FRERE LEE RME RIRES RES ÉRRTE - RES DRE LEE Due RRRRSES $ re , DORE LT ; RERe + SERIE RSR RES " S po SNS A ME » BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE Gand, impr. C. AnnooteBraeckman, Ad. Hosto, Sue er = BOL ETIN SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE FONDÉE LE 1* JUIN 1862 TOME QUARANTE-SIXIÈME db BRUXELLES AUMSrTECGE. DE LAN SOCLÉTÉ JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT 1909 Conseil d'administration de la Société royale de botanique de Belgique pour l’année 1909. Président : M. Cu. BouMERr. Vice-présidents : MM. Ém. De WiLoeman, Éb. Paque et ÉL. ManrcuaL (1909). Secrétaire général : M. Tu. DuranD (1915). Secrelaire des publications : J. Caazon (1914). Trésorier : M. L. Coomans (1913). . Bibliothécaire : M. P. Van AErpscaoT (1914). Conseillers : MM CI. Aicner (1909). H. MicueeLs (1910). Cu. Van BamBee (1909). EM. MarcaaL (1911). Cu. SLADDEN (1909). J. MassarT (1911). H. Van DEN BROECK (1910) L. GuysesrEcurTs (1911) dé- A rt HN TT QPIRAS qi per Æ GES k 1 H COMPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. -recét@e ANNÉE 1909. Séance du 7 février 1909. Présidence de M. Cr. Bomxer, président. La séance est ouverte à 15 heures dans le Bureau de la Direction du Jardin botanique. Sont présents : MM. Ch. Bommer, L. Coomans, V. Coo- mans, J. Chalon, Bauwens, Em. Marchal, Kufferath, De Bullemont, De Wildeman, M. Guns, Van den Broeck, A. Van der Bruggen, H. Schouteden, J Sebrechts, H, Matagne, P. Gilta, Mme Schouteden-Wéry. Se sont excusés : MM. Durand, Van Bambeke, El. Mar- chal et Micheels. En l'absence de M. Th. Durand, secrétaire général, J. Chalon, secrétaire des publications, est chargé de la rédaction du procès-verbal. Le président annonce que M. Durand, frappé récem- ment par la perte cruelle de Madame Durand, ne peut assister à la séance. Interprète des sentiments de la Société botanique toute entière, le président exprime les sentiments de sympathie et de fraternelle condoléance que ce deuil nous inspire. 8 Selon l'habitude prise par la Société depuis le mode de publication du Bullelin adopté le 4 février 1906 (voir tome 43, p. 99), tous les membres ont pu lire le procés- verbal de la dernière séance dans le numéro du Bulletin qui leur à été distribué il ÿ a quelques jours. Ce procès-verbal est adopté sans observation. M. H. Lonay n'ayant pu assister à la séance, le prési- dent lit le travail présenté : Les Guis monoïques. L'assemblée décide que ce travail sera publié dans le Bullelin. Le président lit ensuite un travail de M. CI, Aigret, relatif à la part des Corneilles dans la dissémination du Gui, L'assemblée vote l'impression du mémoire de M. CL. Aigret. À propos du mémoire de M. Lonav, M. Chalon fait observer combien il est improbable qu’une germination de Gui G' sur un Gui Q donne un Gui monoique. Tous les semis du Gui sur lui-même n’ont donné à M. Chalon que des résultats négatifs, et puis il faudrait dix années peut-être après le semis avant d'obtenir des fleurs. Or, les expériences de M. Plateau ne comprennent pas une si longue période. L'impression d’un travail que nous envoie M. Van Bambeke sur des espèces de Polystictus, est votée sans observation. M. Verhulst nous envoie Quelques notes sur la florule de Virton. à Sont nommés commissaires MM. Th. Durand et E. De Wildeman. Le président donne lecture de la lettre suivante cet engage les membres de la Société à proliter de cette occasion rare et précieuse de faire une herborisation en Tunisie. Société Botanique de France, rue de Grenelle, à Paris (VIS). Paris, le 18 janvier 1909. Monsieur le Président de Ja Société royale de Botanique de Belgique. La Société botanique de France doit tenir sa session annuelle de 1909 en Tunisie pendant les vacances de Pâques. Conformément aux traditions de sympathique confra- ternité qui unissent nos deux Compagnies, je suis heu- reux de vous transmettre l'invitation de notre Bureau à participer, ainsi que vos collègues de la Société royale, à cette réunion. Vous trouverez ci-joint la circulaire relative à cette session ainsi que quelques feuilles d'adhésion. Espérant que de nombreux collègues Belges voudront bien accepter notre invitation, je vous prie, Monsieur le Président, de vouloir bien accepter l'expression de nos sentiments confraternels. Pour le Bureau de ia Société botanique de France. Le Secrétaire général, L, Lurz. 10 Le président donne lecture de la communication sui- vante et attire l’attention des membres de la Société botanique, sur les prix académiques que l’Académie royale de Belgique, le Comité Errera et notre société sont actuellement chargés de distribuer, et exprime l'espoir que ces précieux encouragements provoqueront l'apparition de nombreux travaux originaux. Souscription Léo Errera. Bruxelles, le 10 décembre 1908. Monsieur, Le Comité de la souscription Léo Errera a décidé de consacrer les sommes recueillies à la fondation d’un prix annuel permettant à de jeunes botanistes belges de séjourner dans des laboratoires étrangers, ou bien de se procurer les livres, les instruments ou le matériel néces- saires à leurs travaux personnels. Vous trouverez plus loin le règlement de ce prix. Nous vous remercions d'avoir bien voulu participer à la constitution de cette œuvre, qui, nous n'en doutons pas, rendra service à la science botanique. Agréez, Monsieur, l’assurance de notre considération distinguée. Le Comité. Réglement du Prix Léo Errera. Les sommes recueilles par Ia souscription Léo Errera sont converties en un capital permanent qui portera le nom de fonds Léo Érrera. 11 Les revenus annuels, d'environ mille francs, consti- tuent un prix destiné à encourager l’étude de la Bota- nique à l’Université de Bruxelles. Les étudiants ou anciens étudiants de la Faculté des Sciences de l’Université de Bruxelles qui désirent obte- nir ce prix adresseront leur demande, avant le 1‘ juin, au professeur de botanique de la candidature en sciences. Ils indiqueront l’usage qu'ils se proposent de faire du prix : voyages ou expériences botaniques, séjour dans un laboratoire étranger, acquisition d'instruments ou de livres, etc. Les demandes seront examinées, avant le 1° juiilet, par un comité composé du recteur, des professeurs de botanique et d'un professeur de zoologie de l’Université. Eventuellement, le comité pourra demander l'avis d’autres personnes. Le prix peut être divisé ou n'être alloué qu’en partie. Les sommes non attribuées sunt reportées aux années suivantes. Le président présente à la Société les trois volumes des œuvres choisies de Leo Errera qui viennent de paraitre, en édition de luxe. M. Massart sera prié d'en faire un compte rendu pour le Bulletin. Communication de M. Ch. Bommer sur les Forëéts des Etats-Unis. M. Bommer présente une collection assez complète des essences forestières des Etats-Unis récemment exposée dans une des galeries du Musée forestier au Jardin botanique, et donne quelques détails sur la distribution et la composition des forêts de l'Amérique septentrionale. 19 _ il appelle l'attention sur les confusions dont certaines espèces sont l'objet. Platanus. On attribue presque toujours le nom de PI. occidentalis à la variété acerifolia Ait. de PI. occidentalis L. qui con- stituerait, d'après M. L. A. Dode (1), une espèce fréquem- ment cultivée en Europe et donnée comme indigène (?) en Amérique par Michaux père, Pl. densicoma Dode, assez voisine du vrai PI. occidentalis L. Cette dernière espèce est très rare dans les cultures européennes. Elle est caractérisée, d'après M. Dode, par ses feuilles, les moins découpées du genre, plutôt angu- leuses que lobées, à pointes parfois fort aiguës, à base le plus souvent fortement cordiforme. PI. densicoma Dode. présente comme caractères distinc- tifs une base beaucoup moins en cœur et le sommet plus obtus des lobes. Les capitules de PI. occidentalis L. sont généralement solitaires, à surface presque plane, ce qui est du à la forme arrondie ou mème déprimée du sommet des achaines. PI. orientalis L. et les espèces affines sont bien distincts par la découpure des feuilles en lobes limités par des sinus longs et étroits chez l’espèce type, plus ouverts chez PI. acerifolia Willd. Les capitules sont au nombre de 3—5, le sommet des achaines est plus où moins aigu, ce qui donne au capitule un aspect hérissé. MM. Elives et Henry @) donnent les diagnoses suivantes (1) L. À Done. Notes dendrologiques, — Sur les Platanes. Bullet. de la Soc. dendrologique de France, 1908. (2) H. J. Ectves et À. Henry. The Trees of Great Britain and Ireland. Vol, IIT. Edimbourg, 1908. 13 pour Pl, orientalis L. et PI. occidentalis L. Ils rattachent à ces deux espèces comine variétés PI. cuneata Willd., PI. acerifolia Willd., PI, digitata Gordon, que M. Dode considère comme des espèces. PI. orientalis L. Feuilles distinctement lobées, à sinus atteignant au moins un tiers de la longueur de la feuille. Capitules hé- rissés au nombre de plusieurs sur le pédoncule, Achaines pourvus de longs poils, non seulement à la base, mais aussi sur toute leur surface, à sommet pyramidal ou conique, aigu, s’atténuant en un long style. PI. occidentalis L. Feuilles indistinctement lobées, à sinus n’atteignant pas le tiers de la longueur de la feuiile. Capitule lisse, solitaire, terminal sur le pédoncule. Achaines glabres, munis d’une ceinture basale de longs poils, à sommet tronqué ou arrondi présentant une dépression d’oùs'élève un style très court. Populus. Les Peupliers donnent aussi lieu à certaines méprises. On donne souvent le non de peuplier baumier, Populus balsamisera L , au Peuplier de l'Ontarie, P.eandicans Aït ; la premiére de ces espèces a une feuille ovale lancéolée, bien différente pourtant de la feuille très arrondie et plus grande de la seconde. Sous le nom de Peuplier du Canada, Populus canaden- sis Moen., beaucoup d'auteurs ont réuni deux espèces qui paraissent bien distinctes P. Canadensis Moen. et P, mo- nilifera Aït. M. Sergent a méme réuni ces deux types à un troisième, P. angulata Ait. dans une seule espèce P. deltoidea Marsh, Le Peuplier de la Caroline, P. angulata 14 Ait., est regardé à juste titre par la plupart des botanistes comme une espèce bien caractérisée. Quant au Peuplier du Canada et au Peuplier de Virginie, voici, d'après M.E. Jouin, quelques uns de leurs caractères différentiels. P,. canadensis Moen. Pétioles verts, rameaux ver- datres, écorce souvent blanchâtre, toujours claire, cime allongée ; sa végétation précède celle du P. monilifera Ait. de trois à quatre semaines. P. monilifera Ait. Le Peuplier de Virginie a les pétio- les rouges, les rameaux bruns, l'écorce toujours foncée, très profondément crevassée chez les vieux sujets, la cime étalée ; sa végétation est plus tardive que celle du Peuplier du Canada. Comme suite à cette causerie de M. Bommer, M. De Wildeman fait observer qu'il y aurait à entreprendre des études sur diverses espèces indigènes ; de même que M. Bommer a distingué les Platanus orientalis et occiden- talis, il faudrait examiner, et rectifier au besoin, un grand nombre de déterminations spécifiques admises depuis longtemps sans discussion. Le président proclame membres effectifs de la Société : MW. les docteurs Fromont de Dampremy et Henriquez de Bruxelles, qui ont été présentés à la dernière séance. L'ordre du jour appelle l'élection de trois conseillers en remplacement de MM. Cogniaux, V. Coomans et H. Ma- tagne, non rééligibles, dont le mandat finit avec l'année 1908, et de deux conseillers en remplacement de MM. J. Chalon (1910) et P. Van Aerdschot (1909), appelés à d’autres fonctions. 15 MM. Em. Marchal, Massart, Nypels, Ghysebrechts et Sladden sont nommés conseillers. Il est entendu, sans opposition, que parmi ces trois derniers, les deux plus jeunes achèveront les mandats de MM. Chalon et Van Aerdschot. La séance est levée à 17 h. SUR POLYSTICTUS CINNAMOMEUS (Jacq.) SACG. et POLYSTICTUS MONTAGNET Fries. par Ca. Van BAmBeke. J'ai trouvé, pour la première fois, P. cinnamomeus, dans les bois de Gontrode, en septembre 1888, et depuis, à S' Denis-Westrem, sous Chênes, le 20 juillet 1905. Le Champignon ne figure pas dans le Prodrome de Durand et De Wildeman; mais s’agit-il en réalité d’une espèce nou- velle pour la Flore belge, et P. Montagnei Fr., découvert, dans la forêt de Groenendael, par M Bommer et Rous- seau(l) ne correspond-il pas à notre Polypore ? La ques- tion est assez embrouillée, et la présente notice a pour but d'y jeter quelque lumière. Il y a plus d’un siècle que Jacquin, le créateur de lPes- pêce, en donna, sous le nom de Boletus cinnamomeus, une excellente description accompagnée de figures très dé- monstratives (2. Sa description est concue en ces termes : « Totus cinnamomeus, eliäm in substantia interna. Stipes solidus, teres, villosulus, plus minus uncialis, erectus, cala- mo gracilior. Pileus in centro infundibuliformis, in limbo (1) E. Bommer et M. Rousseau. Florule mycologique des en- virons de Bruxelles. Gand. 1385, p. 69. (2) N. J. JacQuiN, Collectanea, Vol. I, 1786, p. 116, Tab, 2, 16 planus,lineam unam alteramve crassus, diametri uncialis supra sericeus nilidus et ad tactum holoserici adinstar mollis, subtus poris angulatis totus refertus. Sponte exsica- lus colorem servat, nec putrescit, fragilis dumtaxat evadit, et parumper limbo crispatur ». Après cela, il peut paraitre étonnant que Fries, dans « Systema mycologicum », quoi- que distinguant comme variété de P. pe ennis, Polyporus fimbriatus Bull. (P. pictus Schultz), ditsimpiement à pro- pos du Champignon de Jacquin : « P. cinnamomeum Jacq... diversum non censeo » (1). Persoon range P. cinnamomeus Jacq. entre P. viscosus Pers. et P. ciliatus Fr. ; il le décrit comme suit : « Pileo fragili subinfundibuliformi villoso fulvo-cinnamomeo, po- ris angulatis ».. .. Il ajoute : « À P. perenni non diver- sum censit Friesius » ?). Dans « Epicrisis », on lit, à la suite de la diagnose de P. leucomelas : « P. cinnamomeus Jacq. Coll. E E. 2. Tratt. aust. f. 16 h. | inseratur, si vere carnosus — nam fragilis dicitur, sed ex icone non differt a P. pe- renni »(6). Fries et Persoon semblent avoir perdu de vue que le terme fragilis s'applique au Champignon desséché, comme cela ressort clairement de la description de Jacquin. Dans le courant de l'année 1836, GC. Montagne décrit un Polypore trouvé par lui dans la Garenne de Sedan, où il croissait à terre, et auquel Fries a donné le nom de Polyporus (Mesopus) Montagnei. Voici la diagnose donnée (1) E. Fries, Syst. Mycol. I (1821), p. 351. (2) CG. H. PErso0N, Wycologia europaea. Sectio secunda, 1825, p. 41. (3) E. FRies, Epicrisis (1836-1838), p. 429. 17 par Montagne: « Pileo suberoso molli axono, lomento leproso secedente teclo stipiteque deformi ferrugineis, po is rotundis amplis integris obtusis ». Suit celle remar- que : « Proximus P. tomentoso (Rostk. in Sturm. Deutsch. FI. LIL. 5, 17 sub nom. Polypori rufescentis) et P. pe- renni Fr., sed abundè diversus. Fr. in litt. » Montagne dit aussi qu’il a adressé, au professeur Fries, ses échan- tillons les plus complets, et qu'on en trouvera sans doute une bonne description (meilleure surtout qu'il ne pouvait le faire avec ceux qui lui restaient) dans l’Epi- tome regni mycologici, que préparait ce savant et qui ne pouvait tarder à voir le jour. (). L'Epitone regni mycologici auquel Montagne fait allu- sion correspond sans doute à « l’Epicrisis » qui porte le millésime 1836-1838. Nous y trouvons, en effet, la description de P, Montagnei parmi les Biennes à « pileo tomentoso velutinove ». La diagnose de Fries ne diffère guère de celle de Montagne : « Pileo suberoso molfi difformi azono tomento leproso secedente stipiteque curto inaequali ferrugineis, poris amplis curtis rotundis obtusis integerrimis concoloribus ». D'après Fries, P. Montagnei est « species distinctissima ». Il ajoute : « Sporidia ignota, sed contextus cinnamomeus Pori non lacerantur »(?). Trente-quatre années plus tard, nous voyons réappa- raitre P. Montagnei, dans les « Champignons du Jura et des Vosges » de L. Quélet, cette fois avec accompagne- ment de figures. D’après le mycologue francais, le Poly- pore est « Entièrement fauve-cannelle clair, stipe fauve- (1) CG. Moxraaxe. Notice sur les plantes cryptogames récem- ment découvertes en France, etc. (Annales des Sciences natu- relles, 2e série, T. V. 1836, p. 341.) (2). E. FRtEs, Epicrisis, p. 434. 18 cannelle clair, pubescent. Chapeau irrégulier, mou, hérissé de crêtes épaisses floconneuses, roux-Cannelle ; spongieux, subéreux. Chair fibreuse, concolore. Pores irréguliers, en forme d’alvéoles peu profonds, d’un blanc- jaunâtre, glauques puis fauve-cannelle. » (1) Nous aurons à revenir sur les deux figures qui reproduisent, grandeur naturelle, l'une le Champignon intact, l'autre en coupe longitudinale. Les termes de la diagnose dans « Clavis synoptica » : « Fulvo-cinnamomeus ; pileo tomento leproso secedente vestito ; poris amplis » (?), se trouvent reproduits, en 1886, dans « Enchiridion », avec cette seule ajoute en ce qui concerne les pores : « junquilleo-fulvis » (). La description que donne Quélet de P. Montagnei dans sa « Flore mycologique » diffère, sous certains rapports, de celle parue dans les « Champignons du Jura et des Vosges ne Champignons du Jura et des Vosges. fauve-cannelle clair, Flore mycologique. Stipe Stipe inégal, soyeux, souci central, pubescent ; Chapeau irrégulier, mou, hé- | rissé de crètes épaisses flocon- | neuses, roux-cannelle ; Chair fibreuse, concolore ; Pores irréguliers, en d’alvéoles peu profonds, d’un blanc-jaunâtre, glauques, puis fauve-cannelle, forme | fauve (4). Péridium cyathiforme (005-8), aminci satiné, gonflé, anfractueux, bord, fauve ou roux safrané. au iloconneux, Chair fibreuse, soyeuse, fau- ve cannelle. Pores alvéolaires (0w101) | blanc crême, puis fauves. 1 (1) L. Quézer, les Champignons du Jura et des Vosges, 1882, p. 252. PL. XVII, N°4. 2) M. C. Cook, et L. Quécer, Clavis synoplica Hymenomyce- tum europaearum, London, 1878, p. 172. (3) L. QuéLcer, Enchiridion Fungorum. Lutetiae, 1886, p. 166 (4) Les mots soulignés ne le sont pas dans le texte de l’auteur. 19 Dans « péridium gonflé, anfractueux » on reconnait le «chapeau irrégulier, hérissé de crêtes épaisses » de la description parue dans les Ch. du J. et des V.; mais en outre, dans la Flore, le chapeau est dit cyathiforme, aminci au bord, et nous trouvons, pour la première fois, le qualificatif satiné appliqué au péridium, les dimen- sions de ce dernier, celles des pores, et enfin les carac- tères de la spore : « Spore ovoide pruniforme (0""005-6) ocellée, pointillée » (1). Dans « Hymenomyceles europaei » de Fries, la diagno- se de P. Montagnei ne diffère pas sensiblement de celle parue antérieurement dans « Epicrisis ». L'auteur, en indiquant la figure de Quélet, ajoute : «forma minor » ; puis, après avoir cité les localités où le Champignon a été rencontré : « ab omnibus vicinis distinctus poris amplis, fovolorum similibus, haud laceratis. Forma primaria icone Queletii duplo major. Contextus cinnamomeus » (2). Dans le même recueil, à la fin du groupe des Mésopo- des charnus « Pileo impolito, squamoso floccosove », on trouve la mention suivante : « Inquirendum, num P. cin- namomeus Jacq., qui fragilis describitur, vere sit carno- sus ; exacte refert P. perennem coriaceum » (). Encore une fois, Fries perd de vue que, d’après Jacquin, le mot fra- gilis ne s'applique pas au Champignon à l’état frais. En 1878, P. cinnamomeus est signalé en Italie par Saccardo qui, dans « Michelia », le décrit en ces termes : = (1) L. Quécer, Flore mycologique de la France et des pays limitrophes, Paris, 1838, p. 401. (2) E. Frtes, /lymenomycetes europaei, Upsaliae, 1814, p. 530-531. (3) FRtes, Hymenomycetes europuei p.524. 20 « Totus vivide cinnamomeus, hymenium vero dilutius. Stipes velutino tomentellus, pileus zonatus, margine sae- piuseximie fimbriatus. Hymenium versus marginem sterile ; pori majusculi angulosi (pentagoni vel hexcgoni). Affinis Polyporo perenni, a quo poris duylo triplove majoribius statim diagnoscitur. À P. arculario pileo xonato etc. dif- fert. An vero P. cinnamomeus noster secundo anno micro- porus fiat et in P. perennem abeat possibile videtur, sed hoc factum observatio nundum confirmavit »(1). Un des caractères de cette diagnose « margine (pilei) saepius exi- mie fimbriatus », ne se retrouve ni dans la description et les figures de Jacquin, ni, comme nous le verrons, dans les descriptions et les figures de Bresadola, de Hard et de Lloyd ; il fait également défaut chez les exemplaires de P, cinnamomeus provenant de Hongrie (Herbier du Jardin Bot. de l'Etat), et chez ceux que nous avons trou- vés aux environs de Gand. Les échantillons à chapeau à bord fimbrié seraient donc en quelque sorte par rapport au type créé par Jacquin ce que P. pictus (Schultz) Fr. (P. fimbriatus Bull.) est par rapport à P, perennis. D'après G. Fr. Atkinson, le chapeau à bord fimbrié serait caractéristique de P. cinnamomeus : « The margin of the cap is deeply and beautifully lacerated ». Le savant américain considère son Champignon comme une espèce très voisine de P. perennis « with the same habit, color, and often is found growing side by side with P. perennis » (à). n (1) Saccarpo, Michelia, commentarium mycologiae italicac. N°4 (15 nov.1878), p. 562. (2) GEroRGE Francis ARTKINSON S{udies of American Fungi. Musrhooms edible, poisonous etc. Ithaca N, Y. — (second édition) 1901, p. 193 Fig. 187. 21 Dans le courant de l’année 1887, nous trouvons une nouvelle description de P. cinnamomeus, dans les « Fungi tridentini » de Bresadola. L'auteur donne du Champig- non la diagnose que voici : « Pileus subsuberosus, flacci- dus, planodepressus, subinfundibuliformis, e velutino glabrescens, vivide cinnamomeus, nilens, zonis fuscis evanidis praeditus, dein fulvescens azonus, 2-3 cm. latus ; pori majusculi, pentagoni, vel hexagoni, cinnamomeo-fusci, in sicco fulvescentes ; stipes farctus, velutinus, ut pluri- mum basi attenuatus, interdum etiam tuberosus, pileo concolore, 3-4 cm. longus, 4-5 mm. crassus. Caro concolor, subnauseosa. Sporae subgloboso-ellipticae, flavidae, 6-7 X 4-5 mm... » Pour Bresadola, il! s’agit d’une espèce bien autonome quoique voisine de P. pictus : « À Pol. picto Fr. cui pro- ximus et similis, substantia spongioso suberosa, haud coriacea, poris majoribus, etc, differt; quapropter Fungus hoc mihi videtur optime circumscriptus, et uli species magis autonomus quam Pol. perenni L. et P. pictus Fr. inter quos formae mediae continuo obviae sunt » (1). Il sera question, plus loin, des figures que Bresadola joint à sa description. L'année après (1888), le Champignon de Jacquin exclu jusqu'alors sans fondement de l’Epicrisis et des Hymeno- mycetes europaei de Fries, a trouvé place dans le Sylloge de Saccardo. La diagnose est celle donnée antérieurement, par l’auteur, dans Michelia, complétée par celle de Bresa- dola (2). à Ce qui a trait à P. Montagnei, dans « Sylloge Fungorum » (L) Tac. BREsADoLA, Fungi tridentini. Fasc. VI-VLL, 1887, p. 83-89 Tabl. XCIX. (2) P. A. Saccarpo, Sylloge Fungorum. Vol. VI. 1888, p. 210. 22 est la reproduction exacte de ce qui se trouve dans « Hymenomycetes europaei », avec cette seule différence que l’auteur signale la découverte du Champignon aux environs de Bruxelles, par M®°* Bommer et Rousseau (1). La même année, dans sa Flore mycologique, Quélet, à la fin des espèces de son genre « Pelloporus », à la suite de P. fimbriatus (Bull.) Quél., consacre à P. cinnamomeus, ces quelques lignes: « Péridium cyathiforme, villeux, fauve, chair fragile. Pores anguleux, diffère de perennis par la consistance » Et il cite Jacquin et Bresadola (?. Le terme fragile, en italiques dans le texte et le signe ? dont il fait suivre la citalion de la pl. 99 de Bresadola, semblent prouver que Quélet n’a pas connu le Champignon. 11 ne fait d’ailleurs aucune allusion à une confusion possi- ble avec Pol. Montagnei. Plus récemment, C. G. Lloyd, dans ses « Mycological Notes » décrit P. ciniramomeus parmi les espèces du genre Polystictus d'Europe et d'Amérique. Il le range dans le groupe des espèces dépourvues de sefae colorées et à spores de coloration pâle, à côté de P. focicola et de P. perennis. Il caractérise ces trois espèces comme suit : Couleur cannelle luisante « bright cinnamon ». P. cinnamomeus. Couleur terne. Pores grands P. focicola. Couleur terne. Pores petits P. perennis. D'après l’auteur, ces trois espèces diffèrent largement entre elles, et ne peuvent être confondues que par un défaut d'attention de la part de l'observateur. Voici la description qu'il donne de P. cinnamomeus : (1) Ibid. p. 209 (2) Quézer, Flore mycologique. — p. 402. 23 Chapeau mince, coriace, déprimé ou ombiliqué, ferrugi- neux-cannelle, luisant, subzoné, à surface soyeuse et brillante, pourvue de fibrilles étalées, radiées. Chair mince, concolore, épaisse de 3/4 mm. Stipe central, grêle, égal, concolore. Pores petits, concolores, d’abord peu profonds, mais atteignant 2 à 2 1/2 mm. à la maturité, Spores elliptiques, lisses, variant entre 5 X6 et 6 —10 w, paille clair, pàles sous le microscope. — Des photographies représentent le Champignon gr. nat. Dans l'historique qui fait suite à sa description, Lloyd ajoute que P. cinnamomeus est petit et grêle, et que le diamètre du chapeau mesure de 1 1/2 à 4 em. ; plusieurs exemplaires ont des dimensions très petites. En Améri- que, le Polypore, d’abord découvert par Richardson, fut dénommé, par Klotzsch, Polyporus parvulus ; mais, comme le remarque Lloyd, la plante généralement désignée sous ce nom en Amérique, correspond à P. focicola. Plus tard, Peck considère le Champignon comme nouveau, l'appelle d'abord Polyporus splendens, puis remplace cette dénomination par celle de Polyporus subsericeus. Cuoke le rattache à une plante tres semblable d'Australie, le Polystictus oblectans (1). (1) D'après LLoyp, les exemplaires de P. oblectans provenant d'Australie, se distinguent de P. cinnamomeus par une longueur moindre et une épaisseur plus grande; les fibrilles, dans la partie centrale du chapeau, au lieu d’ètre étalées, sont dressées, et Le chapeau est subsquameux . Enfin, les spores, plus arrondies, me- surent de 6X7 u. — Chez un exemplaire de P. oblectans, recueilli, dans la forêt de Tjiboda, par le prof. Massart et déterminé par Patouiliard (Ierbier du Jardin botanique de l’Etat), le chapeau ne se distingue, par aucun caractère, de celui de P. cinnamo- meus ; le stipe est plus long (5 em.) et plus épais (en moyenne 4 min.) ; mais on constate que cette épaisseur résulte, en réalité, 24 Enfin, tout récemment, un autre mycologue améri- cain, M. E. Hard, donne une bonne description de Polystictus cinnamomeus : « The pileus is an inch and à half, or less, bread, coriaceous, slightly depressed in the center ; rather rough on the surface, but with a beautiful satiny lustre, and more or less zoned ; caps often growing together, but with separate stems ; shin- ing, à light cinnamom-brown. » « The pores are rather large, angular, torn with age ; cinnamon brown, growing darker in older plants. » « The stem is one 10 two inches long, equai, or slightly tapering upward, cinnamon-brown, hollow or stuffed, tough, frequently sending forth branches from the side and base of the stem » (1). Les lithographies qui accompagnent le texte sont trop foncées et ne font pas ressortir les caractères de la surface du chapeau. D'après Lloyd, Ie Polypore auquel Fries a donné le nom de Montagnei est bien le P. cinnamomeus: les échantillons types de lherbier de Montagne sont identi- ques aux exemplaires américains. Mais en est-il de même du Champignon décrit et figuré, sous le nom de ?. Montagnei, par Quélet? Lloyd trouve, aux figures de Quélet, une coloration trop jaune et une forme obèse ; il ajoute : « EL think it must be some other species but know no plant that agrees with in any degree ». de la soudure de deux, peut-être de trois stipes (fig. 8). Les spores sont identiques à celles de P. cinnamomeus. C. G. Lioyp, Wycological Notes. Polyporoid issue, N°1. Fe- bruary 1903, p. 6-7. Fig. 200. (1) M. E. Harp, The Mushroom edible and otherwise, its habitat and its time of growth. — The Ohio Library Co.-Colum- bus, Ohio, — Sans date. — p. 414. 25 Il y à doute, en effet, au sujet de la signification de la plante décrite et figurée par Quélet, et il y a doute aussi, croyons-nous, touchant la signification du Polypore découvert par M Bommer et Rousseau, et considéré, par ces botanistes, comme correspondant à P. Montagnei. Malheureusement nous n'avons pu disposer, comme terme de comparaison avec P. cinnamomeus, que d'un seul exemplaire conservé dans l'Herbier du Jardin bota- nique de l'Etat Notre excellent collègue, le prof. Ch. Bommer, à qui nous nous étions adressé dans le but d'obtenir, si possible, d’autres échantillons de l'espèce, nous à appris qu'il n’en restait plus, les insectes ayant tout détruit. Laissant de côté la description de Montagne et de Fries, puisqu'il semble prouvé, d'après G. G. Lloyd, que le P. Montagnei Fr. correspond à P. cinnamomeus (Jacq.) Sacc., nous ne nous occuperons, dans la comparaison avec ce dernier, que du P. Montagnei décrit par Quélet, et de l’exemplaire désigné sous ce nom, conservé dans l'Herbier du Jardin botanique de l'Etat. Nous passerons successivement en revue les caractères fournis : A) par le chapeau ; 8) par le stipe ; c) par les pores ; ») par la chair ; #) par les spores. CHAPEAU, P. cinnamomeus. P. Montagnei. Centreinfundibuliforme (om- Ïci il importe de faire une biliqué) ou subinfundibuli- | distinction entre les caractères forme; surface plane et zonée | attribués à P. Montagnei, par en dehors de La dépression cen- | Quélet, et ceux fournis par l’ex- trale, luisante, soyeuse. — La | emplaire provenant des envi- dépression centrale est surtout | rons de Bruxelles, LD (er) P. cinnamomeus. clairement indiquée par Jac- quin:« in centro infundibuli- formis »; elle l’est aussi par Persoon . «infundibuliformis », Bresadola et Saccardo: «plano depressus, Subinfundibulifor- mis», Lloyd: «depressed or umbilicate , « Slightly depres sed » (Hard). — C’est encore Jacquin qui décrit le mieux la disposition zonée de la surface: «in limbo planus, lineam unam alteram- ve Crassus »n. Quoique les figu- res de Jacquin ne rendent pas ce caractère, celles de Bresa- dola le reproduisent bien, alors que, dans son texte, l’auteur dit simplement: Pilus..… zonis fuscis praedilus, dein fulves- cens uzonus ». — L'état luisant soyeux de la surface du chapeau frappe également le createur de l’espèce, et il insiste avec rai- son, sur ce caractère : « supr& soriceus nilidus et ad tactum ‘holoserici ad instar mollis » ; « nilens » dit aussi Bresadola ; le terme « bright » est souligné dans la diagnose de Lloyd qui trouve en outre «the surface silky and shiny».«Witha beau- tiful satiny lustre» dit Hard. — Nous avons vu que, d’après deux auteurs seulement, Sac- cardo et Atkinson, le bord du chapeau est fimbrié. P. Montagnei. Dans « Les Champignons du Juraet des Vosges », el dans sa « Flore mycologique », Quélet insiste sur l’irrégularilé du chapeau : « Irrégulier, hérissé de crêtes épaisses, floconneu- ses» (J. et V.); « gonflé, an- fractueux» (F1. Myc ); dans sa Flore mycologique, il mails dit aussi que le peridium est Cyathiforme… satiné. Or, ces deux caractères se retrouvent chez P.cinnamomeus. Le chapeau du Champignon provenant des environs de Bruxelles (Fig. 9) est convexe, sans dépression centrale, à saillies irrégulières, sortes de crètes rayonnant du centre vers la périphérie, sans trace de stries concentriques, à Surface absolument male et ne rappe- lant pas la coloration cannelle vif de P. cinnamomeus. P. cinnamomeus. Tous mes exemplaires (Fig. 2, 3 4,6) — etilenest de même de ceux de Hongrie conservés dans l’Herbier du Jardin botanique de Ll’'État.(Fig. 7) — montrent net- tement la dépression centrale du chapeau et, en dehors de cet- te dépression, de minces crétes circulaires,concentriques,sépu- rées par des sillons. Chez tous les exemplaires, l’uspect, lui- sant, soyeux de la surfuce est aussi très caractéristique. Diamètre du chapeau. D’après Jacquin, le diamètre du chapeau mesure un pouce, ce qui correspond sensiblement à 2-8 ctm., dimension observée par Bresadola ; d’après Lloyd, ce diamètre oscille entre 1!/; et 4 ctm., mais beaucoup d’ex- emplaires se distinguent par leurs petites dimensions ; «an inch and a half, or less, broad », dit Hard. Chezlesexemplaires trouvés aux environs de Gand, le dia- mètre du chapeau varie de 1 à 2 ‘[2 cm ; le diamètre du cha- peau des exemplaires provenant de Hongrie (Herbier du Jardin Bot. de l’État) mesure de 2 !/2 à 3 cm.;, celui du chapeau de P. oblectans (Fig. 8) — (même Herbier) est de 5 cm.; mais ce 27 P. Montagnei. Diamètre du chapeau. CHAMPIGNON DE QUÉLET Dans « Champ. du J.et V.», Quélet n’indique pas le diam. du chapeau, mais si l’on mesure ce diam.sur les deux figures qui représentent le Champignon, on constate qu’il mesure 3 em. D’après la description parue dans la « Flore myc », le dia- mètre du chapeau varie de 5 à 8 cm. C’est probablement ce qui explique que Fries « {ym. Eur.» et Saccardo € Syll. », après avoir indiqué les figures de Quélet, ajoutent : « Forma minor » ....«Formaprimaria icone Queletii duplo major ». Après ce que nous savons de P. cinnamomeus, dont les di- mensions sont plutôt petites, le fort diam. que peut atteindre le 28 P. cinnamomeus. chapeau résulte probablement de la soudure de deux ou mèê- me de trois exemplaires. Epaisseur. Le chapeau se distingue par sa minceur. Chez les exemplai- res desenvirons de Gand, chez ceux de Hongrie, et aussi chez P. oblectans Pk, la plus grande épaisseur est de 2 mm. P. Montagnei. chapeau de P. Montagnei décrit par Quélet semble prouver qu’il s’agit d’une espèce distincte, EXEMPLAIRE DES ENVIRONS DE BRUXELLES. Le diam. du chapeau mesure 28 mm. Epaisseur. CHAMPIGNON DE QUÉLET. : L'auteur dit simplement: « péridium aminci au bord» (FIL. myc.). EXEMPLAIRE DE L’HERBIER DE BRUXELLES. L’épaisseur du chapeau, près l'insertion du stipe atteint G!/2 min. ; près du bord, elle esten- core de 4 mm. — donc, par ces caractères, le Champignon s’éloigne notablement de P.cin- namomeus. STIPE. Forme et dimensions. D’aprés Jacquin, le stipe est cylindrique, droit, plus grêle que le tuyau d’une plume, de la lngueur d’un pouce à peu près (2-8 ctm.) ; si l’on en juge d’a- près les figures, l’épaisseur du stipe diminue du sommet à la base, et on constate qu’elle va- rie de 1 1/2 à & mm.; « UE pluri- mum basiattenuatus, interdum etiam tuberosuss ditBresadola, Forme et dimensions. CHAMPIGNON DE (QJUÉLET. « Stipe inégal » dit Quélet (F1. myc.) Mesuré sur ses figures (J. et V.), le stipe estlong de 2 cm. sur une épaisseur variant de 5 à 9 mm. CHAMPIGNON DES ENVIRONS DE BRUXELLES. Le stipe (Fig. 9), qui est sé- paré du chapeau ne mesure pas plus de 11/2cm. delong ; à son P. cinnamomeus. d’après lequel la longueur du stipe est de 3-£ cim., sur une épaisseur de 4-5 mm.; mais, par l’examen de la pl. de Bresadola, on peut s’assurer que le stipe d’un des exemplaires y figurés {celui de gauche de la rangée inférieure) est le résultat d’une soudure, et que chaque moitié prise séparément mesure de 2 1/2 à 8 mm. Saccardo ne fait que reproduire les dimensions données par Bresadola. — D’a- près Lloyd, le stipe est grêle et d’épaisseur uniforme. Mesurée sur ses figures, l'épaisseur varie de 11/2 à 3 mm., ce qui corres- pond à ce que montrent les fi- gures de Jacquin, avec cette différence toutefois que, sur celles de Lloyd, la plus grande épaisseur se trouve à la base : on remarque d’ailleurs, sur la plupart de ces figures, une base renflée, tubéreuse, atteignant, sur l’une d’eiles, 5 mm.dans son plus grand dianiètre. D’après Hard, « the stem is one to two inches long, equal, or slightly tapering upward, hollow or stuffed, tough, frequently sen- ding forth branches from the side and base of the stem.» La longueur du stipe de mes exemplaires (Fig. 1 à 6) qui souvent aussi se termine par P. Montagnei. extrémité supérieure, corras- pondant à son point d’attache au chapeau, son épaisseur est de 4 mre ; le stigmate à la face inférieure du chapeau, trace de l’insertion du stipe, présente le même diamètre ; à la base, la plus grande épaisseur du stipe est de 7 rm. 30 P. cinnamomeus. une base renflée, varie de 1 1/2 à 83 ctim.; son épaisseur oscille entre 1 1/2 et 3 mm. Chez les exemplaires prove- nant de Hongrie (H. du J. B. de l’Etat, Fig. 7), la longueur du stipe est de ? à 21/2 ctm., son épaisseur de 1 1/2 à 3 mm.; on trouve quelquefois 4 mm.,au sommet, près l’insertion sur le chapeau ; la base, souvent bul- beuse, atteint jusqu’à 9 mm. d'épaisseur. Sur l’exemplaire de P. oblec- tans (Fig 8, 0. du J.- B.de l’Etat), le stipe mesure 5 cm. de long, sur une épaisseur en moyenne de 4 mm., mais qui atteint de 5 à 8 mm. au sommet et à la base. Maisenexaminant le stipe vers sa jonction avec le chapeau, on le trouve bifide et même trifide, ce qui permet de supposer qu’il y a soudure de deux ou mème de trois indivi- dus. Consislance, état de La surface. D’après Jacquin, le stipe est solide, pubescent, « vilosu- lus », de la couleur du reste du Champignon ; velouté, de la chapeau, couleur du d’après Bresadola ; «concolore» dit Lloyd, parlant du «cinnamon-brown « (Hard). stipe. — P. Montagnei. Consistance, état de la surface. CHAMPIGNON DR QUÉLET. « Stipe jaurne-cannelle-clair .. pubescent.» (J.et V ),estipe.. soyeux, souci fauve » (F1.myc.). P. cinnamomeus. Sur les exemplaires des envi- rons de Gand, le stipe coloré comme le reste du Champignon, est velouté et de consistance ferme. Cela s'applique également aux exemplaires provenant de Hongrie, et à P. oblectans Pk. 31 P. Montagnei. EXEMPLAIRE DES ENVIRONS DE BRUXELLES, Stipe de la couleur du cha- peau, mat, compacte. PORES. D’après Jacquin, la face infé- rieure du chapeau est entière- ment couverte de pores angu- leux. Persoon signale aussi la forme anguleuse des pores. D’a- près Bresadola, les pores sont grands « Mmaïusculi », de forme pentagonale ou hexagonale, de coloration brun-cannelle, pas- sant au fauve pala dessiccation. I1 est à noter que Saccardo, ajoute, à la fin de sa diagnose (Syli.): « Affinis Polysticto peren- ni et picto, a quibus poris duplo triplove majoribus statim dia- gnoscitur ». D’après CG G. Lloyd, les pores sont petits, concolores, d’abord peu pro- fonds, mais atteignent à la ma- turité de 2 à 2!/> mm. « The spores (sic) are rather large, angular, torn with age; cinnamon-brown, growing dar- ker in older plants. » (Hard.): Sur les exemplaires prove: EXEMPLAIRES DE QUÉLET, Quélet trouve les pores irré- guliers, en forme d’alvéoles peu profonds, d’un blanc- jaunâtre, glauques puis fauve-cannelle (JT. et V.); dans sa Flore myc., nous lisons : «pores alvéolaires (0m 01) blanc crème puis fau- ves ». EXEMPLAIRE DES ENVIRONS DE BRUXELLES. Le diamètre des pores mesure de ‘/2 à 1 mw.; leur profondeur ne dépasse pas 2 mm. Ici, com- me chez P. cinnamomeus et P. oblectans, existe une zone périphérique dépourvue de pose res ; elle mesure de 2 à 3 mm. 32 P. cinnamomeus. naut des environs ‘le Gand (Fig. { et 5), le diamètre des pores mesure en moyenne 1/2 à L mm., mais il atteint parfois 1 1,2mm, leur profondeur varie de 1 1/2 à 3 mm.— Sur les exemplaires de Hongrie, les dimensions des les mèmes ; leur diamètre oscille, eneffet, entre 1/2 et Lmin., leur profondeur entre 11/2 et 2 mm. — (Chez l’exemplaire de P. oblec- tans, les pores atteignent, au pores sont sensiblement plus, 1 mm. de diamètre ; ils sont peu profonds sur les exemplaires des envi- rons de Gand, sur ceux prove- nant de Hongrie, et sur l’exem- plaire de P. oblectans (Fig. 8), on constate l’existence d’une zone périphérique plus ou moins complète, dépourvue de pores ; chez P.oblectans, elle atteint, en certains points, 2 "mm. de largeur. P. Montagnei CHAIR. Parlant du stipe, Bresadola écrit : « stipes farclus .. caro concolor,subnauseosa»r.D’après Llyod, la chair (du chapeau) est mince, concolore, La chair des provenant des exemplaires environs de Gand, est compacte, fibreuse, | | | | CHAMPIGNON DE QUÉLET. « Chair fibreuse, concolore. » (J. ut V.); «chair fibreuse, soyeuse, fauve cannelle » (FI. myc.). EXEMPLAIRE DES ENVIRONS DE BRUXELLES, A l’endroit où le stipe s’est P. cinnamomeus. légèrement plus pâle que le reste du Champignon. 33 P. Montagnei. séparé du chapeau, on constate que la chair est compacte, con- colore à celle du reste du Cham- pignon. SPORE. D’après Bresadola et Saccar- do (Syll.): « sporae subgloboso- ellipticue, flavidae, 6-1X4-50m», D’après C. G. Lloyd, les spo- res sont elliptiques, lisses, va- riant entre 5 X 6 et 6-10 y. paille clair, pâles sous le mi- croscope. Chez les exemplaires des en- virons de Gand, chez ceux pro- venant de Hongrie, et aussi chez P, oblectans, les spores elliptiques ou subglobuleuses elliptiques, mesurent 6-9 x 4-5 LL. CHAMPIGNON DE (JUÉLET. «Spore ovoide pruniforme (0®m005.6) ocellée, pointillée. » F1. myc. EXEMPLAIRE DES ENVIRONS DE BRUXELLES. Je trouve la spore de forme elliptique, mesurant 10-11 X5-6 pu. Le long préambule qui précéde n'aurait pas eu de raison d'être si j'avais pu prendre connaissance des types qui ont servi de base aux diagnoses de Quélet, et si je n'avais pas été réduit à disposer, comme terme de com- paraison avec P. cinnamomeus, de l'unique exemplaire de P. Montagnei de l'Herbier du Jardin botanique de l'Etat. Dans ces conditions, pour résoudre la question de savoir si P. cinnamomeus et P. Montagnei, sont deux 34 espèces distinctes ou bien s'ils correspondent à une seule et même espèce, il devenait indispensable d'insister sur les descriptions données par les auteurs, et, en se basant sur ces descriptions, de faire ressortir par quels carac- tères les deux Champignons se distinguent l’un de l’autre et par quels caractères ils se ressemblent (1). Parmi les caractères attribués par Quécer à P. Mon- tagnei, il n’en est guère que trois qu’on retrouve chez P. cinnamomeus : péridium cyathiforme; son aspect satiné, la forme et les dimensions des pores. Par contre, son Champignon se distingue de P. cinnamomeus, notam- ment par sa forme plus trapue, ses dimensions en général plus grandes, l'irrégularité de la surface du chapeau. Comme le remarque C. G. Lloyd, il s’agit bien d’une espèce distincte de P.cinnamomeus, sans qu’il soit possible de dire si elle correspond à un Polypore déjà connu. Quant au Champignon trouvé à Groenendael par MM Bommer et Rousseau, il se distingue surtout de P. cinnamomeus par l'épaisseur beaucoup plus forte du chapeau, l'absence de la dépression centrale, des bourre- lets et des stries concentriques à sa surface, l'aspect mat de cette surface, la briéveté et la grosseur du stipe ; seuls les pores, par leur forme et leurs dimensions, sont compa- rables à ceux de P. cinnamomeus. L'exemplaire chez lequel je constate ces caractères est certainement distinct de ce dernier, et il ne correspond non plus,me semble-t-1f, au Polypore dénommé P. Montagnei par Quélet. 1 (1) Comme on l'a vu par ce qui précéde, il ne s’agit, en ce qui concerne P. Montagnei, que du champignondécrit sous ce nom par Quézer, et du Champignon découvert aux environs de Bruxel- les par MMmes Boumer et Rousseau, l’identité avec P.cinnamo- meus désigné sous le nom de P. Montagnei par Fries d’après les échantillons de Montagne, étant prouvée par Lloyd. 39 P. cinnamomeus Jacq. serait donc bien une espèce distincte du P. Montagnei de Quélet, ainsi que du Polry- pore désigné sous ce nom par MM" Bommer et Rousseau. Mais P. cinnamomeus est-il réellement, comme le veut Bresadola, une espèce nettement délimitée et plus auto- nome que P. perennis et P. pictus, qui sont reliés entre eux par des formes intermédiaires ? Certes, si nous nous basons sur les descriptions et les figures de Jacquin, de Bresadola, de Lloyd et de Hard, et sur les caractères fournis par nos exemplaires, une telle manière de voir peut se soutenir ; mais, on a pu le constater, alors qu'aucun des mycologues que nous venons de citer ne fait allusion à l'existence d’un bord fimbrié du chapeau — et nos exemplaires n'en présen- tent pas la moindre trace — Saccardo signale la présence fréquente d’un bord nettement fimbrié, et Atkinson considère un tel bord comme caractéristique de P, cinna- momeus. Or, alors que Bresadola qui ne décrit ni ne figure de bord fimbrié du chapeau chez P. cinnamomeus, considère ce Champignon comme très voisin de P. pictus (P. fimbriatus Bull.) dont il diffère par sa substance spon- gieuse, subéreuse ou coriace, par ses pores plus grands etc., Saccardo, d’après qui le bord du chapeau de P. cin- namomeus est souvent fimbrié, rapproche le Champi- enon, non de P. pictus, mais de P. perennis, dont ïl se distingue par ses pores deux ou trois fois plus grands. Pour Atkinson aussi, le Champignon est très voisin de P. perennis dont il a le port et la couleur, les deux formes croissant d'ailleurs fréquemment côte à côte. Faut-il conclure de ces données contradictoires qu'à côté du type créé par Jacquin, admis par Bresadola, Lloyd et Hard, il existe certaines formes de transition, ou 36 bien que d'autres espèces ont été confondues avec lui ? Comme déjà nous en avons fait la remarque, Atkinson trouve, chez le Champignon qu'il désigne sous le nom de P. cinnamomeus, le port et la couleur () du P. perennis. Nous sommes donc loin iei du Polypore décrit et figuré par Jacquin, Bresadola, Lloyd et Hard. Saccardo consi- dére aussi P. cinnamomeus comme voisin de P. perennis dont il diffère surtout par la plus forte dimension de ses pores ; mais, ce qui frappe, le savant mycologue, tout en rangeant parmi les caractères du Champignon l'exis: tence fréquente d’un chapeau à bord fimbrié, ne fait nulle allusion, comme nous venons de le voir, à une affinité avec P. pictus Schultz, affinité incontestablement plus grande, dès lors, qu'avec P. perennis. Ainsi, quand on lit les descriptions de P. pictus Schultz (P. fimbriatus Bull.) par Quélet ?), on se demande si l'auteur n’avait pas sous les yeux le P. cinnamomeus tel que le comprend Saccardo. En effet, parmi les caractères énumérés, nom- breux sont ceux qu'on peut appliquer à P. cinnamomeus, notamment : chapeau mince .. plan ombiliqué zoné .…. soyeux, puis poli, brun-marron luisant. Ajoutons que la figure parue dans les Champ. du J. et des V. (ffg. 3, pl. 17), abstraction faite du bord cilié du chapeau, rappelle, par son port et sa gracilité, le Champignon de Jacquin ; on constate aussi que cette figure tranche sur celles qui représentent P. Montagnei (fig. 4 de la même planche), ce qui suffit à prouver que P. Montagnei de Quélet est bien distinct de P. Montagnei de Fries (d’après les échan- (1) Souligné par nous. — L’auteur ne fait pas allusion à l’état luisant de la surface du chapeau de P. cinnamomenus. (2) Quézer, Les Champignons du Jura et des Vosges, p. 252- 953 — Flore mycologique, p. 402. 37 tillons de Montagne), et par conséquent, de P. cinnamo- meus Jacq. Au début de ses « Notes » sur Le g. Polystictus (section Pelloporus), C. G. Lloyd, après avoir constaté qu'on y rencontre des espèces dont la détermination est difficile, ajoute : « There are no hard and sharp lines in Nature». Les considérations dans lesquelles nous venons d'entrer au sujet de la délimitation de P. cinnamomeus en four- nissent une nouvelle preuve. Elles montrent, en effet, que nous sommes en présence de formes très plastiques, reliées entre elles par des liens intimes de parenté. Aussi pourrait-on soulever la question de savoir s’il s'agit de variations limitées, de fluctuations, en relations direc- tes avec les variations du milieu, ou bien de mutations, par conséquent d'espèces élémentaires au sens défini par Jordan. Je ne veux pas trancher la question, mais je ne crois pas inutile d’ajouter ce qui suit : Comme on l’a vu plus haut, Saccardo, dans «Michelia» (1878), fait suivre sa diagnose de P. cinnamomeus de cette remarque : Il est possible que la seconde année le Champignon devient micropore et se transforme en le P. perennis, mais le fait n’a pas été confirmé par l'obser- valion. Ainsi comprise, la transformation ne pouvait se conliriner, Car nous savons maintenant que P. perennis, malgré son nom spécifique — et il en est de même des formes voisines, par conséquent de P. cinnamomeus — n’est pas vivace, c'est-à-dire qu'il ne revit pas la seconde année. Mais si la transformation dont parle Saccardo est impossible, on peut se demander si elle n’est pas réalisable par l'intermédiaire de la partie végétative du Champig- non Or, voici ce que j'ai eu l’occasion d’observer. Comme je l’ai signalé au commencement de ce travail, j'ai trouvé 38 des exemplaires de P, cinnamomeus, à St-Denis-Westrem, sous Chênes, le 20 juillet 1905. J'avais noté la station avec soin, me proposant d'y retourner l’année suivante, ce que je fis en effet le 26 juillet 1906. À ma grande surprise et à mon grand désappointement, je trouvai plusieurs exemplaires de P. perennis, mais pas le moindre repré- sentant de P. cinnamomeus. Faut-il en inférer que le même mycélium, à la suite de conditions spéciales, de nutrition, météorologiques ou autres, a donné naissance, en 1905, à P. cinnamomeus, en 1906, à P. perennis ? EXPLICATION DE LA PLANCHE (1). Fig. 1à 6.—P. cinnamomeus (Jacq.) Sacc. Exemplaires provenant de St-Denis-Westreim (Juillet 1905). « 7. — P. cinnamomeus (Jacq.) Sacc. — D’après des exemplaires provenant de Hongrie (Herbier du Jardin Botanique de l'Etat). « 8. — P. oblectans Berk. — D'après un exemplaire recueilli dans la forêt de Tjiboda, par le professeur Massart (Même herbier). « 9. — P. Montagnei Fr. ?, d'après un exemplaire trouvé, à Bloemendael, par MMmes Bommer et Rousseau (Même herbier). (1) Je dois les photographies qui accompagnent ce travail à Mr le Dr Vau der Gucht, auquel j’adresse mes vifs remerciments. ESSAI DE CHOGERMPAHFE BOTANIQUE DISTRICES LITTORAUX ET ALLOVIAUX DE LA BELGIQUE par JEAN MASSART (I). Suite. Voir Bull. tome 45, pages 205-320. VI. — LES DUNES FIXÉES. Les dunes mobiles, dont il vient d'être question, confi- nent à des pannes plus ou moins larges, qui sont limitées du côté des polders par des dunes couvertes de végéta- tion et à surface moins instable. Nous ne suivons pas l’ordre topographique, et nous étudions immédiatement les dunes fixées, puisque celles-ci existent partout (ce qui n’est pas le cas des pannes) et qu’en beaucoup d’en- droits elles touchent pour ainsi dire à l’estran. Dans les pannes tant soit peu étendues, 1l y a toujours des mamelons qui s'élèvent assez haut pour que l’eau du sous-sol ne les atteigne plus pendant l'été, et pour que leur végétation soit donc identique à celle des dunes plus grandes bordant les polders. Il ny à évidemment pas une démarcation absolue entre les dunes fixées et les dunes mobiles. Sur la dune 49 la mieux fixée, à laquelle un revêtement continu de Mousses fait un écran des plus efficaces contre le vent, l'effondrement d’une simple galerie de Lapin suffit à exposer aux tempêtes du sable nu, et à leur permettre de bouleverser entièrement le monticule (phot. 45). Il n y à donc rien d’imprévu à ce que les espèces des dunes mobiles se retrouvent sur les dunes fixées : il faut pourtant en excepter Euphorbia Paralias, qui ne s’écarte jamais du voisinage de l'estran. Sur ces collines immobilisées par la végétation, la sécheresse est naturellement aussi grande que sur les monticules mobiles, car, au point de vue de la filtration de l’eau et de la capillarité, les conditions sont exacte- ment les mêmes. La xérophile de la flore des dunes fixées se remarque tout autant, et peut-être mieux, dans les espèces de Mousses et de lichens — toutes réviviscentes - que dans les Phanérogames. Les Bryophytes et les lichens terres- tres sont plus variés qu’on ne s’y attendrait pour un terrain aussi uniforme. J'ai déjà dit plus haut quelles sont les principales espèces. Le kj‘kkenmôdding de La Panne (voir p. 187) porte quelques lichens curieux et assez inattendus. Les uns vivent sur les coquilles (par exemple Gyalolechia lactea, Sarcogyne pruinosa, et Verrucaria muralis qui creuse les coquilles). D’autres sont abondants entre les valves de Cardium, sur le sable plus ou moins complètement fixé par diverses Mousses (Bryum argenteum, Ceratodon purpureus, ete.) ; ce sont: Collema tenax, Urceolaria scruposa, etc. Parmi les Champignons saprophytes, la plupart des espèces n'apparaissent qu’en automne ; il n’y a guère que 41 Tylostoma mammosum qui soit abondant au printemps ; aucun ne se montre en plein été lorsque le sable est sec. Les Phanérogames qui vivent sur le sable immobilisé par les Mousses et les lichens ont un aspect notablement différent de celles des monticules mou vants. Ces dernières se rencontrent aussi, à la vérité, sur les dunes fixées; mais elles y sont l'exception. Ainsi, Ammophila reste chétif; il ne fleurit pas beaucoup, et, de plus, la plupart de ses caryopses sont attaqués par Claviceps purpurea. Cette Graminacée ne joue ici qu’un rôle tout à fait effacé, sauf, bien entendu, dans les endroits où du sable est accumulé par les vents qui ont affouillé ailleurs le flanc d’une colline. Le premier fait qui frappe le botaniste, c'est que la flore des dunes stables contient une notable proportion d’espèces annuelles et bisannuelles, dont l'appareil souterrain est moins largement développé que celui des espèces vivaces, et qui manquent totalement aux dunes meubles. Citons parmi les bisannuelles : Jasione montana (phot 43), Erodium cicularium, Anthyllis vulneraria (phot. 43), Arabis hirsuta (ces deux dernières parfois vivaces), Melilotus albus et OEnothera Lamarckiana (tous deux introduits); parmi les annuelles : Myosotis hispida, Phleum arenarium, Silene conica, Draba verna, qui sont hivernales, et Orobanche caryophyllacea (phot. 42), et 0. purpurea, qui sont estivales. La forte prépondérance des espèces qui croissent pendant l'hiver est en relation, ainsi que nous lavons déjà dit, d’une part, avec la douceur des hivers, d'autre part, avec l'aridité des étés; parmi les plantes annuelles, il ny à guëre que les Orobanche, parasites el à surface transpiratoire réduite au minimum, qui puissent s'accom- moder des dunes pendant l'été. 42 Beaucoup de Phanérogames, non seulement parmi les annuelles et les bisannuelles, mais aussi parmi les vivaces (Taraxacum, Ranunculus bulbosus, Hieracium umbella- tum), ont des feuilles étalées sur le sable en une rosette. C'est là encore une particularité qui ne se rencontre pas dans les dunes dont le sable se déplace trop aisément et où les feuilles risqueraient d’être bientôt enfouies. Alors que les sables à surface sans cesse bouleversée ne peuvent être colonisés que par des plantes à organes souterrains profonds, et le plus souvent longuement tra- çants, les coilines couvertes d'un écran de Mousses et de lichens portent aussi de nombreuses espèces dont les rhizomes restent courts. De plus, les plantes des dunes mobiles ont toutes la faculté de produire des bourgeons sur les parties enterrées, soit les tiges, soit les racines (Salix, Hippophaë, Euphorbia). Sur les monticules plus stables, où les dangers de déchaussement sont moindres, vivent des plantes qui n’ont pas cette faculté, ou qui ne la manifestent que d’une facon exceptionnelle (par exem- ple Taraxacum) ; la plupart d’entre eiles placent leurs bourgeons hivernants au niveau du sol ou immédiatement en-dessous ; en d’autres termes, ce sont des hémicryplo- phytes, tandis que les espèces des dunes à surface chan- geante sont toutes, au moins potentiellement, des cryp- tophytes. Ces différences sont tout à fait manifestes, quand on compare les Graminacées des sables mobiles (Elymus, Ammophila, Festuca rubra) à celles qui ne quittent pas les dunes bien stables : Festuca ovina (fig. dans REsvoLz, p. 256), Corynephorus canescens (fig. dans WaruinG, 1891, pp. 186, 187), Koeleria cristata; toutes celles-ci ont une souche courte et amènent leurs bourgeons hivernants au 43 niveau du sol. Il en est de même de Saponaria ofjicinalis (phot. 41), de Thalictrum minus, à rhizomes assez longs, et d'Achillea Millefolium, à rhizomes courts (fig. dans Resvozz p. 278), etc. Les Compositacées liguliflores ont presque toutes une grosse racine pivotante surmontée d’un bourgeon qui se trouve également à fleur de terre : Leontodon autumnale et L. hirtum, Hypochoeris radicata. Les plantes hémicryptophytes des dunes fixées présen- tent encore une autre particularité : toutes possèdent des bourgeons qui viennent d’en bas pour se disposer à la surface du sable, tandis que dans les pannes et dans les polders, il y a de nombreuses hémicryptophytes d’une autre sorte : leurs tiges trainent au-dessus du sol et elles donnent des racines qui, par leur contraction, attirent par terre, et même un peu en terre, les bourgeons portés par les rameaux radicants ou les stolons. C'est, sans dou- te, le danger d’être desséchées et rôties qui empêche les plantes de la dune de produire des stolons aériens ou des tiges couchées et s’enracinant aux nœuds : sur le sable brülant les racines seraient inévitablement: détruites. Il n’y à que Hieracium Pilosella qui appartienne à cette catégorie d’hémicryptophytes : ses stolons produisent de petites rosettes de feuilles qui s’étalent par terre, avant que les racines se forment, de telle sorte que ces dernières ne sont pas en contact avec du sable directement ensoleillé. Il y à pourtant aussi des espèces dont les bourgeons sont situés, en tout ou en partie, dans la profondeur du sable : Asparagus officinalis, Epipactis latifolia, etc., avecune souche courte; Galium verum, Convolvulus arvensis, Ononis repens, Viola tricolor (fig. dans WARMING, 1877, I, p. 81), etc., avec rhizomes plus ou moins allongés. 44 IL y à aussi, dans la même station, quelques chamé- phytes, ayant leurs bourgeons hivernants dans Pair, mais près du sol: Rosa pimpinellifolia (aussi cryptophyte) avec des bourgeons protégés par des écailles ; Sedum acre (fig. dans WarminG, 1897, I, p. 82), Thymus Serpyl- lum, avec des bourgeons nus. * * * Une association est tout autant caractérisée par les espèces qui lui manquent que par celles qui la consti- tuent. Ainsi, il est intéressant de constater que les dunes fixées, pas plus que les dunes mouvantes, ne portent de lianes d’aucune sorte, Les Convolvulacées y restent rela- tivement courtes : Calystegia Soldanella ne grimpe pas, Convolvulus arvensis (phot. 44) ne devient presque jamais assez long pour s’enrouler autour des Oyats et des Saules rampants. Parmi les Galium, les dunes ne renferment que des espèces courtes : G. verum et G. Mollugo. Mème Solanum Dulcamara, qui dans les roselières des polders devient quelque peu volubile et se hisse sur les tiges voi- sines, reste trapu dans les dunes et ne grimpe jamais. C'est, sans doute, le manque d'eau qui empêche l'allonge- ment des tiges. IL est probabile qu'il faut attribuer à la même cause, et aussi à l’échauffement excessif de la cou- che superficielle ainsi qu’à la lumière intense, l'absence d'Algues terrestres, telles que les Pleurococcus et les Schizogonium, et celle des Hépatiques et des Fougères. se Ce qui a été dit au sujet de la végétation différente des pentes W. et E. dans les dunes mobiles, trouve naturel- lement aussi son application ici, tout au moins pour les dunes qui sont plus ou moins entamées par les tempêtes. 45 Mais sur les dunes les plus stables, chaque versant a également sa flore un peu spéciale, dont la nature est, sans doute, en relation avec des climats locaux. Ainsi, le versant $S. des hautes dunes, surtout de celles qui sont voisines des polders, porte souvant des touffes de Rubus caesius qui s'étendent d'année en année vers les côtés et vers le bas, grâce à l'enracinement des som- mets qui s'enterrent à l'automne. Il n’est pas impossible que les fortes chaleurs de lété soient nécessaires à cette plante. Les espèces annuelles hivernales sont localisées de préférence sur les faces W. et S.-W. des dunes, qui sont les plus chaudes en hiver. Voici pourquoi : pendant la majeure partie de l’automne et de l'hiver, le ciel est brumeux et des brouillards s'étendent sur tout le littoral. D'habitude le soleil ne se dégage que vers midi, de telle sorte que les collines sont plus longuement éclarrées sur leurs faces W. et S.-W. que sur leur face S. Il y a aussi des plantes qui sont assez indifférentes au degré de chaleur, mais qui sont directement dépendantes de l'humidité apportée par les pluies. Ce sont les Mousses. Celles-ci sont relativement rares sur les faces S. et E. qui sont trop sèches, et où les heures pendant lesquelles la croissance est possible sont décidément par trop excep- tionnelles. Elles abondent, au contraire, sur les faces W. et N., où l’évaporation est moindre et qui sont battues par les tempêtes pluvieuses. C’est là qu'on rencontre, en même temps que Tortula ruraliformis, qui colonise aussi les faces S. et E., de larges plaques d'autres espèces: Hypnum cupressiforme, Camptothecium lutescens, Thyidium abietinum, etc. 16 VII, — Les PANNES. Les vallées qui s'étendent entre les rangées de hautes dunes ont des aspects très variables : tantôt elles sont peu profondes, et ne donnent pas asile à des espèces autres que celles des dunes voisines; tantôt, au contraire, leur foud se rapproche de la nappe aquifère, et leur sol, qui reste humide même au cœur de l'été, nourrit un grand nombre de plantes spéciales. Mais, même dans le cas où la vallée reste trop loin de l'eau souterraine pour que des espèces nouvelles s’introduisent dans leur végétation, celle-ci prend des caractères très différents de celle de la dune fixée, à plus forte raison de celle de la dune mou- vante ; tandis que, sur les dunes, les plantes constituent toujours une association (ou formation) « ouverte », pour employer leterme adopté par Senimrer (1898), c’est-à-dire que les plantes nes’y touchent pas et que la terre reste nue, ou ne porte que des Mousses sur la plus grande partie de sa surface, — les pannes, mêmes sèches, possèdent une association fermée, où le sol, entièrement couvert de plantes, n’appacait nulle part. Il y à encore un autre contraste entre la physionomie de la panne et celle de la dune. Sur cette dernière, ce sont les Graminacées et le Carex arenaria qui tiennent le rôle principal : Ammophila, Elymus, Carex, sur les dunes mobiles ; Festuca rubra, Corynephorus, Ammophila, Ca- rex, sur les dunes fixées. Dans les pannes sèches. ces mêmes espèces existent encore ; mais elles passent tout à fait à l'arrière-plan dans la physionomie générale de la station, et toute l'importance est accaparée par Salix repens et Hippophaë. Les Salix ne se présentent pas, comme sur les dunes, en touffes isolées ayant plus ou moins la forme d'une calotte de sphère (phot. A7 24 à 23). Dans le sol compact et dur de la panne, les ra- cines s'étalent toutes à peu près horizontalement et elles drageonnent avec activité : il y a donc d'innombrables rameaux qui se dressent les uns à côté des autres, et qui font un tapis serré, haut d’une cinquantaine de centimé- tres au maximum, et couvrant tout le fond de la vallée (phot. 26). Dans les endroits humides, les Saules s’écar- tent parfois un peu et font place à des Hippophaë ; le plus souvent ceux-ci constituent des fourrés denses, comme ceux des dunes ; parfois ils sont plus isolés et comme piqués au milieu des petits Saules (voir phot. 3, dans Massarr, 1904, 1). Comme les Graminacées et ie Carex restent verts pen- dant la majeure partie de l'hiver, les dunes ont sensible- ment le même aspect en toute saison. Par contre, la chute des feuilles de Salix et de Hippophaë fait que les pannes ont en hiver une teinte brun foncé donnée par l'écorce des buissons, teinte qui constraste singulièrement avec la coloration verte, grise ou argentée des feuillages pen- dant l'été. Les pannes étendues et variées n'existent que dans la partie du littoral qui est comprise entre la fontière fran- caise et Westende. A l'Est de ce village, les dunes sont trop étroites et elles ne renferment nulle part de vallées assez larges et assez profondes pour mériter le nom de pannes. Celles-ci reparaissent, peu intéressantes d'ail- leurs, du côté de Knocke. Lorsqu'on descend du sommet d’une colline de sable vers le fond d’une vallée, on passe, par des transitions insensibles, depuis l'association essentiellement xérophyte de la dune jusqu’à la flore flottante et submergée des mares qui dorment dans le creux des pannes les plus 48 profondes ; on se convainc alors aisément que toutes les différences entre les zones successives de végétalion tien - nent exlusivement au degré de sécheresse ou d'humidité du sable : plus le sable devient humide, plus la flore s'enrichit et se diversifie. La densité plus grande de la végétation dans les pannes entraine une modification secondaire du sol: les restes des plantes sont notablement plus abondants dans les pannes que dans les dunes fixées et surtout dans les dunes mobiles, et le sable des pannes est donc plus chargé d’humus (voir tableau K) ; grâce à ce fait, il est aussi plus riche en azote. Bref, à tous les points de vue, le sol des pannes est plus favorable à la végétation que celui des collines, même de celles qui ne sont jamais entamées par les tempêtes. Comme l'enrichissement du sol en humus et en azote est tout aussi graduel que l’augmentation de l'humidité, il ny a donc pas moyen de délimiter exactement la panne vis-à-vis de la dune, pas plus qu’on ne pourrait tracer sur le terrain la ligne de démarcation entre les pannes sèches et les pannes humides. À. — Pannes sèches. L'association se compose des mêmes espèces que celles de la dune fixée ; seulement les plantes sont plus serrées et elles font sur le sol un tapis continu. En outre, la pro- portion relalive des individus de chaque espèce change. Ainsi Ammophila n'est plus représenté que par les quel- ques rares touffes qui ont rencontré du sable mouvant près d’un terrier de Lapin (phot. 27) ; ils y voisinent avec Corynephorus et Festuca rubra. D'autres Graminacées, qui sont relativement rares sur les dunes, prennent ici une prédominance marquée : telle est Calamagrostis epigeios (phot. 28). 49 Parmi les autres plantes, qui sont rares sur les dunes, mais beaucoup plus répandues dans les pannes sèches, citons encore : Thesium humifusum et les espèces sur les racines desquelles il vit en hémiparasite : Galium verum, Ononis repens, Lotus cornivculatus, etc. ; Epipactis latifolia, Helianthemum Chamaecistus, Senecio Jacobaea, Climacium dendroides, Hypnum cupressiforme, Pelligera canina, Cladonia rangiformis. Les Champignons Autobasidiés sont plus abondants que partout ailleurs, ainsi que l'indique la liste des asso- ciations. B. — Pannes humides. C’est la station dont la flore présente la plus grande variété dans tout le district des dunes littorales. En Néerlande, où il n’y a pas d'associations comparables à celles des rochers calcaires qui bordent la Meuse et ses affluents, les botanistes considèrent que les pannes renfer- ment une végétation plus riche que celle d'aucun autre point de territoire. La remarquable diversité de la flore des vallées humi- des ne tient certes pas à la variété du terrain, car celui-ci est d’une uniformité parfaite : c'est partout le même sable, légèrement teinté d’humus, restant im- prégné d'eau même pendant l'été, où les sels nutritifs sont peu abondants. La flore est essentiellement celle des endroits maréca- geux: Parnassia palustris (phot. 32), Epipactis palustris (phot. 33), Schoenus nigricans, Myosotis lingulata, Mentha aquatica (phot. 32 et 34), Lythrum Salicaria, Lysima- chia vulgaris, etc. Les Bryophytes comprennent égale- ment quelques espèces liées aux lieux humides : 90 Trichostomum flavo-virens, Pellia epiphylla, Dilaena Lyellii, ete. (1). Parmi les lichens, il y a divers Collema. Les Champignons comptent aussi quelques espèces : Hygrophorus conicus, Hebeloma crustuliniforme. Enfin, les Schizophycées sont représentées par Nostoc commune, dont les thalles sont tantôt desséchés et fripés, collés au sol ou aux Mousses, tantôt gorgés d’eau et ressemblent alors à de grosses lames ondulées de caoutchouc trans- lucide. La présence de Nostoc commune nous montre que, même dans les pannes humides, les pelits végétaux sont tenus à mener une vie xérophyte, qu’ils doivent être capables, par exemple, de se dessécher impunément pour revivre lors de la pluie. C’est d’ailleurs, le cas de la plupart des lichens et des Bryophytes. La flore phanérogamique toutefois, ainsi que je viens de le dire, est nettement marécageuse, et ce qui le montre, mieux peut-être que l'habitat de ces espèces dans les marécages des autres districts de la Belgique, c’est que beaucoup d’entre elles ont des feuilles assez grandes, pauvres en tissus mécaniques, et devant leur rigilité à leur turgescence : les Orchidacées, Parnassia, Mentha aquatica, Lythrum Salicaria, etc. La différence que présentent à ce point de vue les dunes et les pannes humides est surtout évidente quand on compare les feuilles des Graminacées : dans les endroits secs, les feuilles ne doivent leur solidité qu'à des cellules à parois épaissies (Ammophila, Festuca rubra, F. ovina, Corynephorus, etc.);, dans les pannes humides, les feuilles (1) Cette dernière espèce, qui était abondante en 1898 dans diverses habitations, semble n’avoir pas survécu aux années sèches qui suivirent. 51 sont souples, molles, étalées (Arrhenatherum, Festuca elatior, Agrostis alba). x * *# Voici encore quelques particularités qui sont en rela- tion avec la forte humidité du sol. Beaucoup de plantes herbacées ont uniquement des feuilles en été; telles sont non seulement des plantes annuelles, comme Euphrasia officinalis, Gentiana Amarella, mais aussi beaucoup de plantes vivaces : les Orchidacées, Lysimachia vulgaris, Parnassia, Lythrum. Les plantes radicantes et stolonifères, si rares dans les dunes, sont assez bien représentées dans les fonds : Hydrocotyle vulgaris (phot. 34), Mentha aquatica (phot. 32, 34), Myosotis lingulata, Lysimachia Nummularia, Anagallis tenella (phot. 34), Ranunculus Flammula (phot. 34), etc. 11 en est de même pour les lianes : les pannes renferment Vicia Cracca, V. angustifotia. Tout ceci montre bien l'étroite relation qui unit la composition de la flore à la teneur du sol en eau. On est d’autant plus surpris de constater des faits qui sont en contradition flagrante avec cette corrélation. Ainsi, com- ment expliquer que certaines plantes affectionnant par- tout les endroits secs, ne se rencontrent dans les dunes littorales que dans les pannes humides, comme Erythraea Centaurium, Anacamptis pyramidalis et Herminium Monorchis (phot. 51)? Ces plantes seraient-elles indiffé- rentes à l’humidité, ainsi que le sont Carex arenaria, Ammophila et Solanum Dulcamara ? Ceux-ci habitent les dunes depuis les endroits les plus humides, souvent inondés en hiver, jusqu'aux sommets les plus secs et les plus tourmentés par les vents; en outre, Solanum est fréquent sur les bords de fossés et dans les étangs des polders. 52 Nous avons vu que lorsqu’on compare les plantes des dunes fixées à celles des dunes mobiles, les premières montrent une tendance à avoir des rhizomes assez courts et à devenir hémicryptophytes, alors que sur les dunes mobiles, les organes souterrains sont très développés et les bourgeons hivernants restent profonds. Dans les pan- nes cette même tendance se marque davantage : ici il y à encore une plus grande proportion de Phanéroga- mes qui ont une souche cespiteuse ou des rhizomes à peine traçants, et dont les bourgeons hivernants sont situés à fleur de terre: Lythrum, Parnassia, Molinia caerulea (fig. dans RauxxtAEr, 1895-1898, p. 580), Arrhenatherum elatius (fig. ibidem, p. 585), Phleum pra- tense (fig. ibidem, p. 599), Schocnus nigricans (fig. ibidem, p. 410), Liparis Loeselii (fig. ibidem, p. 321), Juncus lam- procarpus (fig. ibidem, p. 395). Disons pourtant qu'il y a pas mal de végétaux cryptophytes, tels que Epipactis palustris (fig. ibidem, pp. 310, 311), Listera ovata (fig. ibidem, p. 314), Anacamptis puramidalis (fiy. ibidem, p. 329), les Orchis (fig. ibidem, pp. 329 à 342). Même les plantes à rhizomes allongés ne font pas complètement défaut : Pyrola rotundifolia, Ononis repens, Herminium Monorchis (fig. ibidem, p. 320). Toutefois, malgré ces exceptions, il n’en reste pas moins vrai que les plantes cespiteuses et hémieryptophytes sont plus nombreuses dans les pannes que sur la dune, ce qui est sans doute en rapport avec la compacité plus grande du sol des pannes, p. 26. La grande proportion des plantes à mycorhizes doit probablement être attribuée à la richesse du sol en hu- mus : Gentianacées, Orchidacées, Pyrola, Polygala ser- pyllacea. 53 Examinons à un autre point de vue la flore des pannes humides. Elle renferme plusieurs espèces qui existent aussi dans les polders, aux bords des fossés : Arrhena- therum, Festuca elatior, Phleum pratense, Liysimacha vulgaris, Mentha aquatica, etc. Dans les pannes les exemplaires sont petits, chétifs ; dans les polders, hauts et vigoureux. Pour ne citer qu’un cas, Mentha aquatica atteint au maximum une quinzaine de centimètres de hauteur dans les pannes (phot. 32) et une cinquantaine de centimètres dans les polders. On ne peut évidemment pas incriminer la pénurie d’eau dans les pannes, mais uniquement les mauvaises qualités nutritives du sol, soit qu’on le considère comme trop pauvre, soit qu’on accepte les idées de Wuirney. * # + Les pannes les plus basses sont souvent inondées en hiver ; mais l’eau n’y demeure pas aussi longuement que dans les creux un peu plus profonds que nous étu- dierons dans un autre paragraphe (mares d'hiver). Pour- tant le séjour de l’eau, même irrégulier comme il l'est, influence nettement la composition de la flore : Helianthe- mum, Ononis, Vicia Cracca, etc., ne descendent pas aussi bas ; par contre, Ranunculus Flammula, Apium inunda- tum, Samolus Valerandi, Anagallis tenella, Hydrocotyle vulgaris À), Ophioglossum vulgatum, Hypnum polygamum, I. lycopodioides, Pellia epiphylla ne sortent jamais de ces Creux. = Dans ces cavités, qui sont souvent inondées jusqu en juin et qui après cela restent encore saturées d’eau pen- (1) La photographie 34 représente la flore d’un endroit qui s’inonde en hiver. 54 dant longtemps, l'échauffement du sol est très lent. Aussi la végétation y est-elle fortement en retard. Au début de juin, les Hippophaë et les Salix n'ont souvent pas même commencé à déplier leurs bourgeons et leurs fleurs, alors que les pannes sèches du voisinage ont déjà leurs Saules en fruits et couverts de flocons blanes (phot. 19). Jamais les plantes de ces creux ne rattrappent leurs voisines ; au mois de septembre on peut encore cueillir dans les fonds des fleurs d’Epipaciis palustris et même de Herminium. 11 y a pourtant des espèces, telles que Par- nassia, qui ne fleurissent pas plus tard dans les pannes inondées que dans les pannes humides habituelles. C’est d'ailleurs une plante dont la date de floraison semble ne pas être sous la dépendance immédiate de la tempéra- ture : ainsi dans les pâturages des Alpes, elle fleurit un mois plus tôt qu’en Belgique. VIII. — LES MARES D'HIVER. Il y à naturellement toutes les transitions entre les pannes qui sont inondées pendant les hivers très humides et les fonds situés encore plus bas et que la nappe aquifère envahit tous les ans, sauf pendant les années exceptionnellement sèches. Pourtant il y a un caractère qui différencie aussitôt les deux sortes de creux : dans les pannes les inondations sont en général trop rares et trop fugaces pour détruire la végétation habituelle, tandis que dans les mares d’hiver, le sol est nu sur la plus grande partie de son étendue (phot. 29, 30, 31; voir aussi les phot. 2 et 4 dans Massarr, 1893). Rares sont les végétaux qui peuvent s’accommoder de conditions aussi fàcheuses : être inondés presque sans interruption certaines années; en d’autres, devoir vivre 99 dans un sable dont les grains grossiers et non mélangés d'humus ne font guère remonter l’eau de la profondeur ; souffrir de soif, après avoie étouffé dans l’eau : voilà le sort des habitants de ces mares hivernales. Aussi n’y a-t-ii rien de surprenant à ce que très peu d'espèces aient réussi à les coloniser de façon durable. Les milliers de jeune plantes de Salix repens, dont les graines ont été apportées au printemps el ont germé aussitôt, meurent à l’automne dès quel’eau vientsourdre à la surface du sol; d’autre part les Algues, qui sont apportées par les oiseaux aquatiques et quise multiplient a l'excès pendant l'hiver, disparaissent lorsque les eaux rentrent dans le sable. Il n’y a guère que quatre espèces de Phanérogames qui se rencontrent dans ies mares tem- poraires : Agrostis alba (), Carex arenaria, Juncus lam- procarpus, Ammophila arenaria, . La plus caractéristique de ces plantes est Agrostis(phot. 31; fig. dans WarmwinG. 