux marées. Eaux douces ou à peine saumâtres : alluvions fluviales. Eaux salées : alluvions marines. Ainsi que le montre ce tableau, les eaux des dunes et du sable à Cardium ne sont pas seulement pauvres en 235 sels assimilables ; elles sont en outre immobiles, ce qui rend encore plus pénible l'alimentation des végétaux qui les habitent ; ajoutons enfin que ces mares et ces fossés sont toujours de petites dimensions. Il y a donc, comme on le voit, plusieurs facteurs qui agissent dans le même sens pour empêcher que des plantes quelque peu exi- geantes, au point de vue de la nourriture minérale, n'aillent coloniser les eaux des dunes et des polders sablonneux. E. — Richesse du sol en matières organiques. Tous les restes de plantes et d'animaux finissent par se transformer dans le sol en substances minérales. Mais cette décomposition, qui s’opére surtout par l’action des Bactéries et des Champignons, est fort lente, et ses phases successives ne sont pas bien connues. Il y a d’abord production de corps plus riches en carbone que les substances organisées primitives ; puis ces substances noires, qui ont encore conservé des traces de la structure organisée, et qui constituent ensemble l'humus, sont oxydées de plus en plus, jusqu’à ce que finalement tout le carbone devienne de l’anhydride carbonique, l'hydro- gène de l’eau, l’azote de l'ammonique, puis de l'acide nitrique. (Voir Raman, 1905 ; Hizcarn, 1906 ; Mayer, 1901). On se rend facilement compte de la proportion d’hu- mus contenue dans la terre, d’après la teinte plus ou moins noire que prend la terre quand on la mouiile. Le tableau donne des chiffres précis (la matière noire de Grandeau représente les substances organiques dont ja décomposition est encore peu avancée). 236 La teneur des divers sols en matière noire est très variable. Deux des terres de Westende (sable à Car- dium) en renferment des quantités énormes, alors que la plupart des autres sols sableux du litloral et tous les sols argileux n’en ont que des traces (1). L'importance de l’humus dépend de la structure phy- sique du sol. L'un des principaux effets de la présence de l’humus est, en effet, de retenir l'eau et certaines matières minérales ; mais cette même rétention est aussi réalisée par l'argile. On comprend donc que si l'humus est fort avantageux dans les sables, son utilité est beau- coup moindre dans les sols argileux : au point de vue physique, il n’inter vient ici que pour faciliter l'obtention de la structure grumeleuse (voir Ramanwx, 1905, p. 192) et pour donner de la porosité au sol trop compact. Mais les matières organiques jouent aussi dans le sol un rôle chimique considérable. Tout l'azote que les végétaux absorbent provient soit de la matière organique enfouie dans la terre, soit de l'atmosphère ; mais dans les deux cas, l'azote n’est utilisable par les végétaux habituels qu'après avoir été combiné à l'oxygène, par l'intermédiaire de certains microbes habitant l’humus. Il y a donc une relation entre la richesse d'un sol en matières organiques et sa richesse en azote combiné. Les tableaux 1 et J montrent que les teneurs en matières organiques et en azote combiné varient dans le même sens. Enfin, les matières organiques agissent encore autre- ment sur la flore. Les Champignons saprophytes ne (1) Les polders marins de Hollande sont également presque sans humus. Voir Mayer, 1905, t. IT, 1re partie, p. 80. 237 peuvent vivre que dans des endroits où ils trouvent de la substance organique encore assez peu oxydée. Ils sont assez rares sur les dunes fixées ; ils v sont limités aux points où se décomposent des organes souterrains de végétaux et des crottins de Lapins. Ils sont plus abon- dants dans les pannes, où le sable est imprégné d’humus, et tout à fait exceptionnels dans les polders : ici la matière organique, souvent assez abondante, est déjà trop décomposée pour encore servir d'aliment à des Champignons, et ceux-ci n’habitent guère que les pâtu- rages, où lis utilisent les excréments des Chevaux et des Bœufs. Il y à un groupe de Champignons qui jouent un rôle important au point de vue biologique. Ge sont ceux qui s'associent avec des organes souterrains de plantes supé- rieures et constituent ainsi des mycorhizes. On sait que beaucoup de Phanerogames et de Ptéridophytes ne croissent de facon normale que lorsque leurs racines hébergent de ces Champignons, et l’on sait aussi que ces végétaux habitent presque exclusivement les sols riches en humus. Les mycorhizes se présentent sous deux formes : endotrophes, c'est-à-dire celle où le Champignon pé- nètre à l’intérieur des cellules corticales ; ectrotro- phes, où le Champignon ne constitue qu'un revêtement superficiel de la racine. On ne sait pas jusqu'ici quelles sont exactement les relations entre le sol, le Champignon et la racine (1). La nécessité de l’humus pour des plantes à mycorhizes nous permet de comprendre leur distribution dans les dis- (1) Voir notamment : Janse, 1906 ; Sraue, 1900 ; Gazraux, 1905, 238 tricts géobotaniques qui nous occupent. Ainsi, parmi les arbres (1) qui sont le plus communément plantés, les Pinus (qu'on plante dans les dunes) ont toujours des mycorhizes, les Populus (dans les dunes et dans les pol- ders) en ont ie plus souvent, les Ulmus (dans les polders) jamais. Beaucoup de plantes herbacées des pannes et des endroits assez humides du sable à Cardium possèdent également des mycorhizes, ainsi que l'indique la liste éthologique. Citons seulement : Pyrola rotundifolia, Linum catharticum, les Gentianacées, les Orchidacées, Galluna vulgaris, Parnassia palustris, Cirsium acaule. . Sur les dunes mobiles, très pauvres en humus (voir tableau K), il n'y a guère que Salix repens et Euphorbia Paralias qui possèdent des mycorhizes. Sur les dunes fixées, citons : Asparaqus officinalis, Calystegia Soldanella, Epipactis latifolia. Dans les poi- ders, les plantes à mycorhizes sont rares : Orchidacées, Eupatorium cannabinum, Valeriana officinalis, etc. F.— Circulation de l'eau dans le sable et dans l'argile (). A diverses reprises déjà, nous avons insisté sur l’im- portance de l'eau en géobotanique et sur la facilité plus ou moins grande avec laquelle les plantes absorbent l'eau du sol. Lorsqu'une pluie abondante tombe sur le sol, l’eau se sépare en deux parties, dont l’une pénètre dans la terre (1) Tous les renseignements relatifs à la répartition des mycorhizes sont empruntés à SrauL, 1900, (2) Il y a beaucoup de données expérimentales au sujet de la cireula- tion de l’eau dans le sable, dans le livre de M. Vuycek, 1898. 239 et dont l’autre ruisselle à la surface. Le liquide qui s’est introduit dans la terre descend entre les particules jus- qu’à ce qu’il rencontre une couche qui ne la laisse plus passer. Mais toule la masse d’eau qui s’est infiltrée dans la terre ne va pas atteindre la couche imperméable ; une quantité variable est retenue pendant son trajet : la terre possède, en effet, une certaine capacité d'absorption pour l’eau. Le liquide qui s’est accumulé par dessus la couche imperméable coule maintenant vers les parties déclives, et si elle rencontre la surface du sol, eile va former une source. — Mais, d’autre part, après la pluie, l’eau qui imprégnait les couches superficieiles s'évapore. Un nou- veau courant se produit alors des portions encore humides de la terre vers celles qui se dessèchent ; peu à peu de i’eau monte ainsi du fond vers la surface. Examinons successivement ces divers phénoménes en nous iimilant à ce qui intéresse les sols dans les districts considérés. On pourra trouver des renseignements com- plémentaires dans Ramanx, 1905. a) Pénétration de l’eau dans le sol.— Dans les sables à gros grains, toute l’eau de pluie passe immé- diatement dans ie sol; même les averses les plus co- pieuses ne provoquent aucun ruissellement. Au contraire, sur les argiles compactes, presque rien ne pénètre. La différence tient à l’inégale finesse des particules constitu- tives, ainsi que chacun sait. Entre les gros grains de sable, il y a de larges espaces dans lesquels la circulation de l'eau est rapide, de telle sorte que l'eau ne rencontre aucun obstacle sérieux. Mais il n’en est pas de même pour l'argile : les très fines particules laissent entre elles des méats étroits dans lesquels la circulation est forte- ment ralentie ; l’eau de la couche tout à fait superficielle, 240 ne pouvant pas descendre assez rapidement, arrête donc toute pénétration ultérieure. Il résulte de ceci que l'argile serait pratiquement imperméable si d’autres phénomènes r’intervenaient. Chacun à pu remarquer que les terres argileuses ont presque toujours une surface fendillée, ce qui tient à ce que l’argile gonfle quand elle est mouillée et se contracte en séchant. Les volumes relatifs de l’argile sèche et de l'argile mouillée sont environ comme 1 est à 1.3. Ces fentes, qui se prolongent plus ou moins loin vers le bas suivant le degré de dessiccation, sont l’une des voies par lesquelles l’eau s’introduit dans l'argile. Dans les sables, il n'y a pas de changements de volume sous l’action de l'humidité. L’eau peut encore suivre un autre chemin pour passer dans l'argile. Chaque racine qui meurt dans la terre laisse une galerie communiquant plus ou moins indirec- tement avec l’atmosphère. Enfin, l'argile qui sert de support à la végétation n’est pas en général aussi compacte que nous la suppo- sions plus haut. Le plus souvent, elle est plus ou moins grumeleuse, surtout dans sa couche superficielle. b) Pouvoir absorbant, pour l’eau. — L'eau qui à pénétré dans le sol est sollicitée vers le bas par la pesanteur. Mais en même temps, les attractions molécu- laires tendent à la maintenir autour des particules de terres; grâce à ces forces moléculaires, il se forme, à la surface de chaque grain, un enduit extrêmement mince de liquide. On comprend tout de suite que plus les grains sont petits, plus leur surface totale est consi- dérable, et plus aussi ils pourront retenir de l’eau. Voici quelques nombres empruntés à Wozzwx par 241 M. Ramawx (1905, p. 246) qui montrent la relation entre le pouvoir d'absorption d’un sable et la grosseur des grains de quartz qui le constituent : CAPACITÉ EN °/o DIAMÈTRE DES GRAINS. du volume de la terre. 1 à 2 millimètres. 3.66 Omm95 à Omm50 4,53 Ommi1 à Omm17 6.03 OmmOl à Omm07 39.90 Ainsi donc, il a suffi de pulvériser le quartz pour décupler la capacité d'absorption de l'eau. Dans les sols argileux et humeux, il y a quelque chose de plus que l’adhésion de l’eau à la surface des grains. Le liquide pénètre, en effet, à l’intérieur des particules d'argile et d’humus, ce qui augmente encore la capacité pour l’eau. Le tableau 1 donne des renseignements relatifs au pouvoir absorbant pour l’eau. Le sable superficiel a un pouvoir absorbant plus grand que celui du sous-sol, ce qui tient à ce que la surface est plus riche en humus. D'autre part, le sable qui retient le plus d’eau est celui de la pâture de Knocke (C); l'absence d'humus est compensée dans cette terre par la finesse du sable et surtout par l'abondance de l'argile. D'une facon générale, les argiles ont un pouvoir de rétention plus grand ; dans la couche superficielle, il n’est jamais inférieur à 356 ‘/00, tandis que dans les sables, il descend à 306. c) Ascension capillaire de l’eau dansle sol. — Supposons que le sol contienne toute l'eau qui peut adhérer à ces particules, et que la couche qui est en contact avec l'air se dessèche. Il se produit aussitôt un 242 déplacement du liquide tendant à uniformiser de nou- veau sa distribution dans toute la masse de terre. Si la couche inférieure est complètement gorgée d’eau, cest-à-dire si elle est au niveau de la nappe aquifère, le liquide va s'élever de là à travers le sol pour rem- placer au fur et à mesure celui qui s'évapore. Les forces qui déterminent l’ascension de l’eau sont les mêmes que celles qui faisaient adhérer une mince couche liquide à chaque fragment de quartz, d'argile ou d'humus. L’ascension capillaire est done d'autant plas élevée que la terre est composée d’éléments plus fins. Seulement il faut, ici aussi, tenir compte d'un facteur que nous avons déjà rencontré quand il s'agissait, de la pénétration de l'eau. C’est la vitesse avec laquelle le liquide se déplace. Dans une argile, le liquide pourrait monter très haut, c’est vrai, seulement le frottement des molécules liquides dans les méats interparticulaires est tellement énorme que, pratiquement, l'ascension ne s'opère pas. Il y a donc, comme on le voit, opposition entre la hauteur de l'ascension et la vitesse avec laquelle elle s'opère. Si nous avons affaire à des terrains de structure dif- férente, mais qui sont tous mouillés au maximum, et qui sont à la même distance de la nappe aquifére, nous pourrons constater que, pendant l'été, lorsque l'évapora- tion est considérable, les terres seront inégalement humides à la surface : les terrains très sableux seront secs, parce que la capillarité ne peut pas élever l'eau jusqu’en haut; les terres argileuses seront tout aussi sèches, parce que l'ascension est trop lente pour com- penser l’évaporation; ce seront seulement les sols modérément argileux et humiques qui resteront assez humides pour permettre aux végétaux de croitre nor- malement. Dans ces derniers sols, l'humidité est assez uniforme dans toute la masse, tandis que les sables et 243 les argiles ont souvent une surface tout à fait sèche, qui sur l'argile ne tarde pas à se craqueler, alors même qu'à quelques centimètres de là, la terre est abondam- ment mouillée. d) Évaporation de l’eau. — La perte d’eau par évaporation n'est pas la même pour tous les sols. Il y à conflit entre les forces moléculaires, qui retiennent l’eau entre les particules du sol, et la chaleur qui tend à transformer l’eau liquide en vapeur. Dans une expé- rience faite par M. Raman (1904, p. 261), 100 centi- mètres carrés de sable siliceux avaient évaporé 580 grammes d’eau, etla même surface d'argile, dans les mêmes conditions, en avait perdu seulement 532. Le tableau suivant, emprunté à M, Rawanx (1905, p. 261), qui l'a dressé d’après des expériences de Hager- LAnpr, montre une différence du même ordre. TABLEAU M. Évaporation comparative du sol et de l’eau. EE om RAPPORT eutre la quantité évaporée et celle qui est évaporéc par la même sur- face d’eau, dans les mêmes condi= tions. TENEUR EN EAU (°/0 de la quantité maximum). Panel ET) de Le 10 °o 91. 14 : 100 PU: #., MES 15 9/0 113.08 : 150 ZONE EEE CON ONCE 25 °/o 119.79 : 100 Terre arable AU 15 °/o 90.4 : 109 — SAS NE ee 25 Jo 116.75 : 10) E. MMA" LES 85 0/0 133.13 : 100 244 Il est probable que de l'argile aurait eu un pouvoir évaporant encore moindre que la terre arable de ce ta- bleau ; toutefois, la différence entre le sable et la terre plus ou moins argileuse est fort nette. Ce tableau est encore intéressant à un autre point de vue. Il montre que la terre évapore plus d’eau qu'une même surface liquide, même lorsque la terre est loin de contenir toute l’eau qu'elle peut absorber. Tout agrandissement de la surface entraine une aug- mentation de l’évaporation : un sol à surface raboteuse, inégale, se dessèche donc plus qu’un sol analogue, mais à surface plane. Seulement ceci n'est vrai que si le sol est fort humide. Dès qu'il a perdu la majeure partie de son eau intersticielle, les portions de terre qui dépassent les autres et qui se sont desséchées les premières protègent l’eau sous-jacente, et l’évaporation est alors moindre que si le sol était plat. Inutile d’insister sur l'importance de la couverture vé- gétale du sol : dans les pannes et sur les digues où la végétation est dense et cache complètement la terre, l'évaporation est moindre que sur la terre nue. La pro- tection du sol est naturellement la plus efficace lorsque des feuilles larges et planes sont couchées sur le sol. Rappelons cequia été dit plus haut au sujet de la facon dont beaucoup de végétaux des endroits fortement éclairés appliquent leurs feuilles sur le sol. Dans les dunes, le vent intervient puissamment ; il soulève la couche de sable sec et expose ainsi au soleil ies portions sous-jacentes plus humides. Peut-être aussi pénètre-t-il à travers les interstices du sable et agit-il ainsi directement sur l’eau de la profondeur. e)Degré d’humidité des divers sols. — Nous 245 pouvons maintenant essayer de comprendre pourquoi il y a de si grandes différences dans l'humidité des divers sols sableux et argileux, alors que la quantité de pluie est sensiblement la même dans toute l'étendue desdistricts littoraux et alluviaux. L'eau qui tombe sur le sable s'engage aussitôt dans le sol. À cause de la grosseur des grains, la filtration est très rapide et très étendue ; j'entends par ceci que le pouvoir d'absorption du sable étant relativement faible, l'eau va se répartir sur une profondeur assez grande. Elle y sera donc soustraite en bonne partie à l'évapora- tion. Si les pluies sont rapprochées et copieuses, le sable va s'humecter de plus en plus, et bientôt il aura atteint le maximum de sa capacité pour l’eau ; à partir dece mo- ment, toute l’eau qui tombe encore va glisser vers le fond. Pendant l'été, lorsque l’évaporation l'emporte sur la chute des pluies, le sable superficiel se dessèche, et l'ascension capillaire ne pouvant pas amener le liquide assez haut, la dessiccation atteint des couches de plus en plus profondes. En été, le degré d'humidité d'un sable dépend donc à la fois de son pouvoir d'absorption et de l'ascension capillaire, celle-ci devant être envisagée au double point de vue de la hauteur et de la vitesse. Ces données permettent d'interpréter les renseigne- ments donnés par les tableaux Het 1 au sujet du degré d'humidité des sables. Pour la facilité de la comparaison, je transcris ici un extrait de ces tableaux pour les terrains G, D, E, F. Je ne tiens compte que de la couche superficielle du sable et non du sous-sol. | C | D E F Knocke | Westende | Westende | Westende (Champ (Champ (Pâture). (Pâture). de Pommes de Pois). de terre), | | Humidité du sol, . Sec. | Humide. Humide. Sec. Profondeur de Ja nappe aquifère . 0m50 0®50 060 0®90 Sable grossier, ne pas- sant pas au tamis de Onm5, , . . 15.8 1.6 3.0 8.4 Sable fin, ne passant pas au tamis de Omw2 604.2 605.0 898 3 948.7 Sable poussiéreux, passant au tamis deUnm2s. 22". 125.2 100.4 39.5 35.9 ARS re Si cie 51.9 D.9 9.1 3.9 Matière noire de Grandeau . . . Traces. 82.0 17.0 Traces. Pouvoir absorbant pour l’eau - 410 331 223 306 C est sec et E est humide, quoique le premier ne soit qu'à 0"50 de la nappe aquifère, et le second à 0"60, et quoique C ait un pouvoir absorbant de 410 et E un pouvoir de 233 seulement. Remarquons que le pouvoir absorbant n’a guère d'importance en été, puisque, en cette saison, les pluies sont insuffisantes pour compenser l'évaporation. L’eau qui imprègne la surface du sol pro- vient donc en majeure partie des réserves constituées par la nappe aquifère, Or, le terrain C contient beau- coup de sable poussiéreux et d'argile; les interstices laissés dans la terre sont donc petits, et l’ascension 247 capillaire est lente. Au contraire, le terrain E a des grains relativement gros, et comme il ne contient pas beaucoup d’humus, l’eau du sous-sol monte rapidement vers la surface. L’humidité du terrain D tient sans doute aussi à ce que l'ascension capillaire y est rapide. Quant au terrain F, il doit nécessairement être sec, puisque ses grains trés gros ne permettent pas une ascension capil- laire égale à 0"90. Dans un sol argileux, l’eau de pluie ne pénètre que petit à petit, même lorsque la surface est fendillée et qu’elle présente les orifices de nombreux pertuis laissés par les racines mortes. La plus grande partie ruisselle donc sur le terrain. Celle qui est entrée reste toujours dans le voisinage de la surface ou des voies de pénétra- tion ; elle est donc exposée à une évaporation rapide. De plus, comme l’arrivée de l’eau provenant de la nappe aquifère est retardée par le frottement, tout concourt à maintenir la surface des sols argileux dans un état de sécheresse assez prononcée. Aussi voit-on par le tableau H, qu'à part une seule exception, les terrains argileux sont considérés comme secs, et cela malgré le pouvoir absorbant considérable de ces terres. f) Quantité d’eau disponible. — Ce serait une erreur de croire que le degré d'humidité d’un sol constitue une mesure de la quantité d'eau que cette terre peut fournir à la végétation. Une partie seulement de cette eau est disponible, et les plantes se flétrissent, c'est-à-dire cessent de pouvoir arracher de l’eau à la terre, alors même que celle-ci en contient encore une certaine quantité. On comprend d’ailleurs fort bien que lorsqu'un poil radical attire une molécule liquide, celle- ci est aussi sollicitée dans une autre direction par les 248 éléments solides de la terre ; plus l'attraction de la terre pour l’eau est considérabie, — c’est-à-dire plus le pou- voir absorbant est élevé, — plus les poils radicaux rencontreront de résistance, et plus grand sera le résidu de liquide que la plante sera incapable d'enlever à la terre. Des expériences de Sacas, devenues classiques, mon- trent nettement cette relation. Sacs cultivait du Tabac comparativement dans une terre très riche en humus, dans de l'argile et dans du sable quartzeux grossier. Voici le résumé de ses expériences. à QUANTITÉ ; £ îe FOR QUANTITÉ QUANTITE maximum d’eau TAC ids RE tu au moment où d’eau 1 absorbée le Tabac : à se flétrit. | disponible par le sol. D 2 à CE EP AS SCENE SMEENMEREN | Terre chargée d'humus 46 co 12 3 33.1 Arole TOR En Le CINE 52.1 8 44,1 SADIC NC MEME 20.8 15 19.3 | On voit done que la quantité d’eau utilisable par la végétation varie beaucoup d’un terrain à l’autre, et que c’est le sol argileux qui l'emporte sous ce rapport. Mais, d’autre part, une argile qui renferme encore 8 °/, d'eau n’est déjà plus capable d'en céder à une plante de Tabac, alors que cette plante reste turgescente dans du sable qui n’a plus que 2 °/, d'eau. Ces expériences montrent que les qualificatifs « humide » et « sec + appliqués à la terre n’ont pas de 249 signification absolue, puisque du sable relativement sec continue à fournir du liquide aux racines, tandis qu’une argile assez humide peut être rebelle à toute cession d’eau. Il y a encore d’autres terrains qui, tout en contenant de grandes quantités d’eau, n’en mettent guère à la disposition des plantes : ce sont ceux qui sont imprégnés d’eau de mer. Ici la difficulté de l'absorption tient à ce que la pression osmotique du liquide est très forte. Comme c’est par osmose que s'effectue l'abso-ption, celle- ci ne pourra se poursuivre que si ies poils radicaux des plantes habitant les alluvions marines ont une pression osmotique encore supérieure à celle du liquide environ- nant. Seulement l'on sait que la pression intracellulaire ne peut pas dépasser une certaine limite sous peine de mettre obstacle à lactivité protoplasmique. Les plantes des slikkes et des schorres ont un suc cellulaire dont la pression osmotique est certainement plus grande que celle de l’eau de mer, mais l'excédent est sans doute faible, et l’économie végétale a donc beaucoup de peine à puiser l’eau nécessaire. g) Niveau de la nappe aquifère. — L'eau qui tombe sur le sol, lorsque celui-ci contient toute l’eau qu'il peut absorber, passe dans la profondeur et va ali- menter la nappe aquifère. Les variations du niveau de l’eau souterraine nous renseigneraient donc sur l'état d'humidité du sol : si une pluie détermine une élévation du niveau, c’est que la terre est humectée au maximum; au contraire, si le niveau baisse ou reste stationnaire, malgré les pluies, il faut conclure que la terre absorbe toute l’eau. 250 J'ai suivi, à Coxyde, les fluctuations du niveau de la mare (1) creusée dans ies dunes qui font partie du Ter- rain expérimental du Jardin botanique de l'Etat, à Bruxelles. Il est certain que, d’une manière générale, les variations de niveau de la mare sont concomitantes de celles de la nappe aquifére, puisque la mare fait partie de celle-ci ; toutefois, la mare est soumise à certaines in- fluences qui n'atteignent pas la nappe souterraine : elle reçoit de l’eau de pluie et subit l’évaporation. Malgré ces légères causes d'incertitude, les résultats de l’obser vation sont fort intéressants. Le diagramme 5, K (publié dans le Recueil de Institut botanique de Bruxeiles, V. VIL), seprésente, par ie trait noir, les fluctuations du niveau de la mare, exprimé en centi- mètres ; par le trait bleu, les quantités de pluie, en mil- limétres. Les périodes pendant lesquelles la courbe descend correspondent à celles où le sable n'est pas complètement mouillé ; les ascensions de la courbe indiquent, au con- traire, que le sable renferme toute l'eau qu'il peut re- tenir. Le diagramme va depuis avril 1904 jusqu'en septem- bre 1905 : le soi a été assez sec pendant les mois de prin- temps et d’été de 1904, puis il est resté humide, avec des interruptions, jusqu’en juin 1905, pour se dessécher de nouveau pendant l'été 1905. L’allure générale de la courbe est naturellement en ra- port avec les quantités de pluie et l'intensité de l'évapora- tion, propres à chaque saison. En été, l'évaporation est tellement forte que même des pluies abondantes n'in- (1) L'eau de cette mare a été analysée. (Voir les analyses B et F du tableau L.) 251 fluencent pas la nappe aquifère, tandis qu’en hiver, l’évaporation est très réduite et le sable reste complète- ment mouillé dans toute son épaisseur. Il n’y à donc rien d'étonnant à ce que le niveau des mares de la dune, et aussi celui des eaux des polders, monte pendant l'hiver. Même, il y a beaucoup de fonds de dunes qui sont secs en été et où de l'eau vient affleurer en hiver. Il se for- me ainsi, notamment à Oostduinkerke, Coxyde et la Pan- ne, de vastes mares qui tarissent pendant la saison chaude (voir phot. 29, 30, 31). Sur les grandes fluctuations de la courbe s’en greffent d'autres, plus petites, qui correspondent aux averses. On voit très nettement, par exemple, que la descente du niveau qui se poursuit depuis mars 1904 subit de temps en temps des ralentissements et même de petites inter- ruptions, etque chacune de ces irrégularités de la courbe suit de fortes pluies. Il ÿ à dans le niveau de la nappe souterraine des fluc- tuations annuelles singulières Le maximum de l'hiver 1903-1904 à été sensiblement plus élevé que celui de l’hi- ver 1904-1905 (voir le graphique) ; en hiver 1905-1906, l’eau a atteint 85 centimètres. De même, le minimum de l'été 1906 a été de 12 centimètres plus bas que celui de l'été 1905 ; à la fin de septembre de 1907, le niveau de la mare expérimentale n'était quà 13 centimètres, c'est-à-dire 35 centimètres plus bas que le 5 août 1905. Des anomalies du même genre se sont produites de 1891 à 1901. Je ne possédais pas alors de mesures préci- ses, mais l'observation répétée de mares situées dans les dunes de Coxyde me permet d'indiquer d’une manière générale la marche du phénomène. En 1892-1893, les eaux étaient très hautes, et de larges mares s’étalaient 252 dans les dunes ; elles persistèrent jusqu’en juin. Pendant les années suivantes, le même état de forte humidité se maintint. Puis, à partir de 1896, les eaux baissèrent peu à peu ; les inondations de l'hiver étaient moins éten- dues, et les mares parmanentes diminuaient de profon- deur. En 1900-1901, aucune mare ne se forma en hiver, et pendant l’été 1901, des flaques telles que la Mare aux Canards et la Mare des Kelders se desséchèrent presque complètement. (D’après la comparaison avec ce qui s'est passé en été 1907, les eaux devaient être en- core plus basses en 1901 qu’en 1907.) Après cette période de descente, le niveau remonte de nouveau jusqu'en 190%. L’abaissement du niveau de la nappe aquifère pendant certaines périodes n'est pas localisé à Coxyde. Le même phénomène se remarque sur tout le littoral, tant dans les polders que dans les dunes. La période de sécheresse qui a suivi 1891 a été également ressentie en Hollande, et M. Vuyrcx (1898) jette le cri d'alarme devant la dessic- cation progressive des dunes de son pays. Le cri d'alarme ! Oui vraiment, car l’abaissement du niveau des eaux ales conséquences les pius désastreu- ses pour le maintien des dunes. Dès que le sable se des- sèche, beaucoup de plantes souffrent de soif et meurent, non pas celles qui sont adaptées à vivre dans Îles hautes dunes, mais parmi les espèces qui habitent les pannes sèches. Puis, le sable n'étant plus protégé et maintenu par la végétation, est emporté par le vent, el de larges fosses se creusent. Sur les dunes proprement dites , l'effet de la dessiccation n’est pas moins néfaste : les grains de sable, lorsqu'ils ne sont plus collés ensem- ble par l’eau, devienent beaucoup plus mobiles et sont aisément balayés. 253 La localisation des espèces végétales est égaiement influencée par les variations du niveau. Sur les dunes, les plantes sont indépendantes de la nappe aquifère ; celle-ci est trop éloignée pour pouvoir jamais leur four- nir de l’eau et elles ne peuvent compter que sur l’eau tombant directement du ciel. Mais il n’en est pas de même des végétaux habitant les pannes dont la surface est à faible distance de la nappe aquifère. Pour peu que le sol soit imprégné d’une quantité modérée d’humus, ce qui est presque toujours le cas, l’éau souterraine monte par Capillarité jusqu'au voisinage des racines, et les végé- taux ne souffrent donc pas de soif. Mais que, pendant l'été le niveau baisse de facon anormale, et voilà toutes les plantes assoiffées. Aussitôt, elles languissent, et elles ne réussissent plus à se développer de facon normale ; pen- dant les années sèches, £pipactis palustris, Herminium Monorchis, Pyrola rotundifolia, Parnassia palustris, ne produisent pas de fleurs et restent chétifs, cependant que Erythraea Centuurium, Lotus corniculatus, Ononis repens, etc., qui colonisent habituellement une zone un peu plus élevée, descendent parmi les plantes citées en premier lieu. Dans les fonds les plus bas de la panne, où l’eau des inondations hivernales persiste d'ordinaire jusqu’en juin, Ophioglossum vulgatum, Anaga!lis tenello, Samolus Valerandi, etc., disparaissent à leur tour, ou demeurent stériles, et sont remplacés par des plantes teiles que Gentiana Amarella, Erythraea linartifo- lia, Sagina nodosa, qui sont les commensales des Epipactis palustris, Pyrola rotundifolia, etc., pendant les années modérément humides. — Les années suivantes, lorsque les eaux souterraines se rapprochent de la sur- face, toutes les espèces montent de nouveau le long des pentes et vont habiter un étage plus élevé. 254 Un mot sur la cause de ces dessications périodiques des dunes. On songe tout d’abord à incriminer les pluies. Or, il suffit de consulter le tableau G pour constater qu'il n'y a pas eu de diminution progressive de la quantité de pluies entre 1891 et 1901. Ni dans la quantité annuelle des pluies, ni dans celles des pluies tombées en automne et en hiver (les seules qui atteignent la nappe aquifère), il n'y a eu de déficit pendant les années 1891 à 1901. D'un autre côté, un desséchement assez étendu pour intéresser à la fois le littoral de la Belgique et celui des Pays-Bas ne peut pas étre mis sur le compte d’un drai- nage plus actif. Il ne reste done qu'à accuser l’évapora- tion. Le tableau G montre que l'état hygrométrique de l'air n’a pas subi, pendant cette période décennale, de modifications qui puissent expliquer le dessèchement des dunes. Et pourtant, il ne reste pas d'autre alternative que d'admettre une augmentation de l'évaporation. Rappelons ici ce qui a été dit plus haut : que nous ne possédons pas d'observations sur l'intensité de l’évapora- tion. M. Vuxcx (1898), qui a étudié le dessèchement des dunes en Hollande, n'arrive pas plus que moi à une explication satisfaisante du phénomène. $3.— Les animaux. On se convainc de plus en plus que l'adaptation d'une plante à la vie dans une contrée déterminée comprend autre chose que la mise en harmonie de son organisme avec les conditions de climat et de sol, et que les autres êtres vivants interviennent également, et d'une facon parfois très puissante. Ne sait-on pas, par exemple, que dans les iles de la Polynésie Il n'y a pas de plantes piquantes, parce qu'il n’y à pas de Mammifères herbi- 255 vores, et que le Sahara, où manquent les Oiseaux frugi- vores, est privé de plantes à fruits charnus ? Dans ies districts qui nous occupent, l'influence réciproque du monde animal et du monde végétal est moins frappante, sans doute; pourtant l'examen de leur flore montre qu'ici également il y a une relation indiscutable entre la distribution des espèces végétales et la présence de certains animaux. À. — Mammifères herbivores. Le Lapin est Le seul herbivore sauvage qui ait de l’im- portance dans les districts littoraux et alluviaux ; encore n'existe-t-il que dans les dunes littorales et dans le sable à Cardium. Ici, par contre, il est très abondant et consti- tue un véritable fléau. Sur les monticules de sable, les plantes sont presque toutes, sans exception, défendues contre lui. Les unes ont des piquants de nature diverse (Eryngium, Hippophaës), ou une surface dure et peu appé- tissante (Ammophila, Carex arenaria); d'autres possèdent un gout désagréable dû à la présence de substances amères (Salix repens), très àcres (Sedum acre, Euphor- bia Paralias), ou bien à la présence de corps plus ou moins voisins des camphres ou des phénols (Thymus Serpyllum); ailleurs, il y a des matières toxiques, telles que les glycosides (Saponaria officinalis, Solanum Dul- Camara) ou des alcaloïdes (Cytisus scoparius). Bref, les plantes qui habitent les dunes sont tellement bien proté- igées contre les Lapins, que ceux-ci ne cherchent même plus à les attaquer et qu’ils s’en vont vers les pannes, ou plutôt encore vers les cultures. C’est seulement dans les endroits où les dunes sont en- 256 tourées d’un treillis en fils métalliques, et où les Lapins sont donc retenus prisonniers, que la composition de la flore change : la plupart des espèces disparaissent malgré leurs adaptations défensives, et il ne reste finalement que celles dont les moyens de protection sont les plus efficaces ; parmi ces espèces qui résistent seules, alors que toutes les autres disparaissent sous la dent des Rongeurs affamés, il faut citer en toute première ligne Carex arenaria. Chaque fois que les garennes sont nombreuses et que les Lapins n'ont pas la liberté d'aller se nourrir dans des pannes ou dans des champs cultivés, on peut être sûr que Carex arenaria survivra seul, avec quelques Mousses et lichens. Il en est ainsi notamment en plusieurs points de la bordure des dunes, près des polders, et sur les dunes internes de Ghyvelde et d’Adinkerke. Sur les dunes de sable à Cardium, à Westende, des Calluna vul- garis, rongés jusque contre terce, réussissent néanmoins à se maintenir. Dans les dunes internes et sur le sable à Cardium, il y à de grandes étendues ou les chasseurs éle- vent des Lapins de garenne pour le plaisir de les fusiller. Afin que les Rongeurs ne commettent pas de dépréda- tions dans les champs voisins, les réserves sont entourées d'un treillage métallique. Les Lapins y ont si bien opéré la sélection des plantes au point de vue de la défense contre les herbivores, qu'ils n’y ont laissé survivre que les quelques espèces non comestibles ; aussi les chasseurs en sont-ils réduits à nourrir leur gibier, surtout en hiver. Is cultivent des Peupliers (Populus monilifera) et des” Saules (Salix alba) dont les branches sont apportées aux Lapins pour que ceux-ci en mangent l’écorce. Dans les pannes, où le tapis végétal est beaucoup plus serré que dans les dunes, les ravages des Lapins sont 257 moins apparents, mais tout aussi réels. La flore des pan- nes est moins spécialisée que celle des dunes proprement dites : elle ne contient guère d'espèces propres ni même de variétés particulières. On ne doit donc pas s’attendre à rencontrer dans les pannes autant d’adaptations défen- sives que sur les dunes, puisque les plantes des pannes ne sont, en somme, que des espèces qui sont immigrées d’ailleurs et qui ne sont pas modifiées. Ces végétaux sont moins bien protégés contre la dent des herbivores que ceux qui colonisent les monticules de sable ; aussi les Lapins délaissent-ils les environs immédiats de leurs terriers pour aller brouter dans les fonds des plantes plus tendres. Il suffit de regarder avec quelque attention les végétaux dela panne pour s’assurer qu'aucun n’a échappé aux offenses des herbivores : les tiges ont été coupées, les feuilles sont arrachées. Le dommage causé aux orga- nes aériens est le plus facile à constater chez certaines Graminacées : des espèces qui atteignent d'habitude une grande taille, telles que Arrhenatherum elatius, Festuca elatior, Calamagrostis Epigeios, restent tout à fait rabou- gries dans les pannes et ne réussissent presque jamais à fleurir, à moins qu’elles ne trouvent un asile dans un fourré dense de Hippophaës, dont les épines arrêtent les herbivores les plus voraces. Une expérience qui prouve bien que ce sont les Lapins qui empêchent lesGraminacées de croitre normalement est celle-ci : dès qu’on écarte les herbivores par un grillage métallique, les Calamagrostis et les autres espèces reprennent leurs dimensions nor- males (phot. 28). Les galeries des Lapins ne sont jamais creusées dans les pannes mêmes, mais dans les petites buttes de sable posées sur le sol des pannes, où le terrain est moins dur 258 (phot. 27). Elles abondent aussi sur les dunes fixées, au voisinage des cultures. Chaque entrée de terrier est un point faible, où le sable est à nu et où le vent a prise sur lui ; c'est presque toujours par là que commence le dé- mantelement des dunes. À ce point de vue encore, les Lapins sont des ennemis dangereux pour les dunes. Dans beaucoup de villages littoraux, le bétail des petits cultivateurs est conduit dans les pannes pendant l'été. Ces troupeaux, qui sont peu nombreux et compren- nent tout au plus une douzaine de Vaches et quelques Mulets, n’ont guère d'importance pour la géographie botanique ; ils ne modifient que la végétation des mares dans lesquelles Les bêtes vont boire. Nous reviendrons plus loin sur ce fait. Dans les polders, surtout dans ceux qui bordent le Hit- toral et le Bas-Escaut, l’élève du bétail est une branche importante de l’agriculture. Aussi les habitants font-ils tous leurs efforts pour éliminer des pâturages toutes les plantes dédaignées par le bétail, et pour laisser le champ libre aux meilleures espèces fourragères. Toutefois la sélection, opérée par les bestiaux, en sens inverse de celle de l'Homme, détermine la pullulation de tout une série de plantes non comestibles, dont les bestiaux s’écartent soigneusement. Citons en particulier : Ranunculus acris, dont les fleurs donnent une teinte jaune continue à toutes les pètures des polders littoraux, en mai-juin, et quel- ques Graminacées, qui sont consommées aussi longtemps qu'elles sont en feuilles, mais qui sont évitées dès que se montrent les fleurs (Cynosurus cristatus, Hordeum secali- num, Dactylis glomerata) ; les inflorescences portent des bractées, de nature diverse, garnies d’arêtes ou de pointes piquantes. 