1906, p. 167). Ses feuilles, beaucoup plus courtes que dans les pannes humides, sont obliques ou même dressées ; elles accumulent entre elles du sable, de telle facon que chaque plante détermine la formation d'une butte, analogue à celles de Salix repens (phot. 21, 22, 25), mais tout à fait minuscule et ayant au maximum une dizaine de centimètres de hauteur. De chaque mamelon rayonnent des rameaux radicants. Des que l’eau surgit du sol, les racines de ces rameaux se détachent de terre ; les tiges, encore en connexion avec la plante mère, flottent sur l’eau et s’y allongent forte- ment, donnant à chaque nœud quelques racines qui (1) Cette espéce a été confondue avec Atropis (Glyceria) maritima, dans Massarr. 1893, phothographies 3 el 4. 56 plongent dans le liquide, et une petite houppe de feuilles dressées. Plus tard, quand l'eau se retire, les longues tiges sont déposées sur le sable et s’y enracinent définiti- vement. Carex arenaria est moins vigoureux que dans le sable meuble : ses rhizomes sont beaucoup moins longs et la plante fleurit rarement. Pourtant il ne semble pas que jamais il souffre au point d’en mourir. | Juncus lamprocarpus est également moins florissant qu'ailleurs ; ses tiges et ses feuilles restent courtes et la propagation végétative par des bourgeons nés sur les inflorescences (fig. dans Raunkiaer 1895-1899, p. 395). qui est si rapide dans les pannes, est ici fort irrégulière. Pourtant la plante fleurit et donne des graines müres. Je n'ai jamais vu dans les mares, les galles si caractéris- tiques produites par Livia juncorum, qui stérilisent les inflorescences. Enfin, Ammophila (phot. 4, dans Massarr, 1893) n’habite que les petits monticules de sable neuf qui se forment au pourtour de la mare. Je ne pense pas qu'il fleurisse, IX. — LES MARES PERMANENTES. Elles sont toutes artificielles : les unes ont été creusées pour attirer les Oiseaux aquatiques qui viennent s'y reposer pendant le passage et que les chasseurs abattent ; les autres servent d’abreuvoir aux bestiaux qui paissent dans les prairies. II y a aussi quelques fossés, servant de drainage, dont la flore est identique à celle des mares. Les explications données antérieurement au sujet des végétaux qui ont été introduits dans la mare du Terrain 57 expérimental, me dispensent de décrire longuement la flore des mares permanentes. Son caractere le plus frap- pant est d’être mal nourrie et chétive. Aussi les espèces qui la composent sont-elles en majeure partie celles qui habitent les étangs des districts flandrien et campinien plutôt que celles du district poldérien, adaptées à une eau plus riche en aliments. La Mare des Kelders servant d’abreuvoir, se distingue, à ce point de vue, de toutes les autres eaux des dunes : sa flore comprend plusieurs plantes exigeantes sous le rapport de la nourriture, notamment Zannichellia palus- tris, Lemna minor, Ranunculus aquatilis, etc. (voir la liste des associations). Il est probable que les excréments des bestiaux qui viennent boire à cette mare, enrichissent suffisamment l’eau pour lui permettre de donner asile à des plantes poldériennes. Je m’empresse d'ajouter que ies analyses chimiques ne révèlent pas du tout que l’eau de la Mare des Kelders soit plus nutritive que celle de la Mare aux Canards (colonnes D et E du tableau L) ; seulement les analyses ont été faites en août, à un moment où la végétation si abondante de la Mare des Kelders avait peut-être épuisé totalement les aliments disponibles. X. — Les CULTURES (!). On ne croirait pas, au premier abord, qu'il puisse être question de cultures dans un pays aussi stérile que les dunes litlorales. Il est probable que dans les pays à po: (1) On trouvera beaucoup de renseignements au sujet des exploitations agricoles dans la Monographie agricole de La région des dunes. af 93 pulation moins dense que la Belgique, personne n'essaierait de faire pousser des céréales et des légumes dans du sable presque pur, mais chez nous la lutte pour l'existence est tellement vive que les habitants s'efforcent de tirer parti de tous les sols, quels qu'ils soient. N'oublions pas qu'ils ont réussi, par un labeur opiniâtre qui se poursuit depuis de longs siècles, à transformer les landes stériles de la Flandre en un jardin dont la fertilité prodigieuse soulève l'admiration des agriculteurs étrangers. Dans la dune, pourtant, le résultat est loin d’être auss) favorable jusqu'ici. Les champs qui n'ont été installés que dans les pannes, sont morcelés à l'infini : il est exceptionnel qu’une ferme exploite plus qu’un hectarede terrain. La culture ne suffit donc pas à nourrir les habitants, et ceux-ci sont forcés d’être en même temps que cultivateurs, pêcheurs côtiers ou bien manœuvres dans les villes balnéaires. Aussi la culture est-elle en grande partie abandonnée aux soins des femmes. L'absence de bêtes bovines fait que le fumier de ferme manque. Le sol reste donc pauvre en humusetil ne retient guère les matières fertilisantes qu’on lui confie. Celles-ci consistent essentiellement en rebuls de la pêche : Etoiles de mer, Crabes, Crevettes trop petites et Poissons sans valeur, tout ce que le pêcheur ne peut pas vendre avec profit est jeté dans une fosse pour servir d'engrais lorsqu'on béchera le champ. Un tel mode de fumure ne permet pas de cultiver autre chose que du Seigle et des Pommes de terre ; tout au plus peut-on espérer obtenir, après le Seigle, une récolte fort maigre de Navets. Aux environs immédiats d'Ostende, où l'on dispose des eaux d'égout et des boues de la ville, le terrain est plus copieusement fumé et l’on peut se risquer à faire 59 de la culture maraichère. Seulement, il ne s’agit pas là de champs établis dans des pannes : le terrain mis en culture est, ou bien des polders que le vent a recou- verts d’une couche plus ou moins épaisse de sable, ou bien du sable à Cardium. Nous n’examinons ici que les vraies cultures des pannes, telles qu'on les voit à Knocke (phot. 63), à La Panne, à Coxyde et à Oostduin- kerke (phot. 56 à 62). Les difficultés à vaincre sont de divers ordres. D'abord la stérilité initiale du terrain et l'impossibilité de lui conserver une fumure; nous venons d’en parler. En second lieu, la violence des vents : les habitants sont obligés de couvrir leurs cultures de branchages ou de les garnir de bouchons de paille, pour empêcher que les tempêtes n’emportent le sable au moment où l’on vient de retourner le champ. D'ailleurs le vent est menaçant en toute saison et les cultivateurs ont soin d’entourer chaque champ d’un brise-vents de Peupliers ou d’Aunes; le plus souvent ceux-ci sont cultivés en taillis ; plus rare- ment on les traite en tétards. Une troisième cause d’insuccès consiste dans les inonda- tions hivernales, Comme on ne peut mettre en culture que des pannes humides, il arrive fréquemment que les champs se couvrent d’eau en hiver. On a remédié à ce grave inconvénient en creusant entre les champs des rigoles de drainage qui vont déverser leurs eaux dans des fossés plus larges communiquant avec les fossés des polders, et enfin avec les rivières et les canaux. “x La flore messicole des champs de Pommes de terre se compose exclusivement d’espèces annuelles estivales, puisque le labourage se fait au printemps. Elle est assez 60 riche et comprend quelques espèces qu’on ne rencontre pas d'habitude dans les champs labourés, notamment Brassica nigra, qui atteint une hauteur de 2 mètres, et Gnaphalium luteo-album, très abondant. Dans les champs de Seigle d'hiver, assez rarement cultivé par crainte des inondations toujours possibles, il y à quelques plantes annuelles qui lèvent avant l'hiver, par exemple Euphrasia Odontites (variété printanière). Le Seigle de printemps, qui se cultive sur des terres ayant déjà porté l'année précédente une récolte de Pom- mes de terre, a une flore messicole fort pauvre. XI. — LEs BOSQuETs. La surface boisée des dunes n’est que d’un petit nom- bre d'hectares ; pourtant ces bois appartiennent à trois modes d'exploitation essentiellement différents : le taillis d'Aunes dans les pannes humides ; la pineraie sur les dunes fixées (phot. 39 et 48 à 53) ; la futaie de Peupliers sur le versant continental des dunes fixées (phot. 83 à 86). Les aunaies n’offrent rien de bien intéressant ; elles ne datent d’ailleurs que d'une vingtaine d'années. Notons toutefois leur importance comme abri nocturne pour les Oiseaux des polders, qui y apportent des plantes à fruits charnus. Les pineraies se composent surtout de Pinus sylves- tris (phot. 39, 48 à 53) ; les plus anciennes ont à présent une trentaine d’années (phot. 14 dans Massarr, 1904, 1). A la Panne, il y a un petit peuplement de Pinus Cem- bra, ayant environ le même âge. Au Coq, on a essayé, avec succès, la plantation de Pinus montana. Il existe aussi quelques bois de Pinus Pinaster ; à Knocke les 61 essais ont été couronnés de succès, surtout sur les som- mets des collines (phot. 13, dans Massarr, 1904, 1) ; à Coxyde, ceux qu’on a mis sur les dunes sont très chétifs (phot. 52), tandis qu’ils viennent mieux dans les pannes (phot. 53). Enfin, on à aussi planté çà et là, au milieu des autres Pinus, quelques exemplaires de P. Laricio : c’est certai- nement celui qui a le plus d’avenir (phot. 52), et dont la plantation mérite le plus d’être recommandée. À côté des aunaïes et des pineraies, tout à fait jeunes, les bosquets de Peupliers accrochés à la pente méridio- nale des dunes fixées depuis Coxyde jusque près de la frontière française. ont un air ancien et vénérable (phot. 37). Ils représentent, en partie tout au moins, les restes des forêts qui ont été ensablées pendant le XVII siècle. Ils se composent de grand Populus monilifera auxquels sont mélés quelques Populus alba, dont la cime est beau- coup plus asymétrique que celle des premiers (voir phot. 15, dans Massarr, 1904, 1). Sous la futaie, peu dense, il y a un taillis composé de Populus alba, P. monilifera, P. Tremula, Prunus spi- nosa, Rosa pimpinellifolia, etc. Les herbes comprennent plusieurs espèces, qui sont les compagnes fidèles des haïes et des buissons à l’intérieur du pays, et qui manquent ailleurs dans les dunes : Ægopodium Podagraria, Lamium album. La proximité des polders a permis l’introduction de plusieurs espèces des prairies et des digues : Senecie erucifolius, Pastinaca sativa, Arrhenatherum elatius, Urtica dioica, etc. On y rencontre aussi des plantes qui viennent sans doute de plus loin: Humulus Lupulus, Bryonia dioica, Lithos- permum officinale, Monotropa Hypopitys, etc. 62 Somme toute, ces bosquets ne renferment pas une vraie flore de sous-bois. Carex remota, C. sSylvatica, Lamium Galeobdolon, Ranunculus Ficaria, Polygonatum, etc., voi- là autant de plantes qui font défaut aux dunes boisées. $ 2. — District des alluvions marines. I. — Limrres. Aux embouchures des fleuves se déposent les sédiments vaseux apportés par les rivières. Ces couches se conti- nuent directement avec celles qui forment l'argile des polders ; la séparation entre le district des alluvions ma- rines et le district poldérien est due uniquement à un phénomène artificiel : la construction de digues. J'ai déjà indiqué précédemment où se rencontrent en Belgique les alluvions saumâtres. Du côté de la mer, la slikke est limitée par le niveau de la marée basse. Vers le haut, la slikke touche au schorre. Dans l’Yser, où il y a des vagues assez fortes, la séparation est tout à fait nette et indiquée par une mar- che haute de 0"30 à 0"80 (voir diagr. 5, B, et phot. 54). Lorsque l'eau de la marée s'étale simplement sans battre les couches d'argile, la slikke et le schorre se continuent sans démarcation appréciable ; il en est ainsi au Zwvyn et en beaucoup de points du Bas-Escaut. Dans les bassins de chasse à Ostende, il n’y a pas à proprement parler de distinction entre slikke et schorre. Ce dernier comprend tout l’espace qui n’est atteint par les vagues qu'aux fortes marées. Si les fleuves n'étaient pas pourvus d’écluses, il y aurait partout, vers amont des a!luvions marines, une zone indécise établissant le passage aux alluvions fluviales. Ces conditions n'existent plus que dans l'Escaut. 63 Latéralement le schorre est limité soit par des digues, soit par des dunes, Au pied des digues, on voit sans peine la démarcation supérieure des alluvions marines : une ligne d'épaves amenées par les marées ; d'un côté sont les espèces du schorre ; de l’autre, les plantes banales de toutes les di- gues construites en argile (phot. 57). Contre les dunes, la distinction est moins nette. Aussi bien au Zwyn que dans l'estuaire de l'Yser, le schorre voisin des dunes est couvert de sable et sa surface est loin d'être unie ; les dunes elles-mêmes sont assez peu mamelonnées II y a donc une zone où les creux reçoivent de l’eau salée, au moins pendant les marées les plus fortes, mais où les petites éminences sont complétement à l'abri de l’inondation. * # *# L'endroit le plus intéressant de la Belgique pour l'étude de la flore des alluvions marines est sans contredit la rive droite de l’estuaire de l’Yser, entre Nieuport et la mer. En face de l’ancien phare, le schorre, profondément découpé par des marigots, est bordé par une digue (diagr. 5, C.). Vers le bas, il présente un seuil abrupt par lequel on descend sur la slikke. Un peu en aval, l'estuaire recoit, par l'intermédiaire d’une éclusette, les eaux d’un fossé qui serpente dans l’ancien lit de l'Yser, mais qui ne sert plus maintenant qu’au drainage (voir fig. 4). La crique par laquelle le fossé conflue avec l’Yser actuel, qu’on appelle la « crique de Lombartzyde », est particulièrement curieuse. Elle est représentée par les photographies 54 et 55, ainsi que par le diagramme 4, À et B. Le fond de la crique est occupé par une slikke. À gauche se trouve le schorre 64 dont nous venons de parler; à droite, un autre schorre qui se continue jusqu’à la plage. Alors que le premier porte une végétation élevée (phot. 54, 55, 57), celui qui se trouve à droite de la crique ne produit que des plan- tes basses. Si nous nous rapprochons encore un peu de la mer, nous constatons bientôt que la digue s'arrête : l'Yser s'est frayé ici un passage à travers les dunes, et ce sont elles qui limitent les alluvions. Encore en aval, le schorre, de plus en plus sableux, passe insensiblement à la plage ; il ne porte plus ici que les végétaux d’estran : Cakile, Agropyrum junceum, Salsola. II. — LES CONDITIONS D'EXISTENCE. A. ——— Le sol. La terre dans laquelle vivent les plantes des alluvions marines, est presque partout de l'argile. Nous n'avons pas d'analyses directes de la constitution physique et chimique de cette argile, mais nous pouvons pourtant nous rendre assez bien compte de sa structure. Au point de vue physique, la terre a la même composition que les argiles poldériennes renseignées dans le tableau I (colon- nes G à L). Dans le Zwyn, et près de la plage à Nieuport, l'argile est plus ou moins mélangée ou recouverte de sable. Mais, si les analyses d'argiles des polders nous ren- seignent sur la nature physique de l'argile des slikkes et schorres, il n'en est certes pas de même pour la consti- tution chimique. Des terrains aussi souvent inondés par la mer, sont évidemment imprégnés de sels, et c’est la présence de ceux-ci qui va leur donner leur caracté- ristique. 65 B. — Les marées. a) Hauteurs des marées. Il est inutile d'entrer dans des considérations astrono- miques et météorologiques. Tout le monde sait que les marées les plus fortes sont celles qui avoisinent l’équi- noxe, mais que les tempêtes peuvent augmenter énormément leur hauteur. Le tableau P, qui m'a été communiqué par M. Marr- TENS, ingénieur des Ponts et Chaussées à Nieuport, donne les plus grandes hauteurs de marées pendant les années 1899 à 1907. Le tableau R renseigne au sujet des hautes marées de Doel, dans l'Escaut maritime Pour apprécier à leur juste valeur l'importance de ces marées, il faut les comparer à la hauteur du schorre (diagramme, 5 B, C) ; mettons-les aussi en regard de la hauteur atteinte par la marée au moment où a été faite la photographie 100 : d’après l'Annuaire astronomique pour 1907, elie s’élevait à Æ mètres (1) ; la photographie 6(pl. Lil), publiée par M'° Weryx (7908), a été faite au moment où la marée avait une hauteur de 4"48. Ce qui est plus intéressant encore pour la géobotanique que la hauteur des marées, c’est la saison où elles se produisent: on voit par le tableau P que ce n'est jamais pendant ia période de végétation très active : aucune marée dépassant 5"80 n’a eu lieu après le 14 avril (en 1903), ni avant le 12 septembre (en 1904). Ajoutons encore que les marées assez fortes; qui surviennent entre avril et septembre, ne sont jamais accompagnées d’un vent violent : les eaux de la mer inondent donc tranquil- (1) En réalité le vent avait soulevé l’eau un peu plus haut. Rec. Inst. Bot Léo Errera,t. VII. 66 TABLEAU P. Hauteur des fortes marées à Nieuport pendant les années 1899 à 1907. Les cotes sont rapportées au zéro (z) des cartes de l’état-major. DATE HEURE COTE DIRECTION |INTENSITÉ atteinte par : la marée de la marée haute. Fo du vent. H. Min. 1899 : 13 janvier 0 45 5.48 W. Tempête. 15: février |". 125 Do S.-W. Fort. 20 septembre.| 12 10 0.22 W. Id. 1900 : 13 janvier 14 05 5 23 N.-W. Fort. 9 novembre.| 13 25 9.18 S.-W. Faible. 22 décembre .| 0 20 2.16 W. id 1901 : 28 janvier 5 45 5.88 W. Tempête. 29 octobre 12 35 D: 19 S. Faible. 33 novemhkre.! 13 15 5.88 N.-W Fort. 1902 : 26 janvier 1555 5.83 N.-W. Fort. 25 mars 13 20 JD. 18 W. Id. 19 décembre .| 14 95 5.43 N.-W Faible. 1903 : 3 mars 15 00 5.87 N.-W. Fort. 14 avril . 25 GER! | N.-W. Faible, 22 novembre.| 1 30 D.80 N.-W Fort. TABLEAU P (suite). DATE | HEURE AT ETR DIRECTION |INTENSITÉ par. de la marée haute. rer du vent. H. Min. | 1904 : 30 juillet. .| 14 11 5.29 Se | Faible. 12 septembre.| 18 30 D.83 N.-W. | Id. 8 novembre.| 12 00 5.63 |N.-N.-W. | Fort. 30 décembre .| 18 10 6.25 | N.-W. | Tempête. 1905: 7 janvier .| 13 10 5.53 N. Léger. 30 septembre.| 12 30 2.43 N.-W. Fort. ï novembre.| 12 15 2.83 |W.-N.-W.| Faible. 1er décembre.| 15 45 5.43 S.-W. Id, 1906: 14février .| 15 40 5.38 S.-W. Faible. 192mars . .| 13 45 6.53 N. | Tempête. 1er décembre.| 12 25 5.83 [N.-N.-W. Fort. 1907: 30 janvier .| 13 00 5.63 N. Fort. lÉmars.n + 19200 2.63 N. Id. lement les schorres, sans exercer d'effet mécanique sur la végétation. b) Action mécanique. Mais si les vagues ne peuvent pas arracher ou briser les plantes, elles ont une action fort importante sur le 68 sol lui-même. Près de la mer, elles apportent sur l'argile du sable et des coquillages, ainsi que nous l'avons vu à la page 26. Plus loin, l’eau dépose des couches argileuses qui se superposent horizontalement aux couches préexis- tantes. En même temps, elle ronge le bord du schorre et crée ainsi un seuil qui limite le schorre vis-à-vis de la slikke. Sur le schorre même, l’eau s’accumule dans les légères concavités, el se creuse de là des rigoles qui descendent vers la rivière. Le schorre est donc sillonné en tous sens par des marigots tortueux (1) qui, à proprement parler, font partie de la slikke et dont la végétation ressemble un peu à celle de cette dernière station. Il y a encore sur les schorres un autre genre de creux. Ce sont des fosses plus ou moins larges et longues, souvent sinueuses et ramifiées, mais ne communiquant pas avec la rivière. Ces cavités sont dues, d'après M. WarminG (190%, p. 43), à ce que des épaves, appor- tées par les flots, pourrissent sur l’herbe et la détruisent, ce qui met à nu l'argile et permet aux vagues de l'enta- mer, Presque toujours le fond de ces fosses est tapissé par une Schizophycée (Microcoleus chthonoplastes). Lors- que l'eau s'évapore pendant l'été, l'argile commence par se fendiller à cause de la diminution de volume que provoque sa dessiccation. Ensuite, les filaments feutrés du Microcoleus entrent en scène, Comme ils se raccour- cissent fortement en se desséchart, ils déterminent le détachement de la pellicule sur laquelle ils sont appli- (1) Les photographies 54 et 55 montrent à gauche l'embouchure d’une de ces risoles. 69 qués, et dont bientôt les bords se relèvent ; finalement tout le fond de la fosse est occupé par des croûtes poly- gonales, fortement concaves et dont les bords sont comme ourlés. Alors que les rigoles creusées par les eaux qui coulent à la surface du schorre sont permanentes, les fonds tapissés par Microcoleus se comblent bientôt, car Îles sédiments s'arrêtent de préférence entre les filaments serrés et gélatineux de la Schizophycée. Pendant l'hiver les vagues ont encore un autre effet mécanique : elles emportent sur le schorre les giacons formés sur place et surtout ceux qui descendent d’amont, et les ballottent par dessus les végétaux. Ce raclage est tel qu'aucune plante du schorre ne garde en hiver d’organe dépassant de plus de 5 centimètres le niveau du sol. La plupart perdent complètement les organes aériens : Plantago maritima, Triglochin maritima ; d'au- tres ont leurs feuilles ou leurs tiges tapies contre l'argile : Atropis maritima, Statice Limonium ; la seule espèce qui possède en hiver des tiges assez longues et plus ou moins dressées (Atriplex portulacoides) habite la berge des marigots, en compagnie d'individus d'Afropis ayant aussi des rameaux relativement allongés (phot. 58.) Enfin, disons encore un mot d’un autre mode d’action des fortes marées d'hiver et de printemps. Elles empé- chent, tout comme sur la plage, l'existence des plantes annuelles d’hiver. Les Salicornia, Suaeda, etc., ne ger- ment qu’en mai et ne fleurissent qu'en août et septembre. Les végétaux vivaces peuvent se remettre en végétation un peu plus tôt: Armeria et Triylochin fleurissent déjà en juin; toutefois, c’est en août seulement que la majorité des plantes des alluvions marines sont en fleurs. 70 c'Salure del Dream. Ce qui est le plus frappant dans la composition de l’eau de mer, c'est la grande proportion de chlorures et de sulfates de sodium et de magnésium (tableau L, colonne 0). Ces sels agissent de deux façons : par leur concentra- tion et par leurs propriétés chimiques. I Action physico-chimique. — Dans une solution dont la pression osmotique est aussi forte que celle qui im- prègne la slikke et le schorre, l'absorption radiculaire est naturellement fort difficile. Aussi la végétation des allu- vions marines est-elle nettement xérophytique quoiqu’elle se trouve sur un sol imprégné de liquide. Nous savons aussi que toute solution à une tension de vapeurs inférieure à celle du dissolvant seul. Les plantes des terrains salés ayant un suc cellulaire fort concentré, transpirent donc avec une grande lenteur, ce qui leur est d’ailleurs fort avantageux, car sinon les sels accu- mulés dans les tissus rendraient bientôt la vie impossible. C’est sans doute la difficulié d'éliminer l'eau par transpi- ration qui détermine l'épaississement des feuilles de la plupart des plantes. Contentons-nous de renvoyer à ce qui été dit plus haut. La liste éthologique montre aussi que la plupart des espèces ont des feuilles charnues. L'influ- ence des sels sur la production de tissus gorgés d’eau est bien connue, notamment depuis les expériences de M. Lesage (1890), et je crois inutile de m’y attarder. Il est probable que la structure charnue des plantes qu'on arrose avec une solution de NaCI ne tient pas uni- quement à l’abaissement de la tension de vapeurs du suc cellulaire. On sait, en effet, que dans ces conditions, les stomates se ferment aussitôt (voir Srauz, 1894, p. 134), ce qui ralentit la transpiration. 71 Bref, on voit que la concentration du milieu agit à la fois de diverses façons pour amoindir le courant liquide qui traverse l’économie. Rappelons-nous maintenant que les sels nutritifs pénètrent dans la plante par le courant transpiratoire, et que toute entrave à celui-ci diminue du même coup la quantité d'aliments minéraux qui par- viennent à l'organisme. Non seulement la nutrition par les racines est rendue difficile, mais aussi l’assimilation chlorophyllienne, puisque l'occlusion des fentes stomati- ques empêche les échanges gazeux. On le voit donc, les pauvres végétaux des alluvions marines sont à fois assoiffés et affamés. Mais ce n'est pas tout. Nous n'avons examiné jusqu'ici que l'action physi- que de l'eau de mer. Celle-ci exerce encore une action chimique des plus néfastes. 2, Action chimique. — Des recherches expérimentales faites par M. O. Losw et résumées par lui dans un travail paru en 1903 (p.49), montrent que les sels de magnésium, qui sont pourtant indispensables à tous les végétaux, deviennent bientôt toxiques lorsque leur proportion est trop élevée. Des considérations théoriques avaient amené l’auteur à supposer que le calcium et le magnésium sont antagonistes dans l'économie végétale, et que les sels de magnésium exercent leur action défavorable en dépla- çant le calcium de ses combinaisons organiques. Déjà, en 1901, le même auteur avait dirigé des expériences faites par M. May pour démontrer que le calcium est un anti- dote du magnésium et qu'une solution alimentaire trop riche en magnésium peut être beaucoup améliorée quand on y ajoute un excès de sel de calcium (Max, 1901, p. 375). Ces recherches ont été reprises, avec le même résul- tat, par MM. Kearwey Er Harrer, en 1907. Ceux-ci ont 72 aussi mis en évidence la haute toxicité des sels de ma- gnésium pour la plupart des plantes habituelles ; le Maïs seul semble assez peu sensible pour ce poison. Mile MAco- WAN(1908) conclut aussi à l’action nuisible du chlorure de magnésium. Un travail de M. Osrernour dans le numéro de février de Botanical Gazette montre que les sels de potassium empêchent l’action nuisible des sels de magnésium. Il ne faut donc pas s'étonner de ce que des plantes habituelles qu'on arrose d’eau de mer, succombent bientôt : a) elles ont beaucoup de peine à se procurer de l'eau, et n'y réussissent qu’en élevant beaucoup la con- centration de leur sève ; b) elles ont ensuite de la peine à transpirer, aussi bien à cause de la faible tension de vapeurs de leurs sucs qu’à cause de l'occlusion des stomates; c) elles ne se procurent pas en quantités suffisantes le phosphore et l'azote qui sont peu abondants dans l’eau de mer ; d) leur assimilation est très difficile ; e)enfin, ie liquide qui baigne leurs racines est rendu toxique par le magnésium (1). Et pourtant la slikke et le schorre sont colonisés par des végétaux. Leur nombre est peu considérable d’ail- leurs ; en dehors des Schizophytes, des Flagellates et des Algues, il n’y a qu'une vingtaine de plantes sur les ter- rains salés de la Belgique. Comment réussissent-elles à vaincre les multiples actions défavorables qui semblent devoir exclure complètement les plantes terrestres ? Tout ce qu’on sait, c'est qu'elles tiennentleurs stomates ouverts, (1) Pourtant il faut signaler un travail de M. Coupin (1898), d’après lequel les plantes des terrains saumâtres pourraient supporter les sels de magnésium à des doses encore bien supé- rieures à celles qui existent dans l’eau de mer. 73 malgré la concentration du milieu (Srauc, 1894, p. 186). Espérons que sur les autres points, et en particulier sur la façon d'éviter l’empoisonnement par les sels de ma- gnésium, les recherches entreprises par M. Ozrver et ses collaborateurs feront bientôt la lumière. Ce botaniste vient de publier (1907, 2) un compte rendu rapide des observations et des expériences faites en 1904, 1905, 1906 et 1907, par lui et ses collaborateurs, — ils sont parfois au nombre d’une vingtaine, — sur la végétation halophytique de la Bouche d’Erquy, qui est l'embouchure de deux petites rivières dans le golfe de Saint-Brieuc (près de Saint-Malo), en France. III. — La sLiKKE. La zone inférieure du district des alluvions marines, celle qui est inondèe deux fois par jour, même par les marées de morte eau, estla plus pauvre en Phanérogames. En fait d’Algues vertes, elle porte Enteromorpha com- pressa. des Cladophora et des Edogonium. Les Diatomées y sont représentées par de nombreuses espèces. Comme Phanérogames, elle nourrit à Nieuport Salicornia herba- cea et de rares Suaeda maritima. Dans le Bas-Escaut, elle est plus riche : à Salicornia s'ajoutent Zostera nana (fig. dans WarmixG, 1906, p. 97), croissant en pieds isolés, et Scirpus maritimus (fig. dans RaunxraEr, 1895- 1899, pp. 447 à 449) qui forme de larges et denses touffes. La slikke de l'Escaut maritime est énorme, comparée a celle de Nieuportou du Zwyn. Près de Santvliet, elle a environ 2 kilomètres de largeur; et en face, sur territoire néerlandais, elle a jusque 4 kilomètres (), (1) Cette slikke occupe l’emplacement de l’æncien polder de Saeftingen, qui est resté inondé depuis 1583-1585. 74 Depuis que l'Escaut oriental a été barré (voir carte 1), l’envasement de la slikke de Santvliet est rapide : d’après les gens du pays, elle s’est exhaussée d'environ 1"50 dans ces trente dernières années, et une grande partie de sa surface (depuis Stoofgat jusqu’à la frontière) est déjà devenue un schorre plutôt qu'une slikke. IV. — LE SCHORRE. Alors que la slikke ne porte que des louffes éparses de végétaux, le schorre est couvert d'un tapis continu. Aussi sert-il de pâturage, surtout pour les Anes, les Mulets et les Moutons. Au mois de juin, on fait aussi du foin sur le schorre de Santvliet. C’est surtout aux femmes qu’incombe cette besogne ; pour pouvoir plus facilement sauter par-dessus les rigoles, elles mettent des vêtements masculins. Le desséchement du foin, composé principale- ment d’Atropis et Aster, est très difficile à cause de la salure de la sève. La portion la plus variée du schorre est celle que nous avons désignée dans l'estuaire de l’Yser comme « schorre à végétation haute » (diagr. 5, A ; phot. 54, 55). Le « schorre à végétation rase » est beaucoup moins riche en espèces. Le schorre nous offre encore à considérer les bords des marigots qui le sillonnent, et les fosses sans communication avec le fleuve ou la mer. A. — Le schorre à végétation haute. Ici se rencontrent toutes les espèces des alluvions salées, sauf Zostera nana, qui est toujours étroitement localisé à la slikke. Chaque localité a naturellement ses particularités. Ainsi à Nieuport, il n’y a pas de Scirpus maritimus et Artemisia y est rare. Les bassins de chasse 75 à Ostende sont assez pauvres : Afriplex portulacoides, par exemple, y fait défaut ; leur flore est formée surtout de Suaeda, Salicornia et Aster. Dans le Zwyn, il y a de véritables prairies de Siatice Limonium et d’Artemisia. À Santvliet, il y a Spartina stricta qui manque sur la côte ; en revanche, Triglochin, Plantago, Armeria, manquent ou sont rares. Dans cette station, toutes les plantes atteignent leur complet développement : elles fleurissent et fructifient d’une facon régulière. Voici où l’on peut trouver de bonnes figures de plu- sieurs espèces. Triglochin maritima : Warwmwe, 1906, p. 283. — RaunkiIAER, 1895-1896, p. 28. Atropis maritima : Warmmwe&, 1896, pp. 162, 163. Glaux maritima : WarmiNG, 1906, pp. 73 et 289. — EnGLer unp PrANTL, IV, 1, p. 115. (Figure d’après BucEenaAu.) Plantago maritima : WarminG, 1906, p. 284. Aster Tripolium : WarwnG, 1906, p. 282. Artemisia maritima : WazminG, 1906, p. 281. Ce qui est peut-être le plus caractéristique pour cette association, c'est l'absence de végétaux autresque les Pha- nérogames. Les Algues et les Schizophycées n'y résiste- raient pas à la longue sécheresse qui dure pour ainsi dire tout l’été. Les Champignons, les Muscinées et les Ptérido- phytes sont sans doute incapables de supporter le contact de l’eau salée. Ainsi les crottins de Lapins, de Moutons, de Mulets, etc., n’y montrent jamais le moindre Cham- pignon. Les lichens n’habitent que les pilotis plantés dans le schorre, mais non touchés par l’eau salée. Parmi Îles Hépatiques, je n’ai jamais rencontré en Belgique le Petalophyllum Ralfsii, qui est spécial aux terrains salés. 76 J'ai déjà dit plus haut que les animaux parasites y sont également fort rares. On peut en dire autant des Cham- pignons parasites : il n’y a guère que Plantago maritima qui soit souvent attaqué (par Erysiphe Cichoracearum). Il semble bien que la salure de leurs sucs protège les plantes du schorre contre les attaques des animaux et des Champignons. B. — Le schorre à végétation rase. Sur la grande plaine qui s'étend dans l'estuaire de l’Yser entre la crique de Lombartzyde et la plage, la végétation est remarquablement basse et pauvre en espèces ; elle est composée essentiellement d’Atropis maritima, Glaux maritima, Armeria maritima, Salicornia et Suaeda, auquels s'ajoutent des individus isolés de Spergularia media, Statice et Plantago. Aucune de ces plantes ne dépasse 10 centimètres de hauteur. Aussi les Afropis, Statice et Plantago ne parviennent-ils jamais à fleurir. Mais si le nombre des espèces est faible, autant celui des individus est considérable : il y a peu de points de la Belgique où la végétation soit aussi serrée. Toutes les plantes ont soit les feuilles (Statice, Plantago), soit les rameaux, appliqués contre le sol. Rien n’est plus frappant que le contraste entre les Salicornia et Suaeda d'ici et les individus des mêmes espèces habitant la slikke, le schorre à végétation haute, les marigots et les fosses ; dans ces dernières stations, les plantes ont la tige et les rameaux dressés, le plus souvent en forme de candélabre (phot. 58 À,); au contraire, sur le schorre à végétation courte, les Salicornia et les Suaeda sont courbés horizon- talement tout contre le sol, et la tige, peu ramifiée, est couchée par terre. Il y a d’autres différences dans la A coloration, le nombre et la disposition des branches, et aussi, Chez Suaeda, dans la structure du calice fructifère, On trouvera la description de ces formes dans Du Morrtier, 1869, pp. 12 et 19 du tiré-à-part; plusieurs sont décrites et figurées dans Vanxpex BEerGHE (1890) et dans WarminG, 1906, p. 152, 153, 288. Du Morrier à décrit toutes ces formes comme des espèces distinctes. M. Vanwpex BEeRGuE est d’avis que chez Salicornia ce sont simplement des accommodats aux con- ditions d’existence. Entre ces deux extrêmes, toutes les opinions intermédiaires ont été tour à tour soutenues et attaquées. J'ai toujours eu l'impression que ce ne sont que des accommodats, notamment vis-à-vis de l'intensité de la lumière. Les individus qui sont en pleine lumière pendant tout l’été, couchent leurs tiges, à peu près de la même facon queles plantes à rosette étalent leursfeuilles; au contraire, ceux qui sont ombragés au milieu d’autres herbes (sus le schorre à végétation haute), ainsi que ceux qui sont inondés périodiquement et qui sont ainsi sous- traits à la lumière directe au soleil (sur la slikke, dans les marigots et les fosses), dressent leurs tiges (phot. 58 A.) En même temps que la lumière détermine des modifi- cations dans la direction des rameaux, elle agit sur la teinte des tissus: les plantes qui sont violemment éclairées rougissent, les autres restent d'un beau vert. Tout récemment, M. Ozuiver (1907, 1) a publié le résultat de quelques recherches qui remettent le tout en question. Je crois donc inutile de discuter les observations et les interprétations antérieures, puisque nous pou vons espérer que les expériences instituées par M. Over et ses colla- borateurs résoudront définitivement le problème. En réalité, ce ne sont pas seulement Salicornia et 78 Suaeda qui se modifient sur le schorre à végétation rase, mais aussi les autres espèces de la même station, ainsi qu'il a été dit plus haut. Pourquoi toutes les espèces sont-elles courtes ? Je l'ignore. Ce n’est certes pas à cause de la nature du sol, car nous allons voir dans un instant que les bords des marigots ont la même végétation dans les deux parties du schorre. Peut-être faut-il incriminer l'action des vagues. Sur le schorre à flore courte, qui est situé entre la crique de Lombartzyde et la mer, les vagues roulent et déferlent violemment, en écrasant tout ce qui dépasse un peu trop le niveau du sol ; elles agissent un peu à la facon du rouleau qu'on fait passer sur un champ labouré pour briser les mottes. Lorsque les vagues chassées par les tempêtes d'W., de S.-W.et de N.-W. arrivent à la crique de Lombartzyde, elles s’applanissent dans l'eau profonde et s’éteignent : aussi sont-elles toutes petites quand elles atteignent le rive E. de la crique. Je ne donne cette explication que comme hypothèse. C. — Les marigots. Les profondes rigoles qui se ramifient sur le schorre dans tous les sens et où la marée s'engage régulièrement deux fois par jour, sont une dépendance de la slikke plu- tôt que du schorre. Pourtant l’absence de courants vio- lents permet l'établissement d’Algues et d’autres végétaux qui ne se trouvent pas sur la slikke. Dans le fond même des marigots, il n’y a généralement que quelques Diatomées mélangées à la vase. Mais un peu plus haut, il y a souvent une riche végétation d’AI- gues vertes (Cladophora) qui poussent en tapis sur le sol et qui s’acerochent aussi aux feuilles et aux tiges d’Afro- 49 pis ; à marée basse, les filaments d’Algues restent tendus comme une toile d'Araignée entre les Graminacées (phot. 58 A et B). Plus haut les Phanérogames prédomi- nent : ce sont Afropis, Atriplex portulacoides et Suueda. Nous arrivons maintenant au niveau des hautes mers de morte eau ; il est marqué par Afropis et par les pre- miers Aster Tripolium. Jusqu'ici les Atropis restent stéri- les. Elevons-nous encore de quelques centimètres et nous sommes devant la végétation habituelle du schorre. Quoique la hauteur totale des talus d’une rigole ne soit que d'environ un mètre, la succession des zones, telle que nous venons de l’esquisser, est tout à fait constante. Elle est la même dans le schorre à végetation haute que dans le schorre à végétation rase. D. — Les fosses isolées. Elles offrent à la végétation des conditions assez parti- culières : elles ne communiquent pas avec la rivière, et ne reçoivent d'eau que lors des fortes marées recouvrant tout le schorre. Comme celles-ci sont exceptionnelles en été et n'ont lieu qu’une fois par mois (à la nouvelle ou à la pleine lune), l’eau, n’étant pas renouvelée, s’évapore peu à peu et se concentre. Le desséchement des fosses survient plus ou moins vite après la marée qui les à remplies, suivant leur profon- deur. Certaines d’entre elles restent à sec pendant deux ou trois semaines : ce sont celles dont la vase se craquèle et se soulève sous l'influence de Microcoleus chthonoplas- tes. D'autres conservent de l’eau jusqu’à la prochaine marée ; on y trouve souvent Enteromorpha compressa, et parfois Ruppia maritima (fig. dans Warminxe, 1906, pp. 187 et 188 ; et dans RaunxraEr, 1895-1899, pp. 111 et 114). 80 Ces dernières sont naturellement les plus riches : leurs habitants doivent, à la vérité, s'habituer à vivre dans un liquide notablement plus concentré que l’eau de mer, qui sera brusquement remplacé par de l'eau de mer normale lors de la marée, mais au moins ne sont ils pas menacés d’être desséchés et de devoir passer à l'état de vie laten- te. Leur flore comprend notamment beaucoup de Thio- bactéries : des Beggiatoa de grandes dimensions forment sur le fond un feutrage blanchâtre ; ailleurs l'eau est tellement chargée de Rhabdochromatium et de Chroma- lium qu’elle en est toute rose. Les fosses donnent aussi asile à des Salicornia. Ceux- ci sont dressés comme sur ia slikke, mais moins vigou- reux et souvent peu ramifiés. Ils sont d'ordinaire cou- verts d'innombrables Hydrobia Ulvae, un Gastropode spécial aux eaux saumâtres. Pendant des excursions que j'ai faites à Nieuport, en août et septembre 1900, avec mon regretté maitre Léo ErRRERA, celui-ci avait émis l'hypothèse que, peut-être, ces Mollusques interviennent dans la pollination des Salicornia. V. — LiniTE SUPÉRIEURE. Nous avons déjà vu que de faibles différences de ni- veau influencent notablement la composition du végétal du schorre. Il en est de même dans ses zones inférieures, au bord des rigoles. C’est surtout vers le haut, dans le voisinage des dunes et des digues, que le caractère de la flore subit une mo- dification profonde, à tel point que certaines ospèces ne se rencontrent que là. Dans la liste desassociations, il y une colonne particutière pour les plantes de la zone limitante. Dans la liste éthologique, ces espèces ne 81 sont pas comprises dans le groupe B : Plante des schorres et des slikkes, à moins qu'on ne les rencontre aussi sur le schorre proprement dit ; elles sont placées soit dans le groupe À, lorsqu'elles se trouvent à la limite du schorre et de la dune, soit dans le groupe GC, lorsqu'elles habitent la base des digues. A. — Limite entre le schorre et la dique. Tout en haut du schorre, dans les endroits qui sont encore inondés par les fortes marées, mais qui ne le sont que d’une facon assez exceptionnelle et pendant peu de temps, la flore change de caractère. Les Triglochin, Statice, Sperguluria disparaissent, tandis que Plantago, Aster et Artemisia deviennent prépondérants et que de nouvelles espèces apparaissent : Lepturus filiformis, Fes- tuca rubra, Agropyrum punygens, Juncus Gerardi (phot. 57). Un peu plus haut, le long de la ligne d’épaves laissées par les marées de printemps, Agropyrum pungens est tout à fait dominant. En automne, il forme un ourlet de hauts épis qui ondule au vent ; après l'hiver, quand les feuilles de l’année précédente sont mortes, c'est un long tapis fauve étendu le long de la digue. Au delà des Agropyrum, tout contre la digue, la plu- part des plantes du schorre s'arrêtent ; il n'y a guère que Glaux et Aster qui dépassent la laisse des marées ; mais c’est ici la station de prédilection de queiques espèces qui ne descendent pas sur le schorre: Bupleurum tenuis- simum, Apium graveolens, Petroselinum segetum. À Nieuport, la base de la digue est faite en briques non maconnées. Il y a entre elles quelques plantes spé- ciales : Beta maritima, Matricaria inodora var. maritima, auxquelles se joignent des espèces de l’estran : Afriplex littoralis, À. laciniata, Cakile maritima. 82 Dans la portion de la digue qui n’est jamais touchée par les marées de tempêtes, la végétation ne présente plus auçun Caractère qui indique le voisinage des terrains salés. B. — Limite entre le schorre et la dune. Aussi bien que du côté de la digue, la flore se modifie quand on se rapproche des dunes. Le premier change- ment qu'on aperçoit est celui-ci : du sable se mélangeant à l'argile, la végétation est de moins en moins dense, et bientôt de la terre nue se montre entre les plantes. En même temps apparaissent Juncus Gerardi, et au Zwyn J. maritimus (phot. 56). Comme le schorre lui-même et la dune sont légèrement mamelonnés, la ligne où se dépo- sent les épaves n’est pas une droite comme le long de la digue ; elle est au contraire fort sinueuse, pénétrant au loin dans les petites dépressions, et revenant ensuite vers le schorre pour contourner les petites buttes de sable. À cause de la grande perméabilité du sable, les eaux de pluie enlèvent rapidement et entrainent vers la pro- fondeur les sels abandonnés par les marées. Le lavage est naturellement moins rapide dans les dépressions entre les petites dunes que sur les flanes de celles-ci. De plus, il règne une plus grande humidité dans les creux. Aussi, leur flore est-elle un peu différente de celle des buttes. Voyons d’abord ces dernières. Sur la pente, en géné- ral fort peu accusée, on remarque nettement, même en l'absence de toute laisse de marée, jusqu’à quelle hauteur le sable est léché par l’eau salée : c’est la ligne jusqu’à laquelle descendent les Cladonia, Tortula ruraliformis, Ceratodon purpureus et les autres Mousses. On trouve ca et là, au dessus de cette limite, des pieds isolés d’Armeria. 83 Quelques plantes de la dune se risquent un peu plus bas : Agrostis alba, Plantago Coronopus, Agropyrum acu- tum, même parfois Carex arenaria; ces végétaux voisi- nent avec Armeria, Atropis et Juncus Gerardi. Dans les fonds un peu humides, la flore est autre. Par- fois elle est constituée par des fourrés très denses de Jun- cus maritimus ou de Carex distans ; chacune de ces deux espèces occupe le terrain d'une facon exclusive. Plus souvent il y a une végétation plus clairsemée, dans laquelle dominent les espèces de petite taille ; citons Hypnum aduncum, Erythraea pulchella et Sagina ma- rilima qui sont spéciaux à cette station; et Sagina nodosa, Agrostis alba... qui viennent des dunes voisines. (A suivre. LES GUIS MONOIQUES, par le D' H. Lonary. Dans une note très intéressante publiée récemment (1, M. le professeur F. Plateau expose, entre autres choses, les résultats qu'il a obtenus en greffant du Gui sur un Pommier. Parmi ces résultats, il en est un qui doit certai- nement avoir retenu l'attention du lecteur ; c'est qu'ayant greffé en 1897 un rameau de Gui nettement femelle sur une vieille branche de Pommier, le greffon ne produisit d’abord, en 1905, que des fleurs mâles, et qu’en 1906 une partie des rameaux portait des fleurs femelles. Depuis lors, chaque année, certains- rameaux donnent des fleurs mâles, certains autres des fleurs femelles, en retard sur les premières de huit à dix jours. (1) Fézcix PLarEau. — Note sur l’implantation et la pollina- tion du Gui (Viscum album) en Flandre (Bull. de la Soc. Roy. de Bot. de Belgique t. XLV, p. 81.) 84 Aïnsi donc, de dioïque qu’il est normalement, le Gui de M. Plateau est devenu monoïque. Evidemment, le fait ne doit pas étonner outre mesure. Les changements de sexe chez les plantes unisexuées ont été signalés plus d’une fois. On en a cité des cas, notam- ment chez les Aucuba et chez les Mercuriales. On a encore présentes à la mémoire les expériences de M. Blaringhem sur le Maïs, auquel ce savant est parvenu à faire produire des épis portant à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles, ce qu'il impute au traumatisme. Dans le cas du Gui, on pourrait aussi faire intervenir le traumatisme. Mais les conditions dans lesquelles M. Plateau a institué son expérience, son « idée assez simple — c'est l’histoire de l’œuf de Christophe Colomb — de tenter de grelfer directement le Viscum album » et le résultat obtenu sur lequel j'insiste, tout cela avait éveillé en moi l’idée que ce résultat aurait pu être la suite d'un accident. Loin de moi la pensée de vouloir en rien critiquer les procédés mis en œuvre par le savant professeur de Gand pour réaliser son expérience ! Mais il s'est servi d’une branche de Gui achetée dans un magasin ; cette branche était garnie de baies. Le rameau greffé ne portait-il pas aussi des baies ? où bien, tout au moins, à la suite des manipulations qu'il avait subies, une graine inaperçue n'était-elle pas restée adhérente à ce rameau ? D'autre part, n'est-il pas possible de greffer du Gui sur du Gui, et en ce Cas, un rameau mâle sur un rameau femelle ? Ou bien encore une graine de Gui ne pourrait-elle germer et se développer en parasite sur le Gui lui-même et produire une association entre mâle el femelle ? Toutes ces questions se présentaient à mon esprit et je souhai- 85 tais d’instituer des expériences dans ce sens, lorsque je vis dans le numéro 41 de cette année du Bofanisches Centralblatt, une notice bibliographique concernant une note de M. F. Müller (1), où cet auteur expose que le parasitisme du Gui sur le Gui n’est pas rarement observé dars les vallées latérales voisines de son domicile (par exemple des rameaux de Gui portant des baies sur une touffe de Gui mâle), et où il met en lumière les phéno- mênes qui en résultent (action du parasite sur le Gui nourricier, elc.). Donc, d’après M. F. Müller, le Gui peut s'implanter sur lui-même et donner lieu à des combinaisons de plantes de sexes différents. Le Gui de M. Plateau ne procéderait-il pas peut-être d'une combinaison sem- blable ? J'ACCUSE LES CORNEILLES DE PARTICIPER A LA PROPAGATION DU GUI ! par C. AIGRET. La lecture de l’intéressant article de M. Plateau sur la dispersion du Gui m'a remis en mémoire certains faits observés il ÿ a longtemps, mais néanmoins utiles à faire connaitre. L'absence concordante de la Draine (Turdus viscivo- rus L.) et du Gui dans une contrée possédant des arbres habituellement porte-gui, et dont le sol est calcareux ou (1) F. Müzzer. — Das Schmarotzen von Viscum auf Viscum (Naturn. Zeitschr. für Land- und Forstiwirésch., VI, pp. 323-326, 1908. 86 contient en quantité du carbonate de calcium, semblerait — je l'avoue — avoir à première vue une relation directe. Je me permets cependant de faire à cette conclusion une objection qui à sa valeur. Je citerai une localité qui m'est particulièrement connue et où les observations familières ont pu se conti- nuer pendant de nombreuses années. Je ferai donc remarquer qu’à Olloy, localité bien connue par ses plantes calcicoles, le Gui est excessive- ment rare et les Draines relativement communes. Il y a 35 ans, je ne connaissais qu'une seule touffe de Gui ; elle croissait sur un fort pommier dans le jardin de mes grands-parents. Cette toufle mi-aérienne, était connue d’un grand nombre de personnes. Chacun lui donnait un nom : Pauqui (buis) du Diable, Nid d’agace vicant (Nid de pie vivant), Boule de Sorcière, et d'autres encore probable- ment. Le Diable et les Sorcièrces, comme on le voit, semblaient être pour quelque chose dans la naissance et le maintien inexpliqué de cette singulière plante. Un arboriculteur des environs qui était venu visiter le « phénomène » concluait d’un air entendu que cela pur- geait l’arbre (). L'arbre à été abattu depuis et je ne sais si la plante à pu perpétuer sa race à Olloy. En tous cas je n’en ai plus revu. Bien des communes de l'arrondissement de Philippe- ville, ne possèdent pas d'arbre porte-gui, et cependant, (1) Le Pommier porte-gui était particulièrement vigoureux, tandis que son voisin était languissant, c’est probablement ce qui aura suggéré l’idée énoncée par ce spécialiste, Le 2 3 4 CT - ct ® POLE Prat ED D » - LSLRTIPTE, Let Is de Corneilles Ni et nombreuses touffes de Gui sur Peupliers. ‘We ) { (” ÿ1 “ 87 comme à Olloy, les Draines y sont particulièrement com- munes. Il n’est pas rare d’en prendre aux lacets. Ce qui n'existe pas à Olloy, ou du moins n’y réside pas, c'est la Corneille (Corvus frugilegus L.) qui niche dans les arbres. Il y a bien des Corneilles de passage qui s'abattent dans les champs. Il n’y a que les Pies, dans cette région, qui nichent sur les Peupliers. Je quitte les bords du Viroin et me rends dans la vallée de l’Ourthe, à Chénée, où une importante colonie de Gui garnit les Peupliers longeant la rivière, entre Streupas et Sauheid. Ces Peupliers sont perpétuellement habités par les Corneilles (Freux probablement), qui y établissent des nids faisant en nombre concurrence aux touffes de Gui. A Marche, où le Gui est commun sur les Tilleuls de « l’Allée du Monument », j'ai observé, après les rafales d'hiver et au début du printemps, des quantités impor- tantes de baies tombées sur le sol, ce qui semblerait indiquer que les Draines n’étaient guère nombreuses dans cette localité et que les autres oiseaux dédaignaient ces fruits visqueux. Pour les fêtes de la Noël, en 1880, j'ai fait cueillir plusieurs mannes de Gui fructifère pour une église anglicane de Bruxelles, et je me rappelle que les branches étaient encore bien garnies de baies non entamées. Ce dont je me souviens aussi, c'est que cette allée, en hiver, était visitée par les Corneilles et à ce propos je me rappelle qu’un vieillard — un demi-sorcier pour les gens de Marche — me disait en examinant les baies tombées sur le sol et les Corneilles qui piétinaient dans lallée : « Rien, dit-il, ne vaut li verd’ jal’ (les fruits du Gui) pour les gerçures, à preuve, ajoutait-il, que les oiseaux s’en enduisent les pattes en hiver. » 88 On m'objectera peut-être que c’est une remarque de demi-sorcier. Aussi, je ne prétends pas que c’est pour éviter les gercures que les Corneilles de Marche patau- geaient dans la véritable glu provenant des baies tombées. Je ne tire aucune conclusion formelle de ces faits, mais n'y aurait-il pas lieu d'observer, dans la zone calcaire surtout et en ce qui concerne les Peupliers dits «Canada», si le Gui n'est pas propagé par les Corneilles. J'ai con- staté, sur les hauteurs vers Cornesse, un verger où certains arbres étaient porte-gui. Ce verger était visité par les Corneilles ; un nid était même établi dans un des pommiers. Conclusion. — Pour que la propagation du Gui se fasse normalement et facilement, il faut qu'il y ait, non seulement des Draines ou autres oiseaux disséminateurs, des arbres habituellement porte-gui croissant dans un sol contenant du carbonate de calcium, mais aussi, et prin- cipalement, au moins une plante porte-graines. REMARQUES SUR LA FLORULE DE VIRTON ET DES ENVIRON, par A. VERHULST. J'ai pris pour point de départ de mon travail l’excel- lent ouvrage du R. P. Pàque: Flore des provinces de Namur et de Luxembourg, édition de 1902. De ce qu'une plante, même RR., est omise dans ma liste, il ne faut donc pas inférer qu’elle ne se rencontre pas ici; je ne cite, non plus, que les stations nouvelles découvertes par moi-même ou par mes excellents confrères Even et 89 Dolisy, qui ont exploré à fond, chacun, une bonne partie du terrain dont il s’agit de parfaire l’étude au point de vue des richesses botaniques. Les abréviations usitées sont empruntées presque toutes à l'ouvrage précité ; je signale en outre : V.— Virton; T. = Torgny; S'-M. — Saint- Mard ; V/S — Villers-sur-$S. ; Fr. — France. Berchiwez (B.), dont il sera question à chaque instant dans cette notice, est un lieu dit situé aux confins de Villers-la-Loue vers Meix. Là existait autrefois une fonderie importante, sur l'emplacement de laquelle s'élève aujourd’hui un grand moulin industriel avec de vastes dépendances. Ces détails ne sont pas inutiles, car Herniaria glabra — peut-être Hyosciamus niger — doit être regardée comme une relique des anciennes usines ; et sans l’existence des nouvelles, la présence de Beta trigyna, de Marrubium peregrinum et de bien d’autres espèces, serait une pure anomalie. Je prie toutefois mes estimés confrères de ne pas per- dre de vue que la plupart des espèces poussant sur dé- combres sont introduites et fugaces. Les brasseries, en effet, et les moulins y déversent une quantité de graines de rebut, produit du nettoyage des orges et des blés de provenance étrangère. La majeure partie de ces nouvel- les venues ne s’épanouissent qu'une saison, et ne font pas souche ; quelques-unes pourtant, telles Beta trigyna, Lepidium virginicum, etc., s'emparent d'un coin qui leur plait et s’y fixent comme à demeure ; très rares sont celles qui se propagent au loin èt qui ont bientôt mérité la grande naturalisation. Je me fais un plaisir de remercier ici MM. Materne frères, propriétaires à Berchiwez, pour la bonne grâce avec laquelle ils m'ont toujours laissé parcourir à mon 90 gré leurs cours, leurs prairies et leurs enclos : un vrai jardin botanique par la variété et la rareté des espèces indigènes et exotiques qui y poussent à plaisir. Polypodium calcareum Sm. Une forte touffe dans un vieux mur à V. Equisetum maximum Lmk. A. C. vers la limite entre la marne de Grancourt et le calcaire de Longwy. — sylvaticum L. 4 à 2 ha. à la lisière d’un bois et dans les moissons à Géronville. — palustre var. polystachium. Weig. Pas R dans les marais de VY. Lycopodium complanatum var. anceps Wallr. 2 à 3 ha. dans une sapinière entre Jamoigne et Prouvy. Lemna trisulca L. Mares le long de la Semois à V}/S. Potamogeton densus L. V., S'- M. et T Triglochin palustre L. T.! etc. Cyperus fuscus. L. R., mais observé en 1906, 1907 et 1908 dans les fossés d’une prairie tourbeuse entre S'-Vincent et le ch. de fer. Carex paradoxa Willd. Houdrigny, S'-M. et V./S. Je crois avoir trouvé à Buzenol le C. paradoxa DC, décrit par Tinant, et tout différent du précédent. — ornithopoda Willd. 91 Se plait à la lisière des bois exposée au midi, dans le calc. de L., à T., Lamorteau, Buré-la-V. (Fr.), etc. — praecox var. umbrosa Dur. Quelques pieds dans une pelouse en 1907 et en 1908, vailée de Buzenol. + Digitaria sanguinalis Scop. Une touffe à T. en 1905. Nardus stricta L Endroits secs dans le voisinage des marais tourbeux en compagnie de Juncus squarrosus L: ruisseau de Lagland, Vance, Prouvy, Poncelles, Trou des Fées (V.), etc. + Alopecurus utriculatus Pers. Une centaine de pieds dans une prairie artificielle à St-Remy ; à rechercher vers Bleid. Hordeum secalinum Schrel. Prairies et accôtements vers Montquintin et T.; RKR: ? Phalaris arundinacea var. variegata Bllk. Quelques pieds bien caractérisés au milieu des marais de S'-M. ! | + Aegilops caudata et Ae. ovata L. Décombres à V. perenne L, multiflorum Lmk. Abondant sur des déc. à V. en 1908. + Avena fatua L. RR. dans les champs à T, + Lolium var. ramosum Sesleria caerulea Ard. Sur le tuf calcaire avec cascatelles d’eaux incrustantes à Montauban (Buz.) et au Cron (Lahage). Poa bulbosa L. 100 à 200 pieds dans un chemin sablonneux à Robel- mont en 1908. 92 Luzula multiflora var. congesta Fr Buchen. Abondant entre un marais et une sapinière à Villers- Tortru, Ornithogalum umbellatum L. RR. dans les vergers à T. et dans les pelouses à Epiez (Fr.) | Gagea arvensis SCh. RR. dans les moissons à T. en 1907 et en 1908. ® Muscari botryoides Mill. Dans un verger à Izel. Phalangium ramosum Link. Plusieurs stations bien fournies en Fr. à quelques km de la frontière. Alisma ranunculoides L. N'existe plus à S'-M. Alisma natans L. Mes recherches à Esthe n’ont pas abouti. Loroglossum hircinum Rich. 2 pieds à 500 m. de dist. en 1907, et 1 en 1908, a T. Orchis latifolia var. incarnata Crépin. Floraison en retard d'au moins 15 jours sur celle du type; S'-M., Houdrigny, Rabais (V.), Poncelles, etc., dans les marais tourbeux. Les Ophrys fuciflora et muscifera se rencontrent en Fr. non loin de la frontière, ce dernier plus rarement. Cephalantera grandiflora Bab.et longifolia Fritsch. 2 petites stations dans le cale. de L. à T. en 1907 et en 1908. Salix repens L. Marais de S'-M. Viscum album L. Sur un peuplier à Robelmont et à T.; sur un pom- 93 mier à Montquintin et à Velomes (Fr.); sur un grand nombre de Trembles voisins dans le bois de V. Chenopodium filicifolium Sm. Une station bien fournie à Lamorteau en 1907 et 1908. — opulifolium Schrad. Id. à B. en 1908. — hybridum L. RR. à B.età V.; moinsR.àT. Rumex sanguineus IL. T., dans les jeunes coupes. — scutatus L,. Abondant sur un vieux mur à V., et surtout vers Montmédy. Polygonum mite Schrk. Plusieurs stations à V. et aux env., mais pourtant RR. + Beta trigyna W. et K. Se reproduit sur un talus à B. depuis pl. années. + Amarantus albus L. et A. retroflexus I. Déc. à B. en 1907 et en 1908. Myrica gale L. Entre Arlon et V. dit ia Flore! Dans cette vaste étendue d'au moins 25 km. en longueur, il y a peut- être une seule station. Thymelæa Passerina Coss. et Germ. Trois stations tres distantes dars les moissons à T. en 1907 et en 1908. « Aristolochia Clematis L. RR. à V., S'-M. et Lamorteau. ? Euphorbia Esula IL. Une touffe à T. dans un jeune plantis en 1906 et 1907. Epilobium obscurum Rchb. et E. tetragonum L. 94 Vers Guéville (St. M.) dans les jeunes coupes. T Turgenia latifolia Hoffm. Déc. à B. et à V. ; non retrouvé àT. Pastinaca sativa L. var. sylvestris Coss. et Germ. Plante infestante dans les moissons à S'-M., Lam. et T. à la lisière inf. du calc. de L. et plus bas. Helosciadum inundatum Koch. N'a pas été retrouve à V. ni à Vance. + Sempervivum Schnitpahni Lagger et Spiraea hy- pericifolia L. Comme naturalisés depuis un demi-siècle dans les vieux murs de l'Ermitage à T. + Spiraea chamaedrifolia L. Une touffe au milieu des marais d’Etalle, vers Fratin. Rosa micrantha Sm. Haies à T. Trifolium ochroleucum L. N'a plus été observé. Vicia gracilis Loisel. Récolté à T. de 1905 à 1908. + V. narbonensis L.,V. hirta L., et V, pannonical L. avec sa var. denticulata. Déc. à B. et à V. + V. lutea L. Décombres à V. + Coronilla varia L. A B. de 1905 à 1908. T — Emerus L. Planté il y a plus d'un demi-siècle et comme naturalisé à l’Ermitage (T.). | + Melilotus cœruleus Lmk (Trigonella). Décombres à B., à V. et à T. + Erysimum orientale Brown méc. a Bb. et à V. + Sisymbrium Sophia L. Idem. Radiola linoides Gmel. Quelques pieds rabougris entre Rulles et V/S en 1908. Brassica Rapa var. oleifera Rchb. Décombres à B.; champ d’éteules à Laclaireau ; berge du Ton, à V. + Sinapis alba L. Moissons à T. ; inconstant. ? Cochlearia Armoracia L. J'en ai observé, depuis plusieurs années, un pied vers Pierrard et un autre vers l’abattoir de V. + Bunias orientalis L. RRR à T.; plus C. vers Montmédy, mais par pieds isolés. + Bunias Erucago L. Un pied sur des décombres à B. + Calepina Corvini Desv. Id: dû V: + Lepidium virginicum L. Comme naturalisé sur le chemin de fer particulier du moulin de B. ? Lepidium Draba L. Plusieurs stations à V.et dans les env. Senebiera Coronopus Poiret. PI, st. bien fournies à S'-M. Herniaria glabra L. Nombreuses stations dans les cendres de fonderies : voisinage des anc. usines, quais des ch. de fer, etc. + Rapistrum rugosum All. Déc, à V, en 1908. 96 + Glaucium corniculatum Curt Id. à B. Gypsophila muralis L, De 1905 à 1908, dans la marne de Grancourt à T. ; parfois quelques pieds aux env. de V. ? Saponaria Vaccaria L. N'est plus abondant aujourd’hui, mais RR. de V. à T.; infestant cette année dans un champ à V.; déc. a B. et à V. ? Silene noctiflora |. Ab. dans un champ à Grancourt, en 1907 et 1908. ? Lychnis viscaria IL. Une centaine de pieds dans une prairie art. à Robel- mont en 1908. Sagina ciliata Fries. Dans un champ marneux à T, Holosteum umbellatum LI. CC. dans les terrains légers vers Meix ; pas R. à V. Spergula pentandra |. Bonnier distingue cette esp. de Sp. Morisonii Bor. par ses graines non tuberculeuses, à ailes plus larges et blanches. Une station assez bien fournie sur un Coteau säblon- neux et chaud entre Limes et Gérouville. Thalictrum flavum L,. Sur les bords de la Chiers à T, Anemone Pulsatilla L. 2 petites stations voisines entre Houdrigny et Robel- mont dans la couche du grès de Virton ; toutes les autres ont disparu : faudrait-il conclure de là que cette plante est inconstante ici ? Adonis autumnalis L. D Ne se rencontre que vers Allondrelle et Marville (Fr.) Ranunculus Flammula var. reptans Dmt». Fossés des marais vers St-Vincent et Prouvy. R. divaricatus Schrk. Eaux dormantes vers Laclaireau (Ethe) et prob. ailleurs. Helleborus viridis L. Nous n’avons jamais eu la ch. de rencontrer cette rareté vers Lamorteau. Gentiana ciliata L. Au moins 100 pieds en 1908 dans un marais tourbeux entre Orval et Jamoigne ! Erythraea pulchella Fries. R. S'-M. et T. + Amsinckia lycopsioides Lehm. Déc. à V. et Lamorteau. + Echinospermum Lappula Iehm, Déc. à V. et à B. de 1906 à 1908. + Asperugo procumbens LI. Manque rarement sur les déc. à V. (brasseries). + Anchusa officinalis L. Hyosciamus niger L. + Solanum citrullifolium ABr et S. haematocar. pum (?) Déc. à B. Phelipaea caerulea C. À. Meyer. RR. V. et Jamoigne. Lathraea squamaria L. RR. dans les bois à V., St-M, et T. Linaria spuria Mill. Moissons, champs d'’éteules à T, et à Lamorteau (frontière). ? Linaria striata L. n 98 Environs du coll. St-Jos. à V. ; onne l'a pius revu ailleurs depuis longtemps. Veronica verna L. se plait dans les talus sablonneux exposés au soleil à un pied de la crête ; de Meix à Limes. V. Teucrium L, et V. prostrata L. A la limite de T. sur Epiez (Fr.) T Plantago arenaria W. el K. Déc. à B. en 1907, une cinquantaine de pieds. ? Mentha nepetoides Le]. Station abondante observée de 1905 à 1907 ; détruite avec la haie qui l’abritait. Nepeta Cataria L. Une station à V., à St-M. et a T. Leonurus Cardiaca L. Quelques pieds à St-M. et à Villers-la-Loue ; une vaste station bien fournie à Gérou ville. + Marrubium peregrinum L. Une forte touffe à B. en 1906 et en 1907. Brunella grandiflora Jacq. Inconnu à V. Teucrium Scordium L. Abondant sur les bords de l’Othain (Fr.) à 1/2 lieue FO DE + Salvia verticillata L. Devient GC. entre V. et la frontière ; plusieurs ha. dans un jeune plantis à Lamorteau en 1907. Vaccinium Vitis-Idaea |. Quelques ares dans un taillis tourbeux au Trou des Fées (V.) + Asperula arvensis L. DÉC 4 V: Asperula glauca Bess. 99 Le confrère Even n’a pu dénicher cette plante au bois de Guéville, qu’il explore pourtant régulièrement depuis 20 ans. Galium boreale [. Devant le bois de Vance, du côté de Fouches, dit la Flore; un coup d’œil sur la carte fera voir que cette indication n'a pas de sens, ce qui nous a fait échouer dans nos recherches combinées en 1908. Galium elongatum Presl. Prairies à T. de 1905 à 1908. Campanula Cervicaria L. Quelques pieds dans le talus de la route exposé au nord sous la gare de Buzenol. + Xanthium strumarium et X. spinosum L. Déc. à B. Girsium oleraceum Scop. Infestant, surtout dans les prairies tourbeuses. Cirsium nemorale Rchb. R. dans les jeunes coupes à T. — anglicum Dec. Aussi introuvable que Asp. glauca. Carduus polyanthemos Koch (non L.) Plusieurs pieds dans les ruines du château de Latour en 1908. Lappa tomentosa L. Derrière les éc. comm. de Ruette. Centaurea Calcitrapa L. Une station à Othe (front. fr.). = T — stricta W. ei K. Déc. à V. en 1908. Bidens tripartita var. integrata Crépin. R. vers le moulin de Poncelles. Anthemis tinctoria L. (Cota). 100 Dans un jeune plantis à T. et à Longwy (Fr.) dans la même couche de terrain. Filago apiculata Sm. et F. spathulata Presl. A. R. dans le calcaire à T. et au delà de la frontière. Pulicaria vulgaris Gärtn. Derrière les éc. comm. de Ruette et à V}S. entre le vill. et la halte. Scorzonera humilis L. Ab. dans les prairies tourbeuses entre V/S et la gare de S'°-Marie. Crepis paludosa Moench. CG, dans les marais tourbeux des environs. BIBLIOGRAPHIE. Recueil d'œuvres de Lko ErRRER4A.— H. Lamertin, éditeur,Bru- xelles. Des mains pieuses ont réuni en volumes tout ce qui, dans l’œuvre de Léo Errera, peut intéresser le public instruit, mais non spécialement adonné aux sciences. Les deux premiers de ces volumes viennent de paraître. Pour donner une idée de la ten- dance générale du Recueil, nous ne pouvons mieux faire que de reproduire quelques-unes des lignes du prospectus annonçant la publication : « La présente édition offre au public une partie de l’œuvre de Léo ERRERA. Bien que le savant professeur ait été enlevé, jeune encore, à la science et à l’enseignement, il a laissé un nombre si considérable de travaux scientifiques, qu'ils auraient sufli à remplir une existence beaucoup plus longue. Ces œuvres sont de deux genres : les unes s’adressent exclusi- vement aux spécialistes botanistes et physiologistes; elles sont en voie d'impression ou de réimpression dans le Recueil de l’In- stitut botanique Léo Errera. Les autres intéressent davantage les non spécialistes qui lisent et qui pensent; elles paraîtront 101 dans la présente édition, Ces volumes contiendront à la fois des ouvrages dejà imprimes, soit de science pure, soit de vulgarisa- * tion, et des œuvres posthumes scientifiques et littéraires, Le Recueil d’œuvres comprendra des travaux de botanique générale, de physiologie, de philosophie botanique, des écrits pédagogiques, des notices biographiques; enfin, des mélanges littéraires. Quelques-unes de ces publications remontent aux débuts de la carrière scientifique de Léo KRRERA; ce ne sont pas les moins intéressantes, chacune d’elles était, lors de son appari- tion, une œuvre originale et d’avant-garde. Maintenant encore, bien que certaines hypothèses aient vieilli, leur place est mar- quée dans l’histoire des sciences. » Les deux volumes parus contiennent des œuvres de botanique cénérale. En voici le sommaire : Lettre sur la végétation des environs de Nice. L’agriculture et l’horticulture en Norwège. Sur la structure et les modes de fécondation des fleurs. Sur les caractères hetérostyliques des Primevères. (Œuvre posthume.) Un ordre de recherches trop négligé. L’eïfficacite des struc- tures défensives des plantes. Routines et progrès de la botanique systématique. Sur la méthode des Bactéries. | Les plantes-boussoles, Respiration des plantes. De grâce, des noms latins! Les bases scientifiques de l’agriculture. Texte descriptif des Planches de Physiologie végétale. Lettre préface à la Flore des Algues, de E. DE WILDEMAN. Une lecon éiémentaire sur le Darwinisme. Les plantes vis-à-vis de la nature, Ce qu’il y a dans une plante. (Œuvres posthumes). Épopée d’un rayon de soleil. Les volumes suivants seront consacrés à la physiologie géné- rale, à la philosophie, à la pédagogieet à la biographie desavants. En dehors de ces travaux scientifiques, on a publié également un volume exclusivement littéraire, qui est une révélation pour beaucoup, mème parmi ceux qui ont connu de près Lko ERRERA. 102 Nous avons tous pu apprécier la clarté de son exposition, soit qu'il expliquât de vive voix un sujet botanique, soit qu’il écrivit un mémoire pour notre Bulletin. Mais combien y en a-t-il parmi nous qui connaissaient en lui un poète ? Dans le livre de 220 pages qui vient de paraître, les pièces de vers, les relations, les pensées. tout révèle un homme à esprit profond, et sachant manier la langue avec grâce et légèreté. J. MASSART. Signalons ici: Nofice sur Léo Errera, brochure par Léon Frédericq et J. Massart. Hayez, éditeur à Bruxelles. J. CH. Mélanges et nouvelles M. Sartory, préparateur à l’École supérieure de pharmacie de Paris, a présenté comme thèse de doctorat ès-sciences un mémoire sur l’Influence de l'agitation sur les Champignons inférieurs. Il s’agit ici de secousses mécaniques imprimées au liquide de culture, de 10 à 120 par minute, et prolongées autant de jours et d’heures qu’il Le faut, et jusque trois mois. Dans ce milieu agité, Oomycètes, Ascomycètes et Mucorinées ont pris des caractéris- tiques spéciaies de végétation fort intéressantes, qui ont été minutieusement décrites par M. Sartory. J. CH. CRE M. Mangin a été nommé membre de l’Académie des sciences de Paris, en remplacement de M. Van Tieghem. M. Mangin occupe la chaire de Cryptogamie au Muséum depuis 1904. J. CE. * "x Je signale à ceux de nos confreres qui en ignorent l’existence, la Sociélé d'échanges botaniques de Berlin (représentée par M. Otto Leonhardt à Nossen, Saxe). La dernière liste publiée pour 1908-1909 comprend plus de douze mille espèces préparées pour herbier, de toutes les parties du monde et comprenant tous les groupes du règne végétal. On peut aussi procéder par voie d’achat, si l'on n’a pas de récoltes à proposer à l’échange. J, CH. ROMEO «eh à M. Mailfait de Charleville m’a transmis récemment une note 103 (dont il est l’auteur), parue en 1907, dans le Bulletin de la Société Naturelle des Ardennes. Elle concerne la var. brachycoma du Polygala comosa observée à Montdieu (Dép. des Ard.). La plante de Montdieu diffère de la plante de Dourbes par des leurs plus grandes et d’un rose plus vif, d’après échantillon com- muniqué par M. Mailfait. Depuis l’herborisation de Nisimes, j’ai observé cette variété sur les hauteurs de Charlemont (Givet) en se dirigeant vers Doisches. Je suis porté à croire que, dans la zone du calcaire dévonien du moins, la var. brachycona est plus répandue que letype P.comosa. Il s’agira donc de donner plus d’importance aux caractères que fournissent les nervilles des ailes, la densité de la grappeet le rapprochement des feuilles foliaires de la base de l’épi. CL. AIGRET. A La CE J’ai observé la var. (ou mieux l’état) po/ycephala du Plan- tago media à Ixelles en 1881, et à Liège en 1907 ou 1908, non loin de la statue Grarime. Je l’ai revue de ci de là, et reçue de M. Dolisy, mais je ne pourrais préciser les localités. A Liége je n’ai vu qu’un pied, à Bruxelles je crois bien en avoir recueilli ? ou 3 au mème endroit (aujourd’hui rue Moris). CL. AIGRET. ss M. Paul Becquerel a présenté à l’Académie des sciences de Paris, le 8 fév. dernier, une note sur la fécondation du Pavot. Les capsules de Pavot peuvent se développer en dehors de toute fécon- dalion; c’est la parthèénogénèse du fruit. La fécondation des ovules s’opère déjà, dans le bouton floral, avant que le pédoncule n’ait commencé à se redresser. J. Cx. es ; L’envahissement de certaines côtes françaises par le Colpomenia sinuosa — dont il a déjà été ici question — est un fait de natu- ralisation très intéressant. À Cherbourg, l'abondance de l’Alsue nouvelle est extraordinaire ; certains individus dépassent la taille de 15 centimètres. Elle est apparue, de dimensions réduites, au Croisic et à Wimereux. Au contraire, dans la rivière de Vannes, où elle était si abondante et si désastreuse pour les huitres en 104 1906, elle à aujourd’hui disparu, vaincue dans une lutte contre l'Enteromorpha clathrata. (Renseignements extraits d’une com- munication faite par M. Sauvageau le 22-12-1908 à la Société biologique de Bordeaux.) J. GE. Cu Plusiers auteurs ont émis l’hypothèse que les Mucédinées en général peuvent devenir pathogènes pour les animaux supérieurs, si leur optimum de culture est voisin de 37°. M. Jourde a essayé dans le liquide de Raulin maintenu à cette température, là culture de 16 espèces de Penicillium, 5 Asper- gillus, 14 Sterigmatocystis. Se sont développés en abondance dans ces conditions : A. fumigatus. St. fusca: St. nidulans. St, nigra. St. lutea. St. carbonaria. Le pouvoir pathogène n’a été constaté que pour les S6, lutea et fusca, à l’égard du lapin. J. Cx. Sont nommès membres du jury chargé de juger le concours décennal des sciences botaniques pour la deuxième période de 1899 à 1908 : MM. Chalon, naturaliste, à Namur ; Durand, corres- pondant de l’Académie, à Bruxelles ; Gravis, correspondant de l’Académie, à Liège; Malaise, professeur émérite à l’Institut agricole, à Gembloux ; Micheels, docteur en sciences, à Liège. (MONITEUR, 14 mars), a+ M. Molliard, en partant des graines de Radis rose, a obtenu des tubercules blancs dans un milieu contenant de 5 à 10 p.c. de glucose, et des tubercules noirs en portant à 15 pc. la proportion de celui-ci (Acad. des Sc. de Paris, séance du 1" mars 1909). 2% Le secrétaire des publications fait appel à la collaboration précieuse de tous ses corfrères de la Société botanique pour enrichir le chapitre du Bulletin, H#élanges el nounelles. ESSAI DE BÉOGRAPHIE-.BOTANIQUE DISTRICES LITTORAUX ET ALLUVIAUX DE LA BELGIQUE par JEAN MASSART.(I) S 3. — District des alluvions fluviales. Les alluvions fluviales constituent un district géobota- nique presque complètement ignoré et qui est confondu par les botanistes belges avec les districts voisins. Ainsi CrériN, à propos de la distribution de Scirpus triqueter, la plante la plus caractéristique de ce district, dit qu'elle se rencontre en « Campine-Maritime » ; pour Brassica nigra, il dit « Marilime (remonte la Durme jusqu’à Lokeren) ». On comprend d’ailleurs qu'on ne se soit pas beaucoup occupé d’un district qui s’allonge parallèlement à l’Escaut et à ses affluents, sans avoir jamais une largeur supérieure à une fraction de kilomètre, et dont l'accès reste toujours assez difficile, — car il faut marcher sur les digues, ce qui est long et monotone. J'ai eu la chance de pouvoir utiliser, en 1904 et 1907, (1) Suite, voir Bull. vol. XLIV, pp. 09-129 et 102-269 ; vol. XLV, pp. 201-320 ; vol. XL VI, pp. 39-55. 106 un yacht automobile, l'Oyouki, appartenant à mon col- lègue, M. le notaire Evouarn Van Hazreren, professeur à l'Université de Bruxelles, à qui je suis heureux de pouvoir présenter mes remerciments ies plus cordiaux. Grâce à lui, j'ai pu visiter toutes les rivières à marées de la Belgique. Comme je logeais à bord, je m'arrêtais où je voulais, aux meilleurs endroits, glissant devant ceux qui ne valaient pas la peine d'être étudiés en détail. Ce même yacht m'a aussi promené à travers les canaux et les rivières de la Flandre occidentale : Yser, canal de Plas- schendaele, canaux de Moerdijk et de Ghistelles, canal de Loo. I. - LIMITES ET CONDITIONS D'EXISTENCE. Les allu vions fluviales sont comprises entre le niveau de la marée basse et la digue qui défend contre les inonda- tions les polders fluviaux. Cette limite est tout aussi artificielle que celle des alluvions marines. À — Les marées. Les alluvions fluviales remontent le long de l'Escaut et de ses affluents aussi haut que les marées. Celles-ci sont parfois arrêtées artificiellement, elles aussi, par des écluses ou des barrages ; dans quelques rivières, la ma- rée se propage sans obstacles ; d'autres rivières encore ont été approfondies et canalisées sur tout leur parcours, et grâce à cette transformation, la marée y a accès plus loin que ce ne serait le cas si elles avaient conservé leur section primitive. Le tableau Q indique jusqu’où remonte la marée dans 107 les diverses rivières et à quelle distance ces points se trouvent de la mer ; cette distance est calculée le long du thalweg. Les renseignements sont extraits en grande TABLEAU Q. POINT DISTANCE DE Le MER le long du | OÙ S’ARRÊTE La thalweg MARÉE. (en kilomètres). | ù Rivières barrées : | BSCAULE in 0 | Gand. 165 Benedenvliet (petit affluent de droite de l'Escaut): .:,1. Schelle 89 Moervaert. . . .| Roodenhuize 146 (canal de Terneuzen), Rivières canalisées | sur toul leur parcours : | leds ou à» | Au bout. | 140 Canal de Stekene . | Id. | 137 Langeleede . +. . | Id. 149 Rivières non barrées | ni canalisées : Grande-Nèthe . . Gestel (1). 193 LOS Muysen. . 114 Mb Us di eur | Eppeghem. 116 Eykenvliet ou Vliet. tphot. 66) …. .:-. Puers. 97 (1) Les marées ordinaires remontent jusqu'à Gestel. Jusqu’où les marées d’équinoxe ? 108 TABLEAU R. Constantes de la marée. D’après STEssELs (1572, p. 263). (= RE . O cb Re De : É ô S nr A » —_, tsar lFheure | £ , 205-ps nm a o a] Qu passage | 222 SE) LIEUX 9 ,< au passige ar el=E |;:5 bo = = 5 | de la lune fo gels |2®ls.s & DES +,5 lau méridien|= 7 2| = Loi LES LU: nr = no. |r 217 sb Q to sol an l'E 5 OBSERVATIONS. = SH] S- 125 + | Marée | Marée lo IA Yi. ne |'haute.| basse, 8 à LS a PME Kilom. [h. m.! h. m. |Mètres.IMètr. [Mèt. |Mètres. Flessingue 0 10 39! 7 06] 1.82 11.81512.07| 3.89 Doel 59.61 3 01 | 9 35] 2.19 12.16012.36! 4 55 Sainte-Marie , 67 713 11} 9 56] 2.96 12.15512.36| 4.64 Anvers. 15.21 3 29 | 10 151 2.44 12.12012.31| 4.75 Hemixem . 87.31 3 98 | 10 34] 2 52 12.11512.39] 4 91 Schelle (Rupel) . | 59.21 4 12! 11 06 | 2.63 12.02512.18] 4.81 Tamise 96.81 4 13 | 11 31] 2.73 11.99012.151 4.84 Termonde . 118.91 5 18 | 12 561 3 24 |1.370]1.45] 4 69 Wetteren . 147.91 7 01 | 15 191 3.57 [0 65010.72] 4.99 Gand 168.41 8 21 | 16 351 4.17 [0.51510.61! 4.78 (1) Dans le tableau de STEssEeLs, la cote est donnée relative- ment au zéro d’Ostende, qui est de 17 centimètres plus bas que le zéro des cartes. (2) Cette colonne n’existe pas dans le tableau de STESssELSs. 109 partie de Voies navigables de la Belgique, 1880, et de Sressezs (1872). On voit par ce tableau que la carte 1 (hors texte) est inexacte en ce qui concerne le Moervaert et ses affluents canalisés (Zuidleede, canal de Stekene el Langeleede) : la marée y pénètre, quoique légèrement. Dans ce tableau, je ne tiens pas compte de la Dendre, qui est barrée précisément à son confluent avec l’'Escaut. Je n'indique pas non plus la Nèthe, formée de la réunion de la Grande-Nèthe et de la Petite-Nèthe, — le Rupel, formé de la réunion de la Nèthe et de la Dyle — et la Durme, formée de la réunion du Moervaart et de la Luidleede. Les dénivellations dues aux marées sont naturellement moins fortes dans la partie supérieure du cours de l’Escaut qu'aux environs d'Anvers, Comme l’onde marée se propage difficilement dans les rivières étroites, elle s'y arrête plus bas que dans un fleuve. Ainsi, dans le Moer- vaart, la demi-amplitude moyenne n'est que d’environ 0®50, c’est-à-dire la même qu'à Gand, quoique la dis- tance du Moervaart à la mer soit moindre d'environ 30 kilomètres. Le tableau À donne, outre les renseignements relatifs à l'amplitude des marées, ceux qui sont relatifs à la durée du jusant. À Flessingue, la marée descend pendant envi- ron six heures trente minutes, elle monte donc pendant six heures, puisque aux syzygies deux hautes mers suc- cessives sont distantes d'environ deuze heures trente minutes. À Doel, le jusant à aussi une durée d'environ six heures trente minutes. À Anvers, il dure six heures quarante-six minutes ; puis, à mesure qu’on se dirige vers l’amont, la durée de la marée descendante l'emporte de plus en plus sur celle de la marée montante, si bien 110 qu’à Gand la marée descend pendant huit heures et un quart et monte pendant quatre heures et un quart. Voici, d'après M. Perir (4883, p.373), la durée moyen- ne du flot et sa vitesse par minute, en quelques points de l'Escaut : TABLEAU S. A Lillo, la durée moyenne du flot est de 5h45 et sa vitesse de 39m30. A Calloo, » » 5h30 » 38m00,. A Anvers, » » oh45 ÿ 45m00. A Hemixem, » , 5h35 Ù 44m00. A Tamise, » ” 9h30 ” 44m00. A Saint Amand, » » 5h15 n 39m00. A Termonde, ) » 4h45 » 34m00. * * x Les constantes des marées données par le tableau À sont des nombres moyens, c’est-à-dire théoriques M. Rocuer (1894, p. 113) donne des nombres observés Lis se rapportent à une marée basse et à une marée haute successives du 8 au 9 septembre 1892. Plus intéressantes pour nous sont les hauteurs attein- tes par la marée du 12 mars 1906, qui à emporté un grand nombre de digues dans ie bassin de lÆEscaut, notamment la digue du polder « Den Esch » (phot. 68 à 70). MM. GELLExS, Van BRABANpDT MELOTTE, VVEYTS ET Pierrot pablient sur cette marée un rapport collectif qui parait dans les Annales des t'avaux publics, en 1908. Grâce à M. Durourny, j'ai obtenu communication des épreuves de ce rapport avant sa publication ; j'en extrais divers renseignements fort intéressants, notamment le ta- bleau T, qui indique la cote atteinte par la marée (1), (1) La planche II du Rapport représente ces hauteurs en un graphique. Les planches III et IV portent des courbes marégra- phiques ; celles-ci permettent de suivre les modifications qu’a subies l’onde marée. 111 TABLEAU T. MARÉE HAUTE Foie de du : maree 13 mars 1906. moyenne Cote l Hsare. Haute Basse | | Flessingue. | 6.25 | 15.10 | 4.05 0.37 | l'erneuzen , . 6.60 | 15.50 | 4,18 | 0.25 | ONE Nc nl 00: |116220.4770 70:28 Fort Philippe, . . | 7.35 | 16.30 | 4.72 | 0 33 cs 7.15 | 16.55 | 4.76 | 0.87 Anvers (quai St-Mi- Ce) Le Le . [7.12 | 1710 | 4 %6 | 0.38 Hemixem . 7.01 | 17.03 | 4.75 | 0.49 Escaul . \ Moihaisse de 708) LTD T4 67 |:0:40 | DARTISe AU S Lr. 6,85 | 17.22 | 4.63 | 0.48 Baesrodes. 10. 116.10. 17:09. A 494. TE Termonde y: 6.17 | 18.15 | 4.38 | 1.61 SChonnoerde en ls 40/1815 11.191151 Wetteren DRSNUAER A O0 0RIrS. 28010227 Mes en 0 5 09 19.07 | 4.06 | 2 41 | Gentbrugge . . . | 5.27 | 19.30 | 4.17 | 2,62 oise eu, C0: 7.08 ATTEL l'a 67 10740 | Rupel . { Boom. . . . . . 6.79 |: 17 23 | 4.68 | 0.82 Rimpeti 4) 4 V4. Tt 6.661716) 4.59 | 1.19 | Nèthe Duffel . FL OUR 6:92 LT RES 07 | 1.80 infe- rieure | Lierre ; . 2, À 5.00! 18,29 l'4;:54 | 92.59 1142 TABLEAU T (suite). MARÉE HAUTE COTE du de 12 mars 1906: marée _moyenne. Cote. Heure.|Haute| Basse. Petite-Nèlhe : KEmblehem . . | 5.51 | 1419 1407018599 Grande-Nelhe= Boekt.". 15.47 .|:21:15 1 4:70 /|.4 52 Malines. OS F6: 02 ES 10 PA 0901020389 Dyle. l Rymenam . . … | 6.87 | 19.40 | 498 | 423 Senñne.. Homheek … … : 24 0:08 ANS ON El Thielrode . . . . | 6 35 | 17.45 | 4.61 | 0 69 Durme . Waesmunster. . . | 5.66 | 18.34 | 4.49 | 1:19 Dacknäints cn Nu 16 20:97 3.16 | 3.14 l'heure (de Greenwich) du maximum, et aussi, pour la comparaison, les cotes de haute et de basse marée moyen- nes aux mêmes points Les observations ont été faites aux postes marégraphi- ques. Rappelons que sur le littoral, la marée du 12 mars 1906 a été également extraordinaire (tableau P.) * * _* La propagation de la marée jusqu’à de si grandes dis- tances de la mer (Gand est à 168 kilomètres de la mer el les marées de syzygies y sont normalement de plus de 1 mètre) tient naturellement au défaut d’inclinaison du 113 thalweg des rivières. Ainsi, d'après Sressezs, (1865), la différence du niveau du Rupel à la mer n’est que d’envi- ron 0",40. D’après IHouzeau, la pente de Gand à Termon- de n'est que de 0",05 par kilomètre ; de Termonde à Anvers elle est de 0",03. Les marées déterminent dans l'Escaut et ses affluents des courants qui vont alternativement dans les deux sens : vers l'aval, au jusant ; vers l’amont, au flot. Il en résulte qu'un objet inerte emporté par le courant descendra pendant le jusant, puis remontera jusqu'à une certaine distance du point d’origine, puis descendra de nouveau et ainsi de suite. D’après M. Perir (1883, p. 381), un flotteur met quatre-vingt-sept heures el demie pour des- cendre de Termonde à Tamise, quarante heures et trois quarts pour descendre de Tamise à Anvers, quarante- huit heures et quarante minutes pour descendre d'Anvers à Lillo, soit en tout cent quatre-vingt cinq heures ou sept jours et demi pour un trajet d'environ 60 kilomètres. Les mouveinents des corps flottants dans deux sens opposés ont une importance considérable pour nous, puisqu'ils sont un obstacle à l'évacuation des glaçons. Ceux-ci sont poussés contre les tiges de Phragmites et les autres restes végélaux, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, échouent sur les berges à marée descendante et raclent le fond, puis se remettent à flotter lors de la prochaine marée montante, et c'est seulement après avoir passé et repassé en un même point, et après avoir échoué un grand nombre de fois, qu'ils sont finalement entrainés vers la mer. 114 C. — Le sol. 1. Structure physique. — La structure physique de la terre est loin d'être aussi uniforme que sur les alluvions fluvio-marines. La, en effet, la rivière n’ap- porte que les vases les plus fines, puisqu'elle est tout au bas de son cours et n'a plus guére de force de transport. Au contraire, les rivières à marées sont le siège de cou- rants relativement rapides, capables d’emporter autre chose que des particules argileuses. Dans les passes prin- cipales, le courant amène du sable, qui se dépose vers les bords et y forme des hauts-fonds, fort redoutés des bateliers. Certains de ces bancs sont constitués par un sable suffisamment pur pour être exploité, et des bateaux vont s'y charger à marée basse, notamment à Brans, et en aval de Tamise, dans l’Escaut, ainsi que près de Niel, dans le Rupel. Entre le banc et le bord du fleuve, il reste parfois une passe secondaire, qu'on appelle « SChaar ». Quant aux berges proprement dites, elles sont naturel- lement formées d'argile, puisque près des bords le cou- rant n’est pas assez rapide pour transporter du sable. Il en est de même des larges surfaces planes qui s'étendent jusqu'au pied des digues, et qui sont les restes des plaines autrefois inondées aux fortes marées (voir fig. J). On peut à peine se faire encore une idée de l’aspect que devaient avoir ces vastes espaces soumis au jeu des marées. À gauche de l’embouchure actuelle du Rupel, on a conservé une surface, légerement concave, qui se couvre d’eau à marée haute et émerge à marée basse ; elle donne asile à une végétation extrêmement variée où dominent les Graminacées (Phragmites, Glyce- ria aquatica, Phalaris), Alisma, Sagittaria, Caltha, etc 115 Il fut un temps où toute la plaine alluviale qui borde l’Escaut et les basses rivières présentait sans doute cet aspect. Mais des endiguements successifs ont rétréci de plus en plus l'étendue du terrain où les marées gardaient accès, et actuellement des digues se dressent contre les berges mêmes. Seulement, ce ne sont pas partout des digues suffisamment fortes et hautes pour arrêter les eaux ; souvent, ce sont des constructions moins considé- rables, des « diguettes d'été » comme on les appelle, qui sont capables de résister aux marées de l’été, mais qui sont complètement submergées par les fortes eaux de l'hiver. Ces diguettes sont représentées sur le dia- gramme 9, D. Derriére elles se trouve un espace qui reste normalement à sec en été, mais qui est inondé d'une facon régulière en hiver ; ces prairies inondables s'appellent des « schorres » ; elles ont d’ailleurs la même structure géologique que les schorres marins : sur les uns comme sur Îles autres, chaque inondation apporte une nouvelle petite couche vaseuse qui se superpose horizontalement aux couches antérieures ; l'ensemble de ces apports finit par rehausser considérablement le terrain (dans le diagramme 5, comparer D à C). 2. Structure chimique. — Ce qui frappe le plus, c'est l'extraordinaire vigueur de toutes les plantes qui habitent les bords des rivières à marées. Les Phragmites et les Brassicu nigra atteignent 3 mètres de hauteur (phot. 61) ; les Petasites élèvent leurs feuilles à plus de 2 mètres ; elles sont dépassées par Phalaris, Valeriana officinalis, Epilobium hirsutum ; les feuilles de Caltha ont jusque 25 centimètres de diamètre et Roripa amphibia amène ses fleurs jaunes au printemps à plus de 1 mêtre de hauteur par-dessus les Phragmites encore jeunes. 116 A quoi tient cette incomparable puissance de dévelop- pement ? À ce que le sol, déja fort riche par lui-même, puisqu'il se compose de particules arrachées de la surface cultivée des terres d’amont, est journellement enfoui deux fois sous des eaux chargées de matiéres alimen- laires (voir tableau L, colonnes K et L). Au jusant, l'eau s’infiltre dans le sol, en passant dans les cavités laissées par les anciennes racines ; elle arrive ainsi au voisinage des racines actuelles. À mesure que la marée se retire, l’eau d'infiltration descend de plus en plus, et les cavités se remplissent d'air. À la prochaine marée, le liquide nourricier pénètre de nouveau dans le sol. Il y a donc alternativement de l'air et des sels alimentaires qui sont amenés aux racines, el c’est sans doute le renouvellement des provisions d'oxygène et de sels qui permet aux végé- taux de croitre avec une pareille exubérance. Ajoutons que les substances toxiques formées par les végétaux (d'après M. Wmrxeyx), sont aussitôt lavées. Il. — LES ASSOCIATIONS. Sur les alluvions marines, où la hauteur des marées dépend uniquement des facteurs astronomiques plus ou moins altérés par le vent, il y à une démarcation nette entre la slikke, inondée à toutes les marées, et le schorre, qui n’est atteint qu'aux marées d’équinoxe et d'hiver. Mais dans les fleuves et les rivières, un nouveau facteur vient troubler la régularité des dénivellations dues aux marées : la quantité d’eau venant de l’amont. Disons encore que parfois des embâàcles de glaçons agissent éga- lement pour déterminer l'élévation de niveau devant elles. On comprend que, dans ces conditions, il n’y ait pas 117 de limite précise entre les marées de morte eau et les marées de vive eau. Aussi ne peut-on pas subdiviser pratiquement le district des alluvions fluviales en stations correspondant à la slikke et au schorre des alluvions marines. D'ailleurs sa végétation caractéristique n’ha- bite que les berges mêmes de l'Escaut et des rivières, entre les limites habituelles des marées. À Sainte-Marie, près des alluvions marines, la distance verticale entre ces limites est d'environ 5 mètres (voir tableau R et T) ; dans le Zuidleede elle n’est que d'environ 1 mètre ; elle se réduit à rien aux points extrêmes que la marée atteint dans la Dyle, la Grande-Nèthe, la Senne, etc. Pour se rendre compte de l’étendue réelle de ce dis- trict, il faut aussi envisager l’inclinaison du sol. Lorsque la berge est abrupte, la surface est réduite au minimum ; ailleurs (phot. 59, 62), le terrain est sensiblement hori- Zontal ; il en est surtout ainsi sur la prairie inondable (phot. 64). Très souvent une partie de la berge est assez peu inclinée, tandis qu’une autre est beaucoup plus rapprochée de la verticale (diagramme 5, D). La flore des alluvions fluviales ne peut comprendre que des plantes aquatiques ou marécageuses, puisqu'elles son! sous l’eau deux fois par jour. Encore faut-il que ces espéces soient capables de supporter une émersion qui est plus ou moins longue, suivant qu'elles se trouvent vers le haut ou vers le bas de la berge. Il n’y a donc en fait de Phanérogames que des plantes aquatiques à feuilles aériennes. Citons pourtant une exception : Calli- triche verna, qui habite parfois des berges abruptes, notamment le long de l'Eykenvliet, et y forme de longues chevelures pendantes du plus beau vert ; il convient de faire remarquer que cette espèce, ordinairement sub- 118 mergée ou flottante, vit très bien par terre à condition que le sol et l’air soient fort humides. Une autre condition encore doit être réalisée pour que des plantes aquatiques, habituellement aériennes, puis- sent coloniser les alluvions : comme les courants sont assez violents, il est nécessaire que les végétaux soient solidement fixés au sol ; c’est, sans doute, cette condition qui écarte Slratiotes aloides, une plante dont les feuilles n’ont pas du tout besoin d'être submergées, mais qui possède des racines très faibles. Elle est très commune dans le Vieil Escaut (à Bornhem) et dans l’étang d’Over- meire, deux boucles du fleuve où il n'y a pas de courant. D'une facon générale, la végétation des alluvions fluviales est tardive, ce qui s'explique ici, tout comme pour les pannes et pour les alluvions marines, par le refroidissement que causent les inondations. A. — berges peu inclinées. La flore est différente sur les berges abruptes el sur celles qui sont peu inclinées. Commençons par ces der- nières, qui sont les plus peuplées. Tout au bas de la berge et aussi sur les bancs de sable, la végétation se compose exclusivement d’un Fla- gellate, Euglena deses, qui forme sur la vase ou le sable un revêtement d’un vert clair magnifique. Cette espèce acquiert de grandes dimensions et ne nage pour ainsi dire jamais ; d’ailleurs elle est presque toujours privée de fouet ; elie se contente de ramper à la surface de la boue. Les Diatomées et les Schizophycées sont rares dans cette station ; elles ne sont d'ailleurs abondantes que sur les pilotis des embarcadères et sur les murs des quais. Un peu plus haut apparaissent les premières Phanéro 119 games. Celle qui se risque le plus loin est Eleocharis palustris (fig. dans Raunxraer, 1895-1899, pp. 430 et 432). Auprès d'elle vit un Vaucheria que je n'ai pas pu déterminer spécifiquement. Il forme des tapis serrés (phot. 63), vert foncé, accrochés dans la boue ; çà et là les filaments sont réunis en petites houppes coniques, rapprochées les unes des autres. Cette zone se continue vers le haut par celle où dominent Scirpus lacustris (fig. dans RaunkraEr, 1895- 1899, pp. 442 à 445, p. 483, p. 493; dans WaruiwG, 1897, 2, p. 178), S. maritimus (fig. dans RauNkraer, 1895-1899, pp. 447 à 449) et S. triqueler (phot. 63). Cette dernière plante est la seule qui soit spéciale au district ; elle ne se rencontre jamais ailleurs, mais, par contre, elle accompagne les marées jusqu à leur extrème limite en amont des riviéres. Les Scirpus et le Heleocha- ris qui occupent les situations les plus basses dans celte zone et qui sont inondés le plus longtemps ne fleurissent jamais ; ceux qui habitent plus haut produisent seuls des fleurs et des graines müres. C'est immédiatement au-dessus des Scirpus que la flore présente son maximum de variété Elle est diffé- rente sur les bords du district, c’est-à-dire au pied des digues, et sur les petits plateaux qui s'élèvent à la même altitude au sein des grandes surfaces sensiblement planes (phot. 62). Sur les hauts-fonds s'installent des fourrés denses de Caltha (phot. 59), de “Sagittaria (fij. dans RAuNKktAER, 1904-1904, p. 9), auxquels se mêlent parfois Scirpus triqueter, S. marilimus, Eleocharis..., mais ja- mais des Graminacées. Sur les bords, £e sont au contraire les Graminacées qui accaparent la majeure partie du terrain : Phragmites (phot. 59, 60, 61 ; Jig. dans RauxkiaER, 1895-1399, 120 p. 577; dans WanauixG, 1897, 1, p. 94; 1897, 2, p. 180 ; 1906, pp. 87, 230, 232), Phalaris arundinacea, Glyceria aquatica (phot. 57 ; fig. dans RaunkraEr, 1895- 1899, p. 568). Parmi ces Graminactes croissent les plantes les plus diverses : Sum crectum, Epilobium par- viflorum et E. hirsutum, Valeriana officinalis, Roripa amphibia, Nasturtium sylvestre, Myosotis palustris, Ra- nunculus repens, Rumex conglomeratus, Petasites officina- lis (phot. 63), etc Il est curieux de constater que les Phragmites ne vivent jamais au milieu des larges surfaces presque plates sur lesquelles la couche d’eau n'est pourtant à aucun moment trop épaisse. Ce n’est pas seulement sur les alluvions que les roselières constituent une sorte de bourrelet le long des bords ; dans les étangs à sol vaseux il en est de même, par exemple, dans le Groote Burght- sche Weel {phot. 73) et dans le Keygnaert Kreek, dont il sera question dans le chapitre consacré aux polders. Au contraire, quand le terrain est plus sabieux, par exemple dans les étangs d’'Overmeire et du Blanckaert, les Roseaux s'avancent jusqu’au milieu de L'eau, mais ils n’y fleurissent pas (phot. 71, 72). Leur exclusion des hauts-fonds vaseux tient peut-être à ce que le terrain n’est pas assez stable pour des plantes qui s'élèvent fort haut dans l'air et sur lesquelles le vent et les courants ont fortement prise. En dehors de la roselière, donc tout près de la digue, la végétation change encore une fois ; les hautes Grami- nacées perdent leur suprématie et sont remplacées par des plantes basses : Caltha, Sium, Petasites (phot. 63), auxquelles se joignent des Graminacées plus petites : Phleum pratense, Arrhenatherum, Dactylis, etc. 121 Au pied même de la digue, à un niveau qui n'est atteint qu'exceptionnellement par les marées d'été, vivent les mêmes Graminacées, avec Cardamine pra- tensis (phot. 59), Ranunculus Ficaria, R. Auricomus, et d’autres plantes banales de la digue, qui descendent jusqu’ici. Les quelques espäces des alluvions fluviales qui con - servent des feuilles en hiver (Galtha, Myosotis, Sium, ele.) ne se rencontrent sur les berges des rivières que derrière la roselière ou dans celle-ci, tandis que sur les larges surfaces planes, telles que celles de l'embouchure du Rupel, elles s’éloignent des Roseaux et envahissent le milieu de la vase. Ces différences dans les facons de se comporter tiennent, sans doute, à ce que le long des rivières, ces plantes sont détruites par les glaçons que ballottent des courants de flux et de reflux, lorsqu'elles ne sont pas protégées par les tiges dures des Phragmites ; au contraire, dans le large bassin situé à côté de l’em- bouchure du Rupel, les glaçons ne pénètrent guère. B. — Berges abruptes. Les berges qui sont directement battues par les cou- ‘ants et qui subissent une érosion plus où moins vive, sont presque verticales et leur flore est naturellement fort réduite ; d’ailleurs leur soi trop dur n'offre pas aux végétaux l'occasion de s'installer commodément. Les Euglena et Vaucheria y font défaut, de même que la plupart des associations que nous venons de passer en revue ; les espèces sont les mêmes que sur les berges peu inclinées, mais elles ne sont pas groupées d’une façon aussi caractéristique. | 122 C. — Prairies inondables. Pour faire l’'ectude complète du district des alluvions marines, nous devrions maintenant examiner les prairies inondables, situées en avant des digues capitales. Seule- ment cette association a été fortement remaniée par l'Homme, et je ne crois pas utile d'y insister. Qu'il me suftise de dire que les espèces sont en grande partie celles qui occupent le niveau supérieur des berges faiblement inclinées. 4. — District des polders (1). Chaque marée qui s'étale sur les alluvions marines ou fluviales y laisse une couche de vase et contribue au col- malage du schorre. Dés que le niveau de la terre est suffisamment élevé pour que seules les marées les plus fortes puissent désormais les atteindre, on les soustrait par la construction d’une digue, aux incursions ulté- rieures de la marée. Un nouveau polder est ainsi créé. Il ne reste plus qu’un fort petit nombre de schorres qui puissent encore être englobés dans le district poldérien. Quelques-uns sont « mürs », par exemple ceux qui bordent le Bas-Escaut à Santvliet et en aval de Doel. De tout temps, il a fallu procéder méthodiquement : commencer par endiguer la plaine alluviale du côté de l’intérieur du pays, puis construire des digues de plus en plus rapprochées de la mer, du fleuve ou de la rivière. Or, nous savons que le sol de la Belgique s'affaisse. Le schorre qui s'étend en dehors de la digue (!) Voir carte 1. 123 continuant à recevoir des apports de sédiments, s’ex- hausse sans cesse, e£ bientôt sa surface est à un niveau supérieur à celui du polder situé de l’autre côté de la digue. Lorsque plus tard on construit une nou- velle digue à quelque distance en dehors de la pre- mière, le deuxième polder étant à son tour soustrait à l’alluvionnement, baisse par rapport au schorre, tout en restant plus élevé que le premier territoire endigué. II résulte de ce phénomène que les polders forment un grain qui s'élève depuis le polder le plus ancien, c'est-à- dire le plus interne, jusqu'à celui dont la digue touche au schorre. Le diagramme #4, emprunté à MM. GezLexs, Van BraA- saxT, Mecorre, Weyrs er Pierrot (1908), montre bien celte disposition en escalier. Le plan (à gauche) repré- sente l’Escaut près du Fort Philippe (en aval d'Anvers, sur la rive droite), avec le schorre de Wytvliet (non encore endigué), le polder de W ytvliet (qui est récent), les polders d'Oorderen et d'Austruweel (beaucoup plus anciens). Lors de la marée du 12 mars 1906, «les eaux ont passé au-dessus de la digue, couvrant le polder de Wytvliet et l'ont fortement endommagée .. Les eaux qui ont envahi le polder de Wytvliet ont passé par-dessus la digue de mer qui sépare ce polder des polders d'Oor- deren et d’Austruweel....» Ces deux derniers furent donc aussi inondés, au moins en partie. Le profil À montre que le schorre est à la cote 5 et le polder de Wytvliet à la cote 4. Aux endroits où passent ies profils B, C, D, il est à la cote 4.10 à 4.20. Les polders d'Oorderen et d’Austruweel ne sont qu’à la cote de 2.60 et 1.40. Je ne sais si le polder d’Austru weel est de date plus reculée que celui d’Oorderen, mais tous 124 deux sont certainement antérieurs au polder de Wyt- vliet : aussi ce deraier a-t-il un niveau plus élevé qu'eux, mais inférieur à celui du schorre. I. — Limirres. La disposition de la frontière septentrionnale de notre pays fait que le district poldérien est fragmenté chez nous en trois parties (voir carte 1) : a) Les polders littoraux, plus ou moins parrallèles à [a côte, depuis la France jusqu’à la Néerlande. Leur sol est formé de sédiments marins (ou plutôt fluvio-marins, com- me ceux qui se déposent actuellement dans l'estuaire de l'Xsér); b) Les polders au Nord d'Eecloo, formés par la même argile ; c) Les polders bordant l'Escaut et ses affluents. La partie basse, jusque près de l'embouchure de Ia Durme, est formée de sédiments marins ; le long des rivières, ct aussi le long de l'Escaut jusqu'à Gand, le terrain est formé de sédiments d’eau douce. J'ai déjà indiqué que les sédiments marins remontent ici beaucoup plus haut que les endroits actueilement atteints par l’eau salée. On sait d'ailleurs que les eaux de la mer s'engouffrent plus ou moins loin dansun fleuve, selon la largeur de l'embouchure et aussi selon sa direc- lion par rapport à celle que suit l'onde marée. 4. Limite supérieure.—1Il n'y a donc pas de séparation nette entre les polders marins et les polders fluviaux. Tout aussi indécise est la limite supérieure des polders, le long de l’Escaut et des rivières. Ces cours d’eau transportent des sédiments et en dé- posent dans toutes les parties de leur trajet. Dans leur 125 portion supérieure, ils ont une vitesse suffisante pour entrainer jusque sur leur lit majeur (celui qu’ils occupent lors des crues) du sable et surtout du limon; c’est done principalement du limon qu'ils laissent après eux lors- qu'ils rentrent dans leur lit habituel. Au contraire, dès qu'ils débouchent dans la plaine alluviale, leur pente se réduit presque à rien et leur courant se ralentit énormément : aussi n'est-ce plus que dans l'axe du thal- weg qu'ils entrainent et déposent du sable ; et lorsqu'ils se répandent sur la plaine alluviale, ils n’apportent que les sédiments argileux les plus fins. On comprend toutefois qu'il n’y à pas de délimitation précise entre la portion haute et la portion basse, puisque la puissance de transport d’une rivière varie sans cesse et d'une façon fort étendue. J'ai cru pouvoir fixer arbitrai- rement la limite supérieure des polders à la cote de o mètres : c'est à peu pres le niveau jusqu'où les marées ordinaires refoulent les eaux, et où, par conséquent, le courant vers l'aval subit un ralentissement notable. Ainsi que le montre la carte 1, il y a des polders, non seulement le long des rivières où la marée pénètre à présent, mais aussi le long de certaines rivières barrées, telles que la Dendre et l’Yser (avec ses affluents), et même dans les vallées de rivières qui n'existent pour ainsi dire plus, par exemple la Vieille-Caele, 2. Limite latérale interne. — A mesure qu'on s’écarte de la mer ou de la rivière pour se rapprocher de l’intérieur du pays, la couche de sédiments poldériens devient naturellement de plus en plus mince, pour finir en biseau sur les terres voisines. Les districts qui touchent aux polders sont : le district hesbayen, dans le sud de la Flandre occidentale ; le district flandrien, dans la majeure 126 partie des deux Flandres, du Brabant et de la province d'Anvers; le district campinien, sur la rive droite de l’Escaut, en aval d'Anvers (carte 1). Le contact du Poldérien avec le Hesbayen et le Campi- nien s'opère presque toujours sur une pente assez incli- née. Mais le Flandrien est beaucoup plus uni et ia ligne où il touche le Poldérien est donc moins bien marquée, d'autant plus que l’affaissement général que subit la Belgique a amené la plaine flandrienne au-dessous du niveau de la mer (fig. Q). 3. Limite latérale externe. — Du côté de la mer, les polders s'arrêtent contre les dunes ('), sauf aux endroits où les dunes étaient insuffisantes et où elles ont été renforcées par une digue. Auprès des riviéres, le polder est toujours bordé par une digue. Nous savons déjà que le mouvement vers le bas qui se fait sentir dans notre pays amêne les polders de plus en plus profondé- ment sous le niveau des hautes mers, et l’on est donc obligé de rehausser et de renforcer sans cesse les digues qui défendent les polders contre les marées. Les pholo- graphies 65 et 66 montrent la hauteur des digues et les différences de niveau entre le cours d’eau et le polder. Le diagramme 5 D en donne une idée plus précise. Beaucoup de polders sont à une cote voisine de 1, par exemple sur la rive droite de la Durme (en aval de Hamme), — le Groote Schoor, entre Bornhem et Hingene, — et Îles Grandes Moeres. La dénivellation est telle que beaucoup de petites rivières, par exemple l'Eykenvliet (phot. 66) et le canal de Moerdyk, ont le fond de leur lit situé à un niveau plus élevé que les polders voisins. (!) Cette limite est plus apparente que réelle, puisque le terrain poldérien se continue sous les dunes. 1297 Quelque soin qu'on apporte à entretenir les digues, celles-ci sont toujours à la merci d’une crue exception- nelle. En mars 1906, de nombreuses digues se sont rompues sous la poussée des eaux. Les photographies 68 à 70 ont été faites un mois après le désastre ; elles mon- trent les eaux de l’Escaut qui tombent sur le polder, avec un aspect de rapides, et les polders encore comple- tement ou partiellement sous l'eau. Voici, d’après le rapport de MM. GeLrexs, Van Bra- BANDT, MELOTTE, WEYTs ET PIERROT (1908), quelles ont élé les inondations de polders causées par cette marée- tempête, dont le tableau T indique les hauteurs : Escaur. — Le polder frontière (Grenspolder), sous Sant vliet : ruptures de la digue de mer. Polder Hagemans, sous Santvliet: ruptures de la digue de mer et de la digue séparant ce polder du Grens- polder. Polder Peerdenschoore (!), sous Doel. Polder de Lillo : rupture de la digue de mer. Polder de Wytvliet (diagramme 4): rupture de la digue de mer. Polders d'Oorderen et d’'Austruweel. Fort Sainte-Marie, polders Real, de Kranke- loon ei de Melsele : rupture des digues de mer de ce fort et de ces polders. Polder Patcrnoster. Polder de Borgerweert. - Wateringue (*) de Gruybeke : ruplure de la digue capitale. (') Ge polder est renseigné plus haut, d’après KuUMMER; comme n’étant pas encore réendiqué en 1314. (?) Voir sur la signification de ce mot, page 131, 128 Wateringue Oost-Sint-Schouwselbroek, sous Steendorp et Tamise : ruptures de la digue capitale. Wateringue « den Eschpolder », sous Tamise : rupture de la digue capitale (phot. 68). Wateringue « Thiclrodebroek » (phot. 69 et 70). Wateringue « Zuibroek, Zwaarveld et Meulen: wijk », sous Hamme: ruptures de la digue capi- tale. Wateringue « Grootbroek », sous Moerzeke : rup- tures de la digue capitale. Wateringue « Vereenigde Polders van Castel », sous Moerzeke : ruptures de la digue capitale. Wateringue « Vlassenbroek », sous Baesrode : ruptu- res de la digue capitale. Brèche dans la digue communale de Grembergen, suivie de l'inondation du territoire de cette commune. Rupez. - La diguette d'été du schorre « de Jonghe » et la digue du polder occidental de Willebroek ont été couvertes et rompues par les eaux ; ce polder et le villa- ge de Petit-Willebroek ont élé inondés. Il y à eu aussi beaucoup d'inondations peu importantes le long de la Nèthe inférieure et de la Dyle. Durume. — Tous les hivers on coupe les digues qui bordent cette rivière, en vue d'irriguer les prairies rive- raines ; lors de la marée-tempéte du 12 mars, ces coupu- res n'avaient pas encore été fermées et les inondations qui en sont résultées n'ont guère été plus considérables que celles qui accompagnent les marées habituelles ; en tout cas, ies effets de cette marée extraordinaire ne se sont pas fait sentir en amont de Waesmunster. 4. Largeur des polders. — Sur le littoral et le long de l’Escaut maritime, les polders ont une largeur consi- 129 dérable, qui dépasse souvent 20 kilomètres. À partir d’Anvers, la vallée del Escaut se rétrécit considérablement pour ne s’élargir qu'au niveau d'anciennes boucles qui ont été barrées, par exemple près d'Overmeire et un peu en aval de Gand. Les polders bordant les rivières sont partout étroits, excepté près du Moervaert, où ils comblent un ancien lac. Il arrive même parfois que la rivière s’est frayé un passage à travers des sables flan- driens situés à une altitude supérieure à 5 mètres, et sur lesquels des alluvions poldériennes n'ont pas pu se déposer; c’est ce quise présente pour Le canal de Moerdyk, en aval du confluent avec le canal de Bourgogne, et pour le Moervaert à Sinay ; un peu en aval de ce point, le Poldérien reprend. IT. — ConpITIONS D'EXISTENCE. 1. Structure physique et chimique du sol. — Il y a peu de chose à en dire. Les analyses des tableaux 1 et J (colonnes G à L) nous renseignent sur la composition de la terre dans les poiders marins : elle est riche en sels assimilables, argileuse et peu perméable. Dans les polders qui bordent les rivières, la structure du sol est en règle générale la mème, sauf que vers la limite supérieure là proportion de sable devient plus grande, tout en laissant au sol ses deux caractéristiques .: la fertilité et la compacité. 2. Horizontalité du sol. Les wateringues. — L’ho- rizontalité est si parfaite que sur la plaine des polders on se rend compte de la sphéricité de la terre aussi mani- festement que sur un océan. Dans les photographies, les lointains sont trop indistincts pour qu'on ait l’impression 130 de la rotondité : néanmoins, elles sont souvent fort démonsitratives. Dans un pays aussi plat, où les cotes de niveau se maintiennent partout entre 1 et 5 mètres, les cours d’eau sont naturellement fort paresseux, et avant la construc- tion de digues, leur Hit se déplaçait à chaque instant ; d’où les innombrables méandres des rivières (voir, par exemple, la Durme en aval de Waesmunster et le Beve- rinck Vaert). L’imperméabilité de l'argile fait que les eaux, quoi- qu'elles s’attardent sur les polders, n’y pénètrent guére, et que les eaux de pluie vont se collecter dans les creux du terrain. Rien d’étonnant done à ce que le district pol- dérien soit couvert d'un inextricable lacis de rivières sans courant appréciable, de canaux et de fossés de tout genre. Tous les creux élaient primitivement occupés par des étangs sans grande profondeur : les Grandes Moeres de Furnes, la Moere de Ghistelles, les prairies du Moervaert, etc. Il ne reste plus qu'un petit nombre d’étangs, notam- ment le Blanckaert, au Sud de Dixmude (phot. 71 et 72). L’évacualion des eaux est un problème capital pour un pays situé au-dessous du niveau des hautes mers. Les champs et les prairies sont toujours bordés de rigoles de drainage ; celles-ci confluent en fossés de plus en plus larges qui, finalement, se déchargent dans une rivière. Mais il ne peut pas y avoir de communication ouverte entre les fossés et la rivière, sinon celle-ci refluerait dans le polder à marée haute. Le fossé est pourvu d'une écluse dont on ne leve les vannes qu’à marée basse ; il se vide alors rapidement. | Chaque système d'écluses assure l'écoulement des eaux d'un territoire souvent fort étendu. Ainsi la plus grande 131 partie du Furnes-Ambacht, c'est-a-dire de la contrée comprise entre l’Yser, la frontière française et la mer, se débarrasse de ses eaux par des écluses situées à Nieu- port. Le long des rivières, les territoires qui ont le même groupe d'écluses sont généralement assez restreints. Ainsi, il y en a deux sur la rive gauche de l’Escaut, entre Thielrode et Tamise. Chaque territoire qui a une évacuation commune constitue une wateringue. Comme tous les cultivateurs d'une wateringue ont les mêmes intérêts, il y a une administration, assez com- plexe, en partie élective, qui s'occupe de lécoulement des eaux, ainsi que de l'entretien des digues, L'étude de cette organisation nous entrainerait hors du cadre de la géographie botanique ; on trouvera ces renseignements dans les livres de M. BLaxcnarp (1906, p. 271) et de Mile Weryx (1908, p. 174). La nécessité d’une organisa- tion centralisée et responsable est d’autant plus évidente que dans certaines parties du district poldérien, par exemple le long de la Durme, on inonde régulièrement les prairies en hiver pour y amener de la boue fertili- sante, 3. Humidité de l’air. — Malgré l’'horizontalité du terrain où les vents ne rencontrent aucun obstacle, l'abondance des eaux superficielles maintient toujours l'air à un haut degré d'humidité. Celle-ci est particulie- rement forte derrière les digues et dans les endroits où les Saules (Salix alba) sont très rapprochés. Ces arbres, qui sont presque toujours cultivés en têtards, portent une végétation épiphyte très nombreuse, parmi laquelle des espèces qui sont liées à un air humide, telles que Polypodium vulgare. 1432 ITT. — La VÉGETATION AQUATIQUE, Dans un pays aussi fertile que les polders, tout le terrain est naturellement livré à la culture, et il n'y à pas grand'chose à faire pour celui qui s'occupe de géo- graphie botanique. Ce n’est guëre que dans les eaux, sur les digues et le long des chemins qu’il peut espérer ren- contrer de la végétation spontanée. Encore doit-on ne jamais oublier que celte flore n’est pas celle qui occupait primitivement le pays, mais celle qui s’est infiltrée après que l’endiguement eut bouleversé de la façon la plus complète les conditions d'existence des végétaux. La transformation la plus profonde est naturellement celle que subit la flore d'un schorre marin lorsqu'on con- struit une digue : la proportion de sels contenus dans le terrain baisse de plus en plus, à mesure que les eaux de pluie lavent le sol et entrainent les matières solubles. Aussi les espèces propres au schorre sont-elles bientôt exposées aux compélitions des plantes venant des pol- ders voisins et qui jusqu'alors avaient été exclues par les sels. À. — Eaux saumäûtres. C'est surtout dans ces eaux et sur leurs bords que l'on peut suivre la lutte des anciens occupants contre les envahisseurs. Il y a pas mal d'anciennes criques ou de fossés dans lesquels l’eau contient encore des quantités plus ou moins grandes de sels. La salure est due ou bien à ce que le fossé recoit de temps en temps de l’eau de de mer par une écluse, ou bien à ce que le dessalement n’est pas complet. A la première catégorie appartiennent diverses eaux * +3 133 dont les analyses sont données dans le tableau L : Yser (colonne V), canal de Plasschendaele (col. W), canal de Loo (col. X), fossé aux Ruppia (col. Z), ainsi que le canal d’Ostende à Bruges et l'ancien canal de Nieuport à Furnes, qui est le reste de la partie inférieure de la erique par laquelle Furnes communiquait avec l'estuaire de l’Yser (fig. K); on peut y rattacher aussi des fossés situés près de ces eaux saumâtres et qui recoivent du sel par les infiltrations, par exemple un fossé à Palingbrugge (tableau L, col. Y). Sur les bords de ces eaux plus où moins salées, se rencontrent des plantes du schorre ou des digues voisines du schorre : Aster Tripolium, Apium graveolens, Agropyrum pungens. Dans l’eau, la plante la plus caractéristique est Enteromorpha intestinalis, qui forme souvent des accumulations énormes. Lorsque le liquide a une salure considérable assez constante, Ruppia maritima s'y installe également, notamment dans le fossé aux Ruppia et dans l'ancien canal de Nieuport à Furnes. Il est curieux de voir que Phragmites communis colonise parfaitement ces liquides déja fort concentrés ; pourtant il y reste assez chétif (1",90 de hauteur au-dessus de l’eau) et n'y fleurit pas régulièrement. : Les anciennes criques, qui sont totalement séparées de _ la mer, mais dont le dessalement n’est pas complet, sont nombreuses dans les polders au N. d'Eecloo, et aussi au S. E. d'Ostende. Ainsi le Groote Keygnaert Kreek, près d’Ostende, est bordé d’'Aster Tripolium, et il contient une abondance d'Enteromorpha ; il en est de même du Bocre Kreek, à Sint-Jan-in-Eremo, où l'eau à une den- sité de 1,003 à 1,004. 134 B. — Eaux douces. Lorsque le dessalement est complet, une végétalion nouvelle s'installe définitivement dans les eaux des pol- ders. Celles-ci peuvent être classées d’après leur étendue et leur origine en quatre groupes : les étangs, les canaux, les fossés et les trous de tourbieres. Je crois qu’il serait inutile de traiter en détail la végé- lation aquatique. Celle-ci à été décrite dans ces dernières années par un grand nombre d'auteurs, parmi lesquels il suffit de citer MM. Scuexx (1886), Gosse. (1889-1891), Scurôter UND KiRGHNER (1896-1902), Maanix (1904), Le Roux (1907), Tanner-Fuzzeuax (1907); beaucoup de Monocotylédonées aquatiques sont décrites el figurées dans l’ouvrage de MM. KiRGHNER, LOEW unn SCHRÔTER. Les principales adaptations à l'hivernage ont été décrites plus haut. Ajoutons que la liste éthologique donne aussi pas mal de renseignements qu'il serait oiseux d'ex- pliquer ici plus longuement : l'absence de plantes annuelles hivernales ; le grand nombre de plantes qui passent l'hiver à l’état d'hibernacles ; le fait que la rigi- dité est souvent due uniquement à la turgescence, soit chez des espèces complètement submergées, soit chez des espèces flottantes, soit même chez celles dont les tiges et ies feuilles sont aériennes ; la fréquence des plantes qui se propagent par des rameaux radicants ou des rhizomes. Il y a seulement quelques points sur lesquels je désire altirer l'attention. Dans les polders, il v a beaucoup de plantes qui sont peu ou pas fixées au sol : les unes sont privées de racines (Wolffia, Utricularia, Ceratophyllum) ; les autres ont des racines qui ne touchent pas la terre (Lemna) ; d’autres 135 enfin engagent à peine leurs racines dans la vase molle (Hydrocharis, Stratiotes). J'ai déjà signalé que des végé- taux de cette catégorie ne peuvent pas se maintenir sur les terrains soumis aux marées. 1! y à bien d’autres végétaux dont les racines ne sont pas nécessairement ancrées dans la terre. Le bord des étangs vaseux, tels que le Blanckaert et le Groote Burght- sche Weel, est garni d’un dense bourrelet de végétaux dans lequel dominent les Phragmites, mais où vivent aussi Scirpus lacustris et Typha angustifolia (phot. 72). Les deux faces de ce bourrelet ont une structure diffé- rente. Vers le dehors, les végétaux ont leurs rhizomes fixés dans le sol. Mais du côté de l'étang, où l’eau s’ap- profondit de plus en plus, les rhizomes ne restent pas engagés dans la vase : ils se relèvent et se maintiennent à une vingtaine de centimètres sous la surface du liquide, tout en gardant leurs connexions avec les rhi- zomes enterrés de la bordure externe. Ces organes flottants se ramifient et s’'enchevêtrent les uns dans les autres, à tel point qu'ils peuvent porter des tiges aériennes sans risquer de s'enfoncer ni d'être culbutés par le vent. Même, on peut sans danger s'aventurer sur ces masses végétales, qu'on sent balancer et descendre lentement dans l'eau. Ces prairies flottantes (heeft, plur. heeften) sont larges de 10 à 20 mètres dans le Blanckaert. Pour empêcher leur extension on est obligé de détruire le végétal qui forme leurs avant-postes, c'est-à-dire lhragmites. Dès que ces prairies ont pris une certaine consistance, d’autres plantes peuvent s’y instal- ler : Rumex Hydrolapathum, Ranunculus Lingua, Sium latifolium, Solanum Dulcamara, Mentha aqualica, Stachys palustris, et quelques autres espèces encore, générale- ment d’assez grande taille. 136 Il arrive souvent que des courants délachent une partie de la bordure, qui se met alors à flotter comme une petite ile de verdure jusqu'à ce que le vent l'ait poussée contre un autre bord, avec lequel elle ne tarde pas à se souder. Les ouvrages cités plus haut contiennent beaucoup de figures de plantes aquatiques ; d’autres dessins ont élé cités à propos des alluvions fluviales ; 11 y en à encore dans les travaux que voici : Typha latifolia : Raunkiaer, 1895-1899 pp. 259, 280. T, angustifolia : Warmwine, 1897, 2, pp. 173, 174. Sparganium ramosum, ibidem, p. 182; RauNkIAER, 1895-1899, pp. 253, 280. IE Potamogeton div. sp. : Raunkraer, ibidem, pp. 41, 47, 49, 50, 55, 73, 74 à 86. Zannichellia palustris : ibidem, p. 117. Triglochin palustris : ibidem, pp. 27, 28, 51. Elisma natans : ibidem, pp. 9, 10. Butomus umbellatus : ibidem, pp. 2, 3. Hydrocharitacées : ibidem, pp. 126 à 135. Carex muricata : ibidem, p. 483. CG. riparia : ibidem, p. 490. Juncus glaucus : ibidem, p. 391. Polygonum amphibium ; Warmmwe, 1897, 2. p. 171. Nuphar luteum : ibidem, p. 169. Ranunculus Lingua : ibidem, p. 183. VEnanthe fistulosa : ibidem, p. 185. Naumburgia thyrsiflora : ibidem, p. 186. * # + Disons maintenant un mot des diverses stations de plantes aquatiques qui se rencontrent dans les polders ; 137 nous savons déja que ce sont des étangs, des canaux, des fossés et des tourbières abandonnées. 1. Étangs. — Leur profondeur maximum ne dé- passe pas 3 mètres. Souvent ce sont des creux du polder dans lequel s'accumulent les eaux de pluie et qui sont parfois traversés par un ruisseau; c’est le cas pour le Blanckaert (phot. 71 et 72); l’analyse de son eau est donnée dans la colonne U du tableau L. D'autres sont des trous qui ont été creusés par les eaux lorsqu'elles se précipitent avec violence de l'Escaut ou d'une rivière sur un polder après une rupture de digue. Le Groote Burghtsche Weel (phot. 73) et plusieurs autres étangs, désignés sous le nom générique de weel, le long de lPEscaut et du Rupel, ont cette origine. Au fond des méandres qui ont été séparés de l’Escaut, reposent aussi de larges élendues d’eau, telles que le Vieil-Escaut à Bornhem et le Broek ou Etang d’Overmeire (analyse de l’eau à la colonne CG du tableau L). Le Broek d’Over- meire n’est pas simplement, comme le Vieil Escaut, le lit du fleuve. D'après M. Leysex (1), il est dû en grande partie au creusement du sol pour l'extraction de la tourbe. On voit d'ailleurs encore nettement les traces des excavations. Les deux étangs que j'ai le mieux étudiés sont le Broek d’Overmeire et le Blanckaert. La flore est rensei- gnée dans la liste des associations. Tous deux sont voisins des sables flandriens, et par cela même leur eau n’est pas tout à fait aussi riche en sels nutritifs qu'on le supposerait. Le Blanckaert, à tra- (1) Ce travail m’a été indiqué par M. LamBeau, conducteur des Ponts et Chaussées, à Termonde. 138 vers lequel coule un ruisseau descendant du Flandrien, est le plus pauvre ; ainsi il ne renferme guère d’'Elodea canadensis, d'Equisetum Heleocharis, de Lemnacées, de Roripa amphibia et d’autres espèces qui exigent une alimentation abondante. La liste des associations indique aussi à Overmeire certaines espèces qui sont surtout abondantes dans les marécages pauvres : Eriophorum angustifolium, Calama- grostis lanceolata, Naumburgia thyrsiflora, Pedicularis palustris. Cette contradiction tient à ce que j'ai dû utili- ser, pour l'étang d'Overmeire, des listes dans lesquelles je confondais les prairies situées sur Flandzien avec celles qui se trouvent sur les alluvions argileuses. La distinc- tion entre les différents terrains est d’ailleurs fort malai- sée, puisque toute la périphérie de l'étang est située à peu près au même niveau, égal ou inférieur à 5 mètres. 2. Canaux. — Toutes les rivières qui traversent le district des polders sont éclusées et les plus larges d’entre elles sont canalisées. Leur courant est doncpour ainsi dire nul et des plantes flottantes peuvent s’y développer libre- ment, par exemple Limnanthemum, Enteromorpha intes- tinalis, etc. Presque toujours il a fallu surélever les berges de ces rivières pour remonter leur eau et lui permettre de s'écouler à marée basse dans la mer. Cet aspect est tres caractéristique pour la Dendre près de Termonde et pour le canal de Moerdyk, dans la traversée de la Moere. Les canaux entiérement artificiels ont d'ailleurs le mème profil transversal : dans ce pays, on ne creuse pas un canal, on le bâtit de toutes pièces au-dessus du sol ; sinon la différence de niveau entre le canal et la mer serait vraiment trop forte. pe 139 3. Fossés. — Il y a beaucoup d'anciens canaux qui ne servent plus du tout à la navigation et qui se sont presque entièrement comblés, par exemple la Venepe et le Beverinck Vaert. La plupart des fossés ont été creusés intentionnellement pour assurer l'évacuation des eaux ; toutes les prairies et tous les champs labourés en sont bordés. Il donnent asile à la flore la plus luxuriante qu'on puisse imaginer. La richesse de ces eaux en sels alimentaires rend compte de la vigueur exceptionnelle de la végétation (colonnes Q, R, S, AA, BB du tableau L). 4. Trous de tourbière. — Tout le territoire poldé- rien repose sur une couche de tourbe flandrienne.Lors des ruptures de digues, qui ont été provoquées par la marée du 12 mars 1906, les eaux qui tombaient avec violence sur les poiders et qui affouillaient le terrain ont partout ramené des blocs de tourbe. De même, sur le littoral, la tourbe est toujours présente, et c’est précisément la compression de cette couche qui a déterminé linelinai- son de la plupart des clochers de cette région. La tourbe que l'on a exploitée à Overmeire est d’un autre âge géologique que celle du littoral et celle du polder « Den Esch ». Elle provient du grand marécage qui recouvrait le bassin du Bas-Escaut pendant l’époque campinienne ; c’est du moins ce que je conclus de la découverte dans cette tourbe d'ossements de Cervus meyaceros. L'exploitation de ces tourbes est maintenant abandon- née presque partout, mais en beaucoup de points per- sistent encore les trous qui avaient été creusés jadis, notamment sur la rive droite de la Durme en aval de Hamme, autour de Pétang d’Overmeire et dans le polder Saint-Onulphe, un peu en amont de Termonde, 140 En tous ces points, la végétation est fort variée ; Sfra- liotes est particulièrement abondant. IV. — LES pIGuEs. La végétation qui garnit les digues est la même que celle des bords des chemins ; elle est tout à fait banale el sans le moindre caractère. Les digues qui bordent les alluvions marines présentent seules quelques particularités ; elles portent des plantes qui se sont échappées de la limite supérieure du schorre : Atriplex littoralis, Beta maritima, etc., et d’autres qui sont plus abondantes là que partout ailleurs ou même qui sont spéciales : Hordeum maritimum, Cochlearia danica, Pastinaca sativa, Matricaria inodora maritima, Tragopogon porrifolius. C'est principalement sur le talus dont le pied est battu par les fortes marées que la digue de mer porte ces quelques espèces caractéristiques. Sur l’autre face, ainsi que sur les digues qui sont plus ou moins éloignées de la mer, par exemple la digue du comte Jean, la végétation a la même banalité que dans les polders fluviaux. La liste des associations montre que la flore est sensiblement la même dans les polders marins et dans les polders fluviaux. La seule différence un peu frappante consiste dans l’abondance de plantes de moissons et de plantes habitant les bords de fossés, sur les digues des polders fluviaux. Mais cette différence est purement acci- dentelle ; elle tient à ce qu'on a l'habitude d'aller déposer sur les digues, pour les exhausser et les raffermir, toutes les mauvaises herbes des champs et toutes les immondices provenant du curage des fossés. 441 V. — Les CULTURES. Les polders sont un des pays agricoles les plus riches qu'il y ait au monde. La fertilité du sol est très grande et permet la culture des plantes les plus variées : le Fro- ment (Triticum vulqare), le Lin (Linum usitatissinum), la Betterave à sucre (Beta vulgaris), la Féverole (Vicia Faba) y donnent de belles récoltes. Les fermes des polders sont généralement grandes et elles font le contraste le plus complet avec les minuscules exploitations des dunes. Les champs sont aussi souvent de grandes dimen- sions. Je n'ai pas l'intention d’insister ici sur les procédés de cullure ; je préfère renvoyer à la Monographie agri- cole de la région des Polders. Les seuls points qui puissent nous intéresser sont que la terre est trop pauvre en chaux et en fer, et que sa compacité empêche le cul- tivateur de produire une récolte dérobée de Navets (Brassica Rapa). j Une autre conséquence de la nature argileuse du sol est qu’on accorde souvent la préférence aux modes d’ex- ploitation qui n’exigent pas de labourages. Sur le littoral et dans les polders au nord d’Eecloo, il y a énormément de pâturages. Dans les polders fluviaux, on fait surtout des prairies à foin; de très grands espaces sont aussi consacrés à la culture des Osiers (Sulix viminalis,S. amyg- dalina, etc.). En aucun point du district poldérien il n'y a de bois. Pourtant les arbres n'y manquent pas, surtout dans les poiders fluviaux. Les essences les plus communément plantées le long des prairies sont les Peupliers (Populus monäilifera) dont la croissance est extraordinairement 142 rapide. Le long des rigoles de drainage dans les prairies on met souvent des Saules blancs (Salix alba) cultivés en télards. Enfin, sur les digues qui bordent l'Escaut et la Durme dans son cours inférieur, il y a une infinité de Noyers (Juglans regia ; phot, 68, 69). $ D. — District du sable à Cardium. Ï. — Limires. 1. Sable à Cardium proprement dit. — Nous avons vu plus haut que pendant les siècles passés la mer rompait parfois les digues et inondait les polders litto- raux ; le plus souvent du sable de la plage était emporté par dessus l'argile. Jusqu'au moment où les barrières fussent réparées, la mer venait recouvrir de temps en temps les sables, ce qui permettait à une faune marine de s’y installer ; elle se composait notamment de Lamelli- branches (Cardium et Scrobicularia) dont les valves se retrouvent dans le terrain. Des irruptions de ce genre ont dü se produire en un tres grand nombre de points, ainsi qu'en témoigne la carte géologique de Belgique. Mais la couche de sable est souvent assez mince, et les labours l'ont mélangée à l’argile sous-jacente. Il en résulte la formation d'un limon, moins fertile certes que l'argile, mais qui est exploité par les mêmes procédés que cette dernière ; pourtant on y sème du Seigle au lieu de Froment (Wery, 4908, p. 152). Il y a seulement trois endroits (carte 1) où le sable a une épaisseur considérable, et qui ont gardé l’aspect de pays peu fertiles ; 4) à Lombartzyde et Westende, (phot. tecmtnb ne ns À ne D es donnée te es A cercle amsn peche à 143 71, 18, 79 et fig. L) ; b) à Breedene et Clemskerke ; c) à Varsenaere, entre Bruges et Ostende. 2, Polders sablonneux récents. — À propos des limites des dunes littorales, j'ai déjà signalé la pré- sence à Knocke, près du Zwyn, d’un petit territoire qui est un polder, mais dont le sol est pourtant constitué par du sable. Celui-ci y à été apporté par Îes marées. 3. Dunes internes. — J'ai aussi indiqué la pré- sence, entre Adinkerke et Ghyvelde (en France), de montieules sableux qui sont séparés des dunes littorales par une bande de polders argileux (phot. 80 à 82). Comme la flore spontanée de ces dunes est exactement la même que celle des dunes de sable à Cardium pres de Lombartzyde et de Westende, je n’hésite pas à les étu- dier en même temps que celles-ci, quoique l'origine géologique soit sans doute différente. * # * On voit done que le district du sable à Cardium ne constitue pas un ensemble continu, mais que ces polders sabionneux sont simplement des enclaves accidentelles dans les polders argileux habituels ; c’est sans doute pour cette raison qu’ils n'avaient jamais atliré l'attention des botanistes. On peut même se demander s'il y à réellement lieu d’en faire un district spécial. Il. — LE so, La différence essentielle entre le sol des dunes littorales et celui des polders sablonneux est que ce dernier est notablement moins riche en calcaire. La comparaison des colonnes D, E, F, du tableau avec le tableau X ne laisse aucun doute à cet égard. Quoiqu'on ne connaisse guère la façon dont le calcaire 441 intervient dans le sol, une chose est pourtant certaine : c'est que les sels de calcium sont des poisons pour les plantes calcifuges. Il y a encore un autre point qui semble devoir être accepté : d'aprés les recherches de MM. Semrewer, Reeo er SkINNER (4907, p. 44) le calcaire aurait la propriété de détruire certaines substances toxiques que les végétaux excretent dans le sol. III, — Les AssocrATIoNs. Plantes calcifuges. — La rareté du calcaire imprime à : la végétation un caractere bien diflérent de celle des dunes littorales. Les deux tableaux suivants mettent nettement en évidence ce contraste. Voici, d'aprés la liste des associations, l’énu- mération des Phanérogames qui se rencontrent sur le sable à Cardium mais non sur les dunes littorales, ou qui sont rares sur ces dernières : Panicum Crus-Galli. Trifolium arvense. Aira caryophyllea. Ornithopus perpusillus. Nardus strict. Calluna vulgaris. Juncus ef usus. Vinca minor. J. Leersii. Teucrium Scorodoni«. Spiranthes autumnalis. Veronica agrestis. Rumezx Acetosu. Valerianella olitor ie. Spergula arvensis. F'ilago minima. Scleranthus annuus. Gnaphalium sylvalicum. S. perennis. G. uliginosurm. Teesdalia nudicaulis. Arlemisia vulgaris. Rubus fruticosus. Arnoseris minima. Cylisus Sscoparius. La plupart de ces especes sont reconnues généralement comme étant calcifuges. 145 Pour mieux mettre en relief l'influence de la chaux sur la-flore du district considéré, il faudrait comparer à l'énumération précédente celle des espèces qui habitent les dunes, mais non les poilders sablonneux, et examiner si ces espèces sont en majeure partie caleicoles. Seulement, comme le district du sable à Cardium est à la fois frag- menté et peu étendu, on comprend que sa colonisation ne soit pas facile et que la dissémination des espèces des dunes vers les ilots de polders sablonneux rencontre de nombreux obstacles. Aussi me semble-t-il juste de ne considérer que les espèces les plus répandues, Voici donc lénumération des Phanérogames qui sont co m- munes dans le district des dunes littorales mais qui font défaut au sable à Cardium. 11 n’est pas tenu compte des plantes de bosquets et des plantes aquatiques et maréca- geuses, puisque les stations correspondantes n'existent guère dans le dernier district. Agrostis alba. Epipuctis latifolia. Calamagrostis epigeios. Chenopodium polyspermum. Apera Spica-venti. Silene nutans (ec) (!). Trisetum flavescens. Cerastium glomeralum. Arrhenatherum elatius. C. pumilum. briza medi«. C. semidecandrum. Dactylis glomeratx. C. tetrandrum (ma) (°). Cynosorus cristatus. Ranunculus acris. Poa annuu. Thalictrum minus (cc). P. pratensis. Sisymbrium officinale. Bromus sterilis. S. Sophia. B. secalinus. Sinapis arvensis. Lolium perenne. Diplotaxis tenuifoli«. Agropyrum repens. Brassica nigra. (1) (cc) — calcicole. (2) (ma) — uniquement maritime, en Belgique. 146 Raphanus Raphanistrum. Torilis Anthriscus. Draba verna. Primula officinalis. : Arubis hirsuta. (cc). Pyrola rotundifolia. Sazifraga tridactulites. Lysimachia Nummulari«. Parnassia palustris. L. vulgaris. Rosa pimpinellifolia (cc). Calystegia Soldanella (ma). Ononis repens. Cynoglossum officinale (ec.) Trifolium campestre. Lycopsis arvensis. l. fragiferum. Glecoma hederacea. T'. pratense. Brunella vulgaris. Anthyllis Vulneraria (ec). Mentha arvensis. Vicia Cracca. Veronica officinalis. Lathyrus pratensis. V. Chamaedrus. Geranium molle. Plantago müjor. Linum catharticum. P. Coronopus. Polygala serpyllaceu. Asperula Cynanchica. P. vulgaris. Galium Mollugo. Mercurialis annua. Bellis perennis. Euphorbia Helioscopia. Pulicaria dysenterica. E. Peplus. Carlina vulgaris. E. exiqua. Taraxacum officinale. Helianthemum Chamaecistus Sonchus asper. (cc). S. oleraceus. Hippophaës rhamnoides (mu). S arvensis. Eryngium maritimum (ma). Avant d'examiner ce tableau, faisons remarquer que la liste des associations n’est sans doute pas aussi complète pour les polders sablonneux que pour les dunes littorales, et que plusieurs plantes que je viens de ren- seigner comme absentes sur le sable à Cardium, pour- raient fort bien y exister, Cette restriction faite, tâchons d'interpréter la liste qui précède. La comparaison avec la liste géographique où est indiquée la distribution des espèces en Belgique, montre NS 147 qu'aucune de celles que je viens d'énumérer ne manque au district calcareux, excepté les quelques plantes purement maritimes (marquées ma); celles-ci, on le voit, sont limitées aux dunes littorales et n'émigrent pas sur les dunes formées de sable à Cardium. Voilà pour les relations entre la flore du district des dunes littorales et celle du district calcareux. Mais comment se comporte la flore des polders sablonneux vis-à-vis de celles de la Flandre et de la Campine ? Il suffit d'examiner la liste géographique pour constater que la plupart des espèces que je renseigne comme propres au sable à Cardium sont communes en Flandre et en Campine (tableau 1.) et que beaucoup d'espèces qui manquent aux polders sabionneux manquent aussi dans les deux districts considérés. Il n’est donc pas douteux que la flore phanérogamique du sable à Cardium porte les caractères d’une flore calei- fuge. Muscinées. — Ce n'est pas seulement par l'abondance des plantes calcifuges que la flore des polders sablonnenx se sépare de celle des dunes littorales. Il y a encore un autre fait tout aussi frappant : alors que, sur les dunes proprement dites, les Mousses se sont guère représentées que par une seule espèce, Tortula ruralis ruraliformis, dont la prépondérance est Lelle que toutes les autres sont reléguées à l’arrière-plan, sur les dunes formées de sable à Cardium des espèces assez nombreuses se rencontrent en mélange : Hylocomum triquetrum, Polytrichum piliferum, Hypnum purum, Hylocomium squarrosum, etc. Les Hépa- tiques foliacées, elles aussi, comptent plusieurs espèces dans les polders sablonneux et aucune dans le district des dunes. (Voir Massarr, 1904-1905.) 148 Passons maintenant en revue les diverses associations du district du sable à Cardium. 1. Dunes. — Elles sont toujours peu élevées {au maximum six mètres au-dessus du sol voisin) et leur flore est beaucoup moins variée que celle des dunes litto- rales ; leur aspect est pourtant assez analogue à celui des dunes fixées : le sol est raffermi par un tapis continu de Mousses et de lichens ; les Phanérogames sont de petite taille et consistent surtout en plantes herbacées, telles que Nardus stricta (fig. dans Warmixa, 1891, p. 189 : WaruinG, 1897, 1.p. 80; Rauwkraer, 1895-1899, p. 609), Corynephorus, Festuca ovina, Luzula, Cerastium caespi - tosum, Jasione, etc. Au printemps, certaines de ces dunes sont toutes jaunes, tant elles portent de fleurs de Ranun- culus bulbosus (phot. 78). 2, Päturages et garennes. — Beaucoup de monti- cules servent, au moins d’une facon temporaire, de pâtu- rage pour des Chèvres, des Moutons, des Mulets et des Anes. Les endroits plus plats, correspondant aux pannes des dunes littorales, sont toujours utilisés comme pâtures. C'est dans ces plaines légèrement bosselées que l'ana- logie de la flore avec celle des bruyères flandriennes et campiniennes est le mieux marquée. Sur la carte au 20,000: de l’état-major, les pàturages de « De Schudde Buis » et «’t Veld » (à Lombartzyde et Westende) sont représentés dela même facon que les bruyères. D'ailleurs. l'aspect général est identique (). Au lieu de Salix repens et de Hippophaës, comme dans les pannes typiques, ce sont ici des Calluna et des Cytisus scoparius (phot. 77) qui forment le fond de la végétation. Aux endroits où (1) Il y a aussi des noms de localités qui rappellent cette physio- nomie ; par exemple « Heimolen » = « Moulin de bruyère ». 149 le sable ne porte que peu de Mousses et de lichens poussent des plantes annuelles hivernales : Teesdalia nudicaulis, Aira caryophyllea, Arenaria serpyllifolia, etc. Beaucoup de pâturages secs sont en même temps des garennes. Ainsi que nous l’avons déjà dit, leur végétation se réduit finalement à Carex arenaria ; à Westende, il persiste aussi des Calluna rabougris. Dans les fonds plus humides, la végétation se modifie peu à peu. Des Juricus font leur apparition, en même temps que Sagina procumbens, Rubus fruticosus, Hydro- cotyle, Erythraea Centaurium, ec. Les petites mares qui ont été creusées pour servir d'abreuvoir ont une flore peu intéressante et fortement modifiée par la fumure ; elle comprend, par exemple : Callitriche verna, Ranunculus aquatilis, Nasturtium offici- nale, Glyceria aquatica, Equisetum Heleocharis, etc. 3. Cultures. — Le sol est trop pauvre pour porter autre chose que des Pommes de terre et du Seigle. Les habitants des dunes internes et des polders sablonneux qui s'étendent près du littoral ont des fermes toutes petites ; leurs champs sont également fort exigus, tout comme dans les dunes. On remarque le même morcelle- ment du terrain entre la chapelle de N.-D. des Dunes et Mispelburg, et entre Mispelburg et Heimolen ; mais entre Mispelburg et la ferme de Jacobynessen s'étendent des espaces plats avec des pâturages de grande étendue. Les dunes internes de Ghyvelde et Adinkerke ne portent des champs que dans leur extrémité orientale ; Ia culture y est aussi {très morcelée. Ce qui augmente encore flana- logie des cultures des dunes proprement dites et celles des dunes internes et du sable à Cardium, c'est que les champs sont ici également entourés de brise-vents (phot. 19). 150 L'aspect général des cultures est tout autre dans les polders sablonneux situés entre Ostende et Bruges (carte 1). Alors que les dunes internes et les polders sablonneux proches de la côte sont habités et cultivés par des marins, qui y ont introduit les mêmes procédés que ceux qui sont en usage dans les pannes, les polders sablonneux de Varsenaere ont été sans doute colonisés par des cultiva- teurs venus des sables flandriens; toujours est-il que l'aspect du pays est semblable à celui des champs flan- driens voisins : ils sont à peine plus étendus que dans les dunes, mais iis sont bordés de petites levées de sable sur lesquelles on plante des Cytisus scoparius; de grands Chènes /Quercus pedunculata) se dressent çà et là au milieu des cultures. La sylviculture est peu représentée dans les polders sablonneux. À Westende et Lombartzyde, il y a des aunaies semblables à celles des pannes. Leur végétation est peu variée ; elle contient pourtant une espèce intéres- sante : Aspidium spinulosum. À Clemskerke, il y a des taillis de Cytisus scoparius (Genêt-à-balaï) qui est employé au clayonnage des brise-lames. Les dunes internes sont notablement plus riches en arbres. Les Peupliers (Populus monilifera) sont beaucoup plantés, surtout au voisinage des maisons. On les cultive non seulement pour ieur bois, mais aussi Comme nourri- ture pour les Lapins. Sur les dunes de Ghyvelde (sur territoire français), on a fait beaucoup de boisements de Pinus sylvestris (phot. 80, 81, 82) et de P. Pinaster. Afin de fournir des refuges au gibier, on y a aussi introduit Sambucus nigra et Hipprphaës (phot. 82), dont les fruits servent en même temps à nourrir les Faisans. 151 GHAPITRE IV. COMPARAISON DES DISTRICTS LITTORAUX ET ALLUVIAUX AVEG LES DISTRICTS VOISINS, A. — SUuBDIVISION GÉOBOTANIQUE DE LA BELGIQUE. C'est à notre maitre Crérn qu'on doit la première subdivision géobotanique de la Belgique. La classification qu’il donna en 1866 dans la deuxième édition de la Flore de Belgique est celle-ci : Région jurassique. Région ardennaise. | Zone calcareuse. | Zone argilo-sablonneuse. Zone campinienne. Région septentrionale ? Zone poldérienne. Zone maritime. Région moyenne Pour la délimitation exacte de ces régions et zones, je puis renvoyer à ce que Crépin lui-même a écrit en 1878 (pp. 320 à 369). A l’époque où Crérix établissait sur des bases solides la géobotanique de notre pays, aucune contrée voisine n’avait été l'objet d’un essai de ce genre. La deuxième édition de la Flore fut une révélation pour les botanistes : c'était la toute première fois que la distribution des espèces d’un pays était donnée, non par provinces, mais par territoires géobotaniques. Ce qui montre combien les difficultés à vaincre étaient grandes, c'est qu'actuel- lement encore il n’y a pas un seul autre pays où l’on ail pu suivre méthodiquement l’exemple donné par CRÉPin. Pour ne citer qu’un exemple, une importante flore qui 152 vient de paraitre, la Flore de France, par M. Cosre, com- mence, il est vrai, par une introduction de M. FLanauzr ou celui-ci expose les bases de Ia géographie botanique de la France, mais dans la flore elle-même, les indications relatives à la distribution ne tiennent aucun compte de l’intéressant travail de M. FLamauzr. En l'absence de renseignements sur la géobotanique des contrées voisines, Crépix en était donc réduit à faire des subdivisions qui s’appliquaient étroitement à la Belgique, et qui s'arrétaient à nos frontières. Depuis lors, la géobotanique a été étudiée avec suceès en France, par M. Fraaucr; en Allemagne, par M. Drupe (1892, 1896): en Néerlande, par MM. GOoETHART ET JONGMANS. La carte donnée par M. FLamaurr dans la Flore de Cosre et celle de M. Drupe dans l’Aflas de BerGuaus, 1892, sont d'accord pour faire passer à travers notre pays la séparation de deux des domaines de la Région forestière de l’ancien continent: le domaine des plaines de l'Europe nord-occidentale (dont fait partie la moitié N.-W. de la Belgique) et le domaine des basses montagnes de l’Europe centrale (auquel appartient la moitié S.-E. du pays). La limite de ces deux domaines, telle qu’elle est tracée par les botanistes français et allemand, coïncide presque complétement avec la séparation des zones calcareuse et argilo-sablon- neuse de CRÉPIN. Plusieurs des zones et régions établies par Crépin de- vront étre subdivisées davantage. Tel est aussi l'avis de M. Duraw» (De Wicoewan Er Duran», 1898-1907, p. 2). Dans le présent travail, j'ai séparé la zone maritime en dunes littorales et alluvions marines, La zone poldé- rienne de Crépix se limite aux polders marins; j'y ai fait entrer les polders fluviaux, mais j'en ai distrait les NP PRE Te 4 153 polders sablonneux (sable à Cardium et dunes internes). Enfin, j'ai séparé les alluvions fluviales de la zone cam- pinienne de Crépin. Cette dernière zone, à laquelle touchent presque partout les districts littoraux et alluvi- aux, nous intéresse beaucoup au point de vue de l’origine de la flore de ces districts ; pour des raisons que j'indi- querai rapidement plus loin, j'ai séparé sa portion occi- dentale (Flandrien) de sa portion orientale (Campinien). Je divise donc la Belgique comme suit (1) : DOMAINE DES PLAINES DE L’EUROPE N.-W. District des dunes littorales. — des alluvions marines, —— — fluviales, — des polders. — du sable à Cardium. — flandrien. — campinien. — heshayen. DOMAINE DES BASSES MONTAGNES DE L'EUROPE CENTRALE : District calcaire. “ardennais. — _ jurassique. B. — (JuELLES PLANTES MANQUENT AUX DISTRICTS LITTORAUX ET ALLUVIAUX. Nous avons déjà vu pour quelles raisons la flore des alluvions marines et celle des alluvions ffuviales sont nécessairement très pauvres en espèces. Examinons de (1) Cette classification est tout à fait provisoire en ce qui concerne le domaine des basses montagnes. Les districts sont rapidement caractérisés dans mon Sommaire du cours de bota- nique (1907). 154 plus près la composition floristique des autres districts. La liste géographique facilite la comparaison. Les plantes qui font défaut aux dunes, aux polders et au sable à Cardium, peuvent être classées en plusieurs catégories. Il y a d'abord des plantes rares en Belgique, dont l'existence en tel ou tel point de la Belgique est un pur accident, ainsi que s'exprime M. Duran» (1907, p. 25). Puis il y a de nombreuses espèces qui sont propres au domaine des basses montagnes (districts jurassiques, ardennais et calcaires) et ne descendent jamais, au moins en Belgique, dans le domaine des plaines. M. Duran» (1907, pp. 30 à 33) donne des listes de ces végétaux. Le plus intéressant est le troisième groupe comprenant les espèces qui se rencontrent partout, excepté dans les districts littoraux et alluviaux. L’énumération de ces espèces est donnée par M. Durax» (1907, pp. 36 à 38)(b. La liste géographique renseigne celles de ces plantes qui sont assez communes dans nos divers districts. Elle indique aussi que certaines autres espèces qui sont (1) La liste contient quelques plantes que j’ai observées dans les dunes ou les polders. Ce sont notamment : Allium vinenle (dunes) | T'eesdalia nudicaulis (sable à Orchis Morio (id.). Cardiuin). Viola hirta (id.). (jrnilthopus perpusillus (1d.). V.odorata (id.) Vinca minor (id.). Ægopodium Podagrariu (id ) Teucrium Scorodonix (id.). Monotropa Hypopitus (id.) Filago minima (id.). Littorella uniflora (id.) Gnaphalium suloaticum (id.). Rhamnus Frangula (polders). | Arnoseris minima (id.). R. cathartica (polders). 155 réputées communes manquent en réalité dans les dis- tricts que nous étudions. Une question se pose aussitôt : qu'est-ce donc qui exclut des districts littoraux et alluviaux les plantes ubiquistes, banales partout ailleurs ? Les raisons sont multiples et nous en avons touché plusieurs dans le cours de ce travail. [I ya d’abord l'absence de bois suffisamment anciens pour qu'une flore de sous-bois ait eu le temps de s’y installer. (est, par exemple, à ce facteur qu'il faut attribuer l’absence de Carex remota, une plante qui a une très large dispersion dans tout l'hémisphère boréal et quin'a pourtant pas réussi à coloniser le moindre coin des districts littoraux et alluviaux. La comparaison des flores met en évidence un autre facteur : l’abondance variable du calcaire et des sels assimilables. Nous savons par les tableaux J, K'et L que les sols des districts étudiés sont très diversement riches en calcaire et en sels nutritifs. Il n’y a guère que le sable à Cardium qui soit à la fois pauvre en calcaire et en sels ; les dunes sont pauvres en sels, mais riches en calcaire ; les polders sont riches en sels, mais trop pauvres en calcaire, tout au moins pour l’agriculture, puisqu'on est obligé de chauler les champs ; les alluvions fluviales sont riches d'une façon générale; enfin, les alluvions marines, riches en sels nutritifs mais non en calcaire, sont rendues inaccessibles à la plupart des plantes par la trop grande concentration du milieu. Comparons maintenant la flore des dunes avec celle du sable à Cardium. Les plantes calcifuges sont totalement exclues des districts littoraux et alluviaux, sauf des 156 quelques points qui correspondent aux dépôts de sable à Cardium (carte 1), tandis que plusieurs espèces, manifes- tement reconnues comme calcicoles, habitent les dunes. La carte 13 (publiée dans le Recueil de l’Institut botani- que, t. VIT). fait voir la coincidence de la limite des plantes calcicoles avec celle des plantes qui exigent une alimentation très abondante, telle que Scirpus maritimus : celles-ci se tiennent d’un côté de la limite, tandis que les calcifuges restent de l'autre côté. Il semble done bien que les dunes ne sont pas hospi- (alières aux plantes calcifuges, et qu’il en est de même des polders, malgré leur pauvreté relative en calcaire. Dans ledistrict poldérien c’est la surabondance de sels nutritifs qui écarterait les espèces calcifuges ; ce fait confirme l’idée de M. GRAEBNER (1901. p. 143) que l'on appelle calcifuges les espèces qui craignent non pas seulement le calcaire, mais l’exces de sels alimentaires en général. Les végétaux qui sont le plus nettement adaptés à vivre dans une eau pauvre en calcaire et en sels sont ceux des tourbières, par exemple, les Sphagnum, Drosera, et deux des espèces dont la distribution en Belgique est indiquée sur la carte 13: Elodes palustris et Calla palustris. Aucune de ces espèces n’a réussi à pénétrer dans les districts littoraux et alluviaux. C. — (JuUELLES ESPÈCES CONSTITUENT LA FLORE DES DISTRICTS LITTORAUX ET ALLUVIAUX. I y a d'abordun grand nombre d'espèces banaies. M. Durax» (1907, p. 34) énumère 360 espèces qui ont été observées dans tout le pays. La liste géogra- 157 .phique indique qu'ily a de nombreuses corrections à _ faire à cette énumération, et que beaucoup de plantes qui sont considérées comme étant uniformément répan- dues partout, font défaut aux districts littoraux et allu- viaux, ou n’y habitent que des points isolés. Malgré ces restrictions, il reste encore un nombre considérable d'espèces banales, et ce sont celles-ci qui constituent le fond de la flore dans les districts où les conditions d’exis- tence ne sont pas trop spéciales, c’est-à dire dans les polders, dans les alluvions fluviales, et aussi, jusqu’à un cerlain point, dans les polders sablonneux. Mais dans les dunes, et plus encore dans les alluvions marines, le milieu est tellement particulier que les plantes ubiquistes, à spécialisation faible, ont dü renoncer à lutter contre celles qui possèdent des structures tout à fait bien adaptées aux nécessités de l’existence. Aussi la flore des slikkes et des schorres ne compte-t-elle guère que des plantes spéciales à ce district. Les dunes ont une végétation moins exclusive. Pour- lant les énumérations faites par M. Duran (1907, pp. 26-27) indiquent aussi pas mal de plantes particulières. Ajoutons que de nombreuses espèces des dunes littorales sont localisées ailleurs à des monticules de sable mouvant, par exemple, Corynephorus, Ammophila, Carex arenaria qui colonisent aussi les dunes de la Campine et des Flan- dres. Il convient de faire remarquer également que sur les dunes littorales plusieurs plantes communes se sont transformées, non pas au point d'y constituer des espèces reconnues comme telles par tous les botanistes descrip- teurs, mais tout au moins en y donnant des variélés par- ticulières. Le tableau V donne une liste des principales de ces variétés. 