259 Dans les prairies où l’on fauche l’herbe la contresélec- tion par les bestiaux ne s'effectue pas et les espèces non fourragères n'arrivent pas à supplanter les autres. Il y a d’ailleurs des plantes, telles que Ranunculus acris, qui sont toxiques à l’état frais, mais qui donnent du foin de bonne qualité. Sur les alluvions marines, les plantes ne sont guëere attaquées : les quelques Vaches et Mulets qui paissent à Nieuport, et les troupeaux de Moutons qui vont sur les prés salés du Zwyn et des rives de l’Escaut, ne consti- tuent pas un facteur bien important pour la géobotanique. Il semble que les végétaux des alluvions marines sont avidement recherchés par les Lapins, car ceux-ci quittent volontiers les dunes pour se répandre sur les schorres. Quant aux alluvions fluviales, leur végétation est détendue contre les herbivores par la station elle-même : les animaux ne se risquent pas sur une vase qui est trop peu consistante pour les porter. Certaines des plantes de ce district donnent un fourrage très apprécié, notamment Glyceria aquatica et Phalaris arundinacea à l’état jeune. B. — Oiseaux frugivores. Beaucoup d'Oiseaux exécutent en été des migrations journalièresqui les ramènent chaque soir des polders vers certains points des dunes. Les Etourneaux (Sturnus vulgaris), qui vivent pendant la journée dans les pâturages des polders, vont régulière- ment passer la nuit dans les petits taillis d’Aunes qui occu- pent quelques pannes. Un peu avant le crépuscule, d’im- menses bandes de ces Oiseaux (et de quelques autres espèces plus petites) vont s’abattre dans les bosquets, où leurs piailleries font un vacarme assourdissant jusque fort 260 avant dans la soirée. Les Oiseaux apportent dans leur tube digestif de nombreuses graines de plantes dont ils ont mangé les fruits charnus: Solanum bulcamara, Bryonia dioica, Sambucus nigra, Ligustrum vulgare, etc. Aussi les aunaies fréquentées par les Etourneaux renfer- ment-elles de véritables pépinières de plantes à baïes et à drupes. Parmi les espèces citées, Sambucus nigra et Bryonia dioica sont les plus remarquables, car elles ne réussissent presquejamais à devenir assez vigoureuses dans les dunes pour fleurir et fructifier ; les individus de ce district ont donc pour la plupart une origine étrangère : ce sont des immigrants qui ne font pas souche. Il y a encore une autre station qui est ensemencée, au moins en grande partie par les Oiseaux : ce sont les creux des Saules têtards (Salix alba). On y rencontre une flore relativement riche, composée tant de plantes anémocho- res que de plantes à fruits charnus. Un de mes élèves, M. Vicror GALLEMAERTS, à réuni beaucoup d'observations sur celte flore Ü). Je n'y insiste donc pas ici. La flore terrestre des dunes et des polders contient un nombre relativement grand de plantes à fruits comesti- bles II y a d'ailleurs partout beaucoup d’Oiseaux frugivo- res, parmi lesquels on peut citer l’Alouette huppée (Galerida cristata), abondante dans les dunes, où elle niche, la Perdrix (Perdix cinerea) et le Faisan (Phasia-- nus Colchicus) qui a été introduit dans les dunes et qui est très friand des fruits de Hippophaës. Dans ies poilders, le Pinson (Fringilla coelebs) et le Moi- neau (Passer domesticus) sont fort communs. La flore aquatique, pas plus dans les étangs, fossés et (1) Voir son travail dans Recueil de l’Institut bolanique Léo Erera, t. VIII, 1908. 261 mares des dunes ou des polders que sur les alluvions fluviales, ne renferme guère d'espèces à fruits charnus. Celle des alluvions marines ne contient pas une seule plante à fruit succulent. C. — Insectes pollinateurs. Il y à nécessairement une corrélation entre la présence de certains animaux fécondateurs et les adaptations des fleurs. Ainsi, il n'y a pas en Europe une seule espèce adaptée à la pollination par les Oiseaux, alors que ces plantes sont si répandues dans les régions où vivent les Colibris, les Nectariniens, etc. À ce point de vue, les districts étudiés peuvent être classés en deux groupes : 1° Les dunes et les alluvions littorales. 2° Les polders argileux et sableux, et les alluvions flu- viales. Dans les dunes, les Hyÿménoptères qui butinent les fleurs (Abeilles et Bourdons, dans un sens général) sont remar- quablement rares : il n’y a pas de ruches, et les Bourdons n'y nichent guëre. En outre, les dunes sont souvent assez larges pour que les Abeilles et les Bourdons des polders ne les traversent pas. Par contre, les Lépidopteres et les Diptères sont abon- dants. R Pendant ies mois de juillet, d’août et de septembre, une multitude de Vanessa, Satyrus, Lycaena, Zygaena, et d'autres Papillonsdiurnes, visitent les fleurs d’Eryngium maritimum, Jasione montana, Mentha aquatica, etc. Dès que le soleil est couché, apparaissent les Plusia gamma, qui s'élancent vers les Silene nutans, Melandryam album, etc. Parmi les Diptères, les Syrphides sont très fréquents, 262 surtout les Eristalis, Helophilus et Syrphus ; en concordance avec le grand nombre de Diptères, il y a aussi de nom- breuses fleurs qui sont adaptées à recevoir leurs visites : Parnassia, Epipactis, Euphorbia, Erodium, Ligustrum, etc. Sur les alluvions marines, l’absence d’Abeilies et de Bourdons est encore plus manifeste que dans les dunes. La plupart des espèces qui les habitent sont adaptées à la pollination par le vent : Graminacées, Joncaginacées, Salsolacees, Plantaginacées. Il n'y à guère que les Plom- baginacées, les Spergularia et Aster Tripolium qui soient entomophiles ; ils reçoivent les visites de Diptères, surtout de Syrphides. R Dans les polders, les Hyÿménoptères sont nombreux et les fleurs qui leur sont adaptées sont aussi proportionnel- lement plus abondantes que dans les dunes. Il en est de même sur les alluvions fluviales : celles-ci sont assez étroites pour que les Abeilles et les Bourdons les fréquen- tent sans peine pour aller visiter les fleurs. D. — Parasiles. Dans chaque association il y a naturellement les animaux parasites qui sont spéciaux aux plantes de cette station. Mais il y a aussi quelques localisations qui méritent de nous arrêler un instant. Les Ormes (Ulmus campestris) sont sujets aux attaques de plusieurs Pucerons appartenant aux genres Tetraneura et Schizoneura. Il est curieux de constater que les Ormes des polders littoraux, où 1ls sont pourtant plantés très souvent le long des routes, ne sont jamais atteints ; tout au moins n'en ai-je jamais rencontré qui possédaient les galles caractéristiques de ces parasites. Dans les polders fluviaux, l'attaque est fréquente. D'ailleurs, les Aphides 263 en général sont rares sur le littoral, aussi bien dans ies dunes que dans les polders, et je ne connais guère que le Puceron de Phragmites et les Pemphigus de Populus ilalica qui soient fréquents. Je serais tenté d’attribuer la rareté des Aphides à la vitesse plus grande des vents qui entrainent les individus ailés au delà de la plante nour- ricière. Très fréquentes dans les dunes sont les déformations dues à des Phytoptides : Mentha aquatica, Lysimachia vulgaris, Jasione montana, etc. Quoique les deux premiè- res espèces soient encore plus fréquentes dans les polders que dans les dunes, je n'y ai jamais constaté la présence des parasites. Pour le Cecidomyia qui provoque l’enroulement des feuilles de Polygonum amphibium, c’est le contraire qui se présente : la plante est attaquée dans les polders, non dans les dunes. Comme l’insecte vit à la face inférieure des feuilles, celles qui flottent sur l’eau restent naturelle- ment indemnes. Il est intéressant de remarquer que les plantes des alluvions marines n’ont presque jamais à souffrir de parasites animaux. Je n'ai vu qu’une seule fois des plantes du schorre attaquées : en septembre 1907, les feuilles d’Aster Tripolium, à Nieuport, étaient fortement minées par une larve que je n’ai pas pu déterminer. $ 4. — Les plantes. A. — La lutte pour l'existence. De tous les facteurs qui interviennent dans la localisa- tion d’une espèce, et qui l’empêchent de s’étendre au delà de certaines limites et de coloniser de nouveaux 264 territoires, l’un des plus importants est sans aucun doute la compétition qui s'établit inévitablement entreles divers occupants d’un sol. Une guerre implacable, quoique sourde et peu appa- rente, sévit entre tous les individus d’une espèce et entre toutes les espèces qui se touchent et s’enchevêtrent sur un même terrain. Songeons un instant à la multitude de graines de Salicornia ou de Salsola qui sont amenées par les courants et les marées sur un mètre carré de la sur- face d’un schorre. On les voit lever par milliers au prin- temps, et les plantules sont serrées les unes contre les autres ; mais la plupart meurent à peine nées, parce qu'elles ont eu la malchance de germer sous une feuille d’Aster Tripolium, ou au milieu d’une touffe trop serrée d’Atropis maritima, où au fond d'un trou obscur laissé par la mort d'un rhizome de Plantago maritima.… En d’autres endroits, les délicates petites plantes sont telle- ment pressées qu’elles s’écrasent les unes les autres, et que seules les plus rapides réussis sent à s élever au-des- sus de leurs rivales. Dans les dunes, même spectacle. Partout où le vent a creusé le sable et a découvert un espace encore vierge, on voit pousser en automne une foule innombrable de petites plantes hivernales : Phleum arenarium, Cerastium semidecandrum, Silene conica, Draba verna, Myositis hispida, etc. L'espèce qui compte le plus d'individus en automne est d’habitude celle qui était très répandue dans les environs immédiats et dont les graines ont donc été : amenées en plus grand nombre. Mais revenez à la même place au printemps, et presque toujours vous constatez que c’est une autre plante qui domine : une espèce qui était peu abondante en automne et qui ne paraissait pas plus vigoureuse que les autres, à néanmoins réussi à 265 supplanter ses concurrents. Pourquoi ? Est-ce parce que les conditions du terrain étaient défavorables aux autres ? Nullement, car il suffit d’examiner un creux voisin, où le sable et l'exposition sont les mêmes qu'ici, pour voir que l’une ou l’autre des espèces qui ont succombé se développe très bien là-bas, pour peu que la rivale y fasse défaut. Ce n’est donc pas le sol ou le climat qui a éliminé ici certains végétaux, c'est la présence d’un concurrent mieux armé. Mais une nouvelle question se pose : que signifie « mieux armé » ? Dans la majorité des cas, nous n'en savons rien. Nous n'avons aucune notion précise sur la raison pour laquelle, dans certains cas, c’est Silene conica qui triomphe, et ailleurs, Phleum arenarium. Ge sont sans doute de minimes différences dans la composition chimi- que du sol, dans son humidité, dans l’exposition à la lumiére ou au vent... différences infinitésimales, que nous sommes incapables d'évaluer ou même d’apercevoir, mais quisont néanmoins décisives pour faire pencher la ba- lanceen faveur de l’unou de l’autre des combattants. Disons- nous bien que la moindre faiblesse de la part d’un con- current est immédiatement mise à profit par l’autre, que si l’un d’entre eux parvient, par exemple, à enfoncer ses racines vers l'endroit où se trouve la meilleure nourritu- re, ii empêche ses rivaux d'utiliser celle-ci et il les affa- me définitivement ; il deviendra donc le plus fort, et il l'emportera dans la lutte. C’est là, en effet, la caractéris- tique de la concurrence vitale : tout avantage une fois acquis est définitif et décisif, et permettra à son posses- seur de frapper de nouveaux coups et de remporter de nouvelles victoires. 1. Succession des espèces sur un même ter- rain. — Presque toujours, les détails du combat nous 266 échappent et nous ne constatons que ses résultats. Tout au plus pouvons-nous après coup essayer de nous rendre compte des moyens qui ont été mis en œuvre par les vainqueurs. Voici un cas dont l'interprétation est assez facile. Sur les surfaces vierges que le vent découvre dans les dunes en grande partie fixées, il n’y a aucune végétation pendant le premier été : c'est pendant l'hiver que le creu- sement à été opéré, et à cette époque les graines étaient déjà disséminées. Mais pendant l'été les graines arrivent : elles appartiennent aux petites plantes annuelles hiver- nales. Au deuxième printemps, il y a donc une foule de plantes en fleurs, qui donnent une abondance de graines. Pourtant au troisième printemps, c'est à peine si l’on re- trouve encore quelques échantillons fleuris de ces espe- ces : des graines d'Erodium cicutarium ont été amenées par le vent et ont germé ; leurs feuilles s’étalent sur le sol et le couvrent, cependant que leurs racines se hâtent de pénétrer dans le sable et de l'exploiter dans tous les sens. Lorsque les graines laissées par les espèces annuelles ger- meront, les petites plantes seront étouflées sous les feuil- les d'Erodium et leurs racines trouveront le sable déjà occupé en totalité. Pendant le troisième printemps et le troisième été, il n’y a donc guère que des individus fleu- ris de la Géraniacée. Mais le vent avait encore apporté d’autres semences, notamment des Graminacées, telles que Festuca rubra. Les plantules n'ont guére grandi la deuxième année, elles n’ont formé qu'une demi-douzaine de feuilles aciculaires qu’on apercevait à peine au milieu de plantes à croissance plus rapide ; mais de longues racines ont pénétré dans le sable, et un rhizome a com- mencé à courir à quelques centimètres sous la surface ; 267 de place en place, il produit de nouvelles racines, et dès la troisième année, il pousse vers le haut des touffes de feuilles plus longues et plus nombreuses que celles du début. Au bout de deux étés, les jeunes individus de Festuca, qui paraissaient d’abord si chétifs et si mal tail- lés pour la lutte, ont envahi le sable dans toutes les direc- tions et l’ont rendu à peu près inaccessible à toutes les autres espèces, même aux Erodium : ceux-ci germent encore, mais ils restent maladifs ; puis ils jaunissent et meurent sans avoir fleuri. La paix ne règne pas encore sur le lopin de sable. Le vent, infatigable disséminateur de végétaux, transporte sans cesse des Mousses, entre autres Tortula ruraliformis. Aussi longtemps que le sable était mal fixé et que chaque tempête modelait à nouveau sa surface, les Mousses n’avaient aucune chance de s'y établir. Mais à présent que les racines et les rhizomes de Festuca retiennent les grains de sable, et que ses feuilles brisent le vent, le terrain est devenu assez stable et les Mousses peuvent s’y implanter. Petit à petit elles s’éten- dent, et à mesure qu’elles couvrent le sol, on voit les Festuca languir et disparaitre. La Mousse sécrète-t-elle un poison qui se répand dans le sol et va influencer les racines de la Graminacée, ainsi qu’on pourrait le suppo- ser, d’après les idées de M. Wuirxex et de ses collabora- teurs, ou bien agit-elle simplement en empêchant la péné- tration facile de l’air et de l'humidité ? J’ignore la cause, mais les effets sont patents : l’envahissement de la dune par Tortula ruraliformis provoque le dépérissement des Festuca. La Mousse ne jouit pas longtemps de sa victoire. Avant même qu'elle ait réussi à vaincre les derniers Festuca, d’autres plantes sont arrivées : Corynephorus canescens, Galium verum, Violacanina, Jasione montana, 268 Hieracium umbellatum, etc. Plusieurs de ces espèces, notamment les trois dernières, ont des feuilles grandes et larges ou bien des feuilles étalées sur le sol; dans l’un et dans l’autre cas, les Mousses sont mises à l’ombre et meurent. Toutefois, ce n'est pas de cette facon que finit d'habitude la domination des Mous- ses. Leur croissance serrée à la surface du sol a imprimé à celle-ci une modification qui prépare fatalement leur défaite. Grâce à la fixation complète du sol, et sans doute aussi grâce aux petites quantités d’humus que les Mous- ses yabandonnent, les minuscules graines de Salix repens ont pu s’accrocher par leur aigrette et germer dans des conditions favorables. Lentement, très lentement, la jeune plante de Saule produit ses éventails de branches, qui s’étalent de plus en plus et tuent progressivement toutes les Mousses qu’elles recouvrent. Telle est la dernière phase de Ja lutte que se livrent les végétaux pour la possession de quelques mètres carrés de sable ; à partir du moment où Salix repens s'est installé en maitre sur le terrain, il ne se laisse plus disputer la place par per- sonne ; des Hippophaës pourront croitre dans les endroits où les Salix ne sont pas assez serrés, des plantes annuel- les et surtout bisannuelles, telles que Senecio Jacobaea, profiteront des parcelles qui restent libres, et où elles sont abritées contre les intempéries : jamais ces plantes n’attaqueront avec succès les grosses touffes de Salix repens. La succession des phases telles que je viens de les dé- crire est celle qui se présente dans les dunes dépendant du Terrain expérimental du Jardin botanique, à Coxyde, où les Lapins n'existent qu'en nombre fort réduit. Aïl- leurs, ces Rongeurs agissent puissamment au profit de 269 certaines espèces et au détriment d’autres ; en outre, leurs galeries provoquent de fréquents ébouiements et exposent les dunes à la destruction par le vent. Toute intervention de leur part trouble donc profondément la concurrence entre les espèces végétales. Nous avons déja vu plus haut (p. 256) que dans les endroits où les Lapins abondent, le terrain est en fin de compte voué exclusivement à Carex arenaria. Voici maintenant un autre exemple, où les stades suc- cessifs sont moinsnombreux,mais tout aussi intéressants. Il arrive assez souvent sur le schorre de l'estuaire de l'Yser, à Nieuport, qu'on enlève la couche superficielle de terre avec la végétation qui la revêt. Les « gazons » ainsi obtenus servent à renforcer des digues. Aux en- droits où ils ont été pris, il y a donc une large surface plane, ayant souvent une étendue d’un ou deux ares et qui est absolument privée de toute végétation. Dès l’an- née qui suit ia dénudation {lorsque celle-ci a été opérée en été), une abondante végétation envahit le terrain vierge ; elle est composée surtout de Suaeda et de Sali- cornia. Quand on cherche attentivement, on trouve aussi des plantules d’Afropis maritima, de Plantago ma- ritima, d'Armeria, de Glaux, etc. Déjà la deuxième année, les Salsolacées annuelles sont en décadence, tan- dis que les Atropis et les Armeria, qui conservent leurs feuilles pendant l'hiver et qui peuvent ainsi profiter de tous les beaux jours pour se développer et s'installer davantage, prennent une suprématie marquée. La deuxième année, les Armeria sont adultes et fleurissent. Pendant les années qui suivent, ils sont le plus souvent obligés de céder un peu de terrain aux Atropis, qui ne réussissent pourtant jamais à les supplanter complète- ment. 270 2. Localisation des espèces dans desstations strictement définies. — Il y a encore d’autres cir- constances où le struggle for life entre les espèces végé- tales est tout à fait manifeste. Ce sont celles où l’on voit qu’une espèce, ni très exi- geante ni très délicate pourtant, est étroitement confinée à une station dont elle ne peut nulle part dépasser les limites. Et pourtant quels obstacles rencontrerait-elle en dehors de son habitat ? Aucun, si ce n’est que d’autres végétaux sont déjà propriétaires du terrain et disputent àprement la place à l'immigrante. Citons des exemples. Il y a quelques plantes qui ne se rencontrent que sur plage au pied des dunes, ou sur la pente des dunes tournée vers la mer (phot. 1 à 3). Au premier abord, on s'imagine qu'elles ont besoin du sel marin que les vagues en déferlant abandonnent aux vents, ou bien qu'elles ne peuvent prospérer que sur un sable profon- dément remanié a chaque tempête. Une experience toute simple démontre que ces hypothèses sont mal fondées : quand on sème les grains de Cakile maritima ou de Salsola Kali dans du sable vierge à l’intérieur du pays (p. ex. à Bruxelles), où le terrain reste doncen repos et ne recoit pas de sel, on obtient des individus pour le moins aussi vigoureux que de la plage. Il en est exactement de même des plantes de la slikke et du schorre. On a une tendance à supposer que ces espèces sont liées aux vases saumâtres, puisque jamais on ne les trouve ailleurs. Et pourtant, dans tous les Jardins botaniques, on obtient de florissants Sueda mari- lima, Triglochin maritima, Aster Tripolium, Armeria maritima, etc., qu'on cultive simplement sur les plates- bandes du jardin. 271 Quelle différence y a-t-il donc entre le développement spontané et la culture intentionnelle d’une même espèce ? Uniquement celle-ci: dans la nature, l'espèce est en conflit perpétuel avec toutes ses voisines, qui sont autant de concurrentes redoutables ; dans le Jardin botanique, au contraire, on supprime sans répit les rivales ; dés qu'une « mauvaise herbe » lève sur l'emplacement réservé à chaque espèce, le jardinier l’arrache soigneu- sement et il laisse le champ libre à la plante qu'il cultive. Ainsi donc le fait qu'une plante, qui est strictement localisée à une certaine station, peut néanmoins vivre très bien ailleurs, lorsqu’on la débarrasse de la compé- tition des autres plantes, montre qu'il ne s’agit pas dans ces cas d’une adaptation étroite à un certain milieu, mais d’une incapacité de la plante à soutenir la lutte pour l'existence : elle ne réussit à vivre que dans les endroits où ses rivales ne peuvent pas la suivre. En d’autres termes, les espèces qui sont localisées sur les alluvions salées n’ont pas besoin de sel, mais elles le supportent mieux que d’autres. Nous avons déjà vu plus haut que c’est de la même facon qu’on explique la soi-disant adaptation des végétaux au calcaire. Voici un autre exemple du même genre. Dans tout le pays, Scirpus triqueter est spécial aux rivières à marées, dans la portion qui n’est pas atteinte par les eaux salées (phot. 63) ; et, même là, il est localisé à la partie de la berge qui est soumise au flux et au reflux. Trés peu de Phanérogames descendent aussi bas que lui; Phragmiles, Scirpus lacustris, S. maritimus et Eleocharis palustris sont à peu près les seules qui lac- compagnent ; encore ces autres espèces y sont-elles moins vigoureuses qu'un peu plus haut. Pour cette 272 plante-ci encore, on serait tenté de croire qu’elle a abso- lument besoin de vivre dans une eau renouvelée deux fois par jour lors des marées. Erreur : on la cultive facilement dans les Jardins botaniques, en la mettant simplement dans une cuvelle ou un bassin. Mais il faut avoir soin de la défendre contre les autres espèces. C'est aussi la concurrence vitale qui nous permet de comprendre l'influence que de petites différences dans l'humidité exercent sur la distribution des plantes. Le cas est très frappant sur le schorre : une différence de niveau de 10 centimètres suffit à localiser, en haut Atro- pis, en bas Armeria. Les Afropis sont-ils donc incapables de descendre au niveau des Armeria? Nullement ; ils peuvent même coloniser des espaces situés encore plus bas, où ils sont alors en mélange avec Salicornia et Suueda, mais où les Armeria ne croissent plus d’une maniere aussi active. Serait-ce alors Armeria qui ne peut pas s élever au delà de la zone où nous le voyons ? Pas davantage ; car Armeria est l’une des rares plantes du schorre qui peut sortir de ce district: il est encore abondant à la limite supérieure du schorre et empiète même sur la dune; d’ailleurs, chacun sait que cette espèce se retrouve sur les terrains calaminaires, bien loin du littoral, et qu'elle est aussi le « gazon d’Olympe » avec lequel on fait des bordures dans les jardins d’agré- ment. L’explication parait être la suivante : Le conflit entre Atropis et Armeria est tellement vif que les deux espèces ne sont jamais en équilibre l’une vis-à-vis de l’autre : il y en a toujours une qui prédo- mine et qui tend à chasser l’autre. Sur les parties les plus basses du schorre, c'est Atropis qui remporte la 273 victoire ; un peu plus haut, c’est Armeria ; si l’on monte encore de quelques centimètres, c’est de nouveau Afro- pis ; tout en haut, où Atropis reste souffreteux, 11 y à encore une fois prédominance d’'Armeria. Gette localisa- tion étroite se remarque aussi sur les buttes qui s’élé- vent sur le schorre dans sa partie basse et dans les creux de la partie haute. Tout à fait en bas, chaque petit mon- ticule est garni d'Armeria. S'il est un peu plus haut, on y reconnait trois zones superposées, n'ayant parfois chacune que 15 ou 20 centimètres de hauteur verticale : en bas, Atropis, Salicornia, Suueda ; plus haut, Armeria ; tout en haut, Afropis seul. Non loin de la limite supé- rieure des alluvions marines, où Armeria est de nou- veau abondant, mais en mélange avec des espèces qui ne descendent jamais sur le schorre proprement dil (Juncus Gerardi, Plantago Coronopus, Agropyrum acu- tum), tous les creux montrent une végétation essentiel- lement autre, composée en majorité d’Afropis. C’est en juin, quand Armeria esten fleur, que ces localisations sont le plus nettes. Contentons-nous de ces exemples ; nous en rencontre- rons d’ailleurs de très démonstratifs dans la description des diverses associations. B. — L'absence d'ombre sur le littoral. Il n’y à pas seulement entre les végétaux des adapta- tions adverses ; les exemples abondent d'espèces qui ne peuvent vivre que dans le voisinage ou, plus exactement, à l'ombre d’autres espèces. Il en est ainsi notamment pour de fort nombreuses plantes du sous-bois qui sont inaptes à se développer normalement dans les endroits 274 trop éclairés. Or, dans les districts littoraux et alluviaux, il n’y à nulle part de bois de quelque étendue formé de grands arbres ; tout au plus les dunes renferment-elles, ça et là, des taillis ou de petites pineraies. On ne peut donc pas s'attendre à ce qu’il y ait des plantes de sous- bois dans les districts étudiés. Les espèces qu'on poureait appeler « sylvicoles obligatoires » ne sont pas du tout représentées : Ce sont par exemple : Afhyrium Filir- femina, Aspidium Filix-mas, Carex remota, Convallaria majalis, Adoxa moschatellina, Rubus Idueus, etc., qui ne se rencontrent jamais que dans les bois, mais qui sont fréquentes partout ailleurs en Belgique. Quant aux « sylvicoles facultatives » qui vivent le plus souvent à l'ombre, mais qui peuvent habiter aussi les endroits ensoleillés pourvu qu’ils soïent assez humides, on les trouve sur les digues plantées d'arbres, dans les polders, par exemple Ranunculus Ficaria, Cardamine amara, et dans les bosquets des pannes, à l'abri des Salix repens et des Hinpophaës, par exemple Pyrola rotundifolia, Lithospermum officinale, Carex panicea. C. — La symbiose mutualiste. Il y a encore d’autres végétaux qui ont besoin du con- cours d’un organisme étranger. Telles sont notamment les plantes à mycorhizes, dont nous avons déjà parlé, et les Papilionacées. Les premières donnent asile, dans les racines, à des Champignons qui remplissent sans doute un rôle important dans leur nutrition. Nous avons déjà vu quelle est leur distribution. Quant aux Légumineuses, on sait que leurs racines portent des nodosités habitées par une Bactérie, Rhizobium Leguminosarum, qui a la 275 faculté de fixer l’azote atmosphérique. Il est curieux de voir qu'il n’y a pas une seule Papilionacée sur les alluvions marines ni sur les alluvions fluviales. D. — Les plantes-compagnes. Hippophaës porte toujours sur les racines des nodosités qui ressemblent quelque peu à celles des Légumineuses, mais dont la signification éthologique n’est pas élucidée. Toutefois, on a émis l’idée que les hôtes de ces nodosites auraient la faculté soit d'assimiler l'azote gazeux, soit de faciliter de quelque autre façon la nutrition de l’Argousier. M. De Bruyne (7905, 1906), qui admet cette intervention bienfaisante de l'organisme habitant les racines d’Hippo- phaës, suppose aussi que la présence de l’Argousier en un point déterminé de la dune peut y améliorer les conditions d'existence pour d’autres espèces. D’après lui, Ligustrum vulgare (Troëne) et Sambucus nigra (Sureau) ne se rencontrent jamais dans les dunes qu’aux endroits qui sont habités, ou qui ont été habités récemment par Hippophaës ; ce seraient donc des plantes compagnes de l’Argousier. E. — Les plantes parasites. De même que pour les animaux parasites, je pense qu’il serait sans intérêt d’énumérer les Champignons parasites des diverses plantes habitant les districts littoraux et alluviaux. On trouvera d’ailleurs dans la liste des associations les parasites des plantes des dunes et des polders littoraux. Il y a quelques-uns de ces Champignons qui méritent une mention spéciale. Ce sont ceux qui, tout en parasitant 276 une espèce répandue dans tous les districts, l’attaquent plus activement dans certaines slations.Ainsi Phytophtho- ra infestans ravage beaucoup plus les Pommes de terre dans les polders que dans les dunes, ce qui tient sans doute à l'humidité plis grande du sol des polders. Au contraire, Taphrina aurea, qui est relativement rare sur les feuilles de Populus monilifera des polders, infeste très fortement le même Peuplier dans les dunes, à tel point que beaucoup de feuilles sont ondulées sur toute leur surface. C’est sans doute la plus grande vigueur des Peupliers dans les polders qui les préserve de l'attaque ; ce qui tend à le faire supposer, c’est que les feuilles des fortes pousses qui naissent après recépage restent égale- ment indemnes dans les dunes. Un mot sur les Phanérogames parasites. Thesium humifusum ne s’écarte jamais des dunes, quoiqu’il puisse rencontrer aussi dans les polders les Galium, Ononis, etc., qu'il parasite d'habitude. Viscum album n’a jamais été signalé dans les districts littoraux et alluviaux. Parmi les Cuscutes, je n’ai jamais vu que Cuscuta Epithymum dans un champ de Tréfle. On ne cultive le Trèfle que dans les polders. Il est parfois attaqué à tel point par Orobanche minor, que la récolte est insignifiante et qu’on doit la- bourer le champ. 2771 CHAPITRE III. LES ASSOCIATIONS VÉGÉTALES. LES RAPPORTS DE L'ÉTHOLOGIE ET DE LA GÉOBOTANIQUE. Dans le chapitre précédent, j'ai essayé d’exposer les conditions d'existence dans les districts alluviaux et littoraux, ainsi que l’action directe de ces conditions sur la flore, et la facon dont les végétaux s’y adaptent à elles. Sauf pour le climat, ie milieu est très différent d'un district à l’autre ; encore est-il juste d’ajouter que le climat, tout en étant sensiblement le même partout, agit différemment sur les plantes, suivant que celles-ci habitent un sol compact ou un sol meuble et que, par exemple, leurs façons d’hiverner, puis de revenir à la surface au printemps, varient avec les districts. Ce chapitre-ci sera consacré à l’étude des associations qui occupent les diverses stations des districts littoraux et alluviaux. J'entends par cassociation(')»: l'en- semble des espèces végétales qui sont adap- tées aux mêmes conditions d’existence et qui vivent done en mélange dansune station, c'est-à-dire dans l’endroit où ces conditions d'existence sont réalisées. On constate aisément que sur un territoire restreint, soumis au même sol, les conditions ne sont pourtant pas identiques partout : ici la présence d'arbres ou de grands arbustes crée de l’ombre et permet à certaines plantes de s'installer ; là le terrain est en déclivité et la pente est exposée à une lumière plus forte, ou à des averses (:) Je renonce au mot formation, qui est souvent employé, mais qui prête à confusion. 278 plus copieuses, ou à des vents plus violents ; ailleurs le sol se creuse et le fond de la dépression nourrit une végétation qui a besoin de beaucoup d'humidité ; plus loin, une espèce envahissante à pris pied, et à mesure qu'elle s'étend détruit toutes ses voisines, sauf les quel- ques rares plantes qui peuvent s’accommoder de vivre avec elle. Notons aussi que la flore n’est pas la même pour toutes les saisons : telle plante qui est complétement développée en plein été, n'existait pas encore l'hiver précédent ou était engourdie ; par contre, d’autres, qui ne jouent aucun rôle en été, s'épanouissent en hiver et au printemps. On comprend donc que la flore soit éminemment varia- ble d'un point à l’autre, même sur un terrain aussi uniforme en apparence que l’est le district des dunes littorales ou celui des polders argileux. Il nous serait impossible, dès à présent, de déméler tous les facteurs qui interviennent, successivement ou simultanément, pour donner à chaque association végétale son cachet propre. Dans le chapitre précédent, nous avons dü nous contenter d'indiquer d’une façon succincte les principales adaptations des plantes vis-à-vis des nécessités du monde extérieur ; mais il reste certainement beaucoup de faits éthologiques que nous ne soupconnons pas, quoique leur intervention soit peut-être décisive dans le conflit qui se termine par la prépondérance de telles espèces et l’élimi- nation de telles autres. Et parmi les adaptations que nous connaissons. — sinon dans leurs détails, au moins d’une manière globale, — combien n’y en a-t-il pas dont l'im- portance réelle risque d’être mal appréciée ? Qui donc oserait affirmer que la faculté de produire des mycorhi- zes assure ou n’assure pas aux végétaux un avantage 279 considérable pour l'exploitation du sol ? Si les idées de M. Wurrxey au sujet de la fertilité du sol arable se véri- fient, il est certain qu'elles vont avoir leur répercussion sur la géographie botanique et que nous devrons rema- nier nos idées au sujet de l'adaptation des plantes aux qualités du sol. Enfin, il y a de nombreux phénomènes qui n’ont pas été étudiés dans leurs relations avec la géographie botani- que. Ainsi, on ne s’est guère occupé des curieuses adap- tations que présente la germination des Phanérogames ; il est pourtant probable qu’elles expliqueraient l'absence ou la présence de certaines espèces dans une station donnée. L'application de l’éthologie à la géobotanique se heurte encore à d'autres difficultés. Il y a sans aucun doute de nombreuses adaptations qui n’ont pas été acquises actuel- lement, mais que la plante a héritées de ses ancêtres et qu'elle a conservées telles qu’elles. Nous avons déjà ren- contré l’un de ces cas : il ne semble pas que l’Asparagus de notre côte ait acquis chez nous ses cladodes ; il parait plus probable qu’il les a reçus d’un ancêtre ayant vécu ailleurs. De même, Ranunculus Ficaria produit des fleurs qui ne lui servent à rien, puisqu'elles ne donnent jamais de bonnes graines, mais que la plante continue à former, par tradition, pourrait-on dire. Ces exemples, que l’on pourrait multiplier sans peine, nous enseignent la pru- dence dans l'interprétation de l’éthologie. Ajoutons encore un dernier point, que nous avons déjà touché plus haut. Il y a dans chaque endroit, non seule- ment la végétation la mieux adaptée à l’habiter au mo- ment actuel, mais aussi les reliques de celle qui y vivait auparavant lorsque le milieu était plus ou moins diffé- 230 rent de ce qu'il est maintenant. Ainsi pendant les années où le niveau de la nappe aquifère baisse dans les dunes, les plantes des pannes doivent subir un déplacement correspondant. Seulement, les mouvements rapides à la poursuite de l’eau ne sont possibles que pour les espèces annuelles, produisant d'innombrables graines. Quant aux espèces vivaces, elles doivent rester aux points initiaux et vivoter là en attendant le retour d’une humi- dité plus favorable. On voit pendant les années sèches, les Pyrola rotundifolia, Herminium Monorchis, Parnassia palustris, elc., tout petits et incapables de fleurir, se maintenir tant bien que mal dans un sol trop pauvre en eau et où certainement ils ne pourraient pas s'installer à partir de la graine. De même, dans les polders, plusieurs espèces des schorres se sont conservées sur des territoi- res dont l’endiguement définitif est relativement récent : ainsi Aster Tripolium est encore abondant le long du Groote Keygnaert kreek (dans le polder de Snaeskerke) et au bord de plusieurs étangs du nord de la Flandre, aux environs de Sint-Jan-in-Eremo. Ces cas, et beaucoup d’autres analogues, ne peuvent être compris que si l’on connait l’histoire de ces endroits. Toutefois les incertitudes et les lacunes de nos con- naissances éthologiques ne doivent pas nous empêcher de tendre vers l'explication complète des relations, multiples et souvent peu apparentes, qui unissent les espèces d’une même station les unes aux autres et qui les mettent toutes sous la dépendance du milieu propre à cette station. De plus en plus, au contraire, nous devons nous efforcer de débrouiller l’inextricable éche- veau de causes qui agissent, chacune avec une valeur déterminée et au moment voulu, pour établir l'adaptation 281 de chaque espèce aux conditions qu'elle rencontre dans la station étudiée. D'importants travaux généraux ont été consacrés à décrire les adaptations des végétaux au climat, au sol, etc., dans les principales régions de la Terre. On peut citer en toute première ligne les admi- rables livres de Scaimpeer (1898) et de M. WaruiG (1902), le dernier s'occupant plus spécialement de défi- nir les associations et d'indiquer leurs caractères. Mais ces ouvrages d'ensemble, qui embrassent la végétation de toute la Terre, ne peuvent évidemment pas entrer dans le détail; et c’est aux botanistes qui étudient chacun leur propre pays à faise connaitre d’une façon complète les adaptatations des végétaux peuplant les divers territoires. De même que la botanique descriptive a dü renoncer à définir chaque espèce par une courte diagnose — qui est insuffisante à donner un coup d'œil d'ensemble de la plante — et qu'elle doit faire la description complète et détaillée de toutes les particularités, de même là géo- graphie botanique en arrivera fatalement à faire entrer dans la description de chaque association non pas seule- ment les traits généraux, — qui d’ailleurs ne sont pas toujours assez nettement tranchés et qu'on est alors amené à forcer un peu, — mais tout l’ensemble des adaptations de ces végétaux. En d’autres termes, tous les faits éthologiques ont leur valeur pour la géographie botanique, tous se reflètent dans la composition et dans la physionomie des associations, Pour atteindre cet idéal, encore fort éloigné, hélas ! il faut commencer par faire l’inventaire de l’éthologie de chaque espèce. C'est ce que représente la « liste étholo- gique », dans laquelle j'ai essayé de réunir toutes les 282 adaptations, même celles dont les applications géobota- niques ne sont pas du tout manifestes jusqu'à présent. Je me rends fort bien compte de l'insuffisance du tableau qui a été dressé ; les lacunes y sont nombreuses ; mais elles pourront ètre comblées sans trop de peine par des observations ultérieures. CLASSIFICATION DES DISTRICTS LITTORAUX ET ALLUVIAUX. Nous avons déja indiqué plus haut les limites géné- rales des divers districts géobotaniques du littoral et de la plaine alluviale de la basse Belgique. Nous les préci- : serons davantage à propos de chaque district. Dans le chapitre précédent, nous avons aussi défini les prinei- pales conditions d’existence; la conclusion générale de cette étude est que c’est surtout par le sol que les districts considérés se différencient. On pourrait donc les classer soit d'après la nature lithologique du sol, soit d’après son origine géologique. Au point de vue de la composition du sol, les districts littoraux et alluviaux se rangent en deux catégories bien tranchées : ceux dont la terre est formée de sable, qui sont les dunes littorales et les polders sableux (sable à Cardium), et ceux où il y a de l'argile presque pure, c’est-à-dire les alluvions marines, les alluvions fluviales et Les polders proprement dits. À ces différences dans la constitution physique s'en ajoutent d’autres qui sont d'ordre chimique. Dans les | dunes et sur le sable à Cardium, les plantes ne pro- | duisent chaque année que des pousses courtes et assez chétives, de telle sorte que leur accroissement est fort | lent; dans les polders et sur les alluvions fluviales, la 283 croissance est au contraire extraordinairement vigou- reuse. Cette différence dans la production de matière par les végétaux correspond naturellement à la difficulté plus ou moins grande qu’ils éprouvent à se procurer des aliments. On peut classer les dunes et les polders sablonneux avec les associations que M. Grarener (/903) appelle les formations (4) à sol pauvre en aliments, tandis que les polders et les alluvions fluviales feraient partie des formations à sol riche en aliments. Quant aux alluvions marines, elles appartiendraient aussi à cette dernière catégorie ; seulement il y a en elies un facteur, la présence de chlorure de sodium en solu- tion concentrée, qui empêche l'absorption facile des sels alimentaires par la plante, de telle sorte que malgré l'abondance de substances nutritives, la végétation y reste assez souffreteuse (2). Je m’empresse d'ajouter qu'en classant les districts littoraux et alluviaux d’après les matières nutritives, je n'entends nullement attaquer les idées de M. Wurrney. Li est, en effet, possible que dans les dunes et le sable à Cardium il y ait des sels assimilables en quantité suffi- sante, mais que la présence de substances toxiques, excrétées par certains végétaux, affaiblisse d'autres (1) Voir la note au bas de la page 277. (2) M. Graeener (4903) fait des « formations » croissant sur un sol salé unc catégorie spéciale qu’il oppose aux formations à sol pauvre et aux formations à sol riche. Je ne vois pas les raisons pour lesquelles il établit cette distinction. M. Ramawx (1905, p. 412), qui divise également les sols suivant leur richesse en aliments, classe les sols salés dans la catégorie des sols riches, 284 espèces, ou soppose à l'absorption par celles-ci des aliments contenus dans le sol (!) ; il y aurait là quelque chose d'analogue à £e qui a lieu sur les allu vions marines pour le chlorure de sodium. On peut aussi classer les districts considérés d'après l’origine géologique du sol. Dans les polders argileux, le terrain qui est soustrait aux inondations de la marée depuis la construction des digues, est absolument stable et ne subit d'autres changements de configuration que ceux que lui imprime l'Homme. Les polders sablonneux, formés de sable à Cardium, sont également stables, sauf dans les quelques points qui portent des dunes. | Les autres districts, au contraire, sont soumis à des remaniements incessants. Dans les alluvions marines et les alluvions fluviales, la sédimentation se continue sous nos yeux ; dans les dunes, chaque tempête modifie plus ou moins le modelé des monticules de sable. Nous suivrons, dans l’étude des associations, l’ordre suivant: 1° district des dunes littorales; 2 district des alluvions marines; 3° district des alluvions fluviales ; 4° district des polders argileux ; 5° district des polders sablonneux. $ 1. — District des dunes littorales. I. — Limites. Les limites des dunes ne sont pas toujours aussi pré- cises qu’on les imaginerait. Du côté de la mer, il ne peut y avoir aucune hésitation : les dunes se continuent direc- tement avec la plage et celle-ci fait done partie du (1) Nous verrons plus loin qu’il y a des objections à ccttc hypothèse. 