158 D. — LE COEFFICIENT GÉNÉRIQUE. M. Jaccarp (1) a introduit dans la géographie botani- que une notion nouvelle, celle du coefficient géné- rique. Il désigne ainsi le rapport du nombre des genres à celui des espèces qui entrent dans la composition d’une flore. D'une facon générale, dit-il, « le coefficient géné- rique est d’autant moins élevé que les conditions écologi- ques (— éthologiques) des territoires comparés sont plus variées ». Lorsque ces conditions d'existence sont tout à fait uniformes, « seules les espèces ayant une adaptation étroite avec ce milieu réussissent à s’y maintenir, Entre plusieurs espèces d'un même genre, celles-là seulement « qui possèdent l’adaptation la plus complète persistent, à l'exclusion des autres, si bien qu’en définitive la plupart des genres ne sont plus représentés que par une seule espece. » Examinons à ce point de vue les disfricts littoraux et alluviaux. Le tableau Ü donne le nombre des genres et des espèces pour plusieurs groupes de stations des districts considérés et aussi pour deux groupes de sta- tions de la Campine. Pour faire des groupes nettement tranchés, j'ai supprimé partout les stations à limites mal définies, telles que les pannes humides (qui se continuent d'une part avec les pannes sèches, d'autre part avec les mares des dunes). les bords des fossés des polders, les paturages humides du sable à Cardium, les bruyères humides et les bords des mares en Campine. Le tableau Ü à été dressé à l’aide de la liste des associations, et pour la Campine à l’aide d'une liste (1) L’auteur résume ses recherches dans un article publié le 15 décembre 1907. On y trouvera aussi la bibliographie. 159 analogue que j'ai donnée dans le compte-rendu d’une herborisation à Genck (Massarr, 1904, 3). Dans cette dernière liste, tout comme dans la liste des associa- tions, la terminologie adoptée était celle du Prourome de MM. De Wicoemax er Duraxp : la compréhension du genre et de l'espèce est donc partout la même et les résultats numériques sont comparables. TABLEAU U. Coefficients génériques. le és NO EL © = D o 1 © Eu | Res) ©. a | HE © | m [so] c (és) | = LES — 0 [l DuNES LITTORALES : plage, dunes mobi- | les, dunes fixées, | | pannes sèches, bos- | HOLSR ON PINOT RUE TS 157 15 En. S'ArOS 2 it QU UsU 32 (11:40 30 ALLUVIONS MARINES : slikkes et schorres 20 23 81 1H POUNIALRS En REIN PEN 57 84 68 MAUDERSE, QiMUOSe cpeynle “tra cu eut ak 204, !| 189 15 | Ip. :eaux des fossés et des canaux; étangs . . 0 . . . . . | 7 (7 | 114 68 SABLE A CARDIUM: dunes, pâturages OCR TR MAS IR 5) 62 81 CAMPINE : bruyères sèches, dunes . . 20 21 96 Ip : étangs . | 160 Pour les groupes de stations étudiés, le coefficient générique suil l’ordre ascendant que voici: AUivions fnyialen: : 1. ee. Eau des polders. Rs - | Li: Etangs de la Campine . . . 10 Monticules et pannes sèches des dünés Littor ais: HR Digues des polders . ent Mares dans les dunes AU js ENS US 80 Dunes et pâturages secs du ne à Cd ; 81 NOIRS RARES MERE NT LD CENT NE PRE 87 3ruyères sèches et dunes de la Campine. . . 96 L'inspection de ce tableau montre que les résultats numériques s'écartent sensiblement de ceux qu'a obtenus M. Jaccar». D'une facon générale, la flore aquatique a un coefficient plus bas que les flores terrestres. Or, il est bien évident pourtant que la variété des con- ditions éthologiques est réduite au minimum dans les fossés, les étangs et les mares. Le nombre des espèces est aussi fort grand relativement à celui des genres sur les alluvions fluviales, tandis que sur les alluvions marines, où la diversité des milieux est au moins aussi grande, il y a presque autant de genres que d'espèces. Mes observations ne s'accordent done nullement avec l'idée de M. Jaccar». Quelle est alors la raison de l'élé- vation plus ou moins grande du coefficient générique ? Elle réside, je pense, dans l'intensité de la lutte pour l'existence. Celle-ci est d’autant plus àpre qu’elle s'exerce entre organismes plus proches parents, puisqu'ils ont sensiblement les mêmes besoins et employent de mêmes procédés pour exploiter le milieu. L’adage latin homo homini lupus ne s'applique pas seulement à l'espèce humaine ; il est vrai pour tous les êtres, quels qu'ils soient. PS ENONENTNN Te VW Lt à PrEE, > À « v* usé FT PE pers PAT eg 5 # 161 C'est donc entre individus de la même espèce que la concurrence vitale est la plus vive, puis entre espèces d'un même genre ; elle est déjà moindre entre genres VOIsins. Appliquons cette notion à l'interprétation du tableau Ü. Inutile d'insister sur la rivalité intense qui s'établit entre individus frères : nul ne pourrait évaluer le nom- bre des individus qui succombent dans les luttes contre les plantes de même espèce ; nous ne possédons d’ail- leurs aucun moyen de faire cette estimation, si ce n’est en comptant le nombre énorme de plantules qui lèvent chaque année et qui, presque toutes, meurent de priva- tions. Qu’arrive-t-il lorsque des espèces voisines cohabi- tent sur un même terrain ? Inévilablement celle qui est le plus exactement adaptée à ce milieu va supplanter progressivement toutes les autres et elle restera seule maitresse du terrain. Comme des plantes appartenant à des genres distincts ont déjà des besoins moins identi- ques, et qu'elles subviennent à leurs besoins par des moyens différents, elles pourront plus aisément se suy:- porter les unes les autres. Le résultat sera donc que chaque genre ne sera représenté que par une espèce ou par un petit nombre. Mais il y a dans les districts littoraux et alluviaux certaines stations où la concurence est assez faible ; ce sont les fossés, les mares, les étangs. En effet, dans l’eau, même calme, il y a des remous incessants qui remplacent l’eau déjà exploitée par de l'autre encore neuve: lorsqu'un Potamogeton à pris autour de lui toutes les matières nutritives disponibles, il n'a pas pour cela rendu ses environs immédiats inha- bitables pour un autre Potamogeton, puisque les courants 162 ont aussitôt entrainé le liquide épuisé et apporté une solution moins appauvrie, (C’est pourquoi de nombreuses especes de Potamogeton, Carex, Lemna, etc., peuvent vivre en mélange. Plus le renouvellement de l’eau est rapide, plus il y a d'espèces relativement aux genres : aussi les allu vions fluviales et les fossés de drainage, les canaux et les étangs des polders ont-ils un coefficient sénérique tres bas. Les étangs de la Campine, à circula- tion plus faible, ont un coefficient un peu plus élevé. Dans les mares des dunes, généralement de petites di- mensions, Sans communication avec d’autres eaux, et où l'épuisement en matières assimilables se fait aisément sentir, le coefficient générique est sensiblement plus élevé. Je raisonne ici comme si la lutte pour l'existence chez les végétaux consistait uniquement en ce que chaque indi- vidu appauvrit le milieu qu'il habite et le rend ainsi im- propre à mourir ses voisins, Or, nous savons que d’après M. Wurrxey et ses collaborateurs il se passe un phéno- mène encore plus important : Ia plante empoisonne le sol autour d'elle et empêche ainsi ses concurrents de s’y établir. Seulement, le fait n’est pas aussi simple qu’il le parait à premiére vue. En effet, tout l’ensemble des recherches faites par les botanistes américains montre que la nocivité des substances excrétées par une plante donnée varie beaucoup suivant les espèces qui sont soumises à ses poisons : sur tel végétal l’action nuisible est tres intense, sur une autre elle est faible ou nulle. Tout en admettant que la sécrétion de substances toxiques joue un rôle, peut-être prépondérant, dans la concurrence vitale, nous devons attendre que de nouvel- les expériences nous aient éclairés sur la portée réelle de ce mode de combat dans chaque cas particulier. 163 E, — LES DISTRICTS LITTORAUX ET ALLUVIAUX DE LA BELGIQUE COMPARÉS A CEUX DES PAYS VOISINS. Voyons à présent de quelle manière la flore des dis- tricts alluviaux et littoraux se poursuit dans les districts correspondants des pays limitrophes (”). a) Alluvions marines. — Leur flore est sensiblement la mème depuis la Normandie jusqu’en Norvège. Les pho- lographies d’alluvions marines de la côte du Schleswig, données par M. Ræeixke (1903) montrent la similitude avec les nôtres. Mais dès qu’on entre en Bretagne, de nombreuses espèces d'origine méridionale s'ajoutent à celles qui existent aussi chez nous et la physionomie sénerale des alluvions marines change notablement. Ainsi, Lioyp (1898, p. 1) énumère près de soixante espèces ; si l’on tient compte de ce que plusieurs de ces plantes sont propres à la limite supérieure des alluvions, leur nombre est encore environ le double de celles qui constituent la flore de nos alluvions marines. b) Alluvions fluviales. — 11 n'est pas possible de dres- ser d’après les livres la liste des espèces qui composent la végétation des berges soumises aux marées. Aussi, dois-je ne contenter de donner la distribution du Scirpus tri- queter, la seule espèce qui soit caractéristique de cette association (*). Elle habite les bords des fleuves à marée, (:) Les renseignements sont tirés presque uniquement des Flores citées à la page 165. Ils se rapportent au littoral de l’Europe occidentale, depuis l’estuaire de la Gironde jusqu’à la Norvèce, (2) Lorsque j’ai dressé la liste géographique, j'ai confondu dans la Flore de M. Cosre $. triqueter L.(— S. Pollichii Gr. et Godr.) avec S. triqueter Gr. et Godr, (S, Ziltoralis Schrad). C’est 104 depuis la France jusqu’en Danemark. Elle ne dépasse pas le Skagerrack vers ie Nord et vers l'Est. c) Polders. — Ils s'étendent vers le S.-W. jusqu'au Calaisis, vers le N.-E. jusqu’en Danemark. Leur flore, d’ailleurs sans caractère particulier, est partout la même. d) Dunes litiurales. — Cest pour celles-ci que la com- paraison présente le plus d'intérêt, à cause du nombre plus grand d’espèces qui composent leur flore, et, aussi, parce que toutes les flores indiquent d’une façon précise les espèces qui sont particulières aux dunes littorales. Il y a un fonds de plantes qui restent les mêmes depuis l'embouchure de la Gironde jusqu'au $S. de la Norvège : Ammophila, Agropyrum junceum, Carex arenaria, Sal- sola Kali, Eryngium maäritimum, etc.; en outre, naturel- lement, beaucoup d'espèces ubiquistes. Vers la Bretagne, la flore s'enrichit beaucoup (Lioyp, 1898, p. rv) : un grand nombre d’espèces méridionales viennent s'y joindre aux espèces qui existent aussi chez nous. Vers le N.-E. il en est autrement : beaucoup de nos plantes deviennent de plus en plus rares, et finalement font défaut ou sont exceptionnelles: Phleum arenarium, Curex trinervis, Euphorbia Paralias, Galystegia Soldanella, Thesium hu- mifusum, etc. Il est intéressant de voir comment s’est faite ia disper- sion de quelques variétés maritimes provenant d’espèces qui sont surtout répandues dans l'intérieur des terres. Le tableau V résuine ces données, J'y joins à des variétés le premier qui existe en Belgique; sa distribution doit être modi- liée dans la liste géographique: existe en France dans le domaine atlantique ect dans le domaine des basses-montagnes, tant à l’intérieur que sur le littoral. 165 généralement reconnues comme telles, des plantes qui sont souvent considérées comme espèces, mais avec doute (Juncus Gerardi et Ranunculus Baudotii), ainsi que Armeria maritima, dont une variété (A. elongata où À. maritima elongata) se trouve à l’intérieur des terres. Le tableau est dressé à l’aide des livres suivants, que je cite dans l'ordre des colonnes : Lioyn, 1898 ; GADEGEAU, 1903 ; ne BréBisson, 1859 ; Masczer, 1886 ; Ounemaxs, 1872-1874 ; Bucuenau, 1891 ; Lance, 1886-1888 ; Harr- MAN, 1889; ASscHERSON unD GRAEBNER, 1898-1899 ; Baginarow, 1881. Il donne en raccourci une idée de la flore dunale toute entière : certaines de nos plantes vont jusqu'aux confins du littoral de l’Europe, vers le N.-E. et le S.W ; plusieurs n'arrivent pas même jusqu'au Dane- mark ; il en est dont l’aire de dispersion ne s'étend pas bien loin vers le S.-W. ni le N.-E.: Thalictrum minus dunense, Viola tricolor sabulosa. x NE Presque toutes nos espèces des dunes littorales attei- gnent donc l’W.de la France, tandis que beaucoup d’entre elles s'arrêtent en Neerlande ou en Allemagne. Ceci nous montre déjà que c'est surtout avec les dunes françaises que les nôtres ont de l’analogie. Cette conclusion devient encore beaucoup plus évidente quand on considère un autre point : la nature des plantes qui, sur les dunes de l'Allemagne et du Danemark, remplacent celles des nôtres qui n'arrivent pas jusque là. J'ai eu l’occasion, en 1903, de visiter un grand nombre de points du littoral entre le Pas-de-Calais et le Jutland. Rien n’est plus frappant que le contraste entre 166 | M “onbuu;g |'enbuvxi + | + + “onbuex S rs | | ‘onbuenl + |sodAr| . + “sega + |: (seunçc) "oi 2704077917 Wn42Q Wn1j02) E +- JS + + + | + + . . . . . . . . . (014049S) | | (PDbuoya UOU) PIFTAA PU 19T4DU DIIULLY “onbuer + + + —+ + | oabuex | ‘onbuer se AD à (PI) *")(] 2807nQ0S 40j09147 D701A senbuex, + [enbuex| + + + + + ltéd£L ced£r| “* PR ENS + (PI) | *U90Y DUAIJIUDU DIADAOUJNA SUR YIUY L l'onbueg | oubueg |'enbueml + +- + + et + (pr) 'puemq rutgrnu suadai stuou) + “enbuex codÂT. “enbuen | + + + onbuey pee [enpungiene Mat" Eten (seunç) ( qIu(] | 2SUQUNP ‘YL ) 28UAUNP SNUIW WNA4J91]0 4], ie 4 [onbuenfonbueg + + +- + + + | +: (sxproq) ‘doi 1170pn0g sap0nbn ‘YH — 11J0pn9 SnInoUunury A RS EM lp Ro ee 2 Paboos) den \SPAD407) SNSS91dW09 f —1PAT497 SRIUNL ne -E + + + +- + + + + | : (PI) ‘U90M P24DU941D D1QNA DINJS8Y zenbueg | ‘eubuen *seq l'onbuen | “sega | + +- + |‘-seq + |'(sounq) ‘lorr P24nua49 D]DS110 D142920 Hr] > 2 Eu > > a Ü M bi 4 | © œ a & | 25 | Ë | 5 [Se] $ [or 5 |88)re A = net): srl PNR Re sn) e.) 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Dans les fonds, où l'humidité est à peu près la même que dans nos pannes, il y a Gentiana Pneumo- nanthe, Drosera rotundifolia, Sphagnum, Rhacomitrium canescens, etc. Plus prés de nous, ces espèces restent abondantes jusque dans les iles de la Frise occidentale, au N. de la Neerlande ; elles disparaissent dans la Hollande méridi- onale près des embouchures de la Meuse et du Rhin. La carte 14 (1) (dressée d’après les Plantenkaartjes de MM. GoETHART Er Jowamans) montre que vers ce point se ren- contrent, d'une part, de nombreuses espèces qui ne vont pas plus loin vers le S., et, d'autre part, celles qui attei- gnent ici la limite septentrionale de leur aire de disper- sion. Il est à remarquer que les espèces du N. qui sarrêtent en Hollande sont en grande partie calcifuges tandis que les méridionales sont surtout calcicoles. Celte séparation entre une flore septentrionale de dunes et une flore méridionale pourrait bien être un legs des périodes glaciaires du Pleistocène. On sait, en effet, que les glaciers de la Scandinavie se sont avan- cés jusqu’à la Hollande méridionale ; ils ont naturelle- ment fait subir au pays une modification profonde à la quelle ont échappé les contrées situées au S. Tout le sol de la Neerlande septentrionale est couvert d’une couche de sable d’origine glaciaire, le « skandinaafsch diluvium » des géologues hollandais. (1) Cette carte se trouve dans le t. VII du Recueil de l’Institut botanique, 168 Les dunes de toute la région qui a été enfouie sous les moraines des glaciers scandinaves sont naturelle- ment formées de ce sable glaciaire. Or celui-ci à une structure physique et chimique bien différente de celle du sable qui constitue nos dunes littorales. La grosseur des grains est très frappante (1). Quant à la composition chimique du sol, voici (à la page suivante) une analyse donné par M. Haxsew, 1901, p. 57. On voit par cette analyse que les dunes de Borkum (ile de la Frise orientale) sont notablement moins riches en chaux que celles de la Belgique. D'ailleurs, comme les landes couvertes des moraines scandinaves en Néerlande, en Allemagne et en Danemark sont unifor- mément garnies des bruyères, c'est-à-dire d'associations calcifuges, il était logique de supposer que des dunes qui sont formées de ce sable glaciaire sont également pauvres en chaux. Ajoutons que les Mollusques Lamellibranches et Gastropodes semblent être peu nombreux sur les côtes de la Néerlande septentrionale, de l'Allemagne et du Danemark, puisqu'on n’y rencontre jamais les énormes acecumulations de coquillages qui sont si fréquentes sur l’estran en Belgique et qui, entrainées dans les dunes par les tempêtes, enrichissent le sable en calcaire, La ligne qui limite vers le S. l'extension des plantes calcifuges des dunes et celle qui marque la limite méri- dionale du grand glacier scandinave ont la même allure générale que celle qui indique, d'après M. Drure, 1892, la séparation de la flore méridionale du domaine des (1) On trouvera des déterminations précises dans GERHARDT, 1900, p. 33, et dans RAMmANN, 1905, p. 57. 169 TABLEAU W. Analyses de sables des dunes de Borkum (1,000 parties). Sable pur Sable chargé d’une dune proche de la plage. | d’une panne d’'humus Soluble dans HCL dilué : AR OA Us. 2, Poll en 0 400 0.464 Oxyde de fer et alumine . . 2 360 2.715 2 sets ne 448 0.850 0 515 Masnome’:{JT:Q0{v Go una 0.351 | 0 418 DORE AIS ET 2 In 0.679 0.354 Acide phosphorique. . . . 0.160 | 0,192 Acide sulfurique . .. . . 0 086 | 0.038 Pas de chlorure de sodium Insoluble dans HCI dilué : 215070) PMR AU RE CEE 7 PASSE 974,5 Silicates de fer et d'aluminium 23.5 Silicates alcalins. , ,. . . 2,0 plaines de l'Europe N.-W. : au N. de fa ligne de sépa- rabion beaucoup de plantes septentrionales vivent dans la plaine ; au S. elles ne se rencontrent que sur les mon- lagnes. D’après ce que je viens de dire, la position de cetle ligne s’expliquerait peut-être par la nature des terrains superficiels, qui sont différents des deux côtés. 170 CHAPITRE V. ORIGINE DE LA FLORE Jusqu'ici nous nous sommes occupés presque unique- ment de faits précis, faciles à vérifier. Il n’en est plus de même pour la dernière partie de ce travail. Tout ce qu’on peut dire au sujet de l'origine des flores littorales et allu viales est naturellement hypothétique. Pourtant ne nous alarmons pas du caractère pure- ment théorique de ce chapitre : aussi longtemps qu’on sait qu'une hypothèse est une hypothèse, elle ne peut pas vicier la science ; elle ne devient dangereuse qu’à partir du moment où on oublie qu’elle est provisoire. Toutes les déductions que l'on fait quant à l'origine d'une flore sont basées sur l'idée que voici : Chaque espèce organique à pris naissance par l'évolu- tion d’une autre espèce ; cette transformation s’est accom- plie en un point déterminé de la terre et la nouvelle espèce s'est étendue de là sur une aire plus ou moins grande. Pour établir l’origine de la flore d’un pays, on recherche donc d’où est venue chacune des espèces qui composent la flore. Or, cette idée fondamentale est peut-être inexacte. Les recherches de M. ne Vries (1901-1903) ont montré qu'une même espèce peut se former, non une fois mais plusieurs fois, en des points distincts, et même aux dépens de parents différents. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, dans les cultures de M. ne Vrixs, Oenothera rubrinervis a pris naissance soixante-six fois, pendant les années 1890 à 1900, aux dépens d'O.lamarckiana, 0. laevi- folia, O. lata, 0. oblonga et aussi aux dépens de plusieurs 171 hybrides entre les espèces ,citées et d’autres (ne Vates, 1901-1903, vol. I, p. 234). L'importance de ces recherches pour la géographie botanique est discutée par M. ne Sorus-Laugaca (1905, p- 140), M. Briquer, (1906, p. 134), M. Curisr (1907, appendice p. 71). On y trouvera les arguments pour et contre développés par des géo-botanistes plus expéri- mentés que moi (1). Je crois donc inutile de reprendre ici la discussion. Toutefois, je crois que, dans l’impossibilité où nous sommes de préciser où, comment et à combien de reprises ont pris naissance les plantes qui peuplent une contrée, nous devons continuer à raisonner comme si chaque espèce ne s’était formée qu’une seule fois et en un seul point, et comme si elle s'était irradiée de là, — tout en sachant que ce raisonnement pourrait être vicieux. + Lorsqu'une espèce n’occupe qu'un pays restreint, c’est- à-dire quand elle est endémique, deux cas peuvent se présenter : ou bien elle est née sur place et n’a pas eu l'occasion de s'étendre plus loin ; ou bien elle a eu une distribution plus grande mais s’est éteinte partout ailleurs. Pour les plantes dont l’aire de dispersion déborde nota- blement la contrée envisagée, l'hypothèse de leur créa- tion dans ce pays n'est pas nécessairement écartée ; (1) M. DE VRtes lui-même s’occupe incidemment de cette ques- tion (1907, p. 336), sans se prononcer en aucune façon. M. Lorsy (Vorlesungen über Descendenztheorien, 2. Teil. S. 485. Jena, 1908) lui consacre aussi un chapitre, mais il n’arrive pas à des conclusions définitives. 172 pourtant il est bien certain que, dans la majorité des cas, elles ont pris naissance ailleurs et sont venues de là. Nous savons que certaines espèces sont très anciennes géologiquement, et existaient déjà pendant le Pliocène ou le Pleistocène ; parmi elles il s'en trouve peut-être qui ont persisté aux mêmes endroits depuis lors, et qui sont donc des reliques géologiques. D’autres encore sont immi- grées récemment de régions plus ou moins éloignées. La flore d'un pays a donc trois sources distinetes : a) certaines espèces se sont formées sur place et ne se sont pas beaucoup dispersées ; b) d’autres existaient déjà à des époques géologiques antérieures et se sont simple- ment perpétuées ; c) enfin il y en a qui se sont installées dans le pays depuis un temps assez court. Essayez maintenant de déméler quelle est la part de chacun de ces facteurs dans la constitution des flores littorales et alluviales. A. — ESPÈCES ENDÉMIQUES. Je ne pense pas qu'il existe une seule plante qui soit propre aux districts littoraux et alluviaux de notre pays. Sans doute, Du Morrier (1869) a décrit plusieurs plantes qui n’ont pas été signalées ailleurs ; ce sont notamment : divers Suaeda et Salicornia dont il a été question plus haut ; Myosotis oraria, Ranunculus caespititius el Agrostis salina. Mais des expériences de culture que j'ai effectuées dans le terrain expérimental du Jardin Bota- nique, à Coxyde, m'ont montré que les trois dernières plantes citées ne sont que de simples accommodats aux conditions que les plantes rencontrent dans les dunes, notamment à la pauvreté des sels assimilables. Il suffit, en effet, de les mettre dans un sol plus favo- sie 173 rable pour que leur nanisme, qui est l’un de leurs carac- tères les plus importants disparaisse aussitôt : Myosotis oraria redevient M. lingulata, Ranunculus caespititius redevient R. Flammula et Agrostis salina redevient A. alba. Le cas est exactement le même que celui de Polygonum amphibium maruimum qui habite les dunes sèches et n’est aussi qu’un accommodat xérophile de P. amphibium. (Voir Massarr, 1902.) Parmi les espèces linnéennes, et parmi les petites espèces ou variétés énumérées dans le tableau V, aucune n’est spéciale à notre pays. Celle qui a l’aire la moins étendue est Thalictrum minus dunense qui ne s'étend vers le N.-E, que jusqu'aux environs de Haarlem, et vers le S.-W. que jusque le Pas-de-Calais. Dans l'inté- rieur de notre pays, cette espèce n'existe qu’en un très petit nombre de points tandis qu'elle est beaucoup plus répandue en Normandie et dans la majeure partie de la France ; je pense donc que la variété littorale s’est for- mée en France plutôt que chez nous. B. — RELIQUES GÉOLOGIQUES. Il n’y à pas fort longtemps que l'on se rend compte de l'importance des flores passées pour la compréhension des _ flores actuelles, C'est, je pense, M. ENGzer (1879-1882), qui a le premier essayé de faire la synthèse de ce qui était connu et d'appliquer les faits paléontologiques à l’interprétation des domaines floristiques d'aujourd'hui, Le même auteur à donné en 1899 (p. 195 du tiré à part), un nouveau tableau d'ensemble des progrès de nos con- naissances. M. FLaxauzr (1903) insiste aussi sur l'intérêt de ces études. Lors du Congrès international de Bota- nique de Vienne en 1905, plusieurs savants se sont occu- 174 pés du Pleistocène et de l’origine paléontologique des flores de l'Europe : MM. Pexcx (1906), Exarer (19006), Anversson (1906), Weser (1906), Drupe (1905), Briquer (1906), Beck von ManaGerra (1906). Depuis lors, M. Laurenr (1906) a encore fait un résumé général de la paléontologie végétale du tertiaire (). Tous ces auteurs sont d'accord sur ces faits princi- paux : beaucoup de nos espèces présentes existaient déjà pendant le Pleistocène ; il y a eu plusieurs glacia- tions successives, séparées par des pauses interglaciaires pendant lesquelles le climat était même parfois plus chaud qu'à l'époque actuelle Qu'il me suffise d'indiquer cette voie nouvelle où la paléobotanique et la géobotanique collaborent, et d'ajou- ter que nous possédons aussi en Belgique de beaux dépôts de tourbe pleistocène dont l'étude serait sans doute fort intéressante pour la connaissance de l’origine de la flore. Il est inutile d’insister davantage sur ces faits ; en effet, d'après ce qui a été exposé dans la pre- mière partie de ce travail, il ne peut y avoir dans les districts littoraux et alluviaux aucune espèce ayant vécu aux mêmes endroits pendant le Pliocène, puisque ces territoires ont été pendant le Pleistocène tour à tour émergés et enfouis sous les eaux ; encore faut-il ajouter que pendant le Pleistocène notre pays a subi de telles variations de climats, que la plupart des espèces de la plaine ont dù étre détruites. Ce n'est guère que dans l'Ardenne, qui est restée émergée depuis le Miocène (fig. À a H), et dans la Campine, qui n'a plus été inondée (1) On trouvera aussi des listes de plantes pleistocènes dans WEBER (1896), Fzicne (1897), Fricue, BLeicuer ET Mie (1394), Retp C. AND Retp E.-M. (1908). 175 depuis le Campinien (fig. E.), que l'on peut s'attendre à rencontrer des espèces qui datent du Pleistocène in- férieur, c’est-à-dire des plantes qui étaient venues dans notre pays lors des refroidissements glaciaires. M. Frevertce (1904) cite un grand nombre d’espèces subalpines et boréales qui habitent la haute Ardenne. Beaucoup de ces plantes se retrouvent aussi en Campine; quelques-unes sont exclusives à l’Ardenne et à la Cam- pine (par exemple, Vaccinium uliginosum, Arnica mon- ana), d'autres ne se retrouvent ailleurs que d’une façon exceptionnelle. Cest précisément la persistance d’un nombre considérable d'espèces glaciaires qui distingue la Campine de la Flandre. C. —— ESPÈCES IMMIGRÉES. Il ne reste donc à examiner que la troisième des sour- ces d’où peut provenir une flore, c’est-à-dire l’immigra- tion. La première question qui se pose est’ celle-ci : depuis quand les districts littoraux et alluviaux sont-ils ouverts à la colonisation par des espèces étrangères ? Rappelons brièvement ce qui a été dit dans le chapitre premier. À la fin du Pleistocène toute la basse Belgique était occupée par la mer flandrienne (fig. H). Tous les dis- tricts littoraux et alluviaux actuels étaient donc au fond de cette mer. Celle-ci était peut-être bordée de dunes, les estuaires des fleuves qui s’y jetaient, étaient peut- être garnis d’alluvions marines, et les fleuves eux-mêmes déposaient peut-être des alluvions fluviales ; mais ces formations géologiques ne nous sont pas connues d’une façon certaine. En tout cas, la végétation que portaient 176 ces dunes et alluvions hypothétiques était sans aucun doute bien différente de celle que nous connaissons actuel- lement, car le Flandrien correspond à une période de froid intense, ainsi que le montre un tableau antérieur. Puis la mer flandrienne se retira devant l'exhausse- ment du sol. Elle recula même au-delà de la côte actuelle de la mer du Nord. Sur le terrain bas, presque hori- zontal, sablonneux, qui fut mis à nu lors du retrait des eaux flandriennes, s'installa une végétation qui nous est connue par les tourbières (voir plus loin). Vers le début de notre ère, ou pendant les tout pre- miers siècles, commenca un mouvement de descente du sol, qui permit de nouveau à la mer de s’avancer sur les terres. Dans toute la zone inondée, la végétation maréca- geuse de la plaine flandrienne fut détruite par l'eau marine transformée en tourbe, et recouverte des sédi- ments poldériens. Plus tard encore, vers le VIllIe siècle, les dunes se formérent sur leur emplacement actuel, et dès le siècle suivant une partie des polders était endiguée et livrée à la culture. Nous pouvons maintenant répondre à la question posée plus haut : depuis quelle époque les dunes, les polders et les alluvions occupent-ils leur posilion actuelle et se trouvent-ils dans les mêmes conditions d'existence que maintenant ? Les dunes littorales les plus anciennes datent du VIII: siècle ; mais il en est d’autres qui sont beaucoup plus récentes, et qui ne se sont formées qu'au XVIII siècle ; même dans la partie occidentale de la côte, il en nail tous les ans de nouvelles. Les alluvions marines sont les restes très reduits 177 des schorres et slikkes qui couvrirent toute la plaine poldérienne jusqu’au VIILe ou IX: siècle. Les endigue- ments successifs amoindrirent les surfaces exposées aux inondations marines jusqu’à ne leur laisser que leur étendue actuelle. Les alluvions fluviales sont sans doute la conti- nuation directe de celles qui occupaient les bords des affluents de la mer flandrienne ; mais elles ne sont dans leur situation présente que depuis les endiguements des polders fluviaux, commencés au IX siécle. Les premiers polders datent du VILLE ou IX siecle, mais on en endigue encore chaque année. Les polders sablonneux, formés de sable à Cardium, sont postérieurs au XII° siecle. a) Dunes littorales. Les associations qui couvrent les sables littoraux ont nettement une origine multiple. La plupart des plantes existent aussi dans les autres districts et y sont le plus souvent fort répandues. D'autres sont, au contraire, propres aux dunes ; parmi ces dernières, il y a encore lieu de distinguer celles qui ne se présentent dans les dunes que sous la forme de variétés spéciales, se laissant rattacher sans peine à des espèces ubiquistes, et celles qui constituent des espèces tout à fait particulières. Les plantes qui ne sont en aucune façon particulières et qui se rencontrent sur les dunes comme partout ailleurs, peuvent être considérées logiquement comme provenant des districts voisins ; au contraire, les espèces propres aux dunes viennent probablement des dunes littorales d’autres pays. Il y a donc lieu de distinguer une immigration prochaine et une immigration lointaine, 178 1. Immigration prochaine, — Avant que n’eût commencé l’affaissement du sol, qui se poursuit depuis l'époque romaine, des dunes se dressent sans doute au bord de la mer. Depuis lors elles ont reculé sans cesse jusqu'au VILE siècle. La végétation actuelle des dunes littorales peut être considérée eomme la continuation directe de celle de ces monticules primitifs. Cet ancien bourrelet de dunes était en contact immé- diat avec les sables flandriens, et pouvait recevoir d'eux des espèces végétales. Mais quelles étaient les plantes qui garnissaient le district flandrien d’alors? Nous pou- vons nous en rendre compte par les espèces qui forment la tourbe post-flandrienne, maintenant recouverte des sédiments poldériens, et aussi par les associations qui habitent les endroits encore incultes du Flandrien actuel. Voici la liste des espèces que j'ai rencontrées dans les tourbières de Caeskerke et de Ramskapelle : Sphagum div. sp. | Myrica Gale. Polytrichum gracile (1). | Salix repens. Hypnum cuspidatum (1) | Betuia albu. H. aduncum (1) Alnus glulinos«. Polytichum Thelypteris. Quercus pedunculatx. Pinus sylvestris (2). Calluna vulgaris. Scirpus lacustris. M. De Bray (1873) signale dans les tourbières du Nord de la France, correspondant aux nôtres, des Mous- (1) Les Bryées ont été déterminées par M. BouLy DE LESDAIN. (2) Le Pin sylvestre, qui a vécu chez nous jusque pendant les premiers siècles de notre ère, a disparu ensuite totaleinent et ne fait plus partie de notre flore indigène actuelle, Un fait analogue s’est passé en Champagne : M Fricne (1899) a reconnu le Pin dans des dépôts datant environ de l’époque du Mammouth ; plus tard, il s’y est également éteint, 179 ses, des Joncacées, des Typhacées, des Equisétacées, des graines d'Iris, le Bouleau, le Saule, le Noisetier, l’'Epine (? Mespilus monogyna), le Buis (?), le Noyer (?), le Sapin (c’est sans doute le Pin), le Chêne, le Frêne. La nature de la végétation qui a été transformée en tourbe n'est pas douteuse : c’est une association de maré- cages pauvres en calcaire et en sels assimilables. D’ail- leurs des associations analogues se retrouvent dans les rares coins de la Flandre qui n’ont pas encore été boule- versés pour la mise en culture, par exemple près de Thourout, au Sasput, dont'la flore a été étudiée par M. Mac Leon (1892), ainsi qu’en divers points de la forêt de Houthulst, au Kraenepoel {voir Vanrer Meerscu, 1874), et entre Beernem et Waerdamme. D'ailleurs tout nous indique que la Flandre à été jadis couverte toute entière de bruyères et de marais (Voir notamment : BLawcHaRrD, 1906, p. 336; P. ErRerA, 1891, pp. 237 et 433; Axpries, 1864-1865 ; De Hoow, 1852, DÉNID: Dans presque tous les pays sablonneux les vents soulé- vent le sable en dunes. La plupart des plantes habitant les sables secs s'adaptent aisément à vivre sur les monti- cules plus ou moins mouvants. Des dunes continentales, garnies d’une végétation variée, existent en beaucoup d’endroits de la Terre. Celles du lac Michigan, qui ont été décrites par M. Cowzes (1899) et par M. pe VRies. (1907), possédent une flore très riche qui est composée en partie de plantes banales du voisinage (par exemple : Achillea Millefolium et Koeleria cristatu), en partie d'espe- ces qui ne se rencontrent que sur les dunes marines ou continentales : Lathyrus maritimus, Ammophila arenaria. Plus intéressantes pour nous sont les dunes qui bordent 189 le lac de Genève, étudiées par M. Cuopar (1902), et sur- tout celles de la Flandre et de la Campine. Il y a aussi en Norvège des dunes continentales qu'il peut être utile de comparer avec les nôtres (Resvozz, 1906); le climat très rude auquel elles sont soumises rend compte de leur pauvreté en especes. La liste ci-après indique quelques espèces de nos dunes qui se retrouvent soit en Flandre et en Campine, soit sur les dunes du lac de Genève, soit sur celles de la Norvège. Je laisse de côté les plantes des inares pour ne considérer que celles des dunes et des pannes. Cette liste s’allongerait encore beaucoup si nous possé- dions des énumérations complètes des plantes qui coloni- sent les dunes continentales. Telle qu'elle est, elle montre déjà nettement qu'une partie importante de la flore de nos dunes littorales dérive simplement du district sablon- neux le plus voisin, c’est-à-dire du Flandrien. Les seules plantes des dunes flandriennes qui ne soient pas passées aux dunes littorales sont celles qui craignent le calcaire : Spergula Morisonii, Nardus stricta, Calluna vulgaris, etc. Quelques-unes d’entre elles se sont arrètées sur les dunes de sable à Cardium. *°* L'association la moins caractéristique de toutes, au point de vue de nombre des espèces propres, est celle des bosquets. Elle n’a aucune plante spéciale au littoral, Les pannes sèches et les pannes humides sont égale- ment assez peu caractéristiques. Cinq de leurs plantes seulement sont spéciales aux littoraux : Carex trinervis, Juncus maritimus, Thesium humifusum, Erythraea lina- riifolia, Gentiana Amarella (). (1) Cette énumération, de même que les suivantes, sont faites d’après la liste des associations. 181 Quelques plantes des dunes et du sable à Cardium habitant aussi des dunes continentales. | | Campine Lac | et de Norvège. | Flandre. | Genève. Polypodium vulgare . . = “Agrostis vulgaris -|- - “*Ammophila arenaria . + *Aira caryophyllea . + “#Corynephorus canescens . + %%Festuca ovina = + S%}, rubra + + + Bromus tectorum . . . | + SNardus siricia . . … . + Agropyrum repens . . . + Scirpus Holoschoenus . . EE #*“Carex arenaria. + . . + | “Luzula campestris. . . | +- | Allium vineale . . . . + “#Salix repens. . . . . | == , Humulus Lupulus + . . | n# *“ARumex Acelosella . . . +" LL Silene nulans .- . . . | | + &*Cerastium caespilosum . | _. | | * Les plantes spéciales au sable à Cardium sont marquées*. “% Celles qui habitent à la fois les dunes et le sable à Cardium sont marquées .** 182 Quelques plantes des dunes et du sable à Cardium habitant aussi des dunes continentales (suite). Flandre. |! Genève. Campine Fac et de Norvège. Cerastium glomeralum . à = #%Arenaria serpyllifolia = RE #Scleranthus perennis. Sn “Ranunculus bulbosus. + * Teesdalia nudicaulis . 5e *%/)raba verna 2 D En Arabis Rirsuta : de #éSedum acre. . . . . . =E “sPolentilla reptans. . . . + OnOnis repense 0‘) . + #T'rifolium arvense. . . . += *Ornithopus perpusillus . . = Polygala vulgaris. . … . à Helianthemum Chamaecistus | + Pole htrier: ROME TEE GE Lythrum Salicaria . . ar “*Calluna vulgaris . . . . ce | | ni Ligustrum vulgare . . . 7 ##*Myosotis hispida . + « . E ® Les plantes spéciales au sabla à Cardium sont marquées *#, %% (elles qui habitent à la fois les dunes et ie sable à Curdium sont marquées “*, 173 Quelques plantes des dunes et du sable à Cardium habitant aussi des dunes continentales (suite). Campine Lac et de Norvège. Flandre | Genève. “%Thymus Serpyllum . Veronica officinalis . . . = V. Chamaedrys. . . . . hr Asperula Cynanchica, . . 2 SéGAlIUMverum. . , … . . “t- “%Jasione montana. . . . + | + ETigeron ocre. 5 + “Filago minima. . . . . + *Gnaphalium sylvaticum . . + #%*Achillea Millefolium . . . is hou + Carlina vulgaris. . .… . -|- #%*/Jippochoeris radicata + **Leontodon autumnalis . + A#Crepis virens . .. . . - 35 “[Hieracium Pilosell& . . . | + | =, C'est d’ailleurs dans les bosquets et les pannes que les conditions d'existence se rapprochent le plus de celles * Les plantes spéciales au sable à Cardium sont marquées *, “%* Celles qui habitent à la fois les dunes et le sakle à Cardiwm sont marquées *%* 184 qui existent dans les tonds humides des Flandres et de la Campine. Au contraire toutes les espèces de la plage (Agropyrum junceum, Atriplex littoralis, A. laciniata, Salsola Kali, Arenaria peploides, Cakile maritima) sont propres aux littoraux. L'association des dunes mobiles contient aussi une proportion notable de plantes spé- ciaies : quatre (Festuca rubra arenaria, Elymus arena- rius, Euphorbia Paralias, Calystegia Soldanella) sur neuf. Les dunes fixées, qui ont la flore la plus nombreuse et la plus variée, ne possèdent que deux espèces stricte- ment littorales (Agropyrum acutum, el Cerastium tetran- drum) et quelques variétés littorales de plantes com- munes (voir le tableau .) Les espèces qui viennent d'être citées ne se rencontrent en aucun pays loin de la mer. Elles se sont donc certai- nement transportées d’un point à l’autre le long des littoraux. À côté d’elles, il en est encore d’autres qui ont dû immigrer chez nous d’un point de départ éloigné : ce sont celles qui, tout en étant en Belgique confinées au littoral, habitent ailleurs l’intérieur des terres; ce sont, par exemple, Asparagus officinalis, Hip- pophaës rhamnoides, Phleum arenarium. 2. Immigration lointaine. — C'est de ces espèces exclusivement littorales, au moins en Belgique, que nous allons maintenant nous occuper. Le premier point à considérer est celui-ci : quels sont les littoraux dont le climat correspond à celui de la côte belge ? Cette question a déjà été traitée plus haut ; contentons-nous de rappeler nos conclusions. La pluie et l’humidité sont à peu prés les mêmes partout, depuis la Bretagne jusqu’en Norvège; dans la 185 Baltique, la pluie est moins abondante ; mais la diffé- rence est peu appréciable. La pointe du Finistère est beaucoup plus pluvieuse. L'hiver est sensiblement plus doux dans le Finistère et plus rude dans la Baltique. Le long de la côte N.-W., de la Bretagne à la Norvège, la température baisse progressivement. En été il fait le plus chaud à Brest et à Memel ; ailleurs la température est à peu près égale partout. L'été est le plus long à Brest, le plus court à Memel, à peu prés égal dans les autres stations ctudiées. Nous pouvons donc résumer ansi ce qui vient d'être dit au point de vue thermique : Brest à un climat plus méridional ; Meme], un climat plus continental ; depuis la Bretagne jusque dans le S. de la Norvège, les étés se ressemblent, mais non les hivers : ceux-ci deviennent de plus en plus rudes à mesure qu’on se dirige vers le N.-E. Bref, ce sont ies froids de l'hiver plutôt que les chaleurs de l'été, qui décideront de l’acclimatation des plantes dans les divers points du littoral N.-W. de l'Europe moyenne. Ces données météorologiques n’acquièrent de l’impor- Lance que lorsqu'on en a opéré la synthèse. Malheureu- sement, nous ne connaissons pas d’une façon assez précise, les exigences des végétaux vis-à-vis des divers éléments du climat, pour pouvoir attribuer à chacun de ces facteurs son importance relative. D'ailleurs, il est certain que pour telle plante c’est la pluie qui est la chose importante (1), tandis que telle autre ne peut vivre (1). Une jolie démonstration de l’importance de la pluie pour une plante est donnée par M. MeiNaRrDus {d’après M. BORNSTEIN, 1905, p. 98) : l'importance de la récolte d’Avoine (Avena sativa) en Prusse est proportionnelle à la quantité de pluie qui tombe de mars à juin. 186 qu'entre certaines limites très strictes de température, que, pour une troisième, ce sont au contraire les exi- gences vis-à-vis de la lumière qui règlent la distribution géographique (1), et que d’autres ne peuvent se mainte- nir que dans les endroits très calmes... Encore faudrait- il pouvoir subdiviser chacun de ces facteurs, car une plante qui est indifférente aux fortes chaleurs de l'été, peut être très sensible aux baisses de température en hiver (2), alors que sa voisine supporte impunément le froid, mais exige une haute température en été (3). Con- siderons maintenant que des plantes appartenant aux diverses catégories que nous venons d’exquisser vivent côte à côte dans un même pays, et nous comprendrons à quelles difficultés on se heurte lorsqu'on essaie de diviser la Terre en régions géobotaniques. Il ne faut donc pas s'étonner si les auteurs ne s'accordent pas complètement sur les limites des diverses régions. Un très intéressant essai de synthèse des climats géobo- taniques a été fait par M. KôP»pex (1900). D'après sa carte, le climat de la côte est le mème depuis l'embouchure de la Gironde jusqu’au $. de la Norvège, sauf au Finistère où il est plus chaud et plus humide. La carte de M. Drupe (1892) montre également que les conditions climatiques sont sensiblement les mêmes depuis la Bretagne jusque dans le S de la Norvège. Elle ne s'écarte de celle de M. KôPpex que pour le Finistère et le littoral du golfe de Gascogne. La répartition géographique des plantes exlusivement (2) Par exemple Phleum arenarium, etc. (3) Par exemple la Vigne. 187 littorales, telle qu’elle est donnée par la liste géographi- que, montre que la plupart de ces espèces sont répandues beaucoup plus loin vers le S.-W. que vers le N.-E. C'est ce qu'indique encore mieux la liste suivante (1) : 1. Espèces qui atteignent la région méditerranéenne, mais non la région arctique: Phieum arenarium, jusqu’en Norvèges. Agropyrum aculurn. » Danemark, A. junCceum, » Norvège $, Juncus maritimus, » Danemark. Asparagqus officinalis, Ù » Atriplex littoralis, 9 Norvège. A. laciniata, » » Salsola Kali, » » Cerastium tetrandrum, 5 ) Euphorbia Paralias, » Hollande. Hippophaës rhamnoides, » Norvège S. Eryngium maritimum, » » Calystegia Soldanellx, » Allemagne (2) 2. Espèces qui atteignent la région arctique, mais non la région méditerranéenne: Elymus arenurius, jusqu’en France W. Arenaria peploides, » ” Erythraea linariifolia, » Normandie. Gentiana Amarella, » » 3. Espèce qui atteint à la fois la région arctique, et la région méditerranéenne : Cakile maritima. 4, Espèces qui n’atteignent ni la région arctique ni la région méditerranéenne : Carex trinervis, de la France W. au Danemark Thesium humifusum, de la France W, à la Hollande. (1) Voir aussi, sur la distribution des plantes des dunes, Hôcx, 1901. (2) Dans la liste géographique cette plunte n’est signalée que jusqu’en Hollande. D’après M. Hôcx (1907, p. 30), elle habite aussi le N.-W. de l’Allemagne. 188 Je pense que l’ensemble de nos observations au sujet de la flore des dunes ne peut laisser aucun doute quant à l'origine de la majorité de ses espèces : elles nous sont venues du S.-W. * + Quelques-unes de ces plantes méritent une mention spéciale. La plupart des espèces de notre littoral existent aussi en Angleterre. Carex trinervis fait exception. Comme il est peu probable que la plante ait été exterminée en Angleterre, nous sommes conduits à admettre qu’elle n'y a jamais pénétré, et qu'elle n’habitail pas les environs du Pas-de-Calais au moment où s’est opérée la rupture de l'Angleterre avec le continent, c’est-à-dire pendant le Flandrien. L'espèce a-t-elle pris naissance depuis lors, ou bien existait-elle déjà ailleurs 1) ?… Nous savons déjà que dans le Midi plusieurs espèces de nos dunes habitent non seulement les côtes mais aussi l'intérieur : Ramalina everniaides, Phleum arenarium, Asparagus officinalis, Hippophaës rhamnoides. Cette der- nière plante est intéressante en ce qu’elle occupe une large aire continentale jusqu’au centre de l'Asie. M. Fza- HAULT (1907, p. 299) pense qu'elle est d’origine orientale. Elle fait peut-être partie de ce groupe d'espèces de step- pes qui se sont introduites en Europe pendant l’une des pauses interglaciaires (voir Waeger, 1906, p. 111) et dont la plupart se sont arrêtées avant d'atteindre notre pays. La liste géographique montre que plusieurs de ces plantes ont une distribution extrémement étendue. Aïnsi Calystegia Soldanella habite les littoraux de l'Europe W. (1) La même question se pose pour Cirsium oleraceum. 189 etS., de l'Afrique N., de l’Asie E., de PAustralie, de la Nouvelle-Zélande, de la Polynésie et de l'Amérique. La grandeur très considérable de l'aire géographique de beaucoup de plantes littorales a déja été souvent indi quée, notamment par Scæimrer (1891). Elle tient sans doute à ce que les conditions d'existence sont plus égales le long des côtes qu'à l’intérieur du pays ; par exemple les climats maritimes se ressemblent plus que les climats continentaux. Un autre facteur très important est le transport des graines par les courants marins. Des recher- ches récentes de M. Biréer (1907) montrent que le séjour dans l’eau de mer ne détruit pas la vitalité de la plupart des plantes habitant les dunes et les alluvions marines, b) Alluvions marines. (1) Les plantes des slikkes et des schorres ont souvent une distribution géographique encore plus large que celles des dunes (voir la liste géographique). La plupart des espèces sont plus répandues vers le S -W. que vers Île N.-E., exactement comme celles des dunes. Dans la liste que voici, j'indique non seulement jus- qu'où la plante s'étend vers le N.-E. où vers le S.-W., mais aussi si eile habite d’autres parties du monde (As. — Asie; Af — Afrique; Am. — Amérique: Aus. — Australie). Les espèces qui se retrouvent à l’intérieur, prés des sources salées, sont marquées”. 1. Plantes qui atteignent la région méditerranéenne, mais non la région arctique: Zostera nana, jusqu’en Norvége, As., Am. Ruppia marilima, È » Ag... At. AD. (1) Voir aussi sur la distribution des plantes des slikkes et des schorres, Hôck (1901). 190 Spartina stricta, jusqu’en Allemagne, Am. Agropyrum pungens, » Danemark. Lepturus filiformis, » » Scirpus maritimus, » Norvège, As., Af., Am. Juncus maritimus, ù Danemark, As , Af., Am. Atriplex portulacoides, ” » As., Af.. Am. “#Salicornia herbacea,\1) » Norvége, As., Af., Am. Suaeda maritima, » » As, Af., Am.; AS. *Spergularia salina, » » As., Af., Am. #S. media, » » As, AT, Ami: Statice Limoniuim, » Allemagne, As., Af. 2. Plantes qui atteignent la région arctique, mais non la région méditerranéenne. Atropis maritima, jusqu’en France W., As., Af., Am. *(Glaux maritime, » ” Am. 3. Plantes qui atteignent à la fois la région arctique et la région méditerranéenne, *Triglochin maritima, As., Af., Am. * Atropis distans, As, Af., Am. Festuca rubra, As., Af., Am. “*Juncus Gerardi, âs., Af., Am. > Plantago murilima, As., Af. “Aster Tripolium. 4. Plante qui n’atteint ni la région arctique ni la région méditerranéenne. * Artemisia maritima (2), de la France W. à la Norvège S., As. L’énumération précédente ne laisse aucun doute : notre flore alluviale est immigrée en majeure partie 1 du S.-W. + es Dix de ces plantes ne sont pas localisées exclusivement (1) M. Hôcx, 1901, p. 386, l’indique comme habitant aussi les endroits salés à l’intérieur de l'Allemagne. (2) D’après M. Hôcx, 1901, p. 386 habitait jadis les endroits salés à l’intérieur de l'Allemagne. 191 sur les vases littorales (elles sont marquées*) : elles sc retrouvent aussi à l’intérieur des terres, près des sour- ces salées de la France et de l'Allemagne. Une question se pose aussitôt : ces espèces ont-elles pris naissance sur les alluvions marines ou bien au voisinage des sources salées ? Il n’y a évidemment pas moyen de fournir une réponse catégorique, d'autant plus qu’elle ne serait peut-être pas la même pour toutes les espèces. Il semble bien toutefois que la majorité de ces plantes soient nées au bord de la mer, puisque leur association est ici plus complète et plus variée que partout ailleurs. Ajoutons aussi que des plantes adaptées à vivre dans des terrains qui sont baignés par une solution concentrée de sels de sodium ou de potassium, ne sont pas pour cela capa- bles de supporter l'eau de mer, puisque celle-ci est caractérisée, à la fois par sa forte concentration et par l’abondance des sels de magnésium, très toxiques. D'ailleurs, il y a effectivement des espèces habitant les endroits salés de l’intérieur qui ne se rencontrent jamais sur les alluvions marines. M. Hôck, 1901 (pp. 385 ss), cite notamment : Scirpus Tabernaemontani, Melilotu: dentatus, Trifolium fragiferum, Althaea officinalis, Samolus Valerandi. Peut-être la réponse serait-elle autre pour Artemisia maritima. Il habite à la fois les alluvions marines de l'Europe moyenne et les immenses steppes salés de la Russie d'Europe et de la région transcaspienne. Toutes les autres espèces du genre Arfemisia, au nombre d'environ 200, habitent les régions éloignées de la mer, surtout les steppes. On peut donc logiquement supposer que l'espèce littorale s’est créée dans un steppe salé et a gagné après coup le bord de la mer. 192 Salicornia herbacea habite également de grands territoires continentaux. Seulement les neuf espèces du genre sont presque toutes exclusivement littorales, et il est donc probable que S. herbacea S'est formé sur une côte et n'a envahi les déserts salés que secondairement. * * * Nous avons vu plus haut que beaucoup de plantes des dunes littorales sont simplement des plantes de terrains sableux qui se sont adaptées à vivre sur du sable plus ou moins mobile. Une semblable origine n’est pas possible quand il s’agit de végétaux habitant un milieu aussi inhospitalier que l’est un schorre ou une slikke. On n'imagine pas bien, en eflet, que des plantes aient pu s’adapter progressivement à vivre sur des allu- vions marines, Car où donc y a-t-il des stations possédant des caractères intermédiaires ? Il faut, par conséquent, adinettre que les espèces des alluvions marines sont dérivées d’un seul coup, par mutation (1), de celles qui habitent l’intérieur du pays, ou même que certaines plantes banales peuvent s’accommoder de vivre sur des terrains imprégnés d’eau de mer. Ce dernier cas me parait être représenté par Plantago maritima : il existe abondamment dans le Jutland, loin de la mer, dans les graviers des anciennes moraines glaciaires, done dans des terrains qui ne sont jamais en contact avec l’eau salée. Armeria maritima pourrait fort bien n'être qu'un descendant maritime d'A. elongata, qui est répandu en beaucoup de points de l’intérieur, notamment en Bel- gique sur les terrains calaminaires de Moresnet. Pour (1) C’est aussi à des mutations de ce genre que M. DE VRIES (1907, p. 350) attribue l’origine des espèces qui peuplent les déserts. 193 toutes les autres plantes, il me semble plus difficile de rattacher l'espèce des schorres à des parents déterminés, d'autant plus que les plantes qui sont arrivées sur les alluvions marines ont pu produire dans cet habitat de nouvelles espèces, et qu'il devient alors fort difficile de distinguer quelle est la première. Cest sans doute de cette facon qu'il faut se représenter la formation des espèces, fort voisines d’ailleurs, des genres Afropis et Spergularia. c) Alluvions fluvialcs. Leur flore se compose uniquement d’especes habitant les étangs ou les lieux très humides. Toutes existent dans le district flandrien, sauf Scirpus triqueter, qui ne se retrouve, à l’intérieur des terres, qu'en France. Il me parait difficile de décider si cette plante a pris naissance dans la partie basse des rivières, où la marée se fait sentir, ou bien le long de leur cours supérieur, d) Polders. Les deux seules associations dont l'origine ait de l’intérêt, sont celle des étangs, canaux et fossés et celle des digues. La première dérive sans doute par immigration pro- chaine des plantes aquatiques et marécageuses de la Flandre, qui ont envahi les eaux des Polders lorsque celles-ci furent suffisamment dessalées. Les espèces qui ont ainsi passé dans le district poldérien sont les mêmes que celles qui sont allées coloniser les alluvions fluviales, c’est-à-dire celles qui ne craignent pas les eaux riches en matières assimilables. La répartition géographique de ces plantes, telle qu’elle ressort de notre liste géogra- phique et du travail de M. Hôcx, 1906, est en général 491 plus large que celle des plantes terrestres : elle ne donne pas de renseignements quant à leur origine ; beaucoup d’entre elles existaient déjà pendant le Pleistocène (voir par exemple, Weser, 1896, et Rero, 1908). La flore des digues provient sans doute aussi de celle des districts limitrophes Les plantes banales des pannes el des terrains vagues ont toutes pu coloniser les digues, sauf celles qui ont absolument besoin de sable et celles qui redoutent les terrains trop riches en sels minéraux. Les seules digues qui présentent des particularités dans leur flore sont celles qui sont directement battues par l’eau de mer (p. 140). Voici la distribution de quelques- unes de leurs espèces les pius caractéristiques. Les abré- viations et le signe ont la même valeur qu'à la page 85. Beta maritima, de la Méditerranée au Danemark, As. Cochlearia danica, de la France W. à la région arctique, As. “Bupleurum tenuissimum, ) au Danemark, As., Af. #*Apium graveolens, » » AS.5FAîf: La premiére plante nous vient probablement du S.-W ; Cochlearia danica est originaire du N. où vivent d'ail- leurs de nombreuses autres espèces du même genre ; pour les deux autres plantes, on ne peut rien dire de précis. e) Sable à Cardium. Aussi bien par le sol que par la composition dela flore, le sable à Cardium est intermédiaire entre les dunes littorales et les dunes flandriennes. L'origine des plantes qui constituent l'association rappelle cet état mixte Un grand nombre d'espèces lui viennent directement des dunes flandriennes ; ce sont notamment celles qui sont marquées * dans la liste des pages 181 ss. Quant à celles 195 qui existent à la fois sur les dunes littorales et sur celles du sable à Cardium, leur origine est douteuse lorsqu'elles se rencontrent aussi sur les dunes flandriennes ; mais lorsqu'elles sont inconnues sur ces dernières, on est amené à admettre qu'elles sont parties des dunes littorales pour venir sur celles des polders sablonneux ; telles sont, par exemple, Phleum arenarium, Silene conica, Viola tricolor sabulosa. RESUME ET CONCLUSIONS. Les districts littoraux et alluviaux de la Belgique s'étendent le long de la côte et des rivières à marées. Ils sont constitués par les dunes sableuses qui bordent la plage et par les alluvions de nature diverse qui ont été déposées par les rivières dans la partie inférieure de leurs cours. Ces districts sont tous d'origine récente. Les points les plus anciens, c’est-à-dire ceux où les conditions actuelles existent depuis le temps le plus long, ne datent que du VIII ou IX: siècle. Le climat est sensiblement le même dans ces divers districts Le voisinage de la mer adoucit la température en hiver, et empêche qu'il y ait de très fortes chaleurs en été. Les vents sont violents. Sur le littoral, la pluie est relativement peu abondante en été. Dunes littorales. — Elles occupent leur situation actuelle depuis le IX° ou X* siècle. Leur hauteur maximum ne dépasse guëre 30 mètres. Le sol, formé de sable quarzeux, est mobile, sec, stérile et riche en chaux. La végétation est composée de plantes qui fixent le sol 196 par leurs racines ou dont les feuilles forment un écran empéchant l’affouillement du terrain, et qui ont aussi la faculté de s'élever dans le sol quand le vent amène du sable ou de descendre quand le vent en enlève. La sécheresse du sol en étéjexciut les espèces incapa- bles de supporter le manque d’eau. Aussi, la flore est-elle essentiellement xérophyte. Pourtant il y a de nom- breuses espèces, annuelles ou même vivaces, qui profitent de la température douce et de l'humidité pour se déve- lopper en hiver, La pénurie de substances minérales assimilables est si grande que la flore se compose uniquement d'espèces à croissance lente. Toutes les plantes restent chétives, même celles qui dans les autres parties de la Belgique atteignent une haute taille. Dans l’ensemble, la flore de nos dunes est calcicole. Ce caractère la différencie de celle qui habite les dunes du Jutland, du nord-ouest de l'Allemagne et du nord de la Néerlande ; celles-ci sont formées de sable glaciaire, pauvre en chaux, Dans les fonds humides /pannes) qui séparent les ran- gées de monticules, il y a presque exclusivement des es- pêces ubiquistes, sans exigences spéciales, qui sont venues des districts voisins, notamment du Flandrien. Les dunes fixées n’ont également que peu d’espèces par- ticulières, mais elles portent plusieurs variétés maritimes de plantes communes. Sur les dunes mobiles et sur la plage, les plantes sont presque toutes propres au district des dunes ; elles ont immigré en majeure partie du litto- ral de la France. Alluvions marines. — Elles bordent les fleuves PETER =" 197 aussi lom que remonte l'eau de mer lors de la marée haute. Leur partie supérieure (schorre) n’est inondée qu'aux fortes marées ; son altitude est comprise entre 8"50 et 5 mètres. La partie inférieure (slikke) est sub- mergée même aux marées de morte-eau. Le sol est argileux et reste imprégné d’eau de mer. Le nombre des espèces qui colonisent ce district n’est pas même d’une trentaine. Sa flore ne contient ni Champi- gnons saprophytes, ni lichens, ni Bryophytes, ni Ptérido- phytes ; c'est sans doute à la fois la pression osmotique du milieu et sa teneur en sels de magnésium qui exlut ces végétaux. Les Phanérogames ont presque toutes des feuilles charnues et d’autres adaptations xérophytiques. À part une ou deux exceptions, elles sont spéciales à ce district, Chaque espèce est très étroitement localisée. Une diffé- rence de niveau de quelques centimètres suffit pour assurer la prédominance d’une plante sur toutes les autres. Cette stricte limitation de chaque station tient probablement en grande partie à la lutte pour l'existence. La végétation des alluvions marines de la Belgique est identique à celles qui se trouvent partout le long de la Manche et de la mer du Nord. | Alluvions fluviales. — Elles s'étendent sur les deux rives des rivières à marées, plus loin de la mer que les alluvions marines. : Leur sol est argileux et limoneux. À chaque marée montante il s’imbibe d'eau riche en sels alimentaires ; à chaque marée descendante l’eau est remplacée par de l'air. Ces mouvements alternatifs assurent une alimenta- lion abondante de la végétation. Le nombre des espèces n'est pas très grand, puisqu'il n’y à que des plantes aquatiques assez solidement fixées au sol pour n'être pas 198 emportées par les courants, mais par contre les indivi- dus poussent avec une vigueur incomparable. La flore, qui ne renferme qu'une seule espèce spéciale, dérive probablement des bords des mêmes rivières dans les parties les plus élevées de leurs cours. Polders, — Ce sont les portions endiguées des al- luvions marines et des alluvions fluviales. Ils sont par- tout en dessous du niveau des fortes mers d'équinoxe. Le sol est argileux et très riche en aliments minéraux; aussi les cultures couvrent-elles presque complètement les polders. Il ne reste plus guère que les digues et les étangs qui aient encore une végétation spontanée, Les digues portent une flore banale, sans caractère, venant des districts voisins. Celles qui sont contiguës aux schorres possèdent quelques plantes maritimes particu- lières. Les étangs, les canaux et les fossés nourrissent une flore très variée, plus riche en espèces que les eaux d'au- cun autre district de la Belgique. Ces plantes exigent toutes une nourriture abondante. Sables à Cardium. — Ils sont isolés au milieu des polders argileux. Le sable, souvent soulevé en petites dunes, est beaucoup moins riche en calcaire que celui des dunes littorales. Leur flore comprend un assez grand nombre de plan- tes valcifuges qui sont incapables de se maintenir sur les dunes littorales. Elle est aussi beaucoup plus riche en Bryophytes. La végétation provient en grande partie des dunes flandriennes ; partout, certaines espèces sont ori- ginaires des dunes littorales,. b à. 1 El aSdEte per Cyan mesh ss! taie LISTE BIBLIOGRAPHIQUE. ABROMEIT, J. (Voir GERHARDT, P.) ALot, A., Influenza dell’ umidità del suclo sulla traspiratione delle piante terrestri. (A{{i dell? Academia Givernadi science naturale. Palermo, 1894.) 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(Voir HILGARD.) ZozLa, D , Revue annuelle d’Agronomie. (Revue générale des sciences pures el appliquées, 18° année, p.319 ; 80 avril 1907.) Cette revue donne un résumé des idées de M. Wairney (1906.) SOMMAIRE. AVANT-PROPOSr ALT. site CESSE NDS CHAPITRE PREMIER. — D PASSÉ DES DISTRIGTS LITTO- RAUX ETALEUVIAUX 0.04 (0 ANT PO (er CRE CERN A "Époque miorère: = 21167 fete Ne TR RS B- Époque pliocéne: 724 (0 41 UN SR CONTRER C. Époque pléistocène où quaternaire . . . . . . 64 1: Moôséen st union ua UE CNE RES 2 GaMpPINIONs pee: Miss itunes NS NERS 3.Hesbayen + MA nee EU AN hé RSS RSS 4 #Brabantien:ti.:0 4808 1 ANS CR RU SES DH IAnOrIOEn. 2. : Pi à 6, Climat des périodes SI HAEENE 5 +... 0000 D. Époque holocène ou moderne . . . . . . . . 69 1. Période des tourbières. . . . ; 2 Vie DS 2. Affaissement du littoral et dépôts de Lalluyion marine inférieure... 4 LS 4. in sm cee TES 3, Argilo inférieure des polders (4 ME TT 15 4. Construction de digues. . . SI : 19 5. Ruptures de digues. Dépôts du bte à CRE et de l’argile supérieure des polders . , . . . 1 E. Limites actuelles des districts littoraux et Marie es 89 1. Dunes littorales ss à 2 SON ci, SOON 2. Alluvions fluvio-marines : slikkes et schorres . . 89 8, Alluvions-Huyiales.r Me OO 4. Polders. . . ss 6 0 06 0 SO RS 9. Sable à fun. RE D cache “VE PT CHAPITRE II. — LES CONDITIONS D'EXISTENCE DES VÉGÉ- OT NOEL ÆÆ. p. Le CLimas .: 17000 ue I. Division de l’année en saisons M HGQUE II. Imperfection des observations météorologiques . a) Température ; b) Vitesse d’évaporation . ce) Pluie AG LS d) Quantité de lumière e) Vent : direction et force : : A III. Comparaison du climat littoral avec Le des autres parties de la Belgique a) Température ER b) Humidité atmosphérique c) Pluie à d) Nébulosité. Méctate L Le unis e) Vent. |. - 3 Importance ndéiunte des nt Leur direction Mode d’action du y ALES à Mortification des feuilles et des rameaux. Incli- naison des arbres . : IV. Comparaison du climat du littoral de 14 Belgique avec celui du littoral de l’Europe occidentale MOVONNE eee ee ere IE Æ dE. a) Température. : en Nébulosité, pluie, M antitte V. Observations phénologiques . . . . 6 2, — Adaptation des végétaux au climat. I. Répartition saisonnière de l’assimilation . Plantes qui n’assimilent qu’en hiver. . , Plantes qui n’assimilent qu’au printemps Plantes qui assimilent en toute saison Plantes qui n’assimilent qu’en été Végétaux aquatiques . ; Mousses, lichens, Schizophycées ? IT. Absorption de chaleur par les feuilles Lire ; III. Position et protection des bourgeons hivernants. 215 16 Phanérophytes. …. .… +,12 00 IR TR Cmpphytes . «+ . cou + CCR EC Hémicryptophytes . .+ . - . + - … + - + Cryptophytes . ‘ale IV. Sortie des pousses aériennes +. . Shi V. Protection des jeunes feuilles contre Fe intempéries VI. Adaptations contre les elfets mécauiques du vent. A. Aetion des plantes sur le dépôt du sxble B. Fixation des dunes par la végétation . a) Feuilles en une rosette appliquée sur lesol. . b) Mousses et lichens, ME SOLS c) Organes souterrains qui RER ee grains de SUR Te ONU OS TN TS RE TLC lou C. Enfouissement et déchaussement . &) Ascension et descente indéfinies . b) Ascension indéfinie ; descente limitée. c) Descente indéfinie ; ascension impossible. D. Rigidité des organes aériens . . . . a) Rigidité due à la turgescence b) Rigidité due à du tissu mécanique. VII. Adaptations contre la sècheresse . À. Croissance limitée à la saison humide . . B. Indifférence à la dessiccation, et réviviscence a) Mousses des sables. . Le AS IA TARN bj-Bishéñs des sables: 2: 2 47. « DER c) Schizophycées des sables. . . . aida d) Bryophytes, Aigues et Champignons épiphytes. C. Étendue de l’appareil d’absorption D. Accumulation d’eau dans les tissus . E. Réduction de la transpiration. a) Réduction de la surface . . HE b) Réduction du nombre des stomates et Fécaiotiee des gstomates AGAEMMINUR Ie A4 1620, IQ, FASESS c) Épaississement de la Fret d) Création d’une atmosphère tranquille e) Rigidité des feuilles et densité des tissus. f) Diminution de la tension de vapeur 4) Sécrétion d’huiles essentielles . . . . . h) Diminution de l’éclairement. . 219 219 217 VIII. Adaptations contre l’insuffisance de la transpira- PO, CN CR se Ro p.269 IX. Adaptations à la meilleure utilisation de lalumière 263 $ 2. — Le 50! . ns Pret ot 2 NUE-L AC ES D.) 05 I. A quoi tient le degré de fertilité um UE ENS! : Te: 200 If. Constitution physique et chimique. . . . . . . 209 HU SOS PODEES ee eee | une lil, #14 209 B. Lies matières alimentaires des divers sols .« . . . 219 Pmportanco du calcaires moe 0 LUE 2 0 ce 00 D. Composition chimique des eaux . . . . . . . ?22 PRÉ OUEN SN 0. Loic monte Ga à, 1328 PAU IH Ppré Aion.) 5) 4 6, Alpe out 21889 E. Richesse du sol en matières organiques. - . . . 235 F. Circulation de l’eau dans le sable et dans l’argile . 238 a) Pénétration de l’eau dans le sol. . . . . . . 239 b) Pouvoir absorbant, pour l’eau 1. +, 4 «. . "240 €) Ascension capillaire de Peau. ;1:. ..+51 21 & Let » N941 djdvaporation de l'eau . . . . . Mira al 28 e) Degré d’humidité des divers sols . . . . . . 244 f) Quantité d’eau disponible . . .,. . . 01 PET g) Niveau de la nappe aquifêre. + : . . . . . 249 LES GREEN one ,: Le Ve 61.1 954 a) Mammifères herbivores . . . . PPT ET b) Oiseaux frugivores. > PEN NT 239 M Enr tes poltna ter, : 20. midi nen suis le (la 961 0 US en mad eloutis ele 008 SOS 0 E de nt Dé Aeeneromliliuttities 4. + 92609 D Pa lutte pour l'existence... 1.4 ul, +. 263 1 Succession des espèces sur un même terrain . . 265 2. Localisation desespèces dans des stations ou définies. . . EN TU b) L’absence d’ombre sur le Débat, PA ANS NCA EE c) La symbiose mutualiste . . . . . . . . . . 914 d) Les plantes-compagnes + . . . . . . . . . 2% MRPPMDIAREES pArASILOS . … … … . . , . . .w 0218 CHAPITRE III. — LES ASSOCIATIONS VÉGÉTALES . LOT Les rapports de l’éthologie et de la géobotanique .« . 9277 Classification des districts littoraux et alluviaux . 282 _ 218 ÿ 1. — District des dunes litlorales. RITES Mn 7 .. 4 DU Me rdes dunes...) 0:11: . Nature du sol ) Circulation de l’eau . b) Insuflisance des aliments c) Lecalcaire. … . . d) Salinité des eaux . IV. La plage (ou estran) V. Les dunes mobiles . VI. Les dunes fixées. NET: Des pannes 0.0 a) Pannes sèches . . , . b) Pannes humides VIII. 1€ X. XI. $ 2. LE. FE. Les mares d’hiver. Les mares permanentes . , Les culiures. :. 5 Les bosquets. . . IE L — District des alluvions marines . Limites « ME Les conditions d’ Stone ] An Ta6 801 "vi eur. Ke die B. Les marées . 11 Tv: 8 3. a) Hauteur des marées. b) Action mécanique c) Salure de l’eau . L 1. Action physico-chimique >, Action chimique . La slikke Le"schorre "02 LA : a) Le schorre à ro t haute . b) Le schorre à végétation rase, C)'Dos mars A AUS d) Les fosses isolées . . Limite supérieure . 4) Limite entre le schorre et la ninel b) Limite entre le schorre et la dune — District des alluvions fluviales. I. Limites et conditions d’existence. T. 45, p. 9784 65 LA . . . 12 219 DEAR MATOS. Ft Ur labre ES 46. np /107 DPEEr SO... 401 an due, = CLÉ 1. Structure Ne A Ne ele sauts, ‘a LA ÉOsPDebure: CRLMIQUES ET PE NU Le Vases 19 DE Les associations :: 0. 0e 2. | NPC Ir 116 MN BerTSeS pou INC NAS ISA, de 2fas 0 2°, 2, 8 HPEGrseS abri RU ne 19 €) Prairies inondables. . . . Dh a re de A District des nolders (...., . iii …,… e = + 122 I. Limites . 124 ARTS SDOrIQUFE Ne Ve 12 2 jus es (es »,1e. 104 Prato latérale mterne. #27), …..: . 7 ve. 120 3. Limite latérale externe. 126 HPÉEEPRGUE des pOldOtit LUN al cr amine IS FR Conditions d'existence, . 12, 0 0 1 2 00408 1. Structure physique et chimique du sol. . . . . 129 2. Horizontalité du sol. Les wateringues. . .. . . 129 de Eumidite dd Pair ee as de lu 0 ll [IL La végétation aquatique . . .,. . . . .. . 12 PRÉ SAUMALTOS OC INC U N NL PRÉAUR JOUCER AL 0 DS LR TE ol CLS TAROT She as ue tre de Moope er 00 0 PE ADP OR ER ES EE EE à DRÉOSÉE Ses QE Aie pois de re sd. Mie maine *199 FeTrouvde: tourbiores et 2 Le Pulse 0 0.199 ES diOUbS RP NN SV, re un - ame» à GA Me Les cultures . . .. TN AO: DER 63. — District du sable à ris RC NN EI 142 LB Eimites .« © . NAS PREND 1. Sable à Car Fo n res ait RE et En 2. Polders sablonneux récents. -. . . . . . . 143 HN themes. UNE EL. Ont NE ti. ir + 00 D LH assdciA tions. |... . :., , NL. PES GRIS ED. : NT MRABERRÉC ES MES ESS NN 2, ONE iS 2 Péturages oôt'garennes- >: . . . . . L, ,. … 14 RUES. Ra Cor 220 CHAPITRE EV. — COMPARAISON DES DISTRIGTS LITTORAUX ET ALLUVIAUX AVEC LES DISTRICTS VOISINS . T,. 46. p. 151 A. Subdivision géobotanique de la Belgique . . . . 151 B. Quelles espèces manquent aux districts littoraux et DUAVITUE Eee + . "UE , Li F0 C. Quelles espèces constituent la Absé a6s districts litto- raux 6balldyitux . . . + 12:QN'UPN SORTIE IR D. Le coeflicient générique. . . RC NPES AU 0 |. E. Les districts littoraux et all yisox de la Belgique comparés à ceux des pays voisins . . . . . + 163 LA VIONRS MmarEnNEs. ne. 0 2, +, ROUEN UT SE ENRRS EE b}lhivions laviales" : 7.004 rs Gr: SIC LEE C)' Older ES RE CL OA N RQ DAT DE TION ER d)'DunesIttorales es AUOT AP ITENNE RON CHAPITRE V. — ORIGINE DE LA FLORE 62 ON ENNREEE EAN À. Espèces endémiques "MENU ON NENENESAES B.Reliques g601021ques. "#77 229 DURS LS RO TORRES G. Espèces ImmipréCs, LEE E 22 1 NES EEE a) Dunes littorales +. . AL MU INR LEE QE De 1. Immigration prochaine . ,. 15 OLA AS . 1 à. Immigration 1dintäine, + 2. 00 NE RUNIENENTESS b) Alluyions marines." "5." "20 RITES AMENIO NS ver AE RE ) CS LE DÉRDIAPES EE EE LE Ji te NE EE PRE SAR E 193 BI OADID A CETAEN: CIS RE PETER 1" ISA RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS . RC ELA ROUTE HIS TE BIBLIOGRAPHIQUE . 2°. "2 “0. N-GAINENEPENNRSS COMPTES-RENDUS DES SÉANCES DE LA SOCIËTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DErTBELCCIOTE. Séance du 9 mai 1909. Présidence de M. Cx. Bouuer, président. La séance est ouverte à 2 h. 1/2 dans le bureau de ia Direction du jardin botanique de l'Etat. Sont présents: MM. Ch. Bommer, J. Chalon, L. Coo- mans, V. Coomans, Em. De Wildeman, Em. Durand, Mile Hél. Durand, MM. Th. Durand, Gilta, A. Gravis, Mod. Guns, H. Henriques, Maur. Hespel, J. Massart, H. Matagne, Elie Marchal, Em. Marchal, F. Massaux, Ed. Pâque, Fern. Pirsoul, G. Polchet, L. Pulmans, H. Schou- teden, Mme Schouteden, M. H. Van den Broeck. MM. Ch. Durieux et L. Gentil assistent à la séance. MM. CI. Aigret, À. Cogniaux, V. Grégoire, A. Hardy, H. Michiels, AI. Van der Bruggen et Ch. Van Bambeke, se font excuser. Le procès-verbal de la séance du 7 février est adopté. 222 M. le Président rappelle la grande perte que la science a faite en la personne de notre confrère Henri Van Heurck, un des membres fondateurs de notre Société, décédé à Anvers, le 13 mars dernier, à l’âge de 70 ans 1/2. Le botaniste anversois était universellement connu dans le monde scientifique par ses études sur les Dia- tomées. Je n'en dirai pas davantage, dit M. Bommer, M. J. Chalon ayant bien voulu préparer pour la séance, la biographie de cet observateur d'élite. Don anonyme. —M. le Président dit qu’il a été informé et qu'il est heureux d'apprendre à la Société que celle-ci recevra en 1909, 1910, 1911 et 1912 un don annuel de 1000 frs en vue de la publication du volume jubilaire du demi-siècle d'existence de notre Association (Applaudisse- ments). La parole est donnée à M. Massart. Le savant directeur de l’Institut Léo Errera, dans une remarquable confé- rence, expose, en s’aidant de cartes et de projections de photographies, les grandes lignes de la géographie bota- nique de la Campine. (Applaudissements.) M. le Président souligne les applaudissements de l’assemblée. Il espère que M. Massart pourra rédiger sa conférence pour le Bulletin. Il est donné lecture : 1° par le P. Ed. Pâque de ses Nouvelles recherches pour servir à la flore cryptogamique de la Belgique ; 2 par M, J. Chalon, d’une Notice biographique sur H. Van Heurck et de Notes sur le Laboratoire de Roscofj ; 223 3° par M. H. Van den Broeck, d'une notice sur les Mousses de la section Harpidium des environs d'Anvers. La Société vote l’impression de ces mémoires dans le Bulletin. Les travaux suivants sont présentés : Clément Aïgret: Vote sur la conservation multiséculaire de la propriété germinative de certaines graines ; Floraison du Verbascum thapsiforme Commissaires : MM. Massart et Durand) ; Les Ronces de la flore belge (Commissaires : MM. Em. De Wildeman et Th. Durand) ; A. Cornet: Etude critique d'une monographie (Com- missaires : MM. El. et Em. Marchal). Herborisation générale : Après un échange d’obser va- tions, le projet, L’Escaut : Overmeire, Tamise, est adopté, L’herborisation aura lieu les 14 et 15 pe sous la direc- tion de M. J. Massart. Présentations. — MM. N. Abraham, instituteur pen- sionné, à Marchin, présenté par MM. Alfr. Charlet et Th. Durand ; Ch. Durieux, garde général des Eaux et Forêts, pré- senté par MM. J. Huberby et Em. Marchal, Ch. Moretus, à Anvers, présenté par MM. le P. Pâque et Ch. Bommer, demandent à faire partie de la Société. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à o heures. LES NOUVELLES INSTALLATIONS DU LABORATOIRE DE ROSCOFF ET LES ÉTUDES ALGOLOGIQUES QU'ON Y PEUT ENTREPRENDRE. par J. CHALON. J'ai consacré autrefois, ici mème (Bull., tome 37, pp. 106-113 de la 2° partie), une courte notice à Roscoff, l'impression d'un voyageur qui passe. Dix ans se sont écoulés ; je n'ai pas manqué de retourner au Laboratoire une ou deux fois chaque année, je l'ai vu grandir, se transformer... Que d'événements pendant cet intervalle ! De Lacaze-Duthiers, Van Heurck, Marty, mademoiselle Vickers, morts ; le Prodrome de lu flore des Alques ma- rines des Iles Anglo-Normandes de Van Heurck et ma Liste des Alques marines depuis l'embouchure de l’Escaut jusqu'à la Corogne, publiés... Cest du Laboratoire que je veux parler d’abord. Celui qui ne l'aurait plus vu depuis dix ans ne le reconnaitrait certainement pas. Il représente actuelle- ment le plus grand, le plus beau, le plus confortable Laboratoire maritime des côtes W. de France, le plus beau si l'on veut entre le Cap de Bonne-Espérance et le Cap Nord. On peut le mettre sur la même ligne que les Laboratoires de Banyuls et de Naples. Quelles facilités pour les récoltes et pour l'étude ! Tout l'effort et tout l'honneur de cette évolution doi- vent être attribués au directeur actuel, le D' Yves Delage, qui a remplacé en 1900 le professeur De Lacaze- Duthiers. 295 Ce dernier, qui était en même temps directeur de Banyuls, préférait Banyuls, y accordait toute sa sollici- tude, et léguait au Laboratoire méditerranéen sa riche — très riche — bibliothèque. Cependant, Roscoff sem- blait, abandonné, marcher à une ruine certaine. Des tas de briques et de décombres s’élevaient dans le jardin, où les pares encore libres servaient à la culture des pommes de terre ou au séchage des lessives, Dans la bibliothèque très rudimentaire, deux ou trois cents volumes, sans valeur heureusement, étaient abandonnés à la poussière et aux moisissures. Les collections... un petit lot le bocaux dont l’alcool jaune s'évaporait peu à peu au travers des bouchons mal entretenus. Jai vu tout cela, je puis en parler, mais mieux vaudra décrire et admirer ce qui existe aujourd'hui. * *k * Dans les anciens bâtiments qui ferment tout un côté de la place publique de Roscoff, notons de nouvelles chambres à coucher pour les travailleurs ; une grande salle pour les collections, largement éclairée ; dans de hautes armoires en chêne, vitrées, s’alignent les bocaux. La bibliothèque occupe encore un local trop petit et obscur, mais l'an prochain des cloisons seront abattues et le local des livres sera, comme il convient, spatieux et parfaitement aménagé. Chaque année un chiffre impor- tant du budget sera consacré à l'acquisition d'ouvrages nouveaux. Le rez-de-chaussée, ou salle des aquariums, à subi de sérieuses améliorations. Disons en passant que l’ancienne devise de Lacaze-Duthiers, qui était peinte sur un des murs en grands caractères : La Science n'a ni religion ni politique, a disparu. 226 La saile des aquariums (30 mètres sur 10) offre d’abord deux grands bassins de granit, remplis d'eau de mer constamment renouvelée ; les animaux y vivent parfaite- ment et longtemps ; puis, le long des murs, 24 grands bacs en verre et 20 plus petits, où l'eau de mer circule continuellement. Ainsi chaque travailleur peut avoir un bac, ou plusieurs, pour ses expériences et ses cultures, sans compter ceux de sa table d'étude dont je parlerai plus loin. Dans de tels aquariums à eau courante et bien aérés, les Algues vivent indéfiniment, et l’on a toute fa- cilité pour suivre leur développement et leurs modes de reproduction. A une extrémité de la salle des aquariums, on ren- contre le magasin des filets et engins de pêche, et à j'autre un couloir. À droile et à gauche de ce couloir, les anciennes stalles au nombre de dix. En face du magasin des filets, deux chambres noires aménagées pour le développement des clichés photogra- phiques. On rencontre le vivier entre la mer et le Laboratoire, dont il est séparé par une large terrasse. C'est une emprise sur la mer, de 1,000 mètres carrés environ, demi-circulaire, profonde de 4 mèêtres. Le fond est un radier de béton armé, facile à nettoyer. Des murs énormes, en blocs de granit cimenté, l’en- tourent de tous les côtés et semblent à marée basse, quand on se promène au fond de la mer, une petite for- teresse. Il n'est pas certain que ces murs résisteraient aux assauts furieux des vagues de l'Océan, mais Roscoff se tapit au fond d’une immense rade relativement calme, à laquelle la longue ile de Bas et toute une série d’iles et de rochers assurent une efficace protection. 297 J'ai vu, il y a deux ans, approfondir le vivier, con- struire le radier, démolir et reconstruire le mur paral- lèle au Laboratoire. Ce fut un énorme travail. Et un matin commença de fléchir sous le poids des terres la muraille nouvelle, longue de 30 mètres, épaisse de deux mètres ; les crevasses étaient menacantes, d'heure en heure elles augmentaient. Il fallut vivement enlever les terres, et puis bâtir un puissant contrefort que l’on peut encore voir aujourd’hui et qui restera ; maintenant le ciment à fait priseet le bloc a acquis une solidité de rocher. Mais la panique fut vive Dans le fond du vivier, une galerie sous-marine obscure demi-circulaire, longue de 70 mètres, large de 4 mètres, se peuple naturellement par toute une faune d'animaux marins. Autrefois le vivier s’alimentait d'eau de mer prise dans le voisinage immédiat ; mais celte eau est plus ou moins souillée par les débris d'hôtel — et du Laboratoire lui- même — et par les égouts de Roscoff. Aujourd’hui un canal de ciment, long de plus 100 mètres, va prendre au large de l’eau plus pure, et ainsi le vivier se rempiit à chaque grande marée. MN de Le jardin du Laboratoire comprend environ 25 ares. Ii est entouré de murs de tous côtés, et spécialement pro- tégé contre les mauvais vents de W. et N.W. par les hauts bàätiments anciens el par la nouvelle galerie. Ces conditions sont particulièrement favorables pour l'établissement de plantes méridionales de grand effet décoratif. J'ai, dans ce Bulletin tome 43, p. 392, donné une liste des espèces que je me proposais de cultiver à Ros- 228 coff. Ces espèces sont aujourd'hui installées et prospère- ront, j'espère. Cependant Eryobotrya a disparu, et le feuillage des Myrtes à été plus ou moins grillé par l'hiver ; il faudra encore essayer. A ces espèces, j'ai ajoute : Pittosporum sinense. Lavandula Spica. Punica Granatum. Spartium junceum. Phormium tenax, 2 variétés. Indigofera Dosua. tosmarinus officinalis. Et je vais essayer certaines Cartées. Le pied d’'Escallonia rubra, var. : grandiflora, qui à été conservé de l’ancien jardin, est devenu superbe. Cest un buisson de cinq mètres de hauteur sur 5-6 mé- tres de diamètre, conservant toute l'année son feuiilage sombre et luisant, et se couvrant l’été de grappes de fleurs rose vif; je n'en ai vu un tel pied nulle autre part. L'espèce est souvent cultivée dans les environs de Roscoff, en moindres exemplaires, dans les jardins et surtout dans les haies. La côte sud de l'ile de Bas (j'ai orthographié autrefois Batz, mais les cartes de la marine écrivent Bas), c’est-à- dire celle qui regarde Roscoff, est un coin de terre privi- légié, bien abrité des mauvais vents, exposé en plein soleil. L'Agave dans le jardin de l’hôtel Robinson est énorme. Un peu plus loin, dans un tout petit jardin entouré de murs, je note un pied de Pittosporum sinense blanc de fleurs (28 avril), dont le parfum suave rappelle la fleur d'oranger ; circonférence du tronc, 75 centi- mètres; hauteur de la cime 6 mètres; diamètre 8 mètres. msi + FRA) SE CE 229 Et sa vigueur est telle qu’il a poussé l’an dernier des centaines de jets de 60 centimétres. Ceci soit dit à pro- pos du petit Pittosporum que j'ai planté au Laboratoire. Dans le même jardin de l'ile de Bas, un Eucalyptus globulus, tronc de 75 centimètres de tour, cime haute de plus de 10 mètres. aŸ CDs La réserve d’eau de mer pour entretenir la circulation des aquariums, occupe trois réservoirs en maçonnerie et béton armé, situés à 7 mètres de hauteur au-dessus du sol, et d’une capacité totale de 180 m*. Il y à en outre un réservoir d'eau douce entretenu par les eaux plu- viales, et destiné, par une canalisation spéciale, à four- nir d'eau douce les stalles ; et dans le jardin une seconde citerne à l’eau de pluie. Les réservoirs d’eau de mer sont alimentés par une pompe rotative; l'an dernier, le moteur de 7 H.P. était à essence; maintenanl Roscoff est pourvu de l'éclairage électrique et la pompe du Laboratoire pro- chainement va être mise en mouvement par l’électricité. Tout le Laboratoire, y compris les 25 nouvelles stalles, est éclairé par l'électricité. Bien plus, le chauffage des étuves pour les cultures ou les inclusions se fait à l’élec- tricité, avec une précision admirable, à 1° près, et une continuité parfaite. Le courant est donné à cet effet pen- dant le jour au moyen d’une batterie d’accumulateurs que l'usine électrique affecte spécialement au service du Laboratoire. Les nouvelles stalles... nous arrivons à la partie la plus grandiose des installations. Au dessus de la salle des aquariums et des anciennes stalles, tout le bâtiment a été élevé d’un étage en béton armé (système Hennebique). De part et d'autre d’un couloir de 50 m. de longue | > gg a per o, #7 lé à RU FH 230 s'ouvrent les chambres de travail, au nombre totai de 25 ; elles sont éclairées par de larges baies vitrées de 3 m. douverture; les unes, au nord, ont la vue de la mer, des iles, des ilots rocheux, des bateaux à voile qui circulent nombreux ; les autres, au midi, prennent jour sur les plantations du jardin, le bizarre clocher de Ros- copf, et moins favorables peut-être pour les recherches microscopiques, elles reçoivent en échange, toute l’an- née, les bienfaisants rayons du soleil. Ces stalles qui mesurent en moyenne 4 m. sur # m. ont pour ameublement : une table mobile et une armoire de pitch-pine ; un fauteuil tournant et deux chaises en hêtre tourné; des rayons en bois noir et une table fixe devant la fenêtre pour le microscope; une tablette de ciment avec rigoles et bac-évier, supportant trois aquariums où l'on peut entretenir ure circulation d’eau de mer; un robinet à l’eau douce. Le travailleur ne doit apporter que son microscope. Il trouve dans sa chambre tout l'outillage de la technique la plus moderne, microtome, étuves, outils de dissection, objets de verrerie, le tout marqué au numéro de la stalie. Et chaque stalle possède une clef spéciale qui n’ouvre aucune des 24 autres portes. Le sol du couloir et des stalles est recouvert d’un épais linoléum ciré qui amortit le bruit des pas. A l’extrémité W. du couloir de 50 mètres s'ouvre un balcon où l’on peut aller contempler les couchers de soleil, souvent splendides, soit que l'astre, le 21 décem- bre, descende derrière le village de Santec, soit que le 21 mars il plonge directement dans la mer, ou le 21 juin derrière le phare de l'ile de Bas; indiquant ainsi l'angle annuel 23°27’ que les peuples mystérieux des dolmens établissaient déjà dans les cromlechs. 231 Enfin au dessus des stalles se trouve une terrasse de 50 m. sur 10, où l’on peut à la rigueur se promener, mais où la promenade n'est pas facile à cause du gros gravier dont on l'a recouverte. De cette terrasse la vue s'étend, splendide, sur la mer et les iles, sur Roscoff, sur les collines et les habitations de la presqu’ile aux découpures sauvages. es: D'un rapport écrit par M. le directeur Delage lui- même (1) nous extrayons les renseignements suivants : Laboratoires. Salles de travail et annexes. — Des Laboratoires fermés et où l’on peut s’isoler compleé- tement, sont mis à la disposition des travailleurs faisant des recherches originales. Ils sont au nombre de 12 et leur nombre va être porté à 37 par les agrandissements en cours d'exécution, qui vont être achevés au mois de mai. | Une vaste Salle commune de dissections, compre- . nant 12 places, et au besoin 18, est destinée aux étu- diants venus pour perfectionner leur instruction zoolo- gique. Une Salle de psychologie animale, pour les études sur ce sujet, a été attribuée à l’Institut de Psychologie de Paris, qui a promis de la doter d’un outillage conve- nable. = Üne Salle de chimie et une Salle de physique sont pourvues des instruments nécessaires aux opérations ordinaires (analyses chimiques, excitations électriques, enregistrement, eryoscopie, conductivité électrique, etc., elc.). ; (1) Internationale Revue der gesamten Hydrobiologie wnd Hy- drographie, L Band, Heft 1/2. 232 Chambres d'habitation. — Seize chambres d’habi- tation sont mises à la disposition de ceux des travaiileurs qui, soit par leur condition de fortune, soit par la nature de leurs travaux, ont le plus d'intérêt à se les voir attri- buer. Embarcations. Matériel de pêche. — Les embar- cations comprennent : Le Pluteus, chaloupe entière- ment pontée de 13,20 m. de long et de 18 tonneaux de jauge, munie d'un moteur de 30 H. P et d’un train d’engrenages actionné par le moteur pour remonter les engins de pêche au moyen d'un eàble d’acier de 300 mm. de long ; La Laura, petit côtre à voiles de 2 ‘/2 tonneaux; plusieurs canots marchant à la voile et à l'aviron. Les principaux engins de pèche consistent en un chalut de 10 m. d'ouverture, plusieurs dragues, un engin de corailleur, des filets à pêche pélagique, etc. Ajoutons à ces instruments un baromètre enregistreur, visible de l'extérieur dans un pelit local fermé par une glace du côté de la place publique; les pécheurs et les étrangers viennent souvent en consulter les tracés et en tirer des pronostics pour la prévision du temps; un thermomètre enregistreur, un marégraphe et un indi- cateur des températures au fond du chenal de l'ile de Bas, dont les mouvements, par un dispositif très ingé- nieux, viennent s'enregistrer dans le Laboratoire même. Ces indications seront peut-être fort importantes pour les saisons de pêche et les migrations des poissons, Conditions d'admission. Réglement concernant l’admission des travailleurs. Le Laboratoire Lacaze-Duthiers est ouvert aux tra- vailleurs du 1° avril au 30 septembre. 233 L'autorisation nécessaire pour être admis à travailler dans le Laboratoire doit être demandée à M. le professeur Yves Delage, à la Sorbonne, Paris. La demande doit mentionner la date à laquelle on compte se rendre à la Station, si l'on désire y loger et l’époque jusqu’à laquelle on se propose d’y séjourner. Le Laboratoire fournit gratuitement à ceux qui sont autorisés à y travailler : 4 Un cabinet de travail ; 2° Les instruments ; 3 Les réactifs usuels (pour les réactifs chers, la quan- lité peut être limitée); 4 Quand la chose est possible, un aquarium à courant d’eau de mer continu ; d Le transport par les embarcations du Laboratoire aux lieux de recherche des animaux ; 6° Les animaux dont la capture réclame les engins manœuvrés par l’équipage (drague, faubert, ete.,) et qui ne peuvent être péchés par les travailleurs eux- mêmes ; 7° Le nettoyage et le service des cabinets de travail. Si le travailleur désire loger dans la Station afin d'être à proximité de son travail, une chambre meublée pourra _ être mise, sur sa demande, gratuitement à sa disposi- tion, à charge par lui d’acquitter les frais de ménage de la chambre s'élevant à 2 fr. 50 par semaine. Le nombre des chambres étant limité, l'attribution d’une chambre n'est pas garantie. Règlement du Laboratoire. Réglement inté- rieur. l Nul ne peut entrer ou être introduit dans l’établis- sement sans l'autorisation de la direction, 234 2 Les personnes düment autorisées à travailler au Laboratoire recoivent une clé de la porte d'entrée, qui leur est confiée pour la durée de leur séjour, afin qu’elles puissent entrer et sortir à toute heure. 3 À leur arrivée, les travailleurs reçoivent une feuille individuelle, sur laquelle ils inscrivent, sui- vant leurs besoins, les réactifs, instruments et matériaux qu'ils désirent: chaque jour, le garçon de laboratoire prend connaissance des feuilles et fournit les objets demandés. 4° Tout est fourni gratuitement ; mais, pour les réactifs chers, la quantité peut être limitée. 9° Quand les travailleurs ont besoin d'animaux qui exigent pour leur récolte l'emploi des embarcations et des marios, 1ls signalent leur désir au préparateur qui avise aux moyens de leur procurer ce qu’ils demandent. 6° Des excursions générales sont organisées, en grande marée pour explorer les grèves, et en morte eau pour draguer et faire des pêches pélagiques. Le jour et le lieu de ces excursions sont indiqués sur le tableau noir de l'aquarium, sur lequel ceux qui désirent prendre part à l’excursion sont priés de s'inscrire. Il est rappelé aux personnes qui s'embarquent que, suivant la coutume des gens de mer, le patron est seul maitre à bord. 7° Les travailleurs ont libre accès à la Bibliothèque, mais ne sont pas autorisés à en emporter les livres ; ceux-ci doivent être remis à leur place par les lecteurs eux-mêmes. & Ceux qui désirent consulter des échantillons de la collection en font la demande au préparateur. 9 Les travailleurs sont ;instamment priés de laisser pour la collection de la Station des échantillons déter- 235 minés des espèces qui font l'objet de leurs études et d'envoyer au Laboratoire des tirés-à-part de leurs travaux. 10° Sauf autorisation spéciale, il est interdit d'em- porter des animaux ou des objets. Ne sont pas soumis à cette règle les préparations microscopiques et matériaux de travail analogues. 11° Ilest rappelé aux travailleurs qu'ils sont libres de consigner sur leur feuille individuelle, à la place réser vée à cet effet, les observations que leur séjour à la Station à pu leur suggérer au sujet des améliorations qui leur sembleraient désirables. 12° La veille de leur départ, les travailleurs doivent prévenir le préparateur, afin que celui-ci puisse faire l'inventaire des objets fournis et s'assurer qu'ils sont rendus en bon état. 13 Ilest dû par les travailleurs logés au Laboratoire, pour le service de la chambre, un droit fixe de 2 fr. 50 par semaine, dont le montant doit être remis au pré- parateur. 14 Doivent également être remises au préparateur les gratifications que les travailleurs pourraient désirer offrir au personnel au moment de leur départ. Le pré- parateur est chargé de constituer une caisse destinée à être partagée entre les marins à la fin de la campagne, et il est rigoureusement interdit à ceux-ci d'accepter directement aucun pourboire. ; Règlement du service des envois Le Laboratoire Lacaze-Duthiers fournit à titre gracieux aux établis- sements français ou étrangers qui en font la demande, les animaux marins et plantes marines dont il dispose. Les demandes doivent être adressées à M. le professeur Yves Delage, à la Sorbonne, Paris. 236 La lettre de demande doit mentionner : 4° Le nom des animaux ou plantes que l'on désire recevoir ; 2 Le nombre de chacun d'eux ; 3 Le jour où le colis doit être expédié de Roscoff pour arriver en temps utile à destination. Tous les frais occasionnés par la recherche des animaux ou plantes restent à la charge de la Station. Les seuls frais incombant au demandeur et qui doivent être acquittés par mandat-poste, dans la semaine qui suit la réception du colis, sont les suivants : 1° Les frais d'envoi (port, emballage et frais de corres- pondance) ; 2 Le prix des récipients ayant ser vi à l'envoi (à moins que ceux-ci ne soient réexpédiés à la Station de Roscoff dans la semaine qui suit la réception du colis). Le jour de départ du colis, ie destinataire en est averti par une carte postale mentionnant le montant des frais et portant, sur une seconde carte, qui lui est jointe, un avis de réception à l'adresse du directeur de la Station de Roscoff; cet avis devra être détaché et renvoyé par le destinataire, après avoir été revêtu de sa signature. Les personnes désirant recevoir des envois sont expres- sément invitées, dans leur intérêt, à en faire la demande autant que possible 15 jours au moins avant la date de l'expédition, afin de laisser au personnel le temps néces- saire pour recueillir les animaux demandés. Si, par suite du mauvais temps ou de l'insuffisance des délais, ce qui est demandé ne peut être expédié pour le jour indiqué, on en sera averti en temps utile par le Laboratoire. 237 Le personnel du Laboratoire comprend: Sous-Directeur : E. Hérouard, maitre de Con- férences, à la Faculté des Sciences de Paris. Préparateurs: F. Vlës, licencié éès-sciences phy- siques et ês-sciences naturelles, et A. de Beauchamp, licencié ès-sciences naturelles. Naturaliste de la Marine : Danois, chargé par le Ministère de la Marine des questions intéressant la pisei- culture marine. Aide-préparateur : H. Cozic, faisant fonctions de surveillant général et chargé du service des envois. En outre, un patron des embarcations, un mate- lot, un mécanicien. J’ai gardé le Directeur pour le dernier. C'est que M. Yves Delage n’est pas un homme ordinaire, Né à Avignon en 1854, il passa son doctorat en médecine à Paris en 1880, et son doctorat en sciences l’année sui- vante. Nous le trouvons en 1882 et 83 maitre de Confé- rences à la Faculté des sciences de Paris, puis pendant trois ans professeur à l’Université de Caen. En 1886, il remplace Henri De Lacaze-Duthiers dans la chaire de Loologie, d'Anatomie et de Physiologie comparées à la Sorbonne. Membre de l'Institut (Académie des Sciences), officier de la Légion d'honneur. Auteur de : L'Hérédité et les grands problèmes de la biologie gyéné:- rale, 1 vol. gà in-8°. Traité de Zoologie concrète, en collaboration avec Edg. Hérouard. Il y aura 9 gros volumes, avec un luxe énor- me de figures et de planches hors texte. L'année biologique, gros volumes in-8°, paraissant depuis 1895. (Avec nombreuse collaboration). 238 Le nombre des mémoires publiés par M. Delage est considérable. Il a été célébre dans la presse quotidienne, il y a quelques années, lors de la controverse relative au suaire de Turin (1), et plus récemment à propos de ses recherches et découvertes sur la parthénogénèse des Oursins et des Astéries. Traits particuliers : cycliste de premier ordre. Marcheur intrépide. M. Delage me proposait récem- ment d'aller à pied de Paris à Roscoff (600 kil.), par étapes. Et il l’eüt fait! Travailleur du fer pour la grosse serrurerie. J'ai vu de lui toute une serre — dans la ravissante propriété qu’il occupe à Sceaux — une loggia vitrée, une brouette toute en fer, y Compris la roue... Monsieur Delage est resté médecin. Quand il réside au Laboratoire, le bruit de sa présence se répand dans les villages voisins, et l'on voit arriver les souffrants et les éclopés à la consultation. gratuite ! Disons pour terminer que les fonctions de directeur de Roscoff, de ce Laboratoire que M. Delage à ressuscité, galvanisé, aux trois quarts créé... sont purement hono- rifiques, et que l'Etat ne lui donne pas même à ce propos un parcours gratuit Paris-Roscoff. Et l'on parle de l’in- gratitude des rois! Mae Faut-il énumérer les avantages du Laboratoire pour les travailleurs de la Botanique? Mais il sera inappré- ciable pour les études sur la Physiologie, Anatomie, la reproduction et la germination des Algues; pour la recherche des Champignons parasites d'Algues, pour (1) Voyez Revue Scientifique, 1°r sem. 1902. 239 toutes les études en un mot, où il faut observer la vie, et ne pas se contenter des livres et des herbiers. Il faudra essayer en des places convenablement choisies des rochers, certaines naturalisations, telles que Padina Pavonia et Halopithys pinastroides, si abondants à peu de distance en conditions identiques. Les sujets de travail et de recherches ne manqueront pas. La beauté et les dimensions des Algues sur les côtes bretonnes sont plus grandes que partout ailleurs ; à Wimereux, par exemple, les mêmes espèces sont ra- bougries, cou vertes de limon crayeux, envahies par des parasites animaux, presque méconnaissables. Sans le Laboratoire de Naples, beaucoup de grands et célèbres travaux sur les Algues ne se fussent pas produits. Devons-nous rappeler la superbe série de Mo- nographies concernant la Flore et la Faune du golfe de Naples, et qui ont pu être menées à bonne fin, grâce aux facilités de récolte et d'étude que présente le Laboratoire ? Et il en sera ainsi pour Roscoff. 1 > RDS La liste des Algues marines recoltées à Roscoff na jamais été publiée ; le moment est venu de résumer les herborisations de Sirodot, de M°'+ Vickers et Karsakoff el les miennes. Malgré le Prodome de Van Heurck et la Florule du Finistère des frères Crouan, cette liste peut avoir aujourd'hui son intérêt, à cause du Laboratoire de Roscoff ouvert à la Botanique aussi bien qu’à la Zoologie. Elle peut attirer à Roscoff certains travailleurs, servir de base aux recherches de quelques autres. D'ailleurs, la Florule des frères Crouan, aujourd’hui vieille de 42 ans, laisse beaucoup, beaucoup à désirer. Bon nombre d’espè- ces qu'elle décrit sont à peu près inconnues. Plus d’une 210 est peut-être synonyme de quelque autre espèce nouvel- lement décrite, ou bien, indéterminable, elle encombre inutilement la nomenclature. Ma liste de Roscoff pourra être augmentée, car enfin le Prodrome de Van Heurck renseigne plus de 400 espèces pour les iles Anglo-Normandes, et la variété des stations est aussi grande aux environs de Roscoff, Les Myxophy- cées. les Aigues parasites d’Algues ou d'animaux, gardent certainement des secrets qu'il faudra découvrir. La liste pourra encore être augmentée d'un certain nombre d'unités par une révision de l'herbier Vickers- Karsakoff.... et de l'herbier de M. le professeur Bornet, le jour où ce dernier consentira à le laisser consulter par les chercheurs. Enfin, constatons qu’elle ne comprend pas les Diatomées. LISTE DES ALGUES MARINES QUI ONT ÉTÉ RÉCOLTÉES DANS LES EN VIRONS DE ROSCOFF. Cham ésiphonées. Dermocarpa prasina Born. Hyella caespitosa Born. et FI, Lyngbyées. Spirulina major F1. » subsalsa Oerst. Phormidium persicinum (om. Lynghya majuscula Harv. Plectonema terebrans Born. el FI. Vaginariées. Microcoleus chthonoplastes Thur. 241 Rivulariées. Calothrix aeruginea (Ktz) Thur. » confervicola Ag. » pulvinata Ag. Isactis plana Thur. Rivularia atra Roth. » bullata Berk. _ Sirosiphonées. Mastigocoleus testarum Lagerh, Protococcacées. Chlorella..… Confervacées. Enteromorpha compressa (L.) Grev. » intestinalis (L.) Link, Var : crispa Le Jol. » ramulosa (Engl. Bot). Hook. Ulva Lactuca L. Forme: genuina Hauck. Epicladia Flustrae Rke. Gomonatia polyrhiza (Lagerh) Born. et FI. Chaetomorpha Melagonium (Web. et Mohr). Ktz. Rhizoclonium implexum (Dillw.) Batt. CGladophora albida (Huds., Ktz. » cristallina (Roth.) Ktz. » Hutchinsiae (Dillw.) Ktz. » pellucida (Huds.) Ktz, » refracta (Roth). Ktz. » repens (J. Ag.) Harv. » rupestris (L.) Ktz. 4 ù utriculosa Ktz. x Siphonées. Ostreobium Quekettii Born. et F1, var. : rosea Batt. Bryopsis hypnoides Lamour. » plumosa (Huds.) Ag, Codium bursa (L.) Ag. » tomentosum (Huds.) Stackh, 1 * LA Lis 249 Cutlériacées. Zanardinia collaris (Ag.) Crn. Cutleria multifida (5m.) Grev. Et sa forme : Aglaozonia reptans Ktze Ralfsiées. Ralfsia verrucosa (Aresch.) J. Ag. Laminariées. Laminaria Cloustonii Le Jol. » digitata Lamour. » saccharina Lamour. Saccorhiza bulbosa (Huds.) De La Pyl. Alaria esculenta (Lyugb.) Grev. Chorda filum (L.) Lamour. Sporochnées. Sporochnus pelunculatus (Huds.) Ag. CGarpomitra Cabrerae (Glem.) Ktz. Stilophora rhizodes (Ehrh.) J. Ag, Chordariées. Castagnea Griflithsiana (Grev.) J, Ag. Leathesia difformis Aresch. Myrionema strangulans Grev. Eudesme virescens (Garm.) J. Ag. Myriactis pulvinata Ktz. Liebmannia Leveillei J. Ag. Hecatonema maculans (Collins) Sauv. Chilionema Nathaliae Sauv. Elachistées. Elachista flaccida (Diller.) Aresch. » fucicola (Vell.) Aresch. » scutulata Duby. np” à Ponctariées. Desmarestia aculeata (L.) Lamour. ) Dudresnayi Lamour. » ligulata (Lightf.) Lamour. » viridis (Muell.) Lamour. Arthrocladia villosa (Huds.) Duby. __ Encéliacées. Lithosiphon pusillus (Carm.) Harv. Phloeospora tortilis (Rupr ) Aresch, Punctaria latifolia Grev. Asperococcus bullosus Lamour. Scytosiphon lomentarius (Lyngb.) J. Ag. Sphacélariées. Sphacelaria bipinnata Sauv. Ù cirrosa (Roth.) Ag Id. var: patentissima Grev. » Hystrix Suhr. Cladostephus verticillatus (Lightf.) Ag Halopteris filicina (Grat.) Kiz. Stypocaulon scoparium (L.) Ktz. Ectocarpées. Pylaiella litoralis (L.) Kjellm. Ectocarpus granulosus (Engl. Bot.) Ag. » siliculosus (Dillw.) Lyngb. Id. var. : arctus (Ktz.) Kuck. » simplex Crn. » tomentosus (Hudz.) Lyngb. Slreblonema infestians Batt. = Ascocyclus sphaerophorus Sauv. Myriotrichia claviformis Harv. » filiformis (Griff.) Harv. Fucacées. Fucus ceranoides L Id. var. : nanus. » platycarpus Thur. » serratus L. » vesiculosus L. 243 244 Ascophyllum nodosum (L.) Le Jol, Pelvetia canaliculata (L.) Den. et Thur. Bifurcaria tuberculata Stackh. Himanthalia lorea (L.) Lyngb. Halidrys siliquosa (L.) Lynugpb. Cystoseira discors (L.) Ag. » ericoides (L.) Ag. » fibrosa (Huds.) Ag. » granulata (L.) Ag. Dictyotées. Dictyota dichotoma (Huds.) Lamour. Id. var : implexa J. Ag. Id. var : capillaris. Id. var : latifrons Holm. et Bat. Id. var : spiralis Mont. Taonia atomaria (Good et Wood.) J. Ag. Porphyrées. Erythrotrichia investiens (Zan.) Born. 3angia elegans Chauv. Porphyra atropurpurea (Olivi.) De Toni. Wildemania laciniata (Lightf.) De Toni. Id. var : umbilicalis. » umbilicalis (L.) De Toni. Helmintocladiées. Acrochaetium endozoicum Batt. Nemalion lubricum Duby. Helminthora divaricata (Ag.) J. Ag. Chantransia corymbifera Thur. » Daviesii (Dilw.) Thur. » microscopica (Näg.) Fosl. , secundata (Lyngb.) Thur. » trifila Buffh. » virgatula (Harv.) Thur. Chétangiées. Scinaia furcellata (Turn.) Biv. Choreocolax Polysiphoniae Reinsch. PT TE Gélidiacées. Atractophora hypnoides Crn. Naccaria Wigghii (Turn.) Endl. Gelidium corneum Lamour. Id. var : ciaviferum Harv. Id. var : luxurians Crn. » latifolium Born. » pusillum (Stackh.) Le Jol. Gigartinées. Chondrus crispus (L.) Lyngby. Gigartina acicularis (Wulf.) Lamour, » mamillosa (Good. et Wood.) J. Ag. » pistillata (Gmel.) Stackh. » Teedii (Roth.) Lamour. Phyllophora membranifolia (Good. et Wood.) J, As. » palmettoides J. Ag. » ruüubens (L.) Grev. Stenogramma interruptum Ac. Gymnogongrus norvegicus (Gunn.) J. Ac. Ahnfeltia plicata (Huds.) J. Ag. Actinococcus peltiformis Schm. Golacolepis incrustans (Schm.). Sterrocolax decipiens Schm. Callophyllis laciniata (Iuds.) Ktz. Callocolax neglectus Schm. Callymenia microphylla Zan. » reniformis (Turn.) J. Ag. Meredithia microphylla J. Ag. Rhodophylilidées. | Cystoclonium purpurascens (Huds.) Ktz. Id. var : cirrosum Harv. Gatenella Opuntia (Good. e& Wood.) Grev. Rhodophyllis bifida (Good. et Wood.) Ktz. 245 246 Sphérococcacées. Sphaerococeus coronopifolius (Wood. et Good.) Ag. Gracilaria compressa (Ag.) Grev. » confervoides (L.) Grev. Id. var : procerrima Hook, » wmultipartita (Clem.) Harv. Id. var : angustissima. Yalliblepharis ciliata (Huds.) Ktz. Id. var : linearis. » jubata (Good et Wood.) Ktz. Rhodyméniées. Rhodymenia palmata (L.) J. Ag. Id. var : Sarniensis (Mert.) J. Ag. Lomentaria articulata (Huds.) Lyngb. Gastroclonium kaliforme (Good et Wood.) Ardiss. » ovale (Huds.) Ktz. Champia parvula (Ag.) J. Ag. Chylocladia clavellosa (Turn.) Grev. Plocamium coccineum (Huds.) Lyngb. Id. var : uncinatum J. Ag. Delessériées. Nitophyllum Bonnemaisonii Grev. » Hilliae Grev. » laceratum (Gmel.) Grev. « punctatum (Stackh.) Grev. » uncinatum (Turn.) J. Ag. Delesseria sanguinea (L.) Lamour. D sinuosa (Good. et Wood.) Lamour. Hypoglossum Woodwardii. Ktz. Id. var : angustifolium Ktz. Apoglossum ruscifolium (Turn.) J. Ag. Pteridium alatum (Huds.) J. Ag. Bonnemaisoniées. Bonnemaigonia asparagoides (Wood.) J. Ag. 247 Rhodomélées. Bostrychia scorpioides (Gmel.) Mont. Rhodomela lycopodioides (L.) Ag, Laurencia obtusa (Huds.) Lamour. 1d. var: patentiraina. Id. var : pyramidata J. Ag. » pinnatifida (Gm.) Lamour, Chondria dasyphylla (Wood.) Ag. » tenuissima (Good. et Wood.) Ag. Polysiphonia atro-rubescens (Dillw.) Grev. ) Brodiaei (Dillw.) Grev. » elongata (Huds.) Harv. ) fastigiata (Roth.) Grev. » fibrata (Dillw.) Harv. » tibrillosa Grev. ) fruticulosa (Wulf.) Spreng. » nigrescens (Diliw.) Grev. » thuyoides Harv. Pterosiphonia complanata (CGlem.) Falk. » parasitica (Huds.) Falk. Brongniartella byssoides (Good et Wood.) Schm. Dasya arbuscula (Dillw.) Ag. Heterosiphonia coccinea (Huds.) Falk. Céramiées. Sphondylothamnion multifidum (Huds.) Näg. » Turnerii (Mert.) Aresch. Ptilothamnion pluma (Dillw.) Thur. Griffithsia corallina (Lightf.) Ag. » setacea (EIl.) Ag. è Halurus equisetifolius (Lightf.) Ktz. Bornetia secundiflora (J. Ag.) Thur. Monospora pedicellata (Sm.) Sol. Rhodochorton floridulum (Dillw.) Thur, Callithamnion acrospermum J. Ag, ) corymbosum (Sm.) Lyngb. ) fruticulosum J. Ag. » granulatum (Duel.) Ag. 248 Callithamnion Hookerii (Dillw.) Harwv. » tetragonum Ag. ) tetricum (Dillw.) Ag. » tripinnatum (Grat.) Ag. Seirospora Gaillenii Crn. ù Grifithsiana Harv. ompsothamnion thuyoides (Sm.) Näg. Plumaria elegans (Bonnem.) Schm, Antithamnion plumula (Ellis.) Thur. Id. Var. : crispum J. Ag. Crouania attenuata (Bonnem.) J. Ag. Spiridia filameutosa (Wulf.) J. Ag. Geramium ciliatum (Ellis.) Ducluz. » circinatum J. Ag. diaphanum (Lightf.) Roth. » echionotum J. Ag. rubrum (Huds.) Ag. » tenuissimum (Lyngb.) J. Ag. Microcladia glandulosa (Sol.) Grev. Gloiosiphoniées. Gloiosiphonia capillaris. (Huds.) Carm, Grateloupiacées. Halymenia ligulata ( Wood.) J. Ag. Var. : acicularis. Id. Var : latifolia. Dumontiacées. Dumontia filiformis (Lvngb.) J. Ag. Dudresnaya coccinea Crn. Sarcophyllis edulis (Stackh.) J. Ag. Némastomacées. Schizymenia Dubyi (Chauv.) J, Ag. Fastigiaria furc2llata (Stackh). Rhizophylilidées. Polyides lumbricalis J. Ag. *D410]D4OQD'I ND 9IQUOSUT — ‘I SU PT a DS EUR ER se dt NE ARR “AIOMSOU A4 HAHIOLVUOSV'T NG SNOILVTIVISNI SHTIHANON SA] *S0149]Dr) S59]]90NOU S9T — ‘IL "SLI 8 1 MAR Dr ETEOL LL “AIHONSOH A4 AUIOLVHO&VTI NG SNOILVTIVISNI SHTIHANON SAT LES NOUVELLES INSTALLATIONS DU LABORATOIRE DE ROSKOFF. #4 À œ eh Fig. III, — Un coin des anciens bâtiments, AASSAVHIT 30 744 NU NV'TId ITITE TOTTIT EU CE CIIETIIT LS 2 249 Squamariées. Petrocelis cruenta J, Ag. Corallinées. Schmitziella endophlaca (Born. et Bat.) Melobesia farinosa Lamour. Lithothamnion calcareum (EIL. et Soil.) Aresch. » lichenoides Fos. Corallina oflicinalis L. Id. Var. : mediterranea Aresch. » rabens Ell. Id. Var. : corniculata Ell. » squamata KI]. et Sol Les planches jointes à cette notice représentent : [. Ensemble du Laboratoire, vue du côté de la mer. Au premier plan, la grande muraille demi-circu- laire du vivier. Les nouvelles galeries. Dans le fond, le clocher de Roscoff. Cliché Bocher. ÿ il. Les nouvelles galeries, vue prise d’une fenétre 1" étage d'une maison particulière, de l’autre côté de la route. Cliché Bocher. III. Un coin des anciens bâtiments, conservé dans les installations actuelles. Cliché J. Chalon. IV. Plan du rez-de-chaussée et de l’étage des nouvelles galeries. Phototypie Ed. Dupont, Bruxelles. HENRI VAN HEURCK par J. CHALON. Anvers, 28 août 1838. — 13 mars 1909. Des liens de franche amitié, des relations scientifiques qu'aucun nuage, aucune parole amère n'ont jamais trou- blées, m'’unissaient à Van Heurck, depuis quarante années. C’est pour moi un devoir triste et doux de lui consacrer ces lignes, et par le souvenir, de lui continuer la vie. Quand je vis Van Heurck pour la dernière fois, il y a quelques mois seulement, je le trouvais encore plein de santé et de vivacité, je ne prévoyais guère le deuil qui, après tant d’autres, éclaircit nos rangs à la Société bota- nique. Tous les amis de Van Heurck, et ils sontnombreux, tous ceux qui connaissent le savant, ont été douloureuse- ment impressionnés par cette mort inattendue, alors qu'on pouvait encore espérer des jours prolongés et des œuvres nouvelles. Le Savant au milieu de ses collections. Il fallait voir Van Heurck dans son milieu, qui le com- plétait si bien, soit rue de la Santé au sein de ses collec- Lions, soit à bord de son bateau, le steam-yacht Suzon. Depuis quinze ans, chaque année, en août-septembre, Van Heurck faisait une croisière dans la mer du Nord où dans les eaux plus calmes de la Hollande, toujours accom- mer, — 2 + nue LL hetrveaes sr apr) 251 pagné par madame Van Heurck, ou parfois par son excellent ami. le docteur Victor Geets. Et chemin faisant, on péchait des Algues, des Diatomées ; on récol- tait et on examinait le plankton ; une installation spéciale était réservée pour le microscope. Quelle charmante vie dans cet étroit domaine: l'amitié, le repos du corps et le calme de l'esprit, une occupation scientifique suffisante. … Mais par la pensée, je revois surtout Van Heurck chez lui. L'accueil était simple et si cordial ! Les élus mon- taient au second étage, où le musée avait envahi toutes les chambres, et les chambres des maisons voisines suc- cessivement annexées. Quel musée et quelles collections ! Van Heurck était un esprit multiple ; le microscope et les Diatomées — où il régnait en maitre — ne l'avaient pas entièrement absorbé. J’ai conservé de lui une nom- breuse correspondance, qui ferait un gros volume, spé- cialement à propos des Algues de jersey et des Diatomées de la Belgica. Et dans ces lettres, l'incroyable diversité de son savoir brillait à chaque page, familiérement. Van Heurek ne pontifiait jamais. Ces lettres, je vais les ranger par ordre de dates, et je les relirai avec le double attrait de l'intérêt scientifique et du souvenir ami. La collection des drogues s’entassait dans plusieurs vitrines trop étroites. Elle comprenait environ 4000 numéros, que les élèves pharmaciens ou les spécialistes étrangers venaient souvent consulter. Par exempie, on m'avait envoyé de Ceylan, il y a quelques années, un échantillon de bois odorant en poudre. Sans hésiter, Van Heurck lidentifia et me montra le bois d’Aigle. C'était cependant une rareté qu’on ne trouverait dans aucune droguerie de Belgique ou de France. La collection du Musée de l’Institut supérieur de Commerce d'Anvers est beaucoup moins complète que celle de Van Heurck. 252 Déjà en 1876, Van Heurck avait publié Sur l'origine et l'emploi des drogues simples un petit volume de 250 pages, donnant environ 4000 numéros, et pour chacun le nom scientifique, le ou les noms vulgaires, y compris les noms étrangers des pays d’origine, les usages et les propriétés médicales, bref un véritable vade-mecum de la dro- guerie et de la pharmacie, d'autant plus précieux qu'il avait été composé d'après les échantillons eux-mêmes, et non sur notes copiées dans les auteurs précédents. Van Heurck, qui ne reculait devant aucune dépense lorsqu'il s'agissait de science, possédait une instailation complète de radiographie, comprenant une bobine Radi- guet de 50 centimètres d’étincelle. Volontiers il montrait aux visiteurs le squelette de leur main, projeté sur l'écran de platino-cyanure de baryum. Ici encore, il fut un précurseur, un des premiers qui s'occupérent en Belgique des rayons X, le premier qui envoya à l’Aca- démie des Sciences de Paris des radiographies parfaites. Et après avoir travaillé, expérimenté, réussi, Van Heurck publiait en 1897 un mémoire in-8° de 85 pages, La technique et les applications diverses des rayons X, qui est un chef d'œuvre de précision et de clarté, et que consultent avec profit ceux qui veulent se livrer aux mêmes recherches. Nous y trouvons des planches admira- blement réussies, les squelettes de la Plie, du Lézard, de la Roussette, d’une momie d'Oiseau, d'un pied dans la chaussure et d’un pied nu, d’une main, divers bijoux avec pierres vraies et fausses. Et de nombreuses figures représentant les appareils et la diposition qu'il convient de leur donner. La technique des rayons X comprend une part impor- tante de photographie; les meilleurs procédés sont décrits 253 dans un chapitre spécial à la fin du mémoire dont je viens de parler. Van Heurck était un habile opérateur en photographie. Ses œuvres les plus délicates, les plus difficiles, sont des photographies de Diatomées. Déjà en novembre 1884, il obtenait la résolution en perles des stries de l’Amphipleura, stries tellement délicates et fines, que l’on en compte 8700 par millimètre. Les conditions de l'opération étaient les suivantes : Objectif '/:; homogène de Zeiss. Eclairage électrique. Amplification 3000 diamètres. Ce cliché rare, c'était le début. Plus tard, il y a de cela vingt-cinq ans, Van Heurck obtint des résultats supérieurs. Il faut citer ici la planche en photogravure représentant les principaux tests usités en microscopie, dans la 4° éd. du Microscope, p. 62. Les superbes clichés microscopiques de Desmidiées et de Diatomées de mes Notes de Botanique expérimentale m'ont été communiqués par lui, avec toutes les indications relatives. Mais, en se placant dans des conditions identiques, combien d'essais et de tàtonnements ne faudrait-il pas au travailleur inex- périmenté pour arriver à la perfection du maitre ! D'ail- leurs, Van Heurck s’obstinait et ne se décourageait point. Après la photographie de 1884 sur une préparation ar- gentée, il faut inscrire dans l’histoire de l'Amphipleura la photographie de 1887 par transparence dans le médium jaune, avec 1/8 homogène apochromatique Zeiss et éciai- rage monochromatique solaire. Le photogramme à été reproduit dans le Bull. de la Soc. belge de Microscopie le 30 avril 1887. Et enfin la résolution en perles sur toute la surface de la valve en octobre 1889. Citons ici un 254 passage du procés-verbal de la Soc. de Microscopie de New-York (5 juin 1885) : « M. Cox fait remarquer la haute valeur de ces photo- « grammes. Le docteur Van Heurck tient un des premiers « rangs parmi les observateurs de l'Europe, et il a étudié « les Diatomées avec un soin spécial et un succès remar- « quable. Il est intéressant de noter que ses études con- « firment le résultat obtenu par les recherches faites sur « le même sujet dans notre pays ». « Si nous examinons ces photographies du docteur Van < Heurck, nous voyons qu’elles n’ont pas pour but de » montrer l'apparence spéciale de quelques Diatomées « quelconques, mais que leur portée est bien plus haute : «elles sont destinées à élucider ia question générale de « la valve des Diatomées ». Van Heurck marchait à l'avant-garde de toutes les inventions modernes. En 1881, le premier en Belgique, il installait chez lui l'éclairage électrique par incandes- cence {avec des batteries de piles !) et démontrait la supé- riorité de cette lumière pour le microscope et la photo- graphie. Le premier à Anvers il s’éclaire au pétrole, (vers 1855 ?), et la lampe qu'il fit venir dans ce but de New-York lui coûta environ deux cents francs. La bibliothèque de Van Heurck, c'était un monde, un monde précieux contenant les plus rares et les plus complètes publications relatives aux Diatomées et au microscope principalement, à la Botanique générale aussi. Au premier rang brillait dans sa reliure immaculée de pacchemin blanc l'édition princeps intacte de Dodonæus, dont on connait seulement quarante exemplaires. Citons encore le manuscrit du cours de Botanique professé par Boerhave, des manuscrits de Sieber, de Lebaillif. D'après Y 255 le recensement de M. Victor Hamels, qui était en 1867 conservateur des herbiers Van Heurck, la bibliothèque comprenait » à 6000 volumes. Sur tous les meubles, dans tous les coins, surgissaient les montures des microscopes, soigneusement recouverts par leurs globes de verre. Et d'abord, dans une boite celui- là, le tout petit microscope simple de Leeuwenhoek (fin du 17° siècle), un spécimen authentique, le lointain pré- curseur des homogène-immersion et des apochroma- tiques. La collection des microscopes anciens de Van Heurck, qu'on à pu admirer à l'exposition d'Anvers 1891, n'a qu'une rivale, celle de Londres. Le cuivre poli des grands pieds anglais, le binocuiaire de Beck, les Powell, les Ross, et notamment le radial de Wenham, enfin les Watson attiraient les regards. Ce dernier constructeur, un des plus célébres de l’autre côté du Pas-de-Calais, à exécuté et mis dans le commerce un pied de microscope, dit stand Van Heurck, d’après les dessins et indications de celui-ci, et spécialement adapté à l'étude des pius fins détails des Diatomées et à la photographie. Certaine- ment, la complication de ce systeme est très grande, puisqu'il n’y à pas moins de 16 mouvements séparément réglables, sans compter ie double miroir qui possède à lui seul quatre mouvements, Mais on s’y habitue si vite ! et pendant le travail on manœuvre tous ces boutons sans y penser, absolument comme un pianiste qui exécute une gamme, ou un dactylographe expérimenté devant sa machine à écrire. La mise au point de-l’appareit Abbe par vis micrométrique constitue à elle seule un avantage sérieux de ce microscope, et celui qui y place les apochro- matiques de Zeiss n’a plus rien à désirer. C'est en 1888 que Van Heurck établissait les plans de 256 cet admirable appareil, qui figure aujourd’hui dans tous les grands laboratoires de microscopie. Le catalogue de Watson cite, parmi un grand nombre d'autres acqué- reurs, plus de soixante spécialistes célèbres qui ont adopté ce modèle. Van Heurck prètait volontiers ses intruments ; plus d'un conférencier a puisé dans ses riches collections, plus d'une conférence a pu être donnée à Anvers, grâce à son obligeance. Un grand industriel anversois — ne le nommons point ! qui avait fait établir la lumière électrique dans son usine, voulut fêter avec pompe cet événement. Il invita done les autorités communales, provinciales, et le général de la garde-civique entouré de son état-major. Le matin de l'inauguration, ayant remarqué qu'il lui manquait un microscope, il vint en emprunter un à Van Heurck, qui était du nombre de ses invités. Le soir, on visita l'usine, le propriétaire donna force explications techni- ques et mena ensuite tout le monde dans son bureau où le superbe microscope occupait la place d'honneur. « C'est ici, M. le Bourgmestre, » dit-il, « que j'analyse mes farines ». Mais il se garda bien de toucher à Finstru- ment, car le malheureux n'aurait pu distinguer un objectif d’un oculaire ! La collection des Diatomées d'Henri Van Heurck est prodigieuse. D'abord tous les types par lui décrits dans le Traité et dans le Synopsis, 550 préparations contenant plus de 1200 formes, avec notes et diagnoses. Cette suite a été mise dans le commerce (600 francs), mais elle a été rapidement épuisée ; il serait aujourd'hui impossible de se la procurer à n’importe quel prix. Et puis d’inesti- mables séries signées par les auteurs descripteurs; ces 257 types, comme on sait, ont une valeur spéciale, et ne se remplacent point. Et puis les Typen-platten du docteur Müller, notamment la fameuse plaque de 4026 différentes espèces, rangées en un ordre parfait, avec plan et bro- chure explicative. Le docteur Müller, aujourd’hui mort, a travaillé dix années à rassembler Les spécimens authen- tiques, puis à les placer dans ce carré de six millimètres de côté. Avant de mourir, il avait confié son procédé secret à Van Heurck, qui en était, je pense, le dernier détenteur. De cette préparation de 4026 types, il n'a jamais élé fait qu'un exemplaire unique ; Van Heurck l'a payée dix mille francs. Voici en quels termes le docteur Môller lui-même en parle : « Universum Diatomacearum Moellerianum, avec 4026 espèces, variétés et formes, achevé en avril 1890. « Cette plaque occupe un carré long de 6 millimètres « de largeur et de G 1/2 millimètres de longueur. Ce a carré est subdivisé en neuf groupes, et contient 4026 « Diatomées disposées en 133 rangées consécutives. « Chaque Diatomée est posée exactement à sa place, et « une liste explicative permet de la retrouver à l'instant « désiré. Les Diatomées sont placées dans un mélange de « baume de Canada et de monobromure de naphtaline, « mélange qui a donné des preuves de durée, et qui « permet également la visibilité des détails les plus déli- « cats. La plaque est done non seulement commode, mais « aussi d'une extrême beauté. Quoique habitué à de « pareils travaux, je dus rechercher ici des méthodes « spéciales pour me faciliter la besogne. Malgré cela, la difficulté fut si grande, que je doutai longtemps de « pouvoir achever le travail qui me semblait inexécu- A A 258 = « table, J'employai quarante jours pleins à placer les « Diatomées, et pendant tout ce temps, je flottai sans « cesse entre la crainte et l'espoir. Maintenant que le travail est achevé, le contentement est grand, mais « pour rien au monde, je ne consentirais à recom- « mencer ! » Disons à ce propos que Van Heurck était possesseur d’un autre secret encore, la fabricalion des tests de Nobert, plaques de cristal rayées par le diamant ; le dernier numéro (19° groupe) contient, par millimètre, 4430 traits réguliers et également espacés. Il faut pour le travail de la gravure, me disait Van Heurck, une nuit calme, comme on n’en rencontre en une année que quatre ou cinq ; une température égale... et un appareil à vis micrométrique et à leviers absolument parfait. Et puis, reste la question de la taille du diamant qui écrit, L'herbier Van Heurck renfermait en 1867 environ 50.000 espèces ; il en renferme certainement aujourd'hui plus de 70.000, comprenant plus de 300.000 échantillons. Dans ces dernières années, il s’est accrû notamment de A nombreuses récoltes algologiques de Jersey et des côtes de France; des herbiers algologiques de Crouan, de Chauvin, Holmes, Agardh, Le Jolis, etc. L’herbier phanérogamique de toutes les parties du monde a été formé par la fusion des herbiers Sieber et baron Von Reichenbach (espèces exotiques) avec l'herbier Van Heurck, composé principalement d'espèces européennes. A cet ensemble, sont venus se joindre : un herbier spécial des types authentiques signés Jordan et Boreau ; un nombre immense de plantes d'Alph. Pyr. De Candolle, se rapportant aux familles traitées par lui dans le Pro- dromus ; la collection eryptogamique de Rabenhorst, 259 plusieurs milliers de doubles provenant de lherbier Lenormand. En 1867, M. Victor Hamels a publié une notice détaillée des herbiers Van Heurck, et quelque temps après, M. Martinis, qui en furent l’un et l'autre les conservateurs. L'histoire de l'herbier Van Heurck nous entrainerait ici beaucoup trop loin ; nous ren- voyons le lecteur aux brochures de MM. Hamels et Martinis. Van Heurck avait encore formé un cabinet de phy- sique, où nous avons noté un grand nombre d'instru- ments qui appartiennent à l’histoire de la physique de la fin du XVIIE: siècle et du commencement du XIX°. Ce ca- binel présente un intérêt documentaire considérable, car beaucoup de ces appareils ne sont plus dans le commerce et manquent dans la plupart des collections. Tel est le rapide apercu des collections de Van Heurck, au milieu desquelles il passait sa vie heureuse de travail- leur illustre et modeste, Sans les collections, je ne me représente pas Van Heurck. | Toujours plein de sollicitude pour la ville d'Anvers où il avait vécu ses années, Van Heurck, par testament olographe, a légué dans ces termes une importante partie de ses trésors : « Je donne et lègue en toute propriété au « Jardin botanique d'Anvers, pour y être placés par les « soins de l'Administration communale : « 1° Ma collection de produits végétaux, telle qu'elle « est énumérée dans le catalogue imprimé que j'en ai « publié sous le titre : Notions sur les drogues simples de « toutes les parties du monde, et pour autant que les « produits énumérés se retrouveront. « L'herbier de Belgique qui se trouve dans mon cabi- « net du Jardin botanique. 260 « Ges legs sont faits aux conditions suivantes : Que les « produits végétaux énumérés resteront réunis dans une collection unique, avec maintien de leurs étiquettes « actuelles. S'il y a lieu, ces étiquettes seront renouvelées « par d’autres, mais avec indications identiques. « Je fais observer que cette collection forme un « ensemble très précieux, peut-être unique, qui m'a « coûté beaucoup de peines et de frais à rassembler, et que bon nombre des produits ne pourraient plus s'ob- tenir, quel que füt le prix que l'on y mettrait. » Le Conseil communal, sur la proposition du Collège des bourgmestre et échevins, a accepté cette donation. Van Heurck resta donc fidèlement attaché à sa ville natale jusqu'à son dernier jour; il en parlait couram- ment la langue, qui était sa langue maternelle, et ordinairement les serviteurs de ia maison ne savaient pas un seul mot de français. À A A La Vie. Après avoir évoqué el reconstitué le milieu scienti- fique où évoluait Van Heurck, exposons rapidement quelle fut là vie de celui qui vient de disparaitre, M. Emile Van Heurck, fils d'Henri, m'a communiqué le fragment suivant d’une autobiographie de son père. Elle nous retrace les premières années du défant, et elle est surtout intéressante parce qu'elle montre laurore de la vocation botanique. Avec l'autorisation de M. Emile Van Heurck, je cite : « Mes premières années ont été pour mes parents une source d’inquiétudes continuelles : je fus presque noyé, jeus le bras démis par la brusquerie d’une servante; puis une dysenterie extrémement grave, dont je ne ADN you NA H 261 guéris que grace aux soins inlassables de ma mére, et le Lyÿphus, me retinrent pendant longtemps alité. « Vers l'âge de six ans, on m’envoya apprendre Kruisken À B GC chez Meester Herps, un vieil instituteur dont l'école, établie rue aux Fleurs (actuellement rue Léopold), se bornait à une vaste salle située au bout d'un corridor long et obscur. Dans la suite, je fréquentai l'établissement réputé de Meester Krommen De Backer (Maitre De Backer le tortu\, où l’on m’enseigna, apres m'avoir appris à lire, les premiers éléments de la langue française. « Ma santé maladive engagea mes parents à m'envoyer à la campagne, à Santhoven, chez un de mes oncles. J'y courus les champs et les bois, commençant déjà, d'in- stinct, à rassembler des plantes de toutes sortes. A la fin de l'automne, je rentrai à Anvers et retourna à l'école, chez Maitre De Backer. « L'année suivante (j'avais alors neuf ans), on me mit en pension à Belcele, près de Saint-Nicolas. C'était une vaste propriété où il y avait un « Tir à la Perche » et dont le jardin, grand comme la moitié du jardin bota- nique d'Anvers (un hectare), était divisé en petits com- partiments. Chaque élève avait le sien. Le mien, situé près d'une tonnelle, avait la grandeur de notre salle à manger actuelle; quelques rholodendrons en ornaïent le centre. J’y établis un petit banc et, à l'ombre des arbustes, je m'y délectai à la lecture des Etudes de la Nature par Bernardin de Saint-Pierre. « Je remportai le premier prix de jardinage ! Je devais être un élève particulièrement recommandé à la sollici- tude du directeur de cette maison d'éducation, ear il m'autorisait seul à déjeüner chaque matin à la cuisine, et il m'ouvrait sa bibliothèque, où je trouvai : Un Million 262 de faits et L'Enseignement élémentaire universel, qui firent mes délices, de même que les Eenige Bladzijden uit het Boek der Natuur, de Conscience. « Les plantes du jardin, les insectes de l'immense haïe qui entourait la cour, étaient pour moi autant de sources d’études. C'est alors que je rédigeai mon premier travail de micrographie : La Description des Cousins, avec de nombreux dessins. Hélas ! un maitre impitoyable, brave vieux à lunettes, puisant sans cesse dans sa tabatiére, confisqua impitoyablement ce chef-d'œuvre que jai encore devant les yeux. « C'est dans Ia même maison que je fis ma première communion. À cette occasion, je reçus nombre de cadeaux précieux et mémorables. Un excellent ami de mon père, M. Ravets, demeurant rue Longue Allée, voyant l'intérêt que je portais à tout ce qui était science, m'offrit une très belle collection de produits naturels de toute espèce qu’il aväail passé sa vie à réunir. Elle occu- pait toute une mansarde. En me donnant cette collection, ce bon M. Ravets me rendit un service immense. Dés mon enfance, grâce à ce don, j'appris à connaitre les principales productions commerciales, et cette étude, que je poursuivis toute ma vie, m’a été extrêmement utile, « Un autre cadeau (je l’arrachai à mes parents à force d'instances) fut un microscope, le microscope Gaudin à lentilles en cristal de roche fondu! Il coùta la somme énorme de 3 fr. 50; mais, hélas! il ne les valait guëre, et bientôt je retournai à la loupe que j'avais dénichée je ne sais où. « À cette époque, on me mit en pension chez les jésuites à Arlon; j'y restai environ deux ans. Mais, comme j'étais presque toujours malade, souffrant de maux de 263 tète intolérables, on dut me dispenser des études. Je passais donc les journées à me promener dans la cam- pagne, avec l'un ou l'autre père ou frère. C’est alors que je commençai mon premier herbier. J'avais près de quinze ans lorsqu'on me reprit à la maison. On m’envoya à l’Athénée, où je suivis les cours de 7" et 6° profes- sionneiles. « J'aurais ainsi continué, si un beau jour, Rigouts- Verbert, pharmacien en chef de l'hôpital d'Anvers, par- lant à mon père, ne lui eût dit: « Votre fils ne deviendra jamais rien, car il ne sait pas le latin. » « Cette conversation décida de mon avenir. Je fus autorisé à commencer mes humanités, alors que j'avais près de 17 ans... Van Heurck se rendit à Louvain pour y obtenir son diplôme de docteur en sciences naturelles, diplôme qui, à cette époque, comprenait les branches les plus diverses, un résumé d’encyclopédie, la Botanique, la Chimie organique, l'Anatomie comparée, la Minéralogie, la Géologie, l'Astronomie. Le jeune étudiant n’avait pas le temps de creuser une branche de prédilection, mais il devait déblayer un vaste terrain, embrasser les con- nexités, généraliser, et après l'examen, fort de toutes les connaissances acquises, il pouvait s'adonner avec succès à la science de son choix. Ce fut pour Van Heurck une excellente préparation, et les différents domaines des connaissances humaines qu'il explora ensuite, lui avaient été de loin montrés comme une terre promise. Par celte préparation si générale, 1l devint un vrai naturalisie, dans le sens ancien du mot, et il évita la spécialisation à outrance qui est de règle aujourd'hui. Un simple coup d'œil sur l’ensemble de ses œuvres, dont on trouvera la liste plus loin, suffira pour démonstration. 264 Puis à Bonn, il étudia la botanique et le microscope sous la direction d’'Hermann Schacht, alors à l'apogée de la gloire, et le premier qui eût publié un Traité du microscope spécialement appliqué à l'anatomie végétale. Certainement le maitre eût sur les destinées de l'élève une part prépondérante. Ensuite Van Heurck habita Lyon et devint le meilleur élève de Jordan. Celui-ci créait alors les petites espèces, par exemple le démembrement du Draba verna en 53 formes (Erophila) différant entre elles par des carac- tères qu'on ne peut discerner ordinairement sans loupe, mais parfaitement constants après des années de culture. Van Heurck fut séduit par les vues si nouvelles du savant français, et vraiment les espèces jordaniennes, quoique minutieuses, sont incontestables, et si la plupart des botanistes aujourd'hui semblent les mépriser, € est pour éviter les difficultés et l'encombrement formidable qui résulteraient de leur adoption. Van Heurck visita les grands herbiers de Kew, de Paris, de Genève, et se lia dans cette ville avec Casimir De Candoïle. Son éducation scientifique était achevée; il revint se fixer à Anversen 1864. Nommé professeur de chimie à l’école industrielle, il occupa consciencieusement la chaire pendant 33 ans. Le père d'Henri Van Heurck, bien qu'il füt un des plus grands fabricants de couleurs et de vernis du pays, n'était guère large quand il s'agissait d'acheter à son gamin un objet scientifique ; le microscope de 3 fr 50 le prouve surabondamment. Mais, quand la vocation du jeune professeur se fut nettement dessinée, il favorisa dans la mesure du possible ses travaux. Il le chargea, à son retour de Lyon, de la direction scientifique de son 265 usine. Grâce à ses connaissances, grâce à son espril d'entreprise, Henri Van Heurck créa de nombreuses variétés de vernis inconnues jusqu'alors, et surtout, vers 1872, une série de laques incomparables, mais qu’on ne put écouler qu'à grande peine aux maisons les plus importantes de la capitale, par suite de l'hostilité des ouvriers. Plusieurs de ces peintures, faites il y a 36 ans, existent encore et font l'admiration des connaisseurs. Van Heurck, devenu seul propriétaire de l'usine paternelle, y resta attaché jusqu'à la fin de ses jours, se tenant au courant de toutes les nouveautés industrielles et prêt à en faire son profit. Il introduisit notamment en Belgique la fabrication de la saccharine ; il composa, prit les brevets et répandit dans le monde entier le dentifrice Odol. Avec les ressources abondantes que lui procurait sa brillante position industrielle, Van Heureck commenca à édifier ses collections et à acheter les bons instruments qui lui avaient manqué jusqu'alors, et qui lui permirent de publier ses beaux travaux micrographiques. Le 6 juillet 1862, sous la présidence de Barthelemy Du Mortier, on fondait la Société royale de Botanique de Belgique. Parmi les adhérents de cette première heure, nous trouvons Henri Van Heurck, qui nous est resté fidèle jusqu’à la mort. Combien deviennent rares nos membres fondateurs ! La mort de Van Heurck réduit leur nombre à huit, j'entends ceux qui s’asseyent encore parmi nous. Ils nous deviennent d'année en année plüs précieux et plus aimés, et j'espérais, j'étais sûr, que Van Heurck serait encore là dans trois ans pour célébrer uotre demi-siècle d'existence scientifique. Hélas ! En juin 1874, se constituait à Bruxelles la Société belge 266 de Microscopie. Nous trouvons le nom de Van Heurck parmi les fondateurs ; ilen resta jusqu'à la fin l'associé actif et dévoué, et il publia dans les Annales de nombreux travaux, principalement de courtes notices d'actualité sur des appareils nouveaux et sur ses propres décou- vertes. Il en fut vice-président en 1879-1880, puis, l'année suivante, président. En 1876, Van Heurck fut nommé professeur au Jardin botanique, et en 1877, à la mort de Rigouts, directeur de cet établissement. Il étail nommé à vie, avec cette formelle stipulation qu’on ne pourrait le remplacer, s'il ne donnait lui-même sa démission. Il conserva donc la direction jusqu’à sa mort, et il continua son cours jusqu’en 1908. IL réorganisa le jardin, créa le Musée botanique, donna tous ses soins à l’herbier qu’il accrut considérablement. En 1891, à l’occasion du tricentenaire du microscope, Van Heurck organisa à Anvers une merveilleuse exposi- tion, où tous les constructeurs s’empressérent d'envoyer leurs meilleurs instruments, leurs plus récents objectifs. Ces objectifs, Van Heurck put les avoir chez lui pour les étudier et les comparer, dans le calme du laboratoire, avec les éclairages spéciaux dont il disposait. En 1885 eten 1894, lors des Expositions universelles d'Anvers, il fut nommé rapporteur du Jury et rédigea des mémoires fort appréciés sur les produits de la phar- macie et de la culture qui étaient exposés. Pendant l’exposition de Chicago, le Comité organisa- teur de la section scientifique lui proposa de venir donner une conférence en anglais, aux frais de l'Exposition, sur le microscope. | Henri Van Heurck possédait des aptitudes et des con- 267 naissances médicales réellement extraordinaires. Tombé malade à Middelbourg, il fut soigné par deux médecins qui refnsèrent des honoraires parce que, à traiter un pareil malade, déclarérent-ils, ils apprenaient beaucoup trop de choses ! À ce propos, le docteur Klynens, d'Anvers, rédacteur des Annales de Radiologie et directeur d’un admirable Institut de Radiographie, m’écrivait ceci : « Gràce à sa remarquable réceptivité, Van Heurck a « Su déchiffrer des livres arides de médecine, et bien « plus, les comprendre, ce qui est très rare chez les per- « sonnes n'appartenant pas à notre profession. « Van Hearck connaissait surtout bien l’action physio- « logique des médicaments. Chaque fois que j'avais « quelque entretien avec lui sur ce sujet, je devais me « garder des défauts de mémoire et des à-peu-près, car « je savais que l’erreur serait vite démontrée, Cette « action physiologique est en général fort négligée par « les médecins; c'est un grave tort, mais une telle étude « est aride et difficile. Van Heurck cherchait toujours à «a se pénétrer de ces notions, et j’ai eté plus d’une fois « étonné de rencontrer chez un profane tant de con- « naissances de ce genre, que n’ont certes pas la plupart « des médecins. » Les distinctions honorifiques ne lui ont pas manqué. La Belgique lui décerna l’Ordre de Léopold, la médaille civique et la médaille commémorative du 75° anniver- saire ; l'Italie lui envoya l’ordre de la Couronne ; le Portugal, l'Ordre de Saint Jacques pour le Mérite; la France, les Palmes académiques; la Serbie, la croix d'Officier de Saint Sava ; et un grand nombre d'aca- démies et de sociétés savantes avaient tenu à honneur de l’inscrire parmi leurs membres correspondants. 268 Le Matin d'Anvers du 14 mars terminait ainsi l'article nécrologique qu’il consacrait à Henri Van Heurck : «Le docteur Henri Van Heurck sera vivement re- « gretté de tous ceux — et ils sont nombreux — qui « l'ont connu. Le monde savant perd en lui un natura- liste dans le vrai sens du mot, puisque son savoir s'étendait sur toutes les questions scientifiques. » Et La Métropole : « Le savant anversois avait acquis une renommée « mondiale : il était plus connu à l'étranger que dans à notre ville même. Toutes les grandes sociélés de « Botanique ou de Micrographie l'appelerent souvent à « faire partie de leurs conseils. On peut dire qu'aucune « manifestation de l'esprit d'invention ne le laissa indiffé- « rent. (’est peut-être là le plus bel éloge qu'on puisse « faire de sa vie si bien remplie. » L.] L'œuvre. L'œuvre de Van Heurck est considérable et multiple. Il a commencé d'écrire le Microscope quand il avait vingt ans : son activité dans tous les domaines scientifiques ne s’est jamais ralentie ; sur son lit de mort, âgé de 71 ans, il corrigeait les épreuves des dernières pages des Diatomées de la Belgica. On pourrait ranger ses publications par ordre de dates. Mais alors les différentes éditions d’un méme livre seraient séparées, et les sujets les plusdivers, juxtaposés. J'ai préféré grouper par ordre de matières, comme ceci : Le Microscope. Les Diatomées. La Botanique. La Droguerie. Les rayons X. Divers. di à tnt né Œ s 269 Le Microscope. Le Microscope. — Sa construction, son maniement et son application aux études d'anatomie végétale. La 1'° édition date de 1865. Van Heurck en l’écrivant comblait une véritable lacune ; il n’existait alors aucun ouvrage de ce genre écrit en français. C'était un pelit livre de 104 pages, qui fut vite épuisé. L'auteur n'avait pas vingt ans quand il en rédigea le manuscrit ; mais il ne fut publié que sept années plus tard, sur les instances de son ami Arthur Chevalier, qui voulait en insérer certaines parties dans son Etudiant micrographe. C’est que déjà, les qualités didactiques et synthétiques du livre, la méthode d'exposition originale, le style clair et précis, avaient attiré sur lui l’attention du monde savant. Le petit volume était viable et il est bientôt devenu grand. La 2° éd. voyait le jour à Anvers en 1869, format encore modeste, in-18°, 226 pages, 1 planche et 57 figu- res. Nous en trouvons le compte rendu dans le Bull. de la Soc. de Botanique de Belgique, tome VIIE, p. 158. Le volume est enrichi d’un grand nombre de faits et de procédés nouveaux. L'auteur veut, dit-il, « guider les premiers pas de l’apprenti micrographe dans la carrière, déblayer la route devant lui. Plus tard, lorsque l’édu- cation de l'œil et de la main sera faite, quand on saura manier le microscope et le scalpel, on pourra aborder résolument les questions les plus ardues de la phytotomie en s'aidant d'ouvrages plus complets et plus savants. » Comme c'était vrai, cela, et quel bon initiateur, quel bon vulgarisateur fut alors Van Heurck pour toute la génération des jeunes qui sont vieux aujourd'hui, ou disparus. Aujourd’hui... trente ans plus tard ! 270 En 1869, faut-il rappeler que les meilleurs objectifs donnaient seulement par trois éclairages obliques suc- cessifs trois systèmes de lignes se coupant à 60° sur la valve du Pleurosigma, et que l’on pouvait conjecturer seulement, sans les voir, des perles qu’on supposait hexagonales ? La 3° éd. parait en 1878. Le petit livre est devenu un beau volume in-8° de 346 pages avec 12 planches et 170 figures dans le texte. Le titre est un peu modifié : Le Microscope, sa construction, son maniement et son appli- cation à l'anatomie végétale et aux Diatomées. Notre re- grelté confrère Delogne en donne une analyse dans le Bull. de la Soc. botanique de Belgique, tome XVI p. 244. On trouve dans le volume : 1° des notions d’op- tique ; 2° la description de tous les microscopes connus et des conseils pour le choix de l'instrument ; 3 l'appli- cation à l'anatomie végétale ; 4° cinq chapitres nouveaux relatifs aux Diatomées. J'ai sous les yeux en écrivant ceci la 4° édition de 1891. C'est un superbe volume de luxe, grand in-8° de 316 pages, avec 1 planche en phototypie et 227 figures dans le texte. Le titre s'est encore élargi : Le Microscope, sa construc- lion, son maniement, la technique microscopique en géné- ral, la photomicrographie, le passé et l'avenir du micros- cope. Comme on le voit, l’auteur s'est spécialisé 3 le cha- pitre de l'anatomie végétale à disparu, et le chapitre des Diatomées a :pris ailleurs son essor, est devenu le Synopsis et le Traité. Et c’est toujours ainsi : à mesure qu'une science progresse et se développe, les petits rameaux des temps anciens deviennent des branches, puis des troncs puissants qui acquièrent bientôt le droit d’individualité. 271 Dans la 4° édition, peu de parties de la 3° ont été utilisées, et elle a été quasiment composée sur un manuscrit nouveau. C'est que le microscope en treize années avait fait de tels progrès, que les vieux instru- ments et les vieilles méthodes n’avaient plus qu'un intérêt historique. La 4° édition du Microscope a été publiée à l'occasion du 300° anniversaire de l'invention de cet instrument ; j'ai parlé plus haut de la merveilleuse exposition or- ganisée par Van Heurck à cette occasion. Cette # édition est aujourd hui épuisée. Van Heurck avait en portefeuille, sinon le manuscrit d’une cinquième édition, au moins de nombreux maté- riaux et notes pour ‘a publier prochainement. Je dis : d’une cinquième édition française, parce que la 5° éd. considérablement augmentée a paru en anglais en 1893. En réalité, cette 5° édition francaise eût été la 6°. La traduction anglaise a été faite par M. Wynne E,. Baxter ; grand in-8° de 382 p. avec 3 planches et 250 figures. Londres, chez Crosby, Lockwood and Son. Le Microscope à l’Exposition universelle d’Anvers en 1885. In-8, 35 p. et 19 fig. dans le texte. Extrait du Bulletin de Micrographie, de Pelletan, sept. 1885, janvier et février 1886. - Étude sur les objectifs apochromatiques. Ann. de la Soc. beige de Microscopie, tome XXIII, 30 p. et 1 pl. La nouvelle combinaison optique de Zeiss et les perles de l'Amphipleura. Bwll.1le La Soc.belgede Microscopie, tome XV,p. 69. Les médiums à hautindice. Ann. de la Soc. belge de Micros- Copie, tome XX VIII, fase. II, 7 p. 272 Le nouvel objectif de Hasert, 4 p. Ann. de la Soc. phytologique el micrographique d'Anvers, 1866. Objectif 1/10 de pouce et amplificateur de Toiles. Ann. de la Soc. belge de Micruscopie, tome VII, p. CXLI. Présentation des objectifs 1/12 et 1/18 à immersion dans l’essence de cèdre de M. Zeiss. Ann de la Soc. belge de Micros- copie, tome VI, p. XLIX. Note sur de nouveaux liquides pour l’immersion homogène. Du Styrax et du Liquidambar en remplacement du baume de Canada, 1883. Et note complémentaire, 1884. Ann.de la Soc. belge de Microsco- pie, tome X, p. 178 et tome IX p. 184. Nouveau microscope à préparer Leitz. Soc. belge de Micros- d' r Copie ; procès-verbal de la séance du 12 oct. 1900. 6 p. et 3 fig. La lumière électrique appliquée aux recherches de la micrographie, avec fig. A paru d’abord dans Ann. de la Soc. belge de Microscopie, tome VIII, p.LiX. 2e éd. Anvers 1833, grand in 8 avec 13 figures. Notice sur les nouveaux objectifs de MM. Ross et Cie, de M.M. Powell et Lealand et de M. Hasert. Anvers 1576. La nouvelle combinaison optique de M. Zeiss et la struc- ture dela valve des Diatomées. Grand in 8°, 8 p. et 1 pl. en phototypie Anvers 1890, Extrait des Ann. de la Soc. belge de Microscopie, tome XIII, p. 132. Avec un photogramme de Pleurosigma angulalum superbe. Notice sur un nouvel objectif à immersion et à correction construit par E. Hartnack, suivi de recherches sur le Navi- cula affinis. In 8° de 8 p. avec planches. Ann. de la Soc. phytologique et micrographique d’ Anvers, 1864. La chambre claire du Dr. J. G. Hoffmann. A»n. de la Soc. belge de Microscopie, tome V,p LXVI. Sur le 1/8 immersion dans l’essence de cedre de M. Carl Zeiss. Id. tome IV, p. CXCV. 4 | 273 Sur un nouveau stand de Ross. Id. tome IV, p. GOCI. Les nouveaux objectifs apochromatiques de Reichert. Id, tome XIV ( Bull. des séances) p. 156. Notice sur une série de photo-microgrammes faits en 1886. Id. tome XIII, partie Bulletin, p. 5. Note sur deux chambres photographiques. Id. p. 11. Nouvelle préparation du médium à haut indice et note sur le liquidambar. Id. p. 20. ._. Comparateur à employer dans les recherches microscopi- ques. Id. p. 76. Application du petit appareil de photographie aux micros- copes continentaux. Id. p. 82. Note sur les objectifs à immersion homogène. Formules de nouveaux liquides propres à cette immersion. 