285 district que nous envisageons en ce moment ('). À Wes- tende et près du Coq (voir carte 1, hors texte), les dunes se continuent avec le sable à Cardium ; lorsque celui-ci est également soulevé en dunes, comme c'est le cas à Westende, il devient fort difficile d'établir une démar- cation précise entre les deux terrains (Voir fig. L [car- tes 3 et 4|). À Knocke se présente une difficulté d’un autre ordre. La grande plaine comprise entre le Kleyne Vlakte et la _Digue Internationale, au Nord de lancien fort Saint- Paul, dont l'altitude moyenne n’est que d’environ 5 mètres, et sur laquelle ne s’éièvent nulle part de vraies dunes, est endiguée depuis 1872 seulement ; jusqu'à ce moment, elle était livrée aux incursions périodiques de la mer (voir fig. P). Mais anciennement (voir fig. O), ce méme territoire était constitué par des dunes. Celles-ci avaient été simplement aplanies par les eaux marines et le sol est encore maintenant constitué de sable à peu près pur. Dans les tableaux A, I, J, cette terre a été consi- dérée comme un polder sablonneux (de sable à Cardium) plus récent que les autres polders sablonneux. A l’autre extrémité du littoral se présente une nou- velle cause d’imprécision. J'ai déjà indiqué le fait qu'il existe dans les dunes de La Panne une enclave qui pour- rait bien être un ilot flandrien n'ayant pas été atteint par l’inondation poldérienne. Or, immédiatement au Sud de (1) Je ne tiens pas compte dans ce travail des quelques stations arti- ficiclles d’Algues marines et de Lichens qui ont été établies soit sur la plage (brise-lames, épis, ete.) ou à l’entréc des ports (estacades), ni des flaques qui persistent sur la plage à marée basse et dans lesquelles croissent des Diatomées ct parfois quelques Flagellatcs du Planeton marin, Ces associations seront traitées avec tous Iles développements nécessaires dans un travail de Madame Schouteden-Wery. 286 cet ilot, mais séparé de lui par des dunes typiques, puis par des polders argileux, il y a une bande de dunes. en- tourées de toutes parts de polders argileux, qui s’éten- dent depuis Ghyvelde (en France) jusqu'à Adinkerke (en Belgique), sur une longueur d’environ 5 kilomètres. D'après M. BrancuarD (1906, p. 148), cette ligne de dunes serait aussi d'origine flandrienne. Comme leur vé- gétation actuelle ressemble beaucoup à celle du sable à Cardium, je réunis ces dunes internes() aux polders sablonneux. II. — AGE DES DUNES. Il est probable que le littoral de notre pays était déjà bordé de dunes à l’époque où florissait la grande forêt marécageuse occupant toute la Basse-Belgique. Or nous savons que, dans les temps préhistoriques, le pays était plus étendu qu'il ne l’est maintenant et que le littoral dépassait le littoral actuel. Lorsque le sol s’affaissa, les eaux de la mer et des fleuves se répandirent sur la plaine basse derrière les dunes, y détruisirent la végétation marécageuse qui se transforma en tourbe, et déposèrent par dessus celle-ci une couche d'argile. En même temps, la terre ferme reculait devant la mer du Nord et les dunes suivaient na- turellement ce mouvement de retrait: chaque fois que la bordure des dunes était rasée par les flots, une autre rangée de monticules de sable se construisait en arrière de la première, au bord de la nouvelle plage. Seulement, alors que les toutes premières dunes étaient (i) Il n'y a nulle part en Belgique de dunes internes analogues aux « Binnenduinen » qui se rencontrent en beaucoup d endroits du littoral hollandais, par exemple près de La Haye et près de Haarlem. 287 posées directement sur le sol flandrien, les suivantes se formérent dans des endroits qui avaient déjà été envahis par les eaux saumâtres et où existait done un lit d'argile; d’où le fait que, sous les dunes, il y a partout une couche imperméable. Le recul de la terre cessa au IX° siècle ; non parce que l’affaissement du sol s’arréta, mais parce que lHom- me réussit alors à construire des digues suffisamment fortes pour résister aux vagues. À partir de ce moment, les dunes étaient plus stables, et on peut affirmer que depuis le XIe siècle elles occupent sensiblement leur situation actuelle. Mais il ne faut pas croire que toutes nos dunes datent du XIe siecle. Sous l’action des vents d’W. et de NW., le sable est sans cesse refoulé vers l'intérieur, et à chaque tempête une nouvelle couche siliceuse va recouvrir les polders voisins des dunes. Cette progression, tantôt rapide quand les tempêtes sont violentes et que le sable est sec, tantôt lente lorsque des années calmes et plu- vieuses se succèdent, se poursuit depuis toujours ; les dunes les plus rapprochées de l’intérieur sont donc, en règle générale, plus récentes que les autres. Voici quelques données historiques relatives aux dunes de Coxyde. Une carte du comté de Flandre, dressée en 1744 par Fricx, et que j'ai pu consulter au musée Merghelynck, à Ypres, indique des bois à Coxis ( — Go- xyde), entre l’église et l'Abbaye des Dunes. Or, l'église occupait à cette époque à peu près la même situation que maintenant, et les ruines de l'Abbaye des Dunes se trouvent dans les dunes. Une autre carte, celle de BrAcuér y, qui date de 1782, et qui est également conser- vée au musée Merghelynck, ne mentionne plus de bois 288 en cet endroit. Il est donc probable que l’ensevelissement des arbres sous le sable et la création de ces dunes, main- tenant hautes d'une quinzaine de mètres, sont posté- rieurs à 1744. Lorsqu'en 1901 le Jardin botanique de Bruxelles éta- blit un Terrain expérimental dans les dunes de Coxyde, non loin du village, le creusement d'une mare amena la découverte d'un ancien sol cultivé en dessous de la dune actuelle, et les ouvriers ramassèrent plusieurs liards de France, datant du règne de Louis XV (vers 1750). Comme on le voit, ce fait est d'accord avec les in- dications des cartes. Ajoutons encore que les Peupliers (Populus monilifera), qui habitent les dunes proches des polders à Coxyde, ne sont pas du tout des buissons, comme on pourrait le supposer, mais des arbres dont le tronc est enfoui dans le sable ; on s'explique ainsi pourquoi ces Peupliers sont si bien venants, alors que partout ailleurs dans les dunes ils restent fort chétifs ; c’est parce que ceux de Coxyde puisent leur nourriture non dans ie sable de la dune, mais dans l'argile sous- jacente. À Coxyde, ce ne sont pas seulement les dunes bordant les polders qui sont récentes ; celles qui bordent la plage sont également plus neuves que celles qui occupent le milieu. Pendant les mois d'août et septembre 1907, M. Pauz Jacques, ingénieur, a déterminé avec précision, a l’aide du théodolite, le niveau de plusieurs grandes fosses qui se trouvent entre les dunes proches de la plage à La Panne, à Coxyde et à Oostduinkerke. Il a constaté qu'elles sont sensiblement au niveau de la plage actuelle. Or, ces fosses renferment de nombreux ossements, des 289 galets de tourbe, des pierres (notamment des morceaux de granit), des poteries du moyen âge et d’autres objets trop pesants pour que le vent ait pu les y apporter. La présence de ces corps, d’ailleurs identiques à ceux qu'on ramasse sur la plage, s'explique aisément si l’on admet que les creux sont des restes d’anciennes plages qui ont été ensevelies sous les dunes. Il semble au premier abord que ceci soit en contradiction avec ce que nous savons au sujet de l’affaissement du littoral. En réalité, le littoral descend à Coxyde comme ailieurs ; seulement lescourants marins apportent ici du sable qui se dépose sur la plage et qui, pendant les tempêtes d'W. et de N.W., vas’accu- muler en petites dunes au delà des atteintes des vagues. On voit naitre nettement de nouvelles dunes en avant du bourrelet plus ancien (phot. 1 à 6), dans toute la partie du littoral comorise entrela frontière francaise et Lombart- zyde. Au delà de ce point, c’est-à-dire depuis Westende jusqu’à la frontière néerlandaise, c’est le contraire qui a lieu : les courants rongent la côte et enlèvent du sable, Dans toute la portion orientale de la côte, les dunes sont donc constamment entamées par la mer, et on est obligé de les protéger. Alors qu'à Coxyde il y a dans les pannes entre les hautes dunes, des plages fossiles, à Wenduyne, il y a sur la plage, des pannes fossiles. En résumé, les dunes les plus anciennes ne datent que du IX°, X° ou X[° siècle. Mais il y a sans doute partout, le long de la limite des dunes et des polders, des monticules d'âge plus récent. De pius, 1l y a aussi une ou plusieurs rangées de dunes jeunes près de la plage, dans la partie de la côte comprise entre la frontière française et Lombart- zyde. Vers l'E., au contraire, les dunes anciennes sont directement battues par les flots et elles s’effriteraient rapidement si l'Homme n'avail pas soin de les défendre, 290 III. — NATURE pu soL. Les dunes sont constituées de sable siliceux qui est à peu près le même partout. Entre les grains du sable, l'eau filtre très facilement; les aliments minéraux sont peu abondants et ils ne sont retenus par rien ; les coquil- lages transportés par le vent aménent dans les dunes du calcaire ; l'embrun des vagues y arrive et y apporte du chlorure de sodium. Examinons successivement ces divers points. A. — Circulation de l’eau. Les dunes reposent sur un lit imperméable d'argile. L'eau qui passe à travers le sable gagne rapidement les couches inférieures, et la capillarité étant faible, le liquide ne remonte pas bien haut vers la surface. Il ré- sulte de ces faits que les creux suffisamment profonds renferment des mares, que les creux moins profonds restent néanmoins humides, et que les monticules, même les plus petits, sont très secs en été. Or, comme ces derniers couvrent dans les dunes littorales une étendue considérable, le district dans son ensemble possède donc une flore nettement xérophile. B. — Insuffisance des aliments. Ce n’est pas seulement le manque d’eau qui empèche la croissance vigoureuse des plantes de la dune, car, même dans les fonds humides, la végétation reste rabougrie. Il ne semble pas qu'on puisse incriminer l’empoisonne- ment du sol par des substances qu'excrèteraient les ra- cines, ainsi que l’admet la théorie de M, Wurrnex. 291 D'après les auteurs américains, les poisons passent len- tement dans le sous-sol ; comme toutes les terres qu’ils ont étudiées sont assez compactes, la circulation de l’eau y est lente et les substances toxiques peuvent donc s’y accumuler. C'est la richesse en poisons qui, d’après eux, rend la terre profonde inapte à nourrir les végétaux. Or, dans les dunes, on constate aisément que le sous-sol est plus fertile que le sable superficiel. Ce n'est pas non plus, à mon avis, la présence de matières toxiques qui peut rendre compte de la pauvreté de la végétation des pannes, car là aussi, les poisons seraient bientôt enlevés. Nous savons, en effet, par l'exemple des variations de niveau des mares, que l’eau filtre rapidement à travers le sable, même quand il est légèrement chargé d’humus comme celui des pannes. D'autre part, il est peu probable que les poisons soient retenus par l'humus du sous-sol, car dans les pannes, tout comme sur les monticules, le sous-sol est beaucoup plus fertile que le sol superficiel (). Je crois donc pouvoir conclure que, si la théorie de M. Wurrxey est exacte en ce qui concerne les terres arables habituelles (ce qui est fort possible), elle n'est pas applicable aux dunes, et que le rabougrissement de la végétation, qui est si frappant dans les sables littoraux, doit être attribué au manque d'aliments. Pour se rendre compte des qualités d’un terrain, il vaut peut-être mieux y planter des espèces étrangères, dont les exigences nutritives sont bien connues, que de (L) Ainsi, quand on a ereusé en 1902 la marc du Terrain expérimental, le sable noirci par l’humus, qui était extrait de la profondeur, fut jeté dans la panne voisine: pendant quelques mois la végétation crüt avec une vigueur inaccoutumée. 299 se contenter d'étudier uniquement la flore spontanée : les espèces introduites, moins bien adaptées à ce genre de terrain, manifesteront plus vivement les difficultés qu'elles rencontrent à s’y installer et à y soutenir la con- currence vitale. Des expériences de ce genre sont fréquentes dans les dunes. Il y a d'abord les champs cultivés des pannes, dans lesquels, malgré une fumure abondante, ii est pratiquement impossible d'obtenir autre chose que le Seigle et la Pomme de-terre, dont les exigences minimes sont bien connues. En fait d'arbres et d’arbustes, on n’a réussi à introduire que les espèces dont les besoins alimen- taires sont faibles et qui prospèrent même sur de mau- vaises terres: Alnus glutinosa (Aune ordinaire), Ainus incana (Aune blanc), Pinus sylvestris (phot. 48 à 52), P. Pinaster (Pin maritime) (phot. 52 et 53). Quant aux Populus monilifera et P. alba, ils ne prospèrent qu’au voisinage immédiat des champs et le long des fossés qui les limitent. Ceux qu'on plante ailleurs, par exemple dans les pannes, restent souffreteux et ne produisent que des rameaux courts garnis de feuilles petites, trèssujettes aux attaques de Taphrina aurea et tombant fort tôt en automne. Parmi les Salix, il n’y a guère que S. Caprea (Saule Marsault) qui prospère dans les dunes. Tous les autres qu’on à essayés, notamment S. drphnoides, souffrent beaucoup et meurent. Il m’a semblé intéressant de faire sur ce point unesérie d'expériences aussi variées que possible et dont je pouvais à chaque instant contrôler les résultats. Lorsque le Jar- din botanique de l'Etat, à Bruxelles, établit en 1902 un Terrain expérimental dans les dunes de Coxyde, j'ai fait des plantations d'arbres et d’arbustes dans le but de 293 voir jusqu'a quel point les espèces ligneuses pour- raient s’accommoder des conditions d'existence que leur offre le sable bien fixé et portant. une florissante végétation de Mousses, de lichens et de Phanérogames. Afin de placer les végétaux introduits à peu près dans les mêmes conditions que la flore spontanée, je ne détruisais pas celle-ci; je me suis contenté de faire des trous d'environ 0"75 de profondeur sur une largeur de 0"30. La plantation était faite avec tous les soins voulus, de manière à mettre à la disposition des racines du sable bien meuble. Mais je ne supprimais pas ainsi la lutte pour l'existence, puisque les végétaux voisins avaient également l'occasion d'envoyer leurs organes d’absorp- Lion dans la terre fraichement remuée. Ce n'est évidemment pas de cette facon qu'il faudrait agir si l’on voulait faire des essais de boisement dans les dunes. M. Van pe CasreeLe, conducteur principal des Ponts et Chaussées, à Blankenberghe, m'a dit que, lors- qu'il a exécuté les plantations près du Coq, il à fait défoncer tout le terrain à un mètre de profondeur et détruire complètement la végétation spontanée. Seule- ment, on conçoit qu'une expérience conduite de cette façon n’aurait pas répondu au problème tel que je me l'étais posé. Les arbres et arbustes avaient été obligeamment mis à ma disposition par l'Administration des Eaux et Foréts, Je suis heureux de pouvoir ici remercier M. Cranay, inspecteur principal, qui me permit de choisir dans les pépinières des Eaux et Forêts, à Groenendael, tous les plants dont j'avais besoin. De chaque espèce, j'avais reçu un nombre d’exemplaires variant d'une dizaine à une centaine. Il n'est que juste de remercier également la 294 « Société civile des dunes de Coxyde et d'Oostduinkerke » qui consentit à louer au Jardin botanique un terrain convenable pour l'établissement de ces expériences et de bien d’autres. Deux emplacements avaient été choisis dans le Terrain expérimental, tous les deux ayant une partie humide et une partie plus sèche. J'avais soin, naturellement, de mettre les plantes avides d'eau dans la portion basse et les plantes indifférentes dans la portion haute. Il y avait aussi un endroit où chaque rangée d'individus de la même espèce occupait à la fois le terrain humide et le terrain sec : on constalait alors très nettement que ceux du sable humide se développaient le mieux. Les plantations ont été faites en deux fois: en automne 1902 et au printemps 1904. D'une façon générale, les premières ont donné des résultats plus favorables que les secondes, ce qui est en désacord avec ce qu’on observe d'habitude: presque toujours il vaut mieux planter en avril, lorsque la terre est bien humectée par les pluies d'hiver, qu'en automne, lorsque le sable est trop aride. Je ne puis attribuer l'insuccès de mes plan- alions du printemps 1904 qu’aux vents d’E. qui ont soufflé d’une facon persistante pendant le mois d'avril et de mai. Pendant les années 1902 et 1903, les plantations étaient restées exposées aux attaques des Lapins ; mais à partir de la fin de 1903, un treillage en fil de fer écartait les Rongeurs (voir phot. 28). Le tableau N résume toutes mes observations sur ces cultures. Comme on le voit, il n'y à qu'un petit nombre d'espèces qui aient pu prendre pied dans la dune. Encore, parmi celles-ci, y en a-t-il très peu dont la 295 TABLEAU N. Arbres et arbustes plantés dans le Terrain expérimental établi par le Jardin botanique de l'État, dans les dunes de Coxyde. Pouss. bien. — Poussent bien ; sont, en 1907, environ aussi grands qu’au moment de la plantation, Poussent. — Les individus plantés sont Lous restés vivants ; ils ont d'abord perdu une grande parte de leurs rameaux, mais ont pres: que repris, en 1907, la taille qu'ils avaient lors de la plantation. Pouss. mal. — La plupart des individus sont encore vivants; ils sont plus petits qu’au moment dela plantation (tous les rameaux an- ciens sont morts, mais 1ls ont repoussé près du sol). Malades. — Les individus sont jaunâtres, pâles ; les feuilles tombent prématurément ; les pousses nouvelles sont très courtes. Il y en a aussi qui sont morts ou mourants. Pouss. part. = il n’y a qu'un nombre restreint d'individus qui survi- vent, mais ils poussent assez bien, Rés. part. — Presque tous sont morts ; les quelques-uns qui résistent sont malades, Au. 02. — Plantés en automne 1902. Pr.04. — Plantés au printemps 1904. PEN © © DATE" ÉTAT ÉTAT ÉTAT GE en en e planta- a tion. | août 1903. sept. 1904 |sept. 1907: CONIFÈRES | Pinus silvestrisL.(deRiga).| Pr. 04 Malades. Morts. P. montana Mill. . .|\Au 02 |Pouss.bien. !Pouss.bien. Pouss.bien. — Re PR DZ | Poussent. Pouss. mal P. Laricio austriaca Eudl.! Pr. 04 Poussent, | Pouss. mal | P. — corsicana hort.. Au. 02 |Pouss,bien. |Pouss.bien. | Pouss.bien. 296 TABLEAU N (suite). Pinus massoniana S.et Z. P. ponderosa Dougl. . P. banksiana Lamb. . P. Thunbergi Par]. P. Strobus L. . P. excelsa Wall. . P.Cembra L. . P. rigida Mill. Larix americana Mieuaux. L. leptolepis Murr. . . Picea excelsa Lk. P. alba Lk. P. nigra LKk. . P. sitchensis Carr. . . P. Omorica Pancic ÉTAT cn Pouss.bien, Pouss.bien. Poussent Malades, | Malades, | Bo bien. Malades, | Morts, |Pouss. part, | Malades. Poussent. | Pouss part Morts. Malades. | | Pouss. part.) Morts, | Malades. | Rés. part. Pouss.bien. |Pouss.bien. | : Poussent. Pare bien. 2 Pouss,bien ÉTAT en août 1903. |sept. 1904. | | Pouss.bien Pouss.part.| Malades. | Malades | Malades. | Malades. 2 Poussent, | Poussent. Malades. . Pouss.bien. ÉTAT en sept. 1907. | | Pouss.bicu. Rés. part Rés, part Pouss.bien, | Rés. part. | Pouss, part. Morts. | Rés. part. Pouss.bien. | Pouss. part. | | -. Pouss.bien. | Malades., Poussent,. Morts. TABLEAU N (suite). 397 Picea pungens Engelm . Tsuga canaden\is Carr. . T. merlensiana Carr T. Louglasii Carr. Abies pectinata DC . . A. Pichla Forb. A. balsamea Mill, . . À. concolor Lindi, et Gord. À. nobilis Lindl. . . A. grandis Lindl. Taxodium distichum Rich.| : Thuya gigantea Nutt. Chamaecyparis pisifera. S. et Z. C. obtusa Juniperus virginiana L. MONOCOT YLÉDONÉES Arundinaria japonica Sieb. DATE | ÉTAT ÉTAT de planta- en en tion. | août 1903 Et 1904 Au. 02 |Pouss.bien. | Pouss.bien. Pr. 01 | Poussent, Pr. 04 Morts. Pr. 04 Morts. Au. 02 Pouss. part. | Rés. part. Au. 02 |Pouss.part.| Rés part, Au 02 | Morts. Au. 02 | Morts. Au. 02 | Morts. Au. 02 | Morts. Au. 02 | Morts. Au 02 |Pouss mal.|Pouss. mal. Au. 02 |Pouss, mal.| Malades. Pr. 04 Morts. Pr. 04 Morts. Au.02 | Morts. Au 02 |Pouss. mal. |Pouss. mal. | Pr. 04 Pouss. mal. -| Au. 04 |Pouss, mal.| Malades. ÉTAT cn sept. 1907. Pouss.bien. Rés. part. | Rés. part, Rés. part. Morts. Morts. Pouss. mal, Rés. part. Malades. 298 TABLEAU N (suile). | pare | ÉTAT ÉTAT : ÉTAT planta- en en en tion. | août 1908. |sept. 1904 |sept. 1907. DICOTYLÉDONÉES Juglandales, | | Juglans nigra L. . | Au. 02 |Pouss, mal.| Malades. | Rés. part. Garya alba Nutt.. | Au. 02 | Morts. C. tomentosa Nutt, .| Au.02 | Morts. C. porcina Nutt. . Au.02| Morts. G. sulcata Nutt . Au. 02 | Malades. | Morts. C. olivaeformis Nutt. | Au.02 |Pou3s.part |! Morts. Fagales. Ostrya carpinifolia Scop.| Pr 04 Rés, part. | Pouss. part. Betula papyriferu Michx | Au.02 |Pouss, mal.! Malades. Morts. Alnus oregona Nutt. . Au. 02 | Poussent. Pouss. mal. Morts. A. cordifolia Ten. .! Au.02 Pouss. mal. | Pouss. mal. Pouss. mal. ere . Pr. 04. Poussent. | Malades. A.incana Willd . | Au. 02 |Pouss.bien. PR NE — — | Pr. 04 _|Pouss.bien | Pouss.bien. Castanea vulgaris ameri-| Au. 02 | Pouss.part.|Pouss.part.| Morts. cana Michx. Quercus Phellos L. . Au.02 | Morts. Q. macrocarpa Michx. Au. 02 |Pouss.part.| Malades. Morts. Q. lyrata Walter. Au. 02 |Pouss,part.| Morts. (. coccinea Wangh. . .) Au.02 |Pouss.part.| Malades. Morts. TABLEAU N (suite). 299 Gymnocladus canadensis Lam. : Gleditschia triacanthos L. Sophora japonica L.. Au. 02 Au. 02 Poussent. Poussent. Au. 02 |Pouss.part,. Robinia pseudo-Aeacia L.| Au. 02 |Pouss. mal, Pouss. mal. Pouss. mal, Morts. Morts. Di | ÉTAT ÉTAT ÉTAT e planta- en en en tion. | août 1908. Er 1904. 'sept. 1907. Quercus Banisteri Michx.| Au. 02 |Pouss. mal.| Morts. Q. palustris Dur. . Au. 02 |Pouss, mal.| Morts. (. rubra L. Au. 02 |Pouss. mal.|Pouss. mal.| Rés. part. Urticales. Broussonetia papyrifera| Au. 02 | Poussent. |Pouss. mal.| Morts. Vent. Ranales. Cercidiphyllum japoni-| Au. 02 Pouss. mal.| Morts, cum S. et Z. | Rosales. | Ribes nigrum L. . Au. 02 |Pouss. mal.| Malades. | Morts. Liquidambarstyraciflual,| Au. 02 Pouss. mal,| Pouss. part. | Rés. part. A = Pr. 04 Morts. Platanus orientalis L. Au. 02 | Malades. | Rés. part, | Rés. part. P. occidentalis L. . Au. 02 | Malades. | Malades. | Rés, part. Prunus serotina Ehrh. Pr. 04 Pouss. mal.| Rés. part. Pirus (Sorbus) Aucuparia| Au. 02 | Malades. | Rés, part, | Morts. P, (S.) Un Au. 02 |Pouss.part.| Malades. | Rés. part. | Rés. part. Rés. part, 300 TABLEAU N (suite). ÉTAT en ÉTAT en août 1903. sept. 1901 | ÉTAT en sept 1907 SEE TR 2 2, AT AS RER TP Lo EI PACS DATE de planta- tion. Robinia pseudo-Acacia L.! Pr. 04 Amorpha fruticosa L. Pr:01 Cutisus scoparius Link .| Au. 02 Géraniales. Pltelea trifoliata L. RE TIDIE Ailanthus glandulosa Desf.| Au. 02 — _ — | Pr, 04 Sapindales. Buxus sempervirens L. . Pr:104 Cotinus Coggygria Scop.. Au. 02 _ _ Pr. Of Rhus Toxicodendron L Au. 02 R. vernicifera D C. Au. 02 R. radicans L . Au. 02 R. Coriaria L, Au. 02 —- | Pr. 04 Acer rubrum L, . . Pr 04 A dasycarpum Elrh Au. 02 — — «| PP 07 A. macrophyllum Pursh.| Au. 02 — — Pr. Pouss, mal. Rés. part. Poussent. Pouss. mal. Pouss. mal. Pouss. msl. | Pouss. mal. Pou3s. mal, Poussent. | Poussent. 04 | | Pouss. mal. Poussent. Rés, part. Pouss. mal. Pouss. mal. Malades. Pouss. mal Pouss. mal Pouss. mal Pouss. mal. Pouss. mal Pouss. mal. Pouss. mal Pouss. mal. Malades. Poussent. Malades. Pouss. mal. Î Morts. Poussent | Rés. part. Rés. part. Rés. part. Morts. Rés. part. Morts. Pouss. mal. Rés. part, Pouss. mal Rés. part. Rés part. Rés. part. Malades, Rés. part, Rés. part. Rés. part. TABLEAU N (suite). août 1908. |sept. 1904. |sept. 1907. | DATE | ÉTAT be ea tion. Acer Nequndo L., . | Au. 02 | Poussent, — — Pr. 04 A. californicum C. Koch,! Au. 02 | Poussent À. saccharinum Wasgerh. .| Au. 02 | Poussent. — — Pr. 04 A. pensylvaticum L. .| Au. 02 |Pouss. mal. _ — Pr. 04 Éricales. Rhododendron ponticumL.| Au.02 | Morts Diospyrales. Halesia tetraptera L. Au 02 |Pouss. mal, Contortalcs. Fraxinus Ornus L. . F, excelsior L. F, americana L. . F. nigra Marsh. . | F. pubescens Lam. F.oregona Nutt.. . . Au. Pr. 04 | 02 Poussent, Poussent, Poussent, Au. 02 Poussent. Pr. 04 Au Pr, . 0? 04 Poussent, ÉTAT | ÉTAT en Poussent. Poussent, Poussent, Malades. Pouss. mal. Malades. Malades, Morts. Pouss. mal, Poussent. Pouss. mal, Malades. Pouss. mal. Maiades. | Rés. part. Poussent, Pouss. mal. | Rés. part. | Rés. part. 301 en Poussent. Poussent. Poussent. Morts. Rés. part. | Malades, Morts. Malades. Pouss. mal. Rés. part. Rés. part. Rés. part. Rés. part. Poussent. Pouss, mal. 302 croissance ait été assez forte pour remplacer les rameaux qu'ils avaient perdus aussitôt après la plantation, et pour faire regagner aux plantes leur hauteur primitive. Citons parmi ces espèces privilégiées : Pinus montana, Picea alba, P. pungens, P. excelsa, Alnus incana. À part la dernière espèce, toutes ont normalement une crois- sance lente ou même très lente. Quelques autres plantes, après avoir beaucoup souffert au début, semblent maintenant prêtes à pousser avec plus de vigueur ; ce sont, par exemple : Amorpha fruti- cosa, Acer Negundo, A. californicum, Fraxinus pubes- cens ; leurs pousses, formées au ras du sol, s’allongent convenablement et persistent d'une année à l’autre. Mais la plupart des plantes sont très mal portantes; chaque année, il y a une nouvelle portion de rameaux primitifs qui se dessèche, et elles finiront inévitablement par succomber. D'ailleurs, beaucoup d’entre elles sont déjà mortes. Dans l'expérience qui vient d’être rapportée, il y a une cause d'erreur provenant de l'inégale humidité du terrain : on pourrait se dire que l'état maladif des plantes essayées tient non pas tant à l'absence d'éléments miné- raux qu'au manque d'eau. Cette objection n'est certai- nement pas valable pour toutes les espèces; il en est quelques-unes, telles qu'Acer Negundo, qui croissent mieux dans la portion élevée, où l'herbe est rare, que dans la portion basse, où l’eau est abondante, mais où la lutte pour l'existence est aussi beaucoup plus àpre. Toutefois, afin d’éiiminer entièrement toutes les diffé- rences d'humidité, j'ai fait une autre expérience. Une mare fut creusée dans le Terrain expérimental pendant le printemps de 1902, et aussitôt après j'y ai introduit 303 un très grand nombre d’espèces aquatiques et maréca- geuses, pour la plupart vivaces, provenant des dunes et des polders. Depuis ce moment, on n’y a plus jamais planté de nouvelles espèces, et l’on n’a pas non plus enlevé une seule plante : bref, on a laissé les espèces lutter librement pour la conquête de la nourriture. Les colonnes B et F du tableau K donnent des analyses de l’eau de cette mare. Nous avons déjà vu que les plantes appauvrissent fortement l’eau en été. Le tabieau O résume les observations faites sur ces plantes. Outre les Phanérogames, qui sont seules rensei- gnées dans le tableau, j'avais encore introduit dans la mare beaucoup d’Algues ; parmi elles, il y en a trois qui ont acquis une prédominance très marquée : Chara foetida, Ch. hispida et Ch. aspera, toutes les trois provenant des dunes, forment sur le fond de la mare un tapis serré à travers lequel on n’apercoit nulle part la terre. Les autres Algues seront traitées dans le travail de Mme Scaou- TEDEN-W ERY. On voit tout de suite que la plupart des espèces pro- venant de la dune se portent bien et soutiennent victorieusement la lutte contre les concurrentes, tandis que celles des polders succombent bientôt ou restent souffreteuses. Voici quelques cas parmi les plus typiques. Agrostis alba, Juncus lamprocarpus, Mentha aquañca, provenant des dunes, croissent avec vigueur et envahis- sent, de proche en proche, une grande étendue de la mare et de ses bords. Il en est de même d’Iris, Alisma et Rumex Hydrola- pathum, qui ont été apportés des polders. Ces espèces sont pourtant rares à l’état spontané dans les dunes. Scirpus lacustris et Phragmiles communis, provenant 304 TABLEAU O. Plantes aquatiques et marécageuses, mises en 1902 dans la mure du Terrain expérimental établi par le Jardin botanique de l'Etat, dans les dunes de Coxyde. Vig. fleur. — La plante croit d'une facon vigoureuse, ct elle produit des fleurs et des graines. Vig. prop. — La plante est vigoureuse, mais elle nc fleurit guère ct se propage par voie végétative. Chétif, . — La plante reste assez petite, mais efle produit des fleurs et des graines, Chétif, prop. — La plante reste assez petite, et elle ne fleurit pas, mais sc propage par voie véyétative. Chétif.—= La plante reste assez petite ; cIle ne fleurit ni ne sc propage, Très chétif. — La plante est malade ou même mourante, La colonne Proven. indique la provenance des individus plantés : dunes ou polders ; cela ne signifie nullement que l'espèec habite exelu- sivement soit les dunes, soit les polders, ÉTAT ÉTAT | ÉTAT ÉTAT Proyen,. en 1904 en 1905 en 1905. | en 1907. Pandanales. Typha angustifolia L. .|Pold. Mort. MONOCOTYLÉDONÉES , Sparganium ramosum Huds, 1%. | Pold.| Chétif, fl |'Chétif,; fl. | Ch’tif MN Chcho TE Hélobiales. Potamogeton natans L. | Dun. Chétif,prop.| Mort. P. pusillus L . . . Pold.| Trèschétif | Mort. P. pectinatus L.. . .|Pold. Mort. TABLEAU O (suite). 305 | ÉTAT en 1904. ÉTAT en 1905. ÉTAT en 1906 ÉTAT en 1907 NE I ER 5 £ = Potamogeton densus L Pold, Zannichellia palustris. | Pold Elodea canadensis Rich. Pold Hydrocharis Morsus- Range L Pold Alismacées. Alisma Plantago L. Pold. » Echinodorus ranunculoi- des Engelm. .| Dun. Glumiflorales. Agrostis alba L. . . Dun. Phragmites communis Trin.| Pold. Glyceria aquatica Wahlenb. | Pold. Scirpus lacustris L. Pold, S,. maritimus L. Pold Schoenus nigricans L Dun Eleocharis pasustris R. Br.| Poll. Carex arenaria L .| Dan. C. vulpina L. .| lold. GC. Goodenowii S. Gay. Dun. | C flava L var Oederi | Dun C. pseudo Cyperus L Pold, Chétif, prop Mort. Très chétif. Mort, Chétif, fl. Vig. fleur. Vig. fleur. Chétif, fl Chétif, prop. Chétif, fl, Chétif, prop. Vig. fleur. Vig. fleur. fleur. Chétif. Vig. fleur, fleur. Très chétif. Très chétif. Chétif, f1. Vig. fleur. Vig. fleur, Chétif, fl. Chétif, prop. Chétif, fl Chétif, prop Vig fleur Vig. fleur Vig. fleur. Chétif, fl. Vig. fleur. Vig. fleur Très chétif Très chétif. Chétif, fl Vig. fleur. Vig. fleur. Chéuf, fl. Chétif, prop. Vig. fleur. Chétif, fl. io. fleur. fleur, Vig. fleur Chétif. Vis. fleur. Vig. fleur Très “A Chétif. | Mort. | Vig Très chctif Très chétif. Chétif, fl Vig, fleur. Vig. fleur. Chétf, fl. Chétif, prop. Chétif, fl. Chétif, prop. Vig. fleur. Vig. fleur. Vig. fleur. | Chétif, f. Vig. fleur. . fleur. 306 TABLEAU O (suite). | l 5 ÉTAT ÉTAT É1AT ÉTAT = en 1904 | en 1905 en 1906. en 1907. Carex riparia Curt. Pold | Chétif. Chétif. Chétif. Très chétif « CAB CUS Dun. Chétif, fl. Chétif. |Chétif, prop.| Vig. prop. Spathiflorales. Spirodela poiyrrhisa Sekleid.| Pold,. Mort. Lemna lrisulca L. . Pold.| Chétif. | Chétif. | Chétif. | Chétif. à L. minor L. . Pold Mort. DOgi0beiLne Pold.| Mort. Woiffia arrhiza Wimm. .| Pold | Mort. Liliiflorales. Juncus glaucus Ehxh. . Pold Mort. J. lamprocarpus Ehrh. Dun. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. Iris pseudo-Acorus L. . Pold.! Vis.fleur. | Vig. fleur. | Vig fleur. Vig. fleur. Microspermales. Herminium Monorchis R.Br.| Dun. | Vig.fleur. | Vig fleur. ! Vig fleur. | Vie. fleur. Epipactis palustris Crantz.| Dun. | Vig.fleur. | Vig. fleur. | Vig fleur. | Vig fleur. DICOTYLÉDONÉES. Polygonales. Rumex Hydrolapathum .|Pold.| Vig.fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. Huds. Polygonum amphibium L. .| Pold.| Chétif,fl. : Chétif, fl | Vig. fleur. | Chétif fl. Centrospermales. | Sagina nodosa Fenzl. . .| Dun.| Vig.fleur. | Vig.fleur. | Vig.fleur. | Vig. fleur. TABLEAU O (suite). | & ÉTAT ÉTAT ÉTAT ÉTAT ee Æ | en1904 | en1905. | en1906, | en 1907. Ranales. Ceratophy'lum demersumL.! Pold. Mort. Ranunculus aquatilis L .|) Pold |Chétif, prop.|Chétif, prop.| Chétif. Chétif. R. sceleratus L. . . .|Pold.| Très chétif. Mort. R. Flammula L . . .|Dun.| Vig fleur, | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. Rhéadales. Nasturtium officinale R.B:.| Pold.|Chétif, prop.| Chétif, prop.| Chétif. |Chétif, prop. Rosales. Darnassia palustris L.. Dun. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur, Géraniales, Linum catharticum L.. Dun. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vis. fleur. | Vig. fleur. Yallitriche verna L. . .|Pold. Mort. 2. stagnalis Scap. . . -!Pold. Mort, Myrtiflorales. Yythrum Salicaria L .) Dun. | Vig.fleur. | Vig. fleur. | Vig.fleur. | Vig. fleur. yriophyllum verticilla- | Pold,.!Chétif, prop |Chétif,prop.| (Chétif, |Chétif, prop. tum L. lippuris vulgaris L. . Pold. Mort. Ombelliflorales. dydrocotyle vulgaris L. .| Dun.| Vig.fleur. | Vig. fleur. | Vig fleur | Vig. fleur. um erectum Hud3 . . | Pold.! Très chétif. | Très chétif. Mort, 308 TABLEAU O (suite). £ ÉTAT ÉTAT ÉTAT ÉTAT Æ | en 1904 | en 1905. | en 1906. | en 1907. | Œnanthe fislulosa L. . Pold.| Mort. | Œ. Phellandrium L. Pold.| Chétif. fl. Mort Primulales. | | Samolus Valerandi L.. Dun. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig.fleur. | Vig fleur. | | Lysimachia NummulariaL.| Dun. | Vig. fleur. | Vig, fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | L. vulgaris L. Dun. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Contortales. || Erythraea Centaurium L | Dun.| Vig, fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. Tubiflorales. Myosotis lingulata Lehm. .| Dun.| Vig fleur | Vig.fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur || Gtecoma hederacea L. .| Dun. Vig. fleur. | Vig.fleur. | Vig.fleur. | Vig. fleur. {| Brunella vulgaris L. Dun. | Vig. fleur. | Vig.fleur, | Vig. fleur. | Vig. fleur | Mentha aquatica Don.. .) Dun.| Vig.fleur. | Vig.fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur | Solanum Dulcamare L. .| Dun.!| Vig.fleur. | Vig.fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. Scrophularia aquatica. Dun. | Très chétif. Mort Plantaginales. Littorella uniflora L. .| Dun. | Vig.fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. | Vig. fleur. Campanulales. Eupatorium cannabinumL.| Dun. | Chétif, fl. | Bien chétif Mort 309 des polders, restent beaucoup plus petits que dans leur habitat primitif, mais ils réussissent néanmoins à fleurir. Glyceria aquatica et Scirpus maritimus ne fleurissent guère ; par contre, ils se propagent activement par les rhizomes et ils empiètent de plus en plus sur les empla- cements de leurs voisins. Lemna trisulca, Ranunsulus aquatilis et Potamogeton densus. ne se développent guère. Hydrocharis, Spirodela, Zannichellia, Hippuris, elc., ont succombé dès la premiére année. Il est difficiie de ne pas voir dans ces résultats une influence directe de la pauvreté alimentaire des eaux de la dune: l'aspect des Scirpus, Phragmites, Glyceria dans la mare de Coxyde est exactement celui de ces mêmes espèces, quand elles sont cultivées dans un bassin trop petit dont elles épuisent aussitôt les substances nutritives. CE Le calcaire: Depuis longtemps les botanistes belges ont été frappès du grand nombre d’espèces qui sont communes aux dunes et à la région calcareuse de la Belgique et qui manquent ou sont rares dans les autres portions du pays. Déjà en 1864. Crépin attirait l'attention sur ce point, et citait un certain nombre d'espèces qui sont d’ordi- naire réputées calcicoles et qui existent dans les dunes. Dépuis cette époque, les recherches de la pléiade de botanistes herborisateurs que Crépin lui-même a guidés à travers notre pays, ont fait découvrir de nombreuses habitations nouvelles que Crépin ignorait en 1864, de sorte que la liste primitive peut être maintenant complé- 310 tée dans une large mesure. Voici quelles seraient les plantes qui ne se rencontrent guère en Belgique que dans les dunes littorales et dans le district calcareux ainsi que dans la partie calcareuse du district jurassique. Plantes calcicoles, dans les dunes. Avena pubescens. Koeleria cristata. Anacamplis pyramiduaiis. Herminium Monorchis. Silene nutans. Thalictrum minus. Arabis hirsuta. Alyssum calycinum. Rubus caesius. Rosa pimpinellifolia. Rosa rubiginosa. Anthyllis Vulneraria. Helianthemum Chamaecistus. Viola hirta. Cynoglossum officinale. Lithospermum officinale Orobanche caryophyllacea. O. purpurea. Asperula cynanchica. Cirsium acaule. On voit qu’il y a d'assez nombreuses espèces de Pha- nérogaimes des dunes, qui sont généralement considérées comme recherchant le calcaire et qui sont surtout com- munes en Belgique dans les terrains franchemant calca- reux. Ajoutons qu’il y a aussi une Mousse, Barbula incli- nata, donnée par Bouray (1886, p. 21) comme calcicole, qui se trouve dans les dunes. Il est intéressant de constater en même temps que diverses espèces connues comme calcifuges manquent dans les dunes, ou y sont très rares, alors que ces mêmes espèces se rencontrent, au moins en partie, dans les dunes formées de sable à Cardium, qui ne diffèrent guère des dunes littorales que par leur plus grande pauvreté en calcaire (voir tableaux Jet K). Voici une liste de ces espèces calcifuges. 