1d.tome VIII, D, XXII Les derniers progrès de l’éclairage électrique appliqué à la micrographie et à la photo-micrographie. Bull. de la Soc. belge de Microscopie, tome XV, p. 24. Le microscope et la micrographie depuis 1878. Revue des prozrès réalisés durant ces dernières années, précédé d’une exposition des théories du professeur Abbe sur la vision micros- copique. In-8 avec figures. Brux. 1885. Condensateur à miroir destiné à montrer les particules ultra-microscopiques. Ann. de la Soc. belge de Microscopie, tome XXVIII, fase. II, 10 p. et 6 fig. Les Diatomées. Synopsis des Diatomées de Belgique, Anvers 1880- 1885, grand in-8°. Cet ouvrage considérable se compose de trois parties : I. Le texte, un volume de 135 pages, donnant ja structure, la vie, l’étude, la recherche et la préparation des Diatomées ; la terminologie et la classification ; la 274 bibliographie ; la description des Diatomées de Belgique; une table alphabétique de toutés les formes décrites ou signalées dans le volume. IL. L'atlas, 134 planches sur papier teinté ; dessins de Grunow et Van Heurck, ou Van Heurck seul. Une seule planche renferme parfois quarante espèces, ou . formes, ou aspects différents ; en regard de chaque planche, une page de texte explicatif. Toutes les figures | sont d’une netteté extraordinaire et l’exactitude des dé- * tails reproduite jusqu'à la minutie. C'est vraiment admi- : rable. Le nombre des figures est d'environ 3100. IT. Une table alphabétique des noms génériques, spé- cifiques et synonymes de l'atlas. Cette table seule com- prend 120 pages. Le Synopsis a été édité au prix de 150 francs. Il a été rapidement épuisé, et même les occasions de le rencon- trer deviennent rares. Le libraire Klincksieck de Paris en offrait l’an dernier un exemplaire à 250 francs. L'Institut de France (Académie des Sciences) a décerné au Synopsis le grand prix de botanique cryptogamique (Prix Desmazières de 1600 francs). On trouvera un compte rendu du Synopsis par Delogne dans les Ann. de la Soc. belge de Microscopie, tome XE, p. 72 ; et par Cornet, tome VI, p. C. Traité des Diatomées, grand in-8° de 570 pages avec « 290 fig. dans le texte et 35 planches, soit ensemble plus de 2000 figures. Imprimé par Buschmann à Anvers,1899. C'est, sous une forme plus condensée, une seconde édition du Synopsis ; plus condensée sous certains rapports et plus développée dans certaines parties. Le Traité renferme une description de tous les genres qui peuvent être admis (192) et de toutes les 275 espèces, non seulement de la Belgique, mais d’une grande partie de l’Europe comprenant la France et la Norvège. Le Traité a été offert aux souscripteurs au prix de 50 francs, qui a été rapidement porté à 75. L'ouvrage a été tiré à un petit nombre d'exemplaires numérotés, et le nom de chaque souscripteur y a été imprimé à la presse. Le Traité a d’abord paru en angiais. M. Wynne E. Baxter, savant diatomiste lui-même, s'était chargé de la traduction du manuscrit en anglais et de tous les frais d'impression. Le texte et le format, et le prix, étaient identiques à ceux de l'édition française. Toutes les publications spéciales relatives aux Diatomées ont parlé avec le plus grand éloge du Synopsis et du Traité. On ne pourrait citer ici tous ces articles de bibliographie ; indiquons seulement : Le Micrographe préparateur. D' Leuoucer-Forrmorez. Diatomées marines de la côte occidentale d'Afrique, introduction, p. 4. Société belge de Microscopie 1896 (pour l’éd. anglaise). Id. Procès-verbal du 24 avril 1899, soit Bull. 25° année, p. 25 (pour l’éd. française). A Treatise of the Diatomaceæ, (ranslated by Wynne E. Baxter F.R. M.S. F. G.S. With 2000 fig. London, William Wesley and Son C'est le titre exact de l’édition anglaise. Préparation systématique des Diatomées. Ann. de la Soc. phytologique et micrographique d’ Anvers, 1867. Le Pleurosigma angulatum, Bull. de la Soc. belge de Micros- copie, tome XVI, p. 10, 276 Les Diatomées récoltées par l’expédition antarctique de la Belgica. L’auteur venait d'achever la correction des épreuves, quand la mort l’a surpris. Il sera fait ultérieurement un compte-rendu de ce mémoire dans notre Bulletin. Le genre Surirella, travail posthume de Julien Deby, mis en ordre et publié par Henri Van Heurck. Bull. de l@ Soc. belge de Microscopie, 22e année, p. 147. Types du Synopsis des Diatomées. J’en ai parlé plus haut, ! La Botanique. Liste des plantes rares de la Belgique recueillies en 1860 et offertes en échange. Anvers S. d., in-5°, G p. Notice sur l’état actuel de quelques grands herbiers d’Eu- rope. Brux., in-8°, 21 p. Extrait des Ann. de La Soc. phytologique el micrographique d'Anvers. Sommaire des cours de Botanique pure et médico-commer- ciale donnés au Jardin botanique d'Anvers. Grand in-$8° avec 17 planches et 251 figures. Anvers 1881. Ce volume de 124 pages n’a pas été mis dans le commerce; ilétait distribué aux auditeurs des cours du Jardin botanique. De la fécondation dans l’Hyacinthus orientalis et le Narcis- sus Jonquilla. Ann. de la Soc. phylologique el micrographique d’ Anvers, 1864. Antwerpsche analytische Flora. En collaboration avec J. I. De Beucker. Anvers, 1861. 1r vol. Le second n’a point paru. Prodrome de la Flore du Brabant. En collaboration avec Alfred Wesmael. In-80, 1862. Flore médicale belge, en collaboration avec le Dr Victor auibert. In-8o de 450 p. Louvain, 1865. Notice sur une prolification axillaire floripare du Papaver setigerum D.C. in 8° avec planches, Extrait du Bull. Soc. bot. de Belgique, tome IL, p. 329. 977 Prodroeme de la flore des Algues marines des îles Anglo- Normandes et des côtes Nord-Ouest de la France. [n-4° 120 p. Jersey 1908. J’ai publié un compte-rendu détaillé de ce Prodrome dans Bull. Soc. bot. de Belgique, tome XLIV. p. 396. Observationes botanicae et descriptiones plantarum nova- rum herbarii Van Heurckiani. Recueil d’observations botani- ques et descriptions de plantes nouvelles. Avec la collaboration du Dr. J. Müller et de MM. CG. de Candolle, Crépin, Spring etc. Texte latin-français. Deux fascicules ont été publiés ; le premier, in-8° de 117 p. date de 1870. Herbier des plantes rares ou critiques de la Belgique. Huit fascicules de 50 numéros ont été publiés au prix de 10 francs le fascicule. Le Bull. de la Soc. bot. de Belgique en a donné un compte rendu, tome VI, p 106, et tome VIIL, p. 157. Situation du Jardin botanique d’Anvers en 1878. Rapport présenté par le directeur au Conseil communal. Dans ce rapport nous relevons, entre détails intéressants, que ie nombre d’espèces de pleine terre a été porté de 900 à 1600 ; que le Musée botanique, créé et constamment amélioré par Van Heurck, ayant reçu en 1377, 6832 visiteurs, en a eu 9609 en 187%. Nous trouvons aussi l’organisation du cours de botanique, des échanges de graines etc. etc. Divers. La technique et les applications diverses des rayons X. Guide pratique de radiographie. Grand in-8 de 83 p. avec 10 pl. en phototypie et nombreuses fig. dans le texte. Anvers 1897. J’ai parlé plus haut de cet ouvrage. Notions succinctes sur l’origine et l’emploi des drogues simples de toutes les régions du globe. Brux., 1876, in-18e de 270 p. J'ai parlé plus haut de ce volume,'pour l’écriture duquel il a fal- lu beaucoup de patienceet d’érudition. Il en a été fait un compte- rendu dans le Bull. de la Soc. de Bot. de Belgique,tome XV, p. 145. Du Boldo. Brux. 1873, 4 p. Extrait du Journal de Pharmacie d'Anvers, tome XXIX, 278 Du Jaborandi. Brux., 18375,4p. Extrait du Journal de Pharma- gie d’ Anvers, tome XXXI. Les Trichines et la trichinose, in-3°, 8 p. Huy, 1865. Extrait du Bull. de la Soc. d’Agriculture du CGondroz, n°1, supplément. Rapport sur lesclasses 39 et 40 de l’Exposition universelle d'Anvers. In-8° de 110 pages, 1886. Publié par le Gouvernement. Il y est traité des exploitations et des industries forestières, produits de la chasse, produits, engins et instruments des cueillettes. Nous y trouvons une notice étendue sur la collection des préparations microscopiques de bois du Dr Montaldo de Gernatta-Sesia. Exposition universelle d’Anvers de 1894. Rapport sur les produits pharmaceutiques (Classe 50). In-80, 35 p. Van Heurck a aussi publié des notices nécrologiques sur Julien Deby, Schacht, Frédéric Kitton, Eugène Mauler, V. Guibert. Le Microscope Watson-Van Heurck. Je dois à l’obligeance de M. Watson le cliché du micros- cope Van Heurck reproduit ci-contre. L’instrument tout replié est haut de 38 centimètres, et entièrement développé, de 50. Watson le construit en quatre types différents, et chacun de ces types peut être fourni avec pied continental ou trépied anglais. La figure que voici représente le trépied anglais ; la monture continentale est représentée p. 197 de la 4° éd. du Microscope. La description prendrait plusieurs pages ; il n’y a pas lieu de la donner ici. On la trouvera soit dans Le Micros- cope de Van Heurck, soit encore plus détaillée dans le catalogue de Watson. ER NV LE MICROSCOPE WATSON-VAN HEURCK. ERA: Hu UE "ET e 007 D < PCA à RE L CON Age" AIN AACPNOIOTARE MACINNIS 1 + Le # ARE d r L Lt | 2 219 NOUVELLES RECHERCHES POUR SERVIR A LA FLORE CRYPTOGAMIQUE DE LA BELGIQUE (IVe Série) par É. Paque, S. J. Espèces et variétés nouvelles pour la Belgique ou pour les provinces d'Anvers ou de Namur. Pour faire suite à nos Recherches..…., publiées dans le Bulletin de la Société, (1) nous signalons les observa- tions faites depuis décembre 1907. À mesure qu'on étudie la flore cryptogamique de notre pays, il devient de plus en plus manifeste qu'on ne la connait que très imparfaitement, et, comme le di- sait fort bien notre secrétaire général, M. Th. Durand (@), il y a là encore un champ bien vaste offert à l'activité des chercheurs. Ce qui est vrai pour la cryptogamie, en général, l’est davantage encore pour la mycologie. Tout le monde se souvient des nombreuses et brillantes trouvailles, faites, il y a quelques années à peine, aux environs de Bruxelles et publiées dans le Bulletin de notre Société. Faut-il rappeler les séries de découvertes faites, dans la section des Ascomycètes, par M. V. Mou- ton, au pays de Liége ? Et les nouveautés mycologiques (1) Bull. Soc. roy. de Bot. de Belg., T. XXIV (1855), pp. 7 à 56; T. XXV (1886), 2° partie, pp. 17 à 23; T. XLIV (1907), pp. 182 à 296; T. XLV (1908), pp. 345 à 357. (2) Bulletin, T. XLIV (1907), p. 186. 280 signalées, en diverses provinces, par MM. El. et Em. Marchal, Nypels, De Wildeman, Vanderyst, Van Bambeke, Staes et d'autres ? Qu'on nous permette de rappeler que, pour notre humble part, nous avons fait connaitre, en 1907, 45 espèces nouvelles pour la flore belge et 145 espèces nouvelles pour quelques-unes de nos provinces. La série n’est pas close: aujourd’hui, nous devons signaler 58 espèces ou variétés nouvelles pour la flore du pays et 98 espèces ou variétés nouvelles pour les provinces d'Anvers ou de Namur. Comme champ principal de nos explorations furent pris les environs de la ville d'Anvers. La saison fut bonne, et très riche était la moisson, offerte aux recher-. ches des mycologues. Réduit à nos seules ressources, nous eussions dû nécessairement en négliger une bonne part. Heureuse- ment qu'à nos côtés, surgit toute une phalange de jeunes et vaillantes recrues. Admirables d’entrain, ces jeunes s’en allérent au loin explorer la contrée, rappor- tant, avec tous les renseignements désirables, de plantu- reuses récoltes dont la détermination nous était réservée. Quand nos loisirs le permettaient, nous nous faisions un plaisir d'accompagner les zélés excursionnistes. Parmi ces mycologues de la dernière heure, nous tenons à signaler notre confrère, le R, P. A. Grootaert, S. J.: son zèle, intelligent autant qu'infatigable, nous a valu la découverte de plusieurs espèces nouvelles pour la flore belge. Autour de lui se rangent plusieurs étudiants du Collège N.-D., dont les noms figurent à côté de trouvailles méritantes qu’on lira dans la suite de ce travail. — Puissent-ils conserver cette louable ardeur et poursuivre la noble tâche de contribuer à la connais- 281 sance de plus en plus parfaite des richesses végétales de notre pays ! Nous remercions l’éminent mycologue, M. P.-A. Sac- cardo, professeur à l’Université de Padoue, des aimables renseignements qu'il a bien voulu nous com- muniquer. — Merci ! aussi, à notre confrère M. P. N\- pels : ses soins éclairés et son inlassable obligeance nous ont été des plus précieux ; c’est double plaisir et double profit de consulter les ouvrages et les herbiers du Jardin botanique de l'Etat, en pareille compagnie. Pour ce qui concerne les renseignements biblioyraphi- ques, nous nous contentons de renvoyer à notre précé- dente Notice. | Bulletin, T. XLIV (1907), p. 254.] Passons à un autre ordre d'idées. Bien des fois, nous avons entendu des doléances sur les difficultés d'analyse que présentent les champignons microscopiques. Certes, comme pour beaucoup de difficultés, il serait fort agréable qu’il en fût autrement. Un vieux poète réaliste n’a-t-il pas écrit : « S’il n’y avait ni chiens, ni chats, Ni procureurs, ni avocats, Ni poux, ni puce, ni punaise, On dormirait bien à son aise!» Mais, puisqu'il n’en est pas ainsi, il faut bien en prendre son parti et « faire, de nécessité, vertu. » IL est évident, d'une part, que, de par leur nature mème et leurs dimensions réduites, ces champignons minuscules sont d’un maniement plus difficile, d’une étude plus compliquée que leurs congénéres, les Hy- ménomycètes. Mais, d'autre part, en y regardant de plus près, on 282 doit avouer aussi que bien des cryptogamistes, créateurs forcenés d'espèces, ne sont pas tout à fait hors de cause et que plus d’un a singulièrement abusé de la permis- sion. Jordan et son école ont fait souche, — facon de parler, — jusque dans le domaine de la cryptogamie. Que de noms spécifiques nouveaux, pour des détails qui méritaient à peine l'appellation de variété, de forme ou d’aberration ! Que d'espèces, créées à la hâte et comme au pas de course, sur des matériaux incomplets, insuf- fisamment développés ou imparfaitement étudiés ! À quoi attribuer, dira-t-on, cette manie de création à outrance ? Il est incontestable que certaine petite vanité, flattée de voir son nom accolé à celui d’une espèce végétale et révant, peut-être, de le voir passer à la lointaine posté- rité, n’est pas toujours complètement absente et plaide souvent, en catimini, pour la création d’une espèce nou- velle, dont le besoin, — à l'en croire, — se fait grande- ment sentir. Viennent ensuite certaines catégories de monographes el de botanistes descripteurs à mentalité analogue. A l’égal des fakirs, ils s’hypnotisent, ils s'autosuggestion- nent en contemplant, avec obstination, des pointes d’aiguilles. Insensiblement, — le travail de l’imagina- lion aidant, — ces pointes minuscules leur semblent plus grosses, plus importantes, plus proches de toucher aux confins du colossal, Et une avalanche d’espèces nouvelles est la conséquence inévitable de cette contemplation sug- gestionnante (1). (1) Pour prendre un exemple parmi les Phanérogames, — où l’exagération paraît moins à craindre, à première vue, — nous nous contenterons de citer une Monographie des Menthes belzes, # L | 283 Sans doute, rien de plus ordinaire à chacun de nous, et malheureusement, que d'estimer au delà du vrai prix l'objet de ses études. II est naturel, après tout, qu’on ne veuille pas avoir inutilement dépensé son temps, ses peines et son enthousiasme. Ce n’est pas une raison pourtant de vouloir imposer, à tous les nez, les lunettes grossissantes de ses propres exagérations. En attendant, les ouvrages s'encombrent, se compli- quent de noms inutiles, de noms nuisibles, et les listes des synonymes acquièrent des longueurs désespérantes. Ce n’est pas tout. Celui-ci défait ce qu'un autre avail fait avant lui, et un troisième, plus clairvoyant, — ou se croyant Lel, — que tous ceux qui l’ont précédé, remani- pule le tout, élève un nouveau petité difice, qu’il croit évidemment éternel, et que le vent de demain renversera. Que de fois aussi ne voit-on pas des auteurs, sincères et loyaux, mais trop empressés, revenir sur leurs pas et désavouer eux-mêmes des créations erronées, parce que trop hâtives. Malheureusement, tous ces produits éphémères lais- sent des traces et ces noms, d’un jour, vont surencom- brer le musée déjà débordant des fossiles de la syno- nymie. « Tu as embrassé le vent, » dit un auteur sacré, «et tu as écrit ton nom sur les flots. » Fidèle image de tant de créations modernes, qui s'évanouissent, ….… telles les étoiles filantes ! = [Voir Bulletin, T. XXVI (1887), pp 63 à 168j Le genre Mentha qui, dans le Wan. de la F1. de Belg de Fr. Crépin, comptait 35 es- pèces, y figure avec le chiffre fort respectable de 136 espèces 11 — Cette Monographie a déjà été remaniée, élaguée, condensée, etc., par M.J Briquet, Privat-Docent à l’Université de Genève (Voir Prodr. de la Fl. belge, par E. De Wildeman et Th. Durand, T. III, pp. 670 à 700). 284 Est-ce à dire qu'il faille supprimer toute création d’es- pèce et que nous regardions le statu quo, ou le moyen âge, comme l'idéal du genre ? Non pas ! « Entre Sparte, qui était maussade, » dit M. J. Claretie, «et Sybaris, où un raffiné suait à grosses gouttes parce qu'il voyait ( fatigant spectacle !) un esclave qui fendait du bois, il y à une moyenne à prendre. » — Entre « cette débau- che de créations inopportunes, » comme s'exprimail notre regretté confrère Fr. Crépin, et l'abstention abso- lue, il y a de la marge. « In medio stat virtus. » Les pays neufs, notre propre pays lui-même peuvent encore fournir des espèces nouvelles de bon aloi. Il s'agit de les reconnaitre, de les étudier avec soin sur des ma- tériaux complets et suffisamment développés, de se met- tre en garde contre tout empressement inconsidéré, d'éviter surtout la funeste contagion du microbe « pul- vérisateur. » Il faut, enfin, se mettre soigneusement au courant de la littérature spéciale, concernant l’objet de ses études : sans quoi, on s'expose à rebaptiser ce qui est déjà baptisé et à créer une nouvelle surcharge de noms au moins inutiles. Il n'est pas impossible que nous créions nous-même quelques espèces nouvelles. Mais il n’y a pas de péril en la demeure, et nous trouvons que le plus lard, ce sera le mieux. MYXOPHYTES (1) (Wyxomycôètes). Physaracées. Fuligo septica (mel. — Sur mousses et sur terre. Kiel (P. G.); Cappellen, près Anvers (R. Giebens, L, Ha- merlinck) ; (1) Les espèces et variétés, précédées d’un astérisque, sont nou- Didymiacées. “Diderma lucidum B. et Br.— Sur graminées. Schooten. Didymium microcarpum Rost.— Sur souchespourries. Mortsel. | Spumariacées. Spumaria alba DC. — Sur plantes herbacées. Salzinnes (Namur). Réticulariacées. Reticularia atra Fr. — Sur vieux bois. Kiel (P. G.). Arcyriacées. Arcyria cinerea Schum.— Sur fe. el rameaux morts. Anvers, Kiel. — — var. pomiformis Lister. — Ibidem. Lycogala epidendron Fr. — Sur bois pourri. Capellen (près Anvers). (L Hamerlinck). Trichiacées. Trichià trichosperma Fr, — Sur vieilles souches, Mortsel. — — var. epiphyllaAlb. et Schw.—Ibidem. THALLOPHYTES Mycètes (Champignons). Mucoracées. Rhizopus nigricans Ehrenb. — Sur fe. de chêne pourrissantes. Anvers. velles pour la Belgique ; les autres sont nouvelles pour les pro- vinces d'Anvers ou de Namur. — Pour abréger, il sera convenu que, quand la nature de la s{ation n’est pas indiquée, l’espèce croît sur la terre. ABRÉVIATIONS. — P. G. — Père Grootaert ; fe, = feuilles. 286 Sporodinia Aspergillus Schroet. — Sur champignons en décomposition. Anvers (P. G.), (Nobis). Erysiphacées. Phyllactinia suffulta Sacc. — Sur fe. malades de chêne. Anvers et environs. Sphaeriacées . “Ceratostomella pilifera (Fr.) Wint. — Très commun, sur fe. malades de chêne conservées en cultures, et souvent associé au Sphaerella punctiformis Rabenh. — D'ordinaire, le Ceratostomella se développe | d’abord sur les rameaux, mais il passe facilement | aux feuilles, surtout dans les cultures. — Ayant eu quelque doute sur la détermination de nos échantillons, nous les soumimes à M. P. A. Sac- cardo : il partagea notre avis et ajouta que, grâce à ces échantillons de cultures, il avait pu observer les asques et les spores, qui sont très petites. À la suite de cet examen, l'éminent mycologue émit l'opinion que, très vraisemblablement, le Ceratos- tomella pilifera (Fr.) Wint. et le Sphaeronaema piliferum Sacc. ne sont qu’une seule et même chose (les asques étant très fugaces). Cette dernière espèce (provisoire) était généralement considérée comimne forme spermogonienne du Ceratostoma pili- ferum Fuck. Diatrypella verruciformis Nke. — Sur tronc mort de hêtre. Mortsel. Gnomoniella fimbriata Sacc. — Sur fe. vivantes de charme. Mortsel. Hypospilla pustula Karst. — Sur fe. de chêne. Kiel, Wavre-Sainte-Catherine. 287 Massaria macrospora Sacc. — Sur écorce de hêtre mort. Mortsel. Pyrenophora phaeocomes Sacc. - Sur fe. de chêne, en cultures. Anvers, Kiel. Sphaerella punctiformis Rabenh. — Sur fe. de chène malade. Partout, aux envir. d'Anvers. Dothidéacées. *Dothidea umbilicata Fr. — Sur fe. d'aubépine et de châtaignier. — Kiel. Helvellacées. Morchella esculenta Fr., var. rotunda Fr. — Ber- chem (près Anvers). (R. Giebens). Pezisacées. Dasyscypha ciliaris Sacc. — Sur fe. de chène. Anvers. Discina venosa Lamb. — Schooten (L. Hertoghe). Peziza stercorea Sacc. — Sur fumier de cheval. Anvers. Phacidiacées. Rhytisma acerinum Fr., var. Pseudo-Platani Fr. — Sur fe. d'érable. Mariaburg (près Heïide). (P. G.), Kiel (Nobis). Urédacées. Coleosporium Tussilaginis Lév. ap. Tul. - Sur fe. de Tussilago Farfara. Mortsel. Puccinia Violae DC. — Sur fe. de violette. Kiel. — Adoxae DC. — Sur Adoxa Moschatellina. Schooten (L. Hertoghe). Trémellinacées. “Exidia impressa Pers. — Sur branches mortes. Deurne (près Anvers). 288 “Tremella violacea Tul. — Sur tronc mort de hêtre. Mortsel. Lycoperdacées. Lycoperdon caelatum Bull. — Rochefort (R. Giebens). — echinatum Pers. — Kiel (P. G.). * _— farinaceum Schaef. — Kiel! (P. G.). l’hallacées. Ithyphallus impudicus Sace. — Kiel (P. G.). — Le Podr. de la Fl. belge, T. IE, p. 56, indique, par erreur, les communes de Mall et de Sluse comme situées dans la prov. d'Anvers; elles sont situées près de Tongres (prov. de Limbourg). Clavariacées. Clavaria muscoides L. — Rochefort (R, Giebens). Hydnacées. *Irpex lacteus Fr. — Rochefort (R. Giebens). Polyporacées. *Boletus armeniacus Quél. — Mariaburg (près Heiï le) (P. G. et Nobis), Brecht (J. Sebrechts). — chrysenteron Bull. — Kiel (P. G.). — edulis Bull., var. reticuiatus Cost. — Maria- burg (près Heide) (P. G.), Schootenhof (Nobis). — pachypus Fr. — Schootenhof,. — parasiticus Bull. — Parasite sur Scleroderma vulgare. Kiel (P. G.). Schootenhof (Nobis). * __ porphyrosporus Fr. — Mariaburg (P. G.). — pruinatus Fr, — Kiel (P. G.). Rochefort (R. Giebens). — Sistotrema Fr. — Schootenhof, — torosus Fr. — Brecht (J. Sebrechts), Schoo- tenhof (Nobis). 289 Fomes igniarius Kickx, var. pomaceus Pers. — Kiel (PAG). — var. fulvus Fr. — Kiel (P. G.), Mortsel (Nobis). Polyporus acanthoides Fr. — Sur tronc et branches dexhélre-Wriryck (PA: Jaspers, S. J.). — imbricatus Fr. — Sur souches de chêne. Kiel. RE — — rubriporus Quél. — Sur tige de groseillier. Kick (PCs) Schweïnitzii Fr., var. Spongia Cost. — Sur chêne. Schooten (J. Ullens de Schooten). squamosus Fr., var, maximus Nobis. — JIlne faut pas confondre le P. squamosus Fr. avec ie champignon, de même nom, de Hudson, qui est de dimensions beaucoup plus petites. — Kickx /F1,. cryptog. de Fl., T. 11, pp. 222-3), après avoir dé- limité le type, décrit deux variétés : les var. crassipes et levipes Kx. Notre var. maximus se distingue des deux, par les caractères suivants : chapeau fortement déprimé vers la base, à bords nen épais, mesurant 17-19 centim. en longueur et 22-24 centim. cn largeur ; pores fortement décur- rents sur le sommet du stipe ; spores elliptiques, obtuses à un sommet, pointues à l’autre, mesurant 19-22 en longueur et 9-11 z en largeur ; stipe long de 9 centim. — Sur vieilles souches et sur tronc d’orme. Anvers. (Communiqué par notre confrère H'i Van den Broeck). Polyporus sulfureus Fr. — Sur vieux tronc de Robi- ——… nia Pseudo-Acacia. Mortsel (Nobis), (Père R. Le- fever, S. J.), Rochefort (R. Giebens). zonatus Sacc. — Sur vieille souche. Kiel (P. G.). 290 Polystictus hirsutus Sacc. — Sur vieux pilotis. Kiel. Trametes serialis Bomm. et Rouss. — Sur vieux tronc. Rochefort (R. Giebens). Agaricacées. Amanita virosa Fr. — Mariaburg (près Heide). (P. G.). Amanitopsis lejocephala Sacc. — Kiel (P. G.). — vaginata Roze, var. alba Cost. — Rochefort (R. Gicbens). Armillaria constricta Fr. — Kiel (P. G.). Cantharellus cibarius Fr. — Celte espèce, non encore signalée dans la prov. de Limbourg, est fort abon- dante dans les sapinières de Reckheim et des en- virons. *Clitocybe iaccata Sacc., var. tortilis Bolt. — Heïde. Clitopilus prunulus Sacc., var. Orcella Bull. — Ro- chefort (R. Giebens). *Gollybia collina Scop. — Kiel. — dryophila Fr. — Kiel (P. G.). # ___ extuberans Balt. — Schootenhof. x — rancida Fr. — Mortsel. Coprinus Hendersonii Berk. — Sur fumier de cheval. Anvers. — sterquilinus Fr. — [bidem. * — velaris Fr. — Sur vieil orme vermoulu. Austru- weel. Cortinarius infractus Pers. — Heide, — purpurascens Fr. — Kiel (P. G..). — rigens Pers. — Kiel (P. G.). — sebaceus Fr. — Mariaburg (P.G.),(G. Michaux). Entoloma sericellum Sacc. — Kiel (P. G.). “Flammula alnicola Fr. — Kiel (P.G.). — cortinata Fr. — Kiel (P. G.), Mariaburg (No- bis). *Hygrophorus arbustivus Fr. — Mortsel. # — clivalis Fr. — Kiel (P. G.). — erubescens Fr. — Rochefort (R. Giebens). *Hypholoma leucotephrum Sacc. — Kiel (P. G.), Berchem (J. Hens). Inocybe obscura Sacc. — Mariaburg (P. G.). Lactarius aurantiacus Fr. — Mariaburg (P. G.), (Nobis). — torminosus Sch. — Mariaburg (P. G.). — trivialis Fr. — Brecht (J. Sebrechts), Heide (Nobis). — umbrinus Paul. — Kiel. — vellereus Fr. — Kiel (P. G.). “Lentinus squamosus Sch. — Sur madriers de pin for- mant un pont. Burght (près Anvers). — Nous y avons vu aussi une forme monstrueuse, à stipe allongé, ramifié, à chapeau atrophié. “Lenzites tricolor Bull. — Sur bois pourrissant. Kiel SC | # — — var. trametea Cost. — Ibidem. “Lepiota arenosa Min. — Kiel. #.— arida Fr. — Kicl. * — medullata Fr. — Mariaburg (P. G.). — racodes Sacc. — Kiel (P. G.), (Nobis). Marasmius Caulicinalis Bull. — Sur branche pourris- sante. Kiel (P. G.). — ceratopus Pers. — Sur fe. tombées. Mortsel. — fæœtidus Sow., var. inodorus Pat. — Sur brindil- les el vieilles bractées de fleurs de tilleul. Kiel CRC) # — globularis Weinm. — Kiel (P. G.), (Nobis). * __ impudicus Fr. — Kiel (P. G.). 292 *Marasmius torquescens (Quél. — Wilryck (P. G.). — Vaillantii Pers. — Sur brindilles. Kiel (P. G.), (Nobis). — — var. humillimus Quél. — Sur une vieille corde, pourrissant en plein air. — Kiel (P. G.), (Nobis). *Mycena collariata Fr. — Kiel (P. G.). — polygramma Sacc. — Sur racines d'érable. — Mortsel. — rorida Sace. — Mariaburg. — rugosa Fr. — Wilryck (P. G.). — sanguinolenta Sacc. — Sur bois pourrissant. Kiel. 6): — setosa Sow. — Kiel (P, G.). # __ — var. discopus Lév. — Kiel (P. G.). 22 7 LE * — supina Fr. — Sur brindilles et fe, mortes. Mortsel. *Naucoria camerina Fr, — Heide, — Cucumis Sacc. — Kiel (P. G.). 3 — nimbosa Sacc. — Mariaburg. *Panaeolus acuminatus Sch. — Kiel (P. G.). Pholiota mustelina Sacc. — Kiel, Mariaburg (P. G.), (Nobis). “Psathyra gyroflexa Fr. — Sur branches mortes. Kiel (P. G.). — spadiceogrisea Sch. — Kiel (P. G.). “Psathyrella trepida Fr. — Kiel (P. G.). “Russula citrina Gill. — Kiel. — fellea Fr. — Rochefort (R. Giebens). — ochracea Alb. et Schw. — Rochefort (R. Gie- bens). Russula pectinata Fr. — Kiel (P. G.). — virescens Fr, — Kiel (P. G.). Stropharia Coronilla Sacc. — Kiel (P. G.). — stercorea Sacc. — Sur fumier de cheval. Kiel (P. G.), Anvers (Nobis). “Tricholoma fulvum Bull. — Rochefort (R. Giebens). — grammopodium Sacc. — Mariaburg (P. G..). — leucocephalum Sacc. — Kiel (P. G.), (Nobis). — Russula Bull. — Rochefort (R. Giebens). — sulfureum Sacc. — Rochefort (R. Giebens). Sphaerioidéacées. Darluca filum Cast. — Sur fe. de chêne pourrissantes. Anvers. Diplodia Æseuli Lévy. — Sur rameaux morts de marron- nier d'Inde. — Kiel (P. G.), (Nobis), Anvers. Vermicularia Dematium Fr. — Sur fe. de chêne. Anvers. Mélanconiacées. Libertella faginea Desm. — Sur branches et troncs de hêtre. Mortsel. Scoleosporium Fagi Lib. ex Sacc. — Sur rameaux morts de hêtre. Mortsel. Steganosporium cellulosum Corda. — Sur rameaux morts de hêtre. Mortsel. Mucédinacees. “Acremonium 2alternatum Lk. — Sur champignons pourrissants et sur écorces mortes. — Kiel. Acrostalagmus cinnabarinus Corda. — Sur fe. de chêne et de graminées, en cultures. Anvers. “Alternaria tenuis Nees. — Sur fe. pourrissantes. Anvers. 294 Asperglillus flavus Lk. — Sur pain beurré et fermen- tant. Anvers. Cephalothecium roseum Corda. — Sur fe. malades de chêne, en cultures. Anvers. — Comme Hoffmann et Bail, nous avons trouvé cette espèce associée, dans la même culture, à l’Acrostalagmus cinnaba- rinus Corda. Nous n'ôserions affirmer cependant que l’une de ces plantes soit la forme conidienne de l’autre (Voir, sur cette question, J. Costantin, Les Mucédinées simples, p. 94). *Dimargaris cristalligena V. Tiegh. — Parasite sur d'autres moisissures, dans les cultures. Anvers. — M. Van Tieghem regarde cette plante, qu'il avait été seul à observer jusqu'à présent, comme étant vraisemblablement une forme conidienne d’un Ascomycète. De Bary la range parmi les Mucora- cées douteuses. “Gonatobotryum fuscum Sacc. — Sur fe. malades de la vigne (dans cultures). Anvers. Oidium leucoconium Desm. — (Forme conidienne du Sphaerotheca pannosa). — Sur les fe. des rosiers (blanc du rosier). Anvers, Mortsel, Kiel, ete. — Nous avons décrit auparavant (Bullet, T. XLV, pp. 345-7) l'O. quercinum Nobis. Oospora fasciculata Sacc. — Sur fe. de chêne, en cul- tures. Anvers. Penicillium candidum Lk. — Sur fe. du poirier, de la vigne, en cultures. Anvers. — glaucum LKk., var. Coremium Fr. — Sur poires pourries. Mortsel. *Rhopalomyces candidus R. et Br. — Sur fe. de chêne, dans les cultures. Anvers. 295 Dématiacées. Dendryphium ramosum Cooke. — Sur fe. de chêne malades. Anvers. Mascrosporium Sarcinula Berk. — Sur fe. de hou- blon. Anvers. Zygodesmus fuscus Corda. — Sur fe. de chêne, dans les cultures. Anvers. Stilbacées. “Coremium candidum Nees. — Sur poires pourries. Kiel. Stilbum vulgare Tode. — Sur nervures des fe. de chène, en cultures. Anvers. Stysanus Stemonitis Corda. — Sur fe. de chêne pour- rissantes. Anvers. Tuberculariacées. Volutella gilva Sacc. — Sur fe. pourrissantes. Anvers. NOTE SUR LA CONSERVATION MULTISÉCULAIRE DE LA PROPRIÉTÉ GERMINATIVE DES GRAINES DE CERTAINES PLANTES ANNUELLES, par CL. AIGRET. Lors de la construction d’un pont sur la dérivation de l’Ourthe, on fit, en prairie, des fouilles atteignant 4"50 de profondeur pour l'établissement des fondations de cet ouvrage d'art. Le gravier se trouvant sous le sol fertile fut déposé sur un espace restreint, près du pont dit « de Fétinne », à Liége. Les déblais provenant de 4 mètres à 4 m, 50 de pro- 296 fondeur formèrent la couche extérieure du dépôt, comme cela est naturel. Le fait me fut d’ailleurs confirmé par M. l'Ingénieur principal Denil qui dirigeait les travaux. Or,sur cette couche supérieure qui fut déposée en juil- let 1906, 1! se développa une végétation abondante, variée et d’une croissance rapide, comme on va en juger. En effet, moins de trois mois après, le 22 septembre de la même année, j’observais en fructification : Triticum Spelta, Avena sativa, Polygonum lapathifolium, P. hydro- piper, Bidens tripartitus, Cerastium aquaticum () et bien d’autres plantes, mais en moins grande abondance. L'espèce dominante était le P. lapathifolium. D'où provenaient ces graines, demanderez- vous ? Bien que le fait puisse paraitre inexact ou mal observé à un cerlain nombre de lecteurs — je ne dis pas de bota- nistes (?) — je suis néanmoins persuadé que les graines existaient dans cette couche inférieure. En un temps bien éloigné certainement de l'époque actuelle, cet endroit devait présenter l'aspect de fond de rivière délaissé, comme on en voit en été, sur le parcours de la Vesdre. Cela me semble démontré par la quantité considérable de Polygonum lapathifolium qui se sont développés sur le dépôt. On pourrait facilement admettre même, que le cours ancien de la rivière ne se trouvait guère éloigné de la dérivation actuelle. En effet, j'ai observé dans les fouilles de cette dérivation des troncons importants de saules (), décomposés cela va sans dire, (1) Cette plante est vivace. Il n’en ressort pas moins que la majorité des plantes des graviers de Liège sont annuelles. (2) Les botanistes savent en effet que des faits analogues ont déjà été observés, particulièrement avec des graines recueillies dans des tombeaux celtiques et gallo-romains. (3) Pour être précis, je dois reconnaître que l’on a aussi retiré des tronçons de chênes, 297 mais néanmoins reconnaissables, et, ce qui est plus pro- bant, le fond d'une barque sur lequel gisait encore un chargement partiel de moellons bruts. Je donne ces détails pour démontrer que le relèvement considérable de la vallée en cet endroit s'est fait en queiques siècles, comme le démontre la présence dans ces dépôts de grains d'Epeautre et d’Avoine. Ces graines se sont donc trouvées immergées pendant un nombre considérable d’années et se sont trouvées aptes à reproduire des plantes complètement développées dans un laps de temps relativement court (moins de trois mois). L'immersion prolongée, dans la situation signalée, semble donc favorable à la conservation de certaines graines et au développement rapide de la plante lors du semis. Y a-t-il lieu là, à une application pratique, je ne le sais, toutefois, j'ai cru que ce fait, dont la constatation ne doit pas avoir été souvent renouvelée, avait suffisamment d'intérêt pour être publiée dans le Bulletin. * # * En 1904, pendant les travaux préparatoires de l’Expo- sition de Liége, j'ai pu constater que les plantes qui se développaient sur les terres rapportées, variaient sui- vant la provenance de ces terres, ce qui prouverait que la majorité de la végétation survenue en ces endroits n'était pas due à un apport de graines véhiculées par le vent. Des terres provenant d'une prairie de Herstal ont produit quantité de Chenopodium album et d’Atriplex. Un apport d’une autre provenance à donné lieu au dévelop- pement, en quantité exagérée, du Chenopodium rubrum, 298 au point que des personnes étrangères à la science bota- nique m'ont demandé ce qu'était cette nouvelle venue. On est généralement enclin à croire que les graines de toutes ces plantes pullulant parfois sur les terres remuées sont apportées par le vent ; je crois bien qu’il en est ainsi pour l’Armoise, les Chardons et quantité de végétaux à graines légères ou munies d’aigrettes, mais ce fait géné- ralisé devient inexplicable, lorsqu'il s’agit de graines relativement lourdes et ne possédant aucune aptitude pour laviation. J'ai constaté également dans les déblais et remblais des mêmes travaux, à un endroit où l'argile de la prairie avait été remuée sur place, une production dense d’une forme très remarquable de l'Afriplex hastatum, var.: macrocarpyum. Cette plante, bien que les lieux n'aient pas été modifiés l’année suivante, est devenue extrème- ment rare en cet endroit. Il est vrai que la terre s'était tassée et que les conditions s'étaient modifiées par ce fait, et aussi par de fréquentes visites de bandes de moi- neaux, lesquels se contentent à l'arricre-saison des graines de nos Chénopodiacées. Certaines graines conservées dans le sol, à l'abri des atteintes des animaux et des intempéries, sont donc dans une situation particulièrement propice pour conserver leur propriété germinative. La vallée de l’Ourthe, où se sont exécutés les terrasse- ments importants dont je viens de faire mention, offre des conditions particulières qui ne se reproduisent peut- être plus aussi avantageusement, sur les plateaux ou dans les terres peu profondes recouvrant les schistes, les grès et les calcaires. Toutefois, les graines de Genêt, de Deschampsia flexuosa, de Digitale même, se conservent 299 certainement pendant 20 et 30 ans dans le sol léger et peu épais des bois de l’Ardenne, ainsi que j'ai pu l'observer moi-même en différents endroits. FLORAISON DU VERBASCUM THAPSIFORME par CL. AIGReT. Je ne sais si l’on s’est déja attaché à suivre, pour cer- taines plantes multiflores, la marche journalière de la floraison. D'autre part, cette question peut-elle offrir quelque intérêt? Quoi qu'il en soit, voici pour le Verbas- cum thapsiforme var. cuspidatum, cultivé en jardin (à Kimkenpois-Angleur), la statistique florale faite du débat à la fin de lanthése (27 juillet au 3 septembre 1907). Report 427 Report 1219 Juill. 27 - 5 Aoùût 9 - 59 Août 22 - 70 28 - 5 10 - 80 23 - 54 29 - 10 14%7:60 24 - 51 30 - 9 12 - 50 1:25:1129 31 - 20 13 - 77 né 26:5200 Août 1 - 28 12,577 27 - 61 2 - 30 15-191 28 - 76 3 - 30 16 - 40 29 - 76 4 - 50 17 - 45 30 - 50 o - 92 18 - 49 31 - 45 6 - 71 19 - 63 - Septembre 1 - 45 7 - 39 20 - 64 2, =: 9 8 - 42 21 - 37 3 - 14 T7 1219 Total : 1865 J'ai détaché les corolles ouvertes, chaque jour, vers 13 heures. 300 La floraison a duré 39 jours. Le nombre de fleurs pro- duites a été de 1,865, la moyenne journaliere de l'épa- nouissement est done de 47 à 48 fleurs. Le maximum à été atteint le dixième jour après le début (92 fl.) ; le même nombre, pour ainsi dire, réapparait le vingtième jour, mais il n’y a là qu’une simple coïncidence, l’abon- dance de fleurs, en pleine floraison, étant régie par l’'ardeur du soleil pendant la matinée. À partir du 28 août, c'est-à-dire trente-deux jours après l’apparition des premières corolles, 1l se déve- : Joppait de petites ramifications florales supplémentaires produisant des fleurs réduites se détachant sans s’épa- nouir ; il en était bientôt de même des fleurs normales. Probablement, par suite de ces cueillettes journalières, la plante est restée à peu près complètement stérile. Cependant les fleurs avaient souvent été visitées par les insectes, avant la récolte des corolles. Il résulte de cette constatation que ces cueillettes con- trariaient la fécondation, La déhiscence des anthères semblerait donc devoir s'opérer un certain nombre d'heures après l’anthèse. LES MOUSSES DE LA SECTION HARPIDIUM DES ENVIRONS D'ANVERS par Henri Van DEN BRoOEGxK. Dans mon catalogue des plantes observées aux envi- rons d'Anvers et ses trois suppléments, parus dans les Bulletins de notre Société (1), le groupe des Harpidium a été presque totalement négligé. (1) Voir Bulletins de la Société royale de Botanique de Belgi- que, t. XXII, {re partie, pages 112 à 173; t. XXIII, 2e partie, pages 142 à 158 ; t. XXVII, 2° partie, pages 7 à 14 et t. XLII, 2e partie, pages 18 à 29. æ en ri DER V2 ee SO 0 2 DS EL ST ts Dé rs 301 Nous venons aujourd’hui combler cette lacune, De même que les Sphagnum, les Harpidium sont tres polymorphes, et, pour ceux-ci comme pour ceux-là, l’on n’a souvent pour se décider, à cause de leur stérilité fré- quente, que les seuls caractères tirés de l'examen de l'appareil végétatif. Nous avons dressé la liste suivant le classement de l'excellente monographie dela section Harpidium, rédigée par M. F. Renauld et parue dans Muscologia gallica de M. T. Husnot, à laquelle nous renvoyons volontiers le lecteur (1). Il reste, entre les variétés, de nombreuses formes indé- cises : vouloir leur donner des noms, serait un diver- tissement peu scientifique et qui n’aurait d'autre résultat que d’embrouiller les études. Anvers, le 2 mai 1909. Hypnum aduncum Hedw. IL. — Groupe fypicum Ren. — — — — Forma fypica Ren. — Bords des marais, prairies humides. — Hoboken, entre Schilde et Oeleghem. — Stér. — — — — Forma falcata Ren. — Bords des eaux, prairies. — Hoboken, Austruweel, Deurne.— Stér. — — Var. pseudo-Senditnerii Ren. et Lang. — Sur du bois au bord du canal de la Campine à Schooten. — Stér. (1) Il existe an extrait du Wuscologia gallica : Section Harpi- dium. Extrait Wuscologia gallica de M. T. Husnot. Cahan 1894, in-8°, 29 pages et 9 planches, prix 3 fr. 50, 302 Le Dr Langeron a découvert cette variété intéressante à Ludwigshafen (Palatinat) et l’a décrite dans le Bulletin de la Soc. bot. de France. Elle diffère du 7/7, aduncum Hedw. (typicum), par sa couleur verte, par ses feuilles fortement recourhées en hameçon, sa nervure plus épaisse et enfin son tissu plus ferme (Voir Causerie sur les Harpidium par M. F. Renauld, dans Revue bryologiques 1907, page Rà). D’après M. Renauld, cette mousse n’était connue en 1907 que du Palatinat et de la Bavière, En 1908, elle a été observée par M. von Bock, à Wôlligrae ben am Schwarzhof in Livlaud. IT. — Groupe Kneiffii Ren. (Hypnum aduncum Hedw., subsp. Kneiffii (Sch.) Boulay.) — — Var. Kneiffii Sch. — Bords d'un fossé à Deurne. — Slér. — — — polycarpum Bland. — Fossés, bords des eaux. — Anvers. Hoboken, Deurne. — Stér. Une forme voisine de la var, polycarpum Bland., dans un fossé entre Deurne et Wommelghem. — Stér. — — — attenuatum Boul. — Prairies humides et fossés à Deurne (M. R. Naveau et moi). — Stér. Une forme à feuilles plus longuement acuminées que la var. altlenuatuin Boul., sur la terre argileuse à Hoboken. — Stér. — — — intermedium Bryol. eur. — Fossés, bords des eaux. — Répandu à la Tête-de-Flandre (Zw yn- drecht), Deurne (M. R. Naveau et moi.) — Stér. — — — — forma penna Sanio. — Fossés, mares. — Austruweel, Téte-de-Flandre (Zwyndrecht).—Stér. — — — — — laxifolia (San.) Ren. (var. laxifolium Sanio). — Abondant sur les bords des fossés dans les prairies à Hoboken. — Stér. 303 Des formes oscillant entre la var. intermedium Bryol. eur. et le groupe pseudofluitans (San.) Ren., dans une mare à Anvers et dans les fossés à Deurne et à Austruweel. — Stér. IL, — Groupe pseudofluitans (Sanio) Ren. (Hypnum aduncum Hedw. var. latum Sch.) Des formes du groupe pseudofluitans (Sanio) Ren., dans les fossés à la Tête-de-Flandre (Zwyndrecht). — Stér,. — — — paternum Sanio.— Fossés, mares. — Anvers, Deurne, Merxem, Tête-de-Flandre (Zwyndrecht), Hoboken. — Stér. Des formes voisines de la var. paternum Sanio, dans un fossé à Borgerhout et dans une mare à Hoboken. — Stér. — — Var. flexile Ren. — Fossés, bords des eaux, prai- ries humides. — Austruweel, entre Schilde et Oele- ghem, Tête-de-Flandre (Zwyndrecht), Gheel, Deurne., — Stér. Une forme indécise entre les var. paternum Sanio et flexile Ren., dans un fossé à la Tête-de-Flandre (Zwyndrecht). Stér, Hypnum Sendtneri Sch. (4. aduncum Hedw. & legiti- mum Sanio.) Forma trivialis Sanio. — Abondant dans les prairies et les fossés marécageux entre Oeleghem et Schilde. — Stér. — lycopodioides Schgr. (H. aduncum Hedw. à molle et Wilsonii Sanio). — Prairies humides entre Oele- ghem et Schilde, — Stér. — uncinatum Hedw. — Fossés, bruyères humides. — Nieuwmoer, entre Broechem et Emblehem.— Fert. Une forme de 1. wncinatum Hedw., dans une mare à Schilde. — Stér. — fluitans L. (H. exannulatum Guemb.) 304 EL. — Groupe Amphibium (Sanio) Ren. (H, fluitans L. à amphibium Sanio..) Une forme voisine de la var. Jeanbernatii Ren., sur le sable humide à Calmpthout (M. R. Naveau et moi). — Stér. — — Var. Jeanbernatii Ren. (var. paludosum Sanio) — Bas-fonds, marais, fossés. — Schooten. — Fert.; entre Oolen et Gheel (M. R. Naveau et moi), W yneghem. — Stér. | — — — — forma ferrestris Sanio et forma condensata Sanio. — Bords d’une mare à Calmpthout.— Stér. NT er — — tenella Ren. (var. tenellum Ren.) — Bords des étangs à Hoboken. — Stér. Une forme de la var. Jeanbernatii Ren. passant à la var. falcatum Sch., dans un marais entre Oolen et Gheel (M. li. Naveau et moi). — Stèr. — — — jracile Boul. — Mares, fossés. — Cappellen (M. R. Naveau), Westmalle (M. R. Naveau et moi), entre Wyneghem et Schilde, Calmpthout. — Stér. — — — submersum Sch. — Mares. — Cappellen, Calmpthout. — Stér. Un forme voisine de la var. submersum Sch., sur les bords d’une mare à Calmpthout (M. R. Naveau et moi). — Stér. IL. — Groupe falcatum (Br. eur.) Ren. (Hypnum fluitans L. 6 falcatum Br. eur.). — — Var. falcatum Sch. — Marais, mares. — Oolen, Cappellen, Calmpthout, — Fert. ; Gheel. -- Sitér. Une forme de la var. falcatum Sch., à feuilles presque entières, dans un marais à Esschen {M. R. Naveau et moi.) — Stér. — — — alpinum Sch. — Bords des mares, fossés, — Gheel, Calmpthout. — Stér. | ! 305 UT. — Groupe exannulatum (Sanio) Ren. (Hypnum fluitans L. var. exannulatum Ren., 6 exannu- latum Sanio, F. exannulatum Guemb.). — — Var. pinnatum Boul. — Marais, prairies maréca- geuses, bruyères humides, bords des eaux. — Gheel, entre Grobbendonck et Pulle, Nieuwmoer. — Fert. ; Schooten, entre Schilde et Oeleghem. — Stér. — — — — forma gracilescens Ren. — Prairies humi- des, mares et marais. — Calmpthout, entre Oolen et Gheel, Westmalle (M. R. Naveau et moi), Schoo- ten. — Stér, Une forme voisine de la var. pinnatum Boul, dans les bruyères inondées à Calmpthout. — Stér. — — — brachydictyon Ren. (var. 9 alpinum Ren. — Fossés, imares, marais. — Nieuwmoer, Gheel (M. R. Naveau et moi), entre Meer et Minderhout. — Stér. Cette var se trouve souvent mélangée au Hypnum verni- cosum Lindpb. IV. — Sous-groupe Rofae (De Not).) Ren. (Hypnum Rotae De Not., H exannulatum Guemb. var. Rotae Sch., 1. fluitans L. var. stenophyllum Wils.) — — Var. falcifolium Ren.— Marais. mares, — Brecht, Esschen, entre Oolen et Gheel (M. R. Naveau et moi), Calmpthout, — Stér. — — — — forma viridis Boul. — Mares, fossés. — Entre Oeleghem et Schilde, Calmpthout, Stér. — - — — —inundata Ren.— Mare Gheel. - Stér, 306 Hypnum/vernicosum Lindb. — Marais, prairies humi- des. — Gheel, Wortel, entre Meer et Minderhout, Turnhout, entre Oeleghem et Schilde, Nieuwmoer. — Stér. — revolvens Sw. (AH. Cossoni Sch., H. intermedium Lindb.). — — forma {ypica Ren. (1. revolvens Sw.) Marais à Zundert, en Hollande, près de la frontière belge. — Stér. — — Var. Cossonii (Sch.) Ren., (Hypnum Cossonii Sch.) — Bruyères humides et marais à Vosselaer. —- Fert. Une forme indécise entre les var. Cossonii (Sch.) Ren. et intermedium (Lindb.) Ren., dans une prairie à Gheel. — Fert. — — — intermedium (Lindb.) Ren. (Hypnum interme- dium Lindb.) — Marais, bas-fonds, prairies tour- beuses. — Turnhout, entre Meer et Minderhout, entre Oeleghem et Schilde. — Stér. — scorpioides EL. — Elangs, marais, bas-fonds, prai- ries tourbeuses. — Entre Turnhout et Arendonck, Gheel, Vosselaer, entre Turnhout et Raevels, Wor- tel, Nieuwmoer, entre Meer et Minderhout, entre Oeleghem et Schilde. — Stér. Une forme à feuilles des branches principales et secon- daires, atténuées, aigües, apiculées, souvent términées en pointe subulée: sur les bords d’un étang entre Oeleghem et Schilde. — Stér. — — var. julaceum Sanio. — Bas-fonds marécageux entre Turnhout et Raevels. — Fert. Dans la même habitation, se rencontre une forme passant du type à la var. julaceum Sanio. — Stér. 307 QUELQUES MOTS A PROPOS D'UNE MONOGRAPAIE, par À. Corner. La Monographie dont je veux parler est l « Essai monographique sur les Philonotis de France » que M. Dis- mier à publié dernièrement dans les Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg (tome XXXVI, 1908). Le genre Philonotis est un des plus polymorphes qui soient. Il résulte même des travaux qui lui ont été récem- ment consacrés que, dans ce genre, on doit reculer les limites de l’espèce, la considérer comme un groupe de formes affines sous peine de ne savoir que faire des nom- breux intermédiaires que l'on rencontre. Les anciens bryologues connaissaient mal ce genre el en confondaient, les unes avec les autres, les espèces les plus différentes. Je ne puis résister au désir de citer — d'après M. Dismier — quelques unes de leurs confusions : Venturi rattachait au Ph. calcarea une variété mollis qui est une forme du Ph. caespitosa ; Fergusson rapportait à son Ph. adpressa des formes appartenant tantôt au Ph. fontana, tantôt au Ph. seriata ; Schimper rapportait au Ph. fontana var. falcata des matériaux appartenant en réalité au Ph. calcarea ; il créait une nouvelle variété compacta du Ph. fontana sur des échantillons qui sont du Ph. tomentella ; sa var. gracilescens, rattachée au Ph. fontana, appartient au Ph. tomentella ; etc. ete. Ces confusions étaient fatales et s'expliquent : elles proviennent de ce que les bryologues, dont je viens de parler, fondaient la distinction des espèces sur des caractères sans valeur ou presque (notamment la forme 308 et la direction des feuilles périgoniales) et de ce que le parallélisme, qui existe entre les formes des différentes espèces, leur avait échappé. Evidemment leurs ouvrages étaient conçus d'apres ces idées, cette manière de voir, et nous, qui nous en servions, nous étions amenés à suivre leurs errements. Aussi les erreurs de détermination ne doivent-elles pas être rares dans nos herbiers ou tout au moins dans certains d’entre eux. Les révisions aux- quelles M. Dismier a procédé (pour l'élaboration de sa Monographie) ont notamment prouvé que jusque main- tenant on a souvent rapporté au Ph. capillaris des formes appauvries des Ph. fontana, caespitosa, voire même tomentella, et qu’on n'a cessé de confondre, les unes avec les autres, les variétés falciformes des Ph. calcarea, seriata et fontana. Désormais il nous sera possible d'éviter ces erreurs et d'arriver à une détermination exacte ; M. Dismier, par son Essai monographique, nous en donne le moyen. Dans ce travail, les caracteres différentiels sont tirés de la forme des feuilles caulinaires, de la largeur de leur nervure, de la forme et du dédoublement de leurs dents, de la position de leurs papilles, etc. Ces caractères sont constants : de plus, comme on le voit, ils sont tirés de l'appareil végétatif et permettent d'identifier les échan- tillons stériles, et ce sont de beaucoup les plus nombreux. Outre une excellente clef analytique, des descriptions bien faites et une synonymie complète, on y trouve des critiques étendues, ce qui, chacun le sait, facilite con- sidérablement les déterminations etexclutles flottements. Je crois bon d'ajouter qu’il y est tenu — de l’aveu de l’auteur — largement compte des travaux de M. Loeske sur la matière. Huit espèces y sont étudiées : Ph. rigida Brid. et ses var. longipedunculata C. Mull., Schliephakei 309 (Roll.) Dism. ; Ph. marchica (Willd.) Brid. et sa var. laxa (Limpr.) Lske et Warnst. ; Ph. capillaris Lindb. et sa var. gemmiclada Lske ; Ph. caespitosa Wils. et ses var. laxzu (Warnst.) Lske et Warnst., adpressa Dism.., elongata Lske, aristata Lske, orthophylla Lske; Ph. fontana (L.) Brid. et ses var falcata (B. S.) Warnst., adpressa (Ferg. ex p.) Lske et Monk., gemmiclada Lske; Ph.tomen- tella Mido emend Lske, borealis (Hag.) Lske, compacta Dism.. gemmiclada Lske et Grebe ; Ph. seriata (Mitt.) Lske et ses var. adpressa (Ferg. ex p.) Lske et Monk., falcata (B. S.) Lske, mollis (Sch.) Lske, minor Lske, [luitans Podpera et Lske : Ph. calcarea Sch. et ses var. orthophylla Schiffn., aquatica Lske et Bauer, fluitans Matousch,, gemmiclada Osterw. Les Ph. Arnelli Husn., Macounii Lesq. et James, Ryanii Phil. et media Bryhn y sont considérés comme synonymes du Ph. capillaris Lindb ; les Ph. alpicola Limpr. etOsterwaldii Warnst. comme synonymes du Ph. tomentella Mldo; le Ph. cras sicostata Warnsi. comme synonyme du Ph, calcarea Sch. Le Ph. laxa Warnst. non Limpr. y est ramené au rang de variété du Ph. caespitosa Wils. En outre le Ph. adpressa Ferg. est supprimé, ce Philonotis ne constituant pas une espèce propre. L' « Essai monographique.de M. Dismier est un travail magistralement fait, d'une critique vigoureusement documentée et qui jette un jour singulièrement clair sur la question qu'il traite. Il rendra autant de services aux bryologues belges qu'aux bryologues français. C’est pourquoi j'ai cru utile de le signaler à mes confrères de la Section de bryologie. Il est à désirer qu'ils reprennent l'étude des Philonotis de notre domaine floral en s’aidant de ce travail. Je suis convaincu que le résultat obtenu serait intéressant. 310 BIBLIOGRAPHIE ÉTUDES SUR LA FRONDE DES ZYGOPTÉRIDÉES, par P. BERTRAND, Docteur ès-sciences naturelles, Préparateur du Musée Houiller de l’Université de Lille. ANALYSE par À. Gravis. Les Zygoptéridées sont des Fougères à structure con- servée que l’on trouve abondamment dans le Gulm et le Westphalien. Elles sont remarquables, non seulement par leur ancienneté, mais encore par leur organisation profondément différente de celle des Fougères actuelles. L’un des traits les plus caractéristiques de cette orga- nisation est l'existence de deux plans de symétrie dans les rachis primaires (pétioles) des frondes, de telle sorte que ces rachis ressemblent plus à des axes qu'à des appendices. Les rachis secondaires, au contraire, ne possèdent qu'un seul plan de symétrie selon la règle ordinaire. La différence est telle qu’il est arrivé souvent que les rachis primaires et les rachis secondaires trouvés séparément ont été décrits comme appartenant à des espèces différentes. En déterminant d’une facon précise la nature morpho- logique des échantillons considérés jusqu'ici tantôt comme tiges, tantôt comme pétioles, M. P. Bertrand a pu faire (1) Lille, Imprimerie L. Daniel, 1909, 1 vol. in-8 et 1 atlas in 4. 311 disparaitre une cause d'erreurs des plus graves, et éta- blir une classification rationnelle des types connus. Cette étude des rachis est d’autant plus importante que les stipes (tiges) des Zygoptéridées ont à peine été entrevues dans un petit nombre de Zygoptéridées, et que leurs fructifications sont également peu nombreuses et généralement séparées de la plante qui les a portées. Le mémoire que nous analysons comprend quatre parties : la première nous fait connaitre la structure de la fronde du Stauropteris oldhamia. La deuxième est con- sacrée au genre Ankyropteris. La troisième contient l'ana- tomie comparée de la fronde chez toutes les Zygopté- ridées connues. Ces trois premières parties renferment l'énoncé des faits positifs justifiés par les magnifiques phototypies de l’atlas. Pour répondre aux préoccupations de quelques paléobotanistes, l'auteur a cru devoir ajouter à son travail une quatrième partie, dans laquelle il envisage les affinités que semblent présenter les Zygopté- ridées avec les autres Fougères. Pour mener à bien une étude aussi fouillée, Mr. Bertrand à tenu à se documenter de la facon la plus complète. Non content des matériaux qu’il possédait, il a visité tous les Musées, Instituts et collections parti- culières renfermant des échantillons de Zygoptéridées : il cite une vingtaine de sources auxquelles il a pu puiser, tant en France qu'à l'étranger, grâce au concours des savants qui ont bien voulu seconder ses efforts. — 1. Siauropteris oldhamia. — Le gros rachis de la fronde de cette Zygoptéridée possède quatre files de rami- fications émises par paires. Ces ramificalions se subdivi- sent un grand nombre de fois, mais on n’a jamais réussi à constater la présence d’un limbe. Toutefois des spo- 312 ranges encore attachés aux dernières ramifications ont êté découverts par le D" D. H. Scott. Au point de vue histologique, une section de rachis de S. oldhamia présente une masse libéro-ligneuse cen- trale, un tissu fondamental sclérifié, un tissu aérifère (probablement chlorophyilien) et un épiderme avec de rares stomates. La masse libéro-ligneuse de tous les rachis, quel que. soit leur numéro d'ordre, tant qu elle n'est pas tombée à l’état indéterminé, a une structure uniforme : c’est un quadruple, un ensemble de quatre massifs ligneux com- mandés chacun par un pôle intérieur : le quadruple ligneux est entouré de liber, qui forme deux maxima, l'un antérieur, l’autre postérieur, et deux massifs laté- raux. Il n’y a pas de bois secondaire. Dans le voisinage d'une ramification, la structure se modifie : on voit deux pièces sortantes se détacher du côté droit, et plus haut la même chose du côté gauche. Ces pièces sortantes sont des rachis d'un ordre plus élevé. Les deux rachis latéraux d'une même paire sont plus ou moins coalescents à leur base et accompagnés chacun d’une aphlebia. Par aphlebia, il faut entendre des expansions plus ou moins laciniées qui sont, comme des stipelles, placées à la base de rachis d'ordre n + 1. Ces productions sont fréquentes chez les plantes houilléres : elles se présen- tent sous divers aspects. — 2, Genre Ankyropteris. — La fronde ici n’a qu'un plan de symétrie; elle porte deux files de ramifications latérales; chaque rachis secondaire est pourvu à sa base de deux aphlebia. La masse libéro-ligneuse offre une conformation toute nn dé 313 différente de celle du genre Stauropteris, bien que dans les deux cas il y ait quatre pôles fondamentaux trachéens. La ramification des rachis primaires est très compliquée. Les diverses espèces du genre Ankyropteris se distin- guent les unes des autres par des modifications assez légères de la structure de la masse libéro-ligneuse des rachis, et du mode d'émission des pièces sortantes. Des stipes d'Ankyropteris ayant été trouvés, l'auteur a pu nous donner un aperçu de leur organisation. — 3, Anatomie comparée. — Les Zygoptéridées con- tiennent actuellement 11 genres et 25 espèces environ. La structure de ces plantes n’était jusqu'ici que très im- parfaitement connue; leurs caractères communs n'avaient jamais été mis en évidence. M. P. Bertrand a donc com- mencé par nous donner une description précise, quoique sommaire, d’une espèce au moins de chaque genre. Il a insisté sur le mode de ramification de la fronde et a montré comment il est possible de relier les différents types entre eux. Il a enfin présenté une classification des Lygoptéridées basée sur les caractères de la masse libéro- ligneuse des frondes. Les spécialistes liront avec le plus vif intérêt la discus- sion de tous les faits relatifs aux deux questions sui- vantes : 1. Quelle est la situation des Ankyropteris par rapport aux autres Zygoptéridées connues ? 2. L'anatomie de la fronde du Sfauropleris oldhamia nous autorise t-elle à ranger cette plante dans la famille des Zy- goptéridées ? Quant aux caractères anatomiques généraux de la famille des Zygoptéridées, on comprendra qu'il n’est guère possible de les faire saisir exactement quand on ne 314 peut, comme c'est ici le cas, s’aider de figures explicati- ves. Il en est de même pour les diagnoses des genres et des espèces qui terminent la troisième partie. — À, Affinités des Zygoptéridées. — L'auteur nous pré- vient que ce dernier chapitre renferme des considérations d'un caractère hypothétique qui doivent étre nettement séparées des faits établis dans les chapitres précédents. La comparaison des Zygoptéridées et des Fougères actuelles démontre que les formes de « divergeants(l) » que l’on rencontre chez les premieres rappellent tout à fait celles qui existent chez les secondes ; mais que la courbure inverse de la chaine libéro-ligneuse distingue complètement les premières des secondes. Les deux caractères les plus importants de la famille des Zygoptéridées sont : 1° l'existence de deux plans de symétrie cectangulaires, qui donne à la fronde les appa- rences d'un axe ; 2° l'orientation singulière des rachis secondaires, qui sont tournés de 90° par rapport au rachis primaire qui les porte. L'existence de ces deux caracteres dans les Fougères les plus anciennes (Zygoptéridées) semble constituer un argument sérieux en faveur d'une hypothèse qui a déjà été émise relativement à l’origine de la fronde et qui con- siste à admettre que chaque fronde représente un stipe simplifié, un stipe qui n’a plus qu'un seul plan de sy- métrie, et dont les ramifications sont parallèles, au lieu d'être rectangulaires. D’autres considérations sont relatives aux rapports qui, (1) MM. C. Eg. Bertrandet F. Gornaille ont appelé « divergeant l’unité libéro-ligneuse qui entre dans la composition anatomique des Fougères actuelles (Vsir Bull. Soc. R. de Botanique de Bel- gique, tome XLI (1902) 2 partie). A 319 d'après quelques auteurs, existeraient entre les Zygopté- ridées et les Phanérogames anciennes (Cycadofilicinées). — Anatomiste mais non paléontologue, je n'ai pu envisager le travail de M. P. Bertrand qu’au point de vue des méthodes anatomiques mises en œuvre et des resul- tats obtenus. J'ai retrouvé, dans le présent mémoire, toute l’ingéniosité et toute la clairvoyance dont l’auteur a fait preuve dans ses premières recherches sur l'Ade- lophyton (1). En étudiant ces deux beaux travaux, on est frappé du soin apporté à l'examen de toutes les questions, de l'esprit critique si sür, de l'induction si prudente qu’on reconnait partout. M. P. Bertrand me permettra certainement de lui avouer, en terminant, que je suis de ceux qui regrettent la confusion des notions de temps et d’espace(?). La plume ne devrait pas enregistrer de telles erreurs de paroles. Les variations de structure que l’on constate en exami- nant des coupes faites successivement dans un même organe à l’état adulte n'accusent pas des stades différents, mais des niveiux différents. Il y a entre ces deux termes la même différence qu'entre les expressions plus tard et plus loin. Certes, dans le cas présent, Le mal n’est pas grand parce qu'il n'y a pas de confusion possible. Il n’en est plus de même lorsqu'on s'occupe de l'anatomie de membres diffé- rents à des âges différents. Et puis, une erreur de langage conduit trop souvent à une erreur d'interprétation. N'est-ce pas pour un motif semblable que la structure de l’hypocotyle est généralement mal comprise ? On pratique des coupes successives, on les étudie successivement, (1) Voir analyse dans Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, tome XLIV (1907). (2) Mémoire analysé, p. 28. 316 puis on énonce les faits comme s'ils étaient eux aussi successifs ! On dit que le bois passe de la racine à la tige, qu'il se tord de 180° etc... alors qu'en réalité un simple contact existe et persiste entre un bois centripète et un bois centrifuge (D). La racine ne se modifie pas pour devenir une tige : ces deux membres sont et restent complètement différents. Sebrechts, J. — Dennenbouw in de Antwerpsche Kem- pen. — [n-12° de 20 pages, 1909. — Imprimé chez Braeckman, Brecht ; en vente chez l’auteur, rue du Verger, 96, Berchem (Anvers). Cette brochure flamande traite de la Culture des rési- neux dans la Campine anversoise. Elle sera lue avec grand profit par tous les propriétaires de sapinières et par tous ceux que la culture des Conifères intéresse. Ingénieur agricole, l’auteur, après l'obtention de ses diplômes, s’est beaucoup occupé de pratique ; aussi n’ex- pose-t-il pas uniquement les théories des livres. IL a vu la Campine de près, il l’a étudiée et s’y est livré à de nombreuses expériences culturales. La lecture de ces pages révèle un homme parlant en connaissance de cause et qui ne fut pas seulement ingénieur agricole « en chambre ». (1) A. Gravis, « Recherches anatomiques sur les organes végé- tatifs de l’Urtica dioïca » (Mémoires couronnés de l’Académie royale tes Sciences de Belgique, in-t, tome XLVITI, 1835, p. 116}; « Recherches anatomiqnes et physiologiques sur le Tradescantia virginica » (Jhidem, tome LVII, 1898, p. 22). R. Sterckx, « Recherches anatomiques sur l’embryon et les plautules des Renonculacé:s» (Archives de l’Institut botanique de l'Universilé de Liège, vol. II, 1900, p. 68). 317 Les questions successivement examinées, sont les sui- vantes : inspection du sol et ses remaniements, engrais, plantations et semis, dommages causés par les parasites animaux et végétaux, éclaircissages et abatages, parti à tirer des déchets de feuilles et de rameaux morts, E. Paques, S. J: Mademoiselle Josépnine Trioex, professeur à l'Univer- sité de Minneapolis (Minnesota), continue la publication de son superbe herbier des Algues américaines. Le der- nier fascicule paru comprend les numéros 601 à 650 ; il est en grande partie composé de Myxophycées. Les premières centuries sont épuisées. J. Cu, MÉLANGES ET NOUVELLES. Pinus austriaca Hôss.; Pinus Laricio austriaca Math.— Beaucoup de botanistes belges conservent en herbier un fragment de Pin avec l'étiquette Pinus maritima Lmk., alors que le spécimen appartient au P. austriaca. Cette erreur est due à ce que la Flore de Crépin n'in- dique, comme Pin à 2 feuilles longues de 10 centimètres et plus, que le Pin maritime. Mais dans le Condroz, dans là Famenne et un peu dans tous les parcs, le Pin d'Autriche — auquel le caractère cité est également applicable — est plus répandu que le Pin maritime. ; Les diagnoses ci-dessous permettront de mieux préci- ser ces deux espèces, surtout à l’état fructifere. Feuilles de 0"10 et plus de longueur. a) Cônes dressés ou horizontaux (non entièrement penchés) ; apophyses des écailles ordinaires mutiques. — Cime presque pyramidale, P. austriaca. 318 b) Cônes ordinaires de plus de 10 centimètres de lon- gueur, pendants ; apophyses des écailles aiguës. — Cime élargie et aplalie de bonne heure (à l’état isolé). P. maritima. CL. AIGRET. Antagonisme du Viola odorata et du Rumex acetosa cultivé. — Depuis sept ans, j'observe que lorsque le Viola odorata s’introduit dans les touffes d’oseille, bientôt les racines de cette dernière pourrissent (pourriture relativement sèche transformant la partie souterraine en une espèce de treillage très serré, blanchâtre) et finale- ment la plante potagère se trouve supplantée par l'humble violette. Encore un titre usurpé ! CL. AIGRET. Pérégrination de la var. magna du Glechoma hedera- cea. — Il y a près de quatre ans, j'ai introduit dans le jardin une plante de cette variété recueillie près d'un petit mur, à la halte de Sauheid (Angleur). La plante à donné d’abord des tiges dressées de 10 à 15 centimètres, produisant en assez grand nombre des fleurs allongées, comme c’est le cas chez cette variété [tube de la corolle — y Compris la gorge dilatée — 3 à 4 fois plus long que le calice ; pavillon bilabié à diamètre double de celui du type]. Après la floraison il s'est développé, comme chez le type, des tiges rampantes ou coulants feuillés et radi- cants. Chez cette variété, les tiges rampantes avaient envahi une grande surface. Je supprimai la plus grande partie de cette exubérante végétation et ne laïssai qu'un ou deux coulants dans le voisinage de la haie. A la fin de la première année, leurs extrémités se 319 trouvaient à 3"50 du pied planté, et au début de la qua- trième année, elles en étaient éloignées de 15 mètres environ. Les extrémités de deux coulants opposés auraient donc pu, au bout de ce temps, se trouver éloi- gnés de 30 mètres ! Ce record n’a pu être atteint qu'avec la variété très vigoureuse dont il est question, croissant en terrain meuble, cultivé et ombragé par une haïe. Le Glechoma ordinaire cultivé en corbeille produit aussi de longs coulants pendants, à feuilles brunâtres réduites, et dont l’ensemble est d’un aspect assez décora- tif ; mais alors la plante ordinaire est moins robuste et ne peut s'alimenter, dans sa descente aérienne, par la production de racines adventives ; on doit s’estimer bon jardinier si l’on peut — sans oubli d'arrosage — faire produire des coulants d’un mètre de longueur. C. Aïcr. Var. rosea du Glechoma hederacea. — Je cultive aussi depuis plusieurs années une forme de Lierre terrestre à fleurs roses de dimensions ordinaires. Cette plante à été recueillie dans un ravin, non loin du « Gros Hêtre » du bois de Sartilman | Angleur!. Outre les fleurs roses, cette plante offre les caractères suivants : « feuilles plutôt petites, minces, glabres, un peu luisantes, presque den- tées (plutôt que crénelées) et d’un aspect quelque peu crépu par suite d'une disposition particulière des lobules dentaires. Le tube de la corolle est eñviron une fois seule. ment plus long que le calice, cas qui n’a rien de spécial. Cette variété est beaucoup moins vigoureuse quejle type et surtout que la variété magna, mais elle; tapisse d'une facon plus serrée. Elle aime le sous-bois, maïs se maintient néanmoins en plein soleil si le sol est fertile. Elle se reproduit fidèlement par graines. 320 J'ai distribué des pieds vivants de cette variété à plu- sieurs amateurs et suis disposé à en envoyer, en saison convenable, à tous ceux que la culture de cette forme intéresserait. CL. AIGRET. L'Equisetum et le coquillage. — En 1881, en herbori- sant près du canal de Charleroi, à Anderlecht, je ne fus pas peu surpris de voir une haute tige d'Equisetum limo- sum terminée en volute. En me rapprochant, je m’aper- cus que celte volute était lout simplement un coquillage vide de Paludina. Je crus d’abord qu’un passant avait posé ce test spiri- forme sur le sommet de l’Equisetum. Voulant l'ôter, je sentis une résistance. En pratiquant de petites ouver- tures dans la coquille, je constatai que l’extrémité [à emboitements rapprochés] s’élait d'elle-même enroulée sur plus d’un tour de spire. La partie engagée dans le coquillage était de même teinte verte que le reste de la tige. Je ne sais si c’est dans la vase, avant le développement de la partie droite de la tige, que s’est opéré tout cet enroulement. Je suis plutôt porté à croire que la tige d’abord engagée dans l'ouverture du Paludina a continué à s’y enrouler pendant que la partie droite se développait normalement. CL, AIGRET. Veronica Chamaedrys supplantant le Saxifraga um- brosa L. (Désespoir du peintre). Il y a quelques années, j'avais recueilli une forme de Veronica Chamaedrys à tiges entièrement velues 4), (1) La variété dont il est ici question met partiellement en défaut la diagnose donnée, pour l’espèce, dans la Flore de Crépin, puisque les tiges ne sont pas «à entrenœuds munis de deux lignes 291 à feuilles brièvement pétiolées [2 à 4 "/"|, vert-jaunàtre, à fleurs bleu-pâle. Tenant à bien connaitre la fixité _ relative de cette forme, je la transplantai au jardin entre deux touffes de « Désespoir du peintre ». La premiere année la plante végéta timidement, mais l'année suivante elle forma un gazon épais ei s’introdui- sit insidieusement dans une touffe compacte de Saxifrage, A la troisième année, il ne restait plus qu’une rosette ou deux, peu vigoureuses, du S. umbrosa. Celui-ci était vaincu par la Véronique, qui d’ordi- naire, dans les prairies, se contente d’une petite place entre les Paquerettes, les Flouves et les Houlques. La modestie de la Véronique n'est donc qu'une feinte ; quand elle se sent mieux armée que ses voisines, elle ne se gène point pour les supplanter totalement ! Le S. umbrosa, par ses touffes compactes, semblait cependant de taille à résister. — Ce fait semble expliquer pourquoi ce Saxifrage, si envahissant, semble-t-il, lors- qu'il est un peu protégé, ne se répand guëre en dehors des jardins, bien qu'il y soit fréquemment cultivé. C. AIGRET. Une plante qui vit de peu. — En juillet 1903, je rap- portai de la Campine un tronçon de rhizome de Calla palustris et le placai dans la moitié inférieure d’une de poils ». Par contre, les capsules sont environ trois fois plus courtes que les sépales. — J'ai observé récemment cette variété, à différentes reprises, le long du chemin de Comblain-au-Pont — Fruiture — Florzé, Là aussi, elle croit en touffes fournies ; elle re ‘herche les endroits ensoleillés, non protégés. On la rencontrera, je pense, assez facilement le long des haies basses et des chemins dans le Condroz. — Cultivée, elle forme de petits massifs d'un bel effet floral. — 322 bouteille à Bordeaux brisée. J’enterrai ce récipient très rudimentaire dans un parterre, de facon qu'un bord de 2 ou 3 centimètres dépassit la terre environnante. Depuis, je remplis d’eau le vase, de tenps à autre pendant les sécheresses de l'été, et ce peu de soins a suffi, pendant six ans, à maintenir en vie celte plante peu exigeante. Com ne apport solide, il s'est déposé à la longue un peu de poussière que le vent transporte et à la bonne saison une algue verle vient tapisser plus ou moins la surface du liquide. Je dois ajouter cependant que jusque maintenant cette Aroidée s’est bornée à produire des feuilles. Avec une endurance semblable, n’y a-t-il pas lieu de rechercher la cause qui s'oppose à l'extension, en Bel- gique, d’une plante qui parait être, à première vue, des plus accommodantes ? CL. AIGRET. Silene venosa, var. odorata. — Je ne sais si l’on a déjà signalé une variété odorante du Silene venosu. C'est au pied du terril de la Vieille-Montagne, à An- gleur, que j ai observé en 1903 et en 1904, une variété à parfum d'OEillet très développé, vers le soir, Je n'ai découvert à cette variété, aucun autre caractère parti- culier. Le calice était moins ventru que chez Ie type habituel des champs calcaires, mais les touffes inodores voisines présentaient aussi cette même particularité. Le Silene venosa est une plante qui végète assez facile- ment dans les cendrées d'usines à zinc. Dans les terrains calaminaires, cette espèce a aussi fréquemment le calice moins renflé, et en plus, souvent layé de brun rougeûtre. 323 Ce n'est peut-être qu’une simple coïncidence et n'y a-t-il aucune relation entre la Calamine ou les scories d’usines azinc et le « dégonflement » du calice de cette Silénée. CL. AIGRET. Remarques sur les formes macro- et microstyles du Primulu officinalis. — Un pied longistyle que je cultive depuis # ou 5 ans m'a donné, par graines, quelques plants reproluisant exactement cette même forme. D'après des observations faites sur le Pulmonaria tube- rosa, je suis porté à croire cependant qu'il ne serait pas impossible de voir surgir — si l'on procédait sur une plus grande quantité de graines — quelques pieds à fleurs microstyles. Plusieurs fleurs ont donc été parfaitement fécondées bien que, à ma connaissance du moins, il n'existe pas d'autres pieds à moins d'un kilomètre de chez moi. Les grains de pollen sont notablement moins gros que ceux fournis par la forme brévistyle. Les fleurs étaient visitées par le Bourdon dit « cul rouge » el aussi, mais moins souvent — par les abeilles. Depuis deux ans je cultive également deux pieds de la variété brévistyle de la même espèce. Bien qu'ils fleurissent facilement, ils n’ont pas encore produit de graines. J'avais déja constaté antérieurement, au rocher de Clarembeaux, à Angleur, que peu de capsules de cette forme se développaient, Je crois pouvoir avancer que la forme à étamines exsertes est sensiblement moins féconde que celle à stig- mate affleurant, bien que le pollen soit parfaitement conformé. Aussi, je suis enclin à voir dans l'hétérostylie des 324 Primula un acheminement à la dioecie : la forme bré- vistyle, à corolle saillante, à étamines affleurantes, à pollen parfait, correspondrait au pied mâle; la forme longistyle, à corolle non saillante, à stigmate affleurant, à étamines incluses el à pollen, si pas imparfait, du moins à grains réduits, répondrait sensiblement au pied femelle. Ce serait en quelque sorte une transition entre l'hermaphroditisme ordinaire et la divecie réelle. Il suffit d'examiner attentivement les deux états pour se rendre Compte que l'un est disposé pour abandonner son pollen, l’autre pour le recevoir. A Angleur, tout au moins, la forme à étamines exser- tes fleurit quelques jours avant l’autre. Le diamètre du limbe ne diffère pas sensiblement dans les deux élats ; seulement chez la fleur bien staminée le godet où gorge est plus court ef exserl par rapport au <— tam. < Sorge- calice, ce qui rend la corolle bien saillante. Au contraire, la gorge est allongée et incluse (1) bien avant, dans la (1) Chez le Primula elatior, mème chez la forme macrostyle, la corolle est bien dégagée du calice, le tube est longuement visible. 329 forme macrostyle ; le limbe parait ici comme engagé entre les extrémités des dents du calice. C’est l'insertion du col du godet (gorge) qui parait régir la longueur du style. Quant à la disposition des étamines, il n’y a nul doute qu'elle dépend exclusivement de la position du col. Si cette insertion se fait à l’intérieur du calice, le style s'allonge et devient affleurant. Au contraire, si l'élargis- sement du col tarde à apparaitre, le style ne dépasse guère la moitié du calice. Malgré ce qui vient d’être dit, le pollen à petits grains semble néanmoins avoir pu féconder, il y a trois ans, l’unique plante (longistyle) de Primula officinalis que je cultivais. Toutefois, et c'est ce que je tenais particulièrement à démontrer, il est naturel d'admettre que la fécondation se fait plus facilement, plus normalement, sur le pied longistyle, surtout lorsque l'insecte visiteur a butiné préalablement dans une fleur à étamines affleurantes. CL. AIGRET. Pulmonaria ltuberosa. — D'une plante brévistyle de cette espèce, j'ai obtenu quelques graines fécondes — peu toutefois — qui m'ont donné 8 pieds brévistyles et 1 longistyle (D. Au sujet de celte plante, je signalerai aussi que les fleurs sont beaucoup plus visitées @) par les bourdons et certaines variétés d'abeilles que celles des Primula. (1) Dans les deux formes, les fleurs fertiles n’ont donné chacune qu’un seul nucule normal ; très rarement il se trouvait un deuxième nucule de demi-crosseur. (2) Cent fois plus ! 326 Néanmoins je constate depuis cinq ans que ces plantes sont très peu fécondes. Dans la deuxième édition de sa Flore, Crépin dit qu'il n’a pas encore observé de plantes de cette espèce à feuil- les maculées ; c’est probablement que dans les environs de Rochefort, la variété immacalata (var. vulquris Coss. et Germ.) est la plus fréquente. Aux environs de Chaudfontaine cette espèce se pré- sente à la floraison avec des feuilles maculées de blanc cendré. Toutes les plantes de cette espèce que je cultive possèdent égaiement ce caractère; elles appartiennent à la var. latifolia Coss. et Germ. CL. AIGRET. Quelques slations nouvelles. — Aceras anthropophora R. Br. — Trois belles colonies (plusieurs centaines de pieds) à la Montagne St-Pierre sur le territoire des com- munes de Lixhe (Liège) et de Lanaye (Limbourg). Cette belle Orchidée y est beaucoup moins vigoureuse qu’à Teuven. Juncus tenuis Willd. — Ce Jonc, qu'on ne signalait autrefois qu'en Campine, est extrêmement abondant à Montbliart(Ht), le long des sentiers et des chemins humi- des, surtout dans les bois. Moins répandu à Sivry, Sautain, Momignies, forêt de Rance, Fagne de Chimay et Fagne de Trélon. Elatine hexandra D CG. Etang de la Galoperie, pres de Momignies. Elatine Hardyana Dmrt. — Etang du Fourneau de Sautain (Sivry). Herminium monorchis KR. Br. — Revu de nombreux pieds à Vieux-Fauquemont, en 1908, où nous l’avions découverte en 1876 avec F. Crépin. A. Harpy. dm mé— — “ÉTÉ ÉD Éd =Formes anormales de Plantago. — 1.°P. Coronopus L. à feuilles capillaires, à Pétershein, commune de Lanae- ken. 2. P. lanceolata L. à épis composés, multiples, fasei- culés, à Nivelles (1864), Visé, Heure-le-Romain. 3. P. major L. à bractées foliacées, de couleur rose, (Plantain à bouquets) à Francorchamps. 