311 Plantes calcifuges, n’existant pas dans les dunes ou y étant rares. Pleridium aquilinum (1). EÉlodea palustris. Nardus stricta. Vaccinium Myrtiilus. Scleranthus perennis. Calluna vulgaris. Drosera rotundifolia. Arnoseris minima. Genista anglica. Rhacomitrium canescens. Cytisus scoparius. Sphagnum div. sp. Trifolium arvense. ’ Pourtant, il n’est que juste de faire remarquer aussi qu'il n’y a pas mal de plantes réputées calcifuges et qui, en Belgique, sont beaucoup plus répandues sur les sols siliceux que sur les sols calcareux, qui habitent néan- moins les dunes et y sont fort prospères. Voici quelques- unes de ces plantes : Plantes calcifuges, dans les dunes. Aspidium Thetypteris. Salix repens. Echipodorus ranuncuioides. Rumex Acetosella. Gorynephorus canescens. Brachythecium albieans. Concluons. Il n’est pas douteux que les dunes con- tiennent une proportion notable de plantes calcicoles et qu'elles excluent plusieurs plantes pour lesquelles le calcaire est notoirement un poison. Quant aux quelques espèces calcifuges qui se rencontrent dans les dunes, il est permis de se demander si elles fuient vraiment le calcaire et si leur préférence pour le sable ne tient pas simplement à la mobilité plus grande de ses grains. La question qui se pose maintenant est celle-ci : est-ce que ce sabie des dunes contient vraiment une forte pro- portion de calcaire ? Les coquilles amenées par le vent se (1) Cette Fougère ne craint peut-être pas autant le calcaire qu’on le croyait d'habitude. M. Masccer (1892) l’a observé sur du sable sili ceux fortement imprégné de calcaire et même sur la craie, 312 dissolvent peu à peu et chargent les eaux de carbonate de calcium. Les analyses renseignées dans les tableaux J et L ne laissent aucun doute à cet égard. D. — Salinité des eaux. Nous avons déjà vu plus haut que l’ « air marin » n’est pas aussi chargé de chlorure de sodium qu'on se l'imagine d’habitude. Le sel ne joue donc un rôle impor- tant que dans les stations qui sont directement baignées par l’eau de mer, c’est à-dire sur la plage et sur les allu- vions marines D'ailleurs, les analyses d'eaux des dunes (tableau L) indiquent nettement que ces eaux sont pau- vres en chlorure de sodium. Je ne reviens ici sur Ce point que pour indiquer que M. Kearwey (1904) arrive également à la conclusion que le terrain des dunes, en Amérique, ne contient guère de sel. Passons maintenant en revue les associations des dunes littorales. La liste des associations donne l'énumération complète des espèces qui habitent les diverses stations des dunes, tout au moins de celles que j’ai pu observer moi-même et dont je puis donc préciser l’habitat. Comme la connaissance de l’appareil végétatif, surtout des organes souterrains, est souvent tres importante pour comprendre l’adaptation de la plante aux condi- tions d'existence, j'ai renseigné les figures qui se trouvent dans les ouvrages de M. Waruixe, 1891; 1897, 1; 1897, 2; 1906; M. Raunxraer, 1895-1899; etc. Je cite ici, une fois pour toutes, les flores illustrées : celle de France par M. Cosre, celle de l'Amérique du Nord par MM. Brrrron Er BROWN. 313 IV. — La PLAGE, Elle s'étend en pente douce depuis le pied des dunes jusqu’à la limite extrême des plus basses marées. Son aspect est assez différent dans la partie occidentale (depuis la frontière française jusqu’à Lombardzyde) et dans la partie orientale (depuis Westende jusqu'à la frontière néerlandaise). A l’W. la plage est beaucoup plus large, et l'apport incessant de sable par les courants fait que de petites _ dunes peuvent se créer à la base du bourrelet de monti- cules plus anciens (phot 1 à 4). Il y a donc ici une zone, ayant au maximum une dizaines de mètres de largeur, qui n'est pas atteinte par les fortes marées d’équinoxe et que les vagues ne balaient que lors des fortes tempêtes. Or, celles-ci sont exception- nelles en été (voir tabieaux E et F) ; c’est pourquoi des | Phanérogames peuvent s'installer dans la zone la plus élevée de la grève. Cette flore est peu variée et ne comprend guère que les espèces suivantes : Agropyrum junceum (phot. 4; fig. dans WarixG, 1891, p. 162; WaruinG, 1906, pp. 79, 76), Atriplex laciniata, À. littoralis, Salsola Kali (phot. let 2), Arenaria peploides, (fig. dans Ware, 1891, p. 160; WarmmG, 1906, p. 76), Cakile maritima (phot. 3, fig. dans WarmiNG, 1906, p. 157). Elles sup- portent impunément une immersion pas trop prolongée dans l’eau de mer; du reste, elles ont toutes, sauf Agro- pyrum, des feuilles charnues Il peut sembler étrange que la majorité de ces plantes soient annuelles; i! n’y a, en effet, qu'Agropyrum et Arenaria qui soient vivaces. Les espèces annuelles ger- ment assez tard au printemps, après les grandes marées 314 de l'équinoxe, et se développent rapidement dans un sable qui, en été, ne subit pas de remaniements bien profonds et qui reste toujours assez mouillé. Les deux espèces vivaces ont la faculté de monter et de descendre sans peine pour suivre les dénivellations du sable. A l'E., les fortes marées viennent battre le pied des dunes, et il ne reste donc aucune station pour les Phané- rogames de plage. Aussi n'y rencontre-t-on guère ces espéces que dans les points où l’on a jeté du sable sur l’estran, et dans ceux où l’on a aplani et abaissé Ja rangée des dunes la plus proche de la plage. Dans cette partie de ia côte, les stations habitées par les Phanéro- games de la plage sont donc artificielles. Entre La Panne et l'embouchure de l'Yser, la zone qui est soumise régulièrement aux fluctuations des marées est large d'environ un demi-kilomètre. Les seuls végé- taux qui l'habitent sont les Diatomées et les quelques Flagellates qui colonisent les flaques laissées sur le sable à marée basse. Dans la partie orientale du littoral, où des courants violents viennent battre la côte et enlever le sable, on a été obligé de construire des épis perpendi- culaires à la côte, qui arrêtent ies courants et empêchent le ravinement de la plage ; celle-ci n'y montre donc pas de flaques. On voit qu'à tous les points de vue, la plage est plus intéressante à P'W. qu’à l'E. V. — LES DUNES MOBILES. L’estran, à peu près horizontal, n'offre pas grande prise au vent et sa surface reste assez stable, d'autant plus que les grains de sable sont quelque peu cimentés par le sel qu’abandonnent les vagues. Des plantes an- 315 nuelles peuvent donc s’y développer sans trop de danger. Sur les dunes bordant la plage, les conditions sont autres. Le sable, tout à fait mobile, est amoncelé en collines, souvent assez escarpées, dont les flancs tournés vers l’'W. sont sans cesse affouillés par les tempêtes, tandis que la pente inverse recoit le sable apporté de la face antérieure (phot. 13 et 14). On ne peut pas s'attendre à ce que des dunes mouvan- tes portent une végétation bien variée. Les plantes trop petites sont naturellement exclues, puisque tout enfouis. sement un peu profond leur serait fatal. Aussi n’y a-t-il ni Bryophytes, ni lichens terrestres. Les Phanérogames annuelles ne peuvent pas davantage coloniser ce sol ingrat, car, même en été, le moindre coup de vent suffit à remanier la surface du terrain, et les plantes dépour- vues de rhizomes profonds seraient ou déracinées ou ensevelies. Les Champignons Hyménomycètes, malgré la vitesse avec laquelle se développe leur appareil aérien, sont également inaptes à coloniser cette station, car les ma- tières organiques y font défaut. Pourtant Inocybe fibrosa parvient à exploiter les rares crottins laissés par les Lapins qui s'égarent sur un terrain où ils ne trouvent rien à brouter. On voit, en août et en septembre, le sable se crevasser ca et là en forme d’étoile, puis se soulever pour livrer passage au chapeau pâie du Champignon. I nya donc guère que des Phanérogames vivaces sur les dunes mobiles. Les espèces ne sont pas les mêmes en tous les points. Sur la rangée de monticules qui borde immédiatement lestran, Ammophila arenariu (Oyat) règne en maitre absolu (phot. 4, 5, 6, 12 et 13). Per- sonne ne peut lui disputer la place : les plantes de ja 316 plage, aussi bien que celles des dunes plus éloignées, sont incapables de vivre dans un sable qui est sans cesse menacé d'être emporté au loin, ou bien d’être enfoui sous un tourbillon de grains siliceux et de coquilles fraichement enlevés à la plage. Sur ces monticules trop instables, l’Oyat ne fleurit presque jamais ; il pousse avec vigueur et donne sans cesse de nouvelles pousses garnies de fortes et longues feuilles, mais ces tiges ne réussissent que bien rarement à produire des inflorescences. En effet, celles-ci ne naissent sur les rameaux que la deu- xième année de leur existence ; or, sur les dunes mou- vantes, un rameau à peu de chance de se maintenir deux étés de suite au même niveau: tantôt, il a dü allonger ses entrenœuds, de facon à pousser les feuilles jusqu’à la surface du sable nouveau ; tantôt la terre a été creusée sous lui, el il à été obligé de développer des bourgeons situés plus bas (voir diagramme 2). C'est seulement en des points exceptionnellement favorisés que les Ammophila donnent des fleurs (phot. 13); ils produisent alors beaucoup de graines, et celles-ci ne sont jamais attaquées par Claviceps purpurea, comme elles le sont presque toujours sur les dunes les plus éloignées de la mer. Derriere la ligne de monticules où l’Oyat existe seul, il y a des rangées où il est encore prépondérant, mais où il voisine pourtant avec d'autres espèces, particulière- ment Eryngium maritimum (phot. 24; fig. dans Waruixc, 1891, p. 191) et Euphorbia Paralias (phot. 15). Encore plus loin en arrière, près des premières pan- nes, de nouvelles espèces viennent s'adjoindre aux précédentes : Solanum Dulcamara, Hippophaës rhamnoïi: des (fig. dans WarmnG. 1891, p. 176, 177), Carex 317 arenaria (phot. 23 ; fig. dans WarminG, 1891, p. 180, et 1897, 1, p. 80, et dans Rauwxraer, 1895-1899, p. 466), Calystegia Soldanella, Salix repens (phot. 19 à 23), etc. Dans cette troisième zone, les Phanérogames ne sont plus les seules plantes: c’est là que se rencontrent Inocybe fibrosa, ainsi que des lichens de petite taille, fixés sur les rameaux de Salix repens et aux nœuds des vieux rhizo- mes morts ou mourants d’Ammophila : Xanthoria parietina, Parmelia physodes, Physcia stellaris, Lecidella parasema. Il serait difficile, sinon impossible, d'indiquer de quelle façon le Champignon et les lichens se sont adaptés à vivre dans les dunes mobiles. Mais il n'en est pas de même des Phanérogames : leurs adaptations au sable sans cesse déplacé sont évidentes. Toutes les espèces ont un appareil souterrain extra- ordinairement développé, qui leur permet de retenir le sable dans lequel elles sont installées; plusieurs d’entre elles ont aussi des poils radicaux persistants qui re- tiennent énergiquement les particules de terre (voir dans Resvozz, p. 2566, une figure de poils radicaux de Festuca rubra). Grâce à des procédés qui ont été décrits antérieure- ment, toutes ces plantes ont la faculté de se maintenir à la profondeur voulue, quelles que soient les vicissitudes du sable soumis aux efforts des tempêtes. Tout concourt à faire de ces monticules de sable un terrain éminemment sec : la pluie filtre aussitôt vers la profondeur ; le vent souffle avec violence; la lumière aveuglante est encore réverbérée par le sol brillant. Aussi faut-il absolument que les végétaux soient prému- 318 nis contre les effets fâcheux de la transpiration exces- sive : les Graminacées ont des feuilles qui s’enroulent et cachent leurs stomates dès que la sécheresse est mena- çcante; il en est de même de Carex arenaria (fig. dans WaRuixG, 1891, p. 181); les feuilles d'Eryngium, et aussi d’ailleurs celles des Graminacées, ont soin de ne pas se présenter de face à la lumière ; les feuilles de Salix et de Hippophaës s'abritent sous un revétement de poils ; enfin, toutes sont rigides et par ce procédé-là également réduisent la transpiration ; souvent elles ont un revête- ment cireux ; trois des plantes de cette association ont des réserves d’eau dans leurs feuilles plus ou moins charnues: Euphorbia Paralias, Calystegia Soldanella et Solanum Dulcamara (fig. dans WarminG, 1906, p. 297). L'épaisseur de la cuticule, la présence d'un matelas de poils et le développement d’une couche lignifiée sous l'épiderme, n'ont pas seulement pour effet de ralentir l'évaporation; ces dispositifs interviennent encore puis- samment pour défendre ies organes aériens contre ia mitraiilade par les grains coupants de quartz et les débris de coquilles que les coups de vent projettent avec une extrême violence contre les feuilles. Il suffit de se promener dans les dunes pendant une tempête pour se rendre compte de l'effet que produisent les myriades de projectiles à arêtes vives quand ils sont lancés avec force contre la peau; il y a des moments où la douleur est intolérable et où l’on doit, bon gré mai gré, soustraire ses mains à la mitraillade (Massart, 1893). Il n’y a donc rien d'étonnant à ce que les feuilles les moins bien pro- tégées (Solanum, Calystegia, Euphorbia) portent toujours d'innombrables petites blessures. Toutes les plantes des dunes instables ont encore ce 319 caractère commun, de se propager très facilement par leurs organes souterrains ; tantôt ce sont de longs rhi- zomes, courant plus ou moins parallèlement à la surface du sable (Ammophila, Elymus, Carex, Calystegia, Eryn- gium), tantôt des racines tracantes qui drageonnent abondamment (Salix, Hippophaës); plus rarement ces pousses naissent sur des racines verticales (Euphorbia Paralias). * *# # Les facons dont les plantes des dunes mobiles évitent la mort par déchaussement ou par enfouissement rendent compte de l'aspect différent qu'ont des monticules de sable sur la face W., battue et creusée par les tempêtes, et sur la face E., où du sable se dépose (phot. 13). Supposons une dune couverte à la fois de Salix et d'Ammophila. Rappelons-nous que Salix descend indéfi- niment, puisqu'il drageonne sans peine, tandis qu'Am- mophila ne peut pas s’abaisser au-dessous de son niveau primitif. Sur la face W., affouillée par les vents domi- nants, l'Oyat finira par mourir, tandis que le Saule se maintient; au contraire, sur la face postérieure, les deux espèces peuvent Coexister; mais si le dépôt du sable est trop rapide, l’Oyat seul pourra le surmonter. Ajoutons que le développement dans du sable neuf et meuble est extrêmement favorable à la Graminacée, tandis que le sol trop compact, tel qu'il se trouve sur la face antérieure, dénudée, de la colline, lui est funeste. Le résultat final sera que la pente W. portera surtout Salix repens, et la pente E. surtout Ammophila. M. De Bruyxe (1904, 2) admet que Salix repens est plutôt adapté aux vents humides, et Ammophila aux vents secs. Sans vouloir nier que les adaptations aux 320 vents puissent intervenir dans la localisation de ces. deux espèces, je crois néanmoins pouvoir admettre que les facteurs que j’invoque ici jouent le rôle essentiel. * * + Les dunes mobiles, telles que je viens de les décrire, n'existent pas sur toute la longueur de la côte belge. Elles sont disposées en plusieurs rangées dans la partie occidentale du littoral, où les courants marins apportent sans cesse du sable frais. Au contraire, dans la partie comprise entre Westende et le Zwyn, des dunes nou- velles ne prennent jamais naissance, et ce sont des dunes anciennes, complètement fixées, qui bordent la plage (phot. 36). Dans toute cette région, l’asso- ciation caractéristique des dunes mobiles n’existe pas ; ou, si l’on veut, elle n’occupe que la pente qui descend vers la plage. Ceci explique pourquoi Euphorbia Para- lias ne dépasse pas Middelkerke (1) vers l'E., si ce n'est à l’état de pieds isolés ; cette plante est, en effet, inapte à se maintenir dans du sable tout à fait fixé lorsqu'elle y rencontre des compétiteurs. (1) L’habitation de Middelkerke a été rasée pour [a construction des villas, Actuellement c’est à Westende que se trouve Îe groupe le plus oriental de cette espèce. COMPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. - 20000000 ANNÉE 1908. Séance du ? février 1908. Présidence de M. Ch. Bomuer, président. La séance est ouverte à 14 h. 1/2 au Jardin botanique de l'Etat. Sont présents : MM. L. Bauwens, Ch. Bommer, L. Coomans, V. Coomans, Em. de Bullemont, Em. Durand, À. Isaacson, V. Leroy, H. Matagne, P. Nypels, H. Schou- teden, A. Van der Bruggen. MM. À. Bris, J. Chalon et E. Pâque font excuser leur absence. M. H. Matagne, ff. de secrétaire général, en rem- placement de M. Th. Durand, en voyage, lit le procès- verbal de la séance du 1‘ décembre 1907 [Adopté]. Mort de ME. Am. Coyon, membre effectif. — M. le Président dit qu’il a recu une lettre de faire-part du décès de notre confrère, M. Amand Coyon, professeur pensionné de l’Athénée royal de Dinant, décédé dans cette ville, le 17 décembre dernier, à 1 âge de 69 ans. M. Coyon a été un zélé amateur des sciences naturel- 3292 les et un des plus fidèies membres de la Société dont il faisait partie, depuis 1866. IL avait étudié avec soin la flore si variée des environs de Dinant et, tant qu'il put herboriser, il se fit un véritable plaisir de faire profiter de ses connaissances floristiques, ceux qui voulaient étudier la végétation de la Meuse Namuroise. Le président dit que limpression du Bulletin est arrêtée à cause d’une grève qui dure depuis plusieurs semaines à l’imprimerie Hoste Il signale une remarquable biographie de Léo Errera, (avec portrait) publiée par M. le professeur L. Frédericq, avec la collaboration de M. J. Massart, dans l'Annuaire de l’Académie, pour 1907. L'assemblée, après avoir entendu et discuté un rapport préliminaire de M. Clém. Aigret, nommé commissaire à la séance de décembre, adopte ses propositions et décide que l'Herborisation annuelle aura lieu aux environs de Mariembourg. — La date définitive en sera fixée à la séance de mai. M. P. Nypels regrette que les Bibliothèques de la Société et du Jardin soient relativement pauvres en tirés à part des travaux publiés sur la flore belge. Les auteurs devraient se faire un devoir d'envoyer des exemplaires de leurs mémoires, car le Jardin botanique de Bruxelles est le vrai centre de la botanique dans notre pays. 323 M. H. Schouteden appuie les considérations déve- loppées par M. Nypels et demande si l’on ne pourrait pas prier l’imprimeur de la Société de déposer dans notre Bibliothèque, deux tirés à part de chaque travail, publié dans le Bulletin. L'assemblée approuve ces propositions. M. Ch. Bommer développe ses dernières recherches sur la flore wealdienne et fait passer sous les yeux des membres une série de préparations de végétaux fossiles. Nouveaux membres. M. le Président proclame membres effectifs, MM. V. Balter, À. Cornet, H. Leboucq, Herm. Spring, À Verhulst, présentés à la dernière séance. MM. A. Charneux, de Namur, Eud. Escoyez, F. Hu- berty, présentés par MM. J Chalon et Th Durand el L. Palmans, présenté par MM. El. et Em. Marchal demandent à faire partie de la Société. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 16 heures. COMPTES-RENDUS DES SEANCES D£ LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. —00400008— ANNEE 1908. Séance du 3 mai 1908. Présidence de M. Ch. Bouxer, président. La séance est ouverte à 2 1/2 heures, au Jardin botanique de l’Etat. Sont présents : MM. Ch. Bommer, J. Chalon, J. Char- lier, L. Coomans, V. Coomans, J. Goffart, Mod. Guns, Maur. Hespel, Ad. Isaacson, Em. Marchal, Raym. Naveau, E. Pâque, P. Van Aerdschot, H. Van den Broeck et Em. De Wildeman, faisant fonction de secrétaire général. M. le Président demande à l’assemblée de bien vouloir excuser l’absence de M. le secrétaire Th. Durand, retenu par un deuil, qui à prié M. De Wildeman de le remplacer au secrétariat. MM. El. Marchal, H. Lonayv et Clém. Aigret s’excusent de ne pouvoir assister à la séance. 329 Le procès-verbal de la dernière séance [2 février] paraitra dans le prochain Bulletin. L'ordre du jour appelle la fixation de la date de l’Her- borisation générale de la société. Le Secrétaire donne lecture d’une lettre de M. Clém. Aigret, nommé commissaire pour l’excursion ; celui-ci propose la date du 31 mai, du 7 juin ou du 14 juin comme convenant le mieux, il propose de visiter la Mon- tagne au Buis, les bois entre Olloy et Nismes, les ro- chers de Dessus-le-Pas, la Tienne de Flimoie à Olloy et les ruines du château de Dourbes. Après un échange de vues, il est décidé de fixer l’her- borisation générale au 7-8 juin. Le Bureau s'entendra avec M, Aigret pour régler les détails du programme. Le Secrétaire donne un aperçu d’une note, présentée par M. A. Cornet sur la découverte du Bryum fallax, Milde, en Belgique. Cette note paraitra dans le compte- rendu de la séance. Il annonce le dépôt d'une note de M. H. Lonay : « Sur quelques genres rares ou critiques de Renonculacées ». MM. Chalon et Goffart sont priés de bien vouloir trans- mettre au Bureau leur avis sur la publication de cette notice. Une note de M. Paulet : Sur un perfectionnement au mi- crotome à main de Ranvier est présentée par le Secrétaire. Cette note soulève quelques observations, et le Prési- dent propose, vu les divergences d'opinion, de prier 326 MM. Francotte et Charlier, de donner leur avis sur l'opportunité de publier cette note, avec la planche qui l'accompagne, dans le Builetin. Une note de M. Plateau a également été annoncée, mais n’est pas parvenue au Bureau; le secrétaire propose la nomination de MM. Bommer et Massart comme rappor- teurs pour ce travail (). [Adopté]. M. le Président annonce la mort de M. Dubois, direc- teur général des Eaux et Forêts, et fait ressortir la grande part que ce haut fonctionnaire a prise à la création de l’Arboretum de Tervueren. Une notice nécrologique lui sera consacrée dans le Bulletin. M. De Wildeman entretient les membres de l’état actuel des travaux de la Commission d'organisation du IITe Congrès international de Botanique, qui se réunira à Bruxelles, en 1910. IL fait ressortir l'importance de ce Congrès et engage vivement les membres de la Société à collaborer à cette œuvre utile pour le dévelop- pement et l’unification des études de M pure et appliquée. Nouveaux membres. MM. L. Palmans, F. Huberty, A. Charneux et Em. Es- coyez, présentés à la derniere séance, sont proclamés membres de la Société. MM. P. Klincksieck, éditeur à Paris ; M. Hub. Kuffe- rath, ingénieur agricole, assistant à l’Institut Pasteur, présentés par MM. Ch. Bommer et Th. Durand, (1) Le mémoire de M. F. Plateau a paru, dans ce même volume PP. 84-102. 327 demandent à faire partie de la Société ; il sera statué sur leur admission dans la prochaine séance. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 16 h. 3/4. À la suite de cette séance, les membres ont visité sous la conduite de M. Bommer, la serre éthologique et la serre aux Cactées du Jardin botanique, puis se sont ren- dus au Jardin d'Hiver, que beaucoup n'avaient pas en- core visité, depuis sa transformation. ALEXANDRE DUBOIS PAR CH. BOMMER. Alexandre Dubois, directeur général des Eaux’ et Forêts, est mort à Bruxelles, le 13 avril de cette année. Cet homme éminent dont la disparition laisse, à tous ceux qui l'ont connu, les regrets les plus sincères, réunis- sait les plus précieuses qualités du cœur et de l'esprit. Il était de ces personnalités puissantes dont la mission semble consister à servir aux autres de guides sûrs et écoutés. L'élévation de ses idées et de ses sentiments, la simplicité de son caractère et la grande bienveil- lance de son accueil lui donnaient une autorité qui s'imposait à tous ceux qui l’approchaient. Né à Villers-devant-Or val le 27 août 1843, ALEXANDRE 328 Dusois entra en 1864 à l'Ecole forestière qui venait d'être fondée à Bouillon et dont l'organisation avait été confiée à M. A. Mélard, garde général des Forêts françaises. Deux ans après, il lui succédait dans le cours le plus important, la sylviculture. C'était un magnifique début. Il parcourut rapidement les échelons de la carrière forestière et fut nommé, en 1885, inspecteur des Eaux et Forêts, au Ministère des Finances. L'administration des Eaux et Forêts dépendait alors de la direction de l’Enregistrement et des Domaines. ALEXANDRE Dugois fut frappé des inconvénients très graves d’une semblable situation ; avec la persévérance pleine de ressources qui caractérisait son activité administrative, il entreprit de donner une existence autonome à l’Administration essentiellement technique à laquelle il appartenait. Sa tentative hardie réussit et, en 1888, il fut placé à la tête du service qu'il venait de créer. Il put alors donner la pleine mesure de ses hautes facultés et il accomplit une œuvre admirable, dont il faut se borner à indiquer ici quelques-uns des aspects. Dans les questions si multiples et si diverses dont il s'occupait, il avait le don de discerner bien vite le but à atteindre. Son esprit clair et précis mettait chaque chose à sa place ; 1l concentrait tout son effort sur les points réellement importants, en employant toujours les moyens les plus sürs, quoique les plus variés, pour réaliser les projets qu’il avait formés. Afin de vulgariser les questions forestières et de leur donner officiellement la place qu’elles méritent, il organisa le Conseil supérieur des Forêts et fut l’un des fondateurs et des principaux promoteurs de la Société centrale 329 forestière de Belgique. L'activité sans cesse grandissante de ces deux institutions a montré combien leur création était utile. Dans le domaine plus spécialement technique, le reboisement des fagnes et des terrains incultes fut l’objet de toute sa sollicitude ; préchant d'exemple, il exécuta lui-même des reboisements extrêmement remarquables dans le Domaine royal de Freyr. Il s'était préoccupé depuis longtemps de la situation précaire que l'esprit de spéculation à faite de nos jours aux forêts et il avait su faire partager ses vues au Ministre de l'Agriculture, M. le baron van der Bruggen. Il obtint qu'un crédit annuel füt inscrit au budget pour l'acquisition par l'Etat des forêts, mises en vente par les particuliers et menacées d'une destruction complète. C’est grace à AzexanpREe Dugois que l'exemple, donné par la Belgique, 'est invoqué aujourd’hui dans de grands pays, comme la France, où la disparition progressive des forêts suscite les plus justes alarmes. L'esprit ouvert à toutes les initiatives, il s'efforçait de rechercher, partout où ils se produisaient, les travaux pouvant intéresser les forêts. Il avait formé un groupe de personnes, s'occupant de recherches scientifiques ; le cas échéant, il s’inspirait de leurs avis, mais non sans les sou- mettre à la critique juste et sévère de son impeccable bon sens. C’est ainsi qu'il fit entreprendre de nombreuses re- cherches sur les maladies qui attaquent les essences forestières ; elles eurent souvent pour sanction des règle- ments spéciaux ou des modifications dans les procédés culturaux. Les travaux historiques avaient aussi attiré son attention et il avait encouragé les études et les publi- cations concernant le passé de la forêt de Soignes. L'introduction des essences exotiques est une des 330 questions qui l'intéressaient le plus et dans laquelle il faisait preuve de l'esprit le plus clairvoyant, se gardant également d’un enthousiasme ou d’une réserve exagérés. Il avait donné une orientation tout à fait pratique aux recherches entreprises dans cette direction, en multipliant dans le pays les arboretums expérimentaux, pénétré qu'il était de la signification parfois très locale des résultats constatés. Le Conseil supérieur des Forêts ayant émis le vœu de voir créer un musée forestier conjointement avec un arboretum scientifiquement conçu d’après un plan géographique et systématique, ALEXANDRE Dusois donna tout son appui à la réali- sation de ce double projet et il l'a laissé en bonne voie d’exécution. Pendant les dernières années de sa vie, il s’intéressa particulièrement à l’arboretum de Tervueren, qui répond au désir exprimé par le Conseil des Forêts, et si l’on possède un jour en Belgique un des principaux arboretums qui existent, c’est à lui qu’on le devra. Un des côtés les plus saillants de ce noble caractère était un sentiment profond de la nature. ALEXANDRE Dugois la pénétrait de la manière la plus intime et en percevait les aspects les plus délicats ; il aimait les forêts et il comprenait en quelque sorte instinctivement leur vie et leurs besoins ; aussi n’était-il pas de meilleur forestier, Il avait le don de faire partager aux autres le fruit de ses observations. Son enseignement était de la plus grande valeur ; il était plein de charme, car il était la traduction directe de la nature qui l’inspirait et l'on ne peut se rappeler sans émotion la parole si vivante de cet homme de bien. ” 5 ALU À IDD) pdd NE oh M8 EIKIKIKIKIKI&IKIKIKIQÇKKKKRNNNGRENREARRANE Microtome à douille Système Paulet (Modèle déposé). 331 Sur un nouveau perfectionnement apporté au microtome à main de Ranvier. par L. PAULET Préparateur à l’Institut botanique de l’Université de Liège. Dans une note publiée récemment dans le Bulletin de la Société botanique de France (), M. C. N. Peltrisot, après avoir montré les inconvénients que présente l'usage des microtomes ordinaires de Ranvier, fait con- naitre les perfectionnements qu’il a apportés à ces instruments, si répandus dans les laboratoires de microscopie. Rappelons d’abord les inconvénients du microtome ordinaire. Ils proviennent, selon M. C. N. Peltrisot, de trois causes : 1° la fixité du diamètre du tube central interdisant l'emploi de morceaux de moelle de sureau, dont le diamètre s’écarte trop, en plus ou en moins, de celui du tube. 20 l’absence d’ascension régulière du morceau de moelle de sureau, à cause du manque d'’élasticité de la moelle comprimée dans le tube. 3° la perte de temps que demande le démontage entier du microtome, que l’on doit effectuer pour changer d'objet ou de moelle. Pour parer à ces inconvénients, M. C. N Peltrisot à imaginé d'adapter une griffe, destinée à comprimer la moelle, sur la tige à vis. La description du perfectionnement, imaginé par (1). C. N. Peltrisot, sur un nouvcau microtome à main (Bulletin de la Société botanique de France, 48, t, VI, 1906, p. 690. 332 M. C. N. Peltrisot m'a suggéré l'idée de faire connaitre aussi ceux que j'ai apportés. J'ai cherché à obtenir, non seulement les avantages que réalise le microtome de M. C. N. Peltrisot, mais aussi d’autres de grande importance. Grâce à une douille (fig. 3) que l’on place dans le tube et qui est poussée par la colonne centrale (fig. 2) on évite de caler la moelle et son contenu dans le tube central du microtome. L’ascension de la moelle est ainsi rendue régulière. Cette douille remplace avantageuse- ment la pince du microtome de M. C. N. Peltrisot, qui peut, à un moment donné, dépasser la surface du disque et être rencontrée par le rasoir. La hauteur de la douille est moindre que la distance de la colonne centrale au disque Quel que soit le diamètre de la moelle de sureau contenant l'objet à couper, on l’introduit dans la douille et alors on cale au moyen de morceaux de moelle, de carton ou deliège (fig. 4). Une fois l’objet bien calé, on place la douille dans le tube du microtome, qui monte au fur et à mesure que l’on tourne la vis. Si, pour un motif quelconque, on est obligé d’aban- donner le travail commencé, on peut toujours retirer la douille (contenant l'objet calé) et on la place soit dans l’eau, pour un objet frais, soit dans l'alcool pour une inclusion dans la celloidine. Plus tard, il suffira de retirer la douille du liquide et de la reglisser dans le tube de microtome, pour continuer à couper sans que l’on ait dû toucher à l’objet. Afin d'obtenir une régularité parfaite dans l’épaisseur des coupes, j'ai muni le microtome d’un déclic, aver- tissant l'opérateur par un petit bruit chaque fois qu'il a 333 tourné la vis, de la douzième partie d’une rotation complète. Dans ce but, la partie supérieure de la colonne cen- trale, non filetée, a élé munie de 12 rainures longitu- dinales (fig. 2) équidistantes et la paroi du tube à été percée d’un orifice dans lequel s'engage une pointe, disposée à l’extrémité libre d'un ressort, embrassant extérieurement le tube (fig. 1). Suivant le nombre de coups de déclic entre deux coupes, on aura des épaisseurs déterminées et régulières. Entiin, pour permettre de retirer la douille, sans dévisser la colone centrale, celle ci est percée dans toute sa longueur (fig. 2). Il suffit d'y introduire un crayon, pour faire sortir la douille ; la douille elle-même présente une ouver- ture plus petite pour permettre de faire sortir l’objet. Il est bien certain que le dispositif, imaginé par M. C. N. Peltrisot peut rendre des services quand il s’agit de coupes non sériées. Dans le cas contraire, il offre le grave défaut de faire tourner l’objet qui est fixé par la pince, d'où grande difficulté pour le repérage et le placement des coupes sur le porte-objet. Le nouvel in- strument, au contraire, permet d'exécuter les coupes en série très aisément, parce que la douille contenant l’objet ne tourne pas en montant dans le microtome. Je n'ai envisagé dans les lignes ci-dessus que l'emploi de la moelle de sureau, mais il va de soi que l'on peut aussi faire usage de mon microtome pour les coupes dans la celloïdine. Il se prête même mieux que les autres systèmes à cet égard. J'ai coupé un objet mesurant un centimètre de haut, inclus dans la celloïdine et en tournant une division pour -# C' La XL Ps le A è 334 chaque coupe, j'ai fait une série de 120 coupes. Naturel- lement, on peut faire des coupes plus minces si on le désire. | Pour les inclusions dans la celloïdine, on a l’avantage, une fois l’objet bien calé dans la douille, de pouvoir préparer son bloc, c’est-à-dire enlever l'excès de celloï- dine entourant l'objet à couper, avant de l'introduire dans le tube du mierotome (fig. 5), ainsi qu'on le fait pour les objets, inclus dans la pararaffine. Au contraire, par l’ancien système on doit l'enlever chaque fois que l'on a pratiqué une coupe, surtout si on veut disposer les coupes en série sur un porte-objet. Contribution à la flore bryologique de Belgique. Découverte du « Bryum fallax » Milde en Belgique, par A. CCRNET. Le Bryum fallax Milde ressemble étonnamment au Bryum pallens SW. Juratzka en a même fait une variété de cette espèce et Delogne l’a suivi dans cette manière de voir (Flore cryptogamique de la Belgique, vol. 11, p.170). Cependant la plupart des auteurs: Boulay, Schim- per, MM. Braitwaite, Dixon, Husnot, Limpricht le con- sidérent comme une bonne espèce. Il se distingue, en effet, du B. pallens, par des caractères différentiels bien tranchés et constants, notamment par ses feuilles plus courtes et plus larges, plus brièvement acuminées, son margo moins prononcé, jamais épaissi, et enfin par son 335 péristome imparfait, à cils internes plus courts et dépour- vus d’appendices, caractère qui le fait classer dans le sous-genre Cladodium Brid. J’ai récolté cette espèce, en mars 1903, sur le mortier calcaire d’un petit pont de la route de Mont à Louveigné; nous l'y avons revue en juillet dernier, M. Cardot et moi, au cours d’une herborisation, faite en commun. Elle y est assez abondante, mais stérile et y végète en com- pagnie du Trichostomum crispulum Bruch. La station, qui se trouve à une altitude de 315 m., est découverte, sèche et orientée vers le Nord. Le Bryum fallax Milde est nouveau pour notre domaine floral. C'est une plante rare, connue seulement dans un petit nombre de localités d'Allemagne, d'Autriche, de Suisse, de France, d'Angleterre et de Norwège et indi- quée aussi dans l’Amérique arctique. COMPTES-RENDUS DES SÉANCES BE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. —ctteves— ANNÉE 1908. Séance du 4 octobre 1908. Présidence du R. P. E. PAour, vice-président. La séance est ouverte à 14 h. 1/2 au Jardin botanique de l'Etat. Sont présents : MM. J. Chalon, L. Coomans, V. Coo- mans, G. Dens, En. Marchal, Raym. Naveau, P. Puis- sant, E. Pâque, P. Van Aerdschot et Th. Durand, secré- taire général. M. Ch. Bommer, président, retenu à l'étranger, fait exprimer ses regrets de ne pouvoir assister à la séance. MM. A. Bris, A. Cogniaux, Em. Durand, J. Massart, J. Seebrechts et H. Vanden Broeck se font aussi excuser. Mort de M. Edouard Petit. — Le Président annonce que la Société vient de faire une nouvelle perte sensible en la personne de M. Ed. Petit qui est mort à Nimy-lez- Mons, dans sa soixante et unième année, le 26 août dernier. Membre actif depuis 1868, très obligeant, s'in- téressant àn os travaux, sa disparition fait une nouvelle brèche sérieuse dans la petite phalange des botanistes du Hainaut. 337 Le Secrétaire général donne lecture du proces verbal de la séance du 3 mai dernier. (Adopté.) Don anonyme. — Le Secrétaire général a le plaisir d’annoncer à la Société qu'il a reçu un nouveau don de mille francs, en une obligation de l'emprunt belge 3 °/,, accompagnée de ces mots : « pour être employés, y compris les intérêts accumulés, à la publication, en 1912, du volume commémoratif du 50° anniversaire de la fondation de la Société ».(Applaudissements.) Le Secrétaire général attire l'attention des membres sur les questions suivantes du concours pour 1909, de la Classe des Sciences de l’Académie de Belgique. On demande de nouvelles recherches sur les transforma- tions qu’éprouvent les matières azotées dans l'organisme animal ou végétal. — Prix : 1,000 francs. On demande de nouvelles recherches sur la formation des gamètes, les phénomènes intimes de la fécondation et les premières divisions nucléaires dans les Algues. — Prix : 800 francs. Les mémoires devront être inédits et écrits lisible- ment. Ils pourront être rédigés en français, en flamand ou en latin ; ils devront être adressés, franc de port, à M. le Secrétaire perpétuel, au Palais des Académies, avant le 1°r août 1909. Le Secrétaire général propose d'insérer dans le compte- rendu de la séance une notice de M. A. Cornet, intitulée: Deux Muscinées nouvelles pour la flore belge. [Adopté]. 333 M. Em. Marchal expose ses observations sur un nouvel ennemi du poirier. M. le Président le prie de les rédiger pour le Bulletin. M. P. Van Aerdschot analyse une étude sur la Clas- sification bibliographique décimale appliquée aux sciences botaniques. MM. A. Cogniaux et Em. De Wildeman sont nommés commissaires pour l’examen de ce travail. M. J. Chalon montre, en échantillons d’herbier, des Plantago lanceolata monstrueux, provenant de graines : communiquées par M. le professeur Hugo De Vries, d'Amsterdam. Ces formes et cette descendance ont été longiement décrites et étudiées dans le célèbre ouvrage Die Mutations Theorie. On remarque notamment des épis multiples ramifiés au bout des hampes, avec ou sans bractées à leur base ; des rosettes de feuilles au bout des hampes, avec, à l’aisselle de ces feuilles, une ombelle de hampes secondaires plus gréles, portant des épis fertiles ; des feuilles de la rosette principale ar- quées en faux, filiformes, en hamecon, spiralées. Ces échantillons sont déposés dans l’Herbier du Jardin botanique. (1) M. J. Chaïon souligne aussi l'importance des résultats obtenus par M. F. Plateau qui a réalisé la greffe directe du Gui sur le pommier. (vide supra, pp. 84-102). Comme complément à une Note présentée précédem- (1) M. J. Chalon tient à la disposition de ses confrères qui lui en feront la demande, des graines de ce Plantago lancrolata polystachya, récolte de 1908. 339 ment sur « La fleur rouge de la carotte(1),» M. J, Chalon communique à la Société les remarques suivantes : « J'ai pu constater que la fleur rouge centrale de l’om- belle de Daucus Carota, abondonnée à elle-même, restait stérile; du moins sur plus de deux cents ombelles, je n'ai pas recueilli un seul akène. Si l’on enlève à temps toutes les fleurs d’une ombelle en ne laissant que la fleur rouge, celle-ci fructifie parfois ; sur cent ombelles ainsi chàâtrées au moyen de ciseaux à broder, j'ai obtenu 18 akènes. Ces 18 akènes mis en germination m'ont donné seulement trois plantes, avec 15 jours de retard sur des akènes-témoins semés dans des conditions identiques. Une de mes trois plantes a été mangée par une limace ; la seconde s’est développée en plante normale, la troisième, quoique dans un sol riche en fumure, a fourni un Daucus très florifere, mais nain, dont les tiges ne se ramifiaient pas el ne portaient qu'une ombelle. Cette dernière était normale, fertile, sans fleur rouge centrale. » Dans une causerie, M. Th. Durand expose l’état actuel des connaissances sur la flore congolaise et montre les immenses progrès réalisés en douze ans depuis la publi- cation des Études sur la flore du Congo. Lorsque cet ouvrage a paru, On ne connaissait qu’un millier de phanérogames au Congo ; actuellement, il y en a plus de 3500. Il montre la part brillante qui revient à la Belgique dans cette marche en avant. Il rappelle les noms aimés de deux membres de notre Société, — ——— ————————…….….…—.—…"… …—…—…"…"…".…."…—…"…"…"…—_…—….).—_———_ —_— = — = ——_— — (1) Voir Builetin, t. XLIV, p. 109. 340 Alf. Dewévre et Em. Laurent, qui ont largement contri- bué par leurs récoltes à faire connaitre la flore du centre de l’Afrique et qui ont succombé victimes de leur dévouement à la science. Il souligne le travail considérable accompli par un autre de nos confrères, M. Em. De Wildeman pour déterminer les matériaux recueillis. Allocation pour l’encouragement de lPeétude de la botanique. — Le Conseil de la Société s’est réuni le 14 août, sous la présidence de M. Ch. Bommer. Étaient présents : MM. A. Cogniaux, L. Coomans, Em. De Wildeman, P. Van Aerdschot, Ch. Van Bambeke et Th. Durand, secrétaire. Apres un examen attentif des titres des candidats, le Conseil, à l’unanimité, a accordé la subvention à Mlle E. Fritsche. MM. Clém. Aigret, J. Chalon, H. Micheels, E. Pâque et H. Van den Broeck, empêchés, s'étaient fait excuser. Nouveaux membres. — Le Président proclame membres effectifs MM. Hub, Kufferath et Paul Klinck- sieck, présentés à la dernière séance. Me Hél. Durand, présentée par MM. Ch. Bommer et Th. Durand, demande à faire partie de la Société. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 17 heures. 341 DEUX MUSCINÉES NOUVELLES POUR LA FLORE BELGE, par A. CORNET. Webera HRothii Correns. — W. annotina Hedw. (emend.) Correns var. Rothii (Correns) Dism.— W. erecta Correns — Trenselophila erecta Roth et Usneri. — W. annotina (Roth) Limpr. — W. annotina var. glareola Ruthe et Grebe. — W. glareola (Ruthe et Grebe) Limpe. — Pohlia annotina Warnst. Le W. Rothii est une des quatre espèces démembrées de l’ancien Webera annotina Schw. Comme on le voit à la synonymie ci-dessus, c’est une plante dont la valeur spécifique a été discutée. M. Dismier, qui a fait une étude spéciale de ces petits Webera, l’a d’abord consi- déré comme une variété du Webera annotina (Hedw. emend) Correns; ilest revenu par la suite à d’autres idées et l’admet maintenant comme espèce autonome. Le W. Rothii, par ses bulbilles gros, simples, ovales ou sphériques et terminés par 3-6 pointes dressées, est en effet aussi distinct du W. annotina Hedw. emend. (Correns) que ce dernier l’est des espèces affines, soit des W. proligera (S. O. Lindberg) Kindberg et W. bulbi- fera Warnst. Le Webera Rothii est une espèce relativement peu connue, qui parait extrêmement rare. M. Warnstorf l'indique (Die Laubmoose, 1904, p 428) dans la Marche de Brandebourg : régions de Postdam et de Francfort- sur-Oder, ainsi qu'à Hambourg. Dans son dernier tra- vail (Die Moose des Arlberggebietes ; Hedwigia 1907), M. Loeshe l'indique dans le Tirol et dans un travail plus ancien, dans les montagnes du Harz. Il n'est pas encore connu en France. 342 Je l'ai trouvé, en septembre 1904, sur la terre fraiche au Fond-de-Wislez (Theux) à une altitude d’environ 250 mètres. Il y est stérile, fort peu abondant, et y végête en compagnie du Philonotis capillaris Lindb. Il est nouveau pour notre domaine floral, Lophozia badensis (Gott.) Schifin. _ Jungermannia badensis Gott. Le Lophozia badensis est une espèce intermédiaire entre le L. turbinata (Rad.) Steph. et le L. Muelleri (Nees) Dmrt. Il est reconnaissable à ses cellules à cuti- cule lisse, à ses tiges dépourvues d’amphigastres et à son périanthe presque cylindrique, plissé dans sa moitié supérieure et terminé par un court mucron tubuleux, brièvement cilié à l’orifice. Les feuilles sont espacées, obovées ou carrées-suborbiculaires, à bords courbes et à cellules à épaississements angulaires plus ou moins marqués. Le L. badensis à été réuni au L. furbinata par la plupart des auteurs : Boulay, D' Bernet, MM. Pearson, Warnstorf, etc. Il en résulte que sa dispersion géogra- phique n’est pas connue (pour faire fa part de ce qui lui revient, il faudrait revoir tous les échantillons cités sous le nom de L. turbinata). Tout ce que je puis en dire, c'est qu’il est signalé dans la brochure « Moss exchange Club, avril 1908» (p.288), comme existant en Angleterre : sables à Pendine et à Camarthen (comité de Camarthen) (leg. H. H. Knight). (Nouveau pour le midi du pays de Galles). J'en ai trouvé quelques plaques fructifiées, en avril 1908, dans les creux sablonneux, frais, des rochers cal- 343 caires (un peu éloignés de l’eau courante) du bord de ia Hoëgne à Juslenviile. L'espèce y est peu abondante et y végèle en compagnie de l’Encalypta streptocarpa Hedw. La station est découverte, orientée vers l'Est et située à une altitude d'environ 160 m. Le L. badensis est nouveau pour la flore belge. SUR UNE MALADIE NOUVELLE DU POIRIER, par M. Em. MARCHAL. Vers le milieu du mois d’août dernier, dans un jardin à Gembloux, un espalier de Poirier de la variété Duron- deau a présenté une forme très particulière d’altération des fruits. Ceux-ci montraient une tache arrondie, brune, sur la partie la plus exposée à la lumière. Cette tache augmen- tait jusqu'à recouvrir bientôt la majeure partie du fruit qui tombait. Placées sous cloche, les poires malades se couvrent rapidement d’un fin duvet blanc, qui, examiné au micros- cope, se montre constitué des filaments sporangifères d’une Péronosporacée. Les caractères de la fructification et ceux du mycé- lium qui parcourt la pulpe du fruit ont permis d’iden- tifier le parasite avec le Phytophthora omnivora de Bary. Cette espèce polyphage a déjà été observée, sur le Poirier et le Pommier, en Suisse, par OsTER WaALnER ('). En Belgique, c’est la première fois qu'on en signale l'existence sur ces espèces. (1) A. OsrerwaLver. Die Phytophthorafaüle beim Kernobst. Centralb. f. Bakt. u. Paras. Abt. IL Bd. XV, 1906 p. 435. 344 Les fruits tombés se montrent, après queique temps, bourrés d'oospores, organes de conservation du cham- pignon. Il est à remarquer que l’espalier malade se trouvait à l'exposition N.-E. et croissait dans un milieu très fortement enrichi d'azote organique. Les dégâts ont été très importants: sur une moitié de l'arbre, la plupart des fruits, notamment des branches basses, ont été détruits. Toutefois, quelques poires qui avaient été ensachées ont complètement résisté. Les mesures qu'il convient de prendre contre le Phytophthora du Poirier, sont : la destruction des fruits malades et, surtout, un traitement préventif, au prin- temps, à l’aide de bouillie bordelaise. Cette application de bouillie cuprique est d’ailleurs toujours opportune, car elle prémunit le Poirier contre un autre parasite, trés commun et fort nuisible: le champignon de la tavelure, le Fusicladium pirinum (Lib.) Fuck. LA MALADIE DU CHÈNE, EN 4908. par E. PÂQUE, S. J. Dès le commencement de l'été 1908, l'attention générale fut attirée par l'aspect insolite, blanchâtre et farineux que présentait le feuillage du chêne. Le phénomène s'obser- vait surtout dans les cultures en taillis; la haute futaie, sans être indemne, semblait moins menacée. Ce qui se voyait en Belgique, se voyait également dans les Pays-Bas, dans une grande partie de la France et ailleurs. 349 Des gens d’àge respectable ne se rappelaient pas d'avoir jamais vu spectacle pareil et ils se demandaient, non sans crainte, quelle pouvait être la cause de cette apparition de mauvais augure. Les vieux de la vieille n’v mirent pas tant de facons, et ils affirmèrent carrément que ce n’était ni plus ni moins « qu’un mauvais air (eene kwade lucht) qui était tombé sur les chénes !...» Les botanistes et les fo- restiers s’en Imélèrent aussi. Ils braquèrent le microscope sur les feuilles malades, et découvrirent que le mauvais air tombé se présentait sous la forme concrète d'un petit champignon. C'était une Mucédinée ou moisissure, appar- tenant au genre Oidium et que, pour fixer les idées, nous appellerons O0. quercinum Nob. Les Oidium, on le sait, ne sont plus considérés comme genre autonome : pour le botaniste d'aujourd'hui; ce sont de simples appareils conidifères de champignons plus élevés, appartenant généralement à l'Ordre des Ascomy- cètes et à la Famille des Erysiphacées. Bon nombre de ceux qui ont été observés, jusqu'ici, en Belgique, se rap- portent aux genres Erysiphe, Sphaerotheca, Phyllactinia, Microsphaera, etc. L'appareil conidifère, qui constitue ce que le peuple appelle le blanc du chêne, se compose d’un mycélium arachnoide, blanchâtre, formé de filaments divisés en cellules unisériées et pourvus de sucoirs, destinés à ab- sorber la nourriture. Sur ce mycélium se différencient bientôt de nombreuses ramifications plus ou moins ver- ticales, composées de 3 à 4 cellules superposées à la fileet terminées par une cellule plus grande, qui est la conidie. Chez certains Oidium, plusieurs conidies se superpo- sent, en forme de chapelet, mais ce n’est pas le cas pour celui qui nous occupe. 346 Quant à sa forme, la conidie de l’0. quercinum est plus ou moins elliptique et très obtuse aux deux extrémités, affectant souvent la forme d’un tonnelet ; à l’état adulte, elle mesure 45 à 50 4 en longueur et 25 à 30 uv en largeur. Arrivée à un certain degré de développement, elle se détache très facilement. Sa dispersion à distance se fait par le vent et aussi, comme l’a observé Wagner, par l'intervention des limaces. Elle germe immédiatement, quand elle se trouve dans un milieu convenable : c’est ce qui explique la rapidité avec laquelle le blanc s'étend, quand les conditions atmosphériques sont favorables. Lors de la germination, la conidie émet un petit tube ou boyau, lequel produit un ou plusieurs suçoirs pénétrant dans la substance de la feuille. Ces sucoirs, comme nous le verrons plus loin, peuvent être de nature différente, selon les espèces d’Erysiphacées qui les produisent. D'autre part, le petit boyau ou tube germinatif s’allonge, s'étend à la surface de la feuille et forme peu à peu le mycélium arachnoide et blanchâtre, dont nous avons parlé plus haut. Le développement du parasite estamphigène, c'est-à-dire qu'il attaquelesdeux faces de la feuille ; lafacesupérieure néanmoins est d'ordinaire la plus fortement atteinte. Ajoutons, pour être complet, qu’à côté de FOidium, nous avons tres souvent rencontré, sur les feuilles conta- minées,le Cephalothecium roseum Corda et,moins souvent, l’Acrostalagmus cinnabarinus Corda. Ces deux Mucédinées, — la seconde surtout, — y jouaient un rôle evidemment secondaire au point de vue de la genèse de la maladie. La rapidité avec laquelle la maladie du chène s’est répandue, cette année, l'extension qu’elle à prise et les dégâts inquiétants qu’elle à causés ont attiré sur elle 347 l'attention du grand public. L'an dernier, elle avait dé- buté vers le mois d'août seulement, et seuls les jeunes rameaux de un ou deux ans avaient été atteints. Mais cette année, il n’en fut plus de même; le blanc est apparu beaucoup plus tôt et s’est développé méme sur les feuilles des rameaux âgés. En juin et juillet, beau- coup de ces feuilles malades se sont desséchées et sont tombées, et dans certaines régions (surtout en France), où la maladie a sévi avec plus d'intensité, il n’était pas rare de rencontrer de grands chênes dépouillés de pres- que tout leur feuillage. Certains de ces rameaux sont morts; d’autres, plus vigoureux, ont donné de nou- velles feuilles qui n’ont pas tardé à être, elles aussi, envahies par le champignon. MM. Grirron et Maugcaxc ont présenté un Rapport à l’Acad. des Sciences de Paris (Séance du 24 août 1908) et 1ls se demandent si ces arbres, déjà affaiblis, pour- raient résister à des attaques aussi graves se renouve- lant plusieurs années de suite. Eu France, tous les chênes à feuilles caduques étaient atteints ; mais les chênes Rouvre et pédonculé semblent avoir le plus souffert. Nous pouvons en dire autant pour la Belgique. Ajoutons cependant que lechène rouge d'Amé- rique (Quercus rubra L.) a parfaitement résisté et s’est montré complètement réfractaire à l'invasion. Les savants francais terminent leur communication par ces considérations fort peu rassurantes : « La lutte contre l’Oidium du chène est, on le com- prend, difficile. Le soufre et les polysuifures alcalins, vraisemblablement efficaces, sont d’un emploi peu pratique. D'autre part, la grande extension du parasite et l'abondance avec laquelle se forment ies conidies rendent pour ainsi dire illusoire tout traitement partiel. » 348 Notons surtout le passage suivant: « S'il s'agit d’une forme indigène devenue subitement dangereuse, il est possible que, grâce à certaines conditions météoriques, ses ravages s’atténuent et disparaissent ; mais si, au contraire, il s’agit bien d’une forme exotique introduite, il n’en va plus nécessairement de même et, dans ce cas, on serait peut-être contraint, un jour, de reconnaitre qu'il s’agit bien d’un mal qui pourrait compromettre l’avenir de nos taillis de chênes. » À notre avis, on peut espérer que c'est la première hypothèse qui se vérifiera et voici pourquoi. Après avoir étudié, avec le plus grand soin, des feuil- les contaminées, provenant de différentes localités bel- ges, nous sommes arrivé à la certitude qu’il s’agit bien d'une Erysiphacée indigène, connue depuis longtemps en Belgique, en France et dans le reste de l'Europe. Des conditions météoriques, exceptionnellement favorables, ont occasionné, cette année, un développement et une propagation extraordinaires etc'est tout.— Les forestiers, d'autre part, affirment que, tous les ans, on peut observer des traces de blanc chez le chêne cultivé en taillis. Quelle est l'espèce d'Erysiphacée à laquelle il faut rattacher l'Oidium, actuellement si répandu en Belgi- que ? D’après les nombreux échantillons que nous avons pu observer, c’est le Phyllactinia corylea (Pers.) Karsten, souvent désigné aussi sous le nom de Ph. sufjulta (Rebent.) Saccardo. — Les synonymes, d'’ail- leurs, ne manquent pas. Ern. Salmon, dans sa Monogra- phie des Erysiphacées (), publiée en 1900, n’en donne pas moins de 46 ! Outre les deux dénominations que (1) À Monograph of the Erysiphaceue, by Enx. Saimow, F. L.S. (Memoirs of the Torrey botanical Club, vol. IX); in-8° de 272 pp. ct 9 planches. — New York, 1900. 349 nous venons de citer, en voici quelques-unes qui offrent de l'intérêt pour les botanistes européens : Æ£rysiphe Coryli Hedw., E. Fraxini DC., E. guttata Fr.; Kickx (in Flore cryptog. des Flandres, t. I, pp. 283-4), E. Mali Duby, E. Fagi Duby, E. Roboris Gachet, E. Quercus Mérat, E. Pyri Cast., E. Aceris Westend. (in Herbier cryptog. belge, n° 551; cum diagnosi), E. Marissalii Westend. (in Bull. Acad. roy Belg., t. XVIII 2° partie, p. 405, pl. I, fig. 4; 1851), Phyllactinia guitata Lév., Ph. Berberidis Palla. Nous attirons, d’une facon spéciale, l'attention des botanistes belges sur les citations de Kicxx et de WeEs- rEeNporP. Kickx signala l'espèce, pour la première fois (dans la F1. cryptog. des envir. de Louvain, p. 139), en 1837; il la cite, une seconde fois (dans la F!. cryptog. des Flandres), en 1867 ; Westendorp (Bull. Acad. roy. Belg.) la signale en 1851. — Donc, le parasite qui nous occupe est connu, dans notre pays, depuis au moins 73 ans. Nous pourrions faire des constatations analogues pour la France et plusieurs autres contrées de l'Europe. Mais, dira-t-on, comment fut-il possible de constater qu'il s’agit bien du Ph. corylea ? A-t-on observé les pé- rithèces de l’Erysiphacée, ou une détermination sérieuse peut-elle se faire à l’aide du simple appareil conidifère ? Pour répondre convenablement à cette question, remontons un peu plus haut. L’intéressante Famille des Erysiphacées a fixé l’atten- tion de nombreux botanistes. Outre les Monographies dont elle fut l’objet, et nous nous contenterons de citer celles de Léveillé (1) et de Salmon (@), bien d autres ou- (1) Léveicsé (J. H.), Organisation et disposition méthodsq. des esp. qui composent le genre Erysiphé. Ann. Sc. Nat., III, 15. — 1851. (2) Sazmon (Enx.), Voir plus haut, p, 28, cn note. 390 vrages s'en sont occupés, d’une façon spéciale. Parmi ceux-ci, il convient de signaler les publications de Kar- sten (1) et dePalla @). Ce dernier auteur divisa les Erysiphacées en 2 Sous- familles : les Erysiphées et les Phyllactiniées. Cette classification fut adoptée par Salmon, dans sa Monographie citée plus haut. Les Erysiphées comprennent les genres Sphaerotheca, Uncinula, Microsphaera et Erysiphe; les Phyllactiniées ne comprennent que le seul genre Phyl- lactinia et, d’après Salmon, qu’une seule espèce, le Ph. corylea (Pers ) Karst. Nous disons, d’après Salmon, car, dans son exellente Monographie, cet auteur s’est décidé, avec raison, à ré- duire, dans de notables proportions, le nombre exagéré d'espèces, créées par ses devanciers. Ces prétendues espèces n'étaient la plupart que des formes biologiques, variant légèrement d’après les hôtes qu'elles occupent et qui furent dénommées spécifiquement, d’après les noms de ceux-ci. C’est ainsi que plus de vingt formes, publiées naguére comme espèces différentes, sont ramenées au- jourd'hui au seul Ph. corylea (Pers.) Karst. Citons, pour mémoire, les Erysiphe Fraxini, Betulae, Alni, Mali, Fagi, Quercus, Ilicis, Cerasi, etc. Ce que nous disons du Ph. corylea, nous pourrions Île dire de la presque totalité des espèces de la Famille des Erysiphacées. Prenant,comme base de sa classification,des caractères vraiment morphologiques, le mycologue améri- cain a fait un beau massacre de toutes ces prétendues (1) Kansren (P. A.), Revisio monographica atque Synopsis Ascomy- cetum. — Helsingfors, — 1885 (2) Pazra (E.), Ueber die Gattung Phyllactinia. — Bcricht. Deutsch. Botan. Gesell., t. XVII, pp. 64-72; pl. 5. — 1899. 391 espèces, qui n'étaient autres que des variations superfi- cielles dues à l’influence du milieu. Saccardo, dans son Sylloge Fungorum, admettait 111 espèces d’Erysiphacées et 1 variété, plus 20 espèces douteuses. Salmon a ramené le tout à 49 espèces et 11 variétés, parmi lesquelles 23 espèces et 2 variétés sont nouvelles pour la science. Les matériaux d’étude vraiment immenses, dont dis- posait l’auteur, provenaient de tous les pays du monde : aucun monographe, avant lui, n'avait pris autant de soin pour se documenter et ne fut en état de faire beso- gne aussi sérieuse. Après la synonymie et une description spécifique détail- lée, Salmon indique, au long, la liste des hôtes sur lesquels l’espèce a été observée par lui. Pour ne parler que du Ph. corylea, nous avons compté 144 hôtes diffé- rents, C.-à-d. 144 espèces de phanérogames servant de plantes hospitalières au parasite. Quelle bonne aubaine pour les créateurs pulvérisateurs, pour qui un change- ment d'hôte constitue un changement d'espèce! — Salmon n'en a pas jugé de la sorte: au lieu de 144 espèces, 1l en à créé... , ou plutôt, il en a conservé une! et nous trouvons qu’il a bien fait. Parmi les hôtes qui peuvent nous intéresser, conten- tons-nous de citer : 4 espèces d’Erable, 6 d’Aulne, 5 de Bouleau, 2 de Châtaignier, 8 de Cornouiller, 5 de Noise- tier, 7 d’Aubépine, 2 de Hêtre, 8 de Frêne, 2 de Chèvre- feuille, 3 de Prunier, 4 de Poirier, 14 de Chêne, 2 de Saule, 4 d’Orme, etc. Les explications qui précèdent nous permettront d’être bref pour ce qui nous reste à dire. Des travaux de Palla (1899), il résulte que l’on peut distinguer les 2 Sous-familles des Erysiphacées, par la 392 forme et la nature des suçoirs. Chez les Erysiphées, ces organes absorbants pénètrent dans les cellules épider- miques, sans dépasser celles-ci; chez les Phyllactiniées, des filaments mycéliens s’introduisent par les stomates, traversent la chambre sous-stomatique, s’avancent, à travers les méats intercellulaires, jusqu'à une certaine profondeur du mésophylle et produisent enfin des sucoirs, qui pénètrent dans les cellules contiguës. C’est ce dernier cas que nous avons observé, et vu que les Phyllactiniées ne renferment qu’un genre et qu’une espèce, le Phyllactinia corylea (Pers.) Karst., c'est donc bien cette espèce qui exerce ses ravages dans les chénaies de Belgique. Outre la démonstration tirée de l'appareil conidifere, nous avons pu réaliser celle tirée des périthèces. Ceux-ci sont globuleux, d’abord; peu à peu ils se dépriment au centre et prennent même une forme plus ou moins lenticulaire ; leur diamètre est de 140 à 270 v, atteignant même, mais rarement, 350 w; leur couleur est noire, à maturité. Ce qui caractérise les différents genres d’Erysiphacées, ce sont principalement les appeñdices filamenteux, pro- duits sur le pourtour extérieur du périthèce. Des cellules périphériques, s’allongeant de diverses façons, pro- duisent ces appendices, terminés, suivant les genres, en pointe, en crochet, en ramifications dichtomiques, etc. La forme propre au Phyllactinia, et que nous sommes parvenu à observer, est celle d'une aiguille rigide, renflée en bulbe à la base. — Ce genre, nous l'avons dit, ne possède qu'une seule espèce, le Ph. corylea; donc, c’est bien à elle qu'il faut attribuer le blanc du chène, si répandu, cette année. 303 Le Ph. corylea est une des espèces d’Erysiphacées les plus largement répandues dans le monde. Les grandes dimensions de son périthèce et ses appendices caracté- ristiques le rendent facilement reconnaissable. S'il a recu tant de noms différents, dans la suite des années, c’est : 1° à cause de la grande fragilité de ses appendices; ce champignon, mutilé de diverses facons, a été souvent décrit comme appartenant à des espèces différentes ; c'est surtout > parce qu’il se développe sur un nombre si considérable d’hôtes : or, il fut un temps, comme nous le disions plus haut, où la rencontre d'un champignon sur un hôte nouveau suffisait pour le faire décrire comme une espèce nouvelle. Avant de terminer, nous constatons, avec plaisir, que Mr le D° Nypels, conservateur pour la Section cryptoga- mique au Jardin botanique de l'Etat, est arrivé aux mêmes conclusions que nous. (") Des botanistes français disent avoir observé, dans leur pays, une autre Erysiphacée, le Microsphaera Alni (Wailr.) Salm., espèce également indigène et connue depuis longtemps dans les différentes contrées de l'Eu- rope. Il n’y a rien d'impossible à cela. Même, comme le faisait déjà remarquer notre compatriote, J. Kickx, en 1867 (), on peut trouver deux espèces, ou même deux genres d'Erysiphacées, sur une même feuille et il cite, comme exemple, l’'Uncinula Bivonae Lév., qu'il a souvent rencontre sur les deux faces des feuilles de l’Ulmus cam- pestris, en compagnie du Phyllactinia quitata Lév., autrement dit Ph. corylea (Pers.) Karst. (1) Bulletin de la Soc. centr. forestière de Belgique, année 1908, page 619. (2) Kicxx (J.), F1. cryptog. des Flandres, t. I, p. 371. 304 Conclusion. — En toute hypothèse, nous nous trou- vons en présence d'une Erysiphacée bien indigène et connue, comme telle, depuis longtemps. Elle n’aura pris une extension extraordinaire momentanée que grâce à des conditions atmosphériques transitoires, particulière- ment favorables Le même phénomène s’observe, cer- taines années, pour le Sphaerotheca Humuli Burr. sur le houblon, le Sph. pannosa Lév. sur le rosier, et pour bien d’autres espèces. — IL est donc permis, Croyons-nous, d'envisager l’avenir sans trop d'alarmes. A PROPOS DE QUELQUES CHAMPIGNONS NUISIBLES OU INTÉRESSANTS, par E. PÂQUE, S. J. Fomes igniarius Kx. — Au mois de mai, nous trouvèmes, à Mortsel (près Anvers), un beau spécimen de Fomes igniarius Kx. (Polyporus — Fr. Epicris.) I croissait sur un chêne feuillu, cultivé en télard, qui pouvait avoir 2 décim. et demi de diamètre et 5 mètres de hauteur. À en juger par les couches d’épaississement, ce champignon devait être âgé de 18 à 19 ans. Le chêne passe pour le roi de nos forêts; sa force, sa dureté, sa résistance sont devenues proverbiales. Néanmoins, le spécimen, qui nous occupe, fut incapable de résister au parasite envahisseur qui, pendant tant d'années, exerçca sur lui son action délétère. Il venait d’être brisé, au beau milieu, juste à l'endroit où s'était faite l'attaque du Fomes. C'est ce qui attira notre atten- tion | Le bois de la partie centrale du tronc offrait un aspect 399 anormal : atteint de pourriture blanche, il avait perdu sa dureté et était compressible comme une éponge. Toute la vie s'était concentrée dans un mince anneau de bois et de liber, au contact de l’assise génératrice. Méme, à l'endroit où s'était établi le parasite, c’est-à-dire, sur le tiers du pourtour, cet anneau lui-même avait été tué. Un coup de vent survint et le tronc fut cassé net, à 2 mètres du sol, — Nous dirons, plus loin, Ja facon d'agir du parasite. Armillaria mellea Vahl. — Sur le territoire de la même commune de Mortsel, nous rencontràmes des peupliers et des hêtres tués par un autre champignon, l'Armillaria mellea Vahl. Tout le monde sait ce que l'on entend par cham- pignons non autonomes. Parmi ceux-ci se trouvent les Rhizomorpha, ainsi dénommés à cause de leur forme, qui rappelle celle des racines des plantes supérieures. Ce sont des cordons noirâtres, cylindriques ou aplatis, de consistance cartilagineuse, fortement ramifiés. Au point de vue anatomi que, ils se composent de nombreux filaments mycéliens, serrés les uns contre les autres et produisant, par leur ensemble, ce corps sui generis, le Rhizomorpha, qui tient de la nature des scivrotes. Le mycéitaum de l'A mellea est de nature rhizomor- phique. Il se dévelonpe dans la terre, se ramifiant indéfiniment et pouvant occuper de vastes espaces. Dès qu'il rencontre les racines d’une essence forestière qui lui convient, il s'y introduit par une blessure ou une ouver- ture quelconque. Bientôt, il s'y ramifie abondamment, absorbe la sève, s’allonge de plus en plus suivant la verticale et arrive enfin dans la région de la tige. C’est là surtout qu il prend un développement considérable et 356 qu’il cause de grands dégâts. Installé dans l’assise géné- ratrice, entourant complètement le tronc sur plusieurs mètres de hauteur, il absorbe la presque totalité de la sève élaborée et cause bientôt la mort de la plante hos- pitalière. C’est ordinairement par la dessication du som- met de la tige, sur plusieurs mètres de longueur, que s'annonce la période finale de la lutte. En attendant, de vastes étendues du tronc et de la racine ont été attein- tes par la décomposition et la pourriture. Mode d'action. — Les deux espèces de champignons, dont nous venons de parler, agissent de la même facon. Une fois installés sur leur hôte, des filaments fins et déliés de leur mycélium entament les éléments du bois. Comment cela ? En dissolvant la matière incrustante du tissu ligneux, la lignine; en la dissociant. Ils y arrivent en produisant une diastase spéciale, que nous pouvons ap- peler la lignase, comme ils produisent la cellulase, pour digérer la cellulose. Le bois, ainsi altéré, perd toute solidi- té ; il devient léger, spongieux, compressible comme une éponge: il est pourri. La phloroglucine additionnée d’aci- de chlorhydrique n’a plus sa réaction ordinaire : elle donne du rougeûtre pâle, au lieu du rouge intense qu'elle produit sur le bois sain dela méme essence; signe évi- dent que la lignine a disparu presque totalement. Surtout ies cellules des rayons médullaires et les gros vaisseaux sont gorgés de filaments mycéliens : leur ïin- troduction est facilitée, grâce à la présence des ponctua- tions. Sphaerobolus stellatus Tod. — Ce petit Champi- gnon, de la Famille des Nidulariacées, quise développe sur les branches pourrissantes, la sciure de bois, etc., est assez répandu en Belgique et des plus intéressant. Sur un 397 mycélium blanchâtre, très dense, il produit des péridiums sphériques de 2 millim. de diamètre environ. Ceux-ci ontune double enveloppe : l’extérieure, plus épaisse, s'ouvre en forme d'étoile, jaune-päle, orangée sur les bords; l’intérieure, plus mince et membraneuse, se dé- tache du fond du péridium, se retourne brusquement et projette au loin un péridiole lenticulaire, brun ou rous- sètre, qui contient les spores. En pratiquant des cultures sous cloche humide, on peut, pendant des semaines, admirer le phénomène fort curieux du bombardement, exécuté par ces obusiers minuscules. BIBLIOGRAPHIE, Orchis ; Wonatschrift der Deutschen Gesellschaft für Orchideen- kunde. Redaktion unter wissenschaftlicher Leitung von Prof Dr F. KränzuiN. — En commission chez Rudolf Mosse, à Berlin S. W. 19. Cette revue périodique, qui vient de terminer sa seconde année d’exis- tence, présente un grand intérêt, tant au point de vue scientifique que sous le rapport de la pratique horticole. La partiescientifique a tout spécialement acquis une importance con- sidérable depuis le commencement de la seconde année de publication, c'est-à-dire depuis que toute la partie scientifique a été confiée au Dr Kränzlin, professeur à Berlin dont la compétence est bien établie par les nombreux et importants travaux phytographiques qu’il a publiés sur la famille des Orchidées, depuis au moins vingt-cinq ans. Chaque numéro mensuel contient ordinairement : 1. Une étude détaillée de l’un ou l’autre groupe; à remarquer pendant cette seconde année, l’étude des genres Coelogyne, Angraecum, Listro- stachys et Stanhopea. 2. Description d’espèces inédites,rares ou criliques, introduites récem- ment. Ces deux parties sont abondamment illustrées de figures dans le texLe, 398 3. Notes sur la culture. 4. Compte rendu des expositions et meetings cn Allemagne, en Belgique eten Angleterre. 5 Les travaux du mois. 6. Notes varices de bibliographie, nécrologie, répouse à des questions, etc. Les espèces nouvelles suivantes, toutes sisnées de Mr Kränzlin, sauf quelques-unes, dues à feu Pfitzer, ont été décrites : Angraecum Muan- sae, Bulbophyllaria pentasticha Pftz., Bulbophyllum longispica- tum, B. morphologorum., B. propinquum, B. triaristellum, Gata- setum Rhamphastos, Cattleya intermedio-aurea, Dendrobium epidendropsis, Dendrochilum maleolens, Epidendrum sacchara- tum, Eriopsis Fuerstenbergii, Leiochilus Spegazzinianus, Liparis Weberbaucriana, Listrostachys vandaeformis, Maxillaria Speaaz- ziniana, Megaclinium eburneum Pfitz., M. hemirhachis Pftz., Microstylis philippinensis, Physosiphon asuroides, Pleurothal- Lis bibarbella, P. Cogniauxiana, P. subulifolia, Restrepia Go- gniauxiana, Trichopilia Hennisianu, Xylobium Buchtienianum. En outre, tous les deux mois, une magnifique planche en chromoli- thographie, de format grand in-folio, est donnée en supplément. Les six planches pour l'année qui vient de finir sont : Cypripedium gigas Cordean Hall vax., Dendrobium acuminatum, Dendrochilum glu- muüuceuin, Miltonia Bleuana, Stanhopea tigrina var. splendens, Trichopilia Hennisianu. À. Cocnraux. Des - Le ND no 1 D COMPTES-RENDUS DES SÉANCES PE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. — 20600008 ANNÉE 1908. Séance du 7 décembre 1908. Présidence de M. Cu. Bouuer, président. La séance est ouverte à 14 h. 1/2 au Jardin botanique de l'Etat. Sont présents : MM. Ch. Bommer, J. Chalon, L. Goo- mans, V. Coomans, G. Dens, Em. De Wildeman, Mlle Hél. Durand, MM. P. Francotte, Gustave Gilta, V. Grégoire, Mod. Guns, Em. Marchal, J, Massart, H, Matagne, J. Seebrechts, P. Van Aerdschot, H. Van den Broeck, Th. Durand, secrétaire général. M. le Dr Henrique assiste à la séance. MM. Clém. Aigret, Alfr. Cogniaux, Em. Durand, Hyac. Lonay, Elie Marchal, A. E. Pâque, R. Naveau, A. Van der Bruggen et Ch. Van Bambeke, font excuser leur absence. Le procès-verbal de la séance du Æ octobre est lu et adopté. Rapport du Trésorier. — L'examen des comptes du Trésorier par le Conseil a établi que les dépenses ont été pour l’année 1908 de fr. 3,396,68 et les recettes de 360 2,444 francs, soit un excédent de dépenses de fr. 952,68. L’encaisse de la Société est donc à ce jour de fr. 2,750,17, Le Président remercie notre excellent trésorier M. L. Coomans de son dévouement aux intérêts de la Société. (Applaudissements). Centenaire de Darwin. — Le Sénat de l'Université de Cambridge a gracieusement invité notre Société à se faire représenter aux solennités, qui auront lieu du 22 au 24 juin prochain, destinées à commémorer le cen- tenaire de l’illustre naturaliste (né le 12 février 1809). M. J. Chalon accepte de représenter la Société à ces fêtes jubilaires. M.J. Chalon attire de nouveau l'attention des membres sur la note de M. Plateau relative à une greffe de Gui (voir plus haut, p. 84 de ce volume). Il les engage à répéter eux-mêmes l'expérience d’après les: indications de notre savant confrère. Outre le fait curieux et nou- veau de la greffe directe, il faut considérer le fait très intéressant du changement de sexe. Conférence de M. J. Massarr : Le Président donne la parole à M. J. Massart, qui résume l'état de la science sur les organes des sens chez les végétaux. Voici les grandes lignes de ce remar- quable exposé : 361 LES DRGANES DES SENS CHEZ LES VÉGÉTAUX, par JEAN Massarr. La démarcation entre les Animaux et les Végétaux s’efface de plus en plus. De nombreux travaux publiés, dans ces dernières années, par M. G. Haberlandt, professeur à l'Université de Graz, montrent que les Phanérogames possèdent de véritables organes des sens, c’est-à-dire des organes qui ont pour fonction de percevoir les modifica- tions du monde extérieur. Les excitants, pour lesquels M. Haberlandt a décrit des appareils percepteurs, sont le contact, la lumière et la gravitation. 1. Contact. — Les organes lactiles sont les moins com - pliqués de tous. Il suffit que certaines cellules, quand elles sont touchées par un corps étranger, subissent des pressions qui sont inégales en des points voisins, pour qu’une excitation tactile puisse en résulter. Des appareils de ce genre, diversement constitués, se trouvent sur les vrilles des plantes grimpantes, sur les tentacules des Drosera, sur les pièges de Dionaea, sur les feuilles de Mimosa pudica, sur les filets staminaux des Cen- taurea, etc. 2, Lumière. — Les organes sensibles à la lumière sont tous constitués sur le même principe. La lumière reçue par la surface extérieure de l’épiderme se réfracte en pénétrant dans les cellules, qui sont fortement bombées, et est concentrée sur la face profonde de ces cellules. Quand la feuille est perpendiculaire à la direction des rayons, le point de convergence se trouve vers le miiieu du fond de chaque cellule : la feuille se sent alors en équilibre. Mais si la lumière arrive obliquement, le foyer est rejeté près de l’une des faces latérales : dans ce 362 cas, la feuille exécute une courbure qui la replace normalement à la lumière. Parfois, la paroi externe n’est pas simplement bombée, mais elle éontient encore une lentille de silice, ou bien elle porte une petite cellule à face externe très convexe. 3. Gravitation. — Les cellules qui perçoivent la pesan- teur se trouvent principalement dans la gaine amylifère de la tige et dans la coiffe de la racine. Elles renferment toujours de gros grains d'amidon. Lorsque la plante est dans sa position verticale habituelle, ces grains sont couchés contre la paroi inférieure ; mais il suffit de mettre la plante horizontalement pour les voir se dépla- cer et tomber sur l’une des faces latérales, devenue inférieure. Les particules du cytoplasme qui sont maïinte- nant pressées par les grains ne sont plus les mêmes que celles qui recoivent d'ordinaire la pression : la plante est sensible à ce changement et elle effectue une courbure qui ramène la tige ou la racine dans la position verticale. M. H. Van den Broeck expose l'état de ses recherches sur les Sphaignes de la Campine anversoise. L’impression de ce travail dans le Bulletin est votée à l’unanimité. Compte-rendu de l’herberisation générale — Vu l'heure avancée, l'Assemblée décide que le Bureau ayant recu le compte-rendu de l’herborisation aux environs de Mariembourg, écrit par notre actif confrère M. Clém. Aigret, examinera ce travail en vue de sa publication dans le Bulletin. k 303 Nouveaux membres. — M. le Président proclame membre effectif, Mile Hélène Durand, présentée à la der- nière séance. M. le D' Fromont, de Nimy et M. le D' Henrique, de Bruxelles, présentés : le premier, par MM. Bommer el Durand, le second, par MM. Massart et Durand, deman- dent à faire partie de la Société. Modifications aux statuts. Au nom du Conseil, le secrétaire général propose à l'Assemblée d'adopter les modifications suivantes qui ont été soumises à l'appré- ciation des membres dans la convocation pour la séance. Voici la rédaction actuelle, puis celle qui est proposée par les vingt-cinq membres actifs suivants : Me Schouteden-Wéry, MM. Balter, Bommer, Chalon, Cogniaux, L. Coomans, V. Coomans, Dens, De Wildeman, E. Durand, Th. Durand, Gravis, Grégoire, Guns, Kuffe- rath, Mac Leod, El. Marchal, Em. Marchal, Massart, Matagne, Naveau, Pàque, Schouteden, Van Aerdschot et Verhulst. Rédaction actuelle. Art. 9. — La Société est administrée par un Conseil composé de 15 membres, savoir : un président, trois vice-présidents, un secrétaire général, un trésorier, qui forment le Bureau, et 9 conseillers. Sur la proposition du secrétaire général, le Conseil peut nommer un secrétaire-adjoint. (Celui-ci, nommé pour un an, est rééligible, Toutes ces fonctions sont purement honorifiques. Art. 13, — Le secrétaire est chargé des procès- 364 verbaux des séances, de la correspondance et de la publication du Bulletin. Il est le dépositaire responsable des archives, de la bibliothèque, et des collections de la Société. En cas de démission, il est tenu de rester en fonctions jusqu'à la prochaine assemblée générale. Art. 17.— .... le secrétaire général et le trésorier sont élus pour six ans. Nouvelle rédaction : Art. 9. — La Société est administrée par un Conseil composé de dix-sept membres, savoir : un président, trois vice-présidents, un secrétaire général, un secrétaire des publications, un trésorier, un bibliothécaire, qui forment le Bureau, et neuf conseillers. Art. 13.— Le secrétaire général est chargé des procès- verbaux des séances et de la correspondance. Il est le dépositaire responsable des archives de la Société. Le secrétaire des publieations est chargé de la publi- cation du Bulletin. En cas de démission, les secrétaires, le trésorier et le bibliothécaire sont tenus de rester en fonctions jusqu’à la prochaine assemblée générale [séance de mai ou de décembre]. Art. 17.