4 P. major L. à épis longuement bifurqués, digités, à Montbliart (H') et à Cerfontaine (N°.) o. P. media L. — Le long de la chaussée de Visé à Maestricht, j'en ai trouvé une monstruosité dont le pédoncule, au lieu de fleurs, porte de nombreux petits épis digités. A. Harpy. Longévité des graines. — D'une communication faite par M. Paul Becquerel à l’Académie des Sciences de Paris (19 avril 1909) il résulte que des graines de Luzerne, de Moutarde blanche et de Blé, parfaitement desséchées, placées dans Le vide el soumises à l’action d'un froid de — 253 ne perdent pas leur faculté germinative. De telles conditions, d’après M. Becquerel, équivalent à l'arrêt complet de la vie. M. Armand Gautier suppose que les grains d’aleurone amorphes passent lentement à l'état cristallin et peuvent ainsi fournir un peu d'énergie utilisable. La cristallisation étant achevée, toute source d'énergie s’éleint, et les graines meurent. : Ceci est une vue nouvelle tres intéressante sur la vie latente. J. Cu. Hybride d'Opuntias. — Le célèbre horticulteur agro- nome Burbank, de Santa Rosa (Californie), a obtenu par hybridation et semis de nouvelles variétés de Nopals 328 sans épines, qu'il multiplie ensuite facilement par boutu- rage des articles. Ces variétés ont une trés grande importance comme fourrage dans les pays qui restent plusieurs mois sans pluie; on utilise aussi les fruits. La rapidité de croissance des Nopals est considérable ; une seule bouture àgée de six mois donne jusque 25 kilo- grammes de fourrage. La première bouture de la variété Santa Rosa a été vendue 5000 francs à un cultivateur Australien. J...CR: ee — Hybrides el semis de Cactées. — M. Frantz De Laet (horticulteur à Contich) a obtenu des résultats étonnants. On à pu admirer dans les Meetings horticoles de Bruxelles des collections de fleurs de Cactus hybrides, et la Tribune horticole en a parlé à différentes reprises et publié des planches en photogravure. Les botanistes ne doivent pas mépriser l'hybridation, et en laisser le monopole aux jardiniers, c'est un fait naturel excessi- vement intéressant, et digne des plus sérieuses études. On dira que l'hybridation appartient plutôt à l'horticul- ture, mais l'horticulture n’est-elle pas un chapitre, une application de la botanique ? La visite de l'établissement horticole Frantz De Laet offre au botaniste plusieurs séries fort intéressantes d'observations : la collection des Cactées, les semis, l’hy- bridation des Phyllocactus et les greffes. La collection des Cactées est peut-être la plus impor- tante de l'Europe. Rappelons que M. De Laet entretient au Mexique un naturaliste voyageur spécial chargé des recherches et des récoltes. Les semis occupent de nombreuses terrines, de la 329 grandeur d'une assiette ordinaire ; les plantules, grosses comme une tête d’épingle, y sont repiquées en aligne- ments réguliers, jusque 500 par terrine. Les graines proviennent des cultures mêmes de M. De Laet. L'hybridation des Phyllocactus, c’est la spécialité et le triomphe de M. De Laet, qui a mis dans le commerce plus de 400 hybrides de ce genre avec noms. Un fruit de Phyllocactus donne 1000 graines, et davantage, qui germent en 3 ou À semaines. Il faut attendre la fleur, dans les conditions les plus favorables, 3 et 4 années; alors, suivant la loi des hybrides, une part des jeunes plantes fait retour à la mére, une part au père, un troisième lot offre la vêgé- tation luxuriante, les grandes et splendides fleurs que l'on recherche. La greffe des Epiphyllum truncatum sur Pereskia est bien connue. On voit chez M. De Laet des Phylocactus sur Opuntia, sur Cereus, et d'autres greffes de Cactées où les genres les plus différents vivent indifféremment les uns sur les autres. J-0E: Hybridations d’Orchidées. — Pour certaines groupes, le classement scientifique des hybrides est devenu absolu- ment impossible, par exemple les Bégonias et la plupart des fleurs de nos parterres, L'encombrement devient déjà énorme dans les Orchidées, malgré la minutie opé- ratoire des croisements et la lenteur des résultats ; cependant la Société roy. d’hort. de Londres et la Société nationale d’hort. de France ont nommé des com- missions chargées de fixer les règles de la nomenclature, et par suite l’origine des formes nouvelles avant que la confusion ne soit devenue inextricable. 330 Je connais à Bruxelles M. le docteur Capart, M. Lam- beaux, M. Draps-Dom, horticulteur, qui pratiquent les hybridations et semis d'Orchidées. MM. Capart et Draps- Dom ont bien voulu me donner autrefois des plantules, tubercules verts mesurant :/; ou 1/; de mill. de diamètre, pour y examiner le Champignon en symbiose... Le fruit mürit en un an et demi ou deux ans ; il faut déjà beaucoup d'ordre et de méthode pour conserver pendant ce temps les noms des père et mére. Un fruit renferme plusieurs milliers de graines, les germinations se font lentement ; nouvelles difficultés d'étiquettes, si l’on conduit en même temps un certain nombre de ger- minations. Les plantes ne fleurissent qu'après 6 à 8 an- nées de culture, et un dixième à peine valent d'être con- servées, offrent un mérite quelconque. La commission chargée de rechercher l'origine des formes nouvelles se trouve devant un problème très difficile, "CH: M. le professeur Léon Fredericq de Liège continue ses intéressantes études sur la Flore et la Faune des hauts plateaux de la Belgique. D. une communication faite à l’Académie royale de Belgique (1), sur l'état de la vége- tation en 1908 à la Baraque Michel et à Liège, nous extrayons le tableau ci-après : (1) Bull. de la Classe des Sciences, 1908, p 965. 331 SaUTPU9S sanoisntd 9p 22UPAY SIOU uU} Pib}joy -sn0} onbsoid S9[[IMNOd9p Sa91q{i0S *ouornt onbereg *Sorrinodop SISIGI0OS ‘sdureyoren *sgpnag ‘bb 9pres quo STEUXL “SO[[INO SIN Sono} onbsord npiod qJUO SIIqIOS "JOUOIN onbereg *IHJ9I 9$S LR JUAOUAUIUON SATA JUAWIOIQIJUE 9140790 6749 FT ‘90 T7 des 0€ ‘110409 9p SJIN IF 9P 99 S9JI9A SO[[IN9OJ 9p STureS no 9IOOU9 SISII0S ‘SIOÏWIONHUTU *SOT[IN9J 2p “dos fy || SUIS Jn07 210909 SISIqIOS *XnousJ œIJeudnone snqIOS 9P SOIIINe; Sep 93nun *SHIN9OTJ9 D JUOAUUOI -QIJU9 UOU SI9I{I0S *[OU9IN onbereg ‘UInf CF 9[ SAo4 UOSIPIO[ — "SOUPIG XNPIOIJ SUO}NO ‘suoynoq S}139d sonbronb 49 Sojrinoy Sato d ‘OU9IN onbereg *JUAIA -NO,S SUO09SINOH ‘JOU9IN onbereg ‘THIAC GG 989/TI E SWUO9 ourod & SUO09SINOS “(Ut 029) [OUOIN onbereg “ILTIANO,S JUOA uinf p IPU CG TE LT TEUI CT *ITANO IS E JUIOUQUIUIOD SIdIGIOS ‘SIOdtWOHUTH *‘UOSIRIOH Url Uo SI81{I0S ‘o#9l] *IOI{I0S 9P SANT SAIQIUIIX "98QUI *“I9I{I0S 9p SANOTJ SOIITUOIX *OSQUT "PI *ILIANO,S JUOA SANOI] S9'T “So9ddo[eA9p S917 SOIN "ST -suoqnoq ap soddeas Jo ‘8uo] 9P SO1JQUII}U99 0} 2P SOIN "OST *SO[OI[OF SOL JUEA] -UOU SOIN, "(AOIAY,P 9484) 959l'] *‘suo}noq op soddeag Je Sarpinor S9)1}94 — *‘JUDIANO AJU9,S SUO09SANOY ‘(onbru -6]0{ UIDIBf J9 AOIAV,P 9184) 297] SUO9SINOH ‘(S2IJ9UI (CC) IEY90I eu F TAHOIN HAOVHVA | SHLVA | VT 44 AVALV'Id | HOUIT A4 SNOUIANAH (X81q10S) eraednon®t SnqioS 9p UOSIBIO J9 UOSICIIINOX | 2140990 ZT 9140790 1 retu {9} reu CF Te £T IBUI LE eu 6 IE CG IUU [HTAB pa IHIAB 22 SHLVA COMPTES-RENDUS DES SEANCES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. Séance du 3 octobre 1909. Présidence de M. Cu. Bommer, président. La séance est ouverte à 2 h. 1/2. Sont présents : MM. C. Bommer, L. Coomans, V. Coo- mans, Em. De Wildeman, Mlle Hél. Durand, MM. P. Gilta, Goffart, V. Grégoire, Henriquez, Kufferath, J. Massart, Ém. Marchal, Matagne, Mmé Schouteden- Wery, MM. Schouteden et Th. Durand, secrétaire général. M. le notaire Lallemand assiste à la séance. Le Secrétaire général présente les excuses de: MM. CI. Aigret, A. Bris, J. Chalon, Alfr. Cogniaux, Em. Durand, Maur. Hespel, Elie Marchal, Raym. Naveau, E. Paque, H: Van den Broeck et Ch. Van Bambeke, empéchés d'as- sister à la séance. Procès-Verbal. — Le Secrélaire général rappelle que le procès-verbal de la séance de maï à paru dans le 3° fascicule du tome XLVI et il demande s’Il y à des ob- servations ou des corrections à y apporter. Il en serait tenu compte dans le procès-verbal de la séance de ce jour. (Pas d'observation). 334 Mort de M. Paul Klincksieck. — Par suite d'une circonstance indépendante de sa volonté, le Secrétaire gé- néral n'a pas fait part à la dernière séance de la mort de l'éditeur scientifique de Paris, Paul Klincksieck. Remar- quablement intelligent et entreprenant, il ne reculait de- valt aucun sacrifice pour aider les botanistes à publier leurs ouvrages. C'est grâce à lui que les Icones des Cham- pignons de Boudier paraissent. Depuis l’année dernière, Klincksieck était membre effectif de notre Société. Il a été enlevé le 22 avril dernier à l’âge de 53 ans. Subside du Gouvernement. — M. le Secrétaire géné- ral dit qu’il a reçu une dépêche de M. le Ministre des Sciences et des Arts lui annonçant qu'il a accordé à la Société un subside de mille francs pour l’aider à couvrir les frais d'impression du tome XLV de son Bulletin. Des remerciements ont été adressés à Monsieur le Ministre pour ce précieux appui. Félicitations. — Avant d'aborder la lecture des tra- vaux, M. le Président adresse, au nom de la Société, des félicitations à M. Th. Durand et Mile Hél. Durand, qui ont obtenu le Prix Emile Laurent pour leur Sylloge florae Congolanae. Il dit aussi que les membres apprendront avec plai- sir qu’à l’occasion des fêtes du 350"° anniversaire de la fondation de l’Université de Genève, cette Université a accordé à M. Théoph. Durand, le titre de Docteur en sciences naturelles honoris causa, pour ses nombreux travaux botaniques. Enfin, dit le Président, j'adresse les plus chaleureuses 335 félicitations de tous les membres de la Société à M. J. Massart, professeur à l’Université de Bruxelles et direc- teur de l’Institut botanique Leo Errera, qui, ainsi que les membres l’ont déjà appris par la presse quotidienne, a obtenu le prix décennal des sciences botaniques pour l’ensemble de son œuvre. Cette nouvelle a certainement réjoui tous les membres qui ont eu si souvent, dans des causeries où dans les articles de notre Bulletin, l'occa- sion d'apprécier le talent d'observation et d’exposition de notre savant confrère (Applaudissements). M. Massart remercie vivement ses confrères de leurs aimables félicitations. Mort de M. Arth. Lebrun. — Ayant entendu dire, dit le Secrétaire général, que M. Lebrun était mort, je me suis adressé au directeur de l'Ecole moyenne de Beau- mont pour être fixé ! M. Guillain a malheureusement confirmé la triste nouvelle. Arth. Lebrun, né à Beaumont le 24 mars 1855, entra au service de l’État en 1877. Nommé régent à Dinant en 1882, puis à Beaumont, il est décédé dans cette dernière ville le 9 août 1909. Avec un autre de nos confrères, dis- paru aussi, Arm. Coyon, il fut un des fondateurs du Cercle des naturalistes dinantais. Le Président, regreltant l'absence de M. le professeur Plateau, donne lecture des prineipaux passages d'un mé- moire adressé à la Société et intitulé : La Pollination d'une Orchidée à fleurs vertes, « Listera ovata R. Br , » par les insectes. M. J. Massart et Mme Schouteden- Wery sont nommés commissaires pour ce travail. 336 M. le professeur Em. Marchal signale l’apparation en Belgique du Sphaerotheca Mors-Uvae et il donne d'intéressants détails sur ce redoutable ennemi du Gro- seillier. Le Président le remercie et lui demande de résumer sa communication pour le Bulletin. M. Ch. Bommer fait passer sous les yeux de l’assemblée une remarquable inflorescence d’Aroïdée appartenant au genre Monstera. La spathe, qui ne mesure pas moins de 30 centimètres de long, pèse environ 800 grammes. Subvention. — Un anonyme ayant bien voulu mettre cette année encore à la disposition de la Société une cer- taine somme à allouer à un membre de la Société pour l'aider dans ses études botaniques, le Comité ayant re- çu une demande motivée de M. Maurice Hespel, lui a ac- cordé un subside pour l'acquisition d'un microscope. Nouveaux membres. — Le Président proclame meim- bres effectifs de la Société, MM. N. Abraham, Ch. Du- rieux et Ch. Moretus, présentés à la dernière séance. Il annonce que MM. Albert Bonjean, avocat à Verviers, présenté par MM. Chalon et Bommer; Lallemand, notaire à Bruxelles, présenté par MM. De Wildeman et Th. Du- rand, et Wathelet, apiculteur à Modave, présenté par MM. Bommer et Durand, demandent à faire partie dela Société. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 4 h. LL 337 APPARITION.EN BELGIQUE DE L'OiDIUM AMERICAIN DU GROSSEILLIER (Sphaerotheca Mors-Uvae Berk. et Curt.) par M. En. MarcuaAL, Chef du service phytopathologique à la Station agronomique de Gembloux. Le redoutable oidium américain du Groseillier ache- vant son tour d'Europe à fait, celte année, son apparition en Belgique. Cest dans une plantation de 4 1/2 hectares de groseil- liers épineux de la variété Whinham's Industry appar- tenant à M. le baron de Béthune et située le long de la dréve d’'Immerzele, à 3 kilomètres de la gare d’Alost, qu'en juillet dernier, j'ai observé le Sphaerotheca Mors- Uvae Berk. Cette plantation qui date de 3 ans était très florissante el avait produit, cette année, plus de 4,000 kgs de fruits. Ceux-ci étaient sains à la cueillette et la maladie n’est devenue apparente que vers le milieu de juillet. Aucune introduction de groseilliers provenant de ré- gions contaminées n’ayant été effectuée dans cette planta- tion, on est amené à admetire que les germes du champignon ont été apportés par un négociant-pépiniérisle hollandais dont les cultures sont infectées et qui à circulé, en juin, parmi les buissons de groseilliers pour en exa- miner la récolte. Cette interprétation de l’origine de la maladie explique l'apparition tardive des symptômes caractéristiques, ainsi que le fait que les fruits sont restés indemnes. Une enquête soignée a montré que, dans la région, la maladie était localisée dans la plantation de M. de Béthune. 338 Aucun autre groseillier n'existant dans un rayon de plus de 590 mètres, on s’est efforcé de circonserire le mal par une intervention énergique. Les groseilliers ont été immédiatement pulvérisés à l’ai- de d'une solution de sulfure de potassium à 0.35 ‘/. Les rameaux inférieurs des buissons, ordinairement fort atta- qués, ainsi que toutes les autres pousses malades, ont été coupés et détruits sur place, par le feu. Deux nouvelles pulvérisations au sulfure de potassium à 0.35 °/, ont été faites en août et septembre; en octobre, après la chute des feuñles, une application de sulfure de potassium à 0.6 °/, a été effectuée. Bien que les pluies fréquentes survenues en août aient contrarié le traitement, les mesures prises semblent avoir réussi à arrêter la propagation du parasite. En septem- bre, les pousses nouvelles, développées à la suite de la suppression des parties malades, étaient indemnes. Mais ce n’est que l'été prochain qu’il sera possible de voir si l'invasion est définitivement vaincue. Il convenait entretemps de mettre en garde les intéres- sés contre ce nouvel ennemi. L'Office Rural a édité un tract de vulgarisation favis aux cultivateurs, 2: série, n° 2) faisant connaitre le carac- tère de la maladie, son traitement et altirant l'attention sur la nécessité, pour ceux qui font des plantations, de ne s'adresser qu'aux pépiniéristes dont les cultures sont reconnues inlemnes. La possibilité d’une intervention législative en cette matière, à l'instar de la Suëde, est à l’étude. Geinbloux, novembre 1909. nd + CD 339 | LA POLLINATION D'UNE ORCHIDÉE A FLEURS VERTES, « LISTERA OVATA R. Br. » PAR LES INSECTES, par Fézix PLATEAU, professeur à l’Université de Gand, $S IL — Introduction. En 1897, je publiai, dans la quatrième partie de mes recherches intitulées Comment les fleurs attirent les Insectes (1), une Este de soixante dix-neuf plantes entomo- philes à fleurs vertes ou verdâtres avec l’indication des Insectes observés par divers auteurs et par moi-même sur les fleurs en question. Dans le but d'ajouter un argument important à la thèse que je défends depuis longtemps et suivant laquelle ce ne sont pas les couleurs plus ou moins vives des corolles mais d’autres causes qui guident Les pollinateurs ailés vers les fleurs, je voulais prouver ou, si l’on aime mieux, rappeler aux biologistes qui l'oubliaient volon- Liers, que les fleurs vertes ou verdàtres, par conséquent d'une teinte analogue à celle du feuillage, sont aussi effi- cacement fécondées par les Insectes que jies fleurs blanches, bleues, rouges ou jaunes, que, par conséquent, toutes ces colorations florales pourraient disparaitre de la nature sans que la pollination et la reproduction des végétaux fussent amoindries. Loin d'abandonner ce sujet intéressant et convaincu (1) Bulletins de l’Académie royale de Belgique, &æ série, t. XXXIV, n°59-10, septembre-octobre 1897, pages 613 et suiv. 340 de l'insuffisance de mes premières observations parfois trop hâtives, souvent incomplètes, je n’ai négligé, depuis 1897, aucune occasion de me procurer des plantes à fleurs vertes et d'en examiner la fécondation par les Insectes. Les résultats de cette étude poursuivie pendant douze ans sont une liste de plantes à peu près double de la précédente et une accumulation de documents précis me permettant de publier un jour un travail d'ensemble. J'ai déjà puisé dans celle collection d'observations les matériaux de la notice portant le titre : Note sur l’im- plantation et la pollination du Gui (Viscum album) en Flandre, parue dans le tome XLV, 1908, du « Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique». J'y puise encore pour relater cette fois les faits constatés chez une Orchidée indigene, Listera ovata KR. Br. $ II. — Procédés employés. Sachant, par expérience, combien sont meilleures les observations que l’on fait dans son propre jardin, alors qu'on peut en quelque sorte choisir l'heure, l'éclairage, les conditions atmosphériques et que l'observateur est certain de ne point être dérangé, je recourus à la grande obligeance de mon savant collègue, M. Léon Fredericq, professeur de physiologie à l'Université de Liége, pour obtenir un certain nombre de piels frais de Listera ovata. M. Fredericq m'envoya le 15 juin 1904, dans d’excel- lentes conditions, un lot de ces Orchidées provenant de La Roche au Faucon, pres d’Esneux (arrondissement de Liége). Je les employai de suite pour quelques observa- tions préliminaires, mais mon but principal était autre ; il s'agissait de cultiver ces échantillons de façon à les 341 avoir à sa disposition bien vivants et bien fleuris pendant plusieurs printemps successifs. J'y réussis si heureusement que voilà cing ans que mes douze Listera résistent et fleurissent abondamment chaque mois de mai. Comme mon procédé de culture, du reste fort simple, peut rendre quelques services à des confrères désireux d'élever cette plante curieuse, je crois bien faire .en le décrivant brièvement : 1° La culture se fait en pots. 2° Les tubercules sont plantés dans du terreau de feuilles sans l'addition d'aucune autre matière et dans des pots à fleurs de 15 centimètres de diamètre. 3° Pendant l'été, alors même que toute trace exté- rieure de la présence des plantes a disparu, ces pots restent posés sur le sol, non enterrés, à l'ombre et reçoivent chaque jour de temps sec quelques, gouttes d'eau, de façon à maintenir le terreau moite. 4 En octobre les tubercules sont extraits et replan- tés en pols dans du terreau de feuilles frais. Les pots sont ensuite enterrés jusqu’au bord dans le sol d’une serre froide à Vignes et recouverts, dès les premiers froids, d'une couche de feuilles sèches de vingt centimètres d'épaisseur. Deux fois au moins pendant l'hiver, en choisissant des jours où il ne gèle pas, ces feuilles sont momentanément écartées et les pots arrosés. w Vers la fin de février, ou au commencement de mars, les pots sont découverts, déterrés et exposés dans la serre à une lumière modérée. 6° Enfin, dés les premiers jours de mai, quand la flo- raison à commencé et si le temps n’est pas trop mauyais, les pots sont définitivement extraits de la serre et .posés 342 en plein air, comme il est indiqué au 3". C’est là qu’on vient les prendre pour les utiliser comme il sera dit plus bas et qu'on les remet soigneusement après chaque observation. Cette culture en pots a non seulement pour résultat de conserver les plantes d'une facon certaine, mais elle offre en outre ce côté pratique, inappréciable, de permettre à l'expérimentateur de transporter les Orchidées aux endroits du jardin les plus favorables aux observations. Il ne faut pas, en effet, commettre la naïveté de laisser ses échantillons en un point quelconque et d'attendre patiemment auprès d'eux que quelques Insectes viennent les visiter. Si l'exposition est mauvaise, les Insectes sont rares, la sécrétion du nectar est pe abondante, par suite l'attraction est faible et on risque d'attendre en vain pen: dant longtemps. Il est done nécessäiire de transporter ses plantes, au moment voulu, en plein soleil et là où les Insectes sont nombreux. En mai, époque de la floraison de Listera ovata, je trouve dans mon jardin deux emplacements réalisant ces conditions pendant toute la matinée et une partie de l'après-midi. Je les ai utilisés l'un et l’autre. Le premier, exposé au midi, est occupé par une forte touffe d’une Ombellifère excessivement attractive, Myr- rhis odorata Scop. (Vulg. Gerfeuil musqué ou Cerfeuil vivace). Des quantités de petits Diptères et de petits Hyménoptères, plus quelques Insectes de groupes diffé- rents, fréquentent les inflorescences de ce végétal. En cet endroit, je disposais les choses comme suit : autour de latouffe de Myrrhis, j'avais fiché verticalement en terre des piquets surmontés chacun d’une pianchette horizontale. Les pots de Listera étaient placés sur ces 343 planchettes et leurs épis de fleurs s’élevant à un metre trente centimètres au-dessus du sol se trouvaient sensi- blement à la hauteur de l'œil de l'observateur, condition très favorable, puisqu'elle permet d'examiner de très près, même avec une loupe, les allures des Insectes ordi- nairement de petite taille visitant les fleurs de l’Orchidée et qu'elle supprime la fatigue résultant de la position courbée. | Le deuxième emplacement utilisé, exposé au midi comme le premier, est occupé par une plate-bande de Myosotis alpestris Schm., toujours très visitée par les Diptères et les Hyménoptères de la saison. Ici je me bor- nais à déposer les pots de Listera sur le sol de l'allée de jardin longeant la plate-bande. Ces premiers points exposés, je tiens, avant de décrire la suite des conditions expérimentales, à répondre immédiatement à une objection possible. Certaines per- sonnes seront lentées de critiquer ma façon de procéder et preétendront que les résultats sont erronés puisque, au lieu d'attendre la venue spontanée des Insectes vers les fleurs étudiées, j'apporte en quelque sorte ces mêmes fleurs aux Insectes. La critique serait fondée si ma manière d'agir avait pour résultat de déterminer l'arrivée, sur tes fleurs de Listera, d'Insectes qui ne sont point leurs visiteurs natu- rels normaux ; mais il n’en est rien : des observations suffisantes, alors que les pots étaient situés à une bonne distance des deux emplacements décrits plus haut, m'ont permis de constater que les Insectes visiteurs, bien que nécessairement plus rares, appartiennent aux espèces mêmes vues sur les Orchidées groupées autour de la touffe de Myrrhis ou de la plate-bande de Myosotis. 344 Loin de fausser.les résultats, mon procédé leur donne au contraire plus de valeur, puisque : 1° on peut obser- ver en un temps donné. un plus grand nombre de visites et:arriver ainsi plus rapidement et plus complètement à connaitre .les types d'animaux attirés par les fleurs, et 2° en faisant constamment assister au spectacle d'Insectes abandonnant les fleurs blanches de Myrrhis ou bleues .de Myosotis, pour se porter sur les fleurs absolument vertes de. l'Orchidée,. il démontre une fois de plus que les Insectes ne se laissent. pas influencer dans leurs choix par les colorations. Mes observations, dont la durée était généralement d'une heure, eurent lieu, suivant les moments dont je pouvais disposer, les unes entre 9 heures et midi, les autres entre .2 et 3 heures. J'annotais tous les détails : espèces d’Insectes, allure de chaque individa, nombre de fleurs visitées par celui-ci, positions successives qu'il prenait sur les fleurs, durée de sa visite, s'il emportait oun’emportait pas de pollinies, s'il parvenait ou non à s'en débarrasser, s’il revenait après un départ momen- tané, etc. Un bon nombre de formes m'étant familières, je pou- vais les dénommer immédiatement, mais la détermina- tion. des espèces moins communes fut impossible dans un certain nombre de cas. En effet, pour déterminer ‘exactement. un Insecte il faut le capturer ; or, la capture ne pouvant s'effectuer au moyen du filet à papillons sans risquer de briser les épis de Listera, j'étais obligé d'employer le procédé beaucoup moins pratique du fiacon qui consiste à coiffer prestement l'animal d’une éprouvette ou d'un petit flacon contenant des rognures de papier humectées de chloro- 345 forme ; malgré une certaine adresse acquise, j'étais loin de réussir à coup sûr ; l’Insecte m’échappait souvent et j'en étais réduit à n’annoter que le nom du genre ou de la famille. $ II, — Structure des fleurs et observations des auteurs qui m'ont précédé. Cu. Darwix nous a laissé de la structure de la fleur de Listera ovata et des phénomènes qui s’y passent une des- cription admirable ; des figures de cette fleur ou de ses parties ont été publiées dans divers travaux ; aussi serais-je en droit de renvoyer tout simplement le lecteur à ces sources. Je ne le ferai cependant pas et l’on me permettra, pour deux motifs, de donner ici à nouveau une description et des figures. Une description de la fleur est indispensable pour com- prendre la portée des observations que j'ai effectuées et quant aux figures déjà existantes, on peut dire que tout se réduit en somme à celles de Hooxer (l), car les deux dessins de l’ouvrage de Cur.-K. Srren@er (2?) sont: trop petits pour nous renseigner utilement, la figure 231 de Hermann Müzirer (3) reproduite servilement par P. Kwurux (4) est grossière et les figures beaucoup meil- (1) J.-D. Hooker On the Functions and Structure of the Ros- tellum of Listera ovata. (Philosophical transactions of the Royal Society, vol. 144, part. I, p. 259, plate 1, London 1854). (2) Gur.-K. SPRENGEL. Das entdeckte Geheimniss der Natur im Bau und in der Befruchtung der Blumen. (Réédition de Ostwald, Leipzig 1894), Frontispice figures II et XX VIII. (3): H Müzzer. Die Befructung der Blumen durch Insekten, page 78, Leipzig, 1873. (4) P. Knuru. /andbuch der Blütenbiologie, 11 Band, 2 Teil, page 452, Leizig 1899. 346 leures données par Darwix (1) et qui ont été copiées par. J. Mac Lrop (?) ne sont qu’une reproduction de la fig. 1 de Hooker légerement modifiée, à laquelle, entre autres détails, on a ajouté le labelle. L'inflorescence de Listera ovata est un épi lâche com- prenant en moyenne de 35 à 40 fleurs. L’épanouissement, ou si l'on préfère, la maturation de celles-ci a lieu de bas en haut, de sorte que, comme Darwin l'avait déjà remar- qué, on peut observer en général vers la hase de l’épi de multiples fleurs privées de leurs pollinies, plus haut des fleurs fratchement ouvertes et où les pollinies sont pré- sentes, enfin au sommet de l'inflorescence une série de boutons. Au point de vue de la coloration, les flores trop sou- vent imprécises ne donnent que l'indication vague de [leurs verdâtres. En réalité les fleurs sont franchement vertes, d'un vert de feuilles, les pollinies seules tran- chant par leur couleur jaune. Listera ovata est certaine- ment un vrai type de plante à fleurs vertes. La fréquence des visites d’Insectes attirés par une abondante secrétion de nectar ainsi que par un léger parfum et nullement guidés par des couleurs contrastant avec celles du feuillage prouve nettement, comme je l'ai déja rap- (1) CH. DaRwIN, On the various contrivances by which british and foreign ÜUrchids are fertilised by Insecis, page 139. London 1862 et Ch. Darwin’s gesammelle Werke, Lieferung 59-60. Be- fruchtung der Orchideen, page 99, fig. 18, Stuttgart 1877. (2) J. Mac Leon. Over de Bevruchting der Bloemen in het Kempisch Gedeelte van Vilaanderen (Botanisch Jaarboek uitge- geven door het Kruitkundig Genootschap Dodonaea) n° 202, blz. 396, fig. 17, Gent 1894. | + dial ban his — 347 pelé, l'inutilité de la coloration florale pour la pollina- tion (1). Une fleur ouverte mesure, dans le sens vertical 10 mil- limètres et 5 à 6 millimetres dans le sens transversal. Elle se compose des parties suivantes : (fig. 1). Fig 1 x 6 Fleur de Listera ovata, munie de ses pollinies, vue de face et grossie six fois (d’après nature). (1) Le port de la plante et la couleur réelle de ses fleurs vertes ont été rendus avec une exactitude remarquable par WALTER Müzzer sur la planche 41 de l’ouvrage intitulé : Abbildungen der in Deulschland und den angrenzenden Gebieten vorkommenden Grundformen der Orchideen-Arten. 60 Tafeln nach der Natur gemalt und in Farbendruck ausgeführt von WazrTEer MüLLER mit beschreibendem Text von Dr F. Kränzlin. Berlin, Friedländer 1904, charmante iconographie d’un prix modique, précieuse pour la détermination rapide de toutes nos Orchidées indigènes. 348 4° Un périanthe à six divisions pétaloïdes vertes, com- prenant : Trois divisions externes a,a,a dont l’ensemble peut être considéré comme calice. Trois divisions internes b,b,b dont l’ensemble peut être interprété comme corolle. La division interne inférieure ou labelle, très longue, bifide à l'extrémité, est creusée sur les deux tiers au moins de sa longueur, d'un sillon bordé de bourrelets saillants sécrétant du nectar. On remarquera sur la figure I, qu'au lieu de dessiner les six divisions du périanthe toutes écartées et disposées comme les rayons d’une étoile, j'ai groupé la division externe médiane et les deux divisions internes supé- rieures. C'est en effet leur position normale dans la fleur fraichement ouverte et munie de ses pollinies. Ces trois parties ainsi réunies forment une sorte de casque pro- tecteur comme on peut le voir quelques pages plus loin sur la figure II. Elles ne se séparent les unes des autres que dans les vieilles fleurs. 2° Au centre, une colonne ou gynostème constituée par les organes reproducteurs et leurs supports. On y observe de haut en bas : 1. Une lame foliacée recouvrant dorsalement : 2. L'anthère qui s’est ouverte dans le bouton et a mis en liberté : 3. Les deux pollinies piriformes, d'un jaune de soufre, unies par leurs pointes et reposant sur : 4. Le rostellum, organe en forme de rostre, très irri- table, sécrétant au moindre attouchement de son extré- mité un liquide agglutinant destiné à faire adhérer les pollinies au corps quelconque (tête d’un Insecte ou autre objet) qui vient à le heurter, Il est situé au-dessus de : 349 5. Une surface gluante à peu près discoïde constituant le stigmate. La fleur est complétée par un ovaire ovoïde 6 relati- vement volumineux. La structure de la fleur ayant été rappelée, voyons, d'après les auteurs, quels sont les Insectes qui la visitent et comment ils opèrent la pollination. Les trois naturalistes qui ont publié des ouvrages étendus sur la fécondation des fleurs par les Insectes, H. Müczer, J. Mac Leon et P. Kvuru signalent la fleur de Listera ovala comme adaptée aux Ichneumonides, opinion dant j'aurai à discuter la validité plus loin. Depuis les premières observations de Sprengel, tous ceux qui décrivirent la facon d'agir des Arthropodes fécondateurs de notre Orchidée (Darwin, Müller, Mac Leod, Knuth, etc.), exposèrent les faits comme suit : L’Insecte arrivé au vol se pose sur la partie inférieure du labelle et commence à sucer ou lécher le nectar accu- mulé surtout dans le sillon médian de cet organe ; il a la tête tournée vers le centre de la fleur ; toujours suçant, il remonte graduellement vers la base du labelle et lorsque, arrivé au bout supérieur du sillon et ayant absorbe la dernière goutte de liquide, il relève la tête, il heurte de celle-ci le rostellum ; sous l'influence de cette excitation mécanique le liquide agglutinatif est sécrété et fait adhérer les pollinies soit au front, soit à l'un des yeux, soit à la base d'une antennè de l'animal. L’Insecte s'envole donc porteur de pollinies destinées à la fécondation d’autres fleurs plus avancées dans leur développement et situéés généralement plus bas sur l'épi que celle dont les pollinies viennent d’être enlevées. Chez ces dernières fleurs arrivées à maturité sexuelle, 350 le rostellum est légèrement relevé, la surface stigmatique est devenue gluante et la sécrétion du nectar est si abon- dante qu'’ainsi que je l’ai observé maintes fois tout le labelle en est couvert et brille au soleil. Si, par conséquent, un Insecte portant des pollinies sur la tête, attiré par ce nectar copieux, se pose sur une des fleurs müres et recommence en léchant à parcourir le labelle de bas en haut, il appliquera fatalement les polli- nies contre la surface stigmatique à laquelle de petits groupes de grains de pollen resteront adhérer ; la fécon- dation sera effectuée. Tout ce tableau peut se résumer en trois phrases : A. Les Insectes fécondateurs de Listera ovala sont sur- tout des Hyménoptères Ichneumonides. B. Ils commencent leurs opérations par la partie infé- rieure du labelle et remontent en suivant le sillon necta- rifère de bas en haut. C. S'ils se sont fixé des pollinies sur la tête, ils portent ces masses de pollen sur d’autres fleurs qu'ils fécondent. Or, comme on le verra par les pages suivantes, ce pro- sramme est loin de se réaliser dans la nature avec la rigueur que mes prédécesseurs ont cru constater. Une grande part est laissée au hasard. Utilisant les résultals de mes nombreuses observations, j'exposerai dans les paragraphes ci-après ce qui en est réellement de ces trois points : Nature des Insectes visi- teurs, allures de ces Insectes, sort des pollinies. SIV, — Nature des Insectes visiteurs de « Listera ovata. » Nous venons de voir que la majorité des auteurs con- sidérent la fleur de L. ovata comme adaptée aux Ichneu- 351 monides (1). Cependant, lorsqu'on analyse de près les observations de mes devanciers, on constate qu’en outre des visites d’Insectes appartenant à ce groupe, ils ont noté celles de représentants d’autres divisions entomolo- giques. Voici ce que j'ai relevé à ce sujet : Cur.-K. SrRenGez vit la fécondation de l’Orchidée effectuée par un petit Coléoptère qui resta indéterminé pour lui, mais que H. Müzzer suppose être le Gram- moptera laevis Fabr. (Gr. tabacicolor De Geer.) du groupe des Cerambycines. Il observa aussi la présence de four- mis, Mais ne paraissant pas enlever de pollinies. Ca. Darwiw, aidé par son fils, constata, en plus des Ichneumonides, quelques Diptères dont il ne donne pas les noms (?). H. Müzrer, à côté de neuf espèces d’Ichneumonides, vit sur L. ovata le Coléoptère Grammoptera laevis déjà cité el un Hyménoptère Apide Bombus agrorum. J. Mac Leon, opérant d'abord en Belgique, dans la Flandre orientale, nota en sus de deux espèces d’Ichneu- monides, un Hymenoptère Apide Andrena convexiuscula Ky. et de nombreux exemplaires d’un Coléoptère Cantha- ridide Cantharis pallida Goeze (Rhagonycha pallipes Fabr.) puis, observant plus tard dans les Pyrénées, (1) Les ouvrages de vulgarisation ont surtout contribué à enra- ciner cette opinion. Ainsi on lit dans Avebury (John Lubbock) Les Inseetes et les fleurs sauvages, traduction française, p. 204, Paris 1379: « Cette fleur paraît être visitée exclusivement par les Ichneumons ». (2) Darwin résumant en outre des observations faites sur une Orchidée voisine de notre espèce, Listera cordata R. Br., mais à labelle roux, signale aussi sur cette plante, d’après le professeur DicKie, des visites de petits Diptères indéterminés. 392 remarqua la visite d’une espèce voisine, Rhagonycha fulva Scop. (Rh. melanura Fabr.), constatations qui l’amenérent à modifier comme suit la caractéristique de L. ovata quant aux Insectes : « Des Ichneumonides et des Coléoptères sont les principaux visiteurs » (1). Mes prédécesseurs ont donc vu sur les fleurs qui nous occupent, en plus des Ichneumonides, des Hyménoptères Apides et Formicides, des Coléoptères et des Diptères, faits qui permettaient de prévoir que des observations plus suivies et plus multipliées que les leurs modifie- raient assez profondément les idées reçues. J'ai expliqué plus haut, $ Il, comment mes obser va- tions étaient conduites. Elles furent effectuées pendant quatre printemps successifs et répétées un grand nombre de fois, surtout en 1908 et 1909. Afin d'abréger, j'en ai condensé les résultats quant aux espèces d’Insectes dans le tableau suivant, dont les entêtes de colonnes sont suffisamment explicites pour me permettre de passer immédiatement aux conclusions qui découlent de l'ensemble (). (1) Mac Leon. De pyrenecëènbloemen en hare bevruchting door Insecten (Botanisch jaarboek uitgegeven door het Kruidkundig genootschap Dodonaea. Derde Jaargang, p. 309, Gent 1891). (2) Dans ce tableau figurent foutes mes observations, c’est-à- dire que j’v ai inscrit, outre les résultats des séries de 1906 à 1909, ceux de quelques observations isolées que j’avais pu faire en 1897, 1902, 1904 et 1905. EE », ss LE 5, ,, 4 Mai Juin IV Insectes Visiteurs LE] 18 LE Melanostoma mellinum Fourmis Syritta pipiens Lucilia Caesar Petit Hyménopt. indét. Anthomyia radicum Musca Sp ? Anthomyia radicum Nemopoda cylindrica id. id. Anthomyia radicum Nemopoda cylindrica id. id. Syritta pipiens Lucilia Caesar Andrena paroula id. id. Ichneumon ochropis Syritta pipiens Andrena paroula Andrena fuloa Syritta pipiens Nemopoda cylindrica id. id. Anthomyia radicum Hylemyia cinerella Antomyia radicum Nemopoda cylindrica Andrena paroula Anthrenus Pimpinellae Anthomyia radicum Hylemyia cinerella id. id. Anthomyia radicum id. id. Nemopoda cylindrica Anthomyia radicum Hydrophoria conica Andrena parvula Nemopoda cylindrica Trypoxylon figulus Nemopoda cylindrica Andrena paroula Syritta pipiens id. id. Andrena paroula Anthomyia radicum Hydrophoria conica Ichneumo- nides d’autres Hyménoptères groupes LE = +18 d ++ + + Diptères HHHHHEHEEE ++ + + 2indiv. +42 indiv. + + dindio + 2 indiv. + 2 indiv. +3 indiv. + 3 indie. + 4indio. Lépidoptères Coléoptères Enlèvement de pollinies IV < VII jvurfix] x Mai Juin Insectes Visiteurs Ichneumo- nides Hyménoptères d’autres groupes Diptères Lépidoptères Coléoptères Enlèvement de pollinies Petit Ichneumonide ind. Anthomyia radicum id. id. Calliphora erythrocephala id. id. Andrena paroula Pet. ichneumonide ind. Melanostoma mellinum Pet. Diptère ind. Pimpla instigator Anthomyia radicum id. id, Lucilia Caesar Phygadeuon fumator Anthomyia radicum Phygadeuon fumator Anthomyia radicum Microlépidoptère indét. Nemopoda cylindrica Scatophaga stercoraria Ephialtes carbonarius Anthomyia radicum Muscide indét. Phygadeuon fumator id. id. id. id. Petit Ichneumonide indét, Melanostoma mellinum Pimpla instigator Petit Hyménoptère indét. Andrena paroula Muscide indét. Petit Ichneumonide indét. Andrena fulva Petit Hyménoptère indét. Andrena paroula Phygadeuon fumator Anthomyia radicum Petit Diptère indét. Petit Hyménoptère indét. Fourmis Lucilia Caesar Chrysis ignita Microlépidoptère indét. Petit Ichneumonide indét, id. (autre individu) Anthomyia radicum Andrena parçula + À- + 2 indiv, + +++ + ++ ++ +i+ D 2 D DE CE + ++ à 2 #00 399 1 [ufu| IV ve ve Nul + 8 : 8 2lS e |S | Insectes Visiteurs AE 233 £ CRIME CROIRE 44 |23s9 2 8 |3|$2 G ET 80 A £ E = à es. ! [62 1909 | 20 Pimpla examinator + | » |» Petit Diptère indét. + 2 indiv. ll Syrphus Ribesii + co dl Onesia cœærulea- + | 21 Syrphus Pyrastri + … |22 Petit Ichneumonide indét. <= | 1 ls Petit Hyménoptère indét, — rs |: Odynerus parietum + 1 Es ls Syritta pipiens + ss Anthomyia radicum 2 nn |20 Andrena parçvula + co dE Petit Muscide indét. - , LE] id. id. + los Pimpla examinator 22 ol, id (autre individu) + 100 Syritta pipiens + - 04 EP Adalia bipunctata 194 Petit Hyménoptère indét, + + 1 27 Hydrophoria conica + 29 Andrena parçula — 1 NOMBRE D'INDIVIDUS 21 43 84 aile 390 Ua simple coup d'oeil jeté sur le tableau qui précède montre que les visiteurs les plus fréquents ne sont ni des Ichneumonides, ni d'autres Hyménoptères, ni encore moins des Coléoptères, mais, dans une proportion consi- dérable, des Diptères (colonne VID), fait que j'avais déjà constaté en 1998, sans oser cependant le publier alors, et que mes observations multiples de 1909 ont pleine- ment confirmé. Ainsi, tandis que les Ichneumonides ne furent repré- sentés que par 11 espèces et 21 individus, les Diptères figurent dans le tableau pour 20 espèces et 84 individus. Le nombre relatif de visites d'ichneumonides parait encore plus faible si on prend Ia totalité des Insectes observés, puisque à tôté de 11 espèces d'Ichneumonides représentées par 21 exemplaires, on trouve 35 espèces d'autres Insectes représentées par 131 individus. L'impression générale ressentie par l’observateur et reflétéc dans une certaine mesure par le tableau est que le nectar sécrété par le labelle de Listera ovata, loin d'attirer spécialement les Ichneumonides, attire tous les petits Insectes printaniers. Or, comme parmi ceux-e€i les Diptères sont les plus abondants, le nombre de visites de Diptères l'emporte tout naturellement. $ V. — Allures des Insectes. Ainsi qu’il a été rappelé à la fin du $ HIT, la descrip- tion classique des allures des Insectes visiteurs de Listera ovata se résume à ceci : ils commencent leurs opé- rations par la partie inférieure du labelle et remontent en suivant le sillon nectarifère de bas en haut. Persuadé après la lecture des auteursayant traité de la question que cette façon d'agir des Insectes souffrait 391 peu d’exceptions, je fus stupéfait en constatant que, dans un très grand nombre de cas, les actes des animaux étaient tout différents. Je vis en 1998 Syritta pipiens et de multiples Nemo- poda cylindrica, au lieu de commencer par se poser sur le labelle, attaquer les fleurs de l’Orchidée n’importe comment, se promenant à leur surface dans tous les sens. Ainsi Syritta pipiens descendait du haut en bas de l'épi, abordant chaque fleur par le haut, la tête de l’insecte étant dirigée vers le bas et le labelle ne servant même pas de support principal. C'est alors que je me décidai à noter au cours des observations, par des signes rapidement tracés consistant en petites flèches, les positions successives de la plupart des Insectes étudiés pendant toute la série de 1909. Voici les résuitats principaux de ces annotations : l'Insecte qui arrive au vol aborde une fleur de Listera n'importe où, mais, comme le labelle est la plus grande des divisions du périanthe, c'est souvent sur le labelle qu'il se pose. | Il leche le nectar du labelle tantôt en remontant, tantôt en descendant et pour bien faire comprendre la chose au lecteur, j'ai représenté sur la figure II (au grossissement de six) un Ichneumonide, Phygadeuon fumator tel que je l’ai vu dans la position descendante. Très souvent l'animal après avoir fait, par exemple, l'ascension du labelle, se retourne et procède à la descènte ou vice versa ; s'il n’a pas épuisé le nectar, il se retourne encore pour parcourir le labelle une troisième fois dans un sens ou dans l’autre. Le même individu peut visiter ainsi successivement plusieurs fleurs, parfois un grand nombre. J'ai observé, 398 par exemple, un autre Ichneumonide, Pimpla exami- nator, explorant plus de vingt fleurs sur plusieurs épis, attaquant chacun de ces épis par le sommet, descen- dant de fleur en fleur et léchant presque toutes celles-ci de haut en bas. Les faits sont donc loin de se passer toujours comme on les à décrits. Si mes observations étaient peu nombreuses, on pour- x 6 Fleur de Listera ovata vue de profil et grossie six fois ; sur le labelle un Ichneumonide, Phygadeuon fumator, léchant le nectar en descendant. (D’après nature). rait concevoir des doutes sur l'exactitude de ce que j'avance, mais en 1909 j'ai noté trente-sept cas où l'animal descendait le labelle au lieu de le remonter, de sorte que j'ai pleinement le droit d'être affirmatif. 399 $S VI, — Sortrdes pollinies. Etant données l’irritabilité du rostellum el la sécrétion du liquide agglutinant qui permet aux masses polli- niques d'adhérer immédiatement aux objets qui en touchent l'extrémité, il est parfaitement évident que seuls les Insectes qui sucent le nectar du labelle en remontant risqueront de se fixer des pollinies sur les or- ganes céphaliques. J’emploie intentionnellement le mot risqueront, parce que, encore une fois, le phénomène n’est pas constant ; j'expliquerai pourquoi ultérieurement. Donc dans les cas nombreux où l’Insecte récoltera le nectar en descendant, non seulement sur une fleur, mais sur une série de fleurs successives, il n'emportera pas de pollinies et le nectar aura été soustrait sans aucun béné- fice pour le végétal. Je citais plus haut un Ichneumonide, Pimpla examina- tor explorant plus de vingt fleurs de haut en bas ; or, malgré la longue visite qu’il fit aux épis de L. ovata, il put s'envoler finalement la tête vierge de pollen. Il suffit, du reste, d'examiner le tableau du $ IV pour voir que l’enlèvement de pollinies n’a lieu que de loin en loin. Des Diptéres, des Coléoptères el des Hyménoptères sont susceptibles de s’attacher des masses polliniques ; cependant si on fait le relevé de tous les cas d’'enlève- ment de pollinies de Listera constatés tant par les auteurs qui m'ont précédé que par moi, on trouve très approxi- mativement (1) : Fu 5 202 1 0/08 M RE 1 D RER EE On À 2 2 (1) Je dis approximativement parce que les auteurs n’ont pas toujours indiqué d’une façon parfaitement nette le nombre de cas qu’ils ont observés. 360 Ichneumonides . . . 34 cas Autres Hyménoptères . 3 » CIROBRIETÉES" . . Up 0 DUREE *.! OT nn A quoi faut-il attribuer ce fait que ce sont surtout des Ichneumonides qui se collent des pollinies et non des Diptères (1), bien que ces derniers semblent être les visi- teurs les plus fréquents ? Le nombre d'observations effectuées jusqu’à présent est encore insuffisant pour répondre à la question avec certitude, mais il est probable que l'explication réside, comme pour la pollination d'innombrables espèces de fleurs, dans la conformation des pièces buccales. En effet, si l’Insecte a des pièces buccales courtes ainsi que cela se voit chez la majorité des Coléoptères, chez les Ichneumonides en général et chez les Hyménoptères Vespides ou Chrysidides tels que Odynerus parietum et Chrysis. ignila vus par moi, il devra, pour récolter les dernières gouttes de nectar à la partie supérieure du sillon du labelle, enfoncer toute la tête dans la cavité limitée par la base du labelle en dessous et le rostellum au-dessus, position rendant l’ébranlement du rostellum presque inévitable lorsque l'animal cessant de lécher relèvera l'extrémité céphalique. Mais si, au contraire, l’Insecte, comme beaucoup de Diptères, a certaines des parties de la bouche associées entre elles de facon à former une trompe de quelque (1) Quoique j’aie observé cinq cas d’enlèvement de pollinies par des Diptères, le phénomène doit être fort rare puisque je suis le premier à le signaler. 861 lougueur (1), il parviendra à sucer la totalité du liquide sans engager la tête dans la cavité située sous le rostel- lum et s’envolera laissant les pollinies en place. J'ai pu, grâce à la hauteur où se trouvaient placées mes plantes ®), examiner tout à l’aise la façon de sucer de Muscides et de Syrphides.et l’on voyait très bien ces animaux atteindre l’extrémité du sillon nectarifère sans devoir plonger la tête dans l’excavation signalée plus haut. Ainsi, même lors de la progression ascendante à la surface du labelle, beaucoup d’Insectes pourront encore une fois enlever le nectar sans profit pour l'Orchidée. Après avoir montré comment de nombreuses visites d'Insectes sont inefficaces, revenons aux cas où des polli- nies sont réellement enlevées. Les auteurs se bornent en général à dire que l'animal s'est fixé les masses de pollen sur la tête. En réalité les points d'insertion des pollinies-sont tres variables, même lorsqu'il s’agit d'individus appartenant à une seule espèce déterminée. Voici, comme exemples, quelques-unes des :insertions que j'ai observées : a) Vemopoda cylindrica (Diptère), pollinies sur le front entre les antennes. Vu la petite taille de cet animal, cela lui donnait un aspect absolument bizarre. En effet, N. cy- lindrica ne mesure que£4à5 millimètres de longueur..Les (1) La trompe des Diptères Muscides et Syrphides est surtout formée aux dépens des palpes des maxilles de deuxième paire. Elle atteint, par exemple chez Syrphus Ribesii, à à 4 millimètres de longueur, ce qui est plus que suflisant dans le cas des fleurs de L, ovata. (2) Voir paragraphe 11. 362 masses polliniques de L. ovata étant longues de 1 1/2 mil- limètre, celles-ci constituaient pour l’Insecte des appen- dices énormes qui, du reste, ne l’empéchèrent pas de s'envoler, puis de revenir toujours étrangement coiflé. b) Phygadeuon fumator (Ichneumonide), pollinies fixées à droite, entre l’œil composé droit et l’antenne droite. (Voir le cas e). c) Ichneumonide indéterminé. Pollinies attachées à gauche, entre les pièces buccales et l'œil composé gauche. d) Hydrophoria conica (Diptère). Pollinies fixées sur la trompe; ce qui chez les Diptères doit être très rare (1). e) Phygadeuon fumator (Ichneumonide). Pollinies insé- rées au milieu de la surface dorsale du thorax, entre les ailes antérieures. En comparant ce cas au cas b, on voit combien les points d’attache peuvent être différents chez des Insectes de la même espèce. Des observations plus multipliées feraient certaine- ment constater d’autres insertions encore (2). En somme, il est clair que chaque fois où, comme dans mon dernier (1) Cu. Darwin (Op. cit., traduction allemande, page 26) a cité de nombreux Insectes portant des pollinies sur la trompe, mais il s’agit de Lépidoptères et, qui plus est, pollinant une tout autre espèce d’Orchidée, Orchis pyramidalis. (2) En effet, J. PÉREzZ (Votes zoologiques, Actes de la Société Linnéesnne de Bordeaux, XLVII, 1894) relate ceei : « j’ai maintes fois capturé des abeilles du genre Andrena et particulièrement des À. Afzeliella et À. nigro-aenea portant uneou deux paires de pollinies vers Le bout de l’abdomen sur le dos du 4 segment. » L'auteur ignorait malheureusement de quelle Orchidée prove- naient ces pollinies. 363 exemple, les pollinies seront fixées ailleurs que sur la tête de l'animal, le pollen ne pourra jamais venir en contact avec le stigmate d’une nouvelle fleur visitée ultérieurement. Ces pollinies auront donc été enlevées en pure perte. On commettrait aussi une erreur en admettant que toute pollinie adhérant au corps d’un Insecte est néces- sairement transportée par lui jusqu’à ce qu’il vienne lécher le nectar d'une autre fleur de Listera. Les pollinies constituent pour l’Arthropode des appen- dices très génants et il fera, souvent avec succès, tous ses efforts pour s’en débarrasser. On trouve déjà ce détail important mentionné dans l'ouvrage de Car.-K. SPRENGEL (1), Le patient observateur vit nettement un petit Ichneumonide qui s’était collé des pollinies, détacher lui-même ces excroissances désa- gréables. J'ai eu l'heureuse chance d’assister plusieurs fois à des faits semblables. Ainsi : un Ichneumonide Pimpla insti- gator se colle des pollinies sur la tête, puis je lui vois faire à l’aide des pattes antérieures de multiples mouve- ments de friction pour les enlever ; il n’y réussit pas im- médiatement et s'envole en les emportant mais, lorsqu'il revient pour la seconde fois, sa tête n’est plus ornée de ces appendices ; il est donc parvenu, posé quelque part sur une feuille d’un buisson voisin, à les faire tomber. Pendant sa deuxième visite aux Orchidées, il se fixe de nouvelles pollinies qu'il emporte et, de nouveau, lors- qu'il revient pour la troisième fois, les pollinies ont encore disparu. (1) SPRENGEL, Op. cit., page 125 de la réédition. 364 Je suis parfaitement certain qu'il s'agissait du même individu qui, seul de son espèce en ce moment, volait autour de moi dans un petit périmètre. Deuxième cas : un petit Hyménoptère à vives couleurs métalliques, Chrysis ignita, emportant des pollinies, va se poser devant moi sur une muraille et là travaille énergiquement à leur enlèvement. Malheureusement l'Insecte se déplace et je le perds de vue. Enfin, troisième cas plus démonstratif : un Diptére, Hydrophoria conica, après avoir visité plusieurs fleurs sur deux épis de Listera, finit, comme je l’ai indiqué plus haut, par se coiler des pollinies sur la trompe. L'animal s'envole à un décimèêtre de là sur une feuille et, sous mes yeux, se débarrasse des pollinies par des frottements rapides effectués au moyen des pattes de La première paire. Les masses polliniques furent de cette manière rejetées au loin, puis le Diptère partit définitivement. Un grand nombre de pollinies sont donc perdues par les agissements mêmes des Insectes appelés à opérer la fécondation ; d’autres sont fréquemment détachées par les secousses imprimées aux épis par le vent, enfin dans les bois, le passage d’animaux d’une certaine taille, tels que des oiseaux ou de petits mammifères doit en faire tomber de temps à autre. Cette dispersion des pollinies sans effet fécondateur utile est si manifeste que j'en trouvais chaque jour gisant sur les larges feuilles de mes pieds de Listera où leur coloration jaune les rendait bien visibles. Cependant, malgré ce déchet considérable, la plupart des fleurs de notre Orchidée finissent par être fécondées. Quelques lignes du travail de Ch. Darwin permettaient déjà de le supposer. Voici ce que dit le célèbre natura- | Î 365 liste en parlant de la maturation successive des fleurs dans un épi donné : «... Enfin sur un épi âgé où il y avait quarante- quatre fleurs épanouies dont les pollinies avaient été enlevées, je vis du pollen, en général en grande quan- tité, sur tous les stigmates que j’examinai (1) ». Mes observations personnelles basées sur la Constata- tion du nombre de fruits fertiles, constatation fournis- sant un argument plus probant que l'examen des stigmates, ne laissent aucun doute sur la fécondation effective de la grande majorité des fleurs. La floraison et les visites des Insectes se terminant ordinairement vers les derniers jours de mai, je fis la revision de mes Listera environ trois semaines apres celte date, le 22 juin 1908. Presque toutes les fleurs avaient donné lieu à des fruits régulièrement dévelop- pés. Ceux-ci, ovoïdes, s'ouvrent comme on sait, par trois fentes longitudinales en trois valves adhérentes entre elles au sommet et à la base. Les uns présentaient leurs fentes béantes ct avaient déjà disséminé leurs graines minuscules, les autres prêts à s'ouvrir contenaient en quantité des graines müres bien constituées. Il n'y à aucune contradiction entre le fait nettement constaté de la perte de nombreuses pollinies et celui non moins évident de la fécondation de la plupart des fleurs. En effet, le déchet en pollinies est compensé par le chiffre considérable de visites d’Insectes pendant la période de floraison @) et par cette particularité qu’un même animal (1) Darwin. Op. cit. traduction allemande, page 104. (2) Le nombre de visites d’Insectes est en réalité très grand. Le calcul élémentaire suivant le prouvera immédiatement: en 1909 il y a eu en mai 15 journées de beau temps où les observations me 366 parcourt souvent la surface d'une série de fleurs succes- sives. Il suffira donc, dans toute cette légion ailée, d’un nombre relativement restreint d'individus n'ayant pas reussi à se débarrasser des masses de pollen adhérant à leur tête, pour assurer la fécondation de toutes les fleurs normales. En somme, il se passe ici ce qui a lieu pour la presque totalité des Phanérogames entomophiles dont les fleurs produisent énormément plus de pollen qu’il n’est néces- saire. Une grande partie de ce pollen est perdue sans effet utile pour les végétaux, emportée, par exemple par les Hyménoptères Apides qui en nourrissent leurs larves, mais les visites des Insectes sont si répétées et il faut si peu de pollen en contact avec les stigmates pour déterminer la fécondation que celle-ci a lieu d'une facon presque certaine. $ VIT -- Conclusions. Cette étude de la pollination de Listera ovata par les Insectes ne n’a certes pas conduit à la découverte de choses extraordinaires ; cependant clle a donné lieu à l'observation de plusieurs détails intéressants permettant de rectifier quelques notions erronées et surtout de com- furent possibles, Comme j'observais en moyenne durant une heure, cela fait approximativement 15 heures pendant lesquelies je vis 71 visites. Or, ce n’est pas durant une heure seulement par jour- née ensoleillée que les Insectes fréqueutent les fleurs, maïs, au mi- nimum, de huit heures du matin à trois heures del’après midi, c’est-à-dire pendant 7 heures. Il nous faut donc multiplier par 7, le nombre de visites auxquelles j'ai assisté, ce qui donne le nombre considérable et certainement en dessous de la vérité de 497 (à peu près 500) visites d’Insectes. 367 prendre comment se passent réellement, dans la nature, des faits assurément curicux mais que certains esprits imbus d'idées préconçues avaient inulilement revêtus de merveilleux. Je résume ci-dessous Les résultats obtenus : L° Malgré leur coloration franchement verte, les fleurs de Lislera ovata sont visitées par beaucoup d'’Insectes attirés par un léger parfum et principalement par la sécrétion d'un nectar abondant. Fait qui, avec bien d’autres semblables, prouve que les couleurs des corolles n’ont probablement pas le rôle attractif qui leur a été attribué. 2° Le nectar de Listera ovata n'atlire spécialement ni les Ichneumonides, ni, comme on l’a supposé, les Ich- neumonildes et les Coléoptères. En réalité ce nectar attire tous les petits Insectes printaniers et (à Gand (1)) les visi- teurs les plus nombreux sont des Diptéres. 3 L'Insccte visiteur, loin d’aborder toujours la fleur par la partie inférieure du labelle pour remonter, la tête en haut, en suivant le sillon nectarifère, aborde la fleur n'importe comment et lèche le nectar tantôt en montant, tantôt en descendant, le même individu pouvant parcou- ris la surface du labelle en changeant deux ou trois fois de direction. Il n’est pas rare de voir l’Insecte aborder l'épi par le sommet, descendre de fleur en fleur et sucer presque toutes celles-ci de haut en bas. (1) Je prends la précaution de rappeler où les faits ont été observés, une autre faune entomologique dans une localité diffé- rente pouvant peut-être donner lieu à des résultats en contradic- tion partielle avec les mions, 368 4° Toute visite d'Insecte ne se termine pas par l’enlé- vement de pollinies. Un grand nombre de visiteurs n’em- portent rien que le nectar récolté. o° Des Insectes de groupes très divers, des Ichneumo- nides, d'autres Hyménoptères, des Coléoptères et, ainsi que je l'ai constaté, des Diplères, sont susceptibles de s'attacher des masses polliniques. Cependant, bien que les Diptères semblent être les visiteurs les plus fréquents, il résulte du relevé de tous les cas signalés jusqu’à pré- sent que ce rôle est surtout rempli par les Ichneumo- nides ; fait qui s'explique probablement par des diffé- rences entre les dimensions des pièces buccales servant à la succion du nectar ; la trompe des Diptères étant souvent assez longue pour leur permettre de soustraire les dernières gouttes du liquide sans introduire la tête sous le rostellum. 6° Tout Insecte porteur de pollinies n’est pas nécessai- rement un pollinateur, loin de là ; un grand nombre des masses polliniques enlevées sont perdues ; soit que les animaux les aient collées sur d’autres parties du corps que la tête, soit, ce qui est plus fréquent, qu'ils réus- sissent à s’en débarrasser avant de venir se poser sur de nouvelles fleurs d'Orchidée, 7° En récapitulant tout ce qui précède, on constate, comme je l'avait fait pressentir au début de cette notice, que, dans l’ensemble des rapports entre les Insectes et les fleurs de Listera ovata, une grande part est laissée au hasard puisque tous les Insectes printaniers peuvent se porter sur ces fleurs, puisqu'ils en léchent le nectar en prenant des positions quelconques et que, par suite, beaucoup d’entre eux ne fixent pas de pollinies, puis- que l'adhérence de pollinies est fortuite, puisque les C | L p 369 masses polliniques emportées sont souvent perdues, les animaux s’en débarrassant eux-mêmes, et puisque enfin la fécondation de la presque totalité des fleurs n'a lieu qu'en raison du chiffre élevé de visites reçues durant la période de floraison. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE ‘LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DEVBELGIQUE: 22004 24— Séance du 5 décembre 1909. Présidence de M. CH Bomuer, président. La séance est ouverte à 2 h. 1/2 au Jardin botanique de l'Etat. Sont présents : MM. Ch. Bommer, J. Chalon, Alf. Cogniaux, Emm. De Bullemont, Em. Durand, Mile Hél. Durand, MM. J. Gilta, A. Gravis, V. Grégoire, J. Hen- nen, H. Kufferath, Lallemand, Em. Marchal, H. Matagne, Raym. Naveau, P. Nypels, E. Paque, Fern. Pirsoul, P. Van Aerdschot, Ch. Van Bambeke, Alex. Van der Bruggen, et Th. Durand, secrétaire général. Mesdemoiselles J. Barzin, Hél. Cosyn, M. Ernould, ct Al Lesent, assistent à la séance. MM. Clém. Aigret, Art. Bris, L. Coomans, V.Coomans, Maur. Hespel, EI. Marchal, J. Massart, Ch. Sladden, et H. Van den Broeck empêéchés, se font excuser. Procès-Verbal. — Le Secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance du 3 octobre (adopté). : I PE D EE 371 Mort de MM. Ch. Baguet et Al. Verbist. — M. Île Président annonce que depuis la dernière séance, la Société a fait deux pertes bien sensibles en la personne de MM. Ch. Baguet, de Louvain, et Al. Verbist, de Malines; le P. Paque à bien voulu rédiger des notices pour le Bulletin sur nos regrettés confrères. La Société royale norvégienne des sciences a informé notre Société de la mort d’un algologue bien connu, M. Michael Heggelunt Foslie, auteur d’un grand nombre de travaux importants sur l’Algologie. Ge botaniste est mort le 9 novembre à l'âge de 54 ans, à Trondhjem. Le président se fait l'interprète des regrets de la Société. Jubilé de M. le Dr. L. Radikofer. — Par une lettre du Bureau, la Société s'est associée à la Manifestation organisée à Munich en l’honneur d’un des systé- maticiens les plus éminents de l'Allemagne, le Dr L. Radlkofer, qui vient d'entrer dans sa 80ïme année. « Notre Société, a-t-il été écrit au Comité organisateur, n'a pas attendu ce jour pour reconnaitre la haute valeur des travaux du D' Radikofer et elle est fière de le compter depuis près de quinze ans au nombre de ses membres associés. Ce titre qu’elle ne donne qu'aux maitres de la science botanique prouve en quelle hautè estime elle tient le vénérable jubilaire, à qui elle souhaite de pouvoir longtemps encore continuer la publication de ses travaux, véritables modèles en botanique descriptive. » 312 Correspondance. — Notre Société a été invitée à se faire représenter à une réunion de délégués de Sociétés, convoquée grâce à l'initiative de la Société belge des Ingénieurs et des Industriels. Cette réunion avait pour but « d'adresser à la Législature une pétition en vue d’obtenir le vote d’une loi accordant la personnification civile aux Sociétés seientifiques, sans but lucratif, qui ne peuvent se constituer en unions professionnelles ». Le Bureau, estimant que le but poursuivi par les promoteurs de ce mouvement est excellent, y à adhéré. L'Assemblée ratifie cette décision. M. le Président annonce que M. J. Chalon a fait don à la Bibliothèque de la Société d'un exemplaire du célèbre et coûteux ouvrage de Kützing, Tabulae Phy- cologicae (19 volumes avec 1900 planches; 1845-71), et ilest heureux de pouvoir adresser à M. Chalon, présent, les vifs remerciements de Ja Société. Comme Directeur du Jardin Botanique, M. Th. Durand tient aussi à souligner l'importance de ce don. A diverses reprises, il avait fait ressortir la nécessité d'avoir au Jardin Botanique cet ouvrage, base de l’Algologie, mais le Gouvernement avait reculé devant une dépense aussi élevée. Rapport du Trésorier. — M. le Président dit que la Société apprendra avec un profond regret que notre confrère M, L. Coomans, trésorier de la Société depuis bientôt un demi-siècle, a été retenu chez lui par la maladie de sa sœur, mais il a envoyé ses comptes qui ont 313 été examinés à la séance du Conseil. II résulte de leur examen et du rapport du Trésorier, que l'encaisse de la Société s'élève à la somme de fr. 2686,58 Le Secrétaire général est chargé d'écrire à M. L. Coo- mans pour le remercier de l’ardeur infatigable qu’il apporte dans la gestion des finances de la Socisté (Applaudissements). Rapport du Président. — M. Ch. Bommer, parvenu au terme de son mandat de président, lit son Rapport sur la marche de la Sociélé pendant les années 1908 et 1909. Ce rapport, écouté avec un vif intérêt et applaudi, est accompagné d’un relevé de tous les travaux publiés en Belgique pendant cette période, dressé par M. P. Van Aerdschot. Don de Madame V*° H. Van Heurck. — M. J. Chalon annonce que M°"° Van Heurck la chargé d'offrir à la Sociélé un exemplaire du dernier ouvrage de son regretté époux sur les Diatomées recueillies par l’expé- dition!de la Belgica. Une lettre de remerciements sera adressée à la géné- reuse donatrice. Compte rendu de l’herborisation générale. — M. le Secrétaire général a le plaisir d'annoncer à la Société qu’à la séance de février, M. le professeur J. Massart fera un compte-rendu oral, avec projections lumineuses, de cette trés intéressante excursion. 374 Excroissances de Saule. — M. J. Chalon fait passer sous les yeux des membres de curieuses excroissances d'un Saule, et il en signale d’autres analogues, sur les- quelles il donne des renseignements dont on trouvera le résumé plus loin. Lectures et communications. — La Société entend avec intérêt la lecture et décide l'impression des notices suivantes () : de M. J. Chalon: 1) Additions à la Florule algologique de Roscoff]. 2) Les arbres remarquables de la Belgique. 3) Mélanges et nouvelles; du P. E. Paque : 1) Notice sur le chanoine Al. Verbist. 2) Notice sur Ch. Baguet. 3) L'Aphloia theaeformis Benn., spécifique de la fièvre hématurique; de M, M. Bouly de Lesdain : Lichens rares ou nouveaux de Belgique; de M. J. Houzeau de Lehaie: Observations pour servir à l'étude dela dissémination des Orchidées indigènes en Belgique; de M. Clém. Aigret : Espèces et formes nouvelles pour la Belgique. M. le De A. Cogniaux donne d'intéressants détails sur une nouvelle publication de J. J. Smith et il en montre l'importance tant au point de vue de la famille des Orchidées que comme contribution à la flore de la Nouvelle-Guinée. Le Président l'invite a résumer sa communication pour le Bulletin. (1) Les notices non insérées à la suite de ce compte rendu parai tront dans le fascicule I du tome XLVII. 319 M. le professeur Gravis déposeau nom de M°"° Fritsché, une de ses élèves, le manuscrit d'un mémoire intitulé : Recherches anatomiques sur le Corydalis solida. Il annonce que si l'impression en est votée, il prendra à sa charge les frais d'impression des planches. Le Président remercie M. Gravis. MM. Ch. Bommer et A. Gravis sont nommés commis- saires pour l’examen de ce mémoire. Nouveaux Membres. — MM. Alb. Bonjean, A. Lalle- mand et Wathclet, présentés à la dernière séance, sont proclamés membres effectifs de la Société. M. le Président annonce que Mesdemoiselles Jeanne Barzin, Marie Ernould, Hélène Cosyn et Alice Lesent, de Bruxelles, présentées par MM. J. Massart et H. Schoutc- den ; MM. les docteurs en sciences naturelles Jul. Berghs, à Hasselt, Alph. Van den Brocck, à Hérenthals, René Van- dendries, à Anvers, Camille Vermoeren, à Molderen, présentes par MM. V. Grégoire et Ch. Bommer, deman- dent à faire partie de la Société. Élections. — Les élections donnent les résultats suivants : Président : M. Em. De Wildeman, en remplacement de M. Ch Bommer, non rééligible. * Vice-Présidents : MM. E. Paque, Él. Marchal et J. Chalon. Secrétaire des publications : M. AIf. Cogniaux (en rem- placement de M, J. Chalon, nommé vice-président). Conseillers : MM, Ch. Bommer, A.Gravis, V.Grégoire, 376 et L. Mac Leod, en remplacement de MM. CI. Aigret, Ch. Sladden et Ch. Van Bambeke (non rééligibles) et de M. Nypels, qui n’a pas accepté sa nomination de conseiller. M. Th. Durand, au nom de la Société, remercie M. Alf. Cogniaux de bien vouloir se charger des absorbantes fonctions de secrétaire des publications et il rappelle avec quelle distinction M. Cogniaux les à déjà remplies il y a une trentaine d'années. M. Ch. Bommer, avant de remettre ses pouvoirs au nouveau Président, remercie vivement ses confrères de l'honneur qu'ils lui avaient fait. Ilest heureux de voirun botaniste aussi connu que M. De Wildeman être à la tête de la Société pour l’année 1910, qui marquera dans nos annales par la réunion à Bruxelles du 3"° Congrès inter- national de botanique. M. De Wildeman regrette quelque peu de voir le secré- taire général du Comité d'organisation être en même temps le Président de la Société royale de botanique de Belgique, et il avait attiré l'attention de plusieurs mem- bre de la Société sur cette éventualité. La Société s’est prononcée, il s'incline, et il la remercie dela confiance qui lui est témoignée. Il constate que sous la présidence de M. Bommer, la Société a repris beaucoup de vie et il en félicite chaleureusement le Président sortant. Ces deux allocutions sont fort applaudies. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 4h 472; “. 2, 1 377 ADDITIONS A LA FLORULE ALGOLOGIQUE DE RONCOFF, par JEAN CHALON. Indications extraites de l’herbier Vickers, Voir plus haut, p. 240, Myxophycées. Lyngbya aestuarii Lieb. Anabaena torulosa Lagerh. Ile Callot. Rivularia nitida Ag. Rochers à | W. de la plage des bains. Chlorophycées. Cladophora expansa (Mert.) Ktz. Les Bisayers. — lanosa Ktz. V:uncialis (Mull.) Thur. Perroch. — glaucescens (Griff.) Harv. — rectangularis (Griff.) Harv. Pempoul, — hirta Ktz. Ile Callot. — flexuosa (Griff.) Harv. Les Bisayers. — arcta (Dill.) Ktz. Perroch. —— sericea Ktz. Duon. — laetevirens (Dill.) Ktz. Perroch. Enteromorpha Linza L. Chaetomorpha aerea (Dill.) Ktz. Château du Taureau, Ile de Bas, etc. Phéophycées. Spermatochnus paradoxus (Roth.) Ktz. Filets des pêcheurs. Mesogloia vermiculata Le Jol. Phyllitis Fascia (Müll.) Ktz. Sphacelaria plumula Zan. Dragué, grand chenal de Morlaix. 378 Sphacelaria radicans (Dillw.) Ag. Cladostephus spongiosus (Lightf.) Ag. Déja signalé par Sirodot. Dictyota ligulata Ktz. Ectocarpus globifer Ktz. Duon. — — V: Thuretii Sauv. = — Vi: typica Sauv. nn — V: riparia Sauv. — Crouantii Thur, Château du Taureau. — virescens Thur. Nombreuses localités. — confervoides (Roth.) Le Jol. Stictyosiphon Griffithsianus (Le Jol.) Holm. et Batt. Duon. Chilionema reptans Sauv. Giffordia Lebelii (Crn.) Batt. Perkiridic. — secunda {Kf{z.) Batt. Perroch. Herponema velutinum (Grev.) J. Ag. Pylaiella litoralis (L.) Kjelm. F : compacta Kjelm. Padina Pavonia (L.) Lamour. D’après l'herbier du D: Denis. Floridées. Lithothamnion Battersii Fosl. — Lenormandii (Aresch.) Fosl. Phymatolithon polymorphum (L.) Fos. Ceramium arborescens J. Ag. Duon, tour blanche. — strictum Grev. et Harv. Antithamnion cruciatum (Ag. ) Näg. Dragué, chenal de Duon. Seirospora byssoides Arnott. Pempout. Callithamnion roseum (Roth.) Harvey. Herposiphonia tenella J. Ag. Dragué,. 379 Ophidocladus simpliciuseulus (Crn.) Falk, Dasya ocellata (Grat.) Harv. — corymbifera J, Ag. Pempoul. Polysiphonia insidiosa Crn. — elongella Harv. St Barbe. — furcellata (Ag.) Harv. = variegata (Ag.) Zan. Pempoul. — macrocarpa Harv. Perroch. — obscura J. Ag. (Lophosiphonia Falk.) — urceolata Grev. — —- F : urceolata J. Ag. — — F : patens J. Ag. Perkiridic. — subulifera (Ag.) Harv. Perkiridic. Gelidium puichellum K tz. — crinale (Turn.) Lamour. Ile Callot. Helminthocladia purpurea (Harv.) J. Ag. Déja signalé par Sirodot. Nemalion multifidum J. Ag. Bangia fusco-purpurea (Dillw.) Lyngb. Wildemania linearis (Grev.) De Toni. Erythrotrichia ceramicola (Lyngb.) Arcs:h. Platoma incrassata Schousboe. L’échantillon de l'her- bicr Vickers provient certainement de Roscoff, mais l'étiquette porte entre parenthèses : « Ou du moins je ne connais aucune espèce plus rapprochée ». Voir sur cette Algue rarissime : Les Algues de Schoushoe au Maroc, par Bornet; Paris, Masson, 1892, page 343. Halymenia ligulata (Wood.) Ag F : genuina Dragué, Astan. Grateloupia dichotoma J. Ag. Ste Barbe. — filicina (Wulf.) J. Ag. Gymnogongrus Griffithsiae (Turn.) Mert, PI. localités. 380 Nitophyllum Gmelini Grev. Plusieurs localités. Cordylecladia erecta (Grev.) J. Ag. Perkiridie. Rhodymenia palmetta (Esp.) Grev. Plusieurs localités. Rhodophyllis appendiculata J. Ag. Je relève encore Dilophus quineensis (Kiz.) J. Ag. avec l'indication Roscoff. Probablement une erreur d’étiquette. Ces additions portent à 330 le total des Algues mari- nes recueillies jusqu'à ce jour dans les environs de Roscoff. Il n'est pas étonnant que M'° Vickers en ait découvert un si grand nombre; elle a poursuivi ses recherches pendant neuf années consécutives, et dans les derniers temps, lorsque je l'ai connue, elle n'herbo- risait plus beaucoup elle-même, mais elle avait un matelot expérimenté et actif qui lui amenait chaque jour de riches récoltes, et qui avec sa barque, ses filets et sa petite drague, explorait les moindres recoins de la côte, depuis l'ile de Siec jusqu'au Château du Taureau. Ainsi M'° Vickers restait dans son laboratoire, au milieu de ses livres, de ses herbiers et de ses microscopes, etse limitait aux déterminations et à la préparation des espèces. 381 RAPPORT DE M. BOMMER, PRÉSIDENT, SUR LA MARCHE ET LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, pendant les années 1908 et 1909. Mespaues, MEssIEURS ET CHERS CONFRÈRES. Pendant la période biennale dont la séance d'aujour- d'hui va marquer le terme, la série de nos Bulletins s’est enrichie de nombreux travaux se répartissant entre les branches les plus diverses de la Botanique. Cette variété de la nature des études caractérise de plus en plus l’activité de la Société de Bo‘anique et nous pouvons, à bon droit, nous en féliciter. Dans le domaine de la Botanique systématique, M. Ciém.. Aigret nous a donné un important mémoire sur les Roses de notre flore. M. Iyac. Lonay a étudié certains genres des Renon- culacées; MM. Charletet Wathelet ont signalé des habi- tations nouvelles d'espèces peu répandues. La Cryptogamie est représentée par des travaux assez nombreux. En 1908, à paru dans le Bulletin, le deuxième et der- nier fascicule de la Flore des Hépatiques de la Belgique de notre regretté confrère Arth. Mansion, qui constitue une contribution si utile à la connaissance de nos Bryo- phytes. à M. H. Van den Broeck a continué la publication de ses intéressantes recherches sur les Mousses des environs d'Anvers. M. A. Cornet a décrit plusieurs espèces nouvel- les du même groupe. En Mycologie, M. Ch. Van Bambeke a poursuivi ses \CAL > a >’ 1 @ fn 00 0 8 Lo F ne na D À 6 382 études morphologiques et systématiques sur les Hyméno- mycètes et plus spécialement sur les Polyporées. Le R. P. Pàque nous a donné les résultats déjà consi- dérables de ses herborisations dans les provinces d'Anvers et de Narnur, régions peu explorées jusqu'à présent au point de vue des Champignons. Notre confrère nous a entretenus aussi de la maladie des feuilles du Chéne, qui a fait depuis deux ans son apparition dans nos bois M. Emile Marchal a signalé un nouvelle maladie du Poirier. Le travail le plus important qui ait été publié par la Société de Botanique pendant la période que nous envi- sageons est l’Essai de Géographie botanique des districts littoraux et alluviaux de la Belgique par notre confrère M. Jean Massart. Cette œuvre considérable est remarquable à la fois par la multiplicité des aspects sous lesquels le sujet a été envisagé et par la méthode qui a présidé à son élabora- tion. Elle condense en un ensemble homogène une grande partie des résultats de l’étude approfondie de la Géogra- phie botanique de notre pays que M. J. Massart a entre- prise depuis longtemps déjà. Notre confrère nous a égale- ment donné dans une conférence très attrayante les pré- mices de ses recherches sur la Géobotanique de la Cam- pine. La Flore des environs de Virton par M. A. Verhulst ainsi que les comptes rendus des herborisations générales de Modave et de Nismes par MM. À, Charlet et CI. Aigret constituent des matériaux intéressants pour la distribu- tion de nos plantes indigènes. | La Physiologie est représentée dans nos publications récentes par les travaux de M.F. Plateau sur le rôle des + an re Slne -én n jot er à os à à 383 insectes dans la fécondation des Orchidées et sur les ré- sultats fort curieux de la greffe du Gui. Certaines remar- ques relatives à ce parasite ont aussi été consignées dans des notes de MM. H. Lonay et CI. Aigret, qui s’est occupé aussi d’autres questions de physiologie. M. J. Massart nous à donné une conférence fort écoutée sur les organes des sens chez les végétaux. La bibliographie a pris depuis quelque temps une im- portance considérable dans les méthodes de recherches ; M. P. Van Aerdschot a publié une note sur la Bibliogra- phie botanique. Notre bibliothécaire à bien voulu dresser la liste com- plète des travaux de Botanique publiés en Belgique ou par des botanistes belges pendant les années 1908 et 1909. Ce Rapport présente pour nous un réel intérèt car il montre que la contribution de la Belgique aux progrès de la science des plantes est relativement considérable, et que la part qui revient dans cette production à {a Société de Botanique est une digne récompense de ses constants efforts. | Des distinctions honorifiques d’une haute signification ont souligné la valeur de deux de nos plus savants con- frères. Notre secrétaire-générai, M. Th. Durand, si dc- voué à l’œuvre que poursuit la Société, a été nommé Docteur en sciences naturelles honoris causa de l'Univer- sité de Genève dans des circonstances qui rehaussent encore cet honneur bien mérité. M. J. Massart a recu le Prix décennal des sciences botaniques ; nous ajoutons que M'e Hél. Durand a obtenu le Prix Émile Laurent pour le Sylloge Florae congolanae publié en collaboration avec son père. La Société de Botanique s’honore de ces hommages 384 rendus à ses membres par le monde savant et elle en est justement fière. L'herborisation de cette année dans la région poldé- rienne de Jl'Escaut compte parmi les plus intéressantes qui aient été organisées par la Société. Dirigée par M. Massart, elle constituait en quelque sorte une démon- stration pratique du mémoire si remarquable que notre confrere a consacré à l’étude de la flore de cette région. Tous ceux d'entre nous qui ont pris part à cette belle excursion en conservent le meilleur et le plus vivace souvenir. | Nous ne pouvons passer sous silence les encourage- ments que l'étude de la Botanique recoit depuis plusieurs années au moyen de sommes relativement importantes mises généreusement à la disposition de la Société. Il est permis d'espérer qu’un emploi judicieux de ces ressour- ces extraordinaires provoquera la formation de person: nalités scientifiques capables de contribuer efficacement aux progrès de la Botanique. Le nombre des membres de la Société a augmenté dans une assez grande proportion ; il s'élevait à 126 en 1907 et atteint aujourd'hui 137. Notre Compagnie voit done s’accroitre ses forces et peut considérer l'avenir avec une heureuse confiance. Il nous faut remplir maintenant le pénible devoir d'opposer au tableau de la vie active de la Société, le souvenir des pertes qu’elle a subies. Nos confrères : Henri Van Heurck, Charles Baguet, le chanoine A. Verbist, Armand Coyon, Edouard Petit et À. Lebrun ne sont plus parmi nous, mais ils subsistent dans notre pensée reconnaissante par la collaboration qu'ils ont donnée à nos travaux. M. Jean Chalon à parfaitement exprimé dans une cit fe 1 385 notice nécrologique émue, les sentiments que nous à inspirés à tous la disparition de notre éminent confrère an versois. Nous avons constaté avec une grande satisfaction que parmi les membres qui sont entrés récemment dans notre Association, il en était un certain nombre qui faisaient leurs débuts dans la carrière scientifique. Nous les avons acueillis avec joie car ils représentent l'avenir de la Société ; ils seront un jour les continuateurs de notre œuvre. Ils trouveront parmi leurs confrères des guides sürs et bienveillants, heureux d’applaudir à leurs succès, qui leur montreront la route à suivre. C’est dans une semblable pensée que M. J. Chalon, par exemple, pu- bliait récemment sa notice si complète sur le laboratoire de Roscoff. Que nos jeunes confrères nous permettent de leur préciser parfois nos préoccupalions à leur égard. Acquérir une bonne préparation générale est une chose importante pour un jeune homme qui désire entre- prendre des études scientifiques Une vue d'ensemble préalable sur une science permel seule de choisir en con- naissance de cause la direclion dans laquelle on pourra le plus utilement lui consacrer son activité. Que le jeune botaniste se représente bien aussi qu’il n'est pas indispensable de se lancer dans les catégories de recherches les plus nouvelles pour faire œuvre grande et durable. Ge n'est pas aux avant-postes que se remportent les victoires. Bien des sujets qui paraissent vieillis, épuisés, n’ont été en réalité qu’ ébauchés. Je n’en veux pour preuve que les études floristiques. Un effort a été tenté par notre Société pour réveiller l'intérêt de ce genre de 386 travaux et jusqu'ici il n’a guère été soutenu. 11 est vrai que la solution de la question telle qu'elle a été posée est peut-être trop dépourvue d’attraits pour de jeunes dévouements. Il est heureusement possible de parvenir au même résultat par des voies plus aisées. On pourrait se placer à un point de vue moins général et s'en tenir à l'espèce comme but immédiat. Il s'agirait de faire l’étude descrip- tive des divers types de stations qu'occupe chacune des espèces de notre flore ; cette description devrait être minutieuse. On arriverait ainsi à connaitre l’ensemble des conditions de développement de chaque plante. A ce groupe de recherches devrait s’en ajouter un se- cond, afin de réaliser la connaissance intégrale des types ; c’est celui qui concerne l'étendue de leurs variations. En combinant ces recherches avec les premières, on possèderait les bases nécessaires pour apprécier d'une manière exacte la valeur des espèces. Les exemples sont légion de l'utilité d'un semblable travail. L'étude intégrale des espèces de la Flore belge, quelle vaste et superbe tâche à proposer à une génération de chercheurs ! Pour qu'une semblable étude soit fructueuse, elle doit se faire avec un esprit aussi dégagé que possible de toute idée théorique. L'observation sincère, simple, naïve, si je peux m'exprimer ainsi, montre seule la plante dans le secret, dans le charme de sa vie. Je termine, Mesdames, Messieurs et chers Confréres, en vous remerciant de l'honneur que vous m'avez fait en m’appelant à présider nos réunions et je forme les vœux les plus sincères pour la prospérité de la Société de Botanique. 387 TRAVAUX BOTANIQUES PUBLIÉS EN BELGIQUE OU PAR DES À Qt BOTANISTES BELGES EN 1908-1909, par P. Van AER»scuor. Jardin botanique de l’État, à Bruxelles. Anonyme. — La productivité du Sol. Conférences données en 1908 à l'Association des Ingé- nieurs sortis de l’Institut agricole de 1 Etat à Gembloux. Bruxelles, Lamertin (1908), in-8», 87 p., figg., cartes, diagr. et 6 pl. hors texte (voir Marchal, Em. et Massart, J.). — Catalogue de l’Arboretum de Groenendael. — Bull. Soc. centr. forestière de Belgique, t. XVI (1909), pp. 28, 92, 168, 234, 307, 369, 493, 487, 537, 596, 664 = 96 p. et 2 plans. — Manuel pratique de la culture et de l'exploila- tion des essences caoutchoutifères indigènes et introduites au Congo belge. Bruxelles, À. Lesigne, 1909, 1 vol. in-8”, 126 pp. grav. et cartes (publication officielle du Ministère des Colonies). — Manuel pratique de la culture du Caféier et du Cacaoyer au Congo belge. Bruxelles, Van Campenhout frères et sœur, 1909, 1 vol. in- 8° grav. et cartes (publication officielle du Ministère des Colonies). — La flore équatoriale et ses ressources. — Moni- teur colonial, 1909, no de mai. — Aide-mémoire de botanique spéciale : Phanéro- games ; 3° édit. (1909). Louvain, Uystpruyst- Dieudonné, in-12. 388 7 Aigret, C. — Les Roses belges. Étude des formes ob- 10 - il 16 - 17 servées en Belgique. — B. $S. r. B. B.t. XLV (1908), fase. 1, pp. 103-189 — 88 p. Compte rendu de la 37° herborisalion générale de la Société royale de Botanique de Belgique à Nismes, Dourbes, Olloy, Petigny et Boussu- en-Fagnes les 7 et 8 juin 1908 [renferme plusieurs formes nouvelles pour la flore belgel. — Idem t. XLV (1908), fase. II (1909), pp. 404-34 = 30 p. J’accuse les corneilles de participer à la propa- gation du Gui (Viscum album). — Idem t. XLVI (1909), fase. I,pp. 85-88 = 3 p. et 1 pl. Sur le Polygala comosa var. brachycoma.— Idem t. XLVI (1909), fase. 1, pp. 102-053. Sur le Plantago media var polycephala. — Idem t. XLVI (1909), fase. LE, p. 103, Note sur la conservalion multiséculaire de la propriété germinative des graines de certaines plantes annuelles. —Jdem t XLVI (1909), fase, III, pp. 295-99 —4 p. Floraison du Verbascum thapsiforme. — Idem t. XLVI (1909), fasc. IIL, pp. 299-300 — 2 p. Pinus austriaca Hôss. et P. marilima (sur son indigénat). — Idem t. XLVI (1909), fasc. IE, pp. 2317-18. Antagonisime du Viola odorata et du Rumex Ace- tosa.— Idem t.XLVI (1909), fasc. III, pp.318. Pérégrination de la var. magna du Glechoma hederacea.— Idem t. XLVI (1909), fase. ILE, pp. 9318-19. | Sur la var. rosea du Glechoma hederacea. — Idem t. XLVI (1909), fase. ILE, p. 319. 18 27 389 Aigret, C. — ÆEquisetum ct le coquillage. — Idem t. XLVI (1909), fase. IT, pp. 3820-21. 9 — Veronica Chamaedrys supplantant le Saxifraga “umbrosa. — Idem t. XLVI (1909), fasc. IT, pp. 320-21. — Une plante qui vit de peu (Calla palustris). — Idem t. XLVI (1909), fase. IL, pp. 321-22. — Silene venosa var. odorata. — Idemt. XLVI (1909), fase. ILE, pp. 322-23. — Remarques sur les formes macro- et microstyles du Primula officinalis. -- Idem t. XLVI (1909), fase. LIL, pp. 323-259. — Pulmonariatuberosa (brevistylesellongistyles). — Idem t. XLVI (1909, fase. LIL, pp. 3295-26. . Angenot, H.— Le Ribes alpinum est-il indigène? — Bull. Cercle Natur. hutois, 1908, pp. 23-31. Bequaert, J. —- Cultuurproeven met gefascieerde Pastinaca. — « Handelingen van het 12° Vlaamsch Natuur- en Genceskundig Congres» St-Niklaas 19-21 Sept. 1908, pp: 206-12 — 7 p. Botanisch Jaarboek ann. XIV B (1909), pPD:-7-19=4 p: ) Berghs, J. - Les cinèses somatiques dans le Marsilia. — La Cellule, t. XXV ne 1 (1909), pp. 73-84 — 12p. et 1 planche. Bernard, Noël. — La culture des Orchidées dans ses rapports avec la Symbiose (conférence). — Gand, Sacré, 1908, 1 br. in-8°, 20 p. 6 fig. et planches hors texte. Bommer, C._— Notice biographique sur Alex. Dubois. — B. S. r. B. B.t. XLV (1908), fase. II, pp. 327-830 — 4 p. — « Tribune Hortieole » ann. 1908, pp. 201-02. 390 29 Bommer, C. — Communication botanique sur les 30 31 33 39 Forêts des Etats-Unis. — B.S.r.B.B. t. XLVI (1909), fasc. I pp. 11-14 — À p. Bommer,C. et Massart, J.—- Les Aspectsde la Végéta- tion en Belgique, vol.I. Les districts littoraux et alluviaux de la Belgique | voir J Massart.| Bouly de Lesdain, M.— Notes Lichénologiques | Ps0- rotichia Tonyletii Bouly de Lesdain, Belgique, Fonds de Leffe près Dinant [1908]. — Bull. Soc. Bot. de France, t. LVI (1909), p. 1574. Chalon, J. — Discours présidentiel! Rapportsur la bo- tanique en Belgique pendant les années 1906-07): ==B: S:r. BB. t: XLIW: (1907); fase. LIT, 1908] pp. 339-62 — 24 p. — Mélangesct nouvelles. — Idem t. XLV( 1908), fasc. LIL [1909/, pp. 434-145 — 11 p. — Idem t. XLVI (1909), fase. I, pp 102-04 et 327-530. — Longévité des graines. — Idem t. XLVI (1909), fasc. HI, p. 327 — Hybride d'Opuntias. — Idem t. XLVI (1909), fase. IIL, pp. 327-28. ÿ — Hybrides et semis de Cactées. —— Idem t. XLVI (1909), fase. ILE, pp. 328-929. — Hybridalions d'Orchidées. —— Idem t. XLVI (1909), fase. ILE, pp. 329-30. -— Les nouvelles installations du Laboratoire biolo- gique de Roscoff (Finistère-France) et les étu- des algoïiogiques qu'on y peut entreprendre [contient une liste des Algues marines des environs de Roscoff]. — Idem t, XLVI (1909), fasc. ILE, pp. 224-49 = 26 p. et 4 pl. -— Notice biographique et bibliographique sur H. Re 40 n — 42 13 46 AS 49 391 Van Heurck. — Idem t. XLVI (1909), fase. III, pp. 250-78 — 29 p. portrait et planch. Chalon, J._— Notices bibliographiques botaniques. Idem L. XLVI (1907), fase. LIL (1908). L’Année biologique, Paris, ann. XI° (1906), COUT Charlet, A. —- Compte rendu de la 36° herborisation générale de la Société royale de Botanique de Belgique à Modave et les environs [1907}, B.S.r.B,B. t. XLV (1908), pp. 11-28 — 18 p. Christ, H.— Fougères; voir E. De Wildeman, Flore du Bas- et du Moyen-Congo, vol. III, fase, I (1909), pp. 25-40 — 18 p. Cogniaux, A. —Cucurbitaceae peruvianae. —— Engler Bot. Jahrb. t. XLII (1908), pp. 173-74 = 2 p. — Melastomaceae pcruvianae. —— Engler Bot. Jahrb. AXE 1008 pp 1931-48 —18:p: — Cucurbitaceae (spec. novae) Kedrostis velutina Cogn. (Beitrage zur Kenn. der Afrik. flora). — Vierteljarhesber. Naturf, Gesselsch. Zurich, t. LIIE, n° 4 (1908), p. 492 ; Mitteil. bot. Mu - seum der Univers. Zurich, n° LXIV (1908). -— Mélastomacées et Cucurbitacées nouvelles de ja vallée de l'Amazone.-— Boletim Museu Goeldi, t. V (1908), pp. 253-957 = 9 p. — Deux Cucurbitacées nouvelles des Iles Samoa. — Fedde Repert. nov. species reg. veget. L. V (1908), pp. 257-958. — Hemsleya nova chinensis (A. trifoliala Cogn.). — Fedde, idem t. VI (1909), p. 304. — Orchidées nouvelles de la Jamaïque de l'herbier « Krug et Urban », fase. I et IL. — Fedde, 90 04 idem, t. VE (1909), pp. 304-07 = 3p.; t. VII (1909), pp. 121-233 = 3 p. Cogniaux, A. — Ex herbario Hassleriano Novitates paraguariensis[l. Orchidaccae, Melasiomaceae, Cucurbitaeae. — Fedde, idemt. 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Cornet, J. — Sur quelques bois fossiles du Créta- 393 cique marin du Hainaut. — Ann. Soc. Géol. Belgique, t. XXXV B (1908), pp. 322-24 = 3 p. 59 Crahay, N. J. —- Alexandre Dubois. Sa vie, son œuvre, — Bull. Soc. centr. forest. de Bel- gique, t. XV (1908), pp. 439-51 et 507-14 — 20 p. et portrait. 6) Cramer, P.J. S. — Recherches botaniques pour améliorer la culture du Caféier. — L'Agro- nomie trop., &. L partie 1 (1909), pp. 161-72 = 12 p. 61 Damseaux, A. — Culture et ulilisation de l’'Osier (Salix). [Contient des notes botaniques sur les Salix]. Namur, 1907, in 8°, 64 p. 62 De Bruyker, C. — Een nieuw geval van omkeering eener « halve Galton-curve » —- « Handelin- gen van het XT° Vlaamsch Natuur- en Genees- kundig Zongres » Mechelen, 21-23 sept. 1907 (1908), pp. 74-82 — 9 p. 63 — Over dubbele halve curven. Proefondervinde- lijke’studie bij Calliopsis bicolor. — « Hande- lingen van het 12° Vlaamsch Natuur- en Ge- neeskundig Congres» St-Niklaas, 19-21 sept. 1908, pp. 215-24 — 12 p. — Botanisch jaar- boek jaar XIV B (1909), pp. 14-23. 64 — De heterostylie bij Primula elutior Jacq — Idem pp. 241-48 = 8 p — Idem À. pp. 17-20. 65 — Voeding en teeltkeus : Seabiosa atropurpurea percapitala. — Idem pp.248-56 — 9 p. et fig. 66. — Voeding en teeltkeus : de Aarlengte der Graan- gewassen. — Idem 13°, Brussel, 1909, pp. 170-74 — 4 p 394 67 De Bruyne, C. — Phytogeographische beschouwin- gen oves de evolutie van den plantengroei eener Duinvallei. — « Handelingen van het X% Nederlandsch Natuur- en Geneeskundiy Congres » Leiden, 1907 [1998], 11 p. 68 — Biologische aanteckeningen over onze Duinen- flora. — « Handelingen van het 11% Vlaamsch Natuur- en Geneeskundig Congres » Mechelen 1907 [1908], pp. 103-12 — 10 p. 69 De Caluwe, P. — De rolbladziekte der aardappels — « Handelingen van het 12° Vlaamsch Naluur- en Geneeskundig Congres » St-Niklaas. 19-21 sept. 1908, pp. 195-200 == 6 p. — Botanisch Jaarboek, jaar XIV B (1909), p. 1-6. 70 Defresne, Jules. — Vocabulaire du règne végétal à Coo et aux environs. — Bull. Soc. lièyeoise de littér. wallonne, t. XLIX (1907), pp. 169- 94 = 26 p. 71 Deltenre, H. — Les Empreintes végétales du toit des Couches de houiïlle.—— Annales Soc. géol. Belg. t. XXXV B (1908), n° 2, pp. 212-21 — 10 p. 72 Destinez, l'1. P. — Fossiles recueillis du récif carbo- nifère de Biron par G. Dewalque et détermi- nés par M. P. Destinez. — Annales Soc. géol. de Belg. t. XXVIIL B [1900-01] n°5 (1908), p. 312. 73 De Wildeman, E. —- Les fibres de Henequen ou de Maguey (Agave). — Bulletin Soc. belge d’Étu- des colon. t. XIV (1907), p. 393-94. 74 — Notes sur les Bois congolais. — Bulletin Sociélé centr. forestière de Belgique t. XV (1908),pp. 741-48 — 8 p. 76 77 75 80 395 De Wildeman, E. — Notice sur les plantes utiles ou intéressantes de la Flore du Congo, vol. LE, fase, IL (1908), pp. 167-270 — 101 p. (Publi- cation de l'Etat indépend. du Congo). — Études de systématique et de géographie bota- nique sur la flore du Bas- et du Moyen-Congo, vol. IT fasc. IIL (:908),pp. 221-368 et introd. — 148 p. et pl. LXIX-LXXXIX = 20 pl. Vol. III fasc. I (1909), pp. 41-147 et pl. I-XX VII. — Icones Thenensis, vol. VI, fase. 5 et 6 (1908), DE = 065 1p: el pl CCEXERRXE— 10 pl. ; fase. VII-VIIL (1909), pp.112-47 — 36 p. et pl. CCXXXI-XL — 10 pl. — Plantae novae vel minus cognitae ex Herbario Horti Thenensis, vol. IL, fase.I (1908), pp.1-44 et pl. LVII-LXXI — 14 pl. fase. 2 (1909), pp. 45-92 = 48 p. et pl. LXXII-LXXXIX=— 18 pl. — Ressources végétales du Congo. — Revue yéné- rale Belgique, t. LXXXVII (1908), pp. 628-37 — LD. -— Coup d'œilsur la végétation de l'Afrique tropicale centrale.— Science et Nature, 1907-1908, pp. 309-13 et 321-27 — 12 p. — Moniteur Colo- nial n° du 15 janv. 1909. — Les plantes médicinales des Guyanes. — Revue Sciences pharmacol. Paris 1909. 2 — Sciences biologiques et colonisation. — Bruxel- les, De Boeck, 1909, in-8° 39 p. — Communication sur la bibliographie et la doca- mentation botaniques. — Bull. Inst. intern. de bibliogr. Bruxelles, Ann. XIHI (1908), pp. 2958-68 — 11 p. 396 84 De Wildeman, É. — Les racines des plantes excrè- 89 38 89 93 tent-elles des poisons? — L’Agronomie trop. ann. I partie L (1909), pp. 4109-12 et 1514-61 = 11 p. Asclépiadacées à tubercules ou racines caout- choutifères de l'Afrique tropicale. — L'Agro- nomie trop. t. I partie I (1909), pp. 179-88 — 10 p. À propos de la fermentation du Cacao. — L'Agronomie trop. t. L partie II (1909), pp. 4116-19 = 4 p. Sur quelques huiles d’origine végétale. — L’Agronomie trop. t. T partie IE (1909), pp. 129-40 et 145-50 — 17 p. L'exploitation des lianes à caoutchouc en Afrique tropicale. — L'Agronomie trop. t. Ipartie I (1909), pp. 17-24. — Chronique coloniale et financière 1909, n° 10 pp. 84-85. A propos des substances fannantes d’origine végétale. — L'Agronomie trop. t. I partie I (1909), pp. 24-32, 34-41 et 54-58 = 22 p. Cotonniers. — L’Agronomie trop. t. Ipartie I (1909), pp. 78-80, 90-96 et 106-09 — 13 p. Les « balais de Sorcière » du Cacaoyer. — L’A- gronomie trop. t. I partie LE (1909), p. 1-5. La flore et ses produits utilisables en Afrique sud-occidentale allemande, — Chron. colon. et financ. n° 26 (1909), p. 216. À propos du Caoutchouc. —- Le Caoutchouc: Histoire, Plantes, Production, Commerce Conférence!. — Revue des Questions scienti- fiques (Soc. Scient. de Bruxelles) 3° série t. XV (1909), pp. 202-18 = 17 p. 397 94 De Wildeman, É. — Le Soja hispida.— L’Agronomie trop. ann.I partie [ (1909), pp.195-200—6 p. 95 — A propos des Cacaoyers. — Idem pp. 229-34 = 6 p. 96 — Les Eucalyptus et leurs usages. — Science et Nature, t. I (1907), pp. 281-84, 296-300 (1908). 97 — Notices bibliographiques analytiques et mélan- ges. —- LL’ Agronomie tropicale ann. I (1908). — Chronique coloniale et financière ann. 1908 et 1909. — Bulletin Soc. belge d'Études Coloniales ann. 1908. — Science et Nature, ann. 1907-1908. — Revue générale agrono- mique, 1908-1999. — Revue des Questions scientifiques, t. 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XVI (1909), pp. 679-90 2 "p 101 Duchesne, Nestor.— La plante : Composition, nu- trition, germination et production. — Liége, Dessain, 1908, in-16, XII et 303 p. 102 Durand, Théophile et Me Durand, Hélène. — Syl- loge floræ congolanae (Phanerogamæ) [Prix Emile Laurent}. Bruxelles A. De Boeck, gr. in-8°, 716 p. (publication du Ministère des Co- lonies). 103 Durand, Th.— Bibliographie botanique analytique. — Botanisches Centralblatt t. 107 (1908). — B.S.r. B.B. t. XLIV”(1907), fasc. II [1908], p. 400. 104 Errera, Léo.— Les œuvres de Léo Errera. Revue de ses travaux anciens et inédits. — Bruxelles, H. Lamertin, 1908, 3 vol. in-8°. 105 — Les plantes vis-à-vis de la nature (conférence) [œuvre posthume]. — Recueil des œuvres de L. Errera, vol. II, pp. 269-99 (1908). 106 — Ce qu'il y a dans une plante (leçon) [œuvre pos- thume]. — Recueil des œuvres de L. Errera, vol. II, pp. 301-19 (1908). 107 — Épopée d'un rayon de Soleil (conférence) [œuvre posthume]. — Recueildes œuvres de L. Errera, vol. IE, pp. 321-41 (1908). 108 Escoyez, E.— Caryocinèse centrosome et Kinoplasme dans le Siypocaulon scoparium.— La Cellule, t. XXV (1909), pp. 181-203 = 33 p. et 1 pl. 109 Frédéricq, Léon. — Etat de la végétation en 1908 à la Baraque Michel et à Liége. — Bull. Acad. royale de Belg., Classe des Sciences (1908), pp. 963-635 — 3 p. 399 110 Frédéricq, L.et Massart, J.—Notice sur Léo Errera. — Annuaire de l’Académie royale de Belgique, 1908, pp. 131-280 —147 p. et portrait. 111 Gallemaerts, Victor. — Sur les Phanérogames épi- phytes de la partie poldérienne de Veurne Ambacht et les bords de l’Escaut aux environs de Tamise. — Annales Soc. r. des Sciences méd. et naf. Bruxelles, vol. XVII fasc. 3/4 (1908), pp. 1-57, pl. 1-23. — Recueil de l’In- stitut bot. Léo Errera, t. VIII (1909), 87 p. 112 Gaspart, E. — L'eau et la végétation. — Journ. des Sociétés agricoles du Brabant et du Hainaut, 1907, p. 1190-92. 113 Gilkinet, A. —- Empreintes végétales du Couvinien. — Annalcs Soc. Géol. Belg. t. 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Essai sur la possibilité de ia cul- ture du Guayule et de l'Atractylis et autres essences à caoutchouc en Egypte, la Répu- blique Argentine, etc. Bruxelles, F. Tilbury, 1908, in-8°, 23 p. 165 Mattlet, A. — Les bactéries et leur travail dans le sol. — Bull. Assoc. Anciens élèves de l'École d’Agric. de l'État Huy. Ann. II, n° 1 (1908), p. 1-9. 166 Meunier, A. — Notice sur la florule des neiges et des glaces de la mer de Kara (campagne arctique du Duc d'Orléans en 1907), 1 br. in-4°, 14 p. ei Cp 167 Micheels, H. — Les plantes et l'électricité (confé- rence), Liége (La Meuse) 1906, in-8°, 15 p. — Moniteur du Jardinier, 1907, pp. 62, 93, 108. 168 — Action des solutions aqueuses d’électrolytes sur la germination. — Bull. Acad. royale de Belg. Classe des Sciences, 1909, pp. 1058 et 1076 - 1118 = 43 p. 106 169 Micheels, H.— Bibliographie botanique analytique. — Botanische Centralbl. t. CVIE, CVIIE et CIX (1908), t. 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Gillet dans les jardins de Kisantu, Congo belge, 1899-1909.— L’Agron. tropicale, Ann. I partie II (1909), n° 2-4, A7 p. 181 — Bibliographie botanique analytique. — B, S. r. B. B. t. XLVI (1909), fasc. IL. — Missions belges, t. XI (1909). 182 Paulet, L.— Sur une nouveau perfectionnement ap- porté au microtome à main de Ranvier. — BhShrreb,, Bt XEV. (908) fase. IL, pp. 331-34 — 4 p. 1 pl. 183 Pechon, L.— Les principales maladies ds arbres et des peuplements forestiers (conférence). — Bull. Soc. centr. forestière de Belgique, Ann. XIV (1907), pp. 324-32 et 398-408. 184 Plateau, F.— Note sur l’Implantation et la Pollina- tion du Gui (Viscum album) en Flandre. — B. S.r. B. B. t. XLV (1908), fase. I, pp. 84- 102 — 19 p. k 185 — Les insectes et la couleur des fleurs. — L'Année psychologique, Paris, t. XIIL (1907), pp. 67-79 19 p- 186 Pohl, A. — Bois silicifié des sablières de La Ha- maide-Hautrages, — Ann. Soc. Géol. Belgique, t. 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Classe des Sciences, 1908, n° 11, pp. 902-21 = 20 p. 232 Van Werveke, L. — Aperçu sur la nt ne et l’histoire géologique des Vosges [contient renseignements sur {a paléontol. végétale]. — Annales Soc. Geol. Belg., t. XXXVI (1909), M, pp. 247-64 — 18 p. 233 Verhulst, A. — Remarques sur la florule de Virton et des.environs. — 8. S. r: B. B.t. XLVI (1999), fasc. I, pp. 88- 1)0 — 192 p. 231 Wauters, L. — Lecons dbitoes naturelle. Elé- ments de botanique. 4° édit. Malines, Van Velsen, 1908, 1 vol. in-8°, VII et 238 p. Wery, Joséphine. — voir Schouteden-Wery n° 203. 414 BIBLIOGRAPHIE. Recherches Sur la distribution océanographique des végé- taux marins dans la réjion de Roscoff. par le Dr L. Joubin, professeur au Muséum et à l'Institut océano- graphique. — Extrait des Annales de l'Institut océano- gréphigue, CL Aase. 1. Gr. an, 4 0pr avec planches noires et une grande carte imprimée en 9 couleurs. Couronné par l’Académie française, Classe des Sciences, en 1909. Ceci est un travail de géographie botanique, travail patient, consciencieux, destiné à un avenir durable, Il servira de base aux recherches des botanistes marins, non seulement aux environs de Roscoff, mais sur toute l'étendue des côtes de France, et 1l sera précieux aux zoologistes pour étendre et synthétiser leurs recherches. Dès à présent, la carte d'ensemble de M. Joubin s'impose pour loutes les excursions journalières autour du Laboratoire de Roscoff. L'auteur étudie les zones litlorales caractérisées par certains groupements de végétaux. Il choisit un petit nombre d’espèces parmi les plus cominunes : Laminaires, — Himanthalia, — Fucus, — Zostères, — Pelvetia, — Lichina, — Ulves, — Chondrus, — Litho- thamnion, et il étudie minutieusement leur dispersion eu égard au fond (vaseux, sablonneux, rocheux), à la hauteur par rapport aux marées qui laissent plus ou moins longtemps la plante à découvert, à l'agitation de l'eau par les courants et chocs des vagues. Il à fallu plusieurs années d'observations suivies pour donner à M. Joubin les résultats qu'il résume ici en quel- ques pages. 1 JA 415 Algues marines de l'Afrique du Sud, par W. Tyson. La première centurie de cette superbe publication à été publiée dans le courant de cette année (chez Oswald Weigel à Leipzig, 150 francs). Elle se distingue par la beauté des échantillons, leur rareté, leur préparation irréprochable, et aussi par ce détail que les spécimens de cette région sont ici mis en vente pour la première fois. On ne les connaissait jusqu” à ce jour que par les types que madame Weber Van Bosse avait bien voulu échanger avec quelques amateurs privilégiés. 40H Phycotheca boreali-amerscana par F. S. Collins, I. Holden el W. A. Setchell. Le 32° facicule de cette colossale publication à été distribué aux souscripteurs en octobre dernier ; aussi parfait et aussi intéressant que les précédents. Seize cents espèces d’Algues ont été ainsi récoltées, préparées, déterminées... Il est à remarquer que les collections d’Algues d'Europe semblent taries depuis longtemps : Rabenhorst, Crouan, Le Jolis, Desmazières, appartiennent à l’histoire ancienne, et la belle collection Richter a publié ses derniers fasci- cules il y a une douzaine d'années. Je pense qu’une bonne collection des Algues les plus vulgaire: des côtes de France, vendue à des prix abor- dables, serait bien accueillie par tous les débutants de l’Algologie et contribuerait dans une large mesure à la diffusion de cette étude, qui a le défaut d’être un peu aride et dificile dans les commencements. TS 416 Résultats du voyage du S. Y. Belgica en 1897, 98 et 99. Diatomées par H, Van Heurck. Gr. in-4°, 85 p. et 13 planches Anvers, Buschmann, 1909. L'auteur corrigeait les dernières épreuves de son mé- moire lorsque la mort est venue le surprendre ; il y avait travaillé jusque dans les dernières semaines de sa vie. C'est seulement dix ans après le retour de la Belg ca que cetle élude des Diatomées antarctiques à pu voir le jour, en raison de la grande quantité de matériaux re- cueillis et des difficultés matérielles et spécifiques de leur étude et classement. | Il faut avoir vu les tamisages minutieux des boues pélagiquesau travers d’étoffes de soie (Lissées spécialement dans ce but), puis les mesures micrométriques des perles et stries, puis la comparaison avec les centaines d'espèces déjà connues et décrites, pour comprendre ces difficultcs. Les figures du mémoire de Van Heurck sont au nom- bre de 173, superbes de précision et de clarté, et répar- ties en 13 planches. Les espèces et formes nouvelles, signées H. V. H,, sont les suivantes : Amphora angusta, V: angustissima. — mexicana, V: Schmidtiana. — Peragallorum. — — V: robusta. — Racovitzae. Mastogloia quinquecostata, F: minor. Stauroneis pacifica, V: minor. Navicula brasiliensis, V: notata. — frequens. — Frickeï. — glaciei. Navicula jejunoides. — — F: longissima. — Mauriciana. —— muticopsis. — praetexta, V: antarctica. — Schuettii. Van Heurckia rhomboides, F : antarctica. Amphiprora Belgicae. — — V : major. — Kjellmanii, V : subtilissima. — Oestrupii. == — V: minor. Cocconeis antiqua, V : tenuistriala. — _ japonica, V : antarctica. — Gautieri. — — V: inoruata. — Heydrichii. — litigiosa. — Schuettii, V : minor. Nitzschia angularis, V : tenuistriata. — angustissima. — arctica, V : paucipunctata. — Choloni,. —- — V: tenuistriata. — — V: delicatissima. — Lecointei. — Ostenfeldii. ! — — V : minor. — _ semigibbosa. Synedra Reinboldii. Fragilaria curla. -—- obliquecostata. 417 418 Fragilaria obliquecostata F: maxima. — sublinearis. — _ F: longa. Raphoneis amphiceros, V : antarctica. Stephanopyxis Grunowi, V : ornata. — spinosa, V. spinifera. Melosira antarcetica. — Deblockii. — — V : punctata. — Dewidemanii. — subhyalina. Hyalodiscus Pantocsekii. Trinacria excavata, V : pulchra. — Lecointei. — Pantocsekii. — pileolus, V : spinosa. — Racovilzae. — — F : excavatae. — venosa. — — F: major. Biddulphia anthropomorpha. -— Frickeï. — litigiosa. — Ottomuelleri. — punctata, V : subtriundulata. —— Smithii. — translucida. Actinocyclus crassus. —- irregularis. — Karstenii. — polygonus, V : ornata. Coscinodiscus Gerlachii. Â19 Coscinodiscus lentiginosus, V : confusa. —— Oestrupii. — tumidus, V: lineata-convexa. A ces 78 formes nouvelles, il faut ajouter un nombre au moirs égal de formes connues, que Van Heurck a iden- tifiées avec les types de sa colossale collection. à LS 0 2 Les Théories de l'Evolution, par Yves Delage, membre de l’Institut, prof. à la Sorbonne, et M. Goldsmith, secré- taire de l'Année biologique. 1 vol. in-18 ; Paris, Flam- marion, 14909. Fe. 3.50. Dans ce livre est résumée la Philosophie de la Zoologie et de la Botanique. Tous les botanistes soucieux de la Pensée et des grands problèmes de l'Univers voudront le lire ; la part de la Botanique y est largement traitée. Les principaux chapitres sont : L’idée de l’évolution avant Darwin. Darwin et l’origine des espèces. Darwin et la sélection naturelle. La sélection naturelle après Darwin. La sélection sexuelle. Les thésries de l’hérédité: Spencer, Darwin, Nägeli, De Vries, Weismann. La théorie de Roux, Les lois de Galton et de Mendel, Hérédité des caractères acquis. Le Laïnarckisme Sélection organique. Ségrégation. - Orthogénèse, Mutation. Eafin deux chapitres pour résumer et pour conclure. Tout le livre est écrit dans une langue très claire, mal- gré les hautes questions de science et de philosophie qu’il 120 traite, et qui souvent aménent sous la plume d'autres auteurs des expressions techniqnes fort ardues. Il est de ceux qui font penser et qu'on relit. JC. Les Zoo-cécidies des plantes d'Europe et du bassin de la Méditerranée, par C. Houard. ? vol. in-8°, 1909, fr. 45, chez Hermann et fils à Paris. Cette œuvre considérable sera bien accueillie par Les botanistes ; elle présente de la manière la plus complète l'état actuel de nos connaissances sur les galles ou céci- dies. Qu'on en juge : Les 1200 pages de ces deux volumes contiennent la description de 6239 espèces de galles, plus de 1300 fig., environ 15,000 indications bibliographiques, une table des espèces végétales occupées, une table des animaux occupants. L'entomologie, la botanique et l’agriculture ont un égal intérêt dans la monographie de M, Houard. T:'Cn. J. J. Smith: Die Orchideen von Niederländisch Neu- Guinea. Un vol. in-4° avec 46 planches; Leiden, im- primerie E. J. Brill, 1909. Depuis une douzaine d'années, l’auteur, qui est attaché au Jardin botanique de Buitenzorg (Java), a déjà publié de nombreux et importants travaux sur les Orchidées des Indes Néerlandaises. Son ouvrage actuel, qui fait partie du recueil intitulé : Nova Guinea. Résultats de l'Expédi- tion scientifique néerlandaise à la Nouvelle-Guinée ; vol. VIII, Botanique, est une monographie complète des espè- ces d: celte famille qui ont été recueillies jusqu’à ce jour 421 dans la Nouvelle-Guinée néerlandaise. Le nombre des espèces énumérées est de 242, appartenant à 59 genres. Presque toutes les espèces sont l'objet d'observations en langue néerlandaise sur leurs affinités ou leurs carac- tères distinctifs, et 146 d’entre elles sont accompagnées d'une description latine bien claire et très détaillée. Parmi ces dernières, il n’y en a pas moins de 115 qui sont des nouveautés créées par l'auteur. Les 46 planches, d’une exécution artistique remarqua- ble, donnent l'analyse détaillée des organes floraux de 156 espèces, et seront d'un précieux secours pour liden- Lification des nombreuses espèces nouvelles et de leurs affines. Les genres les plus riches sont Dendrobium, avec 63 espèces, dont 26 sont nouvelles; Bulbophyllum, 32 espe- ces, 18 nouvelles; Microstylis, 12 espèces, 7 nouvelles; Appendicula, 9 espèces, 4 nouvelles; Liparis, 8 espèces, 4 nouvelles. Les genres Phreatia et Ceratostylis ont res- pectivement 7 et 5 espèces, toutes nouvelles. Nous pensons que ces quelques lignes suffisent pour faire ressortir la grande importance du travail de M. J. J. Smith, tant au point de vue de la famille des Orchidées, que comme contribution à l'étude de la flore de la Nou- velle-Guinée. A. CoGNrAUx. Ém. De Wildeman : Flore du Bas- et du Moyen-Congo. — Études de systématique et de géographie botanique ; tome IIE, fasc. I ; Bruxelles 1909, 1 vol. in-4° de 147 pg. avec XXVII planches [dessins de Maur. d'Apreval et d'Hélène Durand. M. Em. De Wildeman poursuit avec une infatigable activité l'étude des matériaux qui affluent sans interrup- 492 tion du Congo belge au Jardin botanique de Bruxelles. Un chiffre permettra de se rendre compte de cet accrois- sement ininterrompu : en 7 ans, de 1903 à 1909, il est entré 24.909 feuilles dans l'Herbier du Congo. Douze années consacrées presque exclusivement à l’étude de la flore tropicale africaine ont fait de notre confrère, un spécialiste d'une compétence indiscutée, et lui permettent de reconnaitre rapidement ce qu’il y a de nouveau ou d'intéressant dans les matériaux qui lui sont soumis. Le fascicule que nous voulons rapidement analyser s'ouvre par un chapitre consacré aux Mycetes et aux Fungi. Il est entierement basé sur les déterminations du prof. Hennings, de Berlin, mort dans les premiers mois de 1909, et de H. et P. Sydow. Il contient les espèces sui- vantes décrites par MM. Sydow : Calocera nigripes ; Ustilago congensis ; Tuberculina pallida ; Uromyces con- goensis ; Puccinia lippüvora et insolita ; Aecidium incom- parabile et Wildemanianum ; Uredo convestita ; Physalos- pora Clerodendri ; Nectria cuspidata et congensis ; Sphaerostilbe ochracea ; Hypocrea subsulphurea ; Peroneu- typa asperrima ; Peroneutypella applanata et obesa ; Frachiaea affinis ; Rosellinia pulchella ; Xylaria papil- lata ; Lagerheimia papillosa ; Cercospora contraria et Wildemanii ; Arthrobotryum caudatum. Les on tes ont fourni dix espèces nouvelles au savant ptéridologue suisse, le D' H. Christ : Trichomanes fallax ; Dryopteris hemitelioides ; Nephrolepis caudata :; Pteris és grossiloba et hamulosa ; Diplazium Bommeri (= D. crenalo-serratum J. E. Bomm., non Moore) et Gilletii ; Dryopteris Wildemani ; Loxogramme suberosa. Les Embryophytes Rat ont fourni les 60 423 nouveautés suivantes décrites par M. De Wildeman : Hydrosme Sereti(Arac.); Forrestia Lescrauwaetii(Comme- Enac.); Chlorophytum * Huyghei et *Sereti; Scilla Warneri (Liliac.); Polystachya striata (Orchid.); Dorstenia ‘con- veau el Solheidi; Myriinthus Laurentii et Sereti (Urtic.) ; Uvaria “Laurentii; Uvariastrum “Pynaertii; Popowia djumaensis et “Sereti; Artabotrys Pynaertit; Xylopia Py- naertii et Sereti ; Isolona *Bruneelii, *Sereti et Solheidii ; Monodora “Laurentii, Tetrastemma, “Solheidii; Thonnera [nov.gen.]"congolana (Anonac.); Connarus Sapini; Rourea ealaensis, “Laurentii, Lescrauwaetii, Oddoni, *striata et verruculosa; Cnestis congolana, "Laurentii, Pynaertii et Sapini; Agelaea ferruginosa, “hirsuta, “Laurentii, leopold- villeana, “Lescrauwaetii et sublanata ; Manotes moanden- sis (Connarac.); Oxalis Pynaertii (Oxalidac.); Deinbollia Pynaertii; Bligha Laurentii; Phialodiscus Laurentii (Sapindac.); Casearia congensis (Ochnac.); Octolepis “llamignii (Thymelaeac.); Vitex djumaensis, Guerkeana, Laurent et Sereti; Clerodendron Cabrae, excavatum et "Pynaertii (Verbenac.); Melothria *Gilletii; *Momordica Laurentii; Cucumis “Sereti; Trochomeria *Verdickii ; Peponia Laurentii; Adenopus Pynaertii (Cucurbitac.). Les espèces suivantes, déjà décrites antérieurement, sont également figurées dans ce fascicule : Chlorophytum Fuchsianum DW.; Pogonia umbrosa KR. f.; Dorstenia yambuyaensis DW.; Momordica gabonii Cogn.; Agelaea Pynaertii DW.; Megaclinium Gentilii DW.; Cercopetalum dasyanthum Gilg var. longeacuminatum DW. Ce fascicule ne fait pas seulement connaître un grand nombre de plantes nouvelles pour la science, il contient de multiples données géobotaniques sur des espèces déjà connues dans notre colonie ou nouvelles pour le Congo, 491 sinon pour la science. Le personnel floral des divers districts est augmenté dans les proportions suivantes en espèces : Banana 13 Bangala Boma 3 Ubangi 1 Matadi 3 Aruwimi 39 Cataractes 16 Uelé 93 Stanley-Pool 37 Prov. orientale 7 Kwango DO Ruzizi-Kivu 9 Léopold IT 9 Kasai 28 Équateur 18 Katanga 5) Ces chiffres ne concernent que les Phanérogames. MM. Alb. Bruneel, L. Pynaert, Fél. Seret et Jul. Solheid méritent une mention spéciale pour leurs belles trou- vailles. Tu. D. Théophile Durand et Hélène Durand, Sylloge Florae Congolanae (Phanerogamae), (4 vol. grand in-8° de 716 pages, Bruxelles 1999; A. De Boeck, éditeur, rue Royale, 265). Dans ces dernières années, la flore de l'Afrique tropi- cale a été étudiée avec une ardeur extrême, tout spécia- lement par les botanistes allemands, anglais et belges. De nombreux voyages d'exploration ont été entrepris et d'innombrables travaux ont été publiés pour faire con- naitre toutes les richesses végétales rapportées de ces pays, si remarquables par la splendeur et la variété de leur végétation. Le gouvernement de l'Etat Indépendant du Congo, entre tous, a donné une très vive impulsion aux recher- ches botaniques, à tel point que l’herbier du Congo, au Jardin Botanique de Bruxelles, qui ne se composait en | | 425 1896 que de douze paquets, en comptait à la fin de 1908 plus de douze cents! En mème temps, il créait pour l'étude des matériaux si riches rapportés en Belgique, un splendide recueil : les Annales du Musée du Congo. Mais jusqu'ici, tous les documents publiées depuis douze ans sur la flore congolaise n’élaient que des maté- riaux isolés, épars, ne permettant d'avoir qu’une idée très vague de l'ensemble; il fallait les rassembler, les coordonner, les comparer, souvent même les vérifier et parfois les rectifier, en faire une grande synthèse (syl- loge), de manière à nous présenter le tableau exact et complet de l’état de nos connaissances sur la flore de cette vaste région, devenue juste à ce moment la colonie belge. C'est cette tàche si ardue, en même temps que si utile, exigeant à la fois une patience à toute épreuve, un esprit très méthodique et une érudition profonde, que les auteurs ont assumée, et, hâtons-nous de le dire, ils s’en sont acquittés d'une manière aussi parfaite qu'il était possible de Ie faire actuellement. Pour chaque espèce, on trouve tous les renseignements bibliographiques utiles, spécialement la citation des ouvrages où elle à été figurée et celle de tous les travaux sur l'Afrique tropicale où il en est question; puis la sy- nonymie détaillée; ensuite la date et l’auteur de sa dé- couverte au Congo, avec l'énumération complète de toutes les localités où elle a été récoltée, ainsi que le nom du collecteur, le numéro de sa collection et le nom qu’elle porte chez les indigènes. La synonymie est particulière- ment soignée ; à ce sujet, les auteurs ont dü assez fré- quemment rectifier les noms donnés jusqu'ici, pour les rendre conformes aux règles de la nomenclature, Les 496 localités citées, parfois très nombreuses pour une espèce, sont classées avec ordre dans les seize régions admises pour le Congo, quatre de celles-ci étant elles-mêmes sub- divisées en zones. Le très grand nombre de noms indigènes relevés par les voyageurs nous à rendu rêveur ; si les nègres du Congo ont des noms pour désigner un si grand nombre d'espèces, ils doivent être beaucoup plus observateurs et plus avancés en botaniqne que les paysans de nos cam- pagnes, qui n ont donné des noms vernaculaires qu’à un trés petit nombre de nos plantes sauvages. Les guides indigènes n’ont-ils pas forgé eux-mêmes une partie de ces noms vernaculaires ? Nous voyons par le Sylloge qu'à la fin de 1908, on con- naissait au Congo belge 3,546 phanérogames, dont 2,826 dicotylédones, 717 monocotylédones et 3 gymnospermes. Les familles les plus nombreuses en espèces sont les Légu- mineuses (415), les Rubiacées (299), les Orchidées (152), les Composées (148),les Euphorbiacées (144). La région la mieux explorée est celle de Stanley-Pool (1,463 espèces). Quelques chiffres empruntés à l'ouvrage actuel mon- treront les progrès de nos connaissances sur la flore de notre colonie. Le premier explorateur du Congo fut le voyageur anglais Christian Smith, qui, en 1816, recueillit dans le bassin inféricur du fleuve 236 espèces. En 1885 (arrivée des premiers voyageurs belges), les espèces connues montaient à 829. Le premier catalogue systématique détaillé, en 1896 (Th. Durand et H. Schinz), porte ce nombre à 957. Quatre ans plus tard, en 190), ce dernier nombre est plus que doublé dans la liste de MM. Em. De Wildeman et Th. Durand (1,928 espèces). 497 Le chiffre actuel, 3,546 espéces, montre que le nombre d'espèces connues à encore une fois presque doublé pen- dant les huit dernières années. La part des explorateurs belges ‘dans ce progrès fut énorme. Les chiffres cités plus haut montrent que, de 1885 à la fin de 1998, l'accroissement fut de 2,717 espèé- ces : 2,580 d'entre elles furent découvertes par des Belges et seulement 137 par des étrangers à notre pays. Pour terminer, rappelons que l’Académie royale de Belgique a couronné l'ouvrage de M. et Mlle Durand du prix Emile Laurent, pour la période 1907-1908. Cest là un hommage parfaitement mérité, car les botanistes, comme {ous ceux qui s'intéressent à notre Colonie, doi- vent être reconnaissants envers les auteurs pour avoir entrepris et mené à bonne fin cette œuvre si importante el dont la nécessité se faisait vivement sentir. Félicitons aussi notre nouveau ministère des Colonies, qui à eu la main heureuse en choisissant ce beau livre comme le premier ouvrage scientifique publié sous ses auspices. A. CoGnIAUX. NÉCROLOGIE. LE CHANOINE ALOIS VERBIST, par E. Paque, J.S. Le 4 novembre 1909 mourut, à Malines, notre regretté confrère le chanoine Al. Verbist. Il naquit à Gheel, le 2 février 1848. Après l’achève- ment de ses études théologiques au Grand Séminaire de Malines, il fut envoyé (1871) au Petit Séminaire de Hoogstraeten, où, pendant de longues années, il aflait se consacrer à l’éducation de la jeunesse. Ses éminentes 428 qualités, jointes à un dévouement sans bornes, en firent un éducateur de premier ordre ; aussi fut-il appelé (1882), en qualité de Supérieur, à prendre la direction de cet important établissement. Dans l’entre-temps, pendant le peu de loisirs dont il pouvait disposer, le jeune prêtre s'était appliqué à l'étude de la botanique : il montrait, pour cette science, un penchant très vif ainsi que de rares dispositions. C’est vers cette époque (1882), que nous eùumes Ie bon- heur de faire sa connaissance et de lui proposer de prendre rang dans notre Société ; ce qu’il accepta avec empressement. Il continua ses patientes recherches sur la végétation encore assez mal connue du Nord de la province d'Anvers, et, vingt ans plus tard, il publia, dans notre Bulletin (T. XL, 1902), sa Florule des environs de Hoogstraeten. En 1885, notre confrère avait été nommé chanoine honoraire. Onze ans après (1896), il fut transféré à Malines, avec les titres de curé de N.-D. au delà de la Dyle et de doyen du district de Malines (Sud). Malgré son zèle et son activité, le nouveau titulaire, : absorbé par les multiples occupations de ses importants ministères, dut négliger presque complètement ses chères études scientifiques. S'il n'a pas publié davan- tage, ce n’est ni le zèle, ni les aptitudes qui lui ont fait défaut : homme du devoir avant tout, il sut sacrifier ses soûts personnels aux obligations si graves et si impor- tantes de sa nouvelle position. D'un abord facile, affable et plein de bonté, toujours serviable et dévoué, notre cher et regretté confrère gagnait les cœurs de tous ceux qui avaient le bonheur de l’approcher ; chez tous il laissera de sincères et profonds regrels. 429 CHARLES BAGUET, par E. Paque, S. J. La Société royale de Botanique vient de faire une perte des plus sensible, en la personne de notre cher eonfrère, Ch. Baguet, membre fondateur. Né à Louvain, ie 16 décembre 1831, Ch. Bagiet con- quit le diplôme de docteur en droit à l’Université de cette ville. Peu enthousiaste des plaïdoiries du barreau, il accepta les fonctions de receveur de l’ Alma Mater, où son vénéré père avait occupé, pendant de longues années, une chaire de littérature. Dès sa première jeunesse, Charles s'était senti de l’at- trait pour les sciences naturelles. Ce goût ne fit que s’ac- croitre avec l’âge, et, dans la suite, ce sera la botanique qui partagera, avec les bonnes œuvres, tous les loisirs que laissera la charge du receveur. Marcheur infatigable, chercheur patient et perspicace, il s’en ira, vasculum au dos, parcourir la plupart de nos provinces. Les herborisations avaient pour lui un charme sans égal. Ce furent la flore du Brabant et celle des bords de la mer, — où il allait, chaque année, passer ses vacances, — qui furent l’objet plus spécial de ses investigations. De retour au logis, il travaillait, avec un véritable bonheur, à la confection de son magnifique herbier belge, qui devait, après quelques années, être un des plus beaux et des plus complets que notre pays ait possédés. Pour l'étude des espèces critiques, il s'adressait de préfé- rence aux grands botanistes de l'étranger et se procurait, par voie d'échange ou d'achat, des matériaux considéra- bles, destinés à résoudre les questions litigieuses, 430 Vint l’année 1862. Quelques zélés botanistes, — dont il ne reste, hélas ! que six survivants, — se réunirent pour fonder la Société de botanique de Belgique. Rien d'étonnant que, parmi eux, nous rencontrions notre jeune confrère, qui, partout où il s'agissait de promouvoir l'amour et le progrès de « l'aimable science», se trouvait toujours au premier rang. La Société n'a eu qu'à se féli- citer de l'avoir compté parmi ses membres : son zèle et son ardeur ont communiqué le feu sacré à plus d’un jeune débutant; ses recherches ont grandement contri- bué à la connaissance de plus en plus complête de notre flore nationale, et ses travaux consciencieux ont été une bonne fortune pour les publications de notre Bulletin. Plus d’une fois, notre regretté confrère fut élu Vice- Président de la Société et, pendant nombre d'années, il fit, comme conseiller, partie du Bureau d'administration ; on lui offrit même le fauteuil de la présidence, mais il déclina toujours cet honneur. Ch. Baguet était Chevalier de l'Ordre de Léopold, décoré de la médaille civique de {re classe, de la Croix commémorative du règne de Léopold II et de la Croix « Pro Ecclesia et Pontifice ». Ses dernières années furent éprouvées par les souf- frances et la maladie, qu’il supporta avec la patience la plus édifiante, Il mourut à Louvain, le 8 novembre 1909. Notre regretté confrère était d’un caractère franc et loyal ; il avait le cœur noble et généreux; aussi jouissait- il de l'estime générale, tant au milieu de ses concitoyens que parmi ses confrères du monde scientifique. Ecrivain, il avait la plume leste et facile. Homme de science, il voyait loin, il voyait juste et il tenait à répéter que « s’il y à des savants athées et matérialistes, ils le sont, non de par la science, mais pour des raisons personnelles ». 431 Liste des Publications botaniques de Ch. Baguet. (1) 1. Notes sur quelques espèces nouvelles ou rares de la flore belge. (Bulletin de la Soc. r.de bot. de Belgique, Lex, 1071): 2. Une herborisation hivernale (Ibid., XII, 1873). 3. Compte rendu (avec Fr. Crépin) de la 12e herborisa- tion générale de la Société, dans la Campine limbour- geoise et aux environs de Rochefort et de Han-sur- Lesse (Ibid., XIE, 1873). 4, Compte rendu (avec Fr. Crépin et G. Gilbert) de la session extraordinaire de la Soc. r. de bot. de Belgique et de la Soc. de bot. de France, du 15 au 22 juillet 1873 (Ibid., XII, 1873). », Note sur le Sedum rubens, croissant sur le massif silurien du Brabant /Ibid., XIII, 1874). 6. Annotations nouvelles à la flore de la prov. de Brabant (lbid., XV, 1876). 7. Nouvelles acquisitions pour la flore belge et note sur des espèces d'introduction récente (lbid., XXII, 18383). 8. Notes sur quelques localités nouvelles de plantes rares ou assez rares de la flore belge (Ibid., XXX, 1891). 9. Flore de Louvain (intra-muros) (Ibid., XLI, 1904). 10. Note sur quelques plantes rares où assez rares de la flore belge et sur quelques espèces introduites (Ibid., XLI, 1904). (1) Notre confrère a publié destravaux, dans d’autres domaines, qu’il n’y à pas lieu d’énumérer ici. 432 MÉLANGES ET NOUVELLES. Le 350" anniversaire de la fondation de l'Université de Genève. Ce jubilé célébré au mois de juillet dernier nous intéresse tout particuliérement, car si Genève a produit des hommes remarquables dans tous les domaines de la pensée humaine, elle occupe, en botanique, une place absolument prépondérante et son Université s'enorgueil- lit à juste titre des Bonnet, des Senebier, des P. Vaucher, des H. de Saussure, des Pyrame et Alph. de Candolle, etc. Et c’est un botaniste, digne successeur des savants dont nous venons de rappeler Les noms, le D' Rob. Chodat qui, comme Recteur, a présidé les séances solennelles du jubilé. Il s'est acquitté de cette délicate mission avec un tact, une autorité et une largeur de vues qui n’ont pas surpris ceux qui le connaissaient, mais ont étonné ceux qui n'avaient pas eu l'occasion d'entrer en rapport avec cet homme, dont la clarté des idées, la puissance de travail et l’indomptable énergie ont fait une person- nalité de premier plan. Le discours commémoratif prononcé par Rob. Chodat, dans la cathédrale de St-Pierre, devant le Président de la Confédération Suisse, les délégués des vingt-quatre cantons et de plus de deux cent cinquante universités et Sociétés savantes, restera une page superbe. La Belgique était représentée à ces solennités par MM. Ch. Buls, Paul Fredericq, W. Spring et le signa- taire de ces lignes, | Quelques jours auparavant, l’Université de Cambrid- ge, célébrant le centenaire dela naissance de Darwin, £ »: LI "70 ÉÉMRALARSN EUNE- ae " CA. 18 133 avait reconnu la valeur des travaux de Chodat en lui accordant le titre de Docteur honoris causa. En novem- bre dernier, l’Université de Bruxelles lui à décerné la même haute distinction. Actuellement les études botaniques ne sont pas moins en honneur à Genève que dans le passé. Dans une aggio- méralion de cent mille âmes au plus, il y a une Société botanique fort active ; plusieurs grands Herbiers, com- plétés par des bibliothèques d'une richesse extraordi- naire | Herbier Boissier-Barbey, de Candolle, du Conser- vatoice], un nouveau Jardin botanique etc. Les noms de Cas. de Candolle, Rob. Chodat, John Briquet, uni- versellement connus dans le monde botanique, montrent que, dans ce domaine spécial, les grandes traditions de Genève ne sont pas près de disparaitre. à Mol D À Académie royale de Belgique. Classe des Sciences. Programme du Concours pour 1910. Sciences naturelles. Deuxième quEsTIoN. On demande de nouvelles recherches sur le rôle des matières minérales dans l’assimilation du carbone et dans l’élaboraiion de la substance organique. Prix : 1,000 francs. SIXIÈME QUESTION, On demande de nouvelles rechercies sur la chimie physivlogique des plantes habilant la mer ou les terrains saumälres. — Prix : 1,000 francs. Dans le numéro de mai de VNaturwissenschaftliche Wochenschrift, nous trouvons une remarquable étude sur le forçage des plantes par les bains chauds. Si les graines en automne, si les bourgeons ne se développent pas, quoi- 434 que placés dans les conditions où ils se développeront au printemps, c'est faute de maturité, les phénomènes chi- miques de cette maturité s’accomplissant pendant l'hiver à l’intérieur des cellules. Les bains chauds aménent très rapidement celle maturité. Il suffit de plonger une bran- che d'arbre pendant 6 à 12 heures dans de l’eau chauffée à 30° ou 40° pour diminuer sensiblement la période de repos hivernal, et provoquer une poussée et un épanouis- sement des boulons. Chez Curylus Avellana, Syringa vulgaris, Forsy'hia suspensa, Cornus aiba, Ribes Grossularia, Larix decidua, Rhamnus Frangula, Aesculus Hippocastarum, Fraxinus excelsior, plusieurs Salix, cette méthode convenablement appliquée a donné d'excellents résultats; on Fa employée aussi avec succès pour le Convallaria. La réussite dépend de la durée du bain, de la température de celui-ci et de la saison. Des bains répétés de courte durée sont plutôt nuisibles. La température du bain varie suivant les espe- ces; chez le Noisctier ou le Lilas, un bain de 30° exerce une action stimulatrice très considérable; pour le Bouleau et le Saule, le bain doit être porté à 40°. Il existe pour chaque espèce un oplimum que l'on trouve en tàtonnant. Chez certains végélaux, le bain chaud est capable de pro- voquer la poussée dès le début du repos hivernal, € est- à-dire aussitôt après la chute des feuilles en automne; chez d'autres, l'action stimulatrice ne s’exerce qu’à une époque plus avancée : ainsi le Marronnier el le Frêne ne se jaissent pas induire à fleurir avant le mois de décem- bre ou de janvier. L'action du bain est locale : seules les parties submergées poussent des boulons précoces. En ne traitant qu’une moitié de la branche, on peut obtenir des effets très curieux ; la partie de la branche qui a été TES: 4135 submergée, se couvre après un certain temps de feuilles et de fleurs et offre l’aspect du printemps, l’autre moitié persiste à l'état de repos hivernal. Un bain d'air chaud parait exercer la même action stimulatrice ; c'est bien la température élevée qui agit. (Compte rendu dans Revue Scientifique du 12 juin 1909). Cas de virescence de Helenium autumnale, variété hor- ticole grandicephalum cupreum. Variation apparue dans toute une touffe qui avait donné l'année précédente des fleurs normales : Bractées du capitule plus nombreuses, plus grandes, plus laciniées, que dans le capitule fleur. Fleurons de la circonférence (ligulés) plus larges et plus courts, de consistance foliacée, faisant plus ou moins retour au type tubuleux par le développement de brac- tées vertes du côté interne du capitule. Les deux bran ches du style très apparentes, foliacécs Fleurons tubuleux, au moins les plus extérieurs, déêve- loppés verts, avec les deux branches du style grandes et foliacées. Ne pourrait-on rechercher la cause de ces variations el arriver à les reproduire expérimentalement ? Be M. Wathclet m'a envoyé en juillet dernier, des envi- rons de Modave, trois pieds de Plantago lanceolaia, for- me polystachya sterilis, identiques à celui que nous avons récolté à Régissa en 1907 et que je cultive depuis cette époque. Le problème posé Bull, tome 44, p. 360, reste entier. J. Cu. 436 Sait-on que l'on cultive en plein air la Vigne en Cam- pine, dans les abbayes de Tongerloo et d’Averbode, et que le vin obtenu sert pour la célébration de la messe ? De Candolle (Géogr. Lot p. 339), d’après les observa- tions de Morren et Aug, Pyr. De Candolle, indique Visé comme limile nord du vignoble belge. Les deux localités campinoises Ci-dessus sont donc intéressantes parce qu’elles dépassent le 51° parallèle, et parce qu’elles n'ont pas l'exposition favorable des côteaux de la Meuse. J:-Cx. Pour étre joint à la Notice nécrilogique d'Henri Van Heurck : Les plus célèbres descripleurs de Diatomées ont tenu à perpétuer son nom dans des espèces nouvelles ; Brébis- son a créé le genre Vanheurckia ; nous trouvons encore : Actinoptychus Van Heurckii Pantocsek. Amphiprora Van Heurckii Grunow. Ardissonia Van Heurckii (Brun) De Toni. Asterolampra Van Heurckii Brun. Denticula Van Heurckii Brun. Plagiogramma Yan Heurckii Grunow. Plagiotropis Van Heurckii Grunow. Rhoicosphenia Van Heurckii Grunow. Synedra Van Heurckii Brun. Le collège échevinal d'Anvers a décidé l'achat des col- lections scientifiques, herbiers, microscopes, bibliothèque, cabinet de physique, Diatomées, tout ensemble pour 125.060 francs. Elles seront réparties dans différents musées ou institulions de la ville, Je regrette pour ma part que ces trésors scientifiques 137 n'aient pu être attribués à un grand centre botanique, Bruxelles par exemple, où affluent les savants cet les cher- cheurs. Et j'ai encore souvenance d'une très intéressante et considérable collection de minéralogie qui, après avoir élé déménagée à plusieurs reprises par les pompiers, échantillons, étiquettes et boites pèle-méle dans des man- nes, est venue échouer en tas dans les greniers de l'hôtel de ville .. de Namur ! J. Cu. Le Trèfle et les Abeilles. — Communication faite à l’Aca- démie des Sciences de Paris le 18 octobre 1909, par M. G. Martinet : Le Trèfle rouge ordinaire, T. pratense L., exige pour être fécondé des Hyménoptères comme les Bourdons, ayant une langue de 9 mill. au moins; les Abeilles n’y arrivent pas. Mais dans un Champ de Trèfle, on trouveun certain nombre de pieds à corolle assez courte pour être fécondés exclusivement par les Abeilles. | Il serait possible d'isoler ces pieds, de les cultiver, de les épurer et améliorer par sélection, et de créer ainsi une race de Trèfle à corolle courte. Il en résulterait un grand avantage pour les apicul- teurs, dont le nombre et l'importance dans notre pays belge ne sont pas négligeables. Au point de vue de la science pure, il est intéressant de constater qu'il nous appartient d'améliorer une sym- biose naturelle, par une meilleure adaptation mutuelle. Se trouvera-t-il chez nous quelqu'un pour entrepren- dre la sélection des graines de Tréfle ? CE 488 Prolification du Geum rivale. — Un pied de Geum rivale que je cultive chez moi depuis plusieurs années me donne chaque automne des fleurs tératologiques. Les fleurs du printemps sont normales. A l'extrémité de la hampe, cinq pièces foliacées attei- gnant 35 mill. de long et 20 de large tiennent la place du calice ; dans les intervalles, un calicule de cinq pièces plus petites. Les premières sont de vraies feuilles, avec pétioie, limbe ovale atténué vers la base, nervures rami- fiées, bords dentés. A la place de la corolle, nous trouvons une vingtaine de pièces pétaloïdes, de la nuance rougeûtre qui caracté- rise l'espèce. Ni étamines, ni carpelles ; à peine quelques filets staminaux sans étamines, qui semblent oubliés. L’axe du pédoncule se prolonge, et du centre de la fleur double stérile, part un axe qui porte une ou plusieurs fleurs ordinaires. Je tiens des fragments de la plante vivante à la dispo- sition de mes confrères que la question pourrait intéresser. J: Ca Loupes corticales. — Depuis plusieurs années, certains Saules (S fragilis L.) d’un petit bois à Beez (Namur) produisent dans leur écorce des centaines de nodosités ligneuses, variant de la grosseur d'un pois à celle d'une noix, sans contact avec le bois du tronc. On les enlève : alors il s'en forme d’autres en grand nombre. On les laisse : elles cessent de grossir à la fin de l’été et ne deviennent jamais plus grosses. Faut-il rechercher la cause de cette production dans une piqure d'insecte ou dans un Champignon endophyte? 11 CR: 139 Floraisons remarquables. — Noté une abondante flo- raison de Campanula rotundifolia le 1° janvier 1910 au pied des rochers de Marche-les-Dames, ainsi que de La- mium purpureum, Geranium Robertianum, Bellis peren- nis, Grepis virens, Taraxacum officinale. PC L'Année biologique publiée sous la direction de M. le professeur Yves Delage, a paru le 15 juillet 1909, 11- année, tableau des travaux et découvertes de 1906. Cest un volume grand in-8° de 500 pages très compactes ; nous y lisons les analyses détaillées de mémoires dus aux botanistes belges Carnoy, Clautriau, Léo Errera, Gré- goire, De Heen, Houzeau de Lehaie, Emile Laurent, Maistriau, El. Marchal, Em. Marchal, Massart, Micheels, Plateau, Joséphine Wéry. Une table détaillée permet de trouver rapidement les auteurs ou les articles. J, Cu. L'ApuLora ruzAgrorMis Bennett, spécifique de la fièvre hématurique. — Trop souvent, les journaux nous infor- ment que tel de nos compatriotes a succombé, au Congo ou ailleurs, par suite de fièvre hématurique. Si les victimes de cette terrible affection ont été si nombreuses dans le passé, il est permis, peut-être, de mieux augurer de l'avenir. Il y a quelques mois, notre ami, le D' D. Schmitz, un des praticiens les plus experts de la ville d'Anvers, nous remit un numéro de La Presse médicale de Paris, où il était question du fraitement de la fièvre hématu- rique. L'article, qui nous intéresse, était signé : M. Fon- toynont, professeur à l'Ecole de Médecine de Tanana- rive (Madagascar). 210 «De tous les remèdes préconisés, » dit l’auteur « c’est l’Aphloia theaeformis Bennett (le Voa-fotsy, des indigènes), qui, sans contredit, m'a donné Îles meil- leurs résultats. Il m'a paru un véritable spécifique de cette affection, capable de donner des guérisons cer- taines..… La condition essentielle pour le succès est de ne pas prendre de quinine, même lorsqu'il y a élévation de température, même lorsqu'il est constaté dans le sang beaucoup d’hématozoaires. Lavements purgatifs et tisane de Voa-fotsy doivent être la seule médication. « Le Voa-fotsy est un arbuste très commun dans tous les points de Madagascar(1) et employé par les indigènes de la côte Est, depuis longtemps, dans les cas d’héma- turie. Les feuilles, seule partie de la plante utilisée, sont petites et dentelées, rappelant celles du théier. Le nom scientifique de la plante est Aphloia theaeformis Bennett(?). « On donne le Voa-fotsy en infusion chaude ou froide, sucrée ou non, suivant le goût du malade, à la dose de 30 grs. de feuilles sèches par litre d’eau. On recomman- de au malade de boire le plus possible de cette infusion, qui doit être préparée par contact de 5 à 10 minutes des feuilles avec l’eau bouillante, comme pour le thé ordinaire... « En 1907, sur 26 malades, soignés à l'hôpital, par M: Fontoynont, 3 seulement ont succombé, et c’est (1) Cet arbuste est également commun, dans les bois, aux Iles Maurice, Rodriguez, Comores et Seychelles, toutes îles plus ou moins voisines de Madagascar. (2) Synonymes: Prockia theaeformis Willd., P. mauriliana Baker, var. (heaeformis Baker. — Appartient à la Famille des Bixacées. 441 parce qu'ils avaient pris de la quinine avant leur traitement. D'autre part, tous les clients traités en ville et ils étaient fort nombreux, ont guéri, excepté une fillette, qui avait pris de la quinine(l) », Muni de ces renseignements, nous nous sommes adressé à nos confrères français desservant la Mission de Madagascar. On nous fit un généreux envoi de feuilles, que nous avons expédié à nos collègues belges établis au Congo. En même temps, les missionnaires de Madagascar confirmaient tout ce que l’on disait de l'efficacité du remède et de son emploi courant parmi les indigènes. À Ta saison prochaine, on fera un envoi de fruits et de graines, destiné au Jardin d'essai de Kisantu (Bas- Congo), où le Frère J. Gillet, S. J., a déjà introduit des centaines d'espèces tropicales. La latitude de Kisantu étant intermédiaire entre celle des Iles Sey- chelles et de Madagascar, il y a tout lieu d'espérer que ces tentatives d'introduction seront couronnées de suc- ces. Il y aurait là une précieuse ressource pour nos compatriotes établis au Congo. Nous tiendrons la Société au courant de ce que l'avenir nous apprendra. M, PAODE. 5 À propos de la dissémination du Gui (Viscum album). — La lecture des très intéressants articles parus ici même sur ce sujet nous suggère les réflexions suivantes : Le Gui est très abondant aux environs de Bouche, sur EE ee rm ï EE —— = (1) Extrait de La Presse médicale de Paris (Masson et Cie), n° du 9 sept. 1908, pp. 277-8. 412 les arbres fruitiers et sur les peupliers. Le terrain de cette région est le limon hesbayen à flore nettement calcicole. A St. Symphorien, c'est le même sol, mais le Gui y est inconnu; en revanche la draine y est fréquente, ainsi que les corbeaux, freux et autres. A Hautmont (Nord) France, le Gui n'est pas abondant, mais 1l y existe à l'état spontané. Le sol y est du schiste décomposé exempt de calcaire... Il parait donc y avoir au moins de nombreuses excep- Lions à la règle que l’on à formulée. J. Houzeau de Lehaie, Ermilage, Mons, le 7 juillet 1909. Note sur les fructifications de 1909 dans les environs de Mons. — Un certain nombre d'espèces végétales ligneu- ses ont donné des floraisons et des fructifications excep- tionnellement abondantes en 1909 aux environs de Mons. Nous citerons les Ormes dont les samares ont élé certai- nement trois ou quatre fois plus abondantes que dans les années ordinaires. Les graines fertiles, qui habituellement sont peu nombreuses, sont tombées cette année en nombre si prodigieux et ont levé si dru dans le voisinage des routes et des bois d'Ormes qu'on pourrait recueillir les jeunes plants par millions. Le Populus canadensis a donné une quantité de coton tout à fait anormale et toutes les graines que nous avons examinées paraissent fertiles. Leur germination est très abondante partout. Le Ilètre est chargé de fruits à tel point que son aspect, sa couleur, son port sont profondément modifiés. Les feuilles sont très petites et les branches alourdies pen- 443 dent. La proportion fertile dépasse 50 °/,, atteint même 75 to dans certains cas. Le Chêne aussi est surchargé de glands et il faut, pen- sons-nous, se reporter à trente ans environ dans le passé pour trouver le souvenir d’une fructification aussi abon- dante. Nous avons remarqué à Bouillon (Luxembourg) que des taillis de Chène dépassant à peine un mètre de hauteur étaient couverts de glands. Le Charme est si fatigué d'une fructification trop abon- dante que ses feuilles sont toutes petites et que ses pro- longements ont à peine quelques centimètres, même sur des individus âgés d’une quinzaine d'années. Le Noyer à énormement fleuri et les individus qui ont échappé aux gelées plient sous le poids des fruits. Il en est de même de tous les arbres fruitiers appartenant aux Rosacées (1). Ces faits de floraison et de fructification exceptionnelle- ment abondantes sont-ils généraux dans le pays ? Se sont-ils produits sur une vaste région? Quelle en est l'étendue, quelles en sont les limites ? Est-ce là un phénomène qui a une périodicité ? Faut-il y voir une conséquence de l'automne de 1908, qui fut anormalement chaud ? Autant de questions à la solution desquelles il serait intéressant de s'appliquer, en groupant les faits pour en tirer un jour peut-être des conséquences. Il serait dési- rable que nos collègues veuillent bien fournir les rensei- gnements qu'ils possèdent à ce sujet. J. Houzeau de Lehaie., un —— ——— (1) Très peu ont échappé aux gelées printanières, 441 N. B. Nous publions des notes sur le même sujet dans le Bulletin de la Société Dendrologique d'Allemagne et dans le Bulletin de la Sociète Dendrologique de France. On lira avec intérêt, dans la Revue bryologique de 1908 (pages 137-139), un intéressant article de M. Dismier sur le Fissidens algarvicus Solms-Laubach. Cette espèce serait non seulement dioïque, maïs aussi monoïque. A. CORNET. TABLE DES MATIÈRES. pages ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE (Programme des concours TOR EER Ee <| . PR AIGRET, GL. J’accuse les cites de participer à la propagation RCE LS te © UNS CIN ESS » Sur la conservation multiséculaire de la propriété germina- tive des graines de certaines plantes annuelles . . 295-299 Bleucr: CH. (annonce de sa Mort). CMS ON NOR LE » (Notice biographique) par E. Pique. , . . 429-131 BIBLIOGRAPHIL. Recueil d'œuvres deLé60"Brrera;,t "m0 nr CE OO Etude sur les frondes des Zygoptéridées, de P. Bertrand . 310-316 Dennenbouw in de Antwerpsche Kempen,; de J. Sebrechts 316-317 Horbier des Algues américaines, de J. Tilden . . . . . 317 Recherches sur la distribution océanographique des végé. taux marins dans la région de Roscoff, du Dr. L Joubin | 414-415 Phycotheca boreali-americana, de Collins. Holden et Setchell 415 Résultats du Voyage du S. Y. Belgica en 1897, 93, 99 : Dia- tomées, de H. Van Heurck. . . . Sale te LITAL Les Théories de l’Evolution, de Y. Delage et M. Goldsmith. 419 Les Zoo-cécidies des plantes d'Europe et du bassin de la Méditerranée, de C.-Houard :. . . : :'. 420 Die Orchideen von Niederlandisch Neu-Guinea, de J.J, Smith 420-421 Flore du Bas- et du Moyen-Conto, de Em. De Wildeman. 421-424 Sylloge Florae congolanae, de Th. Durand el Hélène Durand 424-427 L'année biologique, de Delage . . Us ee A Re «1.489 Boumer, Cu., Communication sur ci forèts des États-Unis 11-14 » Rapport présidentiel sur la marche et les travaux de la Société pendant les années 1908 et 1909. ,. . +. 381-386 &8504 446 CHALON, J. Remarques sur la germination du Gui, . . . S » Les nouvelles installations de Roscoff et les études que l’onpeut vontréeprendre , ., =: .,°1, «09721-27247 » Note biographique sur Henri Van Heurck, avec por- trait. HER . + + + le 950-278, 436-437 » Additions à la florule Moon de Roscoff, . . 571-388 CONSEIL D’ADMINISTRATION pour 1909 . . ..,, 8 Corner, AÀ., Quelques mots à propos d'une monographie CBRAOHOUS |] OSEO. A Don ANONYME. . . RE de ere COR ne do Ne Je CHAÏON ER UNE LATINE » da Mer EE VA DSC OR Le = Lors CONSO ET IE ÉLECTIONS . « ; ARIANE ns hat Le PRE ERRERA Reclbhont 2 Prix L. Me Son Et ES ol dec ec TI Harpy, A., Quelques stations nouvelles de plantes belges 326-327 Houzeau DE LEHAIE, J., À propos de la dissémination du Gui es dns el LOT ORNE LE AMIE 11 » D dat 1999 dans les environs de Mons . 442-444 Krncresteck (Morte, M, P:) ,1%, jsynretuiot th (et CRUE Leseus (Mort de M.sArth), =. 1/5 tem: . nu 148É149 Loves, Hyac..' lie Gui.monoique,..4. 1.010.407) SINCTNERRES-55 Marcrraz, EM., Apparition en Belgique de l’Oïdium améri- cain du Groseillier (Sphaerotheca Mors-Uvae) . . 337338 MAssarT, JEAN, Essai de géographie botanique des districts l'ttoraux et alluviaux. : cs sh939)-843407 A > Conférence sur la géographie rc de la Campine 222 »y Compte rendu oral de l’Herborisation générale de la Société dans le Bas-Escaut, en.1909 . . . . . 86 MÉLANGES et NOUVELLFS . .. + + 102-104, 317-351, 432-141 MEMBRES NOUVEAUX. + … et eo INSEE TIENNE Paour, E., Nouvelles recherches pour servir à la flore cryptogamique de la Belgique, IVe série . ,. . . 219-295 » L’Aphloia theaeformis, spécifique de la fièvre héma- tarique:. à 2% Rte CNE UN RP » Noticesur Ch. Baguet: /.uus. 0 6 HONTE REA » Notice sur le chanoine Aloïs Verbist . . +. . . 327-428 PLANTES DE LA FLORE BELGE (Observations sur des). A. Aigret : Pinus austriacaet Pinus marilima . . . + 317 447 » Viola odorata et Rumex Acetosæ. . . « . *- 818 Glechoma hederaceg . . . . . : . . 318-319 Verbascum thapsiforme . °. . . . . . . 29 Equisetum limosum. . M. .: . . + 20 Veronica Chamaedrys . + + . - . . . « 821 CUIIRADAIUSIFIS RE, à 21e OR Silene venosa var LOC - - + 1 322 PrÉRULE ONE RU à 5 ee 393-395 Pulmonaria tuberosa . . , . . . . . 825-326 Chalon, GeUuTETIUUlE sn à . . SN 46 Salix fragilis (loupes le do ne CHE Plantago lanceolatw form. polystachya sterilis . 435 PEredericg.S0rbuUS Œucuparia . «+ à 0. 0 Ap. Hardy, Plantago (Formes anormales) , . . . . . 321 PLarEaAuU, FÉL. La pollination d’une Orchidée à fleurs vertes « Listera ovata R. Br.» par les Insectes, . . . 339-369 Pébesoren (Jubilé du Del). :; un NN RO Séances : PPÉES IE Se N el LOL PNR A ES ET PE RE A gi ma ID00 Les: TN ERRES SV ANEN TRS AU 8 octobre 1909... à: NE y RO ES D UT ere ee DÉC DR OL ODA" 0 2 SA PAUSE JR 010 SUBSIDE DU (GOUVERNEMENT. . + . f ‘ . 334 » » » d'encouragement pour l’étude de la ne + 336 TRÉSORIER [Rapport de M. L. Coomans] . . . . . . . 872 VAN AERDSCHOT, P , Travaux botaniques publiés en Belgique ou par des botanistes belses en 1908-1909 . . . . 387-413 Van BAmMBEKE, Cn., Sur Polystictus cinnamümeus [Jacq] Sacc. et P. Montagnei Fr... . + ie ot a I000 VANDEN BroEck, H. Les Mousses de la pr Harpidium dédenvirons d'Anvers. .1., 0... 00, 2 * 300-306 Van Heurcx, H. (Annonce de la mort du Dr) . . . . . 222 » ) (Notice biographique de) par J. Ghalon (Avec portrait) . + . . . . + + 250-218, 436-437 VERBIaT, ALOYS (Annonce de la mort de) . . . . . . . 871 » » (Notice sur le Chanoïine), par E. Pâque . . . 427-128 VERHULST, À., Renseignements sur la florule de Virton et HRMITONS ‘ne à a 0e de NS UN PI BULLETIN DE LA + ë ETÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE | de de ae JUIN 808 (TOME QUARANTE- SIXIÈME 7 ee Lu PREMIER FASCICULE ANNÉE 1909 SOMMAIRE : RE Rorpar de la Séance “du février 1909 . ». . ur Polystictus cinnamo- _neus (Jacq.) Sace. et Polystictus Montagnei Fries, par CH. Van Baw- ] ssai de Géographie bota- … nique des districts litto- Les Guis monoïques, par HU PONAY Su LUE J’accuse. les coitaillen de participer à la propaga-. tion du Guif, par CC! AIGRET . : Remarques sur la ‘florule de Virton et des envi- rons, par À. VÉRHULST . 85 Bac et alluviaux de la Bibliographie . + :. . 100 . Mélanges et nouvelles. . 102 EN BRUXELLES AU SIÈGE DE LA Sociére JARDIN BOTANIQUE DE L’ÉTAT , A paru le 1 avril 1909 BULLETIN ÿ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE . FONDÉE LE 1* JUIN 1862 (TOME QUARANTE- SX ÈME 1008 de la Bceitue: par JEAN Mkspans (An) $ 4 BRUXELLES AU SIÈGE DE LA SOCIÉTE. JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT À parue 1 juin 1909 Lu \ + R Æx + HE LS BULLETIN APE DE LA PTE. ROYAL E DE BOTANIQUE DE BELGIQUE | FONDÉE LE 4e JUIN 1862 # L 1x L HO, : ui C4 ! Mar Ù : QUARANTE-SIXIÈME. a ——— TROISIÈME FASCICULE LE à ANNEE 1909 SOMMAIRE : Hbal de la séance GS Me 224 ME a Ve MAO RCD ONE COM MAR APR Les nouvelles installations du Laboraloire de Roscoff é _ : Notice sur Henri Van Heurck x ) . : , PES E. Nouvelles recherches pour servir à la flore cryptogamique \ T. Conservation multiséculaire de certaines graines . . … Floraison du Verbascum thapsiforme : à j CE de A DEN BnoEcK. Mousses de la HecitoN, Harpidium des environs é ‘d'Anvers É k x : sù FES L : BRUXELLES AU SÉÈSE DE ‘LA SOGIÈTE M JARDIN. AHOTANIQUE DE L "ÉTAT ; ‘A para le 15 juin 1009 DE BELGIQUE roxDéR LE 4 JUIN 1862 TOME. | Quaranre- SIXIÈME Mers 7 CN A ot + vi Ei D Quarrrème rAsoreuLE SE RL ML AMEN ENE | a —— : n A ANNÉE 1909 à s g 4 : TR { À de Re de la ha du 3 octobre 1909. Ph à AA PTS Na 333 M. MaRcrAL, Apparition en Belgique de l'Oïdium américain du Rir* | groseillier MAS À È pairs % ÿ à 6 à ; 337 Faux PLATEAU. La pollination d’une Orchidée à tels vertes, Listeræ RAGE ovata, par les Insectes . . > ‘ . + € 339 _Procés-verbal de la séance du 5 ide 1909: LASER L à : 370 3. CHaALoN. Additions à la florule algologique/de Roscoff , . È 377 à :'ÉREROrE de M. Bommer, président, sur la marche et les travaux de la, Société pendant les années 1908 et 1909 . *. . à à : 381 pe VAN AERDSCHOT, Travaux botaniques publiés en Belgique ou RE des botanistes belges en 1908-1809 oder D MAC RE SU Bibliographie ” AU EE ÿ : . s mL A4 . , 414 Au TR | Nécrologie .. PA MERE MU LOENTAE Te EU CAT VA OR EST a AMERNAEE | Mélanges et nouvelles 1 A CROIRE PAT A PR OR ARR NE SRE O7 ent des matières . - . . . . e “ à " oO 445 #4 ee ee ae ABEXRELES A UÜ SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ . ! | JARDIN BÔTANIQUE DE L’ÉTAT A paru le Z mars 1910 f PR: (70H À 1 1] t2 = ;h Î k ( NS x A REX an LE 4 n} 7e LAS Dr AIME £ k' Co Fr Le A t a EE EURE, | ES SES rte SE Ji à :7+; ITS RS EL PL de ù t Mr