— ....; le secrétaire général, le secrétaire des publications, le trésorier et le bibliothécaire sont élus pour six ans. Les modifications proposées sont adoptées à l’unani- mité 365 Le secrétaire général dit que M. J. Chalon, qui s'était aimablement mis à sa disposition pour la correction des épreuves du Bulletin, à bien voulu accepter la lourde charge de secrétaire des publications, et il propose sa nomination, ainsi que celle de M. P. Van Aerdschot comme bibliothécaire. Il rappelle, en quelques mots, que depuis de longues années les dits confrères remplissent ces fonctions sans en avoir le titre, et cela de la façon la plus obligeante. On procède au vote par scrutin secret. À l'unanimité moins une voix, MM. J. Chalon et P. Van Aerdschot sont nommés, pour un terme de six ans, respectivement secrétaire des publications et biblio- thécaire. L'ordre du jour élant épuisé, la séance est levée à 1% heures. LES SPHAIGNES DE LA CAMPINE ANVERSOISE, par Henri Van DEN BROEGK. Si l'étude des Sphaignes a, dans ces derniers temps, par- ticulièrement fixé l'attention des botanistes, c’est qu’en suite de la grande variabilité de ces intéressants végé- taux, un vaste champ d’exploration Ss'offrait à leurs recherches, Les difficultés n’ont certes pas manqué aux sphagnologues, et il est étonnant que l’on soit parvenu à trouver pour ce groupe un arrangement aussi remar- quable. Vu la stérilité habituelle de nombreuses espèces, il ne restait, en effet, pour établir le groupement, que les caractères tirés de l'examen de l'appareil végétatif. Comme résultat des études d’éminents sphagnologues, 366 nous avons vu le nombre des espèces d'Europe grandir dans des proportions considérables. C'est ainsi que M. CG. Warnstorf dans l'excellente flore « Cryptogamen- flora der Mark Brandenburg », parue en 1903, signale 39 espèces comme ayant été observées dans les limites de la flore. En ajoutant à ce nombre les Sphagnum Wul- fianum Girgens., Angstroemii Hartm., Lindbergii Schpr., monocladum (v. Klinggr.) Warnst., pulchrum (Lindb.) Warnst., hypnoides (A. Braun) Bruch., subtile (Russ.) Warnst., Jensenii Lindb., annulatum Lindb et propin- quum Lindb. existant en dehors de ces limites, nous arrivons à un total de 49 espèces pour l'Europe. Il s'ensuit que depuis une vingtaine d'années ce nombre a plus que doublé. Nous croyons, cependant, devoir faire nos réserves quant à la valeur spécifique de plusieurs espèces propo- sées par M. Warnstorf. Il nous parait hors de doute que de nouvelles études en réduiront notablement le nombre. Quoi qu’il en soit, la revision des très nombreuses Sphaignes que nous avons récoltées dans la Campine anversoise depuis plus de 25 ans, s’'imposait. Nous avons l'honneur de communiquer dans la liste suivante le résultat de ces longues recherches. La nomenclature est celle de la « Cryptogamenflora der Mark Brandenburg », déjà citée. Anvers, le 6 décembre 1908. Sphagnum imbricatum (Hornsch.) Russow (S. Austini Sulliv.) — — var. cristatam Warnst. — Marais, bruye- res humides. — Trés abondant dans le 307 marais dit « Moerven » à Esschen, Calmpthout. — Stér. — — — — forma congesta Warnst. — Bords des fossés, marais. — Calmpt- hout, Esschen., — Stér. — — var. sublaeve Warnst. — Fossé mareéca- geux à Esschen. — Stér. — cymbifolium (Ehrh. pp.) Warnst. var. vires- cens Russow. — Marais, bruyères humides. — Wuestwezel, entre Meer et Minderhout, entre Beersse et Vlimmeren, Esschen (M. R. Naveau et moi). — Stér. — — — — forma squarrosula (Bryol. germ.) Warmst. — Lieux ombragés hu- mides. — Tongerloo (Soc. royale de botanique de Belgique), Wy- neghem, Schooten, Calmpthout, Hoboken, Oeleghem, Westmalle (M. R. Naveau et moi). — Stér. — — var. flavescens Russ. — Bois, bruyères, et prairies humides, marais. — Esschen, Herenthals, Oeleghem. — Fert. ; entre Lierre et Linth, Wuestwezel, Wommel- ghem, Cappellen. — Stér. — —— var. pallescens Warnst, — Bords des fossés, marais, bois humides. — Deurne, Esschen (M. J. Van de Put), entre Grob- bendonck et Putte, Oeleghem, Wuest- wezel, entre Beersse et Vlimmeren., — Stér. Sphagnum papillosum ELindb var. normale W arast. — Marais, bruyères humides, bords des 368 eaux. — Cappellen, Nieuwmoer, entre Meer et Minderhout. — Fert. ; entre Beersseet Viimmeren, Wortel,Calmpt- hout, VWuestwezel, Esschen, West- malle, Turnhout. — Stér. var. sublaeve Eimpr. — Marais, bois humides. --— (Calmpthout. — Fert, ; Wuestwezel. — Slér. medium Limpr. var. roseum (Rô6ll) Warnst.— Marais, fossés marécageux .— Wortel, Cappel- len, Esschen (M. R. Naveau et moi). — Stér. var. purpurascens (Russ.) Warnst.— Na- rais, bords des fossés, bruyères humides. — Westmalle. — Fert.; Esschen, Wuest- wezel, Arendonck, Calmpthout. — Stér. var. obseurum Warnst. — Bruyères tour- beuses à Westmalle. — Stér. var. versicolor! Warnst, — Dans le fossé longeant la frontière entre Nieuwmoer et Zundert. — Stér. compactum De Cand. (Sph.rigidum Schpr.) — Bruyéres humides, bords des eaux, marais. — Oolen, entre Westmalle et Brecht, Calmpt- hout. — Fert. ; Cappellen, entre Turnhout et Raevels, Gheel, entre Beersse et Merxplas, Herenthals, entre Beersse et Vlimmeren, Meer. — Stér. ; var. imbricatum WVWarnst. — Bruyères humides — Cappellen, entre Westmalle et Brecht (M. R. Naveau et moi). — Stér, var. subsquarrosum Warnst, — Bruyères humides, bois, bords des fossés. — 369 Schooten, Nieuwmoer (M. R. Naveau et moi). — Fert. ; Herenthals, Mcer, entre Wyneghem et Schilde. — Stér. — var. squarrosum Russ. — Bruyères, bords des fossés. — Schooten, Herenthals. — SLer : squarrosum Pers. var. spectabile Russ. — Marais, bords des fossés. — Oeleghem. — Fert. ; entre Wyneghem et Schilde, Esschen. — Siér. — var. subsquarrosum (Russ) Warnst. — Bords des eaux, bois humides, marais. — Gheel, Nieuwmoer (M. R. Naveau et moi). — Fert.; Kessel, entre Wyne- ghem et Schilde, Schooten, entre Grob- bendonck et Putte. — Stér. — var. imbrieatum Schpr. — Bois humides, marais, prairies marécageuses. — Es- schen, Oeleghem, entre Putte et Grobben- donck, Herenthals (M. G. Lochenies). -— Stér. teres (Sehpr.) Angstr. var.imbricatum VVarnst. — Lieux marécageux. — Esschen, Gheel. — Stér. — var. subteres Findb — Marais, bois et prairies marécageuses. — Raevels, Es- schen, Gheel, Herenthals. — Stér. — var. squarrosulum (Lesq.) Warnst. —- Fossés marécageux à Esschen. — Stér. riparium Angstr. — Fossés marécageux à Es- schen. — Stér. cuspidatum (Ehrh.) Warnst. — Fossés, marais — Vosselaer. — Fert. 370 — var. falcatum Russ. — Mares, marais, bruyères humides. — Calmpthout. — Fert.; entre Wyneghem et Schilde, Westmalle, entre Raevels et Turnhout. — Stér. — — — forma polyphylla (Sechlieph.) XWarnst. — bBruyére tour- beuse à Arendonck. — Stér. — — — forma rigida Warnst. — Bruyé- res humides, bords des mares. — Turnhout. — Fert. ; West- malle, Schooten. — Stér. — — — — —5s. f. gracilis Warnst. — Marais, bords des mares. — Esschen et Westmalle (M. R. Na- veau et moi). — Stér. — var, submersum Schpr. — Mare à Calmpt- hout. -- Slér. — var. plumosum Bryol. germ. — Fossé entre Westmalle et Brecht (M. R. Naveau et moi). — Stér. trinitense ©. Muell. — Fossé à Calmpthout (M. G. Lochenies et moi). — Stér. — var. faicatum Van den Broeck. — Rameaux falciformes. Mares, fossés, bords des eaux. — Cappellen (M. R. Naveau et moi). — Fert.; entre Wyneghem et Schilde, Esschen, Calmpthout, entre Westmalle et Brecht (M. R. Naveau et moi), Westmalle, Wuestwezel, Schooten. — Stér 371 — — — — forma mollis Van den Broeck. — Plante molle. Feuilles raméales de la base des rameaux et surtout celles des sommets des tiges for- tement ondulées-crépues à l'état sec. Fossés, marais, bords des mares. — Cappellen. — Fert ; Westmalle et Nieuwmoer (M. R. Naveau et moi). — Stér. — — — — forma rigida Van den Broeck. — Plante plus ou moins raide. Feuil- les raméales non ondulées, ou par- fois celles de la base des rameaux faiblement ondulées à l'état sec. Bruyères humides, marais. — Calmpthout, Esschen (M. R. Na- veau et moi). — Stér. — — var. lorifolium Roth. — Fossés, mares. — Entre Merxplas et Beersse. — Fert. ; Calmpthout, Wuestwezel, Brecht. — Stér. La var. faleatum et ses deux formes mollis et rigida correspondent à la variété analogue avec les mêmes formes du Sphagnum ecuspidatum (Ehrh.) Warnst. Observation, — Si l'on compare les descriptions que donne M. Warnstorf dans « Cryptogamenflora der Mark Brandenburg », pages 365 et 369, des Sph. cuspidatum (Ebrh.) Warnst. et trinitense C. Muell , on ne saurait s'empêcher de conclure que, sauf la denticulation des feuilles, les deux plantes sont à peine distinctes. D’autre part, l'examen d’un grand nombre de plantes récoltées dans la Campine anversoise, nous a fourni la preuve que 312 méme ce seul caractère saillant, n’est pas constant. Nous avons, en effet, constaté sur le même brin, des feuilles raméales à bords entiers ; d’autres à bords à peine den- ticulés, et d’autres encore, à bords dentés. De plus, nous avons observé des Sphaignes dont les feuilles pré- sentent à peine quelques denticules. De tout ceci il résulte que Sph. trinitense C. Muell. n'est pas spécifiquement distinct du Sph. cuspidatum (Ehrh.) Warnst. Sphagnum fallax v. Klinggr. — Fossé longeant la fron- tière entre Calmpthout et Putte. — Stér. — obtusum Warnst. — Marais, dit « Moerven » à Esschen (M. J. Van de Put). — Stér. — = Var. riparloides Warnst. forma pseudo- Liadbergii (C. Jensen) Warnst. — Ma- rais. — Esschen, entre Calmpthout et Putte. — Stér. — recurvum (P. B.) WWarnst. — Marais à Gheel. — Stér. — — var. mucronatum (Russ.) Warnst. — Marais, fossés, bruyères humides. — Esschen (M. J. Van de Put), Wortel, Cappellen, Westmalle, Deurne, Calmpt- hout. — Stér.. — — — — forma sphaerocephala Warnst. — Bois et prairies humides. — Calmpthout, Herenthals. — Stér. — — — — formafibrosa(Schlieph.) Warnst. — Marais à Turnhout. — Stér. — — — — forma sabundulata VWWarnst. — Marais. — Entre Grobben- 373 donck et Putte, Calmpthout, entre Meer et Minderhout. — Stér. — var. amblyphyllum (Russ.) Warnst. — Marais, fossés. — Entre Herenthals et Oolen(M.G. Lochenies), Esschen, Calmpt- hout. — Stér. parvifolium (Sendt) WWarnst. var. tenue (.v KHlinggr.) WWarnst. forma capitata Grav.— Marais, - Westmalle, entre Grobbendonck et Puite. — Stér. Dusenii €. Jensen. var. majus (Buss.) Jensen. — Marais, fossés. — Entre Nieuwmoer et Lundert, près de la frontière. — Fert. ; Gheel. — Stér. — var. falcatum Jensen. — Marais. — West. malle (M. R. Naveau et moi). — VWuest- wezel. — Stér. molluseum Brueh. — Bruyères humides, bords des mares et des fossés. — Vosselaer. — Fert.; Westmalle, Nieuwmoer, Wuestwezel, Esschen entre Meer et Minderhout. — Stér. — forma immersa Schpr. — Fossés. — Calmpthout. — Fert.; Cappellen. — Stér. — forma compaeta WWarnst. — Bruyères. — Entre .Westmalle et Brecht (M. R. Na- veau et moi), Westmalle. — Fert. — forma gracilis WWarnst, — Bruyéres hu- mides, fossés. — Calmpthout. — Fert, ; Turnhout. — Stér. — forma robusta Warnst.— Marais, bruyéres humides. — Entre Westmalle et Brecht 374 (M. R. Naveau et moi), entre Calmpthout et Putte. — Fert, — — forma suberecta Grav. — Bords des mares et des fossés. — Westmalle, Calmpthout. — Fert. — — forma stricta Rôll. — Bords des mares, bruyères humides. — Westmalle (M. R. Naveauet moi) — Fert.; entre Westmalle et Brecht. — Stér. — — forma confertula Cardot. — Bruyéres humides, bords des eaux. — Entre Westmalle et Brecht, Wortel. — Stér. — fimbriatum WWils. — Bois humides, fossés. — Schooten (M. R. Naveau), Deurne, Kessel. — Fert,; Eeckeren, Herenthals, Hoboken. — Stér. — — var, tenue Grav. — Bois humides. — Deurne (M. R. Naveau et moi), Oele- ghem, Wommelghem. — Stér. — — — — forma squarrosula (H, Muell.) WWarnst. — Fossés ombragés, bois humides. — Wyneghem, Schooten, Kessel. — Stér. — — var, robustum Braithw. — Fossés, bois, marais, prairies humides. — Herenthals (Soc. royale de bot. de Belgique). — Fert. ; Wyneghem, Kessel, Schooten, entre Grobbendonck et Patte, Oeleghem, Calmpthout. — Stér. — pubellum Wils. var. viride WWarnst.— Marais, bois humides. — Wortel, Wuestwezel. Deurne, — Stlér. 319 — — var. flavum(C.Jens.) Warnst.formapallese cens WWarnst.,— Marais. — Wortel, entre Meer et Minderhout. — Stér. — — — — forma flavo-pallescens Warnst, Marais à Wortel. — Stér. — — var. carneum Warnst. — Bruyères tour- beuses, marais, bords des fossés. — Westmalle, Esschen, Wortel. — Stér. — — var. versicolor Warnst. — Bruyère hu- mide à Westmalle (M. R. Naveau et moi). +. Stér. Sphagaum quinquefarium (Eindb.) WWarnst. var. pal- lens WWarnst. — Bords d'un fossé à Schooten. — Stér. — subnitens Russ,. et, Warnst. — Bruyéres hu- mides, mares, fossés. — Nieuwmoer. — Fert.; Schooten (M. R. Naveau et moi), Vosselaer, Deurne. — Stér. __ — var. viride WWarnst.— Bois, marais, bords des fossés. — Nieuwmoer (M. R. Naveau et moi). — Fert, ; Schooten, Deurne, entre Wyneghem et Schilde. — Stér. — — — — forma squarrosula Warnst. — Bois, marais, bords des fossés. — Raevels (M. Troch et moi), Calmpthout, Schooten, Oele- ghem, Wortel. — Stér. — — var. pallens WWarnst. — Bois à Schooten (M. J. Van de Put). — Stér. — — var. carneum WWarnst, — Lieux humides à Turnhout. — Fert. — acutifolium (Ehrh. p. p.) Russ. et Warnst. var. viride WVarnst. — Bois humide à Deurne. — Stér. — — var. Schimperi Warnst, — Bois humide à Schooten. — Stér. — — var. pallescens Warnst.— Fossé ombragé à Deurne. — Stér. — — var. flavescens Warnst. — Fossé ombragé à Deurne. — Stér. — — var. rubrum (Brid.) Warnst. — Marais, fossés. — « Moerven » à Esschen (M. J. Van de Put), Calmpthout, Turnhout. — Stér. — molle Sulliv, — Bords des eaux, bruyéres et bois humides.— Calmpthout, Vieux-Turnhout, entre Nylen et Kessel., — Fert. ; Gheel, Herenthals, Wommelghem, Schooten, entre Turnhout et Raevels, entre Wyneghem et Schilde. — Stér. — — forma pulchella (Limpr.)Cardot et Warnst, Bruyères humides. — Nieuwmoer. — Fert. ; Esschen. — Stér. — — forma compacta (Grav.) Warnst,— Bords des marais, bruyères humides. — Calmpthout, Turnhout, entre Meer et Minderhout, — Fert, ; entre Vlimme- ren et Beersse, Wuestwezel, Gheel. — Stér. Sphagnum contertum Schultz var. majus C. Jensen forma aquatica C. Jens. — Bruyère humide à Schilde. — Stér. — _ platyphyllum (Sull., Lindb.) Warnst. — Mare à Schilde. — Stér. — subsecundum (Nees) Limpr. — Marais, bords 3711 des fossés, bois marécageux. — Esschen, Nieuwmoer (M. R. Naveau et moi), Gheel, Schilde, Lierre. — Stér. — var. decipiens Warnst.— Bruyère humide à Schooten, — Stér. — var. heterophyllum 4Warnst. — Bruyère humide à Schooten. — Stér. inundatum (Russ. p. p.) Warnst, — Marais, bruyères humides, bords des fossés, bois. — Westmalle, Vosselaer. — Fert. ; entre Heren- thals et Oolen (M. G. Lochenies), Wuestwe- zel, Calmpthout, Wortel, Esschen, entre Meer et Minderhout, Brasschaet, Turnhout, entre Schilde et Oeleghem. — Stér. auriculatum Schpr. — Fossés, bruyères tour- beuses. — Calmpthout, Wuestwezel, Turn- hout. — Stér. crassicladum Warnst.— Mares, fossés, marais. — Nieuwmoer (M. R. Naveau et moi). — Fert. ; Calmpthout, Westmalle, Wuestwezel, Brecht, Schooten. — Stér. turgidulem VVarnst. — Bords d'un étang à Calmpthout. — Fert, ; entre Brecht et West- malle (M.R. Naveau et moi), Schooten.—Stér. — var. immersum WWarnst. — Fossés, — Calmpthout (M. G. Lochenies et moi), Nieuwmoer. — Stér. rufescens (Bryol. germ.) Limpr. — Fossés, marais, bruyères humides, bois, — Brecht (M. R. Naveau et moi), Calmpt- hout, Bonheyden, Anvers, Wuestwezel, entre Wyneghem et Schilde, Schooten, 373 entre Meer et Minderhout, Westmalle. — Stér. — — var. aquatile WWarnst. — Fossés, mares. — Entre Westmalle et Brecht (M. R. Na- veau et moi), entre Beersse et Vlimme- ren, Calmpthout, Oolen, Schooten, entre Turnhout et Arendonck. — Stér. — — var. batumense Warnst. — Bords d'un marais ombragé à Westmalle (M. R. Naveau et moi). — Stér. — — var. turgidum (©. Müller) WWarnst. — Fossé à Nieuwmoer. — Stér. Sphagnuim obesuim (WWils.) Warnst. — Fossé à Broe- chem.— Stér. QUELQUES MOTS SUR LA BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE, par P. van AFERDSCHOT. En plus des importantes questions de nomenclature botanique qui seront à l’ordre du jour du prochain Con- grès international de 1910, il y en aura deux autres d'une grande importance — celle de la Bibliographie botanique qui comprend le relevé de toutes les publica- tions concernant la botanique : livres, brochures, articles de périodiques; et celle de la Documentation botanique qui comprend les branches variées : bibliothèque, bibliogra- phie, iconographie et dossiers documentaires. Il est à souhaiter que ces diverses questions soient discutées à fond et qu'une solution heureuse intervienne. Car, comme le dit très bien une circulaire du Comité d'orga- nisation : 319 « En Botanique, comme d’ailleurs dans les autres bran- ches de la science, la constitulion d’une bibliographie et d’une documentation approfondies s'impose. » Il n'est actuellement plus possible de se tenir au cou- rant des travaux qui se publient journellement; même avec les nombreux périodiques qui s'occupent spéciale- ment de bibliographie botanique, tels que le Botanisches Centralblatt, le Just’'s Botanischer Jahresbericht, les Scien- tific Papers de la Société royale de Londres, le Thesaurus liticr.mycologe. de Sydow et les listes bibliographiques qui se publient dans quelques Revues, Hedwigia, Central- blatt für Bakteriologie, Bulletin du Torrey botanical Club, etc., les recherches sont fort pénibles, et d'ici peu, elles seront presque impossibles. Il faudrait concentrer tous ces efforts et arriver à une publication unique. Le mode de publication devrait être le même que celui qui a été adopté pour la Zoologie depuis 1896, par M. Haviland Field, l'actif éditeur de la Bibliographia Zoologica universalis du Concilium bibliographicum de Zurich. La classification bibliographique à suivre devrait être celle de M. Melvil Dewey, qui a servi de base aux travaux de l'Institut international de bibliographie, lequel à développé les tables primitives avec la collabo- ration d’un très grand nombre de spécialistes (1). Voici ce que l’on peut lire dans les publications de l'Institut bibliographique international sur cette classifi- cation : « Rien ne sert d’accumuler les richesses bibliogra- (1) Manuel du Répertoire bibliographique universel. 300 phiques. Il faut pouvoir les retrouver facilement et rapi- dement au moment où l’on veut s'en servir. La classification décimale des documents bibliogra- phiques est réalisée à l’aide de nombres, ou mieux de numéros classificateurs susceptibles d'être placés dans un ordre rigoureusement déterminé et se prétant cepen- dant à une intercalation indéfinie de nouveaux docu- ments sans troubler l’ordredu classement des précédents. Ces numéros classificateurs sont formés à l’aide des 10 chiffres arabes de la numération décimale, complétés par un certain nombre de signes de liaison, d’abréviation ou de combinaison. Pour établir la série des numéros classificateurs adop- tés, on a supposé l’ensemble des connaissances humaines divisé en groupes formant 10 grandes classes, entre les- quelles on a réparti tous les sujets qui peuvent faire l'objet d’une œuvre intellectuelle. Chacune de ces ciasses est partagée à son tour en 10 divisions, entre lesquelles on a réparti les sujets qui composent ces ciasses. Ces divisions se subdivisent de nouveau chacune en 10, et ainsi de suite. Chacun des dix premiers groupes, auxquels corres- pondent Îles grandes divisions des connaissances hu- maines, peut donc être considéré comme une fraction décimale de l’universalité de nos connaissances, dont ‘ensemble serait représenté par l’unité. On obtient dès ors une classification encyclopédique, dont chaque science particulière doit fournir une partie intégrante susceptible d’être représentée par une fraction détermi- née, et de se subdiviser elle-même en fractions plus petites également déterminées et se rattachant à l’ensemble par une filiation régulière. 381 Les connaissances humaines ont donc été classées en dix groupes principaux ou classes : 0. Ouvrages généraux etbi- 5. Sciences pures ou natu- bliographie. relles. 1. Philosophie. . Sciences appliquées. 2. Religion. Théologie. . Beaux-Arts. 3. Sciences sociales, Droit. 8. Littérature. 4. Philologie. 9. Histoire et Géographie. … © Considérons les sciences pures ou naturelles, caractéri- sées par le chiffre 5; elles ont été subdivisées ainsi qu’il suil : 2. Sciences pures ou naturelles. 91. Mathématiques. 96. Paléontologie. 22. Astronomie. 97. Biologie . Evolution. 93. Physique. Vie. 94. Chimie. 58. Botanique. 99. Géologie. 99. Zoologie. Prenons maintenant une science spéciale: la Botani- que, par exemple, qui porte le nombre 58. Elle est subdi- visée de la manière suivante : 58. BoTANIQUE 98. 0. Généralités. 98. À. Monocotylédonées. 58. 1. Botanique biologi- 58. 5. Gymnospermes. que ou analyt. 98. 6. Cryptogamie généte, 98. 2. Botanique systémat. 58. 7. Pléridophytes. ou descr. 98. 8. Bryophytes. 98. 3. Dicotylédonées. 98. 9. Thallophytes et ainsi de suite ; on comprend que chacune de ces divi- sions pourra elle-même se subdiviser en dix branches 382 dont chacune sera caractérisée par un nombre de quatre chiffres, qui sera : 98. 11. Physiologie végétale. 58. 15. Biologie végétale. 98. 12. Pathologie et téra- 58. 16. Botanique appli- tologie végétales. quée. 58. 13. Embryologie végé- 58. 18. Cytologie, histolo- tale. gie végétale. 98. 14. Morphologie végé- 58. 19. Géographie botani- tale. que. Histoire. La classification décimale n'est donc qu'un immense tableau synoptique du savoir humain réparti en dix em- branchements, tableau dans lequel on a pris soin de ne jamais diviser chaque embranchement, chaque classe, chaque ordre, en plus de 10 parties, de manière à pou- voir attribuer à chacun d'eux, quel que soit le degré de la division, un des dix symboles de la numération arabe. Lorsqu’ensuite on veut remplacer par une notation con- cise une expression aussi compliquée que celle-ci : 9° embranchement Sciences naturelles. 8° classe Botanique. 4er ordre Botanique analytique. 3° sous ordre Embryologie végétale. Il n'y a qu’à rapprocher les chiffres des divisions suc- cessives pour en former un nombre classificateur tel que 5813 ; celui-ci est bien le véritable équivalent de l'autre expression, puisque : Sciences naturelles 5. Botanique 8. Botanique analytique 1. Embryologie végétale 3 soit 98.13 383 Voilà le principe. Dans l’application, la classification décimale se compose d’une table méthodique et d’un index alphabétique, dans lequel les mots caractérisant les sujets sont rangés dans l’ordre alphabétique avec, en regard, leur nombre classificateur correspondant. Accidents de surface. 58.142 Adaptation végétative. 98.151 Biologie végétale. 98.19 Botanique appliquée. 98.16 Cytologie végétale. 08.181 Embryologie végétale, 98.13 Histologie végétale 08.182 Plantes laticifères. 981.633.471 Racines. 08.143 Voici ie classement succinct réservé à la Botanique : 08. BOTANIQUE. 98.1 Botanique analytique ou biologique. 08.11 Physiologie végétale. 98.11 (08) Physiologie générale de la plante. 08.111 Circulation. 58.112 Respiration. 98.113 Nutrition. 08.114 Développement. 98.115 Variation. 98.116 Reproduction. 58.117 Physiologie cellulaire. 98.118 Mouvements et sensibilité. 98.119 Chimie végétale. 08.12 Pathologie végétale. 98. 121 Maladies physiologiques et accidents météoriques. 38/4 581.219.8 98. 122 08.123 93.121 08.125 98.126 98.127 58.128 98.13 58.131 581.311 581.312 581.313 58.132 98 1.322 981.323 28.14 58. 141 58.142 8.143 08.144 58.145 58.146 58.147 58.118 98.15 08.151 Tératologie. Cécidiologie, galles. Maladies bactériennes autres que celles produites par les Champignons. Champignons nuisibles. Plantes parasites ou nuisibles. Animaux nuisibles autres que les insectes. Insectes nuisibles. Autres ennemis et maladies. Embryologie végétale. OEuf. Formation. Fécondation, pollination. Développement. Graine. Germination. Organes de la germination. Morphologie, végétale. Morphologie généraie. Accidents de surface : Poils, stomates Organes de la nutrition, racines. ; « tiges, bourgeons. , « feuilles. D transformés, vrilles, épines, etc. » de la reproduction, fleurs. » de la maturation, fruits. Biologie végétale, mœurs des plantes, Etho- logie. Adaptation en général. 385 58.192 Adaptation qui assure la conservation de l'individu. 8 153 » nutritive, assimilation, absorp- tion. 98.194 » à la reproduction. 98.155 » à la dissémination. 98. 156 » à la germination. 98.197 Philogénie. 98.158 Variations. 98.159 Evolution, Origine des espèces, Hérédité. 58.16 Botanique appliquée. Utilisation des plantes. 98. 161 Botanique médicale. 98.163 Botanique agricole. 901.633 Cultures industrielles. 581.634 Arboriculture fruitière, 081.034.9 Sylviculture. 581.635 Horticulture. 081.635.1 Culture maraichère, 581.635.2 Floriculture. 98.181 Cytologie végétale. 081.811 Morphologie cellulaire, structure et com- position de la cellule. 81.813 Irritabilité et sensibilité de la cellule. 581.814 Nutrition et activité formatrice de. la cellule. 081.815 Reproduction de la cellule. 581.816 Vie cellulaire. 981.817 Fécondation considérée comme phéno- mène cellulaire. 98. 182 Histologie végétale. 386 981.821 Caractères généraux des tissus. 981.822 Espèces diverses de tissus. 081.823 Structure des organes. 58.19 Botanique géographique. Flore. Distribution des plantes par zones et lieux physiques ou politiques. Les subdivisions sont formées à l’aide de la subdivision commune de lieu physique ou politique (1-—9). 082 Botanique systématique ou descriptive. 983 Dicotylédonées. 084 Monocotylédonées. 989 Gymnospermes. 986 Cryptogamie en général. 087 Ptéridophytes,. 988 Bryophytes. 989 Thallophytes. A côté de la classification proprement dite, il a été créé par l'emploi des signes typographiques variés [parenthèses, guillemets, zéro intercalaire, enfin lettres alphabétiques], ainsi qu’il va étre indiqué, des séries de nombres faisant l’objet de tables spéciales, dites tables auxiliaires qui permettent d'exprimer d’une facon uni- forme les idées qui se représentent fréquemment dans l’analyse des sujets à classer. Ces nombres peuvent ainsi être employés comme des subdivisions communes pour compléter les numéros classificateurs donnés dans les tables générales. Ils peuvent s'appliquer soit dans toute l'étendue de la classification, soit seulement dans certaines parties spécia- lement indiquées. 387 Ces subdivisions communes comprennent les divisions de lieu, de temps et de langue, les divisions de générali- tés et de formes. Ces divers types de divisions sont caractérisés chacune par un signe spécial. Exemple : 58 (05) 44 Revue de la botanique Franc. 08 « 18 » La botanique au XVITE siècle. 983 (02) — 5 Traité de botanique en italien. SUBDIVISIONS DE GÉNÉRALITÉS ET DE FORMES. — La parenthèse en combinaison avec les nombres commen- cant par Zéro, donne lieu à des subdivisions qui sont employées pour distinguer la forme, l'origine, la desti- nation ou la nature spéciale des œuvres considérées. Elles sont applicables dans toute l'étendue de la classifi- cation décimale : (01) Théorie du sujet, défi- (06) Sociétés, institutions. nition, nature, classiti- (063)Congrès, expositions. cation, terminologie. (07) Enseignement et étu- (02) Traités, manuels, pré- de. cis. (072) Etablissements, col- (03) Encyclopédies, diction- lections. naires. (08) Polygraphies. (04) Essais, discours, thèses. (09) Histoire du sujet. (05) Périodiques, revues. SUBDIVISION DE LIEU, — La parenthèse, en combinai- son avec les nombres commençant par un chiffre autre que le zéro, est employée pour former les subdivisions de lieu, savoir lieu géologique (nombres commençant par Ï), lieu physique (nombres commençant par 2), lieu politique (nombres commençant par les chiffres 3 à 9). (1) Lieu géologique. (661) Sahara. (2) Lieu physique. (675) Congo belge. (3) Lieu politique, géogra- (68) Afrique australe. phie ancienne. (69) Madagascar. (4) Europe moderne. (7) Amérique du nord. (42) Angleterre. (74) Canada. (43) Allemagne. (72) Mexique. (436) Autriche. (23) Etats Unis. (44) France. (8) Amérique du Sud. (45) Italie. (81) Brésil. (46) Espagne. (83) Chili. (47) Russie. (53) Pérou. (4S) Scandinavie. (87) Vénézuela. (493) Belgique, (89) Paraguay. (9) Asie. (J) Océanie (51) Chine. (91) Malaisie. (52) Japon. (92) Sonde. (54) Inde. (93) Australasie. (57) Sibérie, (94) Australie. (6) Afrique. (96) Polynésie. (61) Tunisie. (98) Régionsarctiques. (62) Egypte. (99) Régions antarcti- (65) Algérie. ques. SUBDIVISION DE TEMPS. — Ces subdivisions sont for- mées en inscrivant les millésimes entre guillemets selon la computation ordinaire des années, ainsi l’année 1467 s'écrira « 1467 ». Les années étant exprimées en nombre décimaux, pour marquer les siècles ou les décades, il suffira d'employer des nombres de deux ou trois chiffres, ainsi seront formées les divisions : « 14 » c {5 » XV® siecle. XVI: siecle. 389 SUBDIVISIONS DE LANGUES. — La subdivision des ou- vrages, d’après la langue en laquelle ils sont composés, se fait à l’aide des nombres classificateurs du tableau suivant, précédés du signe bibliographique double tiret ou signe d'égalité. — 2. Anglais, ouvrages -— 6. Espagnol. écrits en anglais. — 7 Latin. — 9. Allemand. — 18." Grec — 3993... Flamand: — 917. Langues russes. "4. Francais. — 95. Langues asiati- 10. Italien ques. SIGNES DE LIAISON OU DE COMBINAISON. En dehors des chiffres arabes composant les numéros classificateurs, le systéme de classification bibliogra- phique décimale fait usage des signes de ponctuation suivants : Le point. Les deux points ou signe de division. On emploie aussi le signe d’addition + qui sert à réunir plusieurs numéros elassificateurs, quand on veut indiquer qu’une œuvre concerne plusieurs sujets qui ont des classements différents. Le classement d’un numéro double, composé de deux nombres réunis par le signe +, se fait séparément pour chacun de ces deux nombres, c'est-à-dire que, pour une œuvre portant par exemple le numéro : 5812 (maladies des plantes) + 581.633.471 (latici- fères) on devra établir deux fiches qui seront classées, l’une à 5812 (maladies des plantes. Pathologie) et l’autre à 581.633.471 (plantes laticifères, caoutchouc). On peut remplacer le signe d'addition par l'accolade, en placant 390 l'un en-dessous de l’autre les numéros à réunir, Exemple : \ 58.12 | »8 1.633 . 471 L'accolade peut aussi être utilisée comme signe d’abré- viation, quand plusieurs nombres composés réunis par le signe —- finissent par les mêmes chiffres. Ainsi on écrira : Maladie des plantes laticifères du Congo : 98.12 (maladie) = on (plantes laticifères) | (A euSo, Le point est employé pour décomposer en tranches les nombres un peu longs, afin d’en faciliter la lecture. Les deux points, ou signe de la division de relation ou de connexité, consiste à combiner des nombres quel- conques pris dans les parties différentes de la classifica- tion, et qui correspondent à des sujets connexes dont traite l'œuvre que l’on considère; ou pour mettre en relation les divisions de classification qui se rapportent aux sujets dont il s’agit : Bibliographie botanique. 58 : OL Paléontologie végétale. 98 : 961 Microscopie des végétaux. 98 : 9178 Insectes nuisibles aux plantes. 358.12 : 591.662 Art des jardins. 08.183 : 71 Biographie des botanistes. 08 : 92 Les nombres ainsi composés sont d’ailleurs réver- sibles, et les exemples ci-dessus peuvent s'écrire ainsi : Bibliographie botanique 01 : 58 Paléontologie végétale 301 :198 391 Microscopie botanique 91.8 : 98 Insectes nuisibles aux plantes 591 : 663 : 58.12 Art des Jardins 71 : 58.163 Biographie des botanistes 92 : 58 Par la combinaison des divisions analytiques avec les divisions ordinaires ou principales de la classification bibliographique décimale, complétées par l'emploi des subdivisions de généralités et de formes, des subdivisions de lieu, de temps et de langue, et des subdivisions alpha- bétiques, ainsi que par l'emploi de signes de relation, on voit comment il devient possible, avec des tables géné- rales de classification renfermant un nombre relalive- ment restreint de divisions principales, d'exprimer une quantité considérable d’idées complexes et variées. Les subdivisions communes ont en outre l'avantage d'introduire dans la classification des éléments d'un caractère mnémonique, qui rendent souvent compréhen- sible à simplefiecture, le langage par chiffre de cette classification à ceux qui se sont familiarisés quelque peu avec elle. Il est à remarquer encore que l’emploi des subdivisions des tables auxiliaires, appelées à se combiner avec les divisions de la table principale, n'empêche nullement d'ajouter, à tout moment, de nouveaux développements à ces divisions principales et d’introduire, dans les tables de classification générale, de nouveaux embranchements permettant de suivre les progrès des sciences. Les subdivisions 5811 à 5819 : Botanique analytique ou biologique, demandent encore bien des recherches ; ce sont elles surtout qui devront faire l’objet de discussions au prochain congrès. 392 Pour les subdivisions 582 à 589 : Botanique systéma- tique ou descriptive, il est loisible d'adopter tel ou tel système de nomenclature : Engler, Die Naturalische Pflanxenfamilien; Bentham et Hooker, Genera planta- rum, ou tout simplement l’ordre alphabétique par familles, genres et espèces. En plus des fiches () classées d’après les tableaux méthodiques donnés dans les pages précédentes, il fau- drait une seconde série de fiches classées par noms d'auteurs, et donnant pour chaque auteur le relevé com- plet de ses travaux, de facon à pouvoir répondre immé- diatement à ces deux questions : « Qu'a-t-il paru sur tel sujet ? Qu’a publié tel auteur ? » SUR L'AGGLUTINATION DE LA LEVURE. par H. KurrERATH. Travail de l’Institut Pasteur de Bruxelles. Les phénomènes d’agglutination de microbes par leurs sérums spécifiques sont connus depuis longtemps. L’agglutination des microbes peut être provoquée par d'autres agents que les sérums spécifiques, ainsi que l’a montré M. Mazvoz pour le Bacille typhique (?). M. Van Lazr à étudié les phénomènes de coagulation produits’par les borax sur la levure (®). Il a montré que (1) Le type adopté est du format de 0,125 X 0,075. (2) Mazvoz. Recherches sur l’agglutination du Bac. typhosus par les substances chimiques. Ann. PASTEUR XI, 1897. (3) H. Vax Laer. CBI. f. Bakt. Abteilung IL, Bd XIV 1905, n°11 et id. Bd XVIII, 1907, no 10-12. 393 les acides provoquent la dé-coagulation et génent la coa- gulation, Une réaction alcaline au contraire est favo- rable à l’agglutination des levures par les borax. Au cours de recherches que nous avons faites sur le Bios de Wildiers, nous avions remarqué que nos cultures de levure dans le milieu chimique de Wildiers avaient un caractère tout particulier. Les levures cultivées en mout de bière se déposent et forment une couche homo- gène épaisse au fond des ballons de cuiture ; au contraire, dans le milieu de Wildiers, elles forment de petits paquets flottant dans le liquide et n’adhérant jamais aux parois du verre; nous avons pensé que cet aspect tout spécial de la levure (Saccharomyces cerevisiae I Hansen) pouvait être en corrélation avec un phénomène d'agglu- tination de ces levures dû à la nature du millieu em- ployé (1). 40 cc de moüût de bière ensemencé de levure de bière sont centrifugés, on décante le liquide surnageant. Le dépôt de levures obtenu par centrifugation est additionné de 2 cc d’eau physiologique stérile, on agite vigoureuse- ment pour rendre l’émulsion de levures bien homogène, on vérifie au microscope quil ne reste pas de paquets de levures dans le liquide. On ajoute 0,05 de l’émul- sion de levure à 2 ce des liquides et solutions désignés plus loin. On utilise de préférence de petits tubes à essai, on agite fortement pour bien mélanger les liquides mis en expérience. On laisse reposer quelque temps, et (1) Voicila composition du milieu de Wildiers: eau 200 gr., sucre (saccharose) 20 gr. sulfate de magnésie, chlorure de potas- sium, chlorure d’ammonium, phosphate bisodique aa 59 ctgr. carbonate de calcium 10 ctgr. 394 Pon examine après 1 à 2 heures, L'examen est macros- copique et microscopique. Voici les résultats que nous avons obtenus : 1. 2 cc eau distillée agglutination très faible. 2, 2 cc milieu de Wildiers, sans sucre » faible. D 2 CC » » avec » >» assez forte. 4, 2 cc moût de bière non fermenté >» faible. 5. 2cc » » » fermenté » faible. 6. 2 ce eau physiologique (7 °/, NaC]) » assez forte. 7. ? ce NaCI à 20°) » forte. Examen macroscopique : 1. eau distillée : le dépôt est abondant, la ligne de séparation du dépôt et du liquide surnageant est droite et nette. La moitié supérieure du liquide est claire, la moitié inférieure est légèrement trouble ; le trouble décroissant du bas vers le haut. 2. Milieu de Wildiers sans sucre : dépôt abondant, d’aspect sableux, la ligne de séparation du dépôt et du liquide est indécise, le tiers inférieur du liquide est trouble. 3. Milieu de Wildiers avec sucre (10 °/): dépôt gra- nuleux, lâche, formé de grains bien séparés. Le liquide surnageant est légèrement trouble. 4. Moût de bière non fermenté : dépôt assez abondant, d'aspect boueux ; le liquide surnageant est uniformément trouble, on y aperçoit de légers flocons. 5. Moût de bière fermenté : comme le précédent, mais le dépôt est plus abondant et les flocons plus ténus. 6. Eau physiologique : dépôt granuleux, mal délimité, le liquide surnageant est à peine trouble. 7. Solution de NaCl à 20°}, : dépôt abondant fort gra- nuleux, le liquide surnageant est clair. 395 Examen microscopique : L'examen est fait en goutte suspendue. L'émulsion de levure est bien homogène, les levures sont séparées les unes des autres, non en pa- quets. 1. Cellules bien séparées, rares amas de 8 à 12 cel- lules. 2. Levures isolées assez nombreuses, amas de levures de 15 à 30 cellules assez nombreux. 3. Levures isolées assez peu nombreuses, paquets de levures de 30 cellules et plus, assez nombreux. 4. Cellules isolées assez nombreuses, paquets de 20 levures peu nombreux. Ces amas sont làches et peu serrés. o. Cellules isolées assez nombreuses, paquets de 9 à 20 levures peu nombreux, ces paquets sont làches el peu serrés. 6. Cellules isolées assez nombreuses, paquets de 15 à 30 cellules assez nombreux. 7. Cellules isolées assez peu nombreuses, nombreux paquets de cellules formés de 10, 20 et 30 éléments. L'expérience précédente a été effectuée avec des cel- lules de levure vivantes. On obtient des résultats ana- logues avec des levures tuées par une ébullition de 5 minutes. Pour rendre nos résultats plus sensibles, nous avons fait la numération des paquets de levure observés pour un champ du microscope Leitz, Obj 3, Oc. 4. Les chiffres que nous donnons sont des moyennes calculées sur un grand nombre d’observations (environ 100). 4. Eaudistillée 2.625 2. Milieu Wildiers sans sucre 5,790 d. » » avec » 6. 10 396 4. Moût de bière non fermenté 3251) D 9 » fermenté 4.125 6. Eau physiologique 4.000 7. Solution de NaCI (20 °/,) 6.125 8. Emulsion de levures 0.000 Il résulte nettement de nos recherches qu’il se produit un phénomène d’agglutination des levures en présence de sels dissous. Tandis que pour l’eau distillée, on observe 2. 6 paquets de levures de 8 à 12 cellules par champ du microscope, on en observe 8.2 de 20 cellules dans le moût de bière non fermenté, et 4.125 de 5 à 20 cellules dans le moût de bière fermenté. | Le phénomène est encore plus manifeste, si nous con- sidérons des milieux chimiquement définis : avec le mi- lieu de Wildiers sans sucre, on observe 5,75 amas de 15 à 80 cellules, et pour le milieu de Wildiers avec sucre, 6.37 amas des 30 cellules et plus; pour l’eau physiologi- que, on observe 4 paquets de 15 à 30 cellules, et pour le chlorure de sodium à 20 °/, 6,12 paquets de 10, 20 et 30 cellules. En conséquence nous sommes fondés à dire que : 1) Les levures s'agglutinent par les sels et par certai- nes substances de moût de bière. 2) Les levures vivantes et ies levures tuées réagissent de la même manière. Nous introduisons ici quelques considérations, qui nous furent suggérées par nos expériences. Les cellules de levure sont des éléments relativement considérables; ils sont donc fort influencés par la pesan- teur. Ce fait explique pourquoi l'on ne peut se baser sur 397 l’importance et la forme du dépôt observé dans les tubes à essai, pour déterminer s’il y a ou non phénomene d’ag- glutination. Pour arriver à ce but, nous avons dû em- ployer d’autres moyens d'investigation : le microscope et l'intensité du trouble du liquide surnageant le dépôt. Les résultats de l’examen microscopique ont été ex- posés antérieurement, ce sont les plus probants; ils sont confirmés par l’examen du trouble du liquide surnageant le dépôt de levure. L'émulsion de levure abandonnée un certain temps à elle-même dans un tube à réaction, aprés forte agitation, offre l'aspect suivant : d'une part il s'est formé un dépôt abondant de levures, et d'autre part le liquide surna- geant est trouble. Par suite de l’action de la pesanteur, les levures descendent peu à peu, le haut du liquide se clarifie, tan- dis que la solution proche du dépôt devient de plus en plus trouble. Le trouble est formé par les cellules libres, isolées ; il disparait d'autant plus lentement que la des- cente des cellules est moins rapide. Ce même phénomène s’observe pour l’émulsion de levure additionnée d’eau distillée ; au bout de deux à trois heures, le trouble est diminué de moitié, tandis que pour le milieu de Wildiers le trouble est diminué des 2/3. Dans ce dernier cas, les levures sont plus agglutinées ; elles se condensent en pelotes qui sont plus sensibles à la pesanteur que des cellules isolées, ce qui explique la diminution plus rapide de la hauteur du trouble. Avec la solution de chlorure de sodium à 20 p. c., le phéno- mène d’agglutination est si actif, que les cellules sont précipitées en paquets ; le liquide surnageant renferme peu de cellules isolées, il est limpide et clair. 398 Le milieu de Wildiers avec sucre (10 p. c.) renferme plus de substances chimiques que le même milieu sans sucre ; il est donc plus agglutinant. Il est même plus actif que le NaCI à 20 p. c.,ainsi que le prouve la numé- ration des paquets de levure par champ microscopique. Et pourtant, le liquide surnageant le dépôt est trouble du bas jusqu'en haut, et ce trouble se maintient. Il en est de même pour le moût de bière fermenté ou non. L'examen microscopique prouvant nettement l'agglu- tination, nous pensons que la densité et la viscosité des liquides doivent être mises en cause. La densité plus forte du liquidea pour conséquence de rendrele poids des cellules de levure moindre (principe d’Archimède), et par suite la descente des levures est fort ralentie ou même annulée, ce qui explique la permanence et l’inten- sité du trouble, malgré lagglutination énergique des levures. Dans le moüt de bière fermenté et dans le moüût de bière non fermenté, les levures ne se précipitent donc pas, elles restent en suspension dans le liquide grâce à sa viscosité. Le moût de bière est un milieu très nutritif pour la levure, celle-ci se multiplie dans toute la masse, ce qui fait qu’elle utilise au mieux les aliments mis à sa disposition. Il n’en est pas de mème pour la vie de la levure dans le milieu de Wildiers, qui n'est pas assez visqueux pour la tenir en suspension ; par suite de sa précipitation rapide, la levure s’amasse au fond des vases de culture et elle exploite moins complètement le milieu nutritif ; il faut sans doute aussi tenir compte d'une certaine plasmolyse des cellules de levure. C’est à notre avis une des raisons pour lesquelles les cultures sont plus lentes et plus incomplètes dans les milieux chimi- 399 ques, et tout particulièrement dans le milieu minéral de Wildiers. Il nous a paru intéressant de poursuivre nos recher- ches et de déterminer l’action sur les cellules de ievure provoquée par les constituants du milieu de Wildiers. Nous avons fait une émulsion de levure comme nous l'avons indiqué dans la première partie de ce travail, mais au lieu d’eau physiologique, nous avons employé de l’eau distillée. Ilest ajouté 0 ec 05 d’émulsion bien homogène à 2 ec de liquides salins divers à concentra- tions croissantes. | Voici les résultats que nous avons obtenus : Sucre de canne. | 2 0/0 | 10 °'0 | 5 oo | 1 0 | 0,5 oo 1 2.140 | 1625 0.714 0.571 0.375 2 8.275 1.195 4.142 3.000 3.500 3 10 415 8 750 4.856 3 571 3.375 Dans ce tableau, la première ligne renferme les nombres moyens de paquets de levure de plus de 20 élé- ments par champ du microscope ; la deuxième ligne, les nombres de paquets de levure de 8 à 18-19 cellules ; la troisième ligne, les nombres totaux de paquets de levure formés de plus de 8 cellules. Nous avons choisi le nombre de 8 cellules comme limite inférieure, parce que dans toutes les émulsions il y à des paquets de 3, 4, 5 cellules; ce ne sont pas là des amas indiquant une agglutination, les levures restent unies entre elles par suite de leur mode de reproduction par bourgeonnement. 100 L'aspect de ces paquets diffère d’ailleurs des paquets agglutinés ; les premiers sont rameux, formés de cellules unies les unes aux autres, les seconds sont formés de cellules isolées ou unies deux à deux qui, par suite de l’agglutination, donnent au paquet un aspect serré, non rameux. Outre le sucre, nous avons expérimenté divers sels du liquide de Wildiers : Doses 9 2/0 | 1 0/0 | 0.5 0) 0.1 0/0 0.05 9/0 1 3 800 0.666 0.333 0.500 0.285 Ph O!NaH| 2 | 12,500 6.833 3.166 2.833 2.857 3 | 16.300 7.499 3.499 3.393 3.142 1 0.714 1.000 1.000 0.500 0.600 Az H:C] 2 4.851 5.166 5.333 4.166 4.800 3 5.911 6 166 6.333 4.666 5.400 1 1.750 1.200 0.333 0.833 0.571 K CI 2 8 590 8.200 4.333 3.666 2.851 3 | 10.250 9.400 9.166 4.499 5.428 L 3 000 1.800 1.800 1.000 0.400 SO*Mg 2 | 19.200 10.400 1.400 n.200 3.600 8 | 22 200 12.200 9.200 6.200 8.000 TÉMOIN eau distillée l 1 à 2 paquets de 4 à 9 éléments, A l'examen macroscopique, la solution de sucre à 20 p. c. donne des granulations bien visibles ; les granu- lations sont petites pour le sucre à 0.5 p.c. En général, on peut facilement se rendre compte du degré d’aggluti- 401 nation par l’examen du dépôt au bout de deux à trois heures. Dans le tube témoin, le dépôt colle fort au fond du tube, de sorte que, si l’on agite le tube, même énergi- quement, ce dépôt se détache avec difficulté ; il en est de même pour les doses salines faibles, telles que celles à 0,05 et 0,1 p. c. Cette circonstance semble être due à ce que les cellules de levure qui descendent isolées se dis- posent de manière à former une couche homogène, continue, d'éléments égaux. | Dans les solutions salines plus concentrées, 1 et 5 p. c., 10 et 20 p. c., les levures se déposent également, mais, par suite de leur agglutination, le dépôt est constitué d'éléments hétérogènes : les paquets de levures aggluti- nées et les levures isolées. Le dépôt n’est plus continu, il a une constitution grumeleuse, qui fait qu’il n’adhère que peu au fond des tubes et est mis en suspension à la moindre agitation. Ces vues sont d’ailleurs confirmées par l'examen microscopique ; il suffira de voir les tableaux que nous avons donnés plus haut pour en être convaincu. On remarque tout d’abord que les nombres totaux de paquets de levure diminuent avec la concentration des sels ; le chlorure d'ammonium seul ne présente pas ce résultat d’une facon démonstrative. Il en est de même pour les résultats partiels ; faisons observer que Cest aux fortes concentrations que correspondent les nombres les plus grands de paquets de levure par champ du mi- crosCcope ; il faut ajouter que, toujours dans ces condi- tions, les paquets de levure étaient énormes et conte- naient plus de59 à 100 éléments. Dans les concentrations moyennes, la grandeur des paquets de levure est moindre, le nombre d'éléments variant de 20 à 40 au maximu m. 402 Au point de vue de l'activité agglutinante dans nos expériences, on peut classer les corps chimiques dans l’ordre suivant, les corps les plus actifs étant placés en tête : sulfate de magnésie, phosphate bisodique, sac- charose, chlorure de potassium, chiorure d’ammonium. Dans toutes les expériences précédentes, nous avons utilisé des levures ayant poussé en moût de biére ; pour éviter l’action des faibles quantités de corps salins pou- vant provenir du moût de bière, corps qu'il est difficile d'enlever aux levures, nous avons utilisé des cultures sur milieu solide. Nous avons utilisé de la gélose au moût de bière (1,5 /, de gélose). Les cultures en tubes à essai ont été maintenues à une température de 22 c.; elles étaient très abondantes après 2 jours. Avant d'enlever la levure du milieu solide, nous avions bjen soin de débarasser le tube de toute son eau de condensation. Par un raelage prudent, pour ne pas entamer la gélose, on enlève la culture de levure et on la dilue dans un verre à pied stérile, avec la quantité voulue d'eau distillée. Pour plus de sécurité, l'émulsion de levure est filtrée sur toile métallique flambée, puis rendue bien homogène. Nous avons obtenu une émulsion très épaisse en di- luant dans 2 cc. d’eau distillée, la quantité de levure obtenue par raclage de six tubes à essai. Les résultats que nous avons obtenus avec les sels à concentrations croissantes, utilisés antérieurement, sont en concordance avec ce que nous avions obtenu pour la levure cultivée en moût de bière. Avec l’émulsion épaisse provenant de levures culti- vée sur gélose, nous avons fait l'expérience d’aggluti- nation de levures avec du chlorure de sodium. Pour 403 rendre les résultats plus marquants, nous n'avons pris que 1 cc. des diverses solutions de NaCI et nous avons ajouté 0.1 cc. d’émulsion de levure. Au lieu de tubes, nous avons utilisé des verres de montre, qui permettent de bien saisir l’action macroscopiquement. L’eau distillée (1 ec.) additionnée de 0.1 ce, d’émulsion de levure, ne présente aucun phénomène. Le mélange formé est homogène, et au microscope on ne distingue que des cellules isolées ou groupées par 2, 3 et 4. Une solution de NaCI à 1 °/,, mise en expérience dans les mêmes conditions, n’a pas montré de différences sen- sibles en comparaison avec l’eau distillée. Pour une solution de NaCI à 5 °/,, on observe un com- mencement d'agglutination ; les paquets de 10 à 20 cel- lules sont assez nombreux: le mélange examiné au mi- croscope, présente un aspect moutonné, qui devient plus marqué pour la solution de NaCI à 10 °/,, où les paquets sont plus nombreux et plus denses. C’est pour une solution de NaCI à 20 °/, que le phéno- mène est tout à fait caractéristique : l’agglutination est violente et instantanée ; les paquets de levure sont par- faitement visibles à l'œil nu ; ils ne peuvent être disso- ciés même par forte agitation. À l'examen microscopique, on observe qu'il y a peu de cellules isolées, les paquets formés d'environ 100 cellules sont très nombreux. Le phénomène parait tout à fait caractéristique, si l’on a soin de comparer la solution de NaCI à l’eau distillée additionnée de levures. Cette dernière expérience est des plus frappantes ; elle établit d’une façon indiscutable que les levures (corps microbiens énormes comparativement aux bactéries) se laissent agglutiner par des substances chimiques. 404 HERBORISATION GÉNÉRALE, faite dans les environs de Nismes, Dourbes,Olloy, Petigny et Boussu-en-Fagne, les T et 8 juin 1908. Compte-rendu par CL. AIGRET. C'est avec un retard de 20 minutes que nous arrivons en gare de Nismes par le dernier train venant de Char- leroi. L'hôtel Regnier-Fooz, connu sous le nom de « Grand Hôtel de Nismes », se trouve à 2 kilomètres de la gare. À l’arrivée, chacun prend possession de sa chambre. L'hôtel est très bien aménagé pour recevoir des groupes ou des sociétés. Il comporte 30 lits. L'éclairage se fait à l’acétylène. C’est un indice des efforts que fait le proprié- taire pour satisfaire les clients qui recherchent partout actuellement le confort moderne. Les membres présents sont: M"° Houbion, MM. Bom- mer, Bernays père et fils, Bris, Coomans Léon, De Boeck, Dens, Hennen, Matagne, Naveau, Polchet, Spring et Aigret. Du Cercle botanique liégeois : MM. Ledent et Maré- chal, À. Ceux qui craignent de se trouver au nombre fatidique de 13 peuvent se tranquilliser, la table comporte 16 cou- verts. La cuisine répond à l'impression que nous avait don- née l'aspect de l'hôtel. Nous ne pouvons qu’adresser des compliments à M"° Regnier. Après quelques causeries, on s’apercoit qu'il est onze 405 heures, et qu'il est temps d'aller prendre le repos néces- saire pour se lever le lendemain le moins tard possible, re journée, 7 juin. Roche-à-l’Homme, Montagne-aux-Buis, Dourbes, Château de Hautes-Roches, Olloy. Bois du Tunnel. Il est six heures du matin. Un instrument automatique débite agréablement un air d'opéra bien connu. Je crois être le premier réveillé, mais une personne de service, par sa demande, m'apprend que je fais erreur. « Quel est, me demande-t-elle, ce grand monsieur qui est si difficile? » Je ne puis encore répondre, mais je ne tarde pas à reconnaitre la voix dominante de notre gai compagnon d'Anvers, notre confrère Hennen. Son estomac, prétend-il, est plus précis qu'un chrono- mètre. A six heures sonnant, notre confrère doit être servi et trouver à côté de sa tasse, sa pipe bourrée ! Les gens de l'hôtel ont bon caractère et s'empressent, dans la mesure du possible, de ne pas troubler les habi- tudes du monsieur, le plus rangé qu’ils aient jamais ren- contré. Après le déjeüner, nous faisons la connaissance de MM. Masson et Francotte, professeurs à l’Ecole normale et à l'Ecole moyenne de Couvin. Ces messieurs veulent bien nous accompagner et nous guider dans le pays qu’ils connaissent parfaitement sous tous les points de vue. Ge sont deux excellents herborisateurs que notre Société, je n'en doute nullement, serait heureuse de compter parmi ses membres. M. le sous-Inspecteur des Eaux-et-Forêts Blondeau, le sympathique secrétaire de la Société centrale Fores- 406 tière de Belgique, se fait aussi un plaisir de nous àccom- pagner ; le plaisir, ajoutons-le, est vivement partagé. Quelques confrères de la Société des Naturalistes des Ardennes (françaises) ont annoncé leur arrivée par le train de 7 h. du matin, à la gare de Nismes, laquelle se trouve à un pas du début de notre exploration. Le temps paraissant incertain, on comprend que la députation ne doit pas être nombreuse; néanmoins, bravant le mau- vais temps probable, MM. Bourguignon et Mailfait ont courageusement pris le train à Charleville à 3 heures du matin. On lie rapidement connaissance avec ces char- mants confrères, et nous voilà ensuite, par un temps mi- brumeux et par un vent assez fort, en route pour con- tourner ia boucle du Viroin. Comme on accorde, à tort ou à raison, aux gens de la campagne, la science météorologique des vieux majors, je demande à un cultivateur s'il croit que nous aurons de la pluie. — Il me répond dans le langage du pays : « Ponrait vali ». Pourrait valoir ! Il serait à souhaiter !! La réponse est peu satisfaisante. Cependant si, dans le cas présent, elle n’est pas excessivement courtoise, elle a l’avantage, au moins, de ne pas compromettre la répu- tation de perspicacité de celui qui la donne. Malgré cette réponse peu encourageante, nous nous dirigeons vers la face conique du roc qui se dresse devant nous ; C’est la Roche-à-l'Homme. Ce nom me semblait bien impropre lorsque j'étais encore accoudé sur les bancs de l'école primaire d’'Olloy. C’était alors, pour tous les bambins du village, le « Tienne-aux-sous ». En effet on y rencontrait assez fréquemment, à cette époque, des pièces de monnaies romaines. À force de renouveler les trouvailles, les poteries et les sous sont 107 devenus aussi rares — surtout après les fouilles métho- diques de la Société archéologique de la province de Namur — que les panicules de Bromus arduennensis dans les champs d'épeautre. Il n'y a cependant pas de très nombreuses années que deux archéologues y faisaient des recherches... fruc- tueuses ! J'étais un des guides de la petite caravane qui comprenait en outre de simples amateurs. On ne trouvait guère que des fragments d'espèces de tuiles plates et épaisses négligées par les fouilleurs de profession. Cepen- dant j'aperçcus un fragment d’une poterie légère et de teinte pâle. En l’examinant de plus près, je pus lire Mars... (1) J'eus soins d’écorner le tesson pour le priver de son inscription avant de le soumettre au maitre. par simple plaisanterie. Seulement, celui-ci reconnut instantanément que cette poterie dépourvue de patine apparente, élait précisément celle décrite par je ne sais quel ancien auteur et qui faisait défaut même à notre collection officielle. On enveloppa précieusement ce souvenir de l’époque... romaine, et je le retrouvai quelques mois après, classé dans une armoire à clef, sur un joli support orné d’une savante étiquette. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de ce genre de recher- ches. D’authentiques et nombreuses raretés botaniques (1) Le lecteur complétera facilement l’inscription qui n’a rien de romain! La prétendue trouvaille a été faite il y a douze à treize ans. Depuis lors, M. E. Maillieux, qui ne faisait pas partie de la caravane en question, a trouvé à la Roche à-l’Homme plusieurs monnaies romaines : SEpTimus SEvERuSs (193-211), MAxENTIUS (306-512), Lucinius PATER (307—323) et CoxsranTIUs II (323-561). 408 sont aperçues par notre petit groupe. Aussi n’hésite-t-on pas à escalader de gigantesques blocs de rochers. Des fleurs jaunes ou blanches, des corolles sanguines attirent les regards. Elles encadrent les faces des roches, elles tapissent les espèces de paliers, elles surplombent les parois verticales. L’impression : la montagne, le rocher est en fleurs ! Les jeunes sont à l'assaut des plantes spéciales. Les espèces, dites communes, font pour ainsi dire défaut. L'ensemble de cette végétation, de cette brillante flo- raison nous captive réellement. Notre Président l'avoue simplement, et il se promet de revenir avec M"° Bommer, se reposer au milieu d'une nature aussi riante. Sur le sommet de ia colline, on apercoit le parasite du Teucrium Chamaedrys, l'Orobanche Teucrii À); malheu- reusement les épis ne sont pas encore bien développés, mais ils sont nombreux. | Une curieuse variété d'Hieracium @) s'observe au sommet des blocs supérieurs. Elle semble se rapprocher de l'A. asperatum Jord. ; mais peut-on identifier des Hieracium, lorsque l'on n’a pour s'appuyer que des dia- gnoses appliquées à des formes qui eroissent dans des contrées relativement éloignées ? Des buissons d’Aubépine offrent des fleurs rosées. On attribue cette teinte à une fin de floraison. Il n'en est rien. Plus loin, d’autres buissons, à floraison aussi avan- cée, produisent des fleurs complètement blanches. C’est une variété Rosiflora. Peut-être, si on poursuivait la (1) Pour les listes de plantes, voir à la fin du compte-rendu. (2) Voir la description de cet Hieracium et d’une forme du Ceraslium arvense, à la suite du compte-rendu. 409 comparaison des deux formes de buissons, reconnaïitrait- on d’autres différences. Mais on n’est pas en ce moment disposé à distinguer des microformes. Les espèces dési- rées de beaucoup d'entre nous, et que nous comptons récolter sur la classique Montagne-aux-Buis, ne per- mettent d'accorder aux Crataequs qu'une attention plutôt distraite, On traverse un petit ravin, et bientôt on s’égare dans les fourrés de la Montagne-aux-Buis. Dans une clairière due à des affleurements de roches calcaires, on peut récolter la jolie Rose de Mariembourg, Rosa mariaebür- gensis de Redouté, aux corolles blanches, bien dévelop- pées. Toutefois, l'attention se porte vers les Orchidées et tout spécialement vers le très rare Loroglossum hircinum. On piétine — Ô profanation ! — un gazon formé de touffes compactes d’Anemone Pulsatilla (défleuri), dans lesquelles se dégage encore le très élégant Geranium sanguineum aux fleurs bien épanouies. Absorbés par les recherches, et séparés par les buissons de Buis et d’autres essences qui constituent un véritable maquis, nous formons de petits groupes. Un de ceux-ci, conduit par MM. Masson et Francotte, cueille quatre hampes de Loroglossum. On songe à rejoindre le doyen de notre Société au village de Dourbes. N’est-on pas imprudent d'abandonner le tréso- rier ? Ilest vrai qu'il est accompagné par M. le profes- seur De Boeck. Néanmoins, en arrivant au village et à l'endroit con- venu, nous ne les apercevons pas. Un campagnard nous dit que deux messieurs galopent vers Matagne, ce qui n’est pas précisément la direction que nous devons suivre. 410 Notre trésorier n'était nullement en fuite, il avait voulu, avec son compagnon, se donner l’entrainement nécessaire pour pouvoir escaiader tantôt la haute colline du Château de Hautes-Roches, où ils arrivent en effet à peu près les premiers. M. Coomans s'étonne que nous soyons surpris de son endurance. N'est-on pas jeune à vingt ans? Eh bien! je suis quatre fois jeune, nous dit-il gaiment. Le château de Hautes-Roches ne nous fournit guère de nouveautés, Les plantes dans la partie boisée en-dessous des ruines sont plutôt vernales, et par conséquent défleu- ries à cette époque. Une des plus remarquables est le Scilla bifolia. On a observé l'Orobanche Hederae sur les Lierres qui tapissent certaines parties des ruines. Ce parasite ne se reproduit pas en quantité, et malgré cela il prend quel- quefois des années entières de repos. Après une petite halte, nous explorons les « trieux » incultes qui s'étendent de Dourbes à Olloy. On ne se courbe plus pour cueillir l'Ophrys fuciflora, l'O. muscifera, le Gymnadenia viridis; cela devient des plantes vulgaires. Il en est de même du Globularia Wil- kommii et de quantité d’autres plantes propres au calcaire du Viroin. Des hauteurs, nos yeux plongent de temps à autre dans cette oasis de verdure où serpente la rivière; le paysage est réellement remarquable, mais aussi d'aspect un peu sauvage. Plus aucune habitation ne s'aperçoit à l'horizon, aucun chemin n’est en vue. En effet, Dourbes, qui se trouve à vol d'oiseau, à 3 kilomètres à peine d’Olloy, ne possède aucun chemin qui le relie directement à cette localité. Il 411 est à peu près impossible de suiyre le contour de la rivière; des rochers, dits « du Walheu », viennent plon- ger perpendiculairement et ne laissent aucun passage. Aussi abrégeons-nous en abandonnant ces sinuosités. Par ce fait, nous n'avons pas l'occasion de visiter un atelier préhistorique (), désigné improprement « camp romain ». Ce prétendu camp est défendu par deux fortes buttes longitudinales formées de grosses pierres brutes. Cest précisément entre ces buttes que l’on recueillait des flèches et autres instruments primitifs en silex ; on ne trouve plus guêre que des éclats provenant de la taille. Il est vrai qu'un gazon recouvre cet atelier primitif et peut-être des fouilles, même superficielles, pourraient devenir assez fructueuses. Revenons au sujet de notre compte-rendu. De jolies touffes d'Antennaria dioica se détachent de droite et de gauche. Les fleurs mâles sont à peu près passées, mais les jolies houppes de la plante femelle sont encore d’un rouge vif. (1) « Je ne m’étendrai pas sur ia description des stations d’Olloy-Dourbes et de Lompret, qui sont connues de longue date et ont, depuis longtemps, attiré l’attention des archéologues, par ce fait que nos ancètres des tenips proto-historiques, trouvant ces endroits admirablement défendus par la nature, en ont fortifié les côtes les plus accessibles à l’aide de formidables retranche- ments. « Ces deux plateaux ont été habités à une époque très reculée, et l’homme des âges de la pierre y a laissé de nombreux témoins de son passage. C’est ainsi que, malgré l’état peu propice de son sol, la station d’Olloy-Dourbes nous a fourni, outre une grande quantité d’éclats utilisés et de déchets de taille, un certain nombre de fragments de haches polies. » &. MAtLLIEux. — Les stations préhistoriques des environs de Couvin. 412 On approche d'Olloy, et pour éviter la longue course vers St-Hilaire, on tâche de découvrir l’Helianthemum Fumana, objet de convoitise pour la plupart d’entre nous. M. Bernays s'est muni d’ouate pour saisir la plante en fleurs et la conserver avec ses pétales bien étalés. Le vent est un peu fort, et tout complaisant que veut bien être le soleil, 1 ne parvient pas à épanouir les fleurs douillettes de notre rare Cistinée. On observe bien de petites plantes à l'endroit dit « Contienneau », mais il subsiste encore un peu de gazon et le Fumana ne peut s'y développer. Il hait le voisinage des Fétuques et autres plantes des trieux. Dans nos environs, il tient le record pour la résistance à la sécheresse. Il aime les schistes calcareux feuilletés et affleurants. Il triomphe où les autres plantes xérophiles ne peuvent se maintenir. Dans le ravin de la « Goulette », il ne croit pour ainsi dire que dans le schiste qui s’effrite. Ses racines principales sont déchaussées, il pend lamen- tablement, dirait-on; cependant les extrémités, les radi- celles, s'insinuent dans les moindres interstices et appor- tent à la plante suffisamment d’aliment pour nourrir d'assez nombreux rameaux. C’est sur les schistes calca- reux et affleurants, vers St-Hilaire, qu'il prend toute son ampleur. C’est là aussi qu'il a été aperçu pour la premié- re fois par M. Francois, le botaniste d’Olloy, bien connu des herborisateurs belges. En arrivant au village, nous avons le plaisir de serrer la main à ce vétéran des herborisateurs et de constater qu'il est toujours en parfaite santé. Il évite les longues promenades, nous dit-il, mais il reste toujours le botaniste complaisant, donnant, à qui les lui demande, les indica- A13 tions nécessaires pour faire d’abondantes récoltes dans les environs. Il a bien voulu aussi se charger de nous trouver un restaurant où nous pouvons déjeuner. En effet, en entrant à l'auberge Otielet (ancienne au- berge Doumoni, où notre Société avait déjeuné à pareil jour, il y a 26 ans), nous trouvons la table servie et ornée d'un bouquet où le Phalangium Liliago lient la place d'honneur. Sans plus de façon, on s'empare des meilleures hampes de cette Liliacée et l’on songe alors à faire des parts du Loroglossum de la Montagne-aux-Buis. Malheureusement les tiges sont moins nombreuses que les amateurs. Aussi recourt-on au moyen qui parait le moins criticable : le tirage au sort | Notre confrère Hennen constate alors que tous Îles gagnants dégagent une odeur de bouc et se félicite de ne pas colporter cette odeur détestable. Le déjeuner terminé, les amis de M. Francois vont de nouveau lui serrer la main. Sur son conseil, nous suppri- mons du programme la visite à la Roche de Dessus-le-Pas et au Tienne de Flimoie. Nous nous dirigeons vers le bois du Tunnel à la recher- che du très rare Limodorum abortivum. Dans une prairie nous négligeons l'Ornithogalum sulfureum, afin de ne pas trop endommager la récolte qui est luxuriante. Du pré, nous apercevons de profil Fun des plus beaux rochers de la Vallée du Viroin, la Roche du Fontgny, désignée à Nismes, nous dit M. Blondeau, sous le nom de Roche-aux-Faucons. À la montée très pénible, à travers les rochers de la colline boisée du Tunnel, nous sécoltons Arabis pauciflora, AA A. arenosa. On sonde la partie plane au sommet, le bord du bois et de quelques champs en jachère, mais l'Or- chidée ne se présente pas à nos regards. On découvre bien des Orchis purpurea, mascula, ustulatu, etc., mais ils ne nous intéressent que médiocrement. Il est à remar- quer que le Limodorum est des plus capricieux. Îl ne faut pas déduire de là que la plante est disparue. On peut toujours « la rechercher » ! — Peut-être si M. François avait pu nous accompagner, aurions-nous été plus heureux ! Nous retrouvons encore différentes Orchidées du cal- caire et diverses plantes intéressantes. Nous faisons une petite halte près d’un rudiment de fosse à minerai de fer, exploité dans les temps préhisto- riques ou du moins très reculés; les parois de cette ex- cavation sont tapissées de Favosites et surtout de divers Cyathophyllum, fossiles que certains d’entre nous veulent détacher. Parce qu'ils ont été longtemps exposés aux intempéries, les pores sont effacés ou bouchés et les sail- lies sont un peu émoussées. Je descends pour découvrir de meilleurs spécimens dans les éboulis du fond. Mal me prit d'abandonner le domaine de la charmante déesse des fleurs pour m'inté- resser aux vestiges des temps disparus. Je pose le pied sur un éclat de bouteille, une entaille se produit au sou- lier, d’où je vois suinter le sang. Heureusement les hom- mes de l’art ne font pas défaut. M. le docteur Matagne s’empresse d'opérer un premier pansement. Que l'on me permette ici de renouveler, à cet obligeant confrère, mes bien sincères remerciments pour les soins qu'il m'a donnés en cette circonstance. Après cet incident, notre petite troupe reprend sa 415 marche. On observe toujours les mêmes Orchidées et quantité de plantes particulières à la zone calcaire. Nous arrivons à l'hôtel, le diner ne se fait pas trop attendre. Tout le monde se sent de bon appétit. Au dessert, notre Trésorier offre, au nom de la Société, le vin d'honneur. On élève les coupes et l’on boit à la réussite de notre herborisation. M. Coomans, avec sa bonne humeur habituelle, pro- nonce un bon petit discours. Il est applaudi et félicité de tous. Après le diner, on se rappelle les anciennes excursions qui laissent toujours les meilleurs souvenirs. Les jeunes, et ceux qui le sont deux, trois et même quatre fois, comme M. Coomans, oublient les années qui nous dis- tancent. Il semble que tout le monde ressent les mêmes impressions. C’est une véritable réunion de famille. Ceux qui assistaient, pour la première fois, à semblable excur- sion, étaient tout à fait émerveillés de cette camaraderie réelle. Aussi il faut dire à tous les amateurs qui peuvent faire partie de ces excursions et qui négligent d’y parti- ciper, qu'ils se privent d'une réelle satisfaction. Peu de voyages, peu de réunions, pourront leur fournir plus d'agrément. On ne peut invoquer les dépenses, elles sont toujours très modérées, DEUXIÈME JOURNÉE. — 8 JUIN. Pont d'Avignon, Mousty, les Monts, Petigny, Trou de l’Adugeois, Tienne des Carrières, entre Boussu- en-Fagne et Frasnes. Le lendemain, après le déjeuner, nos guides, MM. Mas- son, Francotte et Blondeau, viennent nous prendre à 416 l'hôtel pour visiter le pont d'Avignon. Nismes, Avignon, cela rappelle le Midi de la France. Serait-ce encore du plagiat belge ? Absolument pas. Le pont d'Avignon que nous allons visiter est plus ancien que tous les ponts construits de main d'homme. C'est la nature elle-même qui l'a créé. Et s’il est peu remarquable par sa longueur, il prend sa revanche par sa largeur, celle-ci s'étend sur 2 kilomètres 5. Nismes n’a pas troqué l’s, qu'on ne prononce d ail- leurs pas, contre un moderne accent circonflexe. Les mines exploitées dans les temps les plus reculés, le camp romain de la Roche-à-l'Homime, tout prouve l'antiquité de cette riante localité. Mais, comme celle de tous les peuples heureux, son histoire écrite n’est pas bien longue, et puis le mystère de son origine (4) ne lui donne-t-il pas un charme de plus ? Nous explorons la colline sous laquelle l’Eau-Noire circule dans des méandres inconnus. C’est le Mousty, ce sont les Monts. En abondance nous observons les Ophry; fuciflora, Orchis ustulata, Gymnadenia viridis, Piatan- thera montana, etc. Le Globularia et les plantes habi- tuelles du Viroin se rencontrent à chaque pas. On se trouve comme saturé de toutes ces plantes calcicoles, et les indications des flores belges semblent pour nous un contresens, puisqu'elles sont ici partout largement répandues. Ce qui intéresse particulièrement, c'est d'observer sur place la nouvelle habitation d’Helianthemum (1) Nismes, très anciennement Nimaud. Ce dernier nom déri- verait — d’après C. Roland, auteur de la « Toponymie Namuroise — du celtique Nemeton (lieu sacré) ». 417 Fumana, due aux recherches de M. Francotte. C'est encore dans des affleurements schisto-calcareux ou de calcaires désagrêgés que l’on récolte cette plante. Nous n'avons pas encore la chance de la voir en fleurs épa- nouies ; celles-ci se présentent avec un aspect mi-tordu, laissant échapper une pointe rougeàtre qui ferait croire que les pétales sont réellement de cette couleur, tandis que les sommets, à ia partie externe, ont seulement cette teinte. La fleur étalée est parfaitement jaune. Après cette récolte, nous contemplons le charmant paysage que nous offre le petit village de Petigny. Le clocher, les maisons semblent comme sertis dans des frondaisons d’un vert intense formées par les arbres des jardins et vergers qui les entourent. Nous descendons un peu la côte pour rechercher le rare Loroglossum, observé et récolté en cet endroit par M. Francotte. On en cueiïlle 7 ou 8 hampes. Cette fois, tous ceux qui en désirent vivement et qui n'ont pas été favorisés par la loterie d'hier, peuvent en posséder un exemplaire. Nous nous dirigeons ensuite vers le « Trou de l’Adu- geois », la tête amont du pont d'Avignon, c’est-à-dire la Perte de l'Eau-Noire. En chemin nous observons Linaria striata. MM. Masson el Francotte nous font observer des plants bien acclimatés de Geranium sylvaticum trans- plantés par eux. Il convient de noter dans ce résumé d’excursion, l’origine de cette nouvelle habitation. Dans un petit bois, vers la prairie, nous observons au passage le Sorbus torminalis. Le rocher formant le fronton de l’Adugeois montre que l'élément liquide a lutté réellement pour se créer un ëi 418 passage. Il nous semble que l'Eau-Noire actuelle, dont un meunier règle ie débit, n'est plus le colosse qui a déchaussé la montagne. Depuis hier la tenpérature s'est relevée, et de com- m 1n accord, sans cependant que l'on se soit concerté, on cherche instinctivement le plus court chemin pour se rendre à une petite auberge de la route de Mariembourg à Couvin et dont on aperçoit l’enseigne, portant comme inscription : « À la vue de la Grotte ». Après nous être désaltérés, nous nous dirigeons versle Grand Tienne entre Boussu et Frasnes, où nos cicerone vont nous montrer une importante et nouvelle habitation de l’Aceras anthropo- phora. En route, et sur le Grand Tienne nous rencontrons encore la colonie habituelle des Orchidées de la vallée du Viroin et l’Aceras en quantité, dans une sapinière. Non loin de la grand’route de Couvin, on avait observé Stachys germanica, plante assez répandue dans nos envi- rons, et une curieuse forme de l’Helianthemum vulqare, à fleurs presque blanches simulant celles de l'A. pulveru- lentum. Une petite discussion surgit au sujet de l'Ophrys api- fera, que nous n'avons pas rencontré cette année, bien qu'il soit loin de faire défaut dans les coteaux de la région explorée. Par compensation on veut créer une forme, une variété transitoire, afin de réconcilier les deux camps. Mais sincèrement cette transition n’a pas été récoltée pendant notre herborisation. On n’a observé que le type de l'O, fuciflora, avec des nuances imper- ceptibles, n'ayant aucune tendance à se rapprocher de l'O. apifera. Les petits festons à l'extrémité du labelle n’ont rien à voir avec les deux bras, minuscules mais bien manifestes sur la plante fraiche, et qui prennent nais- 419 sance à l'insertion (base) du labelle. La teinte du labelle de l'O. apifera n’est pas d’ailleurs aussi riche ; les ma- cules sont souvent moins compliqués. Bref, nous n'avons devant nous que l'O. fuciflora (À). Dans la sapiniére, on récolte un beau spécimen de l'Orchis purpurea, espèce plus variable et donnant chez nous des transitions à l'O. militaris. Il est près d’une heure ; on boucle les cartables, on ferme les boites, et d’un pas alerte, on se dirige vers Nismes, où le diner nous attend. Vers 3 heures 1/2, on se sépare et l’on: se promet de se revoir à la prochaine herborisation générale. (1) Forme du labelle chez les Ophrys fuciflora (0. arachnites Willd) et apifera Huds, O. arachnites : « Indivis, connexe en avant et présentant vers sa base deux saillies latérales coniques Æ saillantes en avant, concaves en arrière, présentant un œppendice terminal glabre dun vert jaunâtre, courbé et dirigé en avant» (Gosson et Germain, /!. des environs de Paris.) Boreau précise même le cas de Boussu : «terminé au sommet par une légère échancrure, d’où sort un appendice glabre, ver- dâtre, obscurément tridenté et recourbé en-dessus. » O. apifera : « Trilobe, les deux lobes latéraux très veloutés occupant la base du labelle triangulaire, rejetés en arrière, à base conique saillante en avant; le lobe moyen constituant la plus grande partie du labelle, convexe en avant, concave en arrière, recourbé en-dessous à son extrémité qui se prolonge en un @ppendice glabre au sommet, recourbé et cuché en-dessous » (Gosson et Germain, F{.1les environs de Paris). Boreau, Flore du centre de la France, II, p. 473 : « comme à cinq lobes, Les deux plus voisins de lu base ovales, ouverts, mu- nis d’une gibbosité hérissée ; Les (rois supérieurs recourbés, con- nivents et cachés sous le limbe, celui du milieu terminé par un appendice glabre, aigu, verdâtre et recourbé en-dessous.» 420 FORMES NOUVELLES POUR LA FLORE BELGE observées pendant l’herborisation. Cerastium de la Roche-à-l ’ Homme. Plante vivace produisant de nombreux rejets stériles apprimés à feuilles linéaires. Tiges fertiles redressées, à feuilles courtes, subovales, ovales-lancéolées, produisant aux aisselles, çà & là, des fascicules de petites feuilles linéaires. Long entrenœud précédant l'inflorescence et pédicelles fortement granduleux. Sépales plus petits que chez le C. arvense, glanduleux, scarieux sur les bords ainsi que les bractées. Pétales dressés (non étalés-recour- bés), bifides, une fois plus longs que le calice. Capsule un peu courbée, une demi-fois environ plus longue que les sépales. Cette forme remarquable se rapproche, me semble-t-il, de la var. alpicolum Fenzl., C. serpyllifolium Willd. Voir Rouy et Foucaud, Flore de France, XX, 205. Ce serait toutefois une sous-variété glanduliferum. La forme, les dimensions et la direction des pétales pourraient faire naitre l'idée que c’est une variété glan- duleuse du C. alpinum, mais il n'en est rien : la floraison de cette dernière espèce est plus tardive ; cette plante serait d’ailleurs en dehors de son aire de dispersion et surtout de l'altitude qu’elle exige. Quoi qu'il en soit, aucun de nous ne s’est douté, sur place, en voyant cette plante, qu'il se trouvait en pré- sence d’une forme du C. arvense, c'est assez dire le ca- chet spécial que possède le Céraiste de la Roche-à-l’Hom- me. 421 Polygala comosa var. brachycoma (Jord.). Le Polygala comosa Schk. est assez mal connu des herborisateurs belges lorsqu'il n’est plus absolument classique. Cette espèce, ou mieux cette sous-espèce, est assez répandue sur nos collines de la zone calcaire et de la région jurassique. Mais comme on s'attache surtout aux caractères les plus apparents, les plus faciles à obser- ver (la houppe de bractées au sommet), on en néglige la récolte dans bien des cas. Le petit plumet terminal formé par les bractées n’est pas toujours bien manifeste. C'est le cas tout particuliè- rement pour la plante qui a été observée entre Dourbes et Olloy. Elle avait cependant suffisamment de cachet pour être distinguée du P. vulgaris par ses petites fleurs lilas un peu pâle, en épis denses et allongés, feuillés jusqu'aux pre- mières fleurs ou aux premières capsules. Mais les épis étaient courtement chevelus, les bractées dépassant à peine le bouton. C'est le P. brachycoma Jord., P. comosa var. litigiosa Legr. ou P. Callayana Legr. (Voir Rouy et Foucaud, {. c., IT, 69). À la plante de Dourbes, on constate que les nervures de l’aile sont peu ramifiées et que les ner villes ne s’anas- tomosent même pas. Si les bractées sont peu proémi- nentes à l’épi floral, elles sont néanmoins bien plus lon- gues — les médianes, les seules d’ailleurs que l’on voit bien —, que les pédicelles des fleurs récemment épa- noules. En ce qui concerne les anastomoses des nervilles, il suffit d'examiner attentivement une aile d’un échantillon du P. comosa et une du P. vulgaris pour saisir la valeur de ce caractère. 492 Crépin dit que nous n'avons du P. comosa que la var. à petites fleurs. Cette variété peut être considérée comme le type, vu qu’elle est plus répandue que la forme à grandes fleurs, celle-ci n'a même pas encore été observée en Belgique ; on la rencontrera peut-être dans la région jurassique. La var. brachycoma avait déjà été observée par M. Dolisy dans les environs de Torgny. La variété de Tor- gny diffère un peu de celle de Dourbes par des fleurs plus vivement colorées en rose et par les bractées un tant soit peu plus allongées. Hieracium de la Roche-à-l Homme. Rosette de feuilies radicales persistantes d'où s'élève une tige de 020 - 0"40, un peu scabre, monophylle, plus rarement aphylle, donnant naissance à un rameatt assez allongé à l’aisselle de la feuille caulinaire. Feuilles basilaires de grandeur médiocre (5 à T X 2 à 3 cent.), vertes, teintées légèrement de brun pâle, ovales, non cordées, presque entières, poilues surtout à la face infé- rieure ; pétiole d'environ 15 m/m de longueur, recouvert de très nombreux poils blancs, allongés, légèrement crépus. Feuille caulinaire pétiolée, étroite, réduite. Capitules peu nombreux en paniculesub-corymbiforme. Pédoncules assez allongés, garnis de poils étoilés farineux, de poils allongés, étalés, simples, et de glandes relativement peu nombreuses à pédicelles ténus. Involucre à folioles aiguës ou cuspi- dées, à poils blanchâtres, les glanduleux rares (et seule- ment à la base de l’involucre ). Styles jaunes ou jaune- sale (?). Akènes rouge-brunâtre. Cette forme est remarquable par ses rosettes groupées, chacune à feuilles assez nombreuses, ovales, presque 423 entières, à pétiole pourvu d’une crinière miniature tres fournie, formée de poils blancs, allongés, un peu crépus. — Has. Sur un bloc de rocher vers le sommet de la colline. Cette forme n’est pas la var. voisine du H. fagicolumû) Jord. dont il est fait mention dans la 2e éd., p. 236, du Manuel de la flore Belge, par Crépin; en effet, les feuilles ne sont pas glaucescentes. Si l’on se rapporte à la diagnose donnée par M. Rouy (Flore de France, IX, 339) à sa variété Sudrei de lVH. murorum comprenant les H. fagiculum et H. pilosum Jord., la différence est plus accentuée encore : « Feuil- les radicales oblongues, non maculées, échancrées à la base, fortement dentées, relativement poilues; tige mé- diocre, 1-2 phylle ; corymbe dense à pédoncules courts ; styles d’un beau jaune. — Régions montagneuses. » Selon moi, l’Hieracium de la Roche-à-l'Homme semble s'intercaler entre la var. aspreticolum (Jord.) Rouy et la forme ** À. asperatum (Jord.). Rouy, !. c., 339, 340 et 342. Cependant par son inflorescence et son involucre (1) La forme visée par Crépin est décrite comme suit par cet auteur ; « Feuilles + glaucescentes; styles jaunes ou d’un brun livide ; involucre ouvert bien avant la floraison.» — Cette plan- te, que cette trop courte diagnose ne permet pas d'identifier sûrement, a été néanmoins observée par tous ceux qui ont her- . borisé dans les clairières rocheuses de nos collines calcaires; du moins, ils ont remarqué des variétés du type /. murorum et peut-être de H. fragile Jord. à feuilles plus ou moins glauces- centes et ordinairement minces, c’est-à-dire, ayant peu de rigi- dité. Ces variétés ont généralement les feuilles à dents peu accentuées, mais à pétiole généralement allongé et pourvu aussi de longs poils crépus; parfois la face inférieure des premières feuilles de la rosette est teintée entièrement de mauve-pâle. s\ e & CALE & » 494 peu glanduleux, il ne serait pas trop surprenant qu'elle ne se rapprochât aussi d’une des nombreuses formes et variétés que comprend l'A. fragile Jord., dans l'ampleur donnée à cette espèce par l’auteur de la Flore de France (T. IX, p. 331-338). La conclusion, c'est que l’Epervière de la Roche-à- l'Homme doit être étudiée sur place à la saison prochaine. Nous possédons très probablement en Belgique, les H. cinerascens Jord. et fragile Jord. du groupe H. muro- rum des floristes belges, et le A. bifidum formant en quelque sorte un passage aux formes mieux accusées du H. vulgatum, mais très probablement sous des nuances nombreuses de transition, par conséquent dont les types très caractérisés sont rares ou peut-être absents. Il y aurait, en premier lieu, à connaitre, en elles-mé- mes, les formes belges dont quelques-unes sont assez tranchées, si l'on n'attache pas toute science à les rap- porter aux types créés sur des spécimens du Midi de la France, avec lesquels il ne peut y avoir identité com- plète. C'est probablement à la fâcheuse tendance de vouloir identifier nos variétés avec celles des hautes montagnes du Midi, ete., et à l'impuissance d’y réussir, qu'est due la connaissance si imparfaite des formes belges du genre Hieracium, cependant riche en formes locales. 425 CATALOGUE DES PLANTES RARES DANS LES VALLÉES DU VIROIN ET DE L'EAU-NOIRE. CALCAIRE. Rochers, côteaux et trieux.(l) Plantes relativement répandues: Linum tenuifolium. AC., AR. Polygala comosa. AC. Alyssum calycinum. AM, Thlaspi perfoliatum. AR. Rhamnus cathartica. AC. Grenista sagittalis. G., CC. Genista tinctoria. C., AC. Anthyllis vulneraria. C. FR: Trifolium ochroleucum. RE — montanum. RR. Hippocrepis comosa. AR., AC. Fragaria collina. AR. Potentilla argentea. AR. Rosa rubiginosa. C. Cotoneaster vulgaris, Rochers. 188 Bupleurum falcatum. AR., AC. Libanotis montana. AR. Gentiana germanica. C., CC. Lithospermum officinale. AR. Verbascum Lychnitis. C. Digitalis lutea. C. Stachys germanica. AR. Brunella alba. C. Teucrium Botrys. C. Chamaedrys. CC. Globularia vulgaris. GC. Asperula cynanchica. AR. Galium sylvestre. C, Scabiosa Columbaria. AC. Centaurea Scabiosa, C. Linosyris vulgaris. R. Taraxacum laevigatum DC. C. Lactuca perennis. R. Rumex scutatus. AC. Euphorbia Cyparissias. C. Juniperus communis. C. Allium sphaerocephalum. AR. Polygonatum vulgare. AC. AR. Orchis ustulata. AR. Ophrys muscifera. R., AR. fuciflora. AC. apifera. AR., R. Gymnadenia conopsea. AR.,AC. viridis, AR. Sesleria cærulea. C. Avena pubescens. GC. Melica;ciliata. C. Koeleria cristata. C. Bromus erectus. AC. Festuca rigida. R. Ceterach officinarum. R. Scolopendrium officinale. AR, (1) Les trieux sont des champs incultes, jamais labourés, de surface relativement plane. Ils sont généralement moins riches que les côteaux de même nature, sauf toutefois lorsque la roche affleure. 426 Bois. — Calcaire. Anemone ranunculoides. AR., | Viburnum Lantana. C. EF: Campanula persicifolia. C. Ranunculus auricomus.R. Galium sylvaticum. C. — polyanthemus. AR. Senecio erucifolius. AR. Aquilegia vulgaris. AC, Daphne Mezereum. C. Actaea spicata. R. RR. Mercurialis perennis, Tilia platyphylla. AR, Allium ursinum. R. Monotropa Hypopitys (Sapiniè- | Orchis masecula. C. res.) — urpurea. R. Pyrola rotundifolia. RR. Cephalanthera grandiflora. R. Acer platanoides. R,. Platanthera bifolia. R. Arabis pauciflora. AC. Arabis arenosa. AC. | Astragalus glycyphyllus. AC. Lathyrus sylvestris. AR. Sorbus torminalis. AR. Stachys alpina. AR. Sambucus racemosus. R. — montana. C, Carex tomentosa., R. — digitata. AC. Melica nutans. AR. Bromus asper. AC. Poa sylvatica. AC. — compressa. AR. Moissons. — Calcaire. Adonis æstivalis. Olloy, Dour- | Bupleurum rotundifolium, pes. RR. AR. nt Carum bulbocastanum. C. Delphinium Consolida. C. Orlaya grandiflora. Ce Turgenia latifolia. R. R. Caucalis daucoides. C. Torilis infesta. AC. Veronica polita. Mg. (Let.) — acinifolia. Mg. (Det.) Linaria Elatine. C. — spuria. AR. Saponaria vaccaria. R. Silene venosa. C. Fumaria Vaillantii. AC. +Sinapis alba. R.et inconstant. Iberis amara. C. Neslia paniculata. R. +Buuias orientalis. RR. Melampyrum arvense. AC. Lathyrus tuberosus ? Stachys annua. AC., C. — hirsutus. R. Specularia hybrida. C. — Aphaca. AR., R. Valerianella carinata. (Del.) Valerianella Auricula. AC. +Centaurea solstitialis R. et inconstant. 497 Euphorbia platyphylla. C. Bromus arvensis. AC. Montagne-aux-Buis et Roche-à-l’'Homme, Outre quantité de plantes des listes qui précèdent : Anemone Pulsatilla. C. Cerastium brachypetalum. Geranium sanguineum,. (©. — lucidum. Hypericum montanum. Camelina sylvestris. Thlaspi montanum. Rosa pimpinellifolia, C. Atropa Belladona. Veronica prostrata. CG. Orobanche Teucrii. C. Orobanche Galii. AR, Stachys alpina. Ajuga Chamaepitys. Buxus sempervirens. C., CC. Phalangium Liliago. Loroglossum hircinum. RR. Cephalanthera xiphophyllum. R Ophrys fuciflora. C, Carex humilis. C. Botrychium Lunaria. RR. Roly. — Grotte naturelle et environs. >+Anéemone Hepatica. (Det.) +Eranthis’hyemalis. Haies. Actæa spicata. +Epimedium alpinum. AC. Geranium sylvaticum. + — macrorhizum. + — nodosum. AC. — lucidum. Cimetière. Pyrola rotundifolia. Bois. ?Turritis glabra. Côteaux.(Det.) +Potentilla recta. Murs. +Philadelphus (Aigrel et Maré- chal, 1907). +Saxifraga rotundifolia. A C. Gentiana cruciata. Côteaux. Bryonia dioica.Haies. +Scrophularia vernalis. R. Orobanche Hederae (Vaveau 1908). Inula salicina.Fays des Moines. +Daphne Laureola. TEuphorbia dulcis. RRR. Bois. Tamus communis. Polygonatum verticillatum, Anacamptis pyramidalis. Orchis purpurea. Bois. Loroglossum hircinum. Botrychium Lunaria. Cime- tière, Lycopodium clavatum. Bois. Nitella flexilis Fossés. A28 Olloy. — Calcaire. Adonis aestivalis. — Moissons vers Dourbes et vers Matagne, A été observé par M. Francotte dans le ravin cultivé qui sépare la Roche-à-l’Homme de la Montagne-aux-Buis. Ma- riembourg (S. Determe). Aconitum Lycoctonum. — Bois du Tunnel, vers le bas, près du Viroin. Malva Alcea. — Bord inférieur du bois du Tunnel, vers Dourbes. Hypericum montanum. — Bois du Tunnel. Helianthemum Fumana. — Rocailles schisto-calcaires affleurant les collines. Goulette, Contienneau, etc. Gentiana cruciata. — RR. Tienne de Néviau. Brunella grandiflora. — Cette espèce découverte en 1886 par M. Tonglet, à proximité de la grande carrière de Flimoie, est disparue de cet endroit depuis cette époque, par suite de l'extension des travaux d’extraction. Teucrium montanum. —RRR. Tienne de Flimoie. Une sapinière s'empare actuellement d'une partie importante de cette colline, et par suite la plante ne se trouve plus dans les conditions voulues, sauf au bord du chemin. Podospermum laciniatum. — RR. Goulette. Phalangium Liliago. — AC. Roche de Dessus-le-Pas. Ornithogalum sulfureum. — RR. Prairie du Fontgny, versle bois du Tunnel. Epipactis atrorubens. — R. Côteaux. AR. Sapinières. Limodorum abortioum. — RRR. Lisière supérieure du bois du Tunnel. Festucu unilateralis. — Récolté en 1884 avec M. Francois, sur le remblai du chemin de fer près du tunnel. Vierves. — Calcaire. Eryngium cumpestre. — Route de Treignes, en lieu dit « Belle Vue». Existe aussi à S'-Joseph (Nismes). Loroglossum hircinum. — Tienne du Moulin. (Gast. Lapaille, élève de l'Ecole moyenne de Couvin, 1908). Orchis Rivini.—AR. Côteaux herbeux, sous Transeu (G. Lapaille). 429 Mazée. — Calcaire. Dianthus Carthusianorum. — Colline vers Vireux. Senebieru Coronopus. — Chemin, bas du village. Helianthemuim Fumana.-- Sous les rochers vers Treignes. Existe aussi en cette dernière localité. Ononis spinosa. — Chemin et colline vers Vireux. Linaria striata. — Colline, près des champs cultivés. Centaurea Calcitrapa.— Près du village et chemin vers Niverlée. Podospermum laciniatum. — Rochers vers Treignes. Barkhausia taraxacifolia. — Jachères et luzernières. Asplenium septentrionale. — Aïfïeurements de rochers, vers Vireux. ; Matagne-la-Petite. — Calcaire (1) Genista anglica. Orobanche Picridis. Lathyrus Nissolia. Salvia pratensis. Dans les environs de St Hilaire : llelianthemum Fumana. — Affleurements calcaires de Ia petite colline entre la Chapelle de St Hilaire et Matignolles. Onopordon Acanthium. — Pelouse près de la chapelle.: Aristolochia Clematitis. — Cimetière entourant la chapelle. Tamus communis. — Haie d’un enclos. Je suis redevable à M. Francotte, de la communica- tion des listes ci-dessous concernant Frasnes, Couvin, Petigny : Frasnes-lez-Mariembourg. (2) Cerasus Mahaleb. — C. bois (Determe). Onopordon Acanthium. — (Determe). (1) Pour les plantes de Matagne (Fagne) et les plantes natura- lisées en cette localité, voir Herborisation de la Vallée du Viroin, par AIGRET et Francois, B. 8. b. B. XXIV, 2, p. 65. (2) Pour la florule de cette localité, voir B. s, b. B. XXIH, 2, 243 (COLONvAL). 430 Au Tienne des carrières, à droite de la route de Boussu vers la limite de cette dernière commune : Aceras anthropophora | Ces trois espèces ont été décon- vertes, par M. 4. Martinet, Orchis Rivini élève de l’Ecole Normale de Couvin, accompagné de son — Simia professeur, M, D. Mathieu. Orchis purpurea. Herborisation S. b, B., 1908. Prairies le long de la route de Nismes : Hordeum secalinum. (Francotte). Alopecurus utriculatus. — Jonction de cette route avec l’embran- chement vers Mariembourg. (Francotte). Couvin. Falcaria Rivini. —Nieumont, endroit inculte et rocailleux. Dè- couvert en 1996 par M. D. Muthiou, qui l’a revu au même endroit en 1907 et en 19108. Turgenia latifolia. — Moissons vers Pesches, Gentiana cruciata. — Nieumont et Trieu Chalon. Salvia pratensis. — Nieumont. Bunias orientalis. — Champ à Nieumont (D, Matthieu 1906). Lathyrus luberosus. — id. id. (D, Mathieu, 1905) (1) Stachys recta. — Nieumont, Galium tricorne. — Decombres. ? Aristolochia Clemutitis,. — Cette espèce indiquée à la gare de Couvin par Determe semble disparue entièrement en cet endroit. (Francotte) (?). (1) M. Mathieu a constaté en 1907 que ces deux plantes per sistaient en cet endroit. (2) Concernant la Florule de Couvin, voir: Notes extraites de l’herbier de G. Dinot, par ANbRé DE Vos. B. s.b, B. XX1I, 2 p. 23-21. . —s, 131 Potigny. Geranium sanguineum. — Introduit sur les Monts, depuis 1898, par M. Francotte. Camelina sativa. — Chemin de Couvin ç Aux bornes », Helianthemum Fumana, — Monts (Francotte, 1897). Rosa pomifera. — Un seul buisson à environ 100 m, du Linaria sitriaia. Sanicula europaea.— Prairie du Ridan, Linaria striata. — AR. Petigny (Deferme). — Lieux dits: N. D. de Foy (route de Frasnes), Trieux des Lins (Francotte). Ge bota- niste l’a récoltée également à Couvin [Trieu Chalon] et à Gonrieux [Route de Presgaux, près de l’Etang]. Orobanche Teucrii. — Monts, versant S. 0, (Francotte, 1896). Lathraea squamaria. — Broussailles à Nieumont,. Gagea sylvatica. — Un habitat, prairie dite « Pré Tceherny » (Fruncotte, 1891). Colonval a découvert cette espèce à Géron- sart. Scilla bifolia. — Broussailles, C. Monts, Nieumont, — Aussi au Pont d’Avignon à Nismes (Dinof, 1° avril 1849). Ne semble pas RR. sur les collines calcaires plus ou moins boisées de la vallée du Viroin. Muscari botryoides. — Deux habitats en prairie, dans la vallée de l’Eau Noire : près de Chenaux ; confluent avec le Ry du Moulin (Francotlle, 1599). Polygonatum verticillatum. -- Nieumont. Loroglossum hircinum.— Monts [revers du Maire] (Francolle, 1398). EÉpipoctis atrorubens. — Monts. À Nismes, entre le village et St Joseph, au Tienne du Four à chaux S'° Anne, non loin des puits naturels dit « Fondry des chiens », M. Maurice Tamboise a constaté un nouvel habitat d’Anemone Pulsatilla. 432 LA FAGNE. Géronsart (Gt.), Culot des Bois, Mariembourg, (Mg.);, Fagnolles (Fg.); Roly (Ry.); Les Mutagnes (Mt.). Les plantes de la Fagne sont généralement hygrophiles. Eaux et bords des eaux. Thalictrum flavum. AR. Acorus Calamus. RR Mg. Cochlearia Armoracia. RR. Mg. [Eau blanche] Myriophyllum verticillatum. Typha latifolia. AR Mg , Gt. AR. — angustifolia. R. Mt. _ spicatum. AR. Yarex pendula. RR. Mg. Sagittaria sagittifolia. RR.Mg. | Lemna polyrhiza. Mg. Potamogeton crispus. R. Mt. Scirpus lacustris. Mg. — perfoliatus.R.Mt. Leersia orizoides. C. Mg. — lucens. RR. Mg. j'estuca arundinacea. AR. — densus. R.Mt Equisetum hyemale. RR, Gt. — pusillus. R. Fagne, — Marécages, fossés, maros. Ranunculus sceleratus. R.Mt. Cirsium oleraceum. RR,. Fg., Menyanthes trifoliata. R. Mt, Ry.Mt. M£g Rumex maritimus. RRR, Ma- Veronica scutellata. RR, Mg. res Mg. Fg Fumex Hydrolapathum. R Mg Veronica Anagallis. R. Triglochin palustre. R. Mg. Limosella aquatica. RR Mc. Fg , Mt. Gt. Sparganium simplex. AR. Teucrium Scordium. RRR. Heleocharis acicularis, R. Mg. Mg (Pitancerie). Scirpus setaceus. R. AR. Fagne. — Prairies humides ou très humides. Cardamine amara. Gt., etc. Sium angustifolium. AR. Mt. Lotus tenuis. RR. Mg. Erythræa pulchella. C. Trifolium fragiferum. AR. Cirsium anglicum. R. Gt. vers Lythrum hyssopifolia. RRR, Boussu. Mg., Gt. Pulicaria dysenterica. R. Fg., Mt. — vulgaris. Mg. Scorzonera humilis. C. Juncus supinus. C. — Tenageia. AR, Carex pulicaris. RR. Fg., Gt. — paniculata. RR. Fg, RR, Boussu, 433 Carex tomentosa. RR. Mg.,Fg. — elongata. Gt. — fulva. RR, Mg., Fg., Gt. — vesicaria. AR, Mg., Gt. — Spadicea. R. Fc. Alopecurus fulvus Sm. R. Nardus stricta, CO. Gt. Ophioglossum vulgatum. RER. Equisetum hyemale. RR. Gt. Bruyères humides : Cicendia filiformis, Mg. et env. Fagne. — Bois humides. Geum rivale. AC.Mg.et envir. Potentilla procumbens. R. Mg. Agrimonia odorata. RR, Gt. Centunculus minimus. C.M£g. Gt. Gentiana Pneumonanthe. RR Fg. Ingremez, Scutellaria minor. R Mg.,üt. Cineraria Spathulifolia. RR, Gt.,Culot des Bois, Gd-Mont, Matagne la Grande. Fagne. — Bois montueux, sou vent frais. Cardamine impatiens. RR. Stellaria nemorum. R, Gt. Impatiens Noli-tangere. RP. Gt. Oenothera biennis.AC. Gt.,Cu- lot des Bois. Sanicula europæa. RR, Gt. Veronica montana. RR. Gt. Campanula Cervicaria. RER. Be ERYy. Asperula odorata. AR M£. FesrGt: Lappa major. AC. Gt. Inula salicina. RR Ingreme2 Gd-Mont, Allium ursinum. R. Neottia ovata. AR. — Nidus-avis.R, Carex tomentosa. Mc,, Fe Carex longifolia. RR. Gt. — pendula. RRR, Gt. (Bois St. Jean.) Anthoxanthun villosum Dmt, Ms. Eiymus europæus. C. Fg., Ry. Aspidium aculeatum. RR,. Mg, Fg., Gt. 134 Fagne. — Mariembourg. (1) Myosurus minimus. — RR. Champs frais. A-t-il encore été revu depuis 1862 ? Gypsophila muralis. — Champs frais. Spergqularia segetalis. — Champs frais. Lepidium ruderale. — Bords des chemins. Sencbiera Coronopus. id. . Observé aussi à Géron- sart (Colonval). Herniaria glabra. — Champs. Existe aussi à Nismes. Carum Carvi. AR. — Prairies. Alopecurus utriculatus. — C. Anciennement dans les prairies près de la gare. Semble devenir plus rare depuis que les prés sont convertis en pâturages. Poa bulbosa. — RR. Bords des chemins. Existe-il-encore ? Géronsärt. — Mariembourg. Lappa tomentosa. — RR. Inula Helenium. — RR. Haies. Cicendia filiformis. — Bruyères humides. MÉLANGES ET NOUVELLES. M. Van Tieghem, professeur de Botanique au Muséum, a été nommé Secrétaire perpétuel pour les Sciences natu- relles, à l’Académie des Sciences de Paris. Le Bulletin de l'Herbier Boissier cesse de paraitre. (1) Les plantes renseignées dans le B.s. b, B.' IE, p.156 2160 (Dererme, Catalogue des Plantes rares croissant aux environs de Mariembourg), sont reprises dans les listes qui précèdent. 439 C'était une publication de premier ordre consacrée à la Botanique systématique. La mode toujours croissante des bouquets de Gui pour les fêtes de Noël — le Christmas — aura pour résultat la disparition, ou du moins l'extrême rareté de cette plante dans notre pays. Si l’on paie 5 francs une touffe de moyenne grosseur, on n’en laissera pas trainer beau- coup. Tout le Gui de Bretagne, ou peu s’en faut, a été porté en Angleterre. Entre Maubeuge et Creil, sur les Peupliers, il reste encore des quantités énormes de touffes. Dans le Bulletin de 1907, page 168, on signalait le papier ennemi des arbres. L'Amérique aussi se préoc- cupe du reboisement. Ecoutez ce que disait le président Roosevelt, le 8 décembre 1907, au Congrès de Washing- ton : « Le premier devoir que nous ayons envers nos « enfants et leurs descendants, c’est de prendre des « mesures immédiates en vue de sauvegarder les forêts « de notre pays, car elles constituent une des premières « et des plus importantes ressources naturelles. Bien des « gens à vues limitées, et aveuglés par le désir de faire « argent de tout, sont d'avis qu'aucun dommage ne « résulte de la destruction des forêts. Or, notre hâte à « les exploiter a déjà eu pour résultat la rareté des bois « de construction... 436 Signalons le remarquable mémoire publié par À. Forti et A. Trotter, sur le plankton des lacs cratériformes du mont Vultur (Italie centrale). On y relève : Diatomées 61 formes. Myxophycées SE Bacillariées 9 — Conjuguées 10 — Chlorophycées 6 — Lire dans Ciel et Terre, numéros du 16 novembre et du 1+ décembre 1908, une belle étude de La plante et le milieu ambiant, par À. GréGorre, directeur ad. int. de l'Institut bactériologique de Gembloux. Dans le même recueil, du 4°: octobre, une note tra- duite d’une revue allemande : « L'action du vent sur le feuillage. » Lire dans le Journal d'agriculture pratique du 15 oc- tobre 1908, une étude de la rouille du Poirier par M. Gitton. Cette Urédinée, qui cause actuellement de grands ravages dans le Loiret, se développe d’abord sur les Conifères, spécialement sur les Genévriers, où les téleutospores arrivent à maturité. Le vent dissémine ces spores, qui germent sur les feuilles, les bourgeons et les fruits du Poirier. Sur ce deuxième hôte se forment les écidiospores. On pourrait fort bien voir apparaitre chez nous cette nouvelle maladie du Poirier — qui en a bien assez sans Cela. 43T À propos d’Urédinées, signalons un excellent petit ouvrage de vulgarisation paru en 1908 : Les Urédinées, par Pauz Harior; 1 volume de 400 pages et 47 figures. Paris, chez Doin. En 1908, ont poussé dans mon jardin sur des plants de Faba, de nombreux pieds d'Orobanche speciosa. Les graines avaient été probablement introduites dans la terre de gros Bambous en mottes qui m’avaient été expé- diés de Prafrance (départ. dü Gard). Cette Orobanche est très jolie, grande, à fleurs blanches. J’ai appris depuis que la graine se trouve dans le commerce (chez Heine- mann à Erfurt). Dans les numéros du 12 et du 19 septembre 1908 de la Revue scientifique, nous trouvons une remarquable étude des Champignons vénéneux, par le D' Guéguen, professeur à l’Ecole supérieure de pharmacie de Paris. En résumé : | Les espèces mortelles sont au nombre de six seule- ment ; la première cause, à elle seule, presque tous les empoisonnements suivis de mort : Amanite phalloide Volvaire gluante. » citrine ) spécieuse. » printanière » à grande volve. Quatre ou cinq espèces dangereuses peuvent produire des accidents graves, non mortels : Amanite panthère Bolet Satan. » tue-mouches, » blafard. Lépiote brunâtre. 138 Le principe toxique du premier groupe est la phalline, celui du second groupe la muscarine. Les symptômes de l’empoisonnement sont absolument différents dans les deux cas. La phalline produit la iiquéfaction des globules rouges du sang, assez rapidement pour rendre inefficace dans la plupart des cas, le traitement thérapeutique. Un seul exemplaire d’Amanite phalloïde est mortel. Rappelons que les Amanites se distinguent des Agarics par la présence d’une volve, ou poche qui, partant de la base du Champignon, l’enveloppe entièrement dans son jeune âge. La volve se distingue de l'anneau (que les Agarics possèdent) parce que ce dernier se détache du stipe même, sous le chapeau. Voici d’après M. Guéguen les caractères de l'Amanite phalloïde : Très commune à l'automne dans les forêts, surtout dans les terrains calcaires. De 8 à 10 centimètres de hau- teur, forme élancée, chapeau régulièrement bombé, vert jaunètre, rarement bianc verdâtre, ordinairement un peu visqueux, finement rayé au bord par des fibrilles brunâtres appliquées. Le pied, ferme, d’un blanc faible- ment verdàtre, porte un anneau assez consistant et est inséré par sa base bulbeuse dans une volve blanche, large, irrégulièrement déchirée aux bords. Odeur d’abord nulle, devient vireuse avec l’âge. Saveur d’abord nulle, puis âcre. Pour la présence de cette espèce en Belgique, voyez le Prodrome de Durand et De Wildeman. Dans Science, tome 28, p. 125, M. Jorns constate un changement de sexe qu’on peut renouveler à volonté expérimentalement chez le Carica Papaya (dioïque) : si 439 l'on coupe le bourgeon terminal d'un Carica mâle, aux bouquets de fleurs mâles qui se développent ensuite viennent s'ajouter des bouquets de fleurs femelles. M. G. Perrin a présenté le 24 août à l’Académie des Sciences de Paris, une note : Influence du milieu sur la sexualité des prothalles des Polypodiacées. Ceci est aussi une question de changement de sexe très intéressante. En résumé : Milieu nutritif sans Az : prothalles en général uni- sexués mâles. Milieu riche en Az : prothalles hermaphrodites. Demi-obseurité : hermaphrodites. Pleine lumière : unisexués mâles. Au-dessus de 25° : id. Semis d'été et d'automne : id. Chez M. le professeur Delage à Sceaux, soit à 12 kilo- mètres de Paris, existe dans le jardin un Laurus nobilis énorme, aussi haut que la maison, et très beau. C'est, je pense, la station la plus septentrionale de cette espèce sans abri d'hiver. Dans le même jardin, plusieurs forts pieds de Ficus Carica ; on ne les protège pas davantage. Le 17 juillet 1908, est mort à Paris Auguste Daguil- lon, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences de l’Université. Il était auteur de plusieurs mémoires sur la morphologie des feuilles de Conifères, et son Cours — Leçons éélmentaires de Botanique, 2 édition en 1897, 760 pages et 640 figures — reste un modéle de clarté et de précision. 440 L'herbier considérable et précieux Durand-Cosson a été donné au Muséum par M. le docteur Durand, petit fils du célèbre botaniste Cosson. Il est à souhaiter qu'un Institut botanique grandiose réunisse bientôt les nombreux et inestimables herbiers qui sont actuellement la propriété du Muséum. Ainsi l'herbier Drake del Castillo n’a pu trouver place au Jardin des Plantes, pour motif d'encombrement, et l'ad- ministration à prié M"° Drake de bien vouloir le garder provisoirement dans son hôtel. Chaque jour de nom- veaux trésors arrivent, et les galeries ne suffisent plus à les recevoir. Je pense qu'il en est de même ailleurs encore. Les herbiers des Facultés de Montpellier et de Caen, m'ont semblé logés fort à l'étroit. La magnifique galerie des herbiers de Bruxelles, trop vaste quand il ne s'agissait que de l’herbier Martins, a vu successivement arriver l'herbier européen d’Oscar de Dieudonné, un grand herbier belge, un petit herbier belge, les Roses de Crépin, les plantes du Congo ; elle est trop petite aujourd’hui. L’herbier Cosson-Durand comprend 3,800 fascicules. Le D° Durand y ajoute une bibliothèque botanique de 4,000 volumes. Cela vaut certainement plus de cinq cent mille francs. Le tout a été placé provisoirement dans un vieux bâti- ment, dont le donateur à fait réparer la toiture à ses frais. Je n’invente rien ! D'après M. Sauvageau, le Fucus virsoides de l’Adria- tique ne diffère point des petites formes de F. platycar- pus, récoltées dans les zones voisines de la limite 441 supérieure des marées, de l’Atlantique. L’Adriatique étant de formation quaternaire, on peut supposer un transport, une implantation de ce F. platycarpus par des causes encore inconnues. Parmi les prix décernés par l’Académie des Sciences de Paris (séance du 7 décembre 1908) signalons : Prix Desmazières de 1,000 francs, à M. Paul Hariot : Les Urédinées. Prix Montagne de 1,500 franes, à M. Ernest Pinoy : Les Myxomycètes, Colpomenia sinuosa. J'ai vu en novembre 1908, chez le docteur Van Heurck (qui a bien voulu partager avec moi l'échantilion), cette Algue fraiche provenant de Cherbourg (V. Buil. de 1907, p. 170). Conclusion d’un mémoire publié par M. Sauvageau dans les « Travaux des Laboratoires de la Station biologique d'Arcachon » : Le nom de Fucus spiralis altribué à Linné ne corres- pond à rien de précis ; on ne peut l’employer en rempla- cement de Fucus platycarpus Thur. Celui ci comprend trois variétés : Var. typica. Var. spiralis. Elle peut être plane et l’on observe tous les intermédiaires entre celle-ci et la précédente. Var. limitaneus. Gazon dense, d’un centimètre de hauteur environ. 112 1 Le. Fucus vesiculosus. var. lularius de Chauvin, doit être élevé au rang d'espèce : F. lutarius Kütz. Il faudrait, après avoir lu le remarquable travail de M. Sauvageau, en faire l'application aux Fucus denos côtes belges. L’etude histologique des Fueus est tout entière à entreprendre, dit encore l'auteur ; elle donnera peut- ètre de bons résultats pour la distinction des espèces. Rappelons la distinction des Laminaria établie sur les canaux gommeux. Le 3 le fascicule de Ia Phycotheca boreali-americana par MM. Collins, Holden et Setchell a été distribué aux souscripteurs d'Europe à la fin de décembre 1908. Ce splendide herbier comprend aujourd’hui 1,550 espèces d'Algues d'eau douce et de mer appartenant à l'Amé- rique du Nord. Joncées. Descriptions et figures des Joncées de France, Suisse et Belgique, par T.Husxor. Chez l’auteur : à Cahan par Athis (Orne), 1908. Prix : 3 francs. — Conçu sur le même plan que les précédents (Graminées, Gypéracées), cet ouvrage complète le travail d'ensemble sur les Glu- macées. Il sera grandement utile aux botanistes et ama- teurs, et les aidera à débrouiller les formes d’espèces variables où polymorphes, telles que J. bufonius. L’ap- parition de cet ouvrage de notre savant confrère provoquera de nouvelles découvertes et facilitera beau- coup l'étude des Joncs et des Luzules. (Monde des plantes.) 443 M. Prillieux a été élu Président de la Société botanique de France pour l’année 1909, et M. Lecomte a été élu premier Vice-Président. La Société tiendra aux vacances de Pâques une session en Tunisie. Notices sur des plantes utiles ou intéressantes de la Flore du Congo, par Ex.ne Wicoeumax. Vol. II, fasc. Il, oct. 1908, 104 p.— Les Apocynacées sont étudiées au double point de vue de leur valeur en caoutchouc et de leur dis- tribution dans le Congo belge. Pour les genres Landol- phia, Carpodinus et Clitandra, l'auteur indique la syno- nymie et donne la liste des espèces. Les Landolphia paraissent des plus variables et les auteurs sont loin d’être d’accord à leur sujet. Les pages consacrées au L. owariensis sont à ce sujet fort intéres- santes, surtout en ce qui concerne l'exploitation des lianes. M. Auguste Chevalier est très souvent cité dans l'ouvrage, en égard à sa grande connaissance de la flore africaine et des lianes à caoutchouc en particulier. Parmi les Clitandra, notons Cl. Arnoldiana de Wild. et Cl. Sereti de Wild n. sp. Les Carpodinus contiennent deux nouveautés : C. Jespersenii et C. rufescens. Sont égale- ment nouveaux le Baissea Laurentii et l'Oncinotis Jes- persenii. (Monde des plantes.) Le Botaniker Adressbuch, 3° édition, va paraitre fin. jan- vier. Prix : 17 fr. 50. Il comprendra 12.580 adresses. On peut souscrire, dès à présent, chez l’auteur, M. I. DôrrLer, 111 Barichgasse, 36, Vienne. 444 ‘Alph. Boistel, l’auteur de la « Nouvelle Flore des Lichens » ouvrage couronné par l’Académie des Sciences, est décédé le 24 septembre dernier, à Saint-Philbert-sur- Risle (Eure), à l'âge de 71 ans. En dehors de ses fonctions de professeur à la Faculté de Droit de Paris, il s’occupait d’études géologiques et lichénologiques. Il avait été Président de la Société géologique de France. | Sa grande obligeance lui avait conquis l'estime de tous ceux qui ont eu recours à ses Connaissances. | (Monde des plantes.) M. le Prof. P. A. Dangeard a été chargé du cours de Botanique à la Faculté des Sciences de Paris. =M. Ch. Filahault a été élu Président de l'Association internationale des Botanistes, et M. Th. Durand, Vice- Président... M. le docteur Félix Heurtz a bien voulu nenvoyer, l'été dernier, une belle touffe du rarissime Hymenophyl- lum Tunbridgense, que je veux cultiver avec mes autres Hymenophyllum. La station de Beaufort (Echternach) que Tinant signalait, d’après Dumortier, en 1836, existe toujours. Je l'avais visitée moi-même, avec respect, et sans en rien enlever, il y a dix ou douze ans. Espérons que les Vandales ne la découvriront pas ! La station des environs de Laroche (Capitaine Flémond) reste douteuse. En corrigeant les épreuves ci-dessus, je note (p. 427) Cephalanthera xiphophyllum. Je trouve cette terminaison neutre dans Gillet et Magne (avec la grosse faute (xylo- 445 phyllum), dans le Prodrome Durand et De Wildemann, dans Crépin et dans Pâque (avec cette autre faute X ma- juscule). Pourquoi pas C. xiphophylla, puisqu'on éerit ailleurs platyphylla, microphylla, etc ? J'ai consulté sur la question notre savant confrère, le professeur Pâque. Il m'apprend que Swartz est de mon avis et adopte Epipactis xiphophylla, mais que Linné fils au contraire, veut Serapias (fém.) xiphophyllum. Subvention de 500 francs pour encourager l’étude de la botanique. Elle sera accordée en 1909, aux conditions indiquées tome 44 du Bulletin, p. 276. Le secrétaire des publications fait appel à la collabora - tion précieuse de tous ses confrères de la Société bota- nique pour enrichir le chapitre du Bulletin Mélanges et nouvelles. J'offre à mes confrères de la Société botanique, des graines fraiches (récolte de 1908) des deux Plantago tératologiques dont il a été question dans le Bulletin, tome 44%, page 399 et tome 45, page 338. J. CHALox. "4 % er KE Pa 3 =. = \ Dr. # rh ä = L + n € . 2 Pr noel "16 14 TE nie te QUE E Te PR M ATP CIU LEES PAR + mi “To » At ÿ ORNE “ie * s TE - SL Û : F TA EN NENYANRC AR h Jen, ET re" ex | ui t FR LES | GNT TD "8 AT TNT it ER = RE 2 si AE . ù Ce L RE AT < » NET é #4 : z & ENT pli Me £ 022 ! LA Hisqhte L æ f tué SE , ‘1e . 7 27 à ” ét He = LL a LA Ve 7 à = JE . | x ; , # = 1 ee u …… ft 64 # _—. 1e x ‘4 + den ct nie Te ce RE Ar nie tie Ar : PA n ep . pl s 4 [A L MER + 4; 2 - € *é | s D PE ETC Das ROUES UL LUE - HE = 5 È : Dr 4 ñ} ( { 1 ND NEA FI on” Byrne dé He ‘Ep HOT ATNOS r 4 _ L- La hf LEP LATE "1 mise Fe E. gr HN ARUMEIUNRTEATEr ER ls DT, SMART HA Lo { PAL " HPOR LI PRE À ni fi CIC | RL À POULE LE PNEU A Ie A en de D: = cer CS TON CSC éE D L re 175 ri LHTMERE TS : Sr AE en ha. L e si = » œ a TR el ra de + pm .É "à Les Yon. TABLE DES MATIÈRES. Conseil d'Administration de la Société pour 1908 Séance du 2? février 1908. Séance du 3 mai Séance du + octobre Séance du 7 décembre Modification aux statuts . Nouveaux meinbres. Mn TN 929 0 020410: Nécrologie. JP JC Koltz. Par B:tKiléin. "Portrait, A, Coyon . Er. À. Dubois, par Ch. Bommer . Ed. Petit . Aug, Daguillon : Alph. Boistel Prix et subventions. Questions financières Don de mille francs. ,. . ANS RP Te 2 ere Concours de la classe des de de l’Académie roy. de Belgique pour 1009 Botanique mm ". , . . Allocation de 500 francs, de la Société botanique. Décision du JUCY DOUEAOUS EE 2E- Rapport du Trésorier, Fe de 1908 Allocation de 500 francs pour 1909 . 0: Prix décernés par l’Académie des Sciences de Paris Om 331 391 340 399 45 ail 448 Herborisations. Moda ve Par AICEHAREET. MRC EN CESR Nismes, Dourbes, Olloy, Petigny et Boussu-en-Fagne, par CL. ArcREer. Avec listes-florule des vallées du Viroin et de PAU-MNOLLEL Eu CS RAR COLOR Bibliographie. Orchis, Revue mensueile publiée à Berlin. A. COGNIAUX . Plankton des lacs du mont Vultur par A Forti & A. Trotter Brédinées Dar Paul EAPIO PEER NC EE CRE EE Champigons vénéneux par le D' Guéguen . . .- . . . Phycotheca boreali-americana . ... . . Joncces par T'ATUSNOL MCE ne. En Ne - Plantes utiles ou intéressantes de la flore du Congo, par De AV TITENMANS ET EURE TR TR ER AE Botaniker Adressbuch, 5° éd. Espèces, formes et stations nouvelles. Fumaria parvilora aim. WATHELET 0: » agraria Lag. A. CHARLET . Cacdaus Cao OS am NCAARTRES NN NC CCE Hieracium rapunculoides Arv. Touv. WATHELET . . . Bryum alla ide A Donner en Ce. D "0. Webera -Rothii Correns. A. CORNET . . . . . Lophozia badensis (Gott.) Schiffn. A. CORNET . . . Phytophtora omnivora de Bary. Em. MaARGHAL. . . . Oidium quercinum Pâque. PAQUE. . à Cerastium de la Roche-à-l’ Homme. CL AIGRET. . . Polygala comosa, var: brachycoma (Jord\. CL. AIGRErT . . Hieracium de la Roche-à-l’Homme. CL. AIGRET . . . Plantago lanceolata polystachya. J. CHALON . . . . . Travaux présen'és. Flore des Hépatiques de Belgique, par A, MAxs1ow, 2e fasci- cule . L L . . . e . . . . . . . . . . . Note sur l’implantation et la pollination du Gui en Flandre, PAR PEAR NUE ei RSS RER IL 405 29 84 Les Roses belges, Etude des formes observées en Belgique, D'ART CRR NIGRRIE 2 JPA COIN SE RP ER TARN Sur quelques genres rares on critiques de Renonculacées, DAPMASSÉONEs, COR RER. MER Eee Essai de géographie botanique des districts littoraux et alluviaux de la Belgique, par J. MassarT (Suite) , . . Sur un nouveau perfectionnement apporté au microtome à maimde Ranvier, par LL. PauLEeT, Une planche. .… … Une maladie nouvelle du poirier. Em. MARGHAL . . . . BasmaladiedusCGhéne en 1905. H.PAQUE ::4: … . .…, À propros de quelques Champignons nuisibles ou intéres- & 70 DAS DIN 2 O1 PR ARR IL PS ER PE Les organes des sens chez les végétaux, par JEAN MASsART. Les Sphaignes de la Campine anversoise, par HENRI van DENRPER OC. Me Direutiele el ou ce la uengel 01e Dole Quelques mots sur la Bibliographie botanique, par P. VAN RERDS CHENE ESS ON CN Rae CN os De Sur l’agglutination de la Levure, par H. KUFFERATH. , . Progrès de nos connaissances sur la Flore congolaise, par RES AT RAS D ee nn Mu ru rit SE Q et ete Me NOV EE TOR 101 191 0” A , Et à AE 27 7 s PAPE + gY "7 RE RER +2 Ps 7} Le pr BULLETIN SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE FONDÉE LE 1° JUIN 1862 __ TOME QUARANTE-CINQUIÈME PREMIER FASCICULE _ ANNÉE 1908 © SOMMAIRE : Note biographique sur J.P. | Notesarl’Implantationetla J. Koltz, par H. KLein + 7 Pollination du Gui (Vis- Compte rendu de l’Herborisa= | cum album) en Flandre -tion générale à Modave et r 4 1 les environs, par ALFRe par Fezix PLATEAU . - 8 CHARLET . . 11 | Les Roses belges. — Étude Flore des Hépatiques de RSS ” Belgique, par Ant. Maw- des formes observées en SION on Il). . 29 Belgique, par CL. ArGRET 103 a AU sièce DE LA SOCIÉTÉ Re JARDIN BOTANIQUE DE L’ÉTAT -_— Se = ER ; . le 25 centre 1908 A BULLETIN à Ë e DFE: LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE : DE BELGIQUE FONDÉE LE 1% JUIN 1862 TOME QUARANTE-CINQUIÈME SECOND FASCICULE ANNEE 1908 SOMMAIRE : Sur quelques genres rares où couverte du « Bryum fal- critiques de Renoncula- lax » Milde en Peitqne, = cées, par H. Lonax, . . 191 par À. CORNET . . . 334 = Essai de Géographie botani- Séance du 4octobre 1998. , 336 que des districts littoraux et aHuviaux de la Belgi- que, par JEAN MAssarT . 20 Deux Muscinées nouvelles pour la flore belge, 1e A. Séance du 9 février1908. : 321! ,ORNET : - és Séance du 3 mai 1908 , 994 | SUT une maladie no velo ; Alexandre Dubois, par Cu. du poirier, par Ëm. Mar- de BommEr . 227 Ce ÉHUTE 58 ___ Surun nouveau perfection- La maladie du Chêne en nement apporté au micro- 1908, par E. PAQUE, S J. 8344 = tome à main de Ranvier, À propos de quelques cham- | par L. PAULET . , . 331 pignons nuisibles ou inté- __ Contribution à la flore bryo- ressants, par E.PAQuE,S.J. 354 = logique de Belgique. Dé- Bibliographie. . . . . 301 . BRUXELLES il SIÈGE DE LA SOCIÉTE JARDIN BOTANIQUE DE L’ÉTAT -A paru le 4 décembre 1908 - BU LEETIN DE LA SOCIETÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE FONDÉE LE 1* JUIN 1869 TOME QUARANTE-CINQUIÈME ns, TROISIÈME FASCICULE Sert he Co MRC ÉD D MT ee EE 1} 28 Hy #. At HUTE ES 4 RP y! ANNEE 1908 SOMMAIRE : Procès-verbal de la Séance Sur l’agglutinationsde la du 7 décembre 1909 ,. . 399 Levure, par H,. KurrE- Sphaignes de la Campine RATH . . JR anversoise, par H. VAN Herhorisation générale à DEN BROECK . . 365 |. Nismes, etc., par CL. _ Quelques mots sur la Biblio- AIGRET . : see graphie botanique, par | Mélanges et nouvelles. . 434 P. VAN Aeroscnor , . 318 | Table du volume 45 . . 4 BRUXELLES \ AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ JARDIN BOTANIQUE DE L’ÉTAT 4 A paru le 1 février 1909 LE ind EE) LEO Fr HR v 06 RARE RES